■ LIBRARY OF IQ85_IQ56 ^ m 1 11 il i m S^ DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMEHT DES DIFFEREES ÊTRES DE LA NATCRE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPKÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A. l\'TILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MEDECINE, l'ACR I CU LTU RE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi et des principales Ecoles de Paris. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME XXIF. ISA = RYV. Le nombre d'exemplaires prescrit par la loi a été dé- posé. Tous les exemplaires sont rei^êtus de la signature de l éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MEMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commercans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt à connoîtrelesproductions (le la nature, leurs caraclcresgénériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi, et des principales Écoles de Paris. TOME VINGT-QUATRIÈME. F. G. Levrault, Editeur, à STRASBOURG, et rue des Fossés M. le Prince, n." 3i, à PARIS. Le Normakt, rue de Seine, N.° 8, à PARIS. 1822. Lisle des Auteurs par ordre de Matières. Physique générale. M. LACROIX , membre de l'Académie des Sciences et professeur au Collège de France. (L.) Chimie. M. ClIEVREUL , professeur au Collège royal de Charlemagne. (Cb.) Minéralogie et Géologie. M. BRONGNIART, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. (B.) M. BROCHANT DE VILLIERS , membre de l'Académie des Sciences. (B. de V.) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. (D. F.) Boiani/jne. M. DESFONTAINES, membre de l'Académie des Sciences. (Desf.) M. DE JUSSIEU , membre de l'Académie des Sciences, professeur au Jardin du Roi, (J.) M. MIRBEL , membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté àfs Sciences. (B. M.) M. HENRI CASSINI , membre de la Société phllomatique de Paris. (H. Ciss.) M. LEMAN, membre de la Société philoma- lique de Paris. (Lem.) M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS , Docteur en médecine, membre de plusieurs .Sociétés savantes. (L. D.) JW. MASSEY. (Miss.) M. POIRET, membre de plusieurs Société^ savantes et littéraires , continuateur de l'Encyclopédie botanique. (Poir.) M. DE TUSSACj membre de plusieurs^ Sociétés savantes, auteur de la Flore des Antilles. (De T.) Zoologie générale , Anatomie et Physiologie. M. G. CUVIER , membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi, etc. (G. C. ou OV.ou C.) Mammifères. M. GEOFFROI , membre de l'Académie des Sciences, professeur au Jardin du Roi. (G.) Oiseaux. M. DUMONT , membre de plusieurs Sociétés . (Cb. d.) Reptiles et Poissons. M. DE LACÉPÈDE, membre de l'Académie des Sciences, professeur au Jardin du Roi (L. L.) M. DUMERJI^, wepbre de l'Académie dei Sciences, professeur à l'École de médecine. (C. D.) M. CLO.QUET, Docteur en médecine. (H. C.) Insectes. M. DUMERIL, membre de l'Académie de« Sciences , professeur à l'Ecole de médecin». (C. D.) Crustacés. M. W. E. LEACH, membre de la Société royale de Londres , Correspondant du Mu- séum d'histoire naturelle de France. ( W. E. L. ) Mollusques , fers et Zoophytes. M. DE BLAINVILLE, professeur i la Faculté des Sciences. (De B.) ^.. TURPIN, naturaliste, est chargé de 'exécution des dessins et de la direction de a gravure. MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objets qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus paiticulié- rement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse. M. F. CUVIER est cbargé de la direction générale de l'ouvrage, et il coopérera aux articles généraux de zoologie et à l'histoire des mammifères. (F. C.) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. ISA Isabelle. {Conchjl.) c'est le nom vulgaire d'une espèce de coquille du genre Porcelaine, Cyprcea isabella, Linn. , de couleur fauve ou isabelle. (De B. ) ISABELLE (Entom.) , nom d'une espèce de petite demoi- selle du genre Agrion : c'est la variété C, dite la vierge. (CD.) ISABELLE (Ichthj'ol.) , nom d'un squale de l'Océan paci- fique : c'est le Squalus Isabella de Gmelin. ^'oyez Squale. (H. C.) ISABELLE. (Ornith.) M. Levaillant a nommé isabelle un oiseau ayant du rapport avec la gorge -bleue, qui est figuré tom. 3 , pi. 1 2 1 , n.° 2 , de son Ornithologie d'Afrique. (Ch. D.) ISACHNE. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones , à fleurs glumacées, de la famille des graminées , de la triandrie. digjnie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel .- Un calice biflore , à deux valves égales; une fleur mâle, une autre femelle, à deux valves; deux petites écailles à la base de l'ovaire; trois étamines; deux styles; une semence renfer- mée dans les valves durcies et persistantes. IsACHNE AUSTRAL : Isachne australis , Rob. Bro\vn. , Noi>, Holl. , 1 , pag. 196. Cette plante a le port du panicum colo- ralum. Ses chaumes sont droits , cylindriques ; les feuilles planes, barbues à l'orifice de leur gaine; les fleurs disposées 24. I 2 ISA en une panicule simple, terminale, luncéolée ; les rameaux et les pédicelles flexueux ; les deux valves calicinales d'égale grandeur , membraneuses , obtuses ; celles de la corolle égales; les stigmates plumeux ; les semences adhérentes aux valves de la corolle. Cette plante a été découverte sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. IsACHNE MENERi : Isachnc meneritana, Rob. Brown , loc. cit.; Gramen paniculatum , etc., Burm. , ZejL , tab. 47 5 fig- 3; Pluken., PhjL, tab. 000 , fig. 2. Ses tiges sont droites, grêles, presque entièrement recouvertes par les gaines des feuilles; celles-ci sont planes, alongées , acuminées, striées, hérissées à l'orifice de leur gaine : la panicule droite , alongée , un peu resserrée; les ramifications très-menues; les pédicelles courts, simples ou divisés , soutenant un très-petit épillet ovale ; toutes les valves mutiques, un peu obtuses. Cette espèce croît à l'île de Ceilan. (Poir.) JSJEA (Bot.), nom donné par les Égyptiens à l'hellébore noir, suivant Ruellius et Mentzel. (J.) ISAIRE. (Bot.) Voyez Isaria. (Lem.) ISANA. {Ornith.) L'oiseau dont le nom a été ainsi écrit par Buffon , est l'izanatl de Fernandez, chap. 02, qu'on ap- pelle aussi jxtlaoUzanatl au Mexique, et qui tient de l'étour- neau et de la pie. Brisson regarde cet oiseau comme iden- tique avec la pie de la Jamaïque, de Catesby ; mais ce rap- prochement a été confeslL'. (Ch. D.) ISANTHE, Isanthus. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , irrégulières, de la famille des labiées, dont le caractère essentiel consiste dans un calice campanule , à cinq divisions presque égales ; une corolle à peine labiée , à cinq lobes presque égaux ; quatre étamines courtes, didynames; un ovaire supérieur, à quatre lobes; le style terminé par deux stigmates inégaux ; quatre noix rem- plissant le tube agrandi du calice. IsANTHE A FLEURS BLEUES : Isanthus cœi'uleus , Mich. , FI. hor. Amer., 2, pag. 3, tab. 3o. Plante herbacée, découverte dans la Caroline et la Virginie par Michaux. Ses tiges sont pu- bescenfes, un peu visqueuses; ses rameaux ouverts , opposés; ses feuilles à peine pétiolées, ovales-lancéolées, presque gla- bres, un peu ciliées à leur contour, traversées par trois ner- ISA 3 vures longitudinales. Les fleurs sont opposées, axillaires, pé- donculées; le pédoncule un peu glutineux , à une ou deux fleurs d'un bleu clair : les divisions du calice lancéolées ; les deux inférieures plus rapprochées: la corolle presque régu- lière, à peine plus longue que le calice; son tube étroit, cy- lindrique : le limbe à cinq lobes plans, presque égaux, ovales , un peu arrondis, deux supérieurs, trois inférieurs, celui du milieu un peu plus long : les filamens des étamines presque égaux; les anthères ovales, échancrées à leur base; le style courbé vers son sommet; les stigmates écartés, linéaires, ré- fléchis; les noix globuleuses, un peu ovales, ridées, réticu- lées , réunies par leur base , occupant la capacité du tube agrandi du calice. (Potr.) ISANTHUS. (Bot.) M. Kunth suppose, dans ses Nom gê- nera et species plant ar um , fom. IV, pag. i 2 et 14 (édit. in-4.°), que M. De Candolle a fait du chœtanthera multiJJora de Bon- pland un genre nommé Isanthus .- c'est sans doute une er- reur; car nous n'avons pu trouver nulle part ce prétendu genre, attribué par M. Kunth à M. De Candolle. (H. Cass. ) ISARD {Mamm.), nom que Ton donne au chamois dans les Pyrénées. Voyez AiN tilope. (F. C ) ISARIA. (Bot.) Hill, dans sa Classification des champignons, nomme ainsi le puccinia de Micheli. 11 ne faut pas le confondre avec ïisaria de IVl. Persoon , que les botanistes ont adopté. Ce genre comprend de très-petits champignons mous, qui ont Taspect de byssus ou de moisissures ; ils sont simples ou rameux , cylindriques ou en forme de massue, et recouverts d'une poussière farineuse, composée d'un nombre infini de séminules, imperceptibles à l'œil nu, qui adhèrent à des fila- mens simples ou rameux. Ces champignons, assez nombreux en espèces, dont la plu- part même n'ont pas encore été bien étudiées , croissent sur les feuilles mortes, les branches et les bois pourris, les agarics et les bolets décomposés, sur les racines des mousses et même sur les chrysalides mortes. Ce genre est placé par M. Persoon, dans son Sjnopsisfuw gorum, entre les genres Perico/xia et Stemonitis ; mais, dans sa Mycologie d'Europe, qui paroit à l'instant, il le place loin de ces genres, et entre le ceratium et le ceratonema [dans 4 ISA ses champignons exospores bissoïdes), qui même en ont fait partie. Selon cet auteur, Valeurisrna saccharina, Link (voyez Farinelle) , doit y être rapporté. Le petit groupe des cepha- lotriches de Nées et de Pries comprend les genres Isaria, Ceratium , Coremium et Cephalotrichum. Une vingtaine d'espèces composent ce genre. Nous ferons remarquer les suivantes: 1.° IsARiA ÉPAIS ; Isaria crassa . Pers. Simple, épais, pres- que conique, muni d'un stipe distinct, glabre. Il croît le long des chemins sur les chrysalides recouvertes de terre. Il est le plus souvent solitaire; sa hauteur est de trois lignes et son épaisseur de deux. Il est rare. 2." IsARiA A PIED VELU ; Isaria velutipes , Link, Berl. Mag.y 3 , pag. 2o , fig. 32. Simple , en forme de massue, d'un blanc de neige , à stipe distinct , floconneux. 11 croît dans les mêmes circonstances que l'espèce précédente. 3.° Isaria MONiLioÏDEs ; Isaria monilioides , Alb. et Sch\v. , ISisk., n.° 1077, t^^' ^2, tig. 2. Simple, droit, ferme, en forme de massue oblongue, blanc ou jaunâtre. Il croît sur le bois, les écorces de pin, d'aune, de chêne, etc. Il n'a guère plus d'une demi-ligne de hauteur, et forme de petites touffes qui, vues au microscope, semblent de petites forêts. 4.° Isaria épiphylle ; Isaria epiphjUa , Pers. En forme de massues alongées, simples, réunies plusieurs par leur base en touffes blanches. Il a trois lignes de hauteur et croît sur les feuilles, particulièrement sur celles du peuplier. On le trouve encore sur les agarics demi-putrifiés et sur les cuirs gâtés. 5.° Isaria couleur de chair; Isaria carnea , Pers., Obs. myc, 1 , tab. 2 , fig. 6,7. Etalé, fugace, d'abord blanc , puis couleur de chair, ensuite roussàtre ; stipe droit, simple, rarement divisé, grêle, cylindrique, flasque, terminé en tête oblongue, composée de petits filamens déliés, chargés de poussière. Il a une ligne de hauteur et croît en automne sur les mousses et les feuilles sèches. (Lem.) ISAROKITSOK {Omith.) . nom groenlandois du grand pia- goin, alca impennis , Linn. ( Ch. D.) ISARON. (Bot.) Ce nom grec est cité par Cordus pour le dracunculus des Latins, arum dracunculus des botanistes. U est aussi nommé iaron par le même. (J.) ISC 5 ISATIS. (Bot.) Ce nom latin rlu pastel a été aussi donné par quelques anciens à la plante de l'indigo , dont on retire une couleur bleue comme celle du pastel. Il est cité par Lobel et Daléchamps pour une saponaire , saponaria vaccaria. (J.) ISATIS (Mamm.) , nom d'une espèce de renard. Voyez Chien. (F. C.) ISAURE, Isaura. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille des apocinées , de la pentandrie digjnie de Linnaeus, dont le caractère essentiel consiste dans un calice court , à cinq folioles étalées; une corolle tubulée , ventrue à sa base; cinq étamines, comme dans les asclépiades , soudées avec le pistil; des corpuscules à deux cornes; les lobes ascendans ; deux ovaires; les styles courts; deux follicules horizontaux. IsAURE DE Madagascar : Isaura allicia , Commers. , Mss.; Poir. , Encycl. , Suppl. ; Slephanotis , Pet. Thou. , Nov. gen. Madag., 1 1 , n." 35. Arbrisseau découvert par Commerson à l'île de Madagascar, d'un aspect très-agréable parle nombre de ses grandes et belles fleurs. Ses tiges sont grimpantes; ses feuilles pétiolées, ovales, coriaces, très-entières, bordées à leur contour, glabres, d'un vert jaunâtre; les fleurs nom- breuses, axillaires; les pédoncules simples, chargés d'une à trois fleurs; le calice court, très-glabre, à cinq découpures profondes, lancéolées, aiguës; la corolle d'un jaune pede, tubulée, longue d'un pouce et demi; le tube cylindrique, un peu ventru à sa base ; le limbe de moitié plus court que le tube , à cinq lobes droits, ovales, aigus. Le fruit consiste en deux follicules épais, acuminés, ouverts horizontalement; les semences aigrettées. (Poir.) ISCA. (Bot.) Voyez Esca. (Lem.) ISCH^MON. {Bot.) La plupart des anciens donnoient ce nom au chiendent des boutiques, panicum dactyium de Lin- naeus, cfnodon de M. Richard; et il paroît même que l'ap- plication de ce nom remonte jusqu'à Pline, suivant Clusius et Daléchamps. 11 a encore été employé pour le panicum san- guinale de Linnaeus, et Tabernaemontanus le donnoit aussi à Vandropogon ischœmum. Maintenant il est appliqué par Lin- naeus à un autre genre de graminées. Voyez Ischème. (J. ) 6 ISC ISCHAS. (Bot.) Ce nom de Théophraste , qui signifie, selon Gaza, son interprète, une figue ou une poire, est appliqué, suivant lui, à un tithymale dont la racine tubéreuse a la forme d'une poire , et on le trouve ainsi mentionné par Clusius. Il existe un autre ischas , ou ischias, rapporté par Ruellius et Rlentzel au leucaeantha de Dioscoride, ou spina alha de Dodoens, lequel est, selon C. Bauhin , le chardon- marie , carduus marianus de Linnœus, siljbum de Vaillant et des modernes. Voyez Ischias. (J. ) JSCriÈME, Iscliœmum. {Bot.) Genre de plantes monocoty- lédones, à fleurs glumacées , de la fiimille des graminées, de la piAf garnie monoécie de Linnasus , offrant pour caractère essentiel .- Des fleurs polygames ; les balles calicinales bivalves , à deux ou trois fleurs, l'une mâle, l'autre hermaphrodite; la balle corollaire à deux valves; trois étaniines ; les anthères oblongues; deux styles; les stigmates plumeux ; une semence oblongue, linéaire, enveloppée par la balle florale. IscHÉME MLTiQUE : Ischœmum muticum , Linn.; Lamk. , III. gen. ,tab. SSg; Gaertn. fils, Carp., tab. 181; Tagadi , Rheed., Hort. Ma!ab., 12 . tab. /jg. Cette graminée a des tiges menues, cylindriques, articulées; ses feuilles sont striées, assez sem- blables à celles des roseaux, garnies de longs poils blancs; leur gaine enveloppe les tiges dans toute leur longueur jus- qu'à la naissance des fleurs ; celles-ci sont disposées en un épi terminal, médiocre, simple ou partagé en deux; les se- mences reniermées dans les valves de la corolle dépourvues d'arêtes. Cette plante croît aux lieux bas et enfoncés dans les Indes et à la côte du Malabar. IsCHÉME BARETE : Ischœmum aristatum , Linn., Spec. pi.; Retz, Oh. bot., 6, pag. 35. Autre espèce des Indes, assez sem- blable, par son port, à la précédente; mais dont les feuilles sont ciliées, rudes à leurs bords: deux épis terminaux, plus longs , pédoncules. Le calice renferme deux fleurs sessiles, barl.Mies à leur base, ciliées à leurs bords; une troisième sté- rile, pédicellée; dans les fleurs hermaphrodites les semences sont surmontées d'une arête torse, Vlschœmum barbatum. , Retz, /. c, , se distingue de la précédente par ses fleurs mu- nies de deux ou trois nœuds au bord de leur valve extérieure. IscHS.ME HispiDE ; Ischœmum iiispidum , Kunth , m Humb. et ISE 7 BoTipî., m. gcn., 2 , pag. 184; Andropogon hispidus , "VVilld. Cette plante, de l'Amérique méridionale, s'élève à la hau- teur de trois pieds sur une tige simple , glabre , pubescente à ses nœuds; ses feuilles sont planes, linéaires, rudes et pi- îeuses à leurs deux faces; les fleurs disposées en une panicule roide, serrée, vcrticillée ; les rameaux fascicules; les valves à trois nervures; la fleur hermaphrodite pourvue d'une arête» Ischème i-ausse-méliq€e : Ischcvnuim melicoides , Willd. , ■Spec, 4, pag. 741. Ses tiges sont rameuses à leur base, hautes d'un pied et demi; les feuilles étroites ; les gaines striées, barbues à leur orifice; l'épi simple, grêle, solitaire , terminal; îes fleurs nombreuses, sessiles , unilatérales; les valves cali- cinales traversées par une nervure verte, renfermant trois fleurs, deux mâles, une hermaphrodite; la valve extérieure bifide au sommet, avec une arête droite. Cette plante ci oit dans les Indes orientales. M. Rob. Brown a décrit plusieurs autres espèces à'iscaœ- iniim , originaires de la Nouvelle -Hollande. Il pense qu'il faut réunir à ce genre le colladea de Cavanilles, et le sehima de Forskaî. Il les distingue : 1." en épis simples, solitaires, aristés; 2.° en épis simples, fascicules et mutiques; 3." en épis conjugués ou deux à deux. (Poir.) ISCHIAS {Bot.), un des anciens noms de Yechinops. Voyez ïscHAs, (H. Cass, ) ISCHYS (Bot.), un des noms grecs de la conyze, suivant Ruellius et Mentzel. (J. ) ISCUMNIM, NUPCHUCRI. (Bol.) Noms péruviens du gardénia longiflora , qui croit dans les forêts des Andes du Pérou, et cités dans la Flore de ce pays. Les Indiens aiment à sucer son fruit, qui contient une pulpe douce. (J. ) ISERINE. [Min.) M. Jameson a donné ce nom au minerai de fer qu'on nomme aussi fer titane, menakanite, et qui est spécialement composé, d'après Klaproth , de fer oxidé, 72, et de titane oxidé, 28. Son nom lui vient de celui de la rivière d'Iser, en Silésie, parce qu'il se trouve dans le sable de cette rivière. ( B. ) ISERTIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille des ru- hiacées , de ïhexandrie monosynie de Linnaeus , offrant pour ? ISG caractère essentiel .- Un calice supérieur, à cinq ou six dents; une corolle infundibuliforme ; le tube alongé, un peu courbé; Je limbe à six découpures; six étamines non saillantes; un ovaire inférieur; un style; un stigmate en tête, à six lobes. Le fruit est'un drupe presque globuleux , à six noyaux osseux , Vniloculaires , polyspermes. Ce genre, qu'Aubletavoit réuni aux gwe//arcia, en diffère évi- demment parla disposition de ses fleurs, surtout par le carac- tère de ses fruits, à six noyaux uniloculaires et polyspermes, IsEftTiA A i-LEURS ROUGES: Iscrtia coccinca , Vahl , EgL, 2, pag. 27; Lapik. , lit. gen., tab. 269 ; Guettarda coccinea , Aubl., Guian., 1 , tab. i25. Arbre de médiocre grandeur, dont le ^ois est blanc, peu compacte; son écorce roussàtre et gercée; ses rameaijx anguleux, opposés, couverts d'un duvet roussàtre; les feuilles opposées, pétiolées, avales-oblongucs, cendrées et pubescentes en-dessous; les stipules lancéolées, caduques; le^ fleurs d'un beau rouge , disposées ep une panicule rameuse çt terminale, munie, dans chacune de ses divisions, de deux; petites bractées opposées, aiguës; chaque fleur sessile ; le calice court, persistant; la corolle veluç , Ipngue de deux pouces; le limbe petit, peu ouvert, à six divisions aiguës; les anthères oblongues; le style de la longueur, du tube. Le frui^ est un drupe globuleux, rouge à sa maturité. Cet arbre croit dans les bois, à la Guiane. 11 fleurit et fructifie pendant presque tous les mois de l'année; son bois est amer; ses fruits doux et bons à manger. D'après le rap- port d"Aublet, la décoction de sçs feuilles est employée, par les Crépies, en fonientatipns, en bains et en douches pou? guérir les enflures. Vahl ajoute à ce genre une autre espèce, sous le nonj û'isertia paryiflora , EgL, 2 , pag. 28 , tab. i 5. Ses feuilles sont oblopgues, très- ordinairement glabres, quelquefois un pei^ velues à leur face inférieure; les feuilles inférieures légère- ment échancrécs en cœur à leur base; les fleurs petites, disr posées en un thyrse ovale. Cette espèce a çté découverte î\ l'île de la Trinité. (Poir.) ISGARUM {Bot.), nom vulgaire d'une espèce de soude dans la Toscane , suivant Césalpin. ( J. ) ISICUS. {IchlhyuL) Alexandre de Tralles a désigné par le ISI 9 nom d')'(r/;doç , un animal aquatique dont on ignore la na- ture , et qui est probablement le même que VUicus de La Chesnaye des Bois, qui paroît avoir défiguré ce mot. Voyez lucus. (H. C.) ISIDÉES , Isidea, (Zoophyt.) M. Lamouroux, ayant cru de- voir subdiviser en plusieurs petites sections génériques les isis de Linnœus et même des auteurs plus modernes, a été nécessairement conduit à considérer comme formant une famille ces genres ainsi démembrés, et il lui a donné le nom d'IsiDÉEs. Elle a du reste pour caractères ceux du genre Isis, tel qu'il étoit établi, c'est-à-dire que la partie solide, la seule connue dans nos collections, ou le polypier, est composée d'articulations alternativement calcaires et cornées ou subé- reuses, et qu'elle est entourée d'une espèce d'écorce , comme dans le corail et les gorgones. Les genres que M. Lamouroux met dans cette famille , sont les suivans : Melitée , Mopsée , Isis et Adéona (Supplément du tome I."^, p. 60). Voyez chacun de ces mots. (De B.) ISIDIS LAPIS. (Foss.) Quelques anciens oryctographes ont donné ce nom à descidarites fossiles, couverts de mamelons, parce qu'on a représenté la déesse Isis avec un grand nombre de mamelles. (D. F.) ISIDIUM. {Bot.) Genre de plantes de la famille des lichens, établi par Acharius , et qui comprend un petit nombi'e d'es- pèces crustacées formées de très-petits rameaux extrême- ment serrés par le bas , et formant une croûte plane , étendue et uniforme. Ces rameaux [podetia, Ach.) sont solides; ils supportent des conceptacles sessiles , orbiculaires, convexes d'abord, puis presque globuleux et solides. ].° IsiDiUM coRALLiN : Isidium coralUnum , Ach. ; Lichen coral- linus , Linn., Engl. Bot., pi. i54i ; Jacq. , Coll., 2, pi. i3, fig. 2; HofiFm. , Enum. , tab. 4, fig. 2. Croûte dure, épaisse, grenue , gercée ou crevassée , d'un blanc grisâtre ; rameaux cylindriques, simples ou divisés; conceptacles d'un roux cendré. Cette espèce croît sur les pierres et les rochers par- tout en Europe. Elle présente des tubercules globuleux, blancs et proéminens , qui sont formés par la réunion de plusieurs rameaux plus élevés et plus divisés que les autres. 2° Isidium E>f stalactite : Isidium stalacliticum , Clém. Ach.: io ISI Isidium melanochlorum , Decand., Flor. fi\, n." 888. Croule épaisse, rugueuse et verruqueuse , un peu fendillée, d'un vert glauque; rameaux agrégés, solides, simples ou divisés, droits, épais, cylindriques, obtus, d'un gris obscur, un peu farineux. Cette espèce se trouve, en Espagne et en France, sur les rochers de grès, et particulièrement à Fontainebleau. Elle présente les mêmes tubercules que l'espèce précédente. On n'a pas encore bien examiné ses conceptacles. 3.° Isidium de Westring : Isidium tVestringii , Ach. , De- cand. ; Lichen TVestringii, Ach., Prodr, , 88, tab. 2, fig. 2. Croûte grisâtre, un peu épaisse, fendillée en nombreuses aréoles, petites et anguleuses; rameaux d'abord presque glo- buleux, puis alongés , cylindriques , simples ou subdivisés; conceptacles bruns. Cette espèce a été observée sur les ro- chers en France, en Suisse, en Suède et en Angleterre. A-" IsiDiUxM TUBERCULEUX; Isidiiwi phymatodcs , Ach. Croûte d'une couleur de soufre pâle, fendillée, aréolée , verru- queuse et un peu pulvérulente; rameaux cylindriques, sim- ples ou rameux; conceptacles d'un brun jaunâtre. Il croît sur les écorces des arbres, du hêtre, du pin, etc. Il offre une va- riété pulvérulente, plus verte, à rameaux presque globuleux et à conceptacles jaunâtres , qui croît sur les troncs d'arbre. 6.° Isidium indistinct ; Isidium coccodes, Ach. ; Lepra ohscura, Ehrh. Croûte d'un gris sale ou jaunâtre, étalée, grenue, presque pulvérulente ; rameaux tuberculiformes, presque glo- buleux ou papilliformes , extrêmement resserrés ; conceptacles d'un brun grisâtre et comme givreux. On rencontre cette espèce sur les vieilles poutres et sur le tronc des vieux arbres. Il y a encore Visidium Bassiœ , qui croît, au Malabar, sur l'écorce de l'illipé, Bassia longifolia. (Lem.) ISIDROGALVIA. {Bot.) Genre de la Flore du Pérou, qui paroît devoir être réuni au narthecium , de la famille des joncaginécs, dont il ne diffère que par trois divisions du ca- lice plus étroites. ( J. ) ISIKA. (Bot.) Adanson distingue sous ce nom les espèces de camerisier, chamœcerasus de Tournefort , dont les deux fruits sont entièrement réunis en un seul , au sommet du- quel subsistent deux ombilics distincts, qui sont le vestige du sommet des deux calices. (J.) ISÏ ISINGAK. (Ornith.) Le nom que Fabricius, Fauna groen- landica, écrit ainsi, et que Muller, Zoolog. dame, prodromus, écrit esungak , désigne , au Groenland , le labbe à longue queue de Buffon, larus parasiticus , Linn. Le même oiseau, suivant ces deux auteurs, est aussi appelé meriarsairsok. (Ca.D.) ISIS, Isis. {Zoophjt.) Linnœus est le premier qui ait em- ployé cette dénomination dans son Hortus Cliffortianus et, peu de temps après, dans la dixième édition du Sjstema naturœ, pour désigner un certain nombre d'animaux zoophytes réunis artificiellement, et parmi lesquels même ne se trou- voit pas le corail, dont il faisoit une espèce de madrépore, et que Royen y avoit déjà placé. Pallas caractérisa ce genre d'une manière beaucoup plus nette dans son Elenchus zoopliy- torum , toujours en y mettant le corail sous le nom d'jsïs nobilis. Il fut imité par Linnœus et par Gmelin dans les éditions subséquentes du Sjstema naturœ, et par tous les zoologistes, jusqu'à ce que M. de Lamarck retirât le corail du genre Isis pour en former un genre à part. Depuis ce temps, M. Lamouroux a séparé des isis de Pallas un petit nombre d'es- pèces dont il a fait les genres Melitée et Mopske (voyez ces mots) , ensorte que la phrase caractéristique du genre Isis est maintenant celle-ci : Polypes à huit tentacules, du reste à peu prés inconnus, mais qui paroissent devoir ressembler beau- coup à ceux du corail , contenus dans des espèces de loges ou cellules répandues d'une manière irréguliére à la surface d'un polypier arborescent, composé de deux parties, l'une externe, plus ou moins pulpeuse dans l'état frais, crétacée dans l'état sec, dans laquelle se terminent les polypes, et l'autre interne, solide et alternativement composée d'espèces d'articulations calcaires, sillonnées à la surface et de matière cornée. Les espèces qui ont l'écorce épaisse, friable, peu adhérente à Taxe , sont les véritables isis ; les autres , qui Pont fort mince et persistante dans l'état de dessiccation, se par- tagent dans les genres Melitée et Mopsée, par des caractères encore moins importans : aussi M. de Lamarck n'a-t-il pas cru devoir les adopter. J'ai déjà dit que les animaux des isis nous sont à peu prés inconnus: si Pallas et d'autres auteurs en ont parlé, c'est parce qu'ils rangeoient dans ce genre le corail . dont on connoît i2 ISI beaucoup mieux l'organisation. Il est, en effet, extrêmement probable que, la structure de l'axe des isis étant si rapprochée de ce qui a lieu dans le corail et dans les gorgones, il doit en être de même des animaux qui en font la partie princi- < pale. Cet axe est réellement, jusqu'à un certain point, inter- médiaire à celui de ces deux derniers genres, en ce qu'il n'est pas entièrement pierreux comme dans le corail , ni entièrement corné comme dans les gorgones : il est formé alternativement d'espèces d'articulations, ou de petits mor- ceaux de substance calcaire , sillonnés cà leur superficie et composés de couches concentriques , réunis par des inter- valles de matière entièrement cornée. La forme , la propor- tion de ces parties . de différente nature , varient extrêmement dans la longueur du polypier, et celui-ci forme, par la réunion de ses branches plus ou moins ramifiées et qui sont fort pointues à Textrémité, une sorte d'arbrisseau qui a quel- que chose de la prêle, equisetum vtilgare. D'après l'analogie qu'il y a entre les isis, le corail et les gorgones, il faut ad- mettre que la partie essentielle de l'axe des premiers est la substance cornée, et qu'elle est seulement entrecoupée par des dépôts de matière calcaire, qui tendent peut-être à augmenter avec l'âge, de manière à ce que les entre-nœuds cornés peuvent diminuer proportionnellement. Du reste, la théorie de l'accroissement doit être absolument la même que pour les gorgones et le corail. Quant à l'enveloppe de cet axe, on suppose, par la même analogie , qu'elle est molle et plus ou moins pulpeuse dans l'état frais ; mais on n'a rien de certain à ce sujet: on sait seulement que, dans certaines espèces, cette écorce desséchée est plus ou moins épaisse et friable , et qu'elle se conserve plus ou moins adliérente à l'axe. Les isis, un peu diversement colorées, existent, à ce qu'il paroit, dans toutes les mers, probablement à d'assez grandes profondeurs : les plus grandes ont de cinq à six décimètres. Elles s'attachent sur les corps solides sous- marins au moyen d'un empâtement, comme le corail et les gorgones. Elles ne sont absolument d'aucun usage, et sont en général fort com- munes dans les collections. Nous diviserons les espèces de nos cabinets en deux sections, d'après l'épaisseur et la per- sistance de l'écorce. ISI ï3 A. Espèces dont l'écorce est très-mince ( G. Melitée et MoPSÉE, Lamx.). Isis ocHRACÉE : Isis ochracea, Pallas, Linii. et Gmel. ; Rumph., Amboin., VI, pag. 204, tab. 85,fig. 1. Espèce très-rameuse, dichotome , paniculée , de couleur rouge , à articulations cornées, comme spongieuses et fauves; les cellules en étoiles. De la mer des Indes. Isis ÈCARLATE : Isis coccinca , Linn. , Gmel., d'après Ellis et Soland. , pag. 107 , n." 3, tab. 12, fig. 5. Espèce beaucoup plus petite que la précédente, mais de couleur encore plus rouge, et dont les rameaux, couverts de cellules verru- queuses, sont divergens et s'anastomosent souvent ensemble. De l'océan indien. Isis ORANGÉE : Isis auraiitia , Esp. , Suppl., 2, tab. g. Espèce très- variable pour la forme générale et pour la couleur, qui peut être rouge , pourpre ou tachetée ; mais en général ra- meuse, un peu dichotome; ses rameaux sont flexueux, subré- ticulés ou anastomosés, couverts de verrues nombreuses ; ses articulations beaucoup plus rares dans les ramuscules que dans les rameaux et sur la tige, où elles sont très-rappro- chées. Mers de l'Australasie. Isis TEXTiFORME : Isis textiformis , Lamk. ; Lamouroux, Polyp, flex., pi. 19, fig. 1. Cette espèce, qui vient des mêmes mers, a sa tige très-courte, noueuse, s'élargissant de suite en ra- meaux nombreux , filiformes, qui s'anastomosent de manière à former un réseau. Couleur variable , du blanc -jaune à l'orangé. Isis encrinule : Isis encrinula , Lamk.; Mops. verticillata, Lamx., Polyp. Jlex. , pi. 1 , fig. 2. Rameuse ; les rameaux étant pinnés, filiformes, couverts de papilles éparses et recourbées en crochets dans la dessiccation. Mers de l'Australasie. Isis DICHOTOME: Isis dicliotomu , Linn., Gmel. , d'après Pall.; Petiv. , Gaz., tab. 3, fig. lo. Dichotome avec les rameaux grêles ou filiformes, couverts de papilles ou de verrues 5 l'écorce souvent unie sur la tige. Océan indien. B. Espèces dont l'écorce est fort épaisse et très-peu adhérente (G. Isis, Lamx.). Isis QUEUE- DE- CHEVAL : Js/s hippuris ^ Linn,, Gmel., EU. et u ISI Soland. , pag. io5 , n. 2 , lab. i5 , fig. 1 — 5. Espèce la plus commune, se trouvant, à ce qu'il paroit, dans toutes les mers , même dans celles du Nord , et qui est aisée à recon- noitre, parce que ses articulations sont alongées , striées fortement en long, d'un blanc de marbre et comprimées à l'extrémité des rameaux. L'écorce, dans l'état frais, est blanche, poreuse, épaisse, et contient des polypes à huit tentacules, dont les loges sont disposées en quinconces. Isis ALONGÉE : Isis elongula , Lamk. ; Esper, 1 , tab. 6. Dans cette espèce, que l'on croit venir de l'océan indien, les ra- meaux sont moins nombreux , et les articulations calcaires sont plus alongées, cylindriques, et par conséquent les par- ties cornées plus courtes. Isis grêle : Isis gracilis , Lmx. , l. c, pi. 18, fig. 1. Espèce rapprochée de la précédente par le petit nombre de ses rameaux et l'alongement des articulations pierreuses des rameaux surtout, mais en différant parce qu'elles sont lisses. De la mer des Antilles. (De B. ) ISIS. (Foss.) On trouve en Italie de belles articulations cylindriques d'une espèce d'isis fossile, à laquelle nous avons donné le nom d'isis scillana. Quelques-unes de ces articula- tions ont plus de deux pouces de longueur sur sept à huit lignes de diamètre. Elles sont couvertes de légères stries longitudi- nales, un peu évasées et coniques à leurs bouts; quelques- unes sont simples, et d'autres sont bifurquées. Dans son ou- vrage De corp. marin. , Scilla annonce qu'on trouve très- abon- damment cette espèce dans les rochers et les collines de Messine. Il donne à ce polypier le nom de corallium articula- tum, et il l'a représenté avec sa base , tab. 21 de son ouvrage. 11 paroît que la grandeur de ce polypier n'est pas connue; car Scilla annonce que la figure qu'il en a donnée, et qui se trouve répétée dansScheuchzer, Herb. dilu^. , tab. 14, fig. 1.'% « été faite d'après des morceaux trouvés dans le tuf à diflFérens endroits éloignés les uns des autres. Cette figure ne paroît pas exacte, en ce que l'auteur, ayant ignoré sans doute qu'en- tre chaque articulation il y avoit eu des entre-nœuds de matière cornée qui n'avoient pas été conservés par la pétri- fication , et ne sachant comment auroient pu être jointes ensemble des articulations coniques à chaque bout, comme ISN i5 elles paroissent toutes l'être effectivement , a imaginé de re- présenter en creux l'un des bouts de chaque articulation, dans lequel s'adapte le bout conique de celle qui la touche. On voit encore des figures d'articulations d'isis qui parois- sent se rapporter à l'espèce ci-dessus, dans l'ouvrage de Knorr sur les Pétrifications, suppl. , tab. VI, fig. 6 et 7 , et dans celui de Parkinson , Organ. rem. , tom. 2 , pi. 8 , fig. 4,7. On ne connoît à l'état vivant aucune espèce qui puisse se rapporter à Visis scillana. Dans les Mémoires pour servir à Fhistoire naturelle de l'Italie, Fortis annonce, tom. 1.", pag. 46 et 47, que, dans la vallée de Brendola , située dans le Vicentin , on trouve avec le sable que le ruisseau amène dans la plaine, des osselets d'une nou- velle espèce d'isis mêlés avec de petits madrépores , des en- crines et des pointes d'oursins ; mais il ne donne pas la des- cription de cette espèce. (D. F.) ISKA. (Bot.) Ce mot, évidemment corrompu du latin esca (amadou), désigne, dans Paul d'Égine , un champignon qui croît sur le chêne , et dont les barbares de son temps se servoient pour cautériser l'estomac. Il paroîtroit, d'après cela , qu'il s'agit d'un bolet astringent, analogue à notre bolet amadouvier, Vesca des Latins. (Lem.) ISMERLUS. (Ornith.) Rzaczynski , dans son Aiict.Jiist. nat. Pol. , pag. 420, cite ce nom comme étant donné par Crescen- tius à l'émerillon , /a/co yEsalon , Linn. (Ch. D.) ISNARDE ; Isnardia, Linn. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, de la famille des lythraires , Juss. , et de la tétran- drie monogynie , Linn. , qui a pour caractères : Un calice monophylle , campanule , à quatre divisions ; point de corolle ; quatre étamines à filamens attachés sur le calice; un ovaire supérieur à style simple , terminé par un stigmate un peu épais; une capsule à quatre loges polyspermes, enveloppée par le calice persistant. Les isnardes sont des plantes herbacées , qui croissent dans les eaux ou dans les marais. On en connoît six espèces, dont une est indigène ; des cinq autres quatre appartiennent à l'Amérique et une aux lies de l'Asie méridionale : aucune de ces espèces exotiques n'offre assez d'intérêt pour que nous en parlions d'une manière particulière. i6 ISO IsNARDE DES MARAIS : Isuardia palustris , Linn. , Spec, 176 ; Lamk. , Illustr. , t. 77. Sa racine est fibreuse , vivace plutôt qu'annuelle, comme l'indiquent plusieurs auteurs; elle pro- duit une tige cylindrique , glabre comme toute la plante, souvent rougeâtre , longue de six pouces à un pied, un peu rameuse, couchée et étalée sur la terre , ou flottant à la sur- face de l'eau, produisant quelques racines à chacun de ses nœuds, et garnie de feuilles ovales, rétrécies à leur base, opposées. Les fleurs sont petites, verdâtres , sessiles et soli- taires dans les aisselles des feuilles. Cette plante croît natu- rellement en France, en Europe et dans l'Amérique septen- trionale, sur les bords des étangs, dans les ruisseaux et les lieux marécageux. ( L. D.) ISOCARDE, Isocardia. {Co7ichjl.) Démembrement du genre Came de Linnaeus, commencé par Bruguières dans l'Encyclopédie méthodique , mais réellement établi par M. de Lamarck. En eSet, les coquilles que l'on range mainte- nant dans le genre Isocarde , étoient des cardites pour Bru- guières. Poli, en n'étudiant que l'animal, avoit aussi établi cette coupe générique sous la dénomination de glossoderme, et Klein , avant ces différens auteurs , l'avoit encore proposée avec le nom même d'isocarde. Ainsi ce genre devra très- probablement rester; en voici les caractères : Corps fort épais; le pied très-petit; le manteau prolongé en arrière par deux tubes fort courts; les branchies en partie réunies; con- tenu dans une coquille très-épaisse, cordiforme, équivalve , inéquilatérale , à sommets recourbés en avant en spirale di- vergente; charnière dorsale similaire , formée de deux dents cardinales aplaties , et d'une autre lamelleuse écartée de la cardinale postérieure ; ligament extérieur dorsal et postérieur; trois impressions musculaires , l'antéiùeure beaucoup plus petite que les autres. On ne connoît guère les mœurs et l'organisation de cette espèce de mollusque que d'après ce qu'en a dit Poli , Test, des deux Siciles, 011 elle est figurée, pi. i5 , n."" 34 , 55 , 36, et pi. 53, n." 1 et 2. On voit qu'elle diffère réellement assez des cardium et autres genres A'oisins : k-s bords de son manteau sont presque lisses, ou ne sont garnis que d'une frange très- finement denticulée ; les deux lobes sont réunis en arrière ISO 17 par une large bande transverse, dans laquelle sont percés deux trous, plutôt que deux tubes, dont la circonférence est garnie de petits tentacules papilli formes radiés ; le pied est excessivement mince; les tentacules labiaux sont également fort grêles. Les conchyliologistes ne caractérisent encore que deux espèces d'isocarde. L'IsocARDE globuleuse: Isocardia globosa , Lamk. ; Chama Cor,, Linn., GmeK, Poli, l. c, et Encycl. méth. , tab. 232} vulgairement le Bonnet~de-fou , le Cœur-de-bœuf. Coquille commune dans la Méditerranée, et qui se trouve aussi, dit- on, dans l'Océan. Elle est lisse, très-bombée, d'un brun, fauve et couverte d'un épidémie olivâtre. L'IsocARDE DE MoLTKE : Isocurdid Moltkiana , Lamk.; Car- dita Moltkiana, Brug. , Encycl. méth., tab. 233, fig. i. Co- quille aussi rare que l'autre est commune , puisqu'on n'en, connoit, dans les collections, que deux ou trois individus, dont l'un faisoit partie de la riche collection de M. de Moltke , célèbre amateur danois, dont elle porte le nom. C'est une co- quille d'un pouce de long sur huit lignes de largeur et d'é- paisseur ; elle est presque rhomboïdale d'un côté, et est pliée en travers : le corselet est aplati , lisse et anguleux de cha- que côté ; la couleur générale est blanche , variée en dehors de brun jaunâtre. Elle vient des mers des grandes Indes et de la Chine. (De B.) ISOCARDE, Isocardia. [Foss.) Dans le beau dépôt de fossiles qui existe vers les confins du Plaisantin et du Parmesan, et dans lequel se trouve le plus grand nombre d'espèces que l'on puisse rapporter à des analogues vivant aujourd'hui dans les mers, on rencontre une isocarde fossile qui paroît ne différer en rien de l'isocarde globuleuse (Lamk.), iso- cardm cor (Linn.) , qui vit dans la mer Adriatique, princi- palement vers les côtes de la Dalmatie , et dont on voit des figures dans l'Encycl. méthod. , pi. 232 , fig. i .% a, b,c , d. On rencc-ntre aussi cette espèce fossile dans la Calabre , et Scilla en a donné la figure dans son ouvrage De corp. marin, , tab. XVI, AA, On trouve encore dans le Plaisantin une espèce d'isocarde plus petite que la précédente, et à laquelle M. de Lamarck a 24. 2 i8 ISO donné le nom d'isocardia arietina, Anim. sans vert., tom.VI. pag. 5i. M. Brocchi l'avoit nommée cliama? arietina, et il en adonné une figure dans la Conch. subapp., pi. XVI, fig. i3: elle est couverte de stries longitudinales; ses crochets sont très-grands, et font un tour et demi sur eux-mêmes. 11 paroît que cette espèce est rare, puisque M. Brocchi n'en a trouvé qu'une seule coquille mal conservée. On rencontre à Gàprée, près de Séez, dans des couches qui paroissent plus anciennes que la craie, des moules intérieurs de coquilles bivalves dont les sommets étoient contournés comme ceux des isocardes. Les caractères de la charnière ne pouvant être aperçus, on ne peut être très-cerfain que les coquilles dans lesquelles ces moules ont été pétrifiés, dé- pendoient de ce genre; mais on n'en voit aucun autre auquel ses formes puissent mieux convenir. Je l'y ai rangée provi- soirement, et je l'ai nommée Isocardia Basochiana. Des restes du test ou peut-être d'une cristallisation qui le remplace, et qu'on trouve sur quelques moules, prouvent, ainsi que des stries transverses et régulières qui les couvrent, que les co- quilles de cette espèce étoient minces et fragiles. Elles ont environ deux pouces de longueur, et souvent on trouve le moule des deux valves réunies. (D. F.) ISOCARPHE, Isocarpha. [Bot.) [Corjymhifères, 3 uss. = Syn- génésie polygamie égale, Linn.] Ce genre déplantes, établi par M. Robert Brown , en 1817 , dans ses Observations sur les Composées, appartient à l'ordre des synanthérées , à notre tribu naturelle des hélianthées, et probablement à la section des hélianthées-prototypes, dans laquelle nous le pla- çons auprès du genre Melananthera. Voici les caractères gé- nériques de Visociirpha , que nous n'avons point observés, mais que nous empruntons à M. Brown, à Swartz et à M. Runth. Calathide ovoïde, incouronnée, équaliflore , multiflore, régulariflore , androgyniflore. Péricline formé de squames uni-bisériées , appliquées, lancéolées. Clinanthe conique, garni de squamelles analogues aux squames du péricline. Fruits oblongs, comprimés, prismatiques; aigrette ordinai- rement nulle, rarement composée de trois ou quatre squa- mellules filiformes , très-petites. Anthères dépourvues d'ap- ISO 19 pendices basilaires. Stigmatophores surmontés d'un appen- dice alongé , aigu, hispidule. Les isocarphes sont des plantes de l'Amérique équinoxiale, à tige herbacée; à feuilles opposées ou alternes, indivises; à calathides terminales, ternées ou solitaires, composées de fleurs blanchâtres. On en connoît trois espèces. IsocARPHE A FEUILLES OPPOSÉES : Isocarphu opposHifoUa ; Calea oppositifolia, Linn. , Spec. plant.; Swartz, Ohserv. botan, , Flor. Ind. occid. La tige de cette plante est herbacée, un peu li- gneuse à la base, haute de deux pieds, dressée, rameuse, cylindrique, pubescente ; ses rameaux sont opposés, très- longs, étalés, dressés, simples ou partagés en trois, pubes- cens et blanchâtres; les feuilles sont opposées, presque ses- siles, lancéolées, aiguës, à peine dentées, nervées, molles, pubescentes ; la tige se divise au sommet en trois rameaux très-longs, pédonculiformes, souvent partagés en trois, ter- minés chacun par trois calathides presque sessiles, coniques; les corolles sont blanches et très-petites; les squamelles inté- rieures du clinanthe sont plus longues que les extérieures. Cette plante habite les montagnes de la Jamaïque. Swartz attribue à ses fruits une aigrette composée de trois ou quatre arêtes très-petites; mais M. Brown n'a trouvé cette aigrette dans aucun des échantillons qu'il a examinés. IsocARPHE A FEUILLES ALTERNES : Isocarphu alternifuUo^; Spi- lanthus aLriplicifolius , Linn. , Syst. veget. ; Bidens atriplicifolia , Linn., Spec. plant. ; Lamk. , Encycl. C'est une plante herba- cée, à tige lisse et paniculée; ses feuilles sont alternes, del- toïdes comme celles de l'arroche, minces, glabres, dentées , rétrécies en pétiole vers la base , qui porte deux stipules ou oreillettes réniformes; les calathides sont terminales, soli- taires, ovales-oblongues; leur clinanthe est conique, pointu, et garni de squamelles velues à leur sommet; les fruits sont oblongs, tétragones , inaigrettés. Cette espèce habite l'Amé- rique méridionale. IsocARPHE DE KuNTH : Isocarpha Kuntliii; Spilanthus leucan~ iha, Kunth , Noc. g^en. et sp.pL, tom. 4, pag. 210 (édit. in-4.°)5 tab. 070. Cette plante herbacée, annuelle, probablement volubile, se divise en rameaux sexangulaires, glabres; ses feuilles, longues de plus de deux pouces, larges d'un pouce, ISO sont opposées, courtement pétiolëes, ovales -oblongues, ar- rondies à la base, presque acuminéfs au sommet, dentées ou très-entières, quinquénervées , un peu rudes en-dessus , glabres en-dessous : les calathides sont solitaires au sommet de rameaux pédonculiformes , longs de deux à trois pouces, elles sont grandes comme celles de la matricaria chamomilla, et composées de fleurs très-nombreuses , blanchâtres; leur péricline est formé d'une quinzaine de squames bisériées , presque égales, lancéolées, foliacées: le clinanthe est co- nique, garni de squamelles oblongues, tronquées, diaphanes, glabres, embrassantes et un peu plus courtes que les fleurs; les fruits sont très- petits, obovoïdes, comprimés, glabres et lisses, dépourvus d'aigrette ; les corolles ont cinq divisions; les anthères sont noirâtres. MM. de Humboldt et Bonpland ont trouvé cette plante sur des collines sèches près Alausi , dans la province de Quito , où elle fleurissoit en Juillet. M. Kunth l'attribue au genre Spilanlhus ; mais la description et la figure nous persuadent que c'est une troisième espèce d^isocarpha , que nous pouvons ajouter avec confiance aux deux espèces précédentes , indiquées par M. R. Brown. Nous serions bien tenté d'admettre encore dans le genre Isocarpha , comme une quatrième espèce, la pjrethraria dicho- toma de M. Persoon, considérée par ce botaniste comme un sous-genre du Cotula. Quoique nous ne connoissions pas cette plante , nous ne craignons point d'affirmer que c'est une hélianthée, et qu'elle n'a point d'affinité naturelle avec le genre Cotula, qui est de la tribu des anthémidées. Si, comme nous le présumons, la calathide du pjrethr aria est incouronnée, cette plante sera sans doute une isocarpha. Nous n'avons point vu les isocarphes : c'est pourquoi il nous reste quelques doutes sur certains caractères de ce genre, et sur la place qu'il doit occuper dans la tribu des hélianthées. La première espèce avait été attribuée par Pa- trice Browne et par Ga?rtner au genre Santolina, et par Lin- napus au genre Calea; la seconde était d'abord pour Linnaeus un bidens , puis un spilanlhus. M. Robert Bro\vn , qui a fait une analyse complète de l'ancien genre Calea, réunit ces deux plantes en un genre particulier: mais il a malheureu- sement négligé d'indiquer les affinités naturelles de ce nou- veau genre. ( H. Cass. ) ISO 21 ISOCHILE, Isochilus. (Bot.) Genre de plantes mon ocoty- lëdones, à fleurs incomplètes, irréguliéres, de la famille des orchidées, de la gynandrie diandrie de Linnœus, dont le ca- ractère essentiel consiste dans une corolle à cinq pétales connivens , presque égaux; un sixième pétale peu différent, concave et en carène à sa base , point éperonné ; la colonne des organes sexuels non ailée ; une anthère terminale, oper- culée; le pollen distribué en quatre paquets. Ce genre comprend des plantes parasites , la plupart ori- ginaires des contrées méridionales de l'Amérique , dont les tiges herbacées sont pourvues de feuilles souvent linéaires, placées sur deux rangs opposés;. les fleurs réunies en épis solitaires, terminaux. Il a été établi par Rob. Brown pour quelques espèces de cjmhidium de Swartz ou d'epidendrum de Linnœus. Iso<:hile A FEUILLES DE GRAMEN : Isocliilus graminifoUus , Kunth, in Humb. etBonpl., JVov. gen. , i , pag. 040, tab. 78. Plante découverte dans les épaisses forêts qui couvrent le revers des Andes du Pérou, proche Popayan. Ses racines sont sim- ples, blanchâtres et cylindriques; ses tiges droites, rameuses, presque longues d'un pied; les feuilles planes, linéaires, acuminées , finement striées, longues d'un pouce et demi, à peine larges de deux lignes, vaginales à leur base; les fleurs disposées en épis; la corolle blanche : les trois pétales exté- rieurs lancéolés, striés, acuminés ; le supérieur concave; les deux pétales intérieurs lancéolés, aigus, plus courts que les extérieurs; le sixième pétale, ou la lèvre, oblongue, plane, en ovale renversé, canaliculée vers sa base, marquée en de- dans d'une tache violette : la colonne des organes sexuels re- dressée, quatre fois plus courte que la corolle; une anthère terminale, operculée; le pollen divisé en quatre paquets sessiles; l'ovaire glabre; une capsule longue de sept à huit lignes. IsocHiLE linéaire: IsochUus lineare , Rob. Brown in Ait., Hort, Kew. , edit, nov. ; Epidendrum lineare, Linn. , Spec; Jacq. , Amer., tab. i3i , fig. i; Cymhidium lineare, Swartz, No^. Act. Ups., 6, pag. J 2 ; Helleborine tenuifolia , etc., Plum., Spec, g; Icon., 182, fig. 1. Cette plante, qui croît sur les arbres dans les forêts épaisses de la Martinique, est pourvue d'une racine rampante, très-fibreuse : il s'en élève plusieurs 22 ISO tiges simples, cylindriques, hautes de deux pieds, garnies presque dans toute leur longueur de feuilles éparses , linéaires , obtuses, échancrées à leur sommet, lisses, planes, un peu coriaces. Les fleurs sont petites, purpurines, réunies environ quatre ensemble, disposées en un épi lâche, terminal : il leur succède des capsules ovales-oblongues , obtusément tri- gones, s'ouvrant par trois battans. IsocHii.E PROLIFERE : IsocliUus pj-oUfcrus , Rob. Brown , l. c; Cjmhidium proliferum , Swartz , ]Sov. Act. Ups. , 6, pag. 71. Espèce découverte sur les arbres des hautes montagnes de la Jamaïque. Ses tiges sont couchées, puis ascendantes, ra- dicantes à leur partie inférieure, jirolifères par les bulbes situées dans Faisselle des feuilles: celles-ci sont alternes, très- rapprochées, disposées sur deux rangs, ovales -lancéolées , obtuses, glabres, striées, échancrécs obliquement à- leur sommet, avec une soie très-fine dans Téchancrure ; leur gaine comprimée, contenant, dans leur aisselle, des bulbes qui donnent naissance à deux feuilles sessiles; les ileurs petites, sessiles, solitaires dans les gaines, purpurines; les cinq pé- tales supérieurs à demi ouverts, lancéolés, obtus; l'inférieur concave, redressé; les capsules alongées, cylindriques, un peu anguleuses, s'ouvrant longitudinalement par six battans qui restent adhérens à leur sommet et à leur base. Plusieurs autres espèces de cymhidium , Swartz, ou à'epi- dendrum, Linn. , doivent être rapportées à ce genre, telles que la plupart de celles renfermées dans la première subdi- vision des cymbidium de "NViUdenow. (Poir.) ISODACTYLE. (Omith.) Ce terme, tiré du grec, est em- ployé pour désigner les oiseaux dont les doigts, fendus, sont distribués deux devant et deux derrière , comme chez les pics, les barbus, les coucous. (Ch. D.) ISOETES, Isote. (Bot.) Les botanistes ne sont pas d'accord sur la famille naturelle dans laquelle on doit ranger ce genre que Linnaeus place dans la cryplogamie. L'isoetes présente une fructification double , située à la base des frondes et en- tre leurs deux membranes, dans des espèces d^involucres oblongs et obtus. Les involucres , qui sont à la base des frondes intéi-ieures , contiennent de petits corps cylindriques transversaux, et une poussière abondante et blanche; c'est ISO 23 ce que Smith , Adanson , etc. , considèrent comme l'anthère. L'autre fructification est située à la base interne des frondes extérieures, et consiste en des capsules ou involucres comme ceux ci -dessus, membraneux, indéhiscens , uniloculaires , selon Willdenow , biloculaires, selon Smith , qui contiennent un grand nombre de petites séminules (selon Adanson) blanches, arrondies, chagrinées à la surface, marquées de trois côtes divergentes qui partent de leur point d'insertion et leur donnent inférieuremeut une forme de pyramide triangulaire : elles tiennent à plusieurs filamens. Cette se- conde fructification seroit l'organe femelle , selon Linnœus , Smith et Adanson. D'après cette structure de la fructification de Visoetes, Smith se demande s'il ne seroit pas convenable de le placer dans la monoécie monandrie , en le faisant sortir de la cryp- togamie; c'est à peu près ce qu'Adanson avoit déjà fait, en rejetant Visoetes dans sa famille des arum, près du ruppia, du zostera, du calla , etc. M. De Candolle juge que Visoetes appartient à la famille des lycopodiacécs , i ." par ses fructifi- cations axillaires , et non pas proprement radicales; 2.° par l'existence des deux genres de coques , que Ion retrouve dans plusieurs lycopodes, savoir, les coques à poussière, et les coques qui portent les globules chagrinés , munies de trois côtes rayonnantes à leur base. D'une autre part, Visoetes a beaucoup de rapport, par sa manière de croître et par son port, avec les genres Pilularia, Marsilea, Salvinia , lesquels forment la famille des rhizospermes , qui, comme Visoetes, avoit été placée dans la famille des fougères. Linnœus même l'avoit d'abord réuni au marsilea [Flor. Suec), Enfin Richard pensoit qu'il doit constituer une famille , celle des cala- mariées. 1° IsoETEs DES LACS: Isoc'es lacusiris , Linn. ; Lamk. , Illiist., pi. 862; Boit., Fil., tab. Zvi ; FZor. Dan., tab. 191 ; Engl. Bot., tab. 1084; Schkuhr, Crjpt. , tab. lyS; Spreng. , Anleit. , 3, tab. 5 , fig. 41; Calamaria, Dill. , Mme, tab. 80; Subularia seu Calamistrum , Rai , Synops. , éd. 1 , pag. 210, tab. 2. Tuber- cule radical vivace, épais, charnu, compacte, radicifère en-dgssous , portant une touffe de sept à vingt frondes et plus, droites, en forme d'alêne, demi -cylindriques, articulées. =4 ISO quadriloculaires , glabres, à base dilatée et contenant les fructifications cachées d'abord par l'épiderme .l'organe mâle, ou présumé tel, à la base interne des frondes du centre de la touffe , et l'organe femelle à la base interne des frondes ex- térieures. On trouve cette plante au fond et sur les bords des lacs, en France, en Allemagne, en Suède, en Norwége , en Ecosse , en Angleterre , etc. On en distingue plusieurs varié- tés , que quelques botaniste» considèrent, et peut-être avec raison , comme des espèces distinctes. La première variété , que l'on pourroit nommer Visoetes crassa, a son bulbe plus gros , ses frondes plus larges, longues de trois pouces, droites, arquées, et les séminules contenues dans des capsules ou involucres biloculaires, de la grosseur d'un pois. Cette variété est figurée dans Dillenius, Hist. musc, tab. 80, fig. 1. Elle croît particulièrement en Ecosse. La seconde, qu'on peut nommer isoetes setacea, se distingue par son tubercule plus petit; ses radicules plus fines et plus courtes; ses frondes nombreuses (quinze à vingt-cinq), très- longues (de cinq à six pouces), sétacées, droites, molles, un peu arquées seulement à l'extrémité , et les capsules semini- fères, uniloculaires, plus petites qu'un pois. Cette variété est représentée dans Dillenius, Hist. musc, pi. 80, fig. 2. Elle, se trouve partout, et particulièrement dans le midi de la France. Une troisième variété, Visoetes tenella , croît en Danemarck: elle offre un très-petit tubercule, d'où partent six ou huit frondes sétacées, molles, longues de trois pouces environ. Elle est figurée, planche lyi de la Flore danoise. 2.° Isoetes du Coromandel ; Isoetes Coromandelina , Linn. , Suppl. Frondes filiformes, cylindriques. Cette espèce ressem- ble beaucoup à la variété setacea de Visoetes des lacs ; ses capsules sont également uniloculaires. Elle croît sur la côte de Coromandel, dans les endroits humides et dans les temps de pluie. ( Lem.) ISO-FISAKAKI. (Bot.) Arbrisseau du Japon, que Kaem- pfer nomme fisakaki littoralis , probablement à cause de son rapport avec le Jisalaki vrai, dont M. Thunberg a fait son eurya japonica. (J.) ISO 25 ISO-KUROGGI. (Bot.) Nom japonois, signifiant htroggi des rivages, d'un arbre rapporté par M. Thunberg à son evonymus japonicus. Voyez Ktjroggi. (J.) ISOLEPIS, {Bot.) Voyez Scirpe. (Poir.) ISONÈME, Isonema, (Bot.) [Corymbifères , Juss. = Sjngé- nésie polygamie égale, Linn. ] Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Septembre 3817, appartient à l'ordre des synanthérées , à notre tribu naturelle des vernoniées , et à la section des vernoniées-éthu- liées. Il présente les caractères suivans : Calathide incouronnée, équaliflore, multiflore, subrégu- lariflore , androgyniflore. Péricline à peu près égal aux fleurs, hémisphérique; formé de squames imbriquées, appliquées, lancéolées, foliacées, membraneuses sur les bords, spines- centes au sommet. Clinanthe plan, profondément alvéolé; les cloisons des alvéoles membraneuses, laciniées , ou prolon- gées en fimbrilles courtes, subulées , membraneuses. Ovaires obpyramidaux, pentagones, glabres, parsemés de glandes, munis d'un petit bourrelet basilaire , et d'un gros bourrelet apicilaire calleux ; aigrette longue , blanche , caduque, com- posée desquamellules égales, unisériées, filiformes-laminées , barbellulées. Corolles à divisions longues, linéaires, et à in- cisions inégales. Styles de vernoniée. IsoNÈME A FEUILLES OVALES : Isoncma ovata , H. Cass. , Bull, des sciences de Septembre 1817 ; Conyza chinensis? Linn., Lamk. C'est une plante herbacée, haute d'un pied dans l'é- chantillon incomplet que nous décrivons : sa tige est rameuse, cylindrique, striée, pubescente ; les feuilles sont alternes, pétiolées , longues d'un pouce huit lignes, y compris le pé- tiole, larges de neuf ou dix lignes, ovales, glabriuscules en-dessus, pubescentes , tomenteuses ou soyeuses en-dessous, irrégulièrement dentées ; chaque dent terminée par un appendice roide, pointu, spinuliforme; les calathides , hautes de trois lignes, larges de quatre lignes, et composées de fleurs jaunâtres, sont disposées en panicule coi'ymbiforme , terminale. Nous avons observé les caractères génériques et spécifiques de cette plante dans l'herbier de M. Desfontai- nes, 011 elle est nommée conjza chinensis, d'après l'herbier de M. de Lamarck. (H. Cass.) ^6 ISO ISOPHLIS. (Bot.) Substance gélatineuse, contenant dans une partie des séminu'es régulièrement disposées. Visophlis concentrica , seule espèce de ce genre, établie par Rafinesque- Schmaltz {Carac. Gni. et Sp. , tab. 20, fig. 3 , A, B) , est géla- tineuse , transparente, plane, presque arrondie; garnie sur presque toute sa partie supérieure de sérainules en partie enchâssées, rondes, situées en lignes circulaires et concen- triques. Elle croît sur les côtes de Sicile, et a été observée sur Vorinianthis vesiculata , Raûnesq. Elle adhéroit fortement par sa base. Rafinesque place ce genre entre son pexisperma et son phljctis , qu'il range dans la famille des algues. Visophlis pa- roît avoir de l'analogie avec le genre Alcjonidium de Lamou- roux. (Lem.) ISOPHYLLUM. {Bot.) On trouve sous ce nom dansCordus le luplevrum falcatum de Linnaeus. (J.) ISOPODES. {Crust,) M. Latreille donne ce nom aux cruvS- tacés qui entrent dans le cinquième ordre de sa méthode. Il comprend le plus grand nombre des polygonales de Fabri- cius , et notamment les cloportes ou oniscus de Linnaeus. Voyez l'article Malacostracés. (Desm.) ISOPOGONE, Isopogone. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs incomplètes, de la famille des protéacées , de la létrandrie monogynie de Linnaeus , offrant pour carac- tère essentiel : Une corolle profondément partagée en quatre, formant un tube grêle, long-temps persistant; quatre éta- mines; point d'écaillés autour de l'ovaire; un style caduc; le stigmate fusiforme ou cylindrique; une capsule sessile , ventrue, très-velue. Ce genre a été établi par M. Rob. Brown pour plusieurs espèces placées parmi les protea, et auxquelles il en a ajouté un grand nombre d'autres, découvertes sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. Il renferme des arbrisseaux à tige roide , chargés de feuilles glabres, planes ou liliformes, entières ou divisées: les (leurs réunies en une léte terminale, rarement axillaires: elles sont fortement imbriquées en un cône globu- leux, quelquefois alongé, sur un réceptacle commun, un peu aplati, couvert d'écaillés caduques, serrées, avec une sorte d'involucre. Les principales espèces à réunir à ce genre sont : ISO n IsoPOGONE A FEUILLES d'aneth : IsopOgon anethi/olius , Rob. Brovvn, No'/. HolL , i, pag. 365; Protea acufera, Cavan. , Icon. rar., 6, tab. 649. Arbrisseau du port Jackson, dont les tiges s'élèvent à la hauteur de six à sept pieds , et se divisent eu rameaux glabres, garnis de feuilles alternes, pinnatifides ou deux fois ailées, à pinnules étroites, opposées, presque cylindriques , vin peu mucronées au sommet , d'un vert glauque, longues d'un pouce et demi. Les fleurs sont réunies en une petite ièie solitaire , presque sessile : garnies d'écaillés rougeàtres, tomenteuses, subulées : la corolle jaune, velue; ses découpures profondes et linéaires. Dans Vlsopogon for- mosus, Brov\^n, l. c. , les feuilles sont deux fois pinnatifides, presque trois fois ternées; les folioles filiformes, canalicu- lées en -dessus; les rameaux cotonneux; la corolle glabre, un peu pileuse au sommet. IsopoGONE A lEuiLLEs d'anémone: IsopogOTi aneinonifoUus , Brown , l. c; Protea tridactjUtes , Cavan., Icon. rar., fi , tab. 548. Arbrisseau qui s'élève à la hauteur de six à sept pieds, et se divise en rameaux droits, glabres, alternes, d'un brun rougeàlre , garnis de feuilles deux ou trois fois ailées, à fo- lioles planes, linéaires, lisses on -dessous. Les fleurs sont ra- massées en une tête globuleuse, terminale, solitaire, munies d'écailles imbriquées, concaves, tomenteuses; la corolle jaune, velue, très-courte ; le style à peine plus long que la corolle; le stigmate en massue; les fruits très -petits, triangulaires, velus. Cette plante croît au port Jackson. IsopoGONE cÉRATOFHVLLE ; Isopogoii ceratopUyUus , Brown , /. c. Ses feuilles sont deux et trois fois pinnatifides; les décou- pures planes, linéaires, étalées, striées à leurs deux faces, mucronées au sommet; celles qui accompagnent les fleurs, dilatées à la base; les fleurs réunies en un cône globuleux, gai-ni d'écailles glabres, imbriquées. Dans VJsopogon trilohus , Brown, l. c, les feuilles sont planes, pétiolées, cunéiformes, divisées en trois lobes entiers ; les rameaux tomenteux. Vlsopogcn longifolius , Brown , /. c. , se distingue par la longueur de ses feuilles planes, linéaires; les supérieures entières, les inférieures souvent trifidcs; la corolle soyeuse; le stigmate glabre. Isopogone a feuilles cunéiformes: JsDpogon. cuneatus,'QT.y Le. ^8 ISO Arbrisseau dont les tiges sont droites , divisées en rameaux garnis de feuilles oblongues, en forme de coin, très-obtuses ; les fleurs sont réunies sur un réceptacle commun , un peu convexe, chargé de paillettes caduques; l'involucre com- posé d'écaillés tomenteuses; la corolle glabre ; le stigmate en fuseau. Dans Vlsopogon attenualus, Brown, l. c, , les rameaux sont glabres, les feuilles entières, étroites, alongées, retré- cies a leur base, un peu mucronées au sommet; les fleurs disposées en petites têtes solitaires; l'involucre glabre; la co- rolle barbue au sommet; le stigmate cylindrique. Vhopogon polycephalus , Brown , /. c, se distingue par ses feuilles linéai- res-oblongues , un peu mucronées; ses rameaux sont tomen- teux ; les têtes de fleurs presque agrégées ; les écailles de l'involucre lanugineuses. Toutes ces plantes, et plusieurs autres espèces du même genre, croissent sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. (Poir.) ISOPYRE; Isopyrum , Linn. (Bot.) Genre déplantes delà famille des renonculacées , Juss., et de \a polyandrie polygjnie Linn. , ayant pour principaux caractères : Un calice de cinq folioles colorées, pétaloïdes, caduques; une corolle de cinq pétales tubuleux à leur partie inférieure , évasés dans la su- périeure ; des étamines nombreuses, hypogynes; un à vingt ovaires supérieurs ; autant de capsules comprimées, acumi- nées par le style persistant, à une seule loge polysperme. Les isopyres sont de petites plantes herbacées, à feuilles découpées ou composées, et à fleurs axillaires ou terminales assez petites. On n'en connoît que trois espèces, dont une croît naturellement en France. On fait dériver le nom de ce genre d'/o-oç, semblable, et de TJ-dç, feu. Les Grecs appeloient ainsi une plante qui ressem- bloit à la nielle, et dont les graines laissoient de même dans la bouche une saveur brûlante. Les plantes auxquelles les botanistes modernes ont appliqué le nom d'isopjrum , ne sont pas sans rapports avec les nielles; mais elles se rapprochent surtout des hellébores, parmi lesquels quelques auteurs les ont rangées. Si , comme le suppose Sprengel {Hist. rei lierb., i , p. 178), Yisopjrum des anciens est l'un des nôtres, pourquoi le voir dans une espèce originaire delà Sibérie (isopji-uw fumarioides) ISO ^9 plutôt que dansTisopyrepigamier, jolie plante, remarquable par le blanc de lait et l'odeur suave de ses fleurs, et assez commune dans l'Europe méridionale, où l'autre ne paroîtpas se trouver ? IsoPYRE FiGAMiER : Isopjrum thalictroidcs , Linn., Spec, 783 ; Jacq. , Flor. Aiistr., t. io5. Sa racine est composée de plu- sieurs petits tubercules fusiformes, réunis en faisceau : elle produit une tige menue , glabre comme toute la plante , haute de six à dix pouces , nue dans sa partie inférieure, garnie dans la supérieure de quelques feuilles, pour la plupart sessiles, deux fois ternées, à folioles ovales-cunéiformes, plus ou moins profondément incisées en trois lobes obtus. Outre les feuilles portées par la tige, sa racine en produit quelques autres un peu plus grandes et pétiolées. Les fleurs sont blan- ches, larges de cinq à six lignes, portées sur de longs pédon- cules solitaires dans les aisselles des feuilles. Les étamines sont au nombre de trente à trente-six , et il y a un à trois ovaires. Cette plante croît en France, dans les Pyrénées, dans les montagnes du Dauphiné, de l'Auvergne, et dans plusieurs autres montagnes de lEurope. Elle fleurit en mars et avril. (L. D.) IsoPYRE A FEUILLES DE FUMETERRE : Isopyruiii fumurioldes , Linn., Spec; Ammani , Rutt., tab. 12 ; Schkuhr, Handb., 2, tab. i53; Helleborus fumarisides , Lamli. ^ Encycl. Cette petite plante a le feuillage et le port d'une fumeterre. Sa racine est grêle, simple , à peine fibreuse; les feuilles radicales lon- guement pétiolées; les pétioles partiels chargés de petites folioles OA^ales- cunéiformes , entières ou lobées, tendres, molles, d'un vert glauque; les stipules petites, membra- neuses ; la tige grêle , nue à sa partie inférieure , puis rameuse , garnie de feuilles plus petites, presque verticillécs , à folioles un peu aiguës ; les pédoncules presque capillaires, uniflores; les fleurs blanches, fort petites; les folioles du calice ovales- lancéolées, aiguës; les capsules oblongues, petites, au nombre de douze ou quinze , mucronées , réunies en tête , renfer- mant des semences très-petites, nombreuses. Cette espèce croit dans la Sibérie. (Poir.) ISOPYRON. {Bot.) La plante que Dioscoride désignoU sous ce nom, est, selon Columna et C. Bauhin, l'aucolie or- 3o ISO dinaire , aquilegia vulgaris. Adanson croit que c'est plutôt l'hépatique des jardins, anémone hepalica, dont il fait son genre sous cet ancien nom, en nommant olfa le genre Iso- pfriiin de Linnaeus. (J. ) ISORA. [Bot.) Nom américain , employé par Plumier pour désigner un genre de plantes qui est Vhelicteres de Linnaeus, de la famille des malvacées. La gaine des étamines se prolonge dans plusieurs espèces en cinq languettes, entre lesquelles sont des étamines fertiles en nombre égal ou double. Dans d'autres, cette gaine ne porte que des filets d'étamines fertiles. Necker fait de celle-ci un genre distinct sous le nom de alicleres. ( J. ) ISOTE. (Bot.) Voyez Isoetes. (Lem.) ISOTRIA. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs incomplètes, irrégulières, de la famille des orchidées, de la gjnandrie digynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Une corolle à six pétales : les trois extérieurs égaux , linéaires; les trois intérieurs plus courts, oblongs, presque égaux; deux anthères; un style; une capsule filiîorme. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, jusqu'à présent médiocrement connue, indiquée sous le nom de isotria ver- ticillala , Schmaltz , Journ. botan. . i. pag. 220. Ses feuilles sont verticillées, oblongues, acuminées; ses tiges simples, terminées par une fleur sessile, solitaire. Cette plante a été observée dans l'Amérique septentiionale. (Poir.) ISOTYPE, Isotjpus. {Bot.) [Cinarocéphales? Juss. = Sjn- génésie polygamie égaie, Linn.] Ce genre de plantes, proposé par Willdenow, en 1807, sous le nom de seris, et reproduit par M. Kunth, en 1820, sous le nom d'isolypus, appartient à l'ordre des synanthérées, et à notre tribu naturelle des mutisiées , dans laquelle il est immédiatement voisin du genre Onoseris. Voici les caractères génériques de Visotjpus, que nous n'avons point observés, m'iis que nous empruntons à M. Kunth, en les présentant toutefois sous une autre for- me, et en y faisant quelques changemens qui nous paroissent bien fondés. Calathide incouronnée, équaliflore, pluriflore , subrégu- lariflore, androgyniflore. Périciine inf/ricur aux fleurs, sub- cylindracé ; formé de squames régulièrement imbriquées , ISO 31 linéaires - lancéolées , trinervées , presque inembraneiiscs , ayant leur partie inférieure appliquée et leur partie supé- rieure inappliquée. Clinanthe planiuscule , hérissé de courtes finibrilles pilifornies. Fruits oblongs, pentagones, hispidules, pourvus d'un bourrelet apicilaire ; aigrette composée de squamellules nombreuses, filiformes, barbellulées. Corolles presque régulières ou à peine labiées. Anthères munies d'un appendice apicilaire très-long , linéaire, aigu, greffé avec les appendices des anthères voisines, et de deux appendices basilaires longs, filiformes. Styles des mutisiées. On ne connoit jusqu'à présent qu'une seule espèce d'iso- type. IsoïYPE FADssE-oNosÉRiDE : Isofypus onoscroides , Kunth , Nov. gen. et spec. plant., tom. IV, pag, 12 (édit. in-4.°), tab. 007. C'est une plante herbacée, probablement vivace ; ses feuilles sont pétiolées , longues d'un pied et demi, y compris le pé- tiole, minces, glabres et vertes en-dessus, laineuses et blan- ches en-dessous, très-profondément lyrées-pinnatifides, ou di- visées presque jusqu'à la nervure médiaire en trois parties : la division terminale très - grande , subcordiforme , sinuée- dentée , quinquénervée ; les deux latérales beaucoup plus petites, éloignées de la terminale, presque opposées, sessilcs, oblongues, aiguës, sinuées-dentées. Les calathides , compo- sées chacune d'environ dix fleurs à corolle rose, sont grandes comme celles de la stœhelina dubia , et disposées en corymbes , dont les ramifications sont laineuses, blanches, très-garnies de bractées subulées, glabres, appliquées; les squames du péricline sont un peu laineuses extérieurement, et un peu colorées au sommet. Cette plante a été découverte par MM. de Humboldt et Bonpland , dans la province de Venezuela, sur les bords de la rivière Tuy , où elle fleurissoit au mois de Mai : les habitans de ce pays la nomment tavita contra- spasmo. Willdenow avoit publié le genre dont il s'agit , treize ans avant M. Kunth, dans les Mémoires de la Société des natu- ralistes de Berlin; mais la description de "Willdenow, faite en très-peu de mots, suivant son usage, pourroit s'appliquer aussi bien au chrysocoma, à Veupatorium et à beaucoup d'au- tres genres de Synanthérées : la description de M. Kunth est , 52 ISO au contraire , excellente , comme il a coutume de faire,. C'est pourquoi nous n'hésitons pas à considérer ce dernier comme le véritable auteur du genre, malgré les dates, et, en conséquence, nous préférons le nom d'isotypus à celui de seris. Willdenow pensoit que ce genre avoit de l'afiSnité avec le cacalia et le stœhelina. M. Kunth dit qu'il est intermé- diaire entre Vonoseris et le stœhelina, et il ajoute que la. stœ- helina diihia de Linnœus, qui diffère, suivant lui, de toutes les autres espèces de stœhelina par l'aigrette pileuse , appar- tient probablement au genre Isotypus. Nous avons déjà ré- futé cette erreur, que M. Kunth s'obstine encore à soutenir contre l'évidence. (Voyez le Journal de physique de Juillet 1819, pag. 23, et d'Octobre 1819, pag. 283.) Selon nous, Yisot^'pus et le stœhelina ne sont pas de la même tribu naturelle, l'un étant une mutisiée et l'autre une carlinée. Mais, en supposant, comme le prétend M. Kunth , que notre classification des synanthérées soit pitoyable, et qu'on ne doive y avoir aucun égard , il n'en seroit pas moins évident que la stœhelina dubia ne pourroit pas être congénère de Visotjypus , alors même que les appendices du clinanthe seroient absolument semblables dans les deux plantes. En effet, quoi qu'en dise M. Kunth, Taigrette de la stœhelina duhia, qu'il n'a sans doute jamais observée , est très-différente de celle de Visotjpus, bien que ni l'une ni l'autre ne soit une aigrette plumeuse; et comme M. Kunth n'a aucune confiance dans l'exactitude de nos propres observations, nous nous bor- nerons ici à lui citer celles de M. De Candolle , consignées dans le second Mémoire de ce botaniste sur les composées , page 36, et accompagnées de figures 011 la structure de l'ai- grette des stœhelina est bien représentée. 11 y apprendra aussi que cette singulière structure est commune au moins à quatre espèces de stœhelina, et qu'ainsi la stœhelina duhia ne diffère pas, comme il le dit, de toutes les autres espèces de stœhe- lina par son aigrette. Quoique nous n'ayons point vu Visotjpus , nous sommes persuadé que ses corolles ne sont pas parfaitement régulières, et qu'au moins quelques-unes offrent un léger indice de la- biation, c'est-à-dire qu'il doit y avoir, à peu près comme ISQ 33 dans notre genre Cherina, deux incisions un peu plus pro- fondes que les autres et formant deux lèvres , l'une exté- rieure à trois divisions, l'autre intérieure à deux divisions. Cette conjecture , fondée sur l'analogie , semble confirmée par une figure de la planche qui représente ïisotypus. 11 est vraisemblable que M. Kunth ne possède que des fragmens d'un échantillon, et que c'est pour cela qu'il n'a pas donné une description complète des caractères spécifi- ques et une figure entière de la plante. Nous présumons, par voie d'analogie, que les feuilles sont toutes radicales, et qu'il n'y a point de tiges proprement dites , mais une ou plusieurs hampes rameuses et poiycalathides. C'est avec doute que nous avons attribué ïisotypus aux cinarocéphales de M. de Jussieu , parce que nous ignorons la place que ce botaniste lui assigne dans sa classification. Le nom d'isotjpus est composé de deux mots grecs, qui si- gnifient forme égale; celui de seris , donné précédemment au m«îme genre par Willdenow, étoit appliqué par les an- ciens botanistes à plusieurs lactucées. (H. Cass.) ISOX. (IclithyoL) On a quelquefois écrit ce mot pour esox. Voyez Esoce. (H. C.) ISPIDA. (Ornith.) Ce mot, que par erreur quelques na- turalistes ont écrit jpsida, est chez Brisson le nom générique du martin-pêcheur ou alcyon, alcedo de Linnœus. Le même terme est employé par divers auteurs pour désigner le guê- pier, apiaster de Brisson , et merops de Linnœus. (Ch. D.) ISQUÏERDA A FLEURS AGRÉGÉES {Bot.) : Isquicrdia ag- gregala. Ruiz. et Pav. , Sjst. Flor. Per. , i , pag. 278 ; Izquiârdia , Encjcl. , Suppl. Arbre peu connu, qui croît dans les grandes forêts du Pérou. 11 s'élève à la hauteur d'environ trente pieds. Ses feuilles sont ovales, acuminées; ses pédoncules agrégés, 'iniîlores. Les auteurs de la Flore du Pérou en ont fait un genre par- ticulier, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de ia téfrandrie monogjnie de Linnœus , dont le caractère essentiel consiste dans des fleurs hermaphrodites ou dioïques, pour- vues d'un calice d'une seule pièce, à quatre dents; une co- jolle composée de quatre pétales; quatre étaminesjun ovaire surmonté d'un siigmate sessile ; point de style apparent. 1j^ 34 18S fruit, vu très-jeune, paroît être un drupe à une seule se- mence. Il existe aussi quelques fleurs mâles , dans lesquelles on n'aperçoit que le rudiment d'un ovaire avorté. (Poir.) V Disse, issus. (Entom,) Genre d'insectes hémiptères, de la famille des collirostres, voisin des cicadelles et des fulgores. Ce genre , établi par Fabricius pour y ranger quelques espèces de cercopes , n'a pas été adopté par M. Lati'cille , qui les a '^ ^ réunies aux fulgores. La cigale bossue de Geoffroy, figurée '^'^ par Panzcr , Faune , 2.* cahier, planche 1 1 , est le' type de ce genre. C'étoit la cercope coléoptérée de l'Entomologie systé- matique de Fabricius. C'est une des espèces les plus com- munes; elle est grise : les élytres, de même couleur, sont en outre opaques et portent un point brun au milieu; elles sont dilatées vers la base. Voyez Cicadelle. (C. D.) ISSER, ISSELE. {Bot.) Voyez Caju-bessi. (J.) ISSOULOUS {Bot.) : synonyme de nissoulous , qui dérive lui-même de siallous et souillous. Tous ces noms servent à désigner, dans le midi de la France, la plupart des bolets comestibles, qui sont les suilti des anciens. 11 est évident que ce dernier nom est le radical des dénominations citées plus haut. ( Lem.) ISSPIAERNA. {Oniith.) Les habitans de la Sudermanie appellent ainsi la lavandière, motacilla alba , Linn. (Ch. D.) ISTIOPHORE. {Ichthjol.) M. de Lacépède a établi sous ce nom, dans la famille des atractosomes , un genre de poissons qu'on avoit souvent confondus ou avec les scombrcs ou avec les xiphias. Ce genre est reconnoissabie aux caractères sui- vans: Catopes composés de deux rayons trcs-s^rcles et très-longs; deux nageoires dorsales, dont la première arrondie , très-longue et d'une hauteur supérieure à celle du corps; opercules lisses; deux na- geoires anales. Ce genre ne renferme encore qu'une espèce. On le dis- tingue facilement des Xiphias, qui n'ont point de catopes; des ScoMBREs , qui ont des fausses- nageoires derrière celles du dos et de l'anus; des Caranx , qui n'ont qu'une nageoire anale. (Voyez ces mots et Atractosomes.) Le Voilier ou Porte-glaive: Istiuphorus gladifer, Lacépède.. Scomher gladius , Bloch, 5/|5: Xiphias velifer , Schneider. Ma- ISU 35 thoire supérieure prolongée en forme de lame d'ëpée; pre- mière nageoire dorsale formant sur le dos une voile verti- cale ; dos noir; ventre argenté; nageoires bleuâtres, avec de petites taches d'un rouge brun ; mâchoires et palais garnis de dents très-petites; écailles peu visibles; ligne latérale courbe, et terminée par une saillie longue et dure: taille de neuf à dix pieds. Marcgrave , Pison , Willughby , Ray , Johnston , Ruysch , Broussonnet, Bloch , ont décrit ou figuré ce poisson, aussi remarquable par sa forme et sa grandeur que par ses habi* tudes, et qu'on a observé dans les mers des deux Indes, à Madagascar, à Surate, à Tlsle -de- France , sur les côtes du Brésil , etc. Les matelots le connoissent sous les noms de Iro- chet-volant et de bécasse de mer; c'est Broussonnet qui lui a donné celui de voilier, que M. de Lacépède a rendu en grec j)ar le mot istiopliore. Le poisson dont il s'agit nage souvent à la surface des flots, prenant le vent avec la voile verticale que représente sa première nageoire dorsale. Doué d'une grande force, d'une grande agilité, d'une grande audace, il attaque avec avan- tage ses ennemis les plus dangereux. Dans sa natation rapide, jamais il ne recule ; il se précipite même contre les vaisseaux, dans le bordage desquels il laisse quelquefois des tronçons du glaive qui arme son museau. Pendant les tourmentes il se joue au milieu des vagues agitées, et sa présence, comme celle des marsouins , est pour les navigateurs le présage des teinpêtes. Il se nourrit de poissons longs de douze à quinze pouces, qu'il avale tout entiers. Sa chair, qui est sans arêtes ^ est assez bonne tant qu'il esf jeune. Lorsqu'il vieillit, elle devient dure, indigeste, et trop grasse, ce qui fait, dit Pison, qu'on l'abandonne aux matelots et aux porte-faix. (H. C.) ISTONGUE. ( Ornith. ) L'oiseau auquel ce terme est appli • que dans Catesby , se rapporte, suivant Sonnini, à l'ois^.m- mouche-rubis, trochilus colubris, Lath. (Ch. D.) ISURUS. {Ichth.y'ol.) M. Rafinesque-Schmalz a formé sous ce nom un genre de poissons qui appartient à la famille des plagiostomes. Jl se rapporte au soxîs-iienre des raies de M. 36 ISW Cuvier et à la première division du genre Dasybatus de M. de Blainville. Voyez Raie et Dasybate. (H. C. ) ISWOSCHIKI. {Ornith.) L'oiseau du Groenland auquel, d'après Krascheninnikow, ce nom, qu'on écrit aussi (Vos/c/fc , est donné par les Cosaques, à cause de son sifflement imitant celui des conducteurs de chevaux, est, à ce qu'il paroît, de la même espèce que le laïover ou Icdior, rapporté à la famille des starihis , c'est-à-dire , aux alques ou macareux , et plus particulièrement à l'alque perroquet, alca psittacula , Pall. , Gmel. et Lath. , que Steller a désigné par cette phrase , mer- gulus marinus niger , ventre albo , plumis angustis alhis , auritus, et dont le bec et les pieds sont rouges. Cependant le kaïover est placé par Latham , Ind. Ornith. , p. ygy , parmi les syno- nymes du coljmhiis grjlle , petit guillemot , ou colombe du Groenland. (Ch. D.) ITABU {Bot.), nom japonois d'un figuier que M. Thun- berg croit être une variété du ficus puiniUi. (J.) ITAIBA (Bot.), nom brésilien du courbaril , hjmencea , suivant Pison. ( J, ) ITAINSBA. [Bot.) Voyez Tataiba. (Lem.) ITAM {Bot.), nom d'une espè-ce peu connue de citron- nier qui croît à Amboine. (LexVi.) ITANA. {Bot.) Voyez Idadhu. (J.) ITAOCA. {Ichthjol.) A la Jamaïque on donne ce nom au coffre à quatre piquans. Voyez Coffre. (H. C.) ITASISA {Bot.), nom donné par les Égyptiens au fénu- grec , trjgoue//rt , suivant Ruellius. (J.) ITCHIXPALON. {Bot.) Palmier d'Amérique qui nous est inconnu , dont les naturels emploient les feuilles à faire des paniers si serrés qu'ils servent à contenir de l'eau. (Lkm.) ITEA. {Bot.) Ce nom grec ancien du saule a été appliqué par Linnseus à un genre très -différent, faisant partie de la nouvelle famille des cunoniacées de M. Robert Brown. Voye^ Itée. (J.) ITEE, Itea. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des cuno- niacées, de la pentandrie monogjnie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice court, persistant, à cinq divi- sions ; cinq pétales insérés sur le réceptacle, ainsi que les ITE 37 cinq étamines ; les anthères à deux lobes; un ovaire supé- rieur; un style à un stigmate épais. Le fruit consiste en une capsule pyramidale , mucronée , à deux loges, à deux valves, contenant des semences petites et nombreuses. On a retranché de ce genre l'ifea cjrilla, de l'Héritier. ou itea Carolimana, Lamk. , Encycl. , qui étoit le cjrilla race- mijlora de Linnaeus, genre qui devoit être conservé (voyez Cyrille) : d'où il suit que Vitea ne comprend qu'une seule espèce , à moins qu'on ne veuille y réunir le cedrela de Lou- reiro ; mais cet auteur cite, pour sa plante, des feuilles op- posées et des capsules à trois loges. Itée de Virginie : Itea Virginiana, Linn. ; Lamk. , III. gen., tab. 147; Pluken. , Mant. , tab. Sog, fig. 5. Arbrisseau fort élégant, qui offre le port d'un clethra, et qui s'élève à la hauteur de quatre ou cinq pieds, sur une tige droite, ra- meuse. Ses rameaux sont glabres, cylindriques, garnis de feuilles alternes , pétiolées, presque glabres, ovales -aiguës, vertes à leurs deux faces. Les fleurs sont blanches, petites, pédicellées, disposées en grappes droites, solitaires, termi- nales, accompagnées de bractées étroites, très - caduques , de la longueur des pédicelles; 1-es divisions du calice aiguè's ; les pétales linéaires-lancéolés, un peu plus longs que le ca- lice; le stigmate épais , marqué d'un sillon , ou à deux lobes; les capsules petites, pyramidales. Cette plante croît dans la Virginie, la Caroline, etc., en touffes nombreuses, dans les taillis frais et ombragés, même dans des lieux inondés pendant l'hiver. Les fleurs de cet arbrisseau , qui paroissent au mois de juillet, lui donnent un aspect très-agréable, et le rendent propre à décorer les bosquets d'été. On le cultive dans les jardins d'ornement : il perd ses feuilles tous les hivers; mais il ne craint pas les plus fortes gelées. On peut le placer au nord, dans des plates- bandes de terre de bruyère, contre un mur, derrière un rocher, à unepetite distance des massifs, ou sur le bord des eaux. Plus ses touffes sont épaisses , moins elles sont élevées , plus il produit d'effet par l'abondance de ses fleurs: on lui donne cette disposition, en coupant ses tiges rez terre , tous les trois ou quatre ans. On le multiplie de graines, ou mieux de boutures prises sur les Adieux pieds, ou de 3S ITE marcottes enlevées au printemps sur les jeunes pousses. (POIR.) ITEKIVDLEK. (Ichth^ol.) Nom que Ton donne, au Groen- land , au chabot, cottus gobio. Voyez Cotte. (H. C.) ITHYTHERION. (Bot.) Voyez Hedera. (J.) ITIANDENDROS. (Bot.) Un des noms grecs anciens de la prèle, equiselum , suivant Ruellius. (Lem.) ITICA. (Bot.) Voyez Chathkth. (J.) ITING. (Ornitli.) Un des noms que le martin- chauve porte aux Philippines, où on l'appelle aussi iting, illing et taha- duru. (Ch. D.) ITIPALI. {Bot.) L'arJire des Antilles que Siirian cite sous ce nom et sous celni de kimti, est aussi nommé dans ces îles, selon lui, bois gris, bois de savonnette, et il a les feuilles du fresne, les fruits en forme de silique. Il paroîtroit que c'est une espèce d'inga , puisque la description des feuilles et des fruits peut se rapporter à ce genre, dont d'ailleurs deux espèces sont nommées bois gris. 11 a moins de rapport avec le vrai bois de savonnette, sapindus , dont les fruits sont sphériques. ( J. ) ITIRANA, (Ornith.) Plàycard Rai, qui cite ce nom dans sa Zoologie universelle , se l)orne a l'indiquer comme un rouge-gorge du Brésil. (Ch. D.) ITOBOU. (Bot.) Ce nom caraïbe est cité, d'après Surian , dans l'herbier de\'aillant, pour quatre fougères très-diffé- yentes, qui sont Vacrostichum calomelanos de Linnaeus, Yaspi- dium exaltalum de Swartz, le mohria thurifera du même, et un adiantum figuré dans les Fougères de Plumier, t. 55, sous le nom de lonehitis. Le pothos cordata est encore un itohou de Surian , ainsi qu'une autre plante rangée par lui parmi les liedj&arum. On ne confondra pas ces plantes avec TItolbou. Voyez ce mot. (J.) ITO-SAKIRA. {Bot.) Nom japonois d"une variété du ce- risier, citée par Kœmpfer. M. Thunberg nomme ito-sugi un cyprès, qui est son cupressus pendula- etito-fige, une espèce de souchet non déterminée. (J.) ITQUBOU. {Bot.) La plante qui porte ce nom dans la Guiane, est une violette, viola iloubou d'Aublet, qui, par ç^S caractères , parolt devoir être réunie au genre lonidium iTz ^ de Venlenat, détaché du viola. Sa racine est employée dans le pays aux mêmes usages que Tipécacuanha au Brésil, dont même on lui donne le nom. Il faut bien distinguer cette plante de Vilulu de Surinam, qui est un panicaut, eryngium fcetidiim. (J. ) ITSIO. {Bot.) Voyez Gingko. (J.) ITTA, ITTAW^L. {Bot.) Dans l'ile de Ceilan on nomme ainsi un lierre, liedera lerebinthinacea de Vahl, qui, suivant Hermann , fournit une résine semblable à la térébenthine. (J.) ITTI-CANNI {Bot.), nom malabare , suivant Rhéede - d'une espèce de loranthe , loranthus loniceroides. (J.) ITTNERA. {Bot.) Gmelin, dans sa Flore de Bade, décrit sous ce nom le genre Nayas de Linnœus , dont il a cru devoir corriger le caractère donné par le botaniste suédois, et qu'il rétablit ainsi : Monoïque. Fleur mâle : anthère sessile, ventrue, s'ouvTant au sommet ; Jleur femelle : ovaire surmonté d'un style à un stigmate , bifide ou trifide. Fruit constitué par une capsule évalve, uniloculaire , monospernie. Gmelin a représenté, pi. 3 de sa Flore , les caractères et les deux espèces de ce genre, qu'il décrit. (Lem.) ITTY-ALU {Bot.), nom malabare , cité par Rhéede , d'un Ëguier, ficus henjamina. (J.) ITTY-AREALOU {Bot.), nom malabare du ficus nitida de Swartz. (J. ) ITUBU. {Bot.) A Surinam on nomme ainsi le panicaut fétide, eryngium fatidum , différent de Yitouhou de Cayenne, espèce de violette, et des itohou , qui sont des fougères. (J.) ITZCEUINLEPORZOTLI. {Mamm.) Nom que rapporte Nieremberg, comme étant celui d'une sorte de chien do- mestique de la Nouvelle - Espagne , dont le pelage est varié de blanc , de fauve et de noir, et qui a une élévation assez forte sur les épaules. 11 ne paroît pas que , depuis Nierem- berg, les naturalistes aient pu observer ce singulier animal, (F. C.) ITZ-FATZ {Bot.) , nom Japonois d'un petit iris, suivant Kœmpfer. (J.) ITZINGO. {Bot.) Voyez Foo. (J.) ITZQUAUHTLI. {Ornith.) L'oiseau dont le nom est ainsî ^'i^» lUC écrit dans Jonston , est le même que rYz^CArniLi de Fer- Jiandez, chap. loo. \'oye/. ce dernier mot. (Ch. D.) lUCA. {BoL) Voyez Yucca. (Lem.) lUFA (Bol.), un des noms arabes de Thysope , selon Da- léchamps. (J. ) IULE, lulus. (Entoin.) Nom d'un genre d"insectes sans ailes, à màclioires , à abdomen confondu avec le reste du corps, dont tous les segmens porteni au moins une paire de pattes, et par conséquent de la famille des millcpieds ou myriapodes. Les caractères des espèces de ce genre peuvent être ainsi exprimés .- Aptères à corps alongc, cylindrique, composé d'un grand nombre d'articulations dont chacune porte deux paires de pattes, et à antennes courtes en massue. D'après ces caractères il est facile de distinguer ces espèces de toutes celles qu'on pourroit rapporter à la même famille: ainsi les scutigères et les scolopendres n'ont qu'une paire de pattes à chaque anneau du corps; la forme générale du corps distingue ensuite les iules du genre Gloméride, dont les espèces l'ont de forme ovale, se roulant en boule, et des polyxènes et des poljdesnies , dont les segmens du corps sont anguleux et non cylindriques. Ce nom d'iule est très-ancien dans la science. Il est d'ori- gine grecque, \éXoç. On ie trouve dans Lycophrou, au moins d'après Athénée, pour indiquer un animal à beaucoup de pattes, qui grimpe sur les murailles : vermis multipes , parie- lihus arrepens. Gesner , Mouffet , Jonston, Aldrovande, ont ensuite employé ce nom pour indiquer les scolopendres et les iules, ou, comme le dit Mouffet, pour désigner les in- sectes que les Italiens nomment centogambi , les Espagnols centopeas, les Anglois gahly\\-orms. Au reste, cette étymologie du mot <«Aoç est fort obscure ; car elle indique ce qui tient à la laine. Los iules , comme nous l'avons déjà dit , ont le corps alongé ,, cylindrique , arrondi , lisse , formé d'anneaux crustacés , polis, durs et calcaires, munis chacun de deux paires de pattes courtes, à compter du cinquième; les ûenx derniers en sont çgaleinent privés, et, chez les mâles, le septième n'en ^ IUL 41 qu'une seule paire. Chacune de ces pattes , quoique très- courte , est composée de six ou sept articles, dont le dernier se termine en pointe. La tête des iules est arrondie, munie de deux yeux à réseaux, ou à facettes à six pans irréguliers. Les antennes courtes, un peu en masse, sont à peu près de la longueur de la tête et formées de sept articles. Les iules se trouvent en général dans les lieux humides, dans la terre sablonneuse, sous les pierres, sous la mousse et les écorces; ils cherchent l'obscurité : quand ils marchent, toutes leurs pattes, souvent au nombre de plus de cent de chaque côté, agissent toutes à la fois, et de la manière la plus admirable, sans aucune confusion.il semble que l'insecte glisse plutôt qu'il ne marche ; les antennes sont alors portées à droite et à gauche, comme pour sonder le terrain et re- connoître les obstacles. Quand l'insecte se repose ou qu'il est inquiété, il se roule en cercle comme les serpens, avec lesquels il a en petit quelque analogie de forme et de mou- vement. La plupart des iules se nourrissentde débris de végétaux. On dit aussi qu'ils attaquent les substances animales : ce qu'il y a de certain, c'est que quelques espèces attaquent les fraises, les grains de raisips et les autres fruits qui tombent sur la terre. Degéer, quia étudié l'histoire de ces insectes, dit qu'ils sont ovipares, et que les petits, au moment où ils éclosent . n'ont que six pattes vers les trois premiers anneaux du corps , dont le nombre total ne seroit donc que de sept à huit, les autres se développant successivement par la suite. Il semble- roit, en ce cas, que ces insectes subiroient une sorte de trans- formation. Les espèces de ce genre n'ont pas encore été étudiées avec tout le soin nécessaire. Il est probable que plusieurs ont été confondues. Celles qu'on trouve dans les environs de Paris le plus communément , sont les suivantes. 1.° L'Iui.E DES SABLES, lulus subulosus , figuré par Schaeffer dans ses Élémens , planche jo , et par Geoffroy sous le nom d'iule à deux cent quarante pattes, planche 22, fig. 5 , 0 , p. Car. Cendré avec deux lignes longitudinales fauves sur le dos. ^2 IUL Chaque anneau scmlle être composé de deux portions, une lisse, polie, et l'autre striée. On trouve cet insecte dans les sahJonnières : il se roule en cercle; il reste immobile dans le danger, et il exhale alors une forte odeur acide. C'est la plus grosse des espèces de France. 2." L'Iule terrestre , lulus terrestris. C'est l'iule à deux cents pattes de Geoffroy. Degéer l'a décrit, tom. VII, page 678, n," 2, et l'a figuré, sous le nom àe fasciatus , planche 56 , fig. 9 et 10. Car. D'un gris noirâtre, lisse, entre-coupé de jaune plus clair. On trouve celte espèce sous les pierres. îl y a beaucoup d'autres espèces qu'on a négligé de décrire. Ainsi il en est une très-grosse, voisine de celle des sables, dont les segmens du corps sont jaunes, bordés de noir en arrière, avec un petit point noir très-ré.":ulier dans le milieu de chaque anneau sur les parties latérales. JNous l'avons appelé dans notre collection nigro punctatus , tandis que nous avions désigné sous le nom de rubro punctatus la petite espèce qui ronge les fraises, laquelle est très-alongée. d'un rose trans- parent, avec deux séries de petits points rouges très-réguliè- rement disposés sur le dos , un sur chaque anneau. Enfin , il y a de grandes espèces d'iules d'Afrique et d'Amérique. Telles sont: riuLE DES Indes, lulus Indus, décrit par Linnœus d'après les exemplaires du Musée du prince Adolphe-Frédéric, figuré par Séba, tom. I, pi. 81 , fig. 5; il est couleur de rouille, avec cent quinze pattes de chaque côté, d'un jaune pâle, et le dernier segment de son corps est prolongé en pointe aiguë : et riuLE TRÈS-GRAND, lulus maximus , qui a cent-trente-quatre paires de pattes; les anneaux ont près d'un pouce de dia- mètre. Mouffet , en décrivant cet insecte, ne peut pas, dit- il, laisser retenir son admiration, en voyant un insecte avec une tête si petite jouir d'une mémoire et d'une force de raisonnement si remarquables que , quoique ses pattes soient innombrables et fort distantes de son petit cerveau , chacune d'elles remplit son office , et se transporte ici ou là , d'après la volonté émanée de la tète. JVoWt tamen quisque ojfîcium suum , et pro imperantis capitis mandata in hanc vel illam partem se conférant ! ( C. D.) IVE 43 lULIS. (IchthjoL) Voyez Girelle. (H. C) lUMBARUM. (Bot.) Voyez Limonion. (J.) IVA. (Bot.) Ce nom , avec Tépithète moschata, a élé donné par Lobel à l'yvette, teucrium iva; par Tabernaemon- tanxis, à Yamhrosie du Mexique , clienopodium ambrosioides. Gesner le cite pour un lanacetum alpinum de Daléchamps. On trouve dans Marcgrave un iva frutex [ivahuha dePison), qui paroît être un solanum. On ne peut déterminer le genre de son iva umhu , arbre dont le fruit, semblable à une pomme, renferme une noix monosperme à coque fragile. Vivapecanga de la Guiane, mentionné par Barrère, est, selon lui, un smilax , employé comme la salsepareille. Viva calinga du même pays est le catinga moschata d'Aublet. Linnœus a donné à un genre de plantes composées ou synanthérées le nom de ù-a, maintenant adopté. Voyez Ive. (J.) IVE, Iva. (Bot.) [Corjmhifères anomales, .Tuss. = Monoécie penfandrie , Linn.] Ce genre de plantes, établi par Linnaeus, appartient à Tordre des synanthérées , à notre tribu natu- relle des ambrosiées et à la section des ambrosiées douteuses. Voici les caractères génériques que nous avons observés sur des individus vivans d'iVa frutescent. Calathide subglobuleuse, discoïde : disque multiflore, ré- gulariflorc , masculiflore ; couronne unisériée , paucitlore . tubuliflore, féminiflore. Péricline hémisphérique, formé de quatre, cinq ou six squames inégales, subunisériécs , appli- quées, larges , arrondies, foliacées. Clinanthe petit, plan. pourvu de squamelles longues , étroites, linéaires, membra- neuses-foliacées. Fleurs de la couronne composées, i." d'un ovaire inaigretté, obovoïde, subcordiforme, pointu à la base, arrondi au sommet, obcomprimé, convexe sur la face exté- rieure, plan sur la face intérieure, glabre, lisse, parsemé de glandules résineuses pédicellées; 2." d'un style articulé sur l'ovaire, très-court, portant deux stigmalophores asse? longs , laminés , liguliformes , bordés de deux gros bourrelets stigmatiques , cylindriques, papilles; 3.° d'une corolle arti- culée sur l'ovaire, tubuleuse, courte, comme tronquée au sommet. Fleurs du disque composées, i.^d'un faux-ovaire très-petit, presque entièrement avorté , continu avec la base de la corolle; 2.** d'un style articulé sur le faux-ovaire, cy- 44 IVE îindrique, tronqué au sommet, à Iroiicature phinc, ganiîe fie papilles dont les extérieures sont plus longues et fili- formes: la partie supérieure rlu style est souvent fendue, sur SCS deux côtés ou sur un seul, par un sillon borde de bour- relets stigmatiques , ce qui prouve que celte partie est for- mée de deux sligmatophorcs entrcgretrés plus ou moins com- plètement ; 3.° dune corolle régulière , transparente, inco- lore ou blanchâtre, parsemée de petits tubercules, à limbe en forme de figue et peu distinct du tube, à divisions cour- tes, à nervures bifurquées dès la base du limbe et paroissant ensuite se ramifier irrégulièrement; 4.° de cinq étamines à filets courts, larges, épais, libres entre eux, greffés à la moitié inférieure du tulie de la corolle : l'article anthérifére très-court, peu distinct du filet, Irès-étréci de bas en haut; les anthères parfaitement libres, très-épaisses, prismatiques, à quatre pans; l'appendice apicilaire court , subcordiforme- aigu, membraneux; les appendices basilaires très-petits, pointus; le pollen jaune-paille. IvE ARBRissEAiJ ; I^^a frutescens , Linn. Cet arbuste, indigène dans l'Amérique septentrionale et au Pérou, est très-rameux et a trois pieds de haut dans l'individu que nous décrivons: ses rameaux sont striés, un peu pubescens; ses feuilles sont les unes verticillées- ternées , les autres opposées, d'autres alternes, les plus grandes longues de quatre pouces, larges de seize lignes; elles sont pétiolées , lancéolées, dentées en scie, trinervées, presque glabres, subcoriaces, d'un vert grisâtre; les calathides sont très-petites, courtement pédon- culées, pendantes, solitaires ou réunies par couples à l'ais- selle des feuilles supérieures des rameaux , lesquelles feuilles sont petites, presque linéaires, entières; l'ensemble de l'in- florescence forme une sorte de grappe terminale. Nous avons fait cette description sur un individu vivant, cultivé au Jar- din du Roi , où il fleurit en septembre. Linnaeus n"a connu que deux espèces d'iVa, dont l'une est l'arbrisseau que nous venons de décrire, l'autre est une plante annuelle de l'Amérique méridionale : c'est pourquoi il les a nommées iva frutacens et jVa annua ; mais ces noms spécifi- ques, fort bons alors, sont devenus insignifians depuis que Michaux a découvert, dans l'Amérique septentrionale. l'fVR. IVE 45 imhricala, qui est ligneuse comme Yiva frulescens, et l'iva ci- liata, qui est arlnuelle comme Yiva annua. C'est un inconvé- nient inévitable dans le système de nomenclature adopté par les botanistes. M. Kunth a fait connoitre nouvellement une cinquième espèce d'i^a, trouvée dans l'ile de Ctiba, et nom- mée zVa clieiranthifoiia : c'est un arbuste qui ne diffère de Yiva frutescens que parce que ses feuilles sont très-entières et pubescentes. Viva imhricata a aussi les feuilles très-en- tières , mais glabres. Tournefort atlribuoit Yi^-a et le tarchonanthus au genre Conjza. Vaillant les en retira; mais il les réunit mal à pro- pos en un seul genre, nommé Tarchonanlhos. Linnaîus , qui avoit d'abord placé l'zVa dans le genre Parthenium , en fit en- suite un genre particulier, qui auroit dû conserver le nom de Tarchonanthus , parce que c'étoit la première espèce du tarchonanlhos de Vaillant, et parce que ce nom, qui signifie fleur d'estragon , s'applique beaucoup mieux à cette pre- mière espèce qu'à la seconde , laissée seule par Linnaeus dans le genre Tarchonanthus. Adanson a voulu changer le nom générique d'iVa, en lui substituant celui de denira. La classiBcation du genre Iva est assez difficile, et elle a beaucoup varié. Tournefort le rangeoit , avec les conyza , dans sa classe des herbes et sous -arbrisseaux à fleur floscu- leuse. Vaillant le plaçoit. avec le tarchonanthus , entre Yele- phantopus et le santolina, parmi ses corymbifères. Linnseus, dans ses ordres naturels, a classé Yiva entre le parthenium et lemicropus, dans l'ordre ou le sous-ordre des nucamcntacées, qui comprend aussi le xanthium , Yambrosia, Yartemisia et quelques autres genres. Le même botaniste, dans son sys- tème sexuel, rapporte Yiva à la monoécie pentandrie, et non à la syngénésie, parce qu'en effet les anthères sont libres. Adanson place Yiva dans sa section des immortelles, à la suite du micropus, et immédiatement avant sa section des ambro- sies , composée des deux genres Ambrosia e^ Xanthiutn. M. de Jussieu , dans le Gênera plantarum , a formé de Yiva, du clibadiuni et du parthenium une section des corymbifères ano- males, voisine de celle où il met Yan^hrosia et le xanthium. Mais, dans les Annales du Muséum d'histoire naturelle, il dit que Yiva et le clibadium sont voisins des milkria et si'o-ei- 46 IVE lécha, que le parthenium est voisin du haillienu, et que les ambrosia et xanthium sont probablement des urticées, comme il l'avoit annoncé dans le Gênera plantarum. Cependant , sur une liste manuscrite que cet illustre botaniste a bien voulu nous communiquer en 1816, nous retrouvons Viva dans les corymbifères anomales, avec le clibadium, Y ambrosia , le fran- seria et le xanthium. Gaertncr, dans sa Classification des synan- thérées, place l'it'a entre Ve^'ax et le clibadium. Mœnch le rapproche du micropus. MM. Ventenat, Lamarck, De Candolle ont laissé Viva dans les corymbifères , et ils ont relégué Vam- hrosia et le xanthium parmi les urticées. M. Desfontaines a été plus loin; car il a classé l'ik^a, aussi bien que Vambrosia et le xanthium , dans l'ordre des urticées. L. C. Richard croyoit que Vambrosia et le xanthium dévoient former un ordre dis- tinct, voisin de l'ordre dessynanthérées. Nous ignorons quelle place il assignoit à Viva dans la classification naturelle; mais, dans le système sexuel modifié par lui , il rangeoit le xanthium, Vambrosia et Viva dans la monoécie monadelphie : cependant nous avons observé que les étamines de Viva ne sont point monadelphes. MM. Willdenow, Fersoon et Kunth attribuent Viva à la syngénésie nécessaire de Linnseus, ce qui est encore inexact, puisque les anthères sont libres. Enfin, JNI. Kunth. place les trois genres Xanthium , Ambrosia , Iva , dans la tribu naturelle des hélianthées, entre le melampodium et le jœgeria. Nous avons depuis long-temps remarqué dans Viva troi* affinités différentes : i ." une affinité avec les genres Ambrosia et Xanthium; 2." une affinité avec nos hélianthées-minériées; 3.° une aflinitéavec quelques-unes de nos anthémidées, telles que Vartemisia. La combinaison de ces trois affinités nous a décidé à placer Viva dans notre tribu naturelle des ambro- siées, qui est intermédiaire entre celle des hélianthées et ceUe des anthémidées. Pour éviter les répétitions, nous ren- voyons à nos articles Ambrosiacées, iom. II, Supplém. , pag. 9; Clibadion , tom. IX, pag. 5q5 ; Fransérie , tom. XVII , pag. 364; Ambrosiées, tom. XX, pag. 371. On y trouvera presque tous les élémens de la discussion sur la classification naturelle de Viva et des genres analogues. (H. Cass. ) JVKrTE, IVE MUSQUÉE. {Bot.) Voyez Iva. (J.) IVR 47 IVIRA. (Bot.) Genre d'AuMet, qui est une espèce de ster- culia de Linnasus , et auquel il faut encore rapporter le cova- lam de Rhéede et d'Adanson, et le theodoria de Necker. (J.) IVOIL. [Ichlliyol.) Voyez Yvoil. (H. C) IVOIRE. (Chim.) Voyez Os. (Ch.) IVOIRE. (Conchjyl.) Coquille du genre Buccin de Lin- naeus, Buccium ehurna, ainsi nommée à cause de sa blancheur et de son poli , et dont M. de Lamarck. a fait le type de sou genre Eburne (voyez ce mot). M. Dcnys de Montfort en fait le nom françois du genre Eburna. (De B. ) IVOIRE. {Zool.) On donne plus particulièrement ce uoni à la substance dont se compose la défense desélépîians. (F. C.) IVOSKIK (Ornith.), voyez Iswoschiki. ( Ch. D.) IVOUIRA. (Bot.) Les Garipous de la Guiane n )mment ainsi Vapeiba glabra d'Aublet, genre de la famille des tilia- cées. (J.) IVRAIE ou YVRAIE; Lolium , Linn. {Bot.) -Genre de plantes monocotylédones , de la famille des graminées, Juss. , et de la triandrie digjynie , Linn. , qui a pour principaux ca- ractères : Un calice multiflore , à une glume parallèle à l'axe de l'épi ; une corolle de deux balles lancéolées, l'exté- rieure mutique ou aristée au-dessous de son sommet ; trois étamines ; un ovaire supérieur , surmonté de deux stigmates plumeux; une graine oblongue , convexe d'un côté, aplatie et sillonnée de l'autre. Les ivraies sont des plantes herbacées, annuelles ou vi- vaces, à feuilles linéaires, et à fleurs disposées en épi com- posé d'épillets distiques, solitaires sur chaque dent de l'axe. On en connoît sept à huit espèces. Les suivantes croissent naturellement en Europe. Ivraie vivace : Lolium perenne, Linn., Spec. J22; Host , Gram. Aust. , 1, t. 26. Sa racine est rampante ; elle produit plusieurs tiges redressées, simples ou rameuses, glabres, ainsi que les feuilles, terminées par un épi très-alongé, formé de douze à quinze épillets dépourvus de barbes , dis- posés alternativement, assez écartés les uns des autres, com- posés de sept à neuf fleurs, et quelquefois de trois à cinq seulement dans la plante que Linnaeus a nommée lolium tenue Gt qui ne paroit être qu'une simple variété. Les épillets sont 48 IVR plus longs que la glume calicinale. Dans une variété les épil- lets sont vivipares; dans une autre ils sont rapprochés, étalés et disposés en manière de crête. Cette plante croit sur les bords des chemins et dans les lieux incultes. Cette espèce est connue des cultivateurs sous le nom de raygrass. C'est un fourrage très- nourrissant dans la jeunesse de la plante, mais qui fournit aloi's très-peu, et si l'on at- tend après la floraison pour le couper, il a l'inconvénient de devenir dur et d'être peu du goût des bestiaux. Cette graminée présente d'ailleurs l'avantage d'être très- précoce , de repousser facilement sous la dent des bestiaux , de ialler et de se fortifier d'autant plus qu'elle est plus broutée: d'après cela on voit qu'elle est plus avantageuse dans les pâturages que cultivée pour être fauchée. Sous le nom de gazon anglois elle est très en usage pour former des tapis de verdure dans les jardins paysagers. Employée de cette ma- nière, il faut avoir soin de la tondre souvent. Ivraie multiklore; Loliurn miiltifloriim , Lam., Flor. fr. , 5- p. 621. Cette espèce diffère de la précédente par ses épillets plus nombreux, composés de quinze k vingt- cinq fleurs. Le lolium compositum , Thuil. , Flor. Paris., 6j , n'en est pro- bablement qu'une variéfé remarquable par ses fleurs mu- nies de barbes. C'est à cette plante qu'il faut rapporter le gramen loliaceum , an gustiore folio et spica , aristis donatum , Vaill., Bot. Par., t. 17, fig. 3. L"ivraie multiflore croît dans les lieux cultivés. Ivraie enivrante; vulgairement Zizanie , Herbe d'ivrogne ; Lolium. temulentum , Linn., Spec. 122; Bull., Herb., tab. 107; Flor. Dan., tab. 160. Cette espèce est annuelle; ses tiges sont roides, hautes de deux à trois pieds; l'épi est droit, com- posé d'épillets écartés, formés de cinq à sept fleurs munies de barbes et plus courtes que la glume calicinale. Le lolium arvense de quelques auteurs n'en diffère que parce que ses fleurs sont dépourvues de barbes, et il n'est peut-être qu'une variété de l'ivraie enivrante. Cette plante croit dans les champs , siirtout parmi ceux ensemencés en froment, en orge ou en avoine. Dans les étés humides elle se multiplie beaucoup dans les moissons, ce qui a fait croire faussement que le blé dégénéi-é se changeoit en ivraie. Virgile paroît IXE 49 avoir voulu faire allusion à ces fâcheuses métamorphoses dana les vers suivans : Grandia stepe quibus mandavimus hordea sulcis ^ Infelix lolium , et stériles dominant i/r açenœ. Eclog. V, V. 36. Les graines de l'ivraie ont un goût acre, acide et désagréa- ble; elles rougissent les couleurs bleues végétales. Lorsqu'elles se trouvent méJangées dans le blé en certaine quantité, elles donnent à la farine et au pain de mauvaises qualités , qui peuvent produire divers accidens, comme des nausées, des vomissemens, l'ivresse, la perte momentanée de la vue, des vertiges, un tremblement général de tout le corps, suivi d'un assoupissement plus ou moins considérable. 11 paroît que les propriétés mal-faisantes de l'ivraie sont d'autant plus fortes que ses graines retiennent plus de leur eau de végéta- lion ; car on a remarqué que les accidens qu'elles produi- sent , ont toujours été plus graves, lorsqu'elles avoient été cueillies avant leur parfaite maturité que lorsqu'elles y étoient parvenues. Parmentier assure même qu'on peut en faire du pain qui ne sera nullement mal-faisant , en les faisant sécher au four avant de les réduire en farine, en faisant ensuite bien cuire le pain qu'on en préparera , et enfin en ne man- geant celui-ci que lorsqu'il sera tout-à-fait refroidi. On a reconnu que les graines d'ivraie étoient également nuisibles à plusieurs animaux , tels que les chiens , les che- vaux et les oiseaux de basse-cour. (L. D.) IVROIE. {Bot.) Voyez Ivraie. (L.D.) IX. (£n£o?77.) C'est le nom sous lequel Geoffroy a désigné une noctuelle qui porte sur les ailes supérieures une sorte de double ligne brune en sautoir semblable à la lettre X, qui a servi à désigner ce lépidoptère, inscrit sous le n." io5, page 162 du tome 11 de son ouvrage. (CD.) IXCUTIQUE. (Orn.) C'est, selon l'auteur du Dictionnaire de chasse et dépêche, Tart de prendre les oiseaux à la glu. (Ch.D.) IXERIDE , Ixeris. (Bot.) [Chicoracées, Juss. := Sj'ngénésie polygamie égale, Linn.] C'est un sous-genre, que nous pro- posons d'établir dans le genre Taraxacuin; il appartient par conséquent à Tordre des synanthérées et à la tribu naturelle des lactucées. Voici ses caractères. 2A. k 6o IXE Calatlîide incouronnée . radiatiforme , multiflore, fissiflore, androgyniflore. Péricline formé de squames unisériées, égales, oblongues-lancéolées , foliacées, membraneuses sur les bords; la base du péricline entourée d'environ cinq squamules sur- numéraires très-petites , unisériées . irrégulièrement disposées, inappliquées , ovales . presque membraneuses. Clinanthe plan, absolument inappendiculé. Fruits uniformes , oblongs, gla- bres, très-lisses, pourvus d'environ dix côtes longitudinales, excessivement saillantes en forme d'ailes linéaires, un peu épaisses, subéreuses; le sommet du fruit prolongé en un col grêle, beaucoup plus court que lui; aigrette blanche, com- posée de squamellules nombreuses , inégales , filiformes , pres- que capillaires, barbellulées. Corolles glabres. Anthères et stigmatophores noirâtres. I.xÉRiDE roLYCÉPHALE ; Ixais pol/ycephala , H. Cass. Cette plante herbacée, presque entièrement glabre, a environ deux pouces et demi de hauteur. Elle offre un tronc épais, très-court , dressé, enraciné par sa base , ramifié au sommet, couvert de feuilles trés-rapprochées , alternes, sessiles, semi- amplexicaules, longues de plus de trois pouces, larges d'en- viron deux lignes, linéairçs-snbulées, uninervées ; leur base est élargie, membraneuse, multinervée; leur partie inférieure est parsemée en-dessus de poils frisés, et munie sur les bords de quelques dents longues, subulées ou lancéolées, souvent un peu arquées en arrière. Le tronc se divise au sommet en quelques branches striées, portant des feuilles analogues à celles du tronc , mais plus courtes , sagittées à leur base , très- peu nombreuses et très-éloignées les unes des autres. Chaque branche se ramifie à son sommet en une sorte de corymbe très-irrégulier, peu rameux , pourvu de bractées subulées, membraneuses, situées à la base de la plupart des ramifica- tions, qui sont grêles et pédonculiformes. Le corymbe est formé d'environ huit calathides pédonculées par ses dernières divisions ; chaque calathide haute d'environ trois lignes et composée d'une vingtaine de fleurs à corolle jaune. Nous avons étudié les caractères génériques et spécifiques de Vixeris sur un échantillon sec innommé, faisant partie d'une collection de plantes du Napaul, donnée à M. Desfon- taines par M. De CandoUe , qui l'avoit reçue , en 1 8;; i , de M. Wallich, IXI 5i Kous avions d'abord attribué cette plante au genre Taraxa-' bum , en la nommant taraxacum poljceplialum ; mais elle s'é- loigne tellement des vrais taraxacum par son port, que nous croyons devoir la distinguer au moins comme sous -genre. Les différences génériques ou sous-génériques que nous re- marquons entre le taraxacum et Vixeris, sont au nombre de quatre : 1.° Dans le taraxacum, les côtes du fruit ne sont ja- mais saillantes en forme d'ailes, et elles sont toujours pour- vues, au moins en haut, d'excroissances spiniformes, tandis que le fruit de ïixeris a dix ailes, sans aucune aspérité; 2." le coi est beaucoup plus long que le fruit dans le taraxacum ^ et beaucoup plus court que le fruit dans Vixeris; 3.