■î f^JIH, §: ^- '-/< "^ LIBRARY OF 1885- IQ56 LIBRAIRIE DE BAUDOUIN FRERES. MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE PARIS. IN-4°, AVKC P[jA?Iog et il des mammifères. (F. C. ) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. LIO J-jIOMEN. (Ornith.) Un des noms du lumme ou petit plon- geon des mers du Nord, coljmbus septentrionalis, Linn. (Ch. D.) LION. {Mamm. ) Nom d'une espèce du genre Chat. (Voyez ce mot.) Il est le même que leon, leo, noms de cet animal chez les Grecs et les Latins. (F. C. ) LION. (Crust.) Rondelet donne ce nom à un crustacé qui appartient au genre Galathée. (Desm. ) LION D'AMÉRIQUE. (Mamm.) On a souvent donné ce nom au cougouar, à cause de sa couleur, qui est assez sem- blable à celle du lion de Barbarie. (F. C. ) LION DES FOURMIS. (Entom.) C'est le fourmilion, le genre MyRMÉr.ÉoN , parmi les insectes névroptères à ailes en toit, comme le Lion des pucerons est la larve de I'Hémérobe PERLE. (C. D.) LION MARIN. (Mamm.) Espèce du genre PucyLE. Voyez ce mot. (F. C. ) LIONCEAU (Mamm.), nom du jeune lion. (F. C.) LIONDENT, Leontodon. {Bot.) Ce genre de plantes appar- tient à l'ordre des synanthérées , à la tribu naturelle des lactucées, et à notre section des lactucées-scorzonérécs, dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Thrincia, et Podospermum. (Voyez notre article Lactucées, tom. XXV, pag. 65). 27. 1 LIO Le genre Lcontodon présente les caractères suivans, que nous avons observés sur plusieurs espèces. Calathide incouronnée , radiatiforme . multiflore , fissiflore , androgyniflore. Péricline campanule, inférieur aux fleurs ex- térieures; formé de squames inégales, bisériées ou paucisé- riées, irrégulièrement imbriquées, appliquées, intradilatées, linéaires, oblongues ou lancéolées. Clinanthe plan, plus ou moins profondément fovéolé, à réseau plus ou moins saillant, denté ou garni de courtes fimbrilles piliformes. Ovaires oblongs, subcylindracés, pourvus d'un bourrelet apicilaire ; aigrette composée de squamellules très-inégales, laminées inférieurcment , tiliformes supérieurement, irrégulièrement barbées et barbellulées. On connoit environ quinze espèces de Liondents : presque toutes habitent l'Europe; la France en possède six ou huit, dont trois se trouvent aux environs de la capitale , et doi- vent être décrites ici. LiONDENT d'automne : LcontodoTi autumnale, Linn. , Sp. pi. , édit. 3 , p. 1125 ; Scorzoneroides autumnalis , Mœnch , Meth., pag. 5^9. C'est une plante herbacée, à racine vivacc, tron- quée à son extrémité, et pourvue de fibres très-longues ; sa tige, longue d'environ un pied, est rameuse, presque en- tièrement dépoTirvue de feuilles , et glabre ; les feuilles sont presque toutes radicales, nombreuses, étalées sur la tertre, lancéolées, dentées ou pinnatifides, ordinairement glabres; les caliJthides sont solitairesau sommet des rameaux, qui sont parsemés d'écaiiles subulées, et un peu renflés sous le péri- cline; celui-ci est pubescent ; les corolles, d'un jaune doré, sont rougeàtres en-dessous et au sommet. Cette plante fleurit vers la fin d'Août ; elle est commune dans les prés et autres lieux un peu humides. Quoique cette espèce se distingue parmi tous les liondents par sa tige rameuse et par quelques autres diflerences lé- gères, il est impossible de la retirer du genre Lcontodon, auquel elle appartient tant par ses afîinités naturelles que par ses caractères techniques : il ne faut donc point l'attri- buer au genre Scorzonera , suivant l'idée de quelques bota- nistes, ni en faire, comme Mœnch, un genre particulier. Nous devons faire remarquer que les fruits du Leonlodon LîO 5 t. ulufnnale Tpovtent , comme ceux des Scorzonera et Tragopo. Cette espèce a des tiges ligneuses, lisses, ra- meuses, anguleuses ; des feuilles assez semblables à celles des graminées, planes, linéaires, roides, acuminées, lisses, al- ternes, beaucoup plus longues que les entre-nœuds, un peu courantes à leurs bords et à leur dos , accompagnées de deux petites stipules subulées ; les fleurs réunies en une tête presque en grappe, sessile , terminale, de la longueur des feuilles. Le calice est blanchâtre, pileux, à découpure in- férieure plus longue ;. la corolle jaune; l'ovaire hérissé; le stigmate simple. Cette plante croit au cap de Bonne-Espé- rance. LiPARiE A FEUILLES LISSES : Lipuria Icvvigata , Humb. , Prodr., 123; Liparia umhellata, Linn., Mant., iio; Borbonia lœvi- gata , Linn., Mant., iio. Cette plante a les rameaux cylin- driques, un peu velus à leur partie supérieure, garnis de feuilles alternes, sessiles , glabres, lancéolées, mucronées, point nerveuses ; les fleurs disposées en une ombelle termi- nale , un peu pédonculée ; l'involucre à quatre folioles droites, ovales, concaves, pileuses; quatre pcdicelles plus courts que l'involucre. Le calice est campanule, aigu, plus court que la corolle, à découpure supérieure plus petite; la corolle jaune: Tovaire hérissé. Cette^plante croit au cap de Bonne- Espérance. LiPARiE VELUE : Liparia villosa, Linn. , Mant., ^58 ; Borbonia tomentosa , Berg. , PL cap. , 190. Arbrisseau assez joli, remar- quable parles poils fins, abondans et un peu S03 eux qui re- couvrent ses rameaux, ses feuilles et les calices de ses fleurs. Les rameaux se subdivisent à leur sommet en d'autres ra- meaux courts, disposés presque en ombelle. Les feuilles sont éparses , ova-les , un peu aiguës, cotonneuses à leurs deux faces, d'un gris argenté, sessiles, nombreuses, très-rappro- chées. Les fleurs sont d'un pourpre bleuâtre , réunies en un faisceau terminal, entourées de feuilles dont le duvet est un peu roussàtre : les ovaires hérissés. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Beaucoup d'autres espèces ont été mentionnées et recueil- lies par Thunberg au cap de Bonne-Espérance. (Poir.) LIPARIS {Bot.). Genre de plantes de la famille des orchi* 8 LIP dées , établi par Richard , pour y placer le walaxis Laselii de Swartz [ophrys Laselii, Linn.), qui diffère un peu des autres espèces. Ce genre n'a pas été adopté. Voyez Malaxide. (L. D.) LIPARIS. (Ichthj'ol.) Voyez Cyclogastre. ( H. C. ) LIPONYX. (Ornith.) Nom générique donné par M. Vieillot au rouloitl, de l'ordre difIora, Linn., etc. D'une au- tre part on a renvoyé aux selatro le lippia o^/ata, Linn. fils, Suppl. (PoiR.) LIPPISTE , Lippistes. (ConchjL?) Genre établi par M. Denys de Montfort, Conch^yl. sj'slem., tom. 2 , pag. 127 , pour un test qu'il scroit peut-être hardi d'assurer avoir appartenu à un mollusque; dont Spengler, Schrœter et Chemnitz , Gmelin , et même von Fichtel faisoient évidemment à tort une espèce d'argonaute, et qui est figuré, par ce dernier, dans ses Tes- tacés microscopiques, pag. 10, tab. 1 , fig. a, c, sous le nom d'argonaute cornu. C'est un tube conique, court, enroulé au sommet en une petite spire très-aplatie, située tout-à-fait à droite, et dont l'ouverture évasée est ronde ou parallélo- grammique, suivant Spengler, et la lèvre continue et tran- chante. 11 est, du reste, transparent, fort mince, très-fragile , avec cinq stries crénelées, étendues du sommet à la base, d'un blanc jaunâtre, tacheté de fauve en dehors et rosacé à l'intérieur. Il acquiert cinq lignes de diamètre, sur une ligne de hauteur. Les auteurs ne sont pas d'accord sur la patrie de cette coquille, que M. Denys de Montfort nomme lippiste cornet à bouquin , lippistes cornu. Gmelin dit qu'elle vient du cap de Bonne-Espérance ; Favannes, de l'Inde, et d'autres, des côtes du Portugal. (De B.) LIPURE. {Mamm.) ]Nom générique donné par llliger pour Tin animal trouvé par Pennant dans le Muséuui de Lever, et qu'on disoit originaire des cotes de la baie d'Hudson. Pen- nant l'a donné comme une marmotte; Shaw et Schreber , avec plus de raison. Pont considéré comme un hyrax. Voici les caractères qu'on lui attribue : Deux incisives supérieures, LIQ i3 quatre inférieures obliques et tranchantes; point de canines; point de queue; pieds tétradactyles , ongles plats. (F. C.) LIPY-BANANA. (Omith.) L'oiseau de Surinam désigné sous ce nom par Steduian paroit être une espèce de trou- piale. (Ch. D.) LIQUATION. (C/iîm.) Opération métallurgique qui a pour objet de séparer du cuivre , soit l'argent et le plomb, soit seulement le plomb , qui sont alliés au premier dans certaines proportions. C'est en exposant l'alliage moulé en pains, dans des fourneaux dits de liquation, à une chaleur graduée, que l'on détermine la fusion du plomb, à l'exclusion de la fusion de la plus grande partie du cuivre. Quand l'alliage contient de l'argent, celui-ci est entraîné avec le plomb. Le mot de liquation dérive de liquare, fondre. Nous renvoyons pour les détails aux ouvrages de métallurgie. (Cn.) LIQUÉFACTION. ( Chim. ) C'est l'acte par lequel une substance solide se liquéfie au moyen de la chaleur. Liqué- faction se dit aussi du phénomène que présente un solide qui se liquéfie. (Ch.) ^ LIQUEUR. (Cliim.) Quoiqu'à la rigueur ce mot soit ap- plicable à tout corps liquide, cependant il n'est guère usité que pour des corps qui sont liquides à la température ordi- naire. Dans le langage vulgaire, le mot liqueur s'applique généri- quement à des boissons alcooliques contenant du sucre et des arômes, tels que ceux delà vanille, du girofle, de la can- nelle, de la fleur d'oranger , de la rose, de l'anis , etc. ; et l'expression liqueur fraiche s'applique à des sucs de fruits aci- des auxquels on ajoute du sucre et de Feau : telles sont la li- monade, l'eau de groseille, etc. (Ch.) LIQUEUR DES CAILLOUX. (Chim.) Dissolution aqueuse de 1 partie de silice fondue avec 3 parties de potasse hydratée : c'est un sous-silicate. (Ch.) LIQUEUR FUMANTE DE BOYLE. (Chun.) C'est le sul- fure hydrogéné d'ammoniaque, dont la découverte est due à Boyle. (Ch.) LIQUEUR FUMANTE DE LTBAVIUS. (Chim.) C'est le perchlorure d'étain anhydre , qui a été décrit pour la pre- mière fois par Libavius. ( Ch. ) 14 LIQ LIQUEUR MFNÉRALE ANODINE D'HOFFMANN. [Chim.) C'est une dissolution d'huile douce de vin dans l'éther hydra- tique. (Ch.) LIQUEUR SÉMINALE; Aura seminalis , Fouilla. (Bot.) Substance fine et imperceptible à l'œil nu, que le poileu lance sur le stigmate. Les grains de pollen , mis sur l'eau , s'enflent, se crèvent, et laissent échapper cette liqueur, qui paroît être delà nature des huiles. Voyez Pollen. (Mass.) LIQUIDAMBAR, Liquidamhar. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, monoïques, de la famille des amentacécs , Juss. , de la monoécie polyandrie de Linnœus; offrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques; les mâles réunies en un chaton globuleux , un peu ovale , ac- compagné d'un involucre à quatre folioles caduques; point de calice ni de corolle; des étamines nombreuses; les fleui's femelles ramassées en un chaton globuleux, également muni à sa base d'un involucre à quatre folioles ; un calice d'une seule pièce, anguleux ; point de corolle. Le fruit consiste en capsules nombreuses, enfoncées daas les alvéoles d'un réceptacle commun, globuleux; chaquc^a'psule bivalve, ou formant comme deux capsules à une loge, entourées parle calice , renfermant des semences ailées à leur sommet. LiQUiDAMBAa d'Amérique: Liquidarnbar styracijlua, Linn.; Lamk., III. gen., tab. 700, fig. 1 , 12 ; Duhaiîi., Edit. noi^., a, tab. 10; Catesb. , CaroL, 2, tab. 65; Mich. fil., Arbr. d'Amer., 5, pag. 184, tab. 5; Ga'rtn. , de Fruct., tab. go. Arbre originaire de l'Amérique septentrionale, d'environ quarante pieds de haut, soutenant une cime pyramidale, garnie d'un beau feuillage , approchant un peu de celui de l'érable. Les rameaux sont glabres, rougeàtres dans leui' jeunesse, munis de feuilles alternes ou fasciculées, pétio- lées , palmées, à cinq ou quelquefois sept lobes alongés et très- aigus, finement dentées.- presque de la largeur de la main, vertes, un peu visqueuses; leur point d'alhérence au pétiole chargé d'un duvet roussàtre. Les têtes des fleurs femelles sont au moins de la grosseur d'une cerise et hérissées de pointes molles. Ce bel arbre est aujourd'hui cultivé en pleine terre dans plusieurs contrées de l'Europe : il se plaît dans les LIQ :5 àols légers, un peu humides ; dans sa jeunesse, il veut être garanti du froid. On le multiplie de graines, ou mieux de drageons enracinés. Ses fleurs, d'un très- médiocre effet pour l'ornement, paraissent au printemps, et ses feuilles tombent vers la fin de l'automne; elles répandent, quand on les froisse, une forte odeur de bitume. Cet arbre fournit le liquidainbar du commerce, suc résineux qui découle des fentes de l'écorce , ou des plaies qu'on y a faites; il est très -odorant. On en extrait une huile dont l'odeur est en- core plus agréable ; des morceaux d'écorce et des portions de branches bouillies en fournissent également : la résine qui en sort flotte à la surface de l'eau. On se servoit au- trefois du Uquidamhar pour parfumer les pelleteries. 11 est employé en médecine, comme émollient, résolutif, emmé- nagogue, etc. Le plus estimé est le liquidanibar liquide : quelquefois, néanmoins, on le fait sécher au soleil pour eu faciliter le transport ; il forme alors une résine concrète. Le bois du liquidambar est mou, très-souple; il se tour- mente beaucoup en se séchant, et n'est presque d'aucun usage, pas même pour le chauffage : il répand une odeur trop forte, qui n'est agréable que lorsqu'elle est modérée. LiQCiDAMBAR d'Orient : Lijuiiarniar orientale^ Lamk. , Enc.j Mill., Dict., n.° 2; Liquidambar imberbe. Ait., Hort. Kew. , 5, pag. 565; Platanus orientalis , Pock., Itin. , 2, tab. 8g. Cet arbre, cultivé en pleine terre, comme le précédent, nous vient du Levant. Il a été introduit en France par Peyssonel , qui en avoit envoyé les graines de Smyrne, Cette espèce , très-rapprochée de la précédente , en diffère par ses feuilles moins grandes, à iob^'s plus courts, moins aigus; point df poils à l'insertion des feuilles avec le pétiole : ses fruits sont plus petits, moins hérissés de pointes ; il conserve ses feuilles un peu piuslong-tem])S. On le multiplie aisément de marcottes. Le Liquidambar asplenifolia, Linn. , forme aujourd'hui ufi genre particulier, établi sous le nom deCoMPToraA. Voyez ce mot. (PoiR.) LIQUIDE. {Chifii.) Ce mot, pris substantivement, a dans le langage chimique un sens plus général que le mot liqueur. C'est vraisemblablement parce que ce dernier désigne sou- vent, dans le langage vulgaire, un genre de corps liquides 16 LIQ (voyez Liqueur), que les chimistes lui ont préféré, dans beau- coup ne cas au moins, le mot liquide. (Ch.) LIQUIDE [État]. {Chim.) Un des trois états des corps, relativement à l'agrégation de leurs particules. Voyez Attrac- tion molécdaire , tom. III, Suppl. , p. loo. (Ch.) LIQUIDE, {Phjs.) Voyez Fluide. (L. C.) LIQUIRITIA. {Bot.) Nom donné par Brunsfels à la réglisse : le suc qu'on en retire est plus généralement connu sous celui de succus liquiritiœ. (J.) LIRELLES. [Bot.) Dans les lichens, les hypoxylées , etc., le réceptacle des organes reproducteurs est très-variable dans sa forme; il prend le nom de lirelles, lorsqu'il est sessile , linéaire, flexueux, et qu'il s'ouvre par une fente longitudi- nale. On en a un exemple dans les opegrapha. (Mass.) LIRI. (Malacoz.) Adanson (Sénég. , pag. 02, pi. 2) donne ce nom à un très-petit animal de la famille des patelloïdes , dont il fait une espèce de véritable patelle (Lepas, Adans. ) ; mais je présume fortement que c'est à tort, le sommet de la coquille étant presque postérieur, au contraire de ce qui a lieu dans les patelles proprement dites. Quoi qu'il en soit , Gmelin a suivi la manière de voir d' Adanson : c'est la patella perversa du premier. Voyez Patelle. (De B. ) LIHIO. {Bot.) Voyez Nozethas. (J.) LIRIODENDRUM. {Bot.) Voyez Tulipier. (Poir.) LIRIOPE. {Bot.) Loureiro, qui établit ce genre dans sa Flor. Cochinch., lui attribue, sous le nom de corolle, un calice divisé jusqu'à sa base, et des étamines insérées sous l'ovaire. Cependant il ne paroît pas qu'on puisse le séparer du genre Sanse^'iera , placé dans les asparaginées près du dra- cœna, et dont le calice , divisé moins profondément , porte à sa base les étamines. C'est le même qui est nommé salmia par Cavanilles , pkomele par M. Salisbury , et auquel se rappor- tent les aletris fragrans et liyacinthoides de LinuRPUs. (J. ) LIRIOZOON. (Poljp.) S. P. C. de Moll a établi sous cette dénomination, composée de deux mots grecs qui signifient animal-Lis^ un genre d'animaux que les uns placent parmi les astéries et les autres parmi les polypes , et dans lequel il range le lis-de -pierre ou encrine, encrinus liliiformis , L. ; le palmier marin de Guettard, isis aslcria , L. , et les entre- LIS 17 ques , isis entrocha, L. , sous les noms de liriozoon encrinus , pentacrinus etrotatorium. Voy. Ekcrine et Ombellilaire. (DeB.) LIRIS. (Enfom.) Fabriciiis désigne sous ce nom générique des hyménoptères que M. Latreille avoit appelés stizes , aux- quels il joint plusieurs espèces de larres et de lyrops. (Desm.) LIRIUM. (Bol.) Dodoëns, Daléchamps etC. Bauhin citent ce nom pour un iris bulbeux, et ce dernier dit ailleurs que le lirium de Théophraste est notre amarjllis lutea. Dans le siècle dernier Royon donnoit aussi ce nom au lis. ( J. ) LIROKON. {Min.) M. Mohs, ayant placé dans le même ordre certaines combinaisons de cuivre et de fer avec les acides qui donnent des sels verts, et leur ayant appliqué le nom général de malachite, a distingué par des noms parti- culiers ces diverses tspèces de malachite : il nomme lirokon- malackiL' prisrnanque le Coivre aiîséniatb, et lirokon-malacliite hexaédrique le Fer arsématé. Voyez ces mots. (B.) LIRON. (Mamm.) Vieux nom François du loir. (F. C. ) LIS; Liliuw. , Linn. (Bot.) Genre de plantes monocotvlé- dones, type de la fumiile des liliacées , Juss. , et de l'hexandrie monogynie. Linn. Ses principaux caractères sont d'avoir une corolle campanules, composée de six pétales ovales-oblongs, marqués en dedans d'un sillon longitudinal , et ayant leur pointe ouverte pu roulée en dehors ; six éfamines à lila- mens subulés, insérés au réceptacle , portant des authères oblongues, versatiles; un ovaire supère , oblong , surmonté d'un siyle cylindrique, terminé par un stigmate épais, à trois lobes ; une capsule trigone, à trois valves et à trois loges contenant chacune plusieurs graines planes , disposées sur deux rangs. Les lis sont des plantes herbacées, à racines bulbeuses- écailleuses ; à tiges simples, garnies de feuilles égaleii eut simples, éparsesou verticiilées , et à fleurs rarement solidaires au sommet de la tige , mais y étant le plus souvent disposées en grappe ou en panicule. Ces fleurs sont grandes, d'une forme élégante, et parées des couleurs les plus éclatantes : aussi sont -elles depuis long- temps en possession de faire un des plus beaux ornemens de nos jardins, et sous ce rapport toutes les espèces méritcroient d'être mentionnées ; mais, comme la nature de cet ouvrage ne peut nous le permettre , nous ne 27. 2 i8 LIS parlerons que des espèces les plus belles et qui sont le plus généralement cultivées. * Corolles omertes, non j'oulées en dehors. Lis BLANC ; vulgairement le Lis : Lilium candidum , Linn. , Spec. , 453 ; Red. , Lil., 11.° et t. 199. Sa racine est une bulbe écailleuse, blanchâtre, grosse comme la moitié du poing; elle produit une tige cylindrique, glabre ainsi que toute la plante, haute de trois à quatre pieds, garnie, dans toute sa longueur, de feuilles oblongues -lancéolées , éparses , ses- siles, d'un beau vert. Ses fleurs sont d'une blancheur éblouis- sante , douées d'une odeur agréable, mais un peu forte, portées sur des pédoncules simples, ou quelquefois divisés, et disposées, au nombre de dix à quinze, en une superbe <'rappe terminale. Cette plante passe pour originaire du Levant; mais, cultivée depuis long-temps dans les jardins, à cause de la beauté de ses fleurs , elle est maintenant natu- ralisée dans une grande partie du Midi de l'Europe et même de la France. Une fleur aussi remarquable et aussi belle que le lis ne pouvoit, chez les anciens, être une production ordinaire de la nature: aussi trouve-t-on , dans les auteurs ou les poètes de l'antiquité , plusieurs fables sur son origine. Suivant Tune, Hercule, enfant, se nourrissoit du lait de Junon, pendant que la déesse étoit endormie; mais l'épouse de Jupiter, s'éveillant , repousse avec colère le fils de sa rivale : alors un jet de lait s'échappe de son sein , et forme dans le ciel la voie lactée ; quelques gouttes, étant tombées sur la terre, donnent naissance au lis. Suivant un autre récit , ce fut Vénus qui changea en cette fleur une jeune fille qui avoit osé se vanter d'être aussi belle qu'elle. Dès les temps les plus anciens le lis a été l'emblème de la candeur et de la modestie , et chez tous les peuples qui l'ont connu, il a été pour les poètes l'objet de mille comparaisons aimables. Celle qui a été le plus répétée, mais qui n"a pas cessé d'être gracieuse , est celle qui , pour nous donner une idée d'une jeune beauté, nous la représente comme réunis- sant sur son teint les lis et l.es roses. Les fleurs de lis qui , depuis la croisade de Louis le jeune . LIS :ç, ont toujours orné la bannière et les armes des rois de France, ne paroissent pas, comme presque tout le monde le croit maintenant, être celles du lis blanc, et quoique ces fleur» soient plus que jamais consacrées à l'auguste maison de Bourbon, il paroît cependant, selon l'opinion la plus vrai- semblable de quelques savans, que, dans l'origine, les fleurs de lis de Técu de France étoient celles de l'iris des marais, qui a été autrefois désignée sous le nom de //« des marais. Effectivement, les fleurs de cette iris, par la disposition des divisions de leur corolle , rappellent assez bien la forme des fleurs de lis françoises ; comme elles aussi, elles sont de cou- leur dorée. Au reste, s'il falloit en croire d'autres savans , ces lis des armes de France ne seroient même les fleurs d'aucune plante; ils seroient des abeilles, adoptées pour symbole par les rois de la première race : d'autres n'ont voulu y voir que des fers de lance, d'autres que des têtes de masses d'armes. Saint Louis avoit pris pour devise une marguerite et des lis, par allusion au nom de la reine sa femme et aux armes de France. Ce grand prince portoit une bague représentant, en émail et en relief, une guirlande de lis et de margue- rites , et sur le chaton de l'anneau étoit gravé un crucifix sur un saphir, avec ces mots : Hors cet annel pourrions-nous trouver amour ? parce qu'en effet cet anneau lui offroit limiige ou l'emblème de tout ce qu'il avoit de plus cher , la religion , la France et son épouse. Un roi de Navarre , Garcias IV , avoit institué Tordre militaire de ISotre-Dame du lis, à l'occasion d'une image de la Vierge, trouvée miraculeusement , à ce qu'on crut, dans un lis, et par laquelle ce prince fut guéri d'une maladie dangereuse. Autant le parfum des lis peut être agréable en plein air, autant il peut être nuisible de réunir ces fleurs en trop grande quantité dans des appartemens fermés , et de s'ex- poser à leurs émanations. Cette odeur peut produire , sur des personnes susceptibles et délicates, des maux de tête, des vertiges, des syncopes et même des accidens encore plus graves. Une femme, couchée dans une chambre où l'on avoit placé des touffes de lis , fut trouvée morte le matin dans son lit. 20 LIS Les bulbes ou les oignons de lis contiennent beaucoup de mucilage ; en les faisant cuire dans l'eau ou sous la cendre chaude, on en fait des cataplasiiics émolliens qu'on applique sur les tumeurs inflammatoires pour hâter leur maturation. Ces mêmes bulbes, cuites de même et broyées ensuite avec de l'huile de noix, ont été recommandées comme un très- bon moyen pour guérir les engelures. L'huile de lis , qui se prépare par la macération des pé- tales de cette plante dans Fhuilc d'olives , s'emploie en Uni- ment sur les brûlures, les gerçures du sein; on l'introduit dans l'oreille pour calmer les douleurs de cette partie. On préparoit autrefois dans les pharmacies une eau distillée de fleurs de lis , qu'on regardoit comme antispasmodique et cal- mante ; aujourd'hui elle n'est plus employée. Les fleurs de lis ont été mises au nombre des médicamens cosm<'tiques ; on s'est plu à croire que des fleurs d'une si grande blaiicbeur, auxquelles, dans tous les temps et dans tous les pays, les poètes ont si souvent comparé le teint des belles , dévoient avoir la propriété de conserver à la beauté tout son éclat, toute sa fraîcheur, et même de l'augmenter. Au reste on a attribué, soit aux bulbes soit aux fleurs du lis, une multitude de vertus presque toutes illusoires, dont il seroit superflu de parler ici ; il suffira de dire que Matthias Tilingius a composé, sous le nom de Lilium curiosum , un volume de près de six cents pages sur cette plante, dans lequel il traite de sa nature et de son essence admirable, de sa noblesse et de sa grandeur singulière, de ses qualités et de ses vertus ineffables , etc. Le lis blanc est l'espèce la plus répandue; il fait l'ornement de tous les jardins : c'est une plante robuste qui , quoique originaire du Levant , brave les froids de nos hivers, et vient dans toutes sortes de terres, pourvu qu'elles ne soient pas trop fortes ni trop humides. Il n'aime pas à être déplanté , et il faut le laisser à la même place tant qu'il n'a pas produit un trop grand nombre de caieux. Ces derniers servent à le multiplier; car rarement on sème ses graines, parce qu'il en donne rarement. Lorsqu'on est forcé de le déplanter, il faut faire en sorte que ce soit aussitôt qu'il est défleuri ; sans cela il ne donne pas de fleurs l'année suivante , et il faut LIS 21 le remettre tout de suite en terre , en enfonçant les oignons à six pouces de profondeur , parce qu'ils tendent toujours à remonter. Cette espèce a plusieurs variétés : la plus belle est celle qu'on nomme lis ensanglanté , dont les pétales sont rayés et vergetés de rouge foncé ; le lis à fleur double s'épanouit souvent mal, et dans tous les cas nous paroit avoir beaucoup moins de grâce et faire bien moins d'effet que l'espèce simple ; la troisième variété a les feuilles panachées ou bordées de jaune. Le lis blanc et ses variétés fleurissent depuis les premiers jours de Juin jusqu'à la mi- Juillet, selon que la saison est plus ou moins hâtive. On trouve sur toutes les espèces de ce genre , mais plus souvent sur le lis blanc, un petit insecte d'une belle couleur rouge; c'est le criocère du lis. Le tort qu'il fait à l'état par- fait est peu de chose ; mais sa larve dévore en peu de temps feuilles et fleurs , et si elle est un peu multipliée sur un pied de lis , c'en est fait de la plante. Cette larve a d'ailleurs un inconvénient bien désagréable , même lorsqu'elle n'est pas en grand nombre : c'est qu'elle est toujours enveloppée de ses excrémens , et qu'elle en salit toute la plante d'une manière dégoûtante, et la rend aussi désagréable à voir que sans cela elle eût présenté de charmes. La seule manière de s'en dé- barrasser, est de visiter souvent ses lis pour enlever toutes les larves à mesure qu'on les aperçoit, et surtout de pré- venir leur naissance en tuant tous les insectes parfaits qu'on y trouve toujours pour s'accoupler ou pour y déposer leurs œufs. Lis DU Japon : Liliuni japonicum , Thunb. , Flor. Jap., i33 ; "Willd.jSpec, 2 , p. 85 ; Lois., Herb. de l'amat. , n. et t. SyS. Sa tige est cylindrique, lisse, de la grosseur du petit doigt, haute de trois à quatre pieds, garnie, dans toute sa longueur, de feuilles lancéolées-linéaires, glabres, d'un beau vert. Dans les individus que nous avons eu occasion d'observer, nous n'avons trouvé qu'une seule fleur terminale ; mais il seroit possible que, lorsque les bulbes auront pris plus de force, chaque tige portât plusieurs fleurs. Quoi qu'il en soit , la fleur de cette espèce est plus grande que celle d'aucun autre lis qui soit à notre connoissance ; elle a cinq à six 52 LIS pouces de longueur, et, lorsqu'elle est ouverte, elle présente à peu près autant de largeur. Sa corolle est tubulée et presque triangulaire à sa base , ensuite évasée et campa- nulée , composée de six: pétales d'un blanc terne à l'inté- rieur et un peu rougeàtre extérieurement. Les étaraines ont leurs filamens subulés, plus courts que la corolle, ter- minés par des anthères ovales-arrondies , d'un jaune foncé et presque brun. Ce beau lis est , comme son nom spéci- fique l'indique , originaire du Japon. Nous le devons aux Anglois , qui l'ont fait venir de ce pays, il y a dix-liuit ans, et il n'y a que trois ans qu'il se trouve dans les jardins de Paris ; il y a fleuri, pour la première fois, en Juillet 1821 , chez M. Boursault et chez M. Cels. Comme il est encore très- rare , on ne l'a point encore hasardé en pleine terre ; on le plante en pot dans du terreau de bruyère , et on le rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Lis DE Philadelvhie : LiUum philadelpliicum , Linn. , Spec, 435; Curt. , Bol.Magaz., n. et t. 5ig; Red., I-il., n. et t. 104. La racine de cette espèce est une bulbe écailleuse , de la grosseur d'une noix ordinaire ; elle produit une tige cylin- drique, haute d'environ un pied , glabre , verte ou un peu rougeàtre , et couverte d'une légère poussière glauque. Ses feuilles sont ovales-oblongues , verticillées quatre à huit en- semble. La tige est terminée par une ou deux fleurs droites, très-évasées , d'un beau rouge dans les deux tiers de leur limbe, et d'un jaune verdàtre, avec des taches noirâtres dans leur fond ; leurs pétales sont lancéolés, rétrécis à leur base en un onglet assez étroit. Les filamens des étamines sont droits, rougeàtres, terminés par des anthères noirâtres, va- cillantes. Ce lis est originaire de l'Amérique septentrionale, et principalement de la Caroline du Sud. Il fleurit dans nos jardins au mois de Juillet. Quoiqu'il ait été transporté en Europe depuis plus de soixante ans, il est encore assez rare, parce qu'il craint l'humidité et qu'il est sujet à pourrir. Au reste il supporte bien en pleine terre le froid de nos hivers. Il réussit mieux dans le terreau de bruyère que dans toute autre espèce de terre. Lis BULBIFÈRE : LHium bulhiferum , Linn., Spcc, 455; Jacq. Fl.AusI., 3 , t. 226; Red., Lil., t. 210. Sa racine est une bulbe LIS 25 écailleuse, blanchâtre; elle donne naissance aune tige droite, un peu anguleuse, haute d'un pied et demi à trois pieds garnie de feuilles nombreuses, étroites, presque linéaires, sil- lonnées et d'un vert foncé. Ses fleurs sont droites , grandes, très- ouvertes, d'une belle couleur orangée ou de safran, parse- mées intérieurement de petites taches noirâtres, et pubes- centes en leur rainure. Cette espèce croît naturellement dans le Midi de la France , en Suisse , en Italie , en Allemagne , etc. Elle présente deux variétés remarquables, qui sont peut-être des espèces : la première , qui est plus particulièrement le lis bulbifère , ne s'élève qu'à un pied ou dix-huit pouces, ne porte qu'une à quatre fleurs, très-rarement davantage, et est munie, aux aisselles des feuilles supérieures, de petites bulbes blanchâtres; la seconde s'élève à deux ou trois pieds, est toujours dépourvue de bulbilles aux aisselles des feuilles, et les fleurs sont disposées dans la partie supérieure des tiges, au nombre de six à dix et même plus : cette dernière est connue sous le nom de lis orangé. Ces deux variétés sont aussi rustiques que le lis blanc , et leur culture est aussi facile. Les bulbilles que porte la pre- mière fournissent un moyen de la multiplier ; mises en terre, elles donnent des fleurs au bout de quatre à cinq ans. La floraison du lis bulbifère est d'un mois plus hâtive que celle du lis orangé ; les fleurs du premier paroissent vers la fin de Mai ou le commencement de Juin , tandis que celles du second ne se développent que de la fin de Juin à la mi-Juillet. Les feuilles, dans les deux variétés, ne commencent à pousser qu'en Mars et Avril ; l'oignon est en repos depuis le milieu de l'été jusqu'au milieu de l'hiver, et il peut, par cette raison, rester beaucoup plus long-temps hors de terre que le lis blanc, dont la végétation recommence peu de temps après la dessiccation des tiges qui ont porté fleur. ^'** Corolles réjléchies ou roulées en dehors. Lis martagon : Lilium martagon, Linn., Spec. , 4o5 ; Jacq. Fl.AusL, t. 36i ; Red., Lil.,n.ett. 146. Sa tige est cylindrique , haute de deux à trois pieds , garnie de feuilles ovales-lan- céolées , ou oblongues- lancéolées, verticillées cinq à six en- 24 ' LIS semble. Ses fleurs sont pendantes, ordinairement purpurines, parsemées en dedans de points noirâtres, à pétales roulés en dehors, et disposées en grappe terminale , au nombre de quatre à dix et quelquefois plus, dans certaines variétés cultivées; elles ont une odeur forte et désagréable. Cette espèce croit naturellement dans les bois des montagnes de plusieurs pro- vinces de France . et en Suisse, en Allemagne, en Hongrie, en Sibérie. Elle fleurit à la lin de Mai ou au commencement de Juin. Les Hollandois connoissent au moins vingt variétés de cette espèce , dont une a les fleurs doubles ; les autres se distinguent à leurs corolles pourpres, blanches ou jaunes, unies ou piquetées de pourpre sui* un fond blanc, ou de blanc sur un fond pourpre , etc. Ce lis aime une terre légère, l'ombre et la fraîcheur. Les Baschkirs, qui habitent entre le Volga et l'Oural, font, selon Fallas, une récolte abondante de l'oignon de cette plante ; ils le mangent dans sa fraîcheur, ou le sèchent pour faire de la bojiiliie en hiv'er. Lis DE Pomponne , Lis turban ou encore Martagon de Pom- ponne : Lilium pomponicum , Linn. , Spec. , 4^4 ; Red., Lil., n. et t. 7. Sa tige est cylindrique, haute d'un à deux pieds, garnie de feuilles lancéolées, très- rapprochées les unes des autres; ses fleurs sont d'un beau rouge écarlate, pendantes, à pétales roulés en dehors, chargés en dedans de petites papilles, et deux à six ensemble au sommet des tiges. Cette plante croît en France dans les montagnes de la Provence et du Dauphiné ; on la retrouve en Sibérie. Elle fleurit en Juillet ; on la cultive dans beaucoup de jardins. Lis des Pyrénées: Lilium pjyrenaicum , Gouan., IlL, 2% ; Red., Lil., n. et t. 146. Cette espèce ne diffère essentiellement de l'espèce précédente que par ses fleurs jaunes, marquées de points noirâtres ; leur odeur est forte et désagréable. Cette plante se cultive comme les deux précédentes ; mais elle est plus délicate : elle fleurit en Juin. Elle croît naturellement dans les Pyrénées et dans les Alpes. Lis DE Chalcédoine : LiUum clialcedonicum , Linn., Spec, 434 ; Jacq. , Flor. Aust. , app. , t. 20. Ce lis a beaucoup de rapport avec le martagon de Pomponne ; il s'en distingue à ses feuilles plus larges, moins aiguës, à sa tige plus élevée, et LIS 25 à ses fleurs d'un tiers plus grandes , ordinairement au nombre d'une à trois seulement. Il est originaire du Levant ; on le trouve aussi en Carniole. Il ne craint pas le froid de nos hivers, et se cultive en pleine terre , comme les précédens : il fleurit en Juillet. Lis superbe : Lilium superbum, Linn., Spec, 434 ; Red. , Lil., 11. et t. io3 ; Bot. Magaz., n. et t. gôô. Sa racine est une bulbe blanchâtre, écailleuse , petite proportionnément à la hau- teur de sa tige, qui s'élève depuis trois pieds jusqu'à sept et huit. Ses feuilles sont lancéolées , d'un yert foncé , verti- cillées huit à dix ensemble dans le bas de la tige , et éparses dans sa partie supérieure. Ses fleurs sont grandes, jaunâtres dans le fond , avec des points noirâtres , et d'un beau rouge- orangé dans le reste, pendant à de longs pédoncules, ayant leurs pétales très -ouverts. Ces fleurs font toujours un bel effet par l'élégance de leur forme et par l'éclat de leurs cou- leurs ; mais lorsque, au lieu d'être seulement au nombre de six à huit au sommet des tiges, il y en a trente à quarante et même davantage , elles présentent une panicule terminale d'un aspect magnifique. Le lis superbe a pour la première fois été cultivé en An- gleterre, en 1727 , par Pierre Collinson , membre delà Société royale de Londres. Mais, quoiqu'il y ait près de cent ans qu'il a été transporté de son pays natal (l'Amérique sep- tentrionale) dans nos jardins , il n'y est point encore très- répandu : ce n'est pas qu'il craigne le froid , mais l'humidité. On le plante en pleine terre de bruyère , à l'exposition du nord. Il n'a pas besoin d'être souvent changé de place, et c'est lorsqu'il est resté trois à quatre ans sans être déplanté, qu'il produit des tiges plus élevées et chargées d'un plus grand nombre de fleurs. 11 faut seulement avoir soin de le débarrasser des mauvaises herbes, et le tenir assez éloigné des autres plantes, dont les racines pourroient lui être nui- sibles. Quand on le déplante tous les trois à quatre ans, pour séparer les caïeux que son oignon a produits , il est bon de remettre le tout en terre le plus promptement possible. Outre les caïeux qui servent à le multiplier , chaque écaille de l'oignon , séparée avec précaution et plantée à part dans du. terreau de bruyère, a la faculté de former de nouvelles ^^ LIS bulbes, qui fleurissent au bout de quatre a cinq ans. Cette espèce fleurit en Juillet et Août. Lis TIGRÉ ou Lis de la Chine : Lilium tigrinum , Bot.Magaz., n. et t. ï23j ; Lois. , Herb. de l'amat. , n. et t. gi ; Lilium speciosum, Andrew , Bot. Repos., n. et t. 586. Sa racine, de même que dans l'espèce précédente , est une bulbe écailleuse, blanchâtre , peu volumineuse comparativement a la hauteur de la tige, qui s'élève depuis deux à trois pieds jusqu'à six.. Cette tige est d'un brun violàtre, recouverte de quelques poils bhmchàtres , et garnie de feuilles glabres , d'un vert foncé, les inférieures linéaires-lancéolées , et les supérieures ovales-oblongues : presque toutes portent dans leurs aisselles une ou deux bulbilles luisantes , d'un violet noirâtre , qui tombent d'elles-mêmes vers l'époque de la floraison. Ses fleurs, plus grandes que dans toutes les espèces précédentes, excepté le lis du Japon, sont d'un beau rouge de vermillon, tirant un peu sur l'orangé , chargées intérieurement de plu- sieurs taches d'un pourpre noirâtre. Ces fleurs sont inodores et varient , selon l'âge et la force de l'oignon , et selon la bonté du terrain, depuis deux à trois jusqu'à douze et même jusqu'à vingt; lorsqu'elles sont nombreuses, elles forment un panicule terminal du plus bel eff'et , et dont on peut jouir pendant quinze à vingt jours , les fleurs ne s'épanouissant pas toutes à la fois. Les pédoncules sont penchés et les pé- tales roulés en dehors , comme dans les espèces précédentes. Cette magnifique plante fleurit en Juillet et Août. Elle est originaire de la Chine, de la Cochinchine et du Japon , où on la cultive tant pour la beauté de ses fleurs que parce que ses racines se mangent. Nous la devons aux Anglois, qui l'ont introduite chez eux en 1804, et deux ou trois ans après on la cultivoit à Paris , où elle fat d'abord fort chère. Les premiers pieds se vendirent plusieurs louis; mais, comme elle est très- facile à multiplier, à cause des nombreuses bulbilles que chaque pied fournit tous les ans, elle a cessé promptement d'être rare : elle est même déjà assez commune, et finira probablement par l'être autant et plus , peut-être, que les espèces les plus vulgaires. On la cultivoit d'abord dans le terreau de bruyère , et on la ren- troit dans la serre pendant l'hiver ; depuis qu'elle a cessé LIS 27 d'être rare , on la plante en plein air ; une terre légère , un peu substantielle, lui suffit, et elle a bravé ainsi dans mon jardin, en 1820, un froid de 12 degrés au-dessous de zéro. On connoît encore une vingtaine d'autres espèces de lis, qui sont toutes plus ou moins belles. (L. D.) LIS -ASPHODÈLE, Lilio-asphodelus. (Bot.) Ce nom a été employé par Clusius et adopté par Tournefort, pour désigner le genre nommé ensuite hemerocallis par Linnaeus. Commelin avoit donné le même nom au crinum americanum. (J.) LIS DE CALCÉDOINE. (BoL) Voyez Hémérocalle. ( Lem.) LIS ÉPINEUX. {Bot.) C'est dans les colonies le nom qu'on donne au catesbœa spinosa, Linn. (Lem.) LIS DES ÉTANGS. (Bot.) C'est le nénuphar à fleurs blan- ches , qui n'habite qiie les étangs et ne se trouve pas dans les rivières. ( J.) LIS DES INCAS. (Bot.) Espèce de liliacée du genre ^Zsfroe- meria. Voyez Alstroemère. (Lem.) LIS- JACINTHE, Lilio-hj'acinthus. (Bot.) Ce genre de Tournefort a été réuni par LiniicEus au scilla, dont il diffère par son bulbe écailleux. Adanson le laissoit genre distinct sous le nom de Helonias. ( J. ) LIS DU JAPON. (Bot.) Les jardiniers-fleuristes ont donné ce nom à une espèce d'amaryllis, amaryllis sarniensis. (Lem.) LIS DE MAI. (Bot.) Un des noms vulgaires du muguet de Mai. (L. D.) LIS DES MARAIS. (Bot.) On appeloit ainsi autrefois l'iris des marais. (L. D. ) LIS DE MATTHIOLE. (Bot.) Le pancratium maritimum a été nommé lis de Matthiole , parce que ce célèbre natura- liste l'avoit placé dans ses lis. (Lem.) LIS-DE-MER. (Foss.) C'est le nom qui a été donné à une espèce d'encrine. Voyez Encrine. (D. F.) LIS DU MEXIQUE. (Soi.) C'est l'amaryllis-belladone. (L.D.) LIS -NARCISSE, Lilio-narcissus. (Bot.) On trouve réunies sous ce nom, par divers auteurs, des plantes réparties main- tenant dans les genres Pancratium et Amaryllis de la famille des narcissées. (J. ) LIS NARCISSE DES INDES. (Bot.) Nom vulgaire de l'a- maryllis des Indes. (L. D.) ^8 LIS LIS NARCISSE DE MRGLNIE. (Bot.) C'est une autre es- pèce d'.'iniaryil's . Vawaryllis atamascn. ( I,. D. ) LIS ORANGÉ. ( Bot. ) Nom vulgaire de I'Hémérocalle FADVE, vol. XX , p. 54^. (AB. A cet article, ligne 2, au lieu de Rhéede. I./Z. , lisez Redouté, Lil. : et plus bas, à I'Hémé- rocalle PLFu, corrigez la même erreur. ( L. D. ) LIS DE PERSE oii DE SUZE. {Bot.) Nom du fritiUaria persica dans quelques j.iT'iins. ' J. ) LIS DE PiERRE. ( Zooph.) Voyez Liriozoox. (DeB.) LIS SAINT- ANTOINE. {Bo\) C'est le lis blanc. (L. D.) LIS DE SAINT-BRUNO. {Bot.) Nom vulgaire du phaLan- gium lUituIrum. ( L. D.) LIS DE SAINT -JACQUES. {Bot.) Un des noms vulgaires de Vamuryllis forniosissima. ( L. D. ) LIS DE LA SAINT-JEAN. {Bot.) Nom vulgaire du glaïeul commun. (L. D. ) LIS DE SURATE. {Bot.) Fiante du genre Ketmie, hibiscus suratensis. { Lem. ) Lis DES TEINTURIERS. ( Bot. ) La gaude , plante du genre Réséda, employée dans la teinture, est ainsi appelée, parce que c'est à l'époque où le lis fleurit qu'on la recueille dans quelques endroits. Le Ijsinmchia communis , Linn. , est aussi nommé lis des teinturiers. (Leat.) LIS TURC. {Bol.) L'on désigne ainsi Yixia de la Chine. (Lem.) LIS DES VALLÉES. {Bot.) C'est la traduction du Ulium conmllium de Tragus, Matthiole, C. Bauhin et Tournefort , maintenant conyailaria de Linnanis , connu sous le nom de muguet. (J.) LIS VERMEIL. {Bot.) C'est une espèce d'asphodèle. (L.D.) LIS VEUT. ( Bot. ) Un des noms vulgaires du colchique d'automne. ( L. D ) LISCHEN-HAZZAPIIIR. {Bot.) Voyez Laschen-hazzipar. (J.) LISCHIA. {Bot.) Voyez Litchi. (J.) LISEN, LESAN-ELHAMEL. {Bot.) Noms arabes du grand plantain, selon Daléchamps ; c'est le lissan-d-liamah de Forskal. (J.) LISEROLLE, E^'ol^ulus. {Bot.) Genre de plantes, dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la LIS 2g famille des convolvulacées, de la pentandrie digynie de Lin- nseus ; offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divi- sions profondes; une corolle presque en roue, plissée, à cinq lobes; cinq étamines ; un ovaire supérieur, surmonté de deux styles profondément bifides; les stigmates simples. Le fruit est une capsule à quatre loges, s'ouvrant en quatre valves; ordinairement une sentence dans chaque loge. Ce genre, qui a beaucoup de rapports avec les liserons, renferme des plantes à tige herbacée, rampantes ou cou- chées, rarement dressées, munies de feuilles simples, al- ternes; les pédoncules alternes, uniflores ou chargés de plusieurs fleurs; les pédicelles garnis de deux bractées; les fleurs blanches ou bleues. On en cultive quelques espèces dans les jardins de botanique, particulièrement les deux premières; leurs graines mûrissent assez bien, et fournis- sent à leur multiplication. On les sème en Avril sur couche et sous châssis; elles veulent une terre de bruyère : il faut les rentrer de bonne heure , en automne , dans la serre chaude. Elles ont, en général, fort peu d'agrément. LisFROLLE A FEUILLES DE LTN : Evolvulus UnifoUus, Liun. ; Lmk. , III. gen. , tab. 216, fig. i ; Brown, .Jam., 162 , tab. 10, fig. 2. Ses tiges sont droites, grêles, pileuses, hautes de huit à dix pouces; les feuilles alternes, lancéolées, presque sessiles, velues, d'un vert blanchâtre; les pédoncules filiformes, ve- lus, axillaires, chargés d'une à cinq fleurs pédicellées, petites, bleuâtres; les pédicelles munis de petites bractées aiguës. Cette plante croît à la Jamaïque; on la cultive au Jardin du Roi. LisEROLLE A FEUILLES d'alsine : Evolvulus alsinoïdes , Linn. ; Lanirk., III. gen., tab. 216, fig. 2 ; Vistnu-Claiidi , Rheed., Malah., i 1 , tab. 64. Quelques auteurs ont cru devoir faire de cette espèce un genre particulier, à raison des cinq écailles placées dans l'intérieur de la fleur, et de ses capsules à deux loges au lieu de quatre ; Adanson lui a donné le nom de vistnu , et Scopoli celui de canulenia : ce genre n'a pas été admis. Ses tiges sont grêles, étalées, un peu i-ameuses, couvertes de poils couchés, garnies de feuilles pctiolées, ovoidcs, presque glabres en-rltssus, très-obtuses, munies en- dessous de poils couchés, peu nombreux. Les pédoncules 3o LIS sont solitaires, axillaires, chargés d'une, de deux ou trois fleurs. Cette plante croît dans les Indes orientales ; elle est cultivée au jardin du Roi. L'evolvulus hirsutus , Lamk. , Enc. , ne seroit-elle pas la même espèce, ou une variété P LlSEROLLE A FEUILLES DE VÉRONIQUE : EvolvulllS VerOllicœfo- lius , Kunth in Humb. et Bonpl., Nov. gen., 3, pag. 117, tab. 21 5. Ses tiges sont couchées, rampantes, pileuses; ses feuilles pétiolées, orbiculaires , en cœur, presque glabres, entières; les pédoncules pileux, solitaires, axillaires, uni- flores, munis de deux bractées linéaires-lancéolées; les di- visions du calice ciliées à leur bord; la corolle d'un violet pâle. Le fruit est une capsule glabre, globuleuse, environnée par le calice persistant, uniloculaire, à deux ou trois se- mences. Cette plante croît dans la Nouvelle-Grenade; elle diffère peu de Tevoli/ulus nummularius de Linnaeus. LlSEROLLE BLANCHATRE : Ei'olviilus iiicanus , Poif. , Encycl. ; Kunth in Humb., l. c. , pag. 116; E^'olvulus sericeus, Ruiz et Pav., FI. Per., 3, tab. 262 , fig. h. Ses tiges sont ligneuses, diffuses, tombantes, presque simples et soyeuses; les feuilles rapprochées, médiocrement pétiolées, oblongues, lancéo- lées, aiguës, un peu courbées en faucille, argentées et soyeuses à leurs deux faces; les pédoncules uniflores , soli- taires, axillaires, munis de deux bractées linéaires; la co- rolle bleuâtre, pubescente et soyeuse; les capsules glabres, globuleuses, de la grosseur d'un grain de chenevis. Cette plante croît au royaume de Quito, parmi les décombres, sur le bord du fleuve Guallabamba. LlSEROLLE A TIGE GRÊLE; Evolvulus graciUs , Kuuth , /. C, pag. 11 5. Cette plante, très-rapprochée de Ve^'olvulus linifo- lius, a des racines ligneuses, rampantes; ses tiges sont fili- formes, foibles, tombantes, rameuses, longues d'un pied et demi, couvertes de poils argentés; les feuilles sont médio- crement pétiolées, oblongues, un peu acuminées, pileuses et soyeuses à leurs deux faces; les pédoncules axillaires, solitaires, chargés de deux fleurs; les divisions du calice linéaires-lancéolées, velues et soyeuses; les capsules glabres, diaphanes, à deux semences. Cette espèce croit au pied des Andes de Quito. LlSEROLLE velue: Evolvulus vUlosus , Ruiz et Pav., Flor. Fer,, LIS 3i 3, pag. 5o, tab. 268, fig. b. Cette espèce, assez rapprochée de Vevohulus alsinoides , a des racines brunes, simples, per- pendiculaires; ses tiges sont couchées, velues, filiformes, très-simples, herbacées, longues d'un pied; les feuilles uni- latérales, presque sessilcs, ovales- aiguës, velres à leurs deux faces, à peine longues d'un pouce; les pédoncules capillm'res, une fois plus longs que les feuilles, portant une, deux ou trois fleurs; les bractées stibulées; le calice velu; la corolle d'un bleu violet ; les capsules de la grosseur d'un grain de poivre. Cette plante croit au Pérou, sur les collines sablon- neuses. Plusieurs autres espèces sont mentionnées dans les auteurs. Rob. Brown ea cite deux de la Nouvelle-Hollande: VE^ol- vulus decumhens, argenteus. Pursh , sous ce dernier nom , en décrit une de l'Amérique septentrionale. J'en ai fait cou- noître une de Saint-Domingue, evolvulus arbuscula, Poir. , Encycl., Suppl. , et quelques autres, qu'on a reconnu appar- tenir au genre Convolvidus ^ etc. (Poir.) LISERON; Cowolvulus , Linn. {Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, de la famille des convolvulacées , Juss. , et de la pentandrie monogynie du système sexuel. Ses principaux carac- tères sont d'avoir un calice à cinq folioles persistantes; une corolle campanulée, plissée , à limbe ouvert, entier, ou à cinq lobes; cinq étamines insérées à la base de la corolle ; un ovaire supère , surmonté d'un style simple, terminé par deux stigmates filiformes; mie capsule arrondie, entourée par le calice persistant , et divisée intérieurement en deux loges contenant chacune deux graines. Les liserons sont des plantes herbacées, quelquefois ligneu- ses, souvent szirmenteuses et grimpantes, à feuilles alternes, entières ou découpées , et à fleurs ordinairement axillaires, en général assez grandes et d'un joli aspect. La plupart de ces plantes contiennent, dans leurs différentes parîies et sur- tout dans leurs racines, un suc lactescent, plus ou moins acre et résineux, dont la propriété principale est, dans plusieurs espèces, d'être purgatif. On connoit maintenant près de deux cents espèces de liserons répandues dans les différentes par- tics du monde , mais plus communes dans les pays chauds qu'ailleurs. 