I DICTIONNAIRE m m DEwS SCIENCES NATURELLES DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFPRENS KTPxES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOrr EN EUX-MÊMES, d'aPRÈs l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES, soit RELATIVEMENT A l'UTILITB Qu'eN PEUVENT RE'JIilEil LA MÉDECINE, l'agriculture, LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. PAR Plusieuis Professeurs du Jardin du Roi et des principales Écoles de Paris. TOME riNGT-CJNQUIÈBIE. m LAA-LEO. m E. G. Levrault, Editeur, à STRASBOURG, et rue des Eossés M. le Prince, N.° 3i, à PARIS. Le Normant, rue de Seine, N.° 8^ à PARIS. ' 1822. 1^ LIBRARY OF 1885- IQ56 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, TOME XXV. LAA = LEO. Le nombre d' exemplaires prescrit par la loi a été dé- posé. Tous les exemplaires sont ret^étus de la signature de l'éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFKRENS ETRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITB Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commerçans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt à connoître les productions de la nature, leurs caractères génériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris. TOME VINGT-CINQUIÈME. F. G. LEVBAt3LT, Editeur, à STRASBOURG, et rue des Fossés M. le Prince , n.^ 3 1 , à PA R I S. Le Nor.3iAWT, rue de Seine, N.° 8 , à PARIS. 1 82 2. Liste des Auteurs par ordre de Matières, Phjsl(jue générale. M. LACROIX, membre de Sriences et professeur ai Académie des Collège (le France. (L.) Chimie. M. CMEVRKUL, professeur au Collège royal de Charlemayne. (Cn.) Minéialogie et Géologie. M. BRONGNIAKT, membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté des Sciences. (B.j M. BROCHANT DE VILLIERS , membre de l'Académie des Sciences. (B. deV. ) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. (D. F.) Botanique. M. DESFONTAINES, membre de l'Académie des Sciences. ( Desf.) M. DE JUSSIEU, membre de FAcadémie des Sciences, professeur au Jardin du Roi. (J.) M. MIRBEL , membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté des Sciences. (B. M.) M. HENRI CASSINI , membre de la Société pbilomatique de Paris. (H. Ctss.) M. LEMAN, membre de la Société pbiloma- tique de Paris. (Le«.) M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS, Docteur en médecine, membre de plusieurs Sociétés savantes. (L. D.) M. MASSEY. (Miss.) M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires , continuateur de l'Encyclopédie botanique. (Poir.) M. D E TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes , auteur de la Flore des Antilles. (De T.) Zoologie générale , jinatomîe et Physiologie. M. Ct. CUV'IER , membre et secrétaire per- pétuel de FAcadémie des Sciences, prof, au Jardin du Roi, etc. (G. C. ou CV.ou C.) Mammifères. M. GEOFFROI , membre de l'Académie des professeur au Jardin du Roi, (G.) Oiseaux. M. DUMONT , membre < savantes. (Ch, D.) ; plusieurs Sociétés Reptiles et Poissons. M. DE LACÉPÈDE, membre de l'Académie des Sciences, professeur au Jardin du Roi. (L. L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences, professeur à l'Ecole de médecine. (C. D.) M. CLOQuA-, Docteur en médecine. (H. C.) Insectes, m. DUMERIL, membre de l'Académie de» Sciences, professeur à l'Ecole de médecine. (C. D.) Crustacés. M. W. E. LEACH, membre de la Société royale de Londres, Correspondant du Mu- séum d'histoire naturelle de France. ( W. E. L. ) Mollusques, Fers et Zoophytes. M. DE BLAINVILLE, professeur i la Faculté des Sciences. ( De B.) M. TURPIN, naturaliste, est cliargé de l'exécution des dessins et de la direction de la gravure. MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objets nouveaux qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus particuliè- rement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse. M. F. CTJVIER est chaîné de la direction générale de l'ouvrage, e» il coopérera aux articles généraux de zoologie et à l'histoire (Jes mammifères. (F. C.) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, LAB LaAJA. (Bot.) Voyez Loœja. (J.) LAART. (Ornith.) Le grèbe que, suivant îe Père Feuillée , les habitans de l'île Saint-Thomas nomment duc-laart , et qui a la pointe du bec légèrement courbée, est le colj'mhus tho- mensis , Gmel. (Ch. D.) LAB. (Ornith.) Voyez Labbe. (Cir. D.) LABAÇA (Bot.) , nom portugais d'une patience, rumexcris' pus , cité par M. Vandelli. (J.) L^BA-LABA. {Bot.) Les Galibis de la Guiane nomment ainsi l'arbre dont Aublct a fait son qualea rosea. (J.) Lx\BANCO. {Ornith.) On lit dans les Mémoires de don UUoa sur l'Amérique, tom. i , p, 191 , de la traduction Françoise de Lefebvre de Villebrunc, que le Haut-Pérou offre, parmi les patos- ou canards de cette contrée, des espèces nommées la- bàiicos , patillos et gallarctas , qui se trouvent aussi dans les contrées froides de rAmérique septentrionale. (Ch. D.) LABARIN. {Conchjl.} Adanson , Sénég. , pag. io3, pi. 7 , donne ce nom à une espèce de buccin que Linnœus regarde comme une variété de son huccinum hj-ppocastanum qui paroît être une espèce de turbinelle des conchyliologistes modernes. (DeB.) LABARRA. {Erpétol.) Le docteur Bancroft, dans son His- toire de la Guiane , a nommé petit labarra un serpent très-veni- meux, et qui paroît être celui que nous avons décrit sous le nom d'e'/aps galonné. Voyez Elafs. (H. C.) 25. i LAB LABATIA. (Bot.) Ce genre de Swartz paroît le même que le pouteria d'Aublet, ou ch^/ocrtrpus de Schrcber, qui appartient à la famille des ébéiiacécs. (J.) LABBE. {Ornith.) Ce nom, qui s'écrit aussi lab et lalben, a été donné par les pêcheurs suédois à un oiseau palmipède, de la famille deslongipennes, auquel d'autres ont imposé celui de strund-jager, qui se traduit par stercoraire, d'après l'opinion, où ils étoient que cet oiseau mangeoit la fiente des mouettes , et notamment de la petite espèce appelée kutgeghef , laquelle ilpoursuit en effet, pour la forcer à lâcher le poisson qu'elle tient dans le bec , ou à vomir celui qu'elle a déjà avalé , et qu'il saisit avec adresse ; mais il est assez étonnant que le nom de stercoraire , qui supposeroit l'habitude de se nourrir d'excré- mens, ait été aussi légèrement adopté. Les observateurs qui ont supposé ce fait ont , sans doute , été trompés par la double circonstance que le poisson, qui réfléchit la lumière, paroît toujours blanc en l'air, et qu'à cause de la roideur du vol de la mouette, il semble tomber derrière elle. Aussi Buffon n'a- t-il pas hésité à rejeter une dénomination propre à induire en erreur sur le naturel de l'oiseau -, et, quoique plusieurs ornitho- logistes aient continué d'en faire usage , on croit devoir préférer ici celle delabbe, en conservant, avecllliger, le mot grec Zesfris pour nom générique. Les labbes ont la taille et les traits des mouettes, mais ils en diffèrent en ce que leur bec est presque cylindrique et cou- vert, à la base de sa partie supérieure, d'une membrane qui s'étend jusqu'aux narines; tandis que celui des goélands et des mouettes est nu et comprimé latéralement. Les autres carac- tères du genre sont d'avoir le bec robuste, de grandeur mé- diocre; la mandibule supérieure armée d'un onglet qui paroît surajouté, et qui rapproche le bec du labbe de celui du pétrel, quoique les narines ne forment pas des tubes comme chez celui- ci : CCS narines, situées vers la pointe du bec , étroites et fer- mées par derrière, sont diagonalcment percées de part en part, la mandibule inférieure forme un angle saillant. La langue est cannelée et légèrement bifide à la pointe. Les pieds sont grêles et nus au-dessus du genou; les tarses sont longs; les trois doigts de devant sont palmés, et les extérieurs sont en outre bordés d'une membrane ; le doigt postérieur, fort petit, ne porte à LAB 5 terre que sur le bout. Les ongles sont grands et crochus. Les ailes ont la première rémige la plus longue. Les labbes sont des oiseaux courageux qui harcèlent sans cesse lesmouettes, et se nourrissent le plus souvent des alimens qu'ils les obligent de dégorger, en se posantsur leur dos et leur donnant des coups de bec ; mais ils se nourrissent aussi de pois- sons qu'ils prennent eux-mêmes , de mollusques et de la chair des cétacés morts. Les parties les plus septentrionales de l'Eu- rope, de l'Asie et de l'Amérique sont celles qu'ils habitent : quoique le plus souvent dans la haute-mer, ils fréquentent aussi les rivages. C'est en automne et en hiver qu'ils s'écartent des pôles, et qu'on en voit aux Orcades, aux Hébrides et sur les côtes d'Angleterre, de France, etc. Mauduyt rapporte, dans l'Encyclopédie méthodique , qu'on lui en a présenté, au mois de septembre, un qui s'étoit accroché au même hameçon que le poisson par lui avalé, et qui avoit été pris dans la Seine, non loin de Paris. Ces oiseaux, presque toujours en l'air, et qui ont le vol si puissant que les vents les plus forts ne les empêchent pas de se diriger avec justesse sur leur proie , ne peuvent être appro- chés ettirés que difficilement. Ilsparoissentn'êtresujets, chaque année, qu'cà une seule mue, et il n'existe pas de différence marquée entre les sexes, quoique leurs principales couleurs, qui sont le brun et le blanc, soient sujettes à d'assez grandes variations. Les individus qui ont le plus de blanc aux parties inférieures, sont ceux dont la livrée est la plus parfaite. Chez les jeunes, les plumes du dos sont bordées de roux, avec des taches irrégulières , et le dessous du corps offre des raies plus ou moins nombreuses : le dessous des doigts et les mem- branes latérales sont aussi plus blancs. Les auteurs ne sont pas d'accord sur les espèces dont le genre est composé, et leur habitation ordinaire vers les pôles ne permet pas , en effet , de les étudier avec assez de soin pour s'assurer si les individus dont ou n'a eu occasion d'examiner que peu de dépouilles, ne sont pas de simples variétés d'âge. C'est ainsi qu'un caractère qui sembleroit devoir être tranché pour la distinction des espèces, celui de la longueur respec- tive des pennes caudales , cesse de l'être par les variations qu'éprouvent les filets intermédiaires, et parce que ces filets 4 LAB existant dans chaque espèce , on ne peut en tirer que des inductions relatives et proportionnelles, à moins qu'à leur étendue on ne Joigne la considération des barbes arrondies ou effilées. Une dénomination tenant aux habitudes qu'on ne sau- roit, d'un autre côté , employer comme désignation d'espèce , est celle de parasite , pjiisqu'elle est commune au genre entier. Dans l'état actuel de nos connoissances sur les labbes ou stercoraires, M. Vieillot en admet quatre espèces, que M.Tem- minck réduit à trois ; et M. Cuvier ne fait mention que de deux , qui même ne forment que des états différens d'une seule es- pèce, suivant le naturaliste hoUandois. Lapremière espèce que décrivent MM. Vieillot etTemminck, étoit restée placée, dans les ouvrages d'ornithologie, avec les grandes mouettes ; c'étoit le goéland brun de Buffon , larus catarractes , Linn.; stercoraire cataracte, Temm. ;Labbe cata- racte, Dum. i Lestris catarractes. Cet oiseau, long de vingt à vingt et un pouces , de l'extrémité du bec à celle de la penne latérale de la queue, et dont le tarse, peu rugueux dans sa partie postérieure , est élevé d'environ trente lignes , a des filets larges jusques au bout, qui n'excèdent les autres pennes caudales que de trois, quatre ou cinq pouces. La tête et le tour des yeux sont d'un brun foncé; le cou et le dessous du corps d'un gris rougeâtre, avec des nuances d'un brun clair-, le dos et les scapulaires d'un roux mat; les couvertures des ailes, leurs pennes secondaires et celles de la queue brunes; les rémiges, blanchesjusqu'àlamoitié de leur longueur, sont d'un brun foncé dans le reste; les tiges de ces rémiges et des rectrices sont blanches; les pieds et les ongles, aigus et ro- bustes, sont noirs, ainsi que le bec , qui est brun à sa base ; l'iris est de cette dernière couleur. Cette espèce, qui ne s'éloigne guère du pôle arctique, est abondante aux Orcades, aux Hébrides et dans l'Amérique sep- tentrionale. C'est au même oiseau que les Anglois ont donné le nom de poule du Port-Egmont , et d'autres navigateurs celui de cordonnier ; il niche en grandes bandes aux îles Malouines et à la Terre de Feu, dans les lieux élevés, parmi les herbes et les bruyères. Sa ponte consiste en trois ou quatre œufs, très- pointus, de couleur olivâtre, avec de grandes taches brunes. La voracité de ce labbe est telle qu'il se brise la tête en se pré- LAB 5 cipitant sur les planches auxquelles les pêcheurs ont affiché du poisson pour l'attirer: il vit aussi de uiollusques, etse U-ti^ 8ur les charognes de^cétacés : on prétend même qu'il déiobe aussi les œufs d'autres oiseaux de mer. Le Labbe a longue queue , Buff. , pi. enh , 7G2 , qu'on peut appeler lestris longicaudus, est le larus parasiticus , Gmel. Cette espèce , à laquelle MM. Temminck et Boié, son correspondant appliquent également l'épithè te parasif/cus, dont on a fait voir l'inconvenance, a quatorze ou quinze pouces de longueur mesurée, comme on l'a déjà dit, depuis le bout d^u bec jusqu'à la plus latérale des pennes de la queue , et le tarse n'est élevé que de dix-neuf lignes; les deux filets qui excèdent les autres pennes de moitié, diminuent sensiblement de largeur et sont fort étroits à la pointe. Les vieux des deux sexes^ en livrée parfaite, ont le front blanchâtre ; le sommet de la tête est couvert, jusqu'à l'occiput, d'une sorte de calotte noirâtre- le dessous des yeux, la gorge, la poitrine et le ventre sont blancs, et l'on voit sur les flancs quelques nuances cendrées- le dos, les ailes et la queue sont d'un brun cendré très-foncé^ qui devient noirâtre sur le bout des pennes alaires et caudales; la base du bec est bleuâtre et la pointe noire ; l'iris est brun , et les pieds sont très-noirs. Dans leur moyen âge , les parties supérieures sont d'un brun cendré, qui s'éclaircit dessous le corps, et ne présente aucune tache. Dans leur jeunesse, le sommet de la tête est d'un gris foncé , les côtés et la partie supérieureducousontd'ungris clair, parsemédetachesbrunes, longitudinales; il y a une tache noire en avant des yeux; l'ab- domen et les plumes anales sont rayés transversalement ; la queue est arrondie; les tarses sont d'un cendré bleuâtre; la base des doigts et les membranes sont blanches; l'ongle posté- rieur estso.iventde la même couleur. C'est alors, selon M. Tem- minck, le lar.as crcpidatus de Gmelin, le catarracta cepphus de Brunnich, le stercoraire labbe de M. Vieillot, et le labbe à courte queue de M. Cuvier, 99 1.-^ pi. enl. deBuifon, et ^g.*^ d'Edwards. Les bords de la Baltique, la Norwège et la Suède sont les keux qui paroissent les pins fréquentés par cette espèce, qu'on voit souvent dans l'intérieur des terres, sur les rivières et les lacs, et dont quelques jeunes se rencontrent accidentellement 6 LAB en Allemagne, en Hollande et en France. Outre les petits poissons qu'ils forcent les sternes et les mouettes de dégorger, M.Temrainck dit qu'ils se nourrissent de certains insectes et de mollusques, particulièrement de Vhelixjanthina. Leur nid, pra- tiqué dans la mousse , près des rivages de la mer, contient trois ou quatre œufs fort pointus , dont le fond est olivâtre , avec des taches brunes. La troisième espèce de M. Temminck est le Stercoraire, fo- WARTN , lestris pomarinus, qu'on pourroit aussi nommer leslris Z'rev'icaudu5,par opposition à l'espèce précédente. Celle-ci, dont la longueur est de quinze ou seize pouces, a les filets de la queue larges jusqu'au bout, où ils sont arrondis. Ces filets n'excèdent les autres pennes caudales que de deux ou trois pouces, et le tarse est élevé de vingt-trois lignes. Ces circonstances, qu'un grand nombre d'individus fournis par M. Boié ont mis M. Temminck à portée de constater, sont les bases principales sur lesquelles il s'est fondé pour établir l'espèce dont il s'agit , qui, chez les vieux des deux sexes, se reconnoît d'ailleurs en ce qu'elle a la tête, le dos, les ailes et la queue d'un brun très- foncé et sans nuances; les plumes du cou et de la nuque sont longues,subuléeset d'un jaune lustré ; la gorge et le ventre sont blancs; des taches brunes forment un large collier sur la poi- trine : et d'autres sont disposées transversalement sur les flancs et les plumes anales; les deux filets conservent la même lar- geur jusqu'au bout, qui est arrondi. Le bec, olivâtre , est noir à la pointe; l'iris est d'un brun jaunâtre , et les pieds sont très- noirs, ainsi que les membranes. Les deux sexes, dans leur moyen âge, ont tout le corps d'un brun très-foncé, à l'excep- tion des plumes du cou et de la nuque qui , plus longues et su- bulées comme chez les vieux, jettent des reflets jaunâtres; les filets, moins longs, ont aussi la môme largeur dans toute leur étendue. Enfin, chez les jeunes de l'année, les plumes de la tête et du cou, qui sont d'un brun terne, se terminent par un liséré plus clair : il y a un espace noir en avant des ycux; les plumes dorsales, d'un brun foncé, sont bordées de roux, couleur qui forme des zigzags sur le ventre, et l'on voit de larges bandes noirâtres et rousses sur les plumes uropygiales et anales; l'ongle postérieur est blanc, et les filets ne dépassent encore les autres pennes caudales que d'un demi-pouce.. LAB 7 Cet oiseau, qui habite vers le pôle arctique, et se nourrit comme ses congénères , est le même que le stercoraire rayé de Brisson. On trouve la figure du jeune de l'année et d'ua indi- vidu plus âgé, dans les Oiseaux d'Allemagne de Meyer, v. 2 Heft. 20. Son nid, composé d'herbes et de mousses entrelacées grossièrement , est placé sur les rgchers ou sur des monti- cule? dans des terrains marécageux. La femelle y pond deux ou trois œufs très-pointus , dont le fond est d'un cendré olivâtre avec quelques taches noirâtres. (Ch. D.) LA13BERDAN. {Ichthyol.) Les flibustiers hoUandois donnent ce nom au cabéliau. (H. C.) LABDANUM. {Bot.) Voyez Ladanum. (J.) LABEC ou LABESK (Omith.) , nom polonois du cygne, anas cjgnus, Linn. (Ch. D.) LABELLE. (BoL) Dans la plupart des orchides, les divisions supérieure» de l'enveloppe florale, ordinairement dressées, sont désignées collectivement par le nom de casque; et la divi- sion inférieure , de forme variable et ordinairement pendante, a reçu le nom de labelle, ou tablier. (Mass.) LABEN. (Bot.) Rochon, dans son Voyage a Madagascar, cite un arbre de ce nom , très-élevé , qui croît sur le bord de la mer, et dont le bois, très-dur, sert aux ouvrages de menuiserie. Son fruit, de la forme d'une olive, renferme une amande blanche, huileuse , et d'un goût délicieux. Nous jiensons que c'est une espèce de calaba, ealophjllum, ou d'un genre voisin^ (J.) LABEO. {Iclillijol.) C'est ainsi que Gaza traduit ;^a,A\toi/ ou ')(iXcùV , nom grec d'un poisson , dans Aristotc. Ce poisson paroîtêlre le même que le chalux de Rondelet. Voyez Chaluc. (H.C.) LABEON, Labeo. (lehtlifoL) M. G. Cuvicra, sous ce nom. séparé du grand genre des cyprins de Linnaeus et de la plupart des ichthyologistes, un certain nombre de poissons , dont il a formé un sous-genre, ou plutôt un véritable genre, avec les caractères suivans : Ventre arrondi; nageoire du dos unique, longue, sans épine, de même que la nageoire anale; pas de barbillons; lèvres charnues , Irès-épaisses , prolracliles. Le genre Labéon appartient à la famille des gymuopojues 8 LAB dé M. Dumëril , à celle des cyprins de M. Cuvier. AFaide de* caractères que nous venons de faire connoî tre, on le distinguera facilement des Hydrargvrks, qui ont des dents ; des Carpes, qui ont le secoud rayon de la nageoire dorsale épineux; des Barbeaux, des Goujons, des Tanches, des Brèmes, des Ables, qui ont cette même nageoire courte; des Stoléphores, qui n'ont pas les lèvres extensibles; des Athérines, qui ont deux nageoires dorsales, et enfin des Clupées, des Anchois, des Serpes, etc., qui ont le ventre caréné. (Voyez ces différens noms de genres, et le mot Gymnopomes.) Tous les labéons sont étrangers. Parmi eux nous signa- lerons; La Roussarde : Laheo niloticus. Oyprinus niloticus , Forsk. ,^ Geoff. Nageoire anale de moitié au moins plus courte que celle du dos ; catopes aigus; nageoire caudale bifide; teinte géné- rale roussâtre. Le nom spécifique de ce poisson indique assez qu'il vit dans le Nil. Forskal pense qu'il ne faut point le confondre avec une espèce d'Egypte aussi , et dont a parlé Hasselquist , sous le nom de cj'prinus Tuftseens. Le Labéon vutGAiRE: La Jeo vulgaris. Cjprinus laheo, Pallas, Linn. Ecailles grandes ; ouverture de la bouche au-dessous du museau ; second rayon de la nageoire dorsale très-fart; tête épaisse ; museau arrondi; nageoire caudale brune j nageoires pectorales rouges, de même que l'anale et les catopes ; taille d'environ trois pieds. On rencontre ce poisson, dont la chair passe pour excel- lente, dans les fleuves pierreux et rapides de la Dauric, qui portent le tribut de leurs eaux au grand Océan boréal , et où il vit en troupes nombreuses. Le Labéon frangé: Labeo fimbriatus, Cyprinus ftmbriatus , Bloch, 409. Lèvres découpées en forme de frange; la supé Tieure garnie de petites verrues ; deux orifices à chaque nîirine; ligne latérale rapprochée du dos ; tête petite; iris ar- gentin et entouré de deux cercles rouges, dos et nageoires d'une teinte violette; ventre blanc; tronc parsemé de points rouges. Qn a péché ce poisson dans les eaux douces de la çôtc du LAB 9 Malabar, où il est nommé solkondei, en langue tamulique. Sa chair est bonne à manger j et, lorsqu'il a été élevé dans un étang, il peut peser jusqu'à six et huit livres. (H. C.) LABER. (Bot.) Suivant Dalécharaps, les interprètes de Sé- rapion , ancien médecin arabe , ont dit mal à propos qu'il don- noit ce nom à l'aloès, qui est le Cebar des Arabes. Voyez ce mot. (J.) LABERDAN. (Ichthfol.) Voyez Labberdan. ( H. C.) LABEUM (Bot.), nom de la seconde division du genre Po- If parus de Pries, qui comprend les espèces à chapeau fixé, par le côté, à un stipe long, semblable à un manche. Voyez Poly- PORUS. (Lem.) LABIATIFLORES. (Bot.) M. Lagasca publia, en 1811, dans les Amenidades naturales de las Espanas, imprimées à Orihuela, un Mémoire intitulé Dissertation sur un nouvel ordre de plantes de la classe des composées. Cet opuscule avoit été ré- digé en 1 8o5 , et communiqué , au commencement de i 808 , à quelques botanistes François. Dans ce Mémoire, le botaniste espagnol établit, entre les chicoracées et les corymbifères, un ordre intermédiaire , qu'il nomme chœnanthophorœ, et dont le caractère essentiel est d'a- voir le limbe de la corolle divisé en deux lèvres, dont l'exté- rieure est plus large que l'intérieure. Il distingue dans cet ordre trois sortes de calathides : 1." celles dont toutes les fleurs sont égales , ou presque égales, en longueur; 2,° celles dont les fleurs sontd'autantpluslonguesqu'ellessontplus extérieures, comme dans les chicoracées; 3." celles qui ont un disque composé de fleurs égales entre elles, et une couronne de fleurs beaucoup plus longues. En conséquence, M. Lagasca divise ses chénan- tophores en trois sections. La première, caractérisée par la calathide radiatiforme , équalillore, ou subéqualiflore, est sous -divisée en deux parties : l'une comprenant les genres à clinanthe inappendiculé, Perezia, Leucheria, Lasiorrhiza , Do- lichlasium, Proustia, Panargyrus , Pamphalea, Caloptilium,Nas- sauvia; l'autre comprenant les genres à clinanthe appendlculé, Triptilion, Trixis, Martrasia, Jungia^ Polyachjrus. La seconde section, caractérisée par la calathide radiée, comprend les genres Mutisia, Chœlanthera , Apkyllocaulon, Perdicium, Chap- talia , Diacanlha. La troisième section , intitulée chcnanlo- ^o LAB phoues anomales, et caractérisée par la calathide radiée, h. disque régularitlore, et à couronne biliguliflore, comprend les genres Bacasia, Darnadesia, Onoseris , Denekia. M. Decandolle a publié, eu 181 a, dans le tome XIX des Annales du Muséum d'Histoire naturelle , un Mémoire sur les composées à corolles labiées , ou labiatiflores. Ce Mémoire avoit été lu à la première classe de l'Institut, le 18 janvier 1808; mais, quelque temps après , l'auteur ayant eu en communi- cation le travail de M. Lagasca, employa les observations de celui-ci pour compléter son Mémoire, qui n'a été publié que d'après cette nouvelle rédaction. Le botaniste françois nomme labialijlorœ le groupe désigné par le botaniste espagnol sous le nom de chananthophorœ. Il intercale ce groupe entre les chicoracées et les cinarocéphales, et le caractérise comme M. Lagasca. Il distingue dans les labia- tiflores, trois sortes de corolles : 1." les corolles à lèvre exté- rieure à quatre dents , à lèvre intérieure réduite à un seul filet-, 2." les corolles à lèvre extérieure à trois dents, à lèvre intérieure divisée jusqu'à sa base en deux filets; 3." les corolles à lèvre extérieure à trois dents, à lèvre intérieure à deux dents. Il remarque, en outre , deux dégénérescences, dont la première a lieu lorsque la corolle centrale est rég^uliére , et la seconde, lorsque les corolles marginales n'ont point de lèvre intérieure. M. Decandolle prétend que toutes les labiatiflores bien constatées sont originaires du nouveau continent, et que, à l'exception du c/iûpfaiia, elles sont toutes de l'Amérique mé- ridionale. 11 divise ce groupe en quatre sectîons. La première, carac- térisée par les corolles à lèvre intérieure simple, filiforme , l'extérieure à quatre dents , comprend les genres Barnadesiu et Bacazia. La seconde section , caractérisée par les corolles à lèvre intérieure partagée en deux lanières filiformes , est sous- divisée en trois parties : Tune comprenant les genres à aigrette plumeusc et sessile, Mutisia. Dumcriiia, Chabrœa; une autre comprenant les genres à aigrette pileuse et sessile, Chcctan- thcra, Honioiaiilhus , Plazia , Onoseris , Clarionea , Leucaeria ^ Chaptalia; la dernière comprenant le genre Dolichlasiuin , à aigrette pileuse et stipitée. La troisième section , caractérisée LAB ,1 par les corolles à lèvre extérieure tridentëe, l*ntërieurc bi- denlée ou presqu'entière , est sous-divisée en trois parties: l'une comprenant les genres à aigrette pileuse , Perdieium , Trixis, Prouslia, Nassau^ia; une autre comprenant les genres à aigrette plumeuse, Sphcerocephalus , Panargyrum, TriptUium, Jungia; la dernière comprenant le genre Pamph aléa , à aigrette nulle. La quatrième section comprend les labiatillores dou- teuses, deneUa, disparago , polyachurus , leria. Dans notre troisième Mémoire sur les synanthérées , lu à l'Institut, le 19 décembre 1814, nous avons admis, pour la pre- mière fois, et provisoirement, les labiatiflores, comme une tribu intermédiaire entre celle des lactucées et celle des car- duacées. Mais, à cette époque, nous n'avions point encore observé ces plantes avec assez de soin, et notre opinion, fon- dée sur un examen très-superficiel, se réduisoit à de simples conjectures, ainsi que nous le déclarions dans ce Mémoire. En 1816, nouspubliàmes, dans le troisième cahier des planches de ce Dictionnaire, un tableau exprimant les affinités des tri- bus naturelles de la famille des synanthérées, suivant notre méthode de classification. On y voit une tribu des mutisiées placée entre celle des lactucées et celle des carlinées; et deux lignes ponctuées indiquent , l'une que les mutisiées pourroient être placées entre les tussilaginées et les sénécionées, l'autre que les mutisiées semblent avoir quelque affinité avec certaines arctotidées. Dans notre quatrième Mémoire sur les synanthé- rées, lu à l'Académie des Sciences, le 1 1 novembre 1816, nous présentâmes une tribu des mutisiées et une tribu des nassau- viées, placées entre celle des tussilaginées et celle des sénécio- nées. Dans le VIII.'^ volume de ce Dictionnaire, publié en août iSry, nous avons fait connoître, dans notre article Ché- TJANTOPHOREs (pag. Bgo), les caractères et la composition de nos deux tribus des mutisiées et des nassauviées, confondues ensemble par MM. Lagasca et Decandolle, et mêlées par eux avec des genres qui appartiennent à d'autres groupes naturels. Enfin , dans notre sixième Mémoire sur les synanthérées, pu- blié dans le Journal de Physique de février et mars 1819, nous avons décrit complètement les caractères des deux tribus dont il s'agit; et ces descriptions se trouvent reproduites dans le tome XX de ce Dictionnaire, pag. ojS et 379. 33 LAB M. Kunth , dans le quatrième volume des Nova Gênera ei Species plantarurn , publié en 1820, présente un groupe inti- tulé Onoserldœ, comprenant, dit- il, la plupart des lablati- flores. Il n'assigne à ce groupe aucun caractère , et lui attribue les six genres Leria , Cliaptalia, Onoseris , Isotypus, Homanthis , Mutisia. Les onosérides de M. Kunth sont une portion de sa seclion des carduacées , et elles se trouvent placées entre la section des chicoracées et les barnadésies qui sont une autre portion de la section des carduacées. Les barnadésies de M. Kunth paroissent correspondre à notre tribu des carlinées. Ses onosérides correspondent à notre tribu des mutisiées, et tous les genres qu'il y comprend avoient été indiqués par nous, en 1817, dansleVIII/ volume de ce Dictionnaire, comme ap- partenant à nos mutisiées; d'où nous pouvons conclure que l'établissement de ce groupe n'est point dû à M. Kunth. La seule chose qui soit de lui , c'est la substitution du nom d'ono- sérides à celui de mutisiées , et l'omission des caractères dis- tinctifs que nous avions assignés à cette tribu. Le placement des onosérides entre les chicoracées et les barnadésies est très- bien fondé, sous beaucoup de rapports; mais nous l'avions opéré avant M. Kunth , en rangeant d'abord les mutisiées entre les lactucées etles carlinécs. Eu disant que nousavions indiqué, comme appartenant aux mutisiées, toiis les genres rapportes par M. Kunth aux onosérides , nous aurions dû excepter Fiso- tj'pus , nouveau genre que nous ne pouvions pas citer, puis- qu'il n'existoit pas alors, et Vhomanthis, que nous avions rap- porté sous le nom d'Iiomoianthus, aux nassauviées, parce qu'en, effet il appartient à cette tribu , et non point à celle des muti- siées. Notre tribu des nassauviées, qui paroit très-naturelle et bien caractérisée, est dispensée, par M. Kunth, dans trois sections différentes, et qui sont toutes les trois bien distinctes de cette tribu. Ainsi, ce botaniste rapporte Vhomanlhis aux onosérides, le Iriplilium aux barnadésies, le trixis et le dunie- ri/ia aux jacobées. (Voyez, dans le Journal de Physique de Juil- let i8i(), notre Analyse critique et raisonnée du quatrième volume de l'ouvrage de M. Kunth.) Il seroit beaucoup trop long de discuter ici avec détail k-s opinions de MM. Lagasca, Dccandolle et Kunth, sur les labia- tiflores. Bornoas-nous à indiquer sommairement l^esprincipaî-es LAB ,3 sources des erreurs dans lesquelles sont tombés, selon nous ces botanistes, i .° Ils n'ont donné aucune attention à la structure du style , qui leur auroit appris à distinguer les mutisiécs et les nassauviées. 2." Ils ont confondu la corolle labiée, qui est exclu- sivement propre aux nassauviées et aux mutisiécs, avec les co- rolles biligulées et ringentes , qui se rencontrent dans d'autres tribus. Cette confusion leur a fait admettre parmi les labiati- flores des genres étrangers à ce groupe , et la plupart des bota- nistes en ont conclu que ce groupe n'étoit point naturel. Pour qu'une corolle de synanthérée puisse être proprement dite labiée, deux conditions sont absolument essentielles : l'une est que cette corolle soit accompagnée d'étamines parfaites; l'autre est que la lèvre extérieure comprenne les trois cin- quièmes, et l'intérieure les deux autres cinquièmes de la par- tie supérieure du limbe. La corolle labiée diffère de la corolle biligulée, comme la corolle fendue des lactucées diffère des corolles ligulées composant la couronne des calathidcs radiées. Or, nous avons démontré de la manière la plus évidente com- bien étoit abusive la confusion des corolles fendues avec les corolles ligulées. (Voyez notre article Flosculelses , tom. XVlï, pag. 160.) Quant aux corolles ringentes, si l'on persiste à vou- loir les confondre avec les corolles labiées, il faudra aussi leur associer les corolles obringentes, ce qui amènera nécessaire- ment la plupart des carduinées dans le groupe des labiatiflores. Nous croyons donc avoir perfectionné la connoissance de ce groupe, non seulement par l'addition de plusieurs nouveaux genres , et par la rectification de la plupart des genres anciens , mais encore , et surtout , par l'analyse exacte du style et de la corolle. Cependant nous aimons à reconnoître que M. La- gasca s'est approché de la vérité d'aussi près qu'il étoit pos- sible de le faire, en négligeant l'étude minutieuse de la co- rolle et du style. Terminons cet article en faisant remarquer que l'observation géographique de M. Decandolle a cessé d'être exacte, depuis que nous avons reconnu plusieurs mutisiécs parmi les plantes d'Afrique. (H. Cass.) LABIDE, Lahidus. (Entom.) C'est un nom donné par Jurine, dans son Histoire des Hyménoptères, à un genre d'insectes de cet ordre, et delà famille des myrmèges. Autant qu'on puisse le croire par la description que cet auteur a faite de deux in- 54 LAB * dividus mAles qu'il avoit reçus de Surinam, et qu'il n'a pas figurés , il est probable que le nom de lahidus est tiré du mot grec XstCiç , qui signifie une tenaille, parce qu'il a des mandibules très-grandes, avec une seule dent. (CD.) LABIDOURES ou FORFICULES. {Entom.) C'est le nom sous lequel nous avons désigné une petite famille d'insectes de l'or- dre des orthoptères, qui comprend le seul genre de perce- oreilles. (Voyez FoRFicuLE.) Le mot labidoures signifie queue en tenailles, de XaCiç-CiS'oç , tenaille, et de «^c«, queue. Celte famille se distingue de celles des gryllpïdes, des blattes et des anomides par les caractères suivans : D'abord , les cuisses postérieures sont simples et de la même longueur que les autres, ce qui n'est pas dans les sauterelles; ensuite, les ar- ticles aux tarses sont au nombre de trois seulement, et non de cinq, comme dans les mantes et les blattes; de plus, les an- tennes sont en forme de fil, c'est-cà-dire de même grosseur dans toute leur longueur, et l'abdomen est terminé, comme le nom l'indique, par une sorte de pince. Four éviter les ré- pétitions, nous ne donnerons pas ici d'autres détails, nous renvoyons à l'article cité plus haut. (C. D.) LABIÉE COROLLE. {Bot.) Corolle monopétale dont le tube est plus ou moins courbé, la gorge dilatée, et le limbe divisé en deux lobes principaux disposés l'un au-dessus de l'autre comme deux lèvres (sauge, romarin , lamium, dracoce- ■phalum , etc. etc.) Lorsque la gorge , au lieu d'être ouverte, est fermée par un renflement de la lèvre inférieure, la corolle labiée est dite personée, ou en mufle ou en masque. Telle est celle de l'antirrliinum, etc. (Mass.) LABIÉES. {Bot.) Cette famille de plantes tire son nom de la forme de sa corolle , dont le limbe est divisé ordinairement en deux lèvres. C'est une de celles qui sont regardées comme les plus naturelles, avouées de tous les botanistes, et que les auteurs de méthodes ont généralement cherché à conserver dans leurs classifications. Elle forme dans celle de Tourncfort la classe des monopétales irrégulières labiées ; dans celle de Linn-Tus, la première division de sa didynamie. Dans celle qui est fondée sur les affinités, elle fait partie delà classe des hypororolléesou dicotylédones monopélales à corolle insérée sous l'ovaire. LAB i5 Son caractère général est composé des suîvans -. Un calice monosépale, ordinairement tubulé, et divisé par le haut en cinq parties, tantôt égales, tantôt inégales et formant deux lèvres opposées ; une corolle hypogyne , tubulée, à limbe or- dinairement divisé en deux lèvres ; quatre étamines distinctes insérées au tube de la corolle, sous sa lèvre supérieure, dont deux à filets plus longs, et deux à filets plus petits : ces der- nières avortent dans quelques genres; anthères biloculaires , un peu alongées, portées sur l'extrémité des filets; un ovaire libre quadrilobé; un style simple, s'élevant dumilieu des quatre lobes; un stigmate bifide; un fruit composé de quatre graines nues, ou autrement, quatre capsules indéhiscentes et mono- spermes (nommées cariopses par quelques auteurs) , attachées contre la base élargie du style; embryon des graines droit, à radicule descendante et à cotylédons droits, sans pérîsperme ( à moins qu'on ne prenne pour tel le tégument intérieur de la graine, quelquefois un peu épaissi ou tapissé d'une substance blanche). Les plantes de cette famille sont des herbes, ou plus rarement des arbrisseaux ; leurs tiges sont ordinairement ramifiées , cà ra- meaux toujours opposés et quadrangulaires; les feuilles sont opposées, ou très-rarement verticillées trois à trois ; les fleurs^ également opposées, nues, ou plus souvent accompagnées de bractées ou de soies , terminales ou axillaires , sont ou solitaires ou disposées en anneaux, en épis, en corymbe, en panicule. Les caractères énoncés sont tellement uniformes dans foutes les labiées, qu'on pourroit les considérerpçesque comme un seul genre très-nombreux en espèces, et que , pour distribuer ces espèces en genres, on est forcé de recourir à des caractères minutieux. Il est encore très -difficile d'établir, dans cette grande série, des sections très-naturelles. Tournefort fonde les siennes sur la forme de la corolle. Linngeus sépare dans deux classes distinctes les labiées à deux étamines, qu'il place dans sa diandrie , et celles plus nombreuses, à quatre étamines, qui font partie de sa didynamie. Pour subdiviser ces dernières, il détache d'abord les genres dont la corolle n'a qu'une lèvre inférieure; puis il divise ceux à corolle bilabiée, d'après le calice à cinq divisions égales dans les uns, à deux lèvres dis- tinctes dans les autres. Les divisions proposées par Adanson , tG LAB fondées sur la présence ou absence des bractées , sont peut-être? plus naturelles; mais, pour les préférer, il famdroit refondre beaucoup de genres de Linnaeus, maintenant adoptés. On est donc obligé, à raison de cette adoption provisoire, de suivre encore pour le moment Tordre qu'il a établi, en réunissant néanmoins les labiées de sa diandrie à celles de sa didynamie , et supprimant la section des corolles unilabiées qui ne contient que le genre Ajuga, Dans la première, caractérisée par deux seules étamînes fertiles, sont les genres Lycopus, Amethjstea, Cunila, Ziziphora , Monarda, TVestringia de M. Smith, Rosmarinus, Salvia, Co- linsonia, Hoslundia de Vahl , Microcorfs de M. Brown. La seconde, à quatre étamines fertiles, et un calice à cinq divisions, comprend les genres Hem/gen-ia, Hemiandraet Jni- somelesde M. Brown, Aj uga , Tenerium,Isanthus de M. Michaux, Satureia , Hyssopus , Pogostemum de M. Desfontaines, Barhula de Loureiro, Bistropogon de Lhérilier, Nepeta, Hjptis de Jac* quin, Perilla,Lai'andula, Sideritis, Mentha, Glecoma , Lamium^ Galeopsis, Betonica, Stachfs , Zietenia de Gleditsch, Ballota, Marrulium , Leonurus, Leucas de Burmann, Phlomis, Molu- cella, Rizoa de Cavanilles. Pjenantheinuni de Michaux, auquel est réuni le Brachystemum du même. A la troisième section, dont les fleurs ont quatre étamines fertiles et un calice à deux lèvres, se rattachent les genres Ciinopodium , Origanum , Gardoquia de la Flore du Pérou, Thy- mus, Thjmbra, Dentidia de Loureiro, Melissa, Dracocephalum y Horminum, Melittis, Lepechinia de Willdenow , Plectranthus de Lhéritier, quiétoitle Gernianeade M. de Lamarck, Ocimum, Coleus de Loureiro, Bruaella, Scutellaria, Perilomiade MM. Hum- boldt et Kunth, Chilodia et Ciyphia de M. Brown, Prasium, Prostaniliera de M. Labillardière , Platosloma de Beauvois, Tri- chostema, Pliryma. (J.) LABIO. (ConcliyL) Genre de coquilles établi par M. Ocken, dans son Système d'Histoire naturelle, pour quelques espèces de turho de Linnaeus et de la plupart des conchyliologistes mo- dernes. Les caractères qu'il assigne à ce genre sont : Bouche de la coquille ronde, non ombiliquée; le manteau de l'ani- mal pourvu d'appendices; les tentacules sur le cou; la verge libre. Les espèces que M. Ocken rapporte à ce genre sont : le LAB if tutlo tesselatus, Vosîlin d'Adanson et les turlo lalio , vestiarius luher et zizyphus. Voyez Toupie et Turbo. (Db B.) LABIUM ou LABRUM-VENERIS. ( Bot. ) La cardère sau- vage {dipsacus sj^estris, Linn.) portoit ce nom chez les Ro- mains, et beaucoi^p d'auteurs, parmi ceux qui ont précédé Linnaeus,ont encore désigné cett» plante sous ce nom. ( L. D.) LABLAB {Bot.), nom égyptien, cité par P. Alpin, d'une espèce dedolic, dolichos lablab de Linnaeus, dont Adanson et Mœnch font leur genre Lablab , remarquable par le hile de la graine, muni d'une callosité fongueuse prolongée sur le côté. On le trouve aussi sous le nom de leplah, cité par C. Bauhin. (J.) • LABODA (Bot.), nom hongrois de l'arroche, atriplex, sui- vant Mentzel. (J.) LABRADORISCHE-HORNBLENDE. (Min.) On a désigné , quelque temps, sous ce nom étranger, faute d'en avoir un qui appartînt à toutes les langues, un minéral auquel M. Haiiy a donné le nom d'HyPERSTÈNE, après avoir reconnu qu'il formoit une espèce distincte (voyez ce mot), et que les minéralogistes de l'école de Werner appellent actuellement Pauute. (B.) LABRADORITE. (Min.) M. de la Metherie qui a trop souvent cru mettre quelque chose de lui dans la science, en donnant des noms substantifs à des minéraux qui ne sont quelquefois que des variétés de troisième ordre, a nommé labradorite le felspath à reflets opalins, parce que les pre- miers échantillons de cette belle variété ont été rapportés du Labrador, où on les trouve en morceaux épars sur la côte. Voyez Felspath opalin. (B.) / LABRAX. (7c?if/;_/o/.) Ce mot a, en ichthyologie, plusieurs acceptions différentes. Klein en a fait le nom d^un genre de son neuvième groupe, genre dont nous avons exposé les ca- ractères dans ce Dictionnaire, tOm. XXll, pag. 456. Mais, dès les temps les plus reculés , Arislote , ^Elien , Athénée avoient désigné le loup de mer par le mot XdCpœ.'^, qu'Ovide, Pline et Varron ont rendu par celui de Z//p«5, que Linneeus et les autres ichthyologistes ont adopté comme dénomination spéci- fique. (Voyez CentropOxME , Loup de mer et Persèque.) Plus récemment, Pallas a établi, sous ce même nom de la- trax- J un genre de poissons des mers du K.amtschatka, recon- 25. 2 j8 LAB noissaMesà leur corps assez long, garni d'écaîîles ciliées; à leur tête petite et sans armure; à leur bouche peu fendue, année de petites dents coniques, inégales; à leurs lèvres charnues; à leur nageoire dorsale s'étendant tout le long du dos ; à plu- sieursséries de pores longitudinales et semblant faire autant de lignes latérales. Ce "enre n'a point été généralement admis. M. Cuvier le place en hésitant, près des scares, à la fin de la famille des îabroïdes. On peut consulter, à ce sujet, Pallas et Tilésius , dans les Mémoires de l'Académie de Pétersbourg, tom. II. (H.C.) LABRE. (Entom.) La lèvre supérieure , dans les insectes à mâchoires, porte, en latin, le nom de labruniseulabiumsuperius, tandis que l'inférieure est appelée tout simplement la lèvre, labiiim. Voyez Bouche et Insectks. (C. D.) LABRE, Labrus. (Ichfhjol.) On désigne, sous ce nom, un des genres de poissons les plus nombreux en espèces, établi primitivement par Artédi , et reconnoissable aux caractères suivans : Ni épines, ni dentelures aux opercules et aux préopercules ; corps oh long , alongé, écailleux; lèvres doubles et charnues; na- geoire dorsale unique; museau comprimé ; dents maxillaires sur un seul rang , coniques et plus longues au milieu et en avant; dents pharyngiennes cylindriques ^ mousses , disposées en forme de pavé ^ les supérieures sur deux grandes plaques , les inférieures sur une seule, qui correspond aux deux autres; queue sans appendices; joues et opercules couvertes d'écaillés; ligne latérale droite, ou à peu près. A l'aide de ces notes et des caractères exposés à l'article Léiopomes, on distinguera facilement les labres des Girelles, qui ont la tête entièrement lisse et sans écailles, et la ligne latérale coudée; des Crénilabres, qui ont les bords de leurs opercules dentelés; des Sublets, qui joignent à ce dernier caractère celui d'avoir une bouche très-protractile; des Chéi- LiNES, qui ont des appendices écailleux à la queue: des Ophl- CÉPHALES et des Chéilions, qui ont le museau aplati; des Mo- le rs , des DiPiitRODONs et des Chéilodiptèues , qui ont deux nageoires dorsales; des noLOCVMNOsEs , qui paroissent alépl- dotes; des Spares, qui ont les deuls maxillaires sur un double rang; des Filous, qui peuvent donner une extrême extension à leur bouche ; des Gomphoses , dont le museau osseux est prolongé en tube; des Hiatulês, qui n'ont pas de nageoire anale ; des Plectorhinques, qui ont les lèvres plissées ; des Po- GONiAS, qui les ont barbues; des Chromis, qui ont les dents en velours; des Scares, dont les mâchoires, convexes et arron- dies, sonj garnies de dents disposées en écailles et comme imbriquées davant en arriére. (Voyez ces différens noms de genres, et Lèiopomes,) Les labres appartiennent à la famille que M. Duméril a dési- gnéeparce derniernom,etforment letypedecelledeslabroides de M. Cuvier. Le genre qui les renferme, excessivement nom- breux dans le Sjstema Naturœ du célèbre professeur d'Upsal, a été le réceptacle d'une fouie d'espèces mal déterminées jus- qu'au moment où M. de Lacépède a entrepris de faire cesser La confusion dont il étoit l'objet, et en a séparé les Hiatules, lesTRiGHOPonFS, les CiiÉit.iNES, les Chéiloriitères , les Lutjans. Avant lui, Forskal avoit, le premier, déjà détaché les Scares des poissons qui nous occupent. Mais, depuis cette époque, de nouvelles coupes encore ont été faites dans le grand groupe des labres, et M. Cuvier, en particulier j en a retiré les Chro- mis, les GtRF.r.LES, les Crénilabres et les Cicies en partie, les SuiîLETs et les Filous. (Voyez ces différens mots.) Bloch , enfin, a aussi établi des divisions utile.':. Tel qu'il est encore aujourd'hui cependant, le genre dont il s'agit contient une multitude de poissons disséminés sur tout le globe, au Nord, au Midi, dans les mers, dans les lacs, dans les fleuves, auprès des rivages brûlans de Surinam ou des Indes orientales, et dans le voisinage des îles de glaces amon- celées sur les côtes de la Norwège ou du Groenland, non loin de la Caroline, et dans les eaux qui baignent la Chine et le Japon, dans la mer Rouge et dans l'Océan d'Ecosse. La Nature n'a accordé aux labres ni la grandeur, ni la force, ni la puissance, dit M. de Lacépède , mais ils ont reçu eu par- tage des proportions agréables, des mouvemens agiles, des rames rapides ; mais toutes les couleurs de l'arc céleste leur ont été données pour leur parure. Les nuances les plus variées, les tons les plus vifs leur ont été prodigués, en effet. Tantôt dispersés, tantôt réunis en troupes plus ou moins nombreuses, 2. LAB ces poissons élégans et brillans se nourrissent de mollusques et de crustacés, et semblent préférer d'ailleurs le voisinage des rochers sur lesquels ne viennent point se briser les vagues écumantes. C'est dans ces retraites paisibles, que tapissent des touffes de plantes marines, qu'ils viennent établir leur de- meure d'amour. Leur chair est en général d'une saveur assez agréable, mais ils sont assez peu connus dans les poissonncrits. On les divise en plusieurs sections, avec assez d'avantage pour la détermination des espèces, delà manière suivante. §. 1. Nageoire caudale rectiligne , arrondie ou lancéolée. La ViEfLLE , Labrus vetula. Museau dénué d'écaillés semblables à celles du dos ; nageoire caudale arrondie et couverte d'écailles; tête cunéiforme; bouche petite; opercules écailleuses: ligne latérale rapprochée du dos; mâchoires égales; dents pointues et peu serrées ; point de pores à la tête. Le labre vieille , dont la taille ordinaire est d'un pied envi- ron, est agréablement varié d'orangé et de bleu; sa tête est rougeàtre ; son dos, couleur de plomb ; ses côtés orangés offrent des taches de la même teinte ; ses nageoires sont bleuâtres; et, parmi elles, les catopes , l'anale et la caudale ont une bordure noire; les deux dernières et la dorsale sont , en outre , parse- mées de petites taches en forme de gouttelettes. L'iris est bleu. On trouve ce poisson dans les mers du Nord, près des côtes de Norwége et sur les rivages occidentaux de la France, à Granville, en particulier, où on le nomme vrac, et à Tré- guier, où il est appelé crahatte. Sa chair est d'une saveur agréable; et, en Basse-Bretagne, on en fait des salaisons. Le Labre microlépidote; Labrus microlepidotus , Bloch, 292. Ecailles très-petites ; tête iétroite et sans écailles jusqu'aux opercules; bouche petite; ligne latérale rapprochée du dos; pas de pores h la tête; dents aiguës et écartées les unes des autres; nageoire caudale arrondie. On ne sait encore quelle est la patrie de ce poisson , que Bloch a décrit le premier. Sa partie supérieure est d'un jaune brun; l'inférieure est argentée; l'iris de l'œil est formé d'un cercle jaune étroit et d'une zone d'argent plus large. SoQ nom spécifique indique, du reste, la petitesse des LAB 21 écailles qui recouvrent son corps. U est tiré du grec ajugoçi petit, et XiTTtç, écaille. Le Labre BOisé ; Labrus tessellatus, Bloch , 291. "lête et opercules presqu'entièrement dénuées d'écaillés semblables à celles du dos, excepté dans une petite place auprès des yeux ; plusieurs pores muqueux au-dessous des narines ; écailles petites et mollis; corps alongé ; nageoire caudale arrondie; bouche petite. Ce poisson, que Bloch a décrit d'après un individu qu'il avoit reçu des mers de la Norwège, a le dos violet; les côtés argentés; la poitrine et la queue bleues, de même que les nageoires pectorale» et caudale; les catopes noirs; les na- geoires dorsale et anale variées de jaune , de bleu et de brun; les opercules et la poitrine tachetées de brun, et le corps comme marqueté de plus grandes taches. Le Labre a gouttelettes; Lahrus guttulatus, Bloch, 287, fig. 2. Nageoire caudale arrondie ; écailles dures et couvertes d'une membrane; museau obtus; ligne latérale rapprochée du dos et arquée vers son extrémité; dos brun; côtés bleus; ventre blanchâtre ; tête bleue , et parsemée , comme les flancs et la nageoire anale, de taches arrondies d'une teinte d'argent; des taches jaunes sur la nageoire du dos; point de pores à la iùte^ Patrie inconnue. Le Labre aristb ; Lahrus aristatus , Lacép. Corps ovale et comprimé ; écailles courtes et relevées chacune par deux, arêtes; dents écartées , les deux moyennes inférieures plus avancées que les autres; des stries transversales sur le corps. Sparrmann a découvert ce poisson dans les mers de la Chine (Amoenitat. Acad., vol. 7, pag. 5o5) , et Bonnaterre l'a tiguré dans les planches de l'Encyclopédie méthodique. Le Bergylte, ou le Labre tacheté : Labrus maculatus , Bloch , 29/4; Lahrus hergjlta., Ascagne, pi. 1. Nageoire caudale arron- die; tête alougée, garnie de pores; écailles lisses et grandes; les derniers rayons des nageoires dorsale et anale beaucoup plus longs que les autres; trois tubercules osseux et garnis de dents courtes et arrondies dans Tintérieur niêoie de la bouche. La teinte générale du bergylte est le brun , et ce brun eA mêlé de jaune sur les opercules. Des raies brune» et bleues LAB sont disposées alternativement sur sa poitrine; toutes ses na- geoires ont des taches d'un brun luisant , sur un fond jaune teinté de violet. L'iris est doré, et les couleurs du mâle sont plus vives que celles de la femelle. Ce poisson habite les mers du nord de l'EuFope, et se nourrit de crustacés et de petits coquillages. O-n le pêche sur les bas- fonds, où il atteint la taille d'environ quinze pouces. Sa chaiF est abondante, grasse, et d'une saveur agréable. En ISorwège, on le nomme Berg-gjUe , et en Danemarck, or* î'appelie see carpe, c'est-à-dire , carpe de mer. Le Labre h ass-ek ,- Lairus inerrnis, Forsk. Corps très-alongéj une raie longitudinale et mouchetée de noir de chaque côté; le dos brun et des taches blanchâtres sur les flancs j des gout- telettes violettes sur la tête et autour de la bouche ; mâchoire supérieure plus longue que l'inférieure ; les deux dents mi- toyennes crochues cl plus grosses que les autres qui sont toutes droites; opercules en partie écailleuses. Ce poisson a été vu par l orskal dans la mer Rouge. Il' atteint la longueur d'un pied;^ mais il n'a guère que deux pouces de largeur. Les Arabes le nomment g/uzssec» Le CocK,- Labrus coquus , Linn. Nageoire caudale arrondie^ dos nuancé de pourpre et de bleu foncé; ventre jaune. Ce poisson, d'une fort petite taille, est très-con>mun sur les côtes du pays de Cornouailles, où les habitans le nomment cocic. Le Labre ponctué : Labrus punctatus ^ Linn.; Bloch, s^S* Toutes les nageoires pointues, excepté la caudale, qui est arrondie; ligue latérale intefrompue ; de petites écailles sur une partie de la dorsale et de l'anale ; point de pores à la tête» Ce labre est brun , et couvert d'un grand nombre de points d'un gris trés-foncé, ou noirâtres, qui forment neuf raies loijgitudlijales, et trois taches rondes de chaque côté de l'ani- mal; il est d'ailleurs remarquable, en ce que plusieurs des rayons de la nageoire dorsale sont beaucoup plus longs que les autres. Il habite les rivières de l'Amérique méridionale , et les eaux de la mer équatoriale qui baignent Surinam. Le PAON DE mer; Labrus pavo , Linn. Corps et queue alongés et comprimés ; nageoires pectorales arrondies ; rayons des. LAB 23 nageoires dorsale et anale d'autant plus longs qu'ils sont plus éloignés de la tête. Taille de neuf pouces à un pied, La magnificence de la parure de ce poisson est des plus grandes, et Justifie le nom par lequel on le désigne généra- lement. De ses écailles polies, on voit jaillir autant de feux, que des plumes chatoyantes de l'oiseau chéri de Junon. Toute» les couleurs de l'arc-en -ciel , tous ses reflets éiincelans et ses nuances changeantes sont étalés avec pompe à la sur- face de son corps. Sa partie supérieure , d'un vert mêlé de jaune, esi parsemée de taches rouges et bleues qui semblent autant de rubis et de saphirs incrustés. Des taches rouges et bleues aussi, mais plus petites, scintillent également sur les opercules, sur la nageoire caudale et sur celle de l'anus, qui est violette. Les catopes sont d'un rouge vif. Le devant de la nageoire dorsale est d'un bleu mêlé de pourpre; deux taches brunes sont placées de chaque côlé du corps, l'une auprès de chaque pectorale, l'autre dans le voisinage de la queue. Cet assortiment de couleurs si splendide et si agréable est complété par des reflets dorés, argentés, rouges, orangés ou faunes, étendus par grandes plaques^ ou disséminés en traits légers. La bonté de la chair de ce poisson ne répond pas, au reste , à la beauté de sa parure. Elle est molle et visqueuse. On pêche le labre paon dans la mer Méditerranée, et par- ticulièrement auprès des côtes de Syrie. Les Languedociens le connoissent sous les noms de Lourd et de paon; mais à Nice, on l'appelle sero» Le Labre bordé; Lahrus marglnalis, Linn. Teinte générale brune; nageoires du dos et de la poitrine bordées de roux; nageoire caudale tronquée. Ce poisson jiabite l'océan Atlantique. On n'a aucun autre détail sur lui. Lœfling en a parlé, mais sans rien dire de plus que ce que l'on trouve à son sujet dans le Sjslema Naturœ de Linnseus. Les Espagnols le nomment mero. Le Labre rouillé; Labrusferrugineus, Linn. Corps et queue couleur de rouille et sans taches. Nageoire caudale non échan- crée. De la mer des Indes. Le Labre œillé; Labrus ocellaris , Linn. Rayons delà nageoire 24 LAB du dos terminés chacun par un filament ; une tache bordée au- près de la nageoire caudale, qui est entière. Patrie inconnue. Peut-être ce poisson n'est-il que le lutjanus ocellaris deRisso, et, parconséquent, un crénilabre. Le Labre louche ; Labrus luscus , Linn. Nageoire caudale non fourchue, mais arrondie; teinte générale jaunâtre; nageoires dorées; dessus de l'œil noir. Des mers de l'Amérique et des environs de Nice. Selon M. Risso, on le prend en juin et en décembre à Villefranche. Le Labre triple-tache : Labrus trimaculatus, Artéd.; Labrus carneus, Ascagne, XIII; Bloch , 289. Ecailles grandes, réflé- chissant diverses nuances d'un beau rouge; dents antérieures plus longues et plus fortes que les autres; trois grandes taches Boires de chaque côté; deux à la partie postérieure de la na- geoire dorsale, et l'autre près de la nageoire caudale, qui est courte et arrondie, comme toutes les autres nageoires; point de pores à la tête. Ce poisson habite les mers du Nord , près de la Norwège et du Danemarck. Il se nourrit d'animaux à coquilles , et sa chair passe pour délicieuse. Ascagne et Bloch l'ont figuré. Le Labrb cornubien; Labrus cornubius , Linn. Museau en forme de boutoir ; nageoire caudale rectiligne ; premiers rayons de la dorsale tachetés de noir; une tache noire sur la queue. Taille de cinq à six pouces au plus. Il est commun sur les côtes de la Grande-Bretagne. Les habi- tans de Cornouailles, en particulier, le nomment Goldsinny. (Voyez ce mot.) On peut rapporter ce poisson aux crénilabres aussi bien qu'aux labres proprement dils. Le Labre mêlé; Labrus mixtus , Linn. Mâchoires hérissées de dents très-longues sur le devant ; ventre jaune ; dos bleu , avec des nuances de brun et de jaune et des reflets dorés; tête bleue , traversée de lignes Aàolettes ; yeux bruns, à iris rougeàtre ; nageoire anale colorée de jaune et de vialet; catopes azurés; pectorales orangées; caudale d'un violet clair à l'extrémité; taille de dix à douze pouces. Ce poisson habite la mer Méditerranée, et fréquente spé- cialement les côtes de Nice, où on le nomme verdoun. Les cou- leurs de la femelle sont plus ternes et plus foncées que celles du mâle. LAB 25 Le Labre cendré : Lalrus cinereus , Lacép.; Lalrus grîsetiSj Linn. Bouche étroite ; dents petites; celles de devant plus longues; dos gris , parsemé de points d'une teinte plus foncée; nageoires rougeàtres, avec des taches d'un jaune obscur; des raies bleues sur les côtés de la tête; iris de couleur verte; une tache auprès de la nageoire caudale. Il vit dans les eaux de la mer Méditerranée. Gmelin , qui lui a conservé le nom spécifique de griseus , imposé par Linnœus, a employé deux fois ce no'm pour des labres, savoir : pour la cinquième et la soixante-quatrième des espèces admises par lui dans le genre. Cette espèce me paroît d'ailleurs devoir être le même poisson que le crénilabre cendré, décrit tom. XI, pag. 584 de ce Dictionnaire, ou, du moins, elle s'en rapproche beaucoup. Le Labre jaunâtre; Labrus fulvus, Linn. Ouverture de la bouche large ; trois ou quatre grosses dents à l'extrémité de la mâchoire supérieure-, de petites dents au palais; mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure, et garnie d'ua double rang de petites dents; écailles minces; un fort aiguil- lon à la nageoire caudale ; teinte générale orangée ; iris des yeux rouge. On pêche cette espèce dans les mers de l'Amérique sep- tentrionale. Catesby l'a figurée, vol. 2, pi. 10, n.° 2. Le Labre rone; Labrus rone, Lacép. Nageoire caudale rec- tiligne; dorsale étendue depuis la nuque jusqu'auprès de la caudale; corps ovale; tête conique; taille d'environ six pouces. Le labre rone se trouve particulièrement dans les mers de la Norwège. Les rayons de sa nageoire dorsale sont garnis d'un ou deux tilamens; son dos est d'un rouge foncé, avec des taches ou des raies vertes; son ventre est d'un rouge mêlé de jaune; ses nageoires sont parsemées de taches vertes. Ce poisson, qu'en Danemarck on nomme slcrand harasse f a été figuré par Ascagne, cah. 2 , pi. 14. Le Labre fuligineux; Labrus fuliginosus , Lacép. Mâclioire supérieure un peu plus courte que l'inférieure; les deux pre- mières dents de chaque mâchoire un peu plus aiongées que les autres; iris d'un jaune doré; nageoire dorsale d'un pourpre noir, avec quelques points bleuâtres; nageoires pectorales rougeàtres, avec une tache noire à leur base; catopes variés =S LAB de bleu, de pourpre, de noir et de verJâtre; anaîe d^nn Weii noir; caudale d'un vert mêlé de brun ; une petite tache noire à lextrémifé de chaque ligne latérale; tête variée de vert, de rouge et de jaune. Le labre fuligineux vit au mfiieu des rochers LAB quées d'une tache d'un bleu chatoyant; nageoires teintes de rouge, de Jaune et de violet. Ce labre parvient à la taille d'un pied environ. On en doit la connoissance à un zélé naturaliste de Nice , M. Rîsso , qui lui a donné pour nom spécifique celui du savant historiographe du département des Alpes maritimes. Il vit au milieu des rochers qui bordent la côte de ce département. Les habitans le nomment gire//a. Le L\Ba.EM MLLÛ : Lahrus reiiculatus , Lacép.; Labrus venosus, Linn. Corps comprimé et ovale ; teinte générale d'un vert tendre, avec de petites veines rouges qui, en s'entrelaçant , forment des espèces de mailles; une tache noire sur chaque opercule et sur la nageoire dorsale , qui offre d'ailleurs des bandes et des filamens rouges. Taille de trois pouces en- viron. Delà mer Méditerranée. C'est probablement unCuÉNiLABiir. (Voyez ce mot.) Le Labre a gouttes; Labrus gutfatus, Linn. Teinte générale d'un rouge pâle, sur lequel sont répandus des taches noires et des points blancs disposés avec ordre; une tache plus grande que les autres à la base de la nageoire de la queue ; deux traits rioirset obliquesau-dessus des yeux; toutes les nageoires rousses, à l'exception de l'anale et des catopes qui offrent une teinte verte chez quelques individus; des taches blanches sur la na- geoire anale. Ce poisson ne devient pas plus grand que le précédent, et, comme lui, habite la mer Méditerranée. 11 pourroitbien être un crénilabre aussi. Le Canude : Labrus cynœdus, Linn. ; Labrus cinœdus, Lacép. Nageoire dorsale étendue depuis la nuque jusqu'à la caudale; gueule petite: dents petites, serrées, crénelées ou lobées; dos d'un rouge pourpré; ventre jaune. On prend ce poisson dans la mer Méditerranée , surtout aux environs des côtes de la Grèce, car il se présente assez rare- mentsur celles de France et d'Italie. Uparvient ordinairement à la taille d'un pied environ, et a une chair d'une saveur agréable, molle, tendre, friable, facile à digérer, comme celle de tous les poissons saxatiles en général. Dés le temps d'Aristote et d'Athénée, le canude étoit connu LAB 5i des Grecs qui le nommoient ctXÇi»<7Ti)i.oç ou aXtpno-TJiç. Plîne lui a donné le nom de cyncedus, qui, comme celui des Grecs semble dériver de la coutume où sont les canudes de nager habituellement deux à deux à la suite l'un de l'autre, Ubidinis ut causa, comme dit Rondelet. Cet auteur attribue, en outre, au bouillon fait avec les canudes, une propriété relâchante. A Nice, le peuple appelle le canude rouijuie. Le Labre a raies blanches , Labrus albo vittatus. Corps alongé; nageoire caudale arrondie ; lèvres trés-épaifses; teinte géné- rale d'un jaune sale , avec trois bandes blanches le long du corps ; catopes lancéolés; nageoires pectorales triangulaires. On ne connoît point la patrie du labre à raies blanches. C'est Koelreuter qui l'a fait connoître dans les Nouveaux Mé- moires de l'Académie de Pétersbourg, d'après un individu qui n'avoit que trois pouces cinq lignes de longueur. Le Larre bleu; Labrus cceruleus , Lacép. Couleur générale Lieue, avec des taches jaunes et des raies bleuâtres; une grande tache bleue, foncée sur le devant de la nageoire dorsale; ies catopes, l'anale et la caudale bordés de la même teinte. Ce labre a les dents de devant plus longues que les autres , et atteint la taille de dix pouces. Il se plaît sur les rives de l'Angleterre, delaNorwège et du Danemarck, Dans ce dernier pays, on le nomme blaastal ou blaustah. Ascagne l'a figuré, cah, 2 , pi. 5 , sous le nom de paon bleu. M. Risso en parle aussi comme se trouvant sur les côtes de Nice , où on l'appelle tour- dou bleu. Le Labre rayé ;Latri/s lineatus ^ Pennant. Dents antérieures plus longues que les autres; museau alongé; nuque un peu relevée et convexe; nageoire caudale arrondie, dos rougeâtre; côtésbleus; poitrine jaune; ventre d'un bleu pâle; quatre raies vertes et longitudinales de chaque côté du corps ; iris doré; prunelle bleuâtre; nageoire dorsale aurore, bordée de bleu, avec une longue tache indigo à son origine ; catopes d'un jaune foncé et tachetés de bleu ; pectorales jaunes; caudale jaunâtre, pointillée de bleu. Taille de dix à onze pouces. Ce labre paroît exister à la fois, et sur les côtes delà Grande- Bretagne, et sur celles des Alpes maritimes. Je doute cepen- dant qu'il y ait identité parfaite entre les individus de ces deux 32 LAB localités, indiquées par Pcnnant, d'une part, et par M. Rîsso, de l'autre. Le Ballan-, Labrus hallan, Pennant. Nageoire caudale arron- die ; un sillon sur la tête ; une petite cavité ruyonnée sur chaque opercule; fond jaune, avec des taches orangées; une rainure profonde entre les nageoires du dos et de la queue; nageoires de couleur d'ambre; la dorsale pointillée d'outremer. Ce poisson, de la taille de six à huit pouces , habite les mêmes mers que le précédent. Je ferai à son égard la même réflexion que pour le labre rayé. On le nomme à Nice tenco. Le Dighamme; Labrus digramma, Lacép. Mâchoire inférieure un peu plus avancée que lasupérieure; les deux dents de devant plus grandes que les autres; ligne latérale double 5 nageoire caudale arrondie. Ce labre a été vu par Commerson dans le grand Océan équatorial. Le Labre Diane; Lahrits Diana, Lacép. Nageoire dorsale offrant trois portions distinctes-, caudale arrondie; quatre grandes den(s au bout de la mâchoire supérieure; deuxgrandes dents seulement au bout de l'inférieure ; une dent grande et tournée en avant à chaque coin de l'ouverture de la bouche ; un petit croissant d'une couleur foncée sur chaque écaille. Comme la tête et les opercules de cette espèce sont dépour- vues d'écaillés, je ne la place ici qu'avec doute, et pense qu'elle doit plutôt appartenir aux Girelles. (Voyez ce mot.) I,e labre Diane habite la grande mer. Le Labre macrodonte; Lahrus macrodontus , Lacép. Nageoire caudale arrondie; les derniers rayons des nageoires dorsale et anale pins longs que les premiers; écailles assez grandes: quatre dents fortes et .crochues à l'extrémité de chaque mâchoire; une dent, forte et crochue aussi, tournée en avant auprès de chaque coin de l'ouverture de la bouche. Ou ne connoît point la patrie de ce poisson. Le Labre neustrien ; Labrus Neustriœ, Lacép. Nageoire cau- dale arrondie; dents égales, fortes et séparées les unes des autres; dos marbré d'aurore, de brun et de verdâtre; côtés marbrés d'aurore, de brun et de blanc. Suivant Noël de la Morinière, qui vient de mourir en Nor- wège au milieu de ses recherches d'ichthyologic, et qui a lait LAB 33 Connoître cette espèce à M. de Lacépède, on prend le labre neiistrien sur les côtes de la Haute-Noruiandie. Les pêcheurs des environs de Fécamp l'appellent la grande viditlv, ou la ban- doulière marbrée. Le Labre galops; Labrus calops, Lacép. Œil très-grand et très-brillant, à iris d'un noir éclatant; écailles fortes et larges; dos brunâtre; une tache grande et brune auprès de chaque nageoire pectorale. Ce labre est assez commun à Dieppe, où les pêcheurs le nomment la brune. Comme sa tête est dépourvue d'écaillés , je crois qu'il conviendroit de le ranger parmi les Girelles. (Voyez ce mot.) On en doit également la connoissance à Noël de la Morinière. Le Labre ensanglanté ; Labrui cruentatus , Lacép. Dents courtes, égales, séparées les unes des autres; mâchoire infé- rieure plus avancée que la supérieure; œil très-grand; ligne latérale très-voisine du dos; nageoire caudale arrondie; teinte générale argentée, avec des taches très-grandes, irrégulières et couleur de sang; nageoires dorées. Ce labre habite les mers d'Amérique, où il a été dessiné par le P. Plumier. Le Labre Perruche, Lalrus psittaculus. Nageoire dorsale très-basse et à peu près d'égale hauteur dans toute son étendue; mâchoires égales; ouverture de la bouche très- étroite; na- geoire caudale arrondie; couleur générale verte; trois raies longitudinales rouges de chaque côté; une raie ronge et lon- gitudinale aussi sur la nageoire dorsale, oui est jaune; anale également jaune et bordée de rouge , de même que la caudale , qui offre quatre ou cinq bandes courtes, concentriques, iné- gales en largeur, et rouges et bleues alternativement : une bande noire sur chaque œil. lise trouve avec le précédent, et a été pareillement des- siné par Plumier. Le Keklik , Labrus Iceklik , Lacép.; Labrus perdica, Forsk. Nageoire caudale rectiligne; opercules terminées par un pro- longement arrondi ; dessus de lu tête brun , et le dessous rous- sàtre; trois raies longitudinales de chaque côté; celle du milieu, blanche etdentelée; la supérieure presque effacée; l'inférieure, plus large et jaune ; une tache bleue sur l'opercule et à la 2S. 5 54 LAB base des nageoires pectorales ; nageoires anale et dorsale , •rouges. Ce labre paroit avoir été pris quelquefois dans la mer Rouge, mais il fréquente plus habituellement le canal de Constanti- nople. Les Turcs lui donnent le nom de hekUk baluh, et les Grecs celui de perdiha. Le CoMBHEi Labrtis coniher , Linn. Nageoire caudale lancéo- lée ; opercules terminées par un prolongement arrondi ; dos rouge ; une raie longitudinale et arrondie de chaijuc côté ; ventre d'un jaune clair; nageoires rougeâtres. Il habite dans les mers Britanniques. Cotnber est le nom par lequel le désignent les Anglois. §. II. Nageoire de la queue trilobée. Le Labre deux-croissans ; Labrus hilunulatus , Lacép. Point de pores à la tête; quatre grandes dents à chacune des mâchoires , dont l'inférieure est plus avancée que la supérieure; une pe- tite tache sur un grand nombre d'écaillés ; une grande tache de •chaque côté vers l'extrémité de la nageoire dorsale. M. de Lacépède a décrit et figuré cette espèce, ainsi que la suivante, d'après les dessins de Commerson, qui les a vues dans la mer des Indes. Le Labre trilobé.; Labrus Irilobatus , Lacép. Nageoire dor- sale longue et basse; dents grandes, fortes et presque égales; ligne latérale ramifiée et droite; des taches nuageuses. Le Labre ANNELB : Labrus annulatus, Lacép. Dents petites et égales-, opercules terminées un peu en pointe ; écailles diffi- ciles à voir; dix-neuf bandes transversales , égales, régulières et enveloppant le corps en manière d'anneaux ; une grande tache en croissant vers la base de la nageoire caudale ; une raie oblique au-dessus de chacun des yeux.' Ce lalfi-e a été découvert encore dans le grand Océan équa- torial par l'infatigable Commerson. §. III. Nageoire delà queue fourchue ou cri croissant. Le Labre mouche ou operculé; Labrus operculatus , Linn. Forme d'un parallélogramme alongé ; sommet de la nageoire dorsale prolongé en un filament; nageoire caudale échancrée; LAB 35 wne tache brune vers rextrémité de chaque opercule- dix bandes transversales brunes sur le corps-, de petites taches noires sur le derrière de la tête. On trouve cette espèce dans les mers de l'Asie, et particu lièrement dans le grand golfe de l'Inde. Le Labre a oreilles; Labrus auritus, Linn. Chaque opercule terminée par une membrane noire , et prolongée en forme de nageoire arrondie à l'extrémité. Iris des yeux jaune. Des eaux douces et des mers de l'Amérique septentrionale. Le Labre faucheur ; Labrus falcal us , Linn. Nageoires dorsale €t anale falcifornies; corps aussi large que celui de la brème- dents aiguës; couleur argentée; catopes petits. Des rivières et des lacs de l'Amérique septentrionale, et de la mer qui baigne les côtes de cette contrée. L'Oyène ; Labrus ojena, Forsk. Les deux lobes de la na- geoire caudale lancéolés; mâchoires égales; dents nombreuses et très-courtes; lèvre supérieure rétractile; dos arqué; ventre droit; corps oblong; écailles larges, arrondies sur leurs bords, et couvertes de stries saillantes, rayonnées; teinte générale argentée; nageoires d'un vert de mer ; la dorsale bordée de noir. La mer Rouge nourrit ce poisson, que Forskal a observé à Suez et à Dsjedda, où il se tient sur les fonds sablonneux. Si quelque bruit vient à l'épouvanter, il s'enfonce dans le sable, s'y couche sur le côté, et évite ainsi les filets des pécheurs ou toute autre cause de danger. Le Labre HÉRISSÉ; Labrus hirsutus, Lacép. Nageoire caudale en croissant; six grandes dents à la mâchoire supérieure -. ligne latérale hérissée de petits piquans; douze raies lungilurlinales de chaque côté; quatre autres raies longitudinales aussi sur la nuque; dos parsemé de points; une large bande transversale sur la queue : point de pores à la tête. Il a été trouvé par Commerson dans le grand golfe de rinde. Le Labre lisse; Labrus lœvis , Lacép. Point de pores à la tête; mâchoire inférieure un peu plus longue que la supé- rieure; dents grandes, recourbées et égales ; nageoire caudale un peu en croissant; écailles difficilement visibles; cinq grandes taches ou bandes transversales. ^5 LAB Ce labre a été trouvé par Commerson dans le même lieu que le précédent, et décrit, d'après ses dessins, par M. de La- cépède. M. Cuvier croit qu'il est le même animal que le Bodian cy- clostome, et paroît disposé à le ranger avec celui-ci , dans son genre Plectropome. Le La-bke mblagastre; Labrus melagaster, Bloch, 296, fig. 1. Catopes alongés ; tête courte; bouche très-pctile; mâchoires égales; dents pointues et presque imperceptibles; yeux grands à iris doré; ligne latérale interrompue vers la lin de la na- geoire dorsale; nageoire caudale en croissant; point de pores à la tête. Bloch indique Surinam pour la patrie de cette espèce , qu'il nous a fait connoître. Le Labre CAPPA: L«&ru5 cappfl, Lacép. ; Sciœaa cappa, Gmel. Un double rang d'écaillés sur les côtés de la tête ; corps ovale ; yeux grands; nageoire caudale échancrée ; nageoire dorsale pouvant se loger dans un sillon. De la mer Méditerranée. Le LAisaE lépisme : Lahriis leplsma, Lacép. ; sciccna lepisma^ Gmel. Nageoire du dos pouvant se coucher dans un sillon longitudinal , muni de chaque côté d'une pièce ou feuille écailleuse. On ne connoît point la patrie de ce poisson , sur le compte duquel on ne sait guère que le peu que Linnœu's nous en a appris. Aussi nous pensons avec Walbaum, que le défaut de bonne description rend encore cette espèce fort douteuse. Le Labre argenté : Lahrus argentatus , Lacép. ; Sciccna argen- tata, Linn. Lèvre inférieure plus longue que la supérieure; pièce postérieure de chaque opercule anguleuse du côté de la queue; dents d'autant plus grandes, qu'elles sont plus éloi- gnées du bout du museau ; écailles brunâtres et bordées d'ar- gent; une biindelette bleue au-dessousde chaqueœil; nageoires d'un brun roussâtre, à l'exception de celle du dos qui est co- lorée en vert de mer et entourée d'un liséré roux clair. Forskal a observé ce labre dans la mer d'Arabie, de même que les deux suivans. Le Labre nébuleux : Labrus ncbulosus , Lacép. ; Sciœna nebu- losa, Linn. Les rayons des nageoires terminés par des lilamcns; LAB 37 queue fourchue ; corps couvert de bleu et de brun jaunâtre disposés par grandes taches nuageuses. Les Arabes nomment ce poisson schaur et lonhose. 11 en existe une variété qui offre des raies longitudinales d'un violet clair. C'est Vabou-hamrur des Arabes. Le Labre grisâtre: Latrus cinerascens , Lacép. ; Sciœna cine- rascens, Forsk.; Linn. Nageoires du dos et de l'anus prolongées etanguleusesversla caudale, qui estéchancrée; corps ovalaire, alongé; teinte générale d'un gris tirant sur le vert, avec des raies longitudinales jaunes et un liséré blanc autour des pec- torales. Ce labre est le talimel des Arabes. Le LabreTiiunberg : habrus Thunherg, Lacép. ; Sciœnafusca, Thunb. Rayons de la nageoire dorsale plus hauts que la mem- brane qui les unit; mâchoire inférieure plus longue que la sur- périeure ; écailles brunes, bordées de blanc. Thunberg a découvert ce poisson dans les mers orageuses du Japon. ' Le Grison : Lahrus griseus , Lacép.; Gmel. Nageoire caïKlale en croissant peu échancré ; deux grandes dents à chaque niâ^ choire; museau pointu ; bouche large -, pas de nageoires pec- torales ; teinte générale grise. Ce labre, de l'Amérique septentrionale, a été décrit par Calesby , et passe dans le pays pour un assez bon mets. M. Bosc cependant, qui en a niangé plusieurs fois en Caroline où il par- vient à un pied et demi de long, a trouvé sa chair molle et sans saveur. C'est le mangrove snapper des Anglo-Américains. Le Labre fauve ; Lahrus ru/us , Linn. Nageoire caudale en croissant; mâchoire inférieure prolongée ; dents antérieures de la mâchoire d'en haut plus longues que les autres : teinte générale d'un roux plus ou moins mêlé de jaune ou d'orangé. La Caroline est la patrie de ce labre, qui atteint jusqu'à denx pieds de longueur. Le Labre de Ceilan; Lahrus zeilanicus , Linn. Nageoire cau- dale en croissant, jaune, rayée de rouge et bleue à la base; têlc bleue; nageoires dorsale et anale violettes et bordées de vert; dos vert; ventre d'un pourpre blanchâtre; des raies de pourpre sur chaque opercule. On trouve ce poisson sur les côtes de l'ile dont il porte le :.c LAB nom. II est bon à manger , et les Chingulois rappellent dschiraci rnalu. C'est le papagaaj visch des hahitans de Batavia. Le Labbe demi-rodge : Lahrus semi-ruber ^ Lacép. ; Labrus hemichrysus, Commers. Des écailles sur la base de la partie postérieure de la nageoire dorsale; quatre dents plus grandes que les autres à la mâchoire supérieure ; la moitié antérieure du corps rouge; la postérieure Jaune. Ce labre a été observé par le voyageur Commcrson dans la poissonnerie de Rio Janeiro. Le Labre tbtracantiie ; Labrus tetracanthus , Lacép. Lèvre supérieure large, épaisse et plisséef les rayons de la nageoire anale et une partie de ceux de la dorsale, terminés par des lilamens; trois rangées longitudinales de points noirs sur la dorsale; migeoire caudale en croissant ; une rangée de points sur la partie postérieure de la nageoire anale. Patrie inconnue. Le Labre MACROcÉrriALE; Lahrus macroceplialus , Lacép. Tête grosse; nuque et entre-deux des yeux très-élevés ; mâchoire inférieure plus avancée; dents crochues, égales, très-écar- técs; nageoire caudale à deux lobes arrondis; nageoires pec- torales trapézoïdes. Patrie inconnue. Commerson paroît toutefois avoir observé cette espèce dans le grand golfe de l'Inde ou dans POcéaii pacifique. Le Labre de Plumier; Labrus Plumîcrii , Lacép. Des raies bleues sur la tête; le corps argenté et parsemé de taches bleues et de taches couleur d'or; nageoires dorées ; une bande trans- versale et courbée sur la caudale; ligne latérale dorée. Il a été dessiné en Amérique par le P. Plumier. Le Labre de Gova's; Labrus Gouanii, Lacép. Chaque opercule terminée par une prolongatio!i large et arrondie; ligne latérale insensible; un appendice pointu entre les catopes; nageoire caudale en croissant; dents crochues. On ne connoît point la patrie de ce poisson. Il faisolt partie delà collection cédée à la France naguère par la Hollande. Le Labre a raies rouges; Labrus rubrolineatus , Lacép. Mâ- choire supérieure plus longue; dents alongées, séparées, et seulement au nombre de quatre à. chaque mâchoire ; teinte générale d'u-ti lïrunplus ou moins foncé; onze ou douze raies LAB 3ç) rouges long^itudinalcs (le chaque côté; une tache œillée àrori^ gine de la dorsale; une autre tache Tort grande à la hase de la caudale qui est eu croissant; nageoires pectorales d'un rou^e incarnat. Ce Labre a été découvert par Commerson au milieu des syrtes et des rochers de corail qui environnent les îles de Bourbon et de Madagascar. (H. C.) LABRE ADRIATIQUE, Labrusadriaticus. {IchtlijoL)Gme\\n a désigné sous ce nom un poisson qui paroit être le même que Vhépate des ichthyologisles et que Vholocenlre siagonote de François de Laroche. Voyez Serran. (H. C.) LABRE AN,EI. (Ic/jf/yo/.) Voyez Johnius et Sciène. (C. H.) LABRE ANGULEUX; Labrus angulosus , Lacép. Voyez Ho- LOCENTIiE. (H. C.) LABRE BIFASCIÉ, Labrus hifascialus. {Icluhj'ol.) Voyez GlRELLE. (H. C.) LABRE BIVITTÉ, Labrus bivittatus. {Ichthj'ol.) Voyez Gi- RELLE. (H. C.) LABRE BOHAR, Labrus bohar, Lacép. {Ichihjol.) Voyez DiAcopE. (H. c.) LABRE BOSSU, Labrus gibbus, Lacép. {IchthjoL) Voyez DlACOPE. (H.C.) LABRE BRASILIEN, Labrus brasiliensis. {Ichthyol.) Yoyei GlRELLE. (H. C.) LABRE CARUT, Labrus caruita. {Ichthyol.) Voyez Johnius etSciÈNE, (H. C.) LABRE CHAPELET, Lacép. {Ichlhjol.) Voyez Daurade. (H.C.) LABRE CHLOROPTÈRE {Ichihyol.) Voyez Girei.le. (H.C.) LABRE COMMERSONNIEN. (ichthjoL) Voytz PRisriroME. (H.C.) LABRE CYANOCÉPHALE. ( Ichlhjol. ) Voyez Girelle. (H.C.) LABRE FILAMENTEUX. (rc/ii/yoZ.) Voyez Chromis. (H. C.) LABRE FOURCHE, {IchthjoL) Voyez Cichle. (H. C.) LABRE HÉBRAÏQUE. {Ichlhjol) Voyez Girelle. (H.C.) LABRE HÉPATE. {IchthjoL) Voyez Serran. (H. C.) LABKE HOLOLÉPIDOTE. {Ichlhjol.) Voyez Cichle. (H. C.) LABRE HUIT-RAIES. {Ichlhjol.) Voyez Diacoi'E. (H.C.) 40 LAB LAME IRIS. {Ichlhj'ol.) Voyez CanthÈre. (H.C.) LABRE JACULATEUR. (leluhjol.) Voyez Archer dans le Supplément du second volume de ce Dictionnaire. (H. C.) LABRE KASMIRA. {îchthjol.) Voyez Diacope. (H. C.) LABRE LÉOPARD. [IcUhroL) VoyeiBooiAN. (H. C.) LABRE LAPINE {Ichthyoï.) Voyez Ckénilabre. (H.C.) LABRE LARGE RAIE. {Ichthjol.) Voyez Cheilion. (H. C.) LABRE LISSE. {Ichthyol.) Voyez Plectropome. (H. C.) LABRE LUNAIRE. {ïcUhyol.) Voyez Gjrelle. (H.C.) LABRE LONG MUSEAU. {Ichthjol.) Voyez Picarel. (H. C.) LABRE MACROGASTÈRE. {Ichtlj-yol.) Voyez Go-phisodon. (H.C). LABRE MALAPTÈRE. {Jchthyol.) Voyez Girelle. (H. C.) LABRE MACROLÉPIDOTE. ( ïcUhjol. ) Voyez Girelle. (H.C.) LABRE MACROPTÈRE. (Ichthj'ol.) Voyez Canthère. (H. C.) LABRE MALAPTÉRONOTE. ( Ichthyol. ) Voyez Girellk. (H.C.) LABRE MÉLOPS. {Ichthyol.) Voyez Crénilaerb. (H.C.) LABRE MERLE. {Ichthyol.) Voyez Crénjlabre. (H. C.) LABRE MARBRÉ. (Tehthyol.) Voyez Cirriiitb. (H. C.) LABRE MOUCHETÉ. {Ichthyol.) Voyez Bodian. (H. C) LABRE NILOTIQUE. {Ichthyol.) Voyez Chromis. (H. C.) LABKEDEISORWÈGE, Lahrusnorwegicus,Schn.{Ichthyol.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LABRE PARTÈRE. {Ichthyol.) Voyez Girelle. (H. C.) LABRE PEINT. {Ichthyol.) Voyez Girelle. (H. C.) LABRE PONCTUÉ. {Ichthyol.) Voyez Chromis. (H. C.) LABRE QUINZE ÉPINES. ( le?, //yoL) Voyez Chromis. (H.C.) LABRE SAGITTAIRE. {Ichthyol.) Voyez Archer dans le Supplément du second volume de ce Dictionnaire. (H. C.) LABRE se ARE. {Ichthyol.) Voyez Chéilike. (H. C.) LABRE SPAROIDE. {Ichthyol.) Voyez Canthère. (H.C.) LABRE A SIX BANDES. {Ichthyol.) Voyez Glyphisodon. (H.C.) LABRE TÉNIOURE. (7c?i^?iroZ.) Voyez Girelle. (H. C.) LABRE TRICHOPTÈRE. (ichthyol.) Voyez Trichopode. (Ch.C.) LABRE UNIMACULÉ. {Ichthyol.) Voyez Pristipome. (H.C.) LAB 41 LABRE VERT. {IclUliyol.) Voyez Cri^nilabre et Girflle. (H.C.) LABRE VIOLET, Labrusviolaceus. {Ichthjol.) M. Schneider a donné ce nom au poisson que nous avons décrit sous celui de Crénilabre de Linke, tom. XI, pag. Scji de ce Dictionnaire. (H. C.) LABROIDES. {Ichtlijol.) M. G. Cuvier a donné ce nom à la troisième famille de ses poissons acanthoptérigiens. Ceux de ces poissons qui la composent sont facilement reconnoissa- Lles à leur corps oblong , écailleux ; à leur nageoire dorsale unique et soutenue en avant par des épines fortes, garnies le plus souvent chacune d'un lambeau membraneux; à leurs mâchoires couvertes par des lèvres charnues ; à leurs os pha- ryngiens au nombre de trois , deux supérieurs soutenus par le crâne, un inférieur grand, et tous les trois armés de dents tantôt en pavé, tanfôt en pointes ou en lames , mais gé- néralement plus fortes qu'à l'ordinaire j à leur canal intestinal sans ou avec deux cœcums très-petits et à leur forte vessie natatoire. C'est à cette famille qu'appartiennent les genres Girelle , Labre, Crénilabre, Chéiline, Filou, Gomphose, Rason, Chro- Mis, Plbsiops, Scare et Labrax. Voyez ces mots. (H. C.) LABRUSCA. (Bot.) On trouve sous ce nom, dans les poètes latins, dans Tragus et Daléchamps, la vigne sauvage qui croit dans les buissons et les haies, et qui, dans quelques lieux delà France, est nommée lamhrunclie , et selon M. Decandolle, lam- brouehe ou lambrot, selon M. Bosc, lamhrus. Linnœus a mal a propos transporté cette dénomination à une espèce de vigne qui croît naturellement dans l'Amérique septentrionale, et principalement dans la Virginie. (J.) liA-BUON. (Bot.) Suivant Loureiro, c'est le nom d'une es- pèce de baquois qui croît cà la Cochinchine, et dont les feuilles très-longues sont employées à divers usages par les habitans du pays. LABURNUM. {Bot. ) Dans Pline , ce nom est celui d'un arbre qui croit dans les Alpes, dont le bois est blanc, dur, et dont les fleurs, longues d'une coudée , iie sont point touchées par les abeilles. I,es modernes ont rapporté ce nom à une espèce de cytise [cjtisus laOurnuin^Liniu) , quoique celte dernière ; quant ^^ LAB a la couleur de son bois, ne convienne pas du tout au labur" num dePiine. (L. D.) LABUr. (Ornilh.) L'oiseau, désigné parce nom en lUyrie, est le cygne, anas cjgniis , Linn. (Ch. D.) LABYRINTHE. {Bot.) C'est le nom vulgaire de plusieurs champignons coriaces du genre Dœdalea. Leur partie inférieure est alvéolée irrégulièrement, de manière à imiter un labyrinthe. Le dœdalea quercina, Pers. , est le labyrinthe ordinaire : c'est aussi le labyrinthe-étrille de Paulet. (Trait. Champ.., 2 , p. 76 , pi. 1, fig. 1-2.) Le Labyrinthe-chapeau de Paulet (1. c.,p. jG, pi, 2, fig. 2,3,4) est une plante plus rare que la précédente; on la trouve sur les troncs des chênes. Elle est légère comme le liège , plus régu- lièrement arrondie, légèrement zonée en dessus, et marquée en dessous d'alvéoles presque carrées. C'en est sans doute une variété. Le Labyrinthe-rocher de Paulet (1. c, , pi. 2 , fig. 7) est en- core une variété du labyrinthe ordinaire qui est composée de plusieurs pièces, et dont lasurface inférieure est taillée une partie en lames ou feuillets, et une autre en pointes ou lames anguleuses , formant comme des pointes de rocher. Voyez D/EDALEA. (Lem.) LABYRINTHE. ( Conchjl. ) Coquille univalve du genre Cadran. LAC. (Phjs. et GeoZ.) Voyez Eau , tom. XIV, pag. 47. (L. C.) LACARA {Bot.) Voyez Lacatha , Mahaleb. (J.) LACATEA. {Bot.) Salisbury {Farad., tab. 66) a établi, sous ce nom, un genre particulier pour le gordonia pubescens , Lamk. , trop foiblement caractérisé pour être séparé des gor- donia. Voyez Gordon. ( Poir. ) LACATHA. {Bot.) Suivant Daléchamps et C. Bauhin , le lacara ou lacatha de Théophraste est le même végétal que te vaccinium 'de Pline , qui n'est point notre airelle , mais qui est le mahaleb, prHnus mahaleb. (J.) LACCA. {Bot.) Dans VHerb. Amloin., on trouve, sous le iioni de lacca herba , la balsamine ordinaire , impatiens bahamina de Linnœus. On ne la confondra pas avec la lacque, lacca, subs- tance résineuse déposée par un insecte du genre Coccus, sur ks rameaux de quelques arbres étrangers. (J.) LAC 43 LACCA ouLACQUE. (Entom.) Substance résineuse que l'on récolte principalement dans la Cochinchine. On en retire aux Indes une matière colorante rouge, quisert en teinture, et une autre matière soluble dans l'alcool, qui est employée pour donner du brillant au bois, comme un très-beau vernis. Voyei Laque. (C. D.) LACÉPÉDÉA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières, de la famille des liippocratées , de la pentandrie monogynie de Liima^us, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions profondes, concaves, inégales ; cinq pétales médiocrement onguiculés; cinq étamines libres , placées entre le calice et un disque à dix lobes; les anthères à deux loges, s'ouvrant dans leur lon- gueur; un ovaire supérieur; un style à trois sillons; un stig- mate à trois lobes. Le fruit est une baie elliptique, surmontée de trois pointes formées par le style partagé en trois, à trois loges polyspermes. Ce genre, dédié à M. le comte de Lacépède, a été établi par M. Kunth , pour un arbre du Mexique découvert par MM. Humboldt et Bonpland. Ses feuilles sont opposées, accom- pagnées de stipules; les fleurs blanches, odorantes, munies de bractées et disposées en panicule terminal. Ce genre ne comprend encore qu'une seule espèce. LACÉrÉDÉA odorant; Lacepedeainsignis , Kunth, in. Humb. et Bonpl. Noy. Gen. , vol. 5 , pag. 145, tab. 444. Arbre de vingt à vingt-cinq pieds, dont les rameaux sont bruns, glabres, cylindriques, garnis de feuilles pétiolées, opposées, oblongues, acuminées , glabres, coriaces, longues d'environ quatre poucis ; deux petites stipules brunes, ovales , caduques. Les fleurs sont disposées en panicules terminaux, solitaires; leurs ramifications opposées, accompiigiiées de petites bractées ovales-oblongues , glabres, ciliées à leur bord : ces fleurs sont blanches, pédicellées ; elles répandent une odeur suave d'au- bépine. Leur calice est glabre, à cinq découpures concaves, en bosse à. leur base , ciliées et frangées à leurs bords ; les deux extérieures un peu plus courtes; les pétales ovales-obiongs, obtus, un peu crénelés, à peine plus longs que le calice ; les étamines de la longueur de la corolle, alternes avec les pc- lalcs; les anthères bifides au sommet; un disque charnu^ à h^ LAC dix lobes, pla':é à la base d'un ovaire sessilc, ovale, conique^ pileux-, trois styles réunis en un seul jusque vers la maturité du fruit. Celui-ci est une baie glabre, elliptique, de la gros- seur d'un pois, à trois loges, dont deux sont quelquefois vides ; les semences dures, petites, réniformes. Cette plante croît au Mexique, proche Xalapa. ( Poir.) LACERON {Bot.), nom vulgaire du sonchus oleraceus. (H. Cass.) LACERT (IclithyoL) , nom du callionyme-lyre , sur les côtes de France. Voyez Callionyme. ( H. C. ) LACERTA. (Erpét.) Voyez Lézard. (H.C.) LACERTIENS. (Erpétol.) M. G. Cuvier donne ce nom à la se- conde famille des reptilessauriens, celle dontle type est formé parle genre Lézard, en latin lacerta. On distingue facilement les lacerliens des autres sauriens à leur langue mince , exten- sible, terminée par deux longs filets, comme celle des vipères etdes couleuvres; à leur corps alongé ; à leurs pieds munis de cinq doigts séparés, inégaux et armés d'ongles; à leurs écaillea disposées sous le ventre et autour de îa queue, par bandes transversales et parallèles-, à leur t3'mpan membraneux et à ileur de tête-, à leurs fausses côtes qui ne forment point un cercle entier: à la double verge des individus mâles ; à leur anus transversal; à leur marche rapide. C'est à cette famille que se rapportent les Monitors, le& Dragonnes , les Sauve-gardes , les Améiva , les Lézards , les Takydromes. Voyez ces mots. ( H. C.) LACET. [Ichlhjol.) Aux Indes , ou nomme quelquefois ainsi le rémora, echeneis rémora , Linn. Voyez Echénéide. ( H. C.) LACET. (Chasse.) On a déjà expliqué, au mot Collet, en quoi diffèrent ces deux pièges, dont l'un exige la présence de celui qui le tend pour en faire usage, et dont l'autre, une fois tendu, agit sans son concours. L'auteur de l'Aviceptologie françoise représente chacun d'eux dans des figures particu- lières. Le lacet ne s'emploie que dans le temps des couvées et pour prendre les oiseaux dans leur nid. On attache, à cet effet , un fil , un crin , une petite ficelle ou une sorte de lacet de toilette, suivant la grosseur de l'oiseau , à une branche der- rière le nid, dont les bords s'entourent d'un nœud coulant; et, se cachant ensuite à une certaine distance, en tenant à la. LAC 45 îffiain l'autre bou'. de la ficelle, on la tire lorsq\i'on a lieu de penser que l'oiseau est revenu sur sou nid : il se trouve ordi- nairement pris par le cou; mais, outre que ce sont le plus souvcntles femelles qui sont victimes de cette ruse, elledétruit une nichée tout entière, et si cette chasse se pratique sans égards parles enfans, le naturaliste qui veut, par ce moyen, se procurer la connoissance des sexes des diverses espèces, ne doit s'en servir qu'avec beaucoup de discrétion. (Ch. D.) LACET DE MER ou LACET DE NEPTUNE. {Bot.) Noms vulgaires du /ucMsJîZum, Linn. (voyez à l'article Chorda). Il paroit qu'on le donne aussi à d'autres productions végétales marines, du même genre , qu'on rencontre flottantes dans la haute-mer. (Lem.) LACHE. [Ichlhjol.) A Agde, suivant Rondelet, on donne ce nom au poisson que cet auteur a décrit sous le nomdecc- lerin, et qui paroit être la sardine. Voyez CÉLEaix etCi.upÉE. (H.C.) LACHÉNALE, Lachenalia. (Bot.) Genre de plantes mono- cotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des asphodé- liacées , de l'hexandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour ca- ractère essentiel: Une corolle campanuléé, tubuleuse , à six pétales connivens, dont trois extérieurs plus courts ; point de calice; six étamines attachées au réceptacle,- un ovaire supé- rieur, trigone -, un style ; un stigmate simple. Le fruit est une capsule trigone, à trois valves, à trois loges , renfermant des semences nombreuses et aplaties. Ce genre, très-rapproché des jacinthes, s'en distingue parti- culièrement, par ses trois pétales extérieurs plus courts, par ses capsules contenant des semences nombreuses. Il renferme aujourd'hui un assez grand nombre d'espèces, presque foutes d'un aspect très-agréable, dont plusieurs sont cultivées dans les jardins des curieux et dans ceux de botanique. Ce sont des plantes bulbeuses, toutes originaires du cap de Bonne-Espé- rance ,à feuilles simples , radicales, engaînécs àleur base: leur tige ou hampe se termine par des fleurs disposées en épi, en grappe ou quelquefois en panicule. Leur culture exige la serre tempérée ou d'orangerie, non qu'elles craignent beaucoup le froid, mais parce qu'elles fleurissent pendant l'hiver; elles se rcproduibcut aisément par les caïeux qui naisseiit de leurs 45 LAC oignons. On les tient dans des pots de terre légère et substan* tielle : au reste leur culture ne di/Tcre point de celle des ja- cinthes. Ce genre a été dédié îi M. delà Chenal, botaniste dis- tingué de la Suisse. Lachénale tricolore: Lachenalia tricolor, Jacq. , Icon. rar. , 1, tab. 61 ; Phormium aloides , Linn. fils, Supp. , 2o5. Cette belle plante est originaire du cap de Bonne-Espérance, cultivée au Jardin du Roi. Sa racine est bulbeuse, et pousse deux ou trois feuilles linéaires, lancéolées, engaînées à leur base, mou- chetées de brun à leur face supérieure , ainsi que la tige vers sa base; elle s'élève à la hauteur d'un pied, et supporte à son sommet des Heurs pédicellées pendantes , formant une grappe terminale; les corolles sont infundibuliformes. presque cylin- driques, variées de jaune, de couleur orangée et de pourpre; les pétales intérieurs presque une fois plus longs que les exté- rieurs, teints de pourpre à leur sommet. Lachénale pale : Lachenaliapallida ^ Willd. , Spec. , 2 , p. 1 72 ; Lachenalia mediana, Jacq. , Icon. rar., 2, tab. 392. Ses feuilles sont linéaires, oblongues, point tachetées ; les tiges nues , cylin- driques, anguleuses vers leur sommet , les fleurs termi- nales un peu pédqnculées, presque campanulées; les pétales extérieurs d'un blanc pâle, obtus, rapprochés en un tube alongé, saillans en dehors par une bosse bleuâtre, marqués au-dessous de leur sommet, d'une saillie verdàtre ; les inté- rieurs plus longs, étalés, obtus, en ovale renversé, blanchâtres, d'un vert-pâle sur leur carène. Cette plante est cultivée au Jardin du Roi; elle est originaire du cap de Bonne-Espé- rance. Lachénale A feuilles ÉraoïTES; Lachenalia an^ustifolia , Jacq., Icon. rar., 2, tab. 58 1. Cette plante a des tiges droites, cylin- driques, tachetées de rouge. Ses feuilles sont presque linéaires, fort étroites, subulées , à demi cylindriques, canaliculécs en dessus, sans taches, plus longues que les tiges-, les fleurs dis- posées en grappes terminales, médiocrement pédonculées; la corolle campanulée ; les pétales blancs, étalés, marqués d'une tache jaunâtre; les pétales internes en ovale renversé, plus lont^s que les extérieurs, obtus à leur sommet. Cette espèce , cultivée au Jardin du Roi, est originaire du cap de Bonne- Espéraucc. LAC /,7 LaChénale souillée: LachenaUa contaminata , Aif. , Uart. Kew.; LachenaUa or thop et (lia , Jacq. , Icon. rai\. 2, tub. 51)3. Celte espèce, originaire du cap de Bonne-Espérance, a des tiges droites, à peine hautes d'un demi-pied, marquées de taches d'un rouge terne , ainsi que les feuilles ; celles-ci sont linéaires, glabres, subulées, canaliculées, plus longues que les tiges. Les Heurs sont droites, nombreuses, disposées en une grappe terminale; la corolle cylindrique ; les pétales exté- rieurs réunis en tube, relevés en bosse en dehors, blancs, alongés, obtus, rougeâtres vers leurs sommet ; les pétales inté- rieurs inégaux , plus longs, droits, lancéolés, rougeâtres sur leur carène et vers leur sommet. Lachénale NAINE: Laclienalia pusilla, Jacq., Icon, rar, , 2, tab. 585. Cette plante est remarquable par sa petitesse : Sa tige; est très-courte, presque nulle, ses feuilles nombreuses, étalées, linéaires, elliptiques, rétrécies , canaliculées à leur base, puis planes, alongées , presque ensiformes, parsemées de taches rouges-, les Heurs disposées en grappes; la corolle cylindrique, blanchâtre-, lespétales intérieurs droits, plus longs queles exté- rieurs ; les étamines saillantes. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Lachénale odorante; Laclienalia fragrans , Jacq., Hort. Scliœnhr,, 1 j tab. 82. Espèce intéressante par l'odeur agréable qui s'exhale de ses fleurs. Ses tiges sont droites, deux fois plus longues que les feuilles, glabres, cylindriques; les feuilles linéaires-lancéolées, presque planes, rétrécies à leur base, par- semées détaches; les fleurs presque cainpanulées, horizontales, pédo*iculées ; la corolle blanche; les pétales extérieurs mar- qués d'une tache rouge au-dessous de leur sommet; les inté- rieurs obtus; les étamines saillantes. Laciiénale bleu-pourpre : LachenaUa purpureo-cœrulea ^ Jacq., Icon, 2, tab. 588; Andr., Bot. Repos. , tab. 261. Cette espèce, cultivée dans plusieurs jardins , pousse de son oignon , trois ou quatres feuilles cngainées, d'un beau vert intérieurement, pourpréef à l'extérieur, larges, lancéolées, aiguës, roulées en dedans à leur extrémité. Un centre des feuilles s'élève une tige cylindrique, flexueuse à sa base, d'un vert-pâle, termi- née par un épi de fleurs nombreuses, très-odorantes, pédi- ^ellécs, assez grosses, d'un bleu pâle à leur base, s'évasant en 48 LAC six pétales de couleur violette, dont les trois intérieurs son* plus longs. Jacquin en cite une variété { Icon. rar., 2, tiib. 089 ) sous le nom de lachenalia unicolor, dont la corolle est violette, avec des taches d'un violet foncé sur les pétales inté- rieurs. LachÉnale a fi-eurs PENDANTES: Lachenulia pendula, Jacq, , Icon. rar., 400 ; Redout., LU. , sa ; Andr. , Bot. Repos. ^ tab. 5i ; Phormium hulhiferum , Cyrill., Neap. 1, tab. 12. Du centre de feuilles larges, lancéolées, s'élève une tige pointillée de rouge à sa base, verte dans son milieu, pourprée vers le som- met, soutenant une grappe de fleurs pendantes, pédicellées , dont la corolle est cylindrique; les pétales extérieurs rouges, un peu obtus au sommet-, les intérieurs cunéiformes à leur Lase, obtus, jaunâtres, violets à leur sommet. Le lachenalia quadricolor, Jacq., Icon. rar., 12, tab. SgG, et Andr. , J3o^. Repos. , tab. 2 , ne paroît être qu'une variété de la précédente , à feuilles plus étroites-, les pétales extérieurs d'un rouge vif, verdàtres au sommet; les intérieurs jaunâtres, d'un rouge de sang au sommet. Lachénale a fleurs de LIS; Laclienalia Uliiflora, Jacq., Icon. rar. , tab. 387. Cette belle espèce offre, dans la couleur de ses fleurs , la blancheur des lis; elles en ont un peu la forme. Les tiges sont droites, glabres, cylindriques, anguleuses et tache- tées vers leur sommet; les feuilles alongées, lancéolées, cou- Alertes à leur face de pustules nombreuses; les fleurs termi- nales, établies, pédonculées ; la corolle très-blanche, un peu campanulée; les pétales presque linéaires, un peu ou^verts, réfléchis en dehors; les trois intérieurs un peu émoussés. I/ACHénale A feuilles en lance; Lachenalia lanceœfolia, Jacq., Icon. rar., 2, tab. 402. Cette plante, cultivée au Jardin du Roi, est originaire du cap de Bonne-Espérance. Ses tiges sont couchées; ses feuilles très-larges, étalées sur la terre, ovales , acuminées, presque lancéolées, couvertes de taches et comme p.inachées; les fleurs disposées en grappes terminales; la co- rolle très ouverte, presque campanulée; les pétales presque é"^aux, linéaires, obtus, d'un jaune-verdâtre , bruns ou de couleur purpurine ; les pédoncules trois fois plus longs, que la corolle. Lachénale A UiNE feuiiee; Lachenalia unifolia, Jacq., Hort, LAC 49 Schcenbr. , i , tab. 83. Cette espèce ne présente ordinairement à la base d'une tige cylindrique et ponctuée, qu'une seule feuille linéaire, lancéolée, roulée en gaine à sa base, point tachetée , mais traversée , à sa partie inférieure , par des stries purpurines. Lesfieurssontdisposées en une grappe lâche et ter- minale -, la corolle est cylindrique ; les pétales extérieurs blancs à leur base, puis bleuâtres, ponctués de pourpre vers leur sommet; les pétales intérieurs blancs, obtus, inégaux. On connoît et même l'on cultive encore beaucoup d'autres espèces, qui ne sont guère moins intéressantes que celles qui viennent d'être mentionnées : il est aussi très-probable qu'on a présenté comme espèces plusieurs de ces plantes qui ne sont que des variétés obtenues par la culture. ( Poir. ) LACHEKI [Bot.), nom brame du todda-i'addi du Malabar, qui est Voxalis sensitwa. C'est probablement le même que Mentzel cite sous celui de ladschini. (J.) LACHÉSIS , Lachesis. (Erpétol.) Ce nom, qui, dans la mytho- logie des Grecs, étoit celui de l'une des Parques qui tiennent entre leurs mains le fil de nos destinées, a été donné par feu Daudin à un genre de reptiles ophidiens venimeux, qu'il a formé aux dépens des scy taies, et que l'on peut reconnoître aux caractères suivans : Des crochets venimeux; des plaques entières sous le corps et la queue; point de fossettes derrière les narines; queue sans grelots, terminée par quatre rangées d'écaillés pointues; anus simple et transversal. Le genre Lachesis appartient à la famille des hétéroderraes; mais il n'a point été généralement admis. MM. Cuvier et Du- méril, en particulier, le confondent avec celui des scytales, et, de l'aveu même de Daudin, il a les plus grands rapports avec les crotales. Deux espèces seulement ont été par lui placées dans ce genre. Le Lachesis mvs^t : Lachesis mutus , Daudin; Crotalus mutus, Linn. ; Scy taie à chaîne, Latreille ; Coluber Alecto , Sh. D'un gris pâle; une ligne dorsale de taches rhomboïdales noirâtres, unies les unes aux autres par des lignes noirâtres aussi; côtés non ponctués; queue formant un sixième de la longueur totale. .5. 