m mm 18m mi mm ' g| WSËÊk WÈ %:" mm fffgi WÈ \ 3H • Ï&K WfiSÊa StSPlKteSte In fe:# LIBRARY OF 1885- 1©56 DICTIONNAIRE DES SCIfiCËS NA^UtfÉtLES, OA1VS LEQUEL ON Tlt'AlTJ MjSéorHQUEMENT. DES DIFF^RENS ETRES DE Lji NATORE CUNM^Jft^j^lT EN E IJX-rMÊM ES i^p 'APRÈS l'ÉTAT ACTU.EL DE WuS=' ^.ISjhatiffÏN^jf:.»!, SOIT RELATIVEMENT A INUTILITÉ Qu'en V».) On a donné ce nom à la ta- naisie , parce qu'elle passe pour un bon vermifuge. 11 pour- roit être appliqué également à d'autres plantes qui ont la même propriété. ( J. ) HERBE VINEUSE. ( Bot. ) Ce nom , cité par M. Bosc pour l'ambrosie maritime, lui vient probablement de l'odeur vi- neuse de ses fruits, mentionnée par Pline, qui ajoute que leur disposition en grappe lui avoit aussi fait donner celui de botrjs. (J. ) • HERBE AUX VIPÈRES. (Bot.) C'est la vipérine, echium, ainsi nommée suivant les anciens, soit parce que sa graine aplatie a la forme d'une tête d'envi p è re , soit parce qu'elle étoit regardée comme un antidote des morsures de ce ser- pent et d'autres animaux venimeux. ( J.) HERBE VIVE, HERBE SENSIBLE. (Bot.) C'est Voxalis senaitiva, nommée herba viva par Clusius, herba setiliens par Rumph, p;irce qu'au moindre contact ses feuilles se replient et se referment comme celles de la sensitive; quelquefois on a donné le même nom à la sensitive elle-même. (J. ) H HER HERBE AUX VOITURIERS. (Bot.) Voyez Herce aux coi- ru K ES. (J.) HERBE VULNÉRAIRE. (Bot.) Tragus donnoit ce nom à un buplèvre , buplevrum falcatum , et à une espèce d'aunée , inula germanica. On donne le même nom collectif aux plantes mélangées dans les falltranks de Suisse. (J.) HERBEY (Ornilh.), un des noms que, suivant Gesner, on donne, chez les Grisons, au lagopède ordinaire, tetrao lagopus , Linn. (Ch. D.) HERBI^THON (Bot.), nom donné par les Africains, suivant Gesner et Cordus, au câprier. (J.) HERBIER. (Bot.) Un herbier (herbarium , hortus siccus) est une collection plus ou moins considérable de plantes diverses, desséchées au moment de leur fructification , et avec assez de soin pour qu'elles conservent, autant que possible, leur forme et leurs caractères. L'art de faire des herbiers a été nommé chortonomie par M. Desvaux. On désigne sous le nom particulier de grainier la collection des fruits et des graines des plantes conservées, selon leur nature, soit dessé- chées , soit dans l'esprit de vin : on n'a coutume d'y placer que les objets trop volumineux pour entrer dans l'herbier. Ce genre de collection est devenu d'une haute importance, depuis que les caractères tirés des fruits et des graines dé- terminent les classes , les familles et les genres de la plupart des plantes. La dessiccation des plantes est une chose fort simple , et qu'on ne doit point chercher à compliquer, dans la crainte de perdre son temps à une occupation minutieuse et pure- ment mécanique. Pour cela, on choisit une plante munie, autant que possible, de tous ses organes. Si on ne peut, à cause des phases de la végétation, les trouver réunis, on choisit un individu différent dans chaque époque : par exemple, un pour la plante en fleur, un pour l'avoir avec son fruit, un pour ses feuilles radicales, si elles diffèrent des autres , et un pour l'époque de la germination , si l'on veut donner à sa collection tout le soin possible. Lorsque les plantes sont trop grandes pour être desséchées en une seule pièce , on choisit les rameaux les plus instructifs. Ces plantes doivent être étalées sur du papier non colley gris ou blanc.: HER 45 le meilleur de tous est le papier aluné des anciens livres. On étale la plante de manière à ce que ses diverses parties ne chevauchent pas l'une sur l'autre ; mais il vaut encore mieux qu'il y ait quelques feuilles pliées ou recouvertes, que si on détournent les organes de leur direction naturelle pour leur donner une position forcée. On place la feuille de pa- pier qui renferme la plante entre plusieurs autres vides et bien sèches, et on les comprime, soit dans une presse, soit par un poids. Chaque jour on doit changer le papier devenu humide, pour en substituer de sec : lorsque les plantes sont de nature très-délicate, il vaut mieux, pour ne pas les dé- ranger, laisser la feuille qui les renferme et ne changer que les intermédiaires. L'essentiel, afin que la plante perde peu de ses couleurs , est que la dessiccation soit rapide ; pour cela on fera bien de placer les plantes à dessécher dans un lieu très-sec, où l'air se renouvelle facilement, et qui soit même modérément chauffé , comme le sont par exemple les chambres à poêle ou les fours desquels le pain a été enlevé depuis long-temps. $i la chaleur dépasse 35 degrés, on doit craindre que les plantes, se desséchant trop , ne deviennent friables. Il faut éviter de presser les plantes outre mesure au commencement de la dessiccation, parce que les divers or- ganes se colleroient l'un à l'autre, de manière que , par la suite , il deviendroit impossible de les analyser. Lorsqu'on est dans le cas de dessécher les plantes grasses ou bulbeuses, et qui sont douées d'une telle force de vie qu'elles végètent long-temps ' même dans l'herbier, on a soin , pour éviter cet inconvénient, de plonger toute la plante, sauf les fleurs, dans l'eau bouillante : cette chaleur la tue sans rémission , et on la dessèche ensuite comme à l'ordinaire, en ayant soin seulement d'en changer le papier un peu plus fréquem- ment. Les plantes sèches, et surtout celles qui sont desséchées depuis peu d'années, sont sujettes à être dévorées par les » J'ai vu une bulbe de narcisse, desséchée et placée dans mon her- bier, pousser quatre ans de suite de jeunes feuilles au printemps. Un pied de semperçivum ciliatum des Canaries, conservé dix -huit mois dans mon herbier, a repris la vie après avoir été planté. 46 H EU. larves des teignes, des ptinus et de plusieurs autres insectes. Pour éviter ce désagrément, les meilleurs procédés sont d'en- fermer son herbier dans des armoires ou caisses fermées, de serrer chaque paquet assez fortement pour rendre son entrée difficile; mais surtout de le visiter fréquemment pour arrêter la multiplication des insectes dévorateurs, et d'oindre les plantes des familles les plus sujettes à être attaquées, telles que les composées, les ombellifères , les crucifères et les euphorbes, d'uue solution à saturation de sublimé cor- rosif dans l'esprit de vin. C'est par ce procédé que M. Smith est parvenu à conserver intact le précieux herbier de Linnœus. Lorsque les plantes sont sèches , elles doivent être placées dans des feuilles de papier d'une grandeur uniforme et assez considérable pour n'être pas obligé de se borner à des échan- tillons petits ou rabougris. On ne doit point coller les plantes sur le papier, parce que la colle attire les insectes et qu'on s'ôte par là le moyen d'analyser ses échantillons ; on peut tout au plus les fixer au moyen de petites bandelettes de papier retenues par des camions. Chaqye espèce doit occu- per seule une feuille de papier; mais il est bon d'en avoir plusieurs échantillons dans différens états et provenant de différens pays. Chaque échantillon doit porter une étiquette, où l'on trouve sa patrie, l'époque de sa fleuraison , et même les particularités de sa structure qui sont de nature à se perdre par la dessiccation. Chaque feuille doit être aussi munie d'une étiquette qui porte les noms de la plante. L'ordre général d'un herbier doit être celui de la méthode qu'on adopte comme la meilleure, et non l'ordre alphabé- tique, qui n'apprend rien à l'esprit, ou l'ordre géographique, qui disperse trop les objets semblahles : à ce dernier égard il peut être agréable, cependant, lorsqu'on a un herbier général et méthodique , d'avoir aussi des herbiers séparés pour les plantes des pays auxquels on prend un intérêt plus particulier. En général, on doit mettre beaucoup d'ordre dans la disposition des herbiers et des grainiers, afin d'y retrouver facilement les objets qu'on cherche et de n'être pas induit en erreur sur leur origine. Lorsqu'on veut analyser une plante sèche , on doit ex- poser les parties délicates, telles que la fleur ou le fruit, à HER 47 la sapeur de l'eau bouillante ou dans l'eau chaude elle- même , selon leur degré de consistance : par ce procédé simple on les ramollit au point de pouvoir les disséquer avec assez de précision. 11 est inutile de dire, cependant;, que ces ana- lyses , qui exigent de l'habitude , de l'adresse et quelque sagacité, ne sont jamais aussi certaines que celles qu'on fait sur les plantes vivantes. Les herbiers ont été employés par quelques botanistes en guise de planches pour faire connoitre des espèces difficiles: Ehrart est, je crois, le premier qui ait publié des échan- tillons desséchés et étiquetés avec soin , à la place de des- criptions et de figures; cette méthode a été suivie avec suc- cès par MM. Hoppe, Funck , Schleicher , Thomas, Seringé , Kestler , Mongeot , etc. Elle est utile et recommandable quand il s'agit d'espèces très-difficiles à distinguer, comme les saules, les graminées et surtout les cryptogames. L'une des principales utilités que la science retire des herbiers, est la fixité qu'ils donnent à la nomenclature : on peut toujours retrouver avec certitude, par leur secours, quelle est la plante même qui a servi de type pour les des- criptions des auteurs originaux, et éviter ainsi les erreurs qui peuvent résulter, soit de l'accumulation des synonymes erronés, soit des vices ou des omissions des descriptions. La vue de l'échantillon desséché et étiqueté par l'auteur lève ordinairement tous les doutes que les livres même les mieux faits peuvent encore laisser. Cette utilité est surtout très- grande lorsqu'il s'agit de rapporter aux noms modernes ceux des botanistes anciens qui n'ont pas toujours laissé des des- criptions suffisantes : ainsi l'étude de leurs herbiers est un sup- plément nécessaire à celle de leurs livres. Parmi ces herbiers importans à consulter pour la synonymie , je citerai principa- lement celui de Gaspard Bauhin , déposé au jardin botanique de Bàle; ceux de Tournefort, de Vaillant et de Michaux, conservés au Muséum d'histoire naturelle à Paris; celui de Micheli, que possède M. Targioni-Tozetti à Florence; celui deScheuchzer, qui appartient aujourd'hui à M. Schulthes, de Zurich; ceux de Cliffbrt, de Miller, de Jacquin et d'Aublet, qui font partie de a collection de sir Joseph Banks; ceux de Ray. de Kaempler . etc.. conservés au Muséum britannique; 48 HER ceux de Dillenius et deSibthorp , déposés à l'université d'Ox- ford ; celui de Linné, que possède aujourd'hui sir Jam. Ed. Smith àNorwich; ceux des Burman, deLemonnier, de Ven- tenat , qui font partie de la collection de M. Benj. Delessert, à Paris; ceux de Pallas, de Pursh et de Pavon , dont M. Lam- bert, à Londres, est propriétaire; ceux de Vahl et de Fors- kal, qui font partie des collections royales d'histoire natu- relle de Copenhague ; celui de "Willdenow , qui fait partie des collections royales à Berlin ; celui de Loureiro , dont partie est conservée à l'Académie de Lisbonne et partie au Muséum de Paris ; ceux de Cavanilles , de Ruiz et Pavon , de Sessé et de Moçino , conservés au Jardin royal de Ma- drid ; ceux de Magnol et de Broussonet , que possède M. Bouchet à Montpellier; celui d'Allioni , qui est entre les mains de M. Balbis , à Lyon; ceux de l'Héritier et de*Thi- baud , que je possède à Genève: et enfin les herbiers des botanistes qui, de nos jours, ont décrit un nombre d'espèces un peu considérable, tels que MM. de Jussieu , Desfontaines, de Lamarck, Labillardière , de Humboldt et Bonpland , De- lille , Richard, à Paris; Link et Hoffmansegg , à Berlin; Swartz, Thunberg, Afzelius et Acharius, en Suède; Jaquin , Host, Kitaibel, dans l'empire d'Autriche; R. Brown , Hoo- ker, Turneret les botanistes déjà cités, en Angleterre; Mar- schal de Bieberstein , Steven et Fischer, en Russie, etc. Ces divers herbiers, et plusieurs autres qui m'échappent sans doute dans cette rapide énumération, renferment les types originaux de la plupart des espèces connues, et l'on peut ainsi , dans la plupart des cas douteux , vérifier réellement à quelle plante se rapporte chaque nom. Lorsqu'on a eu occasion de faire cette vérification, il est utile de l'indiquer, soit explicitement, soit par un point d'exclamation placé à la suite du nom de l'auteur. Lorsqu'on décrit soi-même une plante dans un herbier, on doit toujours avoir soin d'indi- quer dans quelle collection on l'a décrite , afin que les bo- tanistes exacts puissent constamment recourir à l'échantillon type de l'espèce. Lorsqu'on décrit même une plante vivante, on doit avoir soin d'en dessécher un fragment qui serve à l'avenir de pièce authentique pour lever les difficultés qui pourront se présenter , même après les descriptions les plus HER 49 complètes et les figures les plus exactes. Toutes ces pré- cautions sont minutieuses et peuvent paroître presque mé- caniques , je l'avoue : mais c'est sur elles que repose , en grande partie, la précision rigoureuse qui s'introduit davan- tage chaque jour dans la botanique; c'est par elles que ce nombre prodigieux de végétaux qui se découvre sans cesse, peut être décrit et reconnu sans confusion. Je ne saurois donc trop recommander aux jeunes botanistes d'apporter, au soin de leurs herbiers, l'ordre le plus rigoureux, et à tous ceux qui possèdent de telles collections, de noter avec soin, sur les échantillons qui leur sont communiqués , de qui ils les tiennent: souvent, en effet, un échantillon étiqueté par l'auteur qui a décrit l'espèce, lève tous les doutes qui peu- vent se présenter. On n'a, jusqu'ici, presque considéré les herbiers que sous le rapport de la simple botanique descriptive; mais il pour- roit devenir utile de les considérer aussi sous le rapport de l'étude générale des formes et de la manière de vivre des plantes. Il seroit éminemment précieux pour la connoissance des lois réelles de la taxonomie , de réunir d'une manière analogue des exemples variés de soudures plus ou moins com- plètes , d'avortemens , de transformations ou d'aberration d'organes : il seroit conforme à l'importance qu'on attache aujourd'hui aux organes de la germination , d'avoir des her- biers de feuilles séminales : il seroit précieux , pour l'étude des lois générales de la végétation, d'avoir des herbiers où l'on trouveroit des échantillons comparatifs des mêmes or- ganes et des mêmes plantes crues dans un sol sec ou hu- mide , découvert ou ombragé ; au pied , sur le flanc ou au sommet des montagnes: dans les pays chauds ou froids, etc. De pareilles collections répandroient, je pense, un jour tout nouveau sur un grand nombre de questions d'anatomie , de physiologie végétale et de géographie botanique. J'ose en- gager les botanistes qui vivent dans les parties montueuses et bien connues de l'Europe, à donner quelque soin à ce genre de collections, dont l'utilité se fera tous les jours sentir davantage , à mesure que l'étude philosophique des plantes fera plus de progrès. [Extr. de la Théorie élém. de- la hotanique, édit. 2.] (De Cand.) 21. 4 5o HER HERBIVORES ou PHYTOPHAGES. (Entom.) C'est le nom sous lequel nous avons formé une famille d'insectes coléop- tères à quatre articles à tous les tarses, à corps arrondi, à antennes filiformes, grenues, et non portées sur un bec, dont les larves et les insectes parfaits se nourrissent uniquement de feuilles de végétaux. Cette famille correspond, à peu d'excep- tions près, au grand genre des Chrysomèles de Linnœus. Pour éviter les doubles emplois, voyez au mot Phytophages. On donne aussi le nom d'herbivores à tous les mammifères dont l'herbe fait la principale nourriture. (C. D.) HERBUE (Mm.), nom du fondant argileux, employé dans le traitement des minerais de fer au haut fourneau. Voyez Erbue. (Braro.) HERBULA. (Bot.) Agricola , dans son Traité delà nature des fossiles, désigne le byssus jolithus, Linn., de la manière suivante : Herbula muscosa. riolœ odorem spirans , c'est-à-dire, petite herbe mousseuse, exhalant l'odeur de la violette. Ce caractère est en effet celui de cette plante, dont le nom de jolithus dérive du grec et signifie pierre violette. Tous les botanistes savent qu'elle forme de grandes taches violettes au pied des murailles, des bornes, et sur les pierres exposées à l'humidité. Vherbula à feuilles de gramen de Césalpin est une plante différente, un polytrichum , et probablement le polytrichum à feuilles de genévrier. Une autre mousse a également été dénommée ainsi: c'est le brjum rurale, Linn., maintenant tortula ruralis. ( Lem. ) HERBULUM. (Bot.) Suivant Gesner et Ruellius, les Latins nommoient ainsi anciennement Verigeron de Dioscoride , qui est notre séneçon ordinaire. ( J.) HERBUM (Bot.) : nom arabe, suivant Mentzel, de l'ers, ervum ervilia , connu aussi sous celui d'orobe des boutiques. Ce nom est probablement l'origine des mots orobus et ervum, donnés successivement à cette plante. (J. ) HERCLAN (Ornith.) , nom vulgaire de la tadorne, anas tadorna, Linn. (Ch. D.) HERCOLES, Hercoles. (Conchjl.) Genre de coquilles mi- croscopiques, établi par M. Denys de Montfort , Conchyl. system., t. 2 ? p. 275, pour une espèce figurée par Soldani , HER 5i Test, microscop., t. 18, var. 118 a. Ses caractères sont : Co- quille comprimée , enroulée verticalement , de manière à ce que tous les tours de spire soient visibles; ouverture en- tière, symétrique, non modifiée par la spire , et terminée en avant par un angle assez aigu , produisant à la circonférence de la coquille une carène denticulée. La seule espèce de ce genre, qui paroît n'être pas cloisonnée, ce qui la rappro- cheroit des planorbes, si le fait étoit certain, provenoit pro- bablement de la mer de Toscane ou de l'Adriatique , comme toutes celles qu'a figurées Soldaui. M. Denys de Montfort l'a nommée l'HEnCor.E radicant , Hercoles radicans. (De B.) HERCULE. (Entom.) C'est le nom d'un scarabée de l'Amé- rique méridionale. (C. D. ) HERCYNL/E AVES. (Ornith.) Pline a parlé, au liv. 10, chap. 47 , de son Histoire naturelle , d'oiseaux vus dans cer- tains endroits de la forêt d'Hercynie ou Forêt-Noire , en AL lemagne , lesquels avoient les plumes luisantes comme le feu, même pendant la nuit. En retranchant de ce récit la dernière circonstance, qui n'est qu'une exagération, on pourroit croire qu'il s'agit ici, non du courlis rouge , qui n'existe pas en Europe, ni du héron pourpré, quoiqu'il soit assez commun sur les bords du Danube, parce que le plumage de cet oiseau n'a rien d'assez éclatant ; mais du flammant ou phénicoptère , que l'on voit encore sur les bords du Rhin, et dont la couleur, rose chez les jeunes, devient plus foncée chez les adultes , et ressemble à celle d'un feu clair. De cette manière disparoîtroit le merveilleux qu'offrent les récits de Gesner, p. 527 , de Belon , p. 78 et 79, etc., et l'existence des oiseaux dont il s'agit ne devroit plus être révoquée en doute. (Ch. D.) HERDER. (Ichthjol.) Voyez Harder. (H. C. ) HÈRE (Mamm.) , nom du jeune cerf au moment où il commence à pousser ses premiers bois. (F. C.) HERECHERCHE. (Entom.) Lachesnaye -Des -Bois cite ce nom, qu'il a emprunté de Dapper (Description des îles de l'Afrique, page 45g), comme indiquant un coléoptère qui éclaire et étincelle dans les bois. Flaccourt en parle aussi comme se trouvant dans l'île de Madagascar. Il reste beau- coup d'incertitude sur ces insectes. Sont-ce des vers luisant 5^ HER ou lampyres, des taupins ? Voyez les motsCucujo, et Actjdia au Supplément du i.er volume de ce Dictionnaire. (C. D.) HEREIS. (Ornith.) Voyez Hareis. (Ch. D.) HERFUGL. (Ornith.) On nomme ainsi, en Danemarck, la huppe commune, upupa epops. Le même nom s'écrit JEr- fugl en Norwège. (Ch. D. ) HÉRIADE. (Entom.) M. Maxil. Spinola a décrit sous ce nom, dans les Insectes de Ligurie ou de l'état de Gènes, quelques espèces de petites abeilles. (C. D.) HERICIUM. (Bot.) C'est ainsi que Persoon désigne une des divisions du genre Hjdnum, qu'autrefois il avoit consi- dérée comme un genre dis-tinct. Plusieurs botanistes persistent à vouloir le conserver, et particulièrement Nées ab Esenbeck, qui y ramène les espèces fthydnum en massue et souvent ra- meuse. Voyez Hydnum. ( Lem. ) HERICIUS. (Bot.) M. de Jussieu proposoit de réunir sous ce nom générique tous les champignons du genre Hjdnum qui offrent les caractères suivans : Chapeau parasite, subéreux ou charnu, stipité ou sessile; tantôt lisse en-dessous et couvert en-dessus de pointes ou de papilles; tantôt couvert de toute part de papilles, esrepté sur le point d'insertion : papilles d'abord pulvérulentes à la surface, puis renflées à l'extrémité, et qui se réduisent en une poussière fugace. Voyez Hydnum. (Lem.) HERINACEUS (Marnai.), nom du hérisson en latin mo- derne. (F. C. ) HERINGKARPFEN. (IcUliyoh) Ce mot allemand, qui signifie hareng-carpe , désigne un poisson de Tranquebar, en- core peu connu , mais appartenant probablement à la divi- sion des ables parmi les cyprins : c'est le cyprinus clupeoides de Bloch. Voyez Able , dans le Supplément du premier vo- lume de ce Dictionnaire. (H. C.) HÉRIOjNE, Herion. (Conchyl.) Genre de coquilles sub- microscopiques, établi par M. Denys de Montfort , Conchyl. syst. , t. 1 , p. 200, pour une jolie espèce de nautile que Von Fichtel, Test, microscop. , p. 74, t. 12, fig. a, b, c, 5.e var. , a décrite et figurée sous le nom de nautilus calcar. Les caractères de ce genre peuvent être exprimés ainsi : Coquille cloisonnée, comprimée, enroulée verticalement en spirale HER 55 d'une manière symétrique ; la spire non apparente et cachée entièrement par le dernier tour, avec un mamelon à la place de l'ombilic-, ouverture triangulaire, fermée par un diaphragme bombé, percée à son angle supérieur par une fissure à bords radiés, et recevant dans son milieu le retour de la spire , qui est carénée et éperonnée à la circonférence. La seule espèce de ce genre, que M. Dcnys de Montfort désigne sous le nom d'HÉRiCNE rostre, Herion rostratus , a près de six lignes de diamètre , en mesurant les pointes : on la trouve vivante dans la mer Adriatique, et fossile près de Sienne en Toscane. Elle est blanche, un peu nacrée sur toute sa super- ficie, si ce n'est les mamelons, qui sont de couleur rose. (DeB.) HERiONE. (Foss. ) Dans la Conchyliologie systématique, M. Denys de Montfort a donné ce nom générique à une espèce de coquilles fossiles que nous avons regardée comme dépendant du genre Cristellaire, Lamk. , et à laquelle nous avons donné le nom de cristellaria calcar. Voyez au mot Cristellaire. (D. F.) HERISSE. (Ichthyol.) On donne vulgairement ce nom à plusieurs espèces de poissons des genres Baliste et Tétraodon. Voyez ces mots. (H. C. ) HERISSEE. (Entom.) C'est un nom donné par Goedaert à une chenille de noctuelle , qui est la 23. e de l'édition fran- çaise , tom. II. (CD.) HÉRISSON ; Erinaceus , Linn. (Mamm.) : tiré du mot eri- naceus , par lequel les Latins désignoient notre hérisson, comme les Grecs le nommoient echinos. De l'espèce à laquelle ce nom a d'abord été donné , il a été étendu à des espèces voisines et est devenu générique. Les hérissons appartiennent à cette famille des insectivores qui se nourrissent généralement de petits animaux , d'insec- tes, de fruits; dont les molaires, à peu d'exceptions près, sont hérissées de pointes qui s'engrènent les unes dans les autres; qui sont plantigrades , fouillent la terre pour se ca- cher , passent leur vie dans le repos , et échappent à leurs en- nemis par l'obscurité au milieu de laquelle ils se renferment. Les hérissons, en effet, habitent le milieu des bois, passant leurs jours cachés dans les pierres, sous les troncs des vieux arbres ou dans la mousse qui couvre leurs racines, et ils vont 54 HER à la recherche de leur nourriture dans le silence de la nuit, à l'abri des inégalités qui sillonnent le terrain. Ce sont des animaux de petite taille, qui ont les formes épaisses, et dont la démarche est pesante et l'intelligence bornée. C'est au commencement du printemps qu'ils ressentent les besoins de l'amour, et les petits, au nombre de quatre ou cinq , naissent, couverts de piquans, les yeux et les oreilles fermés, vers le mois de Mai; maison ignore la durée de leur gestation et celle de leur développement, ces animaux ayant donné lieu à peu d'observations spéciales. On peut les élever dans les jardins, où, sans faire aucun dégât, ils détruisent beaucoup d'insectes nuisibles; et on dit que leur chair est bonne à manger. Les hérissons ont à chaque pied cinq doigts armés d'on- gles fouisseurs; la plante et la paume sont nues, et revêtues de tubercules ?aillans que recouvre une peau douce; l'oreille est arrondie et d'une structure assez simple; l'œil, petit, aune pupille ronde; les narines, qui dépassent de beaucoup la mâ- choire inférieure, sont ouvertes sur les côtés du mufle, dont le bord externe est frangé; les lèvres sont entières, la langue est douce, et il n'y a point d'abajoue. Les poils principaux con- sistent dans des épines sur toutes les parties supérieures du corps; mais aux parties inférieures ils sont flexibles, quoique roides, et de nature soyeuse : dans le nombre il s'en trouve de laineux en petite quantité, et des moustaches garnissent les côtés des lèvres supérieures. La verge se dirige en avant, les testicules sont externes, et le vagin n'offre rien de particulier. Ces animaux ont à l'extrémité de chacune des deux mâ- choires deux incisives de forme semblable à celle des canines, et qui pourroient servir à l'animal comme les incisives aux rongeurs ou comme les canines aux carnassiers : celles de la mâchoire supérieure sont écartées l'une de l'autre; celles de la mâchoire opposée sont rapprochées et se touchent presque. Derrière ces premières incisives, à la mâchoire d'en-haut, se trouvent, de chaque côté, deux petites dents, à une seule racine, qui ont la forme de fausses molaires, quoique encore implantées dans l'intermaxillaire. Après ces deux dents vien- nent les fausses molaires, séparées des premières par un petit intervalle vide; elles sont au nombre de trois : la première, qui est la plus grande, a deux racines; la seconde n'en a HER 55 qu'une seule , et on en trouve de nouveau deux à la troi- sième, qui, déplus, a un petit talon interne. Les vraies molaires suivent, au nombre de quatre. Lu première a trois tubercules : un à la face externe , grand, aigu et tranchant; les deux autres, à la face interne, plus petits. La seconde et la troisième se ressemblent, si ce n'est que celle-ci est plus petite que la précédente; elles ont toutes deux quatre tuber- cules, à peu près d'égale grandeur, terminant les quatre angles d'un carré. La dernière est mince, située obliquement par rapport aux autres , et assez semblable à une fausse molaire. A la mâchoire inférieure on voit trois petites dents à une seule pointe et à une seule racine, suivant immédiatement les grandes incisives. Après celles-là vient une première molaire, à deux pointes principales , et terminée par un petit talon. La seconde et la troisième se ressemblent : trois pointes forment leur partie antérieure, et deux seulement leur partie postérieure ; les premières sont disposées en triangle, et les secondes sont à côté l'une de l'autre dans le sens transversal. La dernière molaire , qui est la quatrième et qui est très-petite, présente en avant un petit talon et en arrière une pointe fourchue. Les dents molaires des deux mâchoires sont opposées cou- ronne à couronne, et de telle manière que la partie anté- rieure de celles d'en -bas correspond aux vides que celles d'en -haut laissent entre elles et la partie postérieure de celles d'en-haut aux vides qui séparent celles d'en-bas. On. ne connoît exactement que deux espèces de hérissons, et toutes deux sont originaires des contrées moyennes de l'ancien monde. Le Hérisson commun: Erinaceus europœus, Linn.; Buff. t. 8, pi. 6. Cet animal a le sommet de la tête, les épaules, le dos, la croupe et les côtés du corps garnis de piquans; la poitrine, les aisselles , le bas des côtés du corps, le ventre, les fesses et les quatre jambes, le front, les côtés de la tête, la gorge, les côtés et le dessous du cou sont couverts de deux sortes de poils , dont les uns , longs et soyeux , sont assez roides, et les autres laineux et plus courts ; les pieds n'ont qu'un poil court , lisse et peu fourni. 56 HER Le museau et le tour des lèvres et des yeux, les oreilles et le dessus des doigts, sont nus. Les parties épineuses sont variées de noir- brun et de blanc sale, chaque épine étant blanchâtre dans les deux tiers de sa longueur, avec un an- neau d'un brun noir ?> et d'un blanc sale à la pointe ; les par- ties couvertes de poils sont d'un blond roux. Le museau est d'un brun violet, ainsi que les oreilles et les doigts. Les oreilles sont larges, rondes et courtes; les yeux petits, safllans et noirs, et la queue est très-courte, mince, nue et brune. 11 y a cinq mamelles de chaque côté, depuis l'ais- selle jusqu'à l'aine. Ce hérisson est remarquable par le moyen extraordinaire qu'il a reçu de la nature pour se soustraire à ses ennemis. Dès qu'il est inquiété, il se ramasse en boule, de manière a cacher sa tête, ses pattes et sa queue , et à ne présenter qu'une masse épineuse; car ses piquans qui, dans l'état or- dinaire, sont couchés, comme les poils, d'avant en arrière, sont alors hérissés et entremêlés les uns dans les autres, de telle sorte qu'ils présentent de tous côtés leurs pointes aiguës: dans cet état, il brave les attaques de tout autre animal, et les éloigne encore par l'éjaculalion de son urine, qui ré- pand une très-mauvaise odeur ambrée. 11 passe l'hiver engourdi dans sa retraite, d'où les mâles sortent, au printemps, avec des vésicules séminales d'une am- pleur et d'une complication incroyables. Cette saison est, pour ces animaux, celle de l'amour; et, quoi qu'on en ait dit, leur accouplement se fait de la même manière que ce- lui des autres mammifères. La femelle met bas , à la fin du printemps, de trois à sept petits , blancs, et sur la peau desquels on ne voit encore que l'extrémité des épines. Le Hérisson a longues oreilles : Erinaceus auritus , Pall., Schreber, pi. i63; le Hérisson d'Egypte , Geoffroy, Cat. des animaux du Muséum. Cette espèce ne diffère de la précé- dente que par des oreilles beaucoup plus longues et qui sont aussi grandes que les deux tiers de la tête; par des anneaux bruns, plus étroits aux piquans, et par les poils des parties inférieures d'un gris cendré. Il se trouve en Russie , vers la partie inférieure du Volga HER 57 et de l'Oural , et jusqu'en Egypte : la femelle met bas , deux fois l'année , le même nombre de petits que l'espèce précé- dente. On a regardé des animaux imparfaitement caractérisés comme des espèces différentes de celles que nous venons de décrire , et d'autres ont été rapportés aux hérissons , sans qu'on ait pu constater leur ressemblance; tels sont : Le Hérisson de Malacca ou a oreilles fendantes, de Seba, Thés., t. 1 , pi. 3i , fig. i; Erinaceus malaccensis , Linn. , qui n'est connu que par une figure et une courte description de Seba, et qui n'est probablement qu'un porc-épic. Le Hérisson de Sibérie, donné encore par Seba, Thés., t. 1 , pi. 4g , fig. 4 , que quelques auteurs ont adopté , et qui n'est sans doute qu'une variété de notre hérisson. Seba rap- porte qu'il en diffère par des oreilles plus simples et le bord des narines sans découpures. Le Hérisson d'Amérique ou sans oreilles, Erinaceus inauris, Linn., dont l'existence pàroîtroit mieux fondée que celle des précédens, si elle avoit été présentée par un autre auteur que Seba (Thés., t. i, pi. 49, fig. 5). Cette espèce seroit dépourvue d'oreille externe , et seroit originaire de l'Amé- rique méridionale : M. d'Azara croit qu'il s'agit de l'espèce de porc-épic nommée coïndou. (F. C.) HÉRISSON. (Conchyl.) Les marchands de coquilles em- ploient ce nom, presque comme un nom de genre, pour plu- sieurs espèces de coquilles du genre Murex de Linnaeus, à cause des pointes ou tubercules pointus dont elles sont héris- sées. Ainsi le H. a grosses pointes courtes est le M. ricinus , le H. a longues pointes est le M. histrix ; le H. a mille pointes est le M. nodus; le H. ombiliqué le M. histrix , et le H. pourpre le M. ricinus. (De B.) HÉRISSON. (Ichthjol.) Plusieurs poissons des genres Ba- liste et Diodon portent vulgairement ce nom, à cause des nombreux aiguillons dont est armée la surface de leur corps. Voyez Baljste, Diodon et Tetraodon. (H. C ) HÉRISSON ou BARBE DES ARBRES et LE5 HÉRISSONS. (Bot. ) Ces noms sont ceux sous lesquels le docteur Paulet fait connoître Yhydnum erinaceum de Bulliard. Ce champignon rameux et bon à manger sera décrit à l'article Hydnum. (Lem.) 58 HER HÉRISSON BLANC ou BARBET BLANC. (Entom.) Réaumur appelle ainsi une larve de coccinelle qui se nourrit de pucerons, tom. III, Mémoires sur les insectes. Il l'a ob- servée sur les feuilles de pruniers, en Juin et Juillet. (C. D.) HÉRISSON DE MADAGASCAR. (Mamm.) Les voyageurs ont quelquefois donné ce nom aux Tenrecs. Voyez ce mot. (F. C.) HÉRISSON DE MER (Échinod.) , nom vulgaire des espèces d'oursins , quand elles sont recouvertes de leurs piquans. (De B.) HÉRISSON DE MER. (Foss.) C'est un des noms qu'on a donnés autrefois aux oursins fossiles. ( D. F.) HÉRISSON DE MER. (Ichthjol.) Les navigateurs ont donné ce nom à une espèce de poisson des côtes de la Nouvelle- Cythère , dont Conimerson a laissé la description dans ses manuscrits, et que M. de Lacépède a nommée diodon tacheté. Voyez Diodon. (H. C. ) HÉRISSONNE ou MARTE. (Entom.) Espèce de chenille du bombyce que nous avons décrit, tom. V, p. 107, n.°44, sous le nom de Caja. (C. D.) HERITIERA. (Bot.) Ce nom, qui rappelle la mémoire de l'infortuné l'Héritier, a été donné successivement à divers genres. Schranck s'en est servi pour désigner Y antliericum ca- lyculatum, déjà nommé par d'autres narthocium ou tojîeldia. Gmelin l'employoit pour un des anonymos de Walther, que M. Persoon rapporte au dilatris , et qui a peut-être plus d'affinité avec Yargolasia. Vheritiera de Retz est maintenant Vhellenia de Willdenow et de Persoon. Le mollavi des Phi- lippines , que Gœrtner a nommé balanopteris , et Gmelin sutherlandia , avoit reçu antérieurement d'Ayton et de M. de Lamarck. le nom de heritiera , qui a été adopté par Schreber et Willdenow, et qui est conservé. (J. ) HERITIERA. (Bot.) Mollavi, Encycl. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, se rapprochant de la famille des malvacées , de la monadelphie décandrie de Lin- naeus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoï- ques, dépourvues de corolle; un calice campanule à cinq dents : dans les fleurs mâles, cinq à six anthères soutenues par un seul filament: dans les fleurs femelles, cinq ovaires, HER h cinq styles. Le fruit est composé de cinq coques monosper- mes, fortement carénées en-dessous. Heritiera des rivages : Heritiera littoralis , Ait., ilort. Kew.; Mollavi des Indes , Lamk. , Eneycl. ; Nagam , Rheed. , Malab. 6, tab. 21; Samandura , Linn. , Zejl. , n.° 433; Balanopteris lothila, Gaertn. , de Fruct. a.j pag. 94, tab. 99; vulgairement Mollavi des Philippines. Très- bel arbre de l*ile de France et des Indes, dont le feuillage est toujours vert. Le tronc est de la grosseur du corps d'un homme; les branches cylin- driques, rameuses; les feuilles grandes, alternes, pétiolées, ovales, entières, obtuses ou aiguës, longues de quatre à six pouces, vertes et luisantes en-dessus, blanchâtres et légè- rement pubescentes en- dessous; les pétioles épais, longs de six à douze lignes. Les fleurs sont petites, sans éclat, médiocrement pédicel- lées, disposées en panicules axillaires, peu garnis, moins longues que les feuilles; leurs ramifications alternes, char- gées d'un duvet court et roussàtre. Ces fleurs sont monoï- ques; leur calice a quatre ou cinq divisions; la colonne des étamines placée au centre d'un disque blanchâtre, annulaire. Les fleurs femelles produisent cinq capsules ou cinq coques volumineuses, ouvertes en étoile, monospermes , de la gros- seur d'un œuf de poule, dures, presque ligneuses , glabres, luisantes, d'un châtain plus ou moins foncé, renfermant, dans une seule loge, une grosse semence ovale, arrondie, ridée ou tuberculeuse. Ces amandes se mangent, au rapport de M. Stadmann , quoiqu'elles soient, selon Rheede, amères et astringentes. Cet arbre se plait beaucoup dans les envi- rons des lieux aquatiques. Heritiera MiNOR,Lamk., Eneycl.; Balanopteris minor, Gaert., de Fruct. , 2 , tab. 98. Cette espèce ne paroît être , selon M. de Lamarck , qu'une plante très-voisine du niota , à en juger d'après le fruit, qui , à la vérité , ressemble beaucoup à celui de l'espèce précédente , mais qui est une fois plus petit , la semence est lenticulaire , comprimée , sillonnée latérale- ment, roussàtre -ferrugineuse. Cette plante vient de l'île de France. Michaux a établi, sous le nom à' Heritiera, un autre genre, qui est YArgolasia de Jussieti et Lamarck. (Poir.) Go HER HERITINANDEL. (Erpét. ) Les Indiens donnent ce nom à une vipère de la côte de Malabar, dont la morsure est mor- telle si l'on ne peut boire à temps une décoction de l'anti- desme alexitère. Voyez Antidesme et Vipère. (H. C.) HERKEHAU. (Ichthjol.) Dapper (Description du pays des Nègres, pag. 233) a parlé sous ce nom, d'un poisson de fort bon goût, dont la chair ressemble à celle du saumon, et que l'on trouve en Nigritie. Le peu qu'il en a dit est insuffisant pour nous autoriser à classer cet animal. (.H. C.) HERLE. (Ornith.) Ce nom, qui est donné sur la Loire au harle commun, mergus mer ganser , Linn., désigne, dans Belon et Aldrovande. le harle huppé, mergus serrator, Linn. (Ch. D.) HERMANE, Hermannia. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des liermaniacées , delà monadelphie pentandrie de Linnseus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions ; cinq pétales onguiculés , les onglets connivens à leur base et roulés en tube: cinq étamines: les filamens élargis, réunis à leur base, portant des anthères sagittées et conniventes ; un ovaire supérieur, pentagone; cinq styles rapprochés. Le fruit est une capsule pentagone, à cinq loges, s'ouvrant en cinq valves par son sommet; des semences nombreuses dans chaque loge. Ce genre est aujourd'hui très- nombreux en espèces : il étoit d'abord réuni au mahernia, mais ce dernier en a été séparé, ayant les filamens des étamines entièrement libres, et ses pétales non roulés. Les hermanes sont de petits arbustes à feuilles simples, alternes, persistantes, dentées ou inci- sées, quelquefois glabres, plus souvent couvertes de poils étoiles, accompagnées de stipules à leur base. Les fleurs sont petites, la plupart assez élégantes et de couleur jaune , axil- laires et terminales; les pétales remarquables par l'espèce de demi-tube qu'ils forment à leur partie inférieure, en se re- couvrant réciproquement par leurs bords. On en cultive un assez grand nombre dans les jardins de botanique, où ils réussissent assez bien en les tenant dans de la terre franche, mélangée avec celle de bruyère : ils craignent les gelées et veulent être tenus en hiver dans la serre tempérée. On les HER Gi propage de marcottes , de boutures faîtes en été , et de graines que l'on sème au printemps , sur couche et sous châssis, dans du terreau léger, ayant la précaution de les couvrir très-peu. Les jeunes pieds donnent un plus grand nombre de fleurs, plus grandes et plus élégantes, que les vieux. Ces plantes sont toutes originaires du cap de Bonne- Espérance. Hermane a feuilles de guimauve : Hermannia althœifolia , Linn. ; Cavan. , Diss. 6, tab. 179, fig. 2; Commel. , Hort., 2 , tab. 79 ? Hermannia aurea , Jacq. , Hort. Schœnhr. 2 , tab. 21 3. Ses tiges sont ligneuses, hautes de deux pieds; les rameaux lâches, velus, garnis de feuilles pétiolécs, ovales, un peu ridées, cotonneuses à leurs deux faces, inégalement den- tées; les stipules ovales -lancéolées ; les pédoncules axillaires, biflores, munis de trois bractées en forme d'involucre ; les fleurs assez grosses, jaunâtres; le calice membraneux, pres- que vésiculeux , velu, à cinq angles. Dans Yhermannia pli- cata , Ait. , les feuilles sont beaucoup plus larges, un peu échancrées en cœur à leur base, fortement plissées, moins veloutées; les calices presque cylindriques, moins anguleux. Hermane a feuilles d'aune : Hermannia alnifolia , Linn. ; Lamk. , lll. gen., tab. 570, fig. 1 ; Cavan., Diss. 6, tab. 179, fig. 1 ; Jacq. , Hort. Schcenbr. 3 , tab. 291 . Arbuste diffus , très- rameux , haut d'environ deux pieds. Ses rameaux sont rou- geàtres, velus dans leur jeunesse; les feuilles nombreuses, cunéiformes, arrondies, crénelées à leur sommet , quelque- fois émoussées ou échancrées , plissées , verdàtres , un peu cotonneuses en-dessous, à peine longues d'un pouce; les sti- pules petites, presque en cœur; les fleurs nombreuses, pe- tites, jaunâtres, pédicellées, disposées en petites grappes composées et terminales; les ovaires chargés de poils courts, fascicules ou en étoile. Hermane a feuilles d'hyssope : Hermannia hjssopifolia , Linn., Cavan., Diss. 6, tab. 181 , fig. 3; Lamk., III. gen., tab. 570, fig. 2. Ses tiges sont hautes de trois ou quatre pieds, lâches, effilées, d'un vert pourpré; les plus jeunes un peu pileuses; les feuilles oblongues, cunéiformes, dentées à leur partie supérieure, presque glabres, velues à leurs bords; les fleurs disposées en grappes courtes, terminales; le calice globuleux, 62 HER enflé, pubescent; la corolle à peine saillante hors du calice^ JJ Hermannia vesicaria, Cuvan., Diss. G , pag. 181, fig. 2, est également remarquable par des capsules grosses, enflées, vésiculeuses ; les feuilles sont cunéiformes , incisées ou pro- fondément pinnatifides. Hermane a feuilles de lavande : Hermannia lavanàulœfolia , Linn., Cavan., Diss. 6, tab. 180, fig. 1 ; Jacq. , Hort. Schanbr. 2, tab. 21 5. Petit arbrisseau d'environ deux pieds de haut, très-rameux, garni de feuilles entières, d'un blanc verdàtre. oblongues, elliptiques , un peu cotonneuses , les stipules presque subulées; les fleurs jaunâtres, inclinées, axillaires, solitaires; les pédoncules uniflores , quelqueiois biflores ; les pétales une fois plus longs que le calice. Dans l' Hermannia sah'ifolia, Cavan., Diss. 6, tab. 180, fig. 2, les feuilles sont presque sessiles , ovales, entières, ridées, tomenteuses et hispides; les fleurs jaunes, penchées, disposées en grappes fort courtes. ÏJ Hermannia involucrata , Cavan., Diss. G, tab. 177, fig. 1 , est remarquable par un involucre à huit ou dix folioles linéaires-subulées, charnues et rougeàtres , environ- nant le calice ; les feuilles sont ovales , entières , aiguës , tomenteuses, un peu jaunâtres; les fleurs solitaires et axil- laires, jaunâtres; les pétales échancrés à leur sommet, roulés en dehors. Hermane lisse : Hermannia denudata , Linn. , Cavan. , Diss. G, tab. 181, fig. 1; Jacq., Hort. Schcenbr. 1 , tab. 122. Cette espèce est remarquable en ce qu'elle est parfaitement glabre sur toutes ses parties: ses tiges sont hautes de trois pieds; ses rameaux longs, un peu grêles; ses feuilles oblongues. pétiolées, un peu rétrécies en coin à leur base, dentées, presque incisées, à leur partie supérieure; les fleurs petites, pédicellées , disposées en grappes lâches, terminales; les ca- lices pentagones , leurs divisions acuminées. VHermannia fdifolia , Cavan., Diss. 6, tab. 1 83 , fig. 3, est remarquable par ses feuilles très-étroites, sessiles, presque subulées ; ses rameaux grêles, chargés d'un duvet cotonneux; la corolle un peu plus grande que le calice. Hermane scabre, Hermannia scabra, Cavan., Diss. 6, tab. 182 , fig. 2; Jacq., Hort. Schcenbr. 1 , tab. 127. Arbrisseau di- visé en rameaux grêles, chargés, ainsi que les feuilles, de HER 63 poils rudes, fascicules; les feuilles ovales, cunéiformes, ob- tuses, un peu ridées, dentées à leur partie supérieure; les pétioles courts; les pédoncules axillaires, solitaires, biflores ; les bractées géminées ou ternées, petites, aiguës et ciliées; les calices courts, turbines, transparens, à cinq dents aiguës et ciliées. Hermane blanchâtre : Hermarinia candicans , "YVilld. , Spec; Jacq. , Hort. Schanbr. 1 , tab. 117; Hermarinia prœmorsa , "VVendl. , Obs. 5i. Un duvet mou , cotonneux et blanchâtre , revêt toutes les parties de cette plante. Ses rameaux sont un peu flexueux-, ses feuilles pétiolées, ovales ou un peu arron- dies, longues d'environ un pouce, légèrement crénelées ou sinuées à leurs bords, nerveuses, tomenteuses à leurs deux faces; les pédoncules chargés d'une ou de deux fleurs; les calices un peu anguleux , campanules. Hermane a feuilles distiques : Hermarinia disticha, Willd., Spec; Schrad. et Wendl., Sert. Hanov. , tab. 16"; Hermarinia. rotundifolia; Jacq., Hort. Schanbr. 1 , tab. 118. Ses rameaux sont pileux, chargés de petits tubercules après la chute des poils; les feuilles disposées sur deux rangs, petites, arron- dies, un peu ovales, épaisses, d'un vert brun très-foncé, velues, nerveuses, à dentelures courtes; les stipules fort petites; les fleurs réunies en une grappe terminale; les pé- doncules axillaires , souvent biflores ; les calices ovales , an- guleux , acuminés. Hermane luisante : Hermannia micans , "Willd. ; Schrad. et Wendl., Sert. Hanovr. , tab. 5; Hermannia latifolia , Jacq., Hort. Schcenbr. 1 , tab. 119. Arbrisseau dont les rameaux sont bruns, velus, élancés, cylindriques; les feuilles épaisses, ovales, arrondies à leurs deux extrémités, un peu ridées, crénelées vers leur sommet, hispides et tomenteuses à leur sommet; les poils jaunâtres et luisans sur les jeunes feuilles; les stipules étroites , lancéolées , aiguës ; les pédoncules in- clinés , chargés de plusieurs fleurs accompagnées de brac- tées en forme d'involucre; les calices tomenteux, blanchâtres, anguleux et renflés; la corolle d'un jaune pâle. Hermane a fleurs nombreuses : Hermannia mulliflora, Willd., Spec; Jacq., Hort. Schanbr. 1 , tab. 128. Ses feuilles sont ob- longues, cunéiformes à leur base, tronquées et dentées à 64 HER leur sommet, Alertes, presque glabres, un peu pileuses à leurs bords, longues de quatre lignes; les stipules petites, oblonguts , acuminées ; les fleurs disposées en grappes nom- breuses, terminales, peu garnies; les pédoncules uniflores ; le calice campanule, à cinq dents courtes, ovales, acuminées. Dans VHermannia Jlammea, Jacq. , Schccnbr. 1, tab. 129, la corolle est d'un jaune orangé éclatant; les feuilles glabres, cunéiformes, lancéolées, tronquées et dentées à leur som- met; les grappes de fleurs alongées et terminales. Hermane cunéiforme : Hermannia cuneifolia , Willd., Spec; Jacq., Hort. Schccnbr. 1, tab. 124. Cette espèce offre , dans ses feuilles, beaucoup de rapports avec l'hermane à feuilles d'aune; mais elles sont plus petites, en ovale renversé, cu- néiformes à leur base, échancrées et tronquées à leur som- met : les stipules et les bractées ovales, acuminées et non linéaires ; les fleurs trois fois plus grandes , disposées en grappes terminales , unilatérales. VHermannia liolosericea , Jacq., Hort. Schccnbr. 5, tab. 292 , se distingue par les poils soyeux dont toutes ses parties sont recouvertes. Ses feuilles sont molles, blanchâtres, cunéiformes; les fleurs presque paniculées. Hermane hérissée; Hermannia hirsuta , Schrad. et Wendl. , Sert.Angl., tab. 4. Petit arbrisseau distingué par ses stipules à demi en cœur , acuminées. Ses rameaux sont diffus, flexueux, hérissés, garnis de feuilles oblongues , cunéifor- mes, inégalement dentées à leur sommet; les fleurs dispo- sées en grappes latérales, alongées; les pédoncules très-longs et biflores ; le calice un peu urcéolé , à cinq dents ovales , très-courtes. Dans VHermannia oàorata , Willd., Spec. , Ait., Hort. Kew. 2 , pag. 412 , les fleurs sont odorantes; les calices campanules, étalés, un peu anguleux; les feuilles lancéolées, longuement rétrécies en coin à leur base ; les inférieures munies de trois dents aiguës à leur sommet. On distingue VHermannia angularis , Jacq., Hort. Schccnbr. 1 , tab. 126, par ses calices à cinq angles saillans , en forme d'aile ; par ses feuilles cunéiformes , dentées , tronquées à leur sommet. Cavanilles, Jacquin , etc., en ont mentionné plusieurs autres espèces moins connues que celles qui viennent d'être présentées. (Poir.) HER 65 HERMANNIÊES. {Bot.) Famille de plantes appartenant à la classe des hypopétalées ou dicotylédonées poiypétales, à étamines insérées au support du pistil. Elle formoit primi- tivement pour nous la première section des tiliacées, conte- nant les genres IValtheria, Hermannia et Mahernia , distin- guée des autres genres de cette famille par ses étamines monadelphes ou à filets réunis en un tube. Pour en former une famille séparée, nous avions attendu que le nombre de ses genres fût augmenté. Cette addition a lieu maintenant par suite de la découverte d'un périsperme charnu dans quelques genres rangés d'abord parmi les malvacées. Dès-lors la sépa- ration a eu lieu sous le nom de hermanniées, tiré du genre de cette série qui réunit le plus d'espèces et de caractères communs au plus grand nombre des genres qui lui sont associés. Les caractères de la famille sont : Un calice simple ou plus rarement caliculé, divisé en cinq lobes égaux , plus ou moins grands; cinq pétales égaux, insérés sous l'ovaire, alternes avec les lobes du calice, à base plane ou plus rarement creusée en forme de bourse , lesquels manquent quelquefois. Les étamines , en nombre défini , sont insérées au même point; leurs filets, toujours réunis à leur base en un tube plus ou moins long, sont tantôt tous fertiles et terminés par une anthère , tantôt alternativement fertiles et stériles. L'o- vaire simple, dégagé du calice, est à trois ou cinq loges, rarement réduites à une seule , contenant dans chacune un. ou plusieurs ovules attachés à l'angle intérieur de la loge : cet ovaire est surmonté d'un nombre de styles et de stig- mates égal à celui des loges ; quelquefois les styles se sou- dent en un seul. Le fruit est capsulaire , à loges et graines égales en nombre à celles de l'ovaire : ces loges, formées par des valves rentrantes dirigées vers l'axe du fruit, restent or- dinairement réunies; rarement elles se séparent pour deve- nir des capsules uniloculaires , s'ouvrant du côté intérieur en deux valves. L'embryon contenu dans chaque graine est à lobes plans, à radicule dirigée vers l'ombilic, et ren- fermé dans un périsperme charnu. Les tiges sont herbacées, ou ligneuses s' élevant en arbrisseaux ou en petits arbres. Les feuilles sont alternes, accompagnées de deux stipules. Les fleurs sont axillaires ou terminales. 21, 5 66 HER Cette famille tient le milieu entre les malvacées et les tiliacées, et diffère des premières par l'embryon à lobes non plissés mais plans, et entouré de plus par un périspera.e charnu: des secondes, par la réunion des filets d'étamines. Aux genres primitifs énoncés plus haut, qui en font partie, on a dû ajouter depuis long-temps le melochia et Vhugonia, et plus récemment le riedlea et le cheirostemon , ainsi que le lophantus de Forster, maintenant congénère du ivallheria. Ces genres forment une section très-naturelle, bien caracté- risée parles étaminevS toutes fertiles. Ceux qui ont des filets stériles alternes avec les filets fertiles, et qui ont d'ailleurs ces filets monadelphes et l'embryon périspermé , doivent être rangés dans une seconde section , tels que Yabroma, le ster- culia et le bytlneria. t Ce sont ces derniers dont M. Robert Brown , dans ses General Remarks , forme la Jamille des buttnériacées, à la- quelle il assigne un caractère général plus circonscrit, en retranchant le sterculia, probablement à cause de son fruit multicapsulaire. Il y ajoute, au contraire, soit le commer- sonia, qui paroit bien devoir leur appartenir, soit le lasio- petalum , que nous rangeons parmi les rhamnées, à cause de ses étamines distinctes, et parce qu'elles sont insérées au calice. II faut cependant croire que M. Brown n'a pas fait ce rapprochement sans motif, et l'on doit désirer qu'il donne à l'exposition de sa famille tout le développement nécessaire. Avant lui, Ventenat, décrivant un sterculia dans les Plantes de la Malmaison , avoit joint à la monographie de ce genre l'in- dication de sa famille, à laquelle il donnoit le nom desfercu- liacées. Il se contentoit d'énoncer dans une note ses deux caractères principaux, tirés du périspermé et de la mona- delphie, en ajoutant qu'il falloit y rapporter la première section des tiliacées, et quelques genres des dernières sec- tions des malvacées. Le mola*i des Philippines, balanopteris de Gaertner, qu'il veut associer à cette 'amille à cause de quelque ressemblance dans le port et dans la pluralité des fruits, en diffère parce que ses graines n'ont pas de péri- sperme , suivant l'observation de Gaertner. Si, dans la suite, le nombre des genres de cette seconde section est augmenté considérablement, on pourra la déta- HER c7 cher de la première pour en former une famille distincte ; mais pour le moment elles peuvent rester réunies dans la même. (J. ) HERMAPHRODITES [Plantes]. (Bot.) On nomme ainsi celles dont tous les individus portent des fleiirs pourvues des deux sexes (rosier, œillet, etc.). Celles qui portent sur le même individu des fleurs mâles et des fleurs femelles (mû- rier, bouleau, pin, etc.), sont dites monoïques. Celles qui portent des fleurs mâles sur un individu et des fleurs femelles sur un autre (épiuard, chanvre, etc.), sont dites dioïques. On nomme polygames, celles qui portent indifféremment des fleurs mâles , femelles, hermaphrodites (pariétaire, gle- ditsia, diospjros , verabrum , fraxinus , etc.). (Mass.) HERMAS. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs polygames, polypétalées ; de la famille des embellifcres , de la polygamie monoécie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel : Des fleurs polygames, les unes hermaphrodites, d'autres mâles, sur le même individu; dans les hermaphro- dites, une ombelle terminale, munie d'un involucre uni- versel et partiel ; les rayons extérieurs des ombellules tron- qués et stériles , ceux du centre fertiles; cinq pétales, cinq étamines stériles. Le fruit est composé de deux semences presque orbiculaires , munies d'un rebord saillant; les fleurs mâles disposées en ombelles latérales , à cinq étamines fer- tiles; point de pistil. Ce genre , très -remarquable parmi les ombellifères , a beaucoup de rapports avec les buplevrum. Il comprend des herbes à feuilles simples , alternes ou radicales , à fleurs distinguées en ce que les rayons extérieurs des ombelles par- tielles sont ou tronqués, ou chargés de fleurs mâles , tandis que les rayons du centre portent des fleurs hermaphrodites , au moins dans l'ombelle terminale; de plus, les ïnvolucres partiels sont toujours incomplets et unilatéraux. Hermas dégarni : Hermas depauperata, Linn., Spec; Lamk., lll. gen. , tab. 85 1 , fig. i ; Burm., Afr., tab. 71 , fig. 2; Grcrtn., de Fruct., tab. 85. Cette plante, haute d'un à deux pieds, est pourvue d'une tige cylindrique, cotonneuse et feuillée à sa base , glabre , presque nue et striée à sa partie supé- rieure, n'ayant que quelques folioles glabres, sessiles, ovales- 68 HER lancéolées; les feuilles inférieures presque sessiles, très-rap- prochées, oblongues , aiguës, en coeur à leur base, longues de trois pouces sur un pouce et demi de large, inégalement dentées, vertes en-dessus, blanches et cotonneuses en-des- sous : l'ombelle terminale composée d'un grand nombre de rayons; neuf a douze folioles lancéolées, aiguës, munies dans leur aisselle , ainsi que les feuilles, d'un duvet laineux. Cette plante croît au cap de Bonne -Espérance. Hermas géante: Hermas gigantea, Linn. fils, Suppl. , pag. 435. Sa tige s'élève à la hauteur de trois à quatre pieds , munie vers sa base d'une ou deux petites feuilles velues dans leurs aisselles : les feuilles radicales très grandes , ovales- lancéolées , pétiolées , lanugineuses en-dessus, blanches, très-cotonneuses en-dessous, molles, épaisses, longues d'un pied, larges de quatre à cinq pouces; l'ombelle terminale pédonculée; au-dessous de celte ombelle, quatre rameaux verticillés et florifères. Celte plante croît au cap de Bonne- Espérance. D'après Linnaeus fils , on se sert du duvet coton- neux qu'on enlève de ses feuilles, comme du moxa que les Chinois retirent d'une espèce d'armoise, c'est-à-dire qu'on en fait une sorte d'amadou. Hermas capitée : Hermas capltata, Linn. fils, Suppl. 435; Lamk. , III. gen. , tab. 85 1 , fig. 2. Cette espèce a des tiges grêles, nues, cotonneuses, hautes d'environ six pouces; les feuilles toutes inférieures, pétiolées, ovales en cœur, ob- tuses, dentées en scie. La tige se termine par deux ou trois petites ombelles, presque en tête, composées de rayons nombreux , soutenant des ombellules dont les rayons exté- rieurs sont chargés de fleurs mâles, et deux ou trois, dans le centre, de fleurs hermaphrodites: l'involucre universel est formé de huit ou neuf folioles linéaires - lancéolées , ai- guës, de la longueur des rayons; les partiels n'ont que deux folioles; les ombellules latérales alternes, pédonculées, fort petites, au nombre de deux au plus. Cette espèce croît au cap de Bonne-Espérance. Linné fils en cite deux autres espèces du même pays i.° YHermas ciliata, Thunb. , Nova act. Petrop. 14, pag. 53 1 Buplevrum ciliatum , Thunb., Prodr. 5o. Les tiges sont glabres les feuilles ovales, ciliées, tomenteuses en-dessous; plusieurs HER 69 ombelles réunies. 2.0 VHermas quinquedentata, Thunb., Nov. act. Pelrop., 1. c. , tab. 1 2 ; Buplcvrum quinquedentatum , Thunb. , Prodr. 5o. Dans cette espèce les ombelles sont solitaires; les feuilles petites, divisées profondément en cinq dents, tomen- teuses en-dessous; les tiges glabres. (Poir.) HERMASIAS. (Bot.) Lœfl., Itin. Voyez Brownea. (Poir.) HERMELIN. (Mamnu) Voyez Hermine. (F.C.) HERMELINI , HERMELLANI , HERMELLANUS (Af ajnm.) : différens noms latins de l'hermine. ( F. C. ) HERMÈS , Hermès. (Conchjl.) M. Denys de Montfort, ayant cru devoir subdiviser le genre Cône de Linnœus et de Bru- guières en plusieurs petites sections qu'il a regardées, comme autant de genres, a donné ce nom aux espèces dont la forme est plus alongée, plus évidemment cylindrique , dont la spire est assez apparente et conique , et l'ouverture sensiblement moins longue que la coquille elle-même ; caractères qui rap- prochent réellement ces espèces de cônes des tarières. Les amateurs de conchyliologie les distingnoient déjà sous le nom de Chewilles. L'espèce qui sert de type à ce genre, est le conus nussatclla , Linn. , vulgairement la Chenille, le Drap piqueté , figurée dans d'Argenville , tab. 10 , fig. r. M. Denys de Montfort la nomme I'Hermés nussatelle, Hermès nussatella: c'est une coquille de deux pouces de long sur un demi-pouce de diamètre , granulée , fortement striée , blanche , piquée de noir et de brun, avec des taches de couleur aurore. La columelle n*a pas en avant le pli des autres cônes. Elle vient de l'île de Nussatelle dans la mer des Indes. ( De B. ) HERMESIAS. (Bot.) Ce genre de plante , publié par Lœfling, est le brownea de Jacquin et de Linnœus , qui appartient à la famille des légumineuses. On trouve encore dans Pline, sous le nom de hermesias , une préparation composée de miel , de myrrhe, de safran, de vin de palme, de pignons, avec ad- dition de lait et de la plante nommée theombrolion, qui pa- roît être l ' amaranthus tricolor , suivant quelques auteurs. Sui- vant Pline , cette préparation a une vertu prolifique. ,11 en parle en même temps que d'un autre mélange nommé Helio- callis (voyez ce mot), et la manière obscure dont il s'ex- plique laisse des doutes sur l'identité ou la différence de ces deux préparations. (J.) 70 HER HERMÉSIE, Hermesia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs incomplètes, dioïques, de la famille des eupkorbiacées , de la dioécie octandrïe de Linnseus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs dioiques , les mâles agglomérées sur un axe alongé, les femelles disposées en un épi simple. Dans les fleurs mâles, un calice à deux ou trois folioles; point de corolle; huit étamines: lesfilamens très-courts, connivens à leur base : dans les fleurs femelles, un calice à quatre ou cinq folioles; point de corolle, un ovaire simple, supérieur; deux ou trois styles; une capsule à deux ou trois coques monospermes. Hérésie a feuilles de châtaignier : Hermesia castaneœ- folia , Humb. et Bonpl. , PI. équin. 1 , pag. 162 , tab. 46 ; Poir. , Ill.gen.SuppL icon. Arbre découvert par MM.de Humboldt et Bonpland sur les rives sablonneuses de l'Orénoque , proche Apuras. Il s'élève à la hauteur de douze ou quinze pieds : son bois est blanc ; son tronc revêtu d'une écorce lisse et cendrée; ses rameaux alternes, glabres, cylindriques, garnis de feuilles alternes, pétiolées, oblongues, lancéolées-aiguës, arrondies à leur base, un peu coriaces, longues de trois pouces et plus, glabres à leurs deux faces, à grosses dente- lures mucronées. Les fleurs dioïques : les mâles agglomérées en verticilles distans sur plusieurs épis terminaux, longs de deux ou trois pouces ; leur calice partagé en deux ou trois folioles ovales-oblongues, aiguës, concaves, étalées; les fila- mens subulés, dilatés et connivens à leur base-; les anthères droites, oblongues, à deux loges, s'ouvrant dans leur lon- gueur. Les fleurs femelles presque sessiles , alternes, distan- tes, réunies en un épi simple et terminal : leur calice est persistant, divisé en quatre ou cinq folioles ovales - aiguës , trois extérieures, deux intérieures; l'ovaire simple, ovale; deux ou trois styles subulés , étalés ; les stigmates simples , pubescens; une capsule à deux ou trois coques monosper- mes. (Pou.) HERMÉTIE, Hermctia. (Entom.) Nom donné par MM. La- treille et Fabricius à un genre d'insectes diptères étrangers, voisins des mouches armées ou stratyomes, et par conséquent de la famille des aplocères ou des notacanthes de M. Cuvier. Leur bouche est une trompe à peine saillante .- leurs an- HER 7i tennes sont sans poil isolé; elles sont longues, formées de trois articles, dont le dernier est composé lui-même de huit anneaux, qui forment une sorte de massue comprimée. Degéer est le seul auteur qui Tasse connoitre , par une figure que Ton trouve dans le tome VI de ses Mémoires, pi. 29, fig. 8, l'espèce principale, qui est le mydas illucens de l'Ento- mologie systématique de Fabricius, représentant les espèces du genre Musca de Linnœus, décrites sous les deux noms ftillucens et de leucope. Les quatre espèces rapportées à ce genre sont de l'Amérique méridionale et de Sumatra. (CD.) HERMÉTIQUE. (Chim.) Les anciens savans, qui faisoient remonter la découverte de la chimie à Hermès, avoient tiré de son nom l'épithète d'hermétique , pour l'appliquer aux ob- jets qui se rattachoient aux connoissances que l'on devoit à Hermès : de là l'expression de philosophie hermétique. (Ch.) HERMÉTIQUEMENT. {Chim.) Cet adverbe ne s'emploie guère qu'avec le mot fermer, pour exprimer l'action de fermer exactement un vaisseau ou même plusieurs vaisseaux qui forment un appareil. Quelques personnes ont restreint l'usage de cette expression à la circonstance où l'on a fermé un vaisseau, en ramollissant les bords de l'ouverture, puis les rapprochant de manière à les faire adhérer par une sorte de soudure. (Ch. ) HERMI JAUNE. (Ornith.) Suivant M. Guillemeau jeune, on appelle ainsi, dans le département des Deux-Sèvres, la marquette, rallus porzana , Linn. , qui y porte aussi le nom de filassier. (Ch. D.) HERMINE (Conchjl.), nom marchand du Cône capitaine, Conus capitaneus. (De B. ) HERMINE (Mamm.) , nom d'une espèce de marte, qui tire, dit-on, son origine ou des Arméniens, qui font un grand commerce de peaux d'hermines, ou de hermelin , an- cien nom gaulois de notre hermine. (F. C) HERMINÉE. (Entom.) Fourcroy a décrit sous ce nom, sous le n.° i85, une espèce de phalène qu'il nomme en latin Pellicea. (C. D. ) HERMINIE. (Entom.) M. La treille a nommé ainsi un genre d'insectes lépidoptères chétocères, qu'il a séparés d'avec les Crambes (voyez ce mot) d'après la forme des palpes. (C. D.) 72 HER HERMINION. (Bot.) Ruellius dit que ce nom a été donné anciennement à l'aloès. (J.) HERMINIUM. (Bot.) Ce nom générique avoit été substitué par Linnœus, dans les Actes d'Upsal, à celui de monorchis, donné par Micheli à un genre d'orchidée remarquable par l'unité du bulbe. Peu après Linnaeus supprima ce genre, et le réunit à Yophrys , en quoi il a été suivi par plusieurs botanistes; mais plus récemment le genre Herminium a été rétabli par MM. Robert Brown et Ayton , dans la nouvelle édition de VHortus Kewensis. (J.) HERMION (Bot.), un des noms anciens du panicaut, eryn- gium, suivant Gesner. (J. ) HERMITE ou ERMITE. (Entom.) Espèce de coléoptères du genre Trichie de la famille des pétalocères, trichius eremita. C'est aussi le nom d'un papillon de la division des faunes, fap. Hermione. (C. D. ) HERMODACTE [Faux]. (Bot.) C'est la racine de l'iris tu- béreux. (L. D.) HERMODATTE, Hermodactylus. (Bot.) Mésué donnoit ce nom à la dent-de-chien, erythronium ; Tragus, à une variété à petite racine du ciclame, cyclamen; Gesner et Ruellius le citent comme nom ancien de la quintefeuille. Selon Serapion , Dodoens et d'autres , l'hermodatte est un colchique men- tionné par C. Bauhin ; Vhermodactylus verus de Matthiole , Daléchamps, C. Bauhin et d'autres, est l'iris tuberosa, qui se distingue de ses congénères par ses feuilles quadrangu- laires et ses racines composées de plusieurs tubercules ras- semblés en faisceaux. Tournefort en faisoit pour cette raison un genre distinct, qu'il nommoit hermodactylus. Linnœus, se fondant sur ces autorités , croyoit aussi que cette plante étoit le véritable hermodatte indiqué dans les pharmacies. Dans la suite , il a douté lui-même de l'identité de ces deux plantes, en observant que Miller et Forskal rapportoient l'hermodatte au genre Colchicum, Cette dernière opinion est fondée probablement sur ce que C Bauhin cite, comme synonyme de son colchicum radice sinuata alla, Yhermodac- tylus verus de Dodoens, hermodactylus ojficinarum de Lonicer, jiermodactyli non venenati de Lobel, Un autre témoignage HER 73 est favorable au colchique; c'est celui de l'auteur anonyme de la Matière médicale extraite des meilleurs auteurs, qui dit avoir vu dans l'Asie mineure la plante elle-même de l'hermodatte , qu'il a jugée très-sein blable à notre colchique par ses fleurs et ses fruits. Murrai, qui, dans son Apparatus medicaminum , cite ce dernier fait, en observant que la plante est nommée par quelques-uns colchicum ULyricum, ne prend cependant aucun parti sur ces opinions différentes : il se contente de faire connoître l'hermodatte et les pro- priétés qui lui sont attribuées. Nous imiterons son exemple, en le laissant jusqu'à nouvel ordre dans le genre Iris. L'hermodatte est une racine que l'on nous apporte du Levant. Sa forme est presque hémisphérique, ou en cœur aplati d'un côté , de la grosseur et de la forme d'une châ- taigne , jaunâtre en dehors , blanche en dedans et sans odeur. La saveur de la racine fraîche est acre, celle de la racine desséchée est plus douce et un peu visqueuse. On la recommandoit très-anciennement, mêlée avec quelques aro- mates, comme purgatif, dans la. goutte , dans les douleurs d'articulations. Ce mélange étoit nécessaire pour que l'esto- mac pût la supporter. En Egypte , au rapport de Prosper Alpin , les femmes , après avoir fait rôtir légèrement ces racines, les mangent comme des châtaignes, au nombre de quinze ou seize par jour, pour s'engraisser, et elles n'en res- sentent aucune incommodité : ce qui semblerait indiquer une différence entre l'hermodatte actuel et celui des anciens, à moins qu'on ne dise que la torréfaction a corrigé et adouci sa propriété, ou que l'action de l'hermodatte, vantée par les anciens , étoit due à d'autres purgatifs qu'on avoit cou- tume de lui associer. L'exemple des femmes égyptiennes avoit donné au docteur Russel l'idée de faire disparoitre la maigreur , les rides de la peau, et les diverses éruptions cu- tanées, en joignant aux bains tièdes l'usage de l'hermodatte. Parmi les modernes qui refusent encore à cette racine la propriété purgative, on cite Hoffmann, ainsi que Van- Swieten, qui l'ordonnoit à la dose de trois ou quatre gros sans produire aucune action de ce genre sur le canal intes- tinal. Maintenant on ne l'ordonne presque plus, et elle a été supprimée dans beaucoup de dispensaires. (J. ) 74 HER HERMUBATN (Bot.), nom ancien donné par les mages à la fougère niàle, aspidium, suivant Gesner et Ruellius. fj.) HERMUBOTANE. (Bot.) Ce nom grec, qui signifie herbe d'Hermès, herbe de Mercure, a été donné anciennement à la quintefeuille , que l'on trouve aussi sous celui d'/ie/mo- dacylon , probablement à cause de ses feuilles digitées. Ruollius et MenUel indiquent encore le nom d'iiermubotane comme un de ceux qui ont été donnés anciennement à la mercuriale. Elle éloit aussi nommée hermupoa et parthenwn: c'étoit le linozostis de Dioscoride , le psyllium de Théuphraste. (J.) HERMUPOA. (Bot.) Voyez Hermubotane. (J.) HEHNANDIER, Hernandia. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs incomplètes, monoïques, rapproché de la famille des latirinées, de la monnécie triandrie de Linnseus, offrant pour caractère essentiel des Heurs monoïques. Dans les fleurs mâles , un calice à trois folioles; une corolle à trois pétales (calice à six divisions, Juss. ) ; trois étamines: six glandes presque sessiles, une à la base de chaque division: dans les fleurs femelles, un calice inférieur court, urcéolé , entier; huit pétales inégaux, supérieurs (calice intérieur, Juss.); quatre glandes placées sous l'ovaire; un style court, épais; le stigmate élargi, presque infundibuliforme. Le fruit consiste en un drupe à huit côtes, renfermant une noix globuleuse, bivalve, monosperme: ce drupe est renfermé dans le calice renflé, vésiculeux , ouvert à son sommet. Hernandier sonore : Hernandia sonora , Linn., Jacq.,Amer., 245 et pict. 120: Pluk. , Alm., tab. 208, fig. 1. Grand et bel arbre des Indes orientales, dont les rameaux sont glabres, cylindriques, garnis de feuilles alternes, éparses , pétiolées, ovales, grandes , arrondies à leur base , ombiliquées par l'in- sertion du pétiole dans le disque, vers la partie inférieure des feuilles. Les fleurs sont d'un jaune pâle , disposées à l'extrémité d'un pédoncule commun axillaire , en grappes paniculées. Le calice, dans les fleurs femelles, grossit avec le fruit, autour duquel il forme une sorte de coque enflée, vésiculaire, jaunâtre, médiocrement ouverte à son sommet. Lorsqu'il fait du vent, l'air pénètre dans cette coque par son ouverture , et produit un sifflement remarquable , qu'on HER 75 entend à une assez grande distance. Ce fruit est connu sous le nom de mirobolan; son amande est huileuse et passe pour purgative. Cet arbre présente, par son beau feuillage, un aspect agréable. On le cultive au Jardin du Roi, mais il s'élève peu ; on le tient presque toute l'année dans la serre chaude. Il y fleurit très -rarement ; il ne peut se propager que par des graines tirées de son pays natal, et semées dans des pots sur couche et sous châssis. Il lui faut une terre franche, mêlée d'un peu de terreau de couche qu'on renouvelle, en partie , tous les ans. Il le faut arroser fréquemment en été, bien plus rarement en hiver. Hernandier porte- œuf : Hernandia ovigera , Linn., Lamk. , III. gen., tab. 7 55, fig. 2; Gœrt., tab. 40; Rumph., Ami. 5, tab. 125. Cette plante, confondue d'abord par quelques auteurs avec le hernandia guyanensis d'Aublet, en est bien distincte, non -seulement par son pays natal, les Indes orientales et non l'Amérique, mais par ses fleurs, leurs di- visions étant lancéolées, aiguës, parfaitement glabres; les fruits sont beaucoup plus gros; le calice qui les enveloppe représente une vessie d'un blanc pâle, presque verdàtre; le drupe de couleur noirâtre; les feuilles plus grandes, lon- gues de neuf à onze pouces, larges de sept, plus fortement échancrées en cœur, planes, acuminées, point ombiliquées. Hernandier de la Guyane : Hernandia Guyanensis, Aubl. , Guyan. , pag. 848 , tab. 029; Lamk. , lll. gen., tab. 75 5 , fig. 1. Cette espèce se distingue de la précédente par ses feuilles moins grandes, pliées , à peine en cœur; par les divisions de ses fleurs ovales -obtuses, pubescentes en dehors; par ses fruits plus petits, renfermés dans un calice rougeàtre , vési- culeux : c'est d'ailleurs un grand arbre dont le tronc s'élève à la hauteur d'environ soixante pieds sur un diamètre de deux ou trois pieds. Le bois est blanc, léger, aromatique; l'écorce lisse et blanchâtre; les rameaux tendres et cassans; ses feuilles ovales- oblongues , un peu concaves; les pétioles un peu cotonneux. Les fleurs naissent au sommet des rameaux sur des grappes paniculées, couvertes sur toutes leurs parties d'un duvet cendré et cotonneux. Cet arbre croît à Cayenne, Au rapport d'Aublet, les Gari- 76 HER pous emploient l'amande du fruit de cet arbre pour faire des émulsions avec lesquelles ils se purgent; quelques habi- tans de Cavenne en font le même usage : ils connoissent ces fruits sous le nom de mirobolans. Comme le bois de cet arbre est extrêmement léger , les Galibis et les Nègres l'emploient, lorsqu'il est sec, aux mêmes usages que nous faisons de l'amadou. Il prend feu aisément sous le briquet. (Poir.) HERNIAIRE, Herniaria, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones , de la famille des paronjchiées , Juss. , et de la pentandrie digynie , Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Calice divisé profondément en cinq décou- pures ; cinq petits pétales squamiformes , linéaires ; cinq étainines; un ovaire supérieur, surmonté de deux à trois styles courts; une petite capsule indéhiscente, enveloppée dans le calice persistant, et contenant une seule graine. Les herniaires sont de très-petites plantes herbacées, à tiges couchées, à feuilles simples, souvent opposées, et à fleurs très- petites , groupées plusieurs ensemble dans les aisselles des feuilles. On en connoit une demi-douzaine d'es- pèces qui , en général, ne présentent que fort peu d'intérêt. Nous ne parlerons ici que des deux suivantes : Herniaire glabre; vulgairement Herniole, Herbe du Turc, turquette; Herniaria glabra , Linn., Spec. 017. Sa racine est menue, annuelle; elle produit une tige divisée dès sa base en rameaux nombreux , grêles , glabres comme toute la plante, longs de quatre à six pouces, entièrement couchés et étalés sur la terre, garnis de très-petites feuilles ovales- oblongues, d'un vert gai, opposées dans la partie inférieure des rameaux et alternes dans le reste. Les fleurs sont her- bacées , ramassées par paquets axillaires qui , à mesure que la floraison avance , s'alongent un peu en épi. Cette plante est commune dans les champs et surtout dans les terrains sablonneux : elle fleurit pendant tout l'été. Herniaire velue; Herniaria hirsuta, Linn., Spec. 3ij. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente; mais elle en dilfère constamment par ses tiges , ses feuilles et ses calices très-velus, et parce que ses fleurs forment des paquets moins garnis. Elle croît dans les mêmes lieux et fleurit également pendant une grande partie de la belle saison. HER 77 C'est à la prétendue propriété qu'on a attribuée à ces deux plantes, et surtout a la première, de guérir les her- nies, qu'elles doivent leur nom générique. Long-temps elles ont été préconisées sous ce rapport, et on les recommandoit tant extérieurement qu'intérieurement; mais aujourd'hui on n'en fait plus aucun usage dans ces sortes de maladies : ce n'est plus guère que comme diurétiques qu'on les emploie , et encore ne doit-on les regarder que comme un bien foible moyen dans les retentions d'urine ou autres affections des voies urinaires. (L. D.) HERNIOLE (Bot.), nom vulgaire de l'herniaire glabre. (L. D.) HERODIAS (Omith.) , nom spécifique donné par Lin- nseus au grand héron d'Amérique de Buffon. (Ch. D.) HERODII. (Omith.) Illiger a formé sous ce nom sa tren- tième famille d'oiseaux, comprenant les genres Grue, Cigogne, Héron, Caurale, Ombrette , Savacou , Anastome ou Bec-ouvert. (Ch.D.) HÉRODIONS, Herodiones. (Omith.) La famille que M. Vieillot a établie sous ce nom dans l'ordre des échassiers, a pour caractères les pieds longs; les jambes tantôt emplu- mées, tantôt en partie nues; les tarses réticulés; les doigts antérieurs, ou seulement les deux extérieurs, réunis à la base par une membrane; le pouce placé au bas du tarse et portant à terre sur toutes ses articulations; l'ongle intermé- diaire entier chez les uns, et à bord interne pectine chez les autres ; douze rectrices à la queuex Cette famille est composée des genres Cigogne, Jabiru , Héron, Courliri, Anas- tome et Ombrette. (Ch.D.) HEROION (Bot.), nom donné par quelques anciens à l'asphodèle, suivant Pline. ( J. ) HÉRON , Ardea. ( Omith. ) Ce genre d'oiseaux , qui comprend les espèces plus particulièrement connues sous les noms d'aigrettes, de butors, de crabiers , de blongios et de hihoreaux, a pour caractères généraux : Le bec plus long que la tête, robuste, aigu, droit ou un peu courbé, fendu jusque sous les yeux , comprimé latéralement, et armé, chez plusieurs, de dentelures tournées en arriére et destinées à retenir le poisson glissant; la mandibule supérieure sillonnée 78 HER de chaque côté par une rainure longitudinale , et dont l'arête est arrondie et a souvent une échancrure vers le bout; les narines latérales, placées presque à la base du bec, dans la rainure , et en partie fermées par une membrane ; la langue platp et pointue ; les yeux entourés d'une peau nue qui s'étend jusqu'au bec; les jambes écussonnées et dégarnies de pii:uies dans un espace plus ou moins grand au-dessus du genou; l'intermédiaire des trois doigts antérieurs réuni à l'extérieur par une courte membrane , l'intérieur libre , et le pouce, articulé près de celui-ci, à côté du talon, posant à terre sur toute sa longueur; les ongles longs, aigus, et celui du milieu dilaté et pectine au bord interne, afin de fournir à l'oiseau un appui et des sortes de crampons pour lui faciliter les moyens de s'accrocher aux menues ra- cines en traversant la vase; les ailes médiocres, et la pre- mière rémige un peu plus courte que les seconde et troi- sième, qui sont les plus longues. Les hérons n'ont qu'un cœcum très-petit; leur estomac est un grand sac, peu musculeux : ils vivent sur les bords des lacs, des rivières ou dans les marais, et se nourrissent de poissons et de leur frai, de reptiles, d'insectes aquatiques, de coquillages d'eau douce , et des différens animaux qui rampent sur la vase et le sable qu'elle recouvre. On prétend qu'ilsmangent aussi des musaraignes et des campagnols. Ce sont des oiseaux tristes, qui se tiennent immobiles au bord des eaux ; le corps droit, le cou replié sur la poitrine, et qui , la tête ap- puyée sur le dos et presque cachée entre les deux épaules re- levées, dardent leur bec comme un trait sur le poisson, ou foulent la vase avec les pieds pour en faire sortir les gre- nouilles. Ce genre de vie ne leur permet guère de vivre en troupes; s'ils se réunissent pour nicher dans les mêmes endroits, il est naturel qu'ils restent isolés pendant le jour, et quoiqu'on les rencontre dans divers lieux, à de grandes distances, ils doivent être considérés plutôt comme des oi- seaux erratiques que de passage , puisqu'ils vont et revien- nent dans les diverses saisons et à des époques indéterminées, suivant l'abondance ou la disette momentanée de nourriture, et qu'ils supportent également les extrêmes du froid et du chaud. M. Temminck n'est cependant pas, sur ce point, HER 79 d'accord avec Mauduyt, les hérons étant, suivant lui, de passage périodique et émigrant en grandes troupes. C'est sur des arbres élevés, non loin des rivières, que !a plupart des hérons font leur nid, dans lesquels les petits sont nour- ris jusqu'à ce qu'ils soient en état de voler. Le cou se re- plie dans le vol, qui est très-élevé , et la tête s'appuie contre le haut du dos. Presque tous sont demi-nocturnes. Suivant M. Temminck, on observe chez toutes les espèces connues quatre espaces garnis d'un duvet cotonneux, et leur mue n'a lieu qu'une fois l'année. Les longues plumes , à barbes décomposées, dont quelques espèces sont ornées sur le dos, ne reparoissent point aussi promptement que les autres, et ces espèces en sont dépourvues pendant une partie de l'hiver. Les jeunes ne sont aussi revêtus que fort tard des huppes et ornemens accessoires. On n'a pas, jusqu'à présent, re- marqué de différences sensibles entre les deux sexes. La famille nombreuse des hérons a été divisée par Buffon en quatre sections , dont les traits particuliers consistent , pour les hérons proprement dits et les aigrettes, dans un cou très-long, très-grêle, garni au bas de plumes pendantes, effilées, et dans un corps étroit , efflanqué et le plus souvent élevé sur de hautes jambes; pour les butors , dont le roux avec mouchetures est la couleur dominante , dans un corps plus épais, moins haut sur jambes et un cou plus court , tellement garni de plumes qu'il paroît fort gros relativement à celui des premiers; pour les bihoreaux, dont le cou est encore plus court que celui des butors et dont la taille est moindre , en deux ou trois longs brins implantés dans la nuque et dans une légère courbure de la mandibule supé- rieure ; pour les crabiers , dans une taille plus petite que celle des hérons, mais qui éprouve d'assez grandes variétés dans ses proportions. Ces quatre divisions ont été adoptées par M. Vieillot pour la nomenclature; mais il a séparé les hérons en deux grandes sections, dont la première, distinguée par un bec droit et un cou long et grêle, comprend les hérons proprement dits, les crabiers, les blongios ; et dont la seconde, composée d'es- pèces munies d'un cou plus épais, plus court, et ayant la mandibule supérieure un peu courbée , renferme les bilio- reaux et les butors. 8o HER M. Temminck, quia fait une étude particulière des hérons et en a , sur beaucoup de points, rectifié la nomenclature, a aussi, dans la seconde édition de son Manuel d'ornitholo- gie, publié à Paris à la fin de l'année 1820, distribué les diffé- rentes espèces du genre en deux sections. Celles de la pre- mière, qui est consacrée aux hérons proprement dits et aux aigrettes, se distinguent par un bec beaucoup plus long que la tête, aussi large ou plus large que haut à la base, dont la mandibule supérieure est à peu près droite, qui ont une grande portion du tibia nue, et qui se nourrissent princi- palement de poissons. Les espèces de la seconde section, qui comprend les bihoreaux, les crabiers , les butors et les blon- gios, sont par lui présentées comme ayant le bec de la longueur de la tête ou un peu plus long , plus hau t que large , très-comprimé; la mandibule supérieure légèrement cour- bée; une très-petite portion du tibia nue, et le reste emplu- mé jusqu'auprès du genou. Outre ces caractères généraux, les bihoreaux en possèdent un autre , consistant en deux ou trois plumes droites, longues et subulées, qu'ils ont à l'oc- ciput; et les butors se distinguent par leur cou souvent très- gros , abondamment couvert de plumes capables d'érection , et par le duvet très-épais dont le derrière du cou est seulement garni. Les poissons forment plus rarement leur nourriture que les insectes , les vers ou le frai. §. 1." HÉRONS PROPREMENT DITS ET AIGRETTES. Héron commun; Ardea major, Linn. , et cinerea , Lath. Cette espèce , qui est représentée sous le nom de héron huppé, pi. 755 de Buffon , est également figurée dans les Oiseaux d'Angleterre de Lewin , pi. 149; de Donovan , pi. 73 , et de Graves, tom. 1 , pi. 3c. Elle a environ trois pieds trois pouces de l'extrémité du bec à celle des ongles, deux pieds dix pouces jusqu'au bout de la queue, et cinq pieds de vol; elle ne pèse cependant que trois livres et demie. Le doigt du milieu , y compris l'ongle , est beaucoup plus court que le tarse. Le plumage est. en général, d'un cen- dré bleuâtre ; le front et le sommet de la tête sont blancs ; l'occiput est orné d'une huppe noire, composée de plumes flexibles et flottantes; le devant du cou est blanc et parsemé HEÎl 81 de larmes noires , et le bas est garni de plumes d'un gris blanc , longues et étroites; la poitrine est traversée par une bande noire ; il n'y a sur le dos que du duvet recouvert par les plumes scapulaires grises , rayées de blanc , longues, étroites et à filets désunis ; les couvertures des ailes sont grises et leurs grandes pennes noires; le bec est d'un jaune verdàtre, l'iris jaune, la peau nue des yeux d'un pourpre bleuâtre; les pieds sont verdàtres, et les ongles noirs. Les jeunes au-dessous de l'âge de trois ans, qu'on a pris pour les femelles, et dont la figure se trouve sur la 787." pi. en- lum. de Buffon, sont privés de huppes ou n'en ont qu'une composée de plumes très -courtes : on ne leur voit pas la bande noire sur la poitrine , ni les longues plumes effilées du bas du cou et du haut des ailes , et leurs couleurs sont plus ternes. Frisch en a représenté, pi. 204, une variété accidentelle et très -rare, qui est presque entièrement blanche, mais qu'on distingue facilement de la jeune aigrette en ce que celle-ci a une plus grande partie nue au-dessus du genou. Le héron commun recherche partout le voisinage des lacs, des rivières et des terrains entrecoupés d'eau : presque toujours solitaire, il reste pendant des heures entières im- mobile à la même place , posé d'un seul pied sur une pierre, le corps presque droit, le cou replié le long de la poitrine et du ventre, la tête et le bec couchés entre les épaules, qui se haussent et excèdent de beaucoup la poitrine. Lors- qu'il se met en mouvement pour guetter au passage et de plus près les grenouilles et les poissons, qui constituent sa principale nourriture, il entre dans l'eau jusqu'au-dessu . du genou, la tête entre les jambes, et, dans l'une ou l'au- tre position, après avoir patiemment attendu l'instant de saisir sa proie, il déploie subitement son long cou, et la perce du bec. On reconnoît qu'il -avale les grenouilles tout entières, en ce que ses excrémens en offrent les os non bri- sés, enveloppés d'un mucilage visqueux de couleur verte et probablement formé de leur peau réduite en colle. Dans la disette, et lorsque l'eau se couvre de glaces, il se rap- proche des ruisseaux et des sources chaudes, où, suivant Salerne , il avale, au besoin, de la lentille d'eau et d'autres ai. G S* HER petites plantes ; mais il s'expose souvent à périr d'inani- tion plutôt que de chercher un climat plus prospère; et, dans les diverses saisons de l'année, il se montre si cons- tamment triste et insensible , que pendant le plus mauvais temps il se tient isolé et découvert sur un pieu ou une butte, au milieu d'une prairie inondée, tandis que le blon- gios se meta couvert dans l'épaisseur des herbes, et le bu- tor au milieu des roseaux. Ces oiseaux, qui ajoutent aux malheurs de leur chétivc existence les tourmens de la crainte et d'une inquiétude perpétuelle, ne prennent habituelle- ment leur essor que pendant la nuit, et pour se rendre dans les bois de haute futaie du voisinage , d'où ils reviennent avant le jour. C'est alors qu'ils font entendre dans l'air un cri sec et aigu, clangor , qu'on pourroit comparer à celui de l'oie, s'il n'étoitplus plaintif et plus bref. Pendant le jour ils fuient l'homme de très-loin , et lorsqu'ils sont assaillis par l'aigle ou le faucon, ils n'éludent leurs attaques qu'en s'éle- vant au haut des airs et s'efforçant de gagner le dessus. Be- lon prétend même que, pour dernière défense et lorsqu'ils sont presque atteints par l'oiseau de proie , ils passent la tête sous l'aile et présentent leur bec pointu au ravisseur , qui , fondant dessus avec trop d'impétuosité, s'y perce lui-même ,- mais le bec se trouve naturellement dans cette position par l'action ordinaire du vol. En effet, le héron roidit alors ses jambes en arrière et renverse le cou sur le dos, en trois parties, y compris la tête et le bec, qui paroît sortir de la poitrine. Ses ailes , plus grandes à proportion que celles d'aucun oiseau de proie et fort concaves , frappent l'air par un mouvement égal et réglé, et ce vol uniforme élève et porte son corps, si grêle et si mince, à une telle hau- teur qu'on n'aperçoit de loin que des ailes sans fardeau, jusqu'à ce qu'il se perde enfin dans la région des nuages. Les hérons communs placent sur le sommet des arbres les plus élevés, et rarement sur les buissons en taillis, un nid composé de menues branches, d'herbes sèches, de joncs et de plumes, dans lequel la femelle pond quatre à cinq œufs alongés, à peu près également pointus des deux bouts, d'un vert pâle et uniforme , qui sont figurés dans Lewin , pi. 04, n.° 2, et dans la pi. 1 , n.° 3, des Œufs et nids de HER 83 Schinz ( 1 .re livraison ; Zuric, 1819). C'est vraisemblablement l'identité du lieu choisi par les hérons et par les corbeaux pour y nicher, qui a donné aux anciens l'idée de supposer une amitié établie entre des êtres s*i peu faits pour aller ensemble. Les anciens avoient aussi une opinion erronée sur les douleurs qu'ils attribuoient au héron même dans l'acte le plus propre à exciter les crises du plaisir. En effet, quel- que frappés qu'ils pussent être de la vie souffrante de cet oiseau , dès le temps d'Albert on avoit rejeté l'opinion d'Aristote, de Pline et de Théophraste à ce sujet, et le premier, témoin de leur accouplement, n'y avoit vu que l'expression de la jouissance. Le mâle pose d'abord un pied sur le dos de la femelle, puis, les portant tous deux en avant, il s'abaisse sur elle et se soutient dans cette atti- tude par de petits battemens d'ailes. Les soins empressés se continuent pendant la durée de l'incubation, durant laquelle le mâle porte à sa femelle le fruit de sa pêche. Quoique le héron commun soit solitaire, peu nombreuxdans tous les pays habités, et qu'il vive isolément dans chaque con- trée, aucune espèce ne s'est portée plus loin dans des cli- mats opposés : on l'a observé en France , en Suisse , en Hol- lande, en Angleterre , en Pologne, enNorwége, en Sibérie , et pour les autres parties de l'ancien continent, en Egypte, en Perse, au Japon, en Guinée, au Congo, au Malabar, au Tonquin , etc. Il paroit même que cette espèce a été vue dans le nouveau monde, aux Antilles, à la Louisiane, à Taïti , etc. Lorsqu'on ne s'est procuré cet oiseau que déjà adulte , on ne peut parvenir à lui faire accepter aucune nourriture; il rejette même celle qu'on essaie de lui faire avaler, et, la mélancolie l'emportant sur l'instinct de sa conservation , il se laisse consumer de langueur : mais, pris jeune, et lors- que sa tête et son cou sont couverts d'un poil follet qu'il conserve assez long-temps, il s'apprivoise, mange des en- trailles de poissons et de la viande crue, s'habitue peu à peu à la domesticité, reste avec la volaille et devient même sus- ceptible de quelques mouvemens communiqués, tels que celui d'entortiller son cou autour des bras de son maître. 34 11 Eh La chair des hérons n'est pas un bon ineis , quoiqu'on le qualifiât autrefois de gibier royal ; mais, comme leur chasse fournissoit le vol le plus brillant de la fauconnerie et faisoit le divertissement des princes, on a imaginé de les fixer dans des massifs de grands bois près des eaux, ou même dans des tours, en leur offrant des aires commodes où ils venoient nicher, et l'on tiroit même quelque produit de ces héron- nières par la vente des petits. Héron rouRPRiJj Ardea purpurea, Linn. Cet oiseau, qui est représenté dans un âge avancé sur la planche enluminée de Buffon, n.° 788, sous le nom de héron pourpré huppé, a en- viron deux pieds neuf pouces de longueur tolale .- le doigt du milieu, y compris l'ongle, est de la longueur du tarse ou un peu plus; les individus des deux sexes, très-vieux, ont le sommet de la tête et l'occiput d'un noir à reflets verdàtres; des plumes effilées, de la même couleur, pendent par derrière, et de semblables, d'un blanc pourpré, au bas du cou; les scapulaires , alongées et subulées , sont d'un roux pourpré très-brillant ; la gorge est blanche , et sur les parties latérales du cou , qui sont d'un beau roux , s'étendent trois bandes longitudinales noires, étroites; on voit aussi sur le devant du cou des taches longitudinales rousses , pourprées et noires; les flancs et la poitrine sont d'un pourpre écla- tant, les cuisses et l'abdomen roux; le dos , les ailes et la queue d'un cendré roussàtre , à reflets verts ; le bec et la peau qui entoure les yeux, sont jaunes; la plante des pieds et le dessus du genou sont d'un jaune plus pâle, ainsi que le derrière du tarse; le devant et les écailles des doigts sont d'un brun verdàtre. Jusqu'à l'âge de trois ans, les jeunes, dont la huppe est peu sensible et de couleur ferrugineuse, n'ont pas les plumes effilées qu'on voit au bas du cou et aux scapulaires des vieux ; leur front est noir; la nuque et les joues sont d'un roux clair; la gorge est blanche et le devant du cou d'un blanc jaunâtre avec beaucoup de taches noires, longitudinales; les parties supérieures du corps sont d'un cendré noirâtre, bordées de roux clair; le ventre et les cuisses blanchâtres. La mandibule supérieure est en partie noirâtre, et l'infé- rieure, ainsi que le tour des yeux et l'iris, d'un jaune HER 35 très-clair. C'est alors Yardea purptirata, Gmel. , son ardea cas- pica et Yardea monticola, de Lapeyrouse, qui décrit le jeune de l'année, pag. 44 de ses Tables méthodiques. On trouve des figures du même oiseau dans l'Ornithologie allemande de Borkhausen, pi. 4, et dans celle d'Angleterre par Lewin , pi. i52, sous le nom de héron d'Afrique. Le premier de ces auteurs n'attribue qu'au mâle les plumes alongées retombant sur le cou, et expose, dans un précis sur les mœurs de cet oiseau , qu'il n'est pas moins craintif ni moins soupçonneux que les autres espèces du même genre; mais que la longueur de ses ailes met quel- quefois un obstacle à la promptitude de sa fuite , et le con- traint à chercher un petit tertre pour pouvoir les étendre et prendre sa volée. L'auteur allemand a aussi observé qu'il ne parvenoit à des hauteurs considérables qu'en tournoyant, et qu'il ne se soutenoit pas dans les airs en y planant par un mouvement insensible, comme les aigles et les cicognes , mais qu'il agitoit perpétuellement ses ailes. Cette espèce habite plus long-temps les environs de la mer Caspienne, de la mer Noire , les marais de la Tartarie et les rives du fleuve Irtisch , en Russie, sans outrepasser le cinquantième degré de latitude septentrionale, que les bords du Rhin, où elle ne passe que l'été , sans y nicher. Les chasseurs ne par- viennent à la tuer qu'à l'aide d'embuscades; au reste, sa chair, dure et insipide, a un goût marécageux , et ses ex- crémens , blancs et caustiques, sont d'une très - mauvaise odeur. Selon M. Ternminck, ce héron, qui se trouve en Italie, en France , en Hollande , est plus nombreux dans le Midi et vers les confins de l'Asie, que dans le Nord : il fait son nid dans les roseaux ou dans les bois en taillis, plutôt que sur les arbres, et la femelle pond trois oeufs d'un cendré verdàtre , dont la figure se trouve dans l'ouvrage de Schinz, pi. 1 , n.