LIBRARY OF 1685- IQ56 nmMusiBs DICTIONNAIRE DES g SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL ON TRAITE M1:TH0D1QUEMEM DES DlFFÉjl£SS ETRES DE TA NATUr.E, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÉMES, d'aPJîÈS l'ÉTAT ACTUEL DE ^os coA'NoissAKCFS, SOIT r, Et atitCment- a l'ctilité qu'en lELVENT ,^ÏIRF.R LA MÉDECl^E, l'aGR ICC LTU RE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI DllXE nOGRAPIilE DES PLUS CÉDiBRES NATURALISTES. ;^^ Plusieurs Professeurs Ju Jardin du Pvoi et des principales §^ 1^^ Ecoles do Paris. 1 m TOME TREIZIEME. DEA-DZW. F. G. Li:vnuLT, Édiieur, à STRASBOURG, et rue des Fosses M. le Prince, k." 33, à PARIS. Le Normant, rue de Seine, N." 8 , à PARIS. 1819. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME XIII. DEA = DZW. Le nomhre d' exemplaires prescrit par la loi a été déposé. Tous les exemplaires sont revêtus de la signature de r éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A l' UTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commeroans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt k connoître les productions de la nature, leurs caractères génériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Écoles de Paris. TOME TREIZIEME. F. G. Levrault, Éditeur, à STRASBOURG, et rue des Fossés M. le Prince, N." 33, à PARIS. Le Normakt, rue de Seine, N.° 8 , à PARIS. 1819. Liste des Auteurs par ordre de Matières^ Physique générale. M. LACROIX, membre de rAcadëmie des Sciences et professeur au Collège de France. (L.) Chimie. M. CHEVREUL, professeur au Collège royal de Charlemagne. (Cb.) Minéralogie et Géologie. M. BRONGNIART, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. ( B. ) M. BROCHANT DE VILLIERS, membre de l'Académie des Sciences. ( B. de V. ) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. (D. F.) Botanique. M. DESFONTAINES, membre del'.Académie des Sciences. ( Uesf. ) M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences, prof, an Jardin du Roi. (J.) M. IttlRBEL, membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté des Sciences. (B. M.) M. HENRI CASSINI, membre de la Société pbilomalique de Paris. ( H. Cass. ) M. LEMAN , membre de la Société pliilo- matique de Paris. (Lem.) M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS, Docteur en médecine, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( L. D. ) M, MASSEY. ( Mass. ) M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires, continuateur de l'Encyclopédie botanique. (Poib.) M. DE TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes, auteur de la Flore des Antilles. (Os T.) Zoologie générale, jdnatomie et Physiologie- M. G. CUVIER , membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof.au Jardin du Roi, etc. ( G. C. ou CV. ou C.) Mammifères. M. GEOFFROY , membre de l'Académie des Sciences , professeur au Jardin duRoi. ( G. ) Oiseaux. M. DUMONT, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( Cb. D. ) Reptiles et Poissons. M. DE LACÉPÈDE, membre de l'Académie des Sciences , professeur an Jardin du Roi. (L. L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences, professeur à l'Ecole de méde- cine. ( C D. ) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H.C) Insectes. M. DUMERIL, membre de l'Acaâémie des Sciences, professeur à l'École de médecine. ( C. D. ) Crustacés. M. W. E. LEACH, membre- de la Société royale de Londres, Correspondaut dn Mu- séum d'bistoire naturelle de France. (W. E. L.) Mollusques, Vers et Zoophytes. M. DE BLAINVILLE, professeur i la Faculté des Sciences. (De B.) M. TURPIN, naturaliste, est cliargé de l'ex^ution des dessins et de la direction de la gravure. MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objet» nouveau» qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus particnlièremeut occupés. M. F. CUVIER est chargé de la direction générale de l'ouvrage, et il coopérera aux atticles générauji de xoologie et à l'histoire des mammifères. (F. C.) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. DCH L/CHANGALT (Ôrnith.) , nom malabare de la tourterelle, suivant le P. Paulin, dans son Voyage aux Indes orientales, lom. 1 , p. 423. (Ch. D.) DCHATTEN ( Ornith.) , nom du coq au Malabar. (Ch. D.) DCHEMBOTTA. {Omilh.) Le P. Paulin dit qu'on appelle ainsi, au Malabar, un oiseau de couleur rouge, aussi grand que le corbeau, et qui mange les serpens. Seroit-il ici ques- tion, malgré la taille plus élevée, de Tibis rouge, tantalus rfiber, Gmel. ? (Ch. D.) DCHOlJLA (Ornith.) , nom malabare d'un pigeon vert, que le P. Paulin n'a fait qu'indiquer par cette couleur, qui forme le fond du plumage de plusieurs espèces. (Ch. D.) DÉ A COUDRE. (Bot.) Agaric de la famille des éteignoirs d'eau ou hjdrophores de Paulet (Champ. 2, p. 255, pi. i23, fig. 7 et 8 ) , qui se rapproche de ïagaricus campanulatus , Linn. Ce champignon croit en toulfes, quelquefois très- nombreuses, au pied des arbres; il est remarquable par son chapeau en forme de dé à coudre., de couleur de buis, i5, 1 :^ DEA et soutenu par un pédicule grêle, fistuleux, haut de deux pouces et demi. Le chapeau s'étale sur son axe, et l'on voit alors en-dessus des lignes ou sillons produits par les points d'attache des lamellules du dessous. Le chapeau brunit bien- tôt, puis se résout en une liqueur noire, tandis que le pédi- cule reste blanc. (Lem.) DEAB ou DEEB {Mamm.) , un des noms arabes du chacal, canis aureus , Linn. , suivant Shaw. (F. C. ) DEATH-WATCH {Horloge de la mort). [Entom.) On cite ce nom comme le synonyme angloisdu psoque pulsateur, espèce d'insectes névroptères , que l'on nomme vulgairement le pou du bois. (C. D.) DEBACH. {BoL) Voyez Dabach. (J.) DEBASSAIRE (Orni/Ji.), nom donné, dans les départemens méridionaux , à la mésange penduline ou remiz , parus pen- du linu s , Linn. , et qui paroît être dû à la forme de son nid , imitant celle d"un bas. (Ch. D.) DEBORA. {Entom.) C'est le nom de l'abeille en hébreu. (CD.) DÉBORDANT [Nectaire], Nectarium marginans.{Bot.) Lors- que le corps glanduleux auquel on donne le nom de nectaire, est placé sur le réceptacle, et se trouve sensiblement plus large que la base de l'ovaire , M. Mirbel le dit débordant; s'il ne déborde pas l'ovaire, il est dit confracie. Le menjanthes , lephlox, la bourrache, le noirprun , etc., ont le nectaire débordant : l'oranger a le nectaire contracté. Voye^ Nec- taire. (Mass.) DEBOUILLI. (Chim.) Autrefois on distinguoit deux ma- nières de teindre les étoffes, particulièrement celles de laine: la première s'appeloit teindre en grand et bon teint; l'autre, teindre en petit ou faux teint. Les couleurs qui n'éprouvoient pas ou presque pas de changement, lorsqu'on les exposoit au soleil et à la rosée de la nuit pendant douze jours en été et dix-sept jours en hiver, étoient réputées de bon teint; tandis que celles qui , soumises à la même épreuve, se détrui- soient ou changeoient beaucoup de nuance, éîoicnt réputées de faux teint. Mais, ces épreuves étant trop longues pour être praticables dans toutes les circonstances où il falloit pro- noncer sur la nature d'une couleur, on avoit imaginé d'arri- DEC 3 ver an même but en tenant les étoffes plongées pendant un temps déterminé dans un bain d'eau bouillante , où l'on avoit mis une proportion convenue d'alun ou de tartre rouge ou de savon blanc , selon la couleur que l'on vouloit éprouver. Les couleurs de bon teint dévoient résister à l'action du bain, tandis que les autres y éprouvoient des altérations plus ou moins grandes. C'étoit à ces épreuves que l'on don- noit le nom de débouilli ou débout .- aujourd'hui elles ne sont presque plus d'usage. (Ch.) DEBRULER. (Chim.) Fourcroy avoit créé ce mot, qui n'a point été adopté, pour exprimer qu'un corps qui s'étoit oxigéné, perdoit son oxigéne. Ainsi il disoit que la lumière débrûloit les corps , parce qu'en effet plusieurs corps oxi- génés , exposés à la lumière , laissent dégager leur oxigéne. (Ch.) DÉCACANTHE. (Ichthjolog.) Le nom de décacanthe , c'est-à-dire dix aiguillons , decTê^a, dix, et ctKacô/st , épine, a été donné à plusieurs poissons, entre autres à un Lutjan, et à un BoDiAN. Voyez ces mots. (H. C. ) DÉCACTIS. {Foss.) C'est le nom qui a été donné aux étoiles ou astéries à dix rayons , qu'on trouve fossiles dans les schistes de Solenhofen, et dont on voit la figurj dans l'ouvrage de Knorr sur les fossiles, p. i, tab. ii, fig. 4. (D. F.) DÉCADACTYLE , Decadactjlus ( Ichthyol. ) , nom spécifique d'un poisson du genre FoLYNÎiiME. Voyez ce mot. (H. C.) DÉCADIE ALUMINEUSE ( Bot. ) : Decadia aluminosà , Lour. , Flor. Cochin. 1 , pag. 585; Arbor aluminosà, Rumph, Amboin. 5 , pag. 160, tab. 100; Arbor Bqbv dicta , Burm., Zeyl., pag. 26; vulgairement Deung-sé. Arbre d'une médiocre gran- deur, que l'on rencontre dans les grandes forêts à la Cochin- chine , que Rumph avoit aussi découvert, mais plus rare- ment , dans l'île d'Amboine. Il forme un genre particulier établi par Loureiro , appartenant à Vicosandrie monogjnie de Linnœus, et qui paroit se rapprocher du genre Hopea, offrant pour caractère essentiel : Un calice à trois folioles persis- tantes, dix pétales inégaux; des étamines nombreuses, insé- rées à la base des pétales; un ovaire supérieur, un style; un drupe renfermant une noix à trois loges. 4 DEC Son tronc est revêtu d'une ccorce caduque de couleur cendrée; ses rameaux sont étalés; le bois dur, d'un blanc pâle; les feuilles alternes, pétiolées, glabres, lancéolées, d'un vert gai, dentées en scie, longues d'environ six pouces sur deux de large, aiguës à leur sommet, un peu rétrécles à leur base. Les fleurs sont blanches, petites, disposées en grappes courtes, les unes axillaires , d'autres terminales. Leur calice est composé de trois folioles pileuses, inégales, arron- dies, étalées, persistantes; la corolle composée de dix pétales plus longs que le calice , droits, ovales, un peu dentés en scie, les extérieurs plus grands; environ trente étamines delà lon- gueur de la corolle, insérées à sa base; les anthères à deux lobes; l'ovaire supérieur arrondi; le style filiforme, de la longueur des étamines; le stigmate un peu épais. Le fruit consiste en un drupe ovale, fort petit, ridé extérieure- ment, renfermant une noix ovale à trois loges. Les indi- gènes delà Cochinchine emploient, au lieu d'alun, l'écorce et les feuilles de cet arbre pour la teinture en rouge. (PoiR.) DÉCAGONE. {IchthjoL) M. Schneider, tab. 27, a repré- senté, sous le nom d'agonus decagonus , un poisson des Indes orientales, qui appartient au genre Aspidophore de M. de Lacépède. Voyez ce mot. ( H. C. ) DÉCAGYNIE, Decagjnia. (Bot.) Dans le Système de Linnfpus les treize premières classes sont fondées sur le nombre des orga- nes mâles, et les ordres sont établis sur le nombre des org; nés femelles. Decagjnie , formé de deux mots grecs qui signifient dix femnus , est le nom eu»ployé pour désigner, dans ces classes, les plantes qui ont dix organes féminins ou pistils. On compte les pistils parle nombre des styles, et quelquefois par le nombre des stigmates. On a un exemple d'une plante de l'ordre décagjnie dans in ]}]ijtolacea decandra. (Mass.) DÉCANDRIE [Fleur], (iJof.), ayant dix étamines. Il y a beau- coup de fleurs a dix étamines (kalmia , œillet, boisdeJudée, et d'autres légumineuses). Après dix, le nombre des étamines n'a plus rien de fixe. On ne connoit pas de fleurs a onze étamines. Décandrte, Decandria : nom formé de deux mots grecs, S'tiM, dix, et ciJ'sp , mari. 11 est employé par Linnaius , DEC 5 dans son Sysféme sexuel, pour désigner la classe qui réunit les plantes à dix maris (étamines).Dans^quelquesclasies de ce Sys- tème, qui ne sont pas fondées sur le nombre des étamines, le mot décandrie est employé pour désigner un ordre dans ces classes. Voyez Méthode. (Mass.) DÉCANTATION. (Chim.) Cette opération a pour objet de séparer une liqueur d'une matière solide qui s'en est déposée par une cause quelconque : elle consiste à verser la liqueur de dessus le dépôt, en inclinant le vase où elle est contenue. Les vases les plus propres à la décantation sont ceux de forme conique ou cylindrique. Cette opération ne se pratique jamais lorsqu'on veut séparer, sans perte, un liquide d'avec une matière solide; dans ce cas on sépare le liquide avec une pipette ou avec un siphon. (Ch.) DÉCAPER. (Chim.) C'est rendre la surface d'un métal brillante, en enlevant, au moyen d'un dissolvant, ordinaire- ment de nature acide , la couche d'oxide qui s'y est formée. Pour décaper le fer, on se sert d'eau tenant un centième ou un deux-centième d'acide sulfurique, ou bien encore d'une eau dans laquelle on a fait aigrir une matière amilacée. Pour décaper le cuivre destiné à l'étamage , on fait usage d'hydrochlorate d'ammoniaque; mais, dans les autres cas, on se sert d'acide sulfurique très- étendu d'eau ou de vinaigre. (Ch.) DÉCAPODES. {Cvust,) Ce nom, tiré de deux mots grecs qui signifient dix pieds, a été donné par M. Latreille à l'un des ordres des crustacés , qui comprend , parmi les astacoïdes , ceux qui ont la tète unie au corselet , tels que les familles des espèces à longue queue ou macroures, et les espèces à queue courte , comme les carcinoïdes et les oxyrhinques. Voyez Crustacés (C. D. ) et Malacostracés (W. E. L.). DÉCAPTÉRYGILNS, Decapterygii. {Ichthyol.) M.Schnei- der a donné ce nom à la seconde des classes qu'il a établies parmi les poissons. Elle renferme ceux qui sont pourvus de dix nageoires, comme leur nom, tiré du grec (J'èJ'.a, dix, et TTTÊ^oi/, nageoire), l'indique suflisamment. Elle est partagée en trois ordres .- les jugulaires, les thorachiques et les abdo- minaux. Voyez ICHTHYOLOGIE. (H. C.) 6 DEC DECASPERMUM ; Forst., Gen., tub. 07. (Bot.) Genre établi par Forster, que Linnaeus^ls avoit réuni aux goyaviers, sous le nom de psidium decaspermum. 11 a en effet de très-grands rapports avec ce genre, dont il est cependant distingué par son fruit partagé en dix loges avec autant de semences. Gsertner en a fait un genre particulier, qu'il a nommé nélitris , et auquel il attribue une baie à une seule loge. Voyez Né- litre. (PoiR.) DECASPORA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille des épacrides, de la. pentandrie monogynie de Linnaeus , qui com- prend des arbrisseaux originaires de la Nouvelle-Hollande , à feuilles simples, alternes; les fleurs disposées en petites grappes axillaires ou terminales. Ce genre a été établi par M. Rob. Brown; il offre pour caractère essentiel : Un calice à cinq folioles, accompagné extérieurement de deux bractées; une corolle campanulée ; le limbe un peu barbu; cinq éta- mines saillantes; un style; un stigmate simple; l'ovaire su- périeur environné d'un urcéole à sa base : le fruit consiste dans une baie à dix loges, autant de semences. On distingue les espèces suivantes : Decaspora DISTIQUE : Decaspora dislicha, Rob. Bro-wn , No^'. HolL, pag. 548 ; Cyathodes disticlia, Labill., JVot'. HolL 1 , pag. 58 , tab. 82. Cet arbrisseau , découvert par M. de la Bil- lardière dans la Nouvelle-Hollande , ne diffère du genre Cyathodes, d'où M. Brown l'a fait sortir, que par son fruit à dix loges au lieu de huit. Ses tiges sont droites , cylindri- ques , rameuses , hautes de cinq à six pieds ; les rameaux grêles, alternes, étalés; les feuilles alternes, médiocrement pétiolées, disposées sur deux rangs opposés, glabres, ovales, oblongues, aiguës à leur sommet, entières à leurs bords, à trois nervures longitudinales. Les fleurs sont disposées en pe- tites grappes axillaires et terminales très-courtes; chaque fleur accompagnée d'une bractée scarieuse, ovale, un peu aiguë, légèrement striée, et de deux petites écailles opposées, pereistantes , semblables à celles qui garnissent la base exté- rieure du calice. La corolle est tubulée, presque campa- nulée , barbue à l'orifice du tube , divisée à son limbe en cinq découpures courtes, linéaires , rabattues en dehors; les DEC 7' filamens des étamines saillans, connivens avec le tube; l'o- vaire supérieur en forme de poire renversée, environné d'un iircéole, muni de cinq dents à ses bords; le style court; le stig- mate obtus, mamelonné. Le fruit est une baie presque orbi- culaire, renfermant dix petits osselets réniformes, compri- més, à une seule loge, sans valves, contenant chacun une se- mence de même forme. Decaspora a feuilles de thyai; Decaspora thymifolia, Brown, Noi'. HolL, 1 , page 538. Cet arbrisseau croit sur les côtes de la Nouvelle-Hollande : ses tiges se divisent en rameaux al- ternes, pubescens, garnis de feuilles alternes, pétiolées, ovales, entières, un peu aiguës, à peine quatre fois plus longues que leur pétiole, marquées en-dessous de trois ner- vures peu sensibles. (Poir.) DÉCEMFIDE(5o^), fendu, jusqu'à la moitié au moins, en dix parties. Le calice de la potentile , celui du fraisier, etc. , sont dans ce cas. (Mass.) DÉCEMLOCULAIRE, à dix loges. {Bot.) Le fruit du cucur- lita pepo , par exemple, est à dix loges: mais, pour trouver ce caractère , il faut observer l'ovaire quand il commence à se dé- velopper; plus tard, les cloisons se détruisent. (Mass.) DÉCIDU, deciduus, passager. {Bot.) Ce terme exprime une durée relative. Les feuilles sont dites caduques ou fugaces, lorsque, comme dans le cactus opuntia, elles tombent peu après leur apparition; elles sont décichtes , lorsqu'elles ne tombent qu'en automne ; on les dit persistantes , lorsque , comme dans le lierre, les pins, etc., elles se maintiennent plus d'une année. Un calice est caduc, lorsqu'il tombe dès que la fleur commence à s'ouvrir (pavot) ; il est décidu , lorsqu il ne tombe qu'après la fécondation, en même temps que la co- rolle (chou); il est persistant, lorsqu'il subsiste après la chute de la corolle , et accompagne le fruit (lavande). La corolle est caduque , lorsqu'elle tombe au moment de l'entier évanouisse- ment dé la fleur {papas'cr argemone ) ; elle est décidue , lors- qu'elle ne tombe qu'après la fécondation, ce qui est le cas le plus commun ; elle est persistante , lorsqu'après la fécondation elle se dessèche sans tomber (bruyère, campa- nule). (Mass.) DECKA CELB. {Bot.) Suivant Dalechamps, Sa:lk, ou Sœlg 3 DEC suîvant Forskaèl, et Selq suivant M. Delile, sont les noms donnés par les Arabes à la poirée, beta vulgaris. (J. ) DÉCLINÉ, àeclinatus, {Bot.) Le style est décliné, les éta- mines sont déclinées, lorsque, dans une fleur irrégulière, ils se portent vers la partie inférieure delà fleur. Vhemerocallisjlava, Yamarjllis formosissima, le marronier d'Inde , la flaxinelle, en offrent des exemples. (Mass.) DÉCOCTION [Chim.), opération par laquelle on soumet une matière organique à l'action d'un liquide bouillant, qui la dissout en tout ou en partie. On donne aussi le nom de décoction au liquide qui a bouilli. (Ch.) DECOCTO. {Ornith.) Bclon, p. iSa, dit que le coucou se nomme ainsi en grec moderne. (Ch. D.) DÉCOCTUM. (Chim.) Quelques chimistes ont appliqué ce mot au liquide qui a bouilli avec une matière organique. (Ch.) DECODON {Bot.), nom générique que Gmelin, dans le Sjysteina nat. , avoit appliqué à une plante que Walther avoit nommée anonjmos aqualicus {Flor. Carol. , p. iSy), qui est le Ij'trum verticillatum de Willdenow et de Pursh , Amer, i , p. 55'). Voyez Salicaire. (Poir.) DÉCOLORÉE. (Eatom.) Geoffroy nomme ainsi une petite phalène blanche, lavée d'une teinte fauve très-légère, qui est figurée par Ré.iuniur, tom. i . pi. 36, fig. ii et 12. (C.D.)|^ DÉCOLORÉE. {Erpétol.) Quelques naturalistes modernes ont donné ce nom à la coluber exoletus de Linnaeus , espèce, peu connue , des contrées les plus chaudes de l'Amérique septentrionale , et qui n'est peut-être qu'une variété de la couleuvre verte d'été , ainsi qire la soupçonné Daudin. Voyez Couleuvre. (H. C) DÉCOMBANT, decumhens. {Bot.) On dit d'une tige qu'elle est décombante, lorsqu'elle s'élève d'abord un peu à sa nais- satice, et qu'elle tombe ensuite sur la terre par débilité {aspa- ragus decumhens , arctolis decumhens, poljgala vulgaris, anthjllis vulneraria). (Mass.) DÉCOMBUSTION. ( Chim.) Fourcroy a proposé d'employer ce mot comme synonyme de désoxigénation. (Ch.) DÉCOMPOSÉ, decompositus. {Bot.) Une tige est dite dé- composée, lorsqu'elle se divise et subdivise en une multitude DEC »9 de ramifications dés sa base, en sorte qu'elle s'évanouit pour ainsi dire (ulex europœus , gjpsophila paniculala). Une feuille est décomposée, lorsque le péliole commun se divise en pé- tioles secondaires, et que ces derniers portent les folioles (sen- sitive, gteditsia). (Mass.) DÉCOMPOSITION. {Chim.) C'est la séparation de corps qui sont combinés. (Ch.) DECOSTEA GRIMPANT (Bot.) ; Dccostea scandens , Ruiz et Pav, , Sjst. veg. , FI. Per. , page 269. Arbrisseau originaire du Chili , jusqu'à présent peu connu , et pour lequel les auteurs de la Flore du Pérou ont établi un genre particulier, qui appar- tient à la dioécie penfandrie de I.innœus, caractérisé par des fleurs dioïques. Les fleurs mâles sont composées d'un calice d'une seule pièce à cinq dents; une corolle à cinq pétales; cinq étamines. I,es fleurs femelles naissent sur des individus séparés : elles offrent un calice, comme dans les mâles ; point de corolle; trois styles. Le fruit est un drupe monosperme, couronné par le calice et les styles. (Poir.) DÉCOUPURE [la]. (Entom.) Geoffroy nomme ainsi, dans son Histoire des insectes des environs de Paris, tom. 2, pag. 121 , la nocliia libatrix. Voyez Noctuelle. (CD.) DÉCOUVERTS [Fruits]. (Bot.) Il y a des fruits qui ne sont masqués par aucun organe étranger, et ne contractent aucune soudure qui les rende méconnoissables (renonculacées, om- bellifères , malvacées , cerisier) ; il en est , au contraire, qui sont masqués par des organes essentiels ou accessoires de la fleur qui subsistent après la maturité, et semblent faire partie du fruit lui-même , ce qui ne permet pas de les reconnoitre au premier coup d'œil (châtaignier, conifères, coudrier, ananas). M.Mirbel range les premiers dans les fruits découverts ou gymnocar- piens, et les seconds dans les fruits couverts ou angiocarpicns. Voyez Fruit. ( Mass. ) DÉCRÉPITATION. (Chim.) Phénomène qu'on observe lors- qu'une substance, étant chauffée, se réduit en petKs fra^- mens, qui sont projetés au loin avec un petit bruit. C^est ce qui arrive au sel marin que l'on jette sur les charbons ardens. (Ch.) DÉCRESCENTÉ-PENNÉE [Feuille], (Bot.); Folium pinnatum foliis decrescenlibus. Feuille pennée, dont les folioles diminuent i« DEC insensiblement de grandeur, de la base de la feuille au sommet. Le vicia sepium en offre un exemple. (Mass.) .DÉCREUSAGE ou DÉCRUAGE. (Chim.) Opération que l'on fait subir aux étoffes de chanvre , de lin , de coton et de soie, afin de les priver des matières étrangères qui sont à leur surface , et qui nuiroient à leur blancheur ou à l'éclat des couleurs que le teinturier se propose d'y fixer. On décreuse les étoffes de chanvre, de lin et de coton, en les faisant bouillir premièrement dans l'eau pure, secondement dans l'eau contenant de la soude caustique. On décreuse les étoffes de soie en les faisant bouillir dans de l'eau de savon. Voyez Soie. (Ch. ) DÉCUMAIRE, Decumaria. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones , à fleurs complètes, polypétalées, régulières, delà famille des myrtacées , de Vicosandrie monog)'nie de Linnseus , offrant pour caractère essentiel : Un calice supérieur, di- visé en huit ou douze dents; une corolle composée d'autant de pétales égaux; les étamines en nombre double ou triple; un ovaire inférieur; un style court; un stigmate épais , ayant environ dix lobes. Le fruit consiste dans une petite capsule à huit ou dix loges, s'ouvrant transversalement , à son som- met, par un opercule surmonté par le style et le stigmate persistans ; ime semence dans chaque loge. On ne connoît encore que l'espèce suivante .- Décumaire sarmenteuse : Decumaria larhara, Linn. ; Decumaria forsythia, Mich. , Amer., i, pag. 282; Forsythia scandens , Walth., Carol. ; Decumaria sarmcntosa, Bosc, Act. soc. nat. Paris., tab. i3. Arbrisseau de la Caroline, à tiges grimpantes, sarmenteuses , glabres, cylindriques, presque articulées par des nœuds renflés, d'où sortent de petites racines fibreuses. Les feuilles sont opposées, pétioiées , ovales ou un peu ar- rondies, longues de deux ou trois pouces, glabres à leurs deux faces, un peu luisantes et plus pâles en-dessous, très- légèrement pubescentes sur les pétioles et les principales nervures, obscurément crénelées vers leur sommet ; les bour- geons et les jeunes pousses pubescens. Les fleurs sont blan- châtres, odorantes, disposées en petits corymbes nus, opposés, formant, par leur ensemble, une panicule droite, terminale. Le calice est petit , turbiné , strié , comme tronqué à ses bords , DEE 11 muni de petites dents aiguës, réfléchies; les pétales oblongs, égaux , étalés , très-caducs ; les étamines plus longues que la corolle, iijsérées sur le calice ; les anthères a deux lobes. Le fruit est une petite capsule très-élégante , en forme de casso- lette, à stries saillantes, égales, s'ouvrant à son sommet trans- versalement par un opercule à peine convexe , surmonté par le style et le stigmate en bouton; les bords de la capsule entourés d'un petit bourrelet saillant et formé par les dents réfléchies du calice. Cette capsule se divise en huit ou dix loges et plus, renfermant chacune une semence. Cette plante croît dans les forêts, aux lieux humides et ombragés, dans la Caroline. Waltherius, dans sa Flore delà Caroline, avoit donné à ce genre le nom de forsythia , le regardant comme nouveau. Ce nom, devenu libre, a été depuis employé par Vahl, Enum. pL, pour un autre genre. Voyez Forsythia. (Foir.) DÉCURRENT, decurrens. {Bol.) Une feuille est décurrente, lorsque ses bords se prolongent inférieurement sur la tige , qui alors est dite ailée (bouillon blanc , carduus lanceolatus). Lors- que la nervure seule d'une feuille se prolonge ainsi, cette ner- vure est dite décursive. On nomme aussi style décursif, un style dont la base descend en rampant sur un des côtés de Fovaire (rivinia). ( Mass.) DÉCURSI VÉ-PENNÉE [Feuille] , {Bot.) , Folium décursive pin- nafj/m. Feuille pennée, dont les folioles sont décurrentes, c'est- à-dire, se pi^olohgent par la base sur le pétiole qui les porte {melianllius), (Mass.) DÉDALËE. {Bot.) Voyez D^dalea. (Lem.) DEDEK. ( Ornitk. ) Suivant Gesner et Aldrovande , on nomme ainsi , en Illyrie , la huppe , upiipa epops , Linn. (Ch. D.) DEE-WED-GAND ( Omith. ) , oiseau de la Nouvelle-Galles du Sud , qui a été placé par Latham dans le genre Guêpier , sous le nom de merops ornatus , et dont M Vieillot a fait un polochion, genre correspondant aux philédons de M. Cuvier. (Ch. D.) DEERINGIA {Bot.) ; Rob. Brown, JVot'. HolL, i , pag. 41 5 : Celosia haccata , Retz., Obs. bot., S, pag. 20. Cette plante, placée d'abord parmi les celosin par Retzius et WiUdenovv, DEF en a été retirée par M. Brown , qui la considère comme de- vant former un genre particulier, qu'il a nommé deeringia , qui offre à la vérité tous les caractères des celosia dans les différentes parties de ses fleurs, mais qui s'en distingue es- sentiellement par ses fruits qui consistent en une baie ren- flée, contenant environ trois semences; tandis que les celosia (passe-velours) ont pour fruit une capsule uniloculaire, poly- sperme, s'ouvrant transversalement. Ses tiges sont droites, garnies de feuilles alternes, pétio- lées, entières, en cœur, acuminées à leur sommet. Les fleurs sont disposées en grappes lâches, axillaires , alongées ; elles sont petites et médiocrement pédicellées ; le calice à cinq découpures profondes, ovales, peu conciives, accompagné de deux petites folioles en forme de bractées, que quelques- uns ont pris pour le calice ; point de corolle. Les filamens des élamines sont dilatés à leur base, et environnent l'ovaire dans sa totalité. Celiîi-ci est surmonté de trois stigmates simples; il se convertit en une baie noirâtre. Cette plante croit dans les Indes orientales et à la ISJouvelle -Hollande. (PoiR.) DKFENSE [Moyens de]. {Eiitom.) Les insectes emploient un grand nombre de moyens pour conserver leur existence. La connoissance des ruses qu'ils mettent en usage pour se soustraire aux dangers qui les menacent, est une des parties les plus intéressantes de l'étude de l'entomologie. La nature, toujours prévoyante et habile conservatrice de ses œuvres, n'ayant pas accordé aux insectes la force nécessaire pour résister à la rapacité de leurs nombreux ennemis, elle y a suppléé par une variété de moyens qui attestent, là comme partout, la fécondité de ses ressources. La célérité dans la fuite, l'astuce qui produit une illusion trompeuse ou une aversion momentanée, garantissent le plus souvent ceux de ces animaux que les circonstances obligées de leurs mœurs mettent dans l'impossibilité de la défense. C'est ainsi qu'en établissant un ordre de dépendance néces- saire entre le plus fort et le plus foible ou le moins adroit, le juste rapport dans la propagation de tout ce qui est doué de la vie est assuré de la manière la plus admirable. IVous ne pouvons mieux faire connoître ces moyens de DEF i5 défense que mettent en usage les insectes, qu'en parcourant dans chacune des classes les genres et les espèces qui nous offrent à cet égard des particularités remarquables. Nous les extrairons d'un Mémoire que nous avons publié sur ce sujet dans le premier volume du Magasin encyclopédique, en 1797 (»n V.) Le premier genre que nous observerons sera celui des opatres , que Geoffroy nommoit ténébrions. Les deux espèces qu'on appelle gris et sablonneux , se trouvent dans les lieux arides, couverts de sable terreux, d'argile ou de poussière; elles sont garanties par des élytres dures, qui , en se repliant sous l'abdomen, l'embrassent et le dél'endent. Leur corselet est échancré en devant pour recevoir la ièie; il est en outre rebordé sur les côtés, ce qui lui donne une plus grande solidité. Cette conformation , cette sorte de bouclier*, de cuirasse protectrice , paroitroit devoir suffire à l'insecte comme moyen- de défense. Cependant il y joint la ruse, et rien ne pourroit alors le déceler que ses mouvemens, qu'il sait suspendre et arrêter brusquement au moindre danger. Voici l'astuce dont il fait usage : il jouit de la faculté de faire adhérer sur ses élytres les particules les plus déliées du sol qu'il habite ; couverte ainsi de poussière , dont la teinte varie suivant les localités , la masse de son corps se confond et se perd par l'uniformité de la coloration. C'est une sorte de déguisement sous lequel il vit en sûreté. Parmi le grand nombre d'espèces de la famille des insectes à élytres qui se nourrissent de proie vivante et que l'on a nommées créophages , nous indiquerons deux espèces de bra- chyns, le crépitant et le pétard. Ils habitent ordinairement les endroits humides, vivent sous les pierres et sont très- communs, se réunissant en grand nombre en une sorte de famille. Leur nom spécifique provient du son qu'ils font , entendre par une propriété que nous allons indiquer. Quand l'insecte est saisi, ou lorsqu'il se croit en danger de l'être, il fait entendre un petit bruit, et l'on voit sortir, au même instant, de dessous ses élytres, une vapeur blanchâtre d'une odeur acide. Souvent cet effet, produit par un seul individu de la famille pénétré d'une crainte salutaire, dé- termine tous les insectes de la même tribu à en faire autant; ï4 DEF alors toutes les crevasses de la terre qui les recèle fument, et représentent autant de petits volcans. Quelques essais tentés sur la nature de cet acide nous ont fait connoître qu'il n'existoit dans le corps de l'insecte que dans un état liquide. (Voyez l'article Brachyns, tom. 5 de ce Dictionnaire, pag. 298.) Quel est donc ce singulier acide ? Quoique très - caustique , il est contenu dans des parties animales vivantes, et il ne les détruit pas. Y est -il sous un état particulier de combinaison ? ne devient-il acide que par le contact d'un gaz qui se combineroit avec l'oxygène de l'air ? Voilà des questions à soumettre aux expériences des physiciens et des chimistes. Sous le point de vue de leur conservation, la plupart des coléoptères aquatiques, comme les dylisques, les hydro- philes , les tourniquets , ont été singulièrement favorisés par la nature , puisqu'ils sont doués tout à la fois des mouvemens propres a la plupart des quadrupèdes , des oiseaux et des poissons. Ces facultés sont de véritables moyens de défense , puisque tous leur servent, au moins successivement, à fuir les ennemis qui les poursuivent sur la terre, dans l'air ou sous l'eau. Ils évitent la poursuite des animaux terrestres , en se confiant à l'air, à l'aide de leurs ailes, qu'ils déploient dans l'atmosphère; ils se dérobent à la voracité des volatiles, en s'enfonçant dans l'eau par la disposition de leurs pattes postérieures, dont la forme et les mouvemens sont ceux des meilleures rames; enfin ils échappent aux habitans des eaux, en se retirant sur la terre. Mais ce n'étoit pas assez que la conservation de l'insecte fût assurée sous l'état parfait. La larve nue, n'ayant pour défenses que ses mandibules, est obligée d'user d'artifices pour se soustraire à la voracité de ses ennemis nombreux. Aussitôt qu'elle se sent saisie par quelque oiseau aquatique ou par quelque poisson, son corps, dont les anneaux étoient distincts et rapprochés par les muscles, devient flasque et mollasse ; il s'alonge : sa peau , âpre , coriace et couverte de boue, s'abandonne aux inflexions diverses, cède aux tiraille- mens, résiste imperturbablement aux piqûres , aux déchirures légères, sans manifester le moindre signe de vie, et ressemble à celle d'un cadavre dans un état de demi-jmtréfaction , DEF i5 probablement dans le but de dégoûter la convoitise des ani- maux qui ne dévorent que des proies vivantes. Les malachies ou cicindèles à cocardes sont, ainsi que leurs noms l'indique , de petits coléoptères , dont toutes les parties sont très-molles. Ils fourniroient, par cela même, une nour- riture fort délicate aux hirondelles et à tous les animaux entomophages ; cependant les oiseaux ne les recherchent pas , parce que, aussitôt que l'insecte est saisi, il produit au dehors, sur les côtés du corselet et du bas-ventre, des ap- pendices gonflés, des tentacules en forme de croissant, le plus ordinairement colorés , enduits d'une matière acre et amère , d'une humeur odorante qui doit bientôt faire perdre au ravisseur tout appétit pour une friandise aussi trompeuse. Les ptines , que Geoffroy a nommés bruches , se nourrissent pour la plupart des dépouilles des animaux dont les corps ont été desséchés, et n'ont pu , par cela même, être soumis à la décomposition putride. Elles dévastent toutes les collec- tions de zoologie, et principalement celles qui contiennent des insectes. Les larves se tiennent soigneusement renfermées et cachées sous les anneaux du corps des insectes , dont elles ménagent l'extérieur. Le ptine parfait que ces larves produi- sent, se rencontre souvent en hiver, saison dans laquelle il travaille à sa reproduction. C'est pendant la nuit qu'il cher- che les débris d'animaux dans lesquels il doit déposer ses œufs. Les antennes et les pattes de l'insecte parfait sont très- alongées, de sorte que, lorsqu'il marche, il occupe un espace près de trois fois aussi étendu que son tronc. S'il se croit aperçu, aussitôt, par un acte de paralysie volontaire, il quitte le plan sur lequel il marchoit. Il se pelotonne ; il tombe, les antennes et les pattes resserrées contre le corps, et il ne produit plus aucun mouvement. C'est en vain que vous cherchez l'insecte que vous aviez vu courir avec agilité ; vous ne retrouvez plus qu'une masse sphéroïde , alongée, ressemblant à toute autre chose qu'à un être vivant. Quel- ques espèces de ce genre se laisseroient plutôt mettre en pièces que de donner signe de vie. Telle est, entre autres, celle que l'on appelle, pour cette raison, obstinée {ptinus pertinax),suT laquelle on a fait la cruelle expérience de brûler '6 DEF quelques parties de son corps traversé par une épingle, sans qu'elle manifestât le moindre mouvement. Préposé au maintien de la salubrité et d'une partie de la police générale de la nature, le genre des boucliers {peltis- silpha) est destiné à faire disparoître les tristes restes des animaux privés de la A'ie , et à opérer un versement plus prompt de leurs élémens dans la masse où tous vont puiser. Remplissant des fonctions aussi utiles, la conservation de ces espèces devoit être favorisée d'une manière spéciale, et c'est ce qui a lieu. L'insecte peut, au besoin, rendre, par les deux extrémités du tube intestinal , une humeur d'une odeur extrcniement fétide, qui éloigne au même moment, par la répugnance qu'elle provoque, tout être qui voudroit attenter à l'existence de ces agens subalternes de la grande économie de la nature. Qui n'a connu, dès l'enfance, ces jolis insectes que l'on désigne sous le nom de vaches ou de bctes à Dieu , dont le véritable nom est coccinelle ? La forme hémisphérique de leur corps, le poli de leur surface, le peu de saillie que font ces petits coléoptères sur le plan qui les supporte , pa- roîtroient, au premier aspect, des moyens suffisans pour les soustraire à la pointe du liée des oiseaux , qui doit avoir sur eux très-peu de prise. Cependant la nature, fidèle conserva- trice de ses productions, ajoutant encore à ces précautions salutaires, les a organisés de manière qu'au moment même où la coccinelle se sent saisie , elle laisse échapper, des parties latérales de son corselet, une liqueur fétide, de consistance huileuse et d'une saveur désagréable, qui donne à cette hu- meur quelque analogie avec celle qui lubréfie le canal auditif de plusieurs animaux, et particulièrement, quanta la cou- leur, avec le cérumen de l'oreille humaine. Al'&ide du dégoût qu'elle a su inspirer, la proie est bientôt abandonnée; mais, comme elle n'a pu être saisie sans blessure, on rencontre souvent , mutilés , ces petits insectes échappés à la mort et traînant péniblement après eux leurs membres déchirés. Les cassides ou scarabées tortues nous offrent des moyens de défense également intéressans à connoître sous les deux périodes de leur courte existence. Sous l'état parfait , le nom de casside leur a été donné à cause de la conformation du DEF 17 corselet et des élytres, qui débordent et recouvrent par con- séquent toutes les parties de l'insecte. Les membres sont étendus parallèlement à la surface inférieure, et leur longueur n'excède pas celle de l'espèce de test corné sous lequel la casside vit à couvert et paisible, comme les tortues lors- qu'elles sont retirées dans leur carapace. A cette 'configuration quelques cassides ajoutent une particularité plus avantageuse encore. Dans quelques espèces, les élytres, d'une couleur verte plus ou moins foncée, pré- sentent une teinte analogue par la couleur à celle des tiges ou des feuilles de la plante sur lesquelles ces insectes vivent, de sorte que l'oeil de leur ennemi, trompé par la ressem- blance, croit voir, dans la saillie que forment leurs élytres bombées , une sorte d'excroissance ou de production végétale. C'est ainsi que, sous le rapport des formes, les êtres modi- fiés de mille manières nous peignent la nature produisant des illusions continuelles, se trompant elle-même et parois- sant se faire un jeu de ses productions. Quant à la larve de la cusside, son seul aspect intéresse et appelle l'observation. Sa forme est oblongue ; son abdo- men, conique, ajdati , est terminé par une queue souvent re- dressée, qui se divise en une sorte de fourche à son extrémité et se couvre d'épines. C'est dans l'angle de la division que s'ouvre l'extrémité du tube qui sert à la digestion, et qui est opposé à la bouche. Le résidu des alimens qui en sortent, se porte sur les fourches et s'y fixe continuellement, de sorte que, pour l'ordinciire , ces matières dégoûtantes for- ment, par leur accumuhition , une masse aussi considérable que celle du corps de l'insecte. Voyons maintenant de quelle utilité peut être une confor- mation aussi singulière. La queue, qui supporte les éjections, est organisée de manière à se dresser et à rester, à la volonté de l'animal, tantôt levée , tantôt couchée au-dessus du corps , parallèlement à sa longueur , mais en supportant touiours le fardeau dont elle est chargée. Dans l'état de parf. ite tran- quillité, ou lorsque la larve n'éprouve aucune inquiétude, et qu'elle n'est occupée que de paître paisiblement, sa queue redressée laisse le corps nu et à découvert; mais, au moindre danger, et par un mouvement brusque, la queue s'abat i8 DEF sur la larve, la masque, la recouvre complètement, et ce petit tas d'ordures n'offre plus qu'une apparence dégoûtante qui vit-nt tout à coup occuper la place de l'insecte. Beaucoup d'espèces du genre Chijsomèle méritent bien aussi de fixer ici notre attention ; car presque toutes celles qui sont privées d'ailes membraneuses, vomissent et laissent exsuder des diverses articulations de leurs membres, lorsqu'on les saisit, une humeur dont la couleur varie, mais qui, dans les espèces qu'on a nommées ténébreuse, hémoptère, bordée, etc., est d'une teinte rouge comme du sang. Cette humeur, qui teint rorteiuent les doigts, est très-pénétrante et devient très-probablement un moyen de défense. Examinons plus particulièrement la chrjysomèle du peuplier. Celle-ci se nourrit des feuilles du tremble, du saule, du peuplier noir, sous les deux états de larve et d'insecte par- fait. Ces larves vivent en société , ordinairement sur la page ou face supérieure des jeunes feuilles, dont elles n'attaquent que le parenchyme, craignant de détruire les nervures. Leur forme est oblongue; leur abdomen, conique, bombé, épais, nu, est cependant tuberculeux. Les saillies charnues qu'il pré- sente, exsudent au moindre danger et supportent chacune une gouttelette de liqueur blanchâtre, vaporisable, manifes- tement acide et d'une odeur très-désagréable ; mais aussitôt que l'insecte croit le péril cessé, la liqueur utile et prcser- vative est au même moment résorbée pour être employée de nouveau en semblable circonstance. C'est ainsi que , lorsqu'un oiseau approche de la branche sur les feuilles de laquelle ces petites familles d'insectes sont à paître tranquillement , ceux-ci , avertis sans doute par le mouvement ou par l'agita- tion de l'air, se couvrent subitement de la liqueur protec- trice au moyen de laquelle leur ennemi dégoûté s'éloigne et paroît les fuir. Dans un autre genre voisin, celui des criocères , se trouve l'espèce nommée rnerdigère , qui indique par cela même la par- ticularité que nous voulons faire connoître. En général , les insectes qui forment ce groupe naturel des criocères, sont de petits coléoptères de forme alongée , très-propres , très-luî- sans, ornés de couleurs agréables , disposées souvent avec une symétrie admirable. Toutes les espèces s'attachent à une DEF î9 même sorfe de plantes dans les deux états sous lesquels ils ont besoin de prendre de la nourriture. Celui dont nous parlons, se nourrit sur les diverses espèces de lis et de sceaux de Salomon. La couleur de ses élytrcs et de son cor~ selet est d'un rouge très-vif et très-brillant , semblable à celle de la plus belle cire d'Espagne. Sous cet état , le criocère n'offre d'autres particularités que le petit son qu'il produit lorsqu'il fait frotter l'extrémité libre de son ventre dans la gaine que lui forment les élytres par leur réunion; que la rapidité avec laquelle il sait se soustraire par la chute au moindre danger et pelotonner tous ses membres , en ne présentant alors sur la terre que la partie inférieure du corps, qui est noire et par conséquent beaucoup moins ap- parente. Mais il est bien plus curieux de connoître et d'étudier, sous l'état de larve ou de chenille, ce criocère du lis. Dès le mois de Mai les tiges de cette belle plante de parterre offrent presque toutes à leur surface de petites masses de ma- tière verte, mollasse, écumeuse, visqueuse et dégoûtante: ce sont les excrémens de la larve. Mais c'est en vain qu'on chercheroit cet insecte lui-même aux alentours.: pour le dé- couvrir, il faut savoir d'avance qu'il a l'artifice de fixer sur son corps tout ce qui peut en sortir, et ce n'est que lorsqu'il se sent dépouiller de cette ordure défensive qu'il vient à manifester quelques mouvemens; auparavant il étoit et seroit resté tout-à-fait immobile. Les attises , ainsi nommées par Geoffroy pour indiquer la prestesse de leur saut, sont de petits coléoptères ornés de riches couleurs, qui vivent le plus ordinairement en familles, et dont la plupart sont privés d'ailes. Leurs pattes postérieures, longues, toujours fléchies,à cuisses renflées, sont des espèces de ressorts continuellement b;«ndés et i)rêts à lâcher leur dé- tente ; aussi les alt:ses échappent- elles à la poursuite des oiseaux par un saut aussi prompt que l'éclair, et disparoissent ainsi avant même que leurs ennemis se soient doutés de la route qu'elles ont choisie pour leur échapper. C'est ainsi que, privés de la marche rapide et souvent même de la fa- culté de voler, la nature a compensé cette privation en accor- dant à ces insectes un autre moyen plus certain , celui de ^o DEF se déplacer subitement , afin de se soustraire à une mort pres- que certaine. La forme bizarre sous laquelle s'offre souvent la trichie hémiplère que Geoffroy a nommée le scarabée à tarrière; le mouAcnient, pour ainsi dire convulsif, par Icqutl cet insecte se transporte d'un endroit à l'autre ; son attitude chance- lante, suite de l'alongement excessif des pattes postérieures; le port vertical de celles-ci, qui, par cette étonnante direc- tion , favorisent la marche que gêneroit toute autre position; le prolongement du ventre en une sorte de queue ou de stylet de corne, chez la femdle, exemple unique dans cette faniille; enfin, la brièveté des élytres : tout, dans cet insecte, est digne de l'attention et des réflexions de l'observateur. Mais, ce qui l'intéresse davantage, c'est l'artifice , l'adresse, avec lesquelles l'insecte essaie d'échapper à la mort en la feignant lui-même. Aussitôt qu'il se sent enlevé , ses mem- bres se roidissent, l'immobilité est complète. Le corps, aban- donné à lui-même, obéit aux lois de la pesanteur; mais sou- vent , de quelque côté qu'il tombe , il pose à faux et se trouve supporté par les pattes, qui ne fléchissent plus. Dési- rant éclairer son observation, l'entomologiste, pour s'assurer de la mort de l'insecte , en fléchit les articulations : celles-ci cèdent, et conservent l'inflexion qu'on leur a donnée. Rien ne trahit la trichie astucieuse : ses dehors, desséchés, tendent encore à faire penser que l'animal, ainsi immobile, est un véritable cadavre. Quel oiseau , assez vorace , seroit tenté de prendre une nourriture aussi peu succulente! Si l'aridité de la peau et la solidité des parties extérieures de la trichie la protègent contre le bec des oiseaux , il n'en est pas de même des méloes , vulgairement nommés les prosca- rahées. Ce sont des coléoptères dont les diverses parties ex- térieures , molles, renflées et succulentes, seroient le moins à l'abri. Les élytres, flexibles, ne recouvrent qu'une très- petite partie du a entre, dont les anneaux semblent distendus par l'obésité et la quantité des sucs qu'ils renferment. Les articulations des membres sont lâches , l'embonpoint est ex- cessif, et les membres ont peine a soulever et à porter en avant la masse énorme que forme l'abdomen de ces insectes herbivores. Ces méloës tardigrades seroient continuellement DEF ai exposés à la voracité de leurs ennemis, s'ils n'avoient la faculté de faire suinter, au besoin, de l'angle de leurs articu- lations une humeur limpide, jaunâtre et onctueuse, dont l'àcreté repousse et éloigne , au même instant , les oiseaux avertis par linstinct du danger d'une semblable nourriture. Enfin, pour terminer l'examen des moyens par lesquels les coléoptères peuvent se défendre ou se soustraire aux plus grands dangers, nous parlerons encore de ceux qu'em- ploient les staphjlins. Ce genre d'insectes réunit un grand nombre d'espèces , qui semblent habiter de préférence les lieux humirEsTiELE, Delesseria edulis , Lx. ; Fucus edulis, With. ; Vlva edulis, Dec. Fronde épaisse, d'un rouge pourpre ou verdàtre, plane, pétiolée, large, tantôt entière, oblon- gue, obtuse; tantôt profondément divisée en segmens alon- gés ou oblongs, à bords entiers; tubercules fructifères, proéminens. Cette espèce est beaucoup plus épaisse que la précédente, plus large et moins divisée; mais on observe tous les passages entre elles. Les Ecossois et les Irlandois la mangent ; les premiers lui donnent le nom de battersocks. En Norwége et en Islande on en mange dans du lait; les Norwégiens l'appellent buetare, lidettareblad et skaalmetare. Cette plante est commune dans rOcéan. (Lem.) DELFIN [Mamm.) , nom polonois du dauphin commun. (.P.C.) DELIA (Bot.), un des noms grecs anciens de l'armoise, suivant Mentzel. (J. ) DELIMA - LAUT {Bot. ) , nom donné dans l'île d'Amboine à un Carapa. Voyez ce mot. (J.) DÉLIME SARMEINTEUX (Bot.) -. Delima sarmentosa, Linn.; Burm. , FI. Ind., tab. 07 , fîg. 1; Lamk., lll. gen. , tab. 676 : Tetracera sarmentosa , Vahl , Sjmb.; vulgairement le Korswelo DE Ceilan. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incom- plètes , quelquefois dioiques. Plusieurs auteurs modernes l'ont réuni au tetracera : il appartient à la famille des dille- niacées et à la polyandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : un calice à cinq divisions profondes ; point de corolle, Linn. (quatre ou cinq pétales arrondis: Decand.); des étamines nombreuses; un ovaire supérieur, un style, un stigmate. Le fruit est une baie sèche, ou une capsule uniloculairc , bivalve, à une ou deux semences , entourée à sa base par les folioles réfléchies du calice ; les semences pourvues d'un arille. 4o DEL Cette espèce , long-temps la seule connue , est un arbris- seau sarmenteux de Fîle de Ceilan, à rameaux cylindriques, dont les feuilles ont à peu près la forme de celles du hêtre ; elles sont alternes, pétiolées, ovales, bordées de dents rares, nerveuses, très-rudes au toucher. Les fleurs sont pédoncu- lées, disposées en panicules lâches, nues, axillaires et ter- minales, plus longues que les feuilles; les folioles du calice ovales , obtuses , persistantes; les filamens des étamines capil- laires presque de la longueur du calice; les anthères arron- dies; Tovaire glabre, ovale; le style de la longueur des fleurs; }es fruits glabres, ovales, coniques, aigus; une seule semence, petite, entourée à sa base d'un arille denticulé. Les feuilles, rudes à leur surface, sont employées, par les naturels du pays, à polir plusieurs objets. M. Decandolle, dans le Syst. nat. veget. qu'il vient de pu- blier, ajoute à ce genre les espèces suivantes : Délime a fruits pubescens ; Delima hebecarpa , Dec. , Syst. nat. veg. , 1 , pag. 407. Cette espèce, originaire de Java et des îles Philippines, ne diffère de la précédente que par ses feuilles en ovale renversé , à peine un peu crénelées, et non dentées; l'ovaire, ainsi que les fruits, pubescent ; les semences à demi revêtues d'un arille, Délime du Mexique; Delima Mexicana , Dec. l. c. Ses tiges sont grimpantes, divisées en rameaux glabres, cylindriques, garnis de feuilles alternes, à peine pétiolées, glabres à leurs deux faces, ovales, un peu obtuses, rétrécies à leur base, dentées en scie, longues de quatre pouces ; les panicules droites, terminales; le rachis couvert d'un duvet roussàtre; les pédon- cules géminés, médiocrement ramifiés, munis de petites brac- tées aiguës; les fleurs dioiques, sessiles , presque fasciculées le long des ramifications; les divisions du calice pubescentes, presque orbiculaires , les deux extérieures plus courtes; une corolle blanche, cinq pétales ovales. Le fruit est ovale, acu- miné, uniloculaire, monosperme, à deux valves; une semence épaisse, réticulée, Délime de la Guiane; Delima Guianensis,Dec. l. c. Arbris- seau de la Guiane, à feuilles glabres, oblongues, très-lisses, acuniinées à leurs deux extrémités, légèrement dentées en scie à leurs bords; les fleurs dioïques, axillaires, médigcrÇ'. DEL 4x ment pédicellëes: les fleurs mâles n'ont point été observées. Le fruit cor.siste en une baie sèche , globuleuse , pubes- cente , une fois plus grosse que dans le delima sarmentosa. Délime LUISANTE: DcUma m'Aida, Dec. /. c; Tetracera nitida, Vahl, Sjmb. 3, pag. 70. Arbrisseau de l'ile de la Trinité, à fleurs hermaphrodites, paniculées; les rameaux sont glabres-, leurs ramifications rud es et un peu pileuses ; les feuilles oblon- gues, lancéolées, rudes en-dessous sur leurs nervures, en- tières ou à peine denticulées; les grappes plus longues que les feuilles, réunies en panicules; une bractée ovale à la base de chaque pédicelle; les divisions du calice ciliées cà leurs bords; une corolle à quatre pétales; l'ovaire glabre, ovale, aigu; le style de la longueur des étamines, terminé par un stigmate pelté. Il ne paroît pas que le piripu, Rheed., Malab. 7, tab. 64, convienne au delima sarmentosa , auquel on l'avoit rapporté. C'est un arbrisseau cultivé au Malabar, dont les tiges sont cylindriques, articulées; les feuilles molles, ovales, ob- longues, crénelées, ondulées à leurs bords; les stipules grandes, oblongues ; les fleurs blanches, petites, à cinq pé- tales ; cinq étamines à anthères bleuâtres ; les fruits durs , coniques et bruns, renfermant deux semences noires. On pourroit douter que cette plante convienne parfaitement à ce genre. (Poir.) DÉLIQUESCENCE. (Chim.) C'est le phénomène que pré- sentent certains corps solides, exposés à l'air humide, d'ab- sorber assez de vapeur d'eau pour s'y dissoudre , après l'avoir réduite à l'état liquide. ( Ch. ) DÉLIQUIUM. (Chim.) C'est l'état d'un corps qui de solide est devenu liquide en absorbantla vapeur d'eau atmosphérique. Par exemple, on dit qu'un morceau de potasse qui s'est liquéfié à l'air, est tombé en déliquium. On a aussi employé ce mot substantivement pour désigner la substance tombée en déliquium : ainsi on a dit le déliquium de la potasse. Au- jourd'hui ce mot est peu usité. (Ch.) DELISEA. {Bot,) Genre de la famille des algues, établi par M. Laniouroux sur des espèces de delesseria qui diffèrent des autres espèces par une double sorte de fructification : l'une formée par des tubercules comprimés , translucides 4:» DEL sur les bords, situes aux sommets des rameaux ou dans leur partie supérieure; l'autre, formée de capsules éparses dans les épines latérales de l'extrémité des rameaux. Les espèces de delisea , dit M. Lamouronx, diffèrent des autresjloridées par la forme de la double fructification et par celle des rameaux ; car ellessont linéaires ou presque filiformes, ordinairement dichotomes, avec des appendices latéraux en forme d'épines recourbées vers le sommet , aiguës et d'environ une ligne de longueur. Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces exotiques, parmi lesquelles les deux plus remarquables sont : La Delisea fimbriée , DcUscaJiinbriata , Lmx. ; Delesseriafim- Iriata, Lmx., Gen. ihallas., tab. 3, fig. i; Fucus Jimbriafus , Turn. Fronde blonde ou rougeàtre , dichotome, plane, longue d'une ligne, traversée par une nervure; épines laté- rales plus courtes que la largeur de la fronde. Cette jolie espèce, qui a quatre ou cinq pouces de longueur,. se trouve dans les mers de la Nouvelle-Hollande. Delisea élégante: Delisea elegans , Lmx., Inéd. Fronde couleur de corne ou rouge, dichotome, très-rameuse, à rameaux presque filiformes, épines latérales plus longues que le diamètre de la fronde. Cette belle espèce croît à la Nouvelle-Hollande. Elle a six à sept pouces de longueur. Ce genre, dont les caractères nous ont été communiqués par M. Lamouroux , qui nous a permis de les faire connoitre ici, est dédié à M. Dom. Delise , botaniste résidant à Fou- gères , distingué par ses grandes connoissances en cr3'pto- gamie. ( Lem. ) DELISK. [Bol.) Voyez DuLEsH. (J.) DELLIARION (Boî. ), un des noms de la conyze , cités dans Dioscoride. (H. Cass. ) DELPHACEpDe/pJiax. {Entom.) Fabricius a emprunté du grec AïA(pa^, d'après Hérodote, ce nom, qui signifie un cochon de lait, porcellus lactans , pour désigner un genre d'insectes hémiptères de la famille des collirostres, ou dont le bec paroît naître du cou , et voisin des cicadelles. M. Latreille avoit appelé asiraques les espèces de ce même genre , qui se distingue , en effet , de toutes les cicadelles par la forme et la longueur des antennes , qui ont deux articles DEL 45 alongés , tei^rr.inés un peu en masse , et qui sont insérées sur l'œil même, clans une sorte d'échancrure inférieure. Les mœurs de ces insectes sont peu connues ; on présume qu'elles sont les mêmes que celles des cicadelles, avec les- quelles ils ont beaucoup de rapports. On y rapporte , parmi les espèces non étrangères : ^1." Le Delihace clavicorne , figuré dans la première dé- cade des Illustrations de M. Coquebert, pi. 8, fig. 7. Car. Brun^ à ailes transparentes, brunes à l'extrémité. 2." Le Delphace crassicorne, iiguré par Panzer , dans sa Faune d'Allemagne, sous le nom de cicada crassicornis , cah. 35, pi. 19. Car. Il est pâle, avec les ailes tachetées de noir et de blanc. Fabricius en a décrit dix espèces, dont deux seulement venoient de l'Amérique méridionale. Voyez Asiraqie. (CD.) DELPHIN (Ichthjyol.) , nom hollandois du corjphœna hip- puriis. Voyez Coryphène. (H. C.) DELPHIN (Mamm.), nom allemand du dauphin commun. (F. C.) DELPHINAPTÈRE. {Mamm.) C'est le nom générique sous lequel M. de Lacépéde a formé le huitième genre de son second ordre des cétacés : il est tiré du grec , et signifie dauphin sans nageoire. (F. C. ) DELPHINIOJN. (Bot.) Ce nom est donné par Dioscoride, selon quelques auteurs, à une neriette, epilobium montanum; et ce qu'il nomme delphinion buccinum, est Vepilobium angusti- folium. 11 est cependant incertain si la première espèce n'est pas plutôt le pied -d'alouette, delphinium consolida, puisqu'il lui attribue des feuilles minces et découpées, des fleurs sem- blables à celles de la violette, et des graines approchant de celles du millet. Ruellius, son traducteur, parlant de cette première espèce , dit qu'on la nomme aussi diaehysis ,• dia- ehjytos , paralysis, camarus, neriadion , sosandron , cronion. (J.) DELPHINITES. (Mm.) Saussure a donné ce nom à la pierre qui avoit été nommée jusqu'à lui schorl vert du Dau- phiné, et qu'il regardoit comme très-diiTércntc des autres schoris; c'est l'épidote de M. Hauy. Voyez ÉrinoTE. (B.) DELPHINULUS. (Conchjl.) M. Denys de Montfort ayant, à ce qu'il paroît, affecté la terminaison et le genre masculin M DEL à tous les genres de coquilles univalves, il désigne ainsi le genre Dauphinule, Delphinula, de M. de Lamark. (De B.) DELPHINUS (Mamm.), nom latin du cétacé que les Grecs appeloient delphis. Nous en avons fait dauphin. Il est assez difficile de décider à quelle espèce avoit été donné ce nom par les anciens. Voyez Cétacés. (F. C. ) deltoïde [Feuille]. {Bot.) La véritable figure deltoïde est le triangle formé parle delta des Grecs. En botanique, une feuille deltoïde est une feuille épaisse , à trois faces, amincie aux deux bouts, et dont la coupe transversale approche du delta. Le mesembrjanthemum deltoides offre un exemple de cette feuille. (Mass.) DELTOÏDES. (Entom.) M. Latreille , dans l'ouvrage de M. Cuvier, intitulé le Règne animal, a désigné sous ce nom une tribu de lépidoptères, qui comprend les pyrales de Lin- naeus , dont les ailes étendues horizontalement, forment une sorte de A ou de triangle , dont la base forme un angle ren^ frant dans son milieu. M. Latreille y rapporte ses deux genres Aglosse et Botys. (C. D.) DELYCRANIA (Bot.), nom grec sous lequel Théophraste désigne le cornouiller sanguin. ( J. ) DEMATHA. (Bot.) L'arbre ainsi nommé à Ceilan, suivant Herniann, est le gmelina asiatica. (J.) DEMATIUM. (Bot.) Champignons byssoïdes, sans forme déterminée, droits ou déprimés, presque fascicules ou étalés, composés de filamens lisses qui ne sont point entremêlés. Tels sont les caractères que M. Persoon assigne à ce genre, sur lequel les botanistes varient beaucoup d'opinions. M. Persoon l'a établi aux dépens du genre Bjyssus, Linn.: il y rapporte les hj^ssus aurea et phospliorea , Linn.; le cera- tonema , Roth. ; le medusula labjrinthica de Tode , etc. Il y avoit d'abord placé quelques espèces de conoplea , et HolT- mann y avoit rangé le monilia antennata. M. Decandolle a réuni de nouveau le dematium au lyssus. Link n'a pas été de cette opinion : il avoit d'abord établi plusieurs genres sur le dematium de M. Persoon , tel que Yacladium sur le dematium herbarum , que depuis il reporte au cladosporium , en y ajoutant encore le dematium abietinum, Pers., et deux autres espèces nouvelles. Ce genre, selon lui. est DEM 45 caractérisé par ses filamens simples ou un peu rameux , et par les séminules qui se détachent de l'extrémité des rameaux, tandis que dans Vacladium elles sont enfoncées et plongées dans la substance des filamens , lesquels ont des cloisons. Link y ramène trois nouvelles espèces qui nous étoient incon- nues lors de la publication du premier Supplément. Le dematium ciliare , Pers. , est le type du genre que Link nomme helmisporium , auquel il a réuni le dematium arlicula- tum , qu'il présume cependant devoir faire un nouveau genre , sous le nom de calosporium. Enfin, le genre Dematium qu'il conservoit, a été confondu par lui , ainsi que ses genres Sporotriclium et Asporolrichum , en un seul, composé de vingt-six espèces, sous le nom de sporôtrichum. Voilà seulement les principaux changemens qu'a éprouvés l€ genre Dematium, Pers., qui, réellement, ne sauroit être conservé. Faisons observer encore que le dematium pefrœum (Ijyssus aurea, Linn.) est placé avec les conferves par quel- ques botanistes. Mais ces diverses opinions, en prouvant que l'on ne doit point conserver le genre Dematium, ont fait con- noître la structure de ses espèces, et l'on ne peut douter que les plantes qu'on y rapporte ne soient parfaites et munies de leurs séminules. Il n'est donc pas naturel de les prendre pour des agarics naissans , et Link a parfaitement observé que dans ceux-ci les filamens n'ont rien qu'on puisse consi- dérer comme des graines. Il est néanmoins certain qu'on a confondu des bolets naissans avec les dematium. Nous pourrions indiquer encore des changemens faits dans ce genre; mais cela deviendroit inutile ici: il sufljit de faire remarquer que, si l'on n'adopte pas les changemens proposés par Link, ou peut, jusqu'à nouvel ordre, laisser ce genre réuni au bj'ssus , comme Fa fait M. Decandolle. Les basses phosphoreux et couleur - d'or , décrits dans ce Dic- tionnaire au mot Bysse, appartiennent à ce genre. Voyez ByssUS , Suppl. ; ACLADIUM, Suppl. ; CœLOSPORIUM, HiLMISPORIUM, Sporôtrichum, Ceratonema, Medlsula , HyphasxMa , etc. (Lem.) DEMETRIUS. [Entom.) M. Bonelli, dans son travail sur les genres des Cambes^ a désigné sous ce nom une division 4S DEM de coléoptères penlamérés , créophages , correspondant au carabus atric pillus de Linnaeus. (C- D.) DEMI-AIGRETTE. (Omith.) Buffon a donne ce nom à l'oi- seau peint dans ses planches enluminées sous celui de héron bleuâtre à ventre blanc , de Cayenne , ardea leucogaster , Gmel, (Ch. D.) DEMI-AMAZOïNE {Ornith.), variété du perroquet ama- zone , psittacus amazonicus , Linn. , que l'on nomme ainsi à la Guiane, parce qu'on l'y regarde comme le produit d'une ama- zone avec un perroquet d'une autre espèce. (Ch. D.) DEMI-APOLLON. (Entotn.) C'est le nom que l'on a donné en françois à un papillon parnassien ou des montagnes , que Linnaeus avoit appelé mnemosjne , qu'on trouve figuré dans Esper , tom. i , pi. 2 , Cg. 2. (C. D.) DEMI-AUTOUR. (Ornith.) Les fauconniers appellent ainsi des autours dont la taille est moyenne entre celle de la fe- melle et du mâle ou tiercelet , mais qui ne constituent pas une espèce particulière. (Ch. D. ) DEMI-BEC, Hemiramphus. (Iclitliyol.) M. Cuvier a donné récemment ce nom à un genre de poissons qu'il a placé parmi les malacoptérygiens abdominaux , dans la famille des ésoces , et qui appartient à celle des siagonotes de M. Duméril. Ce genre , tel qu'il est établi , présente les caractères suivans ; Os intermaxillaires formant le bord de la mâclwire supérieure, qui, ainsi que l'inférieure , est garnie de petites dents; la sjmpliyse de celle-ci se prolongeant en une longue pointe ou demi-bec sans dents. Du reste , par leur port , leurs écailles et leurs viscères , les poissons de ce genre ressemblent parfaitement aux Orphies ; mais ils en diffèrent par la forme des mâchoires. On ne peut non plus les confondre avec les Scombrésoces , qui ont de fausses nageoires comme les maquereaux , ni avec les Brochets . dont le museau est large et déprimé, etc. (Voyez ces diffé- rens mots et Siaconotes. ) Le Gambarur , Hemiramphus gambarur : Esox marginatus , Forskaël , Linnseus, Lacép. , V, VII , 2 ; Esox gambarur , La- cépède. Mâchoire inférieure six fois plus longue que la supérieure ; ligne latérale placée inférieureaicut ; nageoire DEM . 47 caudale fourchue, à lobe inférieur plus long; écailles larges, lâches , entières; des stries 5ur celles des côtés. Ce poisson a le corps linéaire, plus épais au milieu qu'aux extrémités; les dents nombreuses, sétacées,- droites, roides , petites ; les narines simples , réniformes , grandes et trans- versales ; le ventre droit, aplati; l'anl grand et rond; le dessus du crâne plat .- la teinte générale est un peu claire ; le dessus de la tête brun ; le dos olivâtre , avec des raies longitudinales , séparées par des taches brunes et carrées ; la partie inférieure marquée de quatre autres raies; chaque côté paré d'une bandelette argentée ; la nageoire dorsale très- noire, et le bout de la mâchoire inférieure d'un beau rouge. Le gambarur a été découvert par Forskael dans les mers d'Arabie. 11 ne faut pas le confondre avec le piquitinga de Marcgrave , qui est un anchois, que Linna'us a nommé esox hepsetus , et que M. de Lacépède a rapporté à Vesox marginatus. Gambarur est un nom arabe. L'Espadon , Heniiramphus hrasiliensis : Esox Irasiliensis , Linnaeus, Bloch, 091 ; Esox gladius , Lacépède. Mâchoire in- férieure terminée par une pointe conique très-étroite et sept ou huit fois plus longue que la supérieure ; ligne latérale voisine du ventre et de la queue ; des dents autour du gosier ; le palais et la langue lisses; le dessus de la tête déprimé; les opercules rayonnées ; le lobe inférieur de la nageoire caudale plus long que le supérieur : la teinte générale argentée ; la tête , la mâchoire inférieure , le dos et la ligne latérale d'un beau vert; les nageoires bleuâtres. Ce poisson habite , dit-on , les mers des deux Indes ; sa chair, comme celle du précédent, quoique huileuse, a une saveur délicate. 11 pai'oit multiplier beaucoup : on le pêche au flambeau dans les nuits sombres. (H. C) DEMI-CHAMPIGNONS FEUILLETÉS ou OREILLES DES ARBRES. (Bot.) Dix-neuvième famille du septième genre (les agarics-champignons ) de Tordre premier (les agarics ) de la première classe [les plantes fonguei^ses à chapiteau) , dans la distribution des champignons par le docteur i'aulet. Ces champignons ont un chapeau latéral sémi-orbiculairc. 48 - DEM Us appartiennent au genre Agaric de Linnœus. Ils se divisent en quatre sections, selon la forme du chapeau. 1.° Chapeau en forme de coquille. Les espèces qui s'y rapportent sont I'Oreille du noyer, la Coquille de l'aune et la Coquille du chêne. (Voyez ces mots.) 2." Chapeau en forme de cuiller. Deux espèces rentrent dans cette section, la Cuiller des arbres et la Jonquille du CHÊNE. (Voyez ces mots.) 3." Chapeau en forme de langue. On classe ici la Langue DU pommier et la Langue du chêne. (Voyez leurs articles.) 4.° Chapeau en forme d'éventail ou de fouet. L'Oreille de l'oLiviER , I'Oreille du chêne vert et I'Oreille du charme font partie de cette section. (Voyez leur description à chacun de leurs articles.) Tous ces champignons ont une consistance ferme : le des- sous de leur chapeau est feuilleté. La plupart sont de bonne qualité ou n'ont rien de suspect; cependant les espèces de la dernière section sont dangereuses, et notamment l'oreille de l'olivier. (Lem.) DEMI- CHAMPIGNONS FEUILLETÉS ou OREILLES DE TERRE. (Bot.) Vingtième famille du septième genre dé l'ordre premier de la première classe dans la distribution des champignons par le docteur Paulet. Un chapeau incomplet en forme d'éventail ou d'un en- tonnoir qui seroit coupé perpendiculairement , tel est le caractère essentiel des champignons de cette famille, qui sont les suivans : le Demi - entonnoir, la Raquette blanche, la Chair de Bavièire, la Peuplière brune, la Pétoncle en famille et la Corne d'abondance. (Voyez ces mots.) Ces champignons , qui sont des agarics dans la méthode linnéenne, croissent en général en touffe au pied des arbres; à l'exception d'une seule (le demi-entonnoir) , elles sont de bonne qualité. (Lem.) DEMI -CHAMPIGNONS POREUX ou POLYPORES-CO- QUILLERS. {Bot.) C'est la vingt-unième famille du septième genre de l'ordre premier et de la classe première de la dis- tribution des champignons du docteur Paulet. Ces champignons, qui sont des bolets rameux, sont remar- quables par le grand nombre de leurs chapeaux, imbriqués DEM 49 en manière de coquilles disposées les unes sur les autres, mais sans se toucher. Ils sont aussi fort remarquables par le grand poids auquel ils peuvent atteindre, et qui dépasse quelquefois quarante livres. Un seul pied peut suffire pour le repas d'une famille. C'est vraisemblablement sur un champignon de cette sof te , dit Paulet, que fut gravée cette inscription latine dont parle l'histoire et qu'un peuple bar- bare apporta en triomphe à Trajan. Deux espèces composent seules cette famille, le Coquiller EN bouquet et le Coquiller en plateau : elles rentrent dans le boletus ramosissimus de Schaeff'er ( tab. 265 et 266) et de Jacquin. (Lem.) DEMI-DEUIL. (Ealom.) Geoffroy a nommé ainsi le papillon satyre désigné par Linna?us sous le nom de galathea .- il est figuré par Geoffroy, tom. 2, pi. 11, iig. 3 et 4. (C. D.) DEMI-DIABLE. (Entom.) C'est le nom que Geoffroy a donné à un insecte hémiptère de la famille des collirostres, qui est le centrotiis genistœ de Fabricius. Voyez ce mot. ( C. D.) DEMI-ENTONNOIR. {Bot.) C'est ainsi que Paulet désigne une espèce d'agaric de la famille des demi - champignons feuilletés ou oreilles-de-terre, et qu'il rapporte à l'agaric figuré, pi. 65, fig. 2, de l'ouvrage de Micheli (voyez Paulet, Champ., pi. 25 , fig. 1 et 2). Ce champignon , d'un blanc cendré ou d'une couleur de paille lavée de chair, a quatre pouces de hauteur. Son cha- peau , qui a la forme d'un entonnoir, en a autant de dia- mètre. Ses feuillets sont très-fins , très-serrés , et inégaux en longueur, lia une saveur désagréable et rebutante. M. Paulet s'est assuré sur un chien des qualités suspectes de ce cham- pignon , qu'il a découvert dans le parc de S. Maur. (Lem.) DEMI-FIN. {Ornith.) Les oiseaux auxquels Montbeillard a donné la dénomination de demi-fins, doivent, suivant ce naturaliste , former une classe intermédiaire entre les insec- tivores à bec foible, et les granivores, dont le bec est plus fort. Cette classe comprendroit, parmi les oiseaux du nouveau monde, ceux qui ont le bec plus fort que les pitpits, mais moins fort que les tangaras, et parmi les oiseaux de l'ancien continent , ceux qui ont le bec plus fort que les fauvettes , mais moins fort que la linotte. Quoique cette division pût être asse? i3. ^ 4 So DEM considérable, si onluidonnoit toute l'extension dentelle seroit susceptible d'après le principe un peu vague de sa formation, Montbeillard n'a appliqué le nom par lui proposé qu'à quatre espèces, savoir : i.° le mangeur de vers d'Edwards, Glan. , part. 12, pag. 200, pi. 3o5, motacillavermivora , Linn. , lequel pa- roît être le même que le contre-maître couronné d'Azara , n." 164; ?.° le demi-fin noxv et h\c\i , fringilla cjanoTnelas,Gm.e\., qui , d'abord , a été'nommé par Koelreuter, Nov. comm.petrop. , t. 11, p. 435 , fringilla carulea; 3." le demi-fin noir et roux, que Commerson a vu à Bucnos-Ayres , et dont Gmelin a fait son mofacilla bonariejisis ; 4.° le demi-fin à huppe et gorge blanches, qui est le manakin à visage blanc d'Edwards, pi. 544, pipra albifrons, Linn. Outre ces quatre espèces, Gueneau de Montbeillard en a rangé deux autres dans la même section : ce sont le bimbelé ou fausse linotte, motacilla palmarum , et le bananistc , motacilla hananivora , Gmel. ( Ch. D.) DEMI -FLEURON {Bot.) -. Semiflosculus, Flosculus ligulatus. Dans les Svnathérées ou Fleurs composées (voyez ces mots) , les corolles ont reçu le nom de fleuron, lorsque leur tube s'épanouit en un limbe qui s'étale en tout sens (chardon); et elles ont reçu le nom de demz-/ie//ron, lorsque le tube se termine par un limbe unilatéral en forme de languette (pissenlit). (Mass.) DEMI-FLEURONNÉES. (Bot.) Voyez Semi-flosculeuses. (H. Cass.) DEMI-LUNE. {Ornitli.) Ce nom a été donné par les marins à une espèce de mouette qui , suivant Fleurieu , rédacteur du Voyage de Marchand , est la grande ou la petite mouette cendrée, larus caniis ou larus cinerarius , Linn. Cette dénomi- nation vient, dit-il, tom. 2, p. 667 , de ce que les ailes de l'oiseau , déployées , forment un croissant dont l'intervalle est rempli par la masse blanchâtre du corps. (Ch. D.) DEMI -LUNE { I chthj oL ) , nom d'un poisson du genre Sfare, Spariis semilumi , Lacép. Voyez Spare. (H. C.) DEMI-MASQUE NOIR. {Omith.) C'est la fauvette voilée, sjhia vdata, dont M. Vieillot a donné la figure pi. 74 des Oiseaux de l'Amérique septentrionale. (Ch. D.) DEMI -MÉTAUX. (Chim.) Les anciens chimistes appli- quoient cette expression à Farsenic, au cobalt, au nlkel, au bismuth, à Fantimoine et au zinc, c'est-à-dire, à des subs- DEM 5i tances qui avoient l'aspect métallique , mais qui étoient plus ou moins cassantes et plus ou moins volatiles. Cette expression avoit surtout été employée par les alchimistes, qui pensoient qu'avec certains procédés on pouvoit trans- muter ces substances en or ou en argent, qu'ils regardoient comme des métaux parfaits. (Ch. ) . DEMI-MUSEAU {Ichtliyol.) , nom de l'espadon , hemiram- phus brasiliensis. Voyez Demi-bec. (H. C.) DEMl-OPx\LE. (Min.) C'est la traduction du mot lialb- opal, nom donné par les minéralogistes allemands à une variété de Silex- résinite. Voyez ce mot. ( B. ) DEMI-PAON. (Entom.) C'est le sphinx ocellata. {C. D.) DEMIDOFIA. {Bol.) Un des genres sans nom de Walther. dans la flore de la Caroline, est nommé ainsi par Gmelin : il paroit n'être qu'une espèce de dichondra dans la famille des convolvulacées. Pallas, dans ses Plantes de Russie, avoit aussi établi un genre Demidovia, qui est le tetragonia expansa de Murrai. (J.) DEMOISELLE. (Bot.) Voyez Bois de demoiselle. (J.) DEMOISELLE (Bot.), nom d'une variété de poire. ( L. D.) DEMOISELLE. (Ornith.) Dans les environs de Verdun on appelle ainsi la mésange à longue queue , parus caudatus , Linn. A Saint-Domingrie ce nom se donne à Fespèce de carouge nommée petit cul-jaune àCayenne, oriolus xanthornus, Linn., et au couroucou à ventre rouge ou damoiseau , trogon roseï' gaster, Vieil!. Enfin on appelle demoiselle de Numidie la grue de cette contrée , ardea virgo , Linn. , qui , suivant M. Savigny, est la crex des Grecs. ( Ch. D.) DEMOISELLE. (Ichlhjol.) On a nommé ainsi un petit poisson fort commun sur la côte d'Antibes et de Gênes. C'est la girella de Rondelet , que les Italiens nomment don- zellina et zigurella; la girelle de la Méditerranée , lahrus jalis, Linn. (Voyez Girelle.) Quelques auteurs ont donné ce nom.à la flambe de mer. Voyez Cépole. Ruysch a donné le même nom de demoiselle à plusieurs petits poissons d'Amboine. (H. C) DEMOISELLE MONSTRUEUSE. (Ichthfol.) On a quelque- fois ainsi appelé le squale-marteau. Voyez Zigène. (H. C.) 5^ DEM DEMOISELLES. (Enlom.) On a donné ce nom, en François, à des insectes névroptères très-différens les uns des autres, aux insectes parfaits que produisent les larves des fourmilions . aux hémérobes qui proviennent des lions des pucerons; et, enfin, à tous les insectes des genres de la famille des libel- lules ou odonates, qu'on appelle encore vulgairement dès prêtres dans certains départemens. (Voy. les mots Libellules, Odoxates , JEuH^E , Agrion.) Pour éditer toute équivoque, nous préférons de renvoyer au mot Libellule les détails que nous avions eu d'abord l'intention de faire connoitre dans cet article. (CD.) DEMOLVA (Bot.), nom ancien arabe du laurier, suivant Avicenne, cité par Mentzel. (J. ) DEMOPHILE. (Entom.) C'est le nom donné par Linnœus à un papillon des Indes. ( C. D. ) DEMORDIUM. {Bot.) Voyez Dermodium. (Lem.) DEMOS (Bot.), ancien nom du catananche, cité dans Dios- coride. ( H. Cass. ) DEMSISE, DEMSYSEH (Bot.), plante commune dans les îles du Nil voisines du Caire, que Forskaël nomme ambrosia villosissima, et qui est rapportée par M. Delile à l'amhrosia maritima. (J. ) DEN (Bot.), nom japonois de razedaracli. (J. ) DENABA, DHENABA {Bot.), nom arabe du reseda he.ra- gyna de Forskaël, que Vahl rapporte au reseda canescens d(^ Linnaeus. (J.) DENDE. {Bot.) C. Bauhin cite sous ce nom, d'après Im- perato, un ricin dont l'espèce n'est pas déterminée. (J.) DENDERA {Ichthjol.), nom d'une espèce de mormyre , mormjrus dendera de Geoffroy , mormjrus anguilloides de Lin- nasus, que l'on trouve dans le Nil, près du village de Den- derah , sur le sol qu'occupoit l'ancienne Tentyris. Voyez Mormyre. (H. C. ) DENDRAGATE {Min.), Dendrites ou arborisation dans une agate : nom donné aux agates arborisés. Voyez Silex. Agate et Dendrites. ( B.) DENDRITES, Dendroïdes, Dendrolithes. {Foss.) On a quelquefois donné ces noms aux arbres fossiles. (D. F.) DENDRITES. {Min.) On désigne sous ce nom des dessins DEiN 53 naturels qu'on observe sur divers minéraux, et qui repré- sentent assez bien de petits arbrisseaux très-ramifiés et sem- blables aux bruyères. On les nomme aussi arborisations , et, suivant leur manière d'être et les différens végétaux avec lesquels on les a comparés , on leur a imposé des noms très- variés, qui peuvent donner souvent de fausses idées d'analo- gie : tels sont ceux de lichenides , phj/cilites , limnites, choroïdes, némolites, éricites , et même celui de stigmites, lorsqu'elles ne présentent que des taches, etc. Nous avons déjà parlé de cette particularité au mot Arborisation; mais de nouvelles considé- rations nous engagent à ajouter les faits et les remarques suivantes à ce qui a été dit dans cet article. En examinant les différentes pierres arborisées ou ornées de dendrites , on observe que, parmi ces arborisations ou dendrites, les unes sont superficielles et disposées sur un même plan, et que d'autres, déAeloppées dans l'intérieur même de certaines pierres, sont ramifiées dans toutes sortes de directions. M. Patrin avoit déjà fait cette distinction. Nous avons indiqué, à l'article Arborisation , comment se présenfoient ordinairement les dendrites superficielles, et comment on pouvoit concevoir leur formation. Ces dendrites superficielles sont généralement peu adhé- rentes à la pierre. Dans quelques ci\s un frottement, même foible, peut les enlever. Lorsqu'on ouvre, suivant une de ses fissures naturelles, une pierre susceptible d'en présenter, les deux faces mises à découvert offrent absolument le même dessin dcndritique. Si ces pierres sont coupées par plusieurs fissures tombant l'une sur l'autre sous divers angles , on remarque que les dendrites partent ordinairement de la ligne de rencontre de ces fissures incidentes , et qu'elles sont plus abondantes et plus denses sur les bords de cette ligne. Un autre phénomène encore plus remarquable, et dont on peut voir un bel exemple dans le Traité des pétrifications deKnorr,tom.i, pi. XIU, lig.2 , c'est l'influence que certains corps organisés pétrifiés ont eue sur la production des den- drites. On voit un crustacé qui paroît être une écrevisse, et dont tout le contour est comme hérissé de dendrites. Les dendrites superficielles sont les plus communes ; leur 54 DEN couleur la plus ordinaire est le brun rougeàtre et le noir foncé; et elles sont généralement composées d'oxide de fer, d'oxide de manganèse, quelquefois de fer sulfuré, et même de métaux natifs, tels que l'or, l'argent et le cuivre. Les pierres qui présentent ces dcndrites superficielles sont assez variées; on en trouve principalement dans les fissures du calcaire compacte, et delà marne calcaire, solide ou fissile. Les carrières de Papenheim, de Solenhofen et d'Eichsta?dt, offrent de superbes échantillons de ces dendrites noires et Tougeâtres. On en rencontre aussi, mais plus rarement, entre les feuillets des schistes, des phyllades pailletées, etc. : celles-ci sont presque toujours métalliques et formées par des sulfures de fer ou de cuivre. Tels sont celles qu'on voit entre les feuillets des ardoises des environs d'Angers. Les fissures très-minces, qui séparent les différentes couches dont sont composées les concrétions mamelonnées de cuivre malachite, sont quelquefois recouvertes de dendrites noires, qui font un très-bel effet sur le fond vert de ce minéral. On remarque une disposition à peu près analogue sur les feuillets courbes des coquilles fossiles, ou mcme à leur sur- face, comme sur les paludines de Bouxwiller. Les ammonites en présentent également ; mais il ne faut pas confondre les sinuosités nombreuses et anguleuses de leurs articulations, comme on l'a fait quelquefois, avec les véritables dendrites qui les recouvrent. Enfin on en voit jusque sur les surfaces des os fossiles. Les dendrites profondes sont plus rares, et la cause qui les a produites est bien plus difficile à concevoir. Ces dendrites présentent l'aspect d'un arbrisseau fort petit, dont les branches, au lieu d'être développées sur un ou sur plusieurs plans, se ramifient dans toutes les directions. Il ré- sulte de cette disposition que, dans quelque sens qu'on coupe ces dendrites, on les rencontre constamment, et qu'elles se présentent toujours avec un certain développement. Dans les dendrites superficielles, la matière colorante s'est répandue dans les fissures étroites , et s'y est étendue sous forme d'ar- borisation. Le minéral arborJsé étoit nécessairement solide au moment de la formation des dendrites, dont la matière DEN 55 n'auroit pas pu le pénétrer s'il n'eût pas été fissuré. Mais, dans les dendrites profondes , on ne peut admettre une pa- reille disposition dans le minéral pénétré d'arborisation , et on ne peut se figurer l'introduction de la matière et son expansion en rameaux dans toutes sortes de directions, qu'en supposant que ce minéral étoit mou, ou même dans un état comme gélatineux, au moment de la pénétration de la ma- tière des dendrites. Il suffit d'examiner avec attention la manière d'être des arborisations, souvent très-belles, des agates arborisées (qui, par leur translucidité, permettent facilement cet examen), pour être persuadé que cette pierre , malgré sa dureté ac- tuelle et son indissolubilité par les moyens naturels connus, étoit dans un état mou et gélatineux au moment où ces den- drites s'y sont formées. Quant aux causes de cette mollesse, ce n'est point ici le lieu de les rechercher; d'ailleurs nous ne pourrions en assigner aucune qui soit admissible. Enfin il n'est pas nécessaire de les connoître pour supposer dans les agates un état que la présence et la disposition des den- drites profondes semblent suffisamment nous indiquer. Les dendrites profondes sont , comme nous l'avons an- noncé, beaucoup moins communes que les superficielles. On en rencontre , Dans le calcaire compacte fin ; elles y sont noires: Dans la stéatite: Dans les agates calcédoines ; ce sont les plus belles et les plus recherchées : Dans le quarz et la lithomarge ; celles-ci sont formées ordinairement par de l'argent natif: Dans le jaspe rouge ; elles sont dues au bismuth : Dans certains psammites micacés : Dans la calamine de Tarnowiz en Silésîe. Toutes ces dendrites sont moins ramifiées, à rameaux moins nets, et en général beaucoup moins belles que celles du calcaire compacte et de l'agate. On ne doit appliquer la théorie que nous avons tenté de donner de leur formation qu'à celles qui se trouvent dans des pierres homogènes et compactes, telles que l'agate, le calcaire : les autres paroissent devoir leur origine à des eau- 56 DEN ses un peu différentes, et avoir été formées, les unes en même temps que les pierres qui les renferment , comme celles de hismuth dans le jaspe, et de zinc oxidé dans la pâte ferrugi- neuse des calamines; et d'autres par une infiltration posté- rieure à la formation de la roche, lorsque celle-ci étoit poreuse, comme celle des psammites ou grès micacé ^ Cheninitz. (B.) DENDRIUM (Bof.), nom générique sous lequel M. Des- vaux (Journ. bot., 2, pag. 56) expose un genre déjà établi par Pursh sous celui d'AMMVRsiNE (voyez ce mot) pour le ledum ÛijymifoLium, que M. Persoon avoit aussi distingué, par une sous-division , sous la dénomination de leiophjllum. (Poir.) DENDROBIUM. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs incomplètes, irrégulières, de la famille des orchi- dées, de la gjnandrie diandrie de Linnœus, dont le caractère essentiel consiste dans une corolle (un calice) à cinq pé- tales redressés, étalés; les deux latéraux extérieui's , soudés par leur base avec un sixième pétale en lèvre, offrant sou- vent une sorte de corne par leur réunion ; une anthère terminale , operculée ; le pollen distribué en plusieurs pa- quets ; la colonne des organes sexuels articulée avec la lèvre; point d'éperon; une capsule oblongue , uniloculaire, à trois valves polyspermes. Ce gtnre a d'abord été établi pour plusieurs espèces ren- fermées dans les epidendrum (angrec), auxquelles en ont été ajoutées beaucoup d'autres découvertes, particulièrement dans l'Amérique méridionale, par MM. Swartz, de Humboldt et Bonpland , etc.; d'autres à la Nouvelle -Hollande, par M. Rob. Brown. Presque toutes sont parasites : les unes pour- vues de tiges feuillces , d'autres n'ayant que des feuilles radicales; le pollen ordinairement distribué en quatre pa- quets, rarement en deux. Parmi les espèces nombreuses contenues dans ce genre nous ne citerons que les sui- vantes avec quelques détails : plusieurs autres ont été depuis placées parmi les Brughtonia , Pleurothallis, Ocuo.meria. (Voyez ces mots. ) Dendrobium de Barrington : Dendrobitim Baningtoniœ , Swartz, No\'. act. Ups., 6, p. 82; Willd,, Spec, 4, p. i3a.; Epidendrum Barringloniœ , Smith, Icon. pict. , tab. 26. Ses DEIS 57 racines sont pourvues de plusieurs bulbes, d'où sortent trois ou quatre feuilles pétiolées, oblongues , acuminées , glabres, nerveuses. Les tiges ou hampes sont radicales et se terminent par une seule fleur, rarement deux ou trois, pédicellées et sortant d'une bractée en forme de gaine ; le pétale inférieur ou la lèvre frangée sur ses bords. Elle croît sur les arbres à la Jamaïque. On trouve dans le même pays le dendrohium palmifolium ( S^vartz, Flor. Ind. occid.) , à feuilles beaucoup plus larges, au moins longues d'un pied, lancéolées, rétrécies en pétiole ; chaque bulbe ne produit qu'une feuille : les tiges nues, plus longues que les feuilles, soutenant de grandes fleurs, ipresque unilatérales, un peu pédicellées: les capsules sont longues d'un pouce , aiguës à leurs deux extrémités, trigones , velues en dedans. Dendrobium maculé ; Dendrohium niaculatum , Kunth in Humb. et Bonpl., ISlov.gen., 1, pag. 069: espèce découverte dans les forêts de la province de Bracamora. Sa bulbe est ovale et cannelée; ses feuilles toutes radicales, planes, lancéolées, aiguës, longues d'un pied et plus; la tige com- primée , chargée de plusieurs fleurs en épis , odorantes , pédicellées; les pétales lancéolés, un peu aigus, ondulés à leurs bords , verdàtres , tachetés de brun , longs d'un povice ; la lèvre blanche , oblongue , onguiculée , avec des stries violettes; quatre paquets de pollen à l'extrémité d'un pédi- celle commun très-court. DendrobiuiM a grandes fleurs; Dendrohium grandijlorum , Kunth, /. c, tab. 88 : très-belle espèce des Andes de Puru- guaya , dont la bulbe est brune, longue de trois pouces; les hampes droites, hautes de six pouces, couvertes d'écaillcs membraneuses; les feuilles longues d'un pied, lancéolées, aiguës, rétrécies à leur base, toutes radicales; une fleur solitaire, terminale; la corolle blanche; les pétales charnus, striés, ovales-oblongs, aigus, longs d'un pouce; le supérieur droit et concave; les latéraux roulés à leui's bords; les deux intérieurs une fois plus courts ; la lèvre onguiculée , rougeàtre , longue d'un pouce et demi, ovale, obtuse, concave, on- dulée à ses bords; la colonne arquée, ponctuée de rouge, triangulaire à son sommet. Dendrobium utriculi^ ; Dendrobium ulricularioides , Swartz , 58 DEN Nov. act, Vps., 6 , pag. 83. Ses feuilles sont toutes radicales, engainées à leur base, planes, lancéolées, aiguës < les tiges droites, longues d'un pied, couvertes de petites écailles; une panicule lâche, terminale, chargée de fleurs alternes, pédicellées, d'un blanc un peu rougeàtre , semblables, avant leur épanouissement, à celles des utriculaires ; cinq pétales fort petits, redressés; les trois extérieurs ovales, lancéolés, blanchâtres ; les deux intérieurs marqués de stries violettes ; la lèvre six fois plus grande , bilobée à son sommet ; les capsules striées , longues d'un demi - pouce. Elle croit sur les arbres , à la Jamaïque. Dendrobium testicule; Dendrobium (estfkulatuni , S\vartz , Act. Vps. et FI. Ind. occid., 3, pag. i533. Plante de la Nouvelle -Espagne, dont les tiges sont filiformes, pourvues de quelques écailles vaginales ; les feuilles toutes radicales , droites, subulées , cylindriques, longues de deux ou trois pouces; trois à six fleurs blanches, petites, pédonculées ; les trois pétales extérieurs plus courts, aigus ; les deux intérieurs lancéolés, obtus, un peu ventrus, et formant sur le milieu du pétale inférieur une sorte de bourse à deux loges; les capsules oblongues, pédicellées. Dendrobium HÉRISsa^^ ; Dendrobium tribuloides , Swarfz , l. c. Cette espèce croît dans les forêts de la Jamaïque. Ses ra- cines sont nombreuses et crépues; ses tiges à peine hautes d'un demi -pouce, munies d'une seule feuille roide , lancéo- lée, obtuse; les fleurs petites, solitaires et rougeàtres ; les capsules arrondies , hérissées , de la grosseur d'un petit pois. Dendrobium corniculé ; Dendrobium corniculatum , Swartz , /. c. Ses racines sont filiformes et rampantes; ses tiges très- courtes, pourvues d'une seule feuille droite, oblongue , cu- néiforme à sa base, aiguë, longue d'un pouce; les pédon- cules solitaires plus longs que les feuilles, presque capillaires, sortant d'une gaine latérale , et ne soutenant qu'une seule fleur courbée en forme de corne ; la corolle pâle , à peine ouverte; les capsules petites, pentagones. Elle croît à la Jamaïque , sur le tronc des vieux arbres. Dendrobium en lance : Dendrobium lanceolatum, Swartz, l. c. Plante des hautes montagnes de la Jamaïque , dont les DEN 69 tiges sont courtes,^ nombreuses, garnies d'une seule feuille lancéolée, aiguë; les pédoncules de la longueur des feuilles , soutenant deux fleurs fort petites, d'un jaune orangé; les capsules oblongues , de la grosseur d'un grain de poivre. Dans le dendrobium sertularioides , Swartz, l. c. , qui croît aux mêmes lieux, les tiges sont articulées, filiformes, ram- pantes ; de chaque articulation sortent de petites racines fibreuses, d'où s'élèvent des rameaux courts avec une seule feuille lancéolée , longue d'un pouce ; les pédoncules sont latéraux, unitlores; les fleurs fort petites, blanchâtres, jaunes à leur sommet; les capsules oblongues, très-petites. Dendrop.ium a grappes : Dendrobium racemosum , Swartz, /. c. Ses tiges sont longues de deux ou trois pouces, pour- vues d'une feviiile oblongue , obtuse, rétrécie en pétiole à sa base; les fleurs non:breuses , unilatérales, inclinées, dis- posées en une grappe terminale : la corolle purpurine , à demi ouverte, tétragone, acuminée ; les capsules glabres, fort petites. Elle croit sur les hautes montagnes, à la Ja- maïque, ainsi que le dendrobium alpestre, S\vartz, l. c, dont les liges, hautes de deux pouces, ne portent qu'une seule feuille , sessile , ovale , lancéolée , obtuse ; les fleurs sont nombreuses, alternes, unilatérales, disposées en grappes lâches; la corolle pâle ou d'un vert jaunâtre; les capsules pédicellées , oblongues , trigones , en bosse , à six angles saillans; un double rang de dentelures épineuses sur chaque angle ; les semences blanches. Dendrobium a grappes lâches: Dendrobium laxum, Swartz, L c. Cette plante, des hautes montagnes de la Jamaïque, a des tiges hautes de deux à quatre pouces, avec une seule feuille oblongue, acuminée, quelquefois bifide à son som- met. Les fleurs sont alternes, unilatérales, disposées en grappes lâches, filiformes, un peu flexucuses, presque aussi longues que les feuilles, d'un pourpre foncé; les capsules glabres, ovales, trigones. Dendrobium fluet : Dendrobium pusilUim , Kunth in Humb, et Bonpl. , Wo^'. gen. , 1 , pag. SSy : espèce qui croît au Pérou sur les arbres , aux environs de Loxa. Elle est fort petite. Ses tiges, à peine longues d'un demi-pouce, sont munies, vers leur sommet, d'unç feuille elliptique, longue de trois ^o DEN lignes ; les pédoncules solitaires , terminaux , géminés ou ternes à une ou deux fleurs; la corolle jaunâtre : les trois pétales extérieurs oblongs , lancéolés . acuminés et filiformes à leur sommet; le supérieur libre, concave.- les capsules glabres , couronnées par la corolle persistante et desséchée. Dans le dendrobium acumiiialum , Kuuth, /. c. , les tiges sont longues d'un pied et demi, couvertes de gaines aiguës, longues dun pouce; la feuille oblongue, coriace, aiguë; un épi terminal; la corolle rougeàtre ; les trois pétales exté- rieurs linéaiies-lancéolés. Elle croit au Pérou. Dendrobiu.vi élégant; Dendrobium elegans , Kunth, /. c. : très-belle espèce, de la Nouvelle -Grenade, dont les tiges sont longues de huit à neuf pouces; la feuille plane, oblon- gue , obtuse , d'environ six pouces ; quatre ou cinq épis terminaux; la spathe de couleur brune; les fleurs inclinées, presque unilatérales; les bractées ovales, aiguës, pluslongues que les pédicelles ; la corolle blanche, diaphane, très- ouverte, parsemée de nervures et de points violets: les pétales extérieurs oblongs, un peu obtus, à trois nervures, longs de trois lignes; le supérieur concave; les deux inté- rieurs une fois plus courts, oblongs, arrondis à leur sommet: le pollen distribué en deux paquets. Dendrobium aggrégé ; Dendrobium aggregatum , Kunth, Le. Plante parasite, dont les racines sont simples, cylindri- ques; les tiges rampantes et rameuses, couvertes de gaines sèches, et de feuilles planes, disposées sur deux rangs, lan- céolées, obtuses, longues d'un pouce et demi; les fleurs aggrégées au sommet des rameaux : les pétales extérieurs ovales, lancéolés, aigus, longs de trois lignes ; le supérieur libre et concave ; lés latéraux intérieurs plus courts que les extérieurs : la lèvre onguiculée, roulée à son sommet; le pollen distribué en quatre paquets presque sessiles ; l'ovaire de la longueur de la corolle. Elle croit sur les Andes du Pérou , entre Menesès et la ville de Pasto. Denprobium a longues feuilles ; Dendrobium longifolium , Kunth, l. c. Cette espèce croit sur la terre, ainsi que la suivante , dans la province de Popayan. Ses racines sont tubéreuses; ses feuilles linéaires-lancéolées, aiguës, longues d'un pied; ses tiges droites, hautes de deux pieds, chargées DEN 61 ie fleurs en épis, de bractées linéaires , subulées; la corolle verte , étalée ; les trois pétales extérieurs lancéolés , aigus , longs de six à sept lignes; les deux intérieurs un peu plus larges que les extérieurs; la lèvre onguiculée, en capuchon à sa base, sinuée et réfléchie à ses bords, ondulée et crénelée à son sommet, de couleur purpurine, munie en dedans de deux papilles, de stries et de soies noirâtres; les capsules cylindriques, hexagones. ^ Dendrobium a larges feuilles : Dendrobium latifolium, Kunth , l. c. Ses racines sont bulbeuses ; ses feuilles ovales- oblongues, aiguës, plissées, longues d'un pied , rétrécies à leur base, à trois nervures; ses tiges droites, rouges, hautes de deux pieds, soutenant des fleurs en épis, munies de bractées oblongues , lancéolées, acuniinées; la corolle d'un jaune teint de rose , presque à deux lèvres : les trois pétales extérieurs inégaux: le supérieur lancéolé, obtus, rétréci à sa base ; les latéraux plus courts, obliques, rapprochés; les deux intérieurs oblongs, aigus : la lèvre, onguiculée, une l'ois plus courte que les pétales , réfléchie et marquée à son sommet de cinq points oranges; la colonne arquée, canali- culée. Elle croit dans les Andes de Pasto, proche Menesès. Dendrobium ponctué : Dendrohium punctatum, Smith, Bot. exot., tab. 12. Espèce de la Nouvelle -Hollande, dont les tiges sont simples, presque nues; les feuilles inférieures très- courtes, presque imbriquées, en forme d'écailies; les pétales rougeàtres , ponctués, droits, lancéolés, presque égaux; la lèvre ou le pétale inférieur à trois lobes. On trouve encore, citées par Swartz et quelques autres auteurs, les espèces suivantes: 1.°,. Dendrobium myoiurus , Swartz, I paisseur de la cloison , qui est comme spongieuse. Les dentaires sont des plantes herbacées, à feuilles alter- nes, divisées, et à fleurs disposées en gmppe terminale. On en connoît aujourd'hui dix espèces , dont sept appartien- nent à l'ancien continent , et les trois autres à l'Amérique septentrionale. Dentaire a trois feuilles : Dentaria triphyllos, Bauh. , Pin., 32 2 ; Dentaria enneaphjllos , Linn. , Spec. ,912, Jacq. , FI. Aust. , t. 3 16. Sa racine est horizontale, vivace ; elle donne nais- sance à une ou deux feuilles pétiolées, ternées, et à une tige droite, simple, haute de huit à douze pouces, chargée aux trois quarts de sa hauteur d'un verticille de trois feuilles pé- tiolées, composées de trois folioles lancéolées, glabres, dentées en scie. Ses fleurs sont blanches, rarement violettes, assez grandes, disposées en une grappe portée sur un pédoncule qui s'élève du milieu du verticille de feuilles; leurs étamines sont égales aux pétales. Cette plante croît dans les lieux ombragés des montagnes : on la trouve en France , en Italie et en Autriche. Dentaire digitée : Dentaria digitata, Lam. , Dict. enc. , 2, p. 268 ; Dentaria pentapliyllos , foliis mollioribus , Garid., Aix, 162 , t. 29. Sa racine est horizontale , composée d'écaillés blanches, charnues; elle donne naissance à une tige redres- sée , haute d'un pied ou environ , glabre , chargée , dans sa partie moyenne, de deux à trois feuilles alternes, pé- tiolées, digitées, composées de cinq folioles lancéolées, den- <î8 DEN tées en scie. Ses fleurs sont grandes , blanches , légèrement purpurines en dehors, quelquefois entièrement violettes, disposées en grappes peu garnies; leurs étamines sont moitié plus courtes que les pétales. Cette plante croît dans les bois des montagnes , en France , en Suisse et en Savoie. Dentaire pinnke; Dentaria pinnata , Lam. , Dict. encycl. , 2, p. 268. Cette espèce a le même port et en partie les mêmes caractères que la précédente ; elle en diffère seulement en ce que sa racine est moins écailleuse, plus solide, et sur- tout en ce que ses feuilles sont ailées , composées de sept à neuf folioles, quelquefois de cinq seulement, mais toujours, excepté la terminale , opposées deux à deux , et jamais di- gitées : ses fleurs sont blanches ou violettes. Elle croit dans les forêts des montagnes , en Languedoc , en Provence , en Dauphiné , en Alsace , dans les Pyrénées et dans les Alpes de la Suisse. Dentaire BULBiFKRE : Dentaria hulhifera , Linn., Spcc. , 912; Dentaria quarta laccifera , Clus. , Hist. , CXXI. Sa racine est horizontale , blanche , chargée d'écaiiles proéminentes : elle donne naissance à une tige simple , redressée , haute de douze à quinze pouces , garnie de feuilles dont les infé- rieures sont ailées , à sept folioles lancéolées , dentées ;'les supérieures à cinq ou trois folioles seulement, et les der- nières tout-à-fait simples et sessiles. Presque toutes ces feuil- les portent dans leurs aisselles, surtout les supérieures, des bulbilles arrondies ou ovoïdes. Les flturs sont blanches , disposées en grappes , comme dans les espèces précédentes ; elles avortent souA^ent , et la plante se multijflie au moyen de ses bulbilles. Cette espèce croit dans les forêts, en Au- vergne , en Lorraine , en Picardie ; on la trouve aussi dans plusieurs autres parties de l'Europe. Dentaire a deux feuilles; Dentaria diphjdla , Mich. , Flor. loreal. amer., 2 , p. 3o. Ses racines sont garnies de petits tu- bercules charnus; elles produisent plusieurs tiges, munies cha- cune de deux feuilles composées de trois folioles oblongues, inégalement incisées : ses fleurs sont jaunes. Cette espèce croit sur les montagnes de la Caroline. Les habitans du pays se servent de ses racines, qui ont une saveur piquante ; ils l'emploient en assaisonnement , comme nous faisons de la moutarde. DEN 69 Dentaire la.C!Niée ; Dentaria laclniala , Willd. , Spec, 3, p. 479. Ses tiges sont glabres , hautes de quatre à six pouces, garnies de trois feuilles ternées , dont les folioles latérales sont bifides , et dont la moyenne est découpée en trois di- visions ; les étamines sont de la longueur des pétales. Cette plante croit dans la Pensylvanie. La septième et la huitième espèce sont la Dentaire glan- duleuse , Dentaria glandulosa , "VVilld. , et la Dentaire poly- phylle, Dentaria poljphjlla , Willd., qui croissent, la pre- mière dans la Hongrie , la seconde dans la Croatie ; enfin la neuvième et la dixième sont la Dentaire trifide , Dentaria tri- fida, Lam., et la Dentaire à peti(es feuilles , Dentaria micro- phylla, Willd., qui sont toutes les deux indigènes de la Si- bérie. ( L. D. ) DEjNTALE , Dentalium. (Conclijl.) C'est un genre d'ani- maux très-probablement articulés, et appartenant à la classe des chétopodes, mais trop imparfaitement connus pour l'assu- rer: dont le corps, un peu conique, terminé postérieurement par une sorte d'empàteiiient qui sort du tuyau, et supérieu- rement par un renflement céphalique, au milieu duquel se trouve la bouche à l'extrémité dune sorte de bouton , et ayant à sa base une fraise dont on ignore la nature, mais qui très- probablement est branchiale ou vasculaire , est contenu dans un tube calcaire assez épais, solide, légèrement arqué, ou- vert aux deux extrémités, lisse, strié ou même polygone à sa superficie. Nous ne connoissons les animaux des dentales que par la figure et la courte description qu'en a données d'Argcnville dans sa Zoomorphose , d'après un dessin sans doute incomplet qui lui avoit été envoyé de l'Inde : nous . avons encore moins de détails sur leurs mœurs et leurs habi- tudes. Il est cependant fort probable qu'ils vivent enfoncés perpendiculairement dans le sable ou dans la vase , dans la- quelle ils peuvent sans doute pénétrer plus ou moins. Mais peuvent-ils changer réellement de place en transportant avec, eux leur tube? cela me paroit au moins douteux. Les espèces de ce genre sont cependant communes sur les plages sablon- neuses des mers des pays chauds, et même de la Méditerranée. Il paroït qu'elles étoient également abondantes dans l'an- cienne mer, car on en trouve beaucoup à l'étaî; fossile. 7eux très-rapprochés l'un de l'autre; nageoire caudale en croissant; tête grande et comprimée; •une dent ])lus grande que les voisines et tournée en avant se montre a la mâchoire supérieure , auprès de l'angle des deux mâchoires; un seul orifice à chaque narine; ligne la- térale rameuse ; écailles grandes et lisses; teinte -générale jaune ; des bandes transversales bleuâtres ; nageoire dorsale bleuâtre tachetée de brun; des teintes rougeàtres sur la tête et sur les autres nageoires. Le CvNODON, Dentex cynudon: Spams cynodon, Bloch, 278; Cichla cynodon , Schneider, Opercules couvertes de petites écailles minces et lisses , semblables à celles du dos ; la der- nière pièce de chaque opercule anguleuse ; nageoire cau- dale en croissant ; yeux ovales et très-grands ; un seul orifice à chaque narine ; mâchoires égales ; dos d'un vert brunâtre ; tête et côtés jaunes ; ventre doré ; nageoires pectorales et caudale rouges , ainsi que les catopcs. Ce poisson habite les mers de Java et du Japon , où on le nomme ican cacataa ija, ou, dans le langage des HoUandois, papageifisch, Cynodon est un mot grec qui signifie dcnls de chien, de KViûV , canjs , et de oJ^«ç , den'^. Le Gros-œu, Dentex macrophlhalmus : Sparus macrophthal- miis , Bloch, 272. Les huit dents antérieures d'en -bas plus grandes que les autres : yeux très-gros ; diamètre de l'orbite égal a peu près à la moitié du grand diamètre de l'ouverture de la bouche; des raies loi'gifudinales rouges placées au- dessus de raies longitudinales jaunes de chaque côté du corps ; teinte générale d'un jaune doré ; nageoires variées de jaune et de rouge; caudale jaune à la base et grise à l'extrémité. L'Atlantique , Dentex atlanticus ; Sparus atlanticus , Lacép. , IV, V, 1; Perça maculata , Bloch, 3i3. Nageoire caudale ar- rondie; mâchoire inférieure avancée; écailles grandes; oper- cule terminée par une pointe mclle ; orifice de chaque na- DEN 77 . rine double ; teinte générale blanchâtre ; presque toute la surface du corps parsemée de petites taches rouges. Ce poisson , de la mer des Antilles , a besoin d'élre plus connu. l.a Favcille, Dentex falcatus : Spams falcatus , Bloch , 258; \c Sp are faucille j Lacép. Six grandes dents en haut, et quatre seulement en bas ; nageoire caudale en croissant ; nageoires dorsales , anale et caudale , couvertes en partie de petites écailles; les derniers rayons de la dorsale et de l'anale plus longs que les autres, ce qui donne à ces nageoires une figure falciforme; anus voisin de la tête; ligue latérale droite, rap- prochée du dos : tête et nageoires vertes ; teinte générale mêlée de doré et de vert. Ce denté, de la mer des Antilles, a été dessiné par Plu- mier , et c'est ce dessin qui a servi depuis aux ichthjolo- gistes. C'est donc encore une espèce peu connue et qui rentrera peut-être dans le genre Labre. Le Df.nté venimeux , Dentex venenosus .- Sparus venenosus , Lacépède ; Perça lenenosa , Linnanis. Nageoire caudale en croissant: dorsale bilcbée ; écailles minces et unies; teinte générale brune ; un grand nombre de petites taches rouges et bordées de noir : taille de deux à trois pieds. Ce poisson , des mers d'Amérique , a également besoin d'être mieux connu : il a été regardé comme renfermant un poison dangereux; mais il paroit n'être mal-faisant que dans certaines saisons et dans certains parages. Peut-être faut-il encore rapporter au genre Denté les perça guttata et punctata de Bloch, tab. 3 12 et 3 14. Voyer. Persèoue et Spare. (H. G. ) DENTÉ. ( Ornith. ) L'oiseau décrit sous ce nom par M. d'Azara , n.° 91 , se rapporte au phytotome du Chili, phjto- toma rara, Gmel. (Ch. D.) DENTELAIRE (BoL); Plumbago , Linn. Genre de phmfes dicotylédones, apétales hypogynes, de la famille des plom- baginées de Jussieu , et de la pentandrie monogynie de Linnaeus; dont les principaux caractères sont les suivans : Calice monophylle, tubuleux, pentagone, persistant, quin- quéfide; corolle monopétale, iniundibuliforr.ie , à tube cylin- drique, plus long que le calice, à limbe partagé en cinq dé- 78 DEN coupures ; cinq ëtamines non saillantes hors de la fleur , ayant leurs filamens insérés sur des écailles qui entourent et cachent l'ovaire ; un ovaire supérieur , ovale , petit , chargé d'un style de la longueur du tube de la corolle, ter- miné par un stigmate quinquéfide ; une graine nue, ovale, pointue par un bout, et renfermée dans le calice persistant. Les dentelaires sont des herbes ou des arbustes à feuilles alternes , entières , et à fleurs disposées en épi ou en bou- quet terminal. On en connoît aujourd'hui sept espèces , dont une est indigène de l'Europe, une de l'Amérique, une du cap de Bonne -Espérance , et dont les quatre autres croissent en Asie. Dentelaire d'Europe , vulgairement Malherbe , Plumhago europœa, Linn., Spec, , 21 5; Pluir.bago quorundam , Clus. , Hisf.jCXXlII. Sa racine, longue , pivotante, donne naissance à une tige c}lindrique, cannelée, glabre, rameuse, haute de deux pieds, garnie de feuilles oblongues, amplexicaules , chargées en leurs bords de poils glanduleux très-courts ; ses fleurs sont purpurines ou bleuâtres , sessiles , ramassées en bouquet au sommet de la tige et des rameaux : leur calice est hérissé de poils glanduleux. Cette plante croît dans les parties méridionales de la France et de l'Europe. La dentelaire est acre et caustique , lorsqu'elle est fraîche,, la dessiccation lui enlève en partie ses mauvaises qualités. Sa racine, employée sous forme de masticatoire, soulage quelque- fois le mal de dents. Depuis quelque temps on s'en est servi extérieurement avec beaucoup de succès contre la gale. "VVédelius l'a proposée comme émétique pour remplacer l'i- pécacuanha : mais elle paroît peu active sous ce rapport ; car nous l'avons employée à la dose de trente grains, sans qu'elle déterminât un seul vomissement. Dentelaire a feuilles de patience; Plumbago lapathifolia , Willd. , Spec, 1 , p. 807. Cette espèce a beaucoup de rap- ports avec la précédente : mais elle en diffère par sa tige plus élevée; par ses rameaux plus alongés , plus étalés; par ses feuilles glabres , douces au toucher et beaucoup plus grandes ; enfin , par ses fleurs une fois plus petites. Elle a été découverte dans le Levant par Tournefort. Dentelaire de Ceilan : Plumbago zeylanica, Linn.,. Spec, 2 1 5 ; DEN 79 Lychnis indica spicata , etc. , Commel. , Hort., 2 , p. 1 69 , t. 85. Sa tige est grêle , haute d'un pied et demi à deux pieds , ligneuse dans sa partie inférieure , glabre , striée , garnie de feuilles ovales , aiguës , glabres et lisses en-dessus , chargées en-dessous, surtout dans leur jeunesse , de petits poils écail- leux. Ses fleurs sont blanches , sessiles , disposées en épi terminal. Cette espèce est indigène des Indes et de Tile de Ceilan ; elle a été cultivée au Jardin du Roi. Dentelaire sarmenteuse , vulgairement Herbe au diable : Plumbago scandens , Linn. , Spec, 21 5; Dentellaria Ij'chnoides sjlyatica scandens , Jlore albo , Sloane ,Jam. liist. , 1 , p. 211, t. i33, f. 1. Cette espèce est plus grande que la précédente, avec laquelle elle a beaucoup de rapports. Ses tiges sont fléchies en zigzag , sarmenteuses , presque grimpantes , gar- nies de feuilles ovales, poiiW:ues , glabres en-dessus, légère- ment ponctuées en -dessous, portées sur des pétioles am- plexicaules. Ses fleurs, blanches, sessiles, disposées en épi terminal, ont leur calice hérissé de pointes glanduleuses, qui grandissent et prennent de la roideur après la floraison, de manière que le calice devient hérissé comme les fruits de la lampourde. Cette plante croît dans les bois et dans les haies aux Antilles et dans l'Amérique méridionale ; on la cultive au Jardin du Roi. Elle est très -caustique ; les naturels du pajs l'emploient pour consumer les chairs baveuses des ulcères. Dentelaire a fleurs roses : Plumhago rosea , Linn., Spec.