3^ LIS Les bornes de cet ouvrage ne nous permettant pas de faire ici même la simple énumération de toutes ces espèces, nous nous bornerons à parler de celles qui présentent le plus d'intérêt, et dans ce nombre nous aurons à parler de plusieurs plantes qui nous fournissent, les unes des niédicamens utiles, les autres des alimens , et dont plusieurs sont cultivées pour l'ornement des jardins. * Tiges grimpantes. Liseron des haies; vulgairement Liset, Grand Liseron: Cqu- volvulus sepium , Linn. , Spec. , 218 ; Flor. Dan. , t. 468 ; Calj- stet^ia sepium , Rœm. et Schult. , Sjst.veget. , 4, p. 182. Ses racines sont longues, menues, blanchâtres, vivaces ; elles produisent une ou plusieurs tiges grêles, grimpantes, s'éle- vant à six ou huit pieds de hauteur, en s'entortillant autour des plantes ou autres objets qui sont dans leur voisinage. Ses feuilles sont pétiolées, glabres, d'un vert foncé, sogit- tées , les deux lobes latéraux tronqués. Ses fleurs sont d'un blanc très-pur, solitaires dans les aisselles des feuilles sur des pédoncules assez longs, et munies, à la base de leur calice, de deux grandes bractées cordiformes. Le limbe de la corolle est entier ; les anthères des étamines sont sagittées , et les stigmates ovales, grenus. Cette plante est commune en Eu- rope, dans les haies et les buissons ; on la trouve aussi dans le Nord de l'Asie et de l'Amérique : elle fleurit pendant une grande partie de l'été , et elle fait ijn joli effet. On ne la cultive pas ordinairement comme plante d'ornement ; mais elle seroit très- convenablement placée dans les jardins pay- sagers. I^es chevaux paroisseni la manger avec plaisir ; mais elle n'est point du goût des vaches. Ses racines, ses tiges et ses feuilles ont une propriété purgative assez prononcée ; ce- pendant on n'en fait point usage en médecine. On peut en préparer un extrait , dont la dose est de vingt à trente grains, et qui a été recommandé dans les hydropisies. Liseron des champs ; vulgairement Petit Liseron , Liseron DES vignes, Clochette, Vrillée : Corn^olvulus arvensis , Linn., Spec, 218 ; Bull., Herb. , t. 269. Cette espèce diffère delà précédente, en ce qu'elle est plus petite dans toutes ses parties, et surtout parce que les lobes latéraux de la base LIS 35 des feuilles sont aigus , et de plus parce que les calices ne sont pas environnés par de grandes bractées ; mais il s'en trouve deux très-petites sur le pédoncule, à quelque dis- tance de la fleur : celle-ci est rose ou blanche à l'intérieur, et d'un rouge clair extérieurement. Le petit liseron est commun dans les moissons et les lieux cultivés de toute l'Europe. Il fleurit pendant tout l'été ; mais ses fleurs ne durent que quelques heures, épanouies : elles sont jolies et agréables à voir. II a passé autrefois pour un très-bon vulnéraire, etTour- nefort l'esfimoit sous ce rapport d'une manière particulière ; aujourd'hui il est entièrement tombé en désuétude. Quoique tous les bestiaux le mangent , surtout les vaches et les che- vaux , il doit bien moins être regardé comme utile que comme nuisible; car il ne peut fournir que très- peu de nourriture à ces animaux, et, d'un autre côté, il fait beaucoup de tort dans les lieux où il est multiplié, en s'entortillant autour des blés ou autres plantes cultivées. Aucune autre mauvaise herbe n'est peut-être aussi difficile à détruire dans les jardins. Ses racines sont si longues, si profondes et en même temps si menues, qu'on ne peut jamais les arracher complètement, et elles sont en même temps si vivaces que le moindre brin qui en reste suffit pour produire un nouveau pied. Le seul moyen pour s'en débarrasser est de chercher à épuiser les racines, et à les faire périr en retranchant les tiges aussitôt qu'elles se montrent et en les enlevant avec le plus de ra- cine possible. Liseron méchoacax ; Convohulus Mechoacanna , Rœm. et Schult., Syst. veget., 4, p. 257; Convol\^ulus Americanus Mechoa- can diclus , Rai , Hist., 720 ; Linn. , Mat. med., 28. Sa racine est très-grosse, vivace, cendrée ou rousse à l'extérieur, blanche en dedans, pleine d'un suc blanc et laiteux; elle produit une tige longue, anguleuse, flexible, sarmenteuse, garnie de feuilles cordiformes, un peu auriculées sur leurs côtés, pé- tiolées , verdàtres , douces au toucher, veinées en-dessous. Les fleurs sont axillaires, solitaires, pédonculées , blanches ou incarnates en dehors, quelquefois légèrement purpurines en dedans, aussi grandes que celles de notre liseron des haies. Cette plante croît naturellement au Mexique, au Brésil et dans d'autres parties de l'Amérique. Jusqu'à pré- 27. 3 34 LIS sent elle n'a point été apportée vivante en Europe ; elle n'est même encore qu'assez incomplètement connue. Quoi qu'il en soit, sa racine sèche nous vient par la voie du commerce, sous le nom de méchoacan : en cet état elle est en tranches blanchâtres, fibreuses, un peu mollasses, d'une saveur d'abord douceâtre , et ensuite un peu acre. Elle a été introduite en Europe vers la fin du seizième siècle. Il paroît que c'est à Séville qu'elle fut d'abord em- ployée par Monard , médecin espagnol , qui en parle assez longuement diins son Histoire des médicamens apportés de l'Amérique , publiée à Séville en iSgS. Le méchoacan ne tarda pas alors à devenir usuel, sous le nom de rhubarbe des Jndes, et depuis ce temps l'usage de cette racine se répandit dans dilférentes parties de l'Europe , où on lui donna les di- vers noms de patate purgative , de rhubarbe blanche, de scam- monée d'Amérique et de hyone d'Amérique. En nature et en poudre le méchoacan est un assez bon purgatif: il est préférable sous cette forme à la décoction, qui n'agit pas aussi sûrement. On peut le prescrire depuis quelques grains, pour les petits enfans, jusqu'à deux scru- pules pour les adultes. Aujourd'hui il est presque, entière- ment tombé en désuétude, parce qu'on lui a reproché d'a- voir une saveur désagréable, d'être sujet à s'altérer, et dans ce dernier cas de ne pas agir d'une manière certaine : on lui préfère généralement le jalap [convolvulus jalapa), qui est moins sujet à s'altérer , qui a une saveur moins désa- gréable , et dont l'action est plus sûre. Liseron scAMiMONÉE: Convolvulus Scammonia , Linn., Sp., 218,- Mill. , Dict.,' n." 5 , t. 102. Sa racine est épaisse, charnue , fu- siforme, quelquefois fort longue, vivace ; elle produit une ou plusieurs tiges cylindriques, grêles, un peu velues, grimpan- tes, hautes de trois pieds ou plus, garnies de feuilles triangu- laires, hastées , pétiolées, glabres. Les fleurs sont blanches ou légèrement purpurines, grandes, portées, deux à trois en- semble, sur des pédoncules axillaires, environ une fois plus longs que les feuilles ; les folioles -du calice sont obtuses. Cette plante croit naturellement en Syrie et autres lieux du Levant. Ses racines fournissent un suc lactescent, qui , étant concrète, est connu , dans le commerce et en médecine, sous LIS 35 îe nom de scammonëe. On le recueille en faisant , à la fin du printemps, des incisions à la partie supérieure de la racine de la plante , et en plaçant autour , des coquilles ou autres objets propres à recevoir les gouttes qui en découlent. Deux fois par jour on ramasse celui qu'a fourni chaque racine , pour le réunir dans un vase commun et le faire sécher au soleil. La scammonée recueillie par ce moyen est la plus pure ; elle forme des espèces de larmes : mais il est rare qu'on en apporte en Europe. Celle qui nous vient par la voie du com- merce est le plus souvent le produit du suc retiré par ex- pression des racines arrachées hors de terre, et qu'on a fait éva- porer à la consistance d'extrait solide : il paroit même qu'on retire aussi le suc des tiges et des feuilles pour le réduire également en extrait. On trouve dans le commerce deux: espèces de scammonées : l'une connue sous le nom de scam- monée d'Alep, parce qu'on la recueille aux environs de cette ville , c'est la plus belle ; l'autre , d'une qualité inférieure, est appelée scammonée de Smyrne , parce qu'elle nous vient de cette dernière ville. La scammonée est un médicament fort anciennement connu ; il en est fait mention dans les ouvrages d'HippocratCe Les médecins lui attribuoient autrefois plusieurs propriétés particulières; aujourd'hui, appréciée à sa juste valeur, elle n'est plus considérée que comme un purgatif énergique, et sous ce rapport elle est encore assez souvent employée toutes les fois que la sensibilité est plus ou moins diminuée, et qu'on juge nécessaire de produire dans l'économie une forte excitation : ainsi on l'administre dans l'apoplexie, la para- lysie, la manie, les hydropisies et les maladies chroniques en général. 11 faut s'en abstenir dans les lièvres essentielles et dans les maladies inflammatoires de toute espèce. La scammonée, donnée en trop grande quantité, peut produire des superpurgations dangereuses, accompagnées de coliques et autres accidens. La dose convenable est de deux à douze grains, selon Tàge , le sexe et le tempérament, et la meil- leure manière de la faire prendre est de l'étendre dans une poUon mucilagineuse ; cependant on la prescrit aussi en pilules. On a d'ailleurs, dans les pharmacies, différentes préparations' dont la scammonée est la base , ou dont elle 36 LIS fait partie. Le diagrède cydonisé , glycyrrhis*^ , sulfuré , dont l'usage est un peu tombé , n'est que de la scammonée di- versement tempérée. Liseron turbith : Convolvulus turpethum, Linn. , Spec. , i>2i ; Blackw. , Herh. , t. 3 97 ; Ipomœa turpethum , Rœm. et Schult. , Syst. veget., 4, p. 219. Ses racines sont de ia grosseur du pouce, longues de cinq à six pieds, rampantes, brunâtres, lactescentes; elles produisent des tiges sarmenteuses , volu- biles , ligneuses à leur base, chargées de quatre angles. Ses feuilles sont cordiformes , anguleuses, un peu crénelées, molles au toucher , cotonneuses , blanchâtres , portées sur un pétiole ailé. Les fleurs sont blanches, de la grandeur de celles du liseron des haies, portées trois ou quatre ensemble sur des pédoncules cylindriques, axillaires , plus longs que les pétioles. Cette plante croît naturellement dans l'île de Ceilan et dans les Indes orientales. Ce sont ses racines des- séchées et coupées en morceaux qu'on nous apporte sous le nom de turbilh végétal , et qu'on emploie en médecine comme purgatives. Les Grecs ne paroissent pas avoir connu le turbith ; c'est aux Arabes qu'on en doit l'introduction dans la matière médicale, et ces derniers durent sans doute la connoissance de ses propriétés aux médecins indiens, qui auront été les premiers à s'en servir. La dose de cette substance est de quinze grains à un gros, en nature et en poud'.'e. On l'a prin- cipalement recommandée dans la goutte , l'hydropisie , la paralysie, et en général dans les maladies chroniques froides. Le turbith entroit jadis dans la composition de plusieurs préparations pharmaceutiques aujourd'hui tombées en désué- tude. Liseron JALAP : Corn'oly'ulus ja^apa , hinn. , Mant., i, p. 43; Desfont. -jAnn. du Mus. , 2 , p. 126, t. 40 , 41 ; Ipomœa jalapa , Pursh., Flor. Amer, sept., 1, p. 146. Sa racine est charnue, fusiforme-arrondie , très-grosse , quelquefois du poids de cinquante livres : elle produit plusieurs tiges herbacées, grosses comme une petite plume à écrire, sarmenteuses, velues, «'élevant à douze et vingt pieds, en s'entorfillant autour des plantes ou autres objets qui sont à leur portée. Ses feuilles sont pétiolées , cordiformes , entières ou décou- LIS 37 pées en trois à cinq lobes, ridées en-dessus, velues en-des- sous. Les fleurs sont grandes , blanches, avec des nuances et des veines de violet, portées, une, deux ou plusieurs en- semble , sur des pédoncules pubescens , longs d'un à deux pouces et solitaires dans les aisselles des feuilles. Cette es- pèce croît naturellement au Mexique, dans les Florides et les provinces méridionales des Etats-Unis. On la cultive au Jardin du Roi , à Paris , où on la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. M. le professeur Thouin pense qu'elle pour- roit être acclimatée dans les parties méridionales de la France, et qu'elle pourroit se cultiver en grand, surtout dans le département du Var et aux îles d'Hyères , les froids qu'on y éprouve en hiver n'étant pas en général plus rigoureux que ceux qui se font sentir à Charles-Town , où Michaux, père, a conservé, pendant plusieurs années, un pied de jalap qui eut plusieurs fois à souffrir, sans en être endommagé, quatre à six degrés au-dessous du terme de la congélation. Le nom que porte le jalap lui vient de Xalappa , ville du Mexique, aux environs de laquelle il est commun. Étant indigène de l'Amérique, il n'a pas été connu des anciens, et les Espagnols en durent la connoissance aux Mexicains , qui , long- temps avant la découverte du nouveau monde, en fai- soient usage dans leur médecine. Il y a un peu plus de deux, cents ans (vers 1610) que le jalap a été apporté pour la première fois en Europe; mais, de même que plusieurs autres substances médicamenteuses , on s'en servit, pendant long-temps, sans savoir à quelle espèce de plante il appar- tenoit, On crut d'abord que c'étoit la racine d'une bryone , ensuite d'une rhubarbe, puis d'un mirabilis ou belle-de-nuit; et cette opinion , qui fut pendant quelque temps celle de Linnaeus, fut presque généralement adoptée , jusqu'à ce que, Houston, qui avoit voyagé en Amérique, dans le pays où croît le jalap , en ayant rapporté des échantillons et les ayant montrés à Bernard de Jussieu à Londres, ce célèbre bota- niste reconnut qu'ils appartenoient à un liseron. Linnaeus, un peu plus tard, se rangea de cet avis, et nomma cette espèce convolvulus jalapa. Les racines de jalap paroissent susceptibles de varier beau- 38 LIS coup de poids et de volume : celles que Tl.ierry de Menon- \ille trouva aux environs de la Vera-Cruz , pesoient de douze à vingt livres, et celle que M. Michaux, fils, envoya de Charles-Town au Jardin du Roi à Paris, en 1801 , pesoit au moins cinquante livres. On n'en trouve poiiit d'aussi pesantes dans le commerce : d'abord , parce que la dessiccation leur fait perdre au moins les deux tiers du poids qu'elles ont fraîches , et ensuite parce qu'on divise toujours les plus volumineuses ^ en plusieurs morceaux , de manière que les plus gros qu'on trouve dans les boutiques ne pèsent pas plus de douze onces à une livre et n'excèdent guère la grosseur du poing. Le jalap a d'ailleurs différentes formes, selon qu'il provient de racines entières ou de racines divisées en tranches ou en quartiers. Sa couleur extérieure est d'un gris brunâtre, et l'intérieur d'un gris plus pâle. Les morceaux isolés n'ont pas d'odeur sensible : mais, réunis en niasse, leur odeur est un peu nauséeuse. La saveur n'en est pas "d'abord très-sensible; à la longue elle finit par devenir assez acre. Raynal estimoit , il y a près de cinquante ans , qu'il se consouimoit annuellement en Europe sept cent soixante- dix mille livres de jalap ; mais (soit que cette estimation soit trop forte, ou que la consoHimafion ait diminué, parce que depuis quelques années on fait bien moins d'emploi des pur- gatifs), d'après les renseignemens pris par M. de Humboldt à la Vera-Cruz, le seul port du Mexique par lequel sort tout le jalap récolté dans cette contrée, la quantité exportée, année commune, ne va qu'à quatre cent mille livres. Quoi qu'il en soit , le jalap est un purgatif précieux par l'énergie de sou action , par la facilité avec laquelle il peut être pris par les malades , et par la modicité de son prix. Nous n'entrerons pas dans les détails de tous les cas dans lesquels il peut être administré , ainsi que Ta fait Paullin dans son ouvrage sur ce purgatif, qui est pour lui une pa- iiacde universelle et qu'il conseille dans presque toutes les maladies ; nous dirons seulement que, toutes les fois qu'il y a indication positive de purger, le jalap convient dans le plus grand nombre des cas : il ne faut que le donner à des doses convenables, selon l'âge, le sexe et la constitution du malade. Lorsqu'on ne veut produire qu'un effet purgatif LIS 59 ordinaire, trente à quarante grains sont la quantité qui con- vient le plus généralement à une personne adulte; mais, lors- qu'il est néccessaire d'appeler sur le canal intestinal une irritation plus considérable , et lorsqu'on veut obtenir des évacuations abondantes , on peut en porter la dose jusqu'à un gi-os et même plus. C'est ainsi que nous en avons donné, avec succès, un gros et demi dans une apoplexie, et jus- qu'à deux gros dans une colique métallique. Le jalap est un des purgatifs les plus commodes à donner aux enfans; comme il a peu de saveur, il est presque toujours facile de le leur faire prendre sans avoir besoin de leur participation , en le mêlant dans un bouillon ou dans toute autre boisson de leur goût. On proportionne la dose à leur âge, depuis trois à quatre grains pour un ou deux ans , jusqu'à vingt et vingt-quatre grains pour dix à douze ans. Autrefois on faisoit, dans les pharmacies, subir différentes préparations au jalap ; on en composoit un extrait , un élixir, un électuaire, un sirop, un rob , etc. Aujourd'hui on a renoncé à toutes ces préparations superflues , et les médecins ne prescrivent plus guères le jalap qu'en nature et réduit en poudre très-6ne. La seule préparation dont ils se servent encore quelquefois, c'est la résine qu'on extrait de la racine par des procédés particuliers, et qui y est con- tenue dans la proportion d'environ un dixième. Cette résine se donne aux adultes depuis six grains jusqu'à douze ; mais, comme elle concentre en elle toute la vertu purgative qui, dans la racine entière, se trouve combinée avec d'autres prin- cipes par lesquels elle est plus ou moins modifiée , cette substance pure se trouve nécessairement douée d'une force irritante beaucoup plus considérable, et elle exige parla une bien plus grande circonspection dans le mode de son administration, et beaucoup plus de discernement pour juger des cas où il convient de la prescrire. Les moyens indiqués comme les meilleurs pour prévenir les accidens que peut causer la résine de jalap , sont de la faire mélanger le plus exactement possible, en la triturant long-temps, soit avec de l'huile d'amandes douces , soit avec un jaune d'œuf ou de la gomme arabique, ou encore du sucre, et d'en composer des potions en ajoutant une certaine quantité d'eau. Au 40 LIS reste , cette résine se dissout tout entière dans l'esprit de vin, et cette préparation est connue sous le nom de teinture alcoolijue de jalap; elle peut se donner à la dose d'un demi- gros à un gros, mêlée avec du sirop de guimauve : c'est un' purgatif qui convient aux personnes âgées et aux mélanco- liques, chez lesquelles il y a souvent engourdissement des premières voies. Le jalap est aussi usité dans la médecine vétérinaire ; on s'en sert souvent, à la dose d'une demi-once en poudre jusqu'à une once, pour purger les animaux domestiques, principale- ment les chevaux. Liseron panduriforme : Convolvidus -panduratus , Linn.,Spcc. , 219; Convolvulus megalorhizus , flore awplo lacleo , fundo pur- pureo , Dillen., Hort. Elth. , ici , t. 85 , f. 99. Sa racine est épaisse , napilbrme : elle produit des tiges longues , grêles , vo- lubiles , garnies de feuilles écartées, pétiolces: les inférieures entières, cordiformes , un peu velues; les supérieures pan- duriformes ou à trois lobes. Les pédoncules sont axillaires , solitaires, plus longs que les pétioles , et portent une à trois fleurs grandes, dont le fond est d'un beau pourpre, qui s'avance et se termine en étoile , sur un limbe blanc. Cette plante croît naturellement dans la Virginie et la Caroline. Liseron a feuilles de guimauve : Convolvitlus althœoides , Linn. , Spec, 222 ; Convolvulus althœœ folio ; Clus. , Hisi. XLIX., sa lacine. qui est menue et vivace , donne naissance aune ou plusieurs tiges, hautes d'un à deux pieds, volubiles , garnies de feuilles plus ou moins velues, péliolées , triangu- laires, échancrées a leur base ; les inférieures seulement cré- nelées ; les supérieures palmées ou découpées plus ou moins profondément en plusieurs lobes. Les fleurs sont grandes , couleur de rose, rayées de blanc, portées deux à trois en- semble sur des pédoncules axillaires et plus longs que les feuilles. Cette espèce se trouve sur les collines et dans \e& lieux secs du Midi de la France et de l'Europe , dans l'Orient et dans les parties septentrionales'de l'Afrique. Elle n'est point emj)lo)'ée en médecine ; mais je me suis assuré, d'après des expériences positives, qu'on peut extraire de ses racines une résine qui est purgative à la dose de quinze à vingt-quatre grains. LIS 41 Liseron des Canaries : Convoh'ulus canariensis , Linn. , Sp. 221 ; Convolvulus canariensis, senipervirens , foLiis moUihus et incanis , Comniel. , Hort. Amstelod. , 2 , p. 101 , t. 5i. Cette espèce est ligneuse ; ses tiges sont cylindriques, sariuenteuses; elles atteignent vingt k viiigt-quatre pieds de longueur, et s'élèvent tn s'entortillant lorsqu'elles trouvent de quoi s'ap- puyer. Ses feuilles sont cordifornies , pubescenîes , coton- neuses, persistantes, portées sur de courts pétioles. Les pé- doncules sont axiilaires, cotonneux, divisés, dans leur partie supérieure, en trois à six pédiccUes qui portent chacun une fleur de grandeur médiocre, d'un pourpre violet ou d'un hlanc nuancé de pourpre, dont le calice est très-velu. Cet arbrisseau croît naturellement aux îles Canaries; on le cul- tive au Jardin du Roi , et on le rentre dans l'orangerie pen- dant l'hiver. * o Tiges non grimpantes. Liseron soldanelle; vulgairement Soldanelle , Chou marin : Convolvulus soldanella, Linn. , Spec, 226 ; Engl. Bot., t. 3 14 ; Caljfstegia soldanella, Rœm. et Schult. 4, p. 184. Ses racines sont grêles, blanchâtres, vivaces ; elles donnent naissance à une tige couchée et étalée par terre , divisée en plusieurs rameaux longs de quatre à six pouces, garnis de feuilles ar- rondies ou réniformes, échancrées en cœur à leur base, gla- bres et portées sur d'assez longs pétioles. Ses fleurs sont grandes, couleur de rose, rayées de blanc, axiilaires, por- tées sur des pédoncules au moins aussi longs que les feuilles; leur calice est muni à sa base de deux grandes bractées. Cette plante est commune dans les sables sur les bords de l'Océan et de la Méditerranée. On trouve, dans tous les anciens livres de matière médi- cale où il est question de la soldanelle, que cette plante purge fortement ; mais les auteurs sont peu d'accord sur les doses qu'il laut prescrire, soit qu'ils la conseillent en décoc- tion, ou en poudre, soit qu'ils recommandent le suc extrait des parties herbacées fraîches. D'après les observations assez nombreuses que nous avons faites (voyez le Mémoire sur les succédanées du jalap , pages 69 et suivantes de la 2.'' partie du Manuel des plantes indigènes), les racines de cette 4--' LIS plante, données en nature et en poudre , sont un boïl purgatif à la dose de cinquante grains ta un gros. Elles n'ont d'ailleurs aucune saveur désagréable , ce qui les rend faciles à prendre, et il est fort rare que la purgation qu'elles déferuiinent soit accompagnée de coliques. Par les procédés convenables on peut , de même que du jalap , en retirer une résine qui est purgative à la dose de quinze à vingt-quatre grains. D'après l'analyse que M. Planche a faite de ces racines , la résine y est contenue dans la proportion d'un vingt- quatrième. Liseron' patate : Convolvulus batatas , Linn. , Spec. , 220; Convolvulus radice tuberosa esculenta , etc. Catesb. , Carol. , p. 60, t. 60 ; Ipomœa batatas , Poir. , Dict. eue, 6 , p. 14- Ses racines sont charnues, fusiformes , traçantes; elles don- nent naissance à des tiges herbacées, rampantes, longues de six à huit pieds, prenant racine de distance en distance. Ses feuilles sont glabres, pétiolées , susceptibles de varier de forme , mais le plus souvent hastées ou à trois lobes. Les fleurs sont blanches en dehors, purpurines en dedans, grandes, disposées en faisceau ou presque en ombelle , sur des pédoncules axillaircs , plus longs que les feuilles. Cette plante est originaire de l'Inde ; mais ses bonnes qualités comme aliment Font fait cultiver dans toutes les parties du monde, partout où elle a pu croître. Comme toutes les plantes qui servent à la nourriture de l'homme et qui, depuis bien des siècles, ont été l'objet d'une culture soignée, la patate a dû produire, dans son pays natal, de nombreuses variétés ; mais en Europe nous n'en connoissons qu'un petit nombre, et, la plante ne por- tant que très- rarement des fleurs, même dans les pays chauds , on n'a pas , à plus forte raison dans nos climats , de moyen d'en recueillir des graines , et par conséquent on ne peut en obtenir de nouvelles variétés. Les seules qui soient connues en France, sont la patate à racines blanches; c'est la plus grosse : celle à racines jaunes: c'est la plus sucrée et la plus farineuse : la troisième, la patate rouge , est la plus précoce et celle qui réussit le mieux à Paris. Cette plante ne vient bien , en général, que dans un sol léger; ses racines s'y multiplient plus abondamment, elles y mûrissent plus tôt, et elles y prennent une saveur sucrée qui fait leur mérite. LIS 43 Dans les pays chauds, la culture de la patate est très- facile, et on en mange pendant une grande partie de l'année, parce qu'on en plante à plusieurs époques. En Caroline, où la patate vient parfaitement bien , on commence à la planter en Février , et on en mange depuis le mois de Juin jusqu'en Mars. A Saint-Domingue et dans les Antilles on en jouit encore plus long-temps. En Europe la patate exige plus de soins: cependant, dans ses parties méridionales, cette plante réussit encore assez bien pour que , depuis plus d'un siècle , on la cultive assez en grand dans plusieurs cantons de l'Espagne et du Portugal ; en France même, les tentatives faites pour sa culture ont eu, en Provence, en Languedoc et en Gascogne , assez de succès pour engager les cultivateurs et les propriétaires qui habitent ces provinces, à lui con- sacrer leurs soins et à la répandre davantage. Pour leur en faciliter les moyens, nous allons exposer ici les procédés né- cessaires pour entreprendre avec avantage la culture de la patate dans le Midi de la France : ce que nous dirons à ce sujet , est extrait d'une Instruction sur la manière de cul- tiver cette plante, publiée, il y a quelques années, par M. Robert, directeur du jardin de la marine à Toulon. Une terre légère et substantielle est celle qui convient le mieux à la patate; celle qui est compacte et argileuse ne lui vaut rien. Le lieu qu'on destine à la culture de cette plante , doit être choisi à l'exposition la plus chaude, abrité des grands coups de vent, et la terre doit en être préparée quelque temps à Favance , c'est-à-dire qu'il faut qu'elle soit bêchée et fumée au moins un mois avant : un labour d'un bon fer de bêche lui suffit. Un terrain labouré trop profondément nuit à la patate , en ce que ses racines s'en- foncent trop avant, s'alongent trop , ne grossissent pas, et poussent beaucoup trop en feuilles. L'époque de la planta- tion est vers le milieu d'Avril , lorsqu'on n'a plus à redouter les gelées tardives. Il vaut mieux d'ailleurs ne pas se presser, pour ne pas s'exposer à cet inconvénient; le soleil ayant plus de chaleur et les nuits étant moins froides, les plantes re- gagneront bientôt ce qu'elles auroient pu avoir d'avance. La manière de disposer le terrain pour faire fructifier les patates, est pour ainsi dire l'article essentiel: la plus conve- A.'4 LIS nable est fie les planter sur un terrain exhaussé en buttes isolées, ou en buttes prolongées ou plates-banrles exhaussées. Pour former les buttes isolées, on élève la terre en pain de sucre tronqué à son sommet, de la hauteur d'environ un pied , et de deux pieds et demi à trois pieds de diamètre à la base. Au sommet et au centre de la butte on fait un petit creux de trois à quatre pouces de profondeur; on y place la patate horizontalement , et non perpendiculairement. Les buttes prolongées ou plates-bandes exhaussées se forment en prenant une plate-bande de terre de deux pieds et demi de large, et en pratiquant de chaque côté un fossé ou une rigole de la largeur de la bêche. La terre que l'on enlève pour faire ces rigoles , est jetée de droite et de gauche sur la plate- bande, qui, au moyen de cette addition, se trouve élevée d'environ un pied , et les fossés ou rigoles servent à recevoir l'eau lors des arrosemens. Dans le milieu de chaque plate- bande ainsi exhaussée on fait, à la distance de deux pieds l'un de l'autre, de petits trous de trois à quatre pouces de profondeur ; on y place la patate horizontJ:leuient, et on la recouvre de terre. On obtient par cette manière de planter une récolte plus précoce , plus abondante, parce qu'un ter- rain ainsi exhaussé est plus susceptible d'être échauffé par les rayons du soleil ; les racines sont d'ailleurs plus grosses et ont une forme plus arrondie, tandis que celles plantées dans une terre plate et unie sont plus petites , plus alongécs et poussent beaucoup plus en feuilles. Une patate grosse comme un œuf de poule est de la grosseur convenable pour former un beau pied. On coupe en deux à tro'>s morceaux celles qui sont beaucoup plus grosses, en les laissant après cela un jour sans les planter , pour donner à la plaie le temps de se sécher ; sans quoi l'on risqueroit de perdre une partie de sa plan- tation, par la pourriture que l'humidité de la terre feroit naître. * Lorsque les plantes commencent à pousser hors de terre et qu'elles n'ont pas encore besoin d'arrosemens en plein, on A'erse , à chaque pied , de l'eau avec un arrosoir ; ce sont sur- tout celles en buttes isolées qui en ont le plus souvent besoin, parce qu'elles présentent plus de surface, et se dessèchent promptement, surtout au sommet, où est la jeune plante. LIS 45 On donne ensuite des arroseinens en plein , et on les mul- tiplie d'autant plus que la chaleur devient plus grande, tous les huit ou dix jours, selon que la terre retient plus ou moins l'humidité. Il ne faut pas négliger de sarcler plusieurs fois dans le courant de la saison, et de détruire toutes les mauvaises herbes. Dans le courant de Juillet et Août, lors- que la plante a fait beaucoup d'étalage par ses branches, on peut en supprimer quelques-unes et les donner aux vaches, chèvres, lapins, etc., qui les mangent avec avidité. Lors- qu'on fait la récolte des racines, que l'on peut coinmencer dans la première quinzaine de Septembre et continuer jus- qu'aux gelées , il est utile de ménager le feuillage , qui four- nira , pendant tout le temps qu'elle durera, une bonne nourriture pour tous ces animaux. Nous dirons plus bas la manière de conserver les patates l'hiver, et principalement celles qu'on destine à être semées. Plus on s'éloigne vers le Nord, plus la culture des patates devient difficile ; cependant, avec quelques peines de plus, elle réussit encore assez bien dans le climat de Paris, et les racines qu'on obtient ont une saveur assez agréable pour que cela ait engagé quelques amateurs et quelques jardiniers à donner à celte plante les soins convenables. Voici le moyen que plusieurs personnes ont mis en pratique pour s'en pro- curer. On prépare à la fin de Mars une couche en fumier de cheval , haute de deux pieds , large de trois pieds et demi sur huit de longueur , recouverte d'un lit de six pouces, composé de terre franche et de terreau bien con- sommé, et on place par-dessus un châssis dont les vitres soient à environ quinze pouces de terre. Lorsque la cha- leur de cette couche n'est plus qu'à vingt degrés, et vers le i5 Avril , on y plante, à huit pouces l'une de l'autre et à deux pouces de profondeur, des racines de patate, après les avoir coupées par tranches d'un pouce de long. La terre doit être plutôt un peu sèche qu'humide lorsqu'on fait la plantation , et il faut en outre, autant que possible, choisir un beau jour. Les patates ne doivent être arrosées qtie lors- qu'elles commencent à pousser, et très-légèrement d'abord. Ainsi cultivées, les patates pousseront dans l'espace d'un mois des tiges de quatre à six pouces de longueur; quand elles 46 LIS sont ainsi, c'est le moment de les lever pour les transplanter en pleine terre, dans des plates-bandes profondément la- bourées, où les pieds doivent être placés en ligne droite et à deux pieds les uns des autres. En faisant cette planta- tion, il faut retrancher toutes les feuilles de chaque tige, excepté celles du bout, qui sont seules laissées hors de terre, tout le reste de la tige devant y être enfoncé. Lorsque la largeur de la plate-bande le permet, on place, de chaque cAté du rang qui en occupe le milieu , d'autres lignes pa- rallèles, et on y dispose les pieds de manière que la plan- tation achevée soit en échiquier. On a soin d'arroser chaque fois que l'on plante, si le temps est sec. Dès-lors, jusqu'au moment de la récolte, qui se fait du ]5 au 20 Octobre, les patates ne demandent plus de soins particuliers; il faut seu- lement les sarcler plusieurs foJs, pour les débarrasser des mauvaises herbes, et les arroser lorsqu'il fait sec. On a conseillé d'autres moyens plus compliqués pour la culture des patates; mais nous croyons devoir nous borner à ceux que nous venons de détailler, comme bien suffi- sans, d'après notre propre expérience, pour donner d'assez bonnes récoltes, puisque chaque petite tranche peut rap- porter une à deux livres de racines. La récolte se fait en soulevant avec précaution la terre avec la bêche, afin de ne point blesser les patates , car la moindre écorchure les fait gâter très-promptement ; aussi doit-on consommer le plus tôi possible toutes celles qui ont été plus ou moins maltrai- tées en les arrachant. Les plus saines doivent être mises à part, pour servir à la multiplication au printemps suivant; et pour les bien conserver jusqu'à cette époque, il faut em- ployer les précautions suivantes: on les place par lits, et sans qu'elles se touchent, dans du sable fin et très-sec, et on les enferme dans des caisses doubles, que l'on enveloppe bien avec de la paille sèche; le tout se met dans un tas de litière, à l'abri de toute humidité, et dans un lieu où la tem- pérature soit douce et égale. Celles qu'on garde seulement pour la consommation, n'ont pas besoin de tant de précau- tions; mais il est toujours essentiel de les mettre dans un endroit où la température soit constamment de plusieurs u de bractées ; grappes axillaires , peu garnies ; deux bractées à la base des pédicelles ; tube de la corolle velu en dedans. Lissanthe élancée: Lissanthe strigosa, Rob. Brown, JVov. HolL, 1, pag. 540; Stjphelia strigosa, Smith, Nov. Hall., 1, pag. 48. Arbrisseau d'une hauteur médiocre, dont les tiges sont cylindriques, droites, rameuses; les rameaux grêles^ alternes, pubescens, élancés, garnis de feuilles nombreuses, sessiles, petites, très-étroites, linéaires -subulées , entières, glabres à leurs deux faces; les fleurs axillaires, disposées en petites grappes droites, courtes, peu garnies; quelques brac- LIS 55 tées à la base des pédicelles: les divisions du calice assez semblables aux bractées: la corolle est petite; le tube court, velu en dedans; le limbe à cinq lobes étalés, point réfléchis, glabres à leurs deux faces. Le fruit est un petit drupe un peu charnu, médiocrement sillonné, divisé en cinq loges. LissANTHE sUBULÉE; Lissantlie subulafa, BroAvn , Le. Arbris- seau divisé en rameaux glabres, garnis de feuilles éparses , nombreuses, sessiles, linéaires-subulées, longues d'environ un demi-pouce; de fleurs petites, disposées en petites grappes droites, axillaires , à quatre ou cinq fleurs. Le calice est dé- pourvu de bractées; le tube de la corolle velu en dedans: les drupes sont marqués de dix stries. Dans le lissantlie sapida . Brown, l. c. , les feuilles sont olilongues, linéaires, mucro- nées , roulées à leurs bords, blanchâtres en- dessous, striées: les grappes très-petites, renversées, composées de deux ou trois fleurs. *'^* Calice à deux bi^oclées ; corolle ur^céolée , jiue à son Cube et à son orifice; éjils axillaires , peu garnis. Cette subdivision ne contient qu'une seule espèce , que M. Rob. Bro^Yn, Isov. HoU. , i , pag. 640, a nommée lissantlie montana. Cet arbrisseau a ses tiges garnies de feuilles nom- breuses , éparses, sessiles, oblongucs-linéaires , glauques à leur face inférieure, obtuses et mufiques : ses fleurs sont disposées en petits épis situés dans l'aisselle des feuilles, très-peu garnis; leur calice est accompagné de deux bractées assez semblables à ses divisions; la corolle parfaitement glabre tant en dehors qu'en dedans. Cette plante croit sur les mon- tagnes, à la Nouvelle-Hollande. *** Calice muni de deux bractées; corolle infundi- buliforjne ; orifice garni de poils couchés ; feurs solitaires axillaires. LissANTHE PAPHNOÏDE : Lissantlie daplinoides ; Bro\\n. A oc. Holl, , /. c; Stjylielia daplinoides , Smith , Nov. HoU. . 1 , p. 48. Cette espèce est un petit arbuste assez semblable à un djxphnc. Ses tiges sont glabres, cylindriques, rameuses, garnies de feuilles éparses, sessiles, glabres, oblongues-ellip tiques, un peu concaves, un peu rudes à leurs tords, terminées par 56 LIS une pointe très-courte, calleuse. Les fleurs sont solitaires, presque sessiles, axillaires , fort petites; la corolle est tubulée avec l'oriHce garni intérieurement de poils couchés ; le limbe divisé en cinq lobes ouverts. M. Brown ajoute à cette es- pèce le Lissanfhe ciliata , dont les feuilles sont planes, ellip- tiques, lancéolées, mucronées au sommet, dentées et ciliées à leurs bords; le limbe de la corolle un peu rude. ( Poir.) LISSE. (Erpétol.) Nom spécifique d'une couleuvre décrite dans ce Dictionnaire, tom.Xl, p. lyS et 176. (H. C.) LISSOSTYLIS. (Bot.) Voyez Grévillée. (Foir.) LISTER. (Entom.) Linnaeus a désigné sous ce nom, en latin Listerella , dans la Faune de Suède , une espèce de teigne indiquée par le n.° 1095. ( C. D.) LISTERA. (Bot.) Adanson avoit substitué ce nom à celui du genista spartium, genre de Tournefort, qu'il conservoit, mais que Linnaeus a réuni avec raison au genêt, genista. Necker a aussi un listeria , qui est Voldenlandia stricta de Linnaeus, dont la corolle est tubulée, au lieu d'être divisée profondément; mais ce genre n'a pas été adopté. (J. ) LISTRONITE. (Foss.) Luid annonce que c'est une espèce de petite huître fossile, également convexe desdeux côtés, avec de grandes stries qui partent obliquement du milieu du dos et tendent à l'orbite extérieure. Luid, Litliop.Britan. , n.°55o. Les anciens ayanfdonné le nom d'huître à des coquilles qui dépendent aujourd'hui des genres Podopsidc , Gryphée, Perne, Cranie, etc., il est difficile de savoir à quel genre ou à quelle espèce de coquilles peut s'appliquer la description ci-dessus. (D. F. ) LISZKA. {MamiTi.) Renard en polonois. (F. C. ) LIT. {Géogn.') On applique plus particulièrement cette dé- nomination aux matières minérales, principalement métalli- ques, ou combustibles, interposées en lit entre les couches pierreuses d'un terrain stratifié. C'est le Lager des géologues allemands. Ainsi on dit: un lit de houille ou de lignite entre des couches de psammites et de grès, un lit de pyrite ou de galène entre des couches de micaschiste ou de schiste argi- leux, etc. Voyez Couche. (B.) LIT NUPTIAL. (Bot.) Nom poétique, que Linnaeus donne quelquefois au cali e des fleurs. (Mass.) LIT 57 LITA. (Bot.) Nom substitué par quelr[ues modernes à celui de vohiria d'Aublet , que Necker nomme humboldtia. Voyez VOYÈRE. ( PoiR.) LITCHI, Eiiphoria. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , polypétalées , de la famille des sapin- dées , de Yoctandrie monogynie de Linnœus ; oifrant pour ca- ractère essentiel : Un calice à cinq dents ; cinq pétales ; six à huit étamines ; un ovaire supérieur, à deux lobes, un style bifide au sommet; les stigmates étalés. Le fruit consiste en une baie pulpeuse, uniloculaire, monosperme, recou- verte d'une écorce coriace, tuberculée; la semence arillée par une substance pulpeuse, puis épaisse et charnue par le dessèchement. Ce genre, intéressant par les fruits pulpeux, très-savou- reux et bons à manger, que produisent plusieurs espèces, comprend des arbres à feuilles alternes, ailées sans impaire. Les fleurs sont petites, disposées en panicules te^rminales, auxquelles succèdent des fruits la plupart comestibles. On a ajouté à ce genre plusieurs plantes qui avoient d'abord été placées dans d'autres genres particuliers, tels que le neplielium et le pometia. * Euplioria. LrrcHi poNCEAU : Euphoria piinicea , Lamk., Enc5'cl. , III. gen. , tab. 3oC ; Zanon., Hist., tab. 108: Litchi chinensis , Sonner., Itin.^ Ind. et Chin. , pag. 25o, tab. 129; Scjtalia chinensis, Gaertn., de Friict., tab. 42 ; Dimocarpus litchi, Lour. , Flor. Cochin. , 1, pag. 287. Cette espèce est, dans les Indes, placée au nombre des arbres fruitiers. Son tronc s'élève à la hauteur de quinze à dix-huit pieds. Ses branches s'éten- dent horizontalement; elles se divisent en rameaux ponc- luts, garnis de feuilles aiternes, ailées sans impaire, compo- sées de deux ou trois paires de folioles glabres, lancéolées, un peu pédicellées ; les fleurs petites, disposées en panicules lâches , terminales , axillaires ; le calice est velouté en dehors , à cinq dents peu apparentes. Les fruits sont, dans leur jeu- nesse, ovales-oblongs, hérissés de tubercules saillans , nom- breux et serrés ; à mesure qu'ils grossissent, ils deviennent d'un rouge ponceau , et prennent une forme presque sphé- 58 LIT rique; leurs tubercules ressemblent alors à des pustules cir- conscrites par un sillon circulaire ou anguleux. Cet arbre précieux croit en abondance à la Chine et à la Cochinchine ; il a été introduit à l'Isle-de-France par M. Poivre; il est passé de là dans nos colonies de l'Amérique : partout il prospère, et peut devenir un objet important de culture. Ce n'est qu'à huit ou dix ans, dit M. Bosc, que les pieds provenus de graines commencent à donner des fruits; mais, quand on emploie la voie des marcottes, il de- vient productif en moitié moiiis de temps; il ne faut qu'un été pour que ses branches , couchées en terre , prennent racine: ainsi il peut se multiplier rapidement et abondam- ment. On peut aussi le reproduire par racines. Les fruits contiennent, sous une peau coriace, une pulpe très-délicate, qui les place au nombre des plus délicieux : leur saveur peut être comparée à celle d'un excellent raisin muscat. Les Chinois, pour les conserver, les font sécher au four, comme les pruneaux, et ainsi préparés ils devien- nent un objet de commerce. Le bois de cet arbre est blanc, tendre, et contient une moelle assez abondante. Litchi longane: Euphoria longana, Lamk., Encycl.; Buchoz, Icon. coll., tab. 99; Dimocarpus longan , Lour. , FI. Cocliin.; vulgairement Longamer. Cet arbre, plus grand, d'un plus beau port que le précédent, a des fruits plus petits et qui lui sont inférieurs en qualité : ses rameaux sont garnis de feuilles alternes, ailées sans impaire, composées de trois paires de folioles ovales-oblongues, glabres en-dessus, un peu pubescentes en-dessous ; de fleurs disposées en panicules terminales : les pédoncules sont veloutés , un peu anguleux; le calice est velu, partagé au-delà de sa moitié en cinq décou- pures caduques; les filamens des étamines sont très-courts et velus; l'ovaire est gros, à deux lobes; le style épais; le stigmate bifide; les fruits jaunâtres, presque lisses, à noyau globuleux, lisse, d'un beau noir , marqué a sa base d'une tache blanchâtre, orbiculaire, qui lui donne l'aspect du globe de l'œil d'un animal. Cet arbre croît à la Chine, à la Cochinchine : il a été également transporté à l'Isle-de-France , 011 il a prospéré avec facilité; il a aussi été introduit dans les îles de l'Amérique. LIT 59 Comme il devient fort grand, il veut être espacé de vingt- cinq pieds, lorsqu'on le cultive; il ne rapporte qu'à dix ou douze ans, moins abondamment que le litchi ponceau : ses fruits ont un goût vineux; ils sont bons à manger, mais moins délicats que les précédens. «o ]S( ephelium. Litchi néphélie : Eiiphoria ncphelium, Poir. ; Nephelium lap- paceum, Linn., Lamk., III. gen., tab. 764; Gaertn., de Fruct. , tab. 140; vulgairement Ramboetan. Cette espèce est distin- guée des précédentes par ses fleurs monoïques, et par quel- ques autres caractères qui avoient déterminé à en former un genre particulier, mais qui sont trop foibles pour faire sortir cette plante de son genre naturel. C'est un arbre de l'île de Java, dont les feuilles sont alternes, ailées sans impaire; les folioles pédicellées, glabres, ovales, longues de trois ou quatre pouces ; les ileurs disposées en grappes peu garnies, plus courtes que les feuilles. Dans les mâles le calice est k cinq dents, dépourvu de corolle, renfermant cinq étamincs; le calice des fleurs femelles est à cinq divisions et l'ovaire à deux lobes avec deux styles. Le fruit consiste en deux, plus souvent en un seul drupe par avortement , revêtu d'une coque coriace, hérissée de pointes molles, sous laquelle est renfermée une pulpe entourant une amande oblongue, un peu sillonnée, d'une amertume désagréable : la pulpe est acide, rafraîchissante. *** Pomeda. LiTCKi ]5EL0 : Eiiphoria pomelia , Poir., Encycl., Suppl.; Po- meiia pinnata , Forst. , Prod. et Gêner., tab. 65; Arhor palo- rum , Rumph., Amh. , pag. g8, tab. 65; vulgairement Belo ou Bois de pieux. Grand arbrisseau, dont les tiges sont tor- tueuses, Pécorce un peu gercée, d'un gris roussâtre , assez semblable par ses feuilles et ses rameaux à un goyavier. Les feuilles sont alternes, ailées, composées de quatre à six paires de folioles glabres, ovales-lancéolées, entières, luisan- tes, d'un vert noirâtre, très-rapprochées; les fleurs dispo- sées en une longue panicule terminale : elles sont blanches, monoïques ou hermaphrodites ; elles produisent une baie monosperme. 6o LIT Cet arbrisseau croît aux îles Molnques, et dans celles de Tanna et de Namoca. Ses fleurs ont une odeur agréable de cannelle: son bois est dur, pesant, d'un rouge agréable, très- droit dans les jeunes pieds ; mais, en vieillissant, il devient noueux, tortu , difficile à travailler. Les tiges les plus lon- gues et les plus droites sont particulièrement employées à faire les pieux dont on entoure les viviers et autres enceintes destinées à renfermer le poisson. On donne encore le nom vulgaire de belo a d'autres plantes. Voyez Belo. (Poir.) LITCHI. (Bot.) Arbre de la Chine qui fournit un des meilleurs fruits de ce grand empire. On le nomme diverse- ment selon les cantons, et dans les récits des voyageurs on retrouve les noms lici , lichi , lischia , letchi, lechyas , laefji. La même diversité a lieu pour les noms botaniques : c'est un sapindus d'Alton, le scjtalia de Ga?rtner, le dimocarpus de Loureiro et de Willdenow, Veuphoria de Commerson. C'est ce dernier qui paroit avoir prévalu. Ce genre, auquel on rapporte aussi le longan, autre fruit très-recherché, appartient à la famille des sapindées. (J.) LITHACNE. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones , à fleurs glumacées, de la famille des graminées, de la monoécie liexandrie, établi par M. de Beauvois pour une espèce d'oljra, dont le caractère essentiel consiste dans des fleurs monoï- ques, les mâles disposées en un épillet terminal; deux paillettes uniflores, très -aiguës; point de valves corollaires; six étamines; les fleurs femelles axillaires , presque solitaires, pédonculées ; leur calice uniflore , à deux valves dures, coriaces; l'intérieure tronquée, naviculaire , en bosse; un style; deux stigmates plumeux ; une semence ovale. Ijthacne pauciflore : Lithacne pauciflora , Pal. Beauv. , Agrostogr..^ Y>ag. i35, tab. 24, fig. 2; Ol^ra axillaris, Foir. , Encycl. , et Lamk. , Ill.gen,, tab. 761 , fig. 2 ; Olyra paucijlora, Swartz, Prorf. Cette plante a des tiges grêles, lisses, un peu flexueuses, garnies de feuilles ovales-lancéolées, aiguës, d'un vert glauque ; leur gaine, rétrécie à son ouverture, forme une sorte de pétiole. Les fleurs sont axillaires, peu nom- breuses : les mâles réunies au nombre de trois ou quatre en grappe sur un pédoncule commun; les femelles solitaires, produisant des semences assez grosses, ovales, blanches, lui- LIT Cl santés, et comme tronquées à leur sommet. Cette plante croît à la Jain.t.que et à Cayenne. (Poir.) LITHAGROSTIS. (But.) Genre établi par Gserfner pour le coix lacrima Jobi de LinnaBus. Voyez Coix. (Poir.) LPPHANTHRAX. {Mtn.) Ce nom, employé par Boéfius de Boot, par Wallerius et par plusieurs minéralogistes italiens, est le synonyme grec de charhvn de pierre et de S'einkohle. Il st'roit très-propre à désigner Pespèce de charbon bitumineux fossile qu'on appelle généralement houille, si ce dernier mot n'eût été généralement adopté en France, tant en minéra- logie qu'en technologie. On confondoit alors, comme on l'a fait encore long -temps après, la houille et le lignite jayet sous le nom de lithanthrax. (B.) LITHARGE. (Chim.) C'est le profoxide de plomb fondu, ordinairement coloré en rouge par un peu de minium. Eïi chauffant la litharge rouge dans un tube de verre où l'air ne pénètre pas, elle devient jaune, parce que le minium, en se désoxigénant , est réduit en protoxide. La litharge quia été exposée quelque temps à Pair humide, contient du sous- carbonate de plomb. (Ch.) LITHARGE D'ARGENT. {Chim.) C'est du protoxide de plomb fondu qui, ne contenant pas ou presque pas de minium, n'est point rougeàtre et a un brillant argenté. ( Ch. ) LITHARGE FRAICHE. (Chim.) Masses de litharge fon- dues, qui sont sous la forme de stalactites. (Ch.) LITHARGE MARCHANDE. {Chim.) C'est la litharge qui est sous la forme de petites écailles isolées. (Ch.) LITHARGE D'OR. {Chim.) C'est du protoxide de plomb fondu, qui a une couleur jaune très-sensible : celle-ci peut contenir du minium. (Ch.) LITHÉOSPHORE. {Min.) De La Métherie, admettant ce nom, sous lequel Targioni a décrit la pierrie phosphorescente de Boulogne, à une époque où la nature des minéraux éfoit à peine connue et où on n'avoit établi aucune règle pour leur spécification, Pa donné à la baryte sulfatée radiée, qui a la propriété de répandre dans certaines circonstances une lueur phosphorescente dans Pobscurité. Voy. Baryte sulfatée. (B.) LITHI. {Bot.) Voyez Llithi. (J.) LITHINE. {Chim.) Oxide de lithium. Voyez Lithi'jm. (Ch.) 62 LIT LITHIOUE [Acide]. (Chim.) Ancien nom de l'acide uri- que. Il dérive de lithiasie, nom de la maladie qui détermine la formation des calculs de la vessie. (Ch.) LITHIUM. (Chim.) Métal de la seconde section , qui doit être placé entre le baryte et la soude, loo parties de métal, en s'unissant à 78,2 parties d'oxigène, produisent un oxide alcalin , appelé lithion par les Suédois , et lithine par les François. Sir H. Davy nous a dit avoir obtenu le lithium à l'état métallique, en soumettant la lithine à l'action de la pile voltaïque, et avoir constaté que ce métal possède des pro- priétés tout-à-fait analogues à celles du potassium et au sodium. Oxide de lithium , lithion, lithine. Cet oxide, qui a toutes les propriétés d'un alcali intermé- diaire entre la baryte et la soude, a été découvert, en 1818, par M. Arfwedson dans le pétaUte , le triphane et la tourmaline verte. M. Berzelius l'a trouvé la même année dansla tourmaline rubellite; mais ce minéral contient de la soude avec la lithine. L'histoire chimique de la lithine ne se composant guère que du petit nombre de faits découverts par M. Arfwedson, nous les exposerons sans nous astreindre à l'ordre que nous suivons dans l'histoire des oxides qui sont bien connus. Extraction. On obtient la lithine par le procédé suivant. On chauffe au rouge, pendant une heure et demie, dans un creuset de platine, un mélange de 4 parties de sous- carbonate de ba- ryte et d'une partie de pierre contenant de la lithine. On traite la masse refroidie par un excès d'acide hydrochlorique foible. On fait évaporer dans une capsule de porcelaine l'excès d'acide; on traite le résidu parFeau; on filtre : la silice reste sur le papier. En mettant dansla liqueur filtrée de l'acide sulfiirique en excès, on précipite la baryte; on filtre de nouveau pour séparer le sulfate de baryte. On verse dans la liqueur du sous- carbonate d'ammoniaque : par ce moyen l'alumine et les oxides de fer et de manganèse sont précipités. On filtre encore; puis on fait évaporer la liqueur à siccité, et on chaufiFe au rouge le résidu, qui est du sulfate de lithium. LIT 65 En redissolvant celui-ci dans l'eau , précipitant l'acide sulfurique parla quantité de baryte strictement nécessaire, on obtient la lithine en dissolution dans l'eau. Il suffit de faire évaporer ce liquide, sans le contact de l'acide car' o- nique, dans un vase d'argent, pour obtenir un résiau de lithine, qui paroit devoir être un hydrate et non un alcali anhydre. Propriétés de la lithine. Elle a une saveur alcaline caustique aiissi forte que la po- tasse et la soude. Elle est assez fusible : quand elle s'est (igéc et qu'on la brise, elle présente une cassure cristalline. Elle n'est pas aussi soluble dans l'eau que la potasse et la soude hydratées. Elle n'est pas déliquescente à l'air. Elle attire Tacide carbonique de l'atmosphère. Elle se distingue de la potasse et de la soude par la pro- priété de former des sels déliquescens avec les acides nitrique et hydrochlorique , et par une plus grande capacité de satu- ration. Elle se distingue de la potasse, parce qu'elle ne précipite pas le chlorure de platine. Quand on chauffe la lithine dans un creuset de platine, celui-ci est attaqué; il s'oxide, et se combine alors avec la lithine. Cette combinaison , traitée par l'eau , se détruit; la lithine est dissoute, tandis que l'oxide de platine ne l'est pas. C'est sur cette propriété qu'est fondé l'essai des minéraux qui contiennent de la lithine. M. Berzelius dit qu'en chauf- fant au chalumeau un morceau de ces minéraux gros comme une tête d'épingle , sur une feuille de platine avec de la soude, cet alcali chasse la lithine : alors les parties du platine qui sont en contact avec la lithine et l'oxigène de l'air, prennent une couleur foncée. Sels de lithine. Sous-carbonale de lithine. On prépare ce sel en décomposant du sulfate de lithine par l'acétate de baryte. Il se forme de l'acétate de lithine soluble qui, étant évaporé, séché et calciné, donne un sous- carbonate. 