° 4. Héron aigrette; Ardea egretta , Linn. et Lath., pi. enl. de Buffon 925, et de Wilson , Amer. Ornitli. , tom. 7, pi. Gl5 fig. 4. Cette espèce, qu'on trouve en Europe, quoi- qu'elle ait été appelée aigrette d'Amérique , a trois pieds deux à quatre pouces de longueur; ses jambes sont longues et 86 HER grêles , et ses doigts sont aussi très-longs : il y a un grand es- pace nu au-dessus du genou ; tout le plumage est d'un blanc pur; la tête porte une petite huppe pendante; quelques plumes du dus, longues d'un pied et demi, dont les tiges sont fortes et étroites , et portent des barbes rares et effilées, sont sus- ceptibles de se relever quand l'oiseau est agité. Ces plumes, qui poussent au printemps et tombent en automne , dépas- sent de beaucoup la queue. Le bec est d'un jaune verdàtic. souvent noir vers la pointe; l'iris est d'un jaune brillant; la peau nue des yeux est verdàtre, et les pieds sont d'un brun vert. Les jeunes, dont le blanc est plus terne avant la première mue, n'ont point, jusqu'à la troisième année , de huppe pendante ni de longues plumes droites et à barbes rares sur le dos. La mandibule supérieure, entièrement d'un noir jaunâtre dans la première année , devient ensuite noire à sa pointe et le long de l'arête; les pieds sont verdàtres , et l'iris est d'un jaune clair. C'est alors Vardea alla, Gmel. , le léron blanc , Buffon, pi. enl. 886, et Lewin, pi. i5i. On dit cette espèce très-commune en Asie , dans le nord de l'Afrique et dans l'Amérique septentrionale'; mais M. Temminck assure que c'est la même qui habite en Hongrie, en Pologne . en Russie , en Sardaigne. Son passage n'est qu'accidentel dans quelques parties de l'Allemagne, et on ne la voit point dans les contrées occidentales. Sa nourri- ture consiste en grenouilles, lézards, petits poissons, lima- çons et insectes aquatiques : elle niche sur les arbres, et pond quatre ou six œufs d'un bleu pâle. Héron garzette; Ardea garzetta , Gmel. Cette espèce, qui a un peu moins de deux pieds de longueur, correspond , dans son premier âge , à la garzette blanche de Buffon , et elle est alors d'un blanc terne; son bec, la peau des orbites, l'iris et les pieds sont noirs , et jusqu'à ce qu'elle ait atteint trois ans, elle ne porte pas de plumes longues, effilées ou subulées au bas du cou ni sur le dos. Les vieux des deux sexes, dont tout le plumage est d'un blanc pur, ont à l'oc- ciput une huppe pendante, formée de deux ou trois plumes longues et étroites, et il y a au bas du cou un grand bou- quet de pareilles plumes lustrées. On voit, en outre, sur HER 87 le haut du dos, (rois rangées de plumes , longues de six à huit pouces, à baguettes foibles , contournées et relevées vers la pointe, dont les barbes, moins longues qu'à la pré- cédente, sont rares, soyeuses, effilées. Le bec est noir, la peau nue des yeux verdàtre , l'iris d'un jaune brillant; les pieds sont d'un noir verdàtre , et la partie inférieure du tarse, ainsi que les doigts, olivâtres. C'est alors Yardea can- didissima et Yardea nivea de Gmelin , l'aigrette de Buffon , mais non, suivant M. Temminck, celle de la planche enlum. goi , qui représente l'aigrette d'Amérique ou héron panaché de ce dernier auteur , laquelle se distingue par sa huppe très-touffue et par le grand bouquet qui se voit à la partie inférieure du cou. Les baguettes de toutes ces plumes sont foibles, et leurs barbes, soyeuses et décomposées, sont semblables à celles du dos. Cette dernière espèce est Yardea candidissima de Wilson, Amerïc. Ornith. , tom. 7, p. 120, et pi. 62 , n.° 4. On trouve des figures de la garzette d'Europe dans les Oiseaux d'Angleterre de Donovan , tom. 4, pi. 98, et de Graves, tom. 1 , pi. 3 2. Elle habite le plus ordinairement les confins de l'Asie , et elle est assez nombreuse en Turquie, dans quelques parties de l'Italie, dans l'Archipel , enSardaigne, en Sicile; mais elle n'est que de passage périodique dans le midi de la France, en Suisse et en Allemagne. Elle niche dans les marais, e: pond quatre ou cinq œufs blancs. Héron cendré d'Amérique, Ardea herodias , Gmel. , dont M. Temminck regarde Yardea hudsonias, pi. 1 3 5 d'Edwards, comme le jeune. Cet oiseau, décrit dans Buffon, esp. io, et figuré dans Wilson, pi. 65, n.° 8, est désigné dans le Muséum de Paris sous la simple dénomination de héron cen- dré. Suivant Buffon , il a près de quatre pieds et demi de hauteur lorsqu'il est debout, cinq du bec aux ongles, et tout son plumage est brun, hors les grandes pennes de l'aile, qui sont noires; il porte aussi une huppe de plumes brunes, effilées. L'individu conservé au Muséum a les côtés du cou , les ailes et le dessus du corps cendrés, et les plumes abdo- minales en partie grises et m partie noirâtres. Malgré la taille énorme attribuée à ce héron , le même cabinet ren- ferme une espèce de Cayenne, qui y porte le nom de héron géant, et dont la tête est huppée et noire , et le cou tout §8 HER Liane, à l'exception de quelques taches longitudinales noires au milieu; la poitninë et le ventre sont de cette dernière couleur , ainsi que les pennes alaires et caudales; le dos et les cuisses sont blancs. §. 2. CRABIERS, BUTORS, BIHOREAUX. Crabier de Mahon; Ardea comata, Pallas. Cet oiseau, long d'environ 16 pouces, n'a qu'une très-petite partie dégarnie de plumes au-dessus du genou : le mâle et la femelle, après l'âge de deux à trois ans , ont sur le front et sur le haut de la ttte de longues plumes jaunâtres, marquées de raies longitudinales noires ; il part de l'occiput huit ou dix plumes étroites, très-longues, qui sont blanches et lisérées de noir; la gorge est blanche ; le cou et les scapulaires sont d'un roux clair; les plumes dorsales, longues et effilées, sont d'un marron peu foncé , et tout le reste du plumage est d'un blanc pur; le bec, d'un bleu d'azur à la base, est noir à l'extré- mité; la peau nue des yeux est d'un gris verdâtre; l'iris est jaune, et les pieds sont de la même couleur nuancée de vert. Cet oiseau, décrit par Scopoli , Ann. V, n.° 121, sous le nom à' ardea ralloides, à cause de sa ressemblance avec le râle, et par M. Temminck sous celui de héron crabier, est Yardea squaiolta et V ardea castanea de Gmelin et de Latham ; le crabier de Mahon et le crabier caiob de Buffon , planche enluminée 348. Les individus qui n'ont pas atteint l'âge de deux ans et ne portent pas encore les longues plumes occipitales, sont d'un brun roux, avec de grandes taches longitudinales et plus foncées sur la tête, le cou et les couvertures des ailes; la gorge, le croupion et la queue sont d'un blanc pur;. le haut du dos et les scapulaires son! d'un brun plus ou moins foncé; la partie supérieure du bec est d'un brun verdâtre, et l'in- férieure d'un jaune aussi nuancé de vert; la peau nue des yeux est verte; les pieds d'un vert cendré, et l'iris d'un jaune très- clair. C'est alors Yardea erythropus et les ardea MarsigU et pumiia de Gmelin et de Latham; c'est aussi pro- bablement Yardea lentiginosa de Montagu, Suppl. au Dict. ornithologique. HER 89 Cet oiseau, assez commun vers les confins de l'Asie, en Turquie , dans l'Archipel , en Sicile , en Italie , est de pas- sage dans le midi de la France , en Suisse et dans quelques parties méridionales de l'Allemagne; mais jamais on ne le voit dans le Nord. Il niche sur les arbres et se nourrit de petits poissons , d'insectes et de coquillages. Crabier elongios : Ardea minuta, Linn. , pi. enl. de Buffon, n.° o-j3; de Lewin, n.° i/,8; de Donovan, tom. 3, n.° 54. Il aies cuisses garnies de plumes jusqu'au genou; il est long de treize à quatorze pouces. Le mâle et la femelle adultes ont le haut de la tête, l'occiput, le dos, les scapulaires, les pennes secondaires des ailes et la queue d'un noir à re- flets verdàtres; les côtés de la tête, le cou, les couvertures des ailes et toutes les parties inférieures, d'un jaune rous- sâtre ; les pennes alaires d'un noir cendré; le bec jaune, avec la pointe brune; le tour des yeux et l'iris jaunes; les pieds d'un jaune verdàtre. Chez les jeunes de l'année le sommet de la tête est brun; le devant du cou, qui est blanchâtre, présente de nom- breuses taches longitudinales ; les côtés de la tète, la nuque, la poitrine, le dos et les couvertures des ailes sont d'un brun roux plus ou moins foncé et parsemé de nombreuses taches longitudinales brunes; les pennes alaires et caudales sont d'un brun foncé; le bec est brun, et les pieds sont verts. A la seconde mue , les taches longitudinales com- mencent à disparoître ; les plumes du manteau se bordent de roux, et les pennes des ailes et de la queue prennent du noir. C'est , dans cet état , Vardea danubialis et Yardca soloniensis de Gmelin et de Latham; le butor brun rayé et le butor roux de Buffon. Cet oiseau, peu commun en France , n'y arrive qu'à l'é- poque où les herbes des prairies sont assez hautes pour lui fournir un abri. Il paroît plus commun en Suisse et en Hollande ; mais il n'est que de passage en Allemagne et en Angleterre, Sa nourriture ordinaire consiste en très- petits poissons, en rainettes, en insectes et envers. M. de Riocourt dit qu'à l'époque des amours cet oiseau jette un cri semblable à l'aboiement d'un gros chien , et qu'il at- tache son nid à des joncs élevés, de la même manière que 90 HER la rousserolle ,• mais, suivant cet observateur, les quatre œufs que la femelle y dépose sont verdàtres. et tachetés de brun, tandis que, selon M. Temminck, les œufs, au nombre de cinq ou six, sont blancs, et que c'est aussi de cette dernière couleur qu'ils sont représentés par Schinz, pi. 1 , n.° 6. Butor vulgaire : Ardea stellaris, Linn. , pi. enl. de Buff. , n.° 78g; de Levvin, 147 , et de Graves, 5i , tom. 1. La voix , semblable au mugissement d'un taureau, que cet oiseau fait entendre du milieu des joncs, lui a valu le nom de bos taurus; mais il ne faut pas le confondre avec le grand bu- tor, ardea botaurus de Gmelin , qui , suivant M. Temminck, est un vieux héron pourpré, quoique sa taille soit supérieure d'environ un pied à celle du dernier, d'après la description qu'en fait Brisson. Le butor vulgaire a environ deux pieds et demi de lon- gueur. Le doigt de derrière est très-long; le sommet de sa tête est noir, et il porte de larges moustaches de la même couleur. Le fond du plumage est légèrement varié de .jaune ferrugineux, de lignes et traits noirs en zig-zags et de barres de la même couleur. Les plumes du cou sont longues , flexibles et ondoyantes; la mandibule supérieure est brune; l'inférieure, le tour des yeux et les jambes sont d'un vert pâle. La femelle ne diffère pas sensiblement du mâle , quoique des auteurs prétendent qu'elle est reconnoissable à une taille un peu moins forte, à des couleurs plus ternes, et aux plumes du cou et de la poitrine moins longues. Les jeunes n'offrent pas non plus de différences bien marquées. Les noms de stellaris et asterias, donnés à cet oiseau par les anciens, semblent tirer leur origine de l'essor que chaque soir il prend vers les astres, plutôt que des taches de son plumage , disposées en pinceaux et non en étoiles. Plus sauvage encore que le héron, il se tient pendant tout le jour dans les marais d'une certaine étendue où il y a beau- coup de joncs, et de préférence sur les étangs environnés de bois, où il met sa sûreté dans la retraite et l'inaction, en ayant soin, d'ailleurs, de tenir de temps en temps la tête élevée au-dessus des roseaux, pour examiner ce qui se passe autour de lui, sans être aperçu des chasseurs. Les HER 9» seuls mouvemens qu'il se donne, consistent à se jeter sur des grenouilles ou de petits poissons qui viennent se livrer d'eux-mêmes. On dit cependant qu'en automne il va dans les bois chasser aux rats, qu'il prend fort adroitement et avale tout entiers. La voix effrayante du butor paroît être un cri de rappel, qu'il fait plus fréquemment entendre dans les mois de Fé- vrier et de Mars, parce que, destiné, en général, à faire connoître, le matin et le soir, à sa femelle , habituellement éloignée , le lieu où il se trouve , ce cri sert à l'attirer à l'époque des amours. Il paroît même résulter des observa- tions fournies à Buffon par feu Bâillon père, qu'il y auroit dans cette espèce plus de femelles que de mâles , et que celles-ci accourroient quelquefois près d'eux en assez grand nombre ; mais de tels faits ont dû être fort difficiles à cons- tater avec des oiseaux aussi défians ; et ce qui prouveroit que le cri n'a pas uniquement les désirs amoureux pour objet, c'est qu'on l'entend jusqu'à l'époque de la moisson, et par conséquent bien long-temps après les couvées. Les butors font leur nid au mois d'Avril, au milieu des roseaux, sur une touffe de joncs. La ponte est de quatre à cinq œufs d'un cendré verdàtre , dont Lewin a donné la figure , pi. 34, n.° 1 , et Schinz, pi. 1 , n.° 5. L'incubation dure vingt-quatre à vingt-cinq jours, et les petits sont nour- ris dans le nid pendant environ vingt autres; leurs premières plumes sont rousses, comme celles des vieux. Les père et mère les défendent vigoureusement contre les busards, et, pour repousser les attaques dirigées contre eux-mêmes par les oiseaux de proie , ils les attendent debout et les forcent à s'éloigner en leur portant des coups violens de leur bec pointu. Lorsqu'un butor est blessé par un chasseur, celui-ci ne doit aussi s'approcher qu'avec précaution ; car l'oiseau dirige les coups de son bec sur les yeux , et les bottines ne mettent point les jambes à l'abri de ses atteintes. Au reste, la chair du butor n'est mangeable que lorsqu'on lui ôte la peau , afin d'empêcher que dans la cuisson elle ne communique au corps entier la forte odeur de marécage dont elle est imprégnée. Les butors, assez communs dans tous les pays entrecoupés 92 HER d'eau, se trouvent partout où il y a des marais assez grands pour leur servir de retraite. Ils ne sont pas rares en France, en Angleterre, en Suisse; on les voit aussi en Autriche, en Silésie, en Danemarek , en Suède : mais, comme il leur faut des eaux tranquilles, et que dans les grands froids ils ne paroissent pas chercher les sources, les longues gelées doivent être pour eux une saison d'exil. Bihoreau a manteau noir ; Ardea nycticorax , Lînn. Cet oi- seau , d'environ vingt pouces de longueur , et qui n'a aucun rapport avec le corbeau , n'a reçu le nom de corbeau de nuit que d'après le croassement ou ràlement lugubre qu'il fait entendre pendant la nuit; et, suivant Belcn, son ancienne dénomination de roupp.au vient de l'habitude qu'il lui sup- pose de nicher dans les rochers. Les vieux des deux sexes ont le bec jaunâtre à sa base et noir dans le reste, l'iris rouge et les pieds d'un vert jaunâtre; le front, la gorge, le devant du cou et les parties inférieures d'un blanc pur ; le sommet de la tête , l'occiput, le dos et les scapulaires d'un noir à reflets bleuâtres et verdàtres ; sur le haut de la nuque des brins blancs , ordinairement au nombre de trois, qui sont longs de six à sept pouces, flottent sur le cou et tombent tous les ans, et le bas du dos, les ailes et la queue sont d'un cendré pur. C'est dans cet état que l'oi- seau est figuré dans Buffon , pi. enl. n.° 758; dans Lcwin, pi. 146, et dans Wilson , pi. 61 , n.° 2. Les trois longues plumes occipitales manquent aux jeunes de l'année, qui ont le haut de la tête, la nuque, le dos et les scapulaires d'un brun terne, avec des traits longitu- dinaux d'un roux clair au centre de chaque plume. La gorge est blanche, avec de petites taches brunes; les plumes des côtés et du devant du cou sont jaunâtres et largement bor- dées de brun; les couvertures et les pennes des ailes sont terminées par des taches d'un blanc jaunâtre, et les parties inférieures du corps sont nuancées de brun , de blanc et de cendré; le bec est brun sur l'arête et sur la pointe, ver- dàtre sur le reste, et les pieds sont d'un brun olivâtre. C'est alors Vardea maculata et Yardea gardent, Gmel. , le pouacre, et le pouacre de Cayenne, de Buffon, pi. enl. 939. Enfin, chez les individus qui ont atteint deux ans, la tête et le dos HER 93 ont des teintes brunes, les taches longitudinales du cou sont moins nombreuses, celles du bout des couvertures moins grandes: les scapulaires ont une teinte verdàtre; le dessous du corps a plus de blanc; les pieds sont verdàtres et le bec est d'un brun noirâtre. Tels sont les ardea badia et grisea, Gmel., le bihoreau représenté dans Buffon comme femelle, pi. enl. 7 5g , et son crabier roux. Cet oiseau, qui fréquente également les rivages de la mer, les bords des fleuves, des lacs, et les marais couverts de joncs et de buissons, est plus commun dans le midi que dans le nord de l'Europe ; mais il est partout plus rare que le héron vulgaire. On trouve aussi la même espèce dans l'Amérique septentrionale , dans diverses contrées de l'Asie , en Chine , et sur les bords de la mer Caspienne. Le bihoreau cherche, moitié dans l'eau, moitié sur terre , sa pâture, qui consiste en grillons, limaces, grenouilles, poissons, etc. : il reste caché pendant le jour et ne se met en mouvement qu'à l'approche de la nuit, en faisant en- tendre son cri ka , ka, ka , qui est comparé par Willughby à celui que fait le vomissement d'un homme. Il établit, à ce qu'il paroît, son nid, suivant les circonstances, dans des trous de rochers, sur les aunes près des marais, ou dans des buissons. La femelle pond trois ou quatre œufs d'un vert terne, selon M. Temminck , et blanchâtres, selon Sepp. Il existe une telle confusion dans les espèces du genre Héron , que , d'après les nombreuses erreurs qui ont été re- levées par M. Temminck , on ne croit pas devoir entreprendre la description particulière de celles qui ont été indiquées par les méthodistes avant l'achèvement de ce grand travail. Outre les observations que le naturaliste hollandois a con- signées dans les articles particuliers sur les hérons propre- ment dits, les crabiers , les butors et les bihoreaux d'Eu- rope , il a reconnu , en appliquant son travail à Y Index ornithologicus de Latham, que Y ardea bononiensis , n.° 12, ou butor brun rayé , est un monstre ; — Yardea jamais censis , n.° 14, un jeune de Yardea cayennensis, n.° 12, biho- reau de Cayenne des pi. enl. 899, ou héron gris de fer du Muséum d'histoire naturelle de Paris, et de Yardea vio- lacea, n.° 5o de Lath., qui forme double emploi; -*- que 94 HER Yardea undulata, n.° 22 , ou petit butor de Cayenne , pi. enï. 760, est le jeune de Y Ardea philippensis , n.° 35, crabierde Cayenne des pi. enl. n.° 908 , ou héron zig-zag du Muséum de Paris, comme Yardea brasiliensis , n.° 23, ou onoré des bois, est le jeune de VA. flava, n.° 26 , et VA. tigrina, n.° 24, ou onoré proprement dit, pi. enl. 790, celui de VA. lineata, n.° 25, ou onoré rayé, pi. enl. 860; — que VA. senegalensis , n.° 3o, ou petit butor du Sénégal, pi. enl. 5i5, est le même que Yardea malaccensis , n.° 47 , ou crabier de Malacca , pi. enl. 911 , qui se trouve au Muséum de Paris sous la déno- mination de héron à manteau brun; — que Yardea cjanopus , n.° 35, ou crabier cendré, est le jeune de Yardea cœrulea , n.° 48 , ou crabier bleu , dans le passage d'une livrée à l'autre; — que Yardea vires c eus , n.° 5 1 , ou crabier vert, est la même espèce que Yardea ludoviciana, n.° 5i, ou crabier de la Louisiane, pi. enl. 909; — que sous A. comata, n.°3g, on a compris comme variété le crabier de Coromandel , pi. enl. 910, qui est le jeune d'une espèce réelle, appelée par M. Temminck ardea russata, et qui se trouve au Muséum de Paris sous le nom d'aigrette dorée; — que l'oiseau indiqué comme variété B de Yardea cœrulea , n.° 48, est aussi une espèce distincte, le héron à gorge blanche, dont le reste du plumage est noir, lequel se trouve dans les dessins de Forster sous le nom de ardea jugularis, et a été décrit par M. Bosc sous celui à'ardea gularis dans les Actes de la So- ciété d'histoire naturelle de Paris , où il est figuré pi. 2 ; — que Yardea fusca, n.° 83 , ou héron brun de Buffon , pi. enl. 858, est la femelle ou le jeune de Yardea agami, n.° 79, ou agami de Cayenne, pi. 85q. M. Temminck, qui regarde Yardea atra, n.° 71, comme une espèce douteuse, ainsi que V ardea johannœ, n.°8'2, lequel ne repose que sur un dessin chinois , avoue qu'il n'a encore pu constater l'existence des espèces nominales suivantes .- ardea obscura, n.° 16 de Latham , ou bihoreau d'Esclavonie ; ardea ferruginea , n.° 41 , ou butor rouillé; ardea torquata , n.° 42 , ou crabier à collier; ardea erylhrocephala et thula , n.os 43 et 44, crabiers du Chili; ardea cjanocephala , n.° 45, ou cu- rahi-remimbi , n.° 356 de M. d'Azara; ardea rubiginosa , n.° 58, ou héron de couleur de rouille; ardea cana, n.° 5g, HER 95 ou héron cendré; ardea virgata , n.° 60, ou héron rayé; ar- dea galatea, n.° 68, ou héron blanc de lait, Buff., et grand héron blanc, n." 35o de M. d'Azara; ardea spadicea , n.° 76, ou crabier pourpré de Buffon ; ardea cracra, n.° 77, ou hé- ron cracra , BufF. ; ardea hoactli, n.° 84, ou hocti , Buffon; ardea hohou , n.° 85, ou hohou , Buff.; ardea indica , n.° 86, ou héron Lahaujung, Sonn. ; ardea Jlavicollïs , n.° 87, ou hé- ron à cou jaune. Quoique, dans ces circonstances, il paroisse convenable, pour les espèces décrites par Latham , de se borner à cette nomenclature , peut-être ne doit-on point passer entièrement sous silence celles de M. d'Azara, dont M. Temminck ne paroît pas avoir eu connoissance et qui n'ont pu être com- prises dans son examen. Telles sont i.° Le Héron plombé, n.° 347 de l'Ornithologie du Para- guay, ou Héron gaaa, Ardea cœrulescens , Vieill., oiseau d'en- viron 45 pouces de longueur, qui a sur l'occiput une huppe de plumes étroites, longues et décomposées ; sur les côtés du cou, des plumes concaves, à barbes hérissées, recouvrant une longue bande de peau nue, depuis le bas du cou jus- qu'au ventre; et , enfin , d'autres plumes foibles et soyeuses descendant du haut du dos jusqu'à l'extrémité de la queue, et de pareilles, longues de neuf pouces, à la partie infé- rieure du cou. Cet oiseau, qui a le sommet de la tête d'un bleu noir, est blanc sur l'occiput, la gorge et le cou, et d'un cendré bleuâtre sur le dos , le croupion, et les couvertures supérieures des ailes et de la queue. 2.0 Le Héron marbré, n.° 353, Ardea marmorata , Vieill., qui a deux pieds huit pouces de longueur, dont la tête et le tiers de la partie postérieure du cou sont revêtus de plumes longues et étroites, et dont les couleurs offrent un mélange de roux, de blanc et de noir agréablement variés. 3.° Le Tayazu-guira, n.° 357 1 Ardea tayazu-guira , Vieill. , rapproché par Sonnini du bihoreau de la Nouvelle-Calédo- nie. Le nom donné à cet oiseau par les naturels du Paraguay signifie oiseau - cochon , à cause de la ressemblance de son cri avec le grognement du mammifère : sa longueur est d'en- viron vingt-un pouces ; il a sur la tête trois plumes longues 9^ HER de quatre pouces , étroites, foiblcs et flottantes. Le front et les sourcils sont blancs ; le dessus et le derrière de la tête, d'un bleu noir; les côtés de la tête, la gorge, le cou, la poitrine et le ventre, blancs : le haut du dos et les plumes scapulaires sont noirs, avec des reflets verts et d'un violet foncé; le reste du dos, la queue et le dessus des ailes sont d'un bleu clair, et le bec est noir. 4.0 Le Héron a cou de couleur de plomb, Azara, n.° 358, ou Héron à queue bleue, Ardea cyanura , Vieill. , qui est long de seize pouces trois lignes, et dont la tête, l'occiput et le dessus du corps sont garnis de longues plumes. Cet oiseau a la gorge et le devant du cou variés de blanc, de noirâtre et de roux; la poitrine, la partie postérieure du cou, les côtés du corps, les jambes et le dessous des ailes de couleur plombée; les pennes alaires et caudales bleues. 5.° Le Héron a cou brun, Az., n.° 5 5g ; Ardea fuscicollis , Vieill., qui a quatorze pouces de longueur totale, et dont la tête est d'un noir varié de bleu et de fau/e ; le derrière du cou et le croupion sont bruns , les ailes et la queue bleus avec des reflets violets, et les parties inférieures variées de longues taches blanches, noirâtres et rousses, à l'exception du ventre et de la partie externe des jambes , qui sont blanches. G." Le Héron rouge et noir, Az. , n.° 36o, Ardea erythromelas , Vieill. , quia treize pouces de longueur, et dont le sinciput, les plumes scapulaires, le dos, le croupion et la queue sont noirs; les côtés de sa tête, le dessus du cou, les couver- tures supérieures des ailes de couleur de tabac d'Espagne, et les pennes, noires; le dessous du corps blanc , avec des marbrures noires et rougeàtres au bas du cou. 7.0 Le Héron varié, Az., n.°36i ; Ardea variegata, Vieill. Cet oiseau , de la même longueur que le précédent , et qui , privé comme lui de la faculté de voler , n'a également que huit pennes à la queue , offre sur le devant du cou de longues taches blanches et rousses avec des raies obscures; les plumes de la poitrine et des côtés du corps ont aussi une teinte jaunâtre : mais le ventre est blanc; une bande noire s'étend sur la tête; la partie postérieure du cou, le dos, les sca- pulaires, les couvertures des ailes et les pennes caudales HER 97 sont noires au centre et bordées extérieurement d'un blanc roussàtre. ( Ch. D.) HÉRON DE MER. (Ichthyol.) Dans quelques endroits, on nomme ainsi Fhéniochus cornu ; ailleurs ce nom est appliqué à l'espadon. Voyez Espadon et Héniochus. (H. C. ) HÉRONDELLE (Ornith.), dénomination vulgaire de l'hi- rondelle. (Ch. D.) HÉRONNEAU (Ornith.), jeune héron. ( Ch. D.) HÉRONNIER ( Ornith.), oiseau de proie dressé à la chasse du héron. ( Ch. D. ) HÉRONNIÈRE. (Fauc.) A l'époque où la chasse des hérons étoit en France le vol le plus brillant de la fauconnerie et faisoit le divertissement des princes , on imagina de les ras- sembler et de tâcher de les fixer en leur offrant des aires commodes : pour cet effet, on plantoit, à quelque distance d'un étang ou d'une rivière , des parties de parc ou de bois en arbres de haute futaie, sur le sommet desquels s'é- tablissoient des loges à Claires-voies, destinées à attirer ces oiseaux par la commodité qu'ils trouvoient à y placer leurs nids. Belon , liv. 4, pag. 189, parle avec enthousiasme des héronnières que François I.er avoit fait élever à Fontaine- bleau , et qui, en domptant les oiseaux les plus sauvages, fournissoient les moyens d'élever et d'engraisser leurs pe- tits , qu'on regardoit alors comme un mets exquis , une viande royale , qui se servoit dans les banquets les plus somptueux. ( Ch. D.) HERPACANTHA (Bot.) ■. un des noms anciens, cités par Ruellius, de Yacantha. de Dioscoride , qui est l'acante ordi- naire, la vraie brancursine, branca ursina des Italiens. (J. ) HERPESTES (Mamm.) , nom générique qu'Illiger a donné aux ichneumons. (F. C. ) HERPESTIS. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , monopétalées, irrégulières, de la famille des scrophulaires , de la didynamie angiospermie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq découpures profondes, inégales; les deux intérieures plus petites; une corolle tubulée , presque à deux lèvres ; quatre étamines didynames, non saillantes; les lobes des anthères écartés; un ovaire supérieur; un style ; le stigmate échancré. Le fruit 21. 7 98 HER est une capsule à deux loges , à deux valves bifides ; une cloison libre , parallèle aux valves ; les semences petites et nombreuses. Herpestis monnière : Herpestis monnieria , Kunth ; Monnieria Brownii, Pers. , Synops., 2 , p. 1 66 ; Gratiola monnieria , Pers. , Syn. , 1, p. 14; Monnieria minima repens, etc., Brown , Jam.r 269. Cette plante a des tiges glabres, rameuses et rampantes , des rameaux courts, garnis de feuilles opposées , presque sessiles, ovales- oblongues, obtuses, très -entières, un peu charnues, longues de trois ou quatre lignes; les pédoncules solitaires, axillaires, uniflores ; le calice à cinq divisions, les trois extérieures ovales - oblongues , les deux intérieures linéaires; deux bractées linéaires, un peu plus courtes que le calice ; la corolle d'un rose pâle ; le limbe à cinq lobes , presque à deux lèvres; les lobes inégaux, échancrés, rabat- tus ; le stigmate en tête. Cette plante croît dans Pile de Cuba, à la Jamaïque , dans les terrains humides. Herpestis a fleurs nombreuses; Herpestis Jlorilunda, Brown, Nov. HolL, p. 442. Cette plante a des tiges droites, glabres, garnies de feuilles opposées, linéaires -lancéolées, glabres à leurs deux faces ; les fleurs nombreuses, pédonculées, situées dans l'aisselle des feuilles; les pédoncules uniflores, munis au-dessous des fleurs de deux bractées opposées; les calices, à l'époque de la maturité des fruits, sont réticulés, presque en cœur; la corolle tubulée , presque labiée ; les capsules à deux valves bifides, polyspermes. Cette espèce croît à la Nouvelle-Hollande. Herpestis de Moran ; Herpestis moranensis , Kunth , in Humb. et Bonpl., Nov. gen., 2, p. 567. Cette plante, très-rappro- chée de Vherpestis monnieria, en diffère par sa grandeur et la forme de ses feuilles. Ses tiges sont glabres , rampantes et rameuses; les feuilles sessiles, oblongues, cunéiformes, obtuses, denticulées vers leur sommet, longues de sept lignes; les pédoncules trois fois plus longs que les feuilles ; le calice à cinq divisions ; les trois extérieures ovales-oblon- gues, un peu obtuses; les deux intérieures linéaires; deux bractées linéaires, trois fois plus courtes que le calice. Cette plante croît à la Nouvelle-Espagne. Herpestis a feuilles de callitriche j Herpestis caUUrich'oide? , HER 99 Kunth , /. c. Ses tiges sont diffuses, couchées, rameuses, longues de deux ou trois pouces; les feuilles pétiolées, gla- bres, oblortgues, aiguës, en coin à leur base, à dents écar- tées, un peu rudes à leurs bords, longues de six ou huit lignes; les pédoncules deux ou trois fois plus courts que les feuilles ; point de bractées sous le calice ; ses divisions presque égales, linéaires- lancéolées, ondulées; la corolle d'un rose pâle , plus longue que le calice. Cette plante croît aux lieux sablonneux, proche San-Fernando de Apure. Herpestis fausse-vandellie ; Herpestis vandellioid.es , Kunth , /. c. Ses tiges sont tombantes , étalées et rameuses , longues de trois pouces et plus , garnies de feuilles sessiles , en ovale renversé, glabres, oblongues, un peu aiguës, dentées en scie, longues de quatre lignes; les pédoncules plus longs que les feuilles; point de bractées; les trois divisions extérieures du calice un peu dentées vers leur sommet; la corolle glabre, à cinq lobes obtus, inégaux; la capsule ovale-oblongue , de moitié plus courte que le calice qui la recouvre. Cette plante croît au Mexique dans les fentes des rochers. Herpestis fausse- capraire ; Herpestis caprarioides , Kunth, /. c. Plante découverte dans la Nouvelle-Grenade , aux lieux sablonneux. Ses tiges sont renversées et rampantes; les ra- meaux alongés, garnis de feuilles glabres, membraneuses, ovales, obtuses, en coin à leur base, veinées, dentées et crénelées à leurs bords , longues de trois ou quatre lignes ; les pédoncules de la longueur des feuilles, dépourvus de brac- tées; les découpures du calice oblongues, aiguës, un peu crénelées; la corolle jaune, plus longue que le calice; la capsule oblongue , comprimée, plus courte que le calice qui la recouvre. Herpestis de couleuvre; Herpestis colulrina, Kunth , /. c. Cette plante porte au Pérou , son lieu natal, le nom d'herbe a couleuvre (yerba de coulebra) , à cause de la vertu qu'on lui attribue pour la guérison de la morsure des serpens. Elle diffère peu de l'espèce précédente : on l'en distingue par ses feuilles oblongues, un peu aiguës, rétrécies en coin a leur base, dentées en scie, glabres, veinées; les pédon- cules une fois plus longs que les feuilles; les trois découpures extérieures du calice oblongues, aiguës, planes, très- en- iôo HER tières; les deux intérieures linéaires; la corolle jaune, à peine plus longue que le calice, à deux lèvres; la supé- rieure ovale , échancrée ; l'inférieure trifide , barbue à sa base; la capsule oblongue , aiguë, comprimée, plus courte que le calice. Herpestis fausse-cham,ei>rys : Herpestischamœdrjoides, Kunth, l. c; Lindernia dianthera , Swartz, Flor. Ind. occid. , 2, p. ïo58. Cette espèce est très-rapprochée de Vherpestis colubrina; elle est beaucoup plus petite, et s'en distingue par la forme de ses feuilles et de son calice. Ses tiges sont diffuses et tom- bantes, longues de deux ou trois pouces, rameuses, garnies de feuilles oblongues, en ovale renversé, obtuses, glabres, crénelées et dentées en scie , longues de quatre ou cinq lignes; les pédoncules plus longs que les feuilles; les trois découpures extérieures du calice ovales-oblongues, un peu aiguës, planes, entières; la corolle jaune, à deux lèvres; la supérieure presque entière, l'inférieure trifide, barbue à sa base ; la capsule ovale , presque aussi longue que le calice. Cette plante croît à la Jamaïque et dans le royaume de Quito. On trouve encore quelques espèces Vherpestis dans plu- sieurs auteurs , tels que Vherpestis erenata, Pal. Beauv. , PI. d'Oware, vol. 2 , tab. 112; dans Pursh , Flor. Amer., 2, p. 418. Vherpestis rotundifolia de Gartner fils, Carpol. , tab. 214, paroit être la même plante que le monnieria rotundi- folia, Mich. , PL Amer. (Poir.) HERPETICA. (Bot.) Rumph nomme ainsi une casse d'Inde, cassia alates, qui y est employée pour le traitement des dartres. (J.) HERFÉTOLOGIE. (Erpét.) Voyez Erpétologie. (H. C.) HERPETOTHERES (Ornith.) : terme correspondant à rep- tilivores , par lequel M. Vieillot désigne , en latin de conven- tion, son genre Macagua, oiseau de proie dont le bec , ar- rondi en-dessus , est échancré en forme de creur sur la pointe de la mandibule inférieure ; dont les narines sont orbicu- laires, tuberculées au centre; les tarses et les doigts courts, et les ongles aigus. (Ch. D. ) HERPIXE. (Bot.) Suivant Ruellius, quelques anciens nom- moient ainsi Velaphoboscon de Dioscoride , qui paroît être notre panais. (J.) HER "» HERPYLLON (Bot.), nom grec du serpolet, suivant Dios- coride , qui parle de ses vertus et lui attribue particulière- ment celle de combattre, en boisson et eu application, le poison de la morsure des serpens. (J.) HERRENSCHWAMM (Bot.), Fun des noms allemands du champignon de couche (agaricus edulis, Bull.). Voyez à l'article Fonge. (Lem.) HERRERA. (Bot.) Adanson nommoit ainsi Yerithalis de P. Brown , genre de plante rubiacée. Ce nom a été depuis adopté par les auteurs de la Flore du Pérou pour un de leurs genres qui doit faire partie des asparaginées, dans la- quelle il présente un caractère faisant exception , et consis- tant dans un fruit non en baie, mais capsulaire. (J. ) HERRÉRIE, Herreria. (Bot.) Genre de plantes monocoty- lédones, à fleurs incomplètes, de la famille des asparaginées , de Yhexandrie monogynie de Linna?us , offrant pour caractère essentiel : Une corolle à six divisions profondes ; point de calice ; six étamines ; un ovaire supérieur ; un style ; un stigmate trigone. Le fruit est une capsule triangulaire, ailée sur les angles, à trois loges, les semences nombreuses, mem- braneuses à leurs bords. Herrérie étoilée : Herreria stellata , Ruiz et Pav. , Flor. Per. , 5, pag. 69 , tab. 3o3 , fig. a; Salsafoliis radiatis ,jloribus subluteis, Feuill., Pér. , vol. 2, p. 716, tab. 7. Cette plante a des racines longues et fibreuses; des tiges grimpantes, cylin- driques, très-rameuses; les rameaux tortueux, garnis, dans leur vieillesse , d'aiguillons recourbés. Les feuilles sont ver- ticillées , au nombre de six à neuf à chaque verticille , iné- gales, linéaires -ensiformes, obliques, striées, mucronées , ouvertes en étoile, longues d'environ quatre pouces; une petite stipule brune, orbiculaire et mucronée, à la base de chaque verticille. Du centre des verticilles supérieurs sortent un, quelque- fois deux ou trois pédoncules très-longs, portant à leur partie supérieure quelques fleurs pédicellées, disposées en grappes, accompagnées d'une petite bractée cartilagineuse et trifide. La corolle est jaune, odorante, petite, à six divisions pro- fondes, étalées, lancéolées ; trois alternes plus étroites; les filamens des étamines subulés, insérés au fond de la corolle; HER les anthères droites, arrondies, à deux loges; l'ovaire tri- gone ; le style triangulaire, ainsi que le stigmate. Le fruit est une capsule triangulaire , presque à trois lobes ailés sur les angles , à trois valves scarieuses , à trois loges renfer- mant chacune deux pu quatre semences planes, presque or- biculaires, entourées d'un rebord membraneux. Cette plante croît au Chili , dans les grandes forêts. On fait de ses racines le même emploi en médecine que de celles de la salsepa- reille. (Poir.) HERRERO. ( Omith. ) Ce nom , qui en espagnol signifie forgeron, est donné, à cause du bruit que font les coups de son bec , à un pic que les insulaires des Philippines ap- pellent palalaca, et qui est représenté dans les planches en- luminées de Buffon, n.° 691 , sous la dénomination de pic vert tacheté des Philippines, picus Philippinarum , Lath. C'est probablement à la même espèce qu'il faut rapporter l'oiseau indiqué dans ce Dictionnaire au mot Forgeron. (Ch. D.) HERRING (Ichthjol.) , nom anglois du hareng. Voyez Clu- mêe. (H.C.) HERRINGCARP (Ichthyol.) , mot anglois qui a la même signification que l'allemand Heringkarpfen. Voyez ce dernier mot. (H.C.) HERSCHEL. (Min.) M. Sage a proposé de substituer ce nom du célèbre astronome anglois à celui d'urane. Voyez Urane. (Brard.) HERSE; Tribulus , Linn. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones , de la famille des rutacées , Juss. , et de la décan- drie monogynie , Linn. , dont les principaux caractères sont les suivans : Calice divisé en cinq parties aiguës; corolle de cinq pétales ouverts; dix étamines hypogynes ; un ovaire supérieur, surmonté d'un stigmate sessile , quinquéfide, cinq à dix capsules connées , ordinairement armées de pointes épineuses , partagées chacune en deux à quatre loges trans- versales, monospermes. Les herses sont des herbes à tiges souvent étalées et cou- chées sur la terre ; à feuilles opposées, ailées sans impaire , garnies de stipules, et à fleurs axillaires, solitaires. On en connoît cinq espèces , dont quatre sont exotiques. Ces plantes ne présentant que très -peu]; d'intérêt sous le rapport de HER y* leurs propriétés , nous parlerons seulement des deux sui- vantes : Herse terrestre, vulgairement Croix de Malte: Tribulus terrestris, Linn. , Spec. 554; Caertn. , Fruct. 1 , p. 535, t. 69, fîg. 2. Sa racine est grêle , fibreuse, annuelle; elle produit une tige divisée dès sa base en rameaux nombreux, velus, entièrement couchés, garnis de feuilles composées de cinq à sept paires de folioles ovales- oblongues , velues, portées sur un pétiole commun , muni à sa base de deux petites sti- pules opposées. Les fleurs sont jaunes, assez petites, pédon- culées et disposées alternativement dans les aisselles des feuilles. Cette plante croit naturellement dans le midi de la France , de l'Europe et en Barbarie. La herse terrestre a passé autrefois pour apéritive et diu- rétique; mais aujourd'hui on ne s'en sert plus en médecine. Dans les pays où elle est commune, ses fruits, qui tombent facilement et qui sont armés de piquans très-roides, devien- nent souvent incommodes pour les troupeaux, et ils ont même blessé quelquefois , assez rudement , des jardiniers ou des ouvriers des campagnes qui marchoient pieds nus. Herse a fleurs de ciste : Tribulus cistoides , Linn., Spec. 554; Jacq. , Hort. Schanbr. 1, pag. 54, t. io3. Ses racines, dures , presque ligneuses , donnent naissance à plusieurs tiges couchées, longues d'un à deux pieds, garnies de feuilles opposées , inégales , composées d'environhuit paires de folioles oblongues, un peu velues. Les fleurs sont jaunes, grandes, portées sur des pédoncules axillaires, de deux pouces de lon- gueur ou environ. Cette espèce croît naturellement dans les contrées chaudes de l'Amérique. (L. D.) HERSÉ (Ichthjol.) , nom d'un Mormyre. Voyez ce mot. (H.C.) HERT (Mamm.), nom hollandois du cerf commun. (F. C.) HERTELIA. (Bot. ) Sous ce nom Necker fait un genre de Vhernandia sonora , qui a le fruit sphérique ; et il le sépare de Vhernandia ovigera , à fruit ovoïde, auquel il conserve le nom primitif. (J. ) HERTIA. (Bot.) Dans ses Elementa botanica, publiés en 1791 , Necker a divisé le genre Othonna de Linnseus en deux espèces, suivant sa manière de s'exprimer, c'est-à-dire, en io4 HER deux genres, qu'il nomme Othonna et Hertia. Suivant cet auteur. Vothonna a le clinanthe nu , l'aigrette simple ou nulle, et le péricline divisé seulement au sommet; tandis que Vher- tia a le clinanthe hérissé de fimbrilles , l'aigrette presque plumeuse et le péricline profondément divisé : mais le disque de la calathide est également masculiflore dans l'un etl'autap genre de Necker. Nous avons proposé une autre division des othonna de Linnaeus en deux genres, nommés Othonna etEu- ryops, et que nous distinguons par plusieurs caractères im- portons, notamment par le disque de la calathide, lequel est masculiflore dans Vothonna et androgyniflore dans Veuryops. M. Kunth a reproduit, après nous, le genre Eurjops sous le nom de IVemeria. (Voyez notre article Euryops, tom. 16, pag. 49.) Si la distinction établie par Necker étoit fondée, il faudroit conserver les trois genres, Othonna, Hertia, Euryops ; mais il résulte de nos observations que Vhertia n'est pas réel- lement distinct de Vothonna, et que les caractères exclusive- ment attribués à chacun d'eux par Necker sont inexacts, parce que les caractères de l'un se trouvent souvent réunis dans la même espèce avec les caractères de l'autre. (H. Cass. ) HERT-VISCH. (Ichlhyol.) Ruysch parle sous ce nom , qui signifie poisson- cœur , d'un poisson des Indes orientales qui a, dit-il, la forme du cœur humain. Il nous est impossible de déterminer l'espèce qu'il désigne ainsi. (H. C.) HERTZOG. (Ornith.) Ce nom désigne en Suisse, selon Gesner et Aldrovande , le grand duc , strix bubo , Linn. (Ch. D.) HERZNASE (Mamm.), nom allemand, signifiant nez en cœur, que l'on donne au mégaderme spasme. (F. C. ) HESEB (Bot.), nom général du gramen , dans la langue hébraïque, suivant Mentzel. (J.) HESIODIA. (Bot.) Mœnch donne ce nom au sideritis mon- tana de Linnaeus, dont il fait un genre distinct, parce que son calice , velu à l'intérieur, est divisé à son limbe, non en cinq parties égales , comme dans le sideritis , mais en deux lèvres, dont la supérieure est à trois dents et l'inférieure en deux. Son burgsdorfia , qui est le sideritis romana, ne diffère de V'uesiodia que par la lèvre supérieure du calice entière, et l'inférieure à quatre dents. (J.) HES >°5 HESLTNG. (Ichthyol.) Voyez Hes-Sele. (H. C.) HESPÉRAÎNÏHE. (Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, à fleurs incomplètes, de la famille des iridées , de la triandrie monogynie de Linnaeus, caractérisé par une spathe à deux valves; une corolle tubulée ; le limbe à six divisions régulières; trois étamines; un style ; trois stigmates ; une capsule trigone , alongée. Le caractère de ce genre, établi dans VHortus Kewensis , est si foible , qu'il étoit assez inutile de le séparer des Ixia. Voyez ce mot. Hesféranthe odorante : Hesperantlia cinnamomea , Ait. , Horl. Kew., éd. nov.; Ixia cinnamomea, Willd., Spec. , Bot. Mag., tab. io54; Thunb. , Diss. de ixia, n.° 9, tab. 2 , fig. 1 , Linn. , Suppl., 92. Cette plante, originaire du cap de Bonne-Espé- rance , est pourvue d'une bulbe ovale-conique , tronquée à sa base , à bord aigu , tranchant ou frangé. Il en sort deux ou trois feuilles glabres, lancéolées, larges de deux lignes, quelques-unes ondulées ou crépues, plus courtes que la tige; celle-ci est simple, cylindrique, d'un vert pourpré, munie, dans sa partie moyenne , d'une feuille courte et vaginale. Les fleurs sont sessiles , alternes, unilatérales, disposées en un épi terminal; la spathe un peu plus courtev que le tube de la corolle, bivalve; la valve extérieure verdàtre, pour- prée à son sommet ; l'interne plus étroite , blanchâtre et bifide à son sommet; le tube de la corolle long de quatre lignes; les trois divisions extérieures purpurines en dehors, blanches en dedans; les trois intérieures un peu plus étroites, tout-cà-fait blanches : ces fleurs exhalent, surtout vers le soir, une odeur suave , qui a quelque chose de celle de la cannelle. Cette plante se plaît de préférence sur les collines. On pourroit peut-être rapporter ici comme espèce, au moins comme variété, Vixia crispa, Linn. fils, Suppl., p. 91 ; Thunb., Diss. de ixia, n.° 8, tab. 2. Elle diffère de la pré- cédente par ses feuilles plus étroites, linéaires, fortement crépues sur leurs bords, au nombre de cinq à six ; la tige grêle , nue, simple, quelquefois rameuse ; les fleurs alternes, distantes, disposées en un épi terminal; la valve extérieure de la spathe marquée de trois nervures, terminée par trois dents ; l'intérieure à deux nervures et bidentée à son sommet; io6 HES la corolle bleue ou mélangée de bleu et de blanc ; son tube grêle, un peu plus long que la spathe. Elle croît au cap de Bonne -Espérance. Hespéranthe en faux : Hesperantha falcata , Ait., I. cit.; Ixia falcata , Thunb. , Diss. de ixia, n.° 23 , tab. 1 ; Bot. Mag. , tab. 566 ; Ixia cinnamomea, Andr. , Bot. repos., tab. 44. Cette . espèce a une tige droite , presque simple , plus souvent ra- meuse, haute de six à sept pouces; dans les individus plus élevés la tige est un peu en zigzag, munie assez souvent de deux ou trois feuilles courtes, vaginales et comme spatha- ciées ; les feuilles radicales sont ensiformes , un peu linéai- res , glabres, finement striées, presque deux fois plus courtes que la tige , souvent courbées en feuille. Les fleurs sont alternes, petites, distantes, au nombre de trois à cinq, dis- posées en un épi lâche sur un axe courbé en zigzag ; la valve extérieure delà spathe grande, verte, concave, striée par beaucoup de nervures, obtuse, purpurine à son bord, lon- gue de trois lignes ; le tube de la corolle aussi long que la spathe , de couleur rouge , ainsi que les trois divisions exté- rieures du limbe en dehors ; les autres blanches ; le limbe au moins aussi long que le tube. Cette espèce croît au cap de Bonne-Espérance. Hespéranthe radiée : Hesperantha radiata , Ait. , Hort. Kew., I. c. ; Ixia radiata, "VVilld., Spec; Jacq. , Icon. rar., 2, tab. 280; Bot. Magaz. , tab. 5y5 ; Ixia fistulosa , Andr., Bot. repos., tab. 69. Cette plante , originaire du cap de Bonne-espérance, ainsi que les précédentes, a des tiges hautes d'environ un pied et demi , foibles , simples, flexueuses , géniculées; les feuilles ensiformes , plus courtes que les tiges , ordinairement au nombre de quatre ; les fleurs inodores , unilatérales, distantes, au nombre de sept; la valve exté- rieure de la spathe oblongue, roulée, acuminéc , verdâtre, striée; l'intérieure plus courte , étroite, bidentée au sommet ; le tube de la corolle de la longueur de la spathe ; le limbe incliné ; ses divisions lancéolées , d'un blanc sale ; les trois extérieures d'un rouge obscur, un peu plus larges et plu* longues. Il me paroit qu'on doit encore rapporter à ce même genre Vixia angusta, "Willd., Spec, 1, pag. 202, seu ixia liuearis, HES *°7 Jacq. , Icon. rar., 2, tab. 279. Cette plante a beaucoup de rapports avec Yixia falcata : sa bulbe est de forme conique ; sa tige simple, glabre, flexueuse ; ses feuilles linéaires, fort étroites, aiguës à leur sommet; les fleurs unilatérales, dis- posées en un épi terminal ; la corolle blanche; son limbe un peu rabattu. Beaucoup d'autres espèces à'ixin pourroient être rapportées à ce genre , qu'il vaut encore mieux sup- primer, pour les conserver avec les ixia. (Poir.) HESPÉR1DÉES. (Bot.) Nous avions eu l'intention de donner à la famille des orangers le nom d'hespéridées , parce que le fameux jardin des Hespérides, gardé par un dragon, suivant la fable, étoit rempli de ces arbres. Mais il nous a paru plus convenable d'employer le mot aurantiacées , dérivé de Yaurantium ou oranger , par suite du principe qui fait pré- férer le nom du principal genre de chaque famille, en le rendant adjectif , et de plus, parce qu'il existe un genre Hespcris appartenant à une autre famille. (J. ) HESPÉRIE, Ilesperia. (Entom.) Nom donné par Fabricius à un genre de lépidoptères diurnes , rangés autrefois avec les papil- lons , dont ils diffèrent par les antennes , dont la masse est re-* courbée ou comme crochue à l'extrémité et qui sont très-écar- tées à leur origine. D'après ce caractère, les hespéries se rap- procheroient des hétéroptères , si ces derniers, comme leur nom l'indique, n'avoient l'air estropié, c'est-à-dire que dans l'état de repos les ailes supérieures se placent obliquement et semblent se croiser avec les inférieures. D'ailleurs tous ces insectes appartiennent évidemment à la même famille, celle des ropalocères ou globulicornes. Ces papillons sont tous étrangers, et des parties les plus chaudes du globe, en Afrique et en Amérique. Ils provien- nent de chenilles cloportes , ou semblables à celles des hété- roptères, qui se filent une sorte de cocon léger ou au moins une sorte de tente sous laquelle ils se métamorphosent. Leur chrysalide est arrondie, quelquefois légèrement déprimée, mais non anguleuse. Ils diffèrent des hétéroptères, parce que leur tête est plus étroite que le corselet, et que leurs palpes ne forment pas une avance au devant du front. L'espèce principalement connue dans ce genre est I'Hes- jo8 HES férié bvalthe , Hesperia evalthus , figurée, par Cramer, pi. XVII , E , F. Ses ailes sont noires, ont deux bandes jaunes, obliques et courbées ; les inférieures ont des taches ternes , avec une bande rouge en travers. Elle a été rapportée de Cayenne. (CD.) HESPERIS. (Bot.) Ce nom latin de la julienne lui vient, selon Pline, du mot vesper, qui signifie soir, parce qu'elle exhale une odeur plus agréable le soir et la nuit. Elle a été aussi nommée viola matronalis , à cause de son odeur, et suivant Mentzel, parce qu'elle étoit cultivée dans les jar- dins par les matrones. On ne lui attribuoit aucune vertu. (J.) HESPHORUS. (Min,) On trouve la chaux Jluatée verte phosphorescente désignée par ce nom dans le numéro de Jan- vier 1725 delà Collection de Breslau, à l'occasion d'un procédé de gravure sur le verre décrit par J. G.Wigand, deGoldingen, en Courlande. Il dit qu'en jetant de l'eau forte sur ïémé- raude verte de Bohème (nommée hesphorus, parce qu'elle brille dans l'obscurité lorsqu'elle est chauffée), il en résulte un acide corrosif qui sert à graver sur le verre enduit de vernis à la manière d'une planche de cuivre, etc. (B. ) HES-SELE (Ichthyol.) , un des noms danois du meunier, leuciscus dobula. Voyez Able , dans le Supplément du premier volume de ce Dictionnaire. (H. C.) HESTE. (Mamm.) C'est par ce nom que Pontoppidan dé- signe le cheval. ( F. C. ) HESTOUDEAU. (Ornith.) Suivant Salerne, dans son Or- nithologie, et le Duchat, dans ses Notes sur Rabelais, on donne aux jeunes chapons ou chaponneaux ce nom, qui s'écrit aussi hétoudeau, haitoudeau , hustaudeau , hutaudeau, hétandeau, hautondeau. (Ch. D.) HETERANDRA. (Bot.) Voyez Heteranthera. (J.) HETERANTHERA. (Bot.) Le genre que les auteurs de la Flore du Pérou ont fait sous ce nom , est une espèce con- génère du leptanthus de Michaux , dont elle ne diffère que par une des trois anthères, qui est plus longue que les deux autres. Vheterandra de M. de Beauvois , autre espèce de leptanthus, a également une anthère plus longue, mais con- HET 109 formée de plus en fer de flèche. On rapportera au même genre, avec Willdenow, le pontederia limosa de Swartz , qui n'a que trois étamines. Il seroit encore possible d'y joindre le schollera de Schreber , qui a le même caractère. (J.) HÉTÉRANTHÈRE (Bot.) : Heteranthera , Beauv. : Lcptan- thits, Mich. Genre de plantes monocotylédones , à fleurs in- complètes, rapproché des Pontederia, de la triandrie mono- gynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Une co- rolle monopétale, pourvue d'un long tube; le limbe à six découpures presque égales, étalées; trois étamines ; un style, un stigmate simple. Le fruit est une capsule triangulaire, à trois valves polyspermes. Ce genre comprend des plantes herbacées, originaires de l'Amérique, qui croissent dans les eaux et aux lieux maré- cageux. Leurs tiges sont souvent rampantes ; les feuilles al- ternes, pétiolées ; les pétioles en gaine a leur base; les pé- doncules solitaires, uniflores, sortant de la gaine des feuilles. Hétéranthère a feuilles aiguës : Heteranthera acuta , Pal. Beauv., Act. soc. Amer., 4, p. y3 ; Icon. , Vahl, Enum. , pi. 2, pag. 42; Leptanthus reniformis , Mich., FI. bor. amer., 1, p. 25. Plante aquatique, découverte dans la Virginie et la Pensylvanie. Ses tiges sont rampantes, articulées, cylin- driques, radicantes à leurs articulations, divisées, dès leur base, en rameaux courts, presque opposés, garnis de quel- ques feuilles pétiolées; les inférieures nageantes, arrondies, réniformes, aiguës, longues d'un pouce et plus, glabres à leurs deux faces; les fleurs situées à la base des pétioles, disposées en un épi muni de spathes longues d'un pouce, presque à trois fleurs; les divisions du limbe de la corolle inégales; deux étamines plus courtes, à anthères arrondies; la troisième étamine plus longue ; l'anthère alongée; les cap- sules oblongues , à trois angles ; les semences obtuses à leurs deux extrémités. Hétéranthère réniforme : Heteranthera reniformis, Ruiz et Pav., FI. Fer., 1 , p. 43, tab. 71 , fig. a. Cette espèce a des tiges rampantes , rameuses, striées; leurs articulations en- tourées de spathes membraneuses, alongées, striées, rou- lées , renfermant les feuilles et les fleurs. Le$ feuilles sont HET longuement pétiolées, réniformes, un peu arrondies, rayées en-dessous ; les fleurs supportées par un pédoncule recourbé, sortant d'une spathe particulière roulée , puis réfléchie , terminée par une pointe linéaire -lancéolée : ces fleurs sont alternes, pédicellées; la corolle d'un blanc verdâtre ; deux étamines courtes; la troisième plus longue, ainsi que l'anthère sagittée. Cette plante croît dans les étangs et les marais aux environs de Lima. Hétéranthère pubescente : Heteranthera pubescens , Vahl , Enum., 2, p. 43; Pontederia , Lœfl. , Itin., 178. Plante de l'Amérique méridionale , née dans les lieux marécageux. Ses tiges sont longues de six à sept pouces; les feuilles radicales, pubescentes, en cœur, aiguës; une spathe linéaire, longue de deux ou trois pouces, renfermant plusieurs fleurs alter- nes ; la corolle d'un bleu pourpre ; le tube filiforme ; le limbe à six découpures presque égales; les anthères arron- dies ; l'ovaire linéaire ; le style filiforme ; le stigmate en tête ; la capsule linéaire et cylindrique. Dans Yheteranthera cordata, Vahl, l. c. , les feuilles sont ovales, échancrées en cœur, plus longues que les tiges, quelquefois un peu arron- dies ; les pétioles striés ; la spathe courte , étroite , obtuse , ren- fermant trois fleurs. Hétéranthère a feuilles de craminée : Heteranthera gra- minea, Vahl , l. c; Leptanthus filiformis , Mich. , FI. bor. amer., 1 , p. a5 , tab. 5 , fig. 2. Cette espèce a été découverte dans le fleuve de l'Ohio , proche Louisville : elle se présente sous la forme du potamogeton gramineum. Ses tiges sont très- courtes, filiformes, dichotomes et flottantes-, les feuilles ses- siles , linéaires , longues de deux pouces , vaginales à leur base ; la spathe oblongue , à une seule fleur, s'ouvrant d'un seul côté; les divisions du limbe de la corolle lancéolées, aiguës; les étamines presque égales; le pédoncule long, filiforme. Uheteranthera diversifolia de Vahl, Le, a le port du pota- mogeton heterophjilum : ses tiges sont grêles , radicantes , les feuilles éparses ; les inférieures linéaires, aiguës ; les supé- rieures ovales, en cœur, obtuses, très - entières ; la spathe bivalve et linéaire. (Poir.) HETERANTHUS. (Bot.) Nous avons trouvé, dans l'herbier de M.deJussieu, une note indiquant que M. Bonpland avoit HET nommé Heteranthus le genre publié par M. De Candolle sous le nom d'Homoianthus. (H. Cass. ) HÉTÉROBR ANCHE , Heterobranchus. (lchthyol.) M.Geof- froy Saint- Hilaire a établi un genre de poissons de ce nom , aux dépens des silures de Linnœus , et a cherché à y faire rentrer les macroptéronotes de M. de Làcépède. Ce genre, qui appartient à la famille des oplophores, est reconnoissable aux caractères suivans : Deux nageoires dorsales, une rayonnée et l'autre adipeuse- tête garnie d'un bouclier âpre, plat et fort large- opercules très -peti- tes; des branchies surnuméraires sous la forme d'appareils rami- Jiés à la manière des arbres, et fixés à la branche supérieure du troisième ou du quatrième arc des branchies ; membrane des bran- chies à treize ou quatorze rayons; corps alongé ; nageoire cau- dale recouverte d'une peau nue; épine pectorale forte et dentelée ; pd HET HÉTÉROCÈRE, Heterocerus. (Entom.) Nom dontié par M. Bosc à un genre de petits insectes coléoptères tétramérés , à corps déprimé ; à antennes en masse , non portées sur un bec, et de la famille des planiformes ou omaloïdes. Ce nom d'hétérocère est emprunté de deux mots grecs, dont l'un, gTjpoç, signifie singulière , et l'autre nepaç, corne (antenne). Il indique en effet une singularité des antennes, dont les deux premiers articles sont alongés, et les sept au- tres, très-courts, forment une masse en scie. Si ces insectes avoient cinq articles à tous les tarses, comme M. Latreille le suppose , ils appartiendroient à la famille des hélocères, et seroient très-voisins du genre des nitidules, avec lesquels ils ont beaucoup de rapport pour les mœurs. M. Bosc a donné la figure de l'espèce qu'il a décrite pour la première fois comme genre , dans les Actes de la Socit,^ d'histoire naturelle de Paris, tom. I.er, pi. 1 , fig. 5. Nous l'avons nous-mêmes fait représenter dans l'Atlas de ce Diction- naire parmi les coléoptères omaloïdes , n.° 7 ; elle est aussi figurée dans le 28/ cahier de la Faune de Panzer, pi. 11 et 12. C'est I'Héïérocère bordé , Heterocerus marginatus. 11 est brun, velu : ses élytres ont des taches et une bordure de couleur de rouille pâle. Cet insecte se trouve sur le bord des marres et sur la terre humide des rivages. Il y a une autre espèce très-voisine, qui, au lieu de taches sur les élytres , porte des lignes inégales en travers. Fabricius la nomme Lisse, Heterocerus lœvigatus (CD.) HÉTÉROCLITE. (Ornith.) Il existe dans les déserts delà Tartarie australe un oiseau qui, tenant aux gallinacés par divers points, semble s'en écarter dans plusieurs autres. C'est Pallas qui l'a décrit le premier. Latham en a fait son Heteroclitus Grous , tom. 2, part. 2, p. 753, n.° 18 du Sy- nopsis , et Gmelin son tetrao paradoxus. C'est aussi l'hétéro- clite de Bonnaterre, qui l'a fait figurer pi. 93, n.° 1, de l'Encyclopédie méthodique. M. Vieillot en a fait un genre sous le même nom , en latin Heteroclitus, et Illiger a aussi établi pour cette espèce un genre particulier, qu'il a nommé Syrrhaptes. M. Cuvier l'a présenté , dans son Règne animal , HET M comme pouvant, à la suite des turnix de Bonnaterre , former une seconde section dans les tridactyles de M. deLacépède; mais MM. Vieillot et Temminck, adoptant l'opinion d'Illiger, en ont établi un genre particulier sous le nom d' 'Hétéroclite en françois, avec la seule différence que le premier a nom- mé ce genre en latin Heteroclitus , et que le second a con- servé, avec Illiger, la dénomination de syrrhaptes , qu'il con- viendroit peut-être mieux d'employer aussi en françois, au lieu de conserver comme nom propre l'adjectif hétéroclite , qui ne présente d'autre idée qu'un écart des règles ordinaires que suit la nature dans l'organisation des êtres. Ce terme devroit même d'autant moins s'appliquer ici, que le syrrhapt e , n'offrant rien de bizarre en lui-même , s'éloigne seulement par sa conformation du type général des gallinacés. Au reste, en considérant l'oiseau dont il s'agit comme un genre distinct , On lui trouve pour caractères essentiels le bec court, grêle, conique, comprimé latéralement: la mandibule supé- rieure un peu fléchie à la pointe, et ayant une rainure sur chaque côté de son arête; les narines latérales et couvertes par les plumes du front; les pieds munis seulement de trois doigts dirigés en avant et réunis jusqu'aux ongles, qui sont aplatis et dont l'intermédiaire est sillonné; la première ré- mige la plus longue de toutes et effilée vers le bout, ainsi que la deuxième. Le seule espèce dont ce genre est composé a été nommée par M. Vieillot Hétéroclite deTartarie , Heteroclitus tartaricus, et par M. Temminck , Hétéroclite Pallas , Syrrhaptes Pallasii. Cet oiseau, décrit dans l'Appendix du voyage de Pallas, tom. vin in-8.°, n.° 52, est figuré dans la pi. 09 de l'atlas de cette édition, sous la dénomination de tetrao paradoxa; on en voit aussi la tête et les pieds dans la dixième planche ana- tomique des gallinacés de M. Temminck. L'hétéroclite ou syrrhapte a d'assez grands rapports avec les gangas ; mais, en l'examinant de près, on remarque qu'il est dépourvu du pouce, qui, quoique très-petit, existe chez ces derniers, et que les trois doigts antérieurs, unis simplement à leur base chez ceux-ci , le sont presque en totalité chez l'hétéroclite , dont les pieds sont couverts jusqu'aux ongles de plumes lai- neuses. La longueur totale de ce dernier est de huit pouces 21. S *H HET dix lignes depuis l'extrémité du bec jusqu'à celle des pennes latérales de la queue, sans y comprendre les filets, qui la dépassent de trois pouces trois lignes , et à la moitié des- quels atteignent ceux des rémiges. Le dessus de la tête est d'un cendré clair; la nuque , la gorge et le haut du cou sont d'un orangé foncé; le bas du cou est cendré, ainsi que la poitrine, dont quelques plumes se terminent par un crois- sant noir formant une ceinture qui s'étend d'une aile à l'autre; un cendré jaunâtre règne sur le ventre, d'où part une large bande noire dont les extrémités remontent jusque sous les ailes; les cuisses, l'anus, les tarses et les doigts sont couverts de plumes d'un fauve blanchâtre; les parties supé- rieures sont d'un cendré jaunâtre; les plumes du dos sont en outre terminées par un croissant noir , et les moyennes pennes alaires sont bordées de pourpre, tandis que les grandes ont le bout blanc, à l'exception des deux extérieures, dont le prolongement filamenteux est noir; la queue, très-étagée , est d'un cendré foncé; la peau extérieure est bordée de blanc pur, et les deux filets du milieu se terminent par des brins noirs. Cet oiseau est connu en Russie sous le nom de sadscha; Pallas l'a trouvé en Tartarie, près du lac Baïkal, et M. Ires- chin en a envoyé à M. Temminck un qui avoit été tué aux confins de la Sibérie. ( Ch. D. ) HETÉROCOME, Heterocoma. (Bot.) [Cinarocéphales , Juss.= Sjyngénésie polygamie égale, Linn.] Ce genre de plantes, pu- blié en 1810, par M. De Candolle , dans le seizième volume des Annales du Muséum d'histoire naturelle , appartient à l'ordre des synanthérées et à notre tribu naturelle des ver- noniées , dans laquelle nous le plaçons auprès du vernonia, dont il se distingue par son clinanthe squamellifère. Ainsi, Vheterocoma diffère du vernonia comme le carphephorus dif- fère du liatris. Vdici les caractères du genre Hétérocome , tels qu'ils résultent, selon nous, de la description de Vhete- rocoma hifrons , faite par M. De Candolle, et de la figure de cette plante qui accompagne sa description. Calathide incouronnée, équaliflore, pluriflore,régulariflore, androgyniflore , oblongue , cvlindracée. Péricline inférieur aux fleurs , subcylindracé ? formé de squames bisériées , inégales , HET nS appliquées, linéaires-lancéolées, aiguës. CHnanthe étroit , plan, pourvu de squamelles analogues aux squames du péri* cline, linéaires-lancéolées, caduques. Ovaires oblongs , gla- bres, munis d'un bourrelet apicilaire et de plusieurs côtes ou arêtes longitudinales. Aigrette doubie : l'extérieure courte, composée de squamellules unisériees , laminées, linéaires*- subulées ; l'intérieure longue, composée de squamellules fili- formes, barbellulées. Corolles à cinq divisions très-longues, étroites , linéaires , hérissées de longs poils. Style de ver- noniée. Hétérocome a deux faces; Heterocoma hifrons , Decand. C'est un sous-arbrisseau du Brésil, à tige ligneuse, divisée en rameaux un peu anguleux, laineux surtout au sommet et garnis de feuilles éparses; le pétiole, long de huit lignes, est un peu embrassant à la base et laineux; le limbe, long de quatre à cinq pouces , large de deux pouces ou deux pou- ces et demi, est ovale, entier, un peu obtus au sommet, à face inférieure laineuse et blanche , à face supérieure glabre, d'un vert foncé, hérissée de bosses ou d'excroissances dures et pyramidales; les calathides , rassemblées dans les aisselles des feuilles supérieures, sont sessiles, petites, en- tourées de quelques bractées foliacées, obtuses, comme spa- tulées et laineuses; le péricline est laineux extérieurement. Ayant trouvé, dans l'herbier de M. Desfontaines, un échan- tillon de Yhelerocoma bifrons, nous avons analysé une cala- thide que nous n'avons pas pu décrire complètement, parce qu'elle étoit en trop mauvais état, mais sur laquelle nous avons fait les observations suivantes. Le style offre les carac- tères propres à la tribu des vernoniées. Les divisions de la corolle sont très- longues, étroites, linéaires, hérissées de longs poils. Le clinanthe porte très -certainement de véri- tables squamelles peu nombreuses, caduques, très-longues, linéaires- aiguës, coriaces -membraneuses, uninervées, ve- lues; mais nous croyons que les squamelles sont moins nom- breuses que les fleurs, à peu près comme dans notre genre Oligocarpha , qui appartient à la même tribu. Quoi qu'il en soit , Yheterocoma fournit une nouvelle preuve , très-évidente, de l'impossibilité de caractériser les tribus naturelles de l'ordre des syaanthérées autrement que par les organes de nS HET la fleur proprement dite. Les botanistes qui assigneroient à l'a tribu des vernoniées et à celle des eupatoriées un cli- nanthe dépourvu de squamelles , seroient aussitôt démentis par ïheterocoma et par le carphephorus; ou bien ils exclue- roient ces genres des tribus dans lesquelles ils sont inva- riablement fixés par les rapports naturels et par les carac- tères vraiment essentiels que fournissent les organes floraux. M. De Candolle, accordant, comme tant d'autres, une trop grande importance aux caractères du clinanthe, qui ne sont point sous-ordinaux, mais seulement génériques, a été en- traîné dans une grave erreur de classification ; car Vhetero- coma n'a aucune affinité avec les cinarocéphales , parmi les- quelles il l'a placé entre ïhololepis et le pacourina, qui sont aussi des vernoniées et non point des cinarocéphales. Ce botaniste a décrit deux espèces àlieterocoma. Nous n'avons point vu la première, nommée heterocoma albida ; mais sa description, présentée par M. De Candolle, et la figure qui accompagne cette description , nous disposent à croire qu'elle n'est point du même genre que l'autre espèce, observée par nous dans l'herbier de M. Desfontaines, et que peut-être même elle n'appartient pas à la tribu des vernoniées. En effet, la figure représente un style articulé ou noueux, à peu près comme celui des carduinées; les fleurs margi- nales ont le style simple et paroissent être privées d'étamines: il y a aussi quelques différences dans les corolles, les ovaires et les aigrettes de Yheterocoma albida et de YJielerocoma bi- frons. Nous pensons donc que Yheterocoma albida est, quant à présent, une espèce douteuse, qu'il faudroit examiner de nouveau avec soin sur l'échantillon décrit par M. De Candolle. C'est pour cela que nous avons établi , dans cet article , les caractères du genre sur la seule espèce qui ne présente aucun doute. (H. Cass. ) HETERODENDRUM. (Bot.) Genre de plantes dicotylé-^ dones, à fleurs incomplètes, de la famille des térébinthacées , de la dodécandrie monogjnie de Linnaeus , offrant pour carac- tère essentiel : Un calice évasé, à cinq dents peu marquées; point de corolle; douze étamines, quelquefois dix, insérées sur un disque qui entoure l'ovaire; celui-ci est supérieur, globuleux . à deux . trois ou quatre lobes , terminé par un HET fcij petit mamelon (qui est peut-être un stigmate) ; point de style. Le fruit, jeune, paroit être une capsule à deux, trois ou quatre loges. Ce genre, établi par M. Desfontaines, se rapproche des cneorum ; il s'en distingue par ses fleurs en grappes, dépour- vues de corolle, par le calice évasé, par le nombre des éta- mines. 11 ne comprend que la seule espèce suivante, indigène de la Nouvelle -Hollande. Heterodendrum a feuilles d'olivier ; Heterodendrum oleœ- folium, Desf. , Mém. du Mus. d'hist. nat. , 4, pag. 8, tab. 3; Poir. , III. gen., SuppL, tab. g5g. Arbrisseau rameux , revêtu d'une écorce grisâtre; garni de feuilles alternes, très-mé- diocrement pétiolées, glabres, coriaces, lancéolées, entières, glauques, persistantes, longues de deux pouces et plus, larges de cinq à six lignes : les fleurs petites , disposées en grappes axillaires , simples ou ramifiées; les pédicelles courts, accompagnés de quelques écailles très-petites; le calice per- sistant, entier ou légèrement sinué et denté, couvert de petites soies grisâtres ; point de corolle ; dix ou douze éta- mines plus longues que le calice; les filamens aigus; les an- thères d'un rouge foncé, épaisses, tétragones, à deux loges s'ouvrant lougitudinalement de chaque côté; l'ovaire à deux, trois ou quatre lobes arrondis, divisé en autant de loges., couvert de soies courtes, blanches, très-serrées, terminé par un petit mamelon qui paroît devoir être le stigmate, aucun autre, pas plus que le style, n'ayant été observé. Le fruit, vu très-jeune, paroît être une capsule à deux, trois ou quatre loges. (Poir.) HÉTÉRODERMES. (Erpét.) M. Dumeril a donné ce nom à une famille de reptiles de l'ordre des ophidiens , qui se ressemblent par un grand nombre de caractères communs, que l'on peut exprimer ainsi : Peau couverte de petites écailles sur le dos , de plaques sous le corps ; mâchoires dilatables. Le mot hétéroderme indique le principal caractère de cette famille, la différence des tégumens sur les diverses ré- gions du corps : il dérive en effet du grec èrtçcç , autre , et fnç/JM , peau. Dans le tableau suivant nous allons tâcher de mettre erç "8 HET opposition , les uns avec les autres, les genres qui composent cette famille. Famille des Hétérodermes. t des grelots de corne à la queue; des crochets iple; ,11. s rW la queue ' à venin Crotale, ni grelots de corne, ni crochets à venin. . . . Boa. triangulaire ; narines doubles Tri conique; narines simples; base f doubles . .Vipère delà queue à plaques \ sjmp]es . . Ti îoxag nah en ran» I -/*— I / t , , •„ , de plaques. Aipysure. ( avec des écailles l r ^ corapn- I en-dessous; I de petites mée en 1 dessous du corps 1 lames bi- nageoire;j garni l carenées. . D^steyre. [ avec des plaques en-dessous. Plature. Couleuvre. C tentacule Erpéton. ' \ arrondi, simple. . . Érix. !( Voyez ces différens mots , et Erpétologie , Ophidiens et Reptiles (H. C) HEEERODON. (Bot.) Petite mousse, dont le péristome est formé de huit dents inégales : elle croît dans l'eau , aux Etats-finis, dans l'Etat de >e\v-.Tersey. Rafinesque, en lui don- nant le nom spéciiique de bryoides [jieterodôn bryoides , inJourn. lot., Desy. u , p. 167). entend sans doute qu'elle ressemble ai. «spèces de bryum de Linnaeus, qui croissent dans l'eau, et dont L1. tige est rameuse et les fleurs axillaires, par exem- ple, le gymnostomum aquaticum. Il est à présumer que le périslorr:e est simple. Le nombre de huit dents est une cir- constance rei:'jrquable qu; peut faire penser que cette plante a beaucoup d'affinité avec Yoctoblfpharum , et qu'elle peut être même mie nouvelle espèce de ce genre, qui contient déjà une mousse ne;. Etats-Unis, l'octoblepharum albidum , Hedw. Une description plus étendue de Ylieterodon bryoides peut seule décider de l'existence de Vieterodon. (Lem.) HLTÉRODON , Heterodon. (Erpét.) Feu Palisot de Beau- vois a établi sous ce nom un genre de serpens, lequel a pour type une espèce qui ne diffère des couleuvres que parce que sa tête tst triangulaire et sa mâchoire supérieure armée HET «9 de deux dents plus longues que les autres. Ce genre n'a point été adopté généralement. Les dents pluslonguessont , en effet, imperforées , et ne font point un caractère assez essentiel. Daudin a rangé le serpent de Beauvois parmi les couleu- vres, sous le nom de coluber heterodon. C'est le hog-nose-snake des Anglo-Américains. Sa taille varie entre dix-huit pouces et trois pieds; il est noirâtre en -dessus et blanchâtre en- dessous , sans taches. L'hétérodon n'est pas rare aux environs de Philadelphie. M. Bosc l'a rapporté aussi de la Caroline. (H. C.) HÉTÉRODONTE, Heterodontus. (Ichthjol.) M. de Blain- ville donne ce nom au genre Cestracion de M. Cuvier , le- quel a pour type le squalus Philippi de M. Schneider. Voyez Cestracion. (H. C.) HÉTÉROGÈNE et HOMOGÈNE. {Chim.) A la lettre, hété- rogène signifie de nature différente, ethomogène, de nature semblable; mais chacune de ces expressions peut être em- ployée dans des acceptions différentes : ainsi, en statique, on dit qu'un corps est homogène, quand toutes les parties en lesquelles on peut diviser ce corps mécaniquement, ont la même densité; et on dit qu'il est hétérogène, quand il est dans la condition contraire. En chimie, le sens des mêmes mots n'est bien défini que quand on a déterminé l'espèce de division que l'on fait subir aux corps auxquels on veut appliquer ces expressions. a) Si l'on ne parle que de la division mécanique, homogène s'applique aux corps dont les parties séparées ont la même nature, soit que ces corps soient simples, ou qu'ils soient composés; hétérogène s'applique à tous les corps qui ne sont point dans le cas précédent. b) Si l'on parle de la division chimique , homogène n'est applicable qu'aux corps simples , et hétérogène l'est aux corps composés : car il est évident que , l'analyse chimique ne pouvant réduire un corps simple en plusieurs sortes de substances , toutes les parties en lesquelles ce corps est sus- ceptible d'être réduit sont semblables; et il est évident, au contraire , que , la même analyse pouvant réduire un corps composé à ses élémens, toutes les parties de ces corps ne sont pas identiques. (Ch.) Mo HET HÉTÉROGYNES, Heterogyna. (Entorn.) M. Latreille de- signe ainsi la section des hyménoptères qui comprend les fourmis, les mutilles et les doryles, ou notre famille des Myrméges , qui offrent des femelles neutres ou sans organes extérieurs de la génération , et le plus souvent sans ailes et sans stcmmates , ou dont les femelles sont privées d'ailes , tandis que les mâles en ont. ( C. D.) HETÉROLÈPE, Heterolepis. (Bot.) [Corymbifères , J uss.= Syngéncsie polygamie superflue, Linn.] Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences, de Jan- vier 1817, sous le nom dlieteromorpha, auquel nous avons substitué celui d'heterolepis dans le Bulletin de Février 1820, appartient à l'ordre des synanthérées , à notre tribu natu- relle des arctotidées et à la section des arctotidées-prototypes. Voici les caractères génériques que nous avons observés dans l'herbier de M. Desfontaines. La calathide est radiée, composée d'un disque multiflore , régulariflore , androgyniflore, et d'une couronne unisériée, biliguliflore, féminiflore. Le péricline est formé de squames irrégulièrement bi-trisériécs , inégales, dissemblables : les extérieures lancéolées; les intérieures larges, ovales, ob- tuses, membraneuses, scarieuses , frangées. Le clinanthe est alvéolé; les fruits sont courts, cylindracés, hérissés de très- longs poils roides, bicuspidés ; l'aigrette, beaucoup plus lon- gue que le fruit, est composée de squamellules nombreuses, inégales, bisériées, filiformes-laminées, épaisses, roides, li- néaires, étrécies de bas en haut, aiguës au sommet, con- vexes sur la face extérieure, planes sur la face intérieure, barbellées sur toute leur surface. Les fleurs de la couronne ont des rudimens d'étamines avortées .- leur corolle est bili- gulée , à languette extérieure longue, ovale, tridentée au sommet; à languette intérieure plus courte, étroite, linéaire- subulée , indivise, cirrilorme. Les corolles du disque sont divisées en cinq lanières linéaires par des incisions égales et très-profondes ; elles portent des poils épars , très-longs , capillaires. Les styles offrent tous les caractères propres à ceux de la tribu des arctotidées. Hétérolèpe TROaMPEUR : Heterolepis decipiens , H. Cass. , Bulle- tin des sciences, Février 1820; Heteromorpha, H. Cass., Bulle- HET ™* tin des sciences, Janvier 1817; Arnica inuloides , Vahl, Sfmb. lot., fasc. 2 , pag. 91 ; Aidera aliéna, Linn. fils, Suppl. plant. , pag. 390; Jacq., liort. Schcenb. , tom. 2 , pag. 14 , tab. 164 ; Fragm. bol., pag. 5 , tab. 2, fig. 9. C'est un arbuste du cap de Bonne-Espérance, haut de deux ou trois pieds, pour- vu de feuilles vivantes durant toute l'année: sa tige, épaisse comme le doigt, est cylindrique' et glabre : ses branches sont couvertes d'un coton blanc et garnies de feuilles d'un bout à l'autre; les jeunes rameaux naissent de l'aisselle des feuilles les plus élevées, au-dessous de la calathide terminale : les feuilles sont nombreuses, éparses, étalées, presque sessiles , longues d'un pouce et demi, un peu fermes, à peu près linéaires, aiguës; leurs deux bords se roulent en-dessous et sont munis de quelques petites dents mucronées, éloignées les unes des autres; leur face supérieure est verte et lui- sante, l'inférieure tomenteuse et blanche : les calathides , larges d'un pouce et demi ou de deux pouces et demi, et composées de fleurs jaunes, sont solitaires à l'extrémité des rameaux, dont le sommet tout au plus est dépourvu de feuilles et pédonculiforme; les fleurs qui occupent le centre du disque, sont mâles et persistent sur le clinanthe, qui est velu en cette partie centrale. Cette description est calquée sur celle de Jacquin ; mais les trois échantillons que nous avons vus dans les herbiers de MM. de Jussieu et D.esfon- taines, et que Vahl a lui-même étiquetés Arnica inuloides, nous ont paru différer entre eux par quelques caractères, et ne pas s'accorder parfaitement avec la description de Jacquin, ni même avec celle de Vahl, en sorte que nous soupçonnons que l'on confond plusieurs espèces ou variétés qui mériteroient d'être distinguées. Cependant nous n'osons pas établir ici cette distinction , parce que les échantillons que nous avons examinés ne sont ni assez complets ni assez bien conservés pour être décrits avec toute l'exactitude dé- sirable. L'hétérolèpe est très-remarquable, en ce qu'il réunit des caractères et des apparences qui semblent le rapprocher tout à la fois de plusieurs genres fort différens. C'est pourquoi nous l'avions nommé d'abord heteromorpha: mais , ce nom pou- vant être considéré comme un adjectif, nous avons cru de-^ »*2 HET voir le changer en celui d'heterolepis , qui exprime seulement que les squames du péricline sont dissemblables. Linnaeus fils trouvoit que cette plante offroit les apparences extérieures d'un stœhelina, d'un gnaphaiium et d'un calendula. En l'at- tribuant au genre Œdera , il déclaroit que c'étoit avec doute, parce qu'il n'avoit sous les jeux que des calathides sèches en mauvais état; et le nom spécifique iïaliena fut probable- ment choisi par ce botaniste pour avertir que l'espèce ainsi nommée étoit étrangère au genre dans lequel il l'avoit placée. Mais Jacquin, qui a observé ries individus vivans, est assu- rément inexcusable pour avoir lai.ssé cette plante dans le genre Œdera , dont 1rs caractères sont si diflférens de ceux qu'elle présente. Vahl , qui avoit précédé Jacquin, plaçoifc beaucoup mieux en apparence la plante dont il s'agit, en la rapportant au genre Arnica. Mais la minutieuse observa- tion des organes floraux, et surtout celle du style , négligées avant nous par tous les botanistes , étoient indispensables pour reconnoitre avec certitude que la plante en question constituoit un genre particulier, presque aussi éloigné de Yarnica que de Yccdera , et rapproché de Yarctotis par tous les rapports naturels les plus essentiels. Les corolles de la couronne , qui sont biligulées et accompagnées d'étamines rudimentairés, sembleroient indiquer de l'affinité avec les synanthérées à corolles labiées, et surtout avec le gerberia et d'autres mutisiées. Cette fausse affinité tromperoit infail- liblement les botanistes qui confondent les corolles biligu- lées avec les corolles labiées : mais nous avons prouvé que la corolle vraiment labiée , qui appartient toujours à des fleurs hermaphrodites ou mâles, parce qu'elle est constam- ment accompagnée d'étamines parfaites, caractérise exclu- sivement la tribu des mutisiées et celle des nassauviées ; tan- dis que la corolle biligulée, qui n'appartient qu'à des fleurs femelles ou neutres, se rencontre quelquefois dans plusieurs autres tribus, et notamment dans celle des arctotidées. La corolle labiée diffère de la corolle biligulée, comme la co- rolle fendue des lactucées diffère des corolles ligulées qui composent la couronne des calathides radiées. Le disque de Yheterolepis n'est point labiatiflore , et son style n'a point la structure de celui des mutisiées. HET "5 Nous avons démontré, dans le Bulletin des sciences de Fé- vrier 1820, que VCKdera alienata de Thunberg, dont nous avons fait notre genre Hirpicium , n'est pas la même plante que Vœdera aliéna de Linnaeus fils, de Jacquin et de AYill- denow , avec laquelle on l'a confondue jusqu'à présent. "Willdenow et Persoon ont fait double emploi d'une même plante sous les noms à'adera aliéna et d'arnica, inuloides , en même temps qu'ils ont confondu sous le nom à'adera aliéna Yhirpicium et Yheterolepis , qui constituent deux genres ap- partenant à deux sections différentes de la tribu des arcto- tidées, et très -éloignés de V cédera , qui est de la tribu des inulées. (Voyez notre article Hirpicium. ) L'épithète de trom- peur, decipiens , que nous donnons à l'hétérolèpe , est bien justifiée par toutes les remarques qu'on vient de lire. (H. Cass.) HÉTÉROMÉRÉS. (Entom.) Nous avons emprunté du grec cette dénomination, quisignifie inégalement divisées , de péçoç, partie, division, et de itipoç, diversifié, pour indiquer une grande section de l'ordre des coléoptères dans la classe des insectes qui présentent un nombre différent d'articles aux tarses de devant qu'à ceux de derrière. Nous avons fait de ce mot un adjectif, et non un substantif: c'est donc à tort que la plupart des auteurs, qui ont emprunté de nous ce nom, en ont changé l'orthographe, comme nous l'avons déjà indiqué au mot Coléoptères (voyez ce mot). Quoiqu'on ignore encore les rapports qui peuvent exister entre le nombre des articles aux tarses et les mœurs des in- sectes , et qu'il soit difficile d'entrevoir en quoi consisteroît cette influence , il n'en est pas moins digne de remarque , que certains ordres d'insectes offrent absolument le même nom- bre d'articles dans toutes les espèces qu'ils comprennent , tandis que chez d'autres ce nombre est différent. C'est pro- bablement cette observation qui a conduit Geoffroy à l'étude de ce nombre des articles pour sa classification des coléop- tères. Il est en effet remarquable que les hétéromérés fuient en général la lumière ; qu'ils ne volent ou ne marchent en général que le soir, et qu'ils se retirent dans les lieux obscurs. Tous, sans aucune exception connue jusqu'ici, paroissent se nourrir uniquement de substances végétales, et le plus sou- vent ils les préfèrent lorsqu'elles commencent à se décomposer. iM HET Tous les hétéromérés ont cinq articles aux tarses des deux premières paires de pattes seulement, et quatre aux postérieures. Six familles composent ce sous-ordre. Quoique les noms sous lesquels nous les avons désignées, indiquent plutôt une particularité dans les mœurs que l'un des caractères essen- tiels , tirés de quelque singularité dans la conformation ; nous ne les en avons pas crus moins propres à rappeler avantageu- sement aux naturalistes l'idée des insectes qu'ils rapprochent, puisque tous offrent des formes et des apparences très-diffé- rentes dans la consistance des élytres, ou dans la forme et la structure des antennes. Ainsi les uns, comme les cantharides, les méloés , ont des élytres mous , flexibles ; ce sont les épispastiques ou vési- cans : tandis que tous les autres ont les élytres durs , co- riaces. Dans les mordelles, les nécydales, les rhipiphores, ces étuis sont très-rétrécis à leur pointe ou beaucoup plus larges à la base; nous les avons nommés à cause de cela sténoptères on angustipeiines : ils ont les antennes en fil, comme les orné- philes ou syly'icoles, chez lesquels les élytres sont larges ; tels sont les cistèles, les pyrochres. Tous les autres hétéromérés, qui ont les élytres durs, ont aussi les antennes grenues ou formées d'articulations arron- dies en grains de chapelet, que l'on appelle moniliformes ; mais parmi eux il en est, comme les blaps, les scaures, les eurychores, qui sont constamment privés d'ailes membra- neuses, et même dont les élytres sont soudés au milieu par la ligne qui correspond à la suture : ce sont les lucifuges ou photo- phjges. Les deux autres familles n'ont pas les élytres soudés. Dans les uns, la masse des antennes est alongée; ceux-là res- semblent beaucoup aux insectes de la famille précédente : ce sont les Ijgophiles ou ténébricoles , comme les téuébrions, les apates , etc. Enfin , dans la dernière famille se trouvent compris les hétéromérés à élytres durs, à antennes grenues, en masse arrondie: tels sont les diapères , les bolétophages , les hypo- Idées, les tétratomes , qui tous se nourrissent de champignons ou de matières végétales qui se moisissent; aussi les a-t-on désignés sous le nom de fongivores ou mjcétobies. Le tableau suivant , extrait de la Zoologie analytique , pré- HET >*5 sente un résumé de cette distribution des hétéromérés en fa- milles naturelles. Second sous -ordre des Coléoptères : les Hétéromérés. [mous, flexibles (antennes variables )... • i.° EpiSPASTIQUES. 1 f en fil souvent (larges 3." Ornéphii.es. A élytres < 1 dentées; élytres (. rétrécis. .. 2.° Stékoptères. idursjàan-l ^ (libres; (longue. \ teunes j Jmassedes! /Chapelet; antennes (ronde. f él vires 1 v [ soudés , sans ailes. 4-° Lygophiles. 6.° 5.° MyCF.TOBIES. PlIOTOPHYOES. Voyez chacun de ces noms de famille, et les planches de l'Atlas qui s'y rapportent et qui sont toutes livrées. (C. D.) HETEROMORPHA. (Bot.) Voyez Hétérolèpe. (H. Cass.) HÉTÉROMORPHES, Heteromorpha. (Zool.) Nom adopté par M. de Blainville, dans son Système général de classifica- tion des animaux , tirée de l'ensemble de l'organisation , tra- duite par des caractères extérieurs, pour désigner les espèces qui n'ont pas de forme déterminée ou mieux susceptible de définition , par opposition à ceux d'AermoMORPHEs pour les animaux dont la forme est radiaire, et d'ARTiowoRPHEs pour ceux où elle est paire. (De B. ) HÉTÉROPÉTALE. (Bot.) Nous disons qu'une calathide de synanthérée est hétéropétale , quand elle offre des corolles dissemblables : telles sont les calathides couronnées, qui sont tantôt radiées, comme celles du bleuet, de la marguerite, de l'aster, de Vhelianthus ; tantôt discoïdes, comme celles de Yartemisia, du carpesium, du sphœranthus. (H. Cass.) HÉTÉROPHYLLE [Plante], (Bot.) , qui porte des feuilles dissemblables : le laurier sassafras, le broussonetia , le quercus nigra , le sudia heterophjlla , plusieurs plantes aquatiques, etc., sont dans ce cas. (Mass.) HÉTÉROPODE. (Ornith.) Gesner , ayant eu communica- tion d'un dessin probablement inexact et qui représentoit un oiseau de proie avec une jambe bleue et l'autre d'un brun blanchâtre , en a parlé sous le nom d'aquila heteropos. Al- drovande et Charleton ont copié cet article, sans faire atten- tion au peu d'égard qu'il méritoit; Brisson a rapporté la mauvaise gravure de Gesner à un vautour : mais Buffon a 126 HET été d'avis, tom. 1 in-4.0, pag. 166, de son Histoire des oi- seaux, que cette prétendue espèce devoit être rayée des nomenclatures ornithologiques. (Ch. D.) HÉTÉROPTÈRE , Heteropterus. ( Enlom. ) Nom qui indique par son étymologie que le genre d"insectes lépidoptères à antennes globuleuses, voisin des papillons, auquel on l'a appliqué, a les ailes comme dérangées. C'est en effet aux papillons estropiés de Geoffroy qu'on l'a donné : des mots grecs, ~Etzpoioç, diverse, irrégulière , et Ylnpov , ailes. Ces papillons ont le plus grand rapport avec les hespéries; mais leurs ailes ont une disposition tout-à-fait différente. Ils proviennent, comme eux, de chenilles cloportes dont les chrysalides ne sont pas anguleuses , et lorsqu'ils sont posés sur les plantes, leurs ailes supérieures se relèvent sur leur tranchant , tandis que les inférieures se croisent et restent à peu près dans une position horizontale. La masse des an- tennes se termine aussi par une pointe grêle , recourbée en crochet, et les palpes qui garnissent la langue et qui la pro- tègent, s'avancent au-delà du front. Ces papillons sont généralement gros et courts. Leurs ailes inférieures forment une sorte de canal autour du corps. Les uns ont les ailes inférieures prolongées en une sorte de queue, et on les a appelés des pages .- toutes ces espèces sont étrangères à la France, et même la plupart à l'Europe. Les autres n'ont point de prolongement en forme de queue : ceux-là sont de notre pays; ce sont les véritables estropiés de Geoffroy. Parmi les premiers nous citerons les deux espèces suivantes: i.° Hétéroptère Protée; Het. Protœus. M.Ue Mérian l'a figu- rée, pi. 63 , fig. 2. Ses ailes sont brunes, avec des taches transparentes carrées, dépourvues d'écaillés ; les inférieures ont en-dessous des ban- des noires transversales. On dit que sa chenille vit à Surinam sur une espèce de haricot. 2.0 Hétéroptère Orion. C'est encore une espèce de Suri- nam, décrite et figurée par Cramer, pi. 1 55 , fig. A, B. Les ailes supérieures sont brunes avec des taches translu- cides; les inférieures ont leur prolongement blanchâtre. HET 127 Dans la deuxième division se rangent : 3.° L'Hétéroptère de la mauve , Het. malvœ. C'est le pleinchant de Geoffroy, tom. II, n.° 58 , page 67, que Réaumur a figuré , tom. I.ei , pi. 1 1 , fig. 6 et 7. Ses ailes sont grises, avec des points blancs carrés, et bor- dées d'une frange noire et blanche qui paroït comme den- telée. Sa chenille vit sur le chardon à foulon. 4.0 Hétéroptère grisette , Het. tages. Il ressemble au pré- cédent; mais il a de petits points blancs sur les ailes supé- rieures, q*i ont des taches plus foncées. 5.° Hétéroptère bande-noire, Het. comma. Ses ailes sont jaune-fauve, avec des taches plus claires, et une ligne noire ou une nervure longitudinale très-brune dans les mâles. 6.° Hétéroptère miroir , Het. arace. Les ailes supérieures sont jaunes; les inférieures sont grises en -dessous avec des taches arillées jaunes. Il est commun dans le bois de Bondy, dans le temps des cerises : il voltige dans les taillis. ( C. D.) HETEROPTERES. (Entom.) On trouve ce nom dans l'ou- vrage de M. Cuvier intitulé le Règne animal , comme pro- pre à indiquer la division des hémiptères qui ont des demi- élytres, comme les punaises, par opposition aux cigales et aux pucerons, qu'il nomme Homoptères. ( C. D.) HETÉROSOMES. (Ichthyol.) Dans sa Zoologie analytique, M. Duméril a donné ce nom à une famille de ses poissons holobranches , formée par le grand genre Pleuronecte de Linnaeus , et reconnoissable aux caractères suivans : Catopes thoraciques ; corps très -mince , irrégulier ou non symétrique, avec les deux yeux d'un même côté. . Le nom d'hétérosomes , tiré du grec ijeeoç, dissemblable, et tra/j-ct-, corps, indique que les poissons auxquels on l'ap- plique ont le corps d'une forme singulière. Ce sont, en effet, les seuls animaux connus dont l'ensemble ne soit pas symétrique. Tous les organes des fonctions de relation sont irréguliers chez eux : leur squelette est comme tordu sur lui-même , et les muscles semblent avoir suivi les os sur les- quels ils s'insèrent; les narines, les yeux, la bouche, l'or- gane intérieur de l'ouie sont rejetés d'un seul côté; la cavité i28 HET abdominale est excessivement resserrée , et les organes de la génération n'y sont point contenus. Le tableau synoptique suivant donnera une idée de la division méthodique de cette famille de poissons. Famille des Hétérosomes. très -longue ; nageoires pectorales. . . Sole. très-distinctes; "" '""S". ( une seule nageoire pectorale. Monochire. , J bouche \ t, y nageo.re du } ( simp,e Turbot \ moins longue ; pharynx armé de dents . . .