^ 2\S ; Radix vesicatoria, Rumph , Herb. Amb., 5, p. 453, t. 168. Sa racine, épaisse, preisque tubéreuse, donne naissance à plusieurs tiges ligneuses et noueuses ipférieurement , hau- tes de trois pieds , garnies de feuilles pétiolées , ovales ou ovales-lancéolées, pointues, glabres et d'un vert foncé. Ses fleurs sont roses ou d'un beau rouge , disposées au sommet des tiges en épi peu garni; leur calice est court, hérissé, et le tube de leur corolle est très-grêle. Cette plante croît na- turellement dans les Indes orientales : on la cultive au Jar- din du Roi. Dentelaire AURicULÉE : Plumbago auriculata, Lamck. , Dict. encycl., 2 , p. 270. Sa tige est ligneuse , menue , striée, glabre, ainsi que les feuilles, qui sont ovales-oblongues, d'ua 8o , DEN vert foncé en-dessus , chargées en-dessous de petits points écailleux et blanchâtres , rétrécies en un pétiole muni à sa base de deux petites stipules aniplexicaules ; ses fleurs sont disposées en épi terminal. Cette espèce a été découverte dans les Indes orientales par M. Sonnerat. DentelaIre dv Cap ; Plumbago capensis , Thunb., Prodr., 33. Sa tige est ligneuse , redressée ; ses feuilles sont oblongues, entières, pétiolées, glauques en-dessous. Thunberg , qui a trouvé cette plante au cap de Bonne -Espérance , ne nous l'a pas fait connoitre par une plus longue description. (L. D.) DENTELAIRES (Bot.) , nom ancien de la famille des plonibaginées. (J. ) DENTELE, Serratus. {Bot.) Voyez Denté. La scrophulairc aquatique , la violette , le fusain ^,etc. , offrent des exemples de feuilles dentelées. Lorsque les dentelures sont elles-mêmes dentelées, la feuille est dite doublement dentelée, duplicato- '' serratum. On en a des exemples dans le coudrier, l'orme, etc. (Mass.) DENTELÉ. {Ichthyol.) M. de Lacépè.Ie a donné ce nom à un squale que nous décrirons à Tarticle Koussette. Voyez ce mot. (H. C.) DENTELLARIA. (Bol.) On trouve dans les auteurs an- ciens plusieurs plantes citées sous ce nom, l'erigeron acre parGesner; la dentaire , dentaria pinnala , par Dalechamps; le plumbago eiircpœa, par Rondelet. Cette dernière est en- core nommée en françois Dentelaike. \^oyez ce mot. (J. ) DENTELLE. {Bot.) Voyez. Bois a dentelle. (J.) DENTELLE ( Erpétol. ) , nom spécifique d'une tortue. (H. C.) DENTELLE RAMPANTE {Bot.)-. Dentella repens , Forst. , No<^.gcn., tab. i5,: Lamk. , lU. gen. , tab. ]i8. Plante décou- verte par Forster dans les îles de la mer du Sud , dont nous ne connoissons encore que le caractère générique, qui paroît avoir beaucoup de rapports avec ïuldcnlandiu repenx , Liim. Forster en a fait un genre particulier, de la famille des rubiacées , de la pentandrie monogjnie de Linnnfus, caractérisé par un calice supérieur, a cinq divisions droites, aiguës; une corolle infnndibuliforme , ; lus longue que le calice, dont le tube s'éiarsit insensiblement en un limbe ouvert. DEN 81 à cinq découpures terminées par trois dents, celle du milieu plus grande que les autres; cinq étamines non saillantes, attachées à la base du tube; les anthères petites, oblongues: un ovaire inférieur, velu, surmonté d'un style court, un peu épais, terminé par deux stigmates divergens , plus épais et plus longs que le style. Le fruit consiste en une capsule globuleuse, velue, couronnée par le calice, divisée en deux loges contenant plusieurs semences ovales. (Poir.) DENTELLÉE. (Bot.) Voyez Dentelés. (Lem.) DENTELLES. (Bot.) C'est le nom que Paulet donne à la Tingt-septième famille qu'il établit dans le septième genre de l'ordre premier de la première classe de sa distribution des champignons. Elle ne comprend qu'une espèce, qu'il nomme la dentelée , remarquable par les feuillets qui sont sous son chapeau, et qui sont flexueux et anastomosés, de manière à rappeler la dentelle de l'écorce du melon. Ce champignon, figuré par Paulet (Champ», pi. 07, fig. 4, 5 et 6), est d'un blanc d'ivoire ou de lait, élevé de trois pouces, et garni d'un chapeau du même diamètre. 11 paroît intermédiaire entre les agarics et les dœdalea. On le trouve en automne dans le bois de Vincennes : il n'a rien qui annonce des qualités sus- pectes. ( Lem.) DENTEROBON (Bot.), nom arabe dumaceron, swjrnium , suivant Tabernaemontanus, cité par Mentzel. (J.) DENTEX. (Ic/iZ/fjo/.) Voyez Denté. (H. C.) DENTICE {IchthyoL) , nom sarde du denté ordinaire- Voyez Denté. (H. C.) DENTICI [Ichthyol.) , nom que Ton donne, à Malte, au xlenté ordinaire. Voyez Denté. (H. C.) DENTICULATA. (Bot.) La plante que Dalechamps cite sous ce nom, est, selon C. Bauhin, la moscatelle , adoxa moschatellina. (J. ) DENTICULÉ, denticulatus , serratus. (Bot.) Voyez Denté. Les feuilles de la laitue vireuse , du circœa lutetiana , etc.; le nectaire du datura tatula, etc. ; le stigmate du fumaria semper- yirens , etc., sont denticulés. (Mass.) DENTIDIA. (Bot.) Genre établi par Loureiro pour une plante de la Chine , que l'on cultive aux environs de Kankin comme fleur d'ornement. M. Rob. Brown croit? j5: 6 S2 DEN qu'elle appartient au genre Plcctranthe. Voyez Plectranihe et (Jebmaine. (Poir.) DENTILARIA. {Bol.) Gesncr donne ce nom au si^ymbrium poîyceration. (J.) DEiNTlLLAC. (Ichthjol.) Dans quelques provinces on ap- pelle ainsi le denté ordinaire. Voye.-. Denté. (H. C.) DENTINI et STECCHEKliM. (Bot.) Les Italiens donnent ces iionis îiux champignons du genre Hjdnum, que nous nom- mons et inaces, harbe de bouc, etc. (Lem.) DENTl ROSTRE. {Ornith.) Ce terme, qui signifie bec den- telé, est, dans son acception générale, applicable à tous les oiseaux dont les mandibules offrent des dents ou des échan- crures plus ou moins pronoucécs; mais Illiger l'a appliqué d'une manière plus restreinte à la huitième famille de sa méthode, qui comprend les genres Momot , prionites , et Calao, buceros. ( Ch. D.) DENTOL. ilchthjol.) Suivant M. F. de la Roche, à Iviça, on appelle ainsi le denté commun , dentex vulgaris. Voyez DE^TÉ. (H. C.) DENTRIX. (Jc/i%oL) Cuba {Ub. lU , cap. 26) parle sous ce nom du poisson que nous nommons Denté. Voyez ce mot. ( H. C.) DENTS, {yïnat.) Voyez Mastication. (F. C. ) DENTS , Dentés. ; Conchjl. ) Terme de conchyliologie par le- quel o!i désigne les éminences de forme variable qui contri- b\ient à former la charnière des coquilles bivalves, ou qui se trouvent quelquefois dans un endroit du péristome de l'ou- verture d'une coquille univalve. L'étude des dents, de leur forme, deltiir nombre, de leur position dans les premières, est d'une grande importance pour la conchyl ologie systéma- tique : aussi en avons -nous traité avec détail à l'article Conchyliologie, auquel nous renvoyons pour ne pas faire de double emploi. Quant à leur usage, |>h_ysiologiquement par- lant, nous i\en voyons guère de bien rationnel. Un des amis de M. le doct. Leacft a cependant pensé dernièrement que le muscle orbiculaire ou marginal du manteau des bi- valves passoit en dehors de ces dents , qui lui faisoient éprouver une sorte de déviation ou de réflexion dans son action. (De B. ) DEN 83 DENTS. (Foss.) Voyez Glossopetres. (D. F,) DENT5 DE L'HOMME. {Chim.) Elles ont été examinées par plusieurs chimistes , enti*e autres par MM. Hatchctt . Morichini , Pepys et Berzelius. JNous nous contenterons de rapporfer les résultats obtenus par MM. Fepys et Serzclius. Suivant M. l''epys, elles sont composées : Preuàères dents des enfans. Denis d,.s Piacine des deiits, 58 4 28 10 Email des dents. Phosphate de chaux Carbonate de chaux.... Cartiltifff' 62 6 20 64 6 20 10 78 6 0 16 M. Hatchctt et M._ Pepys prétendent que l'émail des dents ne contient pas de tissu cellulaire ou cartilagineux; cepen- dant MM. Fourcroy et Vauquelin et M. Berzelius y en ad- mettent une quantité notable. Les dents sont composées, d'après M. Berzelius: Partie osseuse. Phosphate de chaux 61,95 Flu.ite de chaux :i,io Phosphate de magnésie i,o5 Carbonate de magnésie Soude et chlorure de sodium .... Carlilage, vaisseaux sanguins et eau . Phospate de chaux Carbonate de chaux . . . ' Phosphate de magnésie Membrane brune, soude et eau . . . C'est M. Morichini qui indiqua le premier, en 1802, le fluate de chaux dans les dents , après l'avoir découvert d;ins l'ivoire fossile. M. Berzelius est le seul chimiste qui ait confirmé l'annonce du chimiste romain. MM. Fourcroy, 0,0 0 3,40 -8,00' L'email. 85,5 8,0 1:5 2.0 802, 84 DEN Vauquelin , Wollaston et Brande n'ont pu, au contraire, découvrir de trace sensible de fluate dans les dents fraîches. (Ch.) DENTS DE POISSON. (Foss.) Voyez Glossopètres. (D. F.) DENTS DU PÉRISTOME. (Bot.) Le péricarpe (urne) des mousses, composé de deux vases emboîtés l'un dans Pautre et soudés à leur bord, offre ordinairement à son orifice, lorsque l'opercule qui le couvre est tombé, une bordure de petites la- nières rangées circulairement. Cette bordure est ce qu'on ap- pelle lepéristome: les lanières, quand ellesprocèdent de la paroi extérieure de Purne, portent le nom de dents depéristome; elles prennent le nom de cils de périslome, lorsqu'elles procèdent du vase intérieur. Les dents se courbent et se redressent alternativement, comme si elles avoient des nerfs et des muscles; mais tous ces mouvemens ne sont qu'un elTet hygro- métrique, que Pobservateur reproduit quand il lui plait, en dirigeant son haleine sur le périslome. (Mass.) DÉNUDÉS. (Crustac.) Nous avons désigné, sous ce nom, dans la Zoologie analytique, les entomostracés dont le corps est tout-à-fait nu ou non recouvert d'un têt ; nous les avons aussi appelés Gymkonectes. Voyez ce mot. ( C. D.) DÉODALITE ( Min. ) , nom donné à une variété de Fel- 3PATH. Voyez ce mot. (B. ) DÉPART. (Chim.) En général faire le départ d'un métal d'avec un autre métal, c'est isoler le premier du second au moyen d'une opération chimique. Cette expression a été spécialement employée par plusieurs chimistes pour désigner l'opération par laquelle on sépare l'or et l'argent Pun d'avec Pautre. ( Ch.) DEPAZEA. (Bot.) Plantes cryptogames, constituées par une tache extrêmement mince et étalée sur les feuilles j elles ont des conceptacles épars, enfoncés, sessiles, deve- nant cupuliformes avec Page, et dont le disque est nu et pulvérulent. Depazea des feuilles {Depazca fronàicola , Pries, Ohs. mjcol. Swec, 1818, p. 365, tab. 5, fig. 67): conceptacle épars dans une tache cendrée. Se trouve en Suède, sur la surface inférieure des feuilles vivantes du tremble. Depazea du chênk [Depazea quercina , Pries, /. c.) : concep- DEP . «5 tacle entourant une tache blanche, qui n"est autre chose qu'une partie desséchée de la feuille. On rencontre cette espèce, au printemps, sur les feuilles mortes du chêne. Ce genre est très-voisin des xjloma. ( Lem. ) DÉiERDITION. (Bof.) La propriété que les plantes ont de laisser échapper ou même de rejeter une parlie des fluides et des gaz qu'elles contiennent, est ce que l'on nomme déper- dition. Il est évident que, s'il n'y avoit pas de succion , il n'y auroiÉ pas de déperdition; et que, si la déperdition venoità s'arrêter, la succion s'arrêteroit aussi. Toutefois ces deux propriétés ne sont pas tellement dépendantes l'une de l'autre, qu'elles doi- vent se manifester aux mêmes instans, et que les quantités de matières pompées et rejetées soient dans des rapports constans et rigoureux. Il y a trois sortes de déperditions, savoir : i.° la déperdition liquide ou les déjections ; 2." la déperdition gazeuse ou l'expi- ration , "S." la déperdition vaporeuse ou la transpiration. Les trois produits réunis des déjections, de l'expiration et de la transpiration , sont égaux à la quantité de substance absorbée, moins celle qui est employée à la nutrition. Selon Senebier, la quantité d'eau absorbée est à la quantité d'eau rejetée comme 3 esta 2 ; mais cette proportion n'est sans doute pas applicable à tous les végétaux. 1." Les déjections sont des sucs, plus ou moins épais ou fluides, rejetés à l'extérieur par la végétation. Ces sucs sont de la nature des résines, des huiles, de la manne, du sucre, de la cire, etc. Danslep^e/ea trifoliata, de petits grains de résine s'échappent en crevant l'épideriae; dans le rosier, lemartynia, ledrosera, etc., des sucs visqueux s'écoulent par l'extrémité des poils; dans le mimosa julibrissin , des glandes à godet, placées sur les pé- tioles, distillent des liqueurs diverses; dans le mélèze, le tilleul, le saule, l'érable, le figuier, l'olivier, etc. , des ma- tières visqueuses et sucrées suintent par les pores invisibles des feuilles, et ces matières paroissent peu différentes de la manne qui couvre les feuilles du frêne ; dans une multitude de fleurs, des glandes ou des pores excrétoires rejettent des humeurs dont les propriétés varient autant que les espèces. Une liqueur 86 DEP sucrée se dépose au fond du fube de la corolle du Jasmin. Une liqueur beaucoup plus nbondante, et d'une saveur aussi' agréable, remplitla corolle du i,'riner! a tcmentosa. Lcniélianthus ne porte ce nom que parce qu'une des divisions de son calice sert oc réservoir à un suc mielleux : ce suc est d'une couleur brune foncée. Aiton a trouvé du sucre crislallisé dans l'ap- pend^'ce concave de la brillante fleur du slrdi-ia rcgince. Les six divisions du périanthe de l'impériale ont chacune, à leur base, une petite cavité qui fait fonction de glande excrétoire; mais la liqueur qu'elle distille a l'odeur de l'^.il, et sa saveur, d'ailleui's assez douce, a quelque chose de nauséabonde. On peut encore citer, comme exemples de déjections végé- tales, la cire répandue sur les plantes, tantôt en poussière fine, tantôt en couche épaisse, et les sucs que certaines racines versent dans la terre. 2.° L'expiration se compose de gaz acide carbonique et d'oxi- gène. 11 seroit superflu de rappeler ici l'origine de ces subs- tances aérilbrmes, et les causes qui déierminent leur dégage- ment. 5." Des trois moyens de déperdition le plus eflicace , sans doute, c'est la transpiration. File est formée d'eau réduite en vapeur , et d'une petite quantité de principes imn.édiats solu- bles cajis l'eau , ou susceptibles de se vaporiser par la cha- leur. Il n'est personne qui n'ait remarqué, le matin, dans la belle saison, des sucs limpidessur les feuilles de beaucoup déplantes. Les feuilles des graminées sont teruiinées par une gouttelette. Cinq go'.itte.'ettes paroissent à l'extrémilé des ciïiq nervures des feuilles de la capucine. Une quantité d'eau assez notable s'amasse à la surface des feuilles du chou, du pavot, etc. : et Muscheiiibrocck. prouva le premier que ces liqueurs ne pro- viennei;t pas de la rosée, ainsi qu'on l'avoit cru jusqu'à lui , mils delà transpiration condensée par la fraîcheur de la nuit. Ce physicien divisa en deux parties égales une plaque ronde de plomb; îl fit une échancrure à chaque partie, de telle façon qu'en les râpjirochant l'une de l'autre elles présentoient une surface circulaire percée à son milieu, 11 appliqua cette plaque sur la terre , lit passer la tige d'un pavot par le centre, ôfa tout accès aux émanations terrestres par le moyen d'un DEP 87 vernis, et recouvrit la plante d'une cloche de verre qu'il fixa sur la plaque : le lendemain les gouttes parurent comme à l'ordinaire. Haies, après Muschembroeck, voulut connoître les rapports de quantité entre la succion et la transpiration. Il mit dans un vase de terre vernissé un helianthus annuus, plante vul- gairement nommée grand-soleil; il ferma Toritice du vase avec une plaque de plomb qui laissoit passer la tige par un trou pratiqué a son milieu ; il fixa sur la plaque un tube de com- munication pour arroser la plante; il la pesa pendant quinze jours entre le 5 Juillet et le 8 Août : il se trouva que la trans- piration moyenne étoit d'une livre quatre onces par douze heures de jour , ce qui représente un volume d'eau égal a 54 pouces cubes; que la transpiration, dans une nuit chaude et sèche, étoit a peu près de trois onces; quelle étoit nulle quand il y avoit de la rosée ; qu'enfin il y avoit absorption de deux ou trois onces quand il toinboit un peu de pluie. Haies évalua, par des détails estimatifs, la surface de sou soleil à 56 16 pouces carrés ou Sg pieds carrés; la surface des racines à 2286 pouces carrés ou i5 pieds carrés, et la sur- face de l'aire de la coupe horizontale de la tige à un pouce carré. Ces trois surfaces sont donc comme les nombres 55i6, 2286,1 : d'où il suit que, s'il passe 54 pouces cubes en vingt- quatre heures par l'aire de la tige qui a un pouce carré , il en entrera dans le même temps un soixante -septième de pouce cube par chaque pouce carré superficiel des racines, et il en sortira un cent soixante -cinquième de pouce cube par chaque pouce carré superficiel des feuilles, en sorte que le passage de l'eau par un pouce supei'ficiel des feuilles, des racines et de la tige, sera, dans un temps donné,' comme les nombres jj^ ~ 04. Cependant ce calcul ne peut être considéré comme rigoureux, parce qu'il y a une partie de l'eau qui sert à la composition des produits immédiats et à la nutrition du végétal, qu'on ne sauroit évaluer avec exactitude, et dont Haies n'a fait aucune menlion. Le poids du soleil mis en expérience éloit d'environ trois livres. Haies, d'après tous les faits et la connaissance acquise de sa surface, du poids et de la transpiration d'un homme bien taillé et en bonne santé, tira cette conclusion, qu'à fis DEP surface égale et en temps égaux la transpiration de l'homme est à celle de 17ie7iartf?iws annuus, comme 5o est à lô, et qu'à masse égale et en temps égaux la plante tire et transpire dix-sept fois plus que l'iiommc. Deux expériences comparatives , semblables à celles que je viens de rapporter, ont été faites au Jardin des Plantes, au mois d'Août 1811, par MM. Desfontaines, Chevreul et moi, pour estimer la succion et la transpiration de Vhelianihus annuus , et nous avons eu de nouveau l'occasion de remarquer la sagacité et l'exactitude de Haies. De même que toutes les parties jeunes sont susceptibles, de succion, de même aussi elles sont susceptibles de transpi- ration , et ces deux fonctions s'exécutent, à ce qu'il semble, parles mêmes organes, mais dans des circonstances différentes. L'équilibre d'humidité tend toujours à s'établir entre les par- ties d'un végétal et le milieu dans lequel elles sont plongées. Ainsi, dans les expériences du Jardin des Plantes, nous avons remarqué que la succion etla transpiration étoienten rapports Bssez exacts avec Pétat hygrométrique de Fatmosphère. La terre étant ordinairement plus humide que Pair, il arrive ordinairement que la succions'opère par les racines, etla trans- piration par les feuilles; mais quand , après de vives chaleurs qui ont desséché le sol et réduit en vapeur invisible une énorme quantité d'eau, l'atmosphère vient tout-à-coup à se rafraicliir, et dépose par conséquent une grande partie de l'humidité dont elle étoit chargée, les feuilles absorbent, et il se peut même que les racines transpirent. Néanmoins, la quantité d'eau rejçtéc par les racines doit être, dans tous les cas, bien moins considérable que la quantité d'eau rejetée par les feuilles, 1." parce que les parties transpirantes des racines ont une surface beaucoup moins considérable que celles des feuilles, et que la transpiration augmente en raison de l'étendue des surfaces ; et 2." parce que l'humidité que les racines communiquent à la terre ne se dissipe qu'avec lenteur, tandis que celle d( s feuilles est promptement entraînée par l'air ambiant. (Muibel, tlémens de physiologie végétale et de botanique. ) (Mass.) DLPHLEGMATION. (Chirn.) Les anciens chimistes, qui donnoient à l'eau le nom de phlegme , employèrent celui da )^" DER 89 déphlegmation pour exprimer l'opération par laquelle on séparoit d'un liquide l'eau ou une partie de l'eau qu'il pouvoit contenir. (Cii.) DEPONE. (Erpétol.) Seba ( Thés. Il, tab. 92 , n.° 1) donne ce nom à un très-grand serpent du Mexique , dont les mâ- choires sont armées de dents comme celles des brochets: au nombre de ces dents il y en a deux principales , qui ont , dit-il , l'air de deux défenses. Ce serpent évite la rencontre des hommes, et est souvent attaqué par des insectes para- sites , dont le même Seba a également donné la figure. Il est très-probable que c'est le même animal que le boa aboma ^ ou le boiguacu de Pison. Voyez Boa. (H. C.) DÉPRIMÉ, Depressus (Bot.) : aplati du sommet à la base. Comprimé, au contraire, signifie aplati latéralement. (Mass.) DEPSJjîl [Bot.], nom arabe du scirpus corjmhosus de Fors- kacl. (J.) DÉPURATION (Chim.), action par laquelle une substance est privée des corps qui en altéroient la pureté. Dépuration est aussi employé pour Peffet de cette action, et est peu usité en ce sens. (Ch.) -P DERBE. [Entom.) Fabricius a fait connoître sous ce nom le genre des insectes hémiptères de la famille des collircstres, dont il avoit fait auparavant des cicadelles. Tous sont étran- gers à l'Europe. (C. D.) DERBIO. i^lclithyoh) On a donné ce nom au caranx glau- que de M. de Lacépède , que M. Cuvier regarde comme le ménJe poisson que le caesiomore - bâillon , et comme devant faire partie des Liches et des Tkachinotes. Voyez ces deux mots, et Caranx et C.esiomore. (H. C. ) DERBIS {IchthjoL), un des mots vulgaires de la Liche. Voyez ce mot. (H. C.) DERBNISCHOCK. (Ornith.) Voyez Koeer. (Ch. D.) DERDAR , DIRDAR (Bot.) , noms arabes donnés par Avî- cenne au frêne, suivant Mentzel. On trouve dansDa'cchamps dirdar cité pour Forme. (J. ) DERELSIDE. {Bot.) Suivant Frosper Alpin, le tamarin , tamarindus , est ainsi nommé dans FÉgypte; cepend:;ut, dans la Flore de ce pays, soit par Forskatl, soit par M. Delile, il <^st nommé tauiar-rhendi. (J.) oo DER DERGNA (Ornith.) , nom générique des pies-grièches en Piémont. CCh. D. ) DERGUN {Orniflu), nom sn;,s leqiul le râle de gcnét, rallits crer , Linn., est connu en Si;)ér;e. (Ch. D.) DERIINGA. [Bot.) Sous ce iiom Acianson distingue le .«ison canadense, qui diffère, selon lui, ..e son genre primitif par des graines plus longues, et la privation presque complète d'involucre et u'involucelies. (J.) DERKACZ {Oinith.., oiseau de Tologne, que Rzaczynski avoue ne connoitre que par ce nom vulgaire, tiré de son cri der der. Brisson , toni. 6 , p. i6"o, place ce mot et ceux dc- chrosciel et kasper , couime synonj^nies, à l'article du râle de gejiét, rallus cex, Li.n. V03 ez Chkokiel. Ch. D.) DERLE. (Mm.) On nou/me ainsi en Alsace une argile grise , grasse et fine, «'ont on fait de la belle faïence. Dans le tarif des douanes, ce mot est synonyme de terre à porcelaine ou kaolin. ( B. ) DERMATOCARPES {Bot.), nom delà première section du deuxième ordre de la classification des ciiampignous de M. Persocn. Cette section comprend les genres Gymnosproran- GiuM , PocciNiA, Uredo. Vo_y cz ces mots et Champignons, 8.* vol. , p. 106. ( Lem. ) DERMATODEA. {Bot.) Linna-us avoit réuni en une seule section tous les lichens caractérisés par leur expansion coritice ou membraneuse, élargie , rampante et scutellifère. Ventenat en fit un genre distinct, en prenant pour t_ype le lichenpulnio- naire ; mais, avant lui , on l'avoit établi sous le nom de Lo- BAïUA. Vojez ce mot. (Lem.) DERMATOPODES. {Ornith.) Moehring forme une famille particulière sous cette dénomination , qui indique des oi- seaux dont les pieds sont revêtus dune peau coriace et ru- gueuse. ( Ch. d.) DERMEA ^Bot.) , sons -genre établi par Pries dans le genre Peziza , pour placer toutes les espèces coriaces et glabres. ( Lem.) DERMESTE . Dcrmcstes. {Enicm.) Linna-us a employé ce nom , qui est tiré du grec , SîOfxrx, peau , et içtùi , je dévore , ou de jVûyoc,»çT«ç , cité par Aristarque comme le nom d'un animal qui détruit les pelleteries, pour indiquer un genre DER 91 d'insectes coléoptères penfamérés, de la famille des hélocères ou clavicornes, à corps ovale, à tarses propres à la marche, et à antennes en masse plus longues que la téie. Les caractères assignés à ce genre par Linnaeus convenoient à la plupart des espèces comprises dans cette même famille ; mais il a été successivement réduit par les divers entomo- logistes, même depuis Geoffroy , aux insectes qui fon! le sujet de cet arlicle et dont nous allons indiquer les carac- tères essentiels. Insectes Jiélocèrcs , à corps ovalaire , épais, mais déprimé: à lète petite, inclinée, portant des antennes plus longues qu'elle, et revjlées , perfoliées de trois articles; à tarses non aplatis en na- geoire. Si, à l'aide de l'analjsc, nous voulons rendre compte île ces divers caractères, nous verrons que, parmi les insectes coléoptères à cinq articles à tous les tarses, ceux-ci ont les élytres dures, alongées comme le ventre, et qu'ils digèrent par conséquent des apalj'trcs et des bracliély très ; que leurs antennes, qui ne sont ni en soie, ni en fil, les distinguent d'abord des créophages et des nectopodes, et ensuite des sternoxes et des téréd)^lcs; que la forme de masse alongée et perfoliér? les sépare des pétalocéres et des priocères , qui l'ont feuilletée ou lamellée , et des stéréocères , qui l'ont solide. Parmi les hélocères, la forme du corps ovale et épais les distingue des sphéridies, qui sont hémisphériques; des scaphi- dies et des Lirihes, qui ont le corps à peu près aussi épais que large; des boucliers, silphes , nécrophores , nitidults et élophores, dont le corps est très-apLili ; enfin, des hydro- philes, dont les tarses sont aplatis en nageoire , et de&parnes, dont les antennes sont plus courtes que la tête. Les dermestes ont beaucoup de rapports, pour les mœurs, avec les anlhrènes : ils se nourrissent également, sous leur première forme , de matières animales , et quand ils ont acquis leur dernier état, on les trouve souvent sur les fleurs. Les larves des dermestes , connue celles des anlhrènes , font les plus grands dégâts dans les collections de zcologie; mais elles sont appelées, par l'auteur de toutes choses, à faire rentrer dans la masse des élémens les matériaux qui com- posent la substance des organes des animaux privés de l?. 92 DER vie. La laine , les crins , les plumes , la corne , les peaux , les pelleteries garnies de leurs poils , les graisses , le lard , le fromage séché,, enfin , toutes les matières aniu;ales deviennent leur nourriture; mais elles aiment les lieux tranquilles et à l'abri de la lumière. Ces larves sont velues, alongées, plus grosses du côté de la tête que de celui où est la queue, qui se termine par un fais- ceau de poils, par une sorte de touffe en pinceau. Leur corps est composé de douze anneaux: leurs pattes sont courtes, garnies d'un ongle crochu ; on les voit en-dessous immédia- tement après la tête, qui est écailleuse , garnie de deux mandibules tranchantes. Lorsqu'elles sont prêtes à se mé- tamorphoser, leur nymphe se forme sous la peau, qui lui sert comme de cocon. Les pelletiers et les marchands qui craignent pour les pré- parations de matières animales , telles que les objets de baleine, de corne, les cordes à boyaux, saupoudrent de poivre et d'autres substances acres les objets qu'ils veulent mettre à l'abri de ces larves, et les collecteurs ou préparateurs des pièces zoologiqu'es et anatoniiques mettent en usage les hui- les volatiles, les préparations mercurielles ou arsenicales, pour éloigner les larves des dermestes, qui leur font le plus grand tort: en particulier, les naturalistes emploient des solutions alcooliques ou savonneuses de sels métalliques pour détruire ces insectes, leurs œufs et leurs larves. Les principales espèces du genre Dermeste sont les sui- vantes : 1.° Dermeste du lard, Dermestes lardarius. Il est très-bien figuré dans Olivier, pi. i, fig. i. Car. Noir; les élj'res gris à leur hase. La teinte grise des élytrcs est due à la présence de très- petits poils blanchâtres; on y voit trois points noirs rappro- chés , qui forment comme une raie sinueuse en zigzag. ■2° Dermeste des celliers, Derm. macellarius. Olivier Ta figuré, pi. 2 , fig. i3. Car. D'un noir lisse avec les pattes hrunes. 5.° Dermeste pelletier, Derm. pellio. C'est le dermeste à deux points blancs de Geoffroy, figuré par Olivier sous le n.° 1 1 de la planche 2. DER 95 Car. Il est noir, et chacun des élytres porte un point liane. La larve de cette espèce fait beaucoup de tort aux collec- tions d'insectes , qu'elle détruit , ainsi que celle des anthrènes. 4.° DEaMEsïE ONDULÉ , Dcrm. undatus. Olivier l'a figuré sous le n.° 2 de la planche i ■. Il est alongé , noir : chaque élytre porte une bande ondu- lée blanche. 5.° Dermeste renardin, Derm. vuJpinus. On en trouve une figure dans Panzer , cah. 40, fig. 10. Car. D'un beau noir , lisse en-dessus , excepté les bords du cor- selet , qui sont cendrés; le dessous du corps est d'un blanc mât. 6." Dermeste souricier , Derm. murinus. Car. D'un gris de souris en-dessus , à taches noires et blanches; dessous d'un beau blanc. 7." Dermeste cotonneux, Derm. tomentosus. C'est le velours jaune de Geoffroy, pag. 102 , n.° 8. Car. Alongé , velu , jaunâtre à jeux noirs, Dermeste a roiNT de Hongrie. Voyez Nécropiiore-fossoveur» Dermeste bronzé. Voyez Elophore. Dermeste a oreilles. Voyez Dryops ou parne. Dermeste effacé de Geoffroy. C'est le Nitidule discoïde. (Voyez ce mot.) Dermeste en deuil. Voyez Sphéridie. Dermeste noir. Voyez JNécrophore. Dermeste lévrier. Voyez Lycte. ( C. D.) DERMESTIENS. {Entom.) M. Latreille avoit réuni sous ce nom de famille les genres Dermeste, Attagène et Mégatome. (CD.) DERMOCHELYDE , Dermocheljs. {Erpétol.) M. de Blain- ville vient d'établir sous ce nom un genre de reptiles dans l'ordre des chéloniens. Il a pour type le luth, que nous avons décrit à farticle Chélonée, et qui se distingue des au- tres chélonées par la nature de sa peau et parce que dans son squelette les côtes ne sont soudées ni entre elles ni avec le plastron qui est presque entièrement membraneux. U n'y a donc point de pièces margii)ales. Dermochéljda est la traductiuji en grec de l'expression française tortue à cuir. Voyez Chi:lom:£. (H. C. ) DEKMODIUM. {Bot.) Genre de champignons delà cinquième 94 DER série (mj'cétoddens) de Tordre premier (gasirowj'ciens) de la famille des champignons établie par Link. , qui Tavoit d'abord publié sous le nom de demordion , altération typographique du véritable nom. Ce petit champignon , sans forme déterminée , a un péridium simple , sessile , membraneux ou papyracé, très-mince et fu- gace , qui , dans son intérieur , contient une multitude de séminules ou sporidies , entassées, globuleuses. Def.modium tachant : Dermodium inquinans , Link, Berl. Mag. , 3 , p. 25 : largement étalé, noir; sporidies de même cou- leur; péridium infiniment mince , et s'évanouissant de bonne heure. On trouve ce champignon sur les troncs d'arbres coupés, et principalement auprès des racines. Il couvre des surfaces de trois et quatre pouces d"étendue. (Lem.) DERMODONTES. [IchthjoL) M, de Blainville propose de désigner par ce mot , opposé à gnathodontes , les poissons cartilagineux, parce que leurs dents tiennent à la peau et ne sont point implantées dans l'épaisseur des mâchoires. Ce mot est tiré du grec {S'i^/xoç , cuir, et cS'-.iç , dent). Voyez Cartilagineux. (H. C.) DERMOTTÈRES. {Ichthycl.) M. Duméril , dans sa Zoo- logie analytique , a établi sous ce nom une famille parmi les poissons holobranches abdominaux , et lui a assigné les cai'actères suivans : Rayons des nageoires pectorales réunis et tous semblables ; opercules lisses ; deux nageoires du dos ; la seconde sans rayons osseux, molle et adipeuse. La présence de la seconde nageoire du dos , et son peu de consistance, caractère d'après lequel on a formé le nom de cette famille , tiré du grec , ospfxoL, cuir, et tttspcv , nageoire , serviront à distinguer les poissons qui la composent de tous ceux des autres familles d'abdominaux , à l'exception de quelques genres de la famille des oplophores , tels que le malaptérure , le doras, le pimélode et l'agénéiose ? mais dans ceux-ci le premier rayon des nageoires peL'torales est mobile, épineux, très-fort et souvent dentelé. Les dernioptères avoient été compris par Linnspus et par Artédi, d'abord , dans le grand genre Salmo, appelé Salmone par les ichthyologistes françois : ces premiers naturalistes DER 95 l'avoient partagé en trois sous-genres , celui des truites, celui des osmères et celui des corégones. Plus tard Gronou , et ensuite Gmelin, en ont séparé, sous les noms de char ax et de characini , les espèces qui n'ont que quatre rayons à la mem- brane brau'hiale, et M. de Lacépéde a fait, avec le salmo rhombeus dePallas, un nouveau genre qu'il a appelé serra- salme. Mais , plus récemment encore , cette famille a été aug- mentée de plusieurs genres et sous-genres , et nous allons tâcher d'en ofirir l'enseuible dans la table synoptique ci- jointe. Famille des dermoptères. caréné et dentelé en scie corps arrondi ; iiieni- hrane bran- chiale à f rayons osseux ; bouche plus de 4 rayons osseux ; catopes :(é!gai«/7i, Thunb., Flor, Jap., 288, sub hedjsaro. Ses tiges sont herbacées, anguleuses, de couleur purpurine, droites, rameuses, velues sur leurs angles; les rameaux filiformes, élancés, couverts de poils épars ; les feuilles ternées; les folioles ovales, obtuses, en- tières, glabres en-dessus, pileuses en-dessous; la foliole ter- minale plus grande, longue d'environ trois à quatre lignes; les Heurs axillaires, disposées en petites grappes sur des pé- doncules velus , capillaires. Je ne connois pas les gousses ; mais il est probable que M. Desvaux en a eu connoissance , puisqu'il place cette plante dans ce genre. Elle croit au Japon. Desmodium blanchâtre; Desmodium cancscens ^ Linn., suJ> hedjsaro. Ses tiges sont droites, un peu ligneuses, velues, anguleuses; les feuilles ternées; les folioles inégales, larges, ovales, un peu arrondies, longues de deux pouces, glabres en-dessus, blanchâtres et un peu pileuses en-dessous ; les sti- pules larges, ovales, scarieuses , velues et c^iliées; les fleurs disposées en grappes paniculées; les pédoncules et les pédi- celles très-velus; le calice petit, velu, à cinq découpures profondes; la corolle d'un blanc jaunâtre; les gousses com- posées d'articulations hispides, comprimées, triangulaires. Cette plante croit dans la Virginie et dans plusieurs autres contrées de l'Amérique septentrionale. (Poir.) DESMliNE. {Min.) M. Rose, dans son ouvrage sur la mi- DET nëralogie des montagnes du bas Rhin , a donné ce nom à une substance minérale qiti se présente cristallisée en petites houppes soyeuses, dans les laves téphriniques ou les tra- chites des bords du lac de Laach , prés d'Andernach. (B.) DESMOS. (Bot.) Ce genre de plante de la Cochinchine, publié par Loureiro, doit ttre supprimé et réuni à Vunona , dans la famille des anonées. (J. ) DESSEIN"! A. (Bot.) Adanson désigne sous ce nom le gnidia de Linnaeus, genre de la famille des thymélées. (J.) DESSICCATION (Chim.) , opération par laquelle on enlève l'eau à des matières solides. (Ch.) DESSOUFRER. {Chim.) C'est en général priver une matière du soofre qu'elle contient. Ce mot est particulièrement appli- cable au charbon de terre qui çontieut des pyrites. (Ch.) DES|SUI?sTAGE. {Chim.) C'est l'opération par laquelle on prive la laine du suint qui la recouvre dans son état na- turel. Voyez Laine et Soint. (Ch.) DESTRUCTEURS DE CHENILLES. (Entom.) Goëdart dé^ crit sous ce nom deux espèces différentes de larves de coléop- tères créophages , dont l'une donne un carabe qu'il a repré- senté; l'autre a plus de rapports avec les larves des cicin- dèîes, qui vivent cependant dans des trous verticaux qu'elles se creusent dans le sable. ( C. D. ) DESURA, KA: RASILA (Bot.), noms brames du ain-pa- riti des Malabares, qui est regardé comme une variété du schempariti ou hibiscus tiliaceus. (J.) DETARIUM DU SENEGAL [Bot.); Detarium senegalense, Juss. , Gen., pag. 565. Genre de plantes dicotylédones, jus- qu'à ce jour imparfaitement connu, qui paroîtse rapprocher des apalatoa. Il appartient à la famille des légumineuses , à la décandrie monogjnie de Linna'us. Son caractère essentiel con- siste dans un calice à quatre divisions (point de corolle); dix étamines libres , alternativement plus courtes. Le Luit con- siste en un drupe mou, orbiculaire, épais, farineux, ren- fermant un osselet fort grand, orbiculaire, comprimé, muni dans son milieu, tant en-dessus qu'en-dessous, de fibres en- trelacées, réticulées; le contour lisse et obtus; une seule semence. Cet arbre croit au Sénégal , où il a été observé par Adan- n:. DET son. Ses ieiiillcs sont alternes, ailées avec une impaire; les ileurs disposées en grappes axillai^res. (Poir.) DÉTONATION. (CJiim.) C'est le bruit plus ou moins fort qui a lieu, soit dans les décompositions ou combinaisons chi- miques qui se font avec rapidité, souvent même avec déga- gement de feu; soit dans les cas où un corps change brus- quement d"état ou simplement de volume, sans qu'il éprouve pour cela un changement de nature. La cause première de toute détonation est une force dont Faction est assez intense pour mettre Tair ou tout autre fluide aériforme en vibrations sonores. Avant d'examiner les cas où la détonation est produite par un corps qui frappe Fair, il est nécessaire d'établir que l'élasti- cité de l'air est une force capable de produire une détonation lorsque, un vide étant produit d'une manière quelconque dans un espace limité , l'air ambiant vient à s'y précipiter en vertu de son élasticité. Alors le choc des particules d'air les unes contre les autres , et la réaction qui en est la suite , mettent l'air en vibrations sonores de la même manière que le feroit un corps qui viendroit à frapper l'atmosphère par une expansion subite de volume. C'est ainsi que, lorsqu'on laisse tomber une boule de verre mince, vide de tout fluide aériforme , et qu'elle se brise contre le sol , elle fait enten- dre un bruit violent. L'intensité d'une détonation dépend de la vitesse avec la- quelle l'air est frappé, et du nombre des particules qui sont choquées; conséquemment : i.°, lorsque la détonation est produite par la précipitation de l'air dans un espace vide , le bruit est d'autant plus fort que cet espace est plus étendu et qite le volume d'air qui s'y précipite a plus de ressort; si la quantité d'air nécessaire pour remplir cet espace n'y arrivoit que lentement, au lieu de s'y précipiter, il n'y auroit qu'un sifflement plus ou moins léger. 2.° Lorsque la détonation est produite par expansion de volume , elle est d'autant plus forte que l'expansion est plus subite et qu'elle est plus grande, le poids de la matière expansive ou détonante restant le même. On observe , dans cette der- nière circonstance, que la rapidité avec laquelle se fait l'ex- pansion a plus d'influence sur lintensitc du bruit que la DET II? grandeur même de cette expansion : c'est ce qui explique pourquoi des poudres détonantes produisent beaucoup plus de bruit que d'autres, quoique celles-ci donnent lieu à uu dégagement de gaz plus considérable. 5.° Quand il y a , dans la détonation , premièrement expansion subite d'uue vapeur, puis condensation de cette vapeur en liquide, il peut y avoir deux détonations; l'une, produite par l'ex- pansion de la vapeur; l'autre, par la force élastique de l'air qui, ayant été comprimé, se précipite ensuite dans l'espace A'ide occasioné par la condensation de la vapeur : mais, pour que cette seconde détonation ait lieu , il faut que la conden- sation de la vapeur se fasse très-rapidement. ' La cause de Ici détonation étant connue, et les élémens de son intensité étant déterminés par ce qui précède, nousavons l'avantage de réunir beaucoup de faits qui, au premier coup d'œil , ont peu d'analogie entre eux. Ainsi, la rapidité de l'expansion ayant plus d'influence que la grandeur même de cette expansion, il nous sera facile d'expliquer pourquoi des matières qui ne détonent pas dans telle circonstance, peuvent détoner dans telle autre. Commençons par les cas les plus simples. Si vous chauffez lentement, et sous la pression de l'atmo- sphère , de l'eau , de l'alcool , de l'éther , en un mot , une substance susceptible de se réduire en fluide élastique, il se produira des vapeurs ou des gaz qui se dégageront sans bruit. Si vous renfermez ces substances dans un vase assez résistant pour surmonter l'expansion que la substance pren- droit, si elle étoit amenée sous la simple pression de l'atmo- sphère au degré de chaleur nécessaire pour la vaporiser, et si vous exposez le vase à une température croissante à partir de ce terme , il arrive que, la tendance à l'expan- sion de la substance croissant toujours , la cohésion du vase 1 On avoit pense que le bruit occasioné par rinflanimation d'un mé- lange de 2 d'hydrogène et de i d'oxigène avoit cette double cause, de l'expansion de la vapeur d'eau produite, et du vide résultant ensuite de la condensation de cette vapeur ; mais je me suis assuré que la conden- sation étoit trop lente pour avoir une influence sensible sur le bruit de la détonation. îi4 DET n'est plus suflîsante pour la surmonter ; alors le vaisseau se brise en éclats , et la substance , passant subitement à Tctat aériforme, fait résonner Tair avec force. Il se passe quelque chose d'analogue à cela , lorsqu'on chauffe par la base une colonne de liquide d'une certaine hauteur : la couche inférieure, pressée par l'atmosphère et de plus parles couches qui sont au-dessus d'elle, se rédui- sant en vapeur, soulève le liquide avec force et produit un petit bruit lorsqu'elle vient frapper l'air. Si le liquide qui est sur le feu , est susceptible de se recouvrir d'une pellicule ou d'une couche de substance visqueuse, ainsi que cela arrive dans la fabrication du savon , et surtout quand on veut saponifier dans un ballon de la cétine par une solution de potasse, l'effet dont nous pai'Ions devient encore plus marqué. Lorsqu'on prend deux quantités égales de poudre à canon, que l'une d'elles est enflammée dans un fusil et l'autre à l'air libre , il se produit une forte détonation dans le premier cas , tandis que dans le second le bruit est peu considérable. La raison de ce fait est que la bourre que l'on met dans le fusil, en gênant l'expansion des premiers grains de poudre qui s'embrasent, donne aux autres grains le temps de pren- dre feu. Dès-lors , quand la bourre est poussée hors du fusil , c'est tout le gaz développé qui frappe l'air presque en même temps; au lieu que, dans le second cas, rien ne s'opposant à la libre inflammation des grains de poudre, celle-ci a lieu de proche en proche , et le choc du gaz contre l'air est suc- cessif et peu considérable pour chaque intervalle de temps : c'est pourquoi le bruit est moins fort que dans le premier cas. Cependant il ne faut pas croire qu'une grande quantité de poudre , enflammée sous la simple pression de l'atmo- sphère , ne puisse pas produire une détonation ; car, si dans une succession dïnstans la quantité de gaz produite dans chaque instant est considérable, on conçoit très -bien qu'il ^e produira un fort mouvement de vibration dans les parti- cules de l'air. ' i Dans le cas où l'inflammation d'une grande quantité de poudre ■conuneace par la surface, il est vraiseniblahle que la chaleur dégagée DET iiS Ce que nous venons de dire est applicable, i."", à la déto- nation lente que présente la poudre qui a été fortement bourrée dans un tube de métal , et qui brûle couche par couche; 2.°, à l'inflainmation des poudres de chlorate par la simple action de la chaleur, et à l'inflammation de ces mêmes poudres par le choc (voyez Chlorates, t. IX , p. i3) ; 5.", à la foible détonation d'un mélange de trois parties de nitrate de potasse et d'une de soufre , et à la forte détonation du même mélange auquel on a ajouté une partie de potasse. Lorsque le sou^^re est chauffé sans potassé avec le nitre , il se dilate beaucoup avant que l'oxigène du sel puisse agir sur lui; dès-lors la détonation est foible : au contraire , quand l'alcali est présent , il s'oppose à la volatilisation du soufre , en formant un sulfure, et quand la décomposition du nitre peut avoir lieu , l'expansion des matières est subite. Ce qui peut contribuer à l'augmenter encore, c'est que le sulfure de potasse, qui absorbe l'oxigène du nitre Jans ce cas, le condense beaucou'p plus que ne le fait le soufre pur; dès- lors l'émission delà chaleur doit être plus grande , et, comme l'inflammation est plus subite que dans le premier cas, il n'est pas étonnant qu'il se produise un bruit beaucoup plus fort, quoique cependant il semble qu'il y ait moins de gaz permanent développé, 4.° A la détonation de l'amer au maxi- mum d'acide nitrique. Ce corps, chauffé, se divise en deux portions; l'une se volatilise, l'autre détone légèrement. La détonation est encore légère lorsque l'amer est uni à l'am- moniaque , parce qu'il conserve dans cette combinaison de la tendance à l'expansion; mais, si on l'unit à la po- tasse ou à la soude , avec lesquelles il forme des combinai- sons qui ne sont point volatiles, l'amer peut s'échauffer en conservant toujours l'état solide, jusqu'à un moment où, la décomposition étant subite , il se produit une forte déto- nation. La production du feu , dans la détonation de la poudre k pendant rinflanimation des premières couches élève assez la lempératurc des couches inférieures pour en déterminer rinflammation , et qu'en même temps le gaz déjà formé comprime les couches inférieures e'f produit jusqu'à un certain point TefTet d'une bourre. mG DET canon et des poudres de chloi'ate , peut êlrc expliquée, puisqu'elles sont composées, i."d'oxigène qui, quoique con- cret, est cependant disposé à contracter de nouvelles com- binaisons à cause de la foible condensation où il se trouve dans le nitrate et le chlorate de potasse; 2." d'une matière combustible qui, en se combinant avec l'oxigène , produit du feu. Or, dans l'inflammation des poudres dont nous par- lons, il est évident que la lumière n'est qu'un des résultats du transport de l'oxigène sur une matière combustible qui exerce sur lui une forte action. Si l'émission de lumière que présente l'inflammation des poudres précédentes paroît s'expliquer avec facilité, il n'en est pas ainsi de celle qui a lieu dans la détonation du chlo- rure d'azote, du chlorure d'oxigène et de l'iodure d'azote. La forte détonation de ces composés paroît bien due à la rapidité extrême avec laquelle ils se décomposent ; mais comment se fait-il que la simple séparation de leurs élémens à l'état, de liberté soit accompagnée d'un dégagement de lumière P M. Gay-Lussac a essayé de résoudre cette question , en disant que la lumière est le résultat de la compression que l'air ambiant éprouve par l'expansion subite du gaz résultant de la décomposition de ces corps. (Ch.) DETRIS. (Bot,) Adanson a formé sous ce nom , dans sa famille des composées et dans sa section des bidents , un genre qu'il caractérise ainsi : Feuilles opposées , entières ; Heurs, solitaires, terminales; enveloppe simple , de dix à douze feuilles médiocres; réceptacle à fossettes bordées d'une mem- brane courte , dentée ; aigrette dentée , longue ; corolle des Heurs hermaphrodites à cinq dents, celle des fleurs femelles à trois dents; deux stigmates. Quoique la plante qui est l'objet de ce genre ne soit indiquée , dans l'ouvrage d'Adanson , que par cette vague désignation, aster afric.Jlore carul. H. R. P., il n'est guère pci-mis de douter que cette plante ne soit la cineraria amelloidei de Linnœus. On en conclura que le deliis correspond à notre agathœa , genre que nous avons proposé d'abord dans notre troisième Mémoire sur les Synanthérées , lu à l'Institut en 1814 , et que nous avons plus amplement décrit depuis dans ce Dictionnaire, tom. I, SuppL , p. 77 , et tom. III, Snppl. , p. 65, ainsi que dans les Bulletins de la DEU HT Société philomatique , de Décembre iSi6 et de Novembre iBiy. Vagalluea cœl.estis a été en outre figuré dans la planche sixième du troisième cahier des planches de ce Dictionnaire. Jusqu'ici nous n'avions pas remarqué , non plus que les autres botanistes , que le même genre eût été anciennement prop-osé par Adanson sous le nom de detris. Toutefois, s'il est vrai , comme nous le pensons, que l'au*- teur d'un genre soit celui qui le premier l'a bien connu lui- même et l'a bien fait connoitre aux autres, nous ne craignons pas de dire qu'Adanson ne peut être considéré comme le véritable auteur du genre dont il s'agit. En effet, de tous les caractères qu'il lui atti'ibue , un seul le distingue des ciné- raires ; ce sont les feuilles opposées : or , l'espèce nouvelle que nous avons décrite sous le nom d'agathœa microphvlla , a les feuilles alternes. Le vrai caractère principal réside dans le style, qui fixe ïagathœa dans la tribu des astérées , tandis que les cinéraires sont des sénécionées. Mais Adanson , qui n'a point étudié avec soin cet organe, viole évidemment le% affinités naturelles en rapportant le delris à une section qui correspond à peu près à la tribu des hélianthées. Enfin , l'on ne conçoit pas comment il n'a pas désigné plus clairement la plante qu'il nomme deiris , en citant Linnœus , Vaillant ,. Rat ou Miller, qui l'avoient très-bien décrite. (H. Cass.) DETROIT. {Géogr. pliys.) Espace ou bras de mer resserré entre deux côtes, et faisant communiquer deux mers ou deux parties de la même mer : tels sont le détroit de Gibraltar, joignant la Méditerranée avec l'Océan , et le Pas de Calais, entre la France et l'Angleterre (voyez Mer). Quelquefois aussi l'on applique le mot détroit aux passages ou déjîlés dans les chaînes de montagnes , et aux étran- glemens qu'elles produisent dans le lit des grands fleuves. (L. C.) DEU (Bot.), nom que porte dans le Chili une espèce de redoul, coriaria ruscifolia, observée par Feuillée. (J. ) DEUBO. {Bot.) Voyez Deibi. ( J. ) DEUCCHEL. (Ornith.) L'oiseau qui est ainsi nommé en allemand, est le grèbe proprement dit, colymhus urinator , Linn. (Ch. D.) DEUIL. {Entoir,) C'est le nom d'un papillon dans l'ouvrage ii8 DEU îîe Geoffroy sut les insectes des enA-irons de Paris ; c'est la ïibylle des auteurs. ( C D.) DEUTZTE A FEUILLES RUDES ou JORO (Bot.) -. Deulzia scabra, Thunb., FI. Jap., i85 , tal). 24; Kaempf., Aman, exot., pag. 85/|. Genre de plantes dicot3lédones , à fleurs complètes, polypéfalées, de la ddcandrie Iryginie de Linnaeus, mais dont il est d'autant plus difficile d'assigner la famille naturelle , que, dans Touvrcge deThunberg, la description et la figure sont en contradiction. D'après la première , les branches et les rameaux sont alternes, ainsi que les fleurs; l'ovaire supé- rieur : d'après la figure, ces mêmes parties sont opposées, le fruit inférieur. Le caractère essentiel consiste dans un calice court, à cinq, quelquefois six divisions; cinq, rarement six pétales; dix étamines; les filamens alternativement plus courts, à trois pointes à leur sommet; un ovaire supérieur, concave dans son milieu; trois, quelquefois quatre styles; autant de istigmates; une capsule petite, globuleuse, calleuse, perforée, scabre, munie de trois pointes, à trois loges, ra- rement quatre, s'ouvrant par sa base en autant de valves: plusieurs semences dans chaque loge. Cette plante , d'après ïhunberg , est un arbrisseau de cinq à six pieds, très-rameux, qui a le port d'un sureau; les feuilles presque semblables à celles dn bouleau commun; les fleurs approchant, par leur aspect, de celles de l'oran- ger. Ses branches sont purpurines, cylindriques; les rameaux rudes, velus, étalés; les feuilles opposées, pétiolées, ovales , aiguës, dentées, couvertes de poils étalés, qui les rendent ïudes au toucher. Les fleurs sont blanches, disposées en pa- nicules au sommet des rameaux; les pédoncules rudes, an- guleux et cotonneux. Les calices campanules, cotonneux; leurs divisions droites et ovales; les pétales oblongs, obtus, entiers, insérés en dehors sur le bord de l'ovaire, trois fois plus longs que le calice ; les étamines placées comme les pé- tales ; les anthères globuleuses , à deux loges; l'ovaire presque en forme de chapeau, les stigmates en massue; les capsules de couleur cendrée, de la grosseur d'un grain de poivre. Cet arbrisseau croit aux lieux montagneux dans le Japon. L'àpreté des feuilles les fait cmjjloj-er par les artisans pour polir divers ouvrages en bois. (Poir.) ÛEV i»9 DEUX-AIGUILLONS {Ichthjol.) , nom d'un poisson du genre Premnade : c'est le chœtodon biaculeatus de Bloch. Voyez PlVEMNADE. (H. C.) DEUX-DENTS. ( Ichthjol. ) Voyez Diodon. On a aussi appelé deux-dents une espèce de Crénilabre. Voyez ce mot. ( H. C. ) DEUX-DOIGTS {Ichthjol.) , nom d'un poisson que Pallas a décrit sous le nom de scorpœna didactjla , et dont nous fe- rons Phistoire à l'article Synancbe. (H. C.) DEUX-PIQUANS. {IchlhYol.) Voyez Premnade. ( H. C. ) DEUX-TACHES (Ichthjol.) , nom spécifique d'un Silure. Voyez ce mot. (H. C.) DEVA-TEVA-SINI [Bot.), nom brame du mucca-piri des Malabares, mentionné par Rheede , lequel paroît être une espèce de bryone. (J.) DEVAUXIA. [Bot.) J'ai déjà dit que le do'auxia de M. Rob. Brown étoit le même genre que le Centrolepis de M. de la Billardière (voyez ce mot). M. Brown est du même avis , puisqu'il réunit Pun à Pautre. Mais alors pourquoi avoir substitué un nouveau nom à un autre déjà existant? A la vérité, en ne formant qu'un même genre des deux, la dénomination de centrolepis (qui exprime des paillettes centrales) ne peut plus être appliquée aux nouvelles espèces qui en sont privées ; caractère qui pourrolt bien faire dis- tinguer Pun de l'autre, si on vouloit les séparer : mais ils sont d'ailleurs si rapprochés, qu'il vaut mieux ne les distin- guer que par une sous- division , comme Pa fait M. Brown. Cet auteur a mentionné , pour les devauxia dont le récep- tacle est privé de paillettes, les espèces suivantes, savoir •- le devauxia tenuior, Brown, Nov. HolL, i, pag. 262, dont les feuilles sont hispides, les hampes un peu pileuses, les spathes hispides , presque mutiques ; deux ou trois styles soudés à leur base. Dans le devauxia exserta , les feuilles et les hampes sont pubescentes , les spathes mutiques et hispides; les styles non soudés, au nombre de sept à dix; les ileurs saillantes par leur sommet. Le devauxia Banchsii a les hampes trois et quatre fois plus longues que les feuilles; les spathes mutiques, très-glabres, membraneuses à leurs bords: les fleurs nombreuses, contenant huit ou dix styles. 126 DEV Dans ïc devauxiapusilla,ïes hampes sont glabres, ainsi que les feuilles, et presque de la même longueur; les spatbcs glabres, mutiques, membraneuses à leur contour; les fleurs peu nom- breuses, pourvues de six ou sept styles. On distingue le de- mu.ria aristata p;ir ses hampes à deux angles opposés; par ses spathes glabres, longuement aristées; par ses six ou sept styles, soudés à leur i)ase. Toutes ces plantes croissent sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. (Foin.) DEVIDOIR. [Conch.) C'estundes noms vulgaires quel'on donne, en Hollande, à l'arche bislournée, arca distorta. (De B.) DEVILING. (Ornith.) On nomme ainsi , en Angleterre, îe grand martinet, hirundo apus , Linn. (Ch. D.) DEVIN. (Eiitom.) C'est le nom que Ton a donné a la mante , insecte orthoptère de la famille des anomides. (C. D.) DEVIN. {Erpét.) Voyez Boa. ( H. C. ) DEVONITE. ( Min. ) C'est le nom que M. Thomson a donné à la wavellite, parce qu'on l'a trouvée pour la pre- mière fois dans le Devonshire. Voyez Wavellite. ('B.) DEWENDA, DIXADOUSTI {Bot.), noms brames dil si- dapou des Malabares , hiptage nwdablota de Gaertner. (J.) DEXAMINE. {Crust.) M. le docteur Leach a fuit un genre, sous ce nom, de quelques espèces de chevrettes : gannnarus spinosus. (C. D.) Voyez Ga.mmaridées. (W. E. L. ) DEYEUXIE, Deyeuxia. [Bot.) Genre (ie plantes monoco- tylédones, à fleurs glumacées ,. de la famille des graminées, de la triandrie digjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel; Des épiliets à deux fleurs, l'une hermaphrodite, l'autre stérile, en forme d'arête plumeuse ; un calice à deux valves presque égaies: dans la fleur hermaphrodite, une co- rolle à deux valves, l'inférieure munie d'une arête dorsale , géniculée ; trois étamines; deux stigniattsen pinceau. Ce genre, établi par M. Clarion, adopté par MM. de Beau- vois et Kunth, se rapproche des roseaux par les poils courts qui entourent la base des valves de la coroUç , et surtout des espèces uuiflores; il a encore; des rapports avec les avoines par l'arête articulée placée sur le dos de la valve inféncure de la corolle : mais les caractères exposés plus haut le distin- guent suffisamment de ces deux genres. 11 est presque uni- DEY 121 quement composé d'espèces exotiques, la plupart origiuaires de l'Amérique méridionale. Les principales sont : Deyeuxje a panicule étroite : Deyeuxia coarctata , Kunth , in Humb. et Bonpl., No^'. gen. , i , pag. 145. Ses tiges sont glabres, réunies en gazon; ses feuilles glabres , étroites, rou- lées , linéaires , obtuses ; les gaines lâches ; une panicule simple, en épi, longue d'un pouce et demi; les valves du ca- lice presque glabres , lancéolées, acuminées; celles de la co- rolle inégales ; la supérieure trois fois plus courte, aiguë, un peu pileuse à son sommet; l'inférieure à quatre dents subu- lées; une arête dorsale une fois plus longue; la fleur stérile très-courte. Elle croit sur les montagnes aux environs de Quito. Deyeuxie de tolu : Dejeuxia tolucensis , Kunth , /. c. Ses tiges sont droites et toufiues, hautes d'environ un pied et demi; ses feuilles roides, roulées, sétacées , rudes au tou- cher, de la longueur des tiges; les gaines glabres, plus lon- gues que les entre-nœuds; les panicules lâches , unilatérales, presque verticillées; les ramifications rudes, flexueuscs; les valves du calice subulées, glabres, verdàtres; celles de la co- rolle plus courtes, égales; Finférieure à quatre dents subu- lées, la supérieure bidentée. Elle croît au Mexique, proche Tolu. Le dej'euxia janciformis , Kunth, /. c. , qu'on trouve dans les mêmes lieux , en diffère par ses épillets plus petits ; par les rameaux de la panicule diffus, moins flexueux ; les valves calicinales plus élai-gics; l'arête plus courte. Deyeuxie a tige roide ; Dcyci/.ria r;gida , Kunth, /. c. Cette espèce, très-agréable aux troupeaux, croît dans les plaines élevées au royaume de Quito. Ses tiges sont glabres, hautes de trois à six pieds; ses feuilles rudes, roulées, sétacées. presqul& de la longueur des tiges ; la panicule rameuse, roidc, serrée, verticillée; les valves du calice linéaires, acuminées, presque égales , jaunâtres, rudes sur le dos; celles de la corolle un peu plus courtes, inégales, bidentées à leur sommet. Le deyeuxia recta, Kunth, /. c, diffère de la précédente par ses tiges bien moins élevées, par ses panicules plus courtes, bien plus serrées; les valves du calice colorées; l'arête plus longue; la fleur stérile moins plumeuse. Elle croit surlesmon- lagnes de Quito. Develixie a FI.E-JRS VELUES: D'^rcuxia rrianTiui. Kunth. .'. c. 332 DEY Ses tiges sont glabres, hauiesd'un demi-pied; ses feuilles rou- lées, sétacées , un peu rudes; la panicule lâche, rameuse, inclinée, presque unilatérale, longue de trois ou quatre pouces; les rameaux rudes, étalés, géminés; les valves cali- cinales égales , verdàtres , rudes sur le dos ; celles de la corolle plus courtes, presque égah^s ; Tinférieure bifide à son som- met; la supérieure aiguë. Elle croit sur les montagnes entre Texuco et Mexico. Deyeuxie a langijEtte alongéev -D9'eL(xia ligulata, Kunth , l. c. Cette plante, découverte sur Je penchant du mont Ja- virac , proche Quito, a des tiges glabres, hautes d'un pied et demi ; des feuilles linéaires, canaliculées; les gaines mu- nies à leur orifice d'une languette très-longue, lancéolée; les panicules sont serrées, presque unilatérales; leurs ra- meaux courts, très-rapprochés , rudes, verticillés; les valves du calice lancéolées , subulées, verdàtres, rudes sur le dos ; celles de la corolle une fois plus courtes; l'inférieure à quatre dents ; la supérieure bidentée , ciliée vers son sommet. Deyeuxie étalée; Dejeuxia diffusa, Kunth, L c. Ses tiges sont un peu rudes, hautes de deux pieds; les feuilles glabres, roulées, sétacées, presque delà longueur des tiges; les cauli- nairesplus courtes; la panicule étalée, verticillée,rude, longue de six pouces; les rameaux disfans; les épillets solitaires, pédi- cellés; les valves du calice purpurines , presque égales , rudes sur leur dos; celles de la corolle un peu plus courtes, ciliées vers leur sommet; l'inférieure à trois dents, la supérieure bidentée : l'arête une fois plus longue que la corolle. Elle croît dans la province de Quito, au pied du mont Centisana. Le dryeu.ria siricta, Kunth , i. c. , diffère de la précédente ])ar ses gaines et ses feuilles rudes, la languette plus allongée, les epillctsplus grands. Elle a été observée sur les montagnes, à la Nouvelle-Grenade, Deyeuxie a ri.uiLiEs f/.anes ; Dejetixia planifoUa, Kunth, l. c. Cette espèce, recueillie sur les Andes du Pérou, a des tiges glabres, droites, longues d'un pouce et demi; les feuilles planes, linéaires, rudes au toucher; la panicule inclinée, presque unilatérale, longue de six pouces; les rameaux ver- ticillés, glabres, étalés, distans ; les valves du calice verdàtres, rudes et ciliées sur le dos: celles de la corolle plus courtes, DHA 123 incgaies, bidentées; rinférieure plus grande-, l'arête une fois plus longue que les valves. Deyeuxie faux-paturin; Dejeuxia poœformis , Kunth, l. c. Cette espèce a le port d'un poa; ses tiges sont glabres, hautes de trois pieds; ses feuilles planes, linéaires, rudes en de- dans et à leurs bords ; les gaines rudes , plus courtes que les entre-nœuds; une panicule étalée , inclinée, unilatérale; les rameaux distans, verticillés ; les valves du calice vertes, égales, hérissées et ciliées sur le dos; celles de la corolle presque aussi longues, glabres, concaves, aiguës; l'inférieure munie vers son sommet d'une arête aiguë. Elle croît au Mexique, au pied du volcan Jorullo. Quelques autres espèces doivent être ajoutées à ce genre, telles que Varundo acutijlora, Schrad., Germ., i, pag. 217; UalleT,Hch\, n.° ]522 : d'un vert un peu glauque; les feuilles linéaires-lancéolées; les panicules très-étalées ; les valves ca- licinales, acuminées ; les poils plus courts que les valves de la corolle; l'arête dorsale géniculée , à peine de la longueur du calice. Varundo varia, Schrad., l. c, , et Yarundo sjlvatica, id.y se rapprochent beaucoup de cette eepèce. Ce dernier est Vagrnslis arundinacea, Linn., Spcc, etc. (Pom.) DEYL-EL-FAR. {Bot.) Ce mot qui, dans l'Egypte, signifie queue de rat, est donné, suivant M. Delile, au poljpogon monspeliense , espèce de graminée. (J. ) DFAR (Bot.), nom arabe du scoparia ternata de Forskael, que Vahl confond avec le scoparia ditlcis. (J.) DHABA, DOBB [Bol.), noms arabes d'un acacie , mimosa iinguis cati deForskaël, que Vahl nomme mimosa mcllifera, parce que les abeilles tirent de ses fleurs un miel abon- dant, et qui est maintenant un inga de Willdenow. On ap- plique les feuilles mâchées sur les yeux des bœufs, pour dis- siper les nuages et enlever les taches qui les couvrent. (J.) DHABA. [Mamm.) C'est ainsi qu'Eldemiri écrit le nom arabe de Fhyène. (F. C.) DHABY. {Mamm.) Il paroîtroit, d'après Eldemiri, que ce nom est synonyme de celui de gezlà, dont nous avons fait gazelle , nom d'une espèce d'antilope chez les Arabes. (F. C.) DHANESA. (Ornith.) L'oiseau que, suivant les Recherches 124 DHA asiatiques, on nomme ainsi aux Moluques, paroît se rappor- ter au calao à casque concave de M. Levaillant. (Ch. D.) DHARA ( Erpétol. ) , nom d'une couleuvre de l'Arabie heureuse. Voyez Couleuvre. (H. C.) DHARU (Bot.), nom donné, dans le canton dcKurma, en Arabie, suivant Forskael , à une sauge nommée ailleurs mer- jamie. Il cite celui de dharu-asuœd pour le coriudc , car- ■diospermiim. Celui de daru est indiqué par Dalechamps pour le lentisque, (J.) DHEIRAK (Iclithyol.) , nom arabe du caranx sansun , que Forskael a décrit comme un scombre. Voyez Caranx. (H. C.) DHIB (Mamm.) , nom arabe du loup, suivant Eldemiri, (F. C.) DHRABA. (Bot.) Suivant Forskael , son asclepias setosa est ainsi nommé dans FArabie. Il a encore le nom de sabia. (J.) DHR^IR^E (Bot.), nom arabe de Varistidalanatade Fors- kaè'l , qui est aussi nommé sjœf sji/f. C'est Varistida plumosa, selon Vahl. (J.) DIABASE. (Min.) Nous désignons sous ce nom dérivé du grec , et appartenant par conséquent à tout le monde sa- vant, la roche que les géognostes allemands ont nommée Griinstein. Ce n'est pas parce que ce nom a très-souvent une fausse application que nous ne l'avons pas adopté (car nous croyons qu'il faut autant que possible faire peu d'attention à la signification des noms); mais parce qu'il appartient à une seule langue, et qu'il ne peut être ni bien écrit ni bien prononcé parles personnes qui ignorent cette langue; parce qu'enfin il ne peut entrer convenablement dans un système général de nomenclature établi d'après les principes de la nomenclature linnéenne. Nous avons proposé ce nom en 1807; il a été employé depuis par plusieurs géognostes écrivant en françois. Nous avons décrit, en i8i3, la roche à laquelle nous l'avons appliqué. 11 est donc antérieur à ceux qu'on a proposés depuis; et, d'après les règles de la philoso- phie terminologique établies par Linnacus , reconnues par Fabricius et par tous les célèbres élèves de ce grand natura- liste, rappelées nouvellement par M. Decandolle dans un ouvrage élémentaire si éminemment philosophique , il n'est plus notre propriété, et quelque déférence que nous ayons DIA i^s pour les auteurs qui ont voulu imposer à cette roche des noms qu'ils croient meilleurs, nous ne pouvons l'aban- donner. M. Haiiy, depuis la publication de notre travail, et seu- lement dans les écrits de quelques-uns de ses élèves, a fait connoître qu'il avoit cru devoir donner le nom de diorife à la roche que nous avions nommée diahase. De la Métherie y rapporte le Mimphites de Pline : nous verrons à ce mot si ce rapprochement peut être admis. On doit y rapporter la plupart des opliites de M. Palassau. Il paroît que c'est à cette même roche que M. Haberlé a donné le nom de chlo- rotin, du moins suivant ce que nous en a appris M. Struve, en 1812. On peut penser que la pierre verte, placée par Retzius parmi les variétés de Binde (voyez ce mot) sous le nom de ceratonium sjenites , pevit, d'après M. Galitzin , être aussi l'apportée à la diabase. Enfin, ce minéralogiste dit aussi qu'on a donné le nom de Granitel au Griinstcin des minéralo- gistes allemands. Cette roche, l'une des plus répandues à la surface du globe, et des plus remarquables par la constance de ses ca- ractères dans tous les lieux où on la connoît , est essenlielle- meiit composée d'amphibole- hornblende et de feispath com- pacte, à peu près également disséminés. Elle renferme quelquefois, mais comme partie accessoire seulement, du mica assez également disséminé. Sa texture est grenue, à grains plus ou moins gros, quel- quefois très-petits. Sa structure est tantôt massive, quelquefois fissile, mais ti'est jamais fragmentaire. La cassure de la diabase est raboteuse , quelquefois très- difificile. Cette roche, presque toujours solide, est généra- lement très-dure. La couleur dominante de la diabase est le noir verdàfre ou le vert-bouteille foncé , tacheté de blanc , plus ou moins pur : c'est le feispath qui forme les taches blanchâtres , quelquefois verdàtres ou grisâtres, mais jamais rougeàtres, comme dans la syénite. Dans les deux premiers cas on le distingue assez difficilement de Taniphibole. Quelquefois aussi cette roche paroît presque hoiuogèue et d'un vert 'i'<> DIA foncé; mais, en la faisant chauffer légèrement^ on fait res- tiortir plus clairement ses parties constituantes. La diabase est entièrement et assez facilement fusible en un émail mêlé de blanc et de noir. Ses parties éventuelles disséminées sont : Le fer sulfuré. Il y est très -commun, et a été regardé comme un caractère empirique "de cette roche. . Le talc stéatite. Le pyroxène, suivant M. Cordier? Le fer titane. La diallage. Lorsque ce minéral y devient abondant, la diabase passe à l'euphotide. L'épidote. Implanté ou pelotonné .■ on le prend quelque- fois pour de la serpentine. Le titane nigrine. Nous n'avons jamais vu de quarz dans la diabase bien caractérisée : mais cette roche passe facilement à la syénite, lorsque son felspath devient lamellaire ; elle se confond aisément avec l'amphibolite , lorsque la quantité de felspath vient à y diminuer au point de n'être plus disséminée qu'en parties rares. Elle passe aussi au basanite et même à la cornéenne , soit en devenant presque compacte, soit en s'altérant un peu. Enfin elle se confond, dans quelques cas, avec l'ophite. Altération. La diabase est, comme toutes les roches qui renferment du felspath , susceptible de s'altérer, et non-seu- lement de se désaggréger, mais même de se décomposer en partie : on voit souvent le felspath qu'elle contient passer à l'état de kaolin. Cela s'observe à Saint-Yrieix, près Limo- ges , à Passau , etc. Elle est encore susceptible d'une autre sorte d'altération , dont il est beaucoup plus dillicile de se rendre compte : sa surface devient terne , même rougeàtre , et lorsque cette al- tération est poussée à son plus haut degré, la diabase semble se résoudre en serpentine ou stéatite verdàtre , ou même en argile smectite. M. Palassau a fait cette remarque sur la diabase qu'il a nommée opliiie, et qui se trouve à Pouzac, près Bagnères de Bigorre ; et nous avons eu occasion de vé- rifier cette singulière altération. DIA 127 Usages. On a employé , au Fichtelberg en Franconie , et dans le haut Palatinat, une diabase pour en obtenir du verre noir par la fusion , et on a frappé beaucoup de bou- tojis avec ce verre au moyen du balancier j ces boutons ne se vendoient guère que cinq centimes la douzaine .• on en a fait aussi des bouteilles. (Humboldt.) f^ainétés. i.° DiAEAsK GRANiToÏDE. Elle a la texture grenue, à grains plus ou moins gros, très-distincts, et renferme souvent du mica noir. Exemples. Flavignac, près Limoges : l'amphibole s'y trouve en cristaux si volumineux , et le felspath compacte y est si peu abondant, qu'on pourroit la regarder comme une am- phibolite. La Perque près Coulance. La montagne de Tavigliano, à une lieue au nord de Biela, arrondissement de la Sésia : le felspath, en partie altéré, y laisse l'amphibole en relief à la surface. Ilkendorf en Saxe : l'amphibole y est compacte , et ne s'y montre que sous l'aspect de taches noires. Sauberg, près d'Ehrenfriedersdorf : elle est à très-petits grains. Baste au Harz : l'amphibole y est en petits grains ver- dàtres. Les environs de Tulle, département de la Corrèze : cette diabase est parfaitement caractérisée. Les anciens monumens d'Egypte et les pagodes de l'Inde; ces deux diabases se ressemblent entièrement ; le felspath est translucide , presque lamellaire ; elles passent à la syénite et renferment du mica noir. L'anse de Boutilou , île de Terre-Neuve : le felspath est bien compacte , verdâtre , et passe au jade. 2.° Diabase schistoïde (Grunstein-Schiefer). Sa structure est fissile 5 elle présente des raies ou :.ones parallèles, quel- quefois sinueuses, blanches, grises, noires ou vertes. L'am» ■phibole qu'elle renferme est souvent lamellaire. Exemples. Gersdorf en Saxe : elle est très-pétrosiliceuse , et renferme peu d'amphibole. 128 DIA Schneeberg en Saxe > ramphibolc y est compacte» Charbiac , près Saînt-llour en Auvergne : Taniphiboie v est lamellaire. LesChalanches en Oysans, département de l'Isère : elle est agréablement zonée de vert et de blanc verdàtre ; les zonts Sont souvent très-sinueuses. 3. DiABASE PORPHVROÏDE { Grunstcin-PorplijT , et Porphjrulin- lichcs JJr-Trappgestein). Des cristaux de felspath compacte dissé- minés dans une diabasc à grains fins. Cette variété passe à l'ophite ( Grun-PorpJijr) et renferme la roche qu'on nomme A^ulgairement jporp/ij^rc noir anlique. Exemple. La Rathau au Harz : les cristaux de felspath sont d'un blanc verdàtre dans une dia])ase noire très-micacée. /\.° DiAEASE ORBiCLLAiRE ( Vulgairement Granité orbiculaire de Corse). Des sphères à zones concentriques, d'ampliibole- hornblende et de felspath compacte , dans une diabase à grains moyens. Il y a quelques échantillons de cette roche dans lesquels le felspath , presque lamellaire , la fait passer à la syénite. On ne connoit encore cette belle roche qu'en Corse. 5.° DrABASE DiALLAGiyuE. Dcs cristaux dediallage, d'un noir verdàtre , disséminés dans une diabase granitoïde. De Gorges au sud-est de Nantes. Cette roche passe à l'enphotide (Gabbro de M. deBuch). le felspath y est en grande partie lamellaire ; mais la pré- sence de l'amphibole en grande quantité, et la petite quan- tité de felspath compacte et de diallage, suffisent pour l'eii distinguer. (B.) DIABELHA (Bot.), nom portugais Au plantage coronapus . cité par Vandelli. (J. ) DIABÈTES. {Giim.) Voyez Uri.xe. (Ch.) DIABLE. [Entom.) On a donné ce nom vulgaire à des in- sectes fort difiérens , d'après le tort que font ces animaux, ou à cause de leur forme bizarre et du prolongement de quelques parties de leur corps , que l'on a comparées à des cornes. Suivant IM. deTussac. on nomme diable à Saint-Domingue un charanson à élytres jaunes rayés de noir sur leur lon- gueur, qui détruit les feuilles des cotonniers, et (jui parnît DIA 129 être le charançon de Spengler , figuré par Olivier dans la planche n.° 83 de son grand ouvrage sur les coléoptères, fig. 82. Geoffroy a aussi désigné sous les noms de grand diable , de petit diable, de demi- diable , trois espèces d'insectes hémiptères coUirostres des genres Membraces ou Lèdre , voisins des cicadelles. ( C. D. ) DIABLE. {Onuth.) Le P. du Tertre, pi. 2, p. 267 de son Histoire naturelle des Antilles, parle, dans le chapitre qui traite des oiseaux terrestres , d'un oiseau nocturne qu'on nomme diable à cause de sa laideur. 11 ne l'a jamais vu que de nuit au vol; mais on lui a dit que sa forme approchoit de celle du canard , que son regard étoit affreux, et son plu- mage mêlé de blanc et de noir. Cet oiseau, ajoute-t-il , se retire dans les plus hautes montagnes; il y pratique des trous en terre comme le lapin, et y fait sa nichée. 11 ne descend jamais delà montagne pendant le jour, et il jette des cris lugubres en volant. Les chasseurs le recherchent pour la déli- catesse de sa chair. 11 ne paroit pas douteux que ces oiseaux ne soient les mêmes que les diables ou diablotins qui ont été trouvés par le P. Labat à la Guadeloupe, et dont il a donné une des- cription assez longue quoique incomplète , dans son Nouveau voyage aux îles françoises de l'Amérique , tom. 2 , édit. de 1722 , p. 54g et suivantes. Selon ce dernier, les diables sont de la grosseur d'une jeune poule; leur plumage est nuir; leurs ailes sont longues et fortes; leurs jambes courtes ; leurs pieds comme ceux des canards, mais garnis de fortes et longues griffes; leur bec long d'un pouce et demi, courbé, pointu, extrêmement dur et fort; leurs yeux grands et à fleur de tête , incapables de supporter la lumière et de discerner les objets , de sorte que , lorsqu'ils sont surpris par le jour hors de leur retraite, ils heurtent contre ce qu'ils rencontrent et tombent par terre. Ces oiseaux vivent, dit-il, du poisson qu'ils vont prendre la nuit à la mer. Ils commencent à pa- roitre vers le mois de Septembre , et chaque couple habite le même trou jusqu'à la fin de Novembre; après quoi on ne les revoit plus que vers le milieu de Janvier, pourdisparoître de nouveau à la fin de Mai avec leurs petits^ qui se nomment i3. 9 -oo Ï)IA cottous, et non cottons, ainsi que , d'après une première faute . écrivent tous les naturalistes modernes. A l'exception du plumage, qui, suivant le P. Labat , est entièrement noir, tandis que le P. du Tertre le dit mélangé de noir et de blanc , ces deux auteurs sont presque entière- ment d'accord dans leurs descriptions, qui ne présentent que l'idée d'un rapace nocturne. La seule circonstance propre à en offrir une autre seroitla comparaison faite par le P. Labat des pieds de cet oiseau à ceux du canard , dont , selon le P. du Tertre, l'oiseau a seulement la forme; mais, outre que ce parallèle peut ne porter que sur la brièveté des jambes, le diable, au lieu d'avoir les doigts réunis par une membrane dans la figure du P. Labat, les a bien nettement séparés , et garnis d'ongles fort crochus. Quoi qu'il en soit , chacun des deux auteurs a qualifié le diable d'oiseau nocturne , et Buffon lui-même n'hésite pas, à Farticle des chouettes, t. i."", in-/;.", p. 075 de PHistoire des oiseaux, à le regarder comme tel, et de la même espèce que la chevêche -lapin du P. Fouillée, dont on trouvera l'histoire, tom. 9, p. 122 de ce Dictionnaire, sous le mot Chouette a terrier; mais ce natu- raliste a, dans le 9.*^ volume du même ouvrage, émis une autre opinion sans paroitre se souvenir de la première, et, rapprochant la citation du P. du Tertre d'un extrait de la description du P. Labat, tout ce qu'on peut inférer, dit-il, des habitudes naturelles de cet oiseau, c'est que ce doit être lin pétrel. Il y a dans les habitudes des diables quelque analogie avec celles des pétrels; mais il existe bien plus de rapports avec les chouettes; et si, au lieu de trop s'arrêter à la circonstance de la pêche , a laquelle le P. Labat a un peu légèrement sup- posé que ces oiseaux se livroient pendant la nuit, on avoit fait plus d'attention à la beauté du pays qui environne la montagne de la soufrière, on n'auroit peut-être pas conservé de doutes à cet égard. Au surplus , le P. Labat a eu la curiosité de gravir lui- même cette montagne, qu'il a trouvée percée d'une infinité de trous ou crevasses provenant sans doute de la nature du sol, mais qui ne dévoient pas plus être l'ouvrage des diables que celui des lapins: et voici la manière dont il raconte que DIA iSi l'on parvient à s'emparer des premiers, qui restent tapis pen- dant le jour dans ces trous, où ils font aussi leur nichée. On y enfonce des perches que le diable saisit avec son bec et ses serres, et qu'il ne hiche pas avant d'être entraîné jusqu'au bord , où, la lumière l'éblouissant , il se renverse pour se mieux défendre contre le chasseur, qui ne tarde pas toutefois à s'en rendre maître. La chair des vieux est noirâtre et peu appétissante ; mais il eu est autrement de celle des jeunes , qui sont fort gras ; çt les missionnaires y ont tellement pris goût, qu'ils se sont félicités, pendant le carême, d'avoir, par une concession apostolique, la fa- culté d'exercer le pouvoir des évêques , en les déclarant viande maigre. Le nom de diable de mer se donne aussi, en France , à la grande foulque ou macroule ,fulica aterrinia, Linn., et même, en quelques endroits , on appelle diablotin ou diabloteau une mouette brune. Enfin, à Cayenne , les anis, crotophaga major et crotophaga ani , Linn., ne sont connus que sous les noms de diables des palétuviers et diables des savanes. ( Ch. D. ) DIABLE DE JAVA. (ErpétoL) Quelques anciens natura- listes ont donné ce nom à un saurien , qui paroît être une ' espèce d'IcuANE. Voyez ce mot. (H. C. ) DIABLE DE JAVA (Mamm.), un des noms du pangolin, qui a été donné, dit-on, à cet animal dans les Indes parles François. (F. C.) DIABLE DE MER. {Ichthjol.) Suivant Duhamel, c'est sous ce nom qu'on désigne aux Antilles le céphaloptère mo- hular. On l'a appliqué aussi au céphaloptère hanksien , et en général à toutes les raies d'une taille monstrueuse. (Voyez Céphaloptère.) Le chabot scorpion, cottus scorpius , a été également ap- pelé diable de mer , de même que la raie pécheresse et la scorpènc américaine. Voyez Cotte, Baudroie, Lofhie et Scor- PÈNE. (H. C.) DIABLE DES BOIS. (ErpéLol.) A Surinam, dit Stedman^ ce nom est donné à un petit lézard très-laid, que Daudin soupçonne être un gecko, ou l'agame umbre , lacerta umhra ^ Linn. Voyez Agame et Gecko. (H. C.) DIABLE-RAIE. {Ichthjol.) On a quelquefois ainsi appelé i52 DIA les grands céphaloptèrcs. Plusieurs voyageurs, en particu- lier , les ont désignée sous ce nom. Voy. Céphaloptère. (H. C.) DIACANTHx\. {Bot.) [Corjmhifères , Juss. ; Sjngénésie poly- gamie égale, Linn.] Ce genre de plantes, de la famille des synanthérces , appartient à notre tribu naturelle des carli- nétfs , dans laquelle nous le plaçons auprès des hacazia, bar- nadesia, clitiquiraga, turpinia. Don Mariano la Gasca est l'au- teur du genre , qui a, selon lui, pour objet le hacazia spinosa de Ruiz et Pavon. Nous n'avons analysé qu'une calathide sèche , en préfleuraison , mise en très-mauvais état par les insectes; cependant, en combinant nos propres observations avec celles de M. la Gasca, en nous aidant des analogies, et ayant égard aux lois générales de la composition de la cala- thide , nous pouvons avec quelque confiance rectifier et compléter de la manière suiA'^ante les caractères génériques tracés par ce botaniste. La calathide est incouronnée , subradiatiforme , multiflore, ringentiflore , androgyniflore. Le péricline , supérieur aux fleurs centrales , et ovoïde-oblong , est formé de squames régulièrement imbriquées , appliquées , ovales-lancéolées , coriaces , surmontées d'un très-petit appendice spiniforme ; les squames intérieures très-longues , linéaires , comme ra- diantes. Le clinanthe est hérissé de fimbrillcs piliformes. Les cypsèles obovoides , couvertes de longs poils roux dressés, portent une longue aigrette de squamcUules unisériées ., entregrefTées a la base , à peu près égales, filiformes-laminées, barbées. Les corolles , couvertes de longs poils roux dressés, sont ringentes, à lèvre intérieure indivise , filiforme, roulée. Les étamines ont les filets entregretfés. Les trois fleurs cen- trales diffèrent de toutes les autres par les cypsèles , qui sont plus grandes , turhinées , et surmontées d'une aigrette de squaniellules irrégulièrement et courtement barbées , qui se courbent en séchant ; ainsi que par la corolle , qui est plus courte , et par les étamines dont les filets sont libres. Ces éta- ïnines ont les filets laminés , glabres ; les appendices apicilaires un peu longs, entregreffés; les appendices basilaires nuls. Le style est analogue à ceux des carlinées. Le DiACANTHA AMBIGU [Diacantlia amhigua ; Bacazia spinosa . Ruiz etPav. ; Barnadesia spinosa, Lamk. , III. gêner., tab. 6Go) DIA 133 est un arbuste de l'Amérique méridionale , garni débranches alternes , dont chacune nait entre deux longues épines ; les feuilles , entassées au sommet des rameaux, sont très-briève- ment pétiolées , simples et coriaces; les calathides sont ter- minales , solitaires , comme pédonculées. La plante que nous venons de décrire est-elle , en effet , le iacazia spinosa de Ruiz et Pavon P Les genres Diacantha , Bacazia et Barnadesia sont-ils bien distincts ? Je ne résoudrai point ces questions ; mais je ferai quelques remarques sur certains caractères attribués au diacantha par son auteur , ainsi que sur la place qu'il lui assigne dans la classification des synanthérées. M. La Gasca n'hésite pas à ranger son diacantha parmi ses chénantophores , et M. Decandolle rapporte , avec la même assurance , à ses labiatifloresles barnadesia et bacazia. L'erreur vient de ce que ces deux botanistes n'ont pas une idée juste de ce qu'est une corolle labiée , confondant avec elle tantôt la corolle biligulée , tantôt la corolle ringente. Nous avons trouvé l'occasion , dans notre article Denekia , de démontrer la distinction des corolles labiée et biligulée ; il nous reste ici à faire distinguer la corolle ringente de la corolle labiée. L'une et l'autre sont masculines ou staminées , c'est-à-dire , qu'elles appartiennent à des fleurs pourvues d'étamines , et par conséquent hermaphrodites ou mâles : mais, dans la co- rolle labiée , la lèvre extérieure comprend les trois cinquiè- mes , et la lèvre intérieure les deux autres cinquièmes de la corolle, c'est-à-dire que l'extérieure est tridentée ou trilobée, et l'intérieure bidentée , bilobée , bifide ou bipartite : dans la corolle que nous avons nommée ringente , la lèvre extérieure comprend les quatre cinquièmes , et la lèvre intérieure le cinquième seulement. Cette distinction est beaucoup plus im- portante qu'elle ne le paroit ; car nous soutenons que la corolle vraiment labiée caractérise deux tribus ti-ès-natu relies , que nous avons établies sous les noms de mutisiées et de nassau- viées, tandis que la corolle ringente est variable, peuimpor-. tante à considérer , n'établissant aucun rapport naturel dé- terminé, et qu'on la rencontre principalement dans la tribu des carlinées , jamais chez les mutisiées ni les nassauviées. M. la Gasca dit que la calathide du diacantha est radiée, et. j34 DIA selon lui , sa couronne radiante est androgyniflore. Nous ne saurions admettre une disposition aussi contraire aux lois que nous avons reconnu être constanimcnt observées dans la composition de foute calalhide de synanthérée, La vraie cou- ronne est toujours féminiflore ou neutriflore , jamais andro- gyniflore ni niascuHflore. Si donc les étamines de la pré- tendue couronne du diacaniha ne sont point imparfaites , la calathide de cette plante n'est point couronnée , ni par con- séquent radiée ; mais cl!e est radiatiforme , à peu près comme celle des lactucées et des nassauviées , parce que les fleurs centrales sont plus courtes que les autres. ( H. Cass.) DÏACANTHE. (Ichthyol.) Les ichtbyologisles ont donné ce nom, tiré du grec {Sec, deux, et a.:'-a.vèici, épine), à plu- sieurs poissons de genres différens. 11 y a un lutjan dia- canthe , lutjanns diacanthus , un holocentrc diacanthe. La sciène diacanthe de Blocli paroît être le même poisson que le loup de mer, perça lahrax de Linna?us. Voyez Perche, HoLOCENTRE, Lutjan. (H. C. ) DIACHETON, DIPSACON , ADIPSATHEON. {Bot.) Ces noms sont donnés, suivant Pline, à une plante qu'il dit être un arbrisseau bas et épineux, nommé aussi par quel- ques-uns erysisceptrum , commun dans Pile de Rhodes. Comme il ne le décrit pas, on ignore à quel végétal connu ce nom peut être appliqué. Le nom dipsacon pourroit faire soupçon- ner quelque rapport avec la cardèrc , dipsacus, d'autant que cette plante est mentionnée par Pline à la suite d'une autre qu'il nomme ruigaris spina, employée selon lui pour les tra- vaux des foulons. (J.) DIACHYTIS, DIACHYTON. (Bo/. ) Voyez Del^hinion. (J.) DIACOPE , Didcope. {Ichlliyol.) M. Cuvier a récemment établi sous ce nom un genre de poissons qu'il a formé aux dépens des kitjans et des holocentrcs der. autres ichthyolo- gistes , et qu'il a placé dans la quatrième tribu de la qua- trième famille de ses poissons acanlhoptérygiens. Ce genre, qui doit entrer dans la famille des acanlhopomes de M. Du- niéril , oflre les caractères essentiels suivans : Gueule bien fendue , armée de dénis en crochets, peu régu- lières; des dentelures au préopercule, et une forte échancrure au milieu d'elles pour l'articulalion de l'inicr-opercule. DIA i55 On distinguera facilement ce genre de celui des Lutjans, qui n'ont point l'échancrure du préopercule ; de celui des Dentés, qui n'ont ni épines ni dentelures au préopercule et à l'opercule; de celui des Bodians, dont le préopercule n'est point dentelé; etc. (Voyez ces mots.) Ces poissons ont un estomac en cul-de-sac, des cœcunis peu nombreux , une vessie natatoire simple. Le mot diacope est grec, SictztaTru , et signifie échancrure , incision. Il rappelle le principal caractère du genre. Le DiACOFE DU Bengale , Diacope bengalensis : Holocentrus hengalensis , Bloch , 246; Sciœna kasmira , Forsk. Nageoire caudale en croissant , mâchoires égales, orifices des narines doubles ; deux aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule ; langue lisse ; palais hérissé de dents courtes et menues; des dents en velours à la mâchoire supérieure , der- rière la rangée des premières dents, qui sont plus longues et recourbées, et qui arment également la mâchoire infé- rieure ; écailles petites et dentelées. Teinte générale rou- geàtre ; quatre raies longitudinales étroites, bleues et bordées de brun, de chaque côté du corps; nageoires jaunes et bleues. Lorsque ce poisson ouvre la bouche , l'ouverture bran- chiale se trouve exactement fermée , parce qu'un crochet de l'opercule entre dans l'échancrure du préopercule. Ce mécanisme se remarque aussi dans les espèces suivantes. Il vient des mers de l'Inde , et paroît le même que le labre huit-raies, figuré par M. de Lacépède, III , XXII, 5; que la perça poljzonia de Forstcr , que le grammistes kasmira de M. Schneider. Le Diacope cinq -raies, Diacope quinque lineatus : Holo- centras quinque lineatus, Bloch, 209. Nageoire caudale en croissant; mâchoire inférieure un peu avancée; deux orifices à chaque narine; un grand et deux petits aiguillons aplatis <à l'opercule; tête courte et comprimée; dents semblables a celles du précédent. Teinte générale jaunâtre; nageoires d'un rouge foncé ; cinq raies longitudinales étroites et bleues de chaque côté du corps. Le diacope cinq -raies est des mers du Japon: il paroît le même poisson que le grammistes quinque tittatus de M. Schneider. i36 DIA Le DiACOPE LÉPisur.E , Diacope lepisvrus : Spare lépisure , La- cépède. De petites écailles sur les opercules , et les nageoires caudale et anale ; bouche très-grande; dents petites; deux taches rondes ou ovales de chaque côté du dos. Ce poisson, du grand Océan équinoxial , a été dessiné par Commerson, qui l'a découvert. Son nom de lépisure indique que sa nageoire caudale est couverte d'écaillés ; il vient du grec, A?7r/f, écaille, et a pet, queue. Le Diacope bohar, Diacope bohar : Sciœna bohar , Forskaèl; Lutjanus bohar, Schneider. Corps oblong ; mâchoire supé- rieure plus longue et armée de dents ])lus grandes : catopcs fixés aux tégumens ; nageoire caudale fourchue ; rayons des nageoires dorsale et anale écailleux ; deux courts barbillons près des narines. Corps rouge , avec des lignes et des taches blanches. Deux grandes taches sur le dos -. elles pâlissent beaucoup quand l'animal est mort. Ce poisson est de la mer Rouge. Le Diacope bossu, Diacope gibbus ; Sciœna gibba, Forskaèl ; Lutjanus gibbus , Schneider. Dos très-bossu ; corps ovale , rougeâtre , tacheté de blanc; dents antérieures du double plus longues que les autres. Ce poisson est de la mer Rouge aussi ; il ne faut point le confondre avec le lutjaii bossu de M. de Lacépède. Le Diacope noir, Diacope niger ; Sciœna nigra , Forskaèl; hutjanus niger, Sclineider. Corps tout noir; tête obtuse; mi- lieu des mâchoires dépourvu de dents ; second rayon de la nageoire anale trois fois plus long que le premier; anus si- tué derrière le sommet des catopes ; base des pectorales écailleuse. Des côtes de l'Arabie. Il ne faut point le confondre avec le lutjan nuir, lutjanus atrarius , de M. de Lacépède. Ce genre renferme encore quelques autres espèces, comme le diacope Sebœ , Cuvier , qui est figuré dans Séba , III , XXVII , 2 , et qui est le botlavoo-champah de Russe! ( Co~ romand, , 1 , 99). C'est encore aux diacopes que se rapporte Yantica deon- diawah de Russel, 98. (H. C.) DIADELPHES [Ëtamines] , {Bot.), réunies en deux fais- ceaux par les iilets. On en a un exemple dans la fumeterre. DIA i37 Dans les légumineuses diadelphes (haricot, pois), neuf étamines sont réunies en un faisceau, et la dixième étamine est libre. (Mass.) DIADELPHIE [Bot.), nom formé de deux mots grecs, qui signifient deux frères. Linnseus a donné ce nom à la dix-sep- tième classe de son système, sexuel, qui comprend les plantes dont les étamines sont réunies en deux corps par les filets. ( Mass. ) DIADÈME {Ichthjol.) , nom spécifique d'un holocentre, holocentrus diadema. Voyez Hoi-ocentre. (H. C.) DIADEISE, Diadena. {Bot. = Cryptog. — Algues.) Le conferva atro-purpiirea de Roth est le type du genre Diadcnus , établi par Falisot de Beauvois , et caractérisé ainsi par lui : Matière pulvérulente, se réunissant, aune certaine époque, en deux globules dans chaque loge, fermée par des cloisons dans toute la longueur des filamens qui composent la subs- tance de l'individu. Ce genre est évidemment le même que le lucernaria de Roussel, fondé sur le conferva hipunctata , aussi de Roth. Il ne paroît pas dans le cas de devoir être adopté, et provisoi- rement il faudra le laisser réuni au conjugata de Vaucher , on conferva., Decand. (Voyez Conferve.) Diadenus signifie deux glandes , en grec ; c'est donc à tort que , dans le Journal de botanique , on a imprimé diademus. ( Le.m. ) DIADESMA. (Bot.) Zoroastre nommoit ainsi la mauve, suivant Mentzel. (J.) DIADOCHOS. (Min.) C'est une de ces pierres indiquées par Pline, et sur lesquelles il est impossible d'avoir aucune opinion. Il dit que celle-ci est semblable au béryl , et n'ajoute rien à cette A^ague indication. (B.) DIAGRAMME, Diagramma. (Ichthjol.) M. Cuvier a ré- cemment établi sous ce nom un genre de poissons acanthop- térygiens dans la cinquième tribu de sa famille des perches. Ce genre doit appartenir à la famille des acanthopomes de M. Duméril , et est formé aux dépens de celui des lutjans. 11 présente les caractères essentiels suivans: Dents en velours • préopercule légèrement dentelé ; six gros pores sous la mâchoire inférieure; écailles petites ; front arrondi; corps oblcng ; bouche peu fendue. i38 DIA Les poissons de ce genre diffèrent des Lutjaks , des Dia- coPEs , des BoDiANs , des Serrans, etc., qui ont, en avant des mâchoires, des dents longues et en crochet; des Puisti- roMEs , qui ont le corps comprimé, élevé, et les écailles grandes, etc. (Voyez ces mots et Acanthopomes.) Le Diagramme , Diagramma vulgaris : Perça diagramma , Linna'us; Antliias diagramma, Bloch , 020; Luljan diagramme, Lacépède. Nageoire caudale en croissant; écailles dures et dentelées ; ncigcoire dorsale échancrée ; tête entièrement écciilieuse; mâchoires égales; dents petites et nombreuses ; palais et langue lisses; deux orifices à chaque narine; yeux gros et un peu rapprochés. Teinte générale blanche ; des raies longitudinales brunes ; des raies obliques et brunes sur la nageoire de la queue. Taille d'environ un pied. Ce poisson vit dans les eaux des grandes Indes ; sa chair , ferme et grasse , est d'une saveur agréable. Il atta- que souvent des poissons beaucoup plus grands que lui. Le Diagramme oriental; Diagramma orientalis : Anthias li- neatus , Bloch, 326, 1; Lui j an oriental, Lacépède. Nageoire caudale arrondie ; de petites écailles sur la tête ; nuque élevée ; mâchoire inférieure prolongée ; une seule ouverture à chaque narine; yeux rapprochés; opercules terminées en angle. Teinte générale blanche ; dos et tête jaunâtres ; quatre raies longitudinales et brunes de chaque côté du corps ; nageoires pectorales et caudale rouges , ainsi que les ca- iopes ; nageoires dorsale et anale rouges en avant et jaunes en arriére ; de petites taches noires sur la queue et la na- geoire du dos. Des Indes orientales et du Japon. Le Diagramme tertus : Diagramma pcrlusas: Perça pertusa , Thunberg; Liitjanus pertusu?. , Schneider. Corps comprimé , tête déclive ; bouché étroite ; mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure ; dos arqué ; ligne latérale courbe ; nageoires blanches à sommet fauve ; caudale ar- rondie, tachetée de fauve. Des mers du Japon. Voyez les Nouveaux Mémoires de Stockholm, XIV, 1793, pi. VII, fig. i. Il paroit que le poisson appelé macolor , et figuré par Renard , pi. 9 , fig. 60 , doit être placé dans le genre Dia- gramme. ( H. C. ) DIAGRAPHITE. (Min.) De la Métherle a donné ce nom à la roche schisteuse , sensiblement homogène , qu'on em- ploie pour dessiner, et que nous avions déjà nommée Ampe- LiTE GRAPHIQUE. Voyez cc mot. (B.) DIAGRÈDE. (Bot.) On donne ce nom à une préparation particulière qu'on fait subir dans les pharmacies à la scam- monée , sorte de gomme-résine qu'on retire , dans le Levant , d'une espèce de liseron. Le diagrède est un purgatif éner- giqTie, qui a joui d'une grande vogue; mais il est aujourd'hui beaucoup moins usité qu'autrefois. ( L. D.) DIAL-BIRD. (Ornith.) Ce nom, qui signifie oiseau horloge ou cadran, est donné par les Anglois qui fréquentent le Bengale à un oiseau de ce pays. Rai en avoit déjà figuré le mâle et la femelle sous le nom de saulary, pi. 2, n."" 19 et 20 de son Synopsis metliodica aviitm , lorsqu'en 1704 de nouveaux indi- A'idus furent apportés en Angleterre et communiqués à Albin, qui , les regardant comme inconnus, les a décrits à son tour, tom. 5, p. 8, de son Ornithologie, avec la dénomination de hcngal magpie, pie-grièche du Bengale, et en a donné de nouvelles figures, pi. 17 et 18 de ce volume. C'est la petite pie des Indes d'Edwards , tom. 5 , pi. 181 ; la pie-grièche noire du Bengale , de Brisson et de Buffbn , gracula saularis de Lin- nœus et de Latham. Daudin en a fait un quiscale, sturnus saularis, et Sonnini a prétendu, dans la première édition du Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle , que sa vraie place étoit parmi les merles , quoiqu'il n'en soit pas fait mention dans cet article. Enfin, M. Cuvier dit positivement, tom. 1 , p. 539 et 061 de son Règne animal, que c'est une pie-grièche à bec droit, et le même oiseau que le merie de Mindanao, turdiis mindanensis , Linn. , pi. enl. de Buffon , n." G27, fig. 1. Voyez Pie-grièxhe cadran. (Ch. D.) DIALI DES INDES {Bot.) : Diallmn indum . Linn., Mant. , 24 et 5ii {Exclus. Rumph. SjnonYmo) ; Dialiiimjava- nicum, Burm., Ind. , pag. 12. Arbre des Indes orientales, qui constitue un genre particulier de la diandrie monogj'nie de Linnaeus, mais dont la famille naturelle n'est pas connue. Son caractère essentiel consiste dans une corolle à cinq pé- tales égaux et caducs; point de calice; deux étamines insé- rées au côté supérieur de l'ovaire; les anthères oblongues, uo DIA presque à deux loges; un ovaire ovale supérieur; un style subulé ; un stigmate. Le fruit n'est pas connu. Linnaeus pré- sume que c'est une gousse. Cet arbre a des feuilles alternes, ailées avec une impaire, composées de sept folioles ovales-oblongues, acuminées , gla- bres, entières, longues de quatre à cinq pouces, soutenues par des pédicelles très-courts. Les fleurs sont rougeàtres, in- clinées, disposées en paniculcs: elles n'ont point de calice; les pétales sont sessiles, elliptiques, obtus; les filamcns des étamines très-courts, coniques; le style incliné, de la lon- gueur des et iniiiies; le stigmate simple , s'élevant vers le som- met des anthères. Vahl , dans son Enumeratio plantarum , a placé dans ce genre , comme seconde espèce, Varouna d'Aublet (voyez Arounier), sous le nom de dialium divaricatum : il en a retranché le dm- lium giiianense , Willd. , qu'il croit appartenir au codarium, (PoiR.) DIALION. (Bot.) C'est, suivant Mentzel, un des noms grecs anciens de l'héliotrope. Linnaeus Va. employé pour un genre rapporté maintenant dans la famille des légumineuses. (J.) DIALIUM. (BoL) Voyez Deai.i. (Poir.) DIALLAGE. ( Miner. ) La diallage est une pierre qui se présente ordinairement disséminée dans diverses roches, sous forme de lames peu étendues, mais planes, très-brillantes et dures. On les prendroit au premier aspect pour de l'amphi- bole, et même quelquefois pour du mica; mais elles ont une roideur et une épaisseur que ce dernier n'offre jamais, et elles se distinguent de l'amphibole et de tous les miné- raux connus par un clivage particulier, qui a été déterminé de la manière suivante par M. Haiiy. La diallage se divise toujours en lames rhomboïdales , bril- lantes sur leurs grandes surfaces, ternes sur leurs bords; et ce premier caractère la distingue sur-le-champ , et de l'am- phibole , dont le clivage mène , par des coupes égiilement brillantes, cà un prisme à quatre pans, et d4i felspath , dans lequel il y a deux joints perpendiculaires l'un sur l'autre, également brillans. Les angles du prisme oblique auquel conduiroit ce clivage, sont de jS à 85 environ, et sa base DIA 141 est subdivJsible par les deux diagonales , mais plus nette- ment par la petite que par la grande. La diallage se laisse facilement rayer par Tacier, et raye à peine le verre; elle est fusible au chalumeau, mais assez difficilement, en un émail grisâtre. Sa pesanteur spécifique est de 3. Sa composition , dans laquelle domine constamment la silice, la magnésie et le fer, est déterminée d'une manière si incertaine par les analyses qui en ont été faites , que nous devons en renvoyer l'indication à chacune de ses variétés. On distingue dans cette espèce trois variétés principales : 1." Diallage verte, Haiiy {Smaragdite , de Saussure; Émeraudite , Daubenton ; LotaLite , Sewerguine). Elle est d'ua vert brillant, quelquefois nacré ou satiné, mais toujours opaque. Elle est colorée par l'oxyde de chrome, et contient environ 0,08 de cet acide métallique, et à peu prés 0,01 d'oxyde de cuivre. Son analyse faite par M. Vauquelin ;i donné les résultats suivans : Silice 5o Magnésie .... 6 Alumine i\ Chaux i3 Chrome oxydé oj,^ Fer oxydé 06, 5 Cuivre 01, 5 Eau 04,5 On Ta trouvée près de Turin , au pied de la montagne de Musinet; sur la côte de Gênes ; sur les bords du lac de Genève, dans des cailloux roulés composés du Jade de Saus- sure; au mont Orizza en Corse ( elle fait partie d'une roche composée de pétrosilex vert et de folspath ; elle forme , dans cette roche taillée et polie , des taches d'un beau vert sa- tiné ; on la connoit dans les arts sous le nom de vert de Corse) ; au mont Rose, avec les mêmes minéraux; dans le Saualpe, enCarinthie, avec des grenats et du disthène. 2.° Diallage chatovante, Hauy {Schillerspaih et Schil- lerstein, Werner; Spath chatoyant. Brochant). Cette variété a souvent l'aspect brillant et miroité de certains métaux. Ses facettes brillantes sont ordinairement disposées sur ^42 DIA un même plan, en sorte qu'elles paroissent toutes à la l'ois, ou disparoissent totalement, selon l'inclinaison sous laquelle on regarde l'échantillon. Ses couleurs sont le gris satiné mé- tallique, et le vert-bouteille foncé. La diallage chatoyante a presque toujours pour gangue une serpentine brune , mêlée de vert. Comme elle a été sou- vent confondue avec la A'ariété suivante, nous ne pouvons indiquer avec sûreté les lieux où on trouve particulièrement celle dont il est question ici. On cite particulièrement cette diallage à Dortsoy , en Banffshire : en Cornouailles, dans une serpentine et dans une amphibolite schistoïde ; à Caltonhill, en Ecosse, etc. Cette variété a été analysée par M. Drappier : elle con- tient 0,41 de silice, 0,29 de magnésie, o,o3 d'alumine, 0,01 de chaux, 0,14 de fer oxidé , et 0,10 d'eau.' 3." Diallage métalloïde , Haiiy [Bronzite et Pistasite de quelques minéralogistes allemands?). Cette variété a la tex- ture plus sensiblement feuilletée que la précédente; elle est d'un jaune de laiton plus ou moins doré, et passe au jaune de bronze. Quoiqu'elle ait le brillant presque métal- lique, elle est cependant moins éclatante que la diallage cha- toyante dans le sens du plan des lames. Elle ne passe pas subitement , comme cette dernière, de l'éclat le plus vif au terne le plus absolu par un léger changement de position. Les résultats de l'analyse du bronzite de Kraubat , dans la haute Styrie , faite par lUaproth, sont très-différens de ceux des variétés précédentes : Silice 60 Magnésie 27,5 Fer io,5 Eau 00,5 Elle est ordinairement disséminée en petites masses parallé- lipipédiques dans une roche de serpentine. La diallage métalloïde a été trouvée en France , au col 1 Les résullats de cette analyse sont tiùs-différens de ceux qui ont été donnés par MM. Heycr et Gnielin. Mais ces chimistes ont -ils aaa- lysé la même pierre ? DIA 143 de Cervière, dans le Qoeyras, département des Hautes- Alpes ( Héricart) ; dans le Tyrol ; à Dobschaii, dans la Haute- Hongrie ; dans une S3'énite de Glen-till, dans le Perthshire. La diallage varie encore de couleur, et M. de Bournon en cite d'un gris de perle avec des reflets nacrés, venant des Indes orientales , et d'autres d'un beau rouge-brun tirant sur le violet et venant de Tunaberg en Suède ; mais ce savant minéralogiste doute de l'identité de cet échantillon avec la diallage. On en connoit de violettes à Saint-Marcel en Piémont; de verte noirâtre à l'Escurial, prés de Madrid, et de noire dans les environs de Spa , à laquelle M. Karsten a donné le nom d'orthalite. Il est possible que les trois minéraux que nous venons de donner, avec la plupart des minéralogistes François, comme des variétés d'une même espèce, appartiennent a deux es- pèces distinctes. La différence considérable qu'ils offrent dans leur composition , et celle qu'on remarque aussi dans l'éclat de la diallage chatoyante et des (Hallages verte et mé- talloïde sembleroient indiquer cette séparation. Mais on n'a pas encore de données suffisantes pour relïéctuer. Ces di- verses sortes de diallages sont extrêmement répandues ; on les connoît maintenant dans un si grand nombre de lieux , que nous nous sommes contentés d'indiquer quelques-uns des plus remarquables : on trouvera les autres à l'histoire de la roche particulière dont la diallage fait une des parties cons- tituantes essentielles. Cette roche est celle que nous avons nommée , avec M. Haily , euphotide , et que M. de Buch a décrite sous le nom de galbro. La diallage y est mêlée avec le pétrosilex ou avec le jade ; c'est le gisement principal de ce minéral. Cependant on le trouve aussi fi'équemment dans les ophio- lites ou roches à base de serpentine; et c'est ordinairement la diallage chatoyante qui se présente ainsi. Cette association particulière est assez générale , et des observations sur des passages presque insensibles de la diallage à la serpentine noble , la présence du chrome , du fer et de la magîiésie dans l'une et l'autre pierre , ont fait soupçonner à M. de Buch que la diallage pourroit bien être de la serpentine pure et cristallisée ; et M. le comte de Bournon ne paroit pas éloigné ï44 DIA d'adopter cette opinion. Une des principales objections qu'il fait à ce rapprochement, est Tabsence du chrome dans la serpentine; mais cette objection, si elle étoit la seule, seroit en partie levée par la découverte récente de l'oxyde de chrome dans plusieurs serpentines. Les différentes variétés de diallages ne se rencontrent donc que dans les terrains primordiaux , mais seulement peut-être dans ceux qui , ayant été déposés vers les dernières époques de cette grande formation, se lient tellement avec les ter- rains de transition qu'on ne peut les en distinguer claire- ment. Un autre fait relatif au gisement des diallages , c'est que ces minéraux ne se sont jamais trouvés implantés dans les fissures ou cavités des roches primordiales; ils se sont toujours rencontrés disséminés dans ces roches, et jamais en cristaux: achevés et terminés : c'est une habitude qui leur est parti- culière. Parmi les roches qui renferment de la diallage et qui nepa- roissent pas appartenir àl'euphotide , nous devons citer avec M. Sewerguine celle qui se trouve près Lotala , entre Will- manstrand et Fridrichsham (c'est une roche en grande masse, composée de felspalh rose , d'amphibole , de quarz, de mica et de diallage), et celle qui est employée dans les Apennins sous le nom de granité serpentineux , et que j\I. Viviani a reconnu svir les bords du torrent de la Cravagna, près la Rochetta ; c'est une ophiolite blanche , nuancée de verdàtre , et renfermant à la fois de la diallage métalloïde gris-verdà- tre, et de la chaux carbonatée rouge, disséminée. (B. ) DIAMANT. (Chim.) Voyez Carbone, t. VII, p. 54- (Ch.) DIAMANT. {Miner.) Les diamans sont reconnoissables par un grand nombre de propriétés particulières, très-remar- quables et assez faciles à observer, tant sur les diamans bruts ou tels que la nature nous les ofTre , que sur les diamans taillés. Le caractère qui n'est pas le plus frappant , mais qui est le plus absolu et qui accompagne constamment le diamant, dans quelque état qu'il se présente, c'est 5a dureté supérieure à celle de tous les minéraux connus , en sorte qu'il les raye tous et n'est rayé par aucun. DIA u^ Mais, comme on n'a pas toujours les moyens de recoh- noître ce caractère, on doit avoir recours aux autres pro- priétés essentielles du diamant» Son éclat parîiculier, qu'on ne peut facilement définir, mais qu'on distingue bien de l'éclat des autres pierres lors«^ qu'on a eu l'occasion de l'observer, est le caractère qui frappe le premier. Sa pesanteur spécifique puissante de 5^53, et la propriété qu'il a d'acquérir toujours l'électricité vitJi'ée , quel que soit l'état brut ou poli de sa surface , et de ne conserver cette électricité tout au plus qu'une demi -heure, offrent une réunion de propriétés que les diamans taillés et même en- châssés présentent aussi bien que les diamans bruts, et qui le feront distinguer de toutes les pierres limpides ou co- lorées avec lesquelles on pourroit le confondre. Néanmoins le premier caractère, celui de la dureté, est le seul dans lequel on puisse avoir une entière confiance. Mais c'est lorsque les diamans sont bruts et qu'on peut les soumettre à diverses observations physiques ou chi- miques , qu'ils présentent l'ensemble des propriétés que nous venons d'annoncer et que nous allons examiner suces» sivement. La forme des diamans naturels dérive d'un octaèdre; ils n'offrent donc jamais des cristaux dont un axe soit plus long que l'autre : comme leur structure est très-sensibiement lamellaire , et que, malgré leur grande dureté, ils se prêtent aisément au clivage , on arrive par ce moyen direct a ieuc forme primitive , qui est celle d'un octaèdre régulier. Le diamant a la réfraction simple , et c'est, comme on sait, une conséquence nécessaire de sa forme; mais la force de réfraction est très-puissante et plus grande même qu'elle ne devroit être en raison de la densité de ce minéral considéré comme pierre : aussi Mewton avoit-il soupçonné, d'après cette propriété, que le diamant devoit être placé parmi les corps combustibles. Les variétés du diamant sont peu nombreuses et surtout peu différentes les unes des autres. Ses variétés de formes offrent une circonstance particu* lière à ce corps : les faces qui les terminent sont rarement i3. lo U6 DIA planes; au contraire, ces faces sont souvenl (rès-bombêcs; les arêtes qui les séparent sont courbes. I-orsqu'on examine ces faces secondaires avec attention et à l'aide d'une loupe, on remarque, i." qu'elles sont marquées de stries quelquefois très-fines et presque imperceptibles, et souvent très-prononcées; 2° que ces stries sont parallèles aux bords de l'octaèdre, et par conséquent à ceux des lames qui s'appliquoient sur les faces primitives de l'octaèdre. Ces deux observations peuvent faire concevoir comment, dans la théorie des formes secondaires proposée par M. Haiiy, ces faces convexes, si rares dans les cristaux, ont pu être pro- duites. En effet , si la loi de décroissement que ces bimes suivoient en s'appliquant sur les faces du noyau octaèdre , eussent été les mêmes depuis l'application delà première lame jusqu'à celle des dernières, il en seroit résulté des pyramides entières ou tronquées, ou des faces culminantes à surface plane. Mais il paroit que cette loi changeoit à mesure qu'il s'ajoutoit de nouvelles lames , et que, ce changement s'opé- rant par une progression régulière de rangées décroissantes à peu près comme les nombres i , 2,5, 4 , etc. , il résultoit de. cette marche un abaissement progressif mais régulier sur la face qui se produisoit, et par conséquent une courbure également régulière de cette face. Quelques diamans offrant la forme octaédrique régulière primitive , ont leurs faces planes; mais ces diamans sont rares. On a douté pendant long-temps de l'existence de la va- riété cubique, forme secondaire due à un décroissement sur les angles deToctaèdre primitif: M. Haiiy l'admet maintenant. Parmi les variétés à facettes convexes, on remarque : 1.