° le taraxa^ cum a un péricline extérieur formé d'une douzaine de squa- mes foliacées , bisériées, dont les plus longues surpassent ordinairement la moitié de la hauteur du péricline intérieur : Vixeris n'a que cinq squamules surnuméraires , membraneu- ses, très-petites, atteignant à peine la base des squames du péricline ; 4'° 1^ taraxacum a une hampe dépourvue de feuilles, simple et monocalathide : Vixeris a une vraie tige, garnie de feuilles, rameuse, corymbée, polycalathide. Les botanistes qui admettent des sous-genres, ont coutume d'attacher le nom spécifique au nom du genre principal, et de passer sous silence le nom du genre secondaire, qui de- vient ainsi presque inutile. Cette méthode nous paroît con- traire à l'ordre naturel des idées, qui exige, selon nous, que le nom spécifique soit attaché à celui du sous-genres c'est pourquoi nous nommons la plante dont il s'agit ixeris poljcephala. Ceux qui n'adoptent pas notre système de no- menclature, la nommeront taraxacum polj'cephalum. (H. Cass.) IXIE; Ixia, Linn. (Bot.) Genre déplantes monocotylédo- nes, de la famille des iridées , Juss. , et de la triandrie mo-' nogjnie , Linn. , dont les principaux caractères sont les sui- vans : Spathe bivalve , uniflore ; corolle monopétale , tubu- leuse, à limbe campanule, partagé en six découpures ovales- oblongues, régulières; trois étamines à filamens plus courts que la corolle, insérés sur son tube, et portant des anthères oblongues ; un ovaire inférieur , surmonté d'un style fili- forme , terminé par trois stigmates simples ; une capsule ovale , trigone, à trois valves, à trois loges poîyspermcs. S2 IXI Les ixies sont des plantes herbacées, à racines presque toujours bulbeuses, à feuilles ordinairement ensiformes, dis- tiques, engainantes à leur hase, et à fleurs terminales, le plus souvent disposées en épis élégans, remarquables par la beauté de leurs couleurs. Ce mérite leur a donné beaucoup d'intérêt, et un grand nombre d'espèces sont cultivées pour l'ornement des jardins. Presque toutes ces plantes sont ori- ginaires du cap de Bonne-Espérance; une seule est indigène de l'Europe méridionale. Ce "enre, dans son principe , avoit été établi par Linnœus pour deux espèces dont la corolle , plane et très-ouverte, imi- toit en quelque sorte la forme d'une roue, et c'étoit d'après l'allusion faite à la roue d'Ixion que ces plantes avoient reçu le nom d'ixia. Mais ce genre a reçu parla suite de grands accroissemens ; Linnœuslui-même y réunit neufnouvelles espè- ces, et, depuis lui, celles-ci se sont accrues jusqu'à surpasser aujourd'hui le nombre de quatre-vingts , parmi lesquelles il y en a qui s'éloignent plus ou moins des caractères propres aux autres. Cette considération a porté divers botanistes à partager ce genre en plusieurs autres, et ils ont formé à ses dépens les genres Belamcanda , Galaxia, Geissorrhiza , Hespe- rantha, Lapeyrousia ^ Marica, Romulea, Sparaxis, Trichonema , Tritonia, JVatsonia et TVittsenia ■ mais, la plupart de ces genres ne se trouvant établis que sur des caractères minutieux et peu importans, cette division rend souvent difficile de déter- miner à quel genre telle espèce peut appartenir , et comme la nature de cet ouvrage ne nous permet pas d'entrer dans de plus grands détails, nous ne ferons mention ici que de quelques espèces , parce qu'on pourra en trouver plusieurs décrites aux articles consacrés aux autres genres dont nous venons de parler. * Hampe plus courte que les feuilles. IxiE EULBOCODE : Ixia lullocodium , Linn., Spec, 5j ; Jacq. , Icon. rar., 2 , t. 271. Sa racine est une petite bulbe ovale , à peine plus grosse qu'un noyau de cerise; elle pousse des feuilles linéaires, canaliculées, glabres, longues de deux à six pouces, du milieu desquelles s'élève une hampe moitié plus courte, souvent uniflore , quelquefois chargée de deux IXI 53 à (rois fleurs portées sur des pédoncules très-inégaux. Ces fleurs sont plus grandes ou plus petites , selon les variétés, et blanches ou violettes, bleuâtres ou purpurines, ordinaire- ment jaunes dans le fond : elles paroissent de très-bonne heure au commencement du printemps. Cette plante est commune sur les bords de la mer , en Corse , en Provence , en Languedoc, en Bretagne, dans les landes de Bordeaux; elle se trouve aussi dans le midi de l'Europe, dans le Levant et en Barbarie. IxiE EN CROIX ; Ixia cruciala , Jacq. , Icon. rar. , 2 , tab. 290. Sa racine est une bulbe de la grosseur d'une noisette ; elle produit plusieurs feuilles linéaires, rétrécies à leur base, à quatre angles saillans , et une hampe longue de deux à trois pouces, terminée par une seule fleur rouge en dedans, et rayée de jaune et de bleu. Cette espèce croit au cap de Bonne -Espérance. ** Hampe plus longue que les feuilles. IxiE A FLEURS d'anémone : ïxia anemoncpflora , Jacq. , Icon. rar. , tab. 275 ; Redouté , Lil. , 2 , tab. 84. Sa bulbe est arron- die , de la grosseur d'une noisette ; elle produit plusieurs feuilles radicales , linéaires, ensiformes , glabres , longues de dix pouces, égalant en hauteur la hampe , qui est grêle, et porte à son sommet une fleur blanche , lavée de jaune , dont laspathe est courte, une de ses valves à deux dents et l'autre à trois. Cette plante est originaire du cap de Bonne-Espé- rance. IxiE MACULÉE : Ixia maciilafa , Linn., Mant., 020; Redouté, Lil., 3 , tab. 107; Andrew, Bo^ Repos. , tab. 19C. Sa tige est droite, cylindrique, simple ou un peu rameuse , haute d'environ un pied, garnie dans sa partie inférieure de feuilles linéaires, ensiformes, glabres, nerveuses, droites , plus cour- tes que la tige, qui se termine par plusieurs fleurs sessiles, alternes, rapprochées en un épi serré. Ces fleurs ont un à deux pouces de large, et sont, selon les variétés, blanches, jaunes, violettes, bleues, rouges ou purpurines, avec une tache d'une couleur plus obscure à la base de chacune de leurs divisions. Cette espèce est originaire du cap de Bonne- Espérance, 54 IXI IxiEA FLEURS VERTES : Ixia viridijlora , Lam., Dict. enc. , 3, pag. 340 ; Redouté , Lil. , 8 , tab. 476. Sa tige est simple , gla- bre, haute de deux pieds, garnie, dans sa partie inférieure, de plusieurs feuilles linéaires, striées, longues d'un pied, très-étroites. Les fleurs sont larges de près de deux pouces, d'un beau vert clair, avec une tache noirâtre à leur base , et disposées plusieurs ensemble en un loTig épi terminal. Les spathes sont membraneuses , blanchâtres, plus courtes que le tube de la corolle, et leur valve extérieure est entière. Cette belle espèce est originaire du cap de Bonne-Espérance. LxiE ORANGÉE : Ixid cTocata , Linn., 5pec. ,62; Curt. , Bot. Mag. , tab. 184, Sa racine, qui est une bulbe un peu plus grosse qu'une noisette, produit une tige un peu comprimée , glabre, simple ou divisée en deux à trois rameaux , haute de huit à douze pouces, et gai-nie dans sa partie inférieure de plusieurs feuilles ensiformes, nerveuses, plus courtes que la tige elle-même. Les fleurs sont grandes, belles, d'une cou- leur orangée très - éclatante , et disposées en épi terminal, La spathe est membraneuse, blanchâtre, à valves un peu cchancrées. Cette espèce croît naturellement au cap de Bonne- Espérance , et elle a été transportée en Europe il y a plus de soixante ans. IxiE FLEUR -DE -LIS ; Ixiu UUago , Redouté, Lil. , 2 , tab. 10g. Sa racine est une bulbe arrondie, grosse à peu près comme une cerise: elle produit une tige simple, droite, plus lon- gue que les feuilles, qui sont linéaires, ensiformes, glabres. Les fleurs sont grandes, campanulées, à tube très- court, d'un blanc mêlé de rouge en dehors et de jaune en dedans; les divisions de leur limbe sont ovales- oblongues , un peu obtuses , marquées à leur base d'une tache d'un violet foncé. Comme les précédentes , cette espèce est originaii-e du cap de Bonne-Espérance. Lesixies, étant originaires d'un pays chaud, ne peuvent être mises en pleine terre dans nos jardins; les froids que nous éprouvons chaque hiver, les feroient périr : il faut les planter dans des pots et dans de la terre de bruyère. Comme leurs bulbes sont en général assez petites on en met cinq à six, ou même davantage, dans chaque vase, selon leur grandeur. Ces plantes n'ont d'ailleurs pas besoin d'une forte chaleur; 1X0 55 il leur suffit d'être pendant l'hiver à l'abri de la gelée et de l'humidité. C'est au mois d'Octobre qu'on plante les bulbes des ixies, et on les rentre dans l'orangerie, où on les place près des croisées , dès que les gelées sont à craindre. En Avril, Mai ou Juin, selon les espèces, elles donnent leurs fleurs, et un mois ou six semaines après, lorsque leurs tiges et leurs feuilles sont sèches, on peut les retirer de terre, pour séparer les caïeux qui se sont formés, et on les replante à l'époque que nous avons déjà dite. On peut aussi les laisser deux à trois ans sans les relever; c'est le moyen d'avoir des caïeux plus nombreux et plus gros. Quelques amateurs cul- tivent leurs ixies en pleine terre de bruyère , dans des bâ- ches fermées de châssis, qu'ils ont soin de couvrir et- d'en- tourer de paillassons et de litière, lorsqu'il gèle fort, et qu'ils découvrent au contraire et exposent à Fair toutes les fois que le temps est doux et beau. Plusieurs ixies donnent de bonnes graines, et celles-ci présentent un nouveau moyen de propagation: les bulbes qui en proviennent, lorsqu'on les sème , ne donnent des fleurs qu'au bout de trois ans. (L. D.) IXINE. (Bot.) Anguillara, cité par C. Bauhin , regarde cette plante de Théophraste comme la même que le chamce- Leon albus des anciens, qui est notre carlina acaulis. Le même auteur dit que c'est encore le lielxine de Pline. (J. j IXION. (Entom.) Noms spécifiques de deux espèces de lé- pidoptères, l'un dans le genre Sphinx, l'autre parmi les papillons. (C. D.) IXOCARPEIA {Bot.), synonyme de ScHizoLŒNA. (Lem.) IXOCAULOS. (Bot.) Thalius, au rapport de C Bauhin, donnoit ce nom au lychnis Jlos cuculi, nommé improprement véronique des jardiniers, au Ijchnis viscaria, et au silène nutans. (J. ) IXODE, Ixodes, {£ntom.) M, Latreille , et par suite Fabri- cius , ont désigné, sous ce nom de genre, les tiques, insectes aptères parasites , qui sucent les animaux, et que Hermann, dans son Mémoire aptérologique , avoit appelées cjnorrhaestes^ Le véritable nom de ce genre auroit dû être ricin, qu'on a appliqué , d'après Degéer, aux poux des oiseaux; car on trouve dv^ns Varron {de Re rusticâ, cap, rj) , que le ricin est une aorte de ver qui s'attache fortement aux oreilles des chiens 56 IX O et des bœufs; et il en cite le synonyme grec, qui est Koorav. Le nom de y.vvopa'Kmiç n'est qu'une expression poétique d'Ho- mère ; elle signifie qui gâte les chiens, corrupteur des chiens; tandis que le nom d'ixode , /Ç&xThç, donné comme synonyme de tenace, ne signifie que visqueux, qui tient à la manière de la glue , de i^cç , viscum, le gui. Quoi qu'il en soit de cette étymologie et de ce nom, que nous ne croyons pas devoir adopter, il faut cependant dire ici que les ixodes sont des insectes sans ailes et sans mâchoires, à huit pattes, sans autres articulations distinctes, au tronc, qu'une tête formant un bec ou suçoir; une sorte de corselet, portant des patfes très- courtes, dont les antérieures sont terminées par des crochets qui servent à l'insecte pour se cramponner sur la peau des animaux. Nous décrirons ces insectes au mot Tique, en latin Crotonus. (C. D.) IXODIE, Ixodia. (Bot.) [Corjmhifères , Juss. = Sjngénésie polygamie égale , Linn.] Ce genre de plantes, établi, en 1812, par M. Robert Brown , dans la seconde édition de VHortus Icewensis d'Alton, appartient à l'ordre des synanthérées, à notre tribu naturelle des inulées, et à la section des inulées- gnaphaliées, dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Cassinia et Lepiscliiie. Voici les caractères génériques de Vixodia, tels que nous les avons observés sur un individu vivant. Calathide incouronnée, équaliflore, multiflore, régulari- flore, androgyniflore. Périclinc très-supérieur aux fleurs, cyhndracéo-campanulé; formé de squames régulièrement im- briquées , appliquées, oblongues : les extérieures coriaces, vertes, arrondies au sommet, qui est muni sur sa face ex- terne d'une bosse charnue; les intérieures coriaces-membra- neuses, surmontées d'un grand appendice étalé, radiant, pétaloide, scarieux, très-blanc, ferme et roide, obovale , ondulé sur les bords , hygrométrique. Clinanthe conique , peu élevé, garni de squamellcs un peu supérieures aux fleurs et analogues aux squames intérieures du péricline, ayant leur partie inférieure large, enveloppante, coriace-membraneuse , irrégulièrement denticulée , et leur partie supérieure étroite, oblonguc, appcndiciforme , scaricuse , blanche. Ovaires inai- greltçs, oblongs, cylindracés, hérissés de poils papilliformes. ixo 57 Corolles à cinq divisions munies sur leur face extérieure de glandes stipitécs. Étamines composées d'un filet greffé à la moitié inférieure du tube de la corolle, d'un article anthé- rifére long et grêle, et d'une anthère pourvue de longs ap- pendices basilaires subulés , membraneux. Styles d'innlée- gnaphaliée, à stigmatophores tronqués et papilles au sommet. On ne connoit jusqu'à présent qu'une seule espèce d'ixodie. IxoDiE FAL'ssE-ACHiLLKE : Ixodia ûchUleoides , Kob. Brown , Hort. keiv. , 2.* édit. , vol. 4, pag. 617 ; Sims, Bolan. Magaz., vol. 57, n." 1554. C'est un arbuste très-rameux et haut d'en- viron deux pieds dans l'individu que nous décrivons ; il est entièrement glabre, et toutes ses parties vertes sont en- duites d'une sorte de vernis gluant; ses branches sont angu- leuses par l'efifet de la décurrence des feuilles : celles-ci sont alternes, éparses , étalées, sessiles, comme décurrentes, les deux bords de leur base se prolongeant sur la branche en saillies arrondies qui imitent des côtes ; ces feuilles , longues de cinq lignes, larges d'une ligne , sont épaisses, charnues, uninervées, linéaires, un peu élargies de bas en haut, ar- rondies vers le sommet, qui se termine par une pointe co- nique; leurs bords sont arrondis, entiers ou munis de quel- ques dents très-peu saillantes; leur nervure unique forme sillon et non saillie sur les deux faces : les calathides sont disposées en corymbes au sommet des rameaux ; elles ont trois lignes de longueur et autant de largeur; leurs corolles ont le tube verdàtre et le limbe rougeàtre inféi"ieurement, jaunâtre supérieurement. Nous avons fait cette description spécifique et celle des caractères génériques sur un individu vivant cultivé à Paris dans le jardin de M. Noisette , où il fleurissoit au mois d'Août. L'ixodie a été découverte par M. Brown sur la côte aus- trale de la Nouvelle-Hollande, et elle a été introduite, en i8o3 , dans le jardin de Kew , en Angleterre. Lenomd'/xo- dia, dérivé sans doute du mot grec ï^oç, qui signifie glu, peut convenir à toutes les plantes visqueuses, et paroit avoir- été donné autrefois par Solander a un genre publié depuis par Michaux sous le nom d'Hjdropeltis , qui est adopté, parce que l'ixodia de Solander étoit resté manuscrit. M. Brown, trouvant ce nom sans emploi, en a fait une nouvelle appli- 68 IXO cation. La description publiée par ce botaniste, en i 81 2 , est exacte, mais très- incomplète, excessivement courte et ré- duite à renonciation de quelques carcicféres génériques, sans aucun caractère spécifique. M. Sims publia , l'année suivante, une figure de Vixodia, cccompagnée d'une description assez complète de ses caractères génériques et spécifiques; mais il a prétendu, mal à propos, rectifier la description de M. Brown, en considérant les squames intérieures du péricline comme des squamelles extérieures du clinanthe. Nous avons déjà réfuté, dans plusieurs de nos articles, cette méthode de description; c'est pourquoi nous nous abstiendrons de reproduire ici les motifs qui nous la font rejeter. (Voyez les articles Hbliophthalme et Ifloge. ) Les descriptions de MM. Brown et Sims ne nous paroissant pas entièrement satis- faisantes, nous avons cru faire une chose utile, en donnant ici, d'après nos propres observations, une description nou- velle, exacte, complète et détaillée , de Vixodia. Ce genre est placé, dans VHortus Icewensis, entre le cœsulia et le santoUna. M. de Jussieu, dans une liste manuscrite qu'il nous a communiquée, classe ïixodia entre le diotis et le san- toUna, dans sa section des corynibifères à clinanthe squamellé, à fruits inaigrettés et à calathide ordinairement radiée. Se- lon nous , Vixodia n'a point d'aff^inité naturelle avec les san- toUna, diotis, achiUea , qui sont des anthémidées, ni surtout avec le cœsuUa, qui est une hélianthée-millériée ; mais c'est indubitablement une inulée-gnaphalice, immédiatement voi- sine du genre Cassinia, et n'en différant essentiellement que par l'absence de l'aigrette. Si l'ixodie peut s'acclimater en France, ce sera une acqui- sition intéressante pour l'ornement de nos jardins; car cet arbuste est fort agréable par sa jolie verdure luisante, ainsi que par la blancheur éclatante et durable de ses nombreuses calathides , qui ressemblent extérieurement à celles de cer- taines achillées. ( H. Cass. ) IXOPUS. (Bot.) La plante à laquelle Cordus donne ce nom, est regardée par C Bauhin comme une espèce de chondrille , que nous pouvons rapporter au genre Prenanthes , près du prenanthes saUgna. (J.) IXORE, Ixora. {Bol.) Genre de plantes dicotylédones , à ixo 59 fleurs complètes , monopétalées , régulières, de la famille des rubiacées , de la tétrandrie monogjnie de Linnseus, offrant pour caractère essentiel : Un calice fort petit, à quatre décou- pures; une corolle monopétale, infundibuliforme ; le tube grêle, très-long; le limbe à quatre divisions; quatre an- thères presque sessiles , insérées à l'orifice du tube; un ovaire inférieur; un style saillant; un stigmate épais, un peu bifide. Le fruit est une baie ombiliquée à son sommet, à deux loges, une semence dans chaque loge. Ce genre comprend des arbrisseaux dont quelques-uns sont cultivés comme plantes d'ornement , offrant , par le nombre de leurs fleurs et la vivacité de leurs couleurs, un aspect très-agréable. L'ixore écarlate a eu la préférence , à cause du rouge éclatant de ses corolles. On le multiplie de marcottes et de boutures : ces dernières se font au printemps sur couches et sous châssis, mais ne réussissent pas toujours. Elles exigent une grande chaleur, beaucoup d'humidité et de l'ombre. 11 leur faut la serre chaude, une terre consis- tante, et des arrosemens modérés en hiver. On ne sauroit leur procurer trop de chaleur, lorsqu'on veut les voir pousser vigoureusement et donner beaucoup de fleurs: il est bon de ne changer la terre que tous les deux ans, pour en obtenir des fleurs plus abondantes. IxoRE écarlate: Ixorci coccinea, Linn. ; Lamk. , ///. gen., tab. 66, fig. 1 ; Schetti, Rheed. , Hort. Malah. , 2, tab. i3. Ce bel arbrisseau croit dans l'Inde , au Malabar : les habitans du pays le trouvent si élégant, qu'ils en ornent le temple de leur divinité qu'ils nomment Ixora: ils l'appellent encore sinara, qui signifie en leur langue buisson ardent. Sa tige s'élève à la hauteur de quatre à cinq pieds; elle est glabre, rameuse, revêtue d'une écorce d'un gris roussàtre : les jeunes rameaux un peu comprimés vers leur sommet , garnis de feuilles opposées, à peine pétiolées, ovales, en cœur, aiguës, entières , longues de trois pouces. Les fleurs sont nombreuses, terminales, fasciculées en une sorte d'ombelle presque sessile, d'un rouge écarlate très- éclatant : le tube de leur corolle grêle, presque long d'un pouce et demi; les divisions du limbe lancéolées : les baies, d'abord rouges, deviennent noires dans leur parfaite maturité. ^° IXO IxoRE A FLEURS BLANCHES : îxora alla, Linn. ; Bem-Schetti , Rheed. , Hort. Malab., 2, tab. 14; Plukeii., Alm. , tab. 109, fig. 2. Cet arbrisseau a le port du précédent : il s'en distingue par ses feuilles rétrécies en pointe à leur base, obtuses à leur sommet , ovales , à peine pétiolées. Les fleurs sont réunies en une cime onibelliforme : il ne paroit pas qu'elles soient cons- tamment blanches, mais elles Avarient dé la couleur rouge au jaune, et même au jaune blanchâtre. Le tube de leur corolle est long et grêle; les divisions de leur limbe lancéo- lées; les baies globuleuses, de la grosseur d'un pois, bilocu- laires, une semence dans chaque loge. Cette plante croît dans les Indes orientales : on la cultive au Jardin du Roi. IxoRE A PETITES FLEURS : Ixora parvijlora , Vahl, Symb., 2, tab. 53; Lamk. , III. gen. , tab. 66, fig. 2. Cette espèce est distinguée par la petitesse dé ses fleurs, presque deux fois plus petites que celles de V ixora coccinea, avec lequel d'ail- leurs elle a beaucoup de rapports, surtout dans la forme de ses feuilles, qui sont sessiles, ovales - lancéolées , en cœur à leur base , glabres , coriaces , longues de deux ou trois pouces. Les fleurs sont disposées en une cime terminale, pauiculée ; les pédoncules grêles, filiformes, ainsi que les pédicelles , accompagnées de petites bractées lancéolées; le calice très- court, campanule, à quatre petites dents aiguës; le tube de la corolle court et grêle; les divisions du limbe étroites, lancéolées, un peu plus longues que le tube. Cette plante croît dans les Indes. IxoRE PAVETTE : Ixoia pavettù , Andr. , Bot. rep., tab. 78. Cet arbrisseau, originaire des Indes orientales, forme un très-joli buisson delà hauteur d'un pied environ. Ses rameaux sont verts, rayés de brun , garnis de feuilles opposées, ovales- lancéolées , obtuses, ondulées, inclinées et d'un beau vert. Ses fleurs se montrent depuis le commencement d'Août jus- qu'à la fin d'Octobre : elles sont nombreuses, jaunâtres, pe- tites, mais très-odorantes, disposées en corymbe. On cultive cet arbrisseau dans quelques jardins; mais il est très-délicat, et doit être tenu dans la serre chaude. IxoRE A FLEURS NOMBREUSES : Ixora mulliflora, Swartz, Flor. Ind. occid., 1 , pag. 240. Arbrisseau de la Jamaïque, dont les rameaux sont opposés, striés; les feuilles rapprochées par lYN 61 fascicules, ovales -lancéolées, glabres, entières, luisantes; les pétioles courts; les fleurs un peu pédonculées, sortant des mêmes bourgeons avec les feuilles; le calice à quatre dents aiguës; la corolle blanche; le tube alongé; le limbe à quatre découpures ovales, aiguës; les filamens des étamines velus. Le fruit est une petite baie blanchâtre, charnue, com- primée , coTironnée par les dents du calice, renfermant une seule semence dure et comprimée. D'après la description que Swartz a donnée de cette plante , je doute qu'elle appar- tienne aux ixora. Les feuilles sont- elles alternes, comme il le dit, et les filamens connivens et insérés sur le réceptacle, dans une corolle monopétale ? IxoRE A FLEURS VIOLETTES : Ixoru violacca, Lour. , Flor. Cochin., 1, pag. 76. Arbrisseau très-rameux, fort élevé, garni de feuilles presque sessiles, lancéolées, à nervures, entières, pileuses ; les fleurs violettes , disposées en cimes axillaires ; le calice et la corolle à quatre divisions. Le fruit est une baie à deux loges monospermes; les semences rudes et ovales. Cette plante croit aux lieux incultes à la Cochinchine. LxoRE FASCICULKE : Ixoia fasciculata , S\vartz, Prodr. , pag. 3o; Chomelia fasciculata , Swartz, FI. Ind. occid., 1 , pag. 238. Arbrisseau d'environ douze pieds de haut, très-rameux; les rameaux revêtus d'une écorce blanche; les feuilles réunies par fascicules opposées, petites, glabres, ovales- aiguës , un peu luisantes; les pétioles courts; les pédoncules solitaires, géminés ou ternes, un peu plus longs que les feuilles, sou- vent munis de trois fleurs; les quatre découpures du calice un peu inégales; le tube de la corolle filiforme; le limbe à quatre découpures étalées, beaucoup plus courtes que le tube ; les filamens très-courts , insérés à l'orifice de la corolle ; le stigmate bifide; le fruit à deux loges. Cetle plante croit à l'île de la Grenade, dans l'Amérique méridionale. 11 existe encore d'autres espèces cYixora , parmi lesquelles plusieurs ont été placées parmi les Pavetta, d'autres parmi les Chomelia. (Voyez ces mots.) (Poir.) lYNAOA. ( Bot. ) Nom caraïbe , suivant Surian , du randia aculeata , qui est aussi nommé bois de gaulette , bois de lance. (J.) lYNX. {Ornith.) Gesncr, Mœhring, Brunnich ,Illiger, écri- <5« IZA vent ainsi le nom générique du torcol , jyunx de Linnaeus et de Latham. (Ch. D.) IZANATL (Oraith.), voyez Isana. (Ch.D.) IZARATE. ( Ornith. ) L'oiseau qu'on appelle ainsi au Mexi- que, est le quiscale versicolor de M. Vieillot, gracula quiscala, Lath. (Ch. D.) IZARI {Bot.), un des noms de la garance dans la Turquie asiatique, où elle est cultivée. (J. ) IZQUIEPOTL ou IZQUIEPATL {Mamm.) : nom mexicain d'une espèce de moufette que les naturalistes ne peuvent encore rapporter à aucune des espèces connues. (F. C.) IZQUIERDIA. [Bol.) Voyez Isquierda. (Poir.) IZTAC-COANENE-PILLI. {Bot.) Nom mexicain de la pa- reire , cissampelos pareira , suivant Hernandez. (Lem.) IZTAG. {Erpétol.) Nom d'un serpent du Brésil décrit par J. Fab. Lynceus , dans l'ouvrage d'Hernandez , et figuré par Seba, Thés. II , tab. 67 , n." 2. L'espèce à laquelle on doit le rapporter est fort douteuse. (H. C.) J JAATZEDE. {Bot.) Arbrisseau du Japon, que Kœmpfer cite comme ayant le port du ricin , et que M. Thunberg nomme aralia japonica. (J. ) JABÉBINETTE. {Ichthjol.) Voyez Jabkbirkte. (H. C.) JABÉBIKÈTE. {Ichtlijol.) Nom d'une raie des côtes du J3résil, encore mal déterminée, et confondue à tort par Barrère avec la raie bouclée. Marcgrave , dans la descrip- tion qu'il fait de ce poisson , n'indique aucunement les pi- quans que présente celle-ci. Voyez Raie. (H. C.) JABES, JUFA {Bot.) -. noms arabes de Fhysope , cités par Daléchamps. (J. ) JABET. {Conchyl.) Nom vulgaire donné par Adanson , Sénég. , tab. 18, fig. 8, à une très -petite espèce d'arche, arca afra, Gmel. (De B. ) JABIK. (Conch/yl.) Adanson , Sénég., pag. 121 , pi. 8 y dé- signe ainsi le murex scrobilator de Linnaeus. (De B. ) JABIRU. {Ornith.) Pallas, Illiger et M. Temminck ne re- gardent pas cet oiseau comme devant former un genre JAB 65 distinct de celui de la cigogne, ciconia, et le second de ces auteurs n'attribue qu'à des figures fautives le caractère par- ticulier du jabiru , c'est-à-dire le redressement du bec, qui, suivant lui , est aussi droit qu'aux autres cigognes. Cepen- dant Marcgrave, Je premier naturaliste qui ait fait mention de cet oiseau, a lui-même reconnu, dans sa description, qu'il avoit le bec arqué en haut, puisqu'il dit du jabiru brasiliensis , le vrai jabiru de BufTon , rostrum directe extensum , et superius versus extremitatem paulum incurvatum, ce qui est d'accord avec la figure donnée par le même auteur , qui met cette circonstance en opposition avec la forme du bec du nlmndu apoa, ou cangui de M. d'Azara , ibis nandapoa, Vieill. , lequel est courbé en -dessous, rostrum inferius incurvatum. Aussi Linnasus, Latham , Lacépède, et les autres ornithologistes, n'ont-ils pas hésité à en former un genre sous le nom de mjc- teria , en lui donnant pour caractère principal la légère cour- bure du bec vers le haut : ce retroussement n'est bien sen- sible, surtout chez les jeunes, qu'à la mandibule inférieure plus épaisse que l'autre, qui est triangulaire ; mais, à mesure que l'oiseau vieillit , le bec prend plus de courbure. Les ca- ractères du jabiru ressemblent, d'ailleurs, à ceux des cigognes. Les narines ne présentent qu'une fente longitudinale et étroite; la langue, enfermée dans le gosier, est si courte que Marcgrave a dit que ces oiseaux n'en avoient pas: et l'on a lieu d'être surpris que Linnœus ait adopté une pareille supposition. La lête et le cou sont plus ou moins dénués de plumes. Les jambes sont réticulées; les trois doigts antérieurs sont unis à leur base par une membrane, celui de derrière porte à terre sur toute sa longueur. Jabiru proprement dit, ou Jablru d'Amérique; Mycteria americana , Linn. et Lath., pi. enl. 817 de Bufïbn. Cet oiseau, que M. d'Azara décrit, n." 545 , sous le nom de collier rouge, et qu'on appelle aussi au Paraguay aiaiai , habite également au Brésil, où il se nomme jabiru guacu, grand jabiru, et dans d'autres contrées de l'Amérique méridionale; c'est le negro des Hollandois et le touyoujou des naturels de la Guiane françoise. Mauduyt se trompe lorsqu'il contredit Bajon sur ce point. Cet oiseau , dont le corps, monté sur de très-hautes échasses , est presque aussi gros et plus alongé que celui du 64 JAB cygne, a environ quatre pieds et demi de hauteur verticale, et dix-huit pouces de plus du bout du bec à celui des pieds. C'est le plus grand et le plus fort des oiseaux de rivage. Son bec a treize pouces de longueur sur trois de largeur à la base : formé d'une corne dure, il est aigu et tranchant ; la large tête dans laquelle il s'implante , est couverte d'une peau nue, avec quelques petits poils gris sur la nuque et sur l'occiput, près duquel il y a une petite tache rouge; le cou est épais et nerveux, et la peau, ridée, est si flasque qu'elle pend comme le fanon des vaches : circonstance qui , selon M. d'Azara, aura pu contribuer à lui faire donnerle nom de jabiru ou jjabirou , lequel, dans la langue, des Guaranis, signifie une chose enflée par le vent. Les jambes, robustes, sont couvertes de grandes écailles , et dénuées de plumes dans l'espace de cinq à six pouces. Les douze pennes de la queue sont égales, et excèdent peu les ailes. Tout le plu- mage de l'oiseau est d'un blanc sans reflets; la peau nue de la tête et du cou, dans une étendue de six pouces, est d'un noir de jais. On remarque ensuite un collier d'un rouge vif, qui est large de quatre pouces, et dont la peau blanchit en se desséchant. La portion inférieure de la jambe, le tarse et le bec sont noirs. Dans le jeune âge il n'y a que la moitié supérieure du cou qui soit dégarnie de plumes ; mais elles tombent successivement, et la peau devient jaunâtre avant d'être noire. Le plumage, d'abord d'un gris pâle, prend en- suite une teinte rose, et, cà la troisième année, il est tout blanc. Quoique déjà Buffon , et d'autres auteurs après lui, aient signalé deux erreurs dans la iigurc que Marcgrave a donnée du jabiru, on croit devoir les rappeler ici, pour éviter des méprises à ceux qui voudroient consulter cet auteur. La première consiste en ce que , dans le chapitre VI du cin- quième livre, pag. 200 et 201 , oii se trouvent les figures du jabiru et du nhandu apoa , il y a une transposition; et la se- conde existe dans le cou étroit du jabiru, tandis que celui du nhandu apoa, qui est très-gros, lui auroit bien mieux convenu. La seule figure du jabiru a été répétée dans Pison, De Indice utriusque re naturali et medica , liv. 5, pag. 87, et l'inscription Jahiru-quaçu (avec une cédille) lève toute incer- JAB 65 titude sur son application; mais, comme c'est évidemment la même planche , la faute relative au peu d'épaisseur du cou y subsiste. Les jabirus habitent constamment les terres inondées de l'Amérique méridionale , et il y en a beaucoup dans les savanes noyées de la Guiane , qu'ils ne quittent que pour s'élever lentement jusqu'au haut des airs, où ils se sou- tiennent très-long-temps. Ces oiseaux voraces ne vivent que de poissons et de reptiles. Ils construisent sur de grands arbres , avec de longs rameaux soigneusement entrelacés , un nid spacieux, dans lequel la femelle ne pond qu'un ou deux œufs, et où les petits, élevés avec des poissons jusqu'à ce qu'ils soient assez forts pour en descendre, sont défen- dus avec courage par le père et la mère. On prétend que ce nid sert pour plusieurs couvées. Les jabirus paroissent être moins farouches à la Guiane qu'avi Paraguay, et Bajon raconte qu'en lyyS un petit nègre est parvenu, en se ca- chant seulement le visage avec une branche d'arbre, à appro- cher assez un jeune, qui avoit acquis presque toute sa croissance, pour lui saisir les jambes et s'en rendre maître. La chair des vieux est dure et huileuse ; mais celle des jeunes, encore tendre, est assez bonne à manger. Les autres oiseaux qui ont été placés avec les jabirus, ne paroissent pas tous en être véritablement des espèces. Le plus grand, VArdea argala, Lath. , Ardea duhia , Gmel. , et Mj'cteria argala, Vieill. , est considéré par M. Cuvier comme une véritable cigogne ; c'est l'oiseau qu'on nomme cigogne à sac, à cause de l'appendice, gros comme un saucisson, qui lui pend au milieu du cou. (Voyez -en la description dans ce Dictionnaire sous le mot Cigogise. ) M. Vieillot lui-même trouve encore que le Jabiru des LvDEs, Mjcteria asiatica, Lath., s'éloigne du genre par plu- sieurs traits particuliers de conformation. La mandibule in- férieure est renflée comme celle du vrai jabiru ; mais il y a une protubérance cornée sur la mandibule supérieure. Les différences, quant au plumage, consistent dans un trait noir sur chaque côté de la tête , dans la couleur rouge des pieds^ et dans la couleur noire du bas du dos, des ailes et de la queue. Les deux individus que Lathara a décrits dans le Supplé- .4. 5 JAB ment de VIndex ornithologicus . offrent des caractères moins équivoques Le ^>remîer, c'est-à-dire le Jabiru de la Ngivelle- Hol- lande, Mjcteria auslralis , figuré pi. i58, au second Supplé- ment du General sjnopsis , est de la taille du jabiru d'Amé- rique. Son cou et sa tète sont revêtus de plumes d'un vert noirâtre , mais sa gorge est à demi nue et rouge chez l'adulte. Les plumes scapulaires, et les couvertures des ailes et de la queue sont noires; les autres plumes sont blanches; le bec est noir, et les pieds sont rouges. Il y a du brun, du gris et du blanc dans la livrée du jeune, qui a la gorge emplumée comme le reste du corps. Le second , le Jabtru du Sénégal ou d'Afrique , Mjcteria senegalensis , a d'abord été décrit par le docteur Shatv. Il paroit être d'une taille un peu supérieure à celle du jabiru d'Amérique, et, d'après la planche E. 20, fig. 3, du Nou- veau Dictionnaire d'histoire naturelle, son bec présente bien les caractères génériques : rouge vers sa pointe, blanchâtre dans le reste, ce bec a une tache noire à sa base, et de chaque côté une bande de la même couleur. Le corps de l'oiseau est blanc , à l'exception des plumes scapulaires, des pieds et du cou , qui sont noirs. (Ch. D.) JABOKOSI. (Bot.) Voyez Ruaitz, (J.) JABORANDI. {Bot.) Nom brésilien, cité par Marcgrave, de différcns poivres, et particulièrement du piper reticulatum. Dans le Recueil des voyages il est nommé jaburandiba , et regardé comme une espèce de bétel. (J.) JABOROSE, Jaborosa. [Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille des solanées , de la penfandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice court, à cinq découpures; une corolle tubuleuse, campanulée ; le limbe à cinq lobes aigus ; cinq étamines attachées au sommet du tube de la corolle; les anthères courtes; l'ovaire supérieur; le style simple; le stigmate en tête; le fruit inconnu. Les deux espèces qui composent ce genre, ont été décou- vertes par Comnierson à Buenos-Ayres : leur tige est her- bacée ; les feuilles toutes radicales; les hampes chargées d'une seule Heur terminale. On a appliqué à ce genre le nom arabe de la mandragore, à cause de son port. JAB 67 Jaborosea 1FEUULE3 ENTIERES; Juborosci iritegrifolta , Lamk. , Eiicycl. et m. gen. , tab. 114. Il sort de la racine de cette plante des feuilles toutes radicales, pétiolées, ovales, un peu obtuses, entières ou munies à leurs bords de quelques dents rares, glabres à leurs deux faces, longues de trois à six pouces, larges de deux pouces et plus, retrécies à leur base et un peu décurrentes sur le pétiole. Lès hampes sont courtes, droites, simples, un peu plus longues que les pétioles, terminées par une seule fleur droite, longue de deux pouces ; le limbe de la corolle partagé en cinq lobes aigus; les étamines courtes, non saillantes; les filamens aplatis; les anthères attachées un peu au-dessous du sommet des filamens; le style simple, de la longueur du tube de la corolle. Jaborose a feuilles sinuées ; Jahorosa runcinata ^ Lamk., Encycl. , n.° 2. Cette plante, moins grande que la précé- dente dans toutes ses parties , s'en distingue encore par la forme de ses feuilles et de ses fleurs. Ses feuilles sont toutes radicales, pétiolées, oblongues , roncinées , dentées, sinuées comme celles du pissenlit, à peine larges d'un pouce et demi , longues de deux à quatre pouces; les pétioles courts; les hampes un peu plus courtes que les feuilles, terminées par une fleur solitaire, à peine longue d'un pouce; les divisions du limbe très -ouvertes ou réfléchies. Elle croit à Monte-. Video et aux environs de Buenos-Ayres. (Foik.) JABOPiOSE-YABROHAC. (Bot.) On a emprunté la pre- mière partie de ce nom arabe de la mandragore, pour dé- signer le genre Jahorosa, qui en est voisin, dans la famille des solanées. Mentzel nomme la mandragore j'aiora, et sa ra- eioe jahral. ( J. ) JABOT, Inglmies. (Ornith.) A l'instar des mammifères herbivores ruminans , qui ont un estomac quadruple, les oiseaux qui se nourrissent de végétaux et de graines, comme les gallinacés et les passereaux, ont aussi plusieurs estomacs, le jabot et le gésier. Celui-là forme deux poches , dont l'une est membraneuse et l'autre musculeuse. Les graines sont reçues dans la première , qui est dilatable , et où elles se ramollissent et s'humectent ; la seconde est parsemée inté- rieurement de glandes muqueuses , lesquelles produisent des sucs propres à faire subir une première digestion aux alimens 68 JAB qui, de là, passent dans le gésier, muni de muscles assez, puissans pour opérer une prompte trituration. Les pigeons et les gallinacés correspondent, chez les oiseaux, aux ruminans parmi les m:.mmifères. Les rapaces n'ayant pas besoin de macération préliminaire pour leurs alimens , le jabot est presque nul chez eux : relui des oiseaux de fauconnerie se nomme mulrlte. (Ch. D.) JABOTAPITA. (Bot.) Nom amc'ricain. employé primiti- vement par Plumier, pour désigner Je genre qui est devenu Vochna de Linnaeus. (J.) JABOTEUR. (Ornith.) M. Levaillanta donné ce nom à un merle par lui décrit dans ses Oiseaux d'Afrique, pag. 3g, et figuré pi. 1 12 : Sonnini le regarde comme de la même espèce que le merle brun du Sénégal, Turdus Senegalensis , Lath. , qui est figuré dans la 563." pi. de Buffon. (Ch. D.) JAB(3TI. [Er-péLol.) Selon Marcgrave , les habifans du Brésil donnoient ce nom à une tortue terrestre, qui nous paroît être la tortue à marqueterie de Daudin, testudo tahu- lataàe Schœpff. Voyez Tortue. (H. C.) JABOTIERE. (Ornith.) Ce nom a été donné à l'oie de Guinée, anas cjgnoides , Lath., à cause de sa gorge enflée et pendante. (Ch. D. ) JABOURETICA. (Bot.) Surian cite sous ce nom caraïbe un arbre épineux des Antilles, à petites fleurs rouges, dont l'odeur des feuilles approche de celle de la rue, et il ajoute qu'on le nomme itussi Bois a pian (voyez ce mot). On a cru que ce pourroit être un fagarier. (J. ) JABOUTRA. (Ornith.) Nom donné par les naturels de l'Amérique à une espèce de héron crabier décrite par Buffon sous celui de cracra, ardea cracra, Linn. (Ch. D.) JABRAL. (Bot.) Voyez Jaborose. (J.) JABU. (Ornith.) Voyez Ja?u. (Ch. D.) JABU-NINSIN, NISJl, KOFUK (Bot.)-, noms japonois de la carotte, suivant Kaempfer et M. Thunberg. Ce dernier cite pour le glycine monoica le nom de jabu-mane. (J.) JABUTICABÀ. (Bot.) L'orbre du Brésil mentionné sous ce nom par Pison est très- élevé et d'une belle forme. Son tronc, depuis le bas jusqu'au sommet, est couvert de fruits de la grosseur d'un limon , recouverts d'une pellicule mince. JAC 69 et remplis d'une pulpe douce. L'auteur ne dit rien des fleurs, et ajoute même qu'il n'a pas vu l'arbre. Il seroit difficile d'en déterminer le genre d'après la seule indication qui est donnée ici. Cette disposition des fruits se retrouve la même dans le cynomelra caulljlora; mais celui-ci habite les Indes orientales, et d'ailleurs son fruit est différent. ( J. ) JAC. [Ornith.) Ce nom, et ceux de jacu Jacubu ou j^acubu , sont donnés par les naturels, en Amérique, aux différentes espèces de pénélopes ou guans, penelope, Linn. (Ch. D.) JACA, JACCA. [Bot.) Nom indien de l'arbre nommé pour cette raison jaquier, arlocarpus jacca. Ce nom est di- versement prononcé en divers lieux de l'Inde, ou dans les récits des divers voyageurs. Au Malabar, suivant Rhéede, c'est le tsjahi. Dans les Philippines, suivant Carnalli, c'est le nanca ou camangsi. Le voyageur Linscot le nomme jaqua .- c'est \ejaqueiro des Portugais. Au Calicut, c'est le jaceros, suivant Ludovicus Romanus. On peut voir dans Rumph tout l'historique de cet arbre sous le nom de soccus. (J. ) JACABANNA , MOULEY (Bot.) -. noms caraïbes, cités dans l'herbier de Surian, du rnorus tinctoria, nommé aussi bois à pian. ( J. ) JACACINTLI. (Ornith.) La Chesnaye des Bois écrit ainsi le mot y acacinllij employé par Nieremberg, liv. X, ch. 43, pour désigner Poiseau dont on a déjcà parlé sous le nom abrégé d^acintli, (Ch. D.) JACAMACIRI. {Ornith.) Voyez Jacamar. (Ch. D.) JACAMAR. (Ornitli.) Brisson et Latham ont donné à ce genre le nom de galbula, qui paroît avoir originairement désigné le loriot chez les Latins, mais que Mœhring a trans- porté le premier aux jacamars. Ces oiseaux que , suivant Marcgrave , les Brésiliens appellent jacamacfn , et que les sauvages de la Guiane nomment venetou , ont été placés, par "VVilIughby et par Klein, avec les pics, à cause de la distri- bution de leurs doigts, dont deux sont dirigés en devant et deux en arrière; mais ils n'ont pas le bec taillé en coin, ni la langue extensible, ni les pennes caudales à tiges roides et élastiques ; et , s'ils se rapprochent davantage des martins- pêcheurs ou alcyons par leur bec alongé et aigu , par la brièveté de leurs pieds et la réunion de leurs doigts anté- 70 .TAC rieurs dans une assez grande étendue, l'arrangement de ces doigts n'est pas le même, puisque les alcyons en ont trois en devant, et qu'il n'3' a de vrais rapports que dans une espèce Iridacfyle de chaque genre. Au reste, dans l'état actuel de nos connoissances, les ca- ractères parliculiers des jacaniars consistent en un bec long, droit ou légèrement arqué vers la pointe, dont chaque man- dibule est triangulaire; des narines latérales, ovoïdes et cou- vertes en partie par une membrane; une langue plate et collée au fond du gosier; des tarses courts, robustes ; des doigts distribues par paires, dont les antérieurs sont unis jusqu'à la troisième articulation, ou seulement un doigt pos- térieur; des ailes moyennes , dont les trois premières rémiges sont étagées et moins longues que les quatrième et cinquième , et une queue composée de douze rectrices , dont l'extérieure de chaque côté est très-petite. Un caractère secondaire , qui se remarque chez les mâles de toutes les espèces connues, lorsqu'ils sont parvenus à leur état j)arfait , est d'avoir une plaque blanche à la gorge. Comme M. Lalande, aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle de Paris, a rapporté du Brésil un jacamar qui n'a que trois doigts, dont deux devant et un derrière, cette circonstance a fourni à M. Vieillot la base d'une division en jacamars à quatre et à trois doigts, et les plus grands individus de la première division ayant le bec plus court, plus gros, un peu arqué, ce qui les rapproche des guêpiers, M. Levaillant en a formé une sous-division sous le nom de jacamerops. Ces derniers existent dans l'Archipel des Indes, tandis que les autres appartiennent à l'Amérique méridionale. Le même naturaliste, en comparant, sous les rapports phy- siques et d'après leurs habitudes , les diverses espèces de jaca- mars actuellement connues avec les tamatias, les alcyons et les guêpiers, trouve que les quatre familles doivent être réunies dans un môme cadre. Les jacamars se tiennent isolés dans les bois humides , sur les branches basses; ils volent légèrement, quoiqu'à de petites distances, et sont silencieux hors le temps des amours, pen- dant lequel ils font entendre assez loin des cris précipités. Ils so- t exclusivement entomophages , et ils nichent dans des frous d'arbres sur le bois vermoulu. JAC 71 Buffon n'a décrit que deux espèces de jacainars, qui sont figurées sous les n.°' 208 et 271 , dans ses planches enlumir nées, avec la dénomination de jacamar du Brésil et jacamar a longue queue de Surinam-. M. Vieillot en a figuré cinq dans les Oiseaux dorés, sous les noms de jacamar proprement dit, jaramar à gorge rousse, jacamar rénetou , jacamar à longue queue et jacamaciri; et M. Levaillant , qui regarde le jacainav à gorge rousse, pi. 48 de sa Monographie, tome deuxième des Oiseaux de paradis, comme la femelle du jacamar pro- prement dit, ne fait aucune mention du jacamar vénetou aux planches 4 et 5 , qui paroissent, en effet, n'avoir été peintes que sur de jeunes individus de la même espèce ; mais il a lui-même commis une erreur, en décrivant et figurant, pi. 5o et 5] , le jacamar à queue rousse et le jacamar a bec jaune comme deux espèces distinctes, puisqu'il a reconnu dans un supplément au tome 3 de ses Oiseaux de paradis, que ce n'étoient que deux femelles. D'un autre côté, le jacamar vert et le jacamar proprement dit n'étant pas des oiseaux différens, le nombre des espèces d'Amérique se trouveroii réduit à deux , si l'on n'y ajoutoit le jacamar à ventre blanc, alcedo leucogastra, Vieil!., que M. Levaillant a figuré pi. H. de son troisième volume, et son jacamar alcyon ou alcyon tridactyle , pi. L. du même volume. A l'égard de ses jaca- merops ou jacamars à bec courbé , dont la taille est plus forte et qui ne paroissent pas appartenir à l'Amérique, mais aux climats les plus chauds de l'Indosfan , on s'en occupera plus loin. Section 1." Jacamars a quatre doigts. §. 1. Bec droit. Jacamar proprement dit ou Jacamar vert : Alcedo galhula, Linn. ; Galhula viridis , Lath. : Cupreous jacamar, Gen. of birds ^ pag. 60, tab. 3 ; pi. enl. de Buffon, n." 208; de îvi. Vieillot, n.° 1 , et de M. Levaillant, n."' 1 , 2 , 3. Cet oiseau , de sept à huit pouces de long, qu'on trouve au Brésil, à la Guiane , àCayenne, est, sur la plus grande partie du corps, d'un vert doré, qui se détériore promptement dans les cabinets, au point de devenir entièrement d'un rouge de cuivre 72 JAC de rosette. Cet effet, produit en partie par les ingrédiens qui s'emploient pour préserver les dépouilles d'oiseaux des attaques des insectes , a influé sur les couleurs dont s'est servi le peintre de la planche de BuflTon , oii le vert est trop peu sensible. Le Jacamar mâle , dans son état parfait , a la gorge d'un blanc pur. Les plumes du dessus de la têie et celles qui couvrent les joues, les côtés et le derrière du cou, le man- teau, le dos, et enfin toutes les parties supérieures, sont d'un A'crt doré très-brillant et offrent des reflets divers selon les incidences de la lumière : on voit sur la poitrine une large bande de la même couleur, et le surplus des parties infé- rieures est, ainsi que le dessous de la queue et des ailes, d'un roux couleur de rouille ; les pennes caudales paroissent, sous certains aspects, barrées par des lignes transversales. La plus latérale de ces pennes n'atteint pas l'extrémité des cou- vertures; la suivante la dépasse de quinze à seize lignes; la Iroisième est de quatre lignes plus longue , et il y a si peu de différence entre la longuetir des quatrième, cinquième et sixième , que la queue s'arrondit au milieu. Les yeux sont d'un brun foncé; le bec, les ongles et les barbes sont noirs, et les pieds jaunâtres. La gorge, qui est d'un roux clair dans le premier âge des deux sexes, conserve la couleur rousse chez la femelle, qui, dans l'âge adulte, ne se distingue du mâle que par ce seul signe. C'est elle qui est figurée pL 2 d'Audebert, et pi. 48 et 5o de M. Levaillant. On prétend avoir remarqué que le bec des jeunes individus, même lorsqu'ils ont pris tout leur accroissement, est plus court que celui des vieux; le vert du dessus de leur corps est moins doré que chez ces derniers; le bord de leurs pennes alaires et caudales est roussâtre , et la plaque blanche de leur gorge est moins étenduç. Cette espèce, fort commune à Caycnne, ne fréquente pas les lieux découverts, et ne vole pas en troupe; les endroits les plus fourrés des bois humides sont ceux qu'elle préfère: presque toujours perchée sur la même branche , c'est de là qu'elle s'élance sur les insectes et les saisit à leur passage. Un habitant de Cayenne a assuré à M. Levaillant que la ponte du jacamar étoit de quatre à cinq œufs d'un blanc verdâtre. Le jacamar à queue rousse, galbula rujicauda , pi. 5o de la JAC 73 Monographie de M. Levaillant, avoit été regardé par M. Cuvier comme une espèce distincte; mais M. Levaillant dé- clare lui-même, pag. 48 du Supplément au troisième volume de ses Oiseaux de paradis, que l'individu dont il s'agit n'est qu'une femelle , et il dit la même chose de son petit jacamar , pi. 5i, autrement nommé jacamar à bec jaune, ou jacamar à bec blanc , sans désigner le mâle de ce jacamar, qui, pré- senté comme plus petit de moitié que le précédent, est peut- être le vénetou de M. Vieillot, pi. 4 et 5 , mais dont on ne pourroit risquer de donner ici une description sans s'exposer à commettre des erreurs. Jacamar a longue queue : Galhula paradisea , Lath. , et Alcedo paradisea, Linn., pi. enlum. de Buffon, n.° 271 , de Vieillot, n." 5 , et de Levaillant , tom. 2 , n.° 62. Cette espèce, qui se trouve au Brésil et à la Guiane, et dont la longueur totale est de onze pouces, se distingue encore du jacamar vert en ce que sa queue, étagée , a les deux pennes inter- médiaires beaucoup plus longues que les autres. Son plumage est d'ailleurs fort difféi-ent. Le dessus de la tête est d'un brun terreux, nuancé de bleu : le derrière de la tête, les joues et toutes les parties supérieures du corps sont d'un vert sombre avec des reflets bleus, rouges et d'un vert luisant; la poitrine est d'un beau blanc, et les parties inférieures, même les plumes anales, sont d'un vert sombre, qui paroît noir dans les lieux peu éclairés ; le bec , les pieds et les ongles sont noirs. La femelle, plus petite que le mâle, a la queue moins longue, et les couleurs en général plus foibles. Une forte teinte brune domine sur toutes les parties vertes chez les jeunes individus. On prétend que cet oiseau , qui vole mieux que le jacamar proprement dit, se perche plus haut sur les arbres, qu'il a un sifïlemcnt doux, et qu'il est plus sociable. Les Créoles l'appellent grand colibri des bois. On le mange au Brésil, suivant Pison , quoique sa chair soit assez dure. M. Levaillant a , d'après un individu venant du Brésil , figuré pi. H , pag. 46 du Supplément à son troisième volume des Oiseaux de paradis, etc., une nouvelle espèce de jaca- mar, qu'il appelle jacamar à ventre blanc, et qui a reçu de M. Vieillot la dénomination latine de galhula leucogasfra. Ce 74 JAC naturaliste lui a trouvé tant de rapports avec le jacamar vert et a\ec le jacamar à longue queue, que, s'il étoit possible de croire au mélange des espèces dans Tétat de nature , il le regiirderoit comme un produit de ce mélange. La queue de cet oiseau est fortement étagée , mais les deux pennes interméfliaires se prolongent moins que celles de l'espèce précédente. Le devant de la tête et les joues sont d"un bleu tirant sur le vert, avec des nuances brunes; le derrière du cou et tout le dessus du corps sont d'un vert doré très-riche et d'un or rougeâtre ; la poitrine offre un large plastron de la même couleur ; la gorge, le ventre et toutes les parties inférieures du corps sont du n blanc pur, ainsi que les cou- vertures du dessous des ailes et l'origine des pennes. Le bec , très-long, est noir, ainsi que les ongles ; les pieds sont gris. §. 2. Bec courbe. M, Levaillant regarde les jacamars dont le bec, épais , lar_;C à la base , se courbe insensiblement dans toute sa longueur, comme étant étrangers à l'Amérique, et il se fonde en cela sur ce q,ue les individus qu'il a figurés avoient été tués aux Moluques par M. Boers , d'Amsterdam, dans le cabinet du- quel ils se trouvoient, et d'où l'un est passé dans le muséum du prince d'Orange, et ensuite dans celui de Paris. C'est là que se trouve maintenant l'individu qui a servi de modèle à la figure donnée par M. Vieillot, pi. 6. Ce naturaliste lui a appliqué le nom brésilien de jacamaciri , qui, dans son acception particulière, n'avoit, jusqu'à lui , été présenté que comme synonyme du jacamar proprement dit, auquel il au- roit peut-êfre mieux convenu que l'épilhète mridis , puisque la couleur verte est trop dominante chez les diverses espèces pour servir à en désigner proprement aucune. M. Levaillant a senti que cette fausse application d'un nom brésilien à un oiseau de l'Archipel des Indes ne pou- voit qu'occasioner des erreurs ; mais , au lieu de l'écarter entièrement, il s'est borné à l'altérer par la transposition de deux lettres, et à transformer le mot jacamaciri en jacama- rici, c'est-à-dire à substituer un nom idéal à un nom réel qui n'étoit que déplacé. Au reste , l'inconvénient seroit JAC 75 moindre, si, malgré la séparation par lui faite du grand jacamar et du jacainarici, on croyoit ne pas devoir, jusqu'à présent , les regarder comme formant absolument deux es- pèces, et si l'on trouvoit prudent de ne pas se contenter de la seule inspection de deux individus pour considérer les deux espèces comme définitivement et irrévocablement const tituées. M. J.evaillant, qui, après avoir fait valoir avec force les nombreux motifs sur lesquels il s'appuyoit pour voir des espèces l'éelles dans ses jacamars à queue rousse et à bec jaune, figurés pi. 5o et 5i du tome 2 de ses Oiseaux de paradis, n'a pas hésité, comme on l'a vu , à reconnoitre de- puis qu'il s'étoit trompé, ne sauroit s'offenser d'un doute sur la réalité d'une autre assertion , qu'il n'a pu étayer sur des observations aussi multipliées que dans le premier cas ; puisque, au contraire, il avoue n'avoir établi chacune de ses deux espèces que sur un seul individu. Il est vrai que son principal argument est tiré de l'examen d'une partie solide et par conséquent peu susceptible d'altération; d'un carac- tère même plutôt générique que spécifique ; enfin, de la conformation particulière du bec de son grand jacamar , dont la mandibule supérieure ne présente pas L'arcLe saillante qui semble partager en deux celle de son jacamarici : mais cette cir- constance, que les deux planches rendent fort sensible, ne l'étoit peut-être pas autant sur l'original, conservé dans res-- prit de vin , qu'elle l'est dans la figure , et l'aplatissement de la mandibule pourroit d'autant plus naturellement être attribué au peintre , que l'auteur a peu insisté sur ce point dans la description du grand jacamar, faite probablement, du moins en partie, sur des notes que lui-même avoit prises en Hollande dans un voyage antérieur au travail de l'artiste : ce n'aura été qu'en décrivant le jacamarici, avec les deux figures sous les yeux, qu'il aura été frappé de la différence dans les deux becs. Si, au lieu de présenter une vive-arête, com.me on la A^oit généralement à la mandibule supérieure des jacamars, le bec de l'individu existant dans le bocal avoit offert une mandibule arrondie , ce caractère auroit fait plus d'impression sur un naturaliste aussi exercé que M. Levaillant, qui, peut-être, a ensuite attaché trop d'impor- tance à ce qui n'auroit été qu'une faute du peintre. 75 JAC Cette supposition étant admise, les autres différences qui résultent des descriptions rapprochées des deux oiseaux sont trop peu considérables pour établir entre eux une difiFérence spécifique. I,e jacamarici (toujours en employant l'ortho- graphe de M. Levaillant) , lequel correspond au jacamaciri de M. Vieillot, au galbida grandis de Latham et à Valcedo grandis de Linna?us, est un peu plus petit que l'autre, et sa queue est plus étagée. Suivant M. Vieillot, sa taille est celle du pic vert, ses proportions celles du guêpier: il a dix pouces de longueur totale, et son bec est long de vingt-deux lignes. Mais le plumage des deux oiseaux, tués dans la même con- trée, offre peu de dissemblances., et la distribution du rouge doré sur le dos, en forme d'écaillés , semble annoncer un jeune individu dont les couleurs et les proportions ne se- roient point encore parvenues à leur état parfait. D'ailleurs , les variations observées par M. Levaillant , sous ces divers rapports, dans ceux des jacamars d'Amérique, qu'il a cessé de considérer comme espèces particulières, après les avoir d'a- bord regardés comme telles, étoient bien plus saillantes et plus considérables. Au reste, cet auteur décrit son grand jacamar, celui dont le bec est plus aplati, comme ayant une queue à peu près de la longueur du corps, laquelle, quoique étagée, s'arrondit en se déployant. La tête , les joues et le bas du dos sont d'un vert bleu à reflets d'or; les grandes pennes latérales des ailes et de la queue sont blanches, ainsi que la gorge; le derrière du cou forme un capuchon d'un roux mordoré, comme la poitrine, les flancs, le ventre et les couvertures inférieures de la queue. Le bec, d'un gris plombé, blanchit à la base, et les pieds sont brunâtres. Section i." Jacamars a xnois doigts. On ne connoît qu'une espèce de jacamar, trouvée au Brésil, qui présente ce caractère, et foi-me , peut-être, une excep- tion dans son genre , comme l'alcyon à trois doigts dans le sien. Ce jacamar tridactyle, galbula tridactyla , Vicill. , est gravé dans le nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, pi. •E 32, fig. 2 , et M. Levaillant en a donné iine figure coloriée a la fin du Supplément à son troisième volume des Oiseaux JAC 77 de paradis, lettre L. Ce naturaliste, qui lui attribue trois doigts en avant et un en arrière , comme aux alcyons, l'a nommé jacawaralcion ; mais l'oiseau dont il s'agit n'a effecti- vement que trois doigts, dont les deux de devant sont collés ensemble, et, s'il a ainsi des rapports avec les alcyons, c'est avec l'espèce tridactyle. Cet oiseau , de la taille du jacamar ordinaire, a les plumes du sommet de la tête assez longues pour qu'il puisse les relever lorsqu'il est agité : ces plumes sont d'un blanc rnussàtre plus foncé sur l'occiput, et bordées de noir. La gorge et les joues sont d'un noir lavé; le derrière du cou, les scapulaires , le croupion et les autres parties su- périeures du corps sont d'un vert sombre , qui paroît noir sous certains aspects; le dessous du corps est d'un blanc rous- sâtre jusqu'au bas-ventre, qui est noir; les couvertures du dessous des ailes et les barbes intérieures de leurs pennes sont blanches ; le bec et les pieds sont noirs. (Ch. D. ) JACAMÉROPS. (Ornith.) Dénomination d'une section des Jacamars. Voyez ce mot. (Ch. D.) JACANA ; Parra, Linn., Lath. {Ornith.) Les oiseaux de ce genre, qui vivent dans les marais des pays chauds, appar- tiennent, par la longueur des doigts, à la famille des macro- dactjles , et, par la Ipngueur des ongles, à celle que M. Vieillot a créée sous la dénomination de macroiiyclies. lis sont, en effet, aussi remarquables par l'excessive étendue de leurs ongles et surtout de celui du pouce, que par celle de leurs doigts, grêles, très-séparés les uns des autres et sans aucun appendice. Le bec , de longueur médiocre et assez semblable à celui des vanneaux, est comprimé latéralement et un peu renflé vers le bout. Les narines, étroites et ellip- tiques , traversent le sillon de la mandibule supérieure. Les ailes sont armées d'éperons qui servent probablement de dé- fense à l'oiseau, et qui, comparés à une lancette, l'ont fait appeler chirurgien. La partie inférieure des jambes est dé- nuée de plumes. Les ongles, ronds, effilés, aigus et presque droits, auxquels on a aussi attribué cette dénomination, sont canaliculés en-dessous. Les jacanas , ainsi nommés au Brésil, et qu'on appelle au Paraguay aguapeazos , parce qu'ils marchent avec légèreté sur les aguapès, ou plantes aquatiques à larges feuilles, telles que 78 JAC le nénuphar, et particulièrement le nj^mphea nelumbo , Linu. , ont beaucoup de rapports avec les poules d'eau ou hydro- gallines, par la forme raccourcie de leur corps, la petitesse de leur tète , et diverses habitudes : leurs ailes sont moins courtes; aussi leur vol, droit et horizontal, est -il plus fré- quent. Ces oiseaux, criards et querelleurs, ne se cachent jamais, et marchent plus le jour que le soir et le matin. Ils s'enfoncent dans l'eau jusqu'au genou, mais ils ne nagent point. Leur nourriture consiste en insectes aquatiques. On les trouve en Asie, en Afrique et dans les diverses contrées de l'Amérique situées entre les tropiques : ils sont mono- games et font à terre, sur l'herbe, un nid, dans lequel la femelle pond quatre à cinq œufs. Les petits suivent les père et mère aussitôt après leur naissance. Marcgrave a fait mention, pag. 190 et 191, de quatre espèces de jacanas. Brisson a rapporté la première , jacana Brasiliensibus prima, à son jacana proprement dit, tome 5, pag. 12a ; la seconde, aguapecaca, à son jacana armé ou chi- rurgien ; la troisième , à son chirurgien noir , et la quatrième, c'est-à-dire Vjohualquachili , seu capuc chilli nocturnuin de Fer- nandez , Rai et Jonston, Vavis cornuta de Nieremberg, Vanser chilensis de Charleton , à son chirurgien brun , qui est le jacana commun des naturalistes modernes. M. Cuvier ré- voque en doute l'existence des seconde et troisième espèces de Marcgrave , et la première , parra viridis de Linnseus et de Latham, lui paroît être une talève , dont le parra africana de ces derniers auteurs diffère à peine. L'espèce la plus connue, la quatrième de Marcgrave, le Jacana commun, Parra jacatia, Linn. et Lath. , pi. 322 de Buff'on, a sous le bec, qui est de couleur jaune, ainsi que les éperons, deux barbillons charnus, et la inembrane cou- chée sur le front se divise en trois lambeaux . la tête , la ^orge , le cou et tout le dessous du corps, sont d'un noir violet; les parties supérieures sont de couleur marron; les grandes pennes des ailes sont vertes; la queue, courte et arrondie, a les deux pennes intermédiaires mélangées de brun, de marron, et terminées de noir; les pieds sont d'un cendré verdâtre. La grosseur de cet oiseau, mal à propos comparée par Marcgrave à celle du pigeon , n'excède pas JAC 79 celle d'un râle d'eau ou d'une caille , et sa longueur est d'environ dix pouces. Lefebvre dis Haies, qui a étudié les mœurs de ces oiseaux à Saint-Domingue , où ils se trouvent, ainsi qu'à Cayenne et au Brésil, a fourui à Buffon des notes dont il résulte qu'ils vont ordinairement par couples, et que, lorsqu'ils sont sé- parés par quelque accident, ils se rappellent par un cri de réclame ; mais que, vu leur caractère sauvage , les chasseurs ne parviennent à les approcher qu'en se couvrant de feuil- lages, ou en se coulant derrière les buissons et les roseaux. C'est pendant et après la saison des pluies qu'on les voit dans les lagunes, les marais et au bord des étangs : leur vol, peu élevé, est rapide , et ils jettent, en partant, un cri aigu qu'on entend de loin et qui ressemble assez à celui de l'effraie pour épouvanter les volailles. I.e même observateur ajoute qu'bn ne connoît pas l'ennemi contre lequel le jacana exerce ses armes. Il paroît, en effet, que les combats ont lieu le plus souvent entre des individus de la même espèce , que leur humeur guerrière porte vraisemblablement à se disputer, comme les chevaliers combattans, la nourriture, le terrain , et surtout la possession des femelles avant l'époque à laquelle ils sont appariés. Les auteurs ont décrit , sous le nom de Jacana varié , Parra variabilis , Linn. et Lath. , un oiseau de l'Amérique méridio- nale, qui est figuré dans la 846." pi. enluminée de Buffon, et auquel d'Azara , n." 385, donne le nom d'aguapeazo blanc en- dessous. On retrouve dans cet oiseau les couleurs dominantes du jacana commun, dont il a la taille , l'éperon aux épaules, et la membrane qui garnit la base du bec et le front ; mais il offre en général du blanc à la tête et au-dessous du corps, et les teintes de noir, de marron et de vert, sont moins fon- cées : aussi n'est-il que la même espèce dans son jeune âge; et si l'auteur des articles d'ornithologie dans le nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle fait , à celui du jacana commun, la remarque que le ventre est varié de blanc dans quelques individus, c'est que les individus par lui observes n'étoient pas encore tout-à-fait adultes et n'avoient pas leur plumage dans un état parfait. On a déjà exposé l'opinion de M. Cuvier sur les parra So JAC Irasilieiisis , nigra , viridis , a/ricana, et l'on se bornera en conséquence à indiquer brièvement les descriptions qu'on en trouve dans quelques auteurs. Le Parra brasiliensis , appelé par les Brésiliens agua-pecaca , et parles naturels delà Guiane Icapoua, a un éperon à chaque aile, mais sa têtt est dépourvue de coiffe membraneuse} son corps est d'un noir verdàtre ; ses ailes sont brunes : c'est le chirurgien armé de Brisson , dont la taille est comparée à celle d'un pigeon. I,e Parra nigra ou jacana noir, de la même taille, a la tête , la gorge , le cou , le dos et la queue noirs , et le reste du corps brun. Le Parra viridis, aussi de même grosseur et longueur, a la membrane du dessus de la tête d'un bleu clair et de forme ronde, ce qui s'écarte de celle des jacanas. Le plumage est d'un vert noirâtre, qui présente des reflets éclatans sur la tête, la gorge, le cou, la poitrine, et les pennes alaires et caudales. Le bec est rouge dans une moitié et jaune dans l'autre ; les pieds sont verdàtres. C'est cet oiseau que M, Cuvier regarde comme une taléve : il se trouve, ainsi que les deux précédens, au Brésil. Jacana thégel ; Parra Cliilensis , Gmel. et Lath. Cet oiseau a d'abord été décrit par Molina , Histoire naturelle du Chili, pag. 209, comme étant de la grosseur d'une pie, et ayant les éperons de six lignes de longueur sur trois de largeur et d'une couleur jaunâtre ; le bec long d'environ deux pouces, et garni sur le front d'une membrane à deux lobes; la tête noire, avec une petite huppe occipitale; le cou, le dos et la partie antérieure des ailes violets; la gorge et la poitrine noires; le ventre blanc; les pennes alaires et caudales d'un brun foncé; la pupille brune et l'iris jaune. Ces oiseaux, dit Molina, vivent dans les plaines, où ils se nourrissent d'insectes et de vers. On les rencontre presque toujours par couples et rarement en bandes ; mais on ne les voit jamais dans les endroits élevés ni sur les arbres. Silen- cieux pendant le jour, ils ne crient que dans la nuit, lors- qu'ils entendent passer quelqu'un ; aussi les Arauques s'en servent-ils en temps de guerre comme de sentinelles, lis cons- truisent, au milieu des herbes, un nid dans lequel la femelle JAC ai pond régulièrement quatre œufs de couleur fauve, avec des points noirs, et qui sont plus gros que ceux des perdrix. Lorsqu'ils aperçoivent quelqu'un qui cherche à découvrir leur nid . ils se cachent d'abord dans l'herbe; mais, quand la personne s'approche de l'endroit où est le nid, ils s'élancent sur elle avec fureur. C'est, selon le même auteur, un gibier qui ne le cède en rien aux bécasses. Sonnini rapporte ce jacana à Vaguapeazo proprement dit de M. d'Azara, n.° 384 i dont ce dernier annonce, dans une description un peu différente de celle de Molina, que les parties supérieures du corps, les flancs, le dos et la queue sont rouges, les dix-huit premières pennes des ailes duu beau Jaune nuancé de vert, et que tout le plumage , à l'ex- ception des ailes et de la queue, est à barbes désunies. A l'égard des habitudes, l'auteur espagnol le donne comme un oiseau qui n'est ni farouche ni querelleur, et qui dépose sur des feuilles de plantes aquatiques, et sans les cacher, quatre œufs veinés de noir sur un fond de couleur paille, un peu plus pointus à un bout qu'à l'autre, et ayant leurs diamètres de quatorze et de dix lignes. Jacana cannelle; Pana af ricana ,Gmel. et Lath. Cet oiseau d'Afrique, qui est figuré, tom. 3 , part. ]."', du Synopsis de Latham, pi. 87 , a environ neuf pouces de longueur. Son front est recouvert d'une plaque nue, de couleur bleue , que le peintre a mal à propos représentée comme étant d'un rouge vif. L'éperon des ailes est très-court. Le dessus de la tête et du corps est d'une teinte cannelle, plus claire que sous le ventre ; le cou , noir par derrière, ainsi que la nuque, est blanc en devant ; la poitrine est tachetée de noir sur un fond jaune ; les pieds et les ongles, très-longs, sont d'un noir verdàtre. Jacana coudey ; Parra indica , Lath. Les Indous donnent le nom de coudey à cet oiseau , qu'on appelle au Bengale peepe, mowa et dulpée, et qui a le bec jaune et d'un bleu sombre à la base de la mandibule supérieure , avec une tache rouge près de son ouverture, et un trait blanc au-dessus des yeux. La tête et le cou sont d'un noir bleuâtre , le E : Jacea nigra, Mœnch ; Centaurca nigra , Linn. Cette espèce, encore plus commune que la précédente , a une racine ligneuse, un peu rampante; la lige dressée, peu rameuse, haute d'un a deux pieds, anguleuse, dure, roide et scabre, presque g!ab7e, ainsi que les feuilles, dont les inférieures sont dentées, les supérieures sessiles, ovales-lan- céolées et ordinairement entières; les calathides terminales, solitaires, con)p(;sées de fleurs purpurines, toutes égales, régulières, hermai-hrodites et fertiles; les appendices du pé- rioliue sont presque noirs; les fruits ont une petite aigrette trèo-courte,seaii-avor(ée. Suiith et M. DeCandolle mention- nent une variété très-remarquable par la présence d'une cou- ronne radiante, anomaliflore, neulriilore; une autre variété se distingue par ses lleuis blanches. Kay a observé des indi- vidus monstrueux, ayant toutes les fleurs de la calathide neutres et ampiitiées, comme celles rie la couronne des autres espèces; ce qui est fort extraordinaire dans celle-ci, dont la calathide est presque toujours dépourvue de couronne. Les anciens botanistes avoient réuni , sous le nom géné- rique de jacea, l)eaucoup de synanthérées appartenant à divers genres de la tribu des centauriées, et même de quelques autres tribus. Tournefort peut être considéré comme le fon- dateur du genre Jacea. Cependant il le composa d'espèces qui ne sont pas toutes congénères, et il le caractérisa fort mal, en ne le distinguant du genre Carduus que par le pé- rirline non épineux, du genre Cirsium par les feuilles non épineuses, et du genre Cyanus par la calathide non radiée. Mais il reconnut l'affinité des cjanus et des ;acm, et se mon- tra disposé à les réunir en un seul genre. Vaillant adopta les deux genres Jacea et Cyanus, et les distingua, comme Tour- nefort, par la calathide radiée dans le cjanus, non radiée dans le jacea. Linnseus confondit les jacea et cjanus dans son grand genre Centaurea , qui comprend presque toute la tribu des centauriées; mais il divisa ce genre en plusieurs sec- tions, dont les deux premières, intitulées jaceoe et cyani , sont tout autrement caractérisées que les jacea et cyanus de JAC 9» Toiirnei'orfc et de Vaillant, en sorte que Li jacea pratensls se trouve dans la section des rhapontica de Linnœus, et ia jacea nigra dans la section des cjani. Adanson a un genre Acosta et un genre Cjanus, qui paroissent correspondre assez bien aux genres Jacea et Cyanus de Tournefort et Vaillant ; mais il les distingue principalement par la présence de Faigrettc dans le cyanus, et son absence dans ïacosta. M. de Jussieu a rétabli les deux genres Jacea et Cjanus de Tournefort et de Vaillant, en leur conservant les mêmes noms et les mêmes caractères distinctifs; mais il sépare, comme Linnaeus, les jacea praiensis et nigra, en attribuant la première au genre Rhaponticuin , et la seconde au genre Jacea. Gaertner a réuni, sous le titre de cjanus, la jacea nigra et sept autres espèces de centauriées, qui ne sont assurément pas congénères. Necker a un genre Jacea et un genre Cjanus, distingués parle pérî- cline, dont les squames sont scarieuses et lisses dans le jacea, dentées et ciliées sur les bords dans le cjanus. Mœnch distingue autrement ses deux genres Jacea et Cjanus : il attribue au jacea des calathides composées de fleurs toutes hermaphro- dites et fertiles, ce qui réduit ce genre à une seule espèce, lu jacea nigra; son cjanus a une couronne de fleurs neutres, radiantes ou non radiantes, et les squames du péricline tantôt simples, tantôt scarieuses et ciliées au sommet ; mais il place, comme M. de Jussieu, la jacea pratensis dans un autre genre, nommé rhaponticum, caractérisé par une cou- ronne neutriflore, et les squames du péricline scarieuses, déchirées au sommet. Ventenat croyoit que la jacea nigra devoit être rapportée au genre Serratula. M. Persoon , qui a divisé le genre Centaurea de Linnaeus en dix seciions, classe là jacea pratensis parmi ses jacea, caractérisées par les squames (]\i péricline sèches, scarieuses, très-entières ou déchirées; et la jacea nigra parmi ses phrjgia, caractérisées par les squa- mes ciliées : les cjanus de ce botaniste ont les squames den- tées en scie. M. De CandoUe, qui , dans la Flore françoise , avoit déjà réuni en une même section les cjanus et jacea de M. de Jussieu , a proposé depuis un genre Cjanus, caractérisé par les squames du péricline non épineuses, mais pinnatifides- ciliées , et comprenant les jacea et cjanus de M. de Jussieu. le lepteranthus de Necker et le zoegea de Linna'us. ^= JAC Les observations que nous avons faites sur un très-grand nombre d'espèces de la tribu des ceiitauriées , nous ont appris que la plupart des genres ou sous -genres admis jusqu'à pré- sent dans cette tribu étoient Ibrt mal caractérisés et encore plus mal composés. Nous ne tarderons pas à publier une révision générale de ce groispe naturel, avec toutes les ré- formes et It-s innovations que nous avons cru devoir y faire. Mais, comme il ne s'agit ici que du genre Jacea, nous nous bornons, quant a présent, à remarquer, i." que les carac- tères essentielb^ment distinctifs de ce genre résident princi- palement dans la structure de l'appendice des squames inter- médiaires du péricline ; 2." que cet appendice n'est point spinescent au sommet, ni décurrent sur les bords de la squame proprement dite, ce qui distingue le Jacea de quel- ques genres voisins avec lesquels on le confond ; 3." que ces sortes de caractères doivent être observés sur les squames in- termédiaires du péricline , et non sur les squames extérieures ni intérieures ; 4.° que les jacea pratensis et nigra se res- semblent parfaitement par les caractères du péricline , et qu'elles appartiennent évidemment au même genre ou sous- genre, quoique la plupart des botanistes aient attribué ces deux espèces à deux groupes différens ; 5.° que les deux genres Jacea et Cyanus diffèrent l'un de l'autre, non point par la radiation de la calathide , mais par plusieurs caractères très- exacts et négligés jusqu'ici : tel est celui fourni par le style, dont les deux stigmatophores sont complètement libres jus- qu'à la base dans les vrais cjanus , tandis qu'ils sont entre- greffés d'un bout à l'autre, ou au moins en leur partie in- férieure, dans Its jacea. (H. Cass.) JACÉE DE PRINTEMPS. {Bot.) Dans quelques cantons on donne ce nom à la violette odorante. ( L. D.) JACÉE DES JARDINIERS. {Bot.) Nom vulgaire de la lychnide sauvage. ( L. D.) JACERx^BUDU. {Bot.) A Ceilan on nomme ainsi, suivant Burmann, une érythrine à épines et graines noires, men- tionnée par Tournefort et omise par les auteurs plus mo- dernes; elle pourroit être nommée erylhrinamelanosperma. (J.) JACEROS. {Bot.) Voyez Jaca. (J.) JACINTHE ou HYACINTHE; JJjacinthus , Linn, {Bot.) JAC 95 Genre de plantes monocotylédones, de la famille des asplio- délées , Juss. , et de Yhexandrie wonogYnis , Linn. , dont les principaux caractères consistent en : Une corolle moiiopé- tale , tubuleuse, partagée en six divisions étalées ou même réfléchies à leur extrémité ; six étamines attachées vers le milieu de la partie tubulée et plus courtes que la corolle, un ovaire supérieur, ayant vers son sommet trois pores nec- tarifères, peu apparens, et surmonté d'un style court, ter- miné par un stigmate presque à trois lobes; une capsule à trois angles arrondis, à trois loges, contenant chacune plu- sieurs graines. L'hyacinthe est une de ces plantes consacrées par la my- thologie des anciens , et dont les poëies se sont plu à rendre l'origine extraordinaire. Apollon, selon la fable, aimoit tendrement le jeune Hyacinthe; en jouant au palet avec lui, il eut le malheur de le frappt^r à la tête d'un coup mortel , et le Dieu , au désespoir de la mort de son jeune ami, changea son sang répandu sur la terre en une fleur qui fut nommée hyacinthe. Nicandre, grammairien et poëte grec, est le plus ancien auteur qui, dans l'ouvrage intitulé Theriaca , nous ait laissé le récit de cette fable , et Ovide nous la retrace ainsi ; Ecce cruor , qui fusus hiimi signauerat herbas , Desinit esse cruor j Tjrioque niteutior ostro Flos oritur, formamcfue capit, quant lilia : si non Purpureus color his , argenteus esset in illis. Non satis hoc P/iœbo est {is enim fuit auctor honoris): Ipse suos getnitus foliis inscribit , et ai ai Flos habet inscriplum ,• funestaque littera ducta est. Metamorph. , lib. X, vers. 210 et seq. Une autre fable , dont le récit nous a aussi été conservé par le même auteur, fait encore changer en cette fleurAjax, héros grec, qui, après le siège de Troie, se tua de désespoir de n'avoir pu obtenir les armes d'Achille, et la fleur, dit le poëte, est chargée de caractères qui retracent et le nom du héros et l'expression des soupirs du Dieu. (Voy, Ovïà. Metam., lib. XIII.) Pline remarque que l'hyacinthe étoit déjà en honneur du temps du siège de Troie, et qu'Homère en parle comme d'une 94 JAC des plus belles fleurs : effectivement, lorsque le prince des poètes nous raconte l'entrevue de Jupiter et de Junon sur le sommet du mont Ida, il dit que, pendant que le maître des dieux prend son épouse dans ses bras, uu nuage d'or les dérobe à tous les yeux , et que la terre fait naître autour d'eux un gazon verdoyant embelli des fleurs de lotos , de safran et d'hyacinthe (Iliad. , liv. XIV, vers 345 à 348). Ce que les anciens nous ont d'ailleurs laissé de positif touchant leur hyacinthe, est vraiment trop peu de chose pour qu'on puisse prononcer avec un certain degré de cer- titude sur cette plante, et dire à quelle espèce plutôt qu'à telle autre elle peut être rapportée. Théophraste (liv. VI , ch. 7 ) ne dit que quelques mots de Ihyaciiithe : selon lui, il y en a une espèce sauvage et une cultivée, Dioscoride (liv. IV, chap. 58), en parlant de la même plante, lui donne une racine bulbeuse, une tige plus mince que le petit doigt, haute d'une palme, et des fleurs, de cou- leur pourpre, disposées en grappe inclinée. Fline (liv. XXI , chap. 26") ne décrit pas du tout l'hyacinthe ; elle croît , selon lui , principalement dans la Gaule , où elle est employée à teindre en fausse pourpre. Les autres propriétés qu'il lui attribue ne peuvent servir à la faire reconnoître. Après ces auteurs, Ovide est peut-être celui qui nous a laissé les notions les plus exactes, puisqu'il nous apprend, ainsi qu'on peut le voir dans les vers cités plus haut , que l'hyacinthe ressembloit au lis, avec cette différence seulement, que celui-ci étoit de couleur blanche, tandis qu'elle étoit pourpre. Il faudroit donc, en s'en rapportant au poëte latin , chercher l'hyacinthe dans une espèce qui eût avec le lis les rapports de forme et les différences de couleur qu'il indique, fit quoique la jacinthe orientale soit assez loin de présenter tous ces caractères, un grand nombre de botanistes modernes, Matthiolc, Gesner, Clusius , DodoncEus, Camerarius , Césal- pin , etc. , se sont accordés à lui donner le nom dlvyaciatlms . et Linnaeus a consacré ce nom pour un genre de plantes dont cette espèce fait partie. Mais plusieurs autres ont regardé comme fort incertain que la jacinthe orientale pût être l'hya- cinthe des anciens. Quelques auteurs ont même pensé j peut JAC 95 être avec raison , que Vu^.lJvBoç des Grecs n'étoit pas le même que rhyacinthus des Latins, et que les uns et les autres donnoient le nom d'hyacinthe a plusieurs plantes diH'éreiiles. Sans entrer ici dans des détails qui nous couduiroient trop loin , surtout si nous voulions exposer les u.otifs qui ont dé- terminé l'opinion de chaque auteur, nous dirons que les espèces, autres que la jacinthe orientale, auxquelles on a rapporté l'hyacinthe des anciens, sont Vliyacinfhu.i comosus et Vhjacinlhus racemomis ; les iris germanica et xiphium; le scilla hi/olia, le delphini.im Ajacis, le lilium martagoa et le gludiolus commiinis. De toutes ces opinions les plus vraisemblables nous paroissent être les deux Heruièn s, puisque le lis m .rlagon, du même genre que le lis bl.ino. n'en diffère que par la couleur et par quelques dissemblances qui ne s'opposent point a ce qu'on les compare l'un à l'autre comxne plantes qui se ressem- blent; et que le glaïeul commun se rapproche aussi beaucoup, pour la forme de la fleur, de celle du lis ; que sa fleur est d'une couleur purpurine, comme Ovide le dit de l'hyacinthe, et que les divisions supérieures de sa corolle ofTrent des taches et des iinéamens qui sont assez loin sans doute de retracer des lettres quelconques , mais où il n'est pas impossible que l'iu^iagina- tion des anciens ait pu se complaire à voir les caractères ai, ai. Quoi qu'il en soit, le genre Jacinthe, tel que la plupart des botanistes le circonscrivent aujourd'hui, et en en séparant le genre Muscari de Tournefoi-t, est composé de plantes her- bacées, à racines bulbeuses, à feuilles linéaires, toutes radi- cales, et à fleurs disposées en grappe terminale sur une hampe nue, sortant du milieu des feuilles. On en connoît une quinzaine d'espèces, parmi lesquelles nous citerons seu- lement les suivantes. Jacinthe étalée: Hyacinthiis patiilus , Desf. , Hort. Par.; HjaciiUnus amethystinus ^ Lanik. , Dict. cncycl. , 3, pag. 190 [non Linnœi). Sa racine est une bulbe ovoïde, solide, tout au plus de la grosseur du pouce; elle produit quatre à six feuilles linéaires - lancéolées , lisses, d'un vert assez foncé, légèrement pliées en gouttière, étalées sur la terre. Du milieu d'elles s'élève une hampe cylindrique, haute de huit à douze pouces, chargée, dans sa partie supérieure, de huit à quinze fleurs d'une belle couleur bleue j disposées en grappe droite, 96 JAC et accompagnées de bractées fendues jusqu'à leur base en deux lanières inégales, dont l'une est plus longue que le pédoncule , lequel est lui-même plus long que la corolle , qui est campanulée , à divisions profondes, un peu ouvertes, à peine roulées en dehors. Cette plante croît naturellement dans le midi de la France et de l'Europe : ses fleurs, qui paroissent en avril et en mai, font un joli effet. On peut la cultiver en pleine terre, où elle ne demande que fort peu de soins; elle ne craint que les très-fortes gelées. Jacinthe des eois : Hj'acinthus non scriptus , Linn. , Spec. 455; Bull. herb. , t. 355. Cette plante a les plus grands rap- ports avec l'espèce précédente; mais elle paroit en différer par ses feuilles plus étroites, redressées, et surtout par ses corolles moins ouvertes, un peu cylindriques, dont les divi- sions sont roulées en dehors. Ses fleurs sont légèrement odo- rantes, ordinairement bleues, quelquefois blanches. Cette plante est commune dans les bois et les forêts. Ses racines contiennent abondamment une substance gommeuse qui pa- roit jouir de toutes les propriétés physiques et chimiques de la gomme arabique. Jacinthe tardive -. Hj'acinthus serotiniis, Linn., Spec, 453, Cavan., Icon., pag. iiS, tab. 3o; Hjacinthus obsoleli coloris ^ Hispanicus serotinus , Clus. , Hist., 177, 178. Ses feuilles sont linéaires, étroites, un peu canaliculées. Ses fleurs sont rous- sâtres, cylindriques, accompagnées de bractées simples , dis- posées en une longue grappe, le plus souvent tournée d'un seul côté, et elles ont leurs trois divisions extérieures plus ouvertes. Cette espèce croit naturellement dans le midi de la France, en Espagne et en Barbarie; on la cultive en pleine terre au Jardin du Roi, où elle fleurit en juillet et août. Jacinthe romaine; Hjacintlius romanus , Linn., Mant., 224? "Bellevalia operculata , Lapeyr. , Journ. phys. , 67 , pag. 426 — 427, cMm/?g. Ses feuilles sont très-longues, canaliculées, d'un vert un peu glauque. Ses fleurs sont d'un blanc sale, campa- nulées , divisées jusqu'à moitié en six découpures évasées, et accompagnées à la base du pédoncule de bractées très- courtes : les filamens des étamines sont élargis dans leur partie inférieure, insérés à la base des sinus formés par les divi- sions de la corolle , et ils portent à leur sommet des anthères JAC 97 d'un bleu foncé. Cette espèce croit dans les Pyrénées , en Languedoc, en Provence, en Italie, etc. Jacinthe orientale ou Jacinthe des jardins ; Hjyacinthus orienlalis , Linn. , Spec. , 464 ; Curt. , Boi. Mag., gSy. Sa racine est une bulbe arrondie, formée de plusieurs tuniques écail- leuses , qui s'enveloppent exactement les unes les autres, et que l'on nomme vulgairement oignon. Cette bulbe ou cet oignon produit quatre à six feuilles linéaires-lancéolées, cana- liculées , glabres, d'un vert assez foncé et luisant, du milieu desquelles s'élève une hampe cylindrique, haute de huit à dix pouces, portant dans sa partie supérieure six à dix fleurs bleues ou blanches dans la plante sauvage, mais dont les couleurs et les nuances varient à l'infini dans les nom- breuses variétés cultivées : ces fleurs sont munies, chacune à leur base, d'une bractée membraneuse , tronquée, beaucoup plus courte que leur pédoncule. La corolle est tubulée et renflée dans sa partie inférieure, et ses divisions sont très- ouvertes ou même réfléchies en dehors. Cette plante croît naturellement en Asie, dans le Levant et en Provence : elle fleurit ordinairement, dans le climat de Paris, à la fin de mars ou au commencement d'avril ; mais ses belles variétés à fleurs bien doubles se développent un peu plus tard. La jacinthe d'Orient ou des fleuristes , qu'à l'avenir nous nommerons seulement la jacinthe , déjà douée par la nature d'une jolie forme et d'un parfum agréable, a encore gagné par la culture une richesse et une diversité de couleurs vrai- ment étonnantes; et aucune autre plante peut-être n'a été plus modifiée , ne s'est plus embellie entre les mains des jardiniers, et n'a mieux dédommagé des soins qu'elle a coûté- C'est aux fleuristes hollandois, et particulièrement à ceux de Harlem, qu'on doit une multitude prodigieuse de variétés, qui diffèrent toutes les unes des autres par la longueur et la largeur de leurs feuilles, par la hauteur de leurs tiges, par la grandeur, le nombre et les proportions de leurs fleurs, par leurs corolles simples, semi-doubles, tout-à-fait doubles ou entièrement pleines, et surtout par les nuances infinies de leurs couleurs. On a des jacinthes bleues depuis la teinte la plus foncée et approchant un peu du noir, jusqu'au bleu le plus tendre ; on en a de rouges, de pourpres, de couleur 24. 7 98 JAC de feu, d'incarnates, de roses, de blanches de diverses nuances, de jaunes: dans les unes les couleurs sont uniformes, dans les autres elles sont mélangées. Les fleuristes hollandois distinguent aujourd'hui bien au- delà de deux mille variétés, à chacune desquelles ils affec- tent un nom particulier. Ces noms, donnés par les fleuristes, n'ont presque jamais aucun rapport avec les dénominations dont les botanistes se servent quelquefois pour caractériser les variétés des plantes , et qui sont empruntées aux diffé- rences que la variété présente , comparée au type de l'espèce: ils sont uniquement de fantaisie. Le plus souvent ces noms sont ceux de divinités et de héros de la fable ; de rois, de princes, d'hommes ou de femmes célèbres. Ainsi, des jacin- thes ont été nommées Apollon, Saturne, Minerve, Belléro- phon , Ulysse , roi Salomon , Pompée le Grand , Germanicus , François I.'"'', Louis le Grand , prince d'Orange, Dauphin de France, prince Eugène , belle Hélène, belle Gabrielle, etc. D'autres fois, pour faire valoir la beauté de ces fleurs au- dessus de toutes les autres, elles ont reçu des noms empha- tiques, comme Gloire des jacinthes , Gio/'/a mundi , Beauté incomparable, Nompareille, Grande magnificence, Triomphe de Flore, Roi des fleurs, Comble de gloire, Rien ne sur- passe. Astre du monde. Quelquefois, enfin, les dénomina- tions qu'elles portent sont empruntées à leurs couleurs, mais presque toujours avec une épithèle qui leur ajoute plus d'éclat, par exemple : Grandeur rouge, Roi des rouges. Rose sans pareille, Pourpre impériale. Bleu céleste, Roi des bleues, Reine des blancs, Aimable blanche, Étendard jaune, etc. C'est en semant chaque année les graines de leurs plus belles variétés simples et semi-doubles que les fleuristes con- tinuent d'obtenir de nouvelles variétés; car, sur dix mille et plus de graines de jacinthes semées, presque toutes les fleurs nouvelles diffèrent plus ou moins de couleur avec la fleur dont on a tiré la graine. Les jacinthes doubles et pleines qui n'ont point conservé d'étamines , et dont l'ovaire est avorté ou changé en pétales, ne donnent point de graines. Les fleuristes nomment conquêtes toutes les jacinthes qu'ils obtiennent de semence. Chaque année ceux de Harlem JAC 99 dressent des listes de toutes les conquêtes qu'ils ont obtenues, avec les noms qu'ils leur ont donnés. Souvent ils partagent entre eux l'espérance des caïeux que la nouvelle variété doit produire un jour : ils se vendent un quart , un tiers , un demi de la production de l'oignon, qui ne doit être partagée que quand elle montera à un certain nombre de caieux. Ces prix, auxquels ils vendent entre eux ces portions d'espé- rance, paroitront excessifs, puisqu'ils peuvent porter la va- leur de l'oignon jusqu'à plus de mille florins ; il en est même dont cette somme ne paieroit pas la moitié. La beauté d'une nouvelle variété contribue sans doute beaucoup à lui donner du prix ; mais très-communément on en paie encore bien plus la nouveauté : la rareté en soutient ensuite le prix. Les fleuristes ont encore p4"ésentes à leur mémoire l'origine et la date des plus belles variétés. Les jacinthes doubles ne paroissent pas être très-anciennes. Il y a deux cents ans, elles étoient rares et très-peu estimées. Swertius , dans son Florilegium, imprimé en 1612, donne la figure de huit jacinthes simples et d'une seule double. On rapporte que Pierre Voorhelm , qui , un peu plus tard , s'appliquoit à cultiver avec intelligence les jacinthes et autres fleurs qu'on venoit dès-lors de toutes parts chercher à Harlem, semoit déjà des graines de jacinthe , et qu'il avoit grand soin de détruire toutes les jacinthes doubles à mesure qu'il en venoit dans ses semis , parce qu'on les regardoit alors comme des monstres. On faisoit , dans ce temps, consister la beauté des jacinthes dans la régularité et l'égalité des planches et dans l'uniformité des couleurs. Pierre Voorhelm s'attachoit à conserver toutes les variétés dont les fleurs pré- sentoient une belle couleur et une disposition heureuse pour porter graines; mais, ayant été malade et n'ayant pu donner aucun soin à ses plantes, ni les visiter que lorsque les fleurs commençoient à passer, il vit une jacinthe double qu'on avoit négligé d'arracher et de jeter suivant l'usage. Il la cul- tiva , la multiplia par caïeux , et trouva des amateurs qui l'es- timèrent et la payèrent assez cher. Dès -lors il prit le parti de cultiver toutes ses conquêtes à fleurs doubles avec autant de soin qu'il en avoit mis à les détruire. La préférence qu'on donna par la suite aux jacinthes doubles, réveilla le zèle des loo JAC autres fleuristes, qui à Tenvi les recherchèrent et les culti- vèrent. Une des plus anciennes jacinthes doubles , qu'on nomma le Roi de la Grande-Bretagne, fut infiniment plus recherchée que les autres, et son prix fut excessif; il passa de beaucoup mille florins. Aujourd'hui les jacinthes pleines sont les plus estimées; mais, aux yeux du fleui'iste , il ne suffit pas, pour faire une belle fleur, qu'elle soit complètement double : ils exigent qu'elle ait une disposition régulière dans l'ordre des divi'^ sions extérieures de la corolle, et surtout dans celles qui forment le cœur, et qu'outre cette disposition elles se déve- loppent avec grâce en repliant leur extrémité régulièrement. Une jacinthe a bien plus de charmes quand les divisions de sa corolle sont d'une belle couleur nette et décidée, tandis que les pétales du cœur sont d'une autre couleur, aussi par- faite, qui se marie agréablement à la première. Les tiges des belles jacinthes doubles portent quinze à vingt et même vingt-cinq fleurs, au moins douze, si elles sont très-larges: on a vu des fleurs très-doubles avoir vingt lignes de diamètre et même davantage; il y en a de simples dont la grappe se compose de trente à cinquante fleurs. Ce que nous voyons de jacinthes dans les jardins de quel- ques amateurs à Varls ou dans nos départemens , ne nous donne qu'une idée bien imparfaite des beautés de ces plantes. Les cultures des Hollandois surpassent tellement les nôtres, qu'on ne peut s'en faire une juste idée qu'en les voyant. Ce qui existe dans ce genre à Harlem et dans ses environs est si brillant et si magnifique , qu'un amateur même en est ébloui au premier coup d'œil. On y voit des aprens entiers couverts de jacinthes doubles et simples, sans nul intervalle que celui des sentiers nécessaires pour leur culture. L'ima- gination ne se forme qu'un tableau très-imparfait des grâces et de la variété de ce brillant émail : les vai'iétés les plus rares et les plus belles sont mises à part , dans des places choisies, et disposées avec symétrie et beaucoup de goût. On peut dire des fleuristes d'Harlem qu'ils asservissent la na- ture, et que l'art et une expérience raisonnée leur donnent le moyen de l'élever au-dessus d'elle-même : en eflet , les ifleurs qu'ils cultivent se développent tout autrement qu'ail- JAC loi leurs; la beauté des liges, la disposition des fleurs et l'éclat des couleurs , surpassent infiniment tout ce que peutatteindre ailleurs l'industrieuse activité des amateurs les plus entendus. Il faut à la jacinthe une terre légère et en même temps un peu substantielle; quoique le terrain de Harlem soit na- turellement de cette nature et par conséquent très-avanta- geux pour la culture de cette plante, les fleuristes compo- sent pour leurs plus belles variétés un terreau particulier, dont ils forment des espèces de couches sur le*squelles ils plantent leurs oignons dans un ordre régulier, en distribuant , les couleurs de manière à produire le coup d'œil le plus agréable possible. Ce terreau, qu'on emploie pour les belles jacinthes, est formé de trois parties de fumier de vache, de deux parties d'un sable particulier au pays, et d'une partie de fumier de feuilles ramassées assez long-temps d'avance pour qu'elles soient bien consommées. On fait avec ces trois ma- tières de gros tas de six à sept pieds de hauteur, en mettant les différentes substances par lits de quatre à dix pouces d'épaisseur. Après que ce terreau a fermenté six mois et plus , on le mêle bien, on en refait un nouveau tas, qu'on mêle encore au bout de quelques mois avant de s'en servir. Ces couches, sur lesquelles sont plantées les plus belles jacinthes , sont défendues par des châssis , et quand le froid devient trop vif, on les couvre avec de la paille , des feuilles ou du fumier, pour empêcher la gelée de pénétrer. Lorsque les grands froids sont passés, on ^lève cette couvei'ture de dessus les châssis, on soulève un peu ceux-ci pour donner de fair à la couche pendant quelques heures du jour, avec l'attention de les refermer la nuit. L'art du fleuriste, quand les fleurs commencent à se mon- trer, est de les garantir non -seulement de la gelée, mais encore des mauvais vents et de l'humidité, ce qui se fait en refermant les châssis toutes les fois que cela est nécessaire; de même que, lorsque le soleil est trop ardent, on en garantit les fleurs et l'on prolonge leur durée par des toiles étendues au-dessus des couches. Un autre soin que demandent encore beaucoup de jacinthes, surtout celles dont les tiges sont trop foibles pour porter leurs fleurs trop pesantes ou trop nom- breuses sans se renverser sur la terre, c'est qu'il faut les JAC soutenir , et la meilleure manière de le faire est de leur donner pour soutien , du côté où elles s'inclinent naturelle- ment, un petit bout de baguette qu'on enfonce d'un à deux pouces dans la terre, à trois ou quatre du bas de la tige, et, le haut du petit bâton étant fait en fourche, la tige s'y trouve facilement retenue et appuyée sans avoir besoin d'aucun lien. A Harlem , quand les jacinthes simples commencent à s'é- panouir, les fleuristes ouvrent au public leurs jardins, qui dès-lors se remplissent chaque jour de curieux, d'amateuFs et de gens oisifs. Le spectacle de ces jardins est aussi couru que celui des théâtres d'Italie en carnaval; il dure tout le mois d'avril et pendant les premiers jours de mai. Les fleu- ristes ont presque tous le soin de faire des perspectives qu'on voit du chemin et qu'ils prolongent aussi loin que le terrain le permet. De la porte d'entrée on ne Voit qu'une allée de fleurs variées de toutes les espèces et de toutes les couleurs, coupée par des plates-bandes qui ne contiennent chacune qu'une espèce de fleurs. Les jacinthes y sont en plus grand nombre ; les tulipes hâtives, les narcisses , les anémones et quelques autres fleurs y sont successivement rangées par planches. Chaque fleuriste a un ordre régulier dans la dis- position de ses fleurs, et ils cherchent tous à frapper le public par une harmonie bien entendue, autant dans la variété des couleurs que dans le choix et la gradation des fleurs. Tous les fleuristes sont d'accord que l'oignon de la jacinthe réussit infiniment mieux (^uand on le lève de terre tous les ans, ce qui sembleroit au premier coup d'œil contraire aux vues de la nature, qui ne produit point les oignons pour les rejeter hors du sein de la terre; mais l'expérience a prouvé l'avantage de cette méthode , et d'ailleurs toute espèce de végétation paroît entièrement suspendue dans l'oignon de la jacinthe , soit qu'il soit dans la terre, soit qu'il soit au de- hors, pendant trois à quatre mois. On croit ensuite avoir observé que les oignons qu'on a laissés en terre plusieurs années sans les relever, prennent une maladie qui devient épidémique , et qui se communique à tous ceux qui sont à peu de distance : il est alors trop tard pour y remédier ; on a beau les relever, ils pourrissent sur les tablettes comme dans la terre. La méthode de relever les oignons a aussi JAC io3 l'avantage de les empêcher de s'épuiser en produisant un trop grand nombre de caïeux. Lors donc que les feuilles que l'on nomme vulgairement fanes commencent à se des- sécher, les fleuristes arrachent les oignons de terre, avec la main, autant qu'il est possible, de peur que la bêche n'offense les oignons ou les caieux ; ils coupent totalement les fanes ; ils remettent l'oignon en terre sur le côté, le re- couvrant de deux ou trois doigtsde terre, qui est très-légère, comme il a été dit, et ils le laissent un mois ou environ dans cet état. Lorsqu'on veut achever de relever les oignons, on choisit un beau jour, bien sec; on met les oignons à l'air et on les y laisse quelques heures, en évitant de les exposer à un so- leil trop ardent, qui les feroit bouillir (comme disent les fleuristes) et les feroit périr aussi certainement que la gelée. On les pose ensuite sur des tamis , où on les secoue légère- ment pour en détacher la terre; on achève de les dépouiller de leur chevelu en ménageant les caïeux, et, enfin, on les place sur les planches des serres. C'est vers la fin de juin ou dans les premiers jours de juillet que ce travail s'exécute. Les serres doivent être très-sèches, car l'humidité fait un grand tort aux oignons; l'air doit y circuler librement. Lors- qu'on a une grande quantité d'oignons de jacinthes et d'au- tres fleurs, on a des serres uniquement pour cet usage. Les espèces y sont rangées à part sur des tablettes de trois à quatre pieds de large, et à deux pieds et demi ou trois pieds de hauteur l'une de l'autre. Les plus belles variétés , celles dont on fait des planches d'apparat, se placent dans des espèces de tiroirs divisés par cases, de manière que chaque oignon ait la sienne , et qu'il occupe une place correspon- dante à celle qu'il a eue et qu'il aura encore dans la plate- bande. Pour qu'il n'y ait point d'erreur, chaque case est étiquetée de l'oignon qu'elle doit contenir. Dans tous les cas l'oignon est toujours mis sur les tablettes sa base tournée en haut. Lorsque les oignons ont été quelque temps sur les plan- ches, on les nettoie, et on regarde s'ils sont sains, pour en séparer ceux qui paroissent malades. Tous ceux qui sont dans ce cas sont mis à part, et on enlève avec un canif ou petit 304 JAC couteau bien tranchant toutes les parties qui sont gâtées et pourries, ce qui est le remède le plus certain, et l'expé- rience a prouvé que les amputations les plus profondes ne détruisent jamais l'oignon, mais qu'il se refait avec le temps ou donne lieu à la formation de plusieurs caïeux, qui le mul- tiplient. Plus on coupe les oignons de bonne heure, mieux cette opération réussit , et plus sûrement on les conserve , parce que les plaies ont le temps de se sécher avant le moment de la plantation. Lorsque les fleuristes sont prêts à replanter leurs oignons, ils les nettoient de nouveau, enlèvent les premières peaux rouges ou tuniques qui se sont desséchées, en ayant soin de conserver celles qui sont collées sur l'oignon et qui lui feroient grand tort si on les enlevoit. Ils mettent à part tous les caïeux qui sont assez forts pour être séparés de l'oignon. C'est à la fin de septembre et dans le courant d'octobre qu'on plante les jacinlhes. Quand on en a beaucoup, il est essentiel de ne pas trop retarder, parce qu'il ne faut pas se laisser gagner par le mauvais temps, qui est si commun dans l'arrière-saison. Vers le temps où l'on doit planter les oignons, ils indiquent eux-mêmes le besoin qu'ils ont de l'être, par des points blancs, un peu gonflés, qui paroissent à la place où doivent sortir les racines. On enfonce les jacinthes à trois ou quatre pouces en terre , et on les met à cinq ou six pouces les unes des autres, en les disposant par rangées que l'on multiplie selon la largeur des plates -bandes, et en pla- çant alternativement les oignons dans chaque ligne, de ma- nière à former le quinconce. Les jacinthes n'aiment point à être à l'ombre : il faut éviter de les mettre trop près des arbres, dont l'ombrage leur est nuisible ; mais il est bon que des arbres placés à quelque distance rompent les vents, qui leur font autant de tort que l'ombre. En plantant des oignons de jacinthes dans des pots, on peut se procurer leurs fleurs pendant plusieurs mois de l'année. Les premières jacinthes plantées en septembre et placées dans la serre chaude, fleuriront dès la fin de décembre et en janvier, et les autres suivront en février et mars, selon qu'ils auront été plus ou moins exposés à la chaleur, jusqu'à JAC 10& ce qu'enfin viennent naturellement les fleurs des oignons de la pleine terre. Les jacinthes simples fleurissent toujours avant les doubles , ordinairement quinze à vingt jours plus tôt. On fait encore porter des fleurs aux oignons de jacinthes en les mettant sur la partie supérieure de carafes qu'on tient toujours remplies d'eau et qu'on place sur les cheminées des appartemens. L'eau dont on remplit les carafes doit être de rivière ou de pluie , et il faut que les oignons soient placés de manière à ce que leur base seule soit submergée d'une ou deux lignes. Dans les commencemens ils absorbent beau- coup , et les carafes ont besoin d'être remplies au moins tous les deux jours. Les fleurs que produisent ces oignons, selon la chaleur qu'elles éprouvent, précèdent d'un ou deux mois celles qui viennent à l'air libre. Le plus souvent on jette ces oignons après que leurs fleurs sont passées; mais, en ayant le soin de les mettre sécher au soleil pendant une demi-journée, en les plaçant ensuite en terre ou dans du sable sur le côté, en les recouvrant légèrement et en les laissant jusqu'à ce que les fanes soient sèches , on peut les relever comme les autres, sans qu'ils paroissent avoir beau- coup souffert, et en les plantant à l'automne qui suivra en pleine terre, on pourra, la troisième année, les remettre de nouveau en carafes. Les amateurs ordinaires se contentent de multiplier leurs jacinthes par les caïeux qui naissent autour des oignons, et de cette manière ils conservent et propagent constamment les mêmes variétés sans altération; mais les plus curieux, Surtout les fleuristes de Harlem, outre la multiplication par les caïeux , enrichissent chaque année leurs collections de nouvelles variétés , qu'ils obtiennent en semant les graines des variétés simples ou semi-doubles qui en produisent. Une ex- périence constante a fait voir aux cultivateurs que les nou- velles fleurs venues de semis ne ressembloient point à celles dont on avoit semé la graine , et il est, dit-on, sans exemple à Harlem, que la graine d'une jacinthe ait jamais produit une fleur semblable à celle dont elle étoit sortie. Les nou- velles variétés qui en proviennent sont toujours plus ou moins différentes des plantes - mères , et souvent elles en diffèrent tout à la fois par la forme , la taille et la couleu*. ^°^ JAC Les graines que l'on destine à semer doivent être laissées sur pied jusqu'à ce que les capsules soient jaunes, et qu'en commençant à s'ouvrir elles montrent la graine déjà noire. Alors on coupe les sommités des tiges avec les capsules qui y tiennent; on les met à l'abri du soleil et de la pluie jusqu'à ce que leur dessiccation soit parfaite: quand cela est arrivé, on en retire la graine , que l'on conserve jusqu'au temps convenable pour la semer, c'est-à-dire , jusque vers le milieu d'octobre. A cette époque on sème la graine sur des planches de terre préparées comme il a été dit plus haut, en la répan- dant à la volée, et en la recouvrant de deux doigts de sem- blable terreau. Lorsque les froids commencent à se faire sentir et qu'on craint les gelées, on a soin de couvrir le semis avec de la paille, des feuilles, ou de vieux tan, de manière à l'en garantir. Au printemps la graine germe et donne naissance à une seule feuille, qui est le cotylédon; la petite plante n'en pousse point d'autre la première année , et l'oignon qui s'est formé , est si petit que les fleuristes ne se donnent pas la peine de le relever ni la première ni la seconde année .- ils se contentent de faire sarcler avec précau- tion les plates -bandes de leurs semis, afin qu'ils ne soient pas étouffés par les mauvaises herbes. Il faut au moins quatre années à l'oignon avant qu'il donne une tige fleurie; et la première qu'il produit est grêle et foible , et ne porte qu'une, deux à trois fleurs, qui marquent quelle sera leur nature. Si ces fleurs sont simples, elles resteront toujours simples; leur couleur aussi ne variera plus .- mais la plante se perfectionnera dans sa taille, dans ses proportions et dans ses couleurs, jusqu'à la septième année, où l'oignon a acquis toute la perfection possible. Alors la plante est fixée pour toujours: ordinairement elle ne varie plus jamais et elle ne tarde pas à donner des caïeux , qui produiront des oignons qui lui ressembleront parfaitement, à très-peu d'exceptions près, quelques caïeux produisant des fleurs qui diffèrent de celles de l'oignon-mère. On a vu aussi certaines variétés être quinze ans et plus sans donner de caïeux. Presque tout ce que nous avons dit jusqu'à présent de la culture de la jacinthe, n'a rapport qu'à la manière de faire des jardiniers hollandois ; mais, en France, peu de fleuristes JAC 507 et peu d'amateurs se donnent autant de peine : ils se con- tentent pour Ja plupart de planter leurs oignons en pleine terre, dans un sol convenable, dans le courant de septembre ou d'octobre, de les relever vers la fin de juin; et il est assez rare qu'ils les couvrent pendant l'hiver, à moins que le froid ne devienne très-violent. A quatre ou cinq degrés de froid, Ie3 jacinthes ne souffrent pas du tout, et nous avons même vu à ce degré des oignons rester hors de terre sans être gelés; et si la terre est couverte de neige, ils peuvent supporter un froid bien plus considérable selon l'épaisseur de la neige, ainsi que cela arriva en 1788, où dix-sept degrés ne firent pas périr les jacinthes ; tandis qu'au mois de janvier 1820, le thermomètre de Réaumur étant descendu à onze degrés, sans qu'il fût du tout tombé de neige, presque toutes les jacinthes qui n'étoient pas couvertes furent perdues. Sur plus de cinq cents que nous avions à cette époque, et qui depuis trente ans avoient bravé tous les hivers, à peine nous en est-il resté cinquante. (L. D. ) JACINTHE. {Bot.) Les cultivateurs donnent ce nom à une variété de prune dont le fruit est un peu gros, violet, très- ferme et assez fade. ( L. D.) JACINTHE ÉTOILÉE. [Bot.) On donnoit autrefois ce nom aux scilles à fleurs bleues, dont la corolle, à six divisions profondes, s'ouvre en étoile. (L. D.) JACINTHE DES INDES. {Bot.) Nom vulgaire de la tubé- reuse. (L. D.) JACINTHE DE MAI. {Bot.) C'est la scille agréable. (L. D.) JACINTHE MONSTRUEUSE ou DE SIENNE. {Bot.) C'est le muscari monstrueux. (L. D.) JACINTHE MUSQUÉE. {Bot.) C'est le muscari odorant. {L.D.) JACINTHE DU PÉROU. {Bot.) Nom vulgaire de la scille du Pérou. (L. D.) JACINTHE DES PYRÉNÉES. {Bot.) Le scilla lilio-hjacin- thus a été désigné sous ce nom. ( L. D. ) JACINTHE DE SIENNE. {Bot.) Voyez Jacinthe monstrueuse. (L. D.) JACINTHE A TOUPET. {Bot.) Nom vulgaire du muscari chevelu. (L. D.) ^°8 JAC JACK. {Ornith.) On appelle ainsi, en Ecosse, le mâle de l'émérillon , /aico œsalon , Linn. Les Allemands donnent aussi ce nom au geai, corvus gtandarius, Linn. ( Ch. D.) JACKAASHAPUCK. (Bot.) Bomare dit que les sauvages de l'Amérique septentrionale nomment ainsi l'airelle, vacci- nium, dont on mêle les feuilles au tabac à fumer pour dimi- nuer l'abondance de la salive. (J.) JACKAL. (Mamm.) C'est le même nom que Chacal. Voyez ce mot. (F. C. ) JACKASH. (Mamm,) Erxleben dit que ce nom est, à la baie d'Hudson, celui du Mink. Voyez ce mot. (F. C.) JACK-DAW. (Ornitli.) Nom anglois du choucas, corvus monediila, Linn. (Ch. D.) JACKIA et JACKIE. {Erpétol.) On donne ces noms à une espèce de grenouille de Surinam, que nous avons décrite dans ce Dictionnaire , tome XIX, p. 4i5 : c'est la /-a raapara- doxa de Linnaeus. (H. C.) JACKOU. {Ornith.) Dampier , tome 4, page 65 de ses Voyages, désigne sous ce nom un oiseau qu'on appelle aussi macaw au Brésil : c'est l'ara rouge de Buffon , psittacus macao, Linn. (Ch. D.) JACKSONE, Jaclsonia. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, papillonacées , très -voisin des gowpholohium , de la famille des légumineuses , delà décandrie monogynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions presque égales; une corolle papillo- nacée; dix étamines libres et caduques; un ovaire supérieur, à deux ovules; un style subulé; le stigmate simple. Le fruit est une gousse médiocrement ventrue, ovale ou alongée, à deux valves; les valves pubescentes en dedans; point d'ap- pendice fongeux aux semences. Jacksone épineuse : Jflcbonia spinosa , Rob. Brown, in Ait. , Hort. Kew. , éd. raor. , 3, page 12; Gompholobium spinosum, Labill. , ISov. HolL, 1 , page 107, tab. i56. Arbrisseau dé- couvert par M. de Labillardière dans la terre de Van-Leuwin , à la Nouvelle-Hollande. Il est facile à distinguer par ses ra- meaux dépourvus de feuilles, et par ses pédoncules dicho- tomes, persistans, courbés, avec une pointe en forme d'épine. Les tiges s'élèvent à la hauteur de trois ou quatre pieds: JAC 109 elles sont droites, dures, glabres, cylindriques, chargées de rameaux diffus, alternes, très-nombreux, roides, striés, épi- neux à leur sommet , médiocrement ramifiés. Les péfloncules sont simples ou plus souvent dichotomcs , fermes, divergens, subulés, à cinq stries, droits ou courbés. Les fleurs sont ou solitaires ou réunies ensemble, portées sur un pédicelle court, cylindrique et soyeux, ainsi que le calice, dont les découpures sont linéaires-lancéolées , acumi- nées; la corolle papillonacée; l'étendard échancré, un peu plus court que les ailes; la carène bifide ou à deux pétales, point frangés ; les filamens des étamines libres, inégaux, su- bulés, soutenant des anthères ovales, à deux loges; l'ovaire pileux , ovale-oblong ; le style comprimé et subulé ; le stig- mate aigu. Le fruit est une gousse un peu ventrue, ovale- oblongue, pileuse tant en dedans qu'en dehors, uniloculaire, à deux valves, renfermant deux , quelquefois quatre semences réni formes. M. Rob. Brown cite une autre espèce de jacksone, sous le nom de jacksonia scoparia , Rob. Brown , in Ait. , noy. éd., L c, , qui présente la forme d'un grand arbrisseau dont les tiges sont chargées de l'ameaux élancés, point épineux, anguleux ; les fleurs disposées en grappes terminales. Cette plante croit également sur les côtes de la iMouvelle-HoUande. (PoiR.) JACKWANASSA. (Bot.) Nom donné dans l'Ile de Cellan, suivant Burmann , à son monarda zejlanica , plante labiée. On y trouve aussi sous celui de jakwanossa une crotalairej crotalaria verrucosa. ( J. ) JACNAH. (Ornith.) Voyez Jacuah. (Ch. D.) JACO. (Ornith.) On appelle ainsi vulgairement le perro- quet cendré , psittacus erjthacus , Linn. , qui semble prononcer ordinairement ce nom . qu'on applique aussi au geai commun , corvus glandarius ^ Linn. (Ch. D.) JACOB EVERTZEN. {IchLhjol.) Pendant long-temps, on a désigné un poisson du genre Bodian par ces noms, qui sont ceux d'un matelot hollandois, fort gravé de petite vérole, et auquel on compara sur le vaisseau Fanimal qu'on venoit de pêcher. Ce poisson est le hodianus Jacob- Eyertzen de quel- .ques auteurs; il a été figuré par Bloch , pi. 224, sous le iio JAC nom de bodianus guttatus. Il paroît être le même que 1& cephalopholis argus de M. Schneider. Voyez Bodian et Cepha- LOPHOLIs! (H. C. ) JACOB/EA. (Bot.) Tournefort distinguoit ce grnre du senccio par ses demi-fleurons débordant beaucoup le calice commun, pendant que ceux du senecio sont très-courts, non apparens et se confondent avec des fleurons. On ne peut blâmer Linnaeus de les avoir réunis. Cependant Necker les a de nouveau séparés, en donnant au jacobœale nom de anecio. M. Thunberg, en les distinguant aussi, a changé les anciens noms, nommant jacobœa le senecio de Tournefort, et senecio son jacobœa; d'où résulte une véritable confusion. Vaillant avoif fondé ses divisions sur d'autres caractères : il nommoit solidago les espèces à feuilles entières, et jacobœa celles à feuilles pinnatifides. (J. ) JACOB^/E AFFINIS. (Bot.) Breynius et Morison nom- moient ainsi Volhonna biilbosa , Linn. (H. Cass.) JACOB^ASTRUM. (Bot.) Vaillant, le premier, recon- n-oissant que le genre Jacobœa de Tournefort pouvoit être subdivisé en plusieurs, sépara les espèces à périanthe simple et monophylle, à fleurons mâles et à demi-fleurons femelles, sous le nom de jacobœastrum , auquel Linnasus substitua en- suite celui de otJionna , en admettant le genre. Vaillant avoit encore nommé jacobœoides , celles dont le périanthe est sim- ple, mais polyphylle, et dont les fleurs sont hermaphrodites, et Linnaeus a encore changé ce nom en celui de cineraria. Le jacobœastrum d'Ammann est le même que le jacobœoides de Vaillant, et on le retrouve dans Linnaeus sous le nom de cineraria sibirica. (J.) JACOByEOIDES. {Bot.) Voyez Jacobœastrum. (J.) JACOBEE, Jacobœa. (Bot.) [Corymbifères , Juss. = ^jngé- nésie polygamie superflue, Linn.] C'est un sous-genre, faisant partie du genre Senecio, qui appartient à Tordre des synan- thérées et à notre tribu naturelle des sénécionées. Voici ses caractères, que nous avons observés sur un grand nombre d'espèces. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, andro- gyniflore; couronne unisériée, liguliflore , féminiflore. Péri- cline ordinairement inférieur aux fleurs du disque, cylin- JAC m dracé ; formé de squames unisériées, égales, libres, contiguës, appliquées, oblongnes-aiguè's, coriaces-charnues, ordinaire- ment pourvues dune bordure membraneuse, et presque tou- jours noirâtres au sommet; la base du péricline entourée de quelques squamules surnuméraires. Clinanthe plan, souvent fovéolé ou alvéolé. Ovaires oblongs , cylindriques, striés, pourvus d'un bourrelet apicilaire , et ordinairenient garnis de poils papilliformes; aigrette longue, blanche, composée de squamellules nombreuses, inégales , filiformes, capillaires, peu barbellulées , quelquefois entregrefiFées à la base. Corolles de la couronne égales, uniformes, à languette large, nota- blement plus longue que le tube, étalée horizontalement durant tout le cours de la fleuraison , roulée en-dessous après cette époque. Corolles du disque à limbe élargi, à peu près aussi long que le tube. Les espèces de jacobées étant très-nombreuses, nous allons décrire seulement celle qui est la plus commune, et celle qu'on cultive dans les jardins. Jacobée vulgaire : Jacobœa vulgaris, Gaertn. ; Senecio jaco- hœa, Linn. Cette plante herbacée, presque entièrement gla- bre, a une racine vivace, fibreuse; la tige, haute d'environ deux pieds , est dressée, rameuse, cylindrique, striée, sou- vent rougeàtre inférieurement ; ses feuilles sont alternes, amplexicaules, comme pétiolées, lyrces, pinnatifides ou bi- pinnatifides , d'un vert foncé , muitifides à la base, étrécies inférieurement, à divisions planes, obtuses, dentées, un peu cunéiformes, divergentes ; les calathides, composées de fleurs jaunes , sont nombreuses et disposées en un corymbe terminal , dont les ramifications portent de petites bractées; leur péri- cline est court; les fruits sont garnis de poils, ce qui dis- tingue principalement cette espèce de la jacobœa aquatica, qui lui ressemble beaucoup. La jacobée, ou l'herbe de Saint- Jacques, est très-commune en France, dans les prés, les bois et les champs; elle fleurit en juin, juillet et août. Les botanistes font mention d'une variété remarquable par la calathide dépourvue de couronne; cette variété, produite sans doute par un avortement accidentel, se trouve, dif-on , dans les lieux sablonneux. JAC Jacobée klégantk : 3 acobœa elegans ; Senecio elegans , Linll» Sa tige est très-rameuse, en forme de buisson, et d'un beau yert, ainsi que les feuilles: celles-ci sont étalées, pinnatifides, étrécies inférieurement, glabres ou garnies de poils visqueux, à divisions égales et courtes, à bords épaissis et recourbés en-dessous ; les calathides sont nombreuses, assez grandes, et disposées en corymbes au sommet de la tige et des rameaux; leur disque est jaune , et leur couronne pourpre ; les squames du péricline sont un peu ciliées. Cette plante annuelle est originaire du cap de Bonne-Espérance , et cultivée dans nos jardins, qu'elle décore agréablement, et où elle est connue sous le nom de séneçon d'Afrique. On sème ses fruits, en mars ou avril , sur couche , ou au moins sur une bonne terre; on transplante ensuite les jeunes élèves, qui s'enracinent fa- cilement, et qui prospèrent, si on leur procure un terrain frais, de l'eau et du soleil. Ils fleurissent depuis le mois d'août jusqu'aux gelées. Les botanistes modernes attribuent à cette espèce une pubescence visqueuse : cependant tous les individus que nous avons observés éloient parfaitement gla- bres ; cela nous persuade qu'il y a deux variétés , l'une gla- bre, l'autre garnie de poils visqueux. La culture a produit une autre variété, ou plutôt une monstruosité, dont toutes ou presque toutes les fleurs de la calathide sont ligulées, unico- lores et ordinairement stériles. La tige devient alors un peu ligneuse, et dure plus d'un an. Cette variété, qui porte presque toute l'année de très-nombreuses calathides cramoi- sies , roses ou blanches, se conserve et se multiplie par le moyeu des boutures ; mais elle est sensible au froid , et doit être abritée durant l'hiver. Tournefort est considéré comme l'auteur du genre Jacohœa, quoiqu'il y ait confondu les jacobœa, les cineraria et les othonna. Vaillant divisa les jacobœa de Tournefort en quatre genres, nommés Solidago , Jacobœa, Jacobaoides et Jacobœastrum. Le jacobœastrum correspond exactement à Vothonna de Linnaeus. Le jacobœoides, caractérisé par des feuilles pétiolées, échan- crées en cœur à la base , correspond à une grande partie du genre Cineraria de Linnaeus. Les jacobœa et solidago de Vaillant, distingués seulement parles feuilles, laciniées dans l'un de ces genres , entières et sessiles dans l'autre , doivent JAC ii3 efre réunis pour former le genre ou sous -genre Jacobœa auquel ils se rapportent Sssez hien tous les deux, Tournefort et Vaillant avoient en outre un genre Senecio , que Linnaeus parut adopter, mais en réunissant sous ce nom générique les senecio, les jacobœa et les solidago de Vaillant. Cependant Linnaeus divisa son grand genre Senecio en quatre sections, dont la première correspond au senecio de Tournefort et de Vaillant, la seconde et la troisième au jacobcca de Vaillant, la quatrième au solidago du même botaniste. Adanson a un genre Senecio , dans lequel il réunit les senecio de Tournefort et la plupart des cacalia de Linnaeus, et un genre Jacobœa, dans lequel il réunit les jacobœa, jacobœoides et solidago de Vaillant. Gaertner a aussi un genre Senecio et un genre Ja- cobœa ; mais il s'éloigne d'Adanson, en ce qu'il conserve les genres Cacalia et Cineraria -. il remarque même que le cacalia. a plus d'affinité avec le cineraria, et le senecio avec le jacobœa. Ce botaniste distingue les genres Jacobœa et Cineraria à peu près comme Vaillant, en attribuant au premier des feuilles découpées, et au second des feuilles indivises, ce qui chan- geroit beaucoup la composition du genre Cineraria de Lin- naeus. Necker a un genre Senecio correspondant à celui de Tournefort, et un genre Anecio , paroissant correspondre au jacobœa de Gaertner, mais qu'il distingue autrement du cine- varia. Mœnch admet un genre Senecio et un genre Jacobœa^ distingués par la calathide incouronnée dans le premier , radiée dans le second ; il a fait en outre un genre Crassoce- phalum pour le senecio cernuus. Presque tous les autres bota- nistes réunissent , à l'exemple de Linnœus , les senecio et les jacobœa. Nous divisons le genre Senecio de LinnjKus en plusieurs sous-genres, dont nous présenterons le tableau dans l'article Sénécionées. Il suffit ici de faire connoitre celui auquel nous conservons le nom de jacobœa, et de noter les différences qui le distinguent d'un autre sous-genre , que nous nommons obœjaca. Celui-ci, qui correspond à la seconde section du genre Senecio de Linnieus , nous a offert les caractères dis- tinctifs suivans : i ." les corolles de la couronne sont Souvent inégales et dissemblables, et il nous a paru qu'eîlcs s'épa- nouissoient quelquefois plus tard que les corolles du disque, 2à. 8 Ï14 JÀC ce qui a pu faire croire que la couronne manquoît quelque- fois ; 2." la longueur de la languette n'excède pas celle du tube qui la porte; 3." la languette est ordinairement étroite, obloiigue-lancéolée, très-entière; 4.° elle est d'abord dressée verticalement , puis courbée en dehors au sommet , enfin roulée en spirale , durant le cours de la fleuraison , jamais étalée horizontalement ; 5." les corolles du disque ont le limbe ordinairement étroit et plus court que le tube ; 6.° les ovaires s'alongent beaucoup après la fécondation ; 7.° le péricline est égal aux fleurs du disque au commencement de la fleuraison , et beaucoup plus court que ces mêmes fleurs à la fin de la fleuraison. (H. Cass. ) JACOBÉE MARITIME. {Bot.) Nom vulgaire de la cineraria marifima , J.inn. Caspar Bauhin , Tournefort , Vaillant. Gaertner, Ma?nch, rapportent aussi cette plante au genre Jacobée. Linnœus l'avoit d'abord attribuée au genre Oilionna. (H. Cass.) JACOBEES. {Bol.) Adanson a divisé Tordre des synanthérées en dix sections, dont la huitième porte le nom de jacobées. Cette section , placée entre celle des conises et celle des soucis , est cai'actérisée par la calathide plus ou moins manifestement i-adiée , les fruits siirmontés d'une longue aigrette, le clinan- fhe nu ou presque nu, et toutes les feuilles alternes. L'auteur y rapporte treize genres, dont trois seulement {Jaculcea. Aristo'ela, Doronicuin) appartiennent à notre tribu naturelle des sénécionées. Les autres sont desAstérées, des Tagétinées, des Tussilaglnées, des Inulées, des Mutisiées, des Nassauviées. Remarquons aussi qu'Adanson, qui rapporte les genres Ja- cohcea et Tussilago à sa section des jacobées , attribue les genres Senecio et Petasites à une autre section, celle des conises. Dans notre premier Mémoire sur les synanthérées, nous avions confondu ensemble la tribu naturelle des anthémidées et celle des sénécionées, en les réunissant sous le titre com- mun de section des chrysanthèmes, parce que la structure du style est la même dans ces deux tribus. Dans notre second Mémoire, nous avons divisé la section des chrysanthèmes en deux tribus , nommées alors tribu des chrysanthèmes et tribu des séneçons. Dans notre troisième Mémoire , nous avons abandonné la section des chrysanthèmes, et conservé ses deux JAG 116 tribus , en les nommant tribu des anthémidées et tribu des sénécionécs, et en les éloignant l'une de l'autre par l'inter- position de la tribu des inuléesetde celle des astérées. Enfin, dans notre quatrième Mémoire , nous avons fixé la place des sénécionées entre les astérées et les nassâuviées. Les carac- tères de notre tribu naturelle des sénécionées, et l'indication des principaux genres qui la composent, se trouvent dans nos quatre Mémoires sur le style, les étamines, la corolle et l'ovaire des synanthérées: ces quatre Mémoires, lus à l'Institut en i8i2,i8i3, 1814 et 1816 , ont été publiés successivement dans le Journal de physique, depuis Février 18: 3 jusqu'à Juillet 1817. M. Kunth a publié, en 1820, le tome quatrième des Nova gênera et species plantarum , dont l'impression auroit été , selon, lui, commencée en Septembre 1817 et terminée en Septembre 1818. Les synanthérées décrites dans ce volume y sont dis- tribuées en six sections principales, dont la quatrième porte le nom de jacobées. Cette section est placée entre celle des eupatorées et celle des hélianthées; elle est, comme toutes les autres, absolument dépourvue de caractères distinctifs ; et elle se compose des dix genres : Perdicium , Duuierilia, Kleinia , Cacalia, Culcitium , Senecio , Cineraria , TVerneria, Tagetes , Bœbera. Nous reconnoissons pour de vraies séné- cionées les cinq genres Cacalia, Culcitium, Senecio, Cineraria, T'f^erneria ; mais les cinq autres genres appartiennent, selon nous, les uns à la tribu des nassâuviées, les autres à celle des tagétinées. Il n'est pas inutile de faire remarquer ici que le genre IT^'erneria de M. Kunth , publié en 1820, est le même que notre genre Eujyops, publié dans le Bulletin des sciences de Septembre 1818. Voyez, dans le Journal de physique de Juillet 1819, notre Analyse critique et raisonnée du^ qua- trième volume de l'ouvrage de M. Kunth. (H. Cas») JACOBIN. [Bot.) Paulet donne ce nom et celui de ventre hrun et blanc , à Vagaricus jacobinus de Scopoli. Ce champi- gnon est brun et large de trois à quatre pouces.» 11 paroît être une variété de l'agaric figuré dans Micheli , ISov. gen. , tab. 74 , fig. 9 , et qui croît sous la neige dans les bois de Valombreuse dans les Apennins. C'est un champignon prin- tanier qu'on mange sans inconvénient. Son chapeau est m6 JAG brun en-dessus et hlanc en-dessous , de même que le stipe. C'est \efuiigo marzuolo ou dormienfe des Florentins. (Lém.) JACOBIN. {Ornith.) Ce nom est donné, i." dans la Brie, faisant partie du département de Seine-et-Marne, au canard morillon, anas glaticion, Linii. ; 2° en Savoie, au martinet noir, hirundo apiis , Linn.; 5.° à une espèce de gros-bec, re- présentée dans les planches enluminées de Buffbn , n." iSg, tig. 5, et dans la pi. 52 des Oiseaux chanteurs de M. Vieillot, loxia malacca, Linn. et Lath. ; 4.° au coucou huppé de la côte de Coromandel , pi. 872 de BufFon ; 5.° au vanneau commun, tringa vanellus, Linn., suivant Salerne, page 543. (Ch. D.) JACOBINE. (Ornith.) Ce nom, vulgairement donné à la corneille mantelée , cornus cornix , Linn., a aussi été appliqué à Toiseau-mouche à collier, trochilus melLivorus , pi. enlum. de BulTon , n.° 640 , fig. 2. ( Ch. D. ) JACODE. (Gmith.) L'oiseau auquel on donne ce nom et celui de jocasse , dans quelques départemens, est la grive draine, turdus visci^'orus , Linn. (Ch. D.) JACOS. (Ichthjol.) Dans l'Histoire générale des voyages, il est fait mentioj) , sous, ce nom, de poissons gros comme des veaux, et que Ton prend sur la Côte -d'or, en Afrique. 11 est impossible de déterminer à quelle espèce ces détails se rapportent. (H. C.) JACOU. {Ornith.) Ce nom et ceux de guan et jacou , sont donnés, dans la Guianc , à des gallinacés dont Merrem a fait un genre sous la dénomination latine de penelope, et dont les différentes espèces ont été placées, par M. Vieillot, dans son genre Yacou. Voyez ce mot. (Ch. D.) JACOUCOUATIM, JATIFARA (Bot.) -. noms caraïbes d'un cadelari des Antilles, achjranthes , cités dans les her- biers de^urian et de Vaillant. (J. ) JACuuPENS. {Ornith.) Parmi les oiseaux sauvages du Brésil qui sont bons à manger , Léry donne le premier rang aux jacoupens ^ aux jacoutins et aux jacouanassous , oiseaux qu'il dit avoir reconnus, à Fexcellent goût de leur chair, pour être des faisans, et qui semblent en effet devoir appartenir à la même famille que les jacous , les gouans . les marails . penelope. ( Ch. D.) JAC ^17 JACQUES. (Ornith.) Voyez Jaques. (Ch.D.) JACOIJINIA. {Bot,) Ce nom a été donné par Linnseus à un genre de la famille des sapotées, qui l'a conservé. Mutis , ignorant probablement, au centre de l'Amérique, cet emploi de nom, avoit imposé le même au genre Trilix de Linnœus , dont la place dans l'ordre naturel n'est pas encore connue. (J.) JACQUINIER, Jacquinia. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des sapotées, de la pentandrie moiiogynie de Linnseus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à cinq divisions; une corolle presque campanulée ; le limbe étalé, à dix dé- coupures, les cinq intérieures et alternes plus petites; cinq étamines insérées à la base de la corolle ; un ovaire supé- rieur; le style très-court; le stigmate obtus. Le fruit est mie baie globuleuse, renfermant six semences, ou une seule par avortement. Ce genre comprend des arbrisseaux ou arbustes originaires de l'Amérique, à feuilles simples, très- entières, éparses, opposées ou verticillées ; les fleurs petites, terminales, en grappes ou solitaires. On en cultive quelques espèces dans les serres chaudes de l'Europe , mais sans qu'on puisse en obtenir de fleurs : elles veulent une terre à demi consis- tante ^ et peu d'arrosemens ; elles ne peuvent se multiplier que par des semences tirées de leur pays natal. Jacquinier en arbre -.Jacquinia arborea, Kunth in Hiimb. et Bonpl. , Nov. gen. , 3, pag. aSo ; Jacquinia arborea , Vahl , Egl. , 1, pag. 26? Arbre de l'Amérique méridionale, qui s'élève à la hauteur de vingt pieds et plus; ses rameaux sont dichotomes, lisses, blanchâtres, cylindriques; les plus jeunes à cinq angles : les feuilles pétiolées , presque opposées ou quaternées, ovales- oblongues , obtuses, cunéiformes à leur base, un peu roulées à leurs bords, glabres, longues d'en- viron un pouce et demi ; les fleurs disposées en grappes courtes, terminales, peu garnies; les divisions du calice ar- rondies et ciliées; la corolle blanche; les lobes extérieurs du limbe presque orbiculaires; les intérieurs très-courts, en forme d'écaillés ; les filamens dilatés à leur base. Le fruit est une baie lisse, rougeàtre, monosperme. ^i8 JAC Jacquinier a bracelets : Jacquinia armillaris , Linn., Lamk. , m. gen. , tab. i 2 1 , fig. 1 ; Jacq. , Amer. , 55 , tab. 09 , et Icon. picL, tab. 56; vulgairement Bois a bracelets. Arbrisseau de la Martinique , dont les fleurs répandent une odeur approchant de celle du jasmin. Sa tige est droite, haute de cinq pieds; ses branches noueuses . garnies de rameaux presque verti- cillés ; les feuilles pétiolées, ovales, cunéiformes, obtuses, longues de deux pouces, réunies quatre à six ensemble pres- que en verticille ; les fleurs sont petites, blanches, odorantes, réunies en une grappe lâche, courte, pendante; les baies d'un rouge orangé, de la grosseur d'un pois; la semence car- tilagineuse, d'un brun jaune. Les Caraïbes les percent, les enfilent comme des perles, et en font une sorte de bracelets dont ils s'ornent les bras. Jacquinier. be Caracas; Jacquinia Caracasana, Kunth, l. c. Arbrisseau très-rameux , haut de sept à huit pieds; les ra- meaux glabres , anguleux dans leur jeunesse ; les feuilles éparses , médiocrement pétiolées, oblongues - lancéolées , aiguës, terminées par une pointe épineuse, glabres, longues d'un pouce et demi ; les divisions du calice arrondies ; les baies globuleuses, bonnes à manger, renfermant de quatre à six semences dans une pulpe douce charnue. Cette espèce croit à Caracas. Jacquinier a gros fruits; Jacquinia niacrocarpa, Cavan. , Jcon. rar., 5, tab. 483. Arbrisseau de huit à dix pieds, dont l'écorce est de couleur violette ; les feuilles glabres, éparses, presque sessiles , roides, d'un vert gai, lancéolées, longues de deux ou trois pouces, terminées par une pointe épineuse; les fleurs disposées en grappes terminales; le calice globu- leux, à cinq divisions coriaces, concaves, arrondies; la co- rolle ventrue, d'un jaune orangé; les cinq lobes intérieurs du limbe très-petits ; les anthères saillantes hors du tube , sagittées ; le style conique; le stigmate en tête noirâtre; une baie de la grosseur d'une cerise, mucronée par le style, d'un rouge orangé, à une loge; une semence cartilagineuse. Cette plante croît au détroit de Panama. Jacquinier pubescent ; Jacquinia puhesccns , Kunth in Humb. , l. c. , tab. 246. Espèce très -rapprochée de la précédente, dont elle diifère par ses feuilles ovales - oblongues , pubes- JAC 119 cenfes à leur face inférieure ; ses rameaux sont glabres, presque verticillés , anguleux et un peu hérissés dans leur jeunesse; les feuilles supérieures, réunies trois ou quatre, presque en verticille : les pédoncules terminaux, solitaires, chargés d'environ six fleurs; les pédicelles hérissés, munis à leur base d'une petite bractée linéaire-lancéolée. Cette plante croit sur les bords de la rivière des Amazones. JACQtiNiER A FECI.LLES DE FRAGON ; Jacqtiinia ruscifolia .Jcicq., Amer., 54, et Icon.pict, , 67. Ses tiges se divisent en rameaux glabres, cylindriques, blanchâtres, divisés en nœuds épais, garnis de feuilles verticillées sur les nœuds, au nombre de cinq à huit, médiocrement péticlées , roides, piquantes, lan- céolées , rétrécies à leur base, un peu roulées à leurs bords, longues d'un pouce, larges de deux ou trois ligues; les pé- tioles très-courts, dilatés ; les pédoncules unitlores, pendans, plus courts que les feuilles. Cette plante croît à la Havane , dans les bois montagneux. Jac(juinier. linéaire : Jacquinia linecris, Jacq. , Amer., tab. 40, fig. 1 , et Icon. pict. , tab. 58 ; Lamk. , lll. gen. , tab. 121 , fig. 2. Il est assez probable que cette plante n'est qu'une variété de l'espèce précédente , distinguée par ses feuilles plus étroites, moins nombreuses à chaque nœud : ses rameaux sont quelquefois trichotomes, noueux et grisâtres; les pédoncules solitaires, uniflores et pendans ; les baies jaunes. Cette espèce croît à l'île de Saint-Domingue. (Poir. ) JACUA ACANGA. (ErpéloL) Voyez Jauca acanga. (H.C) JACUAGANGA. (Bot.) C'est, selon Pison , la même plante que \e paco-caatinga , décrit par les botanistes sous le nom de costus. (J. ) JACUAH. (Ornith.) Nom hébreu de l'autruche, slruthio camelus , Linn. , qui ,'dans plusieurs auteurs, est mal h propos écrit jacnah. (Ch. D. ) JACUAN. (Bot.) Rochon cite sous ce nom un arbre de Madagascar, sans feuilles, qui donne de la gomme et fournit une amande. Cette indication ne peut sulîire pour déter- miner son genre. (J.) JACULA LAPIDEA. (Foss.) Nom que l'on a autrefois donné aux bélemnites, aux pointes d'oursins, aux dentales et à d'autres corps fossiles, ayant la forme de dards. (D,Fo} a:^o JAC JACULATEUR. (Ichthjol.) Voyez Archer, dans le Sup- plément du second volume de ce Dictionnaire. (H. C. ) JACULATOR. {Oniith.) Klein donne cette dénomination, pag. 127 de son Ordo avinm. à son vingtième ge«nre, composé d'oiseaux qui attaquent les poissons avec leur bec. On en a rapporté les espèces aux hérons crabiers. Voyez Harionmer. (Ch. D.l JAC (J LUS. (Erpélol.) Les anciens naturalistes ont très- souvent mis en usage ce mot latin, au sujet duquel nous ne pourrions que répéter ce que nous avons déjà dit du mot grec AcoNTiAs. Voyez ce dernier article dans le Supplément du premier volume de ce Dictionnaire. (H. C.) JACUPEMA. {Ornith.) Cette espèce de jacou ou yacou, dont le nom s'écrit aussi j«cu-pema, est un oiseau du Brésil, qui est décrit et figuré par Marcgrave, pag. 198, et, d'après lui, par Pison , pag. 81 : c'est le penelope jacupema de Mer- rem, f.:sc. 2, pag. 39. (Ch. D. ) JACURUTU. (Ornilh.) L'oiseau qui porte ce nom au Brésil, et dont Marcgrave donne la description et la figure, page 399, est le grand duc, strix hubo , Linn. ( Ch. D.) JACUTA. {Ornilh.) Ce nom désigne, en vieux François, logeai, cori,'us glandarius , Linn. Voyez Geta. ( Ch. D.) JADE. (Min.) Le jade n'appartieiit à aucune espèce pro- prement dite, et il ne peut en former une à lui seul, puis- qu'il ne s'est jamais présenté sous forme cristalline, et qu'il faut nécessairement le concours de l'analyse et de la forme pour constituer une espèce dans l'acception rigoureuse de cette expression. Le jade le [;lus pur, le plus homogène, et qui peut faire type dans cette espèce arbitraire, nous est apporté de l'Orient en cailloux roulés peu volumineux , ou en objets travaillés avec plus ou moins d'art. Cette substance n'est point composée de lames agrégées, superposées ou entrelacées; elle ne se casse pas plus facilement dans un sens que dans l'autre : c'est un tout homogène, qui résiste au choc avec une ténacité sans exemple , et qui lait bondir le marteau cent fois sans rompre. La cassure du jade répond à son extrême compacité; elle est unie, droite, et présente à peine quelques légères esquilles et quelques foibles ondulations, analogues à celles que Ton JAD remarque dans la rupture d'un pain de cire : ce n'est pas au reste le seul point de ressemblance du jade avec cette matière ; car sa teinte la plus ordinaire, son aspect, sa demi- transparence, sont celles de la cire blanche ou de l'huile figée. J'ai dit ailleurs, et je le répète ici, que je serois tenté de voir dans le jade et dans plusieurs autres substances com- pactes, le résultat d'une solidification analogue à celle de certaines dissolutions sursaturées, qui deviennent d'abord gélatineuses et qui se durcissent sans jamais cristalliser. La dureté du jade n'est point aussi grande que sa ténacité ; cependant elle lui permet presque de résister à l'action du quarz, et de recevoir non pas un poli brillant, mais un par- fait uni , joint à un aspect onctueux qui plait à l'œil sans jamais l'éblouir. La pesanteur spécifique du jade est de 2,95 à 3,07. Il s'électrise vitreusement, suivant M. Haiiy, lorsqu'on le scelle à l'extrémité d'un corps idioélectrique : quant à sa fusibilité, Saussure père a trouvé qu'il faut une chaleur de 20° pyrométriques au-dessus de celle des fours à porcelaine pour le faire entrer en fusion ; degré que l'on atteint facile- ment à l'aide du simple chalumeau. On verra bientôt que ce caractère seul suffit pour le distinguer d'avec une autre substance que l'on a été tenté de lui associer. M. Théodore de Saussure , qui a analysé le jade oriental vert, l'a trouvé composé des principes suivans , sur 100 Analyse du felspatli limpide , - par M. Vauqueljn. Silice 64 Alumine 20 Chaux 2 Potasse 14 100,00 Cette analyse du jade le plus pur, comparée à celle du felspath le plus pur aussi, n'est pas très-favorable à la réu- nion; et tout en convenant cependant qu'il y a de l'analogie. ICS : Silice 55,75 Chaux 12,75 Alumine.. . . i,o5 Fer oxidé. . . 5,00 Manganèse . . 2,00 Soude 10,75 Potasse 8,5.0 Eau 2,25 Perte. . . 3,95 Ï22 JAD on ne peut non plus admettre le jade au nombre des variétés de feispath , du moins dans l'état actuel de nos connois- sances. Nous reconnoissons trois variétés de jade assez bien tran- chées. 1." Jade néphrit ou oriental. C'est à cette première va- riété que nous avons emprunté les caractères spécifiques in- diqués ci-dessus ; mais nous ajouterons que les teintes douées du blanc de cire passant au vert glauque et au vert poireau, se trouvent plus particulièrement dans celle-ci que dans toute autre. Le jade néphrit nous est apporté de l'Inde, et surtout de la Chine, soit en cailloux roulés, soit en amu- lettes, en plaques, en vases, etc. Cette variété est la fa- meuse pierre de j» des Chinois, celle qui est presque exclu- sivement réservée pour le souverain , et à la recherche de laquelle le prince ne dédaigne pas d'assister lui-même: elle est l'emblème de toutes les vertus hum.aines et sociales , donne son nom à plusieurs fleuves , et paroît enfin avoir captivé l'attention du plus ancien peuple du monde. On lira avec le plus grand intérêt, sous le rapport de l'identité du jade et du ju chinois, l'excellente dissertation de M. Abel Remusat, qui fait suite à son Histoire de la ville de Khotan' , aux environs de laquelle on trouve le plus beau ju. Les monts Himalaya et le lit de plusieurs grands fleuves sont aussi les lieux où on le trouve en plus grande abondance ; mais, à l'égard de son gisement primordial, nous l'ignorons absolument, et nous en sommes réduits à des analogies qui font présumer que ce jade entre dans la composition de cer- taines roches serpentineuses, qu'il les traverse en filets ou. s'y trouve disséminé en petites masses. Ce qu'il y a de ]>Ius cer- tain, c'est qu'on ne le rencontre point en blocs volumineux, puisque l'on rapporte que l'empereur régnant eut beaucoup de peine à s'en procuier un morceau de treize pouces de long, qui étoit nécessaire à un ornement particulier. C'est avec le ju que l'on exécute à la Chine ces plaques sonores et ouvragées que l'on nomme hngs , et cette subs- tance est tellement estimée, que l'on a dû nécessairement 1 Page 1:7. JAD 123 chercher à la remplacer par d'autres substances naturelles ou factices choisies parmi celles qui lui ressemblent le plus. Telle est entre autres cette prétendue pâte de riz, qui est un émail, et telles sont parmi les substances naturelles la stéatite verte et la prelinite compacte. La stéatite , vue à une certaine distance, imite assez bien l'aspect du jade vert, [et la prelinite Manche et compacte ressemble aussi fort bien au jade blanc. C'est cette ressemblance extérieure qui avoit fait penser à M. le comte de Bournon que le jade pourroit bien n'être qu'une prehnite compacte ; l'on a donné ensuite à cette simple présomption beaucoup plus d'importance que l'auteur lui- même n'y en avoit attaché, et l'on a été jusqu'à aflinner positivement que le ja-de oriental n'étoit qu'une prehnite compacte. Or, j'ai vu, soit chez MM. Cordier et Remusat, soit dans le cabinet particulier du Roi, toutes les pièces à l'appui de cette contestation, et je suis resté convaincu que les Chinois ont effectivement travaillé des morceaux de preh- nite compacte qui imitent assez bien l'extérieur du ju blanc; mais qu'ils conservent, d'une manière très-évidente, la con- texture radiée ou entrelacée qui est propre à cette subs- tance. La différence de fusibilité est si tranchée , que ce seul caractère suffit pour décider la question. En effet , nous avons vu ci-dessus que le feu du four à porcelaine ,161 degrés pyrométriques, ne peut fondre le jade; tandis que 3i degrés du même pyromètre de Wedgewood suffisent pour fondre complètement la prehnite : c'est ce dont M. Cordier s'est assuré en exposant dans des creusets des fragmens de jade et des fragmens de prehnite. Les premiers , qui provenoienf d'une amulette orientale, n'ont pas même perdu leur poli, ils ont simplement changé de couleur: de verts qu'ils étoieut, ils sont devenus blancs. J'ai insisté sur ce fait , à raison de l'intérêt minéralogique et historique de cette singulière subs- tance , qui fait l'admiration du peuple chinois. Les Euro- péens, frappés de la dureté excessive du jade et de la déli- catesse des objets faits avec cette substance que l'on nous apporte de la Chine, imaginèrent de lever la difficulté en supposant qu'il devoit être tendre au moment où il sortoit du sein de la terre ; qu'on le travailloit alors comme on grave aujourd'hui la stéatite , et qu'on lui donnoit ensuite sa grande ï=4 JAD dureté au moyen du feu : conjecture qui est démentie par les écri(s des lettrés chinois, qui ne cessent d'insister sur l'ex- trême dureté du jm, et mieux encore par la dureté de nos jades alpins. Parmi les présens que l'empereur de la Chine envoya der- nièrement au roi d'Angleterre , on remarquoit un sceptre de ju. Le surnom de néphrit ou de pierre néphrétique dérive du préjugé où l'on étoit, que cette substance calmoit ou guéris- soit les coliques néphrétiques. 2.° Jade de Sacsscre. Nous trouvons en Europe une subs- tance qui a les plus grands rapports avec le jade néphrit; nous la désignons par le nom du savant distingué qui en fit la découverte. Ce jade est d'un vert plus vif que celui de la variété précédente : il passe au vert-grisàtre, au gris-bleuàtre, et, enfin , à la couleur lilas clair : son poli est plus brillant et moins onctueux que celui du néphrit; mais sa ténacité est au moins égale. Sa pesanteur spécifique est d'environ 3,34 , et il se fond au chalumeau absolument de la même manière. M. de Saussure fils l'a trouvé composé des principes suivans : Silice 4Z1 Chaux 4 Alumine 5o,o\ 96,6 Fer 3 2,51 Soude 6,0 Potasse et manganèse, un atome. Saussure père découvrit cette variélé de jade, première- ment sur les bords du lac de Genève en cailloux roulés, et ensuite au mont Mussinet , près Turin, dont il fait partie constituante. Dans l'une et l'autre localité ce jade n'est point pur; il forme la base d'une roche particulière qui est péné- trée de diallage verte ou bronzée, ce qui explique suflisam- ment la différence entre son analyse et celle du jade orien- tal , qui est parfaitement homogène. Un jade analogue à celui du lac Léman a été reconnu près d'Aschaifenbourg par M. Galitzin, et la roche connue dans le commerce sous le nom de vert de Corse ou de Gènes appartient aussi à cette variété de jade. (Voyez Euphotide et Gabbro.) 3.° Jade axinien. Cette variété , connue aussi sous le nom fie pierre des Amazones, est d'un vert sombre, assez uni- forme, d'une foible translucidité sur les bords, et reçoit un poli imparfait. Sa ténacité est moins forte que celle des deux variétés précédentes; il se fond plus difficilement encore, et sa pesanteur spécifique est de 3,oo environ. Le jade axinien nous fut apporté, lors des voyages de Cook, par Forster son compagnon; il provenoit alors c](:s îles de la mer du Sud : depuis on l'a reçu d'Amérique sous la forme de casse-tête, c'est-à-dire de ces haches qui servoient d'armes aux anciens naturels du nouveau monde. Nous lui conser- vons le surnom d'axiiiien (pierre de hache), pour rappeler la forme sous laquelle nous le reçûmes dans les premiers temps. Il porte aussi le nom de pierre des Amazones, parce qu'il s'est trouvé dans les atterrissemens qui bordent ce grand fleuve. Suivant M. de Humboldt, il y est transporté de l'in- térieur des terres et de lieux qui nous sont encore inconnus. (Brabd. ) JADREKA. (Ornith.) Nom islandois d'un oiseau apparte- nant au genre Scolopax de Linna^us , et que cet auteur range parmi lessynonA^mes de son scolopax liinosa, barge commune; mais dont Millier forme, dans son Prodromus zoologiœ danicœ , n.° igo, une espèce particulière, qu'Olafsen et Povelsen disent, dans leur Voyage en Norwége , tom. 6, pag. 269 de la traduction françoise , en différer par la couleur d'un jaune rougeàtre qui se remarque sur la tête , le cou , le dos et la poitrine ; par les taches noires et carrées dont les cou- vertures supérieures des ailes et le haut du ventre sont par- semés, et par la distribution du blanc et du noir sur les ré- miges, dont les deux premières sont blanches intérieurement, la troisième blanche et tachetée sur les deux côtés, et les autres traversées au milieu par une large bande blanche, avec l'extrémité de la même couleur, ainsi que le dessous des ailes, le bas du ventre et la queue. (Ch. D.) JAECK. {Ornith.) Nooi du geai, coryus glundarius jL-inu. , en Souabe. ( Ch. D.) JAEE. (Bot.) Nom brésilien, cité par Marcgrave , du me- lon d'eau ou pastique , cucumis auguria. (J.) JyËGÉRIE, Jœgcria. (Bot.) [Corjmbifères , Juss. = Sjngé- 1^6 J^G nésie polygamie superflue, Linn.] Ce genre de plantes, publié, en 1820, par M. Kunth , dans ses Nova gênera et species plan- tarum, appartient à l'ordre des synanthérées , à notre tribu naturelle des hélianthées , et à la section des héîianthées- millériées , dans laquelle il est immédiatement voisin du genre Vnxia, dont il diffère très -peu. Voici les caractères génériques du jœgeria , que nous n'avons point observés , mais que nous empruntons à M. Kunth. Calathide radiée : disque multiflore , régulariflore , andro- gyuiflore: couronne unisériée, quinquéfiore , liguliflore , fé- miniflore. Péricllne formé de cinq squames unisériées, égales, ovales-lancéolées, foliacées, enveloppant les ovaires des fleurs femelles. Clinanthe conique, garni de squamelles lancéolées, embrassantes, diaphanes, uninervées, glabres, ciliées, per- sistantes. Fruits oblongs, obovoïdes , glabres, lisses, inai- grettés. On ne connoît jusqu'à présent qu'une seule espèce de ce genre. JjEGérie mnioïde: Jœgeria mnioides, Kunth , JVov. gen. et sp. pL, tom. IV , pag. 278 (édit. in-Zf.') , tab. 400. C'est une très- petite plante, herbacée , annuelle, haute d'un ou deux pouces, à racine fibreuse, à tige simple, un peu pubescente; à feuilles opposées, presque sessiles , longues de deux à trois lignes, larges d'une ligne et demie ou deux lignes, ovales, aiguës aux deux bouts, un peu dentées en scie, trinervées, munies de quelques poiis. Chaque tige porte rarement plus d'une ou deux calathides fort petites, terminales et axillaires, soli- taires, élevées sur des pédoncules longs d'une ligne et demie ou deux lignes, et un peu poilus ; leur péricline est hispide ; les corolles sont jaunes. MM. de Humboldt et Bonpiand ont trouvé cette plante près Ario , dans une région tempérée du Mexique : elle y fleurissoit en Septembre. M. Kunth place le genre Jœgeria entre Vli'a et ÏUnxia. Il dit que le jœgeria est voisin de Vunxia, dont il diffère par le clinanthe conique et squamellifère, et du galinsoga, dont il diffère par les fruits inaigrettés. Nous admettons l'affinité des genres Vnxia et Jœgeria, qui sont pour nous des hélian- thées-millériées; mais nous attribuons le g^a/iresoga aux hélian- thées-héléniées , et l'iVa aux ambrosiées. (H. C.vss.) JAG 127 J^GGELOSKO. {Ornith.) Nom que porte en Laponle le harfang, slrix nyctea, Linn. (Ch. D.) JAERF. JERF, J^RV {Mamm.) : noms suédois et noi^wé- giens du glouton. (F. C. ) JAGACUAGARE. (Ichthjol.) Voyez Jaguacaguara. (H. C.) JAGALBAI. (Ornilh.) Les Baschkirs donnent ce noia et celui de Iciiigunak à un faucon , qui est le kober , falco vespertinus , Linn., ou le falk , falco vcspertinoides , Gmel. (Ch. D.) JAGAQUE. {Ichtliyol.) Voyez JAGOAC^iGCAaA. ( H. C. ) JAGARA, JAGARE, JAGRA. {Bot.) Voyez Jaggrée. (J.) JAGGONG. {Bot.) Nom du maïs dans l'ile de Sumatra, suivant M. Marsden. Les naturels du pays en l'ont rôtir légère- ment les épis encore verts, et les mangent comme un mor- ceau délicat. (J. ) JAGGRÉE. {Bot.) C'est un sucre extrait du suc fourni par le palmier anou de i'ile de Sumatra, suivant M. Marsden. On boit ce suc nouvellement extrait, nommé alors neero ou toddy , et c'est une boisson agréable. Rumph parle au jagara ou jag are , sucre extrait de divers palmiers de l'Inde, et particulièrement du lontar; dans quelques autres lieux il est nommé jagra et extrait du cocotier. (J. ) JAGO. {Ornith.) Il est fait mention, dans l'Histoire natu- relle de Sumatra, tom. i, pag. 188 de la traduction fran- çoise, d'un grand gallinacé ainsi nommé, et qui est vraisem- blablement le Jacou. Voyez ce mot. ( Ch. D.) JAGORACUCU. {Mamm.) On trouvt ce nom, sans autre indication, dans Lachesnaye des Bois, comme étant, eu brésilien , celui d'un animal qui aboie comme un chien , vit de fruits et de proie, a la queue fort velue, et est recou- vert d'un pelage mélangé de brun et de blanc. (F. C.) JAGUACAGUARA. {IchthjoL) Dans Marcgrave , ce nom brésilien désigne le moucharra. Voyez Gxyphisodon. (H. C. ) JAGUACATI. (Ornith.) L'oiseau décrit sous ce nom, avec l'addition de guacu , par Marcgrave, pag. 694, est rapporté aux martins- pêcheurs huppés de Saint-Domingue et de la Louisiane , planches enluminées de Buffon , n."* 693 et yiS, ou au martin-pêcheur huppé du Brésil, Br, , tome 4, page Ï28 JAG 5ii , lesquels sont rangés p.ar Gnielin au nombre des syno- nymes de Valcedo alcjon, Linn. ( Ch. D. ) JAGUACIM. {Mamm.) On trouve encore ce nom dans Lachesriaye des Bois, comme étant un nom brésilien que les naturels donnent à une espèce de renard qui a la couleur de notre renard commun , qui est d'un naturel très-dormeur, et qui se nourrit d'ccrevisses et de cannes à sucre. ( F. G.) JAGUACINI. {Ornith.) Sonnini donne, dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle , ce nom comme désignant au Brésil, un héron de la section des crabiers. (Ch. D.) JAGUAR. (Ichthj^ol.) Nom spécifique d'un poisson que M. de Lacépède a rapporté au genre Bodian, sous le nom de hodianus jaguar. C'est le bodianus pentacanthus de Bloch , et le Jaguaraga de Marcgrave. Voyez ce dernier mot et Holo- CENTRE. (H. C. ) JAGUAR, JAGUARA. (Mamm.) Nom brésilien d'une grande espèce de chat tacheté qui a été décrite sous ce même nom à l'article Chat. Voyez ce mot. (F. C.) JAGUARACA. ( Ichthjol. ) I,e poisson que Ton trouve sous ce nom dans Marcgrave ( 147) , a été désigné par Bloch sous la dénomination de bodianus pentacanthus , pi. 226. 11 paroît n'être que le sogo défiguré dans une ancienne peinture des premiers voyageurs. Voyez Holocentre. (H. C.) JAGUARAKA. {Ichthjol.) Voyez Jaguaraga. (H. C.) JAGUARETE. (Mamm.) Nom américain d'un grand chat dont le pelage est noir, et varié de taches plus noires en- core , qui ont les formes de celles du jaguar. Les naturalistes ne savent point s'ils doivent regarder cet animal comme une espèce distincte des autres, ou comme une variété du jaguar. Marcgrave, Fison, d'Azara parlent de cet animal. (F. C.) JAGUILMA. (Ornith.) Ce nom est donné en Amérique, suivant Molina , Histoire naturelle du Chili, page 207 de la traduction Françoise , à une perriche à longue queue , psit- tacus jaguilma, Gmel. (Ch. D.) JAHADE. (Bot.) Voyez Cahade. (J.) JAHANA. (Ornith.) M. Cuvier donne ce nom comme synonyme de jacana , mot par lequel les Brésiliens désignent proprement les poules d'eau. (Ch. D. ) JAK 129 JAHUQUÈRE et ALOUMÈRES. (Bot.) Dans les Landes on donne ces noms, suivant M. Thore , à I'Agaric paillEt (Ag. albo-rufus, Pers. , Ch. comm. , pag. 191). Ce champignoa croît en automne et au printemps, par groupes nombreux, au pied du sureau. Il répand une odeur fort agréable; son goût est douceâtre. Il est très-recherché à Dax. Son chapeau, mamelonné, lisse, d'un blanc roux, large de trois pouces, est garni en-dessous de feuillets décurrens , blanchâtres, qui roussissent avec l'âge. Son stipe est cylindrique, grêle, lisse, blanc et un peu courbé à sa base. ( Lem. ) JAIFOL. {Bot.) Voyez Japatri. ( J. ) JAIRAN. {Mamm.) L'on a quelquefois écrit de cette ma- nière le nom du Izeïran. (F. C.) JAIS ( iA/iVi. ) , synonyme de jaïet. Voyez Lignite. (B.) JAISSO [Bot.), nom provençal de la gesse, lalhjrus, sui- vant Garidel. ( J. ) JAJAMA. (Bot.) Dans l'ancien Recueil des voyages de Th. de Bry on lit que ce nom est donné à l'ananas par les an- ciens habitans de l'ile de Cuba. Au Brésil il est nommé nana. C'est le jayama de Saint-Domingue, suivant Nicolson. C. Bauhin ajoute, d'après Oviédo , qu'on en distingue trois es- pèces ou variétés, qui sont nommées jujurna, honjama , ja- j agita. (J.) JAJAUQUITOTOTL. (Ornith.) Voyez YAVAUHQUiTOTOTt. (Ch. D.) JAJENARI-SASAGI (Bot.), espèce de haricot du Japon, suivant Kaempfer. (J.) JAJON. {Conchj'l.) Adanson , Sénég. , pag. 245, pi. 18. C'est une espèce de pétoncle du Sénégal que Gmelin nommf à tort venus eburnea. (De B.) JAKAIAK (Bot.), un des noms arabes de l'anémone, sui- vant Daléchamps. (J. ) JAKALS- VOGEL. (Ornith.) Ce nom, qui signifie oiseau jakal, a été, suivant M. Levaillant , Ornithologie d'Afrique, tome 1 , page 47, donné à sa buse rounoir , falco jakal, Lath, , à cause de la ressemblance de son cri avec celui du mammi- fère du même nom. On l'appelle aussi rotte-vanger , c'est-à- dire preneur de rats. (Ch. D.) JAKAMAR. {Ornith.) Voyez Jaca.mar. (Ch. D.) 24. 9 iSo JAR JAKAN (Bot.), nom japonois d'une iridëe que M. Tliun- bcrg nomme morœa chinensis. (J.) JAKANA. (Erpétol.) D'après Seba , La Chesnaye des Bois donne ce nom à une vipère du Brésil, qui nous paroit en- core indéterminée. (H. C.) JAKESEKE. {Ichthfol.) Nom hongrois de Torphe, poisson nommé par Linneeus cj'prinus orfus, et qui appartient à la division des Aeles. Voyez Aele , dans le Supplément du premier volume de ce Dictionnaire. (H. C.) JAKHAN-SCHONBLOO. (O/mU.) Les Kalmoucks appellent ainsi la chouette harfang, strix njctea, Linn. (Ch. D.) JAKIE. {Erpétol.) Voyez Jackia et Grenouille. (H. C.) JAKSAN. {Bot.) Voyez Joksan. (J.) JAKUAWA {Bot.) : nom, cité par Burmann, d'un limonel- lier acide, limonia acidissima. (J. ) JALA. {Ornith.) Voyez Foudi-Jala , au mot Founr. (Ch. D.) JALABRE. {Ornith.) Un des noms donnés au lagopède, tfctrao lagopus , Linn. (Ch. D.) JALAP BLANC. {Bot.) On donne ce nom au méchoacan. (L.D.) JALAPA, JALAP. {BoL) Tournefort, et d'autres avant lui, n'ont point connu la véritable plante qui fournissoit la xacine de jalap employée en médecine. De son temps on croyoit que c'étoit la plante connue dans les jardins sous le nom de belle-de-nuit, et qui est Yalzojatl des Mexicains, mirabilis mexicanade Hernandez. Tournefort la nomma ja/apû, et Martyn la figura sous ce nom. Il fut bientôt reconnu que ce n'étoit pas le vrai jalap , et qu'aucun autre du même genre ne méritoit ce nom. Linnasus la nomma, comme Her- nandez, miralilis; mais, comme un nom adjectif ne convient pas pour désigner un genre et doit être réservé pour les espèces, Royen donna à ce genre celui de njctage, qui ré- pond au nom françois, et que nous avons adopté en chan- geant la lettre finale : c'est pour nous le nyctago , qui est le type de la famille des nyctaginées. Le vrai jalap , jalapium officinarum , est la racine d'une espèce de liseron, connu maintenant sous le nom de convahulus jalapa, qui croît abon- damment dans le Mexique , et surtout aux environs de Xa- lapa, d'où lui est venu son nom. Il a été trouvé aux environs JAM iSi de Veracruz par Thierry de Menonville, qui Ta fait con- îioître aux habitans de ce canton, habitués auparavant à le tirer de Xalapa. Les propriétés du jalap sont assez connues, et ce n'est pas ici le lieu de les rappeler. Voye» Liseron- 3ALAP. (J. ) JALAPIUM. {Bot.) Voyez Jalapa. (J.) JALOUSIE. {Bot.) Voyez Fleur de jalousie. (J.) JALOUSIE. {Bot.) Nom d'une variété de poire d'automne, assez grosse, dont la peau est fauve, et la chair fondante, sucrée et très-agréable. ( L. D. ) JAMAC. {Ornith.) Cet oiseau, le même que le jamacaii de Marograve , page 198, est Y oriolus jamacaii de Linnœus . le carouge jamacai de Daudin, le petit cul-jaune de Cayenne ou carouge du Mexique , planche enluminée de Buffon , n." 5. (Ch.D.) JAMACARU. {Bot.) Nom brésilien d'une espèce de cacte, cité par Pison et Marcgrave. Il est de la section des cierges. (J.) JAMAHEN. {Bot.) Nom caraïbe d'un médicinier des An- tilles, jatropha multifida , cité, d'après Surian, dans l'herbier de Vaillant. (J.) JAMAÏQ)UE. {Conchjl.) Nom que les marchands donnent assez souvent à la venus de Pensylvanie. Voyez Vénus. (DeB.) JAMAR. {Conchyl.) Adanson , Sénég. , pag. 83 , pi. 6. C'esi le conus lilteratus de Linnaeus. (De B. ) JAMARALCION. {Ornith.) Nom donné par M. Levaillant au jacamar tridactyle. ( Cir. D.) JAMARICI. {Ornith.) Voyez, pour cette dénomination, employée par M. Levaillant, le mot Jacamar. ( Ch. D.) JAMBE, Tibia. {Enlom.) On nomme ainsi dans les insectes la pièce unique de la patte qui suit la cuisse et qui précède le tarse. Ordinairement sa longueur égale celle du fémur. Elle indique le plus souvent, par sa forme, les usages aux- quels les pattes sont destinées : ainsi elle est aplatie et ses bords sont dentelés dans les insectes fouisseurs : elle est garnie de cils roides dans les insectes nageurs; de brosses ou de poils roides, dans les abeilles dites à manchettes; d'épines ou de soies plus ou moins mobiles, dans les lépidoptères, en parti- culier chez les ptérophorcs, les teignes: de crochets aigus, dans les hydrophiles, qui s'en servent comme d'avirons pour î^^- JAM èe mouvoir au fond ou sur le Lord des eaux. La jambe desi pattes antérieures et celle des postérieures présentent souvent d'autres formes et d'autres dimensions que celles des autres paires, l'insecte s'en servant, soit pour fouir la terre ou percer les corps durs et très-solides, soit pour le rapproche- ment plus intime des sexes, soit en6n pour communiquer à son corps un mouvement plus rapide. Voyez l'article In- sectes. (C. D.) JAMBE. (Ornith.) Ce que chez les oiseaux on appelle ordi- nairement la cuisse, est composé de deux parties qu'on est dans l'usage de diviser en haut et bas de la cuisse. Le haut, ou fémur, est caché sous la peau et ne se montre point à l'extérieur. Le bas est la jambe, qui est formée du tibia, avec un rudiment plus ou moins considérable du péroné , et articulée par le haut avec le fémur et par le bas avec le tarse. Ce dernières, qui ne pose point à terre comme le lalon des hommes, et qui souvent est plus long que la jambe , se prend vulgairement pour elle-même sous le nom de patte. Le tarse est tendineux et presque toujours nu ; mais la jambe, musculeuse , surtout dans la portion qui se joint à la cuisse, est couverte de plumes , sur une certaine étendue, chez la plupart des échassiers et des nageurs, et en totalité chez les rapaces , les gallinacés et les passereaux. Les phalanges des doigts constituent seules la plante des pieds, et, vu l'absence du métatarse qui se trouve dans l'homme , l'extré- mité inférieure du tarse présente seulement autant de demi- poulies qu'il y a de doigts. Chez les oiseaux qui ont les jambes courtes, situées à l'ar- rière du ventre , près de l'anus , et dont la fonction ordinaire est de nager, comme les grèbes , les plongeons, les pingouins. les manchots , les macareux , elles sont , ainsi que les cuisses , placées dans l'abdomen , ce qui oblige ces oiseaux à tenir leur corps dans une position verticale lorsqu'ils marchent. Le flammant et les autres échassiers, qui ne nagent points mais qui, avec leur long cou, cherchent la nourriture au fond des eaux, ont, au contraire, les jambes très-longues. Voyez Armilla, au Supplément du 5.*^ volume, et Tarse. (Ch. D.) JAMBIER BLANC. {Bot.) C'est un agaric de la famille des JAM i53 Jameiers, d'environ trois pouces et demi de hauteur sur au- tant de diamètre : il est tout blanc , mais avec l'âge il prend une couleur noisette. Son chapeau est peu charnu, bombé dans le centre , et garni en-dessous de feuillets inégaux qui conservent leur blancheur. La chair de ce champignon est assez ferme, d'une saveur fade et déplaisante; cependant, donnée à des animaux, elle ne les incommode pas. Cette espèce croît en automne dans le bois de Vincennes, etc. Voyez Paulet , Traité , 2 , page 210, planche 96 , fig. 1 — 2. (Lem.) JAMBIERS. (Bot.) Cette petite famille, qui ne comprend que deux espèces de champignons du genre Agaric (voyez Fonge), savoir, le Champignon réglisse et le Jambier blanc (voyez ces noms), a été établie par Paulet. Elle est carac- térisée par la hauteur du stipè, les couleurs qui ont de l'éclat, et la chair du champignon, teinte de la couleur ex- terne et sans mauvaise qualité. (Lem.) JAMBOA. (Bot.) Selon Bomare, le citron est ainsi nommé aux Philippines. ( J. ) JAMBOE-MASSOU. (Bot.) L'acajou, cassuvium, est ainsi nommé à Java, suivant Burmann fils. (J.) JAMBOLANA. (Bot.) L'arbrisseau désigné sous ce nom par Rumph , et sous celui de jambolones par Acosta, est le jamholifera de Linnaeus. Adanson a adopté pour ce genre le nom de Rumph. D'après les descriptions il paroîtroit avoir l'ovaire adhérent au calice, et ne différer de Veugenia que par le nombre défini d'étamines, qui peut-être même n'a pas été bien déterminé, surtout dans le jamJo/ana de Rumph , que quelques-uns croient être un véritable eugenia. Quant au jamholifera de Linnaeus, il reste très -incertain. Un échan- tillon qui m'a été envoyé anciennement par M. le chevalier Banks, sous ce nom, et certifié par lui, présente un ovaire libre, au support duquel sont insérées les huit étamines. Le même est décrit et figuré, avec la même dénomination, par Vahl , dans ses Sjmbola , t. 61. Ses caractères l'éloignent de Veugenia et des myrtées , et le rapprochent du dictamnus et du calodendrum dans l'ordre des rutacées ; mais le jambolana paroît bien, d'après la description et la figure de Rumph, être une véritable myrtée. On le nomme boham-jamboulan k '34 JAM Java, suivant Burmann fils. C'est encore le jamholoins d'A- cosfa, le jawholin de Linscot. (.T.) JAMBOLONES. {Bot.) Voyez Jambolana. (J.) JAMBOjN. {Bot.) En Alsace on nomme ainsi l'onagre or- dinaire, œnothera Hennis, dont on mange les racines. (J.) JAMBON. {Conch}d.) Nom marchand d'une espèce de jambonneau , pinna saccata. (De B.) JAMBON DE SAINT-ANTOINE. {Bot.) Nom vulgaire de l'onagre bisannuelle, dont les racines se mangent dans quel- ques cantons. ( L. D.) JAMBONNEAU. {Malacoz.) Adanson , Scnég. , p.-îg. 207, établit sous ce nom un genre de mollusques bivalves, qui comprend non-seulement les véritables jambonneaux, mais encore les moules et lesmodioles. C'est aussi le nom vulgaire que Ton emploie pour désigner les coquilles du genre Pinne, à cause de leur ressemblance grossière avec un jambon. (De B. ) JAMBOO. {Ornith.) Marsden , tome 1, page 188, cite, parmi les pigeons de l'île de Sumatra, le pooni jamboo, dont Latham a fait son columha jambos, et M. Temminck sa co- lombe jamboo. Le mâle et la femelle sont figurés dans l'His- toire naturelle des pigeons, planches 27 et 28 de l'édition in-folio. (Ch. D.) JAMBOS. ( Bot. ) Ce nom d'une espèce appartenant à un genre voisin du myrte, cugenia, est devenu son nom géné- rique François, jambosier. Rumph nomme cette espèce et d'autres congénères, jambosa. C'est Veagenia jamhos des bo- tanistes, le janiboe tjeroyoe de quelques lieux de l'Inde, où une autre espèce, eugenia uniflora, est nommée jambou-oudang. (J.) JAMBOSIER. {Bot.) Voyez Eugenta. (Poir.) JAMBIJ. {Ornith.) Voyez Yambu. (Ch. D.) JAMESOxVlTE. {Min.) C'est le minéral connu et décrit sous les noms d'andalousite et de fclspath apyre. Si , comme on peut le présumer, ce n'est pas un feJspath, le second nom ne peut lui rester, car il suppose une association tout- à-fait fausse; on pouvoitdonc lui laisser le nom d'andalousile, sous lequel il étoit déjà connu. Nous convenons qu'il y a quelques inconvéniens à doimer à un m^inéra' vn nom de JAM i35 Heu , et que les avantages qui résultent de cette dénomina- tion pour son histoire, ne sont pas assez notables pour compenser ces inconvéniens ; mais, quand il l'a reçu, qu'il a étt adopté et employé par des minéralogistes dont l'opinion et les travaux sont aussi recommandables que ceux de Werner, de Bournon , etc., il y a peut-Otre aussi quelque inconvénient à le changer , surtout avant que l'espèce soit parfaitement établie et généralement admise. Voyons ce qui a été ajouté à ce qu'on savoit de cette pierre en 1804. Sa forme primitive, caractère de première valeur dans les pierres, n'est encore que présumée; ce seroit un prisme rectangulaire , à base carrée , suivant M. de Bournon , divi- sible dans le sens d'une de ses diagonales. On y admet quelques variétés de formes résultant, l'une, Vémoussée, du remplacement des angles solides par des facettes triangulaires inclinées sur la base d'environ 146°; l'autre , le périoctaèdre , produit par des facettes linéaires, remplaçant les arêtes longitudinales du prisme et également inclinées sur les pans adjacens ; enfin, une troisième, le péridodécaèdre, provenant de deux facettes linéaires, remplaçant les arêtes longitudinales du prisme, et inclinées d'environ iGo"surles pans adjacens. Ces variétés et ces mesures ont été indiquées par M. de Bournon. Il ne les donne que comme approxima- tives ; il donne aussi pour tels les rapports de 17 à 24 d'un côté de la base à la hauteur : par conséquent le caractère géométrique propre à déterminer l'espèce est toujours incer- tain. Mais , comme l'observe encore M. de Bournon , ces mesures même approximatives, et surtout cette disposition symétrique de facettes, paroissent incompatibles avec le felspath , et les caractères de cristallisation s'accorderoient alors avec les caractères chimiques et physiques pour faire séparer ces deux minéraux. M. Haiiy n'en convient pas , et dans un Mémoire inséré au tome 6, page 261, des Mémoires du Muséum d'his- toire naturelle , en rejetant les analogies qu'on a cru trouver entre la màcle et l'andalousite, il revient sur l'analogie des propriétés cristallographiques qu'on peut remarquer entre cette pierre et le felspath , dans l'incidence de M sur P, qui i3G JAM est sensiblement de 90*. M. Haiiy dit avoir observé plusieurs formes secondaires de l'andalousite qui présenteiit des faces dont les unes avoient leurs analogues dans des variétés de felspath, et les autres pouvoient être ramenées à son système de cristallisation. Le doute d'un homme tel que M. Haiiy est d'un grand poids, et ne doit pas être rejeté sans être scrupuleusement examiné. Voyons maintenant ce que nous apprend fanalyse chimi- que. Nous prenons les trois analyses les plus modernes. p Silice An <1 alousite tl Espagne ar Yauqueliii. . . 5 "^ . . . And du par alousite Tyrol F'uchs. 3o .. 25 .. And dl par lalousite .1 Tjrol Brandes. 34 56 . . 62 . . . Chaux Potasse. . . . 8 T Fer oxidé . . . . . '' . . . 6 . . 3 Eau et perte. Manganèse.. . 6 . . . A 1 5 ? . . . s 4 Ces analyses présentent une telle divergence qu'il n'est pas possible d'en tirer aucun résultat pour la détermination de l'espèce. Néanmoins, comme celle de Fuchs paroît se rapporter à la gehlenite , minéral tout-à-fait différent de l'andalousite, on doit le mettre hors de comparaison. Par conséquent nos connoissances sur la spécification de la pierre généralement nommée andalousite , sont à peu près aussi imparfaites actuellement qu'il y a douze ans. Il faut donc chercher à les préciser par des observations géométri- ques, physiques et chimiques ; et ces dernières ne peuvent avoir d'importance que lorsqu'on sera sûr qu'elles auront été faites sur la même espèce de minéral, ce qui est assez dou- teux pour celles que nous venons de rapporter. L'histoire de l'andalousite a pris beaucoup d'extension sous le rapport de la géographie minéralogique ; mais nous craignons encore cette extension sans critique qui lie à une même espèce des minéraux mal connus. Nous ne citerons JAN '57 donc que celles qui nous paroissent s'appliquer réellement à des minéraux analogues à l'andalousite d'Espagne et du Forez , qui ont généralement une couleur d'un rouge sale , tirant sur le violet. Tels sont les minéraux semblables par la couleur et les autres propriétés observées à Herzogau dans le Haut-Palatinat ; à Bodenmaïs, en Bavière; à Killeny, dans les environs de Dublin, etc. Voyez Andalousite et Macle. (B.) JAMMA. (Bot.) Ce nom japonois, employé fréquemment par Kaempfer, est un adjectif préposé à d'autres noms, et désignant une espèce sauvage ou montagnarde, ou plus petite , ou enfin inférieure en quelque point à l'espèce principale à laquelle on la compare. Ainsi , parmi les sau- vages sont le jamma biidu , espèce de vigne ; le jamma hulà ou corchorus japonicus , le jamma sarsio ou fagara piperita, le jamma goho ou phytolacca octandra; le jamma momu , qui est un pêcher ; le jamma ninsin ou chœrophyyllum scahrum S le jamma osjiroi , qui approche du lis blanc ; le jamma tsulahki , variété du camellia japonica. Les plantes des mon- tagnes sont le jamma imo ou dioscorea japonica, le jamma toosini ou sambucus montana de Kœmpfer. Parmi les plantes qui aiment l'eau, sont le jamma simira ou cornus japonica, le jamma bofu ou peucedanum japonicum. Ces exemples , ex- traits des ouvrages de Kœmpfer et de M. Thunberg, qui en contiennent beaucoup d'autres, suffisent pour donner une idée de l'emploi et de la valeur de ce prénom. (J.) JAMMA-JURI. {Bot.) Voyez Juki. (J.) JAMMA -SAKUSO. {Bot.) Nom japonois de Vhemerocallis cordata, suivant M. Thunberg; mais Gœrtner doute , d'après son fruit, que ce soit un hemerocallis. (J.) JAMMANA. {Bot.) Nom brame du mail-ombi des Mala- bares , antidesma sjli^estris de M. de Lamarck. ( J. ) JAMMANl. {Bot.) Nom de la pomme d'acajou, cassu- i>ium, dans le Cachemire, suivant Cossigny. (J. ) JAMOGJ. {Bot.) Voyez Gai, Koo. (J.) JAMONE. {Bot.) Voyez Bois de jamone. (J.) JAMROSADE (Bot.), un des noms du jambosier, eugenia. (J.) JAN. {Bot.) Voyez Ajonc. (J.) »58 JAN JAN JAN MARAP (Bot.), nom d'une gramiuée , siipa erguens , à Java, suivant Burmann. (J.) JANACA. {Mamm.) Dapper parle sous ce nom d'un ani- mal de la grosseur d'un cheval, qui a des cornes, et qui ap- partient sans doute au groupe des antilopes; il est roussàtre et tacheté de blanc. (F. C.) JANAGI. (Bot.) Nom japonois du saule, selon Ka?mpfer et M. Thunberg. Le cerisier est nommé janangi. (J. ) JANDIROBE. (Bot.) La plante du Brésil citée sous ce nom par Bcmare , paroît être la même que le Nandiroba. Voyez ce mot. ( J. ) JANDOU. {Ornith.) Pour l'oiseau dont La Chesnaye des Bois parle sous ce nom, d'après Lact , pages 492 et 554, en citant Ruysch , de Avibus , page 1^5 , voyez Yandou. (Ch. D.) ' JANFREDRIC. {Crnilh.) Le merle, ainsi nomme au cap de Bonne-Espérance, d'après son chant, a été décrit par M. Levaillant, page 36 du troisième volume de FOrnithologic d'Afrique, où cet auteui* en a fait figurer, planche 111, le mâle 'idulte et dans son jeuae âge. C'est le turdus phcenicurus de Lalham. (Ch. D.) JANFRU. (Ichthfol.) A Malte , on appelle ainsi le rason , corjphccna no'.acula, Linnaeus. Vo3'^ez Rason. (H. C.) JANG. [Mamm.) Animal fabuleux des Chinois, qui res- scmbleroit à un bouc, seroit privé de bouche et se nourri- roit de l'air qu'il respire. C'est le père Navarette qui, dans sa Description de la Chine, rapporte ces détails. (F. C.) JANGOMAS. [Bot.) L'arbre de ce nom décrit et figuré par Bontius parmi les productions naturelles du Brésil, publiées par Pison , paroît être absolument le même qui est mentionné dans les Plantes d'Egypte de Prosper Alpin, sous le nom de paliurus Athenœi , et qui est un jujubier, ziziphus spinaChristi de Willdenow. (J.) JANIE , Jania. (Corail.) Subdivision générique, établie par M. Lamouroux, dans son Histoire des polypes flexibles, pour quelques espèces de véritables corallines qui n'en dif- fèrent réellement qu'en ce que les divisions des rameaux se font toujours par dichotomie, tandis que dans les coral- lines c'est par Irichotomie , et que les articulations, au lieu JAN 139 d'être comprimées comme dans celles-ci, sont presque tou- jours cylindriques; du reste ce sont absolument la même orga- nisation et les mêmes usages , puisque ce qu'on nomme la coralline de Corse est quelquefois presque entièrement com- posé de janies. M. Lamouroux en compte six espèces: la Janie bossue, Jania gilbosa , qui a ses articulations renflées dans le milieu et qui vient de la mer Rouge; la Janie pygmée, Jania pygmea, du cap de Bonne- Espérance , dont les rameaux, divergens, sont composés d'articulations inégales, flexueuses et rugueu- ses. et qui est d'un violet rougeàtre ; la Jame peime , Jania pumila , dont les rameaux subulés ont les articulations supé- rieures très- longues, et qui vient de la mer Rouge et de l'Inde; la Janie pédoncui.ée, Jania pedonculata, de l'Austra- lasie, qui a ses pédoncules courts, ses rameaux, tronqués, ses ovaires pyriformes et comme pédoncules ; la Janie vekru- queuse , Jania verrucosa. de l'Amérique méridionale , et dont les rameaux roides, peu nombreux, ont les articulations alongées, couvertes de pustules verruqueuses. La Janie hodge (Jania rubens, EU., Corail., tab. 24, e , E) , espèce commune dans nos mers, et qui est reconnoissable à sa couleur et à ses articulations en forme de massue; la Janie corniculée, Jania corniculala, Linn. , Gmel. , qui est aussi de nos mers, et dont les articulations, un peu comprimées, se terminent de chaque côté par des appendices sétacés plus ou moins longs. (DeB.) JANIPABA. {Bot.) Marcgrave désigne sous ce nom brési- lien le génipayer. genipa de Plumier: il est dit dans le Re- cueil des voyages, que son fruit , de la forme d'une orange , a le goût du coing, et qu'on l'emploie avec succès contre la dyssenterie. Son suc , d'abord assez blanc , noircit bientôt et peut servir pour faire de l'encre. (J.) .JANIPARANDIBA. (Bot.) Voyez Japarandiea. (J.) JANIPHA, Janipha. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, monoïques, de la famille des euphor" liacées , de la monoécie décandrie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel: Des fleurs monoïques; un calice simple, campanule, à cinq divisions; point de corolle : dans les fleurs mâles, dix étaïuines libres , insérées sur les bords d'un ^40 JAN disque charnu: cinq alternes plus courtes, dans les fleurs femelles: un ovaire supérieur, à trois sillons, chargé de trois styles bifides. Le fruit est une capsule à trois coques monospermes. Ce genre a été séparé des jatropha, dont il faisoit partie : on l'en distingue particulièrement par ses fleurs pourvues d'un seul calice, par les étamines libres ; il renferme quel- ques espèces très-importantes, tel que le manihot ou manioc, que l'on cultive dans les serres de quelques jardins de bo- tanique. Janipha manihot: Janipha manihot, Linn.,Spec., Pluken. , Almag. , tab. 2o5 , fig. i ; J. Bauh. , Hist. , 2 , pag. 794 ; Icon. , Merian, Surin., 4, fig. 4,5; Sloan., Jam. Hist., 1 , tab. 85 ; vulgairement Manioc , Manioque , Magnoc. Arbrisseau ori- ginaire des contrées chaudes de l'Amérique , extrêmement intéressant par ses racines alimentaires, lorsqu'elles ont été convenablement préparées; elles sont charnues, tubéreuses, au moins de la grosseur du bras, remplies d'un suc laiteux, poison mortel , très-violent. Sa tige est ligneuje , tortueuse , glabre, pleine de moelle, haute de six à sept pieds; les ra- meaux garnis de feuilles alternes, pétiolées , profondément palmées, de trois à sept lobes lancéolés , aigus, entiers, longs de cinq à six pouces ; les fleurs disposées en grappes lâches , composées , pédonculées ; le calice de la corolle rougeâtre ou d'un jaune pâle ; l'ovaire presque globuleux ; trois stigmates presque sessiles et bifides. Le fruit est une capsule sphérique, un peu trigone, à six angles ou crêtes ■un peu saillantes , glabre , un peu ridée , à trois coques , renfermant chacune une semence luisante, de la grosseur de celles du ricin. Cet arbrisseau, originaire de l'Amérique, est aujourd'hui répandu, parla culture, depuis la Floride jusqu'à la Terre Magellanique , dans plusieui^ contrées de l'Asie et de l'Afri- que. On en distingue un grand nombre de variétés relatives à la grosseur des racines, à la couleur des tiges et des fleurs, à la qualité de la fécule qu'on en obtient. On paroît pré- férer les variétés qui ont une teinte de rouge ou de violet, et qui sont aussi les plus communes. L'intérieur des racines est toujours d'une grandç blancheur; il est rempli d'un suc 'JAN 141 laiteux frès-abondant, poison très-subtil, mais qui disparoit entièrement par la cuisson. La multiplication du manioc est facile , sa croissance rapide, son produit abondant. On le mul- tiplie plutôt de boutures que de graines, en les plaçant à trois ou quatre ])icds les unes des autres, dans une terre très-meuble et profonde, afin d'en obtenir de plus grosses racines. Il faut au moins un an pour qu'elles soient parvenues à toute leur perfection : on ne peut guères les conserver en terre plus de deux ans ; alors elles deviennent dures ou se pourrissent. Elles acquièrent la grosseur et la longueur de Ja cuisse , quand la terre est bonne, la saison favorable et la culture convenable. Au reste, le manioc s'accommode assez bien de tous les terrains, pourvu qu'ils soient bien aérés; il est bien moins sujet que le blé, le maïs, le riz, etc., aux variations de l'atmosphère et aux ravages des animaux : cependant les fourmis et quelques autres insectes lui sont souvent nui- sibles. Le poison dangereux dont les racines du manioc sont pénétrées , auroit dû éloigner toute idée de l'employer comme substance alimentaire; mais l'industrie humaine a su convertir ces racines en une production précieuse, en pré- parant avec elles une nourriture abondante et salubre, après avoir trouvé le moyen de les dépouiller du suc vénéneux qu'elles renferment. Dès que le temps de faire la récolte du manioc est arrivé, on ébranche sa tige, on donne quelques coups de pioche autour des racines , et, sans beaucoup d'efforts, on les enlève avec la main et on les sépare de leurs tiges; on les racle d'abord avec un couteau, puis on les lave et on les râpe. Dans les premiers temps, avant l'usage du fer, les indigènes de l'Amérique méridionale ràpoient le manioc sur des pierres hérissées d'aspérités , le plus souvent sur d es laves volcaniques ; depuis on a substitué à ces pierres des râpes de fer. Aujour- d'hui on fait usage d'un moulin de bois , allant à bras d'homme ou par le moyen d'un cheval. Les meules sont garnies de clous à tête pointue et quadrangulaire ; quel- quefois ce sont deux ou trois cylindres de bois, tournant en sens contraire par un mouvement commun : leur surface est également garnie de clous, ou d'une feuille de tôle dis- 143 .TAN posée en râpe. L'essentiel, dans cette opération, est que le manioc soit promptement réduit en parcelles très-petites. On met Tespèce de pâte qui en résulte dans des sacs faits avec des nattes ou de la toile, et on la soumet, pendant plusieurs heures, à Taction d'une forte presse, qui en exprime presque tout le suc. Ce qui reste se nomme cassave , laquelle, séchée convenablement, peut se conserver long-temps, mais à laquelle on fait ordinairement subir de suite une des deux préparations suivantes. La première , et en même temps la plus simple, tend à former ce qu'on appelle farine de cassave , farine de manioc, couaque. Pour la fabriquer, on met dans une bassine plate de cuivre, de quatre pieds de large et de sept à huit pouces de profondeur, placée sur un feu un peu vif et égal, de la râpure de manioc, et on la remue continuellement. Cette râpurc se réduit en grumeaux, perd toute son humidité, cuit et se colore. L'odeur savoureuse qui s'en exhale , et sa couleur un peu roussàtre, annoncent la fin de l'opération. Alors on diminue le feu; on enlève rapidement la farine de cassave avec une pelle, et on l'étend sur des toiles, où elle se refroi- dit ; puis on la renferme dans des barils, et on la conserve pour l'usage. Elle est encore bonne au bout de quinze ou vingt ans, quand on la tient à l'abri de l'humidité. On la mange en la faisant bouillir un instant dans du bouillon de viande ou de poisson, dans du lait, ou simplement, comme le font les Nègres , en la délayant dans de l'eau chaude et en y ajoutant quelques grains de sel : elle gonfle prodigieu- sement. 11 en faut au plus une demi- livre pour nourrir l'homme le plus vigoureux pendant une journée. Mais la préparôition la plus usitée du manioc est celle qui consiste à former \e pain de cassave , ou la cassave proprement dite. Cette préparation s'exécute en couvrant de deux doigts d'épaisseur de cassave fraîche un disque de fer monté sur trois pieds, et en la comprimant avec une spatule de bois, puis en mettant ce disque sur un feu doux. Les grains de râpure, qu'il ne faut pas remuer, s'attachent les uns aux autres en cuisant; leur épaisseur diminue de plus de moitié; ils prennent la forme d'une galette ou d'un large croquet, qu'il faut avoir soin de retourner, afin de donner aux deux sur- JAN U5 faces un égal degré de cuisson. Lorsque la galette est sufTi- samment cuite, on l'enlève de dessus le disque au moyen d'une lame de couteau, et on la laisse refroidir à l'air, où elle achève de prendre une consistance sèche, ferme, aisée à rompre par morceaux : elle se mange sans sel, comme la pain, avec les viandes, le poisson, les fruits, etc. Plus la cassave est mince , plus elle est délicate et devient croquante : elle est plus savoureuse lorsqu'on lui laisse prendre une couleur rouge. Les femmes créoles la mangent de pré- férence au pain de froment, lorsqu'elle est sèche, mince et bien unie. La farine de cassave, mêlée par égale portion avec celle de froment, donne un pain plus blanc, plus savou- reux que celui qui est de froment pur : le même mélange est également propre à faire un biscuit très-bon à embar- quer. On apprête encore avec la cassave un mets nommé langon : on le trempe un peu dans l'eau froide, et on le jette ensuite dans de l'eau bouillante. On remue le tout, et il en résulte une sorte de pâte ou de bouillie , qui est la nourriture la plus ordinaire des esclaves noirs ; elle est saine et légère. On nomme matelé du langon dans lequel on mêle du sucre ou du sirop ; on en donne aux Nègres quand ils sont malades. La préparation connue plus parti- culièrement sous le nom de galette de manioc^ est mauvaise, et devroit être tout-à-fait abandonnée : ce n'est autre chose qu'une espèce de cassave épaisse et mal cuite, susceptible de se moisir promptement, et de contracter un goût désa- gréable. On donne le nom de cipipa à une sorte de fécule très-fine que fournit le manioc , et qui est entraînée avec le suc des racines lorsqu'on les presse ; elle est de la plus grande finesse , d'un très-beau blanc : on l'emploie pour empeser le linge. On la nomme aussi moussache. Pour l'obtenir , il ne s'agit que de décanter l'eau , après -l'avoir laissée reposer quelque temps, et de laver à plusieurs eaux la substance amilacée qui en occupe le fond. On en compose des espèces d'échau- dés et des massepains, en y mêlant du sucre. Quelques personnes font encore, avec le cipipa x'écent et mouillé, des galettes très-minces ; elles y mêlent un peu de sel, puis les font cuire au four, enveloppées de feuilles de JU JAN Jbananier ou de balisier : ces galettes sont d'un goût ircS- délicat, aussi blanches que la neige. On en fabrique aussi de la poudre à poudrer : pour cela on le laisse sécher à l'ombre en espèces de pains, comme l'amidon ; on l'écrase ensuite, et on le passe à travers un tamis fin : mais cette poudre, dit-on, brûle les cheveux à la longue. Il s'emploie encore, en guise de farine, à frire le poisson, à donner de la liaison aux sauces , et à faire de bonne colle à coller le papier. On a encore trouvé moyen d'obtenir de la racine du manioc la base de plusieurs boissons que les Galibis nom- ment vicou ,-cachivi , pnja, vouapaja. Le vicou est une liqueur acide, agréable à boire, et même nourrissante, qu'on fait en mêlant de Fcau avec une pâte en état de fermentation , composée de cassaves et de patates râpées : on ajoute du sucre à cette boisson. Le cacliiA est enivrant, et a presque le goût du poiré. On prépare cette liqueur en faisant bouillir en- semble, dans de l'eau, la ràpure fraîche d'une variété de manioc nommée cachivi , quelques patates, et souvent un peu de jus de canne à sucre, puis en laissant fermenter ce mé- lange environ quarante-huit heures. Cette boisson, prise aA'ec modération , passe pour apéritive et diurétique. Le paja est une boisson fermentée , que son goût rapproche du vin blanc. On la compose avec des cassaves récemment cuites, qu'on amoncelé pour qu'elles se moisissent, qu'on pétrit en- suite avec quelques patates , et auxquelles on ajoute une quantité d'eau suffisante : ce mélange doit fermenter au moins pendant deux jours. Enfin, le vouapaja est une autre espèce de liqueur ana- logue aux précédentes. Pour la faire, on prépare la cassave plus épaisse qu'à l'ordinaire, et quand cette cassave est cuite à moitié, l'on en forme des mottes qu'on empile les unes sur les autres, et qu'on laisse ainsi entassées jusqu'à ce qu'elles acquièrent un moisi de couleur purpurine : on pétrit quel- ques-unes de ces mottes avec des patates ; puis on délaye la pâte dans de l'eau , et on laisse fermenter ce mélange pen- dant vingt -quatre heures. La liqueur qui en résulte, est piquante comme le cidre, et provoque des nausées; plus elle vieillit, plus elle devient violente et plus elle enivre. JAN i45 Souvent On se tforttente, ainsi que pour le vldou , âe prépa-' rer la pâte, de la délayer dans de l'eau, quand on a besoin de se désaltérer. On peut faire provision de cette pâte pour un voyage de trois semaines» On compose encore, avec le suc de manioc , un condiment pour l'assaisonnement des mets. On le nomme cabiou ou ca- pion. On le prépare de la manière suivante. Après avoir retiré la fécule et le parenchyme, on prend l'eau, on la fait bouillir et réduire à moitié , en l'écumant continuelle- înent; lorsqu'elle ne rend plus d'écume , on la retire du feu , et on la passe à travers un linge , en y ajoutant une cueil- lerée de cipipa. On fait rebouillir le tout jusqu'à ce qu'il ait acquis la consistance de sirop épais; on y ajoute du sel et quelques baies de piment : dès-lors il a perdu toute s.i faculté vénéneuse. On le verse dans des bouteilles, où il se conserve long-temps. Ce cabiou est excellent pour assaison- ner les ragoûts, le rôti, et surtout les oies et les canards: il aiguise l'appétit. Cet exposé est plus que suffisant pour faire apprécier l'importance de la culture du manioc, et toutes les ressources! qu'il fournit aux habitans de l'A-nérique. Rochefort assure qu'un arpent de terre planté en manioc peut nourrir un plus grand nombre de personnes que six arpcns qui seroient ensemencés du meilleiT froment. Les feuilles de manioc, hachées et cuites dans l'huile, se mangent, dit-on , en ma-« nière d'épinards, dans les Indes et en Amérique. La ràpure de la racine, toute fraîche, passe pour résolutive et propre à guérir les ulcères. Le suc exprimé de la racine râpée du manioc est urt poison des plus violens : il ne faut que quelques minutes pour qu'il agisse et donne la mort. On rapporte que les Indiens, persécutés par les Espagnols, s'en servoient pour se faire mourir. M. Fermin a présenté, en 17^4, à l'académie de Berlin , des expériences faites à Surinam sur le lait ex- primé des racines de manioc. Ce médecin a fait périr, dans l'intervalle de vingt-quatre minutes, des chiens et des chais auxquels il a donné ce suc en une dose médiocre, telle que celle d'une once et demie. Les symptômes qui précédoicnt une mort si prompte, étoient des envies de vomir, des ;j4, 10 146 JAN anxiétés , des mouvemens convulsifs , la salivation , et une évacuation abondante d'urine et d'excrémens. Ayant ouvert l'estomac de ces animaux, M. Fermin y trouva la même quan- tité de suc qu'ils avoient avalée, sans aucun symptôme d'in- flammation, d'altération dans les viscères, ni de coagulation dans le sang : d'où il conclut que ce poison n'est ni acre ni corrosif, et qu'il n'agit que sur le genre nerveux; ce qui fut encore confirmé par une expérience faite sur Un esclave empoisonneur, auquel il fit prendre trente-cinq gouttes de ce suc, qui furent à peine descendues dans son estomac, qu'il poussa des hurlemens affreux , et donna le spectacle des contorsions les plus violentes, suivies d'évacuations et de mouvemens convulsifs, dans lesquels il expira au bout de six minutes. Trois heures après, le cadavre fut ouvert : on n'y trouva aucune partie offensée ni enflammée; mais l'es- tomac s'étoit rétréci de plus de la moitié : d'où il paroif. que son principe vénéneux réside essentiellement dans une matière vt htile , qui disparoit lorsque cette racine a subi l'action du feu. Le Janipha Lcrjlingii, Kunth in Humb. et Bonpl., Noi: gen., 2, pag. 107; Jatropha janipha , Linn., Lœfl., Itin. éd. germ. , 397; Jacq. , Amer., tab. 162, fig. 1, est très-rapproché du janipha manioc. Cet arbrisseau contient un suc glufineux qui a l'odeur des feuilles du noyer. Ses feuilles sont remarquables par les sinuosités dont sont creusés leurs lobes latéralement. Cette plante croit dans les environs de Carthagène. Sa racine est tubéreuse comme celle des asphodèles. Janipha fétide: Janipha fwtida , Kunth , l. ci; vulgairement Mercymarona. Grand arbre du Mexique, dont le bois est blanc, l'écorce cendrée; les rameaux pourpres, garnis de feuilles glabres, membraneuses, en cœur, à trois découpures oblongues, aiguës, entières; les grappes mâles sessiles , pres- que simples, terminales, chargées de fleurs pédjcellées , ex-' halant une odeur fétide. Les capsules sont ovales, longues d'un pouce , à trois coques monospermes ; les semences brunes. Janipha a fedilles demarronier ; Janipha œsculifolia , Kunth , ^ c. , tab. 109. Arbre de la baie de Campèche , dont les ra- meaux sont glabres, presque cylindriques; les feuilles Ion- JAN 147 guement pétiolées , palmées, divisées en sept lobes ovalcs- oblongs, très-ghibres, entiers; les deux extérieurs très-petits; les fleurs verdàtres, pendantes, pédicellées , unilaténdes , de la grandeur de celles de la perce-neige, disposées en épis axill lires, solitaires, longs d'environ deux pouces. Les fruits sont ovales-globuleux, et pendans. Janipha piquant : Janipha urens , Poir. ; Jafropha urens , Linn. ; Jacq.. Hort. , tab. 21 ; Pluken. , Pinf., tab. 220, fig. 5. Espèce remarquable par les poils roides et piquans dont toutes ses parties sont hérissées. Sa tige est droite, médiocrement ligneuse , haute de deux à quatre pieds; les feuilles en cœur, partagées en cinq lobes ovales, acuminés, dentés en scie; les fleurs blanches, médiocrement pédicellées, disposées en cimes assez lâches vers l'extrémité des rameaux. Cette espèce croit dans l'Amérique méridionale. Il existe encore plusieurs autres espèces de janipha, men- tionnées dans les auteurs sous le nom de jalropha : elles sont ou moins connues, ou moins importantes sous le rapport de leur emploi. (Poir.) JAMRE, Janira. (Araclinoïd.) Genre voisin des béroës , établi par M. Ocken , tom. 1 . pag. i33, de son Système de zoologie, pour quelques espèces de ce genre qui ont les nageoires longitudinales, la bouche pédiculée et deux tenta- cules branchiaux : il rapporte à ce genre les beroe priscus et hexagona de Linnœus. (De B. ) JANOGI , KAWA-JANOGI (Bot.) -. noms japonois du saule blanc, suivant Kaempfer. M. Thuuberg le nommeja/iflgz. (J.) JANODARE. {Mamm.) C'est le même nom que jaguar. (F. C.) JANQUETI. (Jc/i/hjoL) Sur la côte de la Ligiiric, du temps de Gesner, on nommoit ainsi les petites sardines. Voyez Clupée. (H. C. ) JANRAIA. (Bot.) Plumier avoit établi ce genre en mé- moire de Jean Rai , célèbre botaniste anglois. Linnœus , en faisant une inversion, l'a nommé rajania. ( J. ) JANSCHUF. {Ornith.) Les Septante traduisent par ibis ce nom hébreu, qui s'écrit aussi JL.nschup , tant dans les livres de Muyse que dans les prophéties d'Isaïe , XXXIV, 2; mais Buffon prétend que cette traduction est fautive , parce U8 JAN qu'il s'agit d'un oiseau de nuit dans l'endroit où Ton trouve ce terme. ( Ch. D.) JANSIBAND. (Bot.) Voyez Japatri. (J.) JANSOUNA {Bot.) , nom languedocien de la grande gen- tiane , selon M. Gouan. (J. ) JANTHINE, Janthina. {Malacoz.) Genre bien distinct^ établi par M. de Lamarck pour un animal mollusque dont la jolie coquille, d'une feinte violette plus ou moins foncée , avoit été placée par Linnaeus dans son genre Hélix, sous le nom spécifique de janthina, qui indique sa couleur, et qui a été adopté par la très- grande partie des zoologistes modernes. M. G. Cuvier, dans son Règne animal, a cependant cru de- voir n'en former qu'un sous-genre du genre qu'il a nommé Conchylie , et dans lequel il a réuni les ampullaires et les phasianelles. Cela prouve que, quoique cette coquille, et même son animal , se soient présentés assez souvent aux obser- vateurs, celui-ci n'est pas encore assez complètement connu pour qu'on puisse assigner à ce genre une place dans le Sys- tème ; et, en effet, on trouve beaucoup de vacillations à son sujet dans les auteurs, les uns en faisant presque un ordre distinct , tandis que les autres n'en font pas même un genre . comme nous venons de le dire de M. Cuvier, qui , il esf vrai , n'a encore été imité par personne. Le corps de la janthine est assez globuleux, comme l'in- dique la forme de la coquille, et la partie viscérale est fort petite comparativement à celles de la tête , de la poitrine et du pied. 11 est enveloppé, comme à l'ordinaire, par une membrane ou manteau fort peu épais, et dont le bord libre fait le tour du pédicule du pied ; mais il est excessivement mince et peu saillant en arrière : en avant et en-dessus il forme une avance assez considérable , à peu près arrondie , dont le bord est un peu épaissi en bourrelet, mais sans qu'il y ait aucune trace d'une saillie plus grande à droite qu'à gauche , ou d'un commencement de canal. C'est sous cette partie antérieure du manteau que se trouve la cavité bran- chiale , dont nous parlerons plus loin. Le corps se continue en avant sans aucun rétrécissement sensible pour former la tête : cette tête paroît considérable à cause du grand déve- loppement de la masse buccale , située entre le bord anté- JAN 149 rieur du manteau et celui du pied , qu'elle déborde fortement. On la voit terminée un peu en-dessus par un orifice arrondi , dont les bords sont plissés circulairement , comme le reste de la tête ou de la racine de la trompe ; à sa base sont des tentacules fort distans, assez gros, coniques, et qui offrent cette singularité que chacun est véritablement double ou bifurqué jusqu'à la base : ces divisions sont assez incomplè- tement contractiles; et, en effet, elles laissent à leur sur- face de gros plis transversaux. Toutes deux sont sur la même ligne : l'externe est la plus grosse et la plus longue ; mais elle ne montre pas plus de trace d'yeux que l'interne, et cependant, si cette division étoit l'analogue du pédoncule oculaire de certains genres plus ou moins voisins, ce seroit elle qui devroit porter l'œil. Je n'ai pu cependant apercevoir de traces de cet organe à la base des tentacules, et aucun, auteur n'en fait mention. Le corps , à la partie inférieure ^ se prolonge pour former le pied ; son pédoncule , ou la réu- nion avec la masse supérieure , est fort considérable , très- épais et très-musculeux : sur ses parties latérales, au-des- sous du bord du manteau , existe de chaque côté une lame musculo - cutanée , arrondie, assez grande, et dont le bord est lacinié par des papilles tentaculiformes; entre la masse buccale et le pied est un gros pli transverse comme bulleux. Le pied lui-même n'est pas grand, mais il est fort épais et très-musculeux : il a un peu la forme d'une ventouse , en ce que , convexe en-dessus , il est fortement excavé en-dessous, et ses bords un peu sinueux sont presque tranchans. C'est de la face supérieure et postérieure de ce pied que paroît sortir la masse vésiculeuse qui fait le principal caractère de ce joli mollusque; c'est, dit -on, une sorte d'écume subcartiiagi- neuse , composée de cellules ou d'utricules qui peuvent se gon- fler ou se contracter à la volonté de l'animal. D'après ce que j'ai vu , il est vrai , sur un individu conservé depuis assez long- temps dans l'esprit de vin, cette masse ressembleroit beau- coup à du tissu cellulaire un peu gélatineux , et n'ofTriroit aucun indice d'être le moins du monde cartilagineuse. Quant à son point d'attache, ce qui serviroit à en faire connoître l'analogue, les observateurs me paroissent varier , et je n'ai pu, par accident, voir rien de bien certain à cet égard sur le seul individu que j"ai observé. Forskal dit qu'elle est attachée au uianteau de Taniuial; M. Bosc semble annoncer que c'est de la partie antérieure du pied, qu'il dit plate, que sort la vésîcule, pour se prolonger ensuite bien au-delà du pied ; tandis que M. Cuvier décrit cette vésicule comme située sous le pied , et la regarde comme l'analogue de l'opercule des autres mollusques pectinibranches. S'il en étoit cîinsi, ce seroit à la partie supérieure du pied que de- vroit être l'attache de la vésicule ; et, en effet, il me semble î'av ).r vue au-dessus et en arrière du pied , à la face posté- rieure de son pédoncule ; mais c'est ce que je ne voudrois pas assurer. Toute cette masse du corps de la janthine peut être con- tenue dans une coquille globuleuse fort mince , dont le dernier tour est beaucoup plus grand que tous les autres réunis, et qui se termine par une ouverture très-grande, un peu modifiée par l'avant-dernier tour, subanguleuse, sou- vent échancrée au milieu du bord droit, et dont la colu- melle , prolongée et saillante au-delà de l'ouverture, forme à elle seule tout le bord gauche. L'organisation de la janthiiie , que nous venons de consi- dérer extérif urement , a du reste beaucoup de rapports avec celle des mollusques céphaîés asiphobranches operculés. Nous n'avons rien à ajouter à ce que nous avons dit de l'enveloppe extérieure et des organes des sens ; nous nous bornerons à dire, de l'appareil de la locomotion , que les muscles rétracteurs du pied ou de la columelle sont fort considérables : il en est de même de ceux de la masse buccale, car leur disposition est tout-a-fait celle des autres gastropodes. La préhension des alimens est exécutée au moyen d'une sorte de trompe extensible, fort grosse et fort longue, à l'entrée de laquelle sont deux lèvres subcartilagineuscs, verticales , presque tran- chantes. Entre elles en existent deux autres un peu plus grosses, et qui sont hérissées de petits crochets recourbés en dedans. A la face inférieure de la cavité buccale est un petit renflement linguiil. Tout cet appareil forme une masse pour- vue des muscles extrinsèques et intrinsèques ordinaires, et qui égale presque la masse des viscères proprement dits. Il y a deux paires de glandes salivaircs. L'une , libre et JAN i5i flottante, quoique assez longue, est blanche; elle se termine par un canal excréteur excessivement fin au bord antérieur de la trompe : l'autre , qui accompagne l'œsophage , est brune ; elle se termine au-dessus de la cavité et presque à l'endroit où il prend son origine. L'œsophage commence, comme de coutume, à la partie supérieure de la masse buccale; après un premier petit ren- flement, il se rétrécit jusqu'à ce qu'il soit arrivé sous le cœur et au commencement de la masse hépatique , dans laquelle il pénètre. Là il se renfle en un premier petit estomac globu- leux , membraneux, puis en un second à parois un peu plus épaisses ; c'est de celui-ci que naît l'intestin , qui est très-court, et qui se recourbe presque de suite, se porte en av^nt et de gaurhe à droite, pour se terminer dans la cavité branchiale à droite de la branchie. Le foie, qui enveloppe dans sa partie antérieure l'estomac et le canal intestinal, se prolonge en arrière , de manière à occuper entièrement les tours de spire, si ce n'est l'avant- dernier et le dernier. L'organe de la respiration est contenu dans une grande cavité, située, comme à l'ordinaire, au-dessus de la masse viscérale , et s'ouvrant à l'extérieur par une large fente transversale sans trace de siphon supérieur ni inférieur. II consiste en une seule branchie longue, étroite, dirigée obli- quement de gauche à droite et d'arrière en avant, attachée au plancher de la cavité branchiale : elle est composée de deux rangs de denticules appliqués l'un sur l'autre. Le sang, qui y est arrivé, comme dans les mollusques de cet ordre , par une grosse artère branchiale et ses subdivi- sions , en sort par une veine qui se porte en arrière et s'ouvre dans l'oreillette. Celle-ci est placée en avant du ventricule, qui lui-même est situé à gauche en arrière de la cavité bran- chiale. 11 est assez gros et globuleux. L'artère aorte , qui en sort, se distribue comme de coutume. On trouve un organe, dit de la viscosité, que je regarde comme appartenant à l'appareil urinaire , et situé, comme chez tous les pectinibranches , dans la cavité branchiale : il est cependant plus développé que dans la plupart des autres genres, et il produit une grande quantité de liqueur violette, i53 JAN qui non -seulement teint presque toute la peau extérieure de l'animal, ainsi que sa coquille, mais qui peut encore être rejetée en assez grande abondance pour former autour du petit animal, au moment du danger, un nuage qui le cache, comme la sèche le fait avec son encre. L'appareil de la génération paroit être partagé sur deux individus et être fort rapproché de ce qui a lieu dans les buccins ; la verge est cependant beaucoup moins déve- loppée. Le système nerveux ne paroit non plus rien offrir de Lien remarquable. Le cerveau consiste en deux assez gros ganglions sus-oesophagiens, réunis par une commissure trans- versc , et communiquant avec deux autres plus petits, placés presque en-dessous, d'où naissent les nerfs du pied. Les janthines habitent la haute mer dans tous les pays chauds; lorsqu'elle est calme, on les voit voguant à sa sur- face, la coquille en bas, le pied et sa bulle en haut, et formant quelquefois des bandes assez étendues. Il est pro- bable qu'elles n'ont besoin d'aucun effort musculaire pour se maintenir ainsi à la surface de l'eau , et que les vésicules de leur pied font l'effet d'une vessie hydrostatique ; mais alors elles doivent être nécessairement le jouet du vent le plus léger et du moindre courant , ce qui n'a pas lieu pour les autres mollusques qui peuvent ainsi nager à la surface de l'eau, à moins que d'admettre que le pied a aussi quelque action, ce qui me sembleroit probable , ou mieux, que les appendices latéraux de ce pied servent de nageoires. Quoi qu'il en soit, au moindre danger, ou lorsque le calme cesse, Je petit animal rentre sa tête dans sa coquille , contracte ses vésicules, soit en les forçant de rentrer dans le test avec le pied, si elles sont attachées à la partie postérieure, soit en agissant directement sur elles, si leur attache est sous le pied lui-même et dans le creux qu'il forme; mais, de quel- que manière que ce soit , l'air de ces vésicules ne peut être ni absorbé ni rejeté. Par la diminution de volume, sa pesan- teur augmente; il tombe plus ou moins au fond de l'eau. Mais peut-il ramper sur le sol, ou au moins s'y fixer? La pre- jnière supposition n'est pas probable ; mais je ne serois pas éloigné de croire que Li. seconde fût vraie, tant le pied a la JAN i53 forme de ventouse : c'est un sujet d'observations pour les per- sonnes qui seront à portée d'en faire sur ces animaux. Les jan- thinesse nourrissent très-probablementde substances animales; mais c'est encore un point de leurs mœurs sur lequel nous n'avons pas de renseignemens. Nous ne connoissons pas non plus grand'chose sur leur mode de propagation. D'après ce que dit Forskal, il paroitroit que la femelle conserve ses œufs dans une sorte de matrice ou de partie renflée de l'oviducte ; du moins il en a vu plusieurs fois faire sortir de leur corps de jeunes individus, gros comme des grains de sable, et qui au microscope lui ont paru pourvus d'une coquille semblable à celle de la mère, si ce n'est pour la couleur. D'après le même observateur, il paroitroit que le jeune animal offriroit des différences plus considérables, en ce que, vers l'ouverture de la coquille, il y auroit deux lames transverses, arrondies et ciliées dans leur circonférence, dont il se serviroit comme de nageoires pour sa locomotion ; mais ces organes ne sont probablement que ces appendices que nous avons dit exister dans l'individu adulte de chaque côté du pédicule du pied , et dont Forskal ne parle pas : en ce cas son observation sur les jeunes individus confirmeroit l'idée que ces organes ser- vent à l'adulte pour la locomotion. Malgré la probabilité de ce que nous venons de dire du mode de propagation de la janthine , qui seroit ainsi ovovi- vipare, comme les paludines, M. Everard Home a publié une observation contraire, en montrant autour d'une coquille de janthine une bande glaireuse et ovifère qu'il supposoit venir de l'animal; il s'en est servi pour prouver que cet animal ne touche pour ainsi dire jamais le sol, et que la nature lui a donné la faculté d'enrouler ainsi ses œufs autour de sa coquille. D'après les observations de M. Bosc , qui a eu l'occasion d'en voir un grand nombre, les janthines sont éminemment phos- phoriques; elles servent de nourriture aux poissons et aux oiseaux. La liqueur violette qu'elles produisent, pourroit très-bien être employée comme celle de la pourpre, avec laquelle elle a sans doute beaucoup d'analogie. Ce que l'on connoit de l'organisation et des mœurs de la janthine, suffit pour montrer qu'elle doit former un genre ï54 JAN bien distinct de tous les genres connus jusqu'ici, sous le double rapport de l'aninial et de la coquille : quant a la famille à laquelle ce genre doit appartenir, cela est peut-être un peu plus difficile à décider ; cependant il me semble que c'est avec les trochus qu'il a le plus de rapports. Les caractères de ce genre pourront donc être exprimés ainsi : corps globuleux, peu gibbeux , pourvu d'un pied en forme de ventouse, accompagné d'une masse vésiculeuse , et sur les côtés d'une paire d'appendices ciliés et natatoires; tête fort grosse, avec une longue trompe et deux tentacules doubles, inégaux, coniques et subcontractiles ; cavité bran- chiale s'ouvrant à l'extérieur par une très-large fente sans trace de canal supérieur ou inférieur ; sexes séparés. Coquille globuleuse ou ventrue, fort mince, dont l'ouver- ture très-grande, un peu modifiée par ravant-dernier tour, est subanguleuse , entière, à bords tranchans , et dont la colu- melle, prolongée et saillante au-delà de l'ouverture, forme à elle seule tout le bord gauche. Je connois déjà, grâce à la complaisance de M. le colonel Mathieu , qui a eu la bonté de me les envoyer , quatre espèces dans ce genre ; toutes quatre ont été recueillies par lui sur les côtes de l'île de France, où elles ne paroissent qu'a une cer- taine époque de l'année, et où il les a observées pendant long-temps en les mettant dans des baquets pleins d'eau de mer. 11 s'est assuré, par exemple, qu'il est impossible aux janthines de se submerger, et qu'elles sont forcées de rester suspendues à leur vésicule cloisonnée. M. Mathieu parle ce- pendant d'un mouvement régulier et isochrone du pied de l'animal, qui s'étale à la surface de l'eau, et qui porteroit à penser que la locomotion de celui-ci s'exécute par l'action de ce pied , un peu comme dans les limnées. Malheureuse- ment les notes fort intéressantes que M. Mathieu a remises au Jardin du Roi , avec un grand nombre d'animaux cu- rieux observés à l'île de France, n'ont pas encore été pu- bliées. La Janthine fragile ; Janihina fragilis , Lamk. , Enc. méfh. , pi. 466 , fig. 1 aetb. Cette espèce , qui est la plus commune dans les collections, est assez grosse, lisse, déprimée, subcarenée ; le bord droit est sans cchancrure , ou elle est à peine indi- JAO i55 quce ; la columeile est médiocrement prolongée, et rouver- ture a ses deux diamètres égaux. C'est cette espèce qui a servi à ma description. La Janthine trolongée ; Jantliina prolongata, Blainv. Je sépare de la précédente une coquille évidemment distincte, qui est plus mince, plus fragile, moins surbaissée et dont la columeile est beaucoup plus prolongée, ce qui donne à l'ou- verture en général plus grande , plus de hauteur que de largeur; le bord droit est en outre sensiblement échancré dans son milieu , et les tours de spire sont séparés par un sillon très-profond. La Janthine petite; Janfhina exigua , Lamk. , Enc. méth., pi. 466, fig. 2 a et è. Espèce beaucoup plus petite , à spire plus élevée, terminée par un petit bouton vitreux, couverte de côtes fines, bien régulières, transverses et formant des che- vrons décroissant de la base au sommet; ouverture un peu plus longue que large, fortement entaillée au milieu du bord droit, qui semble jiinsi être partagé en deux lobes. La Janthine globuleuse; Janthina globosa , Blainv. Espèce encore plus petite que la précédente , dont elle est rîippro- chée , mais dont la spire est moins élevée, quoique égale- ment terminée par un petit bouton vitreux et entièrement lisse. L'ouverture, qui a ses deux diamètres égaux, est aussi fortement entaillée au bord droit. Les deux premières espèces me paroissent bien distinctes. J'en ai vu plusieurs individus de grandeur différente avec les mêmes caractères. Les deux dernières , quoique plus rapprochées , le sont égale- ment; j'en ai vu aussi deux individus très-difTérens parla gran- deur et qui offroient cependant les mêmes caractères. (De B.) JANUS {Entom.), nom d'une espèce de bombyce de Suri- nam , figurée par Cramer, pap. VI , pi. 64 , A et jB. ( C- D. ) JAN-VAN-GENT. {Ornith.) L'oiseau qui porte ce nom en Norwége , est le fou de Bassan , pelec anus hassanus , Linn. Voyez Have-sule. (Ch. D. ) JAOUBERT. (Bot.) Nom languedocien du persil., suivant M. Gouan. (J.) JAOUBERTASSE. (Bot.) La ciguë commune ou grande ciguë porte ce nom en Languedoc. ( L. D.) i5S J^p JAPACANI. (Ornitlu) Ce troupiale est Victerus hrasiliensis de Brisson, et Voriolus japacani de Ginelin et de Latham. (Ch. D.) JAPALU (Bot.), nom brame du cadel-avanacit des Mala- bares , qui est le croton tiglium de Linnœus. (J. ) JAPANSE ORANJE-VISCH. (Ichthjol.) Beaucoup de na- vigateurs hollandois, dans leurs relations, ont ainsi nommé le coryphénoïde d'Houttuyn , que plusieurs ichthyologistes ont rangé dans le genre Coryphène, sous les noms de corjphœna hranchiostega et coryphana japonica. Voy. Coryphénoïde. (H. C.) JAPARANDIBA. (BoK) L'arbre du Brésil cité sous ce nom par Marcgrave et Adanson , et nommé teichmejera par Scopoli , est , suivant Aublet , le même que son pirigara, genre de la famille des ni3^rtées. Pison le nomme janiparandiba. (J.) JAPATRI. (Bot.) Dans le royaume de Decan, faisant partie de la presqu'île de l'Inde, on donne, suivant Clusius, ce nom à la noix muscade, et celui de jai/ol au macis qui 1 enveloppe. Cet auteur ajoute qu'Avicenne , médecin arabe , nommoit la noix jausiband (ou jansiband) , c'est-à-dire noix de Banda (île où croît le muscadier), et le macis, bef base. La noix est encore nommée par Sérapion jenzJave ou jusbague, et par les Grecs modernes moschocarion. ( J.) JAPON. {Ich.th/}'ol.) Quelques voyageurs ont décrit sous ce nom un poisson des mers du Japon , qui nous paroit être le Lépisacanthe ou une espèce de Perche. Voyez ces mots. (H. C. ) JAPU. (Ornith.) L'oiseau d'Amérique qui porte ce nom et celui de jupujuba, est le cassique yapou , oriolus persicus , Linn. (Ch. D, ) JAQUA. (Bot.) Nom portugais de l'arbre jaqueiro, qui est le Jaca de l'Indoustan (voyez ce mot), artocarpus jaca des botanistes. Il ne faut pas le confondre avec le jaquafalsa des Portugais du Malabar, qui est le nauclea orientalis. (J.) JAQUEIRO. (Bot.) Voyez Jaca, Jaqua. (J.) JAQUEPAREL (Mamm.), un des noms du chacal au Ben- gale suivant quelques auteurs. (F. C.) JAQUERI (Bo£. ), nom brésilien de deux espèces de sensi- tive mcalionnées par Pison, (J.) JAQUEROTE. {Bol.) Dans quelques cantons, et particu- JAQ i57 lièrement dans l'Anjou > on donne ce nom à la gesse tubé- reuse. (L. D.) JAQUES. {Ornith.) Un des noms vulgaires du geai, corvus glandariiis , Linn. (Ch. D.) JAQUET. {Ornith.) Magné de Marolles cite, page 5o8 de la Chasse au fusil, ce nom comme donné, dans le dépar- tement de la Somme, à la bécassine sourde ou petite bécas- sine, scolopax gallinula, Linn. ( Ch. D.) JAQUETA. {Ichthjol.) Les Portugais du Brésil appellent ainsi le moucharra. Voyez Glyphisodon. (H. C.) JAQUETTE. [Ornith.) Ancien nom de la pie commune, connus pica , Linn. Suivant Salerne,page 2g, on appelle aussi jaqttette-damela ^ie-grièche grise, lanius excubitor , L. (Ch.D.) JAQUIER, Arlocarpus. [Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs incomplètes, monoïques, de la famille des urticées , de la monoécie monandrie , offrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques, disposées en un chaton alongé , cylindrique ou en massue pour les fleurs mâles ; elles sont sessiles, nombreuses, très -serrées, composées chacune d'un calice à deux valves et d'une étamine; point de corolle; les chatons femelles courts, épais, ovales ou arrondis, com- posés de fleurs privées de calice et de corolle; des ovaires très-rombreux , connivens , enfoncés dans une substance fon- gueuse, surmontés chacun d'un style à peine sensible, d'un ou de deux stigmates. Le fruit est une très-grosse baie glo- buleuse, hérissée ou raboteuse à l'extérieur, composée d'au- tant de petites baies particulières et conniventes qu'il y avoit d'ovaires, renfermant chacune une semence entourée d'une pulpe épaisse. Ce genre comprend des arbres très-précieux sous beaucoup de rapports, mais principalement par les ressources que trou- vent dans leurs fruits les habitans des contrées où croissent ces arbres , qui leur procurent une nourriture saine et abon- dante pendant presque toute l'année. On a essayé de trans- porter quelques espèces de jaquier dans nos serres d'Europe, et de conserver dans la serre chaude, surtout le jaquier à feuilles entières ; ils y croissent lentement .- il est difficile d'en espérer des fleurs et des fruits. Au reste, les différentes espèces de jaquier peuvent toutes se multiplier de graines, de reje- tons et de marcottes. i58 JAQ Jaquier a feuillks dkcodpées : Artocarpus incisa, Lînn. fils, SuppL, Lamk., Encycl. , et IIL gen. , lab. 744; Soccus gra- nosus, Rumph., Amh. , 1 , tab. 33 ; la Rima ou Fruit a pain, Sonn., Voyage à la Nouvelle-Guinée, tab. 67—60; Iridaps rima, Commers. , Icon. ; Radcmachia incisa, Thunb. , Ait., Holm., tab. "^6, pag. 260. Vulgairement Arbre a pain. Jaca seu barca, Clus. , Exot. , pag. 281 , var. &; Artocarpus fruclu apyrcno , Lamk., l. c; Soccus lanosus, Rumph., Le. tab. 02. Cet arbre intéressant parvient à la hauteur de quarante pieds et plus, sur un tronc de l'épaisseur du corps de l'homme : il est revêtu d'une écorce grisâtre, crevassée, parsemée de tubercules : le bois est mou , léger, de couleur jaunâtre. Ses branches forment une cime ample, arrondie; les inférieures plus longues, étalées horizontalement; les rameaux cylindri- ques, redressés, chargés de feuilles, de fleurs et de fruits, dans leur partie supérieure. Les feuilles sont fort grandes, alternes, pétiolées , ovales, fortement incisées ou lobées, longues d'un pied et demi, larges de huit à dix pouces, glabres, d'un beau vert. Les pédoncules sont solitaires, velus, longs de deux pouces, situé . dans les aisselles des feuilles supérieures.- les chatons en- fermés, avant leur entier développement, entre deux grandes écailles, en forme des lipules ou de spathes, ovales- la ;icéo- lées, caduques, semblables à celles du bourgeon des rameaux; les chatons màles cylindriques, longs d'environ six pouces, inclinés, offrant l'aspect des épis du hypha ; les chatons fe- melles ovales , arrondis , presque globuleux , hérissés de toutes parts de pointes molles, nombreuses, que M. de Lamarck soupçonne appartenir au calice des fleurs femelles, quoi- qu'on les regarde comme en étant dépourvues : les ovaires petits, oblongs , nombreux, surmontés d'un style simple. Le fruit est presque globuleux, delà grosseur d'une tête humaine, verdàtre , raboteux, avec des aréoles pentagones ou hexagones à leur surface. Sous une peau épaisse est con- tenue une pulpe d'abord très-blanche, comme farineuse, un peu fibreuse; par la maturité rUe devient jaunâtre, succu- lente, d'une consistance gélatineuse. Cette pulpe est épaisse et couvre de toutes paris un axe alongé et fongueux, qui n'est qu'un prolongement du pédoncule. On trouve, dans la JAQ i59 pulpe de ces fruits, des graines ovales-oblongues , légèrement anguleuses, un peu aiguës à leurs deux extrémités, presque de l:i grosseur d'une châtaigne, recouvertes de plusieurs membranes. Ce fruit , avant sa maturité, contient , ainsi que les autres parties de l'arbre, un suc laiteux d'une grande viscosité , qui découle en abondance par incision. Cet arbre a été d'abord observé dans l'Inde, sur la côte du Malabar, puis dans les Moluques, aux îles Marianes , à Batavia, dans les mers du Sud. particu'ièrement à Otahiti; puis transporté à l'Isle-de-France pour y être cultivé, et oii il a très- bien réussi : de là il a passé en Amérique; on le cultive avec avantage à Cayennc, à la Martinique, à la Ja- maïque , et dans la plupart des terres que les Européens possèdent entre les tropiques. Les avantages nombreux que les hommes en retirent pour leur nourriture, et ses autres usages économiques, sont un motif puissant pour en multi- plier la culture. L'Ecluse est le preinier auteur qui ait fait mention avec quelques détails de l'arbre k pain, sous le nom de jaca ou de barca (Exot., pag. 281). 11 en donne une description assez exacte pour toutes les parties dont il parle j mais, tout en louant la délicatesse de la pulpe des fruits, qu'il compare a celle de nos meilleurs melons, et la saveur agréable de ses graines rôties comme les châtaignes, il ajoute que l'usage de cet aliment donne des flatuosités, d'après le rapport des médecins du pays, et produit à la longue une sorte de ma- ladie pestilentielle que l'on nomme morxi ou mordexin ( passio cholerica). Je soupçonne que L'Ecluse a voulu parler de l'espèce suivante, surtout d'après ce qu'il dit de ses fruits couverts de tubercules taillés en pointe de diamant. Rumph, qui depuis a donné une description très- étendue de plusieurs espèces d'artocarpus , qu'il a figurées, ne fait pas de l'usage de leurs fruits un éloge plus avantageux ; mais, comme les fruits des diverses espèces de jaquier varient, à ce qu'il pa- roît , dans leurs qualités, il est possible que ce qu'en ont dit les apteurs que je viens de citer ne soit pas sans fondement. 11 n'est pas moins constant, d'après le voyage du capitaine Cook, à l'ile d'Otahiti^ d'après les observations du docteur Solander, et surtout d'après celles de Forster , qui nous a ^«o JAQ donné , sur l'espèce dont il est ici (/uestion , les renseigna- mens les plus étendus; il n'est pas moins constant, que les habitans d'Otahiti, ainsi que ceux des îles voisines, ne vivent presque, pendant une grande partie de l'année, qu'avec le fruit du jaquier -. il est vrai que l'arbre qui le fournit, et qui est presque le seul qu'on y laisse subsister, est une va- riété dont les fruits sont privés de noyau. Quand ce fruit est parfaitement mûr, sa pulpe est fon- dante, succulente, dune saveur douceâtre: il est alors très- laxatif, et se corrompt facilement; mais, avant sa maturité, sa chair est ferme, blanche, comme farineuse, et c'est dans cet état qu'on le choisit pour l'usage ordinaire. Toute la pré- paration qu'on lui donne , consiste à le couper en quelques tranches, à le faire rôtir ou griller sur les charbons ardens , ou bien à le faire cuire en entier dans un. four jusqu'à ce que l'écorce soit noire. Alors on le ratisse, et on en mange le dedans, qui est blanc et tendre comme la mie d'un pain frais , et qui constitue un aliment sain et agréable. La saveur de cet aliment approche de celle du pain de froment, avec un léger mélange de goût d'artichaut ou de topinambour. Les habitans jouissent de ce fruit pendant huit mois de Tannée; mais, comme ils en sont privés pendant quatre mois, depuis le commencement de septembre jusqu'à la fin de décembre , temps que l'arbre emploie à produire de nou- velles fleurs et de nouveaux fruits, ils savent y suppléer en préparant, avec la pulpe de ce fruit, une pâte fermentée et acide, qu'ils conservent , et dont ils font une sorte de pain , à mesure qu'ils en ont besoin , en la faisant cuire au four. Le capitaine Cook fait le plus grand éloge de ces fruits, qui lui servirent de principale nourriture lors de ses relâches dans l'ile d'Otahiti , et qui rétablirent promptement ses ma- lades. Les amandes des fruits du jaquier sont également ali- mentaires , cuites sous la cendre ou dans l'eau , comme les châtaignes, dont elles ont la grosseur et le goût : on les dit excellentes. L'usage qu'on efïi fait dans les îles des Molugues, des Célèbes, est très-étendu. On assure que deux ou trois de ces arbres suffisent pour nourrir un homme pendant une année entière. Dans le pays où croit cet arbre, les habitans se fornacnt JAQ léi des vt'temens avec sa seconde écorce, ou avec la par'tie qu'on nomme le liber: le bois leur sert à bâtir des maisons, et à faire des bateaux : les chatons des fleurs màles leur tiennent lieu d'amadou : ils enveloppent leurs alimens avec les feuilles t enfin , ils font avec le suc laiteux épaissi , une excellente glu pour prendre les oiseaux. On assure qu'il est des fruits de jaquier qui pèsent de quatre-vingts à cent livres. Jaquier des Indes; Artocarpus jaca, Lamk. , Encycl. et IlL gen. , tab. 76. Var. ce. Artocarpus integrifolia , Linn. , Suppl. • Roxb. , Corom., tab. 260 ; Jaca indica, J. Bauh. , Hist, , 1 , pag. 1 15 ; Zanon., Hist., tab. go — 91 ; Tsjaca-maram etpelan, Rheed., Malab., 3 , tab. 26 — 28; Nanca, Camell. , Icon. , 168; Iridaps jaca, Commers. , Herb. et Icon. ;Rademachia intégra, Thnnh. , Act. Holm., vol. 56, pag. 2 52. Vulgairement le Jaquier, le Jaque, le Jak , Jaquiera, Hist. des voyages, vol. 1 1 , pag. 65 1 , Icon. Sitodium caulijlorum , Gsertn. , de Fruct. , tab. 71 — 72^ Var. /8. Soccus arboreus minor, Rumph. , Amb., 1 , tab. 3i; Lamk., Encycl., /. c. Var. y. Soccus arboreus major, Rumph., /. c. , tab. 3o j Artocarpus lieterophjlla , Lamk., Encycl. Nous réunissons ici , comme variétés, quelques plantes que plusieurs auteurs ont considérées comme autant d'espèces distinctes. Des voyageurs modernes ont reconnu depuis que ces variétés appartenoient à la même espèce ; qu'assez ordinairement les feuilles, dans les jeunes individus, étoient divisées en deux ou trois lobes; qu'elles étoient entières dans la plante adulte : quoique glabres assez généralement, ces feuilles sont quelquefois un peu pileuses en-dessous , ainsi que les pétioles, les pédoncules et les rameaux, d'après l'ob- servation de M. de Lamarck. Quoi qu'il en soit, ce jaquier est un grand arbre, dont la cime est très-rameuse; l'écorce épaisse , pleine d'un suc laiteux , qui en découle lorsqu'on l'entame; les feuilles alternes, pétiolées , glabres, coriaces, ovales, uerveuses en-dessous, longues de trois à cinq pouces et plus, larges de deux pouces et demi. Les chatons mâles sont droits, solitaires, pédoncules, ovales-cylindriques, longs d'environ deux pouces, situés sur* les rameaux J dans les aisselles des feuilles supérieures. Les 262 JAQ fruits sont très-gros, fort pcsans, plus gros et oLlus vers leur sommet, hérissés partout de tubercules courts, comme taillés en pointe de diamant : leur chair est jaunâtre dans sa matu- rité, et renferme un grand nombre de noyaux oblongs eu prisme pentagone. Leur chair, au rapport de Rhéede. a une saveur douce , agréable , une bonne odeur : quelques VoV'i'^eurs assurent le contraire, ce qui feroit soupçonner des %'arié(és dans les qualités de ces fruits. On fait rôtir ses aman- des comme les châtaignes; elles ont une saveur très-agréable. Cette plante croît dans les Indes orientales : elle a été trans- portée et cultivée à l'Isle-de-France. Jaquier velu: Artocarpus liirsuta, Lamk., Encycl. , n." 5; Ansjeli, Rhecd., Malab., 3, tab. 02; Castanea malabarica an- gelina dicta, Rai, Hist. , i584; Artocarpus puhescens , Willd., Spec, 4, pag. 18g. Cet arbre s'élève fort haut : son tronc est épais et soutient une cime très-rameuse. Ses rameaux sont cylindriques, velus, remarquables par des cicatrices annu- laires; les feuilles alternes, ovales, entières, au moins de la largeur de la main, glajpres en-dessus, chargées en-dessous de poils roides, très-courts; les pétioles courts et velus : ces feuilles sont incisées ou à trois lobes quand l'arbre est encore jeune, puis entières; le bourgeon terminal velu, d'un vert teint de rouge-brun. Les chatons mâles sont pendans , longs, cylindriques; les chatons femelles ovales-arrondis , très-velus., comme lanugineux et chevelus : ils produisent des fruits au moins de la grosseur du poing, hérisses à l'extérieur, d'un vert jaunâtre dans leur maturité , renfermant des noyaux ovales , sillonnés, enfoncés dans une substance pulpeuse. Ce jaquier croît sur la côte de Malabar, aux lieux pierreux et sablonneux. Il vit fort long-temps, et donne des fruits tous les ans vers le mois de décembre : il coule de toutes ses parties, lorsqu'elles sont entamées, un suc laiteux assez abon- dant. Ses fruits , mangés avec trop d'avidité ou en trop grande quantité, lorsqu'ils sont mûrs, produisent une diarrhée que l'on apaise facilement en buvant une décoction de* racines et de l'écorce de cet arbre, d'une qualité astringente. Son bois sert à différens usages de menuiserie : on en fait de grandes planches pour des coffres et pour les vaisseaux ; c'est de son tronc creusé que les Indiens font ces longue^ JAR iSI pirogues appelées mansjou , dont quelques-unes ont jusqu'à quatre-vingts pieds de longueur, sur une largeur de neuf pieds; mais ce bois, quoique dur, est sujet à la pourriture et aux vers , surtout lorsqu'on en fait usage dans les eaux douces des rivières. M. de Lamarck a mentionné, dans l'Encyclopédie, une autre espèce de jaquier, sous le nom d''artocarpiJs philippensis. Ses rameaux sont garnis de feuilles alternes , pétiolées , ovoïdes ou presque rondes, très-obtuses, avec une pointe courte, à peine de la largeur de la main, glabres à leurs deux faces » veinées, finement réticulées en-dessous entre les nervures. Les chatons mâles sont droits , cylindriques , pédoncules , épaissis et obtus à leur sommet, munis à leur base d'un, petit anneau en forme d'involucre , situés dans les aisselles des feuilles supérieures. Cette espèce croit dans les iles Philippines. Le genre Poljphema , établi par Loureiro dans sa Flore de la Cochinchine , paroît devoir être rapporté à la variété /3 du jaquier à feuilles entières. Vatipolo , grand arbre des Philippines, cité par Camelli , appartient encore' au jaquier. (Poir.) JAR. [Ornith.) Suivant le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, ce nom est donné à la poule dans quelques cantons de la Basse-Bretagne. Voyez Jars. (Ch. D. ) JARACATIA. (Bot.) Nous avons parlé précédemment d'un arbre nommé jacaratia par Pison , qui le regardoit comme congénère du jamacaru , espèce de cacte. Celui-ci, indiqué par Marcgrave, a le même port et se charge aussi d'épines ; mais il est différent de l'autre: il a des feuilles qui paroissent digitées. Ses fruits sont pendus à l'extrémité des branches ; ils sont de forme ovale alongée , remplis de graines de la gros- seur d'un grain d'orge. Cet arbre a les deux sexes séparée sur des pieds différens. Cette dernière circonstance et celle des graines non entourées de duvet empêchent de le placer dans le genre Bomhax , et il aura plus d'affinité avec le pa- payer, carica. (J. ) JARAGARA [Bot.) , un des noms japonois de la comme- line ordinaire, suivant M. Thunberg. (J. ) JARAK. {Bot.) Le ricin ou palma-christi est ainsi norair^' à Sumatra, suivant M. Marsden. (J. ) m JAR JARALNARE. {Bot.) Selon Clusius, l'arabe Rhasès don* iioit au cocotier ce nom, qui signifie arbre portant noix. Le fruit est nommé narel par les Persans et les Arabes. ( J. ) JARARA CAPEBA. (Erpétol.) Ruysch nomme ainsi un serpent de l'île de Ceilan , lequel nous paroît être ou un Boa ou un Python. Voyez ces mots. (H. C ) JARARA-COAYPITIUPA. {Erpét.) Une espèce de vipère est indiquée sous ce nom par Rai. 11 est impossible de la rapporter d'une manière certaine à aucune vipère décrite par les erpétologistes modernes. (H. C.) JARARA EPEBA. {Ei-pélol.) On trouve, sous ce nom, indiqué dans Rai, le serpent que Ruysch appelle Jarara CAPEBA. Voyez ces mots. (H. C.) JARARAKA. {Erpétol.) Les habitans de Pîle de Java don- nent ce nom à la vipère javanoise de Daudin. Voyez Vipère. (H. C.) JARARAKUKU. {Erpét.) Laet, Pison, Rai et Ruysch pa- roissent avoir confondu sous ce nom plusieurs espèces de vipères de l'Amérique méridionale en général , et du Brésil en particulier. Voyez Vipère. (H. C.) JARAVA, Jarava. {Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones , à fleurs glumacées , de la famille des graminées , de la monandrie diandrie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel : Des fleurs disposées en un épi paniculé; un calice imiflore , à deux valves; une seule valve corollaire, munie d'une arête; une étamine ; un ovaire supérieur; deux styles courts; les stigmates plumeux; une semence enveloppée par la valve coroUcire. Ce genre est réuni , selon moi avec raison , aux stipa par M. Palisot de Beauvois : il ne renferme qu'une seule espèce. Jarava usuel ; Jarava usitata , Flor. Per. , i , tab. 6 , fig. b. Les racines de cette plante produisent plusieurs tiges réunies en gazon, droites, cylindriques, purpurines à leurs articu- lations, hautes d'environ deux pieds, garnies de feuille» alternes, subulées, roulées à leurs bords, rudes, légèrement striées. Les fleurs sont disposées en plusieurs épis alternes, terminaux, serrés, presque sessiles, alongés, cylindriques ^ les valves du calice linéaires-subulées , inégales, scarieuses^ persistantes; la valve corollaire, roulée, chargée à son soîa- JAR i65 met de poils en forme d'aigrette , plus courte que les valves du calice, surmontée d'une arête une fois plus longue, torse à sa partie inférieure , ne renfermant qu'une seule éta- mine , dont le filament est capillaire , de la longueur des stigmates ; l'anthère oblongue , fourchue à ses deux extré- mités; l'ovaire alongé , fort petit, surmonté de deux styles très-courts et de deux stigmates plumeux , un peu inégaux; la semence oblongue, enveloppée par la valve persistante de la corolle. Cette plante a été découverte sur les hautes montagnes du Pérou. (Poir.) JARAVyEA. (Bot.) Scopoli et Necker séparent du mêlas- toma , sous ce nom , les espèces qui ont le fri^it en baie a deux ou trois loges, suivant la remarque d'Aublet, pour les distinguer de celles qui ont le fruit capsuiaire, s'ouvrant en plusieurs valves. (J.) JARBUA (IchthyyoL), nom spécifique d'un poisson dont nous avons donné l'histoire à Particle Esclave. (H. C.) JARDIN DE BOTANIQUE. (Bot.) On désigne sous ce nom un espace destiné a la culture d'un grand nombre de végé- taux d'espèces diverses, -^assemblés da.is le but de favoriser, ou l'enseignement de la science , ou la connoissance et la na- turalisation des plantes. En introduisant dans ce Dictionnaire un article sur les jardins de botanique , notre but n'est pas d'exposer les principes de culture et d'établissement qui leur sont plus ou moins communs avec tous les jardins; mais nous désirons indiquer rapidement : ï.