< (enpav^. . Pl.K. n'existant point Achire. Voyez ces différensnoms de genres, et Pleuronectes. (H. C.) HÉTÉROSPERME, Heterospermum. (Bot.) [Coiymbifères , Juss. = Syngénésie polygamie superflue, Linn.] Ce genre de plantes, établi par Cavanilles, en 1794? dans ses Icônes et descriptiones plantarum, appartient à l'ordre des synanthérées , à notre tribu naturelle des bélianthées, et à la section des hélianthées-coréopsidées, dans laquelle nous le plaçons au- près du bidens. Voici les caractères génériques que nous avons observés sur des individus vivans àlieterospermum pinnatum. La calathide est courtement radiée, composée d'un disque pluriflore, régulariflore, androgyniflore , et d'une couronne unisériée , interrompue, tri-quinquéflore, liguliflore , fémi- niflore. Le péricline est involucré , cylindracé , égal aux fleurs du disque , et formé d'environ cinq squames subuni- sériées, égales, appliquées, se recouvrant par les bords, lar- ges, ovales-oblongues , membraneuses, multinervées. L'in- volucre est supérieur au péricline et formé de trois à cinq bractées unisériées, à peu prés égales, linéaires -subulées, foliacées, ciliées. Le clinanthe est plan, et pourvu de squa- melles égales aux fleurs et très-semblables aux squames du péricline. Les fruits extérieurs sont oblongs , arrondis au sommet, obcomprimés, convexes extérieurement, concaves intérieurement, glabres, munis sur chaque coté d'une large bordure cartilagineuse, privés d'aigrette: les fruits intermé- diaires diffèrent peu des extérieurs: mais ils ont une aigrette d'une ou deux squamellules opposées, latérales, dirigées obliquement en dehors, très-adhérentes, subulées, épaisses, HET »9 foides, inappendicujées inférieurement, barbellulées à re- bours supérieurement: les fruits intérieurs sont linéaires, sans bordure, munis d'aiguillons, prolongés supérieurement en un long col linéaire , qui porte une aigrette de deux squamellules opposées, latérales, dirigées horizontalement en dehors, très-adhérentes, subulées, épaisses, roides, bar- bellulées à rebours d'un bout à l'autre. Les corolles de la couronne ont le tube long , et la languette courte , large , sub- orbiculaire, tridentée au sommet; les corolles du disque ont quatre ou cinq divisions. Hétérosperme a feuilles pennées; Heterospermum pînnatum, Cavan. C'est une plante herbacée, annuelle, haute de trois pieds; à tige dressée, rameuse, cylindrique, striée, poilue; à branches étalées. Les feuilles sont opposées , tonnées , lon- gues de deux pouces et demi, larges de trois pouces: leur partie inférieure est pétioliforme, ciliée à la base; la supé- rieure est très-profondément pinnatitide ou bipinnatifide , à pinnules longues , étroites, linéaires, aiguè's. Les calathides, longues de trois lignes et composées de fleurs jaunes , sont solitaires au sommet de rameaux pédonculiformes, grêles, terminaux ou axillaires. Cette plante habite le Mexique. Nous l'avons décrite au Jardin du Roi , où elle est cultivée. On connoît deux autres espèces d'hétérospermes. (H. Cass.) HETEROSTEGA. (Rot.) Voyez Dinebra. (Poir.) HETEROSTEMON. (Rot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des légumi- neuses, de la monadelplue octandrie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant à quatre divisions, accompagné d'un involucre à deux lobes; trois pétales atta- chés à l'orifice du calice; huit étainines; les filamens arqués; un ovaire pédicellé ; le style incliné ; le stigmate simple. Le fruit est une gousse pédicellée , plane, alongée , mucronée, polysperme. Ce genre, établi par M. Desfontaines, se rapproche du tamarin par son port : il s'en distingue par son calice cali- culé ou entouré d'un involucre à deux lobes ; les étamines toutes pourvues d'anthères ; les gousses comprimées et non pulpeuses. Heterostemon a feuilles d'acacia : Heterostemon mimosoides, ai. 9 ?5o HET Dcsf. , Mém. du Mus. , 2.e année, pag. 249? *ab. ^2; Poir. , JW. gen. Suppl. Icon. Arbre originaire du Brésil , dont les rameaux sont pubescens, cylindriques, alternes, garnis de feuilles pétiolées, alternes, ailées sans impaire, composées de folioles nombreuses, opposées, à peine pédicellées, gla- bres, linéaires, entières, obtuses à leurs deux extrémités, légèrement échancrées à leur sommet, très-rapprochées , un peu incisées à leur base antérieure , longues de huit à dix lignes , larges de deux et plus'; le pétiole ailé entre les fo- lioles; à la base de chaque pétiole deux stipules opposées, subulées et caduques. Les fleurs sont disposées à l'extrémité des rameaux en corymbes axillaires, peu garnis; les pédon- cules munis à leur base d'écaillés brunes, ovales. Le calice est grêle, tubulé, persistant, dilaté insensible- ment de la base au sommet, enveloppant fortement le pédi- celle de l'ovaire, partagé à son limbe en quatre découpures concaves, lancéolées, caduques, muni à sa base d'un petit calice extérieur à deux lobes; la corolle est composée de trois pétales insérés à l'orifice du calice , d'environ deux pouces de long, droits, en ovale renversé, rétrécis et ongui- culés à leur base, élargis, obtus, quelquefois un peu mu- cronés à leur sommet ; le pétale supérieur opposé à une des divisions du calice, les deux autres alternes; huit filamens inégaux, connivens à leur base, libres à leur partie supé- rieure , beaucoup plus longs que la corolle , inclinés, arqués, barbus; les trois inférieurs plus longs; leurs anthères oblon- gues, versatiles, à deux loges, chargées de pollen; les cinq autres filamens graduellement plus courts avec des anthères plus petites, pleines, à deux lobes; l'ovaire supérieur, arqué, pédicellé ; le st^le courbé, un peu plus long que les éta- anines ; les gousses pédicellées, comprimées, longues de trois à quatre pouces, larges au moins d'un pouce, terminées par une pointe un peu recourbée, très-aiguë. (Poir.) HÉTÉROTHEQUE , Heterothcca. (Bot.) [Cor jmbif ères , Juss.— Syngénésis polygamie superflue, Linn.] Ce genre déplantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Sep- tembre 1817, appartient à l'ordre des synanthérées et a notre tribu naturelle des astérées , dans laquelle nous le plaçons auprès du genre Diplopappus , dont il se distingue par les HET i3i Fruits de la cotironne, différens de ceux du disque. Voici les caractères génériques que nous avons observés sur des échantillons secs. Calathidé radiée ; disque multiflore, réguîariflore , andro- çyniflore ; couronne unisériée, liguliflore, féminiflore ; péri- cline égal aux fleurs du disque , formé de squames imbri- quées, appliquées, coriaces, largement linéaires, uninervées, à partie apicilaire appendiciformc , inappliquée, foliacée, aiguë; clinanthe inappendiculé , plan, alvéolé. Fruits du disque comprimés bilatéralement, hispides, munis d'un petit bourrelet basilaire et d'une double aigrette : l'extérieure courte, grisâtre, composée de squamellules inégales, irré* gulières , laminées, membraneuses; l'intérieure longue , rou- geàtre , composée de squamellules filiformes, épaisses, bar- bellulées. Fruits de la couronne triquèires , glabres, munis d'un petit bourrelet apicilaire et privés d'aigrette ; corolles de la couronne à languette longue $ largement linéaire. Hétérothèoue de Lamarck. : Heterotheca Lamarckii , H. Cass. 5 Initia subaxillaris , Lam.,Encych C'est une plante herbacée, haute de près d'un pied dans l'échantillon sec et incomplet que nous décrivons : sa tige est dressée , rameuse , cylin- drique, un peu striée, hispidule, scabre ; les feuilles sont alternes, sessiles, longues de près de deux pouces, larges de sept à huit lignes, ovales-oblongues , aiguës, ou lancéolées, munies sur les bords de quelques dents écartées, peu sail- lantes, hérissées sur les deux faces de poils épars , subulés, courts, roides; les calathides, composées de fleurs jaunes, sont nombreuses et disposées, au sommet delà tige, en une large panicule corymbiforme , irrégulière. Cette plante habite la Caroline. Nous l'avons décrite, dans l'herbier de M. Desfontaines, sur un échantillon accompagné de cette étiquette : Inula subaxillaris , Lam., fuie herbarit; et en comparant l'échantillon avec la description faite par M. de Lamarck dans l'Encyclopédie, nous nous sommes con- vaincus de l'exactitude de l'étiquette. Il n'en est pas de même de la plante étiquetée inula subaxillaris dans l'herbier de M. de Jussieu , et que nous avons décrite sous le nom de diplopappus intermedius, à la page 609 du tome treizième. Nous profitons de eette occasion pour faire remarquer que m HET le genre Diploslephium de M. Kunth, publié en 1820 dans les Nova Gênera et Species plantarum , est le même que notre genre Diplopappus publié dans le Bulletin des sciences de Sep- tembre 1817. (H. Cass.) HÉTÉROTYPE. (Min.) C'est le nom que M. Haussmann donne à I'Amphibole. Voyez ce mot. (B.) HÉTÉROZOAIRES. (Erpét.) M. de Blainville a proposé ce mot pour remplacer celui de Reptiles dans le système zoo- logique , se fondant sur les différences nombreuses et essen- tielles que présentent entre eux les animaux de cette classe. Le mot hétérozoaires est, en effet, tiré du grec, (]eçoç, autre , et \mv , animal , et signifie animaux dissemblables. (H.C.) HETICH. (Bot.) Daléchamps cite et figure sous ce nom une plante cultivée en Amérique, dont la racine, bonne à manger, est tubéreuse comme la pomme de terre, et se multiplie de la même manière par portions détachées mises en terre : elle est de la grosseur d'une racine de turneps ou rave du midi. On dit que jamais elle ne donne de fleurs. Ses feuilles sont arrondies comme celles du cocltlearia, et leur pétiole est chargé de deux feuilles latérales plus petites, éloignées de la première. Sa grande utilité lui a fait attri- buer une origine merveilleuse: elle fut donnée, dit -on, à une jeune personne par un prophète , qui lui enseigna la manière de la cultiver et d'en faire usage. C'est probable- ment, d'après la gravure, une plante crucifère; maison ne peut l'affirmer, parce qu'on ne connoît point les parties de la fructification. (J.) HÊTRE; Fagus , Linn. (Bot. ) Genre de plantes dicotylé- dones, de la famille des amentacées, Juss. , et de la monoécie polyandrie Linn. , dont les principaux caractères sont les suivans : Fleurs mâles disposées en chatons globuleux, cha- cune d'elles étant formée d'un calice à six découpures, et de huit à douze étamines à filamens filiformes , plus longs que le calice : fleurs femelles réunies deux ensemble dans un involucre à quatre lobes et hérissé ; chacune d'elles com- posée d'un ovaire inférieur, couronné par un petit calice à six dents et surmonté d'un style divisé en trois stigmates : chaque ovaire devient une noix triangulaire, uniloculaire , HET >53 monosperme , renfermée avec sa pareille dans l'involucre épais, coriace, hérissé de pointes nombreuses, et s'ouvrant en quatre valves. Linnaeus avoit réuni , dans un seul genre, le hêtre et le châtaignier ; mais la plupart des botanistes venus depuis les ont de nouveau séparés , ainsi que l'avoient fait tous les an- ciens ; et, en effet, les différences entre le hêtre et le châ- taignier sont assez remarquables pour qu'on considère ceux- ci comme deux genres différens. Le premier a ses fleurs mâles en chatons globuleux ; ses fleurs femelles ne portent qu'un style à trois stigmates , et ses graines sont oléagineuses: dans le second , au contraire , les fleurs mâles forment des chatons linéaires, très-alongés; les ovaires sont surmontés de six à huit styles distincts, et les graines sont farineuses. Nous profiterons de l'occasion que nous avons ici de parler des caractères différentiels du hêtre et du châtaignier, pouf dire, au sujet de ce dernier, que ce que nous avons appelé dans les fleurs femelles, d'après Linnœus, M. De Lamarck, M. de Jussieu , etc. (vol. 8, p. 202), un calice ou un pé- rianthe d'une seule pièce, n'est qu'un involucre monophylle, et que les ovaires, au lieu d'être supérieurs, sont réellement inférieurs, couronnés par un petit calice à cinq ou six dents; et que , par conséquent, ce n'est pas le périanthe qui prend de l'accroissement après la floraison et sert d'enveloppe aux fruits, c'est l'involucre. Le nom latin , fagus , vient du verbe grec (pa/ya , je mange, parce que sans doute les fruits du hêtre ont pu servir autre- fois de nourriture aux hommes. Les hêtres sont de grands arbres propres aux contrées tempérées, et même un peu froides, des deux continens ; on en connoît aujourd'hui trois espèces. Hêtre des forêts; vulgairement Fayard, Fovard, Fait , Fouteau -.Fagus sylyatica, Linn. , Spec. 1416; Duham., nouv. édit. , vol. 2 , p. 80, tab. 24. Cette espèce est un arbre dont la cime touffue s'élève à soixante ou quatre-vingts pieds et même plus, et dont le tronc peut acquérir huit à dix pieds de circonférence. Ses feuilles sont ovales , pétiolées , lui- santes et d'un vert gai en -dessus, légèrement pubescentes en-dessous, à peine dentées en leurs bords. Ses fleurs fc- 134 IIET melles sont pédonculées , solitaires dans les aisselles de» feuilles supérieures; les màlcs, pareillement axillaires , maiq au-dessous des premières, forment des chatons arrondis, longuement pédoncules et pendans. Les fruits, connus sous le nom de faînes, sont deux noix triangulaires, renfermées dans un involucre anguleux , épineux , se fendant par le sommet en quatre parties, lors de la maturité : chacune de ces noix contient une amande blanche, d'un goût agréable. Cet arbre croît naturellement dans les forêts de l'Europe et de l'Amérique septentrionale. Il se plaît principalement sur îe penchant des montagnes; celles de la Suisse en sont cou- vertes : on l'y trouve à la même hauteur que les sapins, mais k une exposition différente; ceux-ci occupent les pentes tournées vers le nord , et les hêtres celles du midi. 11 fleurit en Avril et Mai, et ses fruits sont mûrs au commencement de l'automne. Le hêtre, tant par sa grande élévation que par son port majestueux, est un des plus beaux ornemens de nos forêts. Peu de nos arbres indigènes sont employés à des usages aussi variés que lui. Presque tous les ouvriers qui travaillent le bois, se servent du sien pour divers ouvrages. On remploie principalement à faire des tables, des bois de lit, des bran- cards, des treuils, des jantes de roues, des instrumens de labourage, ries vis, des rouleaux, des pilons, des colliers pour les bêtes de somme, des rames, des pelles, des baquets, des gamelles, des boîtes, des sabots, des manches de couteaux communs. Autrefois, divisé en feuillets très-minces, il étoit employé au lieu de carton pour la reliure des livres. Il a été long- temps négligé comme bois de charpente, parce qu'il est naturellement sujet à se fendre et a. être atta- qué par les vers ; mais on a trouvé moyen de remédier à ces ïtî-onvéniens en le coupant au commencement de l'été, lors- qu'il est dans la force de la sève. Ainsi abattu , il est beau- coup moins sujet à se tourmenter et à être piqué par les vers, en ayant d'ailleurs le soin de le laisser reposer pendant un an, et en le soumettant, aussitôt après l'avoir débité en solives, madriers ou planches, aune immersion dans l'eau, prolongée pendant cinq à six mois. Après cela on peut l'em- ployer avec sûreté comme bois de charpente ; on s'en sert HET »S5 même maintenant en Angleterre , dans la construction des vaisseaux , pour les bordages et les ponts qui exigent un bois droit et uni. Un usage pour lequel il est très-bon, c'est pour établir les parties des moulins et autres ouvrages qui doivent toujours rester dans l'eau. Quant aux menus ouvrages qu'on fait en bois de hêtre , on les travaille ordinairement avec ce bois encore vert , et ils acquièrent une grande dureté et beaucoup de solidité en les exposant à une flamme vive , entretenue par des co- peaux ou du menu bois. Le hêtre ne dure pas si long -temps au feu que le chêne; mais il produit une chaleur plus vive, et il est également propre à faire de bon charbon. Ses copeaux peuvent servir à clarifier les vins, et son écorce peut remplacer le liège pour soutenir sur l'eau les filets des pêcheurs. Cet arbre supporte bien la taille aux ciseaux et au crois- sant, ce qui le rend très-propre à former des palissades, des rideaux de verdure, qui ont sur ceux de charme l'avan- tage de s'élever plus haut. Dans quelques cantons de la Bel- gique on en fait des haies très-solides, en plantant de jeunes pieds à sept ou huit pouces les uns des autres, et les incli- nant en sens opposé : les premières années on maintient ces jeunes plants , aux points d'intersection , par des liens d'osier , et beaucoup d'entre eux finissent, en grossissant, par se gref- fer ensemble dans cet endroit. En Normandie, et principale- ment dans le pays de Caux , on borde et on entoure avec des hêtres les fermes et les châteaux. Ces arbres , plantés en ligne et venant à l'air libre, croissent rapidement, et ils forment, dans lés campagnes, de magnifiques rideaux de verdure. En Angleterre, les habitans des campagnes se servent des feuilles sèches du hêtre pour remplir les paillasses de leurs lits. Les moutons les mangent volontiers sèches. Elles persis- tent sur l'arbre pendant tout l'hiver , et elles ne tombent qu'au moment où les nouvelles vont paroître. Les fruits du hêtre, de même que les glands, sont recher- chés des bêtes fauves et des animaux frugivores en général : les cochons les aiment beaucoup , et quand ils en mangent abondamment, ils engraissent promptement. On peut aussi en donner aux oiseaux de basse-cour* i36 HET Ce n'est pas seulement comme servant à la pâture de di- vers animaux que les faînes sont utiles : l'amande qu'elles contiennent a une saveur agréable , mêlée d'un peu d'as- triction , et l'on dit qu'étant torréfiée elle peut , jusqu'à un certain point, suppléer le café. Mais c'est surtout comme oléagineuse qu'on peut en retirer un produit très -avanta- geux. Ces graines donnent en abondance une huile d'une très-bonne qualité, avec laquelle on peut remplacer toutes les autres dans les diverses préparations alimentaires pour lesquelles l'huile est usitée, et qui peut aussi servir en mé- decine et à une foule d'usages économiques. Les manufactures d'huile de faîne sont encore peu com- munes en France ; mais on doit croire que, lorsque les avan- tages de celles qui sont établies dans les environs de Com- piègne seront plus connus des propriétaires des forêts de hêtres situées dans d'autres parties de la France , le désir d'augmenter les produits de leurs domaines, suffira pour les engager à former de semblables établissemens , qui se trouveront facilement alimentés par cette immense quan- tité de faînes qui viennent sans aucune culture et qui ne demandent que le simple soin de les faire ramasser sous les arbres, lorsqu'ayant acquis leur parfaite maturité elles en tombent et couvrent la terre. Les auteurs qui ont écrit sur les avantages qu'on peut retirer de l'huile de ces fruits, assurent que les forêts d'Eu et de Crécy ont donné, dans une seule année, plus d'un million de sacs de faînes, et qu'en 1799 on retira de celles recueillies dans la forêt de Compiègne plus d'huile que les habitans du pays n'en pour- roient consommer pendant cinquante ans. Tous les avantages qu'on peut retirer de l'extraction de l'huile de faîne dépendent d'ailleurs de certains soins qu'il faut nécessairement apporter dans la récolte des fruits et dans la fabrication de l'huile; c'est pour n'avoir pas employé les procédés convenables que plusieurs propriétaires ou fa- bricans n'ont fait que des tentatives infructueuses. La récolte des faines doit se faire au commencement de l'automne , lorsque l'enveloppe qui les contient s'ouvre d'elle-même et qu'elles tombent à terre, parce que l'huile an'est abondante et de bonne qualité que lorsqu'elles sont par- HET i37 faifement mûres. On doit aussi les faire ramasser peu de temps après leur chute , afin qu'elles ne s'altèrent pas par l'humidité du sol ou par les pluies qui pourroient survenir. Quand elles sont ramassées, on les dépose, dans des greniers ou des hangars, sur des planches, afin qu'elles ne prennent pas d'humidité, et il faut avoir le soin de les étendre et de les remuer souvent avec des pelles de bois, afin qu'elles se sèchent complètement. Les faînes, séchées ainsi lentement et à l'ombre , rendent proportionnellement beaucoup plus d'huile que celles qui ont été séchées trop rapidement en les exposant au soleil. Le temps le plus favorable pour extraire de l'huile des faînes, est depuis la mi-Novembre jusqu'à la fin de Mars: avant ce temps ces fruits ne seroient pas assez mûrs; plus tard la chaleur nuiroit à la qualité de l'huile. On n'est guère dans l'usage de séparer les amandes des faînes d'avec l'enveloppe coriace qui les recouvre , et cela diminue la quantité d'huile qu'on en extrait. Si on leur enlevoit préalablement leur écorce en les faisant passer entre les meules d'un moulin à blé convenablement écartées, on obtiendroit environ un septième d'huile de plus. Ordinai- rement les faines entières sont soumises, dans des moulins particuliers, à l'action de forts pilons qui les réduisent en pâte. On peut aussi employer à cet effet des meules disposées verticalement; ce dernier moyeu paroît même avoir, sur les pilons , l'avantage de ne pas échauffer la pâte , et par suite de fournir une meilleure huile. Comme, en broyant les faînes entières , les parties de l'écorce rendroient la pâte trop sèche, et que ces parties absorberoient et feroient per- dre une trop grande quantité d'huile, on ajoute à la pâte, lorsqu'elle est à peu près broyée à moitié, une certaine quantité d'eau , dans la proportion d'environ une livre sur quinze livres de faines. Quel que soit le procédé employé pour broyer les faînes, lorsqu'elles le sont suffisamment, on enferme la pâte dans des sacs d'une toile très-forte, et on les soumet à l'action d'une presse qui agisse avec une grande force. L*huile qui en dé- coule est reçue dans des vaisseaux convenables et mise en- suite dans de grands vases, au fond desquels elle dépose les »38 HET parties étrangères qui peuvent y être mêlées. Dans le cou- rant des trois premiers mois suivans , on la soutire deux fois sans la remuer, et au bout de trois autres mois on peut la soutirer pour la troisième et dernière fois : elle est alors parfaitement claire , bonne pour tous les usages de la cui- sine, pour plusieurs de la pharmacie, et elle peut conserver ses bonnes qualités pendant dix ans sans rancir. Le tourteau ou la pâte solide qui reste sous la presse après l'extraction de l'huile , peut , lorsqu'on a séparé l'écorce des amandes avant de les soumettre à l'action des pilons , servir à la nourriture des bestiaux; mais, comme on suit beaucoup plus souvent la méthode contraire, parce qu'elle est plus expéditive, les tourteaux ne contenant alors que très -peu de parties nutritives, on s'en sert seulement pour brûler. Ils font un feu clair, sans odeur, donnant beaucoup de chaleur, et leur charbon se conserve très-long-temps allumé. Les cendres qui en proviennent sont très-bonnes pour les lessives. Le hêtre vient, en général, dans tous les terrains, excepté dans ceux qui sont marécageux ; il prospère dans ceux qui sont profonds, un peu frais, et il s'accommode assez bien de ceux qui sont pierreux et crétacés. II prend rapidement sa croissance, et quand il est dans un bon fonds, il a acquis à cent ans son plus grand développement; au-delà il ne profite presque plus. Cet arbre se multiplie facilement par ses graines , qu'on peut semer depuis le mois d'Octobre jusqu'en Février; mais il vaut mieux les mettre en terre aussitôt après leur matu- rité. A la fin de la première année, les jeunes plants ont environ un pied de hauteur; on les arrache alors pour les mettre en pépinière et en rigoles, à un pied de distance les uns des autres, et on les y laisse jusqu'à ce qu'ils aient ac- quis cinq à six pieds d'élévation : on doit alors les planter à demeure ; car il ne faut pas attendre qu'ils soient trop forts, parce qu'en général cette espèce souffre difficilement la transplantation. Le hêtre a une variété dont les feuilles sont d'un rouge- cerise dans leur jeunesse, ensuite d'un brun pourpre, et enfin presque noires. On cultive cette variété dans les jar- HEU **9 dins de botanique et dans les jardins paysagers, où elle pro- duit des effets singuliers par le contraste de son feuillage avec celui des autres arbres. On connoît encore le hêtre hétéro- phylle, dont les feuilles sont linéaires, les unes digitées, les autres entières; et le hêtre crête-de-coq , dont les feuilles sont sessiles , crépues et ramassées en paquet. Ces trois va- riétés se multiplient par la greffe en approche sur l'espèce commune: les marcottes prennent difficilement racine. Hêtre ferrugineux*: Fagus ferruginea , Willd. , Spec. 4, p. 460; Mich., Arb. amer., 2, p. 174, t. 9. Cette espèce a beau- coup de rapports avec le hêtre des forêts, et particulière- ment avec sa variété à feuilles pourpres; mais elle en diffère par ses feuilles acuminées au sommet et bordées de dents très-saillantes. Elle croit dans le nord des Etats-Unis, et son bois est employé dans le pays pour la charpente inférieure des navires, et pour d'autres ouvrages de moindre impor- tance. Hêtre antarctique; Fagus antarctica , "Willd., Spec. 4» p. 460. Les rameaux de cet arbre sont tortueux , garnis de feuilles ovales, plissées, rétrécies h leur base, obtuses à leur sommet, deux fois dentées à leurs bords, glabres en-dessus et en -dessous; les pédoncules sont uniflores. Cette espèce croît à la Terre-de-Feu. (L. D.) HETS (Bot.) ■. nom hébreu de l'arbre en général, ou de son bois, suivant Mentzel. ( J. ) HETTINGERA. (Bot.) Ce genre de Necker, le même que le colletia de Scopoli, est le ziniplius ignaneus , distinct du jujubier par l'absence des pétales, quatre stigmates et un brou monosperme. Swartz et Willdenow en font une espèce de micocoulier , celtis. (J.) HETURRERA. (Ornith.) Cette espèce de canard de la Nouvelle-Zélande est Varias superciliosa de Gmelin et de La- tham. (Ch. D.) HEUCH (Ichthyol.) , nom hongrois du salmo hucho , Linn. Voyez Hucu. (H. C.) HEUCHÈRE, Heuchera. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières, de la famille des saxifragées , de la pentandrie digynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice d'une seule pièce, >4o HEU campanulée , à demi divisé en cinq découpures; une corolle petite , à cinq pétales attachés au bord du calice , alternes avec ses découpures; cinq étamines attachées à l'orifice du calice; un ovaire à demi supérieur; deux styles; les stig- mates obtus. Le fruit est une capsule à deux loges poly- spermes, terminée par deux pointes en cornes recourbées. Heuchère d'Amérique : Heuchera americana , Linn.; Lamk., lll. gen., tab. 184; Herm. , Parad., tab. i5o; Pluie, Almag., lab. 58, fig. 5. Cette plante pousse de ses racines des feuilles nombreuses, en touffe, longuement pétiolées , en cœur, presque arrondies, à cinq ou sept lobes peu profonds, ob- tus, ciliés, un peu dentés, chargés en -dessous de quelques poils courts. Du centre des feuilles s'élèvent plusieurs tiges droites, grêles, nues, légèrement pileuses, longues d'un pied et plus, soutenant une belle grappe en thyrse, pyramidale, longue de six ou sept pouces; les pédoncules légèrement velus ; les pédicelles munis à leur base d'une petite bractée. Les fleurs sont nombreuses, assez petites, d'un vert rougeàtre ou herbacé; leur calice un peu velu; les pétales étroits, lancéolés, un peu plus longs que le calice; les étamines sail- lantes; les filamens sétacés, portant des anthères arrondies; l'ovaire un peu conique, bifide à son sommet; les styles de la longueur des étamines; les stigmates obtus. Le fruit est une capsule ovale , bifide vers son sommet , fort petite , fai- sant corps avec le calice à sa partie inférieure , s'ouvrant à leur sommet en deux valves aiguës , acuminées par le style courbé en bec. Cette plante croît dans la Virginie et à la Caroline ; on la cultive au jardin du Roi. Elle reste en pleine terre toute l'année et ne craint pas les fortes gelées : quoique peu diffi- cile sur la nature de la terre , un sol argileux est celui qui lui convient le mieux; il lui faut de J'ombre et des arrose- mens fréquens en été. Elle n'est point sans élégance et ne seroit pas déplacée dans les parterres; cependant on ne la cultive encore que dans les jardins de botanique. On la multiplie par graines semées dans un terrain convenablement préparé et exposé au levant, ou par le déchirement des vieux pieds à la fin de l'hiver. D'après l'observation de Pursh , cette espèce est la même HEU H* que Yheucliera cortusa, Mich. , Amer., et Yheuchera viscida, Pursh, Amer. 1, pag. 187, souvent pubescente et visqueuse dans son pays natal ; les fleurs sont disposées en une pani- cule divisée par dichotomies. Heuchère velue : Heuchera villosa, Mich., FI. lor. Amer., 1 , pag. 171. Cette espèce est distinguée de la précédente par son port plus grêle , par ses tiges plus r yurtes ; la base des ti^es et les pétioles très-velus, point '.utineux; les feuilles divisées en lobes profonds, aigus, anguleux et non arrondis; les panicules lâches, fasciculées; les pédicelles capillaires; la corolle blanche. Cette plante croît à la Caroline, sur les hautes montagnes. Heuchère pubescente : Heuchera pulescens , Pursh , FI. Amer. 1 , pag. 187. Cette plante a des feuilles pubescentes, glabres en- dessous, partagées en lobes un peu aigus et dentés; les dents arrondies et mucronées ; les tiges sont glabres à leur partie inférieure , pubescentes dans le reste de leur longueur ; les fleurs disposées en une panicule terminale et touffue; les pédicelles très- courts; les calices campanules, assez grands ; la corolle plus longue que le calice; les pétales spatules; les étamines à peine saillantes. Cette plante croît dans la Vir- ginie et la Pensylvanie. ' Heuchère sous-ligneuse : Heuchera caulescens ; Pursh, Amer., I. c. Cette plante est presque ligneuse à sa base, pileuse à la partie inférieure de ses hampes; les feuilles divisées en lobes aigus, ciliés et dentés; glabres en-dessus, pileuses en- dessous sur les nervures; les dents aiguës, mucronées; les calices courts et velus; la corolle une fois plus longue que le calice; les pétales linéaires; les étamines saillantes. Cette espèce croît à la Caroline. (Poir.) HEUFERICON {Bot.) : nom arabe du millepertuis, hjpe- ricum , suivant Mentzel. ( J. ) HEUHQUECHOLTOTOL. ( Ornith. ) Jonston cite sous ce nom fautif, au chap. 5 de son Mantissa de avibus exolicis , l'espèce de pic dont Nieremberg parle, liv. 10, chap. 48, sous celui de tleuhquecholtototl, qui lui-même étoit déjà une corruption du tlauhquechultototl de Fernandez, chap. i8q. (Ch. D.) HEULC. (Bot.) M. Desfontaines, dans sa Flore atlantique., M* HEU dit que les Mores nomment ainsi un suc résineux qui suinte de l'écorce du tronc d'un pistachier, pistacia atlan- tica : il est d'une couleur jaunâtre et se durcit a î"air ; son odeur et sa saveur sont aromatiques, comme celles du mastic, et-il est employé de même. Cet arbre croit au pied des mon- tagnes et devient très-grand. (J.) HEURLIN. (Ichthjol.) Dans les Vosges lorraines, les pê- cheurs , de même que les consommateurs, distinguent par ce nom ou par celui dliirlin une petite perche qui se trouve dans le lac de Géradmer et qui est d'une saveur exquise. Ce n'est qu'une simple variété de la perche commune , perça jluviatilis. Voyez Persèque. (H. C.) HEVÉ. (Bot.) Nom caraïbe de l'arbre qui donne la gomme élastique, et dont Aublet avoit, pour cette raison, fait son genre Hevea, de la famille des euphorbiacées. Linnœus, fils, l'avoit réuni au jatropha : plus récemment Schreber l'a rétabli sous le nom de sjphonia , qui a été adopté avec raison; car le nom à'hevea auroit pu se confondre avec celui à'evea, autre genre d'Aublet, dans la famille des rubiacées, qui est l'evé des Galibis. (J.) HEVEA. (Bot.) Voyez Caoutchou et Siphonia. (Poir.) HEVERLING. (Ichthjol.) En Suisse on désigne par ce nom la perche d'un an. Voyez Perche. (H. C.) HEVY(J5ot.), espèce de niombia, spondias , déjà men- tionné sous le nom d'en. ( J.) HEWE. (Mamm.) M. Sait dit que l'on donne ce nom , en, Abyssinie, dans le Tekasse , aux plus grosses espèces de singes* (F. C.) HE-WEGO. (Ornith.) Nom que porte, à la Nouvelle- Zélande, un canard dont le bec est, dit -on, d'une subs-* tancfe si molle qu'il ne peut vivre qu'en suçant les vers qu'il cherche dans la vase : c'est le canard gris-bleu, anas malacorhjnchos , Lath. (Ch. D.) HEW-HOLE (Ornith.), un des noms anglois du pic vert* picus viridis , Linn., qu'on appelle aussi hcyhoe. ( Ch. D.) HEXACANTHE (Ichthjol.) , nom spécifique d'un poisson découvert par Commerson , et rangé par M. de Lacépède dans le genre Diptérodon. Voyez ce mot. (H. C.) HEXACIRCINE (Ichthjol.) , nom d'un poisson du genre Mac.roptéronote. Voyez ce mot. (H. C.) HEX >45 HEXADACTYLE (Ichthyol.) , nom spécifique d'un poisson rapporté par M. de Lacépède au genre Silure, et que nous avons décrit à l'article Asprède. Voyez ce mot dans le Sup- plément du troisième volume de ce Dictionnaire. (H. C.) HEXADICA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, monoïques; jusqu'à ce jour peu connu; appartenant à la mcnoécie pentandrie de Linnœtis ; offrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques ; dans les fleurs mâles, un calice à cinq folioles; cinq pétales; cinq étamines : dans les fleurs femelles , un calice à six folioles ; point de corolle; un ovaire supérieur; six stigmates sessiles; une cap- sule à six loges monospermes. Hexadica de la Cochinchine : Hexadica cochinchinensis • Lour. , FI. Coch. 2 , pag. 562. Arbre d'une hauteur médiocre» dont les rameaux sont étalés, garnis de feuilles alternes, ovales-oblongues, glabres, obtuses, très- entières ; les fleurs blanches, petites, presque terminales, fasciculées; les mâles séparées des femelles sur le même individu. Dans les pre- mières le calice est composé de cinq folioles courtes, ob- tuses, étalées: la corolle à cinq pétales ovales, concaves, ouverts ; elle renferme cinq étamines plus courtes que la corolle, soutenant des anthères ovales, à deux lobes. Dans les fleurs femelles le calice est composé de six folioles très- courtes , obtuses , persistantes : il n'y a ni corolle ni étamines ; l'ovaire est supérieur, arrondi, dépourvu de style, cou- ronné par six stigmates concaves , connivens. Le fruit est une petite capsule noirâtre, globuleuse, à six valves, à six loges; chaque loge renferme une semence oblongue , globu- leuse. Cette plante croît à la Cochinchine dans les grandes forêts. (Poir.) HEXAGONE. (Ichthyol.) M. de Lacépède a donné ce nom à une des espèces de son genre Lbtîan. Voyez ce mot, (H. C.) HEXAGONIA(J5of. ) , nom proposé pour désigner le genre de (champignons nommé favolus par Palisot de Beauvois. (Lem.) HEXAGYNIE. (Bot.) Les treize premières classes du sys- tème sexuel de Linnœus sont fondées sur le nombre des étamines , et les ordres sur le nombre des styles : ainsi les i44 HEX plantes qui ont sîx styles sont de l'ordre hexagynie. (Mass.) HEXANCHUS. (Iehthyol.) Voyez Griset. (H. C.) HEXANDRIE. (Bot.) ]Nom de la sixième classe du système sexuel, dans laquelle Linnaeus a réuni les plantes herma- phrodites dont les fleurs ont six étamines distinctes (tulipe, lis, etc.). (Mass.) HEXANTHUS. (Bot. ) Genre de Loureiro , qui a été réuni au litsé, litsœa, de la famille des laurinées , dans un mémoire faisant partie du sixième volume des Annales du Muséum d'histoire naturelle. Voyez Litsé. (J. ) HEXAPÉTALE [Corolle]. (Bot.) Le berberis , Vannona, etc., offrent des exemples de corolle à six pétales. On trouve encore dans le berberis un exemple de calice hexasépale ou de six pièces (sépales). (Mass.) HEXAPODES. (Entom.) Ce nom, tiré du grec, s^clttcvç, oS^oç , signifie qui a six pattes, sex pedes habens. 11 a été ap- pliqué particulièrement par Aristote à la classe des insectes qui, tous sous l'état parfait, et la plupart sous la forme de larves, n'ont que six vraies pattes articulées, tandis que les araignées, les scolopendres, les jules, les cloportes, ont de- puis huit, dix, douze, vingt, trente, et même jusqu'à deux cent quarante pattes. (C. D.) HEXATHIR1DIUM. (Entoz.) Treutler , Observ. pathol. anat.} p. 19, 22, tab. 3, hg. 7 — 11, proposa de donner ce nom au genre de vers intestinaux que Frblich avoit nommé, avant lui , linguatule. Zeder , sur l'observation que les espèces de ce genre n'ont pas toujours six pores à l'extrémité anté- rieure et qu'elles n'ont pas toutes la forme de langue , n'adopta ni l'une ni l'autre de ces dénominations, et pro- posa celle de polystoma , comme beaucoup plus convenable ; c'est en effet celle que M. Rudolphi a admise dans son His- toire des entozoaires. Mais, comme en France M. Delaroche avoit établi un genre tout différent sous cette dénomination de polystoma, M. de Lamarck a préféré conserver le nom de linguatule pour le premier genre ; et c'est celui qui nous semble aussi le plus convenable : d'abord parce qu'il est le plus ancien , et ensuite parce qu'il ne porte pas à croire que ces animaux ont réellement plusieurs bouches , ce qui n'est pas ; ce que l'on considère ainsi n'étant que les HEX H* alvéoles des crochets, dont ces animaux se servent pdûf se cramponner, et qui accompagnent à droite et à gauche la bouche, qui est véritablement unique. C'est ce que l'on ob- serve aussi dans le genre Tétragule de M. Rose, dans le Po^ rocéphale de M. de Humboldt , qui, suivant nous, doivent être réunis aux espèces de linguatule que M. Rudolphi , dans son Synopsis , partage dans les deux genres Pentastoma et Polystoma. Quant aupolystome de M. Delaroche, nous mon- trerons à son article que c'est une espèce de la famille des sangsues, qui a été décrite à l'envers. Quoi qu'il en soit, les deux espèces que Treutler a décrites sous le nom d'hexathi- ridium, sont, i.° l'H. de la graisse, H. pinguicùla j qui à été trouvée dans un tubercule de l'ovaire d'une femme morte en couche. Son corps, de huit lignes de long sur cinq de large, étoit déprimé , alongé , convexe en -dessus, concave en-dessous, subtronqué en avant et pointu en arrière. Sous la partie antérieure, formant une sorte de lèvre , étoient six pores orbiculaires , disposés en demi- cercle. Il y avoit en outre avant la queue un pore papillaire plus grand, et elle étoit terminée par une petite ouverture. La couleur étoit jaunâtre. Je doute un peu qu'il y eût six pores antérieurs, à moins que la bouche n'ait échappé à Treutler, et alors il devoit y avoir trois pores de chaque côté. Il me paroît aussi plus que probable que ces pores renfermoient chacun un crochet, si ce n'est le médian ou la véritable bouche. Quant au pore de la racine de la queue, c'étoit la terminaison des organes de la génération. M. Rudolphi donne à ce ver intes- tinal le nom de polystoma pinguicola. 2.0 L'autre espèce que Treutler place dans ce genre , est l'H. des veines , H. venarum : elle a été trouvée dans la veine tibiale antérieure d'un homme qui lavoit dans un fleuve; aussi M. Rudolphi pense-t-il que c'étoit une espèce de planaire. Il se pourroit, suivant nous, que ce fût plutôt une sangsue. Son corps , d'un pouce de long sur deux lignes et demie de large, étoit aplati, lancéolé; son dos offroit une grande tache violette oblongue : le premier pore du ventre étoit au quart antérieur, et l'autre étoit toul-à-fait terminal; ces deux pores étoient unis par deux lignes latérales rouges. Voyez Polystome. (De B.) 21. 10 146 HEX HEXÉTÈRE, Hexeterus. (Malac.) M. Rafinesque-Schmaltz. dans son Tableau de la nature , a établi sous ce nom un petit genre de mollusques , que malheureusement il n"a pas suffisamment caractérisé pour qu'on puisse assigner ses rap- ports naturels. Voici les caractères qu'il lui donne : Corps globuleux; la tête distincte; la bouche inférieure, centrale, pourvue de six tentacules inégaux, dont les deux extérieurs sont les plus grands et rétractiles. Ce genre ne contient qu'une seule espèce , qu'il nomme I'Hexétère ponctlée , H. punctatus , et qu'il a trouvée dans les mers de la Sicile. (De B.) HEXODON. (Entom.) Olivier a donné ce nom de genre, tiré de deux mots grecs, 'î%ct, six, et cS~oç, cS'ovtcç , dents, à deux insectes coléoptères étrangers , tous deux de Madagas- car, qui paroissent très-voisins des hannetons, et par consé- quent du sous-ordre des pentamérés et de la famille des pétalocères ou lamellicornes. Leur caractère, observé par cet auteur, consiste dans les six dents dont sont garnies les mâ- choires, qui présentent en effet trois divisions principales, comme dans la plupart des hannetons , mais dont chacune se trouve subdivisée ou fourchue. On croit que ces insectes vivent sur les arbres, dont les feuilles leur servent de nourriture. Ils ont été rapportés par Commerson ; mais ce n'est que par induction qu'ils ont été rapprochés des hannetons et des troxs. Olivier les a figurés dans son grand ouvrage sur les coléop- tères , pi. n.° 7 ; il nomme l"un réticulé , et l'autre , noir. (CD.) HEYLOE (Ornith.) , nom norwégien du pluvier doré à gorge noire de Buffon , ou pluvier proprement dit , chara- drius apricarius , Linn. ( Ch. D. ) HEYMASSOLI. (Bot.) Genre fait par Aublet sur un arbre de la Guiane. Il a presque tous les caractères du ximenia, auquel nous l'avons réuni , et il n'en diffère que parce qu'il éprouve quelquefois le retranchement d'une quatrième partie de sa fructification. Voyez Ximenia. (J.) HEYNÉE, Heynea. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières, qui paroît ap- partenir à la famille des méliacées , de la décandrie monogynic HI 147 de Linnceus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq dents; cinq pétales; un appendice en godet cylindrique, terminé par dix anthères; un ovaire à deux loges; deux ovules dans chaque loge; un style; /une capsule supérieure, à deux valves, à une loge inonosperme ; les semences arillées; l'embryon renversé, dépourvu de périsperme. Heynée ailée : Heynea trynga, Mag. bot. , tab. 1738 ; Roxb., Corom. ined. Grand et bel arbre, originaire des Indes orien- tales , cultivé dans le jardin de botanique de Calcutta. Il a le port d'un noyer. Ses rameaux sont garnis de feuilles op- posées, péfiolées, ailées avec une impaire, composées de trois paires de folioles amples, pédicellées, glabres, ovales, acuminées, entières, vertes en -dessus, d'un vert glauque en- dessous ; les pétioles élargis, concaves, adhérens par leur base. Les fleurs sont disposées, à l'extrémité d'un pédoncule axillaire , en une panicule étalée ; les ramifications secon- daires opposées; les primaires presque en ombelle; les pédi- celles très- courts; la corolle blanche, à cinq pétales, ren- fermant un tube cylindrique, peu élevé, qui supporte dix anthères. L'ovaire , divisé en deux loges , renferme , dans chaque loge, deux ovules, dont un avorte très-ordinairement. (Poir.) HEYNTANE. (Bot.) Au cap de Bonne-Espérance, suivant Burmann, on nomme ainsi le pelargonium bifolium, un des géranium d'Afrique. (J. ) HEYRE ( Ornith. ) , nom danois du héron commun , ardea major et cinerea. (Ch. D.) HEZARCHASAN, HEZARGIESAN {Bot.) ■. noms arabes de la bryone, bryonia alba , suivant Daléchamps. (J.) HEZAR-DESTAN ( Ornith.) , nom persan du rossignol, sui- vant Kazwini, pag. 3i des Extraits de son Livre des mer- veilles de la nature , traduits par M. Chézi. (Ch. D.) HHALFE. (Bot.) Forskal cite sous ce nom arabe une plante graminée , qu'il nomme cynosurus durits, et qui , par sa description, paroît différente du cjnosurus durus de Willde? now. Il faudra encore la distinguer de ïhalfc du même , qui est, selon lui, Yarundo epijejos , et que Vahl rapporte au lagurus . cylindricus. ( J. ) HI. (Bot.) Forster, dans ses Plant, escul. Oceani aust. , dit i43 HIA «rue dans l'île d'Qtahiti on nomme ainsi l'arbre qui est son inocarpus edulis , Vif de la Nouvelle- Guinée. Le nom du fruit est ratta, et celui des noix qu'il contient, e-ifi. On mange ces graines dans les lieux où cet arbre est naturel ou cultivé. (J.) HIABILA, HLEMBALA (Bot.) : noms du tamarin dans l'ile de Ceilan , suivant Hermann. (J.) HIALOZOR (Ornith.) , nom polonois du gerfaul t , falco candicans, Gmel. ( Ch. D.) HIAM (Matnm.), nom chinois qui a été appliqué par quel- ques auteurs au chevrotin musc. (F. C.) HIANG-TCHANG. (Mamm.) Suivant Du Halde , c'est le nom que les Chinois donnent au chevrotin musc. (F. C. ) HIANS (Ornith. ), nom générique donné en latin, par Mi de Lacépède, au bec-ouvert ou anastome , oiseau placé au- paravant avec les hérons^ Les aves Mantes d'IUiger forment la seizième famille de son Prodromus , laquelle comprend les genres Hirondelle, Martinet, Engoulevent. (Ch. D.) HIARXAMBER (Bot.), nom arabe de la casse des bouti- ques, cassiàjistula , suivant Clusius. Forskal la nomme chiat- schambar , et M. Delile klvyar-chambar. (J. ) HIATELLE, Hiatella. (Conchyl.) Genre établi par Daudin dans l'Histoire naturelle des coquilles de M. Bosc , adopté par MM. de Roissy, de Lamarck, G. Cuvier, etc., pour deux coquilles que le premier avoit observées dans la collection de Favanne, et dont on ne connoît en aucune manière l'animal : aussi varie-t-on beaucoup pour sa place dans la série. M. de Roissy le place près des cardites , en faisant observer qu'il seroit peut-être mieux près des modioles à byssus ; M. de Lamarck imite M. de Roissy : mais M. G. Cuvier en fait un genre de sa famille des enfermés, et le met tout prés des solens. J'avoue n'avoir pas encore d'idée arrêtée à ce sujet; mais le rapprochement de M. Cuvier me paroît plus naturel. Les caractères de ce genre sont : Coquille alongée, sub- rhomboïdale , équivalve , très-inéquilatérale, bâillante à son bord inférieur et à son extrémité postérieure ; le sommet très-an iérieur et recourbé en avant; charnière dorsale, for- mée d'une seule dent sur une valve correspondant à une échancrure de la valve opposée; ligament probablement ex- HIÀ »49 lérieur et dorsal : le nombre des impressions musculaires m'est inconnu , mais il est probablement double. L'animal de ces coquilles paroît vivre dans le sable et même dans les zoophytes, suivant ce qu'en dit M. Cuvier , j'ignore d'après quelle autorité; car O. Fabricius dit de son mya arctica, que M. Cuvier rapporte à l'hiatelle à une fente de Daudin , qu'il vit libre. Daudin n'en a décrit que deux espèces . 1 ,° L'Hiatelle a deux fentes : Miatelia biaperta , Daudin , Bosc , Hist. natur. des coq., vol. 3 , p. 120, pi. 2.1 t fig. 2. Petite coquille d'un pouce de long, sillonnée de fjdes con- centriques, avec deux rangées d'épines sur le côté postérieur .- le bâillement des valves est double. De la côte de Trajaquebar. 2.0 L'Hiatelle a une fente : Hiatella monaperta, Daudin; Boso, 1. c, , pi. 21 , fig, 1. Moitié plus petite que la précé- dente, dont elle paroît fort rapprochée; mais les rides sont transversales , et en outre le bâillement des valves est simple. Elle vient des mêmes lieux. M. G. Cuvier rapporte à cette dernière espèce 1-e mya, arctica d'Othon Fabricius, Fauna groenlariiiçqix p. 407; solen minutus de Linnœus, quoique de mers, fort éloignées, Ce qui paroît certain , c'est que c'est au moins une espèce de ce genre; car, d'après l'excellente description de Fabricius, elle en a évidemment tous les caractères. Sa longueur est d'un pouce et demi à sept lignes., sur un pouce à quatre ou cinq lignes de hauteur. Sa forme est presque rhomboïdale : elle est blanche, opaque, fragite , striée verticalement; ses bords sont presque droits, si ce n'est à l'endroit du bâille- ment, qui est peu considérable. Les sommets sont contigus, aigus, peu renflés et dirigés en avant. Le côté postérieur ou le plus long offre une double carène quelquefois denticulée, mais dont la supérieure est beaucoup moins marquée. La charnière , qui d'abord- pa^ort n'avoir pas de dents , examinée attentivement, en montre réellement une petite, conique, obtuse , avec une fossette voisine , précisément sous le som- met de chaque valve, ce qui diffère un peu cependant de ce que les auteurs décrivent des hiatelles, où il n'y auroit de dent que sur une des valves. Le ligament sat extérieur ., postérieur et semi-cylindrique. i5o HIA Quant à l'animal , Fabricius dit que le manteau qui tapisse la coquille, est extrêmement mince; que son ouverture an- térieure est suborbiculaire , et que les tubes (prohoscis) peu- vent à peine sortir de la coquille. Il habite, ajoute-t-il, tant dans les lieux profonds que sur le rivage, libre, entre les racines des algues et les autres corps marins, ne leur ad- hérant que par ses épines. (De B.) HIATICULA. (Ornith.) Ce terme, employé par Mœhring pour désigner son gi.e genre, distinct du cliaradrius , qui est le 9o.e de sa méthode , est devenu spécifique dans le sys- tème de Linnœus, dont le cliaradrius hiaticula est le pluvier à collier. C'est originairement Gaza qui a traduit par hiati- cula le charadrios des Grecs. ( Ch. D.) HIA TSAO TOM TCHOM. {Bot.) Dans le Recueil de l'Académie des sciences, année 1726, p. 3o2 , M. de Réau- mur a inséré des remarques sur une racine de ce nom, exis- tant dans la Chine et originaire du Thibet. Le P. Parernia, jésuite missionnaire dans cet empire , auquel les sciences ont dû plusieurs communications utiles, avoit envoyé des exem- plaires de cette racine, dont le nom chinois signifie plante pendant l'été et ver pendant l'hiver. Les échantillons de cette racine avoient environ trois pouces de longueur et trois lignes de diamètre; quelques-uns étoient terminés à une des extré- mités par un corps ressemblant parfaitement à un ver ou une chenille, dont on voit la figure, t. 16. M. de Réaumur , qui a vu ce corps , reconnoît bien l'identité; mais il croit que c'est un insecte qui, prêt à se métamorphoser en nymphe, s'est attaché par un gluten à l'extrémité de cette racine, du côte de sa queue, de sorte qu'aux yeux de personnes moins instruites cet insecte paroit être sorti de cette racine , à laquelle il reste adhérent par sa queue. On trouve ailleurs des dépouilles d'insectes attachés sur divers corps ; ce qui diminue le merveilleux de cette plante de Chine. (J.) HIATULE, Hiatula. (Ichthjol.) M. de Lacépède, le pre- mier, et, après lui, tous les ichthyologistes modernes en général , se sont servis de ce mot pour désigner un genre de poissons formé aux dépens de celui des labres de Linnœus, et reconnoissable aux caractères suivans : HIB >5i Nageoire de l'anus nulle; catopes thoraciques ; des dents cro- chues aux mâchoires et des dents arrondies au palais. Le genre Hiatule, qui appartient à la famille des léio- pomes , se distingue facilement de tous les autres genres de cette famille, et en particulier de celui des labres, par l'ab- sence de la nageoire anale. (Voyez Labre et Léiopomes. ) On ne connoît encore qu'une espèce d'hiatule. La Hiatule gardénienne : Hiatula gardeniana , Lacép. ; La- hrus hiatula , Linnaeus. Ligne latérale droite ; nageoire cau- dale rectiligne ; corps brun avec six à sept bandes transver- sales noires; nageoire du dos noire aussi dans sa partie pos- térieure; opercules pointillées sur les bords; lèvres exten- sibles; rayons simples de la nageoire dorsale garnis, du oôté de la queue, d'un filament alongé. Ce poisson vit dans les eaux de la Caroline , où il a été vu par le docteur Garden , comme son nom spécifique sem- ble l'indiquer. Mais les observations de ce savant naturaliste ont besoin d'être confirmées. (H. C.) H1BBERT1A. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones , â Heurs complètes, polypétalées , régulières, de la famille des dilléniacées , de la polyandrie poly^jynie de Linnaeus , dont le caractère essentiel consiste dans un calice à cinq folioles persistantes ; cinq pétales caducs ; un grand nombre d'éta- mines libres, insérées sur le réceptacle; deux à cinq ovaires et plus; autant de styles divergens, et décapsules membra- neuses, renfermant chacune plusieurs semences non arillées, Ce genre comprend des sous- arbrisseaux , tous originaires de la Nouvelle - Hollande , à tige droite, rameuse, quelque- fois tombante ou grimpante ; les feuilles alternes , un peu coriaces, entières ou dentées, médiocrement pétiolées; les fleurs jaunes , terminales , solitaires , presque sessiles ou pé- donculées. Le nombre des ovaires varie de deux à quinze. Hibbertia a feuilles de groseillier : Hibbertia grossulariœ- folia, Bot. Magaz., tab. 1218 ; Salisb. , Parad. Lond. , tab. 70; Hibbertia crenata, Andr. , Bot, Rep. , tab, 472. Ses tiges sont presque ligneuses, foibles , tombantes; ses rameaux nom- breux, diffus, pourprés, pubescens vers leur sommet; les feuilles ovales, presque orbiculaires , pubescentes dans leur jeunesse, échancrées en cœur à leur base, à grosses dente- *5? HIB lures; Içs >.-tdoncules très-longs, solitaires, uniflores, munis à leur base d'une bractée caduque, oblongue , aiguë; les folioles du calice ovales, acuminées, inégales, un peu pu- bescentes ; les pétales en ovale renversé; les ovaires, au nombre de dix à quinze , pileux à leur sommet ; les styles très-divergens; les stigmates en tête. Hibbertia grimpante : Hibbertia volubilis , Andr. , Bot. Rep., tab. 126 ; Dillenia speciosa , Bot. Magaz., tab. 449; Dillenia scandeps, "VViîld., Spec; Duh., Arb., édit. nouv. in-4.0, p. 239, tab. 63; Dillenia volubilis, Vent., Choix de plantes, tab. 11. Arbrisseau d'environ quatre pieds , dont les rameaux sont cylindriques et grimpans , pubescens dans leur jeunesse; les feuilles lancéolées, retrécies à leurs deux extrémités, entières, mucronées , glabres en-dessus, chargées en-dessous de poils épais; les fleurs grandes, sessiles , solitaires, terminales, de la grandeur de celles du magnolier glauque; le calice à cinq grandes folioles ovales-lancéolées, chargées de poils soyeux; les pétales en ovale renversé, obtus; cinq à huit ovaires; autant de capsules conniventes à leur base, à quatre ou cinq semences noires, comprimées, de la grosseur d'un pois. Hibbertia dentée; Hibbertia dentata , Decand. , Syst . , 1, p. 426. Ses tiges sont glabres, sarmcnteuses; ses feuilles glabres, oblongues, acuminées, coriaces, un peu pileuses dans leur jeunesse , dentées en scie , les dentelures prolongées par une arête; les pédoncules hispides, rabattus, uniflores; les brac- tées linéaires-subulées ; les fleurs moins grandes que celles de l'espèce précédente; trois ovaires glabres. Dans ÏHibbertia saligna, Decand., /. c, les feuilles sont très -entières, oblon- gues, linéaires, acuminées, un peu mucronées à leur som- met, velues en -dessous; les fleurs sessiles; deux à quatre ovaires glabres , globuleux. Hibbertia tombante : Hibbertia procumbens , Decand., Syst., I. c; Dillenia procumbens , Labill. , Nov.Holl. , 2 , pag. 16, tab. 1 56. Arbrisseau à tiges foibles, renversées, longues d'un demi- pied ; les rameaux légèrement tomenteux; les feuilles glabres, presque sessiles, épaisses, linéaires-lancéolées; les fleurs 3 peine pédonculées; les folioles du calice ovales, alongées , acuminées , un peu ciliées ; la corolle jaune ; les pétales orbi- çviiaiçes ; trois à cinq capsules avales , acuminées par le^ styles* HIB iW Hibbertia élancée; Hibbertia virgata, Decand., Syst. , l. cit. Arbrisseau grêle, dressé, glabre, rameux; les feuilles dis- tantes, linéaires, glabres, un peu obtuses, très-étroites; les fleurs sessiles ; les folioles du calice ciliées à leurs bords; la corolle à peine plus longue que le calice; sept à huit éta- mines libres, rapprochées en deux paquets; trois ou quatre pvaires glabres. Dans VHibbertia fasciculata, Decand., I. c. , les tiges sont droites; les rameaux pubescens; les feuilles glabres, linéaires-subulées , presque fasciculées , un peu pil- leuses dans leur jeunesse; les Heurs sessiles; les divisions du calice ovales, mucronées ; les étamines au nombre de onze à douze; trois ou quatre ovaires. VHibbertia linearis , Dec, L c. , est un arbrisseau très -rameux, à feuilles glabres, li- néaires, aiguës, très- entières ; les fleurs sessiles, pourvues d'environ vingt étamines et de deux styles. Hibbertia diffuse ; Hibberlia diffusa , Decand. , l. c. Petit ar- buste à tige très-basse, rameuse dès sa base; les rameaux nombreux, diffus, pubescens dans leur jeunesse; les feuilles cunéiformes , en ovale renversé , glabres , dentées à leur sommet, d'un vert sombre; les fleurs jaunes, terminales, solitaires, renfermant vingt étamines, deux ou quatre styles; les folioles du calice ovales- oblongu es , un peu obtuses; lu corolle de la longueur du calice, assez semblable à celle de la potentille prinlannière. Dans VHibbertia monogyna , Dec. I. c. , il n'y a qu'un seul style et douze étamines; ses feuilles ?ont glabres, spatulées, munies de deux ou trois dents à leur sommet; les fleurs petites, sessiles. Hibbertia pédoncllée; Hibbertia pedunculjta , Decand., /. c. Ses tiges sont droites, grêles, rameuses; ses feuilles linéaires, entières, un peu obtuses, étalées, longues de quatre ou cinq lignes, un peu roulées à leurs bords; les fleurs pédonculées; les pédoncules pubescens, plus longs que les feuilles; les folioles du calice ovales, obtuses, pubescentes , membra- neuses à leurs bords ; la corolle un peu plus longue que le calice ; les pétales en ovale renversé ; environ douze éta- mines ; deux ovaires globuleux, un peu blanchâtres et pu- bescens. VHibbertia serpyllifolia , Decand., /. c. , est un sous- arbrisseau à tige grêle , rameuse , chargée de feuilles éparses, glabres, ovales ou oblongues, presque sessiles, obtuses à MU HIB leurs deux extrémités ; les fleurs pédicellées ; deux ovaires velus ; huit à dix étamines. Dans VHibbertia aspera , Decand., I. c, les feuilles sont oblongues , obtuses, un peu roulées à leurs bords, un peu rudes en-dessus, couvertes en-dessous d'un duvet cendré; les fleurs petites, terminales, un peu pédonculées , renfermant deux ovaires velus et globuleux. Hibbertia a feuilles d'Hermane ; Hibbertia Hermanniœfolia , Decand., I. c. Ses tiges sont droites, très-rameuses; les jeunes rameaux velus et chargés de poils fascicules; les feuilles en ovale renversé, obtuses, tomenteuses et velues à leurs deux faces; les fleurs pédonculées; les folioles du calice velues, inégales; les pétales oblongs, cunéiformes, de la longueur du calice; quinze à seize étamines; deux ovaires tomenteux. Dans VHibbertia elongata, Decand., /. c, les feuilles sont ob- longues , très- entières, presque glabres en-dessus, pubes- centes et garnies en-dessous de poils en étoile; les étamines au nombre de vingt à vingt-cinq; deux ovaires couverts de petites écailles pulvérulentes. VHibbertia cistifolia , Decand., loc.cit., très-rapproché de l'espèce précédente, a ses ra- meaux plus alongés , pubescens ; les feuilles beaucoup plus grandes; pubescentes en - dessus , veloutées et blanchâtres en- dessous. Toutes ces plantes, et plusieurs autres espèces, décrites par M. De Candolle, ont été, en partie, découvertes par M. Robert Brown sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. (Pom.) HIBEPvIS. (Bot.) Fusch figure sous ce nom le cresson des prés, cardamine pratensis. (J.) HIBERNALE [Fleur]. (Bot.) Les fleurs, d'après l'époque de leur floraison , sont distinguées en printanières, estivales, automnales , hibernales. Vhelleborus liyemalis , par exemple , le galanthus nivalis, etc., ont les fleurs hibernales. (Mass.) HIBISCUS. (Bot. ) Ce nom, employé maintenant pour un genre d» plantes malvacées, est indiqué par Pline pour une ombellifére voisine du panais, qui n'est pas employée comme- nourriture, et qui est seulement usitée en médecine. Il dit que les Grecs la nommoient daucon , et que c'est encore le moloche agria et le plistolochia de quelques anciens. Dalé- chainps reporte aussi cet hibiscus au panais sauvage , et le HID a55 compare à ïelaphoboscon, qui est du même genre. Il ne pa- roit pas que ce soit une carotte , quoiqu'on l'ait encore nommé daucon. Voyez Ketmie. ( J. ) H1BOLITHE, Hibo lithes. (Conchyl.) C'est une petite coupe générique , établie par M. Denys de Montfort pour les espèces de bélemnites qui ont la partie supérieure renflée et aplatie un peu en fer de lance. Les caractères qu'il assigne à ce genre, sont: Coquille libre, univalve , cloisonnée, droite, renflée en fer de lance; bouche ronde , horizontale; siphon central; cloisons coniques, unies, d'abord aplaties , ensuite rondes; une gouttière sur le test extérieur, qui est lisse. Le type de ce genre, qui n'est connu qu'à l'état fossile, est la bélemnite en forme de lance de M. Bel. de Roissy (Hist. nat. des mollusques). (De B. ) HIBOU. (Ornith.) On a donné* ce nom , d'une manière plus particulière, à certains oiseaux de proie nocturnes, dont la description se trouve sous le mot Chouette. (Ch. D.) HIBR1DE. (Entom.) Voyez Hybrides. (CD.) HICART. (Ornith.) Salerne pense que l'oiseau ainsi nommé par Cotgrave est le junco prima Aldrovandi de Ray , ou oiseau des joncs. (Ch. D.) HICKANELLE. (Erpétol.) Lachesnaye des Bois dit que l'hickanelle est un lézard venimeux de l'île de Ceilan , qui se cache dans le chaume des maisons. Je ne sais sur quelle autorité il se fonde, mais ce nom ne se rencontre dans au- cun des auteurs que je connois. (H. C.) HICKERY. (Bot.) Espèce de noyer de l'Amérique septen- trionale, mentionné par M. Michaux fils, dans son Voyage aux monts Alleganys. Il est nommé hickories dans le Recueil des voyages, et hicorj dans l'Encyclopédie méthodique : c'est le juglans alba de Linnseus, ou sa variété. (J. ) H1CKWAL (Ornith.), nom anglois du petit épeiche, picus minor, Linn. (Ch. D.) HICORY. (Bot.) Voyez Hickery. (J.) HIDDIBA (Bot.), nom arabe de la chicorée endive, ci- caorium endivia , suivant Forskal. (J. ) HIDM. (Ornith.) Les Égyptiens qui habitent les bords du lac Menzaleh et dans le Delta , nomment ainsi le busard , r*6 HIE circus paluslris, Briss. , falco œruginosus , Lïnn. , et circus œru- ginosus , Sav. C'est le même oiseau qu'on appelle gerràh à Watayeh. (Ch. D.) HIEBLE, YEBLE (Bo£.) , espèce de Sureau. Voyez ce mot. (J.) HIELMO. (Bot.) Dans l'herbier du Chili de Dombey, on trouve sous ce nom un arbrisseau grimpant, qu'il rapportort au genre Antidesma, mais dont les auteurs de la Flore du Pérou font leur genre Decostea, nommé selon eux Yelmo dans le Chili, et dont la place dans l'ordre naturel n'est pas encore déterminée. (J. ) HIERACIASTRUM. (Bot.) Heister donne ce nom à un genre , réuni d'abord à ÏHieracium par Tournefort , que Vaillant avoit ensuite séparé avec raison sous celui de heî- minthotheca , dont Linnaeus avoit ensuite fait son picris echioi- fles. Adanson en fait aussi un genre sous celui de crenanum. Reeonnoissant qu'il diffère de Yhieracium par ses aigrettes plumeuses, du picris hieracioides par son périanthe extérieur à cinq grandes divisions , et que dès-lors il forme véritable- ment un genre, nous avons conservé le nom de Vaillant, plus ancien que les autres, en nous contentant de l'abréger. C'est maintenant le nom d'Helminthia qui est adopté. (J.) HIERACIOIDES. (Bot.) Le genre que, sous ce nom, Vaillant distinguoit de Yhieracium, a reçu postérieurement de Linnaeus celui de crépis. (Voyez Crépide.) Plus récemment le nom de Vaillant a été rétabli par Mœnch pour désigner les hieracium sabaudum et umbeliatuin, qu'il veut séparer de Yhie- racium, parce que les écailles extérieures de son périanthe sont moins appliquées contre les intérieures. Ce nouveau genre n'a pas été adopté. (J. ) HIERACIUM. (Bot.) Ce genre de Tournefort, très-nom- breux en espèces, a été subdivisé en plusieurs par Linnaeus, qui en a détaché les genres Crépis, Picris, Hjpocharis , An- dryala. D'autres en ont tiré Yurospermum ou arnopogon , le lolpis ou drepania, Yhelminthia. Quelques espèces ont été re- portées à Yhyoseris. (J.) HIERACIUS (Bot.), un des noms grecs, suivant Mentzei, de l'estragon , dracunculusliortensis de M&tthiole etC. Bauhin , artemisia dracunçulus de Linnaeus. (J„) î-ïie m HIEBANZUNI. (Èôu) Voyez LotCfîscs. {!;) HIJERAX. (Ornith.) Ce mot, qu'on regarde assez générale- ment comme synonyme d'accipiter , épervier, est employé par Hérodote, dans son douzième livre, pour désigner une des espèces d'oiseaux de proie qui étoient le plus en véné- ration chez les Égyptiens. Le terme composé, hiero-falco , faucon sacre, a une pareille origine, et M. Cuvier appliqua cette dénomination au gerfault , falco candicans , falco cine- reus et falco sacer, Gmel. M. Savigny paroît avoir reconnu , par l'inspection des monumens égyptiens, queVhierax, em- blème d'Osiris, n'est ni l'épervier, ni le gerfault, mais le faucon ordinaire , falco commuais , Gmel.; et il expose, dans ses Observations sur le système des oiseaux d'Egypte et de Syrie , page 11, les motifs qui ont dû faire consacrer à Osiris cet oiseau plus particulièrement qu'aucun autre, en ce que c'est celui qui possède, au degré le plus éminent, la légèreté, le penchant à s'élever, à se perdre dans les airs* la vivacité, la rapidité des mouvemens , une ardeur égab» à la force et au pouvoir de nuire : toutes qualités qui font allusion aux propriétés actives , irrésistibles et quelque- fois mal-faisan tes, du principe igné ou mâle de la nature ; tandis que le symbole d'isis, ou principe terrestre et femelle , ayant des qualités passives, innocentes j bienfaisantes même, a été pris dans la famille des vautours, oiseaux pesans, plus enclins cà habiter la terre , où ils ne consument que les cada- vres, en respectant tous les êtres vivans , et que c'est, sui- vant le même auteur, le 'griffon de Buffon , vultur fulvus , Linn. Dansle système de M. Savigny, les accipitres, ouéperviers, seconde famille des oiseaux de proie diurnes, sont divisés eh deux sections, dont l'une, sous le nom de hieraces, com- prend les faucons, et l'autre, sous celui de aéti , les aigies , etc. (Ch. D.) HIERBA DEL ESPANTO (Bot.), nom vulgaire du jlaverïa contrayerba. (H. Cass.) HIERBA DEL RARAMO (Bot.), nom vulgaire du caca'.ia. vaccinioides , Kunth. (H. Cass. ) HIERBA DE SANTA MARIA (Bot.), nom vulgaire de Yandromacliia ignicria. et du cacalia lanatà , Kunth. (H. Ca-.s.) 58 HIE HIERICONTIS. (Bot.) Adanson désigne sous ce nom la rose de Jéricho , anastatica hierichuntica , plante crucifère. (J-) HIEROBOTANE. (Bot.) Nom donné par des anciens auteurs à différentes plantes qu'ils distinguoient en mâles et en fe- melles. Selon Brunsfels, le hierobotane mâle est notre ver- veine ordinaire (voyez Curitis) , et la femelle est le velar officinal, erysimum. Le mâle de Dodoens et Dalêchamps est ce que nous connoissons sous le nom de veronica chamœdrys , et le veronica teucrium est le hierobotane femelle. (J. ) HIEROBRINCAS. (Bot.) Les Mages nomment ainsi le gé- ranium , suivant Mentzel. ( J. ) H1EROBULBUS. (Bot.) Cordus cite ce nom pour l'iris bulbeux, iris xiphion , en observant que chez les anciens l'iris étoit nommé hieris. (J. ) HIEROCHLOE. (Bot.) Gmelin , dans son Flora Sibirica , nomme ainsi le holcus odoratus de Linnaeus. Beauvois , voulant en faire un genre distinct . l'a nommé hierochloa; mais il paroît devoir rentrer dans le genre Torrezia. (J. ) HIEROMYRTON (Bot.), un des noms grecs anciens du fragon , ru&cus, suivant Mentzel. (J.) HIÉROS - ICHTHYS (Mamm.) , nom grec, qui signifie poisson sacré, et que l'on a donné au dauphin vulgaire. (F.C.) HIERPE. (Ornith.) L'oiseau qui porte ce nom en Suède, est la gelinotte commune, tetrao bonasia, Linn. (Ch. D.) HIERRE (Bot.) , ancien nom françois du lierre. (L. D.) HIGGINSIA (Bot.), Pers., Synops., O-hicginsia : genre de la Flore du Pérou , qui paroît devoir être réuni au Gon- ZALEA. (POIR.) HIG-HASSE. (Bot.) M. Leschenaut, dans son manuscrit sur les Plantes de Java, cite ce nom de pays pour une plante qu'il regarde comme une espèce de gmelina à feuilles tomen- teuses. ( J. ) HIGHULiENDA. (Bot.) Voyez Ferreoxà. (J.) HIGUIERO. (Bot.) Le fruit cité et figuré sous ce nom dans les Exotica de Clusius , est celui du calebassier, crescen- Ua. (J.) HIKKANELLA. (Erpétol.) Séba (Thés, il, tah. 75) donne HIL i59 ce nom a un serpent que l'on trouve en Amérique sous les toits des maisons , où il détruit les rats et les loirs. Cette espèce de reptile, dit-il, n'est nullement nuisible : aussi souffre -t- on sans peine sa présence dans les habitations. (H.C.) HIL. (Bot.) Voyez Ensal. (J.) HILARIA. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones , à fleurs glumacées, de la famille des graminées , de la monoécie triandrie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Des épillets ternes; les latéraux à plusieurs fleurs mâles ; l'épillet du milieu à une seule fleur femelle : un involucre d'une seule pièce, à six divisions irrégulières; deux valves calici- nales pour chaque fleur; point de valves corollaires; trois étamines; deux styles; les stigmates plumeux- Hilaria fausse-racle : Hilarici cenchroides , Kunth inHiimb. et Bonpl. , Noï. Gen. 1 , pag. 117 , tab. 5y ; Poir. , lll. gen. Suppl.,icon. Cette plante a des tiges rampantes, glabres, ra- meuses , purpurines , striées ; les rameaux redressés , longs de six à douze pouces; les nœuds pileux; les feuilles roides, planes, glabres en dehors, rudes en dedans, denti- culées à leurs bords; les gaines ciliées à leur orifice; les in- férieures pileuses; une languette courte et fendue. Les fleurs sont disposées en épis terminaux, ovales, oblongs , d'environ un pouce et demi de longueur : le rachis flexueux et pileux: trois épillets sessiles , renfermés dans un involucre; les deux latéraux composés de six fleurs mâles ; celui du milieu uni- flore et femelle : les divisions de l'involucre très-irréguliéres-. les deux antérieures lancéolées , bidentées , munies entre leurs dents d'une arête courte et roide; les deux intérieures obtuses, avec une arête rude; les deux latérales obtuses et mutiques; point de valves calicinsles : dans la fleur femelle un calice à deux valves mutiques, inégales; un ovaire ob- tus, comprimé; une semence glabre, ovale, obtuse, com- primée, renfermée entre les valves. Cette plante croît au Mexique, dans les plaines des montagnes, à la hauteur de 980 toises, entre Zelaya et Guanaxuato. (Poir.) HILE, OMBILIC, CICATRICULE. (Bot.) On donne ces noms à la cicatrice qui indique, sur les graines, le point par lequel elles étoient attachées à la plante -mère. Cette cica- î6o HIL trice est souvent placée au milieu d'une tache, d'une conca- vité, d'une élévation ; et dansles descriptions cette tache , cette concavité ou cette élévation est désignée communément sous le nom de hile. Le maronnier d'Inde a le hile trè's-gfand ; Il est petit dans la plupart des plantes. Sa figure est orbicù- culaire (maronnier), linéaire ( fève ) , elliptique (haricot), cordiforme (cardiospermum) , etc. (Mass.) HILLÏE, Hillia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, k fleurs complètes, monopétalées, régulières; dé la famille de* rubiacées , de Vhexandrie monogynie de Linnssus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à deux ou quatre découpures droites; une corolle tubulée; le tube très-long; le limbe par- tagé en six grandes découpures ; six étamines attachées à l'orifice de la corolle; les filamens très- courts; un ovaire inférieur , un style ; un stigmate trifide. Le fruit est une capsule oblongue , un peu comprimée, à deux loges; des semences nombreuses, aigrettées dans chaque loge. Hillie a longues fleurs : Hillia longijlora , Swartz, Observ., tab. 5 , fig. 1 ,- Andr. , Bot. Rep. , tab. 145 ; Hillia parasitica, Linn. ; Jacq. , Amer., tab. 66, et Icon. pict., tab. 97; Lamk. , lll. gen. , tab. 267. Cet arbrisseau a été d'abord considéré comme une plante parasite; mais, le contraire ayant été de- puis observé , il a fallu supprimer son premier nom spéci- fique. Ses tiges sont rampantes, glabres, cylindriques, cou- chées à leur partie inférieure, puis redressées; garnies de feuilles opposées, pétiolées, glabres, ovales, entières, un peu aiguës à leurs deux extrémités, longues d'environ trois pouces, larges d'un pouce et demi. La fleur est sessile , soli- taire, terminale, longue de six pouces; d'un blanc jaunâtre; leur calice, caché par quelques feuilles florales, est oblong, composé de six folioles droites, planes, aiguës; le tube de la corolle très-long, presque cylindrique, renflé vers son orifice, marqué de six sillons; le limbe trois fois plus court que le tube, à six découpures oblôngues, étalées; les étamines non saillantes ; les anthères oblôngues ; l'ovaire inférieur oblong, obscurément hexagone; le style de la longueur du tube. Le fruit est une capsule à deux loges, renfermant dans chaque loge de petites semences aigrettées. Cette plante croit sur les rochers, à la Jamaïque et à la Martinique. HIM têt tîîLLiE a quatre étamines : Hillia tetranûra , Swartz , Flor înd. occid. 1 , pag. 63o; Gsertn., F. Carpol. , tab. 197. Cette plante, d'après le caractère de son calice et le nombre des divisions fie sa corolle, pourroit constituer un genre parti- culier. Ses racines sont tubéreuses et rampantes; ses tiges glabres, rameuses, d'un blanc cendré; les rameaux fragiles, un peu charnus, d'un vert pâle; les feuilles opposées, pé- tiolées, ovales, arrondies au sommet, rétrécies en coin à leur base; les pétioles courts; les fleurs sessiles, solitaires, axillaires , terminales, d'un blanc jaunâtre; le calice com- posé de quatre folioles oblongues , cunéiformes , dont deux persistantes : un involucre en forme de second calice , à quatre folioles caduques; deux grandes oblongues et blanchâ- tres; deux plus petites , ovales : le tube de la corolle long d'un pouce , presque tétragone , ventru vers son orifice , puis resserré; le limbe partagé en quatre lobes; l'ovaire té- tragone; le style tors; deux stigmates épais, verdâtres : une capsule oblongue, tétragone, bivalve, à deux loges, à huit sillons , accompagnée par les deux folioles persistantes du calice; les semences nombreuses, aigrettées à leur sommet. Cette plante croît sur les hautes montagnes à la Jamaïque» (Poir.) HILOSPERMES. (Sot.) Ventenat avoit donné ce nom à ïa famille de plantes connue plus anciennement sous celui de sapotées, qui a été conservé» II avoit voulu exprimer par ce nom le caractère tiré de l'ombilic de la graine, qui est ordinairement très-grand ; mais cet ombilic est moindre dans quelques genres de cette famille , et très-grand dans quelques autres fort différens. (J. ) HIMAJNTHALIAé (Bot.) Le fucus loreus, Linn. , si remar- quable par sa forme, a paru digne à Lyngbye, et bien avant lui à Roussel (FI. calv.) et à Stackhouse , de former un genre particulier. Lyngbye le nomme himanthalia , et le caractérise ainsi : Fronde comprimée, dichotome , naissant du milieu d'une base en forme de godet ; tubercules fructifères nom- breux, épars dans toute la fronde. Voyez Fucus , vol. 17 , pag. 5o2. (Lbm.) HIMANTIA. (Bot.) En faisant disparoître le genre Bjssus de la famille des champignons, M. Persoon (Syn.fung.) en 21. 11 ï62 HIM répartit les espèces dans plusieurs genres nouveaux, et il plaça d ans Vhimantia toutes les espèces velues ou soyeuses , filamenteu- ses, àfilamens rameux etrampans. Ce genre purement artificiel, et qui n'avoit pour caractère qu'une manière d'être, pouvoit se considérer comme un genre où il étoit permis de placer les champignons filamenteux et byssoïdes, dont la fructification, ou les organes que l'on prend pour les organes reproducteurs, échappent ou bien ont échappé jusqu'ici aux observateurs. Aussi plusieurs botanistes se sont-ils refusés à admettre la des- truction du genre Byssus, et ont-ils préféré le laisser provisoire- ment tel qu'il étoit avant les coupures que lui avoit fait subir M. Persoon. D'une autre part, des mycologues déterminés ont vu presque autant de genres qu'il y avoit autrefois d'espèces dans le byssus, et certaines espèces sont journellement ballotées dans les divers genres et nous dirons même d'une famille à une autre. Parmi ces réformateurs, il faut citer MM. Rebentisch, Link, Fries, Nées, et Persoon lui-même, dont les obser- vations ont décidément forcé à admettre la division de l'ancien genre Byssus, et même à faire une petite famille de ce genre. Vhimantia donc resteroit. Il est adopté par Link, mais avec beaucoup de réserve ; car ce naturaliste est porté à croire que toutes les espèces qu'on y rattache sont d'au- tres champignons ( Thelephora, Poria, ete.) , dans leur premier développement, ou, si l'on veut, dans leur très-jeune âge. Ce- pendant il décrit ainsi le caractère du genre : Flocons ra- meux, couchés, le plus souvent sans cloisons, formant un tissu lâche. Fries combat l'idée de Link ; cependant il con- vient que l'on a placé des espèces d'Himantia dans le genre Thelephora et d'autres parmi les Clavaria , et sans altérer les caractères génériques donnés autrefois par Persoon au genre, il donne un tableau de ses espèces (Obs. myc, 1818, p. 284), sur lequel nous reviendrons bientôt. Nées, qui, dans son traité, rapporte l'opinion de Link, ne paroît pas vouloir conserver le genre Himantia, que, toutefois, dans son Radix plantar. mycet. , il inscrit au rang des genres qu'il adopte. Il le place de la manière suivante : Ozonium, Athe- lia, Himantia, Xylostroma , Hypochnus , Hisphasma , Rhizo- morpha. Ces genres forment un groupe particulier. Il ôte de Y Himantia l'espèce principale, H. candida, pour la placer HIM iSS 'dans son Acrotafnhium , nouveau genre , qu'il range dans un. autre groupe avec un genre Byssus et Y Asporotrichum > Link. Nous y reviendrons à l'article Sporotrichum. Enfin, dans le Traité sur les champignons comeslibles , de M. Persoon 0 VHimâhBid reparoît dans la première division (les mucédinées) de son ordre des champignons byssoïdcs , c'est-à-dire, les plus simples de tous, Voici les genres que Persoon rapporte à cette division: Erineum, Fumago , Torula, Dematium, Periconia, Mo~ ïiilia, Pénicillium , Botrytis , Ceratium, h .via, Hjpha (Hyphasma, Rebent.)> Himantia, Racodium , Xylostroma et Athelia, Il pro- pose de donner au genre Himantia le nom de Fibrillaria , et nous pensons qu'il a entendu ainsi reconnoître Vhimantia dans le fibrillaria de Sowerby , à l'imitation de Fries. Il dé- finit ainsi Vhimantia : Champignons d'une forme plus régulière (que ceux des genres précédens) , d'une texture plus ferme , quoique soyeuse, rameux dès leur basé, à sommités plu- meuses, avec lesquelles ils s'étalent sur les feuilles sèches., sur les branches, sous les écorces, sur les murailles et dans les caves. En ce peu de mots on a les caractères et les habi- tudes de ce genre , composé d'une quinzaine d'espèces, et dont nous allons indiquer les principales, en suivant le ta- bleau de Fries; i.° Him. théléphoroïdes , qui ont des rapports avec les thelephora. i.° Himantia bvssoide : H. byssoides , Fries, Obs. myc, 1818, p. 284; Thelephora byssoides, Vers. , Syn. , Sjj. Velu, d'un blanc jaunâtre, dense, à surface comme pulvérulente. On trouve cette espèce dans les bois plantés de pins. Elle croit parmi les mousses , et adhère aux rameaux et aux feuilles de pin, qu'elle lie fortement 21.0 H. sulfurin : Hè sulphurea, Fries, /. c, ; Thelephora tulphurea, Pers. , Syn. , p. 579; Corticium sulphurcum, ejusd,, Obs. mycol. , 1, p. 38. Presque orbiCulaire , grisàlre et compacte dans le milieu, fibreux , byssoïde et jaune de soufre au pourtour. On le trouve en automne dans les bois de pin, tantôt sur les troncs d'arbre , et tantôt à terre , où il forme des plaques de deux pouces de largeur. Vhimantia sulphurea, Pers., est une variété de l'espèce que »f4 HIM nous décrivons, suivant Fries ; mais d'une couleur de soufre plus pâle, toute fibreuse, à fibres rameuses entrelacées, Vhimantia ochracea de Fries , Obs. , 1 , p. 211, est , selon Fries lui-même, une autre variété, de couleur jaunâtre, à filamens d'une grande finesse , et extrêmement entremêlés et serrés. Il croît sur les cônes pourris des pins. Il a quelque analogie avec les xylostroma , Linn. 3.° H. domestique ; H. domestico. , Pers. Grand , d'un brun un peu violacé, développé en membrane d'une certaine mollesse et assez solide pour n'être pas toujours déchirée. Cette espèce se rencontre dans les maisons et les construc- tions en bois exposées à l'humidité. Elle vient sur les pou- tres et les solives qui sont en pourriture ; elle les pénètre , hâtant ainsi leur destruction, et quelquefois les recouvre: on peut en enlever des lambeaux qui ont jusqu'à trois pieds de long. 4.0 H. violatre ; H. violascens , Fries , Obs. myc. , 1 , p. 211. D'un blanc violet; tissu très -dense; fibres sem- blables à des fils d'araignée. On le trouve à terre dans les bois, ainsi que Vhimantia grisea, Fries. Les filamens de ces deux espèces ne sont visibles qu'au microscope. 5.° H. des murailles : H.parietina , Nob. ; Byssus parietina, Decand. ; Mesenteria argentea, Pers., Vaill. , Paris., p. 8. fig. 1. En plaques arrondies, d'un jaune pâle ou d'un blanc ar- gentin ; filamens partant d'un centre , rayonnans, très-rameux , très-fins; rameaux entrelacés entre eux, formant un tissu membraneux. Il croît dans les maisons , sur les murailles humides, et à l'obscurité. 2.° Him. Jibrillaires {Fibrillaria, Sow.). 6.° H. blanc : H. candida , Pers. ; Byssus candida , Huds. ; Decand., FI. fr. , n.° 162 ; Nées, Traité champ., fig. 72 ; Dill. , Musc, tab. 1 , fig. i5, A. Blanc, d'un aspect soyeux , très-déli- cat, étendu et appliqué sur les feuilles mortes; filamens épars ou fascicules, rameux ; ramifications presque plumeuses et étalées à leur extrémité , ou bien anastomosées et entre- lacées, et formant une espèce de membrane. On le trouve fort communément sur les feuilles, les écorces et les ra- meaux desséchés, dans les bois, les chantiers, etc. Lorsqu'il HIM l65 croît sur des tas de feuilles, il a la propriété de les lier pour ainsi dire ensemble. Cette espèce offre plusieurs varié- tés. Nées, dans son Traité, pense qu'elle doit être unie au genre Acrostamnium. 7..0 H. rayonnant : H. radians , Pers. D'un brun très- pàle, d'abord rampant, puis divisé en plusieurs tiges princi- pales, élevées, et dont les ramifications, fixées sur les feuilles , sont rayonnantes. 8.° H. rose : H. rosea, Fries, Obs. mycol. , 1 , pag. 211, Rose , rameux , étalé , à ramifications rayonnantes ; fibres principales un peu épaisses, les dernières très-fines, bys- soïdes. Il croît sur les écorces du genévrier, des pins, etc. Il blanchit dans sa vieillesse. Ce n'est point le premier âge ni l'état quelconque d'aucun champignon. Les Fibrillaria ramosissima et stellata , Sowerby (voy. Fibril- laria) , sont rapportés à cette division par Fries, 3.° Him. çlavarioïdes; consistance coriace, comme certaines Clavaires, 9.0 H. a petites épines : Him. spinulosa , Fries, Obs. myc..} 2. pag. 285 ; Clavaria byssiseda, ejusd, Obs., 1, pag- 1 57 , excl. synon. Blanc, diversement ramifié et polymorphe, à demi - ramifications roides , droites, courtes, fourchues et un peu épineuses, Il croît sur les éclats du bois de chêne. Ses filamens forment d'abord par leur réunion un tronc princi- pal , souvent épais , porté sur une base composée de fibres ou de radicules byssoïdes et pubescentes, io.° H. farineux : H. farinacea , Pers., Syst. , 704. De cou-* leur baie , blanche et farineuse étant sèche ; fibres déprimées. Il croît sur les arbres. 11.0 H. orangé : H. aurantiaca , Nob. ; Byssus aurantiaca, Lamk. , Decand. ; Byssus fulva, Humboldt, Freyb. , pag. 62 -t Dematium strigosum , Pers., Syn., Mich., Gen., t. 90, fig. 1. D'un fauve doré, un peu luisant ; en touffes droites, rameuses, un peu roides ; filamens divisés à l'extrémité en petits ra- meaux fascicules. Cette espèce, dont la consistance approche de celle des clavaires , atteint quatre pouces de longueur et croit sur les bois pourris dans les lieux obscurs et humides. 165 HIM Fries ramène à cette division VHimantia laterilm de M, Persocn ; mais ce dernier auteur ne le rapporte aux Himan- tia qu'avec doute, et il le considère comme étant le Clavarïa Jîliformis de Bulliard. Bulliard , de son côté , veut que sa plante soit le Clavaria gjrans de Batsch , que Persoon tient pour une espèce différente ( voyez Clavaire filiforme, à l'article Clavaire)- Le Clavaria filiformis , Bull., est placé par Gme- lin , Syst. , dans le genre Chordostylum de Tode, avec plu- sieurs autres espèces de Clavaria de Bulliard. On remarque une grande ressemblance entre le chordostylum hispidulum de Tode et VHimantia radians décrit ci-dessus, n.° 7. Mais ces plantes offrent de petits globules épars, qui sont sans doute des séminules. Ce caractère existe peut-être dans toutes les espèces de cette troisième division des Himantia, qu'il faudroit alors ôter de ce genre , dont le caractère essentiel est tiré de l'absence de corps qu'on puisse regarder comme des séminules. Le genre Chordostylum pourroit donc alors être rétabli. (Lem. ) HIMANTOPE, Himantopus. (Infus.) Genre d'animaux mi- croscopiques , établi par Muîler , et que M. de Lamarck réunit à ses kérones. Les caractères extrêmement vagues que le premier assigne à ce genre, sont : Corps microsco- pique, transparent, de forme variable, pourvu de cirrea dans une partie seulement de son étendue. Il me paroît fort probable que ces animaux, que Muller seul a observés, et d'une manière nécessairement incomplète, à cause de la difficulté que cette observation présente , et parce qu'à cette époque la science n'en demandoit pas davantage , doivent être rapprochés des entomostracés , comme les ké- rones eux -mêmes , parce qu'il me paroît certain que leur corps est pair ou symétrique et que les appendices sont dans le même cas. Quoi qu'il en soit, Muller décrit et figure sept espèces d'himantope , qui toutes vivent dans les eaux stagnantes, douces ou salées. La première et la plus com- mune est I'Himaistope puceron, Him. acarus , Encycl, méth. , pi. 18, bg. 1,2: elle a un peu la forme d'un têtard, étant renflée en avant et pointue en arrière ; elle a. deux paires de longs filamens en avant et d'autres beaucoup plus petits k la queue. La seconde est I'Him. bouffon , Him, histrio, Enc, HIN 167 méth., 1. c. , fig. 3, 4 : son corps est arqué, avec des fila- mens en avant. La troisième est FHim. sillonné, H. sulcatus , Enc. méth. , 1. c. , fig. 7,8: cette espèce , qui se trouve dans les eaux de la mer, a la forme d'une petite nacelle ; son dos est sillonné, et le ventre, excavé, est pourvu en arrière de plusieurs paires de filamens. Voyez Inflsoires. (De B.) HIMANTOPUS. {Omith.) Ce mot tiré du grec, qui si- gnifie pied en forme de cordon , à cause de sa foiblesse , a été, d'après Pline, employé par Brisson pour désigner génériquement Péchasse , charadrius himantopus, Linn, Ce genre a été adopté par Illiger et par M* Cuviez (Ch. D.) H1MBRYNE. (Ornith,) Ce nom, qu'Olafsen et Oth. Fabri- cius écrivent ainsi , et dont Pi et \y sont transposés dans le Zool. Dan. Prodromus de Muller , n,° i55, désigne l'imbrim de Buffon , ou grand plongeon des mers- du Nord j colymbiu. glacialis , Linn. (Ch. D.) HINA. (Ornith.) L'espèce de sarcelle qui porte ce nom à la Chine, est Panas hina , Linn. ( Ch. D.) H1NANNO (Bot.), nom donné dans l'île d'Otahiti, suivant Forster, aux fleurs mâles du vacoua, pandanus.. Les fruits sont nommés uarc. (J.) HINANODA. (Bot.) Linnaeus rapporte , dans son Fh ZeyL, la. plante de Ceilan ainsi nommée, à un sida, qui paroit être son sida retusa. (J. ) HINA-PARETI (Bot.), nom malabars, cité par Rheede et Burmann , d'une espèce de keîmie ^ hibiscus mutabilis, connu dans les jardins sous le nom, de rose de Cayenne. (J. ) HLNBOTHYA (Bot.), nom que porte à Ceilan un mélas- tome, melastoma aspera } suivant Hermann, qui le prenoit pour un ciste. (J.) HINCUBUSE, MARANDA (Bot.) : noms donnés dans Pile de Ceilan , suivant Hermann , à un myrte ,_ qui paroît être le myrtus zeylanioa de Vahl. (J*) H1NDAM1NL (Bot.) Le lablab, dolichos lablab, est ainsi nommé à Ceilan, suivant Hermann et Linnaeus. (J.) HINDANG (Bot.), arbre des Philippines, mentionné par Camelli et cité par Rai , qui a des feuilles très -grandes, épaisses et veinées , et dont le bois jaunâtre a une foible odeur de santal citrin. (J.) 168 HIN HINDE, HINDINN (Mamm.), noms allemands de la biche commune. (F. C. ) HINDERAMAY. (Bot.) Voyez Dolonot. (J.) HINDIBE. (Bot.) Forskal cite ce nom arabe pour son lactuca Jlava , qui est le scorzonera dichotoma de Vahl. (J.) HINDUANA. (Bot.) Voyez Copous. (J.) HINDYAHYABALA (Bot.), nom donné, dans l'île de Ceilan, à une plante que Hermann prenoit pour une sensi? tive , et qui est Vœschjnomene pumila de Linnaeus. (J.) HINEN-PAO. (Mamm.) Thevenot, dans sa Relation de la Chine, parle sous ce nom d'une espèce de grand chat, qu'il compare au léopard ou à la panthère , mais qui, selon lui, n'est pas aussi féroce. On a pensé qu'il s'agissoit du tigre chas* $eur ou guépard. (F. C.) HINGH. (Bot.) Voyez Assa fœtida. (J.) HINGHALKURA. (Bot.) La plante de ce nom à Ceilan, prise par Hermann pour une alcée , est rapportée par Lin- naeus à son melochia corchorifolia. (J. ) HINGHED A. ( Bot. ) La plante nommée ainsi à Ceilan est regardée par Burmann comme voisine du pourpier. ( J.) ' HINGHUM WŒL , TSIAWŒL (Bot.) : noms du mimosa cœsia de Linnaeus à Ceilan. (J.) HINGHURUPYALI (Bot.), nom du Icœmpferia galanga à Ceilan. (J.) HINGST (Mamm.) , nom danois du cheval entier. (F. C.) HINGSTHA. (Bot.) M. Robert Brown nous apprend, dans ses Observations sur les composées, p. 104, qu'ayant exa-* miné la plante décrite scus le nouveau nom générique d'hingstha dans la Flore indienne inédite de Roxburgh , et rapportée dans cet ouvrage à la polygamie séparée , il a re-, connu qu'elle appartenoit indubitablement au genre Meyera, et qu'elle étoit à peine distincte d'une espèce de meyera qui croît dans la Nouvelle-Galles méridionale. (H. Cass.) HININDI. (Bot.) Uelate, sylvestris , genre de palmier, est, ainsi nommé à Ceilan. (J. ) HINKjEPPETHYA (Bot.), nom du crofora aromaticum, ou, d'une espèce voisine, dans l'île de Ceilan. (J. ) HINKIRL (Bot.) La plante de ce nom, à Ceilan, est une espèce de souchet, suivant Hermann. (J. ) HIN i*9 HINNITE. (Fos$.) On trouve dans le Plaisantin, à Saint- Paul -Trois- Châteaux , département de la Drôme , et à la Chevrolière , département du Finistère , des coquilles bivalves de plusieurs espèces, qui ont quatre à cinq pouces de lon- gueur , et dont des caractères ne conviennent à aucun des genres déjà décrits. Elles sont adhérentes comme les huîtres ; elles en ont la contexture , et, comme elles, elles se con- servent dans des localités où les coquilles solubles ont dis- paru ; elles sont auriculées, et leur charnière porte, comme celle des spondyles, une fossette ou sillon pour le ligament : mais elle n'est pas munie, comme elle, de deux fortes dent* et de deux trous correspondans sur chaque valve, et leur- valve inférieure n'est point terminée, comme dans ceux-ci, par une facette ou talus aplati; l'on croit voir, au contraire, que les crochets , en «'écartant avec l'âge pour permettre aux valves de s'ouvrir, à mesure que la coquille prenoit de l'épaisseur et de l'étendue , conservoient leurs positions res- pectives. Ces coquilles sont couvertes d'aspérités disposées dans un sens contraire à celles qui se trouvent sur les huîtres; celles de la valve inférieure sont rangées par cercles concentriques , tandis que celles de la valve supérieure le sont par rangs lon- gitudinaux; enfin, elles diffèrent encore de ces dernières par l'impression musculaire, qui se trouve du côté opposé à celui où elles se trouvent dans celles-ci. Ces coquilles ont quelques rapports avec les spondyles et les huîtres, et peuvent servir d'intermédiaire pour les rap- procher; mais, ne pouvant entrer dans aucun de ces genres, je propose d'en établir un particulier, sous le nom d'Hinnite, dont voici les caractères : Coquille bivalve, inéquivalve , adhérente, auriculée, hérissée ou. rude; à valve inférieure, couverte de cercles concentriques; à ialve supérieure, rayonnée longitudinalement ; à fossette profonde pour le ligament ; impression musculaire placée du côté opposé à celle des huîtres. Espèces. L'Hinnite de Cortezy; Hinnites Cortesyi , Def. Coquille peu épaisse, oblongue , à valve inférieure couverte de franges disposées en cercles concentriques ; à valve supérieure char- 17° HIN gée de pointes linguliformes, disposées par rangées longitu- dinales : longueur, plus de cinq pouces. On trouve cette espèce , de la plus belle conservation , dans les couches co- quillières du Plaisantin. L'Hinnite de Dubuisson; Hitinites Dubuissoni , Def. Coquille oblongue, à valve inférieure, couverte de cercles concen- triques qui marquent ses accroissemens ; à valve supérieure, chargée de rayons longitudinaux nombreux et tuiles vers les bords : longueur, quatre pouces. Cette espèce porte une impression musculaire très-large, et il paroît que les animaux qui ont formé les coquilles qui en dépendent, laissoient vide dans leur épaisseur un certain espace, à mesure quïls déplaçaient leur muscle adducteur; car cet espace s'y trouve vide aujourd'hui, et communique depuis l'endroit où étoit ce muscle jusqu'à la charnière. Comme on rencontre cette espèce à Saint-Paul-Trois-Chàteaux et à la Chevrolière, dans des couches coquillières où le test des coquilles solubles a disparu, il seroit très-possible que l'espace que l'on trouve vide dans l'épaisseur de ces coquilles, eût été rempli par une matière calcaire différente de celle du reste de la coquille et qui aurait disparu, vu surtout que cet espace vide ne se trouve pas dans l'autre espèce de ce genre. Voyez au mot Pétrification, pour ces sortes de dis- solutions. On ne connoît, à l'état vivant, aucune coquille qui puisse se rapporter à ce genre. (D. F.) HINNULUS, HINNUS (Mamm.) -. noms latins du mulet provenant du cheval et de l'ànesse. (F. C. ) HINPUS DE CEILAN. {Bot.) C est Y acacia scandens , dont le fruit est nommé cœur de Saint-Thomas. (J.) HINT (Mamm.) , nom suédois de la biche commune. (F. C.) HIJNTCHY. ( Bot. ) L'arbre du Madagascar cité sous ce nom par Rochon est le courbaril, hymenœa, qui croît abon- damment dans les forêts de cette île. (J.) HIOGGA (Ornith.), un des noms anglois du pingouin de la Baltique, ou pingouin proprement dit, de Buffon , alca tarda, Linn. (Ch. D.) HIORT (Mamm.), nom danois du cerf commun. (F. C). HIORT1A. (Bot.) Necker distingue sous ce nom un ana- HIP m eyclus, qui est peut-être Vanacyclus valentinus, auquel il attri- bue des fleurons marginaux femelles, tandis qu'ils sont neu- tres dans les autres espèces, qui ont de plus les écailles du périanthe ou calice commun aiguës et non scarieuses comme dans le hiortia. (J.) HIOSCYAMUS. (Bot.) Voyez Hyoscyamus, (L, D.) HIÛUR.ACE, (Bot.) Voyez Hivourahk, ( J. ) HIOUX, (Ornith.) Salerne dit qu'on appelle ainsi, en Normandie, la buse commune, falco buteo , Linn. ( Ch. D. ) HIPECU, (Ornith.) L'oiseau qui se nomme ainsi au Brésil, est l'ouantou , ou pic noir huppé de Cay enne, picus lineatus , Linn, (Ch, D.) HIPNALE (ErpétoU) , nom spécifique d'un serpent du genre Boa, et de la famille des hétérodermes; il a été décrit dans ce Dictionnaire, tome V, pag. 5. (H. G,) HIPOCISTE. (Bot.) Voyez Hypociste. (L. D.) HIPPALIME. (Foss.) M. Lamouroux a donné ce nom gé-. nérique à un polypier dont il ne connoît qu'une espèce, qu'on trouve dans le banc de marne bleue qui forme une partie des falaises du département du Calvados. Voici les caractères qu'il lui assigne dans l'Exposition mé- thodique des genres des polypiers : Polypier fossile , fongi- forme, pédicellé , plan et sans pores inférieur ement ; supérieure' ment couvert d' enfoncemens irréguliers , peu profonds, ainsi que de pores épars et peu distincts ; oscule grand et profond au sommet du polypier ; point de pores dans son intérieur; pédicellé cylindrique , gros et court. M. Lamouroux a donné à cette espèce le nom de hippa- lime fnngoïde, hippalimus fungoides. Sa grandeur est de sept centimètres sur un décimètre de diamètre, et il se trouve figuré dans l'ouvrage ci-dessus cité, pi. 79, fig. 1. Il paroît qu'on rencontre ce polypier avec d'autres fos- siles qui se trouvent dans le même banc , et dont la forme a quelque analogie avec celle des hippalimes, de plusieurs alcyons et d'énormes actinies , dont les caractères ne sont pas assez distincts pour être décrits et figurés. ( D. F.) HIPPARCHIE, Hipparchia. (Entom.) Fabricius a donné ce nom à un genre de papillons diurnes, dont les ailes inférieures embrassent l'abdomen et y forment une sorte de, canal ou. 172 HIP de gouttière en s'arrondissant par leurs bords libres; leurs palpes inférieurs sont très - comprimés , avec la tranche ex-. térieure presque aiguë ou fort étroite. Telles sont les espèces appelées par Geoffroy silène (hermione), tristan (hjperan- thus), coridon (janina), myrtil (jurtina), satyre (mura), anaryllis (pilosella) , procris (pamphilus) , céphale (arcanius), le demi-deuil (galathea). Ce genre de Fabricius a le plus grand rapport avec celui qu'il nomme Brassolis. Aussi M. Latreille les a-t-il réunis sous le nom commun de Satyres (voyez ce mot) et celui de Pavillon. (C. D.) HIPPE. (Crust.) Genre formé par Fabricius, qui appar- tient à la famille des décapodes macroures , et qui forme avec les albunées du même auteur et les remipèdes de M. Latreille un groupe très-naturel, que nous ferons plus par- ticulièrement connoître à l'article Remipèdes. HIPPELAPHE. (Mamm.) Nom grec qui signifie propre- ment cheval- cerf. Aristote, sous ce nom, parle d'un cerf des Indes dont le dessus du cou et les épaules sont garnis d'une épaisse crinière , qui a une barbe sous la gorge , et des bois assez semblables à ceux du chevreuil. Les naturalistes se sont fort occupés à rechercher l'hippé- laphe des anciens dans les cerfs qu'ils connoissoient. Les uns, tels que Gesner, Caïus , etc., ont voulu que ce cerf des Indes fût l'élan , qui ne se trouve que dans les régions sep- tentrionales ; Jonston rapportoit ce nom grec au renne, espèce plus septentrionale encore que l'élan ; et Bufibn crut retrouver le cheval -cerf dans une variété du cerf commun, le cerf des Ardennes, qui, comme tous les individus de cette espèce , a les poils du cou assez longs lorsqu'il est avancé en âge ; mais ces longs poils sont à la partie inférieure du cou et non à la supérieure. Malgré cette difficulté, l'opi-* nion de Buffon avoit prévalu. Il auroit été d'une critique plus sage de supposer que Phippélaphe n'étoit point connu. En effet l'Inde, jusqu'à ces derniers temps, a été une con- trée aussi nouvelle pour les Européens que le seroit aujour- d'hui l'intérieur de l'Afrique : c'est pourquoi, dès qu'ils y ont pénétré, de nouveaux animaux ont été découverts, et l'hippélaphe paroît être de ce nombre ; mais on n'en a point encore de figure ni de description. (F. C.) HIP ï?3 HIPPIA. (Bot.) Ce nom, que Linnaeus a appliqué à un genre de plantes composées, étoit donné antérieurement par Cordus à la morgeline, alsine média, et à Yarenaria trinervia. (J.) HIPPICE. (Bot.) Pline cite cette plante à la suite de Yherba scjthica, ou réglisse, comme étant de même très -propre à étancher la soif lorsqu'on la suce; et, suivant Daléchamps, il paroîtroit que ces deux plantes sont la même, ou au moins qu'elles sont très-voisines. Il ne faut pas confondre Vhippice , plante, avec Vhippace, espèce de fromage, dont Pline fait aussi mention. ( J. ) HIPPIE, Hippia. (Bot.) [ Corymlifères , Juss. = Syngénésie polygamie nécessaire, Linn.] Ce genre de plantes, établi par Linnaeus , appartient à l'ordre des synanthérées , et à notre tribu naturelle des anthémidées, dans laquelle nous le pla- çons auprès du genre Cotula. Voici les caractères génériques que nous avons observés sur des individus vivans d'hippiz frutescens. La calathide est subglobuleuse, discoïde, composée d'un disque multiflore, régulariflore , masculiflore , et d'une cou- ronne bisériée, tubuliflore , féminiflore. Le péricline , hémi- sphérique et à peu près égal aux fleurs, est formé de squames paucisériées, irrégulièrement imbriquées, appliquées, uni- nervées ; les extérieures ovales - lancéolées , foliacées; les intérieures oblongues, à partie supérieure élargie, colorée, denticulée. Le clinanthe est petit, un peu conique, inap- pendiculé. Les fleurs de la couronne ont, i.