° celle que M. Haiiy nomme diamant sphéroïdal sextuplé , qui est terminée par quarante-huit facettes curvilignes, dont six répondent à une même face de l'octaèdre primitif. 2.°i,orsque cette variété est comprimce , elle prend laspert d'un prisme hexaèdre très-court, terminé par des pyramides curvilignes très-surbaissées, ce qui lui a fait donner quelque- fois le nom de diamant triangulaire. 0." Le diamant plan-convexe , qui a la forme sphéroïdalc, avec huit faces planes éclatantes , parallèles aux faces du noyau. DIA 147 Les diamans offrent, comme presque tous les cristaux, des hémilropies. Guyton cite une variété de diamans hé- mitropes qui résulte de la réunion de deux sphéroidaux formant à leur jonction des angles rentrans très-prononcés. Les diamans sont généralement incolores et transparens: lorsqu'ils sont colorés, leur teinte la plus ordinaire tire sur le jaunâtre ou le j aunàtre-enfumé , qui va quelquefois jusqu'au brun-noirâtre; circonstance qu'on regarde comme rare .- on les nomme diamans savoyards. Les diamans verfs sont, après les jaunes, les plus communs: les bleus sont l'arement d'une teinte très-vive ; ils sont assez estimés en Hollande. Les diamans roses sont les plus recherchés des diamans co- lorés, etsurpassent quelquefois, toutes choses égales d'ailleurs, le prix des diamans les plus limpides ; ce sont cependant ces derniers qui sont généralement les plus estimés, et qui peu- vent seuls avoir une valeur à peu près déterminée dans le commerce. On conçoit que chacune de ces couleurs peut offrir des nuances nombreuses, et même qut'lquefois des mélanges de ces nuances : il est rare que ce^oulcurs soient pures et vives, et lorsqu'elles sont pâles, elics déprécient le diamant plutôt que de lui donner de la valeur. Enfin , on remarque dans les diamans des nuages , des taches de différentes sortes, qui les altèrent et leur ôtent beaucoup de leur valeur. On ne connoît pas encore la maîière qui produit ces taches et les couleurs du diamant. La composition de ce corps n'est même bien connue que depuis peu de temps: on l'a considéré pendant long -temps comme la plus dure et la plus inaltérable des pierres , et le nom d''adamas , qui lui a été donné par les anciens , exprime la propriété qu'ils lui attribuèrent d'être indestruc- tible. Boetius de Boot, qui publia en 1609 son Traité des pierres gemmes, eut le premier l'idée que ce minéral pouvoit bien ne pas être une pierre , mais un corps inflammable. Boyle remarqua, en iGyS, qu'en l'exposant à une haute température, il se dissipoit en partie en une vapeur acre. Les expériences faites en Toscane et à Vienne, en 1694^ coiàfir= 148 DIA mèrcnt celle de Boyle ; elles apprirent que le feu altëroit le diamant en le volatilisant , et que ce corps ne méritoit plus le nom d'indestructible que lui avoient donné les an- ciens. Enfin Newton, en 1704, remarquant dans le diamant une puissance de réfraction égale à celle des corps combus- tibles, dit que ce ponrroit bien élrc une substance grasse coagulée. Néanmoins il ne paroît pas qu'aucune de ces indications, qu'aucun de ces aperçus, ait fait soupçonner aux minéralo- gistes du temps la véritable nature du diamant. Macquer et Bergmann furent les premiers qui prouvèrent, non-seu- lement que le diamant étoit vdlatilisablc, mais qu'il étoit réellement combustible, sans pouvoir cependant faire con- noître encore ni la cause ni le résultat de cette combustion. Ce ne fut donc qu'aux travaux successifs de MM. de La- voisier, Tennant, Guyton, Allen et Pepys , Davy , etc., qu'on dut la connoissance réelle de la nature du diamant: c'est par eux qu'on apprit que ce corps étoit entièrement composé de carbone; que c'étoit enfin du carbone pur. Quelques ex- périences chimiques et physiques de MM. Biot et Davy ont fait hésiter, iPest Arai, pcndaut quelque temps, sur l'idée qu'on devolt se faire de sa parfaite pureté, et on y a soup- çonné tantôt la présence de l'hydrogène, tantôt même celle de l'oxygène; mais M. Davy a levé, à ce qu'il nous semble, tous les doutes à cet égard , en prouvant que ce corps étoit du carbone parfaitement pur. En chauffant fortement un diamant dans une capsule mince de platine à l'aide des rayons du soleil réunis par une lentille, il le vit s'enflammer et continuer de brûler dans le gaz oxygène, même après avoir été retiré du foyer de la lentille ; le diamant répandoit une lumière d'un rouge si brillant qu'elle étoit visible à la plus grande clarté du soleil. La chaleur dégagée est très-intense et fond sui-- le-champ un fil de platine. M. Davy n'obtint de cette com- bustion que de l'acide carbonique pur, qui ne donnoit pas la plus légère trace d'humidité, quoique l'appareil employé fût propre à faire reconnoitre moins d'un millième de gramme d'eau, et il ne. remarqua sur la surface du diamant aucune trace de carbonisation. DIA 149 Les autres charbons naturels ou artificiels, quoique calcinés préalablement au rouge, donnent toujours un peu d'eau par leur combustion, ce qui indique la présence de l'hydrogène dans ces corps. Mais, comme ils n'en renferment guère qu'un cinquante-millième de leur poids, peut-on attribuer à cette infiniment petite quantité d'hydrogène les grandes diffé- rences extérieures qui existent entre le diamant et le char- bon ? Cela n'est pas probable. Le mode d'aggrégation des mo- lécules charboneuses est la seule difTérence connue qu'il y ait entre le carbone aussi pur qu'on vient de le supposer et le diamant. Cette différence est peut-être suffisante pour entraîner après elle toutes les autres. Gisement. Le gisement des diamans, quoiqu'il soit encore très-incomplétement connu , commence cependant à l'être mieux qu'il y a dix ans. On sait que dans tous les endroits où on l'a trouvé, endroits peu nombreux il est vrai, il étoit toujours disséminé dans des terrains de transports ou d'alluvion anciens, ou engagé dans des roches d'aggrégation. On sait que ces terrains sont principalement composés de fragmens de quarz, ou de cailloux roulés de quarz et d'un sable quarzeux souvent très-ferrugineux, qui forme par son aggrégation des roches quelquefois assez dures. On nomme généralement cette terre eascalho'. Les minéraux qui l'accompagnent sont peu nombreux, et se réduisent en général au fer oxydulé, au fer oxydé micacé, au fer oxydé pisiforme , au jaspe schistoïde en fragmens, à diverses variétés de quarz , et principalement à l'amé- thiste. D'après ces caractères, et quelques autres pris de l'aspect des lieux et de la nature des roches environnantes, on croit pouvoir rapporter ces terrains à l'époque des formations trappéennes , et on considère les diamans qu'on trouve dans ces terrains meubles comme originaires de ces formations: ils auroient été mis à nu par les causes qui ont détruit les roches trappéennes et amphiboliques , et qui en ont ré- pandu les fragmens cà peu de distance. On remarque que c'est toujours à très-peu de profondeur au-dessous de la surface du sol, dans des vallées larges et vers le fond de ces vallées, plutôt que sur la croupe des collines i5io DIA qui les bordent, que se trouve le terrain meuble qui ren- ferme les diamans. Lieux, On ne peut gtière citer aA^ec certitude que deux endroits sur la terre où l'on trouve et surtout où l'on ex- ploite les diamans. Une partie de la presqu'île de l'Inde et une partie du Brésil. L'Inde est connue , comme on le verra plus bas, depuisune antiquité assez reculée, pour renfermer* des diamans; les mines qui les fournissent sont principalement situées dans les royaumes de Golconde et de Visapour, depuis le cap Co- morin jusqu'au Bengale, au pied d'une chaîne de montagnes nommée les monts Orixa, et qui paroit appartenir à la for- jnation des trappes de Werner. Les mines du royaume de Golconde et celles du Visapour paroissent présenter quelques légères différences. Dans le royaume de Golconde on a compté jusqu'à vingt mines ou recherches de diamans, dont les principales étoient, vers 1660', 1." la mine de Kolure, la première découverte : la terre qui renferme le diamant est graveleuse, jaunâtre et contient des silex roulés ; cette mine est située dans une vallée et près d'une rivière qui ne permet pas de creuser profondément. 2.° La mine deCurrure, au moins aussi an- cienne que la précédente et dont la terre est rougeàtre , a fourni les plus gros diamans. Dans d'autres mines du même royaume, telles que celles de AYazzergerrée , Munncmung, Largumboot , la roche qui recouvre le gite des diamans est solide, et il faut la percer pour arriver à la terre ocreuse dans laquelle ils sont disséminés. Les mines du royaume de Visapour étoient dans le même tenjps moins nombreuses, et les diamans qu'elles fournis- soient plus petits, mais ils étoient plus abondans. Guettard prétend que les mines de diamans actuellement exploitées dans l'Inde ne sont pas très-anciennes et ne datent pas de plus de deux cents ans avant les voyages de Taver- nier, qui eurent lieu vers le milieu du dix-septième siècle. Dans tous les terrains ou gîtes de diamans des Indes, ces minéraux sont si écartés, si dispersés, qu'il est rare de les trouver directement, même en fouillant dans les lieux les DIA i5i plus riches; ils sont d'ailleurs presque toujours enveloppés dans une croûte terreuse qu'il faut enlever pour les voir plus facilement. On y parvient en divisant mécaniquement et en lavant la terre à diamant dans des bassins pratiqués exprès. On réunit le gravier ainsi lavé, et on le répand sur un sol battu et très-uni, où il se sèche. Les diamans exposé^ au soleil se font alors remarquer par leur éclat. (Marshal.) Des observations plus récentes du docteur Ht'3'né confir- ment ce que nous venons de dire de général sur la nature des roches qui renferment le diamant , et de particulier sur celles de Flnde. Il a rapporté de Banagan-Pally , dans le Décan , un échantillon de la roche renfermant les diamans et qui même en contenoit un: elle paroît être, d'après la description qu'il en donne, un pouddingue à base devacke, composé de grains arrondis de calcédoine bleuâtre, de frag- mens anguleux de jaspe , de silex corné et de quarz. Celte dis- position nous paroit être celle des brèches ou pouddingues, et nullement celle des roches qu'on nomme amygdaloides ou variolites. Nous avons, sur le gisement des diamans au Brésil et sur leur exploitation , des notions plus modernes, plus étendues et plus précises. C'est principalement à MM. Dandrada et Maw que nous les devons. Les mines de diamans du Brésil ont été découvertes, en 1728, dans le district de Serro-do-Frio. Jeffries , jouaillier anglois, a nié pendant long-temps l'existence des diamans au Brésil, et prétendoif que ceux que des négocians de ce pays avoient envoyés au roi de Portugal , avoient été achetés dans rinde. On a même rejeté les premiers, parce qu'on ne voulut pas les reconnoitre pour des diamans, et on eut beaucoup de peine à persuader aux habitans que les pierres qu'ils rejetoient étoient des corps aussi précieux. Le terrain qui les renferme a la plus parfaite ressem- blance avec celui des Indes orientales où se trouve le même minéral. C'est un agglomérat solide ou friable, composé prin- cipalement d'un sable ferrugineux, renfermant des mor- ceaux plus ou moins gros de quarz jaune et bleuâtre, de jaspe schisteux, et des grains dor et de fer oligiste souvent adhérens, toutes matières minérales différentes de celles qui i52 DIA constituent les montagnes voisines : cet agglomérat, toujours presque superficiel, se trouve qielquefois à une hauteur assez grande sur les plateau> des montagnes. La plus célèbre exploitation de diamant est celle de Man- danga, sur le Jigitonhonha, dans le district de Serro-do-Frio , au nord de Rio-Janéiro. On met presqu'à sec, parle moyen d'une dérivation, le Jigitonhonha, rivière trois fois large comme la Seine à Paris et de trois à 9 pieds de profondeur, et on enlève le cascalho par difTérens moyens pour aller le laver ailleurs plus com- modément. Ce cascalho, qui est le même que celui des mines d"or, ost recueilli dans la saison sèche , pour être employé dans celle des pluies : il est mis en tas de quinze à seize tonnes chaque. C'est sous un hangar de forme oblongue que se fait le lavage, au moyen d'un courant d'eau qui passe au- dessus et dont on fait couler des quantités déterminées dans les caisses où se lave le cascalho. Un nègre laveur est attaché à chaque caisse; des inspecteurs sont placés de distance en distance sur des tabourets élevés : quand un nègre a trouvé un diamant, il se lève et le montre; quand il en a trouvé un de 17 carats et demi, on lui donne la liberté. On prend beaucoup de précautions pour que les nègres ne détournent pas de diamans. Chaque escouade de travailleurs est com- posée de 200 nègres , avec un chirurgien et un aumônier. Les terrains plats des deux côtés de la rivière sont égale- ment riches en diamans dans toute leur étendue, en sorte qu'il est très-facile d'évaluer ce que rendra un terrain non encore lavé. On dit que les diamans entourés d'une croûte verdàtre présentent la plus belle ea«, c'est-à-dire , la plus belle limpi- dité lorsqu'ils sont taillés. On dépose, tous les mois , dans le trésor de Téjuco les dia- mans que l'on reçoit des différentes mines du district: on peut évaluer le montant de ce qui a été livré au trésor, Je i8ox à ]8o6, de 18 à 19 mille carats par an. Sur les bords du torrent nommé Rio-Pardo il y a une autre mine de diamans. Le terrain présente un grand nombre de Tochers de pouddingue tendres et disposés en couches irré» DIA i53 gulières. C'est principalement dans des cavités du lit de ce torrent qu'on trouve des amas de cascalho qui renferment beaucoup de diamans. Ils sont très-estimés , notamment les verls-bîeuâtres. Les minéraux qui accompagnent le diamant à Rio-Pardo diffèrent un peu de ceux des lavages de Mandanga : il n'y a point ici de mine de fer pisiforme ; mais on y trouve beau- coup de cailloux de jaspe schisteux. Ce plateau paroît être très-élevé et peut être de iG à 1800 mètres au-dessus du ni- veau de la mer. Tocaya , principal village de Minas-Novas , esta 34 lieues au nord-est de Téjuco , dans l'angle aigu du confluent du Jigitonhonha et du Rio-Grande. C'est dans le lit des ruisseaux qui se jettent dans le Jigitonhonha à l'ouest, qu'on trouve ces topazes blanches roulées, connues sous le nom de minas- no vas , avec des topazes bleues et des bérils aiguës -marines. C'est aussi dans ce pays que se trouA'^ent les belles cymo- phanes très -estimées au Brésil. Enfin, c'est des cantons d'Indaia et d'Abaïté que viennent les plus gros diamans du Brésil ; mais ils ont une moins belle eau que ceux du district de Serro-do-Frio et tirent un peu sur le jaune de citron. On cite encore des diamans dans l'intérieur de l'ile de Bornéo, sur les bords de la rivière Succadan. M. le colonel Schmalz m'a assuré qu'on en trouvoit dans les cantons de Bandjermaessing et de Ponthiana; qu'on les y connoissoit sous le nom (ïlniang. M. Leschenault donne la même indi- cation, mais en écrivant les noms d'une manière différente. Boetius de Boot dit qu'il y en a dans la presqu'île de Malacca. Annotations. Nous devons terminer l'histoire naturelle du diamant en rapportant les différentes observations et ré- flexions propres à compléter Ihistoire de ce corps. Nous n'avons fait qu'indiquer, au commencement de cet article, celles de ses propriétés physiques qui peuvent servir par leur importance à le caractériser. Nous devons revenir sur ce sujet. On sait que beaucoup de minéraux sont phosphorescens par chaleur ou insolation : les diamans possèdent aussi cette propriété; mais il paroît que tous n'en sont pas égaieqjent ^54 DIA doués , et qu'il faut des précautions particulières pour la faire naître. Boyle d'abord , et MM. Grosser et Dessaigne ensuite, ont parlé de cette propriété, et ces derniers ont fait sur ce sujet beaucoup d'expériences. Ils ont remarqué , i." que le diamant devenoit phosphorescent lorsqu'il avoit été exposé au soleil pendant un temps suffisant; qu'il conservoit celte phospho- rescence dans le vide le plus parfait, et qu'en faisant tomber sur ce corps les rayons bleus de la lumière sa phosphores- cence ctoit encore augmentée. 2° Que des diamans susceptibles d'acquérir cette propriété la manifcstoient également, et par faction de la chaleur non rouge, et par le choc électrique. 3." Enfin, M. Dessaigne assure que, dans les diamans phos- phorescens , la phosphorescence est beaucoup plus vive sur les facettes naturelles ou artificielles qui ne sont point pa- rallèles aux faces de la forme primitive, et dont les sur- faces peuvent être considérées comme composées de molé- cules qui se présentent par leurs angles et leurs arêtes; et qu'elle est nulle ou presque nulle sur les facettes parallèles aux faces de l'octaèdre primitif. Le diamant est sans aucun doute le minéi^al qui a le plus d'éclat. Cet éclat est dû à la manière puissante et particu- lière dont ce corps réfléchit la lumière. La force réfléchis- sante du diamant peut être attribuée à la réunion de plu- sieurs circonstances favorables. On sait que, dans les corps transparens, la quantité de lu- mière renvoyée par leur surface est d'autant plus grande que la lumière y tombe plus obliquement et que la réfraction qu'elle éprouve en les traversant est plus forte : or le diamant, premiè- rement comme corps combustible, secondement comme corps très-dense, a une force de réfraction très-grande. II jouit en outre d'une grande force de dispersion , c'est-à-dire de la faculté de décomposer avec une grande divergence les rayons de lumière qui le pénètrent, et de lancer dans un grand nombre de directions les couleurs le§ plus variées et les plus vives. On a calculé que la force de dispersion du diamant étoit à celle du quarz comme 7 est à 5. Ces deux sortes d'actions du diamant sur la lumière sont assez puissantes pour donner un éclat particulier et même DIA i55 déjà remarquable aux diamans bruts: mais cet éclat est con- sidérablement augmenté par la taille, qui fait naître sur la surface du diamant une multitude de facettes inclinées dans tous les sens, et par le poli qu'on sait donner à ces facettes. Histoire. Les diamans étoient connus des anciens; la résis- tance que leur dureté opposoit a l'altération produite par les corps les plus durs, et un éclat particulier dont sont doués, comme nous venons de le dire, beaucoup de diamans bruts, leur avoient f.ùt remarquer , estiiiicr et rechercher ces miné- i^aux, auxquels ils attribuoient même un grand nombre de propriétés fabuleuses. Non-seulem.ent les anciens regardoient les diamans comme inattaquables par le feu , mais ils croyoient qu'il étoit impossible de les briser, etc. La forme cristalline octaédrique avoit été observée par les naturalistes de l'antiquité, et Pline me semble décrire assez clairement ce corps et sa forme ordinaire, en disant, à l'article du diamant des Indes, qu'il ressemble au cristal par sa translucidité, et parce qu'il est terminé en pointe comme une toupie à six angles, et comme si deux toupies , placées en sens contraire , étoient jointes par leur partie la plus large. Il est vrai que la circonstance des six angles rendroit cette des- cription plus applicable au quarz dodécaèdre bipyramidal qu'au diamant octaèdre : mais on doit remarquer, i." qu'il l'en distingue lui-même en le comparant à ce minéral pour la transparence , tout en l'en distinguant par la dureté ; ii.° «qu'il ne faut pas chercher ici une description cristallo- graphique précise , et qu'en raison du décroissement irrégu- îier du diamant ce corps peut souvent présenter, sur deux des faces triangulaires des pyramides de Toctaèdre , des an- gles plus sensibles que sur les deux autres, et en faire voir six au lieu de quatre ou de huit; 3.° que c'est le minéral qui offre le plus souvent cet aspect de deux toupies, ou de deux cônes à facettes , appliqués base à base ; l\.° qu'on peut donner, comme une preuve puissante que l'adamas de Pline étoit bien notre diamant, l'usage qu'en faisoient, selon lui , les lapidaires. Ils se servent, dit-il, de ses éclats (crustœ) enchâssés dans du fer pour graver les pierres fines les plus dures. C'est le seul minéral qui soit propre à cet usage. i56 DTA On distinguoit, suivant le naturaliste ro*nain, six variétés de diamans. 1.° Le Diamant des Indes, qu'on ne trouvoit pas dans les mines d'or, ainsi qu'on le croyoit de celui d'Ethiopie (et ce fait s'accorde fort bien avec ce qu'on sait du gisement des diamans dans l'Inde): ce diamant est très -transparent, quelquefois gros comme une aveline. Il a de l'analogie avec le cristal. 2.° Le Diamant d'Arabie cristallise comme le précédent; mais il est plus petit, et ne se trouve qu'avec l'or le plus pur. 3.° Le Diamant cenchros, qui n'est pas plus gros qu'un grain de millet. 4-° Le Diamant de Macédoine. 11 est de la grosseur d'une graine de concombre , et se trouve dans la mine d'or de Phi- lippe. 5." Le Diamant de Chypre , dont la couleur est bleue. 6." Le Diamant appelé Siderites , parce qu'il avoit le bril- lant du fer , qu'il étoit plus pesant , mais plus fragile et moins dur que les autres. Ce n'étoit, suivant Pline, qu'un diamant dégénéré, comme celui de Chypre. On voit que Pline convient lui-même que ces variétés n'appartiennent pas toutes à l'espèce du diamant, et il est probable qu'il n'y a que les deux premières qui lui appar- tiennent réellement. Les diamans, suivant Heeren , étoient un des articlesdu commerce des Carthaginois avec les Étrusques. Si ces notions sont exactes, et si elles s'appliquent au vé- ritable diamant, il paroîtroit que les anciens connoissoient plus de mines de diamans que nous n'en connoissons actuel- lenj^nt, et que l'Afrique, qui présente dans ses mines d'or encore si abondamment exploitées un terrain analogue à celui qui est Je gîte ordinaire des diamans, pouvoit bien renfermer aussi des mines de ce minéral précieux , mines qui nous sont actuellement inconnues. Mais, s'il paroit certain que les anciens ont connu et atta- ché du prix au diamant, il paroît également certain qu'ils n'ont su ni le tailler, ni graver dessus. On a bien quel- ques diamans gravés en creux ; on en cite particulièremeai DIA i57 un représentant une tête de Néron. Mais il est reconnu par les antiquaires que ce diamant n'est point antique , et qu'il a été gravé par Costanzi. Les diamans les plus recherchés avant qu'on ait découvert l'art de les tailler, étoient ceux qui présentoient naturelle- ment une figure pyramidale : on les appeloit poni/e-uatk^e ou hrut-ingénu. Les quatre diamans qui ornoient l'agraffe du manteau royal de Saint-Louis étoient des pointes-naïves ou pyramides à quatre faces. (Mongez.) C'est Louis de Berquem qui découvrit, en 147G, l'art de tailler les diamans en les frottant l'un contre l'autre , et de les polir au moyen de leur propre poussière, nommée égrisée. On abrège actuellement l'opération de la taille par deux moyens : 1." en profitant du sens des lames du diamant pour les fendre dans ce sens et produire ainsi plusieurs facettes (cette opération s'appelle cliver le diamant .- quel- qmes-uns^ qui paroissent être des macles, s'y refusent : on les nomme diamans de nature); 2° en sciant les diamans au moyen d'un fil de fer très-délié, enduit de poussière de diamant. On varie beaucoup la disposition des facettes qu'on donne au diamant par la taille, suivant sa forme, sa grosseur, et l'effet qu'on veut lui faire produire. On distingue deux sortes principales de taille; l'une qui constitue ce qu'on ap- pelle les brillans ; elle consiste à laisser à la partie supé- rieure de la pierre une tablette plane à plusieurs pans : l'autre, qui donne les roses, et qui ne s'applique guère qu'aux petits diamans, met à la place de la table une py- ramide à plusieurs faces. Le premier diamant taillé, après la découverte de Louis de Berquem , a appartenu à Charles le téméraire , dernier duc de Bourgogne. On a l'histoire de cette pierre remar- quable. Le prince la fit monter au milieu de trois rubis-balais et il la portoit au cou. Il la perdit k la bataille de Granson. Les Berjiois, qui s'en emparèrent, la vendirent aux Fug- ger, riches négocians d'Augsbourg, et ceux-ci à Henri VIII, roi d'Angleterre; la reine Marie, sa fille, apporta ce dia- mant en dot au roi d'Espagne Philippe II. Ou ne sait plus ce qu'il devint depuis. i58 DIA Nous verrons plus bas d'autres exemples de l'importance qu'on a attachée à ce corps minéral. Un siècle après la découverte de Louis de Berqucm , le Milanois Clément Biragiie grava à Madrid, en lSGi^, sur un diamant le portrait de l'infant don Carlos. Mais un travail de ce genre , extrêmement difficile et très-cher , a été fort rarement exécuté. (Mongez.) Usages. Les diamans sont les pierreries d'ornement et de parure par excellence, et le prix qu'on y attache en raison de leur limpidité croît dans une proportion qui , passé un certain terme , n'est plus susceptible d'aucune évaluation commerciale : aussi les diamans remarquables par ces qua- lités ont-ils une sorte de célébrité qui ne nous permet pas de les passer sous silence j mais nous nous contenterons de citer les suivfins. Le plus gros diamant connu paroît être celui du rajah de Matun, dans les Indes orientales. Il est de la plus belle eau ^ et pèse 755 décigr. (oCj carats). Un gouverneur de Batavia , qui s'étoit assuré de l'exactitude des qualités de cette pierre, voulut en faire l'acquisition, et en offrit ]5o,ooo dollars ou piastres, deux bricks de guerre armés avec une quantité con- sidérable de munitioiis; mais ce diamant a dans l'Inde une m grande célébrité , qu'il est regardé comme un talisman au- quel la fortune du rajah et de sa famille est attachée , en sorte que ce prince ne voulut le céder pour aucun prix. Celui que pcssédoit, du temps de Tavernier , le roi ou em- pereur du Mogol, empire qui n'existe plus actuellement, pesoit 279 carats, et avoit été estimé par Tavernier 11,725,000 fr. Il avoit perdu, dit-on, presque la moitié de son poids par la taille. Après ces diamans presque monstrueux, viennent, 1." celui de l'empereur de Russie, qui pèse ig3 carats. 11 est, dit- on , de la grosseur d'un œuf de pigeon, et on assure qu'il a été acheté 2,5oo,ooo f r. , et 100.000 fr. de pension viagère. 2." Celui de l'empereur d'Autriche, qui pèse 109 carats, et dont la teinte est un peu jaunâtre. On l'a estimé néan- moins 2,600,000 francs. 3.° Celui du roi de France, nommé le régent, remarquable par sa forme et la perfection de sa Ihnpidité. Quoiqu'il ne DIA 1S9 pèse que j56 carats, ses belles qualités Tont fait estimer plus de 4 millions, presque le double de ce qu'il a coûté. Le plus gros diamant fourni par le Brésil, et qui est en la possession du roi de Portugal , pèse , suivant les plus fortes estimations, 120 carats. lia été trouvé dans le ruisseau de l'Abaïté, dont le sol est de schiste argileux, et les hauteurs seules de grès. Les diamans qui n'ont point une grosseur extraordinaire, et qui sont d'une bonne forme et d'une belle eau, peuvent être jusqu'à un certain point tarifés , et nous croyons inté- ressant de donner les principaux termes de ce tarif, pris du Dictionnaire d'histoire naturelle, qui dit les tenir de M. Champion. Le diamant dit menu , dont le poids ne passe pas un grain, ( 0,55 de carat) vaut de 66 fr. à 120 l.a recciipe, pesant 2 grains, vaut .... 170 à 175 5 200 4 260 à 280 6 600 8 • . 1000 10 1400 12 1800 i5 2400 18 55oo 24 5ooo Outre son emploi comme pierre d'ornement, le diamant a encore quelques usages dans les arts ; sa poudre ou égrisée sert à scier, à graver ou polir certaines pierres fines très-dures. Quelques diamans enchâssés d'une manière particulière sont employés par les vitriers pour couper le verre et les glaces. M. le docteur Wollaston a fait des observations et des ré- flexions très-intéressantes sur cet emploi particulier des dia- mans. 11 a remarqué que les corps les plus durs, taillés en pointe acérée, rayoient bien le verre, mais ne le coupoient point; que le diamant seul avoit cette propriété; et il l'attribîse à la particularité de sa cristallisation à faces bombées et à arêtes courbes. Il fait obsei'ver qu'on choisit toujours pour ï6o .DIA cet usage des diamans bruts neUement cristallisés, que les Anglois appellent sparhs ou étincelles , et non des diamans taillés. L'inclinaison qu'on doit donner au diamant enchâssé pour couper le verre, est comprise dans des limites très-rap> prochées : il doit être d'ailleurs toujours mu dans la direc- tion d'un de ses angles. Les arêtes curvilignes contig'iës à des faces courbes, entrant comme un coin dans le sillon ouvert par elles-mêmes , tendent ainsi à écarter les parties du verre ; et pour que la fêlure dont doit résulter la séparation des parties ait lieu, il faut que le diamant soit placé bien perpendiculairement à la surface du verre. M. ^A'oUaston prouve cette théorie par une expérience. Si on rend par une taille appropriée les arêtes d'un spinelle ou d'un corindon- télésie curvilignes et les faces adjacentes bombées, ces pierres couperont le verre aussi bien que le diamant; mais , comme elles sont moins dures que lui , elles ne conserveront pas cette propriété aussi long-temps. La profondeur à laquelle pénètre la tissure produite par le diamant des vitriers ne paroît pas surpasser -rf^ de pouce anglois. (B.) DIAMANT D'ALENÇON. {Miner.) C'est un quarz hyalin cristallisé qu'on trouve dans les fissures des granités des en- A-irons d'Alençon. Voyez Qcarz. (B.) DIAMAINT DE BRISTOL, DIAMANT DU CANADA. [Min.) Ce sont encore des cristaux de Quarz très-limpides. Voyez ce mot. (B. ) DIAMANT FAUX. {Miner.) On ne donne pas seulement ce nom aux pierres artificielles nommées Strass , du nom de leur inventeur, et qui imitent le diamant par leur lim- pidité et leur force de réfraction; on appelle aussi de ce nom les variétés limpides de zircon , qui portent également le nom de jargon. Voyez Zircox. (B. ) DIAMANT ROUGE. {Miner.) M. Sage, conduit par l'ana- logie de forme, a rapproché le spinelle- rubis du diamant eu lui donnant le nom de diamant rouge. (B.) DIAMANT SPATHIQUE. {Miner.) C'est le nom que de Born a donné au corindon adamantin , la pierre la plus dure après le diamant. Voyez Corindox. (B.) DIAMENERYA {Bot.), nom donné, suivant Hermann , dans l'île de Ceilan, au commdina nudijlora. (.T.) DIA i6i DIAMONON. (Bot.) Suivant Mentzel , ce nom étoit donné par Zoroastre à la mandragore. (J.) DIAMORPHA FLUETTE (Bot.) : Diamorpha pusilla , Nuttal. , Amei\ , 1, p. 298; Sedum pusillum, Mich. . Amer.? Genre de pl;!nfes dicotylédones, de la famille des crassulées , deïoctan- drie té'n-agjnie de Linnseus , ofïVant pour caractère essentiel: \]n calice à quatre divisions; quatre pétales; huit étamines; quatre styles ; une capsule coriace, s'ouvraiit extérieu e- ment en quatre loges (quatre capsules soudées dans leur jeunesse?) aiguës, subulées, divergentes ; environ quatre semences dans chaque loge. Ce genre, très- peu distingué des tillœa , auquel il con- vient par son port , et dont il ne me paroit différer que par le nombre de ses étamines. par ses feuilles alternes, ne renferme qu'une seule espèce, découverte dans la Caroline. C'est une fort petite plante, bisannuelle, charnue , dont les tiges.se divisent, a leur base, en rameaux verticillés, garnis de feuilles alternes , fort petites, cylindriques; les fleurs sont très^pctites , au nombre de txois ou quatre, réunies en cime. i^PoiR.) DIAINCHOKA. (Foss.) M. Sowerby a donné ce nom à un genre de coquilles bivalves, dont les caractères sont d'être adhérentes, inéquivalves, à charnière sans dents, une ouver- ture au sommet de la valve adhérente , la valve libre auri- culée. Cet auteur annonce qu'il en a été trouvé deux espèces en Angleterre : l'une, a laquelle il a donné le nom de dianchora striata, a été rencontrée dans une couche de sable vert à Chute- Farme, près de Warminster, et l'autre, à laquelle il a donné celui de dianchora laia, a été trouvée à Leuwes dans une couche de craie. Min. conch. ; toin. i .'''', pag. i83, pi. 8o,fig. 1, 2. (D. F.) DIANDRE [Fleur], (Bot.), ayant deux étamines. Voyez DiANDRiE. (Mass.) DIAJNDRIE {Bot.), nom formé de deux mots grecs, qui signifient deux maris. La diandrie est la deuxième classe du système sexuel, laquelle réunit les plantes qui ont deux étamines (lilas, véronique, olivier, jasmin). (Mass.) DIANE. [Entom.) On a donné ce nom françois à l'espèce i3. 11 i^^ DIA de papillon de jour que labricius a nommé liypsipyle, parce. qu'il se trouve principalement dans les montagnes et sur les lieux élevés. On en a fait depuis le genre Thaide. ( C. D.) DIANE (Mflmm.), nom spécifique donné par Linnaeus à une espèce de Guenon. Voyez ce mot. (F. C.) DIANELLE ( Bot. ) , Dianella. Genre de plantes monocotylé- dones, àfltursincomplètes, delà famille desasparaginées , Juss., de ïhexandrie monofjnie de Linna-us, offrant pour caractère essentiel: Une corolle (calice) à six divisions très-profondes, égales, étalées, les trois alternes plus intérieures; six éta- mines, les filamcns épaissis un peu au-dessous des anthères; un OA^aire supérieur; un style; un stigmate simple; une baie oblongue, à trois loges; quatre ou cinq semences dans chaque loge. Ce genre comprend des plantes à tige herbacée , rameuse, la plupart originaires de la Nouvelle-Hollande : elles se rap- prochent des dracœna par leurs fruits, des iris par leur feuil- lage ; les fleurs disposées en panicules lâches, terminales; les ramifications et les pédoncules munis de spathes. Les espèces les plus importantes de ce genre sont ; DiANELLE DES BOIS: Dianella nernorosa , Lamk., Dict. , 2, pag. 276; m. gen., tab. 260 : Dracœna ensifolia, Linn.; Gla- diolus odoratus , indicus seu taccari , Rumph. , Amhoin., fi. ts^b. 73 ; Diana, Commers. , Herb. , vulgairement la Reine des BOIS. Sa racine est noueuse, odorante, très-fibreuse; elle produit plusieurs liges hautes de deux ou trois pieds, ra- meuses et paniculées à leur sommet, munies à leur base de feuilles ensiforines , longues d'un pied, bordées de petites dents à peine sensibles; quelques feuilles caulinaires, cour- tes, étroites, distantes; les ramifications de la panicule ^lâ- ches, un peu torses; 1rs fleurs bleues, pédicellées, d'une grandeur médiocre, ouvertes en étoile; les pédicelles persis- tant après la chute des fruits : ceux-ci constituent une baie ovale-oblongue, d'une belle couleur améthyste; les semences ovales et noirâtres. Cette plante croît dans les bois , aux îles de France et de Bourbon: on la cultive auJardin du Roi. Elle se propage aisément par ses racines , que Ion divise, en observant de lais- ser au moins un œil à chaque fragment, et de ne planter les DIA i63 parties divisées qu'après que le dessèchement a fermé l'ori- fice des vaisseaux : cette opération se fait avec succès en Mars. Les graines se sèment, en Octobre, dans de petits pots remplis de terre de bruyère et de terreau, enfoncés dans une couche de tan , recouverte d'un châssis à vitrage. Le dianella hetnichrjysa, Lamk. , l. c, est une espèce du genre CoRDYLiNE. (Voyez ce mot. ) DiANELLE douteuse; DianelUi dubia, Kunth, in. Humb. et Bonpl., Nov.^ Gen., i , page 270. Espèce du mont Silla de Caracas; ses tiges sont quadrangulaires , longues de deux pieds, garnies de feuilles lancéolées, oblongues, aiguës, lon- gues de trois pouces ; une panicule étalée ; ses rameaux al- ternes et distans ; les fleurs un peu inclinées ; les pédicelles articulés à leur sommet : la corolle d'un bleu foncé ; ses divi- sions concaves, oblongues, aiguës; les trois intérieures plus larges; les étamines une fois pLus longues que le calice; une capsule en baie, indéhiscente, ovale, triangulaire, entourée par la corojle, à trois loges poiyspermes; les semences noires . luisantes. DiANELLE BLEiE : Dianella ccerulea, Curt. , Bot. Magaz.^ tab. 5o6' ; Redout., Lil. , 2 , tab. 79. Cette espèce , recueillie au port Jackson, dans la Nouvelle-Hollande, et cultivée au- jourd'hui au Jardin du Roi, est remarquable par ses fleurs élégantes, d'un très-beau bleu. Ses tiges sont simples, tor- tueuses ; ses feuilles linéaires-lancéolées, courbées en carène, denticulées, un peu épineuses à leurs bords; les fleurs dis- posées en une panicule lâche, terminale ; la corolle en roue; l'ovaire arrondie, à six cannelures; le style de couleur bleue j^ le stigmate légèrement frangé. DiANELLE A FLEURS AGGLOMÉRÉES; Dianella congesta, Rob, Brown, Nov. Holl. , 1, pag. 280. Ses tiges sont munies de feuilles alternes , nombreuses , ensiformes , larges de six lignes, lisses à leurs bords, rudes sur leur carène vers la base; leur gaine presque décurrente , en forme d'aile; les fleurs disposées par paquets alternes. Cette plante croit sur les côtes de la Nouvelle-Hollande, ainsi que les suivantes. DiANELLE A LONGUES FEUILLES; Dianella loiigifoUa, Bi"o\vn, l. c. Ses feuilles radicales sont ensiformes, alongées, larges d'un derai-pouce, lisses a leurs bords et sur leur carène; les 364 DIA fleurs disposées en grappes paniculëes, peu ramifiées; la co- rolle plus longue que les pédicelles; les bractées scarieuses, une fois plus courtes que les fleurs. DiANELiE lisse; Diaiiella lœi^'is , Brown , L c. Ses feuilles ra- dicales sont planes, ensiformes, plus courtes que les tiges, lisses à leurs bords; leur carène à peine saillante; les feuilles caulinaires distantes, peu nombreuses; une panicule presque simple, composée de grappes pédicellées. .DiANELLE A FEUILLES ROULÉES; DiatieUa rcvoluta, Brown, L c. Sa panicule est composée de rameaux courts, presque sim- ples, peu garnis de fleurs; les pédicelles arqués; les feuilles radicales roides, linéaires, roulées à leurs bords, lisses ainsi que leur carène; celles des tiges peu nombreuses, plus courtes que les entre-nœuds. DiANELLE étalée: Dianella divaricata, Brown, /. c. Ses feuilles radicales sont linéaires, ensiformes, lisses à leurs bords et sur leur carène; la panicule composée; ses ramifica- tions très-étalées , les dernières flexueuses; les pédicelles plus longs que les fleurs, réunis en grappes lâches; les bractées fort petites. DiANELLE RARE; Dianella rara, Brown, /. c. Les feuilles radicales sont planes, linéaires, ])lus courtes que la tige, lisses à leurs bords et sur leur carène; la panicule droite, étalée ; aes rameaux simples ou bifides, très-ouverts, un peu roides ; les pédicelles en grappes lâches , plus longs que les fleurs. (POIR.) DIANEME (Ichthjol.) , nom spécifique d'un poisson du genre Lonchiure. Voyez Lonchiure. (H. C.) DIANTHERA. (Bot.) Voyez Carmantxne. (Poir.) DIANTHUS (Bot.) , nom latin du genre Œillet. ( L. D.) DIAOU D'MOUNTAGNA (Ornith.), un des noms que, suivant M. Bonelli , on donne, en Piémont, au grand duc, strix buho , Linn. (Ch. D.) DIAPASIS A FEUILLES FILIFORMES (Bot.): Diapasis flifolia, Rob. Brown, IVot'. Ho//., i , pag. 586. Plante de la ]Souvelle-Hollande, pour laquelle M. Brown a établi un genre particulier, de la famille des lobéiiacées . de la pcntandrie jnonogjnie de Linnœus , oHrant pour caractère essentiel: Une corolle presque irrégulière, en soucoupe; le tube à cinq DIA iffS découpures, renfermant cinq étamines à anthères libres; l'ovaire à une seule loge, contenant deux ovules; un style; un stigmate : le fruit est un drupe sec, monospernie. Ses tiges sont simples ou médiocrement rameuses, droites, herbacées un peu pubescentes; garnies de feuilles alternes, sessiles, hliformes, presque cylindriques: les pédoncules axil- laires, uniflores, pourvus de deux bractées vers leur som- met; les fleurs inclinées; le calice court, à cinq découpures; la corolle trés-étroite a sa base , pubescente un peu au-des- sus; le limbe plane; ses découpures en forme d'ailes ascen- dantes; les deux supérieures plus étroites; les anthères gla- bres. (PoiR.) DIAPENSIA. (Bot.) Ce nom , appliqué par Linnasus à un genre voisin de la famille des convolvulacées, étoit ancien- nement donné par quelques auteurs à la sanicle. (J.) DIAPENSIE (Eo^); Diapensia, Linn. Genre de plantes de la pentandrie monogynie, Linn., et que M. de Jussieu re- gar.ie comme ayant de raflinilé avec les convolvulacées. Ses caractères principaux sont les suivans : Calice de cinq- folioles ; corolle monopélale , hypocratériforme , ayant son limbe partagé en cinq lobes ; cinq étamines insérées au som- met du tube de la corolle et entre ses divisions ; un ovaire supérieur , arrondi , surmonté d'un style à. stigmate simple ; capsule arrondie , à trois valves et à trois loges polyspermes. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce. DiAFENsiE DE Lai'OME; Diapensia lapponicu , Linn.,.Spec. , 202 , Flor. Lapp., 88 , t. 1 , f . 1 . Sa racine , fibreuse , vivace , donne naiss:ince à une tige divisée, presque dès sa base, en petits rameaux simples, couchés , longs d'un à deux pouces, et garnis de feuilles oblongues ou linéaires , rapprochées les unes des autres et presque imbriquées. Les fleurs sont blan- ches, assez grandes pour le volume de la plante, solitaires au sommet de chaque rameau, et portées sur des pédoncules de six à dix lignes de longueur ; la base de leur calice est munie de trois bractées. Cette plante est indigène des mon- tagnes de la Laponie. (L. D.) DIAPÉRALES. (Entorn.) M. Lalreille avoit d'abord désigné sous ce nom.de famille un groupe d'insectes coléoptères hétéromérés, qu'il a ensuite réuni à celui des cossyphes, puis i66 DIA aux tënëbrions et enfin aux taxicornes , qui correspond à la famille que nous appelons des fongiv^ores ou Mycétdbies (vo3ez ce dernier mot) , parce qu'on les rencontre dans les champignons. ( C. D.) DIAPÈRE. (Entom.) Nom d'un genre d'insectes coléoptères hétéromérés, de la famille des fongivorcs ou mycétobies. Ce nom de diapère a été donné par Geoffroy aux insectes qui font l'objet de cet article, parce que leurs antennes sont composées d'anneaux lenticulaires aplatis et qui parois- sent comme enfilés les uns à la suite des autres par leur centre. Mais cette étymologie pourroit aussi se rapporter aux mœurs des diapères, qui , sous les deux états de larves et d'insectes parfaits , se trouvent dans les champignons li- gneux , dans les bolets , qu'ils perforent d'outre en outre : du mot grec , AïuTniçK, transfgo , percer de part en part. Les caractères de ce genre pourroicnt être ainsi exprimés: Coléoptères à cinq articles aux tarses des deux premières pattes seulement , et quatre aux postérieures ; à élytres dures , non soudées , avec des ailes membraneuses ; des antennes gre- nues , perfoliées, en masse arrondie, alongée, composées de huit articles; à corps ovale, bombé, lisse, étroit en devant; à corselet arrondi, rebordé; à écusson très-petit, triangulaire. Nous ne comparons pas les insectes de ce genre avec ceux qu'on a rapportés à la même famille. On trouvera ces détails à l'article Mycétobies. On n'a encore rapporté à ce genre que six espèces, dont la moitié seulement se rencontrent en France. Toutes pro- viennent d'une larve molle , sans poils, dont le corps est com- posé de douze anneaux ; la tête seule est écailleuse. On en trouve plusieurs ensemble , ordinairement dans les hydnes, les bolets et les agarics ; elles s'y métamorphosent en nymphes, de sorte que le meilleur moyen de se procurer l'insecte par- fait est de renfermer les bolets desséchés dans des boites bien closes, d'où les diapères ne puissent s'échapper: c'est ainsi que nous en avons obtenu très-souvent. L'espèce la plus commune aux environs de Paris est : 1^" La Diapère du bolet ; Diapcris boleti , Olivier, Coléop- tères, planche N.° 55, n,° i. Elle ressemble à une chryso- mèle ou à une grosse coccinelle; elle est noire ^ et l'on voit DIA ♦ 167 i>ur ses élytres trois larges bandes fauves ondulées, eomme découpées, dont une à la partie moyenne et les deux autres aux extrémités : comme dans la plupart des chrysomèles , on voit sur ses élytres des lignes longitudinales très-régu- lières , formées par des séries de points enfoncés. Lorsque l'insecte n'a point été exposé à la lumière , ou qu'il vient de se métamorphoser nouvellement, la teinte fauve des bandes des élytres est beaucoup plus -jaune, et tout ce qui doit être noir est d'une teinte ferrugineuse pale. 2.° La DiAPËRE violette; Diaperis violacea. Nous n'en con- noissons pas de figure : elle est d'un noir bleu-rougeàtre; les antennes sont rouillécs à la pointe. 3.° La DiAPÈRE CUIVREUSE, Diaperis œnca bicolor, Fab. Panzer Va représentée dans son huitième cahier de la Faune d'Alle- magne, à la planche 2 : elle est beaucoup plus alongée, sem- blable à une galéruque; elle est d'un noir brillant, comme métallique ou cuivreux ; la tête et le corselet sont d'un roux terne. Nous l'avons trouvée à Fontainebleau dans un bolet. (C. D.) DIAFHORÉE DE Lx\ COCHINCHINE (Bot.); Diaphorea cochinchinensis , Lour. , FI. Cochin. , 2, page 709. Plante de la Cochinchine, pour laquelle Loureiro a établi un genre particulier de la famille des cj}péracées de la monoécie dé- çandrie de Linnœus : son caractère essentiel consiste dans des Heurs monoïques; trois valves calicinales, uniflores , la troisième surmontée d'une arête; une corolle à deux valves mutiques ; environ dix étamines presque sessiles, placées sur un réceptacle garni de plusieurs paillettes. Dans les fleurs femelles point d'étamines, trois stigmates sessiles, une se- mence trigone. Ses tiges sont droites, triangulaires, hautes de deux pieds, garnies de feuilles alternes, rudes, subniées, pileuses à leur base; les fleurs axillaires disposées en épis paniculés; les fleurs mâles placées au sommet des épis; leur calice à trois valves courtes, aiguës, Fintérieure aristée ; celles de la co- rolle mutique plus longues que le calice; environ dix an- thères presque sessiles, inégales, filiformes, prolongées à leur sommet en une queue aiguë; les paillettes du récep- tacle de la longueur de la corolle. Les fleurs femelles sont 86i % DIA placées sur le même épi que les mâles, mais à sa partie infé- rieure; le calice et la corolle comme ciaus les fleurs mâles; l'ovaire trigone ; point de style; trois stigmates filiformes, alongés: uiîe sirneiice trigone, un peu arrondie. (Poir.) DIAPHORÉTJOUE MINÉRAL. (Chim.) Quand on a pro- jeté dans un creuset chaud un mélange de parties égales de nitrate de potasse et d'antimoine, ou de trois parties de nitre et une de sulfure d'antimoine, on obtient dans le pre- mier cas du peroxide d'antimoine , de la potasse et un peu de nitre non décomposé, et dans le second cas ces mêmes corps, plus du sulfate de potasse. C'est au peroxide d'antimoine produit de cette manière que les anciens chimistes avoient donné le nom de diaphorélique minéral ou antimoine diaphoré- tique, parce que, n'étant ni émétique ni purgatif, ils lui attribuoient la propriété de faire transpirer. (Ch.) DIAI'RÉE. (Bol. I On connoit sous ce nom trois variétés de prunes qu'on distingue à leur couleur blanche , rouge ou violette. ( L. D.) DIAPRIE , Diapria. (Entom.) M. Latreille a nommé ainsi un genre d'iusecles hyménoptères, de la famille des abdito- îarves, voisin des cynips ou diplolèpes, dont M. Jurine a fait le genre Psile , parce que ses ailes n'offrent ni cellule radiale ni cellule cubitale, par le défaut de toute nervure interne. Le chalcis conica est de ce genre : le psile élégant, figuré par Jurine sous le n." 48 de sa planche i3, est la diaprie verticillée de M. Latreille. Voyez Psile. (C. D.) DIASIA. (J5o^) M. Decandolle, dans les Liliacées de Re- douté, vol. 3, page i63, a établi ce genre pour le gladiolus gramineus , Linn. (voyez Glayeul), figuré dans Andrew, Bot. repos. ^ tab. G-2. M. Persoon en a fait une division sous le nom à'aglaea pour le genre Gladiolus. Enfin le melas- phœrula de Curlis, Botan. Magaz., tab. 6i5 , est encore le même genre : il diffère des glayeuls par la forme de sa co- rolle ; elle n'est point tubuléc, mais presque à deux lèvres, un peu campanuîée; les capsules à trois lobes émoussés; les semences arrondies , mucronées; une spatlie double : la pre- mière placée immédiatement sous la corolle , s'ouvrant en deux parties; la seconde située à la base du pédoncule, à deux ou trois divisions profondes. DIA 169 Le DiAsiA CRAMiiN'iFOLiA , Dccand. -, l.c.{ Gladiolus gramineus , I.inn., SitppL; Jacq. , Icon.rar. , 2 , lab. 256; Asphodelusjoliis planis, etc., Miller, Icon., 38,tab. 56), est une plante du cap de Boiiiie-Espéiance , que l'on cultive dans Its jardins de botanique de FEiirope pour l'élégance de ses fleurs, assez petites, blanchâtres, de couleur violette dans le fond. Sa tige est lisse, cylindrique, hante d'un pied et plus, rameuse à son sommet; les feuilles planes, semblables à celles des graminées, glabres, nerveuses, de la longueur des tiges. Les Heurs naissent à l'extrémité des rameaux; elles sont petites, à six découpures profondes, lancéolées, acuminées , termi- nées par un lilct, placées au sommet de la tige et des rameaux. On en cultive une autre espèce au Jardin du Roi sous le nom de diasia iridi/olia, Kedout. , Lil., 1 , tab. 5/|. Elle diffère de la ]irécédente par les feuilles plus larges, approchant de celles de Viris, plus courtes que les tiges, engainées et forte- ment comprimées à leur partie inférieure; les fleurs sessiles, éparses sur les rameaux-, la corolle jaunâtre, marquée d'une raie purpurine, à six divisions profondes, lancéolées, très- aiguës ; la supérieure un peu plus grande. Elle croit au cap de Bonne- Espérance. (Poir. ) DIASIK. ( Erpétol. ) Suivant Adanson , au Sciiégal , on donne ce nom au crocodile. Voyez Crocodile. (H. C.) DIASPORE [Haiiy]. (Miner.) Cette pierre, encore fort rare, est en masse composée de lames légèrement curvili- gnes, d'un gris nacré, assez éclatant, et faciles à séparer les unes des autres. Si on expose un fragment de diaspore à la flamme d'une bougie , il pétille et se disperse en une multitude de paillettes brillantes. C'est une propriété qui ne se trouve que dans la gadolinite et le diaspore, et qui caractérise ce dernier d'une manière remarquable. Les joints qui sérjiarent ces lames conduisent à un prisme rhom- boïdal, dont les angles seroient d'environ 100° et So" , sub- divisibles dans le sens de la petite diagonale de sa base. Cette pierre raie le verre par ses angles. Sa pesanteur spécifique est de 0,402. M. Vauquelin, ayant analysé le diaspore, l'a trouvé com- posé d'alumine, 0,80; de fer, 0,00; d'eau, 0,17 : ce qui ^7o DIA rapproche ce minéral du wavellite, près duquel nous l'aA'ions placé. Il paroît que la présence de l'eau est la cause de la 'dé- crépitation que cette pierre éprouA'e par l'action du feu. On doit la connoissance du diaspore à M. Lelièvre; mais on ne sait encore rien ni sur son gisement, ni sur le lieu où on l'a trouvé. J.a gangjic des échantillons connus est une roche argilo- ferrugineuse. (B. ) DIASPRO. (Miner.) C'est le nom italien du jaspe, d'oîi dérive le mot François diapré, c'est-à-dire, peint de cou- leurs variées et irrégulièrement disposées, comme le sont celles de certains jaspes. Voyez Jaspe. ( B. ) DIATOMA. (Bot.) Arbre qui croit dans les forets de la Cochinchine, et que Loureiro , dans sa Flore de ce pays, a présenté comme devant former un genre particulier de la famille des nvyrtacées , âelailodécandriernonogjnie de Linnaeus: cependant, à s'en tenir à la description que l'auteur en a donnée, il paroît que cette plante ne peut être séparée du genre Alangium (angolan), et qu'elle n'en dilTère que par son stigmate à quatre ou cinq divisions; elle se rapproche beaucoup de Valangium liexapetalum. Ses feuilles sont glabres, ovales, opposées, très-entières; les fleurs disposées en grappes courtes, presque terminales, d'un jaune de satVan; le calice campanule, à huit divisions aiguës ; la corolle composée de six à sept pétales; les baies fort petites, arrondies, mono- spermes. M. Decandolle a employé la dénomination dediatoma pour quelques plantes marines que Roth avoit placées parmi les conferves. (PoiR.) DIATOMA. (Bot,) Filamens simples, articulés; articula- tions finissant par se séparer transversalement les unes des autres, excepté par un de leurs angles. Les dialoma sont des plantes à peine distinctes à l'œil, et qui forment sur les plantes marines une sorte de duvet gris ou vcrdàtre qui, par la dessiccation, devient fragile et pres- que pulvérulent. Les dialoma sont peu connus, et, quoique placés dans la famille des algues par MM. Decandolle et Agardh , il seroit possible qu'ils appartinssent, ainsi que les oscillatoires et les DIA ^7-1 conferves proprement dites , au règne animal , ou à un groupe intermédiaire entre les végétaux et les animaux. Quelques espèces , examinées au microscope, laissent voir dans l'intérieur une matière verte granulaire , qui paroît être la poussière séminifère. Dans quelques autres espèces les articulations finissent par se diviser en deux parties, ou paroissent formées de plaques cylindriques qui seuiblenl de- voir se séparer pour créer de nouveaux individus. Ces obser- vations placent les diatoma près des conferves, des arthro- dia et même des bacillaria, avec lesquels on les a confondus. L'on a remarqué que les diatoma jouissoient de ce mouve- ment particulier aux espèces de ces genres de la famille des algues. L'on connoît huit à neuf espèces ûe diatoma. MuHer, Roth et Dilhvin en ont connu trois, qu'ils plaçoient dans le genre Conferya de Liunœus. Diatoma roide : Diatoma rigidum , Decand. , FI. fr. n." 1 15 ; Conferya mu cor , Roth, Calai, hot. i , p. 191 ? Dillw., A/usc. , tab. 85, fig. 2. Semblable à tine moisissure de couleur glau- que, qui par la dessiccation devient pulvérulente et un peu luisante; filameus courts, simples, tenaces, articulations cylindriques, se séparant avec facilité, et composées de plaques cylindriques. On trouve communément cette espèce sur les varecs et autres plantes maritimes, à Dieppe, Brest et sur presque toutes les côtes d'Europe baignées par l'Océan. Diatoma floconneux , Diatoma Jlucculosum , Decand., /. c.,- n.° 116; Conferva flocculosa , Roth, Cat. hot. 1 , p. 192 , tab. 4, fig. 4, et tab. 5, fig. 6. Semblable à un duvet verdàtrej filamens très-menus, simples ou un peu rameux, flexibles; articulations simples et ovoïdes, se divisant longitudinale- ment en deux quadrilatères. Se trouve dans les mêmes lieux et les mêmes circonstances que l'espèce précédente. Les autres espèces remarquables de ce genre sont : le Dia^ toma Schwartzii; le Diatoma desilicns {conferva, Dilhv.) ; le Diatoma pectinalis {conferva , Mull. , A'o^'. act. pctr. 5), et le Diatoma fasciculata, d'Agardh. (Lcm.) DIAVOLICCHIO DI MARE. {Iclithjol.) Les pêcheurs Si- ciliens donnent ce nom à Vetmoplerus aculeatus de M. Ra.fi- nesquc-Schinaltz. Voyez Etmoptèhe. (H. C.) »72 DIC DIC. (Ornith.) Les Sarrazins nomment ainsi le coq. (Ch.D.) DICAELE, Dicœlus. (Entom.) M. Bonelii a décrit sons c6 nom, dans les Mémoires de l'Académie deïurin, 6/ volume, un genre d'insectes coléoptères, voisin des carabes aptères, qui ont sur la tête deux impressions considérables , d'où il a tiré le nom qui fait l'objet de cet article. Il n'y a rapporté que quatre espèces, qui sont toutes originaires de l'Amérique du Nord. (CD.) DICALICE DE LA COCHINCHINE (Bot.) ■ Dicalix Co- chinchinensis , Lour. , Floi\ CucJun., 2, page 816 , vulgairement Deung-bop, an arbor rediviva? Rumph., Amh., 3, page i65, tab. 104, e.r Loureiro. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs polygames, dioïques , dont la famille naturelle n'est point déterminée , appartenant à la polygamie dioécie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel, dans les fleurs hermaphrodites, un calice double; l'extérieur à trois folioles (trois bractées); l'intérieur court, à cinq dents; une corolle en roue, à cinq divisions; un très-grand nombre d'étamines insérées sur la corolle; un ovaire inférieur; le style épais, turbiné, le stigmate obtus. Le fruit consiste en un drupe fort petit, couronné parle calice intérieur, soutenu par l'exté- rieur, renfermant une noix resserrée à son sommet en forme de bouteille, à une seule loge monosperme. Les fleurs mâles et les femelles offrent les mêmes caractères; le pistil manque dans les premières, les étamines dans les secondes. Cet arbre parvient à une grande hauteur : ses bran- ches se divisent en rameaux asccndans, garnis de feuilles al- ternes, glabres, lancéoh'es, légèrement dentées en scie. Les fleurs sont blanches, petites, disposées en grappes simples, presque terminales; les trois folioles du calice extérieur aigué's, persistantes, courbées en dedans; les divisions de la corolle ovales, plus longues que le calice; les filamens plus longs que la corolle; les anthères arrondies, à deux loges; l'ovaire presque rond. Cet arbre croît sur les montagnes, dans les forêts de la Cochinchine. Son bois est employé dans les constructions par les naturels du pays. Je ne cite qu'avec doute Varhov redi^'iva, Rumph., dont la figure indique ou des épines, ou plutôt des verrues sur les feuilles (dont il ne parle pas danssa description), assez sem- DIC 175 blables à celles qui se forment sur celles du hêtre. Les fruits ne se rapportent qu'imparfaitement à ceux décrits par Lou- reiro. ■ Poik.) DICARPHUS. (Bot.) Genre de champignons établi par Ratinesquc-Schmaltz , qui est intermédiaire entre les telephora (auriculaires) et les hydnum: il ressemble par sa surface supérieure au premier, et au second par sa surface inférieure. M. Rafinesque n'a point fait connoître les autres caractères de ce genre , auquel il rapporte un champignon des Etats- Unis , qu'il nomme dicarphus rubans. (Lem.) DICÉE, Dicœum. {Oriiith.) MUen parle, au 4." li\a'e de son Traité de la nature des animaux, chap. 41 , de très-petits oiseaux, de couleur rouge, qui habitent le sommet de ro- chers inaccessibles, et dont il compare la grosseur à celle d'un œuf de perdrix, quarum magnitudo accedit ad ovum per- diciim. 11 dit que les Indiens les nomment dicœrum,ei les Grecs dicœum. Si Ion fait dissoudre , ajoute-t-il , et si l'on avale une portion de leurs excrémens pas plus considérable qu'un grain de millet , ce breuvage assoupissant donne la mort sans faire éprouver aucun sentiment de douleur. Les Indiens font un cas extrême de ce remède aux maux désespérés , dont un souverain de leur pays, le seul de ces états qui le possédât a cette époque, avoit fait présent au roi de Perse. Ce passage d'^Elien a été rapporté par Gyllius , livre 16, chap. 14, mais sans commentaire; et Gesner, p. 067, ne l'a également accompagné d'aucunes réflexions. Il paroît néan- moins impossible de n'être point frappé de ce qu'on y lit d'étrange et d'incroyable. Les rochers escarpés ne sont pas habités par des oiseaux aussi petits que les oiseaux-mouches, et Belon, liv. 1.*% chap. 24, a cru devoir traduire les termes par lesquels la grosseur du dicée est comparée à celle d'un reuf de perdrix , comme si la comparaison étoit faite avec la perdrix elle-même. Mais, outre que l'idée d'un oiseau de si petite taille que le dit ^lien , est incompatible avec celle de l'habitation qu'il lui suppose, comment auroit-on pu en recueillir la fiente P II paroît plus naturel de ne voir dans le récit de l'auteur grec qu'un conte imagine lors- que l'opium étoit encore peu connu, pour détourner le peuple de la recherche des matières qui entroient dans cette prépa- Î74 DIC ration mystérieuse , dont les vertus sont ici décrites avec une exactitude remarquable. Le mot dicée ne devroit peut-être point, d'après cela, figurer dans une nomenclature ornitho- logique: mais il a été employé par M. Cuvier pour désigne? un des genres secondaires de la famille des grimpereaux , et cette application est bien suflisante pour le faire adopter sans remonter à une autre origine. Les caractères des dicées sont d'avoir le bec aigu , arqué , pas plus long que la tête , déprimé et élargi à la base. Os oiseaux , fort petits et qui portent en général de l'écarlate dans leur plumage, se distinguent des grimpereaux propre- ment dits en ce qu'ils ne grimpent pas, et n'ont point, comme eux , la queue usée. Les espèces de dicées qu'a indiquées M. Cuvier sont au nombre de cinq : M. Vieillot en a ajouté trois autres. Dicée a dos rouge: Dicœum erythronotos ^ Vieill. Cette espèce, figurée sous le nom de souï-manga à dos rouge, pi. 53 du 2.* volume des Oiseaux dorés, a trois pouces un quart de longueur : elle offre un mélange des couleurs rouge , blanche et bleue, le dessus de la tête , le cou , le dos et les plumes uropygiales étant d'un rouge de cinabre , les plumes alaires et caudales d'un noir vineux, et les joues bleuâtres, ainsi que les côtés du cou , dont le devant est d'un blanc qui prend une teinte grise sur la poitrine et sur les côtes du ventre ; le bec et les pieds sont noirs, lii-is est rouge. La femelle diffère du mâle en ce qu'elle est d'un brun foncé, et a les ailes et la queue d'un noir rembruni. Le petit grim- pereau noir et blanc d'Edwards, pi. 81, certhm cruenlala , Linn..qui a le dos traversé de quatre bandes noires, n'est regardé par M. Cuvier que comme une différence d'âge de cette espèce, dont, suivant M. Vieillot , le petit grimpereau à dos rouge de la Chine, figuré dans le Voyage de Sonnerat aux Indes orientales, pi. 1 17 , n." 1 . est aussi une variété, qui a le dessous du corps d'un blanc roussàtre. Le figuier rouge de M. Levaillant paroit encoi'e au même auteur devoir appartenir à cette espèce. Dicée écarlate. Cet oiseau, qui est le ccrthia ruhra de Omelin, a reçu de M. Vieillot la dénomination spécifique d^a(ripes^ mais ce n'est pas le seul don! les pieds soient noirs; DIC 17^ et ne pouvant caractériser celui-ci par un trait particulier et exclusif, il sembleroit plus convenable de ne point chan- ger Faiicienne épilhèfe, et dappeler dlcœum ruhrum Tespèce chez laquelle le rouge domine , puisque sa tête , sa gorge , sa poitrine et tout le dessous du corps sont de cette cou- leur, et que d'ailleurs il n'y a que les pennes alaires et cau- dales qui soient noires , et le bas-ventre blanc. M. Vieillot rapproche de cette espèce l'oiseau de Java, figuré dans le 4.'" fascicule de Sparrman , pi. 90, sous le nom de motacilla flaminca, et qui n'en diffère qu'en ce que le ventre est d'un gris pâle. DicÉE A CRorpiON ROUGE ; Dicceum erythropygittm , Dum. ; CerHiia erythropygia , Lath. Cette espèce, décrite dans le Supplément à l'Index ornitholugicus , p. 17, et dans le 2.* Supplément nu Sjnopsis , p. 169,' a été trouvée à la Nou- velle-Galles du Sud , où elle est très-rare : le dessus de son corps est d'un brun pâle, le dessous d'un blanc noirâtre , le croupion est d'un rouge cramoisi, ainsi que les bords des mandibules. La langue est terminée par des soies; le bec et les pieds sont noirs. DicÉE GRIS : Dicceum fla^ipes , Vieill. ; Certliia grisea, Lath.; Cerlhia tœniata, Cuv. Cet oiseau a été rapporté de la Chine par Sonnerat , qui en a donné la figure , pi. 1 1 7 , n.° 5, de son Voyage aux Indes, et l'a décrite sous le nom de grimpe- Teau de la Chine, comme ayant le dessus de la tête, le der- rière du cou , le dos et les petites couvertures des ailes d'un gris cendré; la gorge, la poitrine et le ventre d'un roux clair; les pennes des ailes d'un brun terreux: la queue étagée; et dont les premières pennes sont brunes, avec une bande trans- versale noire à l'extrémité, et les latérales grises, avec une bande noire demi-circulaire; l'iris rouge, le bec noir et les pieds jaunes. DicÉE siffleur; Dicceum cantillans , Vieill. Cette espèce, figurée dans le même Voyage, pi. 117, n.° 2, avec la déno- mination de grimpereau siffleur de la Chine , a la tête , le derrière du cou , les ailes et la queue d'un gris cendré bleuâtre, ainsi que le dos, sur lequel on remarque une tache triangulaire d'un jaune orangé ; le devant du cou et la gorge ont une teinte plus claire ; la poitrine et le ventre sont de la même couleur ^76 DIC que la fanhc du dos, et les plumes anales d'un jaune plus clair; le bec et les pieds sont noirs, et l'iris rouge. Cet oiseau se trouve , comme le précédent, à la Chine. DicÉE CROMBEc ; Diccum rufescens , Vieill. Le mâle et la femtlle sont représentés, dans l'Ornithologie d'Afrique de M. Levaillant, tom. 3 , pi. i55, sous le nom de crombec , ou figuier à bec courbé. La partie supérieure du corps de cet oiseau, la tête, le derrière du cou, les ailes et la queue sont d'un brun cendré; les parties inférieures sont d'un roux clair, un peu plus foncé sous le ventre et sous la queue ; les pieds sont roussàtres , les yeux de couleur noisette, et le bec d'un brun clair. La femelle ne se distingue point du mâle. M. Levaillant a trouvé ces oiseaux dans les mimosas, sur les bords de la rivière Verte, de la rivière d'Orange, et surtout de celle des Eléphans. DicÉE rougeatre; Dicœum rulescens , Vieill. Cette espèce, figurée tom. 2 ^ pi. 56 , des Oiseaux dorés , sous le nom de souï-manga rouge et gris, habite les Indes orientales, comme le dicée à dos rouge , et elle a de tels rapports avec lui qu'il est fort douteux que ce ne soit pas le même oiseau dans un âge différent. Quoi quil en soit, le rouge moins foncé couvre non-seulement les parties supérieures du corps, mais aussi le haut de la poiti'ine, dont la partie inférieure est grise. Dicée a dos vert ; Dicœum cliloronothos , Vieill. Cette espèce, qui se trouve dans l'Inde, est figurée, sous le nom de souï-manga gris, dans le tome 2.*" des Oiseaux dorés, pi. 20. Elle a trois pouces deux tiers de longueur. La tête, le cou, la gorge et la poitrine sont d'un gris qui offre des nuances verdàtres, ardoisées, blanches et rousses : les autres parties du corps sont d'un vert olivâtre. La queue est fourchue; les pieds sont jaunâtres, et les ongles noirs. M. Vieillot croit cet oiseau de la même espèce que le grimpertau de l'ile de Bourlion, représenté dans les planches enluminées de Bufibn, n." 681 , fig. 2 , certhia borhonica , Gmel. (^Ch. D.) DlC EL BAR {IchUiyol.) , nom arabe du labi^us gallus de Forskaèl , poisson de la mer Rouge , qui passe pour très- venimeux. Voyez Labre. (H. C) BICÉPHALE. (Bot.) Le point d'attache des styles ou des stigmates , soit que ces parties subsistent ou se détruisent , DIC 177 marquent les sommets organiques des fruits. Quand un fruit n'a qu'un sommet organique, il est monocéphale pèche, cerise); quand il en a deux, il est dicéphale (saxifrage); quand il en a plusieurs, il est polycéph aie [sida ahutjLon). (Mass.) DIGERA. {Bot.) Forster avoit établi sous ce nom un genre particulier qu'on a cru devoir réunir kl'elœocarpus (ganitre), ne formant qu'une même espèce avec Velœocarpus serrata. Vahl l'en a séparé, comme espèce distincte : peut-être même pourroit-on conserverie dicera comme genre, ayant pour fruit des capsules à deux loges polyspermes, tandis qu'elles sont à quatre loges disperuies dans Velœocarpus serrata. Voyez Ganitre. (Poir.) DICERATE. (Fos5. ) On n'a encore rencontré qu'à l'état fossile les espèces connues qui dépendent de ce genre , et il paroît qu'elles appartiennent aux couches les plus an- ciennes du globe. La DicERATE ARiÉTiNE : Diceros arietina, Lamk., Ann. du Mus., tom. 5, pag. 5oo , pi. 55, iig. 2. Coquille bivalve, inéquivalve, adhérente par sa plus grande valve, à crochets coniques très -grands, divergens, inégaux, contournés en spirale irrégulière. La dent cardinale est éjiaisse, concave et auriculaire dans la plus grande valve. Deux impressions musculaires. Ses crochets, contournés, ont quelques rapports avec certaines cames; mais elle en diffère essentiellement par sa charnière. Longueur des deux valves jointes ensem- ble , trois pouces. On trouve cette espèce dans les environs de S. Mihiel, département de la Meuse. La DicERATE DE Deluc ; Diceras luc^, Def. Coquille bivalve, à sommets contournés , beaucoup plus abaissés que dans l'espèce précédente. 11 paroit que M. Lamark l'a confondue avec elle ; mais elle en diffère beaucoup par l'abaissement de ses sommets , et surtout par sa dent cardinale , d'une grandeur et d'une largeur étonnantes. Celle d'une valve de cette espèce que je possède, et qui n'a pas trois j^ouces d'ouverture, a plus d'un pouce de largeur sur sept lignes de hauteur. Cette dent n'est pas perpendiculaire comme dans les cames; son sommet s'épaissit et est porté considéra- blement en arrière. On trouve cette espèce dans la gorge de Monetier, près de Genève, à mille pieds au-dessus du 1 3 . .12 178 DlC niveau du lac , avec des coraux et des madrépores. De toutes les coquilles bivalves vivantes qui sont connues, aucune n'offre de charnière aussi grande et aussi fortement articulée. On trouve une espèce à peu près semblable, quoique plus petite, dans les couches de marbre de Valognes. (D. K) DICEROBATE, Dicerohatus. (7c?i%o/.) M. de Blainville donne ce nom à un genre de poissons de la famille des pla- giostomcs et voisin des raies. Ce mot est tiré du grec , et signifie raie à deux cornes ; il vient de cT/ç , deux , ns^ctç- •corne, et jSarvç , raie. Vo)'ez Céphaloptère. (H. C.) DICEROS. {Bot.) Ce genre, de la Cochiuchine, publié par Loureiro, est rapporté par Willdenow à ïachimenes de P. Browne, dont le nom avoit été changé en celui de cjrilla , mais mal à propos , puisqu'il existoit antérieurement un autre cyrilla, qui doit être conservé dans la famille des éri- cinées. (J.) DICHAPÉTALE DE MADAGASCAR {Bot.) -. Dichapcta- lum madagascariense, Pet. Th., ISov, gen. Madag., pag. 23. M. du Petit-Thouars cite sous ce nom, comme genre parti- culier, un arbrisseau qu'il a observé à l'île de Madagascar, appartenant à la famille des térébinthacées , de la petitandrie monogjnie de Linnœus, caractérisé par un calice campanule . à cinq divisions profondes; cinq pétales linéaires à leur base, bifurques à leur sommet , alternes avec les divisions du ca- lice ; cinq étamines insérées sur le calice ; les filamens oblongs: les anthères en cœur, attachées par leur sommet, alternes avec les pétales; un ovaire entouré à sa base par cinq écailles; un st}le simple, trifide à son sommet. Le fruit consiste en une baie charnue à trois loges; trois semences dans chaque loge, dont deux avortent très-souvent; point de pcrisperme; les cotylédons épais; la radicule fort petite, supérieure. Les tiges se divisent en rameaux grimpaiis, peu garnis de feuilles; celles-ci sont alternes, entières; les fleurs petites, révmies par paquets dans les aisselles des feuilles. (PoiR.) DICHELESTION. {Criistacè.i.) Hermann , HIs, avoit désigné sous ce nom un entomostracé qui se lixe aux bronchies de l'esturgeon. 11 la figuré à la planche 5 de son Mémoire apte- DlC 179 ïologique, pag. 26, fig. 7 et 8. ( C. D.) Voyez Entomos- IRACHS. (W. E. L.) DICHOLOPHUS (Ornith.), nom générique, tiré de la huppe séparée en deux , et donné par Illiger au Cariama. Voyez ce mot. (Ch. D. ) DICHONDRA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , monopétalées , régulières , de la famille des convolaulacées de la pentandrie digynie de Linnfvus , offrant pour caractère essentiel: Un calice à cinq déroupures pro- ifondes, presque spatulées; une corolle légèrement campa- nulée , à cinq divisions; le tube court; un ovaire à deux lobes; deux styles; une capsule supérieure, un peu com-^ primée, à deux lobes, à deux loges ; une semence dans chaque loge. On pourroit presque rapporter à Tespèce suivante toutes celles que l'on a renfermées jusqu'à ce jour dans ce genre, qui a reçu différcns noms, celui de demidojia par Waltherius, celui de steripha par Gaertner. DicHONDRA RAMPANTE : Dicliondra rfpens , Forst. , Prodr.; Smîth, Icon. ined., tab. 8; Lamk. , lU. gen., tab. i83 : Sib* thorpia evolvulacea , Linn., Sup. Ses tiges sont grêles, cou- chées, rampantes, herbacées, cylindriques, un peu ra- meuses; les feuilles alternes, pétiolces, rén i formes , forte- ment échancrées, pubescentes en-dessous, entières à leur contour; les pétioles presque aussi longs que les feuilles; les fleurs sont fort petites, solitaires, axillaires , inclinées à l'extrémité d'un pédoncule simple. Cette plante croit à la Nouvelle-Grenade et dans la Nouvelle-Zélande. Le dicliondra Caroliniensis de Michaux, Flor. Amer. , 1 , pag. i36 [seu demi' dofia repens, Walth. et Gmel. Sjst.), est pubescent sur toutes ses parties; les feuilles réniformes , mais à peine échancrées; les calices velus et ciliés. Dans le dickondra peruviana, Flor» Per., 3, pag. 22 , les feuilles sont nerveuses et soyeuses en- !es- sous, échancrées et réniformes. Le dicliondra sericea, Swartz, FI. Ind. occid., pag. 556, a ses feuilles également réniformes, mais très-émoussccs à leur sommet, soyeuses en-dessous. ' Poir.) DICHOSTYLIS. {Bot.) M. Rob. Brown a établi parmi les scirpes plusieurs genres particuliers, tel que Visolepis. M. de Beauvois, en admettant ce genre, en a séparé les espèce^ îôo DIC qui n'ëtoient pourvues que de deux stigmates au lieu de trois, et dont les semences n'avoient que deux angles. Il a nomme ce genre dio?!o.s{^'/is. Voyez Isolevis. (Poir.) DICHOTOME, Dichotomus (Bot.) : divisé et subdivisé par hifurcafion. La tige du valeriana locus'a. du gui, etc.; les feuilles du ceratophyllum . etc.: les ])édoncules du fusain , du stellaria holostca, etc.; le style du cordia, du varrunia, etc., sont dichotomes. (Mass.) DICHOTOPHYLI.ON (Bot.), nom que Dillen donnoit à la cornille , ceratophjllum. (J.) DICHROA FÉBRIFUGE (Bo/.); Dicliroa felvifuga, Lom\, FI. Cocliin., 1, pag. oGg. Arbrisseau de la Cochincliine , dont Loureiro a fait un genre particulier qui paroît se rap- procher de la famille des rosacées , et appartenir à Vicosandrie tétra^ynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à quatre dents; cinq pétales; un ovaire renfermé dans le calice; douze à quinze étamines ; quatre styles; une baie formée par le calice, à quatre loges polysperuies. Cet arbrisseau a une tige droite , haute de neuf pieds ; ses rameaux sont étalés, garnis de feuilles sessiles , opposées, glabres, lancéolées, légèrement dentées; des grappes de fleurs terminales, disposées en corymbe ; le calice globu- leux, surmonté d'un limbe' court, à quatre dents étalées; les pétales épais, étalés, ovales-lancéolés, plus longs que le calice ; les étamines plus courtes que la corolle ; les filamens inégaux ; les anthères ovales, à deux loges; l'ovaire arrondi, renfermé dans le calice, qui devient une baie à quatre loges. Loureiro dit que les feuilles et les racines de cette plante sont un très-bon fébrifuge dans les fièvres tierces et quartes, et que leur effet se confirme par des succès journaliers. Elles sont vomitives lorsqu'on les prend fraiclies: mais elles ne pur- gent que par le bas, lorsqu'on les fait bouillir sur un petit feu dans du vin, jusqu'à l'entière évaporation du liquide. Ce remède réussit mieux sur les adultes que sur les vieillards et les enfans. Les Chinois préfèrent l'usage des feuilles k celui des racines. ( Poir.) DICHHOÏTE. {Min.) C'est M. Cordier qui, le premier, a décrit ce minéral d'une manière systématique, qui l'a élevé au rang d'espèce et qui lui a assigné son nom. Il en DIC i8t avoit déjà reçu un grand nombre, tous assez peu méthodi- ques, et même coriiposés la plupart contre les règles d'une bonne nomenclature ; mais ils étoient faits; et il eût peut- être mieux valu admettre le plus ancien, sans avoir égard à sa signification, que d'en faire un nouveau, qu'on cri- tique déjà, et qu'on veut encore changer pour y substituer celui de Cordiérite , en l'honneur de l'auteur de la description de cette espèce. Nous avons dit ce que nous pensons de ce changement, et pourquoi nous ne l'adoptons pas, au mot Cordiérite. L'iolite est le premier nom qui a été donné à ce minéral, en 1806, par Werner ; il a été adopté par Rarsten, dans la description qu'il en a publiée en 1808, et ensuite par tous les élèves de l'école de Freyberg. C'est donc le nom qu'il falloit conserver, en oubliant qu'il vouloit dire violet, comme on a oublié , et avec raison , tant d'autres étymologies de noms, dont la signification n'a plus aucun rapport avec les objets qu'ils désignent, tels que quarz, felspath ou feld- spath, strontiane, potasse, ammoniaque, grenat, pyroxène, manganèse, antimoine, etc. Nous serions donc portés à res- pecter l'ancien nom d'iolite , si nous étions sûrs que les minéralogistes qui l'ont donné et qui l'emploient, l'appli- quent à tous les minéraux auxquels MM. Cordier , Haiiy et de Bournon consacrent le nom de dichroite. Cette espèce , telle que l'a établie M. Cordier , se pré- sente ordinairement sous forme de grains irréguliers, con- fusément aggrégés , et sous celle de petits cristaux prisma- tiques hexaèdres ou dodécaèdres, dont la couleur est le bleu d'indigo , le violet ou le jaune brunâtre , selon les variétés et selon la manière de les regarder. Leur cassure est ordinairement vitreuse et même écla- tante ; mais on y voit aussi des indices de lanïes dont les joints conduisent à un prisme hexaèdre régulier, subdivi- sible en triangles rectangles scalènes par des plans perpendi- culaires aux côtés de la base. Dans ce prisme un côté de la base est à la hauteur comme 10 est à 9, en sorte que le dichroite a pour forme primitive un prisme hexaèdre régulier, caractérisé par les joints sur- numéraires et par les dimensions que nous venons d'indiquer. i83 DIC Le dichroïle est plus dur que le verre, maïs moins dur que le quarz ; il se fond assez dilTicilement au chalumeau eu un émail gris : sa pesanteur spécitique est de 2,56. Jusqu'aux analyses qui ont été publiées dernièrement par M. Léopold Gmelin , de Heidelberg , sa composition avoit été inconnue ; mais ce chimiste a reconnu dans le dichroite du cap de Gates les principes suivans -. Silice 42, G Alumine 34^4 Magnésie 5,8 Chaux 1,7 Protoxyde de fer i5,o Oxyde de manganèse 1,7 lO] Cette analyse distingue essentiellement le dichroite du béril ou éméraude, dont on lavoit rapproché à cause de sa forme; mais elle le rapprocheroit un peu de la tourmaline, si ses formes ne semliloient pas Ten distinguer suffisamment. Les jeux delumière que présente le dichroite, offrent un caractère assez remarquable dans cette pierre pour lui mé- riter le nom qu'on lui a donné , si elle n'en avoit pas déjà eu un autre. Lorsqu'on regarde les cristaux , en les plaçant entre Tuil et la lumière, dans le sens de l'axe du prisme, ils paroissent d'un bleu intense; mais, lorsqu'on les regarde dans le sens perpendiculaire à l'axe, ils paroissent d'un jaune brunâtre assez clair. Les variétés de formes reconnues jusqu'à présent sont peu nombreuses, et se réduisent au prisme hexaèdre pr/nnY//, au prisme hexaèdre émarginé et au prisme péridodécaèdre, La manière d'être la plus ordinaire du dichroite est de se présenter sous forme de grains tantôt arrondis, tantôt irré- guiiers, disséminés dans diverses roches. Ces grains et les cristaux eux-mêmes sont souvent recouverts d'uu enduit blanchâtre tirant un peu sur le bleu. L'une des variétés de cette pierre , celle qui a été l'objet de la description spéciale de M. Cordier et de l'analyse ci- dessus, a été rapportée, il y a environ vingt ans, DIC i85 des environs du cap de Gates, en Espagne, par un marchand de minéraux, qui l'a vendue sous le nom de luchs-saphir. M. Cordier Ta recueillie lui-même, il y a quelques an- nées, dans deux parties différentes de l'Espagne : i." au lieu dit le Granatillo , prés Nijar, dans une diabase altérée, mêlée d'argile bleuâtre, et renfermant abondamment du mica et des grenats d'un rouge tirant sur le violàtre ; 2.° au pied des montagnes qui entourent la baie de San- Pedro. Le dichroïte y est engagé dans une brèche volcanique composée de scories, de laves vitreuses noires , et de laves basaltiques et pétrosiliceuses : c'est dans cette dernière lave qu'on ren- contre spécialement le dichroïte en grains disséminés. On le trouve encore dans le tuffa blanchâtre qui sert de base à la brèche, et dans le granité feuilleté qu'elle contient. Les cristaux de dichroïte ont éprouvé , comme les roches qui les renferment , des altérations de la part du feu, qui les a gercés et même frittes. Ils sont recouverts de cet enduit blan- châtre, très-mince, dont nous avons parlé et qui ternit leur éclat naturel. M. Jameson dit qu'on a découvert depuis peu le dichroïte disséminé dans un trappite primordial, à Arendal, eu Nor- wége. Mais depuis cette détermination on a trouvé à Bodcnmais , en Bavière , un minéral bleu, à cassure vitreuse et quel- quefois à texture fibreuse, ayant la couleur bleue sombre et la plupart des caractères extérieurs du dichroïte ; il est disséminé en morceaux, tantôt amorphes, et tantôt présen- tant la forme d'un prisme hexaèdre régulier émarginé sur toutes ses arêtes , ce qui donne le moyeu de déterminer les dimensions de la forme primitive. Werner et les minéra- logistes de son école distinguent ce minéral de l'iolite , et lui donnent le nom de pcliom. Cette variété de dichroïte est assez constamment accompagnée de cette poussière blanc- bleucâtre que nous venons d'indiquer sur les dichroïtes du cap de Gates. 11 paroit qu'on lui a donné aussi le nom de saphirin et dHndicolite. On rapporte à cette même espèce le minéral bleu qu'on a trouvé en Sibérie en gros cailloux roulés, mêlé avec du felspath. On a également reconnu le dichroïte disséminé en grains i84 ' DIC irrégulîers à peu près parallélipipédiques de 2 5 millimètres de côté, à cassure vitreuse et ayant tout-à-fait l'aspect d'un quarz bleu, dans une roche granitoide du Saint- Cothard , composée principalement de felspath couleur de bois de noyer. Nous ne connoissons pas encore d'analyse des dichroïtes de ces lieux. Enfin, on rapporte de l'Inde ou de la Macédoine, sous le nom de saphirin , de Itichs - saphir ou leiico-sapliir , de saphir d'eau, des minéraux bleus de la grosseur d'une amande , souvent percés , et qu'on avoif associés au quarz , non -seulement sans preuve suffisante , mais probablement à tort, comme le prouve l'analyse suivante , faite également par M. Léopoid Gmelin. Analyse des pierres bleues rapportées de l'Inde sous le nom de saphir d'eau : Silice 43, (> Alumine 07,6 Magnésie 9,7 Chaux 5 Potasse P 1 Protoxyde de fer 4,5 Oxyde de manganèse trace. Cette composition présente une grande ressemblance avec celle des dichroïtes d'Espagne , et aussi avec celle de quelques variétés de tourmaline. M. Cordier n'hésite pas à réunir ces pierres à l'espèce des dichroïtes. M. Werner pensoit qu'on devoit exclure de l'espèce du peliom , 1." le véritable quarz bleu de Pargas près Finbo en Finlande, qu'on nomme aussi quarz -saphir et Steinheilit , et 2° celui de Golling dans le pays de Salzbourg, auquel on a donné les noms de Lazurquarz et de sidérite. On voit que, malgré le bon travail de M. Cordier sur cette curieuse espèce, il y a encore de l'olîscurité sur la syno- nymie des minéraux bleus d'apparence quarzeuse qu'on doit y rapporter, et qu'on ne doit regarder avec certitude comme dichroïtes que les variétés provenant des lieux suivans ; DIC i85 3." Ceux d'Espagne (iolite de Werner) ; 2.° Celui de Bodenmais , en Bavière (peliom de Werner), et probablement celui du pays de Salzbourg ; 3.° Celui du Saint- Gothard; 4." Celui de FOrient (lynx -saphir et saphir d'eau). (B.) DICHROMA (Bot.), nom donné par M. Persoon au di- chromena de Micliaux, genre de la famille des cypérinées. Dans les Icônes de Cavanilles, lab. 582, il existe un autre dichroma , qui est le même genre que ïourisia de Comnier- son , rapporté à la famille des rhinantées. (J.) DICHROMENE, Dichromena. (Bot.) Genre de plantes mo- nocotylédones, à fleurs glumacées, delafamille des cjpéracées ^ de la Iriandrie monogjnie de Linnfcus, qui a de grands rap- ports avec les schanus (choins), et qui offre pour caractère essentiel : Des fleurs composées d'écaillés imbriquées en tous sens; point de corolle; (rois étamines , un style bitide; une semence presque lenticulaire, ridée, ondulée transversale- ment, surmontée d'une pointe obtuse; point de soies à la base de l'ovaire. Ce genre comprend des espèces jusqu'à ce jour toutes origi- naires de l'Amérique méridionale ; leurs tiges sont très-ordi- nairement triangulaires, particulièrement vers leur sommet, simples, point articulées; elles se terminent par des fleurs disposées sur des épillets sessiles , réunies en tête , accompa- gnées à leur base de feuilles florales en forme d'invoiucre. Les principales espèces sont: DiCHROMÈNE A TÈTE BLANCHE : Dichroiveua leucocephala, Vahl , Enum. , pi. 2 , pag. a4o ; Mich., FI. Amer., i , page 07 : Schanus stellaLus , Lamk. ; Sloan. , Hist. , 1, tab. 70, tig. 1. Plante de la Floride et des îles Caïman, remarquable par ses fleurs réunies au sommet de la tige en une petite tête fort blanche, composée d'environ cinq épillets, dont les écailles sont lancéolées, les extérieures stériles. Ses tiges sont droites, menues, longues de huit ou dix pouces; les feuilles glabres, étroites, toutes radicales, à peine larges d'une ligne; les fo- lioles del'involucre assez grandes, non rabattues, au nombre de cinq, blanches vers leur base. DiCHROMÈNE CILIÉE: Dichromenci ciliata, Vahl , l. c; Gramen quarta species , Marcgr. , Hht., 1 . Ses tiges sont filiformes , Ion- 188 DIC On peut considérer le double tégument qui recouvre la fructification comme deux valves ; l'une formée par la surface même de la fronde: l'autre , par le bord de la fronde, refléchi en dedans : aussi R. Brown l'appelle -t- il involucre pseudo- bivalve. Plus de vingt espèces composent ce genre : aucune ne se trouve en Europe: toutes habitent les climats chauds, et no- tamment dans les Indes. Elles ont un , deux et trois pieds de hauteur; quelques-unes sont de petits arbres : leur fronde est toujours découpée et une ou plusieurs fois ailée. L'une de ces espèces a servi de ty\e au genre Dennstcedia de Bern- hardi ; c'est le dicksonia Jlaccida , S\v. Aucune des espèces n'a été connue de Linnaeus ; la plupart même sont dues à des découvertes modernes: plusieurs ont été placées dans les pol^'podtum parThunberg et Swartz, dans les Irichomanes par Thunberg et Forster. "Voici l'indication de quelques-unes des espèces les plus remarquables. §. 1." Fronde simplement ailée. 1." DicKsoNiA abrupte; Dichsonia abriipta, Bory-S.-Vinc. , Itin. Borb. , 2 , p. 187, tab. 3o. Frondes stériles, à frondules presque rejetées du même cAté, ovales -oblongu es, obtuses, finement dentelées, sessiles , légèrement en cœur à la base; lobe inférieur le plus grand : frondes fertiles à frondules lancéolées- linéaires , obtuses, dentées; chaque dentelure garnie d'un groupe fructifère. Cette fougère , haute d'un pied , croit dans les lieux arides, parmi les scories et les laves du volcan de File de Bourbon. §. 2. Fronde deux fois ailée , ou presque deux fois ailée. 2.° DiCKsoNiA PUBESCENTE ; Dicksonia puliescens , Schkuhr, Crjpt., 125, tab. 101. Frondes deux fois ailées; frondules obloiigues, lancéolées, pinnatifides, à découpures dentées profondément en leur partie supérieure; rachis légèrement poilu. Cette fougère, haute de deux pieds, croît en Pensylvanie : c'est la seule espèce de ce genre que Von cultive en 'Europe. DIC 189 3." DicKSONiA EN ARBRE ; Dicksoiùa ai'borescens , l'Héritier , Sert. angl. 5i. Frondes deux fois ailées; frondules ovales, pointues, entières ou anguleuses, et confluentes, poilues en-dessous sur les veines et les côtes; stipe s'élevant en forme de petit arbre de quelques pieds de haut. Cette fougère croit à Sainte-Hélène. §. 5. Frondes trois fois ailées, 4.^ DiCKsoNiA CULCITE ; Dicksonia culcita, l'Héritier , SerL ungl. 3i. Frondules stériles, ovales, oblongues, en coin , dentées et aiguës; les supérieures confluentes; frondules fer- tiles, oblongues et cunéiformes, dentées au sommet, munies chacune d'un seul groupe fructifère ; rachis glabres. Cette fougère croit a File de Madère et dans les Açores. Ce n'est pas elle qui produit la fameuse racine dite autrefois agneau de Scjthie , qui avoit reçu ce nom parce qu'on nous l'apportoit d'Asie. Loureiro Fattribue a son pol^'podium baromez , placé parmi les aspidunn par Willdeuow. (\'^o> ez Iviec-tsie. ) Le genre Dicksonia est interniédi;nre entre le davallia et le trichomanes ; il est consacré a Jacob Dickson, botaniste anglois, très-versé dans la co/moissai^ce des plantes crypto- games. On a de lui plusieurs ouvrages, dont un principale- ment, \e PLantarum crjpLogamicarum Britunniœ fasciculi , 1790, est fréquemment cité. (Lem.) DICLIA. {Bot.) Voyez Dithyambrion. (J.) DICLIPTERE, Dicliptera. {Bot.) Ce genre a été établi par M. de Jussieu pour plusieurs espèces de justicia , qui en ditrèrent par le caractère de leur capsule, ainsi que je l'ai exposé à l'article Carmanïine (voyez ce mot . Les dicliptera s'en distinguent parles valves de la capsule; chacune d'elles, redressant sa carène par suite de Fécartement, conserve ses deux parties latérales attachées au sommet sous forme d'ailes, un appendice entre les deux ailes , formant une demi-cloison , les dents inférieures portant les semences (Juss., Ann. Mus., 9, pag. 25i). Les principales espèces de justicia à rapporter à ce genre sont les suivantes , distribuées en cinq sous-divisions. Ï90 DIC * Fleurs axillaires , presque verlicillées , à deux grandes bractées ,foT^?nant comme un calice extérieur. DicuPTÈKE DE Chine : Dicliplera chinensis, Linn. ; Burman , FI. Ind., pag. 8, tab. 4, fig. 1. Ses tiges sont rameuses, her- bacées, anguleuses; ses feuilles pétiolées, opposées, ovales, aiguës; les fleurs axiîlaires, verlicillées, trois à cinq ensemble dans chaque aisselle; les pédoncules propres fort courts : les bractées ovales, aussi longues que les fleurs. DiCLiPTÈRE BIVALVE : DicUptera bivalvis, Linn., Rumph., Amb. 6, p. 5i , t. 22 , fig. 1 ifoUum tinctorium). Plante qui croit aux lieux sablonneux au Malabar et dans les Indes : elle s'élève à la hauteur de cinq à six pieds. Ses tiges sont rameuses et cen- drées; ses feuilles opposées, ovales-lancéolées, aiguës, d'un vert-brun ; les pédoncules axillaires , chargés à leur sommet de plusieurs fleurs cachées en partie dans des bractées ovales, la corolle presque bivalve: sa lèvre supérieure lancéolée; l'inférieure droite, ovale, à trois lobes. Dicliptè:re DE LA MARTINIQUE ; DicUptcra martinicensis , Jacq. , Amer., 5, tab. 2, fig. 3. Elle croît dans les haies et sur le bord des bois. Ses tiges sont herbacées; ses feuilles pé- tiolées, elliptiques, entières, acuminées ; les pédoncules courts, axillaires, opposés, à trois fleurs pédicellées ; les bractées inégales, à trois nervures; la corolle rougeàtre, longue d'un pouce et demi; le tube tors; la lèvre supé- rieure souvent échancrée ; l'inféx-ieure oblongue , obtuse , un peu tridentée. DiCLiPTERE MULTiFLORE : DicUp'eru multiflora , Flor. Per., 1 , tab. "14, fig. 6.; sub Dianthera. Ses tigfs sont un peu hispi- des, à six angles, herbacées, hautes d'un pied et demi , ra- meuses à leur base ; les feuilles oblongues, entières, pubes- centes, aiguës; les fleurs disposées en ombelles axillaires, ternées, à deux ou quatre rayons ; les bractées linéaires, su- bulées; deux ou trois fleurs sessiles sur chaque pédicelle; les divisions du calice subulées, pubescentcs; la corolle purpu- rine; la lèvre inférieure à trois dents. Elle croit au Pérou. aux lieux ombragés. DiCLiPTÈRE A BRACTÉES ÉMOUssÉEs : Dicliptcra Tctusa , Vahl, Sjml., 2 , page 8, et Enum., pl.i , pag. i56 ; sub Jiaticia. Cette DIC 191 espèce croît dans l'Amérique méridionale : ses tiges sont her- bacées, cylindriques; ses leuilles ovales, acumiiices, entières; le pédoncule terminal soutenant des fleurs solitaires, opposées, formant un épi simple, long d'un pouce; les bractées ovales, imbriquées, légèrement pileuses et ciliées; l'extérieure plus large; les divisions du calice lancéolées ; la corolle grande, purpurine; la lèvre supérieure lancéolée; bidentée, l'infé- rieure plus longue et beaucoup plus large, à trois lobes alongés. DiCLiPTÈRE EN FAUCILLE: DicUptera fcilcata , Lamk. , Enc, 1, pag. 62g ; Justicia lœvigata , Vahl , Synih. et Eiium. , 1 , pag. 1 Z|C). Plante de l'île de France, dont les tiges sont ligneuses, les rameaux glabres; les feuilles opposées, ovales-lancéolées ; les fleurs latérales ; les pédoncules très-courts; le calice double, l'extérieur de deux pièces inégales; la lèvre supérieure de la corolle très-longue, un peu courbée en faucille. DiCLiPTÈRE DU Pérou : Dicliptera peru^iana, Lamk., Encycl., n.° 42 ; Vahl, Enum., 1 , p. 149 , sub Justicia; Dianthera uiucro- nata, Fl.Per., 1 , tab. 16, tig. a. Ses tigtssont simples, velues, herbacées, longues d'un pied ; les feuilles ovales, opposées, médiocrement pétiolées ; les épis courts, sessiles , axillaires et terminaux, imbriqués d'écaillés lancéolées, petites, termi- nées par une pointe en forii.e d'épine; les folioles qui en- veloppent le calice sont sétacées. DiCLiFTÈRE RENVERSÉE : DicUpteru rcsupinata, Vahl , Enum,, 1 , pag. ii4; Justicia sexangularis , Cavan., le. rar., 3 , tab. 2o3, non Lamk. Ses tiges sont hautes d'ufl pied et demi , à six an- gles ; les rameaux un peu pileux ; les léuilles glabres , ovales, entières, un peu obtuses; les fleurs axillaires, presque ses- siles, d'une à trois dans chaque aisselle; deux bractées infé- rieures, sétacées; deux autres presque en cœur, conniventes à leur base, le calice double; la corolle à demi renversée; le tube tors , blanchâtre , un peu pubescent ; le limbe d'un pourpre violet. Elle croît dans la Nouvelle-Espagne. DiCLiPTERE VERTiciLLÉE : DicUptera vcrticitlaris , Linn., Sup.; suh Justicia. Toute la plante est velue; les feuilles et les brac- tées ovales; les fleurs axillaires, verticillées; les divisions du calice extérieur mutiques , presque obtuses. Elle croît au cap de Bonne-Espérance. 192 DlC c-?;- Pleurs axillalres , presque v erti cillées j, à deux bradées étroites , en forme d'involucre ou de calice extérieur. Dicuptère omp.ellée; Dicliplera u)nleUala, Voir. Cette plante a été recueillie à Galam , dans le Sénégal. Ses tiges sont glabres , un peu ligneuses, à six pans; les feuilles glabres, distantes, pétiolées, oblongues, entières, aiguës à leurs deux extré- mités, longues de six lignes; les pédoncules géminés ou soli- taires, soutenant quatre fleurs pédiccllées , en ombelle; les bractées opposées, oblongues, inégales; l'involucre plus long que le calice; ses découpures svibulées, ciliées, aristées. DiCLiPTERE A FEUILLES DE BASILIC ; DicUpteta ocjiTioïdes , Lamk. , Pluken., Almag., tab. 279, fig. 6. Plante des pays chauds de l'Amérique, haute d'un pied et plus , glabre, rameuse, her- bacée , quadrangulaire à sa base ; les rameaux paniculés ; les feuilles pétiolées, ovales, entières; les fleurs disposées par faisccaax axillaires, presque sessiles; les bractées lancéolées, velues, ainsi que le calice. DiCLiPTÉRE ACUMiNÉE : DicUpfera acuniinafa , FI. Ter. ^ lab. iG, fig. 6 ; siih Dianthera. Espèce du Pérou , à tige velue , her- bacée ; les poils glanduleux ; les feuilles oblongues , lancéo- lées, entières, très-aiguës ; les pédoncules très-courts, soli- taires, géminés ou ternes ; les bractées lancéolées, ciliées ; les découpures du calice subulées et ciliées; la corolle purpu- rine, pubescente ; la lè\;^e supérieure entière, Pinférieure un peu tridentée ; les semences un peu hispides. «oft Pleurs en épis denses , à une seule bractée plus large que le calice. DiCLii'TÎîRE PECTINÉE; DicHj'Ic, a pec'i lOta. I,inn., Aman., sub Jiisticia. Elle est remarquable par ses épis de fleurs, qui sem- blent faits en forme de peigtic. Ses tiges sontgrêles, rameuses, herbacées, diffuses, étalées sur la terre, longues de cinq à huit pouces; les feuilles pt-ti les, ovaics-oblongues, vertes, en- tières , presque glabres; les épis sessiles, axillaires, longs de quatre à six lignes; les fleurs très-petites, cotonneuses. Elle croît dans les Indes orientales. DIC 195 DiCLiPTÈRE RAMPANTE : Dici/p^era repens, Linn., suh Justicia; Burin., Zeyl. , tab. 3 , fig. 2. Espèce de l'ile de Ceilan et des Indes orientales. Ses tiges sont un peu velues , étalées sur la terre, longues de six à dix pouces: les feuilles ovales- lan-» céolées, médiocrement velues, entières, un peu ondulées à leurs bords; les épis courts, denses, imbriqués d'écaillés lan- céolées , barbues, terminées par une pointe épineuse. DicLiPTÈRE A TROIS NERVURES; DicUptera trinervia, Vahl , Enum., 1 , p. i56 , sub Justicia. Ses tiges sont glabres, herbacées et rameuses ; les rameaux alternes; les feuilles sessiles, linéai- res, lancéolées, glabres, longues d'un pouce et demi; les bractées colorées , blanches à leur base , traversées par trois nervures vertes; les divisions du calice glabres, linéaires- lancéolées; la corolle velue; les capsules ptibescentes; l'an- thère inférieure munie à sa base d'une arcte blanche. Cette plante croit dans les Indes orientales. *''-^* Fleurs distantes en épis lâches , à deux bractées ou involucres plus étroites que le calice, DiCLirrÈRE A QUEUE DE sCoRPloN : DicUpteia scorpioides ^ Linn.: Houst. , Reliq., 1 , tab. 1 , sub Justicia. Espèce recueillie à la Vera-Cruz : ses tiges sont ligneuses ; ses feuilles sessiles , ovales-lancéolées, velues; ses fleurs disposées en épis axillai- res, recourbés; la corolle oblongue , un peu courbe; ses deux lèvres entières. Dicliptère A SIX ANGLES ; DicUptcra sexuTigularis , Linn., Hort» Cliff., 10, sub Justicia. Ses tiges sont herbacées, pileuses sur leurs angles; les feuilles ovales, mucronées; les pédoncules chargés de trois fleurs , munis à leur sommet de deux folioles sétacées; les bractées mucronées , plus longues que le calice. Elle croît à la Jamaïque. Dicliptère ascendante: DicUptera assurgcns, Linn., Aman.; Brown, Jam., 118, tab. 2, fig. 1 , sub Justicia. Plante de la Jamaïque, dont les tiges sont cylindriques, herbacées, asceu-* dantes ; les feuilles ovales-aiguës, entières; les pétioles alongés; les pédoncules alternes, axillaires , presque paniculés; les bractées subulées. i3. î3 c-s»*.;- Pédoncules axillaires., dicholomes ou trichoLomes. Dicltvtère i'uckscente : DicUpteia pubescens, Lamk. , Encycl. , n.° 8i; Jiisticia stricta , Vahl, Sjmb., et Enum., i , pag. 12g. Ses tiges sont cannelées: ses rameaux pubescens ; ses feuilles longuement pétiolées , elliptiques, lancéolées; les pédoncules trois fois plus courts que les feuilles, bifides, à fleurs op- posées; les calices alongcs ; les filamens des étamincs gla- bres. Elle croit au Malabar. DiciiFTÈRE EN jMassce : DicUpfem cla\'ata , Vahl, Enum., 1, pag. 146 ; Dianthera clavata , Forst., Prodr., n." i5. Plante des îles de la Société, dont les rameaux sont glabres, tétra- gones ; les feuilles glabres, elliptiques, rétrécies à leurs deux bouts, un peu ondulées à leurs bords; les pédoncules oppo- sés, axillaires, presque paniculés ; les fleurs petites; les brac- tées fort petites, subulées. DiCLiPTÈRE FEUILLÉE ; DicUpterci fioiidosa , Vahl, Sjmh., et Enum., 1 , p. 145, suh Jusficia. Ses tiges sont glabres, herba- cées, cylindriques; ses feuilles pétiolées, glabres, ovales, aiguës, très-entières; les pédoncules axillaires, opposés, pu- bescens à leur sommet, à quatre divisions; les bractées oblo:i- gues, acuu.inées; les florales rhomboïdales , obtuses; celles du calice linéaires , subulées ; la corolle pubescente . ainsi que le calice; la lèvre inférieure à trois dents. Cette plante croît dans Vile d'Otaïti. (Poir.) DICŒUM ou DICŒRUM. (Ornith.) Voyez Dicée. (Cit. D.) DICOME. {Bot.) [Cinarocéphales , Juss. ; Syngénésie polyga- mie égale, Linn.] Ce nouveau genre de plantes, que nous avons établi dans la famille des synanthérées (Bull, de la Soc. philom. , Janvier 1817) , appartient à notre tribu naturelle des carlinécs , dans laquelle nous le plaçons auprès du stohœa . que nous ne connoissons pourtant que par la description de Thunberg. La calathide est incouronnée, équaliflore, pluriflore , ré- gulariflore , androgyniflore. Le périclinc , supérieur aux fleurs et subcylindracé , est formé de squames imbriquées , appli- quées , ovales-lancéolées , coriaces , membraneuses sur les bords, uninervées. surmontées dun longappendice en forme DIC 195 li'arcte spinescente. Le clinanthe est plane , dépourvu de squamelles et de fimbrilles , mais alvéolé, à cloisons membra- neuses. L'ovaire est court , subcyliudracé , hérissé de très- longs poils roux, dressés et fourchus. L'aigrette est double: l'extérieure composée de squamellules nombreuses , plurisé-- riées, inétrales, filiformes , fortement barbellulées; l'intérieure, de squamellules plurisériées , paléiformes -laminées, lancéo- lées, membraneuses, munies d'uneforte nervure. Lacorolleale limbe plus long que le tube , et divisé, presque jusqu'à la base, par des incisions à peu près égales, en cinq lanières longues, étroites , linéaires. Les étamines ont les filets glabres , les articles anthériféres grêles ; leurs anthères sont munies de longs appendices apicilairrs linéaires , aigus , coriaces, entre- greffés, et de longs appendices basilaires plumeux ou barbus à rebours, les barbes étant rebroussées en haut. Le style est analogue à ceux des carliïiées. La DrcoME cotonneise ( Dicoma tomentosa , H.Cass. , Bull, de la Soc. philum., Mars i 818 ) a la racine simple , pivotante ; la tige herbacée, haute de deux pieds environ , droite, ran.euse, cylindrique ; l'\s feuilles alternes , sessiles , spatulées , en- tières, couvertes, ainsi que les branches, d'un duvet laineux, grisâtre : les calathides solitaires au sommet d'.s rameaux. Cette plante, qui paroit avoir été rapportée du Sénégal par Adanson , se trouve dans les herbiers de M. de Jussieu , où nous l'avons étudiée. (H. Cass. ) DICONANGIA. (Bot.) Mitchell et Adanson nomment ^linsi Vitea de Linnaeus, genre auparavant joint aux rhodoracées, mais maintenant associé plus justement par M. R. Brown à sa famille nouvelle des cunoniacées. Quelques auteurs lui avoient réuni mal à propos le cjrilla de Garden et de Lin- naeus , qui doit rester auprès des éricinées. (J.) DICOQUE, Dicoccus (Bot.) -. composé de deux Coques (voy. ce mo"t). Le fruit du cail!e-lait, celui de la mercuriale, etc.. sont dicoques. (Mass.) DICORYPHE DE MADAGASCAR (Bol.) : Dicorjphe ma- dagascariensis , Petit-Thouiirj , Végét. des îles austr. d'Afr. , pag. i5, tab. 7. Arbrisseau découvert à l'ile de Madagascar par M. du Petit-Thouars, qui seul constitue un genre parti- culier de la tétrandrie digjnie de Linnasus , et dont la famille 1^94 DIC oiiùièo Pédoncules axillaires, dichotomes ou trlckolomes. Dicltptère runKscENTE : Dicliptcra puhescens, Lamk. , Encycl. , n.° 81 ; Jiisticia stricta , Vahl, Symb., et Enum., 1 , pag. 12g. Ses tiges sont cannelées: ses rameaux pubescens ; ses feuilles longuement pétiolées , elliptiques, lancéolées; les pédoncules trois fois plus courts que les feuilles, bifides, à fleurs op- posées; les calices alongcs ; les tilamens des étamines gla- bres. Elle croît au Malabar. DiCLiFTÈiiE EN MASSUE: DicHpferu clavata , Vahl, Enum., 1, pag. 146 ; Dianihera clavata, Forst., Prodr,, n.