64 LIT Ce sel se fond à la chaleur rouge obscure. Refroidi , ii a l'aspect d'un émail : il demande au moins deux jours pour être dissous par l'eau. La solution a un goût alcalin ; elle ramène au bleu le papier de tournesol rougi. Cette solu- tion, évaporée spontanément, cristallise en très-petits prismes. Il attaque le platine. Carbonate de lithine. Il est un peu plus facile à dissoudre que le sous-carbonate. Sulfate de lithine. M. Arfwedson l'a préparé en saturant autant que possible de l'acide sulfurique par du sous -carbonate de lithine : en neutralisant l'excès d'acide par l'ammoniaque , faisant éva- porer à siccité, et calcinant le résidu, il a obtenu le sulfate neutre. Il a un goût salin. Il se fond difficilement. Un peu de sul- fate de chaux le rend fusible au-dessus de la température rouge. Le sulfate de lithine est très-soluble dans l'eau ; il cristal- lise en masses irrégulières. Il est formé d'acide 68,65 de lithine 3i,35 100,00 Sursulfate de lithine. On l'obtient en traitant le sulfate neutre par l'acide sul- furique. Il est indécomposable au feu ; il est plus fusible que le sel neutre et moins soluble. Nitrate de lithine. Il a le goût du salpêtre ; il est très-fusible. Il est déliquescent. Sa solution , évaporée lentement , cris- tallise en rhomboïdes ou en aiguilles. Hjdrochlorate de lithine. Il est incristallisable , très-fusible, très-déliquescent. Il est formé d'acide hydrochlorique .... 60,06 de lithine 39,94 LIT 65 Borate de lithine. 11 est soluble, alcalin, se fond en se boursouflant. Acétate de lithine. Il est très-soluble, déliquescent; desséché, il ressemble à une gomme. Tartrate de lithine. Il est efflorescent et soluble dans l'eau. Sulfate d'alumine et de lithine. Ce sel cristallise en petits grains qui ont la forme d'oc- taèdres ou de dodécaèdres. (Ch.) LITHIZONTHES. (Min.) Les escarboucles des Indes, qui, généralement , n'étoient pas nettes , qui souvent étbirnt d'une couleur sale et sans éclat dans leur intérieur, et en outre d'une couleur bleuâtre encore plus pâle et plus foible que les autres , s'appeloient , dit Pline, lithizonlhes. Ce carac- tère, et celui qui est tiré de la grosseur de quelques escar- boucles des Indes, nous paroissent mieux s'accorder avec ce que l'on sait de quelques variétés de grenat qu'avec les corin- dons bleuâtres des Indes. Voyez ce qui a été dit des rapports remarquables du carbunculus , escarboucle des anciens, avec le grenat, au mot Escarboucle. (B.) LITHOBIBLION. {Min.) C'est le nom grec donné par Wal- lerius, etc., aux empreintes des feuilles sur les pierres, et même aux feuilles fossiles. Voyez Plantes fossiles. ( B. ) LITHOBIE, Lithobius. (Entom.) Nom donné par M. Leach , dans les Transactions de la Société linnéenne de Londres, à un genre d'insectes aptères de la famille des mjriapodes , rangé auparavant avec les scolopendres. Ce nom, tiré du grec , A/ôo(r /2/oç , indique que l'insecte vit sous les pierres, et non pas, comme on pourroit le croire, qu'il se nourrisse de pierres. Le caractère essentiel de ce genre, auquel on n'a rapporté que trois espèces, dont nous avons fait figurer une sous le nom de lithobie à tenailles, planche 58, fig. 6 , est remar- quable par la présence d'une seule paire de pattes à chaque anneau du corps, qui, vu en-dessus, présente une série d'ar- ticulations plus large et à peu près carrée , et d'autres alter- nativement de trois quarts moins larges, de sorte que chaque 2-. 5 ce LIT segment semble muni de deux paires de pattes. Telle est la scolopendre à trente pattes de Geoffroy, scolopendra for- fcata de Linnœus, le lithobie fourchu de M. Latreille, que nous avons nommé à tenailles, en traduisant le nom de Lin- nœus. (Voyez, pour les mœurs, l'article .Scolopendre.) Il ne faut pas confondre le genre Lithobie avec celui que M. Leach a nommé pétrobie: ce dernier est un Machile. Voyez ce mot. (C. D.) LITHOCALAME. (Foss.) C'est ainsi qu'on appeloit autre- fois les tiges de roseaux fossiles. (D. F.) LITHOCARDIUM. (Foss.) Voyez Boucardites. (Desm.) LITHQCARPE ou FRUITS PÉTRIFIÉS. {Min.) Voy. Plantes FOSSILES. (B.) LITHOCTA. [Bot.) Sous-division du genre Verrucaria. Voyez ce mot. ( Lem. ) LITHODE. (Crust.) Genre de crustacés brachyures, voisin des inachus et des maias, fondé par M. Latreille. Voyez l'ar- ticle Malacostracés. (Desm.) LITHODÉMON. {Min.) Boétius de Boot croit que ce nom a été donné quelquefois au jayet. (B.) LITHODENDRUM. {Foss.) Ce nom a été donné par quel- ques auteurs à plusieurs polypiers branchus , fossiles. (Desm.) LITHODERMYCES DE BATTARA. {Bot.) Voyez Petrona. (Lem.) LITHODOME, Lithodoma. {Malacoz.) Petite section sub- générique, établie par M. G. Cuvier dans son Règne animai pour quelques espèces de moules qui ne paroissent nullement différer dans leur organisation des espèces communes, d'après ce qu'en dit Poli ; mais qui ont la faculté de s'enfoncer et de vivre dans les pierres , à la manière d'un assez grand nombre d'autres espèces de bivalves: aussi leur coquille est-elle pres- que cylindrique, obtuse, et arrondie aux deux extrémités. les sommets étant presque tout-à-fait antérieurs. L'espèce sur laquelle ce genre est établi, est le mjtilus lifhophagus de Linnapus , dont MM. de Lamarck et de Roissy font une espèce de modiole : elle est presque cylindrique, fort alon- gée, de deux à trois pouces de long sur un demi-pouce de large; son épiderme est épais et d'un brun foncé; toute sa moitié antérieure et inférieure est striée verticalement , tandis LIT 67 que le reste n'offre que des stries horizontales beaucoup plus fines et d'accroissement. Elle est pourvue d'un byssus comme les autres moules, et elle s'en sert, comme elles, pour s'atta- cher aux pierres; mais, d'après l'observation de M. G. Cuvier, une fois qu'elle a pénétré dans leur susbtance , le byssus ne prend plus d'accroissement. Cette espèce de moule vit dans ]a Méditerranée : elle est quelquefois si commune dans cer- tains endroits que les pierres en sont entièrement criblées. Elle est connue sous le nom de datte de nier. On la mange. Il est encore une espèce de ce genre qui se trouve dans les ma- drépores provenant de la mer des Indes. La coquille est beaucoup plus petite, moins alongée , n'est pas striée verti- calement comme la précédente, et son extrémité postérieure se termine par une sorte d'appendice aplati. (De B.) LITHO-FALCO. (Ornith.) Voyez Dendro-falco. (Ch. D.) LITHOFUNGUS. {Foss.) On a nommé ainsi des polypiers fossiles dont les formes générales rappellent celles des cham- pignons. (Desm.) LITHOGÉNÉSIE. (Min.) Nous avons déjà bien assez des noms et des mots, géologie, géognosie, etc. , sans en introduire un nouveau, qui indique une connoissance vague et étran- gère aux sciences, si on veut l'appliquer à la formation des pierres; car elles ne se forment pas, mais elles sont le ré- sultat d'une combinaison chimique , et d'une agrégation mécanique régulière. (B.) LITHOGLYPHITE. (A/m.) C'est le nom générique donné par Wallerius à des pierres qui présentoient par hasard , et surtout à ceux que Timagination rend faciles sur les ressem- blances, la forme de difiérens objets connus, tels que des têtes humaines ou d'animaux, des membres d'oiseaux ou de quadrupèdes, des ustensiles de diverses sortes, tels que phioles, coupes, etc.; même des solides réguliers, sphéroï- des, ellipsoïdes, cubiques, prismatiques, etc., mais qui, ne conservant aucune constance dans leurs angles , ne pou- voieut être regardés comme de vrais ci'istaux. On trouve quelquefois cette expression employée dans les anciens oryctographes ; elle est souvent synonyme de pierre figurée. Wallerius le dit expressément. Bertrand , dans son Dictionnaire des fossiles, publié en 1763, indique diverses 68 LIT soVtes de lithoglyphites que Wallerius a décrites avec trop de détails. Adanson, quoique naturaliste exact et savant, avoit fait une collection de pierres figurées, notamment de silex , et leur avoit donné les noms des corps avec lesquels il leur trouvoit de la ressemblance. Le Bildstein des minéralogistes allemands, cité comme sy- nonyme de ce nom par A^'allcrius, Bertrand , Pansner, etc., est aussi celui d'une variété particulière de stéatite , de celle avec laquelle on fait en Chine des ligures grotesques qu'on nomme magots. (B.) LITHOLOGIE. {Min.) Le mot minéralogie est général et peut S'appliquer à l'histoire naturelle de tous les corps inor- ganiques : le mot lithologie est plus spécial , et s'applique particulièrement à l'histoire des corps inorganiques qu'on appelle vulgairement pierres; car ce nom lui-même a main- tenant une acception bien incertaine, et c'est précisément à cause de cela que le mot de lithologie doit être aban- donné. (B.) LITHOMANCIE. (Min.) L'avt de connoître l'avenir, ou de découvrir les choses inconnues par le moyen des pierres: la devination par les pierres. Les pierres marquées dans leur intérieur de figures sem- blables à des astres, et qu'on appeloit pour cette cause as- troites et siderites ; celles qui, suivant l'aspect sous lequel on les présentoit à la lumière du soleil ou à une lumière ar- tificielle, faisoient voir l'image d'une étoile lumineuse ou des couleurs changeantes (pierres qui paroissent être, les pre- mières, des polypiers pierreux pétrifiés; les autres, des miné- raux lamelleux à clivage rhomboïdal, ou des minéraux à couleur violette, telles que le dicroite, l'améthyste, etc.); les pierres noires et luisantes, marquées de linéamens divergens sur leur surface, et qui passoient pour avoir une origine céleste, origine maintenant incontestable; enfin, tous les corps fossiles d'une forme singulière, tels que les bélemnites, avoient attiré Tattentioii des anciens et frappé leur imagi- nation. Il étoit donc facile à des charlatans d'attribuer à ces pierres des vertus surnaturelles, et de les présenter comme propres à faire obtenir des connoissances égcdement surna- turelles. De là est venue la divination par les pierres, et ou LIT 69 voit, par la description de celles qui servoîent à cet usage, qu'elles rentroient dans Tune des classes que nous venons d'indiquer. Ainsi la pierre siderites, qu'Apollon donna à He- lenus, et que ce prince employa pour prédire la ruine de Troye sa patrie, étoit une pierre noire, pesante, un peu raboteuse, ayant à la surface des rides qui s'étendoient cir- culairement. Que le récit soit vrai ou faux, il n'en est pas moins très-ancien, et il s'applique à une pierre qui a la plus grande ressemblance avec les bolides ou pierres tombées de l'atmosphère. Les bolides étoient considérées dans l'antiquité comme des pierres animées qui rendoient des oracles. On voit qu'il ne faut pas confondre la lithomancie , cette prétendue divination à l'aide de certaines pierres, avec la rabdomancie ou la découverte des minéraux dans le sein de la terre au moyen des sensations qu'ils font éprouver à cer- tains individus. L'une est une chose évidemment absurde, et qui ne mérite aucune attention : l'autre est loin d'être prou- vée ; mais le contraire ne l'est pas non plus, c'est-à-dire qu'il n'est pas démontré par l'expérience, que certains in- dividus ne soient pas doués d'une sensibilité exquise qu'ils peuvent avoir exagérée, et dont on a pu abuser. Nous re- viendrons sur ce sujet au mot Rabdomancie. (B. ) LITHOMARGE. (Min.) Lithomarga, Cronstedt. Voy. Argile LiTHOMARGE, tom. 3, pag. iS. Klaproth a donné l'analyse d'une variété friable venant des mines d'éfain d'Ehrenfriedersdorf en Saxe. Cette litho- marge est composée , de silice 32 d'alumine 26,60 de fer 21 d'eau 17 de soude muriatée i,5o, La présence de cette dernière substance est ici fort remar- quable, si elle ne tient pas à une circonstance particulière. (B.) LITHOMORPHITE. {Min.) Pierres sur lesquelles sont figu- rés différens objets, comme s'ils avoient été dessinés ou peints, soit à leur surface, soit même dans leur intérieur. Wallerius, qui en a fait un genre , en distingue presque autant d'espèces 7« LIT que de lîthoglyphites : plusieurs d'entre elles se rapportent aux pierres offrant des arborisations, dont nous avons traité au mot Dendrite. (B.) LITHOMHLASPI. (Bot.) Ce nom, qui signifie thlaspie des pierres, a été donné par Columna au Ihlaspi saxalile et à Yiberis saxatilis. (J. ) LITHONTRIBON. (Bot.) Daléchamps nomme ainsi la tur- quette, herniaria glahra, Linn. ( J. ) LITHONTRIPTIQL'E. [Chim.) Nom donné aux corps em- pIo_yés pour dissoudre les calculs dans la vessie même. (Ch.) LIÏHOPHAGE. { M alacoz. )Cetie dénomination complexe, qui signifie mange-pierre, est employée dans l'histoire na- turelle de plusieurs animaux mollusques, pour désigner l'ha- bitude qu'ils ont de vivre plus ou moins profondément dans l'intérieur des pierres ou des rochers de la mer, et non pas parce qu'ils s'en nourrissent réellement. On trouve des es- pèces lithophages dans presque toutes les familles de lamel- libranches ou de bivalves. La plupart vivent dans nos mers et surtout dans les eaux de la Méditerranée; et cependant, malgré la facilité de l'observation, l'on ignore encore le procédé qu'emploient ces animaux lithophages pour péné- trer ainsi dans l'intérieur des pierres. Quelques personnes ont pensé que ce n'étoit que dans l'état de mollesse de la pierre que ces animaux le peuvent faire, parce qu'en effet oji trouve souvent lespholades dans une sorte d'argile blanche, molle , qu'on a regardée comme de la pierre pour ainsi dire commençante ; mais on les trouve aussi , et bien plus la même espèce, dans la véritable pierre calcaire, il est vrai, cons- tamment plus tendre, plus molle sous l'eau, que lorsqu'elle est exposée à l'air. Cette opinion a été soutenue par Réau- mur, dans un Mémoire particulier inséré parmi ceux de l'Académie royale des sciences, et par Lafaille, de l'académie de La Rochelle. M. Fleuriau de Believue, qui a observé dans les mêmes lieux que ce dernier, s'est assuré que les pholades, quelque petites qu'elles soient, percent la pierre calcaire elle-même , et j'ai au sur les bords de la Manche la même es- pèce de pholade dans les couches glaiseuses de l'embouchure de la Seine, et dans la masse calcaire quelquefois fort dure de la formation crayeuse qui borde la mer dans une grande LIT 71 partie de son étendue; bien plus, on trouve quelquefois des pliolades, des moules lithophages, dans les marbres des bords de la Méditerranée. La direction que prennent les mol- lusques lithophages dans la substance où ils se cachent , varie suivant les genres. I.cs phoiades se placent toujours verticale- ment; mais il n'en est pas de même des saxicaves et genres voi- sins : les animaux de ces genrts percent la pierre dans tous les sens, de manière quelquefois à se rencontrer les uns les autres. Si l'on a pu admettre avec quelque raison que les phoiades, dont la coquille est assez épaisse et garnie d'aspérités à son extrémité antérieure, peuvent creuser leur loge pierreuse par un moyen mécanique en tournant sur elles-mêmes, cela se pouvoit concevoir, parce qu'elles y sont libres; mais cela ne se peut guère pour les rupellaires, les saxicaves, qui rem- plissent la cavité presque complètement, de manière âne pouvoir pas s'y mouvoir : impossibilité qui souvent est en- core augmentée par une crête de la, pierre qui remplit le sillon formé parles crochets des deux valves. En ajoutant que ces coquilles sont très-souvent lisses, et même qu'une espèce est si mince qu'elle est membraneuse, on est conduit à re- jeter, avec M. Fleuriau de Bellevue, toute idée de la possi- bilité d'un mouvement, soit de rotation, soit de vibration, à l'aide duquel ces animaux pourroient limer la pierre pour s'y introduire. Il faut donc avoir recours à l'emploi d'une humeur corrosive ou dissolvante qui agiroit sur la pierre, la ramolliroit, la convertiroit en une sorte de fluide, que le mouvement du pied de l'animal chasseroit ensuite hors de la cavité. Mais quel est l'organe de l'animal qui produit cette humeur, et de quelle nature est-elle ? Il est probable, comme le pense M. Fleuriau de Bellevue , que c'est le pied ou l'appendice abdominal qui en fournit la plus grande quan- tité : en effet, dans les phoiades il déborde constamment l'en- veloppe coquillière. Quant à. la nature de ce liquide , le même observateur est conduit à penser que ce doit être un acide assez fort pour décomposer le sel calcaire dont est formée la coquille, et qui cependant ne l'est pas assez pour attaquer la matière animale qui entre aussi dans sa composition ; il a en effet observé que, quand les rupellaires, qui percent la pierre dans tous les sens, viennent à se rencontrer, elles se 72 LIT font une plaie irrégulière à leur coquille, mais sans que la partie membraneuse soit détruite. Il a aussi remarqué que les pholades sont baignées dans leur cavité par un limon noir assez abondant, qui pénètre même à quelque distance dans la substance de la pierre , quand celle-ci est tendre. C'est ce qu'il a également vu pour les autres mollusques litho- phages, et même pour certains vers qui se logent aussi dans les pierres. Ce limon noir lui semble être le résultat de l'hu- meur corrosive de l'animal, mêlée à la substance terreuse de la pierre. M. Fleuriau de Bellevue, faisant en outre l'obser- vation que les pholades et les modioles jouissent de la pro- priété de répandre une lumière phosphorique , paroît porté à croire que la liqueur qui sert aux mollusques lithophages à ramollir et à dissoudre la pierre calcaire dans laquelle ils se logent, contient une plus ou moins grande quantité d'acide phosphoreux. Quelque probabilité qu'il y ait à cette manière de voir de M. Fleuriau de Bellevue, il faut cependant conve- nir qu'elle n'est pas encore tout-à-fait hors de doute , d'autant plus, qu'il me semble avoir lu dans Spallanzani que des pho- lades se logent aussi dans des roches qui ne sont pas cal- caires, par exemple, dans des laves : en sorte qu'il seroit bien important que quelque personne située favorablement voulût bien faire quelque recherche chimique sur la liqueur noire des pholades, et voir, si décidément elle est acide, ce qui ne me paroît pas probable. Je suis au moins certain que les patelles, qui creusent souvent assez profondément la pierre calcaire tendre des bords de la Manche, sur laquelle elles vivent, n'ont aucune trace d'acide dans l'humeur qui sort de leur pied ; en sorte que je ne serois pas éloigné de penser que les excavations , plus ou moins profondes, for- mées par les mollusques dans les pierres, sont dues à une simple macération continuelle, produite par le fluide mu- queux qui sort de leur pied. Il est probable qu'il en est de même pour quelques vers qui jouissent de la même fa- culté; car, quoique malheureusement nous ne les connois- sions que fort incomplètement, il est cependant à présumer que leur bouche n'est pas armée d'organes ou d'instrumens à l'aide desquels ils pourroient agir mécaniquement sur la pierre : s'il en étoit ainsi, ce ne seroient plus des vers pro- LIT 75 prement dîls, mais des espèces de la famille des néréides, et le problème seroit moins difficile à résoudre. (De B.) LITHOPHAGE. (Entom.) Sous ce nom l'auteur du Dic- tionnaire des animaux , La Chesna)'e des Bois, mentionne, à ce qu'il paroît , unelarve d'insecte, qui pourroit, comme le soupçonne M. Latreille , appartenir à la famille des tinéites. On le trouveroit dans l'ardoise, et il lui seroit possible de pénétrer entre les feuillets de cette pierre. (Desm.) LITHOPHAGES. (Malacoz.) Pour M. de Lamarck c'est un nom de famille de mollusques acéphales, qui renferme les coquilles térébrantes, sans pièces accessoires, sans fourreau particulier, et plus ou moins bâillantes à leur côté extérieur, le ligament étant extérieur; partagées en trois genres, Saxi- CAVE, Pétricole et Vénérupe. Voyez ces mots. (De B.) LITHOPHILE, Lithophila. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs incomplètes, de la famille des amarantha- cées , de la diandrie monogjnie de Linnaeus ; offrant pour ca- ractère essentiel : Un calice à cinq folioles inégales, muni en-dessous de trois écailles; point de corolle; deux étamines; un ovaire inférieur; un style. Le fruit paroit être une cap- sule à une seule loge. M. Swartz , auteur de ce genre, regarde comme calice les trois écailles extérieures qui raccompagnent : il prend pour corolle trois divisions du calice, les deux autres pour nectaire. En considérant les rapports de ce genre avec ses congénères dans la même famille, il est facile de fixer la dénomination de ces parties, comme je l'ai présentée dans l'exposition du caractère essentiel. LiTHOPHiLE PYGMÉE : Lithopliiui iTiuscoides , Swartz, Flor. Ind. occid., vol. 1 , pag. 48; Vahl, Eniim. pi., 1 , pag. 2C)C). Cette plante est fort petite, et présente l'aspect d'une mousse : elle parvient à peine à un pouce de hauteur; ses racines pro- duisent plusieurs tiges très-courtes, un peu épaisses, presque simples, munies d'écaillés sèches et blanchâtres. Les feuilles sont fort petites, presque sessilcs, amplexicaules à leur base, étalées, linéaires, obtuses , caiialiculées, très-étroites; les fleurs blanches, agglomérées; les pédoncules terminaux, sortant de l'aisselle des feuilles, soutenant à leur sommet un petit paquet de fleurs sessiles, de la grosseur d'une tête d'épingle. 74 LIT Cette plante croît sur les rochers, à Tile déserte de Navazra, dans les mers de rAmérique méridionale. (Poir. ) LITHOPHOSPHORE. (Min.) C'est la baryte sulfatée ra- diée de Bologne, plus connue sous la dénomination de pierre de Bologne , et sous celle de pierre phosphorique , qui n'est qu'une traduction du nom de lithophosphore, tiré du grec. La chaux fluatée. comme beaucoup d'autres minéraux phos- phorescens, mériteroit tout aussi bien le nom de lithophos- phore. (Lem.) LITHOPHYLLES. (Foss.) Les anciens oryctographes ont ainsi appelé les feuilles des végétaux fossiles. (D. F.) LITOPHYTE TERRESTRE, Uthoplijton terrestre. {Bot.) Marchand a décrit sous ce nom, dans les Mémoires de l'Aca- démie des Sciences pour l'année 1711 , le clavaria digitata^ qui est maintenant une espèce du ^enre Sphœria , Linn. (Lem.) LITHOPHYTES. {Actinoz.) Dans Popinion que les madré- pores, et surtout les espèces arborescentes, les coraux, etc., appartenoieiit au règne végétal, beaucoup d'auteurs anciens les comprenoient sous la dénomination de lithophytes , nom composé qui signifie plante-pierre. (De B.) LITHOPHYTOÏDES. {Bol.) Nom sous lequel on a cité le Sphœria digitala , Pers. ( Lem. ) LITHOPORE. [Poljp.). Quelques auteurs anciens ont em- ployé ce mot pour désigner les polypiers calcaires, auxquels on a donné depuis le nom de millépores. Voyez Millepores. (De B.) LITHOREO-LEUCOIUM. {Bot.) Nom donné par Columna a Valyssum deltoideum. (J.) LITHOSIE, Lithosia, Fabricius. {Entom.) Genre d'insectes lépidoptères, à antennes en soie, de la famille des chéto- cères , mais qui semble former le passage à celle des bom- byces ou des némocères. Le caractère essentiel de ce genre peut être en effet ex- primé comme il suit : Antennes en fîl, ou de même grosseur de la base à la pointe, quelquefois pectinées ou barbues, surtout dans les maies, écartées à la base: ailes formant une sorte de four- reau autour du corps, qu'elles dépassent dans Pétat de repos, en se croisant en toit plat en-dessus. LIT 75 On connoît peu les mœurs de ces insectes : on sait cepen- dant que les espèces dont on a observé les chenilles, ne se filent pas de fourreau sous cet état ; plusieurs ont été con- sidérées comme des bombyces. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre sous le n." 8 bis de la planche 45 , qui représente les lépidoptères. Malheureusement le peintre l'a représentée les ailes étendues, ce qui n'en indique pas le port, qui est très -remarquable. C'est la LiTHosiE quadrille, qui est jaune, avec quatre taches noires bleuâtres , deux sur chaque aile supérieure, surtout chez les femelles. Elle vole très-mal, et s'éloigne à peu de dis- tance ; pendant le jour, on la trouve sur le tronc des arbres dans les bois. On croit que la chenille se nourrit des feuilles du chêne. Une seconde espèce, fort commune aussi aux environs de Paris, est la Lithosie aplatie, que Geoffroy a décrite comme une teigne sous le n." 22 , le manteau à tête jaune : ses ailes supérieures sont d'un gris bleuâtre pâle, les inférieures jau- nes; la tête et le devant du corselet sont jaunes. La che- nille de cette espèce se nourrit des feuilles d'arbrisseaux très- différens, tels que le prunelier, le chèvrefeuille, le genêt. Une troisième espèce est la veuve à collier, dont Geoffroy a donné la figure planche XII, fig. 6. C'est la noctua ruhri- collis de Linnaeus, Lithosie collier-rouge : les ailes et tout le corps sont noirs, à l'exception du ventre, qui est jaune, et de la partie antérieure du corselet, qui est rouge. Une quatrième espèce est la Lithosie gentille, Lithosia pulchella, qui a les ailes blanches, avec des points noirs et rouge de sang, disposés régulièrement. C'est une jolie es- pèce, fort commune dans le Midi de la France; nous en avons trouvé une très-grande quantité à Cadix en Espagne. Sa chenille se nourrit sur l'héliotrope et sur l'oreille de souris. (C. D.) LITHOSLÉONTICE. (Bol.) On trouve ce nom inscrit parmi ceux que les Grecs donnoicnt à leur Lithospermon. Voyez ce mot. (Lem.) LITHOSMUNDA. {Foss.) On a donné ce nom à quelques- unes des empreintes de feuilles de fougères que renferment les schistes des terrains houillcrs. (Desm.) 76 LIT LITHOSPERMON. (Bot.) Ce nom étoît donné par Diosco- ride et Pline à une plante dont les graines sont dures et comme pierreuses. Diosforide ajoute qu'elle a les feuilles d'olivier, mais plus longues, plus larges et plus molles, et que les graines ont le volume de celle de lers, ervum. Pline, en parlant des graines, dit qu'elles ont la blancheur et la rondeur d'une perle, et le volume d'un pois ciche, cicer. De ces descriptions il paroît résulter que le lithospermon de Pline, ayant la graine plus grosse, est la larme de Job, coix lacryma Joli, et que celui de Dioscoride, ayant les feuilles d'olivier et les graines petites, est le gremil ou herbe aux perles, qui a conservé le nom de lifhospermum. ( J.) LITIIOSPERMUM. (Bot.) Voyez Grémil. (L. D.) LITHOSTEA ou LITKOSTEUM. (Foss.) On a donné au- trefois ces noms aux ossemens fossiles. (D. F.) LITHOSTRÉON. (Conchjl.) Dénomination complexe, em- ployée quelquefois pour désigner les huîtres pétrifiées ou ostracés. (De B.) LITHOSTRONTION. (Foljp.) C'est le nom qu'a inventé M. Rafinesque pour un genre de polypiers fossiles, qui a quelques rapports avec les tubipores, mais qui n*a pas de cloisons qui séparent les tubes. (De B. ) LITHOSTROTION. {Pol-)p.) Ce sont des polypiers coral- loïdes. (Db B.) LITHOTOMES. (Min.) C'est encore un genre de Walle- rius, sous lequel ce minéralogiste réunit toutes les pierres qui semblent avoir été taillées ou coupées de diverses ma- nières, comme percées, creusées, gravées, et il place dans ce singulier genre les élites, les géodes, les enhydres, les variolites, etc. (B.) LiTHOXYLUM. (Foxs.) C'est un des noms qu'on a donnés autrefois aux bois pétrifiés. Voy. Végétatjx fossu.es. (D. F.) I>1T0RNE. {Ornith.) Cette espèce de grive est le lurdus piloris, h\nn. (Ch. D.) LITOULOU. (Bot.) Plante de Saint-Domingue qui, selon Nicolson , est la même que I'Hrrbe carrée. Voyez ce mot. ( J. ) LITOURNE. (Ornith.) Voyez Litorne et surtout Grive. (Desm.) LITSÉ, Litsea. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones^ à LIT 77 fleurs incomplètes, dioïques, de la famille des laurinées , de la dioécie polyandrie de Linnaeus ; offrant pour caractère es- sentiel : Des fleurs dioïques, réunies en une sorte d'ombelle dans un involucre commun, à quatre ou six folioles cadu- ques ; chacune d'elles poui'vue d'un calice à quatre ou six divisions, quelquefois nulles; point de corolle. Dans les fleurs niàles , six à quinze étamines ; les anthères à quatre lobes; les filamens munis de glandes à leur bctse ; le rudi- ment d'un pistil : dans les fleurs femelles, des glandes et d^s étamines stériles; un ovaire supérieur; un style, le stig- mate dilaté, presque lobé. Le fruit est une baie nue, à une seule loge monosperme. Ce genre renferme de grands arbres, dont les feuilles, ainsi que les rameaux, sont alternes, entières, un peu co- riaces, dépourvues de stipules; les fleurs réunies en om- belles, en corymbes, ou agglomérées ou solitaires, pédoncu- lées ou sessiles. D'après un examen plus exact de ce genre, il a été reconnu que plusieurs espèces de laurier dévoient y être réunies, et que d'autres genres étoient congénères de celui-ci, tels que le Tomex de Thunberg, le Tetranthera de Roxburg, YHexantlius de Loureiro , le Sebifera du même, etc. Aucun de ces arbres n'a pas encore pu être cultivé en Eu- rope; les essais qui en ont été faits, n'ont pas réussi. LiTsÉ DE Chine : Litsea ehinensis , Lamk. , Eucycl.; Tefran- ihera laiirifolia , Jacq. , Hort. Schcenhr. , i, tab. iiS; Tomex tetranthera, Willd.; Tomex sebifera, id. ; Sebifera glutinosa, Lour. , Cochin., ex herbario ; vulgairement Faux cerisier de LA Chine. Bel et grand arbre, dont les rameaux sont cylin- driques, garnis de feuilles pétiolées, alternes, ovales, un peu obtuses, très-entières, vertes et finement réticulées en- dessus, pâles en-dessous, longues de quatre pouces, un peu cotonneuses sur leur pétiole, ainsi que les jeunes pousses. Les fleurs sont axillaires, portées sur des pédoncules un peu rameux ou dichotomes, velus, plus courts que les feuilles. Le fruit est une baie sphérique, de la grosseur d'une petite cerise, contenant, sous une pulpe un peu épaisse, une coque mince, assez dure, renfermant une amande globuleuse. Cet arbre croit à la Chine -. il est depuis long-temps cultive à l'Isle-de-France , où , à cause de la faculté qu'il a de résister 78 LIT aux vents, on Tcmploie comme en charmille, pour former des abris contre les ouragans. Ses baies ont un goût de cam- phre, et une odeur de lierre, qui les rendent désagréables : les oiseaux seuls s'eh nourrissent. LiTsÉ DU Japon ; Litsea japonica, Juss. , Ann. du Mus., v. 6 , pag. 210; Tomex japonica, Thunb. , Jap.^ et Icon. pi. Jap., fasc. 3. Arbrisseau de huit à dix pieds, dont les rameaux sont tomenteux, anguleux dans leur jeunesse, garnis de feuilles pétiolées, oblongues- lancéolées, obtuses, blanchâtres et tomenteuses en-dessous, longues de trois pouces; les fleurs latérales, axillaires , réunies en petites têtes à l'extrémité d'un pédoncule court, muni, à sa base, de quelques petites bractées tomenteuses, et à l'extrémité d'un involucre à quatre ou cinq folioles, contenant autant de fleurs pédicellécs à calice coloré , à cinq divisions très-profondes. Les fleurs fe- melles ne sont point connues. Cette plante croît au Japon. LiTsÉ A FLEURS NOMBREUSES: Litsea polj'antha, Juss., l. c. ; Tetranthera monopetala; vulgairement Narra -mamadv. Ses tiges se divisent en rameaux garnis de feuilles ovales, oblon- gues, lancéolées, pubesccntes en-dessous; les pédoncules sont axillaires, solitaires, très-courts, divisés en cinq ou dix pé- dicelles, portant chacun un involucre renfermant six fleurs, mâles sur un pied , femelles sur un autre; le calice, tubulé, est divisé à son limbe en cinq lobes aigus, au-dessous desquels sont attachés huit à dix filamens courts, glanduleux, stériles; autant d'autres filamens plus longs , fertiles , sont dans les fleurs mâles. Le fruit est une .baie ovale. Cette plante croit au Coromandel. LiTSÉ A FEUILLES DE ciTRONiER : Litsco. citrifoUa, Juss. , Ann., loc. c. ; Tetranthera apetala, Roxb., Coi'om. 2, tab. 147; vul- gairement Narra-alaghy. Cet arbrisseau est très-rapproché du Litsea chinensis ; ses feuiUes sont beaucoup plus grandes, ovales -arrondies, veinées; les pédoncules axillaires, soli- taires, divisés en trois ou quatre pédicelles, portant chacun un involuére à quatre folioles qui contient huit à douze fleurs; les calices sont entiers, à limbe caduc, portant à leurs bords dix à seize filamens très-courts, glanduleux, al- ternes, avec autant d'autres plus longs, chargés d'une anthère à quatre lobes; le pistil devient une baie globuleuse. Celte plante croît au Coromandel. LIT 79 LiTsÉ A TROIS NERVURES : Litsca triiLervîa , Juss. , Ann., l. c.; Laurus inwolucrata . Lamk., Encycl. Cet arbre, quoique assez semblable, par son porl, à un laurier, en diffère par son inflorescence et par son caractère générique : ses rameaux sont glabres, menus, chargés vers leur sommet de feuilles glabres, pétiolées, lancéolées, aiguës, glauques en-dessous, à trois nervures; les fleurs sont réunies quatre à six ensemble en paquets sessiles, axillaires. Cette plante croit dans l'île de Ceilan. LiTsÉ A FEUILLES GLAUQUES : LUsca glaucesccns , Kunth in Humb. et Bonpl., No^. gen. , 2, pag. 168. Grand arbre du Mexiqjie, dont les rameaux sont striés et cendrés; les feuilles pétiolées, oblongues-lancéolées, acuminées, vertes et luisantes en des- sus, glauques en-dessous, longues de deux pouces et demi; les pédoncules solitaires, axillaires, de la longueur des pé- tioles , chargés de deux à cinq fleurs un peu pédicellées: l'in- volucre a six folioles presque rondes, aiguës, concaves; le calice des fleurs femelles est à six divisions inégales, ovales, obtuses. On distingue encore quelques autres espèces de litsé : telles que le Litsea hexanthus, Juss. , seu Hexanthus umbellatus , Lour. , qui n'est peut-être que l'individu femelle du Litsea japonica; le Litsea Cervanlesii , Kunth, /. c. , à feuilles lan- céolées, les fleurs en corymbes axillaires ; le Litsea plafj- phylla , Vers. , etc. ( Poir. ) LITTA. (Bot.) Genre proposé par Balbis pour rYucca Bosciiy Desf. , Catal. hort. Paris, Voyez Yucca. (Poir.) LITTORALES [Plantes], {Bot.), qui croissent sur le bord des eaux; mais principalement sur le bord des fleuves, de^ rivières, des lacs, etc. On distingue plus parliculièreaient sous le nom de maritimes, celles qui croissent sur le bord de la mer. Le lithrum , \e Ijcopus , Veupatorium cannahinum, etc., par exemple, sont des plantes littorales. Le glaux maritima , le salsola kali , le IrigLoclùn maritimurn , etc., sont des plantes» maritimes. (Mass.) LITTORALES. {Oraith.) liliger a établi, sous la dénomi- nation de littorales , une famille d'oiseaux riverains, dont les caractères consistent à avoir le bec sans forme déterminée j les ailes propres au vol et les pieds à la course ; trois doigte 8o LIT tout-à-faif séparés, ou réunis à leur base ; la peau qui revêt la partie supérieure du pied , divisée en carrés ou en réseaux. Cette famille comprend les pluviers, les échasses , les huî- triers, les coure-vite. ( Ch. D. ) LITTORELLE; Littorella , Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, de la famille des plantaginées , Juss. , et de la monoécie télrandrie , Linn. , dont les principaux carac- tères sont les suivans : Fleurs mâles composées d'un calice de quatre folioles conniventes, d'une corolle monopétale, tu- hulée, à limbe quadrifide , et de quatre étamines à blamens très-longs, portant des anthères cordiformes ; fleurs femelles placées sur le même pied que les mâles , ayant un calice monophylle, conique, à bord trifide , point de corolle, et un ovaire supère , oblong , surmonté d'un style filiforme très-long , terminé par un stigmate aigu. Le fruit est une capsule uniloculaire , enveloppée par le calice. Ce genre ne renferme que l'espèce suivante : LnroKELLE DES ÉTANGS , vulgaireuieut Plantain de Moine : Littorella lacustris , Linn., Manlis., 296; Flor, Dan., t. 170; Lam., Illust. , t. 258. Cette plante est très-petite, et elle a en quelque sorte l'aspect d'une graminée par son feuillage. Sa racine est fibreuse, vivace ; elle produit une touffe de feuilles linéaires-subulées, un peu charnues, glabres, et plu- sieurs fleurs d'un blanc sale , toutes unisexuelles : les unes mâles, portées sur des pédoncules simples, longs d'un à deux pouces; les autres femelles, sessiles ou presque sessiles, et cachées dans la base des feuilles. Cette espèce croit en Eu- rope , au bord des étangs ; on la' trouve aux environs de Paris, à l'étang de Saint-Gratien et à Saint-Léger : elle fleurit en Juin , Juillet et Août. Voyez Subularia. (L. D.) LITUOLÉES. {M alacoz.) Famille de coquilles polythalames, établie par M. de Lamarck pour un certain nombre d'es- pèces qui sont d'abord contournées en spirale, et dont le dernier tour se continue en ligne droite ; il les partage en- suite, d'après la considération de la contiguïté ou de la sé- paration des tours de spire, et la disposition et le nombre des siphons, dont les cloisons sont percées, en trois genres : Spirule, Spiruline, et Lituole ou Lixuolite, Voyez ces mots. (De B.) LIT 81 LITUITE, Liluites. (Conchjl.) Genre de coquilles polytha- iames, confondues par M. de I.amarck et par M. de Roissy avec les spirules, et dont M. Denys de Montfort a cru devoir les séparer', parce que , s'il y a une partie initiale de la co- quille contournée dans le même plan, comme dans les spi- rules , le reste se prolonge en ligne droite jusqu'à l'ouverture , de manière à imiter un peu le bâton augurai des anciens ; les tours de spire du sommet sont d'ailleurs adhérens entre eux, et les cloisons sont percées par un siphon central, ce qui n'a pas lieu dans les spirules. C'est un genre évidem- ment fort voisin du genre Hortole , du même conchyliologiste. Le type de ce genre, que M. Denys de Montfort nomme le lituite augurai, Utilités lituus, et qu'il figure, pag. 78,tom. 1 , de sa Conchyliologie systématique , n'est connu qu'à Tétat fos- sile. Soldani représente cependant quelques petites espèces de coquilles qu'on pourra peut-être rapporter à ce genre. (DeB.) LITUOLITE. ( Foss. ) J'ai trouvé dans la couche de craie de Meudon de petites coquilles xnultiloculaires , très-singulières, auxquellesM.de Lamarck a assigne les caractères suivans : Co- quille univalve , multiloculaire , roulée en partie en spirale, et dont le dernier tour se termine en ligne droite, à cloisons transverses, simples, et dont la dernière est percée de plusieurs trous. Les cloisons qui divisent l'intérieur de la spirale de ces coquilles et forment les loges, sont irrégulièrement espacées et inclinées les unes à l'égard des autres, et on n'aperçoit aucun siphon qui les traverse. Parmi les espèces qu'on croit pouvoir rapporter à ce genre, il y en a qui ont à peine un tour complet en spirale, et dont la dernière loge est tout-à- fait close. LiTUOLiTE NAUTILOÏDE : LituoUtcs nautHoideu, Lam. , Ann. du Mus. d'hist. nat. , Vél. du Mus. , n.°47 , fig. i3; Encycl. , pi. ^65 , fig. 6 , et pi. l\GG , fig. 4. Dans les individus jeunes ou incom- plets de cette espèce on ne voit qu'une petite coquille, discoïde, régulière, semblable à un très -petit nautile, et ayant de petites côtes obtuses et transversales, dues aux ren- flemens des loges. Quant à ceux qui sont complets, ils of- frent en outre une queue courte, tronquée, qui n'est que l'extrémité du dernier tour, s'avançant en ligne droite. La dernière cloison qui se trouve au bord de la coquille, est 27. 6 82 LIU percée de six petits trous de forme triangulaire et rayoa- iians. Diamètre, 2 lignes. LiTtior.iTE DIFFORME : LituoHtes deformis , Lam., hoc. cit., Mus. ,. vélins, n.° 14; Encyclop. , pi. 466, fig. 1 ,a,b. Coquille courbée eu spirale, incomplète ft partagée inté- rieurement en loges irrégulières. Elle est obtuse à ses extré- mités, plus grosse à son sommet que vers sa fin, dont la loge est fermée. Cette espèce est un peu plus petite que la pré- cédente, et on peut croire qu'elle est d'un genre différent ^ attendu que tous les caractères ci-dessus exprimés ne peu- vent lui convenir. (D. F.) LIUN, LUN. {Bot.) Noms donnes dans le Chili au slereo- xj'lurn revolulum de la Flore du Pérou, arbrisseau qui croît près de la Conception , et dont l'écorce peut se séparer en sept feuillets, ce qui l'a fait aussi nommer dans le pays sietc camisas. (J. ) LIVANE. (Ornith.) Ancien nom françois du pélican ordi- naire, p^Zec^^us onocrotalus , Linn. ( Ch. D. ) LIV'ÊCHE ; Llgusticum , Linn. (Bot.) Genre de plantes dl-» cotylédones, de la famille des ombellifères , Juss., et de la pcn- tandrie digynle , Linn., dont les principaux caractères sont: Une collerette universelle composée de sept folioles mem- braneuses ; une collerette partielle de trois à quatre folioles ; un calice à cinq dents très-courtes; une corolle de cinq pé- tales égaux, entiers, courbés en dedans-, cinq étamines ; ua ovaire infère, surmonté de deux styles à stigmates simples; deux graines appliquées l'une contre l'autre, et formant un fruit ovale-oblong , relevé, sur le dos de chaque graine, par cinq côtes saillantes. Le nom latin de ce genre est celui d'une plante men- tionnée dansDioscoride et dans Pline , et qui, selon le premier de ces auteurs, devoit son nom de ligusllcum au pays où on la trouvoit, la Ligurie. On ne sait pas aujourd'hui avec certitude à quelle espèce il faut rapporter la plante des anciens, et les avis ont été partagés entre les auteurs qui se sont occupés de le déterminer : les uns ont voulu qu'elle ap- partint à une espèce de laser (laserpilium silcr , Linn.) : les autres, à une impératoire {imperatoria oslrulhium , Linn.) plusieurs ont pensé que cette plante étoit la livéche com,- LIV 85 mune . et Linnaeus a paru adopter cet avis en établissant un genre Ligusticum , dont cette dernière fait partie. Quoi qu'il en soit, ce genre, tel qu'il est maintenant dans les ouvrages les plus modernes, renferme vingt-trois espèces, dont dix croissent naturellement en Europe, principalement datis les Alpes ou les pays de montagnes. Ces plantes sont des herbes vivaces ou bisannuelles, à feuilles alternes, composées ou décomposées, dont les fleurs sont disposées sur des ombelles garnies d'un assez grand nombre de rayons. On doit princi- palement remarquer les espèces suivantes : LivÊCHE COMMUNE , vulguiremcnt Ache de montagne : Li- gusticum levisticum , Linn., Spec, 35g ; Angelica paludapifolia ^ Lam. , Dict. encycl. , I, pag. lyS ; Levisticum vulgare, Dod. , Pempt. , 011. Sa racine est épaisse, vivace , noirâtre en de- hors, blanche en dedans, d'une odeur forte, et d'une sa- veur acre et aromatique ; elle produit une tige haute de quatre à cinq pieds, cannelée , garnie de feuilles très-grandes, deux à trois fois ailées, composées de folioles ovales-cunéi- formes, incisées-dentées , luisantes. Les fleurs sont jaunâtres, disposées en ombelles terminales, d'une grandeur médiocre. Cette planie croît naturellement dans les montagnes , en Alle- magne , en Hongrie, en Italie, et en France dans le Lan- guedoc , la Provence et le DaUphiné. Sa racine et ses graines sont excitantes , stomachiques et emménagogues : on les a recommandées dans les cas où les fonctions de l'estomac sont languissantes et ont besoin de ton ; on les a aussi conseillées contre la Jaunisse. Les paysans des montagnes emploient ses feuilles mêlées au fourrage pour guérirleursbestiaux delà toux. LivÊCHE NODiFLORE : Ligusticum nodijlovum , Vill., Dauph., 2 , p. 6o8,t. i3 ; Willd., 5pec. , I , p. \l^2i : Angelica paniculata, Lamk. , Dict. encycl. , I , p. i 72. Sa tige est haute de trois à quatre pieds, articulée, striée, garnie de feuilles écartées, simples, ou à trois folioles. Les feuilles radicales sont très- grandes; leur pétiole se divise en trois ramifications, elles- mêmes partagées en trois rameaux chargés de trois ou neuf folioles ovales- lancéolées, fortement dentées et glabres. La tige se divise en rameaux nombreux, opposés ou verticillés, étalés , trifurqués plusieurs fois , chargés d'un grand nombre d'ombelles, et formant ainsi une vaste panicule. Les ombelles H LIV générales se divisent en cinq à six rayons , et sont dépour- vues de collerette ; les ombelles partielles en ont une de deux à trois folioles linéaires, et portent chacune sept à huit petites fleurs blanchâtres. Cette plante croît dans les Alpe» de la France et de Tltalie. Ses racines sont aroma- tiques, et les paysans du Dauphiné les vendent sous le nom à^ Angélique de Bohême. LivÊCHE DU Péloponèse : Ligusticum peloponnense , Linn. , Spec. , 36o ; Jaq. , Flor. Austr. , App. , t. i3. Sa racine est épaisse, charnue, vivace ; elle produit une tige haute de trois à cinq pieds, très-grosse, cannelée, creuse, rameuse. Ses feuilles sont extrêmement grandes, décomposées, plu- sieurs fois ternées , à folioles lancéolées , pointues, pinnati- fides. L'ombelle terminale est ample , arrondie , composée d'un grand nombre de rayons soutenant des ombellules à fleurs fertiles. Au-dessous de cette ombelle sont ordinaire- ment deux ou trois ombelles latérales, moins grandes, por- tant des fleurs mâles et stériles. Cette espèce croît dans les montagnes, en France, en Italie, en Suisse et dans le Pélo- ponèse ; elle a une odeur forte et désagréable. Dans les Pyrénées orientales on mange les tiges de cette plante, qu'on appelle dans ce pays couscuille. (L. D.) LIVELLES. {Bot.) Dans les lichens, les hypoxylées, le ré- ceptacle des organes reproducteurs est très-variable dans sa forme ; il prend le nom de livelles , lorsqu'il est sessile , li- néaire , flexueux , et qu'il s'ouvre par une fente longitudi- nale. On en a un exemple dans les opegrapha. (Mass.) LIVIA. (Ornith.) Nom du pigeon biset, columha livia, Briss. , Gesn., Aldrov., etc. (Ch. D.) LIVIDE. [Ichtlijol.) On a quelquefois désigné par ce nom le labre chinois, que nous avons décrit dans ce Dictionnaire, tome XXV, p. 28. (H. C.) LIVIE, LiVja. (Entom.) Nom d'un genre d'insectes hémip- tères, de la famille des phj-tadelges , près des pucerons, et surtout des psylles, dont ils aont un démembrement établi par M. Latreille , qui les a ainsi caractérisés : Anlennes très-grosses à la base, portées sur une tète carrée et alongée ; premier segment du corselet très-distinct. M. Latreille n'a encore rapporté qu'une seule espèce à ce LIV «5 genre; elle se développe dans les fleurs du jonc articulé, ovi elle détermine un gonflement monstrueux, une sorte de galle. Nous avons fait figurer cette espèce, planche 40. Les an- tennes ont les deux tiers de la longueur du corps; elles sont insérées dans une échancrure des yeux sur les parties latérales externes : les trois articles de la base sont rouges, la partie moyenne est blanche, et la pointe noire est conune fourchue ; la tête est d'un rouge jaunâtre, sillonnée, aplatie; les pattes sont courtes et jaunâtres. (C. D.) LIVISTONE , Livistonia ou Levistonia. [Bot.) Genre de plantes monocotylédones , de la famille des palmiers , de Vhexandrie Irigynie de Linnaeus , qui a des rapports avec les chamœrops et les corjpha, dont le caractère essentiel consiste dans des fleurs hermaphrodites; le calice à six divisions peu profondes; point de corolle ; six étamines; les filamens libres, élargis à leur base; trois ovaires supérieurs, connivens, ainsi que les styles; les stigmates entiers. Le fruit est une baie monosperme ; l'embryon dorsal. Ce genre a été établi par Rob. Brown pour deux espèces de la Nouvelle-Hollande, à feuiUes ailées et palmées; les fo- lioles bifides à leur sommet. La première, Uyistonia inennis , Rob. Brown, No^.HolL, 1, p. 268 , est un arbrisseau de vingt- quatre à trente pieds, entièrement dépourvu d'épines, ayant les divisions des feuilles entremêlées de fils détachés. La se- conde , livhtonia humilis , Rob. Brown , Le, est pourvue d'é- pines et ne sélève qu'à quatre ou cinq pieds de haut; les divisions des feuilles sont également entremêlées de fils. Il paroît assez probable qu'il faut réunir à ce genre le latania ehinensis de Jacquin, Fragin., p. 16, tab. ii , fig. 1. (Poir.) LIVON. (Co»xc/ijZ.) Adanson, Sénég., pag. i85, pi. 12, dé- signe ainsi le turho pica de Linnaeus. Voyez Toupie. (De B.) LIVOT. (Ornitlu) Un des noms vulgaires delà buse com- mune , /a/co buteo , Linn. (Ch. D. ) LIVRE. {Bot.) Variété de poire, dont le fruit, très-gros, grisâtre, à chair ferme et acerbe, n'est bon à manger que cuit. (L.D.) LIVRÉE [la]. (ConchA'L) C'est le nom françois vulgaire d'une hélice fort commune en France, Vhelix nemoralis de Linnœus, Ou distingue de nombreuses variétés dans ctttç U LIV espèce , d'après la couleur du fond de la coquille et la quan- tité des bandes brunes ou noires qui se dessinent sur, le fond. Il y a des livrées depuis une jusqu'à sept bandes, et on en connoit même qui n'en ont point du tout. (De B.) LIVRÉE. (Entom.) On a donné ce nom à divers insectes : d'abord à la chenille bedeaude, qui produit le bombyce de ^eustrie. Réaumur l'a ainsi appelée , la Livrée , parce que son dos est marqué de lignes longitudinales blanches, bleues et rougeàtres. Mouffet a observé le premier que les œufs de cette espèce sont disposés par la mère autour des branches, comme un anneau très-solide , qui simule une portion de peau de serpent , et il a donné au papillon le nom à'annuluria. Voyez Bombyce, n.° 20, tom.V, p. 126, de ce Dictionnaire. Geoffroy a aussi désigné sous le nom de la Livrée n'ANcaE un scarabée qu'il a inscrit sous le n.