° un ovaire obcomprimé , obovale , inaigretté , glabre sur la face exté- rieure, parsemé de petits poils papilliformes et de glandes sur la face intérieure, muni d'une large bordure aliforme , linéaire, membraneuse- charnue , qui se confond avec la base de la corolle et lui est continue ; 2.0 un style féminin articulé sur le sommet de l'ovaire; 3.° une corolle, dont le tube est excessivement élargi à la base, qui se confond avec l'ovaire , et dont le limbe est tubuleux, court, étroit, denté. Les fleurs du disque ont, i.° un faux-ovaire petit, oblong , continu à la corolle; 2° un style masculin; 3.° une corolle régulière, à cinq divisions; 4.0 cinq étamines. Hippie frutescente; Hippia frutestcens , Linn. C'est un ar- buste rameux , haut d environ quatre pieds, dont les partie.* molles exhalent , lorsqu'on les froisse , une odeur aroma- tique analogue à celle de beaucoup d'anthémidées ; sa tige et ses branches sont cylindriques , pubescentes ; ses feuilles sont nombreuses, rapprochées, alternes, longues d'un pouce et demi, larges de six lignes, un peu pétiolées, oblongues , profondément et régulièrement pînnatifides , comme pecti- nées, pubescentes; leurs pinnules sont rapprochées, confluen- tes seulement à la base, elliptiques, très-entières, terminées par une très-petite pointe; il y a comme deux petites sti- pules à la base du pétiole ; les caîathides , composées de fleurs jaunes, sont petites, et disposées en corymbes nus, qui ter- minent les rameaux. Cet arbuste assez joli habite le cap de Bonne-Espérance. Nous l'avons décrit au Jardin du Roi, où il est cultivé , et où il fleurit en Juin et Juillet. Il a besoin d'être abrité dans l'orangerie pendant l'hiver. Cette espèce est jusqu'à présent la seule qui, selon nous , puisse être attribuée avec une entière assurance au genre Hippia. ( H. Cass. ) HIPPION. (Bot.) Voyez Eïucoila , Hipfophaes. (J;) HIPPQ. (Erpétol.) Seba ( Thés. 11, tab. 56, n.° 4) appelle ainsi un serpent d'Afrique, remarquable par la belle dispo- sition de ses couleurs. (H. C.) HIPPOBOSQUE , Hippobosca ou Hippoboscus ( Enlom. ) t Mouche-araignée, Mouche de chien. Nom d'un genre d'in- sectes à deux ailes, à suçoir; à antennes très-courtes, gar- nies d'un poil isolé terminal; à corps très -plat; à pattes longues , écartées du corps , terminées par des ongles cro- chus, souvent subdivisés. Ce sont des diptères sclérostomes, très-faciles à reconnoître par leur port et la célérité de leurs mouvemens en tous sens, qui ressemblent à ceux des araignées; par leur peau coriace j par l'écartement de leurs pattes et la manière dont se ter- minent les crochets des tarses; par la forme des ailes, l'ab- sence de balanciers , et surtout par leurs mœurs. Ces in- sectes vivent uniquement des humeurs des animaux verté- brés, sur la peau desquels ils s'attachent comme les pous, les ricins et les autres aptères parasites. Ce nom, tiré du mot grec i^nroç, equus, et de fZctmûç, qui HIP i?5 vescitiiT , qui se nourrit du cheval, a été .donné d'abord par Mouffet, puis par Frist, et enfin par Linnœus, à une espèce qui vit particulièrement sur les mammifères solipèdes; mais d'autres espèces ont été observées sur des chauve-souris , des moutons, des oiseaux, et entre autres sur les hirondelles; et on leur a donné des noms qui indiquent ces habitudes, tels que ceux de nyctéribie , mélophage , ornitliomye , parce qu'en effet, comme nous le dirons plus bas, ces insectes diffèrent beaucoup les uns des autres , quoique cependant il existe une grande analogie entre eux et qu'ils appartiennent au même groupe, que M» Cuvier, d'après les observations de Réaumur, a nommé famille des pupipares, parce que la larve se développe dans le corps de la mère, qui ne la dépose que sous la forme de chrysalide ou de nymphe f en latin pupa* Les hippobosques ont le corps aplati, lisse, à tégumens coriaces flexibles, mais très-solides, de sorte qu'il est impos- sible de les écraser sous la pulpe des doigts , quelque force que l'on développe; ce qui, probablement, les soustrait à leur destruction , lorsque les animaux sur lesquels ils vivent en parasites, cherchent à s'en débarasser par tous les moyens mécaniques. Leur bouche consiste en une sorte de bec, com- posé de deux valvules solides , supporté par un chaperou entaillé dans le front et qui renferme deux soies. Leur tête est petite, et quelquefois elle semble se confondre avec le corselet. Les ailes sont étroites, singulièrement disposées , plus longues que l'abdomen, à bord externe épais, et quel- quefois plissées en éventail sur leur longueur; dans quelques espèces, elles sont croisées sur le dos dans le repos. Sïl y a des balanciers, ils sont très-courts. La particularité la plus curieuse que nous offrent ces in- sectes, c'est leur mode de propagation , puisque la femelle, au lieu de pondre un œuf, conserve la larve dans son corps jusqu'à l'époque où celle-ci prend la forme de nymphe. Réaumur, tom. 6, pi. 48, a suivi cette génération. Sortant du corps de la mère , cette nymphe , qui est dans une coque 7 comme la plupart de celles des diptères à métamorphose obtectée, se présente sous la forme d'une lentille ronde et plate, d'abord d'une couleur blanc-de-lait, avec une tache noire , luisante, sur l'un des bords, où l'on voit aussi deux >76 HIP petites ëmïnences.en forme de corne. Cette coque blanche ne tarde pas à noircir ; elle prend alors la plus grande soli- dité. On ne conçoit pas comment une coque aussi grosse a pu sortir du corps de la femelle. Il reste beaucoup de circonstances à étudier dans l'histoire de ces insectes. Comment se nourrit dans le corps de la mère la larve de l'hippobosque ? Combien y a-t-il de ces larves développées en même temps ? A quelles époques se fait leur transformation successive? L'insecte vit -il plus d'une an- née ; etc. ? Nous avons déjà dit que les quatre espèces de ce genre avoient été rapportées à quatre genres différens : celle des chevaux ou les vrais hippobosques ; celle du mouton, mélo' phage ou mélobesque ; celle de la chauve-souris, rvyctéribie ou nyctéribosque , et, enfin, celle des oiseaux, irnithomye ou or- nithobosque. Nous allons les faire connoître ici. i.° L'Hippobosque du cheval, Hippobosca equina. C'est la mouche à chien de Geoffroy, tom. 2, pag. 547, pi. 18, fig. 6. Elle est jaune avec des ondes brunes; les pattes sont entrecoupées des mêmes couleurs; le corps est très -plat, luisant, comme écailleux. Dans l'état de repos, les ailes se croisent et dépassent de moitié la longueur du corps; elles sont transparentes, à teintes jaunâtres : il y a du brun sur le bord externe. Cet insecte est très-connu l'été sur les chevaux : on l'ap- pelle plus souvent mouche-araignée. 2.0 L'Hippobosque du mouton, Hippobosca ovina. Panzer l'a figuré dans le 5i.e cahier de sa Faune d'Allemagne, pi. 14. Il n'a point d'ailes ; on le trouve sur la laine du mouton. On l'appelle vulgairement le pou du mouton : c'est le mélo- phage de M. Latreille. Nous l'avions nommé mélobosque , Zoologie analytique, pag. 188. 3.° L'Hippobosque de la chauve-souris , Hippobosca vesper* tilionis. Linnaeus en avoit fait un acarus ; Hermann un phtlii- ridium; Voigt l'a figuré dans son Magasin, pi. 10, fig. 4 et 5. C'est le genre Nyctéribie de M. Latreille : il le nomme nyc- téribie pédiculaire. C'est un très-petit insecte, dont la tête esta peine distincte du corselet; il est aptère : les pattes sont tellement arquées HIP i?7 et les crochets tellement contournés, qu'il lui est absolument impossible de marcher sur une surface plane. On le trouve sur la chauve-souris commune et sur le fer-à-chcval. 4.0 L'Hippobosque des oiseaux, Hippobosca avicularia. De- géer L'a figuré dans ses Mémoires, tom. 6, pi. îG , fig. 21 et 22. C'est la mouche-araignée de Réaumur et de Geoffroy, le genre Ornithomye de M. Latreille. Sa couleur est verdatre : on voit sur sa tête une éminence noire qui supporte trois yeux lisses. On trouve communément cet insecte dans les nids d'hiron- delles et sur les jeunes hirondelles de cheminée; il court très-vite et marche de côté comme les araignées crabes; il vole avec facilité. Réaumur l'a rencontré dans ces mêmes nids avec beaucoup de larves de puces. Fabricius en a décrit deux espèces, une de l'Australasie, l'autre de l'Amérique méridionale. ( C. D.) HIPPOBUS, Hippobous (Mamm.) : nom formé du grec, qui signifie cheval-bœuf, et que quelques auteurs ont employé pour désigner le Jumar. Voyez ce mot. (F. C. ) HIPPOCAMPE, Hippocampus, (lehthyol.) Ce nom, tiré du grec Itt^oç, cheval, et kÂ^yi , chenille, et qui présente par conséquent un grand contraste dans les deux images qu'il rappelle à l'esprit, a été adopté très-anciennement pour désigner un poisson rangé d'abord dans le grand genre des syngnathes, mais qui, depuis peu, avec quelques autres es- pèces, en a été retiré pour composer un so%s-genre isolé, qui appartient à la famille des ostéodermes, dans l'ordre des poissons cartilagineux - téléobranches, et qui est reconnois- sable aux caractères suivans : Tronc comprimé latéralement et notablement plus élevé que la queue; jointures des écailles relevées en arêtes, avec leurs angles saillans en épines ; queue sans nageoire; point de catopes ; museau tubulé , terminé par une bouche ordinaire, mais fendue presque verticalement sur son extrémité et dépourvue de dents; deux petits évents sur la nuque. A l'aide de ces notes, et surtout en ayant égard à la forme que prennent , en se courbant après la mort, le tronc et la tête , forme qui a quelque ressemblance avec celle dé l'encolure d'un cheval en miniature, on distinguera facile- 178 HIP ment les véritables hippocampes des syngnathes, dont le corps est trés-alongé, très-mince et peu différent en diamètre sur toute sa longueur. On les aura bientôt aussi séparés des au- tres genres de la famille des ostéodermes, dont la bouche est garnie d'un plus ou moins grand nombre de dents. (Voyez Ostéodermes et Syngnathe.) L'espèce la plus connue parmi les hippocampes, est Le Cheval marin, Hippocampus vulgaris .- Syngnathus hip- pocampus, Linnaeus ; Bloch , 109, fig. 3. Museau court; cinq excroissances barbues et cartilagineuses au-dessus des yeux, iqui sont gros, argeutés et brillans ; queue armée, de chaque côté, de trois aiguillons, deux en haut et un en bas; corps enveloppé par treize anneaux à sept pans-, queue renfermée dans un étui de trente-cinq à trente-huit anneaux à quatre pans ; chacun de ces pans ordinairement indiqué par un tubercule garni le plus souvent d'une petite houppe de fila- mens déliés. Ce poisson , dont la taille s'élève de six pouces à un pied environ, présente des couleurs très-sujettes à varier suivant les pays qu'il habite et même suivant les individus. Il est ou d'un livide plombé, ou brun, ou noirâtre ou verdàtre ; mais toujours il est orné de petites raies ou de petits points blancs ou noirs. La vésicule aérienne de l'hippocampe est assez grande ; son canal intestinal presque sans sinuosités ; son estomac ample -t son foie along#, étroit et d'un jaune pâle. On trouve ce poisson dans presque toutes les mers, dans l'Océan, dans la mer Méditerranée et dans celle des Indes. Il vit de petits vers marins, de larves d'insectes aquatiques, d'œufs de poissons peu volumineux. On le conserve fréquem- ment dans les cabinets des amateurs, à raison de la forme bizarre qu'il prend en se desséchant. Sa tête un peu grosse, la partie antérieure de son corps étranglée , sa queue recour- bée, sa nageoire dorsale à laquelle on a cru trouver quelque ressemblance avec une selle, les petits iilainens qui semblent former une crinière sur sa tête, tels sont les rapports éloî* gnés qui l'ont fait comparer au cheval, tandis que ces mêmes filamens et les anneaux qui revêtent son corps l'ont fait rap- procher des chenilles hérissées de bouquets de poils* HÎP î79 Quoi qu'il en soit de ces traits de similitude, on a attribué à l'hippocampe un grand nombre de propriétés médicinales et d'autres, utiles ou funestes, combinées d'une manière plus ou moins absurde. Dioscoride , Galien , Pline et Elien ont fait une longue énumération de toutes ces vertus. Aujour- d'hui encore ce poisson passe en Dalmatie comme un re- mède efficace contre l'engorgement des mamelles chez les femmes, tandis que les Norwégiens, au contraire, le regar- dent comme un poison. L'Hippocampe deux-piquans , Hippocampus tetragonus : Syn- gnathus tetragonus , Linn. ; Syngnathus biaculeatus , Bonnaterre„ Deux piquans sur la tête; corps varié de jaune et de brun; anneaux qui enveloppent le corps à quatre pans seulement. Cet hippocampe vient de la mer des Indes : Thunberg l'a décrit et figuré dans les Act. Soc, physiogr. Lond. 1, 4 , p. 3oi . n.° 3o , tab. 4 , fig. 1 et 2. La Nouvelle-Hollande produit un hippocampe plus grand que les précédens, et très-singulier par les appendices, en forme de feuilles, qui ornent diverses parties de son corps : c'est Vhippocampus foliatus. Nous l'avons fait figurer dans notre Atlas. M. de Lacépède l'a décrit dans le tome IV des Annales du Musée d'histoire naturelle, et Shaw en a parlé sous le nom de syngnathus foliatus. (H. C.) HIPPOCAMPE. (Foss.) Boccone annonce, dans son Mus. ai fisica, page 281 , qu'il a vu sur une pierre l'empreinte d'un de ces poissons fossiles. (D. F.) HIPPOCASTANUM. (Bot.) Ce nom , qui signifie châtaigne de cheval , a été donné par Tournefort au marronier d'Inde, que Linnœus a désigné ensuite sous celui A'œsculus, et au- quel il a réuni le pavia de Boerhaave, différent par sa cap- sule non hérissée de pointes. Celui-ci croit dans l'Amérique septentrionale. Le marronier d'Inde est originaire du Le- vant, d'où il fut apporté en France, vers 1626, par un nommé M. Bachelier : le premier pied de cet arbre fut planté à Paris, dans le jardin de l'hôtel de Soubise; le second au jardin du Roi, qui venoit d'être créé, et où il a subsisté jusqu'en 1765. On conserve dans les collections de cet éta- blissement une tranche de son tronc, qui a environ trois pieds et demi de diamètre, (J. ) iSo HlP HIPPOCRATEA. (Bot.) Voyez Béjuque. (Poir.) HIPPOCRATICEES. (Bot.) Lorsqu'on ne connoissoit aucun genre ayant une grande affinité avec ïhippocratea , on s'étoit contenté de placer ce genre à la suite des aceriuées, avec lesquelles il a quelques rapports; mais il en diffère princi- palement par sesétamines, au nombre de trois, dont les filets sont réunis à leur base en un disque charnu, conformé en godet, dans lequel l'ovaire est enfermé en partie. Lorsque la même organisation des étamines a été retrouvée dans le tontelea de la Guiane, nous avons pu établir dans les Annales du Muséum d'histoire naturelle, vol. 6, p. 486, la famille des hippocraticées, qui continue à rester placée auprès des acerinées. Outre le caractère principal qui vient d'être énoncé, on y observe un calice d'une seule pièce à cinq divisions ; cinq pétales égaux, insérés sous l'ovaire et alternes avec ces divi- sions ; un ovaire dégagé du calice et enfermé dans le disque charnu déjà décrit, surmonté d'un style simple et d'un stig- mate simple ou trifide, et devenant ou une baie à trois loges réduites ordinairement à une par suite d'avortement, ou un fruit composé de trois capsules uniloculaires à loges contenant un petit nombre de graines. Les tiges sont ligreuses et sarmenteuses à rameaux opposés , ainsi que les feuilles, qui sont stipulées, simples et entières; les fleurs sont disposées en corymbes ou en faisceaux aux aisselles des feuilles ou aux extrémités des tiges. Aux genres Hippocratea et Tontilea, faisant partie de cette famille , on peut ajouter Vanthodon de la Flore du Pérou, et le calypso observé à Madagascar par M. du Petit-Thouars, dont le fruit n'est pas encore connu. Ils sont peut-être con- génères des deux précédens , selon la structure de ce fruit, capsulaire ou en baie. On pourra encore ajouter à cette série le salacia de Linnaeus, lorsqu'il aura été bien observé dans toutes ses parties. (J. ) HIPPOCRÈNE, Hippochrenes. (Concliyl.) Subdivision gé- nérique, établie par M. Denys de Montfort, Conchyl. syst. . tom. 2 , p. Ô23 , pour quelques espèces de rostellaiies de M. de Lamarck , dont le bord droit se dilate et s'élargit avec l'âge en une sorte d'aile ou de fer de hache. Le type de HIP *«* ce genre est le rostellaria macroptera de MM. de Lamarck et de Roissy, que Brander a figuré depuis long-temps dans son Histoire des fossiles du comté de Hampton, en Angleterre, pi. 6 , n.° 76 , sous le nom de strombus amplus. On n'a encore trouvé cette coquille qu'à l'état fossile, et surtout à Grignon. Il en est une autre espèce , figurée dans les planches du Dictionnaire sous le nom d'Hippocrène columbaire , qui est également fossile. Voyez Rostellaire. (De B.) HIPPOCRÈPE ; Hippocrepis , Linn. (Bot.) Genre déplantes dicotylédones, de la famille des légumineuses, Juss, , et de ïa diadelphie décandrie , Linn., dont les principaux carac- tères sont : Un calice monophylle , à cinq dents inégales ; une corolle papillonacée , à étendard porté sur un onglet saillant hors du calice; à ailes ovales- oblongues , rappro- chées, et à carène lunulée ; dix étamines diadelphes; un ovaire supérieur, oblong , chargé d'un style montant et en alêne , terminé par un stigmate épais et velouté ; un légume oblong, articulé, comprimé, courbé en faucille ou un peu en fer à cheval, et ayant l'un de ses bords creusé de sinuo- sités ou d'échancrures remarquables : chaque articulation contient une graine. Les hippocrèpes sont des herbes à feuilles alternes, ailées avec impaire, accompagnées de stipules, et à fleurs axillaires, souvent disposées en tête. On en connoît cinq à six espèces, dont trois sont indigènes. Nous ne parlerons que de ces der- nières. HippocrÈpe vivace : Hippocrepis eomosa , Linn,, Spec.» io5o ; Ferrum equinum germanicum , siliquis in summitate , Garid., Aix , t. 35. Sa racine est vivace; elle produit des tiges sillonnées, rameuses, étalées, longues de six à huit pouces, disposées en touffe, garnies de feuilles pétiolées , composées de six à sept paires de folioles ovales ou oblon- gues , obtuses ou échancrées. Les fleurs sont jaunes , dispo- sées cinq à huit en ombelles ou têtes portées sur des pédon- cules plus longs que les feuilles. Il leur succède des légumes alongés, étroits, scabres, à peine courbés, creusés de larges échancrures en l'un de leurs bords. Cette plante est commune dans les pâturages secs et sur les bords des bois en France, en Angleterre , en Allemagne , en Italie , etc. t$ï HIP Hippocrèpe mxjltisiliqueuse : Hippocrepis multisiliquosa, Liniu , Spec, io5o; Ferrum equinum siliqua multiplici , Garid., Aix , 172, t. 34. Sa racine est menue , annuelle; elle produit une tige glabre, divisée dès sa base en quelques rameaux grêles, longs de cinq à huit pouces, et garnis de feuilles composées de quatre à cinq paires de folioles oblongues , obtuses et légèrement échancrées à leur sommet. Les fleurs sont jaunes, assez petites, portées trois à quatre ensemble sur un pédon- cule un peu plus court que les feuilles. Les légumes sont comprimés, un peu hérissés, courbés en arc, creusés en l'un de leurs bords d'échancrures resserrées à l'entrée et orbicu- laires dans le fond. Cette espèce croît dans les lieux pierreux de l'Espagne , de l'Italie et du midi de la France. Hippocrèpe bnisiliqueuse : Hippocrepis unisiliquosa, Linn. , Spec, 1049; Ferrum equinum siliqua singulari , Garid., Aix, 172, t. 114. Cette espèce diffère de la précédente par ses ileurs solitaires, presque sessiles , et par ses légumes parfai- tement glabres. Elle croît dans le midi de la France et de l'Europe. L'espèce de ressemblance qu'ont les fruits des espèces de ce genre, et particulièrement des deux dernières, avec un fer à cheval, a fait croire, dans des temps d'ignorance où ces rapports de conformation étoient regardés comme des indices des vertus des plantes, que les hippocrèpes a voient la singulière propriété de briser les fers des chevaux qui marchaient dessus, et c'est probablement d'après cette sup- position que le peuple croit encore que les voleurs con- noissent une herbe avec laquelle ils peuvent , quand ils sont arrêtés , briser leurs chaînes ou les verroux de leur prison. ( L» D. ) HIPPOGLOSSE , Hippoglossus. (Ichthjol.) Voyez Flétan et Pleuronecte. (H. C.) HIPPOGLOSSUM. (Bot.) Clusius , dans ses Plant. Hisp., désigne sous ce nom Valypum des provinces méridionales de la France, glohularia alypum, (J.) HIPPOGLOTTIS. (Bot.) Voyez Hvpelate. (J.) HIPPOGROSTIS. (Bot. ) Rumph traduit ainsi le nom rampot cuda , signifiant en langue malaise chien-dent de cheval, donné dans les Moluques aune espèce de panicum , H1P ^3 qui sert de fourrage pour les chevaux et autres bestiaux. (J.) HIPPOLAÏS. (Ornith.) Ce mot, qui est aussi écrit hypolais et hyppolaïs , désigne un bec-fin sur l'espèce duquel les au- teurs ne sont pas d'accord ; c'est le motacilla hippolais de Linnaeus, et la fauvette hippolaïs de M. Vieillot. On est déjà entré dans quelques détails à cet égard aux mots Epilai's , tom. XV, p. 73, et Fauvette, tom. XVI, p. 261. (Ch. D.) HIPPOLAPATHUM. (Bot.) Voyez Hydrolapathum. (J.) HIPPOMANE. (Bot.) Voyez Mancéniuer. (Poir.) HIPPOMANÉS. (Bot.) Ce nom ancien, cité par Dalé champs, est rapporté par C. Bauhin à la noix metel, nux metel ojficinarum , plante narcotique, qui est le daturafastuosa ou le datura metel de Linnaeus. Il a été aussi donné au câprier, suivant Ruellius , quoiqu'il ne soit pas narcotique. Ce nom rappelle cependant l'idée d'une substance très -vénéneuse. C'est probablement pour cette raison que Linnaeus, ne vou- lant pas adopter, pour le mancenilier d'Amérique dont le fruit est un poison très-actif, le nom de mancinella, donné par Plumier, l'a nommé hippomane. Il lui avoit réuni comme congénère le sapium aucuparium de Jacquin , qui est un véri- table sapium. P. Brown lui avoit joint également le hura, qui est un genre très-distinct. (J. ) HIPPOMANICA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , dont la famille n'est pas encore connue ; il appartient à la décandrie monogjnie de Linnaeus, et paroît avoir des rapports avec le zjgopliyllum. Son caractère essentiel consiste dans un calice à cinq divi- sions, cinq pétales ovales , dix étamines , un ovaire supérieur, un style , un stigmate. Le fruit est une capsule à quatre loges renfermant plusieurs semences, Hippomanica vénéneux : Hippomanica insana , Molin., Chil., edit. gall. , pag. 97 et 332; vulgairement Erba-loca. Plante herbacée, dont les racines sont fibreuses, annuelles : elles produisent plusieurs tiges droites, glabres, quadrangulaires, rameuses, hautes d'un pied et demi; les rameaux garnis de feuilles glabres , sessiles , opposées , lancéolées , entières , charnues , d'un vert cendré , longues d'environ un pouce» Les fleurs sont pédonculées, solitaires, terminales; lecalic: i34 HIP à cinq divisions en ovale renversé; la corolle un peu plus longue que le calice, d'un jaune rougeàtre , composée de cinq pétales ovales; dix étamines, de la longueur du calice; les filamens subulés; les anthères oblongues; l'ovaire oblong, supérieur, surmonté d'un style filiforme , de la longueur des étamines; le stigmate ohjus. Le fruit est une capsule à quatre loges, s'ouvrant en quatre valves, renfermant des semences noires, en forme de rein. Cette plante croît au Chili, dans les vallons des Andes, où elle est très-abondanle : les habitans du pays prennent, pour la détruire, des peines presque inutiles. Son suc est jaune, visqueux, d'un goût fade et doucereux. Elle est très-nuisi^ ble aux bestiaux j ceux qui en mangent, surtout les che- vaux, deviennent comme enragés : d'où lui est venu le nom, qu'elle porte dans le pays, d'erba-loca (herbe folle). Si un cheval en a mangé , il périt infailliblement , à moins qu'on ne le fasse suer abondamment par des courses forcées. (Poir.) HIPPOMANUCODIATA (Omith.), un des noms de l'oir seau de paradis ordinaire, paradisea apoda de Linnœus et de Latham. (Ch. D. ) HIPPOMELIS. (Bot,) L'arbre que Palladius nommoit ainsi, est selon quelques-uns une espèce d'alisier, cratœgus tormir nalis, au rapport de C. Bauhin , qui le nomme hjpomelides. (J.) HIPPOMURATHRUM. (Bot.) Il paroît que Dioscoride donnoit ce nom au fenouil sauvage, variété de Yanethumfa- niculum. Taberna?inontanus le donnoit au peucedanum silaus ; Rivin à l'espèce de seseli dite pour cette raison seseli hippo- murathrum. On le retrouve dans C. Bauhin , cité comme sy- nonyme de son earvifolia, espèce de selinum , et, dans le même, désigné sous le nom dliippomathrum creticum ou siculum , comme étant la même plante que Linnaeus nomme cochrys sicula. (J. ) HIPPOMYRMEX. (Entom.) Ce nom est employé par Aris- tote, liv. 8, chap. 28, <^ro/Wp//.»Ç , où il dit qu'on n'en trouve pas en Sicile. Il paroît, d'après les commentateurs, que ce nom de fourmi-cheval signifioit simplement que l'es= pèce étoit grande, formica quœ equus appellatur. (C. P.°) HIP l85 HIPPONICE ; Hipponix. (Foss.) On trouve dans les couches du calcaire coquillier de Grignon près de Versailles, de Hau- leville (département de la Manche) , de Montmirail et autres, des valves de différentes grandeurs, qui adhèrent quelque- fois sur des coquilles et qui ont la contexture de celles des huîtres. Elles sont un peu concaves et irrégulièrement or- biculaires. On remarque dans leur intérieur une impression musculaire en fera cheval, et, vu l'absence de charnière, quelques savans conchyliologistes avoient cru pouvoir les regarder comme pouvant servir de type au genre Acarde. Après avoir eu sous les yeux un très-grand nombre de ces valves, et n'ayant jamais rencontré celles qui n'auroient pas porté des traces d'adhérence si elles eussent appartenu au genre Acarde, j'ai douté qu'elles en dépendissent. Ayant remarqué un moule intérieur qui se trouvoit pétrifié et attaché sur l'intérieur de l'une d'elles qui provenoit de la falunière de Hauteville , j'ai reconnu qu'il étoit celui de l'espèce de coquille à laquelle M. de Lamarck a donné le nom de patella cornucopia , dont on trouve beaucoup de grands échantillons dans la même falunière, et dont on voit même une empreinte au-dessous de celte valve, qui a adhéré sur une coquille de son espèce. Ayant aussi remarqué , dans ma collection , une pareille valve qui adhère sur une coquille à l'état frais (patella mi- trata, Gm.), j'ai pensé que certaines coquilles, qu'on avait rangées dans le genre des patelles et qu'on croyoit devoir être placées dans celui des cabochons , se formoient des supports quelquefois très-épais et très-élevés. Mes conjectures ont été complètement réalisées en trou- vant une de ces coquilles fossiles sur son support. Il étoit fixé et arrêté dans l'intervalle que présentoient extérieure- ment differens accroissemens du bord droit de l'ouverture du ceriihium giganteum. Ce support n'est pas épais, mais il présente bien distinctement l'impression musculaire en fer à cheval. Toutes les espèces de mollusques qu'on croyoit devoir faire entrer dans le genre Cabochon , à cause du sommet de leur coquille porté vers l'un des bords de cette dernière, n'ont pas la faculté de faire des supports. Quelques-unes s'enfon- m hip cent dans le test des coquilles sur lesquelles elles se sont trouvées; d'autres s'appliquent seulement dessus, et leurs coquilles prennent les formes du lieu où elles se trouvent, pour y rester fixées pendant toute leur vie. Si l'on peut regarder comme étant du même genre, ceux de ces mollusques qui s'appliquent seulement sur les co- quilles et ceux qui s'enfoncent dans le test des coquilles, il n'en est pas de même de ceux qui se forment un support calcaire , attendu qu'ils doivent être exclusivement munis d'organes propres à les former. Ayant présenté ces remarques à l'Académie des sciences , elle a jugé que ces coquilles à support dévoient constituer un nouveau genre. Je propose de donner le nom d'Hipponix à ce genre, dont voici les caractères : Coquille univalve , non spirale, conique, concave et simple en- dessous, à sommet porté en arrière; support adhérent ; impression musculaire en fer à cheval, tant dans la coquille que dans le support. Espèces fossiles. L'Hipponice corne- d'abondance : H. cornucopia, Def. ; Pa- tella cornucopiai Lamk. Coquille conique, à support adhé- rent, à sommet porté en arrière; chargée de petites côtes rayonnantes du sommet jusqu'au bord et coupées transver- salement par des stries parallèles à ce dernier. Très -forte impression musculaire dans la coquille et dans le support. Cette espèce, que l'on trouve à Hauteville, parvient jus- qu'à la longueur de trois pouces sur deux pouces et demi de largeur. Quelques-uns de leurs supports ont plus de deux pouces d'épaisseur; les bords de la coquille sont amincis en biseau, mais souvent ils sont très-irréguliers. L'ouverture est ovale et presque toujours échancrée dans sa partie pos- térieure. La coquille des plus grands individus est en général régulière; mais, en suivant les stries d'accroissement, on voit qu"étant plus jeune elle avoit été très-souvent irrégulière : ce qui vient sans doute de ce que le jeune mollusque, s'étant trouvé à sa naissance porté par hasard sur un corps irrégu- lier, avoit été obligé, en commençant sa coquille et son HIP l87 support, de suivre les formes de ce même corps, et que ce n'étoit qu'en vieillissant et après avoir porté plus abondam- ment de la matière calcaire dans les endroits qui s'éloi- gnoient le plus du plan régulier, que l'un et l'autre prenoient leur régularité. Les coquilles de cette espèce, ainsi que la partie de leur support sur laquelle a été attaché le muscle adducteur, sont de la nature des volutes, des porcelaines et autres sembla- bles, qui disparoissent quelquefois entièrement dans certaines localités, où elles ne laissent que leur empreinte et leur moule intérieur, tandis que leurs supports sont de la nature des coquilles des huîtres, qui ne disparoissent jamais, en sorte que l'on rencontre beaucoup de ces derniers dans lesquels la partie qui se trouvoit sous le muscle adducteur a disparu et a laissé un vide en forme de fer à cheval. Celles de ces coquilles que l'on trouve à Grignon et dans d'autres endroits aux environs de Paris, sont en général de moitié plus petites que celles que l'on trouve à Hauteville , et l'on voit dans les collections des coquilles à l'état frais que l'on peut regarder comme les analogues des premières. L'Hifponicë dilatée : H. dilatata , Def. ; Patelin dilatata , Lamk. Coquille conique, aplatie, rugueuse; à support ad- hérent , à base suborbiculaire et à sommet incliné. Les coquilles de cette espèce ont environ un pouce de longueur et ont de très- grands rapports avec l'espèce pré- cédente ; mais elles sont moins épaisses et leur forme est plus alongée. Les supports que l'on peut présumer leur appar- tenir, puisqu'on les trouve avec elles à Grignon, sont plus feuilletés, trè*s- fragiles , et en général beaucoup plus minces; l'impression musculaire y est moins marquée et plus étroite. On trouve encore à Hauteville des supports qui, sur six à sept lignes de diamètre , ont quelquefois jusqu'à deux pouces de hauteur. Les mollusques qui les ont formés, avoient la faculté de changer un peu de place; au lieu d'a- jouter à leur support des couches placées immédiatement les unes au-dessus des autres, ils ont formé de petites ca- iottes qui adhèrent seulement par leur base, et qui s'écar- tent quelquefois de la ligne perpendiculaire par un intervalle i88 HIP d'environ une ligne , en s'appuyant sur le corps contre lequel elles sont attachées. J'ai vu de ces petits supports qui se sont pour ainsi dire promenés de cette façon sur d'autres plus gros. Je pense qu'ils ont été formés par l'animal auquel a appartenu une très- jolie espèce de coquille finement striée, à laquelle j'ai donné le nom d'hipponix Sowerbyi , et que l'on trouve dans la même falunière. Elle est très-aplatie ; son sommet est porté sur l'un de ses bords , et elle porte une forte impression musculaire , ainsi que les supports. Je ne doute nullement que , parmi les coquilles qui peu- vent entrer dans le genre Cabochon , il ne s'en trouve beaucoup qui devront entrer dans celui dont je viens d'as- signer les caractères ; mais il faudra que les occasions se présentent pour être assuré de l'existence de leur support. Malheureusement ce n'est que la valve libre que les flots rejettent le plus ordinairement , et les supports ne présen- tent pas des formes assez remarquables pour les faire re- cueillir par ceux qui recherchent les coquilles sur les rivages ou dans la mer. Les figures des coquilles ci - dessus décrites se trouvent dans l'Atlas de ce Dictionnaire. (D. F.) H1PPOPE, Hippopus. (Conchyl.) Genre établi par M. de Lamarck , dans la première édition de ses Animaux sans ver- tèbres , pour une coquille assez singulière, que Linna?us con- sidéroit comme une espèce de came, et que Bruguières ran- geoit parmi ses tridacnes. Il paroît qu'on n'en connoît pas encore l'animal, qui doit cependant très-probablement dif- férer de celui de ce dernier genre. Quoi qu'il en soit, les caractères de la coquille , qui sont extrêmement aisés à saisir, sont les suivans : Coquille subtriangulaire , assez alongée , équivalve, inéquilatérale , complètement close, le sommet submédian etobtus: charnière complète, dorsale, postérieure, formée sur la valve droite par une dent antérieure , compri- mée, en arrière du sommet, et par deux autres postérieures, séparées par une forte rainure ; sur la valve gauche , par une excavation antérieure entre deux lames , dont l'infé- rieure est plus grande , et en arrière par une dent lamelleuse , saillante entre deux fossettes : Ugament extérieur dorsal oc- cupant toute la longueur de la charnière; une large lunult? HIP **9 plane occupant toute la moitié antérieure du bord supérieur ; une seule impression musculaire, peu sensible. Ce genre ne comprend encore qu'une espèce, qui vient de la mer des Indes et qui n'est pas rare dans les collections: on la connoît vulgairement sous le nom de Choux ou de Feuille de chou. M. de Lamarck la nomme FHippope maculée, Hippopus maculatus ; elle est figurée dans Lister, Conch. ,> tab. 349, fig. 187, et dans tous les conchyliologistes. C'est une coquille assez grande , quoiqu'elle soit bien loin d'égaler la tridacne ou le bénitier, de sept pouces de long sur cinq de haut, de couleur généralement blanche, mais ornée assez irrégulièrement en dehors de taches rouges ou pourpres assez petites; elle est en outre traversée par de grosses côtes peu nombreuses, elles-mêmes sillonnées et épineuses, partant du sommet au bord inférieur, et qui, par leur disposition alter- nante , rendent ce bord largement denticulé ou sinueux. Ce genre avoit déjà été établi par Klein , qui lui donnoit le nom de chamœlea. (De B. ) HIPPOPHAE. {Bot.) Ce nom a été donné par Dioscoride à un arbrisseau épineux , nommé rhamnus par Matthiole et C. Bauhin , rhamnoides par Tournefort. Linnaeus, en admet- tant le genre de ce dernier, lui a conservé son nom primitif. On trouve dans Anguillara un autre hippophae, qui est le rhamnus oleoides , ou une espèce voisine. Un troisième hippopjiae , cité sous ce nom et figuré parDodoens, relaté par Daléchamps et par C. Bauhin, nommé aussi spina purga- trix , n'est pas autant connu. Dodoens, en parlant de cet hip- pophae , dit qu'on lui donne encore les noms de hippion et echinion. Voyez Argoussier. (J.) HIPPOPHyESTUM. (Bot. ) Columna nommoit ainsi la cen- taurea calcitrapa , Linn. , que Gaertner nomme calcitrapa hip- pophœstum. ( H. Cass. ) HIPPOPHYON (Bot.), nom grec donné par Théophraste, suivant Mentzel, au galiet des marais, gallium palustre, ou au galiet blanc, gallium mollugo, qui est, suivant C. Bauhin, le lappago de Pline. (J.) HIPPOPOTAME. (Mamm.) Nom tiré de deux mots grecs, Î7r7roç , cheval, et 7roTu.jUL0ç, Jleus-e, qui signifie proprement cheval de rivière , et que les anciens donnoient à un grand i9o HIP animal d'Afrique qui a beaucoup de rapports avec 1*6 co chons, et que, par cette raison, les naturalistes ont rang' dans l'ordre des paquidermes. Ce nom de cheval -de rivière vient sans doute de la voix de l'hippopotame, qui .paroil ressembler à un hennissement. Cet animal, le seul de son genre que l'on connoisse vivant (BuflTon, Suppl., tom. III, pi. 53), paroit être un des plus lourds, un des plus grossiers, un des plus sauvages de tous ceux qui existent. Son corps est une masse informe, portée par des membres très-courts et très-épais ; il est revêtu d'un cuir qui ne laisse distinguer aucune articulation ni aucun muscle; et la tète , portée à l'extrémité d'un cou que l'on ne distingue guère que par quelques plis , est terminée par des lèvres charnues, larges et aplaties, qui achèvent de donner à cet animal l'apparence la plus disgracieuse. Ses allures sont analogues à ses formes : il vit continuelle- ment dans la fange, sur les bords des rivières, d'où il ne s'éloigne guère que la nuit ; et au moindre bruit , à la moindre indice d'un danger, il se plonge au fond des eaux, et ne fait alors sortir que ses naseaux pour respirer d'in- tervalle en intervalle. Aussi rien n'est plus difficile à tuer que les hippopotames, d'autant plus que les balles ordinaires s'aplatissent sur leur cuir, et qu'il faut les atteindre à la tête pour les frapper mortellement. Ce sont des animaux herbivores; maison les voit recher- cher surtout certaines racines, les joncs, les cannes à sucre, le millet, etc. Ils paroissent vivre en troupes nombreuses dans les fleuves où ils n'ont pas d'ennemi à craindre, et ils ont sûrement autrefois habité toute l'Afrique , excepté les contrées situées au nord et à l'ouest de l'Atlas ; mais au- jourd'hui ils ont été expulsés de l'Egypte : on ne les retrouve plus qu'en Abyssinie et dans les régions qui sont au midi du grand désert, jusqu'au cap de Bonne -Espérance, où ce- pendant ils sont moins nombreux qu'ils n'étoient autrefois ; les Européens ont été pour eux des ennemis plus dangereux que les Cafres ou les Hottentots. Les hippopotames ont un système de dentition très-parti- culier. Leurs incisives sont au nombre de quatre à chaque mâchoire; les supérieures sont recourbées, et les inférieure'". HIP ijt langues, cylindriques, pointues et couchées en avant. C'est à l'aide de ces dents qu'ils fouillent la terre et en arrachent les bulbes et les racines. Ils ont six molaires de chaque côté des deux mâchoires: les trois premières sont simples et coniques, parce qu'elles s'usent peu par la mastication ; les trois der- nières, avant d'être usées, sont formées de deux pointes qui, en s'effaçant, présentent, par les contours de l'émail, la figure d'un double trèfle. On a peu de détails sur la structure de leurs organes des sens, dont les parties extérieures paroissent être assez peu développées. L'œil est très-petit, et la conque de l'oreille peu étendue. Les narines sont saillantes et entourées , suivant toute apparence , de cartilages et de muscles, au moyen des- quels l'animal peut les fermer ou les ouvrir, selon qu'il est plongé dans l'eau ou dans l'air. Les organes du goût n'ont point été décrits, et il est difficile de penser que ceux du toucher aient quelque délicatesse, si ce n'est auxlèvres. Toute la peau } dont l'épaisseur est extrême, est à peu près dénuée de poils; on n'en trouve que quelques-uns épars sur le corps : seule- ment une touffe de crins teri-ane la queue, et des poils plus doux garnissent les oreilles et les parties génitales; des rudi- mensde moustaches se trouvent aussi sur le devant des lèvres. Tout ce qu'on sait des organes de la génération , c'est que ceux du mâle sont à peine apparens à l'extérieur, et que les femelles ont deux mamelles sous le ventre. Les pieds ont quatre doigts, à peu près d'égale longueur, qui ne s'aperçoivent au dehors que par les ongles qui les terminent et qui sont sembla- bles à de petits sabots. La queue est courte , épaisse , pendante et susceptible de peu de mouvemens. La couleur générale est d'un brun-noir foncé, un peu plus pâle sur le ventre. Il paroit que ces animaux ne mettent au monde qu'un petit à la fois, que la mère porte sur son dos lorsqu'elle nage, et qu'ils atteignent souvent de dix à onze pieds de long sur quatre ou cinq de haut. Les incisives des hippopotames étant plus compactes et plus blanches que l'ivoire, on les préfère dans beaucoup de cas à cette substance, mais principalement pour les dents artifi- cielles : aussi font-elles un objet de commerce, et c'est, à ce qu'il paroit , la seule partie de ces animaux que nous puissions î92 HIP mettre à profit aujourd'hui ; mais leur chair, étant fort bonne , est recherchée des peuples dans le voisinage desquels ils se trouvent, et leur cuir sert aussi à quelques-uns des usages de ces peuples. Les Égyptiens, dont le culte paroît avoir pu s'étendre à presque toutes les productions de la nature, adorèrent l'hippopotame, et l'on a retrouvé cette superstition chez plu- sieurs des peuples nègres de l'Afrique. Rome vit pour la première fois cet animal du temps de l'édile Marcus Scaurus , et c'est un avantage des anciens sur les modernes; car il est à peu près certain qu'on n'a plus amené d'hippopotame en Europe depuis les Romains, si ce n'est à Constantinople, où Belon vit celui dont il a parlé. Leur expulsion de l'Egypte ne date pas de très-loin; car, au rapport de Thevenot (Relation d'un voyage au Le- vant, tom. 1, pag. 491 et 492; Paris 1664), on y en trou- voit encore vers le milieu du dix-septième siècle. On n'a aucune bonne figure de cette espèce ; toutes ont été faites d'après des peaux bourrées. Si l'hippopotame que nous ■ enons de décrire est aujour- d'hui le seul de son genre, et s'il ne se trouve plus qu'en Afrique, comme les observations qu'on possède portent aie croire, il n'en étoit pas de même dans les temps antérieurs à ceux où les continens commencèrent à être habités par les hommes. On a découvert en France et eh Italie , et l'on découvrira sans doute dans beaucoup d'autres lieux, des débris fossiles d'hippopotames. Nous devons surtout à M. G. Cuvier la con- noissance de ceux qui ont été tirés du sein delà terre jusqu'à ce jour (Recherches sur les ossemens fossiles). Il en distingue deux : Le Grand Hippopotame, qui paroît n'avoir pas beaucoup différé de l'espèce vivante, et dont on a trouvé les dépouilles près de Montpellier et dans le val d'Arno. Le Petit Hippopotame, que M. G. Cuvier a découvert dans des roches dont on ne connoissoit pas l'origine et qui res- sembloient aux brèches osseuses de Gibraltar, de la Dalma- tie , de Cette, etc., avoit à peu près la taille d'un sanglier et devoit avoir du reste assez de ressemblance avec l'espèce HIP itf vivante, si ce n'est que la structure des molaires antérieures paroit avoir été plus compliquée que dans cette espèce. (F. C.) HIPPORYNCHOS. (Ornith.) On a donné ce nom, à cause de la grandeur de son bec , à l'espèce de toucan désignée d'abord sous celui de pie du Brésil , et qui est le tucana, n.° 1, de Brisson , et le ramphastos picatus , Linn. (Ch. D.) HIPPOSEL1NUM. (Bot.) La plante qui porte ce nom dans Théophraste , et celui de smyrnium dans Dioscoride, est, suivant C. Bauhin et Linnéeus , le maceron ordinaire, smyr~ nium olusatrum. Daléchamps cite , comme hipposelinum de Matthiole, lalivêche, ligusticum levisticum. Pline, en parlant du persil, apium, dit qu'on *4e nomme hipposelinum quand il croît dans les lieux secs, et heleoselinum , quand on le trouve sauvage dans les lieux humides. Daléchamps parle aussi de ces variétés du persil. (J.) HIPPOSETA (Bot.), un des noms anciens de I'Équisetdm ; voy. ce mot. (Lem.) HIPPOTAURUS. (Mamm.) Voyez Jumar. (F. C. ) HIPPOTIS. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des rubiacées , de la pentandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère es- sentiel : Un calice en forme de spathe, fendu latéralement au sommet; une corolle en entonnoir à cinq lobes; un ap- pendice crénelé autour de l'ovaire ; cinq étamines attachées vers le milieu du tube; un ovaire inférieur; un style, un stigmate bifide; une baie à deux loges polyspermes, couron- née par le calice. Hippotis a trois fleurs : Hippotis trifolia , Ruiz et Pav. , FI. Per. 2, pag. 56, tab. 201. Arbrisseau des grandes forêts du Pérou , velu sur toutes ses parties , dont les tiges sont droites, rameuses, hautes de dix à douze pieds, cendrées; les ra- meaux entourés à leurs articulations de poils de couleur purpurine, chargés de feuilles péliolées, opposées, ovales- oblongues , acuminées , très- entières , longues de quatre à cinq pouces et plus, très- veinées ; les pétioles courts ; deux stipules ovales, caduques. Les pédoncules sont filiformes, une fois plus courts que les feuilles, soutenant trois fleurs à peine pédicellées, munies de petites bractées caduques et si. i3 i94 HIP subulées. Leur calice est d'un rouge pourpre, entier, per- sistant , en forme de spathe , fendu latéralement à sa partie supérieure; la corolle couleur de laque, verdàtre à sa base; le tube courbé, plus long que le calice , d'un rouge jaunâtre en dedans; un appendice court, jaunâtre, en forme de coupe, à cinq crénelures, situé autour de l'ovaire; les fila- mens subulés , recourbés, velus à leur base, attachés vers le milieu du tube ; les anthères ovales, à deux loges; l'ovaire ovale-, le style courbé, filiforme, de la longueur du tube; le stigmate oblong , à deux lobes' rapprochés. Le fruit est une baie hérissée, d'un rouge pourpre, à deux loges poly- spermes, couronnée par le calice. (Poir.) HIPPUR1NA. {Bot.) Genre zia, "VVilld. , Spec, 1, pag. 878. Petit arbuste dont les ra- meaux sont cylindriques, velus et pileux, surtout vers leur sommet; les feuilles presque sessiles , ovales -aiguës, mucro- nées , finement dentées en scie , ou rudes et hérissées en- dessus, pileuses en-dessous, longues d'environ un pouce; les fleurs axillaires, solitaires, médiocrement pédonculées; le calice un peu hérissé, entouré de six ou sept bractées lan^ céolées, subulées, inégales, de la longueur du calice; la co- rolle glabre, d'un rouge pourpre. Le fruit consiste en une capsule trigone, ovale -oblongue , obtuse, à trois valves, à trois loges renfermant quatre à six semences oblongues, brunes, point membraneuses à leurs bords, un peu mucila- gineuses à l'extérieur, attachées à un placenta central. Hoitzie bleuâtre; Hoitzia ccerulea, Cavan. , LciL, Icon.rar., 4, tab. 366. Plante découverte sur les collines aux environs de Mexico. Ses racines sont ligneuses , perpendiculaires , rameuses; elles produisent plusieurs tiges un peu ligneuses, diffuses, hautes d'environ un pied, pubescentes, garnies de 276 HOI feuilles à peine pétiolées, oblongues- lancéolées, finement dentées et mucronées , hérissées en-dessous sur leurs ner- vures ; les dentelures fines , aristées ; les fleurs solitaires , axillaires, situées vers l'extrémité des rameaux; trois à sept bractées inégales, plus longues que le calice; la corolle d'un blanc clair; son tube plus long que le calice; les divisions du limbe ovales- obtuses ; la capsule plus courte que le ca- lice persistant; les loges monospermes. Hoitzie glanduleuse ; Hoitzia glandulosa, Cavan. , Icon. rar., 4, tab. 567. Ses tiges sont cylindriques, couvertes de poils glanduleux ; les rameaux alternes , garnis de feuilles ovales- lancéolées , à dentelures presque épineuses ; les fleurs soli- taires, pédonculées, axillaires; le calice tubulé , à cinq dé- coupures subulées ; six à sept bractées lancéolées en forme d'involucre , obscurément dentées , munies sur le dos de poils glanduleux; la corolle rouge ; la capsule ovale-oblongue. Cette plante croît au Mexique. Hoitzie ajustée ; Hoitzia aristata , Kunth , in Humb. et Bonpl. JVov. gen. , 3 , pag. 164. Ses jeunes rameaux sont pubescens, garnis de feuilles éparses, quelquefois opposées, pétiolées, aiguës, un peu rudes en -dessus, plus pâles et hérissées de poils en-dessous, à doubles dentelures aristées, longues d'un pouce et demi et plus; les fleurs sessiles, placées vers l'ex- trémité des rameaux; plusieurs bractées très-inégales, ovales, diaphanes, dentées, aristées; la corolle un peu violette; le tube très-grêle , une fois plus long que le calice ; le limbe à cinq divisions spatulées, égales, nerveuses et ciliées; les cap- sules glabres, ovales-oblongues, obtuses. Cette plante croît au Mexique. Hoitzie de Cervantes; Hoitzia cervantesia, Kunth, Le. Pe- tit arbuste très-rameux , hérissé de poils glanduleux, garni de feuilles éparses, presque sessiles , oblongues - lancéolées , finement dentées en scie, rudes sur leurs nervures; les pé- tioles hérissés ; les fleurs sessiles , géminées , rapprochées vers l'extrémité de rameaux très-courts; les bractées linéai- res, dentées vers leur sommet, munies de glandes pileuses; le calice glabre, de la longueur du tube de la corolle ; la corolle violette; la capsule oblongue, lisse, verdâtre , ob- tuse, plus courte que le calice; une ou deux semences dans IIOI 277 chaque loge, brunes, ovales, comprimées, mucilagirieuses. Cette plante croît au Mexique. Hoitzie agglomérée; Hoitzia agglomerata , Kunth , l. c. Ar- brisseau un peu blanchâtre , très-rapproché du précédent; ses rameaux, dans leur jeunesse, sont velus et glanduleux ; ses feuilles médiocrement pétiolées , ovales, finement den- tées en scie , rétrécies à leur base, hérissées et un peu blan- châtres à leurs deux faces ; les fleurs solitaires , placées vers l'extrémité sur un rameau très-court, presque agglomérées, munies chacune d'environ sept bractées lancéolées , un peu roides, pileuses et glanduleuses ; le calice glabre, à cinq dents subulées; la corolle violette. Cette plante croît au Mexique. (Poir.) HOITZILAZTATL. (Ornith.) Cet oiseau , dont parle Fer- nandez, pag. 27, chap. 62, est le héron zilatat, ardea œqui- noctialis , var. , Lath. (Ch. D.) HOITZILLIN. (Ornith.) Cet oiseau , dont parle Seba, Thés. 1 , tab. 61 , fig. 5 , et qui est désigné par Buffbn sous le nom d'oiseau rouge à bec de grimpereau , est le certhia mexicana de Gmelin , et le certhia coccinea de Latham. ( Ch. D.) HOITZILOXITL. (Bot. ) Nom mexicain, suivant Hernan- dez, soit d'une espèce de sumac, soit d'un arbre duquel découle un baume très-estimé : c'est le même qui, au Brésil, est nommé calureiba; et Linnaeus fils cite l'un et l'autre comme synonymes de son myroxylum peruiferum , qui donne , selon lui , le baume du Pérou. Des noms presque semblables sont donnés à des plantes très- différentes : celui de hoitzil- tenxochitl, à une renoncule; celui de hoitzitzilmatl, aune espèce d'agave; celui de hoitzitziltet , à un héliotrope; celui dehoitzit- xilxochitl, peut-être à une espèce du genre que nous avons nommé hoitzia. (J. ) HOITZ1TZIL. ( Ornith. ) L'oiseau figuré dans Fernandez , pag. 320, liv. 9, chap. 11 , sous ce nom et sous celui de xiu- hoitzitzilin, et dont J. F. Lincei a donné une nouvelle figure dans ses Commentaires, pag. 705 du même ouvrage, en l'ap- pelant hoitzitziltototl , est un grand colibri dont le nom a été contracté par Buffon , et qui est devenu le zitzil ou colibri •piqueté , trochilus punctulatus , Gmel. et Lath. Fernandez a figuré, pag. 320 et 321 , plusieurs autres oiseaux, dont il dit 276 HOI les espèces différentes en grandeur et en couleurs, niais sans en décrire aucune. Les noms qu'on lit au-dessus des gravures sont Etsalhoitzitzilin t Yztachoitzitzilin , Tenocohoitzilin , Quetsalhoi- tzitzilin, Tozcacozhoitzilin et Xochoitzitzilin. On trouve, page 522 , au bas d'une notice placée à la suite de ces gravures, d'autres noms dont l'orthographe est un peu différente, et qui sont rapportés dans Buffon au bas de l'article Zitzil; mais il ne paroit pas nécessaire de les transcrire ici. Fernandez parle encore d'autres espèces de colibris, tels que le hoitzilzillin de Tepuscullula, pag. 47, chap. 164, des plumes desquels on fait de jolis tableaux , et le nexoitzillin , pag. 3i , chap. 82. (Ch. D.) HOITZITZILL1N. (Ornith.) Voyez Hoitzitzil. (Ch.D.) HOITZMAMAXALLI (Bot.), nom mexicain de Yacacia cornigera, suivant Hernandez. (J. ) HOITZTLACUATZIN (Mamm.) , nom brésilien du coen- dou, suivant Hernandez. (F. C. ) HOIXOTOEL. (Ornith.) Orthographe fautive, employée par des naturalistes , du mot hoexotototl. (Ch. D. ) HO-RI. (Ornith.) Les Chinois, dit le P. Gerbillon, don- nent ce nom , signifiant poule de feu , à un oiseau de couleur cendrée , qui vit dans les plaines de la Mongalie et qui a au- tour des yeux un cercle de petites plumes d'une couleur de feu très-vive; il est à peu près de la taille d'un dindon et vole difficilement. (Ch.D.) HOLACANTHE, Holacanthus. (Ichthjol.) M. de Lacépède a donné ce nom à un genre de poissons qu'il a démembré du groupe nombreux des chétodons de Linnaeus , et qui, comme eux , appartient à la famille des leptosomes. Les poissons de ce genre peuvent être caractérisés ainsi : Une dentelure et un ou plusieurs longs piquans à chaque oper- cule; une seule nageoire dorsale; museau plus ou moins avancé; des dents petites, Jlexibles et mobiles; corps ovale, très-comprimé. Les Holacanthes présentent du reste tous les caractères des chétodons proprement dits, caractères que nous avons exposés en faisant l'histoire de ceux-ci; mais ils s'en distin- guent par la présence des piquans et des dentelures aux opercules, piquans qui manquent chez les chétodons : ils se ^parent en outre des Ch&lmonj , qui ont le museau très- HOL 27g saillant et en forme de bec ; des Chétodiptères, qui ont deux nageoires dorsales; des Pomacanthes, chez lesquels les oper- cules ne sont point dentelées, quoique avec un aiguillon, etc. (Voyez ces mots, Chétodon et Leptosomes.) Ce genre renferme un assez grand nombre d'espèces , que Von peut diviser ainsi qu'il suit : §. i.er Nageoire caudale fourchue ou en croissant. L'Hor.ACANTHE tricolor : Holacanthus tricolor , Lacép.; Chœ~ todon tri col-or , Bloch , tab. 426. Dos caréné; ouvertures des narines doubles; forme générale un peu alongée; nageoires du dos et de l'anus tellement recouvertes d'écaillés, qu'elles paroissent presque inflexibles; couleur générale dorée; partie postérieure du corps d'un noir foncé; écailles dures, dente- lées et bordées de rouge , ainsi que les nageoires et les oper- cules; une raie noire autour de la bouche; le grand piquant que l'on remarque à la première pièce de chaque opercule , ieint d'un rouge vif. Ce beau poisson vit dans la mer du Brésil et dans les en- virons de Cuba et de la Guadeloupe. Les trois couleurs qu'il présente ont le plus vif éclat; les taches rouges de chaque écaille semblent autant de rubis semés sur une étoffe d'or , dont un noir soyeux fait encore ressortir le brillant. L'Holacanthe ataja : Holacanthus ataja , Lacép.; Sciœna rubra, Forskal; Sciene ataja, Bonnaterre. Première et troisième pièces de chaque opercule dentelées; trois piquans à la se- conde; dessus de la tête et chaque écaille, hérissés de petites épines; teinte générale d'un rouge obscur; huit raies longi- tudinales et d'un rouge plus ou moins foncé de chaque côté du corps; deux raies rouges sur la nageoire dorsale; catopes blancs sur leur bord extérieur et noirs sur l'intérieur; na- geoire caudale jaunâtre dans son milieu. Les yeux de l'ataja sont entourés d'un anneau corné, dur? dentelé et garni d'aiguillons; sa lèvre supérieure est exten- sible. Ce poisson a été observé dans la mer Rouge par Forskal, qui l'a rangé parmi les sciènes. Il est probable qu'il ne pourra point rester dans le genre Holacanthe, où on l'a transporté depuis; car il paroît avoir deux nageoires dorsales distinctes* *8o HOL L'Hoi-acanthe Lamarck ; Holacanthus Lamarck, Lacép. Pi- quant de la première pièce de chaque opercule très-long, et renfermé en partie dans une sorte de demi-gaine; écailles arrondies, striées et dentelées; nageoire caudale en crois- sant; mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; couleur générale d'un jaune doré; trois raies longitudinales de chaque côté du corps; de très- petites taches noires sur la nageoire de la queue. On ignore la patrie de ce poisson, dédié par M. de Lacé- pède à son collègue M. de Lamarck. Il paroîtroit pourtant qu'il est le même que le quick steert de Renard (XXVI, i45), et alors il viendroit des Moluques. §. 2. Nageoire caudale rectiligne ou arrondie sans échancrure. L'Hoiacanthe empereur : Holacanthus imperalor, Lacép.; Chœtodon imperator , Linnaeus; Bloch , 194. Nageoire caudale arrondie; vingt-quatre ou vingt-cinq raies longitudinales, un peu obliques et bleues, sur un fond de couleur jaune; deux orifices à chaque narine ; nageoires dorsale et anale arrondies en arrière, comme dans l'espèce précédente, et tellement chargées d'écaillés que les mouvemens en sont très-roides. Ce poisson est remarquable par l'éclat et l'élégante distri- bution de ses couleurs : outre les bandes de saphirs qui sem- blent, de chaque côté de son corps, reposer sur des lames d'or très-polies, une teinte d'azur entoure chaque œil, borde chaque pièce des opercules et colore le long piquant qui arme celles-ci. L'holacanthe empereur vit dans la mer du Japon. Sa chair, d'une saveur agréable , est souvent beaucoup plus grasse que celle du saumon , et est préférée à celle de tous les autres poissons par les habitans de plusieurs contrées des Indes orientales. Il est très-rare, d'ailleurs, et se vend excessive- ment cher : circonstance qui lui a valu la dénomination d'empereur. L'Holacanthe duc : Holacanthus dux , Lacép. ; Chœtodon dux , Linnaeus; Chœtodon fasciatus , Bloch, 196; Chœtodon diacanthus, Boddaert , Epist. 5. Nageoire caudale arrondie; deux orifices à chaque narine ; couleur générale blanchâtre ; HOL 281 huit ou neuf bandes transversales bleues et bordées de brun ; des raies bleues autour de chaque œil et sur la nageoire de l'anus; une bordure azurée à l'extrémité de la nageoire dor- sale ; nageoires dorsale et anale arrondies simplement. Ce poisson est du Japon, comme le précédent. 11 est célèbre depuis long -temps dans les écrits des voyageurs, sous les noms de bandoulière rayée, de duchesse, de downing bâtard d'Harolc , etc. Renard et Valentin l'ont figuré. M. Cuvier croit qu'il n'est point différent du poisson des côtes d'Am- boine et de la mer des Moluques, qui a été décrit sous la dénomination d'Acanthopode Boddaert (Schr. der Berl. naturf. Gexellsch. 3, p. 45g). Voyez Acanthopode. L'Holacanthe-anneau : Holacanlhus annularis, Lacép.; Chce- todon annularisj Linn. Nageoire caudale presque rectiligne ; deux orifices à chaque narine ; couleur générale brunâtre ; six raies longitudinales et courbes d'un bleu clair; un anneau de la même couleur au-dessus de chaque opercule. Nageoires caudale , pectorales, et catopes , blancs; nageoire dorsale noirâtre ; anale noire avec une bordure bleue : ces deux der- nières nageoires faîciformes. Bloch (tab. 214, Jig. 1) a figuré ce poisson, qui, du reste, est mieux représenté dans Russel (1 , 88). C'est lui que les Hollandois des Indes orientales nomment ikan batoejang; car le downing marquis, figuré dans Renard (XXV, 1 35) , est l'holacanthe jaune et noir, et non point l'holacanthe-anneau, comme le prétend mal à propos Gmelin. L'holacanthe-anneau a été péché dans la merdes Moluques. Sa chair est tendre et savoureuse. L'Holacanthe ciuer : Holacanthus ciliaris , Lacép.; Chœto- don ciliaris, Linn.; Sparus saxatilis , Osbeck ; Chœtodon micro- lepidotus , Gronov. ; Bloch, 214. Nageoire caudale arrondie; nageoires dorsale et anale faîciformes; chaque écaille char- gée de stries longitudinales qui se terminent par des filamens semblables à des cils; deux ouvertures à chaque narine; un grand piquant et deux petits aiguillons à chaque opercule; couleur générale grise ; un anneau noir au devant de la na- geoire du dos; presque toutes les nageoires bordées de brun. Ce poisson , que quelques ichthyologistes ont appelé le peigne, paroît originaire des Indes occidentales et se nourrit 282 „ HOL de crustacés. Son estomac est grand ; son canal intestinal très-long et plusieurs fois recourbé; son foie bilobé, et sa vessie natatoire forte et attachée aux deux côtés du corps. L'Holacanthe bicolor : Hohicanthus bicolor , Lacép. ; Chœ* fodon bicolor, Linnaeus; Bloch , tab. 206, 1. Nageoires cau- dale, dorsale et anale, arrondies; un seul orifice à chaque narine; yeux grands; iris rouge; prunelle noire; corps dé- coré par grandes plaques d'argent et de pourpre ; partie anté- rieure du tronc, extrémité de la queue et nageoire caudale, blanches. Ce poisson, dont le nom indique le nombre des couleurs qui forment sa parure, se rencontre dans les mers des deux Indes. On le trouve, dans plusieurs ouvrages, indiqué sous la dénomination d'acarauna du Brésil, dénomination qui a été appliquée également à plusieurs espèces de chétodons. C'est lui aussi que quelques ichthyologistes ont appelé araune , grisrlle , veuve coquette, etc. L'Holacanthe mulat : Holacanthus mcsolcucus , Lacép. ; Chœ- todon mesomdas , Linn.; Bloch , 216 , lig. 2. Nageoires cau- dale, dorsale et anale, arrondies; un seul orifice à chaque narine, comme dans l'espèce précédente : teinte générale d'un brun noirâtre; tête, poitrine et nageoire caudale, blanches ou blanchâtres; une bande transversale noirâtre au-dessus de chaque œil. Cette espèce vit dans les mers du Japon. L'Holacanthe géométrique : Holacanthus geometricus , Lac, Chœtodon nicobereensis , Schneider, tab. 5o. Nageoires cau- dale , dorsale et anale , arrondies ; plusieurs cercles concen- triques et blancs auprès de l'extrémité de la queue; d'autres cercles également concentriques et blancs sur les nageoires de l'anus et du dos, et souvent au nombre de huit de cha- que côté du corps; piquant de l'opercule enfermé dans une demi -gaine. Sous le nom de downing formose , ce poisson est figuré dans Renard, 1 , pi. V, fig. 04. Nous l'avons également fait repré- senter dans l'Atlas de ce Dictionnaire. On ignore quelle est sa patrie ; mais il vient probablement des Moluques. L'Holacanthe jaune et noir ; Holacanthus jlavo-niger , Lacép. Nageoires caudale , dorsale et anale, arrondies; epu^ HOL ^ leur générale jaunâtre; sept bandes noires et très-courbes de chaque côté du corps; mâchoire inférieure avancée. On ignore la patrie de ce poisson. Il est pourtant vrai- semblable qu'il vit dans la mer des Moluques, puisqu'il est ligure dans Renard sous la dénomination de downing marquis, comme nous l'avons dit en parlant de l'holacanthe-anneau. L'Holacanthe AiiusET : Holacatithus arusct , Lacép. ; Cliœto- don maculosus , Forskal , Linnasus. Nageoire caudale arrondie; teinte générale grise ; des bandes bleues et transversales; une bande dorée et transversale aussi vers le milieu de la lon- gueur du corps; écailles striées et dentelées; nageoire dor- sale falciforine. Ce poisson a été observé par Forskal dans la mer Rouge. Son nom arabe, arusa ou aruset el bahr, signifie épousée. Les Grecs modernes l'appellent ^açy.o-yXoç. Il ne faut point confondre cette espèce avec le chœtodon maculatus , Bloch, 427 , que nous avons décrit à l'article Gly- phisodon sous le nom de kakaitsel , en quoi nous nous trou- vons d'accord avec MM. de Lacépède et Cuvier. Pour ce qui concerne l'holacanthe deux-piquans de M. de Lacépède , qui est le même poisson que le chœtodon biacu- leatus de Bloch, tab. 2i'.".;.pres ses notes manuscrites. Cet L*Hoiocentre LÉorjunoj HolocentTMS leopardus . Tc.oop. >'.-.- ' ■ P ùèce ct an uguillou seulement .i la seconde lèvre supérieure double ta - . I I . - mac) - ckea sur ton I . ranp .!i petit ai- pvùl i raque ope w . corps et la queue alongés. . mMc la cor,: HOL *93 L'Holocentre Thunrerc : Holocentrus Thunberg , Lacép. Un aiguillon à la dernière pièce de chaque opercule: la partie postérieure de la queue beaucoup plus basse que l'antérieure ) écailles striées et dentelées; couleur générale argentée et sans taches; lèvre supérieure double. Cet holocentre porte le nom du savant voyageur qui l'a fait connoitre le premier, et qui l'avoit rangé parmi les sciè- nes , sous l'appellation de sciœna loricata. Il est de la mer du Japon. L'Holocentre blanc-rouge; Holocentrus albo-ruber, Lacép. Plusieurs assemblages d'aiguillons entre les yeux, qui sont très- grands; couleur générale rouge; huit ou neuf raies longitu- dinales blanches de chaque côté du corps. Il habite les mers de la Chine. L'Holocentre bande-blanche; Holocentrus albo -fasciatus , Lacép. Des aiguillons devant et derrière les yeux, qui sont très-grands et dont l'iris est noir. Teinte générale rouge ; une bande transversale courbe et blanche près de l'extré- mité de la queue. Il vit dans les mêmes eaux que le précédent. L'Holocentre jaune ; Holocentrus jlavus , Risso. Museau ar- rondi, couvert de petits pores; mâchoire inférieure plus longue que la supérieure ; dents crochues et aiguës; trois aiguillons alongés à la dernière pièce de chaque opercule; ligne latérale presque droite : iris jaune; abdomen blanchâtre avec quatre bandes longitudinales d'un jaune doré, entre- mêlées de raies violettes: dos d'un rouge jaunâtre; opercules couvertes de larges lignes violettes et d'un jaune orangé ; nageoire anale jaune ; nageoires pectorales de couleur de safran ; nageoire caudale jaune et fourchue. M. Risso a observé cette espèce nouvelle sur les côtes de JN'ice. L'Holocentre diacanthe ; Holocentrus diacanthus , Lacép. Ecailles très-larges et bordées de blanc; deux rayons aiguil- lonnés à la nageoire de l'anus; de très -petites taches blan- ches sur la tête, le corps et la queue; une tache noire sur la seconde pièce de chaque opercule. On ne sait de quel pays vient cette espèce. L'Holocentre tbtracanthe; Holocentrus tetracanthus , Lacép. HOL Quatre rayons aiguillonnes à la nageoire anale : une pièce dentelée au-dessus de chaque nageoire pectorale et auprès de chaque œil: un grand et deux petits aiguillons a la der- nière pièce de chaque opercule : mâchoire d"en-bas plus avancée que celle d'en-haut: dents petites. On ne sait pas non plus quelle est la patrie de cet holo- centre : mais, comme le précédent et les deux suivans . il existe dans la collection du Muséum d'histoire naturelle de Paris. L'Holocevtbe acaxtho>s : Holocentrus acanthops , Lac. Une plaque festonnée et garnie de piquans le long de la demi- circonférence inférieure de l'œil ; un ou deux aiguillons à la seconde pièce de chaque opercule : un aiguillon tourné obli- quement vers le haut et situé au-dessus de la base de chaque nageoire pectorale, yeux gros: ligne latérale très-marquée: de petites taches sur les nageoires dorsale et caudale. L'Holocem?;: rwreTAijow; Holocentrus tripetalus . Lacép. Un aiguillon à la troisième pièce de chaque opercule; mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure.; lèvre d'en-haut double: écailles ovales et dentelées: plusieurs ran^s de pe- tites dents : une dent assez grosse de chaque côté a la partie la plus reculée de la mâchoire inférieure. L'Holocentre radjaban; Holocentrus radjaban, Lacép. De- vant de la tête presque perpendiculaire au plus long dia- mètre du corps ; nageoire dorsale étendue depuis la nuque jusqu'à la nageoire caudale ; mâchoire supérieure un peu plus avancée que l'inférieure: deux ou trois aiguillons a la seconde pièce de chaque opercule: mâchoires garnies de plu- sieurs rangs de dents serrées et presque égales: yeux d'une grosseur remarquable: une lame éeailleuse et dentelée au- dessus de la dernière pièce de chaque opercule: ligne laté- rale presque droite : des taches sur les nageoires du dos et de la queue. Ce poisson vient de la mer des Indes orientales, dont les habitans le nomment ikan radjaban. L'Holocentre rabaji : Holocentrus rabaji , Lacép.; Chœtodon hifasciatus . Forskal: Chœtodon rabaji. Bonnaterre. Mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure, et garnie , comme de dents molaires hémisphériques, fortes et serrées, et HOL «95 ùe cinq incisives dures et coniques : couleur générale bril- lante et argentée; nageoire dorsale jaune; nageoires pecto- rales jaunes et blanches; catopcs noirs; deux bandes noires et transversales de chaque c6té de la tête. Ce poisson habite la mer Rouge. Les Arabes le nomment rabaji ou robgi. L'Holocentre siAGONOTE ; Holocentrus siagonothus , De la Roche. Nageoire caudale échancrée ; dorsale marquée en arriére d'une tache noire; mâchoire inférieure ponctuée en- dessous et creusée de petits sillons. Taille de trois a quatre pouces. Ce poisson a le dos très- convexe ; son corps est d'un gris blanchâtre argenté, presque uniforme. Ses écailles sont gran- des et fortement ciliées. Les yeux sont grands, à iris jaune ; l'ouverture de la bouche est assez vaste; les dents sont pe- tites, subulées, recourbées en arrière. La pièce postérieure de l'opercule porte deux aiguillons , dont le supérieur est le plus considérable. Les naturalistes ne connoissoient point l'holocentre siago- note avant le voyage de François de la Roche aux îles Ba- léares (Annales du Muséum d'histoire naturelle de Paris, tom. XI11 , pi. XXII, fig. 8). Ce savant modeste en a vu deux individus qui lui ont été apportés par un pêcheur d'Iviça , en l'assurant qu'il restoit toujours d'une petite taille. Cette espèce d'holocentre a de grands rapports avec la perça argentea de Linnaeus. M. Cuvier croit qu'elle est très- probablement le même poisson que le labrus hepatus et que le labrus adrialicus de Gmelin , et il la range parmi les ser- rans. §. II. Nageoire de la queue rectiligne ou arrondie et non échancrée. L'Holocentre tauvxn ; Holocentrus tauvinus , Lacép. ; Perça lauvina, Forskal et Linnaeus. Mâchoire inférieure un peu plus avancée que la supérieure , et présentant, ainsi que cette dernière, deux dents fortes, coniques et plus grosses que les autres; base de la langue et gosier garnis de dents petites ef 296 HOL flexibles; lèvre supérieure extensible; trois aiguillons à la partie postérieure de chaque opercule ; écailles petites et dentelées. Couleur générale brune, avec des taches arron- dies et noirâtres, bordées de blanc dans une partie de leur circonférence. Ce poisson vit au milieu des coraux et des madrépores qui couvrent certains rivages de la mer d'Arabie. Sa chair a une saveur peu agréable. Ce sont les Arabes qui lui ont donné le nom de tauvina. Linnaeus et Forskal l'ont rangé parmi les persèques. M. Cuvier en fait un Serran. (Voyez ce mot.) L'Holocentre salmoïde ; Holocentrus salmoides , Lacép. Na- geoire caudale arrondie ; museau aplati et comprimé ; mâ- choire d'en- haut plus avancée que celle d'en-bas; plusieurs rangées de dents ; trois aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule, qui se termine en pointe : un grand nombre de taches très-petites, rondes et presque égales sur le corps, la tête, la queue et les nageoires. Ce poisson vit dans le grand Océan , auprès de la ligne ou des tropiques. Commerson nous en a transmis un dessin. C'est d'après la ressemblance de sa tête avec celle du saumon que M. de Lacépède l'a nommé salmoïde. M. Cuvier le range , comme le précédent , parmi les Serrans. (Voyez ce mot.) L'Holocentre argenté; Holocentrus argentinus , Bloch , 235, fig. 2. Mâchoire inférieure un peu plus avancée que la su- périeure; trois aiguillons à l'avant-dernière pièce de chaque opercule ; mâchoires garnies de dents petites et aiguës ; lan- gue lisse; palais rude. Couleur générale d'un jaune doré; une raie longitudinale large et argentée de chaque côté du corps; dessus de la tête violet; nageoires dorsale, anale et caudale, d'un bleu clair; catopes et nageoires pectorales jaunes. On ignore le pays qu'habite cette espèce, qui est aussi un serran de M. Cuvier. L'Holocentre marin : Holocentrus marinus , Lacép. ; Perça marina, Linn. ; Holocentrus argus, Spinoia; Annal, du Mus. d'hist. nat. , vol. X, pag. 372. Mâchoire d'en-bas plus avan- cée que celle d'en -haut; deux aiguillons à la dernière pièce HOL 297 de chaque opercule ; museau alongé et pointu. Couleur générale rouge ; des bandelettes alternativement bleues et d'un rouge de minium sur la tête et sur la partie antérieure du ventre; nageoires dorsale, anale et caudale jaunes, avec des taches plus foncées; des raies rouges sur les nageoires pectorales. Taille de douze à quinze pouces environ. Ce poisson, que l'on pêche dans la mer Méditerranée, est très-estimé et ressemble beaucoup, pour sa forme géné- rale, à la perche de nos rivières, ce qui l'a fait appeler vulgairement perche de mer, et l'a fait placer par Linnaeus dans son grand genre Perça. Aristote et Athénée en avoient déjà parlé, à ce qu'il paroît , sous le nom de 7ricx.ii , et Gesner, Aldrovandi , Johnston , Rondelet, Ray , Wil- lughby , Charleton , sous celui de perça marina. M. Risso l'a péché en Juin, sur la côte de Nice, parmi les plantes marines. Il vit en troupes et il est très-vorace, se nourrissant spé- cialement de crustacés et de jeunes poissons. On recomman- doit autrefois en médecine sa chair et les cendres de sa tête calcinée, ainsi que le prouvent plusieurs passages de Pline (lib. 32 , c. g et 10). L'histoire de l'holocentre marin fourmille d'erreurs de no- menclature. Linnaeus, d'abord, nous paroît avoir confondu, sous la dénomination de perça marina, deux poissons difTé- rens. L'un habite les mers du Nord et est le perça norwegica d'Otho Fabricius, espèce dont nous allons bientôt nous occu- per sous le nom d'holocentre norwégien : l'autre est parti- culier à la mer Méditerranée; c'est notre holocentre marin, la véritable perça marina des anciens auteurs, de Willughby et d'Artédi. Cette erreur a conduit Fermant à appeler, dans sa Brit. Zool. (III, pi. 48, fig. 2), perça marina, un animal qui', selon toute apparence , est le même que la perça nor- wegica de Fabricius, et que la perche observée en Laponie par Linnaeus. Bonnaterre a copié , dans les planches d'ich- thyologie de l'Encyclopédie méthodique (fig. 210), la figure de Pennant, et s'est servi de la description donnée par Wil- lughby et qui est en contradiction avec elle. Enfin , M. Max. Spinola , ne reconnoissant point dans la phrase de Linnaeus la perça marina de la mer Méditerranée, a cru que c'étoit *?3 HOL une espèce nouvelle et l'a décrite , ainsi que nous l'avons dit, sous le nom ^holocentrus argus. L'Holocentre norwégien : Holocentrus norwegicus , Lacép. ; Perça norwegica , Otho Fabricius ; Perça marina , Pennant. Mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; un très- grand nombre de petites dents à chaque mâchoire ; des pi- quans au-dessus et au-dessous des yeux; chaque ouverture des narines double, et même triple, suivant quelques auteurs; la nageoire du dos très-longue; une longue épine en arrière de chaque opercule : dos et nageoires d'un beau rouge ; ventre plus pâle; écailles grandes et arrondies. Cet holocentre habite dans le voisinage du pôle , au sein des mers qui séparent le Groenland de la Norwége. C'est lui qui est figuré dans l'Encyclopédie , d'après Pennant, sous le nom de perche de mer. Il se rapproche beaucoup des scor- pènes, et en particulier de la scorpène dactyloptère décrite par François de la Roche dans les Annales du Muséum d'histoire naturelle de Paris, tom. i5, pi. 22, fig. g. Il res- semble aussi, d'une manière très- marquée , au cottus massi- Iiensis de Gmelin , et à la scorpœna massiliensis de M. de Lacépède. Il diffère cependant de ces poissons par la dispo- sition de ses couleurs et le nombre des rayons de ses na- geoires. L'Holocentre têtard : Holocentrus gyrinus , Lacép.; Perça cottoides , Linnseus. Deux aiguillons recourbés auprès de chaque œil; nageoire dorsale étendue depuis l'entre-deux des yeux jusqu'à une petite distance de la nageoire caudale; ligne latérale droite : deux séries de petits points sur chaque nageoire; tête, corps et queue parsemés de taches brunes et presque rondes. Ce poisson vit dans les mers de l'Inde. L'Holocentre phtladelphien : Holocentrus philddelphicus , Lacép. ; Perça pkiladelphica, Linn. Ecailles ciliées ; une tache noire au milieu de la nageoire du dos ; ventre rouge ou rougeàtre; des bandes et des taches transversales noires de chaque côté du corps. Cet holocentre est originaire de l'Amérique septentrionale, où, suivant le docteur Garden, on l'appelle chub. L'Holocentre For.sk.al : Holocentrus Forshal, Lacép.; Perça HOL 299 fasciata, Forsk. et Linn. Deux sillons longitudinaux entre les yeux ; chacune des nageoires pectorales attachée à une petite prolongation charnue ; écailles petites : couleur générale rouge ; trois ou quatre bandes transversales blanches ; mâ- choires égales et présentant chacune deux dents coniques sur le devant; la mâchoire supérieure garnie en outre de plusieurs rangs de dents flexibles et très-fines, la mâchoire d'en -bas n'ayant qu'un seul rang de ces petites dents. Taille de quatre pieds environ. Ce poisson a été observé dans la mer d'Arabie par Fors- kal, naturaliste dont il porte le nom. Houttuyn (Act. Haar- lem. , XX, 326) paroît l'avoir rencontré aussi au Japon. L'Holocentre a. bandes : Holocentrus fasciatus , Lac.; Bloch , 240. Nageoire caudale arrondie: ouverture de la bouche assez grande; mâchoire inférieure plus avancée que la supé- rieure; tête, corps et queue alongés ; deux orifices à chaque narine ; deux aiguillons à la dernière pièce de chaque oper- cule , qui se termine par une prolongation arrondie; écailles dures et dentelées : couleur générale d'un jaune verdàtre ; des bandes brunes , transversales et fourchues. La patrie de l'holocentre à bandes est encore inconnue. M. Risso l'a observé cependant dans la mer de Nice , où il parvient à la taille de deux décimètres environ. M. Cuvier pense que la figure qu'en a donnée Bloch , pi. 240 , pourroit bien ne représenter qu'un individu de Yholocentrus marinus mal colorié. Le même naturaliste en fait un Serran. (Voyez ce mot.) L'Holocentre triacanthe : Holocentrus triacanthus , Lacép. , Holocentrus striatus, Bloch, 255, fig. 1. Mâchoires égales; deux orifices à chaque narine; un aiguillon aplati à la dernière pièce de chaque opercule; écailles petites et dentelées; trois aiguillons à la nageoire de l'anus. Couleur générale blanchâtre; cinq ou six bandes Wunes et transversales. On ne connoit point non plus le pays habité par ce pois- son , que M. Cuvier range également parmi les serrans. L'Holocentre ongo ; Holocentrus bngus , Bloch, 2 3/|. Na- geoire caudale arrondie; deux aiguillons à chaque opercule, qui se termine en pointe; écailles petites et non dentelées; un rang de dents courtes et pointues à chaque mâchoire; 5oo HOL palais lisse ; deux orifices à chaque narine : couleur géné- rale d'un brun mêlé de verdàtre ; iris, nageoires pectorales et catopes dorés ; des taches ou des bandes transversales jaunes aux nageoires du dos, de l'anus et de la queue. Cet holocentre , que M. Cuvier regarde aussi comme un serran , habite les mers du Japon , où il est appelé ikan ongo. L'Holocentre doré; Holocentrus auratus , Bloch , 236. Na- geoire caudale arrondie; mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; deux orifices à chaque narine ; langue lisse, longue et très-mobile; trois aiguillons aplatis à chaque opercule , qui se termine en pointe membraneuse ; écailles très-petites; un filament à chacun des rayons aiguillonnés de la nageoire dorsale , dont la partie antérieure est bordée de noir: teinte générale dorée; une grande quantité de pe- tits points bruns ou rougeàtres; catopes d'un rouge foncé; nageoires pectorales d'un violet pâle; nageoires du dos, de l'anus et de la queue, bordées d'écarlate. Ce poisson vient des Indes orientales. L'Holocentre pira-pixanga : Holocentrus pira-pixanga, La- cépède; Holocentrus punctatus , Bloch, 241. Nageoire caudale arrondie; mâchoires égales; deux orifices à chaque narine; un aiguillon aplati à la dernière pièce de chaque opercule, qui se termine en pointe; dos élevé et arrondi; tête, corps et queue alongés; écailles dures et dentelées: couleur géné- rale jaune ; un grand nombre de taches petites et arrondies , les unes rouges et les autres noires. On pêche le pira-pixanga au milieu des écueils sur les côtes du Brésil. Sa chair est blanche , ferme et d'une saveur agréable ; aussi le recherche -t- on beaucoup dans le pays. Pison dit que cet animal, que les Hollandois nomment gatt- viseh, et les Portugois pesche gatto , perd très -difficilement la vie. M. Cuvier range cette espèce et la suivante parmi les Ser- rans. (Voyez ce mot.) L'Holocentre lancette; Holocentrus lanceolatus , Bloch, 242, fig. 1. Nageoire caudale arrondie; les autres nageoires ter- minées en pointe; mâchoires égales; deux orifices à chaque narine; écailles petites, molles et non dentelées; trois aiguil- HOL Soi Ions à chaque opercule ; palais rude ; plusieurs rangées de dents sur chaque mâchoire : teinte générale argentée; des taches et des bandes tranvcrsales brunes. Cet holocentre habite la mer des Indes. L'Holocentre a poikts bleus ; Holocentrus cœruleo -punctatus , Bloch , 242, fig. 2. Mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; un aiguillon à la seconde pièce de chaque oper- cule ; dents très-fines aux mâchoires; langue lisse; palais rude; écailles extrêmement petites : couleur générale bleue; des taches jaunes et grandes sur le corps et sur la queue; des taches bleues, très-petites et rondes, sur les nageoires, qui sont très- brunes. L'holocentre à points bleus est encore un serran de M. Cuvier. On ignore son pays natal. L'Holocentre blanc et brun : Holocentrus albo-fuscus, Lac.; Holocentrus maculatus , Bloch, 242, fig. 3. Nageoire caudale arrondie; dos caréné; ventre arrondi; mâchoires égales; deux aiguillons déliés à chaque opercule , qui se termine en pointe; écailles très- petites; dents pointues; langue lisse; palais rude: couleur générale brune ; des taches blanches irrégulières. Ce poisson vient des Indes orientales. Il appartient encore aux serrans de M. Cuvier. L'Holocentre africain : Holocentrus afer, Lacép. ; Epinele- phus afer , Bloch, 327. Nageoire caudale arrondie; une mem- brane transparente sur chaque œil ; la tête et les opercules couvertes de petites écailles; le corps et la queue revêtus d'écaillés dentelées; deux orifices à chaque narine; dents des mâchoires très-petites; une rangée arquée de dents sur le palais; partie antérieure de la queue très- élevée; de petites écailles sur les nageoires dorsale, pectorales, anale et cau- dale : couleur générale brune ; catopes orangés; nageoires pectorales d'un jaune clair. L'holocentre africain est également placé dans les serrans par M. Cuvier. Ce poisson parvient à une taille considé- rable. Il fréquente les rivages occidentaux de l'Afrique, voi- sins de la zone torride; il se plaît particulièrement dans les bas-fonds, et est assez commun à Acara, sur la cote de Guinée. Il se nourrit spécialement de mollusques. Sa chair est blanche et délicate. ?o2 HOL L'HolocentrE bord^ : Holocentrus marginalus , Lacép. ; Epine- leph-us marginalis , Bloch , 5^8, fig. î. Nageoire caudale arron- die ; une membrane transparente sur chaque oeil ; tête et opercules couvertes, ainsi que le corps et la queue, d'écaillés dures et petites: trois aiguillons à la seconde pièce de chaque opercule, qui se termine en pointe; un seul orifice à chaque narine ; la mâchoire inférieure plus avancée que la supé- rieure , et garnie, comme elle, de quatre grandes dents à sa partie antérieure : nageoires rouges; une bordure noire à la partie antérieure de la nageoire dorsale. On ignore la patrie de cet holocentre. M. Cuvier, qui le regarde comme un serran , pense qu'il est le même poisson que Yholocentrus rosmarus , et peut-être que l'holocentrus oceanicus de M. de Lacépède. L'Holo centre erun : Holocentrus fuscus , Lacép. ; Epinelephus hrunneus , Bloch, 328, fig. 2. Nageoire caudale arrondie; une membrane transparente sur chaque œil; tête et opercules couvertes de petites écailles; mâchoire inférieure plus avan- cée que la supérieure; dents petites et égales; une seule ouverture à chaque narine; trois aiguillons à la seconde pièce de chaque opercule; écailles dentelées : couleur géné- rale jaunâtre; des taches et des bandes transversales brunes; les nageoires variées de jaune et de noirâtre ; cinq ou six raies bleues disposées en rayonnant autour de l'œil sur chaque opercule. Les eaux de la Norwége nourrissent l'holocentre brun , qui est aussi un serran pour M. Cuvier, ainsi que l'espèce qui suit immédiatement , et celle qui vient après elle. L'Holocentre merra : Elolocentrus merra, Lacép.; Epinele- phus merra, Bloch, 329, fig. 2. Nageoire caudale arrondie; tête et opercules couvertes de petites écailles; mâchoire in- férieure plus avancée que la supérieure; mâchoires garnies de dents courtes et pointues ; palais hérissé de petites dents; langue lisse; un seul orifice à chaque narine; une membrane transparente au-dessus de chaque œil; trois aiguillons à la seconde pièce de chaque opercule ; écailles dures , dentelées et très-petites : des taches rondes ou hexagonales brunes, très- rapprochées et répandues sur tout le corps. HOL oo3 Ce poisson a été vu dans les eaux du Japon. Seba et Klein, outre Bloch , en ont donné chacun une figure. L'Holocentre rouge : Holocentrus ruber, Lacép.; Epinelephus niber , Bloch, 35i. Nageoire caudale arrondie; une mem- brane transparente sur les yeux ; tête , opercules , corps et, queue couverts d'écaillés dures, petites et dentelées; mâ- choire inférieure plus longue que la supérieure; deux ori- fices à chaque narine; deux aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule, qui finit en pointe : couleur générale d'un rouge vif; base des nageoires jaune et couverte d'écail- lés ; iris jaune du côté de la pupille et bleu dans sa grande circonférence. Ce poisson habite aussi les mers du Japon. L'Holocentre rouge- brun ; Holocentrus rubro-fuscus , Lacép. Nageoire caudale arrondie; mâchoire supérieure extensible; trois aiguillons aplatis à la dernière pièce de chaque oper- cule, qui se termine en pointe; dents déliées, recourbées et très-serrées sur les mâchoires; palais muni dans son milieu d'une tubérosité hérissée de dents plus petites; écailles petites et rudes : dos brun ; des taches rouges sur les côtés ; une tache noirâtre et un peu vague auprès de chaque œil ; nageoires dorsale et anale rayées, tachées et bordées de rouge; catopes d'une teinte de minium; nageoires pectorales jaunâtres avec de petites taches rouges à la base. Ce poisson , découvert par Commerson dans les mers voi- sines de l'île de France, ne parvient guère qu'à sept pouces de longueur environ. Sa chair est d'une saveur agréable et de facile digestion. L'Holocentre soldado ; Holocentrus soldado , Lacép. Deux aiguillons à chaque opercule ; second rayon aiguillonné de la nageoire anale long, fort et aplati ; mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; dents nombreuses, inégales, fortes, pointues, assez grandes, surtout vers le bout du mu- seau, et distribuées en plusieurs rangs à la mâchoire d'en- haut : teinte générale argentée. Ce poisson est originaire de Cayenne. L'Holocentre bossu ; Holocentrus gibbosus , Lacép. Dents petites, serrées et égales; un aiguillon à la seconde pièce de chaque opercule , pièce qui est surmontée d'une lame 3o4 HOL dentelée; dos très-élevé; catopes arrondis, de même que l'extrémité postérieure des nageoires dorsale et anale. La patrie de ce poisson n'est point connue. Il en existe un individu dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle de Paris. L'Holocentre Sonnerat ; Holocentrus Sonmrat , Lacép. Pre- mière pièce de chaque opercule crénelée ; deux aiguillons très-inégaux en longueur au-dessous de chaque œil; nageoire dorsale très-longue et s'arrondissant, ainsi que l'anale, du côté de la queue : teinte générale jaunâtre : trois bandes trans- versales argentées, bordées d'une couleur foncée. Cet holocentre , qui porte le nom d'un célèbre voyageur, vient de Pile de France. L'Holocentre heptadactyle ; Holocentrus heptadactylus , Lac. Mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure; lèvre d'en-haut double; trois aiguillons tournés vers le museau et un aiguillon tourné vers la queue à la première pièce de chaque opercule; un aiguillon à la seconde pièce, qui est surmontée d'une lame profondément dentelée ; sept rayons aux catopes; plusieurs rangs de dents petites et égales au palais et aux deux mâchoires ; nageoire dorsale échancrée assez profondément. On ne connoît point le pays natal de cette espèce , chez laquelle d'ailleurs le nombre des pointes de chacune des lames voisines de l'opercule varie avec l'âge d'une manière marquée. L'Holocentre pantherin ; Holocentrus pantlierinus , Lacép. Nageoire caudale arrondie ; dents séparées, presque égales et placées sur un seul rang à chaque mâchoire ; trois aiguil- lons à la seconde pièce de chaque opercule, qui finit en pointe ; mâchoire inférieure plus avancée que la supé- rieure ; écailles très- petites : corps semé de taches étroites et rondes. Cet holocentre a été vu par Commerson dans la mer du Sud. L'Holocentre rosmare; Holocentrus rosmarus , Lacép. Une dent forte , longue et conique , paroissant seule de chaque côté de la mâchoire supérieure , qui est un peu moins avancée que l'inférieure; écailles petites; nageoire caudale HOL So? arrondie; deux aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule, qui se termine en pointe. C'est encore à Commerson que Ton doit la découverte de cet holocentre , qui , par la disposition de ses dents supé- rieures, a quelques rapports avec le morse (rosmarus) , ce que M. de Lacépède a cherché à exprimer par son nom spécifique. M. Cuvier pense qu'il est le même que l'holocentre bordé, ainsi que nous avons déjà eu occasion de le rappeler. L'Holocentre océanique; Holocentrus oceanicus, Lacép^ Nageoire caudale arrondie; mâchoire inférieure plus avan- cée que la supérieure; un seul rang de dents égales à chaque mâchoire; lèvre supérieure épaisse et double; trois aiguillons à la dernière pièce de chaque opercule : cinq bandes trans- versales courtes et noirâtres. L'holocentre océanique vit dans le grand Océan , auprès de la ligne ou des tropiques. Commerson nous en a transmis un dessin, et M. Cuvier le rapporte, comme le précédent, à l'holocentre bordé. M. Risso a donné, sous le nom d'holocentre hépate , une espèce qui nous paroît devoir être la même que l'holocentre siagonote de François de la Roche. (H. C.) HOLOCENTRE ACÉRINE. (Ichthjol.) Vovez Gaemillb* (H. C.) HOLOCENTRE DU BENGALE. (Ichthyol.) Le poisson dé- crit par Bloch sous le nom àliolocentrus Bengalensis , que M. de Lacépède a adopté, fait partie des Diacopes. Voyez ce mot. (H. C.) HOLOCENTRE CINQ- RAIES; Hoîocentrus quinquelineatus ; Bloch. (Ichthjol.) Ce poisson Fait partie du genre Dmcope de M. Cuvier. Voyez ce mot. (H. C.) HOLOCENTRE ÉPERON ; Hoîocentrus calcarifer , Bloch„ (Ichthyol.) Voyez Plectropome. (H. C.) HOLOCENTRE ESCLAVE; Hoîocentrus servus , Bloch, (Ichthjol.) Voyez Esclave. (H. C ) HOLOCENTRE JAREHJA, (Ichthjol.) Le poisson ainsi nommé par M. de Lacépède a été décrit à l'article Esclave. Voyez ce mot. (H. C. ) HOLOCENTRE MÉROU. (Ichthjol.) Voyez Serran. (H. Gù 3oS HOL HOLOCENTRE POST. (Ichthyol.) Nous avons décrit ce poisson à l'article Grejiille. (H. C.) HOLOCENTRE QUATRE- RAIES. (Ichthyol.) Voyez Es- clave. (H. C.) HOLOCENTRE SCHRAITZER. (Ichthyol.) Voyez Gremille. (H.C.) HOLOCENTRE SURINAM. (Ichthyol.) Voyez Esclave. (H.C.) HOLOCHEILE, Holocheilus. (Bot.) [ Corymhifîres , Juss. = Syngénésie polygamie égale, Linn.] Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Mai 1818, appartient à l'ordre des synanthérées , et à notre tribu naturelle des nassauviées, dans laquelle nous le plaçons im- médiatement auprès du genre Trixis de Broune et de La- gasca , dont il diffère par l'indivision de la lèvre intérieure de la corolle, et par la nudité du clinanthe. Il est également voisin de YHomoianlhus et du Perezia ou Clarionea • mais il diffère suffisamment de l'un et de l'autre. La calathide est incouronnée , radiatiforme , pîuriflore , labiatiflore, androgyniflore. Le péricline, inférieur aux fleurs, est formé de squames subunisériées , à peu près égales, ovales- oblongues. Le clinanthe est planiuscule, inappendiculé. Les ovaires sont oblongs, cylindracés , hérissés de poils papilli- formes ; leur aigrette est composée de squamellules nom- breuses, illégales, plurisériées, entregreffées à la base, fili- formes, barbellulées. Les corolles ont la lèvre extérieure ovale, tridentée au sommet, et la lèvre intérieure plus courte et p!us étroite, ovale-lancéo ée, indivise ou bidentée. Chaque étamine a l'article anthérifère épaissi, le oonnectif court; les appendices basilaires longs, subulés ; l'appendice apicilaire long, linéaire, greffé avec ceux des deux anthères voisines. Les styles sont conformes a ceux de la tribu des nassauviées. Holociieii.e iaunatre ; Holocheilus ochroleucus , H. Cass. , Bull, des Se, Mai 1810. Tige herbacée, haute de plus d'un pied, dressée, cylindrique, striée, simple, nue supérieu- rement, divisée au sommet en quelques rameaux périoncu- liformes, lon^s , simples, nus, terminés chacun par une calathide de fleurs jaune -pâle. Feuilles alternes, sessiles , HOL 3o7 semi-amplexicaules , parsemées, ainsi que la tige et le péri- cline, de poils subulés, articulés, roides : les feuilles radi- cales longues de quatre pouces, larges, pétioliformes vers la base , obovales-suborbieulaires, bordées de grandes cré- nelures arrondies; les caulinaires inférieures lougues de près de deux pouces , oblongues, dentées, chaque dent terminée par une callosité; les supérieures, progressivement pins pe- tites, à partie inférieure subcordiforme, dentée, à partie supérieure lancéolée, entière. Nous avons étudié les caractères génériques et spécifiques de cette plante, dans les herbiers de MM. de Jussieu et Des- fontaines, sur des échantillons recueillis par Commerson dans la province de Buénos-Ayres. (H. Cas?.) HOLOCHRYSON (Bot.), un des noms grecs anciens de la petite joubarbe, suivant Mentzel. (J.) HOLOCON1TIS. (Bot.) Hippocrate nommoit ainsi le sou- chet comestible, cyperus esculentus, déjà mentionné ici sous le nom de dulcichinum. (J. ) HOLOCYANÉOSE (Icliihyol.) , nom spécifique d'un pois- son rangé par M. de Lacépéde parmi les Sfares et par M. Cuvier dans les Scares. Voyez ces mots. (H. C.) HOLOGYMNOSE, Hologjrnnosus. (Ichthyol.) Ce mot, tiré du grec, oXoç, tout, yv^voç, nu, a été créé par M. le comte de Lacépéde pour désigner un genre de poissons qui appar- tient à la famille des léiopomes, et qui offre les caractères suivans : Toute la surface du corps alépidole ; nageoire caudale très- courte ■ catopes composés d'un ou de plusieurs rayons mous, réunis et enveloppés de manière à représenter un barbillon charnu. Une seule espèce compose ce genre; c'est Thologymnose fascé. Ce poisson n'est véritablement , comme l'a démontré M. Cuvier, qu'une girelle, dont les écailles, très-petites, sont cachées par un épidémie épais. Ces écailles, en effet , qui ne paroissent point dans le dessin de Commerson que M. de Lacépéde a fait graver, se voient très-bien dans/le poisson desséché apporté depuis au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Voyez Girelle. (H. C.) HOLOLÉPIDE, Hololepis. (Eo!.) [Cinarocëphales, Juss. ^ 5o8 HOL Syngénésie polygamie égale, Linn.] Ce genre de plantes, pu» blié en 1810, par M. De Candolle, dans îe i6.e volume des Annales du Muséum d'histoire naturelle, appartient à Tordre des synanthérées, et à notre tribu naturelle des vernoniées, dans laquelle nous le plaçons auprès de notre genre Centra* ihefum , qui en diffère parle clinanthe nu, et par les squames du péricline prolongées en une longue arête spinescente. Voici les caractères génériques, tels que nous les avons ob- servés dans l'herbier de M. Desfontaines. Calathide incouronnée , équaliflore, multiflore , régulari- flore , androgyniflore. Involucre de quatre bractées folii- formes, grandes, inégales, entourant immédiatement la base du péricline. Péricline formé de squames régulièrement im- briquées, appliquées, ovales - obtuses , coriaces. Clinanthe large, plan, pourvu de fimbrilles éparses, élargies inférieu- rement , filiformes supérieurement. Ovaires courts, épais, su bcylind racés, glabres; aigrette composée de squamellules nombreuses, inégales, filiformes, barbellulées. Styles de ver- noniée. On ne connoît jusqu'à présent qu'une seule espèce de ce genre. Hoi.olépide pédonculée ; Hololepîs pedunculala , Decand. C'est une grande plante herbacée, à racine vivace, ou peut- être un sous-arbrisseau , qui habite le Brésil. Sa tige est ra- meuse, roide, un peu anguleuse. Les feuilles, éparses et ar- ticulées sur la tige, sont pétiolées , longues d'environ sept pouces et demi, larges d'environ deux pouces et demi, ovales-oblongucs, acuminées aux deux bouts, entières, gla- bres, blanchâtres en-dessous. Les calathidcs sont supportées chacune par un rameau pédonculiforme , simple, nu, droit, cylindrique, axillaire , solitaire, presque aussi long que la feuille. Les bractées de l'involucre sont sessiles, ovales-aiguè's, un peu cordiformes, foliacées, trinervées, blanchâtres en- dessous, caduques. Les squames du péricline sont très-gla- bres. Cette description spécifique est empruntée à M. De Candolle. L'auteur du genre Hololepis a cru qu'il étoit voisin du genre Serra?u!a , et en conséquence il l'a classé parmi les cinarocéphales , ainsi que son genre Heterocoma. L'observa- HOL 3og lion des organes floraux, et surtout celle du style, nous ont convaincu au contraire que Vhololepis et Vheterocoma doivent être classés, sans aucun doute, dans la tribu des vcrnoniées; et il est très-évident pour nous que Vhololepis est voisin du centratherum , et que Vheterocoma est voisin du ver no nia. (Voyez nos deux articles Centratherum et Hétérocome.) M. De Candolle considère les appendices du clinanthe de Vhololepis et ceux de Vheterocoma comme étant absolument de la même nature. Nous nous sommes assuré que le cli- nanthe de Vhololepis n'a que des fimbrilles, et que celui de Vheterocoma porte de vraies squamelles. Nous ne répéterons pas ici ce que nous avons déjà dit, dans plusieurs articles de ce Dictionnaire , sur la distinction très-importante des squa- melles et des fimbrilles. (H. Cass. ) HOLOLÉP1DOTE (Ichthjol.) , nom spécifique d'un poisson rangé par M. de Lacépède parmi les Labres, et que nous avons décrit à l'article CicHtE. Voyez ce dernier mot. (H. C. ) HOLOLEPTE. (Entom.) M. Paykull , dans sa Monographie des escarbots , a désigné sous ce nom une division du même genre; elle comprend les espèces qui sont très -aplaties et qui se rencontrent sous les écorces des arbres, Les hololeptes correspondent à la seconde division de Fabricius, corpore depresso, piano, oblongo. (CD.) HOLOPHYTON. (Bot.) Ruellius et Mentzel indiquent ce nom grec comme un de ceux qui ont été donnés ancienne- ment au câprier. (J.) HOLOSCHiENUS. (Bot,) Nom donné par Daléchamps à un scirpe, nommé pour cette raison scirpus holoschœnus : une autre espèce, scirpus lucustris , commune dans les étangs, est le juncus holoschœnus de Gesner, et, selon C. Bauhin , le mariscus de Pline. (J.) HOLOSTE; Holosteum, Linn. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, de la famille des caryophyllées , Juss. , et de la triandrie trigynie de Linnaeus , dont les principaux carac- tères sont les suivans : Calice de cinq folioles persistantes; corolle de cinq pétales bifides ou à trois dents; trois à cinq étamines; un ovaire supérieur, arrondi, surmonté de trois styles; une capsule uniloculaire, s'ouvrant au sommet et con- tenant des graines nombreuses, Sio IÏOL Les holostes sont de petites plantes herbacées, à feuilles opposées, et à fleurs terminales et axillaires. Elles ont beau- coup de rapports avec les alsine et les arenaria. On en con- nojt cinq à six espèces, dont une est indigène et les autres exotiques. Comme ces plantes ne présentent aucun intérêt sous le rapport de leurs propriétés, nous nous contenterons de décrire ici la plus commune. Holoste ex ombelle: Holosteum umbellatum ,' Linn. , Spec. , i5o; Lam., Illust. , t. 5i, fîg. i; Holosteum carjcphyllatum arvense, Tabern. , Icon., 200. Sa racine est fibreuse , an- nuelle; sa tige est droite, simple, ou rameuse dès la base, haute de trois à six pouces, garnie de feuilles ovales-oblon- gues, glabres, d'un vert glauque, distantes; ses fleurs sont blanches, assez petites, solitaires sur leur pédoncule , et dis- posées cinq à six ensemble au sommet des tiges ; les pédon- cules sont filiformes et deviennent pendans après la floraison. Cette plante est commune, au commencement du printemps, dans les champs, les lieux secs et sur les vieux murs. (L. D.) HOLOSTEUM. (Bot.) Les plantes que Dioscoride et Pline désignoient sous ce nom, sont plusieurs espèces de plantes à feuilles étroites, présentées par C. Bauhin avec la même dénomination. Ruellius et Lobel nomment aussi holosteum ou holostium le stellaria holostea, plante caryophyllée , l'ho- loslium ou holosteum de Matthiole est un jonc, juncus bufcnius. Taberna-montanus nomme holostium petrœum une fougère qui est Yasp'enium septentrionale , et holosteum carjophylheum une plante dont Tournefort avoit fait un alsine. Linnaeus, voulant faire de ce dernier un genre , lui a restitué le nom de holosteum, qui a été conservé, quoique Adanson ait voulu lui donner celui de meyera. (J.) HOLOSTEUS. (Ichthyol.) Voyez Holasteus. (H. C.) HOLOSTIUM DES ROCHERS. (Bot.) Tabernœmontanus, dans ses Icônes plantarum , représente sous le nom A' holostium pîtr&um, pag. 706, cette jolie petite fougère d'Europe que Linnœus a désignée par acrostichum septentrionale. Cette plante est Vholostium alterum de Lobel, Aàv. On a écrit aussi Ho- losteum. (Lem.) HOLOTHURIE, Holothuria. (Actinoz.) Genre d'animaux du type des actinozoaires ou radiaires, que Linnaeus et Bru- HOL Su guîères plaçoient parmi leurs vers mollusques, et que Pallas, et par suite MM. Cuvier et de Lamarck, eu étudiant mieux leurs rapports, ont rangés auprès des astéries et des oursins: ce- lui là, sous le nom d'échinodennes pédicella.res , et celui-ci dans sa section des tistulides, dans laquelle il fait entrer aussi les actinies. Nous faisons aussi de ce genre, que l'on pourra aisément subdiviser en plusieurs petites sections, la base de notre premier ordre de la classe des échinodermes, dont la dénomination nous paroît devoir être changée en celle de polycérodermaires. Les caractères de ce genre, ou mieux, peut-être, de cette famille, peuvent être exprimés ainsi: Corps plus ou moins alongé, quelquefois véritablement vermi- fornie (comme dans les fistulairos ) , le plus souvent cylin- drique, éminemment contractile dans tous ses points, et pourvu d'espèces de tentacules papilliformes, contractiles et disposés d'une manière un peu variable ; la bouche termi- nale, orbiculaire , quelquefois soutenue par des espèces de cartilages, et constamment pourvue de tentacules disposés d'une manière rayonnée et plus ou moins dichoiomisés; l'anus également terminal à l'extrémité postérieure du corps. Plusieurs auteurs , comme Hill, Brown et Bastcr , ont don- né le nom d'actinie à ce genre; Linnacus lui donna quelque temps celui de Priapus; Gartner préféra ia dénomination tfhy- flra , et confondit avec ces animaux les actinies proprement dites. C'est ce qu'imita Boadsch. Pallas revint au nom d'acti- nie, qu'il partagea en deux phalanges, l'une qui comprend les holothuries, et l'autre les véritables actinies. Forskal a nommé celles-là fistulaires, et celles-ci priapes. Les holothuries, que les anciens comprenoient assez ordi- nairementsousle nom vague de pur gamenta maris ou de pudenda marina, à cause de quelque ressemblance avec l'organe excita- teur mâle de l'homme, se trouvent, à ce qu'il paroi t, dans toutes les mers, dont elles habitent essentiellement les parties les plus profondes, jusqu'à trois cents p;eds et plus.- c'est même à cela que semble être due la singularité qu'offrent ces animaux, de vernir pour ainsi dire leur canal intestinal , à cause de la grande différence de pression. Elles se tiennent plus particu- lièrement dans ia vase et dans les anfractuosités, où elles se fixent au moyen des espèces de ventouses ou tentacules papilli- $m HOL formes dont certaines parties de leur corps sont pourvues. Elles peuvent, au moyen de ces organes, se traîner sur les corps sous-marins et ainsi changer de place; mais il paroit qu'elles le peuvent également faire, soit par des flexions alternatives de leur corps, à la manière des vers, soit même en rem- plissant leur corps d'eau et en la lançant avec force par l'a- nus, de manière à pouvoir nager en s'aidant de leurs tenta- cules. Elles se nourrissent d'animaux marins assez forts. On pense qu'elles sont hermaphrodites, et qu'elles se reproduisent par des gemmules internes , comme les actinies; ce qui a fait dire qu'elles sont vivipares. Fabricius dit, en effet, qu'il a trouvé dans la partie anale d'un individu une jeune holo- thurie nageant librement. L'organisation des holothuries avoit été étudiée par plu- sieurs anatomistes, et entre autres par M. Boadsch et par Vahl, mais d'une manière assez incomplète. M. Tiedmann , dans la Dissertation qui a remporté le prix proposé par l'A- cadémie des sciences de Paris, a beaucoup avancé nos con- noissances à ce sujet. Nous allons donner l'extrait de son tra- vail, en y joignant ce que nous avons vu nous-même. L'enveloppe de l'holothurie est formée par une peau épaisse, très-contractile et dans laquelle on trouve un derme celluleuxfort épais, en dehors duquel est le réseau muqueux coloré, avec son épiderme fort peu sensible, et en-dessous la couche musculeuse , qui, dans l'espèce que j'ai disséquée, forme cinq doubles bandes étendues d'une extrémité à l'autre. C'est dans les intervalles qui séparent ces bandes que se voient les tentacules, rétractiles à l'intérieur, et pou- vant agir à la manière des ventouses en s'appliquant sur les corps; ils forment aussi cinq doubles bandes dans toute la longueur de l'animal. Dans d'autres espèces , ils se rassemblent dans des lieux particuliers, et alors ne donnent plus à l'ani- mal la forme radiaire. A l'extrémité antérieure et ordinaire- ment terminale du corpsse trouve une sorte d'entonnoir dans le fond duquel est la bouche : celle-ci est bordée à l'extérieur par un cercle de tentacules fort singuliers, ramifiés et se di- chotomisant d'une manière variable ; ils étoient au nombre de dix dans l'individu que j'ai disséqué. Us sont formés par le redoublement de la peau, qui , après avoir tapissé le fond de HOL 3i5 l'entonnoir et s'être amincie, forme le pédicule de chacun. Dans ce pédicule, qui est creux, est un vaisseau à parois fort minces. Ces tentacules se subdivisent ensuite, d'une ma- nière irrégulière , en brandies plus ou moins nombreuses , plus ou moins alongées , coniques, toujours formées par une membrane blanche fibreuse, et à l'extrémité desquelles on voit enfin de petites ramifications blanchâtres qu'on ne peut mieux comparer qu'aux folioles des sensitives. Dans l'intérieur de cette enveloppe , qui est blanche , fibreuse et nacrée comme le derme lui-même, existe un ca- nal formé par une membrane fort mince, qui se répand dans toutes les ramifications, et ce canal n'est qu'un appendice de la bouche. La bouche proprement dite , placée au fond de l'entonnoir qui est bordé par les tentacules , est ronde ; ses bords sont assez minces, formés en dehors par la peau noire qui a ta- pissé l'entonnoir, et en dedans par la membrane buccale. Tout ce bord est creux, c'est-à-dire qu'un canal rond assez grand règne dans toute sa circonférence. On trouve dans ce canal cinq espèces de culs-de-sac ou poches aveugles. Il n'y a certainement aucune trace de dents autour de cette bouche; on y aperçoit bien des espèces de replis sigmoïdes dirigés en arrière, au nombre de cinq, mais qui appartien- nent à la membrane buccale. Après ce premier orifice , on arrive dans une cavité buc- cale assez grande, ovale, toujours ouverte par la disposition "de certaines pièces extérieures comme cartilagineuses : elle est libre dans la cavité viscérale, un peu comme la masse buccale des mollusques céphalés, et elle a, en effet, les muscles propres à la mouvoir. On dit qu'il y a des espèces de glandes salivaires ; mais j'avoue n'en avoir pas vu. Le canal intestinal qui en naît est fort long et d'un dia- mètre égal; il fait un assez grand nombre de replis, qui sont attachés aux parois de la cavité par une sorte de mésentère, ou de membrane hyaline fort mince , qui se termine vers la moitié du corps. L'estomac forme un renflement assez peu considérable ; il se termine en arrière et dans la ligne médiane par un orifice arrondi qui s'ouvre dans une sorte de cloaque : c'est une vessie ovale, dont les parois sont épais- 3i4 HOL ses, musculaires, contractiles, et qui est fortement attachée à la partie postérieure du corps. Dans ce cloaque se termine également ce que l'on regarde comme l'appareil de la respiration : il est formé par une sorte d'arbre creux extrêmement ramifié, et dont les rameaux se réunissent successivement en branches et en tronc, en allant d'avant en arrière; celui-ci s'ouvrant dans le cloa- que. Il paroit que cet organe peut, a la volonté de l'animal, se remplir ou se vider d'eau, ce qui , sans doute, peut aussi servir à sa locomotion. M.Tiedmann admet de plus une espèce de circulation bornée qui appartiendroit uniquement au canal intestinal, et qui seroit exécutée par un double système de vaisseaux fort com- pliqués et avec les ramifications duquel s'entrelaceroit l'un des arbres circulatoires. D'après le nu me observateur , les holothuries seroient pourvues des deux sexes. L'ovaire est évidemment formé par un nombre extrêmement considérable de petits tubes qui, en se réunissant par faisceaux plus ou moins nombreux, finissent par aboutir à la bouche par un oviducte unique. A une certaine époque de l'année, ces ovaires acquièrent un développement extrêmement considérable, et se remplis- sent d'une matière de couleur rouge orangée, un peu granu- leuse , formée, sans doute, par une quantité innombrable de petits œufs. Ces organes sont fort aisés à voir, et l'analogie porte à les considérer comme des ovaires. Il n'en est peut-être pas touf-à-fait de même de ceux que M. Tiedmann pense être les organes mâles, de manière que ces animaux seroient hermaphrodites. Ce sont des organes également filiformes, et qui sont susceptibles d'une grande extension et d'un grand développement, à l'époque, il est vrai , où les ovaires acquiè- rent le leur. Les espèces de ce genre ou de cette petite famille parois- sent être assez nombreuses, et surtout dans les mers des pays froids ; mais elles ont été assez généralement trop mal dé- crites pour être caractérisées. On a déjà essayé d'y introduire quelques petites coupes génériques. Ainsi M. de Lamarck a séparé les espèces dont les tentacules sont formés par de HOL jM petits disques denticulés et pédicules, pour en faire son genre Fistuxaire (voyez ce mot). M. Ocken avoit déjà étendu ces divisions beaucoup plus loin , puisqu'il a établi quatre genres, d'après la considération de la disposition des tubes rétractiles et la forme du corps. M. G. Cuvier s'est borné à répartir la plupart des espèces dans de petites sections établi.es à peu près d'après les mêmes principes que les genres de M. Ocken , et en insistant surtout sur la disposition de plus en plus géné- rale des tubes rétractiles des pieds. Comme ces animaux sont extrêmement déformés quand on les a conservés pendant quelque temps dans l'alcool, il est réellement assez difficile de bien caractériser les espèces. No'us allons cependant tenter de le faire spécialement pour appeler l'attention des obser- vateurs sur cette petite famille , que l'on doit d'autant moins négliger, qu'elle semble former un passage des animaux îa- diaires aux vers , peut-être même aux mollusques : on trouve en effet des espèces qui ont tout-à-fait la forme des thalas- sèmes , et d'autres qui ressemblent au premier abord à quel- ques doris. A. Espèces qui ont le corps assez court, plus bombé d'un côté que de l'autre, et les tubes rétractiles sur la face plane seule- ment; la peau dure et souvent écailleuse en -dessus, molle en- dessous ; les ouvertures du canal intestinal plus ou moins supé- rieures; les tentacules buccaux ordinairement assez développés. Ces espèces restent essentiellement au fond des mers, où elles rampent presque comme des limaces, mais toujours au moyen des tubes rétractiles. L'Hol. FHANTArE : H. phantapus , Mu 11. , Zool. Dan., tab. 112, 1 1 3 , copiée dans l'Enc. méth. , pi. 86 , fig. î — 5. Corps subcylindrique , couvert de petites écailles calcaires en-dessus, subplane, mou, et garni de trois rangs de papilles rétractiles en-dessous; l'anus est pourvu de dix tentacules simples, ré- tractiles , et la bouche de dix tentacules rameux. Des mers du Nord. L'H. feuillée ; H. frondosa , Gunn. , Act. Stock., 1767. Le corps ovale -oblong, lisse; dix tentacules plus longs que la tête et rameux. M. G. Cuvier regarde cette espèce comme identique avec 3iG HOL VH. pentactes ; mais cela n'est pas probable , surfout si la figure de l'Enc. méth., pi. 85 , fig. 7 , 8 , est copiée de Gunner : en ce cas il est évident que c'est une espèce différente. L'H. écailleuse ; H. squammata, Mull., Zool. Dan., I, la' . X , copiée dans FEnc. iuélh. , pi. 87, fig. 10 — 12. Petite espèce ovale, couverte d'écaillés en -dessus, plane sous le ventre qui est pourvu de papilles; l'anus en -dessus; huit tentacules pinnatihdes blancs à la bouche. Des mêmes mers. L'H. de Cuvier ; H. cuvieria, G. Cuv. , Règne anim. , pi. XV, fig. 9. Corps ovale, comme rugueux; l'anus supérieur entouré de cinq tentacules squamiformes ; les tentacules de la bouche au nombre de dix(?) et presque filiformes. Des mers de l'Australasie ? B. Espèces dont le corps est subprismatique , quelquefois cylin- drique, ordinairement alongé ; la peau coriace; le dos étant encore assez distinct du ventre , qui est assez plat et pourvu de tubes préhensiles dans toute son étendue. L'H. deColumna; H. Columnœ, G. Cuv., Fab., Column. aquat. , XXVI , 1. Grande espèce de la Méditerranée, qui atteint plus d'un pied, et dont les parties latérales du corps sont presque carénées. C'est M. Cuvier qui a proposé de distinguer cette espèce de l'H. tubulosa, avec laquelle Gmelin la confond. L'H. limace; H. maxima , Forsk. , Faun. Arab., pag. 121, lab. 58, fig. B b. Corps rigide, subtétragone ; le dessus noir, offrant trois angles mal formés, et le dessous plat et blanc ; les tentacules nombreux , filiformes et élargis à leur extrémité en une espèce de disque multifide au sommet. M. de Lamarck en fait une espèce de son genre Fistulaire. Elle est de la mer Rouge. L'H. élégante; H. elegans , Mull., Zool. Dan. , I , fig. 1 , 2 5 Enrycl. méth., pi. 86, fig. 9, 10. Corps alongé, rougeàtre en-dessus, blanc en-dessous; des papilles acuminées sur six rangs sur le dos; bouche terminale pourvue de vingt tenta- cules courts et ayant au sommet un faisceau de fibres noueuses. Des mers du Nord. L'H. tibuleuse : H. tubulosa, Gmel. ; Uydra , Boadsch, Anim. mar., pi. VI et VII. Espèce très -voisine de la précé* HOL S17 dente ; le dos couvert de tubercules pointus ; la bouche entourée de vingt tentacules courts, élargis en étoile au sommet. C'est YH. tremula de Linn., Syst. nat. , éd. XII. Elle est de la Méditerranée. L'H. de Dicquemare : H. Dicquemarii , Cuv. ; la Fleuri*' larde , Dicquem., Journ. de phys. , 1778 , Oct. , pi. 1 , fig. 1, Corps subpentagone , un double rang de tubercules sur les deux angles supérieurs; les tubes préhensiles sur les trois infé- rieurs ; dix tentacules ramifiés à la bouche , dont les deux in- férieurs plus courts. Trouvée sur les huîtres de la rade du Havre. L'H. appendiculée ; H. appendiculata , De Blainv. Espèce des mers de l'île de France, ovale ou un peu déprimée ; les tubes sur trois rangs inférieurs ; les tentacules de la bou< he très-courts, à peine trifurqués, au nombre de douze. L'anus recouvert d'une sorte d'appendice. L'H. Barillet ; H. doliolum , Lamk. ; Actinia doliolum , Pallas , Spicil. Zool., tab. 9 , et Enc. méth. . pi. 86 , fig. 6 — 8. Cette espèce est déjà subpentagone ; mais il y a deux côtes plus larges , plus convexes : les angles latéraux sont fort saillans; les autres ont un double rang de papilles. La bouche a dix paires de tentacules, qui se subdivisent de suite en un grand nombre de filets courts. Des mers du Cap. C. Espèces qui ont le corps médiocrement alongé , assez régulière- ment pentagone, et les tubes rétractiles disposés sur cinq rangs longitudinaux; la bouche et l'anus bien terminaux; les tenta- cules au nombre de dix à douze, et ordinairement fort courts. L'H. pentacte : H. pentactes , Mull., Zool. Dan., tab. 3i , fig. 8 , et Enc. méth., pi. 86, fig. 5. Assez petite espèce, commune dans nos mers, d'un brun rougeàtre ; le corps par- tagé assez régulièrement en cinq côtes. Les tentacules au nombre de dix et pinnatifides. On donne à cette espèce vulgairement le nom de Con- combre de mer, à cause de sa ferme. L'H. inhérente : H. inhœrens , Mull., Zool. Dan., tab. 3i , fig. 7 ; Enc. méth. , pi. 87, fig. 1 — 3. Corps alongé , partag ' en six par autant de lignes blanches; douze tentacules peu divisés. 5i8 HOL denticulés ; anus entouré de pointes ; tubes préhensiles ex- trêmement nombreux. Des mers du Nord. L'H. fellucide; H. pcllucida, Mull. , Zool. Dan., pl.CXXXV, fig. i. Dans cette espèce le corps est asseï alongé , un peu plus gros au milieu , à six côtes, blanc et translucide ; les tentacules sont petits, au nombre de douze, et dentelés. Des mêmes mers. L'H. lisse; H. lœvis, Ot. Fabr. , Faun. du Groenl. , n.°545. Cette espèce, qui me paroit avoir beaucoup de rapports avec la précédente, est également lisse, transparente; mais elle n'a que cinq angles , et cinq rangées de lignes et de points. Ses tentacules, au nombre de douze, sont mous, blancs et octofides à l'extrémité. Des mers du Nord. L'H. petite ; H. minuta, Ot. Fabr., Le. , n.° 54G. Extrêmement voisine de la précédente, dont elle diffère en ce qu'elle est toujours plus petite, et surtout en ce que de cinq rangs de papilles les deux supérieurs sont plus espacés, de manière à former un dos presque nu. Les tentacules, au nombre de douze , sont sexfides. L'H. tentaculée; H. teiilaculata , Forst. , Banks Mss. Cette espèce, dont j'ai vu un beau dessin dans la collection de M. Jos. Banks, a quinze pouces de long sur un pouce de dia- mètre ; aussi elle est fort longue , plus épaisse en avant qu'en arrière, où elle se termine par une sorte d'appendice ovale. Les tentacules, au nombre de quinze à seize, sont assez grands et pinnés : il y a cinq doubles rangs de verrues. Il y avoit écrit sur le dessin de Forster, H. tentaculis frondosis verrucarum ordine quinque. Rogit. , Mai. 27, 1774* L'H. de G&RTNE& : H. Gœrtneri , de Blainv. ; Bydra coralli- fera, Gœrtn. , Act. angl. , 17G1 , p. 75, tab. 1 , fig. 3 , A.B. Cette espèce me paroît différer de la véritable pentacte , avec laquelle les auteurs la confondent à cause de la forme de ses tentacules. D. Espèces dont le corps, couvert partout de papilles rétractiles, est ordinairement assez alongé, cylindrique ; la peau étant en- core assez coriace. L'H. PAPH.LEOSE ; H. papillosa, Mull., Zool. Dan., 5 , p. 47» HOL 3i9 tab. 108, fig. 5. Corps alongé, un peu ovale; les tentacules au nombre île dix, et feuilletés. Des iles de Féroë. L'H. fuseau; H. fusus , Mull. , Zool. Dan., X, 5, 6. Corps fusiforme ou un peu cyatiforme, tomenteux, cendré, rendu rugueux par de petites écailles; dix tenfaeules denticulés sur les bords et isssez courts. Des mers septentrionales. L'H. impatiente: H. impatiens, Forsk., Fa n. Arab., p. 1 21, pi. 09, fig. B; Encyc. méth. , pi. 86, fig. 11. Corps cylin- drique, alongé, assez ferme, entièrement couvert de verrues hémisphériques très-saillantes ; vingt tentacules fort courts, filiformes et terminés par une sorte de lame septemfide. De la mer Rouge. E. Espèces dont le corps, tout-à-fait vermiforme, est couvert d'une peau très-molle , sans papilles sensibles ; les tentacules au nom- bre de treize, et régulièrement ptnnés. L'H. a bandes: H. vitata, Forsk., Faun. Arab., p. 121, tab. 07; Enc. méth., pi. 87, fig. 8, 9. Cinq bandes larges, blanches, ponctuées de noir, alternant avec cinq autres, brunes et plus étroites; une série de tubercules transverses sur les bandes blanches. Quoiqu'on ne voie qu'à la loupe les tubes rétractiles, l'animal adhère cependant par ce moyen. De la mer Rouge. L'H. gli;tineuse ; H. reciprocans , Forsk., loc. cit., p. 121, t. 33 , fig. A , et Enc. méth., pi. 87 , fig. 7. Très-rapprochée de la précédente, dont elle ne diffère peut-être que par l'absence des bandes blanches, et parce que les tentacules sont un peu plus longs : ce n'est peut-être qu'une variété de la même mer. L'H. penicillus de Muller et Gmelin ne seroit-elle pas une masse buccale d'holothurie sans enveloppe P Quant à celle de Spallanzani, établie par celui-ci, j'ignore ce que c'est. (DeB.) HOLZHyEHER (Ornith.), un des noms allemands du geai, cornus glandarius, Linn. (Ch. D. ) HOLZ-OPAL. (Min.) Nom par lequel on désigne, en Alle- magne , le bois changé en quarz résinite : c'est comme qui diroit opale ligniforme. Plusieurs pechstein se rapportent à ceHolz-Opal. Voyez Quarz xvlcïde re-inite. (13;iard.) HOLZ-SÏEIN (Min.), nom généralement adopté en Aile- 32o HOL magne pour désigner les bois agatisés, et même la plupart des bois pétrifiés. (Brard.) HOLZTAUBE (Ornith.) , nom qu'on donne en Allemagne , suivant Frisch, au pigeon sauvage, columhaœnas, Linn. (Ch.D.) HOM.^SCH, MELIH^EMI {Bot.): noms arabes du solanum hahamense de Forskal, qui ajoute que c'est le habak de quel- ques cantons de l'Arabie. (J. ) HOMAIDT. (Bot. ) Dans le Levant on nomme ainsi une espèce de gouet , arum tenuifolium , suivant Rauwolf. (J.) HOMALIUM. (Bot.) Voyez Acomat. (Poir.) HOMALOCENCHRUS. (Bot.) Miegins et Haller nommoient ainsi un genre de graminée plus connu maintenant sous le nom de leersia, genre très-naturel, quoique différant dans ses étamines , qui varient d'une à six. (J. ) HOMALO CERATITiE. (Foss.) On a donné autrefois ce nom aux orthocères à cloisons sinueuses. Voyez Orthocère* (D.F.) HOMALOPHYLLEES , Homalophjllœ. (Bot.) Sprengel forme sous cette dénomination qui dérive du grec , et qui signifie semblable à une feuille , une famille particulière , avec les genres de la famille des hépatiques dont la capsule ne s'ouvre pas en plusieurs valves et dont la fronde est une expansion foliacée. Il y place les genres Riccia, Blasia (récem- ment annulé), Sphœrocarpus et le Tremella granulata deHud- son. Les autres genres de la famille des hépatique^ forment la famille à laquelle il réserve le nom d'hepalicœ ; il cite les genres suivans : Anthoceros , Blandovia, Targionia, Marchan- tia, Stauropliora, J ungermannia et Andreœa. Cette disposition est un peu différente de celle que nous avons indiquée à Farticle Hépatiques. (Lem. ) HOMAMER (Bot.), nom arabe du phyllanth us ovalifolius de Forskal; il en cite un autre sous le nom de phjllanthus liamrur. (J.) HOMANTHIS. (Bot.) Voyez Homoïantiie. (H. Cass. ) HOMAOCA (Ornith.), nom suédois du goéland à man- teau noir, lartts marinas, Linn. et Lath. (Ch. D. ) HOMARD, Astacus marinus. (Crust.) Espèce de crustacé de nos mers, qui appartient au genre des Ecrevisses. (Voyea Malacostracés. ) HOM 3ai HOMARDIENS. (Crust.) Famille de crustacés malacos- Iracés macroures. M. le docteur Leach , chargé de la des- cription des crustacés dans cet ouvrage, avoit annoncé qu'il traiteroit à l'article Homardiens de ceux qui appartiennent au genre des Ecrevisses et aux genres voisins; mais une in- disposition prolongée n'ayant pas permis à ce savant natu- raliste de remplir à temps cette promesse , nous croyons convenable de renvoyer au mot Malacostracés , où il doit donner, ainsi qu'il l'annonce lui-même (dans l'article Crus- tacés), des détails sur les caractères des genres et des espèces que cette division renferme. HOMBAC , Sodada. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des cappari- dées , de Voctandrie monogynie de Linnaeus , offrant pour ca- ractère essentiel : Un calice à quatre folioles inégales , la supérieure plus grande , en voûte ; quatre pétales inégaux ; les deuxsupérieursplus larges, presque demi-orbiculaires , placés sous la plus grande foliole du calice ; huit à quinze étamines inégales, abaissées; les anthères linéaires -cordiform es, ar- quées après l'émission du pollen, recourbées; f ovaire supé- rieur, globuleux, à quatre sillons, porté sur un long pédi- celle ; un style ; un stigmate. Le fruit est une baie poly- sperme. Hombac a feuilles caduques : Sodada decidua, Forsk. , JEgypt., pag. 81 ; Hombac , etc., Lipp., mss., pag. 145. Arbrisseau épi- neux, de la grandeur d'un rosier. Ses tiges sont diffuses, rameuses : comme les feuilles sont très-caduques, ces tiges en paroissent privées; elles sont armées d'épines géminées, courtes, subulées. Les rameaux sont nombreux, alternes, étalés; les feuilles oblongues, sessiles , très-caduques. Les pédoncules sont latéraux, uniflores; ils naissent trois ensemble et comme par bouquets entre les épines. Les fleurs sont rouges, mu- nies d'un calice coloré, caduc, à quatre folioles inégales; la supérieure très - grande , concave , enflée , creusée en voûte; les trois autres plus petites , placées plus bas, linéai- res-lancéolées, velues, ciliées sur les bords : la foliole du milieu courbée, un peu creusée en carène: la corolle com- posée de quatre pétales glabres , inégaux , plus longs que le calice; les deux supérieurs ovales, acuminés , en partie 21. 21 522 HOM cachés sous la grande foliole du calice , formant ensemble une sorte de casque , présentant en dehors deux pointes ou deux espèces de cornes; les deux pétales inférieurs oblongs, aigus, alternes avec les folioles du calice : les filamens des étamines inégaux , inclinés , plus longs que les pétales ; l'ovaire globuleux, à quatre sillons, porté sur un pédicelle long , incliné; le style subulé ; le stigmate aigu. Le fruit est une baie rouge, très-lisse, sphérique, de la grosseur d'une noi- sette, contenant environ huit semences. Cet arbrisseau a été découvert en Egypte par Lippi; puis dans l'Arabie par Forskal. On recueille ses fruits un peu avant leur maturité, et on les mange après les avoir fait cuire. (Poir. ) HOMBAK. (Bot.) Dans le manuscrit des plantes observées en Egypte par Lippi on trouve sous ce nom un arbrisseau qui est congénère du sodada de Forskal. Il en diffère cepen- dant par ses étamines, au nombre de deux seulement, au lieu de huit; et son fruit, décrit avec plus de détail, est une baie conformée comme une cerise, renfermant huit ou neuf graines contournées en limaçon. Ce genre est conservé par Adanson sous le nom donné par Lippi. (J. ) HOMEDET ER ROBAH. (Bot.) Ce nom arabe est donné, suivant Forskal, à son cotylédon lanceolata. (J. ) HOMERO , rULLIPUNTU. ( Bot. ) Noms péruviens du p\y- teleph.es macrocarpa de la Flore du Pérou, genre de palmier, dont les fruits . chargés d'aspérités et d'inégalités , sont nommés pour cette raison cabeza de negro , tête de nègre : sa noix, comme celle du cocotier, est remplie d'abord d'une liqueur limpide, très-propre à désaltérer, qui devient ensuite plus épaisse et laiteuse , et se change successivement en une subs- tance solide de la couleur et consistance de l'ivoire, dont on fabrique divers petits instruniens. M. Persoon a substitué au nom de plvyteleplias celui cVelephantusia. Ce genre , qui a une tige très-basse et un feuillage penné, diffère des vrais pal- miers par ses fruits rassemblés en tête serrée , en quoi il se rapproche du nipa et du vacoua , pandanus. (J. ) HOMMAM (Bot.), nom arabe, suivant Forskal, d'une espèce de son genre Suœda , à feuilles longues et linéaires, qui est une soude. (J.) HOM 3*5 HOMME. (Hist. nat.) Cet article devroit être le tableau de l'espèce humaine. Quel immense sujet ! Quels admirables effets de causes plus admirables encore ! Quelles merveil- leuses combinaisons de substances, d'organes, de forces, d'actions, de résistances, de facultés! On voudroit observer tout ce que nos sens peuvent saisir ; atteindre par la pensée à ce qui se dérobe à leur examen ; pénétrer par le sentiment r la conscience et la réflexion, jusques à cette essence presque divine, à cet esprit indépendant et libre, que les voiles de la matière, les espaces ni les temps ne peuvent arrêter; à ce génie sublime, qui a donné à l'homme le sceptre de la terre. On désireroit de voir tous ces attributs du corps et de l'ame naître, se développer, s'accroître, se fortifier, céder sou- vent à des forces étrangères , et s'affoiblir en recevant des empreintes plus ou moins profondes, des modifications plus ou moins durables; mais se perfectionner de nouveau en- suite, s'étendre, ressaisir l'empire, s'élever, s'ennoblir, se déployer plus que jamais, et changer la face du monde. Pour embrasser ce vaste ensemble , il faut se placer à une trop grande distance : les détails disparoissent alors, ils restent inconnus; et le tableau, trop vague, n'est qu'une vaine et trompeuse représentation. Commençons donc par reconnoître successivement les diffé- rens objets qui doivent entrer dans la composition de ce ta- bleau général de l'espèce humaine. Voyons -les de près, avant de les considérer de loin. Suivons la marche de la nature; occupons- nous des pre- miers instans de l'existence, des premiers degrés de l'accrois- sement, avant de décrire ou d'indiquer les grands et innom- brables résultats de tous les développemens, de toutes les combinaisons, dont nous voudrions pouvoir peindre toutes les nuances et tous les effets ; et commençons par l'enfance l'histoire de ces développemens et, pour ainsi dire, de ces transformations successives. Au moment de sa naissance , l'enfant passe d'un fluide dans un autre. Au lieu du fluide aqueux qui l'enveloppoit dans le sein de sa mère , l'air l'environne et agit sur ses organes. Un changement remarquable s'opère dans la circu- lation du sang de ce nouveau -né. L'odorat et le larynx re* 524 HOM çoivent une impression assez vive du nouveau fluide dans lequel l'enfant est plongé. Une secousse plus ou moins mar- quée en agite les nerfs; une sorte d"éternument fait sortir des narines la substance muqueuse qui les remplissoit , sou- lève la poitrine, et fait pénétrer de l'air jusque dans les poumons. Le sang, qui parvient dans ces poumons, se com- bine avec l'oxigène de l'air, qui inonde, dans cet organe, les vaisseaux dans lesquels il est contenu; et dès ce moment il ne passe plus du ventricule droit du cœur dans le ven- tricule gauche, et ne recommence plus sa circulation, qu'il ne reprenne dans les poumons une force et des propriétés nouvelles, en s'imprégnant d'oxigène dans ces organes de la respiration. Cependant tout est, dans l'enfant, d'une grande mollesse. Les os sont cartilagineux; les chairs gélatineuses et pénétrées d'une sorte d'humidité; les vaisseaux élargis; les glandes gon- flées et pleines d'humeurs; ses mamelles, lorsqu'on les presse, laissent sortir une liqueur laiteuse ; le tissu cellulaire est spongieux et rempli de lymphe; sa peau , très -fine, est rou- geàtre, parce que sa transparence laisse paroître une nuance de la couleur du sang; ses nerfs sont gros; le cerveau, dont ils émanent, est volumineux, comme pour annoncer toute la puissance que la pensée doit lui donner un jour; et néanmoins ses sens sont encore émoussés. Une légère tuni- que voile ses yeux encore ternes; une mucosité plus ou moins abondante obstrue ses oreilles. Une humeur visqueuse recouvre les sinus pituitaires, le principal siège de l'odorat. La peau est trop peu tendue pour recevoir les sensations distinctes du toucher. La langue et les autres portions de l'organe du goût ont seules assez de sensibilité pour produire cet instinct qui entraîne la bouche de l'enfant vers le sein de sa mère , et lui imprime les mouvemens nécessaires pour le sucer. La grandeur du cerveau, que nous venons de faire obser- ver, produit } lus d'étendue dans la boite osseuse qui le ren- ferme; et voilà pourquoi la tête de l'enfant est à proportion plus grosse que celle des animaux mammifères qui viennent de naître. Cette grosseur de la tête rendroit très-difficiles, non-seulement l'accouchement , mais encore le séjour de HOM 325 l'enfant dans le sein de la mère , si le crâne ne présentent pas, avant et peu de temps après la naissance, une particu- larité qu'on n'a trouvée dans aucun animal : au sommet de la tête , entre l'os du front et les deux os pariétaux, est une ouverture qu'on a nommée fontanelle , dans laquelle le crâne n'est pas encore devenu solide, au travers de laquelle on sent la pulsation de l'artère, et par le moyen de laquelle les os du crâne peuvent se rapprocher par la compression et diminuer le volume de la tête. Lorsque l'enfant sort du sein de la mère, il a souvent de cinquante à soixante centimètres de longueur, et il pèse déjà de cinq à sept kilogrammes. L'impression nouvelle de l'air, qui agit sur l'organe de la voix , lui fait jeter quelques cris. Des glaires sortent de sa gorge; il urine, et c'est ordi- nairement dès le premier jour qu'il se débarrasse du meco- mum, matière noirâtre , amassée dans ses intestins. Les qualités séreuses et laxatives du colostrum , ou premier lait de la mère , qu'il ne. doit cependant teter qu'au bout de dix ou douze heures, facilitent cette évacuation si nécessaire. Et combien on doit de reconnoissance à Bufifon et à Jean-Jacques Rous- seau , dont l'éloquence irrésistible , victorieuse des habitudes , des erreurs et des préjugés, a déterminé tant de mères à ne pas priver leurs enfans d'un lait si adapté par ses qualités successives aux diverses époques du développement des or- ganes de celui à qui elles ont donné le jour, et à ne pas préférer non-seulement le lait des vaches, des brebis ou des chèvres, mais même celui d'une nourrice étrangère, moins analogue au tempérament du nourrisson , et» presque tou- jours trop avancé, trop vieux et trop épais! La foiblesse ou la mauvaise santé d'une mère doivent seules la priver de la plus douce des jouissances. Lorsque l'enfant est venu à la lumière, on cherche à lui enlever cette mucosité légère que les eaux de l'amnios ont déposée sur sa peau, en le lavant dans de l'eau tiède, mêlée avec un peu de vin. Dans ces temps antiques, si voisins des premières époques de l'histoire, où l'Italie, bien éloignée de jouir de son beau climat et de sa douce température actuelle, étoit encore couverte d'épaisses forêts et de rivières souvent gelées par 32 6 HOM un froid rigoureux , les habitans à demi sauvages de ces contrées agrestes et humides croyoient devoir ne rien né- gliger pour endurcir leurs enfans contre les hivers et leurs frimas ; ou plutôt on pourroit dire qu'ils soumettoient les nouveau -nés à une rude épreuve qui ne devoit laisser vivre que ceux dont la force intérieure pourroit lutter avec avantage contre les intempéries qui les attendoient : ils plongeoient les enfans qui venoient de naître dans de l'eau froide , les rouloient clans la neige , ou les étendoient sur les glaces des fleuves. Les Germains et les habitans de l'Angleterre, de l'Ecosse et de l'Irlande, ont eu le même usage, qu'on retrouve encore de nos jours dans plusieurs pays du Nord , et particulièrement dans diverses contrées de la Russie et de la Sibérie. Il paroît que le nouveau -né a besoin de beaucoup de repos. 11 dort presque toujours. Un bercement trop pro- longé peut le faire vomir et lui être nuisible. On doit le garantir de la mal-propreté , qui cause des excoriations. Mais surtout qu'on ne reprenne jamais cette habitude si funeste, dont la philosophie et la science de la nature ont délivré les en 'ans, celle de les emmaillotter et de les environ- ner de ces langes qui les torturoient et les déformoient. Leur poitrine se resserroit sous la compression qu'ils subissoient, et contractoit une tendance plus ou moins forte à la phthisie. Les viscères du bas -ventre, serrés par des bandes pour ainsi dire délétères, ne concouroient qu'avec peine à la digestion. On voyoit survenir des engorgemens et les premières causes du rachitisme. Le sang, refoulé vers le cerveau, produisoit des convulsions et des s)mptômes épileptiques. A la con- trainte succédoit la tangue , et à la fatigue l'engourdissement, que suivoit la douleur; l'enfant s'agitoit avec violence, et de ses mouvemens désordonnés, ainsi que des résistances qu'il éprouvoit et des cris aigus qu'il jetoit, résultoient des hernies ou des déplacemens des articulations. Heureusement l'enfance est affranchie de ce dur esclavage , et ne reçoit plus que les soins les plus naturels et les plus doux. Ce n'est que vers 1. quarantième jour que l'enfant donne des signes ue sensations plus composées, d'un ordre plus HOM 3*7 élevé , et qui paroissent supposer que l'action de l'intelligence a commencé de se développer. Ce n'est qu'à cette époque qu'il exprime le plaisir ou la peine par le rire ou par les larmes, premiers signes extérieurs des mouvemens de son ame, qui ne peuvent encore se manifester d'une autre ma- nière sur un visage dont plusieurs parties, trop tendres, n'ont pas le ressort et la mobilité nécessaires pour marquer les affections intérieures; et au sujet de ces larmes et de ce rire, nous croyons ne pouvoir mieux faire que de citer le passage suivant de la belle histoire de l'homme par Bufifon. « Il paroît, dit ce grand homme, que la douleur que l'en- ,< fant ressent dans les premiers temps et qu'il exprime « par des gémissemens, n'est qu'une sensation corporelle, « semblable à celle des animaux qui gémissent aussi dès « qu'ils sont nés , et que les sensations de l'ame ne corn- « mencent à se manifester qu'au bout de quarante jours ; « car le rire et les larmes sont des produits de deux sensa- « tions intérieures, qui toutes deux dépendent de l'action « de l'ame. La première est une émotion agréable, qui ne « peut naître qu'à la vue ou par le souvenir d'un objet « connu , aimé et désiré; l'autre est un ébranlement désa- « gréable , mêlé d'attendrissement et d'un retour sur nous- « mêmes : toutes deux sont des passions qui supposent des « connoissances , des comparaisons et des réflexions. Aussi « le rire et les pleurs sont- ils des signes particuliers à l'es- « pèce humaine pour exprimer le plaisir ou la douleur de « l'ame, tandis que les cris, les mouvemens et les autres « signes des douleurs et des plaisirs du corps sont communs « à l'homme et à la plupart des animaux. » C'est par ces premiers sourires, si pleins de charmes pour le cœur d'une mère, que l'enfant montre, à celle qui le nourrit, qu'il la reconnoit , qu'il l'aime, qu'il la désire. Ses yeux commencent bientôt à distinguer aussi les autres objets qui l'environnent, et, ce qui doit être remarqué sous plus d'un rapport, la sensation de la lumière sur la rétine, qui se fortifie par cette action des rayons lumineux , doit être, le plus souvent, une sorte de jouissance assez vive pour l'enfant. Cet exercice d'un sens qui^e développe doit lui être agréable, et parce qu'il agite l'organe de la vue 328 HOM sans le blesser, et parce qu'il remplit successivement sa tête d'images variées qui lui plaisent, qu'il s'amuse à comparer et qui alimentent son intelligence. Voilà pourquoi il tourne sans cesse les yeux vers la partie la plus éclairée de l'endroit qu'il habite , et voilà pourquoi encore il faut avoir un si grand soin de le placer de manière que la lumière frappe également ses deux yeux; car, sans cette précaution, un œil, moins exercé que l'autre, acquerroit moins de force, et Buffon a prouvé que le regard louche est une suite nécessaire d'une grande inégalité dans la force des yeux. Pendant les premiers mois de l'enfant, la mère ou la aiourrice à qui elle a été obligée de céder le bonheur de l'allaiter, ne doit mêler au lait qu'elle lui donne aucun aliment étranger , surtout si l'enfant est foible et d'un tempérament délicat. C'est aux médecins à indiquer quels alimens on peut ensuite associer au lait de la mère, et dans quelle proportion on peut successivement les ajouter à la nourriture la plus naturelle de l'enfance. Mais ne vaudroit- il pas mieux préférer de suppléer au lait de la mère ou de la nourrice, lorsqu'il ne seroit plus assez abondant ou qu'il auroit perdu ses qualités bienfaisantes, en faisant teter à l'enfant le mamelon d'un animal, et par exemple d'une bre- bis, dont il recevroit le lait à un degré de chaleur toujours égal, et de manière que la succion, en comprimant les glandes de la petite bouche, en fit couler la salive, qui se mêleroit au lait nourricier ? Il semble que la nature a voulu que l'allaitement durât jusqu'après la première dentition, jusqu'au moment où l'en- fant a reçu les instrumens nécessaires pour broyer conve- nablement quelques alimens solides. On a même écrit que des femmes sauvages des contrées voisines du Canada, moins détournées par leurs mœurs, leurs habitudes, leurs passions et leurs préjugés , de l'observation des règles prescrites par la nature, ont allaité leurs enfans jusqu'à l'âge de quatre, cinq , six ou sept ans. Les dents placées sur le devant de la bouche, et qu'on nomme incisives, parce qu'elles sont propres à trancher et à couper, sont au nombre de huit, quatre en haut et quatre en bas. Leurs germes se développent quelquefois à sept mois , HOM 329 le plus souvent à huit, dix ou même douze mois. Ce déve- loppement peut être cependant très-prématuré. On a vu des enfans naître avec des dents assez grandes pour blesser le sein de leur nourrice, et on a reconnu des dents bien formées dans certains fœtus. Le germe de chaque dent est, au moment de la naissance, contenu dans une cavité ou dans un alvéole de l'os de la mâ- choire, et la gencive le recouvre. A mesure que ce germe s'accroît, il s'étend par des racines vers le fond de l'alvéole , s'élève vers la gencive, qu'il tend à soulever et à percer, et souvent écarte les parois osseuses d'un alvéole trop étroit et d'autant plus resserré que le menton est moins avancé et que Tos maxillaire est plus court. C'est comme un corps étranger qui s'agrandit au milieu de résistances puissantes. Une sorte de lutte est établie entre la force qui développe la dent, et celles qui maintiennent les parois de la cavité; et voilà pourquoi, au lieu d'un accroissement insensible, il se fait dans la mâchoire un effort violent, un écartement extraordinaire, une compression douloureuse, qui se mani- festent par des cris, par des pleurs, et dont les effets peuvent devenir funestes. L'enfant perd sa gaieté; de la tristesse il passe à l'inquiétude ; la gencive , d'abord rouge et gonflée , devient blanchâtre, lorsque la pression intercepte le cours du sang dans les vaisseaux de cette gencive fortement tendue : il ne cesse d'y porter le doigt, comme pour amortir sa dou- leur; il aime à la frotter avec des corps durs et polis, à calmer ainsi sa souffrance au moins pour quelques momens, et à diminuer la résistance de la membrane qui doit céder à l'extension de la dent. Mais, si la nature des fibres dont la gencive est tissue donne à cette gencive trop de fermeté, si la membrane résiste trop long-temps, il survient une in- flammation dont les suites ont été quelquefois mortelles, et qu'on a souvent guérie en coupant la gencive au-dessus de la dent qui n'avoit pu la percer. Les dents œillères, qui sont au nombre de quatre, deux en haut et deux en bas, et qu'on a nommées canines , parce qu'on les a comparées aux crochets ou dents crochues des chiens, paroisscnt ordinairement dans le neuvième ou le dixième mois. 33o HOM Les cheveux des enfans sont presque toujours plus ou moins blonds dans la race caucasique ou arabe européenne; mais on a écrit oue, dans la race mongole, comme dans la race nègre, les cheveux sont noirs, de même que l'iris des yeux, dès le moment de la naissance. Lorsque les enfans des nègres viennent à la lumière, ils sont blancs, comme pour montrer l'identité de leur origine avec les autres races de l'espèce humaine; leur peau se colore néanmoins peu à peu, lors même qu'ils ne sont pas exposés à l'ardeur du soleil, et présente ainsi lez effets de cetie altération profonde et héréditaire qu'un climat brûlant a fait subir au tissu de la peau de leur race. C'est une suite de questions très- curieuses que celles que l'on peut faire au sujet de cette grande quantité de vers que l'on trouve souvent dans les intestins des enfans, et qui peu- vent être la cause ou les symptômes de maladies plus ou moin* graves. Elle se lie avec d'importans problèmes relatifs a la reproduction des êtres; mais c'est dans d'autres articles de ce Dictionnaire qu'il faut en chercher la solution, ainsi que l'exposition des diverses maladies qui peuvent attaquer l'enfance , et des moyens de les prévenir ou de les guérir. Quelque délicat cependant que soit l'enfant, il est moins sensible au froid que l'homme adulte ou avancé en âge. La chaleur intérieure qui lui est propre, doit être plus grande que celle de l'adulte, puisque les pulsations de ses artères sont plus fréquentes, et que, par conséquent, le cours de son sang est plus rapide. On sait que le fœtus croît d'autant plus qu'il approche de sa naissance. A mesure que l'enfant s'éloigne de cette même époque, son accroissement se ralentit. Ordinairement, lors- qu'il vient à la lumière , il a le quart de la hauteur à la- quelle il doit atteindre ; il en a la moitié vers deux ans et demi, et les trois quarts vers la dixième année. C'est ordinairement entre le dixième et le quinzième mois que les enfans commencent à bégayer: les voyelles, les con- sonnes, et par conséquent les syllabes et les mots qu'ils peu- vent prononcer le plus facilement, sont les premiers qu'ils font entendre. « La voyelle qu'ils articulent le plus aisé- « ment, dit Buffon , est VA, parce qu'il ne faut pour cela HOM 33i « qu'ouvrir les lèvres et pousser un son : YE suppose un « petit mouvement de plus ; la langue se relève en haut, « en même temps que les lèvres s'ouvrent : il en est dç « même de YI ; la langue se relève encore plus et s'approche « des dents de la mâchoire supérieure : YO demande que « la langue s'abaisse et que les lèvres se serrent : il faut « qu'elles s'alongent un peu et qu'elles se serrent encore « plus pour prononcer YU. Les premières consonnes que « les enfans prononcent, sont aussi celles qui demandent le « moins de mouvement dans les organes : le B, Y M et le F « sont les plus aisées à articuler; il ne faut, pour le B et le P> « que joindre les deux lèvres et les ouvrir avec vitesse. « L'articulation de toutes les autres consonnes suppose des « mouvemens plus compliqués que ceux - pi , et il y a un « mouvement de la langue dans le C, le D, le G, YL, l'JV , « le Q, YR, YS et le T;il faut, pour articuler VF, un son « continué plus long-temps que pour les autres consonnes. « Ainsi, de toutes les voyelles , Y A est la plus aisée, et de « toutes les consonnes le B, le P et YM sont aussi les plus « faciles à articuler. 11 n'est donc pas étonnant que les « premiers mots que les enfans prononcent, soient com- « posés de cette voyelle et de ces consonnes, et l'on doit « cesser d'être surpris de ce que, dans toutes les langues et « chez tous les peuples, les enfans commencent toujours « par bégayer baba, marna, papa. Ces mots ne sont , pour « ainsi dire , que les sons les plus naturels à l'homme , parce « qu'ils sont les plus aisés à articuler; les lettres qui les « composent, ou plutôt les caractères qui les représentent, « doivent exister chez tous les peuples qui ont l'écriture « ou d'autres signes pour représenter les sons. « On doit seulement observer, continue notre grand natu- « raliste, que, les sons de quelques consonnes étant à peu « près semblables, comme celui du B et du P, celui du C « et de YS, ou du K et du C dans certains cas, celui du D « et du T, celui de i'F et du V consonne, celui du G et « du J consonne ou du G et du K, celui de l'L et de YR, « il doit y avoir beaucoup de langues où ces différentes « consonnes ne se trouvent pas ; mais il y aura toujours voilà pourquoi l'homme peut porter de si grands fardeaux sur le haut des épaules. Ces bras et ces mains concourent beaucoup , par la gesti- culation, à l'expression des différentes affections de Famé. Dans la joie , ils sont agités par des mouvemens rapides et variés; ils sont pendans dans la tristesse. On les élève vers le ciel dans les vœux , la prière , et l'espérance qui la suit. On les ouvre ou les étend pour recevoir , embrasser et saisir les objets désirés. On les avance avec précipitation comme pour repousser ce qui nous inspire de la crainte, de la haine ou de l'horreur. Le pied de l'homme est très-différent de celui des singes, qui est une véritable main. La jambe porte perpendiculai- rement sur cette base , plus large à proportion que la main de derrière du singe. Le talon, renflé par -dessous, aug- mente la largeur de la base et la sûreté de la station. Les doigts, assez courts, ne peuvent presque pas se plier; le pouce, plus long et plus gros que les autres, ne peut pas leur être opposé pour saisir les objets. Le pied ne peut donc ni prendre, ni retenir; il ne peut que supporter le corps. L'homme est le seul qui ait en même temps deux véri- tables pieds et deux véritables mains, et dans son organisa- tion tout démontre que sa station naturelle est la station verticale. Les muscles qui étendent la jambe et la cuisse, et les retiennent dans l'état d'extension, sont plus grands, plus forts, et produisent ce volume du mollet et cette gros- seur des fesses qu'on ne voit pas dans les autres mammi- fères. Les muscles fléchisseurs de la jambe sont attachés assez haut pour ne pas empêcher l'extension complète du genou. Le bassin , plus large , écarte les cuisses , les jambes et les pieds, et donne au corps proprement dit une base ulus étendue et plus propre à maintenir l'équilibre. La con- HOM «i formation des fémurs donne encore plus d'écartement aux jambes et aux pieds, et plus de largeur à la base du corps, Lorsque le jeune homme , en jouant, veut marcher sur ses- mains et sur ses pieds, il éprouve beaucoup de peine : ses pieds courts et peu flexibles, et ses cuisses très-longues, le contraignent à rapprocher ses genoux de la terre ; ses épaules écartées , et ses bras trop séparés , soutiennent foiblement le devant de son corps. D'ailleurs le muscle que l'on nomme grand dentelé, et qui suspend, pour ainsi dire, le tronc des quadrupèdes, est plus petit dans l'homme que dans ces mammifères. La tête de l'homme est plus pesante à proportion que celle des quadru- pèdes, non -seulement à cause de l'étendue du cerveau, mais encore parce que les cavités des os sont plus petites ; il n'a, pour la soutenir, ni ligament cervical, ni vertèbres conformées de manière à la retenir et à l'empêcher de se fléchir en avant ; et voila pourquoi celui qui essaie de mar- cher sur ses quatre extrémités, a beaucoup de peine à main- tenir sa tête même dans la ligne de l'épine du dos: ses yeux sont dirigés vers la terre, et il ne peut voir devant lui. De plus, les artères qui vont au cerveau ne se divisant point comme dans plusieurs quadrupèdes, le sang s'y porte- roit avec tant d'affluence pendant des mouvemens exécutes dans une position horizontale, que l'engorgement du cerveau et l'apoplexie en seroient très-souvent le résultat. Par une suite de la situation verticale de l'homme , le cœur n'est pas posé sur le sternum, comme dans les quadru- pèdes vivipares; mais il repose sur le diaphragme, et comme ce diaphragme est un des centres d'action du système ner- veux, les nerfs de l'homme doivent participer davantage des mouvemens du cœur, les modifier avec plus de force ; et cette double influence expliqueroit seule la nature et la, vivacité de la sensibilité humaine. L'estomac, les intestins, ce qu'on appelle le tube alimen- taire de l'homme, ont, dans leur conformation, beaucoup de rapports avec ceux des animaux carnassiers et avec ceux des herbivores. Pouvant , d'après cette organisation , se nourrir de substances animales comme de végétaux, quelle facilité de plusal'homme pour se soustraire à l'influence des climats 352 HOM et vivre dans les pays les plus différens les uns des autres i Et si, pour continuer de montrer les caractères distinctifs de l'iiomme, pour avoir une idée moins incomplète de son organisation intérieure, nous portons les yeux sur cette char- pente osseuse qui soutient, maintient et défend les organes de sa circulation, de sa nutrition, de ses mouvemens et de ses sensations , nous compterons trente-deux vertèbres dans sa colonne épinière, sept vertèbres cervicales, douze dor- sales, cinq lombaires, cinq sacrées et trois coccygiennes : leurs noms indiquent leur position particulière. Douze côtes, de chaque côté, défendent la poitrine : des douze paires qu'elles forment, les sept supérieures, aux- quelles le nom de véritables côtes a été donné, s'attachent au sternum, qu'elles maintiennent et fortifient par des por- tions cartilagineuses ; les cinq paires suivantes sont nommées fausses-côtes. Huit os composent la boîte osseuse qui renferme le cer- veau : Voccipito - basilaire , qui est à la base de la tête ou à l'occiput, deux temporaux, deux pariétaux qui les surmon- tent, le frontal , l'ethmoïde et le sphénoïdal. La face en présente quatorze: deux maxillaires supérieurs . dont chacun est réuni à un os jugal par une arcade appelée zj'gomalique; deux palatins, situés en arrière du palais; deux naseaux; deux cornets du nez; un vomer , qui sépare les narines; un lacrymal au côté interne de l'orbite de chaque œil, et l'os unique, qui compose la mâchoire inférieure. Au bout de l'arête saillante qui relève et consolide l'omo- plate, on voit Vacromion, espèce de tubérosité osseuse à laquelle s'attache la clavicule , et au-dessous de son articu- lation on remarque une pointe appelée bec coracoïde. Dans l'avant-bras, le radius s'articule avec l'humérus ou l'os unique du bras proprement dit, de manière à pouvoir tourner autour du cubitus. Le carpe a huit os, disposés sur deux rangs, chacun de quatre pièces, et on n'en compte que sept au tarse. Lorsque toute la charpente osseuse et tous les organes de l'homme sont entièrement développés , lorsqu'il a acquis toute la grandeur à laquelle il doit atteindre, il est rare que sa hauteur surpasse deux mètres, ou soit au-dessous de HOM 355 seize décimètres. Cette hauteur ne varie donc communément que dans le rapport de quatre à cinq. Les femmes, en géné- ral, ont un décimètre ou environ de moins que les hommes. Mais , dans les différentes parties de cette grandeur moyenne, qui présente à peu près dix -sept ou dix -huit décimètres , quelles sont les proportions que le sentiment et le goût ont fait regarder comme les plus belles par les peuples qui ont porté l'art statuaire au plus haut degré ? On divise la hauteur totale en dix parties égales, aux- quelles les artistes ont donné le nom de face , parce que la face humaine a été leur module. Chacune de ces faces a été ensuite partagée en trois. La première partie de la première face, ou le trentième de la hauteur totale, commence à la naissance des cheveux et finit à celle du nez; le nez fait la seconde partie de la face , et la troisième s'étend depuis le dessous du nez jusques au-dessous du menton. On compte un tiers de face depuis la naissance des cheveux jusques au sommet de la tête; et, par conséquent, depuis le sommet de la tête jusques au-dessous du menton il doit y avoir une face et un tiers, ou quatre trentièmes de la hauteur totale. On veut deux tiers de face entre la fossette des clavicules et le dessous du menton : d'où il résulte que, depuis cette fossette des clavicules jusques au sommet de la tête, on doit trouver deux faces ou le cinquième de la hauteur totale. La troisième face va depuis la fossette des clavicules jus- ques au-dessous des mamelles; la quatrième, depuis les ma- melles jusques au nombril ; et la cinquième depuis le nombril jusques à la bifurcation du tronc, où finit la première moitié de la hauteur totale. Il doit y avoir deux faces dans la longueur de la cuisse , une demi -face dans celle du genou, deux faces dans la longueur de la jambe , jusques au cou-de-pied; et une demi- face comprise entre ce cou et la plante du pied complète les dix faces de la hauteur. Pour les hommes d'une taille très -haute on ajoute une demi- face entre les mamelles et la bifurcation du tronc, de manière que la moitié de la hauteur totale se trouva alors un quart de face au-dessus de cette bifurcation, 21. »3 354 HOM La distance entre les extrémités des deux plus grands doigts, lorsque les bras et les mains sont étendus sur une ligne horizontale , doit être égale à la hauteur totale du corps. On demande une face depuis la fossette de la clavi- cule jusques à l'articulation du bras, deux entre cette arti- culation et le coude, et deux depuis le coude jusques à la naissance du petit doigt. La main a une face de longueur, le pouce un tiers de face, et le dessous du pied un sixième de la hauteur totale. C'est cette dernière proportion d'un à à six, qui donne à la station de l'homme l'équilibre et la stabilité nécessaires. Dans l'enfance, les parties supérieures du corps sont plus longues à proportion qu'après l'adolescence. Dans les femmes, la partie antérieure de la poitrine est plus élevée, et il y a plus de largeur dans les os des hanches, ainsi que dans les autres os qui s'y réunissent pour former la capacité du bassin. Quelque foible et quelque délicat que paroisse l'homme lorsqu'on le compare à un grand nombre d'animaux mam- mifères, il est peut-être aussi fort ou plus fort, à pro- portion de son volume , que les animaux les plus vigou- reux, au moins si on ne confond pas avec la force réelle de ces animaux les effets des dents, des griffes, des cornes et des autres armes que la nature leur a données. Il peut se charger de poids énormes : on a écrit qu'à Constantinople les porte -faix portoient ordinairement des fardeaux pesant plus de quatre cent cinquante kilogrammes. On connoît l'espèce de harnois que M. Desaguliers avoit imaginé, et par le moyen duquel differens poids étoient distribués sur les diverses parties du corps, de manière qu'un homme pouvoit porter jusqu'à mille kilogrammes. Les hommes exercés à la course devancent des chevaux, ou soutiennent cet exercice pendant plus de temps que ces animaux. Un homme, accoutumé à marcher, peut faire chaque jour plus de chemin qu'un cheval, et même conti- nuer sa route lorsque le cheval est harassé au point de ne pouvoir plus aller. Les coureurs de profession de la Perse faisoient plus de trente lieues en quatorze heures. On a assuré que des Africains devançoient des lions à la course. HOM 355 Des sauvages de l'Amérique septentrionale poursuivent les cerfs que l'on a nommés orignaux, avec tant de vitesse, qu'ils les lassent et les atteignent. Ils ont fait à pied , et au milieu de montagnes escarpées où il n'y avoit aucun sentier tracé, des voyages de mille et de douze cents lieues en moins de deux mois, et même de six semaines. La femme a bien moins de force, de même que la nature lui a donné une taille moins haute. Elle a d'ailleurs , et par exemple dans la race européenne , la tête petite , des cheveux longs, fins et flexibles, des traits délicats; des yeux brillans de vivacité, et cependant le regard très-doux; la bouche pleine de charmes, les lèvres vermeilles, les dents semblables à deux rangs de perles de l'Orient; la peau très- blanche , satinée , et pour ainsi dire à demi transparente ; la blancheur des joues relevée par des teintes du plus beau rose; la voix haute, douce, argentine, mélodieuse, accen- tuée de la manière la plus expressive par toutes les nuances des sentimens les plus tendres, et modulée par les concep- tions les plus délicates de l'esprit le plus prompt, le plus pénétrant et le plus délié; une chair mollement élastique, les épaules minces, les formes arrondies avec grâce, le sein élevé ; des cuisses un peu grosses , pour mieux soutenir des hanches plus larges ; les mouvemens les plus légers , la dé- marche la plus élégante. Mais si , au lieu d'examiner ces attributs extérieurs de l'homme et de la femme, nous voulons juger des facultés que la nature leur a départies, pénétrer jusqu'à cette éma- nation pour ainsi dire céleste qui leur a été accordée , jusqu'à ce caractère auguste qui leur a été donné, jusqu'à cette intelligence merveilleuse qui les a faits rois de la terre, et que nous portions nos regards sur l'organisation du cerveau que l'on a considéré comme le principal siège de cette intelligence, nous verrons que non -seulement le cerveau de l'homme est plus grand à proportion que celui des mammifères les plus favorisés, ainsi que nous l'avons déjà dit , mais encore qu'il est remarquable par les replis de ses hémisphères. La partie postérieure de ce cerveau, organisé ainsi de manière à recevoir et produire un plus grand nombre d'effets plus variés , s'étend en arrière de 556 HOM manière à recouvrir le cervelet. Son volume est d'ailleurs beaucoup plus grand, à proportion du volume des nerfs qui en sortent, que dans les mammifères: et ainsi l'organe où aboutissent toutes les sensations , où arrivent les impressions extérieures, où se font sentir les ébranlemens intérieurs, où ces ébranlemens, ces impressions, ces sensations doivent être distingués par l'attention , comparés par la réflexion , rete- nus par la mémoire, présente dans ses dimensions relatives, comme dans ses dimensions absolues et dans sa composition, une nouvelle supériorité. C'est par cinq organes différens que les impressions des objets extérieurs parviennent à ce cerveau si favorablement étendu et composé. C'est dans ces organes que résident les sens extérieurs, la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le tou- cher. Pour comparer convenablement la force de ces sens avec celle des sens des animaux et particulièrement des mammifères, il ne faut pas prendre pour objet de son exa- men l'homme tel que la société le présente, tel qu'il a été modifié dans presque tous ses attributs par les résultats de ses diverses associations; il faut considérer les sens de l'homme encore très-rapproché de l'état sauvage, et que les usages, les arts et les ressources de la civilisation n'ont pas dispensé d'exercer ses organes dans toutes leurs facultés. Nous trou- vons ces hommes encore à demi sauvages dans les bois , les savanes , les steppes , les déserts de plusieurs contrées , et particulièrement des deux Amériques, celle du Nord et celle du Sud. Quelle énorme différence entre la distance immense à laquelle le demi-sauvage voit et distingue les objets qu'il recherche , et la distance si courte à laquelle l'Européen, par exemple, peut reconnoître les objets avec lesquels il est le plus familiarisé ! L'éloignement qui empê- che l'Européen d'entendre des sons déterminés, est aussi bien inférieur à celui qui n'empêche pas le demi -sauvage de reconnoitre ces mêmes sons ; et l'on ne peut pas douter que l'odorat de ce demi-sauvage ne soit aussi très-supérieur, par son intensité et par sa portée, à celui de l'homme civi- lisé. Mais ce que la vue, l'ouïe et l'odorat ont perdu en portée et en intensité pour l'homme de la société, est com- pensé, au moins en grande partie , par ce qu'ils ont gagné en HOM 357 délicatesse. Ces nuances si fines des formes et des couleurs que les personnes familiarisées avec les chefs-d'œuvres de la peinture remarquent si facilement dans un tableau ; cette variété, pour ainsi dire infinie, de tons et d'expressions, qu'une oreille exercée distingue dans un morceau de musi- que, avec quelque rapidité qu'il soit exécuté, échapperoient presque toutes au demi-sauvage, puisqu'elles ne . peuvent pas ûtre saisies par les habitans des contrées les plus civili- sées que leurs habitudes ont rendus étrangers aux arts. On peut faire des rapprochemens analogues relativement à l'odorat, et au goût, qui n'est en quelque sorte qu'une extension de l'odorat. Quant au toucher, non-seulement il a gagné par la civili- sation, mais ce sens de l'intelligence n'a rien perdu. Son organe, dont la justesse primitive dépend en grande partie de la flexibilité des doigts et de la nudité de la peau , qui n'est recouverte par aucune écaille, par aucune substance dure et insensible , s'est augmentée par l'exercice de ces doigts et par la plus grande souplesse d'une peau devenue plus fine et plus délicate. Et combien ce perfectionne- ment d'un sens dont les sensations rectifient les impressions des autres sens, a contribué aux progrès dç. l'esprit et au développement des facultés de l'ame : tant est grande l'in- lluence qu'exercent l'une sur l'autre, les deux substances dont l'homme est composé, l'ame et le corps ! La première, inétendue, simple, immatérielle, indivisible, immortelle, se manifeste à nous par la pensée; et cette pensée, qui est notre véritable existence , notre existence intime , notre existence libre et indépendante, notre existence illimitée, et par laquelle notre ame s'unit à tous les objets qui lui plaisent , sans être arrêtée ni par l'espace , ni par le temps, ni par la nature d'aucun de ces objets, se diversifie et se modifie en trois facultés principales, la mémoire, l'imagination et la comparaison ou le jugement. Ces facultés se développent presque toujours dans l'ordre où nous venons de les nommer. Pendant l'enfance , c'est la mémoire qui est la plus exercée ; et voilà pourquoi , dans un système d'ins- truction bien combiné, il faut présenter à l'enfance le plus d'objets possible et l'occuper du plus grand nombre de faits 358 HOM qu'on puisse offrir à son attention. C'est après la puberté que la force des sens et la vivacité du sentiment allument dans l'âme le feu de l'imagination; et c'est dans l'âge mûr que lame, plus exercée à comparer, a, dans toute sa plénitude, la faculté de juger et de connoître. Sous ce triple point de vue on voit aisément tous les rapports qu'on pourroit trouver entre l'homme et les animaux les plus intelligens. D'après la puissance de l'ame sur le corps, et l'action qu'exerce sur l'ame la substance matérielle de notre être , il n'est pas surprenant que , lorsque l'ame se livre à une mé- ditation profonde, le cerveau, fortement exercé, éprouve une sorte de tension particulière et spasmodique , une acti- vité supérieure et pour ainsi dire exclusive , pendant laquelle les autres organes suspendent une partie de leurs mouvemens. Les sens s'émoussent momentanément ; l'œil cesse de voir ; l'oreille cesse d'entendre : les communications des objets ex- térieurs avec l'ame sont interrompues. Cet isolement de l'ame , cet état de contemplation , cette considération unique de quelques objets que sa mémoire lui retrace, porte le nom d'extase, et seroit une folie des plus funestes, si Famé trop foible ne pouvoit faire cesser cette extase, maîtriser ses opérations, commander au cerveau, rendre aux sens toute leur action , et rétablir entre tous les organes toutes les communications ordinaires. Mais, avant que l'intelligence n'ait acquis son empire, ou lorsque l'ame n'use pas de sa volonté, quelle est la nature de cette force qu'on a nommée instinct , qui entraîne les lèvres de l'enfant nouveau-né vers la mamelle qui doit le nourrir, et qui imprime à l'homme tant de mouvemens imprévus ou involontaires ? C'est cette force qui pénètre tous les corps de la nature , qui les régit en raison de leurs masses, qui diminue à mesure que la distance augmente; qui, dans les très-petites distances, change avec les figures des molécules, parce que ces figures en facilitent ou empêchent les rapprochemens complets; qui favorise ou combat l'action des masses; qui, dans les corps organisés, vivans et sensibles, se combine avec les résultats de la sensibilité , acquiert par cette réunion une sorte de nature nouvelle, agit avec une bien plus grande intensité, et produit des effets d'autant plus HOM 559 marqués, d'autant plus réguliers, d'autant plus constans , que la pensée est plus foihle , et que l'âme, moins attentive ou prévenue dans sa réflexion par un événement soudain et inattendu , n'oppose à cette force qu'une volonté moins énergique. Voilà pourquoi dans l'homme , comme dans les animaux, l'instinct est d'autant plus foible que l'intelligence est plus grande. C'est cette intelligence qui, réunie au sentiment, a pro- duit toutes les langues. La nature avoit donné à l'homme l'organe de la voix : l'art lui a donné la parole et le langage. Mais qu'on ne croie pas que la première langue ait présenté toutes les combinaisons, toutes les finesses, toute la richesse des langues modernes, de la grecque ou de la latine. C'est de ces langues composées, c'est de ces admirables instrumens du génie, de l'imagination , de la raison et des sciences, que l'on auroit eu le droit de dire que, pour les créer, les pro- poser, les faire adopter, il auroit fallu le secours d'une première langue, aussi riche, aussi habilement construite. Ce n'est pas ainsi que le premier langage a été formé ; l'art de la parole ne s'est développé que successivement et avec une très-grande lenteur. Il y a aussi loin de la première langue à celles d'Homère, de Virgile, de Corneille et de Racine , que d'une simple et grossière cabane aux chefs- d'œuvres de l'architecture grecque. Comment donc peut -on supposer que se sont faits les premiers développemens du langage , que se sont produits les premier., élémens de l'art de la parole ? Le temps ni les circonstances n'ont pas manqué à ces dé- veloppemens successifs. Le long séjour des enfans auprès de leur mère, le long besoin qu'ils ont de sa tendresse, de son dévouement, de ses soins, de la présence de leur père, de sa force tutélaire , de son courage protecteur, produisent la famille , dans le sein de laquelle se forment des familles plus jeunes, liées avec l'ancienne par l'habitude , l'affection, les secours mutuels, les jouissances communes; et bientôt existe une petite tribu, qui, pour sa sûreté, ses alimens , son habitation, ses plaisirs, toutes les relations qui s'éta- blissent entre les membres qui la composent, ne peut se 56o HOM passer d'ajouter au langage imparfait déjà né entre le père et la mère , entre le père , la mère et les en fans : et combien la naissance et l'accroissement de ce premier langage ont été aidés par l'expression du regard, de la physionomie , de l'attitude, des gestes, de toute la pantomime ! Les premiers élémens de ce langage encore si borné ont dû être les sons qui , par une suite de la composition de l'organe vocal et de ses rapports avec tous les autres orga- nes, expriment, et souvent malgré nous, nos diverses sen- sations tant internes qu'externes. Ces sons, que la nature a donnés à l'homme, sont, par exemple, les voix , les accens, les cris du besoin, du plaisir, de la douleur, du désir, de la répugnance, de l'effroi. Ces voix sont les voyelles primi- tives, qui se retrouvent et doivent se retrouver presque toutes dans toutes les langues du monde. A mesure que, pour communiquer des sensations plus variées et des idées plus nombreuses, on a besoin d'un plus grand nombre de signes , on a recours à de nouveaux sons. On les préfère, ces sons, aux différentes nuances de la pan- tomime, non -seulement parce qu'ils sont plus nombreux, mais encore parce qu'on les distingue à de grandes distances, sans que l'interpos:tion d'aucun objet puisse les voiler et arrêter leur transmission, et pendant les ténèbres de la nuit, comme au milieu de la plus vive lumière du jour. On em- ploie les sept consonnes qu'on a nommées primitives et dont nous avons déjà parlé ; on les réunit aux voyelles déjà em- ployées: et de leurs combinaisons, dont le calcul peut faci- lement démontrer le grand nombre , naissent une grande quantité de syllabes. On accouple ces syllabes; on les ajoute les unes aux autres, deux à deux, trois à trois, quatre à quatre , etc. ; et l'on a des mots pour exprimer les sensations et représenter les idées. Ces mots ne sont employés d'abord que pour désigner l'existence des objets : bientôt d'autres mots indiquent successivement les manières d'être qui frap- pent dans ces objets, les effets qu'ils produisent et ceux qu'ils subissent. De nouveaux mots marquent et appliquent à l'exis- tence de ces objets, de leurs modifications, de leurs produits et des résultats de l'action exercée sur ces mêmes objets , les idées du passé que la mémoire rappelle, du présent que HOM 361 l'on sent, et de l'avenir dans lequel on place les sujets de ses désirs ou de ses craintes. A mesure que les idées se fécondent et se multiplient, la diversité des objets de la pensée, de leurs modifications, de leur action, de leur sujétion , et de leurs manières d'être ou d'agir, considérées dansle passé, le présent et le futur, exige de nouveaux mots. La mémoire, cependant, pourroit se refu- ser à les retenir. On n'en augmente le nombre que le moins possible ; on les lie par des analogies, afin qu'on les rappelle plus aisément. On fait plus; on emploie les mots déjà connus, et on se contente de marquer successivement, par des sylla- bes ajoutées au commencement ou à la fin de ces mots avec lesquels on est déjà familier, les temps, les nuances et les conditions du passé et de l'avenir, les rapports des objets ou des substantifs qui les représentent, avec les qualités qu'ils peuvent offrir ou avec les adjectifs qui désignent ces. quali- tés, les nuances de l'action de ces objets ou de celles dont ils sont les sujets. Par cet admirable procédé on peut réserver les mots nouveaux qu'on est obligé de créer, pour marquer plus for- tement les diverses liaisons des idées. Toutes les pensées, tous leurs degrés, tous leurs rapports, sont exprimés dans un ordre déterminé ; les règles sont établies ; les diverses syntaxes existent : le génie des langues se montre comme le résultat de toutes les circonstances qui ont pu influer sur les sensations, les idées, la mémoire, l'imagination et la ré- flexion de la tribu ou du peuple qui, en faisant passer avec plus ou moins de lenteur le langage par tous les degrés de l'accroissement, l'a créé, étendu, enrichi et régularisé. Mais, parmi toutes les affections qui, au milieu de la jeune famille, font naître le premier langage, nous devons princi- palement compter la plus vive, la plus impérieuse, l'amour, qui réunit l'homme à sa compagne, confond tous leurs senti- mens, toutes leurs pensées, toutes leurs volontés, et ne fait qu'un seul être de deux. Aucune des passions qui peuvent régner sur l'homme n'exige autant de signes différens, parce qu'aucune ne se compose d'autant de nuances de sentimens divers ; aucune n'imprime à la voix , dont les modifications for- ment le langage, autant de variété dans les accens; et c'est par 362 HOM une influence semblable de l'amour sur l'organe de la voix des oiseaux , que dans la plus riante des saisons les oiseaux chanteurs font résonner les bocages de leurs chants si mélo- dieux, pendant qu'auprès de leurs compagnes ils préparent le nid qui doit recevoir le fruit de leur union , ou qu'ils cherchent à charmer sa peine pendant qu'elle couve avec assiduité les œufs qu'elle a pondus. A mesure que le langage, cet ouvrage du sentiment et de la pensée, se forme et se perfectionne, nos idées de- viennent plus précises, plus claires, plus fortes. Nous les examinons avec plus de facilité , parce que nous les com- parons en quelque sorte dans leurs signes , qui en sont des copies nettement circonscrites. Nous conservons plus long- temps les résultats de ces comparaisons, parce que nous en mettons aisément les signes en réserve dans notre mémoire ; et, par cette transposition des copies à la place des images des objets tracés dans notre entendement, nous opérons sur nos idées avec le même avantage que les algébristes retirent des lettres de l'alphabet substituées momentanément aux quantités dont ils veulent trouver les rapports. D'ailleurs, par le moyen du langage, la pensée d'un indi- vidu se féconde par celles de tous les individus auxquels le langage la communique. Elle ne revient à celui qui l'a émise , que combinée avec toutes les pensées plus ou moins analogues qu'elle a trouvées, pour ainsi dire, dans l'intelligence de tous ceux à qui le langage l'a adressée. Quelle grande et mutuelle influence ! Quel accroissement de toutes les facultés de l'esprit ! Le sentiment s'anime aussi par la communication que le langage établit avec tous ceux qui peuvent en être l'objet, et par la vive réaction de l'affection relative qu'il fait naitre avec d'autant plus de force qu'il est exprimé par un langage bien différent d'une simple pantomime , et propre à montrer toute sa nature, tous ses degrés, toute sa violence, dans le passé, dans le présent et dans l'avenir. Mais, par une trop grande extension de tous ces effets, leur résultat peut devenir bien funeste. Les facultés de l'ame peuvent s'exalter, et agir assez fortement sur des organes trop foibles ou altérés dans leur conformation , pour dé- HO M 365 ranger le siège des idées, troubler l'entendement, inter- rompre la mémoire, détruire les images des rapports réels qui lient les objets , y substituer de fausses analogies, aban- donner l'esprit à toutes les illusions, à toutes les chimères, et produire les visions, les manies, les aberrations, la dé- mence , la folie et toutes les maladies mentales qui dégradent l'intelligence de l'homme au-dessous de l'instinct de la brute. Et qu'il s'en faut que ce revers déplorable, cet abaisse- ment, cette chute terrible soient les seuls maux auxquels l'homme est condamné ! Non -seulement il n'est pas à l'abri des maux physiques qui pèsent sur les animaux; mais encore par combien de maladies dépendantes de sa nature particu- lière ne peut-il pas être accablé! et que la douleur lui fait payer cher ses superbes prérogatives ! Indépendamment de ces dangers, qui se renouvellent si souvent et auxquels l'homme a tant de peine à échapper, il porte en lui-même le principe de sa destruction. Non-seu- lement les objets avec lesquels il communique , l'attaquent à l'extérieur ; mais encore il est sans cesse soumis à une altéra- tion intérieure plus ou moins lenle, ou plus ou moins rapide. Il partage le sort de tous les êtres organisés , et pour être à la tête de tous ces êtres vivans il n'en subit pas moins leur condition commune. On peut dire en quelque sorte qu'au- cun corps organisé n'est un seul instant stationnaire : la force vitale qui l'anime , commence de l'user dès le moment où elle cesse de l'accroître. La vie peut être représentée par une courbe qui monte et descend , et dont le sommet n'est qu'un point indivisible. Dès que l'homme est arrivé à ce point de perfection , il commence à décheoir. La force in- terne qui a développé tous ses organes, commence à agir contre elle-même. Il se passe souvent plusieurs années avant que le dépérissement ne soit sensible ; mais le changement n'en est pas moins commencé, mais l'homme n'en est pas moins sur la pente du chemin de la A'ie. Le corps, ayant acquis toute son étendue en hauteur et en largeur, augmente en épaisseur, la seule dimension vers la- quelle puissent se porter les forces nutritives qui ont atteint les limites des deux premières. Le premier degré de cette augmentation est aussi la première nuance de son dépéris*- 564 HOM sèment, parce que cette nouvelle action des substances nu- tritives n'augmente l'activité d'aucun organe, et ne fait qu'a- jouter au corps, par l'accumulation d'une matière surabon- dante , un volume et un poids inutiles et bientôt dangereux. Cette substance superflue forme la graisse qui remplit les cavités du tissu cellulaire. Le corps a moins de légèreté; les facultés physiques diminuent ; les membres, devenus plus lourds, n'exécu te.it plus que des mouvemens moins parfaits. Les sucs nourriciers, continuant d'arriver dans les os qui ont pris toute leur extension en longueur et en lar- geur, ne servent plus qu'à augmenter la masse de ces parties solides. Les membranes deviennent cartilagineuses; les car- tilages deviennent osseux; les fibres se durcissent; les vais- seaux s'obstruent; la peau se dessèche; les rides se forment; les cheveux blanchissent; les dents tombent; les mâchoires se rapprochent; les yeux s'enfoncent; le visage se déforme; le dos se courbe, et le corps s'incline vers la terre qui doit le recevoir dans son sein. Cette dégradation s'opère par une longue suite de nuances presque innombrables et par conséquent très-foibles; son cours est quelquefois suspendu par d'heureuses circonstances, par les secours de l'art et par les conseils plus sûrs d'une sagesse prévoyante. Mais cette interruption cesse, et la dégradation continue de s'accélérer avec plus ou moins de régularité. Souvent on la remarque dès l'âge de quarante ans : ses de- grés sont assez lents jusques à soixante ; sa marche devient ensuite plus rapide. La caducité commence vers soixante-dix ans; la décrépitude la suit: le corps s'affaisse; les forces des muscles ne sont plus proportionnées les unes aux autres; la tête chancelle; la main tremble; les jambes plient sous le poids qu'elles doivent supporter; les nerfs perdent leur sensibilité; les sens s'afïoiblissent ; toutes les parties se res- serrent; la circulation des fluides est gênée, la transpiration diminue; les sécrétions s'altèrent, la digestion se ralentit; les sucs nourriciers sont moins abondans ; les portions du corps, devenues trop solides, ne reçoivent plus ces sucs réparateurs, cessent de se nourrir et de vivre; le corps meurt par parties ; le mouvement diminue ; la vie va s'étein- dre, et ordinairement la mort termine cette longue et triste HOM 365 vieillesse avant l'âge de quatre-vingt-dix ou au moins de cent ans. Mais la somme des dangers qui menacent la vie , ou , pour mieux dire, l'action des causes qui tendent à l'altérer et à l'anéantir, n'est pas répartie également sur chacune des années qui la composent ; les divers âges n'y sent pas éga- lement exposés; et si, par le moyen des observations re- cueillies avec soin et des tables de mortalité construites avec habileté , on veut savoir dans quelle proportion ces causes de destruction sont distribuées dans les différens âges, on trouvera que, par exemple, dans une contrée tem- pérée et dans un pays civilisé, tel que la France, sur un million d'enfans qui viennent au monde , il h'tn reste que 767,525 au bout d'un an, 555,486 au bout de dix ans, 5o2,2i6 au bout de vingt, 408,1 85 au bout de trente, 369,404 au bout de quarante , 297,070 au bout de cinquante , 213,567 au bout de soixante, 117,606 au bout de soixante- dix, 04,705 au bout de quatre-vingts, et 1 5,175 au bout de quatre-vingt-quatre ans. Nous allons cesser de nous occuper de l'individu, pour essayer de présenter le tableau de l'espèce; mais aupara- vant, et pour tâcher d'achever le portrait de l'homme, montrons sous de nouveaux points de vue quelques-uns des traits qu'il offre dans ses quatre âges, et plaçons ici une partie de l'esquisse que nous en avons publiée, il y a déjeà bien des années, dans la Poétique de la musique. « L'enfance, y disions-nous, ne peut avoir aucun senti- « ment profond , aucune affection assez marquée pour cons- « tituer une passion; elle est trop molle pour conserveries « empreintes qu'elle peut recevoir. Les affections du jeune « enfant ne doivent dépendre que de ce qui se présente à « lui ; elles doivent ne découler que des impressions qu'il « reçoit : elles doivent donc être aussi passagères que les « objets extérieurs sont mobiles pour lui. Et comment ces « objets ne le seroient-ils pas pour un petit être qui à chaque « instant change de place ou d'attitude, s'approche ou s'é- « îoigne de ce qui l'entoure, et fait ainsi varier et se mou- « voir relativement à lui tout ce qui l'environne ? Ses sen- « timens doivent être aussi fugitifs et aussi inconstans que 366 HOM « sa course est incertaine, que sa démarche est vacillante, « que ses gestes sont peu décidés. Il doit se porter avec « promptitude vers tout ce qui s'offre à lui , parce que tout « doit remuer avec force ce qui n'est jamais ému vivement « par un sentiment durable: tout agite aisément ce qui par « lui-même n'a aucun mouvement déterminé : tout trouve « aisément une place dans ce qui est encore presque entiè- « rement vide d'impressions et d'images « Cependant l'enfant peut être rempli d'agrémens, de <, grâces et de charmes, si une éducation mal entendue n'a « pas contraint ses mouvemens; si la simple nature a déve- « loppé librement ses membres; s'il a pu en faire usage « par tous les exercices qui conviennent à cet âge tendre, « mais ami de l'agitation et du changement dans tous les « genres. Les proportions les plus agréables, c'est-à-dire les « plus naturelles , régnent dans ses membres ; il n'a pas en- « core appris à les tenir repliés par convenance , à les roi- « dir par bon air, à leur donner des attitudes bizarres par « convention : les travaux ne les ont pas encore viciés, dé- « formés et altérés ; sa main n'a pas encore manié des ins- « trumens pesans; son dos n'a pas été courbé sur une charrue « ou sur un atelier : ses cheveux flottent au gré du vent « et de la belle nature; sa peau n'a pas été ternie par un « soleil ardent, ou gercée par le froid; la tempête n"a pas « encore fondu sur sa tête : il ne voit la vie qui se présente « à lui que comme une route semée de fleurs; il ne pré- f< voit aucun des dangers et des malheurs qui l'attendent: « le chagrin n'a pas ridé son front et effacé la noblesse de « ses traits; l'on y distingue encore la première origine du « roi de la nature : la défiance n'a pas rendu sa démarche « arrêtée et suspendue, son regard inquiet, son coup d'œil ,< fixe et sinistre; son esprit, dégagé de préjugés et de soucis, « ne lie que des idées agréables , n'enfante que des images « gracieuses. Si quelques peines légères viennent troubler « les beaux jours qui sont tissus pour lui, elles ne laissent « aucun souvenir ; elles se dissipent rapidement avec les << objets qui les ont fait naître. Que lui manque-t-il pour '< offrir l'image la plus fidèle des grâces, de la gaieté, de ". l'agrément, des charmes et de la gentillesse? HOM 367 « Malgré la légèreté des affections de l'enfance et la mo- < bilité qui lui est si naturelle , qui est même nécessaire au :< développement de ses organes et des facultés de son esprit, :< et sans laquelle elle passeroit à la jeunesse sans idées et < sans connoissances, il est des sentimens qu'elle éprouve :< constamment et qui, s'ils ne sont pas bien profonds, :< compensent , par leur espèce de durée , ce qui peut man- < quer à leur vivacité. Telle est la tendresse qu'ils ressen- :< tent pour ceux dont ils ont reçu le jour, pour celle qui ;< les a nourris , pour ceux qu'ils voient souvent et qui leur < témoignent de l'empressement; pour ceux qui les élèvent :< et qui mêlent un attachement assidu , un intérêt véritable « à leurs soins et à leurs leçons. Cette tendresse constante ;< dépend de la cause même qui produit la légèreté natu- K relie de toutes leurs autres affections; elle tient à la fa- « cilité avec laquelle tous les objets extérieurs agissent sur « leurs organes , si aisés à ébranler. Ils ont à chaque instant « sous les yeux les diverses personnes dont nous venons de « parler; à chaque instant ils en reçoivent des secours ou « des plaisirs. L'impression qu'ils éprouvent est foible , mais « elle est toujours renouvelée. Chacune de ces impressions « successives leur inspire une affection nouvelle : ceux qui « les environnent et les aiment, doivent donc bientôt leur « devenir bien chers. A la vérité, ils ne font pas sur leurs « cœurs, trop jeunes et peu susceptibles d'une trace pro- « fonde , une impression assez forte pour n'avoir rien à « craindre de leur changement; mais ils les remuent et « les attendrissant à chaque instant : ils produisent une suc- « cession de sentimens semblables, qui équivaut à un sen- « timent unique et permanent. Ce n'est point ici l'effet qui « dure ; mais c'est la cause qui ne passe pas : ce son-t les /< objets de leur tendresse filiale ou reconnoissante qui les « émeuvent sans cesse , et réveillent sans cesse leur atta- « chement « Maintenant se présente à nous la brillante jeunesse , a cet âge où la nature morale et la nature physique déve- « loppent et étendent leurs forces , où l'esprit se déploie, et « où les impressions sc^oient plus profondes que jamais, si « la réflexion les accompagaoiî ; là réflexion , cette faculté 568 HOM « qui seule peut arrêter nos idées, fixer nos sentimens , et « durcir véritablement leur empreinte. C'est alors que les « passions commencent à exercer leur empire orageux ; c'est « alors que tous les objets régnent si aisément sur l'ame : « rien ne la remue foiblement, comme dans l'enfance; tout « la secoue violemment. Le jeune homme ne vit que d'élans « et de transports : heureux quand ces transports ne l'en- « traînent que dans la route qu'il doit parcourir! heureux « lorsque les mains sages qui le dirigent, ne s'efforcent pas « d'éteindre le feu qui le dévore et qu'elles ne pourroient « parvenir à étouffer; mais qu'elles tendent à contenir ce « feu , à le lancer vers les vertus sublimes, vers tout le bien « auquel la jeunesse peut atteindre! « Venant d'un âge où personne n'a eu besoin de se dé- « fendre contre lui, où personne n'a pu le redouter, où, « par conséquent, personne en quelque sorte ne lui a ré- « sisté; sentant chaque jour de nouvelles forces qui se déve- « loppent en lui, imaginant qu'elles augmenteront toujours, « ne les ayant encore mesurées avec aucun obstacle , pensant « que rien ne peut les égaler , croyant que tout va s'aplanir « devant lui, fier, indomptable, et voulant secouer entière- « ment le joug sous lequel sa foiblesse l'a retenu pendant son « enfance , le jeune homme est l'image de la liberté et de l'in- « dépendance. Il fuit tout ce qui peut lui retracer ce qu'il « appelle son esclavage , tout ce qui peut lui peindre son « ancienne soumission; il dédaigne des demeures trop res- « serrées, où son corps et son esprit se trouvent à l'étroit; « il ne se plaît que dans une vaste campagne, où il peut « exercer ses forces à courir, son courage à dompter des « coursiers sauvages, son adresse à les dresser, et son in- « trépidité à vaincre et immoler des animaux féroces. Là , ,< il saute de joie sur la terre, qu'il peut maintenant par- « courir à son gré; il agite ses membres vigoureux ; il s'es- « saie à transporter de lourds fardeaux ; il croit avoir beau- « coup fait lorsqu'il a renversé avec effort un bloc de ro- « cher, abattu avec vigueur un arbre, ou devancé ses « chiens à la course. Ses traits ne sont plus l'image de la <<: grâce et de la gentillesse , comme dans l'enfance ; mais « celle de la fierté. Son corps, dont les contours sont plus HOM Sty t durement exprimés, offrent des muscles dessinés avec « force, et dont le jeu rapide et puissant annonce sa su- r< périorité; ses cheveux, brunis par le soleil, dont il se << plaît à affronter les ardeurs, sont plus longs et plus touf- « fus; ses yeux, pleins de feu, brillent de courage; ses bras « portent déjà les dures empreintes, non pas de ses travaux « utiles, mais de ses travaux capricieux : sa démarche est « ferme, sa tête élevée, son ton de voix imposant; il a « l'air du fils d'un Hercule, et paroit destiné a remuer sa « massue et à dompter les monstres. Impétueux, remué « aussi souvent que l'enfance , mais toujours agité violem- « ment; transporté à la présence de chaque objet nouveau; « changeant à chaque instant de place, de projet et de « désir; franchissant tous les obstacles, impatient de tout « retardement, qui pourroit s'opposer à sa course rapide « et vagabonde ? La voix seule du sentiment est assez forte « pour le retenir; la nature, qui parle dans son cœur plus « haut que tous les objets qui l'entourent , lui fait re- « connoitre, chérir et vénérer la voix de celui qui lui « donna le jour et qui soigna son enfance : c'est un lion « qu'on conduit avec une chaîne couverte de roses , sans « qu'il cherche à rompre de si doux liens. Heureux le « jeune homme, lorsque la tendresse paternelle est le seul « frein donné à son courage; lorsque les passions si dan- « gereuses, si vives à cet âge des erreurs, ne s'emparent pas « de son ame et ne la livrent pas en proie à toutes le* « illusions , à toutes les fausses espérances , à tous les tour- f vironnenl la foiblesse humaine , remplissent son coeur d'une * douce indulgence; il aime, il plaint et il pardonne : c'est \ un être consolateur laissé au milieu de ses enfans pour y « être une image vivante du Dieu qu'ils adorent, pour leur >i. transmettre ses bénédictions , pour les aider par ses con- « seils , pour les soutenir par ses encouragemens et par sa * tendresse attentive et prévoyante. 