° i5. Plante des îles de la Société, dont les rameaux sont glabres, tétra- gones ; les feuilles glabres, elliptiques, rétrécies à leurs deux bouts, un peu ondulées à leurs bords; les pédoncules oppo- sés, axillaires, presque paniculés ; les ileurs petites; les brac- tées fort petites, subulées. DiCLiPTÈRE i-EuiLLÉE ; Dicliplera fvondosa , Vahl, Sjml., et Enum., 1 , p. 145, siih Jusiicia. Ses tiges sont glabres, herba- cées, cylindriques; ses feuilles pétiolées, glabres, ovales, aiguës, très-entières ; les pédoncules axillaires, opposés, pu- bescens à leur sommet, à quatre divisions; les bractées oblo:i- gues, acuuiinées; les florales rliomboïdales , obtuses; celles du calice linéaires , subulées ; la corolle pubescente , ainsi que le calice; la lèvre inférieure à trois dents. Cette plante croît dans Tile d'Otaïti. (Poir.) DICŒUM ou DICŒRUM. (Oniith.) Voyez Dicée. (Ch. D.) DICOME. (Bot.) [Cinarocéphales , Juss. ; Sjngénésie polyga- mie égale, Linn.] Ce nouveau genre de -plantes, que nous avons établi dans la famille des synanthérées (Bull, de la Soc. philom. , Janvier 1817) , appartient à notre tribu naturelle des carlinécs , dans laquelle nous le plaçons auprès du slohœa . que nous ne connoissons pourtant que par la description de Thunberg. La calathide est incouronnée , équaliflore , pluriflore , ré- gulariflore , androgyniflorc. Le péricline , supérieur aux fleurs et subcylindracé , est formé de squames imbriquées , appli- quées , ovales-lancéolées , coriaces , membraneuses sur les bords, uninervées. surmontées d'un longappendice en forme DIC 1^5 d'arête spînescente. Le clinanthe est plane, dépourvu de squamelles et de fimbrilles , mais alvéolé , à cloisons membra- neuses. L'ovaire est court , subcylindracé , hérissé de très- loncs poils roux, dressés et fourchus. L'aigrette est double: l'extérieure composée de squamellules nombreuses , plurisé-- riées, inét^ales, filiformes, fortement barbellulées; l'intérieure, de squamellules plurisériées , paléiformcs- laminées, lancéo- lées, membraneuses, muniesd'uneforte nervure. Lacorolleale limbe plus long que le tube , et divisé, presque jusqu'à la base, par des incisions à peu près égales, en cinq lanières longues, étroites , linéaires. Les étamines ont les tilcts glabres , les articles anthérifères grêles ; leurs anthères sont munies de longs appendices apicilaires linéaires , aigus , coriaces, enlre- greffés, et de longs appendices basilaires plumeux ou barbus à rebours , les barbes étant rebroussées en haut. Le style est analogue à ceux des carlijiées. LaDrcoME cotonnevse ( Dicoma fornentosa , H.Cass. , Bull, de la Soc. philum. , Mars 1 8 1 8 ) a la racine simple , pivotante ; la tige herbacée, haute de deux pieds environ , droite, rameuse, cylindrique ; les feuilles alternes , sessiles , spatulées , en- tières, couvertes, ainsi que les branches, d'un duvet laineux, grisâtre : les calathides solitaires au sommet des rameaux. Cette plante, qui paroU avoir été rapportée du Sénégal par Adanson , se trouve dans les herbiers de M. de Jussieu , où nous l'avons étudiée. (H. Cass. ) DICONANGIA. (Bot.) Mitchell et Adanson nomment ^linsi Vitea de Linnaeus , genre auparavant joint aux rhodoracées, mais maintenant associé plus justement par M. R. Brown à sa famille nouvelle des cunoniacées. Quelques auteurs lui avoient réuni mal à propos le cjrilla de Carden et de Lin- nspus , qui doit rester auprès des éricinées. ( J.) DICOQUE, Dicocciis (Bot.) : composé de deux Coques (voy. ce mot). Le fruit du caille-lait, celui de la mercuriale, etc., sont dicoques. (Mass.) DICORYPHE DE MADAGASCAR (Bot.) : Dicorjphe ma^ dagascariensis , Petit-Thouarj , Végét. des îles austr. d'Afr. , pag. i5, tab. 7. Arbrisseau découvert à l'ile de Madagascar par M. du Petit-Thouars, qui seul constitue un genre parti- culier de la tétrandrie digjnic de Linnœus , et dont la famille 395 DIC naturelle n'est pas encore déterminée. Il se rapproche un peu de ïhamamelis , et offre pour caractère essentiel: TJn ca- lice tubulé à quatre lobes caducs; quatre pétales; quatre étamines fertiles, quntre autres alternes, stériles; les fila- mens connivens à leur base; deux ovaires connivcns; deux styles; une capsule inférieure, à deux coques corniculéts, s'ouvrant avec élasticité; une semence dans chaque coque. Cet arbrisseau s'élève au plus à la hauteur de dix à douze pieds. Ses rameaux sont foibles, élancés, de couleur brune; les feuilles alternes, médiocrement pétiolées, lisses, fermes, oblongups, entières, aiguës, longues de trois à quatre pou- ces; les pétioles courts, épais, munis à leur base de stipules pédicellées. ovales, aiguës ; les fleurs terminales, fasciculées, pédonculées; le calice velu ; les pétales un peu plus longs que le calice, étalés, alternes avec les lobes du calice ; les étamines de la longueur du calice; les filamens connivens à leur base , insérés sur le réceptacle , ainsi que les pétales ; les anthères obloîjgues . sagittées, à deux loges, creusées dans la substance même du filament, et fermées chacune par une valve qui s'ouvre en dehors; les quatre filamens stériles su- bulés ; deux ovaires adhérens entre eux, faisant corps avec le fond du calice; deux styles, ou un seul profondément bi- fide ; deux stigmates simples. Le fruit est une capsule cou- ronnée par la base du calice , terminée par deux mame- lons ; elle se fend en deux à son sonnnet, et laisse à décou- vert deux coques corniculées , s'ouvrant par le haut avec élasticité , contenant chacune une semence d'un noir luisant, pourvue d'un périspermc corné. L'embryon est renversé ; les cotylédons minces, foliacés. (Poir.) DICOTYLÉDON [Embryon], (Bot.) -. ayant deux cotylédons, premières feuilles déjà visibles dans la graine (labiées, om- bellifères, crucifères, légumineuses \ Au lieu de dire les plantes à embryon dicotylédon , on dit simphement les plantes dicotylédones, ou les dicotylédones. (Mass.) DICOTYLÉDONES. (Bot.) Ce nom est donné aux plantes dont les graines contiennent un embryon muni de deux lobes ou cotylédons insérés aux deux côtés opposés du peint de réunion de la radicule et de la plumule, qui sont ses parties essentielles. Ces lobes sont dirigés vers la plumule, qu'ils cm- DIC 197 brassent et recouvrent entièrement, et ils servent à fournir à cette jeune tige la première nourriture, jusqu'à ce que la radicule, destinée à devenir racine, ait pris assez d'accrois- sement et de force pour pomper les sucs de la terre et les lui transmettre. Cette organisation distingue ces plantes des monocotylé- dones, qui n'ont qu'un lobe, et des acotylédones, qui sont réputées n'en avoir aucun; elle influe beaucoup sur la struc- ture de la tige et de la racine, qui, dans les dicotylédo- nes , sont toujours formées de couches fibreuses concentri- ques liées ensemble par un tissu réticulaire, et recouvertes par une écorce composée de couches pareilles, dont la tex- ture est plus lâche, et dont l'extérieure, surtout celte des arbres, est souvent gercée à cause de son contact avec l'air, qui produit en elle un commencement de dessiccation. Nous avons déjà parlé des différences observées dans les acoty- lédones. L'organisation des monocotylédones, dont il sera fait mention à leur article, offre également des caractères très-distinctifs dans la graine et dans les plantes qu'elle pro- duit. Le plus apparent de ces caractères , l'unité de lobe , n'a point échappé à Césalpin , le premier auteur d'une mé- thode fondée principalement sur la fructification, qui emploie ce signe comme accessoire dans deux de ses classes ou sec- tions. Cet auteur n'avoit pas encore apprécié le degré d'im- portance du nombre des lobes de l'embryon , lequel a été reconnu plus tard par Van-Royen , qui en a fait la base de sa méthode, mais qui ensuite a été moins heureux dans ses subdivisions. La preuve en sera fournie lorsque, dans l'article Méthode, on développera les principes sur lesquels est fondée celle de la nature. On y verra pourquoi le caractère tiré de l'embryon , du nombre de ses lobes et de sa germination y doit tenir le premier rang .; pourquoi, après lui, les organes sexuels doivent ensemble donner le caractère des premières subdivisions, lequel consiste dans leur situation respective ou dans l'insertion des étamines relativement au pistil. On reconnoîtra que leurs insertions sur le pistil, sous le pistil, ou au calice, sont essentiellement distinctes, et incompatibles dans une même famille; que l'insertion à la corolle peut, au contraire, se retrouver séparément avec chacune des trois 198 DIC précédentes ; que cette corolle staminifère présente à son tour trois insertions pareillement distinctes et incompatibles dans une même série naturelle, mais qui peuvent se lier chacune avec l'insertion correspondante des étamines elles-mêmes. On expliquera cette singularité en regardant la corolle sta- minifère comme un support intermédiaire des étamines aux trois points précédemment désignés , en distinguant Tinseï'- tion immédiate des étamines sur ces trois points, et leur insertion médiate aux mêmes points par l'intermède de la corolle. Si Ton remarque ensuite que la corolle staminifère est presque toujours monopétale, tandis que celle qui ne porte pas les étamines est généralement polypétale, on en conclura facilement que les caractères d'insertion médiate et de co- rolle monopétale sont ordinairement liés, et peuvent, jus- qu'à un certain point, être substitués l'un à l'autre. On tirera la même coaséquence pour l'insertion immédiate et la corolle polypétale , mais en observant que ces deux caractères ne peuvent être accolés que dans le cas de l'existence de cette corolle , et qu'alors cette insertion est simplement immédiate, c'est-à-dire, peut accidentellement devenir mé- diate, si les étamines, qui ont avec cette corolle une même origine, se soudent avec sa base , et semblent alors être sup- portées par elle. Si, au contraire, la corolle n'existe pas, il est impossible que l'insertion puisse devenir médiate; et comme alors elle est essentiellement immédiate , ce dernier caractère est identique avec celui des plantes apétales ou sans corolle. Ainsi, en admettant quelques exceptions, les termes ou caractères d'insertion essentiellement ou simple- ment immédiate , et d'insertion médiate, sont généralement représentés par ceux de plantes apétales, polypétales, u.ono- pétales. Cette vérité une fois reconnue, on a ua jnoyen facile de subdiviser les dicotylédones. La première idée qui se pré- sente, et qui est la plus naturelle, se rattache aux trois in- sertions primitives des étamines, sous le pistil ou hypogynes, sur le pistil ou épigynes, au calice ou périgynes , lesquelles seuibleiit devoir former les trois premières subdivisions. Si l'on partage ensuite chacune en trois, d'après la considération des insertions médiates ou immédiates, c'est-à-dire des corolles DIC ^99 jiionopétales, polypétales ou nulles, on obtient parce moyen neuf divisions ou classes, dans lesquelles presque toutes les familles peuvent facilement , à l'aide de quelques exceptions, être distribuées sans souffrir aucun démeuibreuient. 11 faut remarquer cependant que les caractères primitifs, lires de l'insertion des étamines, sont moins apparens, moins faciles à observer, que ceux de la corolle. Nous avons pensé en consé- quence que, pour l'avantage de l'étude, sans enfieindre trop lorlement les lois de la nature, on pouvoit, en faisant une simple inversion , distinguer d'abord les dicotylédones en monopétales, polypétales et apétales, et subdiviser ensuite ces trois classes chacune en trois autres , caractérisées par les insertions hypogynes , épigynes et périgynes, avec cette dif- férence que , pour les monopétales ordinairement stamini- fères, c'est finsertion de la corolle qui remplace celle des étamines. Les neuf classes de dicotylédones se retrouvent ainsi les mêmes , mais placées dans un ordre différent. De plus , comme la loi des insertions ne peut avoir son appli- cation pour les plantes dicotylédones monoïques ou dioïques, qui ont les organes sexuels séparés dans des fleurs distinctes, il a été nécessaire de repousser ces plantes dans une dixième classe , caractérisée par cette séparation des sexes , et portant pour cette raison le nom de diclines, A ces dix classes de dicotylédones on peut, pour la facilité de l'étude et sans décomposer les familles, en ajouter une onzième. Les composées de Tournefort , comprises dans la syngénésie de Linnœus , forment une grande famille très- naturelle, subdivisée en plusieurs, laquelle, dans toutes les méthodes artificielles, a toujours été présentée sous le nom de classe. Ces plantes sont ici rasseipblées dans une grande section des monopétales à corolle épigyne , caractérisée par la réunion des anthères en un tube, et distinguée ainsi d'une autre section dont les anthères sont séparées. Si, à raison de cette unité de caractère, suffisante pour définir ces deux sections, le nom de classe leur est imposé, cette addition devient utile, parce qu'elle multiplie dans la méthode les grandes divisions, sans les surcharger de caractères classiques trop compliqués. ISous pouvons joindre à ces avantages celui que la plu- 200 DIG part des méthodistes n'ont pas négligé, savoir, de désigner leurs classes par un seul mot significatif, exprimant le ca- ractère distinctif ou principal de la classe. Pour cela, après avoir rappelé la division première des dicotylédones en monopétales, polypétales et apétales ; après avoir remarqué que dans les premières la corolle indivise conserve son nom de corolle ; que ses diverses parties dans les secondes sont nommées pétales, on pourra sans inconvénient donner à ces secondes le nom de pétalées , et aux premières celui de corollées. D'une autre part, on peut, avec Tournefort, dé- signer les plantes sans corolle sous le nom de staminées. Il n'est plus questioji que d'ajouter à ces ternies une préposi- tion qui désigne l'insertion des parties qu'ils expriment. Ainsi les staminées seront divisées en hjpostaminées , épista- minées, périsiaminées ; lespétalées, en hypopétalées , épipé- talées , péripétalécs ; les corollées, en hypocoroUées , péricorol- lées et épicorollées, et ces dernières seront, à raison desanthè- res réunies ou distinctes , synanthères ou corisanthères. Ces locutions peuvent être contraires aux règles strictes de la langue grecque , et exprimer par leur inversion un sens diffé- rent de celui qu'on veut leur donner; mais , par une définition précise , on sauvera toutes les diflicultés. Les diclines qui ter- minent les dicotylédones, conserveront leur nom primitif, assez expressif. 11 suffira, pour les monocotylédones qui n'ont point de corolle , de faire précéder par le terme ingino ceux d'épigynes, hypogynes et périgynes, qui caractérisent leurs trois seules classes. Enfin Icsacotylédoncs, non divisées jusqu'à présent, n'éprouveront aucun changement dans leur nom collectif, (J.) DICKu^IA. {Bo'.) Le genre de plantes que M. du Petit- Thouars a publié sous ce nom, paroît n'être qu'une espèce du genre Podoslenwni, établi par Michaux. Cependant il paille d'une espèce de godet ou calice formé par la réunion des feuilles radicales; il ajoule que les jeunes feuilles élevées au-dessus de l'eau sont roulées a la manière des fougères , et que les tiges qui portent la fructification, également hors de l'eau, sont nues. Ces observations n'ont pas été faites sur le podo^ sternum. On a attribué à ce dernier des fleurs monoïques qui doivent plutôt être regardées comme hermaphrodites, puis- DIC 201 que l'ëtamine est insérée immédiatement contre la base de l'ovaire. (J. ) DICRANOPTERIS. (Bo^ = Fougères.) Ce genre, établi par Bernhardi, est le même que le mertensia de Willdenow. Il a pour type le poljpodium dichotomum de Forster et de Thunberg. R. Brown , qui réunit le gleichenia et le mertensia de Willdenow, fait observer que le dicranopteris en diffère, par sa fructification en petits paquets, dont le nombre est indéterminé; par ses capsules un peu pédicellées, entourées d'un anneau élastique peu apparent, et par les stipes divisés et nus à la base. Voyez Mertensia. (Lem.) DICRANUM. {Bot.) Voyez Bifurque, vol. 4, p. Sgi , Suppl. pag. 92 , et CECALYpHUiM. Depuis la publication de ce volume on a publié deux nouveaux genres Tayloria et Leucodon, qui ont pour types des espèces de dicranum des auteurs. Voyez ces mots. (Lem.) DICROATUS. {Ornitli.) Klein désigne par ce terme, dans son Prodromus historiée avium , les oiseaux de sa huitième fa- mille , qui , comme les grèbes et les foulques , ont les doigts garnis de membranes frangées. (Ch. D.) DICROCERE, Dicroceriis. (Entomoz.) Genre de vers pro- bablement assez rapproché des néréides, établi par M. Rafi- nesque-Schmaltz dans son Précis de somiologie, et qui a pour caractères: corps filiforme, trois yeux, deux antennes? sur la tête, les flancs mutiques. 11 ne comprend qu'une seule espèce, que M. RaHnesque nomme dicrocère rougeàtre, di- crocerus rubescens , dont la tête est obtuse, la queue aiguè', les anneaux plus larges que longs et rougeâtres. Elle est marine. (De B.) DICÏAME, Dictamnus. (Bot.) Il paroît que la première plante qui a porté ce nom est le dictame de Crète, mainte- nant réuni à Torigan, origanum dictamnus, et célèbre par les vertus qu'on lui attribuoit pour la guérison des plaies. On a donné le même nom à quelques espèces de marrubejfl? appelées autrement pseudodiclamnus, faux dictame, et à la fraxinelle, qui, par le choix de Linna;us, en est restée en possession. On la nomme dictamnus albus , dictame blanc. Voyez Fraxinelle. (J.) DICTILEMA, (Bot,) Plantes de la famille des algues, de 202 DIC la division des conferves : des iilamejis anastomosés , réticu- lés, inarticulés, offrant, à leur surface ou à leurs points de contact, desgongylcs ou tubercules séminifères, forment ces végétaux. 1." DiCTiLEMA A FRUITS JAUNES, Dictileina xanthospcrma : lobé, velu; gongylrs arrondis, jaunes, épars. 2." DiCTiLEMA GLOMÉRULÉ , Dictilema giomcrala : ag2;loniéré, îrrégulier, roussàtre ; gongylcs au contact des anastomoses. Ces deux plantes paroissent marines : nous en f:e^'ons la connoissance, ainsi que celle du genre qu'elles forment, à M. Rafinesque-Sthmaltz (voy. son Précis des découvertes soniiol.) ; il ne nous apprend pas la patrie de ces plantes, qui paroissent rappeler le genre Hydrodictyon. (Lem.) DICTYARIA. {Bot.= Championons.) C'est ainsi que Hill désigne le genre de champignons nommé phaZ/us par Linnaeus. Voyez Phallus. (Lem.) DICTYCIA. { Bot. ::= Champignons.) Genre établi par Rafi- nesque - Schmaltz près du clalhrus , et qui en dilfère par l'abscence du volva. La seule espèce de ce genre , le dictjcia clathroïdes , croît dans l'état de Delaware. (Lem.) DICTYDIUM. {Bot.— Champi gnons.) Ce sont des champignons sessiles ou stipités, formés par une membrane blanchâtre, sur laquelle sont les péridium : ceux-ci sont globuleux, simples , membraneux , composes de nervures ou veines anastomosées et réticulées, qui enveloppent un amas de séminules. Les séminules, lorsqu'elles sont mûres, s'échappent, sous forme de poussière, h travers les mailles du péridium, qui se déchi- rent inégalement et s'évanouissent en presque-totalité avec l'âge. Ces caractères placent le genre Dicljdium , dont l'établisse- ment est dû à Schrader, dans le genre Cribraria de Persoon. Il en forme la première division, celle des espèces dont le péridium se détruit complètement ; il se trouve compris dans ••le sphœrocarpus de BuUiard. Depuis, M. DecandoUc a formé du cribraria la troisième section de son genre Trichia , qui comprend aussi les genres Physarum, Trichia et Arcjria de Persoon. Les espèces de diclydium , comme celles du genre Trichia^ sont fort petites et très -délicates, et se trouvent de même DIC 205 sur les écorces des arbres et le bois mort. Six espèces com- posent ce genre. Les deux suivantes sont les plus connues: DiCTYDiuM oMBiLiyuÉ : Dictj'dium umbilicatum , Schrad. , Noi', gen., tab. 4, fig. 5; Mucor canceliatus , Batsch , EU. fung. , 2 , tab. 42 , fig. ■202 ; Cribraria cernua, Pers. , Syn. 189. D'un brun pourpre ; stipe aloiigé; péridium ombiliqué , pen- dant. Se trouve sur les troncs d'arbres morts. DiCTYDiUM EKiLi.ANT : ■Dictydittm sptendens, Schrad., /. c. , fig. 5; Cribraria, Pers. Péridium droit, presque sphérique, brillant et d'un beau jcMine d'or mussif; poussière sémini- fèrc jaune-brunàtre. Se trouve sur les pins. Dicijdium, d'un mot grec qui signifie 7'eieaî/ ou filet. (Lem.) DICTYE, Dicya. (Entorn.) M. Latreille avoit désigné ainsi tin genre d'insectes diptères auxquels nous avions donné le nom de tétanocères. L'auteur a depuis supprimé la première dénomination, et adopté en partie la seconde pour quel- ques-unes au moins des espèces qu'il y avoit d'abord rappor- tées. (CD.) DICTYOPHORA. (Bot. = Champignons.) Parmi les espèces de phallus décrites par Ventenat, il en est une fort remar- quable, le Phallus en chemise {Phallus indusiatus , Vent., Mem. instit. 1, tab. 7 , fig. 3), qui présente un organe parti- culier, qu'on n'a point encore observé dans les autres espèces. Cet organe est un réseau fixé au haut du pédicule , qui semble d'abord le réunir au chapeau seulement par le limbe, et puis qui, près du parfait développement de ce champignon, s'épanouit et se rabat presque jusqu'à terre en Ciiveloppant le pédicule. La présence de cet organe et sa forme ont paru suffisantes à M. Desveaux pour présenter le champignon en question comme un genre distinct, qu'il nomme dictjophora, et l'espèce p?iai7ci'dea. Le pédicule est blanc, celluleux, court; le chapeau campaniforme , ombiliqué, couvert d'alvéoles bleuâtres, bordées de blanc. Quoique ce champignon ait un pédicule creux, et un cha-* peau alvéolaire à la surface et quelquefois ombiliqué au sommet, comme les morilles et les phallus, il n'est pas. comme eux , fétide ou odorant, et ne tombe point en déliques- cence. Ventenat, après avoir fait remarquer qu'on pour- rcit séparer ce champignon d'avec les phallus, fait observer 204 DIC qu'il peut avoir un volva : c'est ce qu'on ne sauroit affirmer ou constater jusqu'à ce qu'on Fait étudié dans son pays natal, la Guiane hoUandoise. Peut-être, dit M. Persoon , le réseau remplace le volva ; mais ce réseau paroît plutôt repré- senter l'anneau ou la collerette particulière à certains agaricus et boletus. Ce champignon, plus grand que le phallus impudiciis, Linn., croît aux environs de Surinam, près des bords de la mer et sur les rives du fleuve. 11 a été découvert par Levaillant , père du célèbre voyageur de ce nom. Voyez Phallus. (Lem.) DICTYOPTERIS {Bot.= Algues.) , ?^ eurocarp us de Wehep et Mohr. Fronde rameuse , partagée dans son milieu par une nervure qui s'évanouit vers Textrémité; substance delà fronde confusément et irrégulièrement réticulée; fructifications en petits amas saillans , épars sur [es deux surfaces de la fronde, et composés de petites capsules. Tels sont les caractères de ce genre de la famille des algues, établi par M. Lamouroux : il comprend environ huit espèces de plantes marines , dont deux croissent sur les côtes d'Europe, et les autres sur celles de l'Afrique, de l'Amérique et de la Nouvelle-Hollande. Elles ont jusqu'à un pied de lon- gueur. Lorsqu'on les retire de la mer , elles sont un peu char- nues , roides , presque cassantes, et on y observe aisément leur organisation réticulée. Desséchées, elles deviennent très- minces, très-flexibles. Quelques espèces ont été placées dans les genres Fucus et lJli>a : nous ne ferons connoitre que les suivantes. DiCTYOFTERis DE JusTi ; D'ictfopteris Justii, Lamx. , Nouv. Bull, philom., 1, pag. 332 , pi. 6, iig. 2 , A, et Journ. bot., 2 , pag. i3o. Fronde rameuse , subdichotomc ; frondules ovales, très-alongées, ondulées; amas fructifères, épars; stipe poilu. La fronde a sept ou huit pouces de longueur, et chaque découpure a trois pouces environ de long sur une ligne de 'large. Cette espèce a été rapportée des Antilles par M. Poiteau. DiCTYOPTERis ALOKGÈE : Didjapteris elongata, Lamx., Journ. bot. ], pag. i3o; Fucus membranaceus, Stackh. , J^er. brit., lab. 6 ; Fucus pohpodioides , Lamx., Diss. 1 , tab. 2/1 , fig. 1 ; Vha poljpodioides , Decand. , FI. fr. Fronde membraneuse, rameuse; frondules alongées , tendres, couvertes d'une mul- DIC 2o5 titude de petits amas fructifères. Cette plante acquiert jus- qu'à sept pouces de longueur. On la trouve sur les côtes de l'Océan , en France et ailleurs en Europe. DiCTYOPTERis poLYPODioiDE : Dictjoptei'is poljpodioidps , Lamx. l. c. , pag. i3i ; Fucus pofypodioides ^ , Lamx., Diss., tab. 2/^ , fig. 2. Fronde membraneuse, rameuse, étroite, presque opaque; frondules étroites; fructifications plus nombreuses près de la nervure que près des bords. Ce dictjoptens se trouve aussi en France , mais sur les côtes baignées par la Méditerranée. DiCTYOPTEiiis DENTELÉ : Dïcljopteris serrulutd, Lamx., Tha- lass., in Annal. Mus., vol. 20, tab. 2, fig. 6. Fronde très- rameuse ; frondules très-étroites , à bords dentés comme une scie; fructificalions rassemblées le long de la nervure. Cette jolie espèce croît à la Nouvelle-Hollande. (Lem.) DICTYOTA. {Bot. = Algues.) Genre de plantes, établi par M. Lamouroux , et qui renferme un grand nombre d'espèces presque toutes platées parmi les uUa par les auteurs. Ce genre est lui-même le type d'une section que M. Lamouroux nomme les Dictvotées. (Voyez ce mot.) Dans le genre Dictyota, la substance de la fronde est sem- blable à un réseau d'une finesse extrême, à peine sensible et même invisible à l'œil nu. Les mailles de ce réseau sont tantôt régulièrement disposées, et tantôt inégales et éparses; le plus souvent elles sont hexagones. Les fibres longitudinales ont plus de grandeur et sont plus visibles. C'est dans le paren- chyme et dans ses mailles que se développe la fructification sous forme de points ou de taches brunâtres, visibles à l'œil. Au microscope on reconnolt que ce sont de petits amas de tubercules ou de coques séminifères. Ces fructifications affec- tent diverses dispositions, comme on le verra bientôt. Un caractère essentiel qui distingue ce genre de ceux de la même section , c'est que la fronde n'est jamais partagée dans son milieu par une nervure. Agardh le nomme zonaria. Tous lesdictyota sont foliacés, minces et pourvus de tige et de racine. Celle-ci est une callosité plus ou moins grosse, entièrement couverte de poils laineux , simples , articulés et flexibles. Ces poils couvrent souvent la tige, quelquefois aussi ses divisions inférieures ou l'une de ses deux surfaces. 206 DIC Trente espèces composent ce genre; elles se font remar- quer par leur consistance foliacée et leur couleur olivâtre : environ douze espèces se trouvent sur nos côtes , les autres habitent principalement les mers des Indes orientales. On peut diviser les dictyota en deux sections , qui pour- roient être considérées comme deux genres. §. 1." Frondes réniformes oujlahelli/orwes : Fructifications situées en lignes transversales courbées en segmens de cercle et concentriques {Pterigospermum , Donat. ; Pàdina, Adans. ; Zonaria , Draparn.). Dictyota qieiie-de-paon , Diclj'ota favonia , Lamx. : Vlva pavonia, Linn.; Decand. , FI. fr. , n." 67 : Fucus maritimus gallopavonis pennas referens, C.B. ; Morison, Ox., 3, tab. 8, fig. 7 ; Ellis, Corail., io3, tab. 33, fig. c; vulgairement la Plume DE COQ d'Inde marine. Frondes réniformes, rétrécies à la base, semblables à des éventails étendus, simples ou divisées en long, vert-jaunàtre ou blanchâtres, striées longitudinale- ment; sillonnées et marquées débandes, de lignes et de raies brunes, fructifères, concentriques et parallèles au bord supérieur. Les frondes naissent plusieurs ensemble : elles tiennent par des racines qui ressemblent à de petits tubes , formés de plusieurs articulations, dont chacune contient une subs- tance molle. Ces tubes ne sont que le prolongement de la fronde et sont rapprochés sur le même plan. La surface en- tière de cliaque fronde est couverte d'une pellicule mince, blanchâtre : les amas fructifères , lorsqu'ils sont mûrs , rompent cette pellicule et forment les lignes brunes transverses: cha- cun des amas est comparé par Ellis à un pépin de raisin, enveloppé de tout cftté, excepté à la base , par une substance visqueuse et transparente. Cette espèce de pépin contient plusieurs séminules. (Voyez la figure de cette plante dans les cahiers de planches qui accompagnent cet ouvrage.) Le dictyota queue -de -paon est une plante marine très- éléganle, qu'on rencontre dans toutes les mers, en Amé- rique, à la Nouvelle-Hollande, dans les Indes, en Europe, etc.; il croit sur les rochers plongés dans la mer, et très- rarement sur les grands fucus. Il offre un grand nombre DIC 207 de A'ariétés , parmi lesquelles il en est une qui se fait remarquer par sa grandeur , chacune de ses frondes ayant près de quatre pouces de longueur : on la trouve aux Antilles et sur les côtes de Barbarie. Les frondes n'ont habituellement qu'un ou deux pouces. DicTVOTA ÉCAILLE , Dictjotu scjuammaria , Lamourx. : IJWa squammaria , Decaud. , H. fr. , n." 38; Fucus squammarius ^ Gmel. , Fuc, tab. 20, fig. i. Frondes rénifoi'nies , lobées, presque imbriquées, coriaces, brunes, striées longitud^nale- ment , nues en-dessus, poilues en-dessous. Cette espèce se trouve dans la Méditerranée sur les rochers. Huit autres espèces rentrent dans ce groupe, suivant M. Lamouroux : deux sont figurées dans son Essai sur les tha- lassiopliytes non articulées , imprimé dans les Annales du Muséum , vol. XX : la première est le dictjota variegata, tab. 5 , fig. 7 , 8 et 9 , qui se trouve aux Antilles, et la seconde le idctjota interrupta , tab. G , fig. 1 , qui croit dans les Indes orientales. §. 2. Frondes dichotomes , linéaires ou rétrécies : Fructifications situées en lignes longitudinales ou flexueuses , ou bien en- tièrement ou en parties éparscs. DicïYOTA CILIÉ, Dictjota ciliaia , Lamx. : Uit^a serrata, Decand., FI. fr. , n." 24. Fronde vert-fauve, foliacée, plane, dentée irrégulièrement en scie sur les bords , dichotome, rameuse ou même déchiquetée; protubérances fructifères, éparses ou disposées en lignes tlexueuses interrompues.. On trouve cette plante sur nos côtes, dans l'Océan et la Médi- terranée ; elle se rencontre aussi en Amérique. M. Decan- dolle a observé que chaque protubérance contient un tuber- cule ovale, épais et opaque. DicTYOTA DICHOTOME , Dictjola dichotoiua , Lamx. : TJU'a dichotoma , Huds. ; Light. , Scot., 2, t. 04; Decand., FI. fr. , n." 26. Fronde d'un vert fauve, foliacée, très-mince, di- chotome , entière sur les bords ; les dernières divisions toutes terminées par deux lobes obtus écartés; fructifications puncti- formes ou maculiformes , éparses sur le milieu de la fronde. Celte espèce offre un grand nombre de variétés, dont quel- ques-unes ont été considérées comme des espèces. Elle a deux 208 DlC à trois pouces de long , et forme des touffes adhérentes au sable, aux rochers ou aux plantes marines. Ses frondes ont d'une à quatre lignes de largeur. Elle est commune sur toutes les côtes d'Europe. Dix-huit autres espèces rentrent dans ce groupe; parmi elles, dix se trouA^entdans la Méditerranée, une à la Nouvelle- Hollande, une dans les Indes orientales, et quatre dans les Antilles, entre autres le dictyota jyoïypodioides , Lamx. , Ess, ThaL, tab. 6 , fig. 2 et 3. (Lem.) DICTYOTÉES. ( Bot. z= Algues. ) Nom de la troisième section étaljlie par M. Lamouroux dans sa distribution des genres composant la famille des thalassiophy tes non articulées, et qui répond au second groupe de la troisième section de la famille des Algues (voyez ce mot, Suppl. au vol. i.'^'^). Dans les dictyotées , dit M. Lamouroux , l'organisation est réticulée et foliacée; la couleur estvcrdàtre, et lorsque ces plantes sont exposées à l'air , elles ne noircissent pas. Elles sont divisées en quatre genres, savoir, Amansia, Dictjopteris , Dictjola et Flahellaria ■ elles avoient été confondues avec les uU'a et les conferva. ( Lem. ) DICUTDALAGA. [Bot.) Camelli, cité par Roi, pag. 92, dit que cet arbrisseau des Philippines , croissant sur le bord de la mer, a de jeunes rameaux très -flexibles, comme l'o- sier, auquel on le substitue pour divers usages. Les feuilles, opposées, ont une mauvaise odeur et une saveur d'absinthe ; les fleurs, plus petites que celles du jasmin, et munies de cinq étamines, sont ordinairement portées au nombre de trois sur le même pédoncule. La figure qu'en donne Camelli paroît appartenir à une plante rubiacée. (J.) DIDACTYLE. {Omith.) Ce terme, qu'on emploie pour désigner un oiseau n'ayant que deux doigts , s'applique à l'autruche proprement dite, strulliio camelus , Linn. Klein a établi la première famille de son Prodromiis sur ce ca- ractère de deux doigts en devant , sans pouce. ( Ch. D. ) DIDAPFER {Omith.), nom anglois du petit grèbe, colfin- lus minor , Linn. , qui est aussi écrit didapser et dipper dans le Prodromus de Klein et dans le Sjnopsis de Ray. ( Ch. D.) DIDx\R , DIRDAR , LUZACH ( Bot. ) , noms arabes de l'orme , selon Dalechamps. Celui de khar k]mflj< , cité par M. Delile, DID 209 ressemble peu aux précédens. Aux environs de Constand- nople son nom grec est gauro , suivant Forskaël. ( J.) DIDELFHE. {Mamm.) Nom donné par Linnaeus à cinq marsupiaux connus de son temps, et tous originaires d'Amé- rique. Les généralités dont ils furent le sujet, n'embrassant que quelques animaux et s'appliquant plus particulièrement à un nombre de parties jusqu'alors inobservées, devinrent les caractères distinctifs d'un genre fait dans les règles, et, par conséquent, d'un genre l'un des plus naturels de la mé- thode. Ses caractères donnés par Linna-us furent : Dix denti incisives à lu màclioire supérieure, huit à celle d'en -bas; des canines saillan es ; des molaires nombreuses , et une poche sous le ventre des femelles. Gmélin , continuateur du Sjstema naturœ , ne considéra guère cet ouvrage que comme un catalogue d'animaux qu'il falloit tenir au complet. Pallas, Daubenton, Camper , Banks, etc., avoient publié de nouvelles espèces à poche : d'après la considération de la bourse, et sur cette unique donnée ^ Gmélin fit autant de didelphes de ces animaux, paroissant oublier que ce n'étoit pas sur ce seul renseignement que Linnaeus sétoit déterminé; et, comme pour ajouter plus de confusion dans son travail, il y ajouta une espèce voisine des makis, le tarsier, qui ne lui offroit pas même cette considération , et par conséquent cette excuse. Je revis ce travail en 1798 (voy. le Magasin encyclopéd. , tome IX, p. 446), et j'établis les quatre genres Dasyure, Phalanger , Kanguroo et Didelphe. Nous ne devons nous occuper dans cet article que des gé- néralités du dernier de ces genres. Notre attention se portera particulièrement sur la naissance prématurée des espèces , dont les petits naissent en effet dans un état à peine comparable à celui que présentent les fœtus ordinaires. Les jeunes didelphes, incapables' de mouvement, et mon- trant à peine des germes de membres et d'autres organes extérieurs , restent collés aux mamelles de leur mère jusqu'à ce qu'ils soient parvenus au degré auquel naissent ordinairement les autres animaux. Un ou plusieurs replia j3. 14 DU) de la peau sont étendus aux mamelles, de manière à former le plus souvent, et seulement dans les femelles, une poche ample et profonde, où ces petits, si imparfaits, sont préservés comme dans une seconde nmfrice :. c'est à cause de cette cir- constance , et pour en rappeler la singularité, que fut ima- giné le nom de didelphis, mol qui signifie double utérus. Deux os particuliers, attachés an pubis, et dont il paroît que les points rudimcntaires se retrouvent chez d'autres mammifères, semblent former un âc^ appuis nécessaires de tout l'appareil. On voit ces os surnuméraires du bassin, ces os aussi nommés os marsupiaux , aussi bien chez les màles que ehez les femelles. On a supposé jusqu'ici qu'ils n'avoient d'utilité qu'à l'égard de la bourse; et, en elfet, interposés parmi les muscles de l'abdomen , ils ont bien quelques rela- tions avec la bourse, mais des relations qui ne sont pas assez prononcées pour qu'on se soit réuni d'opinion sur ce point. La naissance des didciphes, qu'on pourroit plutôt prendre pour un avortement, et des secours en harmonie préparés en quelque sorte et répandus tout en dehors des mères, sont des faits si dignes d'attention , que ces singularités avoient préparé à d'autres anomalies, telles qu'en présente la conformation des organes sexuels. Chez les màles, le scrotum seul est apparent, et traîne presque à terre : il renferme des testicules d'un très-gros volume , dont la dimension contraste avec la petitesse du pédicule qui sert à leur suspension. Le pénis existe dessus et à la suite du scrotum , au contraire des autres quadru- pèdes : dirigé de devant en arrière, il est engagé dans un repli de l'anus. On ne peut l'y A'oir qu'en écartant les lèvres formées par ce repli. On aperçoit d'abord une ouverture, celle du prépuce, et ])eu après, plus profondément dans le fourreau, un gland divisé en deux branches : celles-ci sont une continuation des corps caverneux. Enlin, l'orifice de l'urètre est placé dans le sinus de leur bifurcation. Chez la femelle ce sont toutes parties correspondantes : le gland du clitoris est égalcmeut fourchu, et chaque branche pareillement pointue. La matrice n'est point ouverte par un seul orifice vers le fond du vagin ; elle communique avec ce canal par deux tubes latéraux en forme d'anse, ou DTD 211 plutôt ce sont deux matrices du même ordre que celles des lapins, mais qui, au lieu d'être droites, sont recourbées l'une vers l'autre et qui s'anastomosent ensemble , à peu de distance et au-dessous de leurs orifices dans les trompes de Fallope. L'existence de ces deux matrices justifie d'autant mieux la convenance des deux glands de la verge des mâles qu'elles sont développées à l'excès, et que, par suite de ce développement, ou mieux de l'état habituel de leur déplis- sement, il n'y a point de col ou de rétrécissement à leur entrée dans le vagin. Aucun obstacle ne s'opposantà la sortie des œufs parvenus dans les matrices, c'est, je le suppose du moins ainsi, c'est à cette circonstance qu'il faudroit attribuer la naissance prématurée des foetus, et que par suite l'existence de la bourse devient un si grand bienfait pour des êtres aussi frêles. Ainsi s'expliquent ( dans l'hypothèse , généralement regar- dée comme vraie, que les didelphes sont soumis au même mode de génération que les autres mammifères), ou pa- roissent s'expliquer les irrégularités que quelques différences dans la forme des organes introduisent dans leurs fonctions. Ou bien, disoit-on , ou bien les petits, contraints à le faire par le défaut d'ouverture immédiate du fond des matrices au vagin, traversent les matrices lorsqu'ils sont encore au degré de petitesse convenable pour que cela soit possible : ou bien, il arrive , comme Fa annoncé M. Home au sujet du kan- guroo , qu'il se forme, après la fécondation, dans le fond du vagin, une oUA^erture donnant directement sur le centre des matrices; ouverture, poursuit-on, fort sensible, dès qu'elle se prolonge en bourrelet peu après la mise- bas. Cette dernière observation tendroit à faire cesser la con- tradiction oîi sont tombés sur ce point les anatomistcs, dont les uns ont dit avoir vu , et les autres n'avoir pu apercevoir d'ouverture immédiate du fond des matrices au vagin j ceux-ci auroient observé des individus vierges, et ceux-là des individus fécondés. Mais, dans ce dernier système , les faits perdroient leur ca- ractère d'une dépendance mutuelle ; car nous ne pourrions plus nous expliquer , comme nous l'avons fait plus haut , la naissance prématurée des marsupiaux : et, dans l'une et ~'^' DID l'antre hypothèse, nous nous expliquerions encore moins comment les petits des didelphes, qui à leur sortie de Fu- térus sont d'une consistance gélatineuse , peuvent alors sup- porter, sans en être écrasés , les efforts et la pression qu'exer- cent ou doivent exercer sur eux les parois convulsives de la matrice ; comment ils sont apportés aux tétines ; quelle force les y attache, et ce qui amène la soudure de deux êtres dans des rapports si diffcrens .- soudure alors non équi- voque, puisqu'il est connu que les tégumens de la mère servent par continuation d'enveloppes à ses génitures. En- core moins, enfin, nous expliquerions-nous comment il arrive qu'on ne trouve chez les fœtus, bien peu après leur apparition , ni le moindre signe de placenta , ni la plus petite trace d'omhilic : observation dont nous sommes re- devables à MM. Home et Barton , et qui vient d'être vérifiée par le secrétaire de la Société philomatique ; ce dernier n'ayant aussi , de son côté , aperçu ni veine ombi- licale, ni ouraque, ni ligament suspenseur du foie, ni géné- ralement aucune des dispositions qui , dans les autres mam- mifères , deviennent les premiers moyens de nutrition des embryons, (Bulletin des sciences , 1818, p. 27.) Ce sont là de réelles difficultés, dans la supposition que les didelphes engendrent leurs petits à la manière ordinaire des mammifères. Aussi nous disposent- elles à revenir sur quelques observations publiées dans les diverses contrées où habitent des marsupiaux. On y croit possible un fait contraire à l'analogie, cette règle de toute bonne philoso- phie , cet appui , ce guide sûr de tous nos raisonnemens : on y regarde comme certain que les didelphes naissent aux tétines de leurs mères. On se fonde pour cela sur des témoi- gnages qu'il faut bien admettre comme irrécusables , l'ob- servation oculaire ; on a vu la chose , on insiste sur des circonstances bien propres à l'établir. 11 y a près de deux siècles que Marcgrave a écrit : « La bourse ' est proprement 1 Hœc hursa i/jse iilenis est anhnalis; v.mn aliiivi non halH, uti ex sectione illius comperi : in hac sevien ccnciyitur et caluli formaniur ; et hœcîpsa, ^ ^ Enfin, quelques pages plus loin , le même auteur rapporte très au long l'observation de son estimable ami et compagnon de voyage , feu M. le comte d'Aboville , observation qui comprend et les détails de l'acte de la génération et tous les développemens des fœtus dans la bourse. M. d'Aboville donne là, jour par jour, avec une habileté admirable, la plupart des renseignemens qu'on eût souhaité recueillir soi-même. Extraire cet important travail, ce seroit le priver de tout son intérêt: j'y renvoie le lecteur. Il me suffira d'ajouter que l'observation embrasse les trois premiers mois du développe- mont des petits didelphes. -''4 DID On ne cite , au contraire , aucune observation de fœtij^s trouvé dans les matrices. Les tétines, si petites, avant la fécondation , que Tyson nioit qu'elles existassent, parviennent après à un développement extraordinaire, s'alongeant, se renflant et passant à un diamètre qui n'est en rien compa- rable à ce qui se voit ailleurs. On les suit avec le scalpel sur le fœtus jusque bien près du larynx. Enfin, il est par- faitement connu qu"on compte et qu'il se développe à chaque portée autant de mamelons qu'il y a d'individus croissant ensemble dans la poche. Si l'on se rappelle que tous les autres mammifères se font remarquer par la disposition ré- gulière et par la fixité dans le nombre de leurs mamelles , l'on saura apprécier tout l'intérêt d'une anomalie qui porte à la fois, dans une même espèce, sur le nombre , la symétrie et la situation des parties. Ces témoignages réunissant le caractère d'observations faites de visu, serons-nous en droit de les rejeter par la considé- ration qu'ils sont contraires à l'analogie , et que l'état pré- sent de la science ne sauroit s'accommoder de pareilles données? Euseroit-il aujourd'hui sur ce point comme au jour des premières insinuations relatives à la chute des aéro- lites ? Et de pareils faits, si vulgairement connus aux Indes et en Amérique , ne seroient-ils repoussés que parce que nous ne pourrions les concevoir? Cependant, voudroit-on appuyer ce système, on pourroit alléguer en sa faveur que c'est là tout simplement une géné- ration gemmipare, comme bien des animaux en présentent des exemples. A l'objection que ce seroit , comme à plaisir, frapper de stérilité et réduire à zéi'o de fonctions des appa- reils de génération qui, dans le vrai, ne diffèrent en rien d'essentiel de ceux des autres mammifères, on pourroit ré- pondre par des fai(s tout semblables. Les mulets naissent avec les mêmes organes génitaux que les autres solipèdes , et n'en font aucun usage. Que de plajites qui ont les organes sexuels dans un état parfait, et qui cependant n'amènent que difficilement à bien leur fruit, parce qu'une partie de la nourriture a y appliquer se trouve détournée au profit d'excroissances extraordinaires, lesquelles deviennent autant de gemmas ou bourgeons à germes? Toutes les solanées se re- DID Èi5 produisent tout naturellement par des semences, et la pomme de terre , solamtm luhcrosum , bien diiîicilement, au contraire, parce qu'elle a déplus un sutremodede reproduction. On cite aussi plusieurs plantes fournissant, dans Faisselle des feuilles, quelques bourgeons reproductifs, indépendamment de leurs graines, dont c'est spécialement la fonction. Et sans sortir du cercle de nos considérations habituelles, combien d'exemples que nous pourrions également citer , où il est manifeste qu'un organe énergique, tout -puissant dans un groupe, existe ailleurs avec un tout semblable degré de développement, mais non avec la même énergie , et , pour l'usage , se trouve sans objet? La queue des poissons est chez ces animaux l'or- gane essentiel du mouvement progressif; et cette partie, tout aussi composée et quelquefois encore mieux développée dans beaucoup de mammifères , et particulièrement dans la plupart des singes de l'ancien continent, y est d'une insigni- iiance tout-à-fait curieuse, d'effet vraiment nul, ton peut l'affirmer, une partie absolument réduite à rien comme fonction. Mais , enfin , s'il falloit envisager sous ces nouveaux rapports le mode de génération des didelphes, qu'est-ce au fond, et que présenteroit-il de si extraordinaire? Les didelphes, trouverois-je à répondre , les didelphes dans ce cas réuni- roient les deux modes que la nature s'est accordés pour la reproduction des espèces; c'est à-dire : i.° celui au moyen duquel les germes se développent à l'un des points de la surface des animaux, ou la génération gemmiparc ; et 2.* le mode où , au contraire , les germes ne se développent qu'au dedans d'une cavité, et qu'en s'aidant du concours de plusieurs organes fort actifs , ou la génération ovipare. Qu'y auroit-il de si surprenant que , toute activité étant dé- volue dans les didelphes aux organes de la génération gemmi- pare , les autres organes génitaux , frappés par là d'affaisse- ment , restassent sans emploi P Ce résultat est celui que présente partout l'ouvrage ' que J Philosophie anatomique: des organes respiratoires , sous le rapport de Al détenni liât ion et de l'idcntilc de leurs pièces osseuses; avec ligures de ii6 nouvelles préparations anatotr.iiiues ; in-3.° de 56o pages. aie DID je viens de publier. De toutes parts j'aperçois en effet que la nature s'est, dans les animaux d'un haut rang, accordé de doubles moyens pour une seule et même fonction. L'un des deux moyens, parvenu a son plus haut point de déve- loppement, va plus directement au but, lorsque l'autre, restreint dans son accroissement et dans des conditions secondaires, n'est plus que subsidiaircment utile, qu'il borne son influence à s'interposer dans quelques vides, et qu'il n'intervient que pour mieux assurer la luarche du premier. C'est ainsi dans une famille; c'est l'inverse dans une autre. Car ce qui formoit d'abord l'organe rudimentaire , l'assistant pour un rôle secondaire, l'être en état de souffrance ou tout au moins de subordination, est, à son tour, élevé aux qua- lités principales , c'est-à-dire , devient un organe porté au plus haut point de développement et de fonctions ; lorsque l'autre, frappé par cela même d'amaigrissement , se trouve déchu du premier rang , et tenu à ne plus jouer qu'un rôle très-secondaire. Les didelphes ne doivent pas, eu égard aux considérations qui nous occupent , être apportés seuls en exemple de cette théorie. Voyons la question de plus haut, et montrons que la totalité des mammifères en fournit une application tout- à-fait remarquable. Avant que tout jeune mammifère soit amené au régime diététique de ses parens , il est forcé de vivre à leurs dépens de sucs nutritifs qui se dégagent chez sa mère et qu'il par- vient à absorber. Il le fait de deux manières, ayant succes- sivement recours à deux organes, qu'on peut à la rigueur embrasser sous la même considération: et, en effet, tout fœtus commence à appliquer à son premier développement des sucs cxtravasés dans la matrice, et qui y arrivent avec d'autant plus d'abondance que le corps étranger, qui y prend son accroissement, y devient plus gros et y procure plus d'irritation. Ces effets sont produits et durent tout autant que se prolonge l'état de la gestation. Mais un fœtus de mam-i inifère n'a pas plus tôt quitté la cavité intérieure où il étoit contenu , qu'il lui faut recourir de nouveau aux mêmes ex^ pédiens : il ne peut fournir à sa nutrition que par de nou- veaux emprunts à sa mère , qu'en allant puiser chez elle DID 217 cîes sucs de même nature, qu'en portant aussi l'irritation sur un des points de sa surlace, qu'en agissant sur un tout autre organe pouvant à ce moment remplacer la matrice, et qu'en appauvrissant constamment cet organe, afin d'y ramener de nouveau l'abondance. On sait que c'est à ces exercices que s'appliquent les nouveau - nés , et que c'est l'objet de la seconde époque de leur développement, dite la lactation. Qui ne voit, qu'excepté peut-être le moment de la concep- tion , les deux organes sont employés de la même manière; qu'ils sont pareillement mis en mouvement par la survenance et l'excitation d'un corps qui leur est de même , jusqu'à un certain point, étranger; qu'ils tendent également à faire arriver sur ce corps, ou le fœtus, une même nourriture; qu'en agissant l'un après l'autre , ils agissent cependant et exactement l'un comme l'autre , et qu'ils se proposent les mêmes fins, se trou- vant tous deux et tout aussi parfaitement des organes édu- cateurs ? I,es organes internes ou sexuels seroient, dans cette théorie^ portés au maximum de composition chez la plupart des mammi- fères, quand les organes externes ou ceux de la lactation s'y trouveroient àpronortion moins développés; et ce qu'on auroit de plus, dans cette direction, à remarquer à l'égard des pre- miers , c'est que ces organes se présentent en outre avec une autre fonction, avec une seconde fonction surajoutée à la pre- mière. Tous deux, avons-nous vu , sont organes éducateurs, organes de nutrition : ce qui n'empêche pas que l'un d'eux ne soit en outre employé à l'incubation du foetus. Mais, que ces rap- ports viennent à changer: que cette proportion soit inverse; que les glandes mammaires , comme cela arrive dans les di- delphes, au lieu de se trouver partagées en fragmens et dis- séminées çà et là sous la poitrine et l'abdomen , soient ras- semblées en un seul foyer ; et que, soit à cause de cette réu- nion , soit en raison d'un calibre plus fort de l'artère épigas- trique, et par conséquent d'un afflux plus considérable du sang, elles existent portées à tout le développement dont la chose est susceptible, il pourra se faire que, tout en restant consacrées à leur principal objet, la nourriture du fœtus, ou, ce qui revient à la même proposition , tout en se montrant ''^ DID fidèles au devoir de la fonction générale, elles soient, y faisant concourir les enveloppes dont se compose la bourse , pareillement employées à l'incubation et à la nutrition d'un embryon. Ne peut -il pas arriver, en effet, qu'il se développe vers les points mamillaires, ou profondément, ou plus extérieurement, à la membrane du tissu muqueux ( la glande mammaire ayant acquis le plus haut degré d'organisation), un appareil de vaisseaux nourriciers analo- gues à ceux dont se compose le placenta, mais adaptés dans ce nouvel ordre de faits , non plus à une ouverture d'une courte durée, à l'ouverture ventrale ou l'ombilic, mais à un orifice permanent, celui de la bouche elle-même, entrée plus naturelle peut-être, pour la substance nutritive, que celle que nous sommes cependant et journellement à portée d'observer ? Cette manière d'envisager les mamelles des animaux , et de les considérer comme pouvant dans quelques cas servir de gangue à des embryons , rentre dans ce qu'on connoît des conceptions extra-utérines à l'égard de l'homme : il n'ar- rive pas toujours au fœtus humain d'être formé ou de par- venir tout formé dans la matrice, et tout germe alors qui se développe hors de cette poche, pose et se greffe en quelque sorte sur l'un des viscères abdominaux. C'est là un cas pa- thologique, voudra-t-on objecter, une sorte de monstruosité peu favorable à ces déductions. Mais tous les divers dévelop- pemens des animaux, toute variation quelconque de leurs formes, qu'est-ce à la rigueur pour un philosophe qui com- pare et embrasse dans une même pensée l'action ou le jeu de tous ces phénomènes? Des cas pathologiques permanens, des monstruosités qui reparoissent les mêmes dans des cas détermi- nés , c'est-à-dire , des déviations d'une règle suivie dans une es- pèce, qui deviennent normales dans une autre. On a cité des hommes à queue : la queue, dans cet exemple, est une ex- croissance extraordinaire, pathologique, si je puis me ser- Air de cette expression, et la manière dont je l'emploie ici indique dans quelle acception; c'est, enfin, une vraie mons- truosité. Dans des espèces très-voisines, la queue est toujours reproduite : elle est de règle pour le plus grand nombre des singes. DID 219 Ma théorie des doubles moyens pour un résultat unique, s'il est par la suite prouvé qu'elle s'applique à la reproduc- tion des êtres, c'est-à-dire, si mes pressentiiaens à l'égard des animaux à bourse se trouvent un jour confirmés par des obser\'ations et des expériences positives , ne bornera pas ses avantages à donner la solution de beaucoup de phé- nomènes physiologiques d'un haut intérêt: elle exercera de plus une grande influence sur nos lois zoologiques. Et en eil'et, si les considérations qui fornieiit les principaux caractères des marsupiaux ne dépendent dans le vrai que d'une concentration en un seul foyer des parties des glandes mammaires, et par suite dun plus haut degré de dévelop- pement de tout l'appareil, on ne devra plus s'étonner que ce système d'organisation se trouve chez des animaux carnas- siers, insectivores, herbivores et rongeurs. On aperçoit, au contraire , qu'un nouvel arrangement des parties sexuelles est compatible et peut fort bien se combiner avec les autres conditions organiques sur lesquelles repose la notion de ces divers genres de mammifères. Des diOerences aux pieds, qui suivent dans leur progression les dilférenccs dans lesquelles se modifient les organes de la génération , ne sauroient être consitiérées comme une objection sérieuse contre ces vues, puisque toutes ces difl'érences chez les marsupiaux n'affectent jamais que les pieds postérieurs. On connoit la correspon- dance des pieds de deiTière avec les os du bassin , comme aussi celle des pieds de devant avec les parties de l'épaule. Une modification survenue à l'un des bouts entraîne la mo- dification , ou du moins est toujours accompagnée d'une mo- dification du même ordre à l'autre extrémité. Pour revenir au principal objet de cette digression, nous dirons que la conséquence de ce qui précède est , que les mammifères , avec leurs doubles inoy ens pour perpétuer leur espèce, ne diffèrent des autres animaux qu'à raison de cette double combinaison d'organes éducateurs ou sexuels. En dehors des mammifères sont effectivement d'autres ani- maux moins parfaits , et dont alors le cai'actère d'imperfection cousisteroit principalement en ce qu'ils ne montrent qu'un seul de ces systèmes nutritifs, au lieu des deux réunis: tous autres animaux tout, ou seulement ovipares, ou seulement gcmmiparcs. 220 DID Les vues que je viens d'exposer conservent trop encore le caractère d'idées systématiques; je me garderai donc bien d'en tirer des conclusions trop absolues. Ainsi, sans adopter définitivement l'opinion que les petits des didelphes naissent sur les tétines de leur mère, je remarquerai qu'on l'a vu, qu'on Ta dit; et je me bornerai à ajouter qu'il faut y re- garder de nouveau. Nous ne sommes pas, dans la présente circonstance, ré- duits à nous en tenir à des données insuffisantes, ainsi qu'il a bien fallu le faire par rapport au phénomène des pierres venues du ciel. Toutes les conjectures qu'on peut se permet- tre peuvent être vérifiées par l'observation ; et puisqu'il est évidemment très-utile aux progrès de la physiologie qu'elles le soient , il est convenable que nous saisissions toutes les occasions possibles d'engager les personnes éclairées qui, aux Indes et en Amérique, se trouvent à portée de suivre ces recherches, d'en vouloir bien prendre la peine. C'est à cet effet que je suis entré ici dans d'aussi grands détails, bien persuadé, comme je le suis, que, pour avoir la solution de ces intéressantes questions, il n'est besoin que de dire et de répéter de nouveau qu'on eu est encore, en Europe, à se de- mander si effectivement les petits des didelphes naissent sur les mamelles de leur mère. Les didelphes, dont Linnaeus n'a réellement connu que cinq à six espèces, forment aujourd'hui une famille extrê- mement nombreuse. Tous d'Amérique , ce sont les seuls marsupiaux qui ont cinquante dents, nombre le plus grand que l'on ait encore observé parmi les mammifères ongui- culés. Les incisives sont au nombre de dix à la mâchoire supérieure, et de huit à l'inférieure; les dents mitoyennes d'en -haut sont les plus longues et les deux seules qui se présentent de front en avant. Les autres dents sont quatre canines très-alongées , et vingt-huit molaires: de celles-ci il en est trois, de chaque côté et à chaque mâchoire, qui sont de vraies mâchelières très- comprimées ; les quatre autres, plus dans le fond du palais, sont de grosses molaires héris- sées, les supérieures étant triangulaires et les inférieures oblongues. Ce grand nombre de dents feroit seul présumer que la bouche est très- fendue : et cette circonstance est DID 221 très- remarquable quand la bouche , réduite d'abord à n'être qu'un suçoir, n'est formée dans le premier âge que par un orifice rond et très-étroit. I,a tête est longue et régulièrement triangulaire; de grandes oreilles nues donnent à ces animaux une physionomie très- singulière. Leur queue fortement prenante, et leur pouce des pieds de derrière, qui est long, écarté et opposable aux autres doigts, déterminent leur instinct, et les portent à vivre sur les arbres. Cest là qu'ils nichent en effet , et qu'ils pour- suivent les petits oiseaux, dont ils sont friands, principale- ment de leurs œufs. Les didelphes sont bien forcés aux mêmes habitudes que les oiseaux, quand ils s'occupent de la reproduction de leur espèce. Le développement des petits dans la bourse ressemble à beaucoup d'égards à celui des poulets sous leur mère : c'est une véritable incubation, qui doit asservir au genre de vie des oiseaux principalement les espèces qui sont privées de bourse, et qui ne peuvent conserver à leurs fa'tus la chaleur nécessaire à cette époque de leur développement qu'en demeurant ainsi long-temps avec eux. Nous apprendrons sans doute un jour que les mâles viennent alors au secours de leurs femelles , et se chargent de leur procurer la nourriture que celles-ci sont hors d'état d'aller chercher elles-mêmes. Les didelphes sont des animaux fétides et nocturnes : leur marche étant très-lente , ils n'ont pas beaucoup d'habileté comme chasseurs ; mais ils vivent de fruits et de racines. Tout-à-fait omnivores, leur estomac est simple et petit, leur cœcum médiocre et sans boursouflures. On dislingue aujourd'hui trois subdivisions dans ce genre. Les uns sont des animaux terrestres et à pattes libres , quand il en est qui vont à l'eau , et qui ont les doigts des pieds de derrière réunis par une membrane ; et parmi les premiers on distingue ceux qui ont une bourse, des espèces qui en sont privées. Nous ferons connoitre ces trois sous-genres et les espèces qui en font partie, aux mots Sarigue, Marmotte et Yapock. (g. s. h.) DIDELTA. [Bot.) [ Coiymhifères , Juss. ; Syngénésie polyga- mie superflue , Linn.] Ce genre de plantes , établi par l'Héri- tier dans la famille des synanthérées , appartient à notre tribu 222 I3ID naturelle des arctolitlées , et à la section des arclotidëes-gor- tériées . dans laquelle nous le plaçons auprès du favonium de Gsertner, qui n'en diffère que très-peu . et peut-être pas assez pour constituer un genre distinct. Le diJelta étoit nommé par Buchoz hreteiiillia, et par Thunberg chorislca, nom que Solander avoit appliqué au fa^'onium. Linnasus fils confondoit 1p didelta et le favonium avec le poljmnia. Nous avons analj'sé une calathidc sèche qui nous a offert une partie des caractères attribués au didelîa , combinés avec une partie de ceux attri- bués auyàw«/Hr/i. Cette analyse, jointe à la comparaison des genres voisins, nous a aidé à interpréter les descriptions des auteurs , pour y démê'.er les vrais caractères génériques du didelta , que nous décrivons de la manière suivante. La calathide est radiée, composée d'un disque pluriflore , régulariflore, masculiflore au centre, androgyniflore à la cir- conférence, et d'une couronne unisériée , liguliflore, fémini- ffore. Le périclinc est plécolépide , formé de squames entre- greffées , très-courtes, bisériées : les extérieures au nombre de trois, dont chacune est surmontée d'un grand appendice libre , cordiforme ; les intérieures , au nombre de douze . surmontées d'autant d'appendices libres, alternativement iné- gaux , linéaires-lancéolés , dentés en scie. Le clinanthe est simple sous les fleurs mâles situées au centre du disque . et très-profondément alvéolé sous les fleurs hermaphrodites et femelles qui composent le reste de la calathide. Les ovaires des fleurs hermaphrodites et femelles sont oblongs, et chacun d'eux est complètement enchâssé dans une alvéole du cli- nanthe; leurs aigrettes , qui s'élèvent au-dessus des alvéoles, sont formées de squamellules filiformes, roides, barbellulées. Les faux-ovaires des fleurs mâles sont semi-avorîés , et cour- tement aigrettes. A l'époque de la maturité , la partie du clinanthe qui renferme les fruits , é ant devenue presque osseuse , se détache de la partie centrale , et se partage en même temps en trois portions, dont chacune demeure accom- pagnée de la portion correspondante du péricline qui lui est adhérente , et qu'elle emporte avec elle. La DiDELTE A FEUILLES DE TÉTRAGOMF. (DideVû leinigoma- folia , l'Hérit. , Stirp. nov. fasc. 5. p. 55 . t. 28) est une plante herbacée, dont la tige , haute à'v.n pied et demi. DID "3 est rameuse, cylindrique , pubescente au sommet; les feuilles sont alternes, sessiles, longues de deux à trois pouces , linéai- res-lancéolées . entières , un peu charnues, les supérieures pubescentes ; les calathides , grandes et composées de fleurs jaunes, sont solitaires à l'extrémité des rameaux , qui leur servent de pédoncules. Cette belle plante habite le cap de Bonne-Espérance. Nous croyons utile d'ajouter ici la description de la cala- thide que nous avons analysée , et qui semble exactement intermédiaire entre le didelta et le favoJiium.^llc étoit sèche et en mauvais état; cependant on peut compter sur l'exacti- tude des caractères suivans. Calathide radiée, composée d'un disque multiflore , régu- laritlore , androgyniflore , et d'une couronne unisériée , ligu- liflore , neutriflore: péricline supérieur aux fleurs du disque, plécolépide , formé de squames eutregreffées , excessivement courtes , presque nulles , manifestes seulement par leurs ap- pendices , et bisériées ; les extérieures au nombre de trois, dont chacune est surmontée d-'un grand appendice libre , fo- liacé , ovale ; les intérieures , plus nombreuses , surmontées d'appendices plus courts et plus étroits, libres, foliacés, li- néaires-lancéolés : clinanthe large , plane , alvéolé, hérissé 64 DIN Les poules d'Inde font, en général, chaque année, dans les mois de Février et d'Août, deux pontes composées de quinze œufs, parsemés de taches jaunes et rougeàtres sur un fond blanc, dont la figure se trouve pi. i3, n." 4, des O va aviiim. de Klein. Suivant la chaleur de la saison, ces femelles pondent tous les jours, ou de deux jours l'un. Un mâle suffit à cinq ou six femelles, et l'époque de l'accouplement, qui n'a ordinairement lieu qu'après la première année révolue, peut être devancée en donnant au mâle ou à la femelle une nour- riture échauffante, telle que l'avoine, le chenevis et des pâtes dans lesquelles on fait entrer le cumin , l'anis ou autres plantes aromatiques ; mais ces stimulans ne sont pas nécessaires pour un animal aussi lubrique que le dindon, auquel l'exci- tation artificielle peut même devenir dangereuse en faisant trop réitérer une fréquentation d'où résulteroient des œufs clairs. C'est en nourrissant et soignant convenablement les dindons pendant l'hiver qu'on peut procurer aux deux sexes un état de santé propre à remplir le but d'obtenir de la femelle deux pontes fécondes, l'une au printemps, l'autre à la fin de l'été. La précaution la plus importante pour l'éducation de ces animaux est de leur choisir une habitation saine , et de les dérober a l'infectiosi qui résulteroit d'un logement trop étroit, trop peu aéré , d'une litière trop rarement reriouvelée. Les hangars non clos hermétiquement et garnis de barres suHi- samu-ent épaisses, sont préférables à des poulaillers resserrés, où ils sont exposés à des maladies et où leur chair contracte un mauvais goût. Lorsque la femelle conrmcnce à éprouver le besoin de pondre, elle le manifeste par ses efforts pour se soustraire aux regards et pour donner le change à ceux qui veulent découvrir son nid. Si elle a la liberté de sortir, après être restée avec le mâle et ses compagnes jusqu'à neuf ou dix heures du matin , elle va cliercher au loin un fourré de bois , un buisson épais , vers lequel elle se rend en faisant semblant de manger, revenant sur ses pas si on la regarde , et se rap- prochant toujours de l'endroit qu'elle a choisi. Quand on se cache pour ne la point perdre de vue, elle s'élève sur ses jambes, monte même sur de petits tertres, afin de s'assu* DIN 265 rev si elle n'est point aperçue, et, hâtant enfin le pas, elle va se rendre à sa destination, et donne ainsi un démenti suffisant à ceux qui font de son espèce un emblème de la sottise. Il arrive souvent qu'avec ces dindes vagabondes on perd des nichées entières, que les belettes et d'autres animaux détruisent. La mère même se laisse quelquefois mourir de faim sur ses œufs plutôt que de les quitter pour aller prendre sa nourriture. On fera donc prudemment d'empêcher les dindes de sortir dans la matinée , partie du jour durant laquelle la ponte s'effectue ordinairement, et de ménager, aux environs de leur demeure , des cases ou cachettes dans lesquelles elle puissent déposer leurs œufs. Il seroit aussi convenable de séparer à cette époque les femelles des mâles, qui les battent loi'squ"ils les trouvent sur les nids, les chassent et cassent leurs œufs. Pour ne pas exposer les œufs au danger d'être brisés jusqu'au moment de l'incubation , on peut n'en laisser qu'un dans le nid, et même un œuf de poule; on retire successivement ceux qui sont pondus pour ne les réunir qu'après le complément de la ponte, et lorsque la femelle annonce le désir qu'elle a de couver, soit par ses gloussemens réitérés, soit en restant sur son nid. Il arrive quelquefois que la femelle pond encore après avoir com- mencé la couvaison, et comme elle a l'habitude de quitter le nid dès qu'elle aperçoit des petits , ses derniers œufs sont exposés à ne pas éclore. Pour ne pas éprouver cet incon- vénient, on peut faire une marque sur tous les œufs pondus d'abord, et retirer ceux qui, après peu de jours, en excé- deroient le nombre. Toutes les couveuses peuvent être placées dans îe même local , qui doit être sec , chaud , sombre , et donner dans une cour séparée, où les poussins soient en liberté dans les premiers momens de leur éducation. On pra- tique ces nids, de quinze à seize pouces de diiunètre, avec des brins de bois recouverts d'une suffisante quantité de paille froissée , et on les entoure d'un bourrelet assez élevé pour que la couveuse n'en puisse faire sortir les œufs par ses mouveniens. Ces attentions ne sont nécessaires que dans le cas où la couveuse ne se seroit pas choisi elle-même un emplacement exposé à de trop grands dangers; car le succès 266 DIN de la nichée ainsi abandonnée n'en seroit d'ailleurs que plus certain. Les poules d'Inde paroissent être dans l'usage de retourner jounielle.ient leurs œufs, et de ramener successivement ceux du centre à la circonférence , pour leur communiquer une chaleur plus uniforme ; mais il faut se garder de toucher à ces œufs, à moins qu'on n'en trouve hors du nid, afin, de ne contrarier en rien les couveuses avant que les petits ne soient éclos. L'incubation dure trente à trente -deux jours , pendant lesquels on doit tenir la nourriture et la boisson à portée de la couveuse, qui ne sort pas du nid et ne quitte point la position qu'elle a choisie. Comme la durée de la même attituvle l'échauffé, elle boit beaucoup plus qu'elle ne mange. Tous les poussins ne naissent pas à la fois. Il y a des personnes qui sont dans l'usage d'ouvrir la coquille pour faciliter leur sortie ; mais l'impossibilité de reconnoître oîi est la tête de l'animal , rend ce procédé sujet à beaucoup d'inconvénieus , et l'on doit laisser le soin de briser la coquille aux petits eux-mêmes, dont le bec a été pourvu à cet effet d'une protubérance caduque , à l'aide de laquelle, par un simple mouvement de tête, ils usent cette coquille et achèvent, avec leurs pattes, de la pousser derrière eux. Le seul cas où l'on pourroit se déterminer à aider le poussin, seroit celui où l'on remarqueroit , par une ouverture déjà c inmencée, linsuilisancc de ses efforts renouvelés depuis long-temps ; mais une observation de cette nature ne saurois se faire sans s'exposer à rendre le secours partiel nuisible à la couvée entière. Les oiseaux quittant, au moment où ils sortent de la co- quille, une chaleur de vingt-cinq à trente degrés, il importe de les maintenir dans une température assez élevée . et de les mettre dans le voisinage d'un four, d'un poêle , d'une plaque de cheminée, ou, au moins, dans une pièce bien close. Quand il est question de couvées nombreuses, pour lesquelles on a en même temps recueilli dans une seule grange, peu éclairée, toutes les femelles qui vouloient se livrer à l'incubation, on peut , après la naissance des poussins, tirer un parti avantageux de l'attrait qui porte les mères à continuer de vaquer aux mêmes soins. Pour cet effet on tâche de les attirer hors du DIN 267 nid en leur présentant de la nourriture, et, réunissant promp- tement deux couvées en une, on transporte la moitié des cou- veuses dans une autre grange où l'on a préparé , pour les recevoir, de nouveaux nids, contenant des œufs de poules ou de canards. La première nourriture des petits consiste en mie de pain et en œufs cuits durs, et mélangés avec des orties et du persil également cuits et hachés très-menus, qu'on leur présente d'abord dans le creux delà main ou sur une palette, et qu'on distribue ensuite sur des briques ou autres pierres plates, tant pour les empêcher de se nuire réciproquement, qu"afin de prévenir l'empâtement de leurs pieds et de leurs plumes. Il ne paroît pas nécessaire de leur ouvrir le bec pour l'emplir de cette pâtée , les divers gallinacés ayant l'habitude de prendre eux-mêmes la nourriture qu'il suffit de tenir à leur portée ; mais une attention qu'il est bon d'avoir pour empêcher la mère de s'emparer de cette nourriture , c'est de la déposer sous une cage à poulets élevée de quelques pouces, de manière que les petits puissent l'aller prendre sans que celle-ci ait les moyens d'y atteindre. On supprime peu à peu les œufs, et les orties cuites, mêlées avec de la farine et du son, ou de l'orge et de l'avoine bouillis dans du lait, de- viennent suffisans. On peut même substituer à cette nour- riture des tourteaux ou marcs d'huile de noix et de lin. La digestion étant fort prompte chez les dindonneaux, il faut leur donner souvent à manger. Leurs piaulemeiis annoncent les besoins qu'ils éprouvent; mais, si l'on s'aperçoit, au contraire , qu'ils ne mangent pas avec leur avidité habituelle, on la rétablit aisément en leur faisant avaler à pVopos quel- ques gouttes de vin. Lorsque le temps est beau, l'on peut assez promptement faire sortir les poussins avec leur mère, en les tenant dans un lieu très-sec où de petits toits leur donnent la facilité de se mettre à l'ombre sans être privés de la chaleur du soleil , et où l'on aura couvert le terrain de sable dans lequel ils puissent se rouler à leur aise. Il est bon de leur faire prendre d'abord cet exercice dans une cour séparée , où ils soient à l'abri des attaques d'autres animaux de la basse-cour. On doit aussi mettre à leur disposition de l'eau propre; et ^68 DIP^ comme ils sont très-sujefs à la diarrhée , il seroit bon que les vases continssent , suivant les circonstances, du fer rouillé. Les dindonneaux n'acquièrent une certaine force qu'après avoir poussé le rouge, c'est-à-dire après l'époque à laquelle se gonflent et se colorent les mamelons qui succèdent au duvet dont leur tête et une partie du cou étoient couvertes. Ce développement, qui a lieu à làge de six semaines ou deux mois", est pour ces oiseaux ce que la sortie de la crête est aux coqs et la dentition aux enfans. 11 faut, pendant ce temps critique, les tenir dans un lieu sec et chaud, et, comme alors ils sont tristes et languissans , on doit les soutenir avec un peu de vin et des nourritures toniques, dans lesquelles on fait entrer du chenevis écrasé, du fenouil et des herbes aromatiques. Quand aucun obstacle ne s'oppose à ce que les dindon- neaux aillent aux champs avec leur mère, les lieux élevés et exposés à l'orient ou au midi sont les plus convenables; mais il faut faire arracher, des endroits qu'ils doivent par- courir, la grande digitale, la jusquiame, la ciguë, qui sont pour eux des poisons. Les dindonneaux n'ont plus besoin alors de nourriture particulière, et ils peuvent, jusqu'au mois d'Octobre, être conduits pendant que leur mère s'oc- cupe d'une nouvelle couvée, dans les guérets, les prairies, les bois, et d;ins tous les lieux oii ils trouvent des grains, des insectes et des fruits sauvages. Les heures les plus convenables pour laisser sortir ces oiseaux, auxquels l'ardeur du soleil est aussi nuisible que l'humidité, sont le matin depuis huit heures jusqu'à dix, et le soir depuis quatre heures jusqu'à sept. A l'approche des froids et lorsque les dindons ont atteint environ six mois , on s'occupe d'augmenter leur volume et leur embonpoint en leur fournissant une nourriture plus recherchée et plus abondante , dont le choix dépend des ressources locales. Tantôt on leur fait avaler des boulettes formées de pommes de terre cuites, pilées et mêlées avec du lait : tantôt on emploie la farine de sarrazin ou blé noir; tantôt la faîne , la châtaigne , le gland , cuits et broyés avec une farine quelconque. Il y a même des personnes qui ont recours à la castration ; mais ce moyen dangereux n'est pas nécessaire pour engraisser des animaux aussi gloutons. DIN 269 Les dindons sont sujets, à plusieurs maladies. Celle qui les attaque dans la première jeunesse, et qui les fait appeler dindons échauffés, se reconnoît à leur aspect languissant, et l'on prétend que , pour leur rendre la santé , il suffit de leur arracher deux ou trois plumes uropygiales dont le tuyau,se trouve rempli de sang. On peut aussi, en les réchaufi'ant, prévenir les suites fâcheuses de deux maladies dont les causes ne devroient cependant pas être les mêmes , la constipation et le dévoiement, qui donnent un air triste à l'animal et lui font traîner les ailes. Lorsque les dindonneaux , surpris par une pluie froide , restent engourdis, c'est aussi la chaleur qui fournit des moyens de guérison. On est dans l'usage de leur souffler de l'air chaud dans le bec , de les envelopper de linges également chauds et de leur faire avaler quelques gouttes de vin. La pépie , dont l'existence se manifeste par la couleur blanche ou jaune de la langue , exige l'enlèvement de l'épiderme affecté , ce qui se fait aisément avec la pointe d'une épingle. La maladie qu'on nomme improprement clavelée , et qui occasionne des pustules au cou , à la tête , à la face interne des ailes et des cuisses, ou même dans l'intérieur du bec et jusque dans le gosier, est de très-difficile guérison. Cependaut, après avoir séparé les individus qui en sont attaqués, pour empêcher toute communication avec les autres, on conseille de brûler avec un fer chaud les pustules extérieures , et de laver les pus- tules intérieures avec du vinaigre dans lequel on a mis un peu de vitriol, en donnant à l'animal du vin ou du quin- quina , comme cordial et tonique ; mais , la guérison étant fort douteuse, les fermiers sont dans l'usage de tuer ceux qui sont atteints de cette maladie. Ou remarque quelquefois, à la tête des dindons, des tumeurs boutonneuses qui n'ont pas le même caractère de malignité, et qu'on parvient à faire disparoître en les étuvant avec une décoction dont le vinaigre fait la base , et à laquelle on ajoute des oignons et du poivre; on leur fait en même temps manger du chenevis, et si ce traitement est sans effet, on sépare la tête de l'ani- mal , dont le corps , dit-on , n'en est pas moins bon à manger. Il ne paroit pas que la couleur des dindons doive leur faire donner une préférence dans les usages domestiques, à moins que ceux dont la robe e^ blanche, ne puissent, dans quelques circonstances , suppléer aux plumes d'au- truche. Les femelles passent pour avoir la chair la plus tendre et la plus délicate , et ce sont elles qu'on a coutume de farcir avec des truffes, ou de remplir avec des boulettes composées de viandes hachées et de marrons rôtis. On doit "vider les dindons, comme les autres volailles, peu de temps après les avoir tués , le séjour prolongé des intestins donnant à leur chair un goût désagréable. Les vieux, qu'on ne pour- roit plus mettre à la broche , ni même en daube , fourniroient encore un bon aliment si on les faisoit bouillir; et l'on peut en manger toute Tannée dans les fermes, en les tuant en même temps que les cochons , les divisant par quartiers , les conservant avec du sel dans des pots de terre, et en suppléant par la graisse de porc à celle qu'ils ne peuvent fournir. Les femelles ne pondant guères plus d'œufs qu'elles n'eu peuvent couver, et ceux de la seconde ponte formant la base de la nourriture des poussins dans leur premier âge , il en reste peu qu'on puisse employer dans la cuisine; mais ou les préfère à ceux ùt^s poules pour la pâtisserie. Enfin, la fiente ries dindons convient aux terres fortes, et elle fournit un bon engrais pour certaines productions. (Ch. D.) DINDON DU BRÉSIL. {Omith.) L'oiseau que Brisson dé- crit sous ce nom, tom. I, p. 162 , est le jacupema de Marc- grave , le guan ou quart d'Edwards et le meleagris cristata de Linnaeus, ou l'yacou , que Mauduyt , d'après Bajon, ne dis- tingue pas du marail , mais dont Gmelin fait deux espèces d'un nouveau genre , en dénommant le premier penelope cristata, et le second penelope marail. (Ch. D.) DINDONNEAU {Omith.), jeune dindon. ( Ch. D. ) DINDOU [Omith.], nom piémontois du dindon. (Ch. D. ) DINDOULETTE [Omith. ) , nom provençal des hirondelles. (Ch. d.) DINÉBRA ou DINÉBA. [Bot.) Genre de plantes monoco- tylédones, à fleurs glumacées, de la famille des graminées, de la triandrie digjnie de Linna-us , offrant pour caractère essentiel : Des épillets unilatéraux, à deux fleurs étalées, DIN 271 Tune hermaphrodite, sessile, l'autre stérile, à trois arêtes; les A alves du calice mutiques , en carène ; la valve inférieure de la corolle à trois dents; la dent du milieu prolongée en arête; trois étamines, deux styles. Ce- genre réunit plusieurs espèces, distribuées d'abord en d'autres genres, tels que le chloris curtipendula , Mich.; ïaris- fida americana , Linn. ; peut- être le cynosurus retrojlexus , Linn. , etc. On pourroit peut-être y joindre également les genres Clwndrosium , Pol^yodon, qui n'en sont que médiocre- ment distingués, et encore mieux le genre Heterosïega de Desvaux, pour Varistida americana de Linnaeus (voyez A.iis- tide). mm. de Humboldt et Bonpland ont découvert dans l'Amérique méridionale plusieurs autres espèces, que je vais mentionner. DiNÉBRA A ÉPIS PENDANS : Dincbra curlipendula, Mich., FI. Amer., i , pag. 67, sub Chloride ; Botelua racemosa, Lagasc. , Varid^ Cipnc, i8o5, 141. Plante delà contrée des Illinois, dans l'Amérique septentrionale , remarquable principale- ment par la disposition de ses épillets, et cultivée au jardin du Roi. Ses tiges sont glabres, cylindriques, couchées à leur base, garnies dans toute leur longueur de feuilles roides, lancéolées, très-ouvertes, rudes, légèrement plieuses, den- ticulées à leurs bords. Les fleurs sont disposées en un épi droit, simple et terminal , composé d'épis particuliers, courts, distans, sessiles, alternes , pcndans , lancéolés, unilatéraux, composés d'environ six épillets tournés du même côté ; les valves calicinales roides, lancéolées, aiguës, renfermant une fleur hermaphrodite, une stérile , à deux valves subulées, et très-souvent le rudiment de deux autres sétacées; les valves de la corolle nautiques dans la fleur hermaphrcdite. DiNÉERA FAUSSE- ARISTIDE ; Dinchra arisHdi.ides , Kunfh in Humb. et Bonpl. , No^'. Gen. , 1 , pag. 171. Plante du Mexi- que, dont les tiges sont glabres, rameuses, réunies en gazon; les feuilles glabres et striées sur leur gaine avec une lan- guette courte, presque frangée; sept à huit épis disposés en une grappe latérale, linéaires, distans, pédicellés, glabres, un peu comprimés; les pédicellés pileux et pubcscens; trois ou quatre épillets sessiles, linéaires, serrés contre le rachis, presque unilatéraux et biflores; les fleurs glabres, verdàtres; ^73 DIN la valve inférieure de la corolle pileuse; la fleur stérile à trois arêtes. DiNÉBRA FAUX -brome; Dihehra hromoides , Kunth, /. c. , pag. 172 , tab. 5i. Ses tiges sont à peine rameuses; ses feuilles planes, linéaires, rudes à leurs bords; les épis oblongs, mé- diocrement pédicellés , alternes, distans, contenant environ huit épillels lancéolés, presque unilatéraux; les valves du calice purpurines, rudes et ciliées sur le dos, inégales. Elle croît au Mexique. DiNÉBRA RAMPANTE; Diiichra rcpens , Kuiilh , l.c, tab. 62. Cette espèce, recueillie proche Acapulco , au Mexique, a des tiges glabres, rameuses, rampantes , piiis redressées; les feuilles rudes à leurs bords; les gaines pileuses à leur ori- fice; quatre à cinq épis alternes, disposés en une grappe unilatérale; sept à huit épillets sessiles, oblongs et biflores ; les valves du calice purpurines , inégales , rudes et hispides sur leur carène; celles de la corolle lancéolées, linférietire à trois dents subulées , la supérieure bidentée , à double carène. DiNÉBRA EN GAZox; Dbiehra chondrosioidcs , Kunth, /. c, lab. 53. Plante de la ?\"ouvelle-Espagne , à tiges droites, lon- gues de cinq à neuf pouces, pubescentes sur leur sommet; les feuilles planes, piltuses à -leurs deux faces; les gaines gla- bres; quatre ou six épis sessiles, alternes, distans; le rachis pubescent; huit à dix épillets sessiles, unilatéraux, disposés sur deux rangs; les valves du calice purpurines, lancéolées, pubescentes. inégales. (Poir. ) DINEMURE, Dinemuriis. (Entomoz.) Genre plutôt indiqué que réellement établi par M. Rafinesque-Schmaltz, dans son Précis de Somiologie, pour un animal articulé, dont le corps, cylindrique, composé d'environ dix anneaux deux fois plus longs que larges, est terminé antérieurement par une tête obtuse, unie, et postérieurement par une queue avec deux filets latéraux. Cet animal, qui vit dans les eaux douces de la Sicile et que M. Ralinesque riomme dinemure ponctué , dine- miiriis punctatus , parce que son corps blanchâtre est ponctué de roussàtre, neseroit-il pas une lai'vc d'insecte hexapode? c'est ce que le nombre des anneaux du coi'ps et les appen- dices qui terminent la queue portent à soupçonner. (De B.) DIN 273 DINÈTE, Dinelus. (Entom,) C'est sous ce nom de genre que M. Jurine a indiqué , dans sa Méthode des hyménop- tères, une espèce d'insectes voisine des crabrons , ou mieux des pompiles , et qu'il a figurée dans cet ouvrage sous le n." 26 de la planche XI. Fabricius les avoit indiqués sous les noms de pompilus pictus le mâle, et de guttatus la femelle, parce que les taches jaunes de l'abdomen sont différentes. M. Latreille en a fait à tort, suivant M. Jurine, des espèces de larres ; mais il a observé qu'elles creusent le sable , et qu'elles y nourrissent leurs larves de petiles espèces de mouches à deux: ailes. D'après l'analyse , cet insecte appartient à la famille des oryctères ou fouisseurs. (C. D.) DINGLA. {Ornitli.) L'oiseau de mer qu'on nomme ainsi à Alep, suivant Forskaël , Descript. anim. , p. 8 , est regardé par Linuceus comme une variété de son larus cinerarius , ou petite mouette cendrée de Buffon. ( Ch. D.) DINO (Bot.), nom brame du nalugu des Malabares, qui est une espèce d'aquilicia, dont Linnaeus faisoitson aralia chi^ nensis. (J. ) DINOSMOS. {Bot.) Ruelliiis cite ce nom grec comme un de ceux qui ont été donnés anciennement à la conyze. ( J.) DINOTE, Dinotus. [Chetopod.) Guettard , dans sa Disserta- tion sur la classification des vers à tuyaux, insérée dans le 3.'' volume de ses Mémoires, a réuni sous ce nom de genre toutes les espèces de tubes calcaires fixés sur les corps marins , et en- roulés ordinairement d'une manière assez régulière pour imi- ter une coquille de planorbe ; d'où l'on voit que c'est le même genre que M. de Lamarck, et les zoologistes qui l'ont suivi, nomment Spirorbe. Voyez ce mot. (De B.) DIOCH. ( Ornith. ) Les Yolofes , qui habitent l'Afrique dans les environs du cap Vert, appellent ainsi l'oiseau que Montbeillard a décrit sous le nom de moineau du Sénégal, et qui est Vemberiza queiea de Linnaeus. On trouve la figure du mâle et de la femelle dans l'Histoire naturelle des oi- seaux chanteurs de M. Vieillot, pi. 22 et 23. (Ch. D. ) DIOCHEN (Bot.), nom arabe donné par Avicenne au millet, suivant Mentzel. (J.) DIOCTOPHYME, Diocfop/i/ma. (Enfoz.) M. Collet-Maigret, Journal de physiq. , an 1 1 (1 8o3 ) , décrivit et figura un ver in- i3. 18 27/i DIO testinal, qu'il regai^da comme nouveau et dont il crut devoir former un genre distinct, parce qu'il crut que cet animal avoit chacune de ses extrémités terminée par huit tubercules, ce qu'indique le nom qu'il lui donna. Le fait est que ce n'étoit autre chose que le strongle géant, stronsylus gigas , dontRedi a parlé depuis long- temps, et qui se trouve assez fréquemment dans les reins des animaux mammifères carnas- siers et de l'homme. Voyez Strongle. (De B.) DIOCTRIE, Dioctria. {Eniom.) MM. Latreille et Meigen, et par suite Fabricius, ont employé ce nom pour indiquer un genre ou une subdivision des asiles, insectes diptères de la famille des haustellés ou sclérostomes , dont les an- tennes, portées sur un pédicule commun, sont plus longues que la tête. Ces auteurs y rapportent , parmi les espèces que nous avons décrites au tome III, article Asile, pag. 20S et suivantes , V asile d'Œlande, n." /j. (C. D.) DIODE, Diodia. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille des rubiacécs , de la létrandrie monogynie de Linnaeus , carac- térisé par un calice à deux folioles persistantes; une corolle infundibuliforme , à tube grêle, le limbe à quatre divisions^ quatre étamin-es ; un ovaire inférieur; un style; un stigmate bifide. Le fruit est une capsule tétragone , couronnée par le calice, à deux valves, à deux loges; une semence dans chaque loge. Ce genre comprend des plantes, la plupart îierbacées , originaires de l'Amérique, à feuilles opposées ou verticil- lées, réunies à leur base par une membrane stipulée; les fleurs axillaircs et solitaires. Les principales espèces sont : Diode de Virginie; Diodia rirginica, Linn. ; Lamk. , Jll. gen., tab. 65. Ses tiges sont couchées, rougeàtres, tétragones. longues d'un pied ; les rameaux alternes ; les feuilles opposées , presque sessiles, entières, lancéolées, aiguës, glabres, sou- vent un peu ciliées à leur base , et réunies par une mem- brane tronquée ; les fleurs blanches, presque sessiles, oppo- sées et solitaires. Elle croît aux lieux aquatiques et sablon- neux sur le bord des grandes rivières dans la Virginie. Diode verticillée; Diodia verticillata, Vahl, Symh. , 2. pag. 28. Plante de l'île de Sainte-Croix, dans l'Amérique. DIO 275 dont les tiges sont droites, glabres, longues d'un pied, très- simples , garnies de feuilles réunies cinq à huit en verticille» lancéolées, inégales, rétrécies à leurs deux extrémités, réu- nies à leur base par une membrane ciliée : les fleurs verti- cillées , entourées par la stipule membraneuse ; le verticillc supérieur beaucoup plus grand; les capsules linéaires, à deux loges , un peu comprimées, ciliées à leurs deux bords supérieurs, couronnées par deux dents; une seule semence linéaire dans chaque loge. Diode a épi simple; Diodia simplex , Swartz, FI. Ind. occid. ^ 1 , pag. 226. Ses tiges sont simples , tétragones , hautes d'un demi-pied; les feuilles opposées, presque sessiles, gla- bres, entières, élargies, lancéolées; les fleurs sessiles blan- châtres, solitaires, axillaires; la corolle plus longue que le calice ; les divisions du limbe aiguës ; les capsules oblongues, anguleuses , à deux loges monospermes. Elle croît à la Ja- maïque, sur les hautes montagnes. Diode couchbe ; Diodia prostrata , Swartz , l. c. Cette espèce croît dans les champs sablonneux , à la Jamaïque. Ses racines sont filiformes; ses tiges couchées, peu rameuses, longues de trois h cinq pouces, roides , blanchâtres, héris- sées ; les feuilles sessiles , linéaires , aiguës , hispides et pu- bescentes , roulées à leurs bords ; une stipule vaginale , bordée de cils rougeâtres ; les fleurs blanches, petites, sessiles, réu- nies deux ou trois dans les aisselles des feuilles ; le calice velu, à quatre dents fort petites; les capsules presque ron- des, à deux coques; les semences noires. Diode grimpante; Diodia scandens, Swartz, l. c. Ses tiges sont grêles, presque ligtieuses , grimpantes, longues de huit à dix pieds; les rameaux simples, très-longs; les feuilles pé- tiolées; les supérieures sessiles y rudes, hispides, ovales-lan- céolées, très- entières ; les stipules à demi amplexicaules , ciliées à leurs bords; les fleurs blanchâtres, sessiles, au nombre de quatre ou six dans l'aisselle des feuilles ; le tube de la corolle de la longueur du calice, velu à son orifice; les capsules oblongues et noirâtres. Elle croît à la Nouvelle- Espagne, aux lieux arides. Diode sarmemeuse ; Diodia sarmentosa, Swartz, L c. Espèce originaire de la Jamaïque, dont les tiges soat ligneuses. 276 DIC) grimpantes, très-ëlevées , hispiclcs sur leurs angles; les feuilles presque sessiles , roides , oblongues, aiguës , un peu rudes; les fleurs sessiles axillaires, presque solitaires; le calice à quatre dents lancéolées, les deux plus longues persistantes; le tube té- tragone ; les anthères bleuâtres ; une capsule oblongue , divisée en deux loges, qui offrent , par leur séparation, l'apparence de deux capsules monospermes. Diode velue; Diodia hirsuta, Pursh , FI. Amer., i, pag. 106. Plante de la Nouvelle-Géorgie, très-hérissée sur toutes ses parties; ses tiges sont tombantes, tétragones ; ses feuilles li- néaires-lancéolées; la corolle garnie en dedans, à son orifice, de poils touffus; les capsules ovales, hérissées. (Poir.) DIODON ( Ichthjol. ) , Diodon. On a donné ce nom à un genre de poissons de la famille des ostéodermes de M. Du- méril , et de celle des plectognathes gymnodontes de M. Cuvier. Ce genre est reconnoissable aux caractères suivans : Mâchoires avancées , .nues ou plutôt garnies d'une substance éhurnée, divisées, intérieurement en lames , et dont l'ensemhle repré- sente une espèce de hec de perroquet, formé de deux pièces seule- ment, une en haut, et Vautre en bas. Peau arniée de toutes parts de gros aiguillons pointus, mobiles, nombreux et disséminés sur toute la surface; catopes nuls. Les diodons ont un squelette fibreux et presque cartila- gineux; les opercules et les rayons sont cachés sous une peau épaisse qui ne laisse voir à Pextérieur qu'une petite fente branchiale; le canal intestinal est ample, mais sans cœcums. malgré Tassertioii contraire de Bloch ; la vessie natatoire est considérable, bilobée. Ils vivent de crustacés et de fucus : leur chair est généra- lement muqueuse et peu estimée. Ils peuvent se gonfler, comme des ballons, en avalant de l'air et en remplissant de ce fluide leur estomac , ou plutôt une sorte de jabot très-mince et très-extensible , qui occupe toute la longueur de Tabdomen en adhérant intimement au péritoine, ce qui Ta fait prendre tantôt pour le péritoine même , tantôt pour un épiploon. Lorsqu'ils spnt ainsi gon- .flés, ils culbutent; leur ventre prend le dessus, et ils flottent à la surface sans pouvoir se diriger : c'est pour eux un DIO :>77 moyen de défense , parce que les épines qui garnissent leur peau se relèvent ainsi de toutes parts. C'est cette faculté d'être ainsi susceptibles d'être distendus par de l'air, qui a fait donner à ces poissons le nom vulgaire de hoursoujlus et celui d'orbes, tandis que celui de diodon vient de la disposition de leurs dents , qu'il exprime en grec (JVç, deux, et oS'aç , dent), et qui correspond à l'expression: françoise de deux-dents, par laquelle on les désigne quelque- fois. On ne leur compte que trois branchies de chaque côté, exception peut-être unique parmi les poissons. Leurs reins, placés très-haut, ont été pris mal à propos pour des pou- mons; car il est probable que ce sont eux qu'ont voulu dé- signer ainsi Schœpf (Écrits des naturalistes de Berlin, VIII, 190), Plumier (voyez Schneider, 5i3) , et Garden {Sjst. nat. Linn. , edit. XII, I, p- 048, not.). Les diodons , sous le rapport de la respiration , ne diffèrent en rien des autres animaux de la. classe des poissons, et l'on ne sait encore ce que sont des organes celluleux que Broussonnet leur a ac- cordés. (Académ. royale des sciences, année 1780.) Les diodons ont de très-grands rapports de ressemblance, pour l'apparence extérieure et pour l'organisation intérieure , avec les tétraodons ; mais ils en diffèrent en ce que chaque mâchoire de ces derniers est partagée en deux dents. Ils en diffèrent encore par la nature de leurs piquans, beaucoup plus longs, plus gros et plus forts que ceux des tétraodons les mieux armés. (Voyez, au reste , Ostéodermes et Tétraodon.) Les espèces de ce genre vivent dans les mers des pays chauds : on ne possède encore que peu de détails sur cha- cune d'elles ; nous allons examiner successivement les plus importantes, en avertissant toutefois qu'il règne une grande confusion dans leur détermination. L'Atinga ou Atingua : Diodon atinga, Linnasus ; Deux-d,ents courte-épine , Bonnaterre , Encycl. mtthod., pi. XIX, fig. 60 ; Deux-dents longue-épine , Daubenton ; Çuamajacu atinga , Marc- grave, Bloch , 12 5. Corps alongé ; piquans très -rapprochés les uns des autres; nageoires dorsale et anale petites et pla-» cées au-dessus l'une de l'autre ; nageoire caudale arrondie ; tête petite, élargie par le haut. 278 DIO Les ouvertures des narines de Tatinga sont simples et tubu- lées ; l'ouverture de la bouche est petite et la mâchoire avance un peu ; les yeux sont rapprochés du museau: Tanus est voisin de la queue , qui est très-courte. Dans cette espèce, les piquans mobiles sont très -forts, très-longs, creux vers leur racine , variés de blanc et de noir, et partagés à leur base en trois pointes divergentes, qui vont se fixer au-dessous des tégumens. Ils sont revêtus d"un épiderme délié, qui le plus souvent ne s'étend pas jusqu'au sommet de Taiguillon , mais qui quelquefois le dépasse. L'atinga a le dos rond , large et brun ou bleuâtre; ses côtés sont un peu aplatis et bleuâtres ; le ventre est blanc ; toutes ses nageoires sont jaunes, tachetées de noir et bordées de brun ; presque tout le corps est, du reste, parsemé de petites taches noires lenticulaires. Ce poisson habite les mers de Tlnde, de l'Amérique et de l'Afrique méridionale; on le trouve abondamment entre les tropiques et dans les environs du cap de Bonne -Espérance. Il se nourrit de petits poissons, de crustacés et d^e coquil- lages, dont il brise aisément l'enveloppe calcaire au moyen de ses robustes mâchoires. 11 ne s'éloigne guère des côtes. Les mâles sont plus petits que les femelles, qui atteignent ordinairement quinze à dix-huit pouces de longueur. Il est difficile et même dangereux de prendre ce poisson à la main, car il sait fort bien se défendre en hérissant ses piquans; c'est principalement lorsqu'on l'attaque, qu'il fait enfler son corps, puis souvent, tout-à-coup, il chasse avec force l'air qu'il a avalé, et celui-ci , en sortant parla bouche et par les ouvertures des branchies, produit un bruissement semblable à celui que font entendre les balistcs, les coffres et les tétraodons. Marcgrave est le premier naturaliste qui en. ait parlé. On le pêche ordinairement dans les filets avec les autres poissons; on le prend aussi à l'hameçon, en y attachant une queue de crustacé pour appât. Sa chair est dure et peu savoureuse on la mange cepen- dant. Pison assure que son fiel est vénéneux, et que, si l'on néglige de l'enlever, il cause la znort à ceux qui ont l'im- prudence de manger de l'animal ainsi mal préparc : leurs DIO , 279 sens s'émoussent, leur langue devient immobile, leurs mem- bres se roidissent , et la vie s'éteint pendant qu'une sueur froide et coUiquative inonde tout le corps. La piqûre de ses aiguillons passe également pour dangereuse. On éprouve aussi, dit-on , des accidens graves, si l'on ne retire point des viscères de ceux de ces poissons que l'on veut servir sur la table les restes d'alimens qui peuvent s'y rencontrer. La vessie natatoire des atingas est très-grande ; M. de La- cépède pense qu'en la préparant convenablement on en fa- briqueroit une fort bonne colle de poisson. L'estomac de ces diodons est mince et garni de beaucoup d'appendices qui, comme autant de petites poches cœcales , peuvent augmenter la quantité des fluides gastriques, ou con- tribuer à l'achèvement convenable de la digestion en retar- dant le cours des matières alimentaires. Leur foie, gros et trilobé , s'étend jusqu'à l'anus. Leur bouche est garnie , outre les deux dents dont nous avons parlé , de deux véritables dents molaires , très-grandes , à peine convexes et sillonnées transversalement : Tune occupe presque tout le palais , et l'autre revêt la partie opposée de la gueule dans l'endroit le plus voisin du devant de la mâchoire inférieure. Le DioDON DE Plumier; Diodon Plumierii , Lacép. Corps alongé, étranglé entre les yeux et les nageoires pectorales; point de piquans sur les côtés de la tête, qui est plus grosse que la partie antérieure du corps ; nageoire caudale arrondie; queue dépourvue d'aiguillons: corps bleuâtre avec des taches blanches, presque rondes, assez petites et très-nombreuses. Ce poisson, des mers de la zone torride et du voisinage des côtes orientales de l'Amérique , et qui a beaucoup de ressemblance avec l'atinga , a été dessiné par Plumier. M. Schneider ne le regarde point comme une espèce distincte. Le GuARA , Diodon holocantlius : Diodon liistrix , Bloch , 126; Diodon atinga holocanthus, Linnœus. Corps moins alongé que celui des espèces précédentes; piquans très- rapprochés les uns des autres; nageoire caudale fourchue; couleurs sem- blables à celles de l'atinga. Ce poisson vit dans toutes les mers entre les tropiques ; comme Patinga , il se livre à des mouvemens très-violens et très-rapides lorsqu'il se sent pris , et particulièrement lors- 28o DIO qu'il a mordu à l'hameçon. Il se gonfle et se comprime alter- nalivement, redresse et couche ses dards, s'élève et s'abaisse avec vitesse, pour se débarrasser du crochet qui le retient, et, comme ses piquans sont très-longs, on redoute beaucoup de le saisir. Il paroît qu'on le pêche dans la mer Rouge et dans celle du Japon. Sa chair est maigre et dure. Selon le père Dutertre, il faut pour le prendre amorcer la ligne avec un crustacé : il s'en approche d'abord avec pré- caution , le goûte, se retire, revient, et enfin l'avale ; dès qu'il se sent accroché, il s'enfle comme un ballon, rend un iruit sourd comme le coq d'Inde quand il fait la roue, et entre en fureur: mais bientôt, voyant ses eff'orts inutiles, il a recours à la ruse; il baisse ses piquans, se dégonfle et devient aussi flasque qu'un gant mouillé : il ne reprend son activité que quand il s'aperçoit q^ue le pêcheur le tire à lui. Le Diodon tacheté; Diodon maculatus , Lacépède. Corps encore moins alongé que dans l'holocanthe; piquans très-rap- prochésles uns des autres, et deux ou trois fois plus longs sur le dos que sur le ventre; nageoire de la queue arrondie: bryn en-dessus, blanchâtre en-dessous; trois grandes taches de chaque côté du corps ; une tache en forme de croissant sur la nuque; une tache nuageuse sous le museau ; une autre tache presque ronde, au-dessus du dos, autour de la na- geoire dorsale : toutes ces taches sont noires. Nageoires d'un jaune verdàtre ; piquans blancs, renfermés dans des gaines îjrunes, et beaucoup plus longs sur le dos que sous le ventre. Bords de l'ouverture des narines relevés en manière de verrue. . Les yeux de ce poisson sont gros et saillans; l'épiderme les recouvre comme tout le reste du corps. Commerson l'a observé auprès des côtes de la Nouvellc- Cythère. Le Diodon moie ; Diodon mola . Pallas , Linnacus , Lacé- pède. Corps très - comprimé , demi-ovale, comme tronqué par derrière ; sommet de la tête creusé en un canal dont les deux bouts sont armés d'une pointe ; museau saillant; la matière qui recouvre les mâchoires plutôt cartilagineuse qu'éburncc; deux piquans et trois tubercules sur le dos; deux DIO 281 aîguiJlons auprès de la gorge; des piquans sur les côtés du corps. Dos et côtés noirâtres ; ventre d'un blanc argenté. Taille de quelques pouces. Ce poisson , décrit pour la première fois par le célèbre Pallas, vit dans les mers des tropiques. Le DioDON HÉRISSON ou ORBE ! Diodon hj^strix , Linnaeus ; Diodon orbicutaris , Bloch , 127; Seba , t. 20, fig. 5. Corps sphérique ou presque sphérique; piquans forts, courts et clair-semés; nageoires très-courtes; museau peu avancé. Teinte générale d'un gris livide; des gouttes blanchâtres sur tout le dos; quatre taches plus grandes, noires, arrondies, situées, une auprès de chaque nageoire pectorale , et une de chaque côté du corps; une cinquième tache noire, très- échancrée auprès de la nageoire caudale; un croissant noirâtre au-des- sous de chaque œil ; la base de chacun des aiguillons plan- tés sur le ventre d'un jaune plus ou moins pâle. Cé'poisson , que Commerson a observé vivant dans la baie de Rio-Janéiro, se trouve aussi près du cap de Bonne-Espé- rance et aux Moluques. Sa chair est un aliment plus ou moins dangereux , au moins dans certaines circonstances. Autrefois sa.dépouille , sous la dénomination de poisson-armé, étoit suspendue à la voûte de presque tous les cabinets d'his- toire naturelle, et même dans les officines des pharmaciens et les magasins des droguistes. Le Djodon géo:métrique; Diodon geometriciis , Schneider, t. 96. Corps oblong, marqué de figures hexagonaîes contiguës et de cinq taches noires et rondes ; teinte générale jaune ; épines courtes^ en forme de lame de couteau , courbées en arrière; deux petits barbillons sous le menton. Taille de quatre pouces. Des mers d'Amérique. Le Diodon a bras ; Diodon hrachiatus , Schneider. Na- geoires pectorales , dorsale et anale , supportées par un appen- dice en forme de petit bras; des points noirs sur un fond d'un fauve cannelle. Le Diodon a antennes ; Diodon antennaliis , Cuvier. Plu- sieurs filamens charnus sur le devant de la tête et dans quelques autres parties du corps. Teinte générale d'un gris roussâtrc avec des taches symétriques d'un roux foncé. (H. C.) 282 DIO DIODON {Mamm.)y nom formé du grec, qui veut dire deux dents , et qu'on a donné comme spécifique à une espèce de dauphin. Voyez Cachalot. (F. C.) DIOKCIE (Bot.), nom composé de deux mots grecs qui signifient deux maisons. Linna'us désigne par ce nom la vingt- deuxième classe de son système sexuel, dans laquelle sont réunies les plantes qui portent des fleurs mâles sur un indi- vidu et des fleurs femelles sur un autre (chanvre, épinard , mercuriale, saule, valisnère , etc.). Dioécie est encore le nom d'un ordre de la vingt-troisième classe, la polygamie. (Mass.) DIOGGOT (Bot.) , huile ou goudron retiré du Bouleau. Voyez ce mot. ( J.) DIOIQUES [Plantes]. (Bot.) Plantes de la dioécie. Dans ces plantes les fleurs mâles sont sur un individu, et les fleurs femelles sur un autre individu. (Mass.) DfOMEDEA. (Ornith.) Les oiseaux, dont Pline , Gesner, Aldrovande , etc. , ont parlé sous la dénomination d'aves diomedeœ , et qu'ils ont dit habiter Pile de Diomède , près de Tarente , où ils accueilloient les Grecs , tandis qu'ils se jetoient sur les étrangers, sont désignés par les uns comme d'une très-grande taille , d'un plumage entièrement blanc et jouissant éminemment de la faculté de voler. D'autres les ont comparés à des pétrels, à des goélands; et Gesner, après avoir énoncé ces diverses opinions , livre 5 , p. 367, expose dans ses Paralipomena , p. 77 1 , une opinion encore différente , puisque ce seroit un oiseau de proie de couleur brune , ayant le bec et les doigts crochus , se tenant caché pendant le jour , et ne sortant que la nuit de trous creusés par lui- même, pour aller à la pêche des poissons, dont il faisoit sa nourriture ; toutes circonstances propres à établir une ana- logie avec les diables -de -mer ou diablotins des Pères du Tertre et Labat. Quoi qu'il en soit , le diomedea a^^^is de Ges- ner a été rapporté par Linnœus au pétrel-puflin , procellaria ■puffinus; et le même naturaliste , ayant formé un autre genre, sous le nom de Diomedea, y a placé deux espèces différentes , dont la première , diomedea exulans , est l'albatros , et la se- conde , diomedea demersa , le grand manchot, plus convena- blement rangé ensuite par Gmelin dans son genre Apteno- d.jtes. ( Ch. D. ) DIO ^83 DIOMÉDÉE, Diomedea. (Bot.) [Coijmllfères , Juss. ; Sjyn- génésie polygamie superflue , Linn. ] Ce nouveau genre de plantes , de la famille des Synanthcrées , a été d'abord pro- posé dans notre troisième Mémoire sur cette famille , lu à l'Institut en 1814 , et plus amplement décrit depuis dans le Bulletin de la Société pliilomatique de Mai 1817. M. de Jussieu , dont le coup d'œii est si juste, Tavoit entrevu depuis long-temps {Gêner, plant, p. 186), en exprimant le doute que les espèces de huplitalmum à tige ligneuse et à feuilles opposées fussent vraiment congénères des espèces herbacées à feuilles alternes. Mais il éloit presque impossible d'établir entre elles aucune distinction générique solide, avant d'avoir signalé les diverses tribus naturelles dont se compose la fa- mille. Cette distinction est devenue très-facile , depuis que nous avons reconnu que les vrais buphtalminn étoient des inulées , tandis que les faux huphtalmum ù tige ligneuse et à feuilles opposées étoient des hélianthées. Notre diomedea , qui comprend les B. frutcscens , arborescens , lineare , etc., appartient donc à la tribu naturelle des hélianthées, et à la section des héiianthées-rudbeckiées , dans laquelle nous le rangeons auprès de Vheliopsis et du ivedelia. Il diffère du a'edelia , en ce que la cypsèle n'est point rétrécie au sommet en une sorte de col court portant l'aigrette; et de Vheliopsis, parce que la cypsèle est aigrettée. La calathide est radiée , composée d'un disque muUiflore;, régularitlore , androgyniflore , et ^iiÉÉe couronne unisériée , liguliflore , féminiflore ; le périclinè est formé de squames paucisériées , inégales , subfoliacées , arrondies ; le clinanthe est plane , squameilifère ; les cypsèles sont tétragones , gla- bres, et chacune est surmontée d'une aigrette coroniformc , cartilagineuse , courte , continue , irrégulièrement découpée. La DioMÉDKE BiDENTÉE {Diomedea bidcntala, H. Cass. ; Biipli- talmum fruiescens . Linn.) est un arbrisseau élevé de trois à quatre pieds ; à liges droites, souvent simples; à feuilles opposées, connées, oblongues, obovales, acuminées, entières , veinées en dessus , unies en-dessous , épaisses , blanchâtres et glauques, étrécies inférieuremcnt en un pétiole muni de deux petites dents subulées; les feuilles des rameaux n'ont point de dents , et sont lancéolées -. les ralatlydcs sont terminales , so- ^84 DIO litaires , grandes , composées de fleurs jaunes, et chaque squa- melle se termine par une longue corne spinescente. Cette espèce habite la Virginie , la Jamaïque. La DiOMÉDÉE INDENTÉE {Diomedea indenlata , H. Cass. ; Buph- talmum arhorescens , Linn. ) est un arbuste toujours vert , haut de trois à quatre pieds, à rameaux bruns , à feuilles opposées, connées , étroites, lancéolées, étrécies à la base, très-entières, nullement dentées, et vertes ; à calathides ter- minales , solitaires, composées de fleurs jaunes, et dont les squamelles sont subspatulées. Cette espèce habite les iles Bermudes et celles de Bahama. (H. Cass.) DIONE (Erpétol.) , nom d'une couleuvre des déserts salés qui avoisinent la mer Caspienne. Voyez Couleuvre. (H. C.) DIONÉE ATTRAPE - MOUCHE (Bot.)-. Dionea muscipula, Linn., Mant.; Ellis, in Nov. Act. Ups. , i , pag. 88, tab. 8j Lamk. , III. gen.^ tab. 062; Vent., Malm., 1, tab. 29. Genre de plantes dycotylédones , à fleurs complètes , polypétalées , qui a des rapports avec les drosera [rossolis). Il appartient à la décandrie monogjnie de Linnœus, et se caractérise par un calice persistant , à cinq folioles; cinq pétales étalés; dix étamines, les anthères arrondies; un ovaire supérieur; un style; un stigmate élargi et frangé; une capsule enflée, arrondie, à une seule loge; un grand nombre de semences fort menues, attachées au fond de la capsule. Cette espèce croît d^jj^ es lieux humides et marécageux de la Caroline. Ses feuillcRbnt toutes radicales , étalées en ro- sette sur la terre, pétiolées, glabres, un peu charnues, ar- rondies, échancrées, divisées en deux lobes demi-ovales, ci- liés sur les bords , chargés à leur face supérieure de petites glandes rougeàtres, et de trois ou quatre pointes fort courtes placées entre ces glandes; les pétioles ailés, comme dans les orangers, cunéiformes, au moins aussi longs que la feuille. Du milieu de ces feuilles s'élève une hampe grêle, droite, her- bacée, haute de six à sept pouces, soutenant à son sommet plusieurs fleurs blanches, pédonculées , disposées en un co- rymbe terminal ; les pédoncules uniflorcs , sortant chacun de l'aisselle d'une petite bractée aiguë; les folioles du calice sont oblongues , aiguës ; les pétales ovalcs-oblongs , concaves, ob- DIO 285 fus, ù sept strîes longitudinales; les filamens subulés, plus courts que les pétales. Cette plante est très-curieuse par la grande irritabilité des lobes de ses feuilles, qui se ferment avec rapidité au moindre attouchement, phénomène occasioné fréquem- ment par les insectes qui viennent s'y poser ou y sucer la liqueur distillée par les glandes, et dont quelques-uns sont très-avides. A peine se sont-ils posés sur la feuille, qu'aussitôt celle-ci rapproche ses lobes l'un de l'autre; les cils qui les bordent, se croisent et tiennent l'insecte renfermé comme dans une souricière. Plus celui-ci se meut et se débat , plus sa prison se resserre ; mais lorsque, épuisé de fatigue, l'insecte cesse de se mouvoir, alors les lobes s'ouvrent d'eux-mêmes, et le prisonnier recouvre sa liberté. Il est à regretter que cette plante, qui a été cultivée dans plusieurs jardins, ne puisse pas s'y propager. On parvient, avec des soins^ à en obtenir des fleurs, mais les graines ne mûrissent que très- rarement. On ne peut la multiplier que par des pieds appor- tés de l'Amérique. Elle exige une terre tourbeuse, tenue toujours humide; la serre tempérée pour l'hiver. Lorsqu'elle est bien soignée, on parvient encore à la propager par la séparation des rosettes de feuilles enracinées. (Poik.) DIONIUM. (Min.) Pline distingue trois sortes de sardes, pierres qui paroissent renfermer nos tourmalines- et nos sardoines ; la seconde paroît être plus particulièrement notre sardoine : c'est à celle-ci que Pline donne le nom de dionium, a cause de sa grandeur. Grosse pense que c'est un ancien nom indien qui se rapporte au sardilus mâle de Théophraste, qui est d'un brun jaunâtre (Delaunay), gran- deur et couleur qui conviennent parfaitement à l'agate que nous nommons sardoine. (B.) DIONYSIA. (Bot.) Voyez Hedefa. (J.) DIONYSIADES. (Bot.) Un des noms anciens de la toute- saine , liypericum androsœmum , cité par Ruellius. Il est nommé dionjsia par Mentzel; et ce dernier nom est aussi donné au lierre, suivant Ruellius. (J.) DIONYSIAS. (Min.) C'est une de ces pierres dont Pline ne dit presque rien, et qu'on ne peut rapporter par consé- quent à aucune des pierres connues. Elle étoit noire et 286 DIO dure, marquée de taches rougeâtres : broyée dans l'eau, elle lui donnoit la saveur du vin, etc. (B.) DIOPSIDE. ( Miner. ) M. Haiiy a réuni sous ce nom , dans son Cours de minéralogie de 1806, des minéraux en- voyés de Piémont par M. Bonvoisin , de l'académie de Turin , sous les dénominations de mussite et d''alatite. Néanmoins il remarquoit déjà les rapports que ce minéral avoit avec le pyroxène, malgré l'extrême différence des caractères exté- rieurs de ces deux pierres; car, dans la description que M. Tonnelier a publiée du diopside dans le Journal des mines, tom. 20, pag. 65, il disoit toujours, en parlant au nom de M. Hauy , que la place destinée au diopside est immédiate- ment après le pjroxène , dont la forme primitive a quelque ana- logie avec celle de la première, etc. Mais , ayant eu occasion de voir un plus grand nombre de cristaux, d'en examiner de plus gros et de plus nets, et d'étudier toutes les variétés intermédiaires entre le diop- side et le pyroxène, il reconnut, 1.