4 5o LAC LInnœus paroît être le seul naturaliste qui, pendant long- temps, ait décrit ce reptile d'après nature. Il assure que ses crochets à venin sont d'une grandeur démesurée, et il l'a rangé parmi les crotales, malgré l'absence des grelots à la queue. Daubcnton et M. de Lacépcdc en ontfait un boa , et M. Latreille l'a regardé comme un scytale véritable. Quoi qu'il en soit, le lachésis muet habite la Guiane et les parties les plus chaudes de l'Amérique méridionale, où il par- vient à la taille de sept ou huit pieds de longueur, et où , quoique assez rare, il est extrêmement redouté. Le Lachésis SOMBRE ; Lac/iesis ater , Daudin. Brun en dessus, cendré pâle en dessous; une rangée de taches noires, arron- dies, rapprochées les unes des autres sur tout le dos et la queue ; deux lignes longitudinales noirâtres de chaque côté de la tête ; flancs parsemés de petites taches et de points noirâtres. Ce serpent, décrit par Daudin, le premier, a été trouvé à Surinam, par Marin Debaise. Il se nourrit d'oiseaux, de gre- nouilles et de petits quadrupèdes. ( H. C.) LACHETA (Bot.), nom languedocien du séneçon ordinaire et des diverses espèces de laitron, suivant Gouan. (J.) LACHIA (IchtliyoL), nom que l'on donne à Rome à l'alose, suivant Rondelet. Voyez Clupée. (H. C.) LACHNÉE, LacliJiœa. { Bot. ) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs incomplètes, de la famille des thy mêlées , de Voctanàrie monogynie de Linnasus , offrant pour caractère essentiel: Un calice grêle, alongé , tubulé , pétaliforme ; le limbe à quatre lobes inégaux ; huit étamines saillantes, atta- chées au tube du calice; les anthères droites; un ovaire su- périeur ; un style latéral; le stigmate en tête. Le fruit consiste en une semence ovale, enveloppée par la base du calice con- vertie en baie. Ce genre est composé d'arbustes d'un aspect élégant, tous originaires du cap de Bonne-Espérance ; leurs feuilles sont simples, éparses ou imbriquées; leurs fleurs ramassées en tête terminale. On en cultive quelques espèces dans les jardins de botanique , telles que le lachnoca conglomcrata et le lachncca eiioccpliala. Elles exigent de la terre de bruyère et la serre tempérée: on les multiplie de boutures faites au printemps, sur couche et sous châssis. LAC 5i Lachnée a feuili-ES de buis : Lachncca huxifolia, Linn. fils, Supp.^ 224 ; Lamk., IIL gen., tab. 292 , fig. 1. Arbrisseau à lige glabre, rougeâtre , très-bien distingué des suivans par ses feuilles ovales , très-entières, glabres h leurs deux faces, ses- siles, imbriquées, de couleur glauque , à peine longues d'un pouce. Les fleurs sont blanchâtres, un peu velues, réunies en une tête sessile, terminale; le calice velu; le tube long de quatre lignes; les divisions du limbe, aiguës, inégales, plus courtes que le tube. Lachnée a tête laineuse: Lachnaca eriocephala, Linn. ; Lamk.., 7//. o-en.., tab. 292, fig. 2 ; Andr. , Bot. Repos., tab. lo/i ; Botan. Magaz., tab. ijgô ; Gasrtn.fils, CarpoL, tab. 21 5. Ses tiges sont brunes, ligneuses, hautes d'environ un pied; les rameaux eflilés; les feuilles petites, nombreuses, trigones, linéaires, sur quatre rangs, longues de trois lignes; les fleurs blan- châtres, ramassées en une tête terminale, trés-tomenteuse ; sous chaque tête de fleurs un involucre composé de quatre ou cinq bractées élargies, membraneuses, ovales, concaves, ob- tuses, très-velues à leurs bords; les calices laineux ; les divi- sions du limbe presque aussi longues que le tube, inégales, lancéolées. Lachnée PHYLicoÏDE : Lachnœa phjdicoides , Lamk., Dict. et III. gen,, tab. 292 , fig. 0 ; Lachncva conglomerata? Linn. Arbuste très-rameux, dont les rameaux sont droits, grêles, un peu pubescens à leur sommet; les feuilles linéaires, glabres, lâ- chement imbriquées; les fleurs blanches, réunies en pe- tites têtes cotonneuses terminales, delà grosseur d'un pois, for- mant par leur réunion un corymbe presque ombelliforme. (POIR.) LACHNOSPERME , Lachnospermum. {Bot.) [ Cinarocépliales , 3 liss. -r^Sf ngénésie poljgamie égale , Lin.] Ce genre de piaules, établi en i8o3, par WiUdenow, dans son Species plaataruni , appartient à l'ordre dessynanthcrées, et probablement à noti'e tribu naturelle des carlinécs. Voici ses caractères, que nous n'avons point observés, mais que nous empruntons à l'auteur du genre. Calathide incouronnéc , équaliflore , pluriflore , rcgulari- flore, androgynillore: Péricline cylindracé, formé de squames imbriquées, appliquées, ovales, tomenteuses, surmontées d'un 52 LAC appendice étalé, siibulé , nu. Clinanthe garni de fimb'rilles piliformes-, très-longues. Fruits velus , dépourvus d'aigrette. On ne connoît, jusqu'à présent, qu'une seule espèce de ce genre. Lachnosperme a feuilles de bruyère : Lachnospermum ericifo- lium, Wiild.; Stœhelinafasciculata, Thunb. ; Serratula fascicu- lata, Poir. C'est un arbuste à rameaux divergens, roides , to- menteux; ses feuilles sont longues d'une demi-ligne, fascicu- lées , cylindriques , tomenteuses; les calathides, grandes comme celles du slœhelinafruLicosa, sont solitaires, ou quelquefois géminées, au sommet des petits rameaux, et courtement pé- donculées. Cette plante a été trouvée au cap de Bonne-Espérance, par Thunbcrg qui l'attribua au genre Stœhelina, dans son Prodro- mus planLaritm capensium. Willdenow en a fait son genre Lach- nospermum, qu'il a placé, dans le texte de son ouvrage, entre le stœhelina et Vhajnea; et, dans la Table méthodique , entre le stohcea et le barnadesia. M. Poiret rapporte la même plante au genre Serratula. M. Persoon considère le lachnospermum comme un sous-genre faisant partie du genre Stœhelina. M. De- candolle, en adoptant le genre Lachnospermum , déclare, dans sonsecond Mémoire sur lescomposées, que laplace de cegenre est encox-e indécise pour lui. M. de Jussieu , dans une liste ma- nuscrite qu'il a bien voulu nous communiquer , en i 8 1 6 , classe le lachnospermum entre le xeranthemum et le tessaria, dans l'ordre des cinarocéphales, et dans la section caractérisée par le péri- cline non épineux. Quoique nous n'ayons point vu le lachnospermum , nous sommes intimement convaincu qu'il appartient, soit à la tribu des carlinées , soit à celle des inulées. Ces deux tribus ont beaucoup d'affinité, mais elles diffèrent essentiellement par la structure du style, que Willdenow a malheureusement négligé de décrire. Cependant, comme ce botaniste attribue au Lachnospermum un clinanthe garni de très-longues (im- brilles , s'il n'a pas pris pour des fimbrilles les poils dont il pa- roît que les fruits sont hérissés, il est infiniment probable que ce genre est une carlinée voisine de notre genre Dicoma. Dans le cas contraire, ce seroit une inulée gnaphaliée, qu'il fau- drdit placer entre les deux genres Sjncarpha et Fauslula, LAC 53 (Voyez nos articles Dicome, tom. XIII, pag. 194-, Faustule , tom. XVI , pag. 261; et Inulées , lom. XXIII. Le genre Carlowizia faisant partie de la même tribu que celle à laquelle nous croyons pouvoir rapporter le ladmosper- muni, nous profitons de cette occasion pour donner une des- cription qui complétera et rectifiera notre article Carlowizia , trop superficiellement traité dans ce Dictionnaire (tom. VII, pag. m). Carlowizia corymbosa , H. Cass. (Bull, des Se., 1820, pag. laS.) Tige ligneuse, rameuse, épaisse, cylindrique , tomenteuse, gri- sâtre. Dernières branches simples, longues d'un pied, épaisses , cylindriques, couvertes d'un coton jaunâtre, et garnies d'un bout à l'autre de feuilles extrêmement rapprochées. Feuilles alternes-spiralées , sessiles, demi-amplexicaules , longues de quatre à cinq pouces, larges de neuf lignes, étroites-lancéo- lées, épaisses, coriaces; la face supérieure glabre et luisante; la face inférieure tomenteuse et jaune, munie d'une grosse ner- vure médiaire; la partie basilaire garnie, sur ses bords, de longues épines rapprochées; les côtés bordés de quelques dents très-petites, terminées chacune par une petite épine; le som- met terminé par une épine. Calathides nombreuses, disposée» en corymbe , au sommet de chaque branche, et portées sur des pédoncules (ou rameaux pédonculiformes) garnis de quel- ques petites feuilles ovales, entières. Chaque calathide, large d'un pouce , et composée de fleurs à corolle jaunâtre , est envi- ronnée d'un involucre inséré autour de la base du péricline, auquelilestparfaitement égalen hauteur, et composé detrac- iées foliiformes, disposées sur un ou deux rangs circulaires, ovales, entières, terminées par une épine. Calathide orbicu- laire, incouronnée, équaliflore, multiflore, régulariflore, an- drogyniflore. Péricline un peu supérieur aux fleurs, subcam- paniforme, composé de squames irrégulièrement bi-trisériées, à peu près égales, appliquées; les extérieures ovales-lancéo- lées, coriaces, surmontées d'un appendice spiniforme, étalé; les intérieures oblongues, surmontées d'un appendice radiant, scarieux, brun, linéaire-subulé, denticulé. Clinanthe large, planiuscule, garni de fimbrilles supérieures aux fleurs, très- inégales et dissemblables; les unes filiformes, les autres lami- nées etsubulées, la plupart laminées inférieurement et fili- 54 LAC formes supérieurement: presque toutes entre-grelTécsinfërieu- rement en lames coriaces qui forment, par leur réunion ou leur rapprochement, des étuis engainant les fleurs. Ovaires courts, hérissés de longs poils couchés;, aigrette composée de squamellules unisériées, filiformes, hérissées de longues barbes capillaires, et entre-grelfées inférieurement en faisceaux com- posés chacun de trois squamellules. Nous avons observé et dé- crit cette belle plante dans l'herbier de M. Desfontaines, sur un échantillon recueilli aux Canaries, et donné par Brousson- net. Il est indubitable qu'elle constitue une espèce très-dis- tincte du carlowizia salicifolia, dont elle diffère principa- lement par la disposition des calathides en corymbe , par la brièveté de leur involucre, par le rapprochement des feuilles sur les branches, e{ parles dentelures de ces feuilles. (H. Cass.) LACHNOSTOME, Lachnostoma. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, delà famille des apocjnées, de la. pentandrie digjnie de Linnaîus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions profondes -, une corolle presque en soucoupe à tube court, barbu à son orifice; le limbe à cinq divisions ; une couronne à cinq folioles bilobées; cinq filamens rapprochés en un tube pentagone; les anthères terminées par une membrane ; paquets de pollen pen- dans, comprimés, attachés latéralement par leur sommet ré- tréci. Deux ovaires; les styles alongés ; le stigmate pelté. Deux follicules. Ce genre se rapproche des cfnanchum ; il s'en distingue par les filamens des étamincs soudés sur le tube de la corolle , dont l'orifice est barbu. Ce dernier caractère lui a fait donner le nom de Lachnostomum, composé de deux mots grecs, Xct^v» , lanugo ( laine), et ffrofxct, orlficiitm (bouche). Il n'est encore composé que d'une seule espèce, à tige grimpante, à feuilles opposées. Les fleurs sont géminées, rapprochées presque en ombelle , formant une grappe latérale , axillaire. Lachnosxome tigré ; Lachnostoniuni tigriaum , Kunth , in Humb. et Bonpl., Noi'. Gen., vol. 3, pag. 199, tab, '232. Ses tiges grimpantes se divisent en rameaux presque anguleux, couverts de poils touffus, couleur de rouille, garnis de feuilles pétiolées, opposées, oblongues, elliptiques, acuminées , longues LAC '56 de quatre à cinq pouces, larges de deux, pileuses à leurs deux faces, hérissées en dessous d'un duvet ferrugineux. Les Jleurs sont disposées en grappes ombelliformes, longuement pcdonculées-, le pédoncule commun pileux, long de deux pouces; les pédicelles géminés; le calice hérissé, à cinq divi- sions planes, lancéolées, un peu aiguës, de la longueur du tube de la corolle. Celle-ci est velue en dehors; les divisions du limbe ovales-oblongues, aiguës, parsemées à l'intérieur de taches en réseau; la couronne insérée à l'orifice de la co- rolle, soudée par sa base au tube des filamens, à cinq fo- lioles charnues, divisées au sommet en deux lobes en crois- sant. Cette plante a été découverte par MM. Humboldt et Conpland proche Santa fe de Bogota , dans l'Amérique méridio- nale. (POIR.) LACHNUM. {Bot.) Retz , dans sa seconde édition de la Flore de Scandinavie, forme un genre particulier du peztzavirg^mea, Pers., espèce de champignon qui diffère de ses congénères par son port semblable à celui d'un petit agaric. Il nomme ce genre Lachnum, parce que l'espèce est toute velue. Persoon n'a pas jugé devoir le conserver, mais Pries le rétablit avec le même nom qui, dans ses Observations, est écrit lachman, sans doute par erreur typographique. M. Persoon persiste de nouveau à sup- primer ce genre : cependant il le reconnoît dans sa Mycolo- gie européenne, comme formant une subdivision du genre Peziza. Voyez PezizA. (Lem.) LACHOUSCLO (Zîof.) , nom donné par les Provençaux, sui- vant Garidel, à tous les tithymales, à cause du suc laiteux qu'ils rendent. (J.) LACHTAK. [Mamm.) Espèce de phoque des mers du Kamt- schatka plutôt indiquée que décrite par Krascheninnikow, et rapportée par Erxleben au phoca larhata. (F. C.) LACHUGA (Bot.), nom languedocien de la laitue ordinaire , cité parGouan. En Provence, elle est nommée lachuguo, sui- vant Garidel. (J.) LACHUGUEïA (Bot.), nom languedocien delà mâche, vnlerianelUi , selon Gouan. (J.) LACIS. (Bot.) Schrcber et Willdenow ont publié, sous ce nom, le mourera d'Aublet, qui est le 5/en,ge//a de Necker , et que M. Lamarck croit devoir être voisin du bocconia dans les 56 LAC papavéracées. Il a peut-être plus d'aflînité avec la famille des podostémées. (J.) LAClMM{Vot.) d'Hermolalls. Espèce de champignon du genre Bolet, très -rameuse et bonne à manger. C'est le Gal- tiNACCiA (voyez ce mot) de Porta. (Lem.) LACISTÈME, Lacistema. {Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs amentacées, delà famille des urticées, delà monandrie trigynie de Linnaeus, offrant pour caractère essen- tiel : Des fleurs en chatons composés d'écaillés imbriquées ; trois écailles inégales pour calice; une corolle monopétale, à quatre divisions; un appendice fendu latéralement, entourant l'ovaire ; un filament bifide; un ovaire supérieur, globuleux^ point de style; trois stigmates fort petits, divergens. Le fruit est une petite capsule charnue, à une seule loge, s'ouvrant latéralement; environ deux semences pendantes, pédiccllées. Ce genre a été établi pour un arbrisseau découvert par Swartz dans l'Amérique méridionale. Les fleurs sont axillaires , réunies en chatons fascicules. Il ne renferme jusqu'à présent qu'une seule espèce. Lacisïème a feuilles de myrica,: Lacistema mjricoiies , Swartz , Prodr. , 12, et Flor. Ind. Occid., 2, pag. 1093; Vahl, Enum. Plant. , 1 , pag. a 8 ; Piper aggregatum, Berg. , in. Act. Belv. , 7, pag. i3i , tab. 10 ; Nematospermum lŒi>igatum, Rich. , Act.Soc, Linn. Paris., 1 , pag. io5. Arbrisseau dont la tige se divise en rameaux glabres , un peu comprimés vers leur sommet , garnis de feuilles alternes, pétiolées, glabres, ovales -lancéolées, longues de deux à quatre pouces, obscurément dentées vers leur sommet. Les fleurs sont réunies, dans les aisselles des feuilles, en petits chatons sessiles, cylindriques, au nombre de quatre à huit, à peine de la longueur des pétioles. Leur calice est composé de trois écailles, dont deux latérales très- petites ; la corolle est fort petite , attachée à la base de la plus grande écaille; un appendice coloré, membraneux, fendu latéi'alement ; un filament bifide, ascendant, opposé à la grande écaille. Le fruit est une petite capsule rougeâtre, obtuse au sommet , turbinée à sa base , obscurément trigone, à une seule loge, renfermant ordinairement deux semences ovales, environnées d'un peu de substance pulpeuse, traver- sées par un sillon, pendantes, et attachées au réceptacle par LAC 57 un filet. Cette plante croît à la Jamaïque, à Cayenne et à Surinam. ( Poir.) LACMUS (Bot.) , un des noms cités dans VApparatus medica- minuni de Murray , pour le tournesol, croton tinctorimn, (J.) LACQUE. {Chim.) Voyez Laque. (Ch.) LACQUE {Bot.) , nom vulgaire de l'espèce commune de phj'tolacca. Quelques personnes nommentaussi lacque en herbe la morelle douceamère, solanuni dulcamara. (J.) LACRYMA JOBI, CHRISTI. (Bot.) Voyez Larme de Job. (J.) LACRYMA JOPPI. (Bot.) Anguillara nomme ainsi le sta- phylin ou né-coupé, stapliylea pinnata, qui, selon Matthiole , est le coulcoul et le hehulben des Turcs. (J.) LACRYMARIA. {Bot.) Heister donne ce nom au genre Coix, Linn. Voyez Lacmille. (Lem.) LAC SANCT^ MARI^ {Bot.) , ancien nom du carduus marianus, Lin. (H. Cass.) LACTARIA et LACTIFLUUS. (Bof .)Noms donnés par M. Per- soon à la division de son genre Agaricus (voyez Fonge) , qui renferme les espèces gorgées d'un suc semblable à du lait : il les désigne en françois par lactaires ou agarics lactésiens , et y rap- porte lesp&jVre5 laiteux de Paulet. (Voyez Laiteux.) Son lactaire doré est ïagaricus lactijluus aureus , Hoffm. , et la rougeole à lait doux de Paulet. Il est sans doute aussi le même que le lattajuolo doux de Micheli. Voyez Lattajuolo. (Lem.) LACTARIA. {Bot.) Guilandinus, cité parC. Bauhin, croyoit que cette plante de Pline étoit l'espèce d'épervière, nommée maintenant hieracium sahaudum. On trouve dans Daléchamps, sous le même nom, des tithymales, plantes laiteuses. (J.) LACTARIA SALUBRIS. {Bot.) C'est le cerbera salutaris de Loureiro dans Rumphius, ^mJ. , 3, tom. 84. (Lem.) LACTARIOLA. {Bot.) Césalpin décrit, sous ce nom , le pi- cris hieracoides , de la famille des chicoracées. (J.) LACTATES. (C/ijm.) Combinaisons salines de l'acide lactique avec les bases salifiables. Voyez Lactique [Acide.] (Ch.) LACTÉ {Erpéiol.) , nom spécifique d'un élaps que nous avons décrit, tom. XIV, pag. 28B de ce Dictionnaire. (H. C.) LACTERON. {Bot.) Voyez Ckespinulus. (J.) LAC TIGRIDIS. {Dot.) Voyez Lait de Tigre. (Lem.) 58 LAC LACTIQUE [Acide]. (Càim.) Schècle a obtenu cet acide du petit lait, en le traitant de la manière suivante. II abandonna du lait à lui-même, pendant l'été. Au bout do quatorze jours, le lait s'étoit aigri et épaissi. Il le fillra; il eut ainsi un petit lait aigri, qui contenoit avec l'acide lactique libre, du lactate de potasse, de ïacide acétique, dn fro- mage , du sucre de lait , d u chlorure de potassium , du phosphate de chaux. Ayant fait réduire le petit lait au huitième de son vo- lume, le fromage fut coagulé, l'acide acétique fut volatilisé 5 il sépara le précipité par la filtration. En neutralisant la li- queur filtrée par l'eau de chaux, il précipita le phosphate de chaux; il filtra la liqueur, l'étendit de trois fois son volume d'eau , précipita la chaux par l'acide oxalique , filtra la liqueur, la réduisit par l'évaporation à la consistance du miel, puis il y appliqua l'alcool rectifié. Le sucre de lait et le chlorure de potassium furent séparés, tandis que l'acide lactique fut dis- sous. En distillant ensuite le liquide alcoolique, il obtint un acide doué des propriétés suivantes. Il ne cristallise pas, quand il est le plus concentré possible : il est épais et visqueux. Dans cet état , la chaleur le liquéfie ; il donne à la distillation, de l'eau, un acide foible que Schèele compare au produit acide du tartre, de l'huile, du gaz acide carbonique, un gaz inflammable et uu peu de charbon. Il forme avec la potasse et la soude des selsincristallisablcs , déliquescens et solubles dans l'alcool. Le lactate d'ammoniaque est déliquescent, et l'action de la chaleur en sépare la plus grande partie de la base, avant que l'acide soit altéré. Les lactates de baryte, de chaux et d'alumine sont déli- quescens. Le lactate de magnésie est déliquescent; cependant, sa solu- tion donne de petits cristaux. L'acide lactique dissout le fer et le zinc. II y a dégagement de gaz hydrogène. Le lactate de fer est brun et ne cristallise pas; le lactate de zinc, au contraire, cristallise. Digéré sur le cuivre, il se colore en bleu, puis en vert, et enfin en brun; le lactate de cuivre ne ci'istallise pas. Digéré sur le plomb, pendant quelques jours, il en dissout isnc ])ortion. Ce lactate ne cristallise pas. LAC Sç) Digéré sur l'étain , il n'en dissout qu'une trace qu'on peut y démontrer par le chlorure d'or. L'acide lactique n'attaque pas le bismuth , le cobalt , l'anti- moine , l'argent, le mercure et l'or. Il seroit à désirer qu'on préparât l'acide lactique avec le lactatedezinc cristallisé plusieurs fois, et qu'on en étudiât les propriétés comparativement avec l'acide obtenu par le pro- cédé de Schèele. Noussommes certain que ce dernier contient avec l'acide une matière organique colorée. M. Berzélius dit que l'acide lactique existe dans tous les liquides animaux. En effet , nous avons eu plusieurs occasions d'observer, dans l'aua- l^'se de plusieurs de ces liquides, un acide incristallisable doué de la plupart des propriétés de l'acide lactique de Schèele ; mais nous n'osons pas affirmer que l'existence de cet acide soit suf- fisamment établie comme espèce particulière. (Cii.) LACTUCA. {Bot.) Ce nom, chez les anciens, étoit donné, non seulement aux vraies laitues, mais encore à d'autres plantes des genres voisins, telles que le prenantlies , le hieracium , le laitron , et de plus à d'autres pareillement laiteuses et bonnes à manger, comme le phjteuma. Il a encore été donné à la mà-^ che , valerianella , à des ulvcs dites laitues de mer par les ha- bitans des côtes maritimes qui les mangent en salade, à des potamogeton dits vulgairement laitues de grenouilles. Le hie- racium dubium est nommé lactucella par Camerarius. (J.) LACTUCA. (Bot.) Voyez Laitue. (H. Cass.) LACTUCÉES, Lactuceœ. (Bot.) C'est la première des vingt tribus naturelles dont se compose l'ordre des synanthérées, suivant notre méthode de classification. Nous avons déjà pré- senté (tom. XX, pag. 355 ) la description complète des carac- tères de cette tribu. Mais nous n'avions point encore exposé méthodiquement la série de tous les genres qui lui appar- tiennent. C'est l'objet du présent article. §. I. Tahleau méthodique des genres. L'^ Tribu. Les Lactucées (Lactuceœ). Cicoracea. Cœsalp. (i583) — Lactescentes nonpapposœ et pap' posœ. Moris. (1G80) — Herbœ Jlore composito plani/olio , nalurà pkrumque pleno , lactescentes. Kay. (1682) — Cichoracecc laclcs- ^° LAC cenles. Magn. (1689) — Compositi irregulares. Riv* (1C90) — Herbœ et suff'ruticesjlore semijlosculoso. Tourn. (1C94) — Gum- nomonospermœ Jlore composito, planipelalœ. Boerh. (1710) — 'Lingulatijloris classis.Vonieà.{\'j 20) — Cic\ioraceœ.Va.\\\.{-i'] 2\) — Sjyngenesiœ polj-gamiœ œqualis sectio prima. Lin. {ijoS) — Compositœ lingulalœ, Ludw. (1747) — Compositi semiflosculosi. Lin. (1761) — Cichoraceœ. Bern. Juss. ( 1769 ined. ) — Semi- Jlosculosœ. Berkh.(i76o) — Laclucœ, Adans. (1763) — Cichora- ceœ. A. L. Juss. (1789) — Compositijlorœ ligulatœ. Gsertn. (1791) — Glossariphjtum, Neck. (1791) — Flores compositi corollulis omnibus ligulatis. Mœnch. (1794) — Lactucece. H. Cass. (1812) — Ciclwraceœ. Kunth. (1Q20). (Voyez les caractères de la tribu des Lactucées, tom. XX, pag. 355.) Première Section. Lactucées-Prototypes {LactuceŒ'Archetjpœ) . Caractères ordinaires. Fruit aplati ou tétragonc ; aigrette blanche, de squamellules filiformes très-foibles, à barbellules rares et peu saillantes. Corolle garnie, sur sa partie moyenne, de poils longs et fins. I. Prototypes anomales. Clinaiithe squamellifèrc. 1. ^ScoLYMUS. =:Sco/^'mi sp. Tourn. (1C94) — Vaill. — Lin. — Scoljmus angiospermos. Gaertn. — Sccljmus. H. Cass. Bull, mars iSiS.p. 55. 2. ^'^ MvscoLus. = Scolymi sp. Tourn. — Vaill. — Lin. — Scolymus gj'mnospermos. Gaertn. — Mj'scolus. H. Cass. Bull, mars j8i8. p. 53. IL Prototypes anomales. Aigrette barbée. 3. * Urospermum. "=. Hieracii et Sonclii sp, Tourn. — Trago- jjogoreoides. Vaill. (1721) — Tragopogonis sp. Lin. — Adans. — Gaertn. — Mœnch. — Urospermum. Scop. (l'JJj) — Juss. — Neck. — Desf. — Decand. — Urospermi sp. Vent. — Arnopo- goM. WiHd. (i8o5) — Pers. III. Prototypes vraies. Aigrette barbcllulée. 4. ''■ PicRiDiUM. = Sonc/M* sp, Tourn. — Lin. (1737) — Lam. LAC 61 — AIU. — Gsertn. — Willd. — Crépis. Vaill. (1721. benè.). (non Lin.) — Scorzonerœ sp. Lin. (i74<^) — Hieracii sp. Adans. — Reichardia. Roth (1782 aut 1787) — Mœnch. (1794) — Scorzo- nerœ ? sp. Juss. (1789) — Picridium, Desf. (1799) — Decand. (i8o5) — Fers. (1807). 5. ''■ LauNjEa. = Launœa. H. Cass. Dict. 6. "^ SoNCHDS. = Sonchi sp. Tourn. — Gœrln. — Willd Sonchus. VaiU. (1721. benè.) — Lin. — Hieracii sp. Adans. 7. '*' Lactuca. = Lactuca, Tourn. (1694) — VaiU. (1721. benè.) — Lin. — Juss. — Gaertn. — H. Cass. Dict. 8.'^'CiiONDKii:,LA. = C/ioradrj7/«îsp.Tourn. — Chondrilla.Vaill. (1721) — Lin. — Adans. — Gasrtn. — Mœnch. — H. Cass. Dict. V. 9. p. 64. — Chondrilla et ? PVillemetia. Neck. 9. '*" Prknanthes. =: Chondrillœ sp. Tourn. — Prenanthes. VailL (1721) — Lin. — Adans. — Gsertn. — Mœnch. Seconde Seotion. Lactucées-Chépidées {Lactuceœ-Crepideœ) . Caractères ordinaires. Fruit alongé, plus ou moins aminci vers le haut; aigrette blanche (quelquefois nulle), de squa- mellules filiformes, grêles, peu barbellulées, quelquefois bar- bées. Péricline de squames unisériées; entouré à la base de squamules surnuméraires. L Aigrette nulle. io.*LAMPSANA.=:Lampsana.ef Derah"5 leonissp. Tourn. (1*394) — Lampsanaet Taraxaconastri sp. VaiU. (1721) — Leontodontoi- des. Micheli (1729) — Lapsanœ et Hjoseridis sp. Lin. — Lap- sanœ sp. Adans. — Lampsana et Hjoseridis sp. Juss. — Lapsana. Gaii'tn. (1791) — Lampsana et Aposeris. Neck. — Lampsana. Mœnch. n. ''■ RHAGADiOLUs.=:R/iagad/oZus. Tourn. (1694) — Vaill. — Juss. — Gœrtn. — Neck. — Mœnch. — Willd. — Decand. — Fers. — (non Rhagadiolus. Alli. ) — Lapsanœ sp. Lin. — Ad;ins. 12. "" KoELPiNiA. = Koelpinia. Pallas (1776) — H. Cass. Dict. V. 24. p. 482.— Lapsanœ sp. Lin. fil. — Rhagadiolisp. Schreh. — Willd. 63 LAC IL Aigrette barbelluléc. i3.*ZAcrNTnA. rrZrtcmfJifl. Tourn. (1C9/1) — Vnill. — Adans. — Gaerln. — Schreb. — Mœnch. — Willd. — Dccand Pars. — Desf. — Lapsanœ sp. Lin. ( lySy ) — Lam. — Rhagadioli sp. AUi. (1785) — Hedypnoidis sp.Juss. (1789). 14. ''■ Nemauchenes. = Hieracioidis sp. VailL — Crepidis sp. Lin. — Nemauchenes. H. Cass. Cuil. mai 1818. p. 77. i5. ''■ Gatyona. = Crepidis sp. Lin. — Decand. — Pieridis sp. Desf. — Gatyona. H. Cass. Bull. nov. 1818. p. 168. Dict. V. 18. p. 184. 16. '•" HosTiA. zz^Hieracii sp. Tourn. — Hieracioidis sp. Vaill. — Crepidis sp. Lin. — Juss. — Gaertn. — Crenami sp. Adans. — Closirospermi sp. Neck. — Hostia. Mœnch. (1802) — H. Cass. Dict. V. 21. p. 442. — Barhhausiœ sp. Decand. — TVihelia. 17. **■ Barkhausia. = Hieracii sp. Tourn. — Hieracioidis sp. Vaill. (1721) — Crepidis sp. Lin. (1707) — Juss. — Gaertn. — Crenami sp. Adans. — C/osfrospermum. Neck. (1791) — Barkhau- sia. Mœnch. (1794) — Decand. 18. '^' Catonia. z= Hieracii sp. Tourn. — Lin. — Catonia. Mœnch. (17 94) — H.Cass.Dict. v.7.p. 274 — Lepicaune. Lapeyr. (i8i 3) — H. Cass. Dict. 19. ''■ Crépis. = Hieracii sp. Tourn. — Hieracioidis sp. Vaill. (1721) — Crepidis et Leontodontis sp. Lin. (1757) — Juss. — Gaertn. — ? Tolpidis sp. Adans,— Crépis. Mœnch. (1794) — Decand. — H. Cass. Dict. v. 1 1. p. 396. 20. ^' Intybellia. == Lagoseridis sp. Marsch. ( 1 8 } 9) — Intjhel- lia. H. Cass. Bull. 1821. p. 124. Dict. v. 25. p. 2 i.''' Pterotiieca.^:? Hieracii sp. Lin. — Crepidis sp. Gouan. — Lam. (1778) — Alli. — Willd. — Fers. — Andrjalœ sp. Lam. (iy05) — Vill. — Decand. — PteroLheca. H. Cass. Bull. déc. 1 816. p.20o. Bull. 1821. p. 126 — Lagoseridis sp. Marsch. (18 19). 2 2.'^IxERis. =::Ixeri5. H. Cass. Bull. 1821. p. 170. Dict. v. 24. P- 49- _ 23. '•■ Taraxacum.= Denlis-leonis sp. Tourn. — Vaill. — Leon- todontis sp. Lin. — ? Neck. — Taraxacum. Hall. ( 1742 et 1768 ) — Juss. — Mœnch. — Desf. — Decand. — Leontodon. Adans. (1765) — Huds. — Gaertn. — Schreb. — Smith — "Willd. — Pers. — Hcd) priais. Scop. (1772). (non Tourn. nec Smith). LAC C3 m. Aigrette barbée. 24. ''■' Helminthia. =Hierncii sp. Tourn. — Hclminlholhecct sp. Vaill. (1721) — Hieraciastrum. Heisler — Picr'ulis sp. Lin, Crenami sp. Adans. — Helmintia. 3 uss. (170g) — Gœrtn. — Mœnch. — Helminthia. Dccaiid. — Pers. — H. Cass. Dict. v. 20. p. 495. 26. * PiCRis. =^ Hieracii sp. Tourn. — Helminthothccœ sp. Vaill. (172 1) — Picridis sp. Lin. — Crenami sp. Adans. — Pj- cris. Juss. (1789) — Gsertn. — Neck. — Mœnch. 26. t M.Emcusi.\.=: Crepidis sp. Lin. — Hedfpnoidis sp. Juss. — Medicusia. Mœnch. (1794). Troisième Section. Lactuckfs-Hiéraciées (Lactuceœ-Hieracieœ) . Caractères ordinaires. Fruit court, aminci k la base, tronciué au sommet-, aigrette (quelquefois nulle ou stéphanoïilc) de squameltules filiformes, fortes, roides, très-barbellulées, quel- quefois accompagnées de squamellules paléiforraes. 27. '''■' HiERACiuM. z=z Hieracii et Dentis- leonis sp. Tourn. — Hieracium et Pilosella. Vaill. — Hieracium. Lin. (1757) — H. Cass. Dict. v. i5. p. 3j. — H/eraciisp. Adans. — Hieracium, Aracium et? Miegia. Neck. — Hieracium etHieracioides. Mœnch. 28. ^' ScHMiDTiA. 1:= Schmidtia. Mœnch (1802) — Hieracium fruticosum. WiHd. 29. ^Drepania. nrHferaciisp. Lin. (1707) — Swertia. Ludw. (1737) — AUi. (1786) — Crepidis sp. Lin. (1748) — Tolpis aut? Tolpidissp. Adans. (1763. malé.) — Drepania. Juss. (1789. benè.) — Desf. — Decand. — H. Cass. Dict. v. i3. p. 5o6. — Tolpis. Gœrtn. (1791. benè.) — Pers. — Chatelania. Neck. (1791. benè.). 00. ''■' Krigia. = Hjoseridis sp. Gron. — Lin. — Gaertn. — Mich. — Pers. — KnVfa. Schreb. (1791) — WiUd. (i8o;i) ~ H. Cass. Dict. v. 24. p. 5o8. 3 1 .'•" Arnoseris. rz H^oseridjs sp. Lin. — Lampsanœ sp. Haii. — Alli. — Lam. — Decand. — Arnoscris. Gœrtn. (1791). 32.^' KisviDELLA. =: Hispidella. Barnad. ined. — Lam. {i-jl'"-)) — H. Cass. Dict. v. 21. p. 247. — Soldevilla. Lag. (1806 et \?'i') — Pers. (1 807) — Arctotidis sp. Juss. ined. 53. t? Moscharia. ■=: Moscharia. Ruiz et Pav. (179/,). C4 LAC 34. '>'• RoTHiA. = Voightia. Roth (1790) — Rothia. Schreb. (1791) _ Gœrtn. (1791) — Roth (1797) — Willd. (1800) — (non Rothia. Lam. 1792) — Andiyalœ sp. Pcrs. (1807). 35. * Andryala. = Hieracii sp. Tourn. — Eriophorus. Vaill. (1721) — -Andryala. Lin. (1737) — Gœrtn. — Forneum. Adans. (1763). Quatrième Section. LACTUCÉES-ScORZONÉR:éES (Lactuceœ-Scorzonereœ). Caractères ordinaires. Fruit cylindracé; aigrette composée de squamellules à partie inférieure laminée, à partie moyenne épaisse et ordinairement barbée, à partie supérieure grêle et barbellulée. Corolle souvent pourvue, entre le tube et le limbe, d'une rangée transversale de poils longs, épais, co- niques, charnus , disposés en demi-cercle sur le côté inté- rieur. I. Scorzonérées vraies. Aigrette barbée. Clinanthe squamel- lifère. 36. t RoBÈRTiA. = Novum genus. Rich. ined. — Seriolœ sp. Lois. (1807) — Rohertia. Decand. (181 5). (non Mérat). 37. ''' Seriola. = Hieracii sp. Tourn. — Achjrophorus. Vaill. (1721). ( non Gœrtn.) — Hjpochœridis sp. Lin. (1707). — Se- riola. Lin. (1 7 64) — ■ Gaertn. — Achjrophori sp. Adans. — Scop. 38. '^^ FoRCELLiTES. = HieracH sp. Tourn. — Hjpochœridis sp. Vaill. (1721) — Lin. — Achjrophori sp. Adans. — Scop. — Achjrophorus. Gaertn. (1791). (non Achjrophorus. VaiU.) — Hjpochœris. Mœnch. (non Gssrtn.) ^- Porcellites. H. Cass. Dict. 39. *'' HypochjEris. r= Hieracii sp. Tourn. — Hjpochœridis sp. Vaill. (1721) — Lin. — Achyrophori sp. Adans. — Scop. — Hypocharis. Gœrtn. (1791). — H. Cass. Dict. v. 22. p. 366. 40. '•' Geropogon. = Tragopogonis sp. Tourn. — Ray — Vaill. — Lin. (1748) — Adans. — Geropogon. Lin. (1752) — Gaertn. — H. Cass. Dict. v. 18. p. 498. II. Scorzonérées vraies. Aigrette barbée. Clinanthe nu. 4i.''"Tragopogon. = Trflgopogon. Tourn. (1694) — Vaill. — Neck. — Tragopogonis sp. Lin. — Adans. — Juss, — Gœrtn. — Mœnch. — Tragopogonis et Urospermi sp. Vent. Lac 65 42. ^ ThAincia.=: Dentis-leonis sp. Tourn. — Taraxaconoidis sp. Vaill. — Leontodontis sp. Lin. — Juss. — Hedypnoidis sp. Huds. — Siuilh — Rhagadiolisp. Allié — Hjoscridis ? sp. Gasrln. (i7qi) — Apargiœ sp. Mœnch. — Colobium. Roth, (1796) — Thrincia. Ro(h(i7y7)— Willd. — Decand. — Pers. 45.'"'LEONTODOK. = Den.fis-Zeonis5p.Tourn. — Taraxaconoidcs^ Vaill. (1721) — Leontodontis sp. Lin. — Hedjpnois. Huds. (1762) — Smith — Virea. Adans. (1765) — Gserfn. — VireaetApargia. Scop. (î 777) — Leonfodori. Juss. (1789) — Jpargm.Schreb. (1 79 1) — Holîm. — Antodon et? Plancia. Neck. (1791) — Apargia et Scorzoneroides. Mctnch (1794). 44. '•■PoDOSPERMUM :=5co;'zon-erûe sp. Tourn. — Lin. — Adans. - — Juss. — Mœnch — Scorzoner oides. Y dïM. (172 1). (non Mœnch) — Scorzonerœ? sp.Gœrin. (1791) — Podospermwm. Decand. (ioo5), (non Podosperma. LabiU. 1806). 45. '*" ScoKzoî^kR A. ^=Scorzonerce sp. Tourn. — Lin. — Adans. — Juss. — Gaerln. — Mœnch — Scorzonera. Y aiU.^ij 21) — De- cand. (i8o5). 46. *'■ Lasiospora. r=Scor5oneraî sp. Willd» — Marsch. — La- siospermum. Fischer (1812. non sufïicienter.). {non Lasiosper- mum. Lag. i8o5 et 1816. sufïicienter.) — ■ Lasiospora. H. Cass* Dict. IIL Scorzonérëes vraies. Aigrette barbellulée. Clinanthenu. 47. **■ Gelasia. =? Scorzoncra villosa. Scop. — ? Tragopogon calyculatus. Jacq. — ? Geropogon calyculalunii Lin. — Gelasia. H. Cass. Bull, mars 1818. p. 33. Dict. V. 18. p. 286. 48. t? Agoseris. r= Troximi «p. Gaertn. — Pursh — Agoseris. Rafin. Journ* de Phys» (1819). 49. t? Troximon. 1= Tragopogonis sp. Lin. — Troximi sp. Gaertn. (1791) —Pers. — ^dopog-ore. Neck. (i 791). 50. '•■ Hyoseris. = Dentis-leonis sp. Tourn. — Taraxaconas- Irum. Vaill. (1721) — Hjoseridis sp. Lin. — Lam. — Mœnch — Decand. — Pers. — Trincialellœ sp. Adans* — Rhagadioli sp. AUi. — Hjoser/s. Juss. (1789) — WiHd. — H. Cass. Dict. v. 22. p. 538. — Hedypnois et Hj'oseridis sp. Gœrln. — Acliyrastriim. I^Jeck. 5i. ^' Hedypnois. =: Hedjpnois. Tourn. (1694). (non Huds. nec Smilh) — "\Villd. — H. Cass. Dict. y. 20. p. 537. — Rha~ 25. 5 6^^ LAC gadioloides. Vaill. (17:^ i) — Lapsanœ sp. Lin. (1748) — Hyose^ ridis sp. Lin. (1765) — Gœrln. — Mœnch. — Lam. — Decand. -^ Pers. — TrinciateUœ et Zacinthœsp. Adans. — Rhagadioli sp. AUi. — Hedypnoidis sp. Juss, (1789). — Hjosefis. Neck. IV. Scorzonérées anomales. Aigrette de squamellules paléi- formes, ou barbées au soiuuiel. Clinanthe nu ou fimbrillé. 5i;. * Hymenonem A. =Sco)-07xcrrt? 5p. Tourn. (1703) — Juss. — Desf. — Willd. — Pers. — Catananches sp.Va'ûl. (1721) — Lin. — Miller — Hjmenomena. H. Cass. Bull. févr. 1817. p. 54.Dict. V. 22. p. 3i 6. 55. ^' Catanance. := Catanance. Tourn. (1694) — Adans. — Catananches sp. Vaill. — Lin. — Catananche, Juss. — Gœrtn. — Willd. — Pers. — H. Cass. Dict. v. 7. p. 265. 54. * CiCHORiUM. = Cichorium. Tourn. (1694) — Vaill. — Lin. — H. Cass. Dict. v. 8. p. 5^ 5. §. IL Analyse du Tableau précédent. I.De toutes les tribus qui composent l'ordre des synanthérées, celle des lactucées est la plus naturelle, la mieux caractérisée, la plus facile à distinguer. C'est aussi la seule qui ait été recon- nue par tous les botanistes qui se sont occupés de la classifica- tion desplantes. Cœsalpin, qui a publié son admirable ouvrage en 1 583 , peut être considéré comme le fondateur de ce groupe qu'il nommoit cicoracea. « Ce sont, dit-il (lib. i3, cap. 1, « P'^'S' 5o6), des plantes rafraîchissantes, à cause du fluide « aqueux dont elles abondent; la plupart contiennent un suc « laiteux, surtout lorsque leur tige s'est développée , et, à « cette époque , elles sont plus amères et moins propres à nousi « servir d'alimens; toutes ont la fleur composée de nombreuses « folioles jaunes ou bleues; leurs graines sont, pour la pht- « part, aigrettées, y^ IL La tribu des lactucées, moins nombreuse que celle des inulées, qui est elle-même moins nombreuse que celle des hélianthées, comprend un plus grand nombre de genres qu'aucune des dix-sept autres tribus-, et ce nombre est tel, qu'il importe de diviser la tribu en sections. Tournefort en avoit formé deux -. la première comprenant LAC C7 huit genres à fruit aigrette; la seconde comprenant six t^enres îi fruit inaigretté, suivant l'auteur. Mais il faut remarquer que ce hotauiste ne considéroit comme une aigrette que celle qui est composée de squamellules filiformes, et non pas celle qui est composée de squamellules ])aléiformes. Vaillant distribuoit ses vingt-six genres de lactucées ou cîii- Coracées en cinq sections : i.^chicoracées à hampe; 2.°clucora- cées à tige, à clinanthe nu, à ovaires pourvus d'une aigrette simple; 3.''chicoracéesà tige, à clinanthe nu , à ovaires pourvus d'uneaigrette plumeuse; 4."'chicoracéesàtige, àclinantha nu , à ovaires inaigrettés; 5.° chicoracées à tige, à clinanthe fim- brillé ou squamellé. M. de Jussieu , qui admet , dans ses Gênera plantarum , vingt- cinq genres de lactucées, les divise en cinq sections : 1." cli- nanthe nu, fruit inaigretté; 2.° clinanthe nu, fruit à aigrette pileuse: 5. "clinanthe nu, fruit à aigrette plumeuse; /,." clinanthe squamellé ou fimbrlllé, aigrette plumeuse ou pileuse; 5." cli- nanthe squamellé, aigrette aristée , dentée ou nulle. Gagrtner divise d'abord ses vingt-neuf genres en deux sec- tions : la première caractérisée parles fruits tous uniformes; ia seconde caractérisée par les fruits dissemblables, soit que leurs différences existent en eux-mêmes ou dans leurs ai- grettes. 11 sous-divise ensuite la premiérerf^ction en quatre ])arties distinguées par l'aigrette nulle, paléacée, capillaire, ou plumeuse. Ces quatre parties sont encore subdivisées d'a- près le clinanthe nu ou paléacé, et d'après l'aigrette sessile ou stipitée. Mœnch, qui a décrit trente-deux genres, a fondé sa pre- mière division en deux sections, sur le péricline formé de squames égales, souvent accompagné de squamules surnumé- raires, dans la première section, et formé de squames imbri- quées, dans la seconde. Chacune des deux sections est divisée et sousdivisée en plusieurs parti es, carac térisées d'abord par le cli- nanthe nu , fimbrillé ou squamellé, ensuite par l'aigrette nulle, sessile, stipitée, pileuse, plumeuse, aristée, paléacée , dissem- blable sur les différens fruits d'une même calathide. M. Gochnata publié, en 1808 , un oi)uscule sur les lactucées, dont il reconnoit trente-six genres, qu'il distribue en cinq sec- trous: 1." aigrette plumeuse; 2." aigrette pileuse; 3." aigrette pa- 5. 68 LAC léacce; 4." aigrette des fruits extérieurs différente de celle des fruits intérieurs; 5." aigrette nulle. III. Le groupe dont il s'agit a été nommé cicoracea ou ci' choraceœ, par Cœsalpin , Vaillant et les Jussieu ; il a été nommé lactescentes par Morison , et laclucœ par Adanson. Le nom de lactuceœ, que nous avons adopté, et qui se rapproche des déno- minations employées par Morison et Adanson , nous paroit préférable à celui de ciclioraceœ , 1 .° parce que le genre Cicho- rium est un genre anomal, ayant peu d'affinité avec les autres genres, et qui doit être placé à une extrémité de la série; 2,° parce que le genre Lactuca comprend l'espèce la plus utile, la plus connue, la plus anciennement cultivée et la plus variée de ton tes les plantes du groupe; 3.° parce que ce nom a l'avan- tage de rappeler un caractère remarquable de la tribu qu'il désigne ; /^.° enfin , parce que le nom de lactuceœ est plus doux à prononcer et plus agréable' à l'oreille que celui de cicho- raceœ. IV. L'ordre des synanthérées est une de ces familles en groupe, que M. Mirbel a judicieusement distinguées des fa- milles par enchaînemenf. Nous pensons que ces dernières peuvent être représentées par une ligne droite, et les autres par une ligne circulaire qui rapproche immédiatement les deux exlrémi(é6(de la série. En disposant ainsi nos vingt tribus, celle des lactucées devient intermédiaire entre celle des ver- noniées, qui est la vingtième et dernière de la série, et celle des carlinécs, qui est la seconde. L'affinité des lactucées et des vernoniées nous semble bien établie, i." parla structure du style, qui est semblable dans ces deux tribus; 2° parla corolle qui, chez les vernoniées, est quelquefois palmée, et par conséquent très-voisine de la co- rolle fendue; 3." par laçalathide radiatiforme de quelques ver- noniées ; 4.° parle suc laiteux du gundclia. L'afiînité des lactucées et des cariinées peut être fondée 1 .° sur l'analogie du style des cariinées avec celui de quelques lactu- cées ; 2." sur la corolle de quelques cariinées, qui , étant ringente ou palmée, diffère peu d'une corolle fendue; 5.° sur le péri- cline de quelques lactucées , pourvu d'appendices scarieux, comme celui de beaucoup de cariinées j 4.° sur le suc de quel- ques cariinées. LAC Gg Cependant, nous ne dissimulons pas qu'on pourroit fort bien intercaler les mutisiées et les n.issauviées entre les lactucées et les carlinées. Nous avions d'abord adopté cette disposition à laquelle nous avons ensuite cru devoir renoncer pour des mo- tifs que nous avons exposés ailleurs. V. La place des lactucées étant fixée entre les vernoniées et les carlinées, il devenoit convenable de commencer la série des lactucées par le genre Scolj^mus qui a quelque affinité avec le genre Gundclia; et de la terminer par les genres Caianance et Cicliorium, qui ont quelque affinité avec certaines carlinées. VI. On distingue facilement la tribu des lactucées par la co- rolle contenant des étamines parfaites, et dont cependant le limbe est fendu d'un bout à l'autre , sur le côté inférieur. Presque tous les botanistes se sont bornés, pour la caractéri- ser, à dire que la calathide étoit entièrement composée de fleurs ligulées ou de demi-fleurons, confondant ainsi très-mal à propos les fleurs de cette tribu avec les fleurs extérieures des calathides radiées, qui sont d'une nature très-diff"érente. Pontedera est le seul qui ait reconnu ces deux sortes de fleurs, sans remarquer cependant toutes les diff'ércnces qui les dis- tinguent essentiellement. Ce botaniste nommoit les fleurs des lactucées, lingulées, et il n'appliquoit le nom de demi-fleurons qu'aux fleurs extérieures des calathides radiées. Une distinc- tion aussi judicieuse a été négligée, jusqu'à l'époque où nous l'avons rattachée à une distinction beaucoup plus générale éta- blie par nous sur les difi'érences très-importantes que nous avons démontrées entre les corolles masculines ou staminées, et les corolles non masculines ou instaminées. Nous avons, en outre , complété les caractères de la tribu des lactucées, en faisant connoître ceux que présentent le style, les étamines, le fruit, ainsi que la disposition radiatiforme des corolles dans la cala- thide , disposition que d'autres botanistes avoient déjà indiquée par les mots de corolla imbricata. Mais l'expression d'imbriquée étant inapplicable au cas où la calathide ne contient qu'une seule rangée circulaire de fleurs, nous avons dû préférer l'ex- pression de radiatiforme. Vil. La tribu des lactucées étant la plus naturelle, est par cela même la plus difficile à diviser en sections naturelles, ce qui rond très-difficile aussi la disposition naturelle des genres 70 LÀC en série. Mais, en revanche , rien n'est plus facile que de les dis- tribuer artificiellement, et c'est à quoi s'est borné le travail de tous nos prédécesseurs. Une autre tâche nous étoit imposée : nous n'avons rien négligé pour la remplir, et pourtant, nous sommes loin d'être satisfait du résultat de nos pénibles elTorts. Pour obtenir ce résultat, nous avons étudié successivetnent , dans tous les genres de lactucées et dans plusieurs espèces de chaque genre : i." le style, 2." les étamines, 5." la corolle, 4." le fruit et son aigrette, 5.° le péricline -, 6.° Je clinantlie, 7.° le port. 1.° Le style des lactucées nous a présenté quelques modili- cations rares et légères, qui s'écartent peu du type génévid de sa structure dans cette tribu. Ordinairement ses deux stigmatophorcs sont longs, demi - cylindriques, arques en dehors. Quelquefois ils sont très-courts, un peu élargis et aplatis en forme de sfa(ule , et dressés ou peu diveigens. Quelquefois ils sont arqués en dedans, auquel cas les papilles stigmatiques n'occupent qu'une bande longitudinale , au milieu de la face plane intérieure; mais cette direction anomale des stigmatophores est vague et peu constante. Les papilles stig- matiques sont tantôt très- saillantes , tantôt presque insen- sibles Les collecteurs ordinairement piliformes et quelque- fois noirâtres, sont dans certains cas réduits à de petites aspérités. 2° Les étamines sont diversement modifiées dans leur article anthérifère, leur appendice apicilaire, et leurs appendices ba- silaires. Les modifications de l'article anthérifère sont extrê- mement légères, peu constantes et de nulle importance : cet article, ordinairement conforme au filet, est long ou court , quelquefois épaissi dans le milieu, en forme de fuseau, ou dans le bas, en formedebalustre. L'appendice apicilaire, ordi- nairement ligule, à bords parallèles, et terminé au sommet en demi-cercle , est quelquefois îrès-long, d'autres fois très-court, semi-orbiculaire , tronqué, échancré, bilobé: quelquefois sa partie supérieure est parabolique: mais toutes ces modifica- tions de l'appendice apicilaire méritent peu d'être considé- rées, parce qu'en général on ne les retrouve point constam- ment dans toutes les espèces d'un même genre, ou les individus d'une même espèce, ni souvent dans toutes les fleurs d'un LAC 71 même individu. Les appendices basllaires éprouvent des mo- difications nombreuses, mais légères , fugitives , incertaines indéterminées, ditliclles à bien discerner, et encore moins constantes que celles des autres parties de l'étamine. Les anthères sont quelquefois de couleur orangée, brune, noirâtre, ou de deux couleurs jaune et noire. Le connectifest rarement hérissé de très-longs poils, sur sa face extérieure. Le pollen est jaune ou blanc, selon que la corolle est jaune ou de toute autre couleur. 3.° La corolle n'est modifiée notablement que par l'absence ou la présence , la nature et la disposition des poils qu'elle porte. Sous ce rapport, on peut distinguer les corolles entière- ment glabres; les corolles pourvues de poils épars sur la partie supérieure du tube et sur la partie inférieure du limbe; les corolles garnies , sur leur partie moyenne , d'une large touffe circulaire ou demi-circulaire de poils longs et fins, souvent flexueux; les corolles pourvues, entre le tube et le limbe, d'une rangée transversale de poils longs, épais, coniques, char- nus, disposés ordinairement en demi-cercle, sur le côté inté- rieur. Ces considérations peuvent fournir de bons caractères génériques, sous-génériques et spécifiques : elles peuvent même indiquer souvent les aflinités des genres; mais elles sont insufiisantes pour caractériser les sections naturelles , car la pubescence de la corolle est quelquefois différente chez des lactucées évidemment analogues, et semblable chez des lactucées peu rapprochées par l'ensemble des aflinités. Néan- moins, on ne doit pas négliger ces caractères qui nous ont été utiles, malgré leur incertitude, leurs anomalies et leurs exceptions. 4.° Le fruit et son aigrette offrent de nombreuses modifi- cations bien distinctes et faciles à observer, mais qui n'ont pas toutes, à beaucoup près, la même valeur. Celles auxquelles les botanistes se sont jusqu'ici presqu'exclusivement attachés, sont tout à la fols les plus apparentes et les moins importantes. A l'égard du fruit, ils ont principalement considéré s'il étoit ou non aminci vers le haut, en un col long et grêle, qu'ils ont mal à propos attribué à l'aigrette , en le considérant comme le support de celle-ci. A l'égard de l'aigrette, Ils ont princi- palement considéré si elle éloiî simple ou plumcuse, c'est ù- 7^ LAC dire, si les pièces qui la composent étoicnt ou non garnies de longues barbes lalërales. Nous remarquons, dans la tribu des lactucécs , des fruits cylindriques, et comme tronqués aux deux bouts-, des fruits obovoïdes, tronqués au sommet, et un peu amincis vers la base; des fruits longs, étroits, subcylindracés , longuement ovoïdes, ou fusiformes, plus ou moins amincis et prolongés en col vers le sommet; des fruits tétragones, ou à quatre côtes longitudinales saillantes -, des fruits aplatis sur deux faces latérales, ou sur deux faces intérieure et extérieure. L'aigrette est nulle, ou stéphanoïde, ou composée desqua- niellules. Celles-ci sont filiformes d'un bout à l'autre, ou lami- nées vers la base et filiformes du reste, ou paléiformes en totalité ou seulement en leur partie inférieure. Les squamel- lules filiformes sont très-fines , molles et blanches ; ou épaisses , roides et d'une nuance autre que le blanc pur; elles sont bar- bées ou barbellulées; et, dans ce dernier cas, les barbellules sont rares et peu saillantes, ou nombreuses, rapprochées, fortes et un peu longues. 5.*" Le péricline est de trois sortes : tantôt il est composé de squames égales, unisériées, ordinairement libres, quelquefois entre-grefFées en leur partie inférieure-, tantôt il est double, c'est-à-dire, composé de squames égales, unisériées, et en- touré à la base de squamulcs surnuméraires ; tantôt il est com- posé de squames inégales, imbriquées régulièrement ou irré- gulièrement. 6° Le clinanthe offre quatre modifications : la première a lieu lorsqu'il est absolument nu, c'est-à-dire, dépourvu de toute espèce d'appendice; la seconde, lorsqu'il est presque nu, c'est-à-dire, alvéolé ou fovéolé , à cloisons irrégulières, interrompues, courtes, charnues, dentées; ou bien par- semé de papilles épaisses ou de fimbrilles très-courtes-, la troi- sième , quand il porte de longues fimbrilles irrégulièrement in- terposées entre les fleurs; la quatrième enfin , quand il est garni de squamelles dont chacune accompagne extérieurement une fleur. Le clinanthe est plan , ou presque plan clicz toutes les lac- tucées, excepté dans notre genre Scolymus, où il est coniquc- ovoïde , élevé. LAC 73 7." Le port des lactucées est principalement modifié par la présence d'une vraie tige rameuse, garnie de feuilles et por- tant plusieurs calathides ; et par celle d'une ou plusieurs hampes simples , dénuées de feuilles, portant une seule cala- thide terminale, et entourées à la base de feuilles radicales. 11 importe aussi de distinguer les feuilles munies d'une seule nervure médiaire et ramifiée, lesquelles sont presque toujours plus ou moins découpées sur les côtés; et les feuilles munies de plusieurs nervures longitudinales, parallèles et simples, les- quelles feuilles sont presque toujours très-entières, étroites et longues. Vaillant, si injustement décrié par Adanson , et dont l'étonnante sagacité n'estpresque jamais en défaut, a fondé sur cette seule considération deux genres excellens, le Tragopogo' noides et le Scorzoneroides , que les botanistes modernes ont reproduits, sous les noms d'' Urospermum et de Podospermum, en leur donnant d'autres caractères. Vlll. Nous venons de passer rapidement en revue tous les principaux matériaux qu'il est possible d'employer pour l'éta- blissement d'une classification naturelle des lactucées. La grande difficulté est de les mettre en œuvre, de les choisir, de les subordonner, et de les combiner de manière à en tirer un parti satisfaisant. Les botanistes qui se persuadent qu'on ■peut à priori déterminer exactement la valeur de chaque ca- ractère , en considérant l'importance des difTérens organes et de leurs modifications, éprouveroient, sans doute , peu d'em- barras. Quant à nous, qui regardons cette prétention comme une chimère , nous avons dû opérer par tâtonnement , et sacri- fier aux affinités tous les avantages d'une classification régu- lière, uniforme , exacte, simple et facile, que nous n'avons jamais su rencontrer. Les obstacles que nous avons éprou- vés dérivent principalement de ce principe trop méconnu, et que nous ne cessons de proclamer , que le même carac- tère n'a pas toujours la même valeur chez les dififérens végé- taux où il se trouve. Analysons successivement les quatre sections naturelles que nous avons formées. 1 ." La première est celle des lactucées-prototypes , ainsi nom- Ifttée parce que le genre Laciuca en fait partie. Dans cette section, le style n'offre aucune modification, 74 LAC . excepté chez une espèce de lacluca, dont les stigmafophorcs sont très-courts. Ceux du /«i/ncca sont uoirAtres. Les anthères des scolymus et myscolus sont pourvues de longs poils capillaires. I-es autres modifications des étamines, dans cette section , ne méritent pas d'être notées. Une large touffe circulaire, ou demi-circulaire, de poils longs et fins, souvent flexueux et articulés, occupe ordinai- rement le sommet du tube et la base du limbe de la corolle. Dans Vurospermum, la base de ces poils est très-épaisse et char- nue. Dans le picridium et dans quelques sonchus , ces poils semblent composés chacun de deux ou trois poils entre-greffes, inégaux, articulés. La corolle du launœa est dépourvue de poils. Le fruit est ordinairement aplati sur deux faces, et de figure ovale , elliptique , ou obovale. Il est obcomprimé , dans les sco- lymus et myscolus ; comprimé bilatéralement, dansV urospermum . Les différens fruits d'une même calathide sont les uns compri- més, les autres obcomprimés, dans les sonchus et lactuca. Le picridium a l'ovaire cylindracé et d'abord dépourvu de côtes; mais ensuite il s'y développe quatre énormes côtes ayant une figure très-remarquable. La forme tétragone de ce fruit se concilie bien avec la forme aplatie ordinairement propre à cette section, car le fruit de quelques sonchus et lactuca offre une côte sur le milieu de chacune des deux faces, et une sur chaque arête. Dans les chondrilla et prenanthes , la forme du fruit , n'étant pas manifestement aplatie ni tétragone , s'éloigne du type de la section. Le fruit du laumea n'a pas été observé en état de maturité, c'est pourquoi sa forme est douteuse. Le sommet du fruit se prolonge en un col, chez les scoly- mus, urospermum, lacluca, chondrilla. Le col du scolymus est court et gros. Celui de V urospermum est très-remarquable et fort différent de presque tous ceux qu'on observe chez les lac- tucées, où, cette partie étant la prolongation de la partie supé- rieure du péricarpe, la cavité du col est la suite de celle qui contient la graine. Ici, il y a une sorte de diaphragme, ou de cloison transversale, séparant la cavité du péricarpe de celle du col, et formant une articulation entre ces deux parties j d'où nous avons conclu que le col de V urospermum. n'éloit qu'un développement insolite de la base du bourrelet apici- LAC 75 laire. Nous avons Heu de croire que le col est articulé de l;i même manière , sur le péricarpe , dans les lacluca et cliondrilla: mais nous n'osons pas l'affirmer. L'aigrette est ordinairement blanche et composée de squa- mellules filiformes très-foibles, pourvues de barbellules r;ires et peu saillantes; mais le scolj'mus a une aigrette stéphanoide; le mjscolus a deux squamellules longues , nues inférieure- menl, garnies supérieurement de très-longues barbellules, et quelquefois une troisième squamellule courte et le rudiment d'une quatrième, ce qui prouve dansson fruit la réunion de la forme aplatie et de la forme tétragone ; Vurospermum a une aigrette de squamellules fortes et garnies de barbes et de bar- bellules. Les squamellules du launœa sont presque nues sur leur partie inférieure , et médiocrement barbellulées sur leur partie supérieure. Le clinanthe est ordinairement plan et nu , large ou étroit. Mais le scoljmus a le clinanthe conique-ovoïde élevé; le scoly- mus et le mjscolus ont le clinanthe squamellifère ; celui de Vurospermum porte de courtes fimbrilles piliformes-, quelques sonchus ont le clinanthe un peu alvéolé, à cloisons irrcgu- lières, charnues. Le péricline est formé de squames imbriquées, dans les scolymus, mjscolus , picridium , launcea, sonchus, lactuca; de squames unisériées , et accompagnées de squamules surnu- méraires, dans les cliondrilla et prenanlhes ; de squames unisé- riées, et entre-greffées inférieurement, dans Vurospermum. Toutes les lactucées-prototypes ont une tige rameuse, folii- fère et polycalathide ; leurs feuilles sont munies d'une seule nervure médiaire ramifiée; elles sont épineuses chez les scoly- mus , mjscolus, plusieurs lactuca et quelques sonchus. Plusieurs lactucées-prototypes ont souvent les feuilles tordues à la base, en sorte que leur plan est perpendiculaire à l'horizon. Les corolles sont quelquefois bleues ou purpurines, danslesgenres Sonchus, Lactuca, Prenanthes. Le port du launœa est très-remar- quable, et ne ressemble à celui d'aucune autre lactucée. Nous considérons comme desprolotypes anomales, les scolj- mus , mjscolus et urospermum , qui s'éloignent des prototypes vraies par le port et par quelques caractères , mais qui nous semblent ne pas pouvoir être classées aussi convenablement iC. LAC dans aucune autre section. La place que nous avons assignée au launœane pourra être définitivement confirmée que pari exa- men du fruit mûr. Les cliondriUa et prenanthcs , qui terminent la section des prototypes , ont de l'affinité avec les premiers genres de la section suivante. 2.° Les lactucées-crépidées constituent notre seconde section. Lestyle a souventsesstigmatophores irrégulièrement arqués en dedans, chez les nemauchenes , harlhausia, catonia, helmin- thia. Les collecteurs sont noirâtres chez l'ixem et le taraxacum. Les étamines de Vixeris ont l'anthère noirâtre. L'article an- thérifère est souvent un peu épaissi , dans cette section. La corolle porte ordinairement des poils inégaux, irréguliè- rement et variablement épars sur la partie supérieure du tube et sur la partie inférieure du limbe. Mais les rhagadiolus, koel- pinia, ixeris ont la corolle glabre ; elle est presque glabre, ou seulement garnie sur le tube de petits poils fins et courts , dans les lampsana, excepté le lampsanafœtida; les pterothcca et intjbel- lia ont, comme les lactucées-prototypes, une touffe de poils très- longs, très-fins, flexueux, occupant le sommet du tube et la base du Hmhe;Vhelminthia, le picris et le lampsanafcdida ont, comme la plupart des scorzonérées, de gros et longs poils co- niques, charnus, rangés entre le tube et le limbe. Le fruit est ordinairement long, étroit, subcylindracé, lon- guement ovoïde , fusiforme , ou obclavé, plus ou moins aminci vers le sommet. Le barkhausia peut être cité comme offrant le type de cette forme, dont la plupart des autres genres se rap- prochent plus ou moins. Mais quelques genres s'écartent un peu de cetype: ainsi, le fruit est long, étroit, un peu épaissi vers le haut, souvent un peu aplati irrégulièrement , dans le lampsana; long, étroit, subcylindracé, un peu aminci vers le haut , dans les rhagadiolus et Icoelpinia. Le fruit de ces deux derniers genres a un véritable col , puisque le péricarpe se prolonge au-dessus de la partie occupée par la graine; mais ce col ne se distingue pas extérieurement par un étrécissement notable et subit. Le fruit du zacinlha est épaissi vers le haut, gibbeux au sommet, ayant l'aréole apicilaire très-oblique-intérieure ; le fruit de Vhelminthia est comprimé bilatéralement, et offre une ressemblance extérieure avec celui de Vurospermum; le LAC 77 fruit du cato nia Tparoît être quelquefois à peu près tétragone. Il résulte de la forme ordinaire du fruit des crépidées, que dans la plupart de ces plantes, la partie supérieure ou le som- met du fruit doit figurer un col plus ou moins manifeste et plus ou moins distinct, selon qu'il est plus ou moins long et mince. Ce col est nul, ou presque nul, ou peu reconnoissable extérieurement, chez les lampsana, rhagadiolus, hoelpinia, za- cintha, catonia, crépis, intybellia, picris , medicusia. Les crépi- dées à col manifeste ont souvent cette partie nulle ou presque nulle sur les fruits extérieurs. I/aigrette est exactement intermédiaire par sa nature entre celle des lactucées-prototypes . dont les squamelîules sont très- foibles et à peine barbellulées , et celle des hiéraciées, dont les squamelîules sont fortes et très-barbellulées. Mais les liel- minthia, picris et medicusia, ayant les squamelîules assez fortes et barbées, s'écartent un peu par là du type ordinaire des crépidées , et méritent de former à la fin de cette section , une sous-division particulière. Une autre sous-division , placée au commencement, comprend les lampsana, rhagadiolus , koelpi- nia, dont l'aigrette est nulle. Le péricline des crépidées est constamment double , ou formé de squames unisériées, entourées à la base de squamules surnuméraires : mais ce caractère devient quelquefois un peu équivoque , lorsque les squamules surnuméraires sont longues, ou très-inégales, ou disposées sur plusieurs rangs. Dans les rhagadiolus et koelpinia , les squames du péricline sont con- caves, ordinairement gibbeuses, enveloppant ou embrassant plus ou moins complètement les fruits extérieurs , qui sont ordinairement , comme elles , plus ou moins arqués ; elles s'en- durcissent, à l'époque de la maturité, et s'étalent horizonta- lement avec les fruits qu'elles contiennent, et qui sont très- fortement adhérens au clinanthe. Les zacintha, nemau chênes , gatjona, hostia et quelques barkhausia ont aussi plus ou moins les squames convavcs, gibbeuses, enveloppantes ou embras- santes, et endurcies après la (leuraison. Le clinanthe est ordinairement presque nu, c'est-à-dire, fovéolé ou alvéolé, à cloisons dentées, à papilles ou à fim- brilles très-courtes; quelquefois il est absolument nu , comme dans les Zampsanfl , rhagadiolus , koelpinia, zacintha, ixeris, tara- 7» LAC xdcum. 11 est, au contraire, garni de très-longius timlnillis dans les inlrhllia et ptcrothcca. I.a tige est rameuse, polvcalathide, et ordinairemenl iolii- fère, chez toutes les crépidées, excepté cher les taraxacmn, le crépis aurca et le Uimpsana fctlida, qui n'ont que des hampes simples, nues, niouocalathides , et des feuilles radicales. Les feuilles sont toutes, ou presque toutes, radicales chez les inty- belliaetptcrothecj, qui ont cependant une tige rameuse et poly- calathide. Toutes les crépidéesont leurs feuilles munies d'une seule nervure mcdiaire ramifiée. Les corolles sont d'une belle couleur orangée dans le crepjsrturea. de couleur rose dans le har- khausia rubra et dans l'iiitybellia; les autres crépidées ont sou- vent les corolles extérieures plus ou moins rougeàtres en des- sous. 5." La section des lactucées-hiéraeiées suit immédiatement la précédente. Le style est plus ou moins anomal, dans les Jrqxinid, hispi- della, moscharia. Celui du drepania a les stigmatophores très- courts et un peu élargis, comme dans le catanance: les collec- teursysont réduitsà de petites aspérités. Les stigmatophores de Vhispidelia sont excessivement courts. Ceux du mo.<;c/ujriJ sont presque dressés. Les collecteurs sont souvent noirâtres, dans le genre Hierjcimn. Les élamines de la plupart des espèces d'hieracium ont l'ap- pendice apicilaire parabolique. Celui du drepania est épais, charnu, ou coriace. La corolle a ordinairement de longs poi 's tins, articulés, varîa- blement et irrégulièrement disposés sur la partie supérieure du tube, ou sur la partie inférieure du limbe. La face inté- rieure du limbe est souvent papilîulée dans le drepania. Les auteurs du genre Moscharia lui attribuent des corolles à trois dents, au lieu de cinq, ce qui est sans doute une erreur, si, comme nous le supposons, ce genre appartient à la tribu des lactucées. Le fruit des hiéraciées est plus ou moins court, obovoïde. ou obpyramidal . un peu aminci vers la base qui est souvent arron- die, et plus large au sommet qui est comme tronqué, et sou- vent entouré d'un bourrelet. La forme de ce fruit est incom- patible avec l'existence d'un col. Les côtes qui couvrent sa LAC 79 surface , se prolongent quelquefois au sommet en petites cornes saillantes. Le bourrelet apiciiaire de Vamoseris r-st saillant en dessus, et imite une très-petite aigrette stéphanoïfjc. L'aigrette n'est point d'un blanc pur, comme celle des cré- pidées, et surtout celle des prototypes; mais elle est ou de- vient grisâtre, jaunâtre, ou roussàtre-, ses squameliules, ordi- nairement peu nombreuses, sont filiformes, fortes, roldes, très-barbellulées. La plupart des squameliules avortent chez les sclimidtia et drepania; elles avortent toutes complètement sur tous les fruits de Vhispidella et de Vamoseris, sur les fruits intérieurs du moscharia , sur les fruits extérieurs du rothia. Les auteurs du genre Moscharia disent que l'aigrette des fruits extérieurs est courte et plumeuse. La présence d'une aigrette sur les fruits extérieurs avec son absence sur les fruits intérieurs, est une singularité très-remarquable. L'aigrette du krigia est composée de squameliules paléiformes et de squa- meliules filiformes. Le péricline des Jiieracium est formé de squames inégales, paucisériées, irrégulièrement imbriquées; celui des sclimidlia, drepania, arnoseris, est double ou formé de squames égales, unisériées, et de squamules surnuméraires; celui du krigia, de Vliispidella , du moscharia, du rothia et de l'andryala, est formé de squames à peu près égales , subunisériées. Les squames des krigia, arnoseris , hispidella sont entre-grefïées inférieure- ment; celles des arnoseris, moscharia, rothia, andryala, sont plus ou moins concaves, embrassantes ou enveloppantes. Le clinanthe des hieracium, schmidtia, drepania, arnoseris, est alvéolé, à cloisons charnues, dentées; celui de Vhispidella est alvéolé, à cloisons prolongées en membranes qui se divisent en lanières fimbrilliformes: celui du moscharia est garni de squamelles dissemblables-, celui du rothia est garni de squa- melles vers sa circonférence , et de fimbrilles sur son milieu ; celui de Vandrjalacst alvéolé, à cloisons portant des fimbrilles plus ou moins longues; celui du krigia est absolument nu. La plupart des hiéraciées ont une tige rameuse, foliifère et polycalathide; plusieuxs ont des hampes, ou de fausses hampes intermédiaires entre la vraie tige et la hampe véritable. Leur pubescence est souvent remarquable, tantôt par la couleur noire des poils, tantôt par leur structure rameuse, tantôt par «o LAC la présence de poils épars, très-longs et très-roides, ou par celle de poils laineux ou de poils tomenteux. Les corolles sont quelquefois orangées, ou d'un rouge brun, ou bien, au con- traire, d'un jaune très-pàle, dans les genres Hieracium et Dre- pania. Les feuilles ont une seule nervure médiaire ramifiée. Le support delà calathideestquelquefoisrenfléausommet. Cette petitesection est très-naturelle, suffisamment distincte, et assez bien caractérisée. Elle nous semble convenablement placée entre les crépidées et les scorzonérées. Le genre Mos- charia ne nous est connu que par la description de Ruiz et Pavoii, laquelle présente quelques particularités fort extraor-- dinaires , qui nous inspirent du doute sur son exactitude , ainsi que sur la classification de ce genre. 4.° Notre quatrième et dernière section est celle des laclu" cées-scorzonérées. Le style du geropogon, de Vhyoseris et de quelques leontodou. a ses stigniatophores arqués en dedans. Celui du tragopogon a pour collecteurs des aspérités aculéiformcs. Le style des hjmc- nonema a des stigmatophores laminés, larges , presque membra- neux, spatulés.Celui des catanance a des stigmatophores courts < larges, épaissis, garnis de collecteurs plus petits et plus rap- prochés que sur le style. Les étamines ont souvent l'article anthérifère un peu épaissi. L'appendice apicilaire est souvent très-court, et tronqué ou échancré au sommet, dans le genre tragopogoji; il est souvent très-court, mais arrondi, dans plusieurs autres. La corolle des seriola , porceltites , lifpochccris , tragopogon ^ thrincia, leontodon , podospermum, scorzonera , hyoseris , hedjp- nois, est presque toujours pourvue, entre le tube et le limbe, d'une rangée transversale de poils longs, épais, coniques, char- nus, colorés, disposés en demi-cercle sur le côté intérieur* Mais la corolle des gelasia et geropogon est glabre; celle du lasiospora n'a que quelques poils épars sur le tube et le limbe; celle des catanance et cicJwrium a le limbe et la partie supé- rieure du tube très-garnis de longs poils fins. Quelques autres scorzonérées appartenant aux genres Porcelliies, Thrincia, J^eontodon, Podospermum , offrent diverses modifications dans ]a pubescence de leur corolle. Celle du scorzonera hispanica a des poils sur la face intérieure de son limbe. LAC 81 Le fruît est en général cylîndracé, maïs avec les modîfica* lions suivantes, qui ne sont pas toujours bien distinctes: il est ■comme tronqué au sommet, chez les robertia, podospernium scorzonera , lasiospora , gelasia , agoseris , troximon, hjmenonema • aminci et prolongé supérieurement en col, chez les seriola,por~ ceintes, hypocharis , geropogon, tragopogon, f/irincia; intermé- diaire entre ces deux formes, chez les leontodon, hjoseris , hc- dypnois; presque obovoïde et tronqué au sommet, chez les cata- taace et cichorium. Sa base est tantôt tronquée, tantôt arron- die ou amincie. Dans les geropogon, hedypnois, liyoseris, les fruits extérieurs sont plus ou moins fortement adhércns au clinanthe par une large aréole basilaire , tandis que les fruits intérieurs, dont l'aréole basilaire est étroite, se détachent fa- cilement. Le geropogon offre une particularité plus extraor- dinaire, en ce que ses fruits extérieurs sont plus longs que les intérieurs, ce qui est l'inverse d'une disposition très-fréquente. Le sommet du fruit est couronné de poils frisés, chez les tra- gopogon, leontodon aulumnale, scorzonera. Le fruit est plus ou moins complètement hérissé de poils, chez les lasiospora, hy- menonema, catanance. Celui du podospernium est remarquable par un pied long, fongueux, devenant creux à la maturité, mais dont la cavité ne communique point avec celle qui contient la graine: ce pied est produit par le développement insolite du bourrelet basilaire, tout comme le col deVurospermum est produit par le développement insolite du bourrelet a[)icilaire. Le péricarpe du cichorium, a sa maturité parfaite, devient quel- quefois, à sa base, déhiscent et comme valve. L'aigrette est composée desquamellules filiformes, épaisses, point blanches, souvent charnues et un peu verriàlres pen- dant la fleuraison , pourvues de longues barbes capillaires, leur base est plus ou moins élargie en forme de lame; leur sommet est aminci et seulement barbellulé. Telle est la struc- ture ordinaire, offerte surtout par lessquamellulesintérieures de l'aigrette : mais cette structure éprouve des modifications notables. Les squamellules barbées sont souvent accompagnées d'autres squamellules plus courtes, plus grêles, et seulement barbellulées, chez les seriola, hfpochœris , leontodon. Lessqua- melluleslaminéesen leur partie inférieure, sontaccoujpagnées de squamellules filiformes dans r/y'05eris, courtes, linéaires et 35. 6 »2 LAC tronquées sur les frui(s intérieurs de Vhedypnois. Les squamel- lulesnesont pas sensiblement élargies ou laminées à la base, chez les porcellites, hypocharis et quelques autres scorzonérées. L'aigrette est quelquefois blanche. L'aigrette des fruits exté- rieurs diffère de celle des fruits intérieurs, chez les o-eropogon, thrincia, hedypnois. Toutes les squamellules sont dépourvues de barbes, chez les gelasia (i), agoseris, troximon, hjoserls, hedjp~ nois. Celles de Vhymenonema sont barbées en haut, et barbellu- lées en bas, ce qui est précisément l'inverse de la disposition ordinaire. Les squamellules des catanance ont leur partie infé- rieure paléiforme , très-large , et leur partie supérieure tili- forme, barbellulée. L'aigrette des cichorium est très-courte, composée de squamellules plurisériées, régulièrement imbri- quées, paléiformes ou laminées, les extérieures souvent presque filiformes. Le péricline est formé de squames égales, unisériées, chez les robertia, seriola, geropogan, tragopogon, troximon ; il est double ou formé de squames unisériées et de squamules surnuméraires chez les thrincia, hjoserisy hedypnois , cichorium ; il est imbriqué régulièrement ou irrégulièrement, chez les porce/Zito, hjpochœ- ris, leontodon,podospermum,scorzonera, lasiospora, gelasia, ^g^~ seris, hymenonema , catanance. Mais ces trois modifications du (i) Le Tragopocon cxlyculatus de Jacquin, dont on a fait, je ne sais pourquoi, un GERO.fo&ON, n'est assurément ni un Géïopocon, ni un Tra- coPOGON. Nous avons tout lieu de croire que son aigrette n'est pas plu- meuse, et que par conséquent c'est une espèce de Gelasia, peu différente de notre Gelasia villosa , et qu'on pourroit nommer Gelasia Jacquiki. Dans le cas contraire, ce seroit un Scorzonera. Nous avons observé une plante qui ne nous a paru différer de notre Gelasia villosa que par l'ai- grette extrêmement plumeuse sur les jeunes ovaires et sur les fruits avor- tés ou stériles, aussi bien que sur les fruits mûrs et fertiles. Peut-on supposer que c'est la même espèce dont l'aigrette est tantôt simple et tantôt plumeuse? S'il en étoit ainsi, ce qui est peu croyable, le genre Gelasia ne différeroit du Scorzomeka que par la structure du péricline. Si au contraire les caractères de l'aigrette sont invariables dans ces plantes, il faudra peut-être créer un nouveau genre ou sous-genre inter- médiaire entre le Gelaïia dont il différeroit par l'aigrette plumeuse, et le ScoRZOKERA dont il différeroit par cette disposition du péricline que les botanistes nomment Calïx calyculatcs. LAC 85 yrèricline se confonflent souvent, dans cette section , par des nuances intermédiaires. Les squames des hjoseris et hedypnois sont concaves, gibbeuses, enveloppantes ou embrassantes et endurcies après la fleuraison. Le péricline des catanance est très -remarquable par de grands appendices scarieux qui n'existent chez aucune autre lactucée , et qui concourent avec d'autres caractères, pour faire placer ce genre auprès des carlinées. Le clinanthe est garni de squamelles chez les robertia, se* riola, porcellites , liypochœris , geropogon; il est absolument nu chez les tragopogon , podospermum , scorzonera, lasiospora, gelw sia, agoseris , troximon, hjoseris, hedypnois, hymenonema; il est presque nu, c'est-à-dire, alvéolé, à cloisons charnues, dentées quelquefois surmontées de courtes fimbrilles piliformes, chez les thrincia , leontodon , cichorium. Celui des catanance est un peu convexe, et garni de longues fimbrilles inégales, filiformes, libres. Il paroît que les squamelles du geropogon avortent quel- quefois, auquel cas son clinanthe devient absolument nu. Les scorzonérées ont souvent une racine perpendiculaire, longue, forte, cylindrique. Leur tige est ordinairement peu ra- meuse , pourvue de quelques feuilles , et portant un petit nombre de calatliides assez grandes. Les robertia, les thrincia^ la plupart des leontodon, les agoseris et hjoseris, ont des hampes simples , nues , monocalathides , et toutes les feuilles radicales. Les feuilles des geropogon, tragopogon, scorzonera, lasiospora ^ ^elasia et de la plupart des agoseris et troximon, sont munies de plusieurs nervures longitudinales, parallèles et simples, d'où il suit qu'elles sont entières, étroites et longues. Quel- ques autres scorzonérées, telles que les podospermum et cata- nance , ont des feuilles assez analogues aux précédentes. Mais les autres plantes de cette section ont des feuilles à une seule nervure médiaire ramifiée, ce qui est la structure ordinaire dans la tribu des lactucées. Le support de la calathide est quelquefois renflé au sommet. Les corolles des genres Geropo- gon, Tragopogon, Scorzonera , Catanance , Cichorium, sont dans toutes ou plusieurs espèces, de couleur rose, violette ou bleue. Cette section est naturelle et convenablement placée, mais foiblemeut caractérisée , et par conséquent peu distincte. Les C. H LAC trois autres sections ont à peu près les mêmes qualités bonnes et mauvaises. Les premiers genres de celle-ci ont de l'affinité avec quelques hiéraciées. Ses derniers genres s'éloignent un peu des autres lactucées, et semblent se rapprocher de cer- taines carlinées par plusieurs caractères. La section dont il s'agit étant la plus nombreuse, a dû être subdivisée : mais les sous- divisions que nous avons été forcé d'admettre sont artificielles, et elles interrompent ou dérang;Mit un peu la série naturelle des genres. Par exemple, la .listiiiction des scorzonérées à clinanthe squamellifére et à cliuanthe nu, sé- pare le geropof^on du Iragopogon; la distinction des scorzoné- rées à aigrette barbée et à aigrette barbellulée, sépare le gelasia du scorzonera. Nous avons du doute sur la classification des ago- seris et Iroiinion , que nous ne connoissons pas suffisamment parce que nous ne les avons point vus. Il y a entre la section des scorzonérées et la tribu des muti- siées, certairis rapports d'aflinilé, qui poiirroient déterminer à placer les mutlsiées à la suite des lactucées, comme nous avions fait d'abord. IX. li résulte de cette analyse de nos quatre sections , qij'ellcs sont fondées sur l'ensemble des affinités, et principalement sur la considération i." de la forme du fruit, 2." de la vigueur des squamellules de l'aigrette, 3." des poils de la corolle, 4.° de la structure du péricline. Mais les caractères puisés par nous dans ces quatre considérations, se réduisent à des modifica- tions légères et peu distinctes, ils n'ont pas tous et toujours la même valeur dans les quatre sections et dans tous les genres de chacune d'elles; enfin, ils sont sujets à exceptions, parce que nous les subordonnons à l'ensemble desaffinit^^s, qui doit constamment prévaloir dans la classification naturelle. C'est pourqjioi nous les présentons cojnme des caractères ordi- naires, et nou comme des caractères exacts. Le fruit est aplati ou tétragone, chez les prototypes- alongé et plus ou moins aminci vers le haut, chez les crépidées; court, aminci à ia base, tronqué a\i sommet, chez les hiéraciées; cy- lindracé et diversement modifié, chez les scorzonérées. Les squamellules de l'aigrette sont très-foibies, chezlcs pro- totypes; moins foibles, chez les crépidées; plus fortes, chczics hiéraciées; très- fortes, chez les scorzonérées. LAC 85 Les poils de la corolle sont longs, fins, et disposés en touffe autour du sommet du tube et de la base du limbe, chez les prototypes , ils sont variables, chez les crépidées et chez les hiéraciées; ils sont longs, épais, coniques, charnus, colorés, disposés entre le tube et le limbe, sur le côté intérieur, en un seul rang transversal, demi -circulaire , chez les scor- zonérées. Le péricline est variable, chez les prototypes ; il est formé de squames uuisériées, et entouré à la base de squamules sur- numéraires , chez les crépidées ; il est variable , cliez les hiéra- ciees et chez les scorzonérées. En considérant d'une manière générale la série des quatre sections, on peut reconnoître une progression croissante dans la vigueur des organes floraux, qui acquièrent plus de force dans la seconde section que dans la première , dasis la troi- sième que dans la seconde , dans la quatrième que dans la troisième. Cela est conforme à la théorie que nous avons ébauchée dans notre Mémoire sur la Phytonomie, publié dans le Journal de Physique de mai 1821, où nous avons établi que toutes les diflèrences qui existent entre les végétaux résultent unique- ment de l'inégalité des forces d'accroissement et de la disposi- tion des forces prépondérantes, de leur distribution et de leur direction. Notre Mémoire sur la Graminologie, publié dans le Journal de Physique de novembre et décembre 1820, olFroit aussi (pag. 467) quelque chose d'applicable au sujet dont il s'agit. Les observations et les idées nouvelles contenues dans les deux Mémoires que nous venons de citer, ont eu le même sort que presque tous nos autres travaux , c'est-à-dire qu'on n'a pas daigné leur accorder la moindre attention; elles au- roient obtenu sans doute plus de succès, si elles eussent été présentées par tout autre que par nous; et nous espérons bien que tôt ou tard quelque botaniste, s'emparant de nos obser- vations et de nos idées, les reproduira sans nous citer, et leur conciliera un accueil plus favorable, par ce moyen facile dont l'eflicacité a déjà été éprouvée. X. Notre tableau des lactucées comprend cinquante-quatre genres, dont neuf ont été institués par nous, sous les noms de Mjicolus f Launaa, ISemaucheaa, Caiyona, Iniybcllia. l'icro- 86 LAC Iheca, Ixeris, Gelasia^ Hj'menonema. Deux autres genres, qoî ne nous appartiennent pas , ont reçu de nous des noms nou- veaux : l'un est le genre Porcellites , que Gaertner , son auteur, avoit nommé achjyrophorus ; mais ce nom ayant été appliqué , ayant lui, par Vaillant, à un autre genre voisin, maintenant nommé Seriola , pourroit produire quelque confusion , et d'ail- leurs, il ne convient pas aussi bien au porcellites , dont l'ai- grette n'est pas du tout paléacée, qu'au seriola, dont il pou- voit.exprimer la nature de l'aigrette, en même temps que celle des appendices du clinanthe. L'autre genre est le Lasiospora , nommé lasiospermum par son auteur, M. Fischer, qui n'a en- core publié que le no>m générique, sans aucune description des caractères, tandis qu'un autre genre de synanthérées a> déjà été publié par M. Lagasca, sous le même nom de lasios- permum, avec une description suffisante. ISous n'ignorons point que, parmi les cinquante-quatre genres admis par nous, il en est beaucoup qui doivent être considérés seulement comme des sous-genres. Mais nous pen- sons qu'il e&t utile, pour le but que nous nous proposons, de présenter dans notre tableau la série complète et naturelle de tous ces petits groupes d'espèces, en laissant à d'autres bota- nistes le soin de les réunir, ou de les subordonner. XI. L'astérisque placé à la suite du numéro d'ordre, indique qu'une ou plusieurs espèces du genre ont été étudiées par nous-même sur des individus vivans ou secs. Lacroix indique, au contraire, que nous n'avons pu, jusqu'à présent , étudier le genre dont il s'agit que sur les descriptions presque toujours insuffisantes, publiées par d'autres botanistes. Le point d'in- terrogation placé immédiatement avant le titre du genre, signi- fie que nous avons du doute sur la classification de ce genre. Le même signe, placé immédiatement avant un synonyme,, témoigne nos doutes sur celte partie de la synonymie ; mais, lorsque ce signe est placé dans la synonymie, après le nom générique , cela veut dire que l'auteur cité a douté lui-même que les plantes dont il s'agit appartinssent au genre auquel il les a attribuées. Nous avons noté ainsi que les genres Thrincicb et Podospermum avoient été entrevus et indiqués par Gaertner, et le genre Ficridium j)ar M. de Jussieu. C'est un moyen facile de rendre à chacun ce qui lui appartient. Dans le même but de LAC sr fixer le droit lëgîtîme des inventeurs, nous avons fait con^ noître la date précise de l'établissement des genres, par des chiffres compris entre deux parenthèses, à la suite du nom de Fauteur; et nous y avons quelquefois ajouté les mots benè ou malè, pour indiquer les bonnes ou les mauvaises descriptions.. Quand un même nom générique a été appliqué à des genres différens, nous avons soin d'en avertir, pour prévenir la con- fusion. Les abréviations Bull, et Dict. , placées àla suite du nom des genres que nous avons établis ou rectifiés , désignent le Bul- letin dès Sciences par la Société Philomathique de Paris , et le Jifictionnaire des Sciences naturelles. Notre article Inulée* ( tom. XXIII. ) contient des discus- sions applicables à notre tableau des lactucées , mais que nous ne devons pas reproduire ici, parce que le lecteur peut recourir à l'article que nous venons de citer. XII. Dans le Bulletin des Sciences de alia i, pag. 188 , nous avons publié, sous le titre de Tableau méthodique des genres de la tribu des Lactucées, un premier essai, qui diffère de celui que nous présentons ici , en ce que nous admettions alors cinq sections au lieu de quatre. La section des lactucées-hyoséridéès, que nous avonssuppri- mée depuis cette époque, comprenoit les genres Lampsana, Rhagadiolus, Koelpinia, que nous attribuons maintenant aux crépidées; les arnoseris et krigia, que nous attribuons aux hié- raciées; les Jyosem et hedjpnoii, que nous attribuons aux scor- zonérées. Cette section, placée entre celle des lactucées-prototypes et celle des lactucées-crépidées , étoit caractérisée ainsi : Fruit alongé; aigrette nulle, oustéphanoïde, ou composée de squa- mellules paléiformes, souvent accompagnées de squamellules filiformes. Péricline de squames unisériées; ordinairement en- touré à la base de squamules surnuméraires. Les premiers genres des hyoséridées ont de l'affinité avec les derniers genres des prototypes; les derniers genres des hyosé- ridées ont quelque affinité avec certaines crépidées telles que le Zacintha; et tous les genres des hyoséridées semblent avoir plus ou moins d'affinité entre eux.C'est ce qui nousavoil d'abord décidé à former cette section , et à l'interposer entre les. prototypes et les crépidées. Mais nous avons ensuite reconnu 88 LAC qu'il falloil la supprimer, parce qu'elle sépare deux groupes qui doivent se suivre immédiatement et interrompt ainsi la série naturelle, qu'elle est très-foîljlemeiit caractérisée et peu distincte des autres, que les genres qui la composent pré- sentent des difiérences notables, et que certaines affinités con- firmées par des caractères positifs, les attirent en différenssens vers d'autres groupes. Nous pensons donc que la nouvelle disposition adoptée par nous dans cet article est préférable à celle que nous avions précédemment proposée dans le Bulletin des Sciences. Mais nous sommes loin de croire que notre distribution actuelle ne soit plus susceptible d'aucune amélioration» Quelques genres pourront être avantageusement transférés d'une section dans une autre , ou mieux distribués dans leurs propres sections» Les classifications artificielles sont invariables, comme les ca- ractères arbitrairement choisis, sur lesquels elles sont fondées ; mais la classification naturelle étant basée bien plus sur l'en- semble des aflinités que sur des caractères fixés à priori, doit nécessairement éprouver des modifications, à mesure que le& observations se multiplient et deviennent plus exactes. Nous ne devons pas terminer cet article sans avertir que notre classification des lactucées exige des réformes dans la composition de certains genres, oii les botanistes peu attentifs aux affinités naturelles ont souvent mêlé des plantes apparte- nant à difTérentes sections. Citons pour exemple le leontodon aureum de Linnœus, que les modernes attribuent d'un com- mun accord et avec beaucoup d'assurance au genre Hieracium, Cette plante, que nous avons soigneusement observée, est pourtant une crépidée indubitable, car son fruit est alongé, aminci vers le haut, et son aigrette est blanche, composée de squamellules filiformes, grêles , peu barbellulées -. son péricline est formé de squames unisériées, et entouré à la base de squa- mules surnuméraires; enfin, son clinanthe est presque nu. Ce- n'est donc ni un leontodon, ni un hieracium , ni une andrjala,. mais bien un véritable crépis, que nous nommons crépis aurea, et que nous plaçons auprès du crépis biennis. Cet exemple, pris au hasard , peut servir à démontrer l'utilité des carac- tères qui forment la base de notre classificalion des lactucées,. cl qui avoicnl clé ;iég!igés jus^ju'à présent. Cependant; nous. LAC S9 désespérons de faire comprendre nos idées à ceux qui se per- suadent qu'il n'y a presque point de différence entre les genres Hicracium et Crépis, entre les genres Catonia et Hieracium, entre les genres Arnoseris et Lampsana , entre les genres Hjo- seris et Krigia , entre les genres Aster et Inula, entre les genres Baccharis et Conyza , entre les genres Liatris et Vernonia, et beaucoup d'autres rapprochés par les caractères techniques, éloignés par les rapports naturels. En effet, comment ces bo- tanistes pourroient-ils consentir à rapporter à des tribus ou à des sections différentes des genres qu'ils distinguent à peine, parce qu'ils ne veulent observer que les caractères les plus apparens? Assurément toute notre classification des synanthé- rées doit être à leurs yeux le plus extravagant des systèmes qui peuvent germer dans un cerveau malade. (H, Cass.) LACTUCELLA (Bot.) , nom italien des laitrons, (Lem.) LACULLA {Bot.) , nom ancien de la fougère dans l'Egypte» suivant Mentzel. (J.) LACUNES. (Bot.) Le tissu cellulaire des végétaux, vu au microscope, paroît formé de cellules régulières ordinaire- ment en forme d'hexagones et de cellules alongées en forme de tubes. Le tissu à cellules régulièresse déchire quelquefois, et, par sa rupture, laisse dans l'intérieur du végétal des vides plus ou moins considérables, également de forme régulière. M. Mirbel nomme ces cavités des lacunes. Elles sont ordi- nairement visibles à l'œil nu. Vequisetum. , par exemple, le sparganium, la gratiole, etc., en ont de remarquables. Dans cesjjlantes naturellement plongées dans l'eau , les lacunes sont remplies d'air. Celles qu'on observe dans les sumacs, dans les pins,lessapiiis, les mélèzes, les euphorbes, etc., sontremplies de sucs propres. La moelle du noyer, du phytolacca, de plu- sieurs ombellifères, etc., s'ouvre, de distance en distance, par des lacunes transversales, à mesure que la tige s'élève, de manière que le canal médullaire est partagé en une multitude de petites loges par une suite de diaphragaies. Ces cavités accidentelles sont nommées, par Grew, ouver- tures de la moelle; par M. Kudolpbi, vaisseaux pneumatiques^ par M. Link, réservoirs d'air accidentels; par M. DécandoUe , cavités aériennes. (]\I.\ss.) LACUTURR15. [Bol.) Dodocns donnoit ce nom à l'espèce 9^ LAD ou- rarieté de chou , que Tournefort a nommée chou de Mîlaii ou de Savoie. (J.) LADA. (Bot.) Nommalîais du poivre rond, suivant Clusius. Celui du poivre long est lada pandjang ou tsjabe. Le même est nommé, à Java, tabu ou tjale suivant Rumph, tada-jura suivant Burmann. Daléchamps cite aussi, sous le nom de lada de Chypre, l'arbrisseau nommé ci-après ladanj. (J.) LADA-CHILI.(-Bof.) Bontius rapporte que l'on appelle ainsi, dans l'île de Java, le piment frutescent, capium frutescens ^ Linn., qui porte le nom de lat-tsiao dans la Cochinchine. LADANUM. [Bot.) Pline donnoit cenom à une plante des champs, qu'il indique comme laxative : c'est une espèce de galéope, galeopsis ladanum , très-commune dans les blés. Onconnoît encore, sous les noms de ladanum et labdanum , «ne substance résineuse que l'on recueille sur diverses espèces de ciste qui croissent dans les îles et sur les bords de la Médi- terranée. Voyez Ciste de Crète et Ladany. (J.) LADANY. (Bot.) Nom donné dans l'île de Chypre, suivant Pokocke , à l'arbrisseau qui fournit le ladanum, lequel est un ciste, nommé par Linnaeus cistus creticus. On sait que cette substance gluante , qui suinte sur les feuilles de l'arbris- seau, s'attache à la barbe des chèvres qui viennent brouter ces feuilles, et qu'on les en dépouille ensuite avec soin. On la ramasse aussi avec des espèces de ràteau-x, auxquels on attache de longues lanières de cuir. On passe ce râteau sur les cistes rapprochés les uns des autres : le ladanum s'attache aux lanières surlesquelîes on a soin de l'enlever. (J.) LADDANG PADDEE. (J5of.)Cenom, qui signifie dans l'Inde riz de montagne , est donné à une espèce de riz qui croît sur les montagnes, dans les bons terrains auparavant couverts de bois, et contenant beaucoup de terreau résultant du détriment- des feuilles. On ne sait pas encore déterminer si ce riz, qui croît dans les terrains secs, est congénère du riz ordinaire, ou s'il appartient à un genre différent. (J.) LADEGl INDI. (Bot.) Daléchamps cite, sous ce nom, le malabathrum de Matthiole, espèce de cannellier , déjà men- tionné dans ce Dictionnaire sous celui de Cadkgi Indi. Voyea ce mot. (J.) LADEJN-rAROUTI. {Bot.) YoyczVAX^omu.iJ.) LAE gi LADICH (Bot.), nom de la canncberge , vaccinium oxjcoc- cus, dans la Laponie, suivant Linnœus. (J.) LADIERNA. (Bot.) Voyez Piadera. (J.) LADSCHINI. (Bof.) Voyez Lacheri. (J.) L^BACH-EL-DJEBBEL. (Bot.) Nom arabe du lœeha de Forskal , réuni au genre Menispermum. Cet auteur cite aussi celui de lœbach pour l'acacia Lebbeck. Voyez ce mot. (J.) L^DOS ou L^DUS. {Ornith.) Aristote, en parlant de cet oiseau, liv. i , chap. i, lui donne pour demeure les rochers e t les montagnes ; mais Camus , son traducteur, observe qu'il y a, dans sa dénomination même, des variantes qui ne per- mettent pas de former des conjectures sur son rapport avec une espèce connue. (Ch. D.) L^HLAH, LjEHLECH. (Bot.) Noms arabes du scofymus, suivant Forskal. Le premier de ces noms est aussi donné au scolymusmaculatus par M.Delile, au carduus sjriacus par ¥orskii\. Le catanance jaune est nommé lœhlceh. (J.) LjÎIKIADUDRA. (Ornith.) L'oiseau que l'on nomme ainsi en Islande est, selon Othon Muller, n.° 200, le tringa littorea, Linn. , ou chevalier varié de Buffon. (Ch. D.) LAEMMER-GEIER (Ornith.) , nom allemand du gypaète des Alpes ou vautour des agneaux , vultur eifalco barhatus , Linn. , Gmel. , gypaetus, Vieill., et phene , Sav. (Ch. D.) LAEMODIPODES , Laemodiopoda. (Crust.) Ordre de crus- tacés établi par M. Latreille , correspondant à la section des îsapodes cyslibranches du même auteur, dans le Règne animal de M. Cuvier. (Desm.) LAENNÉCIE , Laennecia. (Bot.) [ Corjmbifères , Juss. = Sjn- génésie polygamie superflue, Linn.] Ce nouveau genre de plantes , que nous proposons ici , et que nous dédions au savant médecin Laënnec, appartientà l'ordre des synanthérées , et à notre tribu naturelle des astérées , dans laquelle il est exacte- ment intermédiaire entre notre genre Dimorphanthes , dont il diffère par l'aigrette double, et notre genre Diplopappus, dont il diffère par la calathide discoïde. Voici les caractères génériques du laennecia, que nous n'avons point observés, mais que nous empruntons à une description de M. Kunfh, ou plutôt à l'excellente figure de M. ïurpin, qui accompagne cette description. 9^ LAE CalalhUe cliscoùle: disque pauciTIorc, régularîflore, andrs^ gyiii-mascti'iflore; couronne multisériée , nmlliflorc, tubuli- llore, féminiflorc. Péricline hémisphérique , égal aux fleurs^ f(3riné de squames paucisériées, irrégulièrement imbriquées, appliquées, lancéolées, membraneuses sur les bords. Clinanlhe planiuscule et nu. Fruils obovales-oblongs-, comprimés bilalé- ralement, bordés d'un bourrelet hispide sur chaque arête ex- térieure et intérieure; aigrette double l'extérieure courte ^ composée de squamellules laminées, subulées ; l'intérieure longue , composée de squamellules filiformes, barbellulées. Co- rolles de la couronne lubuleuses, très-courtes-, grêles. Nous ne connoissons qu'une espèce de ce genre; mais il est très-probable que plusieurs des nombreuses plantes mal à pro^ pos attribuées parles botariistesaugLnre Çonyza, appartiennent Téellementà celui-ci. Laennécie favX'GVatuale: Laennecia gnapjialioides , H. Cass. ; Conjza gnaphalioides , Kunth, A'ov. Gen. et Sp. p/., tom. IV^ p. 73 (édit. in-/|.°) , tab. 327. C'est une plante herbacée, à racine vivace , pivotante, très-rameuse, produisant de nom- breuses tiges étalées ou dressées, longues de cinq ou six jjoucesy. rameuses, c^'lindriques, laineuses et blanchâtres, très garnies de feuilles; celles-ci sont alternes, scssiles, longues de dix lignes, linéaires, presque pinnatifides, laineuses et blanches comme la tige; les calathides hautes de trois lignes, et cam- posées de fleurs probablement jaunâtres dans le disque, sont solitaires au sommet des tiges et des rameaux qui forment ïine sorte de panicule. Cette plante a été trouvée par MM. de Ilumboldt et Bonpland, en Amérique, dans la province de Cu- snana, où elle fleurissoit en septembre. Quoique M. Kuuth n'ait point parlé, danssa description , de la petite aigrette extérieure, qui distingue ce genre du Dimor- flianlhes, l'existence de ce caractère ne sauroit être douteuse , puisque l'habile dessinateur, INI. Turpin , dont l'exactitude n'est pas suspecte , l'a exprimé très-clairement dans la figure- Les fleurs du disque étant très-peu nombreuses, comparative- ment à celles de la couronne, cela nous porte à croire que Jes premières sont le plus souvent mâles, bien que M. Kunth les décrive comme étant hermaphrodites. Ce botaniste, n'ayant aucun égard aux caractères florauss. LAE cjS «qui servent de base à notre classification naturelle des synan- thérées, a décrit, sous le nom générique de conyza, dix-huit espèces, dont aucune assurément n'est congénère du conyza squarrosa, le vrai type du genre , et dont probablementaucune n'appartient à la tribu des inuléos qui revendique le véritable ^onvza. La plupart des conyza de M. Kuntli sont des astérécs , du genre Dimorphanihes ou du genre Laennecie.. Le laennecia étant intermédiaire entre les dimorphanihes et les dlplopappus, nous profitons de cette occasion pour donner ici un supplément à nos articles sur ces deux genres. Aux quatre espèces de dimorphanihes^ que nous avons décrites (tom. XIII, pag. 255), il faut ajouter les trois sui- vantes, qui sont trop remarquables pour être omisjs dans ce Dictionnaire. Dimorphanihes procera^ H, Cass-(Bull. desSc. 1821, pag. 17 5.) fiante herbacée, à racine vivace. Tiges hautes déplus de trois piedsetdemi, dressées, simples, ramitiéesseulement ausommet, épaisses, cylindriques, un peu anguleuses, striées, couvertes de poils un peu roides. Feuilles alternes, sessile&, senii-am- plexicaules, étalées, variables, longues d''environ un demi- pied, larges de six; à dix-huit ligues, hérissées sur les deux: faces etsur les bords de poils un pea roides : les unes longues, -étroites, presque linéaires , très-entières sur les bords, obtuseà au sommet-, les autres oblongues-lancéolées, tantôt simple- ment dentées, tantôt presque pinnatifîdes. Calathides larges de huit lignes, hautes de six lignes, pédonculées (la terminale sessile), disposées au sommet des tiges en panicule corymbi- forme, à ramifications pubescentes, accompagnées de bractées foliacées, longues, étroites, linéaires-subulées. Corolles jau- nâtres. €alathide discoïde: disque large, multiflore, régulariflorc, androgyniflorc-, couronne plurisériée, multiflore, tubulidore, féminiflore. Péricline hémisphérique-campanule, inférieur aux fleurs; formé de squames irrégulièrement imbriquées, appliquées, linéaires-subulèes , coriaces-foliacées. Clinanthc très-large, plan, hérissé de papilles inégales, irrégulières, épaisses, coniques, charnues. Ovairts oblongs, comprimés bi- latéralement, hispidules, bordés d'un bourrelet sur chaqur- art'te extérieure et intérieure; aigrette longue, composée de 94 LAE squamellules inégales, unisériées, filiformes, barbellulées. Cd* rolles delà couronne tubuleuses, longues, grêles, bi-triden« tées au sommet, ou tronquées obliquement, ou terminées irré- gulièrement et variablement. Styles d'astérée. Nous avons décrit cette belle espèce sur un individu vivant , cultivé au Jardin du Roi, où il fleurissoit à la fin de juillet. Nous ignorons son origine. Dimorphanthes stipuLacea , H. Cass. (Bull, des Se, 1821 , pag. 176.) Plante un peu visqueuse , à poils glanduleux , exha* lant, lorsqu'on la froisse, une odeur assez analogue à celle du nepetacataria.Tiges herbacées, paroissant un peu ligneuses à la base , irrégulièrement dressées , très-rameuses , diffuses, hautes de plus dedeuxpieds, cylindriques, striées, velues. Feuilles al- ternes, étalées, analogues à celles de l'ortie et de beaucoup de labiées : péliole long d'un pouce , ayant à sa base deux appen- dices stipuliformes; limbe long de deux pouces, large d'un pouce et demi, ovale, subcordilbrme, pubescent sur les deux faces, ridé, nervé, irrégulièrement et inégalement denté ou lobé , quelquefois ayant à sa base deux lobes en oreillettes , for- més par deux incisions plus profondes. Calathides subglobu- leuses, de trois lignes de diamètre, peu nombreuses, dispo- sées en panieules terminales très-irrégulières. Corolles jaunes en préfleuraison , devenant jaunes-pàles ou blanchâtres en fleuraison. Calathide discoïde-, disque multiflore, régulariflore, andro- gyni-masculiflore; couronne multisériée, multiflore, ambigui- flore , féaiinillore. Péricline subhémisphérique, très-inférieur aux fleurs; formé de squames paucisériées , inégales, irrégu- lièrement imbriquées , appliquées, oblongucs , coriaces-folia- cées, aiguës et rougeàtrcs au sommet. Clinanthe convexe, simple et nu, sous la couronne; plan ou concave , profondé- ment alvéolé, à cloisons charnues, dentées, sous le disque. Ovaires de la couronne obovales-oblongs, comprimés bilatéra- roent, glabriuscules , bordés d'un bourrelet; aigrette compo- sée de squamellules unisériées, filiformes, barbellulées. Ovaires du disque oblougs, irréguliers, glabriuscules, munis de plu- sieurs côtes , aigrettes comme les ovaires de la couronne , mais paroissant être stériles , quoique le stigmate soit bien conformé. Corolles de la couronne à limbe liguliforme , beaucoup plus LAE ^ court que le style , nullement tadiant , irrégulier, semî-avorté , souvent presqu'entièrement avorté. Nous avons décrit cette espèce sur un individu vivant, cul- tivé au Jardin du Roi, où il fleurissoit à la fin d'août. On croit qu'il vient du Brésil. Dimorphanthes angusti/olia, H, Cass, ; An? Erigeronlinifolium^ Yi/ iild., Sp, pi. , tom. 3, pars 5, pag. kjSS. Tige herbacée, dres- sée, haute de plus d'un pied, rameuse, striée, très-garnie de poils longs, fins, blancs, étalés. Feuilles alternes, sessiles, iné- gales, longues, étroites, linéaires, entières, garnies de poils courts sur les deux faces, et munies de poils roides sur les bords; on trouve rarement quelques feuilles plus larges et un peu dentées irrégulièrement. Calathides nombreuses, dispo- sées en panicule terminale au sommet de la tige et des ra- meaux^ chacune d'elles portée par un pédoncule long et grêle, souvent pourvu en son milieu d'une très-petite brac- téole, et naissant dans l'aisselle d'une petite feuille linéaire, Irès-étroite. Calathide discoïde , cylindracée et haute de deux lignes pendant la fécondation, ovoïde et plus grande après cette époque. Disque multiflore, régularidore, androgyniflore; cou- ronne multisériée, multiflore, tubuliflore, féminiflore, égale au disque pendant la fécondation, supérieure au disque après cette époque, Périclinecylindracéetà peu prèségalauxfleurspendant la fécondation, ovoïde, renflé et inférieur aux fleurs de la cou- ronne après cette époque; squames du péricline inégales, pau- cisériées, irrégulièrement imbriquées, appliquées, étroites, linéaires, uninervées, hispides, à sommet subulé, membra- neux , rougeàtre. Clinanthe plan , nu , fovéolé sous le disque , ponctué sous la couronne. Ovaires du disque et delà couronne , oblongs, comprimés bilatéralement, hispides-, aigrette longue, composée de squamellules filiformes , barbellulées. Corolles du disque, à cinq divisions, d'abord jaunes, puis verdàtres. Co- rolles delà couronne, tubuleuses, jamais ligulées, longues, grêles, s'alongeant après la fécondation, terminées par trois dents longues, aiguè's, subulées. Les stigmatophores un peu saillans au-dessus de ia corolle femelle , pendant la féconda- tion , y sont entièrement inclus ensuite , par l'effet de Talon- gement de cette corolle, et présentent ainsi la même singula- sfî LAK rite qoe nous avons observée dans le gjmnarrliena. (Voyez tom. XX, pag. 1 14.) Nous avons fait cette description sur des individus vivans , cultivés au Jardin du Roi, où ils ficurissoient en juillet et aoûf. Outre les trois espèces nouvelles que nous venons de dé- crire , et celles que nous avions antérieurement décrites ou indiquées, nous attribuons encore, avec plus ou moins d'as- surance , au genre Dimorplianthes, les conyza rnyosotifolia, coro- nopi/olia , hispida , obtusa, sophiœfolia ^ pulchella , apurensis , JJorihunda, thesiifolia , nommés ainsi par M. Kunth , dans ses Noi'a Gênera etSpecies plantarum. Nous avons décrit (tom. XIII, pag. 3og) quatre espèces de diplopappus, auxquelles il faut ajouter : 1 ." le diplostephium la' vandulifoUum de M. Kunth , que nous nommons diplopappus hwandulifolius , parce que notre genre Diplopappus a été fait et publié avant le genre Diplostephium de ce botaniste; 2.''Ve- rigeron dtlpliinifoliuin de Willdenow, que nous nommons di- plopappus delphinifolius , et que nous allons décrire ci-dessous ; 3.