° 16. C'est une trichie , dont les élytres jaunes portent trois bandes transversales noires, et qui simuloient ainsi les couleurs qui désignoient les habits des valets du trop fameux Concini, maréchal d'Ancre. Voyez ÏRicHiE a bandes. (C. D.) LIVREE. (Mamm.) On a donné ce nom au pelage de la première année de plusieurs animaux de l'ordre des rumi- nans ou des pachydermes. Ce pelage présente des mouche- tures ou des bandes régulièrement disposées, d'une teinte différente du fond et ordinairement plus claire. Les lionceaux ont une sorte de livrée qui consiste en bandes transversales noirâtres sur les flancs, partant d'une ligne dorsale de la même couleur. (Desm. ) LIXE, Lixus. (Enlow.) Nom donné par Fabricius à un genre d'insectes coléoptères de la famille des charansons ou rhinocères , et du sous-ordre des tétramérés, dont les antennes sont portées sur un hec ou prolongement du front. Ce nom de lixe vient probablement du grec, Xi^oç , qui signifie goulu ^ gu/osj/s , et alors, pour conserver Tétymologie, il devroit être écrit liche , ou bien ce nom vient du latin prolixus, et signifie prolongé. C'est ce que nous ne décidons pas, M. Fabricius n'ayant jamais été scrupuleux observateur des règles de la syntaxe ou de la construction des mots. Quoi qu'il en soit de la valeur du nom , la distinction qu'il établit est fort heureuse dans une famille aussi nombreuse LIX 87 que Test celle des charansons. Nous en avons fait figurer une espèce à la pi. 16 de l'atlas de ce Dictionnaire, sous le n." ] o. Voici les caractères qui distinguent ce genre .• Antennes coudées , en massue alongée , insérées vers le quart antérieur du bec; corps alongé, étroit, en fuseau ; pattes alon- gées, à pénultième article des tarses à deux lobes. D'après les observations qi-.e porteront à faire ces indica- tions, on sera bientôt dans le cas de reconnoître que les Brentes , les Bruches et les Becmares ou Rhinomacres, qui n'ont pas les antennes en masse, ne peuvent être des lixes ; secondement, les antennes, qui sont comme brisées, distin- guent ces lixes d'avec tous les genres qui ont bien aussi des antennes en masse, mais non coudées, tels que les Anthribes, les Attélabcs , les Oxjstomes et IcsiBrachycères; enfin , les cuisses postéi-ieures, qui ne sont pas renflées, les distinguent des Kfini- phcs et des H/ync/îènes, et la forme du corps, qui est excessi- vement alongée, les sépare du genre des Charansons , avec lesquels ils ont d'ailleurs la plus grande analogie de formes et de mœurs. Sous la forme de larves, les lixes se nourrissent du tissu même des végétaux de familles très-différentes, tels que les ombellifères, les cynarccéphales, etc. Toute leur his- toire est d'ailleurs la même que celle des charansons. Les principales espèces de ce genre sont les suivantes : 1.° Le LixE PARAPLECTiQUE OU de là phellandrie , Lixus para-- pleclicus . que nous avons fait figurer. Car. Très-alongé, à ély'res pointus, formant une sorte de fourche par derrière ; tout le corps cou,'crt d'un duvet gris jaunâtre. Degéer a fait connoitre l'iiistoire de cette espèce dans ses Mémoires, tom. V, pag. 2 2'(, et il l'a très-bien figurée. Nous l'avons souvent observée nous-même aux environs de Paris, surtout à l'entrée de la forêt de Bondy, où il existoit de grandes mares bordées de phcUandrium aquaticum. La larve de cet insecte se développe dans l'intérieur des tiges, et souvent on y trouve des chrysalides et des insectes parfaits vers le mois d'Août. On croit en Suède que les chevaux qui ont mangé ces larves en broutant le pheUandre, sont sujets à cette sorte de paralysie des membres postérieurs que les mé- decins nomment paraplégie. Ce fait n'est pas bien confirmé. 88 LIX 2." LixE d'Ascagne , Lixus Ascanii -. figuré parPanzer, Faune d'Allemagne, cahier i)2, pi. i3. Car. Noir, à duvet hlanc ; une ligne d'un blanc bleuâtre sur les côtés. Z.° LixE SILLONNÉ, Lixus sulcîrostris ; c'est le charanson à trompe sillonnée de Geoffroy, qui l'a figuré, pi. IV, n.° 8. Car. Gris blanchâtre; trois sillons longitudinaux sur la trompe; cinq raies blanches sur le corselet; élytres à trois bandes sinueuses , plus pâles ; point d''ailes. Il est très-commun au bas des murs exposés au midi, dans les premiers jours du printemps. 4.° LixE DE LA jACÉE , Lixus jacecp; c'est le charanson tacheté des têtes de chardon, n." 8, de Geoffroy. Car. Noir, à duvet d''un gris jaunâtre. 5."^ LixE oDONTALGiQUE, Lixus odontalgicus ; il est semblable au précédent, dont il n'est peut-être qu'une variété. On l'a conseillé, ainsi qu'une espèce de coccinelles, pour guérir les névralgies dentaires, écrasé et appliqué sur la dent douloureuse. (C. D. ) LIXIVIATION. {Chim.) Ancien nom de l'opération par laquelle on enlève aux cendres leurs parties alcalines, en les traitant avec de l'eau. (Ch.) LIXIVIELS [Sels]. (Chim.) Sels enlevés aux cendres au moyen de l'eau. Ces sels sont du sous -carbonate de potasse ou de soude, mélangé d'une quantité notable de sulfates de ces alcalis et de chlorure de potassium ou de sodium. L'ex- pression de sels lixiviels n'est plus usitée. (Ch.) . LJETAG , LJELAG. (Mamnu) Nom russe de l'écureuil volant de cette contrée, auquel on a improprement donné le nom de polatouche. (F. C.) LLACMA, LLAMA. (Mamm.) On écrit ainsi le nom du lama , parce qu'en espagnol les deux // se mouillent, et qu'il ise prononce liama. (F. C. ) LLAGUNOA. (Bot.) Ce nom d'un des genres de la Flore du Pérou, qui ressemble trop au laguna ou lagunea , a été changé par M. Persoon en celui de amirola. (J.) LLAMAPAN'AUl. (Bo^) Ce nom, qui signifie œil de llama, est donné dans le Pérou aux diverses espèces du genre ]Se~ gretia de la Flore de ce pays, qui est le même que le Mucuna» LLI «9 nommé ailleurs œil de bourrique, parce que ses graines grosses et lenticulaires présentent la forme d'un gros œil. C'est cette forme qui avoit aussi fait nommer ce genre Zooph- talmiim par P. Browne. (J. ) LLANTIN. {Bot.) Le grand plantain ordinaire est ainsi nommé dans le Pérou, suivant les auteurs de la Flore équi- noxiale. ( J. ) IXAUPANKE. {Bot.) Voyez Laupanke et Francoa. (J.) LLAUSETA. {Ornith.) Voyez Lauseta. (Ch. D.) LLAVEA. (Bot.) Genre de plantes de la famille des fou- gères , établi par Lagasca {Gen. et Sp.. pag. 33), qui le ca- ractérise ainsi : Fructification dorsale , sous forme de points oblongs ou de petites lignes obliques sur la nervure, recou- vertes entièrement dans leur jeunesse par un indusium mem- braneux, continu, s'ouvrant de dedans en dehors; capsules pédiceliées, munies d'un anneau, uniloculaires , bivalves; anneau se détachant avec élasticité. Ce genre est fort voisin de VAsplenium ; il ne comprend qu'une seule espèce, le hlavea cordifolia, qui croit à la Nou- velle-Espagne. Les frondes sont deux fois ailées ; à frondules stériles en cœur et dentelées, tandis que les frondules fer- tiles sont linéaires et très-entières. (Lem.) LLEDONE. {Bol.) Nom du micocoulier à Perpignan. Dans cette ville on fabrique avec le bois de cet arbre les manches des fouets de cochers, etc. Il s'en fait une exportation assez considérable pour Paris, ce qui explique pourquoi, dans cette capitale , les cochers appellent leurs fouets des perpignan, La souplesse du bois du micocoulier le rend très-propre à l'usage auquel il sert. (Lem.) LLJTHI. {Bot.) Arbre du Chili, cité par Feuillée, qui est le lauriis caustica deMoUna et de Willdenow. Son bois, qui acquiert en se séchant une grande dureté, est très- employé pour les constructions. On l'a nommé laurier caustique, parce que, si on l'abat sans prendre des précautions, et qu'on reçoive sur le corps l'eau qui en découle quand on le coupe, il le fait enfler trés-promptement. Cet effet si dan- gereux pourroit faire douter si cet arbre appartient vérita- blement à une famille réputée pour ses vertus médicinales et son utilité. (J.) 90 LLO LLOQUE. (Bot.) Voyez Gdayo-colorado. (J.) LLOQUI. (Bot.) Nom péruvien du pineda de la Flore du Pérou, genre de plantes voisin de la famille des rosacées, ayant de rafHuité avec Vhomalium, dont il diffère cependant par son ovaire, qui est dégagé du calice et se change en baie. C'est un arbrisseau dont les rameaux flexibles fournissent des cannes et des baguettes. Ses feiiilles, conservées dans du pa- pier, le teignent en noir ; ce qui peut faire présumer qu'elles pourroient être employées avec succès pour la teinture noire et la fabrication de l'encre. Il ne faut pas le confondre avec le lloque. ( J. ) LLORO. {Ornith.) L'oiseau que, suivant Barrère, les Ca- talans nomment ainsi , est le perroquet de Cayenne , psittacus caj-ennensis , Briss. , petit perroquet vert, Edw. (Ch. D.) LLUCARET. (Ornith.) Nom catalan, suivant Barrère, dn tarin, Ugurinus, Briss., etfringillaspinus, Linn. (Ch. D.) LO. {Ornifh.) Nom islandois du pluvier doré à gorge noire, charadrius apricarius , Linn. (Ch. D.) LO^îiJA. {Bof.) Nom donné dans l'Arabie, suivant Forskal, à une aristoloche, aristolochia semper^^^ircns , très- employée dans le pays contre les morsures des serpens. C'est probable- ment pour cette raison, ajoute-t-il, qu'on nomme lœaja une autre plante, croissant également dans l'Arabie, et qui est son ophiorrhiza lanceolata , jouissant des mêmes vertus, et plus réputée en ce point parmi nous que dans le lieu de son origine. Vahl , àa.v.s ses Sjmholœ , rapporte cette dernière au genre Mannetia [ISacibea d'Aublet ) dans les rubiacées : c'est son mannetia lanceolata. (J.) LOASE, I.oasa. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , régulières, de la famille des loasées , de Vicosandrie monogynie de Linnaeus ; offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à cinq di- visions ; cinq pétales; des étamines libres et nombreuses, attachées, ainsi que les pétales, à l'orifice du calice; quel- quefois cinq écailles alternes avec les pétales; un ovaire in- férieur; un style; un stigmate simple. Le fruit consiste en une capsule uniloculaire, polysperme, s'ouvrant au sommet en trois valves; les semences attachées à trois placentas ad- hércns aux parois de la capsule. LOA . 9^ Ce genre est remarquable par ses grandes et belles fleurs axillaires ou terminales. 11 renferme des espèces à tige her- bacée, hérissées de poils ou d'aspérités, à feuilles opposées ou alternes, plus ou moins profondément découpées. Aucune de ces plantes, originaires du Chili ou du Pérou, n'a encore été introduite dans nos jardins d'Europe. LoASE PIQUANTE : LocsŒ urcns , Jacq., Ohserv., tab. 58; Lamk., lll. gen. , Jab. 426, fig. 1 •; Loasa hispida , Linn.; Loasa ambrosiafolia, Juss., Ann. Mus., vol. 5 , p. 26, tab. 4, fig. 1. Cette plante s'élève à la hauteur d'un ou deux pieds. Toutes ses parties sont armées de poils roides, nombreux, très-piquans. Les feui'les sont alternes, pétiolécs, une et deu-: fois pinnatiCdes, à lobes courts, un peu obtus; les pédon- cules simples, axillaires, terminaux; les divisions du calice lancéolées, aiguè's, à bords repliés en dehors; les pétales jaunes, concaves, asse^; grands, très-ouA^erts ; les écailles blanches, ponctuées de rouge et de vert. Le fruit est une capsule hispide, turbinée, couronnée par le calice. Cette plante croît au Pérou. LoASE ToasE : Loasa conforla , Lamk., Dict. , et lll. gen., tab. 426, fig. 2; Juss. , Ann., loc. cit., tab. 5. Cette espèce se distingue par ses tiges grimpantes, par ses capsules con- tournées en spirale. Les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales-oblongues, aiguës, un peu en cœur à leur base, si- nuées et lobées à leur contour, parsemées de poils luisans ; les pédoncules solitaires, axillaires, uniHores; les fleurs très- grandes; les pétales pileux en dehors; les capsules longues de deux pouces.^ torses en spirale. Celte plante a été rap- portée du Pérou par M. Jos. de Jussieu. LoASE A FEUILLES d' ACANTHE : LoasŒ acanthifoUa , Lamk. , Enc. ; Juss., Ann., l, c; Ortiga chilensis, etc., Feuill., Peruv., 2, pag. 767, tab. 4ï. Cette espèce s'élève à la hauteur d'en- viron six pieds sur une tige rameuse, hérissée, garnie de feuilles opposées, pinnalifides , dentées, incisées, longues d'environ neuf pouces, les inférieures pétiolées ; les pédon- cules solitaires, uniflores, axillaires; les divisions du calice lancéolées, réfléchies; les pétales creusés en cuiller, termi- nés par des découpures semblables à de petites cornes his- pides, d'un vert foncé à l'extérieur, d'un rouge clair en dedans. Celte plante croît au Chili. 9= LOA LoASE A GRANDES FLEURS : Lousa grandj/lora , Lamk., Encyc. ; Juss. , Ann., tab. 4. Cette plante est remarquable par la grandeur de ses fleurs, par la couleur glauque du dessous de ses feuilles. Ses tiges sont presque sarmenteuses ; les feuilles péliolées, opposées ou alternes, ovales, en cœur, aiguës, sinuées et lobées, longues de trois pouces et demi; les pédoncules axillaires, unitlores ; la fleur, épanouie, est large de trois pouces, à six pétales oblongs , presque plans; les écailles sont étroites, découpées au sommet. Cette plante croît au Pérou. L.oASE LUISANTE : Lodsa Tiitida , Lamk. , Encycl.; Juss., Ann. , tab. 2. Ses tiges sont épaisses, succulentes, tombantes ou couchées ; les feuilles presque toutes opposées , en cœur , lobées, sinuées, d'un vert foncé en-dessus, blanchâtres en- dessous ; les supérieures sessiles, dentées; les pédoncules axil- laires, uniflores, solitaires, longs de deux ou trois pouces; la corolle jaune : l'ovaire est turbiné, presque hémisphérique, très-hérissé. Cette plante croît sur les rochers, aux environs de Lima. LoASE A TROIS lobes; Loosa triloha , Juss., Ann., loc. cit., tab. 1. Plante du Pérou, dont les tiges sont hautes d'un pied ; les rameaux alternes; les feuilles opposées, pétiolées, ovales, en cœur, longues d'un pouce au plus, à trois lobes irréguliers, celui du milieu beaucoup plus long, laciniés, dentés, ciliés; les fleurs axillaires, presque solitaires, pé- donculées, à corolle petite; les pétales roulés, à peine plus longs que les divisions aiguës du calice , munies de trois écailles appendiculées, échancrées au sommet ; les capsules sont pileuies, alongées, Loase a feuilles d'érable; Loasa acerlfolia, Juss., Ann., l. c. , tab. 1. Cette espèce est haute de deux pieds, chargée de poils piquans; ses feuilles pétiolées, presque opposées, oblongues , en cœur, à cinq ou sept lobes inégaux, aigus, dentés; les fleurs solitaires , axillaires, à corolle d'une gran- deur médiocre ; les écailles échancrées. Cette plante croit au Pérou. Loase a feuilles de sauge ; Loasa sclareœfoUa , Juss. , Ann., tab. 1 ; vulgairement Ortiga brava, au Chili. Sa tige est forte, très -élevée, dichotome au sommet: ks feuilles LOA 93 grandes, opposées; les inférieures pétiolëes, longues de six pouces: les lobes aigus, dentés; les supérieures presque ses- siles , longues de trois pouces; les pédoncules très-longs , soli- taires dans la bifurcation des rameaux; les pétales une fois plus longs que le limbe du calice. Cette plante croît au^Pérou. Le Loasa xanthiifolia de Jussieu, Ann., *ab 2 , fig. 1 , se rapproche beaucoup du Loasa chenopodiifolia , Lamk. , Encycl.: mais ses tiges sont plus élevées , les poils plus courts ; les feuilles alternes, larges, ovales, en cœur ; les fleurs petites; les calices pileux, élargis; les pétales un peu arrondis. LoASE GRIMPANTE ; Loasu volubUis , Juss. , Aun. , loc. cit. , tab. 5. Cette espèce est remarquable par ses tiges glabres , grimpantes, grêles, hautes de deux pieds ; à rameaux infé- rieurs opposés, et les supérieurs alternes; garnies de feuilles presque deux fois ailées, rapprochées de celles du cochlearia coronopus , de fleurs petites, axillaires. Cette plante croit au Chili, dans les environs de la ville de la Conception. Dans le Loasa triphjUa, Juss., Ann., tab. 5 , fig. 2 , les tiges sont droites, les rameaux alternes; les feuilles alternes, à trois ou cinq folioles pileuses, crénelées; les pétales onguiculés, une fois plus longs que le limbe du calice. MM. de Humboldt et Bonpland ont mentionné deux autres espèces , la première sous le nom de Loasa ranunculifolia , Plant, œquin. , vol. 1 , tab. 24 : elle se rapproche du loasa xanthii- folia; les fleurs sont Jaunes; les pétales ovales; les capsules tui'binées; les feuilles alternes, lobées, jaunâtres et tomen- teuses en-dessus, blanchâtres et soyeuses en-dessous; les su- périeures distantes. Le Loasa argemonoides [Plant, œquin., tab. 25) a de très-grands rapports avec le loasa grandijlora: ses feuilles sont tomenteuses et blanchâtres; les fleurs plus grandes, de couleur jaune. (Poir.) LOASÉES. (Bot.) Cette famille, à laquelle le loasa donne son nom, faisoit auparavant partie de celle des onagraires, dans une section distincte ; mais, après l'avoir mieux exami- née, nous Pavons établie comme une famille distincte dont un mémoire, inséré dans le cinquième volume desAnnales du Muséum d'histoire naturelle, présente le caractère général , résultant de Passemblage des suivans. Un calice tubulé , adhérent à Povaire , divisé à son limbe 94 LOB en cinq parties. Cinq pétales égaux, attachés au sommet du calice et alternes avec ses divisions. Quelquefois cinq appen- dices intérieurs , plus petits que les pétales et alternes avec eux. Elamines en nombre indéfini, insérées pareillement au sommet du tube du calice, au-dessous de son limbe ; filets distincts; anthères petites , arrondies ou ovales. Ovaire in- fère, adhérent au calice; style unique; stigmate simple; capsule couronnée par le limbe du calice , uniloculaire , «'ouvrant par le haut en trois valves, et contenant beaucoup de petites graines portées sur trois placentaires pariétaux, c'est-à-dire, implantés sur le milieu des trois valves. Embryon linéaire oblong , à radicule dirigée vers l'ombilic de la graine , entouré d'un périsperme charnu. Tige herbacée, ordinaire- ment chargée d'aspérités, ainsi que les autres parties de ces plantes. Feuilles alternes ou opposées ; fleurs terminales ou axillaires. Les genres de cette famille sont le Mentzela, le Loasa, le Barlonia de M. Sims, auxquels il faut peut-être joindre le Turnera , qui a leur port , mais qui en diffère par l'ovaire non adhérent et par le nombre d'étamines réduit à cinq. Cette famille fait partie de la classe des péripétalécs ou dicotylédones polypétales, à éfamines insérées au calice. Elle dlfTère des onagraires par les étamines indéfinies et les graines .non attachées à un placenta central ; des myrtées par son port et la structure de ses anthères et de son fruit capsu- laire; des ficoides, par l'unité de style et de loge du fruit. Son affinité est plus marquée avec les nopalécs, surtout avec le cactus pereshia, qui en fait partie. (J.) LOBAB-EL-ABID. {Bot.) Nom arabe du pscralea coryli- folia de Linnneus , que Forskal nommoit trifolium unifolium. (J.) LOBAG. (Bot.) Camelli , cité par Rai, parle d'une racine d'arbre, nommée ainsi aux Philippines, laquelle passe pour un bon purgatif fébrifuge, et propre à combattre les poisons et la morsure des vipères : c'est peut-être Vophioxylum. (J.) LOB AIRE, Lobaria. (Malacoz.) Voyez Phvuxe. ( De B. ) LOBARIA. [Bot.) F.Hoffmann, Fi. Germ., avoit réuni sous ce nom presque tous les lichens membraneux et foliacés qu'Aoharins a placés depuis, dans son Prodrome, dans les tribus qu'il désignoit par les noms de Cornicularia, Imhricc.rla, LOB 95 Physcia^ Platisma et Lobaria , tribus dont M. De Candolle a fait autant de genres distincts. Acharius avoit d'abord adopté ce dernier changement; mais ensuite, en créant de nou- veaux genres dans la famille des lichens, il renvoya les es- pèces de lobaria d'Hoffmann dans ses genres Parmelia et Sticta, et abandonna ainsi son propre genre Lobaria. Celui-ci avoit été reconnu par Hoffmann bien avant qu'il fût établi par Acharius; en effet, il avoit séparé de son Lobaria, les espèces citées par Acharius pour faire son genre Pulmonaria (voyez Hoffm. , PL lich.). Le Lobaria de M. De Candolle et d'Acha- rius comprend un très- petit nombre d'espèces, qui se font remarquer par leur expansion membraneuse, coriace, velue ou tomenteuse en-dessous, divisée et découpée diversement en lobes larges arrondis; par les conceptades scutelliformes, placés dessus ou au bord de l'expansion, épars, sessiles, rouges ou bruns, avec un rebord de même couleur que l'expansion, dont il n'est qu'un prolongement. Voici les espèces principales qui se trouvent en France. • Lobaria a fossettes: L. scrobiculata, Dec.; Lichen scrobicu- latus , Scop., F/. Dan., pi. 1007 ; EngL Bot., pi. 497; Lichen vcrrucosus , Jacq. , Coll., l\, t. 18, fig. 2; Lobaria verrucosa, Hoffm., FI. Gerrn.; Pulmonaria verrucosa, ejusd. , Lich., tab. i, fig. 1; Sticta scrobiculata, Ach., Sjnops. ; Lichen plumleus , Roth, Bot.Mag., 2 , pi. 1 , fig. 2 ; Dill. , Mjc. , pi. 29, fig. 1 14. Expansion suborbiculaire , d'un vert glauque passant au gris plombé, très - étendue , lisse, à face supérieure marquée d'une infinité de cavités ou de bosselures; garnie en-dessous d'un duvet gris-roux ou brunâtre sur les bords, avec des lacunes nues ou taches blanches ; à découpures en forme de lobes arrondis, irréguliers ou presque entiers, offrant sur les bords, comme le centre de l'expansion, de nombreuses ver- rues blanches, pulvérulentes; conceptades presque plans, briins, munis d'un rebord plus pâle, un peu crénelé. Cette espèce, une des plus grandes de la famille, croît indifférem- ment à terre parmi la mousse , sur les rochers et sur le tronc des arbres : dans cette dernière circonstance elle se rencontre plus rarement en fleur. Elle est commune partout en Europe. L. pulmonaire: L. pulmonaria, Decand. ; Lichen pulmona- rius , Linn. ; Engl.Bof., tab. 672 ; Pulmonariaretictilata , Hoffm., 96 LOB PL lich., pi. 1 , fig. 2 ; Sticta pulmonacea , Ach. , Lichenog. et Syn.; Pulmonaria, Trag.,.Matth., Fuchs,Dod., Gesn., Tabern., Camer. , Daléch., Glus., Pann., Caes. , cumicon.;T>ill. , Musc, pi. 29, fig. 11 3; vulgairement Pulmonaire de chênes, Thé des Vosges. Expansion d'un vert fauve en-dessus et marquée de cavités séparées par une espèce de réseau à mailles saillantes; en-dessous comme bosselée, blanche et lisse sur les convexi- tés, brune et velue dans leurs interstices; découpures de l'ex- pansion dichotomes, sinuées , lobées, très- larges (rétrécies dans une variété), tronquées à l'extrémité, garnies sur les bords , comme sur les arêtes du réseau , de verrues farineuses; conceptacles petits, marginaux, quelquefois sur le disque même de l'expansion, presque plans, d'un brun foncé ou d'un pourpre noir, avec un rebord plus pâle , rugueux ou crénelé. Cette espèce croit dans les grandes forêts, sur les vieux; arbres; elle recouvre leur tronc de larges expansions, par- tout en Europe , surtout dans le Nord. Elle a fixé depuis long-temps les regards des botanistes, et depuis long-temps aussi elleest employée dans l'art de guérir, comme astringente. C'est particulièrement dans les maladies pulmonaires et hépati- ques qu'on en faisoit un grand usage, ainsi que pour arrêter les hémorragies. Linnseus dit l'avoir vu employer avec succès pour guérir de la jaunisse. Dans le Nord on s'en sert pour calmer la toux des bestiaux, pour remplacer le houblon dans la fabrication de la bière , et pour tanner les cuirs. On en retire encore une teinture brune assez durable. Villars prétend que les anciens ont été conduits à faire usage de cette plante dans les maladies des poumons , en croyant apercevoir quelque ressemblance entre les marbrures de son expansion et celles que présente la surface d'un pou- mon adulte , et en voyant l'embonpoint, l'air de sauté qu'ac- quièrent les animaux placés dans les pâturages où elle abonde. Acharius , guidé par la ressemblance de port et par la na- ture des conceptacles, a cru devoir placer ce lichen, cehii qui précède et le lobaria herbacé , décrit plus bas , dans le genre Sticta , bien qu'ils ne présentent pas les cyphelles et les sorédies qui caractérisent ce genre. L. herbacé : L. herbacea, Decand. ; Lichenherbaceus , Huds. , Flor. Angl., FI. Dan., pi. 1 124 ; Pulmonaria herbacea, Hoffm. , LOB j7 PL Uch., pi, lo, fig. 2; DIll. , Musc, pi. 25, fig. 98; Par- melia herbacea et Sticta herbacea, Ach. , Sjyn., p. lyS et 341. Expansion presque orbiculaire, étalée, herbacée, un peu membraneuse, lisse , sinueuse, d'un vert clair en-dessus , en- dessous plus pâle ou brunâtre, un peu cotonneuse, avec quelques petites lacunes ou taches nues; découpures sinuées, incisées, arrondies et comme marquées de grandes créneiures écartées; conceptacles épars, à disque un peu concave, d'un roux brun et à rebord rugueux, crénelé. Cette espèce, moins commune que les précédentes , croît dans les mêmes lieux, sur les arbres , la mousse , la terre , et les rochers. En se des- séchant, elle devient gris- cendré un peu brun. Il y a encore en France le Lobaria glomulifera , qui est une espèce beaucoup moins commune que celles que nous venons de faire connoitie. (Lem.) LOBÉLIACÉES. {Bot.) On présente sous ce nom une fa- mille de plantes détachée de celle des campanulacées , et qui tire son nom Au. Lobelia , un de ses genres principaux et le plus nombreux. Elle est rangée près des campanulacées, dans la classe des péricorolles ou dicotylédones , à corolle monopé- tale, insérée au calice^. A ces caractères sont joints les sui- vans, qui constituent son caractère général. Un calice adhérent à l'ovaire entièrement ou quelquefois seulement en partie ; son liu.be à cinq lobes ou plus rarement entier et peu apparent. Une corolle monopétale insérée sous ce limbe, irrégulière, à cinq lobes inégaux, souvent fendue profondément en-dessus. Cinq étamines insérées également au calice sous la corolle, et alternes avec ses divisions: leurs filets sont distincts ou plus rarement réunis par le bas; les an- thères oblongues, appliquées contre le sommet intérieur des filets, et s'ouvrant dans leur longueur, sont tantôt distinctes, tantôt réunies en un tube traversé par le style. Ovaire adhé- rent au calice, quelquefois libre a sa partie supérieure, tou- jours couronnée d'un disque glanduleux, du milieu duquel s'élève un style simple terminé par un stigmate entier ou lobé. Ce stigmate est entouré d'un godet meuibraneux, à limbe entier ou cilié, quelquefois très-court, peu apparent et ne laissant apercevoir que les cils. Le fruit est capsulaire ou drupacé. La capsule a deux ou plus rarement trois ou quatre; 27. 7 98 LOB loges polyspermes , et s'ouvre par le haut en autant de valves .- quelquefois les cloisons ne se prolongent pas jusqu'au sommet, où les loges se confondent alors en une ; quelquefois aussi la cloison, se contractant, devient un simple réceptacle central, et la loge est uniloculaire. Le fruit, charnu, drupacé, contient une noix biloculaire ou uniloculaire (par avortement) , à loges inonospermes. L'embryon, au centre d'unpérisperme charnu, est cylindrique, à lobes courts , à radicule alongée et dirigée vers l'ombilic de la graine. La tige est herbacée, ou plus rarement ligneuse, formant un arbrisseau ou sous -arbrisseau. Les feuilles sont alternes, simples ou rarement pinnatifides ou palmées. Les fleurs sont axillaires ou terminales. Les caractères principaux et distincts de cette famille sont la corolle irrégulière , et le stigmate enchâssé dans un godet. On peut la distinguer en deux sections, celle des fruits cap- sulalres, et celle des fruits drupacés. Dans la première, on peut rapporter les genres Lohelia de Linnaeus, Goodenia de M. Smith, dont la 5e//iera de Cavanilles est congénère; Velleia du même ; Calogjne, Eufhales, Lechenautia, AnlJiotium, tous quatre de M. Brown ; CypJimde Bergius. On rapportera à la seconde le Scœi'ola de Linnœus , le Diaspasis et le Dampiera de M. Brown. Le Brunonia de ce dernier, qui a plusieurs des prin- cipaux caractères de cette famille, mais dont l'ovaire est entièrement libre , doit, pour cette raison, être placé sépa- rément à sa suite. Nous observerons en finissant que Richard a, le premier, observé et signalé l'involucre membraneux entourant le stig- mate, et qu'il a eu , le premier, l'idée de cette famille. M. Brown l'a ensuite établi dans son Prodromus Florœ JSovœ Hol- landiœ, avec les caractères indiqués ci-dessus; mais il n'y a point compris le Lohslia, dont beaucoup d'espèces ont le caractère de l'involucre du stigmate très-apparent, et qui conséquem- ment doit y être rapporté. Nous avons postérieurement donné un mémoire sur le même objet dans les Annales du Mus. d'hist. nat., tom. j8, dans lequel nous avons substitué le nom de Lobéliacées à celui de Goodenoviées , à cause de l'ancienneté et du grand nombre d'espèces du genre. Mais, en faisant cette substitution de nom , nous reconnoissons que M. Brown LOB 99 avoif , le premier, bien tracé le caractère de la famille. (J.) LOBÉLIE; LoZ'eZùi, Linn. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, qui a donné son nom à la famille des lohéliacées , et qui dans le système sexuel se trouve placé dans la pen- tandrie monogfuie. Linnaeus l'avoit d'abord rangé dans la syngénésie monogamie, à cause de la réunion de ses anthères. II présente pour caractères : Un calice monophylle , à cinq dents un peu inégales ; une corolle monopétale , à limbe comme labié , partagé en cinq découpures inégales ; cinq étamines à anthères oblongues, connées en forme de cy- lindre; un ovaire infère , ovale ou turbiné , surmonté d'un style de la longueur des étamines, terminé par un stigmate obtus, légèrement bilobé; une capsule ovale, couronnée par le calice , et partagée en deux à trois loges , contenant des graines menues et nombreuses. Ce genre est dédié à la mémoire de Mathias de Lobel, médecin de Jacques 1.", et botaniste célèbre, auteur d'une Histoire des plantes et de plusieurs autres ouvrages, mort à Londres, en 1616, à l'âge de soixante-dix-hiiit ans. Les lobélies forment un genre très-nombreux; les ouvrages de botanique les plus modernes en comptent environ cent soixante espèces, répandues dans les différentes parties du globe et sous les différens climats ; mais plus particulièrement dans les pays chauds. Voici, d'après les espèces connues jus- qu'à présent, dans quelle proportion elles se trouvent dans les différentes parties du monde : on en a observé soixante- quinze dans l'Amérique, vingt-deux dans la Nouvelle-Hol- lande, trente -trois en Afrique, douze en Asie, seulement six en Europe, et la patrie d'une douzaine d'autres n'est pas connue. Ce sont des plantes herbacées ou frutescentes, à feuilles alternes, entières ou découpées, et à fleurs souvent disposées en grappe ou en épi terminal. Elles contiennent toutes un suc propre , laiteux , plus ou moins acre et caus- tique , quelquefois vénéneux. Plusieurs d'entre elles ont mérité, par la beauté de leurs fleurs, d'être cultivées pour Tornement des jardins. Obligés de nous resserrer dans l'ex- position des espèces, nous mentionnerons de préférence celles qui sont les plus recommandables par leur beauté, celles qui ont des propriétés connues, ou celles qui, dans leur port, présentent quelque chose de particulier. loo LOB * Feuilles très - entières. LoBBLiE deDortmaî^t^ : Lohelia Dortmanna , Linn., Spec, i3i8; FI. Dan., t. 59. Sa racine, formée de fibres blanches, me- nues, produit une touffe de feuilles linéaires , un peu com- primées ou aplaties en-dessus, longues de douze à seizx* lignes, fistuleuses, divisées intérieurement en deux cavités longitu- dinales , comme si elles étoient formées de deux tubes ac- colés. Il naît, du milieu de ces feuilles, qui sont submergées, une tige droite, haute d'un pied à dix-huit pouces, glabre comme tout le reste de la plante , presque nue, terminée par six à dix fleurs alternes, pedicellées , pendantes, de couleur bleuâtre, et disposées en grappe lâche, qui s'élève au-dessus de Teau. Cette plante croît dans les lacs et les étangs du Nord de l'Europe ; on la trouve aux environs de Liège. LoBÉLiE DU Chili : Lobelia tupa , Linn., Spec, i3i8 ; Jla- puntium spicatum , foliis acutis , vulgo Tupa, Feuill. , Peruv. , 2 , p. 7^9, t. 29. Sa tige est droite, dure , comme si elle étoit frutescente, haute de cinq à six pieds , divisée en quelques rameaux simples, garnis de feuilles éparses , lancéolées ou ovales-lancéolées, sessiles , décurrentes , un peu cotonneuses et d'un vert blanchâtre. Ses fleurs sont d'un rouge de sang très-vif, longues de dix-huit à vingt- quatre lignes , tubu- leuses , étroites , renflées à leur base et vers leur limbe , disposées en une grappe spiciforme , droite et terminale. Cette espèce croît naturellement dans les montagnes du Chili ; elle a été cultivée, il y a environ quarante ans, au Jardin du Roi, à Paris. Toutes ses parties sont extrêmement vénéneuses, selon le P. Feuillée; sa racine et sa tige rendent un suc liictescent qui est un poison mortel. L'odeur seule de ses fleurs excite de cruels vomissemens. Lorsqu'on les touche, il faut bien se garder de les écraser entre ses doigts , et surtout de porter ensuite les mains ta ses yeux ; car il en pourroit résulter les accidens les plus graves et même la perte de la rue , ce dont on a eu dans le pays des exemples malheureux. '.;-» Feuilles dentées ou incisées; tige droite. LoBÉLiE A LONGUES FLEURS : LobcUa longijlora . Linn., Spec, LOB loi i3iv3 ; Jacq. , Hort. Vind. , I, t. 27. Sa tige est herbacée, rameuse, haute d'un pied , hérissée de poils courts et garnie de feuilles lancéolées, fortement dentées, presque roncinées, légèrement velues en-dessous. Les fleurs, blanches, à tube filiforme, long de trois à quatre pouces, et à limbe ouvert en étoile, sont solitaires dans les aisselles des feuilles sur des pédoncules très-courts et un peu velus. Cette espèce est annuelle ; elle croît naturellement sur les bords des ruis- seaux à la Jamaïque et à Saint-Domingue. Son suc est caus- tique et très-vénéneux. On la cultive dans la serre chaude du Jardin du Roi. LoBÉLiE CARDINALE : Lohelia cardinalis, Linn. , Spcc. , i320; CuTt.,Bot. Magaz., t. 020. Sa racine estvivace ; elle produit une tige droite, simple, haute d'un pied et demi ou en- viron , légèrement velue, garnie de feuilles ovales-lancéolées, dentées , presque sessiles. Ses fleurs sont grandes , d'un pourpre éclatant ou d'un rouge écarlate très-vif, disposées au sommet de la tige en une grappe simple, bien fournie et d'un aspect très -agréable. Elle croit naturellement sur les bords des rivières dans la Virginie et la Caroline. On la cul- tive en Europe dans les jardins, depuis près de deux cents ans ; elle peut y passer l'hiver en pleine terre. Ses fleurs paroissent en Juillet et Août. LoBÉLiE DE Surinam: Lobelia surinamensis , Linn.,Spec., iSao; Lobelia lœvigata, Linn. , SuppL, 092 ; Lois. , Herb. de l'Amat. , n. et t. 149. Cette espèce est un arbrisseau dont la tige s'élève à six ou huit pieds, en se divisant eu rameaux garnis de feuilles ovales -lancéolées , pétiolées , légèrement et iné- galement dentées en leurs bords. Ses fleurs sont grandes, d'un beau rouge , portées sur des pédoncules grêles , soli- taires dans les aisselles des feuilles supérieures, et munis à leur base de deux bractées linéaires. Cette lobélie est ori- ginaire de la Guyane. On la cultive en France , dans les serres chaudes, depuis une dixaine d'années. Sa végétation est très- vigoureuse , et elle fait un très-bel effet dans le moment de sa floraison , qui a lieu au commencement du printemps. LobÉUE SYPHILITIQUE : LoheUa syphililica , Linn.,5pec., 1020 ; Jacq., Icon., 3 , t. 697. Sa racine est vivace ; elle produit LOB une tige herbacée, simple ou un peu rameuse, légèrement anguleuse, haute d'un à deux pieds, chargée de quelques poils roides, et garnie de feuilles ovales-lancéolées, sessiles, légèrement et inégalement dentées. Ses tleurs sont bleues, moins grandes que dans les espèces précédentes, pédon- culées , solitaires dans les aisselles des feuilles supérieures , mais rapprochées les unes des autres , occupant plus de la moitié de la longueur des tiges , et formant une longue grappe terminale. Cette plante croit naturellement dans les bois et les lieux humides de la Virginie et de plusieurs parties de l'Amérique septentrionale. On la cultiA^e en Europe depuis ]665, et elle passe Ihiver en pleine terre. Elle fleurit en Juillet et Aoûtt Dans son pays natal on l'emploie pour la guérison des maladies vénériennes , ce qui lui a valu son nom spécifique. *** Feuilles incisées; tige couchée. LoBÉUE LAURENTiE : Lobelia laurentia, Linn. , Spec. , i32i; Rapunculus aqiiaticus repens , Jlore cœruleo inaperio , Bocc. , Mus., 35, t. 27 {fig. major). Sa racine est fibreuse, an- nuelle; elle produit une tige grêle, rameuse, longue de trois à six pouces, garnie de feuilles ovales- oblongu es, cré- nelées, glabres, ainsi que toute la plante. Les fleurs sont petites, bleuâtres, portées sur des pédoncules filiformes, très-longs et solitaires dans les aisselles des feuilles supé- rieures. Cette lobélie croît dans les lieux humides et à l'ombre , en Italie , en Corse et aux îles d'Hyères. Lobélie délicate : Lobelia tenella , Bivona , PL sic, cent. I, p. 53 ; Lohelia minuta , Decand. , FI. fr. , 3 , p. 716. Sa racine est menue , fibreuse , annuelle ; elle produit plusieurs feuilles ovales, pétiolées , un peu crénelées, parfaitement glabres et disposées en rosette. Du milieu de ces feuilles s'élève une ou plusieurs hampes grêles, longues d'un à deux pouces, chargées, vers le milieu de leur longueur, d'une ou deux folioles linéaires, et terminées par une fleur très-petite, d'un violet clair, marquée de blanc. Cette espèce se trouve dans les lieux humides et ombragés des montagnes , en Corse , en Portugal, en Sicile, en Crète, etc. (L. D.) LOBERIS. {Erpétol.) Voyez LÉBÉras. (H. C.) LOB ip5 LOBES. ( Bot. ) On nomme ainsi les découpures des feuilles, etc., lorsque ces découpures sont larges. On em- ploie aussi ce mot comme synonyme de cotylédon : de là, plantes unilobées, plantes bilobées. Les poches ou sacs mem- braneux qui, dans l'étamine , contiennent le pollen, sont également désignés par le nom de lobes. Les lobes de l'éta- mine sont souvent divisés intérieurement en deux loges. Aussi les anthères bilobées sont ordinairement quadrilocu- laires (tulipier, tradescantia , casuarina , etc.). (Mass.) LOBIER SUBÉREUX. (Bot.) Champignon subéreux du genre Bolet, décrit comme espèce nouvelle par le docteur Paulet, et dont il fait même une famille particulière: il est sessile, latéral, de trois à quatre pouces d'épaisseur, sur un peu plus de diamètre; il est gris, d'une substance généralement li- gneuse, ou comme celle du bois sec, mais douce et d'un tissu serré ; il offre des prolongemens semblables à des lobes. La partie tubulaire adhère fortement et se confond avec la partie charnue. Ce champignon est rare, et ne paroît point dangereux. Paulet le place dans un genre qu'il nomme Xylo- melron, près du Dedalœa quercina , ou son Agaric épineux. (Lem.) LOBIOLES. (J5o^) On donne ce nom aux lanières de la fronde des lichens. (Mass.) LOBIPÈDE. {Ornith.) M. Cuvier, trouvant dans le tringa hyperhorea, Linn. , les pieds d'un phalarope et le bec d'un chevalier, en a formé, dans son Règne animal, tome i.*"', p. 4c)5 , un genre particulier sous le nom de Lobipède, à l'égard duquel on peut voir une observation au mot Crymophile de ce Dictionnaire, tom. Xll, p. 77. lia en conséquence appelé l'espèce dont il s'agit, et qui est figurée dans les planches enluminées de Buffon , n.° 766 , lobipède à hausse-col, a cause du hausse-col roux que cet oiseau porte autour de sa gorge blanche. Le même naturaliste a désigné le tringa fosca, Linn., pi. 46 d'Edwards, comme devant être la femelle ou le jeune. Cette dernière opinion a été confirmée par M. Temminck , dans son Manuel d'ornithologie, a.^ édition , où il s'est borné à diviser le genre Phalarope en deux sections, et à en faire, pour le phalarope hjperhoré , une qui est caractérisée par le bec déprimé seulement à la base, grêle et en alêne jusqu'à la pointe , tandis que chez l'autre le bec est déprimé dans lo/, LOB toute sa longueur et comprimé seulement à la pointe. (Ch.D.) LOBO. (Mamm.) Nom du loup en espagnol et en portu- gois. (F. C.) LOBO'TE. (Min.) On avoit d'abord désigné cette pierre comme une espèce particnlièr& ; mais on la regarde mainte- nant comme une variété d'idocrase, peu différente de celle à laquelle on a donné le nom d'égeran, L'idocrase loboïte , dédiée à M. de Lobo , qui en a donné une description, s'est trouvée en Gôkum, à Fmgord , en Uplande, non loin des mines de Dannemora : elle est com- posée, suivant M. Berzelius, de silice 36* d'alumine ly^ôo de chaux 87,65 de magnésie 2,62 de fer oxydé 5,2 5 et d'une trace d'oxyde de manganèse. Cette variété a d'ailleurs tous les autres caractères de I'Ido- CRASE. Voyez ce mot. (B.) LOBOS, LOBON, LUGOS et LYGOS (Bo^). Synonymes de spartium chez les anciens Grecs. Voyez Spartium. (Lem.) LOBULAIRE, Lobularia. (Zoophjt.) Subdivision générique, établie par M. Savigny, et adoptée par M. de Lamarck, pour un petit nombre d'espèces de véritables alc)fons de Linnaeus, dans lesquels, sur une masse commune vivante, plus ou moins charnue, vivent, en plus ou moins grand nombre, et surtout vers ses extrémités, des polypes épars, cylindriques, entièrement rétractiles et pourvus de huit tentacules pectines. Ces singuliers animaux, qui sont communs dans nos mers, ont évidemment beaucoup de rapports dans leur organisa- tion avec les pennatules et genres voisins, chez lesquels un nombre plus ou moins considérable de petits individus vivent sur une masse commune, certainement vivante, avec laquelle ils sont en communauté de vie et de substance. Ils sont donc composés de deux parties, l'une commune et l'autre spéciale. La partie commune affecte une forme irré- gulière, à peu près indéterminée, ordinairement un peu élargie à sa base, par laquelle elle adhère fortement et mé- caniquement aux corps sous-marins; la masse s'élève, s'ar- LOB io5 rendit en mamelon simple, ou s'élargit, s'aplatit et se lobe d'une manière irrégulière à son extrémité supérieure. En coupant celte masse à l'état vivant, on voit qu'elle est com- posée principalement d'une substance assez ferme, grisâtre, comme translucide, formant des espèces de canaux remplis d'eau, et qui de la circonférence se portent à la base du polypier. Autour de cette substance en est une autre, comme subéreuse, et dans laquelle on distingue aisément les grains rouges dont elle est composée. C'est dans les cellules de celle- là que sont les polypes. Parla dessiccation, la masse poly- piaire se contracte, se racornit ; mais on y distingue tou- jours très -bien les deux substances : la rouge est devenue un peu friable. Lrs polypes, dont le prolongement forme cette masse polypiaire, sont gélatineux, grisâtres; leur forme est cylindrique. On y distingue très-bien une première en- veloppe très-contractile, et par conséquent musculeuse, où se voient huit bandelettes longitudinales qui, nées de la base des tentacules, se plongent, au-delà dii corps du petit ani- mal, dans la substance du polypier. Ces bandelettes, d'après M. Savigny, forment huit demi -cloisons dans la cavité du polype, qu'ils divisent ainsi en huit cavités, dont chacune communique avec celle du tentacule correspondant : au Lord antérieur du sac est une ouverture dans laquelle on voit celle de l'estomac ou la bouche , de forme un peu va- riable, mais ordinairement ronde. A sa marge M. Lamou- roux dit qu'il y a des appendices irritables : ni M. Spix ni M. Savigny n'en parlent ; je ne les ai pas vus non plus. Plus en dehors se trouve le cercle de tentacules ; ils sont au nombre de huit: ils sont évidemment creux, coniques, un peu aplatis, du moins en-dessus, et couverts, sur cette face seulement , de papilles disposées un peu irrégulière- ment, mais dont les externes, en la débordant, rendent le tentacule pectine. La bouche, dont nous venons de parler, conduit, à la suite d'un tube plus ou moins long et par con- séquent plus ou moins étroit, ou d'un œsophage, dans un es- tomac globuleux ou subcylindrique, dont les parois sont bien distinctes de la première enveloppe. L'estomac, d'après ce que dit M. Spix , paroit percé à la partie inférieure et com- muniquer par un orifice, sans doute très-étroit, avec une sorte ï°6 LOB d'ovaire ; celui-ci est unique , et formé par un petit canal courbe, placé sous Testomac au fond de la cellule : vis-à-vis l'ovaire s'attache aussi à l'estomac une sorte de filament trés-grêle, ne remplissant pas le tube que lui forme l'enve- loppe extérieure, et qui se perd dans la masse commune. M. Savigny a vu différemment : au pourtour d'un anneau qui entoure l'orifice dont le fond de l'estomac est percé, s attachent des intestins , au nombre de huit; chacun d'eux, après être remonté un peu sur l'estomac, s'attache à la cloi- son correspondante de l'enveloppe, en suit le bord libre et flottant, et pénètre dans le corps commun. Six de ces intes- tins se terminent à autant de grappes de gemmules oviformes. Elles sont comprises dans le corps commun , près de sa sur- face ; elles peuvent entrer dans l'estomac par l'ouverture de l'anneau, et être évacuées par la bouche. Les animaux des alcyons sont d'une sensibilité exquise : au moindre choc imprimé aux tentacules, même par l'eau qui les contient, ils se contractent, et tout l'animal, qui, dé- veloppé, faisoit une saillie de deux ou trois millimètres à la surface du polypier, rentre et se cache dans sa cellule. Ils sont toujours plus nombreux aux extrémités du polypier qu'ailleurs, et même à la base il paroît qu'il n'y en a plus du tout. La masse polypiaire est elle-même vivante et sus- ceptible de mouvemens, il est vrai, très-lents: c'est un fait indubitable. Elle est attachée d'une manière fixe aux corps sous- marins. La nourriture de ces petits animaux est sans doute à l'état moléculaire; ils paroissent être sub-ovipar^s, c'est-à-dire qu'ils rejettent par la bouche un corps oviforme qui, attaché sur les corps sous-marins, devient la souche d'un nouvel alcyon. Les espèces que MM. Savigny et de Lamarck rapportent à cette section des alcyons, sont au nombre de trois, et pourroient bien n'être que des variétés de la même. Elles se trouvent toutes dans nos mers. La L. DiGiTÉE : L. digiLata; A. digitaLum, L. ; Ellis , Corail., lab. 32, fig. a, A, A, 2. Masse d'un blanc rougeàtre, fer- rugineux ou couleur de chair, lobée d'une manière irrégu- lière à son extrémité. Les lobes, au nombre de deux à cinq, sont épais , obtus et plus ou moins digitiformes. LOB 107 Elle se trouve communément dans la Manche , attachée sur rhuitre pied-de-cheval. La L. coNoÏDEj L. conoidea, Lamrk. ; Mull. , Zool. Dan,, 5 , pag. 1 , tab. 81 , fig. 5, 5. Masse conoïde^ indivise, jaunâtre en dehors, et rougeàtre en dedans. Des mêmes mers et des mêmes lieux que la précédente. La L. MAiN-DE-LADRE : L. paliTiata ; A. exos , Gmel. , Esp., .Suppl. 2, t. 2. Masse plus considérable, stipitce, terminée par des divisions rameuses, comprimées ; les cellules papil- liformes proéminentes. De la mer Méditerranée. Voici ce que dit Olivi sur la vie de cette espèce. 1.° A sa naissance elle est simple : alors elle est semblable à une division de l'adulte. 2." Ce rameau naissant est alors tout polypifèrc. 3.° En croissant il se dilate , et sa partie supé- rieure est toute couverte de polypes: ainsi il est forraé de ceux-ci, et en outre de la matière spongio-calcaire qu'ils produisent, et qui constitue leurs cellules irrégulières. /)." A mesure que tout le corps croît, les nouveaux polypes se di- visent comme en fascicules : d'où arrivent les digitations, les ramirications, variables en nombre et en figure. 5." Plus il jiait de polypes aux sommités, plus il en meurt insensible- ment à la base: alors, parle manque de parties gélatineuses, la tige devient moins flexible, plus terreuse, et n'est plus qu'un agrégat de terre calcaire mêlée à une substance ani- male presque sèche. 6.° Mais cette terre ne s'endurcit pas : elle reste, à l'intérieur, comme pulvérulente. M. Cuvier réujiit les espèces de ce genre aux anthélies de M. Savigny, qui ne sont aussi qu'une subdivision des alcyons de Linnaius. (De B.) LOBULARIA. (Bot.) M. Desvaux a fait, sous ce nom, un genre du cljpeola maritima de Linnaeus, devenu ensuite Va- Ijssiiin mnritimum de WiUdenow et de M. Smith, véritable- ment différent du clypeola jouthlaspi. M. De Candolle, ra- menant aussi le premier cljpeola au genre Alfssum, donne le nom de lohuiaria à l'un des quatre qu'il établit dans ce genre. (J.) LOBULE. (Bot.) Dans les plantes monocotylédones l'em- bryon est quelquefois muni d'un rudiment de feuille quj ^^8 LOC se développe du côté opposé au cotylédon , et représente imparfaitement un second cotylédon. M. Mirbel lui donne le nom de lobule : il se montre, nés avant la germination, dans le blé , l'avoine , etc. , et seulement après la germination dans l'asperge , etc. ( Mass. ) I-OCA. (Bot.) Une variété de froment, à épi bleuâtre, garni de longues barbes, est citée sous ce nom par Lobel. (J.) LOCALUS. (Ornith.) Aristote ne fait que citer cet oiseau au livre 2 , chap. 17 , de son Histoire des animaux, pour le compter parmi ceux qui ont des ccecum ou appendices à l'extrémité du conduit intestinal. Scaliger, qui pense qu'on doit écrire cocalus , le décrit comme un oiseau blanc, à pieds rouges, de la grosseur d'un ramier, lequel vit des petits poissons que la mer laisse sur la côte en se retirant. II s'agi- roit vraisemblablement, dans cette supposition, de l'huitrier ou pie de mer, hœmatopus ostralegus , Linn. , quoique son plumage ait autant de noir que de blanc. (Ch. D. ) LOCANDI. [Bot.) Adanson emploie, comme générique, ce nom brame du Icarini-niota du Malabar, décrit parRhéede, dont il veut faire un genre; mais il paroît n'être qu'une espèce du Samadera de Gœrtner, qui fait partie de la nou- velle famille des simarubées , éiablie par M. De Candolle. Ce genre a été aussi nommé Vitmannia par Vahl et A'Yilldenow; et on peut encore lui réunir comme congénères le niota de M. de Lamarck ou maudujta de Commerson , et le biporeia de M. du Petit-Thouars. (J.) LOCHE. (Bot.) Voyez Limax. (Lem.) LOCHE. {Ichtli^ol.) Voyez Cobite. (H, C. ) LOCHE DE MER. {Ichthjol.) C'est le nom que quelques naturalistes ont donné à ïaphye, poisson du genre Gobie, que nous avons décrit dans ce Dictionnaire, tom. XIX, p. 142. Ce nom est en usage dans plusieurs de nos provinces méri- dionales. (H. C.) LOCHERIA. (Bot.) Necker donne ce nom au sigesbeckia occidentalis , de la famille des corymbifères, qui n'a qu'un demi-fleuron au lieu de cinq existant dans les autres espèces. (J.) LOCHES. (Malaeoz.) Nom qTie l'on donne, dans plusieurs parties de la France, aux Limaces. Voyez ce mot. (DeB.) LOC 109 LOCHNERIA. (Bot.) Scopoli présente sous ce nom le perin-lcara de ÏHorf. Malab. et d'Adanson , qui paroit congé- nère de l'éléocarpe , elœocarpus , genre auparavant placé à la suite des guttifères, mais rapproché plus naturellement des tiliacées. (J. ) LOCKA. (Mamm.) Un des noms lapons du renne. (F. C.) LOC-SUMATRI. {Bot.) Voyez Luch. (J.) LOCULAR. {Bot.) Nom vulgaire, donné dans quelques pays à l'épeautre ou à une de ses variétés. Voyez Froment LOCur.AR, tom. XVII, pag. 45i. (J.) LOCULATOR. {Omith.) L'oiseau désigné sous c^ nom par Klein, Ordo avium, p. 127, est le curicaca de Pison et de Marcgrave , ou grand courlis d'Amérique de Brisson , tantalus loculafor, Linn., couricaca d'Amérique, pi. enlum., n." 268. (Ch. D.) LOCULEUX {Bot.) : creux et partagé en plusieurs cavités par des diaphragmes. On donne cette épithète au pétiole de Verjngium corniculatum , aux feuilles du juncus articu- latus, etc. ( Mass.) LOCUSTA. {Bot.) Nom latin, exprimant dans les grami- nées chaque petit paquet formé d'une ou deux glumes, en- tourant une ou plusieurs fleurs composées chacune de pail- lettes, d'étamines et d'un ovaire surmonté de deux styles ou d'un seul : ainsi chaque locuste peut être uni- ou multiflore. Quelques auteurs lui donnent le nom françois d'épillet , qui doit plutôt être réservé pour les épis partiels d'un épi composé. Le nom locusta avoit aussi été cité par Gesner pour une mâche, valerianella, que Linnaeus nommoit valeriana locusta. (J.) LOCUSTAIRES. {Entom.) M. Latreille désigne sous ce nom de tribu le genre Sauterelle en particulier, de la famille des giylloïdes, qui, avec des antennes en soie, a quatre articles aux tarses, tandis que les grillons et les courtillières n'en ont que trois. (C. D.) LOCUSTE. {Bot.) L'enveloppe extérieure des fleurs des graminées porte le nom de glume. La glume , avec la fleur ou les fleurs qu'elle contient, est ce que Tournefort a nommé locuste. (Mass.) LOCUSTE. {Entom.) C'est le nom latin francisé de la sau- LOG lerelle, genre d'insectes orthoptères. Mouftet donne pour étymologie de ce nom, à locis ustis, des lieux brûlés, champs dévorés. Loca enini urunt qucecumque tetigerint, morsuque om- nia erodunt. Voyez Sauterelle et Gryllon. (C. D.) LOCUSTELLE. (Omith.) Cet oiseau , sur lequel il y a eu bien des variations chez les auteurs, est le sjlvia locuslella , Lath. ; la fauvette locustelle ou à queue en éventail de M. Vieillot; le bec-fin locustelle de M. Temminck. Ce dernier cite la planche 58 1 de Butfon , sur laquelle elle est repré- sentée sous le nom de fauvette tachetée, comme la meilleure, en observant que la description n'appartient pas à l'espèce dont il s'agit, et M. Vieillot lui préfère la planche 98 des Oiseaux de la Grande-Bretagne de Le\vin. (Ch. D.) LODALITHE. [Min.) Le minéral décrit sous ce nom par M. Severguine , dans les Mémoires de l'académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, paroit appartenir, suivant M. Léonhard (Handbuch der Orjktognosie) , au felspath. (B.) LODDE. (IchthjoL) Nom d'un poisson du genre Salmone. Voyez ce mot. ( H. C. ) LODDER. (Ic/rfJjjo/. ) Nom norwégien du saumon lodde. Voyez Salmone. (H. C. ) LODDIGÉSIE, Loddigesia. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, irréguiières , papillonacées , de la famille des légumineuses , de la diadeiphie dccandrie de Linnœus , dont le caractère essentiel consiste dans un calice à cinq découpures ; une corolle papillonacée ; l'étendard très-petit; les ailes débordant la carène; <îix étamines dia- delphes; i'ovaire comprimé; un style ; ua stigmate. Le fruit inconnu. LoDDiGÉsiE A FEUILLES d'oxalide : Loddigesia oxalidifoUa , Botan. Magaz., pag. et tab. q^S ; Crotalaria oxalidifoUa des jardiniers. Arbrisseau du cap de Bonne-Espérance, dont les tiges sont droites, divisées en rameaux simples, grêles, nom- breux, diffus, garnis d'un grand nombre de i'euilles pétio- lées, alternes, composées de trois petites folioles scssiies, glabres, en cœur renversé, entières, souvent cchancrées et mucronées au sommet, en pointe à leur base; les pétioles filiformes, accompagnés à leur base de deux petites stipules subulées; les fleurs sont axillaircs, tcviriinales , rapprochées LOD en tête et formant comme une petite ombelle soutenue par un pédoncule commun assez court; les pëdicelles inégaux, très -courts, accompagnés de petites bractées subulées ; le calice est coloré, quelquefois un peu renflé, à cinq décou- pures aiguës , dont trois plus longues ; la corolle est d'un blanc un peu bleuâtre , tachetée de violet ; l'étendard à peine plus long que le calice ; les ailes étroites, obtuses; la carène presque de la longueur des ailes, tachetée de pourpre; l'o- vaire oblong, comprimé, renfermant deux ovules. Les fruits n'ont point été observés. (Poir. j LODICULARIA. [Bot.) Pal. Beauv., Agrost. , pag. 108, tab. -2 1, fig. 6. Genre de la famille des graminées, établi par M. de Beauvois pour la lloUbolla altissima, Poir., îl'm,, ou Rottholla fasciculata, Desfont., FI. Atlan. Il ne diffère des rottholla que par la grandeur et la forme particulière des deux écailles intérieures opposées, presque trilobées à leur sommet. Cette plante a d'ailleurs le port et la plupart des caractères des autres rottholla; elle ne peut en être sé- parée sans lacérer inutilement un genre assez naturel. Voyez ROTTBOLLA. ( PoiR. ) LODICULE. {Bot.) Dans les graminées, outre les écailles qui forment la glume et celles qui forment la glumelle , on trouve d'autres très -petites écailles pétaloïdes , nommées paléoles , qui partent du réceptacle avec les étamines et ses ovaires. L'ensemble de ces paléoles est ce qu'on nomme lodicule. Voyez Glume. ( Mass. ) LODNA. (Ornith.) On donne, en Piémont, ce nom à l'alouette commune , alauda arvensis , Linn. , et ceux de lod- nin et lodnoun à l'alouette lulu, alauda arhorea. ( Ch. D.) LODOICE, Lodoicea. (Bot.) Genre de plantes monocoty- lédones, à fleurs dioïques, de la famille des palmiers, de la dioécie polyandrie de Linnœus ; offrant pour caractère essen- tiel : Des fleurs dioïques; pour les Jleurs mâles, un chaton composé d'écaillés fortement imbriquées, bifides au sommet, contenant plusieurs fleurs; un calice à six folioles linéaires, de vingt-quatre à trente-six étamines : les fleurs femelles com- posées d'un calice à six ou sept folioles ovales ; trois ou quatre stigmates sessiles , aigus. Le fruit est un drupe très- gros, fibreux, à deux, quelqu'efois à trois ou quatre lobes. 11^ • LOD LoDOÏcE DES ÎLES Sechelles : Lodoicca Sechellarum , Labill. , Ann.du mus., 9, p. 140, t. i5 : Lodoicea maldiyica , Pers., Sjn.; Cocos rrialdivia , Willd., Spec ]. p. 402; Borassus , Sonn. , Itin., Nov. Guin., p. 4, tab. 5 — 7: vulgairement Cocotier. DE MER, DES Maldives , DES îi.Es Séchelles. Cet urbrc , si inté- ressant par la forme . la grosseur et l'emploi de ses fruits et de ses autres parties, s'élève à la hauteur de quarante- cinq à cinquante pieds, sur un tronc droit, fibreux;, marqué, dans toute sa longueur, par l'empreinte des feuilles, qui se détachent à mesure qu'il croit: d'autres feuilles se dévelop- pent et le couronnent : elles sont d'une texture ferme , en éventail: longues de vingt pieds sur dix à douze de large, ovales, échancrées à la base, divisées inégalement dans leur contour; les pétioles sans épines, longs de sept à huit pieds. Les fleurs sont dioïques; elles sortent de spathes formées de plusieurs feuilles alongées, aiguës : les fleurs mâles sont disposées en chaton, pourvues chacune d'un calice à six folioles, et de vingt -quatre à trente -six étamines. Le fruit consiste en un drupe très-gros, à deux lobes ovales. On a été long- temps incertain sur la véritable patrie de ce beau palmier, dont on ne connoissoit d'abord que les fruits jetés par les eaux de la mer sur les côtes des iles Maldives, ce qui portoit à croire qu'ils en étoient origi- naires. On a découvert depuis que ce palmier existoit dans une des iles Séchelles : on l'a transporté de ce pa3S dans l'Isle-de-France , où il annonçoit devoir réussir. Cet arbre a un bois très-dur à sa surface, tandis que l'intérieur est rem- pli de fibres molles. Chaque individu porte environ vingt à trente cocos, chacun de vingt à vingt-cinq livres pesant. Ils renferment une substance gélatineuse, blanche, transpa- rente, assez bonne à manger; elle s'aigrit et prend une odeur assez désagréable quelques jours après que le fruit a été cueilli : à mesure que le fruit mûrit, cette gelée se change en une amande dure comme de la corne. Le tronc de l'arbre, après avoir été fendu et dépouillé des fibres intérieures, sert à faire des jumelles pour recevoir l'eau , et des palissades pour les habitations et les jardins. Les feuilles sont employées à couvrir et à entourer les cases. Avec cent feuilles on peut construire une maison LOE ii3 commode, la couvrir, l'entourer, faire les portes, les fe- nêtres et les cloisons des chambres. A l'île Praslin , la plupart des maisons sont construites de cette manière. Le duvet atta- ché aux feuilles tient lieu d'ouate pour garnir les matelas et les oreillers; on fait des balais et des paniers avec les côtes des feuilles; les jeunes feuilles, séchées, coupées en la- nière et tressées, servent à faire les chapeaux que les hommes et les femmes portent à l'ile Praslin. La noix de coco est employée à fiiire des vases de diverses formes. Ceux qu'on destine à porter de l'eau, sont des cocos entiers, percés au sommet et vidés dans l'intérieur; ils con- tiennent six à huit pintes : les nègres en suspendent plusieurs aux deux bouts d'un bâton. Ces mêmes cocos, sciés en deux, servent de tasses, de plats, etc.; ils sont un objet de com- merce, et fort recherchés des marins, parce qu'ils ne sont pas sujets à se casser. On peut les graver; ils prennent un très-beau poli. Parmi les diverses propriétés qu'on a attri- buées aux cocos des Maldives, les unes sont fabuleuses, les autres ne sont pas bien constatées : on croit cependant que l'amande a une qualité astringente, et qu'on pourroit en faire usage contre la dyssenterie. Labillard., Ann., loc. cit. ( I'otr. ) LODOLA. ( Ornith.) Nom italien de l'alouette des champs, alauda arvensis , Linn., qui s'écrit aussi lodora. (Ch. D.) LŒFFELENTE. (Ornith.) Nom silésien du souchet, ana$ elypeata , Linn. (Ch. D.) LŒFFLER. (Ornith.) Nom allemand de la spatule, pla- talea leucorodia, Linn., qui s'écrit aussi Loffler. (Ch. D.) LŒFLINGIA. (Bot.) Voyez Léflinge. (Poir.) LOENDRO, SEVADILLA. (Bot.) Suivant M. Vandelli , le laurose, nerium, est ainsi nommé dans le Portugal et au BrésiL (J.) LOENGA, LOENGE. (Ichthyol.) Voyez Ling. (H. C.) LOERE. (Ornith.) Ce nom désigne, en Savoie, le grèbe huppé, colymbus cristatus , Linn., qui, suivant Salerne, p. 376, se nomme aussi à Orléans loquoère. ( Ch. D.) LOERI. (Ornith.) L'oiseau que Seba et Klein nomment ainsi, est la grande perruche à bandeau noir, psiliacus afri- capillus , Gmel. Le nom de loris est aussi prononcé loérifi par les Hoilandois établis aux Indes orientales. (Ch. D.) 27. 8 114 LOE LŒSELLE, Lceselia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des polémoniacées , de la. pentandrie monogynie de Linnœus; offrant pour caractère essentiel : Un calice tubulé, à cinq dents: une corolle monopétale, à cinq découpures profondes; cinq étamines, dont quatre presque didynames, la cinquième en partie soudée à la corolle; un ovaire supérieur; un style. Le fruit est une capsule à trois loges, s'ouvrant au sommet en trois valves; une ou deux semences dans chaque loge. Lœselle ciliée : Laselia ciliata, Linn., Lamk. , III. gen. , tab. 627; Gaertn., de Fruct., tab. 62. Plante herbacée, dont la tige £st quadrangulaire , rameuse, garnie de feuilles op- posées, ovales, un peu aiguës, dentées en scie, rétrécies en pétiole à la base ; les pédoncules sont axillaires , uni- flores, munis vers leur sommet de bractées opposées, ovales- arrondies, veinées, presque sessiles, imbriquées en forme de cône lâche, bordées de dents sétacées, presque épineuses ; le calice est tubulé, court, persistant, à cinq dents droites, aiguës; la corolle tubulée à sa base, divisée profondément en cinq découpures oblongues, ciliées sur les bords ; les éta- mines sont de grandeur inégale, presque aussi longues que la corolle: les anthères petites, ovales. Le fruit est une petite capsule environnée par le calice , blanchâtre , turbi- née, à trois loges, à trois valves; les cloisons opposées aux valves ; les semences mucilagineuses, un peu roussâtres. Cette plante croît à la Vera-Cruz. ( Poir. ) LŒST. (Ichthjol.) Nom du flez en Estonie. Voyez Flez. (H. C.) LŒW. (Mamm.) Nom allemand du lion. (F. C.) LOGANIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des gentianées , de la pentandrie moiiogjnie de Linnœus ; offx-ant pour caractère essentiel : Un calice partagé en cinq ; une corolle presque campanulée , un peu velue à son orifice; le limbe à cinq dé- coupures; cinq étamines; un ovaire supérieur : un style; un stigmate en tête. Le fruit consiste en une capsule partagée en deux, contenant plusieurs semences peltées, placées le long de la suture de chacune des divisions de la capsule. Andrews avoit donné à une des espèces de ce genre le nom d'et^osma; M. Rob, Brown, au lieu de le conserver pour LOG ii5 les espèces qu'il avoit à y ajouter, y a substiiué celui de logania, que Scopoli avoit déjà employé pour le rujschia. Ce genre se compose d'espè>'es toutes originaires de la Nou- velle-Hollande, les unes ligneuses, les autres herbacées, pour lesquelles M. Brown a établi trois subdivisions. I. Arbustes. Calice obtus; étamines non saillantes , insérées vers le milieu du tube. A. Stipules en gaine entre le péHole et la tige. Loganim verje. Logania a larges feuilles : Logania latifolia, Rob. Brown, Noy. HolL, 1 , p. 455 ; Exucum vaginale, Labill. , Noi'. Holl., 1, pag. 37, tab. 5i. Cette plante a des tiges un peu li- gneuses, hautes de trois à quatre pieds; les rameaux re- dressés; les feuilles opposées, épaisses, coriaces, ovales-ai- guës, entières, rétrécies en pétiole à leur base, longues de deux ou trois pouces, réunies par une gaine courte; les fleurs disposées en une panicule terminale ; les pédoncules axillaires, opposés, di- ou trichotonies , munis de bractées ovales - lancéolées ; les divisions ovales, finement ciliées; la corolle en soucoupe, velue en dedans; le limbe à cinq lobes à demi oi'biculaires ; le stigmate en massue, à deux sillons; une capsule ovale-oblongue, bivalve, à deux loges; les valves roulées en dedans, s'ouvrant à leur sommet, contenant plu- sieurs semences planes, ovales. Cette plante croit dans la terre de Van-Leuwin, k la Nouvelle-Hollande. Logania a feuilles grasses ; Logania crassifolia , Brown , l. c. Ses tiges sont ligneuses, diffuses, divisées en rameaux scabres , garnis de feuilles opposées, coriaces, charnues, ovales ou un peu arrondies, mucronées au sommet; les fleurs disposées en corymbes. Dans le Logania ovata , Brown, l. c, les tiges sont droites; les rameaux lisses, les feuilles ovales, presque sessiles , obtuses à leur base; les fleurs en corymbe. Mais le Logania elliptica, Brown, L c. , a les feuilles ovales-elliptiques, un peu aiguës, à peine longues d'un pouce. Le Logania longifolia, Brown, L c. , en diffère par ses feuilles planes, ovales, aiguës, longues d'un à deux pouces; par la gaine à la base des pétioles tronquée; par les corymbes trichotomes ; par les pédoncules glabres, et par les étamines renfermées dans la corolle. îï6 LOG B. Stipules sétacêes, latérales, distinctes ou nulles. Evosma. LoGANiA A FLEURS NOMBREUSES : Logania Jloribunda , Bro^vn , JVov. HolL, l. c; Evosma albijlora , Andrews, Bot. Repos., tab. 620. Arbrisseau dont les tiges se divisent en rameaux garnis de feuilles opposées, lisses à leurs deux faces, lancéo- lées , rétrécies à leurs deux extrémités garnies de stipules laté- rales sétacêes. Les fleurs sont blanches, disposées en grappes axillaires, composées, plus courtes que les feuilles; les pédi- celles pubesceiis. Dans le logania fasciculata , Brown, Le. , les feuilles sont linéaires-spatulées , obtuses, planes, lisses; les tiges diffuses; les rameaux un peu rudes ; les fleurs dispo- sées en un corymbe terminal, peu garni. Le logania revoluta, Brown, l. c. , a ses tiges droites; ses feuilles linéaires, re- courbées à leurs bords, un peu scabres en-dessus ; les fleurs disposées en grappes simples, axillaires, plus courtes que les feuilles; les pédicelles pubescens. II. Tige herbacée ou ligneuse. Calice aigu ; étamines insét^ées à Vojnjice de la corolle, un peu saillantes. Stomandra. Logania a feuilles de serpolet ; Logania serpjllifolia , Brown, Nov. HolL, L c. Ses tiges sont un peu ligneuses, garnies de feuilles ovales, avec des stipules entre les pétioles ; les fleurs sont terminales, presque en corymbe; les calices ciliés. Le Logania pusilla, Brown , /. c. , est une petite plante herbacée, à feuilles elliptiques; à stipules triangulaires et fleurs solitaires , axillaires. Dans^, le Logania canipanulata , Brown,/. c. , les tiges sont herbacées; les feuilles linéaires, dépourvues de stipules; les fleurs terminales; les pédoncules et les calices pubescens. (Poir.) LOGFIE, Logfia. {Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Septembre 1819 (pag. 143), appartient à l'ordre des synanthérées, à notre tribu naturelle des Inulées, et à la section des Inu- lées-Prototypes , dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Gifola et Micropus. (Voy. notre article Inulées, tom. XXllI, pag. 564.) Le genre Logfia est caractérisé par nous de la manière suivante. Calathide ovoïde-pyramidale, pentagone, discoïde : disque LOG 117 quinquéflore, régulariflore , androgyniflore ; couronne bisé- riée, décemflore, tubuliflore , féminiflore. Péricline égal aux fleurs, formé de cinq squames unisériées, égales, appliquées, alongées, lancéolées- obtuses , munies d'une large bordure membraneuse, scarieuse au sommet, et ayant leur partie in- férieure ossifiée, gibbeuse, concave, enveloppante; quelques squamules surnuméraires accompagnent extérieurement le péricline. Clinanthe plan , muni de cinq squamelles unisé- riées, situées entre les deux rangs de la couronne, égales aux fleurs, oblongues-lancéolées- obtuses, planes, coriaces, membraneuses sur les bords. Ovaires du disque et du rang intérieur de la couronne, oblongs, droits, un peu papil- lulés; à aigrette composée de squamellules unisériées, égales, longues, filiformes, capillaires, à peine barbellulées, cadu- ques. Ovaires du rang extérieur de la couronne, oblongs, arqués en dedans, glabres, inaigrettés, enveloppés étroite- ment et complètement par la partie inférieure des squames du péricline. Corolles de la couronne, tubuleuses, longues, grêles, filiformes. Corolles du disque quadrilobées. LoGFiE A FEUILLES suBULÉES : Logfia subulata, H. Cass. ; Filago gallica, Linn. Sp. pi. édit. 3, pag. ]3i2. Plante herbacée, inégalement et irrégulièrement cotonneuse et blanchâtre sur ses diverses parties, dont plusieurs cependant paroissent sou- vent être plus ou moins luisantes; tige rameuse, à rameaux grêles, très-divariqués; feuilles alternes, éparses, sessiles , dressées, longues d'environ six lignes, très-étroites, linéaires- subulées, roides, uninervées, à face inférieure ou extérieure ordinairement un peu glabre, la supérieure ou intérieure ordinairement blanche et cotonneuse , à bords roulés en- dedaiis ou en-dessus ; calathides petites, ordinairement ras- semblées en groupes de trois, quatre ou cinq, dans la bi- furcation des rameaux et à leur sommet; chaque groupe accompagné de plusieurs feuilles plus longues que les cala- thides; péricline tomenteux , blanchâtre, enflé à la base, étréci vers le sommet, qui est un peu scarieux et roussàtre. Cette espèce, que nous décrivons sur un échantillon sec de l'herbier de M. de Jussieu , n'est pas rare dans les champs sablonneux des environs de Paris, où elle fleurit en Juillet et Août : elle est annuelle, ainsi que l'espèce suivante. 118 LOG LoGFiE A FEUILLES LANCÉOLÉES : Logfo lonceolata , H. Cass. ; Filago montana, Linn. , Sp.pL, édit. 5, pag. i3ii. Une racine pivotante, rameuse, fibreuse, produit ordinairement plu- sieurs tiges dressées ou ascendantes, hautes d'environ six pouces, simples inférieurcment. plusieurs fois bifurquées su- périeurement, à rameaux dressés; la tige et ses rameaux sont cotonneux, blanchâtres, et très-garnis, d'un bout à l'autre, de feuilles rapprochées : ces feuilles, longues d'environ trois lignes, larges d'environ une ligne, sont sessiles, lincaires- lancéolées-aiguës, planes, laineuses et blanchâtres sur les deux faces, très-entières sur les bords, qui sont quelquefois un peu ondulés; les calathides sont ordinairement rassem- blées en petits groupes irréguliers, inégaux, situés vers la bifurcation des rameaux et vers leur sommet ; chaque ca- lathide , ordinairement portée par un pédoncule propre , court, filiforme, est petite, conique, verdàtre . un peu co- tonneuse, à sommet jaunâtre et scarieux. Nous décrivons cette espèce sur des échantillons secs, recueillis par nous dans le bois de Boulogne, près Paris, où ils fleurissoient en Juillet. Si le Gnaphalium minimum de Smith, que nous n'avons point observé, est suffisamment distinct de la Logjia lanceo- lata, ce qui nous semble assez douteux , ce sera une troisième espèce de Logjîa, qu'on pourroit nommer Lcgjia hrevifolia. Les Filago galliea et montana de Linné diffèrent généri- quement de son Filago germanica , qui constitue notre genre Cifola, en ce qu'il n'y a que deux rangs de Heurs femelles, et un seul rang de squamelles; que les squames du péricline sont inférieurcment ossitiées, gibbeuses, et enveloppent com- plètement les ovaires ; et qu'enfin le clinanthe est plan. C'est pourquoi nous réunissons les deux espèces dont il s'agit en un genre ou sous-genre particulier, dont le Filago galliea doit être considéré comme le type ; le Filago montana offrant quelques anomalies, qui le rapprochent de notre sous-genre Oglifa ou FiLigo arvensis de Linné. Le lecteur peut utilement consulter sur cette matière nos articles Evax, tom. X\l , pag. 58; Filage, tom. XVII, p. 2 ; GiFOLE, tom. XVIII, pag. 65 1 ; Gnafhale, tom. XIX, p. ii5; et surtout notre Examen analytique du genre Filago de Linné , publié dans le Bulletin des sciences de Septembre 1819. (H. Cass.) LOI 119 LOGGER - HEAD. (Orniih.) L'oiseau ainsi nommé par Sloane est la sittelle à huppe noire, sitta jamaicensis , Gmel. , et sittelle folle de M. Vieillot. Le logger-head-duch des Trans- actions pliilosophiques est une espèce de canard dont BufTon parle à la page 416 du tome 9 de son Histoire naturelle des oiseaux, édit. in-4.° (Ch. D.) LOGHAJNIA. (Bot,) Nom donné par Scopoli et Gmclin au sourouhea d'Aublet, que l'on reconnoit maintenant comme une simple espèce de rujschia. Voyez Logania. (J. ) LOGLIO. {Bot.) Voyez Gioglio. (J.) LO-HERE. {Bot.) Nom hongrois du trèfle ordinaire, sui- vant Clusius. ( J. ) LOH-FINKE. {Ornith.) Nom silésien du bouvreuil ordi- naire, loxia pjrrhula , Linn. (Ch. D.) LOHONG. {Ornith.) Nom donné par les Arabes à une espèce d'outarde, otis arahs , Linn. (Ch. D.) LOIE. {IchthjoL) Un des noms norwégiens de l'aphye, poisson du sous-genre des Ables. Voyez ce mot dans le Sup- plément du 1.^"" volume de notre Dictionnaire. (H. C.) LOIR. {Mamm.) Ce nom, donné à un rongeur, des parties méridionales de l'Europe, est devenu une dénomination gé- nérique, sous laquelle les naturalistes ont rassemblé quatre espèces particulières, qui se ressemblent entre elles par les organes de la nutrition, de la locomotion et des sens. Les animaux de ce genre se rapprochent un peu des écureuils par les formes générales et le système de dentition. Ils ont, de chaque côté des deux mâchoires , une incisive et quatre molaires. Comme chez tous les rongeurs, les incisives sortent de l'extrémité d'un intermaxillaire très- développé, et celles de chacune des deux mâchoires se touchent par leur face interne; elles sont plates à leur partie antérieure, compri- mées et anguleuses à la postérieure, et taillées en biseau à leur face inféro-interne ; les supérieures sont coupées carré- ment à leur extrémité, tandis que les inférieures sont poin- tues. A la mâchoire d'en haut, la première molaire est plus petite que les trois autres , presque triangulaire , formée , à la partie extérieure, de deux tubercules dont l'antérieur est plus développé que le postérieur, et à l'interne d'un tu- bercule étroit : la couronne qui se trouve creusée entre ces 120 LOI tubercules, est divisée par trois sillons transversaux qui , partant l'un d"entre les deux tubercules externes et les deux autres de la pointe de chacun de ces tubercules, aboutissent tous au tubercule interne. Les trois molaires suivantes diffé- rent de celle-ci, en ce qu'elles sont plus grandes et carrées, ce qui tient à ce que le tubercule interne s'est beaucoup plus élargi , et ne forme plus qu'une épaisse crête. Comme sur la première molaire, trois sillons partagent leur couronne; mais de plus, dans les trois zones qu'ils forment, se trouvent creusés trois autres petits sillons qui ne s'étendent pas au-delà du milieu de la couronne. Les molaires de la màciioire in- férieure ressemblent en général à celles de la supérieure ; seulement la première est formée de trois tubercules, l'un antérieur et les deux autres postérieurs, et chez les trois sui- vantes le tubercule interne ne forme plus qu'une large crête, et les sillons sont beaucoup plus sinueux. Les membres antérieurs, uu peu plus courts que les pos- térieurs, sont terminés par une main divisée en quatre doigts, de longueur moyenne , libres et seulement réunis à leur base par une très-légère membrane, et armés d'ongles ar- qués, comprimés et pointus; on trouve de plus, à la partie interne du carpe, un gros tubercule alongé , garni à sa base d'un rudiment d'ongle plat, attaché au carpe sur toute sa longueur, et que Ton doit regarder comme un vestige de pouce. Aux membres postérieurs les pieds sont alongés et ter- minés par cinq doigts libres qui sont seulement réunis à leur base par une légère membrane : ils sont tous armés d'ongles arqués, aigus et comprimés, et le pouce, quoique assez court, est susceptible de s'écarter fortement des autres doigts et même de leur être opposé en certaines cii'constances. La queue, chez tous, est alongée et lâche. L'œil a la pupille ronde et est susceptible de se contracter comme un point ; la paupière interne est peu développée , et les paupières externes sont minces et garnies de cils. Le muffle , divisé en deux par un sillon profond , ne se compose que des deux parties qui se trouvent renfermées entre les deux narines : la partie supé- rieure du museau est velue et séparée du muffle par un fort repli transversal, et les bords postérieurs des narines sont de même garnis de poils ; celles-ci se composent d'une ouverture LOI oblongue, ouverte longitudlnalement, et se continuant sur les côtés en un sinus assez large qui , se dirigeant en arrière , forme une ligne arquée vers le haut. L'oreille est demi -membra- neuse, et sa composition est fort simple : l'hélix, n'ayant de bourrelet que vers le bas de la partie antérieure de l'oreille, rentre dans la conque, pour y former, au-dessus du trou auditif, une lame ou bourrelet alongé et saillant ; l'anthélix ne se fait remarquer que vers la partie inférieure et posté- rieure de l'oreille, où il forme un bourrelet peu saillant, qui, allant en demi-cercle se réunir a la partie antérieure du bourrelet de l'hélix, clôt antérieurement la base de l'oreille ; entre ces deux bourrelets se trouve une ouverture ronde, circonscrite par un autre bourrelet qui, descendant en spi- rale dans la cavité à laquelle cette ouverture sert d'orifice, entoure le conduit auditif, qui se trouve placé au fond de la partie postérieure de cette même cavité. Cette oreille, ainsi formée, peut se fermer hermétiquement par contrac- tion. La langue est assez longue, épaisse, charnue, très- douce, et couverte de petites papilles molles et coniques- La lèvre supérieure est épaisse, velue et fendue; l'inférieure est de même épaisse et velue, et, ses bords se soudant l'un à l'autre en arrière de la base des dents incisives, elle forme an- térieurement une sorte de gaine , de laquelle sortent ces dents. La paume est entièrement nue et garnie de cinq tubercules : l'un, ])lacé au haut de son bord interne, soutient le rudi- ment du pouce et acquiert un assez grand volume; le second est situé parallèlement au premier, à la partie supérieure du bord externe de la paume ; les trois autres se trouvent à la base des doigts ; l'un répond au quatrième doigt, le second au doigt externe , et le troisième aux second et troisième doigts. La plante est nue et garnie de six tubercules : le pre- mier est placé au milieu de son bord interne; le second, plus en avant que le précédent , se trouve au bord externe ; le troi- sième répond à la base du pouce, et les trois autres sont dans les mêmes rapports entre eux que les analogues de la paume. Toutes ces parties, ainsi que le dessous des doigts, sont recouvertes d'une peau très-douce. Les testicules ne sont point apparens au dehors. La verge est très-courte, cylindrique et terminée par un gland beau- 1^^ LOI coup plus long qu'elle, à demi cartilagineux, étroit, très- pointu et en fer de lance; il est plat en avant, arrondi en arrière, et garni à sa partie postérieure de deux lèvres char- nues et alongées, au bas desquelles est percé Torifice du canal de Turètre, et au-dessous de ces lèvres se trouve un double frein qui retient le gland au premier prépuce : celui-ci forme une large cupule à demi cartilagineuse, qui entoure entière- ment la base du gland; ce premier et singulier prépuce tient par le bas à un second prépuce externe, qui n'est qu'un repli de la peau du bas-ventre. Chez les femelles, la vulve, placée en avant de l'anus, se trouve percée, au fond de la partie postérieure, d'une large ouverture, à la partie anté- rieure de laquelle est une petite cavité aveugle. Les mamelles sont au nombre de huit, quatre pectorales et quatre ventrales. Ces animaux sont des rongeurs nocturnes de petite taille, que leur robe, garnie d'une épaisse fourrure et revêtue de couleurs sinon brillantes, du moins douces et harmonieuses, et leur queue entièrement velue, ont fait comparer aux écureuils. Ils sont sujets à un engourdissement périodique qui, commençant avec les froids, cesse aux premiers jours du printemps : dans cet état de somnolence, roulés en boule au fond de leur retraite et ensevelis dans un lit de matières douces qu'ils y ont amassées, ils passent un temps plus ou moins long dans une inaction complète ; leur respiration est alors lente et renouvelée à des intervalles égaux. A leur réveil, qui paroît avoir lieu plusieurs fois pendant l'hiver , ils consomment les provisions qu'ils ont amassées dans la belle saison, et qui consistent le plus ordinairement en noix, noi- settes, faînes, glands, châtaignes, etc. Dans Tété et l'automne, ils joignent à cette nourriture les fruits pulpeux de nos arbres fruitiers, qu'ils viennent chercher jusque dans nos vergers, dont quelques-uns d'entre eux sont le fléau. D'après les expériences de M. Marsigli (Ann. du Mus,, tom, lo), il parolt que la léthargie se manifeste et se continue lorsque la température est à sept ou huit degrés environ au-dessus et deux ou trois au-dessous du point de congélation; qu'à un froid vif, de cinq ou six degrés environ, ils se réveillent, pour ne s'engourdir que lorsque l'atmosphère s'adoucit, et qu'un jeûne prolongé les réveille de même. LOI 1^5 On en connoit certainement quatre espèces : trois propres à nos régions tempérées, et la quatrième propre à l'Afrique méridionale. I.oir; Mfoxus glis, Gmel. , Buff., tom. 8, pag. i58, pi. 24. Cette espèce a en général les parties supérieures d'un gris cendré, et les parties inférieures d'un blanc légèrement rous- sàtre ; un cercle d'un gris noirâtre entoure les yeux ; la queue est d'un cendré pur, et le dessus des pieds d'un brun noirâtre. Ce loir se distingue des autres espèces par ses oreilles courtes, presque rondes et un peu plus larges à leur extrémité qu'à leur base , et par sa queue distique aussi longue que le corps, entièrement couverte de poils longs et épais, très-touffue et plus forte à l'extrémité qu'à la base. Sa taille est à peu près celle d'un rat : il a cinq pouces six lignes du museau à l'anus. Il habite les parties méridionales de l'Europe, Aat dans les grandes forêts , où il se pratique dans le creux des arbres et des rochers une retraite qu'il garnit de mousse, et où il passe l'hiver, après avoir préalablement fait une provision de nourriture propre à le sustenter à son réveil. C'étoit cette espèce que les Romains élevoicnt, et qu'ils prenoient soin d'engraisser pour leur table. On mange en- core les loirs dans quelques parties de l'Italie; mais on ne les nourrit plus pour cela en domesticité. Loir du Sénégal: Mjoxus Coupeii, F. Cuv. , Hist. nat. des mamm. Toute la partie supérieure de son corps et sa queue sont d'un gris-clair légèrement jaunâtre, et les parties infé- rieures sont blanchâtres. Ses oreilles, ovales et légèrement pointues, sont plus longues que celles de l'espèce précédente , et en cela il tient le milieu entre elle et le lérot ; pour tout le reste, il ressemble beaucoup au loir : sa queue, très-touffue, a tout-à-fait la même forme , elle est seulement un peu plus courte que le corps; sa taille est beaucoup moindre, car il n'a que trois pouces six lignes du museau à la queue. Cette jolie petite espèce vient du Sénégal, d'où elle a été rapportée par M. Lecoupé ; elle paruit habiter aussi le cap de Bonne-Espérance, et, comme les autres animaux de ce genre , elle est soumise à un sommeil léthargique. Il se trouve au cap de Bonne-Espérance un petit rongeur ^H LOI qui paroît avoir assez d'analogie avec le Loir du Sénégal : c'est le Mjoxus murinus de M. Desmarest (Suppl. à la Mamm. de l'EncycI.), qui caractérise ainsi cet animal : Pelage entiè- rement gris de souris, et seulement un peu plus clair en- dessous qu'en-dessus, les pointes des poils étant blanchâtres, principalement sous le ventre; queue aussi longue que le corps, aplatie horizontalement et couverte de poils exacte- ment distiques. Taille \\n peu plus grande que celle du muscardin. On trouve de plus dans cette même partie de l'Afrique un autre loir, de la grandeur du mjoxus glis, d'un gris bru- nâtre foncé en-dessus, et d'un blanc roussàtre en- dessous, avec une large bande d'un noir brun sur les yeux : la queue est courte, très-épaisse et entièrement garnie de longs poils, et son caractère le plus saillant consiste dans l'extrême peti- tesse de ses dents molaires, qui, cependant, ont conservé les formes affectées au genre dont nous nous occupons. Nous nous réservons de donner ailleurs une description plus étendue de ce curieux rongeur, que le Muséum doit aux soins de M. Cattoire. Lérot; Myoxus nitela, Gmel. ; Buff., tom. 8, p. 81, pi. 26. D'un beau gris-roux vineux en-dessus : les parties inférieures du corps et le bas des membres antérieurs sont d'un blanc jau- nâtre; le dessus de la tête est d'un fauve Isabelle; une large bande noire, prenant en arrière du museau , passe sur Tœil et sous l'oreille, et se termine en arrière de celle-ci ; la queue, d'abord d'un fauve roux , puis noire en-dessus , est blanche aux parties inférieures et sur presque toute son extrémité ; l'oreille est alongée, oblongue, et semblable à celle des rats ; la queue est cylindrique, aussi longue que le corps, couverte de poils courts et très- serrés, et terminée par des poils graduelle- ment plus alongés. Cette description ne se rapporte qu'à l'in- dividu adulte et vieux ; les jeunes, au lieu des teintes rousses du dessus du corps, de la tête et de la queue, n'ont qu'une couleur gris-cendré uniformément répandue sur toutes ces parties : la taille des vieux égale celle des loirs. Cette espèce habite plus volontiers que les autres les lieux habités; elle fréquente les espaliers, se retire dans les cavités des murs qui soutiennent ces arbres ou qui se trouvent dans LOI 125 leur voisinage : sa nourriture consiste, en été, en raisins et en fruits, tels que pommes, pêches, etc. C'est elle qui de- vient quelquefois un des fléaux de nos vergers. Le Mjoxus drjas des auteurs ne paroit être qu'un individu de cette espèce dont la queue n'a pas pris tout son accrois- sement. J'ai vu un individu semblable , dont la queue étoit courte , renflée et graisseuse à son extrémité. Muscardin; Mjoxus a^'ellanarius , Gme\. , Buff. , t. 8, p. igS, pi. 26. Cette jolie petite espèce est, sur les parties supérieures, d'un beau blond fauve ; les parties inférieures sont plus pâles et presque blanches; la mâchoire inférieure et le dessous du cou sont entièrement blancs; la queue est fauve; les oreilles sont très- courtes , larges et elliptiques; la queue, un peu plus longue que le corps , est couverte de poils courts, distiques et peu nombreux : la taille de cette espèce varie depuis deux pouces huit lignes jusqu'à un pouce neuf lignes, du museau à l'origine de la queue. Elle habite la lisière des bois, les taillis et les haies, et se fait, comme l'écureuil, un nid de mousse pour l'hiver. Le dégu de Molina , d'un blond obscur avec une ligne noirâtre sur l'épaule , n'est pas une espèce assez bien déter- minée pour pouvoir être sûrement rapportée à cegenre. (F.C.) LOIR ÉPINEUX. (Mamm.) Nom de l'échimis à queue dorée. Voyez Rat épineux. (F. C.) LOIR DE MONTAGNE. (Mamm.) C'est le gerbo que l'on a quelquefois désigné par ce nom. ( F. C. ) LOIR VOLANT. (Mamm.) Nom du polafouche dans quel- ques auteurs. (F. C. ) LOISELEURIE; Loiseleuria , Desvaux. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, de la famille des rhodoracées , Juss. , et de la pentandrie monogjnie, Linn. , qui offre pour carac- tères : Un calice persistant, à cinq divisions profondes ; une corolle monopétale , campanulée , partagée en cinq décou- pures égales ; cinq éfamines, ayant leurs Blamens plus courts que la corolle, insérées autour de l'ovaire, et terminées par des anthères à deux loges longitudinales; un ovaire su- père , à style droit, terminé par un stigmate simple; une capsule à deux loges, contenant des graines menues, nom- breuses, attachées à un placenta central. 126 LOJ Ce genre ne comprend qu'une seule espèce, détachée des Azalea, auxquels LinnœusTavoit réunie, mais dont elle diffère essentiellement par beaucoup de caractères et par le port. LoisELEURiE covcHÈE : Loiseleuria procumbens , Desv. , Journ. bot. , i8i3 , vol. 1 , p. 35 ; Rœmer , Syst. veget. , 4 , p. 353 ; Nouv. Duham , vol. 5, p. 227, t. 65 ; Azalea procumhens , Linn. , Spec. , 2i5. Ses tiges sont ligneuses , grêles, couchées , longues de six à quinze pouces, très-rameuses, disposées en gazon, et garnies de feuilles ovales- oblongues , pétiolées, persistantes, vertes et lisses en-dessus, chargées en-dessous d'un duvet blanchâtre , et un peu roulées en leurs bords. Les fleurs sont d'un rouge clair ou couleur de rose , disposées, au nombre de trois à cinq , au sommet des rameaux. Cette plante croît naturellement dans les montagnes alpines de l'Europe et dans l'Amérique septentrionale. Elle est assez rare dans les Pyrénées; mais elle est très-commune dans les Alpes du Piémont, de la Savoie, du Dauphiné et de la Pro- vence : il y a dans ces provinces des lieux oîi elle est si abondante que les rochers en sont quelquefois entièrement couverts. Ses fleurs roses, qui paroissent en Juin, sont de jolies miniatures qui décorent d'une manière agréable les lieux sauvages où croît cette plante. Dans les jardins on la cultive à l'exposition du nord et dans la terre de bruyère ; mais elle y languit, ne peut que difficilement s'y multi- plier, et il faut très -souvent eu faire revenir de nouveaux plants des Alpes. (L. D.) LOJA. {Ichthyol.) Nom suédois de l'ablette , leuciscus al- lurnus. Voyez Able, dans le Supplément du 1." volume de ce Dictionnaire. (H. C.) LOKMET EN NAGI. {Bot.) Nom arabe (signifiant pâture de moutons) d'un plantain, plantago decumbens de Forskal. C'est aussi celui de son plantago ovata, selon M. Delile , qui le rapporte an plantago albicans de Linnœus. (J.) LOLADE. {Bot.) Nom malais de la colocase , arum colo- casia, suivant C. Bauhin. (J.) LOLIGO, Calmar. {Malacoz.) Subdivision générique, par- faitement indiquée par Aristote et par les zoologistes de la re- naissance des lettres, établie dans le genre Sepia de lànnaeus par M. de Lamarck , et adoptée depuis par presque tous les LOL 1^7 zoologistes fi'ançois et étrangers pour les espèces de brachio- céphalés qui , étant pourvues , comme les véritables sèches, de quatre paires d'appendices tentaculaires entourant la bouche, et d'une paire de longs tentacules, ont le corps plus ou moins cylindrique, contenant dans le dos une pièce subcar- filagineuse en forme d'épée, et accompagné, vers l'extréinité postérieure seulement , d'une paire de nageoires latérales. Les auteurs grecs appeloient ces animaux nvùoa-^ les latins, loligo , lollius. Le mot calmar, employé par les modernes pour désigner ce genre, vient par contraction de calamar, vieux mot Fran- çois, dérivé de calamarium , qui, dans la basse latinité, signi- fioit une écritoire portative, renfermant de l'encre, des plumes et un canif. On Fa donné à ces animaux , parce que leur corps a un peu la forme cylindrique de ces espèces d'écritoires, et qu'il contient dans le dos une sorte de plume et de l'encre dans son intérieur. L'organisation des calmars est presque semblable à celle des sèches : leur corps est cependant ordinairement plus alongé, presque cylindrique, un peu pointu en arrière; la tête est également cylindrique ; les appendices tentacu- laires et brachiaux, qui l'accompagnent à droite et à gauche en se portant en avant, sont plus longs que dans les sèches, mais à peu près dans la même disposition et dans la même proportion entre eux ; les nageoires qui bordent le corps à sa partie postérieure, sont en général beaucoup moins lon- gues que dans celles-ci, mais aussi plus larges; enfin, le tube subcéphalique est en général plus petit. Le sac qui enveloppe le corps de ces animaux, a ses pa- rois musculaires fort épaisses , et cela presque autant en- dessus qu'en- dessous ; la peau qui le recouvre est toujours fort mince; mais ce qu'elle offre de remarquable, c'est qu'elle est colorée de taches rouges, irrégulières, et qui sont dans un mouvement continuel de dilatation et de res- serrement, ou de diastole et de systole : elles sont plus nom- breuses en-dessus qu'en-dessous. Les yeux sont ronds, plus petits peut-être que dans les sèches, mais tout-à-fait composés de même : dans un certain nombre d'espèces, ils sont libres dans une sorte de cavité 128 LOL orbitaire , dont le bord est échancré à sa partie antérieure. L'oreille a la même structure. L'appareil de la locomotion est aussi presque semblable à ce qui existe dans les sèches. Nous avons cependant déjà fait observer que le sac est en général plus musculeux et plus épais, surtout en-dessus. Le corps protecteur qu'il con- tient est en effet beaucoup plus grtle, plus mince et entiè- rement gélatineux; de forme variable dans chaque espèce, ou mieux dans chaque petit groupe , il ressemble le plus ordinairement à une lame d'épée , ou bien à «ne plume, en ce qu'il a une sorte d'axe ou de tige plus épaisse, de chaque côté de laquelle se développe une lame pins ou moins mince ; son extrémité antérieure saille plus ou moins dans la ligne moyenne du dos au-dessus du cou. La plaque cartilagineuse qui protège le cerveau, les yeux, et qui sert d'appui aux appendices céphaliques, a la même forme, a peu de chose près, que dans les sèches. Ces appendices ont aussi à peu près la même forme, la même structure et la même proportion : ils sont évidem- ment partagés en deux faisceaux latéraux, de quatre chacun : le supérieur est ordinairement le plus petit ; les trois autres vont en augmentant jusqu'à l'inférieur, qui est le plus gros et le plus long: ils sont garnis, dans toute la longueur de leur face interne, d'une double série de suçoirs semblables à ceux des sèches. Quant aux tentacules pédoncules, leur origine, leur position et leur structure ne diffèrent presque en rien de ce qui existe dans ces dernières ; ils sont évidem- ment contractiles dans tous leurs points, et par conséquent susceptibles de raccourcissemens et d'alongemens très-diffé- rens; ils peuvent être entièrement cachés dans une sorte de poche qui est entre la première des deux paires inférieures de tentacules. Les suçoirs dont ils sont garnis à l'extrémité, sont cependant plus souvent disposés en forme de griffes, par la dentelure du cercle corné qui les borde, ou mieux par son remplacement par un seul grand crochet. La paire de nageoires qui termine plus ou moins le corps, diffère de celle des sèches plus par la forme que par la structure : quelquefois elle esi complètement marginale, Comme dans celles-ci; mais il arrive aussi que son origine LOL 129 soit assez avancée sur le dos : quant à la forme, elle est bien distinctive des espèces. I/appareil de la digestion commence toujours par une paire de dents en forme de bec de perroquet et se mouvant verticalement à l'aide d'une masse musculaire qui fentoure à sa racine, et qui se compose de muscles diducteurs, supé- rieurs et inférieurs , et surtout de muscles circulaires ou constricteurs, qui en font la pins grande partie. Au-dessus de la plaque linguale, qui est armée de très-pelites dents formant plusieurs rangées, et dont celles du milieu sont tricuspides, sort un œsophage étroit : après avoir traversé l'anneau car- tilagineux du cartilage céphalique, il pénètre dans le thorax, accompagné à droite et à gauche par une assez forte glande salivaire ; très en arrière il se renfle en un premier estomac membraneux, .fort grand, formant un grand cul-de-sac pos- térieur ; tout près de son origine est une sorte de petit gésier, puis un petit cœcum recourbé, d'où sort ensuite l'intestin proprement dit: celui-ci est assez grêle, d'un même calibre dans toute son étendue; il se dirige d'arrière en avant, et se porte vers la partie antérieure de l'abdomen , où il s'ouvre par un orifice situé dans la ligne médiane, presque au bord antérieur du sac. Le foie est placé le long de l'œsophage; il est fort alongé : il verse la bile dans le premier estomac, tout près du cardia, par un seul orifice fort grand. Les appareils de la circulation et de la respiration sont tout-à-fiit semblables à ce qui existe dans les brachiocéphalés en général , et surtout dans les sèches. Toutes les veines de l'enveloppe sensible et locomotrice se réunissent successive- ment dans un gros tronc, tout-a-fait inférieur, qui suit pres- que la ligne médiane de l'abdomen, et qui, parvenu vers le milieu de sa longueur environ, se subdivise en deux branches considérables. Chacune d'elles, après avoir reçu un rameau considérable provenant des parties postérieures, se porte à la racine de la branchie correspondante, où, avant de se changer en artère branchiale, elle se renfle de ma- nière à simuler une oreillette ou un organe d'impulsion; mais les parois de ces renflemens ne sont pas plus épaisses que celles de la veine , et les espèces de cloisons imparfaites qui en traversent la cavité, m'ont paru celluleuses. II n'y a 27- 9 i3o . LOL que ce renflement qui soit pourvu de ces corps spongieux qui hérissent les deux branches de la veine-cave dans les poulpes et même dans les sèches; et c'est probablement le corps que Monro a désigné comme un ventricule. Au-delà de ce renflement, l'artère branchiale suit le bord cle la bran- chie, et se subdivise en autant de lol)es, de lames et de lo- bules ou de lamelles, que celle-ci en présente. Les branchies, comme dans tout ce groupe., sont parfaite- ment paires et symétriques ; situées profondément dans le sac, à la paroi interne duquel elles adhèrent, elles se por- tent obliquement d'arrière en avant, vers le bord de celui- ci , mais sans jamais en sortir; leur forme est triangulaire, mais très-alongée ; elles sont adhérentes à leur base et tout le long de leur bord externe, et elles sont formées de lobes et de lobules , comme à l'ordinaire. Comme dans tout le groupe des brachiocéphalés, chaque branchie est accompagnée, dans toute la longueur de son bord adhérent, par une masse blanchâtre, déstructure glanduleuse, mais qui paroît n'avoir aucun canal excréteur : on en ignore complètement l'usage. Les veines branchiales, qui se sont formées de la réunion successive des veinules des lames branchiales, suivent le bord interne de la branchie, en allant du sommet à la base; par- venues en cet endroit, elles se renflent en une véritable oreillette à colonnes charnues intérieures. De ces oreillettes naît ensuite un canal artériel, quelquefois très-court ou pres- que nul, qui se porte de dehors en dedans et d'arrière en avant dans le ventricule; celui-ci est à peu près au milieu de la cavité abdominale, au-dessous de tous les viscères : il n'est pas contenu dans un péricarde , ni dans une cavité par- ticulière. Sa forme est ovale, pointue, en avant comme en arrière: de son extrémité postérieure naît une petite artère aorte qui distribue ses ramifications à l'organe sécréteur de l'appareil générateur et à la partie postérieure du sac. Mais la véritable artère aorte sort de la partie antérieure du ven- tricule : après avoir fourni une branche au foie , à restomac, elle se dirige en avant, en suivant l'œsophage, et, arrivée à la tête, elle se divise en autant de branches qy'il y a de tentacules ou de bras. La vessie à encre, qui peut être regardée comme l'organe LOL i3i de dépuration urinaire , est située dans le calmar comme dans la sèche, c'est-à-dire, appli([uée à la partie antérieure de l'organe sécréteur de la génération; son canal accompagne le rectum et s'ouvre à son bord. L'humeur qu'elle fournit est très-noire. Les organes de la génération ne diffèrent presque en rien de ce qu'ils sont dans les sèches, où ils sont décrits avec détails; ainsi les deux sexes sont portés par des individus différens. L'appareil du sexe femelle consiste en un ovaire situé dans la partie postérieure de la cavité viscérale, d'où sort un oviducte assez court, qui, après avoir traversé une sorte de grosse glande placée sur son trajet, s'ouvre à l'ex- térieur par un orifice percé à l'extrémité d'un tube assez long, situé sur le côté gauche de l'anus. L'appareil mâle est plus compliqué; car, outre le testicule proprement dit et le canal déférent qui en sort, il s'y joint une vessie , une sorte de prostate, et même une espèce dappendice excitateur. C'est dans cette vessie que Needham a découvert ces singuliers petits corps filiformes, nageant en quantité innombrable dans le fluide dont elle est remplie. Ces corps, que je n'ai pas encore pu examiner moi-même, sont cylindriques, vermiformes, arrondis à une extrémité, qui est libre, et pointus à l'autre : c'est par celle-ci qu'ils sont attachés, à l'aide d'un filament, les uns avec les autres. Chacun d'eux est composé d'un étui double, transparent et élastique, plus mince à son extrémité antérieure, qui forme une espèce de valvule s'ouvrant en dedans. L'intérieur est rempli , t.", au fond, d'une substance spongieuse qui tend à sortir de l'état de compression où elle se trouve, et qui pa- roît imbibée de liqueur séminale; 2.