° que les différences qui l'avoient frappé au premier moment entre la diopside et le pyroxène, tenoient aux difficultés qu'il avoit trouvées pour mesurer, dans les premiers cristaux qu'il avoit eus, des angles qui ne différoient réellement entre eux que d'en- viron un degré; 2.° que des caractères de clivage et des ca- ractères physiques, qui paroissoient propres au diopside, se retrouvoient dans quelque variété de pyroxène du Vésuve et d'Arendal. Il s'est donc déterminé à réunir le diopside au pyroxène et à le regarder comme une variété de cette es- pèce. Il a donné les motifs de cette réunion dans un Mé- moire qu'il a publié en 1808. Nous admettons cette réunion, malgré les différences assez notables que ces deux pierres semblent présenter dans leur composition, et nous traiterons particulièrement de cette variété et de ses caractères particuliers sous le nom de Pyroxène diopside. Voyez ce mot. (B. ) DIOPSIS, Diopsis. [Entom.) C'est le nom d'un genre et d'une espèce d'insectes diptères de la famille des sarcostomes ou proboscidés, tout- à-fait anomal par la disposition sin- gulière des yeux , qui sont portés sur un long prolongement transversal de la tête; d'où la dénomination de diopsis, qui DIO 287 indique ces deux yeux très-remarquables. Cet insecte a été rapporté d'Afrique , de Guinée et de la côte d'Angole. Fabricius l'a décrit avec détails , d'après M. de Sehestedt, sur des individus venant de Sumatra , dans son Système des antliates , page 201. Linnaeus l'a fait figurer dans une disser- tation soutenue sous sa présidence à Upsal, par Dahal , en 1776, sous le titre de Bigas insectorum. Fuesly l'a aussi re- présenté dans ses Archives des insectes , 1 , pi. 4. C'est la diopsis ichneiimonée de Linnseus. ( C. D.) DIOPTASE. (Miner.) C'est un minéral de -cuivre hydro- silicé. Voyez Cuivre dioptase, huitième espèce. (B.) DIORITE. [Min.) Voyez Diabase. ( B. ) DIOSANTHOS. (Bot.) Anguillara , cité par C Bauhin, apr plique ce nom de Théophraste à une espèce d'œillet à pétales laciniés, voisine du dianthus superhus. Cest peut-être ce nom qui a donné à Linnaeus l'idée d'imposer celui de dianthus à l'œillet. (J.) DIOSCOREA. (Bof.) Voyez Igname. (PoiR.) DIOSMA. {Bot.) On décrit, dans le genre Diosma, un disque placé sous l'ovaire, et se prolongeant en cinq crénelures ou cinq languettes opposées aux cinq pétales et alternes avec les cinq étamines, que les uns prendroient pour des pétales plus petits , d'autres pour des étamines avortées. C'est sur ces organes et sur le nombre des graines dans chaque loge du fruit , que Wendland fonde une division du diosma en quatre genres secondaires , savoir : 1.° le diosma, qui a cinq pétales, cinq étamines et des loges monospermes; 2." le bucco , diffé- rent du précédent par Paddition de cinq autres pétales; 3." le glandulifera , auquel il attribue cinq pétales, dix étamines, dont cinq alternes , à filets stériles , et deux graines dans chaque loge; 4.° le parapetalifera, qui a dix pétales, cinq étamines et un fruit tuberculeux, dont les loges sont mono- spermes. Willdenow , dans VHort. BeroL , adopte cette divi- sion, et substitue seulement au second nom celui d'agor- thosma, au troisième celui d'adenandra, et au quatrième celui de barosma. Linnaeus avoit antérieurement divisé le genre primitif en diosma et hartogia, à raison du disque crénelé ou prolongé en languettes ; mais il avoit renoncé ensuite à ce partage , et réuni les deux genres en un seul. = 88 DU) Peut-être jugera-t-on que la division de Wendland ne devra pas plus être adoptée . ou qu'elle sera utile seulement pour faire des sections dans le genre Diosma , décrit ci-après. (J. ) Le diosma est un genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, polypétalées, régulières, delà famille des diosmeVs, de la pentandrie inonogynie de Linnaeus , dont le caractère essentiel consiste dans un calice persistant, à cinq divisions profondes, muni intérieurement à sa base d'un disque à cinq crénelures ou à cinq écailles : cinq pétales opposés aux écailles du disque ; cinq étamincs alternes avec les pétales ; un ovaire supérieur entouré par le disque ; un style, un stigmate en tête. Le fruit consiste en trois ou cinq capsules oblongues , comprimées, connivcntes, s'ouvrant en dedans , contenant une gaine ou une sorte d'arillc dans le- quel sont renfermées une ou plusieurs semences. Ce genre comprend de jolis arbustes, la plupart origi- naires du cap de Bonne -Kspérance, d'un port élégant, sou- vent odorans; munis de feuilles opposées oti éparses , ordi- nairement ponctuées en -dessous; les fleurs solitaires, ou réunies en bouquets au sommet des rameaux. Nous ne connoissons qu'imparfaitement le plus grand nombre des espèces rapportées à ce genre ; d'autres sont cultivées dans quelques jardins de botanique. On peut les multiplier de graines; mais, comme elles perdent très-promptement leur vertu germinative, on préfère les multiplier de boutures que l'on forme dans le courant de l'été : les branches adultes sont préféi'ables aux. plus jeunes et à celles trop âgées; on les place dans des pots remplis d'une terre légère, .que l'on plonge dans la tannée d'une serre médiocrement chaude. Ces plantes contribuent à la décoration des oran- geries pendant l'hiver , à celle de nos jardins pendant les autres saisons: elles s'y distinguent par leur forme agréable, leur verdure constante et leur odeur aromatique. Les espèces les mieux connues sont . Diosma velu : Diosma hirsuta , Linn. ; Lamk., ///. gen. . tab. 127, fig. 4. Arbrisseau de cinq à six pieds, à tige sim- ple, divisée vers son sommet en rameaux grêles, épars, velus à leur partie supérieure, garnis de feuilles droites, éparses, linéaires, très-étroites, hérissées de poils blancs. Les DIO 28Ç) fleurs sont blanches, peu nombreuses, disposées en petits co- rymbes, presque ombelles et terminaux; les.pédoncules courts et velus ; les calices turbines, velus à leur base; leurs divi- sions ovales, un peu ciliées; la corolle une fois plus longue que le calice ; les pétales ovales, obtus, presque arrondis; les étamines non saillantes. Ses feuilles et ses capsules exhalejit une odeur aromatique très-agréable , qui approche de l'anis étoile de la Chine. DiosMA A FEUILLES OPPOSÉES : Diosmu oppositifolia, Linn. , Hort. Cliff, ■ Spircca Af ricana , etc., Commel. , l\ar., i, tab. i ; Hipe- ricum Africanum vulgare ; Bocho Hottentorum , Scba , Thés. , 2 , tab. 40, fig. 5; vulgairement Btcco. Arbrisseau très-rameux , d'un aspect agréable , peu élevé , revêtu d'une écorce gri- sâtre ; ses feuilles sont fort petites, opposées en croix, tri- gones,' subulées, glabres, quelquefois légèrement ciliées sur leurs bords, les rameaux, pres([ue paiiiculés à la partie su- périeure des tiges, se terminent par des Heurs blanches, peu nombreuses, presque réunies en ombelle. Seba dit que cette plante est fort estimée chez les Holtentots, qui l'emploient à la guérison d'un grand nombre de maladies. Les liabitaus du cap de Bonne-Espérance en tirent, par la distillation, une huile aromatique très-pénétrante, dont on se sert à l'extérieur pour fortifier les nerfs: l'usage intérieur de cette plante est utile dans les rétentions d'urine. Les diosma. scabra, et decussata, Lamk. , Dict. , n."* 1 et :; , sont très-rapprochés de cette espèce. Diosma rolce : Diosma ruhra , Linn.; Erica œthiopica , etc.^ Pluk. , tab. 347, fig. 4; Spirœa africana , odorata , etc., Commel., Rar., 2, tab. 2. Ses rameaux sont nombreux, rou- geàtres et cylindriques; ses feuilles d'un beau vert, appro- chant de celles d'un genévrier, éparses, presque glabres, linéaires, mucronées; les fleurs peu nombreuses, presque sessiles, réunies en petits corymbes terminaux. Le fruit est composé de cinq capsules comprimées, terminées par* des pointes divergentes. Cette plante croit en Afrique ; on la cultive au jardin du Roi avec une autre, qui en est très- rapprochée , sous le nom de diosma purpurea. Diosma a i-euilles de bruyh:re : Diosma ericoides y Linn.- Pluk.., tab. 2'jc), fig. 5; Diosma aspalathoides , Lamk.. Dict. l3. ig .yo DIO n." 12. Cet élégant arbuste croit presque en buissou : ses feuilles sont très-rapprochées, presque imbriquées, linéaires, lancéolées, glabres, canaliculées en-dessus, convexes et ponc- tuées en-dessous , presque courbées en une pointe crochue au sommet, placées sur deux rangs opposés; elles répandent une odeur aromatique très-ngréable : les fleurs sont blanches, petites, presque solitaires et terminales. On la cultive dans quelques jardins de botanique , ainsi que le diosma imbricata, dont les fleurs sont purpurines , en ombelles ; les feuilles ovales, mucronées et ciliées; les pétales longuement on- guiculés. Dios.MA EFFILÉ; Dlosma virgata, Lamk. , Dict. , n." lo. Ses tiges sont grêles, hautes d'environ un pied et demi ; les ra- meaux glabres, efiilés, droits, presque filiformes; les feuilles éparses, très-menues, glabres, linéaires, trigones, ponc;tuées en-dessous ; les fleurs blanches , pédonculées , en ombellules ter- minales ; les divisions du calice lancéolées, aiguës; les pétales linéaires, onguiculés, obtus, une fois plus longs que le ca- lice; cinq languettes pétaliformes et tronquées placées entre les étamines. DiosMA Élégant; Diosma pulchella, Linn. ; Hartogia, Berg, pi. , cap. 69. Arbrisseau fort élégant, d'environ un pied de haut, dont les feuilles approchent de celles de la german- drée ; elles sont éparses, pétiolécs , ovales, glabres, glan- duleuses et crénelées : les fleurs solitaires ou géminées, d'un violet bleuâtre, portées sur un pédoncule capillaire; les pé- tales ovales, une fois plus longs que le calice. Dios:ma cilié : Diosma ciliata, Linn. ; Pluk. , tab. 411 , fig. 3; Seba, Mus., 2, tab. 17, fig. 5. Arbrisseau très-ra- meux , d'un port agréable. Ses rameaux sont nombreux , les plus jeunes pubescens ; les feuilles petites, éparses, planes, ovales-lancéolées, un peu pileuses et ciliées, longues de deux ou trois lignes; les pétioles courts; les fleurs blanches ou teintes d'un pourpre clair, assez nombreuses, réunies en une tête ombelliforme ; les pédoncviles velus; les divisions du ca- lice lancéolées; les pétales oblongs, obtus, deux fois plus longs que le calice ; les onglets barbus; cinq écailles blanches, linéaires-lancéolées , barbues ; les anthères d'un pourpre violet. Diosma uniflorï:: Dio&rna unifiera, Linn. ; Hartogia anijlvra , DIO 291 Berg ; Glandulifolia unijlora , Wendl. , Sert. icon. Ses tiges sont hautes d'un pied et plus, un peu raboteuses, divisées en quelques rameaux presque simples , garnis de feuilles ovales- oblongues , un peu obtuses , glabres, planes , bordées de points transparens; les pétioles courts; les fleurs grandes, blanches, solitaires, sessiles et terminales; les folioles du calice ovales- lancéolées, d'un rouge brun, un peu ciliées à leurs bords. DiosMA A FLEURS DE CISTE ; D'iosma clstoides , Lamk. , IlL gcn., tab. 127, fig. 1. Cet arbrisseau a l'aspect d'un ciste, et se distingue par ses grandes fleurs blanches en dedans , ter- minales, rougeàtres en dehors, pédonculées, presque en corymbe ; les feuilles sont éparses , lancéolées, repliées à leurs bords, vertes, glabres, ponctuées. Le calice à demi divisé en cinq grandes découpures lancéolées, ciliées à leurs bords; les pétales ovales, rétrécis en onglet; cinq gros filets velus, stériles, alternes avec les étamines; cinq capsules ru- des, réunies et entièrement renfermées dans le calice. DiosMA HÉRISSÉ; Diosmu hirta, Lamk. ,JIL gen. , tab. 127, fig. 3. Ses branches sont longues de près d'un pied , rabo- teuses, sillonnées par les basCj décurrentes. des feuilles, di- visées vers le sommet en rameaux presque ombelles ; les feuilles éparses , imbriquées, linéaires, très-aiguës, un peu canaliculées, rudes et pileuses sur leur dos; les fleurs blan- ches, nombreuses, pédonculées, en corymbea touffus et ter- minaux; les calices prismatiques; leurs divisions barbues à leurs bords; les pétales oblongs , barbus à leur onglet; cinq écailles linéaires , calleuses à leur sommet , barbues. Le diosma harbigera, Linn., est très-rapproché de cette espèce, qui est peut-être le diosma villusa de Thunberg. DiosMA A FEUILLES DE BOULEAU; Diosma betuUna, Lamk., IlLgen., tab. 127, fig. 2. Peut-ttre faudroit-il rapporter cette espèce au diosma hetulina ^ Linn., Supp., ou bien au diosma crenata, Linn. ? Elle a l'aspect d'un bouleau nain : ses rameaux sont pubescens ; ses feuilles éparses , pétiolées , ovales , crénelées, bordées de points transparens, de la grandeur de celles du buis; les pédoncules axillaires , presque géminés ou fascicules; les pétales blancs ou d'un bleu très-pàle, ovales- oblongs, à onglets courts. Diosma a feuilles denticui.ée^ : Diosma serratifolia. Vent., -9^ DIO Malm., 2 . lab. 77 ; Curt., Bot. Magaz., lab. 456. Arbrisseau originaire de Botany-Bay, distingué par ses feuilles lancéo- lées, étroites, longues d'un pouce et plus, ponctuées, à trois nervures, rétrécies en pétiole à leur base, finement denli- culées, glanduleuses entre les dentelures; les rameaux op- posés; les fleurs blanches, axillaires, solitaires, quelquefois terminales; les pédoncules courts, mvinis vers leur sommet de bractées croisées; dix étamines, dont cinq stériles; cinq écailles munies d'un onglet, placées autour de l'ovaire. Cette espèce appartiendroit , par ses cinq filamens stériles, hTade- nandra, Wilid. (si ce genre étoit conservé), dans lequel les cinq filamens paroissent être les mêmes organes que les cinq écailles dans les agatJiosma. DxosMA A ODEUR DE CERFEUIL j Diosiva cerefoUum , Vent. , Malm., 2, tab. c)3. Cette espèce, par ses cinq filamens sté- riles ou ses cinq écailles, appartient, comme la précédente, au genre Adenandra , qui ne me paroît pas devoir être plus conservé que le genre Agathosma. Elle se rapproche du diosma pubescens , Thunb., seu hartogia ciliata , Thunb., et se distingue par ses feuilles imbriquées , un peu étalées , lancéolées, aiguës, ciliées à leurs bords , exhalant, lorsqu'on les froisse, une odeur de cerfeuil. Ses rameaux sont nombreux, dis- posés en pyramide, offrant le port d'une bruyère : ses fleurs petites, blanchâtres, un peu pédonculées, réunies en têtes terminales; l'ovaire globuleux, entouré d'un disque peu sail- lant. Elle croît au cap de Bonne-Espérance. On rapporte encore à ce genre beaucoup d'autres espèces, la plupart peu connues, telles que les Diosma dejlexa , proliféra , acuminata, Desf. , Cat. paris., cultivés au jardin du Roi; le Diosma hrevifolia , rosmarinifolia, Lamk. , Dict. et JZ/.; Diosma capensis, capitula, cupressina , marginata, lauceolata , Linn.; Diosma speciosa , Bot. Magaz., tab. 1:271 ; Diosma ohtusata, linearis, aiba,pectinala , hifurca, villosa, riigosa, ovala, heluliaa ( non Lamck. ) , orbicularis , asiatica , etc. , Thunb. , Prodr. Cap. Le Diosma capsularis , Linn., est Vemplcvrum serrulalum , Smith , Exot. Bot., tab. 63. On a établi pour plusieurs espèces de diosma quelques genres particuliers, tels que le buco, Wendl., seu agathosma, Willd.: glanda l if olin . "W'endl. , seu udenandra, Willd., etc. (PoiR.) DIO 295 DIOSMÉES. (Bot.) M. R. Brown , dans ses Gênerais remarhs , propose rétablissement d'une nouvelle famille des diosmées , dont il paroît que le genre Diosma doit être le type. Il in- dique les genres quïi croit devoir faire partie de cette fa- mille, dont il ne présente cependant pas le caractère général. Nous avions déjà rapproché ce genre des rutacées avec Veni' plevrum et le melianthus , et plus récemment nous avions groupé autour de lui, comme M. Brown, les genres Bo;o- nia , Crowea dont Veriostemon nous paroissoit congénère, Zieria, Phebalium, Francoa et Melicope. Nous retrouvions dans tous ces genres un calice monophylle divisé jusque vei^ la base en plusieurs lobes j des pétales (quelquefois nuls) alternes avec ces lobes et en nombre égal , insérés autour d'un disque hypogyne, quelquefois relevé sur plusieurs points de ses bords; des étamines en nombre égal ou double, portées sur ce disque, qui entoure un pistil surmonté d'un seul style et d'un stigmate; un fruit composé de trois à cinq capsules rapprochées en une seule, ou écartées, uniloculaires, s'ouvrant chacune du côté intérieur, et contenant une ou plusieurs graines renfermées dans une seconde capsule inté- rieure et coriace, un peu élastique, qui est en quelque manière une doublure de la première , et que Linnaeus dis^ tinguoit par le nom d'arille , dont l'existence n'est pas encore vérifiée dans tous les genres cités plus haut; chaque graine munie de son hile et revêtue d'un tégument solide, lisse et quelquefois luisant; un embryon droit, à lobes aplatis, à radicule dirigée vers le hile, entouré d'un périsperme charnu et mince; une tige ligneuse en arbrisseau; des feuilles non stipulées , alternes ou rarement opposées ; des points glandu- leux, répandus sur diverses parties de ces plantes, et prin-« cipalement sur celles de la fructification. Tel est à peu près le caractère général des diosmées. S'il est admis, on peut, avec M. Brown, leur associer son diplo- lœna, quoiqu'il ait plusieurs fleurs réunies dans un involucre commun, et que ces fleurs manquent de corolle. On réunira à la même série le jambolifera, dont les loges du fruit ne sont pas écartées. Ce genre entraîne nécessairement après lui le calodendrimi de Thunberg , arbrisseau réuni par Linnasus fils à la fraxinelle, dictamnus , qui est herbacée, et que l'on ne '94 DIO peut séparer de la rue et de Tharmale, peganum. Il en réSul- icroit par suite que ces derniers genres ne pourroient être séparés des diosmées, quoiqu'ils soient herbacés, à feuilles composées et difTérens dans le port. Bernard de Jussieu les avoit déjà rapprochés du diosma, et on leur retrouve une grande partie des caractères énoncés plus haut. Il convient de faire de nouvelles observations pour déterminer le vrai degré d'affinité de ces genres, et pour savoir si le mdianilius et quelques autres peuvent rester dans cette série. Doit-on également, avec M. Brown, ramener près des diosmées les genres Fagara, E^odia, Zanlhoxjlum , Pilocarpus , Och.roxjlum, qui ont, en effet, de l'affinité en plusieurs points, et dont nous formions avec le ptelea un groupe trcs-éloigné , parce que nous avions cru que leurs étamines étoient insérées au calice ? Ils diffèrent des diosmées en ce que leur pistil est composé de plusieurs ovaires distincts, munis chacun de leur style et de leur stigmate. Pour atténuer cette différence, on peut dire que le style unique des diosmées n"cst qu'une réunion de plusieurs styles collés ensemble; que cette adlié- rence se montre dans le melicope , dont le style est qua- drangulaire , et le stigmate à quatre lobes ; que dans le fagara, dont un seul ovaire subsiste le plus souvent, on trouve un seul style , mais surmonté de deux ou trois stigmates. Ces détails nous ont paru nécessaires pour ramener l'atten- tion des botanistes sur la proposition de M. Brown , qui n'est pas faite sans une méditation approfondie. Ces derniers genres , qui formoient pour nous une nouvelle famille des zanthoxylées, peuvent bien avoir les étamines hypogynes, et dès-lors ils doivent, ou être l'éunis aux diosmées dans une section distincte, en donnant de l'extension au caractère général, ou constituer une famille voisine : ce qui est assez indifférent dans l'ordre naturel. Quant aux genres Ticorea et Cttsparia, dont M. Brown iint ici mention, ils appartiennent mieux aux méliacées , parmi lesquelles le ticorea est déjà placé depuis long-temps à cause de ses étamines monadelphes. Cet auteur parle aussi du galipea et du monnicra, genres monopétaîcs, auxquels il trouve quelque affinité avec les précédons; mais on ne pourra DIO 295 la déterminer avec précision que lorsqu'on connoîtra bien ces genres dans toutes leurs parties. (J. ) DIOSPOGON. (Bot.) Ruellius cite ce nom comme un des synonymes grecs anciens du chrysocome de Dioscoride , nommé aussi par d'autres e^irysitis , qui paroit être le gna- plialium oricnlale. Voyez Chrysïtts. (J.) DIOSPOROS (Bot.), un des noms grecs anciens du gre- mil, Ufhospermum , suivant RuelUus et Mentzeî, (J.) DIOSPYROS. (J3o/.) Voyez Pla()ueminier.v( Poir, j DIOTIS. {Bot.) Vaxyris ceratoides de Linnseus a des carac- tères qui doivent le distinguer du genre Axjris. Adansoa le premier en a fait son euroiia. Long- temps après Guldenstedt Va. nommé hrasckcninnikovia , en l'honneur de Kraschenînni- kof , auteur d'un ouvrage sur le Kamtschatka. Il a été ensuite le gueldcnstedia de Nccker, le diolis de Schreber, le cerav tospermum de M- Persoon. Ces deux derniers noms sont déjà appliqués à d'autres genres, dont l'un est décrit ci-après ; les deux qui précèdent auroient besoin d'être adoucis ou rac- courcis. Dans ce conflit de nomenclatures, il paroit que le nom d'eurotia, comme plus ancien et appliqué à cette seule plante , doit être préféré. (J.) DIOTIS. (Bot.) [Coiymhifères , Juss. ; Syngénésie polygamie égale , Linn.] Ce genre de plantes, de la famille des Synan- tliérées , appartient à notre tribu naturelle des anthémidées, La calalhide est incouronnée , équaliflore , multiflore , régulariflore, androgyniflore. Lepéricline est hémisphérique, et formé de squames imbriquées , appliquées , oblongues. Le clinanthe est petit , convexe , et pourvu de squamelles oblongues , concaves. Les cypsèles sont oblongues et inai- grettées. La base du tube de la corolle se prolonge inférieu- rement, en formant d'abord un anneau qui emboîte le som- met de l'oA'aire , puis deux queues qui rampent sur ses deux côtés opposés jusqu'au milieu de sa hauteur , et qui con- tractent quelque adhérence avec lui. La DioTiDE MARITIME [Diotis mariiima , Desf. ; Allianasia marilima, Linn.) est une plante herbacée , un peu ligneuse, très-cotonneus« et blanche sur toutes ses parties , à racine vivace , très-longue ; ses tiges, longues de huit à douze pouces, cylindriques , presque simples , se divisent au sommet en -9C DIO quatre ou cinq rameaux courts , disposés en une sorte de conmbc, et terminés par autant de calathidcs composées de fleurs jaunes; les feuilles sont nombreuses, cparses, alternes, étalées , longues de huit lignes , larges de quatre , oblongues- lancéolées , un peu obtuses , planes , légèrement crénelées. Cette espèce , la seule que l'on connoisse dans ce genre , habite les plages maritimes de nos provinces méridionales, et fleurit en Juillet et Août. On la trouve aussi en Angleterre et en divers lieux de l'Europe australe. Elle porte les noms vulgaires de Fraisée , d'HERBE blanche. Caspar Bauhin donnoit le nom de gnaphalium à cette plante , ainsi qu'à plusieurs autres qui n'ont avec elle qu'une affinité apparente. Tournefort, plus exact, a fondé sur cette seule espèce son genre Gnaphalium , dont il a reconnu le vrai caractère distinctif. Adanson et Gsertner ont adopté le genre de Tournefort, et sous le même nom, malgré l'opinion contraire de Vaillant. Mais comme Linntieus , et d'après lui presque tous les botanistes, appellent gnaphalium un genre très-différent , M. Desfontaines a donné au gnaphalium de Tournefort le nom de dioLis , qui signifie double - oreille , et que Schreber et Willdenow ont appliqué à VaTjris ce- ratoides , nommé par Persoon ceralospermum. Linnœus avoit d'a- bord rapporté le diotis au genre Santolina , puis au filago; ensuite il en a fait un aihanasia. MM. dcJussieu, deLamarck, Willdenow, Tersoon , Smith considèrent cette plante comme une espèce du genre Santolina. Pour faire apprécier le seul caractère générique qui puisse distinguer le diotis des santolina , nous devons dire que , dans beaucoup de plantes de la tribu des anthémidées , telles que notre cladanlhus , Vanthemis mixta , etc., la base du tube de la corolle se prolonge inférieurement sur l'ovaire d'une manière presque aussi remarquable que dans le diotis. (H. Cass.) DIOTOTHECA. (Bot.) Vaillant nommoit ainsi le morina décrit par Tournefort dans son Voyage du Levant. ( J.) DIOX, {Ichihyoh) Festus donne ce nom à un poisson abondant dans l'ancien royaume de Pont. Nous ne savons à quel genre le rapporter. (H. C. ) ÏÎIP. [Conchjylf] Adanson a désigné sous ce nom vulgaire DIP 297 une très-petite espèce de buccin de six lignes de long, d'un blanc sans mélange, et chagrinée de petits tubercules disposés par rangs longitudinaïKX, qui paroît être fort commune dans les rochers de Tiie de Corée, mais qui n'a point été reprise par Gmelin , ni par les conchyliologistes systématiques. (De J3.) DIPCADI. (Bot.) Ce nom, qui paroît oriental, a été donné primitivement à quelques espèces du genre Muscari, réuni par Linnseus kVhj'acinthus, dont il a été séparé plus récemment. Mœnch, qui a adopté cette séparation en conservant au genre rétabli le nom de muscari, a employé celui de dipcadi pour désigner un autre genre voisin, qu'il caractérise par un calice à trois divisions intérieures courtes et trois extérieures pro- fondes , auquel il rapporte le h-yacinlhus scrotiniis ; mais ce caractère ne paroît pas suffisant pour séparer cette plante de la jacinthe. ( J. ) DIPÉTALE [Corolle], {Bot.), composée de deux pétales (circée). (Mass.) DIPHACA. (Bot.) Ce genre de plantes de Loureiro est, selon lui, VecastaphyUum de P. Browne , que Linnaeus avoit réuni d'abord hVhedjsarum, et ensuite à son pierocarpus. Le genre de Browne avoit été conservé avec raison par Adanson. H doit être maintenu, et le diphaca ne peut être cité ici que comme son synonyme. (J.) DIPHIE, Diphies. {Malacoz,) M. G. Cuvier (Règne anim., tom. 4 , pag. Cl ) forme sous ce nom un petit genre dans la famille des méduses , pour une espèce assez singulière , figurée par M. Bory-Saint-Vincent, pi. 6 de son Voyage dans les qua- tre principales îles des mers d'Afrique , sous le nom de Biphore biparti. Son corps, d'une substance ferme et très-transpa- rente, a la forme d'une pyramide anguleuse, avec deux ou- vertures à la base : l'une, que M. Cuvier regarde comme la bouche , est petite et ronde, entourée de cinq pointes; elle conduit dans une sorte d'intestin aveugle, prolongé vers le sommet du corps : l'autre ouverture, plus grande, donne dans une cavité moins prolongée , qui communique en arrière avec une troisième cavité ovale , d'où sort une grappe de (llamens qui traverse la seconde cavité et pend en dehors; M. Cuvier paroît penser que c'est l'ovaire. Ces animaux , qui ;>.98 DIP ont été trouvés dans la mer Atlantique, se tiennent, à ce qu'il paroît, d'ordinaire deux à deux. {De B.) DIPKISE DE CARTHAGÈNE (Bof.) -. Diphisa ou Diphjsa Carthaginensis , Jacq. . Amer., tab. 181. fig. 5i ; Eamck. , IW. gen., tab. 6o5. Arbrisseau qui croît dans rAmcrique, aux environs de Carthagène , constituant un genre particulier de la famille des légumineuses ^ de la diaddpliie dccandrie de Linna'us, offrant pour caractère essentiel : Un calice cam- panule, à cinq découpures inégales; une corolle papillo- nacée ; l'étendard courbé en arrière , plus long que les ailes , et la carène également recourbée; dix étamines diadclphes; un ovaire pédiccllé; un style, un stigmate simple. Le fruit est une gousse linéaire , comprimée , articulée , uniloculaire , indéhiscente . munie dans sa longueur de chaque côté d'une vessie fort grande, membraneuse, enflée: autant de semences que d'articulations , qui se rompent transversale- ment, après que ces gousses sont restées long-temps suspen- dues à l'arbre. Arbrisseau droit, rameux , haut d'environ dix pieds; les feuilles sont ailées avec une impaire , composées d'environ onze folioles fort petites, oblongues, échancrées à leur som- met; les pédoncules filiformes, axillaires, de la longueur des feuilles , soutenant chacun deux ou trois fleurs jaunes peu odorantes; les deux divisions supérieures du 'calice ar- rondies, obtuses, les trois inférieures aiguës; l'étendard ovale-oblong, échancré ; les ailes oblongues, ascendantes, divergentes antérieurement; la carène courbée en faucille, plus courte que les ailes; les anthères ovales, petites; l'o- vaire linéaire ; le style plus long que la carène. (Poir.) DIPHRYLLUM A DEUX FEUILLES (Bot.) : DiphrjUmn lifolium , Schmaltz, Journ. bot., 1 , pag. 220. Plante de la Pensylvanie, qui constitue un genre particulier delà famille des orchidées , de la gynandric digynie de Linnasus , caracté- risé par une corolle à six pétales; les trois extérieurs linéai- res, lancéolés, acuminés; les deux intérieurs sétacés et bi- fides; le sixième ou la lèvre divergente, en ovale renversé, entière, aiguë ; une étaminé à deux lobes, placée sur la co- lonne du stigmate; une capsule filiforme, polysperme. tCette plante a une tige droite, simple, pourvue vers le BIP :^99 milieu de deux feuilles presque opposées, en ovale rcjiversé, terminée par des fleurs disposées en un épi lâche. (Poir.) DIPHYITE. (Foss.) Pline a donne ce nom à celles des hystérolites qui se rapportent aux deux sexes [Hist. nat. . lib. XXXV n , cap. X), Voyez Hvstérolites. (D. F.) DIPHYLLE [Spathe], {Bot.), composée de deux pièces (aUiuin carinatum). (Mass.) DIPHYLLÉE EN CIME (Bof.); Diphjlleia cjmosa, Midi., FI. Amer., i , tab. 19, 20. Plante de la Caroline septentrio- nale, q.ui croit sur les hautes montagnes, dans les ruisseaux. Elle constitue un genre particulier, à fleurs complètes, poh- pétalées, régulières, de la famille des herbéridées, de Vliexan~ drie monogynie de Linnaeus , dont le caractère essentiel con- siste dans lin calice à trois folioles caduques.; six pétales, six étamines insérées sur le réceptacle; un ovaire supérieur; un style très-court ; un stigmate en iCte. Le fruit est une baie presque globuleuse, à une seule loge, contenant deux ou trois semences. Les racines sont longues, articulées , cylindriques; les tiges droites, glabres, cylindriques, presque simples, pourvues seulement vers leur sommet «de deux grandes feuilles alter- nes, pétiolécs, peltées, presque palmées ou lobées; les lobes très-glabres, peu profonds, inégaux, anguleux, acuminés , dentés en scie ; les fleurs blanches , nombreuses , pédonculé^s , disposées en une cime terminale; les folioles du calice ova- les, concaves: les pétales plus grands que le calice, ovales, concaves, caducs; les filamens de moitié plus courts que les pétales, planes, soutenant des anthères alongées , à deux lo- ges réunies par une membrane dans toute leur longueur, s'ouvrant par elle; l'ovaire ovale; un style presque nul; les baies sessiles. d'un bleu foncé; les semences arrondies et purpurines. (Poir.) DIPHYLLEIA. (BoL) Voyez Diphyllée. (Poir.) DIPHYLLIDE, Dipkyllidia. {Malacoz.)M. G. Cuvicr (Règne anim., tom. 2 , pag. Sgô) sépare des véritables ph>llidies une espèce nouvelle , qu'il a vue dans le cal)inet de M. Brug- mann à Leyde, et qui, dit-il, a à peu près les branchies des phyllidies, mais le manteau plus pointu en arrière, la ttte en demi-cercle, avec un tentacule pointu et un léger tuber- 5oo . Pip cule de chaque côté; l'anus du côté droit. Je supposeroij volontiers que cette espèce appartient à mon genre Lix- GUELLE; mais c'est ce que je ne puis «issurer, ce qu'en dit M. Cuvjer étant trop incomplet. (De B.) DIPHYSCrilM {Bot. = Mousses.), Double -vessie. Bridel per- siste à regarder comme distinct ce genre fondé sur le hux- laumia foliom par Weber et Mo!ir. Schwa'grichen continue à le laisser réuni avec le huxhaumia aplijlla , Linn. A l'exception de la différence des péristomes, ces deux espèces, dit Schwœgrichen , se conviennent par- faitement par la structure de l'urne; le péristome externe seulement manque dans le huxhaumia foliosa. Voyez au mot BuxBAUMiA (Suppl. du tome V). (Lem. ) DIPLACRE NAINE {Bol.); Diplacrum cariciuuw , Rob. Bro\vn, I\ot'. HolL, i , pag. 40. Genre de plantes monoco- tylédones , à fleurs glumacées , de la famille des cypéracées , de la monoécie triandrie de Linnaeus , très -rapproché des scleria, offrant pour caractère essentiel des fleurs androgy- nes ; les fleurs mâles latérales munies d'écaillés scarieuses ; trois étamines; la fleur femelle placée parmi les fleurs mâles, pourvue d'un calice à deux valves; un style; trois stigmates; une semence sphérique enveloppée par le calice ; point d'é- caille à sa base. Cette plante croît aux lieux humides dans la Nouvelle- Hollande ; elle est fort petite .- ses tiges sont simples , feuil- léés , peu élevées, pourvues de gaines entières; les fleurs réunies en paquets agglomérés, axillaires et terminaux; les deux valves du calice acuminées, fortement conniventes, en forme d'utricule, et se séparant en deux pointes à leur sommet. (Poir.) DIPLANCHIAS, Diplanchias. {Iclithjol.) C'est ainsi que M. Rafinesque-Schmaltz a nommé un genre de poissons fort singulier, et qui paroît tenir le milieu entre la famille des chismopnés et celle des plagiostomes. 11 lui donne les carac- tères suivans : Mâchoires osseuses, entières, scmhlahlcs à celles des diodons; point de cafcpes; des nageoires pectorales; une nageoire dorsale, une caudale et une anale libres; deux ouvertures aux branchies de chaque côté. DIP 3oi Le DiPLANCHiAs NEZ ; Diplancllias naêus , Rafin. Schmaltz. Plus long que large; brun en-dessus, blanchâtre en-dessous; museau saillant; yeux grands , alongés, obliques; ouvertures des branchies linéaires et en croissant; les antérieures plus grandes que les postérieur-es. Taille de trois à quatre pieds, ordinairement, et souvent plus. Le nom vulgaire de cette espèce, en Sicile, est pesce tam- hiirro : on la pêche dans les madragues avec les thons. Nous aurions besoin de détails plus circonstanciés pour bien apprécier la valeur de ce genre. (H. C.) DIPLANTHÈRE A QUATRE FEUILLES {Bol.); Diplan- ihera lelraphjila ^ Rob. Brown , Nov. Ho//., i, pag. 4/(9. Arbre observe par M. Rob. Brown sur les côtes de la Nou- velle-Hollande , formant un genre particulier, à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières, dont le fruit n'a pas été observé , mais que ses autres caractères désignent comme devant appartenir ta la famille des solanées ou à celle des pcrsonnées. Son caractère essentiel consiste dans un calice à trois découpures, les deux latérales bifides; une corolle à deux lèvres, resserrée à son orifice, la lèvre supérieure en cœur renversé; l'inférieure à trois lobes arrondis; quatre étamines, plus longues que la corolle et insérées à sa base; un ovaire à deux loges polyspermes; un style; un stigmate à deux lames. Cet arbre s'élève peu ; il supporte à l'extrémité de son tronc une cime irrégulière et diffuse. Les rameaux sont cy- lindriques et tomenteux, garnis de grandes feuilles pétio- lées, entières, disposées quatre par quatre, munies de deux glandes au-dessus de leur base. Les fleurs sont élégantes, terminales , et forment une sorte de thyrse un peu arrondi et déprimé; les pédoncules partiels , verticillés ; les pédicelles trichotomes; le calice à demi coloré, à trois découpures, une inférieure entière, les deux latérales bifides. La corolle est jaune, à deux lèvres; la supérieure presque en cœur, l'inférieure divisée en trois lobes arrondis; quatre étamines insérées au fond de la corolle; les filainens saillans , ascen-' dans, presque égaux; les anthères à deux loges distinctes, divergentes; l'ovaire supérieur. Le fruit n'a point été observé. Ohsers'ation. M. du Petit-Thouars avoit mentionné, avant 302 DIP M- Brown , sous le nom de diplanilicra, une plante qu'il avoit découverte le long des côtes maritimes à File de Ma- dagascar, mais qui n'est encore connue quimparfaitement, la fleur femelle n'ayant pas été observée. Cette plante est dioïque, et appartient à la famille des naïades. Ses fleurs mâles sont dépourvues de calice et de corolle; elles n'ont qu'un seul filament alongé, axillaire , terminé par deux an- thères soudées à leur dos, l'une des deux plus petite, toutes deux à deux lobes; le pollen est une masse visqueuse, ag- glomérée. Les racines sont rampantes; les feuilles gramini- formcs , semblables à celles du zostera, mais beaucoup plus petites, en gaine à leur base. (Poir.) piPLAZILJM. {Bol. =^ Fougères.) Ce genre, établi par Swartz, est le même que le cai/(pfem de Bory-Saint-Vincent, selon Willdenow. Il en a été question à l'article Calliptère; mais nous sommes forcés d'y revenir ici , parce que son caractère générique demande à être modifié: il consiste dans la fructification, qui est formée par des lignes simples ou rameuses, accolées deux à deux et éparses ; chaque ligne a un tégument (indusium) qui s'ouvre de dehors en dedans; mais les tégumens des deux lignes sont fixés à la même nervure. Willdenow rapporte à ce genre onze espèces , sous trois sections : La première section comprend les espèces à frondes sim- ples, comme la calliptère à feuilles de châtaignier [Dipl. eastaneifoUum ^ Sw. ). La deuxième section renferme des fougères à frondes ailées, telle que la calliptère silvatique {Dipl. sylvaùcum , Sw.). La troisième section n'offre que des espèces dont la fronde est deux fois ailée , ainsi qu'on l'observe dans la caliptère eu arbre {Dipl. arborescens , Sw. ). Cinq espèces de ce genre croissent à la Jamaïque, à la Martinique, deux à Caracas; une dans les îles Mariannes , et une dans les Indes orientales. Cette dernière est Vhemio'nitis •rsculenta de Retz. La calliptère prolifère est exclue de ce genre par Swartz et par Willdenow; celui-ci, en reconnoissant que c'est la même plante que ïaspleniurn proUffrum , Lamk. , l'a nommée DIP 5o5 .î. dccussatum , parce qu'il existe déjà un A. yroUferum , Linn. Les botanistes rapportent au genre Diplazium les nsplenium plantagineum , Linn. , et jitglandijolium, Lamk. (Lem.) DIPLECTHPiUM. {Bot.) D'après les réformes établies par ]\IM. Swartz, Willdenow, etc., parmi les orchidées, le genre Saljrium de Linneeus avoit entièrement disparu , et celui que l'on a formé depuis sous ce même nom n'avoit aucun rapport avec l'ancien , aucune des premières espèces n'y ayant été conservée. Pour éviter la confusion, M. Per- soon y a substitué, avec assez de raison , celui de dipleclhrum , genre de la famille des orchidées, de la gjnandrie dlandrie de Linna-us , caractérisé par une corolle à cinq pétales presque en masque, réunis par leur base avec un sixième pétale in- férieur en lèvre ; le supérieur en forme de casque , px'olongé en deux éperons à sa partie inférieure; une anthère soudée avec le style alongé, placée sous le stigmate terminal; une capsule à une seule loge, à trois valves polyspcrmes. Ce genre, si bien caractérisé par les deux éperons du pé- tale supérieur, distingué du genre Disa, qui n'en a qu'un, renferme quelques espèces placées d'abord parmi les orchis et les oplirjs. Celles qu'on y a depuis ajoutées sont nou- velles, et toutes originaires du cap de Bonne-Espérance. Les plus remarquables sont: DiPLECTHRUM EN CAPUCHON: Diplccthrum cucullatum , Swartz, Act. Holm., 1800, pag. 216, sub Satjyrio ; Orchis bicomis , Linn., Buxb., cent. 3, tab. 8. Ses racines sont munies de deux bulbes: il s'en élève une tige rougeàtre, géniculée, munie à sa base de deux feuilles opposées, larges, en cœur, aiguës; celles des tiges courtes, vaginales, en forme de capu- chon , avec des stries purpurines à leur base. Les fleurs sont jaunes, disposées en un épi court; le casque ou le pétale su- périeur grand, aigu^ muni de deux cornes; les dcilx pétales latéraux un peu plus larges ; la lèvre à cinq divisions linéaires, égales; la colonne des parties sexuelles oblongue, recourbée, à deux lobes arrondis sous le sommet. Elle croît au cap de Bonne-Espéràncc. Dans ie diplecthrum inembranaceum, Swartz, l. c, les deux feuilles radicales sont ovales, échancrées en cœur; les caulinaircs très-rapprochées, vaginales, membra- 3o4 DIP nenses, émoussées; les fleurs inclinées; Icspétalesdenticulës. Le diplecthrum corii/olium (Swartz, l. c, Buxb. , cent. 5, tab. 20) , a ses tiges parsemées de taches purpurines, garnies de feuilles coriaces, ovales, acuminécs, vaginales, un peu réfléchies, membraneuses et crénelées à leurs bords; les fleurs ren- versées, ainsi que le casque : elles sont relevées dans le dlplec- tlirum, Swartz, /. c. , dont les feuilles radicales sont ovales, les caulinaires rapprochées, concaves, en carène , membra- neuses. h''orchis cornuta d'Houituyn , II , tab. ù6 , fig. - 5 s'en rapproche beaucoup. Diplecthrum vevillé -. Diplecthrum foliosum, Swartz, /. c, sub SatjTio ; Orchis cornea , Act. Hort. Kew. ^ 3, pag. 294? Cette plante, originaire, ainsi que les précédentes, du cap de Bonne-Espérance, a ses tiges garnies de feuilles alternes, très-rapprochées , ovales, concaves, aiguës, en forme de ca- puchon à leur base; les fleurs et les bractées redressées dans \e diplectlirum parvijlorum ^ Swartz, /. c. [orchis hicornis , AcI. Hort. Kew,; Jacq , Schccnhr., 2, tab. 17g). Les feuilles ra- dicales sont ovales-lancéolées ; celles des tiges vaginales , ou- vertes latéralement ; les fleurs inclinées , arrondies. Le diplec' Ihrum pumilum (Thunb. et Swartz, /. c.) a ses-feuilles con- caves, ovales, aiguës; un épi composé d'environ quatre fleurs; les bractées redressées, plus longues que les fleurs; le casque muni de .leux éperons courts, obtus; les tiges courtes. Diplecthrum a longues bractées : Diplecthrum bracteatum , Thunb.; Swartz, /. c. , sub Sat-yrio ; Ophrjs bracteata, Linn. , Supp. 400. Ses bulbes sont arrondies ; sa tige s'élève à peine à la hauteur de six ou sept pouces. Les feuilles radicales sont ovales, à trois nervures; celles des tiges, ovales-oblongues , alternes ; les fleurs nombreuses , disposées en un épi touffu ; les bractées ovales, étalées, plus longues que les fleurs; le pétale supérieur arrondi et en forme de casque ; la lèvre pendante, plus courte , à trois lobes; les éperons très-courts, semblables à deux callosités. Le diplecthrum bicallosum , Swartz, l. c. , en est très-rapproché : ses bi'actées sont droites, lancéolées, très-étroites, plus longues que les fleurs; les feuilles nerveuses. Dans le diplecthrum slriatum . Swartz, /. c. , les feuilles sont ovales, acuminées, en capuchon ; l'épi ovale; les bractées droites, rhomboïdalcs , aiguës; les éperons très- DlP 5o6 courts et obtus. Elle croît, ainsi que les précédentes, au cap de Bonne-Espérance. (PoiR.) DIPLECTRON {Ornith.) , nom sous lequel M. Vieillot désigne l'éperonnier , appelé par M. Temminck polfplectron , parce que le nombre de ses éperons ou ergots est variable. (Ch. D. ) DIPLOCOMIUM [Bot. = Mousses.), Double- cil. Une seule espèce de mousse rentre dans ce genre, établi par Weber et Mohr ; c'est celle décrite dans presque tous les ouvrages sous le nom de meesia longiseta. En effet, comme les meesia , elle a un péristome double; l'extérieur a seize dents courtes , obtuses, et l'intérieur a seize cils; mais, dans le meesia, les cils sont réunis par une espèce de réseau, tandis que dans le diplocomium ils sont entièrement libres et rapprochés par paires. La fleur mâle est pareille dans les deux : elle est dis- coïde et terminale. Diplocomium a long pédicelle : Diplocomium longisetum , Weber et Mohr, Taschenb. , pag. 37 3 : Meesia longiseta^ Hedw. , Musc, frond. V, I, p. 56, t. 21, 22;Decand., FI. fr. , n." 1294. Mousse remarquable par son pédicelle, qui a jusqu'cà cinq pouces de longueur. Tige droite, rameuse j feuilles disposées sur trois rangs, ovales, lancéolées, con- caves, finement dentelées; urne pyriforme , pendante, à opercule conique, portée par un pédicelle capillaire. Cette mousse se trouve dans les marais tourbeux de l'Europe tempérée et septentrionale , ainsi que dans l'Amérique boréale, au Canada. Elle fleurit au printemps ; ses pédicclles et ses urnes deviennent rouges en été, époque à laquelle cette mousse fructifie. Diplocomium (de^ix chevelures, en grec), allusion à la struc- ture du péristome et à la finesse du pédicelle de cette plante, ( Lem. ) DIPLODERMA. (Bot.) Genre de la famille des champignons , établi par Link, et qui appartient à la cinquième série { Mjcélodéens) du deuxième ordre (Gastromjciens) de sa mé- thode. Ce genre est très -voisin des scleroderma et des lycoperdon. Ses caractères sont : Champignons globuleux, sessiles ; foz'més par un péridium l3. ?.Q 3o6 bip double : l'un extérieur dur , ligneux . indéhiscent : Fautre interne, d'une consistance de carton, contenant des sémi- nales éparses et non agglomérées. DiPLODERMA TUBÉREUx ; Diplodermu tuherosum, Link , BerL Mag., ]8i3, pag. 44. Presque globuleux et tubériforme, d'un brun jaunâtre ; sporidies ou séminules de couleur baie , dans un réseau floconneux de même couleur. Ce champignon , qui devient par la sécheresse dur comme du bois, est plus ^ros qu'une noix. On le trouve à terre , dans les lieux sablon- neux , en Italie, en Espagne et dans diverses autres par- ties de l'Europe. Ce champignon a des rapports avec le reticularia Ijcoper- don de Bulliard , placé maintenant dans le genre Ljcogala. (Lem.) DIPLOGON SÉTACÉ {Bot.)-. Diplogonsetaceus, Rob. Brown, jVo^'. HolL, pag. 176. Plante découverte par M. Brown sur les côtes de la Nouvelle-Hollande , formant un genre particulier delà famille des graminées, de la triandrie digynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice uni- flore , à deux valves lâches, membraneuses, munies d'une arête terminale ; une corolle bivalve ; la valve extérieure terminée par trois arêtes; Parête du milieu torse; la valve intérieure pourvue de deux arêtes. Les fleurs sont disposées en un épi court, terminal, en forme de tête ; les fleurs extérieures sont stériles et forment une sorte d'involucre. Quoique M. Brown n'ait rien dit des parties sexuelles, les rapports de cette plante indiquent sufli- samment qu'elle doit avoir trois étamines et deux styles. Elle se rapproche des stipa, et plus particulièrement de Yampliipogon. (PoiR.) DIPLOLÈNE, Diplolœna. [Bol.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs incomplètes, de la famille des diosmées , de la décandrie monogynie de Linnaeus, off'rant pour carac- tère essentiel : Un involucre commun, composé d'un double rang de folioles, cinq extérieures ovales, dix intérieures plus longues, colorées, radiées, elliptiques, enveloppant sur le même réceptacle plusieurs fleurs sessiles, munies d'un in- volucre partiel (ou calice) à quatre ou cinq paillettes linéai- res; point de corolle; dix étamines hypogynes ; un style ; DIP 3o7 un stigmate obtus, à cinq dents; l'ovaire supérieur à cinq côtes, tubercule, entouré à sa base d'un anneau glanduleux; cinq capsules aggrégées , uniloculaires , bivalves * mono- spermes, s'ouvrant à leur bord intérieur; une seule semence attachée à la suture des valves. Ce genre, indiqué par M. Rob. Bro%vn (dans son ouvrage intitulé General Remarks geogr. and sjst. of the hotan. of ter. austr., pag. 14), a été développé et figuré dans tous ses détails par M. Desfontaines. Il comprend des arbrisseaux découverts à la terre d'Endracht , sur la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande, à feuilles simples, alternes, glandu- leuses ; les fleurs réunies dans un involucre commun. On dis- tingue les deux espèces suivantes : -, DiPLOLÈNE A GRANDES FLEURS; Diplolœnu gratidijlora ^DesfoTit., Mém. du Mus. d'hist. nat.,vol. 3, Icon. Cet arbrisseau s'élève à la hauteur de cinq à six pieds sur une tige chargée de ra- meaux épars, nombreux, couverts d'une écorce grisâtre, garnis de feuilles un peu coriaces, ovales-elliptiques, en- tières, persistantes, longues de huit à douze lignes, larges de cinq à six, parsemées de petits points glanduleux, blan- châtres et cotonneuses en -dessous; les pétioles courts; le duvet roussàtre sur les jeunes feuilles et les rameaux. Les ilcurs sont d'un rouge jaune, larges d'environ deux pouces, solitaires au sommet des rameaux, sessiles ou à peine pédon- culées , composées de plusieurs petites fleurs sessiles, nom- breuses , distinctes , très-rapprochées sur un réceptacle com- mun , entourées d'un involucre ou calice commun , coton- neux, composé de plusieurs folioles placées sur deux rangs, les intérieures colorées : les filamens des étamines sont longs, colorés, élargis, garnis de soies rousses à leur base; le style de la longueur des étamines; les capsules obtuses, élargies de la base au sommet, un peu comprimées, sillon- nées et ridées transversalement; les semences brunes et oblongues. DiPLOLÈNE DE Dampière : Diplolœiia Dampieri, Desf. , Mém., l. c. ; Dampière, Voyage aux terr. austr., 4, pag. 141, tab. 3, fig. 3. Cette espèce diffère de la précédente par ses feuilles plus étroites, vertes en-dessus, blanches»^ coton- neuses en-dessous ; par ses fleurs une fois plus petites; par 5o8 DIP les divisions extérieures de l'involucre moins larges, plus profondes , un peu aiguës. Les fleurs, d'après M. Léchenault, ont une* odeur qui approche de celle du tagetes ou œillet d'Inde. (PoiR.) DIPLOLÉPAIRES. (Entom.) M. Lalreille avoit ainsi désigné la famille des insectes hyménoptères à laquelle il rapportoit les diplolèpes ; il en a fait depuis la tribu des gallicoles. Voyez Néottocryptes et l'article suivant. ( C. D.) DIPLOLÈPE, Diplolepis. (Entom.) Geoffroi avoit désigné sous ce nom de genre des hyménoptères qui produisent les galles sur les végétaux, et que Linnœus avoit appelés des cjnips. D'un autre côté, Fabricius avoit donné le nom de diplolèpes aux insectes que Geoffroi avoit appelés les cjnips. Pour éviter toute confusion, nous avons détruit ou plutèt laissé de côté le nom de diplolèpe , qui d'ailleurs est actuel- lement celui d'un genre de plantes. Nous restituons , d'après Linnœus, ces espèces au genre Cynips. Voyez ce mot. ( C. D.) DIPLOPAPPUS. {Bot.) [Corymhifères , 3ass.; Sjngénésie poly- ,gamie siiperjlue , Linn.] Ce nouveau genre de plantes, que nous avons établi dans la famille des Synanthérées (Bull, de la Soc. phiîom., Septembre 1817) , appartient à notre tribu •naturelle des àstérécs , dans laquelle nous le plaçons entre notre callistemma , dont il diffère parle péricline , et notre heterotheca , dont il diffère par les cypsèles de la couronne. Nous rapportons au diplopappus plusieurs espèces mal à propos attribuées par les botanistes aux genres Aster ou Eri- geron, qui en diffèrent par l'aigrette , et plus mal à propos encore aux genres Inula ou Pulicaria , qui sont de la tribu des inulées. La calathide est radiée , composée d'un disque multiflore , régulariflore , androgyniflore , et d'une couronne unisériée, liguliflore , féminiflore. Le péricline , à peu près égal aux fleurs du disque, et subhémisphérique , est formé de squames imbriquées, linéaires. Le clinanthe est inappeudiculé , plane, fovéolé. Les cypsèles sont obovales , comprimées bilatérale- ment , hispides. L'aigrette est double : l'extérieure courte, blanchâtre, composée de squamellulcs laminées ; l'intérieuz'e longue Arougeàtre , composée de squamellules filiformes , barbeilufécs. DIP 3o9 Le DiPLOPAPPE LAINEUX (Dîp/opappiis lanatus , H. Cass. ; Inula ^ossj'pina , Mich.) est une plante herbacée, à racine fibreuse: sa tige, haute d'un à deux pieds, est dressée, presque simple, et garnie , ainsi que les feuilles , d'une laine grise ou rous- sàtre ; elle est divisée au sommet en quelques rameaux, qui sont terminés chacun par une calathide , et qui forment un corymbe : les feuilles sont alternes , sessiles , spathulées , en- tières ; les supérieures petites , linéaires, aiguës : les cala- thides , composées de fleurs jaunes , ont le péricline glabre. Cette espèce habite les lieux maritimes de la Caroline et de la Floride. Nous l'avons décrite sur des échantillons de l'herbier de M. de Jussieu , qui lui ont été donnés par Michaux. Le DiPLOPAPPE INTERMÉDIAIRE [Diplopappus ititermedius , H. Cass.) diffère très-peu du précédent, et tient le milieu entre lui et l'espèce suivante. La tige, herbacée , haute de plus d'un pied , dressée , presque simple , se divise supérieure- ment en rameaux paniculés , dont chacun se termine par une calathide composée de Heurs jaunes ; les feuilles sont alternes, sessiles, oblongues-obovales , sublancéolées, munies de quelques petites dents rares , spinuliformes 5 et elles sont garnies , ainsi que la tige , de poils très-longs, épars. Cette espèce habite la haute et la basse Caroline. Ses échantillons , que nous avons observés dans l'herbier de M. de Jussieu ( où ils sont étiquetés, avec doute, inula siibaxillaris , Lam, Dict.), ont été donnés par Michaux. Le DiPLOPAPPE VELU ( Diplopappus vtllosus , H. Cass. ) est une plante herbacée, à tige dressée, très-rameuse, garnie de longs poils , ainsi que les feuilles ; celles-ci sont alternes , sessiles, lancéolées- aiguës , entières, velues sur les deux faces : les calathides , composées de fleurs jaunes , sont dispo- sées en une panîcule corymbiforme , irrégulière , et leur péricline est ordinairement velu. Nous ignorons la patrie de cette plante , que nous avons étudiée dans l'herbier de M. de Jussieu, où elle est étiquetée, par erreur sans doute, Aster alpinus /3 , Linn. Le DiPLOPAPPE DOUTEUX ( Dïplopappus dubius , H. Cass. ; As- ter annuus, Linn.; Erigeron annuum , Fers., Desf.; Pulicaria , Gœrtn.) est une plante herbacée, annuelle, originaire du 5io DIP Canada , et naturalisée en Europe , croissant spontanément en France , dans le département de l'Isère , et cultivée dans quelques jardins , où elle fleurit au mois d'Août. La tige , haute d'un pied et demi , est droite, rameuse au sommet, presque glabre ; les feuilles caulinaires sont nombreuses , sessiles, lancéolées , pointues , entières, et portent quelques poils épars; les radicales sont pétiolées , ovales-obtuses, den- tées, crénelées , presque sinuées; les calathides , composées d'un disque jaune et d'une couronne blanche, sont disposées en un corymbe terminal. Cette espèce diffère un peu des vrais diplopappus en plusieurs points, et surtout parce que l'aigrette intérieure est complètement avortée sur les cypsèles de la couronne ; ce qui sembleroit devoir la faire rapporter à notre genre Heterotheca. Mais nous avons observé , au Jar- din du Roi , sous l'étiquette Erigeron delphinifolium , une cin- quième espèce de diplopappus, évidemment congénère de celle-ci , quoique les aigrettes de la couronne y soient par- faitement semblables à celles du disque. Dans l'une €t l'autre espèce, les squames du péricliné sont à peu près égales entre elles, de sorte que le péricliné n'est pas à proprement parler imbriqué , comme dans les vrais diplopappus. (H. Cass.) DIPLO-PÉRISTOMATI. { Bol. = Mousses.) C'est ainsi que Bridel nomme la classe dans laquelle il ramène les mousses munies d'un péristome double. M. Palisot-Beauvois fait usage dans ce cas du terme de diplopogoa, qui signifie barbe double. (Voyez Mousses. ) Bridel la divise en deux sections; savoir: §. i." Péristome à cil dentiforme. a. Cils libres, Orthotrichum , Schlotheimia , Neckera , Climatium, Leskia , flypnum , Gjmnocephalum , Brjurn , JVehera , Arrhenopterum , Mnium, h. Cils soudés par l'extrémité supérieure. Funaria, 6, 5. Péristome membrano-denté ou rétioulaire. Paludella ,Pohlia , Bartramia , Timmia , Diplocomium , Meesia , Cinclidium' f Fontinalis , Diphysçium , Buxbaumia, Cils réunis. DIP 3ii M. Beauvois dispose ainsi les genres de sa tribu des diplopogon. iBuxlaumia (^sacco- coiffe campaniforme. I phorus). Fontinalis. 'Bartramia ( cepUa- loxis ). I Orthopjxis. kCoiffe cuculliforme . . ( Mnium. \AmbI^odum. Cyatophoriim. ^Hjpnum. coiffe cuculliforme... Neckera ( eleuteria). Racopilum. coiffe campaniforme PUotrichum. Orthotrichum. Cils libres. Voyez ces divers noms et l'article Mousses. (Lem.) DIPLOPHRACTUM. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, polypétalées , régulières, de la famille des tiliacées , de lu polyandrie monogjnie de Linnœus , offrant pour carac- tère essentiel : Un calice à cinq folioles ; cinq pétales al- ternes avec les divisions du calice ; des étamines nombreuses insérées sur le réceptacle ; un ovaire supérieur, à cinq côtes, surmonté d'un seul style et de cinq stigmates rapprochés. Le fruit est une capsule globuleuse , indéhiscente, à cinq ailes, à dix loges partagées par des cloisons transversales en plu- sieurs petites loges monospermes : des semences arillées, atta- chées aux parois de la capsule. Ce genre, établi par M. Desfontaines, est borné à la seule espèce suivante. DiPLOPHRACTUM AURicuLÉ ; Diplopliractum auriculatum, Desf. , Mém. du Mus., Icon. Arbre ou arbrisseau découvert dans file de Java par M. Lechénault. Ses rameaux sont cylindri- ques, cotonneux dans leur jeunesse, garnis de feuilles ses- siles , alternes , oblongues , ridées , cotonneuses en - dessous i, 5l2 DIP bordées vers leur sommet de dents aiguës, terminées par une pointe, ordinairement un peu rétrécies sur les côtés dans leur partie moyenne, longues de trois à six pouces sur un ou deux de largeur, tronquées obliquement à leur base, dont le côté supérieur forme un lobe arrondi et saillant qui se prolonge au-delà de l'inférieur, marquées de trois ner- vures longitudinales, ramifiées en réseau : chaque feuille est accompagnée de deux stipules, l'une intérieure à deux lobes arrondis, du milieu desquels sort un appendice sétiforme et barbu ; l'autre orbiculaire , plus petite, à un seul lobe, éga- lement muni d'une soie placée latéralement. Les fleurs sont solitaires à l'extrémité des rameaux , soute- nues par des pédoncules courts , soudés avec la base d'une foliole ou bractée sessile , lancéolée, aiguë, entière. Le ca- lice se divise en cinq folioles elliptiques, ouvertes, obtuses, cotonneuses en dehors. La corolle , d'environ six à huit lignes de diamètre , est composée de cinq pétales alternes avec les découpures du calice et de la même longueur, in- sérés sur le réceptacle , élargis en spatule et munis à leur base d'une petite écaille. Les étamines sont nombreuses , attachées sur le réceptacle par des filamens grêles , aigus , soutenant des anthères presque globuleuses, à deux loges, s'ouvrant longitvidinalement , attachées par la base au som- met des filamens ; l'ovaire est velu, obtus, à cinq côtes ar- rondies; le style court, et cinq petits stigmates rapprochés. Le fruit consiste en une capsule épaisse, arrondie, coton- neuse, indéhiscente, de la grosseur du pouce, à cinq ailes obtuses, ondulées, divisée intérieurement en dix loges par- tagées, par des cloisons transversales, en plusieurs autres petites loges partielles, renfermant chacune une semence brune, .ovale , parsemée de petits enfoncemens, entourée d'une arille, attachée aux parois delà capsule, couverte d'un tégument épais, coriace; Tembryon placé à la base de la semence , accompagné d'un périsperme charnu. (Poir. ) DIFLOPOGON. {Bot.) Voyez Diplo-peristomati. (Lem.) DIPLOPTÈRES. {Entom.) M. Latreille a nommé ainsi la famille d'insectes hyménoptères que nous avions déjà dési- gnée, sous le nom de duplicipennes ou de ptérodiplcs, dans les tableaux faisant suite au premier volume des Leçons DIP 3i3 d'anatomie comparée, par M. Cuvier. Ces genres correspon- dent aux guêpes et aux masares , qui ont les ailes supérieures comme doublées ou pliées suivant leur longueur dans l'état de repos. Voyez Ptkrodu'les. (C. D.) DIPLOSTACHVUM. {Bot. = Ljcopodiacées.) Douhle-ép^, Genre établi par M. Beauvois pour placer quelques espèce» de I/ycopodes qui diffèrent des autres. Ses caractères sont : Monoïque ; fleurs en épis terminaux , solitaires , sessiles et fort courts : fleurs mâles, sessiles, réniformes, bivalves, ni- chées sous des bractées herbacées, semblables aux feuilles, imbriquées et éparses; fleurs femelles: des capsules à trois coques, trivalves, trispermes; semences sphériques, blanches et scabres. Le lycopodium helvetlcum et sa variété radicans , le lycop. apoduni, Linn. , et une nouvelle espèce, diplostaclijum tenelluni , sont rapportés à ce genre par M. Palisot-Beauvois. Voyez Lycopodes. (Lem.) DIPLOSTEMA. (Bot.) Necker a substitué ce nom à celui de taligalea, donné par Aublet à un genre de la famille des verbénacées. C'est le même que Linnseus fils a nommé amnsonia. (.J.) DIPODE, Dipodium. (Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, à fleurs incomplètes, polypétalées, irrégulières, delà famille des orchidées, de la gjnandrie monogynie de Linnœus, très-rapproché des cjmhidium , offrant pour caractère essen- tiel : Une corolle à cinq pétales égaux, étalés, un sixième en lèvre, trifide , barbu sur le disque, en forme de bourse à sa base ; la colonne des organes sexuels à demi cylindri- que-, une anthère terminale, caduque^ moHile , à deux lo- ges ; un seul paquet de pollen dans chaque logâf'une capsule inférieure , unilocidaire , à trois valves polyspermes. On dis- tingue particulièrement les espèces suivantes: DipODE PONCTUÉ : Dipodiiuii puiictatum , Rob. Brown , JVof. Holl. , pag. 55o ; Dendrobium punctatum , Smith, Exot. Bot., i, pag. 21, tab. 12. Plante entièrement glabre, dépourvue de feuilles, dont les racines sont épaisses, rameuses; les tiges droites, très - simples , entourées à leur base de gaines larges , ovales , aiguës , imbriquées , sans carène ; les supé- rieures distantes, fendues longitudinalement ; les fleurs pur- 5i4 DIP purines, disposées en grappes à rextrémlté des tiges. Elle croît sur la terre, à la Nouvelle-Hollande. DipoDE ÉCAiLLEVx: Dipodium squamatum, Brown, Le; Cym- lidium squamatum , Swartz , VVilld. , Spec. , 4 , pag. 1 09 ; Ophrys squamata, Forst. , Prodr., 3io. Elle est très-rapprochée de la précédente; elle en diffère par ses gaines radicales oblon- gues, en carène; les supérieures entières à leur base. Les tiges se terminent par des fleurs disposées en épi ; le pétale inférieur (ou la lèvre) est rabattu, trifide etbarbu. Elle croit à la Nouvelle-Calédonie. ( Poir. ) DIPODE, Dipodus. {Erpétol.) On a proposé ce nom, tiré du grec (cT/ç, deux, et vrac, pied), pour remplacer celui de bipède , donné à un genre de reptiles. Voyez Bipède. (H.C.) DIPODES, Dipodi. (Ichthyol.) En suivant la même étymo- logie, M. de Blainville a appelé dipodes un ordre de poissons écailleux qui n'ont que des catopes ou des nageoires pecto- rales. Le genre Ovoïde rentreroit dans cette division. (H. C.) DIPODIUM. (Bot.) Voyez Dipode. (Poir.) DIPPER [Ornith.) , un des noms anglois du grèbe de ri- vière ou castagneux , coljmbus minor , Linn. (Ch. D.) DIPROSIE, Diprosia. (Crust.) Genre des malacostracés , établi par Rafinesque (Précis, ^5), et, suivant lui, de la fa- mille des cymothoadées. Manteau déprimé, oblong, fendu, sans articulations pos- térieurement; queue inférieure plus longue et échancrée ; deux yeux lisses en -dessous; six paires de jambes à trois articles ; deux suçoirs antérieurement en-dessous. DiPROsiE MWÉE, Diprosia vittata. Blanc -bleuâtre , rayé lon- gitudinalement de pourpre -violet; dos lisse, légèrement convexe: parasite du sparus erythrinus. (W. E. L. ) DIPSACÉES. {BoL) Cette famille de plantes, qui tire son nom de la cardère, dipsacus, un de ses genres principaux, appartient à la classe des épicorollées corisanthères , c'esl- à-dire, des monopétales à corolle portée sur l'ovaire et à anthères distinctes. Les fleurs dans cette famille, comme dans la classe des épicorollées synanthères qu'elle avoisine, sont réunies plusieurs ensemble sur un réceptacle commun, cou- DIP 3i5 vert de paillettes qui les séparent les unes des autres, et en- touré d'un calice commun, ou plutôt d'un périanthe ou invo- lucre caliciforme, composé de plusieurs bractées ou écailles disposées sur un ou plusieurs rangs. (Dans le morina seul ces fleurs sont distinctes et disposées en anneaux accompa- gnés de bractées.) Chaque fleur, sessile sur le réceptacle, est munie d'un calice propre qui est double : l'intérieur, mo- nophylle, embrasse entièrement l'ovaire, se resserre au-dessus et se termine en un limbe élargi au-dessus de l'étranglement; l'extérieur, également monopliylle ettubulé, adhère pres- que toujours à l'intérieur, quelquefois il en est distinct. La corolle, portée sur le sommet de l'ovaire, est tubulée, et divisée seulement à son limbe. Les étamines, en nombre défini, sont 'insérées au tube de la corolle; les anthères sont distinctes et arrondies. L'ovaire simple, renfermé dans le calice intérieur, faisant corps avec lui et couronné par son limbe , est surmonté d'un seul style terminé par un stigmate simple ou bifide ; il devient avec ce calice une capsule mo- nosperme et indéhiscente, au fond de laquelle est insérée la graine. L'embryon, contenu dans celle-ci, est dénué de périsperme et dans une situation renversée, ayant sa radicule dirigée supérieurement. Les tiges sont ligneuses ou. plus sou- vent herbacées et rameuses. Les feuilles sont opposées (ver- ticillées dans le marina). Les têtes de fleurs, portées sur leur pédoncule, sont terminales sur les rameaux. Il faut observer que les opinions sont partagées sur la véri- table organisation de la fleur et du fruit des dipsacées. Ou avoit généralement admis un ovaire infère, c'est-à-dire, fai- sant corps avec le calice : les observations de M. liichard confirment cette opinion. Cependant M. DecandoUe assure que le calice recouvre seulement l'ovaire sans y adhérer: et M. Auguste Saint-Hilaire dit avoir vu l'ovaire infère dans plusieurs dipsacées , et supère dans quelques autres. Nous per- sistons pour le moment à croire que le calice fait corps avec la capsule indéhiscente qui renferme la graine , et qu'il ne fait qu'un avec elle : l'inspection du fruit du morina con- tribuera à confirmer cette opinion. Les dipsacée^ diffèrent des composées ou synanthères par les étamines distinctes et la situation renversée de l'embryon, 3i6 DIP de la nouvelle famille des boopidées par le premier de ces caractères. Les genres qui s'y rapportent sont le morina, le dipsacus , le scabiosa et le knautia. (J.) DIPSACON. {Bot.) Voyez Diacheton. (J.) DIPSACUS (Bot.), nom latin du genre Cardère. (L. D.) DIPSADE ou DIPSAS. (Erpélol.) Les Grecs donnoient le nom de Ai-^ztç a un serpent très- célèbre dans les anciens temps, et dont la morsure passoit pour causer une soif mor- telle. Galien , n ianmoins (Synops. medicam. H) , dit qu'en Asie on nommoit vipères les serpens des terres marécageuses , et dipsades ceux qui se retirent dans les terres salées , ce qui sembleroit faire de S't-^ai; un nom générique. D'autres au- teurs ont confondu le reptile dont il s'agit avec le fXiXâviiPoç, , Va.fjt./uioCci]vç et le TrptKrjtîp des Grecs , contre le sentiment d'Agricola, combattu par Dioscoridc. Ce dernier et Lucain surtout ont peint en traits énergiques les accidens qu'il déter- mine. (Voyez, dans le 9.* livre de la Pharsale , la mort d'Aulus Tuscus, soldat de Caton.) Actuarius , Abensina , Aëtius, Celse , Sosfrate, en ont également parlé et ont donné des remèdes pour guérir ceux que la dipsade mordoit. Dios- coride assure cependant que sa blessure est incurable. Kolbe, dans sa Description de l'Afrique, et Seba ont également parlé de ce serpent : mais nous ne pouvons rapporter à aucun genre de nos classifications la dipsade des anciens; nous n'avons point sur son compte de renseignemens assez précis. Plus récemment , Laurenti a établi , sous le nom de dipsade , dipsas, un genre de serpens de la famille des hétcrodermes et très-voisins des couleuvres. Ce genre, qui est le genre Bungarus de M. Oppel , est reconnoissable aux caractères suivans : Corps comprimé , beaucoup moins large que la tête; écailles de la rangée moyenne du dos plus grandes que les autres , comme dans les bongares ; des plaques doubles sous la queue, qui est cy- lindrique. Ce dernier caractère établit la différence entre les bon- gares et les dipsades. La Dipsade des Indes: Dipsas indica, Laurenti; Seba, 1 , 40 : Coluber bucephalus , Shaw. DIP 3i7 Ce serpent a été confondu à tort par Seba avec le cobra de capello des Portugais, et parLinnseus, Laurenti et Daudin, avec la ripera atrox , figurée dans le Muséum du prince Adolphe- Frédéric, XXll, 2. 11 vient des Indes et est peu connu. (H. C.) DIPSAS. {Conch-yd.) M. le doct. Leach, dans le premier volume de ses Mélanges de zoologie , a proposé de former sous ce nom un petit genre de coquilles bivalves margaritiféres , fort voisin des anodontes, et qui n'en diffère réellement que parce qu'elles sont sub-auriculées, et que la lame marginale de la place de la charnière est plus prononcée que dans les espèces de nos pays , ce qu'il définit une dent lamelliforme dans chaque valve. Quant aux trois impressions musculaires , elles se retrouvent dans toutes les espèces de la famille des unios et des anodontes. La seule espèce que M. Leach place dans ce genre, et qu'il nomme la Dipsade plissée, dipsas pLi- catus, figurée pi. 53 de l'ouvrage cité , est une coquille de trois pouces de long sur deux de hauteur environ, assez épaisse, d'un jaune verdàtre en-dessus, nacrée en'dedans, et pourvue de chaque côté du sommet de deux appendices ou oreilles, dont l'antérieure offre des plis nombreux, provenant des stries d'accroissement. 11 paroît qu'elle provient d'une ri- vière de Bohême, du moins d'après l'étiquette qu'elle avoif dans la collection de Hans Sloane. (De B.) DIPSE. [Erpét.) Voyez Dipsade. (H. C.) DIPTERA. {Bot.) Sous ce nom Borckhausen a séparé du genre Saxifrage le saxifraga sarmentosa , remarquable par deux pétales plus longs que les autres. Medicus et Mœnch ont adopté le même genre sous le nom de sekika , emprunté de Ksempfer. (J.) DIPTÈRE. {Ichth_yol.) On a donné ce nom au loricaria plecostomus de Linnaeus. Voyez Loricaire. (H. C.) DIPTERE; Dipterus, hialatus, hipennis. (Entom.) Nom adjec- tif, par lequel on désigne le plus ordinairement un insecte à deux ailes. C'est de ce nombre des ailes qu'un ordre en- tier d'insectes a reçu, depuis Aristote, le nom de Diptères, comme on le verra dans Farticle suivant. Cependant l'ordre des diptères ne comprend pas tous les insectes qui n'ont que deux ailes, de même qu'il en réunit quelques-uns chez 3i8 DIP lesquels ces ailes, étant devenues inutiles, ne se dévelop- pent pas. C'est à cause de ces particularités que nous avons fait cet article séparé , pour indiquer, i.° les insectes à deux ailes qui ne sont pas des diptères; 2." les aptères, qui paroissent se rapprocher des insectes à deux ailes par leur conformation et leurs métamorphoses. Plusieurs Coléoptères ont les élytres trop courtes pour ca- cher les ailes membraneuses, qui restent ainsi toujours à nu. Tels sont le molorque raccourci, qu'on a nommé long- temps mouche capricorne; le ripiphore subdiptère. Plusieurs espèces du genre Ephémère nous offrent un exemple semblable parmi les Névroptères ; et, dans Tordre des Hémiptères , plu- sieurs pucerons n'ont que deux ailes , et surtout les màlcs des cochenilles , des chermès et des psylles. Les xénos et stj'lops sont peut-être dans le même cas. Les diptères, ou du moins les insectes qui par leurs mœurs ou leur conformation semblent appartenir à cet ordre, sans avoir cependant d'ailes , sont les mélohosques ou hippobosques du mouton, et peut-être quelques insectes parasites, tels que les espèces du genre de la puce. (C. D.) DIPTÈRES, Diptera insecta. {Entom.) On appelle ainsi la sous-classe ou Tordre des insectes à six pattes, à deux ailes nues, et pi'ivés de mâchoires. Ce nom est formé de deux mots grecs, «T/a-, deux, et rlsçct^ ailes. Il est très-ancien dans la science : on le trouve sou- vent dans PHistoire des animaux d'Aristote, et toujours em- ployé d'une manière générale , pour indiquer les mouches , les cousins, les asiles ou oestres , et comme une division d'ordre. (Histoire des animaux, livre I, chap. 5; livre IV, chapitres 1 et 7.) Depuis, quelques auteurs systématiques ont employé, comme synonymes de diptères, et pur opposition avec les autres ordres de la même classe des insectes, les dénomina- tions suivantes. Les uns, en tirant les caractères des ailes, les ont nommés les anéljlres bipennes , ou gymnoptères à ba- lanciers {halterata) ; d'autres, d'après • Fabricius , ne considé- rant que la structure de la bouche des diptères, antliatcs^ {antUata). DIP 5i9 Nous avons dit, dans l'article précédent, que tous les in- sectes à deux ailes apparentes n'étoient pas rapportés à cet ordre : qu'il falloit de plus que ces ailes ne fussent pas pro- tégées par des rudimens d'élytrés; que ces insectes fussent privés de mâchoires , et enfin qu'ils présentassent une même conformation et des métamorphoses analogues. Les diptères correspondent à l'ordre des antliatés de Fa- bricius , ainsi nommés d'après la forme de leur bouche , qui présente un suçoir, du mot grec ctvrXn, un biberon (bibo- rium). Cet instrument, qui caractérise réellement ces insec- tes , présente trois modifications différentes. Tantôt il est solide, comme corné, saillant au dehors, même dans l'état de repos, comme dans les asiles, les stomoxes , les cousins, et il consiste en une sorte de gaine à la base de laquelle on voit des écailles qui correspondent aux palpes , et dans l'intérieur plusieurs soies roides , mobiles les unes sur les autres; c'est là un véritable suçoir en pipette [haustellum] , et les dip- tères ainsi organisés sont dits haustellés , ou à suçoir corné, sclérostomes. Tantôt cette bouche des diptères forme une sorte de su- çoir charnu , rétractile, alongeable, rentrant dans une cavité du front, terminé ordinairement par une partie plus large, souvent divisé en deux lèvres qui font l'office d'une ven- touse ; c'est ce que l'on nomme une trompe (proboscis) , et les insectes ainsi conformés sont appelés sarcostomes ou à bouche charnue, comme dans les mouches, les sjrphes, les stratyomes. Enfin, tantôt la bouche des diptères simule une sorte de museau , garni de palpes plus ou moins longs et articulés avec une trompe très-courte ou un suçoir caché dans l'épais- seur du museau, qui est aplati et saillant; ce qui les a fait nommer des mouches à museau ou bec-mouches , comme on peut l'observer dans les hjdromjes, telles que les tipules , les hirtées, les scatopses. Quoique l'ordre des diptères soit assez naturel , il l'est cependant beaucoup moins que la plupart des autres, à l'exception de celui des aptères; car les métamorphoses, les larves, les nymphes, sont tout-à-fait différentes dans quel- ques genres , comme nous aurons occasion de le développer 520 DIP par la suite. Les seuls rapports bien évidens que les espèces d'insectes diptères aient entre elles, oc sont les deux ailes, qui le plus souvent offrent au-dessous de leur base, sur le dos du corselet, deux appendices plus ou moins alongés , quelquefois recouverts par une espèce d'écaillé ou de cuille- ron , et terminés par une sorte de petite masse ou de ren- flement arrondi , que Ton nomme balanciers. La tête des diptères est ordinairement arrondie dans tous les sens, excepté en arrière, où elle est comme tronquée transversalement et accolée sur le devant de la poitrine, qui la reçoit comme sur un pivot entièrement ligamenteux, et susceptible de se tordre ou de tourner sur une portion de cercle saillant qui se remarque au-dessus de l'ouverture qui donne un passage au conduit des alimens , qu'on nomme l'œsophage. Dans quelques espèces, cette portion d'anneau est saillante, et l'insecte paroît porter la tête sur une sorte de cou, comme dans les millions, les ceyx et quelques tipules. Dans la plupart, au contraire, la tête est sessile ou appli- quée immédiatement sur la poitrine; c'est ce qu'on voit dans les mouches, les asiles, les thérèves , etc. Les antennes des diptères sont en général très-courtes , excepté dans la famille des hydromyes ; elles sont insérées sur le devant de la tête , entre les yeux et au-dessus de la bouche. Elles sont en général très-rapprochées. Il est même des genres, comme ceux des asiles et des céries, qui les por- tent sur une base commune. Le plus souvent les antennes , que nous nommerons courtes, par opposit/on à celles des lec-mouches ou hydromyes , ne sont composées que de trois ou quatre articles, dont le dernier l'emporte en longueur sur tous les autres : il est tantôt à fuseau ou en fer d'alêne, comme dans les empis , les siratyomes , les asiles; tantôt en pa- lette aplatie, comme chez les mouches, les sjrphes; ou en croissant, comme dans les taons. Ce dernier article porte toujours chez les chétoloxes un appendice simple ou com- posé; quelquefois comme un poil plus ou moins alongé , comme dans les tétanocères , les sj'rplies , les cchinonvyes, etc. Quelquefois ce poil portelui-même d'autres poils latéraux .- il est dit alors plumeux ou barbu, comme dans les cénogastres . \es mouches proprement dites. On ne voit pas cette sorte d'ap- DIP 321 pendice latéral dans la famille nombreuse des aplocères , qui comprend entre autres genres ceux des' bihions, rhagions ^ strafjomes , etc. Les antennes qui présentent le plus de variétés, sont celles des Jiydromjes, chez lesquelles elles offrent autant de modi- fications que dans les lépidoptères à antennes en soie ou eu fil, avec lesquelles elles semblent d'ailleurs former le pas- sage ; de même que , dans ces genres , les màlcs ont en général les antennes beaucoup plus longues et plus développées que les femelles. Le seul genre des cousins , parmi les sclérosfo- mes, présente la même particularité. Les yeux des insectes à deux ailes sont ordinairement très- grands, à réseaux, et taillés à facettes; dans les mâles, ils sont souvent beaucoup plus gros et plus étendus que chez les femelles , ce qui donne à leur tête des proportions toutes différentes, comme on peut le voir dans les taons, les chiysops, les sfratiomes, les hirtées ou bibions de Geoffroy, etc. : dans le genre Diopside , ces yeux sont portés sur une partie de la tête qui se trouve très-prolongée dans le sens transversal. Outre ces yeux à réseaux, qu'on a nommés à facettes ou réticulés, les diptères ont aussi sur le sommet de la tête des points saillans arrondis, lisses, au nombre de trois, dis- posés en triangle; c'est ce que l'on nomme des stemmates : on en ignore l'usage. Plusieurs mâles en sont privés, et même les deux sexes dans quelques espèces. La bouche des diptères présente, comme nous l'avons dit, trois sortes de modifications différentes. Jamais ces insectes n'ont de mandibules, ni de mâchoires: par conséquent sous l'état parfait ils ne peuvent faire leur nourriture d'aliiuens solides. On retrouve cependant, dans les parties qui consti- tuent leurs instrumens cibaires, des restes des organes qui forment la bouche dans les insectes dits màcheurs; savoir, les lèvres supérieure et inférieure, les mandibules, les mâ- choires et les palpes. Les espèces qui ont la bouche la plus compliquée sont celles dites sclérostomes , comme chez les Cousins, les Asiles, les Taons. (Voyez à chacun de ces articles ce que nous avons exposé de la forme de la bouche.) C'est une sorte de siphon ou de pipette qui fait l'ofiice de pompe. IJ. ' 21 5.2 DIP Dans l'inférieur de, ce tuyau sont disposées des lames alon- gées, pointues, qui agissent en n;éme temps, comme des lancettes, pour percer le tissu des corps organisés dont l'in- secte veut pomper les sucs. Dans d'autres diptères, qui pren- nent leur nourriture à la surface des corps vivans, la trompe n'est point munie de ces sortes de dards intérieurs : elle se termine par une partie évasée en pavillon , le plus souvent formée ,en ipéme temps de deux lèvres charnues, contrac- tiles, qui s'appliquent exactement par la circonférence , comme les bords d'une ventouse, au centre de laquelle est situé le tube aspirateur qui livre passage aux humeurs ab- sorbées. La partie qui vient immédiatement après la tête, quand on considère le tronc des diptères, reçoit la première paire de pattes. Comme dans la plupart des hyménoptères, cette sorte d'avant-corselet ne se voit pas du côté du dos , parce qu'elle n'atteint pas le haut de cette partie; elle est comme taillée en coin, et placée entre la tète et la poitrine. Le corselet ou thorax, qui fait la partie moyenne du tronc, et qui est situé entre la tête et l'abdomen, est en général fort gros dans les diptères; car il renferme les mus- cles et les articulations des ailes et des deux paires de pattes postérieures. Il est percé latéralement par les orifices de deux paires de trachées qu'on nomme stigmates. On voit souvent sur le dos du corselet, en arrière, une partie sail- lante, qu'on nomme écusson, et qui offre deux ou plusieurs pointes dans les stratyomes ou mouches armées. Sur les côtés, en arrière des articulations des ailes , sont les cavités desti- nées a l'articulation des balanciers haltères (haltères, libra- menta). Ou a regardé ces parties comme les rudimens des ailes inférieures ; mais on ignore tout-a-fait leur usage. Dans les hydromyes, les balanciers sont à nu, ou non recou- verts par les cuillcrons : les sarcostomes les ont plus courts en général que les sclérostomes; à peine peut-on les distin- guer dans les hippobosques. li n'y en a plus du tout dans les mélobosques. Les ailes des diptères varient beaucoup pour la forme; elles sont alongées, et dans l'état de repos l'insecte les porte hoi'izontalement : soit disposées en triangle, comme dans les DIP 325 mouches , les thérèves; soit en longueur ou au-dessus de l'ab- domen, comme dans le cejx , les asiles ; soit enfin en travers, comme dans quelques anthrax, quelques tipules. Leur bord intérieur est en général très-mince et sans nervures : l'ex- térieur, qu'on appelle la côte, est ordinairement renforcé et comme doublé pour donner à l'aile plus de solidité. Cette côte ou ce bord externe est souvent cilié à la base. Dans les psjdwdes , phalénoïdes, les cousins, les nervures des ailes sont ciliées ou garnies de poils aplatis en forme d"écailles, très-régulièrement disposés. La base de l'aile des diptères est le plus souvent échancrée en dedans près de l'articulation, et la partie qui paroil comme emportée se retrouve repliée en-dessous, de manière à se développer lorsque l'aile est étendue dans le vol. On remarque en outre , au-dessous de l'aile, dans beaucoup d'espèces, excepté dans la famille des hydromyes, une petite écaille arrondie, concave en-des- sous, qu'on nomme aileron ou cuilleron. On a regardé cet aileron, ainsi que le nom l'indique, comme le rudiment d'une seconde aile. Ces parties sont surtout trés-développées dans les thérèves et dans les mouches domestiques; elles sont très-pelilcs dans les anthrax et dans les cejyx ; il n'y en a plus, de distincts au moins, dans les cousins et dans les homhjdes. Dans l'hippobosque des hirondelles , l'aile n'est plus qu'une sorte de style, qui n'est presque plus propre au vol. Les pattes des diptères sont ordinairement alongées et très- gréles: elles sont composées de quatre parties: i." d'une hanche ou omoplate articulaire, qui est reçue sur le tronc, qui est très-courte et bornée dans ses mouvemens; 2." d'une cuisse , ou bras, qui est qilelquefois renflée et dentée, comme dans les scatopses, les hirtées , quelques sjrphes ; 3." vient ensuite la jambe ou tibia , qui offre aussi beaucoup de différences sui- vant les espèces; et 4.°, enfin, le tarse, qui est presque cons- tamment composé de cinq articles , mais qui se termine diver- sement , suivant les mœurs de l'insecte parfait. Le tarse des diptères, outre les deux crochets qui le ter- minent, est souvent garni en-dessous, sous le dernier article, de mamelons ou de pelottes formées de lames entaillées qui s'appliquent exactementsur les surfaces ies plus lisses, et y font adhérer le corps des insectes , qui peuvent alors s'y accrocher 324 DIP et s'y suspendre contre leur propre poids. t)ans l'hippûbos- que de Thirondelle , il y a six crochets à chacun des tarses. Le ventre ou l'abdom-en des diptères n'est le plus souvent lié et adhérent à la poitrine que par une très-petite portion de sa base, laquelle forme comme un pédicule, quelquefois sur une coupe transversale, et alors le ventre est dit ses- sile , comme dans quelques sjrphes , les cénogastres, les mou- ches; tantôt ce pédicule est alongé , comme dans les cejx , les cosmies, les certes , les conops , etc. On compte de cinq à neuf anneaux dans l'abdomen, dont la forme générale varie: il est court, alongé, plat, conique, en massue, pointu, ar- rondi, terminé par une sorte de stiiet corné, échancré- enfin il présente un très-grand nombre de variétés suivant les sexes et les mœurs, qu'il indique jusqu'à un certain point. Les insectes à deux ailes vivent peu de temps sous l'état parfait, seulement pendant l'espace nécessaire pour la réu- nion des sexes, et la ponte ou la propagation des germes dans les lieux qui conviennent à leur développement, et que la mère sait choisir par instinct, quoique souvent de nature tout-à-fait différente de celle qui forme l'aliment de l'animal à son dernier période d'existence. Les diptères marchent pevi : aussi, comme nous l'avons dit. leurs pattes sont-elles généralement très-grêles ; cependant les asiles les ont très-alongées et très-fortes, terminées par des ongles crochus et acérés , qui sont destinés, ainsi que les serres des éperviers, à retenir la proie saisie vivante, afin que l'insecte puisse la dévorer à son aise et sans résistance. Beaucoup ont la faculté de s'appliquer sur les corps les plus lisses, et d'y adhérer à l'aide de papilles veloutées ou garnies de lames placées en recouvrement les unes sur les autres, à peu près comme celles que l'on distingue si bien sous les tarses de quelques reptiles qu'on nomme des gechos; tels sont en particulier les mouches domestiques, les syr- phcs , les thérèves, les asiles. Chez d'autres, comme dans les dolichopes, les tipules, les cejyx , les tarses sont tellement alongés que l'insecte peut s'en servir pour se soutenir , comme les hydromètres, à la surface de l'eau, et y courir avec pres- tesse : ce qui en a fait nommer quelques-unes les mouches de DIP 525 Saint-Pierre. Enfin les tarses de quelques espèces parasites, comme dans les hippobosques , mélohosques , ont des appendices crochus, et sont terminés par des griffes en tire-bouchon, qui donnent à ces insectes la faculté d'adhérer aux plumes et aux poils des animaux dont ils sucent les humeurs. Le vol des diptères est généralement fort rapide. Il en est, comme certaines tipules, qui forment en l'air des danses ou des chorées régulières, pendant des journées entières, ou à des heures et dans des lieux déterminés ; quelques-uns , comme certains syrphes , persistent à planer constamment dans les mêmes lieux; les asiles ont à peu près le vol des oiseaux de proie et leur chute foudroyante lorsqu'ils veu- lent saisir leur proie; les bombyles, les anthrax, les cénogas- tres voltigent long-lemps avant de s'arrêter et de se fixer sur le point qu'ils semblent examiner long- temps d'avance. La plupart font entendre dans le vol un Bourdonnement (voyez ce mot), ou un murmure très-incommode; tels sont les cou- sins, les syrphes: on l'a attribué long-temps au balancier qui battroit sur le cuilleron: ce ne seroit pas le cas des cousins, puisqu'ils en sont privés. Plusieurs échlnomjes , céno^astres et sjrphcs font entendre ce bruit même lorsqu'on s'oppose au mouvement de leurs ailes. Tons les diptères semblent doués des organes des sens, et leurs sensations paroissent môme assez développées. Ils sont attirés par les odeurs à tel point que les mouches de la viande viennent déposer leurs larves sur des plantes dont les fleurs sont infectes , telles que celles des slapélies et de la serpentaire ( arum dracunciilus ). On sait que les fruits , même soustraits à leur vue, attirent les mouches de toutes parts; qu'on les allicie par le miel. A peine des matières propres à la nourriture des diptères ou à celle de leurs larves sont- elles déposées sur le sol, qu'on y voit ari'iver de toute part, alléchées par Fodeur, des nuées de diptères, qui bientôt se disputent la place. Presque tous sont diurnes : ce n'est que dans le jour qu'ils distinguent parfaitement les objets et qu'ils savent éviter tout ce qui peut leur nuire ; aussi leur vue perçante les soustrait -elle souvent aux dangers. Ils paroissent percevoir parfaitement les sons, et quoique la plupart des espèces ne fassent entendre, à l'époque de la 526 DIP fécondation, aucun son particulier , il est facile de recon- noitre , lorsqu'on les saisit, que le bourdonnement varie suivant la durée ou la gravité du danger, que l'insecte semble prévoir. Quant au goût, il n'y a pas le moindre doute que chaque espèce n'en soit douée, puisque les unes recherchent les matières fermentées uniquement, d'autres les sucs naturels, tels que les sécrètent les divers organes des A'égétaux; que certaines fleurs les attirent, que d'autres semblent les repousser; que celles des ombcUifères , par exemple, et des synanthérées, en sont couvertes, tandis qu'on en voit peu sur celles des anémones, des labiées, ou de telle autre famille. Nous avons déjà dit que les diptères ne se nourrissoient guère que des humeurs ou des sucs des corps organisés. On voit cependant quelquefois ces insectes saisir, emporter des matières solides, comme de petites parcelles de sucre ou de matières gommeuses; mais, pour les avaler, ces animaux ont l'instinct de dégorger dessus une sorte de salive qui les flui- difie, et leur donne ainsi la facilité de les pomper, de les absorber par une sorte de succion. Quoique, sous leur der- nière forme, les diptères ne croissent plus, la plupart ont be- soin de prendre beaucoup de nourriture, ou plutôt de boire beaucoup. Leur canal intestinal est assez compliqué , et plu- sieurs ont des appendices h l'estomac ou un estomac divisé en plusieurs loges, et le résidu de leurs alimens est toujours liquide. Le mode de génération varie dans les diptères des diffé- rentes familles. Chez les hydromyes , comme dans quelques lipides, les hirlées, l'accouplement ou la réunion des sexes dure très-long-temps ; et, outre la différence de la taille, qui est beaucoup plus grande dans les femelles, et la forme des an- tennes, qui sont plus développées dans les mâles, l'extrémité libre de l'abdomen indique de suite la différence sexuelle : le ventre se termine en massue dans les mâles , parce qu'il y a là des crochets propres à retenir la femelle , tandis que celle-ci offre ordinairement un ventre terminé par une pointe plus ou moins acérée et protractile, qui sert en même temps d'oviducte, et souvent de tarrièrc pour insinuer les œufs dans le lieu propre à la nourriture de la larve. Chez BIP S27 d'autres, comme dans les mouches et les sjrphes, l'accouple- ment est rapide, comme dans les oiseaux, et souvent la fe- melle porte elle-même l'extrémité de l'abdomen contre les organes du mâle, qui ne sont pas propres à l'intromission : les asiles, ainsi que les hydromyes, restent souvent réunis la tête opposée , à peu près comme les bombyces et d'autres lé-r pidoptéres nocturnes. Les mâles , périssant presque toujours après l'accouple- ment, ne prennent aucun soin de leur progéniture; mais la femelle en apporte de bien remarquables dans certaines espèces. La plupart des diptères sont ovipares ; cependant il en est d'ovovivipares, et même de pupiparcs , c'est-à-dire que quel- ques espèces ne se séparent de leurs germes que sous la forme de nymphes ou de chrysalides : tels sont les luppobosques et quelques genres voisins. Les diptères proviennent de larves sans pattes, qui , selon les espèces, se développent dans la terre, dans l'eau, et dans l'intérieur de parties déterminées des corps organisés végétaux et animaux. Ces larves paroissent destinées à rem- plir des offices bien importans dans l'économie générale de la nature. La plupart sont appelées à faire rentrer dans la masse des élémens les matériaux des corps organisés qui ont été soustraits à l'action générale des forces phjsiques , d'une manière beaucoup plus rapide que s'ils étoient abandonnés à eux-mêmes , et tout semble prévu pour arriver à ce but. Parmi un très-grand nombre d'exemples que nous pourrions citer en preuve de cette assertion , qu'il nous suffise de faire observer ce qui arrive aux corps des animaux privés de la vie, A peine le cadavre est-il gissant, et souvent même avant que l'animal ait expiré , que déjà les grosses mouches bleues d.e la viande , celles des cimetières et beaucoup d'autrts espèces analogues, viennent s'introduire dans toutes les ouvertures qui peuvent leur livrer passage; elles y déposent de suite et très-rapidement leurs larves toutes vivantes: celles-ci s'oc- cupent aussitôt à absorber les humeurs putrides que la décomposition met à nu. Alors ces larves ont pris tout leur accroissement; elles se meuvent les unes sur les autres, et il ne reste du cadavre infect qu'une masse de matière ani- 028 DIP maie vivante qui, bientôt métamorphosée et s'élevant dans latmosphère. servira elle-même de pâture à des oiseaux ou à d'autres espèces qui ne doivent se nourrir que d'insectes. Les œufs des diptères sont en général très-mous. Ils ne con- servent que pendant peu de temps leur forme. Leur figure varie : le plus souvent ils sont ovales; quelquefois aplatis, comme ceux de quelques tipules; en forme de bouteille ou de petits pots, comme ceux des cousins; garnis de lames écartées ou d'ailerons qui les empêchent de trop s'enfoncer dans des matières trop liquides, comme dans la mouche stercorale. Toutes ces larves paroissent avoir besoin de vivre dans un lieu humide, et les œufs qui les produisent y sont aussi déposés : diautres sont pondus par leur mère sur les poils des animaux, qui les lèchent et les introduisent ainsi dans leurs infestins, etc. On reconnoit les larves des diptères, parce qu'elles sont apodes, comme celles d'un très-grand nombre d'hyménop- tères, telles que celles des mellites, des mjTinéges , des néot- tociyptes, etc.; quoique quelques-unes paroissent munies de pattes, ces appendices n'en sont que des simulacres. Leur corps est formé d'articulations distinctes : à l'une des extré- mités, qui est la tête, on dislingue le ])lus souvent deux cro- chets, qui servent, sinon à la mastication, au moins à rete- nir la larve dans les lieux où elle absorbe sa nourriture. Le plus souvent aussi les deux orifices principaux de la respiration, qui correspondent à deux longues trachées longi- tudinales, s'aperçoivent vers l'extrémité postérieure du corps: quelquefois ce sont deux stigmates simples; mais dans les larves des sjrphes et de quelques autres qu'on nomme, à cause de cela, vers à queue de rat, ce sont deux longs tuyaux que Réaumur a parfaitement décrits et figurés dans ses Mé- moires, tome IV, mémoire i i , planches 3o, 5i et 02. Chez d'autres larves, comme dans celles des mouches armées ou stratyomes , l'extrémité de l'abdomen se termine par une sorte d'aigrette semblable à celle des fleurs composées (pappus), à l'aide de laquelle la larve se soutient a la surface des eaux tranquilles, pour y respirer l'air par un mécanisme admira- ble. Swamnierdaui en a donné une très-bonne figure à la planche 09 de sa Bible de la nature. Enfin, chez d'autres DIP Ô2Ç) tarves, comme dans celles ries oestres , et à ce qu'il paroît dans celles des conops, l'animal, quoique renfermé dans le corps d'un être vivant et enveloppé d'humeurs liquides, s'attache de manière à respirer, soit l'air extérieur par une sorte de fistule qui correspond à l'ulcère produit par sa présence, soit en adhérant à l'une des principales trachées de l'insecte dans lequel cette larve vit en parasite, comme MM. Lâchât et Audoin l'ont observé dans la larve d'un diptère trouvé dans l'abdomen d'une abeille-bourdon. La forme des larves diffère beaucoup, suivant les genres et le milieu qu'elles habitent. Ainsi , parmi les hYdroinjes , les tipules terrestres proviennent de larves qui ressem- blent un peu à des chenilles sans pattes : elles ont en effet une sorte de tête écailleuse ; mais elles en diffèrent beaucoup par les métamorphoses, comme nous l'indique- rons plus bas, dans les espèces aquatiques, au moins par les larves. Celles-ci ont à l'extrémité postérieure du corps des appendices écailleux, frangés ou lamelleux, qui servent probablement à la respiration : telles sont les espèces que Réaumur a nommées vers-polypes et qu'il a si bien figurées dans le tome V de ses Mémoires. Quelques-uns de ces in- sectes se développent dans les galles ou productions mons- trueuses de quelques végétaux: leur corps est mou , et à peine peut-il produire le plus petit mouvement. Chez d'autres, comme dans les larves d'oestres, l'animal est arrondi, à ar- ticulations verticillées , garnies d'épines, toutes dirigées dans le même sens , qui servent à sa progression : celles des syr- phes se meuvent aussi à la manière des lombrics. Dans les stratyomes le corps de la larve est aplati , alongé , à arti- culations coriaces. Enfin, dans la larve de la mouche du fromage, à l'étude de laquelle l'immortel Swammerdani a consacré ses veilles et dont il a fait connoître l'organisation, sous le nom Ahicarus dans la 40.* planche de sa Uible , le mouvement s'opère par un mécanisme bien singulier : le corps se contourne en anneau ; l'animal saisit sa queue avec les deux crochets dont sa fête est munie ; il paroît qu'alors il se contracte avec violence et que, les crochets lâchant prise tout à coup , le corps se débande comme un ïessort et rejaillit quelquefois à près d'un demi -pied de 33o DIP distance. Enfin il n'est presque pas de famille qui n'offre des particularités très-remarquables dans les larves , comme on le verra avec plus de détails dans les articles concernant les insectes que nous venons de nommer, et de plus aux mots CoT'siN, Mouche, Oestre, Hippobosque, que nous prierons le lecteur de consulter, pour ne pas nous répéter ici. Quant aux nymphes des diptères, elles varient . comme on le conçoit, autant que leurs larves, pour les formes et le séjour. En général , elles ne quittent pas la dernière peau sous laquelle elles subissent leur métamorphose, qui est complète , et dans laquelle elles restent absolument immobiles. 11 en est qui se filent une sorte de cocon, comme celles des grandes ti- pules terrestres; d'autres, comme celles des échinomyes , des mouches de la viande , quittent leur peau de larves et pren- nent une forme de sphéroïde alongée, semblable à la graine de quelques légumineuses, qui ne laisse apercevoir au dehors aucune des formes de l'insecte qu'elle renferme. Cette sorte de coque s'ouvre, à l'une des extrémités correspondantes à la tête, par une espèce de charnière ménagée d'avance, et qui s'écarte constamment de la même manière. Enfin il est des nymphes aquatiques, comme celles des cousins et de quelques petites tipules , qui sont mobiles sous leur dernière forme et qui laissent distinguer au dehors les diverses parties de l'insecte parfait. Telles sont les généralités pour lesquelles nous avons cm utile de faire précéder la division méthodique de l'ordre des insectes qui nous occupent , afin de n'avoir plus à faire connoitre, en traitant des familles ou des genres, que les par- ticularités quiles concernent. Nousavons dû abrégerbeaucoup les détails, sur lesquels nous serons obligés de revenir; on peut voir cependant, par ceux que nous avons rapportés , combien est important le rôle que ces insectes remplissent dans l'économie générale. En assignant aux diptères le caractère essentiel d'insectes a deux ailes nues, privées de màclioires , on peut les partager d'abord en deux grands sous-ordres. Le premier sous-ordre réunit des insectes qui ont tous la même manière de vivre sous l'état parfait ; il comprend les espèces dont la bouche est formée par un suçoir saillant. DIP 33^ alongé, souvent coudé, mais toujours sortant de la cavité du front dans l'état de repos : tels sont les cousins , les taons, les hippohosques , les asiles , les empis , les rhingics , les myopes, les conops, les hoinhjles , etc. Nous avons nommé cette famille celle des Sclérostomes. Chez tous les autres diptères la bouche est dépourvue de ce suçoir saillant et corné. Chez les uns, comme les oestres, et dans quelques genres voisins , la bouche n'en ofTrc plus qu'un rudiment remplacé par trois tubercules ; c'est la famille que nous avons appelée les Astomf.s. Chez les autres diptères la bouche est distincte. Ceux-ci se partagent en trois familles. Les Hydromyes ou Becs -mouches , comme les tipules , les hirtées , les scatopscs , les cératoplates , les )}Sjc\iodes , etc. , qui ont un front prolongé en manière de museau ou de bec aplati et saillant, garni de palpes articulés. Les espèces d'insectes à deux ailes qui ont une sorte de trompe charnue, rétractile dans une cavité du front, d'où elle peut sortir librement , et qu'on pourroit nommer les Sarcostomes , se réunissent en si grand nombre par ce ca- ractère qu'on a cru nécessaire de les partager en deux autres familles, d'après la structure des antennes. Chez les uns, en effet, ces antennes ont sur le côté un appendice singulier en forme de poil roide , simple ou barbu : on les a nommés Chétoloxes , ou à soie latérale , latéralisctes ; tels sont entre autres les genres Mouche , Syrplie , Sarge , Cénogastrc , Echi- nomje ^ Télanocère, Thcrève , Mution, Ceyx , Doljcliope , Cos- mic, etc. Chez les autres genres, qu'on désigne sous le nom de Simplicicornes ou Avlocères , les antennes ne portent pas ce poil isolé latéral ; tels sont les Rhagions , Bihions , Amlirax, Siques , Stralj'omes , Hypoléons , Cjrtes , Némotèles , Céries , Mjdas , etc. En résumé, si l'on vouioit à l'aide de l'anal} se arriver à la détermination d'un insecte diptère , voici un tableau à l'aide duquel il seroit facile de reconnoître la famille à laquelle un diptère doit appartenir. Arrivé à l'indication du nom de la famille , on trouvera sous ce nom toutes les particularités et les détails d'organisations et de mœurs qui pourront intéresser, avec la dcnominalion des genres compris dans chacune des familles. 332 BIP ORDRE DES DIPTERES. Insectes à deux ailes nues ; bouche sans mandibules. S, 1 en suçoir arrondi , ScLKRosTOMEs. saillante, cornce, J , ,, , ..,, i.-nma.eaupla....llvD«o,n.s. Bouclie enfoncée, char- ) ^ poil latéral ... Chéto-.oxes. I V nue; antenne.s | sans poil isolé. . . ArLorÈRES. ( nulle, remplacée par trois points ou pores . . . Astomes. Voyez ScLÉROsTOMEs , Hydromves, Chétoloxes, Aplocères , Astomes. (C. D.) DIPTERIX. (Bot.) Schreber et 'Willdcnow ont donné ce nom au genre Coumarouna ou Cumarunad'Anhlet, rangé par- mi les légumineuses, dont le fruit, semblable à une amande alongée, revêtue de son brou velouté, renferme une seule graine de même forme , laquelle , mêlée dans le tabac sous le nom de/eVede Tonca, lui communique une odeur parti- culière , trés-agréable. C'est le même genre que Gaertner a décrit et figuré sous le nom de barjosma , et que Scopoli a nommé heinzia. (J. ) DIPTEROCARPUS. {Bot.) Le fruit que M. Gaertner fils a décrit et figuré sous ce nom, paroit appartenir au genre Fterigium , établi par M. Corréa dans les Ann. du Mus. d'hist. nat. , tom. 8 et lo. C'est au même genre qu'il faut encore rapporter le shorea et le dryobalanops du même, qui ne dif- férent que par des caractères peu importans. Le caiyolobis de Gaertner père est aussi peut-être congénère ou au moins très-voisin. Lorsqu'on connoîfra sa fleur, on portera un juge- ment plus certain. (J.) DIPTÉRODON, Dipterodon. {Ichthyol.) On a donné ce nom à un genre de poissons de la famille des léiopomes de M. Duméril, et que plusieurs naturalistes, M. Cuvier, entre autres , n'ont point admis. M. de Lacépède lui assigne les caractères suivans : LèiTCS peu ou point extensibles; dents incisi\'es ou molaires disposées sur un ou sur plusieurs rangs ; point de piquans ni de dentelures aux opercules ; deux nageoires dorsales ; corps aussi haut que long. DIP 535 Le mot âiptérodon est tiré du grec, et signifie poisson à deux nageoires du dos et armé de dents: cT/ç, deux ; t/Jï^ov, na- geoire, et oS\iç, dent. Il rappelle ainsi les notes à Taide des- quelles on peut distinguer ce genre de ceux qui composent avec lui la famille des léiopomes. Ainsi on le distingue des Chéilodiptéres et des Mulets, qui comme lui ont deux na- geoires du dos , parce que les premiers n'ont qu'un seul rang de dents, et que les seconds ont un double rang de dents peu apparentes ; et de tous les autres genres , parce que ceux-ci n'ont qu'une seule nageoire dorsale. Le DiPTÉiiODON PLUMIER ; Dipterodon Plumierii , Lacépède. Nageoires pectorales grandes et triangulaires; mâchoire in- férieure avancée; dénis comprimées, pointues, triangulaires, placées à égale distance les unes des autres; yeux gros; chaque opercule composée de deux pièces, dont la seconde est terminée en pointe; point d'écaillés sur la tête ni sur les opercules; des raies longitudinales sur les joues; des gouttes irréguliéres sur les opercules, et des taches figurées comme de petites raies longitudinales sur le corps et sur la queue. Plumier a découvert ce poisson dans les mers de l'Amé- rique. Le DiPTÉaoDON noté : Dipterodon notatus, Lacépède ; Sparus notatus , Linnaeus. Tête comprimée et couverte de lames écailleuses, argentées et très-alongées ; opercules et queue tachetées de noir. La patrie de ce poisson est la mer du Japon. Houttuyn l'a décrit dans les Act. Haarl. , XX , 2 , p. 3 20, n." 8. Le Dipterodon queue-jaune : Dipterodon chrjsouros . Lacé- pède ; ?erca chrjsoptera, Linnseus. Nageoire caudale jaune et rectiligne ; tête argentée ; des lignes et des points noirs sur le corps. Des mers voisines de la Caroline. Les DiPTÉRODONs APRON ct ziNGEL out été décrits au mot Cingle. Le Dipterodon hexacanthe ( Dipterodon hexacanthus , La- cépède) , découvert par Commerson dans le grand Océan équi- noxial , paroit appartenir au genre Apogon. Voy. ce mot. ( H. C. ) DIPTÈRYGIENS , Dipterjgii. (Ichthjol.) M. Schneider a 334 D\9 donné ce nom à la dixième classe de ses i^oissons, ceux qui n'ont que deux nageoires. Elle renferme les genres Petro- MYZON, OvuM et Leptocéphale. (Voyez ces mots.) On trouve encore dans cet auteur l'indication d'une raie de la mer des Indes, sous le nom de raja dipterjgia, parce qu'elle a deux naireoires sur la face dorsale de la queue. (H.C.) DIPTURUS. [IcUhyol.) M. Rafinesque-Schmaltz propose de faire, sous ce nom, un genre de la raie cendrée, raja bâtis de Linnaeus. Il lui donne pour caractères d'avoir la queue dé- pourvue de nageoire à Pextrémité, et garnie de deux nageoires dorsales. Voyez Raie. (H. C.) DIPUS [Mamin. ) , nom tiré du grec , donné par Gmelin au genre Gerboise. Voyez ce mot. (F. C.) DIPYRE. (Min.) Ce minéral se présente sous forme de très- petits cristaux prismatiques , qu'on reconnoît à deux carac- tères assez faciles à saisir. Ils sont fusibles au chalumeau avec bouillonnement, et, jetés sur les charbons, ils répan- dent une lueur phosphorique peu vive. Ce sont des prismes dr,oits rectangulaires , et ils paroissent dériver de cette mcme forme primitive. Ils sont assez durs pour rayer le verre ; leur cassure transversale est couchoide ; ils offrent une struc- ture laminaire parallèlemeîit à leurs pans, et des joints pa- rallèles à leur diagonale, ce qui paroit indiquer que le prisme de la molécule intégrante est plus large que haut. Leur pesanteur spécifique est de 2,63. M. Vauquelin a trouvé le dipyre composé de Silice 0,60 Alumine. ........ 0,24 Chaux o,io Eau 0,02 Il y a de perte 0,04 Les cristaux de dipyre ont assez d'éclat ; leur couleur varie du blanc grisâtre au gris rougeâtre. M. Haiiy a reconnu deux variétés de forme de dipyre, qu'il a nommées rectangulaire et périoctogone : ces noms indi- quent suffisamment leur forme. Le dipyre a été trouvé dans les Pyrénées occidentales , iur la rive droite du Gavé ou torrent de Mauléon , par MM. DIR 335 Gillet de Laumont et Le Lièvre. Il est en petits prismes accolés , disséminés dans une stéatite blanchâtre ou rou- geàtre , mêlée de fer sulfuré , ou dans une stéatite grise argi- loïde. M. de Charpentier l'a trouvé depuis dans la vallée de Luc, département de l'Arriégc , engagé dans un calcaire gris jaunâtre. Ce minéral a déjà reçu plusieurs noms. L'école de Werner le nomme Schmelzslein ; de la Métherie l'a nommé leucoLiihc de M au Léon, ( B.) DIRCA DES MARAIS {Bot.) .