° Verigeron gnaphalioides de M. Kunth , que nous nommons diplopappus gnaphalioides , et qui se rapproche beaucoup du laennecia, par sa couronne plurisériée, à languettes courtes; 4.° Verigeron puhescens du même botaniste, que nous nommons diplopappus pubescens , et qui paroit avoir beaucoup de rap- ports avec le précédent. Le genre Diplopappus , ainsi composé, doit être divisé en deux sections : la première intitulée asieroides , ou vrais diplo- pappus, caractérisée parle péricline réellement imbriqué, et la couronne unisériée, à languettes moins étroites et ordinai- rement jaunes, comprend les diplopappus lanatus, inicrmedius, villosus j lavandulijolius; la seconde intitulée erigeroides , ou faux diplopappus , caractérisée par le péricline desquames or- dinairement à peu près égales, et la couronne souvent pluri- sériée, multiflore, à languettes très-étroites et blanches , com- prend les diplopappus dubius, delphinifolius , pubescens , gnaplia- lioides. Diplopappus delphinifolius , H. Cass. ; Er/gfron delphinifolium, AVilld., Hort. BcroL, n.^gc. Plante herbacée, bisannuelle. Tiges h.iutes de près de deux pieds, dressées, rameusi^î, cylindriques, LAE n^ striées, liispîdes. Feuilles alternes, sesslles , semi-amnlcxi- canles, lonmies de trois pouces et demi, linéaires d'un vert cejidré, hispidules sur les deux faces, pinnatifides, ou bipin- iiatilides, à pinnules linéaires, un peu aiguës au sommet. Cala- thides penchées avant la fleuraison, larges de plus d'un pouce solitaires au sommet de rameaux simples, pédonculiformcs munis de quelques petites feuilles linéaires, formant par leur assemblage une sorte de panicule corymbiforme, terminale- disque jaune; couronne blanche. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, andro- gyniflore; couronne uni-bisériée , multiflore, liguliflore fé- miniflore. Péricline orbiculaire, convexe, subhémisphérique égal aux fleurs du disque; formé de squames bi-trisériées à peu près égales, appliquées, linéaires, aiguës, coriaces- folia- cées. Cîinanthe large, plan, un peu fovéolé. Ovaires du disque et de la couronne oblongs, comprimés bilatéralement, hispi- dules, à aigrette double : l'extérieure très-courte, presque sté- phanoïde, composée de rudimensdesquaraellules paléiformes, unisériées; l'intérieure longue, caduque, composée de squa- mellules peu nombreuses, unisériées, dislancées, filiformes barbellulées. Corolles de la couronne à languette longue, étroite , linéaire. Nous avons fait cette description sur des individus vivans , cultivés au Jardin du Roi, où ils fleurissoient au mois de juin. Cette espèce est voisine de notre diplopr.ppus dubius [aster annuus , Linn. ) , quoique, dans celle-ci, i'ai , n'est qu'une variété de la même espèce, que AVilldenow a distinguée sous le nom de daphne monostachya. Elle n'en diffère que par ses épis solitaires et non fascicules. ( Poir.) LAGETÏO. {Bot.) Voyez Laget a dentelle, à l'article Laget. (Lbm.) LAGOCÉPHALE {Ichtliyol.) , nom spécifique d'un gobie que nousavoiis décrit, tom. XIX, pag. 141 de ce Dictionnaire. (H. G.) LAGOCHIMICA. {Bot.) G. Bauhin dit que Belli lui avoit en- voyé de Grète, sous ce nom, des graines d'une espèce de ja- cée, qui est peut-être le dorjcnium de Dioscoricle. (J.) LAGOCHYMENI. {Bot.) Ce nom, dans l'île de Lemnos , signifie chambre de lièvre. Il est donné à une plante que Mat- thiole, Daléchamps et G. Bauhin regardent comme un cumin. Tournefort, la jugeant différente, en avoitfaitson cuminoides , genre d'ombellifère que Linnseus a adopté, en substituant à ce nom celui de lagoecia , tiré du premier nom grec. (J.) LAGOGHIMITHIA. {Bot.) Voyez Heliochrysos, (J.) LAGOGHYMITIA (iîof.), nom grec cité par Adanson , comme synonyme du tanacetum annuum , Linn. (H. Gass.) LAGOEGIE {Bot.),Lagœcia, Linn. Genre de plantes dico- tylédones, de la famille desomhellifères , Ju ss , et de la. pentan- drie mono gj nie de hinnseus; dontles principaux caractères sont les suivans : Ombelle simple . multidore , glomérulée ; collerette générale à neuf folioles ailées ou pectinées ; collerettes par- tielles uniflores, à quatre folioles pectinées, capillacées, comme plumeuses; calice à cinq découpures multifides, capil- lacées ; cinq pétales bicornes ; cinq étamines ; un ovaire infé- l'ieur, surmonté d'un style à stigmate simple; une graine soli- LAG 117 taire, ovale-oblongue , couronnée par le calice. Ce genre ne comprend qu'une espèce. Lagoecie cuminoïde : vulgairement, Cumin bâtard ; Lagceeia cu/ui/ïoides, Linn.,5pec., 294 ;Lamk., Ill.gen..tah. 142 ; Cumi- niimsjlvestreprimum, Matth., Valgr., 759;Dod., Pem.pt., 3oo. Sa racine est annuelle, fibreuse ; elle produit une tige glabre, haufe d'un pied ou environ , rameuse dans sa partie supérieure, garnie de feuilles alternes, alongées, ailées , à pétiole membra- neux, amplexicaule, et à pinnules courtes, incisées, dentées. Les fleurs sont disposées , au sommet de la tige ou des rameaux, en ombelles solitaires, penchées avant la floraison, et formant chacune une sorte de tète très-velue ou presque laineuse. Cette plante croît naturellement dans le Levant, les îles de l'Archipel et dans l'Afrique septentrionale. Elle a une odeur légèrement aromatique , analogue à celle de la carotte. (L. D.) LAGOIS. (Ichtlifol.) Chez les anciens Romains, on désignoit par ce nom un poisson des contrées étrangères, comme le té- moigne assez ce vers d'Horace : Ps'ec scarus, aut poterie peregrina juvare lagois. Aujourd'hui, on ne sait à quelle espèce rapporter cette dénomination. (H. C.) LAGOMYS. (Mamm.) Les rongeurs du genre Piha ont été ainsi nommés par MM. Cuvier et Geoffroy. (Desm.) LAGON. Voyez Lagoni. (Desm.) LAGONDI. {Bot.) Nom malais de deux arbrisseaux que Rumph désigne sous celui de lagondium, et qui sont des gatti- liers, vitex trifolia et vitex negundo. C'est la première de ces espèces qui est aussi le lagondie de Sumatra, cité par Marsden , dont les feuilles ont une odeur forte et aromatique. Il est em- ployé, dans cette île, comme antiseptique, et substitué au quinquina pour le traitement des fièvres. Les mêmes vertus lui sont attribuées par Rhèede, sur la côte Malabare, où il est nommé cara-nosi. Lelagondi des Philippines , mentionné par Camelli, est le même, et y jouit d'une réputation encore plus étendue, qui le fait croire propre pour toutes les maladies. (J.) I-AGONEN. ( Ichthjol. ) Un des noms suisses de la vaudoise, lorsque ce poisson approche de son entier développement. ïi8 LAG Voyez Able, dans le Supplément du I." volume de ce Diction- naire. (H. C.) LAGONI. [Min.) Ce nom italien, qui même n'est employé ([u'en Toscane avec la signification sous laquelle nous allons le considérer, n'a pas de traduction en François, et cependant il désigne un phénomène géologique très-intéressant, qui n'est probablement pas restreint au sol de la Toscane. Les lagonis du Volterranais et du Siennois sont propre- ment, comme nous le dit M. Santi , des amas plus ou moins grands d'une eau bourbeuse et noirâtre, agitée par une ébullilion apparente, et d'où s'exhalent continuellement avec impétuosité et un bruit qui s'entend très-loin, des vapeurs très- visibles et très-odorantes. Le phénomène principal, quoique ce ne soit pas lui qui donne le nom au lieu où on l'observe, est un dégagement perpétuel de vapeur d'eau bouillante, dégagement qui se fait avec une telle force dans quelques lieux, qu'il produit un bruit semblable à celui delà vapeur «'échappant parla soupape des machines à feu, mais beaucoup plus fort, puisqu'on l'entend d'une demi-lieue. La force de ce dégagement n'a pas été me- surée; on peut cependant en donner une idée en disant qu'on n'est parvenu par aucun moyen à fermer une seule des princi- pales issues de la vapeur, et que des tonneaux chargés de pierres, enfoncés avec force dans certaines ouvertures pour arrêter le dégagement pendant certains travaux, ont été re- poussés et lancés au bout de quelques momens à une très- grande élévation dans l'air, et cependant les ouvertures et fentes par lesquelles ce violent dégagement s'opère sont très- nombreuses dans un même espace d'ailleurs assez circonscrit. Que les lieux d'où les vapeurs s'échappent soient dans une vallée ou sur le pied d'une colline, on y remarque toujours des excavations qui sont plus ou moins remplies d'eau ou de limon grisâtre. Quelquefois cependant, et ce cas est le plus rare , ces vapeurs sortent de fentes entre des rochers situés sur le penchant de collines et à peu de distance des grandes ou- vertures-, mais, en s'approchant de ces fentes, on entend dans leur intérieur une sorte de claplotement qui indique qu'il y a de l'eau dans leur fond , et que les vapeurs l'agitent en lu traversant. LAG 119 Quelle que soit la sécheresse du pays ou celle de lasaison, ces lieux sont toujours ou pleins de masses boueuses ou au moins très-humides ; car cette humidité ne vient pas des pluies ou des sources du voisinage , mais de la condensation des vapeurs aqueuses, en quoi le phénomène consiste principalement. Ainsi , ce n'est pas des eaux que s'élèvent les vapeurs, c'est du sein de la terre 5 et les eaux qu'elles traversent sont dues à ces vapeurs , loin d'en être le produit. Mais ces vapeurs ne sont pas elles-mêmes de l'eau pure ; elles sont, au contraire, très-composées. Les odeurs qu'elles ré- pandent suflisent presque pour indiquer cette composition. On y distingue celles du soufre, du gaz hydrogène sulfuré et du bitume. L'analyse a fait reconnoître dans l'eau qui résulte de leur condensation, des sulfates de fer, de chaux, de ma- gnésie , d'ammoniaque, et notamment de l'acide boracique. Les parois des fissures des rochers par où elles s'échappent sont couvertes de cristaux de soufre et de sulfate de chaux. Nous disons que toutes ces matières, à l'exception du sul- fate de chaux, viennent des vapeurs et non du sol. Il est aisé de s'en assureren examinant celui-ci. C'est un terrain, ou de sédiment inférieur, oumême de tran- sition , qui est composé uniquement de psammite calcaire (macigno), de calcaire compacte brun, commun, avec des lits peu épais et souvent interrompus de silex corné, de marne calcaire et d'argile schisteuse.Ce terrain ne montre aucun indice des matières renfermées dans les vapeurs ou dans les eaux, ni aucun gîte de minerais qui puisse les fournir (1). On n'y voit non plus aucun débris de corps organisé. Il n'y a pas de doute que c'est au-dessous de ces roches, qu'on peut rapporter tout au plus aux derniers dépôts des terrains de transition, qu'est situé le foyer de production du gaz hydrogène sulfuré, et des vapeurs aqueuses boracifères; mais nous ne pouvons dire si (ij Je dois avertir que cette description qui présente des généralités sL nombreuses et en apparence si exclusives, n'est faite cependant que sur l'examen détaillé des lagonis de Monte-Cerboli , et sur l'aperçu de ceux, de Castel-JNuovo: mais M. Santi qui a visité et décrit presque tous les autres , M. Mascagni qui en a parlé avec quelques détails, nous ap- prennent qu'ils présentent tous cette même généralité de phénomènes. Ï20 LAG c'est immédiatement au-dessous de ces roches d'agrégation, et à une profondeur beaucoup plus considérable, et par con- séquent encore au-dessous de roches plus anciennes. Tout ce qoe nous pouvons affirmer, c'est que ce foyer est au moins inférieur aux assises les plus inférieures du terrain de sédi- ment inférieur, de celui dans lequel est placé le calcaire qu'on désigne sous le nom de calcaire alpin. Ces montagnes , celles surtout de Monte-Cerboli et de Castel- Nuovo, présentent encore quelques considérations géologiques assez remarquables. Elles offrent un aspect de bouleversement, d'inclinaison et de chute de couches qui semblent assez bien s'accorder avec ridée de grandes cavités souterraines, laboratoire où se pré- parent ces décompositions et d'où se dégagent ces gaz, et dans lesquelles les couches seroicnt tombées, du moins en partie. Ces .fqyers, comme tous ceux d'où se dégagent les gaz et les matières^ minérales fondues qui constituent les volcans, semblent placés sur une même ligne , et comme à la base d'une longue fente. Quoique les lagonis de Monte-Cerboli n'aient pas unegrande étendue, l'aire dans laquelle ils sont disposés offre la forme d'un ellipsoïde de deux cents mètres de long sur cent mètres de large. Les fumaroles (fumachi) et les lagonis de Castel-NuovQ sont situés dans le fond et vers le col d'une vallée étroite et profonde, et presque tous rangés en ligne dans le fond de cette vallée, qui peut être considérée comme l'ouverture supérieure d'une autre grande fente. L'altération que ces gaz et vapeurs dissolvantes ont fait éprouver aux roches qu'elles traversent n'est pas moins remar- quable. Ces roches, généralement calcaires, sont comme cor- rodées sur les parois des fentes; leur texture est devenue plus lâche, leur couleur grise est altérée et passe au rouge ocrcux; mais cette couleur rouge, en pénétrant plus ou moins dans les roches, en y pénétrant surtout plus profondément à l'aide des fissures qui y existent, y produit des commencemens de des- sins ruiniformes. Ce phénomène semble indiquer la manière dont la pierre ruiniforme des environs de Florence a pu être formée , et la cause qui a pu lui donner naissance. Cette présomption a d'autant plus de poids, que la pierre de Florence, qui ne se trouve pas uniquement près de cette LAG ,ii ville, appartient , comme nous le dirons ailleurs , à ce même terrain, c'est-à-dire à cette même formation, et qu'elle se pré- sente dans un lieu (k s c nvirons de laTolfa, près Civita-Vecchia) , où des phénomènes semblables à ceux des lagonis du Siennois doivent avoir agi autrefois avec une^ puissance encore plus grande. Enfin, ces parois sont, comme nous l'avons déjà indiqué , tapissées de soufre, de sulfate de fer, desulfate de chaux mêlé d'autres sulfates et même d'acide boracique, le tout souillé par- la boue qui constitue les lagonis proprement dits. On a des preuves dans ces lieux mêmes (près deCastel-Nuovo) de l'exis- tence d'anciennes fumaroles ayant produit des lagonis, de leur changement de position, ou même de leur extinction totale. Ainsi on voit, près de Castel-Nuovo , des rochers presque verticaux , de psammite ( macigno ) anciennement altéré par les gaz qui l'ont traversé. 11 est d'un blanc de neige et ressemble de loin à du marbre blanc ; il est couvert d'eftlorescences de sels alumineux , et fait à peine un peu d'effervescence dans l'acide nitrique. Tels sont les principaux phénomènes qui constituent ce que l'on appelle en Toscane des lagonis. On voit que ces phénomènes considérés par eux-mêmes, et d'une manière isolée ou absolue, offrent déjà des faits géologiques et chimiques assez intéres- sans , mais quand on les rapproche d'autres faits ou phéno- mènes géologiques, ils acquièrent encore plus d'intérêt parles rapports qu'ils montrent entre eux, et par les faits qu'on peut y lier. Le terrain n'est nullement volcanique dans l'acception or- dinaire de ce mot : on ne voit ni sur les lieux mêmes , ni dans les environs, aucune ancienne trace volcanisée , aucune terre, aucun tuf volcanique, et nous ne savons ce qui peut avoir porté M. Patrin à admettre cette sorte de terrain; mais si le terrain n'a aucun caractère volcanique, il n'en estpas de même de ces phénomènes : ils représentent en petit ceux qu'on observe dans les volcans, tels sont la chaleur, le dégagement violent et avec bruit de vapeurs souterraines, le gaz hydrogène, le gaz sulfureux, le soufre et l'acide boracique trouvé si abon- damment à l'ouverture du Stromboli, regardé par tous les géognostes conjme un véritable volcan. C'est une production ^^2 LAG de diïférens sels , etnotamincnt de sulfates de chaux, de fer et d'alumine. I,es phénomènes priucipaux sont donc Us mêmes, ce sont comme dans les volcans, dëgagemens violens de gaz et de vapeurs résultant d'actions chimiques qui ont lieu dans l'intérieur de la terre, au-dessous du terrain ancien, produc- tion de chaleur et épanchement à la surface du sol de matières plus ou moins altérées. Seulement, comme je viens rie le dire, tous ces phénomènes ont lieu sur une très-petite échelle, la c.'ialeur n'est pas élevée au point de fondre les matières ter- reuses, et au lieu délaves incandescentes, ce ne sont que des eaux boueuses et bouillantes qui sont épanchées (i). Les lieux qtieje viensde décrire ou deciter,sontloindetous terrains volcaniques ou volcanisés; mais si on se rapproche de ces terrains, cesmêmes phénomènes ou du moins leur résul- tat se représentent et semblent avoir eu plus d'intensité. Ainsi on retrouve aux environs de la ïolfa, assez près des terrains de trachyte et de basalte du lac de Bracciano et des pays voisins, le même sol fondamental de calcaire compacte et de psammite macigno, et la pierre ruiniforme de Florence, et l'alunite en abondance. Tout le terrain dans les environs semble indiquer la présence et l'action ancienne des mêmes phénomènes; tels sont les gypses qui recouvrent dans quelques lieux soit le calcaire, soit la serpentine, et les marnes argi- leuses que les pluies délayent et rendent à leur premier état boueux. Elles coulent alors le long des collines et forment en grand des ravins et des buttes de vases comme on les voit en petit sur les bords deslagonis actuels. Ces vases, parleur abon- dance , leur mollesse et leur profondeur souvent considérable , rendent l'approche des lagonis très-dangereuse, si on s'y en- gage sans précaution et sans guide , car non seulement on peut s'enfoncer et être englouti dans cette vase bouillante , mais en- core être asphyxié par les vapeurs qui s'en dégagent, et qui viennent envelopper, au moindre changement de vent, le cu- rieux imprudent. Enfin on attribue, et ce n'est peut-être pas sans raison, le (0 M. le D." Santi a fait remarquer de quelle importance est l'obser- vatioii de ces phénomènes, pour nous donner une idée de ce qui se passe «lans les entrailles de la terre. (Viaggio terzo, pag. 252, note i.) mauvais air qui règne dans les Maremmcs ( c'est ainsi qu'on nomme cette partie du Volterranais qui descend vers la mer), aux émanations gazeuses des lagonis qui sont si répandus sur cette partie de la Toscane. (B.) LAGOPÈDE. (Ornith.) Les oiseaux auxquels ce nom a été donné, sont de l'ordre des gallinacés et de la famille des plu- mipèdes, La plupart des naturalistes les ont réunis aux tétras ; mais M. Vieillot en a formé un genre particulier sous la déno- irtination latine de lagopus, et en se fondant pour cela sur la considération que leurs doigts sont emplumés comme les tarses , et que leur pouce, très-court et articulé sur le côté interne du tarse , ne porte à terre que par son extrémité , il avoue que l'on pourroit se borner à faire des lagopèdes et des gelinottes , de simples sections dans le genre Tétras. M. Cuvier, après avoir observé également que les tétras proprement dits ont les doigts nus, et que leur queue est carrée ou fourchue, tandis qu'elle est carrée ou arrondie chez les lagopèdes, ne trouve point dans ces circonstances de motifs suffisans pour isoler ceux-ci. lien est de même de M. Temminck, et ce sera, en conséquence, sous le mot Tétras qu'on donnera la description des deux ou trois lagopèdes connus. (Ch.D.) LAGOPODE. (Entom.) Ce mot , qui signifie patte de lièvre, a été donné, comme nom spécifique, à quelques espèces d'in- sectes, et en particulier au mâle del'abeille empileuse ou finan- cière, apis centuncularis , lagopoda. (CD.) LAGOPODIUM. (Bot.) Tabernaemontanus cite ce nom pour la vulnéraire, anthjllisvuLneraria, et Gérard pour le /r//b/fwr7i arvense. Voyez Lacopyron. (J.) LAGOPUS {Bot.) Ce nom grec, qui signifie patte de lièvre, est donné par des auteurs anciens à diverses espèces de trèfle, dont l'épi de fleurs, un peu velu, présente la forme d'une patte velue. Tragus le cite aussi, soit pour le lotier ordinaire, lotus corniculatus, soit pour le pied-de-chat, gnaphalium dioicuni. Voyez Lagopyron. (J.) LAGOPUS. {Ornith.) Nom latin du lagopède, regardé par Picot de la Peyrouse et par Mauduyt comme identique avec Vattagas ou aftogen des anciens. Martial , dans une épigranime du livre 7, n." 86, appelle le hibou, strix huho , Linn. , lagopui aurita. (Ch.D.) ' = '^ LAG IrAGOPYRON. {Bot.) Gesner, cité par C. Dauhin, croit que la plante ainsi nommée par Hippocrate , est le pied-de-chat, giiaphalium dioicum. Ailleurs, C. Bauliin croit que ce Icgopy- ron est le même que le lagopus de Dioscoride et de Pline, le lagopodium de Gérard, lequel est le trèfle patte-de-lièvre, trifolium arvense de Linnseus. Il dit encore que le gnaphalium ici mentionné est aussi nommé lagopus par Tragùs. (J.) LAGORTILLA (Zîo/.) , nom espagnol d'une espèce de swer- tia du Pérou, ainsi étiquetée dans l'herbier de Joseph de Jussieu. (J.) LAGOSERIS. (Bot.) Dans le troisième volume, publié en 1819, de la Flora Taurico-Caucasica de M. Marschall , nous trouvons un genre Lagoseris appartenant à l'ordre des synan- thérées et à la tribu naturelle des lactucées. L'auteur le ca- ractérise ainsi : Receptaculum paleaceum, paleis capillarihus ; ca- Ijx caljculatus ; pappus pilosus ,sessilis. Deux espèces sont attri- buées à ce genre par M. Marschall : la première est le crépis nemausensis de Gouan; la seconde est Vhieracium purpureum de Willdenow, que M. Marschall avoit nommé, en 1808, dans son second volume, crépis purpurea. Il paroît que, dans l'inter- valle de temps écoulé entre la publication du second volume et celle du troisième, c'est-à-dire, entre 1808 et 1819, M. Marschall avoit déjà proposé le genre Lagoseris, dans un ouvrage intitulé Centuriœ plantarum rariorum rossicarum, que nous ne connoissons point , et dont nous ignorons la date de publication. Cette date est probablement antérieureà 1812, car, dans la seconde édition du Catalogue du Jardin de Gorenki , publiée en 1812 , nous trouvons le Lagoseris de M. Marschall. Mais, à cette époque, l'auteur du genre n'y rapportoit que le crépis purpurea, et ce n'est qu'en 1819 qu'il y a joint le crépis nemausensis. Dans le Bulletin des Sciences de décembre j 8 1 6 , pag. 200 , nous avons proposé le genre Pterotheca , en lui donnant pouF type le crépis nemausensis , et en lui attribuant pour caractères un péricline double comme le crépis, un clinanthe iimbrillé comme Vandrj'ala. et les fruits marginaux non aigrettes, courts, arqués, munissurla face intérieure de trois à cinq ailes mem- braneuses. Dans le Bulletin de 1821, pag. 124, nous avons pré- senté une description complète et très-détaillée des caractères LAG 125 génériques du pterotheca; et nous avons en même temps proposé un autre genre nommé intjbellia, qui a été décrit depuis, sous lettiême titre, dans ce Dictionnaire. A cette époque, nous ne connoissions point encore le lagoseris de M. Marschall : mais , ayant parcouru dernièrement le troisième volume de son ou- vrage, nous avons reconnu que notre pteroi/ieca étoitle Lago- seris nemausensis , et notre intj-bellia le lagoseris taurica de ce botaniste. Les détails qu'on vient de lire nous ont paru nécessaires pour nous mettre à l'abri du reproche de plagiat. Les remar- ques suivantes expliquent pourquoi nous persistons à conser- ver nos genres Pterotheca et Intjbellia , malgré l'antériorité de date acquise au lagoseris. Les botanistes qui liront attentivement notre Mémoire , dans le Bulletin des Sciences de 1821, pag. 124, se convain- cront aisément que le pterotheca et Vintfbellia, quoiqu'immé- diatement voisins , diffèrent génériquement. En effet , dans Vintjbellia , tous les fruits de la calathide sont uniformes, ai- grettes, non ailés, et incoUif'ères; dans le pterotheca , les fruits marginaux sont inaigrettés et munis sur leur face intérieure de trois à cinq ailes longitudinales très-saiilantes , tandis que les autres fruits sont cylindriques et un peu amincis supérieu- rement en un col court portant une aigrette. Le pterotheca ayant été publié en 1816 , et n'ayant reçu le nom de lagoseris qu'en 1819, doit donc conserver son premier nom. On pourroit, avec plus d'apparence de justice, supprimer noire intjbellia , surtout si l'on admet qu'il ne faut consulter que les dates, sans avoir aucun égard à l'exactitude des des- criptions. En rejetant ce principe injuste et déraisonnable, nous conservons ïintjbellia et nous supprimons le lagoseris. Ceux qui compareront la description de M. Marschall avec la nôtre , et qui seront exempts de préventions défavorables contre nous, reconnoîtront peut-être que notre prétention n'est pas aussi mal fondée qu'elle paroît l'être au premier abord. (H. Cass.) LAGOTIS {Bot.) Ce genre, établi par GaBrtner(^cf. Petrop., 14, pag. 533, tab. 18 ) , nommé par Pailiis gjmnandra {Itin., 5, pag. 710, tab.X,fîg. 1), est le rhinanthus diandra, Linn., Supp. M. de Jussieu le réunit au hartsia, dont il forme un genre par- 126 LAG ticulîcr en réunissant le starhia de Petit-Thouars. Ce genre dilTère peu âesrhinantlius (cocréle). Il s'en distingue paiîicu- liérement par deux étamines, au lieu de quatre. Lclagotis ghiuqiie {lagotis glauca) est une petite plante haute de trois pouces, dont la tige est simple, glabre, cylindrique , pourvue de deux feuilles radicales, un peu épaisses, ovales, entières ou un peu dentées; deux autres caullnaires, alternes , sessiles. ovales. Les fleurs sont disposées en épis composés de verticilles très-serrés, avec des bractées bleuâtres: le calice comprimé, coloré, à trois dents ; les deux latérales échan- crées; la corolle d'un blanc-clair ; la lèvre inférieure divisée en deux ou trois lobes. Le fruit consiste en une capsule compri- mée, munie de quatre dents à son sommet. Celte plante croit au Kamtschatka, sur la pente des rochers exposés au nord. (POIR.) LAGOTRICHE (Mamm.) , Lagotrix , GeofFr. M Geoffroy Saint-Hilaire a établi ce genre de quadrumanes, d'après deux animaux, dont un ne lui étoit connu que par une peau bourrée, et l'autre par les notes curieuses que M. de Humboldt a publiées dans ses recherches de zoologie, sur Taninial qu'il appelle capparo. Ce genre a pour caractères : Une tête ronde , un museau saillant et un angle facial d'environ cinquante de- grés; un os hyoïde peu apparent au dehors; les quatre extré- mités pentadactyles; des poils moelleux et fins, et des ongles plies en gouttière et courts. Ces animaux sont de l'Amérique méridionale. Le Grison ; Lagotrix canus , Geoffr. Pelage gris, olivâtre-, la tête, les mains et la queue gris roux; poils courts. Le Capparo: Lagotrix Humboldtii, Geoffr. M. de Humboldt a trouvé ce singe , qu'il dit avoir beaucoup de rapport avec les sapajous, à Saint-Fernando, sur les bords du Guoviaré, qui se jette dansl'Orénoque. Sa queue est prenante, nue et calleuse en dessous. Cet animal, qui est très-doux, a la tête fort grosse; son pelage est gris jaunâtre uniforme ; l'extrémité des poils est noire, sous la poitrine, les poils sont plus touffus et plus fon- cés que sur le dos. La queue est un peu plus longue que le corps. Cette espèce vit en grandes troupes. (F. C.) LAGRIE, Lagria. {Eatoiii.) Fabriciusa nommé ainsi un genre d'insectes coléoptères, à tarses irréguliers, c'est-à-dire, au LAG 127 nombre de quatre postérieurement, tandis que les deux autres paires en ont cinq, et par conséquent du sous-ordre des hé- léromérés, et de la famille des vésicans ou épispastiques, autre- ment dit, à élytres molles, flexibles. Ce nom, dont l'étymologie est obscure comme la plupart de ceux que Fabriclus a introduits dans la science, souvent en les dénaturant volontairement, viendroit-il , comme le pense Olivier, du motgrec Ac4;^v«, quiindiqueroitle nom d'une espèce appelée pubescente par Linnaeus ? Ce terme grec signifie en effet un duvet, hirsuties , lanugo. Avant Fabricius, la princi- pale espèce, le type de ce genre , avoit été placée par Linnaeus, tantôt dans le genre Chrysomèle , tantôt dans celui des méioès. Geoffroy en avoit fait une cantharide, etDeGéerun ténébrion : Paykull en a ensuite séparé , avec raison , quelques espèces sous le nom dedasytes, parce qu'ils ont cinq articles à fous les tarses. Dans l'état actuel de la science, il est facile de distinguer les lagries de toutes les autres espèces de la famille des épis- pastiques, en les comparant, comme nous allons le faire. D'abord . les lagries ont les antennes en chapelet non coudées , à articles irréguliers , dont le dernier est plus alongé, et dont le corselet est plus étroit que les élytres. Les cérocomes et les mylabres ont les antennes en masse. Les cantharides , les zonites et les apales les ont en fil. Tous les autres genres ont les antennes en chapelet; mais dans les no- toxes et les anthices, les articulations sont égales entre elles , et régulières ; dans les méioès, elles sont comme rompues ou coudées au milieu. (Voyez , dans l'Atlas de ce Dictionnaire , la planche qui représente les coléoptères vésicans, n.° 12, VIIF livraison, et en particulier le n.° 2.) On neconnoîtpas lesmœursnilesmétamorphosesdes lagries. On trouve, principalement sur les fleurs, les insectes parfaits , dans les bois, ou dans les prairies voisines des bois. Les espèces principales de ce genre sont les suivantes.- ]. La Lagrie HÉRISSÉE, Lagria hirta. C'est la cantharide noire, à élytres jaunes de Geoffroy, n." 6, pag. 344, du tom. I, figurée par Olivier, tom. III, Coléopt., n.° 49, fig« -2 , a. b. c. Elle est noire, velue ; ses élytres sont jaunâtres , et son cor- selet arrondi. ^28 LAG C'est un insecte commun aux environs de Paris. On le trouve sur les ombellifères, les fleurs des caryophyllées,dans le voisi- nage des bois. 2. La Lagrie i.ivide, Lagria livida. Elle ressemble à la précédente : elle est un peu plus petite, et ses pattes sont livides. (C. D.) LAGUNA. {Bot.) Cavanilles nommoit ainsi un genre de plante malvacée, qui est maintenant le lagunœa de Schreber, Venlenat et Willdenow, et auquel ce dernier réunit avec raison le solnndra de Murray. (J.) LAGUNtEA. {Bot.) Ce genre de Loureiro rentre dans le PoLYGONUM. (Voyez ce mot.) (Poir.) LAGUNCULARIA. (Bof.) Gasrtuerfils nomme ainsi le mangle gris, conocarpus racemosa de Linnseus, qui n'appartient ni au genre, ni à la famille du conocarpus, et doit plutôt être placé dans les myrobolanées. Cependant, s'il a des pétales très-petits , comme l'annonce Swartz, il devra être placé dans le même ordre que le comhretum, et il aidera peut-être à prouver que le comhretum et les genres qui s'en rapprochent, devront être réunis aux myrobolanées , conformément à l'opinion émise par M. R. Brown, quoiqu'ils aient des pétales dont les myrobolanées sont dépourvues, et qu'ils n'aient pas, comme elles, les lobes de l'embryon roulés autour de la radicule. Ce genre a reçu de M. Richard le nom de sphœnocarpus qui paroît lui convenir mieux. (J.) LAGUNEZIA. {Bot.) Scopoli avoit substitué ce nom à celui du racoubea d'Aublet. L'un et l'autre doivent être supprimés, et réunis à Vhomalium de Jacquin , genre placé à la suite des ro- sacées. (J.) LAGUNOA, Lagunoa. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs incomplètes, monoïques, de la famille des sa- pindacées y de la monoécie polyandrie de Llnnaeus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques. Dans les fleurs mâles, calice à cinq divisions; l'inférieure prolongée jusqu'à la base du calice ; point de corolle ; huit étamines inclinées. Dans les fleurs femelles, le calice comme dans les mâles; point de co- Tolle; un ovaire supérieur ; un style ; une capsule renflée, à trois coques , à trois valves ; les semences globuleuses. Lagunoa luisant: Lagunoa nitida, Poir.; Llagunoa, Ruiz et LAG- ti^ Pftr. , Sfst. Flor. Pér. , pag. 262 ; Amirola nitlda, Pers; , Synops. pi. 2, pag. 56 5. Arbre du Pérou quis'élèveàla hauteurde vin''t- cinq ou trente pieds. Ses rameauxsont garnis de feuilles simples pétiolées, quelquefois ternées, ovales, luisantes^ dentées en scie ; les pétioles épaissis à leurs deux extrémités. Ses fleurs sont monoïques, dépourvues de corolle. Le fruit est une cap- sule à trois coques , contenant des semences noires , luisantes globuleuses. Les habitans du Pérou en font des chapelets. Peut-être faudroit-il rapportera cette espèce le llagunoapru- nifoiia, Kunth , in Humb. et Bonpl. iVot/. Gen., 5, pag. i3u Ses rameaux sont hérissés, un peu verruqueux, blanchâtres et tomenteux dans leur jeunesse j les feuilles ovales , elliptiques aiguës , finement dentées , un peu hérissées en dessous , loncrues de deux pouces; les capsules un peu globuleuses, tri trônes hérissées, à trois loges, de la grosseur du fruit du prunellier. Cette plante croit proche Loxa, dans la Nouvelle-Grenade. Lagunoa mou : Lagunoa mollis , Voir.; Llagu no a mollis, Kunth in Humb. et Bonpl. Not'. Gen. , 5 , pag. 1 3 1 , tab. 442 , fig. 1,2. Cet arbrisseau, très-voisin du précédent, en diflere par ses feuilles beaucoup plus grandes, dentées en scie, hérissées en dessus, blanchâtres et tomentcuses en dessous. Les rameaux sontlisses, anguleux dans leur jeunesse, couverts d'un duvet mou et blanchâtre ; les feuilles pétiolées, longues de trois pouces, lespédonculessolitaires,axillaires et tomenteux; les supérieurs chargés de trois à sept fleurs mâles ; les inférieurs de fleurs fe- melles 5 les calices tomenteux, ferrugineux, à cinq divisions ovales, acuminées, presque égales; huit étamines placées au centre de la fleun Les fruits sont bruns , hérissés ; les semences noirâtres, lisses, globuleuses. Cette plante croît aux mêmes lieux que la précédente. (Poir.) LAGURE. (Entom.) Nom spécifique d'une espèce de scolo- pendre, dite à pinceaux, par Geoffroy. C'est le genre Poilyxène. (C. D.) LAGURIER [Bot. ) , Lagurus , Linn. Genre de plantes mo- nocotylédones de la famille des graminées, Juss., et de la triandrie digynie , Linn. , dont les principaux caractères sont lessuivans : Calice de deux glumes presques égales, linéaires, unitlores, terminées par une arête plumeuse; corolle de deux balles , dont l'intérieure terminée par deux arêtes, et portant 36, q ^3o LAG sur son dos une troisième arête plus longue que les deux pre- mières; trois étamiiies; un ovaire supérieur, surmonté de deux styles à stigmates velus; une graine non sillonnée ; fleurs dis- posées en panicule resserrée er épi ovale. On ne rapporte plus qu'une seule espèce à ce genre ; la se- conde que I«inna.'us lui avoit adjointe, fait maintenant partie du genre Imperata. Lacubiivr ovale: vulgairement, Queue de lapin; Lagurus ovatus, Linn. , Spec, i iq ; Schreû, , Gram. , i , pag, 140 , t. 19 , fig. 3. Sa racine, qui est fibreuse et annuelle, produit un ou plusieurs c/iaumes redressés , hauts de six pouces à un pied, garnis de quelques feuilles pubescentes. Ses fleurs sont d'un vert blanchâtre, portées plusieurs ensemble sur des pédoncules assez courts, et resserrées en épi ovale, très-velu. Cette plante croît dans les champs du midi de la France et de l'Europe. (L.D.) LAGURUS [Bot.], voyez Lagdrier. Quelques espèces de barbon (andropogon) portent ce nom dans l'ouvrage de Grono- viussur les plantes de Virginie. (Lem.) LAHANAH. {Bot.) Voyez Lannah. (J.) LAHAUJUNG. {Ornith.) L'oiseau connu sous ce nom, dans l'Inde, et que Latham a décrit, d'après un simple dessin, est un héron de grande taille, ardea indica. ( Ch. D.) LAHMER. [Entom.) Ce nom est indiqué comme celui qu'on donne, en Allemagne, au charançon ou lixe parai)lectique, dont la larve se nourrit dans l'intérieur des tiges du phellari' drium aqualicum. (CD.) LAHUCHAL (Bot.), nom péruvien d'une espèce Aeferraria de l'herbier du Pérou de Dombey , non encore publiée. (J.) LAHUL. {Ornith.) Le guignard , charadrius morinellus, Linn., est ainsi nommé en Laponie. (Ch. D.) LAICHE (Icfif. ), nom que l'on donne dans quelques en- droits aux lombrics, ou vers de terre. (Desm.) LAICHE ( Uof.), Carex, Linn. Genre de plantes monocoty- lédoues, de la famille des cypéracées, Juss. , et de la monoécie triandrie dn système sexuel, dont les principaux caractères sont d'avoir des fleurs gîumacées, monoïques, plus rarement dioï- ques, imbriquées autour d'un axe commun, et disposées sur un ou plusieurs épis. Les fleurs mâles tantôt mêlées avec les LAI î3i femelles sur les mêmes épis, tantAt formant dos épis distincts et séparés, ont trois étamines; les fleurs femelles ont un ovaire enveloppé à sa base par une écaille urcéolée , et surmonté d'un style à deux ou trois stigmates. Le fruit est une graine enve- loppée dans une sorte de capsule formée par l'écaillé urcéolée qui a pris de l'accroissement après la floraison. Les laîches sont des herbes à racines vivaces, souvent tra- çantes ; dont les feuilles sont dures, presque toujours bordées de dents très-fines et très-acérées, qui les rendent coupantes; dont les tiges cylindriques ou triangulaires portent, dans leur partie supérieure , les fleurs disposées en un ou plusieurs épis. Les espèces sont très-nombreuses dans ce genre; on en con- noît près de ti-ois cents répandues dans les différentes contrées du globe , et principalement dans les climats tempérés : en Eu- rope seulement on en compte environ cent cinquante. On les trouve dans toutes les natures de terrain, mais le plus f^rand nombre des espèces habite dans les lieux marécageux ou sur le bord des eaux. Ces plantes sont en général peu utiles; elles ne fournissent qu'un fourrage grossier, peu savoureux et peu nourrissant , surtout lorsque leur fleur est passée et quand elles sont sèches. De tous les bestiaux , les vaches les mangent avec moins de ré- pugnance , quand elles sont vertes ; les chevaux n'en veulent point , à moins qu'ils ne soient pressés par la faim , et elles sont nuisibles aux moutons. Les grandes espèces se cotipent pour former de la litière et pour faire du fumier. Celles à racines longues, traçantes, fibreusesetentrelacées, contribuent à fixer les terrains sablonneux et à défendre les terres des bords des rivières en les retenant contre l'action des eaux. Les racines des laîches et leurs feuilles, qui ne se décomposent que lente- ment, sont un des moyens employés parla nature pour exhaus- ser le sol des marais et pour le transformer en tourbe. Les espèces, comme nous venons de le dire, étant très-nom- breuses dans ce genre, sont, par cela même, très-diflSciles à bienreconnoître; les botanistes, pour en aider la détermination, les ont divisées d'après le nombre d'épis, d'après le sexe de ces épis composés de fleurs mâles ou femelles, d'après le nombre des stigmates dans ces derniers , et enfin d'après les capsules glabres ou velues. Comme l'énumération de toutes les espèces ^52 LAI «croit îeisupcrflue, nous nous bornerons à e« mentionner une ou deux par section. A. *■ Un seul épi simple, dioïque; deux stigmates. Laîche de Lïnn^us : Carex Linnœi , Degl., in Lois. Flor. Gall.j 627; Carex dioica, Linn. , Spec, 1379; Schk., Carie, n.° 1 , tab. A,fig. 1. Sa racine est rampante; ses feuilles sont droites, glabres, fines, presque triangulaires; la tige est glabre, haute de quatre à six pouces ; elle porte à son sommet, dans les individus mâles, un épi droit, cylindrique ; dans les femelles un épi plus court et plus ovale; les capsules sont renflées, striées, redressées, dentelées en leurs bords, entières à leur sommet. Cette plante croît dans les prés tourbeux; elle fleurit en mai et juin. 'î"* JJn seul épi simple, androgj'n; deux stigmates. Laîche puce: Carex pulicaris , Linn. , Spec. , i38o ; Leers , Flor. Herb., T98, tab. 14, fig. 1 ; Schk., Carie, n.^S, tab. A, fig. 3. Sa racine est fibreuse; elle produit des feuilles fines, glabres, droites, un peu plus courtes que la tige qui est grêle, cylin- drique, haute de quatre à huit pouces, et qui se termine par un épi cylindrique, composé, au sommet, de fleurs mâles ser- rées, et à la base, de fleurs femelles écartées ; les capsules sont oblongues, unies, luisantes, amincies à leurs deux extrémités, déjetées en bas lors de leur maturité. Cette espèce se trouve dans les prés marécageux et dans les tourbières ; elle fleurit en mai et juin. *** Un seul épi simple , androgjn ; trois stigmates. Laîche pat3Cif;.ore: Carex pauci/lora, Lightf. , Scot., 2 , p. 543, tab. 6 , fig. 2 ; Schk. , Carie. , n." 4 , tab. A, fig. 4. Sa racine est flexueuse ; elle donne naissance à une tige simple, grêle, presque triangulaire, haute de deux à six pouces, garnie à sa base de trois à quatre feuilles roides, linéaires, et terminée par un épi blanchâtre, composé de quatre à cinq fleurs, dont les deux supérieures sont mâles et les deux ou trois inférieures femelles; les capsules sont oblongues, pointues, sillonnées, pendantes lors de leur maturité. Cette plante croit dans les prés marécageux des montagnes alpines ; elle fleurit en mai et juin. LAt .J5 B. '''' Plusieurs épU androgjns, mâles au sommet; trois slisimales. LaIche courbée : Carcx curvula, AU., Flor. Ped.^ n." 2 20 5, tab. 92, fig. 3 ; Schk,, Carie, 11.° 2S, tab. D et Hh, fig. ly. Sa racine forme une touffe de fibres longues et épaisses, qui donne nais ance à de petits gazons composés de feuilles linéaires, presque cylindriques, dures, du milieu desquelles s'élèvent plusieurs tiges, souvent courbées, hautes de quatre à huit pouces, terminées par cinq ou six épillets si rapprochés les uns des autres qu'ils paroissent ne former qu'un seul épi; cha- cun d'eux sort de l'aisselle d'une bractée membraneuse, brune, concave , pointue , et il est composé de quatre fleurs, les deux supérieures mâles et les autres femelles. Cette espèce croît dans les pâturages élevés des Alpes; elle fleurit en juin eî juillet. *'^' Plusieurs épis androgyns , mâles au sommet; deux stigmates. Laîche JAUNATRE: Carex vulpinu , Linn. , Spec, i382 ; Leers, Flbr. lierb. ,199, tab. 1 4 , fig. 5 ; Schk. , Carie , n." 1 o , tab. C, fig. 10. Sa racine est fibreuse; elle forme une touffe épaisse et produit des feuilles alongées, rudes en leurs bords et sur le dos; les tiges sont fermes, droites, triangulaires, un peu plus courtes que les feuilles, hautes d'un pied à quinze pouces, terminées par un épi alongé, composé de plusieurs épillets ovales, plus ou moins serrés les uns contre les autres ; chacun d'eux est placé dans l'aisselle d'une bractée membraneuse et très-élargie dans le bas, se terminant subitement par une fo'iole sétacée; les capsules sont comprimées, un peu coniques, divergentes à leur maturité , pointues à leur sommet et fendues en deux. Cette espèce croît dans les marais et sur les bords âes rivières; elle fleurit en avril et mai. Laîche ÉCARTÉE.: Carex divulsa , Good, Trans.Linn., 2 , p. 160, Schk., Carie, n.° 12, tab.Dd et Ww, fig. 89. Sa racine, qui est fibreuse , produit des feuilles alongées , étroites , rudes en leurs bords, et une tige grêle, triangulaire, haute de dix à quinze pouces, ordinairement plus courte que les feuilles, terminée par un épi alongé, formé de cinq à huit épillets, ovales, ses- siles, écartés entre eux, surtout les inférieurs : les écailles sonf; blanchâtres, plus longues que les capsules glabres^ bidcntCes ï54 LAI à leur sommet. Cette pîaute croit dans les bois humides, et clic fleurit en mai et juin. ""^^ PLusieun épis androgjns .femelles au sommet; deux stigmates. I.AÎCDBDKScHnEBEii:Carej;Scfcrc6crJ,"WiIld., Spec, 3, p. 226 ; Sclik., Carie. n."3o, tab. B, fig. 9. Sa racine, qui est très- longue, rampante, produit çà et là des tiges droites, grêles, luiiites de six à dix pouces, garnies, à leur base , de feuilles très-étroites, et terminées par un épi composé de quatre à six épillets roussàtrcs, femelles dans leur partie supérieure, niàles dans leur moitié inférieure, accompagnés de bractées lancéo- lées, acérées, un peu plus courtes que les épillets eux-mêmes; les capsules sont ovoïdes, nues en leurs bords, bifides à leur sommet. Cette espèce se trouve assez communément dans les pâturages secs et découverts, au bord des bois; elle fleurit en avril et mai. Laîche FAL'x souchet: Carcx cY^cToides , Linn., Supp., /^lo -^ Schk., Carie, n." 28 , tab. A, fig. 5. Sa racine, qui est fibreuse, produit plusieurs tiges droites, triangulaires, hautes de huit à douze pouces, garnies de quelques feuilles alongées, rudes sur les bords, et portant dans leur partie supérieure plusieurs épil- lets réunis en tête serrée, accompagnée par trois à quatre bractées foliacées, plus ou moins longues et formant une sorte d'involucre : les capsules sont pédicellées , trés-alongées , termi- nées par deux pointes. Cette plante croît au bord des rivières et des étangs; elle fleurit au printemps et à Tautomne. '''■''^''^''^ Plusieurs épis androgjns et unisexuels ; deux stigmates. Laîche DES sables: Carex arenaria, Linn., Spec, i58i ; Schk., Carie, n.° B,tab. B et Dd , fig. 6, Sa racine est longue, ram- pante, garnie de filamens verticillés; elle produit, très-rap- procliées les une-s des autres, plusieurs tiges triangulaires, hautes de huit à dix pouces, et munies à leur base de feuilles longues,éfroites,unpeurudessurles bords; le sommet de chaque tige est terminé par un épi oblong, formé de six à huit épillets, ayant chacun à leur base une bractée aiguë, et dont les infé- rieurs sont femelles, les moyens androgyns et les supérieurs mâles j les capsules sont ovales^ acérées, comprimées, munies LAI ^135"- fîc rlf'ux ailes membraneuses dans leur partie supérieure, et fourchues au sommet. Cette plante croit dans les dunes et dans . les sables des bords de la mer en Italie, en France, en Hol- lande , en Allemagne , etc. Elle fleurit en mai et juin. Les ra- cines de la laîche des sables ont une odeur agréable, comme aromatique et une saveur douceâtre, légèrement balsamique; on les a recommandées en médecine comme diurétiques et su- dorifiques. On n'en fait que peu ou point d'usage en France; mais elles sont beaucoup plus usitées en Allemagne et en Prusse, où elles sont connues dans les pharmacies sous le nom de salse- pareille d'Allemagne. C. ■*" Plusieurs épis unisexuels ;deux stigmates. Laîche EN GAZON : Carex cœspitosa, Linn., Spec, i358; Schk.j Carie, n." /;8 , tab.Aa et Bb , fig. 85. Sa racine est rampante; elle produit plusieurs tiges à trois angles aigus, d'une hauteur variable depuis quatre à cinq pouces jusqu'à quinze , et garnies de feuilles droites, un peu molles; ses tiges sont le plus sou- vent terminées par un seul épi mâle, au-dessous duquel sont situés deux à trois épis femelles, cylindriques ,sessiles, rappro- chés ou éloignés les uns des autres, ordinairement bigarrés de noir et de vert. Cette espèce croît dans les lieux marécageux et dans les bois humides ; elle fleurit en avril et mai. *''•■ Plusieurs épis unisexuels ; un seul mâle; trois stigmates; capsules glabres ou seulement liispides sur Les angles. Laîche JAUNE: Carex flava, Linn., Spec. , 1884 ; Leers , F/or. Herb., 202 , tab. i5 , fig. 6 ; Schk., Carie, n." 60, tab. H, fig. 36. Sa racine est fibreuse , en touffe ; elle produit une tige droite , triangulaire , haute de huit à douze pouces, garnie inférieure- ment de feuilles planes, engainantes, d'un vert-jaunàtre; les épis sont le plus souvent au nombre de quatre, l'un terminal, grêle, mâle, jaunâtre; les autres femelles, sessiles ou légère- ment pédoncules ; les capsules sont ventrues , relevées de côtes et terminéis en bec fendu au sommet. Cette laîche croît dans les marais ombragés; elle fleurit en avril et mai. Laîche A feuilles de souchet: Carex pseudo-cyperus , Linn., Spec, 1337; Schk., Carie, n." gS, tab. Mm, fig. 102. Sa racine, qui est fibreuse, donne naissance à une tige droite, haute i36 LAI d'un pied et demi à deux pieds, à trois angles aigus et rudes? ses feuilles sont larges , canaliculées , rudes sur le dos et sur les bords, une fois plus longues que les tiges; les épis sont au nombre de quatre à cinq, pédicellés, axillaires, cylindriques, dont le supérieur mâle, roussâtre , quelquefois fructifère à son extrémité; les trois ou quatre autres sont femelles, rap- prochés, pendans, à écailles ciliées; les capsulessont lancéolées, striées, fourchues au sommet. On trouve cette espèce dans les bois humides, sur les bords des rivières et des fossés ; elle fleurit en juin et juillet. Laîciie élevée; Carex maxima, Scop., Flor. Carn., n.° iiGG ;. Carex pendula , Schk., Carie. , n,° 85 , tab. Q , fig. 60. Sa racine est fibreuse, épaisse ; elle produit une lige triangulaire, glabre, haute de trois à quatre pieds , garnie de feuilles larges , un peu glauques, rudes sur le dos et sur les bords, plus courtes que la tige; les épis sont au nombre de cinq à sept, cylindriques,, longs de trois à quatre pouces, le supérieur terminal et mâle, les inférieurs femelles, portés sur des pédoncules grêles, droits pendant la floraison, et pendanslors de la maturité des capsules qui sont ovoïdes, terminées par une pointe tronquée. Cette- plante croît dans les bois humides ; elle fleurit en mai et juin. VrA-^ Plusieurs épis iiniscxuels ; les mâles au nombre de deux ou plus; Irais stigmates- capsules glabres ou seuiement hispides sur les angles, Laîche des marais: Carex paludosa, Good , Trans. Linn., 2,. pag. 2o.i ; Schk. , Carie, n." 101, tab. Oo et Vv, tig. io5. Sa racine estrampante etstolonifère; elle pousse des tiges droites^ fermes, hautes de deux à trois pieds, à trois angles tranchans,. garnies de feuilles assez larges , courbées en carène, rudes sur les bords ; les épis mâles sont rapprochés au sommet des tiges , au nombre de deux à quatre , d'une couleur rousse-brunâtre , et ils ont leurs écailles obtuses; les femelles, communémentau nombre de trois, sont axillaires roides, quelquefoisstaminifères à leur sommet, à écailles acérées ; les capsules sont ovales-, oblongues, terminées par un bec court, un peu fendu au som-^ met. Cette espèce est commune sur les bords des fossés, des étangs et des rivières: elle fleurit en mai et juin. LAI ^z^ Laiche des RIVE3 : Curcx riparia, Curt. , Lond. Fasc. , 4, f. 60; Schk., Carie, n.° 102, tab. Qq et Rr, fig. io5. Cette laiche diffère de la précédente par ses épis màles à écailles très-acérées: par ses épis femelles plus courts et plus épais ; par ses capsules terminées en un bec alongé au sommet en deux pointes diver- gentes. Elle se trouve dans les mêmes lieux , et fleurit en avril et mai. ^*** Plusieurs épis unisexueU; un seul mâle • trois stigmates; cap- sules velues ou pubescentes sur toutes leurs faces. Laîche cotonneose : Carex tomentosa, Linn., Mant.y i23 Schk., Carie, n.° 67, tab. F, fig. 28, Sa racine est rampante elle produit çà et là des tiges grêles, droites, triangulaires hautes de huit à douze pouces, garnies, dans leur partie infé- rieure , de quelques feuilles courtes, et terminées par deux à trois épis rapprochés , dont le supérieur est mâle , grêle , rous sâtre ; les épis femelles sont ovales, obtus, portés sur de très- courts pédoncules ; les capsules sont cotonneuses , presque globuleuses, à peines pointues au sommet, et de la longueur des écailles. Cette plante croît dans les près et dans les buis- sons j elle fleurit en avril et mai. '^"^'^'^'^ Plusieurs épis unisexuels , les màles au nombre de deux ou plus; trois stigmates ; capsules velues ou pulescentes sur toutes leurs faces. Laîche glauque: Carex glauca, Scop., Flor. Carn., n." 1 167 ; Carex recurva, Willd. , Spec. , 4 , pag. 298 ; Carexjlacca, Schk., Carie, n." 98, tab. O, P, fig. 67, a, b, et tab. Zz, fig. 11 3. Sa racine est grêle, rampante, stolonifère; elle produit des liges hautes desix à quinze pouces, souvent arquées, garnies de feuilles glauques, droites, un peu canaliculées , très-rudes en leurs bords ; les épis màles sont le plus souvent au nombre de deux , redressés, à écailles obtuses ; les femelles au nombre de deux à trois sont cylindriques , pédoncules , pendans lors de leur ma- turité, et à écailles aiguës ; les capsules sont turbinées, sans nervures, légèrement pubescentes, entières à leur sommet. Cette espèce est commune dans les pâturages et dans les bois humides ; elle fleurit en mai et juin. ( L. D. ) i,AICTEKON. {Bot.) Voyez LArrEr^OK. (Desm.) '58 LAI LAIE. (Mamm.) On désigne par ce nom la femelle dn san^ glier commun. (Desm.) LAINE, Lana. [Mamm.) Ce nom est donné communément aux poils épais et frisés de quelques mammifères, et particulière- ment à celui des moutons. Le nom dejareest réservé aux grands poils qui traversent i'a laine de ces derniers animaux, et qui sont seuls visibles au dehors. Voyez le mot Poii^ où l'on traitera de la laine considérée d'une manière générale. (Desm.) LAINE. [Chim.) M. Vauquelin la considère comme étant analogue aux cheveux, c'est-à-dire, comme du mucus uni à une huile qui lui donne de la souplesse. (Ch.) LAINE DE LEIBO. {Bot.) Dans la partie du Recueil des Voyages, où il est fait mention des pays situés au nord de l'A- Hiériqueméridionale, il est question d'un duvet decenom, de couleur rougeàtre, fourni par le fruit d'un arbre de moyenne grandeur , et qui est si fin , que les habitans du lieu négligent de le filer^ à cause des difficultés qu'ils éprouvent pour cette filature. On peut présumer que cet arbre est une espèce de fromager, homhax. (J.) LAINE PHILOSOPHIQUE. [Chim.) Les anciens chimistes donnoicnt ce nom à l'oxide de zinc préparé par le feu. C'est d'après la forme floconneuse et la blancheur de ce produit qu'ils avoient été conduits à trouver de l'analogie entre cette substance et la laine. (Cii.) LAINE DE SALAMANDRE- (Min.) Les jongleurs ont donné ce nom a l'amianthe. (Desm.) LAINETTE. {Bot.) Bridel donne ce nom aux mousses du genre Lasia. Voyez ce mot. (Lem.) LAISSERON. {Bot.) Voyez Laiteron. (Lem.) LAISSES DE MER. {Géol) Ternie vulgaire pour désigner les terrains que la mer laisse à découvert. Ces terrains sont pour la plupart des dépôts de foutcssortes de nature accumulés par les eaux delamer, enpeu de mots^ des alluvions ou des terrains, de transport. (Lkm.) LAIT. {Chim.) Quoique le lail des différentes espèces de mammifères ne soit pas identique, et que celui d'une mêmc femelle présente des différences dans ses propriétés, suivant i'dpoque de la lactation , et suivant les rapports de l'aiiimitl uvcc les corps extérieurs, cependant ce liquide est doué d'un LAI i3r) ensemble de propriétés qui nous le fait distinguer des autres liquides organiques. Ainsi , il est toujours plus ou moins opaque, d'un blanc plus ou moins pur; il est légèrement vis- queux, plus dense que Peau; il a une saveur douce, sucrée et généralement une odeur agréable. Nous examinerons les propriétés que l'on a reconnues au lait de diverses espèces d'animaux. Nous aurions désiré pré- senter à nos lecteurs une analyse du lait, telle que nous con- cevons la possibilité de la faire, et telle que nous espérons de la publier un jour ; mais le temps nous a manqué pour ache- ver ks recherches que nous avons entreprises, depuis quel- ques années, sur ce sujet important. Lait de vache. On le considère généralement comme étant formé, i." de leurre; 2.° defromagepur (caseum); 5.° de sucre de lait; 4.° d'un acide libre, qui, suivant Schèele et M. Berzélius, est le lactique, et l'acétique, suivant Fourcroy , M. Vauquelin et M. Thé- nard ; 5,° de lactate de fer ; 6.° d'acétate de potasse ; 7.° de p?ios- phate de potasse; 8.° de phosphate de chaux; g.° de phosphate de magnésie; 10.° de chlorure de potassium; 1 1.° d'eau. Propriétés physiques. Le lait de vache est d'un blanc qui lire légèrement sur le bleuâtre. Brisson lui a trouvé une densité de ],o324; mais sa densité doit varier, puisqu'on observe qu'en fractionnant le lait d'une même traite, les dernières portions contiennent. plus de beurre que les premières, et, comme on sait, le beurre est plus léger que la partie aqueuse du lait, et , à plus forte raison , que le caseum. Propriétés chimiques. Séparation du lait abandonné à lui-même en plusieurs substances. Le lait, abandonné à lui-même dansun lieu dont la tempéra- ture est de 1 o à 1 2' , 5, se divise en deux portions. La crème , plus légère que la partie aqueuse où elle est simplement sus- pendue, et non dissoute, s'élève au-dessus de cette dernière. Si , après avoir ôté la crème , on abandonne la partie aqueuse a la réaction sponfanre de ses élémens , on observe que le lait s'aigrit, surtout si la température s'élève à uè^i il s'y foiiuo ï4o LAI un coagulum qui se sépare peu ;ï peu d'un liquide jaune-vOT- dàtre, qu'on nomme sérum du lait , ou petit lait. Nous allons reprendre successivement Texamen de la crème , du/romage et du petit lait. A Crème. La crème est formée de sérum, de fromage et de beurre. Il suflit de l'agiter pour préparer le beurre frais. Le liquide séparé du lait est appelé lait de leurre. Il a beaucoup d'analo- gie avec le lait écrémé, parce qu'il retient la plus grande par- tie du fromage de la crème. Le beurre frais n'est pas le beurre pur, car il peut conte- nir pour loo parties, ainsi que nous nous en sommes assuré par l'expérience , jusqu'à 1 6 parties de lait de beurre. On sépare ce liquide du beurre , en tenant les matières en fusion pendant un temps suflisant pour que le lait de beurre se dépose au fond des vases. C'est en cela que consiste la préparation du leurre fondu. Le beurre séparé du lait de leurre est une des substances organiques les plus compliquées, d'après nos expériences, puisque nous l'avons trouvé formé, i.° de stéarine; 2." d'c'/aJue; 3.° d'un principe colorant jaune; 4.° d'une huile qui a les pro- priétés physiques de l'élaïne, mais qui s'en distingue en ce qu'elle donne par la saponification, outre dH principe doux et des acides margarique et oléique, trois acides gras, vola- tiles, que nous avons appelés buLirique, caprique etcaproïque. Peut-être cette huile est-elle formée de trois huiles distinctes^. BJ- lage. On pense assez généralement que le fromage est en suspension dans le lait, et qu'il suffit d'un léger développement d'acide dans le sérum pour que le fromage se sépare de ce liquide, sous la forme de grumeaux qui contiennent une quantité no- table de phosphate de chaux. Si nous n'osons pas dire que tout le fromage est en solution dans le lait, nous pouv'ons assu- ver que la plus grande partie de cette substance sy trouve à cet état. C'est le résultat d'une expérience très-simple , que nous avons faite il y a long-temps, mais que nous ne pu^jlicrons qu'avec toutes les recherches que nous avons entreprises sur le lait. LAI 141 Notre opinion est d'ailleurs conforme à celle de M. Berzélius ; nous dirons seulement que le fromage obtenu parla coagula- tion spontanée du lait retient toujours du beurre , et que c'est cette substance qui s'est opposée jusqu'ici à ce qu'on reconnût bien les propriétés qui sont essentielles au fromage. Celui-ci, à l'état de pureté, est très-soluble dans l'eau, de laquelle il se sépare par la chaleur , à la manière de l'albumine , mais son coagulum ne nous a pas paru avoir autant de consistance que le blanc d'œuf cuit, quoique nous soyons disposé à admettre l'opinion de Schèele, sur l'identité de ces deux substances. B Sérum. Le serura est acide. Suivant Schèele , il doit cette propriété à de l'acide lactique. (Voyez Lactique Acide.) Il contient du fromage et du sucre de lait, outre la plus grande partie des sels que nous avons dit se trouver dans le lait. Composition de la crème d'une densité de 1,0244, suivant M. Berzélius. Petit lait 920 Beurre 45 Fromage.. 35 ÎOOO La crème contenoit environ 1 2,5 de matière solide pour 100. Composition du lait, après la séparation de la crème. La densité du liquide étoit de i,o53. Eau 928,75 Fromage avec quelques traces de beurre 28,00 Sucre de lait 35, 00 Chlorure de potassium 1,70 Phosphate de potasse o,25 Acide lactique, acétate de potasse avec un vestige de lactate de fer 6,00 Phosphates terreux o, 5o 1000,20 Le fromage incinéré a donné pour 100 parties 6,5 parties de phosphates de chaux et de magnésie , mêlées de chaux pure. M» LAÎ Le lait qu'on abandonne à lui-même dans un yaisseau fermée à une température de 18 à 20'', laisse dégager de l'acide car- bonique. Il se coagule, et il se produit en même temps un acide liquide et de l'alcool. Mais celui-ci n'est développé en quantité bien notable qu'au vingtième jour, suivant l'observa- tion de MM. Parraentier et Dcyeux. Action de la chaleur. Le lait récent, exposé h une chaleur graduée jusqu'à bouil- lir, ne se coagule pas, mais il se recouvre de pellicules qui sont principalement formées de fromage et de crème. Ce sont ces pellicules qui rendent le lait susceptible de déborder le» vases dans lesquels on le fait chauffer, lorsque ces vases sont presque remplis de liquide. ( Voyez Détonation.) Le lait qui a été chauffé jusqu'à 100'' se conserve pluslong- tempssans altération que celui qui n'a pas éprouvé l'action du feu. Le lait ancien peut se coaguler par la chaleur seule. C'est ce qu'on observe surtout en été. Action des acides. En général, ils coagulent le lait en s'unissant au fromage, (Voyez Fromage.) Leur action est augmentée par l'élévation de la température. C'est au mo3^en de l'acide acétique , ou du surtartrate de po- tasse, que l'on prépare le petit lait des pharmacies. Pour cela, on prend 1 litre de lait écrémé ; on en porte la température de gSàgS , puis on y mêle quelques grammes de vinaigre, ou une quantité équivalente de surtartrate de potasse. La coagulation a lieu. On passe le liquide dans un tamis de crin assez tin pour retenir le fromage; on ajoute au liquide un blanc d'œuf dis- sous dans trois à quatre fois son poids d'eau; on le fait bouil- lir , puis on le jette sur un filtre de papier gris. Les substances astringentes coagulentle lait en se combinant au fromage. Action des alcalis très-solubles. La potasse , la soude et Pammoniaque ne coagulent pas le lait. On observe même qu'ils redissolvent le fromage que les acides ont coagulé. LAI 145 Action des sels neutres, de la gomme et du sucre. Schèele a dit quVn saturant le lait bouillant d'un sel neutre quelconque, on précipite le fromage, et que le sucre et la gomme produisent le même effet. MM. Parmentier et Deyeux , à qui on doit un excellent ou- vrage sur le lait , prétendent que tous les sels neutres indistinc- tement ne coagulent pas le lait. Ainsi ils assurent que les phos- phates dépotasse, de soude et de chaux, les nitrates de po- tasse, de soude, de chaux et de magnésie, les chlorures de po- tassium et de sodium, les acétates de potasse et de soude, n'ont aucune action, tandis que la plupart des sulfates et l'hydro- chlorate d^ammoniaque en ont une très-prononcée. Action de V alcool et de Véther hjdratique. L'alcool coagule le lait. On a généralement attribué la cause de cet effet à une simple affinité de l'alcool pour l'eau ; mais nous pensons qu'il faut tenir compte d'une action que i'alcool exerce sur le fromage, action qui est analogue à celle qu'il exerce sur i'al- bamine. L'éther hydratique nous a paru coaguler le lait. Si nous ne nous sommes pas trompé, ce liquide agiroit de la même ma- nière que suv l'albumine. Lait de brebis. Sa densité est de i,o4-o9. (Brisson.) MM. Parmentier et Deyeux disent qu'il diffère du précé- dent, 1." par l'odeur; 2." en ce que le beurre qu'il donne est plus fusible et plus abondantj 3." en ce que son fromage a un aspect plus gras. Lait de chèvre. Sa densité est de i,o34o. (Brisson.) îl a une odeur de chèvre ; il donne une crème épaisse , qui fournit un beurre ferme, blanc , moins abondant que celui des laits de brebis et de vache; au contraire , il donne davantage de sérum, et le coagule qui se forme dans le lait qui est exposé à une température un peu chaude , est gélatineux , et a plus de *44 LAÎ consistance que le coagulum des laits de yache et de brebis; (Parmentier et Deyeux.) Lait de femme. Sa densité est de i,o2o5. (Brisson.) II a beaucoup d'analogie avec lelait devache; cependant son fromage paroît avoir plus de disposition à se séparer duserutUi Ce fromage est d'ailleurs peu abondant; il est visqueux, noa gélatineux et tremblant ; il n'est coagulé que par les acides con- centrés. (Parmentier et Deyeux.) Il y a des crèmes de lait de femme qui ne donnent pas de beurre par la percussion , tandis que d'autres en fournissent. La IT D AN ESSE. Sa densité est de i,o355. (Brisson.) Il a cela de commun avec le précédent, qu'il est peu riche en fromage, et que celui-ci se sépare facilement du sérum. Sa crème est peu épaisse; elle donne un beurre blanc, fade et peu consistant. ( Parmentier et Deyeux. ) Lait de jument. Sa densité est de i,o346. Il est moins iluide que les laits de femme et d'ânesse. L'acide acétique et le surtartrate en précipitent du fro- mage, sous forme de petits flocons. On n'y trouve eu général que de foibles proportions de beurre et de fromage. Il contient du suliate de chaux. (Parmentier et Deyeux.) Observation. Notre travail sur le beurre nous a prouvé que les différens degrés de fluidité des beurres tiennent au rapport qui se trouve entre la stéarine d'une part, et d'une autre part l'élaïne , et cette huile qui donne des acides volatiles par la saponification. Nous avons vu que le beurre de vache de Chigny , en Champagne, préparé en automne, pendant un temps très-sec, contenoit beaucoup plus de stéarine et moins de principe colorant que des beurres préparés avec des laits fournis par des vaches qui avoient été nourries dans des pro- vinces abondantes en fourrages. Le beurre de chèvre nous a fourni une proportion d'acides caproïque et caprique sensi- blement plus forte que celle obtenue du beurre de vache, et il est remarquable que ces acides, surtout le capriquc, ont précisément l'odeur de la chèvre. Nous avons toute raison de penser que c'est au développe- ment des acides que les beurres, et par suite Its laits, doivent en partie au moins l'odeur qui les distingue. ( Ch. ) LAIT BATTU. {Bot.) C'est l'un des noms vulgaires de la fumeterre. (LexM.) LAIT D'ANE. {Bol.) Voyez LaiterOx^. (Lem.) LAIT DE CHAUX. {Chim.) Quand on délaye de la chaux dans une proportion d'eau qui est insuffisante pourla dissoudre complètement, on a un liquide blanc, opaque, que l'on a nommé lait de chaux. Par suite de cette nomenclature on a appelé crème dechaux, lapellicule de sous-carbonate de chaux qui se forme à la surface du lait de chaux ou de l'eau de chaux filtrée, lorsque ces matières sont exposées au contact du gaz acide carbonique. L'expression de lait de chaux est encore usitée. (Ch.) LAIT DE COCHON. {Bot.) Thuillier , dans sa Flore des environs de Paris (:>." édit., pag. 411), emploie cette déno- mination, comme nom vulgaire du genre Hyoseris. Il seroit plus exact de dire laitue de cochon, ou chicorée de cochon ce qui est la traduction françoise du nom grec hyoseris. (H.Cass.) LAIT DE COULEUVRE. {Bot.) Dans quelques cantons on donne ce nom à l'euphorbe cyprès. ( L. D. ) LAIT DORÉ. {Bot.) Agaric de la famille des laiteux de Pau- let, et qu'il'décrit dans son Trait., 2, pag. 171 , pi. 71 lîg. i-a^ C'est aussi l'un de ses rougillons ou hriquelés. Ce cham- pignon a un suc jaune très-àcre et gluant; cependant il n'a point nui aux animaux auxquels Paulet en a fait maroîssent essen- tiellement composés que de cellules dont les parois, formées d'une membrane très-délicate, sécrètent le fluide séminal. Ils se réunissent par leur extrémité postérieure, et s'ouvrent au dehors par un orifice commun situé en arrière de celui de , l'anus , et par lequel sort également l'urine. Examinée au microscope, la laitance despoissonsparoît com- posée d'une multitude de globules arrondis et d'une telle quantité d'animalcules, que Leuwenhœck a estimé que la laite d'une seule morue en contenoit environ i5o, 000,000,000 vivans, et dilférens pourtant des animalcules du sperme des autres poissons. La double laitance de beaucoup de poissons a souvent, comme dans la carpe, par exemple , des dimensions considé- rables eu égard au volume absolu du corps, et est constamment ou à peu près placée le long du dos, de manière à ce que chacun de ses deux lobes égale presque la longueur de l'ab- domen. Pour être plus simples en apparence que les testicules des autres animaux vertébrés, ceux des poissons n'en ont pas mo'ns une influence remarquable sur toute l'économie. Comme par la castration, on rend plus délicate la chair des mammi- fères et des oiseaux, de même, en enlevant la laitance aux poissons, on les engraisse, et on leur donne une meilleure sa- veur. C'est une opération qu'a imaginée un pêcheur anglois j nommé Samuel Tull, et sur laquelle Hans Sloane a consigné des détails dans les Transactions philosophiques de la Société royale de Londres. Nous aurons occasion de revenir sur ce sujet dans notre article Poissons; mais il est facile de concevoir comment la tuméfaction de ces organes au moment du frai doit, en concentrant sur eux les forces de la vie, en accumulant dans leur intérieur les produits de la nutrition presque tout entiers, enchaîner une partie des forces des poissons, émousser quelques unes de leurs facultés , diminuer la masse des autres organes de leur économie. Dans beaucoup de poissons, la laitance est un aliment très- estiiné. On sait communément quel prix les gourmets attachent à celle des carpes, des Iiarengs, des maquereaux. Enfin, il est des animaux rangés universellement parmi les lOi 148 XAT poissons et dont'la laitance cependant n'a point encore été KTiperçue par les observateurs. Sans un fait particulier, que MM. Desmoulifis etMagendie viennent de communiquer tout récemment à l'Académie royale des sciences, on ne connoîtroit pas encore , par exemple, le mâle de la lamproie. (H. C.) LAITE. {îclahyoL) Voyez Laitance. (H. C.) LAITE DE CARPE. {Chim.) L'analyse que Fourcroy et M. Vauquclin ont faite de la laite de carpe, est remarquable en ce qu'elle a offert le premier exemple d'une matière orga- nique dont le phosphore est un des élémens. La laite est formée d'oxigène, d'a70te, de phosphore, de carbone et d'hydrogène. Elle contient en outre une foible proportion de phosphate de chaux, de magnésie, de potasse et de soude. Elîe ne cède à l'eau ni acide phosphorique ni phosphate ■d'ammoniaque; elle est sans action sur le papier tournesol. Lorsqu'on la distille dans une cornue de grès, elle donne , outre les produits des matières organiques azotées, une quan- tité notable de phosphore. Eiifin, calcinée dans un creuset de platine, elle fournit un charbon qui brûle en produisant de l'acide phosphorique. On peut séparer cet acide du charbon qui n'est pas consumé , au moyen de l'eau chaude. Le résidu lavé, exposé de nouveau au feu, donne une nouvelle quantité d'acide, et la proportion qu'on en obtient surpasse beaucoup celle qui est nécessaire pour neutraliser les bases saliliables de la laite. (Cit.) LAITERON. (Bot.) Voyez Laitrox. (H. Cass.) LAITEUX ou POIVRÉ LAITEUX. (Bot.) Famille de cham- pignons établie par Paulet, qui n'est qu'une division du genre Agaricus, Linn., division que Persoon désigne par les noms de lactaires ou d'agarics lactésiens. Les espèces qui la composent se font remarquer par la liqueur laiteuse qui coule en gouttes, lorsqu'on les entame : cette liqueur a une saveur piquante, comme celle du poivre. Ces champignons ont un sfipe court et un chapeau qui se creuse pour prendre la forme de soucoupe ou d'entonnoir. Leur substance est ferme, cassante : ils ont la surface sèche et un peu rude au toucher. Lesfcuilletssont fins et d'inégale longueur. On connoit ces champignonsdansles cam- pagnes sous les noms de prévat et d'eauburon,, comme pour dire LAI ,4^ poivre a et eau boiront , à cause de leur saveur piquante et de la forme du chapeau qui lui permet de retenir l'eau de la pluie. Ils ne contiennent pas de principe délétère, mais cependant peuvent nuire quand ils ne sont pas corrigés par des moyens- convenahles; iissont généralement indigestes. Paulet en décrif dix espèces, savoir: Le Laiteux poivré bi.anc, Paulet , Trait., 2 , p. 164, pi. 68 fig. 1-4. C'est rag-arzcusacris de BuUiard, décrit à l'article Fonce sous le n." 8 ; lefongopeperone des Italiens, et Vagaricus pipera- tus de quelques auteurs. Le Laiteux poivré noir ÉCHANCRÉ, Paulet, 2, p. i63, pi. 6g , fig. I. Suivant Paulet, il ne diffère du précédent que par sa couleur noirâtre et parsa petitesse. Son chapeau n'est pas exac- tement circulaire, mais un peu réniforme-, ses feuillets sont fins, d'un roux sale ou foncé : sa chair est un peu grenue. Il jette un lait extrêmement acre; cependant, donné aux ani- maux, il ne leur a pas nui. On le trouve en automne à Bondy , près. Paris. Le Laiteux poivré noir cerclé , Paul. , Tr. ^ 2, p. 1 68, pi. 69 , fig. 2. Champignon sec, dur, presque ligneux, à suc laiteux , acre, et «hair blanche, grenue; il est brun, presque noir ; les feuillets sontroux, sales etsombres: le dessus du chapeau est très-rude au toucher et comme ridé. Lorsque le champignon sort de terre, il a les bords du chapeau roulés en dessous j il prend ensuite la forme de soucoupe : il n'est point malfaisant. On le trouve dans les bois à Bondy. Le Laiteuxpoivré vert, Paul., 2, p. 16-8, pi. 69, fig. 0-4; vul- gairement le Mauvais Prévat. Il estplus hautquelesprécédens, plus irrcgulier, d'une couleur verdàtre en dessous , et à surface ordinairement sale et terreuse. Ses feuillets sont d'un blanc sale ou roussàtres, inégaux, fins ou serrés. Ce champignon croît particulièrement dans le bois de Vincennes, en automne, sur les terres noirâtres formées de sables et de débris de feuilles pourries de bouleau et de chêne. Lorsqu'on l'entame, il laisse fluerunsuc brûlant; cependantii n'est point malfaisant. Paulet dit en avoir mangé, et il ajoute : Je l'ai trouvé moins ameo et plus agréable au goût que le laiteux poivré blanc. Le Mouton zone, Paul., 2 , p. 169, pi. 70, fig. ,-5 ; qui est l'agaric meurtrier de Bulliard. (Voyez Egnge, n." 1 1.) Paule^. ï5o LAI contre Topinion de Bulliard , assure qu'il n'est point daiige- rf'ux, qu'il n'incommode pas les animaux, et qu'on le mange dans quelques campagnes. Préparé avec du beurre et du sel, ce champignon a été trouvé par lui plus agréable que le laiteux poivré blanc. Le Laiteux ZONE DE Vaillant, Paul., 2, p. 170, p. 70, fig. 3-4., qui répond aVagaricus zonarius , Decand. (Voyez Fonge, n.° g.) 3es qualités sont à peu près les mêmes que celles des pré- çédens. Le Lait doré. (Voyez cet article.) Le Laiteux-cheville, Paul., Trait,, 2, p, 172, pi. 72 , fig. 1^2 ; qui, avec sa variété, le laiteux en nombril, aussi de Paulet, 1. c., fig. 3-4, forme le groupe qu'il désigne par gris ex roux, ACRES ET LAITEUX. (Voycz cetarticic.) Le Champignon du Cerf (voyez ce mot), ou le petit mouton. Le Laiteux pointu rougissant, Paul., 2, p. 173, pi. 72, fig. 7-8 , et POIVRÉ A LAIT pointu, I. c. , 1 , p. 667 , H." 199. Il cst blanc, et se fait remarquer par la disposition de son chapeau dont le centre, d'abord élevé en pointe aiguë, se creuse ensuite en coupe. Son suc est d'un beau rouge de carmin , acre et brûlant.. Sa chair, d'abord: blanche, rougit à l'air. Voici ce que Paulet rapporte sur ce champignon : « M. Pico, médecin de Turin, a donné une observation sur les effets de ce champignon , dans les Mémoires de la Société de médecine de 1780a 1782, dont le résultat est qu'il est d'un usage très- malfaisant, quoiqu'un seigneur russe ait assuré qu'on le mange en Moscovie, ainsi que le laiteux-poivré blanc, dont on met en salaison une grande quantité pour le carême. Ce médecin dit qu'en ayant donné à un chien, haché avec de la viande, l'animal périt de gangrène au bout de douze heures. Ces deux assertions, qui semblent contradictoires, peuvent être vraies l'une et l'autre, si l'on fait attention que ce cham- pignon à suc brûlaut et changeant tel que celui-ci, donné cru sans correctif et en grande quantité à un animal, peut causer une inllauimation telle qu'il en résulte un état gangreneux, et qu'il est possible en même temps quece même champignon cuit , ou corrigé avec la saumure ou tout autre correctif, cessç- d'être malfaisant. Cette espèce est bien plus rare en Frunce qu'en Italie et dans le Piémont. » (Lem.) LAI i5i LAITEUX D'ÉTÉ et LAITEUX DOUX. (Bo<.) Voyez Latta- JVOLO. (Lkm.) LAITIER. {Chirn.) Matière vitreuse de nature variable, qui se forme loi-squ'on traite les mines de fer dans les hauts four- naux. (Voyez Fonte oEFi^a, (om. 17, pag. 221.) Quelques per- sonnes font dériver l'expression de laitier du mot lait, parce que, disent-elles, les matières auxquelles oq l'applique ont un aspect blanchâtre, opalin, qui rappelle celui du lait. (Ch.) LAITIER DES VOLCANS. (Vîifi.) On appelle ainsi les pro- duits volcaniques fondus en verres bruns ou colorés, bulleux ou compaclcs, et qui ont toute l'apparence des laitiers de forge. Voyez Lave, (ii.) LAITON. {Ckim.) Alliage de cuivre et de linc. Voyez Cuivre. (Cn.) LAITRON, Sonchus. (Bot.) [Chicoracées, Juss. =1 Sjngéné- sie poljoarnie égale, Linn.] Ce genre de plantes appartient à l'ordre des synanthérées, à la tribu naturelle des lactucées, et ù notre section des lactucées-prototypes, dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Picridium et Lactuca. Voici les caractères génériques du soachus, tels que nous les avons observés sur des individus vivans de la plupart des espèces de ce genre. Calathide incouronnée, radlatiforme, multillore, fissiflore, androgyniflore. Péricline campanule , inférieur aux ileurs extérieures; formé de squames imbriquées, appliquées, ob- longues-lancéolées , obtuses, un peu membraneuses sur ks bords. Ciinanthe un peu concave, tantôt absolument nu, tan- tôt presque nu, c'est-à-dire, alvéolé, ou garni de lamelles ou de papilles. Ovaires obovales , comprimés ou obcomprimes, toujours dépourvus de col, quelquefois munis d'une bordure sur chacune des deux arêtes; aigrette composée de squamel- lules nombreuses, inégales, filiformes, barbellulées. On connoît environ trente espèces de sonchus .- nous n'en décrirons que cinq, qui nous paroissent être les plus intéres- santes. Laitron des potagers ; Sonchus oleraceus , Linn. C'est une plante herbacée, annuelle, haute d'un à deux pieds; à racine fusiforme;à tige rameuse, cyliudricine, glabre, tc:rtlre, creuse et fragile ; ses feuilles sont alternes, embrassantes, lisses, très:* 352 LAI variables, ordinairement roncinées, à lobes aigus et dentés , le terminal fort grand et triangulaire; les calathides , compo- sées de fleurs d'un jaune pâle, sont portées sur des pédon- cules d'abord cotonneux, puis glabres, disposés à peu près en cyme ou en ombelle au sommet de la tige et des branches; les périclines sont glabres. Cette espèce est très-commune, surfout dans les jardins-potagers, où elle fleurit pendant tout l'été. Oh trouve, dans les lieux secs et incultes, une variété remarquable par ses feuilles roides , et crépues ou ondulées sur les bords qui sont garnis de petites dents spinescentes. Les lapins, les vaches, les chevaux, les moutons et les chèvres aiment beaucoup ce laitron , nommé aussi laceron , qui est amer, et contient un suc laiteux très-abondant; les hommes peuvent s'en nourrir, lorsqu'il est jeune, en le faisant cuire , ou même en le mangeant cru comme de la salade. Laitron des cuamps; Sonclius ar^'ensis , Linn. La racine est vivace, rampante, charnue, laiteuse; la lige est herbacée, haute d'environ trois pieds, dressée, presque simple, à peu près cylindrique, fistuleuse; les feuilles sont alternes, embras- santes, roncinées, glabres, cordi formes à la base, un peu aiguës au sommet, bordées de petites dents spinescentes ; les calathides, composées de fleurs d'un jaune doré, sont grandes, peu nombreuses , et disposées au sommet de la tige en une sorte d'ombelle , dont les pédoncules , ainsi que les périclines , sont hérissés de poils capités, jaunâtres ou bruns. Cette plante est assez commune dans les champs argilleux , oii elle fleurit en juin et juillet. LArrfiON DES marais ; Sonchus palustris , Linn. Une racine vi- vace , rameuse, point rampante, produit de fortes tiges hautes d'environ six pieds, dressées, presque simples, anguleuses, tubulées;les feuilles sont alternes, embrassantes, roncinées, glabres, sagittées à la base, aiguës au sommet, bordées de petites denfs roides ; les calathides, composées de fleurs d'un Jaune pôle, sont nombreuses, moins grandes que daus l'espèce précédente, et disposées en une panicule terminale, ombel- liforrae , dont les pédoncules et les périclines sont très char- j;és de poils capités et noirâtres. Ce laitron fleurit en juin et juillet sur le bord des étangs, et clans les lieux aquatiques. Laitron de Fllmier; Sonelius Plumieri , Linn. Cette plante LAI i53 herbacée, à racine vivace, est toute giabre, et acquiert au moins trois pieds de hauteur; ses feuilles inférieures, longues d'un pied et demi, sont découpées sur chaque côté en quatre ou six divisions, et terminées par un très-grand lobe presque trian- gulaire ; les feuilles supérieures sont petites, embrassantes à la base, très-aiguës au sommet; les calathides, composées d'un petit nombre de fleurs bleues ou lilas, sont grandes et dispo- sées en une panicule terminale corymbiforme , dont les pédon- cutes et les périclines sont dépourvus de poils, ce qui fait distin- guer facilement cette espèce du sonchus alpinus , Willd.; le péricline exsude des gouttelettes d'un suc laiteux qui se con- crète et brunit à l'air. Ce beau laitron se trouve en France, dans les lieux ombragés et parmi les rochers des hautes mon- tagnes du Forez, du Lyonnois, des Alpes, des Pyrénées, des Vosges, du Mont-d'Or, où il fleurit en juillet et août. Nous avons remarqué que les ovaires étoient munis d'une bordure li- néaire sur chacune de leurs deux are tes; mais nous n'avons point vu qu'ils fussent prolongés supérieurement en un col, comme le prétendent quelques botanistes; si leur observation étoit exacte, cette plante ne seroit point un sonchus, mais un lac- tuca. Laitron arbrisseau; Sonchus frulicosus , "Willd. La tige, dans cette espèce, est ligneuse, épaisse, comme spongieuse, haute d'un à deux pieds, dressée, nue, cylindrique, à écorce grise; elle porte toute l'année, autour de son sommet, des feuilles rassemblées en rosette, sessiles , grandes, alongées, lancéo- lées, roncinées, dentées, glabres comme toute la plante; les calatliides, composées de fleurs d'un jaune doré, sont grandes et disposées en larges corymbes au sommet des rameaux; les pédoncules sont rameux et pourvus de quelques bractéessqua- niiformes ; les périclines sont épais. Ce laitron habite les roches élevées de l'ile de Madère, où il fut découvert par Mîisson, qui l'introduisit en Europe , en 1777. On le cultive en France , en le serrant dans l'orangerie pendant l'hiver ;ilfleurilau printemps, etse multiplie par ses graines, ou au moyen des drageonset des boutures. Nous avons observé, sur cette espèce remarquable, que les étamines étoient quelquefois plus ou moins complète- ment monadelphes; que ie iiail>e de la corolle paroissoit n'être |)qint fendu jusqu'à sa buse 3 que le ciinuuthe étoit toujours al- '54 LA véolé, à cloisons charnues, prolongées en lanières subulécs, limbrilliformes ; et que les squames du péricline étoient appli- quées, comme dans Its autres espèces du genre, quoique les botanistes disent que ce péricline estsquarreux , ce qui semble indiquer que les squames sont réiléchits. Le nom générique de sonchus , employé par Théophraste, Dioscoride, Pline, vient, dit-on, d'un mot grec qui signifie creux, et qui exprime que les tiges sont fistuleuses. Tourne- fort a mal caractérisé ce genre, en ne le fondant que sur la forme du péricline , et il y a confondu les picndium et un i/ros- pcrmt/m. Vaillant , avecson exactitude et sa sagacité ordinaires, a reconnu que le vrai caractère du sonchus consistoit dans la forme des ovaires, qui sont ovales, aplatis et dépourvus de col, et que le genre Lacfwca n'en différoit que par Texistence d'un col. Cet excellent botaniste, dont les précieuses observa- tions ont été trop long-temps négligées, a établi sous d'autres nomslesgenres Picridium. et Urospermum, que son prédécesseur avoit mal à propos rangés parmi les sonchus. Linnœus, n'ayant pas senti toute la justesse des distinctions de Vaillant, et con- sidérant plutôt le péricline que les fruits, a d'abord admis, comme Tournefort, le picridium dans le genre Sonchus; mais ensuite, il l'en a exclu , pour l'attribuer au scorzonera où il est encore bien plus mal placé. Adanson , méconnoissant sur ce point les allinités naturelles, réunit au genre Hieracium les sonchus et picridium. Gaertner, dont l'attention étoit principa- lement dirigée sur les fruits, a cependant rapporté les picri- dium au genre Sonchus. Quant à nous, adoptant à cet égard toutes les dispositions de Vaillant, nous plaçons le genre ^orec/iws entre le picridium, dontil diffère par ses fruits ovales, aplatis, et le lactuca dontil diffère par ses fruits dépourvus de col. Quelques espèces de sonchus ont les fruits couronnés au sommet par un bourrelet très-élevé, dont le bord supérieur est frangé et imite une petite aigrette extérieure. Ce ca- ractère , que nous avons observé , et que Gaertner avoit aperçu avant nous, suffiroit peut-être pour établir un genre ou un sous-genre intermédiaire entre le sonchus et le lactuca. ^H.Cass.) LAITUE, Lactuca, [Bot.) [Chicoracées , Juss.= 5>j'n.grfnc'sicpo»- LAI ,55 lygamie égale, Linn.l Ce genre de plantes appartient à l'ordre des synantbérées , à la tribu naturelle des lactucées , et à notre section des lactucées-prototj'^pes , dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Sonchus et Chondrilla, Voici les caracléres génériques du lactuca, tels que nous les avons observés sur des individus vivans de la plupart des espèces de ce genre. Calathide incouronnée, radiât! foroie, pluriflore, fissiflore, androgyniflore. Péricline subcylindracé, inférieur aux Qeurs extérieures; formé de squames imbriquées, appliquées : les extérieures ovales, les intérieures oblongues. Clinanthe plan, inappendiculé. Ovaires comprimés ou obcomprimés, orbicu- laires ou elliptiques , quelquefois munis d'une bordure sur chacune des deux arêtes, toujours pourvus d'un col articulé par sa base, d'abord court et gros, terminé par un bourrelet, puis long et grêle; aigrette composée de squamellules nom- breuses, illégales, filiformes , barbellulées. On connoit environ vingt espèces de lactuca; nous en dé- crirons cinq, dont une est cultivée dans nos jardins-pota- gers , et les quatre autres sont indigènes dans les environs de Paris. Laitue cultivée-, lactuca saliva, Linn. C'est une plante her- bacée , annuelle , entièrement glabre , sans épines , et remplie d'un suc laiteux lorsqu'elle est développée; sa tige, haute d'environ deux pieds, est dressée, cylindrique, épaisse, glauque, simple inférieurement, ramifiée supérieurement en paniculej les feuilles inférieures sont sessiles, embrassantes, oblongues, obovales, étrécies vers la base, arrondies au sommet, ondu- lées sur les bords; les feuilles supérieures, graduellement plus petites , sont sessiles, embrassantes, cordiformes, denticulées-, les calathides , composées de fleurs d'un jaune pâle, sont petites, nombreuses, dressées, et disposées en un grand co- rymbe irrégulier, terminal. Cette plante fleurit en juin et juillet. On ignore le lieu où cette espèce croît spontanément , et d'où elle a pu être originairement transplantée dans les jardins. Quelques botanistescroient qu'elle a été obtenue par la culture d'une espèce voisine , telle que le lactuca quercina, ou le lactuca i/irosa; et il n'est guère douteux que nos laitues comestibles, qui ïSC LAI fournissent un aliment si agréable et si salutaire, dcvien- droient, comme les autres espèces, narcotiques et vénéneuses, si on cessoit de les cultiver, ou même si on les maiigeoi ternes, à l'époque de leur flcuraison, lorsqu'elles abondent en suc lai- teux. Quoi qu'il en soit. la culture des laitues paroît remon- ter à une haute antiquité, et elle a produit , dit-on , cent cin- quante variétés, qu'on peut cependant réduire à trois races principales, qui ne diffèrent essentiellement que dans le pre- mier âge , mais qui se perpétuent constamment dans les jardins par la généra-tion sexuelle. La première est la laitue pommée {lactuca sati^'a capitata) , qui, avant de développer sa tige, offre une large touffe de feuilles arrondies, concaves, ondulées, bosselées, pressées les unes sur les autres, et formant ensemble une tête ar- rondie comme un chou; les feuilles intérieures étant privées de lumière, restent étiolées, c'est-à-dire blanchâtres ou jau- nâtres, tendres, douces, presque insipides. Cette race est la plus nombreuse en variétés , parmi lesquelles on distingue comme les meilleures celles dont les feuilles ont les côtes rougeâtres ou sont panachées de taches rouges. La seconde race est la laitue frisée {lacluca iafiva crispa), dont les feuilles découpées, dentées et crépues sur les bords, ne forment pas , comme dans la première race , une têle arron- die en pomme. Cette race est moins généralement cultivée que les deux autres. La troisième est la laitue romaine [Lictuca saliva, longifo- lia), dont les feuilles sont alongées, étrécies vers la base, ar- rondies et concaves au sommet, presque lisses, c'est-à-dire, non bosselées ni ondulées, dressées, formant un assem- blage oblong, obovoïde, peu compacte. Cette dernière race est la plus estimée; on recherche surtout la variété à feuilles teintes ou panachées de rouge , qui est la meilleure de toutes les laitues, mais dont la culture exige des soins parti- culiers. On cultive aux environs du Mans, sous le nom de laitnc- éplnard ou laitue-chicorée , une laitue que les agronomes considèrent comme une simple variété de la seconde race, mais qui est qualifiée d'espèce distincte par quelques bota« ijisles qui la nomment /ac/uca laciniata ou palmata. Ses feuiMefi LAI 157 ne forment jamais la tête-, elles sont pinnalifidcS, àlohesi^car- tés , oblongs, obtus, trés^peu dentelés-, cette plante est bisan- nuelle, selon M. Decandoile; et on peut couper plusieurs fois le même pied, qui reproduit de nouvelles feuilles après cette opération. Les laitues craignent le froid et se plaisent dans une terre douce, ameublie, chaude, amendée avec du terreau de couches. Il faut les arroser quand elles sont jeunes, et les ga- rantir des limaces. Pour favoriser l'étiolement des feuilles intérieures et retarder le développement de la tige, ce qui est le but de la culture de ces plantes, on serre avec un lien de paille l'assemblage des feuilles. Les variétés les moins pré- coces ne se sèment qu'au mois d'avril, en pleine terre, et n'ont pas besoin d'être transplantées; elles succèdent à celles qu'on a semées sur couches, dès le commencement du prin- temps, et qu'on a bientôt ensuite transplantées en pleine terre. Mais, pour obtenir des primeurs, on a dû semer, au mois d'août de l'année précédente, sur une plate-bande de terre bonne et légère , certaines variétés de la première race, €t les transplanter dans une terre amendée, au pied d'un mur exposé au midi, où elles ont été abritées des grands froids, durant l'hiver 5 aussitôt après cette saison rigoureuse, elles ont été transplantées une seconde fois sur une couche nou- velle oîi elles ont formé la pomme. L'emploi des cloches de verre et des châssis, pour garantir les jeunes plants des gelées et des pluies froides, assure le succès du jardinier jaloux de satisfaire la bizarre fantaisie des amateurs, qui préfèrent une production médiocre, mais très-hàtive et chèrement achetée, à celles que la nature nous prodigue en abondance, et douées des meilleures qualités, dans une saison plus propice. On mange les laitues cuites et assaisonnées de diverses ma- nières, ou crues, eu salade; pour ce dernier usage, qui est le plus commun, on emploie quelquefois au printemps les jeunes plants qui sont encore loin de blanchir et de former la pomme. Les Romains, dont l'exemple est meilleur à suivre sur ce point que sur plusieurs autres, faisolent une grande consommation de laitues. En effet, on ne sauroit trop recom- mander l'usage de cet aliment, surtout aux tempéramens bilieux et robustes; car la laitue est émolliente, rafraîchis- ^53 LAT santé, calmante; elle tempère la soif, procure le sommeil, prévient la constipation, facilite l'écoulement des urines. Les graines peuvent fournir par expression une huile dont on se sert, en Egypte, pour ia préparation des alimens. Laitue sauvage: Lacluca sj Iveslris , Lam., Encycl.-. Decand., Ff. Fr. ; Lactuca scariola, Linn. Cette plante herbacée, afi- iiuelle suivant les uns, bisannuelle selon d'autres , a une tige haute de deux à trois pieds ^ dressée, ramifiée supérieure- ment, cylindrique, dure, glabre, lisse, blanchâtre: les feuilles sont alternes , scssiles, embrassantes , alongées, sagittées à la base, aiguës au sommet, ordinairement pinnatifides, bordées de quelques dents spinescentes , glabres, mais garnies en des- sous d'une série d'épines rangées comme les dents d'un peigne sur la nervure médiaire ; les feuilles inférieures sont comme tordues à leur base, en sorte que leur plan se trouve dirigé verticalement; les calathides, composées de fleurs d'un jaune pâle, sont petites, peu nombreuses, et disposées en une pani- cule terminale, alongée , garnie de bractées. Cette laitue habite les lieux incultes et pierreux, où elle fleurit en juillet; elle est un peu moins narcotique que l'espèce suivante. L'une et l'autre étoient nommées lacluca sjii^esLrii , par la plupart des anciens botanistes. Linnaeus a donné à celle-ci le nom de lactuca scariola, qui peut avoir l'inconvénient de faire prendre cette plante dangereuse, ou au moins très-suspecte, pour la scariole oU escarolle, qui est une variété très-salubre de la chicorée endive. C'est pourquoi nous préférons, comme MM. de Lamarck et Decandolle, Fancien nom de lactuca sjl- vestris. LMJVEFÉnoE; Lactuca virosa.Linn. Elle est annuelle ou bisan- nuelle, et très-analogue à la précédente, dont elle ne seroit qu'une variété, seloli quelques botanistes. Elle en diffère rependant par ses leuilles beaucoup moins découpées, obtuses nu sommet; les inférieures non lobées, mais seulement sinuées et dentelées, et conservant toujours la direction horizontale. Elle habite à peu près les mêmes lieux que l'autre espèce, et fleurit à la même époque : mais ses propriétés sont plus éner- giques, et elle est décidément vénéneuse; son suc laiteux, qui se coagule et contient de la résine, est d'une odeur nauséa- bonde, d'une saveur acre, tros-auière , et d'une qualité uar- LAt i59 cotique fort semblable à celle de l'opium. Se« feuilles sont quelquefois parsemées de taches d'un rouge brun, ce qu'oa observe aussi dans l'espèce précédente. Laitue a feuilles de s\ULE;Lactuca saligna, Linn. Cette laitue est aunuelle, d'autres disent bisannuelle; sa tige, haute d'en- viron trois pieds, est dressée, simple ou rameuse, dure, lisse , glabre et glauque, ou blanchâtre; ses feuilles sont alternes, sessiles , alongées , étroites, linéaires, hastées à la base, glabres, à nervure médiaire tantôt épineuse en dessous, tan- tôt nue; les inférieures sont pinnatifides vers la base, les autres très-entières; les calathides, composées de fleurs jau- nâtres, sont petites, point étalées, disposées en longues grappes. On trouve le plus souvent cette plante sur les ter- rains arides, pierreux et calcaires, où elle fleurit en juillet. Linnaeus dit que ses feuilles sont dirigées verticalement à peu près comme dans le lactuca sjlvestris. Laitue vivace; Lactuca perennis, Linn. Celle-ci est entière- ment glabre , lisse , glauque et sans épines; sa racine est vivace ; sa tige herbacée, haute d'environ deux pieds, est dressée, ramifiée supérieurement; les feuilles inférieures sont profon- dément pinnatifides, à divisions linéaires, pointues, dentées sur un côté; les supérieures sont étroites, lancéolées, lobées vers la base; les calathides, composées de fleurs bleues ou violettes, sont grandes et disposées en une panicuie terminale , lâche et corymbiforme. Cette belle espèce de laitue fleurit en juillet, et n'est pas rare dans les champs cultivés. Tournefortavoit mal défini le genre lactuca, en ne le carac- térisant que par la forme et la structure du péricline, à quoi il ajoutoitla considération du portde la plante. Vaillanta donné le vrai caractère du genre , qu'il a trouvé dans la conformation du fruit ovale, aplati et prolongé supérieurement en un col; et il a reconnu que l'existence de ce col étoit la seule chose qui pût distinguer nettement le lactuca du sonchus. (Voyez notre article Laitron. ) Le genre Lactuca étant placé entre le sonchus et le cliondrilla, se distingue du premier par ses fruits collifères, et du second par son péricline imbriqué. En décrivant les caractères génériques du lactuca, nous avons dit que le col de l'ovaire étoit articulé par sa base : cela nous a '^^ ^ LAI paru tl'ès-iftrinifeste sur les ovaires du lactuca perermis, obser- vés pendant lafleuraison : et il est bien probable que la même chose a lieu dans les autres espèces où e!