°, au-dessus, d'une sorte de barillet qui reçoit une espèce de piston; 3.", enfin, tout ie reste de l'intérieur est rempli par un petit filet contourné en spirale et semblable à un ressort à boudin. Ces corps, que Needham a nommés des pompes séminales , semblent se former dans le fluide séminal et à mesure que l'ap- proche du frai a lieu, en sorte que, peu de temps avant, on trouve que toute la vessie est entièrement remplie de ces petits corps, dont la partie spongieuse a absorbé la ma- tière séminale. Aussitôt qu'ils sortent du corps de l'animal i52 LOL et qu'ils sont mis dans l'eau ou dans l'air, le ressort fait effort contre l'opercule; il monte, suivi du piston et du ba- rillet, et tout le corps spongieux, cessant d"être comprimé, s'élance au dehors, devenu beaucoup plus gros et cinq fois plus long qu'il n'étoit : cependant le piston se sépare du ba- rillet, et le fluide séminal qui étoit dans le corps spongieux s'écoule par le barillet , pendant que le corps spongieux s'agite et se contourne en tous sens. Le produit de la génération femelle est une masse très- considérable d'œufs ovales, et disposé par séries autour d'un axe en forme de corde. La masse cylindrique acquiert jusqu'à trois pieds de longueur sur deux de diamètre. Bohadsch , qui en a observé une de celte dimension , ayant compté le nombre des séries et celui des œufs dans chacune d'elles, a trouvé qu'elle contenoit 59,760 œufs : ils sont d'abord de couleur jaune; mais ensuite ils deviennent limpides, puis bleus. Les cajmars paroissent avoir la sensibilité générale et parti- culière encore plus développée que les sèches et les poulpes ; leur vue paroît surtout être très-fine. Leur activité muscu- laire n'est pas moins grande ; ils se meuvent en effet avec la plus grande rapidité dans les eaux de la mer, qu'ils ne quittent jamais , si ce n'est quand ils en sont chassés par une impulsion trop forte , un peu comme le font les poissons volans. Pour cela, ils emploient les nageoires dont leur sac est pourvu , ou bien les contractions du sac lui-même, eu chassant l'eau qu'il con- tient; mais dans ce dernier cas ils reculent avec une grande célérité. Dans leur mouvement de translation générale ils tien- nent leurs appendices tentaculaires sans aucun mouvement et serres en pointe les uns contre les autres au devant de la tête, et jamais je n'ai vu qu'ils eussent les appendices bra- chiaux développés. Il semble qu'ils n'écartent et ne meuvent les premiers que pour retenir leur proie, et les seconds que pour l'attendre de plus loin, et surtout pour s'attacher aux corps marins dans les tempêtes et les grands courans. Ils ha- bitent, à ce qu'il paroit, surtout la haute mer, et meurent, très-peu de minutes après qu'ils ont été tirés de l'eau , dans une sorte de convulsion. On ne peut même les conserver vivans dans un vase rempli d'eau de mer, que lorsqu'il est très-grand et que l'eau est très-fréquemment renouvelée. LOL i33 Ils poursuivent ïeur proie de vive force : elle consiste prin- cipalement en crustacés et en poissons; ils la saisissent avec leurs tentacules, la retiennent à l'aide des ventouses souvent garnies de crochets qui les arment, et la brisent, la triturent jusqu'à un certain point avec leurs mâchoires. Nous ignorons complètement la durée de la vie des calmars, et si leur ac- croissement est rapide; nous n'avons pas beaucoup plus de notions un peu certaines sur la manière dont le sexe mâle agit sur le sexe femelle. Les deux individus diffèrent dans la taille, la femelle étant un peu plus petite que le mâle; aussi le cartilage dorsal est- il toujours plus étroit dans l'un que dans l'autre. Y a-t-il un accouplement entre les deux individus? Belon le dit, mais cela ne paroît pas probable : il l'est davantage que, comme dans les poissons, les œufs rejetés par la femelle sont arrosés à l'extérieur par la se- mence du mâle. Le singulier mécanisme des tubes conte- nant la liqueur séminale est peut-être destiné à cela. Le fœtus renfermé dans l'œuf subit son développement absolu- ment comme celui de la sèche : d'abord imperceptible dans le fluide qui remplit l'œuf, on y voit ensuite une sorte de masse vitelline ; puis le jeune animal, qui se montre dans un point, s'accroît peu à peu, en paroissant embrasser cette masse avec ses longs tentacules : ils existent en effet quelque temps avant que les tentacules ordinaires paroissent. Enfin, près de sortir, le jeune calmar ne diffère que très-peu de ce qu'il sera par la suite; son dos est déjà tacheté de rouge. Les calmars sont employés presque partout à la nourriture de l'homme , et surtout en Grèce ; c'est un mets assez fade : les pêcheurs les emploient aussi comme appâts en les fendant en lames. On trouve des calmars dans toutes les mers , et même en grande abondance à d'assez petites distances des rivages. Il se pourroit cependant que plusieurs espèces, formant de pe- tits groupes distincts, n'appartinssent qu'à certaines con- trées. Malhe-ureusement l'étude des espèces est extrêmement peu aA^ancée , et l'on peut même dire qu'avant le travail que M. Lesueur a fait sur les espèces des côtes de l'Amérique septentrionale , à peine y en avoit-il trois ou quatre qui fussent bien caractérisées. Les meilleurs caractères dont on peut se i34 LOL servir pour les distinguer, sont tirés : ) ." delà forme et de la proportion du corps ou du sac, et surtout du cartilage qui le solidifie ; 2." de la forme et de la proportion des nageoires ; 3." de la forme et de la proportion des appendices tentaculaires et brachiaux, et de la partie cornée de leurs ventouses : enfin, on peut avoir aussi égard à la couleur, ou mieux à la grandeur, à la forme des taches, et à la forme du bord antérieur du sac. D'après la considération des vingt espèces que j"ai pu étu- dier d'une manière suffisante dans les collections de Paris, il est aisé de voir que ce genre, que l'on ne peut séparer réellement dessèches que par la nature du corps protecteur, cartilagineux dans le premier et calcaire dans celles-ci, éta- blit un passage presque insensible entre les poulpes et les sèches, surtout s'il existe, comme cela est probable, un animal brachiocéphalé qui, sans appendices tentaculaires brachiaux, auroit cependant des nageoires, et n'auroit point de pièce dorsale , comme le loligopside de M. de I^amarck. En effet, dans les premières espèces de calmars la pièce dorsale est à peine visible, le corps n'est pas plus long que les ten- tacules, et les nageoires sont extrêmement petites. Dans les dernières, au contraire, la pièce dorsale est aussi évidente, aussi grande que dans les sèches; le corps a tout-à-fait la même forme, ainsi que les nageoires. Aussi les zoologistes qui se plaisent dans la subdivision in-finie des genres, croiront- ils devoir faire des coupes génériques des subdivisions que nous allons établir. A. Espèces ayant le corps court, plus ou moins globuleux, soutenu dans le dos par un filet cartilagineux extrêmement mince, et pourvu de petites nageoires arrondies, subpé- diculées de chaque côté; le bord antérieur du sac adhé- rent en-dessus ; les tentacules assez longs; l'anneau corné des ventouses simple. (Les Skpioles ; G. Sepiola, Leach.) Le C.Sbpiole; L. Sepiola^ Rondel., Aquat. Très-petite espèce de calmar, d'un à deux pouces de longueur en totalité, dont le corps, un peu semblable à celui de certains poulpes, est couvert d'un très-grand nombre de petites taches rondes , pourpres. Cette espèce existe dans la mer océane et dans la Médi- terranée; je ne l'ai jamais vue dans la Manche. LOL i35 B. Espèces ayant le corps un peu plus alongé, plus ou moins ovalaire, pourvu de nageoires arrondies, aliformes, pédon- çulées , et attachées de chaque oôté de la ligne médiane dor- sale , de manière à se toucher : tous les autres caractères connue dans la section précédente. (Les Cranchies , G. Cranchia, Leach.) Le C. DE Cranch ; L. Cranchii , Leach , Voyage au Congo , Append., pi. i, et Journ. de phys. , tom. 86, pi. de Juin , i^g.6. Le corps ovale, couvert de petits tubercules. Cette espèce, que je n'ai pas vue, a été découverte par Cranch lors de l'expédition des Anglois au Congo, dans les mers occidentales de l'Afrique. Le C. rissE : L. lœvis; Cranchia lœvis , Leach , l. c. Le corps entièrement lisse; du reste tout-à-fait semblable au précédent. Cette espèce, qui provient aussi des mers d'Afrique, ne me paroit pas différer de la précédente ; la présence des tu- bercules n'est peut-être qu'une différence de sexe. Le C. CARDIOPTÈRE ; L. cardioptera, Péron. Petite espèce, d'un pouce de long, dont le corps, ovale, est soutenu dans le dos par une lame cartilagineuse de la forme de celle des calmars communs, et qui a une seule nageoire médiane, symétrique, attachée en avant par un pédicule assez large, et échancrée dans le milieu de son bord postérieur, qui dépasse Pextrémité du corps. J'ai vu, dans la collection du Muséum, un individu de cette espèce, rapporté par MM. Péron et Lesueur de Fex- pédition du capitaine Baudin ; je la crois figurée dans l'atlas de ce voyage. Le C. DE Leach: L.Leachii; Leachiacyclura, Lesueur, Journ. de PAcad. des sciences nat. de Philad., vol. II, p. 89. Corps conique, de trois pouces de long, terminé par une queue d'un, pouce, et par une nageoire circulaire qui l'embrasse d'une manière serrée ; tête petite; yeux grands, proéminens; quatre paires de tentacules seulement dans la proportion ordinaire : couleur générale des tentacules et des parties supérieures de la tête, d'un bleu clair. Le corps et la queue sojît parsemés de points rouges et ornés de taches irrégulières d'un rouge plus foncé, avec des lignes courtes, transverses, noires; deux '36 LOL grandes taches subovales , d'un brun clair, sur le milieu du dos, avec une noire en avant et une rouge en arrière. Cette espèce ne m'est connue que par la description qu'en a donnée M. Lesueur dans le journal cité , et cette descrip- tion a été faite sur un dessin coloré de Petit, et non pas sur l'animal lui-même, qui fut trouvé dans les mers du cap de Bonne-Espérance. C'est cette circonstance qui me permet de douter que ce calmar n'ait eu que les quatre paires de tentacules ordinaires; il me paroît probable que les tentacules brachiaux n'étoient pas sortis de leur cavité lorsque le dessinateur en fit le portrait. Le C. dePéron : L. Peronii; Loligo pan'ula, Pér. , not. mss.; Loligopsis Peronii ; le Calmaret de Péron , Lamk. Corps petit (six centimètres), gélatineux, translucide, d'un bleuâtre opalin, ponctué; les nageoires latérales et triangulaires; huit tentacules, plus courts et presque capillaires. Cette espèce, dont on doit la découverte à MM- Pérou et Lesueur, a été trouvée nageant au milieu des fucus dans les mers australes, vers la terre d'Endracht. J'en ai vu un petit dessin que nri'a envoyé M. Lesueur, et ma description est la traduction d'une note manuscrite de Péron lui-même, que je dois à son ami. La forme des nageoires n'est nullement parti- culière : les tentacules sont, au contraire de ce qui est dit dans la note caractéristique, plus longs que le corps; ils sem- blent égaux. Il n'y a aucune indication, ni dans la note, ni dans le dessin, de tentacules brachiaux, et c'est sans doute ce qui a porté M. de Lamarck à faire de cette espèce un genre particulier, sous le nom de Loligopsis, Calmaret; mais nous pouvons faire ici la même observation que pour la pré- cédente : ces tentacules n'ont-ils pas échappé au dessinateur? Ce qui me porte à le croire, c'est que Péron avoit rapporié cette espèce au Sepia Sepiola ou à la sépiole de Linné. Ces deux dernières espèces n'appartiennent peut-être pas à cette section : il faudroit les voir en nature pour s'en assurer. C. Espèces dont le corps est plus alongé, avec les nageoires de forme un peu variable , le dos pourvu d'un cartilage plus ou moins étroit, et dont les ventouses des tentacules, sim- ples ou pédoncules, sont remplacées en partie par des griffes LOL i37 ou crochets alongés. (Les G. a griffes : G. Onjclioteuthis , Lichtenst. ; G. Onjchia, Lesueur.) Cette section pourroit bien être artificielle, et les espèces qu'elle contient devoir être réparties dans les deux suivantes. M. Lichtenstein en a fait un genre dans l'isis de M. Ocken pour i8j8 , et M. Lesueur dans l'ouvrage cité. Le C. lepture; L. leptura , Leach, L c. Le corps médiocre- ment alongé, subcylindrique, terminé subitement en pointe, et pourvu de nageoires triangulaires attachées sur le milieu du dos et ne se prolongeant pas jusqu'à sa pointe, l-es ten- tacules ordinaires assez longs , garnis dans toute leur étendue d"ongles crochus ; les tentacules brachiaux armés à l'extré- mité d'un seul rang d'ongles pédicules. Le corps et la face externe des tentacules lisses, et avec un petit nombre de tubercules disposés en lignes longitudinales interrompues. Cette espèce, qui habite les mers de l'Afrique occidentale, ne m'est connue que par la phrase caractéristique du D.' Leach, et par la figure malheureusement incomplète qu'il y a jointe : elle a été trouvée par M. Cranch. Le C. DE Banks; L. Banlsii, Leach., L c. Corps assez peu alongé, subcylindrique, terminé en arrière par une sorte de queue subitement recourbée , pourvu de nageoires trian- gulaires presque réunies et formant un rhombe sur le dos, comme dans l'espèce précédente ; les suçoirs antérieurs des longs bras remplacés par des ongles , tous les autres simples et en ventouses : couleur de chair pâle, jaunâtre en arrière, parsemée très- irrégulièrement de taches noirâtres; teinte de pourpre en dehors et en-dessus. Des mêmes mers que la précédente, dont elle ne doit peut- être pas être distinguée. Le C. DE Smith ; L. Smithii , Leach, l. c. Le corps conformé comme dans le C. lepture; mais la partie postérieure s'amin- cit graduellement, et les nageoires, qui sont chacune trian- gulaires , sont plus latérales, attachées plus en arrière, au point qu'elles vont jusqu'à l'extrémité de la queue ; les on- gles des tentacules pédoncules sont pourvus inférieurement d'une membrane ; le corps et les bras sont tuberculeux ex- térieurement ; les tubercules sont pourpres, avec les bords blancs et disposés en lignes longitudinales. 158 LOL C'est encore une espèce dont je ne connois qu'une assez mauvaise figure, donnée dans l'ouvrage cité, sans aucune des- cription. Elle vient des mêmes mers que les précédentes. Le C. DE Fabuicius : L. Fabricii ; Onjchoteuthis Fabricii , Lichtenst. Le corps cylindrique fort long (neuf pouces sur un pouce trois lignes de large), lisse, subulé en arrière ; les tentacules prismatiques, assez épais; les bras beaucoup plus longs, garnis dans leur partie élargie, outre beaucoup de petits suçoirs, de deux beaucoup plus grands, oblongs, courbés et armés d'un long aiguillon recourbé. Cette espèce, qui probablement est distincte, a été décrite longuement, et cependant fort incomplètement, par Fabri- cius , dans la Faune du Groenland. Elle se trouve dans les mers de ce pays. Comme Fabricius y rapporte le loligo maxima de Jonston , il est probable qu'elle appartient, pour la forme des nageoires et du cartilage, aux calmai's plumes. Le C. DE Bergius : L.Bergii; Onychoteulhis Bergii , Lichtenst., Isis , 1818, 9.* cah. , tab. 19. Le corps alongé, cylindro-co- nique, pourvu de nageoires triangulaires fort grandes, et dont la forme est intermédiaire à celle des deux groupes des cal- mars flèches et des calmars plumes; le bord antéi'ieur du sac presque uni; les appendices tentaculaires pointus, mais courts et assez épais; la première paire tr'ès-petite; la seconde bien plus longue et presque égale à la troisième, qui a une membrane dorsale; la quatrième un peu plus courte que la seconde; les tentacules brachiaux courts, épais : la paume peu élargie, armée d'un petit talon arrondi de ventouses fort petites à sa base, et dans le reste de son étendue d'un double rang de crochets. . Cette espèce, évidemment rapprochée de celle que j'ai nommée calmar à griffes, a été décrite et figurée par M. Lichtenstein d'après deux individus de la collection du mal- heureux Bergius, mort de consomption au cap de Bonne- Espérance. D'après une note du Journal de son voyage, ces deux calmars furent trouvés, en Mars 1810, à cent milles à l'ouest du Cap, l'un sur le pont et l'autre dans les hunes, à trente pieds au-dessus du niveau de la mer. Il est extrêmement probable qu'il faut rapporter à cette LOL i39 espèce celle que M. Lesucur a nommée Onjcliia angulafa , l. c, dont il avoit donné d'al)ord, pi. IX, fig. 5, une figure incomplète, d'après un dessin de Petit, de l'expédition du capitaine Baudin , et qu'il a remplacée par une beaucoup meil- leure, faite par lui-même sur un individu recueilli par M. Hodge, pendant son voyage de l'Inde aux Etats-Unis. Elle vient en effet aussi des environs du Cap. Le C. A GRTFFFs BE CHAT; L. feUnu. (Bv.) Le corps peu alongé, subcylindrique ; le bord antérieur du sac avec une pointe médiane, obtuse, et de là coupé obliquement; les nageoires grandes, larges, à peu près triangulaires; le bord antérieur convexe, la base occupant environ la moitié de la longueur du sac ; le cartilage dorsal Iriquétre, plus épais en avant qu'en arrière, où il se termine par une petite partie plus renflée, et qui se recourbe subitement ; les appendices tentaculaires longs, grêles, cirrheux, sans membrane décur- lente, augmentant de la première paire à la quatrième, et tous garnis de ventouses très-petites; les appendices brachiaux plus longs que le corps; la paume courte, étroite et pour- vue à son talon d'un petit groupe de suçoirs globuleux, et dans le reste de son étendue d'un double rang de longs cro- chets en forme d'hameçon : couleur d'un gris noirâtre, comme grésillée, mais non tachetée comme dans les autres espèces. J'ai vu un seul individu de cette espèce dans la collection du Muséum ; il avoii été rapporté de la baie des Chiens ma- rins, dans la Nouvelle-Hollande, par les naturalistes de l'ex- pédition du capitaine Freycinet. Le C. DES Caraïbes : L. carribœa; Onychia carrihœa, Le- sueur, L c, pi. 9, fig. 1 — 2. Le corps assez court, cylin- drique en avant, pointu en arrière, et terminé par une na- geoire transversale, dont chaque partie est subtriangulaire, à angle externe arrondi ; le bord du manteau a trois pointes assez marquées ; la pièce dorsale est presque, comme dans les calmars communs, en forme de lance , et plus large en ar- rière : les appendices tentaculaires sont assez longs et dans la proportion ordinaire entre eux ; ceux de la paire infé- rieure et de la troisième sont garnis d'une membrane décur- rente. Les appendices brachiaux sont médiocres ; les suçoirs des tentacules sont sur deux rangs et simples ; les bras ont à »4o LOL la fois de ces suçoirs sur deux rangs, et des crochets cornés, cachés chacun dans une sorte de sac. La couleur varie du bleu au pourpre. Cette espèce, qui est fort petite, puisque le corps propre- ment dit n*a qu'un pouce , et trois pouces avec les bras éten- dus, sur six lignes de diamètre, a été découverte par M. Le- sueur parmi les fucus dans le golfe du Mexique. Le C. ONGUICULÉ; L. unguiculata, Gmel. , d'après Molina, Hist. nat. du Chili. Le corps sans queue ; les bras armés d'un double rang d'ongles pointus, que l'animal peut retirer à volonté dans une sorte de fourreau. Cette espèce, qui n'est établie que sur le peu qu'en dit Mo- lina, se trouve sur la côte du Chili dans la mer du Sud. Cet auteur ajoute qu'elle est d'un goût délicat, et qu'on la trouve rarement. Il existe dans la collection du collège des chirurgiens de Londres un bras de calmar dont les suçoirs sont remplacés par des crochets extrêmement forts et libres. Sa grandeur fait présumer une espèce de calmar d'une taille considérable. D. Espèces ayant le corps très-alongé , cylindrique ; le sac à bord antérieur presque droit , pourvu en arrière de nageoires terminales, triangulaires, très -larges; la pièce dorsale assez étroite et plus large en avant; les appendices teutaculaircs en général courts ; le rebord palpébral bien distinct, avec une échancrure antérieure; celui du manteau presque droit; toutes les ventouses plus ou moins globu- leuses. (Les C. FLÈCHES.) Le C. SAGiTTÉ : L. sagittata, Lamck. , var. b, Enc. méth., pi. 77, fig. 1 et 2. Le corps de cette espèce est cylindrique, fort alongé, d'un bleu rougeâtre en-dessus, et d'un blanc argenté ou nacré sur les parties latérales et inférieures ; les nageoires sont très- larges, mais leur longueur n'est que le tiers de la longueur du sac ; le tube sous-ccphalique est en- foncé dans une excavation bien formée. J'ai vu de cette espèce un grand nombre d'individus dans la collection du Muséum , mais on en ignore la patrie ; je la crois des mers des Antilles : elle est bien véritablement distincte de la suivante , qui est la variété a du calmar sa- LOL 141 gitté de M. de.Laniarck, comme je m'en suis assuré par une comparaison exacte. Le C. TRÈS-GRAND : L. maxiriia , Bv.; le Calm. sagitté, var. a, Lamck. ; Séba , Mus., 3, tab. 4, fig. 1,2. Le corps épais, obiong ; les nageoires fort larges et égales en longueur à la moitié de celle du sac ; les appendices tentaculaires de mêmes forme et proportion entre eux que dans l'espèce précé- dente, mais en général plus longs, surtout les brachiaux, et pourvus de membranes décurrentes plus étroites; le cercle corné des ventouses garni de dents très-fortes : de pareilles dents espacées dans toute la circonférence de celles des bras et au bord antérieur seulement de celles des tentacules : couleur générale rougeàtre ou rosée, produite par le grand nombre de très -petits points rouges qui couvrent tout le corps en-dessus comme en-dessous. J'ai vu dans la collection du Muséum un individu de cette belle espèce, bien conservé, et qui a deux pieds quatre pouces de longueur depuis l'extrémité des grands bras jus- qu'à celle du corps. Elle provient très-probablement de la collection du Stathouder et des mers de l'Archipel indien ; mais cela n'est pas certain. Le C. DE Bartram ; L. Bartramii , Lesueur, Inc. cit., pi, VIL Le corps cylindrique, presque comme dans le C. sagitté; mais les tentacules pédoncules beaucoup plus longs : couleur générale d'un bleu violet, passant au pourpre sur le dos, la tête et la queue; une bande étroite jaunâtre le long de chaque côté; les flancs d'un bleu pâle; le dessous blanc; des points bruns répandus partout, notamment en-dessus. Cette espèce, dont nous devons la connoissance à M. Le- sueur, a beaucoup de rapport avec le calmar sagitté. Le C. DE Barixing ; L. BartLingii , Lesueur, Z. c. , fig. 1 et 2. Le corps sub-conique, avec une nageoire large et mince à son extrémité ; le cartilage très- comprimé à sa base, un peu dilaté vers son milieu et pointu à l'extrémité postérieure ; les appendices tentaculaires très - comprimés , ayant leur bord interne très-étroit et sans membrane latérale, si ce n'est la paire inférieure, qui est la plus longue ; les suçoirs hémi- sphériques très-petits et paroissant sur un seul rang : couleur d'un brun noirâtre, couvert de petits points bruns rougeâtres. ^h^ LOL C'est encore une nouvelle espèce, découverte par M. Le- sueur dans le Gulf stream en Amérique. Le C. DE Brongmart; L. Brongnariii (Bv.). Le corps cylin- drique, médiocrement alongé ; trois espèces de fossettes sé- parées par des crêtes longitudinales , assez saillantes , de chaque côté de l'occiput; un cartilage trachélien assez court et plus large en avant; les appendices tentaculaires coniques, géné- ralement assez longs, assez forts, moins inégaux que dans beaucoup d'espèces; bord antérieur du cercle corné des ven- touses des tentacules d'visé en 5 à 6 dents; le même bord entier dans celles du bras : la couleur d'un blanc rougeâtre , parsemé d'un petit nombre de très-petites taches plus foncées. J'ai vu deux individus de cette espèce, l'un dans la col- lection de M. Brongniart, et l'autre dans celle du Muséum, malheureusement sans que leur patrie soit certaine; il pa- roît cependant que ce pourroit être la Méditerranée, et alors ce seroit la seule espèce de ce groupe que je connoitrois dans nos mers d'Europe. Le C. trompeur; L. illecehrosa , Lesueur, loc. cit. Le corps étroit, assez court, cylindrique en avant, pointu en arrière; les nageoires, rapprochées à leur origine et terminées en pointe, forment à elles deux un rhombe ; le cartilage est très-étroit au milieu, dilaté aux extrémités, et terminé en arrière en un cône creux; les tentacules sont presque égaux et assez longs; les bras sont étroits et dilatés à l'extrémité: la couleur est brillante et superbe ; elle passe d'un rouge vif au bleu clair sur le dos, la tête, les appendices, la queue et les nageoires, avec des points plus foncés de la même couleur. Cette espèce, dont nous devons la connoissance à M. Le- sueur, a été trouvée par lui à Bay-Sandy, dans les mers de l'Amérique, où elle est employée comme appât par les pê- cheurs sous le nom de squid. Elle offre cela de remarquable que, par la forme de ses nageoires, elle appartient à la sec- tion suivante, tandis que celle du cartilage dorsal la place dans celle des calmars sagittés. E. Espèces ayant le corps généralement moins alongé, co- nique, pourvu de nageoires latérales triangulaires, mai.-» qui forment par leur réunion un rhombe; le cartilage LOL .4:5 dorsal beaucoup plus grand , penniforme , pointu rn avant, et très-dilaté en arrière; le rebord palpëbral non disJinct, sans échancrure antérieure; le bord dir sac libre et offrant trois pointes , dont la médiane dorsale, beaucoup plus longue, est formée par l'extrémité antérieure du cartilage; les tentacules ordinaires comme dans le groupe précédent, mais sans membranes latérales ; les tentacules pédoncules fort longs; les ventouses à anneau corné, entier ou dentelé. (Les C. PLUMES ou ORDINAIRES.) Le C. commun; L. vulgaris , List., Anatom., tab. 9, fig. 1. Corps cylindro- conique ; les nageoires rhoinboïdales assez larges, atteignant presque l'extrémité du corps, et n'occu- pant que les deux tiers de sa longueur totale; le cercle corné des ventouses denticulé dans presque toute la circonférence : couleur générale blanche, variée, sur le dos surtout, de très- petites taches rougeàtres fort nombreuses. C'est cette espèce qui paroît le plus généralement répandue dans tontes les mers d'Europe, depuis celles de la Norwége jusque dans la Méditerranée; du moins je n'ai trouvé aucune différence entre les individus recueillis dans la Manche, l'O- céan et la Méditerranée. Elle atteint une assez grande taille. C'est elle qui a fait le sujet des observations anatomiques de Lister, Needham, Monro , etc. C'est le grand calmar de Rondelet : il est probable que' c'est aussi le lollius de Belon. Cependant cet auteur ajoute à une description comparative avec son loligo , j)v'ise évidemment d'Aristote , une note ca- ractéristique dont celui-ci ne parle pas, et qui en feroit une espèce nouvelle : c'est que les suçoirs sont armés de trois aiguillons osseux, robustes, ce qui a porté M. Lichfensfeiu à en faire une espèce de son genre Onychoteuthis. Aristote dit de son grand calm5o LOM bractées subulées , et sous chaque fleur sont huit à dix écailles imbriquées, orales, scarieuses; les folioles du calice sont ovales, subulées, les extérieures plus larges que les intérieures; les étamines sont toutes de même longueur ; les anthères orbi- culaires; les capsules ovales, acuminées. LoMANDRA A FEUILLES RoiDEs ; Lomandru rigida, Labill. , Nov. HolL, 1 , pag. 98, tab. 120. Cette plante diffère de la pré- cédente par son port, par la disposition de ses fleurs, par SCS feuilles roides, à peine plus longues que les tiges, droites, simples, à deux ou trois angles. Les fle/iirs sont disposées, à l'extrémité des tiges, en plusieurs paquets sessiles ou pé- doncules, globuleux, entourés de plusieurs bractées iné- gales, ovales-lancéolées, subulées, très-aiguës ; les folioles du calice lancéolées : il y a six étamines, et trois des filamens alternes sont plus longs que les autres: anthères bifides, sans bordure. (Poir.) LOMARIA. {Bot.) Genre de plantes de la famille des fou- gères, établi par AVilldenow, et caractérisé ainsi : .Capsules nombreuses, très-denses, recouvrant la partie inférieure de la fronde, couvertes par un indusium ou tégument général ou continu , tenant au bord de la fronde , se détachant . du milieu et s'ouvrant de dedans en dehors. Ces caractères sont les mêmes, à quelques différences près dans les expres- sions, que ceux donnés au Belvisia par M. Mirbel (voyez Belvisie, et le Suppl. au tom. IV, art. Belvisia), et parRob. Brovvn à son genre Stegania. Selon nous, tous ces genres doivent être réunis et n'en former qu'un, auquel nous con- serverons le nom de Lomaria, bien que celui de Belvisia soit plus ancien, mais parce que c'est à Willdenow qu'on doit la première connoissance des espèces de ce genre, presque toutes placées dans les onocUa par les botanistes. Willdenow en a décrit dix espèces; ce nombre doit être augmenté : de trois espèces désignées par M. Mirbel, que Willdenow avoit placées dans d'autres genres, faute, sans doute , d'examen (voyez Belvisia, Suppl.); des espèces de stegania de Robert Brown , des fougères qu'il y rapporte; et, enfin, des deux espèces de lomaria des Andes, mentionnées dans le Synopsis plaiitarum œquinoctialium , etc., de M. Kunth , dont le pre- mier volume vient de paroitre dans la librairie de l'éditeur LOM i5i de ce Dictionnaire. Ce genre, ainsi augmenté, offre environ vingt espèces, toutes exotiques: aucune d'elles n'ayant été dé- crite à l'article Belvisie, nous allons en décrire plusieurs ici. 5. 1." Fronde simple. l.°LoMARTA A ÉPI : LoTTiaria spicata , Willd., Sp., V, p. 289; Onoclea spicata, Swartz ; Jcrostichum spicatum, Linn., Suppl.; Smith, le. ined., tab. 4g. Frondes simples, lancéolées, atté- nuées à la base et presque pétiolées, terminées, lorsqu'elles sont fertiles, par une pointe linéaire longue de deux pouces et plus, qui porte la fructification; frondes stériles, obtuses. Cette fougère, haute de six à huit pouces, croît dans les lies Marianes, Bourbon et Maurice. 2." L. DE Paterson ; L. Patersoni, Brown , Prod. Nov. HolL, 1 , p. 162. Frondes entières; les stériles lancéolées, ensiformes et crénelées; les fertiles linéaires. Cette espèce croît au cap Van-Diémen à la Nouvelle-Hollande. §. 2. Fronde pinnatifide ou allée. 5.* L. DU CAP DE Bonne- EàPÉRAKCE : L. capensis , Willd., /. c, pag. 291 ; Onoclea capensis, Thunb. , Swartz. Frondes stériles, ailées, à découpures en cœur lancéolé et finement denté; les fertiles ailées, à découpures linéaires; tégumens ou m- dusium crénelés et incisés. Cette fougère , dont les frondes sont striées, croit au cap de Bonne-Espérance. 4.° L. DE Bory : L. Borjana, Willd. , Le, p. 292 ; Onoclea Boryana , Swartz , Sjn.; Pteris osmundoides; Bory, Voy. Afr., 2, pag. ig4, tab. 52. Frondes à l'extrémité d'une souche ou stipe arborescent, haut de quatre pieds ; les stériles ailées, à découpures sessiles, oblongues-lancéolées , obtuses, entières; les fertiles aussi ailées, à découpures linéaires, et tégumens entiers. Cette espèce croît dans les montagnes de File Bourbon. 5.° L. VARIABLE : L. variabilis , Willd. , /. c. , pag. 294 ; Os" munda trifrons et Onoclea niyriothecœfolia , Bory. Slipe grim- pant, garni de frondes longues de trois pieds : les unes sté- riles, une ou plusieurs fois ailées, à frondules ou découpures alternes, pétiolées, lancéolées, acuminées, entières, rétré- cies à la base; les autres fertiles, ailées, à frondules linéai- res et tégumens entiers. On trouve cette belle fougère sur les grands arbres, à File Maurice. »52 LOM Vonoclea scandens , Swartz, est rapporté avec doute à ce genre par Willclenow ; car il n'a pas observé d'indusium sur les échantillons qu'il avoit en herbier, d'où il pense que cette plante est peut-être une espèce d'acrosHchum. (Lem.) LOMASPORA. (Bot.) M. De Candolle donne ce nom à l'une de ses deux sections du genre Arahis , dans les cruci- fères. (J.) LOMATIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des protéacées , de la tétrandrie monogynie de Linna'us; offrant pour caractère essentiel : Une corolle (ou un calice) à quatre pétales irréguliers, concaves à leur sommet; point de calice; quatre étamines ; les an- thères enfoncées dans la cavité des pétales; trois glandes unilatérales sur le réceptacle ; un ovaire supérieur , pédi- cellé ; un style persistant ; le stigmate oblique , presque ar- rondi. Le fruit est un follicule contenant plusieurs semences ailées au sommet. Ce genre, très-rapproché des emhothryum , avec lesquels il avoit été confondu, comprend des arbrisseaux à feuilles alternes, entières, plus souvent divisées ou dentées; \e& fleurs disposées en grappes terminales ou axillaires , lâches, alongées, ou en corymbes courts, munis de bractées; point d'involucre. LoMATiA OBLIQUE : Lcmatia ohliqua , Rob. Brown , Trans. Linn, , vol. lo, pag, 201 ; Emhothryum obliquiim , Ruiz et Pav. , FI. Per. , 1, pag. 63, tab. 97; Embothryum hirsutum? Lamk. , Encycl. Cet arbrisseau a de grandes feuilles pétio- léts, glabres, coriaces, ovales, dentées à leur moitié supé- rieure ; les grappes axillaires et terminales composées de fleurs géminées, pédicéJlées , munies d'une bractée ovale, concave, cadu(iue, aigtjë; les pédicelles velus; la corolle blanche; les pétales réfléchis, spatules, aigus et obliques à leur sommet ; trois glandes placées sous l'ovaire. Les folli- cules sont sessiles , obliques, oblongues : ils renferment plu- sieurs semences. Cette plante croit au Chili. M. Brown pense que cette espèce est la même que Yemhotltryum hirsutum , Lamk.,Encyc. (Voyez Emboihkyum.) LoMATiA DES TEINTURIERS : Lomaliu tincloria , Brown, /. c. ; Embothryum tinctoriurn , Labill. , ISov, Holl., 1 , p. 5i , tab. LOM i53 42 et 43. Arbrisseau de six à sept pieds, garni de feuilles glabres, oblongues, aiguës, très-entières, quelquefois to- menteuses et roussàtres en-dessous, de forme très-variable, les unes dentées vers le soinuiet, d'autres pinnatitides , d'au- tres ailées, coiiij)osées de folioles alternes ou opposées, cou- rantes sur le pétiole ; les fleurs, disposées en une panicule souvent terminale, ont les pétales presque linéaires, roulés eu spirale à leur sommet, puis séparés et réfléchis après la fécon- dation ; le stigmate pelté : les follicules sont ovales, mem- braneux, ventrus, pédicellés, à huit ou seize semences cou- vertes d'une poussière sulfureuse, dont on obtient une cou- leurTouge en la faisant infuser dans Teau. Cette plante croit au cap Van-Diémen. LoMATiA DENTÉ : Lomcitia dentata , Rob. Brown ., /. c; Ein- hothrium dentatum , Ruiz et Pav. , FI. Per. , i , p. 62 , tab. 94, fig. a. Arbrisseau des grandes forêts du Chili, qui s'élève à la hauteur de quinze ou dix-huit pieds: ses rameaux sont gla- bres: ses feuilles glabres, ovales, luisantes en-dessus, blan- châtres en-dessous, roulées à leurs bords, dentées à leur partie supérieure; les fleurs disposées en grappes axillaires; les pédoncules grêles, flexueux ; la corolle est blanche, pu- besccnte en dehors; il y a trois glandes sous un ovaire pu- bescent; les follicules sont pourpres , à plusieurs semences. LoMATiA A FEUILLES DE siLAUs : LomaLia sUaifolla , Brown , l. c; Emhothryum silaifolium , Smith, JVo^'. HolL , 1, p. 23 , tab. 8; Embothryum herbaceum , Cavan. , le. rar., 4 , p. 58, tab. 384; Trichondjlus silaifoiius, Knight et Salisb., Prot., 122. Plante herbacée de la Nouvelle-Hollande, haute de deux pieds et plus : ses feuilles sont glabres, alternes, deux fois ailées; les folioles opposées, presque linéaires, élargies vers le sommet, terminées par trois pointes; les (leurs disposées en grappes souvent longues d'un pied , simples ou rameuses; les pédoncules géminés, alternes; les pétales d'un jaune de safran ; l'ovaire est pédicellé , muni de trois glandes sur le pédicelle; les follicules sont oblongs , et contiennent environ dix semences imbriquées. LoMATiA POLYMORPHE; Lomalia polymorpha , Brown, /. c. Arbrisseau découvert à la Nouvelle-Hollande , dont les tiges se divisent en rameaux tomenteux , garnis de feuilles li- i54 I^OM néaîres , lancéolées , très-entières, dentées et presque pinna- tifîdes, tomeiiteuscs en-dessous; les fleurs, disposées en grappes terminales et rapprochées en corymbes , ont les pédicelles cotonneux, la corolle un peu pileuse, les pistils très-glabres. Cette espèce varie par ses feuilles linéaires , lancéolées , très- entières, courbées à leurs bords, tomenteuses et cendrées en-dessous (lomatia cinerea); et par ses follicules longs d'un demi-pouce : quelquefois les feuilles sont lancéolées, inci- sées ou pinnatitides , ou entières, tomenteuses et ferrugi- neuses en -dessous (lomatia rufa) , et les follicules presque longs d'un pouce. Lomatia a longues feuilles : Lomalia longifolia , Rob. Bro^vn , fiov. HolL, l. c; Embothrjum mjricoides , Gaert. , cT, Carp,, 3 , p. 2 1 5 , tab. 2 1 S ? Trichondylus mjricœfoUus , Knig. et Salisb. , Prot., 12 2. Cet arbrisseau est garni de feuilles glabres, li- néaires, lancéolées, alongécs , dentées; les dentelures dis- tantes; les fleurs disposées en grappes axillaires; les pédon- cules et les corolles un peu pileuses; les pistils très-glabres. Dans le Lomatia ilicifolia les feuilles sont ovales, oblon- gues, aiguës, réticulées, à dentelures épineuses, glabres, ainsi que les pétioles; les grappes alongécs, terminales. Ces plantes croissent à la Nouvelle-Hollande. ( Poir. ) LOMATION. (Bot.) Targioni Tozzetti donnoit ce nom à un genre qu'il formoit aoix dépens des fucus. Son travail sur la classification des algues n'ayant jamais été imprimé, nous ne connoissons guères que les noms de ses nouveaux genres, Acinaria, Lomalion, Cjpellon, Lopliyros , Nemalion , etc. (Lem.) LOiMATOPHYLLE , Lomatophjllum. (Bot.) AVilldenow, qui a établi ce nouveau genre de plantes pour Paloès pourpre de Lainarck , ou le dragonier marginé d'Alton, lui a donné pour caractères : Un calice nul; corolle à six pétales, dont trois extérieures ; étamines réunies au centre ; capsule char- nue, à trois loges. ( Pom. ) LOMBA. (Bot.) Rumph décrit et figure sous ce nom le piper peltatum. ( J. ) LOMBEN. (Ornith.) Voyez Langivie. (Ch. D.) LOMBO. {Ichtliyol.) Voyez Tm RI. (H. C.) LOMBRIC, Lumbricus. (Eatomoz.) Genre d'animaux arti- culés, de la classe des chétopodes, indiqué par les auteurs LOM i55 de l'antiquitë, et admis successivement sous la même déno- mination par tous les zoologistes modernes, si ce n'est par M. Savigny, qui a proposé de le nommer entérion. Linné, Gmelin et tous ses sectateurs, qui sont très -nombreux» placent ce genre dans la division de ses vers extérieurs. M. G. Cuvier imita d'abord Linné; mais il donna à la di- vision des vers dans laquelle il mit les lombrics, le nom de vers à sang rouge, que M. de Lamarck. changea en celui d'annetides. Dans le Système de classification de M. de Blain- ville, les lombrics forment un genre de la dernière classe des véritables entomozoaires ou animaux articulés , qu'il a désignée par la dénomination de chëtopodes, M. Savigny suit la même marche que M. de Lamarck. Les caractères génériques des lombrics sont : Corps alongé , très-extensible, aminci aux deux extrémités, mais surtout à l'antérieure, composé d'un très-grand nombre d'articulations, n'ayant pour appendices que des épines ou soies , formant des stries longitudinales ; bouche terminale simple ; anus également terminal et longitudinal : les organes de la génération se ter- minant vers le tiers antérieur du corps près d'un bourrelet plus ou moins considérable qu'on y remarque. L'organisation des lombrics a été étudiée par un assez grand nombre de personnes, et entre autres par Willis, Redi, Montègre et M. E. Home. Leur corps, parfaitement rond, se termine en arrière d'une manière plus obtuse qu'en avant, où il s'amincit considérablement et devient fort pointu; les sillons qui le partagent en articulations sont d'autant moins profonds et d'autant plus serrés, qu'on s'approche davantage de l'extrémité postérieure : aussi les articulations sont-elles bien plus marquées en avant qu'en arrière ; elles le sont surtout dans un espace situé vers le tiers antérieur du corps, où l'on remarque un renflement de couleur plus rouge, formé de six anneaux peu distincts. Au seizième anneau, à sa partie inférieure et latérale, est une sorte de tubercule ovalaire , transversal, plus blanchâtre que le reste du corps, qui est percé par une fente également transverse; elle est surtout très-évidente quand l'animal s'alonge. Au trente-sixième an- neau se voit également de chaque côté une partie plus couleur de chair que le reste, et qui représente un tuber- i56 LOM cule alongé, occupant l'espace de trois anneayx. Je n'ai pu y voir de trace d'ouverture. O. Fabncius, dans sa descrip- tion du lombric commun, met ce bourrelet aux vingt-sixième et vingt-septième anneaux, et dit qu'en avant, c'est-à-dire au vingt-quatrième, il a vu un appendice pendant, mou, dont l'enveloppe très-mince laissoit sortir une humeur lim- pide par un orifice dont elle étoit percée. A la partie su- périeure du dos est, de chaque côté, une série de pores bien symétriquement placés, un à droite et l'autre à gauche de chaque anneau : c'est de ces orifices que sort l'humeur qui enduit le corps des lombrics ; quelques auteurs pensent que ce sont en même temps des espèces de stigmates pour la respiration. L'enveloppe générale des lombrics est éminemment con- tractile, à cause de l'épaisseur de la couche musculaire qui la double. Quant à la peau elle-même, elle offre ce carac- tère d'irisation qui se retrouve dans tous les animaux de la classe des chétopodes : plus mince , plus molle dans les inter- valles des anneaux , ceux-ci sont au contraire plus renflés et plus résistans ; chacun d'eux est pourvu à droite et à gauche d'un certain nombre, variable, à ce qu'il paroît, suivant les espèces, de petites soies calcaréo-cornées, d'un jaune doré, disposées par paires, une latéro-supère et l'autre latéro- infère, et dont la succession sur chaque anneau forme quatre séries longitudinales de chaque côté de l'animal, ou huit en tout. Ces soies, roides, résistantes, sont plus ou moins courtes et fortement dirigées en arrière : c'est à quoi sont réduits les appendices dans ce genre d'animaux. 11 n'y a en effet aucune trace de parties tentaculaires, pas même autour de la bouche. Le canal intestinal est simple , étendu de la bouche à l'anus. Celle-là est très-petite, puisqu'elle est percée dans le premier anneau , qui est fort pointu; mais, comme elle s'ouvre un peu obliquement à sa partie inférieure , il en résulte deux espèces de lèvres, dont la supérieure est ovale et beau- coup plus longue que l'inférieure , qui est réellement peu sensible. Il n'y a à la partie antérieure du canal aucune di- latation buccale, pas plus que de dents, ni de renflement lingual : l'œsophage, parvenu vers le seizième anneau en- A^iron , se termine dans un véritable gésier, gros comme un LOM i57 pois environ, d'un tissu charnu et tendineux, à fibres un peu obliques. Tout le reste de l'intestin va directement sans renflement jusqu'à l'anus, qui est percé en forme de ftnte longitudinale dans le dernier anneau. Dans le trajet du canal intestinal, les fibres musculaires qui passent d'un anneau du corps à l'autre, en s'attachant à leur intervalle, forment des espèces de diaphragmes qui vont se terminer aux parois de l'intestin. Aucun auteur ne parle de foie proprement dit, et je n'en ai pas vu non plus. On a cependant quelquefois regardé comme devant en tenir lieu , un gros vaisseau flexueux qui règne tout le long de la face inférieure du canal intes- tinal ; mais il est probable que c'est à tort, et que c'est quel- que veine mésentérique. L'appareil de la circulation des lom- brics paroît très-simple. De toutes les parties de l'enveloppe extérieure et du canal intestinal naissent, par des ramifica- tions nombreuses, formant, avec les artérioles dont elles sont la continuation, un réseau très-serré, de petites veines qui se réunissent dans un seul gros tronc, situé dans la ligne médiane de la face ventrale : ce tronc, parvenu près de la tête, remonte par cinq paires de canaux latéraux à la face dorsale. Ces canaux se réunissent bientôt dans un cœur fort long, occupant toute la ligne médiane du dos, plus large en avant, et s'amincissant à mesure qu'il se porte en ar- rière. Le cœur peut donc très-bien être considéré comme une artère aorte, d'où sortent ensuite les divisions qui se ren- dent dans les différentes parties du corps; on voit très- bien ses mouvemens de systole et de diastole. D'après cette disposition de l'appareil circulatoire, il est extrêmemertt pro- bable qu'il n'y a pas d'organe spécial de respiration , et que toute la peau est modifiée pour cela : il est cependant plu- sieurs auteurs qui regardent comme des espèces de poumons les petits follicules auxquels conduisent les pores dorsaux dont nous avons parlé plus haut, comme cela a été aussi supposé pour les sangsues. Les organes de la génération pa- roissent avoir assez de rapports avec ceux de ces mêmes ani- maux; comme eux, les deux sexes sont portés sur le même individu, et les appareils sont situés vers le tiers antérieur du corps : ils se composent en arrière d'une double série de très-petits corps jaunâtres, situés au-dessus de l'estoînac . ï58 LOM dans lesquels se rendent un grand nombre de vaisseaux sanguins, et en avant de trois autres paires de vésicules blan- ches, dont la postérieure est plus grosse et plus oblongue. Il m"a semblé que celles-ci communiquent à Textérieur par les fentes verticales que nous avons vues de chaque coté du seizième anneau. Les corps postérieurs sont-ils les ovaires, dont le produit seroit obligé de passer à travers les vésicules antérieures, quiseroient alors des organes spermatiques, avant de sortir à l'extérieur? C'est ce que je n'oserois assurer, d'au- tant plus que Montègre dit que les petits, qui sortent à l'état vivant, le font par l'anus, et que les œufs dont ils provien- nent sont descendus entre l'enveloppe extérieure et le canal intestinal jusqu'autour du rectum, où ils éclosent, ce qui me paroît au moins bien singulier : quoi qu'il en soit, il pa- roît certain que les lombrics sont ovo-vivipares. Le système nerveux des lombrics se compose d'un cerveau extrêmement petit, situé au-dessus de la bouche, et d'un cordon sous-gastriquç ou abdominal , qui est formé par une suite d'un très-grand nombre de petits ganglions très-serrés les uns contre les autres. Les lombrics ne goûtent, n'odorent, ne voient, ni enten- dent en aucune manière, puisqu'ils n'ont aucun organe de sens spécial ; mais en revanche leur toucher paroît fort délicat -. aussi suffit -il de frapper ou d'ébranler un peu la terre dans laquelle ils habitent pour les en faire sortir promp- tement. La nature muqueuse de leur peau les porte à re- chercher l'humidité dans la terre ou dans l'air ; aussi crai- gnent-ils beaucoup l'action desséchante de la lumière, du soleil et même de l'air. Si, par une cause quelconque, ils s'y trouvent exposés, ils essaient promptement de s'y soustraire, en s'enfonçant dans la terre ou sous quelque abri, et s'ils ne le peuvent, ils sont bientôt desséchés et privés de la vie. Ils se meuvent avec une assez grande vitesse à la surface de la terre , par l'extension et le rapprochement alternatifs des anneaux du corps, dont une partie est plus ou moins cram- ponnée sur le sol à l'aide de ses petits crochets, et cela dans toutes les directions. Ils marchent sans doute beaucoup plus souvent en avant, mais ils peuvent aussi le faire un peu en sens contraire. Pour entrer dans la terre, ils se ser- LOM 169 vent toujours de la lèvre supérieure, qu'ils contractent de manière à lui donner une solidité et une forme térébranle; mais ce n'est jamais que dans une terre très-meuble et hu- mide qu'ils le peuvent. Les canaux qu'ils font dans la terre, ont toujours au moins une double issue, l'une par laquelle ils sont entrés, et l'autre par laquelle ils peuvent sortir; c'est par la première qu'ils rejettent sous forme vermiculaire la terre qu'ils ont avalée en creusant leurs galeries, et c'est par l'autre qu'ils sortent: pour monter ainsi dans leur trou, il paroît qu'ils se servent un peu de leurs épines. On croit en général que ces animaux ne se nourrissent que des matières animales et végétales qui se trouvent dans la terre qu'ils traversent; mais il paroit qu'il s'y joint des parcelles évidentes de corps organisés. Ce qu'il y a de certain, c'est que les lombrics recherchent les terres grasses, comme celles qui en- tourent les trous à fumier, les couches de nos jardins, etc. Quoique ces animaux soient réellement doués d'hermaphro- disme, c'est-à-dire qu'ils portent les deux sexes à la fois, il paroît qu'il n'est pas sufïisant, et que, pour que la reproduc- tion ait lieu , il faut que deux individus se rapprochent assez fortement, sans qu'il y ait cependant pénétration réciproque d'un organe excitateur. C'est à la fin de l'hiver , et surtout au commencement du printemps, que les lombrics se recher- chent pour s'accoupler ; et c'est pendant la nuit et toujours à moitié hors de terre que l'accouplement a lieu : les deux individus adhèrent si fortement entre eux par une sorte d'agglutination de l'anneau renflé de leur corps , qu'ils se lais- sent plutôt écraser que séparer. Montègre dit cependant que cette adhérence n'est pas assez grande pour que les animaux ne puissent pas s'enfoncer dans leur trou aussitôt qu'ils sentent quelque danger : au bout d'un espace de temps dont on ignore au juste la durée, ils déposent leurs petits dans la terre. Nous ne savons pas non plUs combien de temps ils mettent à acquérir le développement nécessaire pour se repro- duire et pour atteindre leur plus grande taille ; nous igno- rons encore davantage la durée de leur vie. Les lombrics ne jouissent de toutes leurs facultés que pen- dant les saisons du printemps, de l'été et d'une partie de l'automne ; à mesurç que le froid approche, ils s'enfoncent i6o LOM de plus en plus dans la terre, où, d'après ce que m'a dît M. Latreille, ils se forment une espèce de loge ou de four- reau, probablement avec la matière muqueuse sortie de leur corps. Dans quelques circonstances assez mal appréciées, les lombrics deviennent phosphorescens. On a tenté sur eux des expériences sur la reproduction ; quelques auteurs disent même avoir vu que les deux moitiés d'un lombric coupé en deux deviennent un animal complet. Cela peut se con- cevoir pour la moitié antérieure, parce qu'elle contient pres- que toutes les parties essentielles de l'organisation, et qu'il n'y a pour ainsi dire qu'un anus à se former ; mais il n'est pas probable que la moitié postérieure puisse réparer la perte de l'estomac, des organes de la génération, etc. Les lombrics ne sont presque d'aucune autre utilité à l'espèce humaine, que comme appât pour la pêche ; on dit cependant que les hommes, dans certaines parties de l'Inde, les man- gent crus, ou cuits et assaisonnés. On se les procure en les cherchant avec la bêche ou la fourche dans les terres grasses et meubles de nos potagers, de nos basses-cours, ou mieux en piétinant le terrain dans lequel on reconnoît, aux trous dont il est percé, qu'il y en a beaucoup; ou, ce qui revient au même, en enfonçant la bêche ou un pieu dans la terre, et en s'en servant pour produire tout autour une commotion, une pression considérable : si l'on continue un peu de temps cette opération, surtout dans les temps chauds et humides, on verra sortir une grande quantité de lombrics, que Ton pourra garder, jusqu'au moment de s'en servir, dans un vase rempli d'une certaioe quantité de terre humide. 