- Dirca palustris , Linn. , Aman. Acad. , i, pag. ^w , tab. 88 ; Lamck. , III. gen. , tab. 293, vulgairement Bois de plomb des Canadiens, Bois de cuir. Petit arbrisseau cultivé au Jardin du Roi, qui croit na- turellement dans les lieux humides, marécageux et ombragés, de l'Amérique septentrionale. Il constitue seul un genre par- ticulier de la famille des ihymélées , de Voctandrie mono- çjnie de Linnaeus, caractérisé par une corolle monopétale, turbinée; le limbe à quatre divisions peu sensibles, inégales; point de calice; huit étan)ines saillantes, attachées vers le milieu du tube de la corolle; un ovaire supérieur; un st}le; un stigmate simple. Le fruit est une baie ovale, monospcrme. Ses tiges sont droites, hautes de cinq à six pieds; ses ra- meaux glabres, articulés; le bols mou, léger, très-souple; Técorce et les rameaux fort tenaces; les feuilles alternes, très-médiocrement pétiolées , glabres, ovales, assez grandes ^ entières, vertes en-dessus, paies ou blanchâtres en-dessous, avec quelques poils peu sensibles. Les fleurs paroissent de très-bonne heure avant le développement des feuilles; elles sont verdcàtres ou d'un blanc pâle, pendantes, laténJes, réunies ordinairement trois ensemble à chaque bourgeon, soutenues par des pédoncules trcs-courîs, a:.illaires : elles nont point de calice; leur corolle est tubuleuse, rétrécie vers sa base , élargie vers son sommet, terminée par un liuil/C droit, à quatre lobes inégaux, très-courts; les anthères droites et ovales; le style un peu plus long que les étamines , diver- sement courbé. Cet arbrisseau se propage de drageons, de marcottes et de graines : on ne peut guère le conserver qu'en le ; laç;:nt à l'ombre, dans une terre bourbeuse, tenue humide. Sonieuil* 336 DIR lage est élégant , son port agréable. Dans le noi'd de l'Amé- rique, on emploie son écorce à faire des paniers et des cor. IIolL, 5i5; Smith , Exot. Bot., 1 , pag. 67 , tab. 3o. Ses tiges sont simples , droites, glabres , dépourvues de feuilles , munies seulement de quelques stipulesalterncs en forme de gaines. Les feuilles sont toutes radicales, glabres, linéaires, très-étroites; les fleurs jaunes, pendantes, disposées, à l'extrémité des tiges, en une grappe peu garnie ; la lèvre à double carène à sa base ; ses deux divisions latérales presque égales à celle du milieu ; les pétales intérieurs élargis, en ovale renversé. Dans le diuris aurea, Smith, Z. c. , tab. 9 (Brown, /. c; diiiris spa- • lulata , Swartz), les feuilles sont linéaires, canaliculées, plus 574 DIU courtes que les tiges; point de feuilles caulinaires ; les fleurs d'un jaune doré; la découpure intermédiaire de la lèvre munie d'une double carène à sa hase , une fois plus longue que les deux latérales : les pétales antérieurs spatules, en- tiers à leur sommet; les intérieurs elliptiques, aigus. Le diuris emarginata^ Brown, /. c. , en diffère par les pétales an- térieurs échancrés à leur sommet; les feuilles subulées, ca- naliculées; les fleurs peu nombreuses, en épi. Diuris rénoNCULÉ ; Diuris pedunciilala , Brown, l. c. Ses feuilles sont menues, deux ou trois fois plus longues que les tiges; les fleurs jaunes, au nombre de deux ou trois; les pétales ongui- culés; la lèvre à trois découpures, celle du milieu en carène à sa base, pubtscente , trois fois plus longue que les laté- rales; les pétales antérieurs un peu plus longs que la lèvre, les intérieurs lancéolés, très-aigus. Dans le diuris selacea , Brown , l. c. , les tiges ne portent qu'une ou deux fleurs; les feuilles sont sétacées, beaucoup plus courtes que les tiges. Le diuris sulpliurea , Brown, l. c, a les fleurs d'un beau jaune de soufre; les feuilles linéaires, canaliculécs, une fois plus courtes que les tiges; un épi terminal à trois ou cinq fleurs; point de carène à la base de la découpure intermédiaire de la lèvre; les pétales antérieurs une fois plus longs que la lèvre. Le diuris pauciflora, Brown, L c. , est marqué d'une carène à la base de la découpure intermédiaire delà lèvre; les découpures latérales plus courtes; les pétales intérieurs ellipl'ques, aigus; les feuilles subulées , canaliculécs, quatre fois plus longues que la tige; celle-ci terminée par une ou deux fleurs. DiUTiis PONCTUÉ : Biuris punctala , Smith, Exol. Bol., tab. 8 ; Swartz, Act. Holm., 1800, pag. 229, tab. 5, fig. M. Cette espèce , découverte dans l'Amérique méridionale , a des fleurs purpurines, ponctuées; les deux pétales supérieurs plus grands, lancéolés, obtus ; les deux intérieurs une fois plus courts; les autres très-petits, elliptiques. Le diuris elon- gaia , Brown, L c, croît, ainsi que lessuivans, à la Nouvellc- Holiîinde: ses feuilles sont une fois plus courtes que les tiges; ]a découj.ure intermédiaire de la lèvre marquée d'une double carène à sa base; les découpures latérales de la co- lonne crépues à leur base. Les fleurs sont blanches dans le» DIV 375 diiiris alla, Brown, l. c; les feuilles de la longueur des tiges; les découpures latérales de la colonne simples. Dans le diuris longifolia, la découpure intermédiaire de la lèvre n"a qu'une seule carène à sa base; les feuilles sont aussi longues que les tiges; les fleurs, au nombre de trois ou quatre, disposées en grappes. (Poiu.) DIURNE [Fleur]. {Bot.) Parmi les fleurs qui s'ouvrent et se ferment à des heures fixes, il en est qui restent ouvertes pendant la nuit et se ferment pendant le jour (belle de nuit, géranium triste); d'autres, au contraire, s'ouvrent et se fer- ment pendant le jour {anagallis arvensis , ciste, souci des champs, etc.). Ces dernières sont des fleurs diurnes. (Mass.) DIURNES. (Ornith.) La grande famille des rapaces a été divisée par les naturalistes en diurnes et nocturnes. (Ch. D. ) DIURNES [Papillons]. (Entom.) M. Latreille appelle de ce nom de famille les lépidoptères que nous nommons ro- palocères , tels que les papiWons, liespëries , héléropîères , dord les antennes sont terminées en massue. (C. D.) DIVARIQUE. (Bot.) Lorsque les rameaux s'écartent beau- coup dès leur origine et se portent brusquement en différens sens , on les dit divariqués ( chicorium infjbus , cucubalus baccifcrus , etc.). Lorsqu'ils sont étalés sans direction fixe, on les dit diffus (fumaria ojficinalis , géranium dissectum). Le prenanthcs muralis , le juncus sylvaticus , le polygonum divari- catum, etc., offrent des exemples de panicuies divariquées. (Mass.) DIVER (Ornith.), nom générique anglois des plongeons, en latin colyn^hus. (Ch. D. ) DIVERGENT (Bot.) , s'écartant à angle très-ouvert eu par- tant d'un point commun. Les branches du sapin, les folli- cules de la pervenche, les camares du fruit de la pivoine, etc., sont divergens. Pendant le sommeil, le mélilot a aussi ses folioles divergentes ; toutes trois , redressées , sont alors rapprochées par leur base et écartées par le sommet. (Mass.) DIVERGI-NERVÉE [Feuille]. (Bot.) Les n<;rvures des feuilles se dirigent en ligne droite, ou en décrivant des courbes. Dans le premier cas, tantôt elles conservent entre elles une distance à peu près égale (châtaignier); tantôt elles se por- tent en divergeant de la base au sommet (viburnum opulus , oiQ DIV alcliimilla viilgaris , etc.), et la feuille est alors divergi-nervée, (Mass.) DIVERSIFLORE [Ombelles]. {Bot.) Les fleurs dans une ombelle sont ordinairement toutes semblables (impératoire, feuouilj; mais il est des cas où elles sont régulières au centre de l'ombelle , et irréguliéres à la circonférence {tordjlium officinale, coriandre). Ces dernières ombelles sont dites diversiflores ; on les dit aussi couronnées, rayonnantes. ( Mass. ) DIVERSISPORÉES , Âwphispori. (Bot. ^ Champ.) Troisième série du deuxième ordre (voyez Gastromvciens) de la famille des champignons dans la méthode de Link. Elle comprend des champignons persislans , à réceptacles (sporangium) con- tenant de très-petits globules (sporidia) de diverses formes. Un seul genre rentre dans cette série, c'est Vamphisporium , Link. Voyez Disporium. (Lem.) DIVISION. {Chim.) C'est l'opération mécanique par la- quelle on réduit un corps solide en parties plus ou moins ténues. On opère la division dans des mortiers de marbre avec des pilons de bois ; dans des mortiers de silex, d'acier, de laiton, avec des pilons de même matière; sur une table de porphyre, au moyen d'une mollette, etc. On fait usage de râpes, de limes, etc., pour les matières ductiles. (Ch.) DIVISION MÉCANIQUE. (Minér.) M. Hauy a désigné sous ce nom la propriété qu'ont un grand nombre de miné- rau'x cristallisés de se laisser diviser mécaniquement dans des directions planes. Cest ce que nous avons indiqué sous le nom de clivage dans l'article Cristallisation, où nous avons rapporté les principales observations qui ont été faites sur cette propriété, qui fournit à la cristallographie le moyen je plus exact de déterminer le système cristallin de chaque substance , et dont par suite les minéralogistes ont tiré le meilleur caractère pour distinguer les espèces. Voyez Cris- tallisation , §§. 7 à 16 et 62 à 6~4. (Br. de V. ) DIWIPAHURU etDIWIPASSURU (Bo^), noms donnés, dans Pile de Ceilan , suivant Hermann , à Vipomcva pes tigridis et à Viporncea }iepa'icifolia, (J.) DÏWOKY (OrniLh.) , nom illyrien du pigeon ramier, co-« 'umha palumbus , Linn, (Ch. D.) DJA 37^ DIWUL. {Bot.) A Ceilan, suivant Hermann et Burmann , on nomme ainsi le limonia acidissima , genre de la famille des aurantiacées. (J. ) DIXADOUSTJ. {Bot.) Voyez Dewenda. (J.) DIX-HUIT (Orni;'/i.) , nom vulgairement donné, d'après son cri, au vanneau commun, tringa vanellus , Linn. (Ch.D. ) DIX-LIVRES. {Ichthjol.) Quelques voyageurs et lexico- graphes donnent ce nom à un poisson fort commun sur la côte d'Afrique et analogue au mulet. Arkins en parle dans sa Relation de Sierra- Leona. (H. C.) DJADMEL {Bol.), nom arabe du stapelia denlala de Fors- kaël. (J.) DJiEMDE. {Bot.) Le fagonia scahra de Forskaël est ainsi nommé dans 1 Arabie. M. Delile cite le nom gemdch sous le fagonia arabica. (J.) DJ^RDJIR {Bot.) , nom égyptien de la roquette , Irassica erwca, suivant Forskaël. (J.) DJAHA. {Bot.) Aux environs de HadIe , dans l'Arabie, on donne ce nom au volutella de Forskaël, qui est la même plante que le cassjtha filiforniis. Cette plante, qui a le port d'une cuscute, grimpe sur les arbres et s'entrelace dans leur feuillage. (J.) DJAHY(iîoL), nom javanais du gingembre, suivant Rumph. Dans l'île de Baly il est nommé djahei (J.) DJALIF {Bot.), nom arabe de la commeline ordinaire, suivant Forskaël. (J. ) DJARIMA. {Bot.) A Java ce nom est donné au fucus natans, suivant Burmann. (J.) DJAMONS {Mamm.), nom des buffles en arabe. Hist. des animaux, d'Eldemiri. (F. C.) DJANTAM { Ichthjol.) , nom qu'aux Indes orientales on donne au chœtodon cornutus de Linnœus . que nous décrirons à l'article Hemochus. (H. C.) • DJARAD. {Bot.) Voyez Garadah. (J.) DJARAK-GORITO. (J5o^) La plante eujihorbiacée ainsi nommée à Java est le ricinus speciosus de Burmann. ( J. ) DJARBA. {Bot.) Voyez Garba. (J.) DJARMAL. {Bot.) Ce nom égyptien est donné, suivant Forskaël, à une fabagelle, zygoplij'llum portutacoides. ( J. ) 378 DJA DJARNA, GARNA, {Bot.), noms arabes du géranium mala- coides , selon Forskaël. Cette espèce fait partie du nouveau genre Eroàium. (J.) DJARONG (Bot.), nom malais de Vixora coccinea, suivant Burmann. (J. ) DJAUZ (BoL.), nom arabe du noyer, suivant Forskaël. (J.) DJAZAR {Bot.), nom égyptien de la carotte, suivant Fors- kaël. Dans l'Arabie il est prononcé djissar. Il est écrit gezar par M. Delile. ( J. ) DJEDABA. Voyez Dsjedaba. (H. G.) DJFJ.LO-DJELLO. {Bot.) Voyez Ciuthmus. (J.) DJERUM (Bot.) nom arabe, duquel est dérivé celui de geruma, donné par Forskaël à un de ses genres de plantes. Voyez Gehdma. (J. ) DJEVANN ( Bot. ) , nom turc ou arabe du serralula spinosa de Forskaël, fréquent, selon cet auteur, dans les lieux secs de l'île de Ténédos. ( J. ) DJINGI, DJIiNKA, TJINGI {Bot.), noms malais, cités par Rumph , d'une plante cucurbitacée, qui est le petola bengalensis de cet auteur, le cucumis acutangulus dcLinnacus. DJIRDAMA. {Bot.) Voyez Chasjir. (J.) DJISSAB. {Bot.) Les Arabes nomment ainsi Yorchis Jlmu de Forskaël, dont ils disent que le suc, appliqué sur les plaies faites avec des épines, les guérit promptement en favorisant la sortie de Fépine. (J. ) DJISSAR. {Bot.) Voyez Djazak. (J.) DJIZAR-HENDI. {Bot.) Ce nom arabe , qui signifie carotte de rinde, est celui de Fespèce de concombre que Forskaël nomme cucumis daucus indicus , qui est originaire de l'Inde, apporté en Egypte sous le nom de gadjer ou schelcarlcand , et ciîltivé seulement dans quelques jardins. (J. ) DJORZ {Oniith.) , nom persan de l'outarde, otis tarda, Linn. , suivant Kazwini. (Ch. D.) DJOU {Ornith.) , nom donné par les habitans de la Nou- velle-Galles du Sud à un mouchcrolle dont le chant imite le bruit éclatant d'un fouet de cocher; c'est le muscirapa crcpitans de Latham. ( Ch. D. ) DOB 379 DJU-MALI (Bot.), nom malqis , donné dams quelques lieux au daun puiry de l'Inde, qui est le musœndaformosa des bota- nistes. (J. ) DJUMMEIZ , GIMMEIZ. {Bot.) Une espèce de figuier, JFcus sycomorus , est ainsi nommée dans l'Egypte, où elle est très- cultivée. Ses rameaux, qui s'étendent beaucoup , peuvent cou- vrir un espace de quarante pas de diamètre. Il porte , comme le figuier caprifiguier , deux espèces de fruits : les uns sont mâles et n'offi'ent plus que des rudimens d'étamines ; les autres contiennent beaucoup de graines. C'est probablement le même que Pokoke , dans son Voyage en Egypte, nomme dumez, et qu'il dit être le sycomore des anciens, le fruit de Pharaon des Européens. Il ajoute que sa figue est petite , bonne <à manger, cependant peu recherchée, et que, pour la faire mûrir, il faut percer une poche remplie d'eau qui se forme à sa pointe. (J.) DJYL-DJYLAN. {Bot.) Les Arabes nomment ainsi la jugcoiine ou le sésame, sesamum orientale, qui est le semsem des Egyptiens. ( J. ) ^ DJYOUNDOU, GYOUNDOU. (Bol.) Dans la Nubie , sui- vant M. Delile, on nomme ainsi l'hibiscus prœcox de Fors- kaël, qu'il dit ttre une variété de Vhibiscus msculentus , et qui est, selon Forskaël, le bamia uœli ou baledi des Arabes. (J.) DLASK ( Ornith.) , nom que le bouvreuil , loxia pjrrhula , Linn. , porte en Illyrie. (Ch. D. ) DOAM-SAMEC. {Bot.) Suivant Rauwolf, aux environs d"Alep , ce nom arabe est donné à la coque du Levant , meni- spermiim cocculus. (J. ) DOBA.^ Voyez Domba. (J.) DOBB, DHOBBA {Bot.), noms arabes d'un acacic , qui est le mimosa unguis-cati de Forskaël. Vahl le nomme mimosa mellifera , parce que les abeilles tirent de ses fleurs un miel blanc très -abondant : il est dans la section dts acacies épi- neux. (J. ) DOBBELT-SNEPPE {Ornilh.), nom danois de la bécas- sine commune, scolopax gallinago , Linn. (Ch. D.) DOB-CHICK {Ornilh.), un des noms anglois du petit grèbe ou castagneux. colvmbus minor, Linn., qu'on appelle aussi docchcr, didapses et dipper. ( Ch. D.) ' ^ 58o DOB DOBEL {Iclithyol.) , nom allemand du dobule ou meu- nier. V. Dobule. ( H. C. ) DOBELER ( Ichthjol.) , nom que les habitans des bords de l'Elbe donnent au dobule ou meunier, leuciscus dobiila. Voyez Able , dans le supplément du premier volume. (H. C.) DOBER (Bot.), nom arabe du tomex glabra de Forskaël, que nous avons nommé dohcra , parce qu"il existe un autre genre Tomex. (J.) DOBERA. ( Bot. ) Nom arabe , employé par INI. de Jussieu pour un genre que Forskaël avoit nommé tomex : mais ce dernier nom a été appliqué par Tliunberg à un autre genre ; il l'avoit été également par Linnaïus pour une espèce de callicarpa. Le dobera appartient à la tétrandrie monog;jnie de Linna?us ; sa place parmi les familles naturelles n'est point encore déterminée. Son principal caractéi-e consiste dans un calice urcéolé , à quatre dents; quatre pétales; quatre étamines : les filamens réunis à leur base en un tube tétra- gone; quatre petites écailles entre les pétales et les étamines ; un ovaire supérieur; un style court; deux stigmates; un fruit charnu, ovale, tuberculeux, rempli d'un suc visqueux ,- une seule semeUce. Ce genre est borné à l'espèce suivante = DoBERA A FEUILLES GLABRES : Dohcra glabra , Juss. , Gen. ; Poir. , Encycl. , Supp. , pag. 492; Tomex, Forsk. , JEgjpt. , pag. 52. Arbre découvert dans FArabie : son tronc est fort élevé: ses rameaux cylindriques, garnis de feuilles oppo- sées, pétiolées , planes, glabres, ovales, coriaces, aiguës à leurs deux bouts; le pétiole cylindrique, jaunâtre, renflé à sa base; les fleurs disposées en épis axillaires , nus, termi- naux , paniculés. Leur calice est urcéolé , un peu ventru , d'un vert pâle, à quatre petites dents étalées; la corolle blanche, une fois plus longue que le calice; les pétales linéaires - lancéolés ; les tilamens droits, subulés , soudés à leur base entre eux et les pétales; quatre écailles charnues, verdàtres, presque orbiculaires ; le fruit verdàtre , tuber- cule , long d'un pouce ; une semence ovale , oblongue , charnue. Ce fruit est bon à manger. (Poir.) DOBULE. (Iclithjol.) On appelle de ce nom un poisson de la famille des cyprins, que l'on nomme aussi vulgairement DOD 58x meunier. Voyez Able, dans le Supplément du premier volume. (H. C.) DOBUSESI, KIMPOGE , TAGARAS. (BoL) La renon- cule des jardins , ranunculus asiaticus , porte ces divers noms dans le Japon , suivant Thunberg. ( J.) DOCHAF (Bot.), nom arabe de l'arum f.avum de Forî- kaëJ. (J.) DOCHON (Bot.), nom arabe, suivant Dalechamps, du millet, panicum miliaceum. Il a quelque rapport avec celui de dokhn, rapportée par M. Delile pour la même plante; mais non avec ceux de kossœih et milœb , cités par Forskaè'l. (J.) DOCIMASIE. {CUim.) C'est l'art qui a pour objet de dé- terminer la nature et la proportion des élémens qui consti- tuent une mine. (Ch.) DOCIMIN ou DOCIMITE. {Min.) Agricola donne ce nom, d'après Strabon , à \\n marbre qui se tiroit de Docimia , bourg voisin de Synnada. Les Phrygiens Pappeloient pierre docimite , et les Romains, marbre sjnnadique. Strabon le com- pare à l'alabastrite , et si I'Alabastrite (voyez ce mot) est, comme nous le supposons, Palbàtre oriental, il devoit être jaunâtre et marqué de veines sinueuses à peu près paral- lèles. (B.) DOCLÉE, Doclea. (Critst.) Voyez Maïadées. (W. E. L.) DOCMAC (Ichthj'oL) , nom arabe d'un poisson du Nil que Forskaël, Linnœus et Bonnaterre ont rangé parmi les silures, dont M. de Lacépède a fait un pimélode, et que nous décri- vons à Farticle Bayad dans le Supplément du IV.^ volume. (H. C.) DOD-AERTS {Omitli.) , nom sous lequel les voyageurs hollandois ont parlé du dronte , didus ineptiis, Linn., et que d'autres écrivent dod-aersen. (Ch. D. ) DOD ART , Dodarlia. ( Bot. ) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières, de la famille des personn,ées , de la didjnamie angiospermie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : Un calice court, anguleux, campanule, à cinq dents; une corolle tubulée . à deux lè- vres, la supérieure échancrée , l'inférieure alongée , plus large, à trois découpures; quatre étamincs didynames; un 382 DOD ovaire supérieur; un style; le stigmate bifide; une cap- sule globuleuse à deux loges, recouverte par le calice; dans chaque loge des semences petites et nombreuses, atta- chées à un placenta convexe adhérent à la cloison. Ce genre ne comprend que les deux espèces suivantes: DoDART oriental: Dodurtia orientalis , Linn. ; Lamk, , III. gen,, tab. 53o; Mill., Icon. , tab. 24; Pall. , Itin., 2 , p. 472 : Coris juncea aphyllos ^ etc., Amm., Rulh. , tab. 6. Plante her- bacée, qui trace beaucoup par sa racine et pousse des tiges droites, hautes d'un pied et demi, très-rameuses, glabres, presque nues, à rameaux éfilés , en forme de jonc. Les feuilles sont sessiles , linéaires, glabres, aiguës; les infé- rieures souvent opposées, assez longues, munies de quel- ques dents rares dans leur partie moyenne ; les feuilles supérieures fort étroites, plus petites, très-entières, la plu- part alternes ; les fleurs presque sessiles, d'un pourpre noi- râtre, placéçs alternativement dans les aisselles des feuilles supérieures, formant, à l'extrémité des rameaux, de petites grappes fort lâches; la lèvre inférieure de la corolle est ve- lue intérieurement dans sa partie moyenne. Cette plante a été découverte dans le Levant, sur le mont Ararat, dans l'Arménie et dans la Tartarie : elle est cultivée au Jardin du Roi ; on la multiplie par ses graines, semées en automne dans une terre légère. DoDART DES Indes; DodaHia Indica , Linn. Cette espèce, moins connue que la précédente, croît naturellement dans les Indes orientales. Ses tiges sont velues, un peu cylindri- ques, médiocrement rameuses, gai'nies de feuilles pétiolées , velues, ovales, obtuses, dentées. Les fleurs sont jaunes, presque sessiles, opposées, unilatérales, disposées en une grappe terminale munie de feuilles plus petites que les autres; le calice velu; la lèvre supérieure de la corolle courte et droite. Le genre Galvezia de Dombey (voyez ce mot) a paru aux auteurs de la Flore du Pérou appartenir aux dodar ia. C'est un arbrisseau du Pérou a. feuilles alternes; les fleurs soli- taires, axillaires ; leur calice ])efit , à cinq découpures; la corolle tubulée, légèrement ventrue à sa base; son limbe partagé en deux lèvres; la supérieure à Acv.x lobes, l'infc- DOD 583 lierre à trois divisions profondes ; les étamines didynames , non saillantes; une capsule globuleuse. (Poir. ) DODDA-MARE, PUiNU-KERE. (Bot.) C'est sous ces noms qu'est étiqueté , dans l'Herbier de M. le chevalier Banks, le glochidion de Forster , observé par Gartner, qui le rapporte au bradleia, genre de la famille des euphorbia- cces. (J.) DODECADIA. ( Bot. ) Genre établi par Loureiro dans sa Flore de la Cochinchine, qui paroit devoir être rapporté aux grcivia. Voyez Grévier. (Poir.) DODÉCAEDFvE. {Minéralogie, Cristaux.) Ce nom désigne en général un solide polyédrique terminé par douze faces. Néanmoins on restreint ordinairement cette acception en n'appelant ainsi que les solides dont les douze faces sont des polygones, d'une même espèce parle nombre de leurs côtés, et parallèles deux à deux. Lorsque ces douze faces sont des pentagones, ils peuvent être tous réguliers et égaux. On distingue ce solide sous le nom de dodécaèdre pentagonal régulier, ou seulement dodé- caèdre régulier, parce qu'il est le seul dodécaèdre qui ait ce genre de régularité qu'on vient de définir d'après les géo- mètres. Tous les autres dodécaèdres peuvent être nommés dodécaè- dres sj-métri'ques ; et on peut les partager en deux classes : ceux dont tous les polygones, quoique non réguliers, sont égaux et semblables; et ceux dont les polygones, quoique d'une même espèce par le nombre de leurs côtés, sont de deux espèces par leurs angles. Ces derniers sont beaucoup moins symétriques que les premiers. Dans les cristaux on a observé plusieurs espèces de dodé- caèdres; mais aucun d'eux n'est régulier dans l'acception de la géométrie. Néanmoins il en est un qui , par ses rapports avec le cube et Poctaèdre régulier , et en raison de la possibilité de l'en faire dériver par des modifications très- régulières , mérite aussi Pépithète de régulier. Il est terminé par douze plans rhombes, égaux et semblables. Nous le nommons dodécaèdre rhomhoïdal régulier, pour le distinguer d'autres dodécaèdres rhomboïdaux qui ne sont que symétriques. On a encore observé dans les cristaux d'autres espèces 384 DOD de dodécaèdres symétriques ; savoir : plusieurs dodécaèdres triangulaires isocèles, plusieurs dodécaèdres triangulaires sca* lènes , et un dodécaèdre penfagonal symétrique. Nous n'entrerons ici dans aucun détail sur les propriétés géométriques de ces diverses formes cristallines de dodécaè- dres, les ayant déjà décrites fort au long dans Tarticle Cris- tallisation , et ayant représenté ces formes dans les planches relatives à cet article, figures 58 , Sg , 41 , 47 et 48. Voyez Cristallisation, §§. 55 à 58; et aussi, pour la symétrie des modifications de ces solides, les §§. 72, 78 à 81 , et pour leurs passages à d'autres formes, les §§. 85, 86, 87 et 90. (Br. deV.) DODÉCAÈDRE [Pollen]. (Bot.) La forme des grains du pollen varie dans les divers végétaux. Ces grains sont , par exemple, globuleux, cylindriques, en forme de rein, tri- lobés , hérissés de pointes , taillés à facettes. Dans le gero- pogon ils sont à douze facettes ou dodécaèdres. (Mass.) DODÉCANDRE [Fleur] , {Bot.) , ayant douze étamines. Voy. DODÉCANDRIE. (MaSS.) DODÉCANDRIE {Bot.), nom formé de deux mots grecs, qui signifient douze maris : il désigne la onzième classe du système sexuel de Linnœus. Les treize premières classes de ce système étant fondées sur le nombre des étamines, les plantes à douze étamines devroient être naturellement de la douzième classe ; mais , comme on ne connoît pas de plantes à onze étamines , celles à douze étamines prennent la place que ces dernières auroient occupée. (Mass.) DODECATHEON. {Bot.) La plante que Pline nommoit ainsi, est, selon Gesner et Camerarius cités par C. Bauhin, la grassette , pinguicula vulgaris. Anguillara donnoit le même nom à la primevère ordinaire. Linnœus, le trouvant plus ré- cemment s£'iis emploi , l'a appliqué à un nouveau genre de la famille des priinulacérs. ( J.) DODHAM-PANA. {Bot.) Dans la collection des graines recueillies à Ceildu pi^r Hermann , celles qui sont inscrites sous ce nom ont été décrites par Ga^rtner sous celui de pectincpa zeylanica. (ez Vermet. (DeB.) DOFFER. (Ornith.) Voyez Ddife(i. (Ch. D.) DOFIA (Bot.], nom donné par Adansdfn au genre de plante plus connu sous celui de dirca , dans la famille des thymélées. (J. ) DOGLING, DOGLINGE. (Mamm.) On dit que c'est le nom d'une espèce de baleine des iles Féroë; mais on ignore quels sont ses caractères (l^tinctifs , et quels rapports il peut se trouver entre elle' et les espèces qui nous sont déjà connues. Tout ce qu'on dit d'extraordinaire de son huile et de sa chair, paroit n'avoir aucun fondement. (F- C.) DOGMAK. {IchtliYol.) L'abbé Bonnaterre a appelé silure- dogmak notre bayad-docmac. Voyez Bayad et Docmac. (H. C.) DOGS-TOOTH (Ichthjol.) , nom anglois du sparus cf no- don. Voyez DtNxÉ. (H. C.) DOGUE (A/amm.), nom d'une variété de l'espèce du chien qui se caractérise par sa taille et les formes de sa tête. Voyez Chien. (F. C.) DOGUET (Ichthjol.) , nom que les pêcheurs donnent aux petites morues. Voyez Morue. (H. C.) DOHLE [Ornith.), nom allemand du choucas, cornus mo- nedula, Linn., qu'on écrit aussi doel. (Ch. D.) DOHRiïDJ (Bot.), espèce de gesse , lathjrus articulatus , mentionnée par Forskaël dans sa Flore d'Egypte. (J.) DOIGT. (Conclifl.) Quelques auteurs français traduisent ainsi le mot latin dactjlus, employé pour désigner une espèce du genre Solex. Voyez ce mot. (De B.) DOIGT - DE -INÈGRE, Pimelodus nigrodigitatus. (Ichthyol.) On a ainsi nommé une espèce de pimélode qui atteint de grandes dimensions. Voyez Pimélode. (H. C.) DOIGTIER. (BoL) Nom que Faulet donne au seizième genre qu'il établit dans les champignons. Il comprend des plantes fongueuses, digitées, dont la substance est filandreuse, un peu molle et compacte. 11 ne contient qu'une famille, celle dite les Digitées. C'est un démembrement du genre Clavaria des botanistes. ( Lem. ) DOIGTIER. [Boi.) La digitale pourprée porte vulgaire- ment ce nom. (L. D.) 388 DOJ DOIGTS. (Zool.) On donne ce nom, en histoire naturelle, aux organes composés de phalanges qui terminent les mem- bres des mammifères, des oiseaux et des reptiles. Les doigts ne^sont jamais au nombre de plus de cinq, ni de moins de trois dans les mammifères, et ils n'ont jamais plus de trois articulations ou de trois phalanges: mais quel- quefois ils n'en ont que deux, et même qu'une seule; et le nombre des doigts des membres antérieurs peut être dliFérent de celui des membres postérieurs. ^ Chez les oiseaux on trouve trois doigfs à l'extrémité des ailes, mais cachés sous la peau ; une espèce de pouce com- posé d'un seul os, un second doigt formé de deux phalanges, et un troisième qui, comme le premier, ne se compose aussi que d'un seul os. Aux pieds ils ont depuis deux jusqu'à quatre doigts, qui sont composés de deux, de trois, de quatre ou de cinq phalanges. Les reptiles ont jusqu'à cinq doigts, mais quelques espèces en sont tout-à-fait privées, et il paroît que le nombre des phalanges ne varie que d'une à quatre. Le nombre de leurs doigts aux pieds de devant diffère, dans quelques espèces, de celui des pieds de derrière. Considérés quant à leur position respective , les doigfs sont à côté les uns des autres et dans la même direction, comme dans la plupart des mammifères et des reptiles, ou séparés en certain nombre; et dans ce cas ils peuvent plus ou moins s'opposer l'un à l'autre : ainsi les singes ont les pouces des mains et des pieds séparés des autres doigts; les perroquets ont deux doigts dirigés en avant et deux en arrière, et les caméléons trois doigts en avant et deux en arrière, etc. Ces organes remplissent des fonctions différentes , suivant leurs plus ou moins grandes complications et les divers mou- vemens dont ils sont susceptibles. Lorsqu'ils sont libres et qu'ils terminent de véritables pieds , ils servent à faciliter la marche et à rendre la station plus sûre : dans ce cas ils de- viennent aussi de puissantes armes; car l'emploi que les chats font de leurs griffes, tient à l'organisation particulière de leurs doigts. Quelquefois, et surtout lorsqu'ils sont dans des directions opposées, ils sont des organes d'appréhension , comme chez les quadrumanes et les oiseaux. Enhn on les voit, DOI 389 chez Thomme et chez quelques quadrumanes, se transformer en organes très-délicats du toucher. Dans les animaux qui sont destinés à vivre dans l'eau et à nager, les doigts sont réunis par une membrane plus ou moins large, et ils consti- tuent alors les pieds palmés et les nageoires : tels sont ceux des castors, des loutres, des phoques, des pélicans, des cygnes, des crocodiles, des grenouilles, et ceux des cétacés, etc. Chez quelques reptiles ils sont pourvus de disques charnus, au moyen desquels, en faisant peut-être le vide , ces animaux s'attachent aux surfaces les plus lisses et marchent renversés; tels sont les anolis , les geckos, etc. Réunis à Textrémité des ailes , ils n'ont point de mouvemens particuliers ; mais ils contribuent à la facilité du vol : le pouce porte les pennes bâtardes, et le grand doigt les pennes primaires ^e petit doigt, caché sous la peau, paroit n'être d'aucune utilité. Quelques philosophes ont cru pouvoir attribuer la supé- riorité de l'homme sur les animaux à la grande perfection de ses mains, quoique ce principe conduisit directement a transformer en animal l'homme qui auroit le malheur de naître manchot : c'est qu'un système n'a point de conséquences absurdes aux yeux de ceux qui Font adopté. (F. C.) DOIGTS. {Mamm.) Les doigts, par leurs rapports avec le reste de l'organisation des mammifères et avec le naturel de ces animaux, ont fourni aux auteurs systématiques un des meilleurs caractères de leurs méthodes. Linnaeus avoit déjà donné des noms communs à quelques-uns de ses quadru- pèdes par la considération des doigts, qu'il employoit comme caractères génériques. Klein fonda tout son système sur ces organes. Il sépara d'abord les mammifères qui ont les doigts enveloppés dans les ongles, de ceux qui ont les ongles à l'ex- trémité des doigts : les premiers sont ses ungulata , et les seconds ses digitata ; et il divise ces deux ordres en familles d'après le nombre des doigts. Les ongulés comprennent les monochelons (solipèdes) et les dichelons (les cochons et les ruminans, excepté le genre Chameau); les digités contien- nent les didactyles (chameau, etc.), les tridactyles (pares- seux à trois doigts, fourmilliers) , les tétradactyles (les tâ- tons, les cabiais, etc.), et les pentadactyles (les chiens, les chats, les phoques et la plupart des rongeurs). Mais ce sys- 390 DOI tème n'a pas été adopté, parce qu'il conduisoit à réunir des animaux très-étrangers les uns aux autres , et l'on en est re- venu à n'employer les doigts, comme caractères, que con- formément à la valeur que l'expérience directe leur assignoit. " Ils caractérisent l'ordre des quadrumanes, des solipèdes, des ruminans ; ils ne sont plus que des caractères génériques pour les chiens, les chats, les lièvres, etc.; et enfin les espèces, dans le genre Paresseux, se distinguent surtout par le nombre des doigts, etc. Quant aux diverses modifications dont les doigts des mammifères sont susceptibles, voyez l'ar- ticle précédent. (F. C.) DOKJTS. (Ornith.) Les pieds des oiseaux ont été consi- dérés par tons les naturalistes comme fournissant, ainsi que leur bflll, des signes essentiels, et propres à donner des no- tions assez justes sur les alimens dont ils se nourrissent, sur les lieux qu'ils fréquentent, sur leurs habitudes générales ; et si la hauteur, la force ou la ténuité des tarses sont, à cet égard, des circonstances à examiner, le nombre , la structure , la dis- tribution des doigts ne sont pas d'une moindre importance. Les oiseaux ont dejix, trois ou quatre doigts, ce qui s' ex- prime parles mots didactyles , tridacfjles, létradactjles. Les didactyles et les tridactyles ont les doigts en avant. I,es tétra- dactyles ont, le plus souvent, trois doigts devant et un der- rière, qui s'iippelle po£/ce, et qui est versatile ou susceptible de se porter en devant, comme chez les martinets, lorsqu'il est implanté sur le côté du tarse. Quelquefois aussi les quatre doigts sont naturellement tournés en devant, comme chez les pélicans, les a;ihingas. Un certain nombre a deux doigts devant et deux derrière. On appelle antérieurs , les doigts qui sont placés en -devant du tarse , et postérieurs, ceux qui sont places derrière. Les trois doigts de devant se nomment interne, intermédiaire et externe, selon la place qu'ils occupent; et lorsqu'ils sont distribués deux à deux, les antérieurs et les postérieurs se distinguent également par les noms (Vinternes et d'externes. Les mêmes dé- nominations s'appliquent à deux doigts de chaque côté, si les quatre sont tous dirigés en avant. Le doigt intermédiaire ou du milieu , en général le plus long, est articiilé avec la portion moyenne de l'extrémité inférieure du tarse : le doigt DOI V interne s'articule sur le bord interne de l'extrémité infé- rieure du même os, et le doigt externe sur le bord extérieur. Le pouce, ordinairement le plus court des doigts, et qui manque dans certains individus, s'articule un peu plus haut que les précédens et sur la partie postérieure du bord in- terne du tarse. Les os du métatarse, qui composent les doigts des oiseaux, se nomment phalanges , comme chez les mammifères; et ces os qui, quelquefois au nombre de quatre, sont en général à celui de trois dans le doigt du milieu , de deux dans les doigts latéraux, et d'un ou deux dans le pouce, forment cinq, quatre , trois ou deux articulations, llliger , malgré le pen- chant qu'il montre, dans son Prodromus , pour affecter des termes particuliers aux simples modifications d'organes qui n'ont pas besoin d'être distinguées par des noms substantifs, n'en a pas imaginé pour chacune des phalanges ; mais il en a créé pour exprimer les faces diverses des pieds et des doigts. Cet auteur appelle acropodium la partie supérieure du pied entier; pe/ma, sa partie inférieure, etpterna, la por- tion de cette dernière qui est située à la région du talon. Il nomme ensuite acrodactylum la face inférieure de chaque doigt, et paradactj'lum la face latérale. La dernière phalange, qui porte l'ongle, prend le nom de rhjzonichiiim , et les tubé- rosités qui se trouvent sous chaque phalange , celui de tylari. Les membranes qui s'étendent le long de chaque doigt dans certaines espèces , sont des loma; celles dans lesquelles plu- sieurs doigts, ou même tous, sont engagés depuis la base jusqu'à leur extrémité, ou à peu près, des palama , etc. Les oiseaux qui sont pourvus de trois ou de quatre doigts, offrent au premier coup d'œil une différence principale et très -remarquable dans leur structure : ces doigts sont libres,- ou ils sont engagés, soit en totalité, soit en partie , dans des membranes. Les doigts libres sont ou entièrement séparés jusqu'à leur articulation avec le tarse, comme chez les oiseaux nommés par Linnasus à pieds ambulatoires ; ou le doigt intermédiaire est étroitement uni au doigt externe , jusqu'à la première phalange seulement, comme chez le pique-bœuf, et jusqu'àla troisième, comme dans les martins-pêcheurs et autres oiseaux 592 DOI à pieds warclieurs; ou tous trois sont séparés dans les deux tiers de leur longueur, comme chez la plupart des galli- nacés; ou le doigt du milieu es( uni à rextérieur seulement jusqu'à la première phalange , comme chez \espluiiers et autres oiseaux coureurs ^ ou, enfin, les doigts sont divisés deux en avant et deux en arrière, comme chez les pics et autres oiseaux dits improprement grn?(pe!/r5, puisque, d'un côté, letorcol, qui a les pieds ainsi conformés, ne grimpe pas, et que, d'un autre , les incsanges et les oiseaux appelés grim- pereaux par excellence ont trois doigts antérieurs et un pos- térieur. En considérant les doigts libres sous d'autres rapports , tels que leur longueur, leur proportion, leur surface, on ob- serve, 1.° qu'ils sont très-longs dans les râles , les poules d'eau , les jacanas ; 2.° que le torcol a les deux doigts externes beau- coup plus longs que les internes ; que le doigt antérieur des toucans est presque aussi long que le pied tout entier; que le doigt intermédiaire du secrétaire est d'une longueur presque double de celle des doigts latéraux : 3.° que les doigts, re- vêtus d'une peau lisse dans un grand nombre d'oiseaux , le sont d'une peau écailleuse dans plusieurs autres; que, garnis de duvet à leur surface supérieure, che? les rapaces nocturnes , ils sont, chei les pigeons, etc., couverts, jusqu'à l'origine des phalanges, de plumes qui s'étendent même jusqu'aux ongles chez le coq du Japon- et que , raboteux et verruqueux à leur surface inférieure chez 1rs rapaces diurnes , les doigts» sont dentelés à cette surface chez les tétras, et velus chez le lagopède: 4." enfin, que la couleur des pieds ne varie pas seulement dans les espèces, mais qu'à l'instar de celle du bec elle prend des teintes difierentes selon l'âge ou d'autres circonstances. Les doigts engagés dans des membranes se divisent en palivés , demi-palmés, lobés , pinnés, et ailés. Les doigts palmés sont ceux dont la membrane continue embrasse, jusqu'à leur extrémité, les trois doigts de devant, comme chez les C)'g7ie5, les canards, les h ar les , les goélands , etc., ou même les quatre doigts, comme chez les pélicans, les cormorans , les fous , les anhingas , les p ai lle-en-qu eue. Les membranes des doigts demi-palmés ne s'étendent que DOT 593 )usqu"à la seconde phalange, comme chez les sternes ouhiron- delles de mer. Les doigts lolés sont entourés, cliacun isolément, d'une membrane qui s"élaï-git à mesure qu'elle approche de leur ex- trémité, et qui n'a ni festons ni découpures sur les bords : tels sont ceux des grèbes, qui offrent, d'ailleurs, comme les cor- morans, cette particularité, que le doigt extérieur est le plus long de tous, et que, la plus grande largeur de la rame se trouvant ainsi du côté du plus grand arc de son mouvement, il en résulte la conformation la plus favorable à l'action de nager. La membrane dans laquelle sont engagés les doigts pinnés , est découpée , à chaque phalange , en lobes ou festons, qui sont lisses chez les foulques , et linement dentelés sur les bords chez une espèce de phalarope. On a, enfin , donné le nom d'ailés aux doigts garnis, dans toute leur longueur, d'une membrane étroite, lisse, qui n'est ni découpée ni festonnée, et dont les poules d'eau ou gallinules fournissent un exemple. On peut, relativement à ces diverses sortes de doigts, faire des remarques analogues à celles qui viennent d'avoir lieu pour les doigts libres, en examinant leur longueur, leur proportion, leur figure, leur surface, leur couleur. Voyez OiXGLEs, Pieds. (Ch. D. ) DOIGTS. {Erpétol.) Si la forme générale des organes du mouvement offre chez les reptiles, comme chez tous les autres animaux, un caractère important pour leur classifi- cation, le nombre et la forme des doigts, par-contre, ne peuvent guère être considérés que comme caractères de genre ou d'espèce dans cette classe d'animaux singuliers dans la pro- duction desquels, comme le dit M. G. Cuvier, «la nature « semble s'être jouée à imaginer des formes bizarres, et à « modifier, dans tous les sens possibles, le plan général qu'elle « a suivi pour les animaux vertébrés et spécialement pour les fig» i > les organes de la reproduction reprennent les caractères du genre; les fleurs sont plus grandes; les feuilles en cœur, ovales -oblon- gues, acuminées.^ glabres, sinuées à leur contour: les pétales arrondis à leur sommet, courbés latéralement en faucille : le fruit est tomenteux , globuleux, composé de cinq capsules bivalves, inouospermes. Elle croît à l'île de Bourbon. On fa- brique avec les filamens de son écorce des cordes d'un assez bon usage. DoMBEY ROUILLÉ : Domhcja ferruginea , Cavan. , /. c. , tab. 42, fig. 2. Ses tiges sont hautes de huit à dix pieds; les rameaux couverts dans leur jeunesse d'un duvet roux et tomenteux; les feuilles éparses, ovales, acuminées , dentées à leui's bords, roussàtres et tomenteuses en-dessous, vertes en-dessus, à sept nervures arquées; les stipules tomenteuses et subulées; les pédoncules très-longs, bifurques à leur som- met, soutenant des fleurs en corymbe; les fruits tomenteux, arrondis , à cinq capsules monospenSfes. Elle croit à l'ile Maurice. DoMEEY VELOUTÉ : Dowbej'a ^eIunna , "VVilld. ; Penlapetes velutina , Valil , Symh. 1 , pag. 4g; MeUiania velutina, Forsk. , Desc, 64. Arbrisseau de trois à quatre pieds, chargé de rameaux diffus, tomenteux dans leur jifeunesse; les feuilles molles, velues à leurs deux faces, ovales- lancéolées, réticu- lées en-dessous ; les pédoncules solitaires, bifurques, soute- nant une ombelle à quatre fleurs; les calices velus ; les pétales jaunes, cunéiformes; cinq étamines fertiles, cinq autres al- ternes, stériles; les filamens jaunes; les anthères lancéolées, de la longueur des filamens; les capsules velues , à cinq loges, renfermant chacune quatre semences ponctuées et purpurines. Elle se rapproche beaucoup des pentapètes. Elle croit dans l'Arabie heureuse , sur le mont Melhan. Do.MBEY OVALE : Dombeja ovata, Cavan. , /. c. , tab. 41 , fig. 2 ; Lamk. , Jll. gen. , tab. 676 , fig. 2. Ses tiges sont ligneuses, cou- vertes d'un duvet roussàlre ; les feuilles ovales, elliptiques , dentées, un peu aiguës, rudes en- dessus, blanches et to- DOM 4i5 menteuses en-dessous ; les fleurs disposées en un corymbe bifurqué; la corolle petite , un peu plus grande que le calice; le fruit globuleux, à cinq côtes saillantes, composé de cinq capsules bivalves, uiiiioculaires, monospermes. Quel- ques autres espèces de Doinheva seront mentionnées parmi les pentapèles et les pferospermum. (PoiR.) DOME. (Chim.) C'est la partie supérieure ou la voûte d'un fourneau à réverbère : elle est destinée à réfléchir le calorique rayonnant, développé par la combustion, sur les cornues ou les creusets qui sont placés dans le fourneau. (Ch.) DOMEYRY. (Bot.) Voyez Dummeiri. (J.) DOM-HERRE. (Omith.) I,'oiseau auquel les Suédois ap- pliquent ce nom, équivalant à celui de chanoine, et que les Allemands appellent Dom-Pfaff' et les Danois Dom-Pape, est le bouvreuil, loxia pjrrhula, -Linn. ( Ch. D.) DOMINE (Pierre du). (Min.) Nous ne pouvons rien dire sur cette pierre que ce que Bertrand en rapporte dans son Dictionnaire des Ibssiles. « C'est une pierre de la grosseur d'un œuf, tuberculeuse, <( lisse néanmoins, facîle à polir, d'oîi sort une matière vis- « queuse : elle a été trouvée par un pasteur hollandois , ou « T}omine, dans une rivière de File d'Amboine près la for- >( teresse de Victoria. ^^ (B.) DOMINICAIN. [Orniih.) M. d'Azara a ainsi nommé la première espèce de ses suiril-is, n.° 173, qui a été rapportée par Sonnini au gillit ou gobe -mouche-pie de Cayenne , de Buffon, muscicapa bicolor, Gmel. (Ch. D.) DOMINO {Ornith.) , nom que l'on donne à de petites espèces de gros-becs de i'ilfc de Bourbon, des Moluques, de Java, etc. , à cause de la distribution des couleurs, blanche, noire et brune de leur plumage: il a été plus particulièrement appliqué par M. Vieillot au loxia punctularia , Linn. (Ch. D.) DOMINUS SYLVARUM. ( Ornith. ) L'oiseau auquel Rzaczynski applique cette dénomination, est la pie-grièche grise, lanius major, Linn. (Ch. D. ) DOMITE. [Min.) M. de Buch a donné ce nom à une roche, assez distincte de toutes les autres, qui forme la rlus grande partie du Puy-de-Dôme en Auvergne. 11 l'a dédiée à cette montagne, dans laquelle il l'a observée pour la pre- /n6 DOM ïiiière fois avec attention ; et nous espérons qu'à l'aide de cette explication on ne regardera pas ce nom comme un nom de lieu, et qu'on ne le changera pas, si du moins on trouve cette roche assez caractérisée pour mériter une dé- nomination particulière : elle n'a encore reçu d'autre nom que celui de lave, nom qui a été appliqué à tant de roches différentes, qu'il ne peut plus servir pour en désigner aucune particulièrement. La doniite est une roche anisomère, dont la base ou partie dominante est une argilolite âpre enveloppant des paillettes de tiiica. Ce sont ses principes constituans essenliels. Ses principes constituans accessoires sont le felspath vitreux en cristaux rares ; et ses parties éventuelles sont le pyroxène ou l'amphibole disséminés irrégulièrement , mais rarement. La texture de la domite est, au premier aspect, grenue, à grain très-fin, et même terreuse et terne ; mais, examinée au soleil, elle fait voir un grand nombre de petits points brillans. Les cristaux de felspath y sont toujours vitreux, fendillés et jamais nacrés. Cette roche a très-peu de cohésion; elle est aigre et même friable , et cependant un peu sonore. Sa cassure est raboteuse, quelquefois presque unie. La domite est peu dure en masse; mais elle est âpre au toucher, et sa poussière est dure comme celle du tripoli. Elle a enfin tous les caractères de l'argilolite. Sa couleur la plus ordinaire est le blanc tirant sur le gris; il y en a aussi de gris de cendre , de rosàtres, de jaunâtres. L'amphibole et le mica y forment de petites taches noirâtres, et ce dernier a souvent l'aspect métallique. Sa base étant de l'argilolite , elle en a tous les caractères chimiques ; elle est infusible comme elle : mais celle que M. Vauquelin a analysée et qui venoit du Puy de Sarcouy, en Auvergne, rcnfcrmoit de l'acide muriatique , avec les prin- cipes suivans : Silice 91 Fer alumine et magnésie 2,5 Acide muriatique libre 5,5 99 La domite passe au trachyte, et il est quelquefois si diffi- DOM 417 cile de l'en distinguer, qu'on doute si l'on doit en faire une sorte distincte ; cependant sa pâte est plus poreuse , plus légère par conséquent que celle du trachyte : les cristaux de felspath vitreux n'y sont point partie essentielle comme dans le trachyte , et quand ils s'y trouvent, ils sont plus rares et plus petits ;, en sorte que la pâte est, comparativement à ces cristaux, beaucoup plus abondante. Dans ce cas elle passe à Targilolite, roche homogène dans laquelle sont quelquefois disséminés, en parties trop éventuelles et trop rares pour la constituer roche mélaiigée, de petits cristaux de felspath et de mica. Certaines laves ponceuses ont aussi de très-grandes ressem- blances avec la domite. On ne connoit pas encore assez d'exemples authentiques de domite pour avoir pu établir dans cette espèce des variétés bien distinctes. Cependant on peut en reconnoitre deux. 1.° La Domite blanchâtre, à pâte blanche ou blanchâtre, avec une légère teinte de rose ou de jaune, renfermant du mica bronzé et peu d'amphibole. De la partie méridionale du Puy-de-Dôme : elle est très blanche. Des îles Ponces : elle est rosàtre ; sa pâte un peu fibreusi la rapproche des ponces. 2.° La Domite brunâtre, à pâte gris de cendre ou brune, renfermant des cristaux d'amphibole alongés , du mica mé- talloïde et du felspath vitreux très-distinct. De la partie orientale du Puy-de-Dôme .- elle est brun- pâle tirant sur le rougcâtre. De la vallée du Cantal, à la descente du Liorant : elle est grise, et paroît renfermer des fragmens de tuf volcanique. La domite se trouve principalement au Puy-de-Dôme, en Auvergne ; elle en forme, comme nous l'avons dit, la masse principale: lesPuysqui paroissent dépendre de celui-ci, tels que le Puy-Sarcouy, en sont également composés en grande partie. La domite appartient aux terrains pyrogènes anciens, qui n'ont probablement pas été formés à la manière de nos terrains pyrogènes volcaniques. Elle forme presqu'à elle seule desmon- tagnes coniques isolées , qui présentent , dans l'àpreté de leur i5. 27 4^8 DOM roche , leur porosité , leur association avec des roches bour- souflées et scoriacées, tous les caractères de l'action du feu; qui n'offrent aucune sorte de stratification, mais qui n'offrent non plus aucune trace réelle de fusion ni de coulées, et par conséquent aucun cratère ni aucun courant; enfin, qui sont parleur aspect si différentes des montagnes volcaniques pro- prement dites , qu'on a supposé tantôt qu'elles étoient sorties tout entières du sein de la terre, poussées par des gaz doués d'une grande puissance élastique, tantôt qu'elles avoient été des montagnes ou portions de montagnes granitiques chauffées en place. L'opinion qui attribue leur origine à une altération ignée , mais particulière, des roches granitiques, a été principale- ment émise par M. de Buch. Il la fonde sur la ressemblance des principes constituans des domites, analogue à celle des granités. Comme nous ne pourrions discuter ces hypothèses sans entrer dans des détails qui nous feroient sortir des limites que nous nous sommes prescrites, nous nous con- tenterons de faire remai'quer quïl n'y a pas de granité qui ne renferme du quarz , et que les domites n'en contiennent pas; qu'on ne peut pas le supposer fondu ou altéré: tandis qu'on trouve dans ces mêmes roches le felspath, l'amphi- bole et le mica, sans aucun indice de fusion, et on sait que ces trois minéraux sont et beaucoup plus fusibles et beaucoup plus altérables que le quarz, etc. (B.) DOMP-HORN. {Ornith.) Suivant Gesner et Aldrovande , les bas Allemands donnent ce nom, qui s'écrit aussi domps- horn, au butor, ardea stellaris , Linn. (Ch. D.) DOMPTE -VENIN {BoL), nom françois d'un asclepias que les anciens nommoient vincetoxicum , et qui est Yasclepias mncetoxicum de Linna?us. (J.) DOM-SNEPPE [Ornith.), nom danois du courlis vert ou d'Italie, de Buffon, tantalus falcinellus , Linn. (Ch. D.) DONA. {Ornith.) L'effraie, strixjlammea, Linn. , s'appelle ainsi en Piémont. ( Ch. D.) DONACE; Donax, Linn. [Conchyl.) Genre de mollusques lamellibranches ou acéphales, à deux siphons bien distincts, à pied sécuriforme, extrêmement voisin des tellines, au point que Poli (Test, des Deux-Siciles) les réunit sous le DON 419 même nom de peronœa , et qui en a été séparé par Linnaeus et par la plupart des conchyliologistes , parce que la coquille a une forme assez singulière dans la manière dont elle sem- ble tronquée vers l'une de ses extrémités. Les caractères de ce genre, en admettant qu'il doive être conservé, peuvent être exprimés ainsi : Animal des tellines , contenu en entier dans une coquille subtrigone, équivalve, très-inéquilatérale; l'un des côtés beaucoup plus court et comme tronqué; le sommet vertical ; charnière complexe , dissemblable ; une dent cardinale sur une valve se plaçant entre deux sur l'autre ; une dent latérale écartée sur chaque côté de chaque valve; deux ligamens, un très-foible sur le grand côté, et un autre court, bombé, profond, sur le petit; deux impressions musculaires; excavation de l'impression abdominale dirigée vers le petit côté. Ainsi, même pour la coquille, les donaces ne diffèrent réellement des tellines que parce que l'un des côtés des valves est encore beaucoup plus court que l'autre, ce qui leur donne une forme de coin; qu'elles n'ont pas de pli flexueux, et que généralement elles sont moins lisses, et offrent des stries A^erticales assez marquées pour que les bords des deux valves s'engrènent : en sorte que ce genre pourroit bien avoir quelques rapports avec les cardium. 11 reste maintenant à déterminer si, commme le disent les conchyliologistes les plus modernes, dans ces coquilles c'est réellement le côté antérieur qui est le plus court, et si le ligament est anté- rieur ou postérieur au sommet; ce qui est le contraire de ce qu'on trouve dans les venus, les cythérées, etc. Au pre- mier aspect il n'est pas étonnant qu'on ait été conduit à penser ainsi; mais, lorsqu'on vient à envisager la forme et la direction de l'impression abdominale , on voit que ce doit être le contraire, c'est-à-dire que, son excavation étant tour- née vers le petit côté , ce doit être là le côté des siphons ou l'extrémité postérieure de l'animal, et l'autre, au contraire, celle de la bouche, c'est-à-dire, par où sort le pied : alors le ligament véritable ou le plus fort se trouve, comme il doit être, en arrière des sommets ; c'est ce dont on se peut convain- cre aisément en comparant une donace avec une telline, et celle-ci avec une venus. Il semble réellement que l'animal ait été retourné dans une coquille de ce dernier genre, et ^2o DON que le ligament occupe l'espace appelé écusson dans les ve- nus. Quoi qu'il en soit de cette opinion, que je crois fondée (quoique je ne doive pas cacher qu'Adanson représente l'a- nimal de son pamet, donax elongata , Lamck., avec les siphons à Textrémité du grand côté; ce qui prouve, ou que cet animal n'est pas de ce genre, ou que la figure a été faite de mémoire), les donaces ont les mêmes mœurs que les tel- lines; elles vivent verticalement enfoncées à un demi-pied environ sous le sable, le siphon en haut et le pied en bas; et lorsqu'on vient à les découvrir, elles sautent avec une grande facilité au moyen de cet organe , quelquefois à plus d'un pied de distance , et cherchent ainsi à gagner les lieux couverts d'eau. C'est cette habitude de sauter ainsi, qu'ont un assez grand nombre de mollusques bivalves, qui avoit fait employer le nom de subsilientia, par Poli, pour désigner tous les animaux que l'on nomme maintenant acéphales , conchifères ou lamellibranches. Les donaces sont quelquefois extrêmement abondantes dans certaines localités, et, comme la plupart de ce groupe, on les trouve réunies par espèce, formant une couche plus ou moins épaisse, les plus jeunes ayant étouffé les plus an- ciennes, qui sont au-dessous. Certains peuples des bords de la mer en mangent la chair comme celle des cardiums, des venus, etc. Ce genre contient, à ce qu'il paroît, un assez grand nombre d'espèces, mais qui n'ont pu être encore suffisamment com- parées pour être bien caractérisées, M. de Lamarck, dans la nouvelle édition dé ses Animaux sans vertèbres, n'en cite que vingt-sept, qu'il divise en deux sections, ainsi qu'il suit: A. Espèces dont le bord interne des valves est entier ou presque entier, i.^La DoNACE BEC-DE-FLUTE ; Donax scoitum , Linn. , Encycl. méth., pi. 260, fig. 2. Coquille blanchâtre, un peu violette, triangulaire, aiguë postérieurement, striée dans les deux sens; les bords presque unis. De l'Océan indien. 2." La D. PUBESCENTE; D. pubcscetis , Linn., Encycl. méth., tab. ^5 , fig. 248. Très-voisine de la précédente, mais moins DON ^^t grande, et en différant, parce que ses stries sont comme lamelleuses, et que ses bords sont dentelés. Des mêmes mers. 5." La D. EN coin; D. cuneata, I>inn., Encj^cl. méth. , pi. 261, fig. 5. Cunéiforme, comprimée, rousse, radiée de blanc, avec des stries longitudinales extrêmement fines. Océan indien. 4.° La D. comprimée; D. compressa, Lamck., Enc. méth., pi. 262, fîg. 6, a, b, c. Assez rapprochée de la précédente; mais sa couleur est d'un fauve couleur de chair irradié , et les bords sont anguleux. 5.° La D. deltoïde; D. deltoïdes, Lamck. Coquille trian- gulaire, un peu lisse, d'un blanc rosacé; l'écusson assez plane et strié longitudinalement. Rapportée par Péron et Lesueur de lîle des Kanguroos. 6." La D. rayonnante; D. radians, Lamck., Enc. méth., pi. 261, fig. 7. Assez rapprochée de la donace en coin; mais plus ovale, striée transversalement, rayonnée de, blanc et de fauve; l'écusson strié obliquement. Patrie P 7.° La D. raccourcie; D. ahhreviala, Lamck. Coquille de 28 millimètres, trigone , très-courte, striée très-foiblement transversalement, rugueuse en avant, blanchâtre, avec deux rayons roux et un bleu. Patrie? 8." La D. granuleuse ; D. granosa, Lamck. Coquille tri- gone 5 un peu ovale , striée très-foiblement , blanche, avec des linéoles longitudinales violettes, interrompues; l'écusson an- guleux et subgranuleux. Patrie? cj.° La D. colombelle; D. columbella, Lamck. Coquille de vingt-qualre à vingt-cinq millimètres, de forme triangulaire ovale, avec le côté antérieur court et tronqué obliquement ; striée transversalement; d'un blanc violacé; avec des linéo- les interrompues. Nouvelle-Hollande. 10.° La D. vénériforme; D. veneriformis , Lamck. Coquille de vingt-sept millimètres, trigone-orbiculaire, striée transver- salement, grise, avec des rayons obscurs; les stries de l'écus- son crénelées. Du voyage de Péron. 11.° La D. AUSTRALE; D. australis , Lamck. Coquille de trente millimètres, ovale-trigone , striée transversalement, blanche ou fauve en dehors, violette en dedans; l'écussou 4" DON subgranuleux et très-lisse. Rapportée des mers de l'Australasie par Péron et Lesueur. 12.° La D. ÉPiDERMiE; D. epidçrmia , Lamck. Coquille tri- gone , cunéiforme, obtuse d'un côté, assez lisse, et cou- verte d'un épidémie d'un jaune verdàtre ; écusson strié longitudinalement. Mers de la Nouvelle-Hollande. 10.° La D. BICOLORE : D. bicolor, Lamck.; Gualt. , Te»f., tab. 88, fig. S. Ovale, cunéiforme, blanche, teintée de brun en dehors, tachée de violet en dedans; stries longitudinales très- fines, en croisant de transversales peu nombreuses; dessillons un peu onduleux à l'une des extrémités. Mers des Indes. 14.° La D. suBRAYONNÉE ; D. vittata , Lamarck. Coquille ovale, un peu déprimée, à grandes stries longitudinales, de couleur blanche, avec quelques rayons bruns. Océan bri- tannique. 16.° La D. TRiQuÊTRE; D. triquefra, Lamck. Coquille de quinze millimètres, petite , luisante , triangulaire, sub-équi- latérale, avec des stries longitudinales très-Hnes, de couleur blanche en dehors , avec quelques vestiges de rayons , et ayant à l'intérieur une tache violàtre obscure. B. Espèces dont le bord interne des valves est distinc- tement crénelé ou denté. 16.° La D. grimaçante; D. ringens , Lamck., Enc. méth. , pl. 260, iig. 3, a, Z». Coquille grande (74 millim.), trigone- ovale , bâillante, grimaçante à l'angle supérieur du corse- let; l'écusson gibbeux, rugueux : couleur blanche, violàtre en dedans. Océan indien. 17." La D. ridée; d. rugosa, Linn. ; Encycl. méth., pl. 262, fig. 5 , a, b. Coquille triangulaire, renflée, tron- quée obliquement à une extrémité, rendue rugueuse par des sillons verticaux très-serrés ; écusson en forme de cœur, les bords anguleux. Cette espèce, qui est blanche, ou rou- geâtre, ou violette, selon les variétés, vient des mers d'Amé- rique et de la Nouvelle-Hollande. 18." La D. DE Cavenne; D. Caianensis , Lamck. Cette es- pèce, qui paroît fort voisine de la précédente, en diffère principalement parce qu'elle est moins gonflée , moins trian- DON 4^3 gulaire, et que les sillons sont très-petits : elle est pourprée, et vient de l'Océan de Cayenne. 1 g.° La D. alongée : D. elongata, Lamck. ; le Pamet , Adan- son , Sénég. , tab. 18, fig. 1. Cette espèce est assez alongée, sillonnée verticalement, très-obtuse à l'une de ses extrémi- tés : elle est blanche et lisse en dehors, et violette en de- dans. Elle habite l'Océan atlantique , et surtout la côte du Sénégal, où Adanson l'a trouvée en grande abondance à un pied sous le sable. On en mange l'animal. 20.° La D. DENTicuLÉE ; D. denticulata, Linn. ; Encycl. méth,, pi. 262, fig. 7, a, h, c. Coquille médiocre, très-ob- tuse, ornée de stries verticales, ponctuées, de couleur blanche, radiée de bleu ou de pourpre. De la Méditerranée et de l'Océan atlantique. 21.° La D. cardioïde; D. cardioides, Lamck. Coquille de vingt-huit ou trente millimètres, renflée, courte, sillonnée comme un cardium , blanche, maculée de rouge-brun en dehors, ou toute blanche, avec une tache orangée en de- dans. Des mers de la Nouvelle-Hollande. 22,° La D. A réseau : D. meroe , Venus meroe, Linn. ; Enc. , pi. 261 , fig. 1 , a, h. Jolie coquille de cinquante millimètres, ovale-triangulaire , comprimée , avec des stries parallèles longitudinales, de couleur blanche, agréablement ornée de lignes pourpres subréticulées. De l'Océan indien. 23° La D. ondée; d. scripta, Lamck., Encycl. méth., pi. 261 , fig. 2, 5, 4. Moins grande que la précédente, dont elle diffère surtout parce qu'elle n'est pas, comme elle, sil- lonnée longitudinalement. Des mêmes mers. 24.° La D. tronquée : D. trunculus, Linn. ; le Gafet, Adan- son, Sénég., tab. 18, fig. 2. Petite coquille assez alongée, très-inéquilatérale, avec des stries verticales extrêmement fines, olivâtre en dehors, violette en dedtans. De l'Océan atlantique et de la Méditerranée. 2 5.° La D. fabagelle; D.fahageUa, Lamck. Petite coquille de vingt-six millimètres, assez oblongue, luisante, avec des stries verticales très -fines, croisant les longitudinales, d'un blanc rougeàtre, avec des rayons presque efifacés. Son petit côté est court, oblique, convexe, subcarené. Sa patrie est inconnue. 424 DON 26." Lajy. DES canards: D. anatinum, Lamck.; Gualf., Test., tab. 88 , fig. N. C'est une petite coquille fort commune sur nos côfes, et qui fait la principale nourriture des macreuses des bords de la Manche: elle est assez alongée , luisante, blanche, de. couleur de corne; tantôt sans rayons, et tantôt obscurément ra3^onnée, avec des stries A^erlicalcs extrême- ment fines. Elle a jusqu'à quarante millimètres de longueur. De toutes les mers d'Europe. 27." La D. DE LA Martinique; D. marfinicensis , Lamck. Coquille aplatie, de cinquante millimètres de long, ovale, striée longitudinalement et très-finement dans le sens ver- tical, tronquée à une extrémité et alongée à l'autre; cou- leur blanchâtre, teintée de rose. (De B.) DONACE. (Foss.) Les espèces de ce genre qui se présen- tent à l'état fossile, proviennent des couches marines les plus nouvelles. La DoNACE ÉM0US3ÉE; DoTiax retnsa, Lamck., Ann. du Mus., tom. 12, pi. 41, fig. 1. Coquille ovale-transverse , cunéi- forme, aplatie, sans dentelures sur le bord interne de ses valves, et couverte de légères stries transverses. La char- nière est composée de deux dents sur chaque valve; les latérales sont presque nulles. Largeur, huit lignes; longueur, un pouce. Elle a beaucoup de rapport avec la donax cuneata, que l'on possède à l'état frais ; mais son côté antérieur est plus court, et cette dernière n'est point striée. J'ignore où cette espèce a été trouvée. La DoNACE iNCOMPLiiTE ; Donax incowpleta, Lamck., Ann. du Mus., même planche, fig. 3. Coquille mince, lisse, lui- sante, ovale-triangulaire , transverse, ayant le côté antérieur court et arrondi, et le postérieur se rétrécissant presque en pointe. Le bord de ses valves n'offre intérieurement aucune dentelure : elle n'a que deux dents cardinales sur chaque valve. Il se trouve à côté du crochet de chaque valve une petite dent rejetée en dehors. Longueur, cinq lignes; largeur, trois lignes. On la trouve à Beynes , département de Seine et Oise. La DoNACE TELLiNELLE; Donux lellineUa, Lamck., Ann. du Mus,, même planche, fig. 2. Coquille ovale-oblongue, cou- verte de fines stries transverses : chaque valve porte deux DON ^=5 denfs cardinales et deux denfs latérales, qui en sont très- ccarlces. Elle a beaucoup de rapports avec les tellines; mais son bord antérieur est sans pli. Longueur, quatre lignes; largeur, deux lignes. On trouve cette espèce à Grignon, département de Seine et Oise. La DoNACE luisante; Donax nitida , Lamck., Ann. du Mus., même planche, fig. 6. Coquille ovale-oblongue et luisante: elle a beaucoup de rapports avec la donace tellinelle ; mais son côté antérieur est plus raccourci et plus anguleux. Lon- gueur , trois lignes; largeur,^ deux lignes. On la trouve à Grignon , où elle n'est pas rare. LaDoNACE LUNULÉE: Donux luntilata, Lamck., Ann. du Miffe., même planche, fig. 5. Coquille suborbiculaire , ovoïde, êbli- que , fort aplatie, à côté antérieur court et très-obtus. Sa sur- face extérieure est chargée de stries transverses, fines et très- régulières; elle porte deux dents cardinales, dont une est bifide , et une dent latérale plus exprimée d'un côté que de l'autre. Longueur, neuf lignes ; largeur à peu près égale. On trouve cette espèce près de Houdan , département de Seine et Oise; mais elle est rare. La Donace obuque ; Donax ohliqua, Lamck. , Ann. du Mus. , vélin n." -jj , fig. 6. Coquille très-singulière, en ce qu'elle a la forme alongée d'une moule ou d'une lime. Elle est lisse; sa charnière est composée d'une dent sur une valve, et de deux très-petites sur l'autre. Longueur, trois lignes et demie; largeur, quatre lignes. On trouve cette espèce à Grignon; mais elle est rare. M. de Lamarck n'est pas assuré qu'elle n'ap- partienne pas à un autre genre que celui des donaces. La Donace de Bordeaux; Donax burdigalensis , Def. Co- quille ovale-oblongue, lisse, abord supérieur denté inté- rieurement, et à côté antérieur court. Longueur, six lignes; largeur, trois lignes. On la trouve à Laugnaji , près de Bor- deaux, et dans le Piémont. La Donace petite ; Do n-o.T exilis , Def. Coquille ovale-oblon- gue, mince, lisse, à bord supérieur non denté intérieure- ment, et à côté antérieur court. Longueur, deux lignes. On la trouve dans le Piémont. La Donace sillonnée; Donax siilcata , Brocchi, Conch. foss. su'^app., tab. i3, iig. 9. Coquille bombée, cunéiforme, A26 DON couverte de stries transverses et à bord antérieur un peu si- nueux. Longueur, neuf lignes; largeur, six; lignes. On la trouve près d'Ast, en Italie. On connoît encore à l'état fossile la Donace fragile de Grignon, la Donace subcarinée et la Donace douteuse du Piémont, la Donace mince du Plaisantin, et la Donace de Nice. Toutes ces espèces de donaces, à l'exception de la donace sillonnée, se trouvent dans ma collection. (D. F.) DONACIE, Donacia. (Entom.) Genre d'insectes coléop- tères, à quatre articles à tous les tarses, ou pentamérés; à aiflennes filiformes , non portées sur un bec ; et par consé- quetit de la famille des Herbivores ou Phytophages. Ce nom de àonacie, donné d'abord par Fabricius , est tiré d'un mot grec, S^ova^-, qui signifie roseau, parce qu'on trouve ces insectes sur les tiges des plantes aquatiques dont ils se nourrissent. Ces insectes avoient été rangés par Linnaîus avec les lep- tures ou capricornes , et par Geoffroy avec les stencores, dont Fabricius a fait depuis des rhagium. Les donacies lient en effet les deux familles des Xvlophages et des Phytophages parleurs formes et leurs habitudes, ainsi que nous l'avons indiqué les premiers dans la Zoologie analytique , et comme nous le rappellerons aux articles consacrés à l'étude de ces deux familles de coléoptères. Outre les caractères des phytophages que nous avons d'abord indiqués, les donacies offrent les suivans , qui les distinguent sous l'état parfait de tous les autres genres voi- sins : Antennes filiformes , de la longueur du ventre et à articula- tions trois fois plus longues que larges , à corselet non rebordé. Au moyen de ces observations, on distingue le genre des donacies, d'abord de ceux des chrjsomèles , cassides , éroljles et hélodes , dont les antennes, quoique filiformes, grossissent insensiblement vers leur extrémité libre. La conformation du corselet dans les espèces qui ont aussi les antennes en fils ou de même grosseur dans toute leur étendue, présente deux dispositions remarquables, qui les réunissent en deux groupes de genres. On remarque, chez les uns, une ligne saillante qui sépare sur les côtés la partie DON 427 supérieure du corselet d'avec l'inférieure. Cette ligne res- semble à une sorte de suture saillante, à un repli ^ que les entomologistes ont appelé un rebord , un surjet. C'est ce qu'on observe dans les gribouris , les clj'lres, les galéruques , les attises et les lupères ; tandis que les alurnes , les criocères et les liispes n'ont pas le corselet rebordé. Mais, dans ces deux derniers genres, les articles des antennes sont courts et rapprochés entre eux. Dans les espèces du premier, les an- tennes sont plus courtes que le ventre, et les articulations sont beaucoup plus longues que larges. La forme générale des donacies tient le milieu entre celles des criocères et des capricornes. Elles sont alongées, apla- ties , le plus souvent ornées de couleurs brillantes à reflet métallique. La tête et le corselet sont plus étroits que les élytrcs, qui sont rétrécies à l'extrémité. Leurs longues pattes sont terminées par des articles larges, dont le pénultième surtout est garni de lamelles et partagé en deux lobes, à Laide desquels l'insecte adiière avec force sur les corps les plus lisses. Les cuisses des pattes postérieures sont souvent renflées, et quelquefois garnies d'épines ou de tubercules dans l'un des sexes. Les donacies volent rarement : on les trouve constamment sur les plantes aquatiques de la famille des naïades, des iri- dées et des joncs, telles que le trèfle d'eau, la sagittaire, le nénuphar , l'hydrocharis , la massette , le zostère , etc. Quand on veut les saisir, ou elles adhèrent fortement aux feuilles et aux tiges, ou bien elles entrent dans une sorte de paralysie volontaire. Tous leurs membres se replient sous le corps ; elles se laissent précipiter, et elles restent dans Limmobilité la plus absolue tant que dure le danger. Leur corps laisse suinter une sorte de glauque ou de matière grasse , qui les empêche d'être mouillées par l'eau ; souvent même l'air qui adhère à cette substance grasse , forme autour du corps une sphère de gaz qui soutient l'insecte à la surface de l'eau. Les larves des donacies se développent dans l'intérieur des tiges des plantes aquatiques : elles y subissent leur méta- morphose. Il paroît qu'elles s'y filent une sorte de cocon pour y prendre la forme de nymphes. 428 DON Les principales espèces de ce genre sont celles qui siÙA-ent. 1.° DoNACiE CRAssiPEDE, Dotiaciu crassipes ^ figurée par Oli- vier, Entomologie, tom. IV, n." 76, tig. 1 , abc. C'est le stencore n." 12 , p. 229, de Geoffroy, tom. I. Car, Corps d'un vert doré brillant; élytrcs égales, arron- dies; cuisses de derrière renflées, et à une dent. 2." DoNACiE DE LA SAGITTAIRE, Donac'ia sagittarlcp. Car. Cuivreuse en- dessus et peu brillante, velue et dorée en-dessous; cuisses postérieures dentelées. Elle est figurée par Panzer dans" le 29.* cahier de sa Faune d'Allemagne, pi. 2' et 3. On la trouve sur la fléchière et le plantain d'eau. 3." DoNACiE NOIRE, Donacïa nigra. Olivier l'a figurée sous le n." 3 de la planche citée. Car. Noire, à élytres striées; le ventre et les pattes sont roux. Hoppe, qui a fait une monographie de ce genre, regarde comme une variété de sexe la donacie qu'on a nommée discolore, et dont les élytres ont un reflet cuivreux. 111a regarde comme une femelle. 4.° DoNACiE DU NÉNUPHAR , Donacia nympheœ. Car. Toute cuivreuse; corps cendré et très-velu en-dessous. 5.° DoNACiE DE l'hydrocharis, Donacia hydrocharidis. Car. Cuivreuse ; à duvet cendré ; argentée et velue en- dessous ; pattes simples ou à cuisses peu renflées. 6." DoNACiE DE LA FÉTUQUE, DoYiacia festuccc. Car. D'un beau bleu métallique en -dessus, noire en- dessous ; à pattes rousses. On en trouve au moins dix espèces aux environs de Paris. (C. D.) DONACILLE, Donacilla. [ Conchyl.) M. de Lamarck, dans l'extrait de son Cours, etc., pag. 107 , avoit donné ce nom de genre à une coquille bivalve, ayant l'aspect d'une donace , qu'il a fait entrer depuis dans le genre qu'il a nommé Amphidesime. Hist. nat. des anim. sans vert., 2.* édit. , t. 5, p. 489. (De B.) DONACITIS (Bol), l'un des anciens noms de Vechinops cités dans l'ouATage de Dioscoride. (H. Cass.) DONATIA DE MAGELLAN (Bot.) -. Donatia magellanica, DON 429 Lamk. , III. gen. , lab. 5i : Pol-ycarpon magellanicum , Linn., Supp. ; Forst., Comm. Gœtt. , g, tab. 5. Plante du détroit de Magellan, réunie d'abord ans. polycarpon , dont M. de La- marck a fait depuis un genre particulier, qui paroît appar- tenir à la famille des caryophyllées , à la triandrie trigjnie de Linnacus : caractérisé par un calice à trois folioles courtes, subulées ; neuf pétales entiers; trois étamines ; un ovaire fort petit, surmonté de trois styles : le fruit inconnu. Ses tiges sont à peine hautes de deux pouces , médiocre- ment rameuses, réunies en petits gazons serrés et touffus; les feuilles petites, nombreuses, glabres, imbriquées, ses- siles, un peu épaisses, lancéolées ou linéaires, obtuses, en- tières; les fleurs solitaires et terminales; les pétales entiers, oblongs, linéaires , étalés, plus longs que le calice; les fila- mens filiformes, plus courts que la corolle; les anthères presque globuleuses, à deux loges; l'ovaire fort petit, supé- rieur; les styles filiformes; les stigmates un peu obtus. (Poir.) DONAX. (Bo^) Dioscoride a nommé ainsi le roseau cultivé, arundo donax de Linnœus, séparé maintenant de Varunào, comme genre distinct, sous son nom primitif. Le même nom a été donné par Loureiro à une plante de la famille des amo- mées, qui a le plus grand rapport avec le maranla tonckat d'Aublet. (J.) DONDERPAD. {Ichthj'ol.) En Hollande on donne ce nom au cotte-scorpion, cottus scorpius. Voyez Cotte. (H. C.) DONDIA. (Bot.) Adanson désigne sous ce nom le lecliea de Kalm et de Linnœus, que Gronovius nomme mcnandra. (J.) DOjNDISIA. {Bot.) Tournefort distinguoit du raphanus le raphanistrum , à raison de sa silique uniloculaire. Linnaeus les avoit réunis. Ga'rtncr et Mœnch ont rétabli le genre de Tournefort avec le même nom. Necker , en Fadoptant, l'a nommé dondisia. (J.) DONDON. {Ornith.) Voyez Dodo. ( Ch. D.) DONGON. (Ornith.) Les habitans de File de Luçon don- nent ce nom à une espèce de grue. (Ch. D.) DONIA. {Bot.) M. Robert Brown a nommé ainsi, en i8i3, un genre de synanthérées, que nous avions positive- ment indiqué, sans lui donner de nom, en 1812 , et que nous avons appelé . en 1814, Aurélia, ignorant alors que M. 43o DON Brown eût nommé avant nous ce genre, dont nous avions, avant lui , établi le fondement. Dans son opuscule sur les synanthérées, publié en 1817, ce botaniste abandonne lui- même son donia , pour le réunir au grindelia de Willdenow. Nous persistons à conserver le genre Aurélia ou Donia, et M. Brown reviendra peut-être à cette opinion, s'il observe, comme nous, qu'indépendamment du nombre, un peu va- riable à la vérité, des squamellules de l'aigrette, les deux genres différent en ce que, dans Vaurelia, les squamellules de l'aigrette sont barbcllulées, et les anthères dépourvues d'appendices basilaires ; tandis que, dans le grindelia, les squamellules sont inappendiculées, et les anthères appcndi- culées à la base. Voyez notre article Aurélia , ï. III , Suppl. , p. 129. (H. Cass.) DONNER KROTE. (Ichthjol.) Dans la Livonie on appelle ainsi le cotte-scorpion. Voyez Cotte. (H. C. ) DONNOLA (Mamm.), nom italien du furet. (F. C.) DON-PATMA {Bot.), nom donné, dans l'île de Java , suivant Burmann, à une espèce de dentelaire de l'Inde, plumbago rosea. (J.) DONSEUL (Ornith.) , nom que porte, dans la vallée de Lanzo , en Piémont, le scops ou petit duc, strix scops , Linn. (Ch. D.) DONTFOE. {Erpét.) Lachênaye des Bois, j'ignore d'après quelle autorité, donne ce nom à une sorte de caméléon qui se trouve au pays des ]>Jègres : ceux-ci le regardent comme un animal de mauvais augure, et, quand ils en voient un, ils s'imaginent que quelqu'un de leurs parens va mourir , ou, s'il es^ absent, ils le croient mort. (H. C.) DONTOSTOMA. (Conc/yL) Klein, Tentam. meth. ostracoL, désigne sous ce nom générique les véritables nérites, c'est-à- dire celles qui ont des dents au bord columellaire. (De B. ) DONZELLA. {Ichih-yol.) A Palerme on appelle ainsi, ou pizzi di Re imperiali , un petit poisson long de trois pouces au plus, et que M. Rafînesque-Schmaltz rapporte au genre La- bre, sous le nom de labrus donzella. Ce poisson a la queue entière, la ligne latérale droite, les deux dents antérieures de la mâchoire supérieure plus longues ; la tête rousse, avec quelques lignes bleues 5 le corps rougeàtre, avec trois raies DON 45 i longitudinales vertes, et cinq bandes transversales bleues; une tache noire de chaque côté du dos. A Iviça , suivant M. François de la Roche, on nomme donzella le labrus iulis de Linnœus, lequel sera décrit à l'ar- ticle GiRELLE. (H. C. ) DONZELLAS. (Bot.) A Curaçao on donne ce nom espa- gnol, qui signifie vierge, à un frangipanier, plumeria pu- dica , dont les fleurs, d'une odeur agréable , restent toujours à moitié fermées. (J. ) DONZELLE, Ophidium. (Iclithyol.) On donne ce nom à un genre de poissons de la famille des pantoptères de M. Duméril, ou de celle des malacoptérygiens apodes anguilli- formes de M. Cuvier. On le reconnoît aux caractères suivans: Nageoires dorsale et anale réunies à celle de la queue; corps alongé, comprimé en forme de lame , 'recouvert de petites écail- les irrégulièrement semées dans l'épaisseur de la peau (voyez Ecailles des poissons); branchies bien ouvertes, munies d'une opercule large et d'une membrane à rayons courts; deux petits barbillons adhérens à la pointe de l'os hyoïde. On distinguera facilement les donzelles des Fieraspers, qui n"ont point de barbillons; des Anguilles, qui ont le corps arrondi; des Anarhiques , des Coméphores et des autres genres de la famille des pantoptères, qui ont les nageoires impaires séparées entre elles. (Voyez Pantoptères.) La tête de ces poissons est recouverte de grandes plaques écailleuses. La Donzelle de la Méditerranée: Ophidium barbatum , Lin- naeus; Bloch , 459. Quatre barbillons inégaux à la mâchoire inférieure ; mâchoire supérieure avancée; yeux grands, voi- lés par une membrane demi-transparente; lèvre supérieure double et épaisse; petites dents aux mâchoires, sur le pa- lais , et auprès du gosier; langue étroite, courte et lisse; ligne latérale droite ; anus plus près de la tête que du bout de la queue. Taille de huit a dix pouces au plus. Le corps et la queue sont d'un argenté mêlé de teintes couleur de chair, relevées sur le dos par du bleuâtre et variées par une infinité de petites taches arrondies ; ligne latérale brune: nageoires grises, bordées de noir; iris argenté, pru- nelle bleue. 452 DON Le foie de ce poisson est blanchâtre ; son estomac est long et mince; son canal intestinal, courbé en deux endroits, manque de cœcum ; sa vessie aérienne , ovale, assez grande, et fort épaisse , est supportée par trois pièces osseuses par- ticulières, suspendues sous les premières vertèbres, et dont la mitoyenne se meut par quelques muscles propres. La donzelle a la chair délicate et fort bonne ; les Romains en faisoient grand cas. Elle vit particulièrement dans la mer Rouge et dans la mer Méditerranée , dont elle fréquente même les rivages septen- trionaux. A Nice, suivant M. Risso , l'on n'en prend qu'en été. On la pêche au filet et même au hameçon , avec des vers de terre pour appât. La DoNZELLE Vassali ; Ophidium Vassali , Risso. Quatre bar- billons égaux à la mâchoire inférieure; mâchoires égales, garnies de dents fines ; yeux petits ; anus situé près de la gorge; ligne latérale droite : taille de six à huit pouces. Corps roussâtre , transparent , nuancé sur le dos de teintes obscures; côtés dorés; abdomen argenté; tête jaune; mâchoire supérieure noirâtre; iris doré; prunelle noire; nageoires orangées. On trouve ce poisson dans la mer de Nice pendant toute l'année , parmi les rochers qui bordent le rivage : il est fort commun. M. Risso, qui l'a décrit le premier, l'a dédié au célèbre physicien Vassali Eandi, de Turin. Sa chair est inférieure à celle du précédent. La DoNZELLE blacode; Ophidium blacodcs , Schneider. Corps arrondi, comprimé vers la queue ; tête déprimée; des points un peu alongés et enfoncés sur tout le corps; mâchoire su- périeure prolongée ; lèvres simples ; dents de la mâchoire supérieure très-serrées , sur trois rangs ; yeux élevés , grands, voisins du museau , qui Test muni de tubercules arrondis ; narines simples, oblongues ; barbillons inégaux ; do« droit , arrondi; abdomen saillant et comme enflé; ligne latérale pa- rallèle au dos. ïallle de plus de six pieds. La teinte générale est couleur de chair; le ventre est d'un rougeâtre argenté ; l'iris est doré. Ce poisson très-vorace, engourdi et lent, vit dans les mers de la Nouvelle-Zélande , dans les endroits profonds et muni» DOO 433 de rochers. Sa chair est fort recherchée, et au cap de Bonne- Espérance on !a vend à haut prix, sous le nom de Koning van klip^'ischen. Pour ce qui est des opliidium imberbe, viride , chinense, unernak , voyez à l'article Fierasfer. Vophidium ocellalum de M. Tilésius est une Gonelle. (Voyez ce mot.) On a aussi donné le nom de donzelle à la Girelle. Voyez ce mot. (H. C. ) BOOCKER. '{Oinith.) Voyez Doucker. ( Ch. D.) DOODIA. (Bot. — Fougères. ) Fructifications en petites lignes droites ou arquées, disposées en séries parallèlement à la nervure du milieu de la fronde, et recouvertes cha- cune d'une membrane ou tégument qui est fixé par le côté extérieur aux veines anastomosées de la fronde , et ouvert par le côté intérieur, celui qui regarde la nervure. Trois espèces composent ce genre; elles se trouvent à la Nouvelle-Hollande et croissent en touffes. Leurs frondes sont presque ailées ; la fructification est disposée quelque- fois sur deux rangs. Ce genre n'est qu'un démembrement de celui nommé ivoodivardia , et il en est très-peu distinct. DooDiA rude; Doodia aspera , R. Brown , Prod. Noi^. HoU. , 1, pag. 162. Fi'ondes lancéolées , à découpures linéai- res , ensiformes, acuminées, à dentelures épineuses; lignes fructifères courbées, distinctes çà et là sur deux rangs; stipes et rachis rudes et âpres au toucher. Des environs du Port Jackson. DooDiA A QUEUE: Doodia caudata, R. Brown, /. c; Wood- wardia caudata, Cavanil. , Svvartz , Willd. Frondes ailées; frondules presque toutes distinctes, linéaires-oblongues, ob- tuses, dentelées et à dentelures épineuses; la dernière ou terminale très-longue, en forme de queue étroite. Se trouve à la terre de Van-Diemen et aux environs du Port Jackson. Ce genre a été consacré par R. Brown à la mémoire de Samuel Doody , pharmacien de Londres , qui s'est occupé le premier des plantes cryptogames de l'Angleterre. ( Lem. ) DOODTivlST {Ichthjyol.} , un des noms hollandois du coffre tigré, ostracion cubicus. Voyez Coffre. (H. C.) i3. 28 4H DOO DOOR-HAWK (Ornith.), nom anglois de l'engoulevent , caprinulgus europœus , Linn. (Ch. D.) DOPPAN. {Ornith.) On appelle ainsi, en Laponie, le lunime, espèce de guillemot, colymhus troile, Linn. (Ch. D. ) DOPPEL-FLECK. (Ic?i%o/.) En Allemagne on donne ce nom au characin double-mouche de M. de Lacépède , sal- mo bimaculatus de Linnaeus, lequel sera décrit dans ce Dic- tionnaire à l'article Piabuque. (H. C.) DOPPING. {Ornith.) L'oiseau qu'on nomme ainsi dans la province de Scanie , en Suède, est le canard garrot, anas clangula, Linn. (Ch. D.) DORA {Erpét,), nom d'une espèce de couleuvre. Voyez Couleuvre. ( H. C. ) DORA, DORAH. {Bot.) Voyez Dourah. (J.) DORAB. {Ichthjol.) Les Arabes de Moka appellent ainsi le chirocentre sabran , que Gmelin a placé parmi les du- pées. Voyez Chirocentre. (H. C. ) DORADA {Ichthfol.) , nom espagnol du corjpliœna hip- piirus. Voyez Coryphène. (H. C.) DORADA {Ornith.), nom catalan du pluvier doré, cha- radrius pluvialis , Linn. On appelle ailleurs dorala et dorale le guignard , charadrius morinellus , Linn. Voyez Dottreu.. (Ch. d.) DORADE {Bot.), l'un des noms vulgaires de TOronge FRANCHE. Voyez ce mot et Amanite. ( Lem. ) DORADE. {Ichthjol.) Voyez Daurade. Dorade , nom vulgaire du corjphœna hippurus. Voyez CORYPHËNE. Dorade d'Amérique, autre nom vulgaire du même poisson. Voyez Coryphène. Dorade chinoise. On donne ce nom à la carpe dorée de la Chine. Voyez Carpe. Dorade de Bahama. On a donné ce nom au labrus chrjsops de Linnaeus , que Bloch a décrit sous le nom de lutjanus chrjsops , et dont nous parlons à l'article Crénilabre. Dorade de Plumier. Bloch, pi. igS, fig. i , a donné ce nom au Pomacanthe doré. Voyez Pomacanthe. (H. C.) DORADILLA {Ichthyol.) , nom espagnol de la dorade. Voyez CoRYPHÈNF.. (H. C ) DOR A'SS DORADILLA et PULMONARIA DORATA. (Bot.) Les Espagnols désignent par ces noms le cétérach. Le premier a été francisé, doradille ^ et a été donné au genre Asplenium, auquel il ne peut plus être appliqué , puisque ce genre ne comprend plus le cétérach. (Lem.) DORADILLE. (Bot.) Voyez Asplénion , vol. 5, pag. 232 , et Asplenium, Suppl. du même vol. , pag. 58. (Lem.) DORADO {Jchthj'ol.) , nom portugais du corjphœna hip- purus. Voyez Coryphène. (H. C. ) DORADO FOCARI {Ichthjol.) , nom que l'on donne, aux Indes, au même poisson. Voyez Coryphène. (H. C.) DORADON {IchthjoL) , nom d'une espèce de Coryphène. Voyez ce mot. (H. C.) DOR^NA. (Bot), Voyez Dorène. (Poir.) DORAS, Doras. [Ichihj-oL ) M. de Lacépède a établi sous ce nom, dans la famille des oplophores, un genre de pois- sons qu'il a séparés des silures de Linnœus et des autres ich- thyologistes. Ce genre se reconnoît aux caractères suivans : Tête déprimée , couverte de lames grandes et dures ou d'une peau visqueuse , étendue en forme de casque jusqu'à la nageoire dorsale; os de l'épaule faisant une pointe en arrière ; corps gros; louche à l'extrémité du museau ; des harhillom aux mâchoires; dents en velours; deux nageoires dorsales , la seconde adipeuse; ligne latérale cuirassée par une rangée de pièces osseuses , rele- vées chacune d'une arête ou d'une épine; épines dorsales et pec- torales très-fortes et grandement dentelées. On distinguera facilement ainsi les doras des Silures, des Macroptéronotes , des Malaptérures et des Loricaires , qui n'ont qu'une nageoire dorsale seulement; des Cataphractes, des Macroramphoses, des Centranodons, des Corydoras, etc., qui ont leur seconde nageoire dorsale soutenue par des rayons osseux ; des Hypostomes , qui ont la bouche sous le museau ; des Pimélodes et des Agénéioses , qui n'ont point le corps cuirassé. (Voyez ces divers mots et Oplophohes.) Le Doras caréné : Doras carinatus , Lacépède; Silurus ca- r/raaius, Linnaeus; Cataphractus carinatus , Schneiàer. Six bar- billons aux mâchoires ; six rayons à la première nageoire du dos ; douze à celle de l'anus ; lames de la ligne latérale garnies de piquans; nageoire caudale fourchue. 436 DOR Les deux barbillons situés au coin de la bouche sont comme élargis par une membrane dans leur côté inférieur, et les quatre de la mâchoire d'en-bas paroissent garnis de petites papilles. Le premier rayon de la dorsale antérieure est den- telé vers le hautj celui des nageoires pectorales l'est des deux côtés. Le doras caréné vient de Surinam. M. Cuvier pense que c'est le même poisson que celui figuré dans Gronou, 111, 4 et 5 , et cité d'ordinaire sous le nom de silurus cataphraclus , et que celui que Marcgrave , 174, appelle klip-bagre. Le DoRAS-cÔTE : Doras costatus , Lacépède; Silurus coslatus , Linnaeus ; Cataphractus costatus, Bloch , 576. Six barbillons aux mâchoires; sept rayons à la première nageoire du dos; douze à celle de l'anus; des plaques dures, larges, courtes, et garnies d'un crochet de chaque côté de la queue et du corps ; de grandes lames au-dessus et au-dessous de l'extrémité Je la queue ; la caudale fourchue. Le casque osseux de la tête s'étend jusque vers le milieu de la première nageoire du dos ; il présente plusieurs petits tubercules arrondis et semblables à des perles. La mâchoire supérieure dépasse l'inférieure. Le palais est rude , et la langue lisse. Chaque narine n'a qu'un orifice. On voit au-dessus de chaque nageoire pectorale un os long, étx^oit et perlé, que l'on a comparé à une omoplate. Les plaques à crochet qui hérissent les côtés du corps et de la queue , sont ordinairement au nombre de trente- quatre. Le premier rayon de la nageoire dorsale antérieure, et celui des nageoires pectorales, sont dentelés des deux côtés; mais, dans la dorsale, toutes les dentelures sont tournées vers la pointe du rayon, pendant que, dans les pectorales, celles d'un côté sont dirigées vers la pointe , et celles de l'autre vers la base du rayon auquel elles appartiennent. La partie supérieure de l'animal est d'un brun mêlé de violet. Ce poisson vient de l'Amérique méridionale et , à ce qu'il paroît , aussi de l'Inde. Il est peu recherché; selon Marcgrave , sa chair a une sa- veur désagréable. Pison assure que les pécheurs redoutent DOR 437 beaucoup les blessures qu'il peut faire avec les premiers rayons épineux de ses nageoires pectorales et de la première dorsale. M. Cuvier soupçonne que le doras-côte pourroit bien être le même animal que le silurus cataphractus de quelques ich- thyologistes , et que le cataphractus americanus de Catesby, suppl. IX. Ce genre renferme encore d'autres espèces non décrites; une entre autres est indiquée par M. Cuvier comme por- tant des dents vomériennes. (H. C. ) DORAT. (Ichthjol.) Voyez Daurat. (H. C.) DORAT DE LA MER DU SUD. (Ichthjol.) Commerson a désigné sous ce nom le coryphène chrysurus de Lacépéde. Voyez CoRVPHENE. (H. C.) DORATIUM. {Bot.) Solander donnoit ce nom au genre que l'on trouve dans Gmelin sous ceux de junghansia et de relhamia, et qui est maintenant le curtisia d'Aitone et de Schreber. Il est placé avec certitude dans la famille des rhamnées, près du mjginda. (J. ) DORCADE. (Mamm.) Voyez Dorcas. (F. C.) DORCADION. (Bot.) Voyez Dorkadion. (Lem.) DORCADION, EMINION (Bot.), noms anciens donnés à la serpentaire , arum dracunculus, suivant Apulée. (J.) DORCAS. (Mamm.) Elien parle sous ce nom d'une espèce de gazelle, très-légère à la course, dont le ventre, blanc, est séparé des parties supérieures du corps , qui sont fauves, par une bande noire; dont les yeux sont noirs, et les oreilles très-grandes, etc. Les auteurs ne se sont point accordés sur l'espèce à laquelle ce nom devroit aujourd'hui être appliqué; les caractères que nous venons de rapporter conviendroient assez à notre kével (Histoire naturelle des mammifères). (F.C.) DORCATOME (Entom.) , nom donné par Herbst, et en- suite par Fabricius, à un genre d'insectes coléoptères pen- tamérés de la famille des perce-bois ou Tbrédyles. Ce nom , tiré du grec , et qui indique l'empaumure den- telée du bois du daim , a été donné à quelques espèces des genres Anobium ou Vi-illettes et Panaches. Herbst n'en a fait connoître qu'une seule espèce, qu'il a trouvée à Dresde, et 438 DOR qu'il nomme Dresdense. Panzcr Ta figurée dans sa Faune d'Allemagne, cahier 26, planche lo, et lUiger en a donné une bonne description dans son ouvroge sur les Coléoptères de Prusse, fome I , p. 334, "•" 1 "• DORÉ DE hOUERGUE. {Bot.) Petit agaric de la famille des bassets à crochets, qui se trouve dans le bas Languedoc et dans les environs de Rhodez , où l'on en fait usage sans inconvénient. 11 est d'une belle couleur d'or, et n'a pas plus de deux pouces de hauteur; son chapeau est sillonné et lan- guette en trois ou quatre parties et plus. Ses feuillets sont grands, un peu écartés; le pédicule est d'une substance fibreuse. Cette espèce est figurée dans Pouvrage de Paulet, Champ., pi. 43, fig. 1, 2. (Lem.) DORÉ DE SOUFRE. {Bot. ) Agaric dune taille moyenne , roux -clair en -dessus, avec des feuillets d'un jaune de soufre ou de citron , ainsi que sa substance. Il se trouve dans les bois aux environs de Paris. Il est figuré par Paulet dans son Traité des champignons (pi. 85, fig. 1,2), et placé par lui dans la famille des sojeux torts. Il n'est pas suspect. On peut croire que c'est cet agaric que Vaillant a voulu désigner, dans le Botanicon parisiense , sous le nom de fungits pileo straminei coloris, n." \6. (Lem.) DORÉ-PLUCHÉ. {Bot.) C'est Vagaricus Jlawo-floccosus de Batsch {Elench., tab. 19, fig. 97), que Paulet nomme ainsi. Ce champignon, de couleur blonde ou dorée, filamenteux, mamelonné et peluché par petits flocons, est une variété de Yagaricus gronulosus, Pers. , et de Vagaricus ochraceus de Bulliard (Herb.', tab. 533, fig. 3). (Lem.) DORÉ QUADRANGULAIRE. {Ichthjol.) L'abbé Bonna- terre a désigné sous ce nom un poisson qui est le zeus qua- draius de Linnaeus , et que nous décrirons à l'article Sélène. (H.C.) DOREE ou ZÉE, Zeus. {Ichthj'ol.) On donne ce nom à un genre de poissons de la famille des leptosomes, suivant l'au- teur de la Zoologie analytique, et de la troisième tribu de la cinquième famille des poissons acanthoptérygiens de M. Cuvier. Les caractères de ce genre peuvent être ainsi ex- posés : Corps ovale, très- comprimé , de même que la queue; dents en DOR 439 velours, non crénelées; les deux mâchoires fortement protrac- liles; une seule nageoire dorsale , dont la partie épineuse est séparée de la portion molle par une forte échancrure ; une disposition analogue pour la nageoire anale; des écailles saillantes ou épi- neuses, garnissant les hases des nageoires verticales, et le dessous du ventre, entre les catopes et la nageoire de l'anus; écailles très-petites; point d'aiguillons au-devant de la nageoire du dos, ni de celle de l'anus. A l'aide de ces notes, et du tableau que nous donnons à l'article Leptosomes , on distinguera facilement les dorées de tous les autres genres de cette famille. Ainsi les Ca?ros , privés de dents , ont en outre deux nageoires dorsales ; les Poulains ont une nageoire dorsale non échancrée; les Menés ont l'épaule et le bassin très-saillans ; les Ciuaires ont de petites épines au devant des nageoires dorsale et anale; les Chétodiptères , les Pomadasis, les Vomers, les Akgyréioses, les Sélènes, les Enoploses , les Gals, ont deux nageoires dor- sales; les AcANTHOPODEs , les AcANTHUREs, les Glyphisodons et les AspisuREs présentent des dents crénelées, etc. (Voyez ces divers mots et Leptosomes. ) La Dorée, le Zée forgeron, ou le Poisson Saint- Pierre , Zeus faher, Linnaeus. Tête grande et gueule large; corps jaune, marqué d'une tache noire sur chaque flanc ; des épines fourchues le long des nageoires dorsale et anale; de longs filamens membraneux derrière chaque épine dorsale ; na- geoire caudale arrondie; à peine un vestige d'armure sur la fin de la ligne latérale. Taille de quinze à dix-huit pouces. La mâchoire inférieure de ce poisson est plus longue que la supérieure; il a des dents aiguës , petites, courbées, sur les mâchoires et le palais; sa langue est lisse ; l'ouverture de ses branchies est grande; la ligne latérale, rapprochée du dos, est courbée en arrière; l'anus est placé vers le milieu du corps; les écailles sont petites, rondes, lisses sur les bords; les sept ou huit derniers aiguillons de la rangée qui existe de chaque côté des nageoires dorsale et anale, sont doubles; ceux qui accompagnent la partie antérieure de cette der- nière nageoire se prolongent jusqu'à la gorge, en garnissant le dessous du corps de deux lames dentelées comme celle d'une scie.. Deux pointes dures et aiguës partent de la base 44o DOR de chaque pectorale et se dirigent verticalement, la plus courte vers le dos, et la plus longue vers l'anus. Les yeux sont gros et rapprochés ; les narines ont de grands orifices. L'estomac est petit; le canal intestinal très-sinueux; l'ovaire double; la charpente osseuse, excepté les parties solides de la tête, a les plus grands rapports avec celle des pleuronectes , remarque que l'on doit principalement à M. Schneider. Les nageoires pectorales , les catopcs , la partie postérieure des nageoires du dos et de l'anus, sont d'une couleur grise ; la caudale est grise, avec des raies dorées ou simplement faunes. La teinte générale du corps est un mélange d'un peu de vert et de beaucoup de doré : mais cette parure paroit en- fumée ; des teintes noires salissent le dos, la partie antérieure des nageoires de l'anus et du dos, le museau, et quelques parties de la tête : c'est ce qui a fait appeler ce poisson/oz-ge- ron, en latin fahcr , nom sous lequel l'ont désigné Pline {lib. IX, cap. 8 , et XXXII , cap. 1 1 ) , Ovide ( Halieut. ) , Columelle {lib. VIII, c. 18), Rondelet {lib. XI, cap. 18), Gesner {de aquatil.) , Willughby {pag. 294), Aldrovande {lib. 1 , c. i5), et une foule d'autres auteurs tant anciens que modernes , et ce que semble confirmer un passage du premier livre des Halieutiques d'Oppien , où l'on trouve ces deux vers : Us-^pat (Tct^yov î^'écrtv s(l)S(riov, «cTs a-yJaivav , XenXiCèa., net) nopa-nivov ÎTrcûVVjXOV diboTt ^potl^. D'un autre côté, comme l'ensemble de la dorée ressemble Tin peu à un disque, surtout si l'on en retranche le museau et la nageoire caudale, on l'a nommée rondelle dans quel- ques pays. Quant à la dénomination de poisson S. Pierre , elle vient de ce qu'on a cru que c'étoit un poisson de cette espèce que Saint Pierre , le premier apôtre de Jésus-Christ, avoit saisi, par le commandement de son maître, pour tirer de sa bouche une pièce de monnoie , afin de payer le tribut , et , dans cette supposition , tous les individus n"ont sur chacun de leurs côtés DOR 441 une tache ronde et noire que parce que les doigts du prince des apôtres s'étoient appliqués sur un endroit analogue. Les Grecs modernes l'appellent poisson de Saint-Christophe ou ypiç-o(poPov , à cause d'une de leurs légendes pieuses, suivant laquelle Saint Christophe, en traA^ersant la mer avec Jésus-Christ sur son dos , saisit ce poisson et laissa sur ses flancs l'empreinte de deux de ses doigts. D'après un passage d'Athénée et les recherches de Rondelet, il paroît que les anciens Grecs le nommoient ^^ctAjteyç. Enfin, dans quelques-unes de nos provinces, on désigne ce poisson sous le nom de truie , parce que, de même que certains balistes , certains cottes ou trigles , il peut comprimer assez rapidement ses organes intérieurs, pour que des gaz violem- ment pressés sortent par les ouverturçs des branchies, frois- sent les opercules et produisent un léger bruissement, une sorte de grognement. La dorée est un très-bon poisson de la mer Méditerranée et de l'Océan ; elle pèse quelquefois plus de quinze à seize livres. Elle se nourrit des poissons timides au moment où ils s'approchent des rivages pour y déposer ou y féconder leurs œufs. Elle est très-hardie, très-vorace, et se jette avec avi- dité sur toute sorte d'appâts. Sa chair, fort délicate, étoit déjà un mets recherché du temps de Pline , qui nous apprend que les habitans de Cadix la préféroient cà celle de tous les autres poissons; et Columelle , qui étoit de cette ville, a dit, avant Pline, que le nom de zeus étoit depuis long -temps donné à cet animal : ce qui sembleroit indiquer un haut degré de prééminence , leuç signifiant en grec le monarque des dieux. Voyez Zée. (H. C. ) DORÉE-LE-COQ. {Ichthfol.) Plusieurs ichthyologistes ont donné ce nom, ou celui de doré le coq, aiizeus vower de Lin- nœus. Voyez Argyréiose et Vomer. (H. C. ) DORELLA. (Bot.) On trouve ce nom, cité par Césalpin , pour la caméline, genre de crucifères nouvellement rétabli sous le nom de camelina , et nommé auparavant m^'agrum sativum par C. Bauhin et Linnaeus. (J.) DORELLE ( Bot. ), nom vulgaire du chrjysocoma linosjris^ Linn. (H. Cass.) DOREJNEDU JAPON {Bot.); Dorœtia Japonica, Thunb., 442 DOR FLjap. ,84. Arbrisseau du Japon, pour lequel Thunberg, qui en a fait la découverte, a établi un genre particulier, dont la famille naturelle n'est pas encore déterminée; il appar- tient à la pentandvie monogjnie de Linnafus, et offre pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions ; une corolle monopétale , à cinq découpures ; cinq étamines insérées sur le tube de la corolle; les anthères oblongues, presque ses- siles, non saillanîes; un ovaire supérieur; un style; le stig- mate échancré ; une capsule ovale, petite, uniloculaire, uni- valve, polysperme. Sa tige s'élève a la hauteur de cinq ou six pieds ; elle se divise en rameaux alternes, glabres, cylindriques, grisâtres, divergens : les feuilles sont alternes, pétiolées, glabres, ob- longues, aiguës, longjies de six lignes; les fleurs petites, blanchâtres, disposées sur des grappes axillaires, longues de six à sept lignes ; les divisions du calice ovales, concaves; la corolle monopétale, presque cylindrique, en roue; la limbe partagée en cinq divisions droites , ovales, obtuses; les fila- mens très-courts ou presque nuls; les anthères un peu tétra- gones ; l'ovaire glabre, conique; le style de la longueur de la corolle; la capsule est glabre, ovale-aiguë, de la grosseur d'un grain de poivre. (Poia.) DOREYCHEH. {Bot.) Voyez Dorœise. (J.) DORGHÈ et ROUMANEL {Bot.), noms languedociens de I Oronge VRAIE ou franche. (Lem.) DORIA. {Bot.) Ce nom, donné d'abord par Gesner à la verge d'or, avoit été adopté par Adanson , au lieu de celui de solidago donné par Linnseus. Une espèce de jacobée, que C. Bauhin nomme aussi virga aurea ou doria , a reçu pour cette raison de Linnaeus le nom de senecio doria. Dillen, voulant distinguer les jacobées qui ont beaucoup de demi- fleurons , et celles qui n'en ont que cinq ou six, a désigné celles-ci sous le nom de doria dans son Hort. eltham.; mais Linnaeus, rejetant ce caractère, les a réunies aux précé- dentes dans les genres Senecio et Othonna. (j. ) DORIDIUM. {Malacoz.) M. Meckel a proposé depuis long- temps de désigner sous ce nom ces animaux mollusques de l'ordre des monopleurobranches , que M. Cuvier a depuis nommés acères, et que Muller, avant le premier, appcloit/o- DOR 443 barîa , et Ascagne , encore avant lui , phjline. M Meckel a depuis proposé de changer Je nom de doridium en celui de hullidium. Comme nous conservons le nom d'aclres pour dénomination de la seconde famille desmonopleurobranches , nous adopterons pour les animaux du genre Doridium de Meckel, celui de lubaria de Muller. Voyez Loeaire. (De B.) DORIN {Ornith.), nom piémontois du jaseur, ampelis gar- ruliis, Linn. ( Ch. D.) DORINE; Chrjsosplenium, Linn. (Bot.) Genre déplantes de la décandrie digynie de Linnseus, et de la famille des saxi- fragées de Jussieu , dont les principaux caractères sont les suivans : Calice monophylle , persistant , à quatre ou cinq découpures, et coloré intérieurement; point d-e corolle; huit cà dix étamines à filamens plus courts que le calice, insérés à sa partie inférieure et portant des anthères arron- dies ; un ovaire inférieur , surmonté de deux styles à stigmates obtus; une capsule terminée par deux pointes, formée d'une seule loge , s'ouvrant en deux valves et contenant plusieurs graines insérées au fond de la capsule. Ce genre ne comprend que deux espèces indigènes de la France et des parties tempérées de l'Europe. Dorine a feuilles opposées, vulgairement Saxifrage dorée ou Hépatique dorée : Chrysosplenium oppositifolium , Linn. , Spec, Cj'jo; Saxifraga aurea, FI. Dan., t. 565. Ses tiges sont menues, hautes de deux à trois pouces, garnies de feuilles opposées, pétiolées, arrondies, crénelées en leurs bords, et terminées à leur sommet par plusieurs petites fleurs jaunâtres, portées sur de courts pédoncules et mu- nies de bractées à leur base. Ces fleurs n'ont le plus sou- vent que quatre étamines, et leur calice est partagé en quatre découpures. Cette plante croît dans les lieux huuiides et ombragés. Elle passe pour apéritive et diurétique ; mais elle n'est aujourd'hui que très-peu usitée en médecine. DoRiNE A FEUILLES ALTERNES : Chrysospleniurn alternifolium ; Saxifraga aurea, FI. Dan. , tab. 566. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente ; mais elle s'en distingue parce qu'elle s'élève un peu plus , et surtout parce que ses feuilles sont alternes. On la trouve dans les lieux humides et om- bragés des montagnes. ( L. D.) 444 DOR DORIONES. (Bot.) Voyez Dario.v. (J.) DORIPPE. (Crust.) Voyez Thelxiopédés. (V>'.E. L.) DORIPPE. (Foss.) Jusqu'à présent on ne connoit à l'état fossile qu'un seul échantillon de ce genre de crustacé , et il y a même quelque raison de douter qu'il soit véritablement passé à cet état. DoRippE DE Risso : Dorippe rissoana , Desm. Son test, tron- qué et plus étroit en avant , est de forme ovale. On voit à son front le commencement d'une pointe par laquelle il étoit probablement terminé. Les yeux sont médiocrement écartés lun de l'autre, et il y a lieu de croire qu'il existoit deux fortes épines à leur côté extérieur, et deux autres en-dessous et en dedans. La région de l'estomac est grande, irrégulière, et garnie de cinq tubercules: plusieurs plis obli- ques et relevés la séparent de celle des branchies: celles-ci sont grandes, garnies chacune de trois tubercules disposés sur une ligne oblique de dedans en dehors. La région du cœur est ovale et plus étroite en avant; son milieu est par- tagé par une ligne longitudinale, de chaque côté de laquelle se trouve un petit tubercule. Au milieu de la carapace on voit un point fort élevé qui devoit recouvrir les organes de la génération : son bord latéral est dentelé en avant , et le postérieur porte trois sinus , dont celui du milieu est le moins profond et rebordé. Les trois premiers anneaux de la queue sont entiers : le premier est presque carré et sans tubercules; sur chacun des deux autres, qui sont plus lar- ges . il s'en présente trois rangés transversalement. En-dessous le test est fort compliqué : la première pièce du plastron est très-grande: celles qui suivent, et que l'on peut considérer comme lorigine des pattes, sont anguleuses et rugueuses. Ilyaquelquesrapportsentre ce crustacé et le Donppe/ûcJimo, qui vit dans les mers d'Italie, et qui a été figuré par Plancus (de Conchis minus notis . tab. 5, fig. i), et avec le Dorippe frascone , figuré par Herbst (pi. ii . fig. 70), et encore avec Je Dorippe nodosa de la Nouvelle-Hollande. Ce qui fait douter du véritable état de ce morceau , qui se trouve dans ma collection, c'est que, quoique brun et luisant comme les crabes fossiles des Indes orientales, il est DOR 44» plus friable, plus léger, et n'est pas aussi empâté d'argile. (D. F.) DORIS. ( Malacoz.) Genre fort nombreux de Malacozoaires céphalophores cyclobranches, dont les caractères peuvent être exprimés ainsi : Corps ovale, plus ou moins déprimé, pourvu inférieurement d'uu large disque musculaire ou pied, occupant tout l'abdomen, et dépassé de toutes parts par les bords du manteau : la tête pourvue de quatre tenta- cules contractiles, dont deux supérieurs, comme articulés, ou branchiaux, rétractiles dans une cavité, et deux inférieurs ou buccaux: organes de la respiration en forme d'arbuscules saillans , disposés en cercle auprès de l'anus, et situés à la partie postérieure du dos; organes de la génération ayant leur terminaison distincte au tiers antérieur du côté droit. C'est réellement , à ce qu'il nous semble . à Bohadsch . Anim. mai:, tab. 5, fig. 5, que la science doit l'établissement de ce genre, sous le nom d'argo; parce qu'il pensoit que les tentacules supérieurs de plusieurs espèces, qui sont comme formés d'une aggrégation de petits tubercules arrondis, étoient une agglomération d'yeux. Linnaeus , bientôt après, adopta ce genre , mais changea le nom en celui de doris , et il y réunit d'abord toutes les espèces d'animaux mollusques ma- rins qui rampent, à la manière des limaçons, sur un pied abdominal : mais ensuite il établit cependant les genres Scyllœa , Tritonia, Thethjs. Bruguières. depuis Linnaeus. en sépara les espèces qui forment le genre CavoUna: et enfin M. Cuvier en sépara encore quelques-unes pour l'établissement des genres qu'il a nommés éolide et tergipes. C'est la position et la forme des organes respiratoires qui ont succeisivement déterminé ces différentes séparations. INIIM. G. Cuvier et de Lamarck placent ce groupe dans leur ordre ou classe des gastéropodes . et dans la famille qu'ils désignent sous le nom de nudiiranches. Dans ma nou- velle classification des malacozoaires ou mollusques vrais , établie sur la disposition générale des organes de la respi- ration . je le range dans mon ordre des Cycloeranches. (^\'oyez ce mot et celui de Malacozoaires.) Bohadsch et M. G. Cuvier nous ont fait connoitre l'orgaui- éation de ces animaux. Leur corps est ordinairement ovale 446 DOR et plus ou moins déprimé, plus épais au milieu, et s'amin- cissant peu à peu jusqu'à la circonférence, qui est ordinai- reniejit fort mince. Le dos est presque toujours couvert de tubercules de grosseur et de forme variables : on y voit d'abord en aA^ant deux cavités plus ou moins profondes, au milieu de chacune desquelles est un tentacule souvent fort singulier. En effet, dans l'espèce vue parBohadsch , ils étoient formés par un pédicule portant dans les deux tiers de son étendue un grand nombre de petits globules; mais dans la plupart ce sont des espèces de petites lamelles plates, semblables à droite et à gauche, comme perfoliées par le support. Ces organes, que l'animal développe dans son état de tranquillité, peuvent, à la moindre apparence de crainte , être entièrement cachés dans la cavité creusée à leur base. L'autre paire de tentacules est située plus en avant sous le rebord antérieur du manteau : ils sont ar- rondis ou coniques, et placés un peu en avant et sur les parties latérales de la bouche. Celle-ci, sous la forme d'une espèce de mamelon, est située à la face inférieure du corps, entre le bord antérieur du manteau et le pied: c'est une petite trompe susceptible d'être alongée ou raccourcie, à la volonté de l'animal; dans son intérieur est une langue sub- cartilagineuse peu considérable, armée de petites pointes crochues. L'œsophage est assez long et replié sur lui-même ; deux glandes salivaires fort longues s'ouvrent près de sa naissance. L'estomac est simplement membraneux, en forme de sac, dans le fond duquel, et par une multitude de grands trous, arrive la bile produite par un foie considérable, divisé en plusieurs lobes, qui remplit une très-grande partie de la cavité viscérale. Le pylore est voisin du cardia; le reste du canal intestinal ne forme pas de grandes circonvolutions , et se rend presque directement à l'anus , qui s'ouvre extérieurement à la partie supérieure et posté- rieure du corps , au milieu à peu près du cercle des arbus- cules branchieux. Les organes de la respiration , placés comme il a été dit plus haut, sont formés par des arbuscules branchiaux, de forme et de nombre variables , mais constamment sy- métriques, et le plus souvent disposés autour d'un cen- DOR 447 tre commun. Ordinairement assez longs pour ne pouvoir pas être cachés , ils le sont quelquefois dans une sorte de poche ayant un orifice arrondi et formant une espèce de calice. Chacun de ces arbuscules est toujours composé, comme dans toute branchie, de deux ordres de vaisseaux, des artères et des veines : les premières proviennent direc- tement , sans organe d'impulsion intermédiaire, du tronc commun des veines du corps, qui a reçu successivement le sang de toutes les parties, et qui, parvenu aux branchies, se subdivise de' plus en plus à mesure qu'il approche davantage de leur extrémité ; chacun de ces petits rameaux donne ensuite naissance aux veines branchiales, qui, après s'être réunies successivement, forment enfin un tronc commun, qui verse le sang dans une véritable oreillette pointue , d'oîi il par- vient dans le cœur proprement dit, situé tout près de l'anus. Il a la forme d'un croissant ; de ses deux extrémités sortent ensuite les artères aortes (l'une antérieure, beaucoup plus grosse, et l'autre postérieure) , qui vont se subdiviser peu à peu , à mesure qu'elles rencontrent tel ou tel organe. Je regarde comme un organe de dépuration urinaire, que je pense exister dans tous les mollusques, celui qui se trouve intimement mêlé avec le foie , et qui se termine par un ca- nal excréteur aboutissant au dehors près de l'anus. Les doris sont hermaphrodites, c'est-à-dire que chaque individu porte les deux sexes. Le sexe femelle se compose d'un ovaire caché dans le foie, et d'un oviducte Idng et entortillé, qui, arrivé près du testicule, s'y colle intimement presque jusqu'à sa sortie, et se termine dans un élargissement ou matrice dont l'orifice externe a lieu entre le pied et le manteau. L'appareil mâle est formé d'un testicule gros, arrondi, en- tièrement composé par les nombreux replis d'un vaisseau blanchâtre, qui se continue pour former le canal déférent, et d'une verge très-considérable, presque aussi longue que le corps et fort repliée sur elle-même. Elle sort peu en ar- rière de l'entrée du vagin. Enfin on trouve un organe, sur la nature et l'usage duquel les auteurs ne sont pas d'accord, et que M. G. Cuvier, faute d'un meilleur nom, a désigné sous le nom de vessie : c'est. 448 DOR en effet, une sorte de vessie qui aboutit près de la matrice. Le S3'stème nerveux des doris est très-simple; il est formé d'un cerveau placé sur l'œsophage et d'où partent les nerfs qui vont aux organes. Ces nerfs offrent cela de commun à presque tous les animaux mollusques, que leur enve- loppe est telleineut peu adhérente au nerf lui-même qu'on peut aisément l'injecter au mercure. Les doris sont toutes marines, et vivent, à des profondeurs variables, dans les lieux où se trouvent beaucoup de rochers, d'algues ou de plantes marines. Leur démarche est lente; elles rampent, les tentacules et les branchies bien étalées, au moyen du large disque qui occupe tout leur abdomen , soit sur leis corps sous-marins, soit à la surface de l'eau et à la renverse; au moindre contact, elles rentrent les tentacules et même en grande partie leurs branchies qui ont plusieurs rapports de structure avec ces organes, et ra- massent tout leur corps à la manière des limaces. On avoit cru qu'elles se nourrissoient de matières animales vivantes, et entre autres d'huîtres ou d'autres mollusques conchylifè- res fixés, dont elles perçoient la coquille au moyen de leur espèce de langue; mais M. Dupont de Nemours assure que leur nourriture consiste en varecs. On ignore tout-cà-fait leur mode d'accouplement; leur frai est en forme de poudre gélatineuse, adhérente aux corps sous-marins. M. G. Cuvier , dans son Mémoire sur ce genre d'animaux, inséré dans les Annales du Muséum, tome 4, a divisé les espèces qui le composent d'après la forme générale du corps. Peut-être obtiendroit-on une division plus naturelle si Ion connoissoit mieux les tentacules supérieurs de toutes les espèces. A. Espèces dont le corps est presque prismatique^ et le manteau à peine débordant le pied. 1.