ïe est moins appa- rente. Ce caractère seroif très-important à vérifier , parce qu'il fixeroit le genre Urospermum dans la section des lactucécs- prototypes où nous l'avons classé avec doute. ( Voyez i.ofre article Lactucées.) Nous avons observé que les ovaires de plu- sieurs/actuca étoient, comme ceux de quelques 5onc/z.i/5, munis d'une bordure plane et linéaire sur chacune de leurs deux arêtes. Une espèce de lactuca nous a offert des sligmatophores remarquables par leur brièveté. Le nom générique d(? lactuca est dérivé du mot latin lac, qui signifie lait , parce que le suc de ces plantes ressemble à cette liqueur animale, ou peut-être, comme le dit Tourneforf, parce qu'on attribuoit aux laitues la propriété de procurer beaucoup de lait aux nourrices. (H. Cass.) LAITUE. {Conchjl.) L'un des noms vulgaires d'une coquille du genre Rocher, murex saxatis. (Desm.) LAITUE D'ANE. (Bot.) Aux environs de Florence on donne ce nom au drypis épineux. (Lem.) C'est aussi le nom qu'on donne vulgairement à la cardère sauvage. (L. D.) LAITUE DE BREBIS {Bot.), un des noms vulgaires de la mâche potagère. (L. D.) LAITUE DE BRUYERE. {Bot.) C'est la laitue vivace, lactuca perennis. (Lem.) LAITUE DE CHÈVRE. {Bot.) Pline appelle lactuca caprina une espèce d'euphorbe. (Lem.) LAITUE DE CHIEN. ( Bot. ) Dans quelques cantons on nomme ainsi le pissenlit. ( L. D. ) LAITUE DE COCHON ou DE PORC. {Bot.) C'est Phypo- chaeride félide. (Lem.) LxAlTUE DE GRENOUILLES {Bot. ) , nom vulgaire du pota- mot crépu. (L. D.) LAITUE DE LIÈVRE {Bot.); Lactuca leporina d'Apulée. C'est probablement une espèce de liondent ou de laitron* (Lem.) C'est aussi le nom vulgaire du sonchus oleraceus, Linn< (H. Cass.) LAI i6i LAITUE MARINE (Bof.), de Celse. C'est la mOme plante que la laitue de chèvre de Pline. (Lem.) LAITUE DE MER. {Bot.) On donne ce nom, sur les côtes de l'Océan et de la Méditerranée, à des espèces d'ulva foliacées et vertes, qui ont par là quelque ressemblance avec les feuilles de la laitue cultivée. (Lem.) LAITUE DE MER. {Zooph.) Nom vulgaire d'une espèce de madrépore. (Lem.) LAITUE DE MURAILLE (Bot.) , Lactuca murorum, Césalpin. Cette plante paroît être une variété du laiteron des potagers. (Lem.) LAITUE SAUVAGE (Bot.), nom vulgaire des prenanllies. (H. Cass.) LAITUE TREMBLANTE. (Bot.) C'est l'ulve marine. Voyez Laitue de mer. (Lem.) LAITUES. {Bot.) Adanson nommoit ainsi la première des dix sections qu'il a formées dans l'ordre des synanthérées. Cette section , placée par lui auprès de celle des échinopes, où il admet les trois genres Echinopus, Gundelia, SphœranLhus , correspond exactement aux semi-flosculeuses de Tournefort, aux chicoracées de Vaillant et des Jussieu , et à notre tribu des lactucées. Adanson, ne subdivisant aucune de ses sections en plusieurs groupes, s'est contenté de ranger en une série con- tinue les dix-huit genres qu'il admet dans la section» des lai- tues, et qu'il nomme et dispose ainsi : Hieracium, Scorzonera, Tolpis , Virea, Prenanthes , Zacintha , Trinciatella , Lapsana , Crenamum , Chondrilia , Lactuca , Leontodon , Tragopogon , Vorneum , Achyrophorus , Catanance , Cichorium , Scoljmus. Cette distribution nous paroît peu conforme aux affinités naturelles. Voyez notre article Lactucées. (H. Cass.) LAIUS ou LAIOS. (Ornith.) Aristote, liv. 9, chap. 19, cite cet oiseau comme ayant de la ressemblance avec le merle noir, mais étant un peu plus petit, ayant le bec d'une autre cou- leur, et faisant sa demeure sur les rochers. Il existe un merle de roche, qui est, en effet, plus petit que le merle commun, et qui n'a pas le bec semblable; mais Camus a, comme pour le Lœdus, trouvé en cet endroit le texte fort incertain , et n'a pas cru devoir former de conjectures au sujet de cet oiseau. (Cii. D.) 2 3,. -■ il i^-:-' LAK I ont cependant de commun des callosités sur le sternum, les genoux et les carpes; et il paroît que Leur verge, dans Télat ordinaire et de repos, se dirige en arrière, capactère qui rap- 3^^> LAM proche encore le lama îles chameaux : aussi leur manière do s'accoupler est-elle alsolument la même .Les femelles cm t deux mamelles. Le naturel du lama est doux et patient. Les Péruviens n'avoiont pas d'autres bêtes de somme; mais leur usage a beau- coup diminué, depuis que les chevaux ont été introduits en Amérique, où ils se sont multipliés, à l'état sauvage, d'une manière prodigieuse. Cependant on s'en sert encore dans les montagnes elles chemins difliciles, pour le iracsport des far- deaux, à cause de la sûreté de leur marche; mais elle est lente, et il est, dit-on, impossible de l'accélérer. Lorsque, par la violence, on veut presser les lamas, ils se laissent tomber, s'obstinent à rester couchés , et on s'expose ainsi à les perdre. Ceux qui sont en liberté sont conduits par leur instinct à toujours déposer au même endroit leurs excrémens , comme, au reste, les chevaux et plusieurs antilopes, ce qui fait connoître les lieux où les races sauvages se rassemblei't , et donne aux chasseurs les moyens de disposer avec succès leurs pièges. On tire un parti utile de leur peau et de leurs poils, et les jeunes offrent une chair tendre et succu- lente. Les lamas sont de la grandeur d'un cheval de moyenne taille; ils ont environ quatre pieds de hauteur au garrot, et cinq de longueur, du poitrail à la queue qui est très- courte. L'alpaca; Camelus paco , F. Cuv. , Hist. nat. des Mamm. Cet animal, qui avoit été vaguement indiqué par les voyageurs et par quelques naturalistes, n'étoit réellement pas connu, lorsque nous en donnâmes une description, dans la trente-troisième livraison de notre Histoire naturelle des Mammifères, d'après un individu femelle que la Ménagerie du Roi a possédé. Voici l'extrait de cette description : L'alpaca diffère du lama par l'absence de toute callosité sur le sternum, quoique cet animal ait toutes les habitudes du lama, et s'appuie sur le sol, comme lui et comme les cha- meaux. Sa couleur générale, c'est-à-dire, celle du cou, t'n dos, des flancs, delà poitrine est d'un beau fauve; la queue est brune :la tête généralement grise, sauf le chanfrein , qui a une teinte plus foncée, et la partie postérieure des joncs, qui est loussàtre et où se remarque aussi une petite tache blanche. Le côté externe des oreilles est d'un gris plus pi\\v. que le cluiii- freiu , et les poils du froiît, qui sont très-longs, en comparai- son de ceux de la face, sont d'un brun noir. Le dessus du cou et le long du dos paroissent d'un fauve plus pâle que les parties environnantes, et le dessous de la gorge est presque blanc. Les jambes extérieureaient sont du fauve du corps, mais elles sont grises à leurs côtés antérieur et intérieur. Les cuisses en dessus ne différent point du fauve des parties voisines ; en des- sous elles sont très blanches , et tout le ventre est également blanc. Le pelage est remarquable par son épaisseur et sa lînesse. l'oute la l'ace, jusqu'à la partie postérieure des mâchoires, est revêtue d'un j^oil très-court et très-lisse qui permet aux formes de la tête de se dessiner nettement. A partir du front, les poils s'alongent beaucoup sur les côtés du cou , les épaules, le dos, les lianes, la croupe , les cuisses, la queue, et tombent de chaque côté du corps en longues mèches, cachant toutes les formes de ces parties, et donnant à l'animal une apparence épaisse et lourde qui n'est point dans ses proportions réelles; aussi ses mou vemens sont-ils, en général, faciles et légers. La face interne des cuisses et le ventre sont nus. Ces longs poils composent une toison dont l'industrie pourroit tirer un heureux parti ; car ils sont presque tous de nature laineuse. Les poils soyeux sont en si petite quantité , qu'on les découvre à peine , surtout vers les côtés du corps. Les premiers sont d'une finesse et d'une élasti- cité qui les égalent presque à ceux de Cachemire , et ils sont beaucoup plus longs; leur longueur dépasse souvent un pied ; ils sont aussi beaucoup moins colorés que les soyeux; un grand nombre même sont entièrement blancs. Mais les poils soyeux revêtent exclusivement les parties rases, telles que la face, les membres, etc. etc. Notre alpaca avoit trois pieds de hauteur au garrot, et trois pieds six pouces de longueur, du poitrail à la queue qui ne descendoit. que jusqu'au milieu des cuisses ; il éioit d'un naturel fort doux; mais, lorsqu'on le tourujenloit, il frappoit du pied de derrière , ou sonffloil fortement, ce qui le faisoit lancer de la salive. H galojjpoit j;our courir, et ne trottoit point. Sa voix étoit un pciit cri très-doux etapprochant du foible bêlement d'une brebis. Ce seroit un des animaux les ï68 LAM pins utiles à naturaliser chez nous ; et les tentatives que l'on feroit pour cela ne pourroient être couronnées que du plus heureux succès. Il y a des alpacas noirs-, on en a eu plusieurs de cette couleur en Espagne, où l'on avoit fait venir, dans la vue de les acclimater, plusieurs individus de cette espèce et de celle de la vigogne. LaViGOGNE: Came/us î;/c«gna,Gmel.;Buff.,Suppl. VI, pi. 28, pag. 2 j 6. Cette espèc/; est la plus célèbre des trois de ce genre , à cause de la finesse de sa toison dont on fait de très-belles étoffes. C'est elle qui habite sur les pointes les plus élevées des montagnes. Elle est d'une taille moins grande que le lama et que Talpaca. Buffon , qui a donné la description et la figure d'un individu mâle qui se troiivoit, en 1774, à l'école vété- rinaire d'Alfort, nous apprend que sa hauteur au garrot étoit de deux pieds, quatre pouces, neuf lignes; et, comme elle s'y trouvoit en même temps qu'un lama, voici la comparaison qu'il en fait et la description qu'il en donne. « La vigogne a beaucoup de rapport , et même de ressemblance avec le lama ; mais elle est d'une forme plus légère. Ses jambes sont plus longues, à proportion de son corps, plus menues et mieux- faites que celles du lama ; sa tête, qu'elle porte droite et haute , sur un cou long et délié, lui donne un air de légèreté, même dans l'état de repos; elle est aussi plus courte, à proportion, que la tête du lama ; elle est large au front et étroite à l'ouver- ture de la bouche, ce qui rend la physionomie de cet animal fine et vive, et cette vivacité de physionomie est encore augmentée par ses beaux yeux noirs dont l'orbite est fort grande , ayant seize lignes de longueur ; l'os supérieur de l'orbite est fort relevé, et la paupière inférieure est blanche ; le nez est aplati, et les naseaux, qui sont écartés l'un de l'autre, sont, comme les lèvres, d'une couleur brune, mêlée de gris, la lèvre supérieure est fendue comme celle du lama , etc. « La vigogne porte aussi les oreilles droites, longues et se terminant en pointe; elles sont nues en dedans, et couvertes en dehors d'un poil court; la plus grande partie du coi'ps de l'animal est d'un brun rougeàtre, tirant sur le vineux , et le reste est de couleur Isabelle; le dessous de la mâchoire est d'un blanc jaune; la poitrine, le dessous du ventre, le dedans des LAM 169 cuisses et le dessous de la queue sont blancs; la laine qui pend sous la poitrine a trois pouces de longueur, et celle qui couvre le corps n'a guère qu'un pouce; l'extrémité de la queue est garnie de longue laine , etc. Elle urine en arrière. » Cet animal n'étoit point d'un naturel aussi doux que le lama; cependant il avoit les mêmes besoins et les mêmes habi- tudes que lui. Sa toison est en Amérique l'objet d'un commerce assez con- sidérable ; mais les naturels , peuplades sauvages et impré- voyantes, et les colons, qui pour la plupart ne font point de l'Amérique leur patrie, coupent l'arbre par la raciAepouren avoir le fruit ; au lieu de former des troupeaux de vigognes, et de les tondre comme nos troupeaux de moutons, ils les chassent et les égorgent. Des hommes amis de leur pays ont souvent réclamé contre cet usage absurde et barbare , et ont fait sentir tous les avantages qu'il y auroit à introduire les vigognes dans notre économie rurale ; mais ils ont été contredits par l'ignorance et le préjugé, et c'est l'ignorance et le préjugé qui , malheureusement , se sont trouvés d'accord avec les inté- rêts de la puissance. Buffon en rapporte un bel exemple dans l'article que nous venons d'extraire. Dès cette époque , Us mêmes tentatives ont été renouvelées plusieurs fois, et les mêmes difficultés se sont reproduites ; et rien , jusqu'à pré- sent, ne permet de supposer que la sottise sera moins persé- vérante que la philantropie. (F. C.) LAM^N. {Bot.) A Saint-Domingue, suivant Desportes et Nicolson , on nomme ainsi la morelle ordinaire, solarium ni- grum, ou une espèce voisine : c'est l'ag-uara-çuj'a des Caraïbes. (J.) LAMANDA. {Erpétol.) Séba a parlé , sous ce nom et sous celui de roi des serpens, d'un reptile ophidien de Java, re- marquable parla disposition et l'éclat de ses couleurs, et long de sept à huit pieds. Il paroîtroit assez que ce doit être une espèce de Python ou de Boa. Voyez ces mots. (H. C.) LAMANTIN. {Mamm.) Nom corrompu de celui de manati , donné par les colons américains à un grand mammifère aqua- tique, désigné aussi sous les noms de bœuf marin, de vache ma- rine, etc. , et classé par M. G. Cuvier (Règ. Anim.) parmi ses sétacés herbivores, c'est-à-dir-e, près du dugong et du stellcr, J70 LAM avec lesquels ils'(\st trouvé long-temps réuni à côté du morse, sous la dénomination générique de Irichechus. A l'état adulte, les lamantins manquent d'incisives et de ca- nines, et n'ont que neuf molaires à chaque côté des deux mâ- choires. Ces dents ont des racines distinctes; les supérieures ont leurcouronne formée de deux coliinestransversales, présentant à leur sortie de l'alvéole, trois mamelons obtus qui s'usent par la mastication , et sont bordées, en avant et en arrière, de deux crêtes crénelées. Les molaires inférieures ne diifèrent de celles-ci qu'en ce que la crête antérieure n'existe plus, et que, par contre, la postérieure s'est développée au point de former une troisième colline presqu'aussi forte, maismoins haute que les deux autres. SelonM. deBlainville, le fœtus du lamantin auroitde plus deux incisives supérieures et deux inférieures. L'estomac est divisé en deux poches, avec lesquelles com- muniquent trois petits appendices en forme de cœcums , dont un s'ouvre dans la cavité supérieure, et les deux autres dans l'inférieure : le cœcum est court et divisé en deux branches , et le colon est boursoufl é. Ces animaux sont privés des membres postérieurs, dont on n'aperçoit pas même de rudiinens à l'intérieur, et les anté- rieurs sont formés d'un avant-bras court, terminé par une main en forme de nageoire, dans laquelle les doigts se trouvent engagés , et ne se manifestent au dehors que par quatre ongles plats attachés au bord de la nageoire : à l'intérieur cependant, ces membres sont munis de l'appareil osseux qui soutient ces mêmes organes chez tous les mammifères, et les doigts eux- mêmes, au nombre de quatre, sont munis chacun de leurs trois phalanges. La queue est large, aplatie horizontalement et d'une forme oblongue. Le prépuce forme une légère saillie , et le gland est, comme chez l'halicorn on dugong, terminé par deux lèvres frangées, d'entre lesquelles sort une éminence conique, à la pointe de laquelle se trouve l'oritice de l'urètre. Les mamelles sont au nombre de deux, et situées entre les nageoires. L'œil est petit et placé vers le haut de la tête ; les na- rines sont petites, semi-lunaires et dirigées en avant; l'oreille LAM n'est qu'un trou prcsju^' imperceptible; la lèvre supérieure est fendue et garnie de soies ou moustaches grosses et courtes; et la peau est épaisse, légèrement chagrinée, et portant çà et là quelques poils isolés. Les lamantins vivent sur les côtes de l'océan Atlantiqur , fro- quentent l'embouchure des grands fleuves, et les remonlent même souvent fort haut, s'avançant , selon la Condamine , à plus de mille lieues dans les terres; ils sont essentiellement herbivores, se rassemblent en troupes nombreuses, et parois- sent avoir un caractère doux et sociable. Les femelles mettent J)as un ou deux petits, et la durée de la gestation est, dit-on , d'un an. On n'a encore nettement caractérisé dans ce genre que deux espèces. Le Lamantin d'Amérique: Manatus americanus, BufF., tom. i3, pi. 57 ; G. Cuv. , Ann. du Mus., tom. i3 , pL ig, fig. 1 , 2 , 5. L'adulte a quelquefois plus de vingt pieds de longueur, et pèse souvent huit milliers. Un fœtus de cette espèce, quenousavons été à portée d'observer, avoit quatorze pouces de longueur totale; la tête avoit quatre pouces cinq lignes du museau à l'occiput; la distance du museau au trou auditif étolt de trois pouces deux lignes, et celle du museau à l'œilse trouvoit d'un pouce six lignes; la queue étoit longue de trois pouces quatre lignes, et large d'environ deux pouces; la partie externe des membres antérieurs avoit trois pouces sept lignes; l'avant- bras un pouce sept lignes, et la main deux pouces; les yeux étoient très-petits; les oreilles s'ouvroientpar un trou si petit, qu'à peine auroit-on pu y introduire un cheveu ; ce trou d'ail- leurs paroissoit caché par l'épiderme, et ne se voyoitque lors- que celui-ci étoit enlevé; les narines étoient moyennes, en forme de croissant, rapprochées l'une de l'autre, et placées à la partie supérieure du museau.La tête étoit grosse, épaisse, ren- flée à sa partie supérieure , aplatie au-dessus des yeux , et ter- minée par un museau gros, saillant, arrondi en dessus, aplati en avant et renflésurles côtés; la lèvre supérieure étoit entièrement divisée en deux portions distinctes, garnies à leur bord interne de courtes et fortes soies jaunes, roides, épaisses et presque sem- blables à despiquanls; le menton étoit courtetgros, et la lèvre inférieure avoitsesbordsarrondis et garnis de soiessemblablesà 172 LAM celles de la lèvre supérieure, mais pins courtes; tout le museau étoit ridé et garni de poils gorilles et presque laineux, peu nom- breux, assez longs et de couleur de chanvre. Le cou étoit ex- cessivement court , mais cependant assez distinct. Les membres antérieurs sont presque sous la tête, et ne laissent paroître au dehors qu'un avant-bras court, comprimé, terminé par une main en forme de nageoire oblongue et aplatie , formée par quatre doigts enveloppés parla peau, et dont celui du milieu et les deux latéraux étoient seuls terminés par un ongle court , plat, arrondi et brunâtre , l'externe ne paroissant pas être ongulé. Le corps étoit épais, court, arrondi et terminé par une queue épaisse à l'origine, qui s'aplatissoit extrêmement ets'élar- gissoit en une expansion membrano-cartilagineuse , de forme ovale-arrondie. La peau étoit brune , épaisse , fortement ri- dée, et garnie de poils gauffrés, extrêmement rares et d'une couleur grise. Cette espèce fréquente les côtes de l'Amérique méridionale que baigne l'océan Atlantique, et remonte fréquemment les fleuves qui s'y rendent. La seconde espèce, ou le Lamantin du Sénégal; Manatus senegalensis , G. Cuv. , Ann. du Mus., tom. i3, pi. 19 , fig. 4 et 5 , donton ne connoit encore bien que la tête osseuse , paroît être une espèce distincte qu'on n'a encore pu observer qu'au Sénégal. Adanson (Buff.> tom. 10, pag. Sgo) ne lui donne que huit pieds de long, et le décrit comme ayant une tête conique, des yeux ronds et très-petits, avec l'iris d'un bleu foncé, un museau cylindrique ; des lèvres charnues et fort épaisses ; pas de trou visible pour l'ouverture des oreilles ; quatre ongles au bord des nageoires, et une queue horizontale en forme de pelle de four; la peau est un cuir épais d'un cendré noir. Les Nègres l'appellent, selon lui, lercon. Ce lamantin a la tête osseuse plus courte et plus large au total que celle du lamantin d'Amérique. Sa mâchoire inférieure est aussi beaucoup plus arrondie, et la supérieure, comme tout le reste delà tèlc , beaucoup moins étroite et moins longue que chez le dernier. (F. C.) LAMANTIN. (Foss.) On a trouvé quelques débris d'os fos- LAM 175 siles, quiontéfé reconnus par M. G. Cuvier pour appartenir ta des lamantins. Les portions principales ont été flécouvertes parM. Renou, professeur d'histoire naturelle , dans un calcaire coquillier très-grossier, dont se composent une partie des coteaux qui bordent la rivière de Layon, dans le département de Maine et Loire ; elles consistent en des fragmens de tête , de membres antérieurs et de côtes, et elles étoient accompagnés de fragmens qui paroissent avoir appartenu à des os de phoques et de cétacés. Les uns et les autres étoient changés en un cal- caire ferrugineux rongeàtre , dans lequel M. Chevreul a trouvé du (luate de chaux. Ces débris de lamantins diffèrent assez des parties analogues que présentent les espèces connues, pour qu'on puisse en in- lérer qu'ils appartenoient à une autre espèce , peut-être même à une espèce perdue, comme tous les mammifères qui jusqu'à présent se sont trouvés dans les dépôts marins analogues à ceux où ces débris de lamantins ont été découverts. Cette espèce paroît avoir été remarquable par sa grandeur, et les formes particulières de sa tête. D'autres débris de lamantins, mais bien moins caractérisés que les premiers, puisqu'ils ne consistent qu'en des débris de côtes, ont été trouvés par M. Dargelas, à Capian, distant d'en- viron quinze lieues de Bordeaux. Ils étoient aussi dans un calcaire marin grossier, et changés, comme les premiers, en calcaire rougeàtre. Enfin on a encore trouvé des fragmens de côtes de laman- tins h Marly, dans les fouilles qui ont été faites pour l'établis- sement de la nouvelle machine hydraulique que l'on construit près de ce village. Ils étoient renfermés dans l'argile plastique qui se rencontre généralement au-dessus de la craie par- tout où cette espèce de calcaire se trouve dans les environs de Paris. C'est à M. l'ingénieur Brard que la découverte de ces fragmens fossiles est due. Ces dififérens détails sont extraits des Mémoires de M. G. Cu- viersurles fossiles. (F. C.) LAMANTIN DES ANTILLES. (Mamm.) BuflTon parle de deux lamantins des Antilles, un grand et un petit. Tous les deux s'e rapportent à Tespèce du lamantin d'Amérique. (Desm.) 174 LAM LAMANTIN DES GRANDES INDES de Buffon. (Mamm.) C'est le dugong. (Desm.) LAMANTIN DU KAMTSCHATKA. {Mamm.) Voyez l';ir- ticle Stellère. (Desm.) LAMARCK. {IchthyoL) M. de Lacépéde et M. Risso ont donné, l'un à un holacanthe, l'autre à un lutjan, ce nom spé- cifique, qui rappelle celui d'un célèbre professeur de Paris. Voyez Holacanthe et Sublet. (H. C.) LAMARCKÉA. (Bot.) M. Persoon avoit nommé ainsi un genre nouveau delà famille des solanées, en l'honneur de M. de Lamarck, professeur au Jardin du Roi et auteur de plusieurs ouvrages estimés sur les pl;i rites et sur les animaux invertébrés. M. Richard et M. Lamarck lui-même ont supprimé la pre- mière syllabe du nom, laquelle ne peut se transportL-r dans la langue latine, et ce genre est maintenant le Marckea. M. Koe- 1er, voulant séparer le cj-nosurus aureus , en avoit fait son genre Lamarckia, que M. Persoon a nommé chrysurus. (J.) LAMARKÉA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, delà famille des solanées, de la pentandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un calice alongé, pentagone, à cinq divisions; une corolle en soucoupe, à cinq lobes obtus, presque égaux; cinq étamines de la longueur du tube de la corolle; un ovaire supé- rieur; un style; une capsule cylindrique, à deux loges poly- spermes. Lamarkéa a Ff.EaRS ÉCARLATES : Lamarkea coccinea, Poir. , Encycl., Supp.; Markea coccinea, Rich., Act. Soc.Linn. Paris., 1 , pag. 107. Plante herbacée, glabre sur ton tes ses parties, dont les feuilles sont alternes, ovales, alongécs, très-luisantes, ar- rondies et obtuses à la base , acuminées au sommet. Les fleurs sont d'un beau rouge écarlate; leur calice oblong, prismatique, à cinq faces, divisé jusque vers sa moitié, en cinq découpures; la corolle en soucoupe, presque en entonnoir; le limbe étalé, divisé en cinq lobes obtus, presque égaux; cinq étamines égales entr'elles, de la longueur du tube de la corolle ; un ovaire; un style. Le fruit est une capsule alongée , cylindrique , resserrée à sa partie supérieure, <à deux loges polyspermes. Cette plante croît à l'île de Cayenne. (Poir. ) LAMARKÉA. {Bot.) Nous décrirons ce genre .de la famille LAM 175 des algues, à l'article Spongodium, nom que lui a fixé M. La- mouroux. Olivi lui avoit donné le nom de Laïn^rc/cm en l'hon- neur du célèbre naturaliste Lamarck, auquel l'histoire natu- relle a tant d'obligations. Stackhouse , qui avoit d'abord chan-ré ce nom en celui de codium, revint sur ses pas, et adopta celui donné par Olivi, en le modifiant un peu , Lamarkea. Nous au- rions bien voulu l'adopter; mais, comme il existe deux autres genres plus anciens en botanique ayant le même nom, nous avons été obligé de renoncer à notre désir , et nous n'avons pu non plus admettre celui d^Agardhia , qui lui a été donné par Cabrera. Agardh et Link ont adopté le nom de codiiim, pri- mitivement employé par Stackhouse. Voyez Codium. (Lem.) LAMARKIA. (Bot.) Voyez Lamaukea plus haut. (L. D.) LAMARCKIA. (Amorph.?) On rencontre assez souvent sur le rivage des mers un corps subglobuleux de la grosseur d'une pomme médiocre , creux, et dont l'enveloppe coriace, sub- cartilagineuse et tenace, est couverte d'un très-grand nombre de petites papilles cylindriques, hyalines. La surface interne est, au contraire, lisse, et la cavité qu'elle borne traversée par quelques filamens extrêmement fins et remplie d'eau. Ce corps dont la couleur est verdàtre , n'offre à l'extérieur qu'une sorte de fente longitudinale, ce qui lui donne un peu la i'orme d'une bourse. C'est en effet sous le nom de bourse marine, hursa marina, et d'orange de mer, aurantium marinum, qu'il a été désigné par les anciens observateurs. Pallas est le premier qui l'ait rangé avec les alcyons, sous la dénomination à^lcjonium hursa, et il a été imité par Linnasus et le grand nombre des auteurs systématiques. Cavolini et surtout Olivi, qui ont eu l'occasion fréquente d'observer cette masse organisée, sont au contraire de l'opinion de J. Bauhin, qui en faisoit une es- pèce d'algue , et Olivi le range dans le règne végétal. En effet, dit-il, elle n'offre ni polypes, ni la moindre trace de substance gélatineuse qui Tentoureroit; ce n'est qu'un simple agrégat de petits utricules, pellucides, remplis d'un fluide transpa- rent, aqueux, ou pourvus seulement de très-petits filamens capillaires, propres à absorber l'eau et à rejeter des semences déjà manifestement reconnoissables. On n'y aperçoit aucun mouvement spontané, pus le plus petit indice de sentiment; et même en se putréfiant, elle tie donne aucune odeur animale. Î7f5 LAB En un mot, c'est l'organisation des algues. Quant au meuve* ment de contraction que cette bourse présente quand on l'ait une entaille dans sa substance, mouvement qui a dcteriniiié Pallas à en faire un alcyon, Olivi pense qu'il est mécanique et qu'il est dû à la disposition des fibrilles intérieures, ainsi qu'à celle des utricules, dont on rornpt par la section l'espèce d'équi- libre où elles étoient dans le tout. C'est d'après ces considéra^ lions, qui ne me paroissent pas encore tout-à-fait concluantes, qu'Olivi propose de faire avec ce corps organisé, et le vcrmilara d'impérali, un genre de plantes cryptogames de la famille des algues, qu'il dédie à notre savant compatriote M. de Lamarck. M. Lamouroux a adopté cette manière devoir, mais il a changé le nom de Lamarkia en celui de spongodium. Quoique j'aie eu plusieurs fois l'occasion d'observer ce corps organisé sur les côtes de la Normandie, j'avoue que je n'ai pu encore le faire assez complètement pour avoir une opinion sur sa nature ani- male ou végétale. Je me bornerai à dire que Pallas l'a étudié frais, encore adhérent aux corps sous-marins, et qu'il dit po- sitivement que les papilles fleurissent en rayons, radiis cjflores- cunt- en sorte que l'opinion d'Oliviauroitbesoin d'être appuyée sur de nouvelles observations. Voyez SpOiXGODioM et Lamar- KEA. (De E.) LAMI^ARDE. {Ichthjol.) Selon M. Risso, c'est le nom que les pêcheurs de Kice donnent au squale roussette. (Desm.) LAMBDA. (En/om.) C'est le nom d'une noctuelle qui porte sur les ailes supérieures des lignes réunies en j>' renversé , et figurant ainsi la lettre grecque A. (C. D.) LAMBERTIE, Lambert'ia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs agrégées, de la famille des protéacées , de la tétrandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essen- tiel: Un calice commun caduc, imbriqué; lesécaillesintérieures plus longues; une corolle à quatre découpures roulées en de- hors, pourvues chacune d'une étamine-, un ovaire enfoncé dans le calice; un style; un stigmate aigu. Le fruit est une capsule ligneuse souvent à trois cornes, uniloculaire ; deux semences bordées. LAMBEiiTiE ÉLÉGANTE : Lanibertiaforiiiosa, Cavan., Icon. rar., 6, pag. 52, tab. 647; Smith, Act, Soc. Linn. Lond. , 4, tab. 20; Protea nectarina, Schrad., Sert. Haanoif. [iasc., 4, tab. 21. Bel LA M 1^7 arbuste de quatre à cinq pieds de haut, chargé de rameaux droits, cylindriques, élancés, velus dans leur jeunesse. Les feuilles sont linéaires-lancéolées, verticillées, trois par trois longues d'un pouce , roides, presque sessiles, d'un brun cen- dré et légèrement tomenteuses en dessous, un peu mucronées; les écailles du calice commun d'un rouge verdàfre , dures , con- caves, longues d'un demi-pouce-, la corolle d'un rouge écar- late, de la longueur du calice, velue en dedans; le style rouge; la capsule tomenteuse. Cette plante croît au port Jack- son, dans la Nouvelle-Hollande. M. Rob. Brown (dans son Prodr. Noi'. HolL, i, pag. 386) a enrichi ce genre de plusieurs espèces découvertes à la Nou- velle-Hollande, telles que le lamhertia uaiflora, à feuilles gla- bres, réticulées", en ovale renversé, mucronées; le calice commun uniflore; les fruits sans cornes, cnspidés d'un côté. Le lamhertia inermis , à feuilles presque lancéolées ou en ovale renversé , point mucronées ; le calice commun à sept fleurs; ses écailles intérieures une fois plus courtes que la corolle; les styles glabres; les fruits, privés de cornes, cus- * pidés d'un seul côté. Le lamhertia ecliinata , dont les feuilles sont linéaires, glabres, réticulées, dilatées au sommet en un lobe mucroné; les fruits hérissés, surmontés de deux cornes. (P0,K.) LAMBICHE ( Oniith.) , nom vulgaire que porte , sur la Mo- selle et dans les Vosges, la guignette, tringa hjpoleucos, Linn. (Cu. D.) LAMBIN. {Mamm.) On a quelquefois donné ce nom aux pa- resseux. (F. C.) LAMBIS AILÉ DE LA GRANDE ESPÈCE. (CoiichjL) Strom- bus latissim,us , Linn., le strombe très-large. (De B. ) LAMBIS AILÉDE LA MOYENNE ESPECE. (ConchjQStrom^ hus gigas, le strombe géant. (De B.) LAMBIS MARBRÉ. {Conclifl.) Stromhus lenli^inosus , Linn. (DeB.) LAMBIS NON AILÉ DE LA GRANDE ESPÈCE. (Conchjl.) Stromhus lucifer, Linn. (De B.) LAMBOURDE ou Lx\MPOURDE. (Min.) C'est le nom que les ouvriers carriers des environs de Paris donnent au banc moyen puissant, mais assez tendre, de la formation de caU se, la ^78 LAM -taire grossier. On en fait des pierres dites de f-aille et du moel- lon. (B.) LAMBOURDO. {Uol.) Nom languedocien des massettes. (Lkm.) LAMBROT. (Bot.) Voyez Lambrus et Labrusca. (J. ) LAMDRUNCHÉ. [Bot.) Voyez Lamerus et Ladrusca. (J.) LAMBRUS ou LAMBRUSQUE. (Bot.) On doiine ces noms, dans plusieurs cantons, à la vigne sauvage, qui est aussi ap- pelée lambrusca en Italie , et lambriisco dans le midi de la France , et particulièrement dans le Languedoc, Voyez La- BBDSCA. (L. D.) LAME (Bot.) , de la feuille, du pétale, etc. C'est leur partie supérieure mince et dilatée. La partie inférieure, formée en une espèce de support, est désignée dans la f,?uillepar le nom, de pétiole, et, dans le pétale, par celui d'onglet. (Mass,) LAMELLES. (Bot.) Appendices pétaloïdes dont les corolles de certaines plantes sont garnies. L'orifice de la corolle du iaurier-rose, par exemple, a cinq lamelles ; l'intérieur du tube de la corolle de ïhj'drophjilufn en a dix; la corolle du draco- cephjilum peltatum en a deux sous la lèvre inférieure ; les pétales du siléné en ont chacun une au point de jonction de l'onglet et de Jalame. Dans le narcisse, un appendice de la nature des îamelies entoure circulairenient l'orifice du périanthe. Dans les agarics, on nomme lamelles, les membranes disposées sinis le chapeau du champignon comme les feuillets d'uu livre. (Mas?,) LAMELLIBRANCHES. {Maîacoz.) C'est le nom sous lequel M. de BlaJnviile , dans son prodrome d'une nouvelle classifica- tion du régne animal, a désigné le second ordre de la classe des mollusques acéplialopliores , à cause du caractère commun que les animauxqu"'il renferme présentent d'avoir les branchies ecA Ibraje de larges lames placées de chaque côté du corps entre lui et 5e tuanieau. Cet ordre comprend presque tous les mol- lusques qui habitent les coquilles bivalves. (Voyez Malaco- EOAiBEs), où les principales classifications proposées pour ces animaux seront exposées , et entre autres celle qui est suivie dans ce Dictionnaire. (De B.) LAMELLICORNES ou PÉTALOCÈRES. {Enfom.) Noms donnés à une faadiie d'insectes coléoptères à cinq articles à LAM 179 tous les tarses, à élytrcs dures, couvrant tout le ventre et à antennes en masse, feuilletées à leur extrémité, tels sont les Jiannelons, scarabées , bousiers, etc. Voyez Pét^locères (CD.) LAMELLIROSTRES. {Oniith.) M. Cuvier donne ce nom à iiue famille d'oiseaux dont le bec épais est revêtu d'une peau molle plutôt que d'une véritable corne, et qui comprend les canards, les harles, etc. Ce terme correspond à la dénomina- tion de dermorhjnque , employée par M. Vieillot, et à celle de lamellosodentali , dont Illiger se sert pour désigner sa trente- huitième famille. (Ch. D.) LAMENTIN. (Mamm.) Voyez Lamantin. (Dbsm.) LAMEO. (Ichthjol.) Nom nicéen du squale requin, selon Risso. (Desm.) LAMIA. (Iclithyol.) Aristote a parlé sous le nom de XajxioL, du poisson que nous décrivons sous celui de lamie nez. Voyez Lamie. (H. C.) LAMIASTRUM. {Bot.) Voyez Galeordolon. (J.) LAMIE, Lamia. [Entom.) Nom donné, par Fabricius , à un penre d'insectes coléoptères, dont tous les tarses ont quatre articles; dont les antennes sont longues, diminuant insensible- ment, en forme de soie, et insérées entre les yeux ; dont le corselet est garni de pointes ou d'épines; à tête verticale et il corps très-convexe et court. Ces coléoptères tétramérés appartiennent à la famille des xylophages ou lignivorcs. Linnseus les avoit réunis aux capri- cornes, et Olivier n'avoit pas adopté cette distinction. Ce nom, comme la plupart de ceux queFabricius a introduits daris la science, n'a pas le moindre rapport à l'insecte qu'il désigne. Aristote emploie le mot de Ax/z/ct pour indiquer un poisson très-vorace, de la sous-classe i\e% cartilagineux, pro- bablement du genre du requin, peut-être d'après le verbe grec XoLiixciu, intcmperantcr edo , je mange avec voracité. Quoi qu'il en soit du nom, le genre est très-naturel et très- facile à distinguer de fous ceux de la même famille des xylo- phages. Ainsi, les lamies di/fèrent i°des molorques, desrhagics et des leptures, parce que les éiytres, dans ces trois genres, son ton raccourcies et ne couvrent pas les ailes, ou parce qu'elles sont plus étroites sensiblement à l'extrémité libre; 2" des calli- 12. r&o LAM dies et des saperdcs , dont le corselet est arrondi etsans épines latérales; 3* des priones, qui ont les antennes insérées au- devant des yeux ; et 4° enfin, des capricornes , par la briè- veté de leur corps et de leurs pattes, qui sont au contraire très-alongées et comprimées dans les espèces de ce dernier genre. Les mœurs et les habitudes sont d'ailleurs à peu près les mêmes. Sous la forme de larves, ces insectes se développent dans le hois ou sous les ccorces des arbres. Leur corps, à l'abri de l'influence de la lumière, reste décoloré ou d'un jaune blanchâtre : sa forme est alongée , déprimée en même temps que comprimée; de sorte que cea larves paroissent comme quadraagulaires , un peu plus grosses cependant dans la région qui correspond aux pattes écailleuscs. Comme elles ont l'habi- tude de cheminer dans les longues galeries qu'elles se prati- quent, elles s'y accrochent à la manière des ramoneurs, en s'appuyant sur le dos, où l'on distingue des tubercules des- tinés à cet usage. Leur tête est petite, munie de fortes et courtes mandibules pour couper le corps ligneux. Cette tête est très- contractile, et rentre dans l'intérieur en se recouvrant de la peau du dos, comme celle de quelques espèces de tortues. Lorsque l'insecte est prêt à se métamorphoser, il se pratique avec les rogîiures du bois vermoulu une sorte de coque, où il se change en nymphe, forme que la plupart girdent pen- dant tout l'hiver dans notre climat. Plusieurs espèces préfèrent les racines des arbres, et leurs larves sont, par cela même , peu connues. Les insectes parfaits ont le plus grand rapport avec les capricornes , et on les trouve dans les mêmes lieux. Ils volent pesamment et pendant le jour. Ils vivent peu de temps sous cette dernière forme. Il en est un grand nombre qui sont absolument privés d'ailes. Leurs élytres étant sou- dées, ils creusent la terre, et on les observe à la surface ou sur les herbes. Fabricius a rapporté, plus de cent trente espèces à ce genre, que M. Latreille a subdivisé d'une manière fort commode pour l'étude. Il rapporte d'abord, à une première division, les priones, décrits par Olivier da;is sa première section, et dont le corselet est garni d'une épine mobile. Tels que le prionus LAM i8i longimaniis , trochlearis, accentifer, figurés n." 66, pi. IV, 12 et 16 , et pi. XIII, fig, 49. Ces insectes sont en effet fort différent des autres. Celui qui est le mieux connu est la Lamie longue- main , Lamia longimana , q u"on nomme vulgairement l'arlequin de Cayenne. Elle a les antennes et les pattes de devant exces- sivement alongées. Ses élyires, munies d'une pointe à la base externe, et de deux dents à leur extrémité libre, sont, ainsi que le corselet et la tête, marquées de taches régulières, flexueuses , rouges et grises sur un fond noirâtre. Les pattes de devant sont au moins deux fois plus longues que le corps , qui a lui-même plus de deux pouces. On rapporte souvent cet insecte de l'Amérique méridionale. A la seconde division, qui comprend les espèces dont les pointesducorseletsont fixes, onrapporte : i°les espècesàcorps deux fois plus large que haut-, 2° celles dont le corps est peu ou point déprimé, dont les unes 3° ont des ailes, et dont les autres en sont privées; et, parmi celles-ci, 4° les unes ont le corps presque carré, tandis 5° qu'il est ovale ou arrondi dans les autres.. ; 1. Lamie charpentièbe, Lamia œdilis. Figurée par Olivier, Coléoptères, n;° 67, pi. XI, n."* 69 j a , /;, C'est une petite espèce de huità dix lignes de longueur, mais dont les antennes ont chacune près de trois pouces. Elle e^t grise. Son corselet présente quatre points jaunes, arrondis, sur une même ligne en travers. Les éiytres offrent chacunç: trois taches brunes , obliques , effacées. On la trouve dans le Nord, prineipalement sur les bois de charpente. 2. Lamie aux yeux, Lamia curculionoides. C'est la lepture aux yeux de paon de Geoffroy, tom. I, 21Q, n.°5. ., Elle a un demi-ponce de longueur. Elle est grise : son corselet a quatre taches ocellées, noires, veloutées, avec un cercle jau- nâtre, et les élytres portent chacune trois taches analogues, mais moins évidentes et moins arrondies. Elle se trouve aux environs de Paris. 3. Lamie belle, Lamia pulcJira. Elle est figurée dans l'Atlas de ce Dictionnaire, famille 20, 8." livraison, n." 1 1 , sous le n.° 7. C'est une très-belle espèce iSa LAM pour l'arrangement et la vivacité fies couleurs. Le corps est verdâtre. Le dessus du corselet et des élytres est d'un jaune doré, marqué de lignes noires qui bordent des taches vertes, veloutées et soyeuses. C'est une espèce d'Afrique queDrury a figurée , pi. 32 , n.° 6. H. Lamie tisserand, Lamia textor. C'est une grande espèce d'un noir mat, dont les élytres sont soudées : elle a plus d'un ponce de longueur et quatre lignes de largeur. Geoffroy l'a décrite sousle n.° 3 , pag. 201,- et Panzer l'a figurée dans sa Faune , cah. i 9 , pi. 1 . On la trouve aux en- virons de Paris, siir le gazon, au pied des arbres. 5. Lamie TAiLr.EUR, Lamia sartor. Noire, à écusson jaunâtre ; élytres sans taches. 6. Lamie cordonnier, Lamia siitor. Elle est noire comme la précédente, avec l'écusson jaune; mois les élytres sont taclictées de jaune par des poils veloutés. 7. Lamie triste , Lamia iristis. D'un noir chagriné , avec deux grandes taches d'un noir mat et velouté sur chaque élytre. Olivier l'a figuré , pi. IX, fig. 62 du n.* 67. 8. Lamie ramoneur, Lamia fuliginator. Noire, à élytres grises, cendrées, avec deux lignes plus claires, effacées, longitudinales. C'est une des espèces les plus communes, au printemps, dans les environs de Paris. Geoffroy l'a décrit sous le n.° 8, pag. -i o5 du tom. 2. 9. Lamie pédestre, Lamia pedesfris. Noire-, élytres encadrées de blanc. Trois ou qiiafre autres espèces voisines ont été décrites sous le nom de lineata , vitti- gera, morîo , rufipes , etc. (C. D.) LAMIE , Lamna. (Jchtliyol.) M. Cuvicr a , sous ce nom , séparé quelques poissons du grand genre des squales de Linnaeus et des autres ichthyologistes pour en former un genre à part, que Ton distingue facilement aux caractères suivans : Events nuls; une nageoire anale; un museau pjramidal portant les narines sous sa base; toutes les ouvertures des branchies en avant des nageoires pectorales. Les lamies appartiennent à la famille des plagiostomes de M. Duméril , à celle des sélaciens de M. Cuvicr. On ne les. LA M iS3 confondra point avec les Rec^uins, qui ont le museau dépri- mé, avec les Roussettes, les Aiguili.ats , les Milandufa, les Emissoles-, les Grisëts, les Pèlerins, les CE^TR1NES , les Lki- CHEs, les Squatines, qui ont des évents; avec les Marteaux, qui ont la tète prolongée transversalement à droite et a. gaudie. (Voyez ces dilFérens noms de genres et PtAGiosroMES et Squale.) On ne connoît encore que deux espèces dans ce genre : La Lamie nez : Lamna cornubica. Squalus nasus , Artédi ; Squalus corniibicm .Schneider; Squale nez, Lacépède; La mi a , Rondelet, 399 ; Carc?^ar/a5, Aldrovandi, 383, 55;J. Museau pro- longé en un long nez conique qui termine la tête; une carène saillante de chaque côté delà queue; ies lobes de la nageoire caudale presque égaux; la bouche grande, armée d'une mul- titude de dents aiguës, mobiles, longues, plus larges à leur base et courbées vers le gosier. Cette espèce parvient à une taille qui l'a fait souvent con- fondre avec le requin. Son museau , dont l'extrémité se re- lève, est criblé de nombreux pores', son corps est gros, court arrondi et fusiforme ; il est recouvert d'une peau lisse et légè- rement marbrée; la première nageoire du dos est triangulaire et placée avant le milieu du corps; la seconde est beaucoup plus pelite et de la même grandeur que l'anale; à la base de la nageoire caudale, en dessus et en dessous, on voit un eufonce- ment sensible. La lamie nez vit dans l'océan Atlantique, et paroît beaucoup plus commune que le requin dans la mer Méditerranée. On la prend quelquefois sur les côtes delà province de Cornouaiîles, en Angleterre, oii elle porte le non. deporheagle. Le Beaumaris : Lamna Pennanli, N.; Squalus Pemuinti, Artédi ; Squalus monensis, Sh. Museau plus court; dents plus aiguë»; corps fusiforme ; peau lisse; couleur plombée; catopespetits et pointus; nageoire caudale en croissant. On ne connoît encore ce poissou cartilagineux que par iinc courte description qu'en a faite Pennant (Brit. ZooL, III, n" 5o), d'après un individu de sept pieds de longueur, qui avoit été pris dans le canal entre Piiesthokn et Anglesey. Quelques ichtliyologistes le considèrent comme une variété de l'espèce précédente. D'autres le confondent avec le louUle ^04 LAM lauf, dont Duhamel a parlé dans son Trailé des pcciies. (H. C.) LAMIER(BoL), Lamium, Linn. Genre de plantes dicotylé- dones, de la famille des labiées, Juss. , et de la didjnamiegym- nospei-mie, Linn.; dont les principaux caractères sont les sui- vaiis : Calice inoiiophylle, à cinq dents aiguës et ouvertes; corolle monopétale, ayant sa partie lubuleuse renflée à son oriiice, et son limbe partagé en deux lèvres dont la supérieure en voûte , l'inférieure à trois divisions , dont les deux latérales très-courtes, munies chacune d'une dent aiguë, la moyenne très-grande et découpée en deux lobes; quatre étamines didy- names, à anthères velues-, un ovaire supérieur, à quatre lobes, surmonté d'un slyle filiforme, bifide à son sommet; quatre graines nues au fond du calice persistant. Les lamiers sont des herbes annuelles ou vivaces, à feuilles simples, opposées, et à fleurs disposées en verticillesaxillaires. On en connoîtuue quinzaine d'espèces pour la plupart natu-p relies à l'Europe. Nous ne parlerons que des plus remar- quables. Lamier garganique : Lamium garganicum , Linn. , Spec. , 808 ; Lamium suhincanum, etc. , Till. , P/5, , c)3,îab. 54,fig. 2. Sa tige est velue, haute de six à douze pouces, garnie de feuilles en cœur, pétiolées, bordées de dents obtuses. Ses fleurs, d'un pourpre clair, grandes, verticilléessix à douze ensemble, ont la gorge de leur corolle très-renflée et la lèvre supérieure échancrée. Le calice est moitié plus court que le tube de la corolle. Cette plante croît en Italie ; on la cultive dans quel- ques jardins ; elle est vivace. Lamier elanc: vulgairement, Ortie blanche; Lamium album, Linn., Spec. y 809; Bull., Herb., tab. 2i3. Sa tige est presque glabre ou peu veiue , haute de huit à douze pouces, garnie de feuilles cordlformes, pétiolées, acuuiinées, bordées de dents aiguës; ses fleurs sont blanches, assez grandes , verliciilées par douze à vingt ; les dents de leur calice sont linéaires , hérissées. Cette plante est commune dans les haies et les bois ; elle fleurit en avril et mai, et elle est vivace. On en fait usage en médecine, et ou la conseille principalement comme astringente, contre la leucorrhée et les hémorragies. Les parties usitées sont les fleurs qu'on emploie en infusion. Ces mêmes fleurs sont recher- chées des abeilles qui font sur ellts une abondante récolte ô^ LAM i85 miel. Tous les bestiaux mangent la plante entière sans cepen- dant paroître la rechercher. Lamier macoi-É : Lamium maculatum, Linn., Spec., 8oc) ; La- miuni albà lineà notalum, Garid. , Aix. , 2.6S , tab. 5t). Cette espèce ressemble à la précédente ; mais elle en diffère parce qu'elle est ordinairement plus velue ; parce que ses feuillessont marquées, au moins dans leur jeunesse, d'une tache blan- châtre, et enGn parce que ses fleurs constamment purpurines sont à peines velues en leur lèvre supérieure, verticiliées seu- lement six à dix ensemble. Elle croit dans les haies et les lieux ombragés en France, en Allemagne, en Italie, etc. Lamier AMPLEXicAULE ; Lamium amplexicaute, Linn., Spec, 809 , Flor. Dan., tab. yôa. Sa racine est annuelle; elle produit une tige étalée et rameuse dès sa base , haute de quatre à huit pouces. Ses feuilles radicales sont pétiolées, cordiformes, cré- nelées, tandis que celles qui accompagnent les fleurs sont ar- rondies, incisées, sessiles et presque embrassantes. Ses fleurs sont purpurines, à tube grêle, et elles ont leurs calices très- velus. Cette espèce est comiiiune dans les champs et les lieux cultivés. L\niER. ORVALE: Lamium orvala, Linn., Spec-, 808; Galeopsis maxima pannonica, Clus. , Eist., XXXVI. Sa tige est simple, presque glabre, haute d'un pied à un pied et demi, garnie de feuilles cordiformes, grandes, pé.tiolées, bordées de fortes dents inégales et aiguës. Les fleurs sont purpurines, marquées de lignes plus foncées, et elles ont leurs anthères glabres. Cette plante croit naturellement en Hongrie, en Italie; on la cul- tive dans quelques jardins ; elle est vivace. ( L. D. ) LAMINARIA, Laminaire, (Bot.) Genre de plantes crypto- games, de la famille des algues, établi par Lamouroux, sur des espèces du genre Fucus de Linnaeus. C'est le gigantea de Stackhouse et le palmaria de Link. Il n'est pas absolument le Zammana de Agardh et de Lyngbye, ces auicurs ayant modilié les caractères. Les racines fibreuses et rameuses, ou mieux les crampons qui fixent ces plantes au sol, donnent le seul bon caractère qui puisse en faire reconnoîfre le genre; et, comme elles n'offrent point de fructification externe, le botaniste n'a pas de choix: cependant, le vrai caractère générique peut être établi »SG LAM ainsi : Fructification externe nulle: fronde plane, étendue, stipitée, fixée par une racine rameuse. Suivant Agardh , ce genre seroit mieux défini de cette sorte : Séminules ohlongues ^ plongées dans des parties distinctes de la fronde. Ce caractère l'oblige à ramener dans son genre Laminaria des espèces des genres Delesseria et Desmarestia ^ et il est si général, qu'on pourrort y rapporter non seulement ces genres, mais encore plusieurs autres. Aussi Lyngbye, pour mieux le préciser, ajoute : Fronde plane, stipitée et olii'àtre» Nous ne reconnoîtrons que le laminaria de Lamouroux, comme étant mieux fondé. Ces plar)tes sont foliacées, épaisses et cartilagineuses. Leur fronde se développe à l'extrémité d'une tige ou slip e quelquefois très-long, dur et corné : elles sont entières ou découpées,, palmées ou digilées. Leur couleur est l'olivâtre plus ou moins foncé. On voit , dans la mucosité qui forme l intérieur de la fronde, des séminules rétrécies, disposées en séries ou bien agglomérées. Les laminaria vivent presque toutes dans la haute mer - la, agitées sans cesse par les flots et la tempête, elles ont besoin plus qu'aucune autre plante, à, cause de leur fronde plane et foliacée, d'être fortement fixées au sol; leur racine très-ra- meuse, dontlesramifîcationss'anastomosent et pénètrent dans les plus petits interstices des corps, leur permet de résister aux mouvemens des vagues. Quelques espèces ont encore un moyen de se soutenir; elles ont des vessies pleines d'air placées tantôt à l'extrémité de la tigeet tantôt à sa base, et qui servent à les rendre plus légères. On n'est pas surpris de ces précautions prisesparla nature, quand on considère que plusieursdeces es- pèces dépassent quelquefois cinq cents mètres de longueur. Ces piaules gigantesques sont les plus grandes connues, et habitent principalement les mers australes. Elles ne sont pas très-nom- breuses en espèces; on en peut admettre une quinzaine, dont quelques unes se font remarquer par l'utilité et l'avantage qu'en retirent certains peuples. Elles paroissent vivaces, et poussent loin leur existence. 1. Lamjnaria sucré: Laminaria saccharina , Lamx.; Agardli ; Lyngb.; Fucus saccharinus, Linn. ; Gmel. , Hist. , tab. 28 , f. 1 ; Turn., Hist., tab. 28; Esp., Fuc, tab. 24 et Sj; FI. Dan. ., tab. 416. Racine rameuse, forte, portant plusieurs stipes épais qui se terminent chacun en une fronde étroite, ensiforme, sans nervure, ondulée, sinuée ou entière sur les bords. Cette plante acquiert entre un ou six pieds de longueur sut* une largeur de un à trois pouces : on en trouve des individus qui ont des dimensions plus fortes. Elle se rencontre dans tout l'Océan; arr.ichée de ses profondeurs par les tempêtes, elle est rejetée sur les côtes. On lui donne les surnoms de heaudrier et de ceinture de Neptune, à cause de sa forme sem- blable à celle d'un large ruban. C'est encore le varec des chei'aux ou diahle de mer des Norvégiens et des Lapons, dont ils ne font pas d'emploi comme fourrages, les bestiaux re- fusant d'en manger. C'est ce qui avoit fait croire aux anciens peuples de ces contrées boréales que cette plante étoit ensorce- lée, et l'instrument employé par les sorciers pour exciter les chevaux marins. On prétend qu'on peut en préparer un ali- ment sain, en lavant la plante à l'eau douce lorsqu'on la sort de la mer, et en la faisant cuire dans du lait ou du bouillon. Les Japonois en sont extrêmement friands, lis attachent plu- sieurs portions de ce varec surdu papier, et les fixent avec des fils d'or ou d'argent. Ainsi disposés, ils les mettent au nombre des objets dignes d'être offerts en présent, hefirome ou konbu , noms japonois de cette plante , suivant Kaempfer, après sa pré- paration, est encore un aliment coriace. Le laminaria sucré qui n'a pas été bien lavé dans l'eau douce, ou qui ne l'a été qu'imparfaitement, se couvre d'une efflores- cence blanche, sucrée. Cette propriété, qui lui est commune avec plusieurs espèces de ce genre , lui a fait conserver le nom ùt fucus saccharinus que Linnœus lui adonné, mais à tort; car il croyoit que c'éioit là le varec sucré et comestible des Islan- dois, lequel est, sur l'autorité de Sibbald, le dslesseria palniata ou fucus palmatus , Linn. (Voyez Vahlenberg , FI. Lap.) La longueur de cette plante, et la Aicilité avec laquelle elle attire l'humidité de l'air, l'ont fait employer en guise d'hygro- mètre; cependant nous devons dire que cette propriété ne se manifeste dans toute son étendue que lorsque la plante n'a pas été lavée.dans l'eau douce : on peut croire que c'est aux sels dé- liqiiesceiis dont la plante est comme pénétrée, et qui attirent facilement l'humidité de Fair, qu'elle doit sa propriété hygro- 'B8 LA M métrique. Elle absorbe Teau par tous ses pores. Les racines on crampons plongés dans l'eau, n'agissent pas connue les racines des plantes phéaogames; elles ne distribuent point l'eau dans le tissu du végétal , comme le prouvent les expériences de M. Decandolle. Sur les côtes, on fume les terres avec cette plante, et on la brûle pour en retirer la soude. Les botanistesen distinguent beaucoup de variétés, qui sont des espèces pour plusieurs d'entre eux. Le laminaria phyllilisj Lamx. , est dans ce cas. Lorsqu'il vieillit, sa substance oSre une grande quantité de séminules. 2. Laminaria digité : Laminaria digitata, Lamx.; Agardhj Fucus digilatas,L\nn., FI. Dan., tab. 392; Slackb., lab. 6,Turn., Hist., (al). ^Si ■ Èsp. , lab. 48-49. Racine fibreuse; slipe cylindrique se développant en une fronde un peu en cœur a la base, arrondie, palmée et découpée ou déchirée en plusieurs (7-9) lames. Cette plante croît dans tout l'Océan, et particulièrement dans le Nord : elle acquiert line longueur considérable de dix-huit à trente pieds. Elle croît dans les eaux profondes, et n'atteint pas la surface. Les tempêtes et les. flots la rc^jritent sur les côtes. Dans quelques parties de la Laponieetde laNorwège , on recueillelesstipesdecette plante, quelquefois gros comme le bras, pour faire du feu. Elle croît aussi sur nos côtes, mais avec des dimensions moins fortes. Elle passe, par une multitude de variétés, au laminaria sucré, au point que Vahlenberg c-foit qu'il n'y a pas de limite entre ces deux espèces. On la confondue long-temps avec Tespèce sui- vante. Toutes les deux ont reçu les noms de phycodeiidron ou fucus eri arbre. - 3. Laminaria bulbeux : Laminaria lutùo'sa, Lamx.; Agardh; Fucus bulbosus , Turn., Hist., tab. 161 : Èsp., tab. ia3; Sow. , Engl. Bot. , tab. 1760 ; Fucus poljschides , Stackh. , Ner. , tab. 4-. Racine bulbeuse, enllée; stipe plan, gariii d'une bordure on- dulée, se développant en une fronde en cœur, à base palmée, divisée presque jusqu'à la base en six ou vingt lanières. Cette espèce, qui n'est peut-être qu'une variété de la précédente, est plus grande, et un seul pied est plus que suflisant pour faire la charge d'un homme. Elle croît également dans l'Océan, surtout dans les parties méridionales. LAM 189 4. îiAMiNARiA TROMPETTE : Laminaria huccinalis , Lamx. • Fucus luccinalis, Linn. ; Poir. , Encycl. Bot., vol. 8 , p, 345. Racine fibreuse, ligneuse; stipe fistuleux, droit, coriace, cylindrique, épais, d'abord étroit, puis s'élargissant , à bord uu dans les jeunes individus, mais resserré, fermé danslesvieux, et «arni sur le bord, de frondes palmées ou ailées, à découpures ensi- formes , très-entières, coriaces. Ce singulier varec , dont le stipe ressemble en quelque sorte à une longue trompette d'où l'on tire efifectivement quelques sons lorsqu'il est sec , acquiert plus de trente pieds de longueur. Il a tout au plus la grosseur d'un pouce à sa base, puis s'élargit insensiblement jusqu'à huit à dix poucesdediametre.il croit sur les rochers, dans les pro- fondeurs de l'Océan, aux abords du cap de Bonne-Espérance, etauxindes orientales. Lespremiers navigateurs européens qui ont parcouru ces mers l'ont désigné dans leurs relations par les noms de trompette de Neptune, trompette de mer, roseau indien Jlottant. Détaché du fond de la mer, il vient flotter à sa surface, et alors sa présence annonce l'approche des terres. 5. Laminaria porra; Laminaria porra, Nob. Stipe très-long, terminé par unrenflement fusiforme, portant une grosse vessie sphérique , couronnée de frondes lancéolées, très-alongées et profondément dentées. Cette espèce a été observée dans la mer du Sud par Le Gentil. Les marins espagnols la nomment porra. Elle se fait remarquer par sa longueur qui excède celle de quarante brasses ou de deux cents pieds. (Voyez Le Gentil , Voyag. Ind., 2, pi. 3.) 6. Laminaria pyrifère : Laminariapyrifera, Lamx.; Fucuspyri- férus, Linn.; Turn., Hist. , pi. 110. Stipe filiforme, grêle, comprimé, dichotome, garni de frondes alternes, pétiolées , membraneuses, sans nervures ensiformps, dentées; pétioles rendes, vésiculeux. Cette plante est, sans contredit, la plus grande connue; elle a plusieurs centaines de pieds de lon- gueur. Ses pétioles , surtout ceux des frondes terminales, res- semblent à de grosses vessies en forme de poires remplies d'air. Quelquefois huit ou dix pétioles sont tellement rappro- chés, que leurs frondes n'en forment qu'une seule très-large, sans nervure ni division apparente : ces frondes ont un pied de long environ. On trouve ce varec dans l'Océan depuis le cap de Bonne- i^)f> LAM Espérance jusqu'aux Indes orientales. Il nage sur l'eau, et forme (lesespècesd'iles !lott;intcs, qui , comme le fucus nageant, opposent une cerl^ine l'ésistance aux navires. Agardh pense qu'il appartient au genre Fucus proprement dit. 7. Laminaria des buveurs : Laminaria potatorum , Lamx. ; J'^ucus potatorum, LahUl. , Noi>. Holl. 2, pag. 267, pi. 1 1 2. Sli|)e eomprimé; fronde un peu pétiolée, digitée,ample,longue d'un pied, à divisions oblongues, fauves, un peu épaisses, sem- Llables à du cuir ferme, simples oa dichotomes, le plus souvent offrant des trous ou lacunes , quelquefois plus larges à l'extrémité. Elle a été recuillie au cap Van Diémen. Suivant M. Labillardière , les naturels de cette partie de la Nouvelle- Hollande forment, avec les lanières de ce vareo, des espèces fie poches ou vases dont ils se servent pourboire l'eau douce. (Lem.) Lx\MlNARI[JS. {Bot.) Les fucus digitatus, Linn., et palma- tus , Linn., sont les espèces principales du genre Laminarius , établi par Roussel dans sa Flore du Calvados, qui contient en outre toutes les espèces de fucus à frondes membraneuses et foliacées, particulièrement celles qui ont été placées dans les ulves par M. Decandolle, et qui forment en tout ou en partie les genres Laminaria et Delesseria , Lamx. Voyez ces articles. (Lem.) LAMINCOUARD. {Bot.) On trouve sous ce nom, dans quelques dictionnaires , un arbre de Cayenne nommé min- quar par les Créoles de cette colonie, et' dont Aublet a fait son genre Minquartia. Voyez ce mot. (J). LAMIO. ilchlhjoi.) Selon Risso , on donne à Nice ce nom au squale féroce. (Desm.) LAMiODONTES. ( l'o.^s. ) C'est un des noms qui ont été donnés aux dents fossiles de requins. Voyez Glossopètres. (D.F.) LAMIOLA. (fcJiiîixo/.) Ce mot, qui veut dire petit requin , est le nom que l'on donne à Rome au Milandke. Voyez ce mol. (H. C.) LAjVIIUM. {Bol.) Pline est le premier qui ait employé ce mot pour uisiiuguer de l'ortie des plantes qui eu avoient le port , mais qui ne piquoient pas, et surtout celle qui est maintenant le larniuin maculdlum. Dioscoride nommoit celles-ci galeopsis et LAM îgl galeohdolon; et il paroît qutlt Lamiumlœvigafum est le véritable i^raleopsis de cet auteur. Ceux qui ont suivi ont adopté l'un ou l'autre de ces noms. Quelques uns ont préféré ceux d'urtica iners-, fatiia , mortua, non mordai. Plus récemment, on a sé- paré le galeopsis du lamium, mais d'après des caractères assez minutieux. Quelques espèces ont été reportées aux genres Stachj-s , Meiittis , ScuteUaria , Prasium , tous de la même famille des labiées, et au Scrophularia ^ de celle des personées. Voyez Lamier. (J.) LAMMAAH. {Omith.) Suivant M. Savigny, dans son Sys- tème des Oiseaux d'Egypte et de Syrie , ce nom arabe est donné à l'aigle coBimun , faLco fulvus , Linn., et aquila fulva de l'auteur françois qui en fait une espèce différente de son ■aquila heliocca. (Ch. D») LAMMAYAN {Bot.), nom caraïbe, cité par Nicolson, de Tachjranthcs altîssinia de Jacquin, réuni maintenant au celo- sia, et que Ton nomme aussi épinards doux dans les Antilles. (J.) LAMMUT, LAMMUTA. (Bot.) A Ambolne, suivant Rumph, on nomme ainsi le nam-nam des Malais, qui est son cynomorium, maintenant cjnometra caulijlora des botanistes, genre de la fa- mille des légumineuses, voisin du courbaril, (J.) LAMNA. {Ichthjol.) Voyez Lamie, (H. C.) LA-MOUÉ. (Bot.) Arbre de la Chine, qui a le port du lau- rier. Il porte en hiver de petites fleurs jaunes, ayant une odeur 9« LAM Canada rapportée à cette espèce est différente. Le xanthium echinatum de Murray, dont la patrie est inconnue, se distingue par ses capitules femelles, dont les crochets sont garnis d'épines à leur base. Enfin, le xanthium calharticum de M. Kunth , trouvé en Amérique , prés de Quito , ressemble au xanthium spinosiim , dont il se distingue par ses feuilles pinnatifides. Nous ne parlons pas ici du xanthium fruticosum de Linnœus fils, qui appartient au genre Franseria. Le nom générique de xanthium, dérivé d'un mot grec qui signifie roux, blond ou jaune, a été appliqué par Dioscoride à la première espèce du genre, parce que , selon lui , les capi- tules femelles de cette plante, broyés et renfermés dans uu vase de terre, ont la propriété de rendre les cheveux blonds, Tournefort, qui connoissoit les xanthium strumarium , orientale, spinosum, a tracé assez exactement les principaux caractères apparens et matériels de ce genre. Linnœus a donné une des- cription générique moins superficielle et plus détaillée, mais peu intelligible en plusieurs points , et dans laquelle nous remarquons trois erreurs : i .° il dit que le péricline de la cala- thide mâle est imbriqué; 2.° ii considère l'enveîoppe du capi- tule femelle comme un involucre composé de deux folioles opposées, trilobées, entourées d'aiguillons crochus adh^rcns à l'ovaire; 3.° il semble attribuer à chaque fleur deux s(yles simples, distincts jusqu'à la base. Cependant, cette remarque de Linnaius, Difficile intelligitur fructus xanthii , antequàm notu& sit ambrosiœ , ne semble-t-elle pas indiquer qu'il avoit eu quelque idée analogue à notre système, suivant lequel le ca- pitule femelle du xanthium est composé de deux calathides uniflores réunies par leurs périclines entre-grcffés P Mais nous ne comprenons pas ce qu'il a voulu dire, lorsqu'en parlant du xanthium spinosum, il s'est exprimé ainsi .- Spinœ trifurcatœ sunt stipulœ, quarum altéra fit fructus. Il est inutile de faire mention des botanistes qui, depuis. Linnœus , ont décrit les caractères génériques du xanthium , avec plus ou moins d'exactitude et plus ou moins de détails, mais qui n'ont pas pénétré au-delà des apparences extérieures, et se sont contentés d'exposer superficiellement les principales anomalies qu'offre ce singulier genre , sans chercher à les expli- t|uer, ni à les ramener par voie d'analogie au type ordinaire. LA M 199 M. Richard est le seul qui doive être cité avant nous, pour quelques observations sur le xanthitim strumarium, consignées dans un Mémoire de M. de Jussieu sur les synanthérécs, pu- blié en 1806, dans le tome Vlll des Annales du Muséum d'His- toire naturelle. Cet habile observateuraremarquéqueleshlets des étamines étoient réunis en un tube et insérés à la base de la corolle; et il a trouvé sur chaque ovaire , autour de la base du style , la trace de trois appendices très-petits et à peine visibles , qui sont, selon lui, les divisions d'un calice faisant corps avec l'ovaire. La monadelphie des étamines, remarquée par Richard, paroît avoir été aperçue avant lui par Linnœus, qui avoit dit Filamenta quinque in cylindrum tuhulosum, et qui cependant n'avoit point classé le xanthium dans sa monoécie monadelphie. Dans notre premier Mémoire surlessynanthérées, lu à l'Ins- titut le 6 avril 1812 , nous avons décrit très-minutieusement les styles féminin et masculin des xanthium strumarium, orien- tale, spinosum; et cette description étoit bien propre à établir l'analogie des xanûiium avec les autres synanthérées , sous le rapport de la structure du style. Dans notre second Mémoire, lu à l'Institut le 12 juillet i8i3, nous avons reconnu l'aflinité des xanthium avec les artemisia, sous le rapport de lastructure des étamines. Nous avions indiqué, dans ce Mémoire, d'une manière indirecte, la singulière disposition des nervures de la corolle chez les synanthérées, M. Robert Brown , qui obser- voit en même temps que nous cette disposition très-remar- quable, annonça, en 1814, dans ses General B.emarks, que ce caractère important se rctrouvoit dans le xanthium. Dans notre troisième Mémoire, lu à l'inslitullc 19 décembre 1814, époque à laquelle nous ne connoissions point encore les observations très-récentes de M. Brown sur la corolle des synanthéi'ées, nous avons amplement développé ce que nous n'avions qu'in- diqué dans notre second Mémoire; et, en décrivant la corolle des xanthium et autres plantes analogues, nous avons établi leur affinité avec les synanthérées, sous ce nouveau rapport. Dans notre quatrième Mémoire , lu à l'Académie des Sciences, le 11 novembre i8i(J, nous avons complété la démonstration de ces affinités , en décrivant l'ovaire, et en observant que nous avions souvent trouvé sur quelques ovaires du xanthium 2 00 LAM strurnarium , une aigrette semi-avortëc, cpigyne, composée de squamellules paléiformes , accompagnées quelquefois d'une étamine épigyne. Nous avons parlé aussi, dans ce Mémoire, de l'albumen très-mince, qui existe, selon nous, dans toutes les graines des synanthérées , et que nous avons remarqué notam- ment dans celle du xanthium spinosum. Dans notre cinquième Mémoire, publié dans le Journal de Physique de février et mars 1818, nous avons dit que le xanthium avoit un capitule composé de deux calathides uniflores, entre-greffées par leurs périclines , et que chacun de ces périclines étoit formé de squames plurisériées e t entre-greffécs. Enfin, dans notre sixième Mémoire , publié dans le Journal de Physique de février et mars 1819, nous avons présenté le résumé de nos observa- tions éparses dans les cinq Mémoires précédens. Cependant, M. Kunth, dans le quatrième volume de ses Nova Gênera et Species planlarum , publié en 1820, paroît considérer le capi- tule femelle des xanthium comme une simple calalhide bi- flore, ayant deux périclines : l'extérieur polyphylle ; l'inté- rieur monophylle, clos, divisé en deux loges, et hérissé d'ai- guillons. Remarquez que ce que M. Kunth regarde comme le péricline extérieur d'une calathide bîflore, est, selon nous, l'involucre du capitule composé de deux calathides uniflores; que ce qu'il regarde comme le péricline intérieur monophylle et biloculaire d'une calathide biflore , est, selon nous, formé par la greffe de deux périclines appartenant aux deux cala- thides dont se compose le capitule-, et que les aiguillons qui garnissent , selon lui, la surface de son péricline monophylle, sont pour nous les extrémités libres de squames nombreuses, plurisériées, imbriquées, entre-greffées in féi'i eu rement , for- mant nos deux périclines réunis; car, suivant notre système , chaque fleur femelle de xanthium a un péricline qui seroit exactement semblable à celui du lappa, si, dans celui-ci, les squames, au lieu d'être complètement libres, étoient entre- greffées inférieurement, libres supérieurement. La classification du genre 'S.anthium présente un problème non moins intéressant que celui qui concerne la structure propre à ce singulier genre. Tournefort n'avoit pas hésité à le placer avec Vamhrosia , au commencement de la série des synan- thérées, auprès du micropus et du carduus. Vu'ûlanl paroit avoii' LAM 201 senti la difficulté du problème, et l'avoir résolu dans le même sens que plusieurs botanistes modernes, car nous ne trouvons point le xanthium ni Vambrosia parmi les genres qu'il admet dans les synanthérées. Linnaeus, dans son système sexuel, éloigne le xanthium et Vambrosia de la syngénésie, pour les reléguer dans la monoécie pentandrie avec quelques autres synanthérées. Le même botaniste, dans ses Ordres naturels, a formé, sous le titre de nucamentaceœ , un groupe composé des genres Xan,- thium, Ambrosia, Parthenium, Iva, Micropus , Artemisia, et il a d'abord placé ce groupe auprès des amentacées , assez loin de celui qui comprend les autres synanthérées; mais ensuite, il a considéré comme une section des synanthérées, ses nuca- mentacées, auxquelles il a ajouté plusieurs genres. Adanson, en 1763, divisant l'ordre des synanthérées en dixsections, en fit une, sous le titre d'ambrosies, composée des deux genres Ambrosia et Xanthium, et placée entre la section des immor- telles, qui se termine par le genre Iva, et celle des tanaisies , qui commence par le genre Absinthium. Ce botaniste donne pour caractère à sa section des ambrosies, d'avoir les cala- thides unisexuelles, dont les mâles sont disposées en épi aux extrémités des branches, etles femelles rapprochées en groupes dans les aisselles des feuilles qui sont au bas des épis. M. de Jussieu , en 178g , dans ses Gênera plantarum, a rangé les ambro- sia et xanthium dans la dernière section de ses corymbifères, intitulée Corymbifères anomales, et caractérisée par les an- thères libres et les calathides unisexuelles : mais il a en même temps énoncé l'opinion que les corolles des fleurs mâles étoient peut-être de vrais calices, et qu'ainsi ces deux genres pour- roient appartenir à l'ordre des urticées , et y être placés auprès du genre Cannabis. Grertner a rangé les ambrosia et xanthium parmi les synanthérées, auprès des seriphium et stcebe. Necker les a interposés entre le tanacelum et le clibadium. Mœnch rejette le xanthium entre le juglans et le ricinus , bien loin des synanthérées. Ventenat, en attribuant les ambrosia et xanthium à l'ordre des urticées, s'est trop hâté de convertir en certitade le doute prudent de M. de Jussieu ; et il a été imité en ce point par MM. de Lamarck , Mirbel , Desfontaines, Decandolle. Cette opinion n'a point séduit M. Richard , qui a cru que les ambrosia et xanthium dévoient former un ordre distinct, voi- 2"2 LAM siii des synanthéréos. Ce hotaniste attribue les deux genres dont il s'agit et le genre Is^a à la monoécie nionadclphie du sys- tème sexuel, ce qui n'est point exact à l'égard de Vambrosia et de Viva. Dans notre premier Mémoire sur les synanthérécs, nous avons rapporté à cet ordre naturel les xanthium et amhro- sia, mais sans les classer dans aucune de nos tribus, parce que nous étions alors incertain sur la place qu'ils dévoient occu- per. Dans notre second Mémoire, nous avons annoncé que les xanthium, ambrosia, iva, gjmnostyles nous sembloient devoir constituer, sous le nom d'ambrosiécs, une tribu particulière , qui seroit placée dans l'ordre des synanthérécs , entre la tribu des anthémidées et celle des tussilaginées. Dans l'intervalle de temps écoulé entre notre second et notre troisième Mémoire, M. R. Brown a déclaré que les ambrosia et xanthium apparte- noient à l'ordre des synanthérécs. Dans notre troisième Mé- moire et dans les suivans , en admettant définitivement , à l'exemple d'Adanson , dans l'ordre des synanthérécs , une tribu desambrosiées, nous avons interposé cette tribu entre celle des hélianthées et celle des anthémidées , et nous l'avons composée des quatre genres Xanthium , Franseria, Ambrosia, Iva. Remar- quez que l'attribution de Viwa au groupe des ambrosiées ne permet pas de conserver à cette tribu les caractères qu'Adan- son luiavoit assignés; et que nous ne sommes point d'accord avec ce botaniste sur les caractères , la composition et le placement de ce petit groupe naturel. M. Kunth attribue nos ambrosiées aux hélianthées, en les plaçant entre le melampo- dium et Vunxia. Nous avions positivement déclaré, dans notre sixième Mé- moire, publié avant le travail de M. Kunth, que nos ambro- siées, qui ont une affinité bien remarquable avec certaines an- thémidées, telles que Vartemisia, ne se rapprochoient pas moins de nos hélianthées-millériées, auxquelles nous aurions pu les réunir; mais que nous avions mieux aimé restreindre qu'étendre la tribu des hélianthées , qui a le défaut d'être trop nombreuse, trop diversifiée , et d'avoir en conséquence des caractères trop vagues. On voit, d'après cela, que nos idées sur la classifica- tion des genres dont il s'agit ne s'éloignent presque pas de celles de M. Kunth. Les genres Echinops , Gunddia , Xanthium, Franseriu , Am,' LAM .o5 hrosiaoffcent dans leur sfruchire des particularitf^s fort extraor- dinaires, et dont l'explication est embarrassante. Nous avons déjà exposé dans ce Dictionnaire (tome XVII, paç. 56/,; tome XX, pag. 94 et 062 ) nos systèmes sur lefranseria, sur le gundelia, et sur Vechinops. Nous devons dire ici quelques mots de Vamhrosia, pour appuyer le système développé dans le pré- sent article sur le xanthium. Voici comment nous avons décrit les calathides femelles de Vambrosia trifida, dans le Journal de Physique de juillet 1819, pag. 5i. Plusieurs calathides uni- flores, féminiflores, sessiles, parfixitement libres, sont rap- prochées en une sorte de capitule, sur un calathiphore irrégu- lier, petit, plan, glabre, et elles sont accompagnées par des bractées; chaque calathide uniflore a un péricline formé de squames disposées sur deux rangs, et entre-greffees à l'excep- tion du sommet, qui reste libre et a la forme d'une petite corne; les squames du rang extérieur sont au nombre de cinq, et beaucoup plus courtes que celles du rang intérieur qui sont au nombre de deux; chaque péricline enveloppe étroitement et complètementuneseulefleur femelle dépourvue de corolle, et formée d'un ovaire inaigretté, surmonté d'un style divisé en deux longues branches qui sortent par l'orifice du péri- cline; le clinanthe de chaque calathide est ponctiforme et inappendiculé. Si notre manière de considérer la calathide femelle de Vambrosia est bien fondée , il est évident qu'en greffant ensemble par leurs périclines deux calathides d'am- Irosia, on obtiendra le capitule du xanthium; et c'est ainsi que Linnaeus a pu dire : Difficile intelligitur fructus xanthii, antequàm nofus sit ambrosiœ. Cependant, nous n'avons pas dissimulé, dans le même Journal, pag. 3o, que les observations ingé- nieuses de MM. Lagasca et R. Brown, sur le melampodium, et surtout l'analogie très-remarquable du xanthium et du centro- spermum, sous le rapport des enveloppes des fleurs femelles, nous faisoient concevoir des doutes sur la solidité de notre propre système. Si donc il étoit bien démontré que les aiguil- lons crochus de l'enveloppe du xanf/u'umnesontpointles extré- mités de plusieurs squames analogues à celles du lappa, mais de simples excroissances spiniformes analogues à celles du ceniro- spermum , il fan droit renoncer à notre premier système; et nous en proposerions un autre, suivant lequel le xanthium au-- 3f>4 LAM roit, au lieu d'un capitule composé de deux calathides uni- flores greffées parleurs périclines, une simple caluthidc bi- flore , pourvue d'un péricline formé de deux squames envelop- pantes, bifides au sommet, greffées chacune par ses bords, et de plus greffées ensemble. Ce second système paroît se rappro- cher de celui que Linnœus a indiqué d'une manière peu intel- ligible , en disant que l'enveloppe des fleurs femelles est un involucre biflore , composé de deux folioles opposées, trilo- bées, entourées d'aiguillons crochus adhérens à Povaire. On pourroit encore concevoir un troisième système intermédiaire entre les deux autres, en donnant à chaque fleur femelle un péricline de deux squames entre-greffées par les bords , et en greffant ensemble deux de ces périclines uniflores. La décou- verte future de quelque nouveau genre voisin, décidera pro- bablement lequel de ces trois systèmes mérite d'obtenir la pré- férence : mais, en attendant, nous croyons pouvoir soutenir le premier, que nous avons suivi dans la description des ca- ractères génériques. Cette description, déjà très-prolixe, l'auroit été beaucoup trop , si nous y avions admis en détail toutes nos observations : mais nous croyons utile d'en exposer ici quelques unes, afin de compléter la connoissance exacte de la structure propre au xanthium. Le style masculin est quelquefois divisé au sommet plus ou moins profondément, en deux lobes égaux ou inégaux, plus ou moins divergens , hérissés de collecteurs papilliformes sur leur face extérieure, et paroissant bordés de larges bourrelets stig- matiques sur la face intérieure. D'autres fois, le sommet de ce style est indivis ; mais on observe sur un côté de sa partie su- périeure un sillon longitudinal bordé de bourrelets stigma- tiques , et il y a quelques collecteurs papilliformes épars vers le sommet , du côté opposé au sillon. Enfin , le même style est quelquefois bilobé au sommet, et en outre pourvu d'un sillon unilatéral. Tout cela prouve que le style masculin du xanthium a deux stigmatophores entre-greffes plus ou moins complète- ment. Dans le xanthium orientale , la base du style féminin n'est presque jamais articulée sur l'ovaire , mais parfaitement con- tinue avec son sommet ; et l'on n'y trouve aucun vestige, au- cun rudiment d'aigrette ni de corolle. Mais, dans le xanthium LAM 2o5 slrumarium , la base du style est presque toujours articulée sur le sommet de l'ovaire, qui ofTre ordinairement une sorte de bourrelet ou de cicatrice annulaire paroissant indiquer le rudiment basilaire d'une production épigyne. Souvent ce bourrelet se développe en une véritable aigrette composée de deux, trois, quatre ou cinq squamellulcs paléiformes , iné- gales, irrégulières, longues , étroites, linéaires, arrondies au sommet, vertes, un peu charnues, foliacées ou membraneuses, et qui sont quelquefois comme plumeuses, ou hérissées sur les bords de longs poils coniques articulés; nous avons une seule fois trouvé une fleur bien remarquable, en cequelesommet de l'ovaire portoit non seulement deux squamellules d'aigrette , mais encore une étamine insérée sur le même rang que les squamellules, et située du côté opposé. Souvent l'aigrette n'a qu'une seule squamellule, et on trouve de l'autre côté un pe- tit rebord denticulé. Dans le xanlhium spinosum, l'ovaire est ordinairement terminé au sommet par une sorte de troncature souvent oblique et irrégulière, munie d'un très-petit rebord, souvent oblitéré d'un côté; cette troncature terminale porte la base du style, qui paroi t articulée du côté où le rebord est sen- sible, et continue du côté où ce rebord est oblitéré. Les filets des étamines ne nous ont point offert assez clairement l'articu- lation qui feroit distinguer un article anthérifère bien mani- feste : cependant, la partie supérieure qui représente cet ar- ticle est épaissie, globuleuse, striée, un peu différente de la partie inférieure du filet; l'appendice apicilaire de l'anthère est demi-lancéolé , ou presque ovale , charnu , quelquefois très- petit; les appendices basilaires sont nuls ou presque nuls, courts, un peu pointus, pollinifères ; la greffe qui réunit en un tube les filets des étamines, ne nous a pas toujours paru bien solide, ni même bien constante, dans le xanlhium orien- tale; le pollen est un peu verdàtre. Il n'y a point de nectaire à la base du style féminin . ni même du style masculin. La corolle peut être considérée comme un limbe privé de tube, ce qui ex- pliqueroit pourquoi les filets des étamines n'y adhèrent point; les cinq nervures de cette corolle se bifurquent bien au-des- sous de la base des cinq incisions , et leurs branches sont intra- marginales, c'est-à-dire, un peu éloignées des bords des divi- sions de la corolle. La graine est attachée au fond du péricarpe; ^oG LAM la radicule de l'embryon est inférieure , cylindrique, obtuse, longue, épaisse, charnue ; les deux cotylédons sont épais, char- nus, demi-cylindriques; hi plumule est apparente-, nous avons trouvé dans cette graine , comme dans celle de beaucoup d'autres synanthérées , une sorte d'albumen membraneux. L'ovule est cylindracé, porté par un funicule qui s'insère laté- ralement au-dessus de sa base, et se divise en cinq branches qui rampent d'abord de ce côté, puis divergent et se ramifient de manière à entourer la partie supérieure de l'ovule. Dans le xanthium orientale, chaque capitule femelle, composé de deux calathides unillores enlre-greffées , nous a paru être entouré d'un in volucre formé de bractées unisériées, linéaires-subulées, foliacées. En admettant, suivant notre système, que chaque fleur femelle de xanthium a un péricline composé de squames Tiombreuses, imbriquées, entre-grefFées , libres au sommet, il faut remarquer que la rangée intérieure des squames de ce péricline uuiflore n'est formée que par deux squames, comme dans ïambrosia, et que ces deux squames, plus longues que toutes les autres, sont inégales entre elles. Dans le xanthium. spinosum^ le clinanthe des calathides mâles est garni de squa- melles foliacées, linéaires inférieurement , cochléariformes supérieurement, et terminées par un crochet corné, spines- cent. N'y a-l-il pas une analogie manifeste entre ces squa- melles et ce que nous considérons comme les squames du péri- cline de la calathide femelle ? Cette analogie semble confirmer notre système, malgré les objections qu'on peut lui opposer. En effet, concevez une calathide mâle de xantliium spinosum, dont toutes les fleurs seroient avortées, à l'exception d'une seule située au centre, et greffez ensemble toutes les squa- melles de cette calathide, en laissant leurs extrémités libres, comme dans le gorteria personata • vous obtiendrez une cala- thide qui ne différera de la calathide femelle uniflore, que par les organes constitutifs de la fleur proprement dite. Cette greffe que nous supposons n'est pas une hypothèse purement gratuite ; car un capitule defranseria artemisioides nous a offert une squame presque détachée. Maintenant comparons ensemble les quatre genres Xan- thium, Franseria, Ambrosia , lya, dont se compose la tribu des ambrosiées, et qui unt entre eux beaucoup d'analogie par le LAM 207 port. Les calathides sont disposées en épi ou en grappe, dans les quatre genres; mais elles sont uniscxuelles dans les xan- thiiim jfranseria, amhrosia; bisexuellcs , à disque masculiflore et à couronne féminiflore , dans Viva. La calathide mâle des xanthium ,franseria , amhrosia, et le disque de l'iVa, sontmul- tiflores, régulariflores. La calathide femelle des xantJiium , franseria, ambrosia , est uniflore; la couronne de Viva est pau- ciflore. Le péricline est formé de squames unisériées ou sub- unisériées, dans la calathide mâle des trois premiers genres, et dans la calathide bisexuelle du quatrième : mais les squames sont libres dans les xanthium, iva; entre-greffées dans les fran- seria, ambrosia. Le péricline de la calathide femelle des trois premiers genres est formé de squames plurisériées et entre-gref- fées : mais, dans V ambrosia, les squames ne sont disposées que sur deux rangs, et la partie libre de chaque squame se réduit à une petite corne en forme de bosse ou de tubercule; tandis que, dans les deux autres genres, les squames sont disposées sur plus de dtux rangs, et prolongées chacune en un appendice libre, crochu, spinescent. Dans Vamhrosia, chaque calathide femelle est parfaitement libre; mais dans le xanthium, deux calathides uniflorcs sont réunies par leurs périclines entre- grefiés , à l'exception de la partie supérieure qui reste libre, en sorte que chacun des deux périclines a un orifice distinct; dans le franseria , il y a ordinairement deux, trois, ou quatre calathides uniflores , entièrement confondues en un seul corps par leurs périclines qui sont entre-greffes d'un bout à l'autre, et la partie des périclines par laquelle ils sont entre- greffes est oblitérée et réduite à une lame mince qui s'évanouit avant d'atteindre le sommet , en sorte que le capitule n'a exté- rieurement qu'un seul orifice commun aux deux, trois ou quatre calathides dont il est composé. Le clinanthe de la cala- thide mâle des xanthium , franseria , et delà calathide bisexuelle de Viva, est garni de squamelles linéaires; celui de la calathide mâle de Vambrosia ne porte que quelques poils. La fleur femelle est à peu près semblable dans les quatre genres , si ce n'est qu'il y a une corolle tubuleuse , courte , dans le genre Iva , et peut- être aussi dans une espèce d'ambrosia décrite par M. Kunth, tandis que cette petite corolle manque absolument dans les autres plantes de la tribu. La fleur mâle offre les différences =o« LAM suivantes : Il y a, dans l'iVa, un rudiment de faux-ovaire, qui est nul ou presque nul dans les trois autres genres; le style est simple , tronqué an sommet , et sa troncature est bordée de collecteurs filiformes, dans \vsfranseria, amlr'osia, ii>a; il est plus ou moins fendu, irrégulièrement et variablement, et ses collecteurs sont épars vers le sommet, dans le xanthium; mais le style de Viya est souvent fendu comme celui du xanthium; la corolle, pourvue d'un tube dansl'iVa, en paroît dépourvue dans les autres genres; ceux-ci ont les étamines non adhé- rentes à la corolle, ou adhérentes seulement à sa base, tandis que les filets des étamines de l'iVa sont adhérens à la '.loitié inférieure du tube de la corolle; les filets sont plus ou moins entre-greffes dans les xanthium , franscria , mais ils sont libres entre eux dansVambrosia etl'iVa. Il résulte de cette analyse comparative des quatre genres , que l'iVfl fait nécessairement partie de la tribu des ambrosiées, mais que cette tribu doit être divisée en deux sections : la première, intitulée Ambrosiées-prototypes, et caractérisée par les calathides unisexuelles , se compose des trois genres Xan- thium, Franseria, Amhrosia; la seconde, intitulée Ambrosiées- ivées, et caractérisée par les calathides bisexuelles, comprend le genre Iva, et peut-être aussi le Ctibadium, qui n'est pas encore suflisamment connu. Pour ne pas trop alonger cette dissertation, nous renvoyons à nos articles Ambrosiacées, tom. Il, Suppl. pag. 9;Clibadion, fom. IX, pag. 095 ; Fransérie, tom. XVII, pag. 364-, Ambro- siées, tom. XX, pag. 371 ; IvE, tom. XXIV, pag. 43. On y trou- vera le complément des notions qu'on peut désirer acquérir sur le sujet dont il s'agit. (H. Cass.) LAMPRID. (Ornith.) Salerne témoigne, pag. 079 de son Histoire naturelledes Oiseaux , sa surprise de trouver le mot lamprids employé dans le Traité de l'Existence de Dieu , par Ray, pour désigner les plongeons. Barrère s'en étoit aupara- vant servi dans la même acception, pag. 23 de son Ornitholo- giœ Spécimen ,iin])runé a Perpignan, en 1746, comme traduc- tion du mot latin coljmbus, genre deuxième de sa seconde classe, aves setnipalmipedes ■ mais il ne dit rien de l'origine de ce mot , qui ne se trouve plus dans les ouvrages d'ornithologie, •(Cii. D.) LAM ib0 LAMPR.TE, Lampria. (Enio m.) M. BonellI a indiqué sous ce nom de genre , uns division des carabes, tels que celui à tCle bleue, cjanocephalus y dont M. Latreille a fait une lébie (C. D.) LAMPRILLON. {Ichthyol.) Voyez Lamproyok. (H. C.) LAMPRIME, Lamprima. {Enlomol.) M. Latreille a rénni sous ce nom de genre plusieurs espèces de petits lucanes de la Nouvelle-Hollande ou des îles de la mer Pacifique, dont le corps est en général d'une belle couleur métallique. C'est ce qui aura sans doute engagé notre célèbre entomologiste Fran- çois à employer ce nom tiré du grec XdfXTrpi/jULMV , splendidè in- dutus, habillé richement. M. Schreiber avoit décrit et fio^uré deux espèces de ce genre dans le tome VI des Transactions philosophiques de laSociétélinnéenne de Londres , etFabricius avoit fait connoître l'un de ces insectes sous le nom. àe leLhrus œneus, avec cette note -.forte proprii generis ; l'autre en le ran- geant parmi les svnodendres , sous le nom de comutum. Ce der- nier est de la terre de Diemen , l'autre de l'ile de Norfolk. Ces însecîes sont certainement de la famille des PaiocèaES. On ne connoît pas leurs mœurs. (CD.) LAMPfilS. (Ichthj'ol.) C'est le nom sous lequel Retzius a désigaé le genre Chrysosxose. Voyez ce mot. (H. C.) LAMPROTpRNlS. (Ornith.) M. Temminck, dans la se- conde édition de son Manuel d^Ornithologie , tome I." pag. Iv, emploie ce terme, pour désigner en latin son genre Stourne , qui ne concorde, pour les espèces, ni avec les stournes de Daudin, ni avec les stournelles de M. Vieillot, (Cii.D.) LAMPROYE. {Ichthyol.) Voyez Pétromyzon. (H. C.) LAMPROYE AVEUGLE. (Ichthjol.) Voyez Aivimocète et Myxine. (Desm.) LAMPROYON. {îchlhjol.) On a donné ce nom et ceux de lampillon, de civelle, de chatouille, de lamprillon, à une espèce d'AMMOcÈTE. Voyez ce dernier mot. (H. C.) LAMPSANA. (Bot.) Ce nom paroît avoir été d'abord em- ployé par Dioscoride et Pline, pour désigner le faux raifort raphanus raphanistrum, que Pline nommoit lampsana apula sui- vant Columna. Césalpin en fait mention sous le même nom. La lampsana ver a de Daléchamps est , suivant C. JBauhin la 25. 14 «1^ LAM sanve ou moutarde sauvage, sinapis arvensis. Lobel , Dodoens et plusieurs au très ont appliqué ce nom à une plan te chicoracée, indiquée parRuellins pour le chrysantliemum de Pline, et qui est notre lampsane ordinaire, à laquelle Tournefort avoit con- servé ce nom lampsana. Linnaeus, en adoptant le genre, le nomme lapsana, sans motiver ce changement. On lit cepen- dant dans les Voyages de Belon an Levant, que les marchands d'herbage de Constantiiiople apportent, le printemps, au mar- ché, des lampsanes qu'ils nomment vulgairement lapsana. (J.) LAMPSANE, Lampsana. (Bot.) [Chicoracées , Juss. = Sjngé- nésie polygamie égale, L-nn.] Ce genre de plantes appartient à l'ordre des synanthérées , à la tribu naturelle des lactucées, et à notre section des lactucéescrépidées. Voici ses caractères , que nous avons observés sur des individus vivans de lampsana communis , crispa et glandulifera , et sur un échantillon sec de lampsana fcel ida. Cahithide incouronnée, radiatiforme, pluriflore, fissiflore, andro^ynlflore. Péricline subcampanulé, inférieur aux Heurs ; formé de huit squames égales , unisériées , appliquées , ob- longues, foliacées, uninervées, accompagnées h la base de quelques sqiiamules surnuméraires, appliquées, ovales. Cli- lumtlie plan et nu. Ovaires obvoides-oblongs, un peu compri- més, glabres, lisses, striés, inaigrettés. Corolte à tube par- semé de petits poils. On connoît quatre ou cinq espèces de lampsana : nous décri- rons ici celle qu'on trouve aux environs de Paris, et une autre qui est cultivée au Jardin du Roi. Lampsane commune -, Lampsana communis, Linn. C'est une niante herbacée, annuelle, haute de deux à trois pieds, tan- tôt presque glabre, tantôt un peu pubescente ; à racine ra- meuse, fibreuse; à tige dressée, ferme, simple inférleure- ment, ramifiée supérieurement en panicule , cylindrique , striée, garnie dans le bas de feuilles alternes; les inférieures, lonf^ues de deux à quatre pouces, sont comme pétiolées , lyrées vers la base, ou profondément découpées en trois ou cinq lobes, dont le terminal est très-grand, ovale ou arrondi, un peu denté ou anguleux; les feuilles supérieures sont moins Tandes, ovales-lancéolées, pointues, moins découpées; les calathides, composées d'un petit nombre de Heurs jaunes, con- LAM Ml tenues dans un péricline glabre, anguleux, long de deux ou trois lignes, sont nombreuses , petites, paniculées ou corvin- liées, et solitaires au sommet de rameaux pédonculifurnies grêles , glabres , pourvus à leur base de bractées linéaires-lan- céolées, aiguës. Celle plante, très-commune dans les lieux incultes, et surtout dans les lieux cultivés, fleurit pendant tout l'été; on la nomme vulgairement herbe aux mammelles, parce que , dit-on , son suc guérit les gerçures qui surviennent aux seins des nourrices; elle est considérée comme émolliente et comme propre à calmer les douleurs inflammatoires, étant bouillie et appliquée en cataplasme; à Constantinople, ou la mange crue en salade. Il paroit que les anciens en faisoient le même usage, sans estimer beaucoup cet aliment, et que de là vient le proverbe Lapsanià vivere, faire maigre chère. On dis- tingue , sous le nom de lampsana cominunis crispa , une variété remarquable par ses feuilles inférieures à bords ondulés ou crépus, et doublement dentés, c'est-à-dire, dont les décou- pures sont elles-mêmes découpées ; c'est peut-être une espèce dilïerenle, comme le croit Willdenow, qui a remarqué qu'elle se reproduisoil constamment parses graines, sans jamais 'perdre son caractère distinctif. Quant aux variétés fondées sur la pu- bescence plus ou moins manifeste, elles ne méritent guère d'être notées. La:>ipsane GLANDur.TFÈRE : Lampsaiia glandulifera , H. Cass. ; Lampsana lyrata, "VViîld., Enum. Plante herbacéf , haute de trois pieds, à racine vivace; tiges dressées, flexueiiscs, angu- leuses, produisant dès la base de longues branches alternes comme les feuilles, qui sont grandes, ovales-aignës, pubes- centes , grossièrement dentées , ou plutôt sinures sur les bords; les supérieures sessiles; les inférieures porléis sur une sorte de pétiole ailé, à ailes prolongées en grandes dents deuii- lancéolées; calathides multillores, disposées en corymbe à l'ex- trémité des tiges et des rameaux; pédoncules hérissés de poils glanduleux ou capités qui existent aussi sur la carène dorsale des squames du péricline; fltfurs jaunes, disposées sur plusieurs rangs concentriques, dans chaque cahithide; clinanliie quel- quefois pourvu d'une ou plusieurs squamelles. Nous avons fait celte description sur un individu vivant cultivé au Jardin du Roi. Cette espèce, qui habite les bords de la mer Caspienne, 14. «" LAM se distingue principalement par ies poils glandulifères quï garnissent ses pédoncules et ses périclines , et non par la forme lyrée de ses feuilles, caractère qui lui est commun avec l'espèce précédente. Le nom générique de lampsana, ou lapsana, se trouve dans les ouvrages de Dioscoride et de Pline , et paroît dérivé d'un mot grec qui signifie purger ou évacuer, sans doute à cause de la propriété laxative attribuée au lampsana communis , qu'on suppose avoir été designé sous ce nom par ces anciens auteurs. Les caractères de ce genre, assez mal tracés par Tournefort, ont été ensuite mieux décrits par Vaillant. Tournefort n'y adraettoit qu'une seule espèce, qui est le lampsana commuais , et il altribuoit à son genre Dens-leonis le lampsana fœtida, que Vaillant rapporte à son genre Taraxaconastrum , et dont Mi- cheli a fait un genre particulier, sous le nom de leontodontoi- des , que Necker paroit avoir voulu reproduire sous celui d'aposeris. Linnœus, qui a modifié fort inutilement le nom gé- nérique employé par Tournefort et Vaillant, a décrit très- exactement les caractères de ce genre, si ce n'est qu'il a cru devoir admettre l'existence d'une aigrette dans certains cas. C'est par suite de cette erreur qu'il a pendant quelque temps attribué les hedjpnois au genre Lampsana , et qu'ily a toujours maintenu le zacintha ■ il y comprenoit aussi les rhagadiolus ; et il attribuoit, comme Vaillant , le lampsana fœtida au genre Jjyoseris. AfJanson, Haller, Siopoli, Allioni, Gaertneront re- connu que cette plante appartenoit au genre Lampsana, dans lequel Adanson comprendaussi les r/îagadiofu5. Haller, Allioni, Lamarck , Decandolle et Willdenow atîribuent au genre Lampsana Vhyoseris minima de Linnseus, dont Gœrtner a fait son genre Arnoseris. Nous adoptons les genres Rhagadiolus et Zacintha de Tour- nefort, et le ^enre Arnoseris de Gaerfner; et nous réunissons au lampsana le leontodontoides de Miciieli , quoique nous ne l'ayons étudié que sur un échantillon sec en mauvais état, et dépourvu de fruits mûrs. Nous y avons reconnu tous les principaux ca- ractères génériques du lampsana : cependant, nous avons re- marqué (|ue la base du limbe de la corolle étoit garnie sur le côté intérieur, de longs poils charnus; et il nous a paru que quelques ovaires étoient amincis au sommet en forme de col LAM 2iS très gros et très- court. Ces deii>c circonstances jointes à la différence du port, nous laissent qnelques doutes. En atten- dant qu'ils soient éciaircis , nous admettons dans le genre Lampsana ; i." le lainpsana communis , et sa variété crispa, qui est peut-être une espèce distincte; 2.° le lampsana glanduli-r fera; 3." le lampsana virgata de M. Desfontaines , que nous- n'avons point observé; /t." avec quelque doute, le lamp~ sanafœtida, remarquable par son port semblable à celui du pissenlit. Le lampsana glandulifera nous a offert une particu- larité qui mérite d'être notée : Son clinanthe porte très-sou- vent, vers le milieu ou près des bords-, une, deux , trois, quatre , cinq ou six sqtiamelles plus longues que les fruits, liriéaires-subulées , vertes, membraneuses, analogues aux. squamcs du péricline. C'est un nouvel exemple des variations accidentelles que peuvent subir les caractères génériques aux- quels on accorde le plus de confiance. Les botanistes modernes qui voudroient exclure des caractères génériques la radiation de la caiathide , sous le prétexte qu'elle est sujette à des va- riations accidentelles, n'ont pas remarqué , sans doute, que tous les autres caractères génériques sont à peu près dans le même g;is. Le genre Lampsana, que nous attribuons à la section des crépidées, quoique son fruit, privé d'aigrette, ne soit point aminci vers le haut, est fixé dans ce groupe par son affinité avec le rhagadiolus et le zacintlia: mais il a aussi de l'affinité avec les derniers genres de la section des lactucces-prololypes, après laquelle il est immédiatement placé. Sa classification naturelle paroît donc être convenablement établie. (Voyez notre article Lactucées.) Dans notre Mémoire sur les différens modes de la dissémination chez les Synanthérées, publié dans le Bulletin des Sciences de 1821, pag. 92 , nous avojis remarqué que le mode de dissémination propre au lampsana paroissoit être un des moins parfaits. A l'époque de la maturité des fruits, qui sont sans aigrette , il ne survient aucun changement, ni dans la disposition du péricline, ni dans la direction de son support qui le maintient dressé vers le ciel. Ainsi, quand les fruits se sont détachés spontanément du clinanthe par l'effet de la dessiccation , il n'y a qu'une secousse accidentelle produite par un coup de vent assez violent, ou par tout autre moteur, qui puisse opérer la dissémination; etsi cette secoussç 3 '4 LAM n'a pas lieu , les fruits doivent attendre, pour tomber, la des- truction totale ou partielle de la plante qui les porte. L'article AnNOsiiRE de ce Dictionnaire (tom. III, pag. ]35) ayant été fait par un autre rédacteur, et dans d'autres vues que les nôtres, nous jugeons à propos de présenter ici nos ob- servations sur cette plante, que plusieurs botanistes ont cru pouvoir attribuer au genre Lampsana. Voici Ifs caractères génériques que nous avons observés sur un échantillon sec d'arnoseris. Calathide incouronnée, radiatiforme,multifiore, fissiflore, androgyniflore. Péciciine formé d'environ douze squames égales 5 siibunisériées, entre-greffées à la base, appliquées, ob- longiies-lancéolées , un peu concaves, coriaces, munies d'une nervure trés-saillante en dehors; quelques squamules surnu- méraires irrégulièri'uient disposées autour de la base du péri- cline. Clinanthe plan , alvéolé surtout vers la circonférence. Iruits courts, obovoïdes, subpentagones, amincis à la base , tronqués au sommet, très-glabres, munis de dix côtes longi- tudinales, dont cinq plus saillantes alternes avec les cinq autres ; bourrelet apicilaire un peu saillant en dessus et simu- lant une très-pe(ite aigrette stéphanoïde. Fruits extérieurs obconiprimés, incourbes, enchâssés par la base dans une al- véole adhérente au péricline. En comparant notre description générique de Varnoseris avec celle de Geertner, on trouve quelques différences qui nous font conjecturer que la plante observée par nous est d'une autre espèce que la sienne : en effet , cet observateur exact n'a point remarqué les squamules surnuméraires du péricline , ni la greffe qui réunit les squames à la base , ni les alvéoles du clinanthe. Quoi qu'il en soit , il est indubitable que Yarnoseris est un genre bien distinct du lampsana, et tellement distinct, que, selon nous, il n'ap|>artient pas à la même sec- tion naturelle, mais à celle des hiéraciées, dans laquelle il est fixé par la forme de son fruit, et où nous l'avons nbicé entre le hrigiaet rhispidella, qui ont aussi le péricline plécolépide. (H. Cass.) LAMi'T ou LANT (Marnm.). Nom que l'on donne, suivant Dapner, dans les parties scplcntriotiales de l'Afrique, à un animal de la forme d'une petite vache. Buffon pense qu'il est LAM 2i& question du zcbu ; ce <îont il est permis de douter, beaucoup d'es.jèccs d'antilopes pouvant être justement comparées à de», vaches. (F. C.) LAMPUCA {Dot.) , nom romain ancien de l'épervière hie- raciurn , suivant Ruellius et Mentzel. (J.) LAMPUGA. (Jchthjol.) Kom nicéen du SrROMATÉF. fiatole (Des M.) LAMPUGE. (IchthyoL) Sur les côtes de la mer Méditerra- née, on appelle ainsi le corypliœna pompilus de Linnaeus, qui paroit être le même poisson que le centrolophe nègre. Voyez Centrolophe. (H. C.) LAMPUGO {Ichthj'ol.) , nom italien du pompile. Voyez Lam- PUGE. (H. C.) LAMPUJUM. (Bo/.)Rumph, dans son Heri.^mtom,, décrit et figure, sous ce nom, lezérumbet de l'Inde, amomum zcrumbet (J.) LAM[*YRE, Lampyris. (Entom.) C'est le nom donné par Lin- naeusa un genre de coléoptères à cinq articles à tous les tarses, à élylres molles, à corselet plat, demi-circulaire, recouvrant la tête, à antennes fililormes variables, c'est-à-dire qu'ils sont du premier sous-ordre ou pentamérés, et de la famille naturelle des apa'ytres ou mollipennes» Ce nom de lampyre est tout-à-Hiit grec, comme Pline nous l'indique dans son Histoire naturelle, liv. 18, chap. 26, Grccci Lampjridos appellant. On trouve en effet cette dénomination dans yElien, dans Aristote et dans Dioscoride.LemolAa/>t7rt/o/^&> sigiiilie même je brille, splendesco. Les Latins ont déiigné ces insectes sous les noms divers de noetiluca, nocticuU, nitedula^ lucula, lucio, luciola , Jlammides , lucernula , incendu^, etc. Les Italiens, tout en employant le nom defarfaUa, ont con.^ serve ceux de lucio, luciola , fuogola , et les Kspagnols celui deluciergana ou luziernega. On les appeloit autrefois en France mouche luisante, ver luisant. Toutes ces dénominationsindiqueut la particularité la plus remarquable que présentent ces insectes lorsqu'ils sont parfaits, celle de scintillerou de briller pendant la nuit. Geoffroy, Fabriciuset Olivieront adopté le nom de lampyre: et l'on ne conçoit pas l'erreur dans laquelle le dernier de ces auteurs a pu tomber dans sa grande cutamulogic et dans Par- âiS LAM ticle qu'il en a copié pour l'insérer dans le Dictionnaire rie Délcrville; car Linnœus a formé le genre et en a créé le nom. Il est facile de distinguer, au premier aperçu, les lampyres de tous les autres genres de la même famille, par la forme et le prolongement du corselet qui dépasse la tête et la recouvre , comme une plaque demi-circulaire, ainsi que cela se remarque dans les cassides. Les autres genres principaux, tels que ceux des téléphores, des malachies, deslyques, desomalyses, etc., ont tous le corselet à peu près carré. La forme de leurs antennes varie même dans les deux sexes. Elles sont en général en fil, insérées au-devant de la fête, souvent dentelées en scie ou en peigne. Quelquefois les élytres manquent dans les femelles, souvent elles ne se mani-< fcstent qu'en rudiment ou que comme un moignon. La propriété phosphorescente dont les lampyres sont doués: paroil être un moyen que la nature a donné à ces insectes pour déceler leur existence au sexe qui doit les féconder. Comme les sons produits par d'autres espèces, ou les odeurs qui éma- nent de quelques parties du corps de certains individus, allicient et dirigent les uns vers les autres, les êtres appelés à perpétuer leur race. Ce sont les flambeaux de l'amour, des phares, des télégraphes nocturnes qui brillent et signalent au loin le besoin de la reproduction dans le silence et l'obscurité des nuits. Le siège de la matière lumineuse paroît varier dans les espèces. Chez la plupart, cette humeur brille à travers les tégumens qui recouvrent les trois derniers anneaux de l'abdo-. Bien que l'insecte redresse en les dirigeant vers le ciel. Tantôt celte nfatière se développe par scintillation dans les airs, elle paroît provenir de la région du corselet , à la volonté de l'ani- mal qui a la faculté d'en modérer ou d'en suspendre tout- à-fait l'éclat. MM. Forster, Beckerhiem, Carradori etTreviranus ont fait quelques essais chimiques, pour connoître la nature et la composition de l'humeur qui donne à ces insectes ce moyen de briller, et leurs recherches n'ont pas été très-fructueuses. Elles ont appris seulement que ce liquide lumineux est plus actif dans le gaz oxigèue. Cette humeur phosphorescente ne développe aucune chaleur. Dans l'espèce de notre pays, dontl^ LAM 217 femelle seule est brillante, la matière lumineuse offre un teinte verdàtre, qui devient quelquefois très-vive et beaucoup moins verte; elle prend l'apparence d'un charbon en pleine incandes- cence. On ne connoît pas complètement encore les mœurs des lam- pyres. On croit qu'ils sont carnassiers sous l'état parfait, et que leurs larves se nourrissent de feuilles de végétaux : mais on n'a pas déterminéquellcs sont les espècesde plantes qu'elles pré- fèrent. De Géer a décrit les œufs et la larve. Ces œufs sont fort gros et mous : ils sont enduits d'une matière visqueuse jaune. Les larves ont le plus grand rapport avec les femelles de notre espèce la plus commune, qui est privée d'ailes. Les principales espèces du genre Lampyre sont les sui- vantes î 1. Lampyre noctiluque, Larnpjris noctiluca. Il est figuré par Geoffroy, qui l'a confondu avec le suivant, tom. I, pi. 2 , n.° 7. Par Olivier, sous le nom de lumineux, n." 28, pi. 1 ,fig. 2, ParPanzer, Faune d'Allemagne, cah. 61 , pi. 7. Car. Brun , alongé; à corselet cendré. On le trouve dans les herbes, au pied des joncs-marins et des genévriers. 2. Lampyre luisant, Lampyris splcndidula. Nous l'avons fait figurer dans l'Atlas, 1.'° livraison, n.'IX. Famille des apalytres, sous le n,° 1 le mâle; et la femelle sous le n.° 3. Olivier l'a très-bien décrit et figuré. # Car, Ohlong , brun- corselet d'un jaune presque transparent en dei'ant. Le corps estoblong, un peu déprimé. Les antennes sont noirâtres, filiformes, plus courtes que le corselet; la tête est d'un jaune fauve, avec les yeux noirs, arrondis, très-grands. Le corselet est noir, avec les bords jaunâtres , beaucoup plus clairs ou transparens en devant. Les élytressont noirâtres , légèrement chagrinées, marquées chacune de deux ou trois lignes élevées. Les ailes sont obscures. La poitrine et les pattes sont d'un jaune brun. L'abdomen plus foncé, avec les derniers finneaux plus pâles. La femelle, qui est aptère, est beaucoup plus grosse cl plus '»8 LAM longue que le mâle. Elle est brune; les anneaux de rabdomcn forment des papilles triangulaires jaunâtres. Les trois derniers anneaux du ventre sont jaunes en dessous. On trouve communément cet insecte, dans les nuits d'été, aux environs de F.iris. C'est ordinairement vers la Saint-Jean , ou à la fin de juin, qu'il brille davantage, et à Ja nuit tombante-, dans les baies et les bois de basse-lutaie. 5. Lampyre p'Italie, Lampj'ris italica. Il est figuré dans les Mémoires de l'Académie des Sciences de Paris pour 1776, pag. 543, pi. 10, fig. 4, 56, Car. Nûj'r, ai>ec le corselet fau^'e et ^extrémité du ventre jaune. C'est une petite espèce qui se trouve en Italie. Le mâle et la femelle sont ailés. En volant, ces insectes semblent étiu- celer. /(. Lampyre hémiptère, Lampjris hemiptera. C'est le ver luisant à demi-fourreaux de Geoffroy, qui n'a pas trois lignes de longueur. 11 est noir; ses élytres sout très- courtes. Il ressemble à un petit staphylin. L'extrémité de son abdomen est jaune. Nous l'avons trouvé plusieurs fois aux environs de Paris. D'autres espèces de lampyres ont les antennes fortement dentelées ou pectinécs. Elles'sont toutes étrangères à notre climat. M. Hotfiuansegg en a constitué le genre Phangodes, Tels sont le flabellicorne d'Olivier, n.°" -j'à, pi. 5, n." 26, et le plumeux, n." 27. Ils proviennent du Brésil. (CD.) LAMPYRIDES. (Entom.) M. Latrcille a désigné, sous ce nom de tribu, les insectes coléoptères qui correspondent à notre famille des apaîytres.