11 est en effet im- portant, pour réussir dans la pêche de certaines espèces de poissons, que les vers soient vivans quand on les leur pré- sente comme appât; pour d'autres, comme pour les anguilles, cela est indifférent. Quelques personnes disent qu'on rend les vers encore plus agréables aux poissons, en les mettant quelques jours à Tavan-ce dans de la terre mélangée avec du pain de chenevis ou avec quelque autre substance. Mais cela est-il bien certain? Il est permis d'en douter. Beaucoup d'animaux autres que les poissons sont avides des lombrics : tels sont, par exemple, les taupes, les héris- sons, un grand nombre d'oiseaux, et entre autres les poules; LOM itii îa testacelle , genre de mollusque, dont nous parlerons plus tard , se nourrit aussi de lombrics. Quelque abondans que ces animaux soient dans nos jardins et dans nos champs, il paroît certain qu'ils ne font aucun tort à notre jardinage, ni à notre agriculture; et même, comme ils divisent et retournent la terre, des personnes ont pensé qu'ils nous sont plus utiles que nuisibles. Je n'ai pas parlé des propriétés, sudoinfique, diurétique et surtout apéritive, que l'on attribue aux lombrics infusés dans du vin blanc, et encore moins de celles qu'on leur donne de fortifier l'appareil ligamenteux, quand ils ont été infusés dans l'huile; de guérir les rhumatismes, les fièvres tierces, lorsqu'ils sont réduits en poudre, et de hâter la sup- puration des panaris, quand on les applique en vie autour du doigt : toutes ces propriétés, relatées dans les anciennes matières médicales, paroissent n'avoir pas résisté à l'épreuve de l'expérience, et les thérapeutistes de nos jours n'y ont plus recours. Nous avons assez peu de connoissances de la répartition des espèces de ce genre à la surface de la terre; on ne les a encore étudiées d'une manière un peu satisfaisante que dans notre Europe. Il est extrêmement probable qu'il en existe aussi dans l'Amérique, dans l'Afrique et dans l'Asie septen- tirionales; mais nous n'avons pas de certitude positive à ce sujet : encore moins savons-nous s'il y en a dans l'Amérique, dans rx\frique, dans l'Asie méridionales et dans l'Australasie. En retranchant de ce genre, tel que Gmelin l"a compilé, toutes les espèces marines qui ne sont pas de véritables lom- brics, et dont on a fait les genres Arénicole, Thalassème ef; SiPONCLE (voyez ces différens mots), il ne reste plus que treize espèces, dont quelques-unes même ne doivent pas être con- sidérées comme de véritables lombrics , plusieurs devant passer parmi les Nais, et d'autres être reportées dans le genre Néréide. Les espèces appartenant réellement à ce genre, tel que nous l'avons défini plus haut, peuvent être disposées d'après le nombre des aiguillons dont chaque appendice est composé. Nous commencerons par celles qui en ont davantage, et nous terminerons par celles qui en ont le moins. Le nombre a;. _ Il i62 LOM des articulations paroît varier avec l'âge, surtout pour celles qui sont postérieures au bourrelet génital, et par conséquent il ne doit pas fournir de bons caractères spécifiques; quoique celui des anneaux qui constituent celui-ci , ou qui le précè- dent, paroisse un peu plus lixc, il ne l'est cependant pas non plus assez pour cela. Le L. HÉRISSÉ : L. Itirtus ; Hypogœon liirtum, Savigny, Syst. des annel., pag. 104. Le corps cylindrique, de cent six arti- culations, dont vingt-six avant le bourrelet, qui est composé de dix et entièrement hérissé de soies inégales ; les soies des anneaux longues, très-aiguës, au nombre de neuf, une médiane supérieure, et deux paires latérales, formant par leur succession neuf rangées longitudinales: couleur et forme du lombric commun. Cette espèce est des environs de Philadelphie. Le L. COMMUN : L. vulgaris; L. terrestris , Gmel. ; Enterion terreslris, Savigny, /. c. Corps de grosseur et de longueur assez variables, quelquefois d'un pied de long, et gros comme une plume de cignc , mais ordinairement beaucoup plus petit ; de couleur rouge de chair, et formé de cent et jusqu'à deux cent quarante anneaux , ce qui paroît dépendre de l'âge : le bourrelet de six à neuf anneaux, placé au vingt-sixième environ; chaque articulation pourvue, de chaque côté, de deux paires d'aiguillons courts, formant huit séries longitu- dinales. C'est cette espèce, si connue en Europe, qui a été le sujet des observations des naturalistes. Les individus du Groenland sont plus petits et d'une couleur plutôt brune que rouge, d'après O. Fabricius ; ceux de INorwége atteignent au con- traire une très-grande taille. On trouve parmi les lombrics de nos environs des différences si considérables sous le rap- port de la forme et de la longueur proportionnelle , qu'il se pourroit qu'ils dussent former plusieurs espèces. Le L. VARIÉ; L. variegatus, Gmel., d'après MuU. ; Bonnet, Vers d'eau douce, t. 1, iig. 1, 6. Corps de couleur rouge, ou brune, variée de très-petites taches brunes; une ligne sanguinolente le traversant dans toute sa longueur; les ap- pendices de trois soies. C'est cette espèce, qui vit dans le limon des bois et des LOM i65 borHs des rivières, sur laquelle Bonnet a fait ses expériences de reproductini). Aussi est- il permis de douter que ce soit un véritable lombric : il se pourroit que ce fût une naïade. Est-il certain que l'animal de Mulîer soit de la, même espèce que celui de Bonnet ;' Le L. RAYÉ; L. lineatus, Gmel., d'après Mull., H:s^ vcnn., tab. 3, tig. 4, 5. Pellucide, bknc, avec une ligne longitudi- nale rouge ; les soies très-courles. C'est encore une espèce qui pourroit bien appartenir au genre Naïade, comme le fait justement observer M. Cuvier: elle (st très-commiuje entre les fucv.s des bords de la mer Baltique. Le L. VERMicDLAiRE ; L. veiinicularis , Gmel., d'après Muil., Corps glabre , blanc ; les appendices de deux soits. Cette espèce, trop incomplètement connue, a été observée par Muller et par O. Fabricius dans le terreau et sous les feuilles pourries. Le L. NAIN ; L. minuttis, Muller et O. Fabr. , Faun. Groenl. , fig. 4. Corps court, de six lignes, gros, obtus, rouge, de vingt-quatre anneaux environ ; le bourrelet au huitième est formé de trois seulement ; deux rangées d'aiguillons sous le ventre, ou un seul de chaque côté. Cette espèce vit en société entre les pierres et les racines des fucus des mers du Nord. Le L. DES SABL2S ; L. arenarius, Mull. et O. Fabric. Corps atténué aux deux extrémités, de quatorze lignes de long sur une demie de diamètre ; cinquante-quatre à soixante-seize an- neaux, dont huit avant le bourrelet, qui n'est formé que de trois ; deux rangées d'aiguillons courts sous le ventre : cou- leur d'un rouge blanchâtre. Cette espèce, qui ne diffère peut-être pas de la précédente, vit dans les sables et dans la vase argileuse des mêmes meis qu'elle. Tous les autres vers chétopodes rapportés à ce genre par les auteurs ne me semblent pas lui appartenir, mais doivent, très-probablement, être rapportés iiux. nais ou aux néréides. Le L. inarinus de Gmelin est le type du genre Arénicole. Le L. tiibifera est une naïade, dont M. de Lainarck a fait ie type de son genre Tubifère. i64 LOM Le L. ciliatus est sans doute aussi une espèce de naïade. Le L. tuhicola n'est pas non plus un lombric ; c'est une naïade à tube : aussi M. de Lamarck en fait -il encore une espèce de son genre Tubifère. Les L. echiurus, thalassema, du même Gmelin , entrent dans le genre de ce dernier nom. Le L. edulis et oxjurus appartiennent aux siponcles. Le L.fragilis ressemble bien à une néréide, ou mieux, doit former un genre distinct, intermédiaire à ces animaux et aux lombrics. Le L. armiger doit aussi faire un genre bien distinct du lombric , puisque ses anneaux sont pourvus d'appendices com- posés d'une soie, d'une papille bifide, et même d'une la- melle lancéolée. Le L. cirratus doit de même être rejeté de ce genre : aussi M. de Lamarck en a-t-il fait le type d'un genre nouveau , au- quel il donne le nom de Cirratule, et qu'il place après les Thalassèmes. Dans notre manière de voir, c'est évidemment vn animal de la famille des térébelles. Quoi qu'il en soit, voici les caractères que M. de Lamarck assigne à ce genre : Corps alongé, cylindrique, annelé, garni sur les côtés du dos d'une rangée de cirres sétacés, très-longs, étendus , pres- que dorsaux, et de deux rangées d'épines courtes, situées au-dessous; deux faisceaux opposés de cirres aussi très-longs; avancés , sont insérés au-dessous du segment antérieur ; bouche sous l'extrémité antérieure, avec un opercule ar- rondi ; des yeux aux extrémités d'une ligne en croissant , située sur le segment capitiforme. Ce genre est établi sur un ani- mal de deux à trois pouces de long, et de la grosseur d'un lombric ordinaire, qui vit fixé verticalement dans le sable et entre les pierres du rivage des mers du Nord. M. de Lamarck le nomme le C. boréal, C. borealis. 11 a été par- faitement décrit et figuré par O. Fabricius, dans sa Faune du Groenland, p. 281 , fig. 4, sous le nom de L. cirratus .- sa figure a été copiée dans l'Enc. méth. , planche des Lombrics. LeL. sabellaris, enfin, est encore une espèce de naïade à tube. Les espèces suivantes d'O. Fabricius {Fauna GroenL), mais qui n'ont pas été reprises par Gmelin , doivent aussi être re- jetées de ce genre. LOM i65 Le L. rivalis est une naïade. Les L. marinas et papillosus appartiennent probablement à la même espèce, et sont l'arénicole. Le L. capitatus doit être le type d'un genre voisin de ces mêmes arénicoles, et faisant le passage à certaines néréides. Enfin, M. Viviani , dans son Mémoire sur quelques ani- maux marins phosphorescens , a aussi rangé parmi les lombrics des animaux qui n'apppartiennent pas à ce genre; son L. simpUcissimus est un siponcle , et son L. hirlicauda me paroît un thalassème. Voyez Naïs et surtout Néréide. (DeB.) LOMBRIC (ErpétoL), nom spécifique d'un OavET. Voyez ce mot. (H. C.) LOMBRIC MARIN. {Enlomoz.) On trouve ce nom employé par beaucoup d'auteurs anciens pour désigner plusieurs vers marins appartenant à difFérens genres, et qu'une ressem- blance j)lus ou moins grande a fait comparer au lombric de terre. Le plus communément c'est l'arénicole des pêcheurs que l'on désigne ainsi ; mais c'est quelquefois des siponcles , des thalassèmes et même des néréides. (De B. ) LOMBRICAIRE. {Bot.) Voyez Lumbricaria. (Lem.) LOMÉCHUSE, Lomechusa. (Entom.) Genre d'insectes formé par Gravenhorst, pour y placer quelques espèces de Staphy- LiNs. Voyez ce mot. (Desm.) LOMENTACÉ (Bot.) , synonyme d'articulé. Voyez Légume. (Mass.) LOMENTACLES. (Bot.) Linnaeus , dans ses ordres natu- rels, séparant des légumineuses papilionacées celles qui ont les fleurs régulières, telles que les acacias, les poincillades, les casses, etc., avoit donné à ce dernier ordre le nom de lomentaczœ , qui ne peut tirer son origine que du mot Ionien- tum , lequel signifie farine de fèves, ou une couleur bleue em- ployée par les peintres. On ne peut déterminer le rapport existant entre ce mot et les plantes qu'il désigne. (J. ) LOMENTARIA. (Bot.) Genre établi dans la famille des algues par Lyngbye , et qu'il caractérise ainsi : Fronde cy- lindrique, presque gélatineuse, articulée, contractée; ra- meaux opposés et verticillés. Une seule espèce est rapportée à ce genre par Lyngbye ; c'est Vul^/a ariiculata , de M. De Candolle , ou Gigartina articulata, Lamx. Voyez Gigartina. (Lem.) '6C LOM LOMGIVIE. {Ormth.) Voyez Langivik. (Cii. D.) LOMONITE. (Min.) Voyez Laimomte. (B.) LOMOS FRIETOS. (Omith.) Voheaxi auquel Jes pilotes de la mer du Sud ont donné ce nom. qui signifie dos noi- râtre, paroit être le même que le quehranla hucssos , ou bri- seur d"os, c'est-à-dire le péîrel géant, piocellaria gigantea, Gmel. (Ch. D.) LOMPE. {Ichtliyol.) Voyez Cycloptère. (H. C.) LOMS. [Ornilh.) La baie de l'île d'Orange, dans laquelle Barensz trouva une grande quantité d'oiseaux gros et pcsans, suivant la signification hollandoise de leur nom loms , a été appelée Lornsbaj. Kuysch , de Anbus , liv. 6 , tit. 2, chap. 8 , donne ce dernier nom aux oiseaux mêmes; La Chesnaye des Bois change celte dénomination en celle de longshaj, et tous deux disent, d'après les navigateurs dont la relation est analysée au tome î5 de THisloire générale des voyages, édit. in-Z).", p. 104, qu'il est surprenant qu'une masse si pesante soit élevée par de si courtes ailes sur les montagnes escar- pées où ces oiseaux font leur nid , dans lequel ils ne pondent qu'un seul œuf. Buffon rapporte les loms aux lummes. Voyez LooM. (Ch. d.) LOMVIA. {Omith.) Voyez La>givie. (Ch. D. ) LONADE, Lonas. {Bot.) Ce genre, proposé, en 1763, par Adanson, dans ses Familles des plantes, appartient à l'ordre des svnanthérées, et à notre tribu naturelle des anthémi- dées , dans laquelle il est immédiatement voisin de notre genre Hj'vienolepis . dont il diffère principalement par la structure de l'iiigrette. Voici les caractères génériques du Lonas, tels que nous les avons observés. Calatiiide subglobuleuse, incouronnée, équaîiilore, mul- tiflore , régulariflore , androgyniflore. Péricline hémisphé- rique, à peu près égal aux fleurs; formé de squames imbri- quées, appliquées, oblongues, arrondies au sommet, con- caves, subcoriaces, membraneuses sur les bords. Cîinanthe élevé, subcylindracé, garni de squamelles inférieures aux fleurs, analogues aux squames du péricline, oblongues, con- caves, submembraneuses, à sommet arrondi et coloré. Ovaires obovoïdes . glabres, portant sur leur face intérieure une grosse glande saillante ; aigrette stéphanoïdc , continue , LON 167 membraneuse, irrégulièrement dentée. Corolles à cinq di- visions. LoNADEOMBELtÉE : Lonas umbellala , H. Cass. ; Lonas inodora, Gaertn., De fruct. et sem. plant., vol. ?. , pag. 5c)6, tab. i65, fig. 5. C'est une plante herbacée, entièrement glabre; sa tige, haute d'environ dix pouces, est dressée ou étalée, rameuse; les feuilles sont alternes, sessiles, longues d'environ un pouce , pinnatifides , glauques, un peu charnues, à lanières distantes, linéaires, terminées chacune par une longue pointe blanche; les calathides, liantes de quatre lignes, larges de trois à quatre lignes, et composées de fleurs jaunes, sont disposées en om- belles terminales, simples; chaque ombelle est composée d'environ trois à sept ou même neuf calathides , immédia- tement rapprochées, portées sur des pédoncules simples, courts, naissant du même point, dépourvus de feuilles et de bractées; il y a quelquefois une seule petite feuille à la base de l'ombelle ; nous trouvons aussi quelques calathides solitaires , terminales. Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur des individus vivans, cultivés au Jardin du Roi, oîi ils fleurissoient en Juillet et Août. La Lo- nade ombcllée est annuelle, et habite nos provinces méri- dionales, ainsi que la Barbarie. LoNADE NAINE : Londs TTiinima , H. Cass. Petite plante an- nuelle, toute glabre, à longue racine pivotante, presque simple; tige droite, presque simple, cannelée, longue d'en- viron deux pouces; feuilles radicales linéaires, ayant leur partie inférieure presque pinnatifide ou dentée, à dents su- bulées , et leur partie supérieure profondément trifide , chaque division trilobée au sommet, à lobes comme mucro- nés ; feuilles caulinaires alternes , et analogues aux feuilles radicales; calathides solitaires à l'extrémité des rameaux; chaque calathide ovoïde , composée de fleurs hermaphro- dites, régulières; péricline ovoïde, plus court que les fleurs, formé de squames imbriquées, appliquées, oblongues, arron- dies au sommet , coriaces et concaves en leur partie moyenne , membraneuses sur les bords ; clinanthe cylindracé, garni de squamelles analogues aux squames du péricline, plus courtes que les fleurs, et munies inféricurement d'une glande M- i68 LON néaire, rouge; fruits noirs, obovoïdes, un peu obcompri- més, munis de deux côtes latérales et d'une côte intérieure qui porte une grosse glande; aigrette courte, stéphanoïde, membraneuse, irrégulièrement dentée. Cette plante est-elle une espèce distincte, ou une simple variété du Lonas umbrllata? Nous l'avons trouvée dans l'her- bier de M. de Jussieu , où elle n'étoit point nommée, et où son origine n'est point indiquée. La première espèce, attribuée par Linné, successivement ou simultanément, aux genres Santolina, Achillea, Alhanasia, fut justement considérée par Adanson comme le type d'un genre particulier, qu'il nomma Lonas, et qu'il caractérisa ainsi: Feuilles ailées; calathides corynibées ; péricliue com- posé de squames imbriquées, obtuses; ciinanthe garni de squamelles obtuses ; aigrette formée d'une membrane mé- diocre, dentée: fleurs Iiennaphrodites; corolles à cinq dents; styles à un seul stigmate. Ce genre d'Adanson a été adopté par Gaertner, Mœnch, M. de Jussieu, M. De CandoUe. En comparant les caractères génériques du Lonas avec ceux de VHjmenolepis , décrits dans ce Dictionnaire, tom. XXII, pag. 3i5, on reconnaît qu'ils diffèrent en ce que, dans le Lonas, l'aigrette est stéphanoïde, continue, indivise, créne- lée, et le ciinanthe ovoïde, conique ou cylindracé, très- élevé, garni de squamelles analogues aux squames du péri- cline; tandis que, dans VHjmenolepis , l'aigrette est composée de squamellules unisériées, paléiformes, membraneuses, iné- gales, irrégulières, larges, oblongues, laciniées sur les bords, et le ciinanthe est petit, planiuscule, tantôt nu , tantôt pourvu de squamelles plus courtes que les fleurs, larges, irrégulières, membraneuses. Quant aux vraies Athanasia, la singulière structure de leur aigrette ostéomorphe sufiit pour les distinguer gcnériquement du Lonas et de YHjmenolepis. Cette aigrette est formée de squaiuellules caduques, cylindracées, épaisses, comme char- nues, transparentes, tortueuses ou flexueuses, lisses, arron- dies et un peu épaissies au sommet, probablement tubuleuses, entrecoupées de distance en distance par des diaphragmes, et paroissant ainsi composées de quelques articles lojtgs, tortueux, nodules, enflés aux deux bouts, imitant des q? LON 1% ajustés à la suite l'un de l'autre, comme ceux de nos doîgts; souvent chaque squamellule semble être double, c'est-à-dire, foruice de deux filets ou tubes entregreffés d'un bout à l'autre. On nous pardonnera cette courte digression sur l'aigrette des Athanasia , dont la structure, quoique très-curieuse, n'avoit été remarquée avant nous par aucun botaniste. L'ovaire du Lonas umbellata offre quatre énormes cAtes longitudinales, arrondies, fongueuses, confluentes à la base et au sommet; une grosse glande, ou plutôt une vésicule, jaune, est logée vers le haut de la côte située sur la face intérieure; l'aréole apicilaire porte un nectaire jaune, en forme de godet. La corolle de cette même plante est assez remarquable : la partie supérieure de son tube et la partie indivise du limbe portent deux rangées latérales, opposées, d'appendices cylindriques, obtus, filiformes, qui sont les découpures de deux ailes latérales ; les divisions du limbe paroissent excessivement épaisses, parce que toute leur face supérieure est hérissée de longues et très-grosses papilles co- niques-obtuses , immédiatement contiguës , et p,eut être même entregreffées à la base. (H, Cass.) LONCHERES. (Mamm.) llligera donné ce nom, dérivé du grec, et qui signifie porte-lance , à des rongeurs dont le dos est couvert de poils aplatis, roides et piquans, tels que les échimis de M. Geoffroy - Saint -Hilaire, Voyez Rat épineux. (F. C.) LONCHITIS. (Bot.) Ce nom, appliqué maintenant à un genre bien déterminé dans les fougères , avoit auparavant été donné à d'autres fougères réparties dans divers genres. Il est plus surprenant de le trouver cité par Castor Durantes pour ïiris tuberosa , par Césalpin pour la tulipe jaune, par Daléchamps pour le cypripediuni calceolus. { J. ) LONCHITIS. {Bot".) Genre de plantes de la famille des fougères, fondé par Linna-us, voisin des adiantum , cheilan- ihes et davalia. 11 est parfaiienient caractérisé par sa fructi- fication disposée en ligues courbées en croissant, fixées dans les sinuosités de la fronde, et recouverte par la marge de la fronde, formant le légument ou indusium , qui se détache par son côté intérieur. Ce genre ne comprend qu'un très-petit nombre de fougères 170 LON particulières à l'Amérique. Cependant une des quatre es- pèces que Willdenovv indique, croît a l'île Bourbon. Le Lonchitis tenuifoUa de Forster n'appartient pas à ce genre; c'est une espèce de cheilanthcs , d'après Swartz; son lonchilis Adscensionis est une espèce de pteris, figurée par Schkuhr, Crypt. 87, t. 94.; enfin, le lonchitis bipinnata de Forskal est le dareafurcala, Willd., déjà placé dans les genres Adiantum et Cœnopteris par Jacquin et Bergius. Trois des quatre espèces njenlionnées par Willdcnow ont été établies par Linnaeus, et toutes trois avoient été dé- crites avant lui par Plumier et Petiver, qui les classoient dans leurs^Z/x ou adiantum, et nullement parmi leur lonchitis , de sorte que Linnaeus eut le tort d'appliquer le nom de lon- chitis à des fougères qui ne l'avoient reçu d'aucun auteur. Cependant les botanistes avant Linnaeus ont appliqué le nom de lonchitis à nombre de fougères de genres très-différens. C'est ainsi qu'on trouve , sous ce nom , dans les ouvrages de Morison , Plumier, Rai, Petiver, Sloane , etc., les fou- gères suivantes : blechnum occidentale; pteris mutilât a , longi- folia; asplenium squamosum , rhizophorum , ebenum , angiistifo- lium , salicifolium , cultrifolium ; osmunda strutiopleris ; aspidium squamatum, conterminum , cxaltatum , amboinense, auriculatum , triangulum, Irifoliatum ; acrostichum sorbifolium , cruciatum , au- reum; anémia hirta, hirsuta ; hy)'droglossum hastatum , Willd,, etc. Plus anciennement, les Bauhin et les botanistes du même âge ont désigné par lonchitis le polypodium loncliitis, Linn. {aspidium , ^,Yi\ld. ; polystichum , Decand.), et Vacrostichum Marantœ , ainsi que ïosmunda spicant , Linn., ou blechnum horeale, Willd., soit parce qu'ils ont cru reconnoitre dans ces fougères la seconde espèce de /onchihs de Dioscoride, etc., soit parce qu'ils leur ont trouvé des rapports avec cette plante mal décrite par les anciens. Tournefort, en établissant un genre Lonchitis dans les fou- gères, n'a pas été heureux; car les espèces qu'il y ramenoit sont partagées entre les genres Aspidium ou Poljstichium , As- plenium, Acrostichum, etc., comme les fougères citées plus haut: aussi Adanson rejeta-t-il ce lonchitis de Tournefort, qu'il confond avec son poljpodium. Cette courte analyse nous ayant écarté de notre sujet LON 171 principal, il nous reste à faire connoître quelques espèces de loncliitis du genre auquel Linnœus a fixé ce nom, et main- tenant adopté. 1. LoNcnrns a oreillettes: L. aurita , Linn. , Sw. , Plum. fils, 14, t. 17; Petiv. fils, t. 4, fîg. 4- D'une sauche ou stipe garnie d'épines molles et noires naissent de larges frondes ailées, à frondules même presque ailées; mais celles du bas divisées en deux lobes obtus, ondulés, dentelés au sommet. Cette jolie fougère croit à la Martinique : elle est vivace , comme toutes les espèces du genre. 2. L. VELD : L. liirsula , Linn., Swartz ; Spreng., Anleit. , 3, t. 4, fig. 27 ; Plum. fils, t. 20; Petiv. fils, t. 4, fig. 5. D'une souche A'elue partent des frondes deux fois ailées, velues, à frondules presque ailées, pointues, à découpures obtuses: les frondules fertiles sinuées, et les stériles dentées, à bord inégalement sinué, assez semblable à une feuille de chêne. On trouve cette espèce à la Jamaïque, à la Martinique, etc. 3. L. glabre; L. glabra , Bory, Itin, , 1 , pag. 52i. Frondes deux fois ailées, à frondules secondaires, sessiles, décur- rentes, lancéolées, acuminées, sinuées, presque ailées, à divisions arrondies, obtuses, entières; nervure du milieu velue, ainsi que le rachis. Cette fougère, dont les frondes ont sept à huit pouces de longueur , croît dans les bois nion- tueux de l'île Bourbon. 4- L. RAMPANT : L. repens , Linn., Plum. fils, t. 12; Petiv. fils, t. 4, fig. 6. D'une souche rampante sortent des stipes épineux, garnis de frondes trois fois ailées, à frondules se- condaires, linéaires-lancéolées, obtuses, sinuées et presque ailées. On trouve cette espèce à la Jamaïque. (Lem.) LONCHIURE, Lonchiiirus. (IchfnjoL) On donne ce nom à un genre de poissons osseux holobranches , de la famille des acanthopomes de M. Duniéril, et reconnolssable aux ca- ractères suivans : Nageoire caudale lancéolée , et, de même que les pectorales , aussi longue au moins que le quart de la longueur totale de l'a- nimal ; deux nageoires dorsales , dont la seconde est beaucoup plus longue que la première ; dents en velours; préopercule den- telé; deux harbillons à la mâchoire inférieure. Ce genre, qui a été créé par Bloch , ne diiTére de celui ^72 LON des Omerines de M. Cuvîer que par la figure de la nageoire caudale , et de celui des Sciènes , qu'en ce que les dentelures du préopercule sont beaucoup moins prononcées chez celles-ci. Il ne renferme encore qu'une espèce ; c'est le LoNCHiURE DiANÈME : LoTicliiurus dianemd , Lacépède ; hon- chiurus barbatus, Bloch , 55g. Le premier rayon de chaque catope terminé par un long filament ; museau proéminent; tête comprim-ée et toute couverte d'écaillés ; ouverture de la bouche petite ; mâchoires égales , narines solitaires et ovales; yeux verticaux, à pupille noire et à iris bleu ; anus au centre du corps; ligne latérale rapprochée du dos, et formant vers le milieu un arc léger ; toutes les nageoires pointues, à rayons mous et ramifiés; teinte générale brune. Ce poisson a été décrit par Bloch d'après un individu qu'il avoit reçu de Surinam. (H. C. ) LOISCHIJRE , Lonchurus. (Ichth.) Voyez Lonchiure. (H.C.) LONCHUREANCYLODON. {Ichthjol.) Voyez Ancylodon, dans le Supplément du 2.^ volume de ce Dictionnaire. (H. C.) LONDE. (Ornith.) Cet oiseau des mers du Nord, lunda de Gesner, de Clusius, etc., que le capitaine Phips a trouvé sur les côtes du Spitzberg, est Yalca arctica de Linnaeus, le macareux proprement dit de Buffon , pi. enl. n.° 276. (Ch. D.) LONGANE. (Bot.) Voyez Boa et Litchi. (Poir.) LONG- BEC. {Ornith.) Barrère donne, dans son Ornitho- logiœ spécimen, p. 70, ce nom François au quatrième genre de sa classe des oiseaux semifissipèdes , totanus , lequel n'est pas bien déterminé. ( Ch. D.) LONGCHAMPIE, Longchampia. {Bol.) Ce genre de plantes, proposé, en 1811, par Willdeno\v, dans les Mémoires de la Société des naturalistes de Berlin, et dédié à M. Loiseleur Deslongchamps, appartient à l'ordre dessynanthérées, à notre tribu naturelle des Inulées, et à la section des Inulées-Gna- phaliées, dans laquelle nous l'avons placé auprès de notre genre Leptophj'tus , qui en difi'ère par sa calathide couronnée, et par ses aigrettes plumeuses. Voy. l'article Inulées , t. XXllI , pag. 56o. N'ayant point vu la Longchampie , nous empruntons à "Willdenow ses caractères génériques et spécifiques, dont voici la description. LON 173 Calathide incouronnée, équaliflore, multiflore, régulari- flore, androgyniflore. Péricline cylindracé, supérieur aux fleurs; formé de squames imbriquées, lancéolées : les exté- rieures plus courtes, presque scarieuses, diaphanes; les in- térieures plus longues, diaphanes au sommet. Clinanthe plan et nu. Fruits oblongs ; aigrette composée de plusieurs squa- mellules paléiformes, alternant avec quelques squamellules filiformes, caduques, barbellulées au sommet. Corolles à cinq dents. LONGCHAMPIE A FEUILLES CAPILLAIRES : LoTlgchampia CapilUfO' lia,WiUd.,Mag.derNat.Fr., i8i\,Apr.,May,Jun., p. 161. C'est une plante herbacée, annuelle, à racine simple, fili- forme, un peu rameuse à l'extrémité; sa tige, longue de deux à sept pouces, est diffuse, ramifiée presque en co- rymbe, cylindrique , pourvue de poils rares, épars; les feuilles sont alternes, rapprochées, étalées, longues d'un pouce, fili- formes, garnies de poils rares et menus; les calathides, com- posées de fleurs jaunes, sont portées chacune par un pédon- cule solitaire , axillaire ou terminal , long d'un pouce et demi ou deux pouces , et filiforme. Cette plante habite le Mexique ; elle est jusqu'à présent la seule espèce du genre. "VVilldenow, peu familier avec l'étude des affinités natu- relles, et n'ayant égard qu'aux caractères techniques, croit que la Longchampie est voisine des Ageratum et Stevia, qui sont des Eupatoriées-Agératées. Quoique nous n'ayons pas vu la plante en question , il nous semble indubitable qu'elle n'a aucune affinité avec les Agératées, et que c'est une Inu- lée-Gnaphaliée , voisine de notre Leptophjtus. Le lecteur pourra facilement s'en convaincre, en consultant nos articles Leptophyte et Liatridées. ( H. Cass. ) LONG-GRAN. (Bot.) Nom vulgaire, aux environs de Maçon dans la Bresse, suivant Daléchamps, d'une plante céréale , qui est son^àr clusinum, et que C. Bauhin croit être le zeocriton , hordeum zeocriton de Linnaeus. (J.) LONGICAUDES. {Ormth.) M. de Blainville a divisé les gallinacés en deux familles, et nommé les oiseaux de la pre- mière, qui renferme les coqs, les faisans, les paons, etc., longicaudes; et ceux de la seconde, qui comprend les tétras de Linnaeus , etc., bréyicaudes. (Ch. D.) Ï74 LON LONGICORNES. (Enlom.) M. Latreille a désigné sous ce ' nom, clans l'ouvrage de RI. Cuvier intitulé le Règne animal, la famille que ce dernier naturaliste avoit depuis long-temps désignée avec nous sous le nom de Xvlophages ou IJgnivores, qui comprend les capricornes et les leptures. On ne devine pas le but de ce changement de nom. (C. D.) LONGINA. (Bot.) Dodoens, cité par Daléchamps , dit que ce nom et celui de eolabrina , étoient donnés par quelques personnes à son loncJiitis aspera , qui a été nommé ensuite par Linnfcus osmunda spicant , et puis blcchnum horcale par Swartz. (J. ) LONGIPALFES. {Entom.) M. Latreille a successivement indiqué et abandonné cette dénomination, qu'il avoit d'abord appliquée à quelques genres de Créophages, et ensuite à une division de ceux qu'il a appelés les Brachélytrcs. (CD.) LONGIPÈDES. {Ornith.) Scopoli, dans son Introduction à l'histoire naturelle, a établi, pour les oiseaux, une méthode où la troisième division est consacrée aux longipèdes, c'est- à-dire aux oiseaux dont les pieds longs sont propres à la course et dénués de plun)es jusqu'au genou, tels que les flammants, les pétrels, les hérons et autres échassiers. (Cn.D.) LONGIPENNES. {Ornith.) lUiger a adopté cette dénomi- nation pour les oiseaux de sa trente-sixième famille, la pre- mière de l'ordre des nageurs, dont le bec, de longueur médiocre, est comprimé, droit, presque toujours d'une seule pièce; les narines à ouvertures sans rebords; les ailes alongées et propres au vol : les pieds placés à l'équilibre du corps, palmés, munis d'un pouce séparé, quelquefois très- petit et sans ongles. Cette fiimille comprend le bec-en-ciscaux ou rhynchope, les sternes ou hirondelles de mer, les mouettes, et les labbes ou stercoraires : elle correspond aux grands voi- liers de M. G. Cuvier. Ce savant y a ajouté les pétrels et les albatros, dont le bec est composé de plusieurs pièces, et qui font partie de la famille des tuoinures d'IUiger. (Ch. D.) LONGIROSTRES. {Ornith.) Nom donné par M. Cuvier à une famille d'oiseaux de l'ordre des échassiers, laquelle est caractérisée, en général, par uli bec grêle, long et foible , qui ne leur permet guère que de fouiller dai;s la vase pour y chercher les vers et les petits insectes. Cette famille coni- LON 175 prend les ibis, les courlis, les bécasses, les barges, les mau- bèches, les chevaliers, etc.; elle correspond aux hélonomes et iiux falcifostres de M. Vieillot. ( Ch. D. ) LONGITUDE. (Géogr. phys.) C'est l'angle que le Méridien ( voyez ce mot) passant par un point de la surface de la terre fait avec un autre méridien qu'on est convenu de prendre pour terme de comparaison. Cet angle est mesuré par l'arc que les deux méridiens interceptent sur Téquateur ou sur ses parallèles. Au moyen de sa latitude et de sa longitude, la position d'un lieu est fixée, sur la surface terrestre, par l'intersection d'un parallèle et d'un méridien donnés. Les conventions sur le premier méridien, celui duquel on part pour compter les longitudes, ont changé. Pendant long-temps les géographes françois se sont accordés à prendre leur pre- mier méridien 20 degrés à l'occident de celui de Paris. Il étoit assez commode, parce que, passant très -près de l'Isle- de-Fer, la plus occidentale des Canaries, il ne rencontroit aucun des grands continens : mai^, les astronomes rapportant leurs déterminations au méridien de leur observatoire , chaque nation a pris pour premier méridien celui de son principal observatoire; et, les navigateurs ayant adopté cet usage, la plupart des géographes s'y conforment maintenant. Les Fran- çois comptent les longitudes du méridien de Paris; IcsAnglois, de celui de Greenwich , qui est plus occidental de 2 degrés 20 minutes. Les anciens géographes comptoient les longitudes depuis zéro jusqu'à 060 degrés, en faisant le tour entier du globe , à partir du premier méridien ; à présent on ne va plus que jusqu'à 180 degrés, parce qu'on divise le globe en deux hémisphères : dans celui qui est placé à Porient du premier méridien, les longitudes sont dites orientales, et occidentales dans Pautre. La longitude peut aussi se mesurer par les degrés des pa- rallèles à Péquateur ; mais, comme ces cercles diminuent de rayon en avançant vers les pôles, points où tous les méridiens se rencontrent, les degrés de longitude mesurés de cette manière décroissent proportionnellement .- c'est à quoi il faut avoir égard quand on veut conclure, delà différence de longitude entre deux points , leur distance absolue de l'est à l'ouest. 176 LON Tous les lieuxslluëssousle même méridien comptent la même heure au même instant; mais, sous un autre méridien, on compte plus ou moins, selon qu'il est à l'orient ou à Tocci- dentdu prem'er. La circonférence de léquateur étant divisée en 56o degrés, et la durée du jour en 24 heures, une diffé- rence de i5 degrés dans les longitudes répond cà une heure dans le temps , et sur ce pied on évalue aisément tout autre intervalle dans le temps ou dans la l'Migitude. C'est ainsi que la détermination des longitudes s'opère par les observations simultanées d'un même phénomène dans deux lieux différens, qui fait connoître l'heure que l'on compte au même instant dans chacun de ces lieux. (L.) LONG -LEGS. {OmiLh.) Nom anglois de l'échasse, himan^ topus, Linn. ( Ch. D.) LONG- NEZ. (ErpéLol.) Nom spécifique d'un reptile de Surinam et du genre Typhlops. Voyez ce mot. (H. C. ) LONG -NEZ. {Ichth/yol.) Quelques auteurs ont ainsi appelé le lamna cornubica, poisson que nous avons décrit dans ce Dictionnaire, tome XXV, p. i83. (H. C. ) LONGO. {Erpét.) En Languedoc on donne ce nom à une espèce de couleuvre. (H. C.) LONGOUZE. (Bot.) Nom du grand cardamome à Mada- gascar, suivant Flacourt. Il est nommé longosa dans un her- bier donné par Poivre. ( J. ) LONGSANNI. {Bot.) Marsden, dans son Histoire de Su- matra, parle d'un arbre de ce nom, dont le bois est très -bon pour les ouvrages de tabletterie et de menuiserie. 11 ne donne point d'autre indication. (J. ) LONGS -CHt:VEUX. {Ichthyol.) Voyez Ciuaire. (H. C.) LONGUE- ÉPINE ou GUARA. (Iclithyol.) On a parfois donné ces noms à un diodon, espèce de poisson que nous avons décrite dans ce Dictionnaire, tom. Xlll, p. 27g , sous la dénomination de dwdon holocanthus. (H. C.) LONGUE- LANGUE. {Ornith.) On nomme ainsi, en quel- ques endroits, le torcol, junx torqudla , Linn. (Ch. D.) LONGUE-MITRE. {Bot.) Voyez MACROMiiRruM. (Lem.) LONICERA. ( Bot.) Ce nom , que Plumier avoit donné à nn de ses genres, a été remplacé par celui de loranlhus , que lui a donné Linnaeus , et qui, admis depuis long-temps, ne peut LOO 177 être changé. Linnaens a reporté ensuite le nonn de lonicera à un genre qu'il a formé de la réunion du chèvrefeuille, du camérisier et de trois autres. Ces genres diffèrent assez entre eux pour pouvoir être séparés de nouveau , en conservant leur premier nom. Celui de Plumier pourroit alors être rendu à sa première destination , si l'on subdivise le genre Loranthus , en laissant sous ce nom les espèces à cinq éta- inines, et reportant au Lonicera celles qui en ont six. ( J. ) LONIER. {Conchjl.) Petite espèce de toupie, décrite et figurée par Adanson, pag. i85 , pi. 12 , dort Gmelin fait une espèce particulière sous le nom de trocluis griseus , et que Bruguières rapporte au trochus umbilicaris de cet auteur. (DeB.) LONTARUS. {Bot.) Voyez Rondier. f Poiu. ) LOODS {Ichthjoi.) , nom suédois du centronote pilote. Voyez Centroxote, (H. C. ) LOOHE. {Ornitlu) Ce nom est donné par les Ostiacks, qui habitent le long du fleuve Oby , en Sibérie, à une petite oie décrite d'après M. de Lisle , dans l'Hist. géiiér. des voyages, tome 18, p. Ô41 , comme ayant les ailes et le dos d'un bleu foncé, l'estomac rougeàtre , une tache bleue de forme ovale sur le sommet de la tête, une tache rouge de chaque côté du cou, et une raie argentée, de la largeur d'un tuyau de plume, qui descend de la tête jusqu'à l'estomac. Sonnini pense que cet oiseau est l'oie à cou roux , anus ruficollis , Pallas et Lath. ; mais il y a bien des différences dans leur plu- mage. fCH. D.) LOOM. (Ornith.) Ce nom suédois et lapon , qui s'écrit aussi lom , est le synonyme de lumme ou petit plongeon des mers du Nord, et plongeon à gorge rouge de Button, co- Ij'inhus septentrionalis , lânn. Voyez Arau. ( Ch. D.) l.OONER. (Ornith.) Un des noms anglois cités par Wil- lughby et Klein comme synonymes de coljmbus minor , grèbe de rivière ou castagneux. (Cii. D.) LOOSA. [Bot.) Liuna-us a substitué ce nom à celui de loaui , donné primitivement par Adanson et Jacquin à un genre péruvien , qui éloit Vortiira de Peuillée , et qui main- tenant est le type de la nouvelle famille des loasées. ( J. ) I,00TMANT1£S (IchthvoL), nom holiandois du pilote, poisson du genre Centronote. Voyez ce dernier mot. (H. C.) 27. 12 a78 LOO LOOTSMANN {IclUhjol.) , nom allemand du centronote pilote. Voyez Cextronote. ( H. C. ) LOO-UTAN. (Bot.) Nom javanois du hanisteria hengalensis , suivant Burmann. (J. ) LOPARE. {Mamm.) Nom suédois du dauphin. (F. C.) LOPÈZE, Lopezia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des on.agraïre5 , de la m onandrie monogynie de Linnaeus; offrant pour carac- tère essentiel : Un calice à quatre folioles caduques; cinq pétales irréguliers; une seule étamine ; un ovaire inférieur, turbiné; un style: un stigmate frangé. Le fruit consiste en une capsule globuleuse, à quatre valves, à quatre loges po- lyspernies. LopEZE A GRAPPES : Lopezia racemosa, Cavan., Icon. rar., i , lab. 18: Jacq. , le. rar., tab. 2o5 ; Bot. Magaz., 8, tab. 264; Lopezia coronata , Andr. , Bot. Repos., tab. 641 ? Pisaura automorpiia, Bonat. . yionogr. Pad. , lygS, Icon. Plante herbacée, élégante et légère, haute de deux ou trois pieds; les tiiies sont tétragones: les rameaux alternes; les feuilles péfiolécs , alternes, glabres, ovales-lancéolées, molles, den- tées en scie; les pétioles rougeâtres , ciliés: les fleurs rouges, petites, disposées en grappes assez nombreuses, étalées, lé- gères; les pédoncules simples, capillaires; les folioles du calice oblongues ; les cinq pétales ouverts , irréguliers, dont deux opposés , un peu en faucille, à onglets aigus; deux autres, supérieurs, plus courts, linéaires, terminés par un tubercule, et le cinquième ovale, échancré , court, plié, pendant, muni d'un onglet arqué, qui , par sa base, fournit une gaine au style : chaque fleur présente une étamine dont le filament est élargi et canaliculé à sa base. Le fruit con- siste en de petites capsules globuleuses, élégantes. Cette jolie plante croît au Mexique. On la cultive au- jourd'hui dans les jardins de botanique, même en pleine terre ; mais comme elle fleurit un peu tard , qu'elle craint les froids, il faut, si Ton veut en obtenir des graines, la tenir dans des pots et la rentrer dès les premiers froids. On la sème au printemps sur couche ; on la repique dans une terre moitié franche , moitié de bruyère , à une bonne exposition. LOP 179 LopÈZEVFXUE : Lopeziahirsuta , Jacq. , Collect., Suppl, , p. 5 ^ tab. i5, fig. 4; Vahl, Enum., 1, pag. 3. Quoique très-rap- prochée de l'espèce précédente, celle-ci s'en distingue néan- moins par ses feuilles ovales et non lancéolées , velues , plus rétrécies à leur base ; à nervures et dentelures plus nom- breuses; les tiges sont cylindriques et velues; les pétales cons- tamment de la même couleur, et non incarnats et blancs, comme il arrive pour la plante précédente. Cette espèce croît aux environs de Mexico. LopÈzE ÉCARLATE : Lopezia miniala, Dec. , Catal. Monsp. ^ p. 121. Arbuste très-élégant, fort petit, dont les liges sont glabres, rameuses, cylindriques, garnies de feuilles ovales, alongées, dentées en scie à leur contour; ses rameaux sont chargés, pendant l'hiver, d'un très-grand nombre de petites fleurs d'une belle couleur écarlate. Cette plante croit au Mexique : elle est cultivée dans plusieurs jardins de botanique. (PoiR.) LOPHANTHUS. (Bot.) Le genre que Linnœus avoit d'abord ainsi nommé, a été ensuite réuni par lui-même à l'hysope sous le nom dlij'ssopus lophanthus. Long-temps après, Forster a fait un autre genre sous le même nom; mais ensuite, comme Linnaeus, il a reconnu qu'il n'étoit qu'une espèce de waltheria, qu'il a nommée a-altheria lophantlius. Voyez Wal- THÈRE. (J. ) LOPHAR. (Ichthyol.) Nom d'un poisson que l'on pêche dans la Propontide auprès de Constantirople. Il a été rap- porté par M. de Lacépéde au genre des Centropomes, et par Forskal, Artédi et Linnœus à celui des Perches, tandis que, sous l'appellation de Lopharis , M. Ratinesque-Schmaitz en a fait un genre à part. Ce poisson a le port et la taille du hareng ; ses catopessont réunis par une membrane; il a deux nageoires dorsales; la base de la seconde et celle de l'anale sont charnues ; sa teinte générale est argentée ; son dos est d'un vert brun, et lex- trémité de sa nageoire caudale est noirâtre, f H. C. ) LOPHAR BALUK. {Ichthjcl. ) Nom turc du Lophar. Voyez ce mot. (H. C. ) LOPHARl. (Ichlhfol.) Nom que les Grecs modernes don- nent au LoPHAR. Voyez ce mot. (H. C. ) leo LOP LOPHAHÎS. {Ichthyol.) M. Rafinesque-Schmaltz a établi, sous ce riom,un genre parmi les poissons osseux holobranches, de l'ordre des thoraciques, dans la famille des acanthopomes. Ce genre diffère des centropomes de M. de Lacépède , en ce que les catopes des individus qui le composent, sont réunis par une membrane transversale. Il a pour type le centropome lophar de M. de Lacépède, lequel est le même poisson que le perça lophar de Linnaeus. Voyez Centropome et Lophar. ( H. C. ) LOPHERINA. (Bot.) On a distingué depuis long-temps les bruyères en trois sections, toutes nombreuses en espèces, et caraciérisées prfncipalement par la structure des anthères; ce qui a déterminé Necker à en former trois genres distincts. Il a laissé dans le genre Erica celles dont les anthères sont aristées, c'est-à-dire, terminées à leur base par deux arêtes; son Apogandrum réunit celles dont les anthères sont mutiques ou sans arête ; et il réunit dans son Lcpherina les espèces à anthères cristées ou conformées en crête. Ces genres n'ont pas encore été adoptés. (J.) LOPHIDIUM. (Bot.) Ce genre de la famille des fougères, établi par Richard , est le même que le Schiz/Ea de Smith. Voyez ce mot. (Lem.) LOPHIE, Lophius. (Ichthjol.) Le genre de poissons qui, dans la plupart des auteurs, porte ce nom, est maintenant partagé en plusieurs autres , dont il est traité en particulier aux articles Batrachus , Baudroie, Chironecte et Malthée. (H. C.) ^ LOPHIOLEPE, Lophiolepis. (Bot.) C'est un sous-genre, que nous avons proposé dans l'article Lamyre, t. XXV, p. 226; il appartient à l'ordre des synanthérées, à notre tribu natu- relle des carduinées, et au genre Cirsitim, dans lequel il est intermédiaire entre les deux sous-genres Cirsium et Picnomon, Voici ses caractères : Calathide incouronnée, équaliflore , multiflore, obringen- tiflore , androgyniflore , sauf une rangée extérieure ordinai- rement masculiflore. Péricline ovoïde, inférieur aux fleurs; formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées, linéaires, coriaces, surmontées d'un appendice long, arqué en dehors avec rigidité, linéaire -subulé, coriace - foliacé , LOP 181 terminé au sommet par une forte épine, et bordé sur les deux côtés de petites épines molles. Clinanthe épais, charnu , hémisphérique, garni de fimbrilles longues, inégales, libres, filiformes. Ovaires comprimés bilatéralement , obovales- oblongs, glabres, lisses; aigrette longue, grisâtre ou roussàtre au milieu, composée de squamellules nombreuses, plurisé- riées, inégales, tlliformes-laminées, barbées, attachées a un anneau qui entoure un plateau. Corolles obringentes. Eta- mines à filet velu. Fleurs marginales ordinairement mâles, à ovaire scmi-avorté, stérile, à aigrette composée de squa- mellules peu nombreuses, à style, étamines et corolle comme dans les fleurs hermaphrodites. LoPHioLKPE A BELLES CALATHiDEs : LophioUpis calocephola, H. Cass. ; Cnicus ciliatus, Willd. Cette plante herbacée, haute de près de cinq pieds, a la tige épaisse, dressée, rameuse, hispide; les feuilles sont sessiles, semi-amplexicaules, échan- crées à la base, hispides et vertes en-dessus, tomenteuses et blanches en-dessous, profondément pinnatifides ; chaque di- vision est subdivisée presque jusqu'à sa base en deux lanières longues, étroites, divergentes, dont la supérieure a deux dénis à sa base ; il y a une longue et forte épine au sommet de chaque division, et d'autres épines moindres sur les bords de la feuille; les feuilles inférieures sont longues d'un pied, larges de huit pouces; les supérieures sont plus petites; les calathides sont terminales, dressées, larges de deux pouces et demi, hautes de deux pouces, et composées q>.' fleurs à corolle purpurine; le péricline n'est point araiiéeux, mais glabre, et formé de squames dont les appendices sont très- arqués en dehors avec rigidité, terminés par une forte épine, et bordés d'épines moindres ; les ovaires sont oblongs. Nous avons fait cette description sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi, où il fleurissoit au m(»is d'Août. Cette belle espèce, qui est le type du sous-genre Lophiolepis^ est vivace par sa racine , et habite la Sibérie. LoPHioLÈPE A PÉRICLINE ARANÉEux : Lophiolepis urancosa , H. Cass.; Cirsium arachnoideum , Marsch., Flor. Taur. cauc, t. 5. Plante herbacée, haute de cinq pieds ; tiges dressées, épaisses, rameuses, hispides; feuilles radicales longues d'un pied neuf pouces, larges de cinq pouces et demi, pétiolées , pinnati- ï82 LOP fides, bordées d'épines et de cils roides, à face supérieure vente, hérissée de poils roides, à face inférieure grisâtre, subtomenfeuse ; chaque division découpée en deux lobes oblongs, très-divergens, dont le supérieur a un lobe court sur chaque c6té de sa base; feuilles caulinaires sessiles, éta- lées, échancrées en cœur à la base, plus petites et moins découpées que les radicales; calathides terminales, dressées, larges d'un pouce et demi, hautes de deux pouces; péricline ovoïde-urcéolé, subcampanulé, garni de poils aranéeux, formé de squames dont l'appendice est arqué en dehors avec rigi- dité, terminé par une forte épine, et bordé d'épines moin- dres ; corolles purpurines. Nous avons décrit cette espèce sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi, où il fleurissoit au mois d'Août. Elle est vivace et habite le Caucase. LorHioLÈPE A CALATHIDES INCLINÉES : Lophiolepis Tiutans , H. Cass. La tige est herbacée, haute de deux pieds et demi, dressée, i-ameuse, pubescente; les feuilles sont alternes, sessiles, semi-amplexicaules, rarement un peu décurrentes, étalées, oblongucs-lancéolées, vertes et liispides en-dessus, grisâtres et un peu tomenteuses en-dessous, échancrées en cœur à la base, découpées sur les bords en quelques grandes dents terminées chacune par une épine, et bordées d'épines très-petites, semblables à des cils ou à des poils roides; les feuilles inférieures sont longues de six pouces, larges de deux pouces et demi: les supérieures sont plus petites; les cala- thides, larges de près d'un pouce et demi, longues de près de deux pouces et composées de fleurs purpurines, sont so- litaires à l'extrémité de la tige et des rameaux, et inclinées, horizontalement par la courbure roide du sommet de leur support; le péricline est subglobuleux, et garni de poils aranéeux très-nombreux, qui lient les squames entre elles; les squames sont très-nombreuses, régulièrement imbriquées, oblongties-lancéolées, surmontées d'un long appendice li- néaire-subulé, roide, très-arqué en dehors avec rigidité, spi- nescent au sommet, garni sur les deux bords de longues épines; les ovaires sont obovales ; les corolles sont très-obrin- geiîtes; le clinanthe est convexe, garni de fîmbrilles fili- formes-laminées , membraneuses. LOP i85 Nous ignorons l'origine de cette espèce, décrite par nous sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Koi, où il ileurissoit au mois d'Août, et où il étoit étiqueté Cnicus lup- paceus ; mais nous ne croyons point que ce soit le Cnicus lappnceus de Marschall. Ne seroit-ce pas plutôt son Cnicus Jimhriatus ? LoPHioLÈPE DOUTEUSE : Lophîolepis duhia, H. Cass. ; Carduus lanceolatus , Linn. Sp.pl., édit. 3, pag. 114g. Cette espèce, que nous attribuons avec doute au sous-genre Lophiolepis , a déjà été décrite dans ce Dictionnaire, tome IX, page 270, sous le nom de Cirsium lanccolatum. Nous devons donc nous borner à tracer ici ses caractères génériques, pour faire con- noître en quoi ils se rapprochent et en quoi ils s'éloignent de ceux des vrais Lophiolepis. La calathide est multillore ; le péricline ovoïde, inférieur aux fleurs, est formé desquames très- nombreuses , régulièrement imbriquées, appliquées, oblongues-lancéolées, coriaces, surmontées d'un long appen- dice arqué en dehors avec rigidité sur les squames des ran- gées extérieures ou inférieures, seulement étalé sur les au- tres squames: cet appendice, linéaire-subulé , foliacé, roide, spinescent au sommet, offre sur ses deux bords latéraux des rudimens d'épines, mous, extrêmement courts, visibles à Ja loupe, et qui ne sont réellement que des bases épaisses de poils; le clinanthe est épais, charnu, convexe, garni de fim- brilles nombreuses, longues, inégales, libres, filiformes; les ovaires sont comprimés, oblongs , glabres; leur aigrette est longue, roussàtre supérieurement, composée de squamellules nombreuses, plurisériées , inégales , filiformes-laminées , bar- bées, attachées à un anneau qui entoure un plateau; les corolles sont obringentes ; les étamines ont le filet velu. Outre les quatre espèces que nous venons de décrire, il faut probablement attribuer encore au sous- genre Lop/uo/epis le Carduus eriophorus de Linné, les Cirsium serrulatum , Jim- Irialum, lanijlorum , lappaceum de Marschall, et plusieurs au- tres espèces qu'il faudroit examiner. Le sous-genre Lophiolepis est très-naturel. Son caractère essentiel consiste en ce que les appendices des squames du péricline sont longs, arqués en dehors, et bordés de petites épines. Il se dislingue ainsi des vrais Cirsium, dont les ap- ï84 LOP pendiccsdu périclîne sont courts, droits, non bordés d'ëpines; et du Picnnmon, dont les appendices sont longs, étalés, ar- qués en dehors, épais, roi'Ies, lincaires-subulés, armés de sept épines très-longues, une terminale et six latérales. Nous avons formé, depuis peu. dans le genre Cirsium, un nouveau sous-genre, nouinié Orthocentron , ayant pour type le Cnicus piingens de Willdcnow. intermédiaire entre les vrais Cirsium et les Lophiolepis , et caractérisé par les appendices du péri- cline, qui sont longs, étalés, droits, roides, subulés, spiues- cents. Notre sous- genre L<;p'»oZfpis a quelque rapport avec le genre Eriocephalus de V^iillant, mal caractérisé et mai com- posé par cet auteur. Le nom de Lophiolepis , formé de detix mots grecs qui signifient crcle ^ écaille, exprime que les squames ou écailles du péricline sont ornées d'une sorte de crête figu- rée par leur appendice élégamment disposé, surtout dans la première espèce, qui est le type de ce sons-genre. Plusieurs Lopiiiolepis présentent une singularité assez no- table, qui consiste en ce que les fleurs marginales de leur calathide sont réellement mâles, puisqu'elles ont des étamines parfaites, tandis que leur ovaire est semi-avorté et stérile, quoique le style paroisse bien conformé. C'est une anomalie, ou une exception à la règle dont nous avons parlé, t. XXV, pages 47g et 480, suivant laquelle, dans la calathide des sy- nanthérées, qui est un épi simple, le sexe masculin domine au centre, c'est-à-dire au sommet, et le sexe féminin à la cir- conférence, c'est-à-dire à la base, toutes les fois qu'il y a inégalité de forces entre les deux sexes. Il importe d'observer que la présence d'une rangée extérieure masculiflore ne cons- titue p;is une couronne proprement dite, et n'empêche pas que la calathide ne doive être dite incouronnée. En effet, nous avons établi, t. X, pages 107, 148 et M^, que la cala- thide est incouronnée , quand foutes les fleurs qui la compo- sent sont semblables parla corolle; et qu'elle est courannée, quand les fleurs extérieures diffèrent par la corolle des fleurs intérieures: d'oii il suit que la couronne est toujours fémi- niflore ou neutriflore . jamais androgynitlore ni masculiflore ; car le disque est essentiellement composé de corolles mascu- lines ou staminées, c'est-à-dire pourvues d'étamines; et l'ab- sence ou l'avortemcnt des étamines est certainement la cause LOP j85 ou l'effet de l'altëration subie par les corolles de la couronne, puisque ces deux choses sont toujours co-existantes et sem- blent inséparables. On peut consulter sur ce sujet notre Mé- moire concernant l'influence que l'avortement des étamines paroit avoir sur les périanthes : ce Mémoire, lu à la Société philomatique , le 2 3 Mars 1816, a é(é publié par extrait dans le Bulletin des sciences d'Avril 1816, pa^;. 