° l'histoire de ces institu- tions si utiles aux progrès de la botanique; 2.° les principes d'administration qui leur sont particuliers et dont l'obser- vation peut influer sur leur utilité. Les jardins, quelque populaires qu'ils soient aujourd'hui, étoient, comme on sait, de peu d'importance chez les an- ciens , qui désignoient sous ce nom ou des promenades om- bragées ou de simples potagers, et rien n'indique qu'ils aient tenté, au moins avec quelque succès, d'y cultiver des plantes d'ornement; c'étoit dans les champs qu'ils alloient presque toujours recueillir les fleurs dont ils tressoient leurs couronnes, et c'est des nations orientales et dans le moyen âge seulement que nous avons appris à cultiver, près de nos demeures , les fleurs d'agrément. Les croisades en particulier '«6 JAR ont commencé à répandre en Europe le goût des jardins. Lorsque, dans le quinzième et surtout dans le seizième siècle , les botanistes ont tenté d'abandonner les traces de Diosco- Tide, et d'observer les végétaux, ils ont aussi commencé à sentir combien il seroit commode de cultiver, près de leurs demeures, les plantes des pays étrangers, ou même celles de leur propre pays, afin de suivre toutes les phases de leur végétation. Au nombre de ces plus anciens amateurs de la culture des plantes, on cite Alphonse d'Est, duc de Ferrare, qui, par le conseil de Musa Brassavolus , institua plusieurs" jardins, dont le principal étoit connu sous le nom de Belvédère. Son exemple fut imité par Acciajuoli, noble Ferrarois ; Jean Falconer , Anglois; Micheli et Cornaro , nobles Vénitiens; Gaspard de Gabrichis, Priceli , Pasqualigi et Bernard Travi- sini, dePadoue; le prince Doria , de Gènes; Bernardin Ro(a, à Naples; les Cesi , les Borghèse et les Barberini, à Rome, etc. En France, l'évêque du Mans, du Bellay, établit un jardin que Belon enrichit de plantes d'Orient, et qu'il dit le plus beau de son temps , après celui de Padoue. En Allemagne , l'empereur Maximilien II fit établir, à Vienne, un jardin dont le célèbre botaniste L'Écluse eut la direction. Mais ces essais particuliers, qui périssoient avec leur pro- priétaire , qui ne servoient qu'à un petit nombre d'individus, et où le but n'étoit point l'enseignement de la science, ne peuvent être considérés que comme les préludes de l'établis- sement des jardins d'instruction : c'est à cette Italie , à la- quelle l'Europe doit presque toutes ses meilleures institutions, qu'elle doit aussi les jardins de botanique. Le plus ancien des jardins consacrés à l'enseignement de la botanique, dit M. Deleuze , dans une Notice très-intéres^-^ santé et dont nous tirerons la plupart des faits que nous citerons sur l'histoire des jardins , est celui de Pise. Cosme de Médicis , premier grand -duc de Florence, ayant fondé l'université de cette ville, en 1643, y établit une chaire d'his- toire naturelle; il appela, pour la remplir, Luc Ghini , qui, depuis seize ans, professoit la même science à Bologne, et le chargea de construire un jardin dont il lui confia la direc- tion. Il donna, dans ce but, en a544, un terrain sur le bord JAR 167 de l'Arno, et dès i545 le jardin éfoit en ordre et peuplé d'un grand nombre d'espèces. Cet établissement existe encore , et aucun botaniste ne peut le voir sans cette espèce de res- pect qu'inspirent les lieux où les hommes ont commencé à s'élever à des idées d'utilité générale. L'exemple donné par la Toscane fut bientôt imité dans plusieurs parties de l'Italie : en 1646 , le sénat de Venise fit établir un jardin à Padoue, et en confia la direction à Louis Anguillara ; l'université de Bologne en eut un, en 1 568, sous la surveillance d'Ulysse Aldrovande. A peu près à la même époque , le pape Pie V en fit établir un à Rome sous la direction de Michel Mercati , et ce fut en i638 que celui de Messine fut institué par les soins de Pierre Castelli. La Hollande , qui se faisoit alors remarquer par cette acti- vité d'esprit que donnent les grandes secousses politiques, fut la première des nations à imiter l'exemple de l'Italie. L'uni- versité de Leyde ayant été fondée en iSyô, les recteurs demandèrent aux magistrats d'y joindre un jardin de bota- nique ; le terrain fut acquis en 1677, et la direction du nou- vel établissement fut confiée à Théod. Auger Cluyt, botaniste passionné pour la culture , qui transporta dans le jardin de l'université un grand nombre de plantes qu'il cultivoit déjà chez lui. On sait que dès-lors le goût de la culture des fleurs a fait de grands progrès dans les Provinces-Unies. Ce ne fut qu'en 1641 que le jardin de l'université de Groningue fut institué et confié à Muntingius, et en 1684 que, par l'in- fluence de Nicolas Witsen , le jardin d'Amsterdam fut établi et mis sous la direction de Jean Commelin. L'Allemagne suivit de près l'exemple de l'Italie et de la Hollande, et ce fut en i58o que l'électeur de Saxe, ayant entrepris la réforme de Pinstruction publique, fit établir un* jardin à Leipsic. Peu de temps après, savoir en i6o5, le botaniste Jungermann en obtint un pour l'université que le landgrave venoit de fonder à Giessen , et, en 1625, il obtint la même faveur du sénat de Nuremberg pour l'université d'Altorf. Celle de Jéna en établit un en 1629, et Ernest de Schawenburg en fonda un à Rinteln en 1621. On sait que dès-lors toutes les universités germaniques ont suivi le même exemple, et que plusieurs princes de l'Empire ont eu aussi des jardins plus ou moins remarquables. K^i^ JAR Le premier jardin public qui ait été établi en France, est celui de Montpellier. Pierre Richer de lielleval, né à Chà- lons-sur-Marne , obtint , par ses relations avec le connétable de Montniorenci, un édit du Roi Henri IV pour la création d'une chaire et d'un jardin de botanique: l'édit est de lôgS ; il fut enregistré en lôgS, et le premier catalogue du jardin est de 1598. Ce jardin ayant été ravagé lors du siège de Montpellier, en 1622, Belleval consacja non-seulement son zèle, mais encore une partie de sa fortune, à le rétablir. A peu près à la même époque la faculté de médecine de Paris avoit fondé un petit jardin d'étude sous la direction de Jean Robin , jardinier qui possédoit lui-même un jardin plus étendu, dont il a publié le catalogue en 1601. Mais ce ne fut que sous le règne de Louis XllI que le Jardin royal fut fondé par l'influence de Guy de la Brosse, l'un des médecins ordinaires du roi, et de Hérouard et Bouvard, qui furent successivement ses premiers médecins. Les lettres patentes qui ordonnent cette fondation, sont de 1626; mais la mort d'Hérouard en retarda l'exécution : le terrain ne fut acquis qu'en 1 653 , et la ratification de l'achat n'eut lieu qu'en i655. Les autres villes de France n'ont commencé que dans le der- nier siècle à établir chez elles quelques jardins de botanique. L'Angleterre ne commença qu'après la plupart des autres nations à s'occuper de ce genre d'institution : le jardin de l'université d'Oxford ne fut fondé qu'en 1640: dès -lors un grand nombre d'établissemens particuliers ont contribué à répandre beaucoup dans ce pajs le goût de la culture des plantes; mais le nombre des institutions publiques consacrées à la botanique y est à proportion peu considérable. Ce fut aussi à peu près en 1640 que fut établi le jardin de Copenhague ; celui d'IJpsal en 1667. Celui de Madrid ne 3e fut qu'en 17 53, celui de Coimbre en 1770, etc. Cette indication rapide peut suffire pour donner une idée de la progression de la botanique dans les divers pays de l'Europe. Il faut cependant, pour s'en faire un tableau complet, joindre à cette première liste celle des jardins particuliers : ceux-ci, il est vrai, indiquent beaucoup moins que les pré- cédens l'opinion générale; mais ils contribuent, soit comme JAR 169 auxiliaires, soit comme préliminaires, aux services que les jardins publics rendent à l'enseignement et à l'étufle de la science. Les jardins particuliers qui ont rendu le plus de service et acquis le plus de célébrité, furent, dans les pre- miers temps de ces institutions, ceux d'Italie et d'Autriche, que j'ai déjà cités. Plus tard on remarqua en Italie le jardin du cardinal Farnèse, à Rome, dont Aldini a fait connoître les plantes rares; celui de Nicolas Gaddi à Florence, de Mau- roccni à Padoue, et du prince de la Catholica , près Palerme : en Allemagne, le jardin d'Aichstett, fondé par l'évêque Con- rad de Gemraingen, et dont Besler a publié une magnifique Iconographie; celui de Gaspard Bose , à Leipsic ; celui du prince de Bade-Dourlach , à Carlsruhe, etc.; et plus tard le magnifique jardin de Schœnbrunn , fondé, en lySS , par l'em- pereur François I.*"', poussa au plus haut degré le luxe et l'art de la culture des plantes étrangères. La plupart des princes allemands ont aussi établi dans leurs résidences des jardins distingués, parmi lesquels celui de Berlin tient au- jourd'hui l'un des premiers rangs. Les Pays-Bas, au milieu de plusieurs autres jardins consacrés aux plantes exotiques, peuvent citer celui de Cliffort à Hartecamp , près Harlem, jardin dont Linnaeus a publié une description très-remarqua- bli\ La France a offert, outre le jardin de Robin, que j'ai mentionné, celui que Gaston d'Orléans établit à Blois et dont Morison a publié le catalogue, et plus tard ceux de Lemonnier à Versailles, du duc d'Ayen à Saint- Germain , le jardin de Malmaison, etc. En Angleterre, le botaniste J. Gérard avoit un jardin remarquable, dont il a publié le catalogue en i5g6; J. Tradescant avoit aussi, vers i63o, un jardin célèbre; Compton , évêque de Londres, et Col- linson se distinguèrent de même, dans le dix-septième siècle, par leur goût pour les jardins; les frères Sherard en établi- rent un qui fut, dans la suite, réuni à l'université d'Oxford, et que Dillenius a rendu célèbre par la publication de son Hortus Elthamensis ; le jardin de Chelsea, qui appartenoit à la compagnie des apothicaires de Londres, a été illustré par les travaux de Miller ; celui de Kew^ , fondé comme jardiu particulier du roi, en 1760, a acquis un développement remarquable , et deux catalogues raisonnes de ce beau jar- Î70 JAR din ont élé publiés par MM. Alton, père et fils. Dcs-lors un grand nombre de particuliers ont imité cet exemple, et il est peu de pays où l'on trouve autant de jardins d'ama- teurs remarquables par le choix de leurs plantes : les jour- naux botaniques qui se publient en Angleterre sous les titres de Botanical Magazin, Botanical Register , Botanical Cabinet, aussi bien que les ouvrages un peu moins récens du Paradisus Londineasis et du Botanist Reposifory , sont à la fois et les heureux résultats de cette direction de la mode, et la preuve de l'extension donnée à la culture des jardins. J'évite à dessein, dans cette liste abrégée, de mentionner les établissemens tout-à-fait modernes, vu que leur nombre est trop grand pour qu'il soit possible d'en faire l'énuméra- tion : aujourd'hui, dans presque toutes les villes d'Europe où la culture des sciences et le luxe de la civilisation se sont répandus, on trouve des jardins soit publics , soit particuliers, qui propagent partout, et la connoissance de la botanique, et les jouissances que donnent la culture et la naturalisation des plantes. Cette extension des jardins a fait même établir des pépiniéristes marchands qui, par leur active industrie, ont singulièrement contribué à perfectionner les moyens de multiplication, à accroître le nombre des espèces cultivées , et qui presque tous, animés de l'amour de la botanique, ont fourni aux savans des matériaux précieux pour leurs travaux. Les pépinières de MM. Lee et Loddiges à Londres, Cels et Noisette à Paris, Baumann cà Bollwiller, etc. , sont connus de tous les amis de Flore , et ont beaucoup contribué aux pro- grès que la botanique a faits de nos jours. Ce qui peut encore, dans ces derniers temps, être remarqué relativement au dé- A'eloppement des jardins, c'est que ce n'est plus seulement dans l'Europe qu'on en trouve, mais il s'en est établi jusque dans les parties du monde qu'on regardoit commr: les plus retardées : ainsi, sans parler des beaux jardins fondés, près de Moscou , par MM.Demidow et Razoumowski , ni de la pé- pinière impériale de Nikita en Crimée, nous pouvons noter qu'on trouve aujourd'hui des jardins dispersés dans toutes les parties du monde ; dans plusieurs villes des États-Unis d'Amé- rique, à Mexico, à Santa-Fé de Bogota, à Cayenne , à la Jamaïque, à Saint- Vincent , à Ténérifïe , au cap de Bonne- JAR 17^ Espérance, à l'Isle-de -France, à Calcutta, etc. On conçoit combien ces jardins, dispersés sur la surface entière du globe, doivent faciliter les moyens d'obtenir de toutes parts des vé- gétaux nouveaux. On pourra facilement se faire une idée des progrès de ces établissemens , si l'on compare le nomJ)re des espèces cultivées dansles jardins à diverses époques. Ainsi le jardin dePadoue, célèbre dans son temps, ne possédoit que quatre cents espèces en i58i ; celui de Leyde en avoit huit cents en 1691 ; celui de Montpellier, environ treize cents en i5g8 : aujourd'hui les jardins de Paris, de Kew, de Copenhague, de Berlin, de Gorenki , près Moscou, et probablement quelques autres, cultivent entre sept et douze mille espèces de plantes, et en supputant toutes celles qui existent dispersées dans les divers jardins de l'Europe , on peut porter au moins à quatorze mille ' le nombre de«" espèces qui sont simultanément soumises à l'empire de la culture. On peut estimer que ce nombre est à peu près le tiers des végétaux décrits dans les livres de bo- tanique^. Mais il ne suffit pas de jeter les yeux en arrière et de voir le point auquel nous sommes parvenus; il est pins important de penser à l'avenir , et d'examiner par quels pro- cédés on peut accroître l'utilité des jardins de botanique : le nombre de ceux qui existent, la multiplicité des plantes qu'on y cultive , l'espèce de mode et de faveur populaire que prend ce genre d'institutions, nécessitent, selon moi, quelques considérations sur l'esprit et la méthode qui doivent présider à leur direction. Ces observations seront toutes fon- dées sur l'exemple des premiers établissemens de l'Europe , et sur l'expérience que j'ai pu acquérir en dirigeant les jardins de Montpellier et de Genève. Elles offriront sans doute peu d'intérêt et ne seront d'aucune utilité pour les 1 Le Catalogue des plantes cultivées aux environs de Londres, pu- blié l'année dernière par M. Sweet, s'élève à plus de 11,000; et la première partie du Catalogue du Jardin de Berlin, que M. Link vient de publier, fait présumer que cet établissement doit contenir environ j 2,000 espèces. 3 Le Catalogue général des végétaux phanérogames, que M. Steudel vient de publier, porte à 39,684 le nombre des espèces connues, sans compter les cryptogames^ qui sont au moins au nombre de 6000, *72 JAR directeurs des éfablissemens publics, qui la plupart ont une marche tracée par la nature même de leui- institution, et sont au nombre des homnies qui ont été le plus souvent appelés à réfléchir sur ces matières; mais jose croire que ces considérations ne seront pas sans utilité pour les nom- breux amateurs qui, dans tous les pays civilises, fondent des jardins particuliei^s , et qui presque tous sont flattés de pou- voir, tout en embellissant leur demeure et en occupant ieurs loisirs, cojitribuer encore aux progrès des connoissances générales et a l'utilité publique. Les jardins de botanique peuvent être rangés sous trois grandes classes, déterminées par le but dominant de chacun d'eux; savoir : i.° ceux qui sont destinés à l'enseignement de la botanique ; 2.° ceux qui ont pour but l'avancement delà connoissance des végétaux considérée comme science; 5." ceux qui tendent à naturaliser les plantes propres à accroître nos jouissances. Je sais qu'on pourroit encore men- tionner les jardins consacrés à l'agrément, et ceux qui ont pour but de vendre des plantes comme objet de commerce; mais ces deux points de vue ne rentrent que d'une manière secondaire dans l'idée principale des jardins botaniques. Plu- sieurs de ceux-ci participent à la fois aux divers buts que j'ai indiqués tout à l'heure; mais chaque opération, ou chaque portion d'un jardin doit être rapportée à l'un des trois chefs principaux que j'ai indiqués, de telle sorte qu'en traitant ces trois articles j'aurai réellement occasion de parler de tout ce qui peut être utile dans l'administration des jardins : ce qui l'est par-dessus tout, c'est que chacun se pénètre bien du but qu'il se propose , et organise toute son institution d'après les vrais moyens d'atteindre ce but. L'enseignement de la botanique a été la première origine des jardins publics, et est encore leur destination la plus universelle et la plus importante. Sans doute on peut en- seigner les premiers élémens de la science avec le petit nombre de plantes que le hasard peut offrir dans la Flore de chaque pays ; mais il est impossible de donner une idée exacte de l'ensemble, si l'on ne peut soumettre aux regards des commençans quelques exemples des diverses formes végé- tales. Le choix des plantes qui doivent composer un jardia JAR 173 d'enseignement, doit être subordonné à cette vue principale. Le premier soin doit être d'y réunir des exemples de presque toutes les familles et du plus grand nombre de genres qu'il sera possible. Ou doit y joindre, 1.° les espèces qui présen- tent quelques phénomènes d'organisation ou de végéiation assez remarquables pour être nienticnnés dans les cours, telles que seroient, par exemple, le dracontium perfusum^ la sensi- ti\'e ou ïhedysarum gjrans ; 2.° les espèces qui produisent des objets célèbres ou utiles dans les arts, la médecine ou l'économie : tels sont le thé, le camphre , etc. Sous ce der- nier rapport , le choix doit être encore déterminé par la direction spéciale que l'enseignement de chaque école doit avoir : ainsi, il est clair que le j rdin d'une école de méde- cine doit contenir le plus possible de plantes médicinales; celui d'une école d'agriculture , les végétaux propres aux usages agronomiques, etc. : mais ce seroit se faire une idée étroite de ces enseignemens, que de les regarder comme trop spéciaux , et de ne pas fonder toujours l'enseignement de la botanique appliquée sur les principes de la botanique géné- rale. Le choix des plantes étant ainsi déterminé par les besoins de l'enseignement, c'est encore d'après eux que leur distri- bution doit avoir lieu; il importe par-dessus toutes choses, dans un jardin de ce genre, de distribuer les végétaux dans l'ordre méthodique qui indique le mieux les rapports na- turels. On habitue ainsi les esprits des élèves à connoître ces rapports par intuition , et on leur donne le moyen de se les rappeler sans peine, toute leur vie, par une sorte de mé- moire locale ; on s'éclaire soi-même sur les familles où l'on a besoin d'acquérir de nouveaux exemples ; on facilite aux commençans le moyen de reconnoître et d'étudier la struc- ture et la nomenclature des plantes: en un mot, on fait d'un jardin une espèce de livre vivant que chacun consulte avec fruit. Sans doute, l'ordre des jardins méthodiques oblige à mettre çà et là quelques plantes dans les expositions qui ne leur conviennent pas : mais combien ce petit inconvénient, qu'on corrige facilement en plaçant des pieds doubles dans les localités convenables; combien, dis-je, cet inconvénient »'est-il pas racheté par les ijnmenses avantages de l'ordre'. ^74 JAR Le complément de cet ordre est que chaque plante porte devant elle son nom botanique : au moyen d'un système ré- gulier d'étiquettes, un jardin est en quelque sorte un ensei- gnement perpétuel, et chacun peut, à tout instant, y aller trouver toute l'instruction qui résulte d'une nomenclature exacte ; la nécessité de compléter les étiquettes oblige les directeurs eux-mêmes à connoitre beaucoup mieux les plantes qu'ils cultivent. Cette méthode facilite l'emploi d'ou- vriers peu versés dans la nomenclature; elle assure une cer- taine régularité à la cueillette des graines, à la distribution des plantes, à la récolte des échantillons destinés pour les herbiers. Enfin, ce qui fait la base d'un jardin d'enseignement, c'est la publicité : il ne faut pas croire que l'instruction puisse être bornée à l'heure de la leçon ; celle-ci n'est, au contraire , qu'un travail préparatoire pour le véritable tra- vail que l'élève fait seul en présence de la nature. Il faut donc qu'un jardin d'instruction soit toujours ouvert à tous ceux qui veulent étudier; il est même avantageux qu'il le soit à ceux qu'on pourroit croire n'y devoir rien apprendre: ils y prennent souvent le goût de l'étude; ils y puisent des connoissances incomplètes, il est vrai, mais exactes, qu'ils portent avec eux dans leurs voyages, dans leurs promenades, dans leurs vocations particulières. Cette libéralité, introduite dans les établisseaiens de sciences, leur concilie l'intérêt du public entier, et n'est pas une des moindres causes des succès qu'elles ont obtenus dans ces derniers temps. Les très- légers désordres qu'une entière publicité peut introduire dans une institution , sont amplement compensés par cet intérêt du public; la présence de celui-ci est d'ailleurs un stimulant perpétuel pour les chefs des jardins et une garantie de l'ac- tivité des subalternes. Le second point de vue sous lequel les jardins peuvcn*. être utiles, est, avons-nous dit, l'avancement de la botani- que considérée comme science. Quoique ce but soit vaste et puisse être atteint par bien des voies différentes, il mérite d'être considéré dans les procédés généraux qui s'y rappor- tent. Les plus essentiels de tous sont les procédés d'ordre : }G ne parle plus ici de cet ordre méthodique nécessaire du ha JAR iyS îa distribution d'un jardin d'enseignement, mais des procédés de détail qui donnent les moyens de connoître avec certi- tude l'origine et l'histoire de chacune des plantes dont un jardin se compose. Pour peu qu'on ait parcouru et les livres de botanique et les jardins eux-mêmes, on reste convaincu que la plupart des erreurs introduites dans les meilleurs ouvrages sur la patrie des plantes, tiennent au désordre des jardins. Il importe donc de ne jamais ni semer une graine , ni introduire une plante dans un jardin, sans la munir d'une marque, indépendante de toute nomenclature, qui puisse se rapporter à un catalogue sur lequel on inscrit la patrie de la plante, Tépoque du semis ou de la plantation , et ce qu'on, peut savoir de son histoire. Un morceau de plomb , sur le- quel on frappe des numéros, est le moyen le plus simple d'atteindre ce but : ce plomb doit suivre la plante dans toutes les positions où les besoins de la culture exigent de la placer; on doit le répéter sur les boutures et les marcottes qu'on en obtient, de manière cà pouvoir toujours reconnoitre l'origine de toutes les plantes d'un jardin, sans être obligé de recourir à la mémoire souvent infidèle des employés. Les possesseurs des jardins destinés à servir à l'avancement de la science peuvent, sans inconvénient, négliger la culture de la plupart des plantes communes, dont les jardins destinés à l'enseignement ont éminemment besoin ; ils doivent surtout avoir soin de se procurer des graines et des plantes des pays étrangers à l'Europe. Les grands établissemens de ce genre sol- licitent et reçoivent indifféremment des plantes de tous les pays et de toutes les familles, et peuvent suffire à ce travail, La plupart des amateurs en font malheureusement autant, et condamnent ainsi leurs jardins à ne jouer qu'un rôle très- secondaire , si on le« compare aux établissemens des princes ou des grandes écoles; ils pourroient leur donner une utilité très-importante pour l'avancement de la botanique, en se bornant ou à quelque genre nombreux en espèces, ou à quel- que famille : alors leur jardin, quoique borné, pourroit de- venir plus complet qu'aucun grand établissement ; ils pour- roient étudier, dans un détail circonstancié, et la culture et l'histoire et la multiplication , et surtout la distinction , l'ori- gine et la classification des espèces et des variétés. Je vou- 176 JAR drois voir ainsi chacun des jardins particuliers d'un pays transformé en une école spéciale pour tel genre ou telle fa- mille : l'un se voucroit aux géraniacées , l'autre aux bruyères; celui-lcà aux myrtinées ou aux mimoses , celui-ci aux plantes grasses et aux orchidées , etc. Chaque jardin auroit alors une utilité réelle, et Ton vcrroit naître, par cette méthode, des monographies des genres difficiles, fondées sur une observa- tion exacte et prolongée. Déjà quelques jardins sont fondés sur ce principe : les travaux de M. le prince de Salm-Dyck, sur les aloès et quelques autres genres de plantes grasses ,• sont le fruit de l'heureuse direction qu'il a donnée au bel établissement qu'il a fondé cà Dyck. Puisse cet exemple, et les réflexions que je viens de présenter, engager les amateurs instruits à abandonner ce système de jardins mélangés qui , pour la plupart, offrent peu d'utilité réelle ! Un dernier motif doit encore les y encourager, c'est que par ce moyen on peut avoir un jardin précieux à très -peu de frais. Il n'est point nécessaire, dans cette méthode, d'avoir des serres ou des constructions coûteuses ; celui qui consacreroit un ter- rain à l'étude approfondie d'un genre de plantes de pleine terre, rendroit à la science autant de service que le plus somptueux amateur: plusieurs genres, nombreux en espèces, tels que les Thalictrum , les Silènes, les Aster, etc. , ne pourront être bien connus que lorsqu'ils auront été soumis à cette étude spéciale. On a coutume de dire que les jardins ne sont pas favora- bles à l'étude des espèces, parce qu'ils les défigurent ; et ce reproche a quelque chose de fondé lorsqu'on ne prend pas quelques soins pour l'éviter. On doit, en général, dans les jardins botaniques, avoir soin de ne pas donner aux plantes une nourriture trop succulente et qui change trop leurs proportions; mais, si l'on sait tirer parti des ressources de la culture, ces métamorphoses qu'elle produit, bien loin de nuire à la connoissance des espèces , sont d'excellens moyens pour connoître leurs vrais caractères. En plaçant divers individus, provenus des mômes graines, dans des situations différentes; en les soumettant à des cultures di- verses, on arrive à connoître les limites des variations que chaque espèce est susceptible de présenter: on rcconnoît JAR ^77 alors, ou bien que des plantes prises pour des espèces, tàni qu'on ne les a étudiées que dans un herbier ou dans une seule localité, sont de simples variétés, ou bien que deâ plantes qui sembloient ne différer que par des caractères de très-peu d'importance, consei-vent obstinément ces diffé- rences dans toutes les situations, et sont, par conséquent, des espèces vraiment distinctes. Ces recherches délicates, et qui supposent l'ordre le plus rigoureux soutenu pendant plusieurs années, sont très-difii- ciles à faire, soit dans les jardins publics, soit dans ceux où l'on réunit un grand nombre d'objets mélangés ; mais elles deviendroient faciles à ceux qui établiroient des jardins mo- nographiques, c'est-à-dire, bornés à un genre ou à une f.i-' mille , et , sous ce point de vue encore , de semblables jardins reculeroient beaucoup les limites de la science. Mais si , comme nous venons de le voir, on peut conserver quelques doutes sur les caractères des espèces décrites dans les jardins, il est au moins une partie de leur histoire qu'on n'étudie bien que dans les collections vivantes : c'est tout et? qui tient aux diverses phases de la végétation, telles que la germination , la durée des plantes et de leurs divers organes, l'évolution des bourgeons et des boutons, l'enroulement des feuilles et des pétales, le sommeil des feuilles et des fleurs, les mouvemens des organes sexuels, les modifications qui se passent dans les fruits depuis la fécondation jusqu'à la matu- rité, etc.; ce sont là des phénomènes très-dignes de l'atten- tion des botanistes philosophes, et dont je ne saurois trop recommander l'observation à tous ceux qui ont la jouissance d'un grand jardin. Enfin, l'étude des caractères génériques Se fait mieux dans les jardins que de toute autre manière : ces caractères sont souvent trop délicats pour pouvoir être commodément obser- vés dans l'herbier ; on les néglige fréquemment dans le mnii-^ vement et l'agitation des voyages, et même dans les herbo- risations les plus commodes on ne trouve pas en même temps les genres voisins auxquels on peut avoir intérêt de comparer celui qu'on observe. Tous ces obstacles disparoisscnt dans les jardins bien organisés; et comme la culture ne change presque jamais les caractères génériques, on peut les y étu- ^78 JAR «lier avec le plus grand soin. L'ouvrage de Schkuhr, intitule Botanisches Handbuch, est un monument qui peut démontrer tout ce qu'il est possible de faire dans les jardins pour l'étude des caractères génériques. Il me reste à considérer les jardins sous un dernier point de vue , savoir , la naturalisation des objets utiles ou agréables» L'importance des jardins de botanique , sous ce rapport d'ap- plication aux besoins ou aux jouissances du public, est sentie de tout le monde : c'est depuis l'institution de ces établisse- mens que les naturalisations se sont multipliées et régulari- sées; c'est à eux que nous devons en grande partie et les arbres exotiques qui ornent nos campagnes, et cette mul- titude de fleurs diverses qui décorent nos parterres, et l'in- troduction de quelques cultures spéciales. Leur utilité s'es^. même étendue au-delà des limites auxquelles on auroit pu croire que leur action devoit se borner: ainsi ce sont, comme on sait, des graines recueillies au Jardin du Roi, à Paris , qui , portées par M. Déclieux à la Martinique , ont donné naissance à tous les cafféiers de l'Amérique; c'est un pied d'arbre à pain rapporté par M. Labillardière au Jardin de Paris, puis porté de là à Cayenne sur le même bâtiment qui y transportoit les malheureux et respectables déportés de Fructidor, qui a été propagé dans cette colonie au point d'y devenir un objet de culture générale. Il ne suffit pas d'avoir obtenu quelques-uns de ces heureux résultats de l'institution des jardins; il importe de les rendre chaque jour plus fréquens et plus certains : pour atteindre ce but, il est peut-être nécessaire aujourd'hui de mettre quelque méthode dans les procédés de naturalisation. A l'é- poque où il n'arrivoit en Europe chaque année qu'un petit nombre de végétaux divers, chacun de ceux qui offroient quelque apparence d'utilité ou d'agrément, frappoit facile- ment les regards et pouvoit se répandre dans le public ; mais aujourd'hui le nombre même des objets nouveaux offerts sans cesse à l'attention des amateurs fait qu'aucun d'eux ne la frappe d'une manière exclusive, que leurs soins se partagent sur une grande diversité d'objets: d'où résulte que la masse des naturalisations n'est pas proportionnée à celle des plantes qui arrivent en Europe» JAR 179 Les jardins de botanique facilitent éminemment ces utiles multiplications , eu variant tous les essais de culture qui peuvent accroître le nombre des végétaux de pleine terre : dès qu'une plante d'orangerie est un peu multipliée, il est du devoir des directeurs de jardins publics d'en hasar- der quelques individus en pleine terre , [)our peu que sa patrie et sa struclure puisse faire espérer des succès. Ces»: une question très -douteuse en physique végétale que de savoir si les plantes s'accoutument, comme les animaux, à pouvoir graduellement supporter certains degrés de froid, ou si chacune, selon son organisation et son âge, peut, sans préliminaires, supporter un degré donné. Quelle que soit l'opinion qu'on adopte h cet égard, l'utilité des jardins bota- niques reste la même. Si les plantes s'acclimatent graduelle- ment , les soins qu'on prendra pour les faire passer de la serre tempérée à l'orangerie, de l'orangerie aux espaliers abrités, 'des espaliers au plein vent; ces soins, dis-je, en assu- reront le succès. Si les plantes supportent sans préliminaires un degré donné de température, au moins les jardins servi- ront à faire des tentatives hasardeuses que les particuliers ne voudroient pas tenter; la perte de quelques pieds de plantes ainsi hasardés est presque nulle pour un jardin public, et assure un accroissement graduel dans les végétaux de pleine terre, les seuls dont lintroduction soit utile. Ce que nous venons de dire relativement à la température peut égul-iment s'appliquer à la nature du sol et aux autres circonstances qui influent sur la végétation. Les jardins et pépi/iières publiques peuvent encore con- courir à l'utilité générale , en formant des écoles inétliodiques et régulières des variétés utiles. Toutes les races d'arbres frui- tiers , de plantes potagères médicales ou économiques, doi- vent ^trc cultivées et étiquetées avec soin, de manière à pou- voir oiiVir des étalons rigoureux de nomenclature, et distri- buer des plans des grclles ou des semences à ceux qui vou- dront cultiver ces divers objets. La pépinière du Luxembourg offre, pour les arbres fruitiers, un exemple de ce genre d'utilité. 11 est à regretter qu'il n'y ait nulle part, à ma con- iioissarice, une école de plantes potagères : ces nombreuses variétés de légumes qui sont cultivées pour l'uiage de la ^^'« JAR cuisine, sont encore très- mal connues des naturalistes , qui n'ont presque jamais cherché à les comparer avec précision. Le travail de M. Duchesne sur les courges peut donner une idée de l'utilité et de Tintérct de ces recherches; mais elles n'obtiendront la facilité qu'elles doivent avoir que lorsqu'un établissement public conservera avec méthode les types des diverses variétés et les exposera à l'étude des amateurs. Lorsque les jardins publics ont obtenu des espèces ou va- riétés de plantes dignes de l'attention publique par leur uti- lité ou leur agrément, ils doivent les répandre avec discer- nement : ici se présentent deux obstacles, tous deux également redoutables, savoir, l'extrême parcimonie et l'extrême libé- ralité. Quelquefois les possesseurs ou les directeurs des jardins mettent un amour propre mal entendu à conserver seuls des plantes précieuses, et refusent d'en communiquer à d'autres; c'est ainsi que la jolie variété d'aubépine-rose a été quelque temps conservée à Trianon avec une jalousie dont la libéra- lité actuelle des établissemens françois ne peut donner l'idée. Il arrive alors, ou que la plante est délicate, et dans ce cas elle périt dans le jardin qui l'a gardée pour lui seul et qui ne peut la retrouver ailleurs; ou elle est robuste, et alors les infidélités faciles des subalternes ou les ruses des amateurs finissent tôt ou tard par l'enlever au possesseur jaloux, qui voit ainsi la plante se répandre sans avoir eu le plaisir de contribuer lui-même aux jouissances publiques. Cet amour de la possession exclusive est non -seulement un mauvais procédé envers la société entière , mais encore un mauvais calcul d'intérêt personnel. Us ne sont pas dignes d'apprécier le vrai charme de l'étude et les beautés de la nature, ceux qui néprouvent pas un véritable bonheur en voyant chaque jour la science servir davantage aux hommes, multiplier leurs ressources ou accroître leurs jouissances les plus inno- centes. Mais on peut aussi retarder la naturalisation des plantes par une libéralité mal entendue. Les directeurs d'établisse- mcns publics ne doivent pas perdre de vue que les pépinié- ristes et jardiniers marchands sont, de toutes les classes de la société, celles qui ont à la fois et le plus d'intérêt à multi- plier les végétaux et le plus de talens pour ce genre d'opé- JAR i8i rations; il importe donc de favoriserbeaucoup leur industrie, et non de l'éteindre : c'est à eux qu'il faut le plus tôt possible donner les graines, les plants, les greffes des plantes qu'on croit utile de répandre,- et si l'on en donne aux particuliers, ce ne peut être qu'en moindre proportion, et dans le but ou d'exciter en eux le goût des plantations ou de les engager à faire des tentatives de naturalisations délicates. Ainsi , dans mon opinion, les établissemens publics emploient utilement leur influence lorsqu'ils donnent, d'abord aux jardins de bota- nique et aux jardiniers marchands , puis à quelques amateurs , les graines , plants et greffes propres a. multiplier les végétaux utiles, et, sous ce rapport, plus il font, plus ils sont utiles; mais ils nuiroient à l'industrie des pépiniéristes et retarde- roient un grand nombre de naturalisations, s'ils distribuoient des sujets tout développés en quantité trop considérable. Ils ne peuvent pas non plus les vendre sans inconvénient; car leur position est trop avantageuse, si on la compare à celles des particuliers: ils ont tous un emplacement gratuit, une dotation fournie par le public, et une espèce de réputation qui attire les chalands; ils peuvent donc donner, sans y per- dre , leurs productions au-dessous du cours , et ils nuisent ainsi à la vraie industrie, quis'établit sur une concurrence équitable. Je crois donc que les jardins publics qui ont pour objet d'offrir des objets variés et bien étiquetés à l'étude des pépi- niéristes et des amateurs, et de donner des graines, plants ou greffes, c'est-à-dire, des moyens démultiplication, sont éminemment utiles ; tandis qu'au contraire les pépinières publiques, qui tendent à répandre en grand des végétaux tout développés et en quantité considérable , font plus de mal que de bien , à moins qu'elles ne soient placées dans des pays très-peu civilisés, ou qu'elles se bornent strictement à, répandre certaines productions que les pépiniéristes d'une province donnée ne peuvent cultiver avec profit. Ces prin- cipes, fondés sur les bases les plus élémentaires de l'économie politique, m'ont paru utiles à rappeler aux administrateurs chargés de ce genre de surveillance. (De Cand.) JARDINER. (Faiiconn.) Ce terme s'employoit pour dé- signer l'exercice auquel on dressoit, pendant la matinée, les oiseaux de proie dans un jardin exposé au soleiL Cet 3S:î JAR exercice consîsfoît à les faire saufer de ferre, en les tenant par une longe, sur le poing de la personne chargée de leur insfrucfion. ( Cn. D.) JARDINIER. (Ornith.) Un des noms vulgaires du bruant ortolan, en.h-riza hor'ulana, Linn. ( Ch. D. ) JARDlNrER, Jx\RDlNIERE. {Entom.) Noms vulgaires que l'on donne à quelques insectes : le premier au carabe doré, le second à la courtiliere ou taupe-gryllon. (C. D.) JARDINIERE. {Conchvl.) Nom vulgairement donné en France , et entre autres par Geoffroy dans son petit Traité sur les coquilles des environs de Paris, à l'hélice des jardins, hélix hortensis. (De B.) JARET. {Ic'athyol.) A Toulon, on appelle ainsi une va- riété de la mendole, sparus mœna, Linn. Voyez Picarel ef Spare. (h. C.) JARGA (IchlhyoL), nom que l'on donne au saumon chez les Kalmouks. H. C ) JARGON. (Mj/%) Synonyme vulgaire de la variété limpide du zircon , mot que les Anglois prononcent jerhonn, et dont nous avons fait jargon. Cette opinion de Patrin nous paroît très-vraisemblable. Voyez Zircon. (B.) JARGONELLE. {Bot.) Nom d'une variété de poire d'été, petite, mi-partie jaune et rouge, d'une saveur un peu mus- quée. ( L. D. ) JARKA ( Mamm.), nom russe de l'agneau femelle. (F. C.) JARNOTE. {Sol.) L'un des noms vulgaires du bunium hul- hocastanum , Linn. ( L. D.) JAROBA. {Bot.) Herbe du Brésil, citée par Pison et Marc- grave, ayant une tige grimpante autour des arbres, des feuilles ternées comme le haricot, et des fruits semblables à celui du calebassier, crcscerUia, remplis également d'une pulpe et de plusieurs graines, mais plus petits. Ces auteurs en font un haricot; mais elle en diffère beaucoup par son fruit, et on seroit tenté de la rapporter plutôt à la famille des cucurbitacées ou à celle des passiflorées. (J. ) JAROSSE, JAROUSSE. {Bot.) Voyez Gerousse. ( J. ) JARRA. {Bot.) On nomme ainsi ia ge^se cultivée dans les environs de Bourg. ( L. D.) JxARRAFA {IchthyoL), nom de l'alose sur la côte d'Afri- que. Voyez Clupée. (H. C.) JAS i83 JARRET. (Ichtliyol.) A Iviça , suivant François de la Roche, on appelle ainsi le picarel commun, sparus smaris, Linn. Voyez Picarel et Spare. (H. C. ) JARRET IMPÉRIAL. {Ichthy^'ol.) D'après le naturaliste que nous venons de citer, les habitans d'Iviça nomment ainsi le sparus zébra de Brunnich. Voyez Picarel. (H. C.) JARRETIÈRE. (Ichthjol.) Voyez Lépidope. (H. C.) JxA.RRI - NÉGRIER. {Bot.) Dans le Périgord on donne ce nom au chêne-tauzin , variété du chêne des Pyrénées. (L. D.) JARRUS. (Bot.) Selon Daléchamps, les apothicaires nom- moient ainsi l'arum, en françois gouet ou pied-de-veau. (J.) JARS. (Ornith.) Nom vulgaire du mâle de Foie commune , anas anser , Linn. (Ch. D. ) JARSETTE. (Ornith.) Voyez Garzette. (Ch. D.) JARUMA. (Bot.) Voyez Ambaiba. (J.) JARZABEK. (Ornith.) Nom polonois de la gelinotte com- mune, tetrao honasia, Linn. (Ch. D.) JAS. (Ichthjol.) Nom suédois de l'ide , poisson du genre desAfiLEs. Voyez Ide. (H. C.) JASERAN. (Bot.) Dès le temps des Bauhin on désignoit ainsi , dans les Vosges et dans d'autres parties de la France , I'Oronge vraie, excellente espèce de champignon. (Lém.) JASEUR. (Ornilh.) L'oiseau d'Europe connu sous ce nom paroit être celui qu'Aristote, liv. g et 16 , a désigné sous celui de gnaphalos , par allusion à ses plumes soyeuses, ainsi que Vampelis de Callimaque et d'Aldrovande : c'est aussi le bom- Ijcilla de Schwenckfeld , page 229; le micrnphenix; le gale^ rita varia de Fabricio de Padoue. Frisch , Klein et Brisson l'ont rangé parmi les grives, turdus ; mais ce dernier en a fait une section particulière , et lui a appliqué , d'après Schwenckfeld , le nom de bombycilla. Linnaeus , qui d'abord, l'avoit confondu avec les pie- grièches , lanius , l'a ensuite placé parmi les cotingas, ampelis ; et il en a été de même de Latham. M. Levaiilant, dans ses Oiseaux de paradis, etc., tome 1 , page 107, le met à la suite des geais. M. Vieillot en a formé un genre particulier , pour lequel il a adopté la dé- nomination de Schwenckfeld et de Brisson ; et M. Temmincfc l'a aussi séparé des cotingas, et l'a appelé, dans son Manuel d'ornithologie , bombjcivora. C'est encore sous ce nom que M, ^S4 JAS Ciivier en parle dans son Règne animal , tome i , page 349. JNéanmoins cette dernière dénomination générique ne paroît j)as plus convenir que celle de bombj'cilla pour désigner un oiseau plutôt baccivore qu'entomophage , et les épithètes garrula et cedrorum ne sont également pas des expressions propres et exclusives pour les espèces, puisque, vu l'unifor- mité du gazouillement, la première est applicable à toutes deux , et que, d'après son genre de vie , l'espèce européenne doit rechercher les cèdres comme l'espèce américaine. Il sembloit donc plus naturel, en adoptant deux espèces, de choisir jiour terme générique le mot garrislus , et, pour les espèces, les épithètes ei/rop^ipt/s ou major, et americanus ou minor. Au reste, en mettant à part le singulier caractère résultant des appendices membraneux, lesquels présentent, chez les adultes, un disque ovale à l'extrémité de plusieurs des penijes secondaires des ailes qui s'élargissent, au-delà des barbes, en forme de petite palette d'une belle couleur rouge, les ja- seurs, dont la tête et les pieds sont figurés dans Meyer , Taschenhuch der deutschen Vogelkunde , genre 24, tome 1, page 204, se distinguent génériquement par un bec droit, court, dont la mandibule supérieure, plus longue, un peu courbée vers le bout, est échancrée sur ses bords, et dont l'inférieure est légèrement retroussée à la pointe ; par des narines ovoïdes, situées près de la base du bec, et que re^ couvrent plus ou moins de petites plumes dirigées en avant; par une langue cartilagineuse et fendue à la pointe , et par la soudure de la première phalange du doigt externe avec celui du milieu. Quoique les jaseurs soient connus, depuis bien des siècles, dans presque toutes les contrées de l'Europe , on ne sait pas encore positivement dans laquelle ils nichent. Tout portç ïiéanmoins à croire que leur propagation a lieu très-avant dans le Nord , ces ciseaux n'étant que de passage dans leç régions plus tempérées, où on ne les voit qu'en hiver et jnciiie accidentellement. Il en existe aussi en Amérique, et quoiqu'ils soient de plus petite taille, les naturalistes les ont pendant long-temps considérés comme une simple variété, tant à cause de la ressemblance du plumage, que d'après I3 JAS ï85 facilité que des oiseaux capables d'entreprendre de si longs voyages eu Europe ont dû avoir pour traverser les mers qui séparent ces deux parties du monde. Mais la plupart des naturalistes modernes sont actuellement d'accord sur l'exis- tence de deux espèces, et, comme on a des données plus précises sur Tespèce américaine , elles pourront servir a en tirer des inductions sur les faits probablement analogues que Fou ignore relativement à celle d'Europe. Par exemple, d'a- près le récit de M. de Stralemberg , rapporté par Frisch , Eatham et Montbeillard , le creux des rochers seroit, dans les régions du cercle arctique , le lieu où nicheroit cette dernière espèce; et cependant, selon M. Vieillot, Histoire naturelle des oiseaux de l'Amérique septentrionale, tome i, page 89, c'est sur les cèdres que l'autre place son nid dans le Canada; ce qui semble d'autant plus naturel que ce sont les arbres et les arbrisseaux qui fournissent les fruits dont ces oiseaux se nourrissent principalement. Le Jaseur d'Europe ou Grand jaseur {Garrulus europœus ou major, Dum. ; Ampelis garrulus, Linn. et Lath. ; Bomhycivora garrula , Temm.) est l'oiseau vulgairement appelé jaseur de Bohème, quoiqu'il n'appartienne pas plus k ce pays, qu'il ne fait que traverser, qu'à tout autre : il est figuré dans Frisch, planche 02; dans Buffon, planche enluminée 261 ; dans l'Or- nithologie allemande de Borckhausen , neuvième livraison, planche 6; dans les Oiseaux de la Grande-Bretagne, de Le- win , planche 66; dans ceux de Donovan , planche 1 1 ; de George Graves, tome 1, planche 16; dans les Oiseaux de paradis , Rolliers , etc. , de M. Levaillant , tom. 1 , planche 49. $a longueur est d'environ huit pouces. La queue, composée de douze pennes, est coupée carrément , et les ailes , pliées, en atteignent les deux'tigrs. Les plumes, en général fines et soyeuses, sont beaucoup plus longues sur la tête, où elles forment une huppe que l'oiseau relève à volonté. Le front est entouré d'un bandeau noir, qui s'élargit vers les yeux, ç'étend d'un côté vers locciput, de l'autre sur les narines, çt .après une séparation formée par une petite raie blanche, descend sur la gorge jusqu'au milieu du cou , dont le bas est, ainsi que la poitrine, la tête et le dos, d'une couleur vineuse, J,e croupion , les couvertures supérieures de la queue et le iSS JAS ventre sont d'un gris cendré, et les pennes secondaires des ailes se font remarquer par les palettes d'un rouge vermillon dont on a déjà parlé, et qui sont ordinairement au nombre de cinq ou six, mais que Graves dit être quelquefois de huit à neuf, en ajoutant qu'il en existoit même sur plusieurs des pennes caudales d'un individu de la collection de M. Haworth de Chelsea. Ces pennes sont d'autant plus grandes qu'elles s'éloignent des rémiges , dont les premières ont la pointe blanche et les autres d"un jaune jonquille, couleur qui borde aussi les pennes caudales. Les couA'ertures du dessous des ailes sont blanches, et celles du dessous de la queue de cou- leur marron. La mandibule supérieure est entièrement noire , et l'inférieure, blanche à sa base, n'est noire qu'à la pointe. Les pieds sont aussi de cette dernière couleur, et les yeux d'un rouge brun. Il paroît que la femelle ne diffère du mâle que par des couleurs moins vives et l'espace noir de la gorge moins grand ; mais les jeunes , avant leur première mue , n'ont point aux pennes secondaires des ailes ces appendices dont la crue semble même devoir être quelquefois plus tardive et ne devenir que l'attribut d'un âge assez avance- Les jaseurs d'Europe, dont le cri , au moins pendant l'époque de leurs voyages et hors de la saison des amours , n'est qu'un gazouillement qui peut être rendu par les syllabes zi , zi, ri ^ paroissent être d'un naturel fort social, quoique , suivant la remarque de M. Levaillant, il ne faille pas absolument tirer cette conclusion de ce qu'à l'instar d'autres oiseaux etratiques ils voyagent en troupes, puisque les cailles tra- versent fc'galement par bandes d'immenses contrées. Les ex- cursions de ces oiseaux, qui sont assez communs en Sibérie, en Tartarie et dans les parties boréales de l'Asie , s'étendent de là en Pologne, en Suède, en Bohème, en Angleterre et même en France, en Italie, et dans d'autres pays tempérés; mais ils n'émigrent vraisemblablement que quand ils y sont contraints par l'intensité du froid ou la disette des alimens qui leur conviennent, et qui, à défaut de baies, telles que celles du troène, du genévrier, du sorbier et de fruits suc- culens, sont des insectes de toute espèce. Les causes qui produisent cette disette, sont aussi vraisemblablement celles JAS 1B7 auxquelles il faut attribuer rirrégularitë des époques de leurs migrations, que le prince d'Aversberg dit s'elfectuer en au- tomne; mais qui, h moins d'une accélération accidentelle dans la rigueur du climat des contrées boréales, où les ja- seurs passent Tété, n'ont lieu qu'en hiver. Ils arrivent en troupes plus ou moins nombreuses, selon l'influence de la température dans le pays qu'ils abandonnent momentanément ; et ceux que l'on rencontre encore au printemps dans les ré- gions tempérées, ne sont que des individus égarés, qui, lors- qu'on les prend dans des pièges, où ils donnent aisément, ne paroissent pas d'abord regretter beaucoup leur liberté, mais s'abandonnent a l'ennui aux approches de la belle saison , et périssent dans les cages où on les retient. Lorsqu'il en arrive des quantités considérables, on leur fait la chasse , et Ton en tue beaucoup à la fois , parce qu'ils se posent fort près les uns des autres; mais, si Gesner et le prince d'Aversberg les regardent comme un gibier délicat et même d'un goût préférable à celui des grives, Schwenck- feld dit que c'est un manger médiocre et peu sain. Le Petit jaseur ou Jaseur d'Amérique (Garrulus amerlcaniis ou minor, Dum. , que M. Vieillot nomme Jaseur du cîîdre , Bombycilla cedrorum) est Vampelis garrulus, variété b de Lin- rasus et de Latham , représenté dans Catesby, planche 46; dans Edwards, planche 242; dans les Oiseaux de l'Amérique septentrionale de M. Vieillot, planche ôy , et dans les Oiseaux de paradis de M. Levaillant, tome 1 , planche 5o. C'est le coquantototl de Fernandez, qui dit l'avoir vu au Mexique, jusqu'où il étendroit ses courses depuis la baie d'Hudson, et que les Canadiens ont nommé récollet, à cause des rapports trouvés entre sa huppe en repos et le capuce des anciens re- ligieux de cet ordre. M. Levaillant , sans prétendre résoudre absolument la question relative à l'identité ou à la diversité des deux oiseaux, fait remarquer combien il seroit étonnant que le jaseur d'Europe , qui est dans le rapport de trois à un avec celui d'Amérique, c'est- à-dire qui pèseroit à peu près trois fois autant que le petit jaseur, eût passé en Amé- rique pour s'y amoindrir, ou que celui d'Amérique eût passé en Europe, où il auroit engendré la race des grands jaseurs. M. Levaillant fait, de plus, observer que le petit jaseur a ^«3 . JAS les narines en partie découvertes, tandis que celles du grand jaseur sont entièrement bouchées par les plumes du front, et que le bec du premier est plus large , plus plat que celui du second , et approche plus du bec des cotingas. La huppe du petit Jaseur est aussi moins soyeuse que celle du grand; la plaque noire de sa gorge est plus étroite; les plumes anales sont blanches, celles du bas-ventre et des flancs d'un jaune pâle ; les ailes d'un gris uniforme , au lieu des belles taches blanches et jaunes que l'on voit sur les ailes noires du grand ; et, enfin, la première penne de ses ailes est plus courte que les trois suivantes, tandis que la même penne est la plus longue chez le jaseur d'Europe. M. Vieillot a possédé un individu qui avoit des palettes sur plusieurs des pennes cau- dales, comme on en a vu chez Tindividu européen de la collection de M. Haworth. A Tégard des ailes, ces palettes manquoient sur plusieurs des individus envoyés en Europe. M. Levaillant regarde cette privation comme indiquant les femelles, et M. Vieillot, l'ayant observée dans le rapport de dix individus sur douze , fait sentir que , si les palettes étoient un attribut distinctif des mâles , il en résulteroit que le nombre des femelles seroit beaucoup plus grand dans cette espèce ; mais cette circonstance ne semble que venir à l'appui de l'opinion suivant laquelle les jeunes des deux sexes seroient privés de cetornement, quin'existeroit que dans un âge avancé. M. Vieillot fournit, dans ses Oiseaux de l'Amérique septen- trionale, d'autres détails sur les petits jaseurs, dont la lon- gueur totale est de cinq pouces dix lignes, et chez lesquels les jeunes ont une huppe très-peu apparente, et sont en général d'un gris sale sur le corps et tachetés de brun en- dessous. Ces oiseaux qui, comme on l'a déjà dit, nichent dans les forêts, sur les cèdres, ne se voient qu'en hiver dans la Caro- line du sud , et ils passent une partie de leur vie à errer dans diverses contrées pour y chercher, suivant les saisons, une nourriture plus abondante; mais ils restent presque toute l'année dans l'état de New-York, et se montrent tous les mois , pendant quelques jours , dans la Pensylvanie, tantôt en très-grandes bandes, tantôt en petites troupes. Lorsqu'au mois de Mai ils sentent le besoin de transmettre l'existence JAS 189 à une nouvelle génération , les mâles se disputent les femelles avec beaucoup d'acharnement, et les couples formés s'isolent dans l'intérieur des forêts, où ils cachent soigneusement leur nid. La femelle fait chaque année deux pontes aux mois de juin et d'août. Ces oiseaux sont silencieux en liberté , comme dans la cap- tivité , à laquelle ils s'habituent aisément. A peine entrés dans une volière ils se jettent sur la nourriture qui leur est présentée , si elle leur convient. En liberté ils déchirent la pulpe des cerises et des fruits tendres, avalent tout entières les baies du smilax, du diospyrum , etc. : ils prennent aussi fort adroitement les mouches au vol, et se nourrissent égale- ment des autres insectes, qu'ils cherchent sur les branches et sur les feuilles. (Ch, D.) JASIA (Bot.): nom japonois de l'aune, alnus , suivant M. Thunberg. (J.) JASIN, RASEN (Bot.) -. noms arabes de l'année, inula heleiiium , selon Daléchamps. ( J. ) JASINE [Ornith.) : nom du bruant commun , emheriza cilri- nella , Linn. , dans les Pays-Bas. ( Ch. D. ) JASIONE. {Bot.) Ce, nom, répété dans les ouvrages de Théophraste, de Pline et d'autres anciens, paroît avoir été donné à des plantes différentes, d'après les observations de J. Bauhin , dans le second volume de son Histoire des plantes. On avoit cru que c'étoit un liseron, ou une ancolie. Césalpin lui croyoit du rapport avec la raiponce; et c'est probable- ment ce qui a déterminé Linnaeus à nommer jasione une plante dont C. Bauhin et Tournefort faisoient un rapunculus. (J.) JASIONE; Jasione, Linn. (Bot.) Genre de plantes de la famille des campanulacées , Juss. , et de la syngénésie mono- gamie, Linn. , dont les principaux caractères sont les suivans: Fleurs ramassées en ttte sur un réceptacle commun, et envi» ronnées d'un involucre de dix à douze folioles disposées sur deux rangs; calice monophylle à cinq dents; corolle mono- pétale, divisée profondément en cinq découpures linéaires; cinq étamines plus courtes que la corolle , k anthères oblon- gues, réunies inférieurement ; un ovaire inférieur, arrondi. surmonté d'un style plus long que la fleur et terminé par un i'jo JAS stigmate échancré ou bifide; une capsule presque ronde, à cinq angles, couronnée par le calice, et partagée en deux loges polyspermes. Les jasiones sont des plantes herbacées, annuelles ou viva- ces, à feuilles alternes et à fleurs terminales. On en connoît quatre espèces, qui sont indigènes de l'Europe; les deux sui- vantes sont les plus communes. Jasione de montagne : Jasiona montana, Linn., Spec. . lôiy ; Flor. Dan., tab. Sig; Jasione undulata, Lamk. , Dict. encycl. , 3, pag. 2i5. Sa racine est fibreuse, annuelle: elle produit plusieurs tiges grêles, hautes d'un pied ou environ, simples ou peu rameuses, hérissées de poils, surtout inférieurcment; garnies de feuilles éparses, sessiles , linéaires-lancéolées, his- pides, ondulées en leurs bords. Ses fleurs sont d'une belle couleur bleue , réunies en une tête hémisphérique , portée sur lin long pédoncule, et qui termine les tiges ou les rameaux. Cette plante est commune sur les collines et sur les bords des bois: on ne lui connoit aucune propriété. Jasione vivace : Jasione perennis, Lamk. , Dict. encycl. , 3 , pag. 216; Illustr., tab. 724, fig. 2. Cette espèce diffère de la précédente par ses racines vivaces; par ses tiges plus nom- breuses , étalées et même couchées sur la terre dans leur partie inférieure , et par ses feuilles presque glabres, non ondulées en leurs bords. Elle croît sur les montagnes en France , dans celles d'Auvergne , dans les Alpes et les Pyré- nées. ( L. D. ) JASJIBO (Bot.), espèce de prunier du Japon, selon Kœmpfer. (J.) JASKOLKA-MORSKA. (Ornith.) Nom polonois d'une grande espèce du genre Sterne ou Hirondelle de mer, qu'on appelle vulgairement pierre -garin , sterna hirundo , Linn. (Ch. D.) JASKOTKA. {Orniilu) Nom polonois de l'hirondelle, hirundo. (Ch. D.) JASMÉ DE MONTAGNE. {Bot.) La plante ainsi nommée par Daléchamps , d'après des auteurs plus anciens, a cause de son odeur suave et approchant de celle du jasmin , est V androsace villosa des botanistes. (J.) JASMIN. Jasminuni, (Bot.) La multiplicité et la difle- JAS 191 rence plus ou moins grande des végétaux auxquels on a donné ce nom , prouve combien les auteurs anciens et même plu- sieurs modernes étoient peu d'accord sur les principes qui doivent présider à la formation des genres et à leur classifi- cation. Ce nom a pu facilement être donné au sambac ou jasmin d'Arabie, mogorium, appartenant aux jasminées ; mais on commence à être étonné de le voir appliqué à d'au- tres arbres ou arbrisseaux de familles différentes , quoique dans la même classe des hypocorollées : à un citharexjlum , un volkameria, un spielmannia , dans les verbenacées ; à un cestrum dans les solanées, à un ehrhetia dans les boraginées, à un tabernœmontana et un plumeria dans les apocinées, au tecoma (jasmin de Virginie) dans les bignoniées , et même à ïipomœa quamoclit , quoique herbacé, dans les convolvu- lacées. La corolle en entonnoir, comme dans le vrai jasmin, en a fait encore donner le nom, soit à un azalea, dans les rhodoracées , faisant partie de la classe des péricorollées ou monopétales à corolle insérée au calice; soit, avec encore moins de raison, à des rubiacées placées dans la classe des épicorollées à insertion sur l'ovaire , telles qu'un costea, un tetramerium , un ixora nommé jasmin des Indes, et un gardé- nia, qui est le jasmin du Cap. On est plus surpris de voir ce nom donné au nyctago , type des nyctaginées, qui n'a qu'un calice coloré, et surtout à des plantes évidemment po- lypétales, telles que le gayac dans les tribulées, appartenant à la classe des hypopétalées , et leji/ssjoja dans les onagraires, qui font partie des péripétalées. Cette série, déjà assez nom- breuse, pourroit encore être augmentée. (J. ) JASMIN; Jasminuin, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, qui a donné son nom à la famille des jasminées, et qui, dans le système sexuel , appartient à la diandrie mc- nogynie. Ses principaux caractères sont les suivans : Calice monophylle , persistant , à cinq dents ou quinquétide : corolle monopétale , infundibuliforme , à limbe plane , partagé en cinq divisions ; deux étamines renfermées dans U- tube de la corolle; un ovaire supérieur, arrondi , surmonté d'un style simple et terminé par un stigmate bifide ; une baie à deux loges monospermes. hes jasmins sont des arbrisseaux dont les rameaux sont ^92 JAS droits et disposes en buisson, ou grêles, sarmenieux . voîtf- biles et grimpans sur les corps qui sont dans leur voisinage) dont les feuilles, alternes ou opposées, sont simples ou com- posées, et dont les fleurs, diversement disposées, ont en' général une odeur suave et un aspect agréable. On en con- noît aujourd'hui une trentaine d'espèces qui , excepté deux indigènes des parties méridionales et tempérées de l'Europe, appartiennent toutes aux climats chauds de l'un ou l'autre hémisphère. Nous ne parlerons ici que des espèces cultivées dans les jardins de botanique ou dans ceux des amateurs. * Feuilles simples. Jasmin glauque : Jasininum glaucum, "Willd., Spec, i^ pag. oj ; Jasminum ligustrifolium , Lamk. , Dict. encycl. , 5, pag. 218; Njctantes glauca , Linn., Suppl. , 82. Sa tige est droite, divisée en rameaux nombreux, cylindriques, glabres, plians , garnis de feuilles opposées, lancéolées, glauques, glabres, portées sur des pétioles très -courts. Ses fleurs sont blanches, disposées en corymbe terminal; leur calice est à cinq divisions. Cette espèce est originaire du cap de Bonne- Espérance. On la cultive au Jardin du Roi , et on la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Jasmin volubile; Jasminum volubile , Jacq. , Hort. Schanhr. , 3, pag. 39, tab. 02 1. Sa tige se divise eu rameaux sarmen» teux, volubiles, s'élevant à huit ou dix pieds; ses feuilles sont ovales-lancéolées, luisantes, persistantes, opposées, pé- tiolées; ses fleurs sont très-odorantes, disposées en panicuie terminale ; leur calice est à quatre ou six dents , et la corolle à six ou huit découpures; les fruits sont des baies d'un bleit-^ foncé, ne contenant le plus souvent qu'une seule graine. Cette espèce croît naturellement au cap de Bonne-Espérance. On la cultive au Jardin du Roi; elle a besoin d'être préser- vée du froid pendant l'hiver. Jasmin mdltiflore : Jasminum multiflorum , Andrew, Bot. Repos., n.'^ et tab. 496 ; Jasminum hirsutum, Smilh , Exot. Bot. , ■2, pag. 117, tab. 118; Willd., Spec, 1, pag. 56; Njxtantes hirsuta, Linn., Spec, 8. Sa tige se divise en rameaux sar- menteux, pubescens , garnis de feuilles opposées, pétioîées , ovales-en-cœur, légèrement ciliées. Les fleurs sont gra-ndes. .TAS 193 d^un blanc éclatant, odorantes, axillaires et terminales, rap- prochées en une courte panicule ; leur calice est pubescent, à cinq divisions très-étroites, et les découpures de la corolle sont au nombre de six a huit. Cette plante est originaire des Indes orientales et des contrées méridionales de la Chine. On la cultive au Jardin du Roi , dans la serre chaude. Jasmin a feuilles simples : Jasminum simplicifolium , Vahl , Enum. , 1 , pag. 27 ; Jasminum australe , Pers. , Synop., 1, pag. 8. Ses feuilles sont opposées, ovales- lancéolées, acunjinées ; ses fleurs sont axillaires, portées sur des pédoncules simples; les calice^ sont glabres, à divisions subulées. Ce jasmin est ori- ginaire des lies des Amis, dans la mer du Sud. On le cultive au Jardin du Roi , dans la serre chaude. Jasmin géniculé -.Jasminum giniculatum , Vent., Choix de PI , n.° et tab. 8; Jasminum gracile, Andrew, Bot. Repos., n.° et tab. 127. Sa tige est divisée en rameaux grêles, sar- menteux, grimpans , garnis de feuilles opposées, ovales, aiguës, glabres, luisantes, persistantes, portées sur des pé- tioles coudés et articulés. Ses fleurs sont blanches, d'une odeur très-agréable, portées sur des pédoncules articulés, souvent trifides, et disposées au sommet des rameaux en petites paniculcs peu garnies; le tube de la corolle est trois fois plus long que le calice, qui est ordinairement à cinq dents et quelquefois à six. Cette espèce croit naturellement à Pile de Norfolk , dans la mer du Sud. On la cultive en France depuis vingt et quelques années ; nous Pavons vue chez M. Cels. Elle a besoin de Porangerie pendant Phiver. ** Feuilles ter nées. Jasmin des Açores : Jasminum azoricum, Linn. , 5pec. ," 9 ; Jasminum azoricum trifoliatum , flore alho odoralissimo , Commel. , Hort. Amstel., j , pag. iSg, tab. 82. Plantée en pot ou en caisse, cette espèce sélève à trois ou quatre pieds de hau- teur; ses rauicaux sont nombreux, cylindriques, verdàtres dans leur jeunesse, garnis de feuilles opposées, pétiolées , composées de trois folioles ovales- aiguës, luisantes, persis- tantes , pétiolées. Les fleurs sont blanches , d'une odeur suave , pédonculées, disposées en corymbes presque paniculés; leur calice est à cinq dents. Ce jasmin est originaire des îles 24. iO 194 JAS Açores et de iile de Madère. On le cultive en Europe de- puis plus de cent cinquante ans, en pleine terre, en Italie, en Espagne, en Portugal et même en Provence : dans le nord de la France il faut le rentrer dans Porangerie pendant l'hiver. Il fleurit pendant tout l'été. Jasmin frutiqceux ou Jasmin j.wrsiE : Jasminum frulicans , Linn., Spec. , g; Lamk. , Dict. encycL, 3, pag. 218 , Illust. , lab. 7, fig. 2. Sa racine produit plusieurs tiges ligneuses, droites, hautes de quatre à six pieds, divisées en beaucoup de rameaux menus, anguleux, verdàtres , garnis de feuilles alternes, petites, composées pour la plupart de trois folioles oblongues, glahri\s, luisantes. Les fleurs sont jaunes, légère- ment odorantes dans les climats chauds, tout-à-fait inodores dans les pays froids, et disp ' sées deux à trois ensemble au sommet des rameaux, sur des pédoncules assez courts. Cet arbrisseau croît naturellement dans les buissons et sur les collines dans le midi de la France et de l'Europe, dans le nord de l'Afrique , le Levant , etc. Il n'est pas délicat , et sup- porte bien en pleine terre les hivers du nord de la France et de l'Allemagne; mais il perd chaque année ses feuilles, qu'il conserve au contraire dans les climats plus chauds. On le plante dans les bosquets, et on en fait même des haies : ces dernières sont peu solides. Jasmin d'Italie: Jasminum liumile , Linn., Spec, 9; Jasmi- nuin luteum, Lob., Icon., vol. 2 , pag. 106. Ses racines pous- sent plusieurs tiges simples ou peu rameuses, droites, pres- que cylindriques, hautes de trois à quatre pieds, garnies de feuilles alternes, pétiolées, composées de trois et quelque- fois de cinq folioles ovales, glabres, d'un vert jaunâtre. Ses fleurs sont jaunes, presque inodores, disposées en corjmbe à Fextréniité des rameaux; leur calice est à cinq dents très- petites. Cette espèce passe pour croître naturellement en Italie, mais il paroît qu'elle est originaire des iles Canaries. On la cultive en pleine terre dans les jardins ; lorsque les hivers sont rigoureux, ses tiges périssent jusqu'à la racine. Jasmin jonquille: Jasminum odoratissi)num , Linn., Spec, 10; Curt., Mag., n. ' et tab. 286. Sa fige s'élève à quatre ou cinq pieds, en se «livisani en rameaux nombreux, glabres, cylin- driques , garnis de feuilles alternes, pétiolées, composées JAS îgS de trois folioles ovales, un peu coriaces, luisantes, persis- tantes. Ses fleurs sont jaunes, disposées au sommet des ra- meaux et dans les aisselles des feuilles supérieures en bou- quets corynibiformes ; elles ont une odeur agréable , analogue à celle de la jonquille; leur calice est à quatre ou cinq dents très-courtes. Ce jasmin croît naturellement aux iles Canaries, à Madère, au cap de Bonne-Espérance et jusque dans l'Inde. On le cultive en Europe depuis plus de cent cinquante ans. Jl fleurit dans notre climat pendant tout l'été et une grande partie de l'automne. On le plante en pot ou en caisse, et ou le rentre pendant l'hiver dans l'orangerie. Dans le midi de ia France il peut être mis en pleine terre. *** Feuilles ailées, Jas.min officinal ou Jasmin commun: Jasminum officinale, Linn. , S-p. , 9 ; Bull. , Herh. , tab. a3 1 . Ses tiges et ses rameaux sont cylindriques, sarnienteux , plians, verts dans leur jeu- nesse, susceptibles de s'élever à quinze et vingt pieds, et même au-delà quand ils trouvent à s'appuyer. Ses feuilles sont opposées, pétiolées, ailées avec impaire, composées de sept folioles ovales - pointues, d'un vert assez foncé; l'im- paire beaucoup plus grande que les autres. Ses fleurs sont blanches, pédonculées , douées d'un parfum très -agréable, et disposées à l'extrémité des rameaux en un corymbe peu garni; les dents de leur calice sont alongées , subulées, et les divisions de la corolle aiguës. Ces fleurs paroissent depuis la fin du printemps jusqu'en automne. Cette espèce n'est point indigè.rie de l'Europe, et on ne sait à quelle époque elle y a été introduite; mais elle y est généralement cultivée depuis plusieurs siècles, et même dans le nord de la France elle brave le froid de nos hivers , quoiqu'elle soit originaire des pays chauds de l'Asie. On l'emploie, dans les jardins d'agré- ment, à garnir des berceaux , à faire de petites palissades; on peut aussi, en la tondant aux ciseaux, en faire de fort jolis buissons. Les fleurs de jasmin passoient autrefois pour émol- lientes , résolutives et emménagogues ; aujourd'hui elles ne sont plus usitées en médecine. On en retire une huile essen- tielle trés-parfumée. Jasmin grandifjlore , Aul^aircment Jasmin d'Espagne :Jas- ^96 JAS minum grandifiorum , Linn. , Spec, 9; Edw. , Bot. Regist^ , n." et tab. 91. Cette espèce diffère de la précédente ea ce qu'elle s'élève moins, que ses fleurs sont plus grandes, légè- rement nuancées de rouge en dehors, à divisions obtuses; mais surtout parce qu'elles sont portées sur des pédoncules dichotomes, au nombre de cinq à sept, celle du centre des ramifications ayant son pédicule propre très-court. Ce jasmin est orif^inaire du Malabar et autres contrées de l'Inde; on le trouve aussi en Amérique dans l'île de Tabago , où il a probablement été transporté et se sera naturalisé. On le cul- tive en Europe depuis près de deux cents ans. Il est beau- coup plus délicat que le jasmin officinal : dans le nord de la France il faut le rentrer dans l'orangerie pendant l'hiver, et même dans la serre chaude, si l'on veut continuer à jouir de ses fleurs, qui commencent à paroître en été, et qui conti- nuent pendant l'automne et même pendant l'hiver, lorsqu'il a assez de chaleur. En Provence, en Italie et en Espagne, on le cultive en pleine terre, pour retirer l'huile essentielle de ses fleurs, ainsi que nous le dirons tout à l'heure. Sur les côtes de Barbarie les habitans du pays font des tuyaux de pipes avec ses tiges. C'est principalement de cette espèce qu'on retire l'essence de jasmin; mais l'arôme de ses fleurs est si volatil qu'il est très-difficile de le fixer, et ni l'eau ni l'esprit de vin ne peu- vent s'en charger par la distillation. Ce n'est que dans le midi de l'Europe , et principalement en Italie et à Grasse en Pro- vence, qu'on prépare l'essence de jasmin , et voici le procédé qu'on emploie. On imbibe des flocons de coton avec de l'huile de ben, qui a la propriété de ne point rancir; ensuite ou arrange sur des tamis de crin, alternativement, une couche de fleurs de jasmin et une couche de flocons de coton , jusqu'à ce que le tamis soit plein, et on le couvre bien. Vingt-quatre heures après, on enlève les couches de fleurs et de coton, pour remettre ces dernières dans le même état avec de nou- velles fleurs, et l'on répète cette opération jusqu'à ce que le coton sente le jasmin comme la fleur même. Alors on soumet ce coton à la presse pour en retirer l'huile qui s'est chargée de tout l'arôme du jasmin. Cette huile conserve assez long- temps cette odeur, pourvu qu'on ait soin de la tenir dans des flacons bien bouchés. JAS 197 QTielques médecins l'ont recommandée en frictions sur les membres , contre la paralysie , et les maladies nerveuses et conviilsives ; mais c'est un moyen bien peu employé. Le plus grand usage qu'on fasse de l'huile de jasmin , c'est pour la parfumerie. Lorsqu'on portoit plus communément de la poudre sur la tête, on en employoit beaucoup pour com- muniquer une bonne odeur à la poudre. On peut aussi faire prendre au sucre une petite odeur de jasmin, en mêlant du sucre en poudre à des fleurs de jasmin de la même manière qu'on arrange celles-ci avec du coton. On met alors les tamis sur des vases dans une cave, et on les couvre avec des linges mouillés : l'humidité de la cave fait couler le sucre en sirop qui a contracté une agréable odeur de jasmin, Les jasmins qui sont de pleine terre , se multiplient faci- lement de marcottes et de drageons enracinés qui poussent autour des vieux pieds ; les espèces plus délicates se multi- plient de boutures, de marcottes, ou en les greffant sur le jasmin commun; il en est même quelques-unes, comme le jasmin jonquille , qui fournissent des graines bien mûres , que l'on peut semer. Les individus qui proviennent de ces graines s'élèvent sur une tige droite , comme de petits arbres, et ils ont naturellement une forme plus régulière. (L. D.) JASMIN D'AFRIQUE. (Bot.) Nom donné à la spielmanne africaine et au lyciet d'Afrique. (Le.m.) JASMIN D'AMÉRIQUE. {Bot.) Voyez Gayac. (Lem.) JASMIN D'ARABIE A FEUILLES DE LAURIER. ( Bot. ) Bernard de Jussieu a donné une description du cafeyer sous cette dénomination. ( Lem. ) JASMIN D'ARABIE ou SAMBAC. (Bot.) Voyez Mogori et Nyctanthe. (Lem.) JASMIN EN ARBRE. {Bot.) C'est le plumeria rubra. Voyez Frangipanier. (Lem.) JASMIN BATARD. ( Bot.) Le philadelphus coronarius a été autrefois désigné sous ce nom. ( L. D.) JASMIN BLANC. {Bot.) Voyez Jasmin bâtard. (Lem.) JASMIN BLEU. {Bot.) On donnoit anciennement ce nosai au lilas ordinaire et à la clématite bleue. (L. D.) ^9^ JAS JASMIN DU CAP. {Bol.) Nom que les fleuristes donnent au gardénia Jlorida. Voyez Gardène. (Lem.) JASMIN CASSE. (Bot.) La mussende de Campèche porte ce nom à la Guadeloupe. (Lem.) JASMIN DE CATALOGNE, JASMIN D'ESPAGNE. {Bot.) Voyez Jasmin granpiflore. (Lem.) JASMIN DE CRÈTE. {Bot.) Nom sous lequel on a désigné autrefois le herberis cretica, espèce d'épine-yinelte. ( L. D.) JASMIN ÉPINEUX. {Bot.) Voyez Gmeline de Coromandel. (Lem.) JASMIN A FEUILLE DE LAURIER {Bot.) , espèce de cestreau, cestrum vesperlinttm , Linn. (Lem.) JASMIN A FEUILLES DE MÉLISSE. {Bot.) C'est le ca- mara, lanlana camara , Linn. (Lem.) JASMIN A FEUILLES DE MYRTE. {Bot.) C'est une es- pèce de ciocoque, chiococca racemosa, Linn. (Lem.) JASMIN FLEURI. {Bot.) Voyez Jasmin du Cap. (Lem.) JASMIN FRANC. ( Bot. ) Dans le Midi on donne ce nom 5u jasminuin fruticans, ou jasmin frutigneux. (L. D.) JASMIN DES INDES {Bot.), espèce de Larrelière, bar- leria prionilis , Linn. (Lem.) JASMIN INDIEN. {Bot.) Voyez Jasmin en arbre. (Lem.) JASMIN INODORE. {Bot.) C'est le psjchotria herbacea. (Lem.) JASMIN D'ITALIE. {Bot.) C'est le jasmin grandiflore. (L. D.) •lASMIN JAUNE. {Bot.) Voyez Genipayer. (Lem.) JASMIN JAU^E ODORANT. {Bot.) C'est le bignonia sem- pervirens. Voyez Gelsemium. (Lem.) JASMIN DE MER. {ZoopU.) Voyez Miu.epore tronqué. (I.EM.) JASMIN ODORANT. {Bot.) Voyez Jasmin jaune odorant. (Lem.) JASMIN ODORANT DE LA JAMAÏQUE. {Bot.) C'est Vamjris hahamifera. Voyez Balsamier. (Lem.) JASMIN DE PERSE. {Bot.) On a quelquefois désigné sous re nom le lilas de Perse. ( L. D. ) JASMIN ROUGE. {Bot.) Ancien nom de la belle-de-nuit, mirabilis jalappa. On le donne encore dans les colonies au frangipanier à fleurs rouges, plumcria rubra. (Lem.) J'AS 199 JASMIN ROUGE DE L'INDE, (iîof.) Voy. Quamoclit, (Lem.) JASiMlN ROYAL ou DE CATALOGNE. (Bot.) C'est le jasmin graniiiflore. ( L. D.) JASMIN VENIMEUX. {Bot.) Voyez Cestreac. (Lem.) JASMIN DE VIRGINIE. {Bot.) Espèce de bignone , higno- niaradicans, Linn. (Lem.) JASMIlNÉES. {Bot.) Famille de plantes de la classe des hipocoroUées ou dicotylédones nionopétales à corolle insérée sous l'ovaire. Son caractère général est formé des caractères suivans, ajoutés aux précédens: Un calice tubulé; une corolle régulière tubuléc de même, à limbe divisé en lobes égaux ; deux étamines insérées au tube de la corolle. Un ovaire libre, à deux loges remplies chacune de deux ovules attachées au sommet de la loge , ou d'un seul ovule inséré au bas de sa loge ; un seul style ter- miné par un stigmate bilobé. Un fruit biloculaire , tantôt capsulaire, s'ouvrant en deux valves, comme dans les acan- thées tantôt en baie. Graines semblables pour l'attache et le nombre aux ovules : dans celles qui partent du bas des loges, l'embryon est sans périsperme ou à périsperme très-mince et à radicule descendante; il est entouré d'un périsperme charnu et épais, et à radicule montante dans celles qui pen- dent du sommet de la loge. Les plantes de cette famille sont des arbrisseaux ou des arbres à rameaux opposés, à feuilles le plus souvent oppo- sées, à fleurs également opposées, disposées en corymbe ou en panicule. La corolle est presque polypétale dans quelques frênes, et manque entièrement dans d'autres. Quelquefois il y a trois étamines au lieu de deux : quelquefois une loge dans les fruits, ou une graine dans les loges dispermes, est supprimée par avortement. Les jasminées avoient été primitivement distinguées en deux sections , caractérisées par le fruit capsulaire ou en baie. Les observations de Gsertner, sur le nombre et la situation des graines dans leur loge, et sur l'existence du périspernie, -ont servi de base à M. R. Brown pour diviser cefte famille en deux. Nous les admettons, mais seulement comme deux sections de la même, lesquelles doivent toujours rester unies,. 200 JAS La section des olêinêes se distingue par des loges dispermes dans l'ovaire , souvent monosperrnes par avortement dans le fruit; par des graines pendantes, et un embryon à radicule supérieure, renfermé dans un périsperme charnu et épais. Elle réunit les genres Lilac {Syringa de Linnaeus), Rangium [Forsythia deVahl), Hebe, Fontanesia , Schrebera de Roxburg (différent des Schrebera de Linnneus et de Retz, qui sont sup- primés), Frarinus, dont le fruit est capsulaire ; et les genres à fruit en baie, Chionanthus (dont le ceranthus de Schreber et le linociera de Swartz sont congénères), Notelea de Ven- tenat, Bor^a de Willdenow {Adelia de P. BroAvne et de Michaux) , Noronhia de Stedmann et de M. du Petit-ïhouars, Olea, Plijllirea, Tcfrnpilus deLoureiro, Ligustrum. La section des jasminées proprement dites, à loges toujours monosperrnes, à graines insérées au fond des loges, à radi- cule inférieure, à périsperme nul ou très-mince, ne con- tient que les genres Mogorium et Jasminum, à fruit en baie, et le ISyctanthes à fruit capsulaire. (J*. ) JASMINOIDES. [Bot.) Le genre de plantes que Tourne- fort nommoit ainsi, a été subdivisé en deux par Linnaeus, savoir le Lyciet, lycium , et le Cestreau, cestrum. Voyez ces mots. (J.) JASMINULLO. {Bot.) Lœffling dit qu'à Cumana on nomme ainsi une plante herbacée qui est son allionia violacea. (J.) JASMINUM. (Bot.) Voyez Jasmin. (Lï;m.) JASONIE, Jasonia. [Bot.) [Corymbifères , Juss. = Syngénésie polygamie superjlue, Linn.] C'est un sous-genre, faisant partie du genre Pulicaria, qui appartient à l'ordre des synanthérées, à notre tribu naturelle des inulées , et à la section des inu- lées-prototypes. Voici les caractères de ce sous-genre. Calathide radiée ou discoïde: disque multiflore, régulari- flore, androgyniflore ; couronne unisériée , liguliflore , fémi- niflore, radiante ou non radiante. Péricline a peu près égal aux fleurs du disque ; formé de squames imbriquées , linéaires, ayant leur partie inférieure appliquée, subcoriace, et leur partie supérieure ordinairement appendiciforme , inappli- quée ou étalée, foliacée. Clinanthe plan, fovéolé ou alvéolé. Ovaires pédicellulés , cylindriques, hispides ; aigrette dou- blç: l'extérieure courte, composée de squamellules distinctes. JAS 201 libres, subunisériées, inégales, irrëgulières, fil iformes-1 ami- nées, membraneuses; l'intérieure longue , composée de squa- mellules inégales, filiformes, barbellulées. Anthères munies de longs appendices basilaires. Jasonie radiée : Jasonia radiata, H. Cass. ; Iniila tuberosa, Lamk. , Encycl.; Erigeron tuberosum , Linn. Cette plante a une racine tubéreuse, tronquée, vivace , produisant une tige dure, presque ligneuse, haute d'environ six pouces, parsemée de poils, et divisée en rameaux simples, étalés; les feuilles sont éparses, presque sessiles, étroites, linéaires- lancéolées, roides, très-entières ou rarement dentées, garnies de quelques poils; les calathides, solitaires au sommet de la tige et de ses rameaux pédonculiformes, sont au nombre de cinq ou six, et composées de fieurs jaunes; leur couronne est radiante; les squames du péricline sont appendiculées. On trouve cette plante dans le Languedoc, dans les Cévennes et aux environs de Montpellier. Nous avons étudié ses carac- tères génériques sur un individu vivant cultivé au Jardin du Roi, et sur un échantillon sec de l'herbier de M. de Jussieu. Jasonie discoïde : Jasonia discoidea , H. Cass. Cette seconde espèce diffère suffisamment de la première : i.° par sa cala- thide, dont la couronne n'est point radiante, parce qu'elle ne s'élève pas plus haut que le disque et le péricline, entre lesquels elle reste cachée ; 2." par son péricline , dont les squames ne sont point appendiculées, mais appliquées d'un bout à l'autre. Nous avons étudié les caractères génériques de cette plante au Jardin du Roi , où elle étoit cultivée ; mais nous avons malheureusement négligé d'observer ses carac- tères spécifiques. Nous attribuons au genre Pulicaria toutes les inulées-proto- lypes à clinanthe nu et à aigrette double; mais nous divisons ce genre en quatre sous-genres, nommés Pu/(cana, Tubilium, Jasonia, Myriadenus, et distingués par les caractères suivans. Dans le pulicaria et dans le tubilium, l'aigrette extérieure est très-courte , stéphanoïde , continue , dentée ; mais la couronne de la calathide est liguliflore dans le pulicaria, et tubuliflore dans le tubilium. L'aigrette extérieure est composée de squa- mellules distinctes et libres dans le jasonia et dans le myria- denus; mais la calathide du jasonia est couronnée , tandis que 2°2 JAS celle du mj-riadenus est incouronnée. Le wyriadenu s diffère aussi du jasonia par ses ovaires alongés, hispides inférieurement , glandulifères supérieurement. Nous avons proposé le sous-genre Jasonia comme un genre nouveau, de la tribii des inulées , dans notre troisième Mé- moire sur les synanihérées, lu à l'Institut le 19 Décembre 1814, et publié dans le Bulletin des sciences d'Octobre 181 5 et dans le Journal de physique de Février 1816. Mais nous n'avions point indiqué les caractères du jasonia, que nous croyions alors être peu distinct du conyza , et nous avions mal a propos attribué au jasonia les erigeron fatidum et longifo- lium. Il est probable que les plantes étiquetées ainsi par erreur au Jardin du Pioi , dans le temps oîi nous les avons observées, éloient deux individus de noire jasonia discoidea. Depuis cette époque, nous avons soigneusement examiné, dans les herbiers de MM. de Jussieu et Desfontaines, des échantillons d'erigeron fatidum et d'erigeron longifolium ; et nous avons reconnu que ces plantes n'ont point, comme les jasonia, l'aigrette double ni les anthères appendiculées à la base, qu'elles n'appartiennent point à la tribu des inulées, mais à celle des astérées, et que ce sont de vrais erigeron, quoique toutes les fleurs de leurs calathides soient de cou- leur jaune. (H. Cass.) JASPE (Min.) Les jaspes sont des pierres siliceuses, dont la cassure est terne et l'opacité parfaite , même sur les bords les plus minces. Jamais ils ne se sont présentés sous forme cristalline régulière; mais leur dureté , les étincelles qui jail- lissent de l'acier qui les frappe, et leur infusibilité suffisent pour en dénoter la nature. Leur pesanteur spécifique varie de 2,3 à 2,7. Les jaspes reçoivent un beau poli , mais il n'est jamais aussi brillant que celui des agates et des silex; leurs couleurs sont sombres et chargées , ce qui tient à la forte proportion du fer qui les colore et qui leur permet de conduire Fétincelle électrique : quant à leur aspect terne, il est dû à une cer- taine quantité d'argile qui est interposée entre leurs molé- cules. Kirvvan a trouvé le jaspe composé de JAS Silice ..75 Alumine 20 Fer 5 Nous partagerons, comme M. Brongniart, ce groupe arti- ficiel de pierres siliceuses en quatre variétés; savoir : les jaspes communs ou unis , les jaspes rubanés , les jaspes égyptiens et les jaspes schisteux. Les jaspes communs sont ceux qui se présentent sous des couleurs uniformes. On y remarque le jaspe blanc d'ivoire avec dendrites noires ou filets rouges de carmin ; il est fort estimé, et vient, dit-on, du mont Altaï et du Levant : les jaspes jaunes ,.les jaspes rouges de sang , les jaspes bruns de foie » bleu de lavande, vert poireau (ou pierre à lancette), les jaspes violets: et, enfin, les jaspes noirs, qui sont assez rares, et qui sont connus sous le nom de paragone en Italie. Les jaspes rubanés oflrent ordinairement deux couleurs disposées par zones contournées, ou plus ordinairement par bandes droites et parallèles. Il arrive cependant quelquefois, et même assez souvent, que ces couleurs se brouillent de telle sorte que ces jaspes prennent le surnom de Jleuris ou versicolores. Les plus remarquables sont le jaspe rubané brun et vert, de la chaîne des montagnes de Stanovoï en Sibérie. M. Tondi a reconnu le premier que les bandes vertes sont dues à de l'épidote disséminé. Patrin a trouvé beaucoup d'autres jaspes rubanés dans les montagnes de la Sibérie , entre autres des jaune -paille et blancs, des roses et verts, des bruns et blancs, des jaunes et rouges, etc. La Bohème et la Saxe fournissent également beaucoup de beaux jaspes rubanés, zones, fleuris ou œillés. On doit aussi rappeler les jaspes arborisés, à dendrites vertes de Sicile, à dendrites noires de Baumholder , près Kussel , en Palatinat, et, emin, celui qui contient des dendrites de bismuth natif , de Schneeberg en Saxe. Dans les deux premiers , le jaspe est d'un jaune d'ocre ; dans le troisième il est d'un rouge soaibrc. î Klapr. , Dict. de cliiruie, art. Jaspe. ^o4 JAS Le jaspe égyptien, plus connu sous le nom de caillou d'E- gypte, se présente sous un tout autre aspect que les variétés précédentes: il se trouve ordinairement en masses arrondies ou ovoïdes, dont l'extérieur est couvert d'une croûte ou écorce brune d'une à deux ligues d'épaisseur, et dont l'inté- rieur est occupé par une pâte fine couleur de chamois , jaspée de lignes brunes, suivant assez exactement les contours de la croûte, et prouvant ainsi que ce jaspe particulier ne pro- vient pas de masses brisées et ensuite arrondies par un long transport. I,e poli du jaspe égyptien est beaucoup plus bril- lant que celui des autres jaspes, dont il diffère réellement à plusieurs égards. On trouve quelquefois des cavités dans l'in- térieur de ces galets, qui sont tapissés par des cristaux de quarz limpide. Un seul échantillon m'a offert des camérines blanchâtres disséminées dans la pâte de ce jaspe, et ayant environ deux lignes de diamètre. Les jaspes communs et rubanés se trouvent en couches épaisses ou continues, tellement rapprochées les unes des autres dans certains gîtes , que l'on peut dire assez exactement qu'ils forment alors des collines et même de petites mon- tagnes entières. Ces couches ou bancs sont souvent traversés par des filets quarzeux blancs, ou par de petites masses d'a- gates disséminées, ensorte qu'il n'est point rare de trouver des échantillons où l'agate et le jaspe sont à peu près en égale proportion : de là les dénominations de jaspes-agates et d'agates jaspées, qui ne sont plus reçues que dans le com- merce. Souvent aussi les blocs de jaspe renferment des veines ou des nids de terre grasse ou d'argile ocreuse, jaune ou rouge, qui forment des terrasses et qui nuisent infiniment à l'exécution des objets d'art auxquels on les destine assez ordinairement; d'autres fois, les couches ou les filons de jaspe renferment dans leur intérieur des fragmens de la roche qui les contient. Telle est la grande couche de jaspe rouge et blanc qui existe à Saint -Gervais- les -Bains près Salanches en Savoie. Outre ces grands gisemens de jaspe, sur lesquels nous allons revenir, on trouve aussi cette roche siliceuse dans les terrains d'alluvion , et parmi les silex, ea fragmens errans. On la rencontre également, mais en petites masses , dans les mêmes roches qui servent de gangue aux JAS :^o5 agates, en Palatînat, en Ecosse, etc. Quant au jaspe égyp- tien , MM. Rozière et Cordier , qui l'ont étudié en place , ont trouvé qu'il faisoit partie d'un poudingue à grands élé- içeijs et à ciment quarzeux, qui forme en Egypte des couches puissantes et solides en certaines parties, et qui, dans d'au- tres , a permis aux galets de jaspe de quitter leur place, d'abandonner leur ciment et de devenir libri's au milieu des sables du désert , et particulièrement aux environs de Suez. Ce poudingue à noyaux de jaspe et cà ciment de quarz a été travaillé par les anciens Egyptiens , et a servi à l'érec- tion de plusieurs statues colossales, entre autres à celle qui a plus particulièrement reçu le nom de Colosse de Memnon. Les jaspes n'appartiennent point exclusivement aux ter- rains primitifs; mais les observations ne sont point assez multipliées pour que l'on doive exclure cette roche siliceuse de ces terrains antiques qui sont recouverts par tous les autres, et auxquels on paroît avoir donné beaucoup trop d'extension. 11 est possible, il est même probable qu'il existe des jaspes plus ou moins anciens, comme il existe des cal- caires de toutes les formations. Mais, que cette conjecture se vérifie ou non par la suite, il reste toujours constant, d'après les observations de M. Brongniart , que les jaspes des Apennins sont tout au plus contemporains du calcaire de sédiment ancien ou calcaire alpin, puisqu'ils le recouvrent, et que les ophiolites ou serpentines, ainsi que les euphotides ou roches diallagiques , lui sont superposées à leur tour , tandis que nous les considérions jusqu'alors comme étant d'une formation beaucoup plus ancienne. Les jaspes du mont Oural étoient considérés comme appartenant aux terrains primitifs ; mais on a tellement abusé en quelque sorte de cette expression , qu'il faudroit étudier de nouveau ces grands gîtes de l'Asie, ainsi que ceux de la Bohènje et de la Sicile, pour que l'on puisse définitivement assigner à quelle forma- tion ils appartiennent , ainsi que nous pouvons le faire actuel- lement par rapport aux jaspes des Apennins de la Ligurie. Le gisement des jaspes xyloides et celui des jaspes coquil- liers appartiennent nécessairement à des terrains ditîérens de ceux qui sont caractérisés par les serpentines et les eupho- 2o6 JAS tides. M. Brongniarl a fait le premier pas ; on suivra iiécei- sairement la roule qu'il a tracée.' Beaucoup de minéralogistes pensent que les jaspes en cou- ches ont été formés par une infiltration de silice au travers des couches d'argile ferrugineuse: cette pensée, qui n'est pas fort claire, renferme peut-être une vérité qui n'attend qu'une observation ou un travail spécial pour paroître dans tout son jour. Je ferai remarquer que plusieurs ocres ne sont à proprement dire que des jaspes friables ; car, si l'analyse de l'ocre jaune de Bitry (département de la Nièvre), faite par M. Merat - Guillot est exacte, et qu'il soit réellement composé de Silice 92,25 Alumine 1,91 Chaux . 3,23 Fer 2,61 on avouera qu'il n'y auroit plus aucun motif pour continuer à ranger une telle substance parmi les argiles ferrugineuses ; et si l'on veut bien éloigner momentanément l'idée que le jaspe, pour être jaspe, doit êlre dur, je demande où l'on devra placer l'ocre de Bitry? La couleur des ocres jaunes, qui a la plus grande ressemblance avec les jaspes jaunes com- muns; le voisinage et même le contact immédiat des couches ocreuses avec les lits de sable siliceux qui les recouvrent" constamment, et la proportion plus ou moins forte de l'ar- gile qu'ils contiennent, sont autant de raisons et d'analogies qui militent en faveur de cette opinion, que je résume : les jaspes sont aux ocres ce que le marbre est à la craie. Si l'on objectoit les passages, les ocres entièrement argileuses, j'op- poserois les marnes, et je rétablirois encore ainsi l'exactitude de cette comparaison. Je présume aussi , d'après l'opinion même des savans dis- tingués qui ont visité le mont Néro , dans le pays de Gênes, que la couche de terre d'ombre que Ton exploitoit à travers. i Brongniart, Situation relative tics opliiolites , des eupl^oijilcs et des jaspes, (Ann. tles mines, T. YI, p. i8-5.> JAS 207 les couches de jaspe qui paroissent composer presque entiè- rement cette montagne, et qui est une espèce particulière d'ocre, n'est encore qu'un jaspe friable. Les Mémoires de MM. Viviani et Cordicr , joints aux observations récentes de M. Brongniart , semblent venir à l'appui de cette opinion. Je ne terminerai point non plus sans faire remarquer l'analogie du quarz rubigineux et du quarz sinople avec les jaspes jaunes et les jaspes rouges. Ils sont cristallisés, il est vrai; leur cassure est luisante. Mais peut-on y méconnoitre encore tous les élémens du jaspe , et la netteté mcme des cristaux ne dénote-t-elle pas évidemment la présence et l'efTet constant de l'argile P J'ai des échantillons de quarz rubigineux, dont moitié sont à l'état de calcédoine cristallisée, parce que l'ar- gile jaune a manqué dans ces parties. Jaspe schisteux ( Kieselsciiiefer , W- )• C'est particulière- ment par sa texture fissile que ce jaspe se fait distinguer des autres variétés; sa couleur ordinaire est le noir foncé, et Fon remarque qu'il est presque toujours traversé par des veines de quarz h\alin. Son analyse, faite par AYiegleb , diffère sensiblement de celle des autres jaspes. Ce chimiste l'a trouvé composé de Silice 75 Magnésie 5 Chaux 10 Fer 4 9^ Le jaspe schisteux se trouve en lits minces, en couches puissantes , soit continues soit interrompues , et enfin en sphéroïdes aplatis, placés à peu près sur un même plan dans les terrains de transition , dont la roche dominante est un schiste argileux mêlé ou pénétré d'anthracite: mais on le trouve encore plus souvent en cailloux roulés ou en rochers isolés qui ne sont plus en place : on le cite à Ochsenberg en Lusace, à Carlsbad en Bohème, à Freyberg en Saxe, et près de Saska dans le Bannat. Suivant M. Tondi, ce jaspe schisteux renferme quelquefois de l'anthracite , ce qui seroit une raison pour présumer qu'il a appartenu à la formation des terrains de transition. 2o8 JAS Jaspe porcellanUe. La substance qui porte ce nom a l'as- pect, la cassure et tous les caractères d'une substance cuite et calcinée. Sa surface est luisante; elle reçoit un assez beau poli: sa contexture est serrée, lorsqu'elle n'a pas été chauffée au point d'avoir été tout-à-fait fondue ; alors cette pierre a tous les caractères d"une argile fondue. Elle est poreuse et légère. Ce prétendu jaspe, essayé au chalumeau , s'y fond en une scorie noire; ses couleurs les plus ordinaires sont le rouge de brique, le rouge sombre, le vert olive, le gris de lin, etc. On ne voit pas trop pourquoi les minéralogistes persistent à placer cette substance parmi les jaspes , puisque nous sa- vons, à n'en pas douter, que ce n'est autre chose que des schistes argileux, calcinés à la longue par l'embrasement sou- terrain et lent de certaines houillères. Il suHit de visiter une de ces mines enflammées pour se convaincre que ces préten- dus jaspes n'ont rien de commun, pas même l'aspect, avec les roches siliceuses qui nous ont occupés ; car on peut suivre tous les points de la calcination , depuis le schiste qui n'a été que chauffé, et qui est encore noir au centre et couvert d'empreintes végétales, jusqu'à celui qui est scorifié et criblé de pores. La houillère embrasée de Dutweiler, près Saar- bruck , est si riche en porcellanites , que l'on peut y étudier facilement tous ces passages, et se convaincre que cette roche n'est qu'une simple modification des schistes qui servent de toit ou de mur à la houille qui brûle depuis plusieurs siècles. Du reste, ces schistes cuits, qui se rencontrent dans toutes les houillères brûlantes , deviennent assez durs pour être travaillés sur la meule du lapidaire, à la manière des vrais jaspes, dont l'usage principal est de servir à la confection de certains objets d'ornement, tels que socles, vases, coffrets, tabatières, etc. On a dit fort mal à propos que le jaspe servoit de base aux porphyres: la base de cette roche est une pierre fusible qui n'a rien de commun avec les jaspes proprement dits. (Brard.) JASPE PORCELLAINE. {Min.) Voyez Jaspe porcellanite , à l'article Jaspe. ( B. ) JASPE POUDINGUE. {Min.) C'est le nom qu'on donne JAT 209 ^quelquefois au poudingue jaspique des environs de Rennes, nommé aussi caillou de Reunes. Voyez Poupingue. (Br.) JASPE VOLCANIQUE. {Min.) On a quelquefois donné ce nom à I'Obsidienne. Voyez: ce mot. (B.) JASS. ( IchthfoL ) En Russie , on donne ce nom à l'Ide , poisson du genre Cyprin de Linnœus , et de la division des ables. Voyez Able dans le Supplément du premier volume de ce Dictionnaire, et Ide. (H. C) JASSA. ( Ornith. ) Nom de la pie , corvus pica , dans le Bas- Montferrat. (Ch. D.) J/1.SSE ou lASSE, lassus. [Entom.) Fabricius décrit sous ce nom un genre d'insectes hémiptères, de la famille des collirostres , qui comprend une division des cicadelles dont le bec ne seroit formé que de deux articles, et qui n'ont f^ue deux yeux lisses ou stemmates , et non trois comme les cigales. Les espèces que Fabricius rapporte à ce genre sont la cigale dt;s charmilles de Geoffroy , fom. I, pag. 4:^8, n.° 28, ou la cicadelle de la rose de Linnœus, lassus rosœ. Elle est j-aune , avec les ailes blanches , striées de brun à l'extrémité libre. On la trouve sur les l'euilles du tilleul, du groseillier et du rosier. Réaumur en a fait l'histoire et Fa figurée dans; ses Mémoires, tom. V, pi. 20 , fig. 10 à 14. Une autre espèce est le Jasse boucher j^ïassu* lanio, figurée par P-anzer dans sa Faune d'Allemagne , cah. 4, pi. 25, et cah. 02, pL 10. Il est de couleur verte, avec la tête et le corselet couleur de chair. Une troisième espèce, qui est aussi fort commune aux environs de Paris, est le Jasse MÉLAN'Gé , lassus mixtus , qui est tacheté de noir et de jaune, avecles ailes ou élytres noires. Voyez Ctcadelle et Auchénorvnques. (C. O. ) JASSERANT. ( Bot. ) Voyez Jaseran. ( Lem. ) JASTRZAB. {Ornith.) Les Polonois donnent, suivant Rzac- zynski , ce nom et ceux de j astrzah-wielki et de jastrzab-gole- è-;ovv à l'autour ,^/co palumbarius , Linn. (Ch. D.) JASZ. {Iclithjol.) En illyrie , on appelle aiusi Forphe, tcjprinus orfus , Linn. Voyez Jakeseke. (H, C) JATA. {Bot.) Voyez Iata. (J,) JATABOCA. {Bot.) Le roseau que Marcgrave cite sous ce nom brésilien, et qui s'élève à vingt pieds, est une espèce de bambou. Il croît facilement et promptement. On ïem- ^lo JAT ploie pour diverses constructions , et les voyageurs font avec les entre-nœuds de ses tiges des vases pour transporter de l'eau. ( J. ) JATARON , Jataronus. {Conchjl.) Adanson , Sënég. , pag. 196,207, 269, pi. i5 , désigne sous ce nom le genre Chame des conchyliologistes modernes, cf il y range en effet la chame vulgaire, chama grfphoides , Linn. (De B. ) JATHA-^MBULA. (Bot.) Ei;pèce de phyllanthe de Ceilan , mentionné par Hermann et Burmann , phyllantlius niruri , très -différent de I'Iat.v de la CJ^ine. Voyez ce mot. (J.) JATI. (Bot.) Voyez Jatiée. (J.) JATIFARA. {Bot'.) Voyez Jacou'Jo " :m. (J.) JATOU. (C'onchjl.) Adanson, vSen8 JEA Buffon au goéland à manteau noir; mais, suivant Othon Muller, Zoologiœ danicce prodromiis , pag. iB, c'est le même qu'on nomme aussi en Norvvége haw-sule et tosse-fugl, c'est- a-dire le pelecanus bassanus ou fou de Bassan. ( Ch. D. ) JEAN-DE-JENTEN. (Ornith.) On trouve dans la relation de Lemaire et de Schouten, tom. 4 du Recueil des voyages de la compagnie hollandoise , pag. 682 , ce nom appliqué à un oiseau de mer de couleur blanche, dont la grosseur est comparée à celle du cygne, et qui se repose sur l'eau. Buffon a rapporté cet oiseau à l'albatros, diomedea exulans , Linn. , que nos navigateurs appellent le mouton , ou mouton du Cap. (Ch. D.) JEAN KAPELLE. ( Ichth^ol. ) Ruysch paroît avoir désigné par ce nom l'argyréiose du Brésil. Voyez Argvréiose. (H. C.) JEAN-QUANAKOU. (Ornith.) L'oiseau que les Nègres de Cayenne appellent ainsi , et que les naturels de la Guiane françoise nomment en langue gariponne sakolcé, est le cas- sique jaune ou yapou , oriolus persicus , Linn. (Ch. D.) JEANNETTE. (Bot.) Un des noms vulgaires du narcisse des poètes, ( L. D.) JEAUNELET. {Bot.) On donne ce nom dans quelques parties de la France à la Girolle ordinaire ou Chanterelle. Voyez Merijli us. (Lem.) JEBAL. (Bot.) Voyez Iebal. (J.) JEBET. (Bot.) Nom arabe, suivant Daléchamps, de l'aneth, qui est aussi prononcé sebet et xehet. (J. ) JEBETIBOBOCA. (Bot.) Nom caraïbe , suivant Surian, d'un angrec . epidendrum ciliare de Linnœus. (J.) JEBl. (Bot.) Voyez Foro. (J.) JEBINE. (Bot.) Nom japonois, suivant M. Thunberg, de son orchis falcata , qu'il a postérieurement réuni au genre Limodorum. (J. ) JECKO. (Erpetol.) Quelques auteurs écrivent ainsi Gecko. Voyez ce dernier mot. (H. C.) JÉCORAIRE. (Ichthjol.) Rendant mot par mot, les tra- ducteurs de Galien ont donné le nom de jecorarius au pois- son que cet auteur, avec les anciens Grecs, a appelé tiTrctloç. C'est le même animal que Pline a désigné par le mot hepar ^ JEF 219 et qu'Hermolaus nomme jecur marinum. Voyez Héfate, Labre et HOI.OCENTRE. (H. C.) JECORINUS. {Ichtliyol.) Voyez Jecoraire. (H. C.) JECUR MARINUM. (Ichthyol.) Voyez Jecoraire. (H. C.) JEDOGAVA TSUTSUSI. {Bot.) Le citise tsutsusi du Japon, nommé ainsi par Kœmpfer, et tirant son -prénom jedoga^a de la ville près de laquelle il croît, est, selon M. Thunberg, Vazalea indica , qui offre plusieurs variétés dans la couleur de ses fleurs. ( J. ) JEDVVABNICZKA. {Ornith.) Ce nom est donné, en Po- logne, au jaseur , awpelis garndus , Linn. Voyez Jemiolucha. (Cii. D.) JEFFERSONE, Jeffersonia. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de Yoctandrie moiiogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à trois, quatre, plus souvent à cinq folioles colorées; huit pétales; autant d'étamines; un ovaire supérieur; un style très-court; le stigmate pelfé. Le fruit est une capsule uniloculaire, s'ouvrant circulairement au-dessous de son sommet, contenant plusieurs semences arillées à leur Lase. Jeffersone a deux FOLIOLES : Jejfersonia diphjdla , Poir. , Encycl. suppl. ; J effersonia Bartonis , Mich. , 17. bor. Amer,, 1 , pag. 2o'l ■■, Nuttal, Flor. Amer.; Podophjllum diphjllum , Linn., Spcc; Bart., Act. Soc. amer., 5, pag. 534. Cette plante, d'abord médiocrement connue , avoit été placée avec doute par Lin- iiœus parmi les podophjllum. Michaux, l'ayant observée en Amérique, en a fait le type d'un nouveau genre. Ses racines produisent immédiatement de leur collet des feuilles conju- guées, à deux folioles : une hampe nue s'élève des mêmes racines, et se termine par une seule fleur, dont le calice est composé de trois à cinq folioles colorées, concaves, lancéo- lées et caduques; la corolle est formée de huit pétales assez semblables aux folioles du calice, étalés et courbés; les éta- mines sont au nombre de huit, placées sur le réceptacle, plus courtes que les pétales, entourant l'ovaire; les filamens très-couris, les anthères alongées. L'ovaire est oblong, assez gros, en ovale renversé, surmonté d'un style court, terminé par un stigmate pelté, un peu concave, crénelé à ses bords. = ^0 JEH Le fruit consiste en une capsule pyriforme , coriace , nië- diocrenicnt pédicellée , à une seule loge, s'ouvrant circulai- rement un peu au-dtssovis de son sommet, renfermant envi- ron une vingtaine de semences attachées longitudinalement sur la ligne qui traverse le dos de la capsule dans son milieu : elles sont alongées , presque ovales, cylindriques, un peu arquées, munifs, à leur base, d'une arille qui se déchire. Cette plante croit sur les montagnes occidentales de Teu- xiassée , dans l'Amérique septentrionale. (Poir.) JEHERAS. [Ornith.) Ce nom et celui de leheras désignent en Egypte l'ibis noir : il est écrit par divers auteurs i cher as ^ icheras. (Ch. D.) JEI (IchthjoL) , nom japonois de la Pi.ie. Voyez ce mot. (H. C.) JEISOKU , KES (Bot.) : noms japonois du pavot, et par- ticulièrement du pavot des jardins, suivant Kœmpfer et M. Thiinberg. (J.) JEJA. (Bot.) Variété de froment qu'on cultive en Espagne : son grain est tantôt blanc, tantôt brunâtre. (Lem.) JEJEMADOU. (Bot.) ]Nom que les naturels de la Guiane donnent au muscadier porte-suif. (Lem.) JEJERECOU. (Bot.) Nom du xj-lopiafrutescem ala Guiane. (Lem.) JEK. (Erpctol.) Ruysch a décrit sous ce nom un serpent sur le compte duquel il a débité beaucoup de fables. 11 dit, par exemple, que ce reptile vit dans les eaux du Brésil, et que sa peau est si visqueuse que tous les animaux qui la tou- chent, restent collés après elie , et que la main qui va pour ]e saisir, ne peut s'en détacher. Peut-être cet auteur a-t-il voulu désigner la cécilie visqueuse , cœcilia glutinosa, en exagérant ses qualités. Voyez Cécilie. (H. C. ) JEKKO. (Erpétol.) Voyez Gecko. (H. C.) JELAPllJM. [Bot.) Ce nom, ainsi que gelapium , dielapa et celapa, est synonyme de Jalapium et Jalafa. Voyez ces mots. (Lem.) .7ELD0VESIS. [Mamm.) Nom donné en Turquie à une race de chameaux qui se distinguent par une taille plus petite et un caractère plus éveillé que ceux des autres races^ (F. C.) JEN JËLEK {Mamm.), nom de Termine chez les Tongouses. (F. C.) JELEN ( Mamm. ) , nom du cerf commun en Pologne. (F. C.) JELIJENIl {Mamm.), nom polonois du cerf commun. (F.C.) JELIN. {Conchjl.) Adanson, Sénég. , pag. 166, tab. 11, décrit et figure sous ce nom une singulière espèce de tuyau calcaire, contourné et composé d'un très-grand nombre de petites pièces hexagones. Gmelin en a fait son serpula infes- tinalis ; mais il est probable que ce n'est pas une véritable serpule. (De B. ) JELSEMINUM. (Bot.) Voyez Jasminum. ( Lem. ) JELVE. ( Oniith.) Nom que porte, en Turquie, la bécas- sine, scolopax gallinago , Linn. ( Ch. D.) JEMAM. (Ornith.) L'oiseau qui, suivant Forskal , DeS' criptiones animalium , avium , etc., pag. 5 , habite près des habi- tations en Egypte, et porte ce nom arabe, est la colombe égyptienne, columha œgyptiaca, de M. Temmink , Histoire des pigeons, in-8.°, pag. Syo et 461. (C;i. D.) JEMBl-RAN. (Bot.) Nom japonois de l'eupatoire à feuilles d'hysope, suivant M. Thunberg. (J. ) JEMIOLUCHx\. (Ornith.) Ce nom qui, comme celui de jedivahniczka, désigne , en Pologne, le jaseur, awpelis garrulus , Linn., s'applique aussi à la grive-draine , turdus visciyorus , Linn. (Ch. D.) JEMPAK. {Bot. ) Nom japonois d'une espèce de genévrier, suivant Kœmpfer. (J. ) JEMURANKA, JEVRASCHKA {Mamm.) : nom du sous- iik en Sibérie. (F. C.) JEMURANTSCHIK. {Bot.) Les Russes , selon Pallas, don- nent ce nom à une petite gerboise qu'il considère comme une variété de l'alaytaga. Voyez Gerboise. ( Dem. ) JENAC. {Conchjl.) Adanson , Sénég. , pag. 4 1 , lab. 2 , donne ce nom à une petite espèce de crépidule. (De B.) JENBAKU, KARAS MUGGl {Bot.) -. noms japonois de l'avoine cultivée, selon Kaempfer. (J. ) JENDAYA. {Ornith.) On appelle ainsi, au Brésil, une petite perruche jaune, de la grosseur d'un merle, qui est le psittacus jendaja, Lath. C'est la cinquième des espèces dont Marcgrave fait mention, Hist. nat. brasil.^ p. 206. (Ch.D.) 222 JEN JENDO. (Bot.) Nom japonois du pois maritime, suivant M. Thunberg. (J.) JENDIU, JENSIU. (Bol.) Nom japonois du sophora japo- nica, suivant M. Thunberg. (J. ) JBNETIE. (Ornilli.) Dampier, qui parle d'oiseaux de ce nom, tom. 4, pag. 65, de ses Voyages , les cite entre les pigeons et les poules, comme étant au nombre des oiseaux sauvages du Brésil ; mais il ne donne pas de détails propres à en faire distinguer l'espèce. (Ch. D.) JENIPAPO (Bot.), synonyme de Janifaba. Voyez ce mot. (Lem.) JPÎNITE. (Min.) Voyez Yénite. (B.) JENKO-SO. (Bol.) Nom japonois du souci des marais. (J.) JENOIA. (Ornith.) Cet oiseau du Brésil, dont Marcgrave et Pison parlent sous le nom de guira-jenoia, a, comme on l'a déjà dit sous ce dernier mot, tom. 20, pag. 83 de ce Dic- tionnaire , été rapporté au tangara bleu , tanagra brasiliensis , Gmel. (Ch. D.) JE-NO -Kl. (Bot.) Le micocoulier d'Orient est ainsi nommé au Japon, suivant M. Thunberg. (J. ) JENTJE. (Ot^nith.) Nom que porte, au cap de Bonne-Espé- rance, legonolekbacbakiri, turdus cejlanicus , Lath. , et lanius lachakiri, Vieill. , que M. Levaillant a représenté, planche 67 de son Ornithologie d'Afrique. ( Ch. D. ) JENTLING. (Jc7i%oZ.) Suivant La Chesnaye des Bois, dans certains cantons de l'Allemagne on appelle ainsi le Chabot. Voyez ce mot et Cotte. (H. C. ) JENZBAVE, JEUSBANE. (Bot.) Voyez Japatri. (J.) JEONPALA. (Bot.) Hermann , dans son Mi/s. Zej/. , citant cette plante de Ceilan , ajoute seulement que les femmes du pays la mêlent dans leurs apprêts au vinaigre, in aeetariis. On peut croire que c'est le mollogo oppositifolia , puisque Burmann fils, dans son Flora indica , parlant de cette der- nière, ajoute qu'à Ceilan on la mêle dans ces apprêts, au lieu de laitue, en citant non le nom, mais seulement la page d'Hermann. (J. ) JEOUITIGUACU. (Bot.) L'arbre du Brésil cité sous ce nom dans le Recueil des voyages porte un fruit ressem- blant à nos plus grosses fraises, mais contenant un noyau JER 22^0 rond, très-dur, noir, et luisant comme le jais, dont l'écorce est très-amère. On l'écrase pour le faire servir de savon. Ces indications font présumer que cet arbre est de la famille des sapindées. ( J. ) JERAIN. (Bot.) Nom arabe de la bacile , crithmum, sui- vant Taberna-montanus, cité par Mentzel. ( J. ) JERBOA. (Mamm.) C'est le même nom que gerbo. Voyez Gerboise. (F. C. ) JEREPEMONGA. (Erpétol.) Voyez Jek. (H. C.) JERFFEN. {Mamtn.) On dit que ce nom, comme celui de jaerp, est donné au glouton dans la langue suédoise. (F. C) JERGIR. (Bol.) Voyez Gergyr. (J.) JERIDD. (Bot.) Shaw , dans son Enumération des plantes de l'Afrique qui borde la Méditerranée, dit que les rameaux du palmier-dattier sont ainsi nommés par les Arabes. ( J.) JÉRIPOTOLT. (Erpétol.) Au Bengale, suivant Russel , on nomme ainsi un reptile ophidien , qui paroit être le coluber mucosus de Linnaeus. Cet animal est commun au Vizagapatam. On a besoin sur son compte de nouveaux renseignemens pour pouvoir le classer convenablement. (H. C.) JERI-POUNDOU. (Bot.) Une espèce de jussiœa est ainsi nommée dans un herbier de Pondichéry, communiqué à Commerson. (J.) JERKIN. (OrniLli.) Ce nom est cité par Buffon comme désignant, en anglois, le mâle du gerfaut, gjrfalcon ou ger- falcon dans la même langue ; mais on le rapporte à l'autour dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle. (Ch. D.) JERN LODDE. [îchthjol.) Les Groënlandois appelleni ainsi les individus mâles du salmo lodde de M. de Lacépède. Voyez Sal'mon. (H. C.) JERN LODDER. {Ichthjol.) En Laponie, on donne ce nom à FÉperlan. Voyez ce mot. (H. C.) JERNOTTE. {Bot.) Nom vulgaire de ïananthe pimpinelloides. (L.D.) JÉROFLÉE. {Bot.) Voyez Girofiée. (L. D.) JÉROSE, Anastatica. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , polypétalées , régulières; de la famille des crucifères, de la tétradynamie siliculeiise de Linnœus ; offrant pour caractère essentiel : Ua calice à quatre folioles dressées; "4 JER quatre pétales onguiculés, ouverts en croix; six étamines tétradynames; un ovaire supérieur: un style subulé, persis- tant. Le fruit est une petite silique très-courte, à deux loges ^ souvent monospernies, prolongées à leur sommet en deux sortes d'ailes concaves, d'entre lesquelles s'élève une pointe subulée, formée par le style persistant. Jérose hygrométrique : Anastaiica hierocuiitica , Linn. , Lamk., lll. gen., tab. 555 ; Jacq. , Horf., tab. 58 ; Lob. , îcon. , 2. , tab. 2o5 ; vulgairement la Rose de Jéricho. Petite plante herbacée, haute de trois à quatre pouces, dont la tige se divise inféfieurement en plusieurs rameaux ouverts, rami- fiés, chargés de poils courts, fascicules ou en étoile, garnis de feuilles alternes, ovales, spatulées, un peu obtuses, munies de quelques dénis peu apparentes, rétrécies en pétiole vers leur base , longues d'environ un pouce et demi , d'un vert blanchâtre , parsemées de petits poils blancs disposés en étoile. Les fleurs sont blanches, petites, placées sur des épis sessiles, axillaires, courts et velus : leur calice est partagé en quatre folioles ovales-oblongues, concaves et caduques; les pétales onguiculés , obloiîgs , obtus ; les filamens des étamines subulés ; les anthères arrondies; l'ovaire petit, velu, muni d'un style en alêne et d'un stigmate globuleux. Le fruit consiste en une petite silique très-courte, divisée en deux loges, munie à son sommet de deux ailes opposées, arrondies, concaves en dedans, d'entre lesquelles s'élève une pointe un peu oblique, saillante; chaque loge renferme une ou deux se- mences arrondies. Cette plante croit aux lieux sablonneux et maritimes, dans la Syrie, l'Arabie, et aux rivages de la mer Rouge, sur les côtes de Barbarie, etc. On la cultive au Jardin du Roi : elle se multiplie de graines semées en pots dans une terre légère; on repique le plant en place contre un mur exposé au midi. Lorsque cette plante a terminé sa végétation, qu'elle a mûri ses fruits , toutes ses feuilles tombent ; ses rameaux alors se dessèchent, se rapprochent, s'entrelacent, se courbent en dedans, et se contractent en un petit peloton arrondi, à peine de la grosseur du poing : les vents de l'automne arra- chent cette plante entière, l'emportent sur les rivages de la jTjer. On la recueille et on l'apporte en Europe, comme un JES aaS objet de curiosité, sous le nom très- impropre de cose de Jéricho. En cet état elle est susceptible de s'ouvrir et d'é- tendre ses rameaux , en se pénétrant d'humidité ; elle se resserre ensuite en forme de boule , à mesure qu'elle se des- sèche : phénomène qui annonce qu'elle jouit, jusqu'à ua certain point . de la faculté hygrométrique , par sa sensibilité aux impressions de l'air. Des charlatans ont profité de cette propriété pour abuser delà croyance des personnes crédules, en leur persuadant qu'elle ne doit s'ouvrir qu'au jour de Noè'l , et prédisant aux femmes enceintes un heureux accou- chement, si pendant leurs douleurs elles mettent cette rose tremper quelque temps dans l'eau , qu'elles verront alors s'épanouir. (Poir.) JERPE. {Ornith.) Voyez Hierpe. (Ch. D.) JERREK-LI-PIS. {Bot.) Nom donné dans l'île de Java à l'oranger ordinaire ou à une de ses variétés, suivant Bur- mann fils. ( J. ) JERSCHA (Ichthjul.) , nom russe de la perche goujon- nière. Voyez Grémille. (H. C.) JERZYK. (Ornith.) Nom polonois du martinet noir, hirundo apus , Linn. ( Ch. D.) JESAUVI ou DSJESAUVl. (Ichthfol.) Noms arabes d'un poisson que Forskal a nommé perça lineata , et hïnnasus , perça arabica. C'est le centropome arabique de M. de Lacépéde. Bloch , 5o4 , en a fait une sciène. Nous le rangeons, avec M. Cuvier, parmi les perches. Voyez Perche. (H. C.) JESEF. {Mamm.) Les uns disent que c'est le nom d'une grande espèce de singe à museau de chien, d'un cynocéphale , dans quelques provinces de l'Afrique; d'autres rapportent ce nom à l'hyène. (F. C.) JESEN {îchthjol.) ., un des noms allemands du Chabot. Voyez ce mot et Cotte. (H. C.) JESES. {Icht^ijol.) Voyez Jesse. (H. C. ) JESETRA TOCK. (Ichtljol.) En Hongrie, on appelle ainsi les grands esturgeons , quand ils n'ont point de bou- cliers. Voyez Esturgeon. (H. C. ) JÉSITE, Jesitis. {Entomoz.) Il me semble que l'on doit plutôt rapporter à la classe des chétopodes, ou des vers à tuyau, qu'à celle des mollusques, ce petit tube calcaire, ad- 24. a5 2'^6 JES héraut aux corps sous-marins et roulé dans le même pian- à ouverture entière et ronde, dont M. Dcnys de Montfort a fait un genre de coquilles univalves, cloisonnées, sous le nom de jésite; et, en effet, il a tous les caractères du genre Spirorbe de M. de Lamarck , sauf peut-être les cloisons, de l'existence desquelles il me semble qu'on peut douter. Quoi qu'il en soit, ce tube, que Soldani a figuré tab. 5o , var. 145 , X, de son ouvrage sur les polythalamcs, est nommé par M. Denys de Montfort Jésite vermiculé, Jcsitis vermicularis. Il a une ligne de diamètre : sa couleur est teinte de rose. Il vient de la Méditerranée. (De B.) JESMINUM (Bot.), synonyme de jasminum. (Lem.) JESON. {Conchjl.) Adanson , Sénég. , pag. 2i5, tab. i5, nomme ainsi une espèce de coquille qui est le chaîna cali- ciilata de Linn. , Gmel. , mais qui appartient évidemment au genre Cardite ; c'est en effet la cardite jeson de Bruguière. (De B.) JESSAMÏNE {Bot.), nom anglois du jasmin. (J.) JESSE. {Ichthjol.) Nom spécifique d'un cyprin, qui ap- partient à la division des ables. C'est le cjprinus jeses de Bloch , tab. VI. Ce poisson, qui pèse de huit à dix livres, multiplie beaucoup ; sa chair, grasse et molle, est remplie d'arêtes, et devient jaune en cuisant. On le trouve dans les fleuves et les rivières de presque toute l'Europe septentrio- nale. Voyez Able , dans le Supplément du i.*^' volume de ce Dictionnaire. (H. C.) JESZIOTR. {Ichthjol.) Un des noms polonois de Testur- geon ordinaire, acipenser sturio. Voyez Esturgeon. (H. C.) JET D'EAU MARIN. {Malac.) On a quelquefois donne ce nom aux ascidies. (Desm.) JET SUREAU. {Bot.) Nicolson dit qu'on nomme ainsi, à Saint-Domingue, une espèce de saurerus. ( J. ) JETA, XETA et SETA. {Bot.) Divers noms espagnols de l'agaric comestible {ag. edulis , Bull.), Voyez Fonge. (Lem.) JETAIBA. {Bot.) Nom brésilien du courbaril , hjmenœa , suivant Marcgrave. La résine qui en découle , est nommée jelica-cica par les Brésiliens , Anime par les Portugais. (J. ) JETICA. {Bot.) Nom brésilien de la batate ou patate. convolyulus tatatas , suivant Marcgrave. (J, ) JIB 227 JETICA-CICA. {Bot.) Voyez Jetaiba. (J.) JETICUCU. (Bot.) Nom brésilien delà plante dont la ra- cine est employée en médecine sous celui de Maahoacou. Voyez ce mot. (J. ) JETTON ou JET ou JETON, Examen. {Entom.) On désigne ainsi les essaims des ruches d'abeilles. Voyez l'article Abeille, pag. 62 du tom. I.*""^, et Essaim, pag. 302 du tom. XV de ce Dictionnaire. ( C. D. ) JEU DE LA NATURE. (Mm.) Dénomination appliquée à tous les corps inorganisés qui prêtoient par leurs formes à quelques rapprochemens avec des corps organiques. On avoit tellement abusé de cette idée que les formes organiques revêtues d'une manière plus ou moins parfaite par les subs- tances minérales résultoient de jeux de lanature, qu'on l'avoit même appliquée aux coquilles fossiles, en supposant que c'é- toient des minéraux qui présentoient cet aspect de coquilles comme par accident. On l'a appliquée avec moins d'inconvé- niens à ces figures ou formes qu'on voit dans certaines agates et dans les silex, ou que prennent certaines substances et qu'on peut, avec une imagination facile, rapporter à des êtres organisés. Cette considération n'est d'aucune impor- tance. (13.) JEU DE VAN-HELMONT. {Min.) Voyez Ludtjs Helmontit. ( Lem. ) JEUSIR. (Bot.) Voyez Giausir. (J.) JEVERS. (Bot.) Voyez Geguep.s. ( J. ) JEVOLO. {Ornith.) Nom italien du guêpier commuj) , merops apiaster, Linn. (Ch. D.) JEVRASCHAKA. {Mamm.) Nom que les Russes donnent, suivant Gmelin le voyageur, à une espèce de marmotte, et qu'on a généralement rapporté au souslic. Voyez Marmotte. (F. C.) JEZ (Mamm.), nom polonois du hérisson commun. (F. C.) JEZAR. (Bot.) Nom arabe du panais, suivant Matthiole et Mentzel, qui le nomment aussi gezar. Ce dernier nom est cité par M. Delile pour la carotte. (J. ) JIBE. {Bot.) Nom brame du badamier, tcrminalia , suivant Rhéede. (J.) JIBOYA. {Erpélol.) Voyez Gibova. (H. C.) i!28 JIJ JIJONA. (Bot.) Sorte de froment dont la culture est fort ëtendue en Andalousie. (Lem.) JIPRINO. (Bot.) Dans l'île de Candie on nomme ainsi une espèce de phjllirea, suivant Pocoke. (J.) JIYA. (Mamm.) Les Brasiliens, suivant Marcgrave , don- nent ce nom à l'animal qu'ils nomment aussi Carigueibeju. Voyez ce mot. (F. C.) JO. (Bot.) Voyez Je. (J.) JOANNESIA. (Bo^) Voyez notre article Chuquiraga , tome IX, page 178. (H. Cass.) JÔANULLOA. (Bot.) Voyez Juanulloa. (Lem.) JOBO. [Bot.) Nom donné par les Espagnols , habitans des Antilles, au mombin, spondias , suivant Jacquin. (J.) JO-BONDE. [Ornith.) L'oiseau dont le nom est ainsi écrit dans le Prodromua zoologiœ danicœ de Muller, n.° 16G, et jobon dans le Fauna groenlandica d'Othon Fabricius , n.° 68, est le larus parasiticus , Linn. , ou labbe à longue queue de Buffon. C'est le même que le strunt-jager. ( Ch. D. ) JOCAN PRECTOE. {Bot.) Nom indien, suivant Burmann , d'un bonduc ou queniquier, guilandina bonducella. (J.) JOCARA, JUCOARA. {Bot.) Marcgrave cite sous ce nom brésilien une espèce de palmier ayant du rapport , par son feuillage et son fruit, avec le cocotier, mais beaucoup plus bas et plus petit dans toutes ses parties. (J.) JOCHAALCUACHILl. {Omith.) C'est ainsi qu'est écrit, dans le Dictionnaire universel des animaux de La Chesnaye des Bois, le nom de l'espèce de jacana qui étoit déjà corrompu dans Jonston , De avibus , où Ton trouve , pag. 126, au titre 2 , chapitre 2, le mot iochualcuachili , au lieu de johualcuachili , ainsi que Font originairement écrit Fernandez , pag. 5o, cha- pitre 181 , et, d'après lui, Nieremberg, liv. 10, chap. 16. Voyez Jacana. (Ch. D.) JOCINALIS, JOCINATE {Bol.) -. noms anciens du sain- foin, cités par Ruellius et par Mentzel. (J. ) JOCRO. {Mamm. ) Nom tiré par Buffon d'cry'oco, pour l'ap- pliquer au chimpansé, ou plutôt au Champanzi (voyez ce mot). L'enjoco , qui n'est pas le chimpansé, est une grande espèce de singe , de forme humaine , qui se trouve dans les forêts du Congo , mais que l'on ne connoit encore que par les notes incomplètes de quelques voyageurs. (F. C.) JOD 229 •TOCRI. (Bot.) Nom égyptien de Vhemerocallis de Diosco- ride, qui paroît être le lis rouge ou un autre lis. (J.) JODAMIE. (Foss.) On trouve à Mirambeau , département de la Charente inférieure , dans une couche qui , par la na- ture des fossiles d'origine marine qu'on y rencontre , paroît avoir une très -grande analogie avec celle de la montagne de Saint-Pierre de Maestricht et par conséquent avec la for- mation crayeuse , des débris de testacés fort singuliers. Ils sont composés de deux valves sans charnière , ou plutôt d'une valve inférieure qui paroit avoir adhéré par l'un de ses côtés contre d'autres corps , et d'une valve supérieure ou opercule qui devoit être contenu par de forts muscles ad- ducteurs, et auquel se trouvoient sans doute d'autres pièces, qui ont disparu , et qui servoient à le soulever pour laisser entrer l'eau et la nourriture de l'animal. Ces valves ont la contexture de celles des huîtres, et se sont conservées, tandis que d'autres pièces, dont il sera parlé ci -après et qui auroient été d'une autre nature , au- roient disparu , comme il arrive souvent à la partie du sup- port des hipponices sur laquelle le muscle adducteur étoit appliqué. Ces valves sont coniques intérieurement, et garnies en de- dans de stries circulaires peu élevées , qui sont coupées ou interrompues dans la valve inférieure par une carène qui se prolonge perpendiculairement dans toute la longueur de cette valve. La valve supérieure est de moitié moins profonde que l'autre , et son sommet est penché du côté qui répond à la carène dont il a été parlé. La gangue calcaire qui s'est moulée dans ces valves , et qui ordinairement n'y adhère pas , présente des formes singulières et variées dans différens individus. Les plus petits moules, qui n'ont quelquefois qu'un à deux pouces de longueur et que l'on peut croirç avoir été formés dans de jeunes coquilles, présentent seule- ment un aplatissement sur la partie moulée dans la valve inférieure, et vers le haut une sorte de lance qui porte une échancrure vis-à-vis cet aplatissement. Le haut du moule présente un petit cône saillant et penché du côté dç l'aplatissement. Des moules plus grands, qui dépendent sans 25o JOD doute d'espèces différentes, présenlent quelquefois des formes beaucoup plus compliquées du côté de l'aplatissement , à Vendroit où les valves se touchoienl et où les muscles adduc- teurs dévoient être placés. Quelques-uns de ces moules sont simples. J'en possède un qui a sept pouces de longueur, et qui a été trouvé à Bajbesieux , département de la Charente. La partie moulée dans la valve inférieure a la plus grande ressemblance avec le Lout d'une langue de bœuf. J'en pos- sède un autre avec sa valve inférieure, mais à laquelle il ji'adhère pas. Ce moule étant placé dans l'endroit où il s'est formé, on remarque, vis-à-vis de la carène, un vide assez grand qui se prolonge jusqu'au fond de la valve. Sur le moule de la valve supérieure on voit des creux perpendi- culaires, qui se prolongent assez profondément dans son in- térieur. Pour que cet espace et ces creux se trouvent vides aujourd'hui, il a fallu que la coquille portât dans son inté- rieur des parties, de la forme de ces vides, d'une substance calcaire soluble qui a disparu depuis la pétrification du moule. Ce genre, auquel j'ai donné le nom de jodamie , peut ctrc plutôt signalé que décrit exactement; voici ceux de ses caractères que j'ai pu saisir: Coquille hivah'e , adhérente , à raWes concaves , sans charnière, munies intérieurement de stries circulaires , qui sont coupées dans la valve inférieure par une carène longitudinale • le sommet de la -valve supérieure penché du coté de la carène. A en juger par la différence des formes des moules, il dépend sans doute beaucoup d'espèces de ce genre ; mais j'en indiquerai seulement deux qui m'ont paru les plus sail- lantes. La Jodamie BILINGUE, Jodamia hilinguis (Def.); Osfracite de Barbesieux. (Desm.) Je ne connois cette espèce que par son moule , qui a la forme d'une langue de bœuf par l'un de ses bouts, et dont il a été parlé ci-dessus; la portion moulée dans la valve supé- rieure est simple et sans trous. La Jodamie DucHATBL, Jodamia Castri {De£.). Cette espèce, qu'on trouve à Mirambeau , et dont je possède les valves en débris, présente un moule intérieur de sept pouces de lon- gueur, et plus gros que le poing vers sa partie supérieure. JOCr 201 Ou voit à son extérieur les traces des stries circulaires qui se trouvent dans l'intérieur des valves où il a été formé ; mais il est lisse à l'endroit où se trouve l'aplatissement qui dcvoit répondre à la carène. La partie du moule qui a été formée dans la valve supérieure , est presque triangulaire ; celle qui dépend de la valve inférieure présente une cour- bure qui ne se trouve pas dans l'espèce qui précède. Quelques-unes de ces coquilles, dont je ne connois pas le lieu natal , sont couvertes d'une gangue qui paroit dépendre des couches de la craie tufau , et toutes celles que j'ai vues se rencontrent dans des localités où il y a eu disparition du têt des coquilles et autres corps solubles. Quelques moules intérieurs, qui paroissent dépendre du même genre, mais dont je ne connois pas la patrie, ne sont composés que de lames irrégulières, qui laissent des inter- valles vides entre elles. Il est très-difficile d'expliquer la for- mation de ces lames, qui , pendant la vie de l'animal, dé- voient être des creux dans lesquels la gangue s'est moulée. Si cette explication doit avoir lieu , il faut attendre que les recherches aient procuré une plus grande quantité de ces moules singuliers , et que quelques observateurs les aient étudiés dans les lieux où les coquilles ont vécu, et où l'on doit retrouver celles de leurs parties qui ont résisté à la dissolution. On peut dire en général que tous ces corps ont quelques rapports avec les sphaerulites. Voyez Sph^rulites. (D. F.) JODELLE. {Ornith.) Un des noms anciens de la foulque ou morelle. Voyez Judelle. (Ch. D.) JODORIKI. (Bot.) Nom japonois du gui ordinaire, selon Kœmpfer ; d'un groseillier, ribes cjnosbati , selon M. Thun- berg. (J.) JOËL {Ichthjol.) , nom vulgaire de la melette de la mer Méditerranée, atherina hepsetus. Voyez Athérine et Hepsetus. (H. C.) JO-FUGL. {Ornith.) L'oiseau auquel ce nom et ceux de jo-fj'v, jo-thief, jo-honde, sont donnés en Norwége, suivant Pontoppidan et Muller , est le labbe à longue queue de Buffon , larus parasiticus , Linn. (Ch. D.) JOGAS. (Ornith.) Les Suédois qui habitent le Gothland , ^52 JOG donnent ce nom et celui de ju-goas au tadorne, anas tadoma , Linn. (Ch. D. ) JOGLANS. {Bot.) Synonyme de juglans, désignant l'un et l'autre le Noyer, en latin. Voyez ce mot. (Le.m.) JOfîANNlA. -Bot..) Voyez notre article Chuquiraga, tome TX, page 178. (H. Cass.j JOHANNIA. (Bot.) Nom subslitué par Willdenow à celui de notre chuquiraga, tiré de l'herbier du Pérou de Joseph de Jussieu, et adopté par M. de Lamarck. M. Persoon le nomme joanvpsia, ( J. ) JOHN, Johnius. (Ichthyol.) Bloch a établi, sous ce nom , un genre de poissons que M. de Lacépède a réuni avec les labres , et que M. Cuvier confond avec les sciènes. Bloch les distinguoit de celles-ci à la longueur de leur seconde na- geoire dorsale; mais plusieurs sciènes Tont également longue. Le karut fait le type de ce genre, auquel on rapporte encore quelques autres espèces que nous décrirons à l'article Sciéne. Voyez aussi Labre. (H. C. ) JOHNSONIA. (Bot.) Miller désignoît sous ce nom le genre Callicarpa de Linnaeus, que Mitchell nommoit splwndjlococcus , et Heister burlcardia. Un autre johnsonia, non adopté, est celui deNecker, qui range sous ce genre les espèces de solanum à calice simplement denté et à corolle en rosette. Adanson nomme jonsonia le genre Cedrela. (J.) JOHNSONIA. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, de la famille des asphodélées et de la triandrie monogynie. Jl est caractérisé par son calice coloré , à six divisions égales et caduques ; trois étamines élargies et réunies à leur base ; Tin ovaire surmonté d'un style à un stigmate obtus ; une capsule trivalve, à trois loges dispermes. Ce genre, établi par Robert Brown , ne comprend qu'une seule espèce, le J. lupuUna, petite plante vivace , qui croît à la Nouvelle-Hollande. Ses feuilles sont distiques, linéaires, et ses fleurs forment, à l'extrémité d'une hampe, un épi garni de bractées. (Lem.) JOJO. (Bot.) Voyez JoL. (J.) JOJOO. ( Ornith, ) Nom sous lequel est connu à Java le colombar jojoo de M. Temmink , columha vernans, Lath, (Ch. D.) JON 233 JOKSAN. (Bot.) Nom japonois, cité par Kaempfer, de Vliemerucallis japonica, genre de la famille des narcissées. M. Thunberg le nomme jaksan. (J.) JOKUl. (Bot.) Voyez DsuDsuDAMA. (J.) JOL. (Bot.) Nom languedocien de l'ivraie, ioZJum, suivant M. Gouan. Les Portugais la nomment jojo, au rapport de Vandelli. (J.) JOL. [Conclijyl.) Adanson , Sënég., pag. 149, tab. 10, donne ce nom à une très-petite espèce de buccin , qui paroît n'a- voir pas été reprise par les auteurs systématiques. (De B.) JOLIBOIS. (Bot.) Un des noms vulgaires du daphné bois- gentil. (L. D.) JOLITHUS. (Bot.) Voyez Iolithus. (Lem.) JOMARIN. (Bot.) Voyez Ajonc. (J.) JOMBARBE. (Bot.) La joubarbe est citée sous ce nom par Belon ; par d'autres elle est nommée jombarde. (J. ) JON. (Ornith.) Les Hébreux, qui donnoient ce nom au pigeon mâle, appeloient la femelle joiia/i , et ce dernier mot désignoit, chez les Chaldéens, les deux sexes, nommés aussi jonetah. (Ch. D.) JONA-JAKA. (Bot.) Nom brame de Vatamaram du Mala- bar, qui est un corossolier, anona squamosa. Il est ainsi nommé à cause de quelque rapport extérieur de son fruit avec celui du jalca ou jaquier, artocarpus. (J.) JONC. ( Bot. ) Ce nom a été donné , par les anciens et par quelques modernes, à des plantes qui n'appartiennent pas au genre Juncus des botanistes. Pline et d'autres nommoient junciis odoratus le schénanthe , espèce d'andropogon. Le juncus acullana d'Amatus est un souchet, cyperus esculentus. Le juncus clavatus de Daléchamps, ou jonc à masse, est un scirpe, sc/rpus palustris. Un autre juncus clavatus de Petiver est un cornu- copia. Le juncus palustris de Tragus est encore un scirpe, scirpus locustris. Dodoëns nomme juncus asper la masse d'eau ou massette , tjpha. Veriophorum ou jonc des marais, lin des marais, dont les graines sont entourées d'un duvet soyeux, étoit le juncus bombycinus de Lobel. On trouve dansThalius, cité par C. Bauhin , sous le nom de juncus lychnanthemus , le melica eœrulca de Linnaeus. Celui-ci nomme schanus capensis le jonc du Cap, cité parBreynius, et cyperus articulatus, le 234 JON juncus cjperoides de Sloane. On sait que le butome , hutomu<;, est nommé vulgairement jonc fleuri, parce que c'étoit le juncus Jloridus de Matthiole. Le juncus africanus de Morison est une fougère que Swartz nomme schizea pectinata ; et le jonc des Indes, dont on fait des cannes désignées sous ce nom, est le rotang, calamus rotang, appartenant à la famille des j)almiers. On nomme encore jonc épineux, jonc marin ou jomarin , l'ajonc, ulex europœus , bien différent du juncus ma- ritimus de Lobel, qui est le scluenus mucronatus. Le junco- jnarino du Pérou est le colletia spinosa. On ne sait pas quelle est la plante de Saint-Domingue nommée jonc de mer par Desportes et Nicolson. (J. ) JONC; Juncus, Linn. {Bot.) Genre de plantes monocoty- lédones, de ïhexandrie monogynie de Linnseus, et type de la famille des joncées de Jussieu. Ses principaux caractères sont les suivans : Calice de six folioles ovales-lancéolées, égales , coriaces, persistantes; corolle nulle ; six étamines à peu près égales au calice et opposées à ses divisions; un ovaire supère, ovale, surmonté d'un style terminé par trois stigmates fili- formes; une capsule à trois loges, à trois valves portant des cloisons longitudinales sur leur face interne ; chaque loge contient des graines nombreuses attachées au côté interne des cloisons. Les joncs sont des plantes herbacées à racines fibreuses, le plus souvent vivaces; à feuilles cylindriques ou un peu comprimées, naissant immédiatement du collet de la racine, ou garnissant les tiges elles-mêmes; leurs fleurs sont petites, vcrdtitres ou roussàtres, terminales ou latérales, disposées le jilus communément en panicule ou en corymbe. On en con- noît une trentaine d'espèces, en n'y comprenant pas celles qui en ont été séparées pour former le genre Luzula. La plus grande partie de ces plantes croît naturellement en Europe et en France; mais, aucune d'elles ne présentant beaucoup d'intérêt , nous ne ferons mention ici que des espèces suivantes. * Veuilles foutes radicales; tiges nues. Jonc maritime : Juncus maritimus , Lamk., Dict. , 3 , pag. 264 ; Juncus acutus , a, Linn., Spec, /|63 ; Juncus acutus maritimus JON 235 anglicus , Moris , Hist. , 3, s. 8 , f. lo, fig. 14. Ses tiges sont hautes d'un j)ietl ou environ , cylindriques , terminées par une pointe roide et piquante; elles portent à leur sommet une panicule lâche, rameuse, sortant d'une spathe à deux valves, dont l'inférieure est très -courte, et dont la supé- rieure , en se prolongeant en forme de feuille, semble être la continuation de la tige, et fait paroître la panicule comme si elle étoit latérale. Les feuilles sont dures, cylindriques, engainantes h leur base et pointues au sommet. Cette plante croit sur les bords de la Méditerranée et de l'Océan. Jonc évars : Juncus eff'usus , Linn. , Spec. , 464 ; Lamk. , Dict. , 3, pag. 265. Ses feuilles sont cylindriques, pointues, droites et resserrées contre les tiges, qui sont droites, lisses, striées, cylindriques, hautes d'un pied et demi à deux pieds. Les fleurs forment une panicule latérale, lâche, composée de pédoncules rameux , inégaux; les capsules sont ovoïdes, très-obtuses, à peu près de la longueur des calices. Ce jonc est commun dans les lieux humides, les fossés aquatiques et les marais. Ses feuilles et ses tiges entières servent à faire des liens, des nattes, des corbeilles, des paniers, et avec la moelle qu'elles contiennent on peut faire des mèches pour brûler dans les lampes. Jonc des jardiniers ; Juncus tenax , Poir. , Dict. encycl. , Suppl. , 3, pag. i56. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente : mais elle s'en distingue bien par ses tiges plus profondément striées, glauques, plus grêles, pres- que filiformes, souples, tenaces, sans moelle; par ses pani- cules moins garnies, plus lâches, presque droites, et par ses calices très-aigus, plus longs que les capsules. Elle croit dans les lieux humides et marécageux. On la préfère au jonc épars pour faire des liens, des paniers, des corbeilles; on l'emploie surtout pour attacher la vigne, et les jardiniers en font aussi beaucoup d'usage pour fixer les menues branches des arbres en pallissades , ou pour les plantes , les arbrisseaux et les arbustes qui ont besoin d'être attachés. *'■* Tiges garnies de feuilles dépourvues de nœuds. Jonc a trois fleurs: Juncus triglumis , Linn., Spec, 4^7; Juncus gluma trijlora culmum terminante, Linn., Flor. Lapp., 256 JON 11 5, tab. lo, fig. 5. Ses tiges sont droites, menues, simples, hautes de trois à quatre pouces, garnies, dans leur partie inférieure, de trois à quatre feuilles cylindriques, courtes, engainantes ; elles sont terminées par deux à trois fleurs brunes, sessiles, formant une petite tête entourée de trois bractées scarieuses , un peu inégales et un peu moins longues que les fleurs elles-mêmes. Cette plante croît en France et en Europe sur les montagnes élevées. Jonc des crapauds : Juncus hufonius, Linn. , Spec, 466; Gramen bufonium erectum angustifolium majus, Barrel. , Icon., 264. Sa racine , qui est annuelle , produit plusieurs tiges menues, filiformes, rameuses, hautes de quatre à six pouces, girnies de feuilles linéaires, très- étroites , presque sétacées. Ses fleurs sont solitaires ou quelquefois géminées, sessiles, très-pointues, d'un vert blanchâtre, situées les unes dans les aisselles des bifurcations des tiges, les autres le long et au sommet des ramifications. Ce jonc se trouve dans les lieux humides et les prairies marécageuses. «i>* Tiges garnies de feuilles noueuses d'espace en espace. Jonc articulé: Juncus articulatus , Linn., Spec, 465; Flor. Dan., tab. 1097. Sa tige est cylindrique, haute d'un pied, garnie de deux à trois feuilles un peu comprimées, articu- lées , pointues. Ses fleurs sont pédonculées , solitaires ou deux à quatre ensemble, et disposées en une panicule lâche et ter- minale ; les folioles de leur calice et les capsules sont obtuses. Cette espèce croît sur le bord des eaux et dans les lieux humides. Jonc flottant; Juncus Jluitans , Lamk. , Die. , 5, pag. 270. Sa tige est grêle, flottante lorsqu'elle vient dans l'eau, ram- pante si elle croît sur la terre. Ses feuilles radicales sont très-longues, capillaires; les supérieures plus épaisses et arti- culées. Les fleurs forment une panicule peu garnie , composée d'un petit nombre de paquets formés de trois à quatre fleurs. Ce jonc croît dans les étangs, les fossés aquatiques, et sur leurs bords. ( L. D.) JONC D'ASIE et JONC CARRÉ. {Bot.) On donne ces noms à deux souchets. (L. D.) JON 237 JONC DES CHAISIERS. [Èot.) Dans quelques cantons on donne ce nom au scirpe des étangs. ( L. D.) JONC A COTON. {Bot.) On donne ce nom auxlinaigretles. (L. D.) JONC D'EAU. (Bot.) On désigne ainsi les choins et les scirpes. (L. D.) JONC ÉPINEUX. (Bot.) C'est l'ajonc. (L. D.) On donne aussi ce nom au genêt anglois, genista anglica; mais ici le mot jonc est une corruption du mot ajonc. (Lem.) JONC D'ESPAGNE. {Bot.) C'est le spartium junceum, Linn. (L. D.) JONC D'ÉTANG. {Bot.) Un des noms vulgaires du scirpe des étangs. (L. D.) JONC FAUX. {Bot.) Nom vulgaire du troscart des marais. (L.D.) JONC FLEURI. {Bot.) Nom vulgaire du butome en om- belle. (L.D.) JONCFLEURI [Petit]. {Bot.) V.Scheuzérie des marais. (Lem.) JONC DES INDES. {Bot.) Nom quon donne en Europe aux cannes faites de rotang ou rotin , qu'on rapporte des Indes. (Lem.) JONC A LIENS. {Bot.) On donne ce nom aux espèces de jonc qui sont les plus propres à faire des liens. ( L. D. ) JONC MARIN. {Bot.) Un des noms vulgaires de l'ajonc. On donne aussi ce nom au troscart des marais. ( L. D.) JONC A MOUCHES. {Bot. ) C'est le nom du séneçon jaco- bée aux environs de la ville d'Angers. (Lem.) JONC DU NIL. {Bot.) C'est le cjperus papjrus. Voyez SOUCHET. (L, D.) JONC ODORANT. {Bot.) Nom vulgaire de Vandropogon schœnanthus. Voyez Barbon. (L. D.) On donne encore ce nom à l'œnante fistuleuse. (Lem.) JONC DE LA PASSION. {Bot.) C'est un nom qu'on donne aux massettes. ( L. D.) JONC DE PIERRE. {Bot.) Quelques oryctographes ont ainsi désigné des pétrifications madréporiques , formées d'es- pèces de tuyaux accoUés parallèlement. (Lem.) JONC DE SALAMANQUE. {Bot.) C'est une ortie. (Lem.) JONCÉES. {Bot.) Famille de plantes monopérigynes ou ^38 JON monocotylédones, à étamincs insérées av. calice, laquelle tire son nom du jonc , son genre principal et le plus commun. Ses caractères communs, ajoutés aux précédens, sont : Ln calice divisé jusqu'à sa base en six lobes de nature glumacée , dont trois souvent plus intérieurs. Les étamines sont au nombre de six, insérées à la base des lobes du calice, ou plus rarement de trois, tenant aux trois lobes extérieurs; anthères oblongues,bifurquées à chaque extrémité. Ovaire libre ; style simple ou presque nul; stigmate triple ou plus rarement simple. Capsule s'ouvrant en trois valves , quelquefois unilo- culaire, contenant trois graines, plus souvent triloculaire, à valves portant les cloisons dans leur milieu , et dont chacune contient une ou plusieurs graines attachées au centre de hi capsule ou point de réunion de la crête des cloisons. Quel- quefois, par avortement, il ne subsiste qu'une loge et une seule graine ; l'embryon, contenu et enfoncé dans le centre d'un périsperme charnu et cartilagineux, dirige sa radicule vers l'ombilic de la graine. Toutes les joncées sont herbacées ; leurs tiges simples comme des chaumes, tantôt sans nœuds avec des feuilles toutes radicales, tantôt noueuses par inter- A'alles, et garnies d'une feuille à chaque nœud. Toutes ces feuilles forment une gaine à leur base ; celles qui accompa- gnent les assemblages de fleurs sont sessiles et spathiformes. Chaque fleur est toujours accompagnée d'une spathe. Précédemment cette famille étoit plus nombreuse en genres répartis dans diverses sections. Un examen plus détaillé a montré des caractères suffisans pour les répartir en plusieurs familles, telles que les restiacées , les joncées proprement dites, les alismacées ou alismées , les commelinées, les jun- caginées, les colchicées , etc. Les joncées diffèrent des restia- cées par un embryon enfoncé dans le périsperme , la radicule dirigée vers le centre de la capsule , et l'insertion des éta- mines aux divisions extérieures du calice lorsqu'elles sont réduites à trois : elles se distinguent facilement des alisma- cées par l'unité de l'ovaire et l'existence d'un périsperme. On peut ranger dans cette famille le genre Juncus et ses subdivisions Lu;u/a, Cephaloxis , Roslhowia, Marsipospa-mum ; les genres Dasjpogon, Calectasia , Xerolcs de M. R. Bro\vn ; le Lomandra de M. Labillardière, peut-être congénère du JON 23g précédent; les Xjris et Aphjllanthes de Linnasus , Rapatea et Majaca d'Aublet, Schmidtia de M. Sternberg, et le spa- tanthus de Beauvois. Cette réunion pourra dans la suite re- cevoir de nouvelles additions, ou éprouver quelques sous- tractions. ( J. ) JONCIER. (Bot.) Nom, cité par M. Bosc , du genêt d'Es- pagne, spartium junceum , dérivé probablement de Tépithète latine. Il est cultivé et employé à divers usages économiques dans des provinces méridionales de la France. Voyez Genêt d'Espagne. ( J. ) JONCINELLE, Eriocaulon. (Bot.) Genre de plantes mono- cotylédones , à fleurs incomplètes, de la famille des restiacées , de la (riandrie trigjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un involucre commun, imbriqué, contenant des fleurs aggrégées , monoïques; celles du centre mâles, com- posées d'un calice de deux à quatre folioles, trois à six éta- mines; dans les fleurs femelles, un ovàîre supérieur, chargé d'un style à deux ou trois divisions. Le fruit consiste danr. une capsule à deux ou trois loges monospermes. Les joncinelles sont, la plupart, des plantes aquatiques, qui croissent dans les terrains couverfs d'eau pendant l'hiver, humides ou très-secs pendant l'été : il en est cependant qui s'éloignent du séjour des eaux. La plupart croissent par touffes, et ont le port du stalice , vulgairement gazon d'Ei- pagne , à hampe terminée par des fleurs réunies en une tête globuleuse; d'autres produisent, de l'extrémité d'une hampe courte, un grand nombre de pédoncules capillaires, très- longs, fascicules ou en ombelle, offrant h l'œil du specta- teur une touffe de petites têtes sphériqucs , qui produisent un effet très-agréable. Il est à regretter que ces plantes ne puis- sent être cultivées dans les plates-bandes de nos jardins : il paroît que jusqu'à ce jour les tentatives ont été infructueuses. Ce genre, d'abord composé d'un très-petit nombre d'espèces, a été considérablement enrichi par les découvertes de nos voyageurs modernes: par celles de MM. de Labillardière et Brown, dans la Nouvelle-Hollande; par celles de MM. Bosc, Michaux, Humboldt et Bonpland , dans les différentes con- trées de l'Amérique. JoNCiNELLE CANNELÉE; EriocauloTi striutum . Lamk. , III. sen. ^ 240 JON tab. 5o, Cg, 1. Plante des Indes orientales, qui se rapproche beaucoup par son port du statice armeria , mais dont la tête de fleurs est beaucoup plus petite. Ses tiges sont glabres, un peu grêles, nues, cannelées, enveloppées à leur base d'une longue gaine et de feuilles radicales dressées, ensiformes, très-étroites, en gouttière. Sa tête de fleurs, convexe en- dessus, est couverte de petits poils blancs, munie en-dessous d'un involucre à six ou sept folioles en écailles ovales , un peu luisantes et argentées. JoNCiNELLE RAMPANTE; Eriocaulou repcTis , Lamk. , III. gen, , tab. 5o, fig. 2. Cette espèce, découverte par Commerson , à l'ile de Bourbon, a des souches rampantes, couvertes de feuilles courtes, striées, très-rapprochées , qui donnent à cette plante l'aspect d'un h-ypnum. De ses souches s'élèvent plusieurs hampes très-grêles, anguleuses, enveloppées à leur base d'une gaine étroite. La tête de fleurs est de la grosseur d'un pois, velue, blanchâtre, munie d'un involucre à dix ou douze écailles imbriquées, ovales et luisantes. JoNciNELLE PILEUSE; Eriocciulon pUosum , Kunth in Humb. et Bonpl., A'ov. gen., i, pag. 44 1. Ses tiges, longues d'un pouce et demi , naissent en gazon : elles sont garnies de feuilles linéaires-ensiformes, piquantes au sommet, dilatées et membraneuses à leur base, pileuses et ciliées; les pédon- cules solitaires, pileux , axillaires , anguleux , longs d'un pouce , soutenant une tête de fleurs à demi globuleuse, de la grosseur d'un pois; les écailles de l'involucre ovales, aiguës et ciliées. Cette plante croit dans les plaines des montagnes de Bogota, dans l'Amérique méridionale. JoNCiNELLE pASCicuLÉE ; Eriocaulou fasciculatum . Lamk., III. gen., tab. 5o , fig. 3. Espèce très-remarquable, ainsi que les suivantes, par ses petites têtes de fleurs , qui s'élèvent inéga- lement en faisceau étalé sur des pédoncules pileux, capil- laires, et ressemblent, en petit, à ces globes enflammés qui s'élancent du foyer d'un feu d'artifice. Le collet de la racine s'alonge en une tige ou plutôt une souche dressée, garnie de feuilles éparses, nombreuses, ensiformes. Elle croit dans la Guiane. JoNCiNELLE A OMBELLES; Eriocaulon umhellatum , Lamk., ///. gen., tab. 5o , fig. l\. Cette plante a été découverte dans la JON -Hi Guîane par Aublet. Toutes ses feuilles sont radicales, étroites, nombreuses et velues. De leur centre s'élèvent des tiges nues, grêles, cylindriques, très-glabres, terminées par une ombelle grande, très-belle, munie à sa base d'un involucre universel k neuf ou douze folioles presque subulées ; les pédoncules sétacés , un peu inégaux, velus dans leur jeunesse, enve- loppés d'une petite gaine à leur base. JoNCiNELi.E A PETITE TÊTE; Eriocaulon microceplialum , Kunth in Humb. et Bonpl. , No^'. gen. , i , pag. 2 53. Ses feuilles sont toutes radicales, pileuses, glabres, ensiformes, presque im- briquées, longues de neuf à dix lignes. De leur centre s'é- lèvent des pédoncules anguleux, munis d'une gaine bifide, et terminés par une petite tête à demi globuleuse ; les écailles de rinvoiucre glabres, blanchâtres, ovales - obtuses. Cette plante croit dans le royaume de Quito. JoNCiNELLE FLUETTE ; Efiocaulon tenue, Kunth, /. c. , pag. 255. Cette plante, découverte à Javita, sur les bords du fleuve Tuamini , aux lieux ombragés, dans l'Amérique méridionale , a tou'tesses feuilles radicales, planes, subulées, lanugineuses, pileuses à leur base, longues de six à douze lignes. De leur centre sortent des pédoncules pileux, sétacés, anguleux, munis d'une gaine brune , soutenant une petite tête globu- leuse; les écailles de l'involucre glabres, oblongues, obtuses. JoNCiNELLE A FEUILLES ENSIFORMES; Eriocaulou ensifoUum ^ Kunth, /. c. , pag. 204, tab. go. Ses feuilles sont roides , planes, glabres, ensiformes, longues de trois pouces, rou- geàtres et pileuses vers leur base : elles n'ont point de tige. Les pédoncules sont glabres, comprimés, un peu pubesceiis à leur sommet, munis d'une gaine longue de deux pouces; les têtes de fleurs de la grosseur d'une noisette; les écailles de l'involucre ovales, aiguës et pileuses. Cette plante croît près Santa-Fé de Bogota. M. Rob. Brown a découvert, sur les côtes de la Nouvelle- Hollande , une douzaine d'espèces de joncinelles, jusque-là inconnues, les unes pourvues de fleurs à six divisions; les étamines au nombre six, rarement de trois; les capsules divisées en trois loges : d'autres espèces offrent des fleurs à quatre divisions, renfermant quatre étamines, et des capsules à deux loges. (Poir. ) M^ JON JONCIOLE. (BoL.) Nom François donné par quelques au teurs modernes à I'Aphyllanthe. Voyez ce mot. (J. ) JONCO. [Ornilh.) Voyez Junco. (Ch. D.) JONCOÏDES. (Bot.) Voyez Joncées et Juncoïdes. (Lem.) JONCQUEÏIA. {Bot.) Schreber et Willdenow substituent ce nom à celui du tapiria d'Aublet , genre de la famille des térébintacées. Voyez TAriiuER. (J.) JONCS {Bot.): famille des joncs (voyez Joncées). Dans l'acception vulgaire, joncs désigne des plantes aquatiques, à tiges efiJlées et à longues feuilles (voyez les articles Jonc). Cependant on nomme aussi joncs quelques plantes non aqua- tiques, seulement à cause de leurs branches longues et sou- ples, comme celle du jonc proprement dit, par exemple, le jonc ou genêt d'Espagne. D'autres espèces, qui n'ont pas la souplesse du jonc, semblent avoir reçu ce nom par antiphrase ou par corruption du mot ajonc, qui lui-même pourroit ex- primer la même idée. Voyez Ji)NC marin. (Lem.) JOi\DRABA. {Bot.) La lunetière, biscutella , est ainsi nomntée par Columna et Medicus. Ce genre étoit le tii'laspi- dium de Tournefort et d' Adanson , le perspicillum de Heister. (J.) JONESE. (Bot.) Voyez Ionésie. (Lem.) JONGERMANNIA. (Bot.) Voyez Junger.mannia. (Le.m.) JONGERMANNIÉES et JUNGERMANNIÉES. {Bot.) Voyez HÉh'ATic^JVES. ( Lem. ) JONGIE, Jiingia. (BoL) Voyez Escallone. (Poir.) JONG-KONING {Ichtlij'ol.) , nom par lequel on désigne, aux Indes, le cheval marin ou Hippocampe. Voyez ce dernier mo'. (H. C.) JONTDIE et JONIE. (Bot.) Voyez Ionidium. (Lem.) JONKER-VISCH {Ichthfol.), nom hollandois delaGiRELi.E. Voyez ce mot. (H. C. ) JONNA NAGOU {Erpétol.) , nom indien d'une des variétés du naja, décrile par Bussel. Voyez Naja. (H. C.) J.ONOPSIS. (Bot.) Voyez loNOPsis. (Lem.) JONQUILLE (Bol.) , espèce de Narcisse. Voyez ce mot. (J.) JONQUILLE DU CHÊ^E. {Bot.) Champignon du genre Jgaric { Fonge) , mentionné par Paulet (Trait. , 2 , pag. 1 lo , pi. 23, bg. 4), et de sa famille des OREjti,Es des areres. Il JOR ^43 €sl d'un jaune jonquille ou de capucine,- sa chair est mince, comme transparente, tendre, aqueuse et un peu acerbe. Les feuillets sont inégaux. Il croit au pied des chênes à Fontainebleau , et ne produit aucun effet mal-faisant. (Lem.) JONSELLE. (Ornitlu) Nom donné, dans certains cantons du département des Deux-Sèvres, à la bernaclie, anas eri- thropus, Llnn. ( Ch. D.) JONSONIA. (Bot.) Adanson nomme ainsi le ceclrda de P. Browne et de Linnaeus, qui est l'acajou à planches, le cedro de Lœffling. ( J. ) JONTHLASPI. (Bot.) Columna avoit donné ce nom aune plante crucifère dont Tournefort a fait un genre, en conser- vant sa première dénomination. Comme C. Bauhin Tavoit nommée thlaspi cljpeatum , à cause de la forme de sa silicule, Linnaeus, voulant changer le premier nom, a composé celui de cljpeola, quïl porte maintenant. U y a joint deux auti-es espèces, C. maritima et C. tomcntosa , qui postérieurement ont été reportées dans le genre Aijssum, et en même temps Arduini regarda le peltaria de Linnœus couime congénère de son premier clypcola, quoiqu'il ait les fleurs blanches et non jaunes, comme Aans le j onthlaspi , ce qui , dans les crucifères, doit être regardé comme un caractère de quelque valeur. Le jonthlaspi est encore lefosselinia dWllioni. Voyez Clypéole. (J.) J00I3A1. (Bot,) Nom japonois d'un pêcher sauvage, selon Kccmpler. (J. ) JOOSIE. {Bot.) Bomare dit que les Japonois donnent ce îiom à un chiendent qu'ils emploient comme antinéphré- tique, Ksempfer indique aussi sous celui de josja ou sansoo une plante qui est, selon lui, un plantain étoile à larges feuilles. On ne peut déterminer quelles sont ces plantes. (J.) JOPPE, Jappa. {Entcm.) Nom introduit dans la science par Fabricius pour indiquer un genre d'insectes hyménoptères, formé de la réunion de quelques espèces d'ichneumons , la plupart de l'Amérique méridionale. (C. D.) JOPSKARFR. {Ornith.) Suivant les voyageurs Olafsen et Povelsen, tom. 3, pag. 260, c'est le nom islandois du cor- moran, pelecanus carho , Linn. (Ch. D. ) JORDAIN-VISCH (Ichthjol.) , nom hollandois du lutJ3-v jourdin de M. de Lncépède. \ oyez Lutja\. (H, C- ) ^44 JOR JORDAINE {[chthjoL), nom anglois du lutjaii jouidin. Voyez Llitjan. (H. C.) JORD-GEED. lOrnitU.) Nom norwégien du bécasseau ou cul-blanc, Iringa ochropus , Liun. ( Ch. D.) JORD-KOEN. (Ornith.) Le râle d'eau, rallus aquaticm, est connu sous ce nom aux îles Ferroë. (Ch.D.) JORENA. {Bot.) Adanson rapporte à ce genre, dont on lui doit l'établissement, et qui n'a pas été adopté, Vulsinoi- des deLippi, ^48. Ses feuilles opposées et ses graines ovoïdes, assez grosses, paroissent le distinguer du genre Suriana, près duquel il le place. (Lem.) JORIADA. (Bot.) Nom du buphthalmum sericeum à Téné- riffe, suivant Willdenow. (J. ) JORO, UTSUGI. {Bot.) Noms japonois d'un arbrisseau ayant le port d'un sureau, suivant Kasmpfer, et dont M. Thunberg a fait son genre Deutzia, dont la place dans l'ordre naturel n'est pas déterminée, parce que la description est in- suflisante. Voyez Deutzie. (J. ) JOSEPHIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes , de la famille des protéacées , de la tétrandrie monogjnie de Linna'us , offrant pour caractère essentiel : Des fleurs aggrégées ; l'involucrc imbriqué, renfermant un grand nombre de fleurs séparées ordinairement par des paillettes ; la corolle (calice, Juss. ) à quatre divisions concaves, pro- fondes; qi:atre étamines placées dans la concavité des divi- sions du calice; quatre petites écailles autour de l'ovaire; un stvle; une capsule ligneuse, à deux loges monospermes; le réceptacle garni de paillettes. MM. Knight et Salisbury avoient donné à ce genre le nom àe josephia , auquel M. Rob. Brown a substitué, on ne sait trop pourquoi, celui àe drjandra , appliqué à un autre genre de Thunberg, que M. Brown croit devoir être supprimé. En admettant sa réforme, il ne s'en suit pas moins qu'il étoit fort inutile de changer un premier nom pour le remplacer par un autre déjà employé. Je ne cesserai de le répéter, cette nomenclature arbitraire nuit peut-être jjIus à la science que les réformes qu'on y introduit ne lui sont utiles. Ce genre a d'ailleurs tous les caractères des hanksia dans sa fructifica- tion j il en diffère par la forme de son réceptacle, qui est JOS 245 plan, hémisphcnquc , muni extérieurement d'un învolucre composé d'écaillés imbriquées, très-serrées. Dans les hanksia il n'y a point d'involucre , et le réceptacle est un cône alongé. Les espèces sont nombreuses , toutes originaires de la Nouvelle- Hollande : leur port est celui de petits arbustes, à feuilles éparses, pinnatifides ou incisées. Je vais faire connoitre les plus remarquables. JosEPHiA ARGENTÉ : Josepliia racliidifoUa , Knight et Salisb. , Prot. lîl ; Banksia nivea, Labill. , Itin. , 1 , pag. 410, tab. 24, et Nov. HolL, 2, pag. 118; Dryandra nivea, Brown , Trans. linn. , 10, pag. 212. Cette espèce est remarquable par ses tiges très-courtes, par ses feuilles plus longues que les tiges, linéaires, pinnatifides, tronquées à leur sommet, réfléchies à leurs bords, d'un blanc de neige à leur face inférieure; les folioles de l'involucre glabres , linéaires -lancéolées , aiguës, ciliées à leurs bords ; les pétales velus ; le style saillant. JoSEPHIA A LONGUES FEUILLES; JoSeplliu loUgifoUa , BrOWH , Trans. linn. , l. c. siih Drjandra. Les tiges sont tomenteusesj les feuilles très-longues , linéaires, pinnatifides, aiguës , char- gées en-dessous d'un duvet tomenteux et cendré; leurs dé- coupures décurrentes, ascendantes, triangulaires, réfléchies à leurs bords; les folioles de l'involucre alongées , linéaires, subulées , barbues à leur contour; les pétales un peu pileux, lanugineux à leur base. JosEPHiA A FEUILLES MENUES; Joscpliia lenuifoUa, Brown, Trans. linn., l. c. sub Drjandra. Arbrisseau dont les tiges sont glabres, garnies de feuilles oblongucs,, linéaires, pinna- tifides, presque tronquées, rélrécies à leur base en forme de pétiole, d'un blanc de neige en -dessous; leurs découpures décurrentes, triangulaires, réfléchies à leurs bords; l'invo- lucre de la longueur des fleurs; ses folioles tomenteuses; les extérieures ovales-lancéolées ; le style aussi long que la corolle ; les pétales glabres en-dessus, un peu soyeux en-dessous, lanu- gineux à leur base. JosEPHiA A FEUILLES DE PTERis ; J osephia pteridi/oUa , Browti ^ Trans. linn., L c. sub Drjandra. Ses tiges sont très-courtes, tomenteuses, garnies de feuilles pinnatifides, plus longues que les tiges; leurs découpures linéaires, aiguës, mucronées^ roulées en-dessous à leurs bords, élargies à leur base ; les fa- 24^ JOS lioles des bradées ovales, tomenteuscs. ht jose^phia hleclim- folia, l. c. , est tellement rapproché de cette espèce, qu'il pourroit bien n'en être qu'une variété : ses feuilles sont pinnatifides ; à lobes linéaires, obtus, à peine mucronés, traversés par trois nervures; réfléchies à leurs bords. JosEPHiA A FEUILLES sESsiLEs : Joscplùa sessiUs , Knight et Salisb. , Prot., iio ; Dryandra Jloribunda , Brown , Trans. linn., l. c, et Nov. HolL , i , pag. 3 97. Arbrisseau dont les liges sont garnies de feuilles sessiles, cunéiformes, dentées, incisées; les folioles de l'involucre striées; les extérieures presque glabres; la corolle glabre; le stigmate obtus, pres- que en massue; le réceptacle garni de paillettes : il en est quelquefois entièrement dépourvu. JosEPHiA A FEUILLES EN COIN ; Joscpliia cuncûta, Enc. , Suppl. ; Dryandra cuneata , Brown, Ti'ans. linn., l. c. Les feuilles sont éparses, pétiolées, cunéiformes, dentées, sinuées , épi- neuses, longues à peine d'un pouce et demi : les dents qui les terminent, presque égales, quelquefois longues de deux pouces, dilatées à leur sommet ; la dent du milieu plus courte, les échancruresplus élargies. Toutes les folioles de l'involucre lisses et soyeuses; les pétales barbus; le stigmate filiforme, subuié, aigu. JosEPHiA ARyïû: Joseph i a armata , Enrycî., Suppl.; Dryandra arwata , Brown, Trans. linn., l. c. Ses tiges se divisent en rameaux glabres, garnis de feuilles éparses, pinnatifides, dont les découpures sont planes, triangulaires, droites, diva- riquées, épineuses et mucronées ; la découpure terminale plus longue que celle qui Tavoisine; lerr face inférieure nue , traversée par des veines réticulées. La corolle est glabre; le style pubescent; le stigmate subuîé et cannelé. Le Dryan- dra falcata, Brown, /. c. , diffère peu deFespèce précédente: ses rameaux sont pubescens ; le style glabre ; le stigmate en massue, point cannelé. JosEPHiA ÉLÉGANT : J osepliia formosa , Encycl. , Suppl. ; Dryan- dra formosa, Brovvn , l. c. Arbrisseau dont les tiges sont garnies de feuilles oblongues, linéaires, pinnatifides; leurs découpures planes, triangulaires, point mucronées, d'^un blanc de neige à leur face inférieure; l'involucre tomenteux; les folioles intérieures linéaires , oblongues ; le réceptacle JOS vr/ garni de paillettes. Dans le Diyandra plumosa , Brown , l. c. . les décoiijiures des feuilles sont légèrement mucronées, rou- lées à leurs bords; les folioles intérieures de l'involucre pour- vues d'une arête plumeuse; point de paillettes sur le récep- tacle. ( PoiR.) JOSEPHINIA. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières, de la famille des bisnoniées , de la didynamie angiospermie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions ; une corolle campaiiulée, h deux lèvres; le tube court, enflé à son orifice; quatre étamines didynames ; un cinquième filament stérile; un ovaire supérieur; le stigmate à quatre divisions. Le fruit est une noix hérissée, à deux ou quatre ouvertures, formant autant de loges monospermes. JosEPHiNiA coLRONNÉE : Joscpliinia imperatricis , Vent., Jard. Malm., tab. 67 ; Rob. Brown, JVo^'. HolL, 1 , pag. 620. Très- belle plante de la Nouvelle -Hollande , dont les tiges sont herbacées, légèrement pubescentes , hautes d'environ trois pieds; les rameaux opposés, très-ouverts: les feuilles amples, opposées, pétiolées, ovales en cœur, d'un vert gai, un peu pubescentes en -dessous; les inférieures sinuées et dentées, longues d'un demi-pied et plus; les supérieures beaucoup plus courtes, crénelées ou entières, un peu réfléchies en dehors. I-es fleurs sont solitaires, axillaires, d'un blanc jaunâtre, nuancées de pourpre en dehors, tachetées de points rouges en dedans, à cinq angles k leur sommet avant leur dévelop- pement; le calice pubescent, d'un brun foncé, à cinq divi- sions profondes, égales, lancéolées]- aiguës ; le tube de la corolle deux fois plus long que le calice , ventru à son ori- fice; la lèvre supérieure droite, à deux lobes arrondis; l'in- férieure horizontale, à trois lobes; celui du milieu deux fois plus long; l'ovaire entouré à sa base d'un disque glanduleux. Le fruit est une noix dure, ovale, d'un brun cendré , obtuse, hérissée de pointes aiguës, à quatre ou cinq trous ou loges monospermes; les semences cylindriques, d'un gris cendré. JosEPHiNiA A GRANDES FLEURS; Josephinia grandijlora , Rob. Brown, Nov. HolL, 1 , pag. 620. Ses tiges sont glabres, gar- nies de feuilles lancéolées, acuminées, pubescentes à leur ^43 JOS face inférieure , glabres en-dessus; les fleurs grandes et belles; le calice à cinq divisions; la division supérieure de moitié plus courte que les autres; la corolle à deux lèvres; la dé- coupure de la lèvre une fois plus longue que les autres; l'ovaire divisé en huit loges. Cette plante a été découverte sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. (Poir.) JOSIA, SANSOO. {Bot.) Espèce de plantain du Japon, selon Kaempfer. (J.) JOSMINUM (Bot.) : synonyme de jasminum. (Lem.) JOSUIM. (Bot.) Vieux mot employé par Belon, dans son Voyage du Levant, pour désigner le jasmin. II parle de l'es- pèce à fleurs jaunes cultivée dans les jardins du Levant. (J.) JOTA. {Ornith.) L'oiseau de proie du Chili qui a été dé- crit sous ce nom par Molina , est un vautour de l'espèce du vullur aura. (Ch. D.) JOTAVILLA. (Ornith.) Ce mot, qui se trouve dans le Dictionnaire universel des animaux, et que l'auteur du Dictionnaire des chasses de l'Encyclopédie méthodique a copié, sans vérification, est une corruption du terme italien totfovilla, employé par Olina, page 27 de son Uccelliera, où l'oiseau est figuré, pour désigner l'alouette des bois ou cuje- îier, alauda arhorea, dont LaChesnaye des Bois parle lui-même au mot^/oue//e, tom. 1 , pag. 101 , et au mot Totovilla, tom.4j pag. /,o5 , sans s'apercevoir de l'identité d'espèce et du double emploi. (Ch. D.) JO-TYV. [Ornith.) Voyez Jo-Bonde. (Ch. D.) JOTZ. (Ichthj'ol.) En Pologne, on donne ce nom à la rosse, cjprinus rutilus, Linn. Voyez Able, dans le Supplé- ment du 1."'' volume de ce Dictionnaire. (H. C. ) JOUA. {Ornith.) Il est question, dans l'Histoire générale des voyages, tom. 3, in-4.", pag. 688, d'un oiseau connu sous ce nom en Afrique, dont la taille n'excède pas celle d'une alouette, qui fait son nid sur les grands- chemins , et pour lequel les Nègres de Sierra-Léone ont, dit-on , une si vsuperstitîeuse vénération , que celui qui auroit le malheur de casser ses œufs seroit exposé à perdre ses enfans. La compa- raison de cet oiseau avec l'alouette pourroit donner lieu de penser qu'il seroit ici question du cochevis. d'après ses habi- tudes particulières: mais on ne peut tirer aucune induction JOU 249 fondée d'un récit de cette nature. I.e nom de cet oiseau est «^crit jowe dans la description de la Nigritie , par Dapper , 4/r., pag. 258. (Ch. D.) JOU/VITOBOU. (Bot.) Nom caraïbe, cité par Surian , du pharnaceum. spatulatum de Swartz , dont Plumier faisoit un alsine. (J.) JOUANENS. (Bot.) Sous ce nom est citée , dans le Dic- tionnaire économique , une variété de vigne cultivée aux environs d'Aix en Provence, dont le raisin, qui mûrit en juillet, a des grains verdàtres et assez doux. (J.) JOUBARBE; Sempervivum , Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, de la famille des crassulées , Juss. , et de la dodécandrie dodécagynie , Linn., dont les principaux carac- tères sont les suivans : Calice monoph} lie , persistant , divisé profondément en six à huit découpures; corolle de six à dix- huit pétales lancéolés, connés <à leur base; ctamines ordi- nairement en nombre double de celui des pétales; six h dix- huit ovaires oblongs , pointus, disposés en rond, terminés chacun par un style simple, courbé en dehors, astigmate en sillon longitudinal, adné à la face interne du style; chaque ovaire devient une capsule uniloculaire , s'ouvrant longitudi- nalement par son angle interne et contenant plusieurs graines attachées sur un rang au bord de la suture. Les joubarbes sont des plantes herbacées ou frutescentes, dont les feuilles sont simples, charnues, succulentes, ramas- sées en rosettes radicales et éparses ou imbriquées sur les tiges , et dont les fleurs sont disposées en cime rameuse ou en panicule terminale. On en connoît une quinzaine d'es- pèces, dont une partie est indigène de l'Europe; les autres ont été trouvées aux Canaries. Nous citerons seulement les suivantes. JocBARBE ARBORESCENTE: Scmpervivum arboreum , Linn, ,Spec. , 664 ; Sedum majus arborescens , Moris , Hist. , 5, pag. 470, sect. ]2, t. 6, fig. 1. Sa tige est cylindrique, arborescente, haute de trois à quatre pieds, épaisse, nue inférieurement , divisée à son sommet en plusieurs rameaux, terminés chacun par une rosette de feuilles cunéiformes, obtuses, avec une petite pointe, verdàtres, finement dentelées en leurs bords. Les fleurs sont pédicellées, jaunâtres, disposées en grappe -5o JOU paniculée et terminale; elles sont à dix ou douze pétales, à dix-huit ou Aniigt étainines, et à neuf ou dix ovaires. Cette plante croit naturellement en Portugal, sur les cô'tes de Barbarie et dans le Levant. On la cultive dans les jardins; comme elle craint le froid, on la plante en pot et on la rentre dans l'orangerie pendant Thiver. Elle se multiplie facilement de boutures. JoLBARBE DES CANARIES : Semperviviim Canariens e , Linn. , Spec, 6Gly: Sedum majus Canarinum , pilis ad oras foUorum liispidis, etc., PJuk., Alm., 5/(0, tab. 3i4, fig. i. La tige de celle espèce s'élève peu. Ses feuilles radicales sont nom- breuses, grandes, spatulées, concaves, pubescentes, ciliées en leurs bords, et elles forment une large rosette. Les fleurs sont nombreuses, disposées en une grappe pyramidale, fort grande et terminale. Cette plante croit dans les îles Canaries. On la culiive comme la précédente, et elle demande les mêmes soins. Joubarbe des toits : Sempervii^um tectorum , Linn., Spec, C64 ; Decand. , PI. Grass. , tab. ]oZ|. Sa racine pousse de son collet plusieurs rosettes de feuilles ovales- obiongues , d'un vert un peu glauque, glabres, ciliées en leurs bords, sessiles, serrées Its unes contre les autres et imbriquées. Du milieu de ces feuilles s'élève une tige cylindrique, haute de Luit à douze pouces, velue, rougeàtre, simple dans la plus grande partie de sa longueur, garnie de feuilles plus étroites et plus pointues que les radicales, et divisée dans sa partie supérieure en plusieurs rameaux très-ouverts, sur lesquels sont disposées, presque en forme d'épi, des fleurs purpurines assez grandes, portées sur des pédoncules courts, et la plu- part tournées du même côté. Les pétales et les ovaires sont au nombre de douze à quinze. Cette plante croît naturelle- ment en Europe dans les fentes des rochers; on la trouve aussi sur les toits rustiques et sur les vieux murs. La joubarbe des toits est rafraîchissante et un peu astrin- gente. Le suc exprimé de ses feuilles se donnoit autrefois intérieurement dans les fièvres bilieuses et dans les fièvres inflammatoires; on l'employoit aussi pour faire des garga- rismes dans les maux de gorge inflammatoires. Aujourd'liui on ne se sert plus guère de cette plante qu'extérieurement: JOU 25i en pilant ses feuilles avec du beurre ou une huile douce végétale, on en fait une sorte de pommade bonne pour les brûlures et pour apaiser les douleurs causées par les hé- morrhoides enflammées. Joubarbe arachnoïde; Semper^ivum arachnoideiim , Linn. , Spec, 665. Cette espèce est au moins moitié plus petite que la précédente, dans toutes ses parties; ses rosettes de feuilles sont globuleuses , remarquables , parce que , surtout dans leur jeunesse, elles sont chargées de longs filets blancs et coton- neux qui se croisent du bord ou du sommet de chaque feuille à l'autre, et imitent en quelque sorte une toile d'araignée. Sa tige est haute de quatre à six pouces, velue, feuillée , divisée en deux ou trois rameaux qui portent plusieurs fleurs purpurines, ordinairement à neuf pétales. Cette joubarbe croît parmi les rochers dans les Alpes, les Pyrénées, et sur les hautes montagnes de l'Europe. (L. D.) JOUBARBE. {Bot.) Nom du stipa pennata , Linn., auprès d'Angers. Voyez Stipe. (Lem.) JOUBARBE PYRAMIDALE. {Bot.) Les jardiniers donnent ce nom à la saxifrage pyramidale. ( L. D.) JOUBARBE DES VIGNES {Bot.) Ce nom a été donné anciennement à l'orpin ou reprise , sedum telephium. (J.) JOUBARBES. {Bot.) La famille de plantes que nous avions désignée sous ce nom , porte maintenant celui de crassulées , qui est le plus convenable. (J.) JOUDARDE. {Bot.) Belon rapporte ce nom qui appartient à la foulque. (L. D.) JOUDELLE. {Ornithf) Pour ce nom, et pour celui de joudarde, voyez Judelle. («Ch. D.) JOUDIFAFAT. {Bot.) Rochon nomme ainsi une plante grasse de Madagascar, qui étoit le crassuvia de Commerson, et que M. de Lamarck nomme cotylédon piniiata. Dans un herbier ancien, donné par M. Poivre, elle est nommée sou- difafat. C'est encore le souirfafa de Flacourt, plante grasse. (J.) JOUEUR DE LYRE. {Erpétol.) Seba a parlé sous ce nom d'un serpent d'Amérique , au sujet duquel on raconte la fable suivante : il pousse de doux et mélodieux sifflemens, qui attirent à lui les petits oiseaux dont il veut faire sa proie. (H. C.) = 52 JOU JOUFLU. (Iclthyol.) Selon Riiysch et La Chcsnaye des Bois, il existe aux Indes un poisson de ce nom, en hollan- dois dix-mail, et en latin bucculentus. On en mange la chair , qui est assez agréable. (H. C. ) JOUGRIS. (Orniih.) On appelle ainsi le grèbe aux joues grises, colymhus ruhricollis, Gmel. (Ch. D.) JOULIOUA. {Bo'.) Nom caraïbe, suivant Surian , d'un arl)re qui, dans son herbier, paroît être un psjcliotria , dans la f;imil!e des rnbiacées. (J.) JOUNUD. (Ornith.) La colombe que M. Temminck, tom. j,pag. 225, de son Histoire des gallinacés, nomme ainsi, est sa coluniba ^ymnophtaimos. (Ch. D.) JOUfiDIN (Ickthjol.) , nom spécifique d'un Lutjan. Voyez ce mot. (H. C. ) JOURET. (Conchjl.) Adanson , Sénég. , pag. 23o, tab. 17, dé rit et figure sous ce nom une espèce de venus, venus maciilafa, Linn. , Gmel. (De B.) JOUTAL {BoL) Voyez Oitai. (Poir.) JOIJVYE. (Ornith.) Voyez Joua. (Ch. D.) JOUZION. {IchthjoL). Dans certains pays, on nomme ainsi le marteau, squalus zjgœna. Voyez Marteau et Zygene. (H. C.) JOVAR (Bol.), nom du bois d'ébène à Sumatra, suivant Marsden. (J.) JOVELLANA. (Bot.) Genre établi par les auteurs de la Flore du Pérou , qui doit être réuni au calceolaria. Voyez Calcéolaire. (Poir.) JOVIAL (Cliim.), épithète donnée à plusieurs prépara- tions d'étain , parla raison que ce métal étoit appelé ji/peiJs par les alchimistes. (Ch.) JO VIS- BARBA. (Bot.) On soupçonne que notre anthylUs larbajo^is a pu être le barba Jo^is mentionné par Pline. Quel- ques auteurs croient qu'il est mieux de le rapporter à ïelaa- gnus europceus , arbrisseau connu sous le nom d'oZ/'rier de Boh me. ( Lem.) JOVIS COLUS (Bot.) : synonyme d'hiérobotane ou de ver- veine, chez les anciens. (Lem.) JOVIS ILOS ou DIOSAiNTHOS. (Bot.) L'agrostème des blés et l'ancholie paroissent avoir porté ces noms chez les an- ciens. (Lem.) JUA 253 JOVIS GLANS {Bot.), d'où Ion a £ait juglans.' Le premier nom désignoit la châtaigne, et le second le châtaignier, chez les anciens : actuellement juglans est le nom latin du JXoyer. Voyez ce mot. (Lem. ) JOZELLE. (Ornith.) Voyez Judelle. (Ch. D.) JOZO {IchthjoL) , nom spécifique d'un poisson du genre Gobie, et que nous avons décrit tome XIX, page 143, de ce Dictionnaire. (H. C.) JUAMAJACU ATINGA. {IchthjoL) Sous ce nom améri- cain, quelques auteurs, Marcgrave et Ray, entre autres , ont parlé d'un poisson qui paroît être le dlodon atinga de Linnaeus. Voyez Diodon. (H. C.) JUAN GOMEZ. {Bot.) Ce nom est donné , suivant Jacquin, à un petit arbre des environs de C^rthagène et d'Amérique, qui est le nissolia arborea de la famille des légumineuses. (J.) JUANULLOA. {Bot.) Genre de plantes dicotyléJones, à fleurs complètes, monopétalces, de la famille des solanées , de la pentandrie monogynie de Linnams , offrant pour carac- tère essentiel : Un calice fort grand, enflé, à cinq décou- pures colorées; une corolle tubulée , dilatée en bosse vers l'orifice du tube, puis rétrécie; le limbe fort petit, à cinq lobes; cinq étamines; les filamens velus à leur base: les an- thères oblongues; l'ovaire supérieur ; le style de la longueui' des étamines; le stigmate oblong, légèrement échancré. Le fruit est une baie ovale, à deux loges, enveloppée par le calice; plusieurs semences réniformes, point pulpeuses. Les auteurs de la Flore du Pérou ont consacré ce genre à la mémoire de Don George Juan et Don Antoine Ulioa , qui ont visité le Pérou pour y faire des observations physi- ques-astronomiques et des recherches sur Phisloire natu- relle, qu'ils ont publiées dans la narration de leur voyage, imprimé à Madrid en 1748. JuANULLOA PARASITE : Juunulloa parusitica , Ruiz et Pav. 5 FI. Fer., 2 , tab. i85; Ulloa parasitica , Pers., Sjnops. , 1 , p. 218. Plante parasite, dont les tiges sont presque ligneuses, sou- ples, pendantes, garnies de quelques rameaux alternes, dis- tans, de couleur purpurine, garnis de feuilles alternes, pé- fiolées , oblongues, acuminées, entières, un peu sinuées à leurs bords, blanchâtres en-dessous, longues de six à neuf 254 JUB pouces; les fleurs terminales, disposées en grappes pendantes; leurs ramifications dichotomes; les pédicclles très-courts. Le calice, ainsi que la corolle et les fruits, sont d'une couleur écarlate assez vive ; les divisions du calice acuminées: le fruit est une baie un peu ovale, de la grosseur d'une cerise; les semences violettes, nichées dans chaque loge. Cette plante croit sur le tronc des arbres dans les grandes forêts du Pérou. Ses feuilles ont une saveur âpre, un peu astringente. (Poir.) JUB. (Ichihjol.) Nom spécifique d'un poisson du Brésil, rapporté par M. Cuvier au genre Pristipome, et par Bloch au genre Perche. Voyez Pristipome. (H. C.) JUBA. (Ornith.) L'espèce de perroquet que Marcgrave , [«ig. 206, désigne sous le nom de tui apute juba, est la per- ruche illinoise de Buffon , psittacus perlinax , Linn. (Ch. D.) JUBABA. {Bot. ) Murrai , dans son Apparatus medicaminum, fait une mention très-abrégée d'une écorce de ce nom, que l'on dit originaire de l'Inde, sans autre indication. 11 ajoute qu'elle a l'odeur et la saveur de la vanille, et qu'on la vante comme bonne dans les maladies dans lesquelles la vanille est employée. ( J. ) JUBjÎ^A. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones , à fleurs hermaphrodites, de la famille des palmiers , de la po- lyandrie tryginie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel. Des fleurs hermaphrodites; un calice à trois divisions pro- fondes; une corolle presque à trois pétales, beaucoup plus grande que le calice; des étamines libres et nombreuses; un ovaire supérieur ; trois styles étalés. Le fruit est un drupe fibreux, contenant une noix percée de trois trous. Ce genre se rapproche beaucoup des ceroiylon ; il s'en distingue par ses fleurs toutes hermaphrodites, par ses noix perforées au sommet. Il porte le nom de Juba, roi de Nu- midie, qui a laissé des écrits sur les plantes et la géographie. JuB/EA coQiJiTO : Jubœa spectabilis ,Kunth /n.Humb. et BonpI., Noi'. gen., 1, pag. 5o8, tab. 96; vulgairement Coqiuto du Chili. Arbre qui s'élève à la hauteur de trente-six à quaranie pieds, sur un tronc droit, dépourvu d'épines, mais hérissé par la base des pétioles après leur chute. Les feuilles sont ailées, peu nombreuses, longues de douze pieds, composées de folioles linéaires, striées, longues d'un à deux pieds. JUD 255 vertes à leurs deux faces. La spatlie est d'une seule pièce, les spadices rauieux ; les fleurs nombreuses, pédicellées; les divisions du calice lancéolées, aiguës, d'un brun rougeàlrc; la corolle rouge, be;'UCoiip plus longue et plus large; ses divisions très-profondes, ovales, concaves, aiguës, striées; environ dix-sept étamines insérées à la base de la corolle; le» filamens capillaires; les anthères linéaires; l'oxaire ovale, surmonté de trois styles étalés. Le fruit est un drupe en ovale renversé, long d'un pouce. Cet arbre a été découvert au Chili : on le cultive dans les jardins aux environs de la ville de Popayan , à cause de ses fruits, qui sont un objet de com- merce, et que l'on transporte, du Chili, dans les villes de Quito, Zitora, Popayan. Les enfans les mangent et en font des instrumens de jeux. On assure qu'il ne fleurit qu'à sa trentième année , époque où il a plus de quatre pieds de diamètre. Le cocos chilensis de Molina diffère très -peu de cette plante. (Poir.) JUBARTE. {Ichthjol.) Nom d'un grand cétacé des mers polaires , placé par M. de Lacépède dans le geure Baleinop- tère. Voyez Baleine. (Dï:si\i.) JUBATIVA. (Bot.) L'arbre du Pérou ainsi nommé dans l'herbier de Dombey est une rubiacée qui paroît appartenir au genre Genipa , et même à l'espèce commune, qui est le janipaba du Brésil, selon Marcgrave. (J. ) JUBETA. (Bot.) Arbre du Japon, qui a beaucoup d'afii- nité avec le frtsne , suivant Kaempfer. (J. ) JUBETL (Erpétol.) Au Brésil, on donne ce nom à une espèce de tortue. (H. C.) JUBIS. (Bot.) Nom donné, suivant l'auteur du Diction- naire économique, aux raisins secs de Provence, que l'on envoie encaissés dans tous les pays, comme aliment de dessert et comme ingrédiens de tisanes pectorales. On les nomme dans les pharmacies iivœ passée , raisins de passe. (J.) JUCA, JUCCA, JUKA,YUCA (J5ot.): noms du manioc, jairopha manihot , dans quelques cantons de l'Amérique mé- ridionale. ( J. ) JUCOARA. (Bot.) Voyez Jocara. (J.) JUDAICUS PISCIS. (Ichthj'ol.) Voyez Juif. (H. C.) JUDAÏQUES. {Foss.) On a autrefois donné le nom de 256 JUD pierres judaïques auK pointes d'ouriins fossiles- Voyez PoiNihi d'oursins. (D. F.) JUD-COCK. {Ornith.) Nom aiiglois de la petite bécassine, scolopax gallinula , Linii. ( Ch. D.) JUDELLE. {Ornith.) Un des noms vulgaires de la foulque ou morclle , fulica atra , aterrima et cethiops , Gmel. , que l'on nomme aussi joudarde, joudelle , jozelle, etc. ( Ch. D.) JUEIL. (Bot.) Nom provençal de l'ivraie, suivant Gari- del. (J.) JUFA. (Bot.) Voyez Jabes , Iufa. (J.) JUGARGEN. {Ornith.) Les Turcs nomment ainsi le pigeon domestique, columba domestica, Linn. ( Ch. D.) JUGEOLINE, JUGIOLINE. {Bot.) Nom ancien du sésame, tiré probablement du nom italien jugiolina , ou de l'espagnol gorgilin, cités l'un et l'autre par Daléchamps. Voyez Sésame. (J.) JUGLANS. {Bot.) Nom latin du genre Noyer. (L. D.) JUGO. {Bol.) Au royaume de Sofola , en Afrique, l'on nomme ainsi le fruit du glycine subterranea , plus connu sous les dénominations de pois d'Angole et mondobi. (Lem.) JU-GOAS. {Ornith.) Voyez Jogas. (Ch. D.) JUGULAIRES, Jugulares pisces. {Ichthj'ol.) On donne, en général , lépithéte de jugulaires à tous les poissons dont les catopes sont situés sous la gorge et au-devant des nageoires pectorales. M. Duméril a fait de ces poissons un sous-ordre et une famille dans l'ordre des holobranches. Nous en avons déjà présenté l'histoire au mot Auchénoptères, dans le Sup- plément du 3.*^ volume de ce Dictionnaire. (H. C.) JUIF. {Ichthjol.) Du temps d'Aldrovandi , on désiguoit sous le nom de piscis judaicus deux poissons fort différen» l'un de l'autre, le marteau et richthyocoUe. (Voyez Estur- geon, Marteau, Zygène.) Arkins décrit aussi, sous la déno* mination de juif, un poisson de l'ile de May en Afrique, dont la chair est excellente. Je ne sais à quel genre rap- porter ce dernier. (H. C. ) JUIF. {Ornith.) Nom vulgaire du martinet, hirundo apus , Linn. ( Ch. D.) JUJUBA. {Bot.) Nom officinal du frultdu ziziphus, nommé pour cette raison jujubier en françois. Linnaeus a confondu JUJ 2i^ ce genre avec le nerprun, rliamnus, qui en étoit distingué par Touriiefort et tous ceux qui l'ont précédé; mais les bota- nistes modernes l'ont séparé de nouveau , et avec raison. Dios- coride etThéophraste nommoientle jujubier paliurus africana, pour le distinguer du paliurus sjlvestris , qui est le paliure actuel, pa'iur(/5, l'argalou des Provençaux. (J.) JUJUBE. (Bot.) C'est le fruit du jujubier. ( L. D.) JUJUBIER, Ziziphus. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des rJiamnées , de la pentandrie digynie de Linnseus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions ouvertes en étoile; cinq pétales très-petits, plus courts que le calice, alternes avec ses divisions; cinq étamines oppo- sées aux pétales; un disque charnu environnant le pistil ; un ovaire supérieur chargé de deux styles. Le fruit est un drupe charnu, renfermant un noyau à deux loges monospermes. Linnœus avoit placé les jujubiers parmi les nerpruns {rham- nus). On a cru devoir les en séparer, tant à raison de leur port particulier, qu'a raison des caractères de quelques-unes des parties de leur fructification, le fruit du nerprun offrant une baie à trois ou quatre semences, et non un drupe à uu seul noyau. Ce genre renferme des arbrisseaux épineux, à feuilles simples et alternes, ayant leurs fleurs situées dans les aisselles des feuilles. 11 se compose au moins d'une vingtaine d'espèces, parmi lesquelles plusieurs sont intéressantes par leurs propriétés économiques, surtout le jujubier commun , cultivé en Europe depuis long-temps dans les contrées méi'i- dionales, à cause de l'usage que l'on fait de ses fruits. Jl'jubier commun : Ziziphus vulgaris , Lamk. , III. gen. , fab. i85 , fig. 1 ; Rhamnus zizyphus , Linn. ; Dodon., Penipt,, 807 ; Clus. , 1, pag. 28; Lobel , Icon. , 2, tab. 178. Grand arbris- seau, très-rameux, qui s'élève à la hauteur de quinze à vingt pieds. Ses rameaux sont tortueux , garnis d'aiguillons rap- prochés deux à deux, dont l'un droit, l'autre courbé en crochet; ses feuilles lisses, très-fermes, alternes, ovales-alon- gées, légèrement dentées, avec trois nervures longitudinales. Les fleurs naissent au printemjjs, réunies en paquets, dans l'aisselle des feuilles ; elles sont planes ; leurs pétales concaves , pâles ou jaunàti'cs. Le fruit est un drupe pulpeux , de la 24. i-j 258 JUJ grosseur et de la forme d'une olive, de couleur rousse, tirant un peu sur le rouge ; il mûrit dans le courant de l'été. Le jujubier est originaire de Syrie : il a été transporté en Italie par Sextus Papriius, du temps de Pline, d'après le rap- port de cet auteur {lib. i5, cap. 14). Il est, depuis long- temps, cultivé en Espagne, dans le midi de la France, sur les côtes de Barbarie, etc. Son bois est dur, pesant, rous- sâtre : il prend un beau poli ; on l'emploie à des ouvrages de tour. Ses fruits, connus sous le nom de /u/uies, ont un goût assez agréable, mais un peu fade. Les jujubes sont pectorales, adoucissantes. On en prend la décoction pour calmer les toux violentes, les maux de gorge, les crachemens de sang, etc. Comme aliment, les jujubes sont très-nutritives et même de facile digestion , lorsqu'on les mange dans leur état de fraî- cheur. On les dessèche, pour les conserver, en les exposant sur des claies à l'action du soleil; après leur parfaite dessicca- tion, on les enferrne dans des caisses, et on les livre au commerce : elles acquièrent un goût plus sucré; triais elles sont en même temps plus difficiles à digérer, ce qui les rend peu convenables aux personnes délicates. On en prépare un sirop très -vanté dans les maladies pulmonaires, qui peut être administré avec le même succès que leur décoction, mais qiii n'a pas plus de vertus que celui de guimauve. Leur mucilage sert à la préparation de la pâte et des pastilles dites de jujubes, dont le goi'it est aussi agréable que leur effet est salutaire. (f Le jujubier se multiplie facilement de graines et de dra- « geons : il se plaît dans les terrains légers, sablonneux et « secs. On peut le cultiver en pleine terre dans le nord de « la France, en le plaçant contre un mur exposé au midi, « et en le couvrant de paillassons pendant Ihiver : malgré a ces précautions, il ne s'élève jamais beaucoup, parce que « les gelées en font souvent périr les jeunes branches. Il fleu- « rit presque tous les ans, et donne même souvent des fruits, « mais qui ne sont pas d'une aussi bonne qualité que ceux « des pays chauds. ^^ (Desfont.) Jujubier des Lotophages : Ziziphus lotus, Desf. , FI. atl. et ^c'.acad., 1788, tab. 21 ; Lamk. , Picf. et I/Z. , tab. i85,tig. 2; Schavv , Itin., n.° 65i , icon. Cet arbrisseau croît en buisson JUJ 259 et ne s'élève guères qu'à la hauteur de quatre à cinq pieds. Ses rameaux sont nombreux , tortueux , en zigzag , courbés vers la terre , blanchâtres, épineux; les aiguillons inégaux , deux à deux. Les feuilles courtes, petites, alternes, ovales- obtuses, à peine dentées, plus pâles en -dessous, à trois nervures; les pétioles très -courts; les fleurs petites , d'un blanc pâle, réunies en groupes axillaires. Les fruits sont des drupes presque ronds, de la grosseur de ceux du prunellier sauvage {prunus spinosa, Linn.), roussâtres dans leur matu- rité, offrant, sous une chair pulpeuse d'une saveur agréable , un noyau globuleux à deux logçs. Cet arbrisseau fleurit au mois de mai; ses fruits mûrissent dans le courant des mois d'août et de septembre. J'ai rencontré cet arbrisseau dans le royaume de Tunis , où il est fort abondant, particulièrement dans la petite Syrte et dans l'île de Zerbi , pays habité autrefois par les Lotophages. Clusius et J. Bauhin avoient soupçonné que le vrai lotos des anciens Lotophages étoit un jujubier : le docteur Schaw étoit dans la même persuasion ; il en a donné la description et une figure assez exacte, mais sans fleurs ni fruits. Il pense, d'a- près Sherard , que c'est le seedra des Arabes , que les anciens appeloient lotos. M. Desfontaines, qui a également observé cet arbrisseau sur les côtes de Barbarie , a levé tous les doutes , d'après de très-savantes recherches consignées dans les Mé- moires de l'Académie. « Il paroît bien certain, dit- il, que cet arbrisseau est le « véritable lotos, dont les Lotophages se nourrissoient : ou « ne sauroit guères en douter d'après un passage de Polybe, « qui assure avoir vu lui-même le lotos. « Le lotos des Lotophages, dit cet historien , est un arbris- « seau rude et armé d'épines. Ses feuilles sont petites, vertes « et semblables à celles du rhamnus. Ses fruits , encore ten- « dres, ressemblent aux baies du myrte; lorsqu'ils sont mûrs, <ç ils se teignent d'une couleur rousse : ils égalent alors en « grosseur les olives rondes, et renferment un noyau osseux « dans leur intérieur. ^^ Cette description convient parfaite- ment au ziziphus lotus ^ et ne sauroit s'appliquer à aucun autre arbre du pays des anciens Lotophages. Pol^^be ne s'est pas borné à le décrire ; il a aussi donné des renseignemens sur la manière dont on préparoit le lotos. ^6o JXJJ « Lorsque le fruit est mûr, dit-il, les Lotophages le cueil»- « lent, l'écrasent et le renferment dans des vaisseaux : ils ne « font aucun choix des fruits qu'ils destinent à la nourri- « ture des esclaves ; mais ils choisissent ceux qui sont de « meilleure qualité pour lés hommes libres. On les mange « ainsi préparés : leur saveur approche de celle des ligues « ou des dattes. On en fait aussi une sorte de vin , en les « mêlant avec de l'eau. Cette liqueur est très-bonne, mais « elle ne se conserve pas au-delà de dix jours. « Théophraste raconte que le lotos étoit si commun dans « l'ile Lo.'op;n;g//e aujourd'hui File Zerbi), et surtout sur le « continent adjacent, que l'armée d'Orphelins, ayant man- « que de vivres en traversant l'Afrique pour se rendre à « Carthage, se nourrit des fruits de cet arbrisseau pendant « plusieurs jours. /< Aujourd'hui les habitans des bords de la petite Syrte et « du voisinaiiC du désert recueillent encore les fruits de ce « jujubier; ils les yeiident dans les marchés, les mangent « comme autrefois, et en nourrissent même leurs troupeaux: « ils en font aussi une boisson , en les broyant et les mêlant « avec de l'eau. Enfin, la tradition que ces fruits servoicnt « anciennement de nourriture aux hommes, s'est conservée « parmi ces peuples. C'est encore ce même lotos dont Ho- « mère parie daus lOdyssée , livre o, et qui avoit un goût « si dél.cieux qu'il faisoit perdre aux étrangers le souvenir « de leur p.Urie. » C'est le sort qu'éprouvèrent les compa- gnons d'Ulysse, qu'il fallut arracher avec violence de ces côtes étrangères. Les fruits du lotos étoient sans doute une ressource pour des peuples qui habitoient un pays peu cul- tivé : mais il ne peut appartenir qu'à l'imagination exaltée des poètes, d'attribuer à ces fruits, très -inférieurs d'ailleurs à beaucoup d'autres, tels qu'aux dattes qui croissent pres- que dans les mêmes contrées, une saveur tellement parfaite que les étrangers ne vouloient plus quitter une terre aussi fortunée. « Il ne sera pas inutile , ajoute M. Desfontaines, d'observer « que les anciens avoient aussi donné le nom de lotos à plu- « sieurs autres plantes qu'il ne faut pas confondre avec celui « de Libye dont je viens de parler : tel est le celtis de Théo- JUJ 261 « phraste, ou micocoulier de Provence; mais il est bien « difficile de croire que les fruits de cet arbre , qui sont très- « petits, peu agréables au goût, et très-peu surculens, aient n pei't faire de leurs fruits : il en est encore plusieurs autres dont remploi est moins connu. Le ziziphus rugosa , Lamk. , Encycl. ; Pluken. , tab. 29 , fig. 7 , est remarquable par la grandeur de ses feuilles ovales, ridées en-dessus, réticulées en-dessous; ses aiguillons sont courts et courbés; ses fleurs réunies en petits corymbes dichotomes, cotonneux, un peu roussàtres. Le ziziphus rotun- difolia, Lamk., Encycl.; Pluken., Almag. , tab. 197, fig. 2 : ses feuilles sont plus petites, plus arrondies, cotonneuses en- dessous ; les rameaux grtles , munis de piquans. Il croît dans les Indes orientales, ainsi que le précédent. Le ziziphus peru^ viana, Lamk., Encycl. , a été cultivé au Jardin du Roi. Il se distingue par ses feuilles arrondies, un peu anguleuses, par ses pétales plus grands que le calice. Cavanilles a décrit et figuré {Icon. rar., 6, tab. 5o5 , sub Rhamno) le ziziphus tri- ner^ia, Encycl. suppl. , de l'Ile de Luçon, proche Manille. (PoiR.) JUJUBIER BLANC. {Bot.) Daléchamps nomme ainsi l'aze- darach, melia. Le ziziphus alla de Clusius, que cet auteur dit être le jujubier blanc et olivâtre des François, dont C. Bauhin fait un olivier, d'après Matthiole, est Velœagnus an- gustifolia, connu sous le nom d'olivier de Bohème. (J. ) JUJUI. (Ornilh.) Suivant D. Ulloa , Mémoires philoso- phiques, etc., tom. 1, pag. 192 de la traduction françoise , on trouve, dans la partie élevée du Pérou, cet oiseau aqua- tique et plongeur, d'un plumage noir, qui imite si bien le son de plusieurs syllabes que sa voix trompe les chasseurs. (Ch. D.) JUJURU. (Bot.) Voyez JuRUMU. (J.) JUKA. {Bot.) Voyez JucA. (J.) JUKI. {Bot.) Au Japon, suivant M. Thunberg, on nomme Juki no fute son melanthium luteum , et juhi nosia le saxifraga sarmentosa. (J. ) JUKINOSTA. {Bot.) Voyez Kisinso. (J.) JULA. {Ichthjol.) Dans quelques cantons de Pltalie , on donne ce nom à la girelle de la mer Méditerranée. Voyez GiRELLE. (H. C. ) JULAN. {Conchjl.) Adanson, Sénég. , pag. 260, tab. 19, ^6G JUL décrit et figure sous cette dénomination une espèce de pho- lade, pholas striatus , Linn., Gmel. (De B. ) JULE. (Entom.) Voyez Ille. (Desm.) JULE. (Ichtliyol.) Quelques auteurs ont ainsi appelé ua poisson que les habitans du Chili nomment juli , et qui est rapporté au genre Cyprin. (H. C.) JULIA. {Ichlhyol.) La girelle de la mer Méditerranée est désignée sous ce nom dans Salviani. Voyez Girelle. (H. C.) JULIANNE. (Bot.) Voyez Julienne. (L. D.) JULIE. (Entom.) C'est le nom donné, par l'auteur de l'His- toire des insectes des environs de Paris, à une espèce de né- vroptères de la famille des libelles et du genre yEshna: yEshna grandis , Fab. ( C. D. ) JULIENNE; Hesperis, Linn. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, de la famille des crucifères, Juss. , et de la tétra- djnamie siliculeuse , Linn. 11 offre pour principaux caractères: Un calice de quatre folioles droites, un peu serrées, dont deux opposées un peu bossues à leur base; une corolle de quatre pétales opposés en croix , à onglets aussi longs ou plus longs que le calice, à lame ovale ou presque en cœur; six étamines, dont deux plus courtes; un ovaire linéaire, ayant deux glandes à la base, et surmonté d'un style de longueur variable , terminé par un stigmate à deux lames rapprochées et conniventes ; une silique alongée, comprimée ou cylindrique, à deux valves, à deux loges contenant plu- sieurs graines nues. Les juliennes sont très-voisines des giroflées : elles en sont séparées par la forme de leur stigmate et par leurs graines nues ; mais ces différences ne sont pas tellement positives que la distinction de quelques espèces ne soit quelquefois assez difficile. Les juliennes sont des plantes herbacées, à racine an- nuelle, bisannuelle ou vivace ; à feuilles simples et alternes, et à fleurs disposées en grappe terminale et souvent d'un aspect agréable. On en connoît environ cinquante espèces; nous nous bornerons à parler des suivantes. Julienne alliaire, vulgairement Alliaip^e : Hesperis alliaria, Lamk. , Flor. fr. , 2, pag. 5o3 ; Erysimiim alliaria, Linn., Spec, 922 , Flor. Dan, . tab. goS. Sa racine, pivotante, bisan- JUL 267 nuelle, produit une tige cylindrique, glabie, simple ou rarement un peu rameuse , haute d'un pied et demi à deux pieds, garnie de feuilles cordiformes, grossièrement dentées, pétiolées. Les fleurs sont petites, blanches, disposées en une grappe terminale et médiocrement garnie. Les siliques sont longues, presque cylindriques, redressées et roides. Cette espèce croît dans les buissons, les bois et les lieux ombragés. Toutes ses parties ont une odeur d'ail , surtout lorsqu'on les froisse entre les doigts , et cette odeur se communique , dit- on , au lait des vaches qui en mangent une certaine quantité. Cette plante est anti-scorbutique , et, à raison de son odeur alliacée , on l'a aussi regardée comme antiseptique. Aujour- d'hui elle n'est que peu employée en médecine. On a con- seillé l'infusion de ses sommités fleuries dans l'asthme humide et dans les catarrhes chroniques. Ses feuilles sèches et mises en poudre peuvent être appliquées avec avantage sur les ulcères scorbutiques. Ses graines, acres et irritantes, étant réduites en poudre et appliquées à l'extérieur , peuvent produire à peu près le même effet que la moutarde. Julienne des dames; vulgairement Julienne , Cassolette; Hesperis matronalis , Linn. , Spec, ^2^ ; Hesperis tertia , Clus. , Hist., 297. Sa racine est vivace; elle produit une tige cylinr drique , droite , simple ou peu rameuse , haute de deux pieds ou environ, garnie de feuilles ovales - lancéolées , dentées, légèrement velues; les inférieures longuement pétiolées, les supérieures portées sur de courts pétioles , ou même tout-à- fait sessiles. Les fleurs sont grandes, blanches, purpurines ou violettes, d'une odeur agréable dans les variétés cultivées, inodores ou à peine odorantes dans la plante sauvage, por- tées sur des pédoncules assez longs , et disposées , au sommet de la tige ou des rameaux, en grappes d'un aspect agréable. Les siliques sont cylindriques, glabres, redressées, un peu bosselées; elles contiennent des graines oblongues, amincies à leur base et à leur sommet. Cette julienne croît naturel- lement dans les bois , les buissons et les lieux couverts , un peu humides : elle fleurit en mai et juin. On cultive, pour l'ornement des jardins, plusieurs de ses variétés à fleurs doubles , et celles-ci se multiplient en écla- tant les vieux pieds à l'autoninc , ou par boutures qu'on fait =^68 JUL en coupant en plusieurs morceaux les tiges après qu'elles sont défleuries. Les boutures doivent être enfoncées de deux à trois pouces en terre, et, étant mises à l'ombre et arrosées souvent, elles prennent facilement" racine. II faut à la julienne une terre franche et substantielle. Julienne découpée ; Hesperis laciniata , Ail. , Flor. Ped. , n." 985, tab. 82, fig. i. Cette espèce a le port de la précé- dente : mais elle s'en distingue facilement k ses feuilles in- férieures incisées à leur base ; à celles de la tige , presque toutes sessiles, fortement dentées à leur base; à ses siliques comprimées, velues, étalées, une fois plus longues; enfin, par ses graines à quatre angles saillans. Ses fleurs sont jau- nâtres ou purpurines. Cette plante croît sur les rochers et dans les lieux pierreux, en Provence, en Dauphiné et en Piémont. Julienne printanière : Hesperis verna , Linn., Spec, 928; Leucoium minus rotunàifolium , Jlore purpureo , etc., Barrel. , Icon., 876. Sa racine , grêle, pivotante, annuelle, produit une tige hérissée de poils inférieurement, presque glabre supérieurement, droite, ordinairement simple, haute seule- ment de trois à quatre pouces. Les feuilles sont dentées, hérissées de poils fourchus ou rayonnans ; les radicales ovales, portées sur de courts pétioles et étalées en rosette ; celles de la tige, au nombre d'une ou deux, sessiles et presque en cœur à leur base. I-es fleurs sont petites, purpurines, portées sur de très-courts pédoncules, et disposées au haut de la tige , au nombre de trois ou quatre , rarement davantage. Les siliques sont grêles , glabres, comme tronquées à leur sommet. Cette espèce croit dans les lieux stériles et pier- reux du midi de la France et de l'Europe. Julienne maritime, vulgairement Giroflée de Mahon : Hes- peris maritima , Lamk. , Dict. enc. , 5, pag. 324; Clieiranthus ivaritimus , Linn., Spec, 924; Curt. , Bot. Mag. , tab. ]66. Sa racine est grêle, annuelle; elle produit une tige souvent couchée à sa base , simple ou un peu rameuse , haute de six à dix pouces, garnie de feuilles ovales ou oblongues; les in- férieures pétiolées, les supérieures presque sessiles. Les fleurs sont assez grandes, purpurines ou un peu violettes, agréa- blement odorantes. Les siliques son! pédonculées, cylindri- JUM 269 ques, terminées par un style subulé. Cette plante croît dans les sables des bords de la mer dans le midi de la France et de l'Europe. On la cultive dans les jardins, où on l'emploie communé- ment à faire des bordures. On peut la semer depuis le mois de mars jusqu'en juillet, et l'on se procure, par ce moyen, ses fleurs pendant tout Tété. Semée plus tard, elle ne com- mence à fleurir qu'au printemps. Julienne trilobée : Hesperis triloha , Lamk. , Dict. enc. , 3, pag. 523; Cheiranthus trilohus , Linn. , Spec, , 926. Sa racine est pivotante, annuelle; elle produit une tige rameuse dès sa base, garnie de feuilles oblongues, entièrement couvertes d'un duvet court, serré et blanchâtre, sinuées ou chargées de chaque côté de deux à trois lobes. Les fleurs sont purpu- rines , d'une grandeur moyenne , portées sur d'assez longs pédoncules. Les siliques sont grêles , bosselées par les graines , terminées par un style très-aigu. Cette plante croit sur les bords de la mer en Provence et dans le midi de l'Europe. (L. D.) JULIENNE. {Bot.) On désigne sous ce nom une variété de la fève de marais. ( L. D.) JULIENNE. (Ichthjol.) Quelques auteurs ont donné ce nom à la morue longue , gadus molva , Linn. Voyez Lotte. (H. C.) JULIENNE D'ÉTÉ. {Bot.) Nom vulgaire d'une espèce de giroflée, cheiranthus incanus. ( L. D.) JULIENNE JAUNE. {Bot.) Un des noms vulgaires da vélar de Sainte-Barbe. (L. D.) JULIFERES. {Bot.) Nom employé, conjointement avec celui d'amentacées , par M. de Lamarck , dans le Diction- naire encyclopédique , pour désigner la famille des fleurs à chaton. (J.) JULIOLA. {Bot.) Scaliger, dans ses Commentaires suc Théophraste, dit que ce nom étoit donné dans la Calabre à Foxalide, oxalis acetosella , d'oîi est venu par corruption son nom vulgaire a//e/um. (J.) JULIS. {Ichlhyol.) Le poisson ainsi appelé par Pline {lii. 32, cap. 9) est la Girelle. Voyez ce mot. (H. C.) JUMAR. {Mamm.) Prétendu mulet provenant du taureau syo JUM et de la jument. Quoique quelques auteurs aient affirme!* l'existence des jumary, elle n'a point été prouvée : aussi est- elle reielée par la plupart des naturalistes. (F. C.) JUMEAU ROUGE ou CEPE JUMEAU-ROUGE. (Bot.) C'est, dans Paulet, l'espèce de bolet figurée dans Sterbeeck, Theat. fung., tab. 22, fig. GG. C'est un petit champignon, de couleur pourpre dessus, blanc dessous, mais piqué de noir, avec un sti},e d'un vert jaunâtre. Ces individus crois- sent ordinairement deux à deux. (Le^î.) JUMEAUX. (Bot.) Petite famille établie par Paulet dans le genre Agaricus (voyez Fonge) , et nommée ainsi parce que les champignons qui y lentrent croissent deux à deux. Elle est caractérisée pjr la forme arrondie des espèces: la dispo- sition de leur chapeau à être ondée ; leur stipe fort court , cylindrique, et leur chair blanche, ferme, cassante et de bonne qualité. Elle contient deux espèces, le Chapeau-can- nelle et le Nombril blanc Voyez ces noms. (Lem.) JUMEIS, JUMEIZ (Bol.) -. noms arabes du figuier syco- more, suivant Mentzel. Voyez aussi Aliumetz et Gilmeits. (J.) JUMENT {Mamm.) , nom françois du cheval femelle. (F. C.) JUMPING-JACKS. {Ornilh.) Nom sous lequel est connu, aux îles Falkland , le manchot moyen , aptenodytes dcmersa , Linn. (Ch. D.) JUNCAGO. {Bot.) Tournefort a donné ce nom au genre qui est le troscart , triglochin de Linnasus , type de la nou- velle famille des juncaginées. (J.) JUNCARIA. {Bot.) Clusius et Tabernaemontanus donnoient ce nom à une herbe regardée mal à propos comme une ga- rance par C. Bauhin , et qui est maintenant Vortegia hispa- nica de Linnœus. (J.) JUNCELLUS. {Bot.) Nom signifiant petit jonc, donné par divers auteurs à quelques espèces basses de scirpe, scirpus , qui ont le port d'un jonc. (J. ) JUNCIA ABELLANADA. {Bot.) Clusius dit que, dans le royaume de Valence en Espagne , on nomme ainsi le cyperus esculentus , déjà cité dans ce Dictionnaire sous le nom de dulcichinum. ( J. ) JUNCO, {Oinith.) L'oiseau le plus communément désigné JUN 271 par ce nom , qui s'écrit aussi jonco , est la roujseroUe , turdus arundiiiaceus , Linn. , ou la fauvette des roseaux, motacUla arundinacea; cependant Belon etCharleton l'appliquent aussi à l'alouette de mer, fringa cinclus , Linn. (Ch. D.) JUNCOÏDES. (Bo^) Michéli et Adanson avoient distingué sous ce nom les espèces de jonc qui, dans une capsule à une seule loge et à trois valves, renferment trois graines. Ce genre est maintenant le luzula de M. De Candolle, remar- quable de plus par les feuilles qui, au lieu d'être cylindri- ques et fistuleuses, sont aplaties comme celles des graminées. Le juncus campestris et le juncus pilosus appartiennent à ce genre. ( J. ) JUNCUS. {Bol.) Nom latin du genre Jonc. (L. D.) JUNGAVO , KO {Bot.) : noms japonois d'une courge, cucurhita hispida de M. Thunberg. (J. ) JUNGERMANNIA , Jongermanne. {Bot.— Crjpt.) Nom de l'un des genres de la famille des hépatiques. Ce genre est celui de sa famille qui comprend le plus d'espèces, et quoique celles-ci présentent un port et un aspect variés, comme on le verra.bientôt , elle se trouvent néanmoins former un genre très-naturel , parfaitement caractérisé par la capsule unilo- culaire, s'oinrant en quatre diiisions ou valves disposées en croi:^. Rarement cette capsule s'ouvre en huit divisions , et plus rarement encore elle se déchire en lanières irrégulières. [Fossombronia , Raddi.) Les jungermannia sont des plantes cryptogames dioïques ou monoïques , c'est-à-dire , qui offrent sur le même pied , ou sur des pieds différens , des organes de deux sortes, les uns considérés comme fleurs femelles, et les autres pris pour des fleurs mâles. Les fleurs femelles sont composées d'un cornet (ou calice, ou périchèse) monophylle , membraneux ou charnu, mul- tiforme, le plus souvent à deux lèvres; d'un à huit ovaires, logés dans le cornet , arrondis , sessiles , chacun recouvert d'une coiffe (ou corolle) membraneuse ou charnue, lisse ou poilue, ou chagrinée, découpée à la base ou bilabiée , ter- minée par une pointe ou style à un stigmate et se fendant par le côté. Un ovaire ( ou très -rarement deux) vient à maturité , les autres avortent ; l'ovaire fertile s'élève hors 272 JUN du cornet sur un pédicelle le plus souvent fort long, et qui prend son accroissement tout-à-coup. La coiffe se déchire, tombe, et l'ovaire, devenu capsule, se partage jusqu'à la base en quatre divisions ou valves qui forment une croix. Cette capsule est uniloculaire ; elle contient un assez grand nombre de séminules arrondies, fixées à des élatères ou fila- mens simples ou doubles, tordus en spirale ou en hélice, et très- élastiques. Ces élatères lancent au loin les séminules lorsqu'elles sont mûres , et forment , à l'extrémité des valves de la capsule ou dans son centre, de petits bouquets ou pinceaux de poils bissoïdes , ou bien ils forment les cils qui bordent les valves. Quelques anomalies se présentent dans la structure des fleurs femelles ; des fois elles n'offrent pas de cornet ou ca- lice ; elles sont alors nues ou enveloppées par les froudules ou petites feuilles, les plus voisines, qui forment autour d'elles un pseudo-calice ou périchèse. Dans certaines espèces le cornet ou calice est double. Enfin , nous avons déjà noté que la capsule s'ouvroit quelquefois en huit divisions, ou qu'elle se déchiroit en lanières. Les fleurs mâles consistent en de petits capitules ou an- thères, ovales ou globuleux, formés d'une membrane bril- lante, diaphane, réticulée, qui contient un fluide envelop- pant une substance granuleuse ou pulvériforme. Quand ces capitules ou anthères sont parvenus à leur complet dévelop- pement, ils éclatent pour laisser échapper la substance qu'ils renferment, considérée ici comme pollen. Indépendamment des fleurs femelles et des fleurs mâles, on observe encore dans les jungermamiia de petits grains ou tubercules, long-temps confondus avec les organes mâles, et qui sont des bourgeons ou gemmes, à l'aide desquels ces plantes se multiplient. Ils sont plong-és dans la substance de la plante, ou, comme dans les marchantia , logés dans un réceptacle ou orygome recouvert d'une membrane périgo- niale : ils ne diffèrent pas de la substance de la fronde^de la plante. Schmiedel , et après lui Hedwig , ont suivi leur développement depuis leur enfance jusqu'à l'état de plante parfaite. Dans le jungerinannia bias'iu ces bourgeons, quoique encore dans leur orygome , offrent déjà des racines. JUN ^75 Les positions de ces divers organes reproducteurs Sur la plante varient , et, pour qu'elles soient bien comprises , nous les exposerons après avoir fait connoitre les manières d'être des jungermannia. Ces plantes sont ou membraneuses, comme les marchantia et toutes les espèces des autres genres de la famille des hépatiques, ou caulescentes, garnies de frondules ou petites feuilles, à la manière des mousses, auxquelles elles ressem- blent beaucoup. Les premières sont les jungermannia à fronde ou hépaticoïdes [jungermanniœ frondosœ seu liepaticot- deœ), et les secondes les jungermannia feuillées ou caulescentes ou muscoïdes [jungermanniœ foliosœ sive caulescentes vel muscoi- des) des auteurs. Les jungermannia hépaticoïdes sont formées d'une expansion membraneuse, dichotome ou lobée, appliquée sur terre ou sur l'écorce des arbres, et y adhèrent par de petites racines ou fibrilles, communément fixées à une nervure médiane, presque toujours visible, et qui représente ici la tige qu'on observe dans les jungermannia muscoïdes, qu'on pourroit alors considérer comme des espèces à frondes composées. Les j ungermannia muscoïdes ont une tige rameuse , le plus souvent dichotome, presque toujours aplanie et garnie de frondules ou folioles, disposées sur le même plan, mais in- sérées sur plusieurs rangées et souvent imbriquées les unes sur les autres; et , ainsi rangées, elles donnent aux tiges et à leurs rameaux l'aspect d'une natte. On observe encore dans les jungermannia des oreillettes ou stipules, qui sont de deux sortes : les unes sont cuculi- formes , c'est-à-dire, ont la forme de capuchon (^cuculus) , ou de cornet ou goupillon renversé, pédicellé par le côté, et inséré au bas des frondules, dont elles ne sont que des appen- dices : ce sont nos vraies oreillettes; les oreillettes cuculi- formes, qu'il ne faut pas confondre avec les autres stipules ou lobes latéraux, basilaires et irréguliers, qu'on voit dans beaucoup d'espèces, n'ont été abservées que sur un très-petit nombre de jungermannia. Les autres ressemblent aux fron- dules; mais elles sont beaucoup plus petites et insérées en- dessous sur la tige, la recouvrant et l'embrassant. C'est à. cause de cette manière d'être qu'on les a nommées awphi-^ 24. " 18 ■ 274 JUN gastres {awphigaslria). Ehrhart le premier a introduit ceiîe distinction, adoptée par Kurt Sprengel. Les arnphigastres, que nous désignerons par stipules , peuvrtit se considérer comme des frondules moins développées : elles s'observent dans un fort grand nombre d'espèces, et, comme les fron- dules, elles sont pédicellées , sessiles ou décurrentes , en- tières ou dentées, ou lobées, ou anguleuses, lisses ou ve- lues, etc. Les espèces de jungermannia sont presque généralement xauipantes ou couchées, ou bien elles ont une tendance à ramper. Beaucoup d'entre elles sont rares avec leurs fleurs; les espèces Jiepalicoïdes , lorsqu'elles ne les offrent pas, se con- fondent avec les marchantia et autres genres voisins. Dans ces espèces les fleurs femelles sont épiphylles, et naissent près des bords de la fronde. Elles sont insérées tantôt sur la face supérieure {Pellia, Raddi), tantôt sur la face inférieure {Metzgeria et Rameria, Raddi) ; dans ce dernier cas les fleurs sont obligées de se replier pour que le pédicelle, ordinaire- ment fort long , puisse s'élever. Les fleurs mâles sont situées sur la nervure de la fronde, ou sur la fronde même, en- dessous et en-dessus, quelquefois encore vers l'extrémité de la fronde et dans sa substance. Dans les jungermannia muscoïdes les fleurs femelles naissent communément dans les aisselles des folioles, sur les tiges, et quelquefois à l'extrémité des branches. Dans quelques espèces le calice tient à la tige par le bord de son ouverture , et est enfoncé en terre : position qui fournit le caractère principal du genre Calypogeja de Raddi. (Voyez Parentia.) Les fleurs mâles forment, au sommet des tiges, dans les aisselles et sur la tige même , des capitules poudreux , ses- siles ou pédicellés, nus ou protégés dans leur jeunesse par un périchèse formé d'une à six frondules fortement imbri- quées et serrées. Les gemmes ou bourgeons sont situés sur la tige ou sur le bord des frondules. On remarque encore sur les jungermannia de petits corps globuleux ,vésiculeux et verts ou bruns, d'une structure très- simple , placés à l'extrémité des branches ou sur le bord des frondules, et qui leur donnent l'apparence de frondules en- dommagées ou déchirées. Ces petits corps, reconnus par JUN 275 Hooker, sont désignés par lui , et, dit-il, à regret, par le nom de gemmes, comuie les précédens. Les espèces de jungcrmannia s'élèvent à plus de cent trente; elles se plaisent dans les endroits humides ou ombragés. Elles croissent à terre et sur les écorces des arbres. Les capsules et lespédicelles qui les portent, sont bruns ou roux. Le feuil- lage est vtrt, plus ou moins foncé, quelquefois brunâtre ou noirâtre. Presque toutes les espèces connues se trouvent en Europe; un petit nombre est particulier à l'Amérique ; uu plus petit nombre encore est propre à l'Afrique ; quelques- unes ont été observées dans les Indes orientales; plusieurs, enfin, sont communes à TEurope , à l'Amérique, et même à l'Afrique. D'après M. De Candolle on trouve en France cinquante-deux espèces de ce genre : aux environs de Paris on en compte une vingtaine. Avant de faire connoitre les espèces les plus remarquables, nous exposerons en peu de mots Phistoire de ce beau genre et les modifications les plus remarquables qu'il a subies. Le petit nombre d'espèces que les botanistes de l'école des Bauhin ont connu, ont été confondues par eux avec les mousses (nuiscus) et les marchantia (lichen, C. B. ). Ruppius (dans sa Flore de Jéna, publiée en 1718)3 établi le premier ce genre , et l'a consacré à la mémoire de Louis Jungermann , botaniste allemand , auteur de plusieurs ouvrages sur la botanique , et qui vivoit de 1672 à 1 655. Vers le même temps, 171g, Dillenius reconnut ce genre et le désigna par la dénomination de lichenastrum , pour rappeler les grands rapports qu'il a avec son genre Lichen, lequel est la réunion de nos genres Marchantia, Targiunia , Sphœrocarpus , Guen- theria et Riccia. Vaillant , contemporain de Dillenius et de Micheli , classa les jungermannia dans ces genres : 1.° Hepatica, les confon- dant ainsi avec les marchantia , comme Tournefort Pavoit fait; 2." Hepaticoides , qui comprend les espèces muscoides , qui , dans Tournefort, se trouvent réunies au genre Hypnum , de la famille des mousses, sous le nom commun de miiscus. Micheli, en 1728, présenta ce genre divisé en trois : le Manilea , qui comprend les jungermannia hepaticoides; le Junacrmannia , qui renferme les jungermannia muscoïdcs , ^1Ô JUN dont les frondulcs sont sur deux rangées opposées et Ie3 fleurs mâles (séminules, pour Micheli) placées à la partie extérieure de la plante; et le Muscoïdes, qui est formé par les jungermannia muscoïdes, dont les frondules sont sur plus de deux rangs , et les fleurs mâles cachées par de petites écailles (ou frondules) disposées en petits épillets sur la tige Ou sur des pieds différens. Linnaeus ne crut pas devoir admettre ces distinctions de Micheli , et son genre Jungermannia est encore celui que presque tous les botanistes ont adopté. Ce célèbre naturaliste crut devoir cependant , comme Micheli , prendre pour fleurs mâles ce que nous nommons fleurs femelles, et pour celles- ci , ce que nous avons désigné par fleurs mâles el gemmes ou bourgeons. En 1753 jAdanson , qui avoit la même opinion que Linnaeus sur les organes floraux des jungermannia , ne fut pas de son avis sur la constitution du genre , et il retrancha du junger- mannia de Linnaeus le marsilea de Micheli. Schmiedel , en 1760, fixa son attention sur ce genre, en développa mieux qu'on ne l'avoit fait les caractères , et ce- pendant il fut du même avis que Micheli, Linnseus et Adan- son sur les fonctions des fleurs. Haller, sans tenir compte des fleurs, ramenoit dans sou jungermannia le genre Mnium de Linnaeus. Enfin, Hedwig, par ses précieuses observations sur Tor- ganisation des fleurs des jungermannia , et d'après les expé- riences qui lui ont fait voir germer les séminules de ces plantes, a fixé l'opinion des botanistes sur les véritables fonc- tions des organes de la fructification de ces plantes. Après lui, jusqu'à nos jours, les botanistes ont respecté l'intégrité du genre Jungermannia, devenu le sujet spécial des travaux de plusieurs botanistes. L'on a sur ces cryptogames nn pre- mier travail de Schmiedel, qui en a figuré beaucoup d'es- pèces; un autre, de Schwaegrichen , qui porte le nombre des espèces à plus de cent, et un troisième de Weber, qui en décrit cent trois : il en indique en outre près de quatre- vingts, décrites ou figurées, lesquelles, lui étant inconnues , doivent sans doute rentrer en grande partie dans les espèces connues. Nous ne devons pas oublier de citer la superbe JUN 277 monographie des jungermannia de l'Angleterre, par Hooker, ouvrage dans lequel les quatre-vingt-une espèces qui crois- sent en Angleterre sont figurées et décrites avec le plus grand soin. On verra dans ces ouvrages l'indication des au- teurs qui ont enrichi ce genre. Il est à remarquer, 1.° que Palisot de Beauvois a voulu, dans ces derniers temps, rétablir les genres de Micheli sous les noms de Rhyzophyllum , Conianthos et Carpolépidium (voyez ces mots); 2.° que Raddi a divisé les jungermannia on dix genres , comme nous l'avons exposé à l'article Hépa- tiques, où nous renvoyons le lecteur. Les botanistes n'adop- tent point encore ces genres nouveaux, fondés en général sur des caractères difficiles à observer, et dont l'établissement n'est pas d'une nécessité absolue ; mais ils reconnoissent le genre Andrœa, fondé par Ehrhardt sur les jungermannia ru- pestris et alpina, Linn. , placé aussi dans ce genre par Dille- nius, et qui cependant appartiennent à la famille des mousses (voyez Andrée); mais cette perte a été compensée par la réunion , au genre Jungermannia , du Biasia , Linn. , et du Porella, Dillem (voyez ci-après, et Blasia , Suppl.). Le pre- mier, ayant été mieux observé, ne peut plus être conservé, et le second, fondé, selon Dickson , sur de faux caractères, ne doit point appartenir aux mousses. Il ne faut pas le con- fondre avec le porella de Loureiro , qui nous est encore in- connu. (Voyez Porella.) Nous ferons remarquer aussi que le Blandovia de Willde- now , fondé sur le Marsilea , tab. 4, fig. 6, de Micheli, est peut-être une espèce de jungermannia dont la fructification peut avoir été mal observée. Raddi assure que cette plante n'existe pas dans l'herbier de Micheli , et présume que sa ■figure pourroit représenter le riccia fluitans , très- commun près Florence, dont la fructification n'est pas connue; mais, selon Micheli , sa plante est terrestre et très-voisine du junger- mannia furcata. A. Expansion ou frondes foliacées et sans tige : Mar- silea ^ Michel.; Rhyzophyllum, Pal. Beanv. 1.° Jungermannia épiphvlle-. Jungermannia epiphylla, Linn. , Lamk. ; Illusf. , tab. 875 , fig, 4; Hedw. , Theor. , tab. 23 à, 278 JUN'- 2S ; Hoffm., Gerin., tab. 4; Hook., Brit. Jung., tab. 47 : Peîlîa Fahroniana; Radd. , Fung. , pag. 35, tab. 7 , fig. 5; Mich., ]So^. gen., tab. 4 , fig. 1 ; Dill. , Musc, tab. 74 , fig. 41. Fronde arrondie ou alongée, lobée ou un peu rameuse; lobes sinueux ou ondulés; pédicelles naissant à lu partie supérieure de la fronde, et placés ordinairement sur la nervure, qui n'est pas toujours très- visible. Cette plante croit, appliquée contre terre , dans les bois humides de toute l'Europe. On en trouve aux environs de Paris une variété à frondes très-alongées et à pédicelles presque latéraux, figurée dans Vaillant, Bot. Par. , tab. 19, fig. 4. Cette espèce est le type du genre Pellia (voyez ce mot) de Raddi. 2." JuNGERMANNiA GRASSE ; Jungermannia plnguis , Linn. , Lamk. , Illust. , tab. 876, fig. 5; Sowerb. , Engl. Bot., tab. i85 ; Hook. , Brit. Jung., tab. 46;Schmied. , tab. 35 : Rameria plnguis ; Radd. , Jung., tab. 7 , fig. 2 et 3 ; Mich., tab. 4, fig. 2; Dill., Musc, tab. 1^2. Fronde charnue, semblable à celle de l'espèce précédente , ou un peu plus alongée et bifurquée ; pédicelles naissant du bord inférieur de la fronde, et se re- pliant pour s'élever. Elle croit sur le bord des ruisseaux et des rivières, et aussi sur la terre humide, en Europe. Elle fait partie du genre Rœmeria (voyez ce mot) de Raddi , qui comprend encore les jungermannia multifida et palmaia, qu'on rencontre également partout en Europe, et dans les mêmes lieux. 3." Jungermannia blasie : Jungermannia blasia , Hook., Brit. Jung., tab. 82 à 84; Blasia pusilLa, Linn.; Hedvv. , Theor. , éd. 2 , tab. 3o , fig. 4 — 12; Mich. , tab. 7 ; Dill. , tab. 5 1 , fig. 7. Frondes oblongues , dichotomes, marquées d'une nervure, munies inférieurement de quelques écailles dentées ; pédicelles naissant de la nervure et à l'extiémité delà fronde supérieur». Calice et coiffe contenus dans la substance de la fronde; pédicelle fort long , portant une capsule qui s'ouvre en quatre valves obtuses. Cette espèce , qui se trouve en Europe dans les lieux montagneux , a formé jusqu'ici un genre parti- culier, institué par Micheli , mais faute de bien connoître sa fructification; nous en devons la connoissance à Hooker. Ce naturaliste anglois a exposé les organes et la structure de cette plante avec le plus grand détail dans son histoire des Jungermannia de rAngleterx;e. JUN 579 4«* J^UiN'GERMANNlA FOURCHUE : Jungermannia fureata , Linn. ,- Hedw. , Theor. , tab. 21 , fig. 4 et 5 , et tab. 22 ; Hook. , Brll. Jung., tab. 55 et 56 ; Metzgeriaglabra, Radd.,Jungermanograph. Elrusc, tab. 7, fig. 1 ; Mich., tab. 4, tig. 4; Dill. , tab. 74, tig. 45 ; Vaill. , Bot. , tab. 23 , fig. 11. Fronde étroite , linéaire, ])lusieurs fois bifurquée ou dichotome , marquée d'une ner- vure très- visible , glabre, mais à bords et nervure infé- rieure pubescens ; pédicelles supérieurs et courts. Cette petite espèce est très -commune sur les écorces d'arbres et sur la terre. Si l'on n'a pas confondu plusieurs espèces , il paroî- troit qu'elle se rencontre non -seulement en Europe, mais aussi en Afrique, au cap de Bonne-Espérance , à File Bour- bon, et encore à Saint-Domingue, à la Jamaïque, etc. Les divisions de la fronde n'ont pas une ligne de largeur. Elle est rare en fructification. Cette plante constitue , avec le jungermannia pubescens, Schmied., autre espèce voisine d'Eu- rope , le genre Metzgeria (voyez ce mot) de Raddi. B. Tige garnie de fronclules ou petites feuilles imi- tant des feuilles ailées : Jungermannia et Miis^ coides, Michel.; Conianthos et Carpolepidiiim , Pal. Beauv. §. 1 ." Tiges privées de stipules ou d'oreillettes blanchâtres. 5." Jungermannia BLANCHATRE: Jungermannia alhicans , Linn.; Hook., Brit. Jung., tab. ^.5 ; Dill., Musc, tab. 71 , fig. 21 ; Vaill., Bot,, tab. 19, fig. 5. Tige pennée, droite ou couchée, longue d'un à deux pouces, simple ou rameuse; frondules sur deux rangs opposés, à deux lobes oblongs, un peu poin- tus, marqués d'une nervure et dentés à l'extrémité; pédi- celles terminaux. Cette espèce forme sur la terre humide, et quelquefois sur les vieilles souches, de petits gazons d'un vert blanchâtre. Elle se plaît dans les bois partout en Europe , et fructifie au printemps. 6." Jungermannia des bois : Jungermannia nemorosa, Linn. j Hedw., Theor., tab. 17 : Candollea nemorosa, Radd. , Jung., pag. 1 3 ; Mich. , tab. 5 , fig. 8 ; Dill. , Musc. , tab. 71, fig. 1 8 . Tiges pennées, simples ou peu rameuses, réunies en touffe; 2So JUN fronrlules arrondies, imbriquées, lobées, à lobes dentés et ciliés sur les bords ; pédicelles terminaux , d'un pouce de longueur : elle se rencontre partout en Europe dans les bois humides, et fructifie au printemps. Elle est une des quatre espèces du genre Candollea , Raddi , que nous avons oublié de citer à l'article Hépatique. (Voyez Patarola.) 7.° JuNGERMANNiA A DEUX pointes: Jungermannia bicuspidafa , Linn. ; Web., Hist. musc, hepat. , fig. 78 ; Dill. , tab. 70, fig. i5 ; Hook. , Brit. Jung., tab. 2. Tige rameuse , frondules écar- tées, lâches, semi-verticillées, planes, aiguës, terminées par une échancrure bidentée et à dents divergentes. Cette es- pèce , fluette et rampante , croît à terre dans les bois ombra- gés. Selon Weber, le mnium Jissum , Linn., ou jungermannia. Jissa ou sphœrocephcda des botanistes, figuré dans Dillenius , tab. 3i , fig. 6, ne seroit que le pied mâle de cette espèce; mais Raddi, 'qui fait de ces deux plantes le type de son genre Calypogeia (voyez Parentia) , persiste à les séparer. 8." JcNGERMANNiA asplénioïde : J ungermannia asplenioides , Linn., Flor. Dan., tab. 1061 ; Hedw. , Theor. , éd. 2, tab. 18 et 19; Sow. , Engl. Bot., 1061 ; Hook., Brit. Jung., tab. i3: Candollea asplenioides , Radd. , Mich. , tab. 5 , fig. 1 et 2 ; Dill. , tab. 69, fig. 5 et 6. Tiges alongées , un peu rameuses, en touffes ou droites; frondules pellucides, un peu imbriquées ou semi-verticillées, obliques, ovales, arrondies et dentées; pédicelles terminaux , longs d'un pouce et plus. Cette plante croit dans les bois humides, à terre, parmi les herbes; quoique commune , elle est fort rare en fructification. §. 2. Tiges munies de stipules ou oreillettes, g." JuNGERMAKNiA COTONNEUX : Jungermannia tomentella , Ehrh. , Sow., Engl. Bot., tab. 22 et 42; Hook., Brit. Jung., tab. 36 ; Vaill., Par., tab. 26, fig. 11 ; Dill. , tab. 70 , fig. 35, Tige deux fois ailée, couchée et en toufife , d'un vert pâle ou jaunâtre ; frondules nombreuses , et stipules à quatre décou- pures longuement ciliées; les capsules sont brunes et portées sur de longs pédicelles axillaires. Cette plante , qui ressemble on ne peut plus à un hjpnum, croît dans les bois humides ft au bord des ruisseaux, en Europe et aussi dans l'Ame-' rique septentrionale. Beaucoup d'auteurs l'ont confondue avec JUN 'iSi le jiingermannia ciliaris , Linn. , qui en diffère essentiellement par ses frondules divisées en trois. io.° Jiingermannia a trois lobes: Jungermannia trilohata, Linn. ; Hook. , Brit. Jung. , pi. 76 ; Mich. , Gen. , tab. 6 , fig. 2 ; Dill. , tab. 72 , fig. 23 , et 22 , ,4 , B. Tiges nombreuses , peu rameuses; frondules distiques , obliques, ovales - tronquées , inégalement tridentées à l'extrémité, du reste très-entières; stipules à deux ou quatre divisions. Cette petite plante vé- gète dans les bois montueux en Europe, en Afrique et en Amérique. Ji." Jungermannia dilatée : Jungermannia dilatata, Linn.; Jungermannia tamarisci , Spreng. , Ann. veter. Ges., 1, tab. 4? fig. 1 ; Hook., Brit. Jung., tab. 6 : Frullania major, Radd. , Jung. Etr. , pag. g , tab. 2 , fig. 2 ; Mich. , Gen. , tab. 6 , fig. 5 ; VaiU., Bot., tab. 20, fig. 10; Dill., tab. 72, fig. Si. Tige rameuse; rameaux pennés; frondules exactement imbriquées , extrêmement petites, arrondies ou obtuses, très - entières , accompagnées à la base de deux oreillettes, l'une en forme de capuchon alongé , l'autre très-petite, quelquefois nulle; frondules calicinales , pointues et dentées, à oreillettes en- tières; stipules calicinales dentées; pédicelles terminaux: et courts. Cette espèce, qui se reconnoît à sa couleur brune, luisante ou d'un vert sombre, et à ses rameaux un peu dila- tés à l'extrémité, rampe sur les écorces des arbres et sur les rochers, en Europe et dans l'Amérique septentrionale. 12.° Jungermannia tamarix: Jungermannia tamarisci, Linn. ; Jungermannia dilatata, Spreng. , l. c. , fig. 2 ; Hook. , Brit. Jung., tab. 5; Frullania minor , Radd., Jung. Etr., pag. 10, tab. 2 , fig. 3; Vaill. , Bot., tab. 19, fig. 6; Mich., tab. 6, fig. 6 ; Pill. , tab. 72 , fig. 27 et 28. Plus petite que l'espèce précé- dente, elle en diffère par ses oreillettes en forme de goupil- lon hémisphérique; les frondules calicinales arrondies, en- tières; à lobes à deux ou trois découpures , et par les stipules calicinales quadrifides. Elle croît également sur les écorces d'arbres en Europe et en Afrique. Elle est communément d'un brun noirâtre ou purpurin. Les botanistes confondent très-souvent ces deux espèces : Raddi en a fait son genre frullania. (Voyez Mylia.) j5.° JuNGEflJiANiMA iissE ; Jungermannia lœvigata, Schrad. ; 252 JUTNf Hook. , Brit. Jung. , tab. 55 , fig. i et 5 ; Bellincinia montana , Radd. , Jung., tab. i , fig. i. Tige couchée, deux fois ailée; Irondules lisses, imbriquées, distiques, ovales, obliques, arrondies, un peu pointues, quelquefois denficulées; stipules dentées, à dents épineuses. Cette espèce croît sur les rochers en Europe : sa fructification n'étoit pas connue avant Raddi , qui y a trouvé des caractères particuliers qui l'ont engagé à faire de cette plante son genre Bellincinia (voyez Pan- dulfia). 14.