- tels que les lyques, omalises, lampyres, téléphores, etc. (CD.) LAMUR. {Ornith.) Olafsen et Poveiscn, dans leur Voyage en Islande, tom. III, pag. a65 de la traduction françoise , donnent cet oiseau comme identique avec le /tome;i de Debes,. c'est-à-dire avec le loom ou lumme, coljnibus septentrionnlis , Linn. (Ch. D.) LAMUTA. {Bot.) Nom qu'on donne dans les Indes orientales, à une espèce de Cynomètre. (Lem.) LAMYFiE, Lamyra. {Bol.) [ Cinarocéphales , Juss. = 5j nge- nésie polj garnie égale , Linn.] Ce genre de plantes, que nous LAM 2. y avons proposé, dans le Bulletin des Sciences de novembre iHiîJ (pag. iC8) , appartient à l'ordre des synanthérées et à noire tribu naturelle des carduinées , dans laquelle il est voisin du cirsium , dont il peut être considéré comme un sous-genre. Voici les caractères du lamjra, observés par nous sur toutes les espèces que nous lui attribuons, à l'exception du lamjra? pinnatifda que nous n'avons pas vu , et que nous présentons comme une espèce douteuse. Calathide incouronnée, équaliflore, pluriflore , subrégula- riflore, androgyniilore. Péricline ovoïde, inférieur aux Heurs (en faisant abstraction d.s appendices); formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées : les extériiMires et les intermédiaires oblongues ou ovales, coriaces, uninervées , surmontées d'un appendice très-long sur les squames intermé- diaires , moins long sur les extérieures, étalé ou réfléchi, simple, subulé, droit , roide, spinescent , ayant à sa base interne une protubérance calleuse, subéreuse, charnue, ou fongueuse, plus ou moins saillante; les intérieures oblongues-subnlées , inappendiculées , presque membraneuses. Clinanthe épais, charnu , convexe, garni deiimbrilles très-nombreuses, libres, inégales, longues, subulées ou bliformes-laminées, mcmbri.- nenses. Fruits épais, obovoïdes-subglobuleux , presque point comprimés , glabres , très-lisses , absolument dépourvus de côtes, de nervures et d'angles; péi'icarpe très-épais et charnu pendant la fleuraison , devenant dur et moins épais à l'époque de la maturité ; aréole basilaire large , orbiculaire , point oblique; bourrelet apicilaire nul; aigrette longue, blanche, composée de squamellules nombreuses, plurisériées , a peu près égales, tiliforrties-laminées, point épaissies au sommet, longuement et finement barbées , adhérentes à un anneau caduc. Corolles presque régulières, ou à peine obringentes, à divisions longues, étroites, linéaires. Etamines à tilet his- pide ou papille; à anthère pourvue d'un long appendice api- cilaire linéaire-aigu, et de deux appendices basilaires longs, subulés, membraneux, laciniés. Style surmonté de deux stig- malophores courts, entre-greffes. Kous connoissoîis sent ou huit espèces de lamyra. qui mé- ritent d'être décrites ici, parce que ce sont les pins lem.ir- quables de tous les chardons. Elles se distinguent des autits LAM par un port qui leur est propre. Ce sont des plantes herba- cées, annuelles, bisannuelles, ou vivaces, rarement un peu ligneuses à la base, et qui habitent les deux régions désignée» par M. DecandoUe sous les noms de Méditerranéenne et d'Orientale. Lamvre a épines ternées : Lamyra triacantha, H. Cass. ; Car- duus casabonœ, Linn., Sp. pL, élit. 5 , pag. ii55. C'est une plante herbacée, bisannuelle, dont la tige haute de deux à trois pieds, dressée, droite, simple, cylin-drique , cannelée, presque glabre, un peu blanchâtre ou rougeàtre, est garnie d'un bout à l'autre de feuilles sessiles, oblongues-laneéolées , pointues, très-entières, planes, fermes, lisses et d'un vert foncé en dessus, couvertes en dessous d'un coton très-dense, blanc ou roussàtre ; leurs bords sont armés d'épines ternées, Ires-aiguës, jaunâtres; les calathides , composées de fleurs purpurines, sont presque sessiles, solitaires et rapprochées au sommet de la ti^e et dans les aisselles des feuilles supérieures, et elles formant ensemble une sorte d'épi terminal. Cette belle plante habite l'Europe australe, et se trouve en France, aux îles d'Hyères. Lamyre a feuilles ONDUi.ÉiîS : Lamyro, undulata , H. Cass. ; Car- dutts kispanicus, Lamk. . EncycL, tom. i , pag. 701. Une ra^ cine longue, épaisse, ligneuse, probablement vivace, por- tant autour de son sommet les débris persistans des anciennes feuilles, produit une tige simple, haute de douze à quinze pouces, épaisse, très-duFe, comme ligneuse, striée, cotonneuse ,. blanchâtre, très-garnie de feuilles d^un bout à L'autre ; ces feuilles, un peu moins longues et plus larges que celles de l'espèce précédente, sont sessiles , lancéolées , très-ondjilées, très-lisses en dessus, cotonneuses et blanches en dessous, mu- nies sur les bords d'épines fortes et très-longues, presque soli- taires ou un peu séparées à la base-, les calathides, portées chacune sur un pédoncule épais , long d'un pouce , sont grosses, peu nombreuses, disposées en uu petit corymbe ter- minal ; leur péricline est horriblement épineux. Cette seconde espèce, qui ressemble beaucoup à la première, mais qui ea est bien-distincte , a été trouvée en Espagne , et elle étoit con- nue de Barrelier, deTournefort et de Vaillant; M. de Lamarck çn a donné une bonne description , que nous avons vérifiée.. LAM aîi dans l'herbier de M. de Jussieu , sur réchantlllon observé par l'auteur. Lamyre a épines GÉMiNéES : Lamjva diacantha, H. Cass. • Car- duus diacantlia, Labill. , Icon.pl, Syr, rar-, , dec. 2 paw tab. 3; Cnicus afer, AVilld., Sp. pi. Plante annuelle ou bisan- nuelle, à lige haute de deux pieds, droite, simple, striée toinenteuse; feuilles sessiles , lancéolées, un peu siniiées sur les bords , qui sont réfléchis et munis d'épines géminées, rare- ment ternées ou solitaires, inégales, divergentes, jaunâtres; leur face inférieure est tomenteuse et blanchâtre^ la supérieure glabre , à l'exception des nervures; calathides peu nombreuses, disposées à peu près en corymbe, et portées chacune sur un pédoncule tantôt nu, tantôt pourvu d'une ou deux petites feuilles; corolles violettes. M. Labillardière a trouvé cette plante en Syrie , sur le mont Liban. Jacquin a décrit plus tard sous le nom de caràuus afer , une plante trouvée en Barbarie et que "Willdenow considère comme une variété de la pre- mière, dont elle diffère seulement par ses feuilles un peu plus profondément sinuées, formant des lobes échancrés et armés de deux épines; il seroit possible que ce fût une espèce dis- tincte, qu'il faudroit nonimer lamjra lohata, Lamyre a feuilles étroites : La-tnj'ra angusti/olia , H. Cass. - Cnicus eekinoceplialus, WiHd. , Sp.pl. Tige haute de six pouces dressée , presque simple , cylindrique , striée , tomenteiise, blanche , très-garnie de feuilles très- rapprochées, alternes, sessiles, longues de cinq pouces, très-étroites, linéaires, pin- jiatifides, uniuervées, coriaces; leur face supérieure est "-labre, verte, luisante: l'inférieure est toinenteuse et blanche, à l'ex- ception de la nervure qui est glabre; les bords sont roulés en dessous; les divisions, longues d'environ cinq lignes, sont dis- tantes, divergentes, simples, linéaires-subulées, spinescentes -au souimet; l'échantillon que nous décrivons offre deux cala- thides solitaires , terminales, hautes d'un pouce et demi ou deux pouces, épaisses, composées de fleurs purpurines. Nous avons fait celte description sur un échantillon sec. de l'herbier de M. Jussieu , recueilli sur le Caucase , et envoyé de Moscou par M. Fischer. Wiildenow attribue à cette espèce une racine l'ivace. Lamyk-E a feuilles pinxatifides : Latnjra? pinnatifida, H. Cas*.; a« LAM Cirsium horridum, Lag., Gen. et Sp.pL , pag. 24. Plante herba- cée, garnie de poils aranéeux ; racine vivace j tige dressée; feuilles semi-amplexii"aules , épineuses, très- profondément pinnatifides, à divisions lancéolées, subuiées, entières; envi- ron trois calathides , à corolles blanches, à périoline armé d'épines longues et fortes. M. Lagasca , qui a trouvé cette plante en Espagne, dans le royaume rie Grenade, l'a décrite ou caractérisée trop superficiellement dans l'ouvrage cité , en sorte que nous n'y trouvons pas les renseignemens qui nous seroient nécessaires pour attribuer avec certitude cette espèce à noire lanijr a. Ce n'(st donc qu'avec doute que nous la rap ■ portons à ce genre ou sous-genre : cependant, nous avons tout lieu de croire que cette attribution n'est pas fautive, et qu'ellesera confirmée par la suite. LaxMyre stipulée : Lainjra stipulacea,}^. Cass.; Carduus stella- tus, Linn., Sp.pL, edit. 3, pag. 1 1 53. Plante herbacée , haute d'un pied; tige dressée, rameuse, snbtomentcuse, grisâtre? feuilles scssiles, longues de quatre pouces et demi, hirges de sept lignes, linéaires, aiguës, entières, uninervées, à pein» pubescentes en dcs.sus, tomenteuses et blanches en dessous , accompagnées chacune à la base de deux ou quatre épines imitant des stipules; les calathides , hantesde huit lignes, et composées de six à douze fleurs purpurines, sont terminales et accompagnées de feuilles à leur base. Nous avons fait celte description sur un individu vivant cultivé au Jardin du Roi. Cette espèce est annuelle, et se trouve aux environs de Nice ■ on croit qu'elle habite aussi le Levant. Lamyre a tige ailée; Lamjra alata, H. Cass. Une souche ra- dicale , probablement vivace, produit plusieurs tiges herba- cées, hautes d'environ deux pierls et demi , dressées, droites, presque simples, grisâtres et subtomenteuses inférieu rement , vertes et presque glabres sujjérieurement , ailées par la décur- rence des feuilles , dont elles sont garnies d'un bout à l'autre ; ces feuilles sont rapprochées, alternes, décurrentes sur la tige , étalées horizontalement, longues de trois pouces et demi, larges d'environ un pouce, oblongues-lancéolées , aiguës au sommet, un peu roides, subcoï-iaces , très-ondulées sur les bords, quisontun peu roulés endessous, et régulièrement dé- coupés en larges dents ou lobes alternativement éUvés^'^ j.bc.is- LAM 3.5 ses, terminés chacun par une épine grêle: la face supéricui-e (les feuilles est presque glabre, vert-foncé, luisante, à n»'i- vurcs pâles ou un peu blanchâtres; rinlerieure est «^risàtre presque tomenteuse; les feuilles supérieures sont petites- il v a au sommet de la tige une cala Aide terminale, et une cala- lliide latérale très-rapprochée de la terminale et presque ses- sile; les autres calalhidcs sont portées par des rameaux simples, pédonculiformes, longs d'environ un pouce, un peu-tomen- teux et blanchâtres, pourvus de quelques petites feuilles ou bractées; ces rameaux pédonculiformes naissent solitairement dans les aisselles de toutes les feuilles de la moitié supérieure de la tige; chacun deux porte une calathide terminale, et souvent aussi une calathide latérale; les ealathidessont grosses, hautesd'uupouce; leur péricline est pourvu dequelquesOucons de longs poils frisés, aranécux; les squames intérieures sont rouges au sommet; les corolles sont de la même couleur. Nous avons fait cette description sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi, où il est étiqueté Cnicus reclus , Ténore, et où on le dit bisannuel et originaire de la Calabre. Ne pourroit-on pas rapporter à cette espèce ou à la suivante le Poljacantha sylvatica alato caule de Vaillant, qui cite des synonymes de Barrelier et de Triumfetti , appliqués par Linnœus au Cariuus pjcnocephalus? La figure de Barrelier étant très-petite, et n'étant accompagnée d'aucune description, il nous semble im- possible de déterminer avec assurance la plante qu'elle repré- iiente. Lamvre glabriuscui.e; Lainyra glabella, H. Cass. Plante her- bacée , presque glabre ; tige longue de neuf ponces [dans l'échantillon incomplet que nous décrivons), dressée, ra- meuse, striée, glabre, ailée par la décurrence des feuilles, à ailes étroites, linéaires, épineuses; feuilles alternes, décur- rentes. longues de quatre pouces et demi, larges d'enviro:» un pouce, oblongiies-lancéolées , irrégulièrement et illégale- ment sinuées-dentées , à dents prolongées en une épine; les deux faces vertes : la supérieure glabre; l'inférieure parsemé»* de poils couchés, aranéeux; calalhides hautes d'environ huit lignes, solitaires au sommet de la tige et de rameaux axii- laires, pédonculiformes, simples, longs d'environ neuf lignes; appendices du périclinegarnis, sur leurface intérieure ou stipt'- 2=4 LAM rieure> d'un duvet de poils frisés. Nous avons fait cette descrip- tion sur un échantillon sec , innommé, recueilli prèsSalerne, dans les bois des environs de la Cava , et donné à M. de Jiis- sieu par M. Passy, en 1811. Cette plante a beaucoup d'affinité avec l'espèce précédente , qui est du même pays , et l'on pour- roit croire qu'elle n'en est qu'une variété; mais elle nous paroi t suffisamment distincte par plusieurs différences , et notam- ment parce que la face inférieure de ses feuilles est verte et presque glabre. Tournefort classoit les lamyra dans son genre Carduus, très- mal caractérisé, distingué de son cirsium par un faux caractère, et offrant un mélange incohérent de plantes appartenant à divers genres. Vaillant, dont nous ne cessons d'admirer l'exac- lltude trop méconnue et peu imitée par ses successeurs , a trouvé le vrai caractère dislinctif des carduus et des cirsium; et il a fait un genre Polyacanlha , dont la première partie cor- respond exactement à notre Lamyra : il le caractérise par la forme sphéroïde ou turbinée de ses fruits , et il le place entre le cynara distingué par ses fruits à quatre pans, et le cirsium distingué par ses fruits oblongs. Vaillant rapporte à ce genre six espèces: les trois premières sont nos lamyra stipulacea ^ triacantha, undulata; la quatrième est peut-être notre lamyra alata, ou notre lamyra glabella; la cinquième est le carduus syriacus de Linnaeus , dont nous faisons un genre ou sou^s- genre distinct , nommé notobasis; la sixième est probablement une variété de la précédente, ou bien une seconde espèce de notobasis. Linna;us a compris dans son genre carduus, le polyacantha de Vaillant , que les botanistes modernes rap- portent au cirsium justement rétabli par eux. Nous n'avions fait aucune attention au polyacantha de Vaillant, lorsque nous avons publié notre genre Lamyra. Ayant ensuite reconnu la concordance partielle de ces deux genres , nous avons néan- moins pensé que le nouveau nom générique devoit être pré- féré à l'ancien, 1." parce que le seul caractère distinctif indiqué par Vaillant est insuffisant, et que, selon nous, le véritable auteur d'un genre n'est pas toujours celui qui l'a nommé le premier, mais plutôt celui qui le premier l'a bien caractérisé et bien composé; 2.° parce que le polyacantha étant , suivant nous, un niclauge de deux genres distincts, ne corrcs|'o;:d LAM ùii qu'en partie à notre lamjra; 3.° parce que le nom de poly^ canthasemhle être plutôt un adjectif qu'un subslantif, et qu'il peut s'appliquera tous les autres genres de chardons, compo- sés, comme celui-ci , de plantes épineuses, tandis que le nom insignifiant de lamjra n'a aucun de ces inconvéniens. Les botanistes ont coutume de distribuer les chardons en deux groupes, suivant que leurs feuilles sont ou ne sont pas décurrentessurla tige. Il n'y a rien de moins naturel que cette division ; et l'on a pu remarquer que deux de nos huit espèces de lamjra offroient des feuilles décurrentes, tandis que les six autres espèces dont elles sont inséparables , n'ont pointée ca- ractère. Le lamyra stipulacea semble être intermédiaire entre les espèces à feuilles non décurrentes et les espèces à feuilles décui'rentes. Il faut diviser les chardons, d'après la structure générale de l'aigrette, en deux genres primaires, nommés carduus et cirsium, et subdivis-er chacun d'eux en plusieurs genres secondaires fondés sur des caractères plus importans que ceux qui peuvent être fournis par les feuilles ou par la couleur des fleurs» Nous en admettons six dans le cirsium, et nous les nommons cirsium , lopliiolepis , picnomon , lamyra notobasis, ptilostemon. Dans le cirsium, les appendices des squames du péricline sont courts , droits , et non bordés d'épines; dans le lopliiolepis , qui a pour type le cnicus ciliatus , "Willd., et qui reçoit plusieurs autres espèces également remar- quables, les appendices du péricline sont longs, arqués ea dehors, et bordés de petites épines; dans le picnomon d'Adan- son , ou acarna de Vaillant, que leurs successeurs ont très- mal à propos supprimé, les squames du péricline sont surmon- tées d'un appendice droit, long, étroit, linéaire, coriace, muni de longues épines au sommet et sur les côtés; dans le la- mjra, les appendices sont longs, simples, droits, et munis à leur base interne d'une callosité qui les force à se diriger ea dehors; dans le notobasis , qui a pour type le carduus sjriacus, Linn., l'aréole basilaire du fruit est très-longue, très-étroite, linéaire, en forme de sillon, et située sur le côté extérieur de la base de ce fruit, qui se trouve ainsi presque renversé ou cou- ché en arrière sur le clinanthe auquel il adhère par le dos j singulier caractère que nous n'avons retrouvé chez aucune autre synaathérée; dans le pLiloslcmon, qui a pour type la ser' 35. 15 :î26 la m Tatula chamerpeuce, Linn., les squames du jiéricline sont pres- que dépourvues d'appendice, et pas sensiblement épineuses ail sominel, et les filets des étamines sont élégamment plu- ■meux , à longs poils doubles, n-gulièrement disposés. Nous négligeons d'indiquer, dans cet aperçu général de nos six genres ou sous-genres , beaucoup d'autres caractères qui fortifient cenxqne nous citons: mais nous devons insisfei' nommée, et où elle fleurîssok en juin 181 g. Nous ignorons son origine. (H. Cass. ) LA.MYXIS. (Bot.) Genre proposé par Rafinesque {Ann. of Nalur. , 1 8ao) pour placer un champignon intermédiaire entre les genres Sistotrema et Boletus , desquels il diffère par ses pores inégaux, polygones et lacérés. Il nomme cependant ce cham- pignon»sJ5£ofrema glohularis. Il croît sur les hêtres, dans les montagnes de Cïitskillc, aux Etats-Unis. Son stipe est latéral, très-court, et son chapeau globuleux : celui-ci est blanc en dessus, avec des taches d'un brun rougeàtre en dessous; il a Tin sillon concentrique sur le bord. (Lem.) LANA. (Bo^) Suivant Tragus cité par Daléchamps , le gna- "plialium de Dioscoride, nommé aussi par quelques uns lana •pratensis et lin des prés, est le pled-de-chat , gnaphalium dioi~ cum , dont la surface inférieure des feuilles est blanche. Un autre lana est la linaigrette ou le lin des marais, eriophorum pol.)'stachjum, dont les têtes de fleurs sont chargées d'un duvet considérable. (J.) LANARET. ( OrmV/î.) Voyez Lanneret. (Ch. D.) LANARIA. {Bot.) Ce genre de plante, établi par Adanson, a pour type le gfpsophila struthium, Linn. Voyez Gypsophii-e et Lanaria ci-après. (Lem.) LANARIA. {Bot.) Ce nom a été donné à diverses plan tes, soit à cause d'un duvet dont elles sont couvertes, telles que le bouil- lon blanc, soit à cause de leur emploi comme plantes savon- neuses pour dégraisser les laines. C'est ce dernier usage qui avoit déterminé Imperato , pharmacien de Naples, à donner ce nom à une plante qui paroît être le struthium de Diosco- ride, et peut-être le condisi des Arabes. C. Bauhin en faisoit une saponaire jTournefort un (^'clmis, et maintenant c'est le irypsophila struthium de Linnaeus. La saponaire, saponaria offici- nalis , avoit aussi été nommée /ariar/a, à cause de sa qualité savonneuse. Plus récemment, M. Alton a imposé le même nom à une plante monocotylédone , voisine du dilalris , et couverte d'un duvet blanc, que nous avions pour cette raison nommée antérieurement argolasia. Voyez Argolase. (J.) LANARTUS (Ornith.) On trouve, sous le nom de collur.lo seu lanarius, dans Jonston , pi. 43 , une ligure de la pie-grièche grise, ou lanius cinereus major; mais le lanarius rubeus d'Albert LAN *2^. C9* cité par M. Savigny, comme synonyme de la crrsserelle , falço tinnunculus , Linii. (Ch. D.) LANATI. (Bot.) Ce nom caraïbe est cité, dans l'herbier de Surian, pour trois plantes grimpantes des Antilles , unigname, dioscorea sativa^ une paullinic , pau/Zireia pmnafa, et une pas- siflore, passiflora rolundifolia de Gavanilles. (J.) LANCÉ. -(Bof.) Voyez Lansa. (J.) LANCE DE CHRIST (Bot.), nom vulgaire donné al,Vophio~ glossuni vulgare et au Ijcopus curopûe«s..(LEM.) LANCEA-CHRïSTL (Bof.) Voyez Luciola. (J.) LANCEOLA. (Bot.) Voyez Conturnix. (J.) LANCÉOLÉ. (Tchthjol.) C'est le nom spécifique de deux poissons. L'un appartient au genre Gobie, et a été décrit dans ce Dictionnaire, tom.XIX,p. ]/,o ; l'autre est un HotocENTRE. Nous- en avon» parlé tom. XXI, pag. 3oo. (H. C.) LANCERON. {Ichthyol.) Dans quelques unes de nos pro- vinces on donne ce nom au jeune brochet. Voyez Esocb. (H. C.) LANCETTE. {Ichthjol.) C'est le nom spécifique d'un gobie qm; nous avons décrit dans ce Dictionnaire , tom. XIX , pag. 140. (H. C.) II est quelquefois aussi attribué à la Raie aigle, sur nos cétes. (Des.m.) LANCISIA. {Bot.) C'est sous ce nom que le lidbecUade Ber- gius et de M; Thunberg est donné par Pontedera et Gaerfner. Dillen le nomme ananthocyclus. Y oyez Cenia et Libbbckie» (J.) LANCISTEMA. (Bot.) Voyez Lacistbme. (Lim.) LANÇON {Ichthjol.)^ un des noms vulgaires de l'équille,. ammodjtes lobian,us. Voyez Aîwmodyte. (H. C.) C'est aussi celui des jeunes brochets dans quelques pro- vinces de France. (Desm.) LANC-RAIL. (Ornith.) C'est, en anglois, le râle de terre ou de genêls, raUus oux ^ Linn. ( Ch. D.) LANCRÉTIE, Lancretia. {Bot.) Ce genre a été établi par M. Delisle, dans le bel ouvrage sur l'Egypte : il en a donné une très-bonne figure. Le lancrétie appartient à la famille des ca- riophyliées, à la décandrie pentagynie de Linnaeus. Il se rap- proche beaucoup des ypcrgfîh, dont i( ne diffère e.'seaticlii-- 209 LAN ment que par ses fruits constitués par cinq capsules distinctes , au lieu d'une capsule uniloculaire, à cinq valves. (Poir.) LANCUAS. (Bot.) A Java, suivant Linscot cité par C. Bau- hin, on donne ce nom au galanga. Voyez Languas. (J.) LANDAN. (Bot.) Ce nom malais, cité par M. Bosc pour le sagouttier, n^cst point mentionné par Rumph dans sa longue énumération des noms de ce palmier. (J.) I-ANDARIUS. (Ornith.) L'oiseau que Frisch désigne sous ee nom , avec Tépithète cinereus , est le rapace , vulgairement appelé oiseau-saint-Martin. Cette espèce ne diffère de la sou- buse, yà/co p; gargws , que parles divers états dans lesquels on la rencontre , et qui lui ont fait donner les noms defalca cyanus , falco albicans , falcq griseus , falco bohemicus , etc. (Ch.D.) LANDE ou LANDIER (Bot.) , noms vulgaires de l'ajonc d'Europe. ( L. D. ) LANDE ÉPLNEUSE. {Bot.} Voyez Ajonc d'Europe. (J.) • LANDIA. (Bot.) Le genre de plante rubiacée que Com- merson avoit fait sous ce nom, en mémoire de Lalande, son ami, célèbre astronome, ne peut être séparé du mussaenda y quoiqu'il ait dans toutes les fleurs les divisions du calice égales ; pendant que , dans le rnussaenda, on voit une partie des fleurs dont une des divisions se prolonge exfraordinairement en une grande feuille colorée. (J.) I^NDIER, (Bot,) Voyez Lanre. (L.D. ) LANDOLE. {Ichthfol.) A Marseille, on appelle ainsi l'hi- rondelle de mer, espèce de poisson du genre Tkiglk. Voyez ce mot. (H. C.) LANDOLPHIE, Landolpliia. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, moiiopétalées, régulières, de la famille des apocj'n,ees, ûe\a. pentandrie monogynie àelÀnuxus ^ offrant pour caractère essentiel: Un calice à plusieurs folioles éeailleuses, presque imbriquées-, une corolle tubulée ; le limbe à cinq divisions égales, obliques; cinq étamiiies; un ovaire supérieur: un style ; le stigmate épais, à peine bifide. Le fruit est une baie globuleuse, à une seule loge; les semences atta- chées à un axe central. Landolpiiie d'Oware; Landolpliia on'-iriensis , Pal. Beauv. , Flor. d'Oware et de Bénin, vol. i , pag. 54 , tab. 54. Cet ar» LAN 2îr« brissean a arie fige cylindrique, divisée en rameaux glabres, garnis de feuilles opposées, pétiolées, glabres, lisses, ovales alongées, aiguës, très-en tièi'es, longues de cinq à six pouces larges d'un pouce et demi, à nervures simples, obliques. Les fleurs disposées en une panicule terminale, dont les ramifica- tions sont opposées; les pédicelles très-courts. Leur callc-e est composé de cinq à six folioles coriaces, écailîeuses, les inté- rieures plus petites; Ja corolle monopétale; les cinq lobes du limbe égaux , obliques; l'orifice du tube velu; les blamens courts; les anthères alongées; l'ovaire presque globuleux ,, marqué de dix stries; le style renflé au sommet. Le fruit est une baie charnue, presque globuleuse, comprimée au sommet, à une seule loge; les semences peu nombreuses, ovales, apla- ties, attachées à un axe central. Cette plante croît dans l'in- térieur des terres du royaume d'Oware. (Poir.) LANDORN. {Ornilh,) Brunnich, Ornith. Borealis , n." i5, paroi t hésiter dans l'application de celle dénomination nor- ■wégieniie à l'aigle royal, yà/co chrysaetos , ou à l'orfraie, /a /co ©S5(yr«i.u5 ; mais MuIIer, Zool. Danicœ Prodr., n." 5y, décid;^' la question pour le premier. (Ch.D.) LANDUGA. (Mamm.) Dans le royjsume deDekan, c'est le nom du rhinocéros d'Asie. (Dfsm.) LANFARON. (En/om.) Nom languedocien de i'altciabe de la vigne. (Desm.) LAN-FULG [Ornith.], nom danois de l'avocetle, recurvi- roslra avocella, Linn. (Ch.D.) LANG. (Mamm.) Le P. Navarette parle de cet animal coanmc étant de la Chine, et ayant les jambes de devant îrès-i!ocgu."s et celles de derrière très-courtes; ce qui est trop peu pour Tcconnoîlre même sa nature. (F. C.) LANGADIS. (ErpétoL) Selon Barbot , on donne ce nom cxi Afrique , parmi les Nègres, à une espèce de crocodile qui vit constamment sur terre.Il est difficile desavoiris qnelle espèce de saurien ce que dit cet auteur se rapporie. (H. C.) LANGAHA , Langaha. {ErpéloJ.) Ou nomme ainsi un genx'U' de reptiles ophidiens, de la famille des hétérodermes, et rc- connoissablc aux caractères suivans : Des plaques en forme d'anneaux et faisant le tour de la quew, dcrricr: raniis-.ilc pc'ifci éeaiU'>s sctilcnLcnl vers [.: oeuf de 'a iiticuc } . 335- LAN iete et ventre garnis de grandes plaques ; anus simple, transversal et sans ergots; dents (ligués; des crochets venimeux; museau long et pointu. On ne connoit encore qu'une espèce dans ce genre, c'est Le Langaha a museah pointu : Langaha madagaseariensis ^ Lacépède ; Amphisbcena langaha , Schneider. Corps cylin- drique, élancé; museau terminé en ujie pointe écailleuse ; écailles du dos rhamboïdales , rougeàtres, teintes à leur base d'un petit cercle gris^; den(s semblables à celles de la vipèrej longueur totale de deux à trois pieds. Ce serpent, qui ressemble beaucoup à la couleuvre nasique du Bengale, pour l'aspect général, ne paroît exister encore dans aucune collection. C'est Bruguières qui l'a découvert à Madagascar, et qui l'a décrit dans le Journal de Physique pour le mois de février lyf)/). Les habitans de Madagascar, qui le nomment langaha, redoutent beaucoup sa morsure. Voyez Ol'HlDIENS. (H. C.) LANGANEO. (lehthjol.) M. Risso applique ce nom nicéen au lutjanus alberli de son Ichthyologie du département des Alpes maritimes. (Desji.) LANGARA. (Ornith.) On nomme ainsi, dans les îles de l'Archipel, le verdier, loxia chloris , Linn. (Ch. D.) LANGAS. (Bot.) Voyez Languas. (Lem.) LANGASANA. {Bot.) Les chôme pentaphylla et icosandra so-nt figurés sous ce nom dans l'herbier d'Amboine. Voyez MOZAMBE. (LeM.) LANGBEK. (Tchthfol.) Dans sa Collection des poissons d'Amboine ,, Ruysch dit que les Hollandois ont appelé ainsi un poisson des Maluques, quia un bec très-alongé et à large ou- verture, et dont la couleur est d'un violet obscur. Ce poisson , qui est fart rare, est difficile à rapporter, d'après ces simples détails, à quelque espèce connue. (H. C.) LANGE-NASE. {Ornith.) Ce nom et celui de lang-schnahel sont donnés, en allemand, à la bécasse, scolopax rusticola, Linn. (Ch. D.) LANGÉOLE {Bot.), nom vulgaire de l'euphraise officinale. (L.D.) LANGHING GUir,L. {Omith.) Dénomination angloise de lu Hiouette rieuse, hirus atricitla , Linn. (Ch.. D.) LA.N 235 LANGHOURON. (Ornith.) On nomme a^nsl l'aîgreUc , ardea egretta ou alha , à Madagascar. (Ch. D.) LANGIT ou PONGELION. (Bo£.) Voyez Aylanthe. (Pom.) LANGIVIE. (Ornith.) L'oiseau palmipède auquel on donne, en Islande, en Norvvège , aux îles Feroë et dans d'autres con- trées du Nord, ce nom et ceux de langvire, langvige , tomvie, lomgivie , lomvifie , lumho , etc., paroît être le même , et se rap- porter au coljmhiis troile , Linn. , ou iiria troile , Lath. et Retz. Cependant on trouve, soit dans Pontoppidan, soit dans Olafsen etPovelsen, soit dans MuUer, etc., plusieurs de ces noms appli- qués à des espèces distribuées actuellement dans divers genres ayant parmi leurs caractères distinctifs, tantôt un bec droit, tantôt un bec courbé à la pointe, et cela fait douter qu'il s'agisse uniquement ici du guillemot proprement dit de BuH'on, pi. enl. goS. (Ch. D.) LANG KRAGEN. {Ornith.) Dans les environs de Nuremberg, on appelle ainsi le grèbe huppé ou cornu , coiymbus cristatus , Linn^, podiceps cristatus, Lath. et Retz. (Cii. D.) LANGI-EIA (Bot.) , nom donné , par Scopoli , au genre Ana- vinga de Rhèede, Adanson et Lamarck, ou casearia de Jac- quin , qui est le même. Schreber le nomme wolfia. (J.) LANG-NEEB. {Ornith.) C'est, en norwégien , le courlis, scolopax armata, Linn. (Ch. D. ) LANGNEFIA. {Ornith.) Suivant Olafsen et Povelsen, Voyage en Islande, tom. III, pag. 273 et 274 de la traduction de Muller, Fauna Groenl. , n." 1 62 , le langnejîa et le stuttnejia , qui appar- tiennent au genre Colymhus , sont beaucoup plus petits que le langvigen oulangivie, et ils en diffèrent encore en ce que celui- ci a autour des yeux un anneau blanc et une tache de la même couleur entre l'œil et le bec, lesquels n'existent pas chez les deux autres , qui sont le mâle et la femelle. (Ch. D.) LANGODIUM. {Bot.) Les vitex trifolia et raeg-/m, n^ 2, du même ouvrage. Ce fossile a été trouvé dans les carrières des environs de Papenheim. M. Desmarest a donné le nom de langouste de Lesueur, paliaurus Sueriiy à une espèce de ce genre , dont il n'a vu que la carapace fossile. Elle est à peu près de la taille de celle d'une écrevisse ordinaire. Cette carapace est granuleuse. Elle a un très-petit rostre triangulaire, creusé en gouttière et point d'épines en avant. Son bord postérieur est sinueux, arrondi, marquéd'une double ligne saillante qui en suit le contour. Le bord antérieur est en partie détruit. On ignore où ce fossile a été trouvé. (D. F.) LANGOUSTINES, iMngou&tini. (Cmst.) Famille de crustacés macroures formée par M. Latreille, et caractérisée 1.° parle», pédoncules des antennes inté-rieure&, beaucoup plus longs que les (ilels articulés qni les terminent; 2° parles feuilles de la queue disposées en évantail et insérées sur une même ligne. Les genres qui entrent dans cette famille sont : Scyllare,^ Lan- gouste, PORCKLL.\.NF. Ct GALATÉt:. (DeSM.) LANGOUZE. (Bot.) Le cardamome de Madagascar porte ce nom à l'île de Bourbon. (Lem.) LANGRAIENou LANGRAYEN. (0'n!7?i.)M.Cuviersépare - des picgriècbcs proprement dites, sous cette dénomination, o« celle âe piegriùches'hirondelles , des espèces étrangères qui ont le bec conique, arrondi de toute part, sans arête, à peine un peu arqué vers le bout, à pointe très-fine, légèrement échan« crée de chaque côte, dont les pieds sont assez courts, et dont, les ailes sont autant et plus longues que la queue. M. Cuvier leur applique géuériquement le nom grec ocypterus ou oxjp- terus (qni exprime ailes rapides, ailes pointues), et qui étoil VWployé pour désigner un oiseau actuellement inconuy. LAN 255 M. Vieillot a établi positivement le nouveau g;-nrc sous le nom d\irlaintis, et M. Temmiiick l'a conservé avec celui (Vocyp' terus. On peut ajouter aux caractères fournis par M. Cuvicr, des narines latérales, petites , ouvertes par devant, sur les- quelles s'étendent les poils courts de la base du bec; les ailes d^épourvues de penne bâtarde, le doigt interne enlièrement séparé île celui du milieu, et l'externe soudé à sa base. Le vol babincé de ces oiseaux, qui habitent l'Afrique, les Grandes-Indes et l'Australasie , est le même que celui des hirondelles. Traversant les airs avec rapidité, ils sont, comme elles, occupés continuellement à la poursuite des insectes, et Bufifon avoit jugé avec raison que la piegriéche dominicaine et le tcha-chert n'étoient pas de véritables piegrièches , quoiqu'ati rapport deSonnerat, ils possèdent un des attributs de celles-ci , le courage qui les porte à attaquer des oiseaux bien plus forts qu'eux. On n'a d'ailleurs aucunes connoissances sur leurs mœurs et leur propagation. LangraÏen dominicain: Ocjpterus leucorh/yneos, Dum.; Lanius leucorhyncos, Lath., et Artamus leucorhj'ncos , Vieill., pi. enl. n.° (j, fig. 1. Cet oiseau de Maiiille et des Philippines, que I'oh nomme ici langraïen dominicain, parce que le langraïen pro- prement dit des auteurs et la piegriéche dominicaine ne forment qu'une seule espèce, est long d'environ sept ponces, et un peu plus gros que le moineau franc; mais sa taille est plus alongée et ses ailes débordent d'environ un pouce la queue, qui est noire, ainsi que la tête, le cou, la poitrine et le dos; le ventre et les plumes anales et uropygiales sont blancs; le bec est grisâtre et les jambes sont noires. Cette espèce n'hésite point à provoquer le corbeau à un combat long et opiniâtre, qui, après environ une demi-heure, se termine parla re- traite de celui-ci. Langraïen tcha-vert : Ocyplerus viridis , Dum.-, Lanius viri' dis, Linn. et f^ath., pi. enl., n." 5o, lig. 2. L'espèce ainsi nom- mée à Madagascar est longue d'environ six pouces, et a près d'un pied d'envergure; son plumage, d'un vert sombre sur le corps, plus brillant sur la tête, est blanc en dessous; les pennes alairessont noirâtres et bordées du même vert; le bec, d'nn plombé foncé, est blanchâtre à la pointe; les pieds et les *?6 LAN Comme les couleurs de ces oiseaux sont, en gênerai, pew iranchées , et ne permettent pas encore de les dénommer avec certitude , on se bornera à donner une notice des autres es- jièces que M. Vieillot a décrites, savoir: 1." Le Langraïen guis, Artamus cinereus^ qui se trouve à Timor, et qui seroit ïocypterus cinereus. II a huit pouces six ligries de longueur ; l'œil est entouré d'une raie Hoire , qui part des narines f la tête, le cou et la poitrine sont d'un gris clair ^ plus foncé sur le dos et les scapulaires, les pennes alaires et caudales sont noires, et les plus latérales de celles-ci sont terminées par une tache blanche. Le bec, plus efiilé que chez les autres espèces, et long d'un pouce, est bleuâtre jnsqa'au milieu , et ensuite noir. 2." Le Langraiem a ijgnes blanches : Artamus lineatus,YiciU. ; Turdus sordidus^ Lath. Cet oiseau, de la Nouvelle-Hollande, long de six pouces et demi , est d'un cendré rembruni ; les ailes et la queue sont noires, mais tranchées par trois lignes blanches, longitadinale»; le bec, d'une teinte bleue, a la pointe noire, ainsi que lespiedâ, ch-ez l'adulte 5 ces coule urs- &ontplus ternes dans le jeune âge. 3.° Le Langraïen B[ivvi,Arlamtisfi/scus,YieîU., qu'on a trouvé au Bengale, est de la taille du précédent, et il a aussi le fond du plumage d'un gris rembruni; les pennes des ailes sont noires, et La queue , grise en dessous, a une bordure latérale' d'un blanc sale; les pieds sont bruns , et le bec est bleuâtre. 4." Enfin un langraïen apporté des Terres Australes par Péran, et que M. Vieillot a nommé artamus minor , quoique sa taille, comparableàcelle du moineau franc, ne diffère guère de celle des autres; son plumage est d'une couleur de chocolat ^ plus foncé sîir le devant et les côtés de la tête; les ailes et la queue sont noires; les pennes latérales de cdie-ci ont une b&rdure blanche. M. Temminck, en indiquant les deux pre- mières espèces, se borne à annoncer la prochaine publicatioiv' de deux autres par M. Valenciennes. (Ch. D.) LANGRAYEN. {Ornith.) Voyez Langraïen- (Desm.) l-xAiNGSCHWANTZ. (Ornilk.) L'oiseau qu'on nomme ainsi en Allemagne, suivant Klein , Ordo avium, pag. 86, n." 8, est la mésange-moustache, parus biarmiciis , Linn. ( Ch. D.) LANGUx\RD. {Ornith.) Ce nom est vulgairement donne,. LAN 2^^ dans les départemens méridionaux, au torco\ , junx torquilla Linn., à cause de son habitude de tirer la Jangue. (Ch. D.) LANGUAS. (Bot.) Retz a publié, sous ce nom, des plantes de la famille des amoinées, maintenant réunies au genre He//c- nia par Wiil'deno^v. Elles ont beaucoup d'affinité avec le Lan- cuAS cité par C. Bauhin. Voyez Helli^ntë. (J.) LANGUE. (Anat.) Voyez Os hyoïde. (F. C.) LANGUE. { ConchjL ) Dénomination subgénérique , em- ployée par les marchands de coquilles, pour désigner cer- taines espèces de tellines dont la coquille, par sa forme alon- gée et très-comprimée, rappelle un peu celle d'une langue-, la LANGUEsans spécialisation est la teiline lisse, te.llina lœ^>igata Linn^; la Langue de chat est la teiline langue de chat, tellina Unguafelis, Linn.; la Langue d'or est la tellise feuille., tcUina /oliacecu Voyez Telline. (De B,) LANGUE, Lingua. (Entom.) On nomme ainsi, dans certains insectes, et surtout chez les lépidoptères comme les papillons^ les sphinx, les noctuelles, eXc, l'espèce de (rompe roulée en spi- rale q«i forme la bouche de ces insectes; ce qui a servi à la déno- Hîination de l'ordre qui les comprend dans le système deFabri- cius, qui les nomme, à cause de cela, glossates. M. Savigny, dans l'un de ses beaux Mémoires sur les Animaux sans vertèbres , a prouvé que la bouche des lépidoptères est composée des mêmes parties que celîesqu'on voit plus évidemment distinctes dans les «oléoptères, par exemple; mais que les mâchoires en particu- lier y sont excessivement développées ; qu'elles se prolongent «n une lame libre, grêle, flexible, listuleuse, arrondie en de- hors, sillonnée en dedans d'une gouttière dont les bords sont imperceptiblement crénelés, et qui, s'adaptant exactement avec la gouttière de la lame correspondante, forme ainsi un •cylindre creux. Cette trompe est finement striée en travers, et garnie d'aspérités vers le bont- elle peut, au moyen de ses fibres annulaires, s'alonger, se raccourcir ou se replier sur elle-même. Ces deux mâchoires portent toujours un palpe inséré eu dehors, et formé de deux ou trois articles selon les genres: tantôt cette trompe est elle-même écailleuse, et tantôt tout-à- fait nue. Dans l'état de repos , la langue est roulée en spirale sur elle- aSs LAN même, et elle reste cachée entre les palpes velus ou écailleux. Lorsque linsecte veut pouiper le nectar des fleurs sécrété ou libre au fond de la corolle, laquelle est souvent prolongée et resserrée ou rétrécie à son ouverture, comme cela s'observe dans beaucoup deplantesà fleursmonopélales, il introduit l'ex- trémilélibrede cette trompe dansl'intérieurméme du tube, et il en dirige le bout dans le liquide miellé qu'il absorbe, et de là cette liqueur pénètre dans le canal intérieur dont cette trompe est creusée, et qui fait l'office d'un tube aspirateur. C'esfsurtout chezlessphinxquecettetrompe oucctte languedevient facileà observerdans ses usages, l'insecte ayant l'habitude delà laisser étendue ou prolongée, lorsqu'il vole en bourdonnant de fleurs en fleurs, sans se fixer sur aucune pour y prendre sa nour- riture. Voyez Lépidoptères. (C. D.) LANGUE. (Ornitli.) Les papilles qui revêtent la superficie de la langue humaine manquent à beaucoup d'oiseaux chez lesquels elle est recouverte d'une peau sèche et soutenue en dedans par l'os hyoïde-, mais, chez les perroquets, les fla- mans et les oiseaux dont la langue est épaisse , il y a des pa- pilles spongieuses répandues sur la surface. Ces papilles sont disséminées sur les bords de la langue, dans la plupart des oiseaux à bec dentelé, et elles ont la forme de cils, de bar- billons, de franges ou de plis. En général, cet organe du goût est plus charnu et plus parfait chez les frugivores, plus cartilagineux chez les granivores, et plus coriace chez les in- sectivores. Si l'on considère la langue des oiseaux relativement à sa longueur, on peut remarquer qu'elle est extensible beaucoup au-delà du bec, chez le torcol et les pies; qu'elle est aussi longue que le bec , chez le castagneux, plus courte que le bec, chez l'avocette, et très-courte dans le casoar, le pélican, l'au- Iruche, le courlis, l'engoulevent, le martin-pêcheur. La langue étant examinée dans sa forme, on reconnoit qu'elle est large chez les uraniekins, les todiers, les hirondelles; large et courte chez l'agami ; aplatie chez le martin-pêcheur; arrondie chez les pies ci le torcol; lubuleuse et composée de deux longs filets appliques l'un contre l'autre, dans les oiseaux-mouches, les eolibris . entière dans le castagneux, lacéi'ée dans les pie- ^ïiccî'.es; fourchue dans le ca.^se-noix: qu'elle présente à sa base la figure d"'Hne flèche, dans l'outarde , le co\icou; qui-ile est tronquée à lu pointe, et terminée par des suit s dans Us mésanges; hérissée de papilles dures et tournées en arrière dans les hurles: bordée de papilles charnues, dans le flamant- courte et trigonc, dans la huppe; aiguë aux gallinacés, aux grimpereaux, aux passereaux; bifide aux oiseaux de proie, aux corbeaux , aux alouettes , aux roUieis ; échancrée daiis le s grives; laciniée-subuléeau jaseur , au pique-bœuf, aux oiseaux de Paradis, aux élourneaux; terminée par des plis à l'agami ; garnie de barbes plumeuses sur les bords aux toucans; denlp- lée dans le casoar; arrondie à son extrémité dans la cresserelle; fendue dans la pie, et surtout dans le cassp-noix; pointue dans les hérons, les eiigoulevens, le grand coq de bruyère : fourchue et comme frangée dans le loriot, etc. La langue varie aussi ilans sa couleur; elle est noire dans ie corbeau , la pie, le rol- Jier: jaune dans le merle ; rosée dans le plus grand nombre. Ces différences dans les constructions de la langue des oiseaux pourroicnt fournir des caractères propres à faire distinguer îes grandes classes entre elles, si la nature y suivoit une marche jiîus régulière; maison a été à portée d''y observer tant de varia- tions, qu'on n'en peut tirer que des caractères applicables aux genres; et encore, tandis que les perroquets ont , en général, «ne langue épaisse, arrondie et charnue, celle de l'arimaiion, psittacus tailiatius, et de quelques autres perroquets de l'Austra- Lasie, est^elie pointue et terminée par un pinceau de poils courts , comme aux mésanges, ( Ch. D. ) LANGUE D'AGNF.AU (Bot.), nom vulgaire du plantain înoycn. ( L. D.) LANGUE DE BŒUF. (Bot.) Dans l'herbier de Vaillant, ou trouve, sous ce nom, le pothos cordata , de la famille des aroïdes. Une autre langue de bœuf est la buglose, huglossum. La langue de cheval, hippoglossum des anciens, est une espèce de fragon, ruscus. La langue de serpent est Vophioglossuin , de la famille des fougères. Plusieurs plantes de celte lamille sojit riommées lingua cervma par Plumier. Nicofson cite un eupa- loire de Saint-Domingue, sous le nom de langue de chat. Dans l'herbier de Surian , fait aux Antilles, le melastoma ciliata est nommé langue d\inolis. Le fruit du frêne est le lingua ai'is ou ornithoglossa des pharmacies. (J.) HO LAN LANGUE DE BŒUF. ( Bot.) Voyez Fxstuhna. La scolopendre (scolopendrium officinale), espèce de fougère, est quelquefois aussi appelée langue de bœuf. (Lem,) LANGUE DE CERF. {Bot.) On donne ce nom à plusieurs espèces de fougères, et particulièrement à la scolopendre (sco- lopendrium ojfieinale, Smith). Quelquefois il désigne le bo- trychium lunaire (Voyez Botrychium, vol. V, Suppl.) , autre- ment dit osmunda lunaria , Linn. Voyez Lixgua cervina, (Lem.) LANGUE DE CHAT. (ConchyL) Espèce de coquille du genre telline. Voyez Lingua felis. (Desm.) LANGUEDE CHx\T. (Bot.) On donne ce nom au hidens tri- parlita. Linn. (Voyez Bident.) Veupatorium atriplicifolium porte aussi ce nom aux Antilles. (Lem.) LANGUE DE CHATAIGNIER. {Bot.) Voyez Fisxulina. (Lem.) LANGUEDE CHENE. {Bot.) Voyez Fistulina. (Lem.) LANGUE DE CHEVAL. {Bot.) On donne ce nom dans quelques endroits au fragon à languette. (L. D.) LANGUE DE CHIEN. {Bot.) On donne vulgairement ce nom à la cynoglosse officinale , au myosotis lappula et au pota- mogeton natans. (L. D.) Ce nom françois vulgaire n'est que la traduction du latin cynoglossum sous lequel étoit connue, dès le temps de Diosco- ride et de Pline, la plante nommée cinoglosse , formant avec ses congénères un genre remarquable dans la famille des bor- raginées. (J.) LANGUE DU NOYER. (Bot.Crjpt.) Espèce d'agaric de la fa- mille des Oreilles DES arbres (voyez ce mot) de Faulet; etquece botaniste désigne aussi par oreille de nojer, a cause de la forme de ce champignon et de l'arbre sur lequel il croît. (Voyez Trait, Champ., i , p. 54o; et 2, p. 111, pi. 73, fig. 2-5.) Il sort du tronc des noyers, en manière de langue, dont le bout est en boutons couleur de noisette, qui, par leur développe- ment forment autant de chapeaux. Il est blanc en dessous.- sa chair est aussi blanche, épaisse, consistante. (Lem.) LANGUE D'OIE {Bot.), nom vulgaire de la grassette. (L.D.) LAN 24« LANGUE D'OISEAU. ( Lot. ) C'est la stellaire holostée. (L.D.) LANGUE D'OR. {Conchjl.) Nom vulgaire de la Telline FOLIACÉE. (DeSM.) LANGUE DE PASSEREAU. {Bot.) On donne vulgairement ce nom à la stellérc passerine et à la renouée des oiseaux. (L.D.) LANGUE DE POMMIER. {Bot.) Agaric décrit par Paulet, et qu'il place dans sa famille des oreilles des arbres. Il croît sur les troncs vermoulus des pommiers. Il est d'un beau blanc de lait, et varie dans ses formes, suivant les obstacles qu'il ren- contre lorsqu'il se développe. Sa saveur est celle des champi- gnons ordinaires : il n'a pas d'odeur, et ne paroit point malfai- sant. Paul. , ïr., 2, p. 111 , pi. 23, fig, 1. (Lem.) LANGUE DE SERPENT. {Bot.) C'est le nom d'un champi- gnon que Linnœus avoit placé dans les clavaires , et qui main- tenant est une espèce de Geoglossum. (Voyez ce mot.) Il y a aussi une fougère de ce nom , c'est l'ophioglossum vulgaire. Voyez Ophioglossum. (Lem.) LANGUE DE SERPENT. {Foss.) Quelques anciens auteurs, qui probablement n'avoient jaminn., ou busard soubuse, et celui de lanier blanchâtre, lania- rius albicans , Briss., au jean-Ie-blanc, /a/co gallicus , Linn., circeète de M. Vieillot. (Cm. D.) LANIFERA. {Bol.) Adanson pense qu'on doit rapporter au cotonnier l'arbre dont il est question dans Pline, sous le nom de Lanifera. (Lem.) LANII (Mamw.), nom polonois du daim. (F. C.) LANIOGÈRE, Laniogcrus. (Malacoz.) Dans un Mémoire sur l'ordre des mollusques polybranches, dont un extrait a été publié dans le Bulletin par la Société Philomathique pour l'an- née 1 8 1 6 , M. de Blairi ville a établi sous le nom de laniogère un petit genre fort voisin du glaucus, et faisant le passage de ce genre à celui des cavolines et des éolides. II lui donne pour caractère .- Le corps nu , alongé , convexe en dessus , plane en dessous, terminé par une sorte de queue ; la tête assez distincte; quatre tentacules fort petits; les branchies en forme de longues lanières molles, flexibles, disposées en un seul rang de chaque côté du corps; l'anus et l'ouverture des organes de la génération à droite, dans un tubercule commun. On ne connoit encore qu'une espèce dans cv genre , que M. de Blainville a nommée 16. ^44 LAN le laniogère d'Elfort, laniogerus elfortianus. Elle a été figurée pour la première fois dans Tatlas joint à ce Dictionnaire, planche des mollusques polybranches. Le corps de ce petit mollusque, qui peut avoir environ huit lignes de long, est presque ovoïde , cependant un peu déprimé ; il se termine en arrière par une sorte de queue qui n'est que le disque loco- moteur prolongé. Tout le dessus est lisse, et n'a rien à, remar- quer; le dessous offre dans son milieu un espace un peu élevé -et à rides transverses, et séparé du reste par un petit rebord festonné; ce qui forme évidemment un organe analogue à celui qu'on désigne ordinairement sous le nom de pied dans les mol- lusques céphalés. Beaucoup plus large en avant où il com- mence peu en arrière de la tête , son bord antérieur est comme bilobéou échancré; son rebord est aussi plus saillant; ils'efTace pour ainsi dire à mesure qu'il devient plus postérieur, et finit par n'être que de la largeur de l'appendice caudal dont il forme la surface inférieure. A la partie antérieure du corps est une tête peu distincte, fort courte, et qui n'en est séparée que par •un léger rétrécissement. Elle porte à sa partie supérieure et latérale deux petits tubercules tcntaculaires. On n'a pu aper- cevoir les yeux, probablement à cause de l'état de contraction dû à la conservation dans l'alcool. La partie antérieure de la tête forme une sorte de bourrelet d'où peut sortir la masse buccale rétractile. Labouche y est percée sous la forme d'une fente verticale , bordée de lèvres à plis perpendiculaires à son axe. Il paroît qu'elle est pourvue d une mâchoire cornée et dentelée. De chaque côté du corps proprement dit, est une série de laines ou lanières évidemment branchiales, mais un peu variables en nombre de chaque côté, et pour le même dans différens individus; elles se détachent avec la plus grande facilité. Quand elles sont toutes tombées, on voit qu'elles for- ment de chaque côté deux espèces d'arcs alongés par la dispo- sition des petites lignes verticales d'insertion. On aperçoit aisé- ment à la surface de chaque lanière les stries transverses tom- bant sur deux gros vaisseaux, l'un artériel et l'autre veineux, qui en forment les bords. Au milieu du côté droit, entre les deux arcs de lames branchiales, se voit un tubercule où sont les orifices de l'anus et des organes de la génération. En fendant la peau, on arrive de suite dans la cavité abdo» LAN 245 minale, dont la moitié postérieure est occupée parle foie qui semble ne faire qu'une seule masse avec l"ovaire .- toute la moitié aatéiieure est remplie par une masse buccale fort con- sidérable et à peu prés ronde; elle se prolonge postérieure- ment en un œsophage assez long et même assez large, qui, parvenu dans le foie, ft'y dilate en un estomac simple et mem- braneux. L'intestin qui en naît,- après plusieurs circonvolu- tions , se dirige à droite pour se terminer en arrière et dans le même tubercule que les organes de la génération. Les glandes salivaires sont grosses et ovalaires. L'appareil de la circulation , autant qu'il a été possible de le voir sur un si petit animal, a beaucoup de rapports avec ce qui a lieu dans les tritonies. Il règne de chaque côté du tronc une grosse veine qui, après avoir reçu successivement celle de chaque Lame branchiale, se porte vers l'oreillette; celle-ci s'ouvre dans le ventricule du cœur qui est médian, et il eu nait l'aorte, comme à l'ordinaire. Les organes de la génération n'ont offert non plus rien de particulier .- l'ovaire est intimement lié avec le foie; le testi- cule est petit, globuleux, situé antérieurement; l'organe exci- tateur est considérable; on le voit sortir par un orifice du tubercule. M. de Blainville ignore la patrie de cette espèce de mollus- ques dont il a observé plusieurs individus dans la collection du Muséum britannique, grâces à 1» complaisance de son ami M. le docteur Leach. (De 13.) LAMION, Lanio. [Ornilh.,) M. Vieillot a trouvé sous ce nom, dans la famille des coUurions ou piegrièches, un nouveau genre qu'il a caractérisé par un bec robuste , comprimé latéra- lement, caréné en dessus, rétréci vers le bout, dont la man- dibule supérieure est dentée au milieu , crochue à l'extrémité, et dont l'inférieure, plus courte, a la pointe échancrée, aiguë et retroussée: les narines sont rondes, et la bouche est ciliée. Ce genre n'est composé que de deux espèces dont une, de la Guiane , a été extraite du genre Tangara , et l'autre a été récemment apportée du Brésil par M. Lalande fi!s. La première espèce est le Lanion .mordoué, lanio alricapUlus, Vieil]., déjà décrit par Buffon sous le nom de tangara mordoré, tanagra alricapilh%, Cmel., figurée dans la 809.*' planche enlu» 246 LAN minée , ii.'" u , avec la dénomination de langara jaune à tête noire. Cet oiseau, long de sept pouces, a la tête, les ailes et la queue d'un noir lustré , et les autres parties du corps d'une couleur mordorée, plus foncée sur la poitrine; la queue, éta- gée , dépasse les ailes de quinze lignes , les pieds et le bec sont noirs. Le plumage de la femelle est entièrement roux. La seconde espèce , le Lamon huppé, lanio cristatus , Vieill., a six pouces environ de longueur. Sa tête est surmontée d'une huppe rouge, pareille à celle du roitelet rubis; le front est jaune; le milieu de la gorge roux; le pli de l'aile blanc en dessous; le reste du plumage est noir, ainsi que le bec et les pieds. (Ch. D.) LANISTE, Lanistes. (Conchji.) C'est le nom que donne M. De- nys de Montfort, tom. a , pag. lao de sa Conchyliologie systé- matique , à un genre de coquilles qu'il a établi avec le cyclos- toma carinatans d'Olivier , et qui ne paroît guère , en effet , dif- férer des autres espèces de cyclostomes aquatiques réunies par M. deLumarck,sousle nom de paludines. La plus grande diffé- rence est d'être constamment gauche, ombiliquée, et d'avoir l'ouverture moins ronde que dans les paludines, ou en gueule de four, ce qui offre des rapprochemens avec les véritables ampullairesqui sont aussi fluviatiles et ombiliquées. Cette co- quille, queM. Denysde Montfort nomme le Laniste d'Olivier, lanistes Olivieri, a, du reste, comme les paludines , un aspect corné et est revêtue d'un épiderme verdàtre, à travers lequel ou distingue deux raies brunes sur un fond blanc ; elle est aussi un peu carénée dansson jeune âge. Quoique M. Denys de Mont- fort ne parle pas d'opercule, il est indubitable que cette co- quille en est pourvue comme les cyclostomes, les ampuUaircs et genres voisins. Ce qui sert encore à ne pas faire admettre le rapprochement qu'en fait M. Denys de Montfort delà coquille que figure d'Argenville , pi. 9, chiff. 8 des Co(}uilles ter- restres, et qui a" est, en effet, qu'une monstruosité de l'hélice vigneronne, hélix pomatia , que Draparnaud a nommée hélice scalaire. Voyez Hélice. (De B.) LANIUS (Ornith.), nom latin et générique des piegrièches. Koelreuter a décrit, sous ce nom, dans les Mémoires de lAca- démie de Pétersbourg, en 1766, un oiseau bien différent, le couroucou à chaperon violet, trogon violaceus. (Ch. D.) LAN .47 LANNAH. (Bot.) Nom donné par Celsius à une espèce d'ab- siuthe. C'est peut-être la même espèce quiist eitét-pai-Ment zel sous le nom hébraïque lahanah, et par Daléchamps sous le nom arabe schaha. (J.) LANNERET. (Ornith.) On nommoit ainsi le mâle de Toî- seau de vol long-temps connu en France sous le nom de lanier. (Ch. D.) LANQUAS. {Bot.) Voyez Languas. (Lem.) LANQUETTE. (Bot.) Voyez Aizoon. (Poir.) LANQUOIS. {Ornith.) Voyez Loere. (Ch.D.) LANSA. (Bot.) Nom donné, dans les îles de Java, Macassar, Banda et autres pays voisins, à un arbre que Rumph nomme lansium, et que Loureiro cite pour son genre Quinaria, réuni par Willdenow au cookia de Sonnerat, wampi de la Chine, genre de la famille des aurantiacées. Le lansa est nommé lassa àTernate, lassota et ayinahi à Amboine , lansac dans l'île de Bali , bajeltan à Matara dans l'île de Java. C'est son fruit qui est cité sous le nom de lancé par Bontius. Il est encore pro- bable que le nialel du Malabar, cité par Rhèede, est le même arbre, nommé aussi lassa chez les Brames. (J.) LANSAC (Bot.), nom d'une variété de poire qui mûrit en automne. ( L. D. ) LANSAC , LANSIUM. {Bot.) Voyez Lansa. (J.) LANSETTO {Omith.) , nom provençal qui paroît désigner des oiseaux passereaux du genre des fauvettes. (Desm.) LANT. {Mamm.) L'un des noms employés dans les contrées du nord de l'Afrique, pour désigner le zébu, ou petit bœuf à bosse. (Desm.) LANTANA. {Bot.) Gesner nommoit ainsi l'espèce de viorne , dite mancienne , viburnum lanlana de Linnasus, parce que ses rameaux sont plians, lenti. Daléchamps croit que cette plante J est le spirea de Théophraste. Césalpin pense que c'est le rhus- coriariorum du même, qui plus généralement est regardé comme un rhus. Linnaeus, trouvant trop barbare le nom ca- mara donné à un autre genre de Plumier, lui a substitué ce- lui de lantana, sans motiver cette préférence; cependant il a prévalu. (J.) LANTANA. (Bot.) Voyez Camara. (Poir.) LANTANIER. {Bot.) Voyez Latanjer.) (Lem.) 248 LAN LANTEBU. (Bot.) Voyez Cano-cano. (J.) LANTERNE, Laternca. (Bol.) Genre nouveau delà famille «les champignons, ayant des rapports d'analogie avec les cla- thres , et plus parliciilièrement avec le genre Colonnaria éta- bli par M. Rafinesque-Schmaltz. La Lanterne a trois branches; Laternea triscapa ,Turp. D'une racine ou plutôt d'une tige souterraine et thallée , s'élève une tête turbinée, d'un blanc laiteux, légèrement duvetée et ressemblant entièrement à une vcsse de loup. Peu de temps après, cette tùle se déchire longitudinalement en deux ou trois lobes, da centre desquels s'élance avec élasticité la partie terminale de ce champignon, quise compose de troisbranches ou petites colonnes légèrement torses et réunies au sommet, de manière à donner à ce végétal l'aspect d'un trépied sacré. Au-dessous de la voûte produite par la réunion des branches, paroit une espèce de cul-de-lampe ou de houppe qui sert de conceptacle à un grand nombre de petits corps reproducteurs, de forme sphérique. La grandeur totale de ce singulier champignon est de deux pouces et demi sur deux pouces de diamètre ; les branches , blanches à leur base , se teignent dans leurs parties supérieures, ainsi que le cul-de-latnpe qui en dépend, d'un beau rouge vermillon , semblable à celui que l'on remarque sur les clathres. On observe ici ce quise présente sur les satyres, les clathres, et en général sur tous les champignons munis de volve; les branches, ayant acquis toutes leurs dimensions, s'élancent au-delà de la volve par uns sorte d'élasticité. Nous avons trouvé, M. Poileau et moi, cette plante dans l'île de la Tortue, près celle de Saint-Domingue, oij elle croit, à l'ombre des grands arbres, sur des débris de végétaux. Sa substance, sèche et spongieuse , permet de la conserver assez bien d.ins les collections. En se décomposant, elle répand une mauvaise odeur. Le caractère de ce genre est d'avoir : Un volva de forme ovée, se déchirant en deux ou trois lobes; trois branches ou petites colonnes cylindriques, réunies par leur sommet; un conceptacle en foime de cul-de-Iampe , situé au-dessous de la voûte produite par la rencontre de la LAP 249 partie supérieure des brandies, servant de placenta aux corps reproducteurs. (Turp. ) LANTERNE. {Conchjl.) Sous ce nom, les marchands d'ob- jets d'histoire naturelle comprennent le plus ordinairement certaines coquilles renflées, minces, transparentes, un peu comme une lanterne, que Linnaeus mettoit dans son genre Mfa, et qui font partie maintenant de celui que M. de La- marck nomme anatine. Il paroit qu'on donne aussi quelquefois ce nom à la mya^rwncaia. Voyez Mve. (DeB.) LANTERNE ROUGE. {Bot.) L'un des noms vulgaires du Clathrecancellé. (Lem.) LANTOR. {Bot.) Dans le Grand Recueil des Voyages aux Indes orientales, il est lait mention d'un palmier de ce nom, dont les feuilles sont d'une longueur démesurée. On peut croire que c'est le même que le lontar, lontai^us deRumph, pro- noncé différemment. C'est à ce dernier qu'il faut aussi rappor- ter le nom lantard , inscrit dans un dictionnaire. (J.) LANZETT GRUNDEL (Jcli%o/.), nom allemand d'ungobie. Voyez Lancette. (H. C.) LAOMEDEE, Laomedea. {Poljp.) Genre touf-à-fait artili- ciel établi par M. Lamouroux, parmi les sertulaires, pour quelques espèces qui ont les cellules éparses^ur la tige et les rameaux, ou portées sur un pédicule quelquefois fort court; ce qui les rend stipitées ou substipitées. M. Lamouroux y range les Sertularia fruticosa, dichotoma, spinosa, genticulalay gelatinosa, muricata, déjà connues, et deux espèces nouvelles, les Sertularia anlipathus j simplex et lairii, qui viennent de la Nouvelle-Hollande à ce qu'il suppose. M- de Lamarck n'a pas admis ce genre , et bien plus , il range les Sertularia spinosa et geniculata dans la division des espèces de sertulaires dont les cellules sont sessiles; la Sertularia dichotoma appartient à son genre Campanulaire. Voyez Sertulaire. (De B.) LAOUSERDA {Bot.) , nom languedocien de la luzerne cul- tivée, selon Gouan. (J.) LAPAGERIA. {Bot.) Le nom de ce genre de la Flore du Pérou, qui appartient à la famille des asparaginées, doit, d'après les principes delà langue latine , subir le retranche- ment de la première syllabe, et être prononcé pageria. C'est le copia ou copiha du Chili. Voyez LAi'AÇjiRiAci-aprcs (J.) ^5o ^ LAP LAPAGLRIA, Lapageria. (Bot.) Genre de plantes monoco- tylédones, à fleurs incomplètes, de la fainille des asparaginées, de Vhexandrie monogjnie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel: Une corolle triangulaire à sa base, composée de six pétales, trois intérieurs plus larges, presque onguiculés; six étamines: les anthères droites; un ovaire supérieur ; un style plus court que les pétales; un stigmate en massue. Le fruit est une baie à une seule loge (peut-être à trois ) polysperme; les semences disposées sur trois rangs, le long des parois de la loge. Lapagérja rose; Lapageria rosea, Ruiz et Pav., Flor. Fers., 3, pag. 65, tab. 297. Bel arbrisseau dont les tiges sont sarmea- teuses, glabres, longues de six à dix pieds, noueuses, très- rameuses ; les rameaux diffus, très-longs, flexueux, garnis de feuilles distantes, alternes, pétiolées , ovales-lancéolées, ai- guës, coriaces, entières, longues de deux ou trois pouces, à cinq nervures; les pétioles dilatés, amplexicaules et persistans à la base; les pédoncules solitaires, axillaires, terminaux, uni- flores, couverts de petites écailles rougeàtres, ovales, mem- braneuses, caduques; les fleurs pendantes, grandes, très-belles , longues d'environ deux pouces, couleur de rose, souvent ponctuées; la corolle campanulée ; six pétales connivens, cunéiformes; les filamens subulés, un peu élargis, insérés à la base des pétales; trois alternes plus longs; les anthères linéaires- lancéolées, à quatre sillons, à deux loges, s'ouvrant latérale- ment dans leur longueur-, l'ovaire alongé, aigu. Le fruit est une baie pendante, d'un blanc jaunâtre, ovale, alongée, acuminée, de la grosseur d'un petit œuf de poule, à une seule loge; les semences nombreuses, éparses, ovales, de la grosseur d'un grain de raisin , environnée d'une pulpe douce et blanchâtre. Cette plante croit dans les grandes forêts, au Chili. Ses racines sont employées aux mêmes usages que celles de la salsepareille : on mange la pulpe de ses fruits, qui est douce et agréable. (POIR.) LAi'AS (Bot.), nom provençal delà patience cité par Garidel, et dérivé probablement du latin /apaf/i,/;m. On trouve le vieux nom lapais, pour la môme plante, dans le traducteur de Dalé- çhamps. (J.) ^L,A,PATHUM. (Bot.) I,a plante que Théophraste nommoit LAP ^5i ainsi, étoit regardée par lui comme plante potagère , semblable à la poirée. Dioscoritle donnoit ce nom aux plantes dont la décoction , prise à l'intérieur, relàchoit le ventre et ôtoit les fièvres. Pline et les Latins l'ont nommée riimex. Ces auteurs en distinguoient plusieurs espèces ou genres-, telles sont diverses oseilles, acelosa , nommées aussi oxalis ; les patiences propre- ment dites, lapalhurn, parmi lesquelles se trouvoient ïhjdro- lapathum, ïhippolapathum, Voxylapathum. Nous voyons encore que quelques unsrapportoient au topaf/iuml'épinard et le bon- henri, chenopodiuni bonus henricus. Touruefort les avoit sépa- rés. Il avoit fait aussi de l'oseille un genre distinct de la pa- tience; mais Linnajus n'a pas cru que les caractères dlstinctifs fussent sulfisans, et il a réuni, sous le nom derwmex, les deux genres qui doivent cependant former deux sections assez tran- chées. (J.) LAPEIROUSIE, Lapeirousia. ( Bot. ) [Corymbifères , Juss.= Syngénésie polygamie frustranée , Linn.] Ce genre de plantes, établi par Thunberg, en 1800, dans la seconde partie de son Prodromus plantarum capensium, appartient à l'ordre des synan- thérées, et probablement à notre tribu naturelle des inulées, section des inulées-gnaphaliées , dans laquelle nous l'avons placé avec doute, entre le rosenia et le leysera. Voici les ca- ractères génériques du lapeirousia , tels que nous pouvons les deviner avec plus ou moins de vraisemblance , d'après les descriptions beaucoup trop incomplètes, obscures, et peut- être peu exactes de Linnœus fiils et de Thunberg. Calathide discoïde : disque pluriilore, régularillore , andro- gyniflore ; couronne unisériée, liguliflore, neutrillore , non radiante. Péricline supérieur aux fleurs, formé de squames plurisériées, imbriquées, scarieuses supérieurement: les inté- rieures surmontées d'un grand appendice étalé, radiant, lan- céolé, scarieux. Clinanthe plan , garni de papilles. Fiuits pour- vus d'une aigrette stéphanoïde, très-courte, mince, annulaire. On ne connoit jusqu'à présent qu'une seule espèce de ce genre. Lapeirousie de Thunberg : Lapeirousia Thunhergii ; Lapeirou- sia calfcitia^ Thunb., Prodr.pl. cap. ; liclliania calyciriu, Lhérit., Sert, angl.; Osmiles calycina , Linn. fils, Suppl. pL, pag. j8o. C'est un arbuste à tige dressée, à rameaux un peu pubesccns, ^5:? LAP naissant de l'cxlréinlté de la tige ou de celle des branches plus- anciennes-, les feuilles sont éparses, dressées, élroites, lancéo- lées, nues ou un peu pubescentes, munies de plusieurs ner- vures saillantes en dessous, et formant des slries en dessus j les calathides, composées de fleurs jaunes, sont terminales, solitaires , sessiles. Celte plante, découverte par Thunberg au cap de Bonne- Espérance, fut communiquée par lui à Linnaius fils , qui la dé- crivit sous le nom d'Osmites caljcina. Mais la nudité du cli- nanlhe, la non radiation de la couronne, la structure du péri^ cline et la forme de l'aigrette, prouvent évidemment que ce li'est point un osmites, Lhéritier a cru pouvoir attribuer cette plante à so^n genre Relhania, dont elle diffère considérable- ment par son clinanthe presque nu , par son aigrette presque nulle, et parsa couronne neutriflore et non radiaute.C'tst pour- quoi Thunberg en a fait un genre distinct, quil a dédié à l'au- teur de la Flore des Pyrénées. Malheureusement , il Ta caracté- risé avec une excessive concision , trop familière aux élèves de l'école Hnnéenne , et bien préjudiciable aux progrès de la science. Nous ne pouvons donc point assigner avec certitude la place que ce genre doit occuper dans notre classificatioii naturelle. Cependant nous sommes convaincu que, si le lapei- rows/a n'est point une anthémidée, c'est sans doute uneinuléc- gnaphaliée, voisitie des relhania, rosenia, leysera, leptophytus , longchampia. (Voyez notre article Inulées.) Le nojp spécifique de calycina , que Linnaeus fils , Lhéritier et Thunberg ont ap[)!iqué an lapeirousia, n'est point adopté par nous , parce qu'ayant pour abjet d'exprimer que le périclinede cette plante est remarquable, il suppose que lepéricline est un calice. Cette opinion généralement admise autrefois, et dont Adanson a le premier reconnu la fausseté, n'est plus tolérable aujourd'hui, et les botanistes exacts doivent réformer impitoyablement toute expression qui tendroit à la perpétuer. (H-. Cass.) LAPEREAU {Mamm.) , nom françois du jeune lièvre. (F. C.) LAPEYROUSA, Lapejrousia. {Bot.) Le grand nombre d'esi pèces renfermées dans le genre Glayeul (gladiolas) ont déter- Hiinéquelquesbotanistes à essayerd'en formerplusieursgenrcs. au nombre desquels se trouve le lapejrousa, dont le gladiolus denUculalus a été le type, qu'on a distingué par une curoil': LAP 253 hypocratérî forme : le limbe à six divisions plus courtes que le tube; trois stigmates bifides ; une capsule membraneuse polysperme. On a encore rapporté à ce genre Vixia corjinbosa. Thunberg avoit employé la dénomination de lapeyrousa pour un autre genre établi pour VosmiLes caljcina de Linnseus. (POIR.) LAPHIATI (ErpétoL), nom spécifique d'une conîeuvre que nous avons décrite dans ce Dictionnaire, tom. XI,pag. 107. (H. C.) LAPHRIE, Laphria. (Entom.) Meigen, et par suite Fabricius, ont appelé ainsi un démembrement du genre Asile, insectes a deux ailes et à suçoir saillant, de la famille des scléros- tomes. Degéer avoit déjà indiqué cette division, en distinguant les espèces d'asiles dont le dernier aràcle des antennes, ter- miné en palette alongée , n'est pas garni d''un poil isolé et roide. Telles sont, en particulier, les espèces qu'il nonimoit bombyle dorsal , jaune, roux, bordé, et qu'il a figurées dans le tome VI de ses Mémoires, pi. i3 et 14. Voyez Asile. (C. D.) LAPIA {Bot.) , nom malais d'un arbre d'Amboine , qui est le lignum mucosum de Rumph , employé sur les lieux pour les constructions des toits. D'après sa description incomplète, il 3. peut-être quelque affinité avec les aurantiacées. Rumph cite encore, sous le nom de lapia^ le sagouttier, qui présente plusieurs variétés. (J.) LAPIN. (Conchji.) Nom marchand d''une espèce de cyprée, <:j-prea slercoraria , Linn. (De B. ) LAPIN. {Ichthj'ol.) Suivant La Chesna} e-des-Bois, on donne ce nom à un poisson assez rare de l'île de Tabago. (H. C.) LAPIN. [Ornith.) On nomme ainsi une chevêche qui niche dans des trous, comme les lapins; c'est V ulula cunicularia de Klein, la chouette de Coquimbo de Brisson, lestrix cunicularia. de Gmelin. (Ch. D.) LAPIN {Mamm.), nom d'une espèce du genre Lièvre. Voyez ce mot. (F.C.) LAPIN D'ALLEMAGNE. (Mamm.). Voyez Marmotte sousr.iic. (Desm.) LAPIN D'AMÉRIQUE. (Mamm.) On a donné ce nom aux agoutis. (Desai.) LAPIN D'AROE. (Mamm.) Voyez Kanguroo d'Aroe. (Desm.) "4 LAP LAPIN DE BAHAMA de Catesby. {Mamm.) C'est une mar- motte, et probablement le Monax. (Dksm.) LAPIN DU BRÉSIL. (Mamm.) Ce nom a été donnéau tapéti, à Papérea et au cochon d'Inde. (Dfsm.) LAPIN CHINOIS. (Mamm.) Nom donné à tort au cochon dinde. (Desm.) LAPIN DES INDES etUTIAS d'AIdrovande. {Mamm.) Sous ces noms il est question d'un rongeur de Cuba, peu connu, et qui est très-voisin des rats. La figure est celle de la gerboise d'Egypte. (Des:\i.) LAPIN DE JAVA de Catesby. {Mamm.) C'est un agouti. (Desm.) LAPIN A LONGUE QUEUE. {Mamm.) On a désigné sous ce nom le lièvre Tolaï. (Desm.) LAPIN DE NORWÈGE. {Mamm.) Voyez Campagnol, Lem- Nius. (Desm.) LAPIN RUSSE. {Mamm.) Variété du lapin domestique. (Desm.) LAPINE (Jchiî/y'oL) , nom spécifique d'un crénilabre que nous avons décrit tom. XI, pag. 585 de ce Dictionnaii'e. (H. C.) LAPIS BUFONIS. {Bat.) Champignon suspect, figuré pi. aS, f. F de l'ouvrage de Sterbeeck : c'est un bolet qui n'est pas en- core déterminé. (Lem.) LAPIS CORVINUS. {Foss.) Les anciens oryctographes ont donné aux belemnites les noms de lapis corvinus , lapis fulmi- neus et lapis lyncis ou Ijnciirii. Voyez Bei.emnites. (D. F. ) LAPIS FRUMENTARIUS. {Foss.) Scheuchzer , Imperati et d'autres anciens auteurs ont donné le nom de pierre frumen- taire ( lapisfrumentarius ) à des pierres dans lesquelles on a cru voir des semences ou des graines pétrifiées. Celles des pierres que nous avons observées et auxquelles on a pu donner ce nom , contiennent ou des oryzaires qui ont la forme d'un grain de froment, ou de petites nummulites qui, dans leur coupe transversale, présentent la forme d'un grain d'orge ou de quelque autre grain de céréale. Voyez les mots Orvzaire et NUMMUUÏF,. (D. F.) LAPIS COMENSIS (Mm.), de Pline. Voyez Pierre oixaire. (Lem.) LAPIS FUNGIFERUS {Bot.), de M. A. Severino, Cardan, Carton à placer au Tome XXV, en place des pages 2 55 et 2 56 j dans lesquelles se trouve un faux renvoi. LAP 255 Avantio. C'est le même champignon que le lapis lyncurius etlyrv- cœus d'Hermolaiis et de Césalpin , et le lapis phrygius de Mer- cati. II est cité ou décrit encore par Scaliger, Matthiole, etc. Ce champignon est plus connu sous le nom de Pierre a cham- pignon. (Voyez ce mot.) C'est le holetus tuheraster. (Lem.) LAPIS GLANDARIUS. (Foss.) On a autrefois donné ce nom , ainsi que celui de lapis judaicus, aux pointes d'oursins fossiles. (D. F.) LAPIS - LAZULI. {Min.) Voyez Lazulite. (B.) LAPIS MOLLARIS. {Bot.) Sterbeeck désigne ainsi une espèce d'agaric , à cause de sa forme exactement circulaire et de ses bords rayés; ce qui lui donne l'apparence d'une meule {lapis mollaris). Suivant Paulet, ce seroit une variété de ses cham- pignons du fumier. (Lem.) LAPIS NUMMULARIUS. {Foss.) On a autrefois donné ce nom aux nummulites. (D. F.) LAPIS SERPENTIS. {Foss.) Nom que l'on a donné aux ammonites quand on les regardoit comme des serpens pétri- fiés et enroulés sur eux-mêmes. (D. F.) LAPIS DU VÉSUVE. {Min.) Voyez Hauyne. (Lem.) LAPLACÉA, Laplacea. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des ternstromiées , de la polyandrie monogjnie de Linnseus ; offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à quatre fo- lioles imbriquées; neuf pétales presque égaux; des étamines nombreuses, insérées à la base des péiales sur trois rangs; un ovaire sessile , supérieur, à cinq loges; autant de styles con- nivens. Le fruit est une capsule à cinq loges, à cinq valves ligneuses : trois semences dans chaque loge , attachées à un axe central, pendantes, munies sur le dos d'une aile alongée. Laplacea élégant ; Laplacea speciosa, Kunth , in Humb. Noi>. Gen., vol. 5 , p. 209, tab. 461. Très-bel arbre du Pérou, dont les rameaux sont lisses, épars , de couleur brune, pileux et soyeux dans leur jeunesse, garnis de feuilles éparses, à peine pétiolées, oblongues, un peu aiguës, entières, en coin à leur base, coriaces, d'un vert gai, longues d'environ deux pouces sur neuf de large. Les fleurs sont très-grandes et belles; d'une odeur forte, solitaires, axillaires, pédonculées; leur calice à quatre folioles concaves, orbiculaires, colorées et soyeuses en 25. >«■ ^5(; LAP dehors: les deux extérieures plus courtes; neuf pétales insérés sur le réceptacle, ovales, oblongs , obtus, soyeux en dehors, longs de quatorze à quinze lignes; les étamines libres, quatre fois plus courtes que les pétales; les anthères réniformes. Le fruit est une capsule oblongue , à cinq c6tés peu marqués, pileuse et soyeuse, à cinq loges, à cinq valves; trois semences, souvent une seule dans chaque loge, attachées à un axe cen- tral, lisses, glabres , oblongues, un peu couiprioiées, suspen- dues par une pointe aiguë", munies sur le dos vers leur som- met d'une aile oblongue, un peu membraneuse ; un embryon linéaire; un périsperme corné, un peu charnu. Ce genre a été consacré à M. Delaplace , de l'Académie royale des Sciences. 11 se rapproche beaucoup du temstramia et du freziera, dont il se distingue par son calice à quatre fo- lioles, par sa corolle cà neuf pétales, par ses semences ailées, par son ovaire à cinq loges, surmonté de cinq styles : il n'est pas moins distingué du gordonia par le nombre de ses pétales, par ses semences pourvues d'un périsperme, par ses étamines libres. (Poir.) LAPLYSIE. (Moll.) Voyez Lièvre marin, tom. XXVI, p. 3 16. (Desm. ) LAPOURDIÉ. {Bot.) Nom provençal de la bardane , lappa. (J.) LAPPA. {Bot.) Matthiole , Daléchamps et d'autres donnoient ce nom aux plantes que Dioscoride et les Grecs nommoient arctiiim , arcium. On les trouve aussi chez divers auteurs, nommées personata , personaria, persolata et hardana. C'est de ce dernier nom que vient celui de bardane, reçu en françois. C. Bauhin, qui avoif adopté le lappa, y rapportoit Varctium de Daléchamps elle xanthium., qui doivent former deux genres séparés. Tournefort admet aussi le lappa, dégagé de ces deux dernières plantes. Linnaeus a préféré, pour ce genre, le nom arctium. Nous pensons que le terme lappa doit être préféré, non -seulement parce qu'il étoit généralement reçu avant Linnaeus, mais encore parce qu'il est un terme de comparaison pour tous les fruits qui sont chargés d'aspérités crochues par lesquelles ils s'attachent aux corps avec lesquels ils sont en contact •. ce que l'on exprime toujours par V expression fructus iappaceus. (J.) LAPPA. {Bot.) C'est le nom latin du genre Bardane , qui a LAP a55 Avantio. C'est le même champignon que le lapis lyncuriusetlrn- cfews d'HermolaUs et deCésalpin, et le lapis phrygius de Mer- cati. Il est cité ou décrit encore parScaliger, Mattliiole, etc. Ce champignon est plus connu sous le nom de Pierre a champi- gnon. (Voyez ce mot.) C'est le boletus tuberaster. (Lem.) LAPIS GLANDARIUS. ( Foss. ) On a autrefois donné ce nom, ainsi que celui de lapis judaicus, aux pointes d'oursins fossiles. (D. F.) LAPIS-LAZULI. [Min.) Voyez Lazulite. (B.) LAPIS MOLLARIS. ( J5o^ ) Sterbeeck désigne ainsi une espèce d'agaric, à cause de sa forme exactement circulaire, et de ses bords rayés; ce qui lui donne l'apparence d'une meule (lapis mollaris). Suivant Paulet, ce seroit une variété de ses champi- gnons du fumier. (Lem.) LAPIS NUMMULARIUS. (Foss.) On a autrefois donné ce nom auxnummulites. (D. F.) LAPIS SERPENTIS {Foss.) , nom que l'on a donné aux ammo- nites quand on les regardoit comme des serpens pétrifiés et enroulés sur eux-mêmes. (D. F.) LAPIS DU VÉSUVE. {Miu.) Voyez Hauyne. (Lem.) LAPLACEA, Laplacea. [Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des lernstromiées , de la poljandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à quatre fo- lioles imbriquées; neuf pétales presque égaux; des étamines nombreuses, insérées à la base des pétales sur trois rangs ; un ovaire sessile, supérieur, k cinq loges; autant de styles conni- vens. Le fruit est une capsule à cinq loges, à cinq valves li- gneuses : trois semences dans chaque loge, attachées à un axe central, pendantes, munies sur le dos d'une aile alon^ée. Laplacea élégant; Laplacea speciosa, Kunth, in Humh. ]Sov. Gen., vol. 6, pag. 209, tab. 461. Très-bel arbre du Pérou dont les rameaux sont lisses, épars. de couleur brune, pileux et soyeux dans leur jeunesse, garnis de feuilles éparses, à peine pétiolées, oblongues, un peu aiguës, entières, en coin à leur base, coriaces, d'un vert gai, longues d'environ deux pouces sur neuf de large. Les fleurs sont très-grandes et belles, d'une odeur forte, solitaires, axillaires, pédonculées; leur calice à quatre folioles concaves, orbiculaires, colorées et soyeuses en 2î;s lap dehors: lestîcux exlérleui"es plus courtes; neuf pétales insëréâ sur le réceptacle, ovales, oblongs, obtus, soyeux en dehors , longs de quatorze à quinze lignes; les étamines libres, qua(re fois plus courtes que les pétales; les anthères réniforrnes. Le fniit est une capsule oblongue, à cinq côtés peu marqués, pileuse et so)^euse, à cinq loges, à cinq valves; trois semences , souvent une seule dans chaque loge, attachées à un axe cen- tral, lisses, glabres, oblongucs, un peu comprimées, suspen-* dues par une pointe aiguë, munies sur le dos vers leur som- met d'une aile oblongue, un peu membraneuse; un embryon linéaire; un périsperme corné, un peu charnu. Ce genre a été consacré à M. Delaplace, de l'Académie royale des Sciences. Il se rapproche beaucoup du ternslrœmia et ànfrcziera, dont il se distingue par son calice à quatre fo« lioles, par sa corolle à neuf pétales, par ses semences ailées, par son ovaire à cinq loges, surmonté de cinq styles : il n'est pas moins distingué du gordonia par le nombre de ses pétales, par ses semences pourvues d'un périsperme, par ses étamines libres. ( Poir.) LAPLYSIE. {MolL) Voyez ArLYsiE. (Desm.) LAPOURDIÉ {Bot.) , nom provençal de la bardane, lappa, (J.) LAPPA. [Bot.) Matthiole, Daléchamps et d'autres donnoient ce nom aux plantes que Dioscoride et les Grecs nommoient arctium^ arcium. On les trouve aussi chez divers auteurs, nom- mées personata, personaria , persolata et hardana. C'est de ce dernier nom que vient celui de bardane, reçu en françois. C. Bauhin, qui avoit adopté le lappa, y rapportoit Varctiuni de Daléchamps et le xanthium, qui doivent former deux genres séparés. Tournefort admet aussi le lappa, dégagé de ces deux dernières plantes. Linna-us a préféré, pour ce genre, le nom arctium. Nous pensons que le terme lappa doit être préféré, non seulement parce qu'il étoit généralement reçu avant Linnseus, mais encore parce qu'il est un terme de comparaison pour tousles fruitsquisontchargésd'aspérités crochues par lesquelles ils s'attachent à tous les corps avec lesquels ils sont en contact: ce que l'on exprime toujours par l'expression fructus lappaceus. (J.) LAPPA. (Bol.) C'est le nom latin du genre Bardane, qui a LAP a57 élé décrit dans ce Dictionrtaire, tom. IV, pag. Sg; mais, cet article n'ayant pas été rédigé par nous, il est peut-être à propos d'exposer ici nos propres observations sur le genre dont il s'agit. Voici donc comme nous décrivons les caractères géné- riques du lappa. Calafhide incouronnée, équaliflore , multiflore , régulari- llore, androgyniflore. Péricline cà peu prés égal aux fleurs ovoïde-subglobuleux ; formé desquames imbriquées, appli- quées, coriaces, oblongues, surmontées d'un appendice étalé, très-long, subulé , se terminant par une épine cornée, in- courbe. Clinanthe épais, charnu, planiuscule, garni de fim- bfilles nombreuses, longues, inégales, libres, roideSjSubu- lées, laminées. Ovaires oblongs, comprimés bilatéralement, glabres , munis de rides transversales ondulées ; aréole basilaire presque point oblique ; bourrelets basilaire et apicilaire nuls ; aigrette courte, composée de squamellules plurisériécs, nom- breuses, inégales, libres , caduques , filiformes , roides , bar- bellulées. Corolles parfaitement régulières , à incisions égale- ment profondes , à tube muni de dix nervures qui se pro- longent dans lapartieindivisedu limbe. Etaminesà filetpapillé; à anthère pourvue d'un appendice apicilaire , prolongé au sommet en une languette presque filiforme, et de deux ap- pendices basilaires très-longs, subulés.Styles surmontés de deux stigmatophorcs entre-greffes complètement dans leur tiers in- férieur, complètement libres, divergens et arqués en dehors dans les deux tiers supérieurs. Le genre Lappa fait partie de notre tribu naturelle des car- duinées , dans laquelle il est peut-être voisin du serratula^ quoi- qu'il en diffère beaucoup , ainsi que de tout autre genre. Le lappa est remarquable par sa corolle parfaitement régulière , point obringente, à dix nervures au lieu de cinq; parla forme de l'appendice apicilaire de l'anthère; par ses stigmatophorcs complètement libres et divergens , à l'exception de leur par- tie basilaire ; enfin par son aigrette, dont les squamellules, bar- belliilées d'un bout à l'autre, sur toute leur surface, sont en- tièrement filiformes et un peu amincies vers les deux extrémités, et dont les squamellules intérieures sont plus courtes que les intermédiaires. Nous avons fait voir, dans notre article Lam- pouuDE , que chaque fleur femelle de xanthium a un péricline 25. 17 258 LaP qui seroit exactement semblable à celui du lappa, si dans celui- ci les squames , au Heu d'être complètement libres, dtoient entre-greffëes inférleurement , libres supérieurement. Quelques observations que nous avons faites sur le lappa tomentosa méritent de trouver place ici, parce qu'elles con- firment certains points de notre doctrine. La feuille est presque glabre en dessus, tomenteuse en des- sous. La nervure médiaire et quelques unes des nervures laté- rales se prolongent au-delà des bords en une pointe tubercu- leuse, cartilagineuse, courte, droite, obtuse. A mesure que la feuille est plus élevée, elle est plus étroite, les tubercules pointus disparoissent totalement sur les bords latéraux, mais le tubercule terminal, formé par la continuation ou le prolon- gement de la nervure médiaire , s'alonge sensiblemen t , se dur- cit et se recourbe un peu en dessus à son extrémité; en même temps, le pétiole se raccourcit , sans jamais devenir nul , et les nervures secondaires ou latérales, devenant moins nombreuses et moins divergentes, finissent par se réduire à deux paral- lèles à la nervure médiaire et convergentes aux deux bouts. Les squames du péricline sont des bractées ou petites feuilles vertes, épaisses, dures, coriaces, subulées , traversées d'un bout à l'autre par une grosse nervure qui se prolonge à son extrémité en une longue pointe dont le sommet se recourbe en dessus et forme un crochet. La partie inférieure et plus large de la squame offre deux nervures fines , secondaires , latérales, parallèles à la nervure médiaire. Enfin la face inté- rieure ou supérieure de la squame est glabre , tandis que la face extérieure ou inférieure est velue. En comparant cette description des squames du péricline avec celle des feuilles supérieures de la plante , on ne peut méconnoitre l'analogie de ces deux sortes d'organes, et il de- vient évident que l^s squames sont des feuilles modifiées. Les squames intérieures du péricline, qui entourent immé- diatement les fleurs extérieures, diffèrent des autres en ce que leur partie supérieure acquiert la couleur rouge de ces fleurs, que le crochet se convertit en une membrane lancéolée , rouge, scarieuse, et , ce qui est bien remarquable , que leurs bords et leur face extérieure se hérissent d'aspérités en forme de pe- tites pointes roides dirigées vers le haut. LAP 259 Les squamellulcs de l'aigrette sont des filets cylindriques nombreux, disposés sur plusieurs rangs contigus autour du sommet de l'ovaire-, ils sont blancs, pointus au sommet o^ar- nis sur toute leur surface d'aspérités en forme de petites pointes roides , dirigées de bas en haut. Les squames intérieures du péricline , qui sont garnies en partie de semblables aspérités , établissent l'analogie entre les squamellules de l'aigrette etlcs squames du péricline, qui sont analogues aux feuilles. Il y a donc une analogie incontestable entre les feuilles, les squames du péricline, et les squamellules de l'aigrette. Mais cette ana- logie ne s'étend point , selon nous, jusqu'aux fimbrilles du cli- nanthe; car, en admettant cette analogie, les fimbrilles se- roient, comme lessquamelles, intermédiaires par leur nature aussi bien que par leur position , entre les squames intérieures du péricline et les squamellules de l'aigrette ; elles devroient donc être garnies de petites pointes, tandis qu'elles n'offrent aucune aspérité. Ce motif n'est pas à beaucoup près le seul qui nous a déterminé à distinguer les fimbrilles et les squa- melles, et à les considérer comme deux sortes d'appendices de natures très-différentes. ( Voyez nos articles CoxMposées , tom. X, pag. 146, et Fimbrilles, tom. XVII, pag. 56.) En coupant verticalement par le milieu une calathide de lappa, on observe que la partie corticale de son support est employée à la formation du péricline, et que la partie médul- laire est employée à la formation du clinanthe; le corps ligneux semble seulement séparer le clinanthe du péricline , mais un examen plus attentif fuit découvrir qu'il jette réellement des ramifications dans le péricline et dans le clinanthe. Il ne faut pas oublier que toute calathide est, comme nous l'avons dit ( tom. X , pag. 1 5 1 ) , un épi simple , extrêmement court ; cette considération est plus propre à faire concevoir des idées justes sur la distribution de Técorce , de la moelle , et des fibres interposées, que l'observation même qui, Mans ce cas, est insuffisante, à cause de l'imperfection de nos sens et de nos instrumens, de la complication , du rapprochement et de l'exi- guité des parties observées. L'aigrette du Zappa ne naît point du bord même du sommet de l'ovaire, mais en dedans d'un rebord épais, arrondi, élevé, formé par une saillie de la circonférence. La hase commune 17- a'îo LAP ches squamellules de l'îiigrettc est une petite lame annulaire, persistante , et qui paroît denticulée après leur chute. Ces squaniellulcs sont inégales, les extérieures et les intérieures élanl. plus courtes que les intermédiaires. L'aréole apicilaire Je l'ovaire est large, plane, orbiculaire; elle ne porte point de plateiiu , mais seulement un nectaire jaune , en forme de godet. Quoique la corolle soit articulée sur l'ovaire, elle se rompt au-dessus de sa base qui persiste sur le fruit avec le nectaire et la hase du style. L'ovaire est prismatique, à cinq faces irrégulièrement inégales. Le jeune péricarpe est formé de deux couches : l'extérieure charnue , cartilagineuse, trans- parente, ridée eu dehors-, l'intérieure blanche, médullaire, celluleuse, lisse en dedans. A la maturité, la couche exté- rieure se réduit à une peau sèche, et la couche intérieure devient une boîte cornée , presque pierreuse comme les noyaux; ainsi ce péricarpe est une sorte de drupe sec. La boîte osseuse est entièrement close au sommet, et elle n'est ouverte à la l^ase que par un trou qui a sans doute pour objet de faciliter l'éruption de la radicule dans l'acte de la ger- mination. Une coupe longitudinale nous a fait voir que l'axe du style étoit occupé par un gros vaisseau cylindrique , qui pé- nètre dans le centre du sommet de l'ovaire, et traverse l'épais- seur du péricarpe. L'aréole basilaire de l'ovaire est large, plane , orbiculaire , point oblique ; elle ad hère immédiatemen t et par toute sa surface au clinanthe ; elle offre les traces de cinq ou dix vaisseaux , disposés en cercle , et peut-être sur deux rangs concentriques, entre le centre et la circonférence de cette aréole. Ces vaisseaux paroissent entrer directement dans le péricarpe , et il y a en outre un vaisseau central plus gros, qui traverse l'axe du placenta, pour en sortir sous la forme de funicule. Le placenta est peu élevé : c'est une masse purement cellulaire, dont la base est l'aréole basilaire de l'ovaire, et dont le sommet est le fond de la cavité de cet ovaire. Nous avons aperçu assez distinctement deux vaisseaux correspondant aux deux côtés extérieur et intérieur de l'ovaire; ils partoient des bords de l'aréole basilaire, entroient dans le placenta, en se courbant comme s'ils venoient d'en haut, et s'élevoient à travers le placenta, parallèlement à son axe, jusqu'à son sommet , où ils convergeoient pour entrer dans LAP ufii le fuiiicule. Ne seroit-ce point les conducteurs de la fëcouo/.) Voyez Lamisana. (J.) — Voyez Lampsane. (H.Cass.) LAP-TZOY. {Ornith.) L'oiseau qui se nomme ainsi en Chine , est le gros-bec asiatique , loxia asiatica, Lath, (Cji. D.) LAPUSCH (Bof.), nom hongrois de l'oseille, selon Ment2.el.(J.) LAQUE ou LACQUE {Entom.), vulgairement Gomme lac^ue, Lacca, Laccœ gummi. C'est une matière résineuse, sur l'ori- gine de laquelle les naturalistes ont été long-temps incertains. 11 paroît constant aujourd'hui que cette substance est un suc qui découle de plusieurs espèces de plantes , et qui paroît être produit parla présence d'un insecte du genre Coccus ou Co- chenille. Les arbres que l'on cite comme produisant la laque, sont le crolon hacci/erum, les miwosa corinda et cinerea; Itsjicus indica elreligiosa^ le rhamnus jujuba, et ïarbor praso ou plaso de VHortus Malabaricus, qui est, dit-on , une sorte de crolon. Murrai a donné, dans le quatrième volume de son Apparalus ?nei/cami>i«m, une dissertation intéressante et fort érudite sur ce sujet; nous allons y puiser les faits principaux qui compose- ront cet article. Linnasus, d'après Hermann, a dit que la laque provenoit LAQ 277 du crofon ; maïs James Kcrr, dans une dïsscrlalîon Ircs-sa- vantc sur ce sujet, et qu'il a insérée dans le soixante-onzième volume des Transactions philosophiques, assure qu'au Bengale, c'est principalement sur les branches des deux espèces do figuier citées plus haut, et sur le jujubier, qu'on recueille celte matière. Il dit que lorsque les extrémités des branches de ccîî différens arbres sont attaquées par l'insecte, elles se flétrissent, se dessèchent, après avoir perdu leurs feuilles et leurs fruits. Les insectes s'y trouvent placés dans une matière poisseuse qui s'attache aux pattes des oiseaux, qui les transportent ainsi d'un arbre à l'autre. C'est surtout sur les arbres des forêts in- cultes qui bordent les rives du Gange, que cette productioa est commune. Celle qui se développe sur le jujubier est d'uni» couleur moins foncée, et, par cela même, elle est à moindre prix que colle qui découle des figuiers et du plason. On re- cueille cette matière en brisant tout simplement les branches sur lesquelles elle adhère fortement. On avoit attribué, d'|^_ord, à des fourmis la production de cette matière ; mais quelques observateurs instruits, ayant examiné avec soin les fragmens ou parties d'insectes que renferme souvent îa lacque, ils y reconnurent des portions de cochenilles. Déjà, en 171/1,, Geoffroy inséra, d'abord, dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, et ensuite dans les Actes des curieux de la nature, le résultat de ses recheréhes. Il vit que, dans les morceaux de lacque, il étoit facile de reconnoître des espèces d'alvéoles réguliers, dans lesquels on pouvoit apercevoir de petits œufs, des larves , des nymphes et des insectes parfaits. Mais c'est à James Kerr, dans le Mémoire cité plus ^aut sur l'Histoire na- turelle des Insectes qui produisent la gomme laque, qu'il faut réellement attribuer la découverte du véritable insecte doiit il a donné des figures, et qu'il a nommé la cochenille laque. îl résulte de cette description que l'insecte n'a guère de grosseur que celle d'un pou; qu'il est de couleur rouge, formé de douze articulations centrales, muni de six pattes; ovale en arrière , et terminé par des soies. D'ailleurs, ses métamorpfcosfs sont absolument celles de toutes les cochenilles ou chennès. On distingue dans le commerce plusieurs sortes de gommes laques: 1." celle dite en basons, que les Anglois appclk«»t itrick lac. C'est une matière dont la couleur rouge est plus ou 278 LAQ moins foncée, presque transparente, inégale, raboteuse, noueuse, dure, mais friable, formant une sorte de croûte de l'épaisseur d'une ligne, autour d'un petit bâton, dans une étendue de quelques pouces. La surface est ordinairement percée de petits trous qui communiquent avec les petits vides ou alvéoles intérieurs qui contenoient les insectes. Cette laque en bâtons provient principalement du Bengale, du Pégu , du Malabar et des provinces des Cohuixchi et de Tlahuichi, au Mexique. 2.° La laque en grains , qui n'est composée que des morceaux distincts de celle dite en bâtons. Quand on liquéSeà l'aide du feu cette laque, on lui donne différentes formes, sous lesquelles elle passe dans le commerce. On la dit alors tantôt en gâteaux ou en pains, que l'on désigne en Angleterre sous le nom de lump lac; tantôt elle est en écailles ou en tablettes, shell lac. Kerr a donné des détails sur la manière dont on obtient ces différentes sortes de laques. On tire de la laque une couleur rouge , et on a donné ce nom de laque à l'alumine colorée , précipitée de diverses tein- tures. La laque est employée principalement dans les arts pour faire des vernis qui prennent beaucoup de solidité • elle entre dans la composition de la cire à cacheter. Autrefois, on em- ployoit la laque en médecine. Cette matière sera probable- ment examinée sous le rapport chimique , dans un article à part. (C. D.) LAQUE. (Chim.) Voyez Résine laque. (Ch.) LAQUE ou LACQUES. {Chim.) Ces matières sont essen- tiellement formées d'un principe colorant organique , uni soit aune base soluble, soit à un sous-sel. Ces combinaisons sont insolubles dans l'eau froide : elles sont employées dans la pein- ture , avec l'huile ou avec la gomme. Assez souvent on les mêle avec de l'amidon. On les prépare ordinairement en ver- sant de la potasse , de la soude ou de l'ammoniaque à l'état caustique, ou de carbonate, dans une infusion colorée où l'on a mis préalablement de l'alun , du sel , etc. (Ch.) LAQUIL. {Bot.) Dans l'herbier du Pérou, de Dombey, on trouve sous ce nom un arbrisseau que Ventenat a nommé col- letia serratifolia , rapporté à la famille des rhamnées. (J.) LAR 279 LAR (Ornith.), ancien nom des mouettes, en latin larus. (Ch. D.) LAR. {Mamm.) Le nom de s/mia i^araété donné par Linneeus à un Gibbon. Voyez ce mot et l'article Orang. (DeSxm.) LARANGEIRO {Bot.), nom portugais de l'oranger, selon M. Vandelli. (J.) LARANIETI. (Bot.) Nom caraïbe d'un médicinier, jatropha urens , cité dans l'herbier de Surian. C'est peut-être le même ou une plante presque congénère , qu'il nomme larani dans un catalogue imprimé à la lin du traité des drogues de Lemery , année i6gq, et qu'il croit être un ricin. (J.) LARBRÉE, Labrea. (Bot.) M. Auguste de Saint-Hilaire a proposé dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, vol. Il, pag. 28J , d'établir sous ce nom un genre de plantes formé de la stellaire aquatique (stellaria aquatica, Linn.), qui s'écarte des autres stellaires par quelques caractères particu- liers. Ceux de ce nouveau genre sont d'avoir : Un calice mono- phylle , à cinq divisions , urcéolé cà sa base ; une corolle de cinq pétales bifides, périgynes ; dix étamines périgynes; un ovaire supère , surmonté de trois styles ; une capsule uniloculaire , «"ouvrant au sommet en six valves , et contenant plusieurs graines attachées à un axe central. (L. D.) LARDAJOLO. {Bot.) Petit agaric comestible décrit par Mi- chel! , et qui croît aux environs de Florence. Il a la forme d'un entonnoir. Son chapeau est visqueux, ondulé sur le bord, d'un rouge foncé tirant sur la couleur de la lacque en dessus, blanc en dessous, de même que le stipe. Ce champignon, qui est une des rougeoies d'Italie de Paulet, est rapporté aussi à Vagaricus russula de Schaeffcr, Ch. Bav. , t. i58. (Lem.) LARDÈRE. (Ormt/i.) L'oiseau qui porte ce nom en Savoie, et celui de larderiche dans quelques cantons, est la mésange charbonnière , parus major , Linn , qu'on appelle aussi lardier. La petite mésange bleue, parus cœruleus, Linn., est appelée en Savoie larderon, en Provence lardoire, et en Languedoc tar- ai eiro. (Ch. D.) LARDITE. {Min.) Ce n'est pas la pierre nommée vulgai- rement pierre de lard, et qui est une stéatite ; mais on donne quelquefois ce nom à des morceaux de quarz qui, par leur couleur, leurs zones rougeâtres, leur tran&lucidité et leur aspect, 28o LAR ont quelque ressemblance avec le lard. On dit qu'on trouve cette variété de quarz dans les montagnes du Forez. (B.) LARDIZABALA. {Bol.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, dioïques ou polygames, de la famille des méiiispermées , de la polygamie monoécie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice écailleux; les écailles dis- posées sur deux ou trois rangs; trois écailles à chaque rang; six pétales sur deux rangs, insérés sur le réceptacle; six éta- mines libres; les anthères stériles; six autres monadelphes, en cylindre; six anthères fertiles, ovales, s'ouvrant en dehors ; trois ou six ovaires distincts , supérieurs ; point de style ; les stigmates en tête, persistans ; autant de baies char- nues, à six loges monospermes; point de pistil dans les fleurs mâles. Lardizabala bitbrné : Lardizahala bitemata, Ruiz et Pav. , Sjst. veg. Per,, 286, et Prodr., tab. 07; Lapeyr. Voyag. , 4 , pag. 265, tab. 6, 7, 8; Decand , Sjst, Veg., 1 , pag. 5 12. Arbris- seau glabre, sarmenteux; les rameaux alternes, cylindriques; les feuilles deux foisternées, le pétiole trilide; chaque branche trifoliée; les folioles coriaces, oblongues, aiguës, .inégales à leur base, à peine dentées, longues d'un à deux pouces, d'un vert foncé, nerveuses et réticulées en dessous ; les Heurs dioï- ques; les pédoncules axillaires, solitaires, uniflores pour les fleurs femelles; les fleurs mâles disposées en grappes plus lon- gues que les feuilles, accompagnées de deux bractées opposées à la base des pédicelles, axillaires, caduques ; les écailles du calice oblongues, aiguës; les pétales plus courts que le calice ; l s baies oblongues, obtuses, cylindriques, longues de deux ou trois pouces, larges d'un pouce; les semences renflées, presque toruleuses. Cette plante croît dans les forêts au Chili. Le fruit renferme une pulpe douce, d'une saveur agréable: on le mange ; les habitans le recueillent, et en font com- merce. Lardizabala tuiterné : Lardizahala triternala, Ruiz et Pav., 1. c. ; Decand. , Sysl. Veg. , 1. c. Cet arbrisseau a ses tiges grim- pantes;ses feuilles deux ou trois fois ternées, glabres, coriaces, d'un vert cendré; les folioles ovales, obtuses, très-entières î les pédoncules des fleurs femelles axillaires, unillores, plus courts que les feuilles; les fleurs mâles munies de larges brac- LAR 281 tées ovales; les fruits oblongs, cylindriques. Celk- plante; croît au Chili. Lardizabala TRiiOLiÉ; Lardizalala Irifoliafa, Decand., Syst. Veg., 1 , pag. 5i3. Arbrisseau du Pérou très-rameux, uu peu sarmenteux, offrant le port d'un glycine. Ses rameaux sont tor- tueux; ses feuilles ternées, trifoliées; les folioles ovales , ob- tuses, un peu en cœurà leur base, entières ou presque trilobées, longues d'un demi-pouce; les pédoncules femelles uniflores; les mâles divisés en rameaux dichotomes; les bractées très- petites, opposées ; les fleurs d'un blanc jaunâtre, fort petites. (POIR.) LARE. {Ornith.) Traduction du mot Larus, nom du genre des oiseaux connus sous les noms de mouettes, goélands, etc. (Desm.) LARES, {Concliyl.) On trouve quelquefois ce nom dans les cataloguesde vente d'objets d'histoire naturelle , pour désigner une coquille dont lasurface est hérissée de tubercules un peu en forme de lardons, murex melongena , Linn. , rangée maintenant, par M. de Lamarck, dans son genre Pyrule. Voyez ce mot. (DeB.) LARE-TITE. (Ornith.) V oiseau , désigné en Norwège parce nom et celui de lare-titring , est, suivant Brunnich, Orn. Bor., n." iSy, le chevalier, scolopax lotamis , Linn. (Cn. D.) LAREX. [Bot.) Voyez Larix, dont il est synonyme dans les écrits des anciens. (Lem.) LARGE FEUILLE. [Bot,) Le traducteur de Daléchamps em- ploie ce nom françois pour désignev le plat/yphyllos , espèce de chêne. (J.) LARGE-RAIE [Ichthjol.) , nom spécifique d'un poisson du genre ï^nianote. Voyez ce mot. (H. C.) LARIMUS. (Ichtlvyol.) Ovide et Pline ont parlé, sous ce nom, d'un poisson qui vit parmi les herbes , et qu'il ne nous est pas possible de déterminer. (H. C.) LARIX. (Bot.) Ce genre, nommé en françois mélèze, étoit distingué, par ses feuilles rassemblées en paquets ou faisceaux, du genre Sapin , alies , dont les feuilles sont solitaires , partant chacune séparément d'un point distinct. Comme les caractères de la fructification sont les mêmes dans ces deux genres de Tourneforf que dans le pin, pmus , iis lui avoient été réunis ^«2 LAR parLinnœus. Cependant celui-ci diffère des deux précédens, non seulement parce que ses feuilles sortent au nombre de deux, et plus rarement trois à cinq , d'une même gaîne, mais encore par le renflement de l'extrémité des écailles qui séparent les fleurs femelles ou les graines. Ces écailles sont, au contraire , amincies dans le mélèze et le sapin. Cette différence nons a engagé à conserver, avec Tourncfort, le genre Pinus sans mé- lange, et à laisser le larix et Vahies réunis sous le nom du der- nier. Ainsi on réunit à Vabies , soit le mélèze , soit le cèdre du Liban, qui étoient l'un et l'autre nommés larix par Tournefort. (J.) LARK (Ornith.) , nom générique des alouettes, en anglois. (Ch. D.) LARME DU CHRIST. (Bot.) Voyez Larmille. (Lem.) LARME DE JOB. (Bot.) La plante graminée qui porte ce nom françois ou celui de larmille, est le lacrjmaJobi de Lobel, Clusius, Dodoens, Daléchamps, etc.; le lachryma de Césalpin , le lachrfma Cliristi de Tragus et de Gesner. On a pensé aussi qu'elle pouvoit être le coix de Théophraste ; et Linnœus , adop- tant cette idée, emploie ce dernier nom pour désigner ce genre. (J.) LARME DE JOB. {Bot,) On donnoit autrefois ce nom au staphylierà feuilles ailées, dont les graines dures et brillantes servoient pour faire des chapelets. ( L. D. ) LARME DE LA VIERGE. {Bot,) On donne ce nom, en Italie, à l'ornithogale arabique. (L. D. ) LARME MARINE. {Zoolog.) L'abbé Dicquemare a dé- crit et figuré, dans le tom. XIII , part. 2 du Journal de Phy- sique, de petites vessies delà grandeur et de la forme des larmes bataviques , remplies d'une glaire tenace, et qu'il avoit trouvées au Havre sur le sable et les plantes marines, plus ou moins ad- hérentes par leur pointe. En suivant leur évolution il y vit un grand nombre de petits points nbirs qui se transformèrent peu à peu en espèces de vers , ou même, dit-il, de chenilles, et dont il donne la description. Leurs mouvemens étoient assez vifs; la longueur du corps égaloit seize fois sa largeur; à la partie an- térieure ou sur la tête étoient deux points noirs ; entre la tète et le corps des espèces de bourses qui se gonfloient alternati- vement ou toutes ensemble; de chaque côté du corps il y LAR 283 avoit neuf mamelons d'où sortoient des poils; à la parfie postérieure qui se terminoit par deux appendices garnis aussi de poils, il y en avoit deux autres paires plus longues et formées un peu comme les jambes des chenilles. Ces petits animaux sont de la grosseur du vibrien. Il figure aussi comme trouvée dans la même glaire une très-petite néréide, à ce que je suppose. Quant à l'autre petit animal, le nombre des articula- tions qui me paroît n'être pas au-dessus de quatorze, me fait présumer que c'est réellement une larve d'insectes hexapodes. M. Bosc pense que ces larmes marines sont le frai de quelque poisson ou de quelque mollusque, et que les petits animaux qui y ont été trouvés par Dicquemare y avoient été déposés et vivoient de sa substance. C'est encore un point à éclaircir. (De B.) LARMES. (Chim.) Suivant Foucroy et M. Vauquelin , les larmes sont formées, i° d'une grande quantité d'eau; 2° de mucus, qui n'est point coagulé par les acides simples, qui l'est par le chlore-, 3° de soude; 4° de chlorure de sodium ; 5" de phosphate de soude ; 6° de phosphate de chaux. (Ch.) LARMILLE, LARMES DE JOB, LARMILLE DES INDES. (Bo^.) Voyez Coix. (Poir.) LARMILLE DES CHAMPS (Bo/.), nom vulgaire du grémil officinal. (L. D. ) LAROCHÉA, Rochea. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, de la famille des crassulées , de la pentandrie pentagjnie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : Un calice d'une seule pièce, à cinq divisions; une corolle mono- pétale, infundibuliforme, à cinq divisions; cinq écailles à la base des cinq ovaires ; autant de styles. Le fruit consiste en cinq capsules polyspermes , s'ouvrant intérieurement en lon- gueur. Ce genre faisoit d'abord partie de celui des crassula. Il en a été extrait par M. Decandolle , à cause de sa corolle monopé- tale, à cinq divisions, assez semblables à celle des cotylets; mais, dans ce dernier genre, il y a dix étamines. Larochka en faucille : Larochea falcata , Pers. , Synops.; Ro- chcafalcata, Decand. , Plant. Grass , pag. et tab. io3 ; Crassula falcata, Ait., Hort. Ketv.; Crassula obliqua, Andr., Bot. Repos., tab. 414. Ses tiges sont ligneuses et charnues, un peu pubes- 2^4 LAR rentes vers leur sommet, hautes de trois à quatre pieds; les feuilles opposées, réunies à leur bdse , munies d'une petite oreillette latérale, courbées en faucille, alongées , un peu obtuses, d'un gris glauque, tachetées de pointes vertes, longues de cinq à six pouces, larges de deux. Les fleurs sont disposées en corymbes axillaires, opposés : leur pédoncule commun di- visé en deux, puis partagé en trois rameaux chargés de fleurs pédicellées ; les pédicelles pubescens , ainsi que le calice, à cinq divisions alcngées. La corolle est rouge , à moitié divisée en cinq découpures étalées ; les étamines attachées au bas du tube de la corolle, alternes avec ses divisions; les anthères oblon- gues, à deux loges; les écailles qui entourent l'ovaire, courtes, jaunes, élargies, tronquées; les stigmates en tête ; les cap- sules oblongues. Cette plante croît au cap de Bonne-Espé- rance. Larochéa A FLEURS ÉCARtATES : Larocliea coccinea, Pers., Synops. ; Crassula coccinea, Decand. , Plant. Grass. , pag. i , tab.., i Icon. ■ Crassula coccinea, Linn,, Commel. rar., tab. 24; Breyn., Prodr. , lab. 20, fig. 1. Ses tiges sont droites, ligneuses, ramifiées, cou- vertes, dans presque toute leur longueur, de feuilles planes , glabres, ovales, cartilagineuses et un peu ciliées à leur bord , très-rapprochées ; les fleurs grandes, sessiles, tubulées, d'uiî rouge écarlate , disposées en faisceau terminal. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance, Ces deux espèces sont belles, d'un aspect agréable, sur- tout la dernière : elles produisent un très-bel elfet par la vivacité de la couleur écarlate très-vif de leur corolle. On les cultive au Jardin du Roi. (Poir.) LARRADIA. (Bot.) Voyez Leuradia. (Poir.) LARRATES. (E'ifom.) M. Lalreille appelle ainsi ce q« iï nomme une trij^u d'insectes hyménoptères, de la famille des oryctèresou fouisseurs. Ce groupe renferme quatre genres d'in- sectes, dont chacun*ne réunit que quelques espèces; tel est Je genre Larre, auquel nous consacrons l'article suivant, et ceujc qu'il nomme dinète , miscophe et Ijrops. (CD.) LARRE, Larra. (Entom,) Nom donné par Fabricius â nii genre d'insectes hyménoptères, de la famille des oryctères ou fouisseurs, voisins des sphèges, dont ils ne diffcrent que par lu forme des antennes qui sont plus courtes, et roulées en spU LÂÏl 285 raie â leur extrémité libre , et par la forme de rabdomcn qui est légèrement comprimé. Nous ignorons tout-à-fait l'étymologie de ce nom, qui n'est ni grec ni latin : il est probable qu'il aura été imaginé par Fabricius, et qu'il est tout-à-fait insignifiant. La plupart des espèces de ce genre sont étrangères à la France. Des quatorze espèces que Fabricius y a rapportées, trois seulement ont été observées en Europe. On ne sait rien sur leurs mœurs. On trouve ces insectes dans les lieux très-secs, sablonneux, exposés à la plus vive ardeur du soleil. On en trouve aussi sur les fleurs des plantes ombellifères. L'espèce qu'on rencontre quelquefois aux environs de Paris , est 1," La Larre ichnbumoniforme , Larra ichne amoniformis , que Panzer a figurée à la planche 18 de son 76." cahier de la l'aune d'Allemagne. Elle est noire, avec le premier et le second anneau de l'abdomen roux. 2." La seconde espèce a été recueillie en Espagne par le professeur Vahl , et Fabricius Favoit d'abord décrite comme une tiphie. C'est La Larre crassicorne, Larra crassicornis. Elle est noire, avec les pattes et trois bandes abdominales ferrugineuses; ses ailes sont bleues. (C. D.) LARREA. (Bot.) Ce nom a été donné, par Cavanilles, à un genre de plante voisin du tribulus. Postérieurement, Ortega a voulu s'en servir pour désigner un autre genre de la famille des légumineuses; mais, comme ce nom étoit déjà employé ailleurs, Cavanilles lui a substitué, pour ce dernier genre, celui de hoffmanseggia. Voyez Larrba ci-après. (J.) LARREA, Larrea. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des rutacées ^ de la décandrie mono py nie de Linnaeus, oflfrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq folioles caduques ; cinq pétales onguiculés; dix étamines insérées sur le réceptacle ; autant d'écaillés bifides appliquées coiitre un ovaire supérieur, à cinq sillons profonds; un style pentagone: le stigmate simple. Le fruit consiste en cinq noix monospermes ; les semences ovales-alongées ; un périsperme charnu; les cotylédons plans, convexes. ^86 LAR Labhéa luisante; Larrea nitida, Cavan., Icon. rar., 6, p. 40 , tab. 559. Arbrisseau d'un bois très-dur, haut de trois à quatre pieds ; le tronc est divisé en rameaux alternes , hérissés de poils très- courts et visqueux; les feuilles sont sessiles, opposées, longues à peine d'un pouce, ailées avec une impaire, compo- sées de huit paires de l'olioles courtes, glabres, luisantes, li- néaires, très-obtuses; munies de deux stipules courtes, rou- geâtres; les fleurs sont solitaires, axillaires , pédonculées ; les folioles du calice concaves et aiguës, d'un vert jaunâtre; les pé- tales une fois plus longs que le calice, d'un jaune foncé: leur lame élargie , aiguë au sommet ; les filamens jaunes ; l'ovaire est velu; le fruit formé de cinq noix globuleuses, conniventcs, de la grosseur d'un grain de poivre; dont l'enveloppe extérieure mince, un peu velue; l'intérieure dure, membraneuse. Cette plante croît aux environs de Mendoze, dans laplaine de Buenos- Ayres. Larrée a LOiîES DivERGENs; Larrea div uricata , Cavan., 1. c, tab. 56i, fig. I. Cet arbrisseau s'élève à la hauteur de cinq pieds sur une tige ligneuse , très-rameuse; les jeunes rameaux sont un peu étragones; les feuilles petites, sessiles, opposées, velues, cà deux lobesprofonds, très-divergens, lancéolés, aigus, à trois ou cinq nervures; les stipules fort petites, rougeàtres, un peu velus, en forme de deux gros tubercules; les fleurs alternes, axillaires, solitaires, de couleur jaune; les folioles du calice inégales, obtuses, tomenteuses, d'un jaune obscur; les noix couvertes de poils droits, longs, tomenleux. Cette plante croît avec la précédente. Larrée a feuilles en coin; Larrea cuneifolia, Cavan., 1. c, tab. 56o, fig. 2. Arbrisseau assez semblable au précédent, qui n'en diffère essentiellement que par ses rameaux un peu triangulaires, légèrement velus; par ses feuilles en forme de de coin, divisées à leur sommet en deux lobes courts, très- aigus , mucronés dans la bifurcation ; par les stipules courtes , épai ses, rougeàtres, élargies à leur base, aiguës au sommet; et par les pétales un peu courts. Cette plante croît dans les mêmes lieux que les deux précédentes. (Poir.) LARUS. {Ichthj'ol.) Belon parle, sous ce nom, d'un petit poisson dont les mouettes se nourrissent , et qui vit dans un lac à deux journées de Thessalonique. 11 est difficile de LAR 287 déterminer méthodiquement à quelle espèce il appartient. (H. C.) LARUS (Ornilh.), nom générique desgoélandsetdesmouettes ou mauves. (Ch. D.) LAR VA. (Ornith.) M. Vieillot, qui donne ce nom latin au macareux, dans son Analyse d'une nouvelle Ornithologie , imprimée en 1816, n." 2'jo, et le répète dans la seconde édi- tion du Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle, tom. 17, pag. 824, n'en parle point à l'article macareux, pour le nom générique duquel il adopte, avec Brisson, le moi fratercula. (Ch. D.) LARVAIRE. (Fos5.) On trouve dans les couches du calcaire coquillier grossier des environs de Paris, ainsi qu'à Bracheux et à Abbecourt près Beauvais, dans une couche de sable quar- zeux remplie de coquilles marines, qui ont beaucoup d'ana- logie avec celles du calcaire grossier, de petits corps cylin- driques, poreux, percés dans leur centre, qui ne portent aucune trace d'adhérence, et composés d'anneaux posés [es uns contre les autres qui tendentà se détacher comme les arti- culations des encrinites. Il est difficile d'être assuré si ces petits cylindres étoient contenus dans les corps des animaux qui les ont formés ou s'ils leur servoient de fourreau ; mais, quoiqu'il reste beaucoup de choses à connoître à cet égard, nous avons cru devoir les signaler et proposer d'en faire, sous le nom de larvaire, un genre dont voici quelques uns des caractères: Corps libre, cylindrique, percé dans son centre , diminuant de grosseur aux deux bouts , et composé d^ anneaux qui tendent à se détacher les uns des autres. Larvaire RÉTICULÉE ;Larf'an"(2 reticulata , Def. Ce que l'on peut ajouter aux caractères communs à toutesles espèces de cegenre, c'est que le vide qui se trouve au milieu de celle-ci est compara- tivement plus grand , qu'elle est percée par des rangées circu- laires de petits trous très-rapprochésles uns des autres, et que ses anneaux détachés paroissent composés de petites perles ar- rondies. Les plus longs de ces petits corps n'ont que deux lignes et demie, et sont presque toujours fracturés par leurs bouts; diamètre, une demi-ligne. Larvaire a manchetti;3; Larvaria limbala, Def. Le tét de cette espèce est plus épais que celui de la précédente. Le trou 288 LAR central est plus pclit ; les rangées circulaires des trous sont moins apparentes, et les surfaces aplaties des anneaux déta- eliéssont couvertes de petits [)lis rayonnans. Larvai/ir nKCRiNur.R; larvaria encrinula, Def. Cette espèce qu'on trouve à Hauteville (Manche), est très-remarquable par les étranglemens de ses anneaux qui sont marqués comme les articulations de certaines encrines, et par son trou central qui est fort petit. (D.F.) LARVE, Lar^a. (Entom.) On nomme ainsi, sous leur pre- mière forme, les insectes à métamorphose, ou ceux qui su- Lissent des transformations, dès le moment qu'ils sortent de l'œuf. Tels sont les chenilles , les vers des hannetons, ceux qui produisent les abeilles, les mouches, etc. C'est un terme géné- ral qui , par son étymologie même , indique que , sous cet état, l'insecte n'est pas ce qu'il deviendra, qu'il semble porter une sarte de masque, ou de faux visage. Le mot latin signifie en effet une figure d'emprunt, larva., pcrsona, comme la por- toicnt les acteurs sur le théâtre, lorsqu'ils vouloient représen- ter tel ou tel personnage. Au reste, les insectes ne sont pas les seuls êtres du règne ani- mal, qui subissent des transformations, et qui aient par con- séquent des larves dans leur premier âge. Parmi les reptiles, les batraciens, tels que les grenouilles, les crapauds, les sala- mandres et autres genres voisins, offrent dans leurs têtards de véritables larves; quelques crustacés sont dans le même cas. Il paroîiroit même que , dans un grand nombre de zoophytes, il y auroit aussi un état de larve qui précéderoit celui de Tàge adulte, dans lequel l'individu peut reproduire son espèce. Nous avons déjà indiqué, à l'article Iissecte, l'histoire des transmutations que ces animaux éprouvent dans les différens ordres. Nous reviendrons sur ce sujet, lorsque nous traiterons' des Métamorphoses, et dans l'exposition des caractères de cha- cun des ordres-, aussi , pour éviter les répétitions, nous nous bornerons ici à l'énumération des principales différences que présentent les larves, sous le rapport des formes et des mœurs. Sous ce premier état , que l'on regarde comme l'enfance de l'insecte, l'animal change plusieurs fois de peau, ou plutôt d'épiderme; c'est ce que l'on nomme la mue. Elle arrive à des époques de développement déteiniinées le plus ordinairement LAR 2Ô9 \ynv la plus ou moins grande abondance ou par la difficulté de l.t nourriture et par létat de la température. Quelquefois cette surpeau est très-différente et de celle qui a précédé et de celle qui lui succédera, soit par la manière dont elle est colorée, soit même par les annexes qui la dis- tinguent dans quelques espèces. C'est ainsi , par exemple , qu'à la sortie de l'œuf, quelques chenilles sont velues et qu'elles deviennent rases ensuite, et que d'autres présentent une dis- position inverse. Voici comment sont conformées les larves dans les diiférens ordres. Chez les coléoptères, les formes, quoique variant beau- coup, nous les présentent cependant, en général, sous l'appa- rence d'une sorte de ver mou, à six pattes écailleuses, mo- biles, articulées, courtes, rapprochées de la tête, qui ressemble le plus souvent à celle des chenilles qui l'ont en effet revêtue d'une calotte écailleuse. La bouche est composée à peu près des mêmes parties que dans les insectes parfaits, c'est-à-dire qu'on y distingue, parmi les pièces paires, des mandibules , des mâchoires, des palpes articulés, et ensuite des lèvres sup- portées , l'une par un chaperon, l'autre par une ganache. Quand cette larve a subi ses mues , et qu'elle doit prendre la forme de chrysalide, le plus souvent, elle se blottit, se creuse et quelquefois se file une sorte de coque , ou de tombeau , dans lequel elle prend la forme d'une nymphe à membres distincts, mais repliés et immobiles, jusqu'à ce qu'ils aient acquis la consistance nécessaire. Tels, sont les scarabées, les charan- çons, etc. Les orthoptères, qui viennent ensuite , n'éprouvent pas une métamorphose aussi réelle, et l'état sous lequel ils reçoivect le nom de larve ne diffère de celui de nymphe, ou d'insecte parfait, que parle défaut des rudimens des ailes, ou des ailes et des élytres, qui se développent le plus souvent dans l'âge adulte. La plupart des hyménoptères ont des larves sans pattes, que leurs parens nourrissent dans leur premier âge, comme les abeilles, les guêpes, lesbembèces; ou bien ces larves sont dé- posées auprès d'une certaine quantité de nourriture, quelque- fois même dans le corps d'autres animaux où elles se déve- loppent en parasites 3 ellessont encore alors apodes; tels senties- 25, * 2yo LAU ichriei!mons,]cssphèges. Enfin, il est des larves d'hyménoptèrcr^ comme celles des mouches-à-scic, dessirèces, dont l'a|)parence est alsolument celle des chenilles. Elles se nourrissent de vé- gétaux, et elles subissent des métamorphoses à peu près sem- blables, au reste, à celles des coléoptères, c'est-à-dire, que leurs nymphes à parties distinctes et molles prennent peu à peu de la consistance, comme on l'observe dans les fourmis , les abeilles , les tenfhrèdes. Les névroptères difTèrent beaucoup, sous le rapport des larves, dans les diverses familles. Lt s unes, comme les demoi- selles, ou iihellcs, ressemblent aux orthoptères, c'est-à-dire, qu'elles ont des membres semblables à ceux qu'elles conser- veront, à l'exception des ailes ou de leurs rudimens. D'autres, comme lits fourmilions , les hémérobes , subissent une métamor- phose complète, ron>me celle des coléoptères. Enfin, il en est, comme les' phrjganes, les éphémères ^ qui ont des larves fort différentes des nymphes; celles-ci sont agiles et ne se dis- tinguent de l'insecte parfait que par leur mode de respiration < t le développement de leurs ailes. Les hémiptères présentent aussi beaucoup de A'ariétés dans les diverses familles. La plupart ont, en sortant de l'œuf, ou sous la forme de larves, à peu près la figure qu'elles conser- veront par la suite, au défaut près des rudimens d'ailes, ou des ailes même. Telles sont la plupart des pwnafsps; mais il n'en est pas de même des cigales et des cochenilles , qui ont souvent des nymphes immobiles, et qui , sous cette forme, ne prennent aucune nourriture. C'est chez les lépidoptères que les larves qu'on nomme des chonilk's, et vulgairement des chatepeleuses, offrent le plus de différences d'avec les insectes parfaits, ou la métamorphose la plus complète. Nous avons présenté, au mot Chenilles, beau- coup de détails sur ce sujet; il nous suffira de dire ici que la plupart subissent huit ou dix fois les changemens de peau qu'on nomme mues; qu'ils ont alors, outre les six pattes écail- leuses, articulées, un nombre variable de tubercules garnis de crochets mobiles, disposés par paires, le plus souvent de huit ou dix de chaque côté, dont la situation respective et la dispo- sition varient beaucoup ; que tout, dans ces insectes, est dif- férent dans l'organisation de la tête, par exemple, de la LAR 291 bouche, des intestins, des organes du mouvement et de la sensibilité. Les diptères, comme les mouches, proviennent de larves sans pattes, et ont quelque analogie, à cet égard, avec celles de la plupart des hyménoptères. On leur a donné le plus souvent le nom de vers, en particulier à celles qui produisent les mouches de la viande. La plupart se développent dans des lieux humides, au milieu de la nourriture où leur mère les a déposées. Chez quelques diptères, cependant, la forme des larves est différente : ainsi , dans les tipules , elles ressemblent un peu à celles des chenilles. Les vers qui donnent les stratyomes, ou mouches armées, sont aplatis comme des sangsues, et nagent à la manière de ces annelides; les larves des syrphes simulent de petits lombrics. (Voyez l'article Diptères , tom. XIII de ce Die • tionnaire.) Enfin, parmi les aptères, à l'exception de la puce, il n'y a point de véritables larves. 11 est vrai que quelques myriapodes et quelques cirons prennent une ou plusieurs paires de pattes, à l'époque où ils deviennent propres à la repro iuction de l'es- pèce ; mais ce n'est pas là une vraie transmutation. Les insectes snéritent une étude toute particulière , sous l'état de larves, et c'est véritablement une diversion fâcheuse que la science a donnée aux naturalistes que de leur faire négli- ger cette époque de la vie dans les animaux qu'ils décrivent. On ne connoitra bien les insectes qu'autant qu'on les aura ob- servés sous les diverses formes qu'ils revêtent; car le plus sou- vent, leur manière d'être, leurs mœurs, leurs habitudes, leur séjour sont tout-à-fait differens. Pour donner une idée des mœurs variées des larves, nous allons réunir ici quelques indications de leurs habitudes. On trouve dans la terre, où elles se nourrissent déracines, celles des hannetons , des tipules , des cigales. C'est uniquenTcnt dans l'eau que se développent celles des hydrophiles, des dytiques, des phryganes, des éphémères, des libelles, des hydromètres, des hydrocorées, des stratyomes et des hydromyes. D'autres vivent sur les feuille-;, qu'elles dévorent, comme la plupart des chenilles, et, par conséquent, toutes les larves 19. 292 LàU des lépidoptères, celles des ehrysomèles et de tous les phyto- phages. Beaucoup détruisent les troncs, les tiges, les racines des végé- taux morts ou vivans; tels sont les sternoxes, les térédyles, les priocères, les xylophagcs parmi les coléoptères: les cossus, les hépiales parmi les lépidoptères; les lipules parmi les diptères. Quelques unes de ces larves phytadelges ne fon( (jue sucer les plantes, comme les pentatomes, les lygées, les cigales, les ci- cadelles, les fulgores, les pucerons et les cochenilles. Il en est qui ne se nourrissent qu'aux dépens des animaux vivans, ou après leur mort. On trouve dans les animaux vivansles larves desichneumons, des conops , des oestres , des échinomyes , qui y ont été déposées par leur mère. D'autres les dévorent ou les sucent pendant la vie. C'est parmi celles-là qu'il faut ranger les larves des carabes et des autres créophages, celles des dytiques, des coccinelles, des mantes , des libelles , des fourmilions , des crabrons , des sphèges, des stomoxes, des ornithomyzes , des hippobosqucs, des asiles, des cousins, des taons, celles des zoadelges, telles que les miris, les réduves, les punaises. Le plus grand nombre se nourrissent de cadavres des ani- maux. Telles sont les larves des sylphes, des dermestes, des nécrophores, des staphylins, des nécrobies, des anthrènes, des mouches, des teignes, des crambes. Beaucoup de larves savent se garantir des attaques extérieures; les unes par des armes que la nature leur a accordées. Tantôt ce sont des poils roides, fragiles, dont la piqûre cause de vives démangeaisons: telles sont les chenilles de plusieurs écailles, de processionnaires,de larves des dermestes. Quelquefois desépines roides, et même branchues, comme les chenilles épineuses de beaucoup de papillons de jour, telles que celles du morio , du paon de jour ; celles de plusieurs sphinx, de bombyces, de noc- tuelles. Plusieurs lancent des liqueurs, ou en laissent exsuder a leur surface : telles sont les larves des ehrysomèles du peu- plier, des coccinelles, de la chenille de la queue fourchue, du papillon machaon , du podalire. Quelques unes se traînent en tous sens, sous le masque de corps étrangers qti'elles fixent sur leur corps, ou dont elles se forment des étuis. Dans le prc- LAR 295 mier cas, sont les larves des réfluvcs , des libelles, qui se couvrent d'ordures qu'elles recueillent de toutes parts. Quel- ques unes appliquent sur leur corps leurs propres excrémens, afin de dégoûter par là les oiseaux qui, sans cette précaution, les dévoreroient bientôt : telles sont les larves du criocère du lis ; d'autres supportent ces matières dégoûtantes sur une sorte de fourche mobile , qu'elles redressent à volonté sur leur corps, comme un toit protecteur : telles sont les larves de cassides. Beaucoup d'autres larves se filent des étuis auxquels elles fixent des matières propres à les défendre , soit en trompant l'œil de leurs ennemis, soit en les garantissant par leur soli- dité : telles sont les teignes, plusieurs chenilles de bora- byces , les larves des phryganes , celles de quelques tipules aquatiques. Les unes dégorgent des odeurs fétides, ou les fout exhalera volonté des pores qui les contiennent, et où elles les gardent en réserve : telles sont celles des boucliers, des staphylins , des hydrophiles , des chrysomèles, des pentatomes et de beaucoup d'autres punaises, les chenilles du cossus, des mouches-à»scie. Ce sont surtout les moyens que les larves mettent en usage pour protéger leur existence ^ qui sont dignes de l'attention des naturalistes. Celles de quelques teignes et de plusieurs bom- byces qui vivent en société , se pratiquent une tente commune où elles s'abritent conti*e les vents et l'humidité, et plusieurs y déposent les poils qui se détachent de leur peau à chaque mue, afin d'en éloigner par là les oiseaux et les autres animaux qui les recherchent. Quelques unes se couvrent d'une écume pro- tectrice, sous laquelle elles se trouvent cachées -. telles sont les larves des cercopes. D'autres roulent les feuilles, s'en font une fourrure, une gaine, un toit protecteur. Quelques unes, comme les larves des phalènes, dites géomètres ou chenilles en bâton, se placent sur les branches, sous le même angle d'insertion que présentent les rameaux , et par leur immobilité et leur couleur, elles simuleat ainsi un brin du même bois , qui seroit muni de ses gemmes. Voyez au surplus les articles Ciiemixes, MÉTAMOUPHOSf., In- SKCiEs, et les noms de chacun des ordres de cette classe, comme CoLÉOHikRES , DiriÈRES, etc. (CD.) LAHYJNX. {Ornilh.) Voyez Chant et Glotie. (Ch, D.) ^94 LAS LASAF (Bot.) , nom arabe d'un cùi»i'ier, capparis spinosu de Forskal. (J.) LASARI. (Bot.) Voyez Kal-todda-vadi. (J.) LASCADIUM. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs monoïques, de la famille des euphorhiacées , de la inonoé- cie poljandrie , qui a quelques rapports avec les stillingia , of- frant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques: plu- sieurs fleurs mâles disposées en ombelles autour d'une fleur femelle, munies d'un calice entier, lanugineux; point de co- rolle; environ douze étamines: les filamens courts ; les anthères épaisses; une seule fleur femelle, centrale; un calice comme celui des fleurs mâles ; un ovaire supérieur, à trois lobes; un style à trois divisions. I^e fruit consiste en une capsule lisse , ovale, à trois semences. Lascadium lanugineux : Lascadium lanuginosuin , Rafîîn., in Rob. Flor. Ludov,^ pag. ii4; Atacapace , Rob. , Itiii, p. 5ig. Ton tes les parties de cette plante sont lanugineuses, et répand en t une odeur forte. Ses tiges sont droites, rameuses, cylindriques, hautes d'environ quatre pieds; les rameaux garnis de feuilles alternes, longuement pétiolées, hastées, en cœur, longues de cinq pouces, larges de deux. Les fleurs sont terminales, pé- donculées, agglomérées; le fruit est lisse, ovale, de la gros- seur d'un pois, tacheté de vert. Cette plante croit dans la Louisiane. (Poir.) LASCENO (Bot.) , nom provençal , cité par Garidel, du wja- gruin perenne de Linnseus , qui étoit auparavant le genre ilap/s- truin de Tournefort, rétabli plus récemment par nous et par M. Decandolle. (J.) LASCHEN-HAZZIPER. (Bot.) Nom hébreu deVostrja, es- pèce de charme, suivant Mentzel. Son nom arabe, cité par Sérapion , est iisclien-liazzaphir. (J.) LAS-D'ALLER ( Ornith.) ^ nom vulgaire du héron butor, ardea stellaris. (Ch. D.) LASER (Bot.), Laserpitium , Linn. Genre déplantes dicotv- édones, de la famille des ombeiiifères , Juss., et de la penUia- drie digynic du système sexuel , dont les principaux caractères sont lessuivans: Collerette universelle et partielle composées de plusieurs folioles; calice à cinq dents très-courtes : corolle de cinq pétales égaux, échancrés; cinq étamines: un ovairl' LAS 2Ç)5 ififère, arrondi, surmontétle deux styles; fruit ovale ou oblone composé de deux graines appliquées l'une contre l'autre et relevé de huit ailes membraneuses. Les lasers sont des herbes vivaces, à feuilles composées ou décomposées, et à fleurs disposées en ombelles et en ouibellulcs formées de rayons nombreux. On en trouve dix-sept espèces mentionnées dans le sixième volume du Sjstema vegetauiUum, publié en 1820, par Rocmer et Schultes. Toutes ces plantes appartiennent à l'ancien continent, et la plus grande partie d'entre elles croît en Europe; nous ne parlerons ici que des trois suivantes. Laser a feuilles larges -vulgairement, Faux-turiuthiTurbith DES MONTAGNES , Gentiane BLANCHE ; Laserpitiuiii latifoUum , Linn., Spec., 356; Jacq., Flor. Aust. , tab. 146. Sa racine est cylin- drique, rameuse, blanchâtre; elle produit une tige glabre, striée, un peu rameuse, haute de deux pieds, munie dft feuilles grandes, deux fois ailées, à folioles ovales, oblique- ment en cœur, d'un vert glauque, glabres en dessus, un peu velues en dessous. Ses tleurs sont blanches , disposées en om- belles larges et ouvertes. Cette plante croit dans les montagnes en France et dans une grande partie de l'Europe ; elle fleurit en juin et juillet. Sa racine, qui a urse odeur forte, contient un suc laiteux, acre, amer, et un peu caustique. Elle pasie pour être forte- ment purgative. On n'en fait pas d'usage en médecine. Dans les montagnesoù elle est commune, les paysans s'en servent à l'intérieur pour se i^urger, et extérieurement pour se guérir de la gale. Ses feuilles, ainsi que celles de plusieurs autres espèces du genre, répandent dans les temps chauds, ou lors- qu'on les froisse, une odeur aromatique qui porte facilement à la tête. Laser oificinal : Laserpitium siler , Linn., Spec, jBj ; Jacq., Flor. Aust. , tab. 146. Sa racine est grosse, cylindrique, blanche à l'intérieur, grise extérieurement; elle produit une tige de deux à trois pieds, rameuse, cylindrique, striée. Les feuilles sont grandes, deux à trois fois ailées, composées de folioles lancéolées, glabres, d'un vert pâle. Les ombelles sont terminales, étalées, composées de fleurs nombreuses et blan- ches. Cette espèce croit dans les montagnes du midi de la 29^ LAS France et de TEurope méridionale ; elle fleurit en élé. Ses graines étoient aulrefois employées en médecine, comuie sto- machiques, diurétiques et emménagogues : mais elles sont maintenant à peu près inusitées, ainsi que les racines qui ont passé pourvulnéraires. Laser de France ; Laserpitium gaUicum, Linn., Spec, Boj. Sa tige est glabre, striée, un peu rameuse, haute d'un pied et demi; ses feuilles sont très-grandes, trois ou quatre fois ailées, à folioles nombreuses, petites, cunéiformes, trifides ou quin- quefides , glabres , d'un vert foncé ; ses fleurs , blanches et ter- minales , forment une ombelle très-garnie et un peu ramassée ; lesailes des graines sont ondulées et comme frisées. Cette plante croît dans les montagnes du midi de la France et de l'Italie; elle fleurit en août. Sa racine passe pour être tonique, diu- rétique. (L. D.) LASERFITIUM. (Bot.) La plante que Fline nommoit ainsi, et quipapoît appartenir au genre du même nom admis parles modernes, est regardée par C. liauhiu comme la même que le fameux silphium mentionné parThéophraste et Dioscoride ; mais on ne sait à quelle espèce de ce genre appartient ce nom des anciens. VoyK Laser. (J.) LASIA, Lainette. (Bot.) Genre de la famille des mousses, établi par Palîsol de Beauvois, et adopté par Bridel. Il est le même que le leptodon de Weber, créé postérieurement au lasia de M. de Beauvois. Ce nom de lasia doit prévaloir, ^ l'on conserve ce genre démembré du pterigynandrum d'Hed- ^vig, ou pterogonium de Schwa^grichen. Voici ses caractères gé- nériques, d'après Palisot de Beauvois : Coiife campaniforme, velue et hérissée de longs poils; oper- cule conique , aigu ; péristome à seize dents simples, lancéolées, membraneuses; urne droite, ovale; tube médiocre, droit; gaine tuberculeuse, enveloppée dans un périchèse. (Voyez EcïOPOGONES.) Palisot de Beauvois rapporte à ce genre les pterigjnandrum triehomilrion et subcapillatum d'Hedwig , petites plantes à tiges rameuses qui croissent sur les arbres dans l'Amérique septentrionale. Bridel en ajoute deux autres espèces : l'une est son plerigfnaiidrum marginatuiii, l'autre est le pterigynandrum Smithii , Decaud., mousse qui se trouve en Italie, en Espagne LAS 297 et dans le midi de I.1 France. Palisot de Beauvois la regarde comme une espèce de sou genre Pilotrichum. (Voyez ce mot et PxEr.IGYNANDHUM.) Lasia dérive du grec hctcioç , et signifie velu : il est donné à ce genre parce qu'il tire son principal caractère de sa coiffe qui est remarquablement velue : ce qui le différencie particulièrement du genre Pterigjnandrum de Palisot de Beau- vois. (Lem.) LASIA. [Bot.) Genre de plante publié par Loureiro, qui doit être réuni au pollios, dans la famille des aroides. (J.) LASIANTHÈRE, Lasianthera. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, de la famille des apocynées , de la pentandrie mono- gjnic de Linnaeus, dont le caractère essentiel consiste dans un calice à cinq dents-, une corolle tubulée, à cinq divisions profondes -, cinq étamines attachées au fond de la corolle ; les filamens élargis; les anthères velues; un ovaire supérieur; un style court; un stigmate en tête. Le fruit... Lasianthère d'Afrique ; LasianLliera africana, Pal. Beauv. , Flor. d'Oware et de Bénin, 1, pag. 85, tab. 5i. Ses tiges sont sarmenteuses, presque ligneuses, rameuses, garnies de feuilles alternes, pétiolées, ovales, oblongues, entières, longues de six pouces et plus, larges de deux, arrondies à la base, rétrécies au sommet en une longue pointe ; les pétioles longs d'un pouce ; les pédoncules axillaires, laté- raux , longs de deux pouces, divisés en quatre ou cinq rayons inégaux, en ombelle, uniilores, formant une petite tête globuleuse. Le calice est fort petit, accompagné d'une ou de deux bractées subulées; la corolle un peu plus longue que le calice; le tube court; le limbe à cinq lobes profonds, lancéolés; les filamens presque en forme de pétale; les anthères cou- vertes de longs poils blanchâtres. Le fruit n'a point été observé. Cette plante croît près de Chama, en Afrique, sur les bords de la rivière de Santiaga. (Poir. ) LASIAJNTHUS. (Bot.) Linnœus avoit donné ce nom à un ar- brisseau de la Caroline, qu'il a ensuite réuni au genre Mille- pertuis, sous celui de hjpcricum lasianthus. Il a reconnu plus récemment qu'il étoit très - différent , et il en a formé son Cordonia, placé dans la famille des malvacées. (J.) LASIE, LasiusiEnloin.) Ce nom, tiré du grec Ai£7/ûç,signiiiç 29« LAS poilu, velu (hirs u tu. %).¥ abri dus s'en est servi pour désigner un genre d'insectes hj^ménoptères, de la famille des myrmcges, et qui comprend les fourmis velues, telles que la fourmi noire de GeoflFroy, n." 6 , dont Swammerdan a fait connoître l'organi- sation dans la Bible de la Nature, et dans les n."' i à 1 1 de la planche XVI, pag. 290, tom. I, comme exemple de son troi- sième ordre. (C. D.) LASIOCAMPE. [Entom.) Ce nom , qui signifie chenille velue, a été employé par Schrank pour indiquer une division des bombyces chez lesquelles, comme dans celles que nous avons indiquées, tome V, page 121 de ce Dictionnaire, les ailes su- périeures horizontales couvrent les inférieures. ( C. D.) LASIONITE. (Min.) M. Fuchs donne pour caractères à ce minéral de se présenter en cristaux capillaires sur du minerai de manganèse. Il ne fond point à la flamme du chalumeau , mais il la colore en vert bleuâtre (ce qui indique la présence de l'acide phosphorique). Il se dissout dans les acides muria- tique et nitrique, aussi bien que dans la potasse et la soude caustique. Il est composé D'alumine 36,56 D'acide phosphrique ^7572 D'eau 28 On ne peut douter, d'après ces caractères, que ce ne soit une variété de wavellite , et alors pourquoi lui donner un nom particulier, et augmenter ainsi abusivement la liste déjà trop longue des noms inutiles? On l'a trouvé dans la mine de Saint-Jacques, près d'Amberg, dans le Haut-Palatinat {Leonharcfs Taschenbuch, i5*ann. 1821, pag. 494). (B.) LASIOPE, Lasiopus. (Bot.) [Corjmbifères, Juss. := Sjngéné- sie polygamie superflue , Linn.] Ce genre de plantes, que nous avons proposé, dans le Bulletin des Sciences de septembre 1817, appartient à l'ordre des synanthérées, et à noire tribu natu- relle des mutisiées, dans laquelle nous le plaçons immédiate- ment auprès du chaptalia. Voici les caractères génériques du lasiopus. Calathide bicouronnée, discoïde-fadiée : disque multiflore, équaliflore, labiatiflore , androgyniflore; couronne intérieure LAS ^99 noii rnrli.inte, su()iiin,sé!'iée , iimbiguiflore , féuiiiiillore ; cou- ronne exIérîcMire radiante, unisériée, biligulillore , fcmini- (lore. Péricline supériL-ur aux fleurs du disque ; formé de squames paucisériées, irrégulièrement imbriquées, lancéolées, l'oliacées. Clinanthe plan, absolument uu , pondue. Ovaires cylindracés, Iiispides; aigrette composée de squamellules nom- breuses, filiformes, épaisses, très-barbellulées. Styles de mu- tisiée. Anthères munies de longs appendices apicilaires comme tronqués au sommet , et de longs api)endices basilaires subidés. Corolles du disque à lèvre extérieure tridentée, à lèvre. inté- rieure bifide; quelques unes subrégulières, occupant le centre du disque. Fleurs de la couronne intérieure à corolle ambiguë, variable ; et ta'ntôt pourvues, tantôt dépourvues de fausses élamines. Fleurs de la couronne extérieure dépourvues de j'ausses étamines; à languette extérieure très-longue, large- ment linéaire, aiguë et à peine tridentée au sommet; à lan- guette intérieure beaucoup plus petite, sublinéaire, indivise inférieurement , divisée supérieurement en deux lanières. Nous ne connoissons Jusqu'à présent qu'une seule espèce de ce genre. Lasiope ambigu ; Lasiopus ambigiius, H. Cass. , Bull, des Se, septembre 1817, pag. 162. Collet de la racine hérissé de poils laineux; feuilles radicales longues d'un pouce et demi, cour- tement pétiolées , elliptiques, obtuses, légèrement sinuées à rebours, glabres et vertes en dessus, tomenteuses et blanches en dessous; hampe ou pédoncule radical long de trois à quatre pouces, grêle , nu, laineux, terminé par une grande calathide à disque jaune et à couronne orangée. Nous avons étudié cette plante, dans l'un des herbiers de M. de Jussieu , sur un échan- tillon recueilli par Sonnerat , probablement au cap de Bonne- Espérance, et nommé avec doute arnica crocea; mais cette étiquette est fausse , s'il est vrai, comme le dit M. de La- marck, que Varnica crocea de Linnœus ait les feuilles longue- ment pétiolées, glabres sur les deux faces, et les hampes glabres , pourvues d'écaillés. Dans notre article GERBÉniE , tom. XVIII, pag. Zi5(), nous avons attribué Varnica crocea au genre Gerieria; mais nous n'avons point vu cette plante, et il scroit possible que ce fût une seconde espèce du genre Lasio- pus. Cependant Linnœus dit que la couronne radiante est 3oc LAS pourvue d'étamines , ce qui s'accorde beaucoup mîeuK avec les caractères du gerberia qu'avec ceux du lasiopus. Le genre Lasiopus est remarquable par la diversité des co- rolles de la calathide. Celles qui occupent le milieu du disque sont presque régulières, à peine labiées, les cinq incisions étant peu inégales. Les autres corolles du disque sont au con- traire profondément labiées, à lèvre extérieure tridenlée, lèvre intérieure plus étroite et très-profondément bifide. Les fleurs de la couronne intérieure non radiante sont intermé- diaires par leur structure comme par leur situation , entre les fleurs du disque et celles de la couronne extérieure : en effet, elles sont tantôt complètement privées d'étamines , tantôt pourvues de rudimens d'étamines semi-avorlées ; et leur co- rolle imite plus ou moins tantôt celles de la couronne exté- rieure, tantôt celles du disque. Enfin les fleurs de la couronne extérieure, toujours privées de rudimens d'étamines, ont une corolle à deux languettes, l'extérieure très-longue, radiante , à peine tridentée, l'intérieure petite et bifide. Il y a- donc du centre à la circonférence de la calathide une série continue de nuances graduées, qui a quelque analogie avec la disposir tion radiatiforme propre aux nassauviées , et qui confirme l'affinité des deux tribus. Le style du lasiopus, parfaitement analogue à celui des autres mutisiées-, est divisé au sommet en deux languettes extrêmement courtes, semi-orbiculaires. Le genre Lasiopus e&t très-voisin du chaptalia, mais il en est suflisamment distinct : il en diffère notamment par les co-? roUes des fleurs femelles, qui sont biligulées, c'est-à-dire à deux languettes, dans le lasiopus, tandis qu'elles sont simple- ment ligulées dans le c/japfa/m. (Voyez notre article Chai'talie, tom. VIII, pag. iGi.) Le nom de lasiopus, composé de deux mots grecs, qui signi- fient pied velu, fait allusion au collet de la racine et à lu hampe, qui sont hérissés de poils laineux. (H, Cass.) I,ASIOPETALE, Lasîopefa/um. (Bot.) Genre de plantes dicor tylédones , à fleurs complètes , polypétalées, de la famille des rhamnées (Juss.), de celle des buttnériacées (R, Brown), delà peut andrie monogy nie âe Linnseus, oilVant pour caractère essea- tiel : Un calice pétaloïde, à cinq divisions, entouré de troiâ; bractées persistantes; cinq pétales fort petits, en forme trécail- LAS 3o! les-, cinq ëtamines; les anthères biloculaires , s'ouvrant à leur sommet par deux porcs-, un ovaire en partie adhérent avec le calice; un style; un stigmate. Le fruit est une capsule triiocu- laire, à trois valves, ordinairement deux semences dans chaque loge. M. Gay, dans un très-bon Mémoire qu'il a publié sur les lasiopétalées , a formé, des cinq genres qui composent ce petit groupe, une tribu de la famille de huttnériacées , établie par M. Rob. Browq. Il a converti en genres quelques espèces rap- portées d'abord aux lasiopétales, tels que le seringia pour le Insiopetaltim arhorescens , Ait.; le thomasia pour le lasio- pelalum purpureum , Ait. ; lasiopetalum triphyilum , Smith et Labill. ; lasiopetalum quercifolium, Ait- (Voyez Sebingia et Thomasia.) Lasiopétale FERRUGINEUX : Lasiopctalum ferrugincum , Smith, Andr. Fiepos.Bot,, tah. 2o8;Yent., Malm., tah, Scj, Bot. Magaz. , tab. 1766; Gay, Mém.,pag. 1 fi. Arbrisseau de trois à cinq pieds, dont les rameaux élancés sont couverts, vers leur sommet, d'un duvet ferrugineux , garnis de feuilles alternes, presque oppo- sées, pétiolées, linéaires-lancéolées, rabattues, un peu aiguës, un peu ondulées ou presque dentées à leurs bords, glabres en dessus, tomenteuses et un peu rouillées en dessous, longues de six à huit pouces; les fleurs réunies en cimes axillaires, composées de petites grappes courtes, munies de bractées lan- céolées, aiguës; les fleurs sont toutes pédicellées, pendantes, d'un jaune clair de soufre ; le calice de forme pyramidale, un peu coriace, tomenteux à ses deux faces, à cinq découpures réfléchies en dehors ; les pétales très-petits, d'un pourpre foncé; les filamens libres, subulés; les anthères ovales-oblon- gues, purpurines; une capsule globuleuse, à trois loges ordi- nairement monospermes; les semences pubescenles. Cette plante croît à Botany-Bay et sur les côtes de la Nouvelle- Hollande. Lasiopétale a petites fleurs : Lasiopetalum parviflorum, Rudg., Trans. Linn. , an. 1810, tab. 12 , fig. 2; Gay, Mém., pag. 17. Cette espèce a de grands rapports avec la précédente; elle i-n diffère par ses rameaux plus grêles , ses feuilles plus étroites, ses fleurs plus lâches, beaucoup plus petites ; les pédicelles plus iongs; les boutons à peine de la grosseur d'un grain de corian- •'^02 LAS flrc; le calice glabre ni derlaris. Cette plante croît à la Nou- vf'ilc-Hollande. (Poin.) LASIOVOGE, Lasiopof^on. ( Bot.) [Coryinhifères, Juss. =zSyii- ^énésie poljgamie superjlue, Liriii. J Ce genre de plantes, que nous avons proposé , dans le Bulletin des Sciences de mai 1818, I>ag. 76, appartient à l'ordre des synanthérées , à notre tribu naturelle desinulées, et à la section des inuiées-gnaphaliées , «lans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Gnapha- liuiii et I/loga. Il présente les caractères suivans. Calathide discoïde : disque pauciflore, régulariflore , andro- gyniflore ; couronne plurisériée , nuiltiflore, tubuliflore. fémi- niflore. Péricline supérieur aux ileurs , formé de squames subnnisériées, à peu près égales, appliquées, linéaires, subco- riaces, munies d'une bordure membraneuse , et d'un appen- dice inappliqué, subradiant, oblong , très-obius, très glabre, très-mince, demi-transparent, membraneux, scarieux, luisant, coloré, doré, roussàtre. Quelques bractées foliiformes entou- rent le péricline, et forment une sorte d'involucre ou de péri- cline extérieur. Clinanthe plan , inappendiculé , fovéolé. Ovaires obovoïdes-oblongs , un peu comprimés, très-glabres ; ai'^rette longue comme la corolle, caduque, blanche, compo- sée d'environ douze squamellules unisériées , contigu es , égales , libres, filiformes, barbées d'un bout à l'autre, à barbes longis- simes, capillaires. Corolles de la couronne longues comme celles du disque, tubuleuses, grêles, comme tronquées au som- met. Corolles du disqjie à quatre ou cinq dents très-petites. Nous ne connoissons qu'une espèce de ce genre. Lasiopoge laineux : Lasiopogon lanaLum ^ H. Cass. ; Gnaphu' liummuscoides, Desf. , FI. AU. , tom. 2, pag.267, lab. 25 1. C'est une plante herbacée, toute couverte de longs poils laineux; la ti^e, longue de deux pouces, dans Téchanlilion incomplet qwe nous décrivons, est grêle, filiforme, cylindrique, rameuse supérieurement, paniculée, garnie de feuilles; celles-ci sont alternes , sessiles , longues de deux lignes , larges de moins d'une demi-ligne, linéaires-spatulées , obtuses, très-entières, laineuses sur les deux faces; les calathides sont les unes soli- taires au sommet de petits rameaux pédonculiformes, les autres rapprochées irrégulièrement en groupes de deux , trois , ou beaucoup plus, au sommet de la tige et de ses rainilica- LAS 3o5 fions; chaque calathide est haute d'environ une ligne; son péricliiie est accompagné de quelques bractées foliiformes; les append'ccsde ce péricline sont glabres, scarieux, roussàtres • les corolles nous paroissent être jaunâtres , à sommet rougeàtrc. Nous avons fait cette description spécifique et celle des carac- tères génériques sur un échantillon sec de l'herbier de M. Des- fontaines, qui l'a recueilli dans le royaume de Tunis. Ce botaniste attribue lu plante dont il s'agit au genre Gaa- phalium , avec lequel elle a sans doute beaucoup d'affinité, mais dont elle diffère pourtant par plusieurs caractères géné- riques , notamment par l'aigrette très-plumeuse , ce qui nous a décidé à en faire un genre distinct, et à le nommer Lasio- pogon. Ce nom, composé de deux mots grecs, qui signifient barbe velue, exprime que les soies formant l'aigrette sont elles- mêmes hérissées de longs poils. Le lasiopogon a del'aflinité avec notre genre IJloga, qui eu diffère beaucoup cependant par les fleurs de la couronne privées d'aigrette, et accompagnées de squamelles, ainsi que par d'autres caractères qu'il est inutile de rappeler ici. Enfin le lasiopogon semble se rapprocher par ses caractères de notre genre Facelis , dont il diffère toutefois par le péricline radiant , coloré, non imbriqué , par les ovaires glabres, et par l'aigrette caduque, composée de squamellules libres, qui ne s'élèvent jamais plus haut que la corolle. (Voyez nos articles Facélide, tom.XVI,pag. 104; Gnaphale, tom.XIX, pag. 1 1 5 -, Ifloge et Inulées , tom. XXIII. ) Les bractées foliiformes qui entourent le péricline du lasio~ pogon, paroissent avoir été considérées comme des squames extérieures appartenant à ce péricline : mais il nous semble plus convenable ne les considérer comme des bractées, formant autour du vrai péricline une sorte d'involucre ou de péricline extérieur. M. Desfontaines attribue aux appendices du péri- cline une couleur jaune pâle : nous les avons trouvés constam- ment roussàtres. Willdenow attribue à ces mêmes appendices une forme aiguë : nous les avons trouvés constamment très- obtus , ayant leur sommet arrondi, tronqué, ou échancré. (H. Cass.) LASIOPTERA. (Bol.) C'est sous ce nom que M. Andrews sépare du genre Thtaspi les Lhlaspi campestre tthirtum^ suivant M. DecandoUe. Celui-ci ies reporte à son lepidium différent, 5n4 AS selon lui, par les cotylédons de l'embryon parallèles h la floison de la capsule, du genre Thlaspi qui les a perpendicu- laires relativement à cette cloison. Il en résulte que ces deux genres, tellement voisins en apparence que Ton seroit presque disposé à les réunir en un seul , sont séparés par cet auteur et placés, l'un dans sa troisième tribu, et l'autre dans sa neuvième: ce qui semble contrarier cette nouvelle distribution. Les deux thlaspi mentionnés ici font partie du genre Lepia de M. Des- vaux, que M. Decandolle a refondu en partie dans son lepidium» Voyez Lei'ia. (J.) LASIORRHIZA. (Bot.) Voyez notre article Chabr/Ea j tom. Vni, pag. 46. (H. Cass.) LASIOSPERME, Lasiospermum. (Bot.) [Corymbifères , JusSé z=Sjngénésie polygamie super/lue, Linn.]Ce genre de plantes, établi, en 1816, par M. I,agasca, dans ses Gênera et Species plan- larum, appartient à l'ordre des synanthérées , et à notre tribu naturelle des anthémidées, dans laquelle il est voisin du genre Anacjclus, dont il diffère par ses fruits hérissés de très-longues soies. Voici les caractères génériques du lasiospermum , tels que nous les avons observés sur des calathides sèches en mauvais état. Calathide discoïde: disque muUiflore, régulariflore , andro- gyniflore; couronne unisériée, liguliflore, féminiflore, nulle- ment radiante. Péricline hémisphérique, à peu près égal aux fleurs; formé de squames régulièrement imbriquées, appli- quées, ovales ou oblongues, très-obtuses, coriaces, pourvues d'une large bordure membraneuse. Clinanthe planiuscule, garni de squamelles inférieures aux fleurs, oblongues-lancéo- lées, membraneuses, diaphanes, uninervées. Fruits subglobu- leux, tout hérissés de très-longs poils; aigrette nulle. Corolles de la couronne à tube court, articulé sur l'ovaire , et à lan- guette variable de forme et de grandeur, mais ne dépassant jamais les stigmatophores. Corolles du disque à cinq divisions. M. Lagasca n'a indiqué qu'une seule espèce de ce genre. Lasiosperme pÉnoNCULÉ : Lasiospermum pedunculare , Lag. , Gen. et Sp. pi. , pag. 3i; Santolina eriosperma, Fers., Sjn. pi., pars 2 , pag. 407. C'est une plante herbacée , toute glabre exté- rieurement, haute de plus d'un pied, à tige rameuse; ses feuilles, longues d'environ deux pouces et demi , sont alternes, LAS 5o5 sessîJes , un peu charnues, d'un vert pâle, linéaires binin- nées , à lanières longues, étroites, linéaires, très-entières terminées chacune par une pointe blanchâtre; les calathides larges d'environ quatre à cinq lignes, et composées de fleurs jaunes , sont solitaires au sommet de la tige et des rameaux dont la partie supérieure est nue et en forme de long pédon- cule. Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur un échantillon sec de rherbler de M. Desfontaines. Cette plante habite certaines montagnes de l'Italie; M. Lagasca dit qu'elle est vivace , et qu'elle fleu- rit, la première année, pendant l'été et l'automne , et les années suivantes, dej)uis le commencement du printemps jusqu'au mois de juillet. Ilparoit que le genre Lasiospermum de M. Lagasca avoit été inscrit sous ce nom , en 1 8o5 , dans VElenchus Horti regii Matri- tensis.lSous ignorons si ce Catalogue a été imprimé et publié : mais il n'offroit probablement qu'une simple liste de noms géné- riques et spécifiques, sans aucune description ni indication des caractères. Ainsi l'établissement du genre dont il s'agit ne doit dater que de l'année 1816. Un autre genre a été proposé, 6OUS le même nom , en 1B12 , par M. Fischer, dans la seconde édition du Catalogue du Jardin de Gorenki ; mais ce botaniste n'a publié que le nom du genre , sans le décrire ni indiquer ses caractères : c'est pourquoi nous jugeons que le nom de lasiospermum, qui signifie graine velue, doit être conservé au genre de M. Lagasca, et que le genre de M. Fischer doit rece- voir un autre nom. (Voyez notre article Lasiospore.) En examinant trois calathides sèches de lasiospermum , dont la première étoit en état de préfleuraison , dont la seconde ëtoit en partie préfleurie, et en partie fleurie, et dônfld troisième contenoit des fruits presque mûrs, il nous à paru que le très-jeune ovaire étoit parfaitement glabre, qu'il devè- noit ensuite pubescent, et qu'enfin ses poils acquéroient une longueur prodigieuse , à mesure qu'il avançoit en âge. ' Nous avons analysé , il y a fort long-temps , une calathîde vivante de lasiospermum, cueillie sur un individu cultivé au Jardin du Roi. Mais nous avons probablement négligé dans ce temps-là de faire une description complète de ses caractères génériques, car nous ne retrouvons , dans le recueil manuscrit a5. yn 3o6 LAS de nos anciennes observations, que la description de l'ovaire. Cet ovaire est court , tronqué à la base et au sommet , point comprimé , obovoïde , paroissant avoir quatre faces séparées par quatre côtes longitudinales grosses et arrondies ; sa sur- face est hérissée de soies extrêmement longues, flexueuses , emmêlées; son aréole basilaire est large, orbiculaire , entou- rée d'un petit rebord formé par une saillie du corps de l'ovaire; l'aréole apicilaire est large , orbiculaire, un peu concave , en- tourée d'un rebord ou bourrelet vert, charnu, irrégulier, arrondi, formé par une saillie du corps de l'ovaire; il n'y a point d'aigrette. Chaque ovaire est supporté par un gros tuber- cule charnu, vert, celluleux, qui est une protubérance du cHnanthe, et qui adhère à toute la surface de l'aréole basi- laire, tellement que cette aréole semble être presque continue avec le support dont il s'agit. Ce support est un stipe analogue à celui qu'on observe sous chaque ovaire du cotula. (H. Cass.) LASIOSPORE , Lasiospora. (Bot.) [Ckicoracées, Juss. = Syn- génésie poiygamie égale , Linn.] Ce genre déplantes appartient à l'ordre des synanthérées, à la tribu naturelle des lactucées et à notre section des lactucées-scorzonérées, dans laquelle nous l'avons placé entre le genre Scorzonera et le genre Getasiai Voici les caractères génériques du lasiospora , tels que nous les avons observés sur des individus vivaiis et secs de lasiospora angustifolia et de lasiospora ensifolia, Calathide incourounée , radiatiforme, multiilore , fissillore, androgyniflore. Péricline subcyliudracé ou subcampanulé, in- férieur aux fleurs extérieures , supérieur aux fleurs centrales; formé de squames subbisériées , appliquées : les extérieures courtes, ovales-lancéolées, coriaces, à partie supérieure sou- vent appendiciforme et subulée; les intérieures longues, ob- longues-lancéolées , carénées sur le dos, membraneuses sur les bords. Clinanthe plan , fovéolé , absolument nu. Fruits pédi- cellulés, oblongs, cylindracés, non coUifères , munis de côtes longitudinales, hérissés d'un bout à l'autre de très-longs poils laineux, simples, appliqués: aigrette composée de squamel- lules nombreuses, très-inégales, plurisériées, filiformes, bar- bées et barbellulées. Corolles glabriuscules. On conuoit quatre espèces de ce genre. Lasiospohe a FEUitLES ÉiaoïxES : Losiospora angustifolia, H. Cass.; LAS 3o7 Lasiospermum angustifolium, Fisch., Catal. du Tard, de Gor. , ï 8 1 2 ; Scorzonera eriosperma, Marsch. , FL Taur. Cauc. C'est une plante herbacée, haute d'environ quinze à dix-huit pouces; à racine vivace, produisan t des liges presque d ressées, flexueuses un peu glauques; leur partie inférieure est simple, épaisse, cylindrique , striée , laineuse ou pubescente et grisâtre , garnie de feuilles; leur partie supérieure est très-ramifiée en panicule, presque entièrement dépourvue de feuilles , et glabre ou pres- que glabre ; les feuilles sont alternes, étalées, sessiles, demi- amplexicaules, longues d'environ quatre à cinq pouces , larges à la base de trois à quatre ligues , élrécies de bas en haut, su- bulées au sommet , très-entières , plurinervécs , d'un vert glauque, tantôt glabres, tantôt plus ou moins garnies sur les deux faces de longs poils mous, laineux, épars, caducs, mu- nies sur les bords de quelques petites aspérités ou denticules rares; les calathides, larges d'environ un pouce, et composées de fleurs jaunes, sont solitaires au sommet de la tige et des rameaux, qui sont longs, simples, dressés , pédonculiformes ; leur péricline est glabriuscule ou un peu laineux: les corolles sont profondément découpées au sommet en cinq lanières li- néaires. Nous avons fait cette description sur un individu vi- vant cultivé au Jardin du Roi , et sur un échantillon sec envoyé par M. Fischer à M. de Jussieu. Cette lasiospore habite le Cau- case, où elle fleurit durant l'été; on la trouve sur les terrains exposés au soleil et couverts de gazon. Il ne faut pas la con- fondre, comme quelques botanistes, avec la lasiospore velue qui croît en France. Lasiospore a feuilles en glaive : Lasiospora ensifolia , H. Cass. ; Lasiospermum ensifolium , Fisch. , Catal. du Jard. de Gor, , 1812; Scorzonera ensifolia, Marsch., FL. Taur. Cauc. Plante herba^ cée, à racine vivace; tige haute d'environ un pied , dressée, laineuse à sa base, garnie de feuilles d'un bout à l'autre; feuilles amplexicaules, ensiformes, nerveuses, glabriuscules, terminées par une très-longue pointe filiforme, étalée; cala- thides terminales; quelques unes latérales, portées sur des pédoncules feuilles, qui naissent dans les aisselles des feuilles supérieures; péricline tout couvert d'une laine épaisse rous- sàtre, et formé de squames mucronées; corolles jaunes. Cette description est calquée sur eelle de M. Marschall, qui a trouvé 5«8 LAS la plante dont il s'agit fleurissant en mai et juin sur les sables mobiles du désert, entre Je Caucase et la mer Caspienne, et sur les Lords du Wolga, dans les environs de Sarepta. Nous avons observé, dans l'herbier de M. de Jussieu, un êchantil'- loa de cette espèce envoyé par M. Fischer ; et, en le compa- rant avec celui de Tespèce précédente , nous avons leniarqué que celle-ci différoit de l'autre par ses feuilles plus larges, par ses calathides plus grandes , par sa tige garnie de feuilles presque jusqu'au sommet, et par ses rameaux pédonculiformes plus courts : mais nous avons reconnu que la structure du péricline et celle du fruit et de l'aigrette, étoient semblables dans les deux espèces, qui, par conséquent, sont bien congé- nères. Lasiospobe velue : Lasiospora hirsula , H. Cass. ; Lasiosper- mum? hirsutuni. Fisc h. , Catal. du Jard. de Gor., 1812; Scor- zonera hirsula, Decand., FI. Fr. , tom. IV, pag. 60. Une racine vivace, et dont le collet estentouré de fibres redressées, pro- duit plusieurs tiges herbacées, simples, hautes de huit à seize pouces , cylindriques, hérissées de poils, et garnies de feuilles ; celles-ci sont linéaires, courbées en gouttière, un peu ner- veuses, calleuses et comme tronquées à leur extrémité, héris- sées de poils ; chaque tige porte une seule calathide terminale, composée de Heurs jaunes; son péricline est presque entièr'é- meut glabre, et formé desquames oblongues; les fruits sont couverts sur toute leur surface d'un duvet laineux. Cette des- cription est empruntée à M. Decandolle , qui dit que la plante croit dans les lieux pierreux et stériles du Languedoc, et qu'il y a une variété à tige glabre, et à feuilles glabres en des- sous. N'ayant point vu cette troisième espèce, que quelques botanistes ont mal à propos confondue avec la première , nous ignorons si sou péricline offre le même caractère générique que celui des autres lasiospores. ç Lasiospore cuétojse : Lasiospora cretica, H. Cass.: Scorzonera cretica, WiUd.; Scorzonera cretica, angustifolia , semine tomen- toso , candidissimo , Tourn. , Coroll. , pag. 36. Cette plante, trouvée par Tournefort, dans l'île de Crète, ou de Candie, a une racine vivace, épai^sse comme le doigt, produisant plu- sieurs liges herbacées, ascendantes, courtes; chaque tige, di- visée à sa base en deux ou trois rameaux , porte une feuille LAS 3o(jr courte , sifuée au point où elle se ramifie; et sa partie supé- rieure est nue , au garnie seulement de quelques écailles éparses; les feuilles radicales sont longues comme les tiges, li- néaires, planes, nerveuses, ciliées principalement vers la base ; les squames extérieures du péricline sont très-courtes, pubes- centes, membraneuses sur les bords; les squames intérieures sont alongées et membraneuses ; les fruits sont tomenteux. Nous n'avons point vu cette espèce , que nous décrivons d'après Willdenow. Dans la seconde édition du Catalogue du Jardin des Plantes de M. le comte de Razoumoffsky , à Gorcnki , imprimée à Moscou , et publiée en 1812, par M. Fischer, on trouve un genre Lasiospermum comprenant les trois premières des quatre espèces décrites ci-dessus : mais ce genre n'y est indiqué que par son nom , et l'auteur n'en a donné aucune description et n'a publié nulle part les caractères sur lesquels il le fonde. H est vrai que le caractère principal se trouve indiqué par la signification du nom générique , et que la citation de trois espèces facilite beaucoup la découverte des caractères du genre. Aussi nous n'aurions pas hésité à conserver intact le nom générique imposé par M. Fischer, si ce même nom n'avoit pas été donné à un autre genre par M. Lagasca. (Voyez notre article Lasiosperme.) Mais, comme il falioit absolument chan- ger, ou au moins modifier le nom de l'un des deux genres, nous avons dû faire subir cette modification à celui dont les caractères n'avoient point encore été piiblié^s. M. Lagasca a publié les caractères de son lasiospermum en 1816, et il paroit qu'en i8o5,il avoit publié ce nom générique dans un catalogue. Le nom de lasiospora , que nous donnons au genre de M. Fis- cher, a la même signification que celui qu'il remplace, et dont il ne diffère qu'autant qu'il est nécessaire pour que Fccil ou l'oreille ne le confonde point avec le nom du genre de M. Lagasca. . Le genre Lasiospora est exactement intermédiaire entre le genre Scorzonera et le genre Gelasia. ( Voycx notre article L^c- TucÉEs.) Il diffère de l'un et de l'autre par ses fruits tout cou- verts de longs poils; il dilTère en outre du scorzonera par son péricline, qui est bisérié comme dans le gelasia; tandis qu'il dilïcre du gelasia par son aigrelte, qui est pîumeuse comme ^^ 1 n LAS dans le scorzonera. Ainsi les caractères esscnliellement dlstinc- tifs du lasiospora sont : i." les fruits tout couverts de longs poils ; ■2.° le péricline double, ou formé de squames disposées sur deux rangs, Textéiùeur court, l'intérieur long; 3°. l'aigrette p!nmeuse. Nousavonsobservéuneplantequiressemblebeaucoupànotre gelasia viliosa , mais dont l'aigrette est très-plumeuse; elle dif- fère des Lasiospora par le fruit dépourvu de poils, et des vraies scorzonera par le péricline bisérié. Celte plante est peut-être la scorzonera slricia de M. Marschall [FI. Taur. Cauc, tom. III), ou bien le tragopogon calyculatus de Jacquin , qui est devenu le geropogon calycitlatuni; mais il est plus vraisemblable que la plante de Jacquin n'a point l'aigrette vraiment plumeuse , qu'elle appartient par conséquent au genre Gelasia, et même qu'elle ne diffère pas spécifiquement du gelasia villosa. La plante que nous avons observée seroit-elle seulement une variété de ce gelasia villosa, qui auroit l'aigrette tantôt simple , tantôt plumeuse P Nous répugnons beaucoup à le croire, quoique cela ne soit point impossible. Si la structure de l'aigrette varie dans ces plantes, notre genre Gelasia ne se distinguera plus du scorzonera que parle péricline bisérié, et du lasiospora que par le fruit glabre. Si au contraire la struc- ture de l'aigrette est invariable, il faudra faire un nouveau genre ou sous-genre, différent du gelasia par l'aigrette plu- uieuse, du lasiospora par le fruit glabre , du scorzonera par le péricline bisérié. (H. Cass.) LASIOSTOMA. {Bot.) Schreber donnoit ce nom au rouhamon d'Aublet, qui paroî-t congénère du strjchnos on vomiquier. Il en diffère seulement, parce que son calice et sa corolle n'ont que quatre divisions, et que le nombre des étamines est aussi réduit à quatre. (J.) LASS. {Bot.) Ce genre d'Adanson est le même que celui de pavonia , fait par Cavanilles sur des plantes détachées de ïkibiscus. C'est celui qui a été nommé presLonia par Scopoli. (J.) LASSA, LASSOTA. {Bot.) Voyez L\nsa. (J.) LASSULATA. {Bot.) Selon Daléchamps, ce nom est donné dans qiiel(|Me5 lieux à la menthe-coq, haUamila suaveolens. iJ.) LAT 5ii LASTOVIZA (Ichthjol.) , nom d'une espèce de Trigle. Voyez ce mot. (H. C.) LASYNEMA. (Bot.) Genre de plantes établi par R. Brown , aux dépens des Epacris. Voyez ce mot. (Lem.) LATA. (Bot.) Clusius, dans ses Exotica , décrit sous ce nom un fruit apporté de la Guiane, ayant la forme d'une petite poire, de couleur jaune et un peu rougeâtre, contenant cinq noyaux osseux entourés d'une pulpe douce, visqueuse et ra- fraîchissante, et il le compare à un fruit de néflier. (J.) LATACANGHOMME LAHÉ. {Bot.) Les habitans de Mada- gascar donnent ce nom , qui signifie testicule de taureau , au fruit d'une plante grimpante, dont les fleurs blanches sont plus grandes que le jasmin et en ont l'odeur. M. du Pelit-Thouars, qui a visité cette île, croit que c'est son stephanotis , genre de la famille des apocynées, qu'il assimile à une plante nommée isaura dans l'herbier de Commerson , fait à Madagascar. (J.) LATANG. (Bot.) Les habitans de Java nomment ainsi une ortie, urtica interrupta, ou une de ses variétés, suivant Bur- inann. (J.) LATANIER, Latania. (Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, <à fleurs incomplètes, dioïques , de la famille des pal- miers , de la dioécie monadelphie de Linnaeus, ofl'rant pour carac- tère essentiel: Des fleurs dioïques ; une spathe à plusieurs fo- lioles; un calice à six divisions; les trois extérieures (calice, W. ) ovales , concaves ; les trois intérieures ( corolle , W. ) al- ternes , plus grandes ; quinze à seize étamines ; les filamens réu- nis à leur base. Dans les fleurs femelles , un drupe recouvert d'une écorce, contenant trois noyaux. Latanier de Bourbon : Latania borbonica , Lamk. , Dict.; Latania chinensis , Jacq. , Fragm. Bot. , i , pag. i G , tab. 1 1 , iîg. 1. Ce palmier a un tronc droit, cylindrique, couronné à son sommet de feuilles pétiolées, palmées, ou à demi ailées en éventail; les folioles plissécs, ensiformes, aiguës, de couleur^ glauque, cotonneuses sur leur nervure postérieure; le pétiole sans épines, tranchant sur les côtés: à la base des feuilles naît une spathe composée de plusieurs folioles placées les unes sur les autres. De cette spathe sort un régime rameux , muni d'une écaille vaginale à la base de chaque ramiflcation , qui est divi- 3,2 LAT sée h son sommet en digitations presque cylindriques, imbri- quées d'écailies courtes, serrées et unillores. Les fleurs sont éparses autour des digitations; elles sont jaunes, sessiles, ca- duques, situées ou enchâssées dans les écailles, comme la pierre d'une bague l'est dans son chaton. Cette plante a été découverte à File de Bourbon . par Commerson. Latamer rouge : Latania rubra, Jacq. , Frag. Bot. , i , p. i 5 , tab. 8; Cleophora laataroides , Gasrtn., de Fruct., 2, pag. i85, tab. 120, tig. 1. Ce palmier, rapproché du précédent, en dif- fère par ses feuilles , à la vérité palmées en éventail avec un pétiole sans épjjîcs; mais leurs folioles sont ciliées par de petites épines , de couleur un peu rougeàtre ; leur nervure posté- rieure point cotonneuse. Le fruit consiste en une baie globu- leuse, glabre, un peu trigone , de la grosseur d'une petite pomme d'api, à une seule loge, revêtue d'une écorce mince, coriace et fragile : une pulpe succulente et fugace enveloppe trois noyaux glabres, à peine striés, point fibreux, mono- spermes ; le périsperme dur, corné; l'embryon cylindrique, situé au sommet de la semence. Cette plante croît à l'île de Bourbon. Voyez Bois de Latanier. (Poir.) LATA-0-CANA BRAVA {Bot.) , nom donné dans l'Amé- rique méridionale, près de Cumana, à une plante graminée, qui étoit Varundo sagittata de M. Persoon , nommé plus ré- cemment oynerium saccharoides par MM. de Humboldt et Kunth. (J.) LATAX. [Mamm. ) L'un des noms grecs de la LouTRE.jVoyez ce mot. (Dfôm.) LATÉ. {Bot.) Voyez Crissan. (J.) LAïEPORE, Latepora. {Polj'p.) Genre de polypiers fossiles proposé parRafinesque dans le tome LXXXXÏII du Journal de Physique, pour une espèce probablement d'Amérique qui dif- fère, dit-il, des tubipores , parce que les cloisons ont plusieurs rangs réguliers de pores latéraux ; il ne contient que cette seule espèce qu'il nomme lalepore blanche, latepora alba, et dont les tubes sont lisses, soudés et à cinq ou six côtés. (De B.) LATÉRAL. {Bot. ) L'embryon prend cette épithètc lorsqu'il est rejeté tout d'un c6té de la graine (graminées, polfgonum scandais, etc.) ; le style, lorsqu'il n'est pas dans la direction de Taxe vertical de Tovaire {daphne, etc.); l'anthère, lors- LÂT 5t5 qu'elle est placée d'un seul côté du û\et{canna indica, etc.); la radicule, lorsque sa pointe est tournée vers un point péri- phérique, autre qu<; la base ou le sommet de la graine (oom- melina, etc.) (Mass.) LATÉRALTSETES. {Enlom.) Nous avons indiqué ce nom, formé des deux mots sefa laleralis , soie latérale, comme syno- nyme de chétoloxes , pour indiquer une famille d'insectes à deux ailes, à trompe charnue, rétractile et cachée dans l'état de repos , et chez lesquels les antennes portent latéralement un poil isolé, tantôt simple, tantôt barbu. Telles sont les mouches, les tétanocères, les échinomyes, etc. Voyez Ché- toloxes. (C. D.) LATÉRIGRADES, Laterigradœ. {Entom.) Ce sont les arai- gnées crabes, à corps déprimé, dont les pattes de devant sont plus longues que les pattes de derrière. Elles marchent en tous sens, et principalement de côté; de là leur nom. (CD.) LAÏHAGRIUM. {Bot.) C'est le nom d'une des divisions du genre Collema. Voyez à cet article. (Lem.) LATHR^A {Bot.)j nom latia du genre Clandestine. (L.D.) LATHROEIE, Lathrohium. (Entom.) Ce nom, qui signifie en grec qui vit en cachette, a été donné par M. Gravenhorst à un petit genre de staphylins ou de coléoptères de la famille des brachélytres, dont les antennes sont grêles, sétacées et le corselet alongé. Fabricius avoit placé la plupart de ces espèces avec les pédères. Voyez Brachélytres et Fédères. (CD.) LATHYRIS. (Bot.) Ce nom est cité parMatthiole et plusieurs autres anciens, pour l'espèce de tithymale, nommée épurge, et en latin euphorbia latlhyris , dont les graines sont un violent purgatif employé dans les campagnes. (J.) LATHYROIDES. (Bot.) Amman, dans ses Plant. Ruthen. , avoit donné ce nom à une plante légumineusc , qui est Vorohus lathjroides de Linnœus. (J.) LATHYRUS. (Bot.) Voyez Gesse. (Lem.) LATlALrrE.(M/n,) C'est le nom que le professeur GismondI a donné à une pierre bleue qu'on trouve disséminée dans les laves du Lntium , et qu'on a trouvée depuis dans les laves de beaucoup d'il utrcs lieux. On a changé cv nom, sans nouvelles 3î4 LAT observations, et par conséquent sans motifs sufïïsans, en celui fVHariyne , en dédiant an premier minéralogiste de ce siècle un minéral d'espèce encore incertaine, et privant ainsi les mi- " néralogistes, qui sont plus difficiles en spécification, de la faculté de consacrer une espèce remarquable et assurée à ce nom respectable. Voyez Hauyne. (B.) LATIRE, Latinis. (Conchyl.) Subdivision générique établie par M. Denys de Montfort, Concli. System.. , tom. 2 , pag. 53 1 , dans le genre Fuseau de M. de Lamarck, pour quelques es- pèces qui ont un ombilic beaucoup plus marqué que les autres , ce qui les rapproche de certaines turbineiles. Le type de ce genre est le murexfilosus , figuré dans Martini, 4, tab. 140, fig. i3o8 et 1 309, que M. Denys de Montfort nomme Latirb orangé, latirus ^uranfiacKs; c'est une belle coquille des mers de TAustralasie, de trois pouces de long, fusiforme, la spire pourvue de grosses côtes tuberculées , de couleur orange, avec des stries trans- verses d'un rouge ponceau. L'intérieur de l'ouverture est jau- nâtre; la lèvre extérieure est tranchante et finement striée en dedans; l'ombilic est très-apparent et profond. M. Denys de Montfort dit, dans l'endroit cité, qu'il possède l'analogue fossile de cette coquille, et qu'elle n'est pas fort rare à Chaumont, dans le Vexin françois. (Dé B.) LATIROSTRES. {Oniith.) Klein, Ordo avium , pag. 128, em- ploie les termes ]j/afiro5tcr, et latiroster , pour caractériser la forme du bec des oies et des canards , et M. Vieillot donne le nom de latirostres à la sixième famille de l'ordre des échas- siers , qui comprend les genres Spatule et Savacou , en dési- gnant leur bec comme plus long que la tête, large , déprimé, caréné ou plat en dessus. (Ch. D.) LATITUDE. (Ge'oo. Phys,) C'est la distance d'un point de la terre à l'équateur, comptée sur le méridien, c'est-à-dire snrle cercle mené par ce point et par le pôle. Cette distance se mesure par les degrés du quart de cercle compris entre l'équateur et le pôle le plus voisin du lieu. Quand on divise la circonférence en 56o', le quart en contient go', et la lati- tude partant de l'équateur ne peut s'élever de chaque côté à plus de 90' . Dans la division décimale de la circonférence, le quart de cercle est p;irtag(' en 100 grades. (Voyez l'article Mesure.) LÂT 3,5 On nomme latitude nord, ou septentrionale , oti horcalc. , celle qui est dans l'hétnisphère de cette dénomitiatioii , et latitude sud, ou méridionale, ou australe , celle qui est dans l'hémisphère du même nom. La latitude d'un lieu est égale à la hauteur du pôle céleste , au-dessus de l'horizon de ce lieu. On la conclut de la hauteur d'un astre lorsqu'il passe au méridien, et que l'on connoît la distance de cet astre au pôle. Quand on peut observer une étoile qui, se trouvant à une distance du pôle moindre que l'élévation de ce point au-dessus de l'horizon, passe deux fois au méridien, l'une au-dessus du pôle , et l'autre au-dessous, la moitié de la somme des deux hauteurs est celle du pôle , et la moitié de leur différence est la distance de l'étoile à ce point. Ce procédé est très-simple ; mais , pour en tirer des ré- sultats exacts, il faut faire aux hauteurs observées, des correc- tions dont ce n'est pas ici le lieu de parler. (L. C.) LATOCH. {Bot.) Nom d'une ronce herbacée, ruhus chamœ- morus , dans la Laponie, suivant Linnaeus. Dans la Westro- bothnie elle est nommée snotter, et hiortrum dans la Suède. (J.) LATONIE. [ErpétoU) Daudin a donné ce nom à une de ses couleuvres, que nous avons reportée parmi les Elaps. Voyez tom. XIV, pag. 2 88.(H.C.) LATRIDIE, Latridium. (Entom.) Herbst a indiqué sous ce nom un genre d'insectes coléoptères tétramérés, de la famille des planiformes ou omaloïdcs : tels sont les ips enfoncé, trans- versal et nain d'Olivier. (CD.) LATRODECTE, Latrodectus. {Entom.) M. Walcknaer a in- diqué un genre d'araignée sous ce nom. (CD.) LATRUNCULI. (Fo.';s.) Luid a donné ce nom à des ver- tèbres fossiles, dont la forme approche de celle de dames de trictrac. (D. F.) LATTAJUOLO {Bot.), c'est-à-dire Laitier. Expression em- ployée par Micheli pour désigner quelques espèces d'agarics qui sont gorgés d'un suc laiteux. Ainsi il a Le Lattajuolo blanc, qui se fait remarquer par sa cou- leur blanche et par la longueur de son stipe. Il est bon à m.-ingrr , quoique rempli d'un suc laiteux d'une saveur poivrée. 3»^ LAT Le Lattajuoi.0 noux , c'est-à-dire a lait doux, dont le chs- peau est de couleur ferrugineuse en dessus, et roux en dessous. Le Lattajuolo d'été. Il se trouve en été aux environs de Florence : il est de couleur d'or ou fauve doré, à suc laiteux aqueux et doux. Le Lattajuolo forx. II y en a deux espèces remarquables par leursuclaileux, acre. L'une d'elles est d'un brun gris, avec le dessous du chapeau et le stipe blancs. L'autre espèce est vis- queuse , grise en dessus et blanche en dessous. Ces lattajuolo ou laitiers ne doivent pas être confondus avec les Laiteux (voyez, ce mot) de Paulet, bien qu'ils appartiennent à la même famille. (Lem.) LATTARINI. (Jchthjol.) Suivant La Chesnaye-d es-Bois, oh nomme ainsi en Italie un petit poisson qui ressemble beaucoup à celui que, en Amérique, ou nomme Titri. Voyez ce mot. (H. C.) L Al 11 K AS (IchthyoL) , un des noms que l'on donne à la brème en Livonie. Voyez Brème dans le Supplément du cin- quième volume de notre Dictionnaire. (H. C.) LATYRUS. {Bot,) Voyez Lathyr us. (Lem.) LAU. (Iclithj-oL) Selon M. Bosc , on donne, sur quelques côtes de France , ce nom au zée forgeron. Voyez Douée. (H. C.) LAUBEN (IclUhyol.) , nom bavarois de la vaudoise. (Voyez Able dans le Supplément du premier volume de ce Diction- naire. ) Il paroît que dans la Bavière encore, ce nom esl souvent aussi celui du cyprmus lipunclatus. Voyez Siirlin. (H. C.) LAUBERKÈN (Ornith.), nom allemand de l'alouette des champs, oÂauda arvensis , Linn. (Ch. D.) LAUB-FINCK. (Ornith.) L'oiseau ainsi nommé par Peu^ cer est le bouvreuil, loxia pyrrhula ; et le laub-finche de Schwenckfeld est le pinson d'Ardennes , fringilla montifrin- giUa. (Ch. D.) LAUDANUM. (Bot,) Voyez Ladanum. (Lem.) LAUFER. (Ornith.) On nomme ainsi en allemand le coure- vite d'Europe , charadrius gallicus , GmeL, et tachydromui eu- ropeus, Illig. et Vieill. (Cii. D.) LAUGELE (IchthyoL), nom suisse de la vaudoise qui aatteint LAU S17 son entier développement. Voyez ABLF.dans le Supplément du premier volume de ce Dictionnaire. (H. C.) LAV GlER,Lau g eri a. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, h fleurs complètes, monopétalées, de la famille des ruhiacées , de la pentandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un calice très-petit, à cinq lobes courts à son bord; une corolle tubulée ; le limbe plan , à cinq lobes ; cinq éta- mines, attachées à la partie supérieure du tube; un ovaire inférieur; un style; un stigmate en tête. Le fruit est un drupe globuleux, contenant, sous une pulpe molle, un noyau à cinq sillons divisé ordinairement en cinq loges monospermes. Ce genre a de si grands rapports avec les guettarda , que M- de Lamarck l'y avoit réuni. Il n'en diffère que par les cinq loges du fruit; mais, comme plusieurs de ces loges avortent quelquefois, et qu'elles varient de deux à cinq, ce caractère devient incertain. La même variation a lieu Tpouv les guettarda qui doivent avoir six loges, et qui quelquefois en ont moins. Comme quelques botanistes modernes ont cru devoir conserver ces deux genres, je citerai ici quelques unes des espèces de laugeria. Laugier odorant: Laugeria odorata, Linn.; Jacq. , Amer.^ lab. i77,fîg. 1 ; etIcon.Pict., tab. aSg, fîg. 16 ; Edechia. Engl. Itin,, 3o6, 271, 269; Guettarda odorata , Lamk., ///. gcn., tab. i54, fig. 4. Arbrisseau dont la tige s'élève à huit ou dix pieds de haut, rameuse, garnie de feuilles opposées, pétio- îées, glabres, entières, presque ovales, un peu aiguës, lon- gues d'un à deux pouces ; les fleurs disposées en grappes lâches, axillaires, de la longueur des feuilles; ces fleurs sont rougeâtres, très-odorantes pendant la nuit, les unes pédoncu- lées, les autres sessiles, velues en dehors: leur calice fort petit, presque entier à son bord; le tube de la corolle grêle, alongé; le limbe à cinq divisions planes, ovales, obtuses; les filamens très-courts; les anthères linéaires, non saillantes. Le fruit est lin drupe de la grosseur d'un pois, très-noir à sa maturité , om- biliqué par un pdint au sommet, à cinq loges monospermes. Cette plante croît à la Havane et dans les environs de Car- thagène. Laugier luisant : Laugeria lucida,Swartz, Flor. Ind. occid., 1, P^S« 47^5 Vahl, Sjmb., 3, pag. 40, tab. Sj ; SUnoUomum , 3.8 LAU Gaertn. f., Carpol.^ lab. 192. Arbrisseau de la Jamaïque et de Irlc de Sainte-Lucie, dont les rameaux sont glabres, garnis de feuilles opposées, pétiolées, lisses, oblongues, obtuses, luisantes, entières, longues de deux ou trois pouces, accom- pagnées de stipules caduques; les grappes solitaires, axillaires, terminales, quelquefois bifides; les fleurs presque sessilcs , odorantes, unilatérales; le calice petit, à cinq dents ovales, obtuses; la corolle glabre, en entonnoir; les filamens presque nuls; un drupe alongé, couronné par le limbe du calice, glabre, noirâtre; renfermant un noyau presque trigone, à deux loges inégales. Laugier CORIACE; Laugcria coriacea, Vahl, EgL, 1, pag. 26. Arbrisseau peu élevé, dont les rameaux sont tétragones, un peu comprimés, ponctués et cendrés; les feuilles ovales, ellip- tiques, un peu coriaces, glabres, entières, longues de deux pouces et plus; les épis axillaires, opposés, deux fois bifides; les fleurs sessiles, unilatérales ; leur calice à quatre dents iné- gales ; la corolle à peine longue de trois lignes; le limbe à quatre lobes; quatre anthères presque sessiles. Le fruit est un drupe alongé, divisé en quatre loges. Cette plante croit dans l'ile de Mont-Ferrat. Laugier résineux : Laugeria resinosa , Vahl, EgL, i, p. 27 ; Gasrtn. f. , CarpoL, tab. 191. Ses rameaux sont anguleux, pul- vérulens, très-résineux à leur sommet; les feuilles glabres, lancéolées, glauques en dessous; les pédoncules axillaires, bifides; les fleurs sessiles, unilatérales; le calice entier, un peu cilié; la corolle visqueuse; son limbe à. quatre ou cinq lobes alongés; le drupe de la grosseur d'un pois, à quatre loges mo- nospermes. Cette plante croit sur les hautes montagnes du Mont-Ferraf. Swartz cite encore de la Jamaïque, le laugeria tomentosa, à feuilles ovales, tomenteuses en dessous; le drupe à deux loges monospermes. (Poir.) LAUHOL (Ornith.) , nom du guignard, cliaradrius morincl- lus, Linn., en Laponie. (Ch. D.) LAU-HY (Mamrn.), nom que les Tartares, dit-on, donnent au tigre. (F. C.) LAUME. (Ornlth.) Voyez Lu*ime. (Ch. D.) LAUMONITE. (Mui. ) Ce minéral, qui rappelle le nom d'un minéralogiste distingué, M. Gillet Laumont, se présente sous LAU 5 19 ï'aspect d'un ('substance bacillaire, d'un blanc li^gcrcmcnt jau- nâtre, souvent nacrée; assez souvent sa transparence et son aspect disparoissent par suite du contact de l'air , qui réduit ce minéral en petits fragmens ternes et anguleux, à la manière de certains sels efflorescens. Cette singulière propriété, qui n'ap- partient point, il est vrai, à toutes les variétés de lalaumonite, lui avoJt valu le nom de zéolilhe efflorescente de Bretagne. La laumonite cristallise en prisme octogone, terminé par ^es sommets à deux faces culminantes, dérivant, suivant M. Haiiy, d'un octaèdre rectangulaire assez irrégulier, qui lui sert de forme primitive. M. Léman fait remarquer une analogie d'aspect assez remarquable entre les cristaux de laumonite et ceux de pyroxène, particulièrement avec la variété triunitaire. Le signe représentatif de l'une des formes les plus simples de notre laumonite est ; l'incidence des faces P de s M IV îa pyramide sur les pans M du prisme, est de io8'\38. Les cris- taux de laumonite sont assez rares; cependant M. de Bournon est parvenu à en rassembler un assez grand nombre provenant de diverses localités ( 1 ) -, mais ordinairement ce minéral n'offre que des aiguilles striées longitudinalement, divergentes, im- plantées ou croisées en tous sens. Lalaumonite, dans son état naturel, c'est-à-dire non effleu- rie, raye le verre , fait gelée dans les acides , fond au chalumeau en émail blanc, ets'électrise résineusementpar le frottement; sa pesanteur spécifique est 2,23, suivant M. de Bournon. M. Vogei, qui en a fait l'analyse, l'a trouvée composée de Silice. j . . . . 49 Alumine 22 Chaux 9 Eau 17 Acide carbonique 2,5 99,6 On remarquera que la grande quantité d'eau contenue dans ce minéral, doit beaucoup contribuer à lui faire perdre sa (0 Voyez, Transactions de la Société géologique de Londres, toiu. I, et Catalogue du cabiuet particulier du Iloi,pag. 108. 020 LAU transparence et sa solidité lorsqu'il vient à se dessécher, que l'on me passe l'expression; il seroit intéressant d'analyser cer- taines variétés de laumouite qui ne s'efFleurissent point, telle que celle de Ferroë; il est probable aussi que l'acide carbo- nique, et une parlie de la chaux trouvée par M. Vogel , pro- viennent de la chaux carbonatée qui accompagne lalauinonile de Bretagne. On sait combien les gangues ou les associations influent sur les principes constituans des minéraux. Nous n'avons connu , pendant long-temps, que la laumonite découverte dans les mines de plomb de Huelgoét , en Bretagne , vers 1786, par M. Laumont; elle s'y rencontre parmi le schiste noir etcharbonneux, qui est traversé par desveines de calcaire laminaire, et qui, suivant M. Beaunier, forme un petit filon séparé de celui que l'on exploite. C'est principalement cette première varié té qui estmineémmenf elïïorescente; depuis lors cette singulière substance s'est rencontrée dans beaucoup d'autres lieux plus ou moins remarquables. M. de Bournon, qui s'est spécialement occupé de cette espèce minérale , en cite une très-belle suite provenant, non seulement de Huelgoé't, mais aussi de Ferroë, où elle est accompagnée destilbite; de Paisley en Ecosse, avec l'analcime-, de Portrush en Irlande, groupée avec des cristaux destilbite; de la Chine, associée à la préhnite vert d'eau. L'on en cite aussi dans les amygdaloïdes des Etats de Venise , parmi les felspaths roses de Baveno , près du lac Majeur; àDupapiatra, près de Zalathna, en Transylva- nie; à Schemnitz, eu Hongrie; au Saint Gothard, etc. Enfin je l'ai trouvée moi-même , en grandes aiguilles bacillaires et fria- Lles, parmi la préhnite de Reichenbach, près Oberstein en Palatinat , où elle est fort rare en raison de son peu de solidité. Les roches de l'Ecosse, de l'Irlande , de Ferroë, de Passa en Tyrol, duVicentinet du Palatinat, dai;s lesquelles on trouve la laumonite, ont entr'elles la plus parfaite analogie, et renferment aussi des substances minérales à peu près semblables. EnefTet, lesanalcimes, les chabasies, les préhnites,les stilbites, et notre laumonite enfin, s'y rencontrent sou vent réunies deux à deux, trois à trois, etc. Pour la plupart des minéralogistes françois, toutes ces roches appartiennent aux déjections volcaniques de dittérens àges; mais, puisque nous trouvons aussi cette laumo- nite parmi les graijites et les felspaths du versant méridional LAU 321 fî<;s Alpes, et dans le schiste de transition de Huel<^oët il est évident qu'elle appartient à la fois à des terrains et à des for- mations bien opposées ; il n'en est pas moins remarquable que la même espèce, prise dans des lieux fort éloignés, se trouve réu- nie à des substances analogues. L'association des minéraux entre eux est le sujet d'une élude pleine d'intérêt, qui peutse rattachera des considérations du premier ordre, et il seroit à souhaiter que M. de Thury donnât suite au travail qu'il avoit ébauché en 1810, relativement à ce nouveau point de vue sous lequel on peut envisager le gisement des minéraux. (P. Brard.) LAUNAYE, Launœa, [Bot.) [Cuicoracées , Juss. z=: Sjngéné- sie polygamie és;ale, Linn.] Ce nouveau genre de plantes, que nous proposons, appartient à l'ordre des synanthérées, à la tribu naturelle des lactucées, el à notre section des lactucées- prototypes , dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Picridium etSonchus. (Voyez notre article Lactucées.) Le launœa nous a offert les caractères génériques suivans. Calathide incouronnée , radiatiforme , multiflore , fissi- flore, androgyniflore. Péricline inférieur aux fleurs, formé de squames régulièrement imbriquées , appliquées , foliacées , membraneuses sur les bords, les extérieures ovales, les inté- rieures oblongues , les unes et les autres obtuses au sommet. Clinanthe plan , inappendiculé. Fruits (non encore mûrs) frès- alongés, probablement cylindracés, munis de quelques ner- vures, point sensiblement amincis vers le haut, pourvus d'un bourrelet apicilaire pubescent; aigrette longue, composée de squamellules très-nombreuses, plurisériées , inégales, fili- formes , grêles , à partie inférieure presque nue, à partie su- périeure médiocrement barbellulée. Corolles entièremen \^ glabres , à tube grêle , à limbe large. Stigmatophores noirâtres. Nous ne connoissons qu'une espèce de ce genre. Launaye a feuilles de PAQUERETTE ; Launœa hellidrfolia , H. Cass. C'est une plante herbacée , entièrement glabre. Sa tige est couchée horizontalement, simple, très-longue, grêle, cy- lindrique . striée, pourvue de nœuds ou d'articulations trcs- éloignées les unes des autres. Chacun de ces nœuds porte deux petites feuilles squamiformes , exactement opposées l'une a l'autre. Dans l'aisselle de l'une de ces petites feuilles, naît un rudiment de rameau non développé, portant une rosette ■522 LÂU d'environ cinq feuilles très-inégales, et immédiatement rap- prochées à la base , en sorte qu'elles semblent partir du même point. Ces feuilles, analogues à celles du bcllis perennis, sont longues d'environ un à deux pouces, larges de quatre à six lignes, et spatulées; leur partie inférieure est linéaire, pétioliforme; la s-.ipérieure est ovale ou obovale , irrégulière- ment bordée de crénelures ou petites dents inégales; chaque feuille est munie d'une nervure médiaire ramiiiée sur les deux côtés , à rameaux subdivisés en réseau. L'aisselle de l'autre petite feuille , ou bractée squamiforme , du nœud , donne naissance à un rameau pédonculiforme , simple , grêle , long de quatre à cinq lignes , garni de bractées alternes , squa- miformes, et terminé par une calathide composée de douze ou treize fleurs à corolle jaune. Nous avons étudié les caractères génériques et spécifiques de cette singulière lactucée , sur un échantillon sec, recueilli par Commerson dans l'île de Madagascar , et conservé dans l'herbier de M. de Jussieu, où il est attribué avec doute au genre Scorzunera , quoique son aigrette ne soit point du tout plumeuse. Cette plante offre plusieurs particularités remarquables, et donne lieu à des doutes qui ne pourront être levés que par l'examen d'un échantillon plus complet et en meilleur état que celui qui a été observé par nous. Nous n'avons aperçu au- cune racine sous les nœuds ni sous les entre-nœuds de la par- tie que nous considérons comme une tige , mais qui n'est peut- être qu'une branche , et qui a de l'analogie avec les coulans du fraisier: ainsi le port général de la plante ne nous est pas connu; et il n'est pas prouvé que cette tige ou branche soit couchée horizontalement sur la terre, quoique cela soit très-vraisem- blable. Les deux petites feuilles squamiformes de chaque nœud nous ont paru être exactement opposées l'une à l'autre , ce qui peut paroitre fort extraordinaire chez une lactucée : mais l'étonnenient diminuera, si l'on remarque que l'une de ces feuilles est située à la base d'un pédoncule, que Vurospermum Dalecliampii a trois feuilles verticillées au bas de chaque pé- doncule, et que plusieurs lactucées, telles que quelques soii" chus et quelques hieracium , ont des pédoncules disposés en om- belle, c'est-à-dire verticillés, et par conséquent opposés. 11 est LAU 323 fcien probable que les véritables feuilles du i(i«na?a sont alternes, mais celles qui composent les rosettes nées sur les nœuds sont trop rapprochées pour nous permettre de distinguer claire- ment leur disposition. Nous regrettons surtout de ne point avoir trouvé de fruits mûrs : car il en résulte que les carac- tères essentiellement distinctifs de ce nouveau genre ne sont pas encore bien solidement établis, et que, ses afiinités n'étant pas très-évidentes, sa place naturelle dans la tribu des lactu- cées n'est peut-être pas fixée irrévocablement telle que nous l'avons assignée. L'ovaire est-il ovale et aplati comme dans les sunchus et lactuca? ou bien est-il cylindracé , et devient-il ensuite tétragone en acquérant quatre côtes, comme dans le picridium ? Ce qui est certain, c'est qu'après la fleuraison , l'ovaire s'alonge considérablement, et l'ovule n'occupe que sa partie inférieure , en sorte que la partie supérieure a quelque analogie avec un col , mais elle est à peu près de la même épaisseur que la partie inférieure ovulifère, et elle n'est point du tout articulée sur elle. Cet ovaire nous a paru muni d'en- viron quatre à cinq nervures. L'aigrette ne semble pas être d'un blanc aussi pur , ni d'une consistance aussi molle , que dans les vraies lactucées-prototypes. La corolle , remarquable par la largeur de son limbe, est dépourvue des poils qui existent ordinairement dans cette section. Malgré ces anomalies et notre incertitude sur la véritable forme du fruit, nous sommes per- suadé que , quant à présent, le launœa ne peut être placé nulle part plus convenablement qu'entre le picridium et le sonchus, dans la section des lactucées-prototypes. Mais son port ne res- semble à celui d'aucune lactucée. Nous avons dédié ce nouveau genre à la mémoire de feu Mordant de Launay , auteur estimable du Bon Jardijiier et de l'Herbier général de l'amateur. (H. Cxvss.) LAUPANKE, LLAUFANKE ou FANKE. ( Bot.) La plante du Chili, citée sous ce nom par Feuillée, avoit été rapportée avec doute auprès du panke du même auteur, qui est un gunnera, genre voisin desurticées. Le botaniste voyageur Nées croit qu'elle a plus d'affinité avec une autre plante qu'il a rapportée d'Amérique, et dont Cavanilles a fait son genre Fr\nco\ (voyez ce mot) , qui avoisinc la famille des rutacées. (J.) 3a4 LAU LAUPÉ. (Bot.) Nom péruvien de deux petits arbres, godoya ohovata et spathulala de la Flore du Pérou , qui ont tous deux un bois très-dur, employé pour faire des manches de divers instrumens, des supports, et même des solives. Ce genre a de l'affinité, d'une part, avec les guttif ères et le marila; de l'autre, avec la nouvelle iamille des ochnacées , dont il a tout le port et les élamines, mais dont il difTère par le fruit que nous ne connoissons que d'après les descriptions. (J.) LAUREL. {Bot.) Dans le Chili , on nomme ainsi un grand arbre qui est le pavonia de la Flore du Pérou. Cotome il exis- toit antérieurement un autre genre Favonia^ fait par Cavanilles et déjà admis par les botanistes, nous avons cru devoir chan- werceluidu Chili, en latinisant son nomvulgaiceetle nommant laurelia. Ce genre fait partie de la nouvelle famille des moni- miées, voisine des urticées. Le laurel est remarquable par sa belle verdure. Son bois est employé pour faire des planches et des solives. Ses feuilles possèdent un principe aromatique, qui les rend propres à servir d'assaisonnement. (Voyez Lau- RKUE. ) On donne encore le nom de laurel dans la Pensylvanie, sui- vantM. Michaux fils, au rosage, rliododendrum maximum, ainsi qu'au kalmia latifolia. (J.) LAURÉLIE, Laurelia. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, monoïques, de la famille des monimiéeSy de la monoécie dodécandrie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques; un calice campanule: ses découpures disposées sur plusieurs rangs; point de corolle; sept à quatorze étamines ; trois écailles à la base des fila- mens ; dans les femelles , plusieurs ovaires surmontés d'un style velu , qui deviennent autant de semences renfermées dans le calice. Laurélie aromatique : Laurelia aromatica , Poir. , Dict. , SuppL; Juss. , Annal. Mus., vol. 14, pag. 119 ; Pavonia, Ruiz et Pav., Prodr. FI. Per., tab. 28. Arbre du Chili, dont les ra- meaux sont garnis de feuilles opposées, lancéolées, entières, exhalant, lorsqu'on les froisse entre les doigts, une odeur très- aromatique. De leur aisselle sortent des pédoncules chargés de plusieurs fleurs mâles ou femelles sur le même pied. Leur ealicc se divise en sept ou treize lobes égaux , disposés sur deux LAU 325 ou trois rangs; les filamens munis de deux glandes vers leur base, environnées de trois écailles; les anthères appliquées contre la partie supérieure des filamens, s'ouvrant par une valve au sommet. Chaque ovaire devient nue semence menue , chargée de duvet; après la fécondation, le calice augmente de volume; il se partage en quatre parties, qui se renversent et laissent les semences à découvert. Voyez Laurel. (Poir.) LAURELLE. {Bot.) Dans plusieurs provinces de France, on donne vulgairement ce nom au laurose ou laurier rose, nerium oleander. ( J.) LAURELLE. {Bot.) Voyez Cansjera. (Poir.) LAUREMBERGIA. {Bot.) Ce genre du cap de Bonne-Espé- rance, établi par Bergius, est, selon M. Thunberg, le même que le Serpicula de Linnœus. Voyez ce mot. (J.) LAURENCIA. {Bot.) Genre de plantes de la famille des algues , établi par Lamouroux , et intermédiaire entre ses genres Gelidium et Hjpnea , dans la section des floridées. 11 se distingue par ses tubercules fructifères, globuleux, un peu translucides sur le bord , situés aux extrémités des rameaux ou de leurs divisions. Ces plantes sont petites , délicates, rameuses, entrelacées; les rameaux «ont dichotomes ou trichotomes , et se couvrent entièrement de tubercules fructifères; ceux-ci, lors de la ma- turité desséminules, se déchirent assez souvent et les mettent à nu. Les espèces varient beaucoup, selon leur âge; ce qui rend leur distinction difficile. On en compte vingt -cinq environ. Plusieurs d'entre elles ont unesaveur acre etbrûlante quinese manifeste qu'àcertaines époques. On les emploie dans le Nord comme assaisonnement. Presque toutes croissent sur les rochers dans les mers de l'Europe. Cependant quelques unes n'ont été encore vues que dans les mers étrangères. L'une, le laurencia intricata, Lamx. , Ess. Thaï. , p. 40, pi. 9., a été re- cueillie aux Antilles ; et une autre , le laurencia versicolor , est des environs du cap de Bonne-Espérance. Ce genre n'a pas été adopté par Agardh , qui le réunit à son chondria^ où il place également ïacanthophora, Lamx. Laurencia ailée : Laurencia pinnatifida , Lamx. ; Chondria pinnatifida, Agardh, 5/m., p. 55 ; Gelidium pinnatijidum, Lyngb., Tent. Hfdroph, , p. 40, tab. y; Fucus pinnatijidus, Turn. , Hist. , 026 LAU tab. 20; Stackh., lab. 11; Engl. Bot.,Uib. 1 202 ; Esp., tab. 1025 FI. Ban., 1478. En touflTcs composées de frondes comprimées, planes, deux fois ailées, à rameaux obtus , le plus souvent al- ternes. Cette plante est d'une teinte purpurine ; elle a tout au plus quatre à cintj pouces de longueur. Elle croît dans l'Océan , sur les rochers; ses rameaux ont au plus une ligne de large. Laurencia obtuse : Laurencia obtusa, Lamx. ; Fucus ohtusus ^ Turn.jHisL, t. 21 ; Decand., Fl.Fr., n.''72 ; Engl. Bot., tab. 1201. Fronde filiforme, cylindrique, deux fois ailée ; rameaux op- posés, à dernières divisions trifides, obtuses. Cette plante est d'un rouge de chair qui pâlit bientôt. Elle est de la même gran- deur que la précédente, et croît dans les mêmes lieux. On la rencontre encore dans la Méditerranée. (Lem.) LAURENÏEA. {Bot.) Genre d'Ortega qui se rapporte au Sanvitalia. Voyez ce mot. (Poia.) LAURENTIA. (Bot.) Micheli donnoit ce nom à une plante que Linnœus u ensuite réunie à son lobelia, sous celui de lohelia laurentia, Adanson , qui n'admeltoit pas le nom lohelia antérieurement consacré par Plumier à un autre genre , et qui vouloit diviser le genre de Liimœus en deux, a nommé lau- renliales espèces dont le fruit est à deux loges, et dortmanna celles qui en ont trois. (J.) I-AUREOLA. {Bot.) Les deux sous-arbrisseaux auxquels plusieurs auteurs anciens ont donné ce nom, sont connus sous les noms delauréole, daphne laureola, et de mézéréon, daphne mezereum. Dioscoride les nommoit chamœdaphne etdaphnoides. Ils font partie du genre Thyrnelea de Tournefort, dont le nom a été changé par Linnaeus en celui de daphne. (J.) L AURÉOLE (Bot.), nom vulgaire d'une espèce de daphne, daphne laureola, Linn. ( L. D. ) LAUREY. {Ornith.) Albin nomme ainsi une variété du lory à collier. (Ch. D.) LAURIER. {Bot.) Indépendamment des arbres qui, parleurs caractères botaniques, appartiennent véritablement au genre Laurus, plusieurs autres arbres ou arbrisseaux semblables par quelques rapports de forme ou de feuillage , ont reçu le même nom , avec un surnom qui les distingue. Ainsi le cerisier aman-r dier est nommé laurier cerise , laurier amandier 5 le viburnuiA /musest le laurier-tin des jardiniers; le rrirtgnoiia est nommé lau- rier tulipier; le neriuin est un laurier-rose; le ruscus est le laurus taxa de Pline, le laurus alexandrina de Théophraste et de Bauhin; et ce dernier nom est aussi donné en latin, soit à Vuvularia ampLexifolia , soit au medeola asparagoides. Pline nom- moit Fazedarach laurus grœca. On trouve même le nom de laurus donné par des auteurs modernes au kiggelaria , au canella et à un myrica. (J.) LAURIER, Laurus. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones^ à fleurs incomplètes, dioïques ou hermaphrodites, de la famille des Laurinées, de V ennéandrie monogjnie de Linnaeus, ofifrant pour caractère essentiel : Un calice à quatre , cinq ou dx divi- sions. Point de corolle; six ou douze étamines disposées sur deux rangs; les anthères fixées sur les bords des filets, s'ouvrant de la base au sommet; un ovaire supérieur; un style; un stigmate. Le fruit est un drupe uniloculaire , renfermant une noix mo- nosperme. Ce genre renferme des arbres et arbrisseaux , originaires les uns des pays chauds tempérés, les autres du climat brûlant des tropiques, d'autres, des contrées septentrionales de l'Amé- rique , etc. Ces derniers sont susceptibles d'être transplantés dans nos climats de PEurope , et en état de résister à la rigueur des hivers : d'autres ne peuvent exister qu'autant qu'ils sont tenus, pendant la mauvaise saison, dans la serre chaude, ou dans celle d'orangerie. Ces arbres ont des feuilles simples, ordi- nairement alternes; les fleurs petites, disposées très-souvent en panicules terminales. La plupartsont aromatiques; plusieurs intéressent par leur utilité, par leurs produits, par Pusage qu'on en fait, soit dans Péconomie domestique, soit en mé- decine. « Les lauriers, dit M. Desfontaines, ne sont pas encore bien connus, parce que ces arbres, originaires des pays étran- gers , se trouvent disséminés sur les terres situées à de grandes distances les unes des autres. Les Indes orientales, le Japon , les Moluques, les îles de France et de Bourbon, celles de Mada- gascar, de Bornéo, de Sumatra, les Antilles, le Pérou et le Mexique, la Guiane françoise, les Canaries, etc., eu produisent des espèces, ou entièrement inconnues , ou sur lesquelles nous n'avons que des notions vagues, incomplètes. » 328 LAU ^* Feuilles persistantes. Laurier commun ou Laurier d'Apollon, Laurus nolilis, Linn.; Lamk., III. gen., lab.32i, fig. i; Duham., Arbr., edit. nov., -i , tab. 32 ; Dodon., Pempt., 849; Lobel, Icon., 2, tab. 141. Arbre toujours vert, d'une très-belle forme, de grandeur moyenne, dont la tige s'élève à la hauteur de vingt à vingt-cinq pieds et plus. Ses branches sont droites , serrées contre le tronc; les feuilles alternes, pétiolées, glabres, dures, coriaces, un peu ondulées sur leurs bords, longues de quatre à cinq pouces; les fleurs petites, de couleur herbacée ou un peu jaunâtre, dis- posées en petits paquets axillaires, médiocrement pédon- cules, munis de bractées concaves, caduques, en écailles; leur calice glabre, à quatre ou cinq divisions ovales; huit à douze étamines dans les fleurs mâles. Le baies sont ovales, bleuâtres, un peu noirâtres, nues à leur base par la chute du calice. Cet arbre croît naturellement dans la Grèce, le Levant, sur les côtes de la Barbarie: il s'est, depuis long-temps, naturalisé dans les contrées méridionales de la France. Aucun arbre n'a joui, chez les anciens, d'une plus grande célébrité; aucun n'a été plus souvent chanté par les poètes : il étoit particulière- ment consacré au dieu des vers, qui lui-même l'adopta pour son arbre favori, lorsque Daphné, fuyant ses embrassemens , fut convertie en laurier. On en ornoit ses temples, ses autels et le trépied de la Pythie. On prétendoit, sans doute à cause de son odeur pénétrante et aromatique, qu'il communiquoit l'esprit de prophétie et l'enthousiasme poétique -, de là vient que les poètes étoient couronnés de laurier : il paroît néan- moins, d'après certaines médailles et plusieurs monumens de l'antiquité, que ce n'étoit point toujours avec le laurier, qu'on formoit la couronne des vainqueurs dans les jeux du Cirque et dans les triomphes , mais avec le fragon ou laurier alexan- drin (ruscus lijpophfllum , qui en a conservé le nom chez les anciens botanistes, laurus alexandrina). Virgile fait remonter jusqu'au siècle d'Enée, la coutume de ceindre de laurier le front des vainqueurs; du moins est-il certain que les Romains l'adoptèrent de bonne heure. Les généraux le portoient, dans les triomphes, non seulement au- LAU 5.9 tour de la tête , mais encore dans la main. Les faisceaux des pre- miers magisirats de Rome, des diclatours et des consuls, éloient entourés de lauriers, lorsqu'ils s'en étoient rendus dignes par leurs exploits. On le plantoit aux portes et autour des palais des empereurs et des pontifes; d'où vient que Pline l'appelle le Cakhie^desCésars: gratissimadornibusjanitrix, quœsoladomos exornat et ante limina Cœsarum excubat. C'étoit une croyance généralement répandue que jamais le laurier n'étoit frappé de la foudre ; et Pline rapporte que l'empereur Tibère se couronnoit de laurier, dans les temps d'orage, pour se mettre à l'abri du tonnerre : d'où vient que Corneille, dans sa tragédie des Horaces, fait dire au vieil Horace, dans la défense de son fils : Lauriers, sacrés ranioaux, qu'on veut rt'Juire en poudre. Vous, qui mettez sa tète à couvert de la ioudre, L'abandonnerez-vous à l'infàuie couteau (^ui fait choir les médians sous la main du bourreau ? Admis dans les cérémonies religieuses, il entroit dans leurs mystères, et les feuilles étoient regardées comme un instru- ment de divination. Si, jetées au feu, elles rendoient beau- coup de bruit, c'étoit un bon présage; si, au contraire, elles ne pétilloient point du tout, c'étoit un signe funeste. Vouloit- on avoir des songes favorables, on plaçoit des feuilles de cet arbre sous le chevet du lit. Parmi les Grecs, ceux qui verioient de consulter l'oracle d'Apollon, se couronnoient de laurier, s'ils avoient reçu du dieu une réponse favorable ; de même , chez les Romains, tous les messagers qui en étoient porteurs, ornoient de laurier la pointe de leurs javelines. On entouroit également de laurier, les lettres et les tablettes qui renfer- moient le récit des bons succès : on faisoit la même chose pour les vaisseaux victorieux. Dans le moyen âge , le laurier a servi, dans nos universités, à couronner les poètes, les artistes et les savans distingués par de grands succès. La couronne qui ceigoit long-temps, dans les écoles de médecine, la tête des jeunes docteurs, devoit être faite avec les rameaux de cet arbre garnis de leurs baies, ainsi que l'indiquent les titres de bachelier, baccalauréat (baies de laurier, haccœ laureœ). Les statues d'Esculape couronnées de laurier, les branches 33o LAU de cet arbre placées à la porte dc& malades annonçoient la grande coiiHaiiccque l'on avoit dans ses propriétés médicinales. Elles étoient suflisamment indiquées par l'odeur suave etbalsa- mique qui s'exhale de toutes les parties de cet arbre, par la saveur aromatique et chaude des feuilles et des fruits, par l'huile volatile acre et très-odorante, et par l'huile grasse concrète qu'ils fournissent, qu'on a considérée comme résolu- tive, propre pour apaiser les douleurs et résoudre les tumeurs. Ses feuilles et ses fruits sont regardés comme toniques ; ils échauffent, fortifient l'estomac, aident la digestion et dissipent les vents. Aujourd'hui, le laurier est rarement employé en médecine : il est plus généralement réservé comme assaison- nement dans la préparation d'une foule de mets qu'il aromatise, et dont il relève le goût. « Les feuilles du laurier, dit M. Desfontaines, décrépitent lorsqu'on les brûle, et répandent une odeur qui purifie l'air et qu'on respire avec plaisir. Les baies donnent une huile réso- lutive dont on fait usage dans la médecine humaine et vétéri- naire. On les cueille lorsqu'elles sont mûres , et , après les avoir écrasées, on les met dans une chaudière pleine d'eau que l'on fait bouillir lentement pendant plusieurs heures. On verse la liqueur bouillante avec le marc dans un sac de toile un pen claire, au travers duquel elle passe; on presse ensuite le marc pour en exprimer le reste de l'huile, qui se fige à la surface de l'eau en se refroidissant; on la ramasse et on la conserve dans des cruches. Autrefois les baies de laurier étoient employées dans la teinture. Le bois, quoique tendre, est souple et difli- cile à rompre. Les jeunes rameaux servent à faire des cerceaux pour les petits barils. Cet arbre est très-propre à la décoration des jardins et des bosquets d'hiver. On le cultive en pleine terre dans nos climats; mais il craint les fortes gelées : j'en ai vu ce- pendant de très-beaux dans la Bretagne, à la vérité à peu de distance des bords de la mer, où le froid est toujours moins, vif qu'à Paris, quoique sous une même latitude. ^^ Laurier cdpulaire : Laurus cupuLaris, Linn, ; L'o^) C'est une variété d'olive. ( L.D.) LAURÏNEES. {Bot.) Famille déplantes qui tire son nom du laurier, son genre principal. Elle fait partie de la classe des péristaminées ou dicotylédones apétales à étamines insérées au calice. Ses caractères communs sont : Un calice monopétale , persis- tant et à six divisions plus ou moins profondes; les étamines au nombre de six, attachées au bas des divisions du calice, ou de douze, dont six sont sur un rang intérieur. Les anthères à deux loges, appliquées contre le sommet des filets, s'ouvrent de la baseà la pointe en un panneau qui reste adhérent et relevé ; elles manquent quelquefois dans quelques étamines intérieures. L'ovaire est libre, simple, surmonté d'un seul ttyle et d'un stigmate simple ou divisé. Le fruit est un brou ou drupe , con- tenant une noix monosperme, dont la graine est attachée au bas de sa loge par un cordon ombilical qui se prolonge jusqu'à sousommet. L'embryon qu'elle contient, dénué de périsperme, a la radicule dirigée supéi'ieuremcnt. La tige est ligneuse, à rameaux ordinairement alternes; les feuilles sont alternes ou rarement presque opposées. Les ileurs sont solitaires ou plu- sieurssur un même pédoncule; alternes ou rassemblées en tête, axillaires ou terminales; quelques unes sont monoïques ou dioïques par avortement. La structure des anthères , qui forme un des caractères prin- cipaux de cette famille, établit une aOinité entre elle et les berbéridées, ditférentes d'ailleurs par l'existence d'une corolle. La direction ascendante de la radicule, ajoutée au caractère des anthères, la distingue des protéacécs qui l'avoisinent; et elle est dépourvue du périsperme existant dans les pulygonées qui la suivent. Elle ne contient pas beaucoup de genres ; mais le laurier. LAU B49 son genre principal, réunît beaucoup d'espèces qui pourroient, dans la suite, ttre réparties en plusieurs genres caractérisés par le calice cupulaire, ou divisé jusqu'à la base, et par le nombre d'étamines. Vocotea, Vajoi^ea, ïagathophyllum , Ven- diandra et le crjptocarpa de M. R. Brovvn , viennent à la suite , ainsi que le litsea , auquel se réunissent , comme congénères , le lomex de Thunberg, le telranthera de Jacquin, le sebifera de Loureiro, et Vhexanthus du même. A leur suite est le pteri- gium de M. Corréa qui comprend les genres Shorea, Dryobala- nops etDipterocarpus de M. Gaertner fils. E.e cassjtha vient dans la même famille, quoique avec un port très-différent, ap- prochant de celui de la cuscute. Ou est encore forcé d'y rap- porter le gomortega de la Flore du Pérou, quoique son fruit soit une noix à trois loges monospermes , parce qu'il a d'ail- leurs tous les autres caractères de la famille. (J.) LAURIOL {Ornith.) , nom du loriot, en vieux françois, (Ch. D.) LAUROPHYLLUS. (Bot.) Genre peu connu, que Thun- berg a établi pour une plante ligneuse, du cap de Bonne- Espérance, dont les fleurs sont paniculées, polygames, les unes mâles , les autres hermaphrodites. Elles ont un calice à quatre folioles; point de corolle; quatre étamines; un ovaire supérieur, surmonté d'un seul style. Le fruit n'est point connu. (Poiii.) LAUROSE (Bot.), Nerium, Linn. Genre de plantes dicoty- lédones, de la famille des apocjnées , Juss., et de lu pentandrie monogjnie, Linn. ; dont les principaux caractères sont les sui- vans: Calice petit, partagé profondément en cinq divisions aiguës; corolle monopétale, infundibuliforme, ayant la gorge de sa partie tubulée couronnée par cinq appendices, et son limbe découpé en cinq divisions obliques; cinq étamines à filamens très-courts, portant des anthères conniventes, ter- minées par un long filet; un ovaire supére , arrondi, double, surmonté d'un style terminé par un stigmate tronqué ; deux capsules alongées, cylindriques, à une loge s'ouvrant d'un seul côté et contenant des graines nombreuses, aigrettées. Les iauroses sont de petits arbres ou des arbrisseaux à feuilles persistantes, opposées ou ternées, et à fleurs disposées encorytnbe. Par les rél'oraies introduites clans ce genre, il ne î55o LAU comprend plus aujourd'hui que quatre à cinq espèces, les autres, comme nous le dirons plus bas. ont été portées dans d'autres genres. Nous nous bornerons ici à parler des deux espèces suivantes qui sont les plus connues. Laurose commun : Vulgairement, Laurier rose ; Nerium oleander y Linn., Spec, 3o5; Lois., in Duham. Nouv. Ed., 5, pag. .Ig, pi. 2'5; Nerinnrhododaphne seii rhododendron Dioscoridis et Plinii. Le laurier rose est un grand arbrisseau rameux, qui, lorsqu'on le laisse croître en liberté, pousse beaucoup de rejetons du pied, et forme un buisson plutôt qu'un arbre; mais si on a le soin de retrancher tous les rejets qui pullulent de ses racines, son tronc peut acquérir, dans son pays natal, la grosseur du corps d'un homme, et s'élever à la hauteur de vingt- cinq pieds. Ses rameaux, d'abord verdàtres et ensuite grisâtres, sont garnis de feuilles opposées, ternées ou même quaternées, lancéolées, aiguës, roides, coriaces, persistantes, d'un vert assez foncé. Ses fleurs sont grandes et belles, ordinairement roses, blanches dans une variété, panachées de rose et de blanc dans une autre , doubles et roses dans une troisième , et d'sposées en corymbe au sommet des rameaux : ces fleurs se succèdent sans interruption les unes aux autres depuis le mois de juillet dans le climat de Paris, et depuis le mois de juin dans le Midi, jusqu'à la fin de septembre. Cette espèce est, dit-on, originaire de l'Orient; on la trouve en Barbarie ; elle est depuis long-temps naturalisée dans le midi de l'Europe, et aujour- d'hui elle croît comme spontanément dans plusieurs parties de la Provence voisines des bords de la mer. Le laurier rose appartient à une famille de plantes, qui, pour la plupart, contiennent un suc propre, laiteux , acre et amer, dont les propriétés sont plus ou moins dangereuses ; cer- taines espèces fournissent même les poisons les plus subtils du règne végétal. En effet, c'est dans la famille des apocynées que se trouvent les slrjchnos , dont deux espèces donnent la noix vomique et la fève saint-ignace, poisons très-actifs, et dont une troisième produit cet autre poison connu, dans l'île de Java, sous les noms de boom-upas ou d''upas-tieulé , et dont les naturels du pays se servent pour empoisonner leurs flèches. L'action de cette substance vénéneuse est si violente, si délé- tère, et en même temps si rapide, que la moindre blessure faite LAU 35i avec un fer qui en est enduit d'un à deux grains, suffit pour donner la mort en quelques minutes à un chien. Quoique le laurier rose n'agisse pas avec autant de violence , il doit cepen- dant être mis au nombre de ceux de nos végétaux indigènes qui ont des propriétés suspectes, même dangereuses, et dont on ne peut faire usage qu'avec la plus grande circonspection. Nous tenons d'une personne qui a été sur les lieux, que des soldats françois qui étoient dans l'île de Corse, où le laurier rose est commun, s'étant servis pour faire rôtir des volailles, débranches de cet arbre en guise de broches, plusieurs de ceux qui man- gèrent de ces volailles furent empoisonnés. Dans les environs de Nice, les paysans réduisent en poudre l'écorce ou le bois de ce même arbre pour s'en servir à détruire les rats et les souris. Dans le même pays et dans le midi de la France, les gens du peuple employent la décoction des feuilles bouillies dans de l'huile, ou une pommade faite avec leur poudre et de la graisse, pour faire des frictions et se guérir de la gale et de la teigne. Les moines mendians dans ces mêmes contrées employoient aussi autrefois les mêmes moyens pour faire périr tous les insectes qui s'attachent à la peau. Le laurier rose, à l'intérieur, n'a été que fort rarement employé en médecine. Dans les pays où il croit naturellement, quelques médecins ont essayé l'usage de la décoction de ses feuilles dans les maladies syphilitiques et cutanées; mais il n'y a pas de faitsbien avérés de guérisons obtenues par ce moyen, et l'emploi que nous en avons fait nous-même chez plusieurs malades n'a nullement répondu aux espérances données par ceux qui l'avoient préconisé; quelques personnes même n'ont pu en supporter l'usage sans éprouver quelques accidens, et un malade auquel nous avions conseillé trois grains d'écorce de laurierrose en poudre pourles prendre en trois fois, en ayant pris imprudemment douze grains à la fois, eut des vomisse- mens abondans et douloureux, accompagnés d'éblouissemens, de défaillances et de sueurs froides. Les expériences que M. Orfila a faites sur des animaux avec différentes préparations de laurier rose , confirment bien les propriétés vénéneuses de cette plante ; mai«s il paroît, d'après les doses qu'il a employées, que le principe délétère est beau- coup moins actif dans le laurier rose cultivé dans les jardins S62 LAU sous le climat de Paris, que lorsque l'arbre est venu dans des j)ays plus chauds, car il a fallu deux gros de l'extrait des feuilles pour donner la mort à un chien, tandis que, comme nous l'avons dit un peu plus haut , douze grains de l'écorce en poudre ont suffi pour produire des accidens assez graves, et que, dans une expérience que nous avons faite sur nous- même et que nous avons réitérée deux fois à un mois d'inter- valle, environ dix grains de l'extrait de laurier rose fait avec des feuilles récoltées aux environs de Toulon , nous ont chaque fois fait perdre l'appétit et fait éprouver des douleurs de cour- bature dans les bras et les jambes, enfin une débilité mus- culaire très-marquée et un malaise universel qui nous fit juger qu'il étoit prudent d'arrêter là l'expérience. Cependant nous avions commencé par ne prendre que deux grains de cet extrait par jour en plusieurs fois, et ce n'étoit que par degrés et en douze jours que nous en avions élevé la dose à dix grains par jour, et toujours en plusieurs fois. C'est donc seulement comme arbre d'ornement que le lau- rier rose mérite de nous intéresser, et encore ses fleurs ne doivent-elles point être cueillies comme on fait de plusieurs autres pour servir à la parure des appartemens, parce qu'il est dangereux de respirer leurs émanations. Libautius rap- porte qu'une personne mourut pour avoir laissé pendant la nuit des fleurs de cet arbre dans sa chambre à coucher. La culture du laurier rose est très-facile. Dans le climat de Paris, on le tient ordinairement en caisse, afin de le mettre à l'abri du froid pendant l'hiver. On l'expose au grand soleil pendant la belle saison, et on l'arrose fréquemment. Il sup- porte bien les gelées qui ne sont pas trop fortes; et , en ayant la précaution de le couvrir avec de la paille lorsque le thermo- mètre descend plus bas que quatre ou cinq degrés au-dessous de glace, on peut le laisser toute l'année en pleine terre.EnProvence et en Languedoc, on en fait des palissades qui sont du plus bel effet lorsque l'arbre est en fleurs. Ses jeunes tiges etses branches étant assez souples, on peut, en les entrelaçant les unes dans les autres, en former des haies impénétrables. On le multiplie , avec beaucoup de facilité , de drageons qui poussent en grande quantité autour des vieux pieds. On peut aussi le propager par 11' moyen des marcottes et même par boutures, mais excepté LAU '353 pour les variétés à fleurs doubles et à fleurs panachées qui ne sont pas encore (rès-répandues , on a rarement recours aux marcottes et aux boutures a cause de la facilité qu'on a pour •e le procurer de drageons. On peut aussi le multiplier par les graines, mais c'est un moyen qu'on emploie encore plus rare- ment parce que les nouveaux plants qui en proviennent sont, dit-on , long-temps sans fleurir. Au reste, ce n'est que par les graines qu'on a obtenu les variétés que nous possédons main- tenant, et ce n'est que par ce moyen qu'on pourroit en ob- tenir de nouvelles. Laurosb odorant; Nen'umodorum, Willd. ,Spec. , i , p. 1234. Cetle espèce a beaucoup de ressemblance avec la précé- dente, et on pourroit même croire à la première inspection qu'elle n'en est qu'une simple variété; mais ses fleurs pré- sentent des diff'érences constantes : elles ont une odeur aj^réable, et les divisions de leur calice sont très-droites et non pas un peu obliques; la partie de la corolle qui est en tube dans le laurose commun, est évasée et campaniforme dans le laurose odorant; enfin les appendices qui forment une cou- ronne à l'entrée du tube, sont divisés en filamens filiformes, au lieu d'être plans et terminés par deux ou trois dents. Le laurose odorant, nommé encore laurier rose des Indes, croît naturellement sur le bord des rivières et le long des côtes de la mer dans les Indes orientales. Il paroît avoir été cultivé pour la première fois en Europe, il y a cent et quelques années, par Commelin qui l'avoit reçu de Laurent Pijl, gou- verneur de Ceilan. Il craint beaucoup plus le froid et est bien plus délicat que le laurier rose commun ; il faut le tenir dans la serre chaude pendant sept à huit mois de l'année, l'exposer pendant l'été au grand soleil, et l'arroser fréquemment sur- tout pendant les chaleurs et lorsqu'il est en fleur. On le mul- tiplie de marcottes et même de boutures; mais le premier moyen est beaucoup plus certain et moins long. Il a une variété à fleurs roses doubles qui a beaucoup d'éclat, et une autre à fleurs doubles blanches; cette dernière est encore rare. Les botanistes modernes ont fait un genre particulier du nerium ohesum, Linn,, sous le nom d'adenium ;ils ont aussi placé dans d'autres genres quelques autres espèces dont Linnœus .3. 20 354 LAU faisoit des nerium -. ainsi les nerium divaricatum et coronaTium. sont aujourd'hui rangés dans le genre Tahernctmontana, tandis que les nerium antidysenlericum et zeylanioum font partie du nouveau genre PVrightia, ainsi que le nerium tinctorium de Roxburg. (L. D.) LAURUS. ( Bol. ) Aboyez Laurier. ( L. D. ) LAU-WHA, LAU-WHEY-WA. (Bot.) Noms dune fleur de Chine, extrêmement odorante, mentionnée dans le Recueil abrégé des Voyages. Elle est produite par une plante des pro- vinces maritimes de cet empire , et sa couleur tire sur celle de la cire. (J.) LAUXANIE, Lauxania. (Entom.) M. Latreille désigne sous ce nom de genre , que Fabricius a adopté dans son Système des antliates, une division du genre Mouche, de la famille des chétoloxes, dans l'ordre des diptères. Trois espèces sont rapportées à ce genre; deux sont propres à l'Amérique méri- dionale , où elles ont été recueillies par M. Smidt : la troi- sième est de France; c'est la mouche cylindricorne, figurée sous ce nom par M. Coquebert dans ses Illustrations icono- graphiques, troisième décade, pi. XXIV", n.° 4. C'est un petit insecte dont la longueur atteint au plus deux lignes : il est noir , avec les tarses et les ailes d'une teinte rousse. Aussi M. Latreille Fa-t-il nommé rufUarse. Voyez Mouche. (C. D.) LAUZ. {Bot.) Nom arabe de l'amandier, cité par Forskal et M. Delile. Il l'est aussi dans Daléchamps sous ceux de lauzi et de lauz, et probablement par erreur sous celui de jaus. (J.) LAUZEE. (Min.) On donne ce nom en Savoie, aux envi- rons de Montmélian et de Conflans, à des calcaires feuilletés ouschisteux, qui peuvent fournir des plaques assez minces pour être employées à la couverture des maisons. Oa les appelle aussi badières. Voyez Laves. (B.) LA VACHE. {Bot.) Voyez Livèche. (Lem.) LAVAGLAS. (Min.) Ce nom allemand, qui veut dire verre de lave, a été appliqué à deux matières différentes : 1.° à l'ob- sidienne, mais c'est le cas le plus rare-, 2.° à des concrétions sili- ceuses, transparentes, par conséquent appartenant à la variété du quarz hyalin, qui tapisse les fissures et cavités de certaines laves, surtout aux environs de Francfort, et qu'on a aussi nommée hyalite, miillerglas , etc. Voyez Quarz, Hyaute. (B.) LAV 35S LAVAGNA. (Mm.) Voyez Laves. (Lem.) LAVANDE (Bo^) , Lamndula, Linn. Genre dp plantes dico- tylédones monopétales , de la famille des labiées, Juss. , et de Li didynamie gymnospermie, Linn. ; dont les principaux carac- tères sont les suivans : Calice monophylle, persistant, ovale- cylindrique, strié, bordé de cinq petites dents; corolle mono- pétale, renversée, à tube plus long que le calice, et à limbe partagé en cinq lobes inégaux, arrondis, imparfaitement divi- sés en deux lèvres; quatre étamines, dont deux plus courtes; un ovaire supère , à quatre lobes, surmonté d'un style fili- forme, terminé par un stigmate bifide; quatre' petites graines ovoïdes , placées au fond du calice. Les lavandes sont des herbes ou le plus souvent de petits arbustes à feuilles opposées, et à fleurs disposées en épi ter- minal, serré et muni de bractées. On en connoit une douzaine d'espèces, parmi lesquelles les suivantes sont les plus remar- quables. Lavande officinale : Lavandula officinalis , Chaix , in Vill. X)awp/j.,i,p. 365 et 2, p. 363 ■,Lavandulaspica,var.oi,,hynn.,Spec.f 800; La{>andula spica , Bull., Hert., tab. 337. Sa tige est suffru- tescente, haute d'un pied à unpied etdemi, diviséeen rameaux droits, simples, garnis de feuilles linéaires, vertes; ses fleurs sont bleues ou un peu violettes, verticillées ; elles forment un épi interrompu, garni de bractées presque cordiformes, et dont les calices sont revêtus d'un duvet abondant, bleuâtre, qui cache les stries qui les sillonnent. Dans une variété ce duvet est blanc ainsi que les fleurs. Cette plante (leurit en juin et juillet; elle croit naturellement sur les collines et dans les campagnes arides du midi de la France et de l'Europe; on la cultive en pleine terre dans les jardins du Nord. Lavande spic : vulgairement. Aspic, Espic ; Lavandula spica^ var. ^, Linn., Spec, 800; Lavandula latifolia, Bauh., Pin., 216. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente; mais cependant elle en diffère d'une manière const;mte par ses feuilles plus larges, revêtues d'un duvet serré et blanchâtre; par ses rameaux ordinairement ramifiés dans leur partie supé- rieure; par ses calices peu cotonneux , creusés de stries pro- fondes, et enfin par les bractées très-étroites et linéaires qui accompagnent chaque verticille de fleurs. Cette plante croît 23. 556 LAV dans les mêmes lieux que la précédente, et fleurit à la même époque. Les deux espèces qui viennent d'être décrites, sont assez sou- vent employées indifféremment l'une pour l'autre, parce qu'elles ont les mêmes propriétés; cependant la première est celle dont on se sert le plus généralement dans les pharmacies du Nord. C'est de Tusage fort ancien de ces plantes pour parfu- meries bains, queleur est venu le nom de lavande, de lavando, gérondif du verbe latin lavare , laver. Toutes les parties des lavandes, et surtout les fleurs, ont une odeur aromatique, agréable et très-pénétrante, qui est d'autant plus exaltée que ces plantes sont venues à une exposition plus chaude et sous un ciel plus ardent. Leur saveur est légèrement amère et un peu acre. Elles sont, ainsi que toutes les labiées, toniquesetexcitantes-, mais ces propriétés sontplus développées en elles que dans aucune autre espèce de cette famille. Comme c'est principalement sur le système nerveux qu'elles paroissent porter leur action fortifiante , on les emploie avec succès dans toutes les maladies oii ce système est atteint de débilité. Ainsi on en conseille l'usage aux personnes foibles, sujettes aux syn- copes, aux vertiges, aux spasmes. On les a aussi employées avec avantage dans les fièvres malignes et dans les affections soporcuses. Les parties dont on fait le plus ordinairement usage, dans le cas dont on vient de parler, sont les fleurs préparées en infu- sion théiforme. Ces mêmes fleurs font la base de plusieurs pré- parations pharmaceutiques, comme l'huile volatile, l'eau dis- tillée , la teinture spiritueuse , le vinaigre de lavande , etc. Elles entrent aussi dans la composition de plusieurs préparations oflicinales, telles que l'eau vulnéraire, l'eau générale, le vinaigre antiseptique et autres que nous ne nommerons pas parce qu'elles ont vieilli , et sont maintenant tombées en désuétude. C'est particulièrement de la lavande spic qu'on retire, sur- tout en Provence, l'huile essentielle connue sous lenom d'huile (l'aspic, qu'on a quelquefois utilement employée en frictions sur les membres paralysés. On en fait aussi usage dans les arts. Celle huile contient du camphre en plus grande quantité que celle rauciiue autre hibicc , et danslcs priys chauds, cette dcr- LAV 557 nière substance forme, selon M. Proust, le quart de son poids. L'eau distillée de lavande, sa teinture, et princi|)alfinent son vinaigre, sont d'un usage journalier pour la toilette. Ce vinaigre, mêlé à l'eau des ablutions, est un cosmétique très- propre à entretenir le ton de la peau et à en prévenir le relâ- chement. C'est aux lavandes qui croissent communément en Pro- vence et en Languedoc que les miels de ces pays doivent l'ex- cellence de leur parfum qui les fait préférer à tous les autres. Dansles jardins du Nord on cultive la lavande officinale pour faire des bordures et des touffes de verdure moins agréables par leurs fleurs peu apparentes, que par l'odeur suave qu'elles répandent surtout pendant l'été. Ces bordures peuvent se tondre comme le buis. Naturelle aux endroits secs et stériles, cette plante s'accommode de toute espèce de terre, pourvu qu'elle ne soit pas trop humide. Elle se multiplie de plant enraciné en éclatant les vieux pieds, de marcottes et de bou- tures. On peut aussi la multiplier par ses graines ; mais on n'emploie que fort rarement ce moyen parce qu'il est le plus long. Lavande STÉCADE: vulgairement, Stéchas, Stéchas arariqle; havandula stœchas y Linn., Spec. , 800; Stœchas brevioribus ligulis, Clus., Hist., 344. Sa tige est sufFrutescente , rameuse de la base au sommet, haute d'un pied ou un peu plus; ses feuilles sont lancéolées-linéaires, cotonneuses, blanchâtres, roulées en leurs bords ; ses fleurs sont d'un pourpre foncé , rtS' serrées en épi ovale-oblong, surmonté d'un faisceau de feuilles colorées. Cette plante fleurit en mai et juin, et elle croit dans les lieux secs du midi de la France et de l'Europe. Elle exhale une forte odeur qui a beaucoup d'analogie avec celle du camphre, ce qui doit faire croire que cette substance y est contenue dans une proportion aussi grande que dans la lavande spic, et d'ailleurs toutes les propriétés de cette der^ nière se retrouvent dans le stéchas qui, pour cette raison, a aussi été souvent employé en médecine, quoiqu'il ne le soit presque plus aujourd'hui. Autrefois il étoit recommandé dans les maladies nerveuses, dans le catarrhe pulmonaire des vieil- 5 58 LAV lards, l'asthme, les fièvres muqueuses, la chlorose, le défaut de menstruation. Le sirop auquel la plante donnoit son nom, est aussi du nombre des préparations pharmaceutiques qui ont vieilli. Lavande pinnée : La^/anduta pinnata, Linn. fils, Dissert, de havand. , n.° 4 , tab. 1 ; Jacq. , le. rar. , 1 , tab. 1 06. Cette espèce est un arbuste d'un pied et demi à deux pieds , dont la tige est feuillée dans su partie inférieure, nue, tétragone et blanchâtre dans la supérieure. Ses feuilles sont pétiolées, ailées, compo- sées de folioles linéaires-cunéiformes, d'un vert blanchâtre, les unes très-entières, les autres bifides ou même trifides. Les fleurs sont bleuâtres , disposées , au sommet des tiges , sur trois à cinq épis linéaires, imbriqués d'écaillés lancéolées, un peu cotonneuses et un peu plus longues que les calices. Cette la- vande croît naturellement aux îles Canaries. On la cultive dans les jardins de batanique; on la plante en pot, et on la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. On cultive aussi les lavandula heterophjlla , dentata, etegans et mullifida. (L.D.) LAVANDIÈRE (Ichthjol.) Sur quelques unes de nos côtes de l'Océan, on donne, selon M. Bosc, ce nom au callionjme Ijre, ou souris de mer. Voyez Callionvme. (H. C.) LAVANDIÈRE. {Ornith.) Voyez les mots Bergeronnette et Hochequeue. (Ch. D.) LAVANDOU. {Bot.) Suivant Linscot , cité par C. Bauhin ,. les Chinois nomment ainsi le petit galanga. (J.) LAVANDULA. (Bot.) Voyez Lavande. ( L. D.) LAVANÈSE. {Bot.) Voyez Galega officinal. (J.) LAVANGÈRE. {Bot.) Dans l'herbier de l'île de Bourbon de Commerson , on trouve sous ce nom une espèce de ficoïde ou mesemhyantliemum, très-basse, à feuilles alongées et étroites, laquelle n'est pas encore publiée. (J.) LA VANNA etLAVAMANI. {Bot.) En Italie on donne ces noms et celui de lavanèse au Galega officinal. (Lem.) LAVAPE {Bot.) , nom portugais du centaurea sempervirens de Linnaeus, selon Vandelli. (J.) LAVARELLA {Bot.) , nom italien d'une espèce de berle , siuin latifolium. (Lem.) LAVARET. {Ichthyol.) Nom spécifique d'un poisson du LAV 359 genre Corégone, et dont on trouve la description dans ce Dic- tionnaire, tom. X, pages 668 et suivantes. Nous remarquerons ici que , chez les auteurs , il règne une assez grande confusion au sujet de cet animal. Il est clair, par exemple, que le lavaret de Rondelet et de Belon , c'est-à-dire, le vrai lavaret du Bour- get,est absolument le même poisson que la grande marène de Bloch. (H. C.) LAVATÈRE ( Bof.) , Lavatera, Linn. Genre de plantes dico- tylédones , de la famille des malvacées , Juss. , et de la mona- delphie polyandrie , Unn.; dont les principaux caractères sont les suivans: Calice double, persistant, l'extérieur plus court et trifide, l'intérieur à cinq divisions; corolle de cinq pétale» cordiformes, connés à leur base et attachés au tube stami- nifère; étamines nombreuses, ayant, dans une partie de leur étendue, leurs filamens réunis en tube; un ovaire supérieur, arrondi, surmonté d'un style portant dix à vingt stigmates sétacés ; capsules en même nombre que les styles , réunies orbi- Gulairement, s'ouvrant en deux valves et contenant chacune une graine. Les lavatères , qui doivent leur nom à Lavatcr, célèbre médecin et botaniste suisse , sont des arbrisseaux ou des plantes herbacées, à feuilles alternes, lobées ou anguleuses, et à ileurs le plus souvent axillaires. On en connoit une quinzaine d'es- pèces qui, pour la plupart, croissent naturellement dans les parties méridionales de l'Europe. Plusieurs d'entre elles sont cultivées dans les jardins ; nous ne parlerons ici que des plus répandues. Lavatère d'Hières : Lavatera olbia , Linn. ,Spec., 1)72 ; Jacq., Hort. Vind., tab. 73. Sa tige est ligneuse, haute de quatre à six pieds, divisée en rameaux cylindriques, effilés , garnis de feuilles pétiolées, cotonneuses et blanchâtres ; les inférieures un peu échancrées. en cœur à leur base, et partagées en cinq lobes aigus ; les supérieures seulement à trois lobes, dont le moyen beaucoup plus grand. Les fleurs sont purpurines, larges de deux pouces, presque sessilcs, solitaires dans les aisselles des feuilles supérieures , et rapprochées au sommet des ra- meaux en un épi d'un aspect agréable. Cette espèce croit natur- rellenient en Provence, et particulièrement aux environs d'Hières. Dans les jardins du Nord où elle est cultivée, on 1* 36o LAV plante en pot ou en caisse , et on la rentre dans l'arangerie pendant l'hiver; elle fleurit en mai et juin. Lavatère a trois lobes : Lavatera triloba, Linn., Spec. , 972 ; Jacq., Hort. Vind., tab. 74. Cette espèce difFère de la précé- dente par ses feuilles arrondies, à peine trilobées, et par ses fleurs disposées deux à cinq ensemble dans les aisselles des feuilles supérieures. Les fleurs sont d'une couleur purpurine claire, avec des lignes plus foncées. Cette plante croît en Espagne et en France, aux environs de Montpellier ; elle fleurit en juillet et août. Lavatère arborée ; Lavatera arborea, Linn., Spec, 972 . Sa tige s'élève jusqu'à huit et neuf pieds de hauteur , et elle acquiert presque la grosseur du bras ; cependant elle n'est qu'herbacée et ne subsiste que deux ans. Ses feuilles sont grandes , pétiolées, en cœur à leur base, arrondies, molles, presque veloutées, à sept lobes arrondis dans celles des tiges, et pointus dans celles des rameaux. Les fleurs sont d'un pourpre violet ou bleuâtre , petites pour la grandeur de la plante ( ayant à peine plus d'un pouce de largeur), au nombre de trois à quatre dans chaque aisselle, et portées sur des pédoncules inégaux. Cette espèce croît en Italie , dans le Levant et dans l'île de Corse. Lavatère A GRANDES fleurs; Lavatera trimeslris , Linn., Spcc, 974. Sa tige est herbacée, annuelle, haute d'un pied à dix- huit pouces , divisée dés sa base en rameaux alongés et ouverts , garnis de feuilles pétiolées, un peu velues; les inférieures en cœur, arrondies, à peine lobées; les supérieures très-angu- leuses. Les fleurs sont grandes , purpurines, couleur de chair ou quelquefois blanches, portées sur despédonculesaxillaires, plus longs que les pétioles. Cette plante croît naturellement dans le Levant, en Espagne, en Italie et dans le midi de la France. On la cultive pour l'ornement des Jardins; elle com- mence à fleurir en juillet, et dure jusqu'en septembre. (L.D.) LAVÈGE ou LAVEZZE. {Min.) Nom dérivé de ritalien,/a- vezzo , qui désigne la serpentine ou plutôt l'ophiolite ollaire y avec laquelle on fait des vases de ménage dans l'Italie septen- trionale , et que l'on vend à Côme et à Berganie. (B.) LAVLNIE, Adetiostemma. (Bot.) [Corymbifères , Juss. :=Sj>'ra- génésie poljgamie égale , Linn.] Ce genre de plantes appartient LAV 3.^ft à l'ordre des synanthérécs, et à notre tribu natrircllc dcsciipa- toriées. Voici ses caractères, tels que nous les avons observes sur des échantillons secs de plusieurs espèces. Calathide incouronnée, équaliilore , multiflore , régulari- flore , androgyniflore. Péricline inférieur aux fleurs , formé de squames subunisériées , à peu près égales , appliquées , ob- longues, arrondies au sommet, subspatulées, foliacées. Cli- nanthe pian, inappendiculé. Ovaires obovoïdes-alongés, sub- penlagones, ou trigones par l'oblitération de deux angles, glabres, pourvus d'un pied semi-articulé; aigrette composée - nia decumhens-, Swartz , No^'. Gen. et Sp.pl. , pag. 1 1 2 ; FI. Ind. occid. , tom. III ; Cotula verhesina , Linn. , Sp. pi. , edit. 3 , pag. 1 268. Cette plante herbacée , annuelle , habite les lieux nn peu humides et ombragés de la Jamaïque, où elle fleurit en été; ses racines sont filiformes ; sa tige, longue d'un pied, presque simple, cylindrique, pubescente, a sa partie inférieure cou- chée , un peu genouillée , produisant des racines, et sa partie supérieure redressée ; les feuilles sont opposées , à pétiole court , semi-amplexicaule, à limbe cordiforme, rarement ovale, an- guleux à la base , un peu obtus au sommet, denté en scie, tri- nervé, hispidule, quelquefois glabre; les calathides, compo- sées de quinze à vingt fleurs blanchâtres, sont portées sur des pédoncules terminaux , un peu longs , divises en pédicelles monocalathides ; le péricline est ovoïde, formé de squames a peu près égales, ovales-lancéolées , pubescentes ; les corolles sont velues et glanduleuses extérieurement; les anthères son-t LAV 365 foiblement cohérentes; les fruits sont presque trigones; leur aigrette est composée de trois, rarement de quatre squamel- lules inégales; le clinanthe est un peu convexe. N'ayant point vu cette plante , nous empruntons à Swartz la description qu'on vient de lire : mais nous avons dû changer le nom spéci- fique, qui exprimoit le contraire de ce que l'auteur a sans doute voulu dire; caria tige décombante est celle dont la par- tie inférieure est dressée et la supérieure couchée. Lavénie BRÉSILIENNE :y4dcnosfemma brasiliana, H. Cass.; Ver- hesina brasiliana , Pers. , Syn. plant. , pars 2 , pag. 472. La tige est herbacée, haute de dix pouces (dans l'échantillon incomplet que nous décrivons), dressée, rameuse, parsemée de petits poils glutineux; les feuilles sont opposées; leur pétiole est long de quinze lignes, pourvu de poils glutineux, et sa partie supérieure est bordée par la décurrence du limbe ; le limbe est long de deux pouces, large de deux pouces et demi, tripli- nervé, glabre, inégalement denté en scie, obtus au sommet, cordiforme à la base qui néanmoins se prolonge en forme de coin sur le pétiole ; les calathides , globuleuses , ont deux lignes de diamètre , et sont disposées en une panicule corymbiforme , terminale , large , très-làche , irrégulière ; les corolles sont blanches ou peut-être jaunâtres , et leur limbe est très-velu extérieurement sous les lobes; les ovaires sont trigoncs, et leur aigrette est composée de trois squamellules; le péricline est formé de squames égales , unisériées. Nous avons fait cette description sur un échantillon sec, recueilli dans le Brésil, et envoyé en 1790, par Vandelli, à M. de Jussieu. Lavéniea feuilles larges ;Jdenos£emmap/a/_^phyWa, H. Cass. Tige herbacée, haute de plus d'un pied (dans l'échantillon incomplet que nous décrivons ) , dressée , rameuse , cylin- drique, striée, parsemée de poils glutineux; feuilles opposées, longues de huit pouces , y compris le pétiole , larges de quatre pouces, glabres ; pétiole long , bordé par la décurrence du limbe; limbe ovale, subdeltoide ou rhomboïdal, cunéiforme à sa base, grossièrement denté ou crénelé sur les bords, tri- plinervé; calathides peu nombreuses , subglobuleuses, de trois lignes de diamètre, disposées en une panicule termi/iale, co- rymbiforme, très-làche, à ramifications très-divergentes, les dcrnièi'es loiigues, grêles, nues, pédonculifornies ; corulUs 364 ' LkV blanches. Nous avons décrit cette espèce sur un échantillon sec, recueilli au Pérou par Joseph fie Jussieu. Lavéme ï'EINTurienne : Adenostemma tincioria, H. Cass.; Spi- lanthus tinctorius, Lour., F/or. Cochinch. (édit. 2), tom. II, pag. 590. La racine est rampante; la tige est herbacée, longue de trois pieds, diffuse, presque couchée, cylindrique-, les feuilles sont opposées, lancéolées, inégalement dentées en scie, entièrement glabres, d'un vert gai, succulentes, sans nervures; les pédoncules sont terminaux, et chacun d'eux porte plusietirs calathides, composées de fleurs bleuâtres ou blanchâtres; le péricline est hémisphérique, formé de squames égales, proba- blement subunisériées, obtuses, foliacées; toutes les fleurs de la calathide sont hermaphrodites et régulières; le clinanthe est convexe et nu ; l'aigrette de chaque fruit est composée de trois arêtes capitées. Nous n'avons point vu cette plante , dont la description est empruntée à Loureiro. Ce botaniste dit qu'elle est cultivée à la Chine et à la Cochinchine, parce que ses feuilles étant broyées donnent une excellente teinture bleue, aussi belle que celle de l'indigotier, et plus facile à préparer. Il est bien évident que cette plante n'est point un spilanthus , puisque le clinanthe est nu : et il nous paroît pres- que indubitable que c'est une adenostemma. La première espèce avoit été attribuée par Vaillant à son genre Eupatoriophalacron , qui étoit pourtant caractérisé par le clinanthe squamellifère etles ovaires privés d'aigrette. Linnœus n'a pas mieux fait, en rapportant celte plante au genre Verhe- sina. Mais les Forster l'ont avec raison considérée comme le type d'un nouveau genre, qu'ils ont publié en 1776 , sous le nom très- convenable à' adenostemma, et qu'ils ont fort bien caractérisé. Cependant, en 1788, Swartz, ayant reconnu que la seconde espèce , mal à propos attribuée par Linnœus au genre Colula, appartenoit au genre Adenostemma, s'est permis d'effacer le nom générique imposé par les inventeurs de ce genre , et de lui substituer celui de lavenia, sous le prétexte que Solander l'avoit ainsi nommé. Mais les travaux botaniques de Solander n'ayant point été publiés par la voie de l'impression, il est évident que le prétexte de Swartz est fort injuste : ce qui n'a pas empêché Schrcber. et après lui tous les autres botanistes, de consacrer par leur assentiment cette injustice de Swartz, LAV 565 à laquelle nous résistons. C'est pourquoi nous restituons le nom d^ adenostemma au genre dont il s'agit, et cependant, pour nous conformer à l'usage, nous le plaçons dans ce Dictionnaire, sous le titre François de Lavknie. La troisième espèce, dont M. Persoon a tracé les principaux caractères spécifiques, mais dont il n'a pas sans doute observé les caractères génériques, étoit attribuée par lui au genre Verbesina; la quatrième espèce n'a été publiée nulle part; la cinquième enfin, imparfaite- ment décrite par Loureiro , étoit rapportée au genre Spilan- Ihus. Swartz paroitroit avoir senti les véritables affinités natu- relles du genre Adenostemma , en le plaçant entre Veupatorium et Vageratum , si ce n'éloit pas dans la série artificielle du sys- tème sexuel de Linnaeus qu'il lui assigne cette place , et s'il n'ajoutoit pas aussitôt que, dans la méthode naturelle, ce genre doit être placé entre le verbesina et le siegesbeckia.M.dc Jussieu n'a pas été mieux inspiré , lorsqu'il l'a placé entre le cotula et le struchium, 11 est indubitable que Vadenostemma fait partie de notre tribu naturelle des eupatoriées, dans laquelle il est voisin du genre Sclerolepis , que nous avons proposé dans le Bulletin des Sciences de décembre 1816, pag. ig8, et qui a pour type le sparganopliorus verlicillatus de Michaux. En effet, ce genre Sclerolepis offre les caractères suivans : Calathide incouronnée, équaiiflore , multiflore, régulari- flore, androgyniflore. Péricline à peu prés égal aux fleurs , formé de squames bisériées , à peu près égales , lancéolées-acu- minéés, foliacées. Clinantheconoïdal, inappendiculé. Ovaires alongés, grêles, pentagones ; aigrette composée de cinq squa- mellules unisériées, égales, un peu entre-greffées à la base, paléiformes,oblongues, comme tronquées au sommet, épaisses, cornées. Styles d'eupatoriée. En comparant ces caractères génériques du sclerolepis avec ceux de Vadenostemma, il est facile de reconnoître les ressem- blances et les différences qui existent entre les deux genres dont il s'agit. Le nom d'adenostemma , composé de deux mots grecs, qui signifient couronne de glandes, exprime parfaitement bien la nature très-singulière de l'aigrette propre à ce genre , et qu'on ne retrouve chez, aucune autre synanthérée. ( H. Cass.) 566 LAV LAVER. (BoL) Suivante. Bauhin, ce nom a été donné, pat* Lonicer, à un œnanthe, ananthe fiUulosa- par Dodoens, soit à la berle, sium lalifoiium, soit au cresson de fontaine, sisym* brium nasturtium. (J.) LAVEROK (Ornith.), nom de l'alouette commune en an^ glois. (Ch.D.) LAVES. (Min.) Nous ne ferons pas, à l'occasion de ce mot, une histoire des volcans et des phénomènes de leurs éruptions : nous chercherons à en restreindre la signification, plutôt qu'à l'étendre. Elle n'est déjà que trop illimitée. En lui ren- dant sa première signification, qui paroît venir du mot alle- mand laufen, couler et courir, nous appliquerons ce nom aux seules SUBSTANCES MINÉRALES QUI ONT ÉTÉ FONDUES PAR 1,'aCTION DU FEU VOLCANIQUE, Suit quon ait été témoin du phénomène, soit qu'elles -portent avec elles les caractères évidens d'une semblable origine. Ainsi, ce nom sera général; il exprimera un mode de for- mation et non pas une roche. On aura autant de roches diffé- rentes qu'il peut y avoir d'espèces minérales fondues ; elles n'auront de commun que leur mode de formation. Classer au- trement les produits volcaniques, c'est comme si on vouloit rassembler dans un traité de chimie , tout ce qui a été fondu , pierres, sels, métaux de toutes sortes, et les distinguer des mêmes substances obtenues par d'autres voies. Il est très-difficile de séparer l'histoire des laves de celle des volcans , c'est-à-dire des terrains et montagnes qui leur donnent naissance. Cependant, en les prenant à leur sortie de terre, en n'examinant que les phénomènes que présentent les courans de matières liquéfiées, dans leur masse, leur écoule- ment, leur forme, leur composition et leur structure, et par conséquent les différentes roches qui sont susceptibles de se présenter ainsi , nous traiterons, autant que l'ordre alpha- bétique nous le prescrit et qu'il est possible de le faire, un phénomène pour ainsi dire inséparable des autres phénomènes volcaniques, et nous renverrons le reste de son histoire au mot Volcan. §. 1.'^'' Des laves à l'état liquide. Terrains d''où elles sortent. — Les laves, c'est-à dire toute ma- LAV 3(î7 tière minérale sortant de la terre liquéfiée par faction du feu, ne se sont jamais vues (du moins pour celles qui en ont les carac- tères évidens), que dans des Volcans ou dans des Terrains VOLCANIQUES (voyez ces mots); c'est-à-dire qu'on n'a jamais vu sortir ou qu'on n'a jamais eu une connoissance certaine qu'il soit sorti des matières minérales en liquéfaction ignée , ni du granité, ni des schistes, ni d'aucun calcaire. Nous ne disons pas que cela n'a jamais pu être ou n'a jamais été; nous croyons, au contraire, que cette circonstance s'est présentée souvent dans l'ancien monde , si même elle ne se continue pas encore , mais d'une manière médiate , dans celui-ci ; nous vou- lons dire seulement qu'on n'en a aucune connoissance positive depuis que la surface de la terre a pris les formes qu'elle pré- sente actuellement. Les laves , renfermées dans le sein des montagnes ou des ter- rains volcaniques, en sortent ou par l'ouverture supérieure nommée cratère , ou par les flancs de la montagne , et quelque- fois même très-près de sa base. Dans le premier cas, la masse fondue s'élève peu à peu dans le cratère, atteint ses bords, et s'épanche par-dessus la partie de la circonférence la moins élevée. Dans le second cas, il se fait à la base ou sur le flanc de la montagne, une fente ou plusieurs ouvertures peu étendues, desquelles la lave s'écoule. Phénomènes de V écoulement des laves. — Les phénomènes qui accompagnent leur épanchement appartiennent à l'histoire des éruptions volcaniques, et seront décrits à cet article. Nous ne devons examiner ici que ceux qui sont particuliers aux courans de lave. Cette masse incandescente est douée d'une liquidité pâteuse, analogue à celle des scories qu'on voit s'écouler par-dessus la dame des hauts-fourneaux. Elle ressemble, lorsqu'elle sort en petite quantité par une ouverture latérale de la montagne, à une masse de pâte qu'on feroit sortir d'un vase au moyen d'une pression exercée sur cette masse. Elle s'écoule lentement. La partie qui est à la surface, douée de plus de vitesse que celle du fond, mais aussi moins liquide, s'avance en recouvrant des parties déjàpresque solides, et en les surmontant dans diver;; sens. Enchérisse ce courant; à quelque distance de sa source B68 , tAV «l'une multitude de saillies de toutes sortes de formes , offrant (les tables, des plaques à bords déchirés, des plaques dont la surface présente de nombreux sillons , rides ou côtes trans- versales, des cordes, etc. En avançant ainsi, sa surface incandescente se noircit par le rofroidissement , se durcit même à peu de distance de son ori- gine, au point de ne plus laisser pénétrer dans son intérieur des pierres de quelques décimètres cubes qu'on y jette, et au point de supporter, sans être enfoncée, le poids d'un homme qui la ^raverseroit. Cependant, la masse intérieure du courant est encore incandescente, car elle l'est toujours tant qu'elle coule : on le voit pendant la nuit, on le voit surtout dans le fond des crevasses naturelles qui s'y forment, ou des ouver- tures qu'on y pratique. En avançant ainsi , le courant , ayant peu de vitesse , a aussi peu de puissance, et il tourne ou surmonte les obstacles qu'il î'cncontre, plutôt que de les renverser. La viscosité qu'il pos- sède est une indication de l'adhérence de ses parties ; et comme il tient le milieu entre un corps parfaitement liquide et ua corps solide , qu'il contracte une sorte d'adhérence avec le sol, il n'agit pas sur ces obstacles avec tout le poids de sa masse, inultipliéparsa vitesse, comme le feroit un cours d'eau, et par conséquent, il est loin d'en exercer les dégâts. Aussi voit-ou souvent, au milieu même des courans de lave les plus puis- s;ins, d'assez frêles édifices restés debout, quoiqu'entourés de toutes parts par la lave, des murs surmontés et comme fran- chis, sans avoir été renversés, etc. Chaleur des laves. — La chaleur des courans de lave a été le sujet de beaucoup de discussions, et je ne crois pas qu'on la ron-noisse encore parfaitement, parce qu'on a presque toujours confondu la chaleur nécessaire pour fondre la matière même e. Nous ne pouvons y laisser la domite qui, ne pré- sente aucun caractère apparent d'avoir été formée par /usiore ignée. PUMITE (Cordier). Pâte vitreuse, poreuse, boursouflée, fibreuse même, blan- châtre, grisâtre, verdàtre, mais jamais noire; facilement fu- sible, et souvent avec boursouflement en verre blanc, buUeux. Des cristaux de felspath disséminés. ( Lave ponceuse. A.B. Essai d'une Class. Min. des roches mé- langées. ) Observation. D'après les principes de classification minéra- logique des roches mélangées que j'ai cru devoir adopter, les pumites seront pour moi des laves à base de ponce, et cette base ou la ponce des minéralogistes, sensiblement pure , restera parmi les minéraux en masse homogène. Les variétés sont très- nombreuses : on y reviendra à l'article Pumite. P. poRPHYROiDE. — Pâtc de ponce enveloppant des cristaux de felspath vitreux. Exemple .-Des égroulets au Mont Dor ; des Iles Ponces, etc. OBSIDIENNE. Roche sensiblement homogène , noire , verte , rougeâtre ; texture vitreuse; fusible en émail ou verre blanchâtre et bour- souflé; ne donnant point d'eau dans le tube de verre. Ohservation. C'est une véritable lave, qui est souvent la base d'une roche et qu'il faudra séparer des stigmites , comme il faut séparer l'obsidienne du retinite. La première ne présente pour moi que des variétés de couleur, mais point la texture résineuse, cette texture indiquant toujours la présence de l'eau dans un minéral. Cependant M. Cordier ayant eu égard à cette considération, et ayant néanmoins établi sa variété smalloïde sur des obsidiennes de cette sorte qu'il a observées à ïénériffe, LAV 379 nous Tadmettrons d'après ce géologue cjui, dans la question actuelle, est une autorité d'un grand poids. Leretinite n'est point une lave dans l'acception de ce mot, telle que nous l'avons prise; car non seulement on ne l'a jamais vu couler d'aucun volcan , mais il donne abondamment de l'eau dans le tube de verre, ce qui paroît prouver qu'il n'a pas été formé par fusion ignée simple, maispar une voie qui, pour être très-(illïerente,n'-en étoit peut-être pas moins volcanique. Les stiginites seront réduits à ne comprendre que les roches d'as- pect porphyroide ou amygdaloïde, à pâte de retinile, dont les cristaux ou les noyaux sont felspathiques. TÉPHRINE (De la Méthcrie ). (Lave téphrinique. A. 13. Class. des roches mélangées. ) Roche quelquefois d'apparence homogène , à texture grenue ou même terreuse, mais toujours rude au toucher, d'une couleur grisâtre, montrant beaucoup de vacuoles. Des petits cristaux de felspath et quelquefois d'amphibole disséminés. Fusible en émail blanc piqueté de noir ou de ver- dàtre. T. PAviMENTEusE. — TcxtuTe d'apparence homogène, cris- taux étrangers très-petits, etc. Exemple : Lave de Volvic , d'Andernach sur les bords du Rhin, du Vésuve de 1794, etc. Observation. Je n'ai pas cru pouvoir changer la signification fort claire et la spécification utile que M, de la Mélherie a données à la téphrine, et que j'ai déjà adoptées en 181 3 , dans ma Classification des roches mélangées. T. VELSPATHiqvE. — Dcs cristaux de felspath vitreux dissé- minés. Exemple -. Lave de l'Etna.... T. prKoxÉNXQUE. — Des cristaux depyroxcne verdàtre dissé- minés, etc. Excmp/e • Lave du Vésuve de 1794, etc. T. .iMPuiGÉNiquE. — Des cristaux d'amphigèiic plus ou moins gros disséminés. 58o LAV Exemples .- Laves du Vésuve de diverses époques; celle de juin 1820 montre Tamphigcne en Irès-petits cristaux; sa (ex- turc est subvitreuse, et sa surface scoriacée, T. SCORIACÉE. — Plus de vide que de plein, etc. '•■''■ Sortes a base de pyroxène. BASA]NITE(A. B.). Roche à base de basalte , renfermant des cristaux de py- roxène disséminés , plus ou moins distincts. Texture compacte, celluleuse ou scoriacée; couleurnoire , noirâtre, grisâtre, brunâtre, rougeàtre, verdâtre. Fusible en émail noir. Minéraux accessoires disséminés. — Péridot divine , fer titane, feispath rare. (Voyez au mot Basanite les autres carac- tères de cette roche.) Observation. Je distingue le basalte du basanite ; c'est une conséquence nécessaire des principes de classification que j'ai adoptés. Le basalte est une roche d'apparence homogène, un minéral compacte, dont la composition mécanique est très- didicile à reconnoître même par les moyens employés par M. Cordier. Il faut que ce minéral homogène soit déter- miné, décrit et nommé avant d'entrer dans la composition d'une roche mélangée dont tous les composans doivent être connus. Le basanite est , au contraire , une roche distinctement mé- langée, dont je n'ai pas laissé la composition indéterminée, comme je l'avois fait précédemment, mais qui est caractérisée par la présence du minéral qui lui est essentiel. L'espèce basanite, considérée comme roche, est devenue encore plus nécessaire à conserver, en la traitant comme je le fais, depuis qu'ayant supprimé la mauvaise espèce lave^ j'ai distribué, avec M. Cordier, les variétés qui y étoient renfermées et qui n'avoient d'autres rapports entre elles que d'avoir coulé; depuis que je les ai distribuées, dis-je, en plusieurs espèces; car je fais entrer dans le basanite des roches auxquelles on n'a jamais et on ne pourra jamais se décider à donner le nom de basalte ; on a vu ces roches couler, on n'a jamais vu le basalte LAV 38t couler pnr fusion ignée, quoique ce soit Irès-présumablc. Ces roches, suivant M. Cordier, ont toutes la même composition, et c'est pour être conséquent au principe de composition, que je supprimerai également l'espèce 5cor/c, mot qui indique une ma- nière d'être, un mode de formation, et non une substance particulière, soit composée, soit simple, etc. J'en répartis les diverses variétés de composition aux sortes de roches aux- quelles elles doivent appartenir par ce caractère. B. PYROxÉNiquE. — Lepyroxène, en cristaux très-distincis, dominant. Exemple ; De Limburg en Brisgaw, du Puy-de-Corent et de la vallée de Vie en Auvergne, de Pohlberg en Saxe. B.pÉRiDOTiquE. — Le péridot olivine, en grains très-distincts, dominant. Exemple : D'Unkel près Cologne, de Thueys vallée de l'Ar- dêche, etc. B.rjRioLiTiquE. — Des cavités rondes, remplies de calcaire, de mésotype, etc. Exemple : Recoaro près Vicence, Gergovia, etc. B. tAviquE. — Pâte compacte, dure, lithoïde ; de nom- breuses cavités ovoïdes et alongées. B. LAriquE pÈRiDOTiquE. — Les péridots dominans. Exemple : Lave de Volvic. B. LAviquE FELSPATHiquE. — Quclqucs cristaux dc fclspath . Exemple .- Du Puy-de-Côme près le Puy-de-Dôme. B. LAviqvE prROxÉNiquE. — Le pyroxène, en cristaux, dominant. Exemple: Du Kaiserstuhl en Alsace. B. SCORIACÉ. — Plus de vide que de plein. B. SCORIACÉ prRo.YÉNiQUE. — Le pyToxéne en cristaux dis- tincts, etc. Exemple: Le Puy-de-Corent en Auvergne, etc. GALLINACE ( Cordier). Roche sensiblement homogène. Texture vitreuse. 382 LAV Couleur noire ou noirâtre, roiigcàlre, etc. Fusible en émail noir. Ne donnant pas d'eau dans le hallon de verre f G. COMPACTE p^ RFj iTE (Cordicr). — Obsidienne fondant en verre noir (De Drée). G. COMPACTE SM j LLoi DE (^Coràier). — Noire, ou d'un rouge sombre. G. COMPACTE IMPARFAITE (Cordicr). — Texture presque li- Ihoïde. G.scoRiFiÉE {scorie, Cordier). — Texture boursouflée. G. scoRiFiÈE GRANULEUSE (Cordîer). — Aspect lithoïde. G. scoRiFiEE PESANTE (Cordier). — Scorie pesante (Dolo- mieu). On voit par ce tableau que les roches simples ou composées qui ont éprouvé l'action du feu des volcans , au point d'être fondues et de couler, ou, ce qui revient au même, les roches principales qui entrent dans la composition des courans de laves connues, se réduisent, pour le moment, à huit sortes dé- terminées par leur nature : les Leucostines, les Ponces, les Pumites, les Obsidiennes, lesTcphrincs, les Basaltes, lesBasa- nites et les Gallinacés. La plupart des matières qui ont coulé en lave peuvent se rap- porter à l'une de ces huit sortes de roches qui , dans la classifi- cation générale des roches mélangées , doivent être placées dans le genre auquel elles se rapportent par la nature de leur partie dominante. (B.) LAVES. {Min.) On applique, ou plutôt on donne ce nom à des roches qui n'ont, avec cellts que nous venons de décrire, aucune espèce d'analogie. C'est eu Bourgogne principalement et aussi dans les départemens du Lot et de l'Aveyron , qu'on nomme ainsi des pierres calcaires plates, dont on se sert sou- vent, en place de tuiles, pour couvrir les maisons, et qui pa- roissent appartenir aux assises supérieures du calcaire juras- sique. Buffon dit qu'on donne aussi ce nom, dans quelques pro- vinces, au grès en plaques minces. LAX 583 Il paroît assez difïîcile de trouver d'où vient ce nom :il ponrroit dériver du motlose ou laiize, qui dans beaucoup dedépartemens du Midi désigne des ardoises, et d'où la rivière et le département Lozère tirent leur nom. Le nom de lauzéc donné en Savoie à des pierres calcaires feuilletées, employées à couvrir des mai- sons, semble conduire à celui de laves , le t' remplaçant Vu et se confondant môme avec lui. Enfin lavagna , nom d'un lieu d'Italie, près de Gênes, célèbre pour ses carrières de belles ardoises, et qui a donné même son nom aux ardoises qu'on ap- pelle en italien pietradiLavagna ou même Lavagna, paroitnous apprendre que le mot de lawes n'a aucun rapport avec les roches volcaniques qui portent ce nom, mais qu'il vient par corrup- tion du nom qu'on donne dans le Midi, et surtout en Italie, aux ardoises. (B.) LAVETTE. (Ornith.) On donne vulgairement, dans la Guienne , ce nom et celui de layette, à l'alouette commune, alauda arvensis , Linn. (Ch. D. ) LAVIGNON. {Conchjd.) C'est un de ces noms vulgaires don- nés par les pêcheurs et les habitans des bords de la mer à un coquillage bivalve qui vit enfoncé dans le sable. On ne sait pas au juste quelle en est l'espèce, ni même le genre, puisqu'il y en a plusieurs qui vivent ainsi. Il est même probable que les animaux qui sont nommés lavignons, sur la côte de l'Océan, ne sont pas de même espèce , et peut-être de même genre que ceux qu'on désigne ainsi sur la côte de la Méditerranée. (DeB.) LAVOIR DE VÉNUS. (Bot.) Les anciens donnoient ce nom à la cardère à foulon, dont les feuilles opposées et connées à leur base , retiennent l'eau des pluies. ( L. D. ) LAVOLA. (Bot.) Voyez Ecorce de Lavola. (J.) LAVOTHE. {Bot.) Nom africain de la clématite, clematis vi- ticella, suivant Mentzel. Quelques anciens la nommoient vitis nigra, et d'autres vitalha. (J.) LAVY. (Ornith.) L'oiseau ainsi nommé à l'île de Saint-Kilda est le grand guillemot, colymhus troile , Linn. (Ch. D.) LAWSONIA. (Bo^) Voyez Henné. (Poir.) LAX (Bot.) , nom du pourpier dans l'ancien pays des Daces, suivant Ruellius et Mentzel. (J.) LAXMANNIA. {Bot.) Ce genre de composée, établi par 334 LAY Forsier, paroît appartenir aii Indcns, dont il diffère cependant parles écailles txltricurcs du périanlhc plus courtes, les fleurons à quatre divisions et munies seulement de quatre étamincs , ainsi que par sa tige presque arborescente. (Voyez Pethomium. ) Il ne faut pas confondre avec ce genre le laxmannla , inscrit dans le Gênera de Schreber, non répété ailleurs, et qui est, selon cet auteur, le cjminosma de Gaertner , mentionné à son lieu dans ce Dictionnaire. Gaertner lui attribuoit un calice à quatre divisions profondes, huit pétales, une baie dégagée du calice et à quatre loges monospermes, dont les graines sont attachées à l'angle intérieur desloges; l'embryon, à radicule dirigée supérieurement, est entouré d'un péris- perme charnu. L'auteur ajoute que c'est Vankenda de l'île de Ceilan ; mais cela ne peut être , si ïankenda est un calyplranthes , comme le dit Willdenow. Voyez Ankenda. (J.) LAYANG-LAYANG. {OrniLli.) Suivant G. J. Camel , dans les Transactions philosophiques , l'oiseau ainsi nommé aux Philippines est l'hirondelle de cheminée, hirundo rustica, Lînn.; mais, d'après une note de Sonnini sur l'hirondelle salangane , hirundo esculenta , Linn. , ce seroit à cette dernière espèce que le nom de layong-layong , bien semblable au précédent, seroit donné, à Sumatra. (Ch.D.) LAYE [Mamm.) , nom françois de la femelle du sanglier. (F. G.) LAYETTE. (Ornii?i.) Voyez Lavette. (Ch. D.) LAZAROLA (Bot.), nom portugais de l'azerolier, cratœgus azarolus , selon M. Vandelli. (J.) LAZELAZE [Bot.], nom du nénuphar blanc, à Madagascar, cité par Flacourt. (J.) LAZULITE [Min.); vulgairement Lapis ou Lapis Laz.uli. La belle couleur bleue de ce minéral est son caractère le plus sail- lant; c'est elle qui en fait toute la valeur, et s'il existe du lapis blanchâtre ou grisâtre, il est encore inconnu aux minéralogistes qui n'ont pu étudier jusqu'à présent que le lazulite du com^ merce. Ce lazulite, choisi sur place pour le service des arts, se présente en masses plus ou moins pures, généralement d'un petit volume, d'une contexlure grenue, imparfaitement la- mclleuse, d'une couleur qui passe du bleu céleste au bleu bar- LAZ S85 licau, et au bleu d'indigo pourpré. Le lazulitc, proprement dit, est ordinairement disséminé dans une roche composée de plusieurs substances étrangères lamelleuses, parmi lesquelles on a cru distinguer du lazulite blanc; des pyrites de fer d'un jaune d'or sont toujours parsemées dans le lapis, et contri- buent à en relever l'éclat; ces pyrites furent prises pour des paillettes d'or. Dans le commerce cette roche, plus ou moins riche en lazulite, porte le ncm de lapis , quoiqu'elle n'en con- tienne souvent que le tier? ,^u le quart de sa masse: c'est ce plus ou moins grand degré de richesse qui constitue les différentes qualités de celte pierre aux yeux des amateurs et des artistes. Le lazulite, proprement dit, bleu, pur et isolé, est presque transparent sur les bords; il est fragile et susceptible néan- moins de rayer le verre; sa cassure est grenue, et quelque- fois lamelleuse. Ce minéral cristallise en dodécaèdre à faces rhombes, forme quifutdéterminée, pourla première fois, par M. Lhermina, sur du lazulite apporté de Sibérie. Ces cristaux sont très-rares dans les collections, parce que les miné- ralogistes n'ont point encore visité cette substance sur place; cependant l'on en cite plusieurs, entre autres, celui du cabinet particulier du Roi de France, qui a appartenu à Guy ton. L'on en voit encore deux autres dansée même Musée minéralogique: l'un fait le passage du iazulile bleu au lazulite blanc , et l'autrese fait remarquer aussi par sa forme prismatique hexaèdre, qui provient de l'alongement des facesdu dodécaèdre;accidentque nous avons déjà cité en décrivant les variétés de forme du grenat. Exposé au feu du chalumeau , le lazulite bleu se décolore, se change d'abord en un émail gris , et puis en émail blanc ; grillé et jeté dans les acides minéraux, il y forme une gelée assez épaisse, et sa pesanteur spécifique varie, avec son degré de pureté, entre 2,76 et 2,96. MM. Clément et Désorme , qui se sont particulièrement oc- cupés de cette belle substance minérale , sous le rapport de ses principes constituans, et particulièrement sous celui de la couleur riche et précieuse qu'elle renferme, l'ont trouvée composée de Silice 28,2 Alumine 37,1 Soude 24,7 25. aS S86 LAZ abstraction faite d'une j)ertf constante assez considérable, et de plusieurs priricij)es provenant évidemment des substances avec lesquelles le lazulite est toujours associé (i). Klaproth,qui a fait aussi l'anal^/se du lazulite, et dont oa connoît l'extrême exacCitude, n'a pas trouvé un atome de soude, tandis que Marcgrave n'annonce point avoir reconnu d'alumine dans l'analyse qu'il a faite aussi du lazulite , en sorte que cette divergence, dans les résultats des travaux de ces chi- mistes, jointe à l'absence absolue du principe colorant qui doit produire le bleu magnifique de l'outremer, nous font vi- vement désirer un nouveau travail sur ce minéral rare et pré- cieux. Guyton pensoit que le lazulite étoit coloré par un sul- fure de fer bleu, il avoit même annoncé que l'on pourroit peut-être imiter cette pierre, en combinant un sulfure de fer artificiel avec des terres (2). J'ignore jusqu'à quel point cette opinion peut être fondée. Nous ne connoissons point encore les lieux précis d'où l'oa extrait la quantité assez conydérable de lazulite que l'on im- porte annuellement en Europe. On cite vaguement l'Inde, la Perse et la Chine , mais l'on s'accorde assez généralement à indiquer la grande Bukharie comme l'une des contrées les plus riches en ce genre-, on dit aussi que l'île de Hamon, dans la mer de Chine , fournit tout celui qu'on emploie en peinture dans ce vaste empire, où les couleurs vives et durables sont justement appréciées. L'on sait aussi , d'après Laxmann, qu'il s'est trouvé du lazulite sur les bords du lac Baïkal en Sibérie , mais non pas en place , et seulement en blocs roulés. Parmi les substances qui sont le plus constamment associées au lazulite du commerce, nous citerons le sulfure de fer jaune, lemicadoréetargentin, le quarz, la chaux carbonatée, la chaux sulfatée, quelquefois le grenat, et presque toujours une subs- tance qui ressemble au felspath , et dans laquelle plusieurs mi- néralogistes ont cru reconnoître le lazulite blanc. Patrin rap- porte, sur le témoignage d'un marchand qui avoit visité l'ex- ploitation du lapis de la grande Bukharie, que le lazulite de cette contrée est disséminé dans un granité gris , qu'il n'y forme point de filons, mais seulement de petites masses plus ou moins (1) Ann. de Chim. , tom. LVII. (2) Idem, tani. XXXIV. P'""?- ^ i- LAZ 337 ptircs, dont les plus grosses atteignent rarement le volume de ia tête. Ces détails s'accordent assez bien avec la plupart des s^jbstances que nous avons citées plus haut, comme accompa- gnant ordinairement cette substance encore inconnue dans les montagnes européennes. Le plus beau lazulite est réservé pour la gravure, la bijou- terie et la mosaïque de Florence. Celui qui est moins riche en couleur sert à la décoration des appartemens du plus grand luxe. On cite en ce genre les salles du palais d'Orloff", à Péters- bourg, qui, suivant Patrin, sont incrustées en entier avec le lazulite de la grande Bukharie. Les anciens ont connu et travaillé notre lasulite, puisqu'il nous reste un grand nombre de gravures antiques exécutées en creux ou en relief sur cette belle matière ; mais il paroît qu'il s ont ignoré ce qui en fait aujourd'hui le plus grand mérite, et ([u ils n'en ont jamais extrait cette magnifique couleur bleue que l'on nomme outremer: c'est en effet beaucoup plutôt sous ce point de vue que sous celui de la bijouterie que l'on re- cherche actuellement le lazulite. L'on s'est assuré que les diflé- rentes couleurs bleues, employées par les anciens dans leurs peintures à fresques ou dans la décoration de leurs plus belles momies, n'avoient rien de commun avec l'outremer; ce sont de simples frittes colorées par le cuivre ou par le cobalt. L'outremer, qui est si recherché par son brillant éclat, et surtout par son inaltérabilité, s'extrait du lazulite par une opération chimique que l'on compare à une sortedesavonnao^r. U n'entre point dans notre sujet de donner ici tous les détails de cette opération; nous dirons seulement que l'on pulvérise le lazulite après l'avoir grillé et plongé à plusieurs reprises dans du vinaigre ou de l'alcool, que l'on pétrit cette poudre de lapis à chaud avec un mastic composé de poix, de cire et d'huile de lin, que l'on broie cette pâte sous l'eau tiède, qui ne -tarde poiut à se colorer en bleu j l'on décante cette eau qui dépose l'outremer de première qualité, et l'on continue ainsi jusqu'à ce que l'eau ne dépose plus qu'une poudre gris de lin , que l'on nomme cendre d'outremer. L'outremer de première qualité se vend 126 fr. l'once. Il ne faut point confondre le lazulite outremer avecle lazulUs du Vésui'c, qui e?* un minéral particulier ( voyez Hauyne) , 25. 588 LEA et le Lazulite de TVerner ou de Klaprolh , décrit plus haut à l'article Klaprothite. (P. Bbard.) LÉACHIE, Leachia. (fioh) [Corymhifères , 3us6.:=:Sfngénésie poljgamie frustranée, Linri,] Ce genre de plantes, que nous dédions au savant naturaliste , M. Leach, l'un des rédacteurs de ce Dictiouiiiure ., appartient à Tordre des syiianthérées, à Ja tribu naturelle des hélianlhées, et à notre section deshé- lianthées-coréopsidées. Voici les caractères du genre Leachia, tels que nous les avous observés sur deux des trois espèces que nous lui attribuons. Calathide radiée : disque multiflore, régularillore , andro- gyniflore , couronne unisériée, octollore, ligulillore, neutri- flore. Féricline double : l'extérieur un peu plus court, involu- eriforme, étalé, plécolépide, formé de squames subunisériées, à peu près égales, enlre-greffées à la base, ovalcs-oblongues ou lancéolées, obtuses, coriaces-foliacées; l'intérieur, ouvrai ])éricline, supérieur aux fleurs du disque, campanule, pléco- lépide, formé de squames égales, subunisériées, entre-greffées à la base, appliquées, larges, ovales- lancéolées , colorées, rayées, coriaces à la hase, membraneuses sur les bords. Cli- nanthe hémisphérique, garni de squamelles supérieures aux lleurs, longues, étroites, linéaires, élargies à la base, obtuses au sommet, membraneuses, colorées. Ovaires obcomprimés , obovoïdes, arqués en dedans, gla!)res; su rùiontés d'une aigrette de deuxsquamellules rudimentaires, opposées, latérales, con- tinues à l'ovaire, très-courtes, larges, épaisses, informes, charnues, irrégulièrement barbellulées. à barbellules dirigées de bas eu haut. Fruits mûrs très -obcomprimés , arrondis, presque orbiculaires, arqués en dedans, pourvus sur chaque côté d'une bordure cartilagineuse irrégulièrement découpée , qui s'est développée depuis la fleuraison: face extérieure du fruit, lisse; face intérieure parsemée de petits tubercules, et portant à la base et au sommet une grosse tubérosité charnue ; la petite aigrette lout-à fait évanouie. Fleurs de la couronne à faux ovaire long, inovulé, à style nul, à languette grande, large, cunéiforme, comme tronquée au sommet qui est dé- coupé en plus de trois dents grandes et inégales. LÉACHIE lancéolée: Leiichia lanceolata, H. Cass. ; Coréopsis lanceolata, l.irîn., Sp. pL, edit. 3, p. i285. C'est une plante LEA 38ç, herbacée, à tiges dressée*, hautes de près de trois pieds, cy- lindriques, striées, glabres ou un peu pubescentes; les feuilles sont opposées, presque sessiles, connées à la base, longues de trois pouces et demi, larges d'un pouce, lancéolées, toutes indivises, simples, très-entières, épaisses, un peu coTiaces , d'un vert foncé en dessus, plus pâles en dessous, un peu sca- bres sur les bords, un peu ciliées à la base; les calathides, larges d'un a deux pouces, et composées de fleurs jaunes un peu odo- rantes, sont solitaires au sommet de longs pédoncules termi- naux, nus, grêles et roides. Cette espèce est, dit-on, bisan- nuelle, et habite la Caroline. Nous avons fait sa description sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi, où il fleu- rissoit au mois d'août ; aucune de ses feuilles n'étoit divisée en trois folioles, comme dans la léachie tréflée, Léaciiir a feuilles épaisses ; Leachia crassifolia, H. Cass. ; Coreopsis crassifolia, Fers., Sjn.pL, pars 2, pag. 478. Cette espèce , que nous n'avons point vue , habite le même pays que la précédente, dont, suivant Michaux, elle ne seroit qu'une variété. Cependant elle en diffère par sa racine vivace, et par ses feuilles obovales-oblongues et pubescentes. Lbachie tréflée -.Leachia Irifoliata, H, Cass.; Coreopsoides lanceolata, Mœnch, Methodus, pag. 694; Coreopsis auriculafa, Linn., Sp.pl. , edit. 3, p. 1282. Plante herbacée, glabre; tige dressée , haute de deux pieds, rameuse, striée ; feuilles oppo- sées, connées, inégales et dissemblables : les unes plus petites, presque sessiles, très-simples, très-entières, lancéolées; les autres plus grandes, à pétiole laminé, linéaire, et à limbe di- visé en trois folioles lancéolées, très-entières, dont celle du milieu est la plus grande ; calathides larges de vingt lignes, soli- taires au sommet de longs rameaux pédonculiformes, termi- naux, simples et nus; disque et couronne jaunes. Cette espèce est vivace, et habite les mnitagnes de la Virginie et de la Ca- roline. Nous l'avons décrite sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi, où il flei.rissoit en septembre. Les léachies sont de belles planks qui méritent d'autant plus d'orner nos grands parterres , qu'elles sont assez rustiques, vivent en pleine terre, et s'accommodent de presque tous les terrains. Il est bon cependant de les garantir durant l'hiver des fortes gelées et de la trop grande humidité. O 590 LEA Ces plantes éloîent aUribuées par Lînn.Tus à son genre Co- reopsisy dont notre leachia lanceolala paroît même avoir ëtc le premier type. Mœncli a formé de l'une d'elles son genre Co- reopsoides, qu'il a mal caractérisé, et qu'il n'a distingué du coreopsis que par la forme des fruits. Ce botaniste nous paroit aussi avoir pris le coreopsis auriculala de Linnœus pour le co- reopsis lanceolala du même auteur. Malgré tout cela, nous au- rions conservé au genre dont il s'agit le nom que Mœnch lui avoit donné, si tous les botanistes modernes ne respectoient pas l'arrêt bien ou mal fondé, par lequel Linnœus a proscrit les noms génériques terminés en aides. Le genre Leachia, bien distinct de tout autre, est immédia- tement voisin du coreopsis, dont il diffère : i.° par les carac^ tères remarquables de ses fruits; 2." par ses deux périclines qui sont l'un et l'autre plécolépides, c'est-à-dire formés desquames entre-greffées à la base ; 3." par les languettes de sa couronne , lesquelles sont cunéiformes, et très-larges au sommet qui est comme tronqué et multidenté ; 4." par son clinanthe hémis- phérique. Il estimpossible de confondre le leachia avec le cosmos- qui en diffère parla forme de ses fruits et par leur aigrette bar- belléeàrebours.Onpourroit croire que le leachia se rapproche davantage du georgina ou dahlia, auquel les botanistes attri- buent un péricline plécolépidc : mais nous avons démontre (tom. XVIII, pag. 441) que ce prétendu caractère du péri- cline des georgina est absolument faux, que les trois différences par lesquelles on distingue génériquement le georgma du co- reQjjsls n'existent point, et que le georgina n'est réellement qu'une espèce très-notable du genre Coreopsis. Il n'y auroit qu'un moyen légitime de conserverie genre Georgina: ceseroiî de restituer à nos leachia le nom générique de coreopsis qui leur demeureroit exclusivement affecté ; et de consacrer le nom, de georgina à notre genre Coreopsis, composé de plusieurs espèces que les botanistes ont attribuées les unes au genre Co- reopsis, les autres au genre Georgina. Le genre Chrysanthellum appartient, comme le leachia, au groupe naturel des hélianthées-coréopsidées. Nous l'avons fort mal déarit dans ce Dictionnaire (tom. IX, pag. i5o), parce qu'à l'époque où nous avons rédigé l'article qui le concerne,, jigus n'avions poiat encore observé ce genre. Mais, depuis, noii*, LE A 591 avons soigneusement étudit^dcux espèces de chrjsanlheUum, co qui nous procure le moyen de profiter de Toccwion qui se pr<5sen(e pour rectifier et compléter l'article imparfait dont il s'agit. Il nous parolt indispensable de modifier un peu la terminai- son du nom de ce genre , qui ne diffère pas assez de celui du chrysanthemum ; en conséquence , nous proposons de nom- mer c/i>'jsanfJici/ma le genre qui nous a offert les caractères suivans. Calathide courtement radiée ; disq-ue pauciflore , tégulari- llore, androgyni-masculillore; couronne subunisériée, liguli- flore , féminiflore. Péricline double : l'extérieur souvent peu distinct de l'intérieur, mais plus court, formé d'environ cinq squames unisériées, distantes, à peu près égales, appliquées, oblongues, étroites, vertes, membraneuses sur les bords: l'in- térieur un peu supérieur aux fleurs du disque etsubcampanulé^ formé d'environ dix squames uni-bisériées, à peu près égales, appliquées, très-larges, oblongues, colorées, rayées, mem- braneuses sur les bords. Clinanthe plan , garni de squamelles a peu près égales aux fleurs, étroites, linéaires, planes, pluri- nervées, colorées, submembraneuses. Fruits extérieurs oblongs, subcylindracés, épaissis de bas en haut, striés longitudinale - ment, comme tronqués au sommet, qui est surmonté d'un gros col très-court, inaigrelté, occupant le centre delà troncature. Fruits intermédiaires oblongs , obcomprimés , munis sui* chaque côté d'une bordure épaisse, cartilagineuse , un peu sinuée, privés de col et d'aigrette, mais surmontés à droite et à gauche de deux petites bosses plus ou moins manifestes qui j)roduisent uneéchancrure au milieu. Fruits du centre stériles , longs, grêles, linéaires, membraneux. Corolles de la couronne à tube très-court, à languette oblongue , munie de deux grosses nervures, et bilobée au sommet. Corolles du disque à tube court, à limbe long, large, cylindracé, à quatre ou cin*| divisions courtes. Stigmatophores longs, hispides. Chrysanthellinafasciculata, H. Cass, Plante herbacée, glabre, inodore; tiges entièrement couchées sur la terre, mais sans ra- dication , droites , peu rameuses , longues d'environ sept pouces, épaisses, roides, cylindriques, striées, un peu rou- ^eâtrcs , feuilles alternes, un peu épaisses, surtout sur les h^ LEA Imrds, vertes en dessus, glauques en dessous, ponctuées, à nervures très-réticulées, le milieu des mailles transparent et comme sans parenchyme; les feuilles radicales longues de plus de trois pouces, larges de plus d'un pouce; composées d'un pétiole long , demi-cylindrique, canaliculé, strié, un peu bordé; et d'un limbe très-profondément pinnatifide , à cinq divisions, ]es deux inférieures opposées et très-éloignécs des trois autres qui sont un peu confluentes; chaque division oblongue-lancéo- lée, obovale ou cunéiforme, plus ou moins profondément dé- coupée sur les bords de sa partie supérieure en lobes ou dents oblongues, surmontées chacune d'une petite pointe blanche; les feuilles caulinaircs semblables aux radicales, mais plus pe- tites; l'extrémité de chaque tige porte une sorte de faisceau composé : 1 .° de deux ou trois feuilles opposées ou verticillées , 2." d'un ou plusieurs rameaux nés entre les feuilles, 3.° d'un ou ])iusieurs pédoncules nés entre les rameaux, striés, longs de quinze lignes, ordinairement pourvus d'une bractée linéaire , et terminés par une calathide haute de deux lignes, composée defleursiaunes; coroUesdu disqueàquatre divisions; anthères brunes. Nous avons fait cette description sur un individu vi- vant, cultivé au Jardin du Roi, où il Heurissoitau mois d'août, et où il avoit été reçu sous le nom (Veclipta aurea ; nous igno- rons son origine, ChrysantheLlina gracilis , H. Cass. Plante herbacée, glabre; tige grêle, striée, rameuse; feuilles alternes, longues d'environ dix lignes, larges d'environ trois lignes, variables, la plupart oblongues-lancéolées, étréciesiufcrieurement en pétiole, plus ou moins profondément dentées, lobées, ou presque pinnati- fides, à sinus un peu arrondis, à lobes étroits, oblongs, très- entiers, arrondis au sommet qui est surmonté d'une petite pointe; la face inférieure blanchâtre, les nervures réticulées d'une manière remarquable, les bords circonscrits par une sorte de nervure; calathides hautes d'une ligne et demie, soli- taires au sommet de la tige et de rameaux très-longs, grêles, pédoiiculiformes, presque nus, ou pourvus seulement d'une petite feuille linéaire , bractéiforme ; corolles jaunes; celles du disque à cinq divisions. Nous avons fait celte description sur un échaïitillon sec, incomplet et en mauvais état. ChrysantheLlina Swdrlzii, H. Cass, ; Veilesina mulicu^Swavlz ^ LEB 393 Ohs. Bol,, pag. 3 i'4 ; ChrjsanLlieUtim procumbens , Pcrs. , Syn.pL, pars 2, pag. 471. Cette plante, que nous n'avons point vue, mais qui a été soigneusement décrite par Svvartz, dans ses Observationes Botanicœ, nous paroît être une espèce distincte des deux précédentes. (H. Cass.) LE^BA. (Bot.) Ce genre de plantes, fait par Forskal dans son Fior. /Egjpt. Aral., avoit été placé par nous dans l'ordre naturel, à côté du menispermum. M. DecandoUe, ayant détaché de ce dernier genre beaucoup d'espèces sons le nom de coculus, leur a associé la plante de Forskal. Voyez LjEbach« (J.) LEANGIUM. (Bol.) Ce genre de la famille des champignons, établi par Link , a été réuni ensuite par lui au genre Didj- mium qui diffère très-peu du diderina auquel nous l'avons joint. Les didermajloriforme et stellaresont les espèces que Link rap- portoit à son leangium. Nous avons fait connoitre la première de ces deux espèces à l'article Dideuma. Elles ont toutes deux un peridium composé d'une enveloppe double. Link avoit d'abord cru qu'il étoit simple; c'est pourquoi il avoit jugé nécessaire de séparer ces deux plantes de leur genre. Cependant Nées, Ehrenberg et quelques autres botanistes conservent le genre Leangium qui , quoique réuni au didjmium par Link, offre une espèce, le Leangium plvysaroides , munie d'un peridium simple et de graines portées sur une colu- melle; mais cette dernière peut être considérée comme l'en- veloppe interne , ainsi qu'on l'a fait pour d'autres plantes de cette même famille , et alors, l'analogie de cette espèce avec les deux précédentes étant établie, il est évident qu'elle doit rentrer dans le même genre. ( Lem.) LE.Ai^D. {Bot,) On donne ce nom, dans l'Anjou, au peu- plier noir. (L.D.) LEATHER-WOOD. {Bot.) Dans l'Améiique septentrionale, suivant Clayton cité par Gronovius , ce nom est donné au direa, genre de la famille des thymelécs. (J.) LEBAKH. {Bot.) Suivant M. Delile , ce nom est donné , dans l'Egypte , à son genre Balanites , qui étoit le ximenia (vgjpliaca de Linnasus, le mjrobalanus cliehulus de Vesling, un des cinq m'robolans connus dans les pliarmacies. (J.) LEDB/EJDE . LEBBiEJN , MEL^BENE. ( lioi.) lorska! cite 394 LEB ces noms arabes pour son cuphorhia granulrda; un autre mclœ^ bcne est son etiphorlna dccumhens. (.T.) LEBBEK {fiai.), nom arabe d'nne espèce (rac.acia , acacia lehbeck. Elle est nommée Icchoch par Forskal. (J.) LEBECKIA. (Bot.) Ce genre, établi par Tliunbcrg, a été séparé des spartium et des genisLa pour les espèces pourvues d'une gousse cylindrique et polysperme, et dont le calice est à cinq divisions aiguës. Les espèces queThunberg y rapporte sont toutes originaires du cap de Bonne-Espérance. Voyez Ge- nêt. (POIR.) LEBEN ELHOMARAH. {Bot.) Nom arabe, signifiant lait d'ânesse, donné, suivant M. Delile. au pergularia tomcntosa , que Forskal nommoit asclcpias cordata. C'étoit, selon lui, le dœmia des Arabes, prononcé dywyeh par M. Delile. (J.) LÉBÉRIS {ErpétoL), nom spécifique d'une vipère du Canada. Voyez Vipère. (H. C.) LÉBÉTINE, Lebetina. (Bot.) [Corjmbifères , Juss. = Sjngé- nésie polygamie superflue, Linn.] Ce nouveau genre de plantes, que nous proposons, appartient à l'ordre des synanthérées, et à notre tribu naturelle des tagétinées , dans laquelle il est voisin dts genres Bœbei a ou Djssodia, Clomenocoma et Hyme- nalherum. Voici les caractères génériques du lebetina. Calathide courtement radiée : disque multillore , obringcn- lillore , androgyniflore ; couronne unisériée , duodécimflore , liguliflore , férainiflore. Péricline double ou involucré : péri- cline extérieur, ou involucré, un peu plus court que l'intérieur, composé d'environ douze bractées subunisériées, à peu près égales, dressées, linéaires-subulées, pinnatifides, portant une glande oblongue sur la nervure, vers le milieu de la hau- teur, à divisions subulées, terminées par une sorte d'épine moile; péricline intérieur, ou vrai péricline, un peu inférieur aux (leurs du disque, subcylindracé, un peu élargi de bas en haut, plécolépide, formé d'environ vingt squames uuisériées , égales, entre-grelTées inférieurement, libres supérieurement, appliquées, subcoriaces, à partie inférieure oblougue, greffée par SCS bords avec les squames voisines, à partie supérieure libre, lancéolée, pourvue de quelques glandes larges , ellip- tiques, etmuniesurle dos , au-dessous du sommet , d'une pro.- tubérance cornil'ormc. CJinanthe hémisphérique ou conoïdal, LEB %& alvéoh" , à cloisons prolongées en fimbrilks peu nombrensc^ , courtes, épaisses, charnues, snhulées. Ovaires longs, subcy lindracés, striés, parsemés de poils très-courts; aigrette double : l'extérieure courte , composée d'environ dix squamellules uui- sériées, égales, paléiformes, oblongues-spatulées; l'intérieure longue, composée d'environ dix squamellules unisériécs, ;>. partie inférieure plus courte, paléiforme, cunéiforme, à partie supérieure divisée irrégulièrement en lanières nombreuses, inégales, filiformes , barhellulées. Corolles de la couronne à tube long, à languette elliptique, entière, multinervée. Co- rolles du disque obringentes, à cinq divisions, surmontées ch;i~ cune d'une grosse corne comprimée ; les deux incisions formant la division extérieure , beaucoup plus profondes que les trois autres. Styles de tagétinée. Nous ne pouvons jusqu'à présent attribuer avec certitude à ce genre que l'espèce suivante. LÉr.ÉTiNE GRILLÉE ; Lcbetina cancellala , H. Cass. C'est une plante herbacée, glabre, à odeur de tagetes. Sa tige, haute d'environ deux pieds, est dressée, rameuse, anguleuse. Les feuillessontéparses, alternes, sessiles , inégales, longues d'en- viron seize lignes, larges d'environ huit lignes, un peu glau- ques, analogues à celles du séneçon, profondément pinnati- ijdes, comme lyrces , à divisions oblongues, profondément dentées, chaque dent surmontée d'un très-long poil blanc : les divisions supérieures sont graduellement plus grandes que les inférieures, et la division terminale est élargie de bas en haut; la côte moyenne de la feuille, très-saillante en dessous en forme (le carène, est plane et un peu pubescente en dessus; il y a une large glande elliptique, transparente, àla base de chaque sinus, et une au sommet de chaque division. Les calathides sont solitaires au sommet de la tige et des rameaux, dont la paj tic supérieure, imitant un pédoncule feuille, est longue, simple , dressée, garnie de très-petites feuilles bractéiformes ; celles-ci sont courtes, étroites , linéaires-subulées , pinnatifides ,. comme pectinées, portant une glande oblongue sur la nervure, vers le milieu de la hauteur, à lanières linéaires-subulées , prolon- gées au sommet en un gros et long poil blanc. Chaque calathidc a six lignes de hauteur et autant de largeur; les corolles sont VLuaes ; le péricline extérieur involucriforme , composé d.e ^(^ LEB bractées semblables à celles qui garnissent le pédoncule, est assez analogue à l'involucre de ïatracfyiis cancdiala , et imite comme lui une sorte de grillage; les squames du péricline in- térieur atteignent tout au plus le sommet du tube des corolles radiantes, et les bords de leur partie apicilaire sont un peu membraneux et un peu frangés ; la couronne est composée de douze fleurs, dont la languette est étalée horizontalement, un peu arquée, longue de près de deux lignes, large de plus d'une demi-ligne. Nous avons fait cette description spécifique , et celle des ca- ractères génériques , sur un individu vivant , cultivé au Jaf din du Roi , où il étoit innommé, et où il fleurissoit en août et sep- tembre; nous ignorons §on origine. M. Lagasca, qui a fait une étude spéciale du genre Dyssodia, lui attribue pour caractères (Géra. ctSp.pl., pag, ^y) , deuxpé- riclines composés chacun de huit pièces libres, et une aigrette de squameliules divisées en plusieurs lanières sétacées, denti- culées. On ne peut donc pas rapporter à ce genre notre plante , quia lepéricline extérieur composé d'au moins douze bractées, le péricline intérieur composé d'au moins vingt squames entre- greffées en leur moitié inférieure, et deux aigrettes, dont l'ex- térieure , beaucoup plus courte, est composée de squameliules paléiformes indivises. Mais pour comparer plus exactement les deux genres Dyssodia eihehelina , nous allons décrire les carac- tères génériques que nous avons observés sur un échantillon sec du dyssodia chrysanthemoides , Lag. , qui est le type du genre Dyssodia ou Bœhera. Calathide courtement radiée : disque plurillore, régulari- flore, androgynlflore; couronne unisériée , paucillore, liguTi- flore, féminillore. Péricline double: l'extérieur plus court, invclucriforme-, composé de huit bractées unisériées, à peu près égales, probablement inappliquées, linéaires-oblongues , foliacées, uninervées, glandulifères, bordées de poils; péri- cline intérieur égal aux fleurs du disque , subcylindracé , formé de huit squames unisériées, égales, libres d'un bout à l'autre , ou entre-greffées seulement tout près de la base , appliquées , larges, ovales -oblongues, coriaces, glandulifères, à bords membraneux. CEinanthe plan, fovéolc. Ovaires oblongs, très- iiiàpidcs ; aigrette simple, formée d'environ douze squamel- ^ LEB 397 luîes unisériées, semblables, laminécs-palélformes, linéaires, ayant leur parlie supérieure et les deux côlés de leur partie inférieure irrégulièrement divisés en plusieurs lanières iné- gales, filiformes, barbellulées. Corolles de la couronne à lan- guette courte, large, tridentée. Corolles du disque régulières ou subrégulières, à cinq divisions courtes, sans corne, formées par des incisions peu profondes, égales ou à peu près égales. Styles de îagéèinée , à stigmatophores libres. En comparant nos descriptions génériques du lehetina et du dyssoàia, on reconnoît entre ces deux genres les différences suivantes : 1.° Le péricline extérieur du lehetina est composé d'environ douze bractées pinnatifides ; celui du djssodia est composé de huit bractées entières; 2.° le péricline intérieur du lehetina est formé d'environ vingt squames étroites, entre- grefTées depuis la base jusqu'à peu près la moitié de leur hau- teur, et portant une corne dorsale sous-apicilaire ; celui du dys- sodla est formé de huit squames larges, libres d'un bout à l'autre, ou entre-greffées seulement tout près de la base, et dépourvues de corne; 3.° le clinanthe du lehetina est hémisphé- rique ou conoïdal ; celui du dfssodia est plan ; 4.° l'aigrelte du lehetina est double, et l'extérieure beaucoup plus courte est com- posée de squamellules paléiformes, indivises, très-différentes de celles qui composent l'aigrette intérieure ; le djssodia n'a qu'une aigrette simple, unisériée, analogue à l'aigrette inté- rieure du lehetina, et composée de squamellules égales et uni- formes; 5.° les corolles du disque du lehetina sont obringentes , comme celles des carduinées , c'est-à-dire que les deux inci- sions formant la division extérieure sont beaucoup plus pro- fondes que les trois autres, et chaque division est surmontée d'une corne; les corolles du disque , chez le dyssodia, sont ré- gulières ou subrégulières, c'est-à-dire à incisions égales ou à peu près égales, et il n'y a point de corne au sommet de chaque division. Les genres Clomenocoma etHjmenatherum s'cloignant davan- tage du lehetina, iî est inutile que nous les comparions avec lui ; d'autantplusquele lecteur pourra, s'ille désire, fairelui-même facilement cette comparaison , en recourant à nos articles Clo- menocoma, tom. IX, pag. 416, et Hyménathère, tom. XXII , pag. 3i3. 5'j3 LEB Les dyssodia porophylla , coccinea, et Cavanillesn ^ de M. La- gasca, paroissent avoir plus ou moins d'afïiuité avec noire plante; et ces trois espèces , que nous n'avons point vues, ap- partiennent peut-être au genre Lchelina. Suivant M. Kunth {Nov. Gen. et Sp.pi., edit. in-4.°, tom.lV, p. 1 gS), ladyssudiaporophjila, qu'il nomme bœberaporoph-ylluin, aie péricline composé de pièces nombreuses, dont les exté- rieures sont pinnatifides-ciliées, et l'aigrette composée devingt squamellules; ce qui s'accorde bien avec les caractères du lebe- l'ina; mais il ajoute que ces vingt squamellules sont toutes égales, uniformes, longues, à trois divisions subdivisées en lanières piliformes. M. Lagasca attribue au djssodia poruphjlla une cou- ronne composée de languettes qui dépassent à peine le péri- cline , et même il admet une variété privée de couronne. Notre plante est bien plus manifestement radiée : car les squames (iu péricline intérieur atteignent tout au plus le sommet du tube des corolles radiantes, dont la languette est étalée horizonta- lement et longue de près de deux lignes. La djssodia coccinea ressemble beaucoup, selon M. Lagasca , à la djyssodia porophylla; mais les languettes de la couronne surpassent le péricline, comme chez la lebetina. Cependant le nom spécifique de coccinea indique que les fleurs sont d'une couleur écarlate, ce qui suflit pour prouver que notre plante à fleurs jaunes n'est point celle de M. Lagasca. Enfin, h\. djssodia Cat^aniZ/es/i semble se rapprocher du genre Lebelina, par la structure de son aigrette, que M. Lagasca dit être double : l'extérieure courte, composée de cinq <àsept squa- mellules paléiformes, petites , tronquées; l'intérieure longue, composée de cinq à sept squamellules alternes avec les exté- rieures, lancéolées-subulées, et ordinairement divisées en trois lanières sétacées. Les botanistes qui avoient fait de cette espèce un genre, nommé tantôt IT^illdenowia, tantôt Sclilech- tendalia, tantôt yidenophjlluin , lui attribuoient pour carac- tères , les corolles du disque à six , sept ou huit divisions , et les styles à trois stigmatophores. Quoique nous n'eussions point vu cette plante, nous ne craignîmes pas de dire, dans notre ar- ticle AnENOPHYtLUM (tom. I, Suppl., pag. 58): « Les trois ,< branches du style et les six à huit lobes de la corolle ne « doivent être attribués qu'aune monstruosité; que nous avons LEB 399 « observée quelqiieibisciuv. les tagetes et les zinnia: ces nombres « insolites ne sont donc pas des caractères. ^^ Notre assertion fondée seulement alors sur les lois de l'analogie, s'est trouvée depuis confirmée par les observations de M. Lagasca, qui a vu, sur un écliaulillon provenant d'un individu cultivé, les corolles du disque à six, sept ou huit divisions, et les styles à trois slig- mafophores; et sur des échantillons apportés du Mexique, toutes les corolles du disque à cinq divisions, et les styles constam- ment à deux stigmatophores. Les remarques précédentes prouvent que notre lehetina can- cellala est une plante bien distincte des Dyssodia porophjlla , coccinea et Cavanillesii. Mais les descriptions incomplètes, su- perficielles et peu concordantes, que les botanistes ont faites des caractères génériques de ces trois dernières, sont insulli- santes pour nous décider à les attribuer au genre Dyssodia, ou au genre LeZ-e^ma, ou aies considérer comme formant un genre distinct de l'un et de l'autre, et intermédiaire entre les deux. Le nom générique de ieieima, dérivé du mot latin ictes, qui signifie chaudron, fait allusion à la forme du péricline inti- rieur, qui n'imite pas mal un vase de cette sorte. Il y a une analogie assez remarquable entre le péricline in- térieur et la corolle staminée du /cèefma .l'un et l'autre sem- blent en apparence formés d'une seule pièce tubuleuse quiseroi t divisée supérieurement en plusieurs lanières portant chacune une corne dorsale sous-apicilaire; et comme il est indubitable que ce péricline est formé de plusieurs pièces entre-greffécs inférieurement, analogues à des bractées, et par conséquent à des feuilles, il est bien probable que la corolle dite mono- pétale est réellement composée de cinq pétales entre-greffes inférieurement, libres supérieurement, et que ces pétales sont analogues à des squames, à des bractées, à des feuilles. (H. Cass.) LÉBÉTINE {ErpétoL), nom spécifique d'une vipère. Voyez VirÈRE. (H.C.) LÉBIAS , Lebias. {IckthjoL.) M. Cuvier a, sous ce nom , éta- bli un nouveau genre de poissons, qui appartient à sa famille des cyprins et à celle des cyliudrosomes de M. Duméril. Ce genre a les caractères suivans: Dents comprimées et trictispidées à leur bord libre; memlraiid 4oo LEB branchiosiège à cinq rayons; corps aplati; tète déprimée, écait'- Icuse; hoticlie petite; nageoire dorsale unique et courte; prunelle simple. Les lebias, d'après cela, sont faciles à distinguer des Pœci- LIES et des Misgurnes, qui n'ont que trois rayons à la mem- brane des branchies, et dont les den(s ne sont point Iricuspi- dées; des Cvprinodons , qui ont quatre de ces rayons: des Amies, dont la nageoire dorsale est longue; des Anableps, qui ont aux yeux une double prunelle ; des Triptéivonotes , qui ont trois nageoires dorsales; des Colubrines et des Ompolkes , qui n'en ont point. (Voyez ces différens noms de genres et Cylin- DROSOMES. ) Toutes les espèces rapportées à ce genre sont nouvelles ; elles existent dans la collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, mais on ignore de quel pays elles viennent. Le Lébias rhomboïdal, Lebias rliomhoidalis. Corps large, sans taches; queue presque fourchue; dos élevé ; nageoires pecto- rales arrondies; catopes petits; nageoire anale plus près de la queue que la dorsale. Le Léwas rayé, Lebias fa'sciata. Corps cylindrique, un peu comprimé; nageoire caudal^ arrondie; catopes petits. Ces deux espèces sont décrites dans les Recherches sur les poissons fluviatiles de l'Amérique équinoxiale, par MM. de Humboldt et Valenciennes, qui les ont aussi figurées. (H. C.) LÉBlE,Lebia.[Entow.) M. Bonelli a adopté ce nom de genre, établi par M. Latreille , dans la famille des coléoptères créo- phages. Il comprend les petites espèces de carabes , voisins des brachyns et des drjptes, par la forme des élytres qui sont peu convexes et comme tronquées à l'extrémité libre, ayant aussi l'abdomen plus large que la tête et le corselet. Tels sont les carabes décrits sous les noms de crux minor; tels sont le bu- preste chevalier de Geoffroy, le cja;îocep/ia/us, qui est le bu- preste bleu à corselet rouge, du même auteur, etc. Ce sont de petites espèces fort jolies, très-alertes, qu'on trouve sous les pierres. (C. D. ) LEBLAC [Bot.), nom arabe d'un haricot, phaseolus lablab , qui est, selon M. Delile, Vougoudkj des Nubiens. (J.) LEBRE {Mainm.) , nom du lièvre adulte ; et Lebrinho, Le- bracho , noms du même animal j eune , en Portugais. ( F. C. ) LEC 401 LECANORA. (Bot.) Genre de la famille des lichens, établi par Acliarins dans sa Lichenographie universelle , et qu'il a conservé dans son Sjnopsis lichenum. Les espèces faisoient aupa- ravant partie des genres Patellaria , Psora et Placodium du même auteur, et des genres Rhizocarpum et Squammaria de Decandolle. Cette réunion d'un grand nombre de lichens différens jette beaucoup de confusion dans l'étude de la fa- mille des lichens , et , sans discu ter ici la valeur des raisons qui ont pu engager l'auteur à l'admettre, nous nous contenterons de faire connoître simplement les caractères qu'il assigne au lecanora, et les coupes principales qu'il admet, nous réservant de faire connoître les espèces les plus remarquables, en trai- tant des genres que nous venons de citer. Voici comme il caractérise le lecanora: Réceptacle univer- sel ou thallus, crustacé, plan, étalé, adné, uniforme; récep- tacle propre , scutelliforme , épais, sessile et adhérent: lame proligère formant le disque, plane-convexe, colorée, recou- vrant les apothecium , intérieurement celluleuse et striée , entourée d'un rebord un peu épais, formé par le thallus, de même couleur, presque libre. I. Thallus adhérent, uniforme. Rinodina. (Voyez Patel- laria.) II. Thallus adhérent, irrégulier dans son contour, rayon- nant et presque lobé. Placodium. ( Voyez ce nom.) III. Thallus sans figure déterminée, écailleux et imbriqué. Psoroma. Voyez Psora. (Lbm. ) LECCINO. {Bot.) Suivant Micheli, c'est, à Florence, le nom d'une espèce de bolet bon à manger, fauve en dessus, et jaune sale en dessous. Son stipe est de cette dernière couleur et rude ou raboteux. Paulet donne à ce champignon le nom François de cèpe de couleur fauve et citron, et le considère comme une simple variété du bolet, figuré dans Micheli, pi. 68, fig. 1, qui, d'après Pries, seroit le boletus edulis de Bulliard-, mais ce n'est pas l'avis de Paulet, qui en fait une espèce particulière. Le leccino giallo est un champignon difiFérentdu précédent et par l'espèce , et pour le genre. C'est un agaric colleté , éga- lement bon à manger, odorant, à chapeau jaune, ou couleur de safran, porté sur un long stipe cylindrique. 