° La Doris iacérée ; Doris lacera, Cuv., Ann. du Mus., 4, tab. 73, fig. 1, 2. Corps ovalaire assez alongé , assez étroit, de trois ou quatre pouces de long sur un à un et demi de large ; les bords du manteau très-minces et fortement découpés; le dos couvert d'une peau comme renflée en grosses vési- cules ; tentacules supérieurs striés en travers. Nous devons DOR 449 la découverte de cette espèce à Péron, et sa connoissance à M. Cuvier. 2." La D. A BORDS noirs; D. atromarginata , Cuv., loc. cit., 74, 6. Le corps, terminé postérieurement en pointe aiguè% est de couleur blanchAtre avec une ligne étroite d'un très- beau noir sur l'arête qui sépare le dos des flancs. Rapportée de Timor, par MM. Péron et Lesueur. 3.° La D. PUSTULEUSE; D. pustulosa, Cuv., loc^ cit. Le corps prismatique , arrondi en arriére , blanchâtre et garni de papilles larges, peu élevées, dont le milieu est marqué d'un point enfoncé. B. Espèces dont le corps est très-convexe dans les deux sens et débordant assez le pied. 4.° D. VERRUQUEUSE : D. verrucosa , Linn.;. Cuv., loc. cit. ^ 73, 4, 6. Le corps de cette espèce, fort bombé dans les deux sens, est couvert en-dessus d'un assez grand nombre de tubercules arrondis, saillans, lisses, inégaux, mais en général fort, gros, surtout à la partie la plus élevée du dos. Les tentacules supérieurs ne se retirent pas dans un creux, mais sont placés chacun entre deux feuillets charnus. Les individus qui ont strvi à la description de M. Cuvier, avoient un pouce de long, et provenoient de Mie de Fi-ance. 5.° La D. ÉToiLÉE; D. stellata ; Bammes , Act. Fless., tom. 3, pag. 298, n.° 5, fig. 4. Petite espèce d'un pouce de long, dont le corps, parsemé en-dessus de petits tubercules arrondis, est de couleur gris de lin ou cendrée; les tenta- cules supérieurs terminés dans leur moitié supérieure par une sorte de plumet rond et fauve , et pouvant être entièrement rentrés dans un étui court à bords laciniés ; les branchies en forme d'étoile frangée, composée de sept feuillets, et occu- pant le tiers postérieur de l'animal. Des mers de lEurope. 6." La D. POILUE : D. pilosa , Gmel. ; Muller, Zool. Dan., 3, pag. «7, tab. 85 , fig. 6, 6, 7, 8. Corps ovale, jaune, couvert en-dessus de papilles piliformes, blanchâtres, par- tant d'un centre placé un peu avant le tiers du corps, et divergent vers toute la circonférence ; tentacules en forme de tubercules jaunes, et en avant d'eux deux points noirs, i3. 2q 45o DO II probablement les yeux. M. Cuvier ajoute que les branchies ont neuf feuilles. Des mers du Norrl. 7.° La D. VELt'E, D. tomentosa; Cuv. . loc. , cit., pag. 24. M. Cuvier a établi cette espèce dans son Mémoire sur le genre Doris, parce que son manteau déborde le pied plus que dans les deux précédentes, qu'il est tout-à-fait couvert d'un tissu laineux au toucher et comme feutré, et que les branchies sont entièrement rentrées dans leur calice. 8.° La D. LISSE : D. lœvh , Gmel.; Mull, , Zool. Ban., 2f tab. 47 , fig. 5 -5. Le corps, plus oblong , plus convexe trans- versalement que dans les trois précédentes, est de couleur de lait, suivant Muller , et son dos, au lieu de tubercules, est parsemé de petits points blanchâtres plus sensibles à la vue qu'au toucher. Les tentacules dépassent les bords du corps; les branchies ont neuf feuillets bien distincts suivant M. Cuvier, et huit seulement selon Muller , qui ajoute que le bord antérieur du manteau est lacinié. Des mers de la Manche et d'Islande. q,° La D. jMUriquée; X). muricala, Mull., Zool. Dan. , 5, pag. 7, tab. 85, fig. 2-4. Corps ovale, très-bombé, ova- laire, très- rapproché, pour la forme, du dot^ pilosa , en- tièrement couvert de grosses papilles verruqueuses, serrées, d'un brun jaunâtre, avec le sommet Wanc ; les tentacules égaux aux papilles; le pied et la télé jaunes, entourés d'un bord plus pâle. Des îles Féroe. 10.° La D. de.Leach; D. Leachii , Blainv. ; Nouv. Bullet. delà soc. phil. , Avril 1816. Le corps, très-bombé dans les deux sens, ovale, peu aloiigé, est couvert d'une grande quantité de tubercules en massue, plus longs en avant, sur les côtés et surtout vers les branchies, très-courts en-dessus ; les tentacules sont comprimés, comme articulés et rélracti- les dans une cavité; les branchies sont composées de seize lames branchiales; la bouche est au milieu d'un gros bour- relet saillant, placé entre le pied et une espèce de voile en fer à cheval placée sous le rebord antérieur du manteau. Cette espèce, d'un pouce de long, et qui se tr#ive très- communément en Ecosse, d'après M. le docteur Leach , auquel je la dois, pourroitbien être peu différente delà précédente; mais c'est ce que je n'ose déterminer, tant la description et la figure de Muller sont incomplètes. DOR 45i 11.° La D. TACHETÉE; D. maculosa, Cuv. , loù. cit., p. 21. Cette espèce, dont nous devons encore la découverte à MM. Pérou et Lesneur, qui l'ont trouvée à la baie des Chiens marins, côte de la Nouvelle-Hollande, a, d'après M* Cu- vier, le corps assez déprimé et couvert de petites pointes* courtes, qui le rendent âpre au toucher. L'orifice delà cavité branchiale est sans dentelures, C. espèces gui ont le corps fort compi^imé, le manteau dépassant beaucoup le pied. , 12." La D. sole; D. 5o/fa, Cuv. , loc. ciL, pi. 2, fig. 1, 2. Cette espèce a également été rapportée par MM. Péron et Lesueur. Son corps est oblong, arrondi en avant comme en arrière, et couvert en-dessus d'une peau presque semblable à du cuir par sa consistance et son grain, parsemée d'élé- vations peu saillantes, mais fort larges. Les tentacules infé- rieurs sont simplement pointus; l'étoile branchiale est com- posée de six branchies, pouvant très-probablement être ren- trées dans une sorte de calice bordé par cinq pointes sail- lantes et épaisses. lo." La D. scABRE ; Di scahra, Cuv. j loc. cit., pag. 20. Cette espèce me paroit peu différer de la précédente : ce- pendant son pied est encore plus petit (le quart de la lon- gueur totale); la peau est rude au toucher seulement; les branchies, découpées plus finement, peuvent être cachées plus complètement dans une .cavité dont l'ouverture est beaucoup plus étroite que dans la doris sole. Cette espèce paroit être aussi plus petite; elle a été rapportée de Timor par MM. Péron et Lesueur. i4»° La D. ARGO ; D.argo, Bohadsch , Anim. mar. . fab. 5, fig. 4 , 5. Corps ovale , de trois pouces six lignes de long sur deux pouces de large, épais de six lignes, entièrement lisse, de couleur presque écarlate en-dessus et bleuâtre en-dessous; les tentacules, rétractiles dans une cavité, sont ronds, blancs dans leur moitié inférieure, et garnis dans le reste de leur étendue d'un grand nombre de points noirs ; les branchies sont formées de deux troncs latéraux, divisés chacun en six ou huitarbuscules, et peuvent être entièrement 4.^:^ DOR renfermées dans la cavité à la volonté de l'animal. Des mers de Naples. a 5.° La D. a limbe; D. linihata , Cm''., loc. cit., pag. 5, fig. 5. Le corps de cette espèce, dont M. Cuvier a vu * deux individus vivans à Marseille, est ovalaire, un peu pointu en arrière , et d'un pouce environ de long. Le manteau lisse, à ce qu'il paroît, est de couleur brune, mar- brée de noir, avec un bord étroit d'un jaune clair tout au- tour; tout le dessous est noir, si ce n'est le bord du pied, qui est jaune. Les tentacules supérieurs sont en forme de massue composée de feuillets comme enfilés, noirs et blancs seulement à la pointe. Les branchies forment une grande feuille palmée, très-pinnatifide. i6.° La D. TUBERCULiîE; D. tuberculata , Cuv. , loc. cit., pi. 2 , fig. 5. En tout semblable à la précédente pour la forme du corps, du manteau, des branchies, mais un peu plus grande, ayant 2 pouces de long sur 18 lignes de large, et n'en différant que parce que la surface du manteau est sem- blable à du chagrin, c'est-à-dire, couverte de petits tubercu- les arrondis qui se touchent, et dont les plus grands ont au plus un quart de ligne. Des côtes de l'île de Ré. Cette espèce ne me paroit guère devoir être distinguée de la précédente. 17." La D. OBVOiLÉE : D.. ob^elata, Gmelin ; Muller, Zool. Dan., 2, tab. 47, fig. 1, 2. Corps alongé, un peu pellucide , blanc OU glabre en-dessous, et couvert en-dessus de points convexes, inégaux, et de petites papilles jaunâtres; les ten- tacules simples, fort courts,, sortant de deux pointes jaunes. Les branchies, déforme inconnue, sortent d'une cavité dont l'orifice est garni de pointes en étoiles. Des mers du ]Nord. 18.° La D. brune; D. fusca, Mull. , Zool. Dan., 2, pag. 22, tab. 47 , fig. 6-8. Le corps plane, obtus aux deux extrémi- tés, glabre, ovale, compris entre deux lamelles ou bou- cliers, dont le supérieur est d'un brun pâle , parsemé de cendré et de points jaunes, l'inférieur blanc; les tentacules bruns et comme articulés; les branchies en forme de plume, cou-, leur de soufre, et rétractiles comme les tentacules. Des mers de Norwége. 19.° La D. DE Forsïer; D. ForsLeri , Blainv. Cette espèce me paroît avoir beaucoup de rapports avec la pi'écc- DOR 455 dente, par la grandeur de la circonférence du manteau, qui déborde le corps proprement dit et le pied. La peau pa- l'oit lisse, si ce n'est sur le dos proprement dit, qui semble avoir été un peu rugueux. Sa couleur rougeàtre est parse- mée de taches noires et brunes, irrégulières, sur le corps, et jaunes sur les bords du manteau , ainsi qu'en-dessous. Les branchies , avant le tiers postérieur du corps, forment des fais- ceaux assez distans, du moins d'après une jolie peinture que j'ai vue de cette espèce dans la collection de l'honorable sir Jos. Banks, et dessinée par Forster sur un animal trouvé dans la mer Atlantique : peut-être ne diffère-t-elle pas de la doris scabre. 2o.° La D. noueuse: D. nodosa, Montagu; Linn. soc. Transact., lom. 9, pag. 107, tab. 7, fig. 2. Espèce d'un demi-pouce de long, dont le corps ovale est convexe en-dessus, et pourvu de chaque côté du dos de quatre papilles ou nodules équi- distans ; les tentacules courts, dont la pointe est comme perfoliée , rétractiles dans une cavité située à leur base ; branchies au nombre de neuf ou dix; couleur blanche, avec une teinte d'oeillet en-dessus. Des mers d'Angleterre. (De B.) DORIS , ENCHUSA (Bot.) -. noms , cités par Dodoens , d'une borraginée, qui est Vonosma echioides. Le nom de doris est encore cité, avec celui de doricteris et plusieurs autres, par Ruellius et Meutzel , comme ayant été donné au leontope- talon de Dioscoride et de Pline, qui est le leontice leontope- fa/«m de Linnœus. (J. ) DORKADION {Bot. = Mousses,) Espèce de mousse citée par Dioscoride et par Oribase , et qui nous est demeurée in- connue. Adanson a fait usage de ce nom pour désigner un genre de mousse qu'il a créé sur des espèces de hryum de Linnseus, et que depuis on a nommé orthotrœhuiv. Il y rap- portoit les Orth. striatum , affine et anomalum, espèces figurées et nommées poljtrichum par Dillen ( Muscol. , tab. 55 , tig. 8 , 9, 10). (Lem.) DORMENTONE. (Bot.) C'est le nom qu'on donne, à Flo- rence, d'après Micheli, à un agaric en forme d'éteignoir brun, à feuillets pourpres. 11 paroit voisin de V agaricus fime^ tarius , Linn. Ses qualités sont suspectes. (Lem.) 454 DOR DORMEUR (Bo£.), espèce de champignon du genre Agaric, Voyez au mot Marzuolo. (Lem.) DORMEUR. (Ichthjol.) Plumier, dans ses manuscrits , a figuré et décrit sous ce pom un poisson de la Martinique, que M. de Lacépède a rangé dans le genre Gobiomore, et dont M. Schneider a fait le platjecphalus dormilator. Voyez GoBioMORE et Platycéi'hale. (h. C.) DORMEUSE {Bol.), nom vulgaire des hjoseris et hedrp- nois. ( IL Cass. ) DORMIDERAS (Bot.), nom espagnol du pavot, tiré de sa vertu narcotique. Voyez Cascall. (J.) DORMIGLIOUA. (Ic/i%'o/.) Dans le patois de Nice, sui- vant M. Risso, c'est le nom de la torpille à une tache et de la torpille Galvani. Voyez Torpille. ( H. C. ) DORMILLE. {Ichthjol.) Voyez Loche. (H. C.) DORMILLEOSE {Iclithjol. ) , un des noms vulgaires de la torpille. Voyez ce mot. (H. C.) DORMOUSE {Mamm.), nom anglois du loir, jnjoxus glis. (F. C.) DORN {Ichthyol.) , nom anglois du poisson Saint-Pierre, Zetis faber. Voyez Dorée (U.C.) DORN - DREHER {Ormtk.) , nom allemand de l'écor- cheur, lanius collurio , Linn. (Ch. D.) DORN-ROCHE (Ic/i%o/.), nom allemand de la raie-ronce, raiarubus. Voyez Raie. (H. C.) DORŒISE. {Bot.) Forskaël reporte ce nom arabe à son antirrhinum œ^yptiacum , qui est maintenant le Unaria œgyp- tiaca, et il dit que cette plante se nomme aussi œschih-ad'- dib. M. Delile cite la même sous les noms de doreycheh) afchib-el-dib. (J. ) DORŒMA. {Bot.) Voyez Chodeira. (J.) DORONIC, Doronicum. {Bot.) [Corjmbifères , Juss. : Sjn- génésie polygamie superflue, Linn.] Ce genre de plantes, de la famille des synanthérées , appartient à notre tribu natu- relle des sénécionées , malgré quelques anomalies qui nous ont empêché long-temps de Py rapporter. Nous n'hésitons plus aujourd'hui à considérer ics doronics comme des séné- cionécs anomales, voisines de la tribu des astérées , et sur- tout des genres BeUidiastrum , Bellis, et autres analogues, qui appartiennent à cette dernière tribu. DOR 455 La calathide est radiée; composée d'un disque mttltiflore, régularifljre , androgyaiflore, et d"uue courouue unisériée, liguliflore, féuiiniflore. Le péricline, supérieur aux fleurs du disque, est formé de squames bisériées, égales, appli- quées, foiiacées, linéaires-lancéolées. Le clinanthe est co- nique, hérissé de courtes fimbrilles piliformes. Les ovaires du disque sont cylindracés, cannelés, velus 5 et ils portent une aigrette composée de squamellules filiformes, barbellu- lées. Les ovaires de la couronne sont cylindracés, cannelés, glabres et inaigrettés. Les corolles du disque ont le tube hispidule, et creusé, dans l'intérieur de sa substance, de cini|r lacunes longitudinales , comme dans la tribu des carduinées. Les deux bourrelets stigmatiques sont contluens en une seule masse sur les branches du style. Quelques botanistes , tels que Tournefort et MM. de La* inarck et Desfontaincs , ont réuni les genres Doronicmn et Arnica; et ceux même qui n'adoptent pas cette réunion, admettent au moins une très-grande affinité entre les deux genres. Nous avons déjà combattu ces erreurs (Tome III, Suppl. , p. 14). Le genre Arnica, tel que les livres de bo- tanique le présentent , est une association d'espèces très- hétérogènes, qu'il faut absolument séparer. Le vrai type de ce genre est l'arnica montana, Linn. , qui n'a point d'ana- logie avec le doronicum , et que nous rapportons, avec quelque doute, à la tHbu des hélianthées, section des tagétinées, Varnica scorpioides , Linn., qui est le type de notre genre Grammarthron (Bull. Soc. philom. , Févr, 1817), est de la tribu des sénécionées , et est réellement voisin du c/oronicum. Quelques autres espèces en petit nombre seront légitime- ment rapportées, les unes, telles que l'arnica corsica, Loisel., au véritable genre Arnica; les autres , telles que Varnica doronicum, Dec, le doronicuin nudicaule , Mich. , au genre Grammarthron, Les arnica gerbera, piloselloides , coronopifolia etcrocea, de Linnseus, doivent former, avec Vaplijllocaulon de Lagasca, le genre Gerheria, que nous avons rétabli (Bull, Soc. philom. , Févr. 1817), et qui appartient à la tribu des mutisiées. Varnica lellidiastruni , Willd. , constitue notre genre Bei/idiasfr«?n, de la tribu desastérées, décrit dans ce Dictionnaire, Tome IV, Suppl., p. 70. Varnica rotundifolia, 456 DOR Willd., est un vrai bellium, de la tribu des astérées, que nous avons décrit sous le nom de bellium giganteum , Tom. IV, Suppl. , p. 71. Enfin, Vœrnica inuloides de Vahl est Tobjet de notre genre Heteromorpha, de la tribu des arctotidées ( Bull, Soc. philoin. , Janvier 1817). Concluons, 1.° que de toutes les espèces admises par les botanistes dans le genre Arnica , celles qui entrent dans notre genre Gramrnartliron sont les seules qui aient une grande affinité avec les doronicum ; 2." que les vraies arnica en sont, au contraire, fort éloignées dans l'ordre naturel ; 3." que la réunion en un seul genre des doronicum et des arnica ne serviroit qu'à augmenter la con- fusion qui existe dans ce dernier genre. On connoît cinq espèces de doronics, en excluant de ce genre le doronicum nudicaule , Mich., dont nous faisons un grainmarlhron. Ce sont des plantes herbacées , à racine vivace , à feuilles alternes, et à calathides terminales, solitaires, composées de fleurs jaunes. Elles sont toutes européennes, et habitent ordinairement les hautes montagnes ; la France en produit quatre , dont une croit aux environs de Paris , et une autre est cultivée dans quelques jardins comme plante d'ornement. Il suffira de décrire ces deux dernières. Le DoRONic A lEUiLLEs EN CŒUR {Doronicum pardalianclies , Linn.) s'élève à un pied environ, et est tout hérissé de poils j sa racine , rampante et fibreuse , donne naissance à une tige droite, simple jusque vers le sommet, 011 elle se divise en trois ou quatre rameaux, terminés chacun par une grande calathide de fleurs jaunes : les feuilles sont toutes dentelées; les radicales sont cordiformes, obtuses, portées sur un long pétiole qui embrasse Ja tige par un petit appendice foliacé; les feuilles caulinaires inférieures ont l'appendice plus grand et le pétiole plus court; celles du milieu de la tige ont l'ap- pendice et le limbe réunis, ce qui forme une feuille échancrée des deux côtés; les supérieures sont oblongues, à base arron- die et cordiforme. Cette plante, vulgairement nommée mort- aux-panthères , se trouve dans les bois des montagnes, dans les Alpes, lesCévennes, les Pyrénées, et en d'autres lieux de la France. On la cultive en faveur de sa fleuraison précoce, qui s'opère dès la tin d'Avril; et dans les jardins elle s'élève souvent à plus de trois pieds : sa culture n'exige aucun soin. DOR 457 Le DoRONic A FEUILLES DE PLANTAIN (^Dorouicum plantagi- neum , Linn. ) a la tige haute d'un à' deux pieds , presque glabre, simple, terminée par une seule calathide grande et composée de fleurs d'un jaune pâle : les feuilles radicales sont pétiolées, larges, ovales, subcordlformes , dentées, comme anguleuses; les caulinaires sont scssiles , ovalés-spatliulées; les supérieures quelquefois lancéolées. Cette espèce fleurit au mois de Mai. On la rencontre dans les bois, àSaint-(jermain, à Neuilly-sur-Marne, à Montmorency , à Bondi. (H. Cass.) DORONIGI, DURUNGI (Bot.)-, noms arabes , desquels dérive celui de doronicum, donné en latin à la même plante. Dalechamps, qui les cite, dit qu'on la nomme encore haro- nigi. Ce dernier nom est attribué à Serapion , et celui de durtingi ou diirunegi a Avicenne , par Rauwolf, qui ajoute que c'est encore la hakinrigi ou hakenribi des Arabes. ( J. ) DOROS. {Entom.) M. Meigen a décrit sous ce nom de genre des espèces de diptères, et en particulier l'insecte que Réaumur a fait connoître dans le tome IV de ses Mé- moires, et figuré sous les n." 12 et 10 de la planche 33. C'est la musca conopsoides de Linnaeus {Fauna Suecica , n.° go) , le sjrphus coarctatus de Panzer , col. l\S , et enfin la milesia conopsea de Fabricius {Sjstema antliatorum , p. igô, n.° 29). (CD.) DOROTHÉE. (Enfom.) C'est le nom vulgaire sous lequel Geoffroy a décrit une espèce de libelle dans son Histoire des insectes des environs de Paris. C'est la variété B de l'espèce iVagrioii noinmce puella ou fillette, tom. I, p. 02b de ce Dictionnaire. ( C. D.) DORRO. (Ornith.) Lachesnaie - Desbois , qui cite ce nom dans son Dictionnaire universel des animaux , se borne à dire que c'est un gros oiseau d'Afrique qui fréquente les marais et les rivières pour se nourrir de poissons. (Ch. D.) DORSAL, Dorsaiis. (Bot.) On dit d'un organe qu'il est basllaire, apicilaire, latéral ou dorsal, selon qu'il naît de la base , du sommet , sur le côté ou sur le dos d'un autre organe. Dans les fleurs de l'avoine, par exemple, l'arête de la spathelle est dorsale. (Mass.) DORSALE [Nageoire] , Pinna dorsaiis. (Ichthrol). Les ich- thyologistes nomment ainsi la nageoire qui existe sur le dos 458 DOR des poissons, et dont la grandeur, la forme, la consistance, l'état de simplicité ou de multiplicité , la position , etc. , pré- sentent aux observateurs et aux auteurs de classifications de fort bons caractères. Voyez Nageoihes, Ichthyologie , Pois- sons. (H. C.) DORSCH. (Ichthj'oL) Sur les bords de la mer Baltique , on appelle ainsi le gadus callarias , Linnaeus. Voyez Gade et MoRiE. (H. C. ). DORSIBRANCHES, Dor5;7-rflnc?u-a. (Entomol.) V.. G. Cuvior, Règne anim. , donne ce nom d'ordre aux espèces de chéto- podes ou vers à sang rouge, qui ont les branchies à nu sur une partie quelconque du dos. M. Duméril avoit désigné la même division sous la dénomination de branchiodèles. (DeB.) DORSTENE, Dorstenia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs incomplètes , de la famille des urticées , de la tétrandrie monogynie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel : Un réceptacle, aplati ou concave, très- ouvert, arrondi ou anguleux, couvert de fleurs sessiles, nombreuses, hermaphrodites, ou monoïques? un calice concave, quadran- gulaire, enfoncé dans le réceptacle; point de corolle; quatre étamines; un ovaire supérieur; le style court; le stigmate simple , obtus. Le fruit consiste en plusieurs semences soli- taires pour chaque fleur, plongées dans le réceptacle com- mun, qui devient charnu et pulpeux. Ce genre est très-remarquable par sa fructification , qui le rapproche des figuiers; mais dans ces derniers le réceptacle commun est entièrement fermé , il contient et cache les fleurs, tandis qu'ici le réceptacle présente une surface plane, élar- gie, couverte de fleurs ; ce réceptacle devient épais et charnu à mesure que la fructification avance. On n'est pas encore parfaitement d'accord sur le caractère des fleurs ; il paroît que la plupart sont monoïques , qu'il y en a aussi d'hermaphro- dites. Linnaeus pense qu'elles pourroient bien être toutes monoïques. Le plus grand nombre des espèces croît en Amé- rique. La plupart n'ont point de tige. Le réceptacle est porté sur nn pédoncule alongé en forme de hampe, qui sort immédiatement du collet de la racine, ainsi que les feuilles. On distingue parmi les espèces : Dop.sTÈNE coNTRAYERVA : Dorstcma contrayerva , Linn. ; DOR 459 331aclv\v. , tab. 679 ; Plum. , Amer., tab. 119 ; Houst. , Act. angl. lyôi , n." 421, fig. 1 ; Lamk. , Illust., tab. 85, iig. 1. Sa racine est noueuse , un peu tubéreuse, longue de deux ou trois pouces : elle pousse de son collet cinq a six feuilles pétiolées, pinnatitides, à découpures ovales -lancéolées , ai- guës, inégalement dentées à leurs bords, d'un vert foncé, un peu rudes, parsemées de poils courts: elles sont entre- mêlées avec des hampes nues , longues d'environ quatre pouces, et portent un réceptacle quadrangulaire, sinué ou anguleux à son bord, aplati en -dessus, large d'un pouce, chargé de petites fleurs sessiles. Elle croit au Pérou , au Mexique et à l'ile de S. Vincent. Sa racine, fraîche, a un goût brûlant, à peu près comme celle de la pirèthre : dans l'état de siccité, elle est d'une saveur aromatique , un peu acre , d'une odeur approchant de celle du figuier. On n'emploie que la partie tubéreuse de cette racine, qui passe pour sudorilique, alexitère et cor- diale; on la regarde comme un antidote contre les poisons qui coagulent le sang. Son goût légèrement astringent in- dique qu'elle peut convenir dans les lièvres malignes, lorsque le ventre est trop libre. Au reste cette plante a beaucoup perdu de sa première réputation, et ne peut guère nous intéresser que par son organisation remarquable. Le Dorslenia drakena , Linn., ne peut probablement être considéré que comme une variété de l'espèce précédente, dont les feuilles, pinnatifides, sont entières à Icuçs bords et non dentées; le réceptacle des fleurs ovaîe et non anguleux, sinué. Elle croit à la Vera-Cruz. DoRSTENE A FEUILLES DE GociET : Dorstcnia arifoHu , Lamk., Encycl., n." 4, et ILlust. y tah. 83, fig. 2. Espèce recueillie par Dombey aux lieux ombragés du Brésil , remarquable par la grandeur et la forme de ses feuilles. Elles sont lon- gues de dix pouces, larges de trois et plus, sagittées , très- aiguës, ondulées à leurs bords, à peine dentées, glabres, minces , nerveuses en-dessous ; quelquefois elles se divisent en plusieurs lanières aiguës : les pétioles sont longs d'un pied : les hampes nues, plus courtes que les pétioles; elles suppor- tent un réceptacle ovale, presque elliptique. Sa racine est îîoueuse, raboteuse, comme dentée, garnie de fibres. 4Co DOR DoRSTÈNE A FEorLLES EN CŒUR: Dorsfenia cordifolia, Lamk,, EncycJ. , n." 2. riante de l'Amérique méridionale, dont la racine s'élève à son collet d'un ou deux pouces, en forme de tige, portant à son sommet des feuilles pétiolées , ovales, en cœur, aiguës, presque anguleuses, un peu sinuées ou dentées, longues d'environ deux pouces; les pédoncules, plus courts que les feuilles, se terminent chacun par un récep- tacle petit , presque orbiculaire. Dans le Dorstenla brasitiensis^ Lamk., Encycl. , n.° 3 (Margr., Bras., ôj ; Pis., Bras., 232), le collet de la racine est de la grosseur dune noisette; les feuilles ovales , obtuses, presque arrondies en cœur à leur base, un peu crénelées, blanchâtres en-dessous, avec un duvet court, longues de deux pouces; les pédoncules nus, pubescens , soutenant un réceptacle épais-, orbiculaire. Elle croît à Monte -Vidéo. Dans le Dorstenia Houstoni , Linn. et Houst. , Act. angl., 421, fig. 2, les feuilles sont angu- leuses, échancrées en cœur, aiguës; les réceptacles qua- drangulaires et ondulés. On la trouve dans l'Amérique mé- ridionale. On en cite deux variétés, ou peut-être deux espèces très- voisines : Le Dorstenia tari a , Pav. , Mem. hist. nat.;SchTi\à., Journ. 1800 : ses pédoncules sont quadrangu- Liires ; ses feuilles en cœur , anguleuses et dentées; les récep- tacles quadrangulaires. Le Dorstenia vitella , Pav. /. c. .- les feuilles sont ovales, en cœur, les réceptacles arrondis. Dorstène-trompette; Dorstenia tubicina, FI. Per. , 1 , p. 65 , tab. ]02,.tig. 6. Ses racines sont ovales et tubéreuses; ses feuilles pétiolées, étalées, ovales, en cœur ou oblongues , rudes, un peu velues en-dessous, irrégulièrement dentées ; les pédoncules de la longueur des pétioles ; les réceptacles con- caves , presque coniques, crénelés, denticulés à leurs bords, peu charnus, violets pendant la floraison , puis blancs, alvéo- laires, couverts de fleurs mâles et femelles mélangées, les stigmates bifides; les semences ovales. Elle croît dans les forêts au Pérou. Dorstène caulescente : Dorstenia caulescens , Linn. , Plum. , Amer., tab. 120, fig. 1. Espèce découverte par Plumier, le long des ruisseaux,- à S. Domingue , que M. de Lamarck croit devoir être placée parmi les procris. Sa racine est ra- meuse ; elle pousse plusieurs tiges courtes, menues, rougeà- DOR 46i très, feuillécs , couvertes d'écaillcs brunes et membraneuses, de l'aisselle desquelles sortent des feuilles longuement pétio- lées, d'un vert très-gai, ovales, légèrement dentées , à cinq nervures; les pétioles rouges : les pédoncules latéraux, rou- ges, terminés, les uns par un réceptacle arrondi, globu- leux, couvert de fleurs màlcs, stériles; les autres par un réceptacle aplati , anguleux , presque lacinié , chargé de fleurs femelles fertiles. DoR,->TRNE RADIÉ : Dorstcnia radiala . Poir. , Encycl. , Supp. , n." 7 ; Kosaria, Forsk. , JEgypt,, pag. 164, tab. 20. Ses tiges sont droites , hautes de six à sept pouces, rameuses dès leur base, tuberculées; les feuilles éparses, pétiolées , glabres, A^erdàtres, en cœur, lancéolées, ondulées à leurs bords, lon- gues de deux pouces; les pédoncules solitaires, axillaires , plus courts que les pétioles; le réceptacle charnu, large d'un pouce , à dix découpures rayonnantes ; des fleurs mâles mé- langées avec des femelles, semblables à de petites verrues, coniques, verdàtres , tronquées: deux ou trois étamines; les semences blanches, ovales, trigones. Cette plante est lai- teuse, d'une odeur désagréable. Elle croît dans l'Arabie. Loureiro en a mentionné une autre espèce , sous le nom de Dorsteniacliinensis , FL.Cocliin., 1, pag. 1145 dont les racines sont fusiformes, blanches, charnues, aromatiques; les tiges simples, cylindriques; les pétioles cylindriques, soutenant trois à. cinq folioles glabres, lancéolées, entières; le récep- tacle charnu , latéral , presque ovale , chargé de fleurs dont le calice est infundibuliforme, à trois dents. Elle croît dans les contrées septentrionales de la Chine. Les Chinois font un grand usage de ses racines en médecine, comme aroma- tiques , céphaliques , alexitèrcs. "VVilldenow rapporte au Dorstenia le genre Elatostema de Forster. Voyez ce mot. (PoiR.) DOPiTHÉSIE, Dorthesia. {Entom.) On a désigné sous ce nom, qui rappelle celui du docteur Dorthes , de Montpel- lier, auteur d'une bonne dissertation d'histoire naturelle, sous ce titre , De dijf'erentiis sexiium externis , deux genres d'insectes fort différens. L'un correspond au ripiphore sub- diptcre de Fabricius ^ d^a famille des coléoptères à ailes étroites ou S-rtÉNopTiiREs ; l'autre a été donnée par M. Bosc à 462 DO 11 un petit hémiplère de la famille des Phviad/.lces ou planti» suges, voisin des chermes. "Soyez Journal de physique et d'histoire naturelle pour le mois de Février 1814. (CD.) DORTMANNA. {Bot.) Rudbeck avoit établi , sous ce nom, un genre de plantes auquel Linnaeus a trouvé une telle afiinité avec le /oic/j'a , qu'il le lui a réuni. Adanson, reje- tant pour le genre principal le nom de lobelia, donné primi- tivement par Plumier à un autre genre, le subdivisoit en deux, et nommoit /fl//rcïiiia les espèces à fruit biloculaire, et dorlmanna celles dont le fruit est à trois loges. Le dort^ manna de Rudbeck. est remarquable par ses l'euilles toutes radicales , et ses tiges presque nues, non rameuses, en forme de hampe , terminées par quelques fleurs. ( J.) DORURE. {Chim.) Voyez Or. ( Ch. ) DORW ALLIA {Bot.), genre de Commcrson , qui doit faire partie i\es Fuchsia. Voyez ce mot. ( Poir. ) DORYANTHES. (5o/'. ) Genre de plantes monocotylédo- ncs, <à fleurs incomplètes, de la famille des narcissées , de Vhexandrie monogynie de Linnœus, caractérisé par une co-* rolle infundibuliforme , à six divisions profondes et cadu- ques ; point de calice; six étamines ; les filamens subulés, insérés à la base des divisions; les anthères en forme d'étei- gnoir , creusées à leur base, attachées aux filamens dans le fond de cette concavité, droites, tétragoncs; un style à trois sillons ; le stigmate trigone ; une capsule inférieure , à trois loges, à trois valves, partagées dans leur milieu par une cloison ; les semences comprimées , placées sur deux rangs. Ce genre avoit d'abord reçu le nom de correa , appliqué à plusieurs autres genres, borné aujourd-hui à celui que j'ai fait connaître sous cette dénomination. Ce genre ne ren- ferme que Pespèce suivante. DoRYANTHE ÉLEVÉ : Doryantlics cxcclsa , Rob. Brown, Nov* HoU., 1, pag. 298; Ait., Hort. Kew. , éd. nov., 1 , pag. 3o5 ; Correa, Trans, soc, Linn. Lond., G, pag. 210, tab. 20, 24. Ses racines sont fasciculées : elles produisent une tige cylin- drique , haute de douze à dix-huit pieds, garnie de feuilles ensiformes; les radicales beaucoup plus grandes ; celles des tiges alternes graduellement pli^pe^tes. Les fleurs sont alternes, d'un rouge écarlate , médiocrement pédlcellées , DOR 463 réunies en une tête composée d'épis presque opposés , ser- rés, peu garnis: lesbractées à demi vaginales, colorées, ainsi que les pédoncules. ( Poir. ) DORYCJNIER ; Dorjcnium, Tournefort. (Bot.) Genre de plantes de la famille des légumineuses, et de la diadelphie décandrie , Linn., établi d'abord par Tournefort, réuni en- suite par Linna^us à son genre Lotus, et de nouA^eau sé- paré par Villars, "VVilldenow, Persoon , Decandolle , etc. Ses principaux caractères sont d'avoir un calice mono- phylle à cinq dents disposées en deux lèvres; une corolle papillonacée, dont les ailes sont plus courtes que l'éten- dard; dix étamines à filamens subulés ; un ovaire supérieur à stigmaJe en tête; un légume renflé, un peu plus long que le calice , et contenant une ou deux graines. Les dorycniers sont des plantes herbacées ou des ar- bustes à feuilles alternes, ternées, presque sessiles, munies de stipules qui se confondent avec les folioles ; à fleurs petites, ramassées en têtes axillaires. On en connoît trois espèces. DoRYCNiER LIGNEUX : Dorj-cnium SU ffrii!îcosum,Yil\. , Dauph,,5, pag. 416; Lotus dorycnium , Linn., Spec, logj. Ses liges sont ligneuses, grêles, très-rameuses, hautes de six à dix pouces, garnies de petit-es feuilles blanchâtres, composées de trois folioles étroites et paroissant digitées cinq ensemble, à cause de leur rapprochement des stipules, qui sont aussi grandes qu'elles. Les fleurs sont blanchâtres ou un peu roûgeàtres, et mêlées de rouge foncé, réunies dix à quinze en petites têtes portées au sommet de longs pédoncules axillaires. Ce sous-arbrisseau croit dans les lieux stériles du midi de la France, de l'Espagne, de l'Italie, etc. DoRYCNiER HERBACÉ; Dorjcnium herhaceum , Vill., Dauph., 3 , pag. 417, tab. 41. Cette espèce diffère de la précédente par ses tiges herbacées, plus longues, redressées, et par ses folioles plus larges. Elle se trouve sur les collines du midi de la France, et en Italie, en Autriche, en Hongrie. DoRYCNiER A rEUirxEs LARGES : Dorycnium latifulium , Willd, , Spec. 3 , pag. iSgy. Toute la plante est velue; ses tiges sont redressées et ligneuses; ses feuilles sont ovales-obtuses, et ses fleurs, réunies en tête, sept à dix ensemble, ont le» 464 DOR dents de leur calice fort longues et subulées. Cette plante a été trouvée dans TOrient par Tournefurt. (L. D.) DORVCNIUM. (Bot.) C. Bauliin rapporte près des jacées, ou plutôt près des xéranthèmes, le dorjcniinn de Dioscoride, jugé tel par Pona. Cordus pensoit que cette plante étoit ce que nous nommons cardiospcrnmm. Dodoens la prenoit pour le solarium manicum , qui est une datura ou une belladone. Le dorycnium de Clusius est un liseron ; celui de Lobel est le dorycnium de Tournefort, réuni par Linnaeus au lotus, rétabli par Hallcr et d'autres, et adopté par Willdenow : par suite ce nom a été donné à d'autres légumineuses. Le même étoit employé par Pline pour désigner un poison fourni probablement par la plante dont parle Dodoens." (J.) DORYLE, Dorjlus. (Entom.) Nom d'un genre d'insectes hyménoptères, établi par Fabricius , pour y ranger des espèces voisines des fourmis, et par conséquent de notre famille des myrméges. Ces insectes , originaires d'Afrique, sont encore peu connus. Ils diffèrent des fourmis, parce que le pédicule de leur ab- domen ne porte pas d'écaillé, et qu'il est presque sessile ; ca- ractère qui les distingue des mutilles, dont l'abdomen a un pétiole. Fabricius n'a décrit que trois espèces de ce genre , toutes d'Afrique ou d'Amérique. 1.° Le DoRYLE BAI, Dorjlus helvolus. Car. Sa couleur est fauve jaunâtre ; il est très-velu. On l'a reçu du cap de Bonne -Espérance. 2.° Le DoRYLE NOIRATRE, Dorylus nigricans. Car. Il est bryn : il vient de Guinée. 3.° DoRYLE MI -PARTI, Dorjlus medUitus. Car. Il est noir : le corselet présente en avant un arceau gris ; l'abdomen est roux , noir à la base et à la pointe. Il provient de l'Amérique méridionale. (CD.) DORYPETRON, LEUCEORUM , THORYBETRON. (Bot.) Pline cite ces trois noms comme synonymes de son leontopo- dion, dont il se contente d'indiquer la vertu purgative. Le leontopodium de Dioscoride paroit être le Jilago leontopodium. de Linnaeus ; mais on ne peut assurer que celui de Pline soit le même. Dalechamps cite les noms de Pline pour le DOS 465 pseudo-leontopodium de Matthiole , que C. Bauhin rapporte à un de ses gnaphalium, qui paroît être le gnaphalium rectum de M. Smith. (J.) DORYPHORE, Doijphora. {Enfom.) Illiger a désigné sous ce nom des espèces de chrjsomèles dont les palpes sont en rondache , disposition qui a suggéré leur nom , qui signifie en grec porte-hache. Toutes sont originaires d'Amérique. (CD.) DOS [dans les insectes]. (Entom.) On nomme ainsi la partie supérieure du tronc , mais principalement du corselet et du ventre ou de l'abdomen. Dans les descriptions les au- teurs emploient souvent cette expression pour indiquer tout ce qui est au-dessus du corps. Ainsi les taches des ély- tres. de Fécusson, du corselet, sont souvent dites dorsales. (CD.) DOS-BLEU (Ornith.), un des noms vulgaires que, suivant Salerne , on donne à la sittclle ou torchepot, sitta europœa , Linn. (Ch. D.) DOS D'ANE (Erpétol.) , un des noms de la tortue à trois carènes. Voyez Emyde. (H. C) DOS DE CRAPAUD. (Bot.) {Venter et dorsum bufonis , Sterb., Fung., tab. 19, fig. £, G.) CestVagaricus pustulatus de Scopoli, dont la surface du chapeau, grise ou cendrée, a des pellicules brunes qui rappellent les taches des crapauds. Ce. champignon est pernicieux; son pédicule, bulbeux à la base, est muni d'un anneau vers le haut. ( Lem. ) DOS -ROUGE. iOrnith.) Les Créoles de Cayenne nomment ainsi le tangara septicolor, tangara tatao , Linn. (Ch. D.) DOS -TACHETÉ (Ornith.) , nom par lequel Sonnini a traduit l'espèce de queues -aiguës que M. d'Azara a décrite sous le n." 252 de ses Oiseaux du Paraguay. ( Ch. D.) DOSIN. {Conch_yl.) Adanson, Sénégal, pag. 220, pi. 16, décrit et figure une espèce du genre Vénus, que Gmelin a nommée venus concentrica. Voyez Vénus. (De B. ) DOSJEN [Bot.], nom donné dans le Japon, suivant Ksempfer, à Varalia cordata de Thunberg. (J. ) DOSO, DUSU. (Bot.) Aux Philippines, suivant Camelli cité par Rai, p. 52 , on nomme ainsi une plante qui est le kœmpferia galanga , ou une espèce voisine , à en juger d'après la figure inédite qu'il en donne. Sa description est incom- i5. 'io 466 DOT plète et ne sufllroit pas pour bien désigner la plante. 11 présume, mais à tort, qu'elle est une espèce de contrayerva. C'est, selon lui , le doso de Samar, l'une des iles Philip- pines, et le samlay des Chinors , le scabulchau de la province de Yucatan , dans le Mexique. Mais ces noms ne convien- nent-ils pas plutôt au vrai contrayerva? (J. ) DOTEL. (Conchjliol.) Adanson, sous ce nom, décrit et figure (Sénég. , pag. 2]i, pi. i5) une coquille du genre Moule, le ivylilus niger de Gmelin. (De B.) DOTHIDEA. {Bot.^jHj'poTj'lées.) Plantes cryptogames, mi- croscopiques, sans l'orme déterminée, tuberculeuses, ridées» solides intérieurement , s'amollissant un peu lorsqu'on les hu- mecte ; point d'ouverture ou ostiole pour la sortie des sémi- nules. Ce genre, établi par Pries, a des rapports avec les sphœria , sclerotium , arlhonia et limhoria ; mais il en diffère essentiellement par le défaut d'une ouverture quelconque , par sa substance intérieure uniforme , et par l'absence de toute expansion ou thallus. Il seroit possible que beaucoup d'espèces de sphœria et d'autres genres d'hypoxylées eji fissent partie; il se pourroit encore que les cinq espèces de dothidea rapportées par Pries, étant mieux observées, ren- trassent dans des genres connus. Dothidea en touffe : Dothidea cœspitosa, Pries , Obs. mjcol. , 'i8'i8 , pag. 548; Sphœria cespitosa , Pers. ; Tode , Fung. MecU., 2, tab. 14, fig. i3; Sph. aucupariœ , Pers. Tubercules agglomérés, alongés , cylindriques, presque lobés, noirs, saupoudrés de blanc. Se trouve sur les rameaux desséchés du sorbier. Dothidea sphérioïde : Dothidea sphœrioides , Pries, /. c; Sclerotium sphœrioides , Pers., Alb., Schw. Aggrégés, fascicules; tubercules anguleux , planes, noirs, blancs à Pintérieur. Sur les branches mortes du peuplier. Dothidea bosselé; Dothidea gihherulosa , Pries, /. c. , tab. 5, figur. 5, a, h. Presque aggloméré ; tubercules superficiels presque globuleux, noirs, d'un brun de corne en dedans. Croit sur le bois écorcé en Suisse. Acharius soupçonne que c'est Vopegrapha notha. Dothidea des fins; Dothideapitja,Fries,l. c.ff.dio, tab, 5, fig. 4 , a, i. Aggrégé ; tubercules superficiels , difformes , arron- DOU 467 dis , déprimés , noirs en dehors et en dedans. Se trouve sur les cônes des pins. DoTHiDEA LÉciDÉ ; Dotliideo, lecidea , Fries. Tubercules à demi enchâssés, superficiels, hémisphériques, lisses, d'un noir brunâtre, blanchâtres en dedans. (Lem.) DOTI-MOGARI {Bot.), nom brame du kudda-mulla des Malabares , qui est une variété du sambac , mogorium samhac. (J.) DOTIRO. [Bot.) Les Brames nomment ainsi le metel, da- tura metel, suivant Rheede. Voyez Cubsjuboag. (J.) DOTO. {Malacoz.) M. Ocken, dans son Traité général d'histoire naturelle, ayant formé une petite famille de mol- lusques nus, polybranches, de ceux qui ont le corps étroit et presque linéaire, comme les éolides, les cavolines, y joint, sous les noms de doto et de themislo , deux petits genres for- més avec quelques espèces de doris. Celui dont il est ici ques- tion , a pour caractères : Deux tentacules et une pointe dans le calice des branchies, qui sont placées sur le dos et ne peu- vent être cachées. Les deux seules espèces de doris que M. Ocken met dans ce genre, sous les noms de doris maculata. et doris pinnatifida , me sont tout-à-fait inconnues, ce zoolo- giste n'en donnant aucune description. (De B.) DOTTREL. (Ornith.) Ce nom anglois du pluvier guignard, charadrius morinellus , Linn., qui est écrit dans divers ou- vrages dotterel , dotterelle, dotrale, est le même qui, par cor- ruption, aura produit dorale. Le tourne -pierre, tringa in~ terpres, Linn. , est nommé dans la même langue sea-dotterel. (Ch. D.) DOTTU ou ADOTTO. {IcUthjol.) En Sicile, suivant M. Rafinesque-Schmaltz, on donne ces noms à un poisson qu'il rapporte au genre Spare, sous la dénomination de spams adottus , et dont la chair est fort estimée. Ses couleurs sont très-vives. Sa taille s'élève jusqu'à quatre pieds. (H. C.) DOU. {Ornith.) On nomme ainsi, dans les environs du lac d'Avellane , en Piémont, le blongios , ardea minuta, Linn. (Ch-D.) DOU-CERBERI-VALLI. {Bot.) Voy. Kareta-tsjorî-valli.(J.) DOU-PARVATI {Bot.), nom brame de I'Érimatali de3 Malabares. Voyez ce mot. (J.) 468 DOU DOU-TIRINGOUSSI {Bot.), nom brame du guilandina axillaris , hankaretli des Malabares. (J. ) DOUADERE-GOLI {Bot.), nom brame au feus ipunctata de M. deLamarck, itti-arealou des Malabares. (J.) DOUBLE. {Ichthfol.) Suivant M. Cuvier , Ton donne le nom de doubles aux pleuronectes qui sont également colorés des deux côtés. Le plus souvent , c'est le côté brun qui se répète ; mais cela arrive aussi au côté blanc. Le rose coloured flounder, Shaw, IV, ii , pi. 43, est un flet dont le côté blanc est double. (H. C. ) DOUBLE [Calice]; Calix duplex, Calix calyculatus. {Bot.) On dit qu'un calice est double ou plutôt caliculé , lorsqu'il est muni d'une espèce d'involucre qui ressemble à un second calice ( en'ca vulgaris , hibiscus, hypericum œgj'ptiacum). Double [ Fleur ] , Flos multiplicatus. Lorsque la corolle n'a que le nombre de parties qu'elle doit avoir naturel- lement, la fleur est simple. Lorsque le nombre des pétales est double, triple ou quadruple du naturel, ou qu'il y a deux ou trois coroUes l'une dans l'autre , la fleur est double ; les fleuristes disent qu'elle est semi-double : elle est encore fé- conde, les étamines n'ayant pas totalement disparu. Lorsque les pétales sont très-nombreux , et que la disparution totale des étamines a rendu la fleur inféconde , elle est pleine; les fleuristes disent qu'elle est double. On désigne aussi par le nom de Qeurs doubles ou pleines, les synanthérées radiées, telles que le grand soleil, les grande et petite marguerites , l'œillet d'Inde , etc. , lorsque tous les fleurons se sont transformés en demi-fleurons , ou les demi- fleurons en fleurons : mais ici la dénomination est impropre ; les corolles n'ont fait que changer de forme sans se multi- plier. Double [ Périanthe ] , Perianthium duplex. M. Mirbel emploie le nom de périanthe simple pour désigner l'enve- loppe des organes sexuels . lorsque cette enveloppe est unique , et celui de périanthe double , lorsqu'il a deux en- veloppes, c'est-à-dire, lorsqu'il y a un calice et une coroUe. Voyez Périanthe , Périgone. (Mass.) DOUBLE- AIGUILLON. {lehthjol.) Voyez Deux- aicuil- LONs et Prem>'ade, DOU 469 Plusieurs auteurs ont encore désigné sous cette dénomina- tion le halistes hiaculeatus de Bloch. Voyez à Tarticle Tria- CANTHE. (H. C) DOUBLE -BÉCASSINE. (Ornith.) Cet oiseau, dont la taille est d'un tiers supérieure à la bécassine ordinaire , est le scolopax major de Gmelin et de Latliam. ( Ch. D.) DOUBLE-BOSSE. {Ichthjol.) M. de Lacépède , d'après Commerson, a donné ce nom à une espèce de Chironecte , Antennariiis higihbus. Elle est très-peu connue. (H.C. ) DOUBLE -BOUCHE. {ConchjL) Dénomination employée par les marchands d'histoire naturelle pour désigner le tro- cluis lahio, Linn. , type du genre Monodonte dé M. de La- marck , parce que la dent qui se trouve à l'ouverture ou bou- che de la coquille semble la partager en deux. (De B.) DOUBLE-BULBE. (Bot.) Nom vulgaire de Viris sisjrin- chium. Linn. (L. D.) DOUBLE C. {Entom.) C'est le papilio C album, ou le gamma. (C. D.) DOUBLE- CEINTURE. (Enlom.) Geoffroy a ainsi nommé une phalène , phalena bicincta, qui porte deux bandes brunes en travers sous la partie inférieure des ailes. ( C. D.) DOUBLE -CIL. (Bot.) Voyez Diplocomium. (Lem.) DOUBLE- CLOCHE. {Bot.) Les jardiniers donnent ce nom à une variété de la primevère élevée , dont le calice se co- lore, et dont la corolle est double. (L. D.) DOUBLE -DENT. (Bot.) Voyez Didymodon. (Lem.) DOUBLE-ÉPI. (Bot.) Voyez Diplostachyum. (Lem.) DOUBLE -FEUILLE. {Bot.) Nom vulgaire de Vophrys ovata, Linn. (L. D.) DOUBLE-FLEUR. {Bot.) Les jardiniers donnent ce nom à une variété de poirier dont les fleurs sont semi-doubles. (L.D.) DOUBLE FOLLICULE , B//oHicuZus. {Bot.) Parmi les fruits composés, il en est qui proviennent d'ovaires qui ne portent pas le style (voyez Cénobion), et d'autres dont les ovaires portent le style : PÉtairion (voyez ce mot) et le double folli- cule sont du nombre de ces derniers. Dans le double follicule, l'ovaire, d'abord simple, se partage jusqu'à la base en deux parties, qui deviennent deux follicules, boîtes péricarpiennes, 470 DOU formées chacune d'une seule valve pliéc dans sa longueur et soudée sur les bords. Les graines contenues dans chaque folli- cule sont attachées, le long de la suture , sur un placenlaire qui se détache ordinairement dans la maturité. Quelquefois, au lieu de s'isoler, le placentaire se divise en deux branches, qui restent fixées à la marge de la A^alve. Il arrive parfois, par suite d'avortemenf , que le fruit n'offre qu'un seul folli- cule; mais on trouve toujours à sa base interne quelque indice de cet avortement. Le double follicule n'a été observé jusqu'à présent que dans la famille des apocynées. Dans la pervenche, les follicules sont cylindriques et divergcns; dans le laurier-rose , ils sont fusiformes et dressés ; ils sont ventrus dans l'asclépias de Syrie : l'asclépias frutescent a les siens enflés conjnie des vessies. (Mass.) DOUBLE- LANGUE [Bot.], nom vulgaire du ruscus /y- ■poglossum , espèce de fragon. (L. D.) DOUBLE -MACREUSE. {Omith.) L'espèce de macreuse à laquelle on a donné ce nom, parce qu'elle est d'une taille plus forte que la macreuse commune, eslVanas fusca, Linn. I. Delile, il a rendu propres à la culture des terrains qui seroient restés stériles, s'il ne les eût abrités. Plusieurs espèces de sensitivcs épineu- ses, qui croissent rarement dans les lieux arrosés par les eaux du Nil , ont trouvé un asile sous son ombrage ; elles s'y sont propagées, et se sont portées du côté du désert, dont elles ont resserré les limites en étendant le domaine des terrains cultivés. Le tronc du doum est composé de fibres longitudi- nales et parallèles, comme celui du dattier, mais beaucoup 474 DOU plus fortes et pins ra^pprochées. On le fend en planches, dont on fait les portes dans le Saïd ; les fibres sont noires, et la moelle qui en occupe les intervalles est d'une couleur jaune. Les feuilles sont employées à faire des tapis, des sacs, des paniers fort commodes et d'un usage très-répandu : la pulpe du fruit est bonne à manger , et seroit un aliment assez agréa- ble , si elle n'étoit entremêlée de fibres ; néanmoins les habi- tans du Saïd s'en nourrissent quelquefois. On apporte au Caire un grand nombre de ces fruits, que l'on y vend à bas prix: on les regarde plutôt comme un médicament utile que comme un alimeut; ils ont la saveur de notre pain d'épice , et les enfans en mangent avec plaisir. On en fait une infu- sion , un sorbet assez semblable à celui que l'on prépare avec la racine de réglisse , ou avec la pulpe des gousses du ca- roubier. Ces fruits, avant leur maturité, sont remplis d'une eau limpide et sans saveur: l'amande devient extrêmement dure; on la tourne, et Ton en fait des grains de chapelets susceptibles d'un beau poli. Cet arbre croît dans le Said ou la haute Egypte, au-delà de Girgé. (Poir.) DOURAH,-DORAH, ou DORA {Bot.) -. noms arabes et égyptiens du sorgho, Iwlcus sorghum de Linna?us, mainte- nant sorghum vulgare , auquel il faut rapporter , d'après Vahl, ïholcus durra de Forskaël, qui est, selon lui, la plante céréale la plus cultivée dans l'Egypte , et dont on fait trois récoltes chaque année. Le mais ou blé de Turquie , zea majSj est aussi nommé dans l'Egypte dourah, et dourali-kjsan, sui- vant M. Delile: durra, suivant Forskaël. ( J.) DOURMILLOUZE. {Icluhfyol.) Les Provençaux appellent ainsi la Torpille. Voyez ce mot. ( H. C.) DOUROUCOULI. {Mamm.) Ce nom, au rapport de M. de Humboldt, est donné par les Indiens Maravitains à un singe dormeur des forêts de la Guyane , qui a des caractères très- particuliers. Voyez Sapajou. (F. C. ) DOUVE. (Bot.) Nom vulgaire de deux espèces de renon- cules: l'une, grande, ranunculus lingua , qui est le lingua de Pline et de Dalechamps; l'autre, petite, ranunculus Jlammula, qui est le Jlammula ranunculus de Dodoens. C. Bauhin dit que quelques-uns regardent celle-ci comme Yenneaplijllon de Pline, d'autres comme Vœgolethron du même. Cependant DRA 47* Gesner cite ailleurs l'a'go/ef/îron, de Pline, queBauhin assimile à la plante nommée maintenant lathrœa squamaria, et dans le Voyage de Tournefort au Levant il est question d'un autre œgolethron , plus certainement celui de Pline, men- tionné dans le premier volume de ce Dictionnaire, et rap- porté à Paza^ca po»i/ica. (J. ) DOUVE. (Enioz.) C'est le nom assez communément em- ployé en France pour désigner les singuliers animaux que l'on trouve souvent en si grande abondance dans le fois des moutons qui ont été nourris quelque temps dans des lieux marécageux, et que les zoologistes françois nomment/ascio/a ou fasciole , et les Allemands distoma. Voyez le mot Fasciole. (DeB.) DOUVILLE (Bot.), nom d'une variété de poire. ( L. D. ) DOUWING BATARD D'HAROKE. {Ichthjol.) Renard, I, pag. 22, pi. XIV;, fig. 81 , a donné sous ce nom Vholacantlius dux. ^'oyeZ HOLACANTHE. (H. G.) DOUWING-FORMOSE. (Ichthjol.) Renard, I, pi. V, fig. 34 , a désigné sous ce nom Pholacanthe géométrique. Voyez HOLACANTHE. (H. G. ) DOUWING-HERTOGIN. (IcldhjoL) Les Hollandois nom- ment ainsi le chétodon vagabond , chœtodon vagabundus. Voyez Ghétodon. (H. G.) DOUWING -MARQUIS [IcMiyol.) , nom hollandois de l'holacanthe- anneau. Voyez Holacanthe. (H. G.) DOUVVING-PRINZ. {IchthjoL) Les Hollandois donnent ce nom au chétodon vagabond. Voyez Ghétodon. (H. G.) DOUX [Principe]. {Chirfi.) Voyez Princife doux oes huiles. (Ch.) DOVE (Ornz/h. ) , nom générique du pigeon en anglois, (Gh. D.) DOVER (IchtJiyoL), nom que Ton donne dans le Holstein au dobule ou meunier. Voyez Able, dans le Supplément du 1." volume. (H. G.) DOYENNÉ (Bot.), nom d'une variété de poire. (L. D.) DRAADOR ( Ichtliyol. ) , nom hollandois du doradon , espèce de coryphène. Voyez ce mot. (H. G.) DRAAT et KELBE [Bot.), noms du stapelia variegata et du stapelia dentata dans l'Arabie , suivant Forskaël. (J.) 476 DRA DRABA. (Bot.) Voyez Drave. ( L. D.) DRABA. (Bot.) La plante crucifère à laquelle Dioscoride donnoit ce «om , l'a conservé parmi les modernes ; c'est notre draha muralis. Matthiole , Lœbel et d'autres le donnoient aussi *à ïarabis alpina et à un cochlearia , que pour cette raison Linnaetis a nommé cochlearia draba. Dodoens s'en ser- voit pour désigner le tbiaspi des jardins, iberis umhellata. (J.) DRAC^NA. (Bot.) Voyez Dragonier. (Poir.) DRACO. (Bot.) Ruellius, Dodoens et d'autres nommoient ainsi l'estragon, qui est le dracunculus liortensis de C. Bauhin, le dragone de Césalpin , le tarchon d'Avicenne , le tragum de Clusius , Vartemisia dracunculus de Linnaeus. Un autre draco de Dodoens est la ptarmique ou herbe à éternuer, dracunculus pralensis de C. Bauhin, achillea ptarmica de Lin- nœus. Un troisième, nommé ainsi par Clusius, est le sang- dragon, dracana de Linnœus, dont le fruit avoit été envoyé à Clusius sbus le nom de dragonal. Commelin et Lœffling citent encore un autre draco , qui est le plerocarpus draco , fournissant, comme le précédent, le suc concret nommé sang-dragon. (J.) DRACO (ErpéLoL), nom latin du genre Dragon. Voyez ce mot. (H. C.) DRACOCÉPHALE , Dracocephalum. (Bot.) Genre de plan- tes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, irrégu- lières, de la famille des labiées , de la didynainie gjmnospermie de Linnacus , rapproché des mélisses, offrant pour caractère essentiel : Un calice tubulé de forme variable, nu à son ori- fice pendant la maturation; une corolle labiée; le tube ven- tru vers son orifice; la lèvre supérieure en voûte échan- crée ou entière ; l'inférieure à trois lobes ; quatre étamines didynames; un style; un stigmate bifide; quatre semences au fond du calice. Ce genre se compose d'espèces dont plusieurs sont exotiques à l'Europe, mais que la culture s'est appropriées. Ce sont des plantes herbacées , à feuilles opposées , à fleurs axillaires ou disposées en un épi terminal , remarquables particulièrement par l'orifice enflé de leur corolle, irrégularité sur laquelle on a fondé son nom de Dracocéphale , composé de deux DRA 477 mots grecs qui signifient tète de dragon. La facilité avec la- quelle ces plantes croissent et vivent en plein air, a fait intro- duire la culture d'un grand nombre de leurs espèces dans nos jardins : elles peuvent être placées parmi les plantes d'agré- ment. L'effet de leurs fleurs pourpres ou bleues, plus ou moins apparentes, est très-agréable, et fait ressortir les dif- férentes couleurs des autres plantes par leur belle variété, surtout quand les touffes sont fortes. On sème leurs graines au printemps, dans une bonne terre, à une bonne exposi- tion , en garantissant le plant des gelées , ayant soin de les arroser surtout dans les temps secs. Quelques-unes sont em- ployées en médecine, ainsi que nous le dirons plus bas. On distingue les espèces suivantes .- Dracocéphale de Virginie : Dracoceplialum virginianum , Linn. ; Moris. , Hist., 3, §. 1 1 , tab. 4, fig. i; Boccon. , Sic, tab. 6, fig. 3 ; vulgairement la Cataleptique. Cette espèce, originaire de l'Amérique septentrionale, a été comparée par quelques auteurs à la digitale , à laquelle elle ressemble assez par la forme et l'élégance de ses fleurs, un peu pur- purines ou de couleur de chair, disposées en un bel épi ter- minal, muni de très-petites bractées. Ses tiges sont presque simples , quadrangulaires ; les feuilles glabres , linéaires-lan- céolées, à peine dentées en scie. Cette plante a reçu le nom de cataleptique a cause d'un phénomène observé par M. de la Hire, qui a remarqué qu'en dérangeant les fleurs, et les faisant aller et venir horizontalement dans l'espace d'un demi-cercle , elles restoient dans la position où on les met- toit lorsqu'on cessoit de les pousser. On la cultive au Jardin du Roi, ainsi que la suivante. Dracocéphale des Canaries : Dracocephalum canariense , Linn.; Pluk. , Manf., tab. 43o, fig. 2. Cette plante est re- marquable par une odeur de camphre assez agréable, qui approche de celle de la térébenthine : elle se distingue faci- lement par ses pétioles, soutenant trois, quelquefois cinq fo- lioles lancéolées , ridées, dentées en scie, un peu velues en- dessous. Les fleurs, disposées en un épi terminal, sont d'un blanc rougeàtre ou pourpré, marquées eu dedans de lignes blanches. Les liges sont rameuses, persistantes, un peu li- gneuses. Elle croît dans l'Amérique et dans les îles Canaries. 478 DR A On assure que son infusion est très-salutaire dans les mala- dies de langueur et dans les flatuosités: il en est même qui la préfèrent à la moldavique. Dracocépiiale d'Autriche : Dracocephalum austriacuni , Linn. ; Clus. Hist., 2, pag. i85; Jacq. , Icon. rar. , tab. 112. Cette ielle plante est cultivée dans plusieurs jardins comme plante d'ornement ; elle doit cette distinction à ses grandes et belles fleurs, d'un vioiet bleuâtre, disposées presque par verticilles en un épi terminal. Ses tiges sont très-rameuses, chargées d'un duvet court; ses feuilles sessiles , linéaires, très-étroites, simples ou découpées en cinq ou sept lanières profondes , un peu cotonneuses, terminées, ainsi que les calices, par une petite pointe spinuliiorme. Elle croît dans l'Autriche, ainsi que dans les Pyrénées, la Provence et le Dauphiné. Le dra- cocephalum peregrinum, Linn., variable par ses feuilles en- tières, découpées ou dentées, à peine munies de spinales, ne paroît pouvoir être distingué que comme variété de cette espèce. Il croît en Sibérie. Dans le dracocephalum rujschiana, Linn. (Œder, FI. Dan., lab. lai ; Moris, Hist., 5, tab. 5, £g. g), les feuilles sont plus longues , dépourvues de spinules; les fleurs bleues, moins grandes, plus serrées, verticillées. Toute la plante est glabre. Elle croit dans la Sibérie, et se trouve également dans la Suisse, le Dauphiné, le Piémont, etc. l.e dracocephalum pinnutijidum , Linn. (Gmel., 5i/nV., 3, tab. 52), est une autre espèce de Sibérie, peu connue, dont les feuilles sont en cœur, pinnatifides, sinuées, blanchâtres en-dessous ; les fleurs bleues, assez petites, disposées en épis dentés; les bractées lancéolées , munies de dents sétacées , velues, sou- vent de couleur rouge. Les feuilles ont une saveur aroma- tique et une odeur de lavande. Dracocéphale de Sibérie : Dracocephalum sibiricum , Linn. ; Gmel., Sibir. , 3 , tab. 5 1 ; Buxb. , Cent. , 3 , tab. 60 , fig. i . On distingue cette espèce par ses fleurs pédonculées , réunies par faisceaux en petits corymbes axillaires, distans. Ses tiges sont rameuses, hautes de trois pieds; ses feuilles pétiolées , assez semblables à celles d'une cataire, oblongues, eu cœur , aiguës, glabres, dentées en scie; la lèvre inférieure de la corolle dentelée ; Forifice du tube velu à sa base. Dracocéphale de Moldavie : Dracocephalum njoldavicum^ DRA 479 Liûn.; Lamk., III., tab. 5x3, fig. i; Lobel , Icon. , 5i5; vul- gairement LA MOLDAVIQUE , OU LA MÉLISSE DE MOLDAVIE. Cette espèce est une des plus anciennement connues. Son odeur est aromatique, pénétrante, assez agréable, approchant de celle de la mélisse. Ses tiges sont glabres, rameuses, qua- draijgulaires , quelquefois un peu rougeàtres , hautes de deux pieds; ses feuilles ovales-lancéolées, presque glabres, créne- lées à. leur contour; les dentelures des feuilles florales et des bractées sont terminées par un filet setacé. Les fleurs sont bleues, purpurines ou blanches, réunies en verticilles axil- laires; leur calice strié; ses découpures mucronées. Elle croît dans la Moldavie , la Turquie et la Sibérie. Elle passe pour cordiale, céphalique, astringente et vulnéraire. Ses feuilles sont employées , en infusion théiforme , dans les atïections spasmodiques occasionées par des flatuosités. DiiAC0CÉ?HALE A GRANDES FLEURS : Drucocephalum grandi- fiorum , Linn. ; Lamk., Act. Petrop., vol. i5, tab., 29, fig. 1. Très-belle espèce, distinguée par ses grandes fleurs bleues, verticillées ; chaque verticille accompagné de deux grandes bractées presque rondes, à dentelures aiguè's, assez sembla- bles aux feuilles supérieures, sessiles, très-obtuses, presque en coin; les radicales pétiolées en cœur, assez grandes, pu- bescentes. Elle croît dans les montagnes de la Sibérie. Le dracGcephalum aUaicense, Lamk., /. c. , tab. 29, fig. 5, n'en est peut-être qu'une variété. Dracocéphale BLANCHATRE: Dracocephalum canescens , Linn.; Commel. , Rar. bot. , tab. 28 ; Moris. , Hist. , 3 , §. 1 1 , tab. 8 , fig. 18. Plante originaire du Levant, cultivée depuis long- temps dans quelques jardins, à cause de ses grandes et belles fleurs blanchâtres avec une teinte violette, disposées trois par trois en verticilles axillaires, accompagnées de deux pe- tites bractées épineuses : toute la plante a un aspect blanchâ- tre, légèrement cotonneux. Ses tiges sont rameuses, longues d'un pied et plus : ses feuilles oblongues , pétiolées, presque entières ; les supérieures sessiles , plus étroites. Dracocéphale a bractées arrondies : Dracocephalum pelta- tum, Linn.; Lamk., lll. , tab. 5i3, fig. 2. Cette espèce, rap- prochée de la précédente par la forme de ses feuilles, se distingue aisément par ses bractées nerveuses, arrondies. 48o DRA munies de dents sétacces: les fleurs sont bleues, assez petites, disposées par verticilles. Elle croît dans le Levant. Dans le dracocephalum nulans , Linn. (Gmel. , Sibir., 3, tab. 49), les fleurs sont violettes ou bleuâtres, de grandeur moyenne, verticillées, un peu penchées; les bractées très-entières ; les feuilles pétiolées, légèrement dentées. Cette espèce croît dans la Sibérie. DRACOcÉrHALE A FLE^^Rs DE THYM: Dracoccphalum thjwijlorum, Linn.: Gme!., Sihir., 3 , tab. 5o. Cette plante est f;icile à re- connoitre par ses fleurs petites, un peu violettes ou bleuâtres; la corolle est à peine saillante hors du calice; les verticilles nombreux, axiUaires, accompagnés de deux bractées: les ca- lices striés, légèrement velus; une de leurs découpures élar- gie, mucronée , les autres très-aiguës : les tiges presque sim- ples , coudées à leur partie inférieure ; les feuilles pétiolées, verdàtres , presque glabres , denticulées. Elle croît dans la Sibérie. Dracocéphale du Mexique : Dracocephalum mexicanum , Kunth , in Humb. et J3onpl. , No^. gen. , 3 , pag. 3^2, tab. 1 60. Cette espèce exhale l'odeur aromatique de la moldavique. Ses tiges sont rameuses, un peu pubescentes, hautes de deux ou trois pieds; ses feuilles ovales-oblongues , presque del- toïdes, un peu en. cœur, à grosses crénelures en scie, gla- bres, ponctuées et glanduleuses en-dessous, longues de deux pouces; les verticilles inférieui's distans, portés sur des pé- doncules rameux au sommet; les bractées petites, linéaires; le calice un peu pubescent, violet vers son sommet; ses découpures lancéolées, presque égales; la corolle de cou- leur rose , un peu étroite , trois fois plus longue que le calice. Dracocéphale panaché: Drococephalum variegatum , Vent., Hort. Cels., tab. 44; Prasium incarnatum , Walth. , Carol. Sa corolle est d'un ronge violet, rayé de blanc; chaque fleur accompagnée d'une bractée ovale , parsemée de poils glan- duleux peu apparens. Les tiges sont médiocrement rameu- ses, glabres, un peu purpurines à leur base : les feuilles oblongues, à dents lâches; les inférieures pétiolées. Cette plante se rapproche du dracocephalum virginianum : elle croît à la Caroline , ainsi que le dracocephalum dmticulatum. DRA 481 Ait. (Curtis, Bot. Magaz. , tab. 214; an pi-asium purpureum , Walth.?), qui diffère un peu de la précédente. Dracocéphale a feuilles be lamium : Dracocephalum lamii- folium, Desf. , Coroll. Tourn. ^ tab. i5. Espèce découverte par Tournefort à File de Candie. Ses tiges sont simples, touffues; les feuilles pétiolées, ovales, profondément crénelées, par- semées, ainsi que les tiges, de poils très- courts ; les fleurs réunies en tête terminale ; le calice évasé , à cinq divisions presque égales; la corolle grande, longue d'un pouce, de couleur rose; le tube droit et velu ; la lèvre supérieure bifide , découpée au sommet ; l'inférieure à trois lobes inégaux. Dracocéphale odorante ; Dracocephalum odoratissimum , Poir. , Enc^fcl., Supp. Cette plante , recueillie dans la Crimée, s'élève au plus à la hauteur de quatre ou cinq pouces. Ses tiges sont grêles; ses rameaux cendrés, très-ouverts, un peu rougeàtres , pubescens sur leurs angles; les feuilles petites, glabres, ovales, très-entières, médiocrement pétiolées; les supérieures lancéolées. Les fleurs sont sessiles, rapprochées en un épi court, terminal; les bractées lancéolées, ciliées à leur bord; le calice étroit, tubulé, à cinq dents droites et courtes; la corolle blanchâtre ou un peu purpurine, lé- gèi-emeiit pileuse en dehors; le tube grêle , à peine plus long que le calice; son orifice très-renflé. Willdenow ajoute aux espèces précédentes : i." Le Draco- tepualum origanoides , Wiild. , Spec, 5, pag. i5i : petite plante presque ligneuse, qui croît en touffes dans la Sibérie, et ressemble au serpollet. Ses feuilles sont petites, blanchâtres, pétiolées, en cœur, un peu arrondies, munies de quelques dents profondes; les. fleurs réunies en une tête terminale; les bractées cunéiformes, pileuses, colorées, à trois ou cinq dents; les découpures du calice aiguës, pileuses, mucronées; la corolle petite, plus courte que les bractées; le tube plus long que le calice. 2.° Le Dracocephalum palmatum , du même pays, se distingue par ses feuilles cunéiformes, pubcscentes, divisées à leur sommet en cinq ou sept dents profondes j par la forme de son calice, ayant sa lèvre supérieure ejitière , à deux ou trois pointes mucronées , l'inférieure à quatre découpures lancéolées; les fleui-s bleues, presque en épi. i3.- 3) 3.° Le DracocepiiLtliiinfriiticulosum, rapproché du dracocephaiuvi peregrinum ; mais sa corolle est une fois plus petite, ainsi que ses feuilles. Les tiges sont glabres et ligneuses-, les bractées munies à leur base de deux ou quatre dents mucronées; le calice coloré, à cinq divisions très-aiguës. Cette plante croît dans la Sibérie. On distingue encore le Dracocephalum ihericum , Marsch., FI. Taiir. Cauc, 2, pag. 64, qui tient le milieu entre le dra- cocephalum canescens et le peltalum , rapproché du dernier par les découpures réticulées du calice, et sa corolle petite; du premier par ses bractées étroites, pédictllées, par ses ca- lices pubescens: de tous deux paries cils longs et capillaires des bractées : le tube de la corolle plus court que le calice. Balbis a mentionné le Dracocephalum chamœdrjoides , lîalb. , MiscelL, pag. 29, à tige ligneuse, garnie de feuilles linéai- res-lancéolées, crénelées à leurs bords: les fleurs axillaires . géminées, un peu pédicellécs: la corolle grande, d'un bleu clair, blanchâtre à son limbe ; son tube fermé par des écailles blanchâtres, velues, auxquelles adhère la base des anthères; son lieu natal n'est pas connu. Enfin Loureiro a signalé une espèce de la Cochinchine sous le nom de Dracocepltalum co- cliinchinense , FI. Cocliia., 2, pag. 460. Ses tiges sont velues, hautes de dix pouces; ses feuilles ovales-lancéolées, velues, très-entières ; les fleurs violettes , disposées en un épi ter- minal ; les bractées arrondies , aiguës : les filamens pileux. (PoiR.) DRACONCULE, Dracunculus. {IcliihjGl.) Quelques natu- ralistes et lexicographes ont donné ce nom an callionjmiis dracunculus de Bloch. Voyez Callionyme. (H. C. ) DRACOKITES. (Foss.) Les auteurs anciens ont donné ce nom aux pierres dont les formes leur paroissoient singuliè- res, et en ont dit beaucoup de choses fausses (voyez Pline. Hist. nat., lib. Sy , cap. 1). Ils ont aussi donné le nom de draconite à des polypiers fossiles du genre des astrées. (D. F.) DRACONTE, Dracontium. {Bot.) Genre de plantes mono- cotylédones, de h. famille des aroïdes , de Yheptandrie mono- gjnie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel : Une spathe naviculaire placée à la base d'un spadice cylindrique. DRA 483 couvert de fleurs dont le calice est composé de cinq folioles colorées ; point de corolle ; sept étamines, soutenant des an- thères quadrangulaires; un ovaire supérieur; un style, un stigmate trigone. Le fruit est une baie polysperme. Ce genre renferme des plantes herbacées, presque toutes originaires de l'Amérique, très-rapprochées des pothos , et dont les feuilles, ordinairement simples, sont pourvues d'un pétiole élargi à sa base en une gaine embrassante. On distin- gue parmi les espèces : Draconteten lance : Dracontium lanceafoliiim , Jacq. , Icon. rar., i, tab. 612; Lamk., III. gen. , tab. 708. Plante para- site, qui croit sur les arbres, aux environs de Caracas. Il sort immédiatement de ses racines plusieurs feuilles eugai- nées, élargies et concaves à leur base, puis rétrécies en un pétiole long de plusieurs pouces, qui se termine par une feuille ovale-lancéolée, alongée, aiguë, en cœur à sa base, glabre , entière , traversée par vine grosse nervure. Les fleurs sont disposées en un chaton ovale, épais, obtus, situé à Lextrémité d'un pédoncule droit , muni d'une spathe plane, verdàtre , acuminéc , beaucoup plus longue que le chaton. Draconte épineuse ; Dracontium spinosum , Linn. ^ ZeyL Espèce du Ceilau et des Indes, dont la racine est longue, épaisse , munie de tous côtés de tubercules épineux ; ses feuil- les sont longues, sagittées, non tachetées; leurs oreillettes aiguës; les pétioles épineux, longs d'un pied et demi; le pédoncule également épineux : il soutient une spathe fort longue , cymbiforme ^ qui environne un chaton à peine de la grosseur du doigt. Les habitans du pays retirent des raci- nes une fécule qui leur est souvent d'une grande ressource; Cette plante devient quelquefois fort grande, et croît aux lieux ombragés. Draconte tinnatifidE : Dracontium poljphjllum , Linn. ; Pluk. , Almag., tab. 149, fig. 1. Sa racine est fort grosse, tubéreuse, arrondie; elle produit une feuille soutenue par un pétiole haut d'environ un pied et demi , moucheté de Vert, de blanc et de pourpre, couvert d'un épiderme dé- chiré et comme écailleux. Ce pétiole se divise à son sommet en trois parties avec une ou deux ramifications, portant 43/t DR A des folioles pinnatifidcs. à dècoupi'.res lancéolées, confluen- tes. Peu après que cette feuille est fanée, il sort de la ra- cine une hampe très-courte, qui soutient une fleur dont la spathe est en capuchon noirâtre, coriace, courbée àsonsom- ïnet, renfermant un très-petit chaton. I,a fleur exhale, à l'instant de son épanouissement, une odeur fétide et cadavé- reuse. Cette plante croit entre les tropiques, à Cayenne , à Surinam. Thunberg dit qu'elle croit également au Japon ; qu'elle est le lonjahu, dont la racine est acre .purgative, et passe pour un puissant emménagogue. ' Draconte a feuilles percées : Dracontium pertusum , Linn. ; Mill. , Dict. et Icon., tab. 296 ; Jacq. , Schanbr. , 2, tab. , 184 , i85 : Arum hederaceum , Plum., Amer., tab. 5G, 67; Moris. , Hist. , 10, tab. 6, fig. 28 : Ligniim colubrinum primum acoslœ, Dalech., Hist., 1911, icon. Sa tige, d'environ un pouce d'é- paisseur, monte en serpentant comme celle du lierre, et s'attache aux arbres par quantité de racines vermiculaires et latérales. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, ovales, lan- céolées, aiguës, lisses, dun beau vert, longues d'un pied et demi, la plupart remarquables par des ouvertures oblon- gues , placées entre les nervures ; leur pétiole élargi à la base en une gaine courte: les spathes sont axillaires, ovales- lancéolées, naviculaires, longues de six pouces, d'un blanc jaunâtre; le chaton gros, cylindrique, jaune, obtus, long d'environ un demi-pied sur un pouce de diamètre. D'après M. Brown , cette plante manque de calice, et se rapproche par là des calla. Elle croit dans l'Amérique méridionale. Ses tiges. couA"ertes décailles un peu livides, reste de la base des pétioles , donnent à cette plante l'aspect de la peau d'un serpent. C'est d'après cette idée que les naturels ont cru que, munis d'un fragment de sa tige, ils étoient a l'abri de la suite des morsures de ces reptiles: ils prétendent que l'odeur seule de l'écorce les éloigne ; ils en portent constam- ment sur eux dans leurs voyages. Cette plante est cultivée an jardin du Roi ; on la propage aisément de boutures, et on la tient dans la serre chaude. Plusieurs autres espèces rapportées à ce genre paroissent devoir être mieux placées parmi les Poïhos (voyez ce mot),- ayant quatre découpures à leur calice et quatre ou huit DR A 485 étamincs : iëls sont le dracontium fatidum , eamlchatcense repens , pentaphylium , etc. (Poir.) DRACOPHYLLE, Dracophjllum. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , régulières, de la famille des épacridées, de la pentandrie monogjnie de Linnaeus, très-voisin des épacris, dont il ne diffère essentiel- lement que par le calice dépourvu de bractées ou muni seu- lement de deux bractées, beaucoup plus nombreuses dans les épacris : la corolle est infundibuliforme ; son limbe divisé en cinq lobes; cinq étamines; un ovaire supérieur, entouré de cinq petites écailles; un style, un stigmate; une capsule à cinq loges, à cinq valves polyspermes ; les semences libres et pendantes au sommet d'un réceptacle central. Ce genre, qu'on ne peut séparer que diflicilement des épacris, renferme les espèces suivantes.- Dracophvlle unilatiîral; Dracoplij'tliim secundum, Brown , ISov. Holl,, 1 , pag. 556. Arbrisseau qui croît, ainsi que les suivans, sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. Ses tiges sont rameuses, glabres, munies d'anneaux après la chute des feuilles; celles-ci sont sessiles, imbriquées, à demi vaginales à leur base , en forme de capuchon ; les fleurs disposées en une grappe unilatérale; les pédoncules inférieurs ramifiés; les bractées des pédicelles caduques, nulles au calice; le tube de la corolle légèrement ventru, un peu resserré à son ori- fice; le limbe à cinq lobes aigus ; les étamines attachées à la corolle ; cinq écailles accompagnent l'ovaire. Dracophyi-le raboteux; Draccplijllum squan-osum , Brown , l. c. Arbrisseau assez élégant, dont les rameaux sont à peine de la longueur des épis de fleurs qui les terminent. Les feuilles sont glabres, éparses, sessiles, raboteuses, ensiformes, Tin peu lancéolées, aiguës; les fleurs disposées en un épi terminal, munies de bractées persistantes; le calice accom- pagné de deux bractées ; la corolle presque en forme de soucoupe; le tube grêle , resseiTé à son orifice ; le limbe à cinq lobes très-obtus ; les étamines insérées sur la corolle. Dans le Dracophjllum capitalum, Brown, L c, , les épis sont ovales, beaucoup plus courts que les rameaux qui les por_ tent; les feuilles ensiformes, lancéolées, redressées sur les tiges , serrées sur les rameaux. Le Dracophjllum gracile , 486 DRA Brown , l. c, a ses feuilles lancéolées, subulées, étalées e| même recourbées sur les tiges, droites, très-serrées sur les rameaux; les épis OA'ales, beaucoup plus courts que les ra^ lîieaux; qui les soutiennent. Il faut réunir à ce genre deux espèces d'épacris mention* nées par Forster : i.° VEpacris longifolia, Linn. , Supp.; Forst. , Gen. , pag. 20, Sa tige est arborescente ; les feuilles linéaires- Jancéolées, subulées, vaginales à leur base; les feuilles op- posées, disposées en grappes droites; la corolle plus grande que le calice ; le limbe à cinq découpures ovales , aiguës, 2.° Epacris j uniperina. , Linn., Sup. : arbrisseau dont les rameaux sont garnis de feuilles sessiles, éparses, linéaires, étalées, très-aiguës, légèrement dentées en scie à leurs bords; les ^-^ fleurs alternes, disposées en grappes inclinées. Ces deux plantes croissent dans la Nouvelle-Zélande. (Poir.) DllACUNCULOlDES {Bot.), nom sous lequel Boerhaave désignoit le genre Hocmanthus de la famille des narcissées, (J.) DRACUJNCULUS. {Bot.) Ce nom a été donné ancienne., ment à l'estragon et à deux ptarmiques (voyez Draco ). Brunsfels l'appliquoit à la bisiorte , polvgonum historta ; C, Bauhin, à quelques arum et à un calia; Plumier, à unpothos. Il n'est plus employé que comme nom spécifique pour l'estra- gon et pour la serpentaire, arum dracunculus. (J.) DRAGÉES DE CHEVAL {Bot.), nom vulgaire du sarra-- sin . espèce de polygonu m. ( L. D.) DRAGÉES DE ÏIVOLT. (Min.) On donne cft nom au calcaire concrétioné sphéroïdal qui se forme dans le lit d'un petit ruisseau sortant d'un lac voisin de Tivoli, dont l'eau tient en dissolution du gaz hydrogène sulfuré et qu'on appelle lago di Bagni. 'Voyez Ckaux carbonatée , 7.* variété. Cal- caire concrétionné pisolithe; tom. VIII, p. 279. (B.) DRAGON (5of.), nom provençal de ïaphj liantes de Mont- peilicr. (J.) DRAGON, Draco. {Erpétol.) Aucun mot peut-être ne se rattache à des idées plus extraordinaires et plus anciennes que celui de dragon. Dans tous les temps, dans presque tous les pays, Piuiagination eflTrayéc de certains hommes timides, les idées bizarres émancçs dç quelques cerveaux malades, o» DRA 487 les efforts intéressés du charlatanisme, ont fait croire à l'exis- tence d'êtres fabuleux, d'une figure fantastique, d'une mé- chanceté redoutable , d'une force et d'une adresse surnatu- relles, qui désoloient des provinces entières et y portoient le trouble et la dévastation, qui défendoient l'entrée de cer- tains lieux consacrés , ou qui veilloient à la sûreté de trésors cachés dont la garde leur étoit confiée. Si nous ouvrons les livres où sont conservées les traditions des premiers âges du inonde , si nous parcourons l'histoire héroïque de la Grèce ou les fastes de Rome, si nous consultons celle des peuples qui jusqu'au moyen âge couvroient le sol de la Germanie et des Gaules, si nous écoutons les rédits des voyageurs, voilà ce que nous rencontrons à cliaque page, pour ainsi dire , ce que nous entendons répéter à cliaque instant. Nous y voyons le dragon, consacré par la religion des pre- miers peuples, devenir l'objet de leur mythologie. Rendu célèbre par les chants des poètes grecs et latins , et , dit M. de Lacépède , « principal ornement des fables pieuses imaginées a dans des temps plus récens, dompté par les héi'os et même « par les jeunes héroïnes qui combattoient pour une loi « divine, adopté par une seconde mythologie qui plaça le* « fées sur le trône des anciennes enchanteresses , devenu l'em- « bième des actions éclatantes des vaillans chevaliers, ilavi- « vifié la poésie moderne, ainsi qu'il avoit animé l'ancienne. « Proclamé par la voix sévère de l'histoire, partout décrit. /< partout célébré, partout redouté; montré sous toutes les fanon pointu , soutenu par la queue de Vos hjoïde; sur les côtés de celui-ci, deux autres plus petits, soutenus par les cornes du même os; queue longue ; cuisses dépourvues de grains poreux; une petite dentelure sur la nuque ; à chaque mâchoire quatre petites incisives , et de chaque côté une canine longue et pointue, et une douzaine de màchelières grandes et trilobées; doigts libres et inégaux , au nombre de cinq. Les ailes sont plicatiles et se développent comme un éven- tail, au gré de l'animal; dans le moment du repos, elles sont 490 DR A horizontales. Elles le soutiennent , comme un parachute , lors- qu'il saute de branche en branche ; mais elles nont pas assez de force pour frapper l'air au point de faire élever le dragon comme un oiseau. Le goitre , placé sous la gorge , est une espèce de sac dilatable-, étroit, qui peut se replier en rides circulaires et concentriques. Tous les dragons sont des animaux innocens, d'une petite taille, vivant au sein des forêts qui recouvrent quelques contrées brûlantes de l'Afrique et une partie des grandes îles de l'Océan indien , surtou't à Java et à Sumatra. C'est dans ces lieux déserts qu'ils poursuivent les insectes avec adresse et, pour ainsi dire, au vol. Ils descendent rarement à terre, parce qu'ils rampent avec peine; ils s'accouplent toujours sur lesbrajiches, et les femelles déposent leurs œufs dans des creux d'arbres exposés au midi. Voilà au moins ce que van Ernest, naturaliste hollandois , qui a pendant long- temps habité les Indes orientales, a rapporté à Daudin. Il sembleroit , d'après une observation de M. Palisot de Beauvois , que les dragons sont des reptiles amphibies. Ce savant en a observé, dans le royaume de Bénin, un entre autres, qu'il n'a pu se procurer, parce que l'animal nageoit dans une rivière. Ces reptiles appartiennent exclusivement à l'Asie et à l'Afrique : Seba a induit les naturalistes en erreur, en disant qu'on en trouve dans l'Amérique méridionale. Le contraire est maintenant prouvé. En 1811, M. Tiedemann a publié à Nuremberg une disser- tation allemande, in-li", sur l'anatomie et l'histoire naturelle du dragon. Le Dragon rayé; Draco lineatus , Daudin. Tête grosse, arrondie; yeux petits; orbites saillantes en-dessus; écailles des ailes, du dessous de la gorge et des côtés du cou, très- petites; celles du ventre et des membres rhomboidales, ca- rénées et disposées en réseau. Dessus de la tête, du cou et du corps, varié de gris et de brunâtre, avec plusieurs mar- brures transversales d'un bleu d'azur, découpées en festons arrondis; plusieurs points blancs ocellés sur les côtés du cou ; ailes brunâtres, avec neuf ou dix lignes longitudinales blan- ches . dont plusieurs sont doubles à leur extrémité; des DRA 49^ bandes alternativement brunâtres et blanchâtres sur les mem- bres et sur la queue: celle-ci très-déliée, et deux fois et demi aussi longue que le corps : partie inférieure de la tête et du cou d'une couleur bleuâtre pâle, qui se prolonge sous le ventre et les membres en une teinte blanchâtre. Les deux; doigts extérieurs des pieds de devant plus courts; pouce des pieds de derrière écarté des autres doigts , qui sont réunis entre eux à leur base, Daudin le premier a décrit ce reptile fort rare, qui vit dans les grands bois de Tile de Java. Le Dragon vert : Draco ■viridis , Daudin; Draco volans , Linnaeus ; Draco ma/or, Laurenti ; Seba. Thés. IL, tab. 86, fig. 5, et tab. 102, fîg. 2. Ailes membraneuses, adhérentes à la base des cuisses, très -larges et remarquables chacune par six grandes échancrures; écailles de dessous le corps, de la face inférieure des membres et de la queue, carénées: teinte verdàtre uniforme; ailes seulement d'un brun très-pàle, et marquées chacune de quatre bandes transversales brunes et garnies en-dessus à leur base, ou frangées à leur bord, de petits points blancs. Cette espèce est un peu plus petite et plus mince que la précédente, mais ses ailes sont plus larges, Seba l'a d'abord décrite sous le nom de dragon ailé d'Amérique, et l'a ensuite figurée en l'appelant dragon volant d'Afrique. Bontius en a publié une esquisse assez exacte, et cet ancien voyageur nous apprend que ce joli reptile, assez commun dans l'ile de Java , enfle ses goitres jaunâtres lorsqu'il vole , afin d'être plus léger dans l'air, sans cependant pouvoir parcourir de grands espaces; car il ne s'élance que d'un arbre à. l'autre , à trente pas environ de distance, et en produisant, par l'agi- tation de ses ailes, un léger bruissement. Mais , ajoute-t-il, il n'est ni venimeux, ni méchant; les habitans de Java le ma- nient sans crainte comme sans danger, et il devient souvent la proie des serpens. Shaw, dans ses Mélanges d'histoire naturelle, n,"JII, pi. VIII , a donné la figure d'un dragon volant , qui paroit être le même que le dragon vert que nous venons de décrire , si ce n'est qu'il porte plusieurs piquans sur le cou. Il dit qu'il habite en Afrique, et qu'il se promène d'arbre en arbre, en 49^ DR 4 sautant ou plutôt en volant fie la même manière que les polatouches. Il croit aussi que cet animal remplit son goitre d'insectes, pour les y conserver pendant quelques heures, afin de s'en nourrir plus tard. Le Dragon brun ; Draco fuscus . Daudin. Teinte générale d'un brun presque uniforme, excepté sur les côtés du cou, qui sont grisâtres; ailes marquées çà et là de quelques taches plus foncées, apparentes surtout vers les bords ; peau pres- que entièrement lisse, et à peine recouverte de très-petites écailles rhomboidales , carénées sur le dos et la queue ; ailes adhérentes à la base des cuisses. Le dragon brun est un peu plus long et plus gros que le vert; SCS ailes sont plus larges, et sa queue est moins alongée, puisqu'elle égale à peine le reste de Tanimal en longueur. (H. C.) DRAGON (Ichthjol.) , nom d'une espèce de poisson du genre Pégase. Voyez ce mot. (H. C. ) DRAGON. [Ornith.) M. d'Azara a décrit sous ce nom, n." 65, un oiseau qu'il a placé parmi les troupiales. (Ch. D.) DRAGON DE MER. {Jchthjoî.) Voyez Vive. ( H. C. ) DRAGON DE MURAILLE. {Erpét.) Lézard delà Chine, dont parle Navarette, sous ce nom ou sous celiji Ae garde du palais ou des dames de la cour , par lequel on le désigne dans îe pays. On en prépare, dit cet auteur, un onguent avec lequel les empereurs chinois font oindre le poignet de leurs favorites, et dont les traces subsistent tant que dure leur fidélité. On ne sait à quel genre rapporter l'animal auquel on a supposé des propriétés aussi fabuleuses. (H. C.) DRAGON MARIN. {Ichthjol.) Voyez Vive. (H. C.) DRAGONAL, DRAGONE. (Bot.) Voyez Draco. (J.) DRAGONE (Bo/. ) , un des noms de Vartemisia dracunculus cités par Césalpin. (H. Cass. ) DRy\GONlER, Dracœna. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs incomplètes, monopétalées, de la famille des asparaginées , de lltexandric monogjnie de Linnœus, caracté- risé par une corolle à six pétales adhérens par leur base; point de calice; six étamines; les filamens quelquefois un peu plus épais vers le milieu ; un ovaire supérieur; un style, ■un stigmate ; une baie à trois loges monospermes, dont deux avortent souvent. DRA 493 La plupart des espèces qui composent ce genre ont le port des palmiers, dont ils offrent Faspcct, une tige ligneuse , cou- verte par les cicatrices des anciennes feuilles; celles-ci sont en touffe terminale, simples, ensilormes; les fleurs disposées en une ample panicnle rameuse; deux écailles spathacées à la base des rameaux et des fleurs. On distingue les espèces suivantes : Dragonier gigantesque ou A FEUILLES d'yucca : Dvucœna draco , Linn. ; Lauik , III. gen. , tab. 249 , fig. 1 ; Lob. , Icon. , 2 , pag. 255 ; Gars.* Exot., tab. 90; Clus. , Hist. , 1 , pag. 1 ; Black, tab. 558 : Sloerlfia draco, Crantz, Diss., pag. 5o , fig. 1, 2j Œdera dragonalis , Crantz, Diss, , pag. 3o, fig. 3. Cet arbre, qui s'élève à peine dans les jardins d'Europe à huit ou dix pieds, est, dans les Canaries, d'une grosseur monstrueuse et s'élève très -haut. Son tronc se divise quelquefois à son sommet en rameaux fascicules , terminés par une touffe de feuilles ensiformes , planes, rapprochées, lon- gues d'un pied et demi, larges d'un pouce, étalées, attachées par une gaine courte, rougeàtrc; celles qui approchent de La panicule, réfléchies et pendantes : les fleurs sont petites, à peine longues de deux lignes, pédicellées, très-nombreuses, réunies sur une panicule ample, terminale et rameuse; les pédoncules anguleux. Le fruit consiste en une baie jaunâ- tre, arrondie, de la grosseur d'une petite cerise, souvent monosperme par avortement. « Cet arbre gigantesque ( dit un de nos plus célèbres „ voyageurs, M. de Humboldt, dans ses Tableaux de la na- « ture) est aujourd'hui dans le jardin de M. Franchi, dans la « petite ville d'Oratava , appelée jadis Taoro , l'un des en- « droits les plus délicieux du monde cultivé. En 1799, lors- « que nous gravîmes le pic de Ténériffe, nous trouvâmes que « ce végétal énorme avoit quarante-cinq pieds de circonfé- « rence un peu au-dessus de sa racine. G. Stauntor prétend « qu'à dix pieds de hauteur il a douze pieds de diamètre, « La tradition rapporte que ce dragonier étoit révéré par les « Guanches, comme l'orme d'Ephèse parles Grecs, et qu'en « 1402, lors de la première expédition de Béthencourt, il « étoit aussi gros et aussi creux qu'aujourd'hui. Le drago- « nier gigantesque que j'ai vu dans les îles Canaries a seize 494 DRA « pieds de diamètre, et, jouissant d'une jeunesse éternelle ^ „ il porte encore des fleurs et des fruits. « Lorsque les Béthencourt, aventuriers françois , firent, „ au seizième siècle, la conquête des îles Fortunées , le dra- « gonier d'Oratava, aussi sacré pour les naturels des lies « que l'olivier de la citadelle d'Athènes, étoit d'une, dimen- « sion colossale, tel qu'on le voit encore. Dans la zone tor- ^ ride, une forêt de cœsalpinia et dlijmenœa est peut-être ,ç un monument d'un millier d'années. En se rappelant que ^ le dragonier a partout une croissance très-lente, on peut << conclure que celui d'Oratava est extrêmement âgé. C'est << sans contredit, avec le boabab , un des plus anciens habi- « tans de notre planète. Il est singulier que le dragonier ait »< été cultivé depuis les temps les plus reculés dans les îles ,r Canaries, dans celles de Madère et de Porto-Sanlo , quoi- « qu'il vienne originairement des Indes. Ce fait contredit « l'assertion de ceux qui représentent les Guanches comme « une race d'hommes Atlantes , entièrement isolée , et n'ayant .< aucune relation avec les autres peuples de l'Asie et de « l'Afrique. » Le tronc du dragonier se fend en plusieurs endroits, et répand, dans le temps de la canicule, une liqueur qui se condense en une larme rouge, molle d'abord, puis sèche et friable : c'est le vrai sang-dragon d.es boutiques. Il faut pren- dre garde de ne pas confondre cette résine, qui est sèche, friable , inflammable , d'un rouge foncé comme le sang, avec d'autres substances résineuses, connues sous le même nom.> et qui proviennent, l'une d'une espèce de calawus (rotang), et l'autre d'un ptérocarpe. On attribue au sang-dragon une vertu incrassante, dessiccative, astringente. On l'emploie in- térieurement depuis un demi-gros jusqu'à un gros, pour la dyssenterie, les hémorragies, les flux de ventre violens et les ulcères internes: on s'en sert extérieurement pour dessé- cher les ulcères, procurer la cicatrice des plaies, et fortifier les gencives. Les peintres le font entrer dans le vernis rouge, dont ils colorent les boîtes et coffres de la Chine. Dragonier recourbé : Dracœna re/lera, Lamk., Encycl. , u." 5 ; Redout. , Lil., a^oI. 2 , tab. 92 : Dracœna cernua, Jacq. ^ HovL Schccnbr.. 2, pag. 5o , tab. 96; vulgairement Eois de DRà 495 CHANDELLE. Arbre découvert par Commerson à l'île de Mada- gascar et à celle de France. Son tronc est nu et cassant, ter- miné par des feuilles nombreuses, éparses, planes, ensifor- jnes, acuminées , élargies à leur base, rétrécies ensuite au- dessus de ^ette base, puis élargies de nouveau , et diminuant «•nsuite jtisqu'à leur sommet, longues de trois à sept pouces, larges d'un demi-pouce au plus; les inférieures rabattues sur le tronc. Les fleurs sont nombreuses, odorantes, de couleur herbacée ou d'un blanc jaunâtre, réunies sur une grappe rameuse et terminale; la corolle, cylindrique avant son épa- nouissement, longue de six lignes, se divise jusqu'à sa base en six découpures oblongues, les trois extérieures droites, pourprées et carénées à leur sommet, les trois intérieures plus ouvertes; la base de la corolle renferme une liqueur mielleuse. Le fruit est une baie d'un jaune orangé, à trois loges, à trois semences. Au rapport de Commerson, cette plante est un emménagogue très -puissant , dont abusent trop souvent les femmes esclaves de Madagascar : il leur suffit de manger une ou deux de ses grappes naissantes pour amener l'efiet qu'elles désirent. On la cultive au Jardin du Roi. Dragonier pourpre : Dracœna tcrminalis , Linn. , Syst. vcg.; Redout. , Lil., vol. 2, tab. gi : Tcrminalis, Rumph., Ami., 4, tab. 54; Asparagus lerminalis, Linn., Supp.; Aletris chinensis , Lamk. , Dict. , n.° 6 ; vulgairement le Collis des Chinois. Cet arbre croit à la Chine ; il est cultivé au Jardin du Roi. Il est remarquable par la couleur pourprée que prennent souvent toutes SCS parties. Ses tiges sont hautes de huit à dix pieds; ses feuilles grandes, pétiolées, en forme de lance ; la panicule composée de grappes lâches, rameuses, très-ouvertes, ter- minales; les pédicellcs courts, accompagnés à leur base de trois petites écailles spathacées. On se sert de sa racine pour guérir la diarrhée et la dyssenterie. Dragonier a bords rooges : Dracœna marginata, Lamk., Encycl., n.° 2. Arbre de Tile de Madagascar, apporté parAu- blet au Jardin du Roi , dont le tronc est grêle , nu , grisâtre , couronné par une belle touffe de feuilles de couleur pour- prée à leurs bords, planes, étroites, aiguës, parsemées de points blancs, à gaine courte et blanche. Il ne faut pas 49^ DRA confondre avec cette espèce le dracœna marginala , Aiiij Hort. Kew., qui est Yaloe purpurea , Lamk. , Encycl. Dragonier-parasol : Dracœna umbraculifera , Jacq. , Horts Schanbr., i , p. 5o , tab. gô ; vulgairement Assj onjrlassinghé^ à Madagascar. Belle espèce, apportée de l'ile Maurice, cul- tivée .au Jardin du Roi, qui s'élève à la hauteur de cinq ou six pieds, sur un tronc droit, cylindrique, couronné par de longues feuilles glabres , nombreuses , sessiles , lancéolées, presque ensiformes; les fleurs nombreuses, très-rapprochees j disposées en un corymbe court, étalé; les bractées brunes; la corolle blanche, purpurine à son limbe, rétrécie et con- nivente, à sa partie inférieure, en un tube une fois plus long que le limbe^ Dragonier entier : Dracœna JmU^'isa, Forst. , EsciiL, n.° 33, et Willd., 2 j pag. .i56. Son tronc est épais, haut de douze à quinze pieds, soutenant à son sommet des feuilles sessiles, étalées, larges, ensiformes, membraneuses, longues de deux pieds, larges d'environ trois pouces; les fleurs disposées en grappes latérales, axillaires, inclinées, ramifiées.; les grappes partielles en thyrse. Cette plante croit dans la Nouvelle- Zélande. Dragonier a feuilles de gramen ; Dracœna graminifolia, Lamk., lll. gen., tab. 249, fig. 1. Cette espèce s'écarte beau- coup , par son port, des dracœna : elle a l'aspect d'un anthe- ricum. Les feuilles sont toutes radicales, étroites, linéaires, longues de neuf ou dix pouces; les hampes à peine plus longues que les feuilles, nues, anguleuses, terminées par une grappe simple, chargée de petites fleurs blanchâtres, pres- que en étoile , ramassées en faisceaux alternes ; la corolle longue d'une ligne et demie : elle croit dans l'Asie. Le Dra-^ cœna Mauritiana, Lamk., Encycl., n." 5, offre presque le luême port que la précédente. Ses feuilles sont radicales, ensiformes, longues de quinze à dix-huit pouces, larges de dix lignes; la hampe. deux ou trois fois plus longue, un peu anguleuse, presque* sarmenteuse, soutenant des panicules alternes, axillaires, chargées d'un grand nombre de petites fleurs alternes. Elle a été découverte dans lîle de Bourbon ^ par Commerson. On cite quelques autres espèces moins connues, telles: le DR A 497 Dracœna ferrea , Linn. , à tige ligneuse; à feuilles lancéolées, aigué's, peut-être le même que le dracœna terminalis. Dra- cœna undulata, Linn., Supp.; Asparagus undulatus , Thunb. , Prodr. : sa tige est droite, herbacée; les feuilles sessiles , ovales, aiguës, nerveuses; les fleurs axillaires , pédonculées. Dracœna erecta, Linn., Supp.: plante herbacée, à tige droite; les feuilles presque sessiles , lancéolées , subulées ; les fleurs latérales. Dracœna striata , Linn., Supp. : sa tige est droite, ligneuse, flexueuse; les feuilles lancéolées, courbées obli- quement en faucille , striées. Dans le Dracœna volubilis, Linn. , Supp., les tiges sont grimpantes, herbacées; les feuilles lan- céolées. Ces plantes croissent presque toutes au cap de Bonne- Espérance. Le Dracœna ensifolia, Linn., est placé parmi les dianella. Le Dracœna fragrans , Bot. Magaz. , tab. 1081, est Valetrisfragrans, A^'illd.; et le Dracœna borealis, Ait., est très- probablement le couvallaria umhellata, Mich. , Amer. Le Dra- cœna medeoloides , Linn., Supp., est le medeola asparagoides. Ait., Hort. Kew. (Poir.) DRAGONNE, Dracœna. {Erpétol.) M. de Lacépède a éta- bli sous ce nom un genre de reptiles sauriens qui appartient à la famille des planioaudes , et que l'on peut reconnoître aux caractères suivans : Ecailles grandes , relevées d'arêtes comme celles des crocodiles , éparses sur le dos , et formant des crêtes sur la queue ; dents co- niques ; celles du fond de la bouche grosses et à couronne arron- die; queue ronde à sa base et comprimée à l'extrémité ; entre les plaques écailleuses principales du dos et des flancs, de très -petites écailles arrondies ; langue fourchue ; tjmpan apparent. On ne connoît encore dans ce genre qu'une seule espèce; c'est La Dragonne : Dracœna guianensis, Lacépède; Ignarucu , Valm. de Bomare. Tous les pieds munis de cinq doigts alon- gés, séparés et onguiculées ; tête épaisse, comprimée sur les côtés, étroite, en pyramide tronquée à quatre faces, cou- verte en -dessus de quelques grandes plaques ; yeux assez gros, placés sur les joues, et écartés; narines petites; dix- sept dents de chaque côté de la mâchoire inférieure. Des- sous du corps et de la moitié antérieure de la queue garni de bandes transversales nombreuses et composées de petites i3. 3ï 498 DRA plaques carrées. Teinte d'un gris légèrement brunâtre, plus ou moins mélangé de verdàtre. Taille de quatre à six pieds. Ce saurien a été envoyé de Cayenne , au Muséum d'histoire naturelle de Paris, par M. Delaborde. Il habite dans plusieurs réglons de l'Amérique méridionale , particulièrement à la Guiane, où il est cependant assez rare. Il ressemble au croco- dile pour sa forme, mais il n'a point les mêmes habitudes : il nage avec plus de peine, court avec une certaine vitesse, grimpe adroitement sur les arbres, se nourrit qvielquefois des animaux qu'il rencontre dans les bois, fréquente les sa- vannes noyées et les terrains marécageux, mais se tient plus souvent à terre et au soleil que dans l'eau. On a beaucoup de peine à le prendre, parce qu'il se cache dans des terriers et mord très-fortement. On mange sa chair, qui passe pour très-délicate. On recherche également ses œufs à Cayenne. et chaque femelle en pond ordinairement plusieurs dou- zaines% Il ne faut point confondre la dragonne avec le lacerta draccena de Linnœus, qui est un Monitor. Voyez ce mot. (H.C.) DRAGONNEAU. (Conchyl.) Les marchands d'objets d'his- toire naturelle donnent quelquefois ce nom à une espèce de coquille du genre Porcelaine, conus sfolida , Linn. (De B.) DRAGONNEAU, Gordius. {Entom.) On a long-temps sé- paré sous ce nom de très-petits animaux filiformes, trés- alongés , cylindriques , terminés antérieurement par une bouche en forme de petite fente , en arrière par un autre petit orifice pour l'anus, et qui se trouve très-fréquemment dans les eaux vives des fontaines stagnantes, des rivières Iran- quilles , et spécialement dans les pays de montagnes. Liunœus et Bruguièresles réunirent, avec le verdeMédine, dans un genre qu'ils placèrent parmi les vers intestinaux. Gmelin , au con- traire, ayant mis le ver de IVIédine parmi les lilaires , genre évidemment intérieur , replaça le dragonneau dans les vers extérieurs. Par suite MM. de Lamarck, Rose, etc., ne faisant attention qu'à la dernière espèce, en firent un genre de leur classe des annélides. Enfin M. Rudolphi , dans son grand ouvrage sur les entozoaires . a réuni ces deux espèces d'ani- DRA A99 îïiaux, évidemment si voisins, dans le genre Pilaire, de ma- nière que le genre Dragonneau seroit supprimé. S'il est vrai, en effet, que le dragonneau ne diffère presque en rien du ver de Médine, ce qui paroît à peu près certain, notre manière de voir, en zoulogie, de ne point tirer les caractères de cir- constances non inhérentes à l'objet qu'on veut classer , comme des lieux dans lesquels on le trouve , ne nous permet pas de balancer; car le ver de Médine est évidemment uu Filairh. V03 ez cet article, 011 nous traiterons des principales espèces de ce genre, et surtout du dragonneau proprement dit, et du ver de Médine, ver de Guinée, qui existe bien certaine- ment, quoi que M. Larrey en ait dit, du moins à la Gua- deloupe, d'où M. Girard nous a envoyé des observations contradictoires à celle de ce savant chirurgien , et bien plus, l'animal lui-même, qui n'est nullement du tissu cellulaire frappé de mort. Voyez aussi Entozoaires. (De B.) DRAGONNEAU {IchthjoL), nom d'une espèce de callio- nvme , callionjmus dracunculus de Linnaeus. Voyez Callionyjie, (H. G.) DRAINE. (Ornith.) L'espèce de grive qui porte ce nom, est le tardas visci^'orus , Linn. (Ch. D.) DRAKENSTENIA. {Bot.) Necker nommoit ainsi l'acouroa d'Aublet, genre de la famille dts légumineuses. (J. ) DRAKŒNx\. {Bot.) Lçi racine envoyée sous ce nom à Clusius est le contraierva des pharmaciens , fourni par le dorstenia contraierva, genre de la famille des urticées. (J. ) DRAP-D'ARGEr^T. {Conchjl.) Nom marchand d'une es- pèce de cône, le conus textilis, var. II paroît qu'on le donne aussi quelquefois au C. stercus muscarum, ou cône piqûz'e-de- mouche, et même au huccinum Jlammeum. (DkB.) DRAP -D'OR. {Bot.) On donne ce nom aune vaiiété de pommes et à une variété de prunes. (L. D.) DRAP-D'OR. {Conchji.) Nom donné par les marchands à plusieurs espèces de cônes, à cause de leur couleur jaune souvent fort belle, et surtout de la décussation des sillons longitudinaux et transversaux qui les fojit ressembler un peu au tissu de l'étoffe appelée drap d'or. Drap -d'or proprement dit : c'est le Conus textilis. Drap- d'or a fond bx,eu ; C. textilis, vjr. ôoo DR A DnAF-û'oK PIQUETÉ DE LA Chine ; C. graiiulaLus, Drap-d'or a dentelle; c'est le C. abbas. (De B.) DRAP-DE-SOIE {Conchyl.) , nom marchand du cône géographe, C. geographus, Linn. (De B.) DRAP-MARIN. {Conchjl.) Presque tous les conchyliolo- gistes anciens donnent ce nom , mais par une extension évi- demment forcée , à tout ce qui peut cacher le fond de la couleur d'une coquille univalve ou bivalve, c'est-à-dire, a l'espèce de pluche ou de laine , de nature probablement cor- née et de forme extrêmement variable, qui peut se trou- ver naturellement à la surface externe d'une coquille, de même qu'à l'encroûtement plus ou moins considérable et évidemment accidentel qui peut s'y rencontrer. L'arche velue, arcapilosa, et plusieurs espèces de ce groupe, offrent un exemple d'un véritable drap-marin parmi les bivalves; et la turbincUe râpe, turbinella râpa, parmi les univalves. Adanson, qui considéroit la coquille des malacozoaires comme une partie développée dans l'intérieur de leur peau, nom- moit cette partie épiderme , la comparant à l'épiderme des animaux plus élevés. M. de Lamarck, qui pense au con- traire qu'une coquille n'est qu'un produit excrété et mort , la désigne par le nom d'épiphose. Comme, pour être en état de juger cette espèce de dilTcrent , il faut connoitre l'or- ganisation des animaux mollusques , nous sommes obligés de renvoyer, comme nous l'avons déjà fait à l'article Coquille, au mot Malacozoaires. (De B.) DRAP- MORTUAIRE {Conchjl.) -. Voluta oliva, var. ; o/f- vacea, Born., ou l'olive à funérailles. (De B.) DRAP -MORTUAIRE. {Entom.) C'est le nom trivial que Geoffroy avoit donné à une espèce de petite cétoine dont on u. fait depuis les cetonia hirta , funesta, stictica, etc. Voyez Cétoine. (C. D.) DRAP-MORTUAIRE. (Erpét.) Daudin a donné ce nom, en latin coluber mortuarius , à une couleuvre de Ganjam , dans le Bengale, où elle est nommée par les Indiens nau- gealled keaha , et dont Russel a publié la ligure dans son bel ouvrage sur les serpens. Elle est peu connue. (H. C.) DRAP-ORANGÉ {Condijl.) -, Conus permanens , Born. (D.. B.) DRA Soi DRAPARNALDIA. { Bot. =^ Algue?.) Plantes aquatiques ca- pillacées , articulées, rameuses, sans axe central, à rameaux terminés par un prolongement transparent ciliforme. Les draparnaldia ont des tiges principales cylindriques . à entre-nœuds égaux, à peu prés carrés. Ces tiges sont char- gées de petits rameaux également cylindriques , quelquefois » simples et épars; mais dans la plus grande partie de la plante ils sont réunis en faisceaux irréguliers, très-rameux, sem- blables à de petits pinceaux. Ce genre diffère du balrachospermum , aux dépens duquel il est formé, en ce que ses rameaux ne sont jamais verti- cillés , et en ce que ses articulations ne sont point ovoïdes et n'ont point un axe central. Les espèces de draparnaldia ne sont qu'au nombre de quatre : elles croissent dans les eaux douces, profondes et tranquilles, ou dont le cours est paisible; elles ont un à trois et même sept pouces de long. Elles forment dans leur jeu- nesse un tapis d'un beau vert sur les pierres et les herbes; lorsqu'on les retire de l'eau , elles sont gélatineuses ou mu- queuses et très-glissantes. Leurs tubes, examinés au micros- cope le plus fort , présentent cette matière verte particu- lière aux conferves. Cette matière est disposée en zones transversales dans le draparnaldia changeant. Il paroît que la reproduction de ces plantes a lieu plus fréquem- ment par la séparation des rameaux cilifères (ceux-ci se détachent dans l'âge adulte de la plante), ou par des bour- geons, d'un vert tendre et transparent, qui se détachent des tiges. Draparnaldia changeant : Draparnaldia nuitabilis , Bory- Saint-Vincent, Ann. mus., 12 , pag. 4o3 , tab. 55 , fig. 1 ; Con- ferva nuitabilis, Roth , Catalect. , 1, tab. 6, fig. 6 , et tab. 5 , fig. 1 : Batrachospermum glomeratum , Vauch. , Conf. , 114, tab. 12, fig. 1 à 4; Decand. , FI. fr., n." 144. Gélatineux, d'un beau vert tendre; filamens un peu épaissis; rameaux presque pennés, obtus; pinceaux ramifères très-courts, com- pliqués. Cette espèce, qui se présente sous beaucoup de formes diverses, a presque trois pouces de longueur. Draparnaldia hypne : Draparnaldia liypnosa , Bory, /. c. , tab. 35, fig. 2 : Batrachosp. plumostnn, Vauch., /. c, pi. ii ; 5o2 DR A Decand. , FJ. fr., n." 143. Presque gélatineuse, d'un beau vert d'herbe ; filamens grêles , alôngés ; rameaux courts , presque pennés, aigus; pinceaux un peu longs, épars. Celte espèce , qui ressemble à une mousse du genre Eypnum , ac- quiert jusqu'à sept pouces de longueur. Comme la précé- dente, elle se trouve communément en France. Les autres espèces, Draparnaldia dendroides , Bory,fig. 3,» et DraparntUdia pluma. , Bory , fig. 4 , se trouvent aux îles de France et de la Réunion. Ce genre, établi par Bory de Saint-Vincent, est consacré à la mémoire de .T. P. R. Draparnauld, professeur d'histoire naturelle à l'école de médecine de Montpellier, auteur d'un ouvrage posthume sur les mollusques terrestres et fluviatiles de la France , qui se proposoit de publier un travail général sur les conferves. ( Lem. ) DRAPÈTE MUSCOÏDE (BoL): Drapeles muscoides, Lamk. , Journ. d'hist. nat., 1 , pag. 186, tab. lo, fig. 1. Petite plante découverte par Commerson au détroit de Magellan, qui forme un genre particulier de la famille des thjmélées , de la tctrandrie monogynie de Linnaiius, offrant pour caractère es-' senficl : Des fleurs ramassées en faisceau; point de calice; une corolle in fundibuli forme; le limbe partagé en quatre lobes; quatre étamines; un ovaire adhérent à la base de la corolle; un style simple; le réceptacle pédicellé ; une se- mence recouverte par la partie inférieure de la corolle. Cette plante se rapproche par son port des pasxerina , et par les caractères de sa fructification , des dais. Ses figes sont courtes, rameuses, filiformes, droites ou couchées à leur base, réunies en toufl'es, longues de trois ou quatre pouces, nues et cicatrisées inférieurement ; garnies à leur partie su- périeure de feuilles sessiles, opposées en croix, ovales, obtuses, entières, longues d'une à deux lignes, pileuses sur leur dos et à leur sommet : les fleurs fort petites, termina- les, réunies en fascicules sessilrs , environnées à leur base par les feuilles supérieures ; le réceptacle pileux et pédicellé; la corolle pileuse en dehors; le tube c\lindrique, insensible- ment dilaté; les découpures du limbe presque régulières, obtuses, barbues : les fil.auens des étamines sétacées , plus attachés à son tube ; les anthères • DR A 5o5 ovales-arrondies; une semence ovale . acuminée à son sommet. (POIR.) DRAPIER. {Ornith.) On a donné ce nom et celui de garde-boutique au martin - pécheur , alcedo ispida, dans l'o- pinion erronée que sa dépouille avoit la propriété de pré- server les étoffes de laine des insectes qui s'y attachent. (Ch. D.) DRASSE, Drassus. [Entom.) M. Walckenaer désigne sous ce nom un genre d'araignées de la tribu des tubitèles ou tapissières. M. Latreille avoit d'abord indiqué cette division, et proposé le nom de gnophosa, quïl a depuis supprimé. Voyez l'Histoire des Aranéides de Walckenaer, fasc. 4 , fig. 5, et l'article Araignée de ce Dictionnaire, n." 01 , page 338. (CD.) DRAVE, Draha, Linn. (Bot.) Genre de plantes de la fa- mille des crucifères, Juss. , et de la tétradjnamie siliculeuscy Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Ca- lice de quatre folioles ovales-oblongues, caduques; quatre pétales opposés en croix, à limbe entier, échancré ou bi- fide; six élamines , dont deux plus courtes; un ovaire su- périeur, à stigmate presque sessile et en tête; une silicule ovale, ou ovale - obloDgue , entière, comprimée, à deux valves planes , parallèles à la cloison , à deux loges conte- nant plusieurs graines nues. Les draves sont pour la plupart de petites plantes her- bacées, vivaces ou annuelles, à feuilles toutes radicales et en rosette, ou éparses sur les tiges, et à fleurs disposées en grappes ou en corymbes à l'extrémité des tiges. On en connoit vingt et quelques espèces, dont la plus grande partie est indigène de l'Europe; trois seulement ont été trouvées en Amérique, et quatre autres dans l'Orient. Ces plantes ne présentant aucun intérêt sous le rapport de leurs pro- priétés ou de leurs usages, nous nous bornerons à parler ici des espèces qui croissent en France. '•' Tige nue ou presque nue. Dkave Aizo'iDE : Druha aizoides, Linn. , Mant. 91.; Jacq. , FI. Aust. , tab. 192. Sa tige est très-courte, divisée, dés sa 5o4 DRA base , en plusieurs petits rameaux terminés chacun par une- rosette de feuilles linéaires , luisantes, ciliées, formant par leur rapprochement de petits gazons arrondis. Du milieu de chaque rosette s"élève une hampe haute d'un à trois pouces, portant à son sommet huit à douze fleurs jaunes, assez grandes comparativement à la plante et disposées en grappe courte : leurs pétales sont légèrement échancrés , une fois plus longs que le calice. Cette espèce croît sur les ro- chers exposés au soleil dans les Pyrénées, les Alpes, et autres montagnes élevées de l'Europe. Drave ciliée : Drava ciliaris , Linn. , Spec. , gi ; Berg. , Phj't., 3, pag. loi , fig. 101. Aucun caractère bien tranchant ne distingue cette espèce de la précédente; elle paroît seu- lement en différer par ses feuilles carénées en-dessous , et par ses pétales blancs, rarement échancrés. Elle croît dans les Alpes de la haute Provence et de la Savoie. Drave roide ; Draba rigida , AVilld., Spec, 3, p. 426. Ses tiges et ses feuilles ressemblent à celles de la drave aizoïde; mais les hampes sont très-velues , chargées de quatre à cinq fleurs en cime terminale, dont les pétales sont arrondis et de la longueur du calice ; les silicules sont ovales et coton- neuses. Cette plante a été découverte dans l'Arménie par Tournefort, et depuis retrouvée dans les fentes des rochers sur les montagnes de l'île de Corse. Drave des Pyrénées: Draha pj'renaica , Linn., Spcc.