° JuNGERMANNiA A LARGE FEUILLE: J ungermaunia plaly^ plijlla, Linn.; Sow. , Engl. Bot. , tab. 798 ; Hook., Brit. Jung. , tab. 10 , fig. 1 ; Vaill. , Bot., tab. 19 , fig. 9 ; Mich. , tab. 6 , fig. 3 et 4 ; Dill. , tab. 72, fig. 52 ; Antoiria vulgaris , Radd., Jung,, tab. 2, fig. 1. En touffes étalées, d'un vert sombre; tiges rameuses, à rameaux ailés; frondules nombreuses, im- briquées, en cœur arrondi, obtuses; stipules disposées sur trois rangs, très-entières; pédicelles courts, naissant le long des rameaux. On la trouve communément sur les arbres en Europe et dans l'Amérique septentrionale : elle offre plu- sieurs variétés ; on l'observe rarement en fructification, ce qui est le contraire dans les deux espèces précédentes, celles-ci présentant fréquemment leurs capsules. Raddi en fait avec le jungermannia platjphjlla seul son genre Antoiria. Voyez SoAREsiA. (Lem.) JUNGERMANNIÉES. (Bol.) Voyez Hépatiques. (Lem.) JUNGHAUSIA. (Bot.) Nom d'un genre de plantes de Gmelin , qui est un sideroxylum de Burmann, le curtisia de Alton et Schreber, le doratium de Solander. Ce dernier pa- roît devoir être adopté, et le genre rentrer dans les rham- néesprèsdu mjginda. Le relhamia de Gmelin doit encore être réuni au doratium. Voyez Curtisie. (J. ) JUNGHILL. (Ornith.) L'oiseau qu'on appelle ainsi sur les bords du Gange, est l'ibis à tête noire, ibis melanocephalus , Vieill. (Ch. D.) JUNGIA. (Bot.) Gœrtner nomme ainsi le philadelphus im- hricatus de Solander, qui est Vimbricaria de MM. Smith et Persoon , le mollia de Gmelin. Ce genre doit être supprimé et réuin à Vescallonia de Linnaeus fils, dans la famille des éricinées et la section des vaccinées. Le sal^-ia mexicana, qui JUN 2^83 a îa Icvrc supérieure du calice entière, et celle delà corolle droite, longue et un peu échancrée , avoit été séparé par Heister sous le nom de jungia. Medicus et Mœnch l'avoient adopté ; mais ils n'ont pas été suivis par les autres botanistes. Voyez EscALLONE et ci-après. (J. ) JUNGIE, Jungia. (Bot.) [Cinarocéphales anomales, Juss. = Syngénésie polygamie séparée, Linn.] Ce genre de plantes, établi, en 1781 , par Linnasus fils dans le Supplementum plan- tarum , appartient à l'ordre des synanthérées et à notre tribu naturelle des nassauviées, dans laquelle nous le plaçons im- inédialcment auprès du genre Dumerilia ou Marfrasia, qui en diffère très- peu, et peut-être trop peu pour constituer un genre distinct. Voici les caractères génériques du jungia, que nous n'avons point observés, mais que nous puisons dans la description de Linnaeus fils, en y ajoutant quelques traits qui nous paroissent dériver indirectement de cette descrip- tion , et qui sont nécessaires pour la compléter et la régu- lariser. Calathide incouronnée, subradiati forme , pluriflore , labia- tiflore , androgyniflore. Péricline cylindracé , formé de squa- mes subunisériées, à peu près égales, embrassantes, oblon- gues, obtuses, foliacées. Clinanthe planiuscule , garni de squamelles analogues aux squames du péricline. Ovaires oblongs , grêles, anguleux; aigrette longue, composée de squamellules filiformes , barbées. Corolles à limbe divisé en deux lèvres : l'extérieure plus longue, linéaire, tridentée au sommet, roulée en dehors; l'intérieure partagée en deux lanières aiguës, dressées. Styles de nassauviée. = Calathides léunies en capitules : chaque capitule composé de trois ou quatre calathides, et entouré d'un involucre formé de brac- tées analogues aux squames des périclines , mais plus courtes, plus étroites et un peu étalées. On ne connoît jusqu'à présent qu'une seule espèce de ce genre. Jdngie rooillée : Jungia ferruginea , Linn. fils , Suppl. plant., pag. 390. C'est une plante de l'Amérique méridionale, à tiges ligneuses, couvertes d'un duvet cotonneux de couleur de rouille; les feuilles sont alternes, éloignées les unes des autres, pétiolées, planes, arrondies, échancrées en cœur à 2^4 JUN la base, divisées en cinq lobes arrondis, obtus ; elles sont hérissées de poils qui rendent leur face inférieure blan- châtre; les capitules sont petits, très-rapprochés et disposés en une grande panicule terminale très-ramifîée. Il ne paroît pas que cette plante ait été observée ni même vue par aucun botaniste, depuis Linnaeus fils qui Ta décrite. Cependant Gaertner , qui n"a fait , comme tous les autres , que copier la description de l'auteur du genre , s" est permis fort injustement de substituer le nom de trinacte à celui de jungia, parce qu'il avoit précédemment donné le nom de jungia à un autre genre, sans songer que ce nom n'étoit plus dispo- nible, puisqu'il avoit été déjà employé convenablement. Ce botaniste plaçoit son trinacte, c'est-à-dire le vrai jungia, entre les deux genres Elephantopus et Stœhe. M. de Jussieu avoit beaucoup mieux fait, avant Gaertner, en rapprochant le jure- gia du nassauvia. M. Lagasca, dans son excellent Mémoire sur les chénantophores , a placé le jungia auprès du martrasia ou dumerilia. Depuis, M. De Candolle a placé l'un de ces deux genres vers le commencement et l'autre vers la fin de la série , dans son Mémoire sur les labiatiflores, où il nous semble avoir tout-à-fait méconnu les affinités naturelles. Nous sommes étonné que M. Lagasca, qui paroît avoir senti l'affinité du jungia et du marlrasia ou dum'kriUa , puisqu'il les met à la suite l'un de l'autre, n'ait point remarqué que ces deux genres sont à peine distincts, et qu'ils doivent proba- blement être réunis. Ils ne diffèrent, selon nous, que par la disposition des calathides , agglomérées dans le jungia, éparses dans le martrasia ou dumerilia. Si Ton veut prendre la peine de comparer la description du jungia qu'on vient de lire, avec celle du dumerilia que nous avons exposée dans le tome XIII de ce Dictionnaire, page 555, on trouvera que tous les caractères vraiment génériques sont conformes dans les deux plantes comparées. La seule différence notable est que, suivant Linnœus fils, les calathides du jungia sont rassemblées en capitules involucrés , ce qui n'a pas Heu dans le dumerilia. Mais cette différence unique suffit- elle en général pour la distinction des genres P et, dans le cas particulier dont il s'agit, n'est-elle pas plus apparente que réelle? Dans notre article Composées ou Svnamhérées, nous avons dit (tome X^ JUN ^85 page 168) que le capitule et l'involucre ne sufBsoient pos pour établir des distinctions de genres. Cette proposition y ainsi énoncée, est peut-être un peu trop absolue, et nous pensons aujourd'hui qu'elle doit admettre quelques restric- tions , mais seulement dans les cas où la disposition capitu- laire est tellement régulière et symétrique, que le capitule, l'involucre et le calathiphore imitent parfaitement une cala- thide, un péricline et un clinanthe. Nous ne pensons pas que le jungia se trouve dans ce cas -là. La description de Linnœus fils nous dispose à croire que toutes les calathides portées par la panicule sont^ plus ou moins rapprochées ou entassées, sans symétrie ni régularité; que quelques cala- thides, plus rapprochées entre elles, forment de petits fais- ceaux que l'auteur a considérés mal à propos comme de vrais capitules bien distincts; et que le prétendu involucre , mal observé, est une fausse apparence, résultant de ce que chaque péricline est accompagné à sa base de quelques squames surnuméraires , tout comme dans le dumerilia. Nous pourrions conclure de cette discussion que les deux genres doivent désormais être réunis ; et comme le jungia est le plus ancien , il faudroit supprimer le martrasia ou dume- rilia. Cependant la prudence semble exiger de conserver provisoirement les deux genres jusqu'à ce que la plante de Linnasus fils ait été retrouvée et observée de nouveau ; ou plutôt il convient de considérer, dès à présent, le martrasia comme un sous-genre dépendant du genre Jungia. Ce genre est dédié à la mémoire de Joachim Jung, né à Lubeck en iSSy, mort à Hambourg en 1667, à l'âge de soixante-dix ans. Il professa la philosophie et les mathéma- tiques, et écrivit deux petits ouvrages qui n'ont été publiés que vingt-deux ans après sa mort, mais qui le font consi- dérer par M. du Petit-Thouars comme le vrai fondateur des méthodes de classification des plantes. Cependant le bel ou- vrage de Césalpin avoit paru avant la naissance de Jung. (H. Cass.) JUNGLANG. [Bot.) Nom du methonica des Malabares à Java, suivant Burmann. (J. ) JUNIA. (Bot.) Nom donné par Adanson au clethra de Linnaeus. (J. ) ^86 JtJN JUNIFLADO. {Bot.) Nom provençal des œillets sauvages, suivant Garidel. (J.) JUNI - PAPPACYMA. {Bot.) Dans le Recueil des voyages par Th. Debry, il est dit que Lerio nomme ainsi un géni- payer , genipa. { J. ) JUNirERUS. {Bot.) Nom latin du genre Genévrier. (L. D.) JUNON. {Entom.) Le staphylin que Geoffroy a nommé ainsi, est un Stène de Fabricius. Voyez ce nom de genre et le mot Brachélytres. (C. D.) JUNONIA AVIS. {Ornith.) L'oiseau ainsi désigné par les anciens poètes est le paon, consacré à Junon , pai-o crhtatus , Linn. ( Ch. D. ) JUNONIA ROSA. {Bot.) Pline donne ce nom au lis. (Lem.) JUNQUERINA. {Bot.) Aux environs de Salamanque en Espagne, suivant Clusius , on nomme ainsi la chondrille, chondrilla juncea, que l'on emploie pour faire des balais. (J.) JUNSA. {Bot.) I,a plante des iles Açores, et principalement de l'île Tercère , citée sous ce nom par Linscot , dont les graines, existant près des racines, ont la forme d'un pois et le goût de la pistache, paroit être Varachis ou pistache de terre , plante légumineuse dont les gousses s'enfoncent dans la terre et y mûrissent. (J.) JUOIL. {Iclithj'ol.) Du temps de Rondelet, dans le midi de la France on appeloit ainsi l'atherine Joël, alherina hep" setus. Voyez Athérine. (H. C. ) JUPATIIMA {Mamm.) , nom d'une espèce de sarigue , au Brésil, dans l'intérieur des terres, suivant Pison. (F. C.) JUPICAÏ. {Bot.) Au Brésil, on donne ce nom, suivant Pison, à une plante joncée, nommée maintenant xjtIs in- dica. (J.) JUPICANGA. {Bot.) Pison cite cette plante du Brésil comme une espèce de squine. (J.) JUPITER {Chim.), nom que les alchimistes donnoient à l'étain. (Ch.) JUPITERFISH. {Ichthjol.) Plusieurs voyageurs désignent sous ce nom la baleinoptère jubarte de M. de Lacépédc. Voyez Baleine, (Desm.) JUPUBA. {Ornith.) Cette espèce de cassique est Voriolu:, hœmorrlious , Linn. et Lath. (Ch. D.) JUR 287 JUPUJUBA. {Ornith.) Nom brésilien du cassique jaune ou yapou , oriolus persicus , Linn. Voyiez Japu. ( Ch. D.) JUPUMBA. (Bot.) Nom spécifique, cité par Willdenow , d'un acacia de la province de Para, dans le Brésil. (J.) JUQUERI. (Bot.) Nom brésilien d'une sensitive, suivant Pison. (J. ) JURAR. {Ornith.) Nom que les Italiens des environs du lac Majeur donnent au grèbe cornu , coljmbus cornutus , Linn. (Ch. D.) J'JRELLA (Ichthjol.) , un des noms italiens de la girelle de la mer Méditerranée. Voyez Girelle. (H. C.) JUREPEBA. (Bot.) Nom brésilien, cité par Pison et Marc- grave, d'une morille, solanum paniculatum de Linnaeus. (J.) JUREWERSCH. {Ichthjol.) Chez les Lettes, c'est le nom du cotte quatre-cornes. Voyez Cotte. (H. C. ) JURGENSCHWAMM. {Bot.) On donne en Allemagne ce nom et celui de TVeissling, de même que la dénomination de Maj'schwamm, à l'agaric Saint-George {Agaricus Georgii , Linn.), espèce de mousseron blanc selon Paulet, bonne à manger, d'après L'Écluse, Sterbeeck , C. Bauhin. Pries le regarde comme une variété de Vagaricus emeticus , et veuî eck sont donnés au Groenland , est le mallemukke , procellaria glacialis , Linn. (Ch.D.) KAKORDLUNGNAK {Ornith.) , nom groenlandols du pétrel puffin, procellaria puffinus , Linn. (Ch. D.) KAKORTOK. {Ornith.) Ce nom est indiqué, dans le Fauna Groenlandica d'Othon Fabricius, comme donné à des oiseaux de classes bien différentes, puisqu'à la page 56, dans une note sur lefalco rusticolus , Linn., on le présente comme un oiseau du genre Kirhsoviarsulc ou Kekingoak , et à la page 86 du même ouvrage, comme une variété toute blanche de Valca aile, en renvoyant à Valca candida de Brunnich, Ornith. Bar., n." 107, c'est-à-dire au guillemot nain, uria aile de M. Temminck. On retrouve encore le mot kakortok, rapporté par Fabricius, p. 81, aune variété de Valca pica, Linn. (Ch. D.) KAKORTUINAK. {Ornith.) C'est, suivant Fabricius, p. 56, n.°33, une quatrième variété toute blanche du/û/co rusticolus. 320 KAL Linn. , dont le Icakortok , qui a moins de blanc dans le plumage , est la troisième. (Ch. D.) KAKUGTANAK {Ornith.),nom groenlandois, suivant Muller, 11.° 144, du proceliaria glacialis , fulmar ou pétrel pufiin gris- blanc, deBuffon. (Ch.D.) KAKURE MINO (Bot.), nom japonois, suivant Thunberg , d'un érable , acer trijidum , qu'il rapproche de l'érable de Pen- sylvanie. (Lem.) KAKUSJU, KAWARA-FISAJI (Boi.), noms japonois du lignonia catalpa de Linnœus , maintenant catalpa sjringcefoUa , genre distinct. (J.) KAKUSO. (Bot.) Voyez Daru-magikf. ( J.) KAKU-VALLI (Bot.), nom malabare du kairoli, ou cairoli des Brames, qui est un dolic, dolichos giganteus. (J.) KALABALA, RAÏABALA. {Bot.) Vixora coccinea est ainsi nommé à Ccilan, suivant Hermann. (J.) KALACA ou CARENDANG. (Bot.) Voyez Calao. (Lem.) KALAÉ (Ornith.), nom de la poule sultane, suivant Labil- lardière , aux îles des Amis. (Ch. D.) KALAF. {Bot.) Voyez Calaf. (Lem.) KALA-KURULGOYA. (Ornith.) L'oiseau qui porte ce nom dans l'Ile de Ceilan est l'épervier à collier, falco melanoleucus , Latham, figuré tab. 2 de la Zoologie indienne de cet auteur. Voyez Kalu-Kurulgova. (Ch. D.) KALAMIN. [Ichlhjol.) Les Tamulaines donnent ce nom au polynème émoi. Voyez Polynème. (H. C.) KALAN. {Conclifl.) Adanson , Sénég. , p. iSy, pl. 9. Nom vulgaire d'une espèce de strombe , strombus lentiginosus, (De B.) KALAN (Mamm.) , nom de la loutre mai'ine, au Kamstchatka. (F.C.) KALANCHOE. ( Bot.) Adanson séparoit du cotylédon, sous ce nom , plusieurs espèces dans lesquelles une cinquième par - tie de la fructification est retranchée. Plusieurs botanistes ont adopté ce genre et cette nomenclature qui est un peu Jîarbare. Une espèce de l'Ile-de-France, ayant ces caractères, avoit été nommée cras5^^'m par Commerson, et M. Lamarck avoit adopté ce nom pour le genre entier. Il a encore été nommé bryophjl- ii/m par M. Salisbury, et rerea par M. Andreus. Ne convien- dtoiMl pas de préférer le nom crassuvia qui exprime un des caractères consistant dans l'épaisseur des feuilles? Le mot ka- lanchoe paroît être tiré du nom chinois, celui de kalanchauhuy cité pour cette plante par Camelli et mentionné par Rai. (J.) KALANCHOE, Kalanchoe. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, monopétalées , régulières, de la famille des crassiilées , de Voctandrie télragjnie âe Linnesus y offrant pour caractère essentiel : Un calice à quatre folioles; une corolle tubulée ; le limbe en soucoupe , à quatre divisions aiguës; le tube ventru; quatre écailles linéaires à la base des ovaires au nombre de quatre; les capsules en même nombre, supérieures , uniloculaires, polyspermes. Ce genre, dont plusieurs espèces faisoient d'abord partie des cotylédon , s'en distingue par une partie de moins dans toutes celles des fleurs, n'en ayant que quatre, au lieu de cinq; de plus, les feuilles, dans la plupart des espèces, sont dentées, crénelées, ou pinnatifides; les fleurs jaunes. Plusieurs sont cul- tivées comme plantes d'ornement. Kalanchoe LACiNiÉ: Kalanchoe laciniata, Dec. , Plant, grass.y tab, loo; Verea laciniata, Willd., Enum., i, pag. 453; Coty- lédon laciniata, Linn.; Planta anatis , Rumph, Amboin,, 5, tab. g5. Plante des Indes orientales, cultivée au Jardin du Roi. Sa tige succulente, cylindrique, de Pépaisseur du doigt , s'élève droite, à la hauteur d'environ deux pieds, garnie de feuilles opposées, grasses, charnues, fortement laciniées; les décou- pures lancéolées et dentées; les feuilles supérieures entières; les fleurs jaunes, disposées en une panicule terminale; la co- rolle un peu ventrue à sa base, rétrécie vers son orifice, en forme de col de bouteille. Cette plante passe pour rafraîchis- sante ; on lui attribue les mêmes propriétés qu'à la joubarbe. Kalanchoé ailé : Kalanchoe pinnata , Pers. , Synops.; Cotylé- don pinnata, Lamk. , EncycL; Bryophyllum calicinum , Salisb. , Paradis, 3. Très-belle espèce , dont la tige, quadrangulaire à sa partie inférieure , est parsemée de points et de lignes purpu- rines. Ses feuilles sont opposées, ailées, la plupart à cinq fo- lioles; les supérieures ternées, les terminales simples, lancéo- lées; les folioles ovales-oblongues , à grosses crénelures bar- bues et filamenteuses : les fleurs jaunes, longues d'un pouce et 52» KAL demi, pendantes, disposées en une panicule terminale. Cette espèce croît à l'Ile-de-France ; elle passe pour vulnéraire , ano- dine, rafraîchissante. Kalanchoé d'Egypte : Kalanchoe cegypliaca , Dec. , Plant, grass. Tcon; Cotylédon œgyptiaca , Lamk., Encycl. Cette espèce a des tiges cylindriques, ascendantes, Hautes d'un pied et demi, garnies de feuilles opposées, arrondies ou ovales, légèrement crénelées, les supérieures un peu spatulées; les fleurs droites, rou^càtres en leur limbe, pâles en dehors, disposées en une panicule resserrée, la plupart quadrifides, quelques autres à cinq divisions, et, par conséquent, à dix étamines; caractère qui annonce que ce genre est peu naturel. Cette plante est cultivée au Jardin du Roi. Kalanchoé lancéolé : Kalanclioe lanceolata, Pers. , Sjnops, ; Cotjledon lanceolata, Forsk. , jEgjpt., pag. 89; Yahl, Sjmb., 2, pag. 5i. Ses feuilles sont lancéolées, sessiles, charnues, dentées en scie à leur bord , et non laciniées , un peu relevées en carène; les tiges droites, cylindriques et velues; les fleurs disposées en une panicule terminale; les pédoncules velus; la corolle jaune, un peu rougeàtre, velue et à quatre divisions. Elle croît dans l'Arabie. Kalanchoé crénelé : Kalanclioe verea, Pers. , Sjnops. ; Coty- lédon crenata, Vent., Malm. , tab. 49 ; Verea crenata, Andre\vs, Bot. Repos., tab. 21. Arbrisseau dont les tiges sont glabres, succulentes, hautes de quatre pieds ; les feuilles opposées; fort amples , étalées , oblongues , obtuses , sinuées et à grosses crénelures à leur sommet. Les fleurs sont disposées en grappes simples, fort longues, lâches, axillaires et terminales; la co- rolle jaune; son orifice d'un jaune orangé plus foncé; le tube ventru 5 le limbe à quatre découpures; cette espèce est culti- vée au Jardin du Roi. Elle est originaire de la Sierra-Leona, sur les côtes d'Afrique. Kalanchoé SPATULE; Kalanchoe spatulata, Bec, Plant, grass., tab. 65. Cette plante, qu'on soupçonne originaire de la Chine, est cultivée au Jardin du Roi : elle a de grands rapports avec la précédente. Ses tiges sont noueuses; ses feuilles planes , rétré- cies en spatule à leur base , glabres , peu épaisses , obtuses , in- cisées ou crénelées. Les fleurs sont disposées en une panicule lâche , rameuse , presque dichotome ; une bractée linéairc-Ian- KAL 3>3 céolée à la base de chaque p'édicelle ; la corolle jaune , une fois plus longue que le calice; le tube presque cylindrique, un peu rende à sa base ; les quatre découpures profondes, ovales, ua peu aiguës. (Poir.) KALANDARA. (50^) Voyez Hmi. (J.) KALANDER(Ormf/i.), nom allemand de l'alouette calandre, alauda caiandra , Linn. (Ch. D.) KALANDURU (Bot.), nom du schenante, andropogon scliœ-' nanthus, à Ceilan , suivant Linnœus. (J. ) KALARIA {îchfhfol.) , nom arabe d'un poisson dont nous avons déjà parlé à l'article Garamit. Voyez ce mot. (H. C.) KALAUS. (Ornith.) Ce nom , qui s'écrit aussi kalus, est donné en Illyrie, à la petite chouette ou chevêche, strix passerina^ Linn. (Cii. D.) KALAWEL, WALLOURODU. (Bot.) Le pterocarpus dont on tire un sang-dragon, est ainsi nommé à Ceilan, suivant Liunseus. Cet auteu'r cite, d'après Hermann, un autre hala- wel, ou Uridiwel qu'il nomme santaloides , dans son FI. Zejl. , et dont il ne ftiit postérieurement aucune mention dans ses autres ouvrages. (J.) KALB {Mamm.), nom allemand du veau. (F. C.) KALBFLEISCHLACHS. (Ichthjol.) Dans quelques contrées d'Allemagne, on appelle ainsi les saumons qui ont été pris dans la mer. (H. C.) KALEF {Bot.) , un des noms arabes du saule. Voyez Chalaf, (J.) KALENGl-KANSJAVA (Bot.) , nom malabare du chanvre cultivé, ou bangi des Brames. (J. ) KALERIA. (Bot.) Ce genre d'Adanson comprend quelques espèces de 5i/en,c, tels que les siZene ga/h'ca, hehen, armeria, etc., dont les pétales sont entiers , ou seulement un peu échancrés. Il n'a pas encore été admis. ( J. ) KALESJx\M. {Bot.) Arbre du Malabar cité par Rheède, qui a, selon lui, quatre pétales, huit étamines, un style, une baie sphérique, comprimée, couverte d'une écorce un peu solide et contenant une seule graine. La figure que l'auteur en donne présente des feuilles alternes, percées sans impaire et des fleurs disposées en épis allongés. Ces caractères le rap- prochent du melicocca dans la famille des sapindées, dont le 21, 3a4 KAL fruit, muni primitivement de trois graines, est souvent réduit à une par suite d'avortement. (J.) KALFUB. {Bot.), nom turc du gérofle , suivant Mentzel. (J.) KALI. (Bot.) Ce nom d'origine arabe, qui remonte jusqu'à Matthiole, a été employé par tous les anciens, pour désigner diverses plantes qui croissent sur le bord de la mer, et que l'on brûle pour tirer de leurs cendres la soude qui sert à di- vers usages économiques. Tournefort et Adanson avoient adopté ce nom pour le genre principal dont toutes les espèces offrent ce produit. Linnasus lui a substitué celui de salsola, maintenant préféré. Quelques auteurs ont réuni à ce genre le suœda de Forskal , le chenolea et le caroxjlum de M. Thunberg, le bassia d'AHioni , le lercheade Haller, le kochia de Roth , Vana- lasis spinosJssima de Linnœus fils. Un nouvel examen détermi- nera si ces réunions sont bien motivées , et si une différence dans la structure du fruit doit établir une distinction. D'autres plantes qui fournissent de la soude plus oti moins estimée, et auxquelles on donne le nom de hali, sont réparties dans les genres Salicomia , PLantago , Chenopodium , Anabasis , Galenia , Mesembryanthemum , Aizoon , Reaumuria, Bâtis. (J.) KALIAKOUDA. {Ichthjol.) Voyez Garamit et Kalaria. (H. C.) KALI-APOCARO. (Bot.) Voyez Cunto. (Lem.) KALIFORMIA. {Bot.) Fronde gélatineuse et cartilagineuse, presque diaphane, à rameaux épars, garnis de petits rameaux presque verticillés et un peu obtus. Graines nues, enfoncées dans la fronde. Stackhouse ramène à ce genre, établi par lui dans la famille des algues, les fucus halifonnis et opuntia (qui rentrent dans le genre Gigartina (voyez ce mot) , de Lamou- roux), ainsi que plusieurs autres espèces qu'il désigne par Kali- formia diaphana, filiformis et opuntia. (Lem.) KALIMÉRIDE, Ka/jmerjs. {Bot.) [Corjmbifères , Juss. = Sj'n^ génésie polygamie superflue, Linn.] C'est un nouveau sous- genre, que nous proposons d'établir dans le genre Aster; il appartient par conséquent à l'ordre des synanthérées , et à notre tribu naturelle des astérées. Voici ses caractères. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, andro- gyniflore ; couronne unisériée , liguliflore, féminiflore. Péri- cline égal aux fleurs du disque, orliiculaire-turbiné , irrégu- KAL 325 lier, formé de squames à peu près égales, uni-bisériées, lâche- ment appliquées, oblongues , foliacées, uninervées. Clinanthe conoïdal, fovéolé. Ovaires comprimés bilatéralement, obo- vales, hispides, munis d'une bordure cartilagineuse sur cha- cune des deux arêtes extérieure et intérieure -, aigrette très- courte, composée desquamellules unisériées, inégales, épaisses, filiformes, barbellulées. Corolles de la couronne à languette très-longue. Kalimbride a grandes CALATHIDE8 ; Kalimeris platycephala y H. Cass. Cette plante herbacée , à racine vivace , est haute d'environ deux pieds; elle est glabriuscule ; ses tiges sont dif- fuses, étalées, rameuses, fortement striées; les feuilles sont alternes , sessiles , lancéolées , longues d'environ deux pouces , larges de six lignes, d'un vert foncé, tantôt entières, tantôt dentées en scie, tantôt plus profondément incisées; les cala- thides, composées d'un disque jaune et d'une couronne pur- purine, sont larges de près de deux pouces, et solitaires au sommet de longs rameaux pédonculiformes. Nous avons décrit les caractères génériques et spécifiques qu'on vient de lire, sur un individu vivant , cultivé au Jardin du Roi , où il fleurit au mois d'août, et où il est étiqueté aster sibiricus ; mais cette étiquette est, selon nous, très-douteuse, et le nom d'' as ter sibi- ricus paroît avoir été appliqué, par divers botanistes, à plusieurs espèces différentes. Le kalimeris est bien distinct des autres sous -genres que nous avons établis dans le grand genre Aster, par son cli- nanthe élevé, presque conique, par ses ovaires aplatis et bordés, par ses aigrettes extrêmement courtes, par la forme et la struclure de son péricline. Les noms de Icaliumares et de meris ayant été attribués an- ciennement à quelques aster analogues à notre plante, nous avons cru pouvoir nommer celle-ci kalimeris. (H. Cass.) KALINKAN {Ichtlvyol.) , nom russe de Pablette. Voyez Able, dans le Supplément du premier volume de ce Diction- naire. (H.C.) KALISON. {Mollusc.) C'est le nom sous lequel Adanson figure et décrit, p. 42 , pi. 2 de son Voyage au Sénégal, une petite espèce d'oscabrion , qui me paroît fort voisine de celle que Gmelin a nommée chilon fascicularis. (De B.) 326 KAL KALIUMARES (Bot.) . ancien nom dcVastertripolium, Linn» (H. Cass.) KALKATRICI. (Erpétol.) Dans l'Histoire générale des Voya- ges, il est dit que les Nègres donnent ce nom à des serpens aquatiques qui se rencontrent en abondance dans la rivière de Gambra et dans les étangs d'eau douce qui se trouvent le long des côtes d'Afrique, jusqu'à Rio-Grande. (H. C.) KALKON (Ornith.), nonisuédois du dindon, meleagris gal~ lopavo, Linn. (Ch. D.) KALLA-JIN. [Erpétol.) Rnssel a décrit, sous ce nom indien , la couleuvre ibiboboca , dont nous avons donné l'histoire, tom. XI, pag. a 88 de ce Dictionnaire. (H. C.) KALLA-SHOUTUR-SUN. [Erpétol.) Les Indiens du Coro- mandel nomment ainsi l'hydrophis obscur de Daudin , serpent qui a été figuré par Russel avec un soin tout particulier. Voyez Hydrophis. (h. c.) KALLERAGLEK. [Ichthjol.) Au Groenland, on appelle ainsi le pleuronecte pôle, pleuronectes cjnoglossus , Gronow. Voyez Pleuronecte et Sole. (H. C.) KALLIADE, Kallias. [Bot.) [Corj^mhifères ^ 3 uss. =: Sjngé- nésie polygamie superflue, Linn.] C'est un sous-genre, que nous proposons d'établir dans le genre Heliopsis ; il appartient par conséquent à l'ordre des synanthérées , à notre tribu naturelle des hélianthées, et à la section des hélianthées- rudbeckiées. Voici ses caractères. Calathide radiée.- disque multiflore, régulariflore, androgy- iii flore; couronne unisériée, liguliflore, leminiQore. Péricline un peu supérieur aux fleurs du disque, subcampanulé, irrégu- lier, formé de squames bisériées : les extérieures beaucoup plus longues, inégales, oblongues- spatulées, à partie infé- rieure appliquée, coriace, à partie supérieure inappliquée, foliacée, appendiciforme ; les squames intérieures beaucoup plus courtes, squamelliformes, entièrement appliquées, oblon- gues , obtuses, submembraneuses, plurinervées. Clinanthe conique, élevé, pourvu de squamellesinférieures aux fleurs, demi-embrassantes, oblongues, membraneuses, plurinervées, colorées supérieurement, analogues aux squames intérieures du péricline. Fruits inaigrettés, oblongs-obovoides , un peu comprimés bilatéralement; à péricarpe subdrupacé, composé KAL 3^7 de deux couches: l'extérieure comme charnue et ridée ; l'inté- rieure presque osseuse. Corolles de la couronne continues avec l'ovaire, à tube nul, àlanguetle longue, tridentée au sommet. Corolles du disque articulées avec l'ovaire, à tube trss-épais , et charnu , s'épaississant après la fécondation , à limbe à cinq divisions. Anthères noires. Kalliade a FEUirxES OVALES: KalUas ovata, H. Cass. ; An- thémis buphthalmoides, Jacq., Hort.Schœnhr. , vol. 2 , pag. i3, tab. i5i ; Anthémis ovalifolia , Ortega ; Acmella biipJithalmoides , Fers. , Syn. Plant. , pars 2 , pag. 475 ; Heliopsis buphtJialmoides , Dunal, Mém. du Mus. d'Hist. nat., tom. 6: An Heliopsis ca- nes cens , Kunth ? No{>. Gen. etSp.Pl.^ tom. IV, pag. 212 (édit. in-4°). Cette plante, indigène au Pérou, est herbacée, à ra- cine vivace, et s'élève à environ trois pieds; les tiges de l'in- dividu que nous décrivons sont diffuses, très-rameuses, tor- tueuses, cylindriques, et garnies de poils rangés sur deux li- gnes longitudinales opposées ; les feuilles sont opposées , à pé- tiole long de six lignes, à limbe lonj; de deux pouces et demi , large d'un pouce et demi, ovale, aigu au sommet, denté en scie, triplinervé, mou, pubescentsurles deux faces; les cala- thides, larges d'un pouce et demi et composées de fleurs jau- nes, sont solitaires à l'extrémité de longs rameaux pédonculi- formes , simples et nus, qui terminent les tiges et les branches , ou qui na-issent entre deux branches. Nous avons étudié les caractères génériques et spéciiiques de cette plante sur un in- dividu vivant, cultivé an Jardin du Roi, où il fleurit aux mois de juillet et d'août. C'est indubitablement Vanthemis buphthal- moides de Jacquin, dont la description et la figure conviennent très-bien à notre plante. C'est peut-être aussi Vheliopsis canes- cens de M.Kunth, quoique la description de ce botaniste nes'ac- corde pas entièrement avec la nôtre : mais il déclare lui-même que son échantillon sec étoit fort incomplet, et que la plante doit être examinée de nouveau sur un individu vivant. Nous n'avons point adopté le nom spécifique de buphthalmoides , parce qu'il ne peut être fondé que sur l'analogie avec des plantes mal à propos attribuées au genre Buphthalmum , et dont nous avons fait le genre Diomedea. Voyez notre article DiOMÉDÉE, tom. XIII, pag. 285. Le nom de kallias ou callias . dérivé du mot grec k-ÙXacç, qui 328 KAL signifie beauté, ayant été autrefois appliqué à quelque anthé- mis j nous a paru convenir à une assez belle plante attribuée au genre Anthémis par plusieurs botanistes qui n'étudient point les affinités naturelles. Notre hallias difi'ère des vrais heliopsis par les fruits h péri- carpe drupacé et ridé, ainsi que par les corolles de la cou- ronne qui ne sont point articulées , mais continues avec l'o- vaire. La hallias ovata ayant été attribuée mal à propos au genre Acmella, et avec raison au genre Heliopsis, cela nous fournit l'occasion de donner ici un supplément nécessaire à nos ar- ticles Acmella (tom. I,Siippl.,pag. 45), etHÉLiopsiDE(tom.XX, pag. 472)- Le genre Acmella , dont L. C. Richard est l'auteur , a été pu- blié par M. Persoon, en 1807, dans son Synopsis PZan/arum. Mais ces botanistes l'ont mal caractérisé, et mal composé. Le spi- lanihus acmella de Linnaeus doit, sans contredit, être consi- sidéré comme le vrai type du genre. Voici les caractères gé- nériques que nous avons observés sur une plante très-voisine de cette première espèce, et sur l'acmeZ/a repens qui est bien congénère. Calathide courtement radiée : disque multiflore, régulari- flore, androgyniflore ; couronne unisériée, ligulillore, fémini- flore. Péricline égal ou supérieur aux fleurs du disque , sub- campanulé; formé de squames bi-trisériées, à peu près égales, appliquées, ovales, foliacées, les intérieures quelquefois plus courtes et membraneuses. Clinanthe élevé, cylindrique ou co- nique; garni de squamelles un peu inférieures aux fleui's, em- brassantes, oblongues, obtuses au sommet, submembraneuses. Fruits très-comprimés bilatéralement , obovales, glabres ou ciliés sur les bords; aigrette tantôt nulle, tantôt composée de deux squamellules courtes, filiformes, situées sur le sommet des deux arêtes extérieure et intérieure du fruit. Corolles du disque à quatre ou cinq divisions. Ce genre, immédiatement voisin du spilanthus , n'en diffère que parce que sa calathide est couronnée. Il diffère principa- lement des heliopsis et hallias, parce que ses fruits sont très- manifestement comprimés sur les deux côtés. Ce caractère im- portant, qu'il faut considérer seulement dans le disque, parce KAL 3^9 que la forme des fruits marginaux est toujours plus ou moins altérée par l'obstacle que le péricline oppose à leur dévelop- pement, suffit pour nous faire attribuer les quatre genres ici comparés à deux sections différentes, savoir : les spilanthus et acmella aux héliantliées-prototypes, et les heliopsis et kallias aux hélianthées-rudbeckiées. Pour faire apprécier la valeur d'un caractère si foible en apparence, nous dirons qu'un fruit inaigretté d'hélianthée-prototype, s'il est très-comprimé, et s'il acquiert une aigrette, aura infailliblement deuxsquamel- lules opposées; tandis qu'un fruit inaigretté d'hélianthée-rud- beckiée , étant peu ou point comprimé, aura l'aigrette sté- phanoïde, s'il en acquiertune. ( Voyeznotre article KÉLÉNiéES, tom. XX , pag. 346. ) Pour donner à cette digression , sur le genre Acmella , toute l'utilité qu'elle peut avoir, il faut décrire ici les deux espèces que nous avons observées. Acmella spilanthoides , H. Cass. ; Buphthalmum procumbens , Desf., Tab. dei'Ec. debot. duJard. duRoi, 2.^ édit., p. 126. Tige herbacée, cylindrique, un peu velue. Feuilles opposées: pétiole long de trois lignes; limbe long de neuf lignes, large de cinq lignes, décurrent par sa base sur le pétiole, ovale, obtus, un peu crénelé sur les bords, triplinervé, parsemé de poils, surtout sur les bords. Pédoncules axillaires, solitaires , grêles, nus, longs d'un pouce et demi à deux pouces. Cala- thides ovoïdes, ayant trois à quatre lignes de hauteur et au- tant de largeur: disque jaune; couronne paucifiore, jaunâtre ou ])lanchàtre. Périclinesupérieur aux fleurs du disque, formé de squames bisériées : les extérieures plus longues, ovales-lan- céolées, foliacées; les intérieures plus courtes, squamelliformes, oblongues, membraneuses. Squamelles du clinanthe presque égales aux fleurs. Fruits glabres et lisses, noirs, munis d'un bourrelet apicilaire , et de deux côtes bordant les deux arêtes extérieure et intérieure du fruit;' aigrette absolument nulle. Corolles delà couronne à tube long, large, hispidule; à lan- guette courte, large , obovale , nervée , trilobée. Corolles du disque à tube presque nul , à limbe quadrilobé. Nous avons étudié cette plante sur un échantillon de l'herbier de M. de Jussieu , étiqueté Spilanthus acmella^ Linn., et sur un échan- tillon de l'herbier de M. Desfontaines , étiqueté Buphthalmum 33o KAL helianlhoides , Lamk. . et Bitphthalmum procumhens. Ce n'est ■point le spilanthus acmella ou verùesina acmella de Linnaeus, auquel ce botaniste attribue expressément des fruits ciliés sur les bords, et pourvus d'une aigrette de deux squamellules fili- formes; ce n'estpas non -plusVacmella mauritiana de Persoon , dont les feuilles sont très-entières, ni son acmella intermedia, dont les pédoncules sont terminaux et les languettes longues , ni son acmella repens ^ que nous allons décrire. Mais c'est indu- bitablement le buplithalmum procumhens du Jardin du Roi, que M. Persoon a mal à propos cité comme synonyme du wedelia carnosa. Acmella repens, Pers. , Sjn. Plant., pars 2 , pag. 475. Tiges herbacées, longues d'un pied, cylindriques, hispides , rou- geàlres, rameuses, couchées sur la terre, et produisant des racines sous les articulations. Feuilles opposées • pétiole très- court, large, cilié-, limbe long d'un pouce et demi, large de six lignes, ovale-lancéolé, entier, triplinervé, glabre, à bords rudes par l'effet de dentelures cartilagineuses visibles à la loupe. Pédoncules grêles, longs de trois pouces, solitaires, nés dans la bifurcation des tiges. Caîathides larges de sept lignes: disque jaune; couronne composée d'environ quinze fleurs, à languette longue de deux lignes, elliplique-oblongue, et de même cou- leur que le disque. Péricline subcampanulé , égal aux fleurs du disque, formé de squames bi-trisériées , égales, appliquées, ovales, foliacées. Squamelles du clinantlie inférieures aux fleurs, arrondies et colorées au sommet. Fruits garnis sur les vieux arêtes , extérieure et intérieure , de poils divisés au sommet en deux pointes recourbées -, aigrette absolument nulle. Corolles du disque à base très-épaisse, charnue, à limbe quînquélobé. Nous avons étudié cette plante sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi, où il étoit innommé, et où il (leurissoit au mois de juillet. C'est indubitablement l'acme/Za repens de M. Persoon. . Nous attribuons au genre Acmella : 1.° le spilanthus acmella de Linnaeus, que nous nommons acmella Linnai ; 2,° Vacmella mauritiana de M. Persoon , mal à propos confondu parce bota- Tiiste avec le précédent, dont il diffère par la tige couchée, lès feuilles très-entières, et les fruits privés d'aigrette; 5." notre îicmella spilanthoides : .\" l'acmella intermedia de M. Persoon: KAL 53i 6.° Vacmella repens du même auteur ; 6.° le spilanthus uliginosus de Swartz, que nous nommons acniella uUginosa; 7." le spUan- Ihes ciliata de U.Kunth , que nous nommons acmellaciliata; Q.° le spilarUhes fimhriata du même auteur, que nous nommons ac- mella fimhriata ; 9.° le spilanthes dehilis du même auteur, que nous nommons acniella debilis ; 10." le spilanthes lenella du même auteur, que noris nommons acmella tenella; 11." avec doute, le spilanthes mutisii du même auteur, que nous nommons acmella ? mutisii. Il paroît que cette plante est Vanthemis americana de Linnaeus fils , Vanthemis oppositifolia de Lamarck, Vanthemis occidentalis de WiUdenow , Vacmella occidentalis de Persoon,l7ie//opsi5? dubia de Dunal.La description de M. Kunth, fort différente de celles des autres botanistes, nous persuade que c'est une espèce du genre Acmella, voisine des acmella dehilis et tenella, qui ont, comme elle, les fruits marginaux ridés ou verruqueux Nous excluons du fjenre Acmella, Vacmella huphthalmoides de Persoon, qui est notre kallias o\>ata; et l'on vient de voir que nous n'y admettons qu'avec doute Vacmella occidentalis du même auteur. En caractérisant et composant le genre Acmella comme nous le proposons, son caractère essentiellement distinctif du spi- lanthus résulte de la présence d'une couronne ligulillore , fémi- niflore, et non de l'absence de l'aigrette, comme Richard et Persoon Pavoient conçu. Notre motif pour établir cette réfor- forme, est que, dans les genres Spilanthus et Acmella, la com- position de la calathide n'est pas sujette aux mêmes variations que la présence ou l'absence de l'aigrette. En effet, nous avons observé sur quelques spilanthus , que la même calathide offroit très-souvent un mélange de fruits aigrettes, et des fruits inai- grettés par avortement. Nous pensons qu'on pourroit réunir les spilantlias et les acmella cnun seul genre nommé spilanthus , et divisé en deux sous-genres, dont l'un, nommé spilanthus , com- prendroit les espèces à calathide incouronnée, et l'autre nom- méacmella, comprendroit les espèces à calathide couronnée. On subdiviseroit ensuite chaque sous-genre en deux sections, l'une pour les espèces à fruits aigrettes, l'autre pour les espèces à fruits inaigrettés. Le g(!nre Heliopsis a été établi, en 1807, par M. Persoon. 33^ KAL qui l'a caractérisé d'une manière peu exacte, selon nous, et qui n'y a compris qu'une seule espèce. En 1819, M. Dunal a publié , dans le cinquième volume des Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle, une monographie de ce genre, auquel il attribue quatre espèces : i." Vheliopsis lavis de M. Persoon ; 2.* Vheliopsis scabra, espèce nouvelle que nous n'avons point vue, dont nous ne connoissons que la description et la fi<^ure publiées par M. Dunal , et qui appartient peut-être au genre Diomedea- 3.° Vheliopsis buphthalmoides , qui est notre hallias ovata; 1^.° Vheliopsis ? dubia, que nous nommons acmella? mu- tisii, et dont nous avons déjà parlé. Les caractères attribués par M. Dunal au genre Heliopsis nous paroissent encore moins satisfaisans, quoique plus détaillés, que ceux qui avoient été précédemment ébauchés par M. Persoon. M. Kunth a proposé, en 1820, une nouvelle espèce d'heliopsis , sousle nom d'heliop- sis canescens : mais bien que nous n'ayons point vu son échan- tillon , et que sa description semble convenir à un véritable heliopsis , nous avons lieu de présumer que c'est notre kallias ovala, ou plutôt une espèce très-voisine de celle-ci et appar- tenant au même sous-genre. Dans le tome XX de ce Diction- naire, pag. 473, nous avons exposé les caractères du genre Heliopsis, tels que nous les avions observés sur un individu vivant d'heliopsis lœvis , la seule espèce que nous ayons alors attribuée à ce genre. Mais aujourd'hui, notre article Héuopside se trouve incomplet, parce que nous avons observé une nou- velle espèce, et que nous attribuons en outre au même genre le kallias , que nous considérons seulement comme un sous- genre. Voici la description de l'espèce nouvelle. Heliopsis platjglossa. , H. Cass. Plante herbacée , probable- ment vivace, haute de trois pieds. Tige dressée, rameuse, épaisse, cylindrique, hérissée de poils roides, et marquée de taches brunes; rameaux divergens. Feuilles longues de quatre pouces, larges d'environ deux pouces, sessiles , oblongues- lancéolées, échancrées en cœur à la base , inégalement dentées siirlesbords,garniessurles deux faces de poils courts et roides ; les feuilles inférieures opposées , les supérieures alternes. Cala- thides larges d'un pouce, solitaires au sommet de pédoncules lermindux et axIUaires, assez grêles, longs d'environ deux pouces ; couronne de douzelangucttes un peu inégales ; corolles KAL 333 jaunes. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, an- drogyniflore; couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Pé- ricline un peu supérieur aux fleurs du disque, subcampani- forme, composé de squames bisériées : les extérieures beaucoup plus longues et plus larges, un peu inégales, ovales-lancéolées, foliacées, à partie inférieure appliquée, à partie supérieure étalée; les squames intérieures squamelliformes, oblongues- obovales, arrondies au sommet, membraneuses, plurinervées, ciliées sur les bords. Clinanthe conique , pourvu de squamelles inférieures aux fleurs, embrassantes, oblongues, arrondies au sommet, membraneuses, plurinervées, ciliées, tout-à-fait ana- logues aux squames intérieures du péricline. Ovaires inaigret- tés, oblongs, un peu épaissis de bas en haut, tétragones , gla- bres, lisses, point comprimés ni obcomprimés. Corolles de la couronne articulées avec l'ovaire; à tube court, hérissé de très-longs poils charnus, subulés, articulés; à languette très- large, presque orbiculaire , concave, multinervée, terminée par trois crénelures. Corolles du disque articulées avec l'ovaire ; à tube hérissé de longs poils , à limbe glabre. Nous avons étudié cette plante , en 1 82 1 , sur un individu vivant, cultivé au Jardin duRoi,oiiil étoit innommé, et où il fleurissoitau mois de juil- let. On ignore son origine. Celte espèce paroît très-voisine de Vlieliopsis scabra de M. Dunal : mais elle en est bien distincte, comme on peut s'en convaincre en comparant notre descrip- tion avec la description et la figure de la plante de M. Dunal. Nous divisons le genre Heliopsis en deux sous-genres. Le premier nommé heliopsis , caractérisé parles fruits non drupa- cés ni ridés, et par toutes les corolles articulées sur l'ovaire, comprend: i.°ïkeliopsis lœ\^is de Persoon, 2.° avec doute, l'/ie- liopsisscahra deDunal; ù." notreheliopsis platjglossa.Le second sous-genre, nommé kallias, caractérisé par les fruits drupacés et ridés , et par les corolles de la couronne à tube nul et con- tinues avec l'ovaire, comprend : 1.° notre kallias ovata; 2.° avec doute, Vheliopsis canes cens de M. Kunth , que nous nommons kallias? dubia. (H. Cass.) KALLIAS ou CALLIAS (Bot.) , ancien nom de quelque anthémis , cité dans la table d'Adanson. Voyez Kalliadb. (H. Cass.) KAIXINGAK. {Ornith.) On lit, dans l'Histoire générale des 554 KAL Voyages, tom. 19, in-/|.°, p. 46, et dans l'Histoire naturelle de Buffon, 1.9,111-4.", p. 368, que lesGroenlandois connoisseut un perroquet de mer, qu'ils appellent kallingak, lequel est noir et de la grosseur d'un pigeon. Buffon regarde cet oiseau comme devant être rapporté au macareux de Kamtschatka, c'est-à-dire au milchagatchi ou monichagatka. Il y a lieu de penser qu'il s'agit ici du killangak ou killengak de Fabricius, n.°53 , et de Muller, n.° 140, alca arctica, Linn. , ou macareux proprement dit de Buffon, pi. enl., ayS ; cependant Muller, n." 171 , cite, d'après l'Histoire du Groenland de David Cranz, imprimée en allemand, 1770, lefca/^nig-a/c, commese rapportant au stcrna nigra, Linn., hirondelle de mer cà tète noire, ou gachet de Buffon. (Cii. D.) KALLSTROEMIA. (Bot.) Nom donné par Scopoli au trihu- lus maximus dont il fait un genre, parce que son fruit est sans épines et composé de dix capsules au lieu de cinq , ou , selon Loefling, d'une seule capsule à dix loges. (J. ) KALLU-HABERELLI. {Bot.) Voyez Kierinda. (J.) KALMIE, Xa/mm. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille des rhodoracées , de ladécandrie monoaynie, dont le caractère essen- tiel consiste dans un calice à cinq divisions; une corolle en sou- coupe et à tube court; le limbe à cinq divisions, creusé intérieu- rement de dix fossettes, avec dix petites bosses à l'extérieur; dix étamincs attachées au bas de la corolle; les anthères placées dans les fossettes , d'où elles sortent pour répandre leur pollen ; un ovaire supéi'ieur; un style; un stigmate obtus. Le fruit con- siste dans une capsule polysperme , à cinq loges, à cinq valves. Ce genre est composé de jolis arbrisseaux, toujours verts, tous originaires de l'Amérique septentrionale ; la plupart cul- tivés aujourd'hui dans plusieurs Jardins de l'Europe dont elles font l'ornement par l'élégance de leurs fleurs nombreuses, disposées en corymbes, d'une belle couleur rouge ou blanche, remarquables par leur corolle creusée en soucoupe, avec dix petites fossettes dans lesquelles se nichent les anthères, etd'oîi elles ne sortent que pour féconder le pistil par le jet de leur pollen. Les deux premières espèces ont été introduites dans les jardins de l'Angleterre en 1704 et 1756 par M. Collinson; KAL 535 elles se sont ensuite répandues dans plusieurs autres contrées de l'Europe , s'y sont acclimatées au point de pouvoir suppor- ter le froid de nos hivers. Elles croissent avec facilité, et for- ment , au bout de quelques années , des buissons touffus , d'ua beau vert, tout couverts de fleurs vers le mois de juin, et qui souvent refleurissent eu septembre. Leurs graines lèvent assez dillicilement ; on les multiplie bien mieux de drageons et de marcottes, qu'on tient au frais et un peu à l'ombre, dans du terreau de bruyère. Linnseus a donné à ce'genre.le nom de Kalm, son compatriote et son disciple, voyageur et botaniste distingué. Kalmie A FEUILLES LARGES : Kaliniii lufifoUa , Linn. ; Lamk., III. gen., tab. 363, fig. i; Trew. , tab 58, fig. i. Cet arbris- seau, l'un des plus élégans de ce genre, se distingue par l'éclat, la beauté et le grand nombre de ses fleurs; il s'élève à la hau- teur de deux ou trois pieds; ses feuilles sont alternes, quel- quefois presque opposées, situées vers l'extrémité des rameaux, pétiolées , ovales-oblongues, fermes, très-glabres, entières, longues de deux ou trois pouces, sur un de largeur; les fleurs sont d'un rouge vif, un peu pourprées, disposées, au sommet des rameaux , en corymbes d'un aspect très-agréable ; leurs pédoncules et pédicelles couverts de petits poils visqueux. Cette plante croît dans la Caroline et la Virginie, dans des terrains stériles , sur les côtes des montagnes , et dans les in- terstices des rochers qui s'avancent au-dessus des ruisseaux et autres courans d'eau. Le bois de cet arbrisseau est dur; celui de sa racine jaune, comme notre buis ; aussi les Américains s'en servent pour les mêmes usages. On prétend que les feuilles de cet arbrisseau nuisent aux bœufs, aux brebis, aux chevaux, et particulière- ment aux veaux qui les mangent; on assure cependant que les cerfs et les daims les broutent sans inconvénient. Kalmie a feuilles étroites : Kalniia anguslifolia, Linn.; Ca- tesb.; CaroL, 3 , tab. 17 , fig. 1 ; Trew., tab. 38, fig. 2; Plu- ken., JZmag-. , lab. 161, tig. 3; Boi. Mag^az. , tab. 55 1. Cet ar- brisseau est plus petit que le précédent ; il s'en distingue au premier aspect, par ses fleurs constamment latérales, par ses feuilles ternées, étroites, oblongues, un peu obtuses. Les co- rymbes sont axillaires, opposés ou ternes, un peu plus courts 336 KAL que les feuilles; la corolle d'uu pourpre vif, Irès-agréable à la vue. Cette espèce croît dans le Maryland et la Pensylvanie ; elle se plaît dans les terrains secs et incultes; ses fleurs se montrent dans le commencement de l'été. Kalmiè glauque : Kalmiaglauca, Ait. , Hort. Kew. , 2 , p. 64, tab. 8; Lamk. , III. gen. , tab. 363, fig. 2; Lhérit. , Stirp. Jiov., 2, tab. 9 ; Duhani., edit.nov., 1 , tab. 46; Bo^ Magaz., tab 177; Kalmia polffolia, Wang,, Act. Soc. Berol. , 8, pag. 129, tab. 5 , var. /2 ; Kalmia roàmarinifolia , Dum. , Cours. Cuit. , 2 , pag. 261. Cet arbrisseau est remarquable par le grand nombre de ses fleurs, par ses rameaux nombreux, étalés, opposés, à deux angles tranchans; les feuilles sont presque scssiles , opposées; glabres , alongées , obtuses , d'un vert brillant en dessus , glauques et blanchâtres en dessous •. roulées à leurs bords , longues de deux pouces-, les fleurs disposées en corj^mbes ter- minaux; les pédoncules plus longs que les feuilles; les décou- pures du calice colorées au sommet; la corolle d'un beau rouge; une capsule globuleuse, à cinq lobes. Cette plante, originaire de l'Amérique septentrionale, est cultivée au jardin du Roi. La variété ^a ses feuilles plus étroites, plus courtes; les fleurs d'un rouge pâle. Kalmie velue : Kalmia liirsuta, Walt., FI. Carol., i38; Bot. Magaz., tab. i38. Petit arbrisseau de la Caroline, cultivé au Jardin du Roi, à liges grêles, un peu ligneuses, diffuses, ra- meuses, hautes de huit à dix pouces; les rameaux velus, his- pides; les feuilles presque scssiles, petites, alternes, ovales- lancéolées, hispides, roulées en dessous, longues de quatre lignes; les fleurs axillaires, solitaires, pédonculées; les capsules glabres , petites , globuleuses. Kalmie a feuilles ex coin ; Kalmia cuneata , Mich. , Amer. , 1 , pag. 267. Cette plante a le port d'un azalea. Ses feuilles sont éparses, sessiles, alongées, rétrécies en coin à leur base, en- tières, glabres en dessus, légèrement pubescentes en dessous, un peu mucronées à leur sommet; les fleurs sont peu nom- breuses, disposées en corymbes latéraux ; la corolle blanche ea dehors, purpurine en dedans, vers sa base. Cette plante croît dans la Caroline. (Poir. ) KALO-ADULASSO. {Bot.) Nom brame, suivant Rhèede, du vada-kodi des Malabares , justjcza gendarussa de Linnaeus; KAM 537 c'est le même nommé earou-nolchouli , sur la cô(e tle Coroman- del. (J.) KALOFHYLLODENDRUM. {Bot.) Ce nom générique donné par Vaillant au calahade Plumier, a été réduit par Linnaeus au terme de caiophjlLum qui est préférable. ( J.) KALTAN (Marnm.) , nom de la marte zibeline, à Krasno- jarsk, en Sibérie. (F. C.) KAL-TODDA-VADDI(Co^), nom malabare, cité par Rhêede, du cccsalpinia mimosoides ; c'est le lasari des Brames. ( J. ) KALU KERENAKA. {Ornith.) Voyez Karbka. (Ch. D.) KALU KURULGOYA. {Ornith.) L'oiseau auquel, suivant Forster, Zool. Ind., p. 12, tab. 2, on donne, dans l'île de Ceilan, ce nom, qui est aussi écrit> dans divers ouvrages, kala kurulgoya etkara kurulgoja , paroîtétrele même qu'on appelle tchoug au Bengale, et qui est figuré dans l'Ornithologie d'Afrique de M. Levaillant, tom. 1 , pi. 32. Il a été rap- porté par Latham à l'épervier à collier, /a/co meLanoleucus, et par M. Vieillot, tantôt à cet épervier, qui est son sparvius melanoleucus , tantôt au busard tegoug , circus melanoleucus. (Ch. D.) KALUNGEN. {Bot.) Voyez Gax-uncen. (J.) K ALU-POLAPEN. {Bot.) Herbe de la côte malabare, à fleurs solitaires, axillaires , monopétales, irrégulières, qui paroît avoir quelque rapport avec le genre Lobelia. (J.) KALU3. {Ornith.) Voyez Kalaus. (Ch. D.) KALUSCHKA. {Ichthjol.) Dans les environs du fleuve Amour, on appelle ainsi le grand esturgeon, acipenserhuso. Voyez Esturgeon. (H. C.) KALU WAALA ( Bot.), nom d'un gingembre sauvage, à Cei- lan , suivant Burmann.(J.) KALVETADAGON {Bot.), nom de Vadolia rubra, Lamk., au Malabar. (Lem.) KAMABUTA. (Zîo^ ) Voyez Daru-magikf. ( J.) KAMAEH ( Bot.) , nom que les Arabes donnent à une espèce de truffe blanche {tuber niveum, Desf. , FI. Allant.). M. Delile a observé cette plante en Egypte, dans le désert, près du Caire. (Lem.) KAMAN. {Conchyl.) Adanson (Sénég.., pag. 240, pi. 18.) donne, sous ce nom, la figure et la description de la belle co- 2'\. 2 a 338 KAM quille connue sous la dénomination de bucarde exotique, oardium coslatum , Brug. (De B.) KAMARANGHA. (Bol.) Burmann dit qu'à Ceilan on nomme ainsi lecarambolierqui est Vaverrho a carambola. ( J.) KAMAS {IchthjoL) , nom japonois du brochet. Voyez Esoce. (H. C.) KAMBANG. (Bo^.) Terme malais signifiant fleur. Le sambac, mogorium , est nommé kambang malatti au Japon. On ne le con- fondra pas avec d'autres arbrisseaux décrits précédemment sous le nom de cambang. ( J.) KAMBE. (Bot.) Les Nègres de Sierra-Leona , en Afrique, donnent ce nom à un bois qui leur sert à teindre en rouge leurs bourses et leurs nattes, suivant l'éditeur du Recueil des Voyages. (J.) KAMBEUL. {Conchyl.) C'est ainsi qu'Adanson appelle une belle espèce de limaçon (hélix Jlammea, Gmel.), que Bruguière a rangée dans ses bulimus sous le nom de bulime kambeul. (DeB.) KAMBRAH. {Ornith.') Ce nom se trouve dans Gesner comme désignant l'alouette cochevis, alauda cristata, Linn. (Ch. D.) KAMEACTIS (Bot.), nom arabe du sureau hièble, selon Daléchamps. Voyez ChamvEacte. (J.) KAMEEL {Mamm.), nom allemand du chameau. BufTon écrit ce nom kaemel. (F. C.) KAMEEL FARDER (Mamm.), nom de la girafe, en alle- mand. (F. C) KAMENOI SKVORETZ. (Ornith.) Ce nom, qui signifie étourneau de rochers, est donné, en Sibérie, au merle rose, lurdus roseus, Linn. (Ch. D.) KAMENOUSCHKL (Om/i/t.) On donne, en Russie, ce nom, qui signifie canard des rochers, au canard à collier de Terre- Neuve, anas histrionica, Linn., qui recherche les eaux vives dans les montagnes. (Ch. D.) KAMETTI-VALLl (Bot.), nom malabare de Vechiles cos- tala de WiUdenow. ( J.) KAMICHI, Palainedea, Linn. et Lath. (Ornith.) Ce grand oiseau, qui n'a encore été vu que sous la zone torride du nou- veau continent, forme un genre très-distinct et très-facile à reconnoilre. 11 appartient à l'ordre des échassiers par sa haute KAM 009 stalure et par ses mœurs; mais son bec a plus de rapports avec celui des gallinacés : moins long que la tête , il est peu fendu , peu comprimé, et n'offre pas de renflement; la mandibule su- périeure est légèrement arquée, et l'inférieure, plus courte, est presque obtuse à l'extrémité. Les narines, ovales et ouvertes , sont situées au milieu du bec. Sur le haut du front s'élève une corne droite et grêle, dont la base est revêtue d'un fourreau semblable au tuyau d'une plume, et dont la pointe est aiguë et un peu courbée en avant. La partie antérieure des ailes est garnie, comme chez le jacana, de deux éperons triangulaires , robustes et pointus, qui tirent leur origine du métacarpe, et dont l'inférieur est plus court et moins gros. Les tarses sont réticulés; le doigtdu milieu excède les deux autres, et le pouce, qui est droit et le plus petit des quatre, a l'ongle le plus long de tous. On ne connoît qu'une seule espèce de ce genre, le palamedea comuta, Linn. et Lath. , qui, parmi les naturels de la Guiane, porte les noms de kamichi ou kamouki , et qu'on appelle au Brésil anJiJma, sur les rives de l'Amazone cahuitahu, etàCayenne camoucle. Barrère, dans son Histoire naturelle de la France équinoxiale , p. 124, le désigne, mais bien improprement, sous la dénomination d''aigle d'eau cornu. Le kamichi, qui, par la forme de son corps, ressemble au dindon , est plus gros et plus charnu ; il a, duboutdu bec à l'ori- gine de la queue, deux pieds quatre pouces, et trois pieds jusqu'à son extrémité; ses ailes atteignent presque le bout de la queue, qui est longue de huit à neuf pouces, et carrée; il a cinq pieds d'envergure. Le doigt du milieu, en devant, a quatre pouces et demi, et l'extérieur n'en a que deux. Quand l'oiseau est tout-à-fait adulte, son plumage est, sur le cou , le dos, la poitrine, les ailes et la queue, d'un noir d'ardoise, avec quelques taches grisâtres ; le ventre est blanc, et le dessous des ailes d'un gris roux ; la tête est couverte de petites plumes douces , mêlées de blanc et de noir. La planche enluminée , n." 45 1 , est d'une teinte trop verte, le haut de l'aile d'une couleur trop rousse , et l'ongle du doigt postérieur y est repré- senté trop long et trop pointu. La peau écailleuse qui recouvre lesjambesetlespiedsde cet oiseau est noire: le bec est noirâtre, et les yeux sont gros, noirs et saillans. 22. 340 KAM Le kamichi, dont l'espèce est assez rare, vit dans les lieux inondés de FAmérique méridionale; il n'entre point dans les grands bois, se lient presque toujours à terre, et ne se perche momentanément que sur des branches mortes; il fait entendre de loin les échilsd'une voix très-forte, dont Marcgrave, Hisl. nat. Bras., p. 21 5, a exprimé le son par les syllabes vjliti , vjhu ; mais on ne l'approche que difficilement. Sa nourriture ne consiste, suivant Cajon, huitième Mémoire sur Cayenne, qu'en herbes et en graines aquatiques, quoiqu'on ait dit avant lui qu'il mangeoit aussi des reptiles. Il ne se sert jamais de ses armes pour attaquer d'autres oiseaux, et la seule circonstance où les mâles en fassent usage est celle oîi, dans la saison des amours, ils se disputent les femelles. Une fois appariés, les deux sexes ne se quittent plus-, et, quand l'un vient à mourir, celui qui survit se consume, en gémissant, près des lieux où il a perdu ce qu'il aimoit. Les kamichis, suivant Pison , Hist, nat. Ind., p. 91, cons- truisent leur nid, en forme de four, au pied d'un arbre; mais , selon Bajon , ils le font dans des broussailles, à quelque dis- tance de terre , et souvent dans les joncs. La femelle n'y pond ordinairement que deux œufs de la grosseur de ceux de l'oie, et il n'y a qu'une couvée, dans le mois de janvier ou février, à moins que celle-ci, ayant été détruite par quelque accident, une seconde n'ait lieu aux mois d'avril ou de mai. Bajon ne dit pas comment les petits sont nourris dans le nid, et si le père et la mère se chargent de ce soin , jusqu'à ce qu'ils soient en état de voler; mais à cette époque , ils suivent leur mère, qui les accoutume à chercher les alimens eux-mêmes, après quoi ils la quittent. Le même observateur ajoute que la chair des jeunes camoucles ou kamichis, quoique noire, est bonne à man- ger; mais que celle des vieux est dure et moins agréable au goût. Les pennes les plus longues des ailes du kamichi excèdent, en grosseur, celles desoies; mais elles ont moins de consistance, et l'on ne peut s'en servir pour écrire. (Ch. D.) KAMINE MALE. (Min.) On donne ce nom, dans le com- merce du Levant, au sel impur, composé d'alun, d'un peu de sulfate de fer, d'un excès d'acide et d'un peu de pétrole , que l'on toiinnît aussi sous le nom de Beurrh de motagni . KAN 341 (Voyez ce mot.) H peut faire une variété dans l'espèce de l'alun, sous le nom d'alun butiri/orine. Il paroit que cest Talté- ration du mot kamini-rnaslo qui est lui-même une abréviation du kamennoie-maslo , mots russes qui, suivant Patrin, veulent dire beurre de roche. Le peuple a fait de kamini rnaslo, kamine mâle; comme il a fait chou-croute de sauer-krauL (B.) KAMLIAS. (IchthyoL) En Estonie , on donne ce nom au flez , pleuronectes Jlcsus , Linn. (H. C.) KAMMOUN. (Bot.) Nom arabe du cumin , suivant M. De- lile. Une fabagelle, zj'gophyUum desertorum de Forskal, zj'go- phjilum coccineurn de Liniiœus , dont les graines sont aroma- tiques comme celles du cumin , est nommée kammoun (cumin) de Caramanie. (J.) KAMMOUN ASOUAD ( Bot. ) , nom arabe de la nigelle cultivée. ( Lem. ) KAMO-AWOI. (Bot.) M. Thunberg cite ce nom jai)onois pour Vasarum canadense qui croît aussi au Japon, près d'Iedo. Le potiron , cucumis pepo , est nommé kamo-uri. (J.) KAMOUKI. (Ornith.) Ce nom est, à la Guiane, celui du hamiclù, appelé camouche par les créoles. (Desm.) KAMPAKSO (Bot.), nom japonois du saururus cermtus ^ suivant M. Thunberg. (J. ) KAMPFHAHN. {Ornith.) L'oiseau dont le nom allemand ef^i ainsiécrit par Blumenbach, et queBuffon, d'après Friscli, écrit kampfliaenlein, est le vanneau combattant, tringapugnax, Linn. (Ch D.) KAMPMANNIA. (Bot.) Rafiiiesque-Smaltz propose de for- mer un genre particulier du zantlioxjdum tricarpum, Mich, , sous ce nom. Voyez Clavalieh. (Lem.) KANtEHH (Bot.) , nom arabe de Vasclepias lanijlora de Forskal qui dit qu'on fait un onguent pour la gale avec son suc laiteux mêlé dans du beurre. Voy •• ICanahia. (J. ) KANAF (Bot. ),nom arabe du fucus laminosus de Forskal. (J, ) KANAF. (Iclithyol.) Les Arabes donnent ce nom aux grands individus de l'acanlhinion orbiculaire de M. de Lacépède, poisson que nous décrirons à l'article Platax. (H. C.) Ki\NAGURTA. (IchLhjol.) Russela parlé, sous ce nom, d'un poisson du Coromandel, qui est une espèce de maquereau. Voyez Maquereau et Scombre. (H. C.) 34a RAN KANAHIA (Bot.) Genre de plante de la famille des asclé- piadées de Robert Brown. et établi par cet auteur pour placer Vasclepias lanijlora de Forskal , qui diffère des autres espèces du même genre. Ses caractères génériques sont les suivans : Corolle companulée; limbe à cinq divisions: couronne sta- minifère située au bout du tube formé par les filamens, et composée de cinq folioles renflées à la base, subulées et en- tières ; pollen en masses ventrues pendantes; stigmate mu- tique; follicule grêle, striée ; graine chevelue? Ce genre tient le milieu entre le calotropis et Voxjstelma du même botaniste. (Lem.) KANARA-PULLU {Bot.), nom malabar de la crételle des Indes, cjnosurus indicus, Linn. (Lem.) KANAREK (Ornith.), nom polonois du serin des Canaries , fringilla canaria, Linn. (Ch. D.) K NAWA. (Bot.) A Amboine c'est le sebestier, cordia se- hestena. (Lem.) KANAWA. (Bot.) Voyez Cenau. (J.) KANDAR. (Ornith.) Les Nègres appellent ainsi l'anhinga , plotus anliinga, Linn. (Ch. D.) KANDEL. (Bot.) Nom malabare du palétuvier en général , rhizophora, qui réunit plusieurs espèces; le tsjerou-landel est le rhizophora candel de Linnœus; son rhizophora cylindrica est le karii-handel ; son rhizophora mangle est le pee-handel; son rhi- zophora gjmnorhiza , nommé simplement handel , est mainte- nant le hruguiera gymnorhiza , genre distinct, mais voisin -, le pou-handeL , qui paroît identique avec son rhizophora cornicu- lata , est le genre yEgyceras de Gaertner, qui doit être re- porté à une autre famille. (J.) KANDEN-1^A.RA. ( Bot. ) Arbrisseau du Malabar , cité par Rhèede, lequel paroît appartenir à la famille des rubiacées, et peut-être au genre Canthiu m. (J.) KANDEQUE. (Bot.) Voyez Karekandel. (J.) KANDIS. (Bot.) Le lepidium perfoliatum est séparé de son genre primitif, sous ce nom , par Adanson , parce que le disque placé sous l'ovaire est relevé de six glandes, et parce que les pétales sont jaunes. (J.) KANDOLU, OEPOLI {Bot. ), noms brames, suivant Rhèede, de Voepata du Malabar, avicennia lomentosa des botanistes. (J.) KAN 3z,5 KANDULŒSSx\ (Bol.), nom d'un rossolis , drosera indica , à Ceilan , suivant Linnaeus. (J. ) KANDYK (Bot.) , nom tartare de Verjthronium, ou dent de chien , suivant Gmelin , auteur du Flora Sibirica. ( J.) KANEH (Bot.) , nom hébreu du roseau , suivant Mentzel, (J.) KANELDA. (Ornith.) On trouve dans le III.^ vol. de la tra- duction Françoise du Voyage en Islande d'OIafsen et de Povel- sen, p. 248, ce nom indiqué comme étant donné , par les étrangers, à l'espèce de canard à longue queue autrement nommée haa^'dla, et qui correspond à Varias hyemalis , Linn. (Ch. D.) KANELSTEIN. ( Min. ) On écrit aussi kannelstein et Icaneel- stein. (V. Hoffmann, Handbuch der Miner.) On a long-temps désigné sous ce nom allemand un minéral d'une nature indé- terminée , qui venoit, en morceaux informes, de Ceilan, et qu'on a successivement rapporté au grenat , à l'idocrase et même au zircon.M. Mohs l'appelle grenat prismatique. M. Haiiy, quia pu l'étudier sur des échantillons bien carac- térisés, a reconnu ce minéral pour une espèce particulière, à laquelle il a donné le nom spécifique, et en rapport avec une nomenclature générale et scientifique, d'EssoNiTE ( masc. ). C'est sous ce nom que nous allons le décrire. L'EssoNiTE est un peu plus dur que le quarz, et se présente sous l'aspect d'une pierre translucide, d'un rouge hyacinthe tirant sur l'orangé, avec un éclat vitreux , quelquefois un peu gras. Sa pesanteur spécifique est de 3,6. Sa cassure est ordinairement conchoïde, mais quelques joints qu'on aperçoit sur certains grains, ont permis à M. Hauy d'en déterminer la forme primitive et de les rapporter à un prisme droit à base rhombe, dont l'incidence des pans est de 102** 40, et 77 20. On voit, en outre, des joints qui naissent sur les arêtes longitudinales du prisme, et qui sont obliques à l'axe. lia la réfraction simple, ce qui fait douter aux physiciens que sa forme primitive soit un prisme à base rhombe. Exposé à l'action du chalumeau, il perd sa couleur et se fond aisément en un globule vitreux , d'un gris verdâtre , brun à l'extérieur. Il a une très-foible action sur l'aiguille aimantée. 344 KAN L'essonile est composé, d'après Klaprolh , de chaux 5i d'alumine ai de silice Sg de fer oxidé 06, 5 L'essonife se montre, dans les collections, en grains de la grosseur d'un pois, ou ea petites masses de quelques centi- mètres de diamètre. Ses couleurs varient entre le jaune orangé rougcàtre, semblable à celui de l'infusion de cannelle, et le jaune pâle et un peu rougeàtre du miel. Cette pierre est apportée de Ceilan en grains ou isolés ou agrégés, et du Brésil en morceaux de deux à trois centimètres de diamètre. Elle est assez répandue dans le commerce de la joaillerie, mais uniquement comme pierre de curiosité, et connue sons le nom de hyacinthe. M. Jameson dit qu'elle se trouve aussi dans le gneiss près de Kincardine, dans le Ross- shire en Ecosse. On a donné le nom de kanelstein à des pierres très-difi'é- rentes de celle-ci , et qu'on peut rapporter à des espèces connues. Ainsi le kanelstein de Porto -Ricco et celui du Groenland sont des zircons; les kanelsteins du Brésil en petits cristaux dodécaèdres, sont des grenats. Enfin, l'analyse publiée par M. Lampadius d'une pierre qu'il désigne sous le nom de kanelstein, ne peut pas se rapporter à l'essonite. (B.) KANGUROO. (Mamm.) Ce nom, donné par les naturels de la Nouvelle-Hollande à un grand mammifère de l'ordre des marsupiaux, a été transporté, par M. Geoffroy Saint-Hilaire, à plusieurs espèces qui ne différent de la première que par quelques caractères spécifiques. Ces animaux sont remarquables par l'extrême disproportion qui existe entre leurs membres antérieurs et les postérieurs : ondiroitmême que toute lapartiesupérieurede leurcorpsaété en quelque sorte sacrifiée à la ])artie inférieure; leurs pieds de derrière sont d'une force et d'une longueur étonnantes, et leur queue, par son épaisseur et la vigueur de ses muscles, leur rend autant de services qu'une troisième jambe; les ex- trémités antérieures, au contraire, sont très-petites et grêles. KAN H5' ainsi que la tête et la partie antérieure du corps. Cette con- formation leur permet une slation totalement verticale, et leur queue forme alors, avec les pieds postérieurs, un trépied solide, dont la pesanteur des parties supérieures ne peut dé- truire l'équilibre: les kanguroos , dans cette position, se tiennent appuyés sur leurs longs métatarses, ce qui ajoute encore à leur stabilité. Leurs pieds de devant ont cinq doigts armés d'ongles forts, anguleux en dessus , plats en dessous et légèrement arqués : ces doigts sont peu longs , mais libres. Le médius est le plus grand ; puis viennent l'annulaire, l'index, l'externe et le pouce : la paume est entièrement nue. Les pieds de derrière n'ont que quatre doigts; l'avant-dernier est très-fort et le plus long -, il est terminé par un ongle très-gros et en forme de sabot alongé ; l'externe , presqu'aussi fort qne le précédent , est cependant beaucoup plus court, et son ongle est moins gros; ces deux doigts sont libres, tandis que les deux premiers sont unis en- semble par la peau , de manière a ne représenter qu'un seul petit doigt, qui seroit terminé par deux ongles foibles, courts et comprimés; la plante des pieds est nue; le métatarse et la jambe sont très-alongés, et celle-ci est presque du double plus longue que la cuisse ; la queue est très -forte très- épaisse, et entièrement couverte d'un poil court. Les poils sont de deux sortes, les soyeux et les laineux; les premieps ne se trouvent qu'aux membres, à la tête et à la queue; tandis que les seconds couvrent tout le reste du corps , et il se trouve des soies noires assez roides, mais courtes et peu nombreuses, à la lèvre supérieure, aux sourcils , sous l'œil et sous la gorge. Les yeux ont les pupilles rondes; les oreilles sont de grandeur médiocre et d'une structure assez simple ; les narines ouvertes sont environnées d'un muffle ou tout-à-fait velues. La langue est douce et la lèvre supérieure fendue. Les kanguroos ne possèdent que deux sortes de dents, des incisives et des molaires; les premières sont au nombre de six à la mâchoire supérieure, et de deux seulement à l'inférieure, et séparées des molaires par un grand espace vide; les supé- rieures sont con lignes, disposées sur une ligne courbe, courtes, plates et tranchantes; les inférieures sont grandes, droites, assez plates, pointues, intimement rapprochées l'une de l'autre, 546 KAN et parallèles au plan de la mâchoire, c'est-à-dire, tout-à-fait couchées en avant. Les molaires sont au nombre de cinq à chaque côté des deux mâchoires; la première est comprimée et à couronne tran- chante et légèrement dentelée ; les quatre autres ont leur cou- ronne carrée, et formée de deux collines transverses, réu- nies à leur base par une saillie : ces collines sont tranchantes dans le jeune âge : mais à mesure qu'elles s'usent par la masti- cation, elles disparoissent, et ne laissent à leur place qu'une surface plate ou même concave ; et l'émail , rentrant des deux côtés externe et interne de la dent , forme deux replis qui , se rencontrant au centre de la couronne, la divisent en deux parties. A la première dentition, ces molaires sont, de même qu'à la seconde, au nombre de cinq; mais la dernière posté- rieure n'est pas poussée , et la première antérieure , ou la tranchante, est remplacée par deux autres plus petites, dont la première est de la même forme , quoique plus épaisse , et la seconde est semblable aux autres molaires. La verge n'est point fourchue chez ces animaux comme chez les didelphes, mais elle est cylindrique, pointue, et placée en arrière d'un scrotum volumineux ; et les femellespossèdent, comme celles des derniers, une matrice à deux anses et une poche ventrale, dans laquelle les petits, ordinairement au nombre de deux à quatre, prennent leur accroissement et se réfugient encore , quoique assez forts, lorsque quelque danger les menace. Ce sont des animaux herbivores, qui vont en très-petites troupes, conduites, dit-on, par de vieux mâles ; ils se tiennent dans des endroits boisés , et peuvent facilement multiplier dans nos contrées. Leur chair est fort bonne à manger, et il pourroit être utile pour nous de les introduire dans nos parcs et nos forêts. Ils ont deux modes de progression, le saut et la marche; celle-ci est rampante et gênée ; les quatre pattes sur le sol, ils enlèvent leur partie postérieure ense servant de leur queue, appuyée sur la terre, comme d'un ressort-, et, ramenant les jambes de derrière près de celles de devant , ils portent celles- ci en avant; continuant cet exercice, ils avancent avec assez de vitesse : mais effrayés ou poursuivis, ils font des sauts KAN 347 de vingt ou trente pieds d'étendue, et de six à neuf de hauteur, en se servant aussi de leur queue comme d'un ressort. L'on peut diviser ce genre en deux groupes ou sous-genres bien distincts, d'après la considération des muffles; les uns, en manquant totalement et n'ayant qu'une très-petite bordure nue et glanduleuse au bord supérieur de chaque narine , tandis que les autres en ont un fort développé qui entoure les narines, et est divisé, dans sa partie moyenne, par un petit sillon. Les premiers, ou les kanguroos proprement dits, se font remarquer par une grande taille, une tête longue, pointue et effilée, et des oreilles grandes , ovales et velues; ils ont en outre les extrémités antérieures plus longues que les espèces qui ont un mufîle , et la queue plus courte , et plus forte. Les espèces qui composent ce sous-genre viennent toutes de la Nouvelle-Hollande , et sont fort difficiles à déterminer : leurs caractères distinctifs ne reposant que sur quelques lé- gères variations du pelage, et celles qui diffèrent entre elles le plus à cet égard , trouvant dans les autres espèces une échelle de nuances qui les lient l'une à l'autre : elles ont toutes reçu de Gmelin le nom de didelphis gigantea, et de Shaw celui de macropus major. Les descriptions qui suivent ont été faites sur les individus du Muséum, qui ont offert le plus de différence entre eux. I,e Kanguroo géant ; macropus major, Shaw (Kanguroo brun enfumé, Geoff. ; Kanguroo géant, F. Cuv., Histoire nat. des Mamm.) Brun roux cannelle, plus pâle en dessous, plus foncé en dessus; bout du museau , derrière de l'oreille, pieds et mains, derrière du coude et du talon , dessus et bout du dessous de la queue d'un brun noir très-foncé, gorge grisâtre. 11 a pres- que la grandeur d'un mouton. Le Kanguroo A moustaches (Kanguroo à moustaches, Geoff.). D'unbrunnoir roussàtrefoncé,résultantdepoilsbrun noir, à pointe roux pâle ; le dessous du corps, l'intérieur des membres, la partie inférieure de l'avant-bras et de la jambe, et le tarse, sont d'un blanc roussàtre : le tour de la bouche est blanchâtre , les côtés inférieurs de la tête sont gris; on trouve une petite bande noire de chaque côté du dessous du menton : les oreilles, 348 KAIV les doigts et le bout de la queue sont d'un brufi noir, et les soies des moustaches sont longues , fournies et contournées en demi- cercle, avec leur pointe en bas. Un peu moindre que le pré- cédent. Le Kanguroo gris-roox (Kanguroo gris-roux, Geoff.). D'un gris^roux blond , mêlé de grisâtre ; le dessous du corps est d'un blond très-pâle , ainsi que l'intérieur des membres ; la queue et le bout des doigts sont d'un noirâtre roux; les oreilles sont rousses. De la taille du précédent. Le Kanguroo vineux. D'un gris vineux foncé, provenantd'un égal mélange de poils roux vineux et de gris; le dessous du corps et l'intérieur des membres sont d'un gris blanc ; la lèvre supérieure est blan- châtre, ainsi que lementon : une bande roux-clair va du dessus du museau à l'œil. Le tarse est blanchâtre; les doigts sont noi- râtres ; le dessous de la queue est roussâfre ; les oreilles sont brun-pâle et noires à la pointe. Du tiers moindre que le kan- guroo géant. Le Kanguroo a cod roux (Kanguroo à cou roux, Geoff.). D'un roux vif sur les côtés du corps, le dessus du cou, des membres et la cuisse* d'un roux gris sur le reste du dessus du corps, résultant de poils argentés, mêlés en petit nombre avec les roux ; dessous du corps , intérieur des membres et tour de la bouche d'un blanc roux-, queue d'un gris noir en dessus, blanchâtre en dessous; oreilles roussàtres. Moindre que le précédent. Les kanguroos à muflle ou filandres, sont de petites espèces à tête plus courte et plus large que celle des espèces précé- dentes ; à membres antérieurs beaucoup plus petits, et, comme on l'a dit plus haut, à mufïle bien entier, et divisé vers le milieu par un sillon. Ils ont aussi les oreilles plus courtes et plus arrondies, et la queue plus longue et moins forte. L'on remarque encore que le bout des os nasaux, qui, dans les kanguroos sans niufile, vient à peine àla moitié des osinter- maxillaires, se continue dans ceux-ci jusqu'au bout de ces os. Le plus anciennement connu est Le Philander d'akob,ou Lapin d'aroé des Malais (Kanguroo filandre, Gcolf. ; Didelphis Brunil , Gaivl.). KAN 549 D'un roux noir; le dessous du corps et rintérîeur des mem- bres d'un blanc roiissàlre sale; la gorge est grise, elle nuiseau, les doigts, toute la queue et le bout des oreilles sont d'un brun noir très-foncé; la queue est un peu moins longue que le corps. Les deux incisives intermédiaires 'sont, dans cette espèce, plus longues et plus pointues que les autres-, et la taille est celle d'un moyen chien de chasse. Une espèce plus nouvellement découverte LcKanguroo Éx-fàGANT {Kan^urusfasciatus , PeronetLeSueur, Atlas des Voyages aux Terres Australes ; Kanguroo élégant, Geoff.), Est roux en dessus, légèrement onde de grisâtre, et d'un blanc gris en dessous; la partie antérieure de la tête est d'un roux assez vif; les membres sont roussàtres; la queue est d'un noir roux, et aussi longue que le corps; et les oreilles sont brunes. Sa taille est à peine celle d'un lapin, et il se trouve en grand nombre sur plusieurs points du continent de l'Aus- tralasie , oîi il vit en troupes , se frayant des sentiers dans des buissons impénétrables, formés d'une espèce de mimosa noueux et rabougri, qui ne s'élève pas à plus de deux ou trois pieds, et couvre une grande partie de la surface du terrain. Un autre phllandre, donné au Muséum par M. de Labillar- dière, et venant de la terre de Diémen , Est d'un brun sale, avec le dessous du corps roussàtre ; le «arpeet le tarse sont d'un brun pourpré, et la lèvre supérieure est rousse; le poil est très touffu, et beaucoup plus long sur la nuque que dans les parties environnantes. Les oreilles sont courtes et en ovale arrondi. A peu près aussi grand que le précédent. Enfin, M. Gaimard, chirurgien en second sur la corvette l'UranJe, del'expédition du capitaine Freycinet, a aussi donné au Muséum, en décembre 1820, une nouvelle espèce de phi- landre, D'un gris roux ; le dessous du corps plus pâle ; la queue rousse et noirâtre à l'extrémité: les oreilles sont petites, très-larges et anguleuses; les trois ongles intermédiaires de la main sont très-longs, grêles et un peu recourbes. Du Port-Jackson , et plus petit d'un bon tiers que le kan- 55o KAN guroo élégant. L'individu qui a servi à cette description é(oit indiqué comme étant un jeune. (F. C.) KANGURUH. (Afamm.) Voyez Kanguroo. (F. C.) KANICHI. (Ornilh.) Voyez Kamichi. (Ch. D.) KANIET (Bot.), nom arabe du ciste, suivant Mentzel. (J.) KANIKITSOK. {IchtliyoL) Voyez Itekivdlek. (H. C.) KANIN, KANINCHEN {Mamw.), noms du lapin dans plu- sieurs langues d'origine germanique. (F. C.) KANIOK. [Ichthyol.) Dans le Groenland, on donne ce nom au scorpion de mer. Voyez Cotte. (H. C.) KANIOR. {Bot.) A Java c'est le nom du curcuma , et aussi celui du kœmpferia rotunda de Willdenow. (Lem.) KANIUINAK. {Ichthyol.) Voyez Kamok. (H. C.) KANKAM ou KANKAN (Mamm.) , nom de la civette en Ethiopie , suivant l'Histoire générale des Voyages. (F. C.) KANNA. (Bot.) Kolbe , dans sa description du cap de Bonne- Espérance, parle avec éloge de la racine de ce nom, dont les Hottentots font un grand cas. Ils la regardent comme le meil- leur des confortatifs , et sont disposés à faire de grands sacri- fices pour s'en procurer. L'Européen qui leur en donne , se concilie sûrement leur affection. Elle a le volume et la forme de la racine du ginseng de la Chine , et Kolbe cite le témoi- gnage d'un médecin établi an Cap , qui affirmoit que le, kanna étoit le ginseng lui-même, et qu'il l'avoit trouvé vivant au Cap. Cependant il n'est point cité par les botanistes qui ont parcouru les environs du Cap où ils n'ont trouvé que deux ou trois om- bellifères. (J.) KANNAME. (Bot.) C'est le nom japonois d'un alizier , cra- Icegus glahra de M. Thunberg, qui est maintenant un photinia de M. Lindley. (J. ) KANNAWA-KORAKA.(Bof.) C'est, à Ceilan, l'arbre du- quel dégoutte la gomme gutte , gummi gutta, gutta gamba, le même déjà indiqué ici sous les noms de ghoi'alca et gœthagho- raha. Hermann, dans son Mw5. ZeyL, dit que c'est le carcapuli d'Acosta, que son fruit, de la grosseur d'une cerise, est doux et bon à manger; Kœnig, qui l'a observé à Ceilan, le nomme guttafera , et ce nom a été changé par Schreber en celui de stalagmitis. (J.) KANNELT-ITTI-KANNI, KASJAN. (/?oi.) La plante citée KAP 55t par Rhèede, qui porte ces noms au Malabar, paroît apparte- nir au genre Loranlhus. (J.) KANNELSTEIN. ( Min.) Voyez Kanelstein. (B.) KANNUMÉ {Ichthyol.) , nom arabe d'un Mormyre. Voyee ce mot. (H. C.) KANSI. (Bo^) Voyez Kaadsi. (J.) KANSJIRAM-MARAVARA {Bot.) , nom malabare cité par Rhèede, du sonou des Brames, qui est Vepidendrum aloifolium de Linnœus. (J.) KANTA. (Bot.) Champignons d'une substance mucide et aqueuse , se desséchant en peu de temps à l'air sec en une subs- tance spongieuse; formés, à l'état frais, de filets cylindriques ramifiés au sommet, et réunis en bas, dans la plus grande partie de leur longueur, en une masse spongieuse. Ce genre, établi par Adanson, comprend, i.°le bjssus de Dillen, Musc, tab. i, fig. 18-19, ^^^ ^* Persoon rapporte à son racodium rupestre. Linnœus a cru que ces figures représentoient son hyssus anti- quitatis; mais il paroît à tort, puisque , d'après des observations modernes, le hjssus antiquitatis de Linnœus ne seroit que le collema nigrum naissant; 2.° les byssus de Micheli, JVot'. Gen. , tab. yo, fig. I , 5,7, qui sont le dematium slrigosum, Pers. , et deux plantes difficiles à déterminer. Le genre Kanta n'a pas été adopté. (Lem.) KANTCHAN (Ornith.) , nom du cygne chez les Koriaques. (Ch. D.) KANTUFFA (Bot.) , nom d'un acacia très-épineux d'Abys- sinie , mentionné par Bruce. (J.) KAOLIN. {Min.) Voyez Argile Kaolin et Tkrre a por- celaine. (B.) KAOUANE.(Erp<*ioL) Voyez Caouane et Chélonée. (H. C.) KAOUGOULKAK {Ornilh.) , nom générique des corbeaux chez les Kamtschadals. (Ch. D.) KAPA-MAVA,KASJAVO-MARAN (iJof.), noms maiabares de l'acajou, cassuyium de Rumph , anacardium occidentale de Linnaeus, qui est le kasjo des Brames. (J.) KAPARAWALLL {Bot.) Hermann cite, à Ceilan , sous ce nom , une plante rampante de jardin , à odeur et saveur forte et agréable, qu'il prend pour une menthe : Burmann et Lin- naeus l'indiquent sous le même nom. ( J. ) ^52 KAH KAPAS. (Bol.) M. Leschenault, dans son herbier de Java, cite ce nom pour le gossjpiam herbaceum , et celui de kapas llanda pour ]e gossypium arboreum, (J.) KAPASSA {Mamm.) ^ nom que l'on donne, à Angola en Afrique, à une espèce de ruminant, peut-être à un antilope. (F. C.) KAPA-TSJAKKA {Bot.) , nom malabare de l'ananas. (J.) KAPHAN. (Ornith.) Ce nom, et ceux de hapaun , kappun, kapun, désignent le chapon, dans Gesner, Aldrovande et Schwenckreld.(CH.D.) KAPHTAR. {Ornith.), nom du pigeon en Perse. (Ch.D.) KAPIRA ou KAPIRAT. {Ichthjol.) Voyez Notoptère. (H.C.) KAPISALIRKSOAK. {îchthYol.) Dans le Groenland, oa donne ce nom aux saumons. (H. C.) KAPISELIKAN. {Ichthjol.) Dans le Groenland , on appelle ainsi le hareng. Voyez Clupée. ( H. C.) KAPOCK {Bot.), nom malais du panja-panjala des Mala- bares , sangori des Brames, qui est le bombax pentandrum, es- pèce de fromager. (J. ) KAPOUA {Ornith.), nom donné, par les naturels de la Guiane, au jacana-peca, parra brasiliensis , Lath. (Ch. D.) KAPPA-KELENGU {Bot.) , nom malabare , suivant Rhèede , d-e la patate, convolvulus batatas. (J.) KAPPAR {Bot.) , nom arabe, cité par Daléchamps, duquel est dérivé celui du câprier, eapparis. Forskal et M. Delile le nomment Icahar. (J.) KAPRASILA. (Bot.) Voyez Desura. (J.) KAPU^PALA {Bot.) , nom du sida spinosa, à Ceilan. ( J. ) KAPUKANŒSSA. {Bot.) L'abelmcsch, hibiscus abelmoschus ^ est ainsi nommé à Ceilan. (J.) KAPUSTNIK {M am m.), nom du lamantin, au Kamtsx-hatka. (F. C.) KARA {Bot.), nom égyptien de la citrouille et de quelques unes de ses variétés. Il est aussi écrit qara. ( J.) KARA. {Ornith.) Cet oiseau , nommé aussi arou chez les Russes, aroj/rt chez lesKamtschadals, et aara chez les Kourils,. est un guillemot, coljmbus , de l'espèce troile ou arqticui, (Cn. D.) KAR 353 KARA-ANGOLAM (Bot.) , nom malabare deValangiam de M. de Lamarck, genre de la famille desmyrtées, qu'Adanson et Scopoli nomment angolamia. (J.) KARABATAK (Ornilh.), nom donné par les Turcs au petit grèbe huppé, colymbus auritus, Linn. (Ch.D.) KARABÉ. (Min.) Voyez Succin. (B.) KARABÉ DE SODOxME, Rome de i'Isle. (Mm.) Voyez Bitume asphalte. (B.) KARABILA (Bot.), nom du momordica charantia. àCeilan (J.) KARABOU [Bot.) , nom brame du hari-bepou du Malabar que Rhèede regarde comme congénère de son aria-bepou , qui est le melia azadirachla. (J.) KARABURNO. (Ornith.) Le voyageur Shaw dit que l'oiseau de proie qui porte ce nom en Barbarie , est un épervier de la taille de notre buse, qui aie bec noir, les yeux rouges, les pieds jaunes, le dos d'un blanc cendré, les ailes noires, le ventre et la queue blanchâtres. (Ch.D.) KARAD (Bot.), un des noms arabes de Vacacia nilotica^ suivant Forskal. Il est écrit qarad par M. Delile. (J.) KARtÎIBU {Bot.), nom de la larme de Job, coix , à Ceilan , suivant Hermann. Le mahalarœhu est une variété plus grande. Le karambu est une autre espèce ou variété plus petite, et croissant dans les marais. Le welUri appartient peut-être au même genre ou au scleria. (J.) KARAGAN. (Mamm.) , nom kirguis d'une espèce du genre Chien , voisin des renards dont parle Pallas. Voyez Chien. (F.C.) KARAGASU, KARAGI (Bât.), noms japonois du ricin ordinaire, suivant Kœmpfer. (J.) KARAGATKI. (OrniLli.) Ce nom et celui de hrassnje utU sont donnés, le long du Volga, à une espèce de canard roux , anas rutila. Suivant les auteurs des Découvertes faites en Russie, tom. I, p. 417, il paroît que c'est le même oiseau qu'on ap- pelle karagat en Sibérie. (Cii. D.) KARAIA. (Bot.) Voyez Hedycrea. (J.) KARA-IMO, IMO. (BoL) Noms japonois d'un liseron, con- i'olvulusedulisde M. Thunberg , dont la racine tubéreuse, de la grosseur du poing, est bonne à manger comme la patate, 24. a3 354 KAR Elle a été portée primitivement au Japon par les Portugais, et on la cultive beaucoup dans les cantons montagneux voisins de Nangasaki. (J.) KARAK AXA (Ornith.) , nom, en grec moderne, du geai d'Europe, corvus glandarius. Linn. (Ch.D.) KARAKIN. [Ornith.) Un des noms qui, suivant Salerne, sont donnés à la rousseroUe, turdus arundinaceus , Linn., qu'on appelle aussi, dit-il, courakin. (Ch. D.) KARAKURULGOYA {Ornith.), nom que donnent les Sin- galois à l'épervier à collier, falco melanoleucus, Lath. Voyez KaLU KURULGOVA. (Ch. D.) KARALHyEBO. {Bot.) Nom d'une variété du tadelari, ttchyrantlies aspera^ à Ceilan. Le même est donné par Linnaeus à Vachyranflies lappacea. (J. ) KARAMBOLE. {Bot.) Voyez Carambolieb. (J.) KARAMBOU. {Bot.) Nom de la canne à sucre aux envi- rons de Salem , dans la presqu'île de l'Inde, suivant M. Les- chenault qui en distingue trois variétés , dans le récit d'ua Voyage imprimé dans le sixième volume des Mémoires du Mu- séum d'Histoire naturelle, où il fait mention de plusieurs autres végétaux cultivés dans le même lieu. (J.) KARAMBU. {Bot.) Voyez Kar.ebu. (J.) KARA-MEATZ, SEOSI (Bo/.), noms du mélèze au Japon. Kara-nas est une variété de coignassier. (J.) KARANGOLAM. {Bot.) Voyez Kara-angolam. (J.) KARANGUE. {Ichthfol.) Voyez Carangue. (H. C) KARAOUA. {Erpétol.) A Cayenne, on donne ce nom à un lézard qui me paroit être I'Améiva. (Voyez ce mot.) C'est d'ailleurs le même animal que le taraguira de Marcgrave. (H. C.) KARAOUIH {Bot.), nom arabe, suivant M. Dclile, du carvi , earum caryi , dont on vend les graines dans les marchés de l'Egypte. (J.) KARAPAT. {Bot.) Voyez Carapat. (J.) KARAPPA {IchthjoL) , nom douné par Nieuhoff, voyageur hoUandois, à un poisson des Indes, qu'il est impossible de dé- terminer, faute de renseignemens. (H. C.) KARAQ-EL-BAHR [Bot.), nom égyptien de la lampourde, suivant M. Delile. (J.) RAR 355 KARAQUETI {Bot.), nom caraïbe de labelle-de-miit , nyc- iago, cité dans THerbicr de Surian. (J.) KARARA. (Ornilh.) C'est ainsi que les naturels de Cayenue appellent Tanhinga, pZoiws anhinga, Linn. (Ch.D.) KARARA-AOUABO (Bot.) , nom du medicago arhorea, dans la Guiane , suivant Barrère. (J.) KARARANGHÎNA. {Bot.) Voyez KiKiRiNniA. (J.) KARARAOUA. {Ornith.) Barrère, Fr. Equinox. , dit que les Indiens de la Guiane appellent ainsi l'ara bleu et jaune, psit- tacus ararauna, Linn. (Ch.D.) KARAROUIMA. {Ornith.) Les naturels de la Guiane ap- pellent ainsi les toucans, ramphastos , Linn. (Ch.D.) KARASIjE {Bot.) , nom arabe du cerisier, suivant Forskal. (J.) KARAS-MUGGL (Tîoi.) Voyez Jenbaku. (J.) KARASS {Ichthyol.) , un des noms allemands du Carassin cjprinus carassius. Voyez ce mot. (H. C.) KARASUNO-SENL {Bot.) Voyez Kai. (J.) KARA-TADE, TAKA-TADE. {Bot.) La clématite du Japon y est ainsi nommée. (J.) KARATAS {Bot.), nom américain, adopté comme géné- rique par Plumier, pour désigner la plante dénommée posté- rieurement hromelia Icaratus par Linnaeus, et citronnier de terre par les colons des Antilles. (J.) KARA-TSJIRA {Bot.) , nom malabare d'un pourpier que Rhèede croit être peu différent du pourpier ordinaire. (J.) KARAUSCHE. {Iclithyol.) En Saxe, on appelle ainsi le Ca- RAS3IM, Cjprinus carassius. Voyez ce mot. (H. C.) KARAUSSE. {Ichthjol.) En Silésie , on donne ce nom au Carassin, cjprinus carassius. Voyez ce mot. (H. C.) KARAVAIKR ( Orraif/i. ) , nom de Fibis noir, tantalu niger, Lath. , sur les bords de l'Iaïk. (Ch. D.) KARAVA-PULLU {Bot.), nom malabare du cynosurus in dicus de Linnœus, qui est mainienant un eleusine. (J.) KARAVL\ {Bot.), nom arabe du carvi , selon Daléchamps (J.) KARAYSCHE. {Ichthjol.) Voyez Karass. (H. C.) KARCHOUM-EL-NAGEB. {Bot.) Voyez Gatba. (J.) KARE-KANDEL, KANDEQUE. {Bot.) L'arbre de ce nom 25. 356 KAR existant au Malabar, a des feuilles lisses, un peu épaisses, rapprochées au sommet des rameaux; les fleurs sont en bou- quets ou corymbes axillaires. Leur calice est à sept divisions. La corolle, admise par Adanson, paroît ne pas exister. La figure présente une gaîne intérieure très-courte, formée de la réunion de quatorze iilets, dont la moitié porte des petites anthères, l'autre moilié est stérile. L'ovaire libre, surmonté d'un style et d'un stigmate, devient une baie monosperme. Adanson, qui admettoit des pétales et un ovaire adhérent au calice, en faisoit un genre qu'il plaçoit à côté des myrtes. L'ovaire libre et les filets stériles le rapprocheroient davantage des saniydées. (J.) KARE-KEROLJ {Bot.) , nom de la vanille à gros fruits, dans la Guiane , suivant Barrère. ( J.) KARETA-TSJORI-VALLI. (Bot.) Nom malabare d'une plante de la famille des vinifères , que Bnrmann rapporte au vilis Irifolia, mais qui, n'ayant que quatre pétales et une seule graine, doit être plutôt un cissus. Les Brames la nomment dou-carberi-valli. (J.) KARETA-VALLI. {Bot.) Plante du Malabar, citée par Rhèede, qui est une espèce de cissus dans la famille des vini- fères. (J.) KARETELA {Bot.) , nom brame du coiypha umbraculifera , genre de palmier. (J.) KARETTA. {Erpétol.) Russela figuré, sous ce nom, la cou- leuvre galathée , de Daudin , jolie espèce de reptile ophidien , qui vit au Coromandel. (H. C.) KARETTA-AMEL-PODl. (jBoL) Voyez Ameli. (J.) KARGOS {Mamm.) , nom persan du lièvre , suivant ce que dit Buffon. (F. C.) KARI-BEPOU {Bot.) Voyez Karabou. (J.) KARL {Bot.) Voyez Katapa. (J.) KARIBOU {Mamm.), nom que quelques peuplades du nord de l'Amérique septentrionale donnent au renne de ces con- trées. (F. C.) KARIFFER. {Ornith.) Voyez Kneifer. (Ch. D.) KARII-KANDEL (Bof.) , nom malabare d'un palétuvier, rhizophora cjlindrica. ( J.) KÂRIIL. {Bot.) Nom malabare d'un grand arbre à feuilles KAR 357 dîgîtées, que Linnaeuscroyoitêtre son sterculiafœtida , en quoi il a été copié par plusieurs auteurs ; mais le stercuUa a un fruit composé de cinq capsules ordinairement coriaces, unilocu- laires et polyspermes. Le fruit du kariil, au contraire, est un seul brou de la forme et grosseur d'une petite prune conte- nant un noyau monosperme. Dès lors cet arbre ne peut être un sterculia, et on ne sait à quel genre le rapporter avec cer- titude. (J.) KARIM-GALLI (Bot.), nom donné, dans l'île de Ceilan, à un arbre que RottboU regardoit comme un plaqueminier, diospyros , mais qui, à raison de ses étamines nombreuses, doit être reporté à Vembryopteris de Gœrtner, genre voisin. (J.) KARIN , KARNI. (Bot.) Voyez Harin. ( J.) KARINBALAPALA {Bot.), nom brame du syaltia du Ma- labar, qui est le dillenia indica. (J.) KARINE. {Ornitli.) BufTon cite ce nom parmi ceux que l'on donne à la corneille corbine , corvus corone, Linn. (Ch.D.) KARIN-NIOTA. {Bot.) Cette plante de la côte Malabare, citée par Rhèede , paroît être la même que le niola de M. La- marck, nommée maudujta dans les manuscrits de Commerson. Elle doit être réunie au genre Samadera de Gœrtner, dans la nouvelle famille des ochnacées. Adanson la nomme lokandi. (J.) KARIN-POLA {Bot.), nom malabare, suivant Rhèede, d'une espèce de gouet de l'Inde, arum ovatum. (J.) KARIN-TAGERA. ( Bo^) Espèce de casse du Malabar, citée seulement par Rhèede. (J.) KARINTA-KALI. {Bot.) La plante, citée par Rhèede sous ce nom malabare , est le psjchotria herhacea de Linnaeus. (J.) KARINTH {Bot.), nom hébreu de l'origan, suivant Ment- zel. (J.) KARI-VILLANDl. {Bot.) Voyez Cari-villandi. (J.) KARIVI-VALLI. {Bot.) Voyez Gointi. (J.) KARI WELI-PANNA-MARAVARA. {Bot.) Rhèede figure sous ce nom malabare {Hort. Mal., 12, tab. 17), une fougère haute d'un pied environ , et qui croit sur les arbes. Cette plants 358 KAR se trouve non seulement sur la côte Malabare, mais encore a Java, àSumatra, etc. C'est ie poljpodium parasiticum , Linn., qui est une espèce à'aspidium pour Swartz, WiUdenow, etc. (Lem.) KARKAN (Bot.), nom hébreu du safran, suivant Ment- zel. (J.) KARKOLIX. {Ornilh.) L'oiseau auquel Gesner applique ce nom, corrompu du grec , est le coucou d'Europe, cuculus cano- rus, Linn. (Ch. D.) KARKSAUK. (Omith.) L'oiseau , que les Groenlandois nomment ainsi, est le coljmbus septentrionalis, Linn., le colym- bus lumme de Brunnich , et le petit plongeoh des mers du Nord, fie Buffon. [Cn. D.) KARMEN (BoL), nom arabe du chiendent, gramen, sui- vant Mentzel. (J.) KARMOUTH {Ichthyol.) , nom égyptien d'un poisson du Nil. Voyez Macroptéronote. (H. C.) KARMUTH. [IchtliYoL) Voyez Garamit. (H. C.) KAB.ODI. {Bot. ) Ce nom brame est donné au podava-lelengu du Malabar , suivant Rhèede , qui compare cette plante au cara du Brésil, mentionné par Pison et Marcgrave. Elle a le port d'un smilax ou d'un igname, une racine tubéreuse très-grosse , une tige sarmenteuse et épineuse, des feuilles alternes grandes, marquées de plusieurs nervures dans leur longueur. Les fleurs, portées sur de longs pédoncules axillaircs et uniflores, sont divi- sées en cinq à huit lobes longs , étroits, et extrêmement fran- gés à leur sommet. Il est probable que ces Heurs sont mâles; car l'auteur n'a point vu de fruit. Elles ont de la ressemblance avec celles de l'anguine, Irichosanthes , genre de cucurbitacées; ce qui peut faire présumer que cette plante appartient à la même famille. (J.) KAROPITLA. (Bot.) Ancien nom barbare du catananche , cité dans la table d'Adanson. (H. Cass.) KAROREPA (Bot.) , nom hongrois du navet, suivant Ment- zeL (J.) KAROU-BOKADAM. {Erpétol.) AGanjam, au Bengale, on appelle ainsi la couleuvre cerbère, qui est ïhyàrus rhyncops de M. Schneider. Nous avons décrit cette espèce, lora. XI , pag. 210 de ce Dictionnaire. (H. C) KAR 555 KARPATON. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des caprifoliées , de la diandrie monogynie de Linnaeus, qui a des rapports avec le Diervilla, offrant pour caractère essentiel: lin calice adhérent, à quatre dents; une corolle lubulée, à quatre découpures, en deux lèvres ; deux étamines , à deux lobes écartés ; un ovaire inférieur; un style placé sous la lèvre supérieure de la co- rolle; un stigmate simple; une capsule couronnée par le ca- lice (aune seule loge?), à quatre semences. Karpaton hasté; /varpafon?iasfa?(/r?i, Rafîn. freRob. F/. Ludoc, pag. 79. Arbrisseau découvert par Robin, à la Louisiane. Ses liges sont anguleuses, hautes d'environ trois pieds; les rameaux fastigiés, garnis de feuilles sessiles, opposées, oblongues, has- tées, glabres, acuminées , inégalement dentées vers leur base; les fleurs petites, axillaires, agglomérées, sessiles , verticillées. (POIR.) KARPFENBRUT. {Ichtliyol.) En Allemagne, on appelle ainsi les carpes de l'âge d'un an. Voyez Carpe. (H. C.^ KARPFEN HERING {IchUijol.) , nom que les Allemands donnent à la clupée apalike de M. de Lacépède. Voyez Méga- LOPE. (H. G.) KARPOU-OULOUNDOU {BoL),nom d'un haricot, p?iaseoZus max, dans la presqu'île de l'Inde, aux environs de Salem, sui- vant M. Leschenault. (J.) KARRAH-KULAK. (Mamm.) C'est le nom turc d'une espèce de chat, dont, par contraction on a fait Caracal. Voyez ce mot. (F. C.) KARRAK {Ichthj'ol.) , nom spécifique d'un Anarrhique, Voyez ce mot. ( H. C.) KARRATT. (Omith.) On appelle ainsi, à la Nouvelle- Hollande, le kakatoès banksien , psittacus Banksii , Lath. (Ch. D.) KARROCK. {Omith.) 1,'oîseau ainsi nommé dans la Nou- velle Galles du Sud , est le cassican karrock, cassicus cj'ano- leucus , Lath. (Ch.D.) KARRUWEY (^c/^i/^JoZ.), nom spécifique d'un ophicéphale; ce nom est tiré de la langue des Tamouls. Voyez Ophicéphale. (H.C.) KARSAUC. {Omith.) Voyez Kaarsaak. (Ch.D.) 56o KAR KARSCHE. (I chthy ol.) D dus la Dasse-Silésie , on donne ce nom au carassin. Voyez |CypftiN. (H. C.) ICARSTENITE. (Mm.) Le minéral résultant de la com- binaison de la chaux et de l'acide sulfurique dans la propor- tion de 40 à 60 , sans eau , n'a réellement pas de nom , car , chaux anlijdro-sulfatée est, comme on voit, une définition faite avec Tine expression négative que, certes, on n'eût pas employée si la connoissance de ce minéral eût précédé celle du gypse. (C'est lui qu'on eût appelé chaux sulfatée , et on auroit nommé le gypse chaux-hjdrosulfatée.) Or, si on veut être conséquent et l'aire une nomenclature réellement significative, il faudra en venir à ce changement, qui probablement ne sera pas le dernier si la science continue à faire des progrès. On a voulu donner un nom simple à cette substance, et on l'a nommée anhjdrite , muriacite, spath cubique, etc.; noms entraînant dessî- gnifications encore plus vagues etplus fausses. On ne pourra se tirer de ce véritable imbroglio qu'en donnant à celte espèce minérale un nomsimple et véritablement insignifiant. M. Freis- leben nous dit dans son ouvrage sur les schistes cuivreux, tom. 2, pag. 1 3? , que M. Haberli a proposé de donner le nom de harstenite à la chaux sulfatée sans eau , en cristaux dérivant du parallélipipède rectangle. Nous sommes disposés à admettre cette dénomination si aucune autre véritable espèce minérale n'a encore été dédiée au célèbre minéralogiste Karsten. (B.) KARSTIN ou OTRELITHE. {Min.) C'est tout ce qui est dit de cette substance dans une liste de minéraux non encore déterminés par Werner et insérée dans le Recueil intitulé Ausivahl, etc., de la Société minéralogique Wernerienne de Dresde, tom. 1, pag. 208. Peut-être en saurons-nous davan- tage lorsque nous en serons à la lettre O. Alors nous le dirons au mot Otrelithe. (B.) IvARTAM {Bot.) , nom arabe d'où dérive celui de Carthame. Voyez ce mot. (J.) KARUDSE. {Ichthjol.) En Danemarck, on appelle de ce nom le carassin. Voyez Carassin, cjprinus carassius. (H. C.) KARUKA. {Ornith.) Cette espèce de poule sultane est le porphyrion karuka, rallus phœnicurus de Gmelin, et porphyrio phœnicurus de M. Vieillot, qui cite comme synonyme le kalu herenaka de l'ile de Ceilan. (Cii.D.) KAS 36t KARUMB (Bot.), nom arabe du chou, selon Daléchamps. Il est nommé krumb par Forskal , et c'est de là probablement que dérive le nom cramhe , donné au chou marin. (J.) KARUT {IchthfoL) , nom d'un poisson des côtes de Tran^ quebar, que Bloch a fait rentrer dans son genre Johnius , et M. de Lacépéde dans celui des Labres. Voyez ces mots. (H.C.) KARUTZ. {Iclithyol.) En Westphalie , on appelle ainsi le Carassin, cyprinus carassius. Voyez ce mot. (H. C.) KARYA, (Bot.) Noix ou fruit du noyer en grec. (Desm.) KARYOKATACTES. (Ornith.) Gesner a formé cette déno- mination grecque pour l'appliquer au casse-noix, coryas ca- rjocatactes , Linn. (Ch.D.) KASAILO. [Bot,] Nom brame du ben-theca du Malabar, dont Adanson fait son genre Bcnteca qu'il place dans la troisième sec- tion de sa famille des airelles , en lui donnant , d'après Rhèede , pour caractères: un calice à cinq dents; une corolle monopétale , à cinq divisions; cinq étamines; un ovaire surmonté d'un style et un stigmate, devenant une baie à deuxloges polyspermes. Sco- poli et Necker adoptent le même genre et le même caractère qui ne sont point encore admis dans les ouvrages généraux plus modernes: ces mêmes auteurs le confondent avec Vamhelania d'Aublet qui paroît très-différent ( J. ) KASARKA. (Ornith.) Cet oiseau, qu'on nomme aussi kassark, et dont il est fait mention dans les découA^ertes faites en Russie par plusieurs voyageurs, tom. 6, pag. 877, et dans le 5.'' vol. in-y° des Voyages de Pallas, p. 421, est Vanas rutila de cet auteur, Vanas kasarka de Gmelin et deLatham, etVanser hasarka de M. Vieillot. (Ch. D.) KASBAS (Bot.) , un des noms arabes du pavot , suivant Avi- cenne cité par Mentzel. (J.) KASBIAKO, KONOKKO-JURI(5of.), noms japonois d'un lis, qui est le liliumjaponicum de M. Thunberg. ( J. ) KASCHAP ( Bof.), nom hébreu du prunier, suivant Ment- zel. (J.) KASCHOUÉ. (Ichthyol.) Voyez Kachoué et Mormvre. { H. C.) Kx\SÉOUANN. (Bot.) Adanson dit que les habitans du Sé- négal nomment ainsi le sphœranthus. (H. Cass.) 5^2 • KAS KASISTON {Bol.), nom arabe du glayeul , selon Dalè- champs. (J.) KASIWA. (Bot.) Voyez Fart. (J.) KASJAN. (Bot.) Kanneli-itti-kanni. (J.) KASJAVO-MARAN. (Bot.) Arbre du Malabar, sarani des Brames, qui, d'après la figure et la description de Rhèede, a les feuilles opposées, les fleurs en bouquets axillaires. Elles ont un calice à quatre dents; quatre pétales; huit étamines; un style; un stigmate; et l'ovaire qui paroît infère, devient une baie contenant un noyau monosperme. Si l'on suppose ce ca- ractère exact , cet arbre devroit appartenir aux myrtoïdes et prendre place près du mouriria et du memecylon. Il ne faut pas le confondre avec un autre hasjavo-maram qui est l'acajou. (J.) KASJMIRI {Ichthyol.) , un des noms arabes du Kasmira. Voyez ce mot. (H. C.) KASJO, KASJAVO-MARAM. {Bot.) Voyez Kapa-mava. (J.) KASJUO-KADSURA {Bot.), nom japonois de l'igname cul- tivé, dioscorea saliva , suivant M.Thunberg. ( J.) KASJUWA, KOKU {Bot.), noms du quercus dentala de M. Thunberg, au Japon. (J.) KASMIRA. {Ichthyol.) Forskal a décrit sous le nom de sciœnahasmira, un poisson de la mer Rouge, que M. de Lacépède a nommé labre kasmira, et que nous avons décrit sous la déno- mination de DiAcopE DU Bengale , tom. XIII, pag. i55 de ce Dictionnaire. (H. C.) KASNATIS. {Ornith.) On lit dans l'Histoire générale des Voyages, tom. 5, édit. in-4°, pag. SSy, que les ambassadeurs hollandois, Van Campen et Constantin Noble, firent à l'em- pereur de la Chine un présent composé , entre autres objets, de quatre œufs de hasnatis, et, pag. 56o, que cet empereur leur fit demander quels étoient les oiseaux qui produisoient ces œufs. La suite de la relation ne donne pas la réponse à cette question ; mais, comme il s'agissoitsans doute d'œufs extraor- dinaires, et que, dans la langue hoilandoise, le casoar se nomme kasuaris, on peut supposer quelque altération dans l'orthographe du mot kasnatis, ce qui en rendroit l'cxplicatiou fort simple. (Ch.D.) KAT 365 KAS-NO-KI. {Bot.) Un chêne, qucrcus gluuca de M.Thuu- berg, est ainsi nommé au Japon. (J. ) KASOURI {Bot.), nom brame du katou-indel des Malabares, elate sjl^estris , genre de palmier.( J.) KASPER. {Ornith.) Voyez Derkacz. (Ch. D.) KASSAB. {Bot.) Nom arabe donné, suivant Forskal, parles habitans de l'Yemen, au grand roseau, arundo donax (main- tenant Donax, genre distinct) , qui est nommé huz-haggni dans l'Egypte. C'est le çasaè deM.Delile. (J.) KASSARK. {Ornith.) Voyez Kasarka. (Ch. D.) KASSAS {Bot.), nom égyptien de l'euphorbe des Canaries, suivant Forskal. ( J.) KASSUDA{ Bot.) Voyez Kai. (J.) KASTOR. {Mamm.) Voyez Castor. (F. C) KASTREL. {Ornith.) L'oiseau dont le nom est ainsi écrit dans Gesner et dans Aldrovande, est la cresserelle , /aico tinnunculus , Linn. , que les Anglois appellent hestrel et kistrel. (Ch. d.) KATA. {Ornith.) Ce nom arabe, qui s'écrit aussi kattak, désigne le ganga , tetrao alchata, Linn., dont Kazwni fait mention dans ses Merveilles de la Nature, et sur lequel on trouve des particularités à la page 04 des extraits de cet ou- vrage, que M. Chézy a publiés en i8o5. (Ch. D.) KATABAMI. {Bot.) L'oxalide ordinaire, oxalisacetosella, est ainsi nommée au Japon, suivant M.Thunberg, de même que l'o- xalis corniculata nommé encore sasjo et simmogusa. (J.) KATABELLA. (Orrxii/i.) Voyez Henharrier. (Ch. D.) KATAF. {Bot.) Nom arabe d'un amjris qui est, pour cette raison, l'am^Tis fcafa/de Forskal. Il dit, d'après le récit de quel- ques arabes, que, dans la saison pluvieuse, cet arbre se tumé- fie beaucoup , et qu'on en extrait alors une poussière rouge et très-odorante que les femmes répandent sur leur tête. Forskal parle encore d une autre espèce, amjris kafal, que les gens du pays regardent comme la même que la précédente, mais dans un âge plus avancé. Il pense cependant qu'elle est différente : le bois du kataf est blanc, celui du kafal est rouge et son tronc plus élevé. Tous deux sont balsamiques et très-odoran.«. Le bois du kafal est l'objet d'un grand commerce; on le transporte dans l'Egypte ou l'on impreigne de sa fumée les vases de terre , des- 364 KAT linés à conserver l'eau, pour que cette eau y contracte une saveur que cette nation aime à y trouver. On tire aussi de cet arbre une gomme purgative. (J. ) KATAM ( Bot. ) , nom arabe d'un buis , buxus dioica de Forskal. ( J. ) KATAPA, (Bot.) Cet arbre du Malabar, nommé hari par les Brames, suivant Rhèede, est le même dont Commerson , dans ses manuscrits, fait son genre Tuhanthera, qui paroît devoir se confondre dans la famille desrhamnées, avec le cean-o/ht/s asia- ticiis àe Linnœus, ainsi que le ceanothus macrocarpus de Cava- uilles. Il ne faut point confondre avec cet arbre le catappa de Rumph , lerminalia catappa, qui appartient aux myrobolanées. (J.) KATAPPING. {Bot,) M. Marsdcn, dans son Voyage à Sumatra, parle d'un arbre de ce nom, dont l'écorce est employée pour teindre les étoffes en noir. Le même emploi est indiqué par Rumph , pour son catappa qu'on peut croire être le même vé- gétal. Le katoopong de la même île est un arbrisseau qui a le port d'une ortie et le fruit d'une ronce ; c'est peut-être Vur- lica baccifera, ou une espèce voisine. ( J.) KATARODU, KATARODUWtEL (Bot.), noms d'une cli- lore, clitoria ternatea, à Ceilan. (J.) KATAS. (Bot.) Voyez Catas. ( J.) KATEALHENER. (Bot.) C'est le même que le Chete-alha- MAR. Voyez ce mot. (J.) KATEPINAKE (Bot.) Voyez Kadali. (J.) KATHAAN (Ornith.), nom allemand , suivant Gesner, de la huppe, iipupaepops, Linn. (Cii. D.) KATHARALH (Bot.), nom de Vheliotropium undulatum, au Sénégal, cité dans un herbier de ce pays. (J.) KATHUKARAMBA. (Bot.) L'arbre désigné, sous ce nom par Hermann , sous celui d''acacia par Eurmann, de nilica- mflram par Rhèede , reporté au phjllanthiis par Linnœns, est maintenant le genre Emblica , dont le fruit est le mirobolan emblique des pharmaciens. (J.) KATHUKARANDA. (Bot.) Voyez Cohomba. (J.) KATHUKAROHITI, TSIE-MULLl (Bot.), noms du harleria prionitis à Ceilan, suivant Hermann et Linna'us. (J.) KAÏHUTAMPALA. {Bot.) Ce nom est cité par Hermann, KAT 365 pour deux plantes amarantacées de Ceilan , l'amarante épi- neuse et la célosie nodiflorc. Celle-ci est encore nommée hu- mathja. (J.) KATHYEH (Ornitli.) , nom arabe de l'aigle de Thèbcs, a^ui/a heliaca, de M. Savigny , Syst. des Oiseaux d'Egypte, p. 22. (Ch. D.) KATIAM. ( Bot.) Marsden , dans son Voyage à Sumatra, parle d'un arbrisseau nommé ainsi par lesliabitans de INIoosée, et timhoo ahkar par les Malais, lequel donne une teinture noire quand on le fait bouillir dans l'eau. (J.) KATJANG-BALY (Bot.), nom malais, suivant Rumph, du cajan, cjlisus cajan de Linnœus, cajan d'Adanson, cajanus de M. Decandolle. Le katjang-hitsjil est le phaseolus radiatus ; le hatsjang-lauth est le phaseolus marinus; le hatj an g poeli elle kal- jangdjanlan sont deux autres haricots ou dolics moins connus. (J.) KATJE-PIRING. (Bot.) A Java, on nomme ainsi Vechites fr(/ida , suivant Burmann. (J.) KATLA ÏUTTA. (Erpctol.) Russel a figuré sous ce nom indien une couleuvre du Vizagapatam. C'est la couleuvre rus- sélie de Daudin. Elle est décrite, tom. XI, pag. 196 de ce Dictionnaire. (H. C.) KATONG-GING. (Bot.) Voyez Foulilacra. (J.) KATO-0-00. {Ornith.) Voyez Koato-o-oo. (Ch. D.) KATOU-BELOEREN. {Bot.) Linnœus cite cette plante du Malabar, pour son liibiscus vitifolius. (J.) KATOU-ADAMBOE. {Bot.) L'arbre ainsi nommé au Mala- bar, suivant Rhèede, est une espèce du genre Munchausiu , de la famille des lythraircs. ( J.) KATOU-ALOJ {Bot.), nom malabare du ficus indica. (J.) KATOU-CONNA {Bot.) , nom malabare du mimosa higemina de Linnœus. (J.) KATOU-INDEL {Bot.) , nom malabare de Velate sylvestris, genre de la famille des palmiers. (J. ) KATOU-INSCHI-KUA {Bot.), nom malabare du zerumbet, amomum zerumbet. (J. ) KATOU-KADALI {Bot.) , nom malabare du melastoma as- pera. ( J.) 566 KAT KATOU-KARL'A {Bot,), nom inalabare du cannellier, laiiru% einnamonum. (J.) KATOU, KATTU,KAÏU. {Bot.) VHortus Malabaricus de Rhèede contient un assez grand nombre de plantes très-diffé- rentes les unes des autres , qui ont l'un de ces pronoms adjectifs servant à les distinguer d'autres qui portent les mêmes noms, et exprimant probablement une espèce sauvage ou presque semblable. Quelques unes sont déjà citées précédemment avec le pronom cattu qui signifie peut-être la même chose. Plusieurs de ces plantes, décrites imparfaitement, mais assez bien gra- vées, out pu être rapportées à des genres connus; d'autres sont encore indéterminées. Pour faciliter les recherches de ceux qui veulent étudier les plantes du Malabar, nous citons dans ce recueil toutes celles qui ont été notifiées par divers au- teurs, et c'est pour remplir ce but, que nous plaçons ici, de la manière la plus abrégée, la série de colles que Rhèede a désignées par ces pronoms, et dont on peut déterminer l'es- pèce ou le genre. (J.) KATOU-MAIL-CLOU {Bot.), nom malabare ànvitexlatifolia de M. Lamarck. (J.) KATOU-NAREGAN. {Bot.) Cet arbre du Malabar a été placé par Adanson dans sa famille des onagres , et paroi t tenir le milieu entre cette famille et les myrtées. (J.) KATOU-PALA. {Bot.) Cet arbrisseau du Malabar paroît être une espèce de goyavier. (J.) KAïOU-PATSJOTTl. ( Bot.) C'est, suivant Burmann, une variété du croton castaneifolium . (J.) KATOU-PULCOLLI. {Bot.) Cette plante du Malabar a le port d'une fabagelle , zygophjUum. (J.) KATOUR. {Ichthjol.) En Yakout , on donne ce nom à l'esturgeon ordinaire , acipenser sfurio. Voyeï Esturgeon. (H.C.) KATOU-TANDALE-COTTI (fîof.), nom malabare du cro- tolaria juncea. (J.) KATOU-THEKA {Bot.), nom malabare cité par Rhèede, d'un arbre qui paroît avoir de l'affinité avec le psychotria ou avec le rutidea dans la famille des rubiacées. (J.) KATOU-TSJAMSOU. {Bot.) Espèce de jambosier du Ma- labar. (J.) KAT 367 KATOU-TSJOLAM. {Bot.) C'est le zizania lerrcslris de Lin- «œus, qui a peut-être plus d'affinité avec un scleria. (J.) KATOUVOUA. {Ornith.) L'oiseau que les naturels de la applique ce nom, qui s'écrit aussi katraka , est le parraqua , phasianus paraqua^ Lath., dont iMerrem a formé \e ^eave Ortalida. (Ch.D.) KATSIIL-ivELENGU {Bot.), nom nialabaie du dioscorea atata , espèce d'iguame. (J.) KATSJOU-PANEL (ZJot.) , petit arbre du Malabar qui pa- roit appartenir à la famille des anonécs. (J. ) KATSJULA-KELENGU {Bot.), nom malabare , cité par Rhèede et adopté par Adanson , du kœmpferia galanga. (J.) K ATT AK. (OrmU.) Voyez Kata. (Ch. D. ) KATTENTOT. (fc/if/ijo/.) Voyez Brassem dans le Supplément du cinquième volume de ce Dictionnaire. ( H. C.) KATTOUCOLÏ. {Ornith.) Le P. Paulin dit, tom, i , p. 421 d'antimoine qui n'a pas été dissous. Chaque fois on ajoute la même quantité d'eau et un quart de moins delà liqueur de nitre fixé par les charbons. On recueille le kermès obtenu des trois opérations , on le lave avec de l'eau pure, et on le fait sécher doucement. En 1734, Geoffroi donna un moyen économique de faire la même préparation. Pour cela on fait fondre 2 parties de sulfure d'antimoine avec 1 partie de sous-carbonate de potasse; on réduit la matière en, poudre lorsqu'elle est encore chaude,- on la fait bouillir pendant deux heures dans l'eau, puis on filtre la liqueur, ci on la reçoit dans une autre portion d'eau bouillante. Par le refroidissement le kermès se dépose. ■ Le procédé de Cluzel, moins économique que Icsprécédens, leur est préférable, toutes les fois qu'on désire avoir un produit constant dans ses propriétés, et à l'état le plus pur possible. 11 consiste à mettre dans une chaudière de fonte 1 partie de sulfure d'antimoine réduit en poudre fine ; 22 parties et demie de sous -carbonate de soude cristallisée, et 260 parties d'eau qu'on a préalablement privée d'air par l'ébullition ; à faire bouillir le liquide pendant une demi- heure ; à le filtrer bouillant, et à recevoir le liquide filtré dans des terrines qu'on a échauffées , et qu'on laisse ensuite refroidir lentement après les avoir couvertes. Par le refroidis- sement le kermès se dépose-, vingt-quatre heures après la filtration , on le jette sur un- filtre de papier , on le lave ave« 594 KER de l'eau bouillie, en évitanf, autant que possible, le contact de l'air. On le fait sécher à 26 degrés, et on le renferme dans des vases opaques. Dans l'incertitude où nous sommes de la vraie composition du kermès, nous nous garderons bien de donner une théorie de sa formation ; nous nous bornerons à dire que quand on fait bouillir une eaualcalisée par la potasse ou par la soude sur du sulfure d'antimoine, il y a une décomposition d'eau qui donne naissance à de l'oxide d'antimoine et à de l'acide hydro- sulfurique ; que ces deux composés sont dissous; que , par le re- froidissement, le liquide alcalin abandonne du kermès, et qu'il retient en dissolution du sous-hydrosulfate de potasse, plus ou moins sulfuré, et de l'oxide d'antimoine qui est vraisem- blablement uni à une portion d'acide hydrosulfurique. Lors- qu'on verse dans cette dissolution un acide foible, tel que le sulfurique ou l'hydrochlorique, qui n'a pas d'ailleurs la propriété de décomposer l'acide hydrosulfurique , on ob- tient un précipité jaune-orangé de soufre doré; et il y a un dégagement de gaz hydrosulfurique. Le soufre doré doit contenir de l'oxide d'antimoine , de l'acide hydrosulfu- rique et du soufre. Et c'est en effet ce que l'analyse dé- montre; car, en le traitant par l'acide hydrochlorique , on obtient de l'acide hydrosulfurique, de l'oxide de la poudre d'algaroth, et une quantité de soufre qui s'est élevée, d'après les expériences de M. Thénard, jusqu'à 12 pour 100 de soufre doré. D'après les circonstances de la production du soufre doré qui peuvent être très -différentes par rapport au moins à la proportion des corps qui se trouvent dans les eaux-mères du kermès, il est permis de croire que, s'il existe un composé défini différent du kermès, auquel il con- vient de donner le nom de soufre doré, ce composé n'a point encore été assez bien isolé des corps susceptibles de lui être mélangés pour en admettre l'existence; car, d'après ce qu'on sait des substances auxquelles on a donné le nom de soufre doré, il n'est pas plus absurde de les regarder comme desimpies mélanges, 1° de kermès et d'oxide d'antimoine, 2''de kermès, de soufre et d'oxide, 3" d'hydrosulfate d'antimoine neutre et d'oxide,que de les considérer comme des combinaisons, i°de kermès avec un excès de base ; 2" de kermès avec un excès de l KER 395 soufre; 3" de kermès avec un excès de soufre et de base (i). (Ch.) KERMÈS NATIF. (Mm.) On a quelquefois donne ce nom à l'antimoine mordoré , décrit sous le nom d'ANTiMOiNE hydro- sulfure. Voyez ce mot. (B.) KERMÈS ou CHERMÈS. {Entom.) Genre d'insectes hémip- tères, de la famille des phjtadelges ou plantisuges , qui com- prend des insectes à ailes semblables entre elles, transpa- rentes, non croisées-, dont le bec paroît naître du cou, et qui n'ont que deux articles aux tarses. Ce nom de chermès a été donné d'abord indifféremment à plusieurs espèces de cochenilles et d'insectes du genre dont nous allons parler ; mais ici le nom est plus circonscrit , comme nous allons l'indiquer en comparant ces insectes avec ceux des genres les plus voisins, comme les cochenilles, les pucerons, et les psylles. Dans les kermès, les antennes sont grosses à la base et semblent faire partie du front, tandis que, dans les trois autres genres, les antennes sont en fil; de plus, les cochenilles et les pucerons ne sont pas doués de la faculté de sauter comme les kermès; en outre, si les psylles, ainsi que leur nom l'indique, sont organisés de manière à produire cette sorte de mouve- ment, ils offrent d'autres caractères, tels qu'un front comme fendu, et, autour du corps, une matière floconneuse qui en exsude et qui fournit tantôt une humeur grasse et résineuse , tantôt un suc douceâtre et miellé. Les mœurs des kermès sont d'ailleurs à peu près les mêmes que celles des Cochenilles. (Voyez ce mot.) Les mâles seuls ont des ailes ; les femelles sont aptères et ressemblent à des excrois- sances monstrueuses fixées sur les écorces des branches et des racines; aussi les a-t-on désignés sous le nom de gallinsectes. Les anneaux qui forment l'abdomen, d'abord distincts avant la fécondation , s'écartent ensuite par le développement des œufs; ils se confondent en une seule masse arrondie, à la (1) On n'a pas examiné avec assez d'attention, i.