25 26 402 LEC Ces deux champignons croissent au pied des chênes verls, ou lecci des Italiens, dont les principaux sont Tyeuse et le chêne-liége. (Lbm.) LECHEA. (Bot.) Loureiro a rapporté à ce genre de Linnaeus, et sous le nom de lechea chinensis , une plante qui paroit s'en éloigner beaucoup et avoir de l'aflinité avec le Iradescantia dans la famille des commélinées. Voyez LéQuéE. (J.) LECHENAULTIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières, de la famille des lobéliacées , de la peniandrie inonogynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice supérieur; une corolle mono- pétale, tubulée; le tube fendu longitudinalement d'un côtéf cinq anthères conniventes; les grains du pollen composés: un ovaire inférieur ; un stigmate placé dans le fond d'un godet à deux lèvres : une capsule prismatique, à deux loges, à quatre valves opposées, partagées dans leur milieu par une cloison : les semences cylindriques ou cubiques. Ce genre comprend des arbustes, quelquefois des herbes, toutes originaires de la Nouvelle-Hollande , dont les feuilles sont simples, étroites, glabres, alternes ; les fleurs presque so- litaires, axillaires ou terminales. Les espèces ne sont encore qu'imparfaitement connues. Lechbnaultia filiforme ; Lechenaultiafdi/onnis, Rob. Brown, Prodr. ISov.HoLL, i, pag. 58 1. Plante delà Nouvelle-Hollande, dont les tiges sont herbacées, garnies de feuilles alternes, très- étroites, comprimées, presque filiformes. Le fruit est une capsule à quatre valves peu distinctes, serrées, et adhérentes au sommet : elle renferme des semences cylindriques. Lechbnaultia élégant; LechenauUia elegans , Rob. Brown , 1. c. Cette espèce a des tiges ligneuses , garnies de feuilles étroites , glabres , alternes. Les fleurs sont solitaires , inclinées , placées dans l'aisselle des feuilles et dépourvues de bractées ; les corolles glabres, à deux lèvres; les valves de la capsule distinctes; les semences cubiques. Dans le lechenaultia tubijlora, Brown , 1. c., les feuilles sont subulées, mucronées, transparentes j les fleurs presque ter- minales, solitaires, presque sessiles ; la corolle à tube re- courbé; le limbe couniveut. Dans le lechenauliia extensa , Brown, 1. c, les fleurs sont axil- LEC 4o5 laires, peu nombreuses, réunies en un petit corymbe serré ; les pédicelles munis de deux bractées; le limbe de la corolle à une seule lèvre ciliée sur ses bords. (Poib.) LÈCHEPATTE. (Mamm.) BufFon dit qu'on a quelquefois donné ce nom au paresseux unau , quoiqu'il n'entre point, dit-il, dans les habitudes de cet animal de se lécher les pattes. (F.C.) LECHERO. {Bot.) Nom de Veuphorhiacotinifolia dans l'Amé- rique près de Cumana, suivant les auteurs de la Flore Equi- noxiale. (J.) LECHETREZNA. (Bot.) Clusius cite ce nom espagnol pour son tithymalus platjphyllos. (J.) I-ECHUZA. (Ornith.) L'oiseau qui est ainsi nommé en Es- pagne , est la petite chouette , strix passerina, Linn. (Ch. D.) LECHYAS. (Bot.) Dans le Recueil des Voyages d'Orient par Théodore de Bry, il est question d'un fruit ainsi nommé dans la Chine, ayant la forme d'une prune , mais beaucoup plus esti- mé. On peut croire que c'est le même que le Lit-chi. Voyez ce mot. (J.) LECIDEA. (Bot.) Ce genre de la famille des lichens, établi par Acharius, est dans le même cas que celui qu'il a désigné par lecanora, c'est-à-dire, qu'il est une réunion de nombre d'espèces (plus de cent cinquante) placées auparavant dans d'autres genres, savoir : Boemyces , Patellaria , Rhilocarpon , Psora, etc. L'auteur le caractérise ainsi : Réceptacle universel, variable, crustacé , étalé, adhérent, uniforme ou sans figure déterminée, foliacé comme de l'étoupc ; réceptacle partiel, scutelliforme, sessile, entièrement enve- loppé par une membrane cartilagineuse, contenant un paren- chyme un peu solide et similaire dans ses parties; disque bordé. L Thallus crustacé, uniforme. CatiUaria. (Voyez PAïEr- LARIA.) n. Thallus crustacé , sans figure déterminée , ou foliacé. Lepidoma. (Voyez Rhizocarpon.) III. Thallus sans figure déterminée , et comme de l'étoupe. Crocfpia. Une seule espèce compose cette section ; c'est le lecidea gossjpina , Ach. , ou lichen gossfpinus , Swartz , qni croît à la Jamaïque. 26. '4o4 LEC Nous ferons connoître d'autres espèces de lecidea, en frai- tant des genres Patellaria , Psora et Rhizocarpon, Squamma- ria, etc. (Lem.) LECISCIUM (Bot.), Gaert. f., CarpoL, tab. 220. Gaertner fils, p. 221 , a établi ce genre pour une plante qui paroît très-rap- prochée des chrjsophyllum , mais dont le fruit est un drupe. Voyez Caimitier. (Poir.) LECITHUS {Bot.) ^ nom grec du pois, suivant Mentzel. (J.) LECORA. (Ornith.) Ce nom italien, qui s'écrit aussi legov' nio, et en sicilien legora , désigne le tarin , fringilla spinus , Linn. (Ch. D.) LECRISTICUM {Bot.), nom donné par quelques anciens au vitex agnu.s castus , suivant Ruellius et Mentzel. On le retrouve encore dans les mêmes auteurs sous ceux de Ijgon, semnon et triàactylon. (J.) LECRISTICUM. {Bot.) Ancien nom du gatillier commun. (L.D.) LECYTHIS ou QUATELÉ, Lecjihis. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des myrtées , de Vicosandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un calice à six lobes; une corolle à six pétales; un disque ligule, dans rintérieur duquel sont placées les étamines ; un ovaire à demi inférieur; un style conique : un stigmate obtus. Le fruit est une capsule ligneuse , operculée, s'ouvrant transversalement à l'opercule, à deux, quatre ou six loges, contenant chacune des semences presque solitaires. Ce genre est très-remarquable par la forme de ses fruits. Il comprend des arbres ou arbrisseaux à feuilles alternes, ori- ginaires des contrées chaurles de l'Amérique. Les fleurs sont disposées en épis axillairesou terminaux; leur pédoncule muni de bractées. Lecyhis zabijcaie : Lecjthis zabucajo, Aub. , Guian., 2 , p. 7 1 8, tab. -iHQ; vulgairement Grande jMarmite de singe. Grand arbre d'environ soixante pieds sur deux et plus de diamètre; le tronc est revêtu d'une écorce gercée et raboteuse ; le bois rou- geàtre dans le centre, blanc à la circonférence; les bractées étalées, garnies de feuilles alternes, pétiolées, lancéolées, très- LE G 4o5- entières, oblongues,acuminées , fermes, lisses, d'un vert pâle, longues de dix pouces ; les fleurs terminales , disposées en grappes pendantes; le pédoncule épais, garni d'une petite bractée caduque ; les six divisions du calice étroites , charnues , rougeàtres, inégales; les pétales épais , élargis, charnus à leur onglet, blancs, d'une belle couleur de rose à leur contour; deux pétales plus grands vers lesquels se portent les étamines, inséréessur les parois internes d'un disque couleur de rose. Lu capsule est ovale , épaisse, en forme de pot, longue de cinq à huit pouces, divisée en six loges, contenant des amandes oblongues, irrégulières. Cet arbre croît dans l'intérieur des forêts de la Guian©. Les Indiens emploient son écorce à former des liens pour les far- deaux. Les amandes sont douces, délicates, préférables à celles de l'Europe , selon Aublet. Les oiseaux et les singes en sont très-friands. Les Portugais font, avec les capsules, des boîtes et autres petits ouvrages travaillés au tour. Les Créoles de Cayenne donnent aux fruits le nom de canari makaqueou celui de marmite de singe. Le lecjthis idatimon, Aub. , Guian. , 2, p. 716, tab. 289, dif- fère du précédent parscs feuilles plus alongées ; par ses grappes de fleurs axillaires et terminales, par ses pétalesoblus, par ses pédoncules glanduleux, et par ses fruits beaucoup plus petits, à quatre loges au lieu de six. Il croît dans les forêts désertes de la Guiane. Lecythis a grandes fleurs : Lecythis grandijlora, Aub. , Guian. ^ 2, p. 712, t. 283, 284, 285 ; Lamk. , lll.gen., t. 476. Très grand arbre dont les rameaux sont étalés, garnis de feuilles ovales- obUngues, un peu ondulées, longues de sept pouces ; les fleurs axillaires et terminales, disposées en grappes plus longues que les pétioles; les divisions du calice arrondies, rougeàtres; les pétales obtus, d'un beau rouge, épais et charnus à leur onglet;. le disque des étamines rouge , chargé en dessous de petites écailles étroites et pointues. Le fruit est une capsule en forme d'urne, épaisse, ligneuse, haute d'environ sept pouces, large de quatre, arrondie à sa partie inférieure, convexe et terminée en pointe au sommet, munie vers le haut d'un rebord saillant , formé par les impressions du calice , recouverte par un oper- cule convexe, aigu , prolongé intérieurement en uu récep laele 4o6 LEC conique et anguleux qui supporte des amandes oblongues, ir- régulières, bonnes à manger. Cette plante croît dans les forêts de la Guiane. Le-cythis AMER. : Lecjlliis amara , Aub., Guian., 2, p. 71C, lab. 286; vulgairement Petitemarmite desinge. Arbre de douze àquinze pieds, dontles rameaux sontpendans, garnis de feuilles épaisses, glabres, ovales- oblongues, acuminées ; les ileurs axillaires et terminales, disposées en grappes une fois plus longues que les pétioles; les pédoncules courts, munis de trois bractées en forme d'écaiiles; la corolle jaune, petite ; les pétales aigus; les capsules de la grosseur d'un œuf, dures, minces, li- gneuses; l'opercule prolongé intérieurement en un réceptacle à quatre angles, auxquels se réunissent les cloisons des quatre loges, contenant chacune une amande oblongue, amère, an- guleuse , dont les singes se nourrissent. Cet arbre croit dans les forêts de la Guiane. Lecythis a petites FX.EURS ; Lecythis parviflora, Aubl., Guian., 2, p. 717, tab. 287. Arbrisseau de trois ou quatre pieds, dont les rameaux sont épars , inclinés vers la terre, garnis de feuilles fermes, ovales, aiguës, entières ; les fleurs disposées en grappes terminales, paniculées, d'une odeur très-agréable; la corolle petite, d'un beau jaune doré. Le fruit est une petite capsule mince , cassante, peu ligneuse ; de l'opercule descend un ré- ceptacle auquel se réunit une cloison mince, large et ferme qui divise la capsule en deux loges, contenant chacune une amande attachée à la partie supérieure de la cloison. Ces amandes, quoique très-amères, sont recherchées par les singes. Cette plante croît sur le bord des rivières, dans la Guiane. (Poia.) LEDA. (Bot.) Genre établi par Bory de Saint-Vincent dans sa nouvelle famille des arthrodiées, qui est une division de celle des algues , et particulièrement du genre Conferva , Linn. Voici le caractère qu'il assigne au genre Leda. Tubes intérieurs remplis d' une matière colorante, assezhomogène , qui en occupe d'abord la totalité , et qui , après l'accouplement , s^ ag- glomère etfornie deux gemmes dans chaque article. M. Bory donne la figure de deux espèces de leda, savoir : le leda monilina, dont les articles sont globuleux, et le leda. criceloruin, dont les articles sont cylindriqucs.il paroit que le LED 407 cKtnferva monilina de Muller en seroit une troisième espèce. (Lem.) LEDE. (Bot.) Dans le midi de la France on donne vulgaire- ment ce nom au ciste ladanifère. (L. D.) LEDOCARPON. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la. décandriepen- tagynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à cinq divisions profondes , muni d'un involucre; cinq pétales alternes avec les divisions du calice ; dix étamines , cinq alternes plus longues-, un ovaire supérieur : cinq styles; une capsule à cinq valves, à cinq loges monospermes ; les valves bifides, divisées par une cloison; les semences attachées à un réceptacle central. Ce genre, établi par M. Desfontaines, a quelques rap- ports avec la famille des géraniacées par son calice , sa corolle , ses étamines et l'ovaire supérieur; mais la capsule est sem- blable à celle des oxalis. Lédocarpe du Chili : Ledocarpon chiloense, Desf. , Mém. du Mus., 2 ann., pag. 261, tàh, i3; Voir., III. gen.,SiippL, tab.g58. Arbrisseau chargé de rameaux nombreux, paniculés , pubes- censvers leur sommet, garnis de feuilles opposées, très-étroites, linéaires-subulées, soyeuses, à trois divisions très-profondes; les fleurs solitaires, terminales, médiocrement péJonculées ; leur calice soyeux, persistant, à cinq divisions profondes , ovales-lancéolées, aiguës, entourées d'un involucre composé de folioles subulées, à deux ou trois découpures; la corolle placée sous l'ovaire, étalée, à cinq pétales alternes avec les divisions du calice, en ovale renversé, arrondis au sommet; dix étamines plus courtes que la corolle-, cinq alternes plus longues que les autres; les filamens persistans; les anthères oblongues, obtuses, cà deux loges, s'ouvrant dans leur lon- gueur; un ovaire supérieur, arrondi, tomenteux, surmonté de cinq styles épais. Le fruit est une capsule ovale, obtuse, soyeuse, à cinq valves bifides, séparées, partagées par une cloison, à cinq loges polyspermes; les semences petites, atta- chées à un réceptacle central. Cette plante croît au Chili. (PoiR.) LÉDON (Bot.); Ledum, Linii. Genre de plantes dicotylé- dones, delà famille des rhodoracées , Juss. , et de la décaiidrie 4o8 _ LED monogynie, Linn.,dont les principaux caractères sont les sui- vans : Calice très-court, à cinq dents; corolle de cinq pétales; étamines au nombre de cinq à dix, à filamens insérés à la iase du calice, et terminés par des anthères ovales, s'ouvrant a leur sommet par deux pores; un ovaire supère, surmonté d'un style à stigmate obtus; une capsule à cinq loges poly- spermes. Les lédons sont des arbustes à feuilles simples, alternes, per- sistantes, et à fleurs disposées en corymbe au sommet des rameaux; on en connoît trois espèces. LéDONDES MARAIS : Ledum palustre, hinn., Spec, 56 1 ; Ledum foliis rosmarini , Lobel, Icon.. , 2, t. 124. Ses tiges sont ra- meuses, hautes d'environ un pied; les jeunes rameaux sont velus, roussâtres, garnis de feuilles linéaires, presque sessiles , repliées en leurs bords, vertes en dessus, chargées en leur face inférieure d'un duvet roussâtre et cotonneux. Les fleurs sont blanches, pédonculées, disposées en ombelles sessiles; les capsules sont à cinq valves qui s'ouvrent de bas en haut. Ce sous-arbrisseau croît dans les lieux ombragés , humides et ma- récageux des parties septentrionales de l'Europe; on le trouve en Alsace. Toute la plante a une odeur forte qui la rend propre à être mise dans les armoires et les garde-robes, pour écarter les teignes et les insectes. En Allemagne, on en met dans la bière lorsque cette liqueur est en fermentation, afin de lui donner une saveur plus agréable. Lédon a feuilles larges : vulgairement Tné du Labrador; Ledum latifolium, Willd., Spec, 2, pag. 602; Duham., nouv. édit., pag. 106, tab. 27. Sa tige est haute de deux à trois pieds ; elle se divise en rameaux nombreux , disposés en buisson, chargés pendant leurs premières années d'un duvet abondant, roussâtre, et garnis de feuilles ovales-oblongues, portées sur de courts pétioles, vertes et très-légèrement pu- bescentes en dessus, repliées en leurs bords, toutes couvertes en dessous d'un duvet cotonneux et roussâtre. Ses fleurs sont blanches, assez petites, pédonculées, rassemblées trente ou plus, au sommet des rameaux, en corymbcs d'un fort joli as- pect; leurs étamines varient de cinq à dix; les capsules, comme dans l'espèce précédente, s'ouvrent en cinq valves de la base au sommet. Cet arbuste est originaire des contrées LED 409 froides de l'Amérique septentrionale; il a une oJeur aroma- tique forte et comme résineuse. On le cultive pour rornement des jardins. Il faut le planter à l'expositioa du nord t-t en terre de bruyère; il fleurit à la fin d'avril ou au commencement de mai, et ses fleurs durent pendant prés d'un mois. On le mul- tiplie facilement de marcottes et de rejetons. Dans les pays où il croît naturellement , l'infusion théiforme de ses feuilles s'em- ploie comme tonique et comme stomachique ; mais il ne paroît pas qu'on puisse la prendre trop abondamment, car on dit qu'elle excite facilement des douleurs de tête et desétourdis- semens. Lédon a feuilles de thym : Ledum thjmifolium, Lamk. , Dict. Enc, 5 , pag. 469; Dendrium buxifolium , Desv., Journ. Bot. , 1 , pay. 56; Lois., Herb. Amat., n. et 1. 242; Leiophjilum thymifo- lium, Pers. , Sjnops. , 1 , p. 477 ; Ammysine buxifolia^ Pursh, FL Amer. Sa tige est basse, haute tout au plus d'un pied , divisée en rameaux touffus, nombreux, garnis de feuilles ovales- oblongues, sessiles, coriaces, glabres et d'un vert luisant en dessus, plus pâles et presque blanchâtres en dessous. Ses Heurs sont blanches, petites, pédonculées, axillaires et rapprochées au nombre de dix à douze ou plus, en corymbes d'un joli as- pect, et disposés au sommet des rameaux. Les étamincs varient de cinq à huit, leurs anthères s'ouvrent longitudinalemenf. Le fruit est une capsule à trois loges, qui s'ouvre j)ar le haut en trois valves. Cette espèce croît naturellement dans les lieux bas et humides des Etats-Unis d'Amérique. On peut la cultiver à Pair libre et à l'ombre dans la terre de bruyère; mais comme c'est un très-petit arbuste qui ne fait d'effet que de près, on la plante le plus souvent en pot, afin d'en jouir davantage. Elle fleurit à la fin d'avril ou au commence- ment de mai. On la multiplie de graines et de marcottes. (L.D.) LÈDRE,Ledra. {Entom.) Genre d'hémiptères ainsi désigné par Fabricius, pour rapprocher certaines espèces de cicadellcs, telles que celles que nous décrivons sous le nom de membraces^ et, en particulier , celle que Geoffroy nomme legraiid diable , mcnibracis aurila, qu'on trouve quelquefois aux environs de Paris, dans les bois. (Voyez Membrace a oreilles.) Les trois autres espèces, réunies dans ce genre par Fabricius, sont 4'o LED des Indes orienlales, ou ont été rapportées de Tranquebar. (C. D.) LEDRO. (Bot.) Ancien nom François du lierre. (L. D.) LEDUM. (Bot.) Ce nom, consacré par Linnseus pour un genre de la famille des rhodoracées (voyez Ledon ) , avoit été donné par Clusius , C. Bauhin et d'autres, soit à un rosage , rliododendrum , genre de la même famille , soit à plusieurs es- pèces de ciste. (J.) LEEA. (7iof.)Cegenreaété, avec raison, regardé, par plu- sieurs modernes, comme congénère de Vaquilicia. Voyez Aqui- LICE. (POIR.) LEECH-OWL. (Ornith.) Cette dénomination angloise s'applique au chat- huant , strix aluco et stridula , Linn. (Ch. D.) LEEDLING. (Bot.) C'est le nom des champignons de couche, agaricus edulis, Bull., à Meissen en Saxe. (Lem.) LEELITE. (Min.) C'est un minéral encore peu connu , trouvé àGryphytta, en Westemanie, en Suède. II est dur, d'une couleur rouge uniforme , d'une transpa- rence et d'un aspect corné. Sa dureté égale celle du silex. Sa pesanteur spécifique est de 2,71. M. le professeur qui l'a analysé, et qui, par ce travail, a acquis le droit de lui donner un nom , lui assigne celui de leeiite, en l'honneur du célèbre voyageur J. Frot Lée. Il trouve dans sa composition : Silice 76 Alumine 22 Manganèse 2,5o Eau o,56 LithionP 1,76 Ce minéral diffère de la collyrite par l'absence de l'eau : mais de quelle importance est cette circonstance dans un miné- ral dont on n'a vu que peu d'échantillons , et dont l'état de pureté primitive ou d'altération n'a pu encore être constaté? C'est donc une espèce tout-à-fait hors de rang et très-incer- lalne. ( B.) LEEM, LEMMER, LEMMAR, LEMMUS, LEMEND , LEM. {Mamin.) Différens noms de LemiMing. Voyez ce mot. (F. C.) LEENRICH. {Ornilh.) Ce nom hoUandois , qui désigne LEF 411 l'alouette commune , alauda an/ensis , Linn. , s'écrit en flamand et en saxon leewerck. (Ch. D.) LEENWERK-VANGER. {Ornitli.) Ce nom holhuulois , qui signifie attrapeur de mouches, est donné par les colons du cap de Bonne-Espérance à la soubuse aeoli ,falco aeoli, Daud. (Ch. D.) LEEPELAER. {Ornith.) Ce nom hollandois, que les Flamands écrivent lepelaer, et les Frisons lepler, désigne la spatule ,piata- lea leucorodia, Linn. (Ch. D.) LEERSIA. ( Bot. ) Voyez Encalypta. ( Lem. ) LÉERSIE {Bot.) , Leersia, Swartz. Genre de plantes mono- cotylédones, de la famille des graminées , Juss., et de la trian- drie digjnie , Linn., dont les principaux caractères sont les suivans: Glume calicinale nulle; corolle de deux balles presque égales, concaves, comprimées; une à six étamines ; un ovaire supère, surmonté de deux styles courts, capillaires, astigmates plumeux; une graine comprimée, renfermée dans les balles de la corolle. Ce genre, dont le nom rappelle celui de Léers , botaniste distingué, auquel on doit de bonnes observations sur les gra- minées, renferme une dizaine d'espèces qui, presque toutes, sont exotiques et propres à l'Amérique. Comme ces plantes ne présentent que peu d'intérêt, nous ne parlerons ici que de lu suivante qui est la plus connue. LÉERSIE A FLEURS DE RIZ : Leersîa orj-zoides, Willd., Spec, 1 , pag. 32 5;Host. , Gram., i , pag. 27, t. 35; Phalarii orjzoides , Linn., Spec, 81; Asprella orjzoides, Lamk., Illust.^ n.° 858. Sa racine est vivace , rampante; elle produit un ou plusieurs chaumes, redressés, hauts de deux pieds ou environ, ayant leurs nœuds velus. Ses feuilles sont linéaires, planes, rudes en leurs bords. Ses fleurs sont blanchâtres, rayées de vert, ciliées sur le dos, disposées en panicule lâche et étalée , dont les ramifications sont grêles et flexueuses. Cette plante n'est pas rare dans les pâturages humides de plusieurs parties de la France; on la trouve aussi dans plusienrs autres contrées de l'Europe, en Asie, et même dans l'Amérique septentrionale. (L.D.) LÉFLINGE, Lfrjlingia. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes , polypétalées , régulières , de la famille /fi^' LEF des carjophjllées , de la triandrie monogjnie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions profondes; une corolle composée de cinq pétales fort petits; trois ou cinq étamines; les anthères à deux lobes; un ovaire supérieur; un à trois styles ; le stigmate obtus ; une capsule à une loge , à trois valves, polysperme. LÈFLitiGEo'EsPAG^E: LœJlingiahispanica,Luin.; Lamk.,111. gen., tab. 29; Cdvan., Icon.rar., 1, tab. 94; Lœfl., Jcf.HoZm., 176?^, tab. 1 , fig. 1. Petite plante herbacée, dontles tiges sontcourtes, étalées sur la terre, très-rameuses, pubescentes et visqueuses ; les rameaux presque articulés, munis à chaque articulation de deux stipules membraneuses , formées par d'anciennes feuilles desséchées : ces feuilles sont petites, opposées, li- néaires-subulées, comme fasciculées au sommet des rameaux , un peu hispides, longues de deux lignes : les Heurs fort petites, sessiles , solitaires , axillaires ; les divisions du calice lancéolées , aiguës, persistantes; les trois extérieures munies de chaque côté à leur base d'une petite dent aiguë; les pétales ovales-oblongs, rapprochés en globule ; les étamines de la longueur des pétales; l'ovaire trigone; les capsules ovales, un peu trigones, s'ouvrant en trois valves. Cette plante croît en Espagne , sur les coteaux secs et arides. Léflingea cinq ÉTAMINES; Lcejlingia pentaudra , Cavan., Icon. rar., 2, p. 39, tab. 148, fig. 2. Cette espèce diffère de la pré- cédente, par ses cinq étamines. Ses tiges sont couchées, velues , longues de deux ou trois pouces, garnies de feuilles courtes , opposées, conniventes, subulées, munies d'une dentde chaque côté; les fleurs sessiles, axillaires, fasciculées; les divisions du calice ovales; les trois extérieures pourvues de deux dents de chaque côté; la corolle blanche. Cette espèce croît dans le sable sur les bords de la Méditerranée. Retzius avoit rapporté à ce genre, sous le nom de lœjlingia indica, le pliaraaceum depressum de Linnaeus , ayant observé que la corolle purpurine étoit plus petite que le calice. Willdenow a adopté cette réforme, que Vahln'a pas cru devoir admettre. Voyez PlIARNACE. (PoiR.) LEGLEK ( Ornith. ) , nom turc de la cigogne blanche , ardea ciconia, Linn. Ce nom est aussi écrit leUek et legleg. (Cii. D.) LEGNAN. (Bol.) Dans le Recueil abrégé des Voyages, vol, i, LEG 4^5 p. 1 8 1 , il est fait mention d'un arbrisseau de ce nom qui croît à Ténériffe , et que les Anglois achètent comme un bois aroma- tique. C'est probablement le bois de Rhodes, nommé Lena- NOEL. Voyez ce mot. (J.) LEGNOTIS (Bot.), nom substitué par Swartz, Schreber et Willdenow à celui de cassipourea, donné par Aublet à un de ses genres de la Guiane. Voyez Cassipoukier. (J.) LEGORA. [Ornith.) Voyez Lecora. (Ch. D.) LEGOUZIA. (Bot.) Durande, médecin-botaniste de Dijon, connu par sa Flore de Bourgogne , avoit séparé du campanula , sous ce nom , les espèces dont la corolle , à tube très-court, est découpée en rosette , et dont la capsule alongée , étroite et pris- matique, s'ouvre par le haut en plusieurs valves. Ce même genre a été renouvelé postérieurement par Lhéritier, sous le nom de prismatocarpus qui a prévalu , quoique plus récent. (J.) LEGUANA. (Erpélol.) Un des noms vulgaires de l'iguane commun. Voyez Iguane. (H. C.) LÉGUME ou GOUSSE. (Bot.) Fruit propre aux légumi- neuses, simple, irrégulier, bivalve, déhiscent, portant les graines sur un placentaire qui se divise, lors de la séparation des valves, en deux branches (nervules) restant fixées cha- cune à chaque valve, en sorte que celles-ci se partagent les graines. Le légume, généralement uniloculaire (pois, haricot), est quelquefois divisé en deux loges par une cloison longitudinale (astragale), quelquefois en plusieurs loges par des cloisons transversales (cassiajistula). Quelquefois il ne s'ouvre point [hedysarum onohrjchis , etc.), et alors il se rapproche des fruits carcérulaires ; quelquefois il est charnu à l'extérieur et ligneux à l'intérieur (geojfrœa^ detarium, etc.), et alors il se rapproche des drupes. Sa forme varie beaucoup. Il y en a qui sont longs et com- primés (pois, etc.), tétragones {dolichos tetragonolobus) , cy- lindriques (cassiafistula), enflés comme une vessie (coluteay etc.), contournés en spirale {medicago - polymorplia , etc.), articulés [ornithopus scorpioides , hedysarum canadense , etc.) : ces derniers prennent quelquefois l'épithète de lomentacés; ils se partagent en autant de pièces qu'il y a d'articles. Le légume contient ordinairement plusieurs graines (lathj- k^k LEG n/s, genêt d"Espagne): quelquefois il n'en a que deux (cicer arieliniim); quelquefois il n'en a qu'une {securidaca volubilis, medicago lupulina, etc.) (Mass.) LÉGUMINEUSES. (Bot.) Cette famille de plantes est une des plus naturelles, des plus nombreuses en genres et en es- pèces. Son nom est tiré de la structure de son fruit qui est une gousse, en latin legumen. Elle fait partie de la grande classe des péripétalées ou dicotylédones polypétales à élamines insérées au calice. Son caractère général est composé des suivans: Son calice est d'une seule pièce diversement divisée. Les pé- tales qui lui adhèrent sont tantôt réguliers, au nombre de cinq presque égaux , tantôt irréguliers , au nombre de quatre , dont un extérieur et supérieur nommé étendard, vexiilum- deux latéraux qui sont les ailes , a/œ; un intérieur et inférieur , con- formé en nacelle ou carène, carina , quelquefois divisé en deux. Les étamines sont ordinairement au nombre de dix , quel- quefois plus ou moins, insérées au calice; leurs filets sont tantôt distincts, tantôt plus souvent disposés en deux corps, l'un formé d'un seul filet appliqué contre la fente d'un tube résultant de la réunion des neuf autres filets autour de l'ovaire; c'est ce que Linnaeus appelle diadelphie. Les anthères, toujours distinctes, sont arrondies, quelquefois oblongues. L'ovaire est libre ou non adhérent au calice, simple, surmonté d'un seul style et d'un stigmate non divisé. Il devient une gousse, tantôt mono- sperme , indéhiscente, conformée en capsule; tantôt ordinai- rement uniloculaire, plus ou moins longue, mono ou poly- sperme, s'ouvrant le plus souvent en deux valves, et portant ses graines insérées d'un seul côté sur un seul rang. Dans les genres à pétales irréguliers , l'embryon , dénué de périsperme, présente une radicule inclinée sur les lobes ou cotylédones. Dans ceux qui ont les pétales réguliers , cette radicule est droite, sur les lobes , et le tégument intérieur de la graine a une épais- seur qui lui donne la forme d'un périsperme. La tige est herbacée ou ligneuse ; ses rameaux sont ordi- nairement alternes, ainsi que les feuilles qui sont simples, ou diversement composées, accompagnées de deux stipules à la base de leur pétiole; les fleurs n'ont pas de disposition uniforme. LEG 4.^ C'est l'ensemble de ces caractères qui constitue celui de !a famille, maisplusieurspeuventvarierséparément. Quelquefois les pétales , soit réguliers, soit irréguliers, sont réduits à un , ou manquent entièrement, ou ils sont réunis en une corolle monopétale, qui porte alors les étamines. Le nombre de ces étamines est quelquefois indéfini, quelquefois réduit à cinq ou moins. On les trouve dans quelques genres , réunis en un seul tube; alors elles sont monodelphes. Il est des fleurs dans les- quelles un des organes sexuels avorte ; ce qui les rend mâles ou femelles, selon l'organe avorté. La gousse, ordinairement ouverte en deux valves, se partage rarement en trois ou en quatre. Uniloculaire dans la plupart des genres, elle estmulti- loculaire dans quelques uns, au moyen des cloisons transver- sales qui séparent les graines; et quelquefois ces loges distinctes sont formées de pièces articulées qui se détachent plus ou moins facilement. Les graines , ordinairement farineuses , donnent, dans deux espèces {Varachis et le moringa) , une huile par expression. Une seule espèce {glycine apios) con- tient un suc laiteux. Le seul genre Moringa a les feuilles tripen- nées avec impaire; et, dans quelques spartium , on trouve des feuilles presque opposées; enfin, la même famille présente des herbes très-petites, et des arbres très-élevés : ce qui avoit déter- miné Tournefort à les répartir dans deux classes distinctes; de même que les étamines à filets distincts ou à filets réunis, avoient engagé Linnœus à placer une partie des légumineuses dans sa décandrie , et l'autre dans sa diadelphie , en rejetant de plus quelques genres dans sa monoécie ou sa polygamie, à cause de l'avortement des organes sexuels. 11 existe dans cette grande famille une division plus natu- relle en deux séries principales. La première série est caractérisée par des fleurs régulières, ordinairement à cinq pétales ; le tégument intérieurde la graine épaissi en forme de périsperme ; la radicule droite sur les lobes ; une tige presque toujours ligneuse ; des feuilles pennées ou bipennées, sans impaire, ou plus rarement simples. Elle peut êtresubdiviséeentroissections,dontla première, remarquable par une gousse multiloculaire, renferme les genres Mimosa, Schrankia , Desmanthus , Inga, Acacia, GLeditsia, Gymnocladus , Outca, Ccratonia, Tamavindiis , Hardouchia de Roxburo; Hete- 4'^^ LEG roslemon de M, Desfontainps, Parkinsonia , Schotia , Afzelia de Swartz, et Cassia. dont le senna fait partie. A la seconde section, qui présente une gousse uniloculaire, bivalve, et dix étamines distinctes, se rattachent les genres Mo- riiiga, Humboldtia de Vahl , Cadia , Prosopis , Zuccagnia de Cavanilles, Hœmatoxjlum, Eperua, Tachigalia, Adenanthera ^ Baryxjliim de Loureiro , Hojf'manseggia de Cavanilles ou Lou- rea d'Ortega, Poinciana, Cœsalpinia, Mezonevron de M. Des- fontaines, Pomaria àe Cavanilles, Guilandina. Dans la troisième section , qui présente une gousse également uniloculaire, bivalve, et déplus une corolle moins régulière, des étamines distinctes, ou quelquefois réunies seulement par le bas. on voit les genres Taralea , Parivoa, Vouapa , Saraca^ Antlionotha de Beauvois, Intsiade M. du Petit-Thouars, Cyno- melra, Hymenea, Bauhinia dont ]l' pauletia de Cavanilles fait partie, Mullava de Rhéede et Adanson , Palovea, lonesia de Roxburg. La seconde série principale , plus nombreuse , est distinguée de la première par une corolle irrégulière, formée de l'éten- dard, des ailes et de la carène, un embryon dénué de péri- sperme, une radicule inclinée sur les lobes. On y trouve des étamines diadelphcs, ou plus rarement distinctes, une tige her- bacée, ou quelquefois ligneuse; des feuilles simples ou ternées, ou digitées , ou pennées, ordinairement avec une foliole im- paire. C'est à cette série qu'appartient exclusivement le nom depapilionacées, donnéauxlégumineuses parquelqnesauteurs, à cause de la forme de la corolle ouverte que l'on comparoit à celle d'un papillon. Cette série peut être divisée en huit sec- tions, les unes très-naturelles, les autres méritant peut-être un nouvel examen. La première section offre des filets d'étamines distincts, ou plus rarement réunis par le bas, une gousse uniloculaire bi- valve, une tige ligneuse, des feuilles simples, ou ternées, ou pennées avec impaire. On y rapporte les genres Cerc/5, Possira d'Aublet ou Rittera de Schrehev , Anagjris , Mullera, Ormosa de Jackson, Sophora, Edwardsia de M. Salisbury, Virgilia de M. Lamarck, Podalyi^ia du même, dont le gompholobiuin de M. Smith et le clwrizema de M. Labillardière et le callista- chys de Ventenat paroissent devoir être congénères, Pul~ LEG 417 {■enea, Mlrhelia et Daviesia de M. Smith. On y joindra les genres récens Thcrmopsis, Burtonia, Jacksonia , Eulania , Sclerotharnnus, Gaslrolohium, Euchilus de M. Rob. Brown, lors- qu'ils seront mieux connus. Des étcimines diadelphes, une gousse uniloculaire bivalve , une tige ligneuse ou herbacée, des feuilles simples ou ternées, ou plus rarement digitées, caractérisent la seconde section, dans laquelle sont les genres U/ex, Stauracanlhus de M. Link, Aspalathus, Achyronia de Wendland, Borbonia, Liparia, Le- beckia de M. Thunberg , Genista et le Spartiuin qui lui est joint , Grona de Loureiro, Oyfisus , Sarcophyllus et Œdmannia de M. Thunberg, Rafnia du même, Platilobium de M. Smith, Bossiœa de Ventenat, Crotalaria dont M. Desvaux a détaché son JSevrocarpum, Lupinus , Otionis , Arachis , Antjiyllis , Kuhnis- tera de M. Lamarck, Dalea et Petalostemum son congénère , Psoralea qui reunit le Ruteria et le Dorjcnium de Mœnch, Trifolium, Melilotus, Medicago , Trigonella, Lotus, Dorycniam de Tournefort et Willdenow, Cylisla de Roxburg , Slizo- lobium de P. Browne, Mucuna de Marcgrave et Adanson ou Zoophtalnium de P. Browne, Teramnus de Swartz, Cajanus de M. DecandoUe, Dolichos, Phaseolus , Marcanthus de Loureiro, Eiylhrina, Bulea de Roxburg, Rudolphia de Willdenow, D/7- liijnia de Roth, Clitoria, Galactia de P. Browne, Glj'cinef Kejinedia de Ventenat, R.hyncosia de Loureiro. C'est dans la même section qu'il faudra placer près du crota- laria les genres nouveaux Hok'ea, Scottia, Templetonia, Bap- tisia, Loddigesia, Goodia, TViborgia , insérés dans la nouvelle édition de VHort. Kew, , quand ilsserontdéfinitivementadoptés après l'exposition détaillée deleurs caractères génériques. Alors il sera cependant nécessaire de changer le nom duscottia^ donné depuis long-temps par Jacquin à un autre genre de la même famille. La troisième section, qui a beaucoup de rapport avec la précédente, n'en diffère que par des feuilles ordinairement pennées avec impaire, et une tige plus souvent ligneuse que herbacée , comme on peut le voir dans les genres Abrus , Sar~ codum de Loureiro, Amorpha , Piscidia , Robinia , Caragana, Astragaliis dont M. DecandoUe a extrait VOxjlropis et le Lessertia, Uiserrula, Phaca, Colutca, Swainsona de M. Salis- 25. 27 4i8 LEG bury, Gljcyrrhiza . Agali de M. Desvaux réuni au Seshania de Scopoli ou Sesban d'Adansou, Poitea de Ventenat, Galega , Indigofera, La différence de lu quatrième section ne consiste également que dans la structure des feuilles qui sont pennées ou conju- guées sans impaire, et dont le pétiole commun est ordinaire- ment terminé par une vrille. Cette disposition se remarque dans les genres Lfl/yrus, Pisum, Orobus, Vicia , Faha , Er^um. On leur joint aussi le Cicer, quoique ayant les feuilles pennées avec impaire, qui sembleroient devoir le ramener dans la section précédente. Dans la cinquième section sont réunis les genres à fleurs pa- pilionacées, dontla gousse est articulée, composée de plusieurs pièces monospermes qui se détachent facilement les unes des autres dans la maturité. Tels sont les genres anciens Coronilla , Scorpiurus , Ornithopus , Hedjsarum, ALschjnomene , Hippocrepis^ Diphj'sa; les genres Alisicarpus , Desmodium, Poirelia, Lourea, XJraria, Echinolobium ^ Phjllodium , tous auparavant réunis à VHedj-sarum et séparés en partie par M. Desvaux, VAsbolo- bium et le Mjriadenus qu'il a séparés de VOrnithopus , le Smi- thia d'Aitone , ÏOrmocarpum de Beauvois , le Zornia de Swartz. A la suite de ces genres, sont ceux qui en diffèrent parce que leur gousse est composée d'une seule pièce monosperme et in- déhiscente , savoir : le Lespedeza de Michaux, le Stjlosaiithes de Swartz, le Hallia de M. Thunberg , VOnobijchis de Tourne- fort, et le Sphceridiophoru,a de M. Desvaux. On laisse avec doute, dans cette même section, des genres dont la gousse n'est pas articulée, mais seulement multiloculaire, à loges monospermes, et qui, semblables aux précédens par leur port, en avoient , pour cette raison, été rapprochés, mais que l'on pourroit reporter à la troisième section : tels sont Vemerus et Valhagi auparavant réunis à l'hedjsarum, le se- curilla de M. Pcrsoon, que Linnaeus avoit réuni au corom7/a, Vostryodium de M. Desvaux , qui étoit Vhedj'sarum slrobilife- rum, différent de tous les précédens par sa gousse ovoïde, uniloculaire, contenant une ou quelquefois deux graines, et cachée dans une grande bractée renflée en forme de vessie. Sa véritable place dans la famille n'est pas encore bien déter- minée. LEi 4»9 On place dans une sixième section les genres papilionacés qui joignent à dix élamines diadelphes, une gousse capsulaire or- dinairement monosperme et indéhiscente, une tige ligneuse, des feuilles rarement simples, plus souvent pennées avec im- paire, à folioles opposées dans les unes, alternes dans les autres, et des stipules toujours séparées des pétioles. Les fo- lioles sont opposées dans les genres Dalbergia, GlotLidium de M. Desvaux, Pungamia de M. Lamarck, Amerimnon, Andir/i ^ Geoffrcca, Deguelia, Nissolia. Elles sont alternes dans les genres Cumaruna , Acuroa, Derris de Loureiro , Ecastaphjllum de P. Brovvne , Plerocarpus, Orucar/a de Clusius et J. Bauhin, aupa- ravant nommé Pterocarpus lunatus. Les genres de la septième section , conformes aux précédens par la fleur, la gousse, la tige, les feuilles pennées à folioles toujours alternes , n'en diffèrent que par les étamines dis- tinctes , tels sont les suivans : Apalatoa auquel le crudia de Schreber est réuni par quelques uns, Detarium , Copaifera, Mj'rospermum , Codarium de Vahl , Dialium de Burmann , auquel on joint VArouna d'Aublet . Securidaca , Brownea , Zygia, La séparation des filets d'étamines, et la capsule monos- perme indéhiscente de ces derniers genres, établissent une transition naturelle de la famille des légumineuses aux pre- miers genres de celle des térébinthacées qui la suit immédiate- ment. (J.) LEHA. (Bot.) Suivant Rumph, on nomme ainsi à Amboine son arbor aluminosa, employé dans cette île pour fixer la cou- leur ronge des teintures obtenues du bois de sapan et de la racine de bancudu. Loureiro regarde l'arbre de Rumph comme le même que son decadia, dont le caractère paroît le rappro- cher des tiliacées. Voyez Decadia. (J. ) LEHAHRUR (Ornii/i.) , nom arabe de l'étourneau, sturnus, (Ch. D.) LEHERAS (Ornith.). C'est le nom que l'on donne, en Egypte, à l'ibis noir. (Ch. D. ) LEIANITE. (Min.) M. de la Métherie, qui a fait beaucoup plus de noms qu'il n'a fait connoître de véritables espèces, a donné ce nom à un minéral mal déterminé , qui est une roche d'apparence homogène, mélangée de sable très-fin, d'argile 27. i\i'o LEl endurcie, etc.; enfin, au Pulierscliiefer des minéralogisteâ allemands, qu'on a rapporté mal à propos à l'argile feuilletée, souvent magnésienne, qui enveloppe les silex ménilites, lly a réuni les pierres à faux, qui sont une roche mélangée à parties discernables et le Tripoli. Voyez ces mots, et surtout le mot Argile. (B.) LÉIBNITZIE, Leibnitzia. (Bot.) [Corjmbifères , Juss. = Sjn- 'génésie polj'gamie superflue, Linn.] Ce nouveau genre de plantes, que nous proposons, appartient à l'ordre des synanthérées, et à notre tribu naturelle des mutisiées , dans laquelle il est voisin du genre Lena. Voici les caractères génériques du Leib- nitzia, tels que nous les avons observés sur des individus vivans de leibnitzia crjptogama. Calathide quasi-radiée : disque multiflore, labiatiflore, an- drogyniflore ; couronne subunisériée , biliguliflore , fémini- flore. Péricline ovoide , supérieur aux fleurs, et les cachant entièrement; formé de squames plurisériées , très-inégales, imbriquées, appliquées, intradilatécs, étroites, oblongues- lancéolées, nullement appendiculées, épaisses, coriaces, ca- rénées, à carène arrondie, membraneuses sur les bords, obtuses et colorées au sommet. Clinanthe large, plan, profondément fovéolé', inappendiculé. Fruits pédiceliulés, alongés , oblongs, amincis aux deux bouts, comprimés ou obcomprimés, hispi- dules, à partie supérieure formant un large col vide, peu dis- tinct extérieurement de la partie inférieure séminifère ; aigrette longue, supérieure à la corolle , grisâtre, composée de squamellules très-nombreuses, très-inégales, filiformes, fines, à peine barbellulées. Corolles de la couronne privées de fausses étamines; àtube long; à languette extérieure plus courte que la moitié du tube, oblongue, dressée, tridenlée au sommet -, à languette intérieure très-courte, comme rudimentairc, di- visée jusqu'à sa base en deux lobes. Corolles du disque cylin- driques, longues comme le tube des corolles delà couronne ; à limbe étroit, point distinct du tube ; à lèvre extérieure triden- lée; à lèvre intérieure divisée en deuxjusqu'àsa base. Anthères pourvues d'appendices apicilaires linéaires-aigus, et d'appen- dices basilaires subulés. Styles de mutisiée. Nous attribuons au genre Leibnitzia les deux espèces sui- vantes. LEI 4-1 LÉrnNiTZiE CRYPTOGAME : Leibnitzia cry'ptognma , H. ,Cass.; TiiSf silago anaadria femina , Willd., Sp.pL, tom. 3 , part. 3 (excludo hermaphroditam ) ; Tuss lago anandria , Linii. , Sp, pi. , edit. 3 , p. I2i3 [excludo varietateni fi); Tussilago scapo unijloro , calice clauso, Gmel. , FI. Sib. , tom. 2 , tab. 68 , fig. 1 ; Tussilago anan- dria, Linn., Hort. Ups., tab. 3 , fig. 1 ; Tussilaginis species , Tursen, Amœn. acad.; Anandria, Siegesbeck. C'est une plante herbacée, dont la racine produit immédiatement des fiuilles et des hampes. Les feuilles sont variables de forme et de gran- deur, longues d'environ trois à cinq pouces, y compris le pétiole, larges d'environ dix à quinze lignes , les unes lyrées, les autres non lyrées ; leur pétiole, tantôt presque aussi long que le limbe, et tantôt beaucoup plus court, est demi-cylindrique , élargi et membraneux h sa base , tantôt nu sur ses bords , tantôt boTdé en sa partie supérieure de quelques lobes arrondis , iné- gaux, qui se confondent avec le limbe et rendent la feuille lyrée; le limbe, tantôt confondu par sa base avec la partie supé- rieure du pétiole, tantôt bien distinct du pétiole , est ovale, oblong, ou lancéolé, pointu au sommet, souvent comme tron- qué ou presque échancré à la base; tantôt bordé surtout en sa partie inférieure, de sinus très-inégaux, ordinairement peu profonds, séparés par de petites dents tuberculiformes, quel- quefois un peu dirigées en arrière ; tantôt ayant la partie supé- rieure un peu sinuée, et la partie inférieure divisée sur les côtés en quelaues lobes courts, larges, arrondis ou un peu an- guleux, entiers ; ces feuilles sont un peu épaisses ; leur ner- vure médiaire estsaillante sur les deux faces; la supérieure est d'un vert glauque ou cendré, et tantôt glabre ou glabriuscule, tantôt légèrement laineuse comme la face inférieure qui est plus pâle ou blanchâtre. Les hampes sont hautes d'environ dix pouces, très-simples, dressées, droites , roidcs, cylindriques, dilatées au sommet, un peu laineuses ou sublomenteuses , blanchâtres, garnies de petites feuilles ou bractées squami- formes, appliquées, longues, étroites , linéaires-subulées. Les calathides, solitaires au sommet des hampes, sont dressées, et hautes d'environ six lignes, sans compter les aigrettes qui sortent parle sommet entr'ouvert du péricline , et le dépassent d'environ deux lignes; le péricline est glabriuscule, et ses squames son t rougeâtrcs au sommet; les corolles, entièremerU 422 LEI cacjiéts par les aigrettes qui s'élèvent beaucoup plus haut, et par le péricline qui est fermé sur elles, sotrf blanchâtres, sou- vent lin peu rosées au s'ominet. Nous avons l'ait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur un individu vivant, cultivé en pleine terre et en plein air au Jardin du Roi, où il fleurissoit en juin et en septenAre. Cette singulière plante habite la Si- bérie, et croît abondamment dans les champs montueux aux environs de Jenisek ; elle est vivace par sa racine. Léibmtzie phénogame; Leibnitzia phœnogama, H. Cass.; Tus- silago Ij'rata , "Willd. , Sp. pL, tom. à , part. 3 -, Tussilago anan- driavar. le, Linn. , Sp. pZ. , edit. 3 , p. \2\1); Tussilago scapo uni- Jloro,caljcesubaperto,Gmc\.,Fl. Sib., tom. 2,png. i43, tab.67, fig. 2; Tussilago bellidiastrum, Linn. , Horf. Ups. , pag. 25y, lab. 3, fig. 2. La racine est composée de fibres nombreuses, longues, épaisses, blanches. Les feuilles sont radicales; à pé- tiole long d'un pouce ou d'un pouce et demi , épais, laineux; à limbe long de plus d'un pouce, large de six à douze lignes, épais, ferme, pointu au sommet, quelquefois denté sur les bords, le plus souvent sinué, et pourvu à sa base de deux, trois ou quatre petits appendices qui le rendent lyre; îa face infé- rieure est laineuse et blanchâtre; la supérieure est d'un vert gai ou glauque, et parsemée de quelques poils laineux. La hampe, longue de deux à cinq pouces, et couverte d'une laine blanche, est ordinairement tout-à-fait dépourvue de bractées. La calalhide qui termine cette hampe , est très-rarement épa- nouie; son péricline est oblong, un peu ouvert, parsemé d'une laine blanche, et formé de sijuames imbriquées , rougeàtres au sommet; laeouronne est composée de douze fleurs, ledisqfue en contient un beaucoup plus grand nombre-, toutes les corolles «ont blanches , à sommet rougeâtre ; les anthères sont jau- nâtres. Celte seconde espèce, que nous n'avons point vue , et que nous décrivons d'après Gmelin, a été trouvée en Sibérie, sur des terrains montueux, aux environs d'Irkutsk et d'Okotsk. Elle ressemble beaucoup à la première par ses feuilles et son péricline, mais elle en diffère par sa hampe toujours peu éle- vée , rarement pourv/ue de quelques bractées, et par ses fleurs très-visibles en dehors du péricline. LEI 423 Siegesbeck, qui fut pendant quelque temps directeur du Jardin de Botanique à Fétersbourg, publia, en lySy, un livre où il combat la théorie des sexes chez les végétaux, et où il pré- tend prouver que les graines acquièrent toute leur perfection sans être fécondées par les anthères. Ce botaniste paroît être le premier qui ait observé notre leibnitzia cryptogama- il n'y aper- çut point lesétamines; et, pour signaler cette prétendue priva- tion des organes mâles, de laquelle il tiroit argument en fa- veur de son système antisexuel , il nomma la plante dont il s'agit anaridria. C'est en effet sous ce nom que des graines de ce curieux vé- gétal furent envoyées à Upsal par des botanistes russes. Il y fleurit en 1746 , et Tursen , l'un des disciples de Linnaeus, s'em- pressa de l'observer et de le décrire, sous les auspices du maître, dans une dissertation qui fait partie des Amœnitates aoademicce. Tursen trouve dans chaque fleur du disque, cinq étamines parfaites, dont l'existence avoit été niée par Siegesbeck: mais, remarquant que le péricline est entièrement clos durant la fleuraison, et supposant que l'action immédiate de l'air agité sur les étamines, est en général nécessaire pour transporter le pollen sur les pistils, il imagine que, dans le cas particulier dont il s'agit, le même résultat s'obtient par les secousses que le vent imprime à la calathide , sans pénétrer dans son inté- rieur. Ce botaniste pense que V anandvia ne pourroit être dis- tingué génériquement du tussilago que par le péricline fermé sur les fleurs épanouies ; et ce caractère étant, selon lui, insuffi- sant, il en conclut que Vanandria n'est qu'une espèce du genre Tussilago. Trois ans après la dissertation de Tursen, Linnaeus inséra dans VHortus Upsaliensis , de nouvelles observations sur Vanandria» S'il faut l'en croire, le même individu qui , végétant en plein air, se présente sous la forme de notre leibnitzia crjptogama, ayant la hampe haute de près d'un pied, et le péricline globu- leux constamment fermé sur les fleurs , comme dans le figuier, offre les caractères de notre leibnitzia phœnogama, s'il est planté dans un vase , ou dans un terrain plus sec , exposé au soleil. Alors la plante devient plus petite ; ses feuilles sont plus tomen- teuses, et un peu lyrées ; la hampe est plus courte, et sans bractées; le péricline est cylindrifjuc ; la calathide épanouie , 424 LEl et imitant celle du bellis , offre une couronne radiante, à lan- guettes trifîdcs, aussi longues que le péricline. Cependant, les deux plantes semblent distinguées spécifiquement, Tune par le nom de tussilago anandria, l'autre par celui de tussilago bellidiastrum , sur la planche de VHortus Upsaliensis , où elles sont assez grossièrement figurées l'une auprès de l'autre. Ail- leurs, Linngeus dit que, chaque année, la même racine pro- duit, au commencement du printemps, la hampe et la cala- thide du leibnitzia phœnogama , et durant l'été, la hampe et la calathide du leibnitzia crjptogama. Enfin , il dit autre part , que la même plante vivant en pleine terre, produit en étéla calathide à fleurs cachées dans le péricline fermé sur elles ; et que , placée dans un vase à une exposition plus chaude , elle produit une calathide plus précoce, épanouie en dehors, à couronne ra- diante, composée de languettes trifides. Un an après la publication àf^ VHortus Upsaliensis , Gmelin considéra comme deux espèces distinctes, les deux plantes ré- duites par Linnœus à l'état de simples variétés d'une seule et même espèce. L'auteur de la Flore de Sibérie remarque que Linnasus s'est trompé en assignant à la plante cryptogame une habitation humide et ombragée , et à la plante phénogame une habitation plus chaude et plus sèche; ce qui lui a fait croire que la variation prétendue étoit causée par cette différence d'habi- tations. L'une et l'autre, dit Gmelin , habitent les lieux exposés au soleil : mais la plante phénogame croît dans un terrain plus humide, ce qui est précisément l'inverse de la supposi- tion de Linnœus. Gmelin affirme en outre avoir placé dans un vase, et à une exposition plus chaude, la plante cryptogame, et n'avoir obtenu d'elle parce procédé que la hampe élevée, bractéifère,etles petites fleurs occultes, qu'elle produit quand on l'expose en pleine terre et à l'air libre. Enfin, Gmelin observe que les deux plantes ne se trouvent jamais ensemble, et qu'elles habitent des contrées différentes de la Sibérie , ce qui seroit extraordinaire si elles appartenoient à la même espèce. Willdenow, préférantsans doute les observations de Gmelin à celles de Linnœus, a distingué spécifiquement les deux plantes, en nommant l'espèce cryptogame tussilago anandria, et l'espèce phénogame lussilago Ijraia. Cependant il semble LEI /i25 attribuer à la première espèce la mctamorphost décrite par LinnnciJS ; car il dit que cette plante ofTre , dans les lieux froids, le péricline fermé et la calathide non radiée; et, dans les lieux; chauds, la calathide radiée épanouie en dehors. I.e même botaniste, cro3'ant que cette première espèce étoitpoly- game-dioïque , a considéré comme l'individu femelle notre leihnitzia crjptogama, et comme l'individu hermaphrodite le Tusùlago scapo imbricalo unijloro,foliisovatis ohlongisexsinuato- denfatis de Gmclin. Le 12 juin 1822, on nous fit remarquer, au Jardin du Roi, une plante vivante dont le nom étoit ignoré, et que nous re- connûmes bientôt pour être Vanandria deSiegesbeck, que nous n'avions point encore vue. Empressé, comme on peut le croire, d'étudier une plante aussi intéressante , nous l'observâmes dès lors avec tout le soin dont nous sommes capable , et nous l'avons observée de nouveau le 11 septembre de la même année. Voici les résultats de nos observations. Vanandria offre tous les caractères propres à notre tribu natu- relle desmutisiées. (Voyez lom. XX, pag-Syg.) Elle appartient donc indubitablement à cette tribu, qui se trouve ainsi dissé- minée en proportions inégales, dans l'Amérique méridionale , dans l'Afrique, dans l'Amérique septentrionale, et dans la Sibérie; tandis que notre tribu des nassauviées semble être confinée dans l'Amérique méridionale. Ainsi, l'on doit rcct:- fier une assertion reproduite par M. Decandolle, dans le savant article Géographie botanique dont il a enrichi ce Dic- tionnaire, et où il afiirme (tom. XVIII, pag. 412) que les la- biatifloressonl toutes de l'Amérique méridionale. Le placement de Vanandria dans la tribu des mutisices est une chose importante, parce qu'elle coniirme pleiiicment l'allinilé que nous avons signalée depuis long-temps entre cette tribu et celle des tussilaginées , et qui nous a déterminé à les ranger l'une auprès de l'autre, malgré les motifs qui militolent en faveur de l'afFinité des mutisices avec les lactucées. Puisque l'anandria est de la tribu desmutisiées, elle lie peut pas appartenir au genre Ti/ssilago, qui est de la tribu des tus- silaginées. D'ailleurs Vanandria difTère génériquement dn li/ssi- lago , p::r ses fleurs du disque qui sont heimai; unique., i.rès-long TaicBoeon.. remarquable par ; "'S<=o.rc \ ( rayons nombreux Osphkonkmk. la forme de \ l .nale n'existant pas Hia-.b. J ^ r a cr.me couvert d on casque osseux CoRis. \ la lete ; , ^ ■ (osseux Gompuose. \. (l""'""8'^-"imerabran. . F,to«. Va museau < J . , x ii-uu. 1 . . ,, ( plissees. . . . J'LKCToniNijiiB ^e. a lèvres. ^ ij^i,,,^,^ , Pogo.nias. ,, l erosscs, saillantes; nageoire dorsale s, Loris, Tarsier, etc., lesquels rappellent en effet mieux la physionomie des petits carnassiers que celle des singes proprement dits : aussi peuvent-ils être considérés comme fai- sant le passage de ces derniers aux insectivores. M. Geoffroy Saint-Hilaire a donné à la même famille le nom de strepsir- rhini. ( F. C. ) LENA-NOEL. (Bot.) C'est sous ce nom qu'est connu , à Téné- riffe , le bois de Rhodes , lignum rhodium , convolvulus scoparius , suivant WiUdenow. (J.) LENDES ou LENTES, du mot latin lens, lendis. (Entom.) On nomme ainsi les œufs des poux. On trouve ce nom dans Pline. Dans Serenus : Unda maris capiti lendes deducit iniquas. (CD.) LENGOU. {Bot.) C'est, suivant Flacourt, une plante dont le fruit anguleux a la grosseur et le goût d'une noix verte. Lors- qu'on le mange, il noircit l'intérieur de la bouche, et rend l'haleine suave. C'est peut-être une espèce de royoc, morinda, (J.) LENGUADO. {Ichthjol.) Frésier a parlé, sous cette déno- mination , d'une espèce de pleuronecte qu'on pêche dans la mer du Sud. (H. C.) LENIDIE, Lenidia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des dilléniacées y de la polyandrie poljgjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq folioles ; cinq pétales, des étamines libres et nombreuses; les anthères linéaires, alongées; cincj ovaires supérieurs ; autant de styles et de capsules unilocu- laires, polyspermes ; un arille pulpeux à la base des semences. Ce genre est composé d'arbres ou d'arbrisseaux un peu grimpans, à feuilles alternes, pétiolées, accompagnées de sti- pules caduques ; les fleurs disposées en grappes ou en panicules. M. du Petit-Thouars lui a donné le nom de lenidia , d'après une 44H LEN espèce de Madagnscar. Roth l'avoit déjà nommé a>ormia {Nos'. Acf. Hdfn., 1783 , vol. 2 , tab. 3). Ce nom a élé conservé par M. Decandolie , qui y a rapporté quelques espèces placées fi'abord parmi les dillenia. *.ÉNiDiE EE Madagascar : Lenidia madagascariensis , Poir. , Eiicycl. , Suppt.; Petit-Th., Gen. Madag., ij ; Wormia ma- dagascariensis, Decand., Syst. Veg., 1, pag. 453. Arbre d'un beau port, dont les feuilles sont simples, alternes, pétiolées, fort grandes, ovales ou orbiculaires, sinuées à leurs bords. De longues et grandes stipules foliacées entourent les rameaux, et y laissent, après leur chute, un bourrelet en anneau; les îleurssont disposées en grappes paniculées ; les folioles du calice «irbiculaircs; les pétales eu ovale renversé, trois fois plus longs ([ue le calice, ondulés à leurs bords; les étamines plus courtes que le calice; lesstyles droits, subulés; les capsules polyspermes. Cette plante croît à l'île de Madagascar. Lénidie DENTÉE : Leriidî'a deraf af a, Poir. ; Dillenia dentata,~\lVi\\A., Spec, 2 , pag. 1253 ; Poir., Encycl. , 7 ; IV or mia dental a, Dec. , Syst. Veg., 1 , pag. 4^4. Arbre dont les rameaux sont cylin- driques, de couleur cendrée, garnis de feuilles glabres, coriaces, longuement pétiolées, ovales, obtuses, longues de trois pouces; les stipules très-longues, glabres, aiguës; les fleurs disposées en grappes simples , pédonculées; les folioles du calice ovales , presque orbiculaires; les pétales arrondis; les étamines nom- breuses; les ovaires au nombre de cinq. Cette plante croît àPile de Ceilan. Lénidie trigone : Lenidia triquetra , Poir. ; TVormia triquetra , Roxb., Nov.Act.Hafn., 2, pag. 532 , tab. 3; Dec, Sjst. Veg., 1. c. Ses rameaux sont bruns, glabres, cylindriques-, les feuilles ovalcs-oblongues , un peu rétrécies à leur base, obtuses, presque mucronéesau sommet, un peu sinuées à leur contour ; les pétioles trigones, longs de deux pouces; les fleurs disposées en grappes; les pédoncules trigones; les folioles du calice co- riîices, les deux intérieures un peu plus grandes; les pétales concaves; les ovaires trigones et rapprochés; les styles réflé- chis. Cette plante croît à l'île de Ceilan. Lénidie ailée : Lenidia alata, Poir. ; Dillenia alata, Bancks; TVormia alata, Dec, Syst. Veg. , 1. c. Cette espèce a des ra- meaux glabres , cylindriques; des feuilles glabres, ovales, très- LEN 449 entières; les pétioles canaliculcs, garnis principalement vers leur sommet d'une membrane foliacée; les pédoncules droits, presque terminaux , plus courts que les feuilles , trigones , por- tant deux ou trois fleurs; les folioles du calice ovales, obtuses , inégales, un peu ciliées au sommet; les pétales presque orbi- culaires, un peu onguiculés; cinq à sept ovaires rapprochés-, les styles divergens, plus longs que les étamines. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. (Poia.) LÉNOK. (Ichthy'ol.) Pallas a donné ce nom à un poisson qui appartient au genre Salmone , et qui vit dans les torrens de la Sibérie orientale. Voyez Salmonk. (H.C.) LENS. (Bot.) Voyez Lentiu.e. (J.) LENS PALUSTRIS et LENTICULA PALUSTRÎS. {UoL) Sous ces dénominations, les botan'stes anciens ont fait connoître les canillées, ou lentilles d'eau , le pistia stratiotes , Linn., des callitriche et deux plantes cryptogames, dont l'une est le marsi- lea quadrifoUa , et la seconde le salvinia natans. La première de ces dernières plantes seroit , selon quelques auteurs, le lemma de Théophraste, et la seconde le slratiotes aquatique de Dioscoride, ce qui ne nous paroit pas exact. (Lbm.) LEINTAGO. (Bot.) Nom donné, par Césalpin et Belon , au laurier-tin, viburnum tinus, ou à une de ses variétés. Il est aussi nommé lentagenci par le dernier. Une autre espèce du Canada a été nommée par Linnaeus viburnum lentago. (J.) LENTE (Bof.), nom provençal d'une luzerne, medicago fal- cata, et de ses variétés , selon Garidel. ( J.) LENTIBULARIA. (Bot.) Gesner, et, après lui, Rivin , ont donné ce nom à une plante aquatique, dont les racines sont parsemées de petites vessies qui aident à la soutenir dans l'eau. Linnaeus a substitué à ce nom celui de utricularia. (J.) LENTICULA. (Bot.) Ce nom, donné parla plupart des an- ciens à la canillée ou lentille d'eau, adopté par Tournefort Vaillant et Adanson , auroit pu lui être conservé sans inconvé- nient. Linnaeus a préféré, pour ce genre, le nom de lemna, cité par C. Bauhin pour le /e/nma de Théophraste, autre plante aquatique très-différente, appartenant à la famille dessalviniées bien décrite par Bernard de Jussieu , dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1740. Si l'on conserve à la ^5. • ,, 45o LEN plante de Théophraste son nom primitif, comme cela paroît convenable, on jugera qu'il convient de supprimer celui de lemna, qui n'existe dans le Pinax de C. Bauhin que par faute typographique. On donneroit alors à la canillée celui de lenti- cula, restreint aux espèces de ce genre, et refusé à quelques plantes aquatiques que plusieurs anciens confondoicnt avec elle, telles que le jjistia , le callUriclie , quelques marsilea etXe lemna Iiii-niême. (J.) LENTICULA MARINA. {Bot.) Le fucus nageant,//yc«s natans, Linn., est ainsi désigné dans Lobel et Tabernaemontanus qui nele confondent pas avec le lenticula marina de Sérapion, qui, selon eux, est le fucus acinarius. (Lem.) LENTICULA PALUSTRIS. (Bot.) Voyez Lens palustris. (Lem.) LENTICULAIRE. (Foss.) On a autrefois donné le nom de pierre lenticulaire aux NuMiMULiTfs. Voyez ce mot. (D. F.) LENTICULE ou CANILLÉE {Bot.), Lemna Linn., Lenticu- laria, Midi. Genre de plantes monocotylédones que Linnœus a placé dans la monoécie diandrie, M. de Jussieu dans la famille des nayades, et qui, suivant Palisot de Beauvois, ap- partient à la diandrie nionogynie, et doit être rangé dans la famille des nymphéacées. Sou caractère essentiel est d'avoir: Un calice monophylle -, point de corolle; deux étamines qui se développent successivement, et dont les filamens portent chacun une anthère à deux loges ; un ovaire infère, à style cylindrique, terminé par un stigmate creux et évasé; une capsule à une seule loge contenant une à quatre graines. Les lenticules , que l'on nomme vulgairement lentilles d'eau, parce que les feuilles de la plupart des espèces ont en quelque sorte la forme d'une lentille, sont des herbes ex- trêmement petites, dont les feuilles, dépourvues de tiges, nagent à la surface des eaux tranquilles, sont munies en des- sous d'une ou plusieurs racines, et portent la fructification dans leur point de réunion. Ces plantes ne tirent leur nourri- ture que de l'eau et de l'air, car leurs racines flottent au milieu des eaux sans atteindre la terre. Elles ont , dit-on , la propriété de purifier l'air malfaisant des lieux marécageux, où elles croissent souvent très-aboudamment, en absorbant cet air pendant le jour, et en exhalant de l'oxigène pendant la nuit; LEN 45i elles peuvent aussi retarder la corruption des eaux dans les- quelles elles se trouvent; mais elles ne produisent ces deux ellelsque lorsque l'eau et l'air ne sont point encore parvenus à un certain degré d'altération, car alors leslenticules périssent et , en se décomposant ainsi que les nombreux polypes et ani- malcules qui vivent sous leurs feuilles, elles augmentent encore la putréfaction et l'insalubrité des eaux. Les canards et les carpes mangent ces plantes. On les employoit autrefois en mé- decine; appliquées à l'extérieur, on en faisoit des cataplasmes résolutifs et caïmans, dans la goutte, les érysipèles, les hé- morrhoides, les hernies des enfans. Elles sont aujourd'hui tout- à-fait hors d'usage. On connoît sept ou huit espèces de lenticules qui, pour la plupart, se trouvent en Europe; les plus communes sont les suivantes : Lenticule a trois lores : Lemna trisulca , Linn. , Spec. , i ôyG ; Lenticularia, Mich., Gen,, tab. 1 1 , fig. 5. Les feuilles de cette espèce sont oblongucs - lancéolées, pétiolées , prolifères de chaque côté , c'est-à-dire donnant naissance de côté et d'autre à d'autres feuilles semblables, et on en trouve souvent ainsi cinquante à cent, et même plus, tenant les unes aux autres. Chacune d'elles a une racine simple, terminée par un renfle- ment alongé, et les fleurs naissent sur le côté des feuilles, à l'endroit où une nouvelle feuille a coutume de pousser. Cette plante croit en France et en Europe , dans les eaux tranquilles ; elle est souvent submergée. Lenticule exigub : Lemna minor, Linn., Spec, iJyG; Lenti- cularia, Mich., Gen., tab. ii, fig. 3. Ses feuilles sont ovales, sessiles, planes des deux côt«és , adhérentes à leur base, mu- nies en dessous d'une radicule solitaire , perpendiculaire. Cette espèce est la plus commune; elle flotte à la surface de toutes les eaux dormantes. Lenticule BOSSUE : Lemna gitia, Linn., Spec, iZjj ; Lenticu- laria, Mich., Gen., tab, ii , fig. 2. Cette espèce diffère de la précédente parce que les cellules de la surface inférieure de ses feuilles se gonflent et rendent cette surface convexe. Elle se trouve dans les mêmes lieux que les deux premières. Lenticule a plusieurs racines: LemnapoZfrlii'za, Linn., Spec, 1077; Lenticularia , Mich., Gen., tab. 11 , fig. 1. Cette espèce 29. 452 LEN est plus grande, plus arrondie que la lenticule exiguë, et la surface inférieure de chaque feuille, qui est souvent de couleur rougeàtre, émet cinq à huit radicules simples, partant du même point et descendant en divergeant. Elle naît, comme les autres, sur les eaux stagnantes, en France et en Europe. (L.D.) LENTICULITE. (Foss.) Quoiqu'il ait été annoncé qu'on avoit trouvé des coquilles de ce genre à l'état frais, nous n'avons encore pu en rencontrer, et nous croyons même être assuré que celles qu'on avoit prises pour des lenticulites, et qui avoient été trouvées dans la mer, étoient non seulement fossiles, puisque quelques unes étoient ferrugineuses et d'au- tres pyriteuses , mais encore qu'elles dépendent du genre Cristellaire. Les lenticulites ayant un très-grand rapport avec les num- mulites et les sydérolites , il est difficile d'établir une ligne de démarcation bien tranchée entre ces trois genres , les petites nummulites surtout ayant une grande ressemblance avec les lenticulites. Toutes ces coquilles sont cloisonnées, et, n'ayant aucune loge qui ait pu contenir le corps des animaux qui les ont formées, on est forcé de croire qu'elles étoient intérieures, ou au moins recouvertes en grande partie, comme la coquille de la spirule. Voici les caractères que M. Lamarck a assignés à ce genre : Coquille univalve , tournée en spirale , sublenticulaire , à plusieurs loges prolongées latéralement , et s'avançant des deux côtés et en dessous jusqu'aux centres , à cloisons entières , courbées et marquées en rayons de chaque côté, à ouvertui-e étroite, s'élevant au-dessus de l'avant-dernier tour. Espèces : Lenticulite flanulée; Lenticulites planulata, Lamk., Ann. du Mus. d'Hist. nat. Coquille lenticulaire, lisse et ressemblant à une petite nummulite, à centre un peu convexe des deux côtés, à cloisons courbes et bombées dans le sens de l'accroissement de la coquille : elle est lisse, et l'on voit extérieurement la forme des cloisons. Largeur, deux lignes; épaisseur, une demi - ligne. On trouve cette espèce cà Senlis , Soissons , Rhéteuil , Betz et Gilocourt, département de l'Oise , dans des LEN 453 couches qui paroissent appartenir à la deuxième formation marine. Lbnticulite aplatie ; Lenticulites complanata , Def. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente: mais il est aisé de la distinguer par son grand aplatissement. On l'a trouvée à Anvers, près de Pontoise , à Dax, à Loignan prés de Bordeaux , à Boutonnet près de Montpellier, et en Italie dans les couches qui paroissent appartenir au calcaire coquil- lier grossier. Lenticulite variolaire; Lenticulites variolaria, Lamk., Ann. du Mus. d'Hist. nat. Coquille orbiculaire, à centres convexes, à cloisons nombreuses, qui forment des stries rayonnantes à l'extérieur. Diamètre, une ligne environ. Cette espèce a beau- coup de rapports avec les petites numniulites, et la différence qu'on remarque entre elle et ces dernières, provient des pe- tites stries rayonnantes dont elle est couverte. On la trouve à Grignon (Seine et Oise), à Chaumont, à Parues, à Acy et àBetz(Oîse), dans les couches du calcaire coquillier grossier. Dans certains endroits elles sont extrêmement communes, et remplissent en grande partie les autres coquilles marines avec lesquelles on les trouve. Lenticulite rotolée ; Lenticulites rotulata, Lamk., Vélins du Mus., n.° 47, fig. 12. Très-petite coquille, qu'on trouve quel- quefois dans la craie de Meudon. Elle est tranchante sur ses bords, et renflée au centre des deux côtés. On voit sur sa surface quelques rayons courbes qui vont du centre à la cir- conférence. Le dernier tour s'élève de beaucoup sur l'avant- dernier. Diamètre, une ligne. (D. F.) LENTIGO. {Conchyl.) Klein, Tentam. ostracol. , p. loo, établit, sous ce nom, un genre de coquilles qui renferme le strombus lenliginosus. Ses caractères sont : Coquille ailée, cou- verte partout comme de lentilles. (De B.) LENTIJUELA [Bot.) , nom du coronilla valentina , aux envi- rons de Grenade et de Murcie, suivant Clusius. ( J. ) LENTILLAC. (Ic/i^/i^'-oZ.) Un des noms vulgaires del'EMissoLE. Voyez ce mot. (H. C.) LENTILLADE. {Ichtliyol.) Un des noms vulgaires de la raie oxjrirvufue. Voyez Raie. (H. G.) LENTILLVr. {ïchlhy.ul.) Voyez Lentillade. (II. C.) 454 LEN LENTILLE, Lens. {But.) Cette plante, très-anciennement connue et cultivée pour la nourriture de l'homme, csilephacos de Dioscoride et de Théophrastc. Le nom Icns remonte aussi très-haut. Tournefort enfaisoitun genre distinct de l'ers, ervum, par sa gousse. ovale, comprimée et ses graines non globuleuses, mais orbiculaires, convexes des deux côtés, et devenant le type de la forme dite lenticulaire. Linnœus n'a point été arrêté par ces différences , et il a réuni les deux genres sous le nom d'ervum. (J.) LENTILLE {Bot.). Ervum , Linn. Genre de plantes dicoty- lédones, de la famille des légumineuses, Juss. , et de la dia- delphie décandrie , Linn., qui présente pour principaux carac- tères : Un calice monophylle , presque de la longueur de la corolle, et divisé profondément en cinq découpures à peu près égales; une corolle papilionacée, à étendard plus long que les ailes etla carène ; dix étamines, dont neuf réuniesparleurs filets; un ovaire supère, oblong, surmonté d'un style arqué, terminé par un stigmate glabre ; une gousse ovale ou oblongue , contenant deux à quatre graines. Les lentilles sont desherbesannuelles, à tiges grêles, garnies de feuilles alternes, ailées, terminées par une vrille , et munies de stipules à leur base; leurs fleurs sont petites, portées une ou plusieurs ensemble sur des pédoncules axillaires. On en connoît six à sept espèces -, nous parlerons seulement ici de la lentille commune qui présente le plus d'intérêt, et de deux autres. Lentille COMMUNE, vulgairement Lentille, ou Nentille dans quelques cantons ; Erv'Hm Zens, Linn,, Spec, loSg; Len-s,Dod., Pempt., 52 6. Sa racine est menue, fibreuse; elle produit une tige rameuse dès sa base, foible, à demi couchée, haute de huit à dix pouces, et garnie de feuilles composées de cinq à six paires de folioles oblongues , un peu velues. Ses fleurs sont bleuâtres , disposées deux à trois ensemble sur un pédoncule placé dans les aisselles des feuilles supérieures. Le fruit est une gousse courte, large, comprimée, contenant deux à trois graines or- biculaires, aplaties, un peu convexes de chaque côté, et qui portent le même nom que la plante. La lentille croit naturel- lement dans les moissons de plusieurs parties du midi de la France et de l'Europe; on la cultive assez généralement dans les LEN A55 pays du Nord, principalement pourernployerses graines comme alimentaires. Elle fleurit en mai et juin. On en connoît trois variétés : i.° la grosse lentille blonde , plus grande dans toutes ses parties, et d'une couleur jaunâtre; 2° la lentille à la reine, ou lentille rouge, d'un brun roussàtre, plus petite et comparativement plus bombée que la première; 3."* le lentil- lon, que l'on cultive comme fourrage. Les lentilles réussissent bien mieux dans un sol maigre , léger et sablonneux que dans un terrain gras ; dans le premier elles donnent beaucoup plus de produit en graines, tandis que dans le second elles poussent bien plus en herbe, et ne four- nissent que peu de fruits. Dans le nord de la France, on sème communément les lentilles en mars et au commencement d'avril , lorsque les gelées ne sont plus à craindre ; mais celles qui ontétéseméesà l'automne rapportent beaucoup davantage, lorsque, pendant l'hiver qui suit , les froids ne sont pas assez ri- goureux pour leur nuire. Un seul labour fait à la charrue , à la bêche ou à la houe selon les localités, suilit pour la terre qui doit recevoir les lentilles. On les sème de trois manières, à la volée , par rayons éloignés les uns des autres d'un pied à quinze pouces, ou par touffes disposées comme en échiquier, et à la distance d'environ un pied en tout sens. Les deux dernières méthodes sont préférables au semis fait à la volée, parce que les binages, qu'il est nécessaire de pratiquer dans le courant du printemps, sont plus faciles. On sème assez souvent les lentilles dans les vignes pour garnir les espaces vides. On donne ordinairement deux binages aux lentilles : le pre- mier lorsque les pieds ont trois à quatre pouces de hauteur, et le second quand ils sont en fleurs; quelquefois on supprime ce dernier. Le moment le plus favorable pour faire les binages est un temps un peu humide. Lorsque le printemps est trop sec et trop chaud, il n'est pas rare de voir les lentilles manquer en partie ou presque en totalité. Le moyen de remédier à cet accident seroit de les faire arroser ; mais cela est bien rarement praticable dans les campagnes, et devient d'ailleurs trop dis- pendieux, il n'y a guère que pour de petites quantités cultivées dans les jardins, où l'on a l'eau sous la main, que cela pour- roit se faire. Il faut avoir soin de surveiller l'époque de la maturité des 45r^ LEN lentilles, parce que si on les laisse trop avancer sous ce rap- port, les gousses venant à s'ouvrir spontanément, unegrande partie des graines se répand à travers les champs, et se trouve perdue ou devient la proie des pigeons, des mulots ou autres animaux qui en sont très-lViands. Dans le climat de Paris, c'est le plus communément vers la fin de juillet qu'arrive la matu- rité des lentilles; on reconnoit qu'il est temps d'en faire la ré- colte parce que la plante se dégarnit de ses feuilles inférieures , etque les gousses prennent une couleur grise-roussâtre. La ré- colte des lentilles se fait le plus souvent à la main en arrachant les pieds; il est beaucoup plus rare qu'on les coupe à la fau- cille ou à la faux, à moins que ce ne soit la variété qui se cultive particulièrement comme fourrage. Après avoir arra- ché les pieds, on les met en petites bottes qu'on étend pendant deux à trois jours, pour les faire sécher, sur des haies, des échalas , ou contre des murs , ou eneore quand le temps est beau et que la pluie n'est pas à craindre , on les laisse sur le champ même. Quand les lentilles sont bien sèches, au bout de trois à quatre jours, on les serre dans les greniers ou dans les granges. Elles se battent au fléau , mais il est bon de ne faire cette der- nière opération qu'au fur et à mesure des besoins de la consom- mation ou delà vente, parce que les graines se conservent beaucoup meilleures dans leurs gousses que lorsqu'elles en sont séparées. Les fanes font un bon fourrage qui est du goût de tous les bestiaux. Les lentilles étoient un des légumes que les anciens esti- moient le plus; maintenant on en mange peu dans la classe aisée, surtout en nature; on les préfère réduites en purée, et en effet elles se digèrent beaucoup plus facilement préparées de cette manière. Dans le peuple et chez les gens moins difli- ciles, on les mange entières et assaisonnées de diverses ma- nières. Avec les haricots et les pois , ce légume fait , après le pain, la principale nourriture du peuple des campagnes. Aujourd'hui on ne se sert plus guère des lentilles en méde- cine. Jadis leur décoction , surtout celle de la variété dilc lentille à la reine, passoit poursudorifique, et étoit employée dans la rougeole, la petite vérole, les rhumatismes, etc. Li* préjugé que ces graines augmentent la sécrétion du lait existe encore dans le peuple et même dans le monde. Les lentilles LEN 457 ont aussi été employées à l'extérieur pour faire des cata- plasmes émoUiens et résolutifs; mais elles ne sont plus que très-rarement usitées de cette manière, si ce n'est dans les campagnes. Lentille ervilie : vulgairement Ers, Orobe des boutiques, Alliez, Pois de pigeon; Ervum ervilia, Linn., Spec, 1040; Mo- chus sive cicer sativum ^ Dod., Pempt., 62/^. Sa racine pri)duit une ou plusieurs tiges foibles, rameuses, hautes d'un pied ou environ, garnies de feuilles ailées, composées de huit à dix paires de folioles étroites. Ses fleurs sont blanchâtres, légère- ment rayées de violet, portées deux à trois ensemble sur un pédoncule axiliairc. I. Gen. et Sp. pi. , tom. IV, pag. 296 (edit. in-4°), tab. 40g. C'est un arbuste à rameaux cylindriques , velus; ses feuilles, longues de deux pouces, larges d'un pouce, sont op- posées, courtement pétiolées, ovales ou elliptiques, dentées en scie, coriaces, pubescentes en dessus, velues en dessous, à nervures réticulées; les calathides grandes comme celles de Vhelenium autumnale, et composées de fleurs jaunes , sont soli- taires au sommet de pédoncules terminaux , longs de trois à cinq pouces, cylindriques, laineux ; les bractées de l'involucre, dont deux plus longues surpassent le péricline , son t analogues aux feuilles, oblongues-spatulées, aiguës, étrécies à la base, crénelées, coriaces, pubescentes en dessus, velues en dessous, à nervures réticulées; les squames du péricline sont glabres ; les languettes de la couronne, au nombre de vingt-cinq, sont longues de cinq lignes, et munies de dix nervures orangées. Cette plante a été découverte par MM. de Humboldt et Bon- pland, au Pérou, dans des lieux tempérés. Il paroît que M. de Humboldt ayant communiqué à Will- denovv plusieurs synanthérées remarquables de sa riche col- lection, celui-ci reconnut que quelques unes d'entre elles dévoient constituer de nouveaux genres, auxquels il donna des noms et des caractères, qui ont été publiés par lui, en LEO 475 1807, dans les Mémoires de lu Sociélé des naturalistes de Berlin. Le leontophthalmtim est un de ces genres établis par "Willdenow , qui rapproche celui ci du galinsoga , et Ten distingue par le péricline involucré, en ajoutant que la plante qui est le type de ce genre a l'apparence d'un buphthalmum. Les caractères génériques tracés par Willdenow, sont si in- complets, si superficiels, et souvent si peu exacts, que nous répugnons à le considérer comme l'auteur des genres dont il s'agit, lesquels n'ont été réellement bien connus que treize ans plus tard , lorsque l'habile botaniste , M. Kunth , les a décrits de nouveau avec le talent qu'on lui connoît. Le leontophthal- mum est placé par M. Kunth , entre le calea et Vactinea, parmi les hélianthées. Nous attribuons, sans hésiter, le genre Leqntophlhalmum à notre section naturelle des hélianthées-héléniées, dont on trouve, tom.XX, pag. 347, les caractères distinctifs , suivis de la liste des vingt-six genres admis par nous dans cette section. Le genre caleacte de M. R. Brown, qui en fait partie, est sans doute un de ceux près desquels le leontophthalmum doit être immédiatement rangé. (H. Cass.) LÉONTOPODE, Leontopodium. (Bot.) [Corymbifères, Juss.=: Syngénésie polygamie nécessaire , Linn.] Ce genre de plantes appartient à l'ordre des synanthérées, à notre tribu naturelle des inulées , et à la section des inulées-gnaphaliées. Voici les caractères que nous proposons de lui assigner. Calathide subglobuleuse, discoïde : disque multiflore ou pauciflore, régulariflore, masculidore ; couronne unisériée ou plurisériée, tubuliflore, féminiflore. Péricline subhémisphé- rique, presqu'égal aux fleurs; formé de squames paucisériées, inégales, imbriquées, appliquées, ovales-oblongu es, coriaces, laineuses extérieurement, glabres intérieurement, pourvues d'une large bordure appendiciforme , glabre sur les deux faces, scarieuse, brune ou noirâtre , irrégulièrement découpée. Clinanthe hémisphérique, profondément alvéolé, à cloisons charnues, tronquées au sommet. Fleurs du disque: Faux ovaire privé d'ovule, grêle ,oblong, subcylindracé,uiipeu pubescent, pourvu d'un bourrelet basilaire ; aigrette longue , composée de squamellules nombreuses, unisériées , à peu près égales. entFe-grcITé.s à la base, filiformes, barbellu'tcfs , à partie su- 474 LEO périenre tantôt point épaissie, tantôt épaissie et paroissant formée de barbeilcs entre-greffées; corolle à cinq divisions; étamines ayantrarlicleanthérifèrelong, l'appendice apicilaire de l'anthère obtus, les appendices basilaires longs, subulés; style simple, cylindrique, à partie supérieure garnie de col- lecteurs papiililbrmes , àsommetarrondi, ordinairement très- entier. Fleurs de la couronne : Ovaire oblong, cylindracé, ou obovoïde et comprimé, pubescent, pourvu d'un petit bour- relet basilaire : aigrette longue, caduque, composée de squa- mellules nombreuses, unisériées, à peu près égales, entre- greffées à la base, filiformes, barbellulées, non épaissies su- périeurement; corolle longue, grêle, tubuleuse, terminée par trois ou quatre dents inégales. =r Calathides disposées eu ombelle capituliformc :1a calathide centrale sessile , à disque multiflore, à couronne unisériée; les calathides extérieures courtement pédoiiculées, à. disque pauciflore, à couronne phirisériée. Léontoi'ode DES Alpes : LeonLopodium alpinum , H.Cass.; FiUigo leontopodium , Linn., Sp. p/., edit. 5, p. iSi:^; Anlennaria leontopodium, Gaertn., de Fruct. et Sein. pi. , vol. II, p. 4ïo, lab. 167, fig. D ; Gnaphalium leontopodiurn , Pcrs. , Sjn. pi, , pars a , p. 422. C'est une plante herbacée, haute de quatre pouces, médiocrement tomenteuse sur toutes ses parties; ses tiges sont dressées , simples, cylindriques , garnies de feuilles; celles-ci sont alternes, sessiles, semi-amplexicaules , longues d'un pouce et demi, oblongu es- lancéolées, très-entières, uninervées; les feuilles radicales, longues de plus de trois pouces , ont leur partie inférieure étrécie en forme de pétiole. Le sommet de la tige porte une ombelle capituliformc , com- posée d'environ neuf calathides ; la calathide centrale, qui fleurit la première, est sessile, dépourvue de bractées , sub- globuleuse , à péricline subhémisphérique , composé de squames un peu inégales, irrégulièrement bisériées, à cou- ronne de fleurs femelles unisériées, contigué's; les calathides extérieures, qui fleurissent plus tard, sont élevées chacune sur un pédoncule court, lequel porte au sommet, sur le côté ex- térieur, uninvolucclle dimidié, composé de trois bractées fo- liiformes, dont lu mcdiaire est très-grande, et les deux laté- ralvs très-petites; lous^ ces involucelles extérieurs offrent pi:r LEO 475 leur rapprochement la fansse apparence d'un seul involucre général complet, qui cntoureroit la base des rayons de l'om- belle, mais qui n'existe pas réellement; le périclinc des calu- thides extérieures est composé de squames vraiment imbri- quées, disposées sur trois ou quatre rangs concentriques, et les fleurs femelles de leur couronne sont disposées au moins sur trois rangs. Toutes les corolles masculines et féminines, de la calathide centrale et des calathides extérieures, sont d'une couleur verte plus ou moins prononcée. Les squamel- lules de l'aigrette masculine ne sont pas sensiblement épaissies vers le haut, en sorte qu'il n'y a point de différence entre les aigrettes du disque et celles de la couronne; les ovaires sont cylindracés; les corolles de la couronne sont terminées par trois dents. Nous avons fait cette description spécifique, sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi, où il ileurissuit au mois de mai. Cette plante, annuelle, suivant I\I. Decan- dolle , vivace, selon M. Loiseleur-Dtsîongchamps , habile lis pâturages pierreux et ombragés des Alpes et des Pyrénées, où elle fleurit, dit-on, en juillet et aïoût. Léontopode de Sibérie : Leontopodium sihiricum, H. Cass. ; Gnaphalium leoiitopodioides , Fers., Sj'n.pl., pars 2, pag. 422. Cette seconde espèce , long-temps confondue avec la pre- mière , ei. a été distinguée parce qu'elle est plus tomcnteuse , que son ombelle capituliforme n'est composée que d'environ trois calathides , entourées de trois bractées linéaires-lancéo- lées, et que ses aigrettes sont plus grandes et plus fortes-, elle hal)ite la Sibérie, aux environs du lac Baïkal. Nous ne rechercherons point si le leontopodion des anciens est notre Leontopodium alpinum, ou si c'est le micropus erectus. Nos leontopodium étoient attribués au genre Filago , parTour- nefort, Linnœus, M. de Jussieu; et au genre Gnaphalium, par M. deLamarck, "VVilldenow, Jacquin, M. Dccandolle.En 1791, Gajrtner proposa uu genre Antennaria caractérisé par le péri- cline arrondi , de squames imbriquées , scarieuscs , obtuses , inégales, la calathide composée de fleurs hermaphrodites et de fleurs femelies entremêlées, le clinanlhe creusé de fossettes à bords denticulés, l'aigrette capillaire ]ténicillée au sommet. Il admit dans ce genre les gnaphalium dioicum et alpinum de Linnoeus , nos leon'opodiani , et les gnaphalium ieriphiuidcs , 476 LEO mucronatiim et muricalum décrits par Bergius. En 1807, M. Fer- soori forma djins le genre Gnaphalium un sous-genre Leonfopo- dium caractérisé par les calathidcs involucrées, les périclines enveloppés d'une laine épaisse, les corolles quinquéfides, l'aigrette pénicillée ou pileuse; et il admit dans ce sous-genre, outre nos deux leontopodium , les gnaphalium oculus-cati, Ijco- podium, arnicoides. M. R. Brown, en 1817, a proposé de dis- tribuer les antennaria de Gaertner en trois genres nommés antennaria, leontopodium et metalasia. Cet habile botaniste a, en même temps , tracé les caractères de Vanlennaria et du metalasia -. mais il a négligé de caractériser le leontopodium , et il s'est contenté de dire que ce genre , composé des gnapha- lium leontopodium et leontopodioides, tient le milieu entre l'ara- tennaria et le gnaphalium, et qu'il se distingue de l'un et de l'autre par des caractères sufïisans. (Voyez le Journal de Phy- sique de juillet 1818, pag. i5.) Dans le Bulletin des Sciences de septembre 1819 (pag. 141)? "0"s avons publié un Examen analytique du genre Fi7ago de Linnacus : ce mémoire contient, entre autres choses, la description des caractères génériques du Uontopodinm, tels que nous les avions observés sur un échantillon sec de l'herbier de M. de Jussieu. Depuis cette époque , nous avons étudié un iudividu vivant , cultivé au Jar- din du Roi ; et la description générique exposée dans le présent article résulte de la combinaison de nos observations sur la plante sèche et sur la plante vivante , que nous croyons appar- tenir à deux espèces distinctes. Les botanistes qui ont observé, avant nous, le leontopodium ^ ne sont pas d'accord entre eux, ni avec nous, Linnacus (Sp. pi., pag. i3i2) remarque que les caractères génériques de cette plante ne sont pas entièrement conformes à ceux des Jilago ni des micropus. Suivant lui, la calathide terminale est composée uniquement de fleurs mâles , et elle est accompa- gnée de trois calathides plus petites, à disque masculiilore , et à couronne féniiniflorc. Nous lisons dans le Gênera plantarum de M. de Jussieu (pag. lyy), que, selon Scopcli, la calathide centrale est composée de fleurs hermaphrodites à corolle quinquéflde , et les calathides extérieures sont composées dt- fleurs femelles à corolle rjuadritide , et de fleurs neutres sé- parées par des squameJles. Gœrfner attribue généralement e^ LEO A77 sans exception , au filago leonlopodium de Linnaeus, desaigrettes pénicilîées-plumeuses , et il paroît croire que la calathide est composée de fleurs hermaphrodites et de fleurs femelles, entre- mêlées confusément. M. DecandoUe , dans la Flore Françoise ( tom. IV, pag. i58), suppose que la calathide intérieure est composée de fleurs toutes hermaphrodites, et que les cala- thides extérieures sont plus petites , et composées de fleurs unisexueiles, les unes mâles et les autres femelles, mélangées sans ordre. On peut remarquer quelques légères différences entre la des- cription générique que nous avons proposée en 1819 , et celle que nous présentons aujourd'hui. Ces différences résultent sans doute de ce que la plante que nous avions observée d'abord, et celle que nous avons observée récemment, ne sont pas de la même espèce. Chez la première (1), qui est pro- bablement le leonlopodium sibiricum , nous avons remarqué une différence notable entre les aigrettes du disque, dont les squamellules sont épaissies en la partie supérieure , qui semble formée de barbelles entre-greffées, et les aigrettes de la cou- ronne , dont les squamellules ne sont point épaissies supérieu- rement; l'ombelle de cette môme plante nous a paru être entourée à sa base d'un involucre général, indépendant des involucelles dimidiés situés au sommet des pédoncules mono- calathides, et formés chacun d'une ou deux bractées. Chez l'autre plante, qui est notre leonlopodium alpinum , nous n'avons point trouvé de différence entre les aigrettes du disque et celles de la couronne, parce que les squamellules de l'aigrette masculine ne sont pas sensiblement épaissies vers le haut; et nous avons reconnu qu'il n'y avoit réellement pas d'involucre autour de la base de l'ombelle, mais seulement des involucelles au sommet de ses rayons. Dans notre tableau de la tribu des inulées (tom. XXIII, (1) C'est sans doute celle qui a été observée par Gaertner/et dont il a pu dire que les aigrettes étoient pénicillées-plunieuses ; mais il auroit dû restreindre ce caractère aux aigrettes du disque La plante dont nous parlons a ses fruits obovoïdes , comprimes , les aigrettes grandes et fortes , les corolles jaunes, celles de la couronne à quatre dents alongées , int^ales. 4?B LEO pîig. 1563), nous avons place le genre Lconinpndium immédiate- ment après le leonlonrx, à la fin de I.i section des inulccs-gna- phaliées, laquelle est suivie par celle des inulées-prototypes, qui commence par le Jilago. En effet, le leonlopodium doit se trouver sur la limite des deux sections, car il participe de Tune et de l'autre, ayant le péricline scarieux comme les inu- lées gnaphaliées , et le^ stigmatophores arrondis au sommet comme les inulées-prolotypcs. On peut voir, dans notre article Leontonvx , les rapports qui existent entre ce genre et le leontopodium , ainsi que les différences qui les distinguent. Quant au genre Filago, dont le vrai type est pour nous le^- /rtgo pygmœa, il offre , dès le premier coup d'œil , une ressem- blance frappante avec le leonlopodium , par la disposition des • caiathides rapprochées en capitule terminal, et entourées d'un involucre; il y a, entre autres , un rapport assez remarquable, c'est que, chez \efilago, la calathide centrale du capitule est plus grande que les latérales. Cependant, les deux genres que nous comparons diffèrent considérablement l'un de l'autre par le péricline, le clinanthe et l'aigrette. (Voyez notre article Filage, tom. XVII, pag. 2.) Mais ces deux genres, quoique placés par nous dans deux sections différentes , se trouvent immédiatement rapprochés sur la limite commune des deux sections , et forment ensemble la nuance indécise par laquelle on passe insensiblement de l'une à l'autre. Ceux qui sont fami- liers avec les principes et les procédés de la classification natu- relle, ne blâmeront point ces dispositions. Ils ne nous repro- cheront pas non plus d'avoir rangé le leontopodium , dont les caiathides sont disposées en ombelle , dans un groupe carac- térisé par les caiathides rassemblées en capitule; et peut-être devineront-ils que si nous avons placé le genre Leontopodium à peu de distance du richea, c'est que nous avons observé dans celui-ci un rapport très-remarquable avec l'autre , et qui con- siste en ce que, chez le richea, chaque calathide du caj)itule est élevée sur un pédoncule portant au sommet une bractée située sur le côté extérieur, et le rapprochement des bractées qui appartiennent aux caiathides extérieures du capitule, offre la fausse apparence d'un involucre qui entoureroit la base de ce capitule. (Voyez notre article Crasi'Édte, tom. XI, pag. 3SS.) Les considérations qui précèdent et le système de distribu- LEO 479 lion adopté par nous pour la section des innlées-gnaphaliées, ne nous ont point permis de suivre les vues de M. R. Brown , qui paroît persuadé que le leontopodium doit être placé immé- diatement entre Vantennaria et le gnaphalium. Mais nous ne blâmons point cette disposition, parce que, dans un groupe aussi naturel que celui des gnaphaliées, les affinités diverses se croisent en tout sens de telle manière que chaque genre devroit, s'il étoit possible, toucher immédiatement tous les autres par quelques points. Pour abréger cet article, nous nous abstenons de noter les différences qui distinguent le genre Leontopodium de ceux avec lesquels il a été confondu, et de quelques autres auxquels on peut le comparer. La différence de composition qui existe entre la calathide centrale et les calathides extérieures du leontopodium, est, quoique peu considérable, une particularité intéressante et dont il y a peu d'exemples. Il est digne de remarque que , dans l'ombelle capituliforme , composée de plusieurs cala- thides, comme dans la calathide composée de plusieurs fleurs , le sexe masculin domine au centre , et le sexe féminin à la circonférence. La véritable disposition des calathides et des bractées du leontopodium , qui avoit été méconnue par les botanistes , mérite aussi quelque attention , en ce qu'elle semble nous révéler l'origine des capitules réguliers et de leurs invo- lucres; car en comparant cette disposition avec celle que nous avons pareillement observée dans le richea, il est difficile de ne pas croire qu'un capitule régulier est une ombelle à rayons excessivement courts , et que l'involucre de ce capitule est l'assemblage des bractées situées au sommet des rayons exté- rieurs (i). Remarquez que la calathide centrale de l'ombelle du leontopodium fleurit la première, ce qui est conforme à la (i) Le Gkephosis peut cependant faire naître quelque cloute sur la situation des bractées : car, dans cette plante, il nous a paru qu'elles naissoient, non ausommet, maisà la basedespcdicelles,ouplutôtsur leur axe commun, et qu'elles étoient greffées avec ces pédicelles. Voyez notre article Gképhoside, toni. XIX, pag. 127. Lorsqu'un pédoncule est exces- sivement court, il est souvent difficile de reconnoître si la bractée qui l'accompagne est née sur lui-même ou sur l'axe qui le porte. Le plus ka- 480 LEO loi reconnue par M. R. lîrown clans l'ordre d'épanouissement propre aux capitules jiroprcmcnt dits. La couleur verte des corolles du leonlopodium alpintim est encore une chose assez notable, mais qui n'est pas à beaucoup près sans exemple chez lessynanthérées. M. Persoon a rapporté cinq espèces au genre Leonlopodium ^ considéré par lui comme un sous-genre. Nous n'en admettons que deux , comme M. Brown , parce que les trois autres , que nous n'avons pas vues, ne sont pas assez bien décrites pour être attribuées avec confiance au genre dont il s'agit. Il seroit trop long de discuter les observations Inexactes faites par les botanistes sur le leonlopodium. Bornons-nous à relever une de leurs erreurs, parce que celle-ci a été com- mise non seulement à l'égard du leonlopodium , mais encore à l'égard de quelques autres genres de synanthérées. Cette er- reur consiste à croire queles fleurs pourvues d'étamines et celles qui en sont privées se trouvent mêlées ensemble confusément dans la calathide. Nous disons d'abord que cela n'est pas vrai; et nous osons ajouter que cela est presque impossible, parce que ce prétendu mélange , dont nous ne connoissons pas un seul exemple , seroit contraire à la loi physiologique dont nous avons parlé plus haut, et en vertu de laquelle le sexe mascu- lin domine au centre de la calathide et s'affoiblit vers la cir- Lile peut s'y tromper, s'il n'y apporte pas la plus grande attention, et surtout s'il a l'esprit préoccupé de quelque idée systématique. Ainsi , M. Turpin, dans son Mémoire sur l'Inflorescence des graminées, prétend que, chez le Lolium perehhe, la bractée nommée communément glume nnivalve, naît immédiatement sur l'axe même de l'épi, et que l'axe de l'épillet naît dans l'aisselle de cette bractée. Cette considération sur laquelle l'auteur a beaucoup insisté, et qu'il a présentée comme l'exemple le plus frappant des applications de son principe fondamental , est pour- tant, selon nous , une erreur de fait. Nous ne craignons pas d'affirmer que chez, les Lolium fekehwe et tewulektum, que nous avons soigneuse- ment examinés, la bractée dont il s'agit n'appartient point à l'axe de l'épi, mais à l'axe de l'épillet. La preuve de cette assertion et les consé- quences qui en résultent se trouvent exposées dans notre second Mé- moire sur la graminologie, que nous espérons bientôt publier pour faire suite au premier Mémoire inséré dans le Journal de Physique de no- vembre et décembre 1820. M^M^J^ LEO 481 conférence, (andis qu'au contraire le sexe féminin domine à la circonférence et s'affoiblit vers le centre. Le nom de leontopodium est composé de deux mots ^refis qui signifient pied de lion. (H. Cass. ) LEONTOPODIUM. {Bot.) La plante que Dioscorlde et Mat- thiole nommoient ainsi est un gnaphalium de G. Bauhin , un elyohrjsum de Tournefort, lejilago leontopodium de Linnœus. Le même nom a été donné par Lobel au gnaphalium alpinum • par Camerarius à celui que M. Smith nomme gnaphalium rectum; ^ar Brunsfels au pied de lion, alchimilla vulgaris; par Lonicer et Daléchamps au gremillet, myosotis scorpioides; par Clusius et Imperato au piaretago cretica. (J.) LEONTOSTOMON. {Bot.) Gueule de lion , en grec. Gesner désigne ainsi l'ancholie des jardins, aquilegia vulgaris. Le nom générique latin de cette plante , aquilegia , dérive , selon quelques auteurs, du latin, aquamcolligere, etrappelleroit que les éperons ou cornets qu'on voit à la fleur sont propres à recevoir l'eau de la pluie ou la rosée. D'autres botanistes pensent quaquilegia signifie encore éperons (ou griffes) d'aigle, à cause de la forme de la fleur. (Lem.) LEONURUS. {Bot.) Ce genre de Tournefort, connu en françois sous le nom de queue de lion, a été réuni par Lia- nseus au phlomis , dont il diffère cependant par son calice à sept dents, au lieu de cinq et plus, alongé ainsi que la lèvre supérieure de la corolle ; ce qui a déterminé Adanson et Mœnch à vouloir le conserver sous le même nom, mais Lin- nœus, regardant ce nom comme sans emploi, s'en étoit déjà emparé pour désigner un autre genre ancien , Tagripaume , en le substituant à celui de cardiaca , adopté par Tournefort , et qu'il a cru ne pouvoir conserver. Ces transpositions trop fré- quentes ne tendent qu'à embarrasser la science par une no- menclature incertaine et trop variable. (J.) LÉOPARD. {Ichthyol.) C'est le nom spécifique d'un holo- centre que nous avons décrit dans ee Dictionnaire, tom. XXI, pag. 292. C'est aussi le nom d'une autre espèce de poisson, qui a été rangée parles uns parmi les iatrcj, et parles autres parmi les hodians. Voyez Holocentre et Labre. (H. C.) LÉOPARD. ( Mamm. ) Nom tiré de Leopardus. Voyez ce mot, (F.C.) 2 5. 3i /,82 LEO LEOPARDUS. {Mamm.) Nom latin du quatrième siècle qtie l'on a donné à une grande espèce de chat à poil tigré, à une époque oîi l'on croyoit que cette espèce étoit le produit du lion et delà panthère; niais on n'en a pas fait connoître les caractères précis, de sorte qu'on ignore encore à quelle es- pèce il appartrnoit, et qu'on est resté long-temps incer- tain à quel animal on devoit l'appliquer. Ce n'est que depuis quelques années qu'on en a fait le nom d'un chat à pelage mou- cheté, qui paroit avoir été jusqu'alors confondu avec la pan- thère. C'est de cette espèce dont nous avons parlé sous ce nom de léopard, à l'article Chat. Nous pouvons ajouter, aux carac- tères que nous avons rapportés pour cette espèce, les anneaux de l'extrémité de la queue, alternativement blancs et noirs, très-étroits, et au nombre de trois ou de quatre, (F. C.) LEOriiANTE, LÉOFANTE. {Mamm.) Nom qui a été quelque- fois donné en Italie à l'éléphant. (F. C.) LEOTIA. (Bot.) Quelques espci;cs de champignons des genres Helvella et Peziza composent le genre Leolia de Hill , qui, à peu de chose près , est le même que le fungoidaster de Micheli. Le leotia a été adopté avec des modifications par Per- soon, Sfnops. Fung. Cependant plusieurs botanistes le réu- nissent à llielvella, ou le partagent en trois : mitrula, leotia et verpa qui ne sont que les trois coupes introduites par Per- 80on dans son leotia- ou bien enfin en divisent les espèces entre les genres Helvella, Helotium , Clavaria et Phallus. Persoon et les botanistes en général adoptent le verpa , dont l'établisse- ment avoit été, pour ainsi dire, indiqué par Persoon; car il en rapportoit avec doute les espèces au genre Leotia. On lui doit aussi le mitrula, que depuis il avoit annulé. Link réduit le leotia aux seules espèces de la première sec- tion , qui forment avec d'autres espèces étrangères à ce genre , selon Persoon, le mitrula de Pries. Ce dernier ne laisse dans le leotia que les espèces de la seconde secliou dont une est le type du genre Hjgromitra de Nées, Sjst. Ce genre voisin donc des helvella est ainsi caractérisé par Persoon. Champignon à chapeau ovale ou orbiculairc, dont le bord est relevé et entoure le stipe. Il comprend une douzaine d'es- pèces qui ont le port des helvella. LEO 485 §. I. Espèces charnues , ordinairement jaunâtres , ou rouge vif. — Mitrulœ sp. , Pries ; Leotia, Link. Leotia grêle-, Leotia gracilis, Fers., Mjcol. Europ. , 198. Cha- peau orbiculaire, d'un roux-cannelle; stipe long, un peu pu- bescent, comme farineux et enfumé. Cette espèce croit sur les rameaux et les branches desséchées. M. Chaillet l'a décou- verte auprès de Neufchàtel. Le stipe n'a guère plus d'une ligne d'épaisseur. Le leotia circinans est très -voisin de cette espèce, et peut-être en est une variété. Leotia petite-mitre: Leotia mitrula ^ Fers., Icon. Pict., 4, tab. 22 , fig. 5; ejusd. , Mjcol. Europ. , 1-199 ; Mitrula Ueyderi , Fers., Disp. Melh.fung., tab. 3, fig. 12. Chapeau ovale, cou- leur de cannelle ; stipe glabre. Cette espèce, la plus petite du genre , croît en touffes de quelques lignes de hauteur sur les feuilles desséchées du sapin. On la trouve à la fin de l'automne. Elle offre plusieurs variétés. §. II. Espèces terrestres trenielloïdes , ou d'une consistance charnue- gélatineuse, d'une couleur obscure ou rembrunie, olivâtre ou verdàtre; chapeau court, un peu évasé. — Cuccularia , Fers. ; Leotia, Pries ; Helotii sp. , Link et Swartz. Leotia gélatineuse: Leotia lubrica, Fers., Mjcol, Europ., 1, pag. 201 , pi. 11, fig. 4-7; Helvella gelatinosa, Bull., Champ., tab. 475 , fig, 2 ; Sow. , Engl. Fung. , tab. 70 ; Vaill. , Bot. Par. , tab. i3, fig. 7-9. D'un jaune verdàtre, chapeau voûté, com- primé, irrégulier, diversement plissé ou comme ondulé à sa surface inférieure; stipe épais, cylindrique. Cette espèce, qu'on peut comparer à une vessie affaissée, croît par touffes à terre , en été et en automne, dans les bois ou sur leurs lisières , dans le gazon ; elle offre plusieurs variétés. Suivant Fersoon , ce champignon est le même que le phallus lubricus de la Flore Danoise, tab. 71g, et le clavaria tremula, de Holmskiold, qui est le tremella tremula de Nées. Voyez Hygromitra. (Lem.) FIN DU VINGT-ClNyUlÈME VOLUME. iMPiUMErai: de le normant, rue de seine, n immmmmi^^ummm OUVRAGES NOUVEAUX Que Von trowe chez les mêmes libraires à Strasbourg et à Paris: DE L'ORGANISATION DES ANIMAUX , ou Prin- cipes d'aiiatomie comparée, par M. H.DUCROTAY DE BLAIN VILLE, Professeur à la faculté des scien- ces de Paris; 4 volumes in -8.", avec planches. Le premier volume , qui traite des généralités et des ap- pareils des sens, est en vente. 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