^ 896, Jacq., Fl.Aust., tab. 228. Ses tiges sont des souches menues, étalées en gazon , toutes garnies de petites feuilles palmées, luisantes, ciliées en leurs bords, divisées le plus souvent en trois digitations. Ces feuilles sont sessiles, imbriquées, étalées en rosette à la base de hampes velues, hautes d'en- viron un pouce, terminées à leur sommet par trois à cinq fleurs d'un rouge clair. Les silicules sont ovales et glabres. Cette espèce habite les hauts sommets des Pyrénées et des Alpes. Drave trintanière : Draha rerna , Linn., Spec, 896; F/or. Dan., t. 980. Ses feuilles sont lancéolées, sessiles, légère- ment velues, toutes radicales et étalées en rosette. Du milieu d'entre elles s'élèvent deux à quatre hampes, et quelquefois plus, hautes de deux à quatre pouces, portant à leur som- DRA 5o5 taet huit à douze fleurs blanches, à pétales semi-bifides. Les silicules sont ovales - oblongues et glabres. Cette plante est très- commune , à la lin de l'hiver et au commencement du printemps, sur les bords des champs et sur les murs des villages. Drave ÉTon.ÉE; Draha sle'lafa , Jacq. , Hort. Vind. , ii3. Dans cette espèce , les feuilles , les hampes , les calices et les silicules sont chargés de poils rameux et en étoile, si rapprochés les uns des autres qu'ils donnent à toutes ces parties un aspect blanchâtre. Les hampes, hautes d'un à deux pouces, sont garnies d'une à deux petites feuilles, et se terminent par quatre à six fleurs blanches , presque dis- posées en cime. Cette drave croît sur les sommets des Alpes et des Pyrénées. DaAVE DES neiges; Draha nivalis, WiUd., Spec, 3 , p. 427. Cette espèce diff"ère de la précédente parce que ses feuilles sont moins velues, parce que ses hampes sont le plus souvent dépourvues de feuilles, parce que ses calices sont presque glabres, et enfin parce que ses silicules le sont toujours et en même temps plus alongées. Elle croit sur les sommets des Alpes et des Pyrénées, dans le voisinage des neiges et des glaces. Drave hérisée; Draha liirta, Linn. , Spec, 897. Cette es- pèce ressemble aux deux précédentes; mais elle en dilfère par ses feuilles oblongues, glabres, luisantes, carénées en- dessous et ciliées en leurs bords. Ses silicules sont ovales, parfaitement glabres. Elle croît sur les rochers des hautes Alpes. '"' * Tige feuillée, Drave blanchâtre : Draha incana , Linn. , Spec. , 897 ; Flor. Dan., tab. i3o. Sa tige est droite, garnie de feuilles lan- céolées, entières ou dentées, recouvertes, ainsi que les tiges, les calices et les silicules, de poils en étoile, qui rendent toutes ces parties blanchâtres ou grisâtres. Les fleurs sont blanches, à pétales échancrés, portées sur des pédoncules si courts que les silicules qui leur succèdent ont trois à quatre fois plus de longueur. Cette plante croît sur les montagnes dans le midi de la France. 5oe DRE Dbave des murs: Draba muralis , Linn., Spec, 897; Afya- groides subrotundis serratisquefoliis, etc., Barrel., Icon., 816. Sa tige est gtcle , simple ou peu rameuse, droite, haute de six pouces à un pied , garnie de feuilles ovales, dentées; les radicales rétrécies en pétiole à leur base et étalées en ro- sette. Ses Heurs sont blanches, portées sur d'assez longs pé- doncules, disposées en une longue grappe terminale. Ses silicules sont ovales- oblongues, glabres, écartées de la tige, et ne contiennent que six à huit graines dans chacune de leurs loges. Cette drave croit sur le bord des champs, prin- cipalement dans les terrains sablonneux. Drave des forêts ; Draba nemorosa , Linn. , Spec. , i , pag. 643. Cette espèce diffère principalement de la précédente par ses fleurs jaunes, par ses silicules hérissées de poils très- courts, et enfin parce que chacune de leurs loges contient seize graines ou environ. Elle croît dans les bois des Alpes , sur les confins du Piémont et de la Suisse ; on lindique aussi aux environs de Montpellier. (L. D.) DRECHE. (Chiin.) C'est l'orge dont on a arrêté la germi- nation au moyen de la chaleur. La drèche sert à faire la bière. (Cii.) DREG-DOLFIN {IchthjoL), nom que les HoUandois des Indes orientales donnent au ca|lichfhe. Voyez Cataphracte. (H. Ç.) DREHHALS {Ornilh.) , nom allemand du tovcol , junx torquilla , Linn., que les Danois écrivent drejhals. (Ch. D.) DRELÎGNE, DRKLIGNY. (Ichtlijol.) Dans plusieurs de nos départemens on appelle ainsi une espèce de perche de mer, perça labrax. Voyez PERSticuE. (H. C.) DRENNE. [Ornith.) Voyez Draine. (Ch. D.) DREPANANDRUM {Bot.), nom donné par Necker au topobca d'Aublet, genre de la famille des melastomées. (J.) DREPANIE, Drc-^.-inia. (Bot.) [Chicoracées , Juss. ; Syngé- nésie poljganùe égaie, Linn.] Ce genre de plantes fait partie de la famille des synanthérées et de la tribu des lactucées ; il est voisin des liieracium. Voici les caractères génériques que nous avons observés. La calathide est incouronnée , radiatiforme , multiflore , DRE ^^7 fissifloFC, androgyniflorc. Le péricline est double : l'inté- rieur, égal aux fleurs centrales, est formé de squames uni- sérlées , appliquées, égales, linéaires - aiguës ; Textérieur, plus grand et involucrifornie , est formé de squames bractéi- formes, subunisériées, diffuses, étalées, à peu près égales, subulées. Le clinanthe est plane, alvéolé, à cloisons char- nues, dentées. Les ovaires sont obovoides , cannelés, et munis dnn bourrelet apicilaire saillant; leur aigrette est composée de deux, trois, quatre ou cinq squamellules uni- sériées, distancées, égales, longues, filiformes, barbellulées, laminées inféi'ieurement , et de rudimens de squamellules, membraneux, semi- avortés, situés entre les squamellules; l'aigrette des ovaires marginaux n'est composée que de rudi- mens semi -avortés. Les corolles ont le tube velu. On rapporte à ce genre trois espèces, dont les deux der- nières sont douteuses : nous ne décrirons que la première, qui est le type du genre , et qui d'ailleurs est la plus intéres- sante à tous égards. La Drépanie BARBUE {Drepania harbata, Desf. ; Tolpis bar- lata, Gaertn. ; Swertia barhata, Alîi. ; Crépis burbata , Linn.) est une plante herbacée, annuelle : sa tige, haute de douze à quinze pouces, est divisée en rameaux très- nombreux, grêles et flasques, presque opposés. Ses feuilles sont oblon- gucs- lancéolées, dentées, presque glabres, mais rudes au toucher ; les caulinaires sont étroites et peu nombreuses : les calathides sont solitaires et terminales sur des rameaux pé- donculiformes , épaissis et creux vers le sommet, qui est garni de quelques bractées subulées ; elles sont composées à la circonférence de fleurs d'un jaune-soufre , et au centre de fleurs d'un pourpre brun. Cette jolie plante liabite di- verses contrées au midi de l'Europe; on la trouve au bord des champs, et dans les lieux sablonneux de nos provinces méridionales. Elle est c\iUivée dans quelques jardins pour l'agrément de ses calathides , qui fleurissent en Juin et Juiflet, Il y a une variété à fleurs très- pâles. Adanson est, dit-on, le véritable auteur de ce genre, qu'il a nommé tolpis, et que Haller avait indiqué avant lui : mais ce tolpis est , comme la plupart des autres genres d' Adanson , si mal décrit, et indiqué d'une manière si vague 5o8 DRE et si obscure dans le livre de ce botaniste , qu'à peine y est-il reconnoissable. C'est pourquoi M. de Jussieu a pu très- légitimement, selon nous, reproduire plus tard ce mêmiÉ; genre sous le nom de drcpanTâ , sans se douter qu'il eût été prévenu par Adanson : et Ga?rtner, en adoptant de préférence le nom de tolpis , nous semble avoir fait une fausse application des principes relatifs à cette matière. (H. Cass.) DREPANIS. (Ornith.) L'oiseau désigné sous ce nom par Aristote est l'hirondelle de rivage, hirundo riparia, Linn., que , suivant Cetti , l'on nomme en Sardaigne drepane, (Ch. D.) DRESGLEN (Omith.) , nom gallois de la draine, turdus ■viscii'orus , Linn. Le mauvis, turdus iliacus, Linn., est dé- signé , dans la même langue , par la dénomination d«e dresglen- goch. ( Ch. D. ) DRESSA. ( Omith. ) Un des noms italiens de la grive draine, turdus viscivorus, Linn., qu'on appelle aussi dressano. (Ch. d.) DRESSE, Erectus. (Bot.) Il ne faut pas confondre dressé avec droit; ce dernier mot signifie recliligne. Une tige, des branches, des rameaux, etc., sont dressés, lorsqu'ils s'élèvent perpendiculairement ou presque perpendiculairement à l'horizon , comme dans le peuplier d'Italie. Une feuille est dressée , lorsque sa direction s'approche plus ou moins de celle de la tige ou du rameau qui la porte {tjpha, iris ger- manica). Un calice, une corolle, des pélales , des étamines, etc. , sont dressés , lorsqu'ils se dirigent à peu près paral- lèlement à l'axe rationnel de la fleur : l'œillet en offre un exemple pour les calices ; la cynoglose pour les corolles ; le geum , Vliermannia, pour les pétales; la tulipe, le lis, pour les étamines. Une cupule est dressée , lorsque son orifice est tourné vers le point opposé à la base de son support (if. epliedra). Une graine est dressée, lorsque le hile , situé im- médiatement au-dessus du placenta , est la partie la plus basse de la graine dans la loge du péricarpe (bcrbcris). (Mass.) DREYER. ( Ichthj'ol. ) En Allemagne on appelle ainsi , pendant sa sixième année, le corrégone de Wartmann. Voyez CORRÉGONE. (H. C. ) DRI 5o9 DRIADE, Drjas, Linn. (Bot.) Genre de plantes de la famille des rosacées , Juss. , et de Vicosandrie - polygjnie , Linn., dont les principaux caractères sont lessuivans: Calice monophylle, à huit découpures égales; corolle de huit pé- tales plus grands que le calice et attachés à sa base ; éta- mines nombreuses, à filamcns plus courts que les pétales et insérés sur le calice ; oA^aires nombreux , surmontés de styles capillaires, à stigmates simples; plusieurs graines ramassées en tête , et chargées chacune d'une longue barbe plumeuse , formée par le style persistant. Les driades sont de petites plantes vivaces, un peu li- gneuses à leur base; à feuilles alternes, munies de stipules; à fleurs terminales, longuement pédonculées, et ayant un joli aspect: on n'en connoît que deux espèces, indigènes des montagnes alpines et du nord de l'Europe. DaiADE A FEUILLES DE CHAM.ïDRYs: Diyas chumœdrifoUa , Pers. , Synop. 2 , pag. 5j ; Dryas octopetala, Linn. , Spec. 717 ; Chamœdris terlia sive monLana , Clus. , Hist, , 35], Ses tiges sont divisées dès leur base en rameaux rougeâtres , étalés , presque ligneux, longs de deux à quatre pouces ou un peu plus, garnis, surtout en leur partie supérieure, de feuilles ovales- oblongues, profondément crénelées en leurs bords, glabres et d'un vert foncé en -dessus, cotonneuses et blan- châtres en-dessous, portées sur des pétioles assez longs, velus et munis à leur base de stipules linéaires. Les fleurs sont blanches, larges d'un pouce ou environ, et portées sur un long pédoncule à fextrémité de chaque rameau. Cettç plante croit dans les Pyrénées, les Alpes, les montagnes de l'Italie, de l'Autriche, etc. Driade a FEUILLES entières ; Drjas integrifolia; Dryas iniegri- folium , Pers., Sjnop. 2, pag. 67. Cette espèce diffère de la précédente par ses feuilles très-entières , nullement créne- lées, mais un peu échancrées en cœur à leur base. Elle croît dans le Groenland. Nous l'avons vue dans l'hei^bier de M. de Jussieu. (L. D.) DRILE, Drilus. {Enlom.) Genre d'insectes coléoptères pentamérés, de la famille des Avalytres ou mollipennes , c'est-à-dire, à élytres molles, à corselet plat et à antennes filiformes variables. Sio DRI Ce genre, établi par Olivier , ne comprend encore qu'une espèce, qui est la panache jaune de Geoffroy, le piiUnus Jlavescens du même et de Fabricius, Ce nom, quoique tiré du grec, ûqiXcç-, n'a aucune appli- cation déterminée : il signifioit un insecte, un petit animal, un ver. GeoflFroy, qui l'a décrit (tom. I, p. 66 , n." 1 1 , et figuré planche i , fig. 2), dit qu'on seroit tenté de prendre cet in- secte pour une cicindèle (téléphore), si ce n'éioit la forme de ses antennes , qui sont en peigne tout du long , d'un seul côté. Le drile diffère des lampyres , qui ont le corselet demi- circulaire , cachant la tête, parce qu'il a un corselet carré. Les antennes dentelées en peigne les distinguent des cyphons , des téléphores et des malachies. Dans les mé[yrcs le corps est convexe et ovale , tandis qu'il est déprimé et alongé , i.°dans les ornaljses , qui ont deux dents en arrière du corselet , comme dans les taupins ; 2° dans les lyques , qui ont en outre le corselet bordé. Le caractère du genre Drile peut donc être ainsi exprimé : Corselet carré, antennes dentées en peigne ; corps alongé , déprimé, corselet arrondi, non bordé. Le Drile jaunâtre, Drilus flavescens , est noir, velu ; les élytres sont jaunes et flexibles. (Atlas, i.""^ livraison: Apa~ lytres, n." 5.) Il est commun aux environs de Paris, il paroît que sa larve vit dans le bois. (C. D.) DRILL (Mamm.) , nom que les voyageurs anglois ont donné à une espèce de singe d'Afrique mal caractérisé, et que nous avons plus particulièrement appliqué à un cyno- céphale nouveau , voisin du mandrill. Voyez Cynocéphale, (F. C.) DRIMIA. {Bot.) Le genre Jacinthe, composé d'espèces d'un port différent, et dont les caractères n'étoient pas entière- ment ceux du genre, ont fourni une occasion favorable pour l'établissement de plusieurs genres nouveaux. Si l'on eu excepte peut-être le muscaii, les autres n'offrent guère que des caractères foibles et variables. J'oserois croire le drimia de Jacquin dans ce cas, étaat distingué seulement des jacin- DRO 5ii tlies par une corolle un peu plus évasée, et par l'insertion des étamines presque à la base du tube de la corolle. Les autres caractères sont les mêmes dans hs deux genres. Je ne parle point des trois pores mellifères indiqués par Linnœus sur l'ovaire des jacinthes, rarement sensibles, et qui ne peuvent être pris pour un caractère générique bien dé- terminé. Le drimia altissima de Curtis , Bot. Magaz. , tab. 1074, est un ornithogalum. Voyez Jacinthe oknithogale. (PoiR.) DRIMMIA. {Bot.) Quelques auteurs désignent sous ce nom générique \e hj-acinfhus revolutus , qu'ils distinguent par un calice tubulé , portant les étamines vers son milieu et non à sa base. Ce motif ne paroît pas suffisant pour le séparer. (J.) DRINGUE. {Ornith.) Salerne dit, page 208 de son Orni- thologie, que les gens de la campagne donnent les noms de dringiie noire, et de dringite jaune ou petite dringue , à deux oiseaux dont il parle à l'article de la fauvette à tête noire, mais qu'il ne désigne pas avec assez de précision pour mettre à portée de les bien reconnoître. (Ch. D.) DRIZ, lANTUM {Bot.), noms arabes du thapsia , selon Dalechamps. (J.) DROFA {Ornith.) , nom illyrien de l'outarde, ohs /arda, Linn. (Ch. D. ) DROGON. {Conchji.) Les marchands donnent quelquefois ce nom au murex lolorium, ou la baignoire , dont M. Denys de Monfort a fait un genre sous ce nom. (De B. ) DROMvVDAlRE. {Entom.) On a donné ce nom trivial à différentes espèces d'insectes : à un hjménoptèredelafamille des uropristes, qui est un sirèce ; à un lépidoptère de la fa- mille des nématocères, qui est un bombyce. Ces insectes ont en effet le corselet comme bossu , ce qui les a fuit désigner sous le nom de dromadaire. ( C. D.) DROMADAIRE {IchthjoL), nom d'un poisson de la mer des Indes orientales, dont la chair est sèche et rarement mangée. Ruysch en a parlé dans sa Collection des poissons d'Amboine, pag. 76, tab. 18, n." 8. (H. C.) DROMADAIRE {Mamm.), nom que les modernes ont tiré du grec peur désigner l'espèce de chameau nommé , 5i2 DRO dansDiodore etStrabon, Kctfj.>i>^oç S'oùfxxç (chameau coureur). Voyez Chameau. (F. C.) DROMAIUS. (Ornith.) On a déjà dit, au mot Casoar , que M. Vieillot , formant deux genres du casoar des grandes Jndes et de celui de la Nouvelle-Hollande, dont le premier porte un casque, et dont le second a la tête couverte de plumes effilées , avoit donné à celui-ci le nom de dromaïus en latin, et celui dVmoi/ en François. (Ch. D.) DROMEDARIUS (Mamm.), nom latin du dromadaire. (F. C.) DROMIA. (Crust.) Voyez Thelxiop'édés. (W. E. L. ) DROMILLA. {Ichthjol.) Les Italiens donnent ce nom à notre chabot, col tus gobio. Voyez Cotte. (H. C.) DRONGEAR. {Ornith.) Voyez Drongo. ( Ch. D.) DRONGO. (Ornif/i. ) Les habitans de Madagascar appellent ainsi un oiseau dont Brisson a fait sa 16.'' espèce de gobe- mouches. En plaçant cette espèce à la suite des tyrans , Buffbn a observé qu'elle en différoit sous plusieurs rapports, et il lui a conservé le nom de drongo. M. Levaillant, qui a retrouvé cet oiseau dans l'intérieur de l'Afrique, a établi, sous la même dénomination , avec lui et d'autres espèces qu'il y a aussi découvertes, ou dont il a eu communication, un genre particulier , caractérisé, 1.° par un bec comprimé latéralement, dont les deux mandibules sont légèrement arquées en sens contraire , et dont la supérieure , à arête vive et échancrée , est un peu crochue; 2.° par les soies roides et implantées sur le front qui recouvrent leurs grandes narines, et par les poils qui leur forment des mous- taches. Le doigt postérieur est en outre , chez ces oiseaux , plus fort que les trois de devant; les deuxième, troisième et quatrième rémiges sont les plus longues ; et la queue, d'une étendue au moins égale à celle du corps et fourchue dans les espèces connues jusqu'à ce jour , n"a que dix pennes , ce qui établit une différence essentielle entre eux et les tyrans, qui en ont douze, et constituent d'ailleurs une famille propre à l'Amérique. M. Vieillot a formé , pour ce genre , le nom lalin dicrurus., tiré de deux mots grecs exprimant une queue fourchue ; et quoique cette forme des pennes caudales soit commune à DRO 5i3 beaucoup d'oiseaux, le terme sembleroit assez convenable pour désigner plus particulièrement ceux dont il énonce un caractère secondaire dans l'état actuel de nos connoissances : niais on pourroit découvrir d'autres drongos qui , présentant les attributs essentiels du genre^ n'y joindroient pas celui-ci; et alors le nom manqueroit de justesse, et defiendroit même exclusif à l'égard des espèces nouvelles. D'un autre côté, le terme edolius , adopté par M. Cuvier, est un de ces anciens noms dont la signification est perdue , et dont nous nous sommes déjà permis de critiquer l'emploi ; mais les notions qui existent sur l'oiseau auquel on avoit consacré celui-ci , sont si vagues qu'il stroit bien difficile d'en faire jamais l'application , et l'on croit devoir lui donner la pré- férence. Les drongos tiennent par plusieurs points à la grande série des gobe-mouches ; ils se nourrissent d'insectes* surtout d'a- beilles, et nichent sur les arbres* Ils sont assez nombreux dans les pays qui bordent la mer des Indes; et Mi Levaillant a observé que les espèces par lui rencontrées en Afrique y vivent en société, sont très-turbulentes j jettent des cris per- çans, et se rassemblent au déclin du jour^ Leurs mœurs les ont fait nommer, par les colons du Cap ^ bej vrecter, c'est- à-dire mangeurs d'abeilles* L'espèce de drongo qui , la première j a été connue sous ce nom en France , est le Drongo huppé ^ Edolius cristatus , le même que le grand gobe -mouches noir huppé de Mada- gascar, deBrisson, t. 2 , p. 588 j Lanius forficatus , Linn. et Lath. , pi. enl. deBuffon, n.° 189^ et pi. 166 de Levaillant, Ornith. d'Afrique, t. 4. Cet oiseau, apporté d'abord de Ma- dagascar pur M. Poivre , et qui est assez commun dans le pays des Cafres , au cap de Bonne -Espérance, a dix pouces de longueur, depuis le bout du bec jusqu'à celui de la queue; sa taille est à peu près celle de notre merle. Le devant de la tête est orné d'une huppe composée de plumes qui se tiennent relevées et dont l'extrémité se recourbe en devant; ces plumes, à barbes très -étroites, sont étagées, et, tandis que celles qui sont le plus près des narines n'ont que quelques lignes, les dernières ont près de deux pouces. Les ailes, qui, pliées, atteignent au tiers de la queue, ont quinze pouces j3. 55 5i4 DRO d'envergure. Les pennes latérales de la queue excèdent les intermédiaires d'environ deux pouces, et si ces pennes sont réellement au nombre de dix seulement, Brisson a commis une erreur , car il en indique douze. Le plumage entier est noir, avec des reflets verdàtres , chez les adultes des deux sexes, qui ont aussi les pieds et les ongles de la même couleur. La femelle ne diffère du mâle que par sa taille un peu plus petite, et sa huppe plus courte de mi itié. Les jeunes sont d'un noir brun sur les ailes et la queue, et d'un noir glacé de gris sur le reste du corps. Leur huppe , qui ne s'élève que de huit à dix lignes chez le mâle , ne paroit pas du tout chez les femelles du même âge. Commerson avoit déjà annoncé que ce drongo avoit un beau ramage , qu'il a même comparé à celui du rossignol , ce qui marquoit une grande différence entre lui et les tyrans, qui ne jettejit que des cris aigres. Les sauvages du Cap ont aussi dit à M. Levaillant qu'a l'époque des amours le mâle faisoit entendre un chant fort et soutenu le matin et le soir. En d'autres temps, cette espèce, qui fréquente les grandes forêts, se réunit en petites troupes, avant le lever et après le coucher du soleil, sur des arbres isolés et ayant plusieurs branches mortes, pour y saisir les abeilles à leur sortie du bois, ou lorsqu'elles reviennent chargées de butin. Ces oiseaux, en se précipitant sur les abeilles, et suivant les sinuosités et les détours de ces insectes qui cherchent à les éviter, forment une scène très -animée et d'autant plus bruyante qu'ils répètent à chaque instant, et sur tous les tons, les cris pia-griach-griach. Ce manège nocturne et ex- traordinaire, dont le motif n'étoit pas compris par les Hot- tentots, leur a fait regarder les drongos comme des oiseaux de mauvais augure, qu'ils ont, en conséquence appelés duyweis , diaboliques. Drongo drongear; Edolius nwsicus, D., pi. 167 de Lev. Cette espèce, plus petite que la précédente, et dont la queue est moins fourchue , n'a pas de huppe. Son plumage, d'un noir mût, se rembrunit à la pointe des grandes pennes des ailes , et les rayons de lumière lui font prendre une teinte bleuâtre. L'iris est d'un brun sombre ; le bec, les pieds et les ongles sont noirs. La taille de la femelle est presque égale à celle DRO 5i5 tlu màie. Les jeunes , dont le plumage est d'un gris brun , qui blanchit sur le bas-ventre , ont des taches de cette der- nière couleur aux plumes anales. On trouve le drongear sur toute la côte est d'Afrique , et M. Levaillant a fait, sur ses mœurs et ses réunions pour prendre les abeilles, les mêmes observations qu'à l'égard du drongo huppé. Le mâle fait entendre, le soir et le matin, un chant qui ressemble à celui du merle ; il place , dans une enfourchure , à l'extrémité d'une branche des mimosas les plus élevés, son nid, qu'il attache comme ceux des loriots, et qui est composé uniquement de brins de bois flexibles et dun tissu si lâche que, du bas de l'arbre, on peut voir et Compter les œufs qui s'y trouvent. La planche C8 de M. Le- vaillant donne la figure de ce nid et des œufs qui , sur un fond blanc, sont parsemés de taches noires, carrées. Leur nombre est de quatre , que le màle couve , ainsi que la femelle. Droxgo balicasse, Edolius balicassius, D. Cette espèce, qui correspond au corvus balicassius de Gmelin et de Latham , a été décrite par Brisson, tom. 2, p. 3i, sous le nom de choucas des Philippines, et figurée sous la même dénomina- tion dans les planches enluminées de Buffon , n.° 6o3. 11 ré- sulte de la description, faite par les deux auteurs, du seul individu existant alors, que l'oiseau, d'une taille un peu Supérieure à celle du merle commun , avoit la queue four- chue et tout le plumage d'un noir à reflets verts; que son bec et ses pieds étoient également noirs. Les deux natura- listes attribuent aussi à l'oiseau un chant agréable. M. Levaillant, quia décrit son drongup , et l'a fait figurer, ïpl. 173, sarcles individus envoyés à M. Temminck , le pré- sente de même comme ayant le plumage , le bec et les ongles noirs, et n'offrant de différences pour les sexes que dans la taille, qui égale celle de la grive draine, tui'dus viscivorus, Linn., chez le mule, dont Je front porte d'ailleurs une huppe retroussée et longue seulement de trois ou quatre lignes , tandis que la femelle, plus petite, en est dépourvue. Le même naturaliste ne dissimule pas qu'il soupçonne que cette femelle n'est autre que l'individu décrit par Brisson et Buffon sous les noms de choucas et de balicasse des Philippines; et- 5i6 DRO tout portant, en effet, à croire que ce ne sont pas des espèces distinctes, on n'en fera point des articles séparés. Drongo FiNGAH , EdoUus cccrulcscens. Cet oiseau , auquel on donne le nom de fmgah au Bengale , a d'abord été décrit sous celui de pie-grièche des Indes à queue fourchue, par Edwards, qui en a donné, tome 2 de son Histoire, p. 56, pi. 56, une figure qu'on retrouve dans Seligmann, t. 3, pi. 7. C'est le lanius carulescens de Linna-us, dont M. Levaillant a donné, pi. J72, une figure nouvelle, d'après un individu que M. Boers avoit reçu de Batavia. Cet oiseau , de la taille de notre grive de vigne, tiirdus iliacus , Linn. , a le dessus de la tête , le derrière du cou , les scapulaires et les couver- tures des ailes et de la queue, d'un noir brillant à reflets bleus ou d'un vert purpurin ; les grandes pennes des aiks et de la queue sont d'un noir mat et brunâtre , et les deux plus extérieures de celles-ci sont terminées par une tache blanche; la gorge, le devant du cou et la poitrine sont noirâtres, et les plumes qui couvrent les côtés, le ventre et l'anus, sont blanches; le bec, les pieds et les ongles sont d'un brun noi- râtre. Sonnini a probablement fait une confusion en attri- buant à cet oiseau , mal à propos mis au rang des pies- grièches , l'habitude de poursuivre avec acharnement les corbeaux, et de jeter de grands cris en les assaillant de coups de bec sur le dos , ce qui lui auroit fait donner le nom de roi des corbeaux. Drongo a raquettes, Edolius platurus , D. Cet oiseau, dont M. Levaillant a donné une bonne figure, pi. lyô, est le même que celui qui est décrit et figuré dans le Voyage de Sonnerat aux Indes orientales , t. 2 , p. igô, et pi. 111 , sous le nom de grand gobe- mouches de la côte de Malabar. Srisson , induit en erreur par l'inexactitude d'un dessin de M. Poivre, avoit déjà placé cet oiseau parmi les coucous, en lui supposant les doigts distribués deux devant et deux derrière, comme on le voit tom. 4, pi. 14; et il l'avoit appelé coucou lert huppé deSiam, parce que le dessinateur avoit relevé en huppe les plumes du sommet de la tête , qui lui auront paru un peu plus longues, comme cela a lieu pour d'autres oiseaux, sans constituer cependant une véritable huppe. Les autres natu- ralistes étant partis de cette fausse donnée , l'oiseau est de- DRO 5i7 venu pour Linnaeus le cucutus paradiseus , et pourBuffon, le coucou à longs brins. Shaw , rectifiant, en partie, l'erreur commise, en a fait un tyran, lanius malabaricus ; et c'est M. Levaillant qui l'a rétabli clans la famille des drongos. Sa taille est un peu supérieure à celle du précédent. Tout son plu- mage est d'un noir brillant à reflets verts; l'iris est rouge : mais un caractère qui suflitpourle faire reconnoître , existe dans le prolongement des deux pennes extérieures de la queue , qui , garnies de barbes des deux côtés depuis leur origine jusqu'à l'extrémité des pennes intermédiaires, s'éten- dent ensuite en filets nus jusqu'à sept ou huit pouces au-delà de ces pennes, et se terminent enfin par des barbes eu forme de palettes, qui n'occupent qu'un seul côté, c'est-à- dire, suivant Sonnerat, le côté extérieur, et, suivant M. Levaillant, le côté intérieur. Ce dernier observe que, dans un envoi fait à M. Temminck, il se trouvoit plusieurs indi- vidus privés de ces longues pennes et qu'on lui avoit an- noncés comme étant des femelles. Drongo a longue queue, ou Drongolox ; Edolius macro-^ cerus, D. M. Levaillant, quia donné, pi. 174, ia figure de cet- oiseau, dit que son plumage est généralement noir, avee des reflets bleuâtres très-vifs, et que son bec, œoins fort que celui des autres drongos, est, ainsi que ses pieds et ses ongles, d'un noir plombé. Il ajoute que sa taille est plus svelte que celle du drongup , son corps moins r&buste , et que sa queue, très-longue, est plus fourchue que dans les autres. Cette dernière circonstance ne semble pourtant pas résulter du rapprochement des deux figures j et, comme d'ailleurs M. Levaillant n'a pas vu l'oiseau en vie, la forme alongée et l'aplatissement du corps des deux individus, qu'il' a reçus dans un même envoi, ne pouvoient-i!s pas provenir en partie d'une préparation défectueuse ? Drongo moustache ; Edolius mystaceus, D., pi. 169 de Lev. Le corps de cet oiseau est plus trapu que celui de ses congé- nères ; sa queue, qui n'est pas très-fourchue, est d'un brun noirâtre, ainsi que les couvertures des ailes. Le reste du plumage est d'un noir à reflets verdàtres ; le bec et les pieds sont noirs, et l'iris d'un marron vif. Du bord des narines et des deux côtés de la mandibule inférieure partent quatre 5i8 DRO faisceaux de poils roides, dont les deux premiers se dressent, au lieu que les deux auîres, qui se dirigent en avant, sont abaissés. La femelle, d'un quart plus petite que le mâle, et dont les moustaches sont aussi plus courtes, n'en diffère d'ailleurs qu'en ce qu'elle a le bas -ventre et les plumes anales tachetées de blanc. M. Levaillant . qui en a disséqué plusieurs . ne leur a trouvé dans l'estomac que des débris d'abeilles et de chenilles rases. DfiONGo GRIS ou DsoNGRi . EdcV.us leucophœus, D. Cet oiseau , de l'il© de Ceiian. a les mêmes proportions que le drongear ; mais par sa queue plus fourchue il se rapproche du drongo iuppé. Son plumage est d'un gris argentin très-luisant : son bec, ses pieds et ses ongles sont de couleur de plomb. Les femelles sont, comme dans les autres espèces, d'une taille inférieure. M. Levaillant, qui, sous le n.° 170, a donné la figure du drongri , présente , sous le numéro suivant , celle dun drongri à rentre blanc , qui ne diffère du premier qu'en ce que les par- ties inférieures sont blanches. Ce savant voyageur soupçonne lui-même que les deux seuls individus qu'il a vus et qui venoient de Batavia, ne sont point d'une espèce distincte: en effet , plusieurs oiseaux ont ainsi le dessous du corps blanc dans la première année . et des femelles sont mêmfe différentes du mâle pendant deux ans: mais, comme les deux individus lui ont paru avoir les caractères d'oiseaux adultes, il a cru devoir attendre que des observations ulté- rieurement faites dans le pays natal eussent éclairci ses doutes. Drongo bronzé: Edolius œneus.. D.. pi. 1 -6 de Lev. Cet oiseau du Bengale a toutes les parties supérieures du corps d'un noir brillant à reflets d'un bleu ou vert bronzé. Les parties ::nférieures sont d'un noir mat. ainsi que le bec et les pieds. M. Cuvier regarde comme voisin de cette famille le co7>u5 Itottentûlus , Linn. , dont il est fait mention dans ce Dictionnaire sous le mot Corbeau, et qui a d'abord été décrit par Brisson sous le nom de monedula capiLis Bomr spci . t. 2 , p. 33 , pi. 2 , et ensuite par Buffon sous celui de choucas moustache, pi. enl. 326. Cette dénomination sembleroit d'autant plus annoncer des raj:jiorts avec le drongo moustache , ci-devant décrit, que cet oiseau existe au Cap , où M. Levaillant n"a pas trouvé 1 autre ; mais les soies ou poils qui partent de la base supé- DIVO 5i9 rieure du bec du corvus Iwttentotus sont longs de trois pouces et si flexibles qu'ils retombent comme une chevelure. M. Cuvier soupçonne aussi beaucoup de rapports entre le bec- de-fer de M. Levaillant, lanius superbus, Shaw , dont lUiger a formé le genre Sparactes, et la famille des drongos. Voyez la description de cet oiseau sous le mot 5ec-de-fer, tom. 4, p. 184. Ch. D. ) DRONTE {Ornith,) Quoique cet oiseau soit décrit et figuré dans beaucoup d'ouvrages, son existence est encore révo- quée en doute par plusieurs auteurs, et avant d'indiquer les caractères ensis ou cirsium arvense. Le même cite aussi des auteurs qui confondent le drjpis avec ïacanos de Pline, espèce d'onoporde , et d'autres qui l'ont pris pour le panicant maritime, eiyngium maritinium , confondu par quelques-uns avec Vacanos. La plante de la famille des caryophyllées à la- quelle Anguillara appliquoit le nom de drjpis, est celle qui Ta conservé, et que nous i^ommons drypis spinosa. (J. ) DRYPTE, Drypta. (Entom.) Genre d'insectes coléoptères pentamérés , de la famille des créophages ou carnassiers. Ce genre , établi par M. Latreille et adopté par Fabricius , ne comprend encore que deux espèces voisines des cicin- dèles , et pourroit être ainsi caractérisé .- DSI 541 Corselet plus étroit que les élytres , et de la longueur de la tête ; à dernier article des tarses bilobé. Ces caractères suffisent en effet pour séparer les dryptes de tous les carabes , cjychres, calosomes , scarites, anthies , tachj'pes, hrachins, etc., qui ont le corselet aussi large que les élytres; ensuite des manticores , cicitidèles, bembidions , élapfires, qui ont le dernier article des tarses simple , et enfin des colliures, dont la tête est plus courte que le corselet. On ignore encore les mœurs des dryptes : il est probable qu'elles sont à peu près les mêmes que celles des cicindèles. Elles courent très- rapidement et se cachent sous les pierres comme les brachins. Elles se nourrissent de petits insectes vivans qu'elles atteignent facilement à la course. L'une des espèces se trouve aux environs de Paris : nous en avons trouvé plusieurs individus dans la forêt de Fontai- nebleau , près de Chailly , et un dans le bois de Meudon , sur le bord d'un étang exposé au plein midi : c'est La Drypte échancrée, Drypta emarginata. Ses élytres sont bleues, ainsi que la tête et le corselet 5 les antennes et les pattes sont fauves. C'est un insecte dont les formes sont très-sveltes et les couleurs agréables. ( C. D. ) DRYS(Bo^), nom grec du chêne, d'où dérivent ceux des dryades , divinités des forêts ; des anciens druides ; de chamœdrj's , petit chêne; de drjopieris ou fougère, croissant sur des chênes, etc. (J.) DRZEMLIK. (Ornith.) Les Polonois appellent ainsi l'éme- TÛlon, falco œsalon , Linn. (Ch. D.) DSCHIUM {Ichthyol.) , un des noms tartares du glanis , silurus glanis , Linn. Voyez Silure. (H. C. ) DSHEREN {Mamm.) , nom que les Mongoles donnent, au rapport de Gmelin le voyageur , à une espèce d'antilope , antilope gutturosa, Pall. , qui habite les déserts de la grande Tartarie. Voyez Antilope. (F. C. ) DSILENG. ( Bot. ) Les habitans de Maïncatschin , ville limi- trophe de l'empire Russe et de la Chine , donnent ce nom au fucus muricatus de Gmelin {Hist. fuc. , tab. 6, fig. 4), qu'ils mangent (ainsi que les fucus esculentus et saccha- rinus, Linn.), cuit avec du riz. ou bien cru, après l'avoir 542 ^ DSI fait tremper dans Teau. Voyez Dele^seria comestible , à l'article Delesseria. (Lem. ) DSIN. {Bot.) Au Japon, suivant Kœmpfer, on donne ce nom et ceux de Icarrias, hakhna , arai , à une graminée qui est le plialaris arundinaùea, selon iM. Thunberg. (J.) DSINDSOM. {Bnt.) Vn des noms jjponois, suivant KsGmpfer, du ninsi de la Chine, siutii ninsi , dont la racine, regardée comme un excellenf cordial, importée au Japon, y est vendue très-cher. Kanmpfcr donne la figure et une longue description de la plante. Il parle aussi de ses vertus et de la manière de l'administrer. (J. ) DSISI. (Bol.) L'arbrisseau qui porte au Japon ce nom et celui de tsubalU , suivant Ka^nijifcr, est conservé maintenant dans nos orangeries et nos jardins à fleurs, sous celui de ca- mellia japonica, assez recherché par les amateurs. (J.) DSJAKURJO, SAKURO {Bot.), noms japonois du gre- nadier, punica, suivant Kaempfer. (J. ) ' DSJEDABA {Ichthjol.) , nom que l'on donne, àDsjidda, port d'Arabie sur la mer Rouge , au scomber dsjedaba de Fors- kaël , que M. de Lacépède rapporte au genre Caranx , sous la dénomination de caranx alhus. C'est le scombre sufnoh de Boniiaterre. Voyez Caranx. (H. C.) DSJEKU. (^Bot.) Selon Kœmpfer et Thunberg on nomme ainsi au Japon une espèce de panis, panicum verticillalum. (J.) DSJEMMAI. {Bot.) La fougère citée sous ce nom japonois par Kœmpfer est ïosmunda ternata de M. Thunberg, que Swartz nomme maintenant boirjchium ternalum. (J.) DSJERENANG {Bot.), nom distinctif d'un rotang de l'Inde, calamus , dont le fruit donne un suc rouge et astrin- gent, regardé comme une espèce de sang-dragon. 11 est mentionné par Ka^mpfer; Rumph en parle aussi à l'article du sang-dragon {Herb. An boin. , 2 , p. 253), et il ajoute que les Malais le nomment djerennang ou djernang ; les habi- tans du Macassar , djerenne ou djerné. Cette espèce a les fruits très-petits, recouverts d'écaillés en losange comme tous les rotangs. Ces auteurs décrivent le végétal qui les fournit, et il devra en être fait mention à l'article du Rotang. (J.) DUB 543 DSJO-GIKF, TENGAI-FANNA (Bot.), noms japonois du grand soleil, helianthus annuus , selon Kaempfer. (J.) DSJOOKA, MIOGA {Bot.), noms japonois, suivant Ka'uipfer, d'un amome, nommé pour cette raison amonium mioga par Thunberg et Willdenow. (J.) DSO, SASA (Bot.), noms japonois d'une espèce ligneuse de roseau, approchant du bambou , mais s'élevant peu , sui- A'ant Kasnipfer. (J.) f DSOJO, JAMMA-IMO {Bot.), espèce d'igname du Japon, dioscorea japonica de Thunberg. (J.) DSONGILLEY, DSONGILGAH (Bot.), noms russes ou sibériens de la dent de chien, eiythronium , suivant Gmelin, auteur du Flora sibirica, (J. ) DSUDSUDAMA, JOKUI. {Bot.) La larme de Job , coix, est ainsi nommée au Japon, suivant l'indication deKsempfer. (J.) DUB. {Erpétol.) Dapper et Marmol parlent sous ce nom d'un saurien d'Afrique, ou d'une espèce de lézard de dix- huit pouces delongueur, qui habite en particulier les déserts de la Lybie et ne boit jamais. Ils le disent sans venin , et ajou- tent que les Arabes en mangent la chair après l'avoir fait rôtir. Cet animal est très-vif, et lorsqu'il a la tête dans un trou, il est impossible de l'arracher de là, quelques efforts que l'on fasse; aussi les chasseurs ont-ils coutume d'agrandir le trou avec une pioche. Nous ne savons à quel genre connu de l'ordre des sauriens rapporter le dub. (H. C.) DUBzVr (Bot.) , nom africain de la chrysocome , cité dans le livre de Dioscoride. (H. Cass.) DUBBA. {Bot.) Forskaè'l dit que, dans l'Arabie, la cale- basse, cucurbita lagenaria, est nommée dubba-djlbe , et le dubba-farahis est son cucurbita citrullus battich. (J.) DUBBEAH, DuBAH , Dabba , Dabutu , Da3uh , Dabach. {Mamm.) Tous ces noms, qui ont la même origine, pa- roissent être ceux de l'hyène dans les parties septentrio- nales de l'Afrique, quoique l'histoire qu'on a faite des ani- maux auxquels on donne ces noms soit surchargée de dé- tails fabuleux , au milieu desquels il est assez difficile de distinguer la vérité. (F. C. ) DUBERRIA. {ErpctoL) Seba a désigné sous ce nom , Thés. H, 544 BUB tab. 1 , n. 6 , un serpent d'eau de Vile de Ceilan , que Klein et Daudin ont appelé coluher duherria , et dont M. Scluieider a fait un élaps. Voyez Colleuvae. (H. C.) DUBEKRIA MARIN. [Erpét.) Louis de Capiné (Voyage de l'Amérique espagnole ) dit qu'on donne ce nom à un très-grand serpent de mer. (H. C.) DUBERRIE [ErpéL.), nom spécifique d'une Colleuvre. Voyez ce mot. (H. C.) DUBOISIA MYOrORE {Bot.) -. Duboisia wjoporoides , Rob. Brown, ISov.HolL, i , pag. 448. Arbrisseau de la Nouvelle- Hollande, constituant seul un genre particulier, de la fa- mille des solanées , de la didjnamie angiospermie de Linnseus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à deux lèvres; une corolle presque campanulée ; quatre étamines didynames, un cinquième filament avorté; un style; un stigmate; une baie à deux loges polyspermes. Cet arbrisseau est peu élevé, glabre sur toutes ses parties; ses rameaux garnis de feuilles alternes, simples, entières; les fleurs disposées en panicules axillaires , accompagnées de bractées caduques; le calice court, à deux lèvres; la co- rolle campanulée, un peu en forme d'entonnoir; son limbe partagé en cinq lobes presque égaux ; les étamines insérées au fond de la corolle ; le stigmate en tête , échancré ; une baie biloculaire , contenant plusieurs semences noires, pe- tites, ovales. (PoiR.) DUC [Ichthjol.) , nom vulgaire d'un Holacanthe. Voyez ce mot. (H. C.) DUC. {Ornith.) On donne ce nom et celui de hihou aux espèces de rapaces nocturnes qui ont la tête munie d'ai- grettes, et dont la description se trouve dans la première section du mot Chouette. (Ch. D.) DUC-DUC {Bot.), nom donné, dans l'ile de Baly, au Caduc-duc de Java. Voyez ce mot. (J. ) DUCHESiNEA. (5o^) M. Smith, pour rappeler les travaux de M. Duclicsne sur les fraisiers, a donné son nom nu fra- garia indica de M. Andrews , dont il fait un genre nouveau , à raison de ses graines conformées en petites baies pressées sur leur réceptacle commun. Ce genre n'est peut-être pas assez tranché pour pouvoir être séparé du fraisier. (.T.) DUC M DUCHESNEA FRAISIER (Bot,) -. Duchesnea fragiformis , Smith, Trans. linn., lo, pag. SyS ; Fragaria indica, Andr. , Bot. rep., tab. 479. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypéfalées , de la famille des rosacées, de l'ico- sandrie polygynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel; Un calice à dix divisions; cinq pétales; un grand nombre d'étamines insérées sur le calice ; des styles nombreux ; au- tant de semences placées sur un réceptacle commun, et formant une baie composée. Cette plante a, par son calice et sa corolle , une très-grande affinité avec les potentilles; par son fruit elle se rapproche des fraisiers. Ses racines sont fibreuses, presque tuberculées; ses tiges couchées , rampantes, étalées, pileuses, filiformes, presque simples; les feuilles radicales,- assez nombreuses; celles des tiges solitaires , longuement pétiolées , ternées; les folioles pédicellées, presque égales, arrondies, un peu rhom- boi'dales, obtuses, inégalement incisées, pileuses en-dessous, les latérales presque à deux lobes ; les pétioles couverts dé poils étalés; deux stipules adhérentes à la base du pétiole, ovales, incisées, pileuses et persistantes; les pédoncules soli_ taires, opposés aux feuilles; uniflores , de la longueur des feuilles; les fleurs jaunes, assez semblables à celles du posera- tilla rep tans ; le calice pileux; le fruit d'un rouge foncé, ino- dore et insipide. Cette plante croît dans les Indes orientales, sur les hautes montagnes. (Poir.) DUCHESNIA. (Bot.) [Corjmbifères, Juss,', Syngénésie poly- garnie superjlue , Linn.] Ce nouveau genre de plantes, que nous avons établi dans la famille des synanthérées (Bull. soc. philom. , Octobre 1817), appartient à notre tribu natu- relle des inulées, dans laquelle nous le plaçons auprès de Yinula, dont il diffère principalement par l'aigrette plumeuse. La calathide est radiée, composée d'un disque multiflore , régularitlore, androgynillore , et d'une couronne unisériée, paucitlore , liguliflore , féminiflore. Le péi'icline, à peu près égal aux fleurs du disque, est formé de squames irrégulière- ment imbriquées , foliacées, linéaires-subulées. Le clinanthe est plane et inappendiculé. Les ovaires sont munis d'un bourrelet apicilaire saillant, subcrcnelé en son bord infé- rieur; leur aigrette est composée de squamellules unisériées, i3. 3 5 ^^46 DUC entre-greffees à la base, filiformes, irrégulièrement barbei- lées. Les anthères sont pourvues de longs appendices basi- laires sétiformes. La DfCHEsNiE CRÉPUE [DuchesTiia crispa, H. Cass. ; Inula crispa, Desf. , Pers. ; Inula gnaphalodes , Vent.; Aster crispas , Forsk. ) est une plante herbacée, annuelle, qui croit en Egypte, dans les fentes des murailles. Ses tiges sont nom- breuses, longues d'environ un pied et demi, couchées, dif- fuses, rameuses, cylindriques, couvertes d'un coton blanc; les feuilles sont alternes, sessiles, longues à peine d'un pouce, linéaires, cotonneuses, à bords dentés, sinués , crépus; les calathides, composées de fleurs jaunes, sont solitaires au sommet de rameaux pédonculiformes, garnis de quelques bractées. (H. Cass.) DUCHESSE {IclUhjoI.), nom vulgaire d'un holacanthe , holacanlhus dux. Voyez Holacanthe. (H. C.) DUCHOLA. {Bot.) Adanson substitue ce nom à celui de Vomphalea de Linnapus, généralement adopté. (J.) DUCHON. {Conchjliol.) Nom vulgaire donné par Adanson ;, Sénégal, pag. 61 , pi. 4, à une coquille que Gmelin n'a pas introduite dans son catalogue, et qui me semble être un jeune individu d'une espèce de cyprée. Ce n'est certaine- ment pas le burcinum subulatum de Gmelin, qui est le faval d'Adanson, comme le dit le Dictionnaire d'histoire natu- relle. (De B.) DUCK {Ornith.) , nom générique des canards en anglois. (Ch. D.) DUCO. (Ornith.) En Italie on donne ce nom et celui de dugo au grand duc , strix buho , Linn. (Ch.D.) DUCQUEÏ. {Ornith.) On appelle ainsi, dans quelques départeniens de la France, le moyen duc, slrixolus, Linn. (Ch.D.) DUCTILITE. ( Chirn.) C'est la propriété qu'ont certains corps de s'étendre par une force de pression ou de traction , et de conserver leur nouvelle forme lorsque celte force cesse d'agir. ( Ch. ) DUDAIM. {Boi.) Dans la Bible on trouve sous ce nom le bananier. Forskaël le cite aussi pour une variété du con- combre ordinaire. Cette conformité de nom vient peut-être DUF 647 îie ce que le fruit du bananier ressemble un peu à un petit concombre. (J. ) DUDAÏM DES HÉBREUX. (BoL ) François-Ernest Bru ck^ manu croit que la truffe est le fameux dudaïin dont il est parlé dans la Genèse , et dont se servit Rachel pour exciter Jacob à l'amour. Il a exposé son opinion dans un petit ou- vrage qu'il publia sur les truffes, à Helmstadt , en 1720. M. Virey pense , et il nous semble avec beaucoup plus de vraisemblance, que le dudaïm est le fameux salep des Orien- taux , qui , comme on sait , n'est formé que de bulbes des- séchées de plantes du genre des orchis. (Lew.) DUDA-SALI. {Bot.) Clusius , dans ses Exotica^ dit que ce nom étoit donné au bois de couleuvre, lignum colubrinum , chez les Canariens. Il en distingue deux espèces, dont il donne la description, qui ne peut se rapporter ni au rhamnus colubrinus , ni au slrjchnos coluhrina , qui sont les deux bois de couleuvre connus. Ses descriptions ont plus de rapport à des plantes herbacées, et l'on serolt porté à croire que «elle à laquelle il attribue des feuilles de bryone qui ont des trous, seroit quelque dracontium. (J.) DUDA-VALLl, KUDICI-KODI {Bo^.), noms malabares, cités par Rheede, d'une plante apocinée , dont Je fruit et les graines sont comme dans Vasctépias , mais qui n'est pas encore rapporté par les botanistes à son genre , parce que la description de la fleur est incomplète. ( J.) DUDEK [Ornith.), nom polonois de la huppe, upupa epops , Linn. (Ch. D.) DUDl [Ornith.) , nomgénérique des perroquets en Turquie. (Ch. D.) DUDLEY FOSSIL. (Fosa.) C'est le nom que Ton donne en Angleterre au genre de crustacés que Blumenbach avoit appelé entomolithiis paradoxus, et auquel M. Brongniart a donné celui de caliméne. Les Allemands l'ont aussi appelé trilobite. Voyez Trilobite. (D. F.) DUDU (Ornith.), nom du dronle, didus ineplus. Linn., en allemand. ( Ch. D.) DUFOL'REA. {Bot. = Crfptogamie.) Famille des lichens; genre établi par Acharius , et qui a pour type le lichen Jlam - meus, Linn. Ses caractères génériques sont l^s suivans ; 548 DLF Lichen rameiix, membraneux; ramifications presque cy- lindriques, libres, fistuleuses et cotonneuses à l'intérieur, terminées chacune par un conceptacle orbicnlaire , gonflé et vide en-dessons, et dont la membrane proligère ou sémi- nifère, qui forme le disque, est un peu épaisse, piano-con- vexe, colorée, adhérente par le bord à la substance des rameaux. Celle-ci recouvre en partie le bas du conceptacle. sous la forme d'une pellicule mince. Cinq espèces composent ce genre : DuFOUREA coui.ErR DE FLAMME: Du/oureu flanimea , Ach. . Lich. unU\, pag. 624; Lichenoides flammeitm , Hoflm. , Lich., tab. 5 , fig. 1 ; Lich. jlammeus, Linn. , Act. med. Suec, 1, tab. i5, fig. 3. Flavescent , ramifications marquées de creux lacuniformes ; conceptacle d'un jaune- orange. Se trouve sur les écorces d'arbres au cap de Bonne-Espérance. DuFOUREA MADRÉPORIFORME: Dufourca madreporiformis , Ach., Lich. Univ., pag. 025; Lich. madreporiformis , Wulf., apud Jacq., Coll. 3, tab. 5, fig. 2. D'un bianc légèrement jau- nâtre; rameaux courts, renflés, fascicules, à peine fistuleux. Se rencontre sur les rochers, en Autriche, en Suisse et, dit-on 5 en Dauphiné. Ces deux espèces ont au plus deux à cinq lignes de hau- teur ; elles forment des plaques assez étendues, dures et fra- giles dans la sécheresse. Les autres espèces sont : le Dufourea mollusca, qui se trouve sur les pierres à Saldanha-bay en Afrique; le Dufourea rj'ssolea , qui habite la Sibérie ; et le Dufourea obtusata , espèce douteuse des rochers maritimes de la Noruége. Ce genre est dédié à M. Léon Dufour, de Saint -Sever, département des Landes, auquel la science doit la décou- verte d'un très-grand nombre d'espèces de lichens, la plu- part décrites d'après lui dans les ouvrages d'Acharius. Nous apprenons que ce dernier naturaliste suédois se pro- pose de changer le nom de ce genre, parce qu'il en existe déjà deux sous la même dénomination : l'un établi par Bory de Saint-Vincent, et qui doit conserver le nom de tristica, que lui a donné Aubert du Petit-Thouars ; et l'autre établi par Kunth. (Lem.) DUIOUREA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à DUF 549 rieurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille des convolvulacées, de la pentandrie monogynie de Linnéeus , of- frant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions, les deux extérieures plus grandes, membraneuses , en forme de rein, quelquefois coloré, enveloppant les trois autres; une corolle en entonnoir; le limbe plissé; cinq étamines ; les anthères à deux lobes, l'ovaire supérieur ; un style profondé- ment bifide ; les stigmates globuleux. Le fruit est une cap- sule enveloppée par le calice persistant, à deux loges; une ou deux semences dans chaque loge. Ce genre a été consacré par M. Kunth à M. Léon Dufour, médecin très-distingué, qui a, pendant plusieurs années, parcouru l'Espagne , et y a recueilli et dessiné un grand nombre de plantes et d'insectes. M. Bory de Saint-Vincent lui avoit déjà adressé un genre, mais qui a été depuis re- connu pour être le même que le tristicha de M. Aubert du Petit-Thouars. Ce genre est composé des deux espèces suivantes : DcFOUREA A FEUILLES GLAKREs ; Diifourca glulra , Kunth ire Humb. et Bonpl. , Nov. gen. , vol. 5, pag. 114. Arbrisseau grimpant, très-rameux, garni de feuilles alternes, pétiolées, en ovale renversé, obtuses, mucronées, en cœur à leur base, membraneuses, veinées, réticulées, glabres à leurs deux faces, parsemées de points brillans, longues de deux pouces et demi , larges d'un pouce et demi ; les pétioles très-courts; les pédoncules axillaires , chargés de plusieurs fleurs pédicel- lées ; les calices glabres, à cinq divisions, dont les deux exté- rieures très-grandes, droites, verdàtres, presque longues d'un pouce, et les trois intérieures oblongues, un peu obtuses, concaves, longues de deux lignes; la corolle blanche, plus longue que le calice ; le tube court; une capsule à deux loges monospermes. Cette plante croît dans l'Amérique méridio- nale, proche San-Francisco-Solano. DuKOUREA A FEUILLES SOYEUSES; Dufoureci scricea, Kunth in Humb, Z. c, tab. 214. Arbrisseau de la Nouvelle-Grenade, grimpant, très-rameux, muni de feuilles alternes, pétiolées, ovales-elliptiques, un peu rétrécies vers leur sommet , obtu- ses et mucronées, entières, en cœur à leur base, glabres, luisantes et ponctuées en-dessus, soyeuses et jaunâtres en- dessous, longues de trois ou quatre pouces , larges de deux D^o BU F Les fleurs sont disposées en panicules terminales, feuillées, presque dicholomcs; les pédicelles soyeux , accompagnés de petites bractées linéiiires-lancéolées ; les deux grandes folioles du calice couleur de rcse ou de chair; la corolle blanche , soyeuse en dehors, plus longue que le calice ; l'ovaire soyeux, à deux loges; deux ovules dans chaque loge. (Poif..) DUFWA (Ornith.), nom suédois du pigeon domestique , columha dnmcstica , Linn. , dont le mâle est appelé par les Flamands dit^èr ou doffer. ( Ch. D.) DUGO (Ornith.) , un des noms italiens du grand duc , 5/n'.r bubo , Linn. , que dans quelques départemens méridio- naux de la France on appelle dugon. (Ch. D.) DUGON ou Di'GONG. (Mamm.) Voyez Halicore, (F. G.) DUGORTIA (Bot.), nom substitué par Scopoli pour le pariiiari de Ca^^cnne , parinarium , décrit par Aublet. Schre- ber le nomme pefrucarra. Gmelin cite les noms substitués, comme deux genres différens. (J.) DUHAMELIA. (Bot.) Dombey avoit ainsi nommé une plante qui se trouve être le manglilla , Juss. M. Persoon, dans son Sj'nopiis plant., a substitué le nom de duhamelia à celui de Hamellia , Linn. Voyez ce dernier mot. (Poir.) DUHL. (Ornith.) On donne en Allemagne ce nom et celui de tul au choucas, corvus laonedula, Linn. (Ch. D.) DUJKER [Mamm.], nom que les Hollandois donnent à une espèce d'antilope du Cap, entièrement brun, et qui n'est encore connu que par ce qu'en dit Barrow. Ce nom signifie plongeur, et il a été donné à cet antilope à cause des bonds qu'il fait lorsqu'il veut se cacher dans les buissons. (F. G.) DUILLIOSG. (Bot,) Voyez Dclesseria pabnée , a l'article Delesseria, (Le.m. ) DUJNGOAK. {Ornith.) Selon Othon Fabricius, lesGroen- îaodois appellent ainsi le colombin ou petit ramier, columha anas , Linn., pi. iSg de Frisch, (Gh.D.) DUKIPHAT {Ornith.), nom hébreu de la huppe, vpupa epops, Linn. (Gh.D,) DULAGIA. {Bot.) Necker emploie ce nom pour désigner le coMpi de Gayennc, acioa d'Aiiblet, que Schreber nomme acia. (J. ) DULB {Bot.), nom arabe du platane du Levant, suivant DUL 55i Oalëchamps et Rauvvolf"; il est nomme schinar aux environs du Caire, au rapport de Forskaèl. (J. ) DULCAMARA. {Bot.) On trouve sous ce nom, dans Do- doens et Daléchainps, la douce-amère, solanum dulcamara, .plante dont les vertus ont été exposées en détail dans des ouvrages spéciaux. Césalpin, cité par C. Bauhin, croit que c'est le sulicastrum de Pline ; d'autres disent que c'est la seconde espèce de cyclaminus de Dioscoride et le melotron de Théophraste. Medicus et Mœnch font de cette espèce un genre distinct sous le nom de dulcamara, à cause de quelques taches dans l'intérieur de la coi'olle et d'une baie de forme ovoïde : ces caractères ne sufiisent pas pour la séparer. (J.) DULCICHINUM. (J5o^) Gesner et d'autres nommoient ainsi lesouchet, dont les racines sont de petits tubercules bons à manger, cjperus esculentus. C. Bauhin, qui en fait mention, dit encore que c'est le malinathalla de Théophraste et des Egyptiens, l'anlhalium de Pline, le Irasi de Matthiole , de Clusius et des Véronois, Vhahel- assis ou granum alzeelen des Arabes, Vhabazis de Porta, le dulcigini des Vénitiens, l'/io/oconfïis d'Hippocrate, les margaritœ yEgjptiœ d'Arislote. Il ne' faut pas confondre ce souchet avec celui de Rumph , cité précédemment à l'article Chabazizi. Voyez ce mot. (J.) DULClflDA (Bot.), un des noms latins donnés à la pi- voine, suivant Dodoens. (J.) DULCIGINI. {Bot.) Voyez Dulcichinum. (J.) DULESH, DELISK. {Bot.) L'espèce de varec , fucus, nommée ainsi par les Irlandois , est le dils des Ecossois , le dulfe du Northumberland , le fucus palmatus de Linnseus. Voyez Delesseria palmée, (j.) DULFE. {Bot.) Voyez Dulesh. (J.) DULIA. {Bot.) Adanson désigne sous ce nom le ledum de Linnaeus, genre de la famille des rhodoracées. (J. ) DU-LIAM. {Bot.) Voyez Duriaon. (J.) DULICHIUM. {Bot.) Ce genre a été établi pour une plante qui avoit été placée successivement parmi les scirpes , les souchets et les clïoins {scliœnus). M. Richard en a formé un genre particulier, sous le nom de pleuranthus , qui n'a point été publié. M. Fersoon y a substitué le nom de dulichium. Ce genre appartient à la famille des cjpéracces , à la triandrie 652 DUL monogynie de Linnapus, offrant pour caractère essentiel : Des épis i)rtsque en grajjpes axillaires ; les cpillets linéaires-lan- céolés, un peu comprimés, composés d'écaillés serrées, embras- santes, disposées presque sur deux rangs; trois étamines ; un ovaire environné de soies rudes, surmonté d'un style très- long et bifide; une semence linéaire. La plante qui a donné lie4 à ce genre est le DuLiCHiUM SPAÏHACÉ: DuUchium spathoceum , VcTS. , -^ynops. , 1, pag. 65; Cjperus spathaceits , A\illd.; Schœnus spalhaceus , Linn. , Spec; Cyperus ferrugineus , Linn., ^." édition; Scirpus spathaceus , Mich., Amer.; Schœnus angusfifolius ,Viihl , Enum. ; Pluk., Alm,, tab. 3oi , fig. i ; Moris. , HisK, 3 , §. 8, tab. 3, fig. 17. Ses tiges sont droites, cylindriques, entièrement cou- vertes par les gaines des feuilles, de la hauteur de la canne à sucre. Les feuilles sont nombreuses, linéaires, rapprochées, très-lisses, longues de deux pouces, graduellement plus cour- tes ; les gaines longues d'un pouce et demi, striées, brunes et bordées à leur orifice : les pédoncules solitaires, filiformes, comprimés, un peu denticulés, situés alternativement dans les gaines supérieures des feuilles, plus longs qu'elles; ils sup- portent de petites grappes composées d'épis sessiles , alternes, cylindriques, subulés, un peu distans, longs d'un demi-pouce, contenant environ six fleurs .- les écailles linéaires-lancéolées, membraneuses, striées, ferrugineuses à leurs bords, l'infé- rieure stérile; l'ovaire environné d'environ seize soies fer^. rugineuscs, denticulées; une semence linéaire, un peu com- primée. Elle croit dans la Virginie et plusieurs autres con- trées de l'Amérique septentrionale. M. Persoon ajoute, comme seconde espèce, le DuUchium canadense , plante du Canada, dont les fleurs sont disposées en grappes simples, pédonculées: les épillets peu nombreux, droits, composés d'environ dix fleurs. (Poir.) DULLAHA. (Bot.) Sérapion nommoit ainsi, au rapport de Rauwolf, le melon d'eau, cucurbita citruLlus. (J.) DLILPÉE. {Ornith.) Voyez Coudey. (Ch. D.) DULSE. (Bot.) Voyez Delesscria palmée , à l'article Deles- SERiA. ( Lem. ) DULUS. {Ornith.) M. Vieillot a formé , sous ce nom, un genre qui comprend le tangara esclave , tanagra dominica ^ Linn, (Ch. D.) DUM 655 DULWILLY (Ornith.) , un des noms anglois du petit pluvier à collier, charadrius hjaticula , Linn. (Ch.D.) DUMBEBE. (Bot.) Voyez Éudeba. (J.) DUMELING ( Ornith. ) , un des noms que , suivant Gesner et Aldrovande , le roitelet, motacilla régulas, Linn., porte dans la Basse-Saxe. (Ch. D.) DUMERIL SHARK (Ichthyol.) M. C. A. Lesueur, com- pagnon de Péron , a décrit sous ce nom, dans le Journal of ihe Acadcmy of natural Sciences of Philadelphia , pour le mois de Mai 1818, une espèce d'ange de mer ou de squatine , très-différente des animaux du même genre que nous voyons dans nos mers d'Europe. Il l'a dédiée à M. le professeur Duméril , de Paris. Voyez Squatine. (H. C.) DUMÉRILIE, Dumerilia. {Bot.) [ Corjmbifères , J uss. ? Sjn- génésie polygamie égale, Linn.] Ce genre de plantes, établi par M. Lagasca dans la famille des synanthérées , appartient à notre tribu naturelle des nassauviées. Voici les caractères génériques que nous avons observés , dans Pherbier de M. de Jussieu , sur un échantillon de Dumerilia paniculata.- La calathide est incouronnée, snbradiatiforme, pluriflore, labiatiflore, androgyniflore. Lepéricline cylindracé est formé de squames unisériées , égales, embrassantes, oblongues- aigués , foliacées , membraneuses sur les bords latéraux ; il est accompagné à sa base de quelques squames surnumé- raires, unisériées, inégales, inappliquées, linéaires. Le cii- nanthe est plane, et pourvu de squamelles squamiformes, embrassantes, oblongues-aiguës , membraneuses. Les ovaires sont grêles , cylindracés , striés, hispidules; leur aigrette est composée de squamellules unisériées, égales, filiformes, courtement barbées. I-es corolles sont profondément divisées en deux lèvres, dont l'extérieure est profondément et iné- galement divisée en trois lanières oblongues, et Flntérieure, plus étroite et plus courte , est divisée presque jusqu'à sa base en deux lanières linéaires. Les anthères sont munies de longs appendices apicilaires linéaires, entregrcilés , et de longs ap- pendices basilaircs linéaires, membraneux. Le slyle , le stigmate et les collecteurs offrent tous les caractères propres n la tribu des nassauviées. Les dumérilies sont des plantes ligneuses ou herbacées, à 554 DUM feuilles alternes, pétiolées, quelquefois accompagnées de deux oreillettes à la base du pétiole, et à calathidcs dispo- sées ordinairement en corymbe et composées de fleurs jaunes. M. Lagasca désigne par les noms de martrasia crenata , auriculata , sericça , piibescens , mais sans décrire aucune d'elles , quatre espèces de ce genre , dont Tune {M.pubes:ens), parais- sant avoir les ovaires coUifères , doit peut-être, suivant lui, former un genre distinct. M. Decandolle a décrit, sous les noms de dumerilia axillaris et paniculata , deux espèces comprises sans doute dans les quatre martrasia de M. La- gasca. Nous ne devinons pas le motif pour lequel le savant botaniste espagnol a substitué le nom de marirasia à celui de dumerilia, qu'il avoit lui-même imposé d'abord à son genre; et quoiqu'il convienne en général de se conformer à cet égard aux inti niions des auteurs, nous ne pouvons nous résoudre à préférer le nom d'un obscur apothicaire de Barce- lonne à celui d'un naturaliste aussi distingué que M.Duméi'il. La DuMÉRiLiE TAî à cinq dents aiguës; la corolle tomenteuse , chiirgée de poils en étoile; le tul)e quatre à cinq fois plus long que le calice; les divisions du limbe ovales, un peu aiguës: les tilamens membraneux à leur base, à trois filets capillaires, celui du milieu plus long, terminé par une an- thère à deux loges. Le fruit consiste en une baie de la gros- seur de celui du solanum nigrum, lisse, globuleuse, à deux loges, contenant des semences nombreuses, lisses, compri- mées. (PoiR.) DUNALIA. (Bot.) Voyez Dunale. (Poir.) DUNAPi. {Conch.)d.) La coquille qu'Adanson (Sénégal, pag. 188, pi. ]5) décrit et figure sous ce nom, est le nerita senegalensis de Cmelin. Voyez Nériïe. (De B. ) DIJINDUL (Bot,), nom arabe du croton variegatum , sui- vant Forskaël. ( J. ) D[î]NES {Géogr. phjs.), Monticules de sable sur te bord de la mer. Les vents domiuans qui les produisent, les font avancer dans les terres, et frappent ainsi de stérilité un espace qui iroit toujours en augmentant, si l'on ne venoit à bout d'arrêter ces sables amoncelés, en les fixant par de grands végétaux. C'est ce qu'a exécuté , avec beaucoup de succès, Brémontier, dans les landes de Bordeaux , en y faisant des plantations de pins maritimes. ( L. C.) DUNG-BIRD {Ornith.), nom anglois de la huppe, upupa epops , Linn. (Ch. D.) DUNLIN. {Ornith.) L'oiseau que les Anglois appellent ainsi, et auquel on donne pour synonyme la brunette de Buffon , est, suivant M. Cuvier, l'alouette de mer à collier, tringa cinclus , Linn., Lringa alpina et scolopax pusilla , Gmel. , pi. enl. de Buffon , 852. ( Ch. D. ) DUNNOCK. {Ornith.) Un des noms anglois de la fauvette d'hiver ou Iraine-buisson , motacilla modularis, Linn., qu'on appelle aussi, dans la mêa;e langue, titling. (Ch. D.) DUNTERGOOSE. (Ornith.) Voyez Embergoose. (Ch.D.) Dl.PINIA (Bot.), nom donné par Scopoli au tonahea ou taonabo d'Aublet. qui doit être supprimé et réuni au' tern- stromia, ( J. ) mjPLIClPENNES ou PTÉRODIPLES. (Entom.) C'est le DUR 557 nom de la famille qui comprend les guêpes, et dont les ailes, dans l'état de repos, sont comme doublées sur leur longueur. Voyez Ptérodiples. (CD.) DURA. (Bot.) Forskaël dit qu'en Egypte on nomme ainsi le mais, zea, qui n'y est pas très-abondant. Le sorgho, liolcus sorghum, y porte le même nom, ou celui de dur?-a- hœlledi. (J.) DUKACINA. (Bot.) On lit dans Daléchamps que, selon quelques-uns, ce mot est dérivé de celui de rhodacena , qui avoit été donné au pécher, amygdalus persica, parce qu'il avoit été apporté de la Perse en Egypte, et de là dans l'île de Rhodes, où il avoit prospéré. Matthiole ne partage pas cette opinion : il paroit croire plutôt qu'il est question de l'abricotier. Dodoens , Tabernauiontanus et C. Bauiiin citent le duracina comme up pêcher dont la chair du fruit ne se sépare pas du noyau. (J.) DURANTE, Duranta. (Bot.) Genre de plantes dicot}lédo- nes , à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des verbénacées, de la didjnamie angiospermie de Linnœus, dont le caractère essentiel consiste dans un calice tubuleux-cam- panulé, à cinq dents ; une corolle infundibuliforme ; le limbe plane , à cinq lobes un peu inégaux ; quatre étamines didy- names, ren ermées dans le tube de la corolle; un style sim- ple. Le fruit est une baie ou un drupe renfermé dans le ca- lice , resserré à son orifice , contenant quatre osselets bilocu- laires ; une semence dans chaque loge. Ce genre renferme des arbrisseaux tous indigènes de l'Amé- rique , quelquefois épineux, à feuilles simples, opposées, quelquefois ternées; les fleurs disposées en épis ou en grappes lâches, axillaires ou terminales, souvent panicu'ées , ac- compagnées de bractées; la corolle d'un bleu violet. On y rapporte les espèces suivantes ; Durante de Plumier : Duranta Plumieri , J acq,, Amer,, tab. 176, et Icon. rar. , 5 , tab. 5o2 ; Lanik. , Iil. , tab. 5/f5 , fig. e, f, etc. , ex Gœrtn. Arbrisseau de Saint-Domingue, qui s'élève à la hauteur de douze ou quinze pieds, et se divise en rameaux nombreux, alternes, quelquefois munis d'épines axillaires j garnis de feuiiles glabres, ovales, obtuses nu acuzninées, mem- braneuses , dentées en scie , médiocrement pétiolées. Les 558 DUR fleurs sont bleues, petites, terminales, disposées en grappes longues de quatre ou cinq pouces , paniculées , droites ou un peu renversées ; les pédicelles souvent recourbés ; les baies charnues, jaunâtres, globuleuses, recouvertes par le calice, dont l'orifice, resserré, forme un petit coi contourné obliquement et slrié. Durante lancéolée : Duranta ellisia, Linn.; Lamk. , III. , tab. 545, fig. a, b, c, d, c: Ellisia frutescens, etc., Brown , Jam., tab. 29, fig. 1 ; Jacq., Amer., tab. 176, lig. 77. Cet arbrisseau, originaire de l'Amérique, et cultivé au Jardin du Roi, très-rapproclié du précédent, en diffère par ses feuil- les plus alongées, lancéolées, aiguës, inégalement dentées j par ses grappes de fleurs plus courtes, et par le calice de ses fruits, dont le sommet reste droit et ne se contourne pas obliquement. Durante deMutis : DurantaMutisii, Linn. , Supp. Ses rameaux sont obscurément tétragones ou hexagones ; ses feuilles op- posées ou teniées, glabres, coriaces, elliptiques , lancéolées, très-enticrcs, aiguës à leur sommet; les fleurs disposées en épis axillaires , unilatéraux .; l'orifice du calice resserré , con- tourné et oblique au sommet d'un fruit ovale. Cette plante croît à Saint-Domingue et dans l'Amérique méridionale. Dans le Duranta ohtusifolia , Kunth in Humb. et Bonpl. , JSov'. gen. , 2, pag. 264, très-voisin de cette espèce, les rameaux sont cylindrique^ : les feuilles coriaces, opposées, ovales-ob- tuses, glabres, entières; les épis paniculés ; les flieurs pen- dantes; les fruits globuleux, de la grosseur d'un pojs. Il croît dans l'Amérique méridionale. Durante de Xalapa : Duranta xalapensis, Kunth in- Humb. et Bonpl., JVov. gen, 2, pag. 255. Cet arbrisseau se rappro- che du Duranta Plumieri : il croît sur les montagnes du Mexi- que. Ses rameaux sont épineux , blanchâtres , quadrangu- laires, pubescens dans leur jeunesse; les feuilles pétiolées, en ovale renversé, glabres, obtuses, légèrement dentées ou crénelées, longues d'environ un pouce et demi, un peu pileuses dans leur jeunesse; les épis paniculés, axillaires et terminaux, longs de trois pouces: les bractées linéaires, soyeuses, un peu plus longues que les pédicelles: les calices soyeux. DUR 559 Dorante a gros fruits ; Duranta macrocarpa , Kunth , /. c. Arbrisseau de la Nouvelle-Espagne , dont les rameaux sont rarement épineux, presque ternes et obscurément hexago- nes, glabres, blanchâtres; les feuilles ternées , les supérieu- res opposées, pétiolées , oblongues, elliptiques, un peu ob- tuses, glabres , légèrement dentées vers leur sommet , longues d'un pouce et demi; les épis terminaux, presque solitaires; les fleurs unilatérales, à peine pédicellées; les bractées li- néaires et pubescentes; le calice et la corolle pubescens en dehors : le fruit est un drupe globuleux, de la grosseur de celui du prunier épineux. Durante a trois épines ; Duranta Iriacantha , Juss. , Ann. Mus. Par., 7, pag. 77. Arbrisseau très-rameux , haut de quatre à cinq pieds, très-épineux; les feuilles ternées, ova- les-elliptiques, obtuses et arrondies à leur sommet, entières, un peu roulées à leurs bords, assez semblables à celles du buis; trois épines dans Taisselle des feuilles; les fleurs axil- laires , d'un violet pâle, réunies en un épi court et termi- nal ; les fruits globuleux. Cette plante croit au Pérou , sur le revers des montagnes arides , et à Quito. Le Duranta buxifolia, Poir. , Enc, Supp., n.**5, est très-rapproché et peut-être une simple variété de l'espèce précédente ; ses rameaux sont blancs ou cendrés, très-lisses; les plus jeunes anguleux; les feuilles opposées, ovales, obtuses; une seule épine dans chaque ais- selle ; les fleurs pédicellées, disposées en épis simples, termi- naux ; les fruits glabres, noirâtres et luisans. Cette plante a été découverte par M. Ledru à Pile de Saint-Thomas. Le Duranta r.iicrophjUa, Poir., Enc3cl. , Supp., n.° 6, cultivé au Jardin du Roi, originaire de PAmérique méridionale, diffère du duranta buxifolia par ses feuilles un peu plus grandes, en ovale renversé, crénelées, particulièrement vers leur som- met, ordinairement sans épines; les fleurs disposées en un épi simple , terminal. Les rameaux d'un gris verdàtre, an- guleux, presque quadrangulaires. M. Persoon a mentionné, sous le nom de Duranta dentata, une plante née en Afrique, dont la tige est très-rameuse; les feuilles ovales, dentées; des bractées plus larges que les fleurs qu'elles accompagnent sur l'épi. M. de Jussieu cite un duranta parietariœ/olia qui a des rapports avec le duranta SGo Dlll Midisii. Cette plante n'a point d"épines: ses feuilles sont eu tières, ovales-lancéolées, rétrécies à leurs deux extrémités: connue cà Saint-Domingue et aux Antilles, où elle croît sous le nom de marcocoha. (Poir.) DURAZ. [OrniCu.) L'oiseau auquel les Arabes donnent ce nom et celui d'alduragi , est l'attagas, que M. Picot-Lapeyrouse a reconnu être identique avec le lagopède, tetrao lagopus ^ Linn. (Ch.D.) DUKBÉ. ( Ornith.) Ce nom, par lequel M. Desmarest dit que les Languedociens désignent le gros-bec, loxia cocco- ihraiistes, Linn., n'est, sans doute, qu'une mauvaise pronon- ciation du mot dur -bec , qu'on applique , dans plusieurs départemens, au même oiseau, mais que des naturalistes ré- servent maintenant à d'autres loxies, dont ils ont fait un genre particulier. DURBEC. (Ornitli.) Le bec des oiseaux de ce genre est très-fort, e't bombé de toutes parts , comme celui du bou- vreuil; mais il en diffère en ce que la pointe de la mandi- bule supérieure se recourbe, comme chez les perroquets, sur l'inférieure, qui est obtuse : les narines, arrondies, sont cachées par de petites plumes dirigées en avant ; la langue est épaisse et émoussée à la pointe. Les deux seules espèces que Ton connoisse jusqu'à présent, se nourrissent de fruits d'arbres conifères; et, quoique cette circonstanée ne leur soit point particulière , M. Vieillot a, par cette considération, été déterminé à imposer le nom de strobilipliaga à ce genre, auquel M. Cuvier a appliqué celui de coiythus , qui dé- signoit en grec un oiseau actuellemt-nt inconnu. La première espèce est l'oiseau qu'on trouve décrit dans Bris- son sous la dénomination de Gros-iîec de Canada , Coccothraustes canadensis , et dont le mâle et la femelle sont figurés, dans les Glanures d'Edwards, n.'" 120 et 124, sous celle de grosse pivoine, et dans Seligniann, pi. 18 et 19, avec le nom de gros-pinçon rouge. La figure du même oiseau se voit aussi dans la 55.'^ planche enluminée de Bulfon , n.° 1 ; mais les caractères du bec n'y sont pas exprimés. Cette espèce est le Durbec ROUGE, loxia enucleaior , Linn., strobilipliaga enucleator , Vieil., dont la longueur est d'environ huit pouces, et qui DUR 56i est à peu près de la grosseur du gros- bec commun, loxia coccothraustes , Linn. La tête, le croupion, les couvertures supérieures de la queue, la gorge, le cou, la poitrine, les côtés et les jambes, sont le plus souvent d'un rouge incarnat ; le dos est d'un brun mêlé de gris et de rose; une double ligne blanche se remarqué sur les couvertures des ailes; les plumes abdominales et anales sont grises ; la queue, un peu fourchue, est composée de douze pennes brunes et bordées extérieurement de gris ; le bec est cendré , liris d'un châ- tain clair; les pieds et les ongles sont bruns. La femelle, qui a un peu de rouge sur la tête et le croupion, est, en général, d'un gris olivâtre. Mais le plumage de cet oiseau paroit sujet à des variations assez considérables. En effet, le mâle est décrit par Pennant {Arct. Zool. , tom. 2, p. 348 de la 1 .^"^ édition) , comme ayant la tête et la partie supérieure du corps d'un beau cramoisi , avec une tache noire dans le milieu de chaque plume; les petites couvertures des ailes tirant s\^ l'orangé , les autres plus foncées. L'individu que Sparrman a figuré, pi. 17 du Muséum Carlsonianum , sous le nom de loxia Jlamengo , est , au contraire , une variété albinos du durbec , chez laquelle les couleurs sont bien plus pâles , la tête et le dessous du corps étant d'un rose terne , et les parties supérieures blanches , avec une raie transversale noire aux couvertures des ailes , dont quelques pennes sont de la même couleur, ainsi que le croupion. Les durbecs habitent le nord de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. On en trouve beaucoup au Canada et à la baie d'Hudson , contrée où ils arrivent en Avril et se répandent dans les forêts de pins et autres arbres ou arbrisseaux coni- fères. A cette époque on les entend chanter ; mais ils devien- nent bientôt silencieux , et s'occupent de la confection de leurs nids, qu'ils placent sur les arbres. Ils pondent dans ces nids , form^ de petites bûchettes et intérieurement garnis de plumes, quatre œufs blancs, qui éclosent au mois de Juin. Ceux qui vivent en Europe, viennent quelquefois jusqu'en Ecosse, où Pennant dit qu'on en a vu dans le mois d'Août, ce qui le porte à croire qu'ils pourroient même y nicher. La seconde espèce de ce genre, le Dureec verdatre , Loxia psiUacea, Lath. et Strobiliphagaj>siUacea, Vieil, , habite j3. 56 562 DUR l'île de Sandwich. Les deux sexes sont figurés dans le General synopsis ofbirds, tom. 2 , pi. 42. La taille de cet oiseau n'excède pas celle du verdier. Le mâle a la tête et une partie du cou jaunes. Le reste de sou plumage est d'un vert olivâtre sur un fond brun, dont la teinte est plus pâle en-dessous ; l'ex- trémité des ailes et de la queue e^t jaunâtre; le bec et les jambes sont d'un brun pâle. La femelle , d'un gris jaunâtre sur la tête , a les autres parties du corps semblables à celles du mâle. (Ch. D. ) DURDO. (Ichthjol.) Quelques auteurs ont donné ce nom à la sciène-umbre. Voyez Sciene. (H. C.) ^DURDULLA. {Ornitk.) L'oiseau que Barrère {Oniithol. spécimen novum) place dans son genre Alouette, et qu'il dit être ainsi nommé en Catalogne , où on l'appelle aussi santa Catharina, est le proyer, emberiza miliaria , Linn. (Ch. D.) DURE -MÈRE. (Anat,) On nomme ainsi la plus extérieure des membranes qui enveloppent le cerveau ; elle se trouve en contact immédiat avec le crâne. (F. C.) DUREYN. {Bot.) Voyez Duriaon. (J.) DURGAN. {IchUijol.) A Nice, suivant M. Risso, l'on donne ce nom au barbeau commun. Voyez Barbeau. (H. C.) DURIAON {Bot.), nom malais du fruit du durion , sui- vant Clusius. Sa fleur est nommée buaa, et l'arbre lui-même batan. Après avoir décrit le durion, cet auteur ajoute que si, dans un appartement plein de ces fruits, on introduit quelques feuilles du poivrier-bétel, aussitôt ils se corrompent tous sans exception. L'inflammation de l'estomac , par suite d'une indigestion occasionée par l'abus de ces fruits , e&t calmée promptement par l'application de ces feuilles sur l'estomac. Files produisent le même effet prises à l'intérieur et préviennent même l'inflammation. Rumph parle aussi du durion, dureyn ou dury des Malais, en observant que ce dernier nom signifie épine, et qu'il est donné à cet arbre à cause de son fruit couvert d'aspérités ou épinTO. Il paroît que l'arbre de la Chine que Boym, jésuite missionnaire, dé- crit et figure mal sous le nom de du-liam, est le même que le duriaon ; car il fait la même observation sur la prompte cor- ruption de son fruit, quand on le met en contact avec l** bétel. (.T.) DUR 565 DURIBEC. (Ornith.) Suivant M. Bonelli, c'est à Turin le nom du gros-bec, loxia coccolhraustes, Linn. (Ch.D.) DURILLO, JOLLADO, UVA DE PERRO {Bot.), noms espagnols du laurier-tin , viburnum tinus", suivant Dodoens. (J.) DURIO. (Bot.) Sous ce nom générique , qui appartient à un genre polypétale très-connu, Adans.on, trompé par quelques rapports extérieurs et par des caractères impar- faitement tracés par les auteurs , désignoit le genre mainte- nant nommé artocarpus , qui est apétale et dicline , apparte- nant à la famille des urticées. (J. ) DURION DES INDES (Bot.) -. Durio zibethinus , Linn.; Durio , Rumph., Amboin., i, pag. gg, tab. 2g. Arbre des Indes , remarquable par la grosseur de ses fruits , formant seul un genre particulier, de la famille des capparidées , de la poljadelphie polyandrie de Linnoeus , offrant pour caractère essentiel: Un calice en godet, caduc, très-obtus à sa base, divisé en cinq lobes; cinq pétales plus courts que le calice j des étamines nombreuses, distribuées en cinq faisceaux; les filamens de chaque faisceau soudés ensemble à leur base; les anthères torses; un ovaire supérieur, pédicellé; un style. Le fruit est une très-grosse baie arrondie , hérissée en dehors d'un très-grand nombre de pointes pyramidales , divisées en cinq loges, s'ouvrant en cinq parties, renfermant dans cha- que loge plusieurs semences ovales, enveloppées d'une pulpe blanche et muqueuse en forme d'arille. Cet arbre, nommé vulgairement Durion, Durian ou Dcr- RioAN , a le port d'un de nos grands arbres fruitiers : il porte une cime un peu lâche, étalée, peu feuillée; son écorce est d'un jaune cendré; les feuilles alternes, distantes, médio- crement pétiolées , ovales-oblongues , entières, acuminées, vertes et glabres en-dessus , écailleuses et d'un roux pâle en- dessous, ainsi que leur pétiole, longues de cinq à six pou- ces, larges de deux pouces et plus. Les fleurs sont d'un blanc jaunâtre, placées au-dessous des feuilles, sur les bran- ches on sur le tronc même, disposées en faisceau, portées sur un pédoncule commun, épais, assez court; les lobes du calice arrondis; les pétales creusés en cuiller; l'ovaire ar- rondi; le style sétacé, de la longueur des étamines. Le fruit 564 DUR est une baie de la grosseur de la tête d'un homme, toute cou- verte de pointes à plusieurs faces. On trouve, sur cet aybre, les détails suivans dans l'His- toire générale des voyages, vol. 8, pag. 162, et vol. 11 , pag. 648. « Le fruit du durion est fort estimé dans la plus « grande partie des Indes. Ce fruit est fort gros, et ne croît « qu'au tronc, comme le jalolo , est un combustible fossile qui se présente en masses feuille- tées, à feuillets minces et comme papyracés , tendres, un peu flexibles, d'un gris verdàtre ou jaunâtre sale. Il a sou- vent, du moins dans les échantillons que nous en avons vus, l'apparence de larges feuilles verdàtres, placées les unes sur les autres, et fortement comprimées. Il répand, par l'insuffla- tion de l'haleine , l'odeur argileuse. DUV 5^7 Il est opaque; mais ses feuillets isolés sont translucides, et, plongés dans l'eau, ils se séparent, deviennent beaucoup plus translucides et acquièrent une très-grande flexibilité. Séché, sa pesanteur spécifique est de 1,146. Jl brûle facilement , avec une flamme blanche longue , qui répand beaucoup de fumée noire et une odeur qui ne se manifeste bien que lorsqu'elle est répandue dans l'atmo- sphère, et qui, ainsi étendue, a beaucoup de rapports avec celle de Yassafetida résine , à laquelle on donne, comme on sait , le même nom vulgaire qu'au dusodyle. Il laisse après la combustion un résidu terreux du tiers de son poids environ. Le dusodyle sur lequel la description de ce fossile a été faite , vient de Sicile. Il se trouve à Melili , près de Syra- cuse, en couche mince, entre des bancs de calcaire. On cite des empreintes de poissons fossiles dans les échantillons du cabinet de M. de Drée. M. Faujas indique une substance absolument semblable, en couches, dans un schiste marneux et bitumineux de Château- neuf, près Viviers, département du Rhône. Bomare a décrit ce minéral sous le nom de terre bitumi- neuse feuilletée. C'est Dolomieu qui l'a rapporté de Sicile. Si on ne regarde pas ce combustible fossile comme assez distinct pour en faire une espèce à part , il faudroit le placer, non pas dans l'espèce de la houille, avec laquelle il ne nous paroît avoir aucun rapport , mais dans celle du lignite, dont il a plusieurs propriétés, telles que l'odeur fétide et acre, et le gisement entre des couches de formation très -récente et probablement non marine. ( B. ) DUSOU. {Ornith.) On nomme ainsi, dans les Alpes , le moj'en duc, 5/ri.r otus , Linn. (Ch. D.) DUSU. (Bot.) Voyez Doso. (J.) DUTROA {Bot,), nom indien delà stramoine ou pomme épineuse, datura, cité par Linscot et d'autres anciens voya- geurs. (J.) DUVE (Ornith.) , nom saxon et flamand du pigeon do- mestique, columba domestica , Linn., que les Suédois appel- lent duwa, et les Anglois dove. Voyez DrvF. ( Ch. D.) DUVET. {Ornith.) On appelle ainsi de petites plumes 668 DUV dont la tige est très-foible , et qui sont garnies de barbes alongées , plus ou moins crépues et non attachées ensemble par leurs filets. Le corps de la plupart des oiseaux est cou- vert, pendant leur jeunesse, de ce vêtement chaud et douil- let, qui les préserve des impressions du froid, jusqu'au moment où, remplacé par les plumes, il se dessèche et dis- paroit chez plusieurs; mais il est permanent chez d'autres, que la nature a destinés à habiter les eaux , ou à s'élancer dans les airs à des hauteurs considérables, et à se trouver, par conséquent , exposés à passer d'une température chaude à un froid très-vif. C'est le duvet qui est si recherché , sous le nom d'édredon, dans le canard-eider , anas moUissima , Linn. , et que les fauconniers arrachent , en partie , aux oiseaux de proie pour les empêcher de trop s'écarter dans des régions élevées. M. Levaillant avoit dit dans son Ornithologie d'Afrique, tom. 2 , p. 56 , à l'article du Boubou , espèce de pie-grièche , que les petits se couvroient, quelques jours après leur nais- sance, d'un duvet roussàtre , mais qu'ils sortoient nus de l'œuf, comme cela avoit lieu généralement pour les oiseaux qui dévoient séjourner dans le nid après leur naissance, tandis que toutes les espèces dont le naturel étoit de quitter le berceau aussitôt après leur sortie de la coquille , nais- soient avec un duvet très-fourré, ainsi qu'on pouvoit l'ob- server chez les gallinacés, les canards, les pluviers, etc. M. Vieillot, dans son Histoire naturelle des oiseaux de l'Amé- rique septentrionale , tom. 2 , pag. 2 , contredit cette asseï'- tion, et invite, pour en reconnoitre la fausseté, à ouvrir un oeuf de serin , de pinson, de grive, au moment où le petit est prêt à éclore , et où l'on voit déjà le duvet dispersé par petits flocons sur sa tête et sur les diverses parties de son corps. Le même naturaliste ajoute que les petits qui nais- sent nus, comme chez plusieurs pie-grièches, chez la plupart des fauvettes, etc., n'ont jamais de duvet, mais que leurs plumes se développent plus promptement que chez les autres oiseaux. M. Fréd. Cuvier a consigné, dans le 12.^ volume des An- nales du Muséum d'histoire naturelle, p. 124, une observa- tion curieuse sur la nature du duvet. Les plumes qui pa- DYA 669 roissenf après le duvet ne sont, dit-il, que la continuation de celui-ci; chacune des plumes lâches qui le composent est poussée dehors par celle qui semble lui succéder, et les pre- mières restent attachées au bout des autres jusqu'à ce que la dessiccation et le frottement les en séparent : d'où il sem- bleroit résulter que le duvet des jeunes oiseaux n'est dû qu'aux circonstances dans lesquelles il se forme , et non à un germe particulier et différent de celui des plumes véritables. Il ne faudroit peut-être alors voir dans le duvet que des plumes qui n'auroient point éprouvé l'action de l'air, ce qui expliqueroit pourquoi la partie cachée des p4umes des oiseaux adultes est toujours sous forme de duvet. (Ch. D.) DUYF. {Ornilh.) Martens a désigné sous ce nom l'oiseau que d'autres auteurs appellent colombe du Groenland; mais , tandis que cette dénomination a été imposée par les marins au petit guillemot , coljmhus grjlle , Linn. , à raison de la ressemblance qu'ils ont cru remarquer dans son plumage avec celui du pigeon domestique, le mot dujf ou d«ve s'ap- plique , chez les Flamands, à ce dernier, et surtout à sa femelle. (Ch. D.) DUYON. {Ichthj'ol.) On nomme ainsi aux Indes, dit La Chesn^e des Bois, sans aucune indication, un poisson de figure humaine, appelé aussi anthroponwrphos. Nous ne savons quel animal est ainsi désigné. (H. C.) DVERG-GLENTE [Ornith.), nom danois du busard, /aico œruginosus, Linn. (Ch. D.) DYAB^RALYA (5o^), espèce d'ornithogale de Ceilan, selon Hermann. (J.) DYAHABARALA. (Bot.) A Ceilan, suivant Hermann, on nomme ainsi le pontederia hastala. ( J.) DYAHYABALA , DYAHYAMBALA {Bot.), noms d'une es- pèce de casse , cassia mimosoïdes , dans l'ilc de Ceilan , suivant Hermann et Linnaeus. Le premier de ces noms est aussi donné au sesban , dont on a fait récemment le genre Sesbania. (J.) DYAJAWUL, JAWŒL (Bot.), noms du burmannia dans l'ile de Ceilan, suivant Hermann. (J.) DYANELLI {Bot.), nom donné dans l'ile de Ceilan, sui- vant Hermann, au tragia chamelea. Linnaeus croit que le pittaghœdiglws -de cette lie est la même plante. (J.) 570 DYA DYANILLA (Bot.), plante observée à Ccilan par Her- xnann , et que Linnaeus croit être un jussiœa. (J.) DYCES. ( Ichthjol. ) Les Cyrénéens , au rapport de Cli- tarque , donnoient le nom (Vi^vS^ivcc au poisson appelé aJk«ç. (Voyez Athénée.) Nous ne savons quelle est l'espèce ainsi désignée. (H. C.) DYCH EL GHORAB, KEGLEH {Bot.), noms arabes de la noix vomique, strychnos nux vomica , selon M. Delile. (J.) DYCTIARIA. ( Bot. ) Voyez Dictyaria. ( Lem. ) DYCTICIA. {Bot.) Voyez Dictycia. (Lem.) DYKKER. {Ornith.) Les Danois, suivant Oth. Fréd. Mul- ler, Prodromus, n.° 120, appellent ainsiV anas glauc ion, Linn., que l'on regarde comme appartenant à l'espèce du canard garrot; et le mot dykere est placé, par le même auteur, au nombre des synonymes de l'amas hjemalis , n.° i25. (Ch. D.) DYMHIDl. {Ornith.), nom qui, suivant Forskaël , p. 2 , ii.°4, est donfté dans le Tchama , en Arabie, à un oiseau du genre Crotophaga (Ani), et que les naturalistes rappor- tent au calao-tock, buceros nasutus , Linn. ( Ch. D.) DYMYEH. {Bot.) Voyez Dœmia. (J.) DYNAMÈNE. {Crust.) Voyez Gammaridés. ( W. E. L. ) DYNAMÈNE , Dynamena. {Poljp.) Genre de polypiers de la famille des sertulaires , établi par M. Lamouroux pour les espèces dont les cellules, répandues sur toute la longueur de la tige et des branches du polypier, sont distiques ou op- posées fort régulièrement deux à deux. Ce sont en général de fort petites espèces , dont quelquefois les cellules sont si transparentes que le polype semble être à nu. Celui-ci, d'après ce que dit Ellis {Corail.) de la dynamène rosacée, a tout-à-fait la forme du polype des véritables sertulaires , et le polypier semble pour ainsi dire former une suite de chaînons de petits polypes rangés par paires, et joints les uns aux autres par un filet charnu qui traverse l'axe de la coral- line. M. Lamouroux en compte quatorze espèces. 1.° La Dynamène operculée: Dynamena operculata, Lamx. ; Sert, operculata , Gmelin; Ellis, Corail., tab. 5 , n.° 6 , fig. b B. Cette espèce , qui forme des touffes souvent assez considé- rables de tiges à rameaux alternes, dont les cellules sont presque droites, acuminées et fermées par un opercule ter- DYN 57I miné en pointe aiguë, se trouve dans les mers d'Europe et d'Amérique. ■j." LaD. piNASTRE, D. pinaster, Lamx.; Sert.pinaster, Gmel., Solander et Ellis, tab. 6, fig. t B : a les cellules recour- bées sur une tige simple , à pinnules alternes. Sa patrie est inconnue. *5.° La D. d'Evans ; D. Evansii , Lamx. ; SertuL Evans. , Gmel. : Aient des côtes d'Angleterre; elle a les cellules très-courtes, et ce qu'on nomme les ovaires lobé et opposé sur des rameaux également opposés. 4.° La D. sertularoïde; D. serlularoides , Lamx. : est tout- à-fait nouvelle ; elle vient des mers de FAustralasie probable- ment : sa tige est grosse, courte, rameuse, et, ce qui l'é- loigné déjà un peu de ce genre, ses cellules sont souvent presque alternes. 5.° La D. rosacée: D. rosacea , Lamx.; Sert, rosacea, Gmel. ; Ellis, CoraZL, tab. 4, n.° 7 , fig. a, A,B,C. Les cellu- les de cette espèce, qui est commune dans nos mers, sont presque cylindriques, coupées obliquement, et les ovaires sont assez semblables à des fleurs à six divisions. G.° La D. barbue, D. barbata, Lamx., provenant des mers de l'Australasie , a ses cellules en bourse ovale , bordées de fort . longs cils, sur une tige dichotome. 7.° La D. POURSETTE : D. bursaria, Lamx.; Cellaria bursaria, GmeL; Ellis, Corail., tab. 22,fig. a A. Cellules transparentes, carénées , augmentées d'un petit tube subclaviforme , et portées sur une tige rameuse, subarticulée, ce qui avoit porté tous les auteurs à en faire une espèce de cellaire. Des mers d'Europe. 8." La D. naine: D. pumila, Lamx.; Sert, pumila Auct. ; Ellis, CoraiL, tab. 5 , n."8,fig. a ^. Extrêmement petite, peu rameuse, comme articulée, avec des cellules un peu cour- bées, dont le bord inférieur est prolongé en pointe. De l'Océan atlantique. g." La D. oblique; D. obliqua, I>amx. Cellules ovales, un peu arquées , à ouverture extrêmement oblique , portées sur une tige simple et droite. Sur les fucus de l'Australasie. ] 0.° La D. pistante ; D. distans , Lamx. , Folyp. , pi. 5 , fig. 1 , a B. Petite , peu rameuse; les cellules très-éloignées les unes 572 DYS des autres, à bord horizontal et entier. Sur le fucus natans de l'Océan atlantique. 11.° La D. TURBiNÉE; D. turbinata, Lamx. Cellules un peii alongées , à bord entier, évasé, sur une tige simple et droite. Venant de l'Australasie. 12." LaD. DIVERGENTE : D. divergens , Lamx. , Polyp. corallig. , pi. 5, fig. 2 , a B. Tige flexueuse, portant des rameaux di- vergens, alternes, et des cellules à bord denté. Du même pays. i3.° La D. DisTiQuÉE : D. disticlia, Lamx.; Sert, disticha, Bosc, tab. 29, fig. 2. Espèce dont les cellules, à peine vi- sibles, presque triangulaires et recourbées à l'extrémité, sont portées sur une tige simple, droite et articulée. Sur le fucus natans. 14.° La D. PELASGiENNE : D. pelasgica, Lamx.; Sert, pelas- gica, Bosc, 3, tab. 29, fig. B. Cellules tubuleuses , abord droit; sur une tige composée, flexueuse, dont les rameaux sont alternes. Sur le fucus natans. M. Bosc dit bien que dans cette espèce les polypes sont nus, ovales, pédoncules et placés au-dessus des rameaux; mais cela est, d'après l'analogie, fort peu probable, ce qui doit faire admettre que les cellules sont fort transparentes. Nous ne terminerons pas cet article sans faire observer que, pour les espèces que M. Lamouroux s est procurées de la collection rapportée par MM. Pérou et Lesueur, la patrie ne doit pas être regardée comme tout-à-fait hors de doute, ces zoologistes n'ayant donné aucune communication de leurs notes. (De B.) DYSCHIRIE. (Entom.) Ce nom, qu'on auroit peut-être dû écrire Dichirie, pour rappeler son étymologie, a été donné par M. Bonelli à un genre de coléoptères créophages qui comprend quelques espèces de scarites dont les tibias ou jambes antérieures se terminent par deux pointes en forme de doigts. Le scarite bossu d'Olivier est dans ce cas. M. La- treille les avoit rangés parmi les divines, et M. Bonelli a adopté son opinion. (CD.) DYSDÈRE, Djsdera. {Entom.) C'est le nom que MM. La- treille et Walckenaer ont donné à un genre d'araignées de la division des tapissières ou tubitèlcs , qui n'ont que six yeux DYS 573 disposés en parabole ou en fer à cheval ouvert en avant : telle est Varanea rufpes de Fabricius. (C. D. ) DYSODA. {Bot.) Ce genre de la Cochinchine, publié par Loureiro , est le même que le serissa de Commerson , qui fait partie de la famille des rubiacées. (J. ) DYSODES. {Min.) Gerhard a donné ce nom à la chaux carbonatée ou calcaire fétide. Voyez Chaux carbonatée, 21.'' variété. (B.) DYSODES. {Ornilli.) Ce nom, tiré du grec Siio-aS'iiç , fœti- dus , et déjà appliqué par Persoon à un genre de plantes corymbiféres, a été substitué par M. Vieillot au mol ophio- phages, qui, dans la première édition de son Analyse d'une ornithologie élémentaire, servoit à désigner la 28." famille de son ordre des sylvains , devenue depuis la 32.* Voyez Sasa. ( Ch. d.) DYSODIUM. {Bot.) [Corjmhifères , Juss. ; Sjngénésie polj- garnie nécessaire, Linn.] Ce genre de plantes, établi par M. Richard dans la famille des synanthérées, appartient à la tribu des hélianthées , et a la section des hélianthées-millé- riées , dans laquelle nous le plaçons immédiatement auprès de Valcina, que M. R. Brown réunit, ainsi que le djsodium, au melampodium. Voici ses caractères génériqiies, tels qu'ils résultent de nos propres observations combinées avec celles de M. Brown. La calathide est radiée , composée d'un disque pluriflore , régulariflore , masculillore ; et d'une couronne unisériée , liguliflore, féminiflore. Le péricline est double : l'extérieur, irrégulier , involucriforme , est formé de cinq squames uni- sériées , entre-greffées à la base, inégales, bractéiformes, fo- liacées, étalées; l'intérieur est formé de squames unisériées , dont chacune enveloppe complètement un ovaire de la cou- ronne , et se greffe presque entièrement avec lui. Le cli- nanthe est petit, convexe, pourvu de squamelles inférieures aux fleurs, larges, embrassantes, membraneuses. Chaque ovaire de la couronne , confondu en une seule masse avec la squame correspondante du péricline intérieur, est tvès- grand , irrégulier, difforme, comprimé bilatéralement, arqué en dedans, gibbeux extérieurement, comme tronqué au sommet, ayant l'aréole apicilaire oblique -intérieure et inai- 574 DYS «rettée ; il est muni de rides et d'excroissances qui appar- tiennent à la squame, ainsi que deux -pelUs processus en forme de valves coriaces, arrondies, qui embrassent la base de la corolle, et qui sont formées par l'extrémité libre de cette squame. Les faux-ovaires du disque sont presque en- tièrement avortés. I-es corolles de la couronne ont le tube presque nul, et la languette courte, ovale, ordinairement bilobée. Les corolles du disque ont le limbe à quatre lobes, dont chacun se termine par un pinceau de poils. Le DvsoDioN ÉTALÉ [Djsodium divaricatum , Fers.), seule espèce connue dans ce genre, est une plante herbacée, an- nuelle, haute d'environ deux pieds; à tige divisée en bran- ches divergentes ; à feuilles opposées, rhomboïdes -ovales, un peu dentées ; à calathidcs portées sur des pédoncules situés dans la dichotomie des rameaux, et composées de fleurs jaunes. Cette plante a été trouvée auprès de Sainte-Marthe, dans l'Amérique méridionale. ' C'est à M. R. Brown qu'est due l'ingénieuse idée de consi- dérer les ovaires de Valcina et du djsodium comme enve- loppés dans les squames du péricline , que l'on avoit prises jusque-là pour l'écorce même de ces ovaires. Mais, à l'égard du melampodium , M. Brown avoit été précédé par M. Lagasca, dont l'opuscule a été publié en 1816, tandis que celui de M. Brown n'a été publié qu'en 1817. (H. Cass.) DYSPHANIA DES RIVAGES {Bot.); Djsphania littoralis , Rob. Brown, Nov. HolL, 1 , pag. Z(i 1. Plante herbacée de la Nouvelle-Hollande, qui forme seule un genre particulier de la polygamie monoécie de Linnœus , très-voisin de la famille des atriplicées, dont elle s'éloigne par le péricarpe adhérent avec la semence. Son caractère essentiel consiste dans des fleurs polygames monoïques, offrant, dans les hermaphro- dites, un calice coloré, à trois folioles creusées en cuiller; deux étamines distinctes, placées au fond du calice; un seul style ; un stigmate simple. Dans les fleurs femelles , le calice et le pistil comme dans les hermaphrodites ; un péricarpe turbiné, faisant corps avec la semence , entouré par le calice agrandi ; une semence pourvue d'un périsperme ; l'embryon placé à la circonférence de la semence : la radicule supé- rieure. DYT 575 Ses tiges sont glabres , très-courtes , petites , couchées sur la terre; les feuilles glabres, alternes, dépourvues de stipules; les fleurs blanches , très-petites, pédicellées, dépourvues de bractées, réunies en petits paquets axillaires; la fleur du haut hermaphrodite, toutes les autres femelles. (Poir.) DYSPORUS. {Ornith.j Illiger a employé ce terme, tiré du grec S'octtopoç, inops , sccevus , pour désigner les fous, sula de Brisson. ( Ch. D. ) DYSSODIA. (Bot.) Cava«illcs a nommé ainsi le genre que WiUdenow appelle Bœbera, et que nous avons décrit sous ce dernier nom. Tome V, Supplém., p. 2. (H. Cass.) DYTIQUE, Dytiscus. (Entom.) Genre d'insectes coléop- tères pentamérés nectopodes , c'est-à-dire , à cinq articles à tous les tarses; à élytres dures, couvrant le ventre en entier; à antennes en soie, non dentées; à tarses aplatis, propres à nager. Ce nom de dytique a été imaginé par Linnaeus, qui l'a emprunté du grec, (TJthc, qui signifie plongeur, urinai or , qui aquas subit, et il y comprenoit alors presque toutes les espèces de coléoptères qui vivent dans l'eau , en faisant deux sections, 1.° des espèces à antennes en masse, comme les hydrophiles; 2° de celles à antennes en soie, qui étoient alors les véritables dytiques, et qu'on a depuis distribuées dans les genres Hyphydres, Colymhètes , Hygrobies. Les dytiques ont les antennes plus longues que le corselet; le corps ovale , déprimé et le sternum prolongé en pointe. A ces caractères il est facile de les distinguer d'abord des gyrins ou tourniquets , qui ont les antennes plus courtes que la tête, et les yeux partagé» par une ligne saillante qui sem- ble en faire quatre de deux; puis des hyphydres et des co~ lymbètes , qui n'ont pas le corps déprimé , mais bossu ou for- tement convexe en-dessus et en-dessous. La forme générale du corps dans les dytiques indique leurs mœurs ; ils sont ovales, lisses et comme huileux : aussi la plupart des femelles ont-elles une conformation parti- culière des élytres, afin que les mâles puissent s'accrocher sur elles dans l'acte de l'accouplement, et ceux-ci offrent également dans la forme des tarses antérieurs une dilatation très-remarquable dans le même but. 576 DYT Il y a des dytiques de toutes les dimensions, depuis une demi- ligne de longueur jusqu'à près de dix-huit lignes. Ce sont des insectes carnassiers, comme l'indiquent leurs an- tennes en soie , et surtout les six palpes ou barbillons dont est munie leur bouche. Ils poursuivent leur proie et la dé- vorent toute vivante. Les mouches, les hydrachnes , les larves de beaucoup d'autres insectes aquatiques, forment leur nourriture principale. Quoique ces insectes vivent iiabituellement dans l'eau , on les trouve quelquefois sur la terre , où ils sont beaucoup moins agiles, à cause de la disposition vicieuse de leurs pattes, qui sont d'ailleurs parfaitement en rapport avec leur genre de vie aquatique, puisqu'elles sont aplaties en forme de rames, et que les postérieures surtout sont fort alongées et placées tout-à-fait en arrière de la poitrine, tandis que les moyennes sont très-rapprochées des antérieures. Ces insectes, quoique séjournant dans l'eau, sont obligés de A'^enir respirer l'air à la surface ; ils semblent humer une certaine portion de l'atmosphère par la partie postérieure de leur corps, qui s'éloigne des élytrcs. Leur abdomen fait alors une sorte de soufflet pneumatique , qui attire et em- prisonne une certaine quantité d'air , que l'insecte entraîne avec lui au moment où il plonge , pour le respirer à son aise à l'aide des stigmates qui correspondent à chacun des anneaux , et qui sont les orifices extérieurs des trachées. On trouve ces coléoptères dans les eaux douces, principa- lement dans celles qui sont stagnantes ou peu courantes. Ils ne sortent guères de l'eau que le soir pour changer d'habi- tation ; c'est ce qui fait qu'il s'en trouve bientôt dans tous les étangs artificiels qui ne communiquent avec aucune ri- vière , comme dans les grands fossés creusés nouvellement , et dans les trous que l'on pratique dans certains marais pour en tirer la tourbe. Les dytiques proviennent de larves alongées, nues, formées de onze anneaux ou articulations , dont les trois premières après la tête supportent les trois paires de pattes. Leur tête est ronde et aplatie, écailleuse , garnie de deux longues mandibules ou crochets arqués , de substance cornée , et terminés en pointe acérée. Ces crochets sont creux comme DYT 57:7 -ceux des araignées et des larves des fourmi-lions. Il paroît, d'après les observations de Swammerdom et de Degéer, que ce sont de véritables suçoirs , dont les cavités se réunissent dans celle de l'œsophage. Ces larves sont carnassières comme les insectes parfaits ; elles attaquent principalement les larves des cousins , des tipules aquatiques , des phrjganes , des éphé- mètes et de beaucoup d'autres insectes aquatiques. Les larves des dytiques respirent l'air par l'extrémité pointue et postérieure de leur corps : elles viennent se suspendre à la surface de l'eau pour y faire parvenir les orifices de deux trachées principales ; mais elles peuvent se passer long-temps de ce mode de respiration. Quand ces larves ont acquis tout leur développement, elles s'approchent des bords des étangs, et elles s'y creusent, au-dessus du niveau des eaux, mais dans la terre humide, une sorte de coque , qu'elles consolident en dégorgeant une humeur visqueuse : c'est dans cette sorte de follicule qu'elles se changent en nymphes, d'abord molles, et avec toutes les parties distinctes, qui prennent peu à peu plus de con- sistance. Les principales espèces de ce genre sont les suivantes : 1.° Le Dytique très-large, Dytiscus latissinius. Olivier en a donné une figure dans son Entomologie ;, sous le n.° 40, pi. 2 , fig. 8. Car. Noir, le bord extérieur des élytres dilaté, avec une ra"e jaune ; le corselet est cendré dessus. Cet insecte ne se rencontre pas aux environs de Paris; inais on le trouve dans le nord de la France : il est commun en Allemagne. La femelle a les élytres sillonnées. Le dessous du corps est d'izn brun foncé rougeàfre dans les deux sexes. 2° Le DvTiQiiE MARGINAL , Dj'tiscus margiiialis. C'est le Dj tique noir à bordure de Geoffroy , figuré par Rœsel , dans son 2.^ volume, pi. 1 , fig. 9 , 10 et 12. Il ressemble tout-à-fait au précédent ; mais le bord des éljtrcs n'est pas dilatéi II porte sur le chaperon une raie transversale fauve. 3.° Le Dytique de Rœsel, Dytiscus Raselii. Figuré dansFAtlas de ce Dictionnaire , planche des colcop- tèrcs nectopodes, n,° ?-<, i3. 37 578 DZW Car. Bran , à reflet verdâtre : les élytres du mâle portent des lignes de points enfoncés. /(." Le Dytique sillonné , Dytiscus sulcatus. Car. Ses élytres ont dix lignes enfoncées , longitudinales , velues. 5." Le Dytique STRIÉ, DjUscus striatus. Car. Brun , à corselet jaunâtre avec une bande noire : élytres très-finement striées en travers. Fabricius a décrit plus de quatre-vingts espèces de ce genre ; on en trouve près de quarante aux environs de Paris, quoique Geoffroy n'en ait décrit que quinze , parmi lesquelles sont le Dytique en deuil , le fauve à taches noires , le noir à étuis bruns, le brun à bordure panachée, le sphérique, celui aux yeux noirs, le strié à corselet jaune, le panaché sans stries, celui aune seule strie. (CD.) DYTISCUS. (Enlom.) C'est le nom des dytiques en latin. C'est a tort que Geoffroy a laissé imprimer Ditique par un i simple dans son ouvrage , où le mot latin est écrit d'après son éiymologie. ( C. D. ) DZEiSELLIE (Bot.), nom de la clavaire coralloïde dans quelques cantons. (Lem.) DZIECIOL. (Ornith.) Ce nom, que divers auteurs écrivent dzieziol et dzielàol ., désigne, en polonois, des pics ou grimpc- reaux. (Ch. D.) DZIERBZA {Ornitlt.), nom que porte, en Pologne, la pie-grièchc grise, lanius crcubitor , Linn. ( Cii. D.) DZIEULATKA (Ornith.), nom polonois de l'alouette co- chcvis, alauda cristata, Linn. ( Ch. D. ) DZIKA {Ornith.), nom polonois de la foulgue ou mo- rellc , fulica àfra, Linn. (Ch.D.) DZWONIEC. (Ornith.) On appelle ainsi, en Pologne, le ACrdier, loxia ch loris , Linn. (Ch. D.) N DU TREIZIEME VOLUME. «le 1' imlSOSËKl: m Sous presse, pour paroilre arec la prochaine lif-'raison du Dictionnaire des Sciences itaiiirclles : RECUEIL DES ÉLOGES TIISTOUïQlES lus dans LES SÉANCES PUBLIQUES DE l'LnSTITUT ROYAL DE France, par M. le Ch.^ CUVIER, l'un des qua- raiile de l'Acadeniic (Vancabe, SccrCLiiirc p"rpv':ael de colle des sciences j ftlcnibri- des Académies ei Soci-';e:i royales de Londres, de Dcriiii, de Pcters- boui-g, de Siockliolm, de de GoeLlingue, de -t Copenl Memcl, d'Edlmi)ourg, ctc.j 2 volumes in -8.", sur papier fin i5fr. , papier MM. les Souscripteurs au Dlclionnaire qui se feront ins- crire avant la mise en venle, ne paieront que isfr. pour le papier fin, et 24 fr. pour le papier A'élin. ^