° si le précipité obtenu , en faisant passer de l'acide liydrosulfurique dans l'émétique, ne seroit pas un sulfure hydraté, plutôt qu'un hydrosulfate; 2.° si le kermès ne se- roit pas lui-même un sulfure d'antimoine uni à un oxide plus oxigéné que la base de la poudre d'algaroth et à de Feau. 39^ KER surface de laquelle il est impossible de discerner même les restes des articulations. Ces femelles ne sont ayiles que dans le très -jeune âge ; elles ressemblent alors à de petits cloportes qui n'auroient que six pattes; mais quand une fois elles sont fécondées, elles se fixent sur les végétaux, et elles périssent sans pondre, ou en dépo- sant leurs œufs sons leur peau qui se dessèche, et qui devient ainsi un toit protecteur pour les jeunes larves qui doivent ea provenir. On voit que ce sont là tout-à-fait les mœurs des co- chenilles. Malgré les belles observations de Réaumur sur les gallin- sectes, l'histoire des kermès n'est pas encore parfaitement connue, et elle sollicite de nouvelles recherches. Les principales espèces de ce genre sont les suivantes : 1.° Le Kermès du pêches ; Kermès persica. Réaumur l'a décrit et figuré dans le tome IV.* de ses Mé- moires, pi. 1, fig. 1 et 2. Le mâle est rouge-, ses ailes transparentes, plus longues que le corps, sont bordées de rouge; la femelle est oblongue, très- bombée et d'une couleur brune. 2.° Le Kermès de l'ilex : Kermès ilicis, coccus, n." 7 de Fabri- cius, et aussi figuré par Réaumur, à la planche 5 du tom. IV. Il est connu en Provence et dans les parties de l'Espagne où croît celte espèce de chêne. La femelle a le corps arrondi, de couleur rouge, couvert d'une espèce de glauque ou de pous- sière blanche. On en fait la récolte pour s'en servir en tein- ture; elle donne une couleur rouge, analogue à celle de la garance; afin d'exalter cette couleur, on fait périr l'insecte dans le vinaigre , avant de le faire sécher. 3." Le Kermès paxaché; Kermès varicgatiis. Geoffroy l'a dé- crit, ou du moins la femelle qui se trouve sur notre chêne, quercus rohur. Elle est grosse comme un pois chiche ; sa cou- leur est d'un jaune brun, avec des points et des lignes brunes. La plupart des espèces ne sont indiquées que sous le nom des arbres sur lesquels on les a observées, tels que le figuier, l'érable, le frêne, le saule, l'aune, le bouleau, le hêtre, le buis, le sorbier, le sapin , le poirier, l'orme, etc. D'autres se développent sur les plantes herbacées, l'ortie , le céraste, 'a persicaire. 1rs graminées, les euphorbes, etc. etc. ( C. D. ) IvER 39- KERNBEISSER (Omffh.) , nom allemand du gros-bec, io.ria coccothraii.Hex , Liiin., qu'on appelle en Hollande, kern- hyter. (Ch.D.) KERNBYTER. (Ormth.) Voyez KERNBF.!Ssr.R. (Ch. D.) KERNEKUNGOJIJK. {Ornilh.) Ce nom et celui de ](ernek. sarsuh désignent, au Groenland, le petit guilleuiot noir, coljin- hus grjile, Linn. (Ch. D.) KEKNELL. (Oniith.) Voyez Kerkb. (Ch. D.) KERNERA. {Bot.) Willdenovv donne ce nom au genre que M. DecandoUe a nommé caulinia. Voyez Caulinie , vol. 7, pog. 286. (L. D.) KERNERIA. (Bo^) Mocnch fait, sous ce nom, un genre du hidens pilosa, qu'il distingue par l'existence de deux ou trois demi-fleurons neutres. C'est le même genre que le ceratoce- phalus de M. Richard. (Voyez ci-après). Il existe un autre kernera deTVIédicus. qui estlemyagrum saxatilede Linnœus, et qu'il caractérise par les courtes élamines arquées et courbées sur l'ovaire. M. Persoon en fait un camelina, et M. DecandoUe un cochlearia. (J.) KERNERIE , Xerncn'fl. (Bot.) [Coiymbifères, Juss. =Sjagé^ nésie polygamie frustrance, Linn.] C'est un sous-genre, faisant partie du genre Bidens , qui appartient à l'ordre dessyjianthé- rées, à notre tribu naturelle des hélianthées, et à la section lies héiianthécs-coréopsidées. Voici ses caractères, tels que nous les avons observés sur des individus vivans du bidens pi- Insa et du bidens serrulata, cultivés au Jardin du Roi. Calathide radiée : disque multiOore, régulariflore , andro- gynidore: couronne unisériée, liguliflore, neulriflore. Péri- cline double : l'extérieur involucriforme, égal ou supérieur à l'intérieur, formé de cinq à sept squames bractéiformes, nnisériées, étalées, foliacées, linéaires ou oblongues-spatu- lées : l'intérieur, ou vrai péricline , à peu prés égal aux fleurs du disque, formé desquames unisériées , égales, appliquées, sublancéolées, presque membraneuses. Clinanthe planiuscule pendant la fleuraison; pourvu de squamelles à peu près égales aux fleurs , oblongues ou linéaires, membraneuses. Ovaires du disque longs, étroits, subtétragones ; aigrette composée de deux, trois ou quatre squamellules triquétres, barbellées à rebours, c'est-à-dire, munies de barbe^lcs dirigées de haut eu SyS KER bas. Fleurs delà couronne composées d'un faux ovaire stérile, demi-avorté , et d'une corolle à languette large. Kernérie douteuse : Kerneria dubia ; Kerneria tetragona , Mœnch, Melhodus, pag. ôgô; Ceratocephalus pilosus, Richard, Catal. du Jard. médic, pag. 91; Bidens pilosa , Linn., Spec. Plant., édit. 3.", pag. 1166. Cette plante américaine est her- bacée, à racine annuelle, fibreuse; sa tige, haute de trois pieds, est rameuse, genouillée, dichotome supérieurement, tétragone, profondément cannelée sur deux côtés opposés; les feuilles sont opposées , pétiolées , pennées, à cinq ou trois fo- lioles ovaieî-lancéolées, acuminées, dentées en scie, glabres; les pétioles et les nœuds de la tige sont très-garnis de poils; les calathides, composées d'un disque jaune et d'une couronne blanchâtre, sont larges de cinq lignes, et portées par des pé- doncules terminaux, un peu poilus. Nous avons observé, pendant plusieurs années, des indivi- dus vivans de cette espèce , cultivés au Jardin du Roi , et nous avons remarqué que leurs calathidesétoientleplus souvent in- couronnées, rarement radiées. Dans ce dernier cas , la cou- ronne étoit composée de cinq à sept fleurs, dont la corolle avoit le tube court, et la languette courte, large, orbiculaire, trideiitée au sommet, multinervéc, à nervures jaunâtres. Le clinanthe un peu concave pendant la fleuraison, devenoit con- vexe à l'époque de la maturité des fruits, et le péricline se ren- versoit comme dans le pissenlit. Les ovaires s'alongeoientbeau- coup et inégalement, après la fleuraison, les intérieurs deve- nant graduellement plus longs que les extérieurs, et s'étrécis- sant un peu supérieurement en un col qui porte l'aigrette , et dans lequel la graine ne se prolonge point. Les fruits mûrs di- vergeoient de manière à former un ensemble globuleux. Kernérie a couronne blanche : Kerneria leucantha; Coreopsis leucantha, Linn.; Bidens leucantha, W'illd. ; Kunth. Plante de l'Amérique méridionale, herbacée, annuelle, haute de trois ou quatre pieds, à tige dressée, rameuse, tétragone , sillon- née, poilue sur les angles; feuilles opposées, longuement pé- tiolées, longues de six à huit pouces, pennées, à cinq ou trois folioles pétiolées , ovales , étrécies à la base , aiguës au sommet , dentées , ciliées , parsemées de poils , longues d'au moins deux pouces et demi • calathides grandes comme celles de Vantheims KER 399 ttrvensis, terminales, longuement pédonculées , dressées, à disque jaune et à couronne blanchâtre; péricline extérieur de huit bractées vertes, spatulées, ciliées, étalées; péricline in- térieur un peu plus court; squamelles du clinanthe deux fois plus courtes que les frulis qui sont longs de près d'un demi- pouce, linéaires, tétragones, un peu obcomprimés , surmon- tés d'une aigrette de deux ou quatre squamellules à peu près égales, dressées, barbellées à rebours, beaucoup plus courtes que le fruit. Kernkriea FEuirxES de RONCE: KemeriaruhifoUa ; Bidensrubifo- lia, Kunth , Noif. Gen. et Spec. plant., tom. IV, pag. 237 (édif- in-4°.), tab. 38 1. Plante glabre, vivace , ou peut-être même ligneuse, de l'Amérique méridionale, à tige tétragone , sil- lonnée-, feuilles opposées, pétiolées, les supérieures simples , les autres composées de trois folioles ovales, aiguës, dentées en scie, un peu coriaces, vertes et luisantes en dessus, pâles en dessous, la terminale pétiolée , longue de deux pouces, acuminée , les latérales presque sessiles , longues de dix lignes ; calathides grandes comme celles du chrysanlhemum leucanthe- mum, terminales, corymbées, pédonculées, dressées, à disque et couronne jaunes; celle-ci composée d'environ sept fleurs, à tube court, à languette oblongue, un peu Iridentée, multi- nervée, plane, étalée, longue de six ou sept lignes -, péricline extérieur de dix folioles linéaires, étalées; l'intérieur à peine plus court, un peu coloré ; fruits linéaires, tétragones, un peti obcomprimés, longs de cinq lignes, à aigrettes de deux squa- mellules barbellées à rebours. Kernérie faux-hélianthe : Kerneria heliantJioides; Bidens he- lianthoides , Kunth , JVot'. Gen. et Spec. Plant. , tom. IV, pag. 200 (édit. in-4°). C'est une plante herbacée, glabre , haute de trois ou quatre pieds , à racine fibreuse , annuelle ; sa tige est dres- sée, rameuse, subcylindrique, striée; les feuilles sont simples, opposées, presque sessiles, un peu connées à la base, longues de trois pouces , larges de cinq lignes, étroitement lancéolées , acuminées , dentées en scie; les calathides, grandes comme celles du chrjsanthemum leucanlhemum , sont terminales et axil- laires , longuement pédonculées, dressées; leur disque est composé de fleurs nombreuses à corolle jaune, et leur cou- ronne d'environ huit fleurs de la même couleur, à tube court. 400 REfi à languette ohloiigiac, bi-tridentée , muhiiiervée , plane, éta- lée , longue de dix lignes ; iinvolucre , ou le péricline exté- rieur , un peu plus court que linlérieur , est composé de huit folioles oblongues, étalées: le péricline intérieur, ou vrai pé- ricline, est composé de huit ou dix squames colorées; le cli- nanthe porte des squamelles membraneuses, à peu prés égales aux fleurs; les ovaiiessont obcomprimés, cunéiformes, bordé» d'aiguillons renversés; leur aigrette consiste en deuxsquamel- lulcs égales, barbellécs à rebours. Cette plante a été trouvée par MM. de Humboldt et Bonpland , au Mexique, près la mon- ta"ne de Chapultepec, dans des lieux humides, où elle fleu- rissoit au mois de mai. Mœnch a proposé, en 179^ , le genre Kerneria, en lui attri- buant une seule espèce, le bidens pilosa de Linnaeus, qui lui a paru différer génériquement des autres bidens par la calathide radiée et la figure des fruits. Les caractères assignés par Mœnch à ce genre, ne permettroient guère d'y comprendre aucune autre espèce que celle qu'il a admise, et même quelques uns de ces caractères ne semblent exactement applicables qu'à cer- tains individus de l'espèce dont il s'agit. En comparant ensemble, dans le livre de Mœnch, les caractères du bidens et ceux du herneria, on reconnoit facilement que, pour distinguer les deux genres, ce botaniste a eu moins égard à la composition de la calathide incouronnée ou radiée, qu'à la forme des fruits. M. Richard a reproduit , après Mœnch , le même genre, sons le noui de ceratoccphalus , et nous croyons qu'il a eu principa- lement égard à la forme des fruits et à leur disposition diver- trente et globuleuse après la tleuraison. Trois ans avant Mœnch , Necker avoit divisé le genre Bidens en deux genres nommés Pluridens et Edwarsia, le premier caractérisé par les feuilles simples , le second par les feuilles composées. 11 est indubitable que ce botaniste ii'admettoit dans ces deux genres que les espèces à calathide incouronnée, et qu'il attribuoit au co- reopsison à Vacispermum, les espèces à calathide radiée. Presque tous les botanistes considèrent le bidens comme un genre à cala- thide ordinairement incouronnée, rarement radiée. Adanson , au contraire, considère le bidrns comme un genre à calathide ordinairement radiée, rarement incouronnée. M. Kurilh est du même avis, et il partage ce genre en deux sections : la prc- KEIl 4ot mière caractérisée par les feuilles indivises et les fruits com- priniés à aigrette de deux squamellules -, la seconde caracté- risée par les feuilles divisées et les fruits subtétragones. Cette distinction semble concorder tout à la fois, jusqu'à un certain point, avec la distribution générique de Mœnch et avec celle de Necker. Deux questions sont ici à résoudre : i." Le genre Bidens doit-il être divisé en plusieurs genres, ou en plusieurs sous- genres , ou en plusieurs sections? 2.° Les divisions du genre Bidens doivent-elles être fondées sur la composition de la ca- lathide, ou sur la forme des fruits, ou sur la structure des feuilles? Sur la première question, nous pensons que le genre Bidens est assez nombreux en espèces pour qu'il soit utile de le diviser : mais les caractères distinctifs qu'on peut employer pour cette division, nous semblent trop peu solides pour établir des genres proprement dits, en sorte qu'il faut, selon nous, se borner ici à faire des sous-genres. La seconde ques- tion est plus difficile, et ce n'est pas sans hésitation que nous donnons la préférence à la composition de la calathide. Nos motifs sont : 1.° que l'indivision des feuilles ou leur division en folioles ne peut jamais être considérée que comme un ca- ractère subsidiaire pour l'établissement des genres et des sous- genres, et qu'il nousparoit douteux que cette distinction soit toujours exactement concordante avec la forme des fruits , comme le croit M. Kunth; 2.° que la forme des fruits , dans le genre Bidens, est essentiellement la même pour toutes les es- pèces, quoique les dimensions soient diversifiées, en sorte qu'on- ne peut y trouver que des différences fort légères, et qui se confondent par des nuances très-difficiles à déterminer avec précision; 3.° que la calathide, selon qu'elle est incou- ronnée ou radiée, établit une différence très-manifeste au premier coup d'œil , et qui a toujours été considérée comme propre à distinguer des genres ou au moins des sous-genres, quoique dans plusieurs cas, comme dans celui-ci, cette dis- tinction soit sujette à quelques variations accidentelles. Mais nous avons déjà eu l'occasion de démontrer que tous les carac» lères génériques justement admis chez les synanlhérées peuvent offrir des anomalies ou variations analogues à celle dont il s'agit, ce qui ne doit pas empêcher de continuer à les a4« 26 4o2 KER admettre, à moins qu'on ue veuille réduire fouie la famille à un seul genre. Déterminé par ces considérations, nous divisons le genre Bidens en deux sous-genres : le premier, nommé Bidens, comprend les espèces à calathide incouronnée; le second, nommé Kerneria, comprend les espèces à calathide radiée, d'où il suit que notre herneria n'est pas le même que celui de Mœnch, quoique nous ayons conservé ce nom pour ne pas multiplier sans nécessité les dénominations génériques, dont on nous accuse de surcharger la nomenclature. Quant aux espèces dont la calathide est tantôt incouronnée , tantôt radiée, on doit les rapporter à l'un ou à l'autre sous- genre, selon leur état le plus habituel dans le lieu où elles végètent spontanément, ce qui est presque toujours, quoi qu'on en dise , très-facile à connoître. Chacun des deux sous-genres peut ensuite être subdivisé en sections fondées sur la forme des fruits ou sur celle des feuilles. A cet égard , nous pensons que les fruits, selon qu'ils se prolongent ou non, au-dessus de la graine, en un col vide intérieurement, fourniroient une distinction préférable à tout autre. Le sous-genre Kerneria, caractérisé comme nous le propo- sons, ne pourroit se confondre qu'avec le genre Cosmos; mais il diffère de celui-ci par les périclines, dont toutes les pièces sont parfaitement libres jusqu'à la base, au lieu d'être entre- greffées en cette partie. Le kerneria peut encore moins se confondre avec le coreopsis, dont l'aigrette, lorsqu'elle existe, n'est jamais barbellée à rebours. Nous attribuons au sous-genre Kerneria, toutes ou presque toutes les espèces de bidens décrites par M. Kunth , au nombre de vingt, ainsi que les bidens serrulata, Desf. , clirj- santhemoides , chinensis , sambucifolia , odorata , heterophjlla ; mais nous doutons encore si les bidens pilosa et bipinnata ne doivent pas être préférablement attribués à l'autre sous genre. Kerner, à qui Mœnch a dédié son genre 7'Cern.erm, est auteur d'une Flore de Stuttgard, et de plusieurs autres ouvrages sur la botanique. Willdenow a nommé plus récemment kernera un genre que MM. Decandolle et Persoon nomment caulinia, et qui paroît devoir conserver ce nom. (H. Cass.) KERMESEN. (Bot.) Voyez Acacaus. ( J.) KER 4o3 KERNETOK. {Ornith.)Ce nom groenlandois désigne, selon Fabrieius, a." 34, un état particulier du faîco rusticoLus^ Linn. (Ch. D.) KÉRONE, Kerona. (Entomoz.) Genre d'animaux extrême- ment petits, et ne pouvant être vus qu'au moyen de verres grossissans , établi par Muller parmi les vers infusoires, et que les zoologistes subséquens ont admis sans trop d'examen et rangé dans la dernière classe du règne animal. Il est cepen- dant évident qu'un assez grand nombre des kérones figurées par MuUerappartienneut à un ordre d'animaux beaucoup plus élevés, et très-probablement à celui qui devra renfermer les cypris et les entomostracés. On voit en effet que ce sont des animaux pairs, symétriques, pourvus d'appendices en nombre, et dans des dispositions variables, que Muller a désignés sous le nom de corne, quelquefois même assez parfaits pour que l'animal s'en serve à la marche. Ils sont donc tout-à-fait dans le cas des trichodes, dont ils ne différent très-probable- ment que fort peu, des furcocerques et de plusieurs autres genres d'infusoires qui devront être reportés plus haut. Quand on aura revisé ce groupe avec un peu d'attention, il est même probable qu'alors plusieurs espèces, placées dans des genres différens, devront être rapportées à la même , et qu'on trouvera, au contraire , des espèces du même genre qui devront être le type de petites subdivisions génériques. Mais, avant ces innovations, il faudroit renouveler les ob- servations de Muller, avec toutes les précautions que demande l'état actuel de la science , et surtout bien s'assurer si la plupart de ces prétendues espèces ne seroient pas des âges différens de la même ou de quelque autre espèce connue. Quoi qu'il en soit, toutes les espèces de kérones se rencontrent dans les eaux douces ou salées, mais ne naissent Jamais dans les infusoires. M. de Lamarckcoinprend, dans ce genre, leskéronesdel'auteur danois et ses himantopes, qui en effet diffèrent extrêmement peu. On peut définir ce genre ainsi : Corps symétrique, dé- priméou comprimé , extrêmement petit, transparent, pourvu de lèvres et d'appendices pairs en nombre, et dans une dispo- sition variable. Il contient dans Muller et dans l'Encyclopédie méthodique qui s'est bornée à le copier, une douzaine d'es- pèces décrites et figurées. 26. 404 KER La KÉRONE SÉBILE , Kerona liaustrum , ainsi que la Kérone SOUCOUPE, Kerona haiislellum , qui appartiennent très-probable- ment à la même espèce, ont le corps ovale, très-déprimé, bordé antérieurement de cils, et postérieurement d'espèces d'appen- dices assez prolongés. Les Kérones patelle, Kerona patella- crible , Kerona vannas; TOVLE, Kerona pullaster ; carrée , -Kerona Ijncasler ; masquée, Kerona hisfrio ; pustuleuse, Kerona pustiilosa, etc., ont le corps plus ou moins comprimé, peut-être compris entre deux espèces de valves, comme il paroît que cela a lieu pour la première espèce , et les appendices partagés en deux paquets , un antérieur et l'autre postérieur. La kérone patelle peut même marcher aussi bien qu'elle nage , probablement à la '^manière des cypris. Ces espèces font un groupe parti- culier. LesKÉRONES MOULE, Keronam^tilus ; chauve , Kerona calvitium; CypRis, Kerona cj'pris, en forment un autre qui est fort rappro- ché du précédent, mais dans lequel le corps est plus alongé et l'extrémité postérieure pourvue d'une paire d'appendices beau- coup plus longs que les autres. Elles sont probablement plus avancées en organisation. Quant aux Kérones LIÈVRE, Kerona lepus; et Kérone râteau, Keronarastellum, elles paroissent beaucoup plus simples que les autres; mais ont-elles été vues bien complètement? C'est, en général, une question que l'on peut faire pour beaucoup d'ob- servations microscopiques, et à laquelle cependant on songe généralement assez peu , tant il est plus aisé de croire que chercher à voir. (De B.) KEROWAN. (Ornith.) On appelle ainsi, en Egypte, le courlis commun, scolopax arcuata, Linn.{Cn. D.) KERPA {Bot.), nom malabare d'une plante graminée que Burmann rapportoit au panicum alopecuroides de Linnœus, et qui est son saccliarum spontaneum. (J.) KERRl-PATTÉE. [Erpétol.) Russel a figuré, sous ce nom, l'hydrophis à bandes noires de Daudin. Voyez Hydrophis. (H.C.) KERSANTON. (Mm.) C'est le nom qu'on donne en Bre- tagne, et notamment aux environs de Brest, cà une roche employée dans les parties des monumens gothiques les plus KES 4o5 délicates par les moulures et les sculptures dont elles sont ornées. On en fait peu d'usage actuellement. C'est une syénite noifàtre à petits grains, très-voisine des diabases d'une part, et des trappitès de l'autre. Elle renferme du quarz et un peu de mica. Il y en a deux variétés : l'une, à plus gros grains^ est aussi celle qui se rapproche le plus de la syénite, et l'autre, à pe- tits grains , est susceptible de prendre un assez beau poli. Suivant M. de Cambry, il y a une carrière de kersanton. gris à Kerfissice, non loin de Saint-Pol, et dans les landes de Plondaniel. On le trouve , suivant M. Bigot de Morogues , en morceaux roulés, sur le bord de la mer. (B.) KERSCH. {Ichthjol.) Suivant Forskal, c'est le nom arabe d'une des variétés du requin. Voyez Carcharias. (H. C.) KERSEBOOM. (Bot.) Les habitansde Curaçao, dans l'Amé- rique méridionale , nomment ainsi le tricliilia trifolia, suivant Jacquin. (J.) KERSENDIEF (Ornith.) , nom hollandois du loriot, oriolus galbula, Linn., que dans les environs de Cologne on appelle Kersenrife. (Ch. D.) KERSENE. (Bot.) Voyez Keisbne. (J.) KERUA, ALKAROA, KIKAION {Bot.), noms arabes du ricin ordinaire, suivant C. Bauhin. ( J. ) KERUAN (Tîo/.), nom arabe du ceruanade Forskal, qui est un buplithalmum de Vahl. (J.) KERYLOS {Ornith.), nom grec du martin-pêcheur, alcedo ispida, Linn., que, dans la même langue, on appelle aussi keyx. (Ch.D.) 'kES. {Bot.) Voyez Jeisoku. (J.) KESCHÉE. {Ichthjol.) Voyez Kescheré. (H. C.) KESCHERE {Ichthjol.) , nom arabe d'un centropome que nous avons décrit, tom. VII, pag. 5g4 de ce Dictionnaire. (H. C.) KESCH KUSCH {Ichthyol.) , un des noms arabes de l'athé- rine joel , atherina hepsetus. Voyez Athérine. (H.C.) KESCHTA {Bot.), nom arabe d'un corossolier, anoiia gla- bra, suivant Forskal. L'anona squainosa, est nommé qechtah, selonM. Delile. (J.) KESLIC. {Ichthjol.) Voyez KtKLiK. (H. C) /fo6 KES KESMESEN. {Bot. ) Voyez Acacaus. (J.) KESO. {Bot.) Voyez Kinfoqua. (J.) KESSUTH. {Bot.) Voyez Chasdth. (J.) KESTCHECKE, KESTCHEGI. {Ichlhjol.) En Hongrie, on désigne par ces noms l'esturgeon ordinaire, acipenser sturio. Voyez Esturgeon. (H. C.) KESUM. {Bot.) Voyez Gaissum. (J.) KETAT. {Bot.) Forskal indique ce nom arabe pour l'acacia du Sénégal. ( J. ) KETH. {Omilh.) Les nations sauvages de l'Amérique sep- tentrionale désignent en général par ce mot les canards, anas. (Ch. D.) KETI {Bot.), ancien nom de la conyze, cité dans la table d'Adanson. (H. Cass.) KETMIA. {Bot.) Ce nom que portoit, dans la Syrie, l'al- thaea des jardiniers, on althœa frutex de Clusius, avoit été adopté par Tournefort pour désigner le genre auquel appar- tient cet arbrisseau. Linnaeus lui a substitué le nom hibiscus, qui a prévalu. (J.) KETMIE, Hibiscus. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalécs , régulières, de la famille des malvacées , de la monadelphie polyandrie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un calice double, l'extérieur à plu- sieurs folioles étroites, l'intérieur à cinq divisions; cinq pé- tales adhérens au tube des étamines ; un ovaire supérieur, chargé d'un style filiforme , traversant le tube des étamines, divisé à son sommet en cinq filets terminés par des stigmates globuleux; le fruit consiste en une capsule à cinq loges, s'ouvrant en cinq valves, chaque loge renfermant une ou plusieurs semences. Ce genre renferme un très- grand nombre d'espèces, ])resque toutes d'une grande beauté, dignes de figurer dans nos parterres et nos bosquets, dont plusieurs font rornement, les unes en forme d'arbrisseaux, d'autres comme plantes vivaces et annuelles. Il en est aussi de très-intéressantes par leur emploi dans les arts, la médecine et l'économie domes- tique. Quoique quelques ketmies se soient naturalisées en Europe, il est très-probable qu'elles tirent toutes leur origine ^es contrées étrangères à l'Europe, tantdes Indes orientalesque KET 407 de l'Amérique : il est à regretter que ces belles fleurs soient de peu de durée; la plupart, se flétrissent en moins de vingt- quatre heures. A la vérité, d'autres leur succèdent, et comme leur nombre est souvent assez considérable , elles se montrent pendant une partie de la belle saison. Le nom cVhibiscus , ou plutôt d'hibiscos, désignoit, dit - on , chez les Grecs, une espèce de mauve en arbre. Pline en a fait l'application à d'autres plantes. (Voyez Hibiscus.) On prétend aussi que le nom kefmie, admis en François pour ce genre, vient de l'arabe. Nous allons exposer les espèces les plus intéressantes de ce beau genre , d'après des subdivisions établies pour en faciliter la recherche. ^ Capsules à loges monospermes. Keïmie DE Virginie : Hibiscus virginicus , Linn.; Jacq. , Icon, rar.y i.tab. 142; Pluken., Phyt. , tab. 6, fig. 4. Cette plante pousse, de ses racines blanches et fusiformes, plusieurs tiges droites, hautes d'environ cinq pieds, pubescentes, garnies de feuilles alternes, pétiolées, les inférieures en cœur, acumi- nées ; les supérieures lobées, presque hastées , légèrement cotonneuses, à doubles dentelures. Les fleurs sont grandes, belles, couleur de rose, en grappes terminales; les calices velus; la corolle presque de deux pouces de diamètre; la colonne des étamines inclinée ; la capsule hispide, à cinq loges monospermes. Cette plante a été découverte dans les marais salans de la Virginie : elle fleurit vers la fin de l'été. KeTiMIE HA8XÉE; Hibiscus hastatus , Cavan., Diss. bot., 3, tab. 5o , fig. 2. Cette espèce a ses tiges cannelées, cotonneuses, hautes d'environ deux pieds ; ses feuilles médiocrcuient pétio- lées , oblongues, étroites, hastées, dentelées en scie; les stipules courtes et capillaires; les fleurs axillaires, solitaires, portées sur de longs pédoncules; la corolle rougeâtre, de plus d'un pouce de diamètre; les pétales entiers; les capsules globuleuses, petites et tornenteuses. '^* Capsules à loges polyspermes ; tige chargée d^aspérités ou de piquans. Ketmie a feuilles de vigne: Hibiscus vitifolius , Linii. . Lamk. , III. gen. , tab. 684, fig. 2 j Cav. , Diss. , 3 . tub. 6B , fig, 2; 4o8 KET Katu-beloeren, Rhèede, Hort. Malab., G, tab. 46; Herm., Lugdi., tab. 28. Ses tiges sont herbacées, hautes de trois pieds, dures, cotonneuses, munies de quelques aspérités; les feuilles en cœur, à cinq angles, d'autres à trois lobes, velues, créneléesj; les stipules courtes et sétacées ; les pédoncules axillaires , uniflores, d'abord inclinés; les fleurs grandes, jaunes, d'un pourpfe noirâtre ou violet à leur moitié inférieure. Les capsules sont globuleuses, hispides, mucronées, garnies, du sommet à la base , de cinq ailes comprimées. Cette plante , cultivée au Jardin du Roi, est originaire des Indes orien- tales. Ketmie scabre : Hibiscus scaber , Lamk. , Encycl.; Hibiscus Jiculneus, Cavan., Diss., 3, tab. 5],fig. 2, non Linn. ; Hibiscus diversifolius , WiHd., Spec. Arbrisseau de l'Ile-de-France et de Ceilan, cultivé au Jardin du Roi. Il s'élève à la hauteur de quatre pieds et plus. Ses tiges et ses rameaux sont hérissés de piquans courts, souvent crochus, portés sur des verrues de couleur rouge. Les feuilles sont, ou en cœur à quatre ou cinq lobes, ou palmées à cinq découpures; les supérieures oblongues, lancéolées , un peu pileuses; les fleurs axillaires, presque sessiles; les calices hispides, très -velus; la corolle jaunâtre, teinte en pourpre à sa base. Ketmie a feuilles de chanvre : Hibiscus cannabinus , Linn.; Commel., Hor/., i,tab. 18 ;Ehrh., tab. 6, flg. 1; Cavan., Df^s., 3 , tab. 62 , fig. 1. Ses tiges sont hautes de cinq à six pieds, her- bacées, rameuses, parsemées de petites aspérités ; les feuilles inférieures ovales, presque en cœur ; les suivantes trifides, les supérieures palmées en cinq digitations lancéolées, aiguës, dentées en scie ; une glande sesslle sur la nervure dorsale de la digitation du milieu; lesstipulessubulées. Les fleurssout grandes, presque sessiles, axillaires, d'un jaune pâle, d'un pourpre foncé à leur base-, le calice extérieur glabre-, l'intérieur co- tonneux, Verruqueux, garni de piquans; la capsule velue, ovale, aiguë. Cette espèce croît dans les Indes et au Sénégal, On la cultive au Jardin du Roi. Son écorce fournit une filasse dont on se sert, dans son lieu natal, pour faire des cordes; ses feuilles remplacent l'oseille dans les potages. KeTiMie de Surate : Hj6j5gu5 suraiensis , Cavan., Diss., 3, tab. 55, fig. 1; Pluk., Almag., tab. 5, fig. 4;. Herba crinalium , KET 409 Rumph, Amboin., 4,tab. 16. Ses tiges soat garnies d'aiguillons crochus; ses feuilles presque en cœur, triangulaires ou à trois lobes, les supérieures digitées, chargées de poils et de piquaus sur leur nervure dorsale; les fleursjaunes. purpurinesdansleur fond, axillaires, pédonculées , solitaires-, leur calice intérieur hérissé de poils spinuliformes; les capsules velues. Cette espèce croît dans les Indes orientales. Ses feuilles ont une saveur acide, comme celles de Toseille. '*"''■''" Tige ligneuse, sans piquans ; calice extérieur monophj-lle. Ketmiea feuilles detilleul: Hibiscus liliaceus , Linn.; Lamk., Ill.gen., tab. 684, fig. i ; Cavan., Diss., 3, tab. 55, fig. i; Pariti seu talipariti, Rhèede, Hort.Malab., 1, tab. ;jo; Vluk.^Alinag. , tab. 178, fig. 5 ; NovcWa, Rumph , 2, tab. yS ; vulgairement Mahot et Baru. Grand arbrisseau des Indes , de douze à quinze pieds , dont l'écorce se détache aussi facilement que celle du tilleul. On en fabrique, dans les Indes, des cordes dont on fait usage sur les vaisseaux. Ses rameaux sont légère- ment cotonneux, ses feuilles en cœur, arrondies, acuminées, un peu crénelées, pubescentes en dessous; lesstipules grandes, ovales, amplexicaules , caduques; les pédoncules axillaires et terminaux, simples ou divisés; les fleurs assez grandes, campa- nulées, jaunâtres, avec le fond d'un pourpre brun; leur calice extérieur d'une seule pièce, et à dix dents en son bord; l'in- térieur plus long, à cinq divisions lancéolées; les capsules co- tonneuses, à peu près de la grandeur du calice. On cultive cette plante au Jardin du Roi. Ketmie a trois pointes : Hibiscus tricuspis , Cavan. , Diss., 3 , tab. 55, fig. u ; Hibiscus hastalus , Linn. fils,S«pp., 3 10. Cette es- pèce a été découverte dans l'île d'Otahiti-, elle a beaucoup de rapports avec la précédente. Elle s'en distingue par ses feuilles partagées, la plupart, en trois lobes alongés , aigus, un peu crénelés ; les feuilles supérieures simples ; les stipules très-grandcs; les fleurs axillaires, pédonculées , disposées en grappe terminale, peu garnie; les calices comme dans l'espèce précédente. 4io KET ***'^ Tige ligneuse, sans aiguillons; calice extérieur polyphylle ^ l'intérieur hémisphérique. Ketmie a feuilles de peuplier: Hibiscus populneus , Linn. ; Cavan., Diss., 3, tab. 56, fig. i ; Bupariti, Rhèede, Malab., i , tab. 2Cf;No^ella littorea, Rumph, Amb., 2, tab. 74; Malwaifiscus populneus, Gaertn., defruct., tab. i35; Thespezia^ Corréa, Ann. Mus., 9, pag. 290, tab. 26, fig. 1 ; vulgairement Polché , Soli- MOERi. Bel arbre des Indes, d'une grandeur médiocre , dont les feuilles sont toujours vertes, glabres, entières, en cœur, arrondies, acuminées ; les fleurs grandes, cainpanulées, d'a- bord jaunâtres avec le fond pourpre, puis entièrement pour- prées; le-s pétales striés, arrondis au sommet, un peu arqués; le calice extérieur à trois folioles linéaires, très-caduques; l'intérieur urcéolé, semblable à la cupule d'un gland, à cinq dents peu apparentes. Le fruit, d'après M. Corréa, est une capsule charnue, globuleuse, omblliquée et mucronée au sommet, revêtue d'une écorce épaisse, coriace, divisée inté- rieurement en cinq loges, chacune d'elles partagée par une cloison mince, membraneuse; cinq autres cloisons alternes qu'on ne distingue qu'à la base du fruit. Dans chaque loge, quatre semences ovales , couvertes d'un duvet jaunâtre et soyeux; l'embryon horizontal; les cotylédons foliacés; un périsperme mince , un peu charnu , s'étendant entre les co- tylédons. Ces caractères, auxquels on peut ajouter ceux des calices, ont déterminé M. Corréa à établir, pour cette plante, un genre particulier sous le nom de thespezia. On pourroit peut-être ajouter à cette espèce Vhibiscus lili~ Jlorus , Cavan., Diss. , 5 , tabl. 67, fig. 1 ; vulgairement IdFleur de Saint-Louis. A \a vérité ses fruits n'ont point été observés, mais les mêmes caractères se retrouvent dans les calices et la corolle. C'est d'ailleurs un arbre médiocre, dont les feuilles sont ovales, lancéolées, entières; les fleurs belles et grandes , disposées presque en corymbe; le calice extérieur à cinq fo- lioles subulées, l'intérieur en cupule, à cinq dents saillantes; la corolle comme tubulée à sa base , un peu torse , ouverte en lis, veloutée en dehors, de couleur écarlate, quelquefois jau~ nàtre. Cette plante a été découverte par Commerson dans l'île de Bourbon. KET 411 »}.)».)}-i}-j^ xige ligneuse j sans aiguillons ; calice extérieur polypliylle , Vintérieur un peu tubulé. Ketmie a fleurs changeantes: Kefmfa mutabilis, Linn.; Cavan., Diss., 3, tab. 62, fig. 1 ; Hina-parsiti , Rhèede, Hort. Malab. , 6, tab. 38-42 •,Flos horarius, Rumph , A mb., 4, tab. 9; vulgaire- ment la Rose changeante de Cayenne. Arbrisseau des Indes orientales, que la beauté de ses fleurs a fait transporter aux Antilles, à Cayenne, et que l'on cultive au Jardin du Roi. Il s'élève à la hauteur de six pieds; ses rameaux sont légèrement cotonneux à leursommet, garnis de feuilles en cœur, presque palmées , à cinq angles aigus , inégalement dentées , pubes- centes en dessous; les pétioles et les stipules cotonneux; les fleurs grandes, d'un aspect agréable, quelquefois doubles, remarquables par les changeniens rapides qui surviennent dans leur couleur, dès qu'elles s'épanouissent. D'abord elles sont blanches, elles prennent ensuite une teinte de couleur rose; elles deviennent pourpres en se flétrissant. Dans les Indes et en Amérique, ces changemens ont lieu en un jour, terme de la durée de ces fleurs; mais, dans les contrées sep- tentrionales de l'Europe, ces changemens sont plus lents et durent plusieurs jours ; les calices sont cotonneux. Sa seconde écorce, au rapport d'Aublet, est employée, à Cayenne , à faire des cordes. Ketmie rosë-de-Ciiine : Hitzscws rosasineresis, Linn. ; Cavan. , Diss., 3, tab. 6g, fig. 2; Shen-pariti , Rhèede, Hort. Malab., 2, tab, 17 ; Flosfestalis , Rumph, Amb., 4 , tab. 8. Ce charmant arbrisseau, indigène des Indes orientales , est cultivé comme ornement dans les jardins de la Chine, qu'il embellit par l'éclat et la beauté de ses fleurs. 11 parvient jusqu'à la hauteur de douze à quinze pieds; mais, dans nos jardins d'Europe , où il ne peut vivre en pleine terre , il acquiert à peine cinq à six pieds. Ses fleurs , d'un rouge vif et brillant , ont l'aspect d'une rose couleur de feu; elles sont grandes, inodores, ordinaire- ment doubles ou semi-doubles. Les f;^mmes, dans les Indes, font usage de ces fleurs pour noircir leurs sourcils et leurs cheveux, et l'on assure que cette couleur ne s'efface pas , même en les lavant. Les Anglois, qui habitent le même pays, 41:^ KET s'en servent aussi pour noircir leurs souliers. Cet arbrisseau reste vert toute l'année ; ses feuilles sont glabres , ovales , aiguës, dentées en scie ; les stipules linéaires et subulées ; les pédoncules axillaires, solitaires, uniflores; le calice extérieur composé de six ou sept folioles linéaires; l'intérieur une fois plus long; les divisions du style velues, terminées par des stigmates en tête. Cet arbrisseau ne peut se conserver l'hiver que dans la serre chaude , d'où il ne le faut tirer que vers la mi-juin pourl'expo- ser en plein air. Il ne se multiplie que par le déchirement des vieux pieds, et surtout par marcottes et par boutures, que l'on fait depuis le printemps jusqu'au mois de juillet , et qui doivent être placées dans une terre légère et sableuse, avec des arrosemens fréquens. Ce bel arbrisseau fournit des fleurs pendant tout l'été; elles offrent plusieurs variétés re- marquables : telles que des fleurs simples, grandes et rouges, ce sont les plus rares -, des fleurs doubles d'un rouge très-vif , d'un rouge plus pâle, d'un rouge-brun, des blanches, enfin des fleurs doubles aurore. KetjMie des JARDINS: Hibiscus syriacus , IJnn. ; Cavan. , Dlss., 3, lab. 69, fig.i;Sabb., HorL, 1, tab. 54-.vulgairementlaMAUVE EN ARBRE. Cette belle espèce de ketmie est une des plus an- ciennement connues. Elle fait depuis long-temps la décoration des jardins; elle s'y montre sous la forme d'un buisson de la hauteur de cinq à six pieds; son feuillage est agréable , glabre, d'un beau vert, composé de feuilles pétiolées , al- ternes ou fasciculées , ovales -cunéiformes, incisées en trois lobes, à dents ou crénelures inégales. Les fleurs sont axillaires, solitaires, ordinairement rouges, ou d'un pourpre pâle avec le fond obscur, quelquefois d'un pourpre violet avec le fond noirâtre; ou bien panachées de rouge et de blanc; quel([uefois blanches avec le fond pourpre: enfiu doubles ou semi-doubles, larges de trois pouces; les onglets des pétales un peu velus ou ciliés. On en a aussi d'assez jolies variétés à feuilles panachées, hoit de blanc, soit de vert et de jaune. Cet arbrisseau, originaire de la Syrie et du Levant, a été transporté en France il y a plus de deux cents ans, oii il réussit assez bien en plein air, dans Joutes sortes de terrains et d'expositions, mais mieux au soleil et dans un sol riche: il y KET 4i3 devient assez fort pour qu'on en puisse faire des palissades au mois d'août et de septembre, d'un grand effet par l'abondance- successive de ses grandes fleurs, semblables à celles de la rose- trémière. On le place aussi dans les plaies - bandes des parterres, et on le dispose en bouIeplusoumoinsreguliere.il devient encore une des plus belles décorafions des bosquets d'été et d'automne. II se propage de graines , de drageons et de boutures. Ses fleurs sont adoucissantes comme celles de la plupart des mauves. Son écorce est très-filandreuse et peut être employée, comme celle du tilleul, à faire des cordes. On a essayé, avec assez de succès, à en fabriquer du papier d'enveloppe. Ketmie ROUGE: Hibiscus phœniceus , Linn.; Jacq. , Hort. , 3, lab. 14. Cet arbuste est d'un aspect fort agréable, et répand beaucoup d'éclat, lorsque ses belles fleurs d'un rouge vif sont épanouies. Il s'élève à la hauteur d'environ deux pieds, sur une tige ligneuse à sa partie inférieure, divisée en quelques rameaux effilés, chargés de feuilles ovales, aiguës, comme tronquées à leur base, dentées en scie; les supérieures ordi- nairement à trois lobes et presque hastées ; les stipules subu- lées;les pédoncules axillaires, uniflores, articulés dans leur milieu. Cette plante croit à l'île de Ceilan ; elle est cultivée au Jardin du Roi. Ketmie a longs pédoncules: Hibiscus pedunculatus , Linn. fils, Supp. ; Cavan., Diss., 3, tab. 66, fig. 2. Arbrisseau du cap de Bonne-Espérance, cultivé au Jardin du Roi, dont la tige est simple, droite, velue, haute de deux pieds; les feuilles divisées en cinq ou trois lobes , velues , longues d'un pouce ; les pédoncules fort longs, solitaires , axillaires, uniflores; les fleurs grandes, campanulées , rougeàtres; les calices courts et velus. Ketmie tubulée; Hibiscus tubulosus, Cavan., Diss., 3, tab. 68, fig. 2. Cette espèce croît au Sénégal et dans les Indes orien- tales : on la cultive au Jardin du Roi. Elle s'élève à la hau- teur de six pieds sur une tige ligneuse, très-velue; sas ra- meaux sont lâches, hérissés de poils mous, garnis de feuilles en cœur, un peu anguleuses, dentées, molles, veloutées, d'un vert blanchâtre; les pédoncules courts, velus, solitaires, axil- laires, uniflores : les fleurs petites, jaunâtres, avec le fond pourpré; les semences tomenteuses. 4i4 KET Ketmie a feuilles de manihot : Hibiscus manïhol, Linn., Cavan., Diss. , 3, tab. 63, fig. 2; Dillen. , Elili. , tab, i56, fig. 189; Pluk.,^/mag., tab. 355, fig. 2. Il ne faut pas, malgré son nom spécifique, confondre celte espèce avec la plante dont les racines fournissent le manioc , qui est le jatropha manihot. Celle-ci est un arbrisseau de trois ou quatre pieds de haut, dont la tige est un peu velue vers son sommet, garnie de feuilles vertes, presque entièrement glabres; les inférieures à cinq lobes aigus, dentés ; les supérieures profondément di- gitées en cinq ou sept lanières alongées, étroites. Les fleurs sont très-grandes, d'un jaune de soufre, avec le fond d'un pourpre brun; les calices velus, un peu hispides; les' capsules velues, pyramidales, pentagones; les semences brunes, réni- formes. On trouve cette plante dans les deux Indes ; elle est cultivée au Jardin du Roi. ^-^-î!-'-!-!;-!}- Tige sans aiguillons , herbacée ou annuelle. Ketmie musquée: Hibiscus abelmoschus , Linn. ; Cavan., Diss.y 5 , tab. 62, fig. 2 ; CaLtugasturi , Rhèede , Hort. Malab., 2, tab. 38; Gvanum moschatum, Rumph, Amh., 4 5 tab. i5; vulgaire- ment Ambrétte, GiiAiNE MUSQUÉE, Bamia. Cette plante inté- resse par ses semences qui exhalent une odeur de musc très- marquée , et que l'on emploie aux mêmes usages. Elles entrent dans la composition des parfums .- on en fait com- merce dans le Levant. Le peuple, dans l'Egypte et l'Arabie, broie ces semences, et les mêlent, dit-on , avec la poudre de leur café, pour la rendre céphalique et stomachique. On s'en sert souvent pour falsifier le véritable musc, falsification qui se reconnoît par l'usage , l'odeur des semences de cette plante ayant bien moins de durée. Ses tiges sont herbacées , hautes de trois ou quatre pieds, hérissées de poils un peu roides, garnies de feuilles en cœur, à cinq angles aigus, verdàtres, crénelées ou dentées à leur contour, velues sur les pétioles et les nervures ; les pédoncules droits, axillaires , uniflores; les fleurs assez grandes, jaunes, avec le fond pourpre; les capsules velues, ovales, pyrami- dales, longues de cteux pouces; les semences grosses, un peu réniformes, brunes ou grisâtres. Cette plante croît dans les Indes , dans l'Egypte et l'Arabie : on la cultive au Jardin du Roi, KET /n5 Ketmte gomro : Hihiscus esculentus , Linn. ; Cavan. , Diss. , 3 , tab. 6 1 , fig. 2; Coiumel. , Hort. , i , tab. i g. Plante intéressante par l'usage économique que l'on fait de ses jeunes fruits: elie a beaucoup de rapports avec la précédente. Sa tige est her- bacée , presque simple , velue vers son sommet, haute de deux pieds; ses feuilles un peu en cœur, palmées, à cinq lobes élargis, velues dans leur jeunesse, dentées en scie; les fleurs axillaires» grandes, campanulées, d"un jaune de soufre pâle avec le fond pourpré; le calice extérieur velu , caduc, à neuf ou dix folioles; les capsules pyramidales, longues de deux pouces et demi, à dix sillons, à cinq loges, à cinq valves dont les bords se roulent en dehors; les semences globuleuses et grisâtres. Cette plante croit dans l'Amérique, aux Antilles; elle est cultivée comme plante potagère dans le Levant, dans l'Egypte, la Barbarie, etc., ainsi qu'au Jardin du Roi. On fait dans les contrées chaudes de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique, une grande consommation des fruits verts de cette plante, soit pour en tirer, en les mettant dans l'eau bouillante, un mucilage abondant, qui sert à donner de la consistance aux alimens liquides, soit pour les manger en nature, cuits et assaisonnés de diverses manières. Cet ali- mient, quoique très-fade, est fort nourrissant; mais il paroît altérer le goût de tous les mets auxquels on l'associe. On est généralement persuadé, en Egypte, que l'usage fréquent du gombo facilite l'écoulement des urines, et préserve de la pierre : aussi en mange-t-on tous les jours dans la plupart des maisons; il est certain que cet aliment est très-propre à adou- cir l'àcreté des humeurs. « On cultive, dit Olivier, non seule- ment en Crète, mais dans tout le Levant , le ketmie ou bamie, connu aux Antilies sous le nom de gombo. Son fruit, long de trois à quatre pouces, est recueilli depuis la fin de juin jusqu'en septembre , et mangé en ragoût seul avec divers assaisonnemens, et plus souvent mêlé avec de la viande. Il est fade, visqueux, mais assez facile à digérer. Les graines sont semées vers la fin de l'hiver, dans les endroits arrosés; cette plante annuelle pourroit réussir assez bien dans le midi de la France. » J'ai vu également cette même plante cultivée dans une grande partie de la Barbarie, et employée aux mêmes usages. 4i6 KET Ketmie acide : Hibiscus sahdarifa, Linn.-. Cavan., Diss., 6 , tab. ig8, fîg. i; Pluk. , Almag., tab, 6, fig. 2 ; vulgairement OsEn,LE DE Guinée. Autre plante également potagère, culti- vée comme telle aux Antilles et clans la Caroline, originaire de la Guinée et des Indes. Ses tiges sont dures, herbacées, très- glabres, hautes de deux pieds et beaucoup plus; ses feuilles giabres, dentées, longuement pétiolées; les inférieures sim- ples, ovales, plus petites; les supérieures à trois lobes ovales, aiguës; les ileurs axillaires, solitaires, presque sessiles ; leurs calices rouges , presque glabres ; la corolle campanulée , jaune avec une teinte rouge, et le fond pourpre. On en distingue deux variétés : dans l'une, les tiges sont rouges, ainsi que ses calices; c'esiYoseille rouge de Guinée: dans l'autre, elles sont verdâtres, ainsi que le calice-, c'est l'oseille blanche de Guinée. On la cultive au Jardin du Roi. Les feuilles, ainsi que l'écorce de cette plante, sont d'une acidité assez agréable, analogue à celle de notre oseille; on les mange, comme elle, soit seules, soit avec des viandes, du poisson, etc. On fait avec ses calices confits au sucre, une sorte de confitures d'une saveur très-agréable, fort saines, qui se conservent long -temps, et que l'on peut transporter au loin. Ketmie élégante : Hibiscus speciosus , Ait. , Mort, Kew. ; Curtis, Bol. Magaz., tab. 36o; Wendl. , Hort.Hann., tab. 11. Très-belle espèce, originaire de la Caroline, cultivée au Jar- din du Roi. Ses tiges sont glabres, herbacées; ses feuilles pal- mées, glabres, à cinq lobes profonds, lancéolés, dentés en scie; les pédoncules simples, axillaires, uniflores ; les fleurs grandes, purpurines ou d'un rouge vif écarlate ; les calices glabres ; les capsules ovales , glabres , pentagones ; les semences un peu tomenteuses. La ketmie à grandes fleurs (hibiscus gran- diflorus, Mich., Amer.) ne le cède point en beauté à cette espèce : sa corolle est très-grande, couleur de chair, avec le fond rougeàtre; les capsules légèrement tomenteuses. Ketmie des makais: Hibiscus palustris, Linn. ;Cavan., X)/s5., 5, tab. 65 , fig. 2;Dodon., Peinpt., 655. Cette espèce, remarquable par ses grandes fleurs, mais peu nombreuses et de courte du- rée, est connue depuis long-temps en Europe, où même elle s'est naturalisée particulièrement sur les bords de quelques KET Al? rivières de l'ouest de la France, à l'oinbouchurc de la Ga- ronne, etc. Elle est originaire de TAmérique septentrionale. Ses tiges sont simples, hautes de quatre à cinq pieds, velues vers leur sommet , les feuilles ovales, presque à trois lobes, lomenteuses en dessous; les pédoncules axillaires, unifloies, articulés près des calices; les Heurs grandes, d'un blanc jau- nâtre, avec les onglets des pétales pourpres ; les calices un peu tomenteux et grisâtres. Dans la plante d'Europe, les fleurs sont roses ou purpurines. Quelques auteurs l'ont considérée comme une espèce particulière, et l'ont nommée hibiscus ro" seus, Deslongch., Journ. Bot., i,p. l^l^.L'' hibiscus moscheutos , Cavan., Diss., 3 , tab. G5 , fig. i , est très-voisine de la précé- dente ; elle en diffère en ce que ses pédoncules sont portés sur les pétioles mêmes des feuilles supérieures, au lieu de naître dans les aisselles des feuilles. Ketmie TRIFOLIÉE : Hibiscus triorium, Linn.; Lamk.., lll. gen.j tab. 584, fig. 3; Cavan., Diss., 3, tab. 64, fig. 1. Celte es- pèce est cultivée, dans les jardins, comme plante d'ornement. Ses tiges sont hispides, herbacées, hautes d'un à deux pieds; ses feuilles profondément divisées en trois découpures étroites, lancéolées, légèrement incisées; celles du milieu beaucoup plus longues; les pédoncules hispides, axillaires, solîtaires, uni- flores, articulés ; les fleurs d'un jaune de soufre ; les pétales teints d'un peu de pourpre à leurs bords, marqués de violet noirâtre à leur base , comme tronqués obliquement à leur sommet; leur calice extérieur composé de dix ou douze fo- lioles subulées; l'intérieur ovale, vésiculeux, anguleux, trans- parent, rayé de pourpre; les capsules velues, enflées, noirà- tre. On croit cette plante originaire d'Afrique. On a découvert en Italie, dans les environs de Venise et drns la Carniole, une plante très semblable, par ses fleurs et ses fruits, à la précédente, mais qui en diffère par ses feuilles, et que quelques auteurs modernes ont nommée hibiscus vesica- n'ws, Cavan.. D/s5.,3, tab. 64 , fig. 2. Ses feuilles sont presque palmées, divisées un peu au-delà de leur moitié en trois grandes découpures incisées, lobées, inégalement dentées; le? feuilles inférieures arrondies, crénelées, non divisées. Malgré cette différence dans les feuilles, il est difficile de ne pas re- garder cette plante comme une variété de la précédente qui se 24. 27 4is KET sera, à une époque inconnue , naluraîisée dans quelques con- trées de l'Europe. (Poir.) KETTE-KAHALA. (Bot.) Dans une Collection des fruits con- servés à Leyde, celui qui est sous ce nom a été examiné par Gœrtner, qui a établi sur son caractère le genre Porocarpus , genre incomplet, puisqu'on ne connoît qu'une partie de sa fructification. (J.) KETTEN-NATTER. (Erpétol.) Merrem donne ce nom à la couleuvre bali ou plicatile, que nous avons décrite dans ce Dictionnaire , tom. XI , pag. 2 1 2 . ( H. C.) KETS, {Bot.) nom japonois du pteris aquilina , Linn. , sui- vant Kasmpfer et Thunberg. Voyez Ptéris. (Lem.) KETULE. {Bot.) Voyez Kitul. (J.) KEUCHLIN {Ornith.), un des noms allemands du jeune coq. (Cii. D.) KEUKA. (Bof.) Suivant Loesel, les Polonois désignent ainsi une production fongueuse , qui croît sur les ruches à miel , et que ceux qui soignent les ruches conservent précieusement, et qu'ils regardent, en quelque sorte, comme leur sauve-garde. Ils prétendent qu'étant prise en poudre , elle rend fécondes les femmes stériles , remédie à l'épilepsie des enfans , soulage dans es maux de gorge, mise dans une boisson convenable ; enfin , qu'elle est un remède efficace dans la colique. Cette plante a lune odeur d'iris de Florence, et n'est autre que le clavaria di- gita, Linn., rapporté au genre Sp/ia.risctte , paris quadrifolia , est ainsi nommée au Japon , suivant M.Thunberg. (J.) KIL 427 KIKVORS-VANGER. (Ornith.) Ce nom , qui signifie attra- peur de grenouilles, est donné, au cap de Bonne-Espérance, à l'espèce de busard que M. Levaillant a appelée grenouillard, falco ranivorus, Lath. (Ch. D.) KILAKIL. (Ornith.) Les habitans de Luçon appellent ainsi une espèce de perroquet de leur île, psittacus lucionensis , Linn. (Ch. D.) KILCOLA-TSJETTI. (Bot.) Arbrisseau de la côte Malabare, cité par Rhèede , lequel paroît appartenir à la famille des rubiacées , et avoir de l'affinité avec le declieuxia de M. Kunth. (J.) KILDEA. (Ornith.) C'est ainsi que dans le Voyage de Bar- tram, tome 2, page 55 de la traduction Françoise, est écrit le nom du Kildir. Voyez ce dernier mot. (Ch.D.) KILDIR. (Ornith.) Ce nom a été donné, d'après son cri , à un pluvier d'Amérique, charadrius vociféras, Linn., que l'on appelle en anglois kill-deer. (Ch. D.) KILIGILIPPE, JACBERIA (Bot.), noms d'une crotalaire , crotalaria verrucosa, à Ceilan , selon Burmann. (J.) KILKIL. (Bot.) Rhazes nomme ainsi le curcas, mais par erreur, suivant Clusius. (J.) KILLA. (Bot.) Voyez Cœur de Saint-ïhomas. (J.) KILLAS. ( Min. ) C'est un nom que les mineurs du comté de Cornouailles donnent au micaschiste à petits grains, au gneiss, au schiste luisant, au phyllade satiné, et en général à toutes les roches fissiles qui renferment les minerais d'étain et de cuivre en filon. C'est, du moins, à ces roches que je crois pouvoir rapporter les échantillons de killas des environs de Saint-Austel, en Cornouailles, qui m'ont été donnés. Mais il paroît, suivant M. J. Carne, qu'il aune application encore plus étendue, et qu'on désigne ainsi, dans le comté de Cornouailles toutes les roches schistoïdes. Kirwan donne pour la composition de l'échantillon qu'il a analysé : Silice 65 Alumine 2S Magnésie 9 Fer. .,,,...., , 6 (B.) ^^^ KIL KlLLEGnEUX [Omilh.) , nom ariglols du crare d'Europe, corvus graculus, Liun. (Ch. D.) KILLELLUAK. {Ichthyol.) M. de Laeépéde rapporte ce nom groenlandois au narwhal vulgaire. Voyez l'article Dauphin. (Desm.) KILLENCx-VK. {Ornilh.) Voyez K\LLmGAK. (Ch. D.) KILLER-TBASHER (Ichthjol.) , nom du daupîiln gladiateur ou espadon, sur les côtes des Etats-Unis, d'après M. de Laeé- péde. Voyez Dauphin. (Desm.) KILLINGA. ( Bot.) Sous ce nom, Adanson avoit fait un genre des athamantha sicula et cretensis, caractérisés par d es graines ve - lues, marquées seulement de cinq; lignes et non relevées de côtes. Rivin,Scopo!ietGœrtneren faisoientleurgenreLjTiawo^s; mais ni l'un ni l'autre n'ont été adoptés. Ce lihanotis est différent du libanotis de Haller et de Mœnch, qui est V athamantha libano Us de Linnaeus, et le delà d'Adanson , dont les graines, également velues, sont plus profondément sillonnées. Le nom lùUingia esl admis d'ailleurs pour un genre de plantes cypéracées. (J.) KILLINGE, KjUingia. (Bot.) Genre de plantes monocoty- lédones, à fleurs glumacées, de la famiile des cj-péracées , de la triandrie monogynie de Linneeus, caractérisé par une balle cali- cinale à deux valves inégales; une balle florale bivalve; trois étaniines ; un ovaire supérieur, chargé d'un seul style bi- fide ou trifide à son sommet. Le fruit consiste en une semence trigone , enveloppée par la balle florale, sans soies à la hase. KiLLiNGE MONOCÉPHALE : KylUngia monocephala', Linn. fils, Suppl.; Rottb., IcoTi.,t. 4, £./^■, Lamk., III. ge;i., tab,38, tig. i; Pee mottenga y'Rhèeàe , Hort. Malab., 12, tab. 53; Gramen capita- tum, Rumph, Amh., G, tab. 3 , fig. 2. Plante des Indes orientales et desMoluques, dont les racines sont rampantes et fibreuses; les tiges menues, triangulaires, longues de six à sept pouces; les feuilles linéaires, graminiformcs, vertes, glabres, un peu carénées, rudes sur les bords, presque de la longueur des tiges. Les fleurs réunies en une seule tête terminale, scssile, blanchâtre, presque globuleuse, munie d'un involucre à trois ou quatre folioles très-longues. Kir.LiNGK A TROIS TÊTES : KrlUiigia triceps , Linn. fils , Suppl. ; Lamk. , III. gen., tab. jci, fig. 2 ; RoKb.. hon..^ lab. 4 , fig. G; RIL 4>9 hîottenga, Rhèedc, Hort. Matab., 12 , tab. 52 ; AnSchœnus ni' veus? Linn. Cette espèce, très-rapprochée de la précédente, s'en distingue par ses fleurs réunies en trois têtes sessiles, ovales- «>b!ongues. Sa racine est tubéreuse, odorante; ses tiges presque îilifornies, triangulaires, longues de six à sept pouces; les feuilles «a peu plus courtes que les tiges; celles de l'involucre, au nombre de trois ou quatre, étroites, inégales. Cette plante croît dans les Indes orientales. On trouve, d'après Vahl, Enum., j)î. 2, pag. 382 , dans l'Amérique méridionale, une plante rap- prochée de la précédente, qu'il nomme VilUngia odorata. Elle est beaucoup plus petite dans toutes ses parties. Les tiges sont roides, ainsi que les involucres et les feuilles, hautes de cinq pouces; l'involucre à trois folioles; les fleurs disposées en trois têtes latérales, à peine plus grosses qu'un grain de poivre. KiLLixGE A FEUILLES COURTES : KflUngia brcvifoUa, Vahl, Enum. • Rottb,, Icon., tab. /^, fig. 5. Ses racines sont rampantes; ses tiges nombreuses, filiformes, hautes de deux pieds, anguleuses, entourées de gaines purpurines, munies d'une seule feuille ; l'involucre à trois folioles alongées ; les têtes de fleurs sessiles , terminales, de la grosseur d'un grain de poivre; les valves de îa corolle ciliées sur leur carène. Elle croit dans les Indes oricfi- tales. Dans le kyllingia squamulata , Vahl, I. c, on distingue sur les valves de la corolle de petites écailles blanchâtres ci comprimées; les tiges sont nombreuses, filiformes; les feuilles planes; l'involucre à quatre folioles; les têtes defleurs solitaires, globuleuses, de la grosseur d'un pois; les valves de la co- rolle jaunâtres à leur bord, vertes sur leurcarène;les semences noires, arrondies. Cette plante croît dans la Guinée. Le kyllin- gia pu mila de Michaux , FI. Bor. Amer., 1 , pag. 28 , a les tiges sélacées, à peine hautes de trois ou quatre pouces; les feuilles très-étroites-, la tête de fleurs globuleuse, blanchâtre sessile, de la grosseur d'un grain de poivre. Plusieurs autres espèces de killinge ont été réunies au ''enre Mariscus (foin), telles que le hjUingiapanicea, Rottb ; umbellata Rottb. Beauvois en cite deux espèces, des royaumes d'Oware et de Bénin , le hyllingia bullosa, Pi. d'Ow., 1 , tab. 8 ; le kvi- lingia globulosa y tah, 3i. (Poir.) KILLINITE. (Min.) Le docteur Taylor a donné ce nom à un minéral qu'il a découvert, dans des veines de «'ranite 43o KIL près la jonction de cette roche avec le miscaschiste, à Killeney, près Dublin, en Irlande. Il est d'un vert pâle mêlé d'un peu de brun ou de jaune , et altéré à sa surface. Il présente quelque apparence de prisme et des joints parallèles à un prisme rhomboïdal. Sa cassure en travers est finement grenue; il est translucide et facile à cas- ser , et se laisse rayer par l'acier. Sa pesanteur spécifique est de 2,7. Le docteur lîarker y a trouvé: Potasse 5 Alumine 24^5 Silice 52,5 Fer 02,5 Manganèse 00,7 Eau 5,0 Il se fond au chalumeau en un émail blanc. Il est accompagné dans son gisement detriphane, de quarz, de felspath et de grenat. M. Phlipps fait remarquer la grande analogie qu'il y a entre ce minéral et le triphane, et présume qu'une nouvelle analyse fera reconnoître le lithion au lieu de potasse. (B.) KILULEM. (Bot.) Voyez Felzagarag, Hadhad. (J.) KIMA. {Conch.)d.) Ce nom est, aux Iles Moluques, celui de la tridacne, dont on mange l'animal. (B.) KIMALELA {Bot.) , nom d'une variété du poljgala ihezeans , dans l'île de Java, cité par Burmann. (J.) KIMBUTA. {Erpétol.) Dans l'île de Ceilan, on nomme ainsi les crocodiles. (H. C.) KIME. (Ichtliyol.) Nom norwégien de l'aphye , cyprinus ûp/y'a,deLinnasus. Ce poisson appartient à la division desables. Il n'a guère que dix-huit lignes de longueur, et se trouve vers l'embouchure des fleuves qui se jettent dans la mer Baltique , et dans presque tous les ruisseaux de la NorAvège , de la Suède et de la Sibérie. Sa chair est blanche et d'une saveur agréable. Ses écailles se détachent aisément. Son dos est brunâtre-, son ventre rouge ou blanc; ses nageoires sont verdàtres, et ses flancs blanchâtres. Voyez Able , dans le Supplément du premier volume de ce Dictionnaire, Gorkime et Cyprin. (H. C.) KIMICATIHUE {Bot.) , nom caraïbe que porte, dans l'her- KIN 43i hier de Surian , le croton corjUfolium, connu aussi dans les Antilles sous celui de bois de laurier. (J.) KIMKIT. {Bot.) A Java, suivant Burmann , on nomme ainsi le limonia trifolia, qui est le triphasia de Loureiro. (J.) KIM-KUIT. {Bot.) Loureiro, dans son FI. Cochinch., cite ce nom de pays pour son citrus madurensis. ( J.) KIMMEVAN-APAYKUTESHISH. {Ornitli.) Les naturels du Labrador donnent ce nom à une fauvette à tête cendrée, sjlvia maculosa, Lath. , qui est figurée planche gS , dans l'His- toire naturelle des oiseaux de l'Amérique septentrionale de M. Vieillot , à cause de l'habitude qu'elle a de faire entendre une voix perçante lorsqu'il pleut. (Ch. D.) KIMNODSUI. {Ornith.) La sarcelle delà Chine, anas gale- riculata , Linn. , porte, suivant Kœmpfer, ce nom au Japon. (Ch. D.) KIMPAKU. {Bot.) Ce nom japonois est donné aux espèces fruticuleuses de lichens , formant le genre C/adoraia d'Acharius. (J.) KIMPOGE, FURO-TOO {Bot.), noms japonois du géranium palustre, suivant M. Thunberg. Deux renoncules, ranunculus auricomus et asiaticus , sont aussi nommées feimpog-e, selon le même auteur. (J.) KIMTI ( Bot.) , nom caraïbe , cité dans l'herbier de Vaillant , d'un arbre ou arbrisseau qui paroît appartenir au genre IloJf- nia ou à VAndira. (J.) KINA. {Bot.) Rhèede, dans son Hort. Malab., dit qu'on lui a envoyé de Ceilan, sous ce nom , un jeune plant du tsjerou- panna du Malabar qui est rapporté au calopliyllum calaha. Her- mann le cite aussi dans le Mus. Zeyl, , et dit que c'est un arbre dont la racine donne une gomme (ou peut-être une résine) blanche, transparente et sans odeur. Linnasus , dans le FI. Zeyl. ramène également ce fcmaau calophyllum. Burraann , dans son Thés. Zejl.^ parle d'un hine, qu'il rapporte à son inophjilum congénère du colophyllum. (J.) KINAIDOX. {Ornitli.) Des auteurs pensent que ce nom grec désigne la sittelle, sitta europœa, Linn. (Ch. D.) KINAKINA. {Bot.) Il existe dans les collections de matière inéf]icale,souslenom dekinahina urens, uneécorce encore men- tionnée dans lesElémens de Thérapeutique deM. Alibert, qui ^32 KIN dit, d'après Mutis, qu'elle appariient à une espèce du genre Drjmis, dans la lamille des magnoliacées, auquel se rapporte également l'arbre qui fournit l'ccorce de Winter. Ces deux écorces comparées ensemble ont beaucoup d'affinité. Il paroît, d'après M. Alibert , que Mutis regarde le diymis granadensis, le drjmis JVinterieile kina-kinaurens , comme étant une seule et même espèce; cependant les deux premières sont regardées comme diiFérentes par Murrai, Wiildenow, et d'autres bota- nistes plus modernes : et des échantillons conservés dans les her- biers conOrment cette distinction. Quant au kina-kina, on n'en connoit que l'écorce, et l'espèce peut être regardée encore comme indéterminée. Il ne faudra pas le confondre avec le quina-quina, espèce de myrosperme dont il sera fait mention dans un des volumes suivans. (J.) KINAR. {Dot.) A Amboine, suivant Rumph , on nomme ainsi son catfi-marus ^ qui est le kleinliovia des botanistes. (J.) KINATES. [Cliim.) Combinaisons salines formées par l'a- cide kinique. Le kinate de chaux est la seule espèce qui ait été étudiée. Voyez KiNiQCE {Acide). (Ck.) KINATOU. {Ornith.) Les Koriaques donnent ce nom à un coq des bois, dont Krascheninnikow ne désigne pas l'espèce. (Ch. D.) ' KINDEIS, KU-REN, SENDAN {Bot.), noms japonois de l'azedarach , suivant Kaempfer. (J.) KINDER [Ornith.), nom allemand du chaf-huant. (Ch. D.) KINFOOUA, FOOSEN {Bot.), noms japonois de la belle- de-nuit, njctago , suivant Kaempfer. M. Thunberg ajoute qu'on la nomme aussi keso.htrosacanina est également cité par ces auteurs, sous les noms de kinfokua, foojen et ibara. (J.) KINGALIK. {Ornith.) Buffon a placé à la suite des poules d'eau cet oiseau dont Linnœus et Lafham ont fait leur rallus barbaricus, M. Vieillot, en parlant du râle kingalik, annonce qu'il ne lui paroît pas être de la même famille; et, en effet, de la nomenclature appliquée par David Crantz, dans son Histoire du Groenland, et par Otiion Fabricius dans son Fauna Groenlandica, n,"39, il résulte que c'est Varias speclahi' lis de Linnaeus, ou canard à tête grise de Buffon, autrement nommé kaïortoh. (Ch. D.) KIN 433 KINGFICHER (Ornilh.), nom générique, en anglois, des martins-pêcheurs ou alcyons, ispida. (Ch. D.) KINGJO (Ichthjol.) , nom chinois de la carpe dorée. Voyez Carpe. (H. C.) KINGO. [Bot.) Voyez Kos. (J.) KlNINE et CINCHONINE. ( Chim, ) Noms que l'on a donnés à deux alcalis organiques qui se trouvent dans les quinquina. Nous décrirons les propriétés de ces deux alcalis en com- mençant par la kinine; ensuite nous donnerons les procédés au moyen desquels on peut les isoler. Nous empruntons presque toute la matière de cet article au mémoire de MM. Pelletier et Caventou sur les quinquina. KIiMNE. Composition. La kinine est composée d'oxigène, de carbone et d'hydrogène , dans des proportions inconnues. Propriétés physiques, La kinine ne cristallise pas ; desséchée et entièrement privée d'humidité, elle est sous formede masse poreuse d'un blanc sale. Elle a une saveur très-amére. Propriétés chimiques. a) Cas où la kinine n^ éprouve pa$ d^altératiori. Exposée à l'air, elle n'en attire pas l'acide carbonique, nî l'eau, nil'oxigène; elle ne s'unit pas au soufre ni au carbone. La kinine fait repasser au bleu le papier de tournesol qu'on a rougi par un acide. Elle est plus soluble dans l'eau bouillante que dans l'eau froide; cependant la première n'en dissout que o,oo5; les huiles fixes et volatiles peuvent en dissoudre de petites quan- tités. La kinine est trés-soluble dans l'alcool et dans l'éther hy- dratique. Lorsque cet alcali a été dissous dans l'alcool non absolu , et qu'on en fait évaporer la solution , il reste une ma- tière transparente fusible à 90**, semblable à la cire fondue , qui, étant chauffée avec précaution et pendant assez long- 24. 28 454 KIN temps, perd sa fluidité en laissant dégager l'eau qui lui étoit unie. La kinine s'unit aux acides, et forme des sels qui sont en général solubles dans l'eau , et qui ont tous nn aspect nacré. b) Cas où la kinine est altérée. Elle donne h la distillation les produits qu'on obtient des substances organiques non azotées. Lorsqu'on la chauffe avec du deutoxide de cuivre, on n'obtient que de l'eau et de l'acide carbonique. DES SELS A BASE DE KININE. On les prépare en unissant directement la kinine aux acides. SULFATES DE KININE. Suivant M. Robiquet, lorsqu'on unit la kinine à l'acide sulfurique , et que l'on fait cristalliser la combinaison , on obtient un sursulfate ou un sous - sulfate , sans jamais obtenir un sel neutre, quelque précaution que l'onprennepour neutra- liser exactement l'acide par l'alcali. SORSULFATB DE KININE. D'après l'analyse faite par M. Robiquet, il est formé de Acide 19,1 Kinine 63,5 Eau et perte 17,4 100,0 Il cristallise en prismes quadrangulaires aplatis, bien ter- minés, compactes, transparcns. Il est très-soluble dans l'eau, même quand elle est froide. Cette solution rougit le tournesol, sans avoir de saveur sen- siblement acide. Quel que soit le nombre de cristallisations que l'on fasse subir au sel, il conserve toujours lu même pro- portion d'acide. On peut le préparer en traitant la kinine par l'eau acidulée d'acide sulfurique. KIN 455 SOUS-SULFATK DR KININR. Suivant M. Rohiquet, il est formé dr Acide 1 0,0 Kinine 80, g Eau et perte 09,1 100,0 Cette détermination et la précédente ont été faites en précipitant 100 parties de sulfate par la potasse, faisant bouillir; liltrant pour séparer la kinine, et mêlant la li- queur filtrée et sursaturée d'acide nitrique avec du nitrate de baryte. MM. Pelletier et Caventou ont déterminé la proportion du âous-suHate : en pesant la quantité de kinine nécessaire pour neutraliser une quantité connue d'acide sulfurique, ils ont trouvé la proportion de Acide 10,91 Kinine 100,00 Le sous-sulfate de kinine cristallise en aiguilles ou en lames minces très -étroites , longues et légèrement flexibles. Il est peu soluble à froid dans l'eau; il l'est davantage dans l'eau bouillante. Il se sépare de cette dernière par le refroidisse- ment; il agit sur les réactifs colorés à la manière des alcalis; il n'a pas d'ailleurs de saveur sensiblement alcaline. M. Robi- quet a trouvé que le sous-sulfate cristallisé trois fois contenoit un peu plus d'alcali que celui qui ne l'avoit été qu'une seule fois. HYDROCHLORATE DE KININE. Composition. Acide 7,0862 Kinine. 100 Il est plus soluble que le sulfate de kinine. NITRATE DE KININE. Lorsqu'on a neutralisé de l'acide nitrique par la kinine, et qu'on fait concentrer la solution qui en résulte, il se sépare un liquide oléagineux qui est le nitrate de kinine. 28. 436 KIN PHOSPHATE PE KININB. 11 cristallise très-facilement en petites aiguilles incolore*, translucides, solubles dans l'alcool. ARSÈNIATE DE KININE. Il ressemble au phosphate ; mais il est moins nacré. ACÉTATB DE KININE. La kinine forme avec l'acide acétique un sel très-légèrement acide, qui cristallise facilement en aiguilles longues, larges et nacrées, qui forment une masse amorphe quand la cristal- lisation est rapide, ou qui se groupent de manière à former des mamelons. Il est peu soluble dans l'eau froide ; quand on le délaye en excès dans ce liquide, la portion indissoute se précipite en longs filamens soyeux. Il est plus soluble dans l'eau bouil- lante, c'est pourquoi la solution se prend en masse parie refroidissement. OXALATE DE KININB. L'oxalate de kinine est peu soluble dans l'eau froide , et l'est beaucoup plus dans l'eau bouillante. Aussi, dans ce cas, la solution se prend-elle par le refroidissement en une masse nacrée qui est formée d'aiguilles. L'oxalate de kinine est très-soluble dans l'alcool, surtout à chaud. La kinine est susceptible de former un suroxalate cristalli- sable en aiguilles , qui est plus soluble dans l'eau froide que l'oxalate. L'oxalate de kinine peut se préparer en versant de l'acide oxalique ou de l'oxalate d'ammoniaque dans les sels très- solubles de kinine. TARTRATE DE KININB. Il ressemble au précédent, il est un peu plus soluble, GALLATB DE KININE. L'acide gallique se combine directement avec la kinine; le sel qui en résulte est neutre, très-peu soluble à froid, un KIN 437 peu plus à chaud. La solution faite à chaud devient lactes- cente par le refroidissement. Il est soluble dans l'alcool et dans un^excès d'acide. L'acide gallique, les infusions et les teintures de noix de galle , précipitent les solutions de kiuine suffisamment concen- trées en gallate de cette base. CmCHONINE. Composition, Elle est formée d'oxigéne , de carbone et d'hy- drogène , dans des proportions inconnues. Synonymie. Cinchonin du docteur Gomés. Propriétés physiques. Elle cristallise en petites aiguilles prismatiques. Lorsqu'elle s'est séparée rapidement de l'eau , elle est sous forme de plaques blanches, translucides , cristal- lines. Elle a une saveur d'une amertume particulière , qui n'est pas très-sensible d'abord , parce que la cinchonine est peu soluble dans l'eau. Sa saveur, par la même raison , n'est jamais aussi intense que celle des sels de cette base qui sont très- solubles. Ceux-ci sont très-amères et styp tiques, et la sensa- tion qu'ils impriment à la langue est longue à s'ejSacer. Propriétés chimiques. a) Cas où la cinchonine ne s'altère pas. Exposée à l'air, elle en attire peu à peu l'acide carbonique. Elle ne se combine à aucun corps simple, ni aux oxides ; elle fait repasser au bleu le papier de tournesol rougi par un acide; elle se dissout dans 2600 parties d'eau bouillante. La solution se trouble légèrement par le refroidissement. Elle est très-soluble dans l'alcool, surtout lorsqu'il est bouillant. Cette solution a une saveur très-amère, elle cris- tallise par le refroidissement. Elle est beaucoup moins soluble dans l'éther hydratique que dans l'alcool, surtout à la température ordinaire. Elle se dissout en petite quantité dans les huiles fixes et volatiles. Ses solutions dans les huiles fixes faites à chaud, ne se troublent pas par le refroidissement. C'est le contraire pour sa solution dans l'huile de térébenthine. 438 KIN La cinchonine, chauffée dans de Teau avec l'iode, déter- mine la production des acides hydriodique etiodique, qui s'unissent à l'alcali. Tant que la liqueur est chaude, elle ne se trouble pas, mais par le refroidissement il se dépose un mélange d'hydriodate et d'iodate de cinchonine. b) Cas où la cinchonine est altérée. L'acide nitrique concentré la convertit en matière amère et tannante. Elle se comporte à la distillation comme les subs- tances végétales non azotées. Brûlée par l'oxide de cuivre , elle se convertit en eau et en acide carbonique. Lorsqu'on la brûle dans une capsule, elle ne laisse pas de cendre. SELS DE CINCHONINE. On les prépare en unissant directement la cinchonine aux acides. SULFATE DE CINCHONINE. Acide loo i3,02i Cinchonine.... 768,064 100 Le sulfate de cinchonine ne paroît pas susceptible de former un sursulfate. 11 cristallise en prismes à quatre pans, dont deux plus larges que les autres. Les prismes sont terminés par une face inclinée, et sont un peu luisans et flexibles. Lorsque les prismes sont très-minces , ils se groupent en faisceaux. Le sulfate de cinchonine a une saveur très-amère. Il est neutre. Exposé à cent et quelques degrés , il se liquéfie et présente l'aspect de la cire fondue. 11 est très-soluble dans l'eau; sa solution cristallise facilement. II est soluble dans l'alcool et insoluble dans l'éther hydra- tique. HYDROCHLORAÏE DB CXNCHONINB. Acide 8j(j Cinchonine 1 00 KIN m39 Il est neutre, susceptible de cristalliser en aiguilles. Il se fond au-dessous de loo'^. II est très-soluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, et ex- trêmement peu dans Téther hydratique. NITRATE DE CINCHONINE. On le prépare avec de l'acide nitrique, trés-foible , afin que l'alcali ne soit pas décomposé. Ce nitrate est neutre, lorsqu'on en fait concentrer la solu- tion, une portion se sépare en gouttelettes oléagineuses qui, à une basse température, ressemblent à de la cire. Cette pro- priété qui rapproche la cinchonine de la kinine, la distingue de la strychnine, de la morphine, et de la brucine. Elle diffère encore de ces trois dernières en ce qu'elle ne passe pas au rouge par un excès d'acide nitrique. PHOSPHATE DE CINCHONINE. Il est très-soluble, et on éprouve beaucoup de difficulté à le faire cristalliser. ARS^NIATE DE CINCHONINE. Ce sel est neutre; il cristallise trés-diflicilement. Il est très- soluble. ACÉTATE DE CINCHONINE. On ne peut neutraliser l'acide acétique pur la cinchonine. Lorsqu'on fait évaporer de l'acide qui en est saturé, il y a un moment où l'acétate se précipite eu petits grains ou en paillettes translucides. Cet acétate est neutre quand il a étélavé; il est peu soluble dans l'eau. Quand on le dissout dans de l'eau acidulée par l'acide acétique, et qu'on fait évaporer lentement la liqueur, il reste une masse semblable à un mucilage qui se réduit, lorsqu'on la met en contact avec l'eau, en acétate acide so- luble, et en acétate neutre qui ne se dissout pas, au moins en totalité. OXALAXE DE CINCHONINE. Ce sel est blanc, pulvérulent, trcs-peu soluble dans l'eau froide, un peu plus dans l'eau bouillante : un excès d'acide 44o KIN lui donne de ïa solubilité; il est Irès-soluble dans l'alcool, plus à chaud qu'à froid. TARTRATE DE CINCHONINE. Il est un peu plus soluble dans l'eau que le précédent. CALLATE DE CINCHONINE. Cesel, à l'état neutre, est peu soluble dans l'eau froide; îl l'est un peu plus dans l'eau chaude. Par le refroidissement, l'eau devient laiteuse, ensuite elle s'éclaircit , et l'on trouve Bur les parois du vase le gallate sous la forme de petits cris- taux grenus, translucides. Le précipité obtenu par l'infusion de noix de galle versée dans les infusions de quinquina, qui contiennent de la cin- chonine, estproduit pardu gallate de cette base. Nous présenterons, dans le tableau suivant, les propriétés qui distinguent la cinchonine de la kinine. CmîCHONIHE. KlKIITE. Forme « en aiguilles prismatiques ; en masse amorphe. Saveur. amèro, particulière; Fusibilité infusible; Action de l'alcool . Action de l'éther. {solnLle clans l'alcool ; y peutcristaliser; {très-peu soluble; y peut cristalliser; Hydrocbloratc , . .cristallîsable en aiguilles ; Composition acide 9,o35, base loo; _, , t încrîstallisable, aspect P^°=P^"^ I gommeux; Arséniate incristallisable ; . , j très-soluble ; petits cris- \ taux grenus ; amère, beaucoup plus de- sagréable. fusible , au moins à l'état d'hydrate. soluble dans l'alcool; n'y peut cristalliser. très-soluble ; n'y peut pas cristalliser. seulement cristallîsable en lioupes soyeuses. acide 7,o86j base loo. cristallise en aiguilles na- crées. cristallise en aiguillespris- matitjues. moins soluble: cristaux se groupant en étoiles, en gerbes , etc. KIN 441 Histoire : extraction de la cinchonine et de lakinine -. usages. La cinchonine a été découverte par le docteur Gomès, de Lisbonne; il l'a considérée comme le principe amer auquel le quinquina doit ses propriétés fébrifuges, et Ta nommée cin- chonin. Le procédé au moyen duquel il a séparé le cinclionin de l'écorce du quinquina gris, consiste à traiter l'extrait al- coolique de cette écorce par l'eau. Celle-ci laisse un résidu rouge qu'il nomme principe extractif. Il fait évaporer à siccité la dissolution aqueuse, et applique au résidu l'eau de potasse; celle-ci dissout un peu de principe extractif, et laisse le cin- chonin qu'il achève de purifier en le dissolvant dans l'al- cool et en mêlant la solution avec l'eau qui le précipite. Le docteur Gomès ne reconnut pas l'alcalinité du cin- chonin. M. Thénard conjectura le premier que le principe découvert par M. Gomès étoit un alcali végétal. Bientôt cette conjecture fut vérifiée d'un côté par M. Houton-Labillardière, et d'un autre côté, par MM. Pelletier et Caventou. Ces derniers changèrent le nom de cinchonin en celui de cinchonine, et se livrèrent à un travail étendu sur les diverses espèces de quinquina employées en médecine. Ils firent connoître particulièrement les propriétés qui dérivent de l'alcalinité de la cinchonine j découvrirent la kinine dans le quinquina jaune, et l'existence simultanée de ces deux alcalis dans le quinquina rouge. Ils virent que ces alcalis éloient à l'état de kinate ou de sur- kJnate: enfin ils firent connoître plusieurs propriétés des substances qui accompagnent la cinchonine et la kinine. Extraction de la cinchonine. a) On traite à chaud 2 kilogrammes de quinquina gris con- cassé par 6 kilogrammes d'alcool fort. On répète quatre fois ce traitement; on distille les liqueurs alcooliques, et, à la fin de la distillation, on ajoute 2 kilogrammes d'eau au résidu. On obtient par ce moyen : 1° un liquide aqueux; 2° et un préci- pité d'une matière d'apparence résineuse. On ajoute un peu de potasse à ces substances, on les jette sur un filtre, et on passo de l'eau alcaline sur la matière qui y reste, jusqu'à ce que 442 KIN le lavage soit incolore. Enfin on lave la matière résinoïde avec fie l'eau pure. b) On traite la matière résinoïde par de l'acide hydro- chlorique très-éterdu d'eau. Par ce moyen on obtient une ^2 KIR KIRKOS {Ornith.), nom grec iJu busard, cîrcus. (Ch.D.) KIRKSOVIARSUK. {Ornith.) L'oiseau que l'on nomme ainsi au Groenland , est lefalco rusticolus , Linn. (Ch. D.) KIRLANIDSIBALUCK. (Ichthjol.) On désigne par ce nom , «n Turquie, la trigle gurnau. Voyez Trigle. (H. C.) KIRM {Ichthjol.) , nom arabe d'un poisson rapporté par M. de Lacépède an genre Caranx , et qui ne paroît être qu'une variété du Korab, Voyez ce mot et Caranx. (H. C.) KIRMEW. {Ornith.} Buffun rapporte ce nom à la mouette rieuse, pi. enl. g4o, larus atricilla, Linn., et Fabricius, n." Gcj, au sferna hirundo du même , que les Groenlandois appellent imerkotelah. (Ch. D.) KîRO, RIRJO, OMOTTO. {BoU) Herbe du. Japon que Ka?mpferprenoit pour un arum, et qui estVorontiumjaponicum de M. Thunberg. (J.) KIRR-MEW. (Ornith.) L'oiseau ainsi nommé par Klein, page 170, est la guifette , sterna nœvia, Linn. (Ch.D.) KIRSCHFINK. {Ornith.) On donne, en Allemagne, ce nom et ceux de kirschknapper , hirschleske, klepper, etc., au gros- bec d'Europe, loxia coccothraustes , Linn. (Ch.D.) KIRSCHHOLDT {Ornith.) , un des noms allemands du loriot «•ommun , oriolus galbula , Linn. (Ch. D.) KIRSHŒR-FUGL (Ornith.), nom danois du casse-noix, ioxia enucleator, Linn. (Ch. D.) K\SET {Conchj'L), nom vulgaire donné par Adanson,Sénég., p. I 92 , pi. ] 3 , à la petite espèce de nérite, que Gmelin a nominée depuis nerita Magdalenœ. (De B. ) KISINSO, SEKIKA, JUKINOSTA {Bot.), noms japonois du sarifrasa sarmentosa , suivant M. Thunberg. (J.) KISINSO. (Bot.) Une espèce de cerfeuil, chœrophyllum sca- hrum, Thunb. , porte au Japon ce nom qui signifie herbe du diable. {Le^u) KISKIS. {Ornith.) La mésange à laquelle M. Vieillot a im- posé ce nom, par abréviation de sou cri kis-kis, heshis,est celle qui se trouve figurée dans l'Ornithologie américaine de Wilson, tom. 1 , pi. 8, n."^ 4, parus atricapillus ^ Lath. Wilson regarde la mésange de la baie d'Hudson , parus hudsonicus, Lath., comme un jeune de cette espèce. (Ch. D.) K-ISLEMAN. ( Ornitli.) Les naturels de la baie d'Hudson KIT 453 donnent ce nom ou celui de kislemaname , au martin-pécheur juguacati. (Ch. D ) KISTNA-NAGOU {Erpélol.) , nom indien d'une variélé du nuja, décrite par Riissel. Voyez Naja. (H. C.) KISTREL. (Ornith.) Voyez Kastrel. (Ch.D.) KVTAiBÈLE, Kitailjelia.(Bot.) Genre de plantes dicotylédones, àfleurs complètes, nionopétalées, de la famille des malvacées , de la monodelphie polyandrie de LinnfBus , offrant pour caractère essentiel: Un calice double ; l'extérieur à sept ou neuf division» très-profondes; cinq pétales connivensà leur base; desétamines nombreuses, monadelphes ; un ovaire supérieur à cinq lobes; plusieurs styles connivens. Le fruit consisie en plusieurs cap- sules monospermes, réunies en une tête hémisphérique à cinq lobes. Kataïbèle a feuilles de vigne: Kataibelia vitifolia , Waldst., PL Hung., 1, pag. 29, tab. 3i ; Willd., in Act. Soc. Berol. ^ 2, pag. 107, tab. 4, tig. 4. Plante cultivée depuis quelques années au Jardin du Roi, découverte dans la Hongrie eti aux environs de Petervvaradin. Elle répand une odeur forte , nauséabonde, Sa racine est épaisse et ramifiée ; ses tiges droites,, hautes de trois à six et huit pieds , cannelées , chargées de poils blancs, et divisées en rameaux flexueux-, les feuilles sont al- ternes, pétiolées, larges, échaiicrées en cœur à leur base, pileuses à leurs deux faces; les inférieures à sept lobes, les su- périeures à cinq; les lobes aigus, à grosses dentelures aiguës ; les stipules ciliées, acuminées. Les fleurs sont axillaires, soli- taires ou géminées; les pédoncules simples; le calice extérieur à trois nervures sur ses divisions ; rintérieur très-velu à ses bords; la corolle blanchâtre; les pétales en cc&ur renversé, cunéiformes à la base , striés, barbus en dedans vers les bords; le fruit est renfermé dans les deux calices, couronné par les styles, compose de plusieurs petites capsules noirâtres, héris- sées, formant une tête hémisphérique. (Pom.) KITAISKAIA GOUS. (Omith.) On dit dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle^ 2.* édition, au mot oie de Guinée, que celte espèce qui est Ta nas cjgnoides de Lathani , s'est naturalisée en Sibérie, où elle porte le nom ci>dessus indiqué et celui de soulhonos, (Ch. D.) KITCHOUGOUNGALLI (Omilh.), nom koriaque du maca- 454 KTT reux mitchagatchî, ou mouichagatka des Karntscharlals, alca cirrata, Lath., et frafercula cirrata, Vieil!., que les Kourils appellent erouhigra , et les Russes igilmi. (Ch. D.) KITE. (Ornith.) Les Anglois nomment ainsi le milan, /ako rnihus, Linn. (Ch. D.) KITE-FISH (Ichlhfol.) , nom anglois du pirabèbe. Voycr Dactyloptkre. (H. C.) KITI. {Bot.) Voyez Kaka-Kodi. (J.) KITJINGORANG. (Bot.) Vhedfsarum Iriquetrum est ains nommé à Java, suivant Burmann. (J.) KITRAN (Bot.) , nom arabe du cèdre du Liban , selon Dalé- champs. (J.) KITSJING {Bot.), nom donné, dans Tile de Java , au cni- quier ordinaire, guilandina bonduc, suivant Burmann. (J.) KITTA {Ornith.), nom grec de la pie commune , connus pica, Linn. (Cir. D.) KITTAN {Bot.), nom arabe du lin cultivé, suivant Forskal. (J.) KITTA VIAH. (Ornith.) Cet oiseau, dont parle le voya- geur Shaw, est vraisemblablement le même que le ganga. (Ch. d.) KITTIAWKE. {Ornith.) L'oiseau qu'on appelle ainsi en Ecosse, est le kutgeghef, ou mouette tachetée, larus canus t Linn. (Ch. D.) KITUL, KITUL^THA, KETULE. (Bot.) A Ceilan, on nomme ainsi le caryota urens , genre de palmier dont on retire , suivant Burmann, par incision , un suc doux, très-agréal)le , nommé tellegie , lequel n'enivre point. Un seul arbre peut en fournir cliaque jour plusieurs cruches; et, en le faisant cuire, on en fabrique un sucre rouge, n ommé jao-gor;^, qui peut être perfectionné par diverses manipulations. Selon Hermann , les fleurs de cet arbre portent le nom de hituLmala, et les fruits celui de kitulrcena. (J,) KITZ, TATS-BANINA. (Bot.) L'oranger est ainsi nommé au Japon , suivant Kœmpfer. (J.) Kl\J¥ VA (Ornith.) , un des noms danois de l'oiseau plus connu sous celui de struntjager , larus jiarasiticus ^ Linn. (Ch. d.) KlUN. (Bot,) C'est , en Chine , le nom d'un chauipignon dont on fait usage comme aliment. Suivant Loureiro, ce seroit Vagaricus integer , Linn.; mais c'est certainement une espèce ditrércnte. L'espèce de Chine est d'un blanc fauve, elle est grande, s'élève sur un stipe blanc : les feuillets sont égaux et blancs. On la trouve dans les lijux incultes et souvent dans les jardins, en Chine et eu Cochinchine. Dans ce dernier pays elle est désignée par nam-moi. (Le.m.) KIU-TZÉ (Z>o^), nom chinois cité par Plukcnet, d'un arbre dont les graines fournissent une substance semblable à du suif et pouvant être employée de la même manière, que l'on nomme fc(«-)'e«. Cet arbre, cité dans THistoire des Voyages sous le nom de u kieu-mu, est rapporté, par M. Lamarck, au crolon schiferum de I.innacus, qui est maintenant reconnu pour une espèce de sapium. (J.) KIU-YEU. [Bot) Voyez Kiu-Tzé. (J.) KIVATE. {Ichthjol.) Au Groenland, on nomme ainsi les scorpions de mer mâles. Voyez Cotte. (H. C.) KIVE (Ornith.) , un des noms norwégiens du labbe ou stercoraire, autrement struntjager, larus parasiticus , Linn. (Ch. D.) KIVITE ou KIWIT {Ornith.), noms donnés , d'après son cri , au vaTincau commun, Iringa vanellus. (Ch. D.) KJAEDER. [Ornith.) L'oiseau auquel les Suédois donnent ce nom et celui de ijaeder, est le grand coq de Bruyère, leLrao urogatlus, Linn. (Ch. D.) KJO, SOBA [Bot.], noms japonois du sarrazIn,yàgoj)j'n/m, suivant Kîenipfer. L'abricotier est nommé kjoo^ ainsi que le gingembre et un nymphcca. Voyez Kio. (J.) KJOKUSO, NÀNCAN-KIVI, (Bot.) Le coracan , deusine , est cultivé sous ces noms au Japon. (J.) KJOTJEKSTO , KJOTIKTO (Bot.), noms du laurose ou laurier rose, nerium, au Japon, suivant M. Thunberg. (J.) KLA. (IclithjoL) En Russie, dans quelques cantons, on donne ce nom au grand esturgeon et à tous les animaux qui fournissent de la colle de poisson en générai. Voyez Esturgeon et ICHTIIYOCOLLE. (H. C) KLAAS. {Ornith.) M. Lcvaillant a donné à un coucou d'A- frique le nom de ^e fidèle Holtenfot. (Cir. D.) KLAEDRA. {Omilh.) L'oiseau que les Osirogoths nomment A5C KLA ainsi, el qui est appelé klera par les Smolandois, est la grive mauvis, lurdus iliacus, Linn. (Ch. D.) KLAESHAN. {Omith.) L'espèce de canard qui porte ce nom en Danemarck, estVanas hjemalis , Linn. (Ch.D.) (Ch. D.) KLAKE {Omith.), nom écossois de Toie, qui s'écrit aussi klakis. (Ch. D.) KLAPER. (Ornith.) On donne, en Allemand, ce nom et ceux de klepper ou kneper, à la cigogne, ardea ciconia , Linn. (Ch. d.) KLAP-MUTZE, KLAP-MYSSEN. (Mamm.) Egede, dans son Histoire du Groenland, donne ce nom au phoque à capuchon, phoca cristata. (F. C.) KLAPROTHINE. (Min.) M. Fischer a proposé de donner ce nom au minéral bleu qu'on a nommé lazulithe, mais qui paroît en différer essentiellement. Je l'avois désigné dans ma Minéralogie sous le nom provisoire de Lazulithe de Klaproth. Si ce minéral est réellement une espèce, comme on peut le présu- mer, il sera très-convenable de luilaisser le nom que M. Fischer lui a donné, ou plutôt le suivant qui n'en diffère pas sensi- blement, et qui est p us ancien. (B.) KLAPROTHIÏE. (Mm.) M. Léman, dans la description minéralogique du Muséum deM.deDrée, a désigné souscenom le lazulithe qui est différent du lapis lazulite , et que j'avois in- diqué sous le nom de lazulite de Klaproth. M. Fischer a eu la même idée, et l'a nommé , comme on vient de le voir, klapro- thine. Cette pierre, à peine connue, a déjà reçu sept noms^ parce qu'il est bien plus aisé et bien plus prompt de faire un nom, surtout comme plusieurs de ceux que nous allons rap- porter, que d'étudier les caractères minéralogiques , géomé- triques, physiques et chimiques d'un minéral, les seuls ce- pendant sur lesquels on puisse fonder une véritable espèce, méritant une détermination particulière; on l'a donc appelé lazulithe, mais ici c'étoil par confusion, a::un7e, siderite, tjrolilite et voraulite, La klaprothite est d'un bleu de ciel passant nu bleu foncé, mais peu vif. Elle se présente cristallisée, mais je ne sache pas que la forme ait encore été déterminée d'une manière défini- tive. M. Haiis y a reconnu un prisme légèrement rhomboi>lal KLE 45t avec des indices de joints naissans des arêtes lougitudinales et obliques à l'axe. Elle est opaque ^ quelquefois translucide, assez dure pour rayer le verre, fragile et à cassure grenue ou lamellaire : elle se fond au chalumeau en un émail gris. Elle est composée, d'après Klaproth, des principes suivans: Magnésie 18 Alumine 66 Chaux 2 Silice 10 Fee oxidé 2,5 La klaprothite se présente en petits cristaux prismatiques, présentant quatre, six et même 12 pans suivant M. Léman; implantés dans les fissures des rochers qui la renferment. On l'a trouvée principalement à Puizgau et Werfen, près de Salzbourg enTyroL La roche où on la rencontre est un schiste argileux , verdâtre; à Vorau , en Styrie, dansun micaschiste, accompagné de talc écailleux , de fer oligiste et de quarz, et aux environs de AVienerisch-Neustadt, eu Autriche. Quoique ce minéral ne soit encore qu'imparfaitement connu, on voit qu'il présente néanmoins déjà assez de carac- tères distinctifs essentiels pour faire présumer qu'il doit cons- tituer une espèce particulière qui devra porter le nom res- pectable de klaprothite. (B.) KLAPTMUTSEN. {Bot.) La plante marine citée sous ce nom par C. Bauhin , laquelle nage en grandes masses sur la mer, paroît êtvele fucus natans , nommé aussi raisin des tropiques. (Lem.) KLAVAIS. ( Min. ) C'est un nom technique des mineurs qui exploitent les mines de houille. Ils le donnent à ces es- pèces de filQn'% , qu'on nomme aussi, mais d'une manière plus générale, failles, et qui coupent les lits de houille. Ceux-ci qu'on appelle aussi coHmai//e, sont composés de cailloux roulés, agrégés avec des fragmens de houille. (B.) KLAVERT (Ornith.), nom norwégien de la pie-grièclie commune, lanius excuhilor ^ Linn. (Ch. D.) KLEBSCHIEFER (Mm.), de Werner. C'est l'argile feuil- lettée dans laquelle on trouve à Montmartre et à Ménilmon- tant la variété de silex, designée vulgairement par Méxilite. 458 KLE Il ne faut pas la confondre avec le polierschiefer de Werncr. Voyez Argile FEUir,[.F.TTÉE, vol. 3, pag. i.>o. ( I,em. ) KLE. (IchlhjoL) Voyet Ki.a. (H. C.) KLEIBER. (Orrei7/t.) Voyez Klener. (Ch.D.) KLEIN {JchtliyoL), nomspécitique d'unchétodon que nous avons décrit, loin. VIII , p. 445 de ce Dictionnaire. (H. C.) KLEINER SCHWERDTFISCH {IchthyoL) , nom allemand du petit espadon. Voyez Demi-bec et Gambarur. (H. C.) KLEINER KARASS (IchthjoL), nom que l'on donne, en Silésie, à la Gibèle. Voyez ce mot. ( H. C.) KLEINER STINT. {Ichthyol.) En Livonie, on appelle ainsi rEi'ERLAN. Voyez ce mot. (H. C.) KLEINHOVB», Kleinhoi'ia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, delà famille des malyacées , de la décandrie monogynie de Linnœus, Oïlraiit pour caractère essentiLd : Un calice simple, à cinq divisions profondes; cinq pétales; un tube particulier urcéolé, stami- jiifère au sommet; environ quinze étamines; un ovaire supé- rieur, pédicellé, surmonté d'un style simple et d'un stiginate crénelé. Le fruit consiste en une capsule vésiculeuse , à cincj angles, à einq valves, à cinq loges monospermes. Kleinhove des Moluqves : Kleinhof iaJiGspifa , Linn.; Lamk. , m. gen., tab. 704; Cavan., Dhs. , 5, lab. 146; Cali-marus , Rumph, Amb., 3, tab. ii3. Arbre des îles Philippines, des Moluqucs et de Java. 11 est de la grandeur de nos pommiers. Son tronc est épais, tortueux, divisé en rameaux glabres, plians, redressés, g irnisde feuilles pétiolées, alternes, éparses, ovales, presque en cœur, acuminées, entières, à cinq ou sept ner- vures, avec des veines traasverscs ; les stipules linéaires-lan- céolées ; les fleurs purpurines, nombreuses , très-petites, dis- posées en grappes paniculées , axillaircs et termin^iles; les fo- lioles du calice lancéolées, presque égales, caduques; les pé- tales un peu plus grands que le calice , oblongs , lancéolés, dont nn plus large et un plus court que les autres, concave, échancré au sommet : un tube particulier, renfermant le pédicule de l'ovaire, se terminant par un limbe urcéolé, à cinq décou- pures, chargées, chacune, de trois anthères presque sessiles ; l'ovaire pé.liceilc, turbiné , environné par le tube slaminifèrc. Le fruit est une capsule vésiculeuse, turbiucc , pentagone, KLE 459 pinoussèe et un peu oiifoncée à son sommet, à cinq loges mo- iiospernies ; les senicncesglobuleuses.Cetarbre fleurit plusieurs fois dans le cours de l'ariiiée ; il est presque toujours chargé de fruits. Ses jeunes feuilles, froissées entre les doigts, ont l'odeur de la violette. (Pom.) KLEINIE , KLeinia. {Bof.)[Corjmhif ères , Juss. — Syngénésie polygamie égale, Linn.] Ce genre de plantes, établi en i8o3, par M. dL' Jussieu , dans le second volume des Annales du Muséum d'Histoire naturelle, appartient à l'ordre des synan- thérécs, et à notre tribu naturelle des tagétinées. Voici les ca- ractères génériques, tels que nous les avons observés sur un échantillon sec de l'herbier de M. de Jussieu. Calathide subglobuleuse, incouronnée, équaliflore, multi- florc, rcgularitlore, androgyniflore. Péricline hémisphérique, formé de squames paucisériées, imbriquées, larges, ovales, subcordiformes, obtuses, foliacées, veinées, munies de quel- ques glandes. Clinanthe inappendiculé. Ovaires un peu allon- gés, cylindracés, un peu épaissis de bas en haut, arrondis au sommet, glabres, munis de plusieurs nervures longitudinales; aigrette courte, composée de quelques squamellules à partie inférieure laminée, membraneuse, denticulée, à partie supé- rieure filiforme-épaisse, munie de grosses barbellules. Co- rolles jaunes, à nervures noires. Ou ne connoît jusqu'à présent qu'une seule espèce de klcinie. Kr.EiNiE A FEUILLES LixÉAiRES : Kkiiiia UnearifoUa ,Juss. , Ann. du Mus. d'Hist. naî. , tom. 2, pag. 423; Jaumea linearis, Fers., Sj'n. plant., pars 2, pag. OQy.C'estun arbuste ou sous-arbrisseau, à tige rameuse, garnie de feuilles opposées, connées , simples, allongées, étroites, linéaires, très-entières, un peu épaisses; les calathides sont terminales, solitaires, et penchées par l'inflexion de leur pédoncule. Cette plante a été découverte par Conuner.^on à l'embouchure de la Plata. M. de Jussieu croit que son klcinia a de l'affinité avec Veupa- luiiuni et le cacalia , et qu'il est intermédiaire entre ces deux goures j mais Veupalorium est de la tribu des eupato- vices , et le cacalia est de la tribu des sénécionées. Nous sommes convaincu que le kleinia appartient, soit à la tribu des tagétinées, soit à celles des hélianthées, dans la section 4fio KLE des hélianthéfs héléiiiées, lac|u,llc est iînmddiatemeKt voi- sine des tagétinées. M. Persoon a cru pouvoir substituer îe nom générique (ic- jaumea à ct'lui de kleinia, sous le prélexte que Willdenow avoit appliqué le nom de Ueinia à un autre genre. Ce change- ment nous paroit très-mal fondé, car nous allons démontrer que cet autre gi^nre ne doit poini porter le nom de kleinia, et qu'ainsi M. de Jussieu a pu légitimement s'emparer de ce nom resté sans emploi, et consacrer son genre à la mémoire du naturaliste Jacques-Tliéodore Klein. En 1719, Vaillant publia un genre Porophyllurriy qui est très- hon à conserver, quoique l'auteur se soit trompé dans l'énoncé des caractères génériques, en attribuant à ce genre une cou- ronne féminiflore. En ij'Sj , Linnœus adopta le genre PorO' jihyllum de Vaillant, dans VHortus CliJJ'ortianus et dans le Viri- dariitm Cliffortianuin, ainsi que dans le corollarium de la première édition du Gênera plantarum. Il l'abandonna ensuite dans la seconde édition publiée en 1742. Jusques.-là, LinnaDUS nom- inoit kleinia, le genre qu'il a nommé depuis cacalia, et qus doit conserver ce dernier nom, quoique le cacalia de Tourne- fort et de Vaillant soit un genre particulier, que nous avoii& nommé adenostjies, parce qu'on est convenu de maintenir la nomenclature linnéennc. Linnaeus, en adoptaîit le genre Po- rophjilum, qu'il a depuis mal à propos abandonné, avoit re- connu l'erreur de Vaillant, et avoit décrit très-exactemenS les caractères de ce genre. Adanson , en 1765, a reproduit le même genre Porophjltum , en rectifiant, comme Linnaeus l'erreur de Vaillant. C'est dans la même année j jCS , que Jac quin. dans son seleclarum Stirpium Americanarum Historia^ a ima giné de présenter comme nouveau, sous le nom de Ueinia l'ancien genre Porophyllum, dont il a décrit une espèce Schreber, en 1791, a admis, dans son Gênera plantarum^ le Kleinia de Jacquin ; et douze ans après, Wilidenow , dans son Species plantarum , a nommé aussi kleinia les quatre espèce» de porophjllum dont il a présenté le tableau. M. Pei-soon , eu 1807, dans son Sj-nopsis plantarum , a copié Wilidenow; et M. Kunth, eu 1820, dans ses iS'ot^a Gcnera et Species plantarum , où il a enrichi de quatre espèces le genre dont il s'agit, a con- tinué rininstice fuite à Vaillant, i-l que nous voulons rcp.i- rer. Il faut croire que MAL Jacquin, Schreber, Willdcnow, î'ersoon et Kunth igiioroienl que leur genre Kleinia avoit éié anciennement ciabli parVajIlant, sous le nom de porophyllum, que Linnœus i'avoit adopté sous ce nom, pendant quelque temps, et qu'Adanson I'avoit conservé sous le même nom. Il résulte de oe qui précède que le genre de M- de Jussieu doit reprendre le nom de kleinia, que M. Persoon lui a ftté. C'est pourquoi nous décrirons les kleinia de Jacquin, Willdo îiow et Kunth, dans notre article Porophylle, (H. Cass.) KLEISTyVGNATHES. {Entom. ) Fabricius a désigné sous ce nom l'un des ordres de la classe des insectes, d'après la con- formation des mâchoires, dans son ouvrage intitulé : Systema entomologicum. (CD.) KLENER. (Ornith.) On appelle ainsi, en Autriche, la sittelle ou torchepot, sitla europrra, dont le nom s'écrit aussi kleiber, Linn. (Ch. D.) KLEONIA ou CLEONIA. (Bot.) Adanson cite ce nom grec , comme synonyme de son genre Vosacan, qui est ïhelianthus de Linnasus, (H. Cass.) KLESK (Ornith.), nom poîonois du casse-noix, corrws <*ar)'o- cutactes^ Linn. (Ch. D.) KLETHRA. (Bot.) C'est sous ce nom grec qu'est désigné p.'ir Théophraste l'aune, alnus. Il a été transporté par Gronovius ( t par Linnaeus à un genre de la famille des éricinées , nommé maintenant cZef/ira. (J.) KLETTER ( Orrai7/i. ) , un des noms allemands du chardon- neret comiïHin,fringillacarduelis, Linn. (Ch. D.) KLEX. (Ornith.) Voyez Kirsoviarsurk. (Ch. D.) RLIBADION (Bot.), un des noms cités parDioscoride comme synonymes de son helxine, qui est notre pariétaire. Le clibu- tliurn, plus récent d'AUamand et de Linnaeus , est un genre de la famille des corymbiféres. (J.) KLÎEF (IchthyoL) , nom zéiandois du lump ou gras-molle!. Voyez Cycloptère. (H. C.) KLINEDFP.G-HAAN. (Ornith.) Le faucon à culotte noire porte, au cap de Bonne Espérance, ce nom qui signifie petit coq des montJgnes, et qui s'aj)p!ique à d'auJres rapaccs. ,Ch.D.) KLINGER. (Ornith.) L'oiseau que Gesuer et Aîrtrovaiide 4^2 KLf désignent par ce nom est le canard garrot, anas clangula, Linn., que les Suédois appellent knipa. (Ch.D.) KLINGSTl'.IN. (Min.) Ce nom , quoiqu'allemand , est sou- vent employé dans des ouvrages françois. Les géologues qui préfèrent une nomenclature générale, ont donné à celte roche tantôt le nom d'EuRiTE sonore lorsqu'elle est composée d'une Lasede pélrosilex avec des cristaux de felspath, tantôt, et c'est M. d'Aubuisson, celui de PnoNOi.rrK, lorsqu'ils n'en considèrent que sa base et la propriété de répandre un son assez clair par la percussion. Voyez ces mots. (B.) KLINGRYS (Bot.) , nom du bouleau dans la Westrobothnic , province de Suéde, suivant Linnœus. (J.) KLÏNOTROKON. (Bot.) Il paroit que l'arbre de ce nom, mentionné par Théophraste, est notre érable ordinaire. (J.) KLINTING (Bot.), nom Javanois de la clitore de Ternate , cité par Burmann. Le klintlng-birou , qu'il noxnme usubis , et que LinnfEus rcportoit au sc/imide/ia, paroit congénère de l'or- nitrophe dans les sapindées. (J.) KLIPBAGRE. {Iclithj'ol.) Le poisson, ainsi appelé par Marc- grave , est le doras caréné. Voyez Doras. (H. C.) KLIPDAS (Mamm.) , c'est-à-dire blaireau de rocher, nom que les Hollandois ont donné au daman du cap de Bonne-Espé- rance. ( F. C.) KLIPPFISCH. {Iclith.yol.)Da.ns\c'!a Gênera, etc. de MM. Hiimboldt et Bonpland , rédigé par M. Kunth , une nouvelle espèce de kné- pier , sous le nom de melicocca oUvccformis. Ses feuilles sont ailées, composées de deux paires de folioles, grandes, coriaces, elliptiques, aiguës, d'un vert glauque ; les pédoncules rameux et terminaux; les fruits elliptiques, tubercules, monos- permes. Cette plante croît à la Nouvelle-Grenade. (Pom.) KNIFA. (Bot.) Adanson séparoit sous ce nom, du genre Millepertuis, hjpericum , les espèces qui n'ont que deux styles et une capsule à deux loges, (J.) KNIGHTIE , Knightia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs incomplètes, de la famille des proteacées, de la tétranârie monogynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Une corolle (calice, Juss.) , à quatre pétales conni- vens et tubulés cà leur base; point de calice; quatre étamines ; quatre giandessur le réceptacle; un ovaire supérieur; un style; le fruit à une seule loge, renfermant quatre semences ailées à leur sommet. KNiGuriE ÉLEVÉe ; Knightia excelsa , Rob. Brown , Trans, Liiin., 10, pag. io3, tab. 2. Très-grand arbre de la Nouvelle- Zélande, qui s'élève à la hauteur de quatre-vingts pieds, sur un tronc très-droit, et dont les rameaux sont glabres, redressés, cylindriques; les plus jeunes légèrement comprimés et un peu velus , formant tous ensemble une cime pyramidale. Les feuillessontéparses, nombreuses, touffues, péliolées , lancéo- lées , alongées, glabres, planes, coriaces, un peu aiguës, ues de quatre à cinq pouces, ;i dentelures en scie pro- 470 KNI fondes et distantes, lisses en dessus, traversées en dessous par des veines nombreuses, presque réticulées, et chargées de poils touffus, abondans , très-courts et cendrés ; les pétioles très-courts. Les fleurs sont disposées en grappes simples, sessiles, axil- laires, une fois plus courtes que les feuilles , souvent placées à l'extrémité de petits rameaux nus ou dépouilles de feuilles ; le rachis rouge; les pédicelles soyeux et biflores; la corolle tu- bulée, longue d'un pouce et demi, rouge et velue, à quatre pétales linéaires, un peu velus, adhérens à leur base ; quatre filamens rouges, insérés sur les onglets des pétales; les anthères linéaires; l'ovaire supérieur, conique, rougeàtre, un peu velu, à quatre ovules; le style rouge, droit, persistant, de la longueur des filamens ; le stigmate verdàtre, anguleux, presque cylindrique. Le fruit est dur, coriace, alongé, à une seule loge, long d'un pouce et demi et plus, soyeux en dehors, con- tenant quatre semences; leur sommet couronné par une aile membraneuse. (Poir.) KNIPHOFIA. {Bot.) Parmi les espèces d'aletris qui ont été re- portées au genre Veltheimia de Gleditsch, et qui le plus souvent ont les étamines plus courtes que le calice, Mœnch a remarqué Yaletris avaria de Linnaeus, dans lequel il a vu des étamines débordant le calice; et il a cru y trouver le caractère d'un nouveau genre qu'il a nommé hniphqfia. (J.) KNIPOLOGOS. {prnith.) Ce nom grec, qui a été appliqué pap des commentateurs d'Aristote à la lavandière, paroît plutôt convenir au grimpereau commun, certhia familiaris, Linn. (Cn.D.) KNIPPER. (Ornith.) Ce nom allemand paroît s'appliquer tant au bruant fou , emheriza cia, Linn., qu'au proyer, eniberiza iniliaria, Linn. (Ch. D.) KNJAESCIK (Ornith.), nom que porte, en Sibérie , une espèce de mésange, à laquelle il a été conservé par Gmelin , Syst. Nat.,n.'' 26. (Ch. D.) KNOCHEN HECHT. {Ichthjol.) Les Allemands nomment ainsi le lépisostée gavial. Voyez Lépisostée. (H. C.) KNOE. (Orntf/i.) L'oiseau auquel les HoUandois appliquent ce nom, qui s'écrit aussi knue, est lu linotte commune, /rm- gilla linola, Linn. (Ch. D.) KNO 471 KNOR-HAAN. (Ornith.) On trouve dans la Description du cap de Bonne-Espérance par Kolbe, tom. 5, pag. igS de l'édi- tion de 1743, ce nom, qui s'écrit aussi knor-hahn, donné au mâle d'un oiseau de la taille d'une poule commune, dont la femelle est appelée knor-hen, et qui est décrit comme ayant le bec court et noir, ainsi que les plumes qui recouvrent le sommet de la tête, et le reste du corps mélangé de rouge, de blanc et de cendré. L'auteur ajoute que cet oiseau ne vole ni fort haut ni fort loin , et qu'il fait dans les bruyères un nid où l'on ne trouve que deux œufs. Brisson a appliqué ce passage à la pintade, mais Buffon et d'autres auteurs n'ont pas adopté ce rapprochement. Dans La Chesnaye-des-Bois cet oiseau est appelé knor-cock. Sparrman dit, en parlant du même oiseau, tom. 1, in-8% p. ao2 , de la traduction de son Voyage au Cap : « Knorrhane est le nom d'une certaine espèce d'otis (outarde) qui a l'art de se cacher parfaite- ment jusqu'à ce qu'on vienne tout près d'elle, et qui alors s'élève tout à coup presque perpendiculairement, en pous- sant un cri aigu, précipité et tremblant, ou faisant retentir au loin ses korr, kon; répétés, qui sont un cri d'alarme pour tous les animaux du voisinage, et leur découvrent l'approche du chasseur ou de tout autre ennemi. >> L'outarde se nomme djorz en persan, ce qui a du rapport avec le cri de l'oiseau dont il s'agit. (Ch. D.) KNORRHAAN. (Ic?i%o/.) En Hollande, on appelle ainsi la trigle gurnau. Voyez Trigle. (H. C.) KNÛRUHEAEN. {IchthjoL) Suivant Nieuholf, ce nom, qui signilie coq grognant, est donné, par les HoUandois, dans les Indes , à un poisson qui nous paroit être une espèce de malar- mat, et dont la chair, à ce que dit Ray , est estimée. Voyez Mai-armaï. (h. C.) KNORVEPOT. {IchthjoL) Nieuhoff parle , sous ce nom, d'une espèce de malarmat des Indes, qui grogne quand on le saisit, et qui est un fort boa manger. Voyez Malarmat. (H. C.) KNOT. (Onitf /t.) Ou appelle ainsi, dans le comté de Lin- coln, le canut, tringa catiuiui, Liiin., auquel VVillugby prétend que ce nom a été donné, parce que le roi Canut aimoit singu- lièrement la chair de ces oiseaux. (Ch. D.) 472 KNO KNOULTONIA. {Bot.) Voyez Knowltone. (J.) KNOWLTONE, Knowltonia. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, delà famille des reaonculacées,de la polj'andrie poljgynie de LinnfEus, offrant pour caractère essentiel: Un calice à cinq folioles; cinq pétales, souvent beaucoup plus, nus à leur onglet-, un très- crand nombre d'étamines insérées sur le réceptacle; des ovaires nombreux réunis sur un réceptacle globuleux; autant de pe- tites baies monospermes. La plupart des espèces qui composent ce genre faisoient d'abord partie de celui des adonides; mais le caractère de leur fruit, ainsi que leur port, les en séparent évidemment. Cette différence avoit été remarquée par Salisbury , qui avoit établi pour ces mêmes espèces un genre particulier consacré à la mé- moire de Knowlton, cultivateur distingué. Depuis, Ventenat a traité le même genre sous le nom d'ana/nerem. Ces plantes ont le port des ombelles-, leurs racines sont fasciculées; leurs feuilles assez généralement ailées; leur lige nue, sans feuilles, termi- née par des fleurs disposées en une ombelle , munie d'un invo- lucreàsa base. Le fruit, composé de petites baies monospermes, distingue ce genre des adonis , dont le fruit consiste en petites capsules monospermes, indéhiscentes, semblables à celles des renoncules. Knowltone A FEUILLES CORIACES : Knowllonia rigida, Salisb. . Prodr., 372; Dec, Syst., 1, pa^. 21 Cj-, Adonis capensis , Linn.; Anamenia coriacea,Vent., Malm., 1, tab. 22 ; Commel., Horf., 1, tab. 1. Cette plante a des feuilles touffues, toutes radicales, amples, très-glabres, longuement pétiolées, coriaces, deux fois ternées, d'un vert foncé en dessus, pâles et cendrées en dessous; les folioles pédicellées, ovales, dentées en scie. De leur centre s'élève une tige nue, épaisse, très-simple, divisée au sommet en sept ou huit rayons en ombelle , chargés chacun d'une ombelle partielle, munis d'un involucre commun et d'involucres propres à plusieurs folioles ovales, entières on dentées. Les Heurs sont assez grandes, d'un vert jaunâtre; leur calice de la longueur de la corolle: les pétales oblongs, obtus; les styles latéraux, persistans; les stigmates aigus et recourbés ; le fruit composé de petites baies nombreuses , d'un noir foncé ; les semences attachées au fond de chaque baie. Cette plante KNO ^175 croît sur les montagnes, parmi les rochers, au cap de Bonne- Espérance. Knowi-tone a vésicatoire : KnowUonia vesicatoria , Bot. Magaz., tab. 776; Decand., Sjst., 1, pag. 219; Adonis ve- sicatoria, Linn. fils, Suppl. 272; Anamenia laserpitiifolia , Vent., I. c; Pliik., Almag., tab. 96, fig. 2. Ses feuilles sont deux fois ternées ; les folioles ovales , coriaces , dentées en scie , rudes au toucher, légèrement velues; la tige grêle , haute de huit à dix pouces, un peu pileuse, divisée au sommet en rayons ombelliformes, munis d'un involucre à plusieurs folioles li- néaires-lancéolées. les fleurs, verdàtres; la corolle composée de dix pétales lancéolés, linéaires, plus longs que le calice; les étamines nombreuses, très-courtes; les ovaires ramassés en tête, auxquels succèdent autant de petites baies monospermes. Cette plante croît sur les pentes humides des montagnes, au cap de Bonne-Espérance. Les naturels du pays emploient ses feuilles comme vésicatoires. Knowltone GRÈr.E : Knowltonia ^racilis, Decand., Sj'sf. , 1 , jyag. 2 \c) ; Adonis œtkiopica , Thunb. , Prodr. Cap.; Aname- nia graciiis, Vent., Malm., 1. c. Cette espèce est, dans toutes ses parties, beaucoup plus petite que la précédente ; mais elle offre le même port. Ses feuilles, toutes radicales, sont deux fois ternées; les folioles roides, ovales , pileuses, profondément dentées en scie. De leur centre s'élève une tige nue, simple, divisée au sommet en plusieurs pédoncules presque en om- belle, rabattus, et peu garnis de fleurs. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Ses feuilles sont caustiques , et employées comme celles de l'espèce précédente , en vésica- toires. Knowltone hérissée ; Knowltonia hirsuta , Dec. , Syst. , 1. c. ; Anamenia hirsuta, Vent., Malm., 1. c, Obs.; Burm. , Afr, , pag. 147, tab. 5i. Ses racines fasciculées produisent plusieurs feuilles longuement péfiolées, deux fois ternées; les folioles pédicellées , ovales-lancéolées, hérissées de poils roides, à den- telures profondes , irrégulières. Les tiges sont hautes de deux pieds, nues, hérissées, rameuses dès leur base; chaque rameau terminé par des pédoncules renversés, en ombelle, munis d'un involucre composé de quelques folioles obiongues; les pédicclles alternes avec une bractée à leur base ; les A74 KNO fo ioles du calice oblongues , verdàtres ; la corolle d'un jaune de soufre j les baies glabres, oblongues, réunies sur un réceptacle commun. Cette plante croit au cap de Bonne- Espérance. Knowltone a feuilles de carotte : Knoivltonia daucifolia , Dec, 1. c, Adonis daucifolia , Lamk., Dict. ; Adonis Jilia, Linn., SuppL; Anamenia daucifolia, Vent., Malin., 1. c, Obs. Cette espèce, très-rapprochée de la précédente, a une racine hori- zontale; elle produit des feuilles velues à la base de leur pétiole, puisentièrementglabres, roides, trois foisternées; lessegmens pinnatifides , à lobes linéaires, divergens. aigus. La tige est droite, nue, cylindrique, haute d'environ deux pieds, velue à sa base, terminée par un corymbe rameux ; les pédoncules pubcscens. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. (POIR.) KNOXIE, Knoxia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, moiiopétalécs, régulières, de la famille des rubiacées , de la tétrandrie monogjnie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice supérieur, à quatre dents; une corolle monopétale, infuridibuliforme ; le limbe partagé en quatre lobes; quatre étamiues; un ovaire inférieur, chargé ifuti slyle filiforme et de deux stigmates en tête. Le fruit est une capsule presque globuleuse, à deux coques, tenant par leur sommet à un axe filiforme ; une semence dans chaque coque. Knoxie de Ceilan : Knoxia zejlanica , Linn.; Lamk., lll. gen., tab. 09, tig. 1. Ses tiges sont herbacées, glabres, très- grêles, hautes d'environ uti pied, garnies de feuilles sessiles , opposées, lancéolées, glabres, non veinées; les fleurs alternes , disposées eu uu épi terminal. Leur calice est petit, à quatre dents, dont une plus grande que les autres; la corolle en en- ionnoir; le tube grêle; le limbe étalé, partagé en quatre lobes arrondis, obtus; les filamens des étamines saillans à l'ori- dcede la coi-oUe, soutenant des anthères oblongues; l'ovaire inférieur, chargé d'un style filiforme, de la longueur des éta- mines, terminé par deux stigmates en tête. Le fruit consiste en tine capsule presque globuleuse , se partageant en deux coques qui tiennent par leur sommet à un axe filiforme ; chaque coque convexe à l'extérieur, anlatie à sa face interne, renfermant KO A /,7& unesemence. Cette plante croît à l'île de Ceilun , sur le tronc des arbres pourris. Knoxie a corymbes : Knoxia corymbosa, Willd., Spec. ; Knoxia slricta? Lamk., lU.gen., tab. iSg, pag. 112; Gaertn., De Fn/c^ , tab. 25, fig. 8. Cette plante aie port de la précédente; elle en diffère par ses tiges pubescentes ; par ses feuilles plus larges' pubescentes en dessous, longuement pétiolées, lancéolées, glabres en dessus, parsemées en dessous de poils courts et couchés. Ses fleurs sont pédonculées, disposées en un corymbe terminal, assez semblables, par leur grandeur et leur disposi- tion , à celles du valeriana dioica. Le fruit consiste en deux coques adhérentes à un axe filiforme, persistant. Cette plante croit dans les Indes orientales. Knoxie purpurine: Xn.ox/apurp«rea, Lamk., III. gen.,vo\. 