11 reçoit de leur amour « et de leur reconnoissance tous les secours que ses maux « peuvent réclamer. Mais combien de fois, malgré leurs f: soins, leur affection, leur dévouement, il est obligé de « courber sa tête auguste et défaillante sous le poids de la «: misère ou sous celui de l'adversité! » Et cependant cette société au milieu de laquelle nous venons de placer les quatre âges de l'homme, comment s'est-elle formée, accrue, perfectionnée? Ne nous conten- tons pas de considérer l'homme ; examinons l'espèce hu- maine. « L'homme considéré en lui-même, avons-nous dit dans « le temps ' , et abstraction faite de ses rapports avec ses « semblables , seroit bien différent de ce qu'il est devenu. « Supposons, en effet, pour un moment, qu'il se soit « développé sans secours , et qu'il vive seul sur une terre « aussi sauvage que lui : ne transportons pas même le sol « agreste sur lequel il traîneroit sa vie trop près de ces « contrées polaires, couvertes pendant presque toute l'année « de glaces, de neiges et de frimas, où presque toute vé- « gétation est éteinte ; où quelques animaux , difficiles à at- « teindre et dangereux à combattre , pourroient seuls lui « fournir une rare et foible subsistance; où, sans vête- « mens, sans asile, sans art, sans ressource, il auroit per- « pétuellement à lutter contre la longue obscurité des nuits, « l'intensité d'un froid très-rigoureux, la dent des animaux i Séances des écoles normales, édition de 1800, vol. VIII, pag. 177 , et Vue générale des progrès de plusieurs branches des sciences natu- (relies depuis la mort de BufTon , p. 23. s74 HOM « féroces, et la faim , plus dévorante encore. Ne le voyons « pas non plus clans ces régions arides, trop voisines de la « ligne, où la terre desséchée ne lui présenteroit aucune « verdure ; où les vents rouleroient sans cesse les flots d'un « sable brûlant ; où une mer de feu l'inonderoit de toutes « parts, et où il ne pourroit étancher la soif ardente qui le « consumeroit, qu'en s'approchant des bords d'une eau jau- « nâtre , repaire immonde de reptiles dégoûtans, et en « étant sans cesse menacé d'être déchiré par la griffe ensan- « glantée du lion et du tigre , ou de périr étouffé au milieu « des replis tortueux d'un énorme serpent. Évitons ces deux « extrêmes; plaçons l'homme sauvage que nous examinons « sur une terre tempérée , à peu près également éloignée „ des glaces des contrées polaires et des feux des plages « équatoriales. Sa tête est hérissée de cheveux durs et pres- « ses; son front voilé par une sorte de crinière touffue; sou « œil caché sous un sourcil épais; sa bouche recouverte « d'une barbe très-longue qui retombe en désordre sur une <, poitrine velue; tout son corps garni de poils; chacun de « ses doigts armé d'un ongle alongé et crochu : quelle image « il présente ! La majesté de sa face auguste, les traits de « l'intelligence, la marque d'une essence supérieure, le « sceau du génie, tout est, pour ainsi dire, encore caché « sous l'enveloppe d'une bête féroce. L'entière liberté de « ses mouvemens , le besoin d'attaquer et celui de se dé- « fendre, donnent à ses muscles une grande vigueur, et à « tous ses membres une grande souplesse. Il montre une « force , une agilité et une adresse bien supérieures à celles « de l'homme perfectionné. Mais que sont son adresse et son „ agilité , à côté de celles du singe ? et qu'est sa force , me- « surée avec celle du cheval, du taureau, du rhinocéros s et de l'éléphant? Sa vue, son odorat et son ouie jouissent « d'une grande sensibilité; mais que devient la prééminence « que les sens paroissent lui donner, si l'on compare sa vue « à celle de l'aigle, «on odorat à celui du chien, son ouie « à celle des animaux des déserts? Les doigts de ses pieds, « fréquemment exercés, et qu'aucun caprice n'a encore dé- « formés, très -longs et très -séparés les uns des autres, le « rendent presque quadrumane ; ils rapprochent ses habi- HOM *7S « tudes de celles du singe , avec lequel ses dents et presque « toutes les parties de son corps présentent de très-grands « rapports de conformation ; et si , pendant son repos ou « son sommeil, il cherche dans des cavernes sombres un « abri contre le danger, il passe presque tous les instans ,,< de sa vie active dans la profondeur des vastes forêts, « occupé quelquefois à y poursuivre de foibles animaux, « mais, le plus souvent, grimpant de branche en branche, « et y cueillant les fruits les moins durs et les moins acerbes « Cet état, cependant, n'est pour ainsi dire qu'hypothé- « tique. Au milieu de ces bois, dans le fond de ces antres « sombres , l'homme rencontre sa compagne : le prin- « temps répand autour d'eux sa chaleur vivifiante ; un « sentiment irrésistible les entraîne l'un vers l'autre; la nuit « les enveloppe de ses ombres; la nature commande, elle « est obéie : l'homme ne sera plus seul sur une terre sau- « vage. Son existence est doublée ; elle est triplée au bout « de neuf mois. Le nouvel être auquel il a donné le jour « aura besoin , pendant long-temps, ou de lait, ou de soins, « ou de secours : tous les feux du sentiment s'allument et « s'animent par leur action mutuelle ; un lien durable est « tissu ; le partage des plaisirs et des peines est établi; la « famille est formée. « La voix, qui n'est plus uniquement répétée par un « écho insensible , mais à laquelle peut répondre une voix « et semblable et bien chère, est maintenant bien des fois « exercée. L'organe qui la produit se développe ; elle ac- « quiert de la flexibilité : elle n'avoit encore indiqué que « l'effroi , elle exprime la tendresse ; elle se radoucit , elle « se diversifie. La facilité, que donne la forme de la bouche « et du nez, d'en convertir les sons en accens variés et pro- « férés sans efforts, en multiplie l'emploi : elle a eu des « signes pour les passions vives, elle en a pour les affec- « tions plus calmes; elle en a bientôt encore pour les sou- « venirs, la réflexion et la pensée. L'art de la parole existe. « La puissance créatrice de cet art réunit à l'ardeur de « la sensibilité la lumière de l'intelligence : la première « langue frappe le cœur, l'émeut, développe l'esprit; l'homme 0 reçoit le complément de son essence, l'instrument de sa B76 HOM « perfectibilité, et, revêtu de sa dignité tout entière, il va « marcher l'égal de la nature. « Pouvant instruire ses semblables de ses sensations, de « ses désirs, de ses besoins, il s'aide de ses fils, il s'aide de « ses frères , ils mettent en commun leur expérience par « la mémoire , leurs travaux par l'entente , leur prévoyance « par une affection mutuelle ou par un intérêt semblable. « Leur nombre, leur union, et surtout leur concert, les « rendent supérieurs aux animaux les plus redoutables. Leur « chasse, plus heureuse , leur fournit un aliment plus subs- « tantiel et plus agréable , peut-être, que des végétaux que « la culture n'a pas encore améliorés. Ils aiguisent des K branches, ils façonnent des pieux , ils forment des massues; « ils arment de pierres dures et tranchantes un jeune tronc « noueux , et déjà la hache est entre leurs mains. Les « arbres cèdent à leurs coups; ils se font jour à travers « des foré s épaisses. Ils poursuivent jusque dans leurs re- « paires les plus gros animaux , leur donnent facilement « la mort, les dépouillent sans peine; se nourrissent de « leur chair; revêtent leur dos et leur large poitrine de la « fourrure sanglante de leur proie; se garantissent, parce « premier et grossier vêtement , de l'action délétère des « averses; entreprennent, même au milieu des hivers, des « courses plus lointaines et des recherches plus produc- « tivts : et nous avons déjà sous les yeux les premiers élé- « mens de ces peuplades errantes que présentent de si « vastes poriions de l'Amérique septentrionale. « Une tige flexible et élastique , pliée par le vent , se ré- « tablissant avec vitesse, frappant avec force, et lançant « au loin un corps plus ou moins léger, leur donne l'idée de « la flèche; une pierre jetée à de grandes distances par « un bras nerveux, circulairement et avec rapidité, leur « fait inventer la fronde, qui prolonge le bras. « Le choc fortuit de deux cailloux fait jaillir des étin- : celles qui, tombant sur des feuilles desséchées, allument K les forêts et propagent au loin un violent incendie. Ils * imitent ce choc , ils le remplacent par un frottement * r.pété; et le feu, devenu leur ministre, leur donne un ■■' art nouveau. IIOM s77 « Devenus plus nombreux, ils sont forcés de réunir aux « fruits de la chasse les produits de la pêche. Devenus plus « attentifs, ils ont bientôt inventé les appâts, la ligne et « les filets; et pour que la distance du rivage ne puisse « pas dérober le poisson à leurs recherches , quelques vieux « troncs flottans près de la rive et réunis par des lianes, « forment le premier radeau, ou, creusés avec la hache, « composent les premières pirogues; et le premier navi- « gateur, donnant à une rame grossière des mouvemens ana- « logues à ceux des nageoires des poissons qu'il veut at- « teindre, ou des pieds palmés des oiseaux nageurs qui poup- « suivent comme lui les habitans des mers ou des rivières, « hasarde sur les ondes sa frêle et légère embarcation. « Cependant, au milieu de ces bois voisins des eaux, et « dont les grottes naturelles sont encore l'habitation de l'es- « pèce humaine, un animal doué d'un odorat exquis, d'une « vue perçante et d'un instinct supérieur, d'un naturel « aimant , courageux pour les objets qui lui sont chers , « timide pour ses propres besoins, avide d'un secours étran- « ger , réclamant sans cesse un appui , se livrant sans réserve, « modifiant ses habitudes par affection, docile par sentiment, « supportant mêirie l'ingratitude, oubliant tout excepté les « bienfaits et fidèle jusqu'au trépas, s'attache à l'homme, « se dévoue à le servir, lui abandonne véritablement tout « son être, et, par cette alliance volontaire et durable, « lui donne le sceptre du monde. « Jusqu'à ce moment, l'homme n'avoit pu que repousser, « poursuivre et mettre à mort les animaux ; maintenant, « il va les régir. Aidé du chien, son nouveau, son infati- « gable compagnon, il réunit autour de lui la chèvre, la esoin ^'indiquer les ouvrages des naturalistes dans lesquels on trouvera de précieux, développemens sur les objets que nous n'avons pu qu'indiquer dans cet article. Il seroit surtout 4co HOM Nous ignorons quel a été le degré de splendeur des sciences dans ces temps reculés où la féconde Egypte tenoit le sceptre des connoissances du monde; où, du haut de la fameuse Thèbes et de ses immenses pyramides, elie fakoit entendre aux nations étonnées les oracles de l'expérience et de l'obser- vation; où la géométrie, l'astronomie, l'agriculture, l'his- toire, l'architecture, la sculpture, la musique renaissoient sur les bords périodiquement inondés du Nil; où, pendant que ses prêtres conservoient, dans le fond d'un sanctuaire inviolable, le dépôt des théories, des sciences, les résultats de ces théories étoient, pour ainsi dire, manifestés sur la surface de l'empire, par des figures allégoriques qui sont encore debout, par des signes sacrés dont l'empreinte sub- siste encore. Sans doute nous ne pouvons former que de foibles conjectures, d'après les récits que nous ont tranmis les savans de l'ancienne Europe et de l'Asie occidentale que l'ardeur de s'instruire arnenoit , il y a plus de deux mille ans, sur le seuil des temples africains, et qui, admis après de longues épreuves dans les asiles les plus secrets élevés par le sacerdoce , voyoient tomber devant eux le voile qui cachoit le trésor des connoissances déjà recueillies. Sans doute il est possible que l'espérance conçue par les amis de l'antiquité ne soit pas trompée, et que des hasards heureux et une étude constante nous révèlent, au moins en très -grande partie, le secret, désiré depuis si long -temps, de ces figures hiéroglyphiques qui couvrent la surface des monumens égyptiens. Il se peut que nous apprenions alors que la science avoit fait, entre les mains des prêtres de Thèbes ou de Memphis, des progrès plus grands qu'on ne l'a imaginé; mais il doit paroître bien vraisemblable que ces progrès ont été très -inférieurs à ceux pour lesquels la postérité sera si reconnoissante envers les siècles récemment écoulés. En quittant les ères égyptiennes, en abandonnant ces temps de relations incertaines, et en passant aux âges où l'histoire bien superflu de citer ceux de Buffon, d,e Daubenion , de M. le baron Cuvier, de M. le chevalier Geoffroy de Saint-Hilaire , de M. DuniévU, de M. Virey , etc. HOM 4oi a pu répandre toute sa clarté sur l'Europe, divisons en trois grandes époques les siècles qui se sont succédé depuis Aris- tote jusqu'à nous. Nous plaçons dans la première époque l'intervalle compris entre les années qui ont vu fleurir Aristote , le disciple de Platon, et Théophraste, et celles qui ont suivi la mort de Pline, d'Élien, d'Athénée, etc. Cet intervalle renferme cinq siècles, pendant lesquels les philosophes que nous venons de nommer , et particu- lièrement les quatre premiers, ont élevé de grands monu- mens en l'honneur de la science. Lorsqu'Aristote enseignoit dans la Grèce , la liherté de cette belle partie du monde n'existoit plus : Philippe de Macédoine en avoit éteint le feu sacré ; mais les heureux effets de cette liberté, amie du génie, n'étoient pas encore anéantis. L'enthousiasme qu'elle inspire , le caractère de grandeur qu'elle imprime, la noble audace/ qu'elle enfante, distinguoient encore la patrie de Thémistocle. La Grèce se consoloit de ses fers par la gloire de son Alexandre. On pouvoit, on devoit faire encore de grandes choses à Athènes. Le fameux conquérant de l'Asie avoit d'ailleurs senti que la reconnoissance des hommes éclairés pouvoit seule fixer sa renommée : il envoyoit à Aristote tous les objets que la victoire rassembloit autour de lui et qui paroissoient propres à augmenter les connoissances humaines. Le philosophe de. Stagire a dû donner un grand essor à l'histoire de l'homme physique, intellectuel, moral, à l'histoire de la nature : sa tête forte n'a pas manqué d'objets dignes d'être observés -, son esprit supérieur n'a eu qu'à choisir parmi de riches matériaux pour élever un superbe édifice. Pline s'est trouvé dans des circonstances presque aussi favo- rables. A la vérité , la liberté de Rome avoit péri sous les empereurs , après avoir été tant de fois opprimée et horrible- ment ensanglantée sous les Marius et les Sylla : mais l'impul- sion vers les grands objets , donnée aux esprits par les dis- cordes civiles, subsistoit encore; mais les noms de Rome, de capitole , de légion, de patrie retentissoient encore jus- qu'aux extrémités de l'Europe , de l'Asie et de l'Afrique ; mais le colosse de la capitale du monde étoit encore entier, ef; 2 1. 26 402 HOM les lauriers militaires dont il étoit couvert, cachoient encore ses chaînes ; mais Pline avoit de grandes places qui lui don- noient de nombreux correspondans ; mais la magnificence des jeux publics remplissoit la ville des villes, d'étrangers de tous les pays; mais le luxe de ces temps de servitude en- trainoit vers le centre de l'Italie un grand nombre de mi- néraux précieux, d'animaux rares, de végétaux propres h multiplier les jouissances de la fortune ; mais l'Europe com- mcnçoit de respire? sous Vespasien et sous Tite , qui aimoient et protégoient le savant et éloquent naturaliste romain. Cependant de grands obstacles dévoient arrêter, pendant cette première époque, la marche de la science. Les so- phistes, qui dominoient dans les écoles, avoient fait donner la préférence aux abstractions de l'esprit, aux subtilités de la dialectique, aux jeux de l'imagination, sur les observa- tions exactes, les phénomènes bien comparés, les notions précises: il falloit entreprendre des voyages longs, pénibles et dangereux , pour aller entendre les grands maîtres ; les écrits des hommes illustres , que la main d'un copiste, sou- vent ignorant ou infidèle , pouvoit seule multiplier, n'étoient à la disposition que d'un petit nombre de curieux très-riches : la boussole ne dirigeoit pas encore les navigateurs vers les contrées les plus lointaines, et l'existence du grand continent de l'Amérique n'étoit pas même soupçonnée. A ces causes, qui s'opposoient aux progrès des sciences, s'en réunirent de bien plus fuîi estes , lorsque la seconde période commença. Alors les barbares du nord sortirent de leurs forêts et couvrirent l'Europe ; l'arbre de la civilisation fut mutilé par le fer de ces hordes à demi sauvages. La force remplaça le génie; l'adresse, le talent; le pouvoir des armes, la justice; une fausse idée de gloire", la vertu; une tyrannie bizarre , un gouvernement régulier ; l'usurpation , la propriété sacrée ; la plus vile servitude, un reste de liberté: le préjugé, les sen- tin;ens généreux; et la férocité qui ne se plaît qu'au milieu d'exercices cruels, l'urbanité bienfaisante qui attache tant de prix aux plaisirs de l'esprit et aux jouissances du cœur: les té.îèbres de l'ignorance se répandirent sur le monde, et l'erreur étendit son sceptre de plomb. HOM 4o3 Le génie de Charlemagne fit jaillir plusieurs éclairs au milieu de cette nuit épaisse; mais ils ne rendirent que plus affreuse l'obscurité profonde dans laquelle l'Europe resta plongée. Les sciences et les arts se cachèrent. De pieux solitaires leur offrirent un asile : ils recueillirent, dans leurs maisons sanctifiées par la prière et encore plus par le travail , quelques livres manuscrits , quelques dépôts des connoissances des anciens, ainsi que des heureux produits de leur éloquence admirable et de leur poésie enchanteresse ; ils les conservèrent, comme les prêtres de l'Egypte avoient préservé de l'oubli les théories et les observations qui leur avoient été confiées. Les idées religieuses environnèrent pour ainsi dire la science et la firent respecter; et c'est ainsi que particulièrement les ouvrages d'Homère, de Pindare , d'Hérodote , de Thucydide, de Xénophon , d'Hippocrate, de Démosthène, de Sophocle, d'Euripide, de Platon, d'Aristote , de Théophraste , d'Athé- née, de Cicéron , de Virgile, de Tacite, de Pline, arrivèrent jusqu'à la troisième et brillante époque qui fut celle de la renaissance des lettres , et transmirent la science à ce nouvel âge, telle qu'elle avoit paru à la fin de la première époque, sans que son domaine eût été agrandi ni diminué : la civili- sation se réveilla pour ainsi dire d'un sommeil de plusieurs siècles. Mais le moment des grandes découvertes étoit arrivé. L'ai- guille aimantée, consultée par tous ceux qui osent affronter sur l'Océan la violence des tempêtes, dirige avec sûreté leurs voiles sur les mers les plus étendues. Un nouveau monde est conquis; un fameux promontoire doublé; l'Afrique enve- loppée dans une navigation hardie; la grande Asie atteinte par une route que l'audace et la constance tracent au milieu des flots en courroux; son immense archipel parcouru ; la Chine reconnue ; le Japon abordé , malgré la fureur des trombes et des ouragans conjurés autour de cette extrémité orientale de l'ancien monde. L'imprimerie fait circuler avec célérité, jusque sous les humbles toits des contrées les plus reculées, des milliers d'exemplaires d'ouvrages utiles à l'avan- cement des sciences ou des lettres. La lumière de la raison jaillit de toutes parts; les esprits reçoivent et communiquent un mouvement rapide; l'imagination s'anime, le génie s'élève : 4o4 HOM on veut tout dévoiler, tout voir, tout examiner, tout con- noître. L'opinion paroît en souveraine sur la scène du monde : les merveilles de la nature la charment; elle en favorise l'é- tude. Le courage entreprend de surmonter tous les obstacles: ni les distances, ni les monts, ni les forêts, ni les déserts, ni les fleuves, ni les mers, rien ne l'arrête. L'étude d'un phénomène conduit à la recherche d'un autre; le besoin d'observer s'empare de toutes les têtes. Le hasard , l'expé- rience et le calcul donnent au verre les qualités et la forme qui agrandissent dans le fond de l'œil l'image des objets que leur distance trop grande ou leurs dimensions trop petites auroient dérobés à la vue. L'active curiosité pénètre dans les profondeurs des cieux et dans l'intérieur des productions de la nature. On ne se contente plus de copier, de répéter, de commenter les leçons des grands maîtres : ce n'est pas assez de conserver; il faut acquérir, il faut conquérir, il faut créer. Le génie s'avance, pour ainsi dire, comme un géant, suivi d'une légion d'hommes illustres : il enflamme cette troupe immortelle , ce bataillon sacré qui combat pour accroître le domaine de la science. Quels trophées élèvent ces hommes si favorisés de la nature, dont les rangs se multiplient et s'étendent sans cesse ! Les uns s'avancent pré- cédés de la trompette héroïque : on voit sur leurs fronts les brillantes couronnes dont les ont ornés les muses de l'épopée , de l'ode, de la tragédie, de la comédie et de l'histoire. Les grands peintres , les grands statuaires , les musiciens créateurs marchent au milieu d'eux. Le même soufle inspirateur les anime; les mêmes rayons les environnent. Les sublimes mathématiciens inventent cette langue admi- rable dont les signes, représentant à volonté toutes les quantités, peuvent se combiner de manière à montrer tous les rapports, à résoudre tous les problèmes. Les lois éter- nelles, auxquelles obéissent tous les corps célestes répandus dans l'immensité de l'univers, qui dirigent tous les mouve- mens , règlent tous les équilibres, déterminent tous les repos , sont reconnues et promulguées. On en découvre l'empire dans tous les phénomènes; on le voit et dans le poids de l'at- mosphère qui environne la terre, et dans les soulèvemens réguliers des mers qui la divisent en continens, et uans les HOM 4o5 pluies qui l'arrosent, et dans les orages qui la fécondent. L'art , heureux rival de la nature , s'empare de tous ses agens ; maîtrise l'eau, l'air, le feu, les vapeurs les plus subtiles; soumet toutes les substances à leur action ; en sépare les élémens, les examine, les réunit à son gré; décompose, analyse et recompose jusques aux rayons de la lumière. De hardis voyageurs étalent les richesses de tout genre qu'ils ont rapportées dans leur patrie au travers de tant de périls; d'autres amis des sciences , et particulièrement des sciences naturelles, nous rappellent quels objets ils ont les premiers reconnus, décrits et comparés : ceux-ci sont entourés de ces tables sur lesquelles ils ont inscrit les êtres vivans et les êtres inanimés; ceux-là ont gravé, sur de vastes monumens, l'his- toire des antiques révolutions auxquelles la nature a soumis les globes qui roulent dans l'espace. A mesure que les temps se succèdent, les difficultés dimi- nuent, les obstacles disparoissent , les ressources s'accroissent; chaque découverte, chaque perfectionnement , chaque succès en enfante de nouveaux. L'art de la navigation s'agrandit ; la mécanique lui fournit des vaisseaux plus agiles. Les riva- lités des peuples, les jalousies du commerce, les fureurs même de la guerre n'élèvent plus de barrières au-devant des hommes éclairés qui cherchent de nouvelles sources d'ins- truction. La physique et l'hydraulique créent de nouveaux moyens de descendre sans périls dans les profondeurs de la terre. Des canaux , élevés au-dessus des chaînes de montagnes, lient les bassins des fleuves, et forment, pour les voyages et les transports, un immense réseau de routes et de commu- nications faciles. Les observations faites dans les contrées les plus éloignées les unes des autres, peuvent être comparées avec précision. La chimie ne cesse de découvrir ou de former de nouvelles substances. La cristallographie dévoile la strucT- ture des minéraux: un métal, long -temps inconnu sur une terre lointaine, sert à perfectionner le système des mesures par l'invariabilité des modèles, les arts chimiques par l'inal- térabilité des creusets, l'astronomie et l'art nautique par la pureté des miroirs de télescope. On transporte au-delà des mers les végétaux les plus délicats sans leur ôter la vie; le café, le tabac, le thé, le sucre, les épiceries, portés avec 4o6 HOM soin et cultivés avec assiduité dans des pays analogues à leurs propriétés, donnent aux échanges une direction plus régu- lière, affranchissent les nations d'une dépendance ruineuse, distribuent avec plus d'égalité les fruits du travail parmi les peuples civilisés. L'attention, l'adresse et le temps domptent les animaux les plus impatiens du joug, par l'abondance de l'aliment, la convenance de la température et les commo- dités de l'habitation : des animaux nouvellement connus, tels que la vigogne du Chili et la chèvre de Cachemire, fournissent un poil doux, soyeux, léger, très -brillant et salubre, à des ateliers que des iftachines ingénieuses rendent chaque jour plus avantageux. La science n'indique -t- elle pas à l'agriculture et les pro- priétés des divers terrains, et les qualités des semences qui varient les récoltes en multipliant les produits, par leur con- venance avec le sol ; et les herbes destinées à former les prairies les plus nourricières; et les animaux dont l'adresse, îa force , la tempérance et la docilité , peuvent le plus alléger ses travaux; et les arbres que les vergers réclament, et jus- qu'aux fleurs qui doivent embellir les jardins et couronner les heureuses tentatives ? La médecine acquiert des remèdes plus adaptés aux divers maux qu'elle doit guérir, et de nombreuses observations dont la comparaison multiplie ses succès. La chirurgie étonne par la hardiesse de ses heureuses opérations, dont les anciens n'avoient pas même conçu l'idée. L'anatomie, en soumettant à ses examens non-seulement l'homme mais tous les animaux, devient une science nouvelle, dont les faits, comparés avec habileté, dirigent la chirurgie et la médecine, et les con* duisent à de nouveaux triomphes. L'art militaire, qui défend les états, et le commerce qui en ferme les plaies, obtiennent des chars plus solides, des bêtes de somme plus fortes, des coursiers plus rapides. Cet art de la guerre, sous le nom de stratégie, embrasse des espaces immenses dans ses sublimes conceptions; coordonne, meut et dirige, par ses combinaisons savantes, de grandes masses séparées par de grandes distances; et la science des Vauban lui donne des points d'appui et des asiles dans des places dont elle perfectionne de plus en plus les fortifications. HOM 407 Les arls dont le dessin est la base, trouvent dans les exemples des anciens et dans l'admirable variété des produc- tions de la nature rassemblées devant eux, une source inépuisable de sujets de leur imitation , d'accessoires pour les faire ressortir et d'ornemens pour les embellir. Quelles images, quels tableaux, quel spectacle, cette nature dévoilée n'offre-t-elle pas à l'éloquence et à la poésie ! Quelle puissance à chanter pour les Homères et les Vir- giles modernes, que celle de eette même nature combattant contre le temps! Quel secours pour l'historien des sociétés humaines, incertain sur l'origine, la durée ou la succession des événemens, que l'étude de ces sublimes annales que la nature a gravées elle-même sur le sommet des monts, dans les profondeurs des mers et dans les entrailles de la terre ! Le métaphysicien s'éclaire, en comptant avec le naturaliste les degrés de l'industrie , de la sensibilité , de l'intelligence des animaux, et en les rapprochant des nuances de leurs autres attributs. L'homme d'état , environné pour ainsi dire d'une multitude d'objets comparés avec sagacité, et de productions de tout ,genre apportées, accrues, accumulées par la science , résout le grand problème de la conciliation des richesses avec les vertus, du luxe avec les mœurs, de la force qui résiste au dehors, avec celle qui conserve et vivifie au dedans. La politique lui montre la tyrannie étrangère qui menace les empires moins enrichis que leurs voisins par un commerce prospère. La philosophie lui découvre la corruption , le vice et le despotisme , asservissant sans obstacles ceux où le luxe a déployé ses brillans étendards. La science de la nature ne repousse pas les objets de ce luxe et si heureux et si funeste : elle les accroît au contraire, elle les multiplie , elle les met à la portée des citoyens les moins fortunés, et en ne dimi- nuant aucune des ressources d'une politique prévoyante et tutélaire , en ajoutant même à ses moyens de résistance , et en augmentant la supériorité de sa force défensive et pro- tectrice, elle satisfait la sagesse par une distribution moins inégale de dons trop enviés. Elle calme l'inquiétude civique par une répartition plus convenable d'avantages réels ou imaginaires, qui ne corrompent les corps sociaux que par le 4o8 HOM délire de la vanité du petit nombre qui les possède exclusi- vement et par les désirs immodérés du grand nombre qui les convoite. Chez les anciens, où les lumières de la science étoient réservées à quelques sages, le luxe fut mortel pour les états ; parce que , né de la violence qui enlève sans semer , qui détruit sans reproduire, qui bouleverse sans fertiliser, il porta le caractère de son origine dévastatrice , et parce que, n'étant la propriété que de quelques familles, il régna à côté de la misère, qu'il rendit encore plus affreuse. Mais , à l'époque où est parvenue la civilisation européenne , fils de la science créatrice et de l'industrie fécondante, il appar- tient pour ainsi dire à tous, perd le nom sous lequel il a tant de fois effrayé la vertu, et se montre sous la dénomina- tion constante de l'heureuse abondance. Et comment l'étude florissante et généralement répandue des facultés de l'homme, de ses pensées, de ses sentimens, de ses œuvres, des produits admirables de l'art et de toutes les merveilles de la création, n'influeroit-elle pas, d'ailleurs, sur les mœurs des peuples ? Destructive d'erreurs dange- reuses et de préjugés déeourageans , elle est la source du développement de l'intelligence qui aperçoit et montre ce qui est bon, de la sensibilité douce et paisible qui le fait chérir et le récompense, et de l'industrie active dont le plus noble effet est de conserver, par la constance de l'occupa- tion , la vertu , cette fille céleste de l'intelligence et de la sensibilité ! Offerte à l'enfance avec les tendres précautions qu'inspire cet âge ; présentée avec le charme que donnent des objets à manier, des images à regarder, des courses à renouveler, des instructions mutuelb s à répéter, des concours à établir; diversifiant ses jeux au lieu de les troubler, elle remplit son jeune cœur d'affections touchantes, agréables et pures, et façonne son esprit flexible aux idées vraies, grandes et éle- vées. Les arts, devenus alliés fidèles de la science, ne présen- tant sur \es étoffes les plus communes, sur les meubles les plus simples, ou parmi les ornemens les plus élégans et les décorations les plus magnifiques des palais les plus somp- tueux, que des copies exactes des êtres sortis des mains de la puissance créatrice , et ne montrant plus les produits HOM 409 monstrueux d'une convention ridicule, d'un hasard bizarre, ou d'une imagination délirante; cette enfance si précieuse échappe au danger, plus grand qu'on ne le pense, d'im- primer dans sa tête encore molle des images fantastiques, des idées fausses, des objets disparates, des réunions absur- des, et de s'accoutumer ainsi à voir comme réel ce qui ne peut pas exister; à substituer de vaines sensations aux résul- tats de l'expérience ; à mettre en opposition les sens avec la raison , la mémoire avec la vérité , et à donner à ses pen- sées, et par conséquent à ses sentimens , la direction la plus funeste. Les nuages du préjugé et de Terreur, en se dissipant de- vant le soufle de la science, laissent paroîlre et briller de tout leur éclat ces principes sacrés, d'après lesquels des lois dictées par la sagesse garantissent la stabilité des gouverne- mens, les droits imprescriptibles des peuples , et cette sainte tolérance civile et religieuse qui , réunissant tous les cœurs par le lien d'une affection mutuelle et d'une bienveillance indulgente , devient un culte solennel et universel d'amour et de reconnoissance envers l'Être des êtres , et le gage le plus assuré de la paix et du bonheur du monde. (DeLacép.) HOMME. (Foss.) Le défaut de connoissances en anatomie et l'amour du merveilleux ont été la cause que souvent l'on a annoncé qu'on avoit trouvé des débris de l'homme à l'état fossile; mais, toutes les fois que ces débris ont été examinés par de savans anatomistes , il a été reconnu qu'ils n'appar- tenoient pas à l'espèce humaine. Il est arrivé qu'on a pris souvent pour des os humains les ossemens d'éléphans qu'on rencontre presque partout dans les couches les plus nouvelles du globe , et ce sont eux qui ont occasioné toutes ces prétendues découvertes de tonf eaux de géans dont parle si souvent l'antiquité. Scheuchzer a donné la figure d'un squelette trouvé dans les carrières d'Œningen , qu'il a regardé comme étant celui d'un homme; mais M. Cuvier a jugé que ces' débris étoient ceux d'une salamandre ou d'un protée de taille gigantesque. On a débité toutes sortes de fables sur les pétrifications humaines. On trouva, à ce qu'on assure, en a 583 , près d'Aix en HOM Provence, dans un rocher, un cadavre humain pétrifié. La cervelle en étoit si dure qu'elle donnoit des étincelles quand on la frappoit avec de l'acier. (Flora saturmsans , pag. 552.) Happel rapporte que la ville de Bidoblo en Afrique fut entièrement pétrifiée avec tous ses habitans, en 1 65-4. (Relat. , part. 2, page 554; Kircher, Mund. subi., tom. 2, pag. 5o.) Vanhclmont avance qu'une troupe de Tartares avec leurs bestiaux furent frappés d'un vent qui les changea en pierres. (De lithiasi, chap. 18.) Jean Costa raconte qu'une troupe de cavaliers espagnols qui étoient en marche dans les Indes occidentales, furent également changés en pierre. (Lib. 3, cap. 9.) Il paroît que l'espèce humaine n'existoit pas encore à l'époque des révolutions qui nous ont laissé les restes de tant d'espèces d'êtres organisés, ou qu'elle se trouvoit sur quel- que partie de la terre aujourd'hui recouverte par la mer. Voyez le 17.' volume de ce Dictionnaire, au mot Fossiles, page 265. (D. F.) HOMME DES BOIS. (Mamm.) Nom que les voyageurs emploient souvent pour désigner les grandes espèces de singes, mais qui s'applique plus communément aux orang- outangs, nom malais qui lui-même signifie homme des bois. (F. C.) HOMME DE GUERRE. (Ornith.) Dampier dit, dans ses Voyages autour du monde, traduction françoise, Rouen, 1715, tom. i.er, p. 66, que dans l'île d'Aves, près de Cu- raçao , il y a un oiseau gros comme un milan , de couleur noire , qui a le cou rouge, les ailes fort longues , et vit des poissons quïl enlève sans plonger dans l'eau , qu'il ne touche qu'avec le bec : il ajoute que les Anglois donnent à cet oiseau le nom d'homme de guerre. C'est évidemment de la frégate, pelecanus aquilus, Linn., qu'il s'agit ici. (Ch. D.) HOMME-OURS (Mamm.), traduction du mot Gin-hiung, par lequel les. Chinois désignent un animal dont Du Halde parle comme d'un ours. (F. C.) HOMMED. (Bot.) Forskal dit qu'en Arabie on nomme ainsi son asclepias contorta. (J.) HOMMEYD. (Bot.) Nom arabe, suivant M. Delile , d'une patience , rumex roseus de Liunaeus. Il y rapporte le rumes HOM An pictus de Forskal , que celui-ci indique près de Rosette , et qu'il dit être le hcmsis des Arabes. ( J. ) HOMMEYDT. (Bot.) Voyez Hamadz. (J.) HOMOCARPE. (Bot. ) Nous disons qu'une calathide de synanthérée est homocarpe , quand tous ses ovaires ou ses fruits sont semblables entre eux, tant par eux-mêmes que, par leur aigrette. (H. Cass. ) HOMODERMES. (Erpétol.) M. Duméril, dans sa Zoologie analytique , a donné ce nom à la première famille des rep- tiles ophidiens, qui présente, pour caractère principal, une peau sans écailles ou à écailles semblables entre elles dans toute son étendue ; ce qui est parfaitement indiqué par le mot homodermes , tiré du grec o/xoioç-, semblable à elle-même, et cTji'pyua, peau. Les divers genres de cette famille sont, en outre, reconnoissables à leur bouche petite, à leurs mâ- choires non dilatables , à l'absence des crochets à venin : aussi les animaux qui les composent ont des mœurs douces et paisibles, et ne se nourrissent que d'insectes. On a divisé les genres de la famille des homodermes ainsi qu'il suit : Famille des Homodermes. lisse, comme canelée ; anus arrondi. . Cécilie. sansccauies J . ,. . et j comme a compartimens divises par ' anneaux; anus transversal AmphisbL\e. Peau / ( garnies de tubercules verruqueux.. Acrochorde. hexagonales, un peu plus grandes , sous le ventre Rouleau. a écailles \ i comprimée, large, presque égales;! servant de rame.. Hydrophide. queue j arrondie, écailles l lisses Typhlops. Nous devons prévenir le lecteur que les genres Ophisaure et Orvet, d'abord renfermés dans cette famille, en ont été retirés d'après des observations ultérieures et toutes récentes, pour être rejetés dans celle des sauriens urobénes, ainsi qu'il a déjà été indiqué dans l'une des tables synop- tiques jointes à notre article Erpétologie. Nous avons fait pressentir aussi, en décrivapt l'acrochorde (Supplément du premier volume de ce Dictionnaire), que cet ophidien "4» HOM pourroit bien appartenir à la famille des hétérodermes. Voyez les mots Acrochorde , Amphisbène, Cécilie, Erpéto- logie, Hétérodermes, Ophidiens, Hydrophide , Reptiles, Rou- leau, Typhlops. (H. C.) HOMŒNOMŒOS. (Bot.) Ruellius et Mentzel citent ce nom grec pour la réglisse , et celui de humonaa pour le pavot épineux, argemone. (J.) HOMOGYNE, Homogyne. (Bot.) [Corymbifères , Juss. = Syngénésie polygamie superflue, Linn.] Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Décembre 1816, appartient à l'ordre des synanthérées, et à notre tribu naturelle des adénostylées. Il se distingue des autres genres de la même tribu par ses fleurs femelles , dont Ja corolle est comme tronquée au sommet de son tube , et il présente les caractères suivans. Calathide discoïde; disque multiflore, régulariflore , an- drogyniflore ; couronne unisériée , tubuliflore , féminiflore. Péricline cylindracé, un peu inférieur aux fleurs du disque, formé de squames subunisériées, à peu près égales, oblon- gues-aiguës, foliacées. Clinantheplan , inappendiculé. Ovaires oblongs , cylindracés, cannelés, glabres, pourvus d'un bour- relet basilaire ; aigrette composée de squamellules nom- breuses, inégales, filiformes, barbellulées. Corolles de la couronne courtes, grêles, tubuleuses, à limbe presque tou- jours complètement avorté. Styles delà couronne absolument semblables à ceux du disque ; les uns et les autres conformes à ceux de la tribu des adénostylées. Homocyne des Alpes : Homogyne alpina , H. Cass. ; Tussi- lago alpina, Linn. C'est une plante herbacée, dont la racine, vivace et un peu rampante, produit une hampe haute d'en- viron cinq pouces, grêle , creuse , pubescente, pourvue de deux bractées lancéolées, membraneuses, et terminée par ■une calathide assez grande, composée de fleurs purpurines, quelquefois blanches. Les feuilles sont radicales, pétiolées , fort petites, arrondies, en forme de rein, crénelées ou den- tées légèrement sur les bords ; leur substance est charnue ; leur surface , d'abord un peu cotonneuse, devient ensuite glabre des deux côtés, et d'un vert noirâtre en-dessus. Cette espèce est assez commune en France , dans les pâturages des HOM 4»3 hautes montagnes, telles que les Alpes , le Jura, les Pyré- nées . les Cévennes. Homogyne a deux faces: Homogyne discolor , H. Cass.; Tussilago discolor, Jacq. Cette seconde espèce diffère de la première par ses feuilles, dont la face inférieure est tomen- teuse , tandis que la supérieure est glabre et luisante. Elle habite les Alpes du pays de Saltzbourg, de l'Autriche et de la Carniole. Homogyne sauvage : Homogyne sylvestris , H. Cass.; Tussi- lago sylvestris, Jacq. Les feuilles sont glabres , comme dans la première espèce ; mais elles sont découpées, par des inci- sions peu profondes, en sept lobes, dont les intermédiaires sont tridentés. Cette plante habite les bois des montagnes sous-alpines de l'Autriche. Tous les botanistes qui nous ont précédés , ont confondu le genre Homogyne avec le genre Tussilago. Ces deux genres, qui, selon nous, n'appartiennent pas a la même tribu, mais à deux tribus immédiatement voisines, sont assurément bien distincts , et ne peuvent être régulièrement réunis. La struc- ture du style est très-différente et très-remarquable dans l'un et dans l'autre. Le disque est toujours composé de fleurs mâles dans les vrais tussilago , tandis qu'il est composé de fleurs hermaphrodites dans les homogyne. Enfin , les homo- gj'ne ont les styles féminins absolument semblables aux styles androgyniques, ce qui est extrêmement rare dans l'ordre des synanthérées. Le nom générique dliomogyne exprime cette particularité remarquable. (H. Cass.) HOMOIANTHE, Homoianthus. (Bot.) [Corymbifères, Juss, = Syngénésie polygamie égale , Linn.] Ce genre de plantes, publié en 1812, par M. De Candolle, dans le dix-neuvième volume des Annales du Muséum d'histoire naturelle , appar- tient à l'ordre des synanthérées, et à notre tribu naturelle des nassauviées , dans laquelle nous le plaçons immédiate- ment auprès du genre Perezia ou Clarionea, dont il diffère seulement par les squames extérieures du péricline , les- quelles sont bordées de dents spinescentcs. C'est pourquoi les caractères génériques de ïhomoianthus doivent , selon nous, être exprimés de la manière suivante. Calathide incouronnée , radiatiforme , multifiore , labiafi- 414 HOM flore, androgyniflore. Péricline formé de squames paucisë- riées; les extérieures bordées de dents spinescentes. Cli- nanthe planiuscule, inappendiculé. Ovaires portant une aigrette composée de squamellules filiformes, barbellulées. Corolles à lèvre extérieure tridentée au sommet , à lèvre intérieure divisée jusqu'à la base en deux lanières très- étroites, linéaires, roulées en spirale. Styles de nassauviée. Les squames extérieures, dentées, du péricline doivent être considérées sans doute comme des appendices apparte- nant à des squames excessivement courtes, presque nulles ou avortées. On ne connoît jusqu'à présent que deux espèces d'ho- moïanthes. Homoïanthe de Bonpland : Homoianthus Bonplandi ; Chcc- tanthera pungens, Bonpl. , PI. œquin., tom. 2, pag. 146, tab. 127; Homanthis pungens , Kunth , Nov. gen. et spec. plant., tom. 4, pag. 14. C'est une plante herbacée, annuelle, haute de deux ou trois pieds. Sa tige, dressée, cylindrique, glabre, produit de sa partie supérieure un ou deux rameaux. Les feuilles radicales sont lancéolées, très-étréeies à la base, aiguës au sommet, rudes, bordées de grosses dentelures ai- guës; les caulinaires sont alternes, sessiles, ampîexicaules , ovales -lancéolées, longues de neuf ou dix lignes, roides. glabres, à base un peu cordiforme , à sommet aigu, mu- croné, spinescent , à bords munis de dents mucronées, spi- nescentes. Les calathides, solitaires au sommet de la lige et des rameaux, sont grandes comme celles de la cariine vulgaire, et composées de quarante à quarante -cinq fleurs à corolle bleue ; leur péricline est hémisphérique , formé d'environ trente squames, dont les extérieures sont inappli- quées, roides, scabres, vertes, ovales-lancéolées, acuminées, bordées de dents spinescentes; les intérieures, deux fois plus longues, sont lancéolées, membraneuses, rougeàtres, fran- gées au sommet. Le clinauthe porte des filets menus, très- courts, dilatés au sommet. Cette belle plante a été trouvée par MM. de Humboldt et Bonpland , dans la province de Quito, sur le penchant des montagnes volcaniques de Pichin- cha et d"Antisana, à la hauteur de seize cents toises au-dessus du niveau de la mer: elle y fleurissoit au mois de Janvier. HOM 4^5 Womoïanthe finnatifidf. : Homoianthus pinnafijidus; Chcë* tanthera pinnatifida , Bonpl. , PI. œquin., tom. 2, pag. 170, tab. 1 56 ; Homanthis pinnatifidus, Kunth , Nov. gen. et spec. pi., tom. 4, pag. 3o8. Cette seconde espèce est une plante herbacée, annuelle, dont la racine produit des hampes hautes d'environ trois pouces, dressées, cylindriques, pour- vues d'une ou deux bractées linéaires-lancéolées , membra- neuses, denticulées vers le sommet. Les feuilles sont radi- cales, nombreuses, longues d'environ trois pouces, pétiolées, un peu épaisses, pinnatifides, à divisions ovales, obtuses, ciliées. Les calathides , solitaires au sommet des hampes, sont composées de fleurs à corolle blanche: leur péricline est campanule, formé d'environ trente squames, disposées sur trois rangs, à peu près égales, membraneuses; les exté- rieures sont mucronées au sommet, et bordées de petites dents spinescentes. Le clinanthe est convexe. Cette plante a été recueillie par MM. de Humboldt et Bonpland , dans la région froide de la province de Quito, sur la pente du vol- can de Cotopaxi , à la hauteur de dix-neuf cent soixante-dix toises, où elle fleurit en Juillet. Il paroit que M. Bonpland est le premier qui ait eu l'idée d'établir le genre H<,moianthus : c'est ce que nous avons voulu indiquer par la dénomination spécifique que nous proposons pour l'espèce principale du genre. M. De Can- dolle, à qui M. Bonpland avoit communiqué ses idées sur ce genre , en publia une courte description générique dans. son Mémoire sur les labiatiflores. Depuis cette époque, iï. Bonpland a cru devoir confondre le genre Homoianthus avec Je genre Chœtanthera. Long-temps après, M. Kunth a repro- duit le genre HGinoianthus , en changeant son nom en celui d'homanihis, en donnant à ce genre des caractères beaucoup moins restrictifs , et en lui attribuant une espèce de plus. Au moyen de ces trois modifications, M. Kunth croit avoir fait un genre nouveau très-solidement établi. MM. Bonpland, De Candolle et Kunth s'accordent tous les trois sur la prétendue aflinité du genre Homoianthus avec le genre Chœtanthera. Nous ne pouvons partager cette opinion, parce que la structure du style , très-différente dans les deux genres, nous fait classer Vhomoiantkus dans la tribu des lias- 4.6 HOM sauviées , et le chœtanthera dans celle des mutisiées. Celte cla;>si fi cation des deux genres est pleinement confirmée par plusieurs autres considérations qu'il seroit trop long d'ex- poser ici. Le changement du nom générique d'homoianthus en celui d'homanthis doit être repoussé, parce qu'il ne peut être fondé sur aucun motif valable : en conséquence, nous conservons le nom dliomoianthus , sous lequel ce genre a été publié , huit ans avant qu'on ait imaginé dele reproduire , comme un genre nou- veau , sous le nom dlwmanthis. Le changement des caractères génériques est encore moins admissible. Nous avons soigneuse- ment étudié plusieurs espèces de perezia ou clarionea; et nous avons reconnu qu'il seroit absolument impossible de distin- guer ce genre de Yhomoianthus , si l'on admettoit les carac- tères trop vagues assignés à ce dernier par M. Kunth. Or il faut remarquer que le genre Perezia ou Clarionea, publié par M. Lagasca , en 1811 , est plus ancien que le genre Ho- moianthus ou Homanthis • si donc on vouloit réunir ces deux genres, il faudroit nécessairement adopter de préférence le nom générique de Perezia. La confusion de Yhomoianthus et du perezia résulteroit encore de l'attribution, faite par M. Kunth , du chœtanthera multijlora de Bonpland au genre Ho- moianthus ; car il est très-certain que cette plante appartient au genre Perezia , qui étoit sans doute inconnu à M. Kunth. Le genre Homoianthus a beaucoup d'analogie avec notre genre Holocheilus, qui en diffère cependant par la structure du péricline et par celle de la corolle. (H. Cass. ) HOMOLE, Homolus. (Crust.) Genre de cn:sf racés mala- costracés brachyures, très-voisin de celui des Dorippes, et dont la création est due à M. Leach. MM. Rafinesque et Latreille l'avoient aussi distingué, le premier, sous la déno- mination deT/HELAioPE, et le second, sous celle deHippocARCiN. On en trouvera la description au mot Malacostracés. HOMOMET EL HANAbCH ( Bot. ) , nom arabe de Yhœ- manthus coccineus de Forskal. (J.) HOMONOIA. (Bot.) Genre déplantes dicotylédones, en- core peu connu, à fleurs incomplètes, dioi'ques, de la dioécie poiyadelphiede Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Dans les fleurs mâles , un calice à trois folioles colorées , envi- HOM 417 ro.nné de trois écailles; point de corolle ; environ deux cents étamines distribuées en vingt paquets : dans les fleurs fe- melles, une écaille à plusieurs découpures ; point de calice ni de corolle; un ovaire supérieur, surmonté de trois stig- mates sessiles; une capsule à trois loges monospermes. Homonoia des rivages; Homonoia riparia , Lour. , FI. Co- chin. , 2 , pag. 782. Arbrisseau dont la tige est droite , épaisse , très-rameuse, baute de six pieds, garnie de feuilles alternes, linéaires-lancéolées, tomenteuses; les fleurs petites, dioïques, disposées en chatons linéaires, presque terminaux: chaque fleur mâle munie de trois écailles aiguës, inégales, entourant un calice coloré, à trois folioles concaves, ovales; pointde corolle; les étamines très- nombreuses, distribuées en vingt paquets; les anthères arrondies : les fleurs femelles, placées sur des pieds séparés, sont dépourvues de calice et de co- rolle ; chacune d'elles est accompagnée d'une écaille simple, aiguë, persistante, à plusieurs découpures; l'ovaire est ar- rondi, privé de style, terminé par trois stigmates oblon<*set velus. Le fruit est une capsule à trois lobes,, à trois loges, divîsée en trois valves : chaque loge renferme une semence arrondie. Cette plante a été découverte, par Loureiro, à la Cochinchine, sur le bord des rivières. (Poir.) HOMOPÉTALE. (Bot. ) Nous disons qu'une calathide de synanthérée est homopétale , quand toutes les fleurs qui la composent sont semblables entre elles par la forme de la corolle : telles sont, par exemple, les calathides des lactu- cées. ( H. Cass.) HOMOPTÈRES. (Entom.) Ce nom, dérivé du grec, de c/xc/oç, semblable à elle-même , et Trrspov, aile, a été imaginé par M. Latreille pour désigner une section d'insectes hémip- tères, qui comprend la famille des cigales, celle des puce- rons et celle des gallinsectes , et dont les ailes supérieures sont d'égale consistance et quelquefois semblables aux infé- rieures. Ils correspondent aux Phvtadelges, aux Physapodes et aux Auchénorinques de notre méthode. ( C. D.) HOMOS. (Bot. ) Nom arabe du ciche ou pois ciche, cicer, cité par Forskal et M. Delile. Dans Rauwolf il est aussi nommé hamos , omnos et cotane. C'est peut-être le même dont parle Pockocke sous le nom de Haum* Voyez ce mot. (J.) 21. 27 4i3 HOM HOMUMER, HENLET - ENNEMR (Bot.) -. noms arabes d'une asperge, asparagus retrofractus , suivant Forskal. (J.) HONCKENIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des tiiiacées , de Voctandrie monogynie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq folioles; cinq pétales ; huit étamines ; un appendice staminiforme ; un style; une capsule munie d'aiguillons , à cinq loges, à cinq valves poly- spermes; les semences arillées. Ehrhartavoit déjà établi un autre genre sous ce nom pour Varenariapeploid.es. On n'a pas cru devoir le conserver. (Voy. Sabline. ) Honckenia a feuilles de figuier; Honclceniajicifolia, "Willd., in Uster, Delect., 2, pag. 201 , tab. 4? et Spec, 2, pag. 025. Cette plante, d'après Willdenow, a beaucoup de rapports avec son genre AMetia, qui est Yapeiba d'Aublet. Sa tige est droite, ligneuse, divisée en rameaux cylindriques, chargés d'un duvet court et brun ; les feuilles sont alternes, cou- vertes en-dessous d'un duvet jaunâtre; les inférieures divi- sées en trois ou cinq lobes obtus, assez semblables à celles du figuier; les supérieures oblongues, spatulées , dentées à leur contour. Les fleurs sont terminales , réunies trois par trois ,- la corolle d'un bleu violet. Cette plante croît dans la Guinée. (Poir.) HONDALA (Bot.), nom d'une bryone de Ceilan , bryonia palmata, mentionnée par Burmann et Linnaeus. (J. ) HONDBESSEN. (Bot.) Adanson a choisi ce nom belge du valli-hara des Malabares, pour désigner un genre de plantes rubiacées qui paroit congénère du pœderia. (J. ) HONDE (Mamm.) , nom que les Tartares Tongus donnent au chevrotin musc. (F. C. ) HO NEMO (Orniih.) , nom du coq dans la nouvelle Calé- donie. (Ch.D.) HONEY. (Ornith.) Ce mot, qui signifie miel en anglois, désigne la buse bondrée , falco apivorus , Linn. , lorsqu'il est suivi de buzzard; et le honey-thief ou larron de miel d'Ed- wards est le soui - manga brun et blanc de Gueneau de Montbeillard. (Ch.D.) HONIGSTEIN. (Min. ) C'est le combustible qui a été nommé HOO 4ig pierre de miel', mellilite ou mellite, ou succin octaèdre. Voyez Mellite. (Brard.) HONING-BYE. (Entom.) C'est le nom de l'abeille en hoi- landois. (CD.) HONNITZ ANCAZON. (Bot. ) Arbrisseau de Madagascar, cité par Flacourt, dont la fleur a la forme, la couleur et l'odeur de celle du jasmin ; mais elle est beaucoup plus grande, et son tube a six pouces de longueur, il paroît que c'est une espèce de laurose, nerium. On ne doit pas le con- fondre avec Yhounits cité plus bas. ( J. ) HONORÉ. (Omith.) Voyez Onoré. (Ch. D.) HONTAH. (Bot.) Voyez Hanta. (J.) HOOKERA. (Bot.) Ce genre de M. Salisbury est le même que le brodiœa de M. Smith , déjà adopté, qui appartient à la première section de la famille des narcissées. Voyez Brodie. (J.) HOOKERIA. (Bot.) On a établi dans la famille des mousses deux genres de ce même nom, qui rappelle celui de M. William Jackson Hooker , botaniste anglois , dont les tra- vaux enrichissent chaque jour la botanique, et particulière- ment les familles des mousses et des hépatiques. Le premier genre Hookeria est dû à Smith , qui en a donné la description dans le neuvième volume des Transactions de la Société Linnéenne de Londres, en indiquant les espèces qui doivent y être rapportées. Ce qui distingue ce genre de VHjpnum, dont il n'est qu'une division, et du Leskea , dont il est fort voisin , c'est la forme de la coiffe qui recouvre l'urne, et qui ressemble à une mitre dentelée à la base, tan- dis que dans les genres ci- dessus elle est cuculiforme. En outre , comme dans les leskea les dents du péristome in- terne n'alternent pas avec des filets, Schwaegrichen ne juge pas les différences entre Vhookeria et le leskea suffisantes pour séparer ces deux genres. M. Hooker leur a donné plus d'importance , puisqu'il persiste à conserver à part Vhookeria- mais il convient que, de toutes les espèces que Smith y ramène, les deux seules d'Europe doivent être con- servées, Vhookeria lucens, Sm., et Vhookeria lœtevirens , Hook. Bridel est, au contraire, entièrement de l'avis de Smith; seu- lement il a changé le nom générique en celui de pterigophjl- 420 H00 lum, gui rappelle que dans presque toutes les espèces (il en indique quinze) les feuilles sont distiques ou sur deux rangs opposés, comme les barbes d'une plume. Ce nom est sans doute vicieux, puisqu'il n'indique point un caractère essentiel du genre. Bridel considère le cyatopliorum de Beauvois comme le même que son pterigophyllum ; mais la comparaison des caractères de ces deux genres achève de nous prouver que le pterigophyllum est un genre très-artifi- ciel, et qu'il ne diffère point assez des leskea pour l'en dis- tinguer. Néanmoins nous y reviendrons à l'article Pterigo- phyllum, préférant conserver le nom de Hockeria au genre suivant, qui n'est pas sujet à être contesté; mais auparavant nous devons faire remarquer que le vrai type de ïhookeria de Smith estVhjpnum lucens , L. , jolie mousse d'Europe, qui est un leskea pour Hedwig. Le second genre Hookeria a été indiqué d'abord par Schlei- oher : Schwaegrichen s'est empressé de l'adopter ; en quoi il a été imité par Bridel. Ce genre est voisin du splachnum : sa capsule ou son urne est portée sur une apophyse; son péri- stome est simple , formé de trente-deux dents réunies par paires, fort longues, filiformes, tortillées, et qui se replient aisément. On n'en connoît qu'une seule espèce. L'Hookeria splanchnoïde ou Trémuline spleenoïde : Hooke- ria splanchnoides , Schwaegr. , Suppl. 2 , part. 2 , pag. 34o, tabl. 100; Bridel, Musc, Suppl. 4, pag. io3. Sa tige est droite, simple, haute d'un pouce; ses feuilles sont éparses, oblongues , dentées , marquées chacune d'une nervure mé- diane , qui s'évanouit vers la partie supérieure. Le perichetium est composé de quatre très- petites feuilles. Le pédicelle a un pouce et demi de long; il est solitaire, terminal, droit, tortillé dans la sécheresse , lisse , rougeàtre , renflé à son extrémité en une apophyse longue, linéaire, cylindrique, sensiblement arquée, portant une capsule de la longueur de Tapophyse , également un peu courbe , d'abord verte , puis d'un brun jaunâtre , munie d'un opercule un peu plus court, conoïde et arqué, obtus, ferrugineux, recouvert d'une coiffe conique, lisse, échancrée sur le dos et dentelée sur le côté opposé (selon l'observation de M. Gay). Les dents du péri- stome sont fixées au bord interne de l'ouverture de la cap- HOO 421 suie, filiformes, très-longues, finement striées, et tellement mobiles qu'à la moindre impression de l'humidité de l'ha- leine elles se mettent en mouvement et se recroquevillent en dedans; pendant cette action, on diroit d'une araignée qui remue ses pattes avec vitesse : pendant la sécheresse , ses dents sont appliquées contre les parois externes de la cap- sule. Schwaegrichen suppose que ce mouvement est néces- saire pour faciliter la dispersion des séminules. Les gemmules, qu'Hedwig regarde comme les fleurs mâles, s'observent sur le même pied ou sur des pieds difïérens; elles sont terminales. Cette mousse , des plus curieuses , a été obser- vée dans le Valais par Schleicher , et en Tyrol par Lehmann , de Copenhague. Bridel fait observer que ce genre Hookeria forme parmi les mousses une oasis, ayant des rapports avec plusieurs genres ( Splachnum , Orlhotrichum , Barbula , Didymodon) , et s'éloignant de tous. (Lem.) HOOKIA. (Bot.) Ce genre de plantes a été proposé par Necker, en 1791, dans ses Elémens de botanique. M. De Candolle croit que la plante dont il a fait son genre Lcuzea, est une espèce dii genre Hookia de Necker. Le même bota- niste dit ailleurs que Necker a donné le nom de hookia au vrai genre Serratula. Ces deux synonymies contradictoires nous paroissent l'une et l'autre peu vraisemblables. Il nous semble que llwoha de Necker se rapporte beaucoup mieux à notre genre Alfredia ; mais on pourroit aussi bien , d'après ses caractères, le rapporter au genre Rhaponticum. Necker a très-mal caractérisé la plupart de ses genres, et il n'a ja- mais désigné nominativement les espèces sur lesquelles il les a fondés. Il en résulte qu'en général la synonymie de ses genres ne peut être établie qu'avec doute : c'est pourquoi les botanistes qui ont reproduit plusieurs genres de Necker sous de nouveaux noms, sont à l'abri des reproches qu'ils mériteroient dans toute autre circonstance. Quand nous avons proposé le genre Alfredia, nous ne connoissions point Vliookia; mais, quand bien même nous l'eussions connu dès cette époque, nous n'aurions pas osé décrire ce genre sous le nom d'hookia, parce qu'il n'est pas assez clairement établi que Necker ait voulu désigner par ce nom le enicus cernuus, A22 - HOC) Voyez notre article Alfkedia , dans le Supplément du pre- mier volume de ce Dictionnaire, page 1 1 5. Nous profitons de cette occasion pour rectifier une erreur que nous avons commise dans cet article, en classant ce genre, avec doute, dans la /ribu des carlinées ; nous avons reconnu plus tard que Valfredia n'est point une carlinée , mais une véritable cardûinée, voisine de Vechenais, qui en diffère par l'aigrette plumeuse. (H. Cass. ) rlOOPE (Or ni th. ) . nom générique , en anglois, delà huppe, upupa, Linn. ( Ch. D. ) HOOPER. (Ornith.), Un des noms du cygne sauvage en anglois. (Ch. D.) MOOUI ( Orniih. ) Les Natchés , peuple de la Louisiane , donnent au Colin colenicui (ou plutôt colcuici , d'après les raiSP is expqsées sous le mot CoLCiacun/nc , tom. X , pag. ig, de ce Dictionnaire) , perdix borealis, Temm. , ce nom qui est tiré du cri du mâle. (Ch. D.) ï'.v>lJEA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières, de la famille des ébéna- cées , de la polyandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions ; une corolle à cinq pétales un peu connivens a leur base; un grand nom- bre détamines réunies en cinq faisceaux ; un ovaire inférieur ; UQ style persistant; un stigmate simple. Le fruit est un drupe sec, renfermant une noix à trois loges. Le genre Hopea, très -rapproché des symplocos , y a été réuni par l'Héritier et plusieurs autres botanistes. "VVillde- now, en adoptant cette réforme, avoit appliqué la dénomi- nation dliopea a un autre genre, qui est le micranthemum de Michaux. On trouve dans Roxburg, Corom. , tab. 20g, un autre genre sous le nom à'hopea, très-voisin du dipterocar- pus. Il sera mentionné à l'article Pehoa. On a établi, sous le nom de syinplocées, une nouvelle famille, dans laquelle M. de Jussieu réunit au symplocos Vhopea et le siponyma. Hopea des teinturiers: Hopea tinctoria , Linn. , Mant., jo5; Symplocos tinctoria, l'Hérit., Act. soc. Linn. Lond. , 1 , pag. 17,6; Catesb., Carol. , 1, tab. 54. Arbrisseau de dix à douze pieds, chargé de rameaux glabres, cylindriques, garnis de feuilles alternes, pétiolées, presque glabres, ovales-lancéo- HOP 4*3 iées , d'un vert jaunâtre , légèrement dentées, parsemées en- dessous de quelques poils courts , veloutées dans leur jeu- nesse, longues d'environ trois pouces, larges d'environ un pouce et demi; les pétioles longs de deux ou trois lignes. Ses fleurs sont nombreuses, axillaires , odorantes, d'un jaune pâle : elles se montrent au printemps, avant l'entier dé- veloppement des feuilles ; elles sont disposées en grappes courtes , munies de . petites bractées concaves et velues : leur calice est campanule, à cinq découpures ovales, ob- tuses; les pétales oblongs, concaves, joints à leur base par leur adhérence aux faisceaux des étamines : celles-ci .sont nombreuses; les filamens sétacés, plus longs que la corolle, réunis en cinq faisceaux ; les anthères quadrangulaires ; l'ovaire inférieur, arrondi; le style s'épaissit insensiblement vers son sommet et se termine par un stigmate un peu épais, obliquement comprimé. Le fruit est un drupe sec , ovale- cylindrique , enflé , de la forme et de la grosseur d'une pe- tite olive, de couleur violette, couronné par le calice, ren- fermant une noix divisée intérieurement en trois loges, dont deux avortent fréquemment. Cet arbrisseau croît dans les terrains humides et maréca- geux de la basse Caroline. Le suc et la décoction de ses feuil- les teignent en un jaune gai les toiles et les étoffes; les Sau- vages les emploient à cet usage. Les chevaux mangent avec avidité les feuilles de cet arbrisseau. On le cultive en Eu- rope dans quelques jardins; mais il est rare, parce qu'il est difficile de s'en procurer de bonnes graines. Au rapport de M. Bosc , elles avortent presque toutes , même dans leur pays natal : il paroît qu'il est très-difficile à multiplier de bou- tures et de marcottes. Il faut le tenir dans l'orangerie pen- dant l'hiver, lui fournir une terre de bruyère arrosée fré- quemment. Ses graines demandent à être semées aussitôt qu'elles sont recueillies : celles que l'on envoie de la Caroline ne conservent leur faculté germinative qu'autant qu'elles sont stratifiées dans de la terre humide. (Poik.) HOPLIE, Hoplia. (Entom.) Illiger a fait, sous ce nom , un genre des petits hannetons que nous avons décrits sous les noms d'argenté, d'écailleux , de pulvérulent. Voyez Hanneton» (C. D.) 4=4 HOP HOPLITE, Hoplites. (Entom.) M. Clairville a désigné sous ce nom '3e genre les coléoptères du genre Haliple. (C. D.) HOPPE (Mamm.), nom de la jument en Danemarck et en JVorwége. (F. C.) FIORAU. (Bot.) Kœmpfer, dans ses Amœnitates exoticœ , p. 2 57, parle d'un arbrisseau de ce nom qui croit sur les rives du golfe Persique, dans les lieux alternativement inon- dés et découverts. Il dit son bois dur, ainsi que son écorce ; ses feuilles opposées, d'un verl blanchâtre, alongées, étroites, obtuses, un peu épaisses et très-entières. Ses fleurs, portées aux, extrémités des rameaux, sont à quatre divisions, munies de quatre et plus rarement cinq étamines, et d'un style. Son fruit, ayant la forme d'une amande (ce qui l'a fait aussi nommer amandier marin), est une noix recouverte d'un brou mince et très-adhérent , dans laquelle est une graine à deux lobes, nucleus bifidus , d'un goût fade. Il ajoute que le bois sert à brûler, que le feuillage est donné comme four- rage aux chameaux , et qu'il a retrouvé ce végétal sur di- verses rives de la mer des Indes sous le nom malais de saga. Adanson a pensé , d'après cette description , que l'horau avoit de l'affinité avec le gui , à la suite duquel il l'a placé comme genre nouveau dans sa famille des éléagnées, diffé- rente de celle qui porte maintenant ce nom. Nous sommes plus disposés à croire que l'horau est le même , connu des botanistes sous le nom à'avicennia , dont les caractères s'ac- cordent assez bien avec ceux que nous avons énoncés plus baut. Déjà nous lui avons réuni le sceura de Forskal , qui croît dans les mêmes parageg, présente la même organisation, et particulièrement la graine à deux lobes distincts. Forskal dit encore qu'on brûle son bois, et que les chameaux, les ânes et les moutons mangent son feuillage; ce qui confirme l'iden- tité entre l'horau et Yavicennia. (J.) HORCKE. (Lchthyol.) En Danemarck on donne ce nom à la perche goujonnière. Voyez Gréai ille. (H. C.) HORDEINE. (Clam.) M. Proust a nommé hordéine une substance qu'il regarde comme un des principes immédiats du grain de l'orge. L'on extrait l'hordéine par le procédé décrit à l'article Farine. L hordéine est sous la forme d'une poussière jaunâtre, HOR 4*5 insipide et inodore, plus dense que l'eau, insoluble dans ce liquide, insoluble dans l'alcool. L'hordéine est décomposée par l'acide nitrique en acides carbonique, acétique, oxalique, et en matière jaune amère, qui n'est qu'en très-petite quantité. A la distillation elle se comporte comme le ligneux , avec lequel elle a les plus grands rapports, ainsi que M. Thenard l'a remarqué : elle laisse 20 parties de charbon pour 100. M. Proust , ayant trouvé beaucoup moins d'hordéine et plus d'amidon dans le grain d'orge germé que dans le grain non germé, a pensé qu'il seroit possible que l'hordéine , dans la germination, fût convertie en amidon. (Ch.) HORDEOLA. (Ornilh.) Charleton nomme ainsi le bruant fou, emberiza cia , Linn. (Ch. D.) HORDEUM (Bot.), nom latin du genre Orge. (L. D.) HORDLICZE [Ornilh.), nom illyrien de la tourterelle commune, columba turtur , Linn. (Ch. D.) HORDY (Bot.), nom provençal de l'orge ordinaire, hor- àeum vulgare, quand il est en grains, suivant Garidel ; lors- qu'il est encore vert, on le nomme pasquier. (J. ) HOREIG, LUSSEQ (Bot.) : noms arabes, suivant Forskal , de son borrago verrucosa , que M. Delile réunit au borrago africana de Linnœus , avec les noms de horreyq et losseyq. (J.) HOREKREK, MEHERKAKA , HUMEJTA (Bot.) : divers noms arabes cités par Forskal pour son jatropha pungens , qui est le tragia cordifolia de Vahl. (J.) HORG. (Bot.) M. Delile dit que dans la Nubie ce nom est donné à V acacia nilotica. C'est le sant des Egyptiens, et son fruit est nommé garad. Dans l'Arabie , l'arbre porte le nom de sœlam et soûl, suivant Forskal. Prosper Alpin , dans ses Plantes d'Egypte, consacre plusieurs pages à l'histoire et à la description du sant. (J.) HORIALES. (Entom.) M. Latreille avoit établi sous ce nom une famille d'insectes coléoptères hétéromérés qui ne com- prenoit que le genre Horie. Depuis, il les a placés dans celle des trachélides , dont la tête triangulaire est portée sur une sorte de cou. (C. D.) 426 HOR HO RIE , Horia. (Entom.) Genre établi par Fabricius parmi les coléoptères a cinq articles aux tarses moyens et antérieurs, et à quatre aux postérieurs. Ce nom de Horia se trouve dans Plaute et dans Nonius; il signifie une barque, un bateau pêcheur. Fabricius avoit d'abord rangé les deux insectes qui consti- tuent ce genre, et qui sont tous deux des parties chaudes de l'Inde et de l'Amérique , parmi les lymexylons. M. Latreille les croit plus voisins des cantharides. On ne connoit ni leurs larves ni leurs mœurs. Nous avons fait figurer, sous le n.° 6 de la planche des Co- léontères ornéphiles. l'une des espèces de horie : c'est la Horie testacke, Horia testacea, qui vient de Tranquebar sur la côte de Coromandel. Elle est testacée, avec les antennes, les pattes et les tarses noirs. La seconde espèce, qui se trouve à Saint-Domingue, se nomme Hoiue tachetée, Horia maculata. Celle-ci n'a pas les cuisses postérieures renflées ni dentées, et ses élytres fauves, qui sont bordées de noir, portent chacune quatre taches noires. (CD.) HORION. (Ornith.) Éliendit, d'après Clitarque , liv. 17, ch. 22 , qu'il y a dans les Indes un oiseau ainsi appelé, dont la taille est celle d'un héron , dont les jambes sont rouges , les yeux bleus, et dont le chant est comparé, pour sa dou- ceur , à celui des sirènes. Gesner , Belon , Aldrovande , Wotton , et d'autres auteurs, en citant ce passage, ont in- diqué, au lieu du héron, la cigogne, qui a les pieds rouges; mais ils ne sont entrés dans aucun autre détail propre à faire mieux reconnoître l'oiseau : au reste , le nom a pu être altéré par Élien même , qui témoigne à cet égard des incertitudes, n'en ayant ? de son aveu, parlé que de mé- moire. Pour ce qui concerne la voix, on sait que, loin de l'avoir agréable, les échassiers ne jettent en général que des cris peu flatteurs à l'oreille. (Ch. D. ) HORIZON. (Phys. aslr.) Lorsqu'on est dans un lieu où le ciel peut être vu de tous côtés jusqu'à terre, il paroit terminé par une ligne qui est d'autant plus près d'être cir- culaire qu'il y a moins d'inégalités dans les terrains situés aux extrémités de la vue. Cette ligne , qui sépare la partie HOR 4n visible du ciel de celle qui ne l'est point, se nomme Vhorizon sensible du lieu. Elle forme exactement un cercle quand on est sur une mer calme ; et lorsqu'on a l'oeil placé à la sur- face de l'eau, elle est comprise dans le plan tangent à cette surface qui présente la vraie courbure de celle de la terre. Par l'effet du mouvement de la terre, ce plan, tournant d'occident en orient avec l'observateur, atteint successive- ment tous les astres situés à l'orient, qui deviennent alors visibles; tandis qu'il s'élève au-dessus de ceux qui sont à la partie opposée, et qui disparoissent comme s'ils s'abaissoient au-dessous : c'est là ce qui produit le lever et le coucher apparens des astres. Quand on s'élève au-dessus de la surface de la terre, l'ho- rizon sensible s'abaisse de plus en plus, et son étendue aug- mente, parce qu'il est alors déterminé par un ensemble de rayons visuels qui forment un cône ayant son sommet dans l'œil de l'observateur et rasant la surface terrestre. Les astronomes considèrent aussi , sous le nom d'horizon rationnel, un cercle mené , parallèlement à l'horizon sensible, par le centre de la teTre , et dont le plan divise en deux parties égales la terre et l'espace dans lequel elle est située, Lorsqu'on rapporte à ce cercle le lever et le coucher d'un astre, ils diffèrent d'autant moins du lever et du coucher apparens, que cet astre est plus éloigné de la terre, parce que la distance entre ce plan et celui de l'horizon sensible, étant égale au rayon de la terre , fait un angle d'autant plus petit qu'elle est vue de plus loin. L'horizon sensible, et par suite Vhorizon rationnel , changent pour chaque lieu de la terre : de là résulte le changement d'élévation des astres, lorsqu'on passe d'un lieu à un autre, plus près ou plus éloigné de l'équateur. Voy. Latitude. (L. C.) HORIZONTALE [Graine]. {Bot.) Considérée dans sa po- sition relativement au fruit, la graine est dite dressée, pen- dante, horizontale, etc. On la dit horizontale , lorsqu'elle est attachée par son bord ou par l'un de ses bouts, et se tient dans un plan parallèle à la base du fruit. On en a des exem- ples dans le oucumis prophetarum , le lis , etc. ( Mass. ) HORLOGE DE FLORE; Horologium Florœ. (Bot.) L'épa- nouissement des fleurs, dans une espèce donnée, ne se fait 428 HOR pas à tous les insfans du jour ou de la nuit; il est des fleurs qui s'ouvrent et se ferment à des heures déterminées. Le tableau de l'heure de l'épanouissement de ces fleurs est ce que Linnanis a nommé horloge de Flore. L'heure de l'épanouissement dans chaque fleur avance ou retarde suivant le degré de latitude. Dix degrés de latitude donnent une différence d'une heure à peu près. Ainsi l'hor- loge de Flore a une marche particulière pour chaque climat. Voici celle que Linnaeus a publiée pour le climat d'Upsal , placé au 6o.e degré de latitude boréale. Tragopogon pratense Leontodon tube^osum Chicorium intybus Cr-pis tectorum.. Picridium tingitanum Sonchus oleraceus Papayer nudicaule. . Hemerocallis fulva . . Leontodon taraxacum Crépis alpina Rhagadiolus edulis LJypochœrïs maculata Hieracium umbellatum Hieracium murorum. Hieracium pilosella. Crépis rubra Sonchus arvensis . . . Alyssum utriculatum Leontodon hastile.. . Sonchus lapponicus. Lactuca sativa Calendula pluvialis. . Njmphœa alba. . . . Anthericum ramosum Mesembryanthemum bar- batum. . . . Heure de l'épanouis- Heure où les fleurs sèment des fleurs. se fc rrnent. 3 à 5> du matin j 9 à 10 'du matin. 4 à 5 là. 3 du soir. 4 à 5 id. io du matin. 4 à 5 id. ]o à 12 id. 4 à 6 id. ÎO id. 5 id. 1 1 à 12 id. 5 id. 7 du soir. 5 id. 7 à 8 id, 5 à 6 id. 8 à 9 dumatin. 5 à 6 id. 1 1 id. 5 à 6 id. 10 à 12 id. 6 id. 4 à 5 du soir. 6 id. 5 id. 6 à 7 id. 2 id. 6 à 7 id. 3 à 4 id. 6 à 7 id. i à 2 id. 6 à 7 id. 10 à 12 dumatin. 6 à 8 id. 4- du soir. 7 id. 3 id. 7 id. 12 dumatin. 7 id. 10 id. 7 id. 3 à 4 du soir. 7 id. 5 id. 7 id. 3 cà 4 id. 7 a HOR 429 Heure de l'épanouisse- Heure où les fleurs sèment des fleurs. se ferment. Mesembryanthemum lin- guiforme 7 à 8 du matin, 3h du soir. Hieracium auricula. . . . 8 id. 2 id. Anagallis arvensis 8 id. Dianthus prolifer 8 id. 1 id. Hieracium chondriloides, 9 id. 1 id. Calendula arvensis 9 id. 1 à 3 id. Arenaria rubra 9 à 10 id. 2 à 3 id. Mesembryanthemum cris- tallinum 9 à 1 o id. 3 à 4 id. — nodijlorum 1 o à 1 1 id. 3 id. Mirabilis jalappa 5 du soir. Géranium triste 6 id. Silène noctiflora 9 à 10 id. Cactus grandijlorus ... . 9 à 10 id- 12 du soir. L'heure de l'épanouissement de chaque fleur avance ou retarde, non-seulement suivant les latitudes, mais encore suivant les saisons. Ainsi la même plante qui ouvre ses fleurs, par exemple , à quatre heures du matin en été , ne les ouvre qu'à cinq ou six heures au printemps ou en automne. (Mass.) HORLOGE DE LA MORT. (Entom.) C'est le nom vulgaire du pou du bois , psocus pulsatorius fatidicus , qui fait entendre, dans le bois qu'il ronge , un petit bruit semblable à celui que produit le balancier d'une montre lorsqu'il quitte l'é- chappement. On donne encore ce nom à la vrillette, qu'on a appelée sonicéphale, anobium pertinax minutum. (CD.) HORMIN. (Bot). Voyez Sauge hormin. (L. D.) HORMIN UM. (Bot.) Ce nom , donné d'abord par plusieurs anciens à diverses espèces de sclarée et d'ormin , avoit été restreint par Tournefort aux seuls ormins. Dans la suite , Linnaeus a refondu ces deux genres dans celui de la sauge, salvia; et il s'est ensuite emparé du nom horminum , resté sans emploi , pour désigner un autre genre de plante labiée, qu'il ne faudra pas confondre avec le véritable ormin. (J.) HORMIS (Bot.) , nom donné dans le Pérou à une morelle épineuse, solarium tomentosum , suivant les auteurs delà Flore de ce pays. (J.) 45o HOR HORMISCIUM. (Bot.) Ce genre -de la famille des cham- pignons appartient au même groupe que les genres Moni- lia , Helicomyces et Torula, dont il se rapproche infiniment. On en doit l'établissement à Kunze, qui le caractérise de cette manière : Fibres agrégées ou solitaires, sin;ples, un peu roides, un peu pellucides, articulées; articulations glo- buleuses, continues. On peut en citer deux espèces t elles végètent sur les écorces d'arbres. i.° L'Hormiscium étendu : H. expansion , Kunze, Mycet. , Fasc. 1. Formé de fibres pellucides; moitié plus mince et plus court que l'espèce suivante, et à articulations presque trois fois plus petites. 2.0 L'Hormiscium élevé : H. altum, Ehrenb. , Sy Iv. Mycol. , p. 10, n.° 4. Fibres noires, variables, roides, rayées, agré- gées et obscures, à grandes articulations. Se trouve en Avril, sur les écorces de Y aune glutineux, près Berlin. (Lem.) HORN. (OrnifJi.. ) Ce mot anglois, qui signifie corne, dé- signe avec l'addition de owl , le hibou, strix otus, Linn. Les Suédois appellent le même oiseau hornuggla , et le grand duc, hornuf. (Ch. D.) HORNBLENDE BASALTIQUE. (Min.) Voyez Amphibole cristallisée. C'est une des sous-espèces établies par Werner. (Brard.) HORNBLENDE DE LABRADOR. (Min.) C'est le labrado- rische Hornblende de Werner , l'hypersthène d'Haiiy. Voyez Hypersthène. (Brard.) HORNBLENDE NOIRE. (Min.) Voyez Amphibole schor- lique. (Brard.) HORNBLENDE SCHISTEUSE. (Min.) Quelques variétés de la cornéenne de Valérius , et peut-être aussi quelques trapps de Faujas, appartiennent à cette variété de notre amphibole. Werner avoit aussi considéré la cornéenne comme une variété de l'amphibole en masse. Voyez Amphibole. (Brard.) HORNBLENDE VERTE. (Afin.) C'est la substance qui a été décrite pendant assez long-temps sous le nom tfactinote. Voyez Amphibole actinote. (Brard.) HORNED CONUX-FISH. (Ichthyol.) Les Anglois désL- HOR 43 1 gnent par ce nom le coffre à quatre piquans. Voyez Coffre. (H. C.) HORNED-FROG. (Erpétol.) Le crapaud cornu est dé- signé par ce nom dans Shaw, N attirai. Miscell., n.° 2 5. Voyez Crapaud. (H. C.) HORNFD -SILURE (Ichthjyol.) , nom anglois de l'agé- néiose armé. Voyez Agénéiose. (H. C.) HORNEMANNIA.. (fie*.) Genre de pkintes dicotylédones, à fleurs complètes, monopélalées , irrégulières, de la famille des pcrsonnées , de la didjnamie angiospermie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions; une corolle en masque ; la lèvre supérieure ovale , l'inférieure à trois lobes roulés; quatre étamines didynames ; un ovaire supérieur; un style; une capsule à deux loges pB^yspermes. Ce genre, établi par Willdenow, se rapproche beaucoup des gratioles; il en diffère par ses quatres étamines fertiles, par sa corolle en masque. Il comprend des herbes à feuilles simples, opposées, originaires des Indes orientales. Les fleurs sont disposées en grappes. Hornemanne bicolore: Hornemannia bicolor , "Willd., Enum. pi. hort. Berol. , 2 , pag. 654; Gratiola goodenifolia , Hornem., Catal. hort. Hafn., pag. 19. Cette plante a des tiges herbacées, garnies de feuilles opposées, lancéolées, en ovale renversé, très-entières à leurs bords vers leur partie inférieure, puis incisées et dentées en scie à leur partie supérieure. Les fleurs sont pédonculées, disposées en grappes; les pédoncules gla- bres; les calices glabres, à cinq divisions étalées; la corolle en masque, à deux lèvres; la lèvre supérieure de couleur bleuâtre, l'inférieure blanche. Hornemanne visqueuse -.Hornemannia viscosa, Willd. , /. c, pag. 654; Gratiola viscosa, Hornem., Catal. hort. Hafn., pag. 19. Dans cette espèce, les tiges sont droites, rameuses; les rameaux étalés et renversés; les feuilles radicales pétiolées, oblongues, hispides, dentées en scie à leurs bords; les supé- rieures et les feuilles florales ovales, sessiles; les fleurs dis- posées en grappes; les pédoncules glanduleux et pileux; les calices serrés. ( Poir. ) HORNERA. (Bot.) Le grand pois pouilleux, dolichos urens, diffère des autres dolich-os surtout par ses graines non réni- 432 HOR formes , mais lenticulaires , dont le hile forme une ligne saillante demi-circulaire , qui se prolonge sur la moitié de son contour. Marcgraave , le premier, l'a décrit sous son nom i!ien mucuna, et Adanson et Scopoli en ont fait un genre ême nom. P. Browne l'a aussi séparé sous celui de zoophtalmum , tiré de la forme de cette graine , nommée vulgairement ail de bourrique. C'est encore le hornera de Necker et 1 tgretia de la Flore du Pérou. Il nous a paru que le ] uùernom, mucuna, devoit être préféré aux autres. (J.) )RNERË. (Foss.) Linngeus, Solander et Ellis avoient rangé dans le genre Millépore des polypiers que M. de Lamarck avoit fait entrer depuis dans le genre des Rété- pores; ma», dans l'Exposition méthodique des genres de l'ordre des polypiers, M. Lamouroux vient d'en former, sous le nom de Homère, un nouveau genre auquel il assigne les caractères suivans : Polypier pierreux , dendroïde , fragile , comprimé et contourné irrégulièrement • tige et rameaux garnis de cellules sur la face extérieure; cellules petites, éloignées les unes des autres , situées presque en quinconce sur des lignes dia- gonales ; face opposée, légèrement sillonnée. J'ai cru devoir faire entrer dans ce genre de jolis petits polypiers dendroïdes, très-fragiles, que j'ai trouvés dans des coquilles univalves provenant des couches du calcaire co- quillier grossier, attendu qu'ils en réunissent en grande partie les caractères. Hornère hippolite; Hornera hippolitlius , Def. Ce joli poly- pier, qui n'a que huit lignes de hauteur, est porté sur un axe évasé qui a dû adhérer sur quelques corps. Sa tige po- reuse et arrondie , qui n'a que la grosseur d'un fil moyen , est subdivisée en quinze ou seize rameaux. Elle est garnie sur l'une de ses surfaces de petites cellules rondes et proé- minentes; l'autre surface est sillonnée longitudinalement. On trouve cette espèce à Grignon (Seine et Oise), et à Hauteville (Manche). Hornere crépue; Hornera crispa, Def. Cette espèce, dont je ne possède qu'un débris, diffère de la précédente en ce que les cellules se trouvent portées sur des tubes saillans. On la trouve à Orglandes , département de la Manche. HOR 433 Hornf.re rayonnante; Hornera radians, Def. Ce polypier est porté sur un axe épaté de quatre à cinq lignes de dia- . mètre; sa tige, très-courte et poreuse intérieurement, s'étale en une étoile divisée en quinze ou seize rameaux inégaux , très-poreux au sommet, unis à leur base, et dont les plus longs ont cinq lignes. La surface extérieure est garnie de cellules de deux grandeurs : les unes arrondies, plus grandes, et d'autres plus petites. La face inférieure, ainsi que l'axe, est couverte de légères stries longitudinales. On trouve cette espèce dans la falunière de Laugnan près de Bordeaux. Hornère élégante; Hornera elegans , Def. Une des surfaces de la tige arrondie de cette espèce est couverte de cellules grandes, serrées, et disposées par rangées obliques; l'autre surface est lisse et garnie de quelques légères carènes ob- liques. Hornère opuntia; Hornera opuntia, Def. La tige de cette espèce est aplatie et portée sur un axe épaté. L'une des surfaces est chargée de cellules rondes, proéminentes et disposées en lignes parallèles, souvent transverses ; l'autre surface est lisse. Ces deux espèces ont été trouvées dans la falunière de Hauteville. (D. F.) HORNERO (Ornith.) , nom que, suivant M. d'Azara , n.° 221, le fournier , furnarius , porte à la rivière de la Plata. (Ch. D. ) HORN-FISH (Ichthyol.) , nom anglois de I'Orphie. Voyez ce mot. (H. C.) HORNHECHT (Ichthyol.), nom allemand de l'orphie , esox lelone, Linn. Voyez Orphie. (H. C.) HORNKURRA (Ichthyol.), nom suédois du taureau de mer, ostracion cornutus , Linn. Voyez Coffre. (H. C. ) HORNSILLE (Ichthyol.), nom islandois de l'épinoche commune. Voyez Gastbrostée. (H. C.) HORN SIMPA ( Ichthyol. ) , nom suédois du cotte quatre- cornes. Voyez Cotte. ( H. C. ) HORNSTEDTIE , Hornstedtia. ( Bot. ) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs irrégulières, de la famille des amomées , de la monandrie monogynie de Linnseus , offrant pour caractère essentiel : Un calice bifide; une corolle tu- bulée; le tube alongé, filiforme; le limbe double; l'extérisur 2 1 . a 8 434 HOR à trois découpures; un appendice tubuleux ; une étamine j un style; une capsule oblongue , à trois loges. Hornstedtie en coupe : Hornstedtia scyphus , Retz. , Obs. , fasc. 6, pag. 18; Amomum scyphiferum, Kœn., apud Retz.. Obs., fasc. 5, pag. 68. Cette plante a des racines rampantes à la surface de la terre; elles produisent des tiges hautes de huit pieds et plus, garnies vers leur base de simples gaines, qui se prolongent , à la partie supérieure des tiges . en feuilles sessiles, oblongues, molles, tomenteuses en-dessous, longues d'un pied et demi; les fleurs sont réunies en cônes presque sessiles, qui s'élèvent des racines, composés d'écail- lés coriaces, un peu velues, d'un rouge écarlate à leurs bords et en dedans. Les fleurs sont très-nombreuses et s'ou- vrent successivement une ou deux chaque jour; la corolle est d'un beau rouge. Cette plante croît au pied des mon- tagnes boisées, dans les Indes orientales et à Malacca. Hornstedtie queue -de-lion : Hornstedtia leonurus , Retz., Ois. , fasc. 6, pag. 18 ; Amomum leonurus, Kœnig, apud Retz. , Obs., fasc. 3 , pag. 69. Ses racines sont étalées, d'une odeur aromatique, couvertes d'écaillés ferrugineuses; les tiges sim- ples , un peu bulbeuses à leur base , inclinées à leur som- met, hautes de cinq à six pieds; les feuilles alternes, pétio- lées, disposées sur deux rangs , glabres, oblongues, aiguës» longues au moins d'un pied , entourées à leurs bords de cils soyeux d'un iaune doré. Des racines s'élèvent plusieurs pédoncules latéraux , en forme de cône, étroits, oblongs 7 couverts d'écaillés d'un rouge cendré et vertes au sommet les fleurs fc.sciculées entre des bractées lancéolées, concaves un peu colorées , couleur de rose à leur contour. La co rolle est d'un rouge foncé , plus clair au sommet. Cette plante croît dans les forêts, à Malacca , et dans plusieurs autres contrées des Indes orientales. (Poir. ) HORNSTEIN. (Min.) Ce nom allemand , que nous tradui- sons par pierre de corne, a été donné à plusieurs substances minérales en masse qui n'ont point d'analogie entre elles : les unes sont fusibles, les autres sont réfractaires et appar^ tiennent évidemment à des espèces différentes; la plupart cependant se rapportent assez bien à notre Pétrosilex. Voyez ce mot. (Brard.) HOR 435 HORSE (Mamm.), nom du cheval en anglois. (F. C.) HORSE-GIOG (Ornith.), nom danois du bécasseau ou Cul-blanc, tringa ochropus , Linn. (Ch. D.) HORSE- MATCH (Ornith.), nom anglois du motteux \ motacilla œnanthe , Linn. (Ch. D.) HORSFIELDIE, Horsfeldia. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones , à fleurs incomplètes , dioïques, encore im- parfaitement connu , qui paroît avoir des rapports avec l'heritiera. Il appartient à la dioécie monadelphie de Linnaeus, et offre pour caractère essentiel : Des fleurs dioïques : dans les fleurs mâles, un calice tubulé, trigone , à trois décou- pures conniventes ; point de corolle ; les filamens réunis en un seul corps; les anthères conniventes : dans les fleurs fe- melles , calice et corolle des fleurs mâles ; point de style ; un point peu apparent pour stigmate. Le fruit est un drupe su- périeur et monosperme. Horsfieldie odorante; Horsjîeldia odorata, Willd. , Spec, plant., 4, pag. 872. Arbre de l'île de Ceilan , que l'on cul- tive dans celle de Java. Son tronc s'élève à la hauteur de trente à trente-cinq pieds. Ses rameaux sont très-étalés, un peu pendans, chargés, dans leur jeunesse, d'un duvet fer- rugineux ; garnis de feuilles alternes , pétiolées, oblongues, coriaces, aiguës , très-entières, glabres en-dessus, pubescentes en-dessous, longues d'un demi-pied, chargées sur leurs veines de poils ferrugineux. Les fleurs sont sessiles, réunies en tête, entourées d'un involucre pubescent, monophylle : les fleurs mâles forment une panicule divergente ; les fleurs femelles , plus resserrées , exhalent une odeur de violette très-agréa- ble. Le fruit est un drupe oblong, un peu arrondi, lanugi- neux, monosperme. (Poïr.) HORTELAN ( Bot. ) , nom portugais de la menthe frisée, cité par M. Vandelli. (J.) HORTENSIA. (Bot.) L'arbrisseau de ce nom qui orne maintenant tous nos jardins , est figuré dans tous les papiers chinois représentant des fleurs. Petiver, dans son Gazophy- lacium , 1, 417 , t. 36, fig. 2, le désigne sous le nom de sambuco affinis japonica. Commerson , dans un premier ma- nuscrit, en faisoit d'abord un opulus , puis un genre distinct sous le nom de peautia calestina , en françois rose du Japon, 4^6 HOR en mémoire de Madame Lepeaute , son amie , femme du cé- lèbre horloger. Dans un second manuscrit, il avoit substitué à ce nom celui de hortensia, tiré probablement de Jlos hor* torum , fleur des jardins, parce qu'elle étoit cultivée dans tous les jardins de la Chine et du Japon; et nous l'avons conservé dans le Gênera, publié en 1789, d'après lequel il avoit été généralement adopté. Une comparaison nouvelle de ce genre avec Yhydrangea, surtout avec des espèces nou- velles de ce dernier genre , offrant des fleurs stériles comme celles de Yhortensia, a manifesté la grande affinité existant entre ces deux genres , qui paroissent n'en devoir faire qu'un sous le nom plus ancien dliydrangea : ce qui seroit encore con- firmé si Yhortensia, qui est toujours stérile comme l'obier boule-de-neige des jardins, pouvoit donner quelques fruits. (J.) HORTENSIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des saxifragées , de la décandrie trigynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice très-grand, coloré, à cinq fo- lioles arrondies; cinq pétales très-petits, ouverts en étoile; huit à dix étamines ; un ovaire surmonté de trois styles courts. Le fruit n'est pas connu. Ce genre est aujourd'hui réuni, par plusieurs auteurs, à Yhydrangea , dont il ne diffère jusqu'à présent que par la pro- portion de ses parties , par le nombre de ses styles , par la grandeur de son calice et la petitesse de sa corolle. Il est très- probable que le fruit, qui, à ma connoissance, n'a pas en- core été observé, se rapproche de celui des hydrangea. C'est probablement une capsule, peut-être à trois loges iau lieu de deux, à en juger d'après le nombre des styles. Au reste, il me paroît, avant de prononcer sur l'identité de ces deux genres , qu'il seroit nécessaire d'être plus éclairé sur toutes les parties de la fructification. Hortensia du Japon : Hortensia opuloides , Lamk. , Encycl., et III. gen., lab. 080 ; Hydrangea hortensia, Smith , Icon.pict., icon. 12; vulgairement Rose du Japon. Arbrisseau très-re- marquable par la beauté et le grand nombre de ses fleurs •en bouquets. Il s'élève peu, croît en touffes, en forme de petit buisson. Ses feuilles sont opposées, pétiolées, larges, HOR 437 ovales, un peu aiguës, glabres, dentées en scie à leurs bords. Les fleurs, couleur de rose, sont réunies en larges corymbes terminaux, touffus, un peu convexes; elles conservent long- temps leur éclat et leur fraîcheur; elles se succèdent sans interruption depuis le printemps jusqu'à l'automne. Elles ressemblent assez bien , par leur forme et leur disposition , à la viorne boule-de-neige. Ces fleurs sont d'abord verdàtres; elles prennent insensiblement une teinte d'un joli rose, qui se change en rose violet et finit par devenir d'un blanc sale, quelquefois d'un rouge-pourpre assez durable. Cet éclat est dû particulièrement aux folioles du calice, fort grandes, planes , très-ouvertes , ovales-arrondies , rétrécies à leur base. La plupart de ces fleurs sont stériles, très-souvent sans co- rolle et sans organes sexuels, excepté les fleurs du centre, dans lesquelles on distingue assez souvent une corolle très- petite, à cinq, quelquefois à quatre pétales ovales, étalés; dix ou plus, rarement huit étamines très-caduques; les fila- mens plus longs que les pétales ; les anthères arrondies , à deux lobes; l'ovaire , qui avorte presque toujours, est sur- monté de trois styles courts. Ce joli arbrisseau croît spontanément dans la Chine et au Japon. Pendant long- temps il ne nous a été connu que par les tapisseries venues de la Chine , sur lesquelles il se trouve souvent représenté. Kœmpfer l'avoit mentionné dans ses Aménités exotiques. Commerson, le premier, en a fait pas- ser en Europe des échantillons desséchés. Il en a formé un genre , sous le nom d'Hortensia. Il fut , pour la première fois, apporté vivant à Londres, et cultivé dans le jardin de Kew , en 1790. Presque à la même époque, Cels en reçut de Londres quelques individus, qu'il multiplia par bouturesj ayant long -temps méconnu la terre qui lui convient, il n'en obtint que des fleurs médiocres, en petite quantité. Mais le pépiniériste Audebert l'ayant cultivé dans de la terre de bruyère, avec des arrosemens très-abondans pendant la force de sa végétation , cet arbrisseau lui produisit un très-; grand nombre de grandes et belles fleurs, et fut dès-lors re- cherché comme une des plus belles plantes d'ornement, quoi^ que privé d'odeur. L'hortensia se perpétue, avec la plus grande facilité, de 438 HOR boutures et de drageons. Il faut l'élever dans du terreau de bruyère, mêlé avec un tiers de bonne terre franche, l'ar- roser fréquemment en été, et le tenir dans un endroit chaud et ombragé. Comme il consomme beaucoup pendant sa vé- gétation , les pots dans lesquels on le tient doivent être d'une grande capacité. On le rentre en automne. Les bou- tures se font au printemps sur couche et sous châssis, et pendant tout l'été, en terrines, à l'ombre. Il est bon de re- trancher les fleurs que ces boutures voudroient donner dès 3a première année : une bouture de deux ans, à laquelle on n'a laissé qu'une tige, donne souvent une plus grosse tête que les vieux pieds. Avec quelques précautions, l'hortensia peut passer l'hiver en pleine terre ; mais il donne des fleurs plus tardives et en moindre quantité , à moins qu'on ne le couvre de litière fraîche pendant les grands froids, surtout pendant les gelées du printemps. On en a obtenu quelques variétés à fleurs bleues ou d'un rose plus foncé. (Poir.) HORTOLE. (Foss.) M. Denys de Montfort, dans sa Conch. syst. , a donné ce nom à un genre de coquille fossile que l'on trouve dans un marbre noir près de Namur, et il lui assigne les caractères suivans : Coquille libre, univalve , cloi- sonnée, recourbée au sommet, mais droite en se prolongeant vers la base; bouche ronde, ouverte, horizontale; cloisons unies , per- cées par un siphon central; la spire du sommet évidée et non adhérente au test. Ces caractères sont les mêmes que ceux qu'il assigne aux lituites, à l'exception que la spire du sommet de ces der- nières adhère au test. M. De Lamarck ayant rangé les lituites dans le genre Spi- xule, dont les tours de spire ne sont point adhérens les uns aux autres, M. de Montfort se trouve en opposition avec ce savant, non-seulement en distinguant, des lituites de ce der- nier, son nouveau genre Hortole dont les tours ne se tou- chent pas ; mais encore en assignant à celui des lituites le caractère d'avoir la spire du sommet adhérente au test. Nous croyons devoir laisser dans ce dernier genre la co- quille qui sert de type au genre Hortole, comme avoient fait M. De Lamarck (dans son Système des anim. sans vert., 1801, pag. 102), et M. Félix de Roissy dans la continuation HOS 439 de Buffon , édif. de Sonnini , Hist. des moll. , tom. 5 , p. 14. Voyez au mot Lituite. (D. F.) HORTULANUS (Ornith.) , nom, en latin moderne, de l'ortolan, emberiza hortulana , Linn. , qu'on appelle, à Bo- logne, hortulana, et en Angleterre, hortulane. ( Ch. D.) HORTYBEL {Ornith.) , nom donné par les Bavarois au héron butor, ardea stellaris , Linn. (Ch. D.) HORUDJERUDI (Bot.), nom arabe d'un arbrisseau ayant de l'affinité avec le pourpier , et dont Forskal a fait son genre Orygia portulacifolia, qui paroît devoir être réuni au talinum dans la famille des portulacées. ( J. ) HOSANGIA (Bot.), nom donné par Necker au mayeta d'Aublet, genre de la famille des melastomées. (J.) HOSLUNDIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , irrégulières, de la famille des labiées, de la didynamie gymnospermie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice tubulé, à cinq divisions; une corolle labiée , presque en masque; la lèvre supérieure concave; quatre étamines didynames; deux stériles; l'ovaire supérieur, à quatre lobes ; un style; un stigmate bifide; quatre semences renfermées dans le calice converti en baie. Hoslundia a feuilles opposées : Hoslundia oppositifolia , Vahl, Enum. , 1, pag. 212 ; Pal. Beauv. , FI. d'Oware et de Bénin, 1, tab. 33. Arbrisseau très-rameux , haut de cinq à six pieds ; les rameaux garnis, entre les feuilles , d'une touffe de poils, pourvus de feuilles opposées, pétiolées, ovales-ob- longues, dentées en scie vers leur sommet, entières à leur partie inférieure; les fleurs blanches, disposées en une pa- nicule rameuse, terminale, opposée ; le calice strié, à cinq découpures égales, d'abord cylindrique, puis arrondi, un peu charnu lorsqu'il n'enveloppe que les semences : la corolle presque en masque, à deux lèvres \ la supérieure droite, concave, ovale et renflée; l'inférieure renversée, à trois lobes , celui du milieu plus grand , échancré : quatre étamines didynames ; les deux plus courtes stériles : les an- thères petites et arrondies : le style de la longueur des éta- mines. Le fruit consiste en une baie de la grosseur d'une groseille, un peu arrondie, à dix angles, jaunâtre, pubes- 44° HOS cente. Cette plante croît en Guinée et dans le royaume d'Oware. Hoslundia a feuilles ternées ; Hoslundia verticilliita , Vahl , loc. c. Plante découverte au Sénégal , dont les rameaux sont striés, tétragones, légèrement pubescens et blanchâtres vers leur sommet; les feuilles pétiolées , ternées, lancéolées, gla- bres en-dessus, plus pâles en-dessous , dentées dans leur par- tie moyenne, longues d'un pouce et demi, parsemées de points résineux; les pétioles courts et pubescens; une pani- cule droite , terminale, peu ramifiée , blanchâtre; quelques- uns des pédicelles réfléchis, les autres étalés, opposés, très- ouverts ; une petite bractée subulée à la base de chaque ra- meau. Les fleurs petites, blanchâtres, velues en dehors. (Poir.) HOSNY. (Ichtliyol.) Bonnaterre a donné ce nom spéci- fique au sparus mahsena de M. de Lacépède , ou scicena mah- sena , Forsk. Voyez Spare et Sciène. (H. C. ) HOSTA : Hosta, Jacq.; Hostana, Pers. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, irrégulières, de la famille des verbénacées , de la didynamie angiospermie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice cam- panule à cinq dents; une corolle presque en masque ; le 'tube à quatre lobes inégaux, étales; quatre étamines didy- names, les deux plus courtes stériles; un ovaire supérieur; un style; le stigmate bifide. Le fruit est un drupe renfermant •une noix à quatre loges monospermes. Ce genre a été établi par Jacquin pour une plante placée d'abord parmi les cornutia : il étoit borné à une seule espèce. MM. Humboldt et Bonpland en ont décou- vert deux autres dans le Mexique. Il renferme des arbris- - seaux à feuilles simples , opposées ; les fleurs disposées en panicules très-souvent terminales; leurs ramifications oppo- sées et dichotomes. Hosta a fleurs bleues : Hosta cœrulea , Jacq. , Hort. Schanb. , ï, pag. 60, tab. 114 ; Cornutia pjramidala , Ait., Kew. , Cornutia punctata; Willd. , Spec. , 5, pag. 322; Hostana cœ- rulea, Pers., Synops., 2, pag. 143. Arbrisseau de l'Amérique méridionale, dont les tiges sont hautes de quatre pieds; les rameaux tétragones , garnis de feuilles pétiolées , ovales- HOS 4/,i acuminëes, rétrécies à leur base, denliculëes, presque gla- bres ; les fleurs disposées en corymbes axillaires , presque paniculées , trichotomes, plus courtes que les feuilles; le calice presque labié , à cinq dents; la corolle bleue , parsemée de petits points blancs et glanduleux, irrégulière, presque à deux lèvres; l'inférieure ample, à trois lobes, celui du milieu échancré. Le fruit est un drupe globuleux , renfer- mant une noix à quatre loges ; une semence dans chaque loge. Hosta a longues feuilles ; Hosta longijlora , Kunth , m Humb. et Bonpl. Nov. gen. , 2, pag. 247. Arbrisseau du Mexique, dont les rameaux sont tétragones , tomenteux et pubescens dans leur jeunesse ; les feuilles opposées , pétiolées , ovales-oblongues , étroites, acuminées, coriaces, très- en- tières, hérissées et pubescentes en -dessus, tomenteuses et blanchâtres en-dessous , longues de quatre à cinq pouces ; une panicule terminale, longue de quatre pouces, tomen- teuse et pubescente; les fleurs bleuâtres; le calice pubesccnt, campanule; la corolle glabre; le tube cylindrique, le limbe à quatre lobes inégaux; les filamens pubescens ; les anthères réniformes , à deux loges; le style pubescent. Hosta a larges feuilles; Hosta latifolia, Kunth, Le. Ar- buste dont les rameaux sont quadrangulaires, légèrement to- menteux et blanchâtres; les feuilles pétiolées, ovales-arron- dies, très-entières, un peu aiguës, membraneuses, légère- ment pubescentes à leurs deux faces, vertes en-dessus, blan- châtres en-dessous, longues au moins de trois pouces, larges de deux; les panicules terminales et pubescentes, longues de six pouces; le calice campanule, à cinq dents peu mar- quées; la corolle pubescente, ainsi que les filamens; l'ovaire pileux; le style pubescent. Cette plante croît au Mexique. (Poir.) HOSTANA. (Bot.) M. Persoon nomme ainsi Vhosta de Jacquin, genre de la famille des verbenacées. Il ne faut pas le confondre avec Yhostea de Willdenow, qui n'est qu'un nom substitué sans raison à celui de matelea, un des genres d'Aublet , faisant partie des apocinées. On le distinguera aussi de FHostïa de Mœnch. Voyez ce mot. (J.) HOSÏEA. {Bot.) Voyez Hostana et Matelée. (J.) 442 HOS HOSTIE, Hostia. (Bot.) [Chicoracées , Juss. =s Sjyngenésie polygamie égale, Linn. ] Ce genre de plantes, proposé en 1802 par Mœnch, dans le Supplément de sa M éthodus plantas describendi , appartient à l'ordre des synanlhérées , et à la tribu naturelle des lactucées. Il est dédié à Host, auteur d'une petite Flore d'Autriche et d'un grand ouvrage sur les graminées du même pays. Voici les caractères génériques, tels que nous les avons observés sur des individus vivans de la seule espèce rapportée à ce genre par son auteur. Calathide incouronnée, radiatiforme , multiflore , fîssi- flore, androgyniflore. Péricline campanule, inférieur aux fleurs marginales, formé de squames unisériées , égales, ap- pliquées, embrassantes, oblongues , foliacées, coriaces infé- rieurement, accompagnées à leur base de petites squames surnuméraires irrégulièrement disposées. Clinanthe plan , hérissé de fimbrilles nombreuses, libres, courtes, filiformes. Fruits striés, hérissés d'aspérités, et prolongés supérieurement en un col qui porte une aigrette blanche, composée de squamellules nombreuses, inégales, filiformes, barbellulées: îes fruits intérieurs cylindracés, à col très-long et très-grêle; les extérieurs comprimés, à col notablement plus court; les intermédiaires à col d'une longueur moyenne. Mœnch avoit d'abord distrait du genre Crépis les crépis alpina et rubra, pour former son genre Barkhausia , distinct du crépis par les fruits collifères. Le crépis futida sembloit devoir être rapporté au même genre. Cependant Mœnch a eru pouvoir ensuite fonder sur cette espèce un genre par- ticulier sous le nom d'hostia , lequel genre differeroit du larkhausia par le clinanthe fimbrillé , et par les fruits exté- rieurs non collifères. Nous avons observé et comparé les caractères génériques des trois plantes attribuées par Mœnch aux genres Barkhausia et Hostia. Il résulte de cet examen , i.° que tous les fruits d'une calathide de crépis fatida sont collifères, mais que le col est d'autant plus long qu'il appar- tient à un fruit plus intérieur, et d'autant plus court qu'il appartient à un fruit plus extérieur; 2.0 que le crépis rubra présente absolument les mêmes caractères génériques que le crépis fcetida, c'est-à-dire que son clinanthe est fimbrillé , et que ses fruits portent un col d'autant plus long qu'ils sont HOï 44$ plus près du centre de la calathide ; 5.° que, dans le crépis alpina, le clinanthe est alvéolé, à cloisons charnues, frangées au sommet, et tous les fruits d'une même calathide portent un col également long au centre et à la circonférence. Il faut conclure de ces observations que, si les deux genres de Mœnch pouvoient être conservés l'un et l'autre, le crépis alpina seroit le véritable type du barkhausia , et que le crépis rubra devroit être attribué kïhostia, ainsi que le crépis fa- tida. Mais on jugera probablement que les deux genres ne diffèrent pas assez pour être distingués, et qu'il convient de les réunir ensemble sous le nom de Barkhausia, qui est plus ancien. (Voyez, dans le Supplément du quatrième volume de ce Dictionnaire , page 22, notre article Barkhausia, où nous avons décrit les crépis rubra etfœtida, sous les noms de barkhausia rubra et barkhausia fatida.) Le genre Hostia seroit exactement intermédiaire entre le Barkhausia d'une part, et nos genres Nemauchenes et Gatyona d'autre part. (H. Cass. ) HOT CHALAN (Bot.) : nom donné, dans la Hongrie, au lamium, suivant Mentzcl. (J.) HOTA. (Bot.) Herbe de Madagascar qui, suivant Fia- court , est à trois feuilles comme le trèfle , ou comme l'herbe à charpentier, et dont le suc est appliqué sur les plaies pour en étancher le sang. Les habitans versent ce suc avec du sang de coq sur la plaie faite à leurs enfans dans la céré- monie de la circoncision. (J. ) HOTAMJBŒIA. (Erpét.) Seba (Thés., I, tab. 33, n.° 6) a parlé sous ce nom d'un serpent de Ceilan qui répand une fort mauvaise odeur. Il est difficile de déterminer au juste l'espèce à laquelle il doit être rapporté. (H. C. ) HOTLI. (Ornith.) Buffon, dans une note sur les oiseaux étrangers qui ont rapport aux faucons, dit, tome i.cr, p. 275 de l'édition in-4.0, que l'oiseau ainsi nommé par les Mexicains lui paroît être le même que le faucon noir, qu'on sait n'être qu'une variété du faucon proprement dit. (Ch.D.) HOTTE. (Chim.) On sait que 1? c est notre houille crasse; — lamelleuse ( Blatterkohle) \ — piciforme (Pechkohle) ; — éclatante (Glanzkohle); — scapiforme (Stangeukohle). Ces trois dernières sont peut-être des lignites; au moins M. Brongniart :roit pouvoir les considérer comme telles. HOU 461 roches primordiales , c'est-à-dire, de quarz, de felspath et de mica , offrent une suite de passages et de variétés , soit dans la grosseur de leurs grains, soit dans leur solidité plus ou moins grande, qui varie depuis celui qui s'égrène sous les doigts jusqu'à celui qui sert à fabriquer des meules de moulins ou des pierres à aiguiser. Le psammite du bassin houiller de la Vezère , département de la Dordogne, a cela de particulier, qu'il est aggloméré par de l'argile kaolin, et qu'il eu renferme même des noyaux , de la grosseur d'une noix, parfaitement purs. 2.0 Schistes argileux. Ces roches passent d'une part à l'état de grès molasse par une surabondance de mica, et de l'autre à la houille elle-même par une imbibition de bitume. Ces schistes, dans l'un et l'autre cas, sont très-souvent ouverts d'empreintes de plantes. Il arrive ordinaireme ît que les portions solides, les tiges, les pétioles, et".; des végétaux, sont converties en houille noire et brillante à l'excès, tandis que les feuilles et les folioles n'ont laissé que leur simple empreinte ; mais il arrive quelquefois aussi que ces schistes argileux feuilletés recèlent entre leurs feuillets non - seule- ment le creux et le relief de chaque partie du végétal , mais les folioles elles-mêmes, conservant leur souplesse , leur transparence, leur organisation , susceptibles encore de brû- ler à la manière du tabac et de pouvoir être mises en herbier. Telles sont les grandes fougères que j'ai découvertes sur les bords de la Vezère, et les feuilles lancéolées d'une espèce de graminée qui est commune dans les mêmes schistes , et qui sont accompagnées d'une foule d'autres plantes qui ne jouis- sent point de ce bel état de conservation et qui sont tout simplement à l'état des empreintes ordinaires. 3.° Couches de marnes , de calcaires , et d'argile ductile ou endurcie d'un rouge brun ou d'un gris verdàtre assez vif. 4. Fer carbonate lithuide ou terreux , qui n'est souvent qu'u# grès surchargé de carbonate de fer, sujet à se diviser en masses polyédriques , dont la surface est changée en hydrate ou en oxide rouge , ainsi que je m'en suis encore assuré dernièrement. On a pu voir, à l'article Fer, la haute im- portance de ce minerai, qui s'exploite en Angleterre con- jointement avec la houille qui doit convertir ce minerai en 462 HOU fonte et même en fer forgé. A ces roches , qui jouent le prin- cipal rôle dans cette formation , on peut ajouter encore diverses subsîances accidentelles, telles que la roche noire, sur la nature de laquelle nous ne sommes point encore dé- finitivement tixés; telles qu'une espèce de porphyre secon- daire argileux , qui renferme des débris de végétaux , et même des arbres tout entiers. La houille de ces terrains, qui s'appuient généralement sur la formation des roches primitives et qui sont recouverts par un calcaire analogue à celui du Jura ou du moins très- voisin, ou bien encore par le grès rouge, forme toujours ou presque toujours des couches placées les unes au-dessous des autres , séparées par une série de couches de grès , de schistes ou d'argiles, qui se répètent quelquefois à plusieurs reprises et toujours dans le même ordre. Ces couches de combustible , dont le nombre varie de deux à soixante et plus dans le même percement perpendiculaire , étant toujours parallèles aux autres couches pierreuses qui les séparent , sont très- sujettes à des ondulations , des replis et des inflexions multi- pliées , en sorte que la coupe verticale de ces montagnes présenteroit des V droits ou renversés (a)> des Z et des S emboîtés les uns dans les autres et parallèles dans toutes leurs parties. Cesaccidens, qui ont reçu des mineurs des sur- noms particuliers à chaque pays, sont assçz constans dans la même contrée, parce que tout porte à croire qu'ils sont dus, au moins en partie , aux terrains primordiaux sur lesquels la formation houillère est venue se juxta-poser ; et comme ces variations sont plus fréquentes sur les points les plus voisins de ces terrains anciens, cette observation paroît concluante. Les couches pierreuses que nous avons citées ci-dessus , servent indistinctement de toit et de mur à la houille, c'est- à-dire que les couches reposent les unes sur les autres ou se recouvrent mutuellement. On remarquera cependant que la houille ne se trouve point immédiatement en contact avec les psammites grossiers; que ce qui la recouvre le plus ordinaire- ment est une argile noire , grasse et très-tenace ; que les psam- mites grossiers sont au contraire assez éloignés pour l'ordi- naire, et que ceux qui ont des él. mens fins et micacés en sont toujours plus voisins. On trouve pourtant quelquefois HOU 4C3 des veinules de houille très-pure au milieu des grès les plus gros et les inoins cohérens ; mais, si l'on en fait un examen attentif, on s'aperçoit bientôt que cette houille appartient presque toujours à quelque débris de végétai ligneux encore très-rcconnoissable , quoique ordinairement comprimé. En- lin, l'on a remarqué aussi que les schistes qui recouvrent les bancs de houille sont fortement imprégnés de bitume, tan- dis que ceux qui sont au-dessous n'en contiennent pas ou fort peu. Tel est le principal gisement de la houille, celui qui ren- ferme la meilleure qualité de ce combustible et qui offre par conséquent les exploitations les plus importantes, ainsi qu'on le verra quand nous citerons les plus belles houil- lères de l'Ecosse , de l'Angleterre , de la Belgique et de la France. Deuxième formation. Terrains houillers des pays cal- caires. Les terrains calcaires dans lesquels on peut espérer de rencontrer des couches de houille, appartiennent à ces chaînes de second ordre qui sont appuyées sur la b.;se des Alpes, des Pyrénées, etc., et qui les circonscrivent au loin. Le calcaire qui constitue cette seconde formation, ou du moins sa masse principale , est ordinairement coquillier, com- pacte, et d'un grain Hn et serré; sa couleur varie du bianc jaunâtre au gris clair, et il forme des assises ou bancs hori- zontaux qui présentent des coupes verticales en forme de degrés ou d'escarpemens : mais, à mesure qu'on approche du gîte de la houille , les grands bancs s'effacent , la pierre de- vient marneuse, friable, se divise en feuillets minces qui forment des monticules arrondis, où Ton aperçoit déjà quel- ques traces de charbon ; viennent ensuite les feuillets noircis par le voisinage du combustible, mais où le calcaire domine toujours; et enfin la houille elle-même, dont l'épaisseur et l'inclinaison varient comme celles des couches calcaires qui la couvrent et la supportent, et dont elle n'est séparée que par un feuillet argileux. Ces houillères, dont le charbon est toujours inférieur en qualité à celui des terrains de grès dont nous avons parlé précédemment , et qui appartient ordinairement à la variété 464 HOU de houille sèche dont nous avons énoncé les caractères et les propriétés; ces houillères , disons-nous, se trouvent quel- quefois à de grandes hauteurs au-dessus du niveau de la mer : telles sont celles d'Entreverne et d'Arraché', en Savoie; celles de Forcalquier , en Provence; celle des Diableret , en Vallais , et, mieux encore, celle de Bogota, près de Santa- Fé, au Pérou. Nous ferons remarquer comme une sorte d'op- position, que les houillères de Marseille, d'Aix et de Toulon appartiennent aussi à cette seconde formation du terrain houiller. Des failles ou des accidens qui interrompent les couches de houille. Les sinuosités, les replis et les étranglemens que l'on ren- contre en poursuivant les bancs ou les couches de houille, ne sont point les seuls accidens qui en modifient la marche. L'ex- ploitant , toujours guidé par la houille elle-même , la suit par- tout où elle se dirige, et ne perd point l'objet de ses travaux et de ses espérances. Mais il arrive trop souvent que les couches de combustible se trouvent coupées et interrompues par les filons de roche stérile, qu'il faut non-seulement tra- verser de part en part, mais qui dérangent toujours le ni- veau ou le parallélisme des couches , en sorte qu'après avoir dépassé cette roche, qui a souvent une grande épaisseur, le banc de houille que l'on a quitté ne se retrouve plus au même niveau , qu'il faut aller le recouper au-dessus ou au- dessous, suivant que l'on a perdu la houille à la tête ou au sol de la galerie; et c'est à ces espèces de ressauts que l'on a souvent dû l'abandon mal fondé de certaines houillères. Ces filons stériles qui coupent les couches des terrains houil- lers, ont reçu divers noms de la part des exploitans et des mineurs : quand l'espace stérile est fort épais , il porte par- ticulièrement le nom de faille ; quand il est moins épais et 1 II y a deux villages nommés Arrache en Savoie : l'un près de la ville de Cluse, l'autre près de Beaufort. C'est dans le voisinage du pre- mier qu'il existe une couche de houille proprement dite , et près du second il existe aussi un gîte d'anthracite. Pour éviter l'équivoque, il devenoit important de donner cet éclaircissement. HOU 465 qu'il ne traverse que la houille , c'est un crein, un cran, un poète, un barrement , un brouillage , un Jil , une faille irrégu- lière, etc. (Voyez notre article Faille.) L'on voit par tout ce qui précède combien étoit peu fondée l'opinion de ceux qui assignoient une direction cons- tante à toutes les couches de houille. Ce qu'il y a de cer- tain , c'est qu'il résulte des observations de M. Duhamel et de plusieurs autres savans, que la direction ' des couches de houille est toujours ou presque toujours parallèle aux val- lées et aux vallons dans lesquels on rencontre plus particu- lièrement les houillères, et qui pour cette raison ont reçu le nom de bassins houillers. La puissance des couches ou leur épaisseur est très-va- riable aussi : les plus minces qui soient exploitées sont, je crois, celles des environs de Meisenheim , en Palatinat , puisqu'elles n'ont qu'environ G pouces; mais celles qui dé- passent la puissance de dix à douze mètres, oo à 36 pier/s, peuvent être considérées comme étant plusieurs couches réunies , ou simplement séparées par des feuillets schisteux. Quelques-unes de ces couches excessivement épaisses peu- vent être quelquefois confondues aussi avec les houillères en amas. (Voyez Gîtes des minerais.) Quant aux filons de houille , ceux qui ont été bien cons- tatés , et qui sont, il est vrai, en très -petit nombre, se sont trouvés assujettis aux mêmes variations que les filons métallifères. i La direction d'une couche est l'angle formé par la ligne d'inter- section de cette couche avec un plan horizontal et le méridien magné- tique : elle se mesure à l'aide d'une boussole divisée en heures ou en degrés. L'inclinaison est l'angle formé par la couche et un plan vertical : elle se mesure à l'aide d'un demi -cercle gradué et d'un fil à plomb. La puissance est la mesure de son épaisseur , prise au moyen d'une règle qui fait un angle droit avec le mur ou le toit de cette couche. Enfin, le toit d'une couche est sa partie supérieure ; le mur ou le repos est la partie opposée au toit : si la couche étoit parfaitement verticale , ce qui n'arrive jamais, il n'y auroit plus ni toit ni mur, et ce seroient alors les côtés ou les épontes. 21. 5o 466 . HOU De l'opinion la plus généralement adoptée sur l'origine de la houille. Presque tous les naturalistes s'accordent à donner une origine végétale à la houille; ils ne diffèrent entre eux que dans l'explication du fait. Ce qui est certain et hors de toute contestation, c'est que les bancs schisteux qui recouvrent la houille renferment des empreintes de plantes ou même des plantes en nature, comme nous l'avons déjà dit; que les parties ligneuses, portant encore tous les caractères de l'or- ganisation végétale , sont changées en charbon parfaitement semblable aux couches de celui qu'elles recouvrent; qu'a- près avoir distillé des houilles où l'aspect ligneux étoit ab- solument voilé par le bitume , le coke qui en résulte présente souvent les traces très-apparentes des couches annuelles du bois qui leur a donné naissance. Cette observation, qui est due à Faujas, a cependant été contestée. M. Voigt fait obser- ver avec raison qu'il faut admettre aussi que les bois et les plantes qui formeroient la base de la houille auroient dû subir une altération particulière à l'époque où ils flottoient au sein des mers ; qu'ils se seroient réduits en une matière visqueuse et peut-être fluide, qui auroit pu pénétrer dans les plus petites fentes de la roche, et former ces filets déliés et contournés, dont on ne pourroit point autrement expli- quer l'origine et qui sont cependant très-communs dans les houillères. Je ferai remarquer que ces veinules sont ordi- nairement plus pures que le reste de la couche, et qu'il seroit possible qu'elles ne continssent que la partie bitumi- neuse qui a imprégné le bois. Il est probable aussi que ces bois, qui formoient sans doute d'énormes radeaux en séjour- nant long-temps dans les eaUx de la mer, se seront ramollis et mêlés aux matières animales en putréfaction qui ont pro- duit le bitume en partie et peut-être la totalité de l'ammo- niaque que l'analyse y retrouve. Je m'arrête , craignant d'entamer les contestations géologiques et de m'égarer avec tant d'autres dans des explications hasardées : je me contente de rappeler, que tout porte à croire que les houilles sont dues à des dépôts de matières végétales et animales décom- posées, et que toutes les circonstances de leur gisement, HOU 467 jointes aux produits de l'analyse, s'accordent pour appuyer cette opinion, qui est aussi la plus généralement adoptée. Recherche et exploitation de la houille. Connoissant les terrains dans lesquels on peut espérer de découvrir de la houille, et ceux qui n'en ont jamais offert; sachant d'avance que ce combustible est soumis à la même direction, à la même inclinaison et aux mêmes inflexions que les couches du terrain, on peut déjà se diriger à l'aide de ces premières données et se dispenser d'attaquer les roches qui ne présentent aucune probabilité de succès. A ces premières remarques , qui doivent servir de bases à toutes recherches, nous ajouterons les indices suivans qui sont les plus certains et les plus précis. i.° L'affleurement d'une couche à la surface du terrain, se manifestant par une trace noire dans un escarpement ou ^dans une terre nouvellement labourée; la présence de quel- ques schistes noirs et pourris , renfermant des parcelles de houille qui brillent au soleil et qu'on en sépare aisément par le lavage. 2.0 La rencontre de quelques fragmens de houille dans le lit des torrens. 3.° Le suintement de quelques eaux ferrugineuses ou bi- tumineuses. , 4.0 Enfin , la présence et l'alternative des psammites, des argiles brunes et des schistes impressionnés. Mais, pour recher- cher ces indices eux-mêmes, on devra remonter toutes les petites vallées collatérales et toutes celles qui viennent dé- boucher dans les vallées du premier ordre; car, ainsi que le remarque M. Duhamel, c'est principalement dans ces petites anses, dans ces vallons qui forment des appendices sur l'un et l'autre bord des grands bassins, que se trouvent ordinaire- ment les dépôts houillers; et c'est en traversant le pays dans tous les sens, en visitant attentivement tous les éboulemens , tous les arrachemens et tous les ravins qui se seront faits à la suite des grandes pluies d'orage, en ne négligeant aucune carrière, aucun chemin creux , aucune excavation, que l'on pourra parvenir à découvrir leurs premiers indices. Avant d'arriver au milieu même du bassin houiller. d'autres ter- 468 HOU rains qui font partie de la même formation ou qui la recou- vrent ordinairement, pourront déjà servir de premiers points de reconnoissance : tels sont les calcaires gris à gryphites, qui renferment aussi des bélemnites, des ammonites, etc.; tels sont aussi les grès rouges, certains hydrates de fer, les gypses colorés, soyeux, etc. Quant aux indices faux, aux indices qui ne se sont accré- dités que par le charlatanisme et l'ignorance, on doit citer le climat , la latitude , l'àpreté du sol , les prétendues exha- laisons sulfureuses, et surtout cette fameuse baguette devi- natoire à la vertu de laquelle bien des gens ont encore la bonté de croire et qui, comme on le sait, doit tourner en- tre les mains des élus toutes les fois qu'ils approchent des trésors enfouis, des sources, des mines, etc. La découverte d'une couche de houille ne consiste pas seulement à en reconnoître le simple affleurement : car le véritable inventeur n'est pas celui que le hasard aura con- duit sur une trace incertaine et noirâtre , mais bien celui qui, par des travaux de recherche, aura prouvé d'une ma- nière évidente et incontestable que cette trace extérieure se change en une couche d'une épaisseur assez considé- rable pour pouvoir être exploitée avec bénéfice; que cette couche a une direction , une inclinaison , une puissance constantes; enfin, en termes de métier, que cette couche est lien réglée. Une tranchée à ciel ouvert, toutes les fois que la localité le permet, est le premier et le plus économique de tous les travaux de recherche que l'on doit exécuter; mais il arrive souvent qu'on est obligé de pousser des galeries horizon- tales ou inclinées, soit sur la couche elle-même, soit perpen- diculairement à son inclinaison , de manière à la traverser en allant dans le sens des couches sur lesquelles elle est ap- puyée et qui lui sont inférieures en situation. Un percement vertical, un puits, est quelquefois indispensable pour recou- per la couche à une certaine distance du point où elle se montre au jour. Quelques coups de sonde, dirigés méthodiquement, peu- vent suppléer ace travail, qui est toujours fort coûteux : or, on sait que la sonde est un instrument de fer, une espèce HOU 469 de tafrière , dont la pièce inférieure se change à volonté, soit pour la remplacer quand elle est émoussée , soit pour lui substituer un outil conformé de manière à retirer ce que le précédent a pulvérisé , ou, enfin , pour l'approprier à la roche que l'on rencontre. A mesure qu'on approfondit le trou , l'on visse ou l'on assujettit d'une autre manière les verges de_ fer qui servent d'alonges , et l'on parvient ainsi , en manœuvrant cette énorme tarrière , soit à l'aide d'un tourniquet, soit en frappant avec elle-même au moyen d'une chèvre qui la soulève , à traverser les divers bancs d'un terrain jusqu'à la profondeur de cent toises; et comme on est obligé de curer très-souvent le trou fait par la sonde pour pouvoir pénétrer plus avant, il en résulte que l'on sait à chaque fois l'espèce de terrain que l'on a traversé, et l'instant où l'on atteint la couche de houille est annoncé par un changement notable de dureté , et ensuite par la couleur noire et la houille pulvérisée que l'on retire parmi les matières pilées. On conçoit qu'en mesurant de com- bien la sonde s'est enfoncée à partir du moment où l'on a atteint la houille jusqu'à celui où on l'a dépassée, on obtient d'une manière assez juste l'épaisseur approximative de cette couche.' Ainsi de simples tranchées , des galeries, des puits écono- miques, et, mieux encore, l'usage de la sonde, suffisent pour constater non-seulement l'existence d'une couche, mais en- core sa puissance , sa direction et son inclinaison. Quant aux travaux subséquens , ils sont tellement étrangers à notre ob- jet, ils appartiennent si bien à l'art des mines, que nous nous contenterons de dire qu'après avoir recoupé à la plus grande profondeur possible la couche que l'on a reconnue à la surface de la terre , on se dispose à l'exploiter en remon- tant par des travaux disposés en échelons et en tailles, de manière à ne jamais être incommodé par les eaux et à pouvoir laisser dans les profondeurs tous les déblais que l'on sortiroit en pure perte si on procédoit de haut en bas. L'art 1 Jars rapporte qu'on estimoit, en i?65, le sondage de 100 toises, en Angleterre , à 2j8 liv. sterl. ou 6712 fr. (Voyages métallurgiques, toni. 1.", p. 184.) 47o HOU d'exploiter les couches minces , de manière à n'entailler la roche que le moins possible; l'art, plus difficile encore, d'ex- ploiter les couches épaisses et les amas de manière à ne rien laisser derrière soi ; les moyens de porter l'air extérieur dans tous les lieux où il pourroit se vicier, soit par la res- piration des travailleurs , parla combustion des lampes et sur- tout par les gaz mal-faisans qui s'échappent de la masse même du charbon ; Vairage , enfin , est encore une des branches essentielles de l'exploitation des houillères: mais, comme nous avons déjà décrit les différens gaz qui ne peu- vent point entretenir la lumière et la vie, ceux qui produi- sent de terribles explosions dans ces profonds souterrains , ainsi que la découverte, récente encore, qui permet de por- ter impunément la flamme au milieu du gaz inflammable lui-même, nous ne reproduirons point ici ce qui a déjà été décrit ailleurs avec quelque détail. ( Voyez Gaz. ) Des substances associées à la houille , et de leur influence sur son altération. Souvent les terrains houillers et la houille elle-même sont tellement imprégnés de pyrites (sulfure de fer dissé- miné) , qu'elles nuisent infiniment à ses bonnes qualités, et qu'elles deviennent la cause active de leur décomposition et même de leur inflammation. En effet, il arrive presque toujours que les pyrites dissé- minées se décomposent, attirent l'oxigène de l'air, et donnent naissance à des sulfates solubles; que la formation de ce sel occasionne un écartement, une disruption dans le tissu, et que la houille se réduit au moins en poussière, si elle ne finit pas même par s'échauffer et s'enflammer spontanément. Cet effet a lieu quelquefois dans l'intérieur des mines mêmes, et donne naissance à ces incendies souterrains qui couvent sourdement pendant des siècles entiers, et qui ne se mani- festent à l'extérieur que par de légers affaissemens , par des fumées ardentes qui se font sentir pendant le jour et qui deviennent visibles dans les ténèbres. Les pyrites sont donc très- nuisibles quand elles abondent dans les houillères, non-seulement comme étant capables d'allumer des incendies, soit dans les mines , soit dans les magasins; mais encore parce HOU 471 qu'elles s'opposent à l'emploi de ce combustible dans le trai- tement des minerais de fer et dans le travail du fer métal- lique à la forge. Quelquefois cependant ces mêmes pyrites sont tellement abondantes, que leur décomposition tourne au profit de la société, qu'elles produisent du sulfate de fer, de l'alun même , et que l'extraction de ces deux sels, si pré- cieux à la teinture, donne naissance à des établissemens du plus grand intérêt. D'autres fois, enfin , l'acide dégagé des py- rites, au lieu de se porter sur l'oxide de fer ou sur l'alu- mine, agit sur la magnésie dont les roches sont pénétrées, et donne naissance à ce sel d'epsom , d'origine angloise , aujour- d'hui si commun en France. Ce qui est digne de remarque, c'est qu'il y a tels pays houillers où les roches produisent de l'alun dans une partie, tandis que dans l'autre il ne se forme que du sulfate de magnésie. Ce fait a été observé par M. Duhamel dans le bassin houiller de Sarrebruck. Vers Dut- weiler, il y a production d'alun ; vers Saint-Imbert , il y a création de sulfate de magnésie. J'ajouterai , comme témoin oculaire , que le bassin houiller de la Vezère, département de la Dordogne , ne produit exactement que des efflorescences magnésiennes; que le calcaire supérieur, les psammites, les schistes, la houille elle-même, se couvrent de ces sortes d'efflorescences , et jamais de sulfate de fer. Le calcaire cristallisé ou simplement lamelleux pénètre souvent la houille dans les moindres fissures, mais ce n'est ordinairement que dans les couches supérieures voisines de la surface, ou bien encore à l'approche des failles et au moment ou le combustible prend une teinte bronzée ou se couvre des reflets de l'iris. Quelques infiltrations gypseuses , qui sont, je crois, très- postérieures à la formation de la houille, se mêlent quelquefois avec les lamelles spathiques, et contribuent aussi à égrener la houille quand on l'expose à l'air et à la pluie. Ce combustible, ainsi altéré et comme fusé, perd une grande partie de son énergie ; il devient d'un brun roussàtre, ce qui est dû à un mélange d'oxide de fer provenant de la décomposition du sulfate. Le sulfure de plomb laminaire se trouve aussi quelquefois entre les feuillets de la houille. Ce fait, extrêmement rare, n'avoit été observé qu'en Angleterre; mais il a été reconnu 47* HOU à Litry, près Bayeux, et je l'ai remarqué tout récemment dans les houillères de la Dordogne. Ce sulfure métallique s'y présente sous la forme de petits filets de quelques lignes d'épaisseur, et le plus souvent en pellicules si minces qu'on pourroit le considérer comme un simple vernis. Je crois que son action sur la houille est absolument nulle, comme celle du mercure sulfuré , du cuivre oxidé , de Y argent natif, de l'or natif, de Y antimoine sulfuré , du zinc sulfuré, etc. , qui sont quel- quefois aussi associés avec elle. Usages et importance de la houille; sa valeur en différens lieux. S'il n'étoit pas superflu de chercher à prouver aujourd'hui l'importance extrême de la houille, il sutîiroit de rappeler que ce combustible peut être employé dans tous les arts qui ont ie feu pour principal agent; qu'il peut remplacer le bois partout, et que la fabrication de la porcelaine dure est peut-être la seule exception à ce que l'on avance ici: car, de même que l'on peut convertir le bois en charbon pour l'approprier à une foule d'usages, de même la houille est sus- ceptible de se carboniser et de produire un combustible actif, qui brûle sans fumée, sans odeur et sans s'agglutiner; aussi le coke ou le charbon de houille peut- il toujours être substitué au charbon de bois, pourvu que l'on approprie les foyers et les fourneaux a son usage, et que l'on ne veuille pas s'entêter à brûler la houille et le coke de la même manière que l'on brûle le bois et le charbon de bois1. A cela près, l Voici les principales règles à observer dans la construction des foyers dotncsliqu s dans lesquels on vint brûler de la houille. i.° Faire les principaux conduits verticaux et non pas horizontaux. 2.° Les faire plus resserrés auprès du foyer, et qu'ils aillent de suite en s élargissant. 3.° Que les ouvertures par lesquelles le courant d'air entre et sort, soient proportionnées ; le plus sûr est de leur donner un pied carré de surface ou d'espace. HOU 4?3 je le répète, la houille et le coke peuvent être employés au chauffage domestique , au service des usines et à la fabrication des métaux. L'affinage du fer à la houille , nouvellement in- troduit en France , étoit le pas le plus difficile et le plus avancé qui restoit à franchir. Si l'on ajoute à cet avantage énorme de pouvoir remplacer le bois et d'apporter un amé- nagement considérable dans nos forêts, ceux qui résultent de la fabrication des produits que l'on extrait de la houille en la convertissant en charbon ou en coke ; si l'on se rap- pelle que Londres, Edimbourg et la plupart des grandes manufactures angloises sont éclairées au moyen de l'hydro- gène que l'on obtient par cette distillation de la houille dans de vastes appareils nommés thermolampes ; que le gou- dron que l'on retire par cette même opération , peut rem- placer celui que l'on extrait des arbres résineux; qu'il a même l'avantage de préserver les vaisseaux de la piqûre des tarets ou vers marins ; que l'ammoniaque , le noir de fumée et l'eau styptique des tanneurs et des corroyeurs, proviennent encore de la fabrication du coke , on ne pourra qu'applau- dir aux généreux efforts des économistes françois et à la persévérance de ceux qui sollicitent l'emploi de la houille, sinon dans toutes nos provinces , du moins sur tous les points où la rareté du bois se fait sentir de plus en plus. * L'exemple de l'Angleterre et des Pays-Bas, celui des dépar- temens françois où cet usage est introduit, sont de beaux exemples à suivre ; et tout fait espérer qu'ils le seront en effet, puisque l'emploi de la houille commence à pénétrer 4° Que la grille sur laquelle on pose la houille, soit bien élevée au-dessus du sol, afin que Fair y entre avec facilité, et que les cen- dres ne puissent jamais encombrer le dessous du cendrier. A ces don- nées fondamentales nous ajouterons qu'il faut allumer la houille avec des bûchettes de bois bien sec, ne jamais la remuer quand elle com- mence à s'enflammer, et se contenter de soulever la masse embrasée pour en faire tomber les cendres et pour rétablir le courant d'air , ce que l'on opère à l'aide d'une baguette de fer qu'on appelle poker en Angleterre, et tisonnier en France. Avec ces précautions on n'éprou- vera aucune mauvaise odeur dans les appartenons; elle se répandra toute au dehors avec la fumée. 1 Voici, d'après M. Cordier, inspecteur divisionnaire au corps roy%! 474 HOU au sein même de la capitale, où les préjugés sont plus forte- ment enracinés que partout ailleurs. Des principales mines de houille, et de leur produit approximatif. V 'Angleterre et l'Ecosse renferment les plus grandes exploi- tations de houille qui existent au monde ; elles y sont mul- tipliées à l'infini, et en raison directe de l'énorme consomma- tion , non-seulement de l'Angleterre unie à l'Ecosse et à l'Irlande, mais encore à l'exportation considérable qui s'en fait journellement. Plusieurs de ces vastes mines présentent la réunion des plus grands moteurs qu'on ait pu imaginer, et des moyens de transport les plus simples et les plus éco- nomiques. C'est à l'aide de la navigation souterraine et exté- rieure, à Taide de canaux et d'écluses doublées en fer et construites dans l'intérieur même de ces mines, à l'aide de pentes ménagées avec art, où le frottement des chariots est presque annulé par des lames de fer fondu sur lesquelles ils roulent et qui permettent de les abandonner pendant plusieurs lieues à leur propre mouvement, que tous les transports et jusqu'à l'embarcation s'exécutent; et c'est avec ces grands movens d'économie, qui se répètent mille fois par des mines de France le prix de la houille françoise dans quelques principaux lieux de consommation. Le quintal métrique. A Bordeaux : grosse houille de Rive de Gier 5' 20e hoi.ille de Carmeaux 4 20 houille d'Aubin 3 ^ À Paris: houille d'Anain et Saint -Etienne 4 à 4f 70e A Nantes : h juille de Saint - Etienne 5 3o A Brest : houille de Saint-Élienne 5 3o A Cherbourg : houille de Litry 4 5o A Rouen : houille de Suint - Etienne 5 34 En général, la houille grasse menue et la houille maigre en gros morceaux ont à peu près la même valeur, et se vendent 25 à 3o p. % de moins que cette dernière. En 1812, dix millions de quintaux métriques ont été vendus sur le carreau des mines douze millions de francs, ce qui porte la valeur moyenne à if 20e le quintal métrique, moins de 60e le quintal de 100 livres, et prouve que la houille s'extrait d'une manière économique en France. HOTJ 4?5 jour, qu'on parvient en Angleterre à livrer ce combustible «à vil prix aux consommateurs, et qu'après une longue navi- gation ces mêmes charbons, qui ne sont pas meilleurs que les nôtres, viennent rivaliser de prix dans nos ports avec ceux que nous extrayons dans les provinces voisines. Les seules mines de Newcastle , qui sont à la vérité les exploitations les plus productives que l'on connoisse, em- ploient , dit-on, plus de soixante mille individus , et pro- duisent annuellement trente-six millions de quintaux mé- triques de houille. La France, réduite à ses nouvelles limites, ne renferme point d'exploitations aussi gigantesques que celles qui exis- tent en Angleterre ; mais on auroit une fausse idée de sa richesse en ce genre, si l'on en jugeoit parle petit nombre de mines de houille qui sont exploitées en grand : cette in- différence apparente tient à ce que la consommation de ce combustible est assez bornée, et que son usage est loin d'être aussi étendu qu'il pourroit le devenir , si les vastes projets de navigation intérieure qui sont proposés venoient cà se réaliser un jour. Nous connoissons en France quarante départemens envi- ron qui renferment des gîtes de combustible appartenant à la houille proprement dite, au lignite ou à l'anthracite ' ; mais plusieurs de ces gîtes ne sont exploités qu'en petit, et d'autres n'ont été que simplement reconnus. Cependant l'on compte déjà en France 206 mines, d'où l'on extrait an- nuellement neuf millions de quintaux métriques3 *de houille ayant sur le carreau des mines une valeur de 10 à 11 mil- lions de francs; valeur qui s'élève à 40 millions de francs, 1 Ces départemens sont : l'Allier, les hautes et basses Alpes, l'Ar- dèche, 1 Aude, l'Aveyron, les Bouches-du-Rhône, le Bas-Rhin, le Cal- vados, le Cantal, la Corrèze , la Creuze, les deux Sèvres, laDordogne, le Finistère, le Gard, le Haut-Rhin, la Haute-Loire, la Haute-Saône, l'Hérault, l'Isère, la Loire, la Loire inférieure, le Lot, la Manche, le Maine et Loire, la Moselle, la Nièvre, le Nord, le Pas-de-Calais, le Puy-de-Dôme, les Pyrénées orientales, le Rhône, le Tarn, le Var et Vaucluse. 2 Le quintal métrique est composé de 100 kilogrammes, qui égalent environ 20.J livres poids de marc. W HOU au moins pour la masse des consommateurs, puisque le trans- port aux lieux de consommation triple, quadruple et dé- cuple quelquefois le prix de la houille. Ces neuf millions de quintaux, qui ne sont rien en com- paraison de la consommation de l'Angleterre qui s'élève à 75 millions de quintaux métriques' par année, sont pro- duits . savoir i.° Trois millions parles mines de Saint-Etienne , de Rive- de-Gier et des environs, sur lesquelles 1400 ouvriers sont immédiatement occupés, et où il existe 11 machines à va- peur, 6 machine-, hydrauliques, et 70 machines à molettes ou à chevaux Je terrain est de la formation des psammites et des schistes. L'excellent charbon qu'elles produisent, est transporté sur tous les points de la France et jusque sur la côte de Gênes. 2.0 Trois millions par les exploitations du département du Nord, qui occupent 45oo ou\ ri ers mineurs, et sur lesquelles on a élevé 7 machines a chevaux , 9 machines à vapeur pour l'épuisement des eaux , et 16 à rotation continue pour l'extraction de la houille. Celte contrée renferme les mines d'Anzin et de Raismes, qui sont les plus considérables de France, et dont la profondeur varie de 6 à 1200 pieds. Ces mines sont situées dans le terrain des grès psammites et des schistes: mais elles sont recouvertes par une grande épaisseur de terrain calcaire, dont les couches transgressives sont hori- zontales. Elles sont célèbres aussi par la difficulté de passer les niveaux où les eaux sont abondantes, et par la perfection du boisage qu'on y pratique , et qui est connu sous le nom de picotage. 3.° Enfin, le dernier tiers de la masse de houille qui s'ex- trait annuellement en France provient des mines de Litry, de Crameaux, de Champagny, du Creusot, de Fins, de Noyan, de Saint-George, et de toutes les autres exploitations qui sont répandues dans les quarante départemens qui viennent d'être cités. Ce n'est donc pas la houille qui manque à la France, mais c'est la consommation qui est en retard. Par 1 Héron de Villefosse, Richesse minérale, tom. 1.", partie écono- mique. HOU 477 quelle fatalité nos ports sont-ils donc ouverts aux charbons anglois ' ? La Belgique est riche en exploitations de houille, celles des environs de Mons , de Charleroi, de Liég , sont irès-impor- tantes : elles sont au nombre de 35o, qui occupent vingt mille ouvriers, et qui produisent annuellement environ 12 millions de quintaux métriques de houille de bonne qualité. V 'Allemagne, prise en masse, n'est point aussi bien partagée sous le rapport des mines de houille, que les contrées que nous venons de citer. On peut néanmoins regarder comme étant très-importantes, les houillères du pays de Sarrebruck, de la Roé'r, du comté de Lamarck, celles du pays de Teck- lenbourg et les cent mines de la Siiésie qui sont répandues aux environs de la ville de Schweidnitz. Enfin , la Saxe , la Bohème, l'Autriche, le Tyrol , la Bavière, le Hanovre, le Hartz , la Hongrie et quelques autres provinces allemandes, renferment aussi des mines de houille , mais d\ine impor- tance bien secondaire. Il paroît que les vastes contrées qui sont situées plus au nord, telles que la Suède, la Norwége, et surtout la Russie, sont à peu près dépourvues de ce pré- cieux combustible. L'Italie, le Piémont, la Savoie, la Suisse, l'Espagne, le Portugal , n'offrent aucune exploitation importante de houille, et une partie de celles qui y sont en activité, ne produisent que des charbons de médiocre qualité. On a peu de renseignemens précis sur l'existence de la houille dans les autres parties du monde. Marc Paul assure qu'il s'en trouve dans l'Inde et à la Chine; qu'on la brûle à la place du bois, et qu'elle se tire des montagnes du Cathai ou Cattay, dans la partie septentrionale de l'empire. Des renseignemens plus récens nous apprennent qu'il existe peut-être peu de contrées dans l'univers qui soient aussi riches en mines de houille que l'est la Chine; aussi emploie-t-on ce combustible dans tous les fourneaux domestiques et dans 1 En 1817 , cette importation a fait sortir Je France neuf millions de numéraire , déduction faite du droit d'entrée , qui est de 1 par quintal métrique quand il est importé par navire françois, et de if 5oç quand c'est par navire étranger. (Annales des mines, toni, 3, p. 596.) 478 HOU tous ceux des artisans, dans toutes les maisons, et surtout dans les poêles qui échauffent les appartemens et les lits de brique sur lesquels on se couche : on le nomme encre de pierre. l ïl paroit qu'il existe aussi de la houille' au Japon et à Madagascar; on en a trouvé des indices à Botany-Bay près de la ville de Sidney , et dans ce moment-ci M. Cailliot, natura- liste françois au service du Pacha d'Egypte, fait des recher- ches dans le haut de' la vallée du Nil, pour tâcher d'y décou- vrir quelques couches de ce précieux combustible. Enfin , l'on sait qu'il se trouve de la houille en Amérique dans les Cordillères, à Saint-Domingue , au Canada , à la Louisiane , et surtout aux Etats-unis dans la partie occidentale de la Peusylvanie et de la Virginie. On en cite aussi au Groen- land; mais, si l'on en juge par les échantillons qui sont par- venus en Europe, ce ne sont que des lignites renfermant du succin. Je renvoie pour tout ce qui tient à l'exploitation propre- ment dite , et pour tout ce qui est purement géologique , aux travaux de Morand, Gensanne , Jars, Genneté, Dietrich , Faujas, Monnet, Lefebvre , et aux écrits plus récens de MM. Duhamel , Cordier , Bonnard , Daubuisson , Héricart de Thury, Héron de Villefosse , Baunier , Gallois , Blavier , Rosière , tous membres du conseil des mines ou ingénieurs au corps broyai, et dont les Mémoires font partie du Journal des mi- nes ou des Annales qui en sont la suite. (Brard.) HOUILLE. (Chim.) Nous ne parlerons point ici de la houille d'une manière spéciale, par la raison que l'on donne ce nom à des substances qui présentent des propriétés phy- siques et même chimiques assez différentes pour qu'on ne puisse pas les confondre en une seule espèce de corps, et en i Voyez l'abbé Grosier , sur la Chine, tom. 2, p. 220, et l'Encyclo- pédie japonoise, dont M. Rérausat a eu la bonté de me traduire plusieurs passages. 2 Nous ne pouvons point assurer que les charbons fossiles de ces contrées éloignées appartiennent tous à l'espèce Houille ; il est très- possible que les voyageurs aient confondu des lignites , des anthracites et même certaines pierres bitumineuses sous cette dénomination géné- rale de charbon de terre. HOU 479 outre parce que ces différences n'ont point été suffisamment expliquées sous le rapport de la composition chimique. Nous renvoyons le lecteur au mot Houille (Minéralogie) , et au mot Substances astringentes artificielles, où nous parlerons de l'action de l'acide nitrique sur plusieurs corps très-abondans en carbone. (Ch.) HOUILLITE. (Min.) Daubenton avoit donné ce nom à l'anthracite de Dolomieu ; ce dernier a prévalu. Voyez An- thracite. (Brard.) HOUiSTRAC (Ornith.) Suivant M. Vieillot, on appelle ainsi, dans les environs de Rouen, le traquet , motacilla ru- bicola, Linn. ( Ch. D.) HOULETTE, Pedum. (Conchyl.) Genre de mollusques bi- valves, indiqué dans les planches de l'Encyclopédie métho- dique par Bruguières, définitivement établi par M. de La- marck dans la première édition de ses Animaux sans ver- tèbres, et adopté par la plupart des conchyliologistes. Comme on ne connoit pas l'animal de la seule coquille qui forme ce genre, on varie pour la famille à laquelle on doit la rap- porter : M. de Lamarck en fait un genre de sa famille des byssifères, à cause de Téchancrure qui se voit à une valve ; M. G. Cuvier le met dans ses ostracées , et M. de Blainville dans ses subostracées. Les caractères de ce genre peuvent être exprimés ainsi : Coquille subtriangulaire, inéquivalve, inéquilatérale , à sommets céphaliques, arrondis, peu sail- lans; la valve droite plate, élargie à son bord inférieur, et fortement échancrée en avant, probablement pour le passage d'un petit byssus ; la valve gauche non élargie ni échancrée, mais assez bombée; charnière sans dents, antérieure et cé- phalique ; ligament extro-interne inséré dans une gouttière longue, étroite et oblique ; une seule impression musculaire subcentrale. On ne connoît encore qu'une espèce dans ce genre; c'est une coquille précieuse, fort rare dans les collections, et que la ressemblance grossière que les marchands ont trouvée entre sa forme et celle du fer qui arme la houlette des ber- gers, leur a fait désigner sous le nom de houlette. M. de La- marck lui donne le nom spécifique de Hoi-lette spondyloïde, Pedum spondyloides : c'est Yostrea spondjloides de Gmelin et 480 HOU de Chemnitz (Conch., 8, tab. 72, fig. 669, G70 , et EncycL mélh. , pi. 178, fig. 1 — 4)« C'est une coquille un peu ovale, aligne dorsale droite, comprimée inégalement, mince et demi- transparente, de couleur blanche parsemée de quel- ques taches fauves. La valve gauche ou supérieure est médio- crement bombée, à bords épais, et chargée de stries longi- tudinales granuleuses; et la droite ou inférieure est plane, avec le bord inférieur tranchant ou élargi. Jusqu'ici on ne l'a encore rapportée que de la mer Rouge. (De B. ) HOUMIMES ou VO AMUSA DE MADAGASCAR. (Bot.) C'est le lcurka de ÏHort. Malab., XI, 49 , t. 2S , dont M. de Lamarck fait son nepeta madagascariensis , espèce de cataire. Flacourt, qui cite l'houmimes, dit qu'il fournit beaucoup de racines grosses comme le pouce , dont le goût approche de celui du navet, et Commerson le confirme. (J. ) HOUMIRI ; Houmiria, Humiria. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, dont la place dans l'ordre naturel n'est pas encore déterminée. Il appartient h la polyandrie monogynie de Linnaeus, et offre pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions; cinq pétales attachés sur le réceptacle, ainsi que les étamines en grand nombre; un ovaire supérieur; un style simple; le stig- mate à cinq rayons; le fruit inconnu. Houmiri baumier : Houmiria balsamifera , Aubl. , Guian. , tab. 225 ; Lamk. , III. gen., tab. 462; Myrodendrum amplexi- caule, "YVilld., Spec. , 2, pag. 1171. Arbre dont le tronc s'é- lève à cinquante ou soixante pieds , revêtu d'une écorce épaisse , rougeàtre ; le bois est dur , d'un rouge brun ; la cime composée de plusieurs grosses branches étendues en tous sens, et dont les rameaux sont garnis de feuilles alternes, à demi amplexicaules , glabres , vertes , ovales - oblongues , aiguës , très-entières, rougeàtres à leur naissance, et les bords roulés en dedans, longues de deux à six pouces. Les fleurs sont blanches, fort petites , disposées en corymbes terminaux, un peu serrés, munies, à la base de chaque division, d'une pe- tite bractée écailleuse. Leur calice est divisé en cinq décou- pures profondes, aiguës; la corolle plus grande que le ca- lice; les pétales lancéolés; les anthères arrondies, à deux lobes; l'ovaire ovale, à cinq loges monospermes; le style velu , plus long que les étamines. HOU 481 Cet arbre croît dans les forêts de la Guïane et dans l'île de Cayenne : il fleurit au mois d'Avril. Les créoles lui donnent le nom de bois rouge; les Garipous celui de houmiri ; les Cous- saris le nomment touri. D'après Aublet, son écorce, entaillée, répand une liqueur balsamique, rouge , d'une bonne odeur, et qu'on ne peut mieux comparer qu'à celle du styrax. Cette liqueur se durcit en se séchant, et devient une résine rouge, cassante, transparente, qui répand une odeur très-agréable lorsqu'on la brûle. Cette même liqueur n'a point d'àcreté, et peut être employée intérieurement, comme le baume du Pérou , avec lequel elle a des rapports par son odeur. Les Nègres et les habitans du pays se servent de l'écorce de cet arbre, dont ils font des lanières pour former des flambeaux. (Poir.) HOUN1TS, OUN1TZ. (Bot.) Grand arbre de Madagascar, cité par Rochon, dont le bois est d'une belle couleur jaune, et l'écorce rouge. Lorsqu'on l'entaille , il en suinte un suc très- rouge, et cette écorce lessivée donne une teinture de même couleur. Un échantillon de cet arbre, étiqueté de même dans un herbier de ce pays, donné par Poivre, a un peu le port du caffeyer ; mais son fruit, renfermant plusieurs graines dans chaque loge , le rapproche davantage du danais , autre genre de la famille des rubiacées. ( J. ) HOUP (Ornith.), nom, en vieux françois, de la huppe, vpupa epops , Linn. (Ch. D.) HOUPEROU. (Ichthjol.) Thevet donne ce nom à un grand poisson de mer qui paroît être le requin. Voyez Carcha- RIAS. (H. C.) HOUPETTE. (Ornith.) Ce nom est donné au tangara hup- pé de Cayenne, de Buff. , tanagra cristata , Linn., et taclvy- phonus cristatus, Vieil. ( Ch. D.) HOUPPE DES ARBRES (Bot.) de Paulet (Trait, champ. , 2 , p. 427 , pi. 1 g5 , fig. 3). C'est une espèce à'hjydnum très-voisine de Yhydnum caput Medusœ , Bull., tabl. 412, si ce n'est ce champignon lui-même : elle a exactement la forme d'une houppe à poudrer, et ses sommités sont comme frisées; elle est d'un roux tendre ou clair. On la trouve sur les chênes. C'est un manger excellent et délicat. Paulet place ce champignon dans sa famille des barbes ou 21. 3i 482 HOU coralloïdes, qui comprend à la fois des espèces de Clavaire? et d'HYDNUM. (Lem.) HOUPPE BLANCHE. (Bot.) Ce nom est donné quelque- fois à des espèces àlvydnum de la section des hérissons. Voy. Hydnum. ( Lem. ) HOUPPIFÈRE. (Ornith.) Cet oiseau indien, qui appar- tient à la famille des gallinacés , et qui forme une section particulière dans le genre Coq , est le phasianus ignitus , Shaw. Vpyez au mot Faisan, tom. 16, pag. 148. ( Ch. D. ) HOUQUE SORGHO, Holcus. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones , à fleurs glumacées , de la famille des gra- minées, de la polygamie monoécie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs polygames : les fleurs herma- phrodites composées d'une balle calicinale unifîore; la balle florale bivalve ; la valve extérieure souvent terminée par une arête; trois étamines ; un ovaire chargé de deux styles et de stigmates plumeux : dans les fleurs mâles , les valves florales aiguës et mutiques, trois étamines, point de style : dans les fleurs femelles , point d'étamines; un ovaire qui' se convertit en une semence réniforme ou arrondie , assez grosse, ordinairement enveloppée par les valves. Ce genre âvoit été divisé primitivement en deux sections : dans la première étoient comprises toutes les espèces munies de fleurs à balles uniflores, dans la seconde, celles dont les balles renfermoient deux, trois fleurs et plus. Depuis, on a conservé en grande partie les espèces de la première sec- tion , dont on a fait un genre particulier sous le nom de sorghum; celles de la seconde ont été placées dans plusieurs genres déjà connus, tels que les andropogones , les avoines, etc. , ou dans d'autres établis pour quelques espèces. Nous ne nous occuperons ici que des principales espèces renfermées dans la première section , si intéressantes par les usages économiques que l'on retire de toutes leurs parties, et surtout de leurs semences, que leur grosseur et leurs pro- priétés alimentaires ont placées au nombre de ces précieuses graminées destinées à la nourriture de l'homme. Houque sorgho; Holcus sorgho, Linn. ; Lamk., III. gen. , tab. 538 , fig. 1 ; C. Bauh., 5 1 1 , Icon.; Moris. , 1 1 , 8 , tab. 5 , fig. 6 , 7; Holcus dura, Mieg. , Act. Hely., 8, pag. 12$, tab. HOU 483 4, fig. 3; Arduin, Acad. Fatav. , 1 , pag. 128, tab. 3; vul- gairement Grand Millet d'Inde, Gros Millet, Dur.A , Douro. Cette grande et belle graminée a des tiges pleines de moelle , articulées, au moins de l'épaisseur du doigt, feuillées dans toute leur longueur, de six à huit pieds de haut et plus: ses feuilles ressemblent à celles du maïs; elles sont glabres, longues d'environ trois pieds, vertes à leurs deux faces, traversées par une grosse nervure blanche , un peu velues à l'entrée de leur gaine. Les fleurs sont disposées en une pa- nicule terminale, longue de six à huit pouces, un peu ser- rée ; les ramifications verticillées par étages sur un rachis anguleux, légèrement velu, ramifiées, portant des fleurs ramassées presque en épis, un peu unilatérales, la plupart hermaphrodites, courtes, ovales, un peu pubescentes, ter- minées par une arête qui naît du sommet d'une des deux balles florales; à côté de ces hermaphrodites, on en voit d'autres plus grêles, aiguës, stériles. Les semences sont ar- rondies, assez grosses, variables dans leur couleur, du blanc au jaune, du brun au noir ou au pourpre noirâtre; mêmes variétés dans les arêtes, plus ou moins longues, droites ou tortillées, quelquefois nulles; le duvet qui recouvre les balles plus ou moins abondant, ou presque nul. Cette plante est originaire des Indes orientales. V Holcus hicolor , Linn. , Mant.; Mieg. , Act. Helv., 8, pag. 12g, tab. 4, fig. 4, présenté comme espèce, ne me paroît être qu'une simple variété de l'espèce précédente , distinguée par les calices noirâtres, contrastant avec les semences d'un blanc de neige. Houque penchée: Holcus cernuus, WiHd., Spec, 4, pag. g3o; Holcus compactus, Lamk. , Encycl.; J. Bauh. , Hist., 2 , pag. 448, Icon. Cette plante, qui en réalité n'est peut- être qu'une variété de la précédente , s'en distingue par sa panicule beaucoup plus épaisse, très - velue , inclinée et comme torse dans sa jeunesse ; elle est encore remarquable par ses semences très-blanches , grosses, arrondies, un peu globuleuses, offrant à leur base une petite cavité au fond de laquelle on aperçoit un corps noirâtre, tronqué à son extrémité, où se trouve le point d'attache de la semence à la panicule. Ses tiges, de la grosseur du pouce, s'élèvent à la 484 HOU hauteur de dix pieds; ses feuilles sont amples , assez semblables à celles de l'espèce précédente. La panicule , inclinée dans sa jeunesse , se redresse ensuite entièrement ; les balles sont ramassées, très-velues ; les arêtes tortillées , un peu alongées. Houque en épi : Holcus spicatus , Linn. , Lamk. , III. gen. , tab. 838, fig. 4; Arduin, Acad. Patav. , î , pag. 24, tab. 2; C. Bauh., Theatr., 522, Icon., Mala; Clus. , Hist., 2, pag. 21 5 et 216, Icon. ; Pluk. , Alm. , tab. 32, fig. 4 : vulgaire- ment Millet a chandelles; Douranili , en Egypte; Couscou, dans les colonies de l'Amérique. Un caractère particulier à cette espèce , celui d'avoir sous les fleurs un petit invo- lucre composé de paillettes sétacées et plumeuses , a occa- sioné la formation d'un genre nouveau sous le nom de Pe- nicillaria, Willd. , Enum. Ses tiges sont hautes de cinq à six pieds et plus, au moins de l'épaisseur du doigt, feuillées, pleines de moelle; les feuilles amples, glabres, ondulées, souvent velues sur leur gaine , surtout à son orifice , quel- quefois un peu pileuses en-dessus. Les fleurs sont disposées en un épi terminal , dense, cylindrique, obtus, de l'épais- seur du doigt, velu, d'un vert blanchâtre, teint d'un violet bleuâtre. Ces fleurs sont ordinairement réunies quatre par quatre en petits faisceaux nombreux, pédicellés, accompa- gnées d'un involucre de même longueur; les pédicellés très- velus et plumeux; les valves mutiques, roulées en dedans, uniflores; point de valves corollaires. Les semences sont ovoï- des , obtuses ou arrondies à leur sommet, rétrécies vers leur base, réunies sur un épi qui, dans une variété, a près d'un pied et demi de longueur, très-serré, qui va en diminuant de la base au sommet, ainsi qu'on le voit dans Clusius, Hist. 2, pag. 216. Cette plante est originaire des Indes orientales. Houque saccharine : Holcus saccharatus , Linn.; Lamk., III. gen. , tab. 838, fig. 5 ; Journ. bot., 3 , pag. 193 , tab. 9 ,Icon., Mala quoad habitum ; vulgairement Gros Millet, Gros Mil, Millet de Cafrérie. Cette espèce , quoique très-rapprochée de Yholcus sorghum, en diffère par sa panicule plus grande, plus alongée, plus lâche, d'abord droite, médiocrement éta- lée; puis, à mesure que les grains mûrissent, les ramifica- tions s'étendent horizontalement et sont même un peu pen- dantes. Les tiges sont épaisses, pleines d'une moelle abon- HOU 485 dante et sucrée , hautes d'environ six pieds ; les feuilles amples et larges , semblables à celles de la canne à sucre , traversées par une nervure épaisse et blanche ; le rachis an- guleux, glabre et lisse; les balles entièrement velues; les valves de la fleur hermaphrodite munies d'une longue arête torse ; les semences grosses , jaunâtres ou ferrugineuses , ren- fermées dans les valves persistantes. Cette plante passe pour originaire delà Cafrérie. Vholcus Cafrorum, ïhunb. et Willd., Enum., seroit-elle la même plante ou une variété de celle qui vient d'être mentionnée? La figure de Rumph , Ami., 5, tab. 75, citée par Linnaeus, ne peut convenir à la des- cription qu'il en donne ; elle se rapproche davantage de Vholcus spicatus. HouyuE d'Alep : Holcus alepensis, Linn. ; Mieg. , Act. Helv., 8, pag. 123, tab. 4, fig. 2; Pluk. , Almag., tab. 32, fig. 1 ; Blumenbachia, Kœl. , Gram., pag. 29. Cette espèce est facile à distinguer des précédentes par son port, par ses feuilles moins larges; par sa panicule plus ample, d'un brun pour- pre ; par ses balles moins ventrues. Ses tiges sont droites , pleines, de l'épaisseur d'une plume à écrire, articulées, hautes de cinq à six pieds ; les feuilles un peu étroites , longues au moins de deux pieds, larges d'un pouce, vertes, lisses, très-glabres, pileuses à l'entrée de leur gaine. Les fleurs sont disposées en une panicule terminale , droite , pyramidale, très -lâche; les ramifications grêles , ouvertes, verticillées ; les balles presque glabres, d'un pourpre brun, ainsi que les anthères et les styles : les fleurs hermaphro- dites ordinairement munies d'arêtes ; les fleurs stériles et imparfaites en sont privées. Cette plante croît dans la Syrie, la Mauritanie , etc. M. de Lamarck en cite une variété de l'Inde , qui lui a été communiquée par Sonnerat , moins élevée, dont toutes les balles sont velues, et les hermaphro- dites constamment munies d'arêtes. Houque luisante; Holcus nitidus , Vahl , Symb., 2, pag. 102, Cette espèce se rapproche de la précédente : elle en diffère par toutes ses parties, beaucoup plus petites. Les tiges sont droites , barbues à leurs articulations : les feuilles étroites , sjriées , plus courtes que leur gaine; la dernière en forme de spathe, de la hauteur des tiges; les gaines barbues à leuy 486 HOU orifice : les fleurs disposées en panîcule ; les pédoncules ca- pillaires, presque verticillés, velus à leur base, chargés de trois fleurs, quelquefois prolifères ; les pédicelles géminés, rarement solitaires; la fleur intermédiaire sessile, herma- phrodite ; les latérales pédicellées , stériles , toutes dépour- vues d'arêtes, chargées à leur base de poils jaunâtres. Cette plante croît dans les Indes orientales. Usages économiques et culture du sorgho. La plupart des espèces de houque ou de sorgho ci-dessus mentionnées sont presque partout recherchées et cultivées , à cause de leurs propriétés économiques et alimentaires. Un tiers des habitans du globe, dit M. Bosc, vit peut-être de sorgho, savoir, la plupart des habitans de l'Afrique , une grande partie de ceux de la Turquie , de la Perse et de FInde. On en fait encore une grande consommation en Chine, en Amérique et même dans le midi de l'Europe. Il fournit, après le maïs, les produits les plus abondans : en Egypte, il rapporte deux cent quarante pour un. Une grande cha- leur lui est nécessaire ; aussi sa récolte manque-t-clle souvent dans le midi de la France, même en Italie, lorsque l'été a été un peu froid ou pluvieux : on ne peut en espérer de récoltes constamment bonnes au-delà du quarantième degré. Les semences du sorgho sont très-bonnes, non-seulement pour la nourriture des animaux domestiques, mais même pour celle de l'homme. Leur farine , mêlée avec celle de froment, donne un assez bon pain, quoique un peu lourd; mais plus ordinairement de la bouillie , comme les semen- ces du maïs : elle renfle considérablement à l'eau. Les graines du sorgho engraissent la volaille en très- peu de temps. Ses tiges servent à chauffer le four, et même à cuire les alimens. Les panicules , après la séparation des graines, forment de très-bons balais. La vente de ces balais , en Ita- lie, en Espagne et en France, est si avantageuse, qu'elle entre dans l'évaluation des produits de la culture. La plupart des sorghos, surtout les grandes espèces, ont leurs tiges sucrées à l'époque où leurs graines commencent a mûrir: le sorgho nommé holcus saccharatus paroît être ce- HOU ?87 lui qui fournit le plus de cette substance précieuse. Livrée à la culture, cette espèce est aussi la plus féconde en grai- nes; celles-ci produisent, à la mouture, une farine pure, de bonne qualité , que l'on peut faire entrer avec avantage dans un pain bon pour les estomacs vigoureux. Ces graines sont encore employées avec une plus grande utilité à tous les usages auxquels on emploie les autres espèces de sorgho: elles sont plus nourrissantes ; la farine plus blanche, plus savou- reuse. Celle-ci est préférable à toute autre pour faire lepo- lenta ou les gaudes , pour élever les cochons-de-lait, pour les poules et autres volailles domestiques; mais, ce qui doit as- surer à sa culture la préférence sur celle des autres espèces, est l'emploi des tiges dépouillées de leurs feuilles pour la fabrication d'un sirop , et même d'un sucre agréable , assez abondant. Les procédés de cette fabrication, la culture et les profits qui en résultent, ont été exposés dans un Mémoire ou Ins- truction sur la culture du sorgho saccharin, et sur la méthode d'en extraire le sucre, par M. Arduino , professeur de bo- tanique à Padoue, inséré dans le Journal de botanique, vol, 5, pag. 190. Le résultat des expériences a été, i.°que le sirop employé en assaisonnement pour les comestibles , même pour ceux qui sont le plus susceptibles de s'altérer et de se corrompre, tels que le lait, se trouve aussi savoureux et aussi agréable au goût que le sirop de sucre ordinaire; 2° que, dans la composition des électuaires, des conâtures , dragées, con- serves, etc., et dans la fabrication des ratafiats , il produit exactement le même effet que le sucre ; 3.° qu'employé dans les sorbets ou liqueurs fraîches et dans les diverses prépa- rations de l'office , il a parfaitement remplacé le véritable sucre ; 4.0 que ce sirop , au rapport des personnes de l'art qui l'ont éprouvé , est supérieur à celui qu'on tire du rai- sin et des autres substances végétales employées jusqu'à pré- sent à cet usage (sans doute le suc de bette-rave excepté?); 5.° que le seul produit des graines, qui sont très-abondantes, paie non -seulement tous les frais de sa culture, mais en- core la majeure partie des dépenses qu'il faut faire pour la fabrication de ce sirop. 483 HOU Tous les terrains, même ceux de médiocre qualité, con- viennent à ce sorgho. Cependant il réussit beaucoup mieux dans une terre un peu meuble et substantielle , que forte et argileuse : dans les terrains gras, humides et bas, les tiges deviennent très-belles, d'une grosseur extraordinaire; mais elles mûrissent difficilement et ne donnent qu'un suc aqueux , peu sucré. Les localités les plus favorables sont celles qui sont ouvertes et bien exposées à l'action de l'air et du soleil : le sucre tiré du sorgho qu'on y cultive , est plus doux et en plus grande quantité. Lorsque le temps est venu de récolter les graines, on coupe avec la serpette les panicules pendantes, puis les tiges ou cannes, ayant soin de le faire le plus près de terre pos- sible. Les tiges coupées , on s'empressera de les mettre à couvert, ayant soin de les dépouiller de leurs feuilles : on les dressera, en les appuyant le long des murailles; mais on ne les laissera jamais en bottes, à moins qu'elles ne soient bien sèches. De cette manière , elles pourront être conser- vées pendant plusieurs jours, sans que l'on ait à craindre qu'elles entrent en fermentation et que leur suc s'aigrisse. Quant à la culture des autres espèces de sorgho , une bonne terre à demi consistante et un peu fraîche est celle où elles profitent le plus. Cependant elles s'accommodent plus ou moins de celle où on les place; seulement il ne faut pas les remettre deux fois de suite dans la même. Quand on cultive le sorgho dans des terres trop riches ou trop fumées , il pousse plus en feuilles et donne beaucoup moins de graines. La charrue est inconnue dans la plupart des pays où on cultive exclusivement le sorgho; c'est avec la houe qu'on y prépare la terre. En Italie, en Espagne et en France , le labour et l'ensemencement du sorgho ont toujours lieu lorsque les gelées ne sont plus à craindre, c'est-à-dire vers la fin d'Avril ou au commencement de Mai. En Egypte on sème le sorgho, qu'on appelle doura-seisi, soit avant soit peu après la retraite des eaux. On reconnoît que la graine est bonne à récolter, à sa dureté, et à sa couleur qui varie selon les variétés. La récolte s'en fait en coupant l'épi à un pied de sa base. Les épis coupés sont laissés sur le champ, réunis en petites meules, pour y être battus après HOU 489 leur dessèchement complet. Ce battage est très - facile et s'exécute ordinairement avec une perche. Il y a à gagner à le retarder, parce que le grain se perfectionne lorsqu'il reste attaché à l'épi. Dans les pays où abondent les oiseaux granivores, dit M. Bosc , tels que le Sénégal, on est forcé de récolter le sorgho avant sa complète maturité ; autrement, quelle que soit la sur- veillance, on perdroit une grande partie de sa graine. Alors on coupe seulement les épis; on les dépose de suite dans des bàtimens de roseaux, où ils continuent en partie leur évo- lution : dans ce cas le grain est plus petit, moins propre à la réproduction ; mais il est plus sucré , plus agréable au goût. En Caroline, où le même inconvénient a lieu, on ne coupe point les épis, on arrache les tiges et on les groupe debout, les unes contre les autres, de manière à en former des meules de cinq à six pieds de diamètre, dont on re- couvre le sommet d'une suffisante épaisseur d'herbes ou de feuillages. Par cette pratique, les graines profitent de toute la sève qui est dans la tige, se dessèchent plus lentement, diminuent moins en grosseur et sont plus propres à être semées. La graine du sorgho se conserve, comme le froment, dans des greniers ou dans des sacs; mais elle perd de sa saveur en vieillissant, craint l'humidité, qui la fait moisir, et le charanson du riz, qui la dévore. (Poir.) HOUR (Bot.), nom arabe du peuplier, cité par M. Delile. Forskal le nomme hour abjad. (J. ) HOUR1TE. (ichtliyol.) Sur les côtes d'Afrique on nomme ainsi des poissons dont on fait une grande consommation à Madagascar. Valmont de Bomare , ayant eu occasion de voir un de ces animaux en Hollande , a cru devoir le ranger parmi les saumons, et l'a comparé à un éperlan avec des taches bleues. (H. C.) HOURROUVE. (Ornith.) Suivant Flacourt , on appelle ainsi une espèce de merle dans l'île de Madagascar. (Ch. D.) HOUSSOIR DE PLUMES. (Bot.) Guettard , dans les Mé- moires de l'Académie des sciences, année 1749 , cite sous ce nom françois le taraxaconoides de Vaillant , qui doit être distingué du pissenlit ordinaire par l'aigrette plumeuse de 4jo HOU sa graine. Nous avons fait cette distinction , en nommant taraxacon le pissenlit ordinaire qui a une aigrette de poils , et en laissant le nom de leontodon à la plupart des autres es- pèces de ce genre de Linna*us, dont laigrette est plumeuse et qui ont été postérieurement nommées apargia par Schreber et Willdenow , vïrea par Gaertner. (J.) HOUSSON, PETIT HOUX, HOUX FRELON (Bot.) : noms vulgaires donnés au fragon , ruscus , surtout à l'espèce ordi- naire, ruscus aculeatus. (J. ) HOUSTONE, Houstonia. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, a fleurs complètes, monopétalées , régulières, de la famille des gentianées , de la tétrandrie monogynie de Lin- naeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice fort petit, à quatre dents; une corolle infundibuliforme; le tube étroit, plus long que le calice; le limbe à quatre lobes étalés, plus courts que le tube; quatre étamines courtes, placées a l'ori- fice du tube; un ovaire à demi inférieur, un style, deux stigmates. Le fruit est une capsule a deux loges, à deux valves séparées par une cloison et contenant plusieurs semen- ces attachées à un placenta mitoyen. Ce genre, placé d'abord parmi les rubiacées, a, depuis, été renvoyé aux gentianées , à cause de son ovaire supérieur, adhérent au calice seulement par sa partie inférieure. Ce même motif a fait exclure de ce genre Yhoustonia purpurea, Linn., dont l'ovaire est inférieur : on l'a réuni au genre Knoxia. (Voyez -ce mot. ) Houstone a fleurs blel'es : Houstonia cœrulecL, Linn. ; Lamk. , Ill.gen., tab. 79, fig. 1 ; Houstonia Linnœi , Mich. , FI. Amer., i, pag. 85; Poiretia erecta ? Gmel. , Syst., 1 , pag. 265. Petite plante herbacée, dont les tiges sont grêles, herbacées, gla- bres, presque filiformes, dichotomes, peu rameuses, hautes d'environ quatre pouces. Les feuilles radicales petites, ova- les-spatulées , étalées sur la terre ; celles de la tige opposées , distantes, plus étroites, presque lancéolées;, les pédoncules très-longs, alternes, uniflores, latéraux et terminaux. Les fleurs droites, de couleur bleue; leur calice très-petit. Le tube de la corolle alongé; le limbe à quatre lobes oblongs, obtus, étalés ; les filamens très -courts ; l'ovaire comprimé. Cette plante croit dans la Caroline et la Virginie : elle varie HOU 491 dans la grandeur et la couleur de ses fleurs, qui sont quel- quefois blanches; les tiges plus diffuses, droites ou un peu renversées. Houstone a feuilles de SERPOLET ; Houstonia serpjllifolia , Mich. , FI. Amer., 1 , pag. 85 ; Poiretiaprocumbcns , Gmel. , Syst. , 1 , pag. 265. Ses tiges sont couchées, rampantes, nombreuses, réunies en gazon , quelquefois un peu redressées , glabres , filiformes, très-simples, longues de deux ou trois pouces , garnies de feuilles distantes, petites, courtes, ovales-aiguës, opposées, pétiolées , quelquefois un peu ciliées à leurs bords, assez semblables à celles de Yarenaria balearica. Les pédon- cules très-longs, sétacés , terminaux et axillaires , solitaires, ou quelquefois accompagnés de deux autres axillaires, et di- vergens. Les fleurs bleues , petites. Cette plante croît sur le bord des ruisseaux et des fontaines, dans les hautes mon- tagnes de la Caroline. Houstone a feuilles rondes ; Houstonia rotundifolia , Mich. , FI. Amer., 1, pag. 85. Espèce découverte dans la Caroline et la Floride, vers les bords de la mer. Elle ressemble, par son port et ses feuilles , au veronica nummularicefolia. Ses tiges sont couchées, rampantes, glabres, radicantes et ra- meuses , longues de huit à dix pouces. Les feuilles pétio- lées, opposées, vertes, un peu charnues, presque rondes, quelquefois légèrement mucronées à leur sommet, glabres, très-entières; les pédoncules axillaires, solitaires, uniflores , à peine plus longs que les feuilles. Les fleurs blanches; le tube de la corolle grêle , presque aussi long que le pédoncule. Houstone a feuilles étroites ; Houstonia angustifolia, Mich. , FI. Amer., 1 , pag. 85. Ses tiges sont droites, glabres, très- rameuses; les rameaux opposés, garnis de feuilles opposées, linéaires, étroites, distantes, les supérieures plus rappro- chées. Les fleurs presque sessiles , terminales , fasciculées , souvent ternées : la corolle purpurine ; une capsule turbi- née, moins arrondie que dans les autres espèces, entourée jusque vers sa moitié inférieure par les dents du calice; la corolle purpurine. Cette plante croît dans la Floride, le long des côtes maritimes. Pursh croit qu'il faut rapporter à cette espèce Yhoustonia longifolia, ~VViHd.; Gaertn. , deFruct., tab. 49 ; Lamk. , lll. gen., tab. 79, fig. 2. Mais les cap- 492 HOU tules sont globuleuses , comprimées au sommet , entourées à leur base par le calice, a deux loges; trois ou quatre se- mences dans chaque loge , attachées à un réceptacle fongueux, fixé au milieu de la cloison de chaque loge. Houstone a fleurs écarlates : Houstonia coccinea , Andr. , Bot. Rep., tab. 106; Ixora americana , Jacq. , Hort. Schanbr. , lab. 257; Ixora ternifolia , Cav. , Icon. rar. , 3, tab. 3o5 ; Bouvardia triphylla, Ait., Hort'. Kew. Cette espèce n'appar- tient au plus à ce genre que par les caractères de sa fructi- fication : elle en diffère par son port. Elle doit être placée parmi les rubiacées , avec les ixora , ou , mieux , être conservée comme genre sous le nom de Bouvardia , établi par Aiton. C'est un petit arbrisseau très-élégant, remarquable par ses belles fleurs d'un rouge écarlate. Ses tiges sont droites , glabres, rameuses; les rameaux articulés, garnis de feuilles la plupart réunies trois par trois en verticille, ovales-lancéo- lées , coriaces , glabres , entières , longues d'un à deux pouces , terminées par une pointe piquante , rétrécies en pétiole à leur base. Les fleurs presque fasciculées , disposées en un petit corymbe terminal : les divisions du calice lan- céolées : la corolle infundibuliforme , longue d'un pouce ; son limbe à quatre divisions courtes. Elle varie à fleurs blanches. Cette plante croit spontanément au Mexique : on la cul- tive au Jardin du Roi comme un arbrisseau d'ornement. Elle se multiplie ordinairement de boutures, qui réussissent presque toujours lorsqu'on les fait au printemps, dans des pots, sur couche et sous châssis : il lui faut une terre subs- tantielle, qu'on renouvelle tous les ans en automne; on la tient, dans l'été, à une exposition chaude , mais bien aérée, et dans l'orangerie pendant l'hiver. On distingue encore, i.° ÏHoustonia tenella, Pursh , Amer., 3 , pag. 116, très-rapprochée de l'houstone à feuilles de ser- polet, mais plus petite, à fleurs purpurines : 2° VHoustonia pubescens, Schm. , Journ. bot. , 1, pag. i3o , dont les feuilles sont cunéiformes, aiguës, pubescentes; les inférieures lancéo- lées , rétrécies en pétiole ; les supérieures sessiles : les fleurs terminales, disposées en unepanicule trichotome. Elles crois- sent dans l'Amérique septentrionale. (Poir.) HOU 4^3 HOUTEDDJINN (IcMiyol.) , nom par lequel les Arabes désignent le gobie nébuleux. Voyez Gobie. ( H. C.) HOUTARDE. (Ornith.) Voyez Outarde. (Ch. D.) HOUTING (Ichthyol.), nom que les Hollandois et les Fla- mands donnent à un poisson de la mer du Nord qui appar- tient au genre Corégone. Voyez Hautin. (H. C.) HOUTON (Ornith.), nom d'une espèce de momot du Brésil, momotus brasiiiensis , Lath. (Ch. D.) HOUÏTUYNE , Houltuynia. (Bot.) Genre de plantes mo- nocotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des aroi- des , de la gynandrie polyandrie de Linnaeus, offrant pour ca- ractère essentiel : Une spathe en forme de calice commun, à quatre folioles ; point de calice propre , ni de corolle ; des fleurs sessiles réunies autour d'un axe commun en forme de chaton; desétamines nombreuses, sept ou environ autour de chaque ovaire. Le fruit consiste en capsules trigones , nombreuses. On trouve une autre plante dans Houttuyn , Nat. Hist. , 12 , tab. 85 , fig. 3 , sous le nom (Vhouttuynia capensis : genre établi pour le gladiolus roseus , et quelques autres espèces qui, aujourd'hui, sont renfermées dans le genre Tritoma. (Voyez ce mot.) Houttuyne a fedilles en cœur : Houttuynia cordata, Thunb. , FI. Jap., pag. 234, tab. 26; Lamk., lll. gen. , tab. 739. Cette plante a le port d'un pontederia ou d'un saururus. Sa racine est fibreuse : elle pousse une tige simple, herbacée, glabre , sillonnée, dressée, un peu fléchie en zigzag, haute de huit à dix pouces, garnie de feuilles pétiolées, alternes, en forme de cœur, glabres, entières, aiguës; les pétioles striés, plus courts que les feuilles, accompagnés de deux stipules ob- longues, conniventes à leur base. Les fleurs sont réunies en épi sur un chaton pédoncule , solitaire , sortant de l'aisselle d'une feuille supérieure. A la base de l'épi est une sorte de spathe à quatre folioles ovales, blanches, concaves, obtuses, Les fleurs sont réunies autour de l'axe commun, qu'elles re- couvrent en totalité : les étamines éparses dans toute l'éten- due du chaton, mélangées parmi les pistils, au nombre de sept autour de chacun d'eux; les filamens très-courts ; les anthères ovales , à deux loges; les pistils nombreux et rap- 494 HOU proches. Cette plante croît au Japon , dans les fossés qui bordent les chemins. Elle fleurit dans les mois de Mai et de Juin. Houttuvne polvpare : Houttuynia polypara , Poir.; Polypara cochinchinensis , Lour. , Fil Coch., 1 , pag. 78. Cette plante, dont Loureiro avoit fait un genre particulier, paroît devoir se rapporter à celui-ci, quoiqu'elle en diffère par le nombre de ses étamines. Ses racines sont rampantes ; ses tiges droites , cannelées, annuelles, hautes de six pouces, garnies de feuil- les alternes, longuement pétiolées, fort grandes , en forme de cœur, glabres, acuminées , très-entières, traversées par cinq nervures. Les fleurs réunies en épi sur un long spadice pédoncule, muni, à sa base, d'un involucre à quatre décou- pures profondes, étalées, alongées , obtuses. Chaque fleur est composée de trois étamines, dont les filamens sont droits, filiformes; les anthères ovales, à deux loges; les ovaires tri- gones, dépourvus de style, surmontés de trois stigmates alon- gés, réfléchis. Le fruit est une capsule trigone , tà trois loges , à trois valves polyspermes , s'ouvrant à leur sommet. Cette plante croît à la Cochinchine , dans les jardins. Au rapport de Loureiro , elle est employée dans les salades comme as- saisonnement. (Poir. ) HOUX; Ilex, Linn. (Bit.) Genre de plantes dicotylédones, de la famille des rhamnées , Juss. , et de la tétrandrie tétra- gynie, Linn., dont les principaux caractères sont lessuivans: Calice monophylle , court, à quatre dents; corolle de quatre pétales contigus à leur base , mais non adhérens ; quatre étamines, à filamens alternes avec les pétales, réunis à eux par leur base et servant d'intermédiaire à la connexité ap- parente qu'ils ont entre eux ; un ovaire supérieur, surmonté de quatre stigmates sessiles ; une baie arrondie , contenant quatre graines osseuses. Les houx sont des arbres ou des arbrisseaux à feuilles al- ternes, dentées, persistantes dans la plupart, accompagnées de très- petites stipules, et à fleurs axillaires , souvent ras- semblées par bouquets. On en connoît environ vingt -cinq espèces , dont une seule est indigène : nous parlerons d'abord de celle-là, et parmi les espèces exotiques nous citerons seulement celles qui sont cultivées. HOU 4g5 Les Grecs donnoient au houx le nom d'ayçta,, qu'ils fai- soient dériver d'a^o/oç, sauvage, agreste, d'où les Latins ont fait agrifulium , aquifolium. Lonicer est le premier qui, au nom (Vaquifoliitm, ait substitué celui iVilex, à cause de la ressemblance des feuilles du houx avec celles du chêne-yeuse , qui é(oit Yilex de Virgile et de Pline. C. Bauhin a confondu ensuite dans le même genre , sous le nom à'ilex, et le houx commun et le chêne-yeuse. Linnaeus, enfin , a adopté le mot ilex pour le genre du houx, et il a rappelé celui à' aquifo- lium pour l'espèce commune. Houx commun: llex aquifolium, Linn., Spec, 181 ; Flor. Dan,, tab. 5o8 ; Duham. , Arbr. , nouv. éd. 1 , p. j, tab. 1. Grand arbrisseau ou petit arbre, qui peut s'élever h vingt ou trente pieds de hauteur, mais qui le plus souvent reste au-dessous de ces proportions. Son tronc, droit, cylindrique, se divise en rameaux nombreux , la plupart verticillés , souples, recouverts d'une écorce lisse, verte, et garnis de feuilles pétiolées, ovales, coriaces, luisantes, d'un beau vert, le plus souvent ondulées, anguleuses, dentées, épineuses: dans les vieux arbres les feuilles sont beaucoup moins gar- nies d'épines, et quelquefois même elles n'en ont pas du tout. Les fleurs sont blanches , petites, nombreuses, dispo- sées en bouquets serrés et axillaires. Les fruits sont des baies globuleuses, à peu près de la grosseur d'un grain de gro- seille, d'un beau rouge vif, dont la pulpe a une saveur douceâtre, mais désagréable. Le houx commun croît naturel- lement dans les buissons et les bois montagneux des pays tempérés de l'Europe. La culture lui a fait produire des va- riétés assez nombreuses : les jardiniers en comptent plus de trente , qu'on distingue à la couleur roflge, jaune ou blanche des fruits; par les feuilles toutes vertes, ou panachées de blanc ou de jaune; par ces mêmes feuilles plus longues ou plus courtes, plus aiguè's ou plus arrondies, à épines plus petites ou plus grandes, plus rares ou plus nombreuses, et enfin par la couleur verte , blanche ou dorée , de ces épines. On cultive le houx commun dans les jardins paysagers et d'agrément; sa forme pyramidale , lorsqu'il s'élève en arbre, et son feuillage du plus beau vert, dont il ne se dépouille 49<5 HOU jamais, lui donnent un aspect très -agréable. Il est surtout très-propre à décorer les bosquets d'hiver; ses fruits d'un rouge éclatant , qui restent sur l'arbre presque jusqu'au printemps, font un yjli contraste avec ses feuilles luisantes. On en a fait des haies vives qui charment la vue par leur verdure perpétuelle. Ces haies sont de bonne défense , quand on a le soin de les tailler un peu basses; on les rend impénétrables en les garnissant dans le pied avec des gro- seilliers épineux. Le houx est encore bon pour être planté dans les remises , non-seulement parce qu'il forme un buisson touffu qui protège le gibier, mais encore parce que beau- coup d'oiseaux vivent de ses fruits. Le houx commun n'est pas délicat sur la nature du terrain; il réussit assez bien partout, pourvu que la terre ne soit pas humide ou marécageuse. Naturellement il se plaît à l'ombre des grands arbres, surtout pendant sa jeunesse. Les variétés panachées ont besoin d'être exposées au soleil. On multiplie le houx en semant ses. graines, en pleine terre et à l'ombre , à la fin de l'automne, quand elles sont bien mûres. Souvent, pour s'éviter la peine d'en faire des semis, on se contente d'en faire arracher de jeunes pieds dans les forêts; mais ceux-ci reprennent difficilement , à moins qu'on n'ait le soin de les enlever avec leur motte. Les différentes variétés ne peuvent se multiplier que par la greffe, et l'expérience a prouvé que la greffe par approche et celle en écusson réussissent beaucoup mieux pour cet arbre que la greffe en fente. Le bois de houx est blanc dans les jeunes arbres; mais dans les vieux le centre devient brun. Ce bois est très-dur et plus pesant que l'eau; travaillé, il prend un beau poli, et reçoit la couleur noire mieux qu'aucun autre : il est très- propre pour les ouvrages de tour et de marqueterie. Il est aussi très-bon pour la charpente ; mais, comme on en trouve peu d'une assez forte dimension , on ne l'emploie que bien rarement à cet usage. On en fait souvent des manches d'ou- lils. Ses jeunes rameaux, qui sont très-élastiques, s'emploient principalement à faire des manches de fouets et des baguettes de fusil. C'est avec son écorce qu'on fait la meilleure glu pour prendre les petits oiseaux. HOU 497 Le houx est peu employé en médecine : on dit que dix à douze de ses baies sont purgatives ; ses racines , cuites dans l'eau , passent pour émollientes. Quelques auteurs ont vanté la décoction des feuilles pour la toux , la pleurésie , les co- liques , les maladies des voies urinaires, la jaunisse. D'autres ont recommandé cette décoction comme un bon sudorifique, et en ont conseillé l'usage dans les affections rhumatismales et dans la goutte. L'extrait des feuilles de houx a été pré- senté comme succédané du quinquina dans les fièvres inter- mittentes. A l'époque encore peu éloignée où les denrées coloniales étoient à un prix si élevé, les graines de houx ont été du nombre des substances qu'on a proposées pour remplacer le café. Houx de Mahon ; Ilex balearica , Desf. , Arb. , 2, pag. 362. Cette espèce a beaucoup de rapports avec le houx commun, et n'en est peut-être qu'une variété; elle en diffère par ses feuilles plus larges , moins ondulées, et par leurs dents plus courtes , médiocrement épineuses. Elle est originaire de l'île de Minorque. On la cultive en pleine terre, et on la plante dans les bosquets d'hiver. Houx de Madère; Ilex Maderiensis , Lamk. , Dict. enc. , 3 , p. 146. Arbre de la grandeur et du port d'un oranger. Ses feuilles sont pétiolées, ovales-arrondies , larges, planes, non ondulées, coriaces, lisses, d'un beau vert, bordées de quel- ques dents non épineuses. Ses fleurs sont rougeàtres , axil- laires , peu nombreuses, portées sur des pédoncules courts, bifides ou trifides ; il leur succède des baies ovoïdes, d'un beau rouge, plus grandes que dans le houx commun, de même que les fleurs. Cette espèce est originaire de l'île de Madère. Dans le nord de la France on est obligé de la planter en caisse, afin de la rentrer dans l'orangerie pendant l'hiver ; mais elle peut vivre en pleine terre dans nos départemens méridionaux, et même dans la plupart des contrées de la France qui sont au midi de la Loire. On la multiplie de graines, qu'il faut semer dans des terrines ou dans des caisses, afin de garantir les semis du froid. On peut aussi la greffer sur le houx commun. Houx opaque : llcx opaca , Ait., Hort. Kew. , 1, p. 169; 21. 3a 493 HOU Jlex laxijlora, Lamk. , Dict. enc, 5 5 p. 147. Le houx opaque diffère de l'espèce commune par ses rameaux alternes et non verticillés ; par ses feuilles non brillantes, d'un vert sombre, pour ainsi dire opaques; mais surtout par ses pé- doncules constamment épars sur les rameaux et plus longs que les pétioles. C'est un arbre de trente à quarante pieds de hauteur dans son pays natal. Il croît naturellement dans les Florides , la basse Louisiane et les états du midi de l'Amé- rique septentrionale jusqu'en Pensylvanie. On le cultive en pleine terre dans le jardin royal de Trianon. Placé dans des bosquets d'arbres verts, la teinte rembrunie de son feuillage y forme un contraste agréable avec le vert brillant du houx commun. Le bois de cette espèce d'Amérique ressemble beaucoup à celui de notre houx d'Europe; comme lui, il est pesant, compacte, brun dans le cœur, et à aubier d'une grande blan- cheur. Son grain, qui est très-fin et très -serré, le rend de même très- propre aux ouvrages de tour. Dans l'Amérique septentrionale les ébénistes l'emploient principalement pour faire les lignes blanches et les écussons dont ils décorent les meubles de bois d'acajou. Comme il prend très-bien la cou- leur noire, ils s'en servent aussi, teint en cette couleur, pour remplacer l'cbène. Houx a feuilles de laurier : Ilex cassine, Linn., Spec, 181; Duham. , Arb. , nouv. éd., 1 , p. g, t. 3. Arbrisseau de quinze à vingt pieds de hauteur, dont la tige est droite, divisée en rameaux nombreux et diffus. Ses feuilles sont ovales-lancéolées, glabres, dentées en scie, souvent presque entières, velues sur leur nervure postérieure et sur leur pétiole. Ses fleurs sont blanches, très- petites, disposées en ombelle sur des pédoncules épars le long des rameaux. Les fruits sont globuleux, d'un rouge vif. Cette espèce croît dans les forêts de la Floride , de la Caroline et de la Géorgie. Dans le midi de la France et de l'Europe on la cultive en pleine terre; dans le climat de Paris on ne peut l'exposer à l'air libre que pendant la belle saison : il faut, en hiver, avoir soin de la couvrir pendant les gelées , ou la planter en caisse , afin de la rentrer dans l'orangerie lorsque les froids commencent à se faire sentir. HOU 499 Houx du Canada ; Ilex Canadensis , Mich. , FI. horeal. Amer. 2, p. 229. Ses feuilles sont ovales - alongées , glabres, co- riaces, longues de trois pouces ou environ, entières ou rare- ment dentées, portées sur des pétioles longs de huit à dix lignes. Les Heurs mâles et les fleurs femelles sont séparées sur des individus différons : les premières, portées sur des pédoncules alongés, filiformes, solitaires ou insérés deux à trois ensemble au même point, ont une corolle très- petite et moitié plus courte que les étamines ; aux fleurs femelles succèdent des baies globuleuses, presque à quatre côtes, portées sur des pédoncules grêles et alongés. Cette espèce croit dans le nord de l'Amérique, depuis le lac Champlain jusqu'à la baie d'Hudson ; on la cultive au Jardin du Roi. Houx d'été : Ilex œstivalis , Lamk. , Dict. enc, 5, p. 147 ; Ilex prinoides , Ait., Hort. Kew. , 1, pag. 169. Arbrisseau à rameaux nombreux, diffus, dont les feuilles sont ovales- lancéolées, glabres et lisses en-dessus, velues en leur nervure postérieure, rétrécies à leur base , dentées en leurs bords, caduques; dont les fleurs sont blanches, petites, pédoncu- lées , axillaires , une à trois ensemble, et la plupart à cinq étamines. Ce houx croit naturellement dans la Caroline et la Virginie; on le cultive au Jardin du Roi, et on le rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Houx apalachine ; Ilex vomitoria , Ait. , Hort. Kew. , 1 , p. 170. Arbrisseau d'une forme élégante, dont les tiges sont droites, roides, grêles, divisées en rameaux divergens et garnis de feuilles elliptiques ou lancéolées, obtuses, dentées en scie , glabres, luisantes, persistantes, portées sur de très- courts pétioles; dont les fleurs sont' axillaires et en ombelles sessiles. Cette espèce est originaire des lieux humides et ombragés de la Floride, de la Caroline et de la Virginie : elle peut vivre en pleine terre dans le climat de Paris ; mais il faut avoir soin de la couvrir lorsque les froids sont trop rigoureux. Les habitans de la Floride et de la Virginie prennent sou- vent l'infusion théiforme des feuilles de i'apalachine : cette infusion légère est tonique, diurétique; mais, à forte dose, elle purge et excite le vomissement. Les sauvages de ces con- trées prétendent qu'elle rétablit l'appétit, fortifie l'estomac, 5oo HOU qu'ellcleur donne de l'agilité et du courage à la guerre. Chaque année, au printemps, ils ont coutume de s'assembler pour boire cette liqueur en cérémonie , après avoir rejeté tous les vieux ustensiles de leurs cabanes et les avoir remplacés par de nouveaux. Le chef de la peuplade est servi le pre- mier par le plus élevé en dignité après lui , qui lui présente cette boisson dans un bassin ou coquille qui n'a point encore servi; ensuite tout le monde continue à boire à son tour, selon son rang, jusqu'aux femmes et aux enfans. Houx a feuilles de myrte ; llex mjrtifolia , Duham. , Arb. , nouv. édit. , i , p. 10, t. 4. Petit arbrisseau dont la tige se divise en plusieurs rameaux droits, effilés, garnis de feuilles pétiolées, Linéaires, glabres, persistantes, à peine dentées; ses fleurs sont blanches, très-petites, dioïques , axillaires, par deux à cinq sur des pédoncules rameux. Cette espèce croit naturellement dans les lieux bas et près des rivières en Caroline et en Virginie. Elle peut , en France , être plantée en pleine terre ; on l'a cultivée à Trianon , et on la trouve encore chez M. Cels , à Mont-rouge , près de Paris. (L.D.) HOUX FRELON, HOUX PETIT. (Bot.) Voyez Housson. (J.) HOVARE ( Ornith.) , nom flamand de la cigogne blanche, ardea ciconia, Linn. (Ch. D.) HOVEA. (Bot.) Ce genre de M. Sims est le même que le poiretia de M. Smith , et tous les deux paroissent devoir être réunis à la crotalaire. ( J. ) HOVEA (Bot.) : Hovea, Rob. Brown, in Ait., Hort. Kew.; Poiretia , Smith , Trans. linn. ; Phusicarpos , Poir. , Encycl. , Suppl. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, papîllonacées , de la famille des légumineuses, de la diadel- pliie décandrie de Linnaeus, dont le caractère essentiel con- siste dans un calice à deux lèvres; la supérieure bifide , émoussée ; une corolle papillonacée; la carène obtuse; les étamines diadelphes ; un ovaire supérieur; un style simple. Le fruit est une gousse renflée, sessile, sphérique , à une seule loge contenant deux semences. Ce genre comprend des arbrisseaux originaires de la Nou- velle-Hollande, à feuilles simples et alternes : il se rapproche desplatylobium , dont il diffère principalement par ses gousses HOV 5oi sessiles et renflées. M. Smith l'avoit décrit le premier sous le nom de poirctia; mais, ce nom ayant été déjà employé par Ventenat pour un autre genre , M. Brown y a substitué ce- lui à'Hovea. Gêné par Tordre alphabétique, je l'ai fait con- noitre dans le Supplément de l'Encyclopédie de Botanique, à l'article Phusicarpos. Hovea lancéolé : Hovea lanceolata , Bot. Magaz., tab. 1624; Poiretia diversijolia? Herb., Banck. Cette plante a des rameaux élancés, grêles, cylindriques, garnis de feuilles alternes, pres- que sessiles, lancéolées, glabres à leur face supérieure, pu- bescentes en-dessous, entières à leurs bords, médiocrement mucronées à leur sommet, longues de deux pouces et plus, larges de six ou huit lignes; les fleurs sont sessiles, axillaires, géminées, d'un pourpre foncé; leur calice partagé en deux lèvres; la supérieure obtuse, à demi bifide; la corolle à peine une fois plus longue que le calice. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. Hovea de Cels ; Hovea Celsi, Bonpl., Malm., pag. 125, tab. 5i ; Bot. Magaz., tab. 2005. Arbrisseau très-rameux, qui s'élève à environ six pieds; ses rameaux sont cylindriques , garnis de feuilles alternes, pétiolées , lancéolées, presque rhomboïdales , aiguës, un peu mucronées à leur sommet, vertes en-dessus, souvent un peu ferrugineuses en-dessous, longues de deux pouces et plus; les pétioles courts, recour- bés; les pédoncules courts, axillaires, chargés de deux à quatre fleurs; les bractées un peu pileuses, ainsi que le ca- lice; la corolle violette, assez grande; l'étendard à deux lobes; l'ovaire pédicellé. Cette espèce croît à la Nouvelle- Hollande. On distingue encore quelques autres espèces dlwvea men- tionnées dans VBort. Kew. , telles que i.° VHovea linearis , Brown, in Ait., Hort. Kew.; Poirctia linearis , Smith, Trans. linn., 9 , pag. 3oZ,; Phusicarpos linearis , Poir. , Encycl., Suppl. : les feuilles sont linéaires , roulées , un peu pileuses à leur face inférieure; les gousses parfaitement glabres. 2.0 L'Ho^ea. elliptica, Brown; Poiretia elliptica, Smith, l. c. : les feuilles sont oblongues, elliptiques. 5.° VHovea longijolia, Brown et Ait. ; Phusicarpos longifolia , Poir. , Encycl., Suppl. : les feuilles sont oblongues, linéaires, veinées en-dessous, tomenteuses, So2 HOV ainsi que les gousses. Ces plantes croissent à la Nouvelle- Hollande. (Poir.) HOVENE, Hovenia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des rhamnées, de la pentandrie monogynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice d'une seule pièce , à cinq découpures; cinq pétales roulés en dedans, attachés au calice , entre ses découpures ; cinq étamines attachées au bas du calice; un ovaire supérieur ; un style ; un stigmate trifide. Le fruit est une capsule globuleuse, à trois valves, à trois loges monospermes, entourée à sa base par le calice persistant; quelquefois le calice, la corolle et les étamines ont une partie de moins. Hovène du Japon : Hovenia dulcis , Thunb. , FI. Jop., 101 , et Dill., Nov.pl., 1, pag. 7; Lamk. , III. gen., tab. 1 3 1 ; Siclu, vulgo Ken, et Ken pohanas , etc. , Kaempf. , Amœn.exot., tab. 809. D'après Kœmpfer, l'hovène est un arbre qui res- semble par son aspect à un poirier médiocre; et d'après Thunberg, celte plante, à racine vivace, s'élève à la hau- teur d'environ neuf pieds sur une tige épaisse, arborescente. Ses rameaux sont glabres, cylindriques, garnis de feuilles alternes, pétiolées, ovales - acuminées, glabres, dentées, nerveuses et pendantes, longues de trois pouces. Les fleurs sont quelquefois quadrifides et caduques, axillaires, termi- nales, disposées en une panicule comprimée, dichotome , peu garnie; les pédoncules cylindriques, fourchus, à rami- fications divergentes, fléchis en diff'érens sens. Après la flo- raison , ces pédoncules s'épaississent, deviennent charnus, rougeàtres et acquièrent une saveur douce. Leur calice est velu ; ses découpures ovales , réfléchies et caduques : la corolle de la longueur du calice : les pétales ovales, obtus, roulés en dedans; les anthères arrondies, enveloppées par les pétales roulés; l'ovaire glabre, convexe; le style plus court que le calice. Le fruit est une capsule globuleuse, de la grosseur d'un grain de poivre, à trois valves, à trois loges, conte- nant, dans chaque loge, une semence rouge, lenticulaire. Cette plante croit au Japon. Les habitans de ce pays mangent ses pédoncules charnus, dont la saveur est douce, agréable, approchant de celle d'une poire. (Poir.) HOY 5o3 HOVER (Bot.), nom arabe tle Yindigofera hover deForskal, que Vahl reporte à Y indigofe.ra tinctoria de Linnseus. (J.) HOVOS, HOVUS. (Bol.) Voyez Hobos. (J.) HOWLET (Ornith.), nom anglois de la hulotte, strix aluco, Linn. ( Ch. D. ) HOXOCOQUOMACL1T. (Bot.) La plante que C.Bauhin cite sous ce nom, d'après Camerarius etClusius, est une casse, cassia sophera. (J.) HOYA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des apocinées, de la pentandrie digjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essen- tiel : Un calice à cinq divisions ; une corolle en roue , à cinq découpures; la couronne des étamines à cinq folioles char- nues; l'angle intérieur prolongé en une dent qui tombe sur l'anthère; cinq anthères terminées par une membrane; les paquets du pollen connivens , comprimés , fixés par leur base ; les stigmates mutiques ; les follicules lisses ; les se- mences chevelues. Ce genre a été établi par M. Robert Brown pour quelques plantes rapportées d'abord aux asclepias. Le même nom d'hoja est employé vulgairement, sur les côtes de Picardie , pour désigner Yarundo arenaria , que l'on multiplie dans les sables maritimes pour en fixer la mobilité. Hoya charnu : Hoya camosa, Brown, Nov. Holl., 1 , pag. 459; Asclepias camosa, Linn. fils, Suppl. , pag. 170; Stapelia cliinensis , Lour. , FI. Cochin. , 1 , pag. 2o5; Smith, Exot. , 2, pag. 3i , tab. 70; Bot. Magaz. , tab. 788. Cette plante a des tiges garnies de feuilles pétiolées , ovales , charnues , glabres à leurs deux faces, à peine longues de trois pouces , sans nervures apparentes : les pétioles une fois plus courts que les feuilles. Les fleurs sont disposées en une ombelle simple, solitaire , placée dans l'aisselle des feuilles; leur calice est fort petit; la corolle plane, en roue, à cinq divisions peu profondes ; la couronne des étamines à cinq folioles charnues. Cette plante croit à la Chine. Hoya grimpant: Hoya volubilis , Rob. Brown , Nov.HolL, l. c; Asclepias volubilis, Linn. fils, Suppl., pag. 170; TVatta- Kaka-Codi , Rheed. , Malab. , 9 , pag. 2S , tab. i5. Arbrisseau de l'île de Ceilan, parfaitement glabre sur toutes ses parties, 5o4 HOY à tige grimpante , qui s'entortille par ses rameaux à la ma- nière des liserons. Les feuilles sont pétiolées , opposées , ovales, médiocrement échancrées en cœur, très -entières , acuminées à leur sommet, veinées. Les fleurs sont verdàtres, disposées en ombelles simples, droites, pédonculées , et dont les pédoncules sont de la longueur des pétioles. (Poir.) HOYRIRI. (Bot.) Ce nom d'une plante semblable à l'ana- nas, cité d'abord par le voyageur Thevet , et d'après lui par C. Bauhin , a été ensuite employé par Adanson pour désigner l'ananas lui-même , dont le nom primitif devoit être conservé, mais qui fait partie maintenant du bromelia de Linnaeus. (J.) HRAA-GAASEN. (Ornith.) Voyez Hrota. ( Ch. D.) HRAFN-OND (Ornith.) , nom islandois d'un canard à huppe noire et à pieds rouges, anasislandica, Gmel. (Ch.D.) HRAUKUR. ( Grnith.) Ce nom et celui de jopslcarfr , que Fabricius , n.° 58, écrit tops-karfr , et Muller, n.° i5o, top- skarv , sont donnés en Islande, suivant Olafsen et Povelsen , tom. 5 , p. 260 , à une espèce de cormoran , pelecanus cristatus , Gmel. (Ch.D.) HRESNA (Mamm.), nom du cachalot catodon, en Islande. (F. C) HROTA. (OrnitU.) Ce nom désigne, en Islande, le cra- vant , anas bernicla , Linn. Olafsen et Povelsen disent , dans leur Voyage en Islande, tom. 5, p. 247 de la traduction françoise , que ce nom est tiré de sa voix, et que le vieux mot hrota est ronchus. On l'appelle , dans la partie méridio- nale de Pile, mar-gices. C'est la plus petite des oies sau- vages, nommées, l'une kraa-gaasen , oie grise, et l'autre, helsingen, oie nonnette ou bernache, anas erjthropus , Gmel., ou anas leucopsis , Bechst. (Ch. D.) HUA. (Ornith.) Un des noms vulgaires de la buse , falco huteo , et du milan, falco milvus , Linn. L'un et l'autre sont aussi connus sous la dénomination de h-uan; mais ce dernier terme paroît tirer son origine du vieux mot françois Jwir, qui signifioit crier, hurler, et il s'applique d'une manière plus particulière au chat-huant, strix aluco etstridula, Linn. On nomme, en fauconnerie, huau les deux ailes d'une buse ou d'un milan qui s'attachent avec des grelots au bout d'une baguette. (Ch. D.) HUA 5o5 HUACANCA. (Bot.) Nom d'un acacie du Pérou , à feuilles bipennées, à épines axillaires et à fleurs en épis, observé par Dombey qui, dans son herbier, le nomme mimosa huacanga; mais il doit actuellement faire partie du genre Acacia. (J.) HUANACA, Huanaca. (Bot.) Genre déplantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des ombellifères , de la pen.'andrie digynie de Linnams , offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant , à cinq pe- tites dents ; cinq pétales lancéolés ; cinq étamines ; deux styles. Les fruits ovales, aigus , à trois cannelures; l'involucre universel à deux folioles partagées en trois lanières alon- gées; les involucres partiels à plusieurs folioles. Huanaca acaule : Huanaca acaulis , Cavan. , Icon. rar., 6, pag. 18, tab. 528, fig. 2. Plante de l'Amérique méridionale , dont les racines sont épaisses , charnues ; les tiges très-cour- tes, simples, roides , cylindriques. Les feuilles toutes radi- cales, longuement pétiolées; les pétioles roides, filiformes, longs d'environ un pouce et demi , élargis à leur base, un peu ciliés à leurs bords, portant cinq folioles sétacées, cha- cune d'elles divisée jusqu'à la base en plusieurs lanières très- simples, presque sétacées; les extérieures plus courtes. Les fleurs sont disposées en trois ombelles terminales; celle du centre fertile et plus courte ; les deux latérales plus longue- ment pédonculées , ordinairement stériles, ne portant que des fleurs mâles : les folioles de l'involucre universel étroites, linéaires, partagées en trois découpures très-fines; celles des involucres partiels lancéolées , très-courtes : le calice petit, à cinq dents à peine sensibles ; la corolle d'un jaune rou- geàtre ; les pétales petits, entiers, lancéolés, étalés: les fila- mens des étamines un peu plus courts que les pétales ; les anthères ovales; les styles divergens. Le fruit est petit, ovale , aigu , composé de deux semences marquées extérieu- rement de trois nervures peu saillantes. (Poir.) HUANACO, HUANACU. (Mamm.) C'est le même nom que* guanaco , c'est-à-dire celui du lama au Pérou. (F. C. ) HUANCARSACHA. (Bot.) Ce nom péruvien, donné au cavanillesia de la Flore du Pérou, genre de la famille des malvacées, signifie l'arbre des tambours : il est tiré de l'em- ploi de l'écorce assez épaisse pour faire des petits tambours. 506 HUA Son tronc très-gros est composé d'un bois peu dur et léger, que la cognée entame facilement, comme ceux de plusieurs autres bois de la même famille. (J.) HUARD. (Ornith.) Ce nom est donné, suivant le baron de la Houtan , tom. 2 , p. 49 , de ses Voyages dans l'Amérique septentrionale , à des oiseaux plongeurs gros comme des oies, dont le plumage est noir et blanc. Salerne a rapporté cet oiseau au grand plongeon à queue , colymbus maximus eau- datus , Ray , et colymbus arcticus , Clus. , lequel est le colymbus glacialis, Linn. , en françois, l'imbrim ou grand plongeon des mers du Nord, pi. enl. de Buffon , n.° 962 , et non le lumme ou petit plongeon des mêmes mtrs, pi. 3o8 , dans la syno- nymie duquel il est placé par ce naturaliste. (Ch. D.) HUARITURU. (Bot.) Nom péruvien du valeriana coarc- tata de la Flore du Pérou , plante herbacée qui croit dans des lieux élevés et froids. Sa racine, pilée, passe daus le pays pour un remède spécifique employé dans les fractures. (J. ) HUAS -SILD ( Ichthyol.) , nom danois de la sardine. Voyez Clufée. (H. C.) HUAYACAN. {Bot.) Dans le Chili on nomme ainsi le porlieria de la Flore du Pérou , genre voisin du gayac. Il croît aussi dans le Pérou, où on le nomme turucusa, c'est- à-dire, épine fragile non piquante. C'est un arbrisseau très- rameux et toujours vert, dont on fait des haies. Son bois est très-bon à brûler, et, comme le gayac , il est un sudorifique estimé. Les tourneurs emploient son tronc, comme le buis, pour toutes sortes de petits ouvrages. Ses feuilles, pennées, se referment le soir et s'ouvrent le matin, comme celles des acacias ; leur développement plus ou moins prompt annonce d'avance l'état de l'atmosphère, et le beau ou le mauvais temps. (J.) HUBEN. (Ornith.) Ce nom et celui à'hubeken se donnent par les Flamands à la hulotte, strix aluco , Linn. (Ch. D.) HUBERTE, Hubertia. (Bot.) [Corymbifères, Juss. = Syngéné- sie polygamie superflue, Linn.] Ce genre de plantes, proposé en 1804, par M. Bory de Saint- Vincent , dans la relation de son Voyage aux quatre principales îles des mers dAfrique , et dédié par lui à M. Hubert, habile agriculteur de File de Bourbon, appartient à l'ordre des synanthérées , et à notre HUB 5o7 trîbu naturelle des sénécionées, dans laquelle il est immédia- tement voisin du genre Jacobœa, dont il diffère très-peu. Voici les caractères génériques que nous avons observés, dans l'herbier de M. Desfontaines, sur un échantillon d'Hubertia ambavilla. Calathide radiée ; disque multiflore , régulariflore, andro- gyniflore; couronne unisériée , liguliflore , fëminiflore. Pé- ricline cylindrique, inférieur aux fleurs du disque; formé de squames unisériées, égales, contiguës, appliquées, ob- longues, aiguës, abords latéraux membraneux. Clinanthe petit, plan, inappendiculé. Ovaires cylindriques, striés; ai- grette composée de squammcllules filiformes , capillaires , barbellulées. L'auteur du genre a décrit les trois espèces suivantes. Hdberte ambaville ; Hubertia ambavilla , Bory, Voyage, tom. 1, pag. 354, pi. 14. C'est un grand arbuste, entièrement glabre, dont le tronc est gros, noueux et tortueux, divisé en une multitude de rameaux; les feuilles, longues de douze à quinze lignes , larges de deux à trois lignes , sont oblongues- lancéolées, profondément crénelées sur les bords de leur partie supérieure , et pourvues à leur base de deux à six ap-? pendices pinnuliformes , plus ou moins longs; les calathides, composées de fleurs jaunes, sont disposées en grands coryrn- bes qui terminent les rameaux. Cette espèce a été trouvée par M. Bory, dans l'île de Bourbon, sur la plaine des Chi- cots. Les habitans de ce pays confondent, sous le nom d'am- bavilles des hauts, diverses espèces d'hubertes, de milleper- tuis, de bruyères, d'armoselles, etc. Huberte cotonneuse; Hubertia tomentosa, Bory, Voyage, tom. 1 , pag. 535, pi. 14 (bis). Cette seconde espèce, trouvée au même lieu que la première , lui ressemble beaucoup ; mais elle est moins élevée; ses rameaux sont tomenteux à l'extré- mité; les feuilles, très-rapprochées, n'excèdent pas dix lignes de longueur; elles sont lancéolées, aiguës, abords repliés en-dessous , à face supérieure glabre et verte , à face inférieure tomenteuse et blanche. Huberte conyze; Hubertia conyzoides , Bory, Voyage, tom. 2 , pag. 385. Cet arbuste, haut de huit à quinze pouces, a une tige droite, nue et simple en sa moitié inférieure, mais So8 HUB divisée, vers le milieu de sa longueur, en plusieurs rameaux: dressés, velus, blanchâtres, chargés de feuilles sessiles, lon- gues de trois à cinq lignes, linéaires, aiguës, cotonneuses en-dessous; les calathides, plus grandes que dans les autres espèces , et composées de fleurs d'un beau jaune doré , forment d'élégans corymbes à l'extrémité des rameaux; les fleurs de la couronne ont la languette très-entière. M. Bory a recueilli cette troisième espèce sur la plaine des Cafres , dans l'île de Bourbon. L'auteur considère son Hubertia comme un genre intermé- diaire entre le conyza et le baccharis. C'est une erreur : les hubertia sont des sénécionées, qtii ne peuvent que très-difli- cilement être distinguées des jacobœa; tandis que les vraies conyza sont des inulées, et que les baccharis sont des astérées. (H. Cass.) HUBRIS. (Ornith.) Ce nom est , suivant Aldrovande , liv. 8 , chap. 2 , un de ceux qui ont été donnés au grand duc, strix bubo , Linn. (Ch. D.) HUCACOU (Bot.) , nom caraïbe, mentionné dans l'herbier de Surian , d'une plante composée des Antilles , qui est le verbesina nodiflora de Linnœus. (J. ) HUCH ou HUCHE, HUCHO (Ichthyol.) -. noms d'un pois- son du genre des saumons , salmo hucho , Linn. Voyez Saumon et Truite. (H. C.) HU-CHU-U. (Bot.) On lit dans le Recueil abrégé des voyages, que la racine de ce nom qui croît dans la Chine, prise habituellement en infusion, a la propriété de prolonger la vie, et que de plus elle est employée pour noircir les cheveux gris. (J.) HUCIMETL (Bot.), espèce de pitte , agave, du Mexique, dont le nom générique mexicain est metl. ( J.) HUCIPOCHOTL (Bot.), espèce de ricin du Mexique, cité par Hernandez. (J.) HUDHUD. (Ornith.) Les Arabes du golfe persique nom- ment ainsi la huppe. (Ch. D.) HUDSONE, Hudsonia. (Bot.). Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs incomplètes, affilié à la famille des éricinées, de la dodécandrie monogynie de Linnaeus , offrant pour ca- ractère essentiel : Un calice tubuleux , à trois divisions HUE 5o9 conniventes ; point de corolle ; ( cinq pétales très-petits , se- lon Bergius ) ; environ quinze étamines : un ovaire supérieur; un style; un stigmate simple. Le fruit est une capsule cylin- drique, plus courte que le calice, uniloculaire , à trois val- ves, renfermant trois graines. Hudsone a feuilles de bruyère : Hudsonia ericoides , Linn. , Mant. , 74; Lamk. , III. gen. , tab. 401; Gaertn.fils, Carpol., tab. 210; Berg. , Act. Stock., 1778, pag. 20. Arbrisseau ori- ginaire de la Virginie, qui offre le port d'une bruyère. Ses tiges sont très-rameuses , en partie couchées à leur base; les rameaux épars , filiformes, chargés de feuilles imbriquées, droites, sessiles, petites , subulées et pileuses, blanchâtres et très- velues dans leur jeunesse, formant comme des bour- geons foliacés, qui ne sont que les petits rameaux naissans : les pédoncules sortent de ces bourgeons ; ils sont solitaires , filiformes , uniflores , plus longs que les feuilles. Les fleurs sont petites, pourvues d'un calice ouvert au sommet, à trois divisions conniventes, droites, linéaires-lancéolées, obtuses; les filamens des étamines plus courts que le calice; les an- thères arrondies; l'ovaire oblong, velu vers son sommet; le style de la longueur du calice ; le stigmate obtus. Le fruit est une capsule cylindrique, renfermant trois semences arron- dies extérieurement , anguleuses à leur côté intérieur. (Poir.) HUECHE. (Bot.) Nom caraïbe, cité dans l'herbier de Surian, d'un palmier des Antilles, palma dactjlifera fructu globoso majore, de Plumier, non mentionné dans les ouvrages récens de botanique, qui est aussi nommé dans ces îles pal- miste des bois , palmiste à chapelet. Il a le feuillage du dattier, dont il diffère surtout par ses fruits beaucoup plus petits, sphériques et très -rapprochés sur des axes communs assez longs. (J.) HUEHUELICATON (Bot.), un des noms mexicains d'une espèce d'apocin, suivant Hernandez. (J.) HUE1TZANATL. (Ornith.) Espèce d'étourneau du Mexique , sturnus mexicanus, Linn. Voyez Cacastol. (Ch. D.) HUEQUE (Mamm.), nom du lama au Chili. (F. C.) HUERNIA. (Bot.) Voyez Stapelia. (Poir.) HUERON (Ornith.) , nom de la huppe, upupa epops , Linn., enBrabant. (Ch. D.) M HUE HUERTÉE, Huertea. (Bot.) Genre de plantes dicotylédo- nes, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, qui paroît avoir quelques rapports avec les térébinthacées; mais, dont les fruits, peu connus, rendent incertaine sa classification dans l'ordre naturel. Il appartient à la pentandrie monogynie de Linnaeus , et présente pour caractère essentiel : Un calice à cinq dents; une corolle composée de cinq pétales ovales, point onguiculés; cinq étamines ; un ovaire supérieur; un style; un stigmate bifide; (un drupe renfermant une noix à une seule loge ?). Huertée glanduleuse; Huertea glandulosa, Ruiz et Pav. , Fi. Per. , 3 , pag. 5 , tab. 227 , fig. a. Grand arbre des hautes forêts du Pérou , dont le tronc, de couleur brune, supporte une cime ample, étalée et touffue; le bois est jaunâtre; les rameaux cylindriques , striés , garnis de feuilles éparses , longues d'un pied et plus , ailées avec une impaire : les fo- lioles opposées, pédicellées, ovales- oblongues , lancéolées, longues d'environ quatre pouces, aiguës au sommet; quel- ques-unes inégales à leur base, luisantes, dentées en scie, veinées , munies à la base des veines de points velus et blanchâtres : les dentelures en forme de glandes; deux glan- des à la base de chaque paire de folioles; deux autres noi- res, subulées , caduques, à la base de chaque feuille. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires et terminales , grandes, rameuses, pubescentes. La corolle petite, jaunâtre; les anthères inclinées, ovales, en cœur. (Poir.) HUETTE. ( Ornith. ) Ce nom et celui d'huet se donnent à la hulotte , strix aluco , Linn. , et au scops ou petit duc , strix scops , Linn. (Ch. D.) HUEVILL-HUEVILL. (Bot.) Arbrisseau du Chili, nommé dans la Flore du Pérou periphragmos fœtidus , qui rentre avec ses congénères dans le genre Cantua de la famille des pole- moniacées. Cependant Willdenow , dans son Hort. Berol. , fait, sous le nom de vestia, un genre voisin, distingué du cantua. par un stigmate en tête , une capsule à quatre valves , et des graines non ailées ; et il croit que ce periphragmos doit faire partie de ce genre. Son bois et ses feuilles donnent une couleur jaune à la salive lorsqu'on les mâche , et sont pro- pres aussi à la teinture des toiles. (J.) HUG 5n HUEXOLOTL. (Ornith.) Fernandez, chap. 59, dit que ce nom est celui du dindon inàle au Mexique , où la femelle est appelée cihuatotolin. (Ch. D.) HUGONE, Hugonia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédo- nes , à fleurs complètes , polypétalées , de la famille des malvacées , de la monadelphie décandrie de Linnseus , offrant pour caractère essentiel : Un calice simple, persistant, à cinq divisions profondes ; cinq pétales soudés par leur base avec le tube des étamines; dix étamines; les (ilamens libres à leur moitié supérieure; un ovaire supérieur , chargé de cinq styles; les stigmates en tête. Le fruit est une baie glo- buleuse, de la grosseur d'un pois, contenant cinq noix bi- valves, monospermes. Hugone de l'Inde : Hugonia mystax, Linn.; Modera-Canni , Rheed. , Malab. , 2, tab. 19. Arbrisseau sarmenteux, dont la tige s'élève à la hauteur de dix ou douze pieds, divisée en rameaux courts, alternes, feuilles vers leur sommet, la plupart munis de deux épines opposées, roulées en dehors comme des cornes de bélier. Ces épines ou ces espèces de vrilles sont courtes, roides , placées au-dessous des feuilles. Celles-ci sont alternes, médiocrement pétiolées , très-rap- prochées les unes des autres, glabres, ovales, très-entières. Les fleurs sont blanches ou jaunâtres, pédonculées , réunies plusieurs ensemble au sommet des rameaux : les pétales en- tiers , arrondis. Cet arbrisseau est originaire des Tndes orientales : il croît également sur la côte du Malabar et dans L'île de Ceilan. Son écorce et sa racine sont aromatiques , d'une odeur agréable , approchant de celle de la violette ou de l'iris de Florence. Rheede dit que sa racine, broyée et appliquée , est utile pour calmer les inflammations et pour résoudre les tumeurs; qu'elle est aussi un bon remède contre la morsure des ser- pens : qu'on l'emploie dans les fièvres, principalement dans celles des enfans; dans les douleurs des intestins, les coli- ques et contre les vers: qu'elle est sudorifique, diurétique, propre à fortifier les membres : qu'enfin on fait avec l'écorce de cette racine un bon remède contre les poisons. Hugone dentée : Hugonia dentata, Lamk., Encycl., et III. 5i2 HUH gen. , tab. 572 ; Hugonia mystax, Cavan. , Diss., 3, pag. 177, tab. 70; vulgairement la Liane a crochets. Cavanilles , d'a- près l'observation de M. de Lamarck , avoit confondu cette espèce avec la précédente. A la vérité , elle offre , comme elle , les deux vrilles ou crochets roulés en cornes de bé- lier ; mais elle en diffère par plusieurs autres caractères , principalement par ses feuilles et ses pétales. Le nom de liane , que porte cet arbrisseau , annonce que sa tige est sarmenteuse ou grimpante. Les rameaux sont anguleux , couverts de poils roussàtres dans leur jeunesse, garnis, vers leur sommet, de feuilles alternes, très-médiocrement pétio- lées, ovales-oblongues , dentées en scie, glabres, velues en- dessous sur leurs nervures dans leur jeunesse , longues de trois à cinq pouces : les pédoncules chargés de poils rous- sàtres , soutenant plusieurs fleurs pédicellées ; des bractées lancéolées, velues et concaves à la base de chaque pédicelle : la corolle grande; les pétales échancrés en cœur au sommet. Cette espèce croît à l'île de France. Hugone tomenteuse ; Hugonia tomentosa, Cavan. , Diss. , 3 , pag. 178, tab. 70, fig. 2. Cette espèce se distingue par le duvet cotonneux, assez abondant, qui recouvre toutes ses parties. Ses rameaux sont cylindriques , chargés , vers leur sommet, de feuilles très- médiocrement pétiolées , ovales, élargies et presque arrondies à leur sommet , obscurément dentées , tomenteuses et blanchâtres à leurs deux faces ; les stipules ovales, bifides, quelquefois trifides ; les pédoncules solitaires, axillaires, ramifiés à leur sommet, garnis à chaque ramification de bractées étroites. Cette plante a été décou- verte à l'île de France par Commerson. (Poik.) HUHN (Ornith.), un des noms de la poule en Alle- magne, où, suivant Aldrovande, le poulet se nomme Hunkel. (Ch. D.) HUHNERHABICHT. ( Ornithol. ) L'oiseau que , suivant Frisch, on appelle en allemand Hiihnerhabicht et Hiihner- gejer , est le falco gallinarius , Gmel. , circus major ou gros busard de Brisson. ( Ch. D.) HUHU. (Ornith.) Les Allemands donnent ce nom à la hu- lotte, strix aluco, Linn. , et celui de huhuy au grand duc , sLrix bubo, Linn. (Ch. D.) HUI M îîUHUL. (Ornith.) La chevêche noîre, à laquelle M. Le- vaillant a donné ce nom , est représentée dans ses Oiseaux d'Afrique, pi. 41. (Ch.D. ) HUIDFUGL. ( Ornith. ) L'oiseau ainsi appelé au Groen- land, suivant Anderson, est le bruant de neige, emberiza nivalis , Linn. (Ch. D.) HUIDLAAR1NG. (Ornith.) Ce nom norwégien est appli- qué par Muller, Zool. Dan. Prodr. , n.° 148, à son peleca- nus plialacrocorax , qui ne paroit être qu'une variété du cormoran, pelecanus carbo , Linn. (Ch.D.) HUILE. (Chim.) Ce mot a été employé d^abord pour dé- signer un composé végétal, liquide à la température ordi- naire , insoluble dans l'eau et très- inflammable. Plusieurs chimistes du dernier siècle s'en sont servis pour désigner une matière inflammable, extrêmement atténuée, c'est-à- dire, un principe huileux primitif ', qu'ils considéroient comme le phlogistique , ou bien encore comme un élément de toutes les huiles connues, tant celles qui existent toutes formées dans les êtres organisés, que celles que l'on produit en décomposant les principes immédiats de ces êtres par des moyens quelconques. 11 est superflu de faire observer que cette opinion n'a plus de partisans. Voyez Huiles. (Ch.) HUILE ANIMALE EMPYREUMAT1QUE , HUILE ANI- MALE RECTIFIÉE DE D1PPLLIUS ou DE DIPPEL. {Chim.) Lorsqu'on soumet à la distillation les os, le sang, la chair musculaire, enfin des matières organiques azotées , on ob- tient , entre autres produits liquides , une huile brune , épaisse, ammoniacale, dont l'odeur forte est remarquable par la ténacité avec laquelle elle adhère aux corps que l'on en a imprégnés. Cette huile est le résultat d'une altération que la matière azotée a éprouvée dans sa composition. C'est pour cette raison qu'on l'a appelée huile animale empjreuma- tique, ou encore huile animale prro gênée. C'est avec elle que Dippelius a préparé l'huile qui porte son nom. Voici quel est son procédé. On met dans uie cornue de \erre, à laquelle on a adapté un récipient tubnlé, l'huile brune qu'on a retirée par la distillation d'une malière animale azotée1, et qu'on a 1 Dippe'.ius eniployoit l'huile provenant do la distillation du sang de cerf ai. 33 Ii| HUÎ ensuite lavée avec de ï'eau ; on la distille doucement . oii obtient un produit moins coloré, d'une odeur moins fétide que l'huile primitive. Il reste dans la cornue une matière noire, très-épaisse et très-abondante en charbon. On prend le produit et on le soumet à des distillations successives jusqu'à ce qu'on ait obtenu une huile parfaitement incolore , bien entendu qu'on jette le résidu noir séparé dans chaque opéra- tion. Dippelius faisoit de quinze à vingt distillations : plu- sieurs chimistes en ont diminué le nombre, en distillant d'abord l'huile animale empyreumatique lavée sur des on calcinés, ensuite avec de l'eau, enGn en la distillant seule jusqu'à ce qu'elle fût incolore." L'huile animale de" Dippelius a été beaucoup plus employée qu'elle ne l'est aujourd'hui, dans les maladies convulsives , particulièrement clans l'épilepsie; on la prenoit encore dans les fièvres intermittentes. On l'administre en frictions sur l'épine du dos, et dans du vin, depuis vingt jusqu'à trente gouttes. Ce produit doit être conservé à l'abri de l'air eÉ de la lumière , autrement il deviendroit brun. Nous ne savons rien de positif sur la composition de cette huile : cependant il seroit intéressant de savoir si elle con- tient de l'azote, quels sont ses rapports avec l'ammoniaque, le cyanogène ou ses composés; en un mot, ses rapports avec les produits qui en accompagnent la formation. 11 seroit important de rechercher si les distillations qui sont nécessaires pour l'obtenir pure, n'ont pas pour objet d'en séparer une huile moins volatile qu'elle, plutôt qu'une matière fixe très- abondante en charbon ; car, si l'huile empyreumatique n'étoit que de l'huile de Dippelius, colorée par une matière fixe, il nous semble qu'une ou deux distillations sufïiroient pour séparer ces corps l'un de l'autre. (Ch.) HUILE D'ARSENIC (Chim.), nom du chlorure d'arsenic distillé. (Ch.) HUILE D'ANTIMOINE. (Chim.) On a appelé ainsi plu- sieurs dissolutions acides d'antimoine très - concentrées , et particulièrement le chlorure d'antimoine sublimé. (Ch.) » Pour arriver le plus tôt possible à ce résultat .il faut éviter de pousser les distillations trop loin. HUI fril HUILE DE BANCOUL. {Bot.) On l'extrait du fruit du Bancoulîer. Voyez ce mot. (D.) HUILE DU BRÉSIL. {Bot.) C'est le baume de copahu/D.) HUILE DE CADE. {Bot.) On la tire du genévrier oxy- cèdre. (D.) HUILE DE CHAUX. {Chim.) Les anciens chimistes dési- gnoient par cette expression le chlorure de calcium qui s'est réduit en un liquide épais en absorbant la vapeur d'eau de l'atmosphère. (Ch.) HUILE DE GABIAN (Min.), nom donné au bitume que l'on extrait des sources de Gabian , entre Béziers et Pésénas. Voyez Bitume-pétrole. (Brard.) HUILE DE MÉDIE. {Min.) On a donné ce nom au naphte, espèce de bitume. (D.) HUILE DE MERCURE. {Chim.) On a donné ce nom, i.° à du sulfate de peroxide de mercure, qui a attiré l'humi- dité de l"air ; 2.0 à la dissolution du perchlorure de mercure dans l'alcool. C'est particulièrement Lemery qui l'a employé dans ce dernier sens. (Ch.) HUILE MINÉRALE ou HUILE DE FIERRE. {Min.) Les bitumes naphte et pétrole ont reçu ces noms. (D.) HUILE D'ŒUF. {Chim.) Voyez Œufs. (Ch.) HUILE DE PÉTROLE. {Min.) Voyez Bitume-pétrole; tom. IV, p. 425. ( Brard.) HUILE DES PHILOSOPHES ou DE BRIQUE. {Chim.) Les anciens chimistes appeloient ainsi le produit huileux qu'ils obtenoient eu distillant à feu nu, dans une cornue de grès. de l'huile d'olive sur de la brique pilée. (Ch.) HUILE DE POISSON. {Chim.) On donne ce nom aux huiles que l'on extrait de plusieurs cétacés et de plusieurs poissons. J'ai examiné l'huile extraite de quelques espèces de dauphins , et je l'ai trouvée composée, 1 .° CCéldine; 2.0 d'une espèce d'huile qui est caractérisée par la propriété de donner, quand on la saponirie, outre le principe doux , outre l'acide oléique et une petite quantitéd'acide margarique , un acide volatil que j'ai appelé delphinique ; 5.° un principe volatil qui a l'odeur du poisson ( ce principe n'est sensible que dans l'huile fraîche) ; 4,0 un principe volatil qui a l'odeur du cuir (c'est en eli'et ce principe qui donne son odeur au 5,6 RUÏ cuir apprêté à l'huile de poisson ; je me suis assuré que ce principe, qui n'existe pas dans l'huile fraiehe , provient de réitération d'une portion d'acide delphinique) ; 5.° un prin- cipe coloré en jaune-, 6.° enfin , une substance cristallisante , qui m'a paru avoir beaucoup d'analogie avec le céiine. '.Ch.) HUILE DE SATURNE. (Chim,) Suivant Lemery, lors- qu'on met dans un matras de l'acétate de plomb réduit en poudre, puis assez d'hu'.le de térébenthine pour qu'elle le surnage de trois à quatre pouces, on obtient, à l'aide d'une chaleur douce, soutenue pendant dix à douze heures, une dissolution rouge, que l'on peut concentrer par la distilla- tion. C'est à cette dissolution qu'on a donné le nom d'huile de saturne : elle est antiputride. (Ch.) HLITLE DE SOUtRE. (Chim.) Cette expression a été em- ployée p^-r quelques chimistes du dernier siècle pour dési- gner l'acide sulfureux qu'on obtient en bralant du soufre sous une cloche. (Ch.) HUILE DE TARTRE PAR DÉFAILLANCE. {Chim.) On a donné ce nom à la potasse carboi atée provenant du tartre brûlé, qui s'est liquéfiée en attirant l'humidité de l'air, et même à celle qu'on a dissoute dans un peu d'eau. (Ch.) HUILE DE VÉNUS. (Cliim.) Lemery a donné ce nom au nitrate de cuivre qui est devenu liquide en absorbant la vapeur d'eau atmosphérique. (Ch.) HUILE DOUCE DU VIN. [Chim.) Liquide oléagineux , formé d'acide sulfureux, A'éther hjdratique et d'une substance huileuse fxe. On l'obtient dans la préparation de l'éther hy- dratique. Voyez tome XV, p. 466. ( Ch. ) HUILE DE VITRIOL (Chim.), ancien nom de l'acide sulfurique hydraté, concentré. (Ch.) HUILE ÉTHÉRÉE. {Cliim.) C'est l'expression synonyme d'huile douce du vin. (Ch.) HU!LE OYiPHACTNE. (Chim. ) Les anciens ont donné ce nom à l'huile extraite des olives qui ne sont pas parvenues à la maturité, et qui a un goût amer et désagréable. (Ch.) HUILE ViERGE. (C/;j/?i.) On donne ce nom a l'huile que l'on obtient d'une première expression des olives écrasées, sans employer une température plus élevée que celle de l'atmosphère. Plusieurs personnes étendent cette expression, HUI 5i7 au pluriel, à toutes les huiles qui ont été extraites par ex- pression dans les mêmes circonstances que la précédente. (Ch ) HUILES. (Clim.) Nous avons dit, tome XIX, page 523, que l'on avoit compris sous la dénomination de corps gras un grand nombre de composés organiques Lrès-inflammables, solu- bles dans l'alcool et l'éther , et insolubles ou très-peu solubles dans l'eau, et que l'on avoit distribué ces composés en plusieurs groupes, d'après leur degré plus ou moins grand de fusibilité} qu'ainsi on avoit donné le nom d'iiuile à tous les corps gras qui sont liquides de 1 5 à 1 o degrés, et à plus forte raison au-dessous. Cette définition convient à des composés végétaux et à des composés animaux ; mais on l'applique plus fréquemment aux premiers qu'aux seconds, peut-être par la raison que l'on fait usage, dans les arts et l'économie domestique, d'un plus grand nombre de sortes d'huiles végétales que d'huiles animales. C'est pour cette raison que, dans cet article, nous ne parlerons que des premières. Les huiles végétales ont été divisées en huiles végétales fixes et en huiles végétales volatiles ou essentielles. Leshuiles végétales fixes ont pour caractère d'être inodores ou extrêmement peu odorantes ; d'être presque insipides et absolument insolubles dans l'eau ; de supporter une tempé- rature de 200 à 000 degrés sans se volatiliser d'une manière sensible; et de se décomposer, en partie seulement, à une température plus élevée, en une huile volatile, en acide acétique, en gaz oxide de carbone et hydrogène carburé, et en charbon. Les huiles végétales volatiles ont pour caractère d'avoir toutes une odeur plus ou moins forte; d'avoir une saveur plus ou moins acre; d'être un peu solubles dans l'eau; de passer à la distillation avec ce liquide, et de lui communiquer leur odeur; de se volatiliser , sans décomposition, à une température de i5o à 160 degrés. Les huiles végétales fixes ont encore été nommées huiles douces, à cause de leur peu de saveur, et par opposition aux huiles végétales volatiles, qui sont trés-àcres. Voyez les mots Huiles végétales fixes, et Huiles végétales, volatiles, pour les détails. (Ch.) 5i8 IIUI HUILES CUITES. (Chim.) Ce sont les huiles siccatives qui ont été bouillies sur sept à huit fois leur poids de litharge. Voyez Huiles végétales fixes. (Ch.) HUILES DOUCES. (Chim.) On a appelé huiles douces, les huiles fixes qu'on obtient ordinairement par expression des graines, des amandes, etc. Voyez Huiles et Huiles végétales fixes. ( Ch. ) HUILES EMPYREUMATIQUES ou PYROGÉNÉES. (Chim.) Ce sont ces matières huileuses, plus ou moius odorantes, que l'on obtient en distillant les composés organiques à une température suffisante pour les dénaturer : ces matières sont donc des produits de l'action du feu. L'huile empyreuma- tique provenant d'une matière non azotée ou peu azotée . est presque toujours accompagnée d'acide acétique; au con- traire, l'huile empyreumatique qui provient d'une matière très-azotée, est toujours accompagnée d'alcali volatil. Ces deux sortes d'huiles ont une odeur très-forte, mais la seconde en a une beaucoup plus désagréable que la première. Voyez Empvreume , Huile animale empyreumatique. (Ch.) HUILES ESSENTIELLES (Chim. ) , expression synonyme d'huiles volatiles. Voyez Huiles, et Huiles végétales volatiles ou essentielles. (Ch. ) HUILES FÉTIDES. (Chim.) On a donné ce nom aux huiles empyreumatiques . particulièrement à celles qui proviennent de la distillation de matières azotées , et cela a cause de leur mauvaise odeur. (Ch.) HUILES FIXES. (Chim.) Voyez Huiles, et Huiles végétales fixes. ( Ch.) HUILES GRASSES. ( Chim.) Voyez Huiles végétales fixes. ÇÇm.) HUILES SICCATIVES. (Chim.) Voyez Huiles végétales fixes. ( Ch. ) HUILES VÉGÉTALES FIXES. {Chim.) Pour les caractères voyez Hui es. On a subdivisé les huiles fixes en huiles fixes grasses et en huiles fixes siccatives. Celles-ci, exposées à l'air en couches minces , s'y durcissent et prennent l'aspect d'un vernis, surtout si préalablement elles ont été bouillies sur sept à tuit fuis leur poids de litharge; celles-là, placées dans les HU1 5i9 mêmes circonstances, n'éprouvent pas de changement, ou, si elles en éprouvent un , il se born e à un léger épaississement. Les huiles fixes grasses les plus remarquables sont celles d'olive , de colsat , d'amandes douces , de ben , de faine ; les huiles fixes siccatives les plus remarquables sont celles de lin , d'oeillet , de noix et de chenevis. Après que nous aurons fait connoitre plusieurs propriétés de ces corps, nous exposerons quelques vues sur la manière dont on doit les envisager dans les traités de chimie organique, i." Section. Huiles Jixes grasses. Huile d'olive. Elle est contenue dans le péricarpe du fruit de Yolea eu- ropœa : pour l'en extraire, on soumet à la presse ce péri- carpe, après l'avoir écrasé au moyen d'une meule verticale qui tourne sur un plan horizontal, et l'avoir renfermé dans des sacs de jonc. Lorsque l'olive est mûre et qu'elle est encore fraîche , elle fournit une huile colorée en verdàtre , dont l'odeur et ïa saveur légères rappellent celles du fruit : ce produit est appelé huile vierge. On dit que l'olive qui n'est pas mûre, donne une huile amère , et que celle qui l'est trop en donne une pâteuse. Comme il n'est guère possible d'extraire par la pression foute l'huile contenue dans la pulpe d'olive, on retire celle- ci de la presse, après qu'on en a séparé l'huile vierge , et on verse de l'eau bouillante sur les sacs, qu'on soumet de nou- veau à la presse. Par ce moyen la plus grande partie de l'huile restée dans la pulpe est entraînée avec l'eau , et peu à peu elle vient gagner la surface de ce liquide ; quand elle est éclaircie, on la décante, et on l'abandonne à elle-même dans des vases, où elle dépose peu à peu une espèce de lie qu'elle tenoit en suspension. L'huile , extraite par ce moyen , est jaune; elle a plus de disposition à se rancir que l'huile vierge. En la mêlant avec une certaine quantité de cette dernière, on en fait l'huile d'olive ordinaire, qui est em- ployée comme aliment. Enfin , si on abandonne les olives quelque temps à elles- mêmes , elles éprouvent un commencement de fermentation 52o HUI qui, en altérant le tissu des cellules où l'huile est contenue, facilite beaucoup l'extraction de cette huile par la pression. Le produit que l'on obtient alors , est plus abondant que dans le cas où il n'y a pas eu de fermentation , mais il est moins propre aux usages de la table que l'huile ordinaire, et à plus forte raison que l'huile vierge; d'un autre côté, il est préférable à ces dernières pour la fabrication du savon , parce que , sans doute , il fournit plus d'acide margarique dans la saponification. . L'huile d'olive est formée essentiellement, ainsi que je l'ai démontré le premier, d'une substance solide à la tempéra- ture de 20 degrés , et d'une substance encore liquide à plu- sieurs degrés au-dessous de zéro. Suivant le rapport de ces deux substances, l'huile commence à se congeler à des de- grés différens , qui , en général , sont compris entre zéro et jo degrés au-dessus. L'huile d'olive vierge doit sa couleur verdàtre à la résine verte (viridine) qu'elle contient. Lorsque l'huile est jaune, elle doit cette propriété à un principe qui est très-répandu dans les plantes, et dont la couleur se manifeste lorsqu'il a le contact de l'oxigène. L'huile d'olive doit également son odeur à un principe étranger à la stéarine et à l'élaine, qui la constituent essen- tiellement. L'huile d'olive, exposée à la lumière, se décolore ; expo- sée à l'air, elle ne se rancit qu'avec beaucoup de difficulté. Elle est soluble dans l'alcool et dans l'éther. Ces dissolu- tions n'ont aucune action sur les réactifs colorés. Elle dissout le soufre et le phosphore , surtout à chaud. La première solution étoit appelée par les anciens rubis de soufre. Elle s'unit à la cire et à tous ou presque tous les corps gras. Parmi les cas où l'huile éprouve un changement dans sa nature, il n'en est pas de plus remarquable que sa conver- sion en principe doux et en acides margarique et oléique, par l'action, des bases alcalines douées d'une énergie suffi- sante : d'après mes expériences, 100 parties d'huile donnent 95,3 d'acides margarique et oléique hydratés , et 8.8 de principe doux» HUI 521 L'huile vierge et l'huile ordinaire sont employées, ainsi que nous l'avons dit , comme aliment , et l'huile obtenue des olives fermentées l'est pour la fabrication du savon. Huile de colsat ou de colza. Elle provient des graines du brassica oleracea arvensis; on confond avec cette huile celle qu'on extrait des graines de la navette, brassica asperifolia sylvestris, variété du brassica nap:/s. On commence par écraser les graines: on les met chauffer avec «ne petite quantité d'eau, de manière à les réduire en une sorte de pulpe , qu'on renferme dans un sac de grosse toile , pour la soumettre ensuite a la presse. L'huile de colsat est jaune ; elle a une légère odeur pi- quante de crucifère : elle se congèle à quelques degrés — o en petites aiguilles de om,oo3 à om,oo/( , qui se réunissent en étoiles. Ces cristaux sont formés d'une sorte de stéarine re- tenant beaucoup d'élaine : c'est pour cette raison qu'il est plus difficile d'isoler ces deux substances que celles qui se trouvent dans l'huile d'olive. La couleur et l'odeur sont dues à des principes étrangers à la stéarine et à l'élaine. Cette huile se comporte avec les réactifs à très- peu près comme l'huile d'olive : comme elle, elle n'est point acide. Elle n'est que peu soluble dans l'alcool : elle dissout le phosphore et le soufre. Elle se convertit, par l'action de la potasse, en principe doux, et en acides margarique et oléique. 100 parties m'ont donné 95 d'huile acidifiée et 11 de prin- cipe doux sirupeux. L'huile de colsat est employée comme aliment, pour fabri- quer les savons mous, fouler les étoffes, préparer les cuirs, et surtout pour l'éclairage; mais elle ne devient très-propre à ce dernier usage qu'après avoir été soumise au traitexuent suivant, qui a été décrit par M. Thenard. Dans 100 parties d'huile on met 2 parties d'acide sulfurique concentré; on agite le mélange, puis on ajoute un volume d'eau double de celui de l'huile : on bat les liqueurs de manière à les mêler ; on les laisse reposer, pendant huit à dix jours, à la tempé- rature de 25 à 3o degrés; l'huile se rassemble à la surface: on la décante, et on la verse dans des espèces de cuves dont le fond est percé de plusieurs trous qui sont garnis de B22 HUI mèches de coton de om,oi de longueur. Dans ce traitement l'acide sulfurique s'unit à une matière organique peu com- bustible , qu'il précipite en flocons verdàtres : l'eau avec- laquelle on agite le mélange, dissout l'acide qui est en excès, et entin le repos et la filtration ont pour objet de séparer l'huile de l'eau qui a servi à son lavage. Huile d'amandes douces. On l'extrait des amandes ou semences de Yamjgdalus com- munis par le procédé suivant. On met les sentences dans un linge rude; on les frotte ensuite les unes contre les autres: par ce moyen on en détache la pellicule colorée ; on les broie dans un mortier de marbre ou dans un moulin. On met la matière ainsi divisée dans des sacs de toile, qu'on soumet ensuite à la presse entre deux plaques de fer qu'on a fait chauffer dans l'eau bouillante. Quand on a recueilli l'huile qui s'est écoulée, on l'abandonne quelques jours à elle-même, afin qu'elle s'éclaircisse. Si on veut l'avoir la plus pure pos- sible , il est bon de la filtrer à travers un papier Joseph. Elle a une. saveur douce et une odeur légère, agréable, qui rappelle celle des semences d'où elle est extraite. Elle est incolore , ou très-légèrement colorée en jaune; elle se rancit assez rapidement : j'ai eu de l'huile d'amandes qui n'étoit pas îigée a i2d — o. 100 parties de cette huile, saponifiée, m'ont donné g4,5 de graisse acidifiée, dont une portion étoit figée à 7 degrés. L'huile d'amandes douces est surtout employée en phar- macie. pour préparer le savon médicinal, et un Uniment volatil. Pour faire le premier, on verse dans un mortier de marbre 2 parties d huile, puis 1 partie de lessive de soude caustique d'une densité de 1,57 à 1 ,38. On triture à froid les matières plusieurs fois par jour, pendant une semaine environ. Au bout de ce temps le savon est assez épais pour être coulé dans des moules de fer -blanc : quand il a la solidité suffi- sante , on le retire des moules et on le fait sécher. On peut préparer le savon médicinal avec l'huile d'olives. Le Uniment volatil se fait en mêlant dans un flacon à l'éméri une partie d'ammoniaque liquide à 22 degrés, et 8 parties d'huile : on agite après avoir fermé le flacon. Ces matières , examinées HUI 5 5 après plusieurs jours de contact , ne m'ont pas présenté sensi- blement d'huile acidifiée : d'où il suit que, tant qu'il reste dans cet état, le Uniment volatil doit être considéré comme un simple mélange d'huile et d'ammoniaque. Huile de ben. Elle est extraite des graines du moringa oleifcra ( voyez Bent, tome IV, p. 298): elle est surtout remarquable par la diffi- culté avec laquelle elle se rancit. On dit qu'elle ne se liquéfie que de i5 à 18 degrés. Huile de faîne. On l'extrait en soumettant à la presse, à froid, les graines du fagus sylvatica. Cette huile a une couleur jaune; elle n'a qu'une très -légère odeur; sa saveur est douce, agréable * aussi peut-elle être employée comme aliment. 2/ Section. Huiles fixes siccatives. Huile de lin. On l'extrait des graines du linum usitatissimum. Pour cela on met les graines dans une bassine sur le feu , et on les chauffe de manière à n'altérer que le mucilage qui recouvre la semence. On les réduit ensuite en pâte au moyen d'une meule ou d'un pilon; on les renferme dans un sac de toile; puis on les met à la presse. L'huile de lin est toujours plus ou moins colorée ; elle a une odeur légèrement piquante, une saveur désagréable. M. Th. de Saussure a observé que cette huile pouvoit ab- sorber plus que douze fois son volume de gaz oxigène , dans l'espace de quatre mois, sans produire de gaz acide carbo- nique. On augmente la propriété qu'elle a de se solidifiera l'air, en la faisant bouillir sur de la litharge. ico d'huile de lin ont donné par la saponification 95,74 d'huile acidifiée, et 10, 5 de principe doux sirupeux. Elle est un des ingrédiens des vernis gras et de Yencre des imprimeurs. 524 HUI Huile de noix. Elle est extraite des noix, semences du juglans régla. Cette huile est jaune ; son odeur est très-légère : sa saveur est douce quand elle a été préparée à froid ; mais si elle l'a été à chaud, comme on le fait pour l'huile qu'on destine à l'éclairage et à la peinture , elle peut avoir une saveur plus ou moins acre , qui provient probablement d'une portion d'huile qui a été altérée par l'action de la chaleur. L'huile de noix qui n'a pas d'àcrelé , peut servir d'aliment. 100 d'huiie de noix m'ont donné, par la saponification , 95,64 d'huile acidifiée, et 8,74 de principe doux sirupeux. Huile de chenevis. Les graines du cannabis sativa, légèrement torréfiées, puis broyées et soumises à la presse, donnent une huile jaune, d'une saveur désagréable. L'huile de chenevis est employée dans la peinture et l'éclairage. En la saponifiant par la potasse, on obtient un savon mou. Huile d œillet. On l'extrait des graines du papaver somniferum. Elle est jaunâtre, inodore. On l'emploie dans l'éclairage , quelquefois même comme aliment. Lorsqu'elle a bouilli sur la litharge , elle est très- propre à se charger des couleurs qu'on veut appliquer sur la toile. L'huile d'œillet, n'ayant pas d'odeur ni de saveur bien sensible, est très-propre à sophistiquer l'huile d'olive. Considérations sur les huiles végétales Jixes. Les huiles ne constituent pas plus un genre de principes immédiats que les résines, que les baumes, que les gommes-* résines, et sous ce rapport on ne doit pas en assimiler le groupe aux genres de principes immédiats qui , comme celui du sucre, renferment des espèces bien caractérisées par des propriétés constantes. Les huiles, les résines, lts baumes, les gommes -résines sont des réunions, en proportions très* HUI &** variables, de plusieurs espèces. Dans les traités systématiques de chimie on ne doit en parler qu'après avoir décrit les principes immédiats, et, en en faisant l'histoire, on doit se proposer de les décrire comme des substances qui sont em- ployées en médecine, dans les arts et l'économie domestique, et non commodes substances définies qui font partie d'un sys- tème rationnel de chimie. Les huiles sont formées de deux sortes de substances. Les unes sont, à proprement parler, la partie essentiellement huileuse ; les autres en sont indépendantes : tels sont les principes colorans , les principes odorans, qui ont été sim- plement dissous par cette partie huileuse, soit dans le vé- gétal . soit lorsque les tissus végét'iux qui la renferment ont été écrasés, puis soumis a la presse. Ce qui prouve que les prin- cipes colorans et odorans des huiles fives ne sont point essen- tiels à la partie huileuse , c'est que les huiles colorées peu- vent être privées de l^ur couleur sans perdre les propriétés qui les caractérisent comme corps gras ; c'est que , d'un autre coté, en distillant les huiles odorantes avec de l'eau, ou bien en dénaturant la partie huileuse par la saponification;, décomposant par un acide aqueux le savon qu'on en a ob- tenu, et distillant le liquide aqueux, après l'avoir filtré, on recueille dans le récipient une eau plus ou moins char- gée du principe aromatique de l'huile. Quant à l'huile pro- prement dite , elle est essentiellement formée au moins de deux principes immédiats, de fusibilité différente. J'ai séparé, le premier, la partie grasse de l'huile d'olives en une subs- tance solide à la température de 14 degrés, et en une autre encore fluide à plusieurs degrés au-dessous de zéro , en met- tant l'huile d'olive congelée sur du papier Joseph qui s'imbibe de la partie la plus fluide. Ce résultat, qui n'étoit qu'une con- séquence de mes analyses de la graisse de porc, de la graisse humaine, du beurre, etc. ', fut annoncé a la Société phi- lomalique dans le mois de Novembre de i'année i8i/|. Le 9 Février i8i5, M. Braconnot présenta à l'Académie de Nancy un mémoire dans lequel il dit avoir réduit les huiles d'olives, de colsat, d'amandes douces, l'axcnge, le 1 Ces analyses furent présentées à 1 Institut le 17 Septembre 1814, ,26 HUI beurre, en deux parties de fluidité différente, en les sou- mettant à la presse entre du papier Joseph , c'est-à-dire en suivant un procédé semblable ou presque semblahle à celui dont je m'étois servi pour faire l'analyse de l'huile d'olives. En lisant le travail rlu chimiste de Nancy, je fus bien surpris de voir qu'il annonçoit ses résultats comme nouveaux, et que cependant il citoit mon premier mémoire sur les corps gras1. A la vérité, il le citoit pour dire qu'il n'avoit pas pu retirer l'acide margarique du savon de graisse de porc par le procédé que j'avois décrit. ( Ch. ) HUILES VÉGÉTALES VOLATILES ou ESSENTIELLES. (Chim.) Voyez Huiles végétales. Huile volatile de térébenthine. Composition, d'après M. Houtou-Labillardière : i volume d'essence est formé de 4 volumes d'hydrogène percarburé et de 2 de carbone ; ce qui donne le rapport de 10 volumes de carbone et 8 d'hydrogène, en admettant que 1 volume d'acide carbonique contient 1 volume de vapeur de carbone. Cas où l'huile n'éprouve pas d'altération. Lewis lui assigne une densité de 0,792, et M. Th. de Saussure une de 0,86, à 22 degrés. Elle entre en ébullition de i5o à 160 degrés. La densité de sa vapeur est de 5,oi3 , suivant M. Gay-Lussac; Margueron prétend qu'elle se fige à 10 degrés. Elle a une odeur très -forte, qui est plutôt désagréable qu'agréable, lors même qu'elle est divisée dans une grande masse d'air. Sa saveur est acre et brûlante; elle communique à l'urine des personnes qui en ont respiré la vapeur, une odeur de violette très -sensible. Cette vapeur est délétère; car M. Vauquelin a observé qu'un moineau plongé dans un volume d'air qui en est saturé à la température de i5 degrés, n'y vit que le tiers du temps environ qu'il auroit vécu dans un volume d'air égal dépourvu d'huile. M. Vauquelin a en- 1 A l'époque où M. Braconnot lut son travail à la Société de Nancy, j'avois déjà publié cinq mémoires sur les corps gras. HUI 527 core observé que cet air térébenthine ne pouvoît brûler le phosphore à froid, quoiqu'il en opérât très-bien la combus- tion lorsqu'on chatiffoit le phosphore. L'eau dissout l'huile de térébenthine en petite quantité, et se charge de son odeur. L'alcool la dissout beaucoup mieux. Cette dissolution, mêlée à l'eau, devient laiteuse, parce que l'alcool fqible qui résulte du mélajige, a un pouvoir dissolvant moindre que l'alcool concentré; mais il faut remarquer que, dans le cas où la solution seroit peu chargée d'huile , il n'y auroit pas de trouble. Si l'alcool dissout l'huile de térébenthine, l'huile de térébenthine, à son tour, peut dissoudre de l'al- cool; c'est ce qu'on observe en agitant 7 parties de ce der- nier avec 1 partie d'huile : on obtient deux couches, dont ï'une, inférieure, est de l'huile avec un peu d'alcool, et l'autre de l'alcool avec un peu d'huile. L'eau n'enlève pas à la première combinaison l'alcool qu'elle contient. L'éther dissout bien l'huile de térébenthine. L'huile de térébenthine dissout un peu de phosphore à chaud ; par le refroidissement la plus grande partie s'en. sépare. Hoffmann a observé que le camphre augmente la solubilité du phosphore , lorsqu'on mêle le premier au second dans là proportion de 10 à 1. Cette dissolution, étendue sur le bois, le rend lumineux dans l'obscurité, sans en déterminer la combustion. , Le soufre est soluble dans l'huile de térébenthine; on peut même, en opérant à chaud, puis laissant refroidir lente- ment la solution, obtenir du soufre cristallisé. Il paroîfc qu'en élevant suffisamment la température de la solution , il y a une production de gaz acide hydrosulfurique. La dissolu- tion du soufre dans l'huile de térébenthine a été appelée baume de soufre. A froid, le potassium et le sodium n'ont pas d'action sur l'huile de térébenthine. Cas où l'huile volatile de térébenthine est altérée. La vapeur de cette huile qu'on fait passer dans un tube rouge, est réduite en carbone et en hydrogène carburé. Si on y fait 523 HUÏ passer en même temps de la vapeur de soufre, on obtient t suivant M. Houtou-Labillardière , du sulfure de carbone et de l'acide hydrosulfurique. L'huile de térébenthine . exposée à l'air, ou mieux encore au gaz oxigène, jaunit, perd de son odeur, s'épaissit et de- vient comme résineuse. Priestley a reconnu qu'alors l'oxi- gène étoit absorbé, ainsi qu'une portion d'azote. M. Th. de Saussure, en confirmant cette observation, a vu que dans l'espace de quatre mois 1 volume d"hui!e de térébenthine absorboit 20 volumes d'oxigène , et en produisoit 5 de gaz acide carbonique. Il s'est assuré que l'absorption de l'azote n'excédoit jamais le volume de l'huile. On ignore si l'huile épaissie à l'air est de l'huile volatile, plus de l'oxigène, et moins le carbone qui a été séparé à l'état d'acide carbo- nique ; car il ponrroit arriver qu'il y eût formation d'une certaine quantité d'eau aux dépens de l'hydrogène de l'huile. M. Tingry , après avoir observé que l'huile de térébenthine, exposée à la lumière avec un peu d'air dans un vase bouché avec du liège, acquéroit une augmentation de poids sans qu'il y eût de variation dans le volume de l'huile, a attribué ce résultat à la fixation de la lumière ; mais les expériences qu'il rapporte sont loin d'être suffisantes pour autoriser une telle conclusion. L'huile volatile de térébenthine est très-inflammable, lors- qu'elle a le contact de l'oxigène, et qu'on en élève la tem- pérature; si elle n'est pas dans des circonstances propres à se consumer complètement, c'est-à-dire à se convertir en- tièrement en eau et en acide carbonique , elle produit beaucoup de noir de fumée, et brûle avec une flamme d'un blanc rougeàtre. L'acide nitrique très -rutilant, c'est-à-dire saturé d'acide nitreux , enflamme l'huile de térébenthine, ainsi que Borri- chius l'a démontré en 1671. Hoffmann et Geoffroy firent voir plus tard qu'un mélange d'acides nitrique et sulfurique concentrés (dans la proportion de 3 ; 1, par exemple) étoit plus propre à produire l'inflammation que l'acide nitrique rutilant seul, parce que probablement l'acide sulfurique, en attirant l'eau de l'acide nitrique , favorise parla sa réac- tion sur l'huile , en le rendant plus décomposable. Pour faire HUI Sig l'expérience sans danger, il faut introduire dans un verre fixé à une baguette d'un mètre de long un mélange de 45 grains d'acide nitrique rutilant, et de i5 grains d'acide sul- furique concentré , puis le verser dans une capsule où l'on a mis 5o grains d'huile de térébenthine. Il se produit une sorte d'explosion au moment où les acides sont en contact avec l'huile, parce que la chaleur développée est si consi- dérable , qu'une portion d'huile et des acides nitrique et ni- treux est réduite en vapeur , probablement avec de l'eau de l'acide carbonique et de l'azote provenant de la décompo- sition des corps. L'explosion est bientôt suivie d'une inflam- mation , si l'expérience réussit. Il nous semble que l'on n'a pas fait d'observations suffisantes pour démontrer que la flamme est produite seulement par l'oxigène de l'acide ruti- lant ; car il n'est pas déraisonnable de penser que l'oxigène de l'air peut, sinon produire à lui seul l'inflammation, au moins y concourir, en se portant sur des vapeurs inflamma- 'bles qui ont été suffisamment échauffées par la réaction des acides. L'acide nitrique, à 40 degrés, a une action très- vive sur l'huile ; mais elle ne va pas jusqu'à en produire l'inflamma- tion : l'huile est changée en une matière résinoide, qui ré- pand souvent l'odeur du musc. L'acide sulfurique concentré peut, jusqu'à un certain point, s'unir à l'huile volatile de térébenthine,' et former une subs- tance que M. Achard a décrite sous le nom de savon acide. Il verse 5 onces d'acide sulfurique concentré dans un mor- tier de verre refroidi; il ajoute, goutte à goutte, de l'huile de térébenthine, en ayant soin de triturer continuellement^ et de n'ajouter de nouvelle huile que quand le mélange, fait précédemment, est entièrement refroidi : autrement la chaleur développée par l'action des corps en détermineroit la décomposition. Lorsqu'il a ajouté ainsi 4 onces d'huile , il délaie le tout dans une demi-livre environ d'eau , qu'il porte ensuite de 90 à 92 degrés ; puis il laisse gjéfroidlr le mélange. Le savon se réunit en une masse brune solide; l'eau a pour objet de séparer l'acide en excès. Suivant Achard , le savon acide est entièrement soluble dans l'eau et l'alcool; décomposable par la potasse, la soude, la chaux, l'ammo- 21. 54 53o HUI niaque, etc., qui s'unissent à l'acide sulfurique. Achard pré- tend que l'huile, séparée de l'acide, est susceptible de s'unir à chaud , au bout de quelques minutes , à la potasse , en quoi elle diffère de Ihuile naturelle. Le gaz hydrochlorique a sur l'huile de térébenthine une action remarquable, dont nous avons parlé au mot Camphré artificiel (Suppl. du tome VI, p. 72). Depuis la rédaction de cet article, M. Houtou - Labillardière a fait des expé- riences intéressantes sur ce sujet, d'où il résulte que l'acide hydrochlorique s'unit à l'huile en deux proportions : la com- binaison au maximum d'acide est liquide ; la combinaison au minimum est solide : c'est le camphre artificiel. La com- position de ce dernier peut être représentée par 5 volumes d'huile de térébenthine et 2 d'acide hydrochlorique. Il paroit qu'à l'état de pureté l'huile de térébenthine ne peut pas s'unir à l'eau de potasse concentrée ; mais, en aban- donnant le mélange de ces corps cà l'air, et en le triturant de temps en temps, il y a combinaison, parce que proba- blement l'oxigène, en se portant sur l'huile, en altère la nature. Le résultat de l'action des deux corps est connu sous le nom de savon de Starlejy. Extraction. L'huile volatile de térébenthine provient de la matière résineuse appelée communément térébenthine de Chio , qui ex- sude des incisions que l'on a pratiquées au tronc et aux grosses branches du pistacia terebinthus. Pour l'en extraire , on distille la térébenthine: on obtient une huile très-limpide et incolore, de première qualité, si la chaleur a été bien conduite. En mettant de l'eau sur le résidu , qui est sec et transparent, et distillant de nouveau, on obtient une huile qui est encore limpide et incolore, mais qui. dit-on, a un peu moins de mobilité. Le résidu de cette seconde distilla- tion est d'un blanc d'argent tant qu'il est chaud. Il jouit d'une grande ductilité ; mais, quand il est refroidi, il est très-cassant : dans cet état il est appelé térébenthine cuite. Dans le département des Landes, où l'exploitation des pro- duits résineux du pinus maritima est une branche principale d'industrie, on obtient une huile volatile en distillant la nia- HUI 55i tière résineuse appelée térébenthine commune. Cette dernière n'est que le suc résineux qui s'est écoulé du pinus maritimay qu'on a passé à travers la paille, après l'avoir fondu, puis décanté. (Voyez Résine.) L'huile de térébenthine est employée pour faire les vernis, pour donner de la mollesse aux goudrons -trop secs, etc. Nous allons examiner succinctement plusieurs autres sortes d'huiles végétales volatiles. Huile volatile de Vécorce de citron. Elle est colorée en jaune ; elle a l'odeur du citron : exposée à un froid de 11 degrés Réaumur, elle dépose de petits cris- taux. Margueron , ayant exposé, pendant deux heures, de cette huile à un froid de 22 degrés R., a observé qu'il se dégageoit une vapeur élastique très- odorante , que l'huile avoit acquis de la consistance , et qu'en la conservant pen- dant quelques jours il s'en séparoit, i .° un liquide aqueux, acide, de couleur d'ambre; 2.0 des cristaux blancs , acides, odorans, qui devenoient opaques et friables à l'air, qui étoient insolubles dans l'eau froide, et qui, mis dans l'eau bouillante, se fondoient, et se figeoient ensuite quand l'eau se refroidissoit. Ces cristaux ne s'enflammoient pas quand on les approchoit d'une bougie ; ils étoient solubles dans l'alcool. L'huile de citron, séparée de ces deux substances, avoit perdu un peu de son odeur et de sa saveur. On peut extraire l'huile de citron parla distillation et par la pression. Par le premier procédé on met dans la cucurbite d'un alambic des écorces de citron avec de l'eau ; on a soin d'empêcher que les écorces ne touchent le fond du vaisseau. On adapte au chapiteau un serpentin, et à celui-ci un vase de verre appelé récipient florentin on italien. Ce vase a la forme d'une poire alongée : la partie large est la base : du fond il part un tube latéral qui s'élève à l'extérieur un peu au-dessous du sommet de la poire et qui là se recourbe légèrement. Au moyen de cette forme, il arrive que l'eau et l'huile, qui se sont volatilisées, sont reçues dans le récipient, et qu'alors, l'huile, à cause de sa légèreté, restant au-dessus de Feau , celle-ci peut s'écouler par le tube latéral, lorsque le réci- pient est plein. On recueille l'eau qui s'est volatilisée , parce tu HUI qu'elle est chargée d'huile essentielle; on l'appelle eau aro- matique de citron. Elle peut être employée à distiller de nou- velles écorces : elle a cet avantage qu'elle ne diminue pas la quantité du produit huileux, parce qu'elle en a été préa- lablement saturée. Par le second procédé on râpe l'écorce du citron, puis on la presse entre deux glaces. L'huile qui s'écoule , est reçue dans des vases que l'on bouche quand ils en sont remplis , et qu'on abandonne pendant un certain temps dans un lieu frais, afin que l'huile s'éclaircisse en déposant les corps qu'elle a entraides avec elle: quand elle est claire, on la décante. Ce procédé est suivi en Portugal et dans les pays où le citron est indigène. L'huile de citron est employée en médecine et dans la toilette. Huiles volailles des écorces de cédrat, de bergamotie, d'orange et de limon. Elles ont beaucoup de rapport avec la précédente; elles se préparent de la même manière, en Italie, en Espagne, en Portugal et dans le midi de la France. Huile volatile de fleurs d'oranger, ou néroli. On l'obtient en distillant les pétales des fleurs du citrus auranticus. Elle est liquide, plus légère que l'eau, et colorée en jaune. Elle est employée en médecine et dans la prépa- ration des parfums. Huile de rose. Elle est incolore : quand son odeur n'est pas très-divisée , elle est des plus fortes, et a une action très- marquée sur certains individus. A io degrés elle se congèle en partie; les cristaux séparés de l'huile se fondent, suivant M. Th. de Saussure, de 55 à 54 degrés. On obtient cette huile en distillant avec de l'eau les pétales de la rose, et même les calices. HUI 553 Huile volatile de lavande. Elle est extraite des fleurs et des feuilles de la lavande , lavandula spica, par la distillation. Elle est jaune, plus légère que l'eau; elle a l'odeur de la plante d'où elle provient. Exposée au froid, elle dépose des cristaux octaèdres, qui forment des espèces de végétations, lorsque la cristallisation n'est pas troublée et qu'elle s'opère lentement, ou des lames hexagonales, si ces conditions n'existent pas. M. Proust, qui a publié un ouvrage très -intéressant sur les Huiles volatiles de Murcie, a considéré ces cristaux comme étant de la même nature que le camphre. En exposant à l'air libre l'huile volatile de lavande dans une assiette de porcelaine, dans un lieu où la température étoit entre 7,5 — o et 1 5 H— o, il a obtenu de 4 arrobes ' d'huile, î arrobe 3s/,„ de cristaux. Ceux-ci pouvoient être facilement séparés de leur eau-mère, en les faisant égoutter dans un entonnoir de verre. On obtient, en distillant avec de l'eau les feuilles de mar- jolaine, desauge, les tiges de romarin garnies de leurs feuilles y des huiles volatiles qui , placées clans les mêmes circonstances que la précédente, donnent des cristaux. M.Proust a retiré de 9 arrobes 21 livres 2 onces d'huile de marjolaine 1 arrobe 'Jt!ii de 7 arrobes 1 3 liv. 1 once d'huile desauge, 1 arrobe '7/Sit de 16 arrobes d'huile de romarin 1 arrobe '/„„ L'huile de sauge donne des cristaux plus tard que l'huile de lavande, et plus tôt que les autres; l'huile de romarin les donne plus tard que l'huile de marjolaine. Les cristaux de l'huile de romarin peuvent être séparés de leur eau-mère de la même manière qu'on sépare l'eau -mère des cristaux de l'huile de lavande; mais, quant aux cristaux de l'huile de sauge et surtout ceux de l'huile de romarin , il faut les presser entre du papier, parce qu'ils sont mouillés d'une eau-mère plus ou moins visqueuse. M. Proust assure que les cristaux de ces huiles se subliment 1 L'arrobe vaut 25 livre». 554 HUI et se comportent avec l'acide nitrique comme le camphre. M. John Brovvn, qui a examiné des cristaux extraits de l'huile de thym , a observé que ces derniers n'étoient pas dissous par l'acide nitrique; en quoi ils diffèrent du camphre. îî existe, dans quelques végétaux , des principes odorans qu'on ne peut obtenir par le procédé de la distillation : tels sont les arômes du lis, de la tubéreuse, du jasmiu , de la violette, qui entrent dans la composition de plusieurs par- fums de toilette. On a imaginé un procédé très-ingénieux pour séparer ces arômes des fleurs qui les contiennent. On commence par étendre au fond d'une boite cylindrique d'étain ou de fer-blanc un morceau de flanelle' imbibé d'huile d'olive ou, ce qui vaut mieux, d'huile de ben. On met par-dessus une couche de fleurs; on étend sur celles-ci un second morceau de flanelle semblable au premier ; on le recouvre de fleurs , et on finit de remplir ainsi la boîte de couches successives de flanelle et de fleurs. Quand cela est fait, on ferme la boîte avec un couvercle, qu'on lute avec du papier imprégné de colle de farine. Après vingt -quatre heures, on ôte les fleurs, parce qu'elles ont cédé à l'huile fixe tout l'arôme qu'elles peuvent lui abandonner ; et comme l'huile fixe est loin d'être saturée, on met de nouveau la flanelle qui en est imprégnée avec des couches successives de fleurs nouvelles. On répète cette opération jusqu'à ce qu'on juge que l'huile soit suffisamment chargée d'arôme; lorsqu'on est parvenu à ce résultat, on met les flanelles dans l'alcool, on les exprime de manière a en séparer l'huile, puis on distille les liqueurs au bain-marie : le produit est de l'alcool tenant le principe aromatique des fleurs que l'on a traitées. Les parfumeurs donnent le nom générique d'essence à tout produit obtenu par ce procédé; ils distinguent chaque sorte d'essence , en joignant au mot générique le nom de la fleur qui a fourni l'arôme : de là les expressions d'essence de jasmin, d'essence de tubéreuse, etc. : Ou Lien encore une couche de coton. IIUI *55 Tableau des couleurs que présentent différentes huiles volatiles. Huiles volatiles blanches. Huile de fenouil ; — de semences d'anis; — de racines de carlina acaulis; — de copahu; — de racines d'aunée ; — de feuilles de mélisse; — de térébenthine ; — de romarin; — de rose. Huiles volatiles jaunes. Huile des racines de roseau odorant; — de piment; — d'anet; — de bergamotte; — de myrthe ; — de carvi ; — d'amomum : — de cerfeuil; ■ — de cannelle; — de citron ; — de cochléaria; — de safran ; — de cubébes; — de cumin; — de cascarille; — de galanga; — d'hysope ; — de lavande ; — de racines de Uvisiicum liguslicum; ■ — de muscade; ■ — de marjolaine ; — de la résine de lentisque ; — de menthe poivrée ; 536 HUI Huile de racine d'ache ; — de pouliot; — de rue; — de genêt ; — de santal blanc ; — de sabine ; — de sassafras ; — de sariette ; — de thym; — de gingembre. Huiles volatiles brunes. Huile de semences d'anis étoile ; — décorce du laurus culilaban • — de baies du laurus nobilis; de fleurs de dictame ; - — de racines d'andropogon scheenanthum. Huiles volatiles bleues. Huile de pétales de camomille; — de la plante de matricaire ; — de la racine de zédoaire (bleue verdàtre)- Huiles volatiles vertes. Huile de feuilles d'absinthe ; — de feuilles de melalcuca leucodendra- — de semences de genièvre; — de feuilles de sauge ; — de la racine de valériane ; — de fleurs de millefeuille. Tableau des densités de quelques huiles volatiles 1 par Lewis. Th. de Saussure. Huile de sassafras i ,094 — ■ de cinnamome i.o55 — de clous de girofle 1,084 — de fenouil o?997 — d'anet 0,994 HUI 537 Lewis. Th. Je Saussure. Huile de pouliot 0,978 — de cumin 0.975 — de menthe 0,975 — de muscade 0,948 — de tanaisie 0,946 — de semences de carvi.... 0,940 — d'origan 0,940 — d'aspic 0,936 — de romarin 0,934 0,886 à i5 — de baies de genièvre ... . 0,911 — d'orange 0,888 — de térébenthine °,792 0,8860 à 22 — de citron .• • • • 0,000 0,847 id. — d'anis 0,000 0,9857 à 25 — de lavande 0,000 0,898 à 20 Tableau de la composition de plusieurs huiles essentielles , par M. Th. de Saussure. Oxigène. Carbone. Hydrog. Azote. Huile volatile de citron. . 0,000 86,899 12,326 0,775 — volatile de térében- thine 0,000 87,788 11,646 o,566 — volatile de lavande. 13,07 75, 5o 11,07 0,06 — volatile de romarin. 7,73 82,21 9,42 0,64 — volatile d'anis com- mun , fusible à 17 deg. i5,82t 76,487 9,352 0,340 — concrète d'anis, fu- sible à 20 degrés.... 8,541 83,468 7,53 1 0,460 — volatile commune de rose, fusible entre le 2cj.e et le 5o.e degré. . . 0,949 82,o53 13,124 0,874 — concrète de rose > fusible entre le 55.e et le 54-e degré 86,743 14,889 553 HUI Considérations sur les huiles volatiles. Les réflexions que nous avons faites sur les huiles végétales fixes, envisagées comme ne devant pas constituer une espèce de principe immédiat, s'appliquent aux huiles végétales vola- tiles. Nous ignorons s'il sera possible d'en constituer un genre d'espèces bien définies; et, sans parler ici des principes odo- rans des liliacées, etc., qui n'ont point été obtenus par la distillation, et qui, sauf l'odeur, ont peut-être des pro- priétés toutes différentes de celles que nous leur supposons, on peut élever , sur les huiles volatiles mêmes qui passent pour avoir des caractères bien définis, des questions qui ne sont point encore résolues, et qui cependant devroient l'être , pour qu'on fût en droit d'assigner à ces substances le rang qu'elles doivent occuper dans un système de chimie végétale. Ainsi il faudroit savoir si les matières cristallisables que l'on ob- tient des huiles volatiles, y sont toutes formées, ou si elles proviennent de quelque altération de la matière huileuse ; il faudroit savoir si , telle huile volatile soumise à l'ébulli- tion sous une pression constante, la température reste inva- riable depuis le commencement de la vaporisation jusqu'à la fin; et, en supposant que l'on eût ce résultat, il faudroit en- core essayer d'évaporer l'huile, en partie seulement, dans une atmosphère plus ou moins rare , et à la température de l'atmosphère ou de quelques degrés au-dessus, afin de voir si la tension et les autres propriétés du produit seroient les mêmes que celles du résidu. On pourroit faire usage d'une cornue adaptée à un ballon qui seroit plongé dans un mé- lange frigorifique ; l'intérieur de l'appareil communiqueroit à une pompe pneumatique, au moyen de laquelle on raré- fieroit l'atmosphère intérieure au commencement de l'expé- rience pour accélérer l'évaporation. Nous avons tout lieu de croire que les huiles volatiles co- lorées doivent cette propriété à un principe étranger à la substance huileuse ; car nous nous sommes assurés que plu- sieurs de ces huiles qui passent généralement pour avoir une couleur propre, perdent cette propriété lorsqu'on les distille avec les précautions convenables. Quant aux odeurs si variées des huiles, elles donnent lieu HUI 559 à des réflexions qui, pour être bien comprises, demandent à être exposées avec quelque détail. Avant la Théorie de Lavoisier, on pensoit assez généralement que les huiles étoient principalement formées de phlogistique et d'un acide: dans les huiles fixes l'union de ces corps passoit pour être si intime que l'acidité étoit neutralisée; dans les huiles vola- tiles, au contraire, il y avoit plus d'acide, et il s'y trouvoit dans un état de combinaison assez foible pour qu'il pût rougir le tournesol, et jaunir et même corroder les bouchons qui sont exposés à la vapeur de ces huiles. On pensoit en- core, d'après Boerhaave, que les huiles volatiles contenoient l'arôme, c'est-à-dire, le principe de l'odeur des plantes d'où elles avoient été extraites. La distinction de l'arôme étoit très-vague , puisqu'elle avoit été faite pour expliquer la cause d'une propriété qu'on n'avoit point isolée des huiles vola- tiles : il fut donc facile à Fourcroy de faire sentir aux chi- mistes de l'école de Lavoisier qu'il n'y avoit pas de raison suffisante pour admettre l'existence d'un corps qu'on ne pouvoit point isoler de ceux auxquels on prétendoit qu'il étoit uni; qu'eu conséquence, si l'on vouloit être fidèle aux principes que l'on avoit suivis lors du renouvellement de la chimie, il falloit regarder l'odeur des huiles volatiles comme leur appartenant en propre. Cette manière de voir étoit conforme à la philosophie de la science et à l'état des con- noissances chimiques du temps; car c'est un principe que, lorsqu'on ne peut séparer plusieurs sortes de substances d'une matière organique sans en altérer évidemment la' nature, on est conduit à regarder toutes les propriétés de cette ma- tière comme lui étant essentielles. Or on en étoit à ce point, pour les huiles volatiles, lorsque Fourcroy écrivoit; mais aujourd'hui, d'après la grande analogie de composition élé- mentaire que M. Théodore de Saussure a observée dans quelques huiles volatiles, qui ont d'ailleurs des odeurs ex- trêmement différentes, il n'est pas déraisonnable de croire, avec ce chimiste , que ces huiles pourroient être essentiel- lement identiques , et devoir leur odeur a des principes étrangers à leur nature. Nous reviendrons sur cet objet au mot Principes immédiats. (Ch.) 540 HUI HUILMO (Bot.), nom péruvien d'une bermudienne de l'herbier de Dombey. qui est son sisyrinchium huilmo : c'est peut-être le même qui est cité par Feuillée sous celui d'iLLjiu. Voyez ce mot. ( J. ) HUINAN (Bot.), arbre du Chili, que Dombey croit être une espèce de schinus, quoiqu'il ait un port différent. (J.) HUINCUS. (Bot.) Voyez Chiucumpa. (J.) HU1RCACASA (Bot.), nom péruvien du solarium stellatum de la Flore du Pérou. (J.) HU1SICSICS0CHITL. (Bot.) Voyez Herbe de Sainte -Ca- therine. (J. ) FIN PU VINGT-UNIEME VOLUME. Strasbourg, de l'imprimerie de F. G. Levrault , imprimeur du Roi. 4 En vente chez les mêmes libraires à Strasbourg et Paris : MINÉRALOGIE APPLIQUÉE AUX ARTS, ou Histoire des Minéraux qui sont employés dans l'agriculture, l'économie domestique, la médecine; la fabrication des sels, des combustible^ cl des métaux ; l'arcLiitecturé et la décoration ; la-éeinture et le dessin; les arts mécaniques ; la bijouterie et la joaillerie. Ouvrage destiné aux artistes, fabricans et entrepreneurs. Par C. P.BRARD, ancien Direc- teur des mines de Servoz en, Savoie , l'un des concessionnaires des houillères de la Dordogne ; 3 vol. in - 8.°, avec 1 5 planches. PROCLI PHILOSOPHI PLATONICI OPERA , e codd. mss. biblioth. Reg. Parisiensis, luin, primum edidit, lectione varielate , versione lalina , commentariis illustravit Victor COUSIN , Professor philosophiœ in acad. Parisiensi. Tomus lerlius , continens partem posteriorem commeniarii IN PRIMUM PLATONIS ALCIBIADEM.; in-8.° Souscription. DES DÇNTS DES MAMMIFÈRES, considérées comme caractères zoologiques ; par F. CUVIERv, in - 8.°, avec go planches. Cet ouvrage paroîtra eiï q livraisons. Wm sep mm mm 1H31 m ■PB