1, pag. 261) ; Houstonia purpurea, Linn.; Houstonia varians , Mich. , ¥1. Bor. Amer., 1 , pag. 86; Hedyotis umbellata, Walt, Carol. Cette espèce a des racines fibreuses; des tiges droites, presque simples, ou ramifiées à leur base, grêles, tétragones , un peu pileuses, principalement aux articulations; les feuilles sessiles , très-variables dans leur forme; les unes larges, ovales, d'autres lancéolées, presque linéaires, longues de huit à dix lignes, entières, rudes et accrochantes à leurs bords, glabres à leurs deux faces; les fleurs purpurines, réunies en petits fascicules, ou en corymbes terminaux ; les divisions du calice égales , étroites, lancéolées, aiguës. Cette plante croît dans la Caro- line. (Poir.) KNURHAHN. {Ichlhyol.) Voyez Kurhahn. (H. C.) KNUST. (Orn(iJt.)Ce nom, dans Frisch, s'applique au proyer , emheriza miliaria, Linn. (Ch. D.) KO. [Bot.) Ce nom a été donné à deux plan tes différentes dans le Japon. Ko^junga^o ctfiotwi sont les noms d'unecourgL*,c«- curbila hispida de M. Thunberg. Le riz est nommé ko, Icoinc, coine, motsi, wdsi. Diins la Norwège, suivant Gunner, on nomme ko. ko^, qua, la résine extraite du sapin, (J.) KOAKOUÏCHITCH. { Ornith. ) Voyez Kaikouk. (Ch, D.) KOALA. (Mamm.) Nom d'un animal de la Nouvelle-Hol- lande qui n'est point encore parfaitement connu, et qui paroit appartenir à la famille des marsupi;iux, où il fonnei'uit un 47^ KOA nouveau genre. Il est bien probable que ce que mon frère dit de cet animal d'après une peinture et des notes qui lui furent envoyées d'Angleterre, et ce que dit M. de Biainville , de l'animal également appelé koala, dont il a fait son genre Pliaf- colarctos, et dontil vitla dépouille à Londres, se rapportent à une même espèce, ou au moins à deux espèces d'un même genre; cependant les caractères donnés au genre Koala par mon frère et ceux que M. de Biainville a donnés à son phas- colarctos, diffèrent par des points assez importans pour que nous ne donnions ici que ce que nous apprend le premier, et que nous renvoyions à l'article Phascolarctos, pour rapporter ce que nous apprend le second. « Le koala a à la mâchoire inférieure deux longues incisives, sans canines; à lamàchoire supérieure deuxlongues incisivesau milieu, quelques petites sur les côtés, et deux petites canines. Il a le corps irapu, les jambes courtes, et est privé de queue. Ses doigts de devant, au nombre de cinq, se partagent en deux groupes pour saisir; le pouce et l'index d'un côté, les trois autres du côté opposé. Le pouce manque aux pieds de der- rière qui ont les deux premiers doigts réunis, comme ceux des kanguroos. La couleur de son pelage est d'un beau cendré. 11 passe une partie de sa vie sur les arbres , et l'autre dans des tanières qu'il se creuse à leurs pieds. La femelle porte long- temps son petit sur son dos. ^^ Le dessin qu'a reçu mon frère nous fait voir en outre que le koala a des yeux dont la pupille est longitudinale, ce qui annonceroit un animal nocturne ; que ses narines sont envi- ronnées d'un muffle; que ses oreilles courtes et larges sont entièrement velues; que les parties inférieures de son corps seroient blanchâtres , que la peau de la plante des pieds seroit noire , ainsi que celle du mufle ; enfin que l'œil seroit châtain. (F. C.) KO ATI. {Mamin.) Voyez Coati. (Desm.) KOATO-0-00 (Oniith.) , nom par lequel on désigne, dans les îles d'Otahiti et des Amis , les martins-pêcheurs , qui sont regardés par les insulaires de la mer du Sud, comme des oiseaux sacrés. Latham cite plusieurs variétés de son alcedo sacra, qui est appelée, à la Nouvelle-Zélande, poopoo ^ whoaro-roa. (Ch. D.) KGB 477 KOB (Mamm.) , nom donné par Buffon à une espèce de ga- zelle. Voyez ANTir.opE. (F. C.) KOBA (Afamr/!.), nom d'une espèce d'AN-riLOPE, au Sénégal. Voyez ce mot. (F. C.) KOBA. GOMMA (Bot.), noms du sesamum orientale, dans le Japon. Le noyer, jugians regia , est aussi nommé koba. (J.) KOBALT. {Min.) C'est sous ce nom que le cobalt est dé- signé dans les anciens ouvrages. Voyez Cobalt. (B.) KOBBtE. (Bot.) L'arbrisseau ainsi nommé à Ceilan, suivant Hermann et Burmann, est le rhus cobbe de Linnœus. Willde- now croit qu'il doit être reporté au genre Ornitrophe dans les sapindces. (J.) KOBBARA. (Ornith.) Ce nom, qui s'écrit aussi honbora, dé- signe, dans le livre des Merveilles de la Nature , parKazwini, pag. 2 1 et iio de l'extrait qu'en a donné M. Chézy, une alouette huppée, dont le gosier est très-flexible. (Ch. D.) KOBBEIZE (Bot.) , nom arabe de la mauve, suivant M. De- lile. Voyez Chobbeize. (J.) KOBBERA-GUION.(Erpe7o/.) On nomme ainsi, dans File de Ceilan , un grand lézard long de six pieds environ , qui vit dans l'eau, et qui paroît être ou It; tupinambis indien de Daudin, ou une espèce de crocodile. (H. C.) KOBEL. [Ornith.) Ce nom allemand désigne , avec l'addi- tion de ente, le canard garrot, anas clangula, Linn. ; avec celle de regerlin, la perdrix de mer, glareola austriaca, Linn. , et avec celle de lerche , Falouette cochevis , alaiida cristata, Linn.(CH.D.) KOBER. {Ornith.) Cet oiseau , que les Russes appellent aussi dcrbnischock , est l'espèce de faucon à laquelle Linnœus et l-atham donnent l'épithète devespertinus , faucon nocturne de Daudin, et faucon kobez de M. Vieillot. (Ch. D.) KOBIEC. (Ornïi/i.) Suivant Rzaczynski, les Polonois donnent ce nom et celui de kobus a l'épervier commun, falco nisus , Linn. (Ch. D.) KOBOTH (BoL), nom sous lequel est connue dans le Sénégal une espèce de ptcrocarpus , dont nous avons un échantillon donné par M. Geoffroy. (J.) KOBRESIA {Bot.) , nom donne par "Willdenow à un genre 478 KOB de planfe cypéracée , que Schrarler avoit nommé elyna. C'est le cobresia de M. Persoon , \e froelichia de Wulfen. Voyez Co- BHÉSIE. (J.) KOBUS. {Bol.) Voyez Confusi. (J.) KOBUS. {Ornith.) Voyez Koeiec. (Ch. D.) KOCA. {Ornith.) On trouve dans le Voyage aux Indes- Orientales du P. Paulin de Saint-Barthelemy, tom. i, p. 425, ce nom malabare appliqué à la grue. (Ch. D.) KOCHIA. {Bot.) Roth désigne sous ce nom générique une soude . salsola arenaria, distincte par les divisions du calice qui , après la floraison, se prolongent en cinq ailes, et par l'ouver- ture de ce calice garnie de cinq dents. C'est le willemetia de Merchlinus. Voyez Soude. (J.) KOCKKOCK {Ichthj'ol.) , un des noms hollandois du coffre à quatre piquans. Voyez Coffre. (H. C.) KOCKOK. {Ornith.) Ce nom et ceux de kochunt, hockuunt, désignent en flamand le coucou commun, cuculus canorus^ Linn. (Ch. D.) KODAUMURISCHA. {Bot.) A Ceilan, où ce nom signifie rompant le fer, il est donné à un arbre dont le bois est si dur, qu'il est diflicile à couper et à travailler avec le fer. Hermann , dans son Mus. Zeyl., n'en dit pas autre chose. (J.) KODATSJERI. {Bot.) Herbe du Malabar, zenca-tsjada des Brames, que Rhèede croit être un pourpier. Elle auroit peut-être plus d'affinité avec un talinum ou un clajtonia. (J.) KODDAMPULI. (Bot.) C'est sous ce nom qu'Adanson désigne le genre Cambogia de Linnaeus, qui est le Coddam-Pulli du Malabar. Voyez ce mot. (J.) KODDAPAIL. {Bot.) Nom malabare, cité par Rhèede, du pistia de Linnaeus, genre qui doit être placé près de ïam- brosinia et des aroïdes. Plumier, et après lui , Adanson , avoient]adopté, pour designer le genre, ce nom qui est plutôt employé maintenant comme nom François, écrit codapail. (J.) KODEMARIKUA, KOTEMAVARI. {Bot.) Selon M. Thun- berg , le spirœa chamœdrj'folia porte ces noms au Japon, (J-) KODI-PULLU. {Bot.) Voyez Darpu. (J.) KOE /,79 KOELERA. (Bot.) Wiliflenow avoit fait, sous ce nom, uu genre d'une plante de Saint-Domingue, existante dans l'her- bier de M. Poiteau. Celui-ci n'a pu retrouver dans sa collection une plante ayant les caractères indiqués par cet auteur. Celle qui lui a paru s'en rapprocher le plus, et dont il a fait le genre rumea , est , comme dans la description de Willdenow, dioïque, apétale; mais, au lieu de cinq étamines et d'un seul style, elle a plusieurs styles et beaucoup d'étamines. Ainsi , le genre de Willdenow doit être mis à l'écart. Le koelera de M. Persoon , dans la famille des graminées, est celui qui paroît être adopté de préférence. (J.) KOELÉRIE, Koeleria, Pers. (Bot.) Genre de plantes mono- cotylédones, de la famille des graminées, Juss. , et de la trian- drie digrnie , Linn. , dont les principaux caractères sont les suivans : Glume biflore, plus rarement triflore et au-delà, à deux valves comprimées et carénées; balle à deux valves comprimées; trois étamines; un ovaire supérieur, surmonté de deux styles à stigmates plumeux; une seiile graine. Les koclériessont des plantes herbacées, à feuilles linéaires, alternrs, et à fleurs disposées sur des pédoncules rameux courts, redressés, formant une paniculeresserrée,ayantraspect d'un épi. Ce genre a été formé pour placer des espèces d'aira, deplialaris, poa etfestuca, qui n'avoientpas les caractères de ces derniers genres. On en connoit une douzaine d'espèces qui, pour la plupart, croissent naturellement en Europe; les trois sui- vantes sont assez communes en France. KoELÉRiE EN crAte : Koelcria crlstata, Pers. , Sj'nops., i, p. 97; AiracristaLa, Linn. , Spec. , 97; Poacristata, Host., Gram. Aust., 2, pag. 54, tom. 75. Ses chaumes sont redressés, rassemblés en touffe, hauts de huit à quinze pouces; garnis de feuilles pubescentes. Ses fleurs sont d'un vert blanchâtre, quelquefois panachées de violet, disposées en épi plus ou moinsserré, quel- quefois interrompu ; leurs glumessont inégales, aiguës, glabres, quelquefois denticulées sur leur dos; la balle extérieure est ter- minée en pointe saillante. Cette plante est vivace ; on la trouve dans les lieux secs et sablonneux. KoEr.ÉRiE fuhescente: KoelcHa pubescens ; Phalaris pubescens, Lamk. , Dict. Encycl. , 1, pag, 92. Ses tiges sont redressées, naissent en touffe, s'élèvent à six ou douze pouces, et sont gar- 48o KOE nies de feuilles pubescentes. Ses fleurs, d'un vert blanchàtfej resserrées en épi cylindrique, ont leurs glumes presque égales , pubescentes, ciliées sur le dos, et leur balle extérieure est ter- minée par une pointe courte. Cette espèce est annuelle; el!e se trouve communément dans les sables des bords de la Médi- terranée. KoELÉRiE PHLÉoÏDE : Koeleria pldeoides, Pers. , Sjnops., i , p. 97 ; Festuca phleoides , Daupli. , 2 , pag. g 5 , tabl. 2 , n.° 7 ; Desf. , Flor.Atlant., 1, pag. go, tabl. 23. Ses tiges sont droites, hautes de six pouces à un pied, garnies de feuilles pubescentes ; les fleurs, d'un vert blanchâtre, disposées en épi cylindrique, ont leurs glumes légèrement pubescentes, contenant trois à cinq fleurettes, dont la balle extérieure est ciliée sur le dos, prolongée en pointe à son sommet. Cette plante , qui est annuelle, se trouve sur les bords des chemins, dans les départemens du Midi, en Barbarie, etc. (L.D.) KŒLLÉA,Koellea, Biria. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, delà famille des renonculacécs ,Juss., et de la poljandrie pentandrie, Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Calice de cinq à huit folioles colorées, pétaloïdes, caduques , immédiatement assises sur une collerette mono- phylle, découpée-, corolle de six à huit pétales, beaucoup plus courts que le calice, tubuleux inférieurement, inégalement partaf^és en deux lèvres à leur sommet; étamines au nombre de vingt à trente , insérées au réceptacle ; cinq à six ovaires ou plus; autant de capsules pédicellées , terminées par une pointe formée par le style persistant; graines globuleuses, dis- posées sur un seul rang. Ce genre difTère des hellébores parson calice caduc, entouré d'un involucre persistant. Il renferme deux espèces, toutes deux originaires de l'ancien Continent. En le séparant des hellébores, M. Mcrat, auteur d'une nouvelle Flore des environs de Paris, l'avoit dédiée, sous le nom de Roberlia, à M. Gaspard Robert, botaniste provençal, direc- teur du Jardin de la Marine à Toulon , qui a enrichi la Flore de France d'un grand nombre de plantes nouvelles ; mais M. Biria , dans son Histoire des Renoncules , avoit déjà établi ce genre sous le nom de hœllea; et, d'un autre côté. M. Decandolle ayant depuis appelé Robertia un genre de composées . nous avons dû adopter le nom de kcdlea. Des KOE 481 deux espèces que ce genre renferme, la suivante est la plus connue. KœLLÉA o'HivEa, vulgairement Hellébore d'hiver ; Kcellea ?yema/ii , Biria, Renoue, p. 21; Helleborus hjemalis , Linn., Spec, 783 ; Bull., Herb., tah.'5S;Eranthis hjemalis, Salisb.,7>aas. Linn. Soc, 8 , p, 3o5 ; Robertia lifenialis , Mérat , FI. Par., an. Sa racine, qui est un tubercule un peu irrégulier, produit une ou plusieurs feuilles et une ou plusieurs tiges. Les feuilles sont longuement pétiolées , partagées profondément en cinq ou sept lobes. Les liges, hautes de trois à quatre pouces, sont nues dans toute leur longueur, excepté à leur sommet, où elles portent une seule feuille orbiculaire, lobée comme les feuilles radicales, et au milieu de Liquclle repose une seule fleur de couleur jaune et assez grande. Cette plante croît dans les bois et les lieux ombragés des montagnes, en France, et dans plusieurs parties de l'Europe. Elle fleurit en février ou au commencement de mai's. Le kœlléa d'hiver est une plante très acre, de même que les hellébores, parmi lesquels Linnœus et plusieurs botanistes l'avoient placée. Suivant Pena, ses fleurs, si on les mâche seulement, enflamment et gonflent sur-le-champ la bouche, et causent des vertiges. C'est une des espèces auxquelles, ainsi qu'à plusieurs aconits, on a donné le nom de tue-loup , parce qu'en divers pays on l'a fait entrer dans les appâts desti- nés à détruire ces animaux. On la cultive dans les jardins, ù cause de sa jolie fleur jaune qui repose sur une élégante col- lerette de verdure. Sa racine purge fortement, suivant Ca- merarlus; et, employée indiscrètement, elle pourroit causer des accidens. (L. D.) KOELLIA. [Bot.) sous ce nom, Mœnch sépare du genre T/ymus ' e i/îj'mu5 i;irgffi;cus dont l'on verture du ca'ice est garnie de dents et non de poils, et dont la lèvre inférieure de la corolle se prolonge en une languette linéaire. M. Biria, dans une mo- nographie, nomme koeilea le helleborus hyemalis, déjà séparé comme genre par Boerhaave, sous le nom de Helleboroides. Voyez KcEi.r.EA. (J.) KOELPINIA. {Bot.) Ce genre de plantes chicoracées, fait par Pallas, a été réuni au r/mgaci(o/Hs , par Schreber et M. La- marck. D'une autre part, Scopoli observant dans l'Hor^ Ma- :i4. 3i /.82 KOE lab., le caraclèrc ^]u parin-panel décrit parHhèede, l'a cru suffi- sant pour confirmer son genre koelpinia, qui paroît avoir de rafKnité avec les borraginées à tige ligneuse. (J.) KOELPINIE, Koelpinia. (Bot.) [Chicoracées , Juss. =z Sjngé- nésie polygamie égale, Linn.] C'est un sous-genre, faisant partie du genre Rhagadiolus, qui appartient à l'ordre des synanthé- rées, et à la tribu naturelle des lactucées. Voici ses caractères que nous avons observés sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi. Calathide incouronnée, radiatiforme, pauciflore, fissiflore, androgyniflore. Péricline cylindrique, inférieur aux fleurs, formé d'environ cinq squames unisériées, égales, appliquées , contiguës, presque linéaires, et d'environ deux squamules surnuméraires extérieures. Clinanfhe petit, plan, inappendi- culé, très-adhérent à la base des ovaires. Ovaires inaigretfés, cylindriques, munis de côtes longitudinales, hérissés sur la face extérieure et autour de l'aréole apicilaire, de fortes ex- croissances charnues, spiniformes 5 fruits prodigieusement allongés et très-arqués en dedans, armés d'épines longues, épaisses, dures, hameçonnées, hérissées elles-mêmes de petites aspérités, les épines du sommet simulant une aigrette par leur assemblage régulier. On ne connoît Jusqu'à présent qu'une seule espèce de ce sous-genre. KoELPiNiE A FEUILLES LiNi^.AiRES : Koclpinia Uncaris , Pallas, Voyages en Russie ; Lapsana koelpinia, Linn. fils, Suppl, plant. ; lihagadiolus koelpinia, WiHd., Sp. plant. Cette plante herba- cée, trouvée par Pallas, dans le désert d'Astrakan , où elle fleurissoit au mois de mai, a une racine annuelle, simple, grêle, perpendiculaire, produisant une tige excessivement courte, divisée en deux ou trois branches longues d'un demi' pied à un pied et demi, divergentes , presque simples ou peu rameuses, foibles, grêles, anguleuses, glabriuscules; les feuilles sont éparses, linéaires-aiguës, glabres, molles, presque tri- nervées; la plupart des calathides sont axillaires, l'une d'elles est presque radicale; leur péricline est tomenteux; les co- rolles, qui sont jaunes, s'épanouissent le malin et se ferment vers midi. Pallas a proposé, en 1776 , le genre Koelpinia , dédié au bo- KOE 483 tanîste Koelpin, son ami. Mais le koelpinia a été ensuite réuni par Linnaeus fiis au genre Lapsana, et par Willdenow au genre Rhagadiolus, Nous pensons qu'en effet la plante dont il s'agit ne peut pas constituer un genre proprement dit, parce que nous avons observé que, dans le rhagadiolus edulis , les ovaires intérieurs sont hérissés de papilles cylindriques. Mais il nous semble assez convenable de considérer le koelpinia comme un sous-genre du rhagadiolus, en le distinguant par ses fruits épineux, des rhagadiolus proprement dits, à fruits sans épines, formant l'autre sous-genre. ( H. Cass.) KŒLREUTERA. {Bot.) C'est le nom qu'Hedwig et Bridel avoient d'abord donné au genre de mousses, qui s'appelle actuellement yî/raar/a. (Lem.) KOELREUTÈRE, Koelreuleria. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , polypétalées, de la fa- mille dt:s sapindées , de Voctandrie monogynie de Linngeus , of- frant pour caractère essentiel : Un calice à cinq folioles; une corolle composée de quatre pétales irréguliers; quatre écailles bifides , attachées aux onglets des pétales ; trois glandes entre le pistil et les étamines: huit étamines; un ovaire supé- rieur, pédoncule, surmonté d'un style trigone et de trois stig- mats. Le fruit consiste dans une capsule vésiculeuse, trian- gulaire, à trois valves, à trois loges, contenant chacune deux semences. Ce genre, confondu d'abord avec le sapindus (savonnier), en a été séparé avec raison, en étant distingué par ses fruits, qui, dans les savonniers, consistent en trois capsules charnues, à une seule semence. On ne connoît encore que l'espèce suivante; M. Persoon en avoit présenté une seconde, sous le nomde koelreuteria trifida , qui forme aujourd'hui un genre particulier, sous le nom d'IJaviLLEA (Voyez ce mot), établi par les auteurs du Nova Gênera Plantarum , Hum- botdt, etc. Koelreutère paniculée : Koelreuteria paniculalx , Willd. , Spec, 2 , pag. 33 o ; Lamk., III. gen., tab. 3o8 ; Laxm. , Nov. Comin. Petrop., i6, pag. 56 1, tab. i8; Koelreuteria paulinioides , Lhérit. , Sert, angl., pag. i8 , tab. icj; Duham. , edit. noy.j tab. 56; Sapindus chinensis, Linn. fils, Suppl. 226. Arbrisseau élégant qui s'élève , dans nos jardins, à la hauteur de quinze 3i. 484 KOE à dix-huit pieds. Ses feuilles sont alternes, pétiol^es , ailées avec une impaire, composées de folioles oblongues, rétrécies en coin à leur base , presque sessiles, laciniées et dentées à leur contour, obtuses au sommet, glabres à leurs deux faces : il produit de jolies fleurs jaunes, petites, mais très-nombreuses, disposées en larges panicules aux sommités des rameaux. Il fleurit et fructifie en été dans les jardins de l'Europe. Ses fruits sont des capsules pendantes, souvent nuancées de pourpre. Cet arbrisseau est originaire âes contrées du nord de l'Asie et de l'Afrique. Il a été introduit en Angleterre en 1763, et cultivé en France depuis 1789. On lui donnoit les noms vul- gaires decururu, ou paulinie dorée. Linnaeusfilsl'avoit d'abord placé parmi les sapindus; Laxmann, en établissant pour cet ar- brisseau un genre particulier, l'a dédié à Koelreuter, botaniste distingué de l'Allemagne. On le multiplie de marcottes , bou- tures et rejetons, ainsi que de graines. Il aime les bonnes terres substantielles, tenues fraîches. Comme il résiste aux froids de nos climats, on le place dans les bosquets -jles jeunes plants fleu- rissent la seconde année, si on les met dans une situation om- bragée, et surtout si on les arrose convenablement. (Poir.) KOELREUTERIA. (Bot.) Murrai a donné au giseha de Lin- naeus, ce nom qui appartient maintenant à un genre de la famille des sapindées, fait par laxmann et adopté par Lhé- ritier. (J.) KOELREUTÉRIEN. {Icht.hj-ol.) On u donné ce nom à un poisson , rangé par Pallas parmi les gobies; placé par M. de La- cépède dans les gobiomores, et que nous décrirons à l'article Périophthalme. (H.C.) KOENIG. {Ornith.) Ce mot saxon paroît désigner géiiéri- quementles troglodytes. (Ch. D.) KŒNIGIA. (Bot.) Commerson , dans ses manuscrits, ras- sembloit sous ce nom des plantes inalvacées que Cavanilles a séparées en deux genres, ruizia et assonia, adoptés par la plu- part des botanistes modernes. Un autre genre de la famille de» polygonées porte maintenant le nom de koenigia. Voyez Kéni- GIE. (J.) KŒNIGLEIN. (Ormfh.) Le roitelet, motacilla régulas, Linn., est ainsi nouinié en Allemagne. (Ch. D.) KOG «85 KOENINGKIN. (Omilh.) Ce nom fiamand , qui est aussi écrit koenighen , désigne le roitelet proprement dit , autrement pou ou souci, motaciUa régulas, Linn. (Ch. D ) KOEPPEL. (OrmVIi.) DansSchwenckfeld, ce nom désigne en allemand le faucon sacré , falco sacer , Lath., que M. Cuvier ne distingue pas du gerfaut. Gesner et Aldrovande écrivent luppel. (Ch. D.) KOET-JAPE (Bot.), nom javanois d'un azedarach, qui est le melia coetjape de Burmann, (J.) KOÉTO. {IchthfoL) Auxlades , on nomme ainsi le rémora. Voyez EcuÉNKiDE. (H. C.) KOEYJUMAS. (Bot.) Ce nom, qui signifie arbre d'or, est donné, suivant Kolbe, à un petit arbre du cap de Bonne-Es- pérance, dont le feuillage est jaune, tacheté de rouge, et qui offre, par cette couleur, un aspect agréable. Ses fleurs petites, verdàtrcs, n'ont point d'odeur. Auroit-il quelque rapport avec Vaucuha du Japon? (J.) KOFFERVISCH. (Ichthjol.) Ce nom hollandois est appli- qué à plusieurs poissons du genre Ostracion. Voyez Coffre. (H.C.) KOFRED. (Bot.) Les habitans de la Nubie nomment ainsi le henné ou alkanna , suivant M. Delile , qui ajoute qu'on nomme tamrahenneli l'arbre garni de ses feuilles, et henneh les seules feuilles pulvérisées. (J.) KOFUK. (Bot.) Voyez Jabu-Ninsin. (J.) KOGANEGUSU {Bot.), nom japonois d'un oxalide, oxalis acetosella, suivant Kœmpfer. (J.) KOGDALA {Bot.) , nom sous lequel étoit étiqueté un fruit de Cellan , que Gœrtuer a décrit sous celui de grwmilea , et qui paroit appartenir aux rubiacées. (J.) KOGERANGAN {Mamm.), nom que les Javanois donnent aune espèce de furet, et que l'on a rapporté au mustela jaya- nica de Séba. (F. C.) KOGO. {Ornith.) Ce guêpier de la Nouvelle-Zélande^ que les voyageurs anglois désignent communément sous le nom de poe bird, est le merops novce Scelandice de Gmelin, et le merops cincinnatus de Latham, polochion kogo de M. Vieillot, (Ch. D.) KOGOLCA. {Ornith.) Ce canard dç Sibérie, dont le nom 486 KOG s'écrit aussi hagolca, est Vanas kagolca de Gmelin et de Latham. (Ch. D.) KOGOU AROURE. ( Ornitli. ). Espèce de calandre de la JMouvelle-Zélande, alauda novœ Seelandice , Gmel. et Lalh., dont le nom s'écrit kogao , mais se prononce fcogoi/. (Ch. D.) KOGUT (Ornith.), nom polonois du coq. (Ch. D.) KOHIWILA (Bot.), nom du dracontium spinosum, à Ceilan. (J.) KOKLENBLENDE. ( Min. ) Nom allemand employé quel- quefois dans les ouvrages François, et quelquefois traduit aussi par l'expression de blende charbonneuse, ce qui nous paroît être une traduction incomplète, et qui donne en même temps une idée inexacte de la chose. Car, i° elle laisse un mot allemand sans traduction associé avec un mot traduit; 2" comme le nom de blende nous offre toujours l'idée du zinc sulfuré, elle fait croire que c'est du zinc sulfuré charbonné, ce qui est absolu- ment faux. Ce mot composé veut dire littéralement c/iarJon. frompeur, parce que ce minéral qui ressemble au charbon de terre à s'y méprendre, est cependant presque incombustible ; c'est notre Anthracite. Voyez ce mot. (B.) KOHLENHORNBLENDE. (Min.) Voici un nom allemand encore bien moins admissible en France ; outre qu'il est d'une longueur démesurée, d'une prononciation assez difïicile pour nous, il impliqueroit par la traduction un assez grand nombre d'idées assez fausses. On a donné ce nom aune matière noire, fibreuse, quise trouve dansleretinite de Saxe, qu'on a d'abord prise pour du charbon, ensuite pour de l'anthracite, et ensuite pour de l'amphibole charbonneux. On dit que M. Vau- quelin y a reconnnu les principes composans suivans : Silice* 5o Carbone 53 Alumine, (environ) 11 Fer G On ne peut pas encore dire si celte substance est une espèce ininéralogique réelle, et si c'est un minéral déjà connu combiné ou mêlé avec du carbone. Nous y reviendrons en traitant des relinites. (B.) KOK 4^7 KOHL-MEISE ( Omilh.) , nom allemand de la mésange charbonnière, parus major, Linn. (Cii. D.) KOHL TROSï. (Ornith.) On nomme ainsi , en Suède, le merle commun, turdus merula , Linn. (Ch. D.) KOHOMEA, KATHUKARANDA. {Bol.) La plante de Ccilan désignéesous ces noms par Hermann, paroît être un calao, eu- rissa carandas , ou une espèce congénère. (J.) KOHUKmiLLA {Bot.) , nom donné dans l'île de Ceilan au microcos de Burmann , grewia microcos de Linnaius. (J.) KOIEZ. {Ornith.) L'oiseau qui est désigné sous ce nom, dans Hésychius, est l'hirondelle de cheminée, hirundo rustica, Linn. (Ch. d.) KOITOS. {Ichtlijol.) Aristote a parlé du chabot, sous le nom de nolfoç. Voyez Cotte. (H. C.) KOJAS-NO-KI. (^o/.)M.Thunberg cite ce nom japonois pour sou myrtus lœvis. (J.) KOKADATOS. {Ornith.) Ce nom, d'après l'Histoire géné- rale des Voyages, est donné, sur la côte de Malaguette , en Afrique, à un petit gallinacé de la laille de nos poulets. (Ch. d.) KOKATOÈS. {Ornith.) Voyez Cacatoès. (Ch. D.) KOKERA. {Bot.) Adanson séparoit , sous ce nom, du genre Cadelari ou Achjranthes , Vachyranthes altissima^ qui fait main- tenant partie du digéra de Forskal, dans la famille des ama- rantacées. (J.) KOKERINDO. {Bot.) Voyez Kiranso. (J.) KOKIS {Ornith.), un des noms qui paroissent se donner par corruption à lacorbine, corvus corone, Linn. (Ch. D.) KOKKYX. {IchthfoL) Le poisson que les anciens Grecs nom- raoient ainsi, c'est-à-dire kok-av^ , paroît être notre Mor- RUDE. Voyez ce mot. (H. C.) KOKMATHA. {Bot.) On nomme ainsi à Ceilan Veriocaulon , genre de plantes herbacées dans la famille des joncécs. (J.) KOKO. {Ornith.) Oiseau du genre tantalus , dont Gmelin a fait une espèce sous ce nom, que sa voix semble prononcer. (Ch. d.) KOKOB. {Erpétol.) Le jésuite Nieremberg a parlé, sous ce nom, d'un serpent du Jacalan , dans FAmérique méridionale. 488 KOR et dont la piqûre, dit-il, donne lieu à une hémorragie mor- telle dans l'espace d'une heure. (H. C.) KOKOSSKA. {Ornith.) Rzaczynski applique ce nom polonois au gallinula melampus de WiHughby, qui est cité dans le Buflon de Sonnini , tome LVIII, page 162, au nombre des synonymes de la giarole, glareola nœvia, Linn. (Ch.D.) KOKOSZ (Ornith.), nom polonois du coq, dont la femelle s'appelle kura dans la même langue. (Ch. D.) KOKOT {Ornith.), nom illyrien du coq, phasianus dômes- ticus, Linn. et Lath. (Ch. D.) KOKU. (Bot.) Voyez Kasjuwa. (J.) KOKUAN, QOKUAN, NEMU-NO-KY. (Bol.) Au Japon, ces noms sont donnés à Yacacia arborea. (J.) KOKURA. {Erpétol.) Au Japon, on nomme ainsi la cou- leuvre à tête de vipère, coluber monilis , Linn. Nous l'avons décrite , tom. XI, p. i85 de ce Dictionnaire. (H. C.) KOKWA (Bot.) , nom japon ois d'une courge, cucurbita ver- ruco5a, suivant Kœmpfer.(J.) KOLA. (Bot.) Voyez Cola. (J.) KOLA. (Ichthjol.) En Islande, c'est le nom du fiez, pleuro- nectesjlesus. (H. C.) KOLASSO. (Bot.) Voyez Colassa. (Lem.) KOLBIA. (Bot.) Adanson nomme ainsi le blairia de Linnaeus , genre de la famille des éricinécs. (J.) KOLBIE, Kolbia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, dioïques, de la famille des cucurbitacées , deladioéciepcntandriede Linngeus, offrant pour caracière essen- tiel:Dcs fleurs dioïques? les fleurs mâles pourvues d'un calice à cinq lobes; une corolle monopétale, à cinq divisions pro- fondes, glanduleuses; un appendice de cinq languettes ciliées; cinq étamines libres, insérées sur le bord d'une couronnej les anthères conniventes; les fleurs femelles n'ont point été observées. KoLBiE Élégante; Kolbia elegans , Pal. Beauv., Fi. d'Oware et de Bénin , vol. 2 , pag. 91, tab. 1 20. Cette belle plante a des ti^es sarmenteuscs, pourvues de vrilles très-simples, les unes opposées aux feuilles, les autres plus petites, opposées aux fieurs ; les feuilles sont alternes , pétiolées , très-glabres, oyales, KOL 48g aiguës, entières, fort grandes, profonrlcment échaucrées en cœur à leur base ; les pétioles un peu plus courts que les feuilles ; un pédoncule commun axillaire , divisé ordinairement en cinq autres beaucoup plus longs, inégaux, unillores. Les fleurs sont rouges; leur calice d'une seule pièce, à cinq lobes obtus-, les cinq divisions de la corolle profondeSjaiguè's, bordées de glandes; un appendice composé de cinq lanières lancéolées, pétaliformes, rétréciesà leur base, de couleur bleue, légèrement dentées, bor- dées de longs cils plumeux, alternes avec les divisions de la co- rolle et plus courtes qu'elles; les filamens des étamines courts ; les anthères longues, aiguës, conniventes. Cette plante a été découverte par M. Palisot de Beauvois, sur des buissons, au royaume de Bénin. (Poir.) KOLDRIKl {Mamm.) , nom polonois du blaireau. (F. C.) KOLÉOPTÈRES. {Entom.) Quelques auteurs ont écrit ainsi le mot coléoptères. ( C. D.) KOLÈS. {Ichlhjol.) En Hongrie, on donne ce nom au dip- térodon zingel de M. de Lacépède, poisson que nous avons décrit à. l'article Cingle. (H. C.) KO LIAS. (Iclithyol.) Les anciens Grecs nommoient zoX/otç, un poisson qui nous paroit être le cogoil des Marseillois. Voyei CoGOÏi.. (H. C.) KOLINYANE {Bot.), nom brame du zerumbet , espèce d'amome. (J.) KOLIOS. (Ornitli.) Ce nom grec désigne dans Aristote le pic vert, picus viridis , Linu. (Ch. D.) KOLKOL (Bot.) , nom arabe, suivant Forskal , de son doli- chos cuneifolius , que Vahl a reporté au crotalaria retusa... Un autre kolkol de Forskal est le cassia tora. (J.) KOLLA {Ichtliyol.) , nom que Ton donne au saumon, en Estonie. (H. C.) KOLLI-TSJEROU-MAU-MARAVARA. {Bot.) Cette plante du Malabar, figurée par Rhèede sans fructification, paroît être un angrec, epidendrum. (J.) KOLLIVSIUTERNAK {Ichthyol.) , nom que l'on donne, au Groenland, à un poisson qui paroit être une espèce de Ga'l. Voyez ce mot. ( H. C.) KOLLYRITE. {Mùi.) Voyez Argile coLLVRrrE. (B.) KOLMAN {Bot.) Le genre qu'Adanson établit sous ce nom 490 KOL dans sa famille des champignons, section 2 , est précisément le co/Zema d'HofFuiann, d'abord adopté par Acharius, et qu'ensuite il a réuni à son parmelia. Le genre Kolnian appartient donc à la famille des lichens , et non pas à celle des champignons. Voyez COLLEMA. (LeM.) KOLOPHANITE, ou mieux COLOPHONITE. (Mm.) Voyez Grenat. (B.) KOLOTES. (Erpétol.) Les Grecs nommoient y.oXo]ri(; le stel- lion des Latins, qui n'est que le gecko des murailles, et nom point le galéote , comme l'a cru Linnasus , d'après Séba. Voyez Galbote et Gecko. (H. G.) KOLPIZA. {Ornith.) Les Kalmouks nomment ainsi la spa- iule , platalea leucorodia, Linn. (Ch. D.) KOLPODE, Xo/^oia. (Amorpli.) Genre d'animaux infusoires, sans canal intestinal ni aucun organe distinct, presque sans forme déterminée, et qu'on ne peut définir autrement qu'en disant que ce sont des espèces de membranes irrégulières, transparentes et sinueuses. Il a été établi par MuUcr pour des corps organisés microscopiques, qu'il a trouvés dans certaines infusions végétales, dans les eaux de la mer, et qui peuventtrès- bien n'être autre chose que des planaires ou même des germes d'animaux plus élevés. Leurs mouvemens paroissent être lents et oscillatoires. Muller, le seul auteur qui ait observé ces ani- maux , en a distingué seize espèces; mais il est constant que, quoiqu'elles aient été admises par tous les zoologistes, il faut convenir qu'elles sont fort mal établies, et qu'en général, ce groupe d'animaux que l'on désigne vaguement sous le nom d'infusoires ou de microscopiques, auroit bien besoin d'être revisé d'une extrémité jusqu'à l'autre. En quoi ditfère, par exemple, le genre Kolpode des paramécies? Quoi qu'il en soit, les espèces décrites et figurées par Muller et dans l'Ency- clopédie méthodique, sont les suivantes: 1." La KoLPOnE lame, Kolpoda lamella , qui est oblongue et membraneuse; 2." La. Kou'ODE POULETTE, Kolpodu gallinula, peu ou point dinërenle de la précédente; 5." La Kolpode bec , Kolpoda rosLrum, me paroît n'être qu'un paramécie aurélie. et se trouve en effet, comme eîlc, dans les eaux où croit la lenticule ; KOM 491 4.° La Kou'ODE BOTTE, Kolpodu ocrea, n'en diffère probable- ment pas davantage-, S." , 6.° et 7.° Je crois encore que la Kolpode mucronée, Kolpoda mucronata, appartient à la même espèce , ainsi que la Kolpode striée , Kolpoda striata , et la Kolpode noyau , Kolpoda nucleus; 8.° Quant à la Kolpode triquètre, Kolpoda triquetra, qui res- semble un peu à un très-petit mollusque nu, de la famille des doris, ie n'ose prononcer: elle est marine ; 9.° La Kolpode pintade , Kolpoda meleagris, ressemble beau- coup aune planaire; elle est d'eau douce, mince, abords cré-. nelés antérieurement, et très-polymorphe; 10.° La Kolpode crénelée, Kolpoda assimilis, semble bien n'être que la striée : elle se trouve aussi dans l'eau de mer; 11.° La Kolpode coucou, Kolpoda cuculus , diffère de toutes les autres, parce qu'elle est ovoïde et ventrue : on la trouve dans l'infusion du foin; 12." La Kolpode cornemuse, Kolpoda cucullulus, a beaucoup de ressemblance avec la kolpode striée ; 10.° La Kolpode languette, Kolpoda cucullio , n'est autre chose que la kolpode lame, et elle vient dans les mêmes lieux ; 14.° La Kolpode rein, Kolpoda ren, qui se présente dans l'infusion du foin est épaisse, ovalaire et échancrée vers le milieu ; i5." La Kolpode poire, Kolpoda pyrum ^ n'en diffère proba- blement pas-, iG.° Enfin, la Kolpode coin, Kolpoda cuneus, en est aussi fort rapprochée : elle est claviforme, et une de ses extrémités a quelques petites pointes. (De B.) KOL-PULLU. (Dot.) Le killingia umbellata de Rottholl, dans la famille des cypéracées, est ainsi nommé au Malabar, suivant Khèede. (J.) KOLQUALL {Bot.), nom abyssin d'un euphorbe cité par Bruce, lequel est, selon WiUdenovv , une variété de Veu- phorbia officinarum, (J.) KOLYMBOS {OriiUlu) , nom grec du grèbe, cofymbus, (Ch. D.) KOMANA. {BoL.) Adanson fuisoit, sous ce nom, un genre de 49» KOM Vhjpericiim monogjnum , à cause de l'unitcf de son styîc ; maïs tu examinant avec attention ce slyle prétendu unique, on reconnoît qu'il est composé de cinq styles agglutinés ensemble, lesquels se séparent par ie bas à l'époque de la maturité du fruit. (J.) KOMA-NO-SUSU. {BoL) Varistolochialonga est ainsi nommé au Japon. (J.) XOMA-SASA. (Bot.) Une des variéîés du sasa du Japon , qui est ie bambou. (J.) KOMATSUTSURA {Bot.)\ nom japonois de la verveine, suivant M. Thunberg. (J.) KOMBA (Ornith.), nom, en grec moderne, delà corbine, corvus corone, Linn. (Ch. D.) KOMCERUMUKEN (Erpétol.) , nom indien de la couleuvre ô deux raies. Nous avons décrit ce reptile, tom. XI, pag. lao de ce Dictionnaire, (H. C.) KOME. {Bot.) Voyez Come, Ko. (J.) KOMEou COME (5of.), ancien nom du fragopogOR.. (H.Cass.) KOME-GOMMI. {Bot.) Voyez Come-Gommi. (J.) KOME-SAKIRA. (Bot.) Ce nom japonois, qui signifie petit cerisier, est donné, suivant M. Ti)unberg, au cerasus pumila. (J.) KOMISHARK-PAPANASEW. (Ornith.) Ce nom est donné, par les naturels des rivages de la baie d'Hudson , à un autour • de la même espèce que notre/aicopah/mtarius. (Ch.D.) KOMMA. (Ornith.) Ce nom est donné, sur la côte de Ma» laguette, à un perroquet dont le cou est vert, la queue noire, et dont les ailes sont rouges. (Ch. D.) KOMMANIK (Ornith.), nom allemand de l'alouette huppée ou cochevis, alauda crislata, Liun. (Ch. D.) KOMMER EEL. (Ichthjol.) Les Hollandois ont ainsi appelé une espèce de congre mal déterminée , qui vit dans la mer des Indes. Voyez Congre. (H. C.) KOMMITRIH ( Bot.) , nom arabe du poirier, selon M. Delile. Forskal le nomme kummitri. Dans Daléchamps, on lit himetri^ eirmetri, huniecthe. Suivant Mentzel, c'est le cometre d'Avi- cenne; le humechte de Serapion. (J.) KOMOKKO-JURI, KORAl-JURI. (Bot.) Voyez Jonr, (J.) KOMOR. ( Ornith. ) Ce nom se trouve dans l'aupendit de Gesneravec la simple annonce que l'oiseau couve cinq à six fois l'an, ce qui seroit fort étrange si l'on n'étoit en droit de regarder une pareille assertion comme dénuée de fonde- ment. (Ch. D.) KO-MUGGI (Bot.), nom japonois du froment, suivant M. Thunberg. (J.) KONA-SUBBI , TENKA (Bot.) , noms japonois de la moreile ordinaire, solanum nigrum, selon Kseaipfcr. (J.) KONDAM-PALLU (Bot.) , nom malabare d'une espèce de balsamine , impatiens oppositifolia de Linnœus. (J.) KONDEA (Ornith.), nom d'une espèce de couroucou. (Ch. D.) - KONFUSI. (Bot.) Voyez Confusi. (J.) KONGMUTAJOK. (Ornith.) Voyez Kaerti.utok. (Ch. D.) KONIG. (Bot.) Sous ce nom générique, Adanson sépare de son genre primitif le c//peo/a maritima, qu'Arduini sépare de même en le réunissant au genre Alyssum. (J.) KONIGIA. (Bot.) Voyez Ruize. ( Poir.) KONIINXKEN (Ornith.), nom du roitelet proprement dit, motacilla régulas, Linn., chez les Flamands, qui, sui- vant Gesner et Aldrovande , donnent ceux de kuningsen et koniincxken au troglodyte, motacilla troglodytes , Linn. (Ch. d.) KONJAKU, KUSAKO (Bof.), noms japonois de deux gouets , arumdracunciilus et arum tZracorefiufii, suivan t M. Thuiiberg. Le draconlium polyphyllum est aussi nommé konjaku. (J.) RONKIOR (Bot.), nom malais du kccnipferia galonga, suivant M. Leschenault. (J.) KONKUI. (Ornith.) Voyez, pour cet oiseau , les mots c/joa- kui et chungar. (Ch.D.) KONN. (Ichthyol.) Voyez Kench. (H. C.) KONNI (Bot.), nom maiabare de la réglisse des îles, ahms precatorius , dont les graines sphériques rouges, marquées d'une tache noire, servent à faire des chapelets. (J.) KONOKKO-JURL (Bot.) Voyez Kasbiako. (J.) KONOPKA (Ornith.), nom polonoisdu verdier, loxi a ch lo- ris, Linn. (Ch. D.) KONOPOCINx\R. (Bot.), nom donné dans la Guiane, sui- 494 KOO vanf Barrère, à Vamaryllis helladona, qui csl aussi nommé lis rouge dans ce pays. (J.) KOO, JAMOGI. (Bot.) L'armoise du Japon y est ainsi nom- mée, suivant M. Thunberg. Un dolic, dolichos unguiculatus, a le nom de koo et de sasagi. Le koo ou ke-tade, est le polj'gonum harbalum. Le koo-sechi est la comméline commune. Le koo - hatz est le houx ordinaire. (J-) KOOKE-KRAEY ( Omith. ) , nom hollandois du freux , corvus frugilegiis,Linn. (Ch. D.) KOOKI, KUKO, NUMI-GUSSURI (iîof.), noms japonois , suivant Kaempfer, d'un liciet, Ijciumbarharum, dont on prend l'infusion des feuilles en guise de thé, et que l'on emploie aussi pour border des plates-bandes. (J.) KOOKUA, KURENAI {Dot.) , noms japonois du carthame ou safran bâtard. (J.) KOOLDUIF {Ornith.), nom hollandois du pigeon. (Ch.D.) KOOLVEES. (Ornith.) C'est, suivant Sonnini, un des noms de la mésange charbonnière, pan/s major, Linn.(CH. D.) KOON. (Bot. ) Gœrtner décrit sous ce nom , vol. II , p. 4^S, lab. 1 80 , un fruit trouvé dans la collection des fruits et graines de l'île de Ceilan , déposée au Jardin botanique de Leyde. Ces fruits sont des coques ovales comprimées, ne s'ouvrant pas et munies de deux petits tubercules près de leur point d'attache. Us sont à une seule loge divisée à moitié en deux par un pro- longement intérieur qui part de l'ombilic du fruit. 11 n'y a qu'une graine dépourvue entièrement de périsperme, dont la radicale , dirigée vers cet ombilic , occupe une des demi-loges ; les deux lobes repliés en forme d'hameçon oc- cupent l'autre moitié de loge. Gœrtner ajoute que plusieurs de ces fruits sont rassemblés sur un réceptacle commun; mais il avoue qu'il n'a pas vu ce réceptacle, parce que tous les fruits étoient détachés. Il croit qu'ils appartiennent au genre Ochna, qui a de même plusieurs fruits monospermes et non péris- permes, portés sur un réceptacle commun ; mais dans ce genre l'embryon est droit, et ici il est courbé et même replié: ce qui le rapprocheplus des sapindées. La présence de deux tubercu- les placés près de l'ombilic , annonçant peut-être deux portions de fruits avortés comme dans le sapindus , ajoutera un degré de probabilité à cette opinion; elle ne seroit contrariée que KOR 495 par une réunion de fruits sur un point commun; mais cette réunion, d'après renoncé de l'auteur, n'est pas proTivée. (J.) KOOF {Ornitli.) , un des noms hollandois du milan, falco niili>us , Lion. (Cii. D.) KOORMA AIRVICH. {IchlhjoL) Les Hollandois appellent ainsi l'athérine joël, atherina hepsetus. Voyez Athéhlne. (H. C.) KOOTS-TSTA (Bot.) , nom japonois du brjoniajaponica de M. Thunberg. (J.) KOPALAM. (Dot.) Dans l'ile de Ceiîan, on nomme ainsi, suivant Hermann , une bryone à feuilles découpées. (J.) KOPANOARSUK {Ornith.), nom groenlandois du bruant ou ortolan de neige, emberiza nivalis , Linn., qui s'écrit aussi kopanauarsuk. (Ch.D.) KOPERWIEKJE. {Ornith.) L'oiseau qui se nomme ainsi en Hollande est la grive mauvis, turdus iliacus , Linn. (Ch.D.) KOPH-KOPHIN (Mamm.) , nom hébreu qui signifie singe. (F.C.) KOPPEN. {Ichthj'ol.) En Autriche, on donne ce nom au chabot, cottus gobio. Voyez Cotte. (H. C.) KOPPIER {Ornith.) , nom hollandois de l'alouette lulu ou cujelier , alauda arborea et nemorosa , Linn. (Cu. D.) KOPPRIEGERLE. {Ornith.) L'oiseau que, suivant Gesner, on appelle ainsi sur le Rhin, dans les environs de Strasbourg, est la perdrix de mer, glareola austriaca, Gmel. et Lath. (Cir. D.) KOP-SILD {IchtlifoL) , nomislandois de la sardine. Voyez Clupée. (H. C.) KOPTAS. {Erpétol.) Les voyageurs ont parlé, sous ce nom , d'un serpent venimeux mal déterminé, et du royaume d'An- gola. (H.C.) KOQUAM {Bot.), nom japonois du mimosa arborea, sui- vant Kœmpfer. (J.) KORAAT, ERRAI, MORTAH. {Bot.) Forskal cite ces noms rrabes pour un pourpier, qui est son portulaca linifolia, et que M. Vahl croit être le même que le portulaca quadrifda de Lin- nœus. (J.) KORAB, {Ichthjol.) M. de Lacépède a donné le nom de caranx korab à un poisson des mers d'Arabie , nommé par Lin- naeus et Forskal scomber ignobilis. Voyez Caranx. (H. C.) 496 ROR RORAI-UTSUGI. (Bot.) L'arbrisseau qui porte ce nom au Japon, et que cite Ksempfer, est selon M. Thunberg , soa weigela; mais M. Banks, dans sou Kœmpferi Plantœ selectœ, dit positivement que ce sont deux plantes différentes. (J.) KORAKAHA. (Bot.) Arbre de Ceilan, que Burmann père a décrit et figuré dans le Thés. ZejL, sous le nom de cornus, burmann fils, dans le FI. Iiid,, l'a rapporté au genre Memecj- lon, qui appartient aux myrtoïdes. Il est devenu, dans le Mantissa de Linnaeus, son samara lœta, caractérisé par l'ovaire supère ou dégagé du calice. Gaertner, observant le korakaha dans la coUeclion des graines du Jardin de Leyde , y a reconnu un fruit infère ou adhérent au calice , comme il est indiqué par Linnaeus dans le meniecj'lon, près duquel il ramène le samara lœta, en le supposant le même que le koralcaJia; mais Swartz, adoptant le genre Samara à ovaire supère fait par Linnaeus, y a rapporté un samara coriacea, auquel ce nom générique peut être conservé , et qui prend place parmi les rhamnées. (J.) KORAKIAS (Ornith.), nom grec du crave d'Europe, corv-us graculu s, Linn. (Ch. D.) KORALLENERZ. {Ornith.) Voyez Mercure sulfuré. (B.) KORANGO. {Ichthyol.) Quelques voyageurs indiquent, sous ce nom , un poisson de la côte de Sierra Leona , en Afrique. Cet animal est trop peu connu pour être classé convenable- ment. (H. C.) KORASTEL {Ornith.) , nom russe du râle de genêt, rallus cre.v, Linn. (Ch. D.) RORAX. {Ichthyol.) Les anciens Grecs nommoient, à ce qu'il paroit, itopct^, la trigle hirondelle, que beaucoup d'au- teurs appellent encore aujourd'hui oor^eau de mer. Voyez ÏRicr.B. (H.C.) RORAX {Ornith.), nom grec du corbeau. (Ch. D.) RORDERA. (Bot.) Champignon d'abord sphéroïde, ensuite rampant en lame mince , couverte en dessus de nervures ra- mifiées et de trous anguleux, attaché par toute sa surface infé- rieure ; d'une substance cotonneuse , se flétrissant facilement ; à graines ovoïdes, couvrant la surface interne des trous.Telssont les caractères qu'Adanson assigne à ce genre, auquel ilrapporte le cora/fo/u II o^u.î, Vaill. , Bot. , tab. S, fig. i, qiii n'a pas de KOR 497 rapport avec les aulrés corallofungus de Vaillant, et qui est le mesentericaargentea. Fers., \ebjssus parietina de Decandolie , et le menilius argenteus de Fries. (Lem.) KORDRUM {Ornith.), nom danois du butor, ardea stellàrh , Linn. (Ch. D.) KORE. (Omitli.) L'oiseau ainsi nommé par les Hébi-euxesÉ la perdrix grise, tetrao cinereus, Linn., qui est appelée par les Chaldéens korea et koriatli.U paroît que le mot fcore s'applique aussi, dans la langue hébraïque, au coucou , et, selon Klein , à la bécasse. (Ch. D.) KOREI-KIKF (Boh), nom japonois de rœillet d'Inde. Le horai-suri est le lis du Japon. (J.) KORÉITE. [Min.) C'est un de ces minéraux dont la na- ture ou l'espèce n'est pas encore bien connue. Il sémbleroit qu'on a pensé qu'en lui donnant un nom différent de ceux qu'elle avoit, c'étoit la faire mieux connôître, et chacun s'est empressé à l'envi de lui en assigner un. Ainsi la koréite de De la Métherie est la. pierre de lard des anciens minéralogistes, le talc glaphique de M. Hauy, la pagodite de Napione, Vagalmatholite de Klaproth et le lardite de Petrini. Si on doit en faire une espèce , comme cela paroît présumable , ce sera sous le nom de Pagodite, le plus ancien de tous ceux qu'on lui a donnés, que nous le décrirons. Voyez ce mot. (B.) KORIBAS. ( Orraif/;. ) La Chesnaye-des-Bois donne ce mot comme étant le nom de la femelle d'un perroquet du royaume d'Angola. (Ch. D.) KORIE-NAGOU {Erpétol.) , nom indien d'une variété du najaj décrite par Russel. Voyez Naja. (H. C.) KORIN {Mamm.) , nom d'une espèce de gazelle, au Sénégal , duquel Buffon a fait corine. Voyez Antilope. (F. C.) KORINTI [Bot.)^ nom brame du corinli-panel des Malabares, qu'Adanson rapproche de son narum , avaria de Linnœus , genre de la famille des anonées. (J.) KORKAEN. {Ornith.) Barrow , Voy., tom. II, pag. 5i , cite ce nom comme désignant l'outarde , otis tarda , Linn. (Ch. D.) KORKIR. {Bot.) Les plantes qu'Adanson ramène dans ce genre, qu'il établit dans sa famille des champignons, sont les lichenoides de Dillen, Musc, pi. 18, qui appartiennent aux 24. 02 498 KOR genres Opegrapha , Lecidea , Variolaria , Verrucaria et Parmelia d'Acharius, le korkir rentreroitdonc à la fois dans nos familles des hypoxylées et des lichens. Adanson le caractérise ainsi: Poussière étendue comme une lame ou croûte rampante, d'une consistance fongueuse, parsemée d'écussons portant à leur surface supérieure des graines sphériques. (Lem.) RORKOFÉDO. {IchihyoL) Nom que les voyageurs donnent à un poisson non encore classé par les naturalistes. Ce poisson habite la côte d'Afrique, et les Nègres en estiment beaucoup la chair, qui fait l'objet d'une grande branche de commerce dans leur pays. On amorce avec de la canne à sucre les hame- çons destinés à le prendre. (H. C.) KORKOR {Bot.) 5 un des noms égyptiens du genre Oncoba de Forskal. (J.) KORKOR {Ichthyol.) , nom arabe d'une perche de la mer Rouge. Voyez Percjie. (H. C.) KORKY. (Ornith.) Suivant M. Savigny, dans ses Observa- tions sur le Système des Oiseaux d'Egypte, page 14, ce nom est celui que la demoiselle de Numidie, ardea virgo , porte dans cette contrée. (Ch.D.) KORNAHRENFISCH {Ichthyol.) , nom allemand de l'athé- ■rine Joël, atherina hepsetus. Voyez Athérine. (H. C.) KORNFINK {Ornith.), nom allemand de l'ortolan, emheriza hortulana , Linn. (Ch. D.) KORN-LAERKA. (Ornith.) Ce nom est donné au proyer, emheriza miliaria, Linn. , par les Suédois, qui appellent le râle de genêt, korn knarren. (Ch. D.) KORN-SKRIKA (Ornith.), nom suédois du geai, corvus glandarius , Linn. (Ch. D.) KORONB. (Soi.) Voyez Krumb. (J.) KORONSAP (BoL) , nom d'une espèce de greuvier, grewia^ au Sénégal, suivant Adanson. (J.) KOROS WEL (Bot.) , nom donné , dans Fîle de Ceilan , sui- vant Hermann, au delima sarmentosa, genre rangé d'abord dans les rosacées, mais devant être rapproché, axecle ligarea^ de la nouvelle famille des dilléniacées. Adanson a adopté pour ce genre le nom donné à Ceilan. (J.) KORP (Ornith.) J nom su'édois du corbeau commun, coryus corax, Linn, (Ch. D.) KOS 499 KORRjÎIJR (Bot.), nom arabe du senecio squallidus de Forskal. (J.) KORRAH, Sx\RAH. {Bot.) Forskal cite sous ces noms arabes son cadah a farinosa ^ qui est le stroemiafarinosa de Vahl. (^J.) KORRAT (Bot.) , nom égyptien du poireau, suivant Forskal. (J.) KORSCHUN. {Ornith.) M. Virey a donné, dans le tome 38 du Buffon deSonnini, page 276, une notice sur cette variété du milan trouvée près du fleuve Ural par Sam. G. Gmelin. Elle est décrite et figurée au 1 5." volume des Nouveaux Mémoires de l'Académie des sciences de Pétersbourg. (Ch.D.) KORS-NAB. (Ornilh.) Ce nom et celui de kors-fugl sont donnés dans le Zool. Dan. Prodromus de MuUer, comme dési- gnant le bec-croisé, loxia curvirostra, Linn. (Ch. D,) KORSNAEF (Omilh.), nom suédois du bec-croisé, loxia curvirostra, Linn. (Ch. D.) KORTOM {Bot.), nom arabe de la plante carthame , dont la fleur est nommée osfour, suivant M. Delile, offar, suivant Forskal. (J.) KORUN {Bot.), nom donné, dans la Sibérie, au lis rouge, lilium bulbiforum, suivant Gmelin. (J.) KORYDALOS. ( Ornith. ) Ce nom et celui de horjdos dé- signent, en grec, l'alouette huppée ou cochevis, alaudacris- lata, Linn. (Ch. D.) KOS. {Ornith.) Ce mot qui, en hébreu, désigne le grand-duc, strix bubo, Linn. , s'applique au merle commun , turdus merula , Linn., en Illyrie et en Pologne. (Ch. D.) KOS, K-UDSI. {Bot.) Espèce de liseron du Japon, convol- vulus japonicus de M. Thunberg, qui fleurit vers l'heure de midi; ce qui l'a fait nommer aussi Jiragawo, suivaritKaempfer. Il se rapproche du grand liseron des haies , et on le cultive dans les jardins du Japon. Vipomœa triloba , ou kingo dq| Japonois, cultivé pareille- ment, est nommé asagawo , parce que la fleur s'ouvre le ma- tin. (J.) KOSAR, KOSARIA {Bot.) , noms arabes du genre Kosaria, de Forskal, que Niebuhr a réuni avec raison au dorstenia , quoiqu'il soit décrit avec des fleurs monoïques, pendant que celles du dors/ereia sont indiquées comme hermaphrodites; mais 02. fioo KOS on peut présumer que celles-ci sont également monoïques j et Linnseus lui-même le soupçonne. (J.) KOSARIA. (Bot.) VoyczKASARiA. (POIR.) KOSGHAR (Bot.), nom arabe du zostera ciliata de Forskal. (J.) KOSGHAR EDDJIN. {Ichthjol.) Les Arabes nomment ainsi la coquillade et le goujon d'Arabie. Voyez Gattorugine et GoBiE. (H. G.) KOSCHARI (Bot.) , nom arabe du phaseolus radiatus, sui- vant Forskal. (J.) KOSKORDYLOS. (Erpétol.) Les Grecs modernes donnent le nom de Kos-nopS'vXoç au stellion du Levant. Voyez Stellion. (H. G.) KOSSjEIB, UILJEH (Bot.), noms arabes du millet, pani- cum miliaceum, suivant Forskal. Voyez Dochon. (J.) KOSSEIF, KTAKTKA, GHOBBAR (Bot.), noms arabes cités par Forskal, de son ruellia strepzns, espèce de crustolle que Vahl croit différente de celle de Linnœus, et nomme ruellia pallida. Le justicia ecbolium est aussi nommé kossœif. Voyez Ghodie. (J.) KOSSOMAKA. (Mamm. ) Selon Pallas, c'est le nom russe du glouton. (Desm.) KOSTERA (Ichthjyol.) , nom que les Gosaques donnent au schypa , espèce d'esturgeon que nous avons décrite dans ce Dictionnaire, tom. XV, pag. 382. (H. G.) KOSTOHRYZ. (Ornith.) Les Russes nomment ainsi, selon Rzaczynski, le casse-noix , con'us carjocatactes , Linn. (Gh. D.) KOSZATKA (Mamm.), nom polonois du lérot. (F. G.) KOTABA. (Bot.) Voyez Gatba. (J.) KOTAI , GOMI. (Bol.) Velœagnus macrophylla de M. Thun- berg est ainsi nommé au Japon. (J.) KOTEMARI. (Bot.) Voyez Kodemari-Kua. (J.) KOTE MAWARI (Bot.) ^nom japonais du vihurnum denta- tum, Linn. , suivant Kœmpfer. (Lem.) KOT-HAHN. (Ornith.) Un des noms allemands de la huppe, upupa epops, suivant Schwenckfeld. (Gh. D.) KOTJO. (Bot.) Voyez Kinsai. (J.) KOTN (Bot.) , nom arabe d'un cotonnier, gossypium herla- eeum. Il est aussi nommé kotnon et kortnoun. (J.) KOU 5oi KOTO-FIZ {Bot.) , nom hongrois cité par Clusius, du saule employé pour faire des corbeilles. Le saule rouge , espèce d'osier, est nommé Jîz/a , le jaune ordinaire saar-Jiz, et celui à larges feuilles rekottye-fa. [J.) KOTSJILETTI-PULLU. {Bot.) La plante citée par Rhèede, sous ce nom malabare , est le xyris indica , selon Linnœus. (J.) KOTTLER (Ornith.), nom suisse de la sittelle ou torchepot, sitta europœa , Linn. ( Ch. D.) KOTTLERCHE ( Ornith. ) , un des noms allemands du coche- vis, alauda cristata, Linn. (Ch.D.) KOTTOREA. {Ornith.) Cette espèce de barbu a été décrite , sous le nom du genre, au tome IV de ce Dictionnaire, page 49. (Ch. D.) KOUAGGA ou KWAGGA. {Mamm.) Voyez Couagga, dans l'article Cheval. (Desm.) KOUAHH. {Bot.) Dans quelques lieux de l'Arabie , on nomme ainsi, suivant Forskal, son asclepias lactijlora, dont le suc lai- teux, mélangé avec le beurre, forme sur les lieux un onguent contre la gale. (J.) KOUCKOUK. {Ornith.) Voyez Cockock. (Ch.D.) KOUDA-PULLU. {Bot.) Plante graminée du Malabar, citée par Rhèede , laquelle paroit appartenir au genre Chloris. (J.) KOUEH. (JBoL) Voyez Nuggd. (J.) KOUHYEH. {Ornith.) M. Savigny a établi sous ce nom, en latin elanus , le onzième genre de ses oiseaux de proie, fa- mille des éperviers, et il en a formé , sous la dénomination particulière d'elanus cœsius , la dix-huitième espèce de son Système des Oiseaux d'Egypte et de Syrie , laquelle cor- respond au blacde M. Levaillant, Afr., tom. 1, pi. 36 et Sy. (Ch.D.) KOUIAKANA {Ornith.), nom générique que donnent les Kourils aux hirondelles, qui sont appelées lawalingek par les Koriaques , et Icaintchirch , par les Kamtschadals. (Ch. d.) KOUITOUP. {Ornith.) Ce nom kouril est appliqué, dans la description du Kamtschatka par Krascheninnikow, à une oie de l'espèce appelée goumenniki , et qui porte , chez les 5o2 KOU Kamtschadals, le nom particulier de tsoudé, et chez les Ko- riaques celui de geitoait. (Ch.D.) KOUKA (Bot.) , nom arabe du caucanthus de Forskal , qui nous a paru devoir être reporté au genre Moureiller, malpi- ghia. (J.) KOULAN (Mûmm.), nom que les Tartares donnent à un solipède que Pallas a décrit, et que l'on regarde comme la souche de I'Ane. Voyez ce mot à l'article Cheval. (F. C.) KOULIK. (Ornith.) Cet aracari est le ramphastos piperivorus , liinn. et Lath. (Ch. D.) KOULIKASTEPNOI. (Ornith.) Le courlis commun, scolopax arcuala, est ainsi nommé en Russie. (Ch.D.) KOULOU KOULOU. (Ornith.) Ce nom, suivant Labillar- dière, est donné, dans les îles des Amis, à l'espèce de pigeon appelée columba sanguinolenta. (Ch. D.) KOUMAOUARY. (Ornitli.) L'espèce de héron qui, suivant Barrère, Histoire Naturelle de la France équinoxiale, p. laS, porte ce nom à Cayenne, est son ardea crislata leucophxa. (Ch. d.) KOUMELEH. (Bot.) Voyez Goumeyly. (J.) KOUPARA (Mamm.), nom que l'on donne, à la Guiane, au chien crabier , suivant Barrère. (F. C.) KOUPHOLITE. (Min.) Variété de Prehnite. Voyez ce mot. (B.) KOURI. {Mamm.) On trouve ce n om comme étant celui d'une espèce de paresseux. (F. C.) KOURONDL (Bol.) Voyez Codrondi. (J.) KOUROULOU ( Bot.) , nom que porte dans la Guiane , sui- vant Barrère, le gombaut, hibiscus esculentus. L'abelmosch , hibiscus abelmoschus , est nOtomé kouroulou musqué. (J.) KOUROU-MARY {Bot.) , nom donné dans la Guiane, sui- vant Barrère et Aublet, au roseau à flèches, que ce dernier nomme saccharum sagittatum , et que l'un et Pautre croient être le vuba des Brésiliens, cité par Marcgrave. (J.) KOUSBARAH (Bot.) , nom arabe de la coriandre , suivant M. Delile. C'est le kusbarade Forskal. (J.) KOUSEBAND ou SERPENT JARRETIÈRE. ( Erpélol.) Au cap de Bonne-Espérance , on nomme ainsi un serpent très- venimeux, dont W. Paterson a parlé dans la Relation de ses KRA 5o5 Voyages, mais qui n'a point été déterminé. Il est, dit cet auteur, de la taille de dix-huit pouces, et de la couleur de la terre. (H. C.) KOUTOUNEUW. {Ichthyol.) Voyez Kobto. (H. C.) KOUTTAl. (Ich/?ijo/.)ACayenne, suivant Barrère, on donne ce nom à un poisson que nous ne savons à quel genre rappor- ter. (H. C.) KOUXEURY {Ichlliyol.) , nom d'un poisson des lacs de l'Amérique méridionale. On ne sait encore à quel genre le rapporter; mais les Sauvages de la Guiane , pour polir leurs ouvrages en bois , se servent de son palais , qui est rugueux et âpre comme une lime. (H. C.) KOV. (Bot.) Voyez Ko. (J.) KOWAL {Bot.y, nom du blé de vache ou mélampyre des bois, dans la Laponie, suivant Linnasus. (J.) KO VVIPA {Ornith.) , un des noms suédois du vanneau com- mun, tringa yanellus, Linn. (Ch. D.) KOZAK. (Bot.) L'agaric poivré, agaricus piperalus , Linn. , porte ce nom en Bavière. (Lem.) KOZIELEK {Ornith.) , nom polonois de la bécassine, scolo- pax gallinago, Linn. (Ch. D.) KOZODOY. (Ornith.) C'est ainsi que les Polonois nomment l'en^^oulevent d'Europe, canrimulgus europœus , Linn. (Ch.D.) KRAAK (Ornith.), nom norwégieu de la corneille man- telée, cornus cornix, Linn., qu'on appelle en Hollande kraaj, en Suède fcrucfca, en Allemagne krcehe, hrai , kraie, krake, kranveitl. (Ch.D.) KRAAK -SPIATE (Ornith.), nom norwéglen de l'épeiche ou pic varié, picus major, Linn. (Ch. D.) KRACH-ENTE. (Ornith.) L'oiseau que Frisch désigne par ce nom est le tadorne, anas tadorna , Linn. (Ch.D.) KRACKEN. (Malacoz.) On trouve quelquefois cette déno- mination employée dans les auteurs d'histoire naturelle du nord de l'Europe et d'Amérique, pour désigner un animal marin monstrueux, et pour la grandeur, et pour la forme. M. Dcnys de Montfort, dans son Histoire naturelle des Mollus- ques, faisant suite au Butïbn de Sonnini, a rassemblé tous les faits plus ou moins apocryphes, sur lesquels l'existence de cet animal est appuyée. On trouve aussi une dissertation ayant le «o4 KRA même but, dans les Transactions américaines. L^auteur que nous venons de citer a pensé avoir démontré cette existence, et même la forme du kracken , qu'il rapproche de celle des poulpes. En sorte que, suivant lui, ce seroit un poulpe gigan- tesque , qui pourroit faire sombrer un vaisseau sous voiles , en l'enlaçant de q-uelques uns de ses bras immenses, tandis que les autres seroient attachés à quelque rocher. Il a également rapporté à cet animal l'histoire de navigateurs ancrés ou des- cendus sur son dos, l'ayant pris pour une île, récit que l'on a fait des baleines ou d'autres cétacés ; mais il n'a trouvé presque aucun naturaliste qui ait ajouté foi à de pareilles assertions , et il faut avouer qu'il étoit fort difficile qu'il en trouvât, quelque adresse qu'il ait mise à la construction de son histoire , et quoiqu'il semble avoir souvent pris dans son imagination ce qui manquoit àses auteursoriginauxpourla rendre plusplau- sible. Voyez Poulpe et Sèche. (De B.) KRAGG et KRAGGSTONE (Min.) , noms donnés , suivant Kirwan , dans les environs de Belfast , en Irlande , à une roche d'un gris rougeâtre , poreuse, avec les cavités tapissées de cristaux, fusible en masse rougeàlre, et qui paroît appartenir à la grande famille des roches Irappéennes. (B.) KRAIT. (Erpétol.) Les Indiens Tamouls donnent ce nom à un reptile ophidien que John Williams a seul observé, que M.Schneider a rangé parmi ses pseudoboas, et que feu Daudin a fait entrer dans les scytales. Voyez Scytalb. (H. G.) KRAMATSO et KARAMATSURU [Bot.), noms japonois d'une espèce depigamon, tliaiictumjlavum, Linn., selon ïhun- berg. (Lbm.) KRAMBÉ. {Bot.) Crambé. (L. D.) KRAMBSGHALB. {Omith.) C'est en Autriche le nom de l'avocette, recurvirostra a^'ocetta, Linn. (Ch. D.) KRAMBS VOGEL {Ornitli.) , nom allemand de la grive draine, tardas viscivorus, Linn. (Cii. D.) K-R AM ER, ivramena. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , polypétalées , irrégulières , qui paroit se rapprocher beaucoup des poIyg:î!ées. Il appartient à la tétraa- drie monogynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel: Un calice a quatre ou cinq folioles (corolle, Linn,); trois ou quatre pétales (nectaire, Linn.) attaches au réceptacle: les KRA 5oS deux supérieurs onguiculés; les deux inférieurs sessiles, plus courts: quatre étamines, deux supérieures rapprochées, con- niventes; deux inférieures séparées, pl,us longues; un ovaire supérieur; un style; un stigmate. Le fruit est un drupe mo- nosperme. KaAMER d'Amérique : Krameria jxina, Willd., Spec, i , p. 6()3 -, Lœfl., Itin., 196. Arbrisseau très-rameux, à tiges diffuses, éta- lées , garnies de feuilles alternes , lancéolées ; les fleurs alternes, pédicellées , diposées en grappes terminales; chaque pédicelle accompagnée d'une bractée à sa base , et de deux écailles dans sa partie moyenne. Chaque fleur est composée d'un calice à quatre folioles velues en dehors; d'une corolle à quatre pé- tales arrondis, inégaux, les étamines insérées sur le récep- tacle. L'ovaire est supérieur, ovale; le style su bulé, ascendant-, le stigmate simple, aigu; le fruit est une baie sèche, globuleuse, hérissée de tous côtés de poils roides, réfléchis, à une seule loge indéhiscente , renfermant une seule semence dure , glabre, ovale. Cet arbrisseau croît dans l'Amérique méridionale, aux environs de Cumana. Kramer linéaire : Krameria linearis, Poir. , Encycl. Suppl.; Krameria penlapetala, Ruiz et Pav. , FI. Peruv., 1, tab. us corax , Linn. (Ch. D.) KRASCHENINNIKOVIA. (Bot.) Voyez Diotis. (J.) KRASKA (Ornith.), nom polonois du rollier commun , cora- cias garrula, Linn. (Cii. D.) KRASNA GOUSSE. (Ornith.) En Russie on donne ce nom au flammant commun ou phénicoptère, phœnicopterus ruber , Linn. (Ch. d.) KRASNIÉ-OUTKL (Ornith.) Cest un des noms que porte, en Sibérie, le canard roux, ou sarcelle rousse à longue queue de M. Vieillot. (Ch. D.) KRASPAJA RYBA. (Ichthyol.) Les Russes donnent ce nom à la truite. Voyez TRuriE. (H.C.) KRATOU (Bot.), nom' du mûrier dans l'ile de Sumatra, suivant Marsden. (J.) KRATZHOT. (Orn.if/^.) Ce nom russe se rapporte au Chungar des Turcs. Voyez ce dernier mot. (Ch. D.) KRAUT. (Ornith.) Ce mot allemand, avec l'addition {Vhenjjling, désigne , dans Gesner, la linotte , fringilla linota , Linn., et avec celle de lerche, la spipolette, espèce de far- louse ou pipi, anthus aquaticus, Meyer. (Ch. D.) KREIDEK.. (Bot.) Adanson donne ce nom à un genre qu'il forme de la réunion du scoparia et du capraria, appartenant tous deux à la famille des personées, et il lui donne pour caractère quatre ou cinq étamines. Boerhaave, admettant la même réunion, nomme ce genre Saiiioloïdts (J.) KREK-ŒNDER (Ornith.), nom norwégicn de la petite sarcelle, anas crecca, Linn. (Ch. D.) KREMLllNG (Bot.), nom allemand de ïagaricus virescens de 5oS KRE Schgeffer (Fungus Ba\>., tab. <)4 ) , qui n'est qu'une variété ûc Vagaricus emeticus du même auteur (tab. i5), suivant Pries. (Lem.) KREP-KOP. (Ornith.) On appelle ainsi le morillon j ana$ glaucion, Linn., en Danemarck, où le souchet , anas clypeata, Linn., se nomme hrep-and. (Ch. D.) KRESLING {Ichth/ol.) , nom que l'on donne , en Suisse , au thymalle, pendant sa première année. Voyez Corégone. (H.C.) KRET (Mamm.), nom polonois de la taupe. (F. C.) KRETOGLOW (OrniLh,), nom polonois du torcol, j'unx torquilla, Linn.(CH. D.) KRETZEL ( Ornifh.) , nom que porte, en Moscovie, le ger- fauit,/aZco candicans, cinereus etsacer, Gmel.(CH. D.) KREUTZ NATTER. {Erpétol.) Merrem appelle ainsi la cou- leuvre porte-croix, coluber crucifer , de Daudin. Voyez Cou- leuvre. (H. C.) KREUTZ-SCHNABEL. {Ornith.) Ce nom et celui de kreutz- vogel s'appliquent, en allemand , au bec croisé, loxia curi>iros- tra, Linn. (Ch. D.) KREUTZ KROETE. {Erpét.) Les Allemands appellent ainsi le crapaud calamité. Voyez Crapaud. (H.C.) KRIECH-ENTE. {Ornith.) Ce nom et celui de herk-entlein désignent, en allemand, la sarcelle commune, anas querquedula, Linn., et le nom particulier de la petite sarcelle, anas crecca, Linn. , est hrieg-ente. (Ch. D. ) KRIEG-VOGEL {Ornith.), nom allemand du jaseur, anipelis garrulus, Linn. (Ch. D.) KRIESS-DUVE(Ornif/i.), nom allemand du ramier, eolumha palumbus, Linn. (Ch.D.) KRIGIE, Krigia. {Bot.) [Chicoracées , Juss. = Sj'ngénésie po» Ijgamie égale, Linn.] Ce genre de plantes, établi en 1791 par Schreber, dansses Gênera plantarum , appartient à l'ordre des synanthérées, et à la tribu naturelle des lactucées. V«ici ses caractères, tels que nous les avons observés sur un échantillon sec de krigia virginica, Calathide incouronnée, radiatiforme, multiflore, fissiflore, androgyniflore. Péricline formé d'environ douze squames subunisériées, égales, appliquées, oblongues-lancéolées , fo- KRI Sog îiacées, membraneuses sur les bords, entre-grefféesà la base. Clinanlhe plan , absolument nu. Fruits courts , obpyramidaux , subpentagones, noirâtres, épaissis de bas en haut, comme tronqués au sommet , couverts de côtes longitudinales striées en travers et hispidules , dépourvus de bourrelet a^I- cilaire , pourvus d'un petit bourrelet basilaire cartilagi- neux, oblique-intérieur; aigrette double: l'extérieure courte, composée de cinq squamellules paléiformes, membraneuses- scarieuses, larges, presque arrondies, correspondantes aux cinq faces du fruit; l'intérieure longue, composée de cinq squamellules filiformes, grisâtres, très-barbellulées, corres- pondantes aux cinq angles du fruit. Krigie deVirgii^hu: Krigiavirginica ,Willd., Sp.plantarum, tom. III, pag. 1618; Hjoseris virginica, Linn., Sp. plant., édit. 5, pag. ii38. C'est une petite plante herbacée, annuelle, qui ressemble extérieurement à un petit pissenlit, et qui habite la Virginie, la Pensylvanie, et d'autres contrées de l'Amérique septentrionale. Sa racine produit des feuilles ovales ou lancéo- lées , aiguës , glabres, glauques , ordinairement lyrées, et des hampes nues, trois fois aussi longues que les feuilles, termi- nées chacune par une calathide de fleurs jaunes. Linnaeus rapportoit cette plante au genre hjoseris, et lui attribuoit des fruits tétragones couronnés d'un rebord mem- braneux entier et de trois ou quatre longues soies. Schreber, qui en a fait son genre Krigia, adopté ensuite par Willdenow, décrit des fruits pentagones, à aigrette de cinq folioles arron- dies , membraneuses, alternant avec cinq soies capillaires. Michaux oit qu'il y a deux aigrettes, l'une et l'autre mem- braneuses. Il sembleroit que ces trois botanistes n'ont pas observé la même espèce, mais trois plantes de genres différens. Celle que nous avons étudiée , nous a offert les caractères gé- nériques décrits par Schreber : mais cet auteur n'avoit pas remarqué, comme nous, que les squames du péricline fussent entre-greffées à la base. Nous présumons qu'il faut admettre dans le genre Kri- gia, sous le nom de krigia montana, Vhjoseris montana de Mi- chaux, plante des hautes montagnes de la Caroline, couchée, très-glabre, à feuilles lancéolées, très - entières , à hampe monocalathide, et à fruits pourvus d'une aigrette double, 5io KRO l'exlérieure composée de petites squamellules paléiformes, l'intérieure composée de quelques squamellules filiformes. (H. Cass.) KRING. {Bot.) Dans un petit herbier du Sénégal, rapporté par M. Geoffroy, médecin, on trouve sous ce nom une espèce de tithymale. (J.) KRINIS (Orm7/i.),nomsilésien du bec-croisé, loxiacurviros- tra, qu'on écrit aussi krinilz. (Ch. D.) KRIP-RING-MING (Ic/!%o/.), nom suédois du callichthe, poisson que nous avons décrit à l'article Cataphracte. (H. C.) KRISOMETRIS. (Orm7/f.) L'oiseau qu'Aristote, liv. 8, ch. 3, désigne sous ce nom, vit, dit-il, surles buissons, et se nourrit d'épines. Des auteurs ont appliqué ce passage au chardonneret, qui se nourrit particulièrement de chardons; mais Camus, qui a donné à l'oiseau le nom de bonnet d'or, expose dans ses notes sur la traduction de l'Histoire des Animaux, tome 2, p. iSg, divers motifs qui le font douter de l'exactitude de cette appli- cation. (Cii. D.) KROCKERIA. (Bot.) Neckerfaisoit, sous ce nom, un genre de Vumria zeylanica d'Aublet,qui est différent de celuide Linnœus, et qui en effet doit être séparé du genre U^'aria et reporté à Vunona, à cause de ses fruits alongés et toruleux, c'est-à-dire plusieurs fois rétrécis dans leur longueur. Mœnch a fait, dans la famille des légumineuses, un autre genre Krockeria, qui est le lotus edulis, remarquable par sa gousse courbe, com- primée , dont la suture antérieure est plus profondément sil- lonnée. (J.) KROCKLE. {Ichthyol.) En Norwège, on appelle ainsi I'Eper- LAN. Voyez ce mot. (H. C.) KROGNKELLSE {Ichthjol.), nom islandois du lompe ou gras-mollet. Voyez Cyci.oitkre. (H. C.) KROGULEK. (Ornith.) L'oiseau auquel ce nom est donné en Pologne, est l'épervier commun, falco nisus , Linn. ( Ch. d.) KROKHAL. (Ornith.) Ce nom est donné par Krasche- ninnikow à l'une des espèces de canards ou sarcelles qu'il a observées au Kamtschatka. Ce mot est aussi écrit hrohali. (Ch. D.) KRU 5ii KROLIK (Ornith.) , nom polonois du troglodyte, vulgaire- ment roitelet, molacilla troglodytes , Linn. (Ch.D.) KROM-RUCH ou POISSON BOSSU. {Ichthyol.) Nieuhoff donne ce nom à un poisson que Ton prend aux Indes, et dont la chair est très-recherchée. Il a quelquefoispius de quatre pieds de longueur, mais il est encore indéterminé. ( H. C.) KRON-HIORT {Marnm.), nom suédois du cerf. (F. C.) KROON VOGEL. (Ornith.) Comme ce nom hollandois ne signifie autre chose qu'oiseau couronné, il a pu être appliqué à plnsieurs espèces différentes, et il en est résulté des incerti- tudes , même sur le genre. Les uns l'ont pris pour l'oiseau royal ou grue couronnée, ardea pavonina, Linn.; mais, suivant les naturalistes modernes, il s'agit ici du goura ou pigeon cou- ronné des Grandes-Indes, que l'on trouve à Java, à la Nouvelle- Guinée, et dans un grand nombre d'îles de l'Archipel des Mo- luques. Le capitaine Forrestl'avu à Tomogui, où les naturels Vappchent mututu ; il habite aussi les îles des Papous, où on le nomme manipi , et Labillardière l'a rencontré à l'île de Wai- giou. C'est le columbacoronata, Lath. (Ch. D.) KROPGANS {Ornitli.), nom hollandois du pélican ordinaire, pelecanus onocrotalus , Linn. (Ch. D.) KROP-KIRRE (Ornith.) , nom danois de la grande hirondelle de mer, ou pierre garin, sternahirundo, Linn., qui est appelée krua en Islande, (Ch. D.) KROP-LEGUAAN. {Erpetol. ) Les Hollandois de Suri- nam donne ce nom à l'iguane d'Amérique. Voyez Iguane. (H.C.) KROP-TAUBE [Ornith.), nom allemand du pigeon grosse- gorge , qu'on appelle aussi krouper ou kropper. (Ch. D.) KROTION ou CROTION {Bot.), ancien nom du cata- nanthe, cité dans la table d'Adanson. (H. Cass.) KROUFFE. {Min.) C'est un de ces noms tec-hniques que les ouvriers des mines de houille donnent aux roches qui traversent, coupent ou interrompent les lits de houille. Il paroît que celui-ci s'applique plus particulièrement aux in- terruptions causées par un seul morceau de roche quelquefois de quatre mètres de longueur, qui traverse ou comprime la couche de houille. (B.) KRUA. {Ornith.) Voyez KRor-RiRRE. (Ch. D.) 5.2 KRtl KRUCKE (Ornilh.), nom du choucas, cori-ustnonedula, Lirin., dans la Marche de Brandebourg. (Cii.D.) KRUEGERIA, (Bot.) Scopoli substitue ce nom à celui du vouapa d'Aublct. (J.) KRUK. (Ornith.) Un des noms polonois du corbeau , corvus ■corax, Linn. Ce mot, avec l'addition de morskj, désigne, en Pologne, leharle vulgaire, mer gus mer ganser, Linn. ; avec celle •de kocnj, le moyen duc, strix otus, Linn.; et avec l'addition «le wodny, le cormoran, pe/ecan-//s carbo , Linn. (Ch.D.) KRUKA (Ornitlu), nom suédois de la fauvette babillarde, motacilla curruca, Linn. (Ch. D.) KRUMB (Bot,), nom arabe du chou, suivant Forskal. M. Delile le nomme horonb. (J.) KRUMMFUSS (Bot.), nom allemand du campjlopus , genre de la famille des mousses, récemment établi par Bridel aux dépens du clicranum. d'Hedwig. Voyez Torpied. (Lem.) KRUTIHOLOWA (Omith.) , nom russe du torcol, junst lorquilla , Linn. (Ch. D.) KRYE [Ornith.), nom sous lequel la grue commune, ardea grus, est connue en Suisse. (Cti.D.) KRYKIE.(Orntil2-.)Buffon exprime, dans letom. VIII, in-4% de son Histoire des oiseaux, pag. 41g, son opinion sur l'identité du kryk e des Norwégiens et du bourgmestre , ou goéland à manteau gris-brun, larusnœi'ius, Linn.: et Muller, n° 161, rap- porte le même oiseau au larus Lridactjlus , Linn., ou mouette cendrée tachetée. (Ch. D.) KRYPARE [Omith.), nom suédois du grimpereau d'Europe, certhiafamiliaris , Linn. (Ch.D.) KRZISTELA {Omith.), nom illyrien de la pie, cori'us pica^ Linn. (Ch. D.) KRZYCZKA. {Ornith.) Rzaczynski se borne, en parlant de cet oiseau, à dire qu'il pond des œufs tachetés dans les joncs des marais. (Ch. D.) KSEI, lADORlKI {Bot.), noms japonois du gui ordinaire , suivant Kasmpfer. (J.) KSIK {Ornith.) , nom polonois de la petite bécassine, scolo- ■pax gallinula, Linn. (Ch. D.) KSOUDE. {Ornith.) Espèce d'oie du Kamtschatka. Voyez KouiTOUP. (Ch. d.) KUC 5i5 KTEîS. (Concliyl.) Les Grecs, etsurtout Aristote, emploient ee terme pour désigner une coquille bivalve, que quelques tra- ducteurs, et entre autres, Gaza, croient appartenir au genre Peigne des conchyliologistes modernes; tandis que d'autres en font un pétoncle ou même une bucarde ou cardium. Ce qu'en dit Aristote, que ces coquilles sont cannelées et qu'elles ont une charnière d'un côté, n'est certainement pas suffisant pour dé- cider la question , qui , au reste , est de fort peu d'importance. (De B.) KUA (Bot. ), nom malabare , suivant Rhèede, de lazedoairc amomum zedoaria , dont le genre donne son nom à la famille des amomées. D'autres plantes de la même série portent le même nom, avec un autre additionnel et distinctif. Ainsi le tsjana-kua est le costus arabicus ; le malan-kua est le kœmpferia rotunda; le manja-kua est le curcuma rotunda • le manjella-kua est le curcuma longaj le inschi-kua est le gingembre, amomum zingiber- le katou-inschi-kua est le zérumbet, amomum zerumhel ; le mala insclii-kua est le heleniaallughos : c'est le zérumbet que Rumph nomme lampujum, du nom malais lampujang, et qu'il dit être le sua ou cua des Malabares. (J.) KUAKITZ, JABOKOSI. (Bot.) Les plantes qui portent ces noms au Japon, suivant M. Thunberg, forment son bladhia, genre nouveau dont il décrit trois espèces : Kœmpfer les nomme jamma-tadsi qiiachitz et sankits. (J.) KUAKUARA, SANKIRA. (Bot.) La squine, smilax china, porte ce nom au Japon. C'est le quaquara de Kœmpfer. (J.) KUANSO-ITSIGO (Bot.) , noms japonois d'une espèce de fagarier, fagaria slerilis , Linn. , d'après Kaempfer. (Lem.) KUARA. (Bot.) Voyez Erythrine des Indes. (J.) KUBIZIT. {Min.) Voyez Chabasie. (B.) KUBKURR A ( Ichthjol.) , nom suédois du coffre tigré. Voyez Coffre. (H. C.) KUBULOBOLHIDA. {Bot.) Voyez Kud^lukola. (J.) KUBURUW^L. {Bot.) Les deux arbres ou arbrisseaux de Ceilan , cités sous ce nom par Hermann , sont deux cniquiers , guilandlna bonduc et bonduceUat (J.) KUCHU. (Bot.) Dans le Recueil des Voyages, il est fait men- tion d'un arbre de ce nom dans la Chine, ayant les feuilles et ^4- 55 5U RUE les branches du figuier , et produisant une sorte de lait dont les Chinois se servent comme d'une colle pour fixer sur le bois ou sur d'autres matières des feuilles d'or. On peut présumer que c'est une espèce de figuier. (J.) KUCKEN-MUKEN (Bot.) C'est, en Autriche et en Stirie, Je nom du champignon de couche (agaricus eduiis , Bull.). Voyez FoNGE. (Lem.) KUCKUCK (Ornith.) Le coucou , cuculus canorus , Linn., se nomme, en danois, huk et hukmaden; en allemand , Iruchuch, et en polonois, huhulka, (Ch. D. ) KUD7Î:LUK0LA. {Bot.) Suivant Hermann et Linna^us, ce nom est donné, dans l'ile de Ceilan, au halsamina cornuta ; ceux de Icudalukola et kidumœthi au halsamina trijlora; ceux de kudumathi , kubulobolhida et kurububolkinda au halsamina oppo- silifolia. (J.) KUDAKALUWA {Bot.), nom d'une espèce de galanga , à Ceilan , suivant Burmann. (J.) KUDDA-MLlLLA {Bot.) , nom malabare du mogorium sam- bac, ou jasmin d'Arabie. Voyez Catu-Pitsjegam-Mulla. (J.) KUDHUM^THI. {Bot.) Voyez Kud^lukola. (J.) KUDHUMIRIS {Bot.) , nom du toddalia, à Ceilan. (J.) KUDICI-KODI. (L'of.) Plante apocinée, à graines aigrettées, du Malabar, dont le genre n'est pas déterminé. C'est la même que le duda-valli. (J.) KUDICI-VALLI. (Bot.) Voyez Bajasajo. (J.) KUDIRA-PULLU. {Bot.) La plante qui porte ce nom au Ma- labare est lescirpus corymhosus , selon Burmann. (J.) KUDSL {Bot.) Voyez Kos. (J.) KUDSIN. {Bot.) Voyez KrsiN. (J.) RUEMA. (Cof.) Champignon à chapeau demi-orbiculaire, doublé en dessous de lames, qui vont du bord au centre , attaché par le côté, sans tige ou stipe, c'est-à-dire sessile ; d'une substance ligneuse ou charnue; à graines snhériques, répandues à la surface des lames. Le type de ce genre, établi par Adanson , estl agaricum , Mich,, Gen., tab. 65, fig. 4, qui p-droit être Vagaricus alneus , Linn., ou une espèce voisine. Ce genre Kuffna d'Adanson est donc peut-être le schizophjilum de Pries, et rentre dans la première division de notre genre Agarieus. Voyez Fonce. (/,em.) RUH 5.5* KUEROIIDEN. (Ornith.) Fouché d'ObsonviUe parle, dans les Extraits de ses Voyages, pag. 54, d'un oiseau de proie qu'il regarde comme appartenant à la famille des milans, et qui, ainsi appelé en tamoul , porte, dans les colonies indiennes, le nom d'oiseau brame, et a reçu de plusieurs naturalistes la dénomination d'aigle malabare. Cet oiseau, qui est figuré planche 416 de Buflbn, est le falco ponticerianus , dont la description se trouve au tome i.*'de ce Dictionnaire, p. 368. (Ch.D.) KUEZSCHEEIRING. (Bot.) Voyez Kutsjinas. (J,) KUFFE. (Ichlhj'oL), un des noms anglois de la perche gou- jonnière. Voyez Grbmille. (H.C.) KUFI. {Erpétol.) Les Grecs modernes donnent ce nom à la vipère lébétine. Voyez Vipère. (H. C.) KUGEL-ESTER (0rn.^7J^.), nom allemand du rollier, coracias garrula, Lhm. (Ch.D.) KUHLING. {Ichlhyol.) En Westphalie, on donne ce nom à l'ide, poisson du genre des cyprins, division des ables. Voyez Ide. (H.C.) KUHNiE, Kuhnia. (Bot.) [Corymhifères, Juss. = Pentandrie mono g j nie , Linn.] Ce genre de plantes, établi d'abord en 1765, par Linnœiis, dans la seconde édition du Species plan- taruni , et plus amplement décrit par son fils^ la même année , dans la Decas secunda plantarum rariorum Horti Upsaliensis , appartient à l'ordre des synanthérées , et à notre tribu natu- relle des eupatoriées. Voici les caractères génériques tels que nous les avons observés sur des échantillons secs des kuJmia eu- patorioides, Icuhniarosmarinifolia, et kuhnia paniculata. Calathide incouronnée, équaliilore, pluriiloi'e, régulari- flore, androgyniflore, cylindracée. Péricline inférieur aux fleurs, cyllndracé; formé de squames paucisériées, irrégu- lièrement imbriquées , foliacées , plurinervées : les exté- rieures courtes , lancéolées ; les intérieures longues , li- néaires. Clinanthe petit, plan, inappendiculé. Ovaires lon"s , grêles, cylindracés, multislriés, hispidules, pourvus d'un pied cartilagineux ; aigrette composée de squamellules égales, unisériées, entre-greffées à la base, filiformes, barbées. Corolles à divisions chargées de glandes élégamment assem- blées. Anthères presque libres ou très-fyibleinent entre-gref- 55, 5iG KUH fées, ayanf l'appendice apicilaire arrondi, elles appendice* basilaires nuls:#arlicle anthérifère nn peu épaissi. Base da style épaisse, globuleuse, entourée d'une zone de poils lai- neux ; stigmatophores d'eupatoriée. KuHME FAUx-EUPATOiRE : Kuhnia eupatorioides , I.inn., Spec. plant., édif. 2/, pag. 1662; Linn. fils, Dec. sec. pi. rar. Hort. Ups. ; Critonia kuhnia, GfErtn., Defruct. et sem., tom. 2, p. 41 1 , tab. 174. C'est une plante herbacée, à racine vivace , fibreuse, produisant quelques tiges longues d'un pied et demi , dressées, droites, grêles, roides , peu rameuses, cylindriques, presque lisses, à rameaux courts, très-simples, étalés-, les feuilles sont alternes, très-étalées, très-courtement pétiolées , largement lancéolées, aiguës, dentées en scie, nues, un peu rudes; les calathides, courtement pédonculées, sont disposées au som- met des liges et des branches latérales, en petits corymbes terminaux, distincts, simples, pourvus de bractées lancéolées; chaque calathide est composée de dix à quinze fleurs, à co- ToUe blanche. Cette plante a été trouvée en Pensylvanie par Adam Kuhu, qui en a transporté des graines en Europe, en 1762 ; c'est pourquoi le genre lui a été dédié par Linnœus. KuHNiE PANicui-ÉK : KuTinia paniculata , H. Cass. ; Critonia Tcuhnia , Mich. , FI. bor. Amer. , tom. 2 , pag. 101. Plante herba- cée , glabriuscule. Tige haute d'un pied (dans l'échantilloiv incomplet que nous décrivons), dressée, droite^ cylindrique, striée, très-ramifiée en panicule; à rameaux grêles, étalés, chacun d'eux ramifié en corymbe. Feuilles alternes, éparsea, sessiles, longues d'un pouce, très-étroites, linéaires, très- entières, uninervées, parsemées en dessous d'une multitude de petits points glanduleux. Calathides très-nombreuses, dis- posées en paniculcs très-étalées au sommet de la lige et de& rameaux. Chaque calathide haute de quatre lignes, eylin- dracée , composée de douze fleurs. Péricline cylindrique, très-inférieur aux fleurs, formé de squames paucisériées, irrégulièrement imbriquées, appliquées, plurinervées, striées, parsemées de glandes; les extérieures lancéolées, subulées au sommet ; les intérieures oblongues, acuminées au sommet. Clinanthe petit, plan , inappendiculé, fovéolé. Ovaires oblongs, eylindracés, striés, pourvus d'un bourrelet basllaire cartilagi- neux; aigrette composée de squamelli:les égales , unisériées , KUH 5t7 filiformes, barbées. Corolk-s jaunâtres (dans réchaiitillon sec), à cinq divisions courtes, obtuses, garnies d'un assemblage de glandes sur la face extérieure de leur partie supérieure. An- thères loiblement cohérentes. Case du style épaisse et laineuse j stigmatophores d'eupatoriée. Nous avons fait cette description sur un échantillon de l'herbier de M. de Jussieu, recueilli en Caroline par Michaux , qui a cru que cette plante étoit le critoma kunn'a de Gaertner, et qui l'a nommée ainsi dans sa Flore. C'est sans aucun doute une espèce de Icuhnia , inter- médiaire entre les kuluiia eupatorioides et rosmarinifolia, qui ont aussi les feuilles ponctuées en dessous, mais qui sont bien distinctes de la plante de Michaux. Nous avons vu , dans le même herbier, un autre échanlillon, que nous hésitons à considérer comme une espèce différente ou comme une simple variété de celle-ci : il est pubcscent, moins rameux, H feiiilL^s plus grandes, plus larges , oblougues-lancéolées, à calathides plus grandes, moins nombreuses, irrégulièrement disposées. Due troisième espèce de kuhnie a été décrite par Orfega , sous le nom d''cupatorium canescens , et par Ventenat, sous celui de kuknia rosmarinifolia. Elle habite l'île de Cuba; ses feuilles sont linéaires-lancéolées, très-entières, abords roulés en dessous; ses calathides sont solitaires au sommet de la tige et de rameaux péJonculiformes. Enfin. M. Kunth a publié , en 1820, une quatrième espèce nommée kuhnia arguta-^ trouvée par MM. de Humboldt et Bonpland , près la ville de Popayan. dans la Nouvelle-Gre- nade; ses feuilles sont étroitement lancéolées , dentées en scie; les calathides sont disposées çn corymbes terminaux et composées de fleurs à corolle rose ; leur péricline est pu- bescent. Llnnasus a distingué le genre Kulinia du genre Eupatorium , parce que, dans le premier, les stigmatophores sont en forme de massue, et que les anthères sont libres, cylindriques, s'ou- vrant, dit-il , ausommet, par une lèvre , ce qui est, selon lui , sans exemple, dans toutes les autres synanthérées. Gaertner si)utient que les anthères sont très-fortement cohérentes; mais, l'aigrette étant plumeuse , il distingue le kuhnia de Veupa- iorium, et croit devoir le réunir au genre Critonia de Brownc. 5i8 KUÎI Ventenat aflirme au contraire que les anthères sont lihrcs , comme Linnaeus l'avolt dit. M. Kunth attribue aussi à son Icuhnia arguta des anthères libres, mais les squames du péri- cline sont presque égales entre elles, et le fruit est penta- gone; l'auteur suppose que ce dernier caractère est commun à toutes les espèces du genre. La remarque de Linnfeus sur la forme des stigmatophores est insignifiante, parce que ce caractère est plus ou moins manifeste dans toute notre tribu des eupatoriëes. La déhis- cence des anthères au sommet par une lèvre, est une erreur de ce bolaniste , qui a pris sans doute pour une lèvre l'appen- dice apicilaire de l'anthère, qui existe chez foutes les synan- thérées, excepté dans le genre Piqueria, ainsi que nous l'avons établi depuis long-temps. (Voyez notre second Mémoire sur les Synanthérées , publié dans le Journal de Physique d'avril 1814, pag» 279; et notre description d'une nouvelle espèce de Piqueria, nommée piqueria quinquejlora. dans le Bulletin des Sciences d'août i8iq, page 127.) Quant au défaut de cohé- rence des anthères, affirmé par les uns, nié par les autres, nous avons trouvé les anthères presque libres ou très-foible- ment entre-grelTées, dans les trois espèces de huhnia que nous avons examinées. Mais ce caractère équivoque a bien peu d'importance, et il existe chez plusieurs autres synanthérées, que les Linnéistes n'ont jamais songé à exclure^ comme le Tcuhnia, de la syngénésie, pour les classer dans la pentandrie monogynie; nous l'avons remarqué, par exemple , dans cer- taines espèces (Veclipta, de zinnia, dlielianthus , iVartemisia^ et de plusieurs genres d'anthémidées. Il est remarquable que Linnœus, en attribuant ali genre Eupatorium une aigrette plumeuse, auroit dû y admettre le huhnia, et en exclure tous les vrais eupatoires. Nous avons déjà démontré, dans notre article Critonia (tome XII, page i) , que le critonia ou daleaàe Patrice Browne n'a aucun rapport avec le huhnia, d'où il suit que Gasrtner a eu tort d'effacer le nom générique imposé par Liunaeus. Si la plante de M. Kunth a le fruit pentagone et les squames du péricline à peu près égales, on peut douter que ce soit un vrai huhnia. Dans tous les cas, ce botaniste n'auroit pas dû attribuer des fruits pentagones à tout le genre dont il s'agit. RUH 5i9 Dès 1789, M. (le Jussieu avoit semblé pressentir raftlnité qui existe entre les deux genres Kiihnia et Liatris , en disunt, dans son Centra planlarum , que les serratula à clinanlhe nu ressemblent extérieurement au huhnia. Depu\s cette époque, il a été plus loin, dans son second Mémoire sur les Composées , publié dans les Annales du Muséum, où il exprime l'ophiiou que le kulinia et le liatris sont un seul et même gpnre. Nous nous réservons de discuter cette opinion dans notre article Liatris. Le genre Xuhnia est très-voisin de notre genre Co/eo5an.f/ms, dont nous avons décrit une espèce, dans ce Dictionnaire (tome X, page ^7), sous le nom de coleosanthus Cavanillesii. Depuis ce temps nous avons décrit une seconde espèce du même genre, dans le Bulletin des Sciences d'octobre 1819, page 167, et nous l'avons nommée Coleosanthus tiliccfolius; c'est sans douté Veupatoriuni macrophyllum de Linnœus et de Vahl. Ses fruits n'ont pas l;i même forme que dans la première espèce. Nous ajoutons ici la description de cette plante, afin de compléter et de rectifier notre article Coleosanthus. Coleosanthus tili^folius , H. Cass. Plante herbacée. Tige haute de plus d'un pied (dans l'échantillon incomplet que nous décrivons), dressée, rameuse, cylindrique , striée, duve- tée. Feuilles supérieures alternes, très- distantes , étalées, analogues aux feuilles du tilleul , à pétiole long de plus d'un pouce, à limbe ayant plus de trois pouces de longueur et autant de largeur, cordiforme, acuminé, inégalement denté- crénelé, muni de cinq nervures principales qui naissent de la base du limbe et se ramifient, à face supérieure glabriuscule et verte, à face inférieure duvetée et grisâtre. Feuilles infé- rieures opposées, à limbe ayant plus de six pouces de lon- gueur et autant de largeur. Les rudimens des rameaux sont situés' au- dessus de l'aisselle des feuilles. Calathides nom- breuses, réunies en faisceaux au sommet des ramifications de l'inflorescence , dont l'ensemble forme une panicule eo- rymbiforme , terminale, nue; chaque calathide est portée sur un pédoncule court, qui est pourvu à sa base d'une brac- tée squamiformc. Fleurs à corolle jauue. Calathide incouron- née , cqualifUre, multiflore ,. subrégulariflore, androgyniflore. Péncliue égal aux fleurs, su bcylindracé, formé de hquf.mes 520 KUH régulièrement imbriquées, appliquées, ovales, obtuses, tri- quinquénervées, subcoriaces, à bords membraneux, les inté- rieures presque liné^res et caduque*. Clinanthe convexe, fovéolé, hérissé de fimbrilles inégales, filiformes. Ovaires oblongs, épaissis de bas en haut, trigones ou tétragones, glabres, noirâtres, portés sur un pied ; aigrette longue, com- posée de squamellules nombreuses, inégales, subunisériées, filiformes, à peine barbellulées, un peu entre-grefFées à la base. Corolles grêles , cylindriques, à limbe non dilaté, divisé au sommet en quatre ou cinq dents très-petites, inégales, hérissées extérieurement de quelques longs poils. Anthères pourvues d'appendices apicilaires ovales, obtus, et dépourvues d'appen- dices basilaires. Nous avons observé cette plante dans l'herbier de M. Des- fontaines, où elle est nommée eupatorlum macrophjdlum, et où il est dit qu'elle vient de Saint-Domingue et de' Cayenne. (H. Cass.) KUHNISTERA. (Bot.) Voyez Dalea. (Lem.) KUIGUNAK. {Ornith.) Les Baskirs donnent au faucon kobez, falco vespertinus , Gmel. , ce nom et celui de jagalbai. (Ck. D.) KUIJCKEN [Ornith.], nom hollandois du poulet, dans Aldrovande. (Ch. D.) KUILKAHUILA (Erpétol.) , nom brasilien de la couleuvre argus. Voyez Codleuvbe. (H. C.) KUILL. {OrniLh.) L'oiseau que l'on nomme ainsi en tamoul et en malabare , s'appelle boulboul en persan, suivant Fouché d'Obsonville , pag. 68; mais ce voyageur applique cette déno- mination à plusieurs espèces qu'il présente comme des rossi- gnols , à cause de la beauté de leur chant. Voyez , sous le mot Coucou, tome XL* de ce Dictionnaire , pag. 1 1 5, la description du cuil. (Ch. d.) KUISCH. (Mamm.) C'est le nom que porte la marte zibeline en Tartarie. (F. C.) KUI SIMIRA. {Bot.) Ce nom japonois est celui de Vornitho- galum japonicum. Il signifie simira comestibles, d'où l'on peut croire que l'on mange l'oignon de cette plante. (Lem.) KUK [Ornith.]., nom arabe du pélican , pelecanus onocrotalus^ Linn. (Ch. D.) KUM 52 1 KUKA. (BoL) Voyez Kurka. (J.) KUKAN. {Bot.) C'est une sorte d'onguent , que les habitans du Darfour, en Afrique, préparent avec les semences du me- lon d'eau , ou pastèque , et qui sert pour guérir le farcin. (Lbm.) KUKEN-DIEF (OmifJi..)^ "««i hollandois du milan noir, falco ater, Gmel. , et milvus etoLius,Sav. (Ch. D.) KUKO. (Bot.) Voyez Kooki. (J.) KUKULUGHAS. (Bot.) A Ceilan , suivant Burmann, on nomme ainsi l'acacia cinerea, qu'il a figuré dans son 'i'/ie5. Zgyl.^ tab. 2. (J.) KUKUR-LACKO {Mamm.) , nom que l'on dit être celui d'un orang-outang, dans quelques parties des Indes orientales. (F.C.) KULB. (Bot.) Voyez Calab. (J.) KULEBARS {IclithyoL), nom norwégien de la perche gou- jonnière. Voyez Grémille. (H. C.) KULHAM (Bot.) , nom arabe du culhamia de Forskal, que Vahl reporte au sterculia platanifolia de Linnaeus. (J.) KULIG {Ornith.), nom polonois de la mouette rieuse, larusatricilla, Liun. Le pierre-garin, ou grande hirondelle de mer, sterna hirundo , porte, dans la même langue, celui de huUg-morskj. (Ch. D.) KULKAS. (Bot.) Voyez CuLCASiA. (J.) KULLOSIRLUD (Ichthjol.) , un des noms de la sardine , en Livonie. Voyez Clcpée. (H, C.) KULLOSTROMLING. [Ichthjol.) , un des noms suédois de la sardine. Voy^z Clufke. (H. C.) KUMAL (Ichthjol.) , nom spécifique d'un Aodon. Voyez ce mot. (H. C.) KUMARANGA. (Bot.) Le carambolicr, averrhoa carambola, est ainsi nommé à Ceilan. (J.) KUMATHYA. (Bot.) Voyez Kathutampala. (J.) KUMMITRI. (Bol.) Voyez Kommitrih. (J.) KUMPLOSS. (Ornith.) Ce nom est appliqué par Charleton au tangara scarlutte, scarletsparrovv d'Edwards, fanagra rubra, Linn. (Ch. D.) KUMRAH (Mamm.), nom que Shaw, dans son Voyage en Barbarie, donne au mulet provenant d'une vache et d'un âne ; 5'« KV^ mais, malgrp l'assertion de ce savant voyiigeur et celle de pla- aieurs autres écrivains, les naturalistes n'admettent point en- core comme démontrée l'existence de cet animal. (F. C.) KUNA. {Mamm.) En polonois, marte. (F. C.) KUNAN (Bot.), nom arabe, suivant Forskal, d'une espèce de commaline. Le même est cité par Daléchamps pour le gre- nadier. (J.) KUNDMANNIA. (Bot.) Sous ce nom, Scopoli faitun genre du siurn siculum, dont les pétales sont jaunes, le fruit aloiigé et cylindrique, les involucres composés de plusieurs feuilles, pendant que d'autres espèces ont les pétales blanchâtres, le fruit ovoïde très-petit, et les involucres à cinq ou six feuilles. Adanson avoit fait le même genre sous le nom de arduina ; et c'est peut-être le même que Necker a nommé mauchartia. (J.) KUNDSCHA (IclithyoL), nom d'un poisson décrit par Palias dans ses Voyages, et qui appartient au genre Salm on e. Voyez. ce mot. (H. C.) KUNELE-KUNE (Mamm.), mot évidemment dérivé de cu- niculus, et que l'on donne au cochon d'Inde, dans quelques parties de l'Allemague. Le véritable nom allemand de cet animal est Meerschweinchen. (F. C.) KUNINGSEN (Ornith.), nom flamand du troglodyte, mola- cilla troglodytes, Linn. (Ch. D.) KUNISTÈRA. (Bot.) Ce genre a été réuni aux Dai.ea. Voyez ce mot. (PoiR.) KUNOZEMATITIS ou CYNOZEMATITIS (Bof.) , ancien nom de la conyze , cité dans la table d'Adansoil. (H. Cass.) KUNTHIA. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones , à fleurs incomplètes, polygames, de la famille des palmiers, de la polygamie monoécie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : Une spathe de plusieurs pièces; des fleurs herma- phrodites et femelles dans divers régimes; une corolle à six divisions inégales; six étamines ; un ovaire supérieur; un style-, un stigmate trifide. Le fruit est un drupe uniloculaire, tnonosperme. KuNTHiA DES MONTAGNES : KuTithia montana , Humb. et Bonpl. fl.Mquin., 2, pag. 228, tab. 122: Poir, , IlL gen., Supp., eeri- tur. 10 -, vulgairement r^gna de /a vibera (canne de la vipère j. RUN 5,3 Ce palmier, parla disposition des anneaux de son tronc, par le peu d'épaisseur de celui-ci, ressemble à un roseau très- élevé , d'où lui vient , dans son pays natal , les noms de canne de la vipère, ou canne de San Pablo , le premier faisant allusion ii ses propriétés, le second à son lieu natal. Ses racines se di- visent en plusieurs rameaux simples, fusiformes et fibreux. Son tronc est droit , cylindrique , haut de vingt à vingt-quatre pieds sur un pouce de diamètre, glabre, luisant, muni d'an- neaux d'un brun foncé; les feuilles ciliées, pétiolées , longues de trois ou quatre pieds, composées de folioles sessiles; oppo- sées, glabres, lancéolées, aiguës, très-entières , longues d'un demi-pied, larges d'un pouce, à cinq nervures; le pétiole à demi cylindrique, marqué , à son côté intérieur, de deux pro- fonds sillons. La spathe est composée de huit à dix folioles oblongues, aiguës; il en sort un régime paniculé, placé sous les feuilles, avec des fleurs hermaphrodi tes dans les uns , des fleurs femelles dans d'autres, toutes sessiles; le pédoncule commun glabre et cylindrique. La corolle est composée de six pièces, trois exté- rieures imitant un calice à trois lobes ovales, aigus; trois inté- rieures plus alongées , de couleur blanche ; les étamines placées sur le réceptacle; les filamens très-courts, capillaires; les an- thères droites , linéaires , à deux loges ; l'ovaire ovale ; le style de la longueur des étamines. Le fruit est une baie sphérique , verte, de la grosseur d'une prunelle, entourée à sa base par la corolle persistante ; une seule loge monosperme, une semence osseuse , sphérique. Ce palmier est très-commun dans le royaume de la Nou- velle-Grenade, sur la pente occidentale des Cordillères , et dans plusieurs autres lieux. Sa structure ressemble presque h celle de la canne à sucre, disent MM. Humboldt et Bonpland : il contient un sucre abondant , d'une saveur légèrementsucrée. Cesucre doux, que le tronc conserve pendant des mois entiers, quoique coupé par morceaux, est un remède très-estimé. parmi les indigènes, contre la morsure des serpens vénéneux. Le ma- lade mâche des paquetsde fibres ligneuses de cette plante, qu'il mouille de salive et qu'il applique sur la plaie. Les Indiens de Barbacoas regardent ce remède comme plus actif encore que le suc du fameuxwejwco del guaco (qui (tslltmikaniaguaco) dont ils connoissent les propriétés bienfaisantes. ( Poir.) 524 KUN KUNTSU. (Bot.) Voyez Comsjor. (J.) KUNTUD (Bot.) , nom arabe d'un dolic , dolichos seskan, (J.) KUPAMENIA. (Bot.) Plante citée dans le Mus. Zeyl. de Hcrmann, qui paroît la même que le Cupameni. Voyez ce mol. (J.) KUPFERLx\CHS. {IchthyoL) Dans quelques contrées d'Al- lemagne, on appelle ainsi le saumon dans le temps du frai. (H. C.) KUPFERNICKEL. (Min.) Malgré l'impropriété de ce mot étranger, on voit encore des minéralogistes François l'em- ployer au lieu du terme méthodique et général de Nickel sux.- hURÉ. Voyez ce mot. (B.) KUPHEA. {Bot.) Voyez Cuviiée. (Le.m.) KUPPEL. (Ornith.) Voyez Koeppel. (Ch. D.) KUR{Ornith.), nom du coq en Pologne, où la poule s'apieîle kura.{CB. D.) RURALHŒBO. {Bot.) C'est ainsi qu'on nomme une variété de Vachjranthes aspera, espèce de cadelari, à Ceilan, sui- vant Liniia>us. (J.) KURAT. {Bot.) Voyez Curât. (J.) KURBALOS. {Ornith.) Cet oiseau du Sénégal, dont le nom s'écrit aussi kurbatos, vit sur le bord des rivières, et se nourrit de petits poissons, raison pour laquelle il a également reçu la dénomination de pécheur. Il résulte des détails qu'on trouve a son sujet dans le IIl.^ voî. in-4° de l'Histoire générale des Voyages, jja^es 5o8 et 3oc), oîi ils ont été extraits de Moore , de Barbot, de Labat , de Lemaire, de Jobson , etc., que le kurbalos est de la taille du moineau, que son bec, aussi long que le corps , est fort , pointu et dentelé ; que son plumage est très-varié, et qu'il se lance sur la surface de l'eau avec tant de rapidité qu'on en est ébloui. Tout ceci a beaucoup de rapports avec lemartin-pêcheur; mais le nid du premier, au lieu d'être placé comme celui du second, dans les trous qui se trouvent pratiqués le long des berges par d'aulres animaux, est sus- pendu par un ligament, à l'extrémité des branches d'arbres, où on les prendroit pour des fruits, et l'ouverture par la- quelle l'oiseau sy introduit , est disposée de ma.'iière qu'elle ne I.iiiiC poinl de pas5=!ge à la pluie. Gel arliiicc a pour but dcie KUR 5.& soustraire aux tentatives des singes , leurs ennemis, qui n'osent se risquer sur des branches aussi flexibles, mais qui, suivant Jobson, ont de leur côté l'adresse de guetter le mo- ment où la nichée commence à essayer d'en sortir, pour secouer les branches, et en faire ainsi tomber sur les rives quelques uns dont i!s se saisissent. (Ch. D.) KURBARA. [Bot.) Voyez Koisbahah. (J.) KURED-EL-AMK (Bot.), nom arabe , suivant Forskal, d'un rpidendrum , dont il ne désigne pas l'espèce. (J.) ^ KUREN. (Bot.) Voyez Kindeis. (J.) KURENAI. (Bof.) Voyez Kookua. (J.) KURENO-OMMO. {Bot.) Voyez Kuaiko. (J.) KUREN-PULLU. {Bot.) Herbe du Malabar, paraissant ap- partenir à la famille des cypéracées , dont la fleur donne une- seule graine. (J.) KURHAHN. {Ichthyol.) Dansla Poméranie, ou appelle ainsi le scorpion de mer. Voyez Cotte. (H. C.) KURHARRIA. {Erpéfol.) Au Bengale, on donne ce nom à une variété de la couleuvre chayque. Voyez Couleuvre, (H. C.) KURl, RUTZ. {Bot.) Kœmpfer cite ces noms japonois pour le châtaignier cultivé. (J.) KURKA {Bot.) , nom malabare du nepeta madagascariensis , espèce de cataire , qui est le kuka des Brames, nommé à Madagascar houmimes ou voamitsa, suivant Flacourt. Cette espèce a beaucoup d'affinité avec le nepeta amboinica ou katu- kurka. (J.) KURKUM {Bot.) , nom arabe du curcuma , cité par Forskal. (J.) KURO-GANNI {Bot.) , nom japonois d'un houx, ilex intégra, de M. Thunberg. (J.) KUROGGI. {Bot.) L'arbre du Japon, cité sous ce nom par Kaempfer, et dont Banks donne la figure dans une édition de quelques plantes de cet auteur, paroft congénère du genre Symplocos , qui sera le type d'une nouvelle famiile. (J.) KURO-NOSJl, KURO-MOJl. {Bot.) Arbrisseau du Japon, dont M. Thunberg a fait son genre Lindera. (J.) KUROPATWA {Ornifh.), nom polonoisde la perdrix grise, telrao cinereus, Linn. (Cii. D.) 5^5 KUR KURO-SASAGI ( Bot.) , un des noms japonois d'un haricot , phaseolus radiatus, suivant M. Tlnuiberg. (J.) KURO-TSONS, RURO-TSIJS-NO-KI, PROH-TSONS. {BoU} Le laurus glauca de M. Thunberg est ainsi nommé au Japon. Cet auteur dit que l'huile tirée des fruits , par expression, est employée pour la fabrique des chandelles. (J.) KURR. {Bot.) Voyez Kekir. (J.) KURRAKAN [Bot.), nom du coracan , eleusine , à Ceilan. (J.) KURRE ou KURREFISCH. (IchlliYol.) A Heiligoland, on donne ce nom à la trigle gurnau. Voyez Trigle. ("H. C.) KURRES (Bot.), nom arabe de VurLica piluUfera, selon Forskal. M. Delile la nomme qorejs , zorbeh ,JîsahUah. (J.) KURTE, Kurtus. {Ichthjol.) Bloch , célèbre ichthyologisfe de Berlin, a créé un genre de poissons dans l'ordre des holc- branches et dans la famille des auchénoptères, sous ce nom , tiré du grec kvcJcç.) qui signifie bossu. M. Cuvier a placé ce genre entre les archers et les anabas , dans la première tribu de sa famille des squamipennes. Il est facile, au reste, de le reconnoître aux caractères suivans : Catopes. jugulaires • corps ovale, comprimé , caréné en dessui et comme bossu ; mâchoire inférieure plus courte que la supérieure ; nageoire dorsale beaucoup moins étendue que Canale, et placée plus en avant; dents en velours. A l'aide de ces caractères, on peut, au premier abord , dis- tinguer les kurtes des Chrvsostromes, qui ont lamâchoire infé- rieure plus longue que la supérieure, et des Oligopodes, des Callionymes, des Blennies, des Vives, des Gades, qui ont le corps alongé. (Voyez ces différens mots et Auchénoptères.) Jusqu'à présent, ce genre ne renferme qu'un fort petit nombre d'espèces, encore sont-elles peu connues. Le KuRTE BL0CHXEN OU LE BOSSU : Kurtus jndicus , Bl.; Gmel. ; Kurtus blochianus, Lacép. Deux rayons seulement à la mem- brane des branchies ; corps très-étroit et très-élevé ; dos bossu ; museau obtus , palais lisse; yeux gros-, anus rapproché de la gorge; ligne latérale droite; nageoire caudale fourchue. Taille de dix pouces à un pied. Ce poisson , qui a des rapports marqués avec les stromatëes , vit dans la mer des Indes, où il se nourrit de crabes et de mol- RUR i2f fusques testacés. Sa parure est magnifique ; ses écailles res- semblent à des lames d'argent ; l'iris de ses yeux est en partie Manc et en partie bien ; son dos est orné de taches dorées ; quatre taches noires sont placées auprès de sa nageoire dor- sale; ses nageoires pectorales etsescatopes réfléchissent la cou- Jeur de l'or, et sont bordés de rouge; les autres nageoires sont d'un bleu céleste éclatant, et lisérées d'un jaune blanchâtre. Le KoRTK ŒILLÈRE : Kurtiis palpebratus, Schneid.; Bodianuspal- pebratus, Lacép.; Sparus palpehratus , Falias. Une pièce mem- braneuse un peu ovale attachée au-dessus de chaque oeil, par son extrémité antérieure, sur laquelle elle joue comme sur une charnière, et pouvant alternativement cacher en entier ou découvrir l'organe de la vue , à la volonté de l'animal. Taille de trois à quatre pouces. La paupière membraneuse de ce poisson est d'un beau jaune ; sa fête est presque noire; son corps etsa queue sont d un brun jaunâtre ; deux aiguillons arment la dernière pièce de se» opercules; sa ligne latérale, blanche ou argentée, commence ))ar quatre ou cinq papilles tuberculeuses; ses nageoires sont noirâtres. On pêche particulièrement à Amboine cette espèce de kurte sur la place duquel les ichthyologistes ont été peu d'accord jusqu'à présent. 11 est même probable que cet animal, très- singulier , formera un genre à part, quand il aura été mieux connu. Sous la dénomination de kurlus argenteus , M. Schneider a encore rapporté, au genre dont nous nous occupons, un poisson indiqué sous celle de spams compressas, par J. White, aun.^aô^ de son Append. (H. C.) KURTLIK {Ornith.), nom baskir de l'outarde, otis larda, Linn. (Ch.D.) KURTZER STINT. (IchlhyoL) Voyez Kleiner-Stint. (H.C.) KURUBUBOLKINDA. {Bol.) Voyez Kud^lukola. (J.) RURUKURU {Ornith.), nom que porte un pigeon des îles de l'Océan pacifique , appelé par Latham, pigeon à couronne pourpre, columba purpurata, et par M. Temminck, colombe kurukuru. (Ch. D.) KURUMI, KOBA. (Bol.) Un noyerjuglans regia , porte ce 528 KUR nom au Japon, suivant M. Thunberg. Le sésame d'Orient esî un autre koba. (J.) KURUNDOTI. (Bot.) Burmann rapporte au sida retusa la plante malvacée , ainsi nommée au Malabar. (J.) KURUNDU, KURUDU (Bot.), noms du cannellier, dans l'île de Ceilan , suivant Hermann. Il présente plusieurs variétés. (J.) KURZ-SCHWANZ {IchihjoL) , nom allemand donné par Bloch au g3rmnonote putaoL Voyez Putaol. (H. C.) KUS (Ornitli.), nom arabe, suivant AIdrovande et Gesner, du grand-duc, strix bubo , Linn. (Ch. D.) KUSA (Bot.), un des noms japonois du pcederiafœtida, cité par M. Thunberg. (J.) KUSAGGI, SEO KUSITZ. (Bot.) Arbrisseau du Japon, qui est le clerodendrum trichotomum de M. Thunberg. (J.) KUSAKO {Bot.) Voyez Koxjaku. (J.) KUSAM , KUSAN, SURUGEN. {Bot.) La plante du Levant citée sous ces noms par Rauvolf , et regardée par lui comme l'hermodate, croît aux environs d'Alep. C'est celle qui est nommée colchicum illyricum par M. C. Bauhin, d'après Lebel et Daléchamps, et dont les modernes n'ont pas encore déter- miné le genre. Il paroitroit cependant que c'est un colchique , d'après le témoignage de l'auteur anonyme de la matière mé- dicale extraite des meilleurs auteurs, qui dit avoir vu lui- même, dans l'Asie mineure, la plante qui fournit l'hermodate. (J.) KUSA-SOTETS {Bot.), nom japonois du pteris sinuata de M. Thunberg, espèce de fougère. (J.) KUSATSCHKA {Iclithj^ol.) , nom russe de l'anarrhique panthérin. Voyez Anarrhique. (H. C.) KUSIN, KUDSIN {Bot.), nom du sophora heptaphjlla au Japon, suivant M. Thunberg. (J.) KUSJET-EL-BELLAD. {Bot.) Voyez Lassmq. (J.) KUSKUBE, BIWA, FIWA. {Bot.) Le néflier du Japon , mespilus japonica de M. Thunberg, est ainsi nommé au Japon. Dans une dissertation récente sur les pomacées, M. Lindley le range dans son nouveau genre Eriobotrja. (J.) KUS-NO-RI , SIO (Bot.) , noms du laurier camphrier au Ja- pon , suivant Kaempfer. (J.) ■% KUT 529 KUSSEKTAK. {Ornith.) Voyez Kyssektak. (Ch. D.) KUT. (Ornith.) D'après ce que La Chesnai^-des-Bois dit •de cet oiseau , il paroît que ce mot est un nom vulgaire de la poule d'eau commune, /wiica chloropus , Linn., en Angleterre. (Ch.D.) KVT A. (Ornith.) C est, en catalan, la hulotte , slrix aluco , Linn. (Ch. D.) KUTGEGHEF ( Ornith. ) , nom donné par les marins à la mouette tachetée, larus tridacf^ylus de Linnœus, parce qu'elle semble le pi'ononcer. (Ch. D.) KUTJINAWA-ITSIGO (Dot.), nom japonois du serapias •erecta de M. Thunberg, de la famille des orchidées. (J.) KUTJO. (Bot.) Voyez Kinsai. (J.) KUTSI-KADSURA. (Bot.) Le celastrus punctatus de M. Thun- berg est ainsi nommé au Japon. (J.) KUTSJINAS, M1SUK1-TJ1NASI,SANSÎSI (Bot.), noms ja- ponois du gardénia radicans, selon M. Thunberg; on tire du fruit une teinture jaune. Le gardénia Jlorida porte le premier nom. Il paroît que c'est le même arbre nommé koezschebiring à Madagascar, d'où il a été transporté , sous ce dernier nom, au cap de Bonne -Espérance , suivant Kolbe qui ajoute ^jue les Japonois le nomment ku chs chines , et que l'on tire de ses graines un teinture jaune. (J.) KUTSNAWA-ITSIGO. (Bo^) Le potentiLlagrandiJlora, Linn., très-commune au Japon, y porte le nom ci-dessus et les sui- vans, kavara saiha, itsigogusa et hebi-itsigo. (Lem.) KU-TSUI-PU. (Bot.) C'est en Chine le nom d'une fougère dont la racine est employée en médecine pour nettoyer les ulcères, opérer la consolidation des os rompus-, elle est égale- ment résolutive et odontalgique. Cette racine est ovale, poilue; elle pousse un stipe droit, haut d'un pied. Elle porte des frondes ovales, pointues, entières, nerveuses, radicales et touffues; elle offre aussi des frondes caulinaires, plus grandes, lancéolées, sinuées, et qui portent en dessous la fructification censistant en grains jaunes solitaires, et disposés en ligne lon- gitudinale. Loureiro ramène avec doute cette fougère au genre Polypodium; il la nomme polypodium répandu m. (Lem.) kuTTrVOGEL. (Ornith.) C'est, en flamand, le verdier, loxia chloris, Linn. (Ch. D.) 24- 54 53o KUT KUTZ (Ornith.), nom allemand de la petite chouette, strix passerina, Lion. (Ch. D.) KUURPAGE. (Ichthyol.) A Hambourg, on nomme ainsi le scorpion de mer. Voyez Cotte. (H. C.) KUWA SOO (Bot.), nom du morus nigra , au Japon, sui- vant M. Thunberg. On le cite pour le mûrier blanc dans l'ou- vrage de Rauvolf. Le morus indica est nommé kuwa-noki. (J.) KUWITZ (Ornith.), un des noms allemands du vanneau commun, tringa vanellus , Linn. , que l'on nomme aussi kyvitla, kjuutz. (Ch. D.) KUYAMETA. {Ornith.) Ce grimpereau de l'île de Tanna, certhia cardinalis, Lath. , est l'héorotaire kuyameta , me/i- thretpus cardinalis, de M. Vieillot. (Ch. D.) KUZBARET-EL-BYR. (Bot.) On donne ce nom, en Egypte, à radiante cheveux de Vénus, adiantum capillus Veneris, Linn. , selon Forskal et Delile. Il signifie, en arabe, coriandre des citernes. Le feuillage de cette fougère , qui croît sur les bords des citernes, a en efiFet quelque ressemblance avec celui de la coriandre. (Lem.) KUZLARISCHER HERING (Ichthjol.) , nom allemand du cjprinus chalcoides de Linnaeus, lequel appartient cala division des Ables. Voyez ce mot, dans le Supplément du L*"" volume de ce Dictionnaire. (H. C.) KVAIKO, KURENO-OMMO , UIKJO (Bot.), noms japonois de Tanis, suivant M. Thunberg. C'est le kvaiko de Kaempfer. (J.) KVANSO-ITSIGO (Bot.) , nom japonois d'une ronce, rubus hispidus de M. Thunberg. (J.) KWA. {Bot.) Ce nom japonois est cité par Kaempfer et M. Thunberg pour plusieurs plantes cucurbitacées, le con- combre, le melon, le potiron, etc. (J.) KWAK. ( Ornith. ) Ce nom et celui de kwak reiger se donnent, en Hollande, au butor, ardea stellaris, Linn. (Ch. d.) KWAKWA. {Ornith.) L'oiseau que le voyageur S. G. Gme- lin a trouvé sur la rive orientale du Don, et dont il a donné la figure dans les Nouveaux Mémoires de l'Académie de Pé- tersbourg, tome XV, planche 14, est ainsi nommé d'après son cri désagréable, qui semble faire entendre le vomissement KYD 63i d'un homme. C'est le bihoreau , ardca nycticorax , Linn. (Ch. D.) KWICKWY. (Ichthyol.) Les habitans du Brésil nomment ainsi le callichthe , poisson que nous avons décrit à l'article Càt'aphracte. (h. C.) KWICZIELA {Ornith.), nom illyrien delà grive litorne, turdus pilaris , Linn. (Ch. D.) KWUCAI-SO {Bot.), un des noms japonois d'une espèce de véronique , veronica virginica, selon Thunberg. ( Lem.) KWUGAI-SAL {Bot.) Le senecio japonicus de M. Thunberg porte, dans le Japon , ce nom qui signifie sanve amer». (J.) KYANITE. {Min.) Synonyme de cyanite. Voyez Disthène. (B.) KYBERIA. {Bot.) Linnaeus a composé le genre Bellis de deux espèces , l'une à hampe nue , l'autre à tige pourvue de quelques feuilles. Necker a cru que cette différence suffisoit pour en faire deux genres, qu'il a nommés lellis et kfheria, et qu'aucun botaniste ne sera tenté d'adopter. (H. Cass.) KYDIE, Kjdia. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des malvacées , de la monadelphie polyandrie de Linnaens, offrant pour caractère essentiel : Un calice double.l'extérieur à quatre ou six divisions profondes; l'intérieur d'une seule pièce, cam- panule ; à cinq denfs, cinq pétales connivens à leur base, très-ouverfs ; les étamines nombreuses, réunies en un seul pa- quet; les anthères fasciculées ; un ovaire supérieur -. trois styles recourbés au sommet; trois stigmates élargis. Le fruit est une capsule à trois loges, à trois valves; une semence dans chaque loge. Kydie a grand CALICE: Kydia calicina, Roxb., Corom., v. 3, pag. 1 1 , tab. 2 1 5. Ses tiges sont ligneuses , divisées en plusieurs rameaux étalés , cylindriques , tomenteux dans leur jeunesse , garnis de feuilles alternes, pétiolées , grandes, en cœur, à cinq ou trois angles aigus, plus ou moins saillans, glabres en dessus, velues en dessous.I^esfleurssont blanches, disposées en grappes presque paniculées, axiliaires, terminales, presque plus courtes que les feuilles; le calice extérieur à quatre folioles oblongues , obtuses, persistantes; l'intérieur velu, campanule, à cinq dents courtes, aiguës; la corolle composée de cinq pétales oblongs.,. 532 KYD élargis et échancrés obliquement en cœur au sommet, plus courts que le calice extérieur; cinq filamens réunis en tube à leur partie inférieure, supportant chacun plusieurs anthères sessiles, agrégées; l'ovaire conique, auquel succède une cap- sule renfermée dans le calice, presque ta trois lobes, à trois valves, s'ouvrant au sommet; une semence dans chaque loge» Cette plante croît sur la côte du Coromandel. Kydie a calice court; Kydia f rater na, Roxb., Corom. , v. 3, pag, 11, tab. 2 1 6. Cette espèce ressemble beaucoup à la pré" cédente par ses tiges , ses feuilles; les fleurs forment une pani- cule terminale à ramifications opposées; leur calice extérieuF est beaucoup plus court que la corolle , à six divisions lancéo- lées; l'intérieur plus grand; la corolle blanche, semblable à celle de l'espèce précédente, ainsi que le fruit. Cette espèce croît sur les montagnes du Coromandel. (Poir.) KYLLINGIA. (Bot.) Voyez Kili.inge. (Poîr.) KYMICH (Mamm.) , nom de la marte zibeline , au Kam- stchatka. (F. C.) KYNODON. (Erpétol.) J. Théod. Klein a donné ce nom à un genre de sesserpens. Voyez ERpéxoLOGiB , tom. XV, p. 220. (H. C.) K\N-YU (Ichthjol.) , un des noms chinois de la dorade de la Chine. Voyez Carpe. (H. C.) KYPHOSE, ICyphosus. (Ichtliyol.) M. de Lacépède a créé sous ce nom qui, comme celui de kurte, est tiré du grec et signifie hossu, un genre de poissons qui nous semble appartenir à la famille des leptosomes, et qui est très-voisin des pimelep- tères. Ce genre a les caractères suivans : Dos très-élevé; une bosse entre les feux , et une autre sur la nuque; opercules écailleuses, non dentelées. Ce genre ne renferme encore qu'une espèce, c'est Le Kyphose double-bosse, Kipliosus bigibbus, que nous ne connoissons encore que par un dessin trouvé dans les papiers de Commcrson, et qui paroît être le même poisson que celui qui a servi de type au genre Dorsuaire de M. de Lacépède. La bosse cervicale de ce poisson est grosse, arrondie et très- élevée; sa ligne latérale suit la courbure du dos dont elle est très-voisine ; ses nageoires pectorales sont alongées et ter- minées en pointe: sa nageoire caudale est très-fourchue. KYV 533 Le kyphose habite la mer du Sud. Il est figurêdans l'ouvrage de M. de Lacépède, à la planche VIII.^ (H. C.) KYfiSTENIA. {Bot.) Necker a divisé les eupatorium de Lin- naeus en trois genres, nommés eupatorium , kj'rstenia et willug- hceya. Le hyrstenia nous paroît correspondre au batschia de Mœnch, et le willugbœja au mikania de WiUdenow; mais Necker attribue une aigrette plumeuse à Veupatorium et au hyrstenia. (H. Cass.) KYSCH {Mamm.), nom de la marte zibeline, en Bulgarie. (F.C.) KYSSEKTAK (Ornith.), nom groenlandois de l'engoulevent d'Europe, capriniulgus europœus, Linn. (Cii. D.) KYVITTA. (Ornith.) Voyez Kuwitz. (Ch. D.) FIN nu VINGT-QUATRIÈME VOLUME. ÎMPRIMERIE DE LE NORMANT, RUE DE SEINE, JN ^. m En vente- chez les mêmes libraires à Paris : HISTOIRE NATURELLE DES CRUSTACÉS FOS- SILES, sous les rapports zoologiques et géologiques ; savoir: les Trilobites, par Alex. BROXGNIART, Membre de l'Acadëmie royale des sciences, Tiige'- nieilr en chef au corps royal des mines, Profes- seur de minéralogie à la faculté des sciences de Paris, etc.; les Crustacés propremeist dits, par Ans. Gaétan DESMAREST, Membre titulaire de l'Académie royale de médecine, Professeur de zoo- logie à l'école royale vétérinaire d'Alfort, Membre de la société philomalique de Paris , correspondant de la société philosophique de Philadelphie, etc. DES DENTS DES MAMMIFÈRES, considérées comme caractères zoologiques j par F. CUVIER , in -8.°, avec 90 planches. Cet ouvrage formera 9 livraisons, deux sont en vente. FLORE AGENAISE , ou Description méthodique des plantes observées dans les départemens de Lot et Garonne, et dans quelques parties des départe- mens voisins, par M. De SAINT- AMANS; 1 vol. in - 8f, avec un fascicule de quelques plantes nou- velles , rares, point ou mal figurées dans les ou- vrages de botanique. B