58, et en totalité dans le Journal de physique de Mai 1816, t. 82 , p. 355. Nous croyons pouvoir placer ici des observations sur le Cirsium arvense, et la description d'une nouvelle espèce de Cirsium'. Cette digression, qui n'est pas tout-à-fait élrangère à l'objet du présent article, servira de supplément à notre article Cirse, et nous espérons qu'elle intéressera nos lectecrs. Il est malheureusement peu de plantes plus communes que le Cirsium arvense'^ , dont la propagation dans les champs cul- tivés désole l'agriculteur; et pourtant il est vrai de dire que cette plante si vulgaire n'étoit pas encore bien connue des botanistes, puisqu'elle offre une particularité fort remar- quable, et qui avoit échappé jusqu'ici à leur attention. Le Cirsium arvense est vivace par sa racine. Depuis plus de dix ans j'observe, chaque année, à l'époque de sa fleu- ràTSOn , l'individu qui est l'unique représentant de cette es- pèce dans l'Kcole de botanique du Jardin du Roi ; et je trouve constamment que ses fruits sont stériles et ses étamines im- parfaites. M. Robert Brown a établi que la Serratula tinctorla étoit une plante dioique. J'ai soupçonné que le Cirsium arvense pouvoit être dans le même cas, et, pour m'en assurer, j"ai observé, dans le cours de l'été dernier, une multitude pres- que innombrable d'individus vivant dans les champs, et dans plusieurs autres localités très-diverses: ma conjecture a été complètement vériliée par toutes ces observations, dont voici les résultats. 1 Ces ohservations et cette description ont été lues par nous à la Sociclé philomatiqiMB , le i.^' Mars i823. 2 La plante ainsi iionamée par MM. de Lamarck et De Candolle, est la serratula arvpnsis de Linnseus , le carduus arvensis de Smith, le cnicus arvensis d'Hoffmann : elle est vulgairement connue sous le nom de chardon hcmorrhoïdal. i86 LOP Le Cirsiiim arvense est vraiment dioïque : car, dans cette espèce, toutes les calathides sont unisexuelles, par l'imper- fection tantôt du sexe mâle, tantôt du sexe femelle ; et chaque individu n'a que des calathides d'un même sexe à l'état parfait. Il est difficile d'évaluer, même approximativement, la proportion , très-variable sans doute , du nombre des indivi- dus des deux sexes : cependant j'ai cru reconnoître , au moins dans plusieurs lieux, que le nombre des mâles et celui des femelles étoient à peu près égaux, en comptant tous les in- dividus disséminés dans un même champ , ou dans un même espace de terrain suffisamment étendu et circonscrit par des bornes naturelles. En comparant ensemble les parties de la fleur mâle et les parties analogues ou correspondantes de la fleur femelle, j'ai remarqué les diff"érences qui vont être exposées. La plupart des fruits provenant des fleurs d'une calathide femelle contiennent un embryon très-bien constitué. Plusieurs fruits de cette même calathide sont stériles, sans doute parce qu'ils n'ont point éprouvé l'influence de la fécondation mas- culine, qui, dans toute espèce dioïque, est nécessairement soumise aux chances du hasard. L'aigrette est plus longue et composée de filets plus nombreux que dans le mâle. Le faux-ovaire des fleurs mâles est plus ou moins flasque, ridé, chiffonné, parce qu'il est alongé , et que sa partie su- périeure est vide, le faux-ovule qu'il contient n'occupant que la partie inférieure. L'ovaire des fleurs femelles est plus court, plus fort, lisse, et son ovule le remplit entièrement jusqu'au sommet. Le faux ovule mâle ne prend pas d'accrois- sement, mais il persiste long-temps après la fleuraison, sans se flétrir. Une analyse exacte de ce corps résoudroit peut- être la grande question, le germe de l'embryon préexiste-t-il à la fécondation P Quoique je n'aie pas pu faire avec exactitude cette analyse fort difficile, il m'a paru que le corps dont il s'agit ne contenoit aucun germe d'embryon , et que c'étoit une simple masse continue, homogène, pleine, charnue, un peu aqueuse surtout vers le centre, plus compacte près de la surface. Il est probable que cette masse correspond à ce qui forme l'enveloppe de l'embryon dans les graines fertiles. LOP 187 Le style des fleurs femelles élève entièrement au-dessus de la corolle ses deux stigmatophores, qui sont entrej^reffés , mais inconipléfenient, en sorte que leur partie libre forme deux profonds sillons stigmafiques latéraux. Les collecteurs sont à peine sensibles, presque nuls, sur les stigmatophores féminins. Tant que dure la préfleuraison , les stigmatophores enfermés dans la corolle exactement close ne peuvent pas recevoir un seul grain de pollen, et c'est pourquoi les lèvres de leurs sillons stigmatiques ne sont pas encore écartées. Si on examine ces sillons peu de temps après l'épanouissement de la corolle, au-dessus de laquelle ils sont déjà élevés, on voit ces sillons très-ouverts et très-larges par l'écartement de leurs lèvres, mais on n'y aperçoit encore aucun globule pol- linique. Sur des fleurs plus avancées en âge de fleuraison, on trouve presque toujours les sillons stigmatiques plus ou moins garnis de pollen jaune, qui y adhère, et qui nécessai- rement y a été apporté par le vent. J'ai souvent remarqué avec étonnement l'abondance de ce pollen, remplissant quel- quefois les sillons, et se trouvant rarement répandu sur les autres parties des fleurs femelles; j'étois presque tenté d'ad- mettre une attraction mystérieuse exercée à distance par les sillons stigmatiques sur le pollen : mais il est plus vraisem- blable que les globules polliniques disséminés en tout lieu par le vent tombent presque aussitôt sur la terre, ou sont emportés de nouveau dans les airs, lorqu'ils -n'ont rencontré dans leur course vagabonde que des corps qui n'ont aucune action sur eux ; tandis que ceux de ces globules qu'un heu- reux hasard a conduits sur les sillons stigmatiques y demeu- rent fixés par agglutination, ou peut-être par l'efiet d'une sorte de succion. Les faux stigmatophores de la fleur mâle sont très-élevés au-dessus des anthères et de la corolle; ils sont très-garnis de collecteurs papilliformes : et ils sont entregreffés complè- tement, de manière que les sillons -«tigmatiques sont nuls ou presque nuls, non ouverts, réduits à une simple ligne super- licielle et point enfoncée. Ces stigmatophores ne portent presque jamais de globules polliniques, bien qu'ils soient papilles, et qu'ils aient traversé le tube anthéral , dont ils ont expulsé tout le pollen. Ce pollen , quoique très-abon- i88 LOP dant, ne se retrouve nulle part sur la calathide mâle, sauf quelques grains épars sur les collecteurs piliformes de la base des st'guiatophores. Ces grains de pollen restent blancs ou blanchâtres, ou ne deviennent jaunâtres que plus tard et plus difiicilement que sur les sillons stigmatiques des fleurs femelles. Je conclus de ces faits, i." que les f.tux sligmato- pliorcs masculins enlèvent autour de leurs collecteurs tout le pollen contenu dans les anthères, mais qu'ils ne conser- vent point ce pollen, que le vent transporte bientôt ailleurs; 2." que les globules polliniqiies déposés sur les sillons stigma- tiques y éprouvent une ait. j-ation qu'ils ne subissent pas, du moins aussi complètement ni aussi prompïement, quand ils se trouvent déposés ailleurs, et qui se dénote extérieurement par un changement de coloration. Les anthères de la fleur mâle sont grandes, longues, at- teignant et même dépassant par leur sommet le sommet de la corolle ; elles sont colorées comme la corolle , et pleines de pollen blanc. Aussitôt après que le tube anthéral a été traversé par les faux stignjatophores, les anthères se trouvent absolument vides de pollen : cependant elles sont encore fraîches et colorées, et lorqu'elles se dessèchent ensuite, elles ne deviennent jamais noires, mais jaunâtres ou blan- châtres. Leurs filets, au contraire, se flétrissent et noircis- sent, après l'émission du pollen; ils sont comme chagrinés ou garnis de papilles tuberculifcrmes. Les fausses anthères de la fleur femelle, observées à quel- que époque que ce soit, pendant la fleuraison , et même durant la préfleuraison , c'est-à-dire, avant l'ouverture ou l'épanouissement de la corolle, sont toujours demi-avortées, très- petites , sèches , noires, absolumer.t privées de pollen. Le filet qui les supporte es' glabre et lisse, et il reste frais et coloré comme la corolle, même jusques après la fécon- dation; ce qui est précisément l'inverse de ce qui a lieu dans la fleur mâle. La corolle des fleurs mâles est grande, et son tube est très- arqué en dehors; elle s'élève beaucoup au-dessus du péri- cline, et elle se rabat ou se renverse sur lui après l'émission du pollen. La corolle des fleurs femelles est plus petite, plus courte, LOP 189 plus droite, moins étalée que la corolle des fleurs mâles ; son limbe est beaucoup plus court; son tube est plus long, et bien moins arqué en dehors. C'est ici le lieu de remarquer qu'en général, chez les synanthérées , le degré d'altération de la corolle paroît exactement proportionnel au degré d'avor- tement des étamines. La corolle femelle du Cirsium ar^ense est très-peu altérée, c'est-à-dire , très-peu différente de la co- rolle mâle, parce que ses étamines. quoique stériles, subsis- tent, et n'ont éprouvé qu'un avortement partiel et incomplet. I.a même chose a lieu chez quelques autres synanthérées, notamment chez le Tarchonantl^t/s camphorafus , qui est dioï- que, ainsi que je l'ai démontré, en 1816, dans mon Mémoire sur cet arbrisseau; mais tous les botanistes, trompés sans doute par la similitude des corolles mâle et femelle , et par l'existence des étamines imparfaites dans la fleur femelle, avoient cru jusque-là que les fleurs du Tarchonantlius étoient hermaphrodites, et cette fausse supposition avoit produit d'autres erreurs beaucoup plus graves, réfutées complète- ment dans le mémoire que je viens de citer. (Voyez le Bul- letin des sciences d'Août 1816, pag. 127: le Journal de phy- sique de Mars 1817, et celui de Juille* 1818, yiaîT. 29.) L'individu de Cirsium arvense , cuîtivé au Jardin du Roi , et dont j'ai déjà parlé, est un individu femelle, dont les fruits sont toujours stériles, parce qu'il n'y a d.ins ce jardin aucun individu mâle de la même espèce, et qu'ainsi ces fruits ne peuvent être fécondés. Cependant ils paroissent extérieure- ment être en bon état et bien mûrs: mais, en les ouvrant, j'y ai retrouvé l'ovule à l'état de pulpe aqueuse, et n'ayant fait aucun progrès depuis la fleuraison : enfin cet ovule étoit desséché dans les fruits plus âgés. Remarquez que l'individu dont il s'agit se trouve placé, dans l'école de botanique, fort près de plusieurs autres espèces de Cirsium a fleurs her- maphrodites, dont le pollen peut être transporté par le vent sur ses stigmates, et que pourtant la fécondation n'a jamais lieu. Je reviendr.'ii bientôt sur cette remarque. 11 existe, dans le même local, une autre plante, qui y est cultivée sous le nom de serratula gigantea, et dont on ignore la patrie et l'origine. L'ayant observée avec soin, j'ai reconnu qu'elle ne pouvoit point appartenir au genre Serratula, mais lyo LOP que c'étoit un vrai Cfrsium , très-voisin du Cirsium arvenae , dont il est pourtant bien distinct: que cette nouvelle espèce étoit dioïque, comme celle dont nous venons de parler, et que le Jardin du Roi ne possédoit que l'individu femelle. Je propose de nommer Cirsium dioicum cette plante remar- quable, qui fleurissoit au commencement de Septembre 1822 , et dont voici la description. Cirsium dioicum, H. Cass. [Serratula gigantea, Hort. Reg, Par.; An? Serratula setosa, Willd. ) Espèce dioïque. Indi- vidu femelle. Racine vivace. Tige herbacée , dressée, haute de quatre à cinq pieds, ranveuse. épaisse, un peu anguleuse ou striée, glabriuscule. Feuilles alternes, sessiles, bordées de petites épines en forme de cils : les inférieures longues de neuf pouces, larges de trois pouces, un peu pubescentes , oblongnes-lancéolées , à base subpétioliforme . plus ou moins profondément découpées sur les côtés en lobes entiers, ar- rondis au sommet; les feuilles supérieures ou des rameaux longues d'environ deux pouces, larges d'environ six lignes, glabres, lisses, luisantes, lancéolées , obtuses au sommet, imitant les feuilles de saule ou de laurier. Calathides fe- melles, hautes de huit lignes, tout-à-fait analogues à celles du Cirsium arvensc , péflonculées par la partie supérieure nue des rameaux , et disposées en panicules corymbiformes terminales. Périclioe ovoïde, inférieur aux fleurs-, formé de squames très-nombreuses, régulièrement iliibriquées , appliquées, uninervées, bordées de longs poils laineux : les extérieures ovales- lancéolées , coriaces, terminées par un appendice très-court, inappliqué, droit, subulé, un peu spi- nescent; les intermédiaires et les intérieures oblongues- lan- céolées, terminées par un appendice inappliqué, roide, lan- céolé, scarieux, rouge. Clinanthe épais, charnu, fimbrillé. Fruits comprimés, oblongs, glabres, lisses ; aigrette longue, composée de squamellules nombreuses, (iliformes. barbées. Co- rolles purpurines, à limbe divisé presque jusqu'à sa base par des incisions à peu près égales. Anthères semi-avortées, pe- tites, sèches, brunes, privées de pollen, même avant la fleuraison. Stigmatophores entregreffés incomplètement, for- mant par leurs parties libres des sillons stigmatiques à lèvres bien écartées. LOP 191 Quoique je ne connoisse point l'individu mâle, je puis supposer avec beaucoup de vraisemblance qu'il n'y a, dans cette espèce, entre les individus des deux sexes, que les différences qui existent entre le mâle et la femelle du Cirsium ar^ense , et que j'ai décrites précédemment. Les ovaires de l'individu femelle de Cirsium dioicum , qui est au Jardin du Roi, contiennent tous un ovule; mais aucun de ces ovaires ne devient un fruit fertile , parce que l'ovule, n'étant point fécondé parle mâle, reste toujours dans un état d'imperfection. Cependant j'ai observé que presque tous les sillons stigmatiques étoient abondamment garnis de globules poUiniques. Ce pollen, certainement étranger à la plante dont il s'agit, puisque ses anthères en sont privées, ne pou- voit avoir été déposé sur ses stigmates que par le vent, qui sans doute l'avoit enlevé à quelques espèces de Serratula entre lesquelles le Cirsium dioicum se trouve placé dans Técole de botanique. On se rappelle que j'ai fait une remarque ana- logue sur le Cirsium arvense. Il paroît donc que ces plantes ne peuvent être fécondées que par le mâle de leur propre espèce, et qu'ainsi elles sont incapables de produire des hy- brides. Je ne sais pas s'il est bien prouvé que certains véf^é- taux peuvent en produire : mais il me semble indubitable que cette faculté est refusée à toutes les plantes diclincs, et surtout aux plantes dioïques; car, s'il en étoit autrement, on verroit journellement ces plantes donner naissance à presque autant de produits hybrides que de races naturelles, et le type de chaque espèce se perdroit, ou ne seroit plus reconnoissable au milieu de toutes ses variations. Mes observations sur les Cirsium arvense et dioicum fournis- sent de nouvelles preuves très-convaincantes à Fappui de ce que j'avois établi en 1812, concernant le stigmate des car- duinées , dans mon premier Mémoire sur les synantliérées : en effet, on ne peut plus douter que ce stigmate réside, comme je l'avois dit, sur les marges de la face intérieure plane des stigmatophores, et que les papilles qui couvrent leur face extérieure convexe, ne sont point du tout stigma- tiques, comme on le croyoit auparavajit. Cela est bien évi- dent, puisque les faux stigmatophores de la fleur mâle sont très-garnis de papilles sur leur face extérieure convexe, et 19» LOP que les marges de leur face intérieure plane sont confondues comme le reste en une seule masse par la greOc complète qui les réunit ; taudis que ces marpes restent libres et for- ment dessillons très-ouverts sur les stigmatophores de la Heur femelle, qui sont presque dépourvus de papilles. Remarquez que, l'ovaire de la fleur mâle étant pourvu d'un ovule, Tim- perfection du sexe femelle dans cette fleur doit être attri- buée au défaut de stigmate. On a essayé, dans ces derniers temps, d'ébranler et même de renverser la théorie de l'existence des sexes chez les vé- gétaux. II me semble que les auteurs de ces attaques un peu téméraires auroient bien de la peine à expliquer les faits que j'ai observés sur les Cirsium arvcnse et dioicum ; et leur embarras sur ce point seroit à mes yeux, je l'avoue, le résultat le plus satisfaisant des observations dont il s'agit. (H. Cass.) LOPHIONOTES. {Ichthyol.) M. Duméril, dans sa Zoologie analytique, a donné ce nom à une famille de poissons osseux holobranclics, ayant les catopes au-dessous des nageoires pectorales; le corps épais, comprimé, et la nageoire du dos très-longue, ce qu'indique le mot lophionotes , tiré du grec Xo^oç-, crête, et \"jp,oç^ dos. Le tableau suivant fera connoitrc les principaux carac- tères des genres qui composent cette famille. Famille des Lophionotes. . (dentelés Tj.ni akote. l la tête ; , unique ; l„„^,.,,ui„. ),. transverses , l)iidos.. Coryphèime. lopejcules lisses et{ , ,. naissant N > (obliques, libres... Cektrolophe. sur ,, , jlrès-distincts Hemipteronote. Vie cou; opercules { (peu distincts CoRYniE-voiDE. double ; toutes les impaires écailleuses Chevalier. Tous les genres de cette famille sont remarquables par la longueur de la nageoire dorsale ; tons les poissons qui les composent, nagent avec une grande fixciaté et vivent de proie. Voyez Centrolophe, Chevalier, Coryfhène, Coryphbnoïde, Hemipteronote, Holobranches et Tt.nianote. (H. C.) LOPHIRA. (Bot.) Genre de plantes établi par Ga?rtner fils (Carpo/., pag. 5^ , tab. iSd), jusqu'alors peu connu, de LOP jgS la polyandrie monogV'T'ie de Linnaeus, dont le caractère essen- tiel consiste dans un calice persistant, à cinq folioles; trois petites ; une quatrième plus grande en lanière , opposée à une autre trois fois plus petite : la corolle inconnue; les étamines-nombreuses, insérées sur le réceptacle; un ovaire inférieur; un style simple, bifide à son sommet. Le fruit est une noix coriace , à une loge monosperme. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, désignée sous le nom de Lophira alata , arbre de l'Afrique équinoxiale, dont les rameaux sont garnis de feuilles ailées, composées de folioles roides, alternes, alongées, lancéolées, presque en cœur renversé. Les fleurs sont disposées en grappes. (Poir.) LOPHIUM. (Bot.) Pries a réuni sous ce nom générique les espèces du genre Sphœria dont l'ouverture du conceptaçle est très-élargie en forme de fente crénelée. Ces espèces forment , dans le grand genre Sphceria de Persoon , les divisions des sphœria platjystornes. Voyez Sph/Eria. (Lem. ) LOPHIUS (IchlhjoL), nom latin des poissons du genre LOPHIE. (H. C.) LOPHOBRANCHES. (Ichthjol.) M. Cuvier a donné ce nom à son quatrième ordre de la classe des poissons , ordre très- remarquable par ses branchies, qui, au lieu d'avoir, comme à l'ordinaire, la forme de dents de peigne, se divi- sent en petites houppes rondes disposées par paires le long des arcs branchiaux ; structure dont on ne retrouve aucun autre exemple dans les poissons. Ces branchies sont d'ail- leurs enfermées sous un grand opercule attaché de toutes parts par une membrane , qui ne laisse qu'un petit trou pour la sortie de Peau , et ne montre, dans son épaisseur, que quelques vestiges de rayons. Les poissons lophobranches se reconnoissent , en outre, à leur corps cuirassé, d'une extrémité à l'autre, par des écus- sons qui le rendent toujours anguleux. Ils sont générale- ment de petite taille et presque sans chair. Leur intestin est égal et sans cœcums; leur vessie natatoire, mince, paroît assez grande à proportion. Les genres que M. Cuvier rapporte à cette famille, sont les genres Syngnathe, Hippocampe, Solénostome et Pégase.^ Voyez ces mots. (H. C.) 394 LOP LOPHOPHORE. {Ornith.) On a déjà eu plusieurs lois oc- casion de répéter que, lorsqu'il s'agit d'établir un genre nouveau en zoologie, il est préférable de lui donner le nom que l'animal porte dans sou pays natal. Si on ne le counoit point, et si on ne peut le tirer d'un des caractères exclusifs qui constituent ce genre, il vaut mieux employer un mot insignifiant, que de créer un terme applicable à la première espèce découverte et qui ne le seroit plus à la seconde. Le nom de lophophore donne lieu de renouveler la même obser- vation. La belle aigrette dont sa tête est ornée a pu frapper les yeux; mais c'est là un attribut spécifique , qui se retrouve d'ailleurs chez d'autres oiseaux portant aussi une aigrette, moins saillante à la vérité, mais de la même nature. M. Temminck, qui a imaginé le nom de lophophore, n'a pas tardé à fournir lui-même une preuve de l'inconvénient si- gnalé. En effet, après avoir reconnu, dans son Histoire des gallinacés, tome 2 , p. 354 1 qu'il y avoit beaucoup d'affinité entre son lophophore resplendissant et le faisan noir de Son- nini, Phasian,us leucomelanos, Lath. (sans toutefois y réunir ce dernier), il a effectué , depuis, cette réunion à la pageXCI de l'Analyse du système général d'ornithologie , qui se trouve en tête d'i la 2/ édition de son Manuel , où il donne au pha- sianus leucomelanos le nom de Lopliophorus Cuvieri. Or, cet oiseau n'est pas aigrette comme le lophophore resplendissant; les côtés de sa itte sont nus et rouges, et il a seulement une longue huppe occipitale. On renvoie en conséquence , pour le genre Lophophore, au mot Monaul , nom sous lequel la pre- mière espèce est connue dans l'Inde, et que M. Vieillot a déjà adopté. ( Ch. D.) LOPHORHYNCHUS. {Orniil,) Ce mot, tiré du grec, est le nom générique du Cariama , dont la seule espèce connue a une aigrette sur le bec. ( Ch. D.) LOPHORINE. [Ornith.) Les caractères d'apxès lesquels M. Vieillot a formé ce genre avec l'oiseau de paradis connu sous le nom de superbe, paradisea superha, Gmel., ne parois- sant pas suffisans pour isoler cette espèce; voyez-en la des- cription sous le mot Paradisier. (Ch. D.) LOPHOTE, Lophotiis. {Ichthyol.) Dans les Mémoires de l'Académie de Turin- M. Giorna a créé, sous ce nom un LOP 195 nouveau genre de poissons, qui doit appartenir à la famille des pétalosomes deM. Duméril et à celle des tœnioïdes de M. Cuvier. Ce genre se reconnoît aux caractères suivans : Corps alongé , finissant en pointe; tète courte , surmontée d'une crête osseuse, très -élevée, sur le sommet de laquelle s'articule un long et fort rayon épineux , horde en arrière d'une membrane ; nageoire dorsale basse, à rayons presque tous simples, et étendue de la tête à la pointe de la queue; nageoire caudale distincte; anale courte ; pectorales médiocres, à premier rajon épineux ; ca- topes à peine visibles ; dents pointues et peu serrées. Ce genre ne renferme encore qu'une espèce : Le LoPHOTE hhcÈvÈDE : Lophotus cepedianus , Giorna. Bouche dirigée vers le haut ; œil fort grand; cavité abdominale occu- pant presque toute la longueur du corps. Ce poisson se trouve , mais rarement, dans la Méditerranée , et il devient fort grand. La description qu'en a donnée Giorna est incomplète , parce qu'il l'a faite sur un individu mutilé dont il ignoroit l'origine. M. Cuvier en a fait une détaillée dans les Annales du Muséum, tom. XX, p. 17, sur un indi- vidu de plus de quatre pieds, pris à Gtnes. (H. C.) LOPHYRE, Loplvyrus. {Entom.) M. Latreille a indiqué ce nom, déjà employé en zoologie, pour désigner une division du genre Hjlotome ou Ptérone , insectes hyménoptères de la famille des uropristes , dont nous avons fait graver une espèce à la planche 56, n." 7 le mâle et 8 la femelle. C'est le lophyre du pin, dont la larve vit en société sur les jeunes branches iov. gen., 3, pag. 459, tab. 5oo. Arbrisseau très- rameux, de la Nouvelle -Espagne , dont les rameaux sont pubescens, hérissés de poils blanchâtres; les feuilles petites, oblongues, obtuses, sessiles, mucronées, un peu épaisses, blanchâtres et pubescentes ; les fleurs sessiles , ramassées vers l'extrémité des rameaux, à peine longues de deux lignes; la corolle a six ou sept divisions profondes, étalées, pubes- centes en dehors, portant six ou sept étamines, dont trois alternes plus courtes; les anthères ont deux loges; l'ovaire est à demi Supérieur, pubescent ; le calice presque entier à son bord. Il reste encore un grand nombre d'espèces décrites par Ruiz et Pavon dans la Flore du Pérou, par Kunth dans les JVom gênera et species de Humboldt et Bonpland , par Swartz dans son Flora Indiœ occidentalis , dans le Dictionnaire ency- clopédique et son Supplément, etc. (Poir.) LORANTHÉES. (Bot.) Cette famille, formant auparavant une des sections de celle des caprifoliacées , tire son nom du lorantlius , son genre principal. Elle fait partie de la classe des épicorollées corisanthères, ou dicotylédones monopétales, à étamines distinctes. Son caractère général est celui-ci : LOR SOI ■ Un calice supére ou adhérent à rovafre, entouré d'un second calice monosépale ou de deux bractées distinctes. Une corolle portée sur l'ovaire monopétale, divisée en plu- sieurs lobes ou polypétales, mais à pétales dont la base est élargie. Étamines insérées au bas dts pétales ou des lobes de la corolle, et conséquemment opposées à ces parties, tantôt en nombre égal , tantôt en nombre double et alors rappro- chées deux à deux. Ovaire infère ou adhérent; style unique; stigmate simple. Le fruit est une baie ou un brou sec, uni- lociilaire, recouvrant une seule graine attachée au sommet de la loge. L'embryon cylindrique , placé dans le centre d'un périsperme charnu et ouvert à son sommet, a sa radicule ascendante, débordant l'ouverture de ce périsperme , ren- flée à son extrémité et plus resserrée au-dessous : les lobes sont alongés. La tige est ligneuse ; les feuilles sont opposées ou plus ra- rement alternes, toujours dénuées de stipules. Les fleurs ter- minales ou axillaires sont solitaires ou disposées en faisceaux ou en épis. La plupart des plantes de cette famille sont pa- rasites ; quelques-unes sont monoïques ou dioïques par avor- tement. Cette famille avoit d'abord été réunie à celle des caprifo- liées , dans une section distincte, qui comprenoit les genres Loranihus , Viscum et Rhizopliora ; mais elle en diffère par ses étamines opposées aux divisions de la corolle , par son péri- sperme percé au sommet, par la radicule de l'embryon dé- bordant cette ouverture et renflée à sa pointe. Ces carac- tères nous ont paru suffisans pour établir cette famille . men- tionnée dans le volume XII des Annales du Muséum d'histoire naturelle , et elle a déjà été adoptée par plusieurs auteurs. On doit y rapporter, outre les genres déjà cités, le Chlo- ranthus deSwartz, et son congénère, le Creodus deLoureiro, le Codonium de Rohr et Vahl , ou Schcepfia de Schreber, qui sert de transition aux caprifoliées ; Vaucuba de M. ïhunberg, dont il faudroit cependant connoitre les fleurs màlcs; et on y ajoutera avec doute les genres Dazus , Helixanthera etAidia de Loureiro , qui ne sont pas encore connus. Il paroît qu'il, faudra retrancher de cette série le rhizo- phora, lequel, suivant M. Robert Brown , manque de péri- 203r ton sperme, et a une radicule extrêmement prolongée hors "du fruit, avant qu'il soit détaché de son pédoncule. Cette con- sidération , et celle de sa corolle décidément polypétale et d'une structure singulière, l'ont déterminé à séparer des lo- ranthées ce genre, dont il fait le type de la nouvelle famille des rhizophorées , à laquelle il réunit, soit le bruguiera. de l'Héritier, auparavant confondu avec le rhizophora par Lin- naeus, soit son nouveau genre Carallia , lequel nous est in- connu. Il croit de plus que cette nouvelle famille, dont nous ferons mention à son rang , doit être éloignée des loran- thées et rapprochée des cunoniacées. (.T.) LOREA. (Bot.) Fronde muqueuse, coriace, égale, di- chotome, renfermant dans toutes ses parties des tubercules contenant de petits pelotons de séminules. Ce genre, fondé sur le Fucus loreus , Linn. , par Stackbouse, est aussi YHi- manthalia de Lyngbye , plus anciennement établi sous le nom de funicularius par Roussel (voyez à l'article Fucus). Une seconde espèce est rapportée à ce genre par Stackhouse, c'est le Fucus inœqualis, Thunb. (Lem.) LORENTEA. [Bot.) Le genre proposé sous ce nom, en 1816, par M. Lagasca, dans ses Gênera et Species plantarum (page 28), nous paroît être indubitablement le même que celui qui a été proposé par nous, sous le nom de Chthonia , dans le Bulletin des sciences de Février 1817 (pag. 35), et qui est plus amplement décrit dans le tome IX de ce Dic- tionnaire, publié en la même année 1817. On croira facile- ment, je l'espère, qu'à l'aris, au commencement de 1817, nous ne connoissions point l'ouvrage que M. Lagasca venoit de publier tout récemment à Madrid , et qui ne nous a été com- muniqué qu'au commencement de 1819. (Voyez le Bulletin des sciences de Février 1819, pag. Sa.) On ne peut donc pas nous soupçonner de plagiat : mais nous avouons que la publication du Lorentea ayant précédé de quelques mois celle du Chlhonia, le premier nom doit être préféré par les bota- nistes qui ne consulteront que les dates, sans examiner quel est celui des deux auteurs qui a fait connoitre de la ma- nière la plus exacte et la plus complète le genre dont il s'agit. En effet, ceux qui n'ont aucun égard à la règle des dates, lorsqu'elle nous est évidemment favorable, ne man- LOR io5 quenf pas de l'appliquer très-rigoureusement lorsqu'elle peut nous être contraire. Dans le Journal de physique de Juillet 1819 (page 5o), nous avons dit que les quatre espèces de pectis décrites par M. Kunth, dans le quatrième volume de ses Nova gênera et. species plantarum , appartenoient à notre genre Chthonia, que ce botaniste ne vouloit pas admettre, quoiqu'il fût bien dis- tinct du Pectis; mais qu'il alloit peut-être changer d'avis en apprenant que ce genre Chthonia avoit été publié un peu avant nous, par M. I.agasca, sous le nom de Lorentea. Après quoi, nous avons ajouté ce qui suit : « M. Kunth attribue « à ces plantes des corolles labiées; c'est une erreur : il est « vrai que les incisions de ces corolles sont souvent plus ou „ moins inégales, comme dans beaucoup d'autres synanthé- « rées, et surtout dans la tribu des tagétinées; mais ces iné- « galités très-variables, et dont la disposition est indétermi- « née , ne constituent pas une labiation proprement dite. » Dans sa réponse à notre Analyse critique et raisonnée de son ouvrage, M. Kunth s'exprime ainsi : « Quant au Pectis, « M. Cassini ne veut pas y voir des corolles bilabiées, parce « que les divisions ne sont pas tout aussi profondes que dans if d'autres genres labiatiflores ; on avouera qu'il est difficile ,( de s'entendre avec des personnes qui s'attachent à de pa- « reilles minuties. J'espère qu'on me pardonnera si je ne « continue pas à discuter les autres objections de M. Cassini, « toutes étant à peu près de la même valeur. ^> (Journal de physique d'Octobre 18] g, pag. 2 84.) Ceux qui veulent bien nous lire avec quelque attention et surtout avec bonne foi, savent que ce n'est point d'après la profondeur plus ou moins grande des incisions que nous distinguons la corolle vraiment labiée de celle qui n'en a que la fausse apparence, mais bien d'après la disposition des incisions qui forment les deux lèvres. Ainsi, nous disons (tom. X, pag i38) qu'une corolle de synanthérée est labiée, lorsque, étant accompagnée d'organes mâles parfaits, son limbe est partagé supérieurement en deux lèvres, dont l'extérieure comprend les trois cinquièmes, et l'intérieure les deux au- tres cinquièmes; d'où il suit que, si les incisions des corolles de Chthonia sont souvent plus ou moins inégales, ces inéga» 2^4 LOR lités étant très-variables, et leur disposition étant îndéter- rninëe , cela ne constitue pas une labiation proprement dite. Si un botaniste philosophe et doué d'un génie transcendant, comme M. Kunth , pouvoit abaisser un moment ses regards sur les misérables minuties auxquelles nous avons la sottise de nous attacher, et qui ne méritent que son mépris, nous oserions le prier humblement d'observer les corolles des Carduus, des Cirsium , et de la plupart des autres cardui- nées, afin de nous apprendre si ces corolles, que nous dis- tinguons des labiées, et que nous nommons obringentes, ne seroient point à ses yeux, comme celles des Peclis , tout aussi bien labiées que celles des mulisia et nassauvia. Nous croyons pouvoir profiter de l'occasion qui se pré- sente, pour donner ici un supplément à notre article Chtho- NiA (tom. IX, pag. 173). Chthonia repens , H. Cass. {An? Pectis humifusa , Swartz.) Plante herbacée, basse, diffuse, glabre. Tige grêle, cylin- drique, comme ligneuse, très-rameuse, couchée sur la terre et produisant des racines nombreuses; les dernières branches de la tige redressées, longues d'un pouce, garnies de feuilles nombreuses, rapprochées. Feuilles opposées, connées à la base, longues d'environ cinq lignes, larges d'environ une ligne et demie, comme spatulées, uninervées, munies de grosses glandes rondes, saillantes en-dessous ; à partie infé- rieure linéaire , pétioliforme, bordée de longs cils; à partie supérieure obovale, très-entière, ou n'offrant que des dente- lures visibles seulement à la loupe. Calathides solitaires , hautes d'environ trois lignes, portées sur de courts pédon- cules qui naissent dans l'aisselle des feuilles, près du sommet des rameaux. Corolles jaunes, un peu noirâtres. Calathide radiée : disque composé d'environ seize fleurs hermaphrodites ou peut-être mâles; couronne composée de quatre à cinq fleurs femelles. Péricline subcylindracé , plus court que les fleurs du disque ; formé de cinq squames uni- sériées à la base, se recouvrant par les bords, larges, ellip- tiques ou obovales, entières, élargies et arrondies au sommet, coriaces, membraneuses sur les bords , parsemées de glandes. Clinanthe très-petit, nu, sauf quelques fimbrilies filiformes extrêmement courtes. Fleurs du disque .• ovaire à peu près LOR 2o5 semblable à ceux de la couronne ; aigrette longue comme l'ovaire, composée de cinq à huit squamellules unisériées , inégales, irrôgulières, à partie inférieure paléiforme-laminée, membraneuse, frangée ou laciniée, à partie supérieure fili- forme, subtriquètre , épaisse, barbellulée ; corolle longue comme l'aigrette, à quatre ou cinq divisions, dont une est ordinairement séparée des autres par deux incisions beaucoup plus profondes; quatre ou cinq élamines , à filet roussàtre, à anthère et article anthérifère blanchâtres; l'appendice api- cilaire de l'anthère très-court, arrondi; les appendices ba- silaires plus courts que l'article anthérifère, pointus, pol- linifères, greffés avec les appendices basilaires des anthères voisines; style long, filiforme, à partie supérieure très-longue, hérissée de collecteurs papilliformes ou piliformes , et divi- sée seulement au sommet en deux parties excessivement courtes, obtuses, arrondies, divergentes. Fleurs de la couronne : ovaire alongé, grêle, cylindracé, anguleux, strié, noirâtre, hérissé de quelques poils épars ; aigrette composée de deux ou trois squamellules semblables à celles du disque ; corolle à limbe bgulé , radiant, long d'environ une ligne, large, el- liptique, entier ou à peine échancré au sommet, muni de deux à cinq nervures longitudinales, saillantes en dessous; style à deux stigmatophores assez longs. Nous avons fait cette description sur un échantillon sec, recueilli dans l'ile de Porto-Rico, et qui est étiqueté Peclis ciliaris , Linn. , dans l'herbier de M. de Jussieu. Les fleurs du disque sont-elles vraiment hermaphrodites , produisant des graines fertiles ? ou bien sont-elles mâles par l'imperfection du stigmate ? Il est certain que le style de ces fleurs n'est point du tout construit comaae un style andro- gynique, mais qu'il ressemble parfaitement à un style mas- culin, dont les stigmatophores sont entregreifés. Cependant quelques fruits du disque nous ont paru contenir une graine bien constituée. Si ce dernier fait étoit suffisamment établi, il en résulteroit que les fleurs du disque sont hermaphrodites, et que par conséquent leur style est androgynique, quoique ressemblant à un style masculin. Ce seroit une anomalie fort remarquable ofî"erte par les Chihonia ou Lorentea , mais qui n'est pas exclusivement propre à ce genre , car nous l'avons fio6 LOR observée aussi dans le Crjptopetalon , autre genre de la même tribu (voyez tome XII, page i23.); et il nous a paru que la même chose avoit lieu chez les vrais Pectis. l.e genre Chthonia ou Lorenlea appartient à notre tribu naturelle des tagétinées, dans laquelle il est intermédiaire entre les deux genres Pectis et Crjptopetalon , dont il diffère par l'aigrette; celle du Cryptopelalon ayant les squamellules filiformes et barbellulées d"un bout à l'autre , et celle des vrais Pectis ayant les squamellules subtriquèfres, subulées , cornées, parfaitement lisses; tandis que celle des Chthonia a les squamellules paléiformes et dentées inférieurement, fili- formes et barbellulées supérieurement. Ainsi, l'ancien genre Fectis se trouve réduit, quant à présent, aux Peclis punclata de Jacquin , et linifolia de Linnaeus; mais le nouveau genre Chthonia ou Lorentea se compose déjà d'environ dix espèces, qui sont nos deux Chthonia {glaiicescens et repens) , la Loren- tea prostrata de M. Lagasca, les Pectis humifusa de Sv\"artz, prostrata de Cavaniiles, et ciliaris de Linnasus, et les Pectis pjygniœa , elongata , Bonplandiana, canescens , de M. Kunth. Ce- pendant, si ces quatre dernières espèces, ou quelques-unes d'elles, avofent l'aigrette composée de squamellules entière- ment filiformes et barbellulées, comme nous le soupçonnons d'après les descriptions et les figures, elles n'appartiendroient pas plus au genre Chthonia qu'au genre Pectis , mais devroient être placées dans le genre Crjptopetalon , malgré la radiation bien manifeste de leurs calathides. Nous présumons que les Peclis pYgmcea et Bonplandiana sont des CJithonia , et que les Pectis elongata et canescens sont des Crjptopetalon ; en sorte que notre genre Crjptopetalon auroit la calathide tantôt dis- coïde , tantôt quasi-radiée, tantôt très-radiée. M. Lagasca dit que plusieurs espèces de Lorentea ont été recueillies par MM. Née et Boldo , et sont conservées dans l'herbier du jardin royal de Madrid : mais ce botaniste n'en a nommé qu'une seule, et il ne Fa désignée que par des caractères qui, étant communs à la plupart des espèces du genre, sont insuffisans pour distinguer celle-ci. Nous avons observé, dans l'herbier de M. Desfontaines, deux espèces nouvelles de Chthonia, dont l'une, étiquetée Pectis diffusa, et qu'on pourroit nommer Chthonia leptocephala, LOR 207 a des pédoncules longs, grêles, garnis de quelques bractées subulées ; les squames du péricline longues, étroites, pliées en gouttière , chacune d'elles embrassant une fleur de la couronne; le disque composé seulement de quatre fleurs; les aigrettes du disque composées de trois à cinq squamel- lules; les languettes de la couronne oblongues , jaunâtres, trinervées, un peu bidentées. On pourroit très-bien sans doute ne considérer les Pectis , Chthonia et Crjptopetalon que comme trois sous-genres, dis- tingués seulement par la structure de l'aigrette, et formant trois sections d'un seul et même genre nommé Pectis .- mais on peut aussi les considérer avec nous comme trois genres sufTjsamment distincts. Le nom de Chthonia est dérivé d'un mot grec qui signifie terre , parce que la plupart des plantes de ce genre sont couchées sur la terre ; celui de Lorentea avoif été appliqué par Ortega au genre nommé plus anciennement Sanvitalia. (H. Cass.) LORI. (Mamm.) Voyez Loris. (F. C.) LORI. [Ornith.) Ce nom, qui s'écrit aussi lory , a été donné par Buffbn à une division des perroquets. (Ch. D.) LORICAIRE, Loricaria. (IchthjoL) A cause des plaques osseuses qui cuirassent entièrement leur corps et leur tête , Linnœus avoit formé , sous ce nom , un genre de certains poissons voisins des callichthes et des doras. Ce genre a été adopté postérieurement par tous les naturalistes qui se sont occupés d'ichthyologie ; mais M. le comte de Lacépède'en a séparé depuis les hypostomes , et l'a réduit aux espèces qui présentent les caractères suivans : Une seule nageoire dorsale en avant ; plusieurs larhilUms sur les bords d'un voile circulaire et large qui entoure Vouverture de. la bouche, et qui est quelquefois hérissé de villosités ; rentre garni de plaques en-dessous ; bouche sous le museau; dents longues , grêles , flexibles et terminées en crocliets ; de nombreuses dents en pavé sur les os pharyngiens ; premiers raj'ons des catopes et des nageoires dorsale et pectorales changés en de fortes épines; point de vessie aérienne. Les loricaires constituent, parmi les poissons holobranches abdominaux et dans la famille des oplophores, un genre que 2o8 LOR l'on distinguera facilement de celui des Hypostomes , où la nageoire dorsale est double ; et de ceux des Silures, des Macroptéronotes , des Cataphractes , des Centranodons , des PiMÉLODEs, des Plotoses, où la bouche est située au bout du museau. (Voyez ces divers mots et Oplophores. ) Ce genre, au reste, ne contient encore que peu d'espèces. Le LomcAiRE sÉTiFÈRE : Loricaria cataphracta , Linn. ; Lori- caria selifera, Lacép. Nageoire caudale fourchue, à premier rayon de son lobe supérieur très-alongé, et dépassant sou- vent retendue du corps ; une grande quantité de petits bar- billons autour de l'ouverture de la bouche ; dents petites, flexibles et semblables à des soies ; ouvertures des branchies fort étroites; premier rayon de chaque nageoire pectorale dentelé sur deux bords; celui des catopes également dentelé; celui des nageoires anale et dorsale dur, gros et rude; corps couvei't de fortes lames , presque toutes en losanges, et dont plusieurs sont armées d'un aiguillon; queue renfermée dans un étui composé d'anneaux découpés et comprimés : teinte générale d'un jaune brunâtre. Ce poisson vit dans les eaux de l'Amérique méridionale. Bloch (cccLXXv, fig. 2) l'a figuré sous le nom de cuirassier plécoste , et Gronow [Mus., tab. 2, fig. 1 et 2 ) sous celui de plecostomus. Il paroît être le même animal que le loricaria cirrhosa de M. Schneider, dont le loricaria cataphracta dif- fère de celui de Linnseus et est un hypostome. Le LoRiCAiRE TACHETÉ: Loricaria maculata, Bloch, Zj5 , fig. 1. Point de dents à la mâchoire supérieure, ni de petits barbillons autour de l'ouverture de la bouche : premier rayon de la nageoire caudale moins long que dans l'espèce précédente ; une tache noire au bout du lobe inférieur de la nageoire de la queue ; de nombreuses taches irrégulières et d'un brun foncé sur toute la surface du corps. De l'Amérique méridionale. (H. C.) LORICÈRE, Loricera. {Entom,) Genre d'insectes coléop- tères carnassiers, formé par M. Latreille , et démembré du genre Carabe des auteurs. Il est surtout caractérisé par ses antennes , dont les troisième , quatrième et cinquième arti- cles sont plus courts, plus gros que les autres et très-velus. Les insectes qu'il renferme sont d'assez petite taille , de LOR 209 forme alongée , linéaire, un peu déprimée; leur tête est petite, ovale, et terminée postérieureuient par une sorte de cou ; leur corselet est presque orbiculaire , tronqué et rebordé ; leurs pattes sont longues, avec les jambes de la première j)aire échancrées. On les trouve dans les lieux ro- cailleux et un peu humides, courant à terre avec vélocité, et se cachant sous les pierres, comme le font les insectes qu'on a séparés des carabes pour en former le genre Harpale. On n'en connoît qu'une espèce en France, la Loricekk BRONZÉE, Latr. , Carabus pilicornis, Fabr. , dont les élytres sont striés et marqués chacun de trois points enfoncés, et tlont la couleur est bronzée. (Desm.) LORIODOR. {Oniitlu) Voyez Loriot. (Ch. D.) LORION. {Ornith.) Ce nom et ceux de lourion^ louriou ^ louriof , désignent, en vieux françois , le Loriot. Voyez ce mot. (Ch. D.) LORIOT, Oriolus. (Ornith.) Linnœus, Gmelin et Latham ont compris sous celte dénomination , non-seulement les vrais loriots, mais les ictères, c'est-à-dire, les cassiqùes, les trou- piales et les carouges. Brisson a réuni les ictères aux merles, et MM. Vieillot et Temrninck. en ont formé un genre par- ticulier. Ces oiseaux ont en effet des caractères distinctifs, qui consistent dans un bec en cône alongé, dont la mandi- bule supérieure, relevée par une arête et comprimée, forme un angle sur le front et est échancrée vers le bout, où elle se recourbe sur l'inférieure, qui a la pointe aiguë, entaillée et un peu retroussée; des narines ovales, situées à la base du bec et percées horizontalement; la langue bifide et fran- gée à son extrémité ; le tarse plus court que le doigt du mi- lieu ou ne l'excédant pas; les deux doigts extérieurs réunis dans toute la longueur de la première phalange; la première rémige très-courte , et la troisième la plus longue. Les merles sont les oiseaux avec lesquels les loriots ont le plus de rapports; mais ils en diffèrent extérieurement par la foiblesse du bec, la rectitude de la mandibule inférieure, non entaillée , et la longueur des tarses. Les loriots ont aussi d'autres habitudes, lis ne passent jamais l'année entière dans la même contrée, tandis que les merles sont des oiseaux généralement sédentaires. Les premiers ne se plaisent que 210 LOR sur les grands arbres, et attachent à leurs branches horizon- taies un nid qui, par sa forme, les rapproche des ictères ^ auxquels ils ne ressemblent toutefois que par les couleurs. Les merles placent leur nid dans les lieux bas, dans les haies et les fourrés ; on les voit souvent occupés à chercher sur la terre des vers et des insectes, dont les loriots, plus frugi- vores, ne se nourrissent qu'à défaut de baies, pour lesquelles ils ont une prédilection marquée. Tous les loriots connus jus- qu'à présent appartiennent à l'ancien continent , et l'on n'en voit en Europe qu'une seule espèce. Les ictères sont tous du nouveau monde. LomoT d'Europe : Orioliis galhula, Linn., pi. 26 des Oiseaux enluminés de Buffon , le mâle ; pi. 2 et 3 de l'Ornithologie alle- mande de Borkhausen, le mâle et la femelle; pf. 40 de Nau- man, n.''* 8g et go, idem; 42 de l'Ornithologie anglolse de Lewin, et 7 de celle de Donovan , le mâle. Cet oiseau , dont la taille est à peu près celle du merle, a neuf à dix pouces de longueur et seize de vol; la longueu? de la queue est de trois pouces et demi, et celle du bec de_ quatorze lignes. Le jaune et le noir sont distribués de la manière la plus agréable sur le corps du mâle. La première de ces couleurs occupe tout le dessous du corps, le dos, le milieu de l'aile, le croupion , l'extrémité des pennes caudales et la tête , à l'ex- ception d'une bande noire entre le bec et l'œil. La seconde tranche sur le beau jaune, et règne sur la presque-totalité des ailes et sur la plus grande partie de la queue. C'est à l'âge de trois ans sejilement que le jaune acquiert tout son éclat. L'iris, d'un gris brun chez les jeunes, est rouge chez les vieux; le bec est d'un rouge brun; les tarses sont plombés et les ongles noirs. Le dessus du corps est d'un vert olivâtre chez la femelle, dont les parties inférieures sont d'un gris blanc teint de iaunàtre, avec des raies longitudinales étroites, d'un gris brun. Les ailes sont brunes et bordées de gris olivâtre. Pendant la première année, il y a peu de différence entre les jeunes et les femelles. Les raies longitudinales sont ce- pendant plus foncées et plus nombreuses, et le bec est d'un gris noirâtre. Le loriot dont il s'agit ici, et qui passe une partie de l'année en Europe, se trouve aussi aux Indes orientales et LOR iu en Chine, où il n'a subi iiucune variation. Celte espèce, qui n'arrive clans nos contrées que vers le milieu du prin- temps, se retire dès la fin du mois d'Août pour aller ])asser l'hiver en Afrique. On en voit fort peu dans la Suède et eu Angleterre; mais en France et en Italie, où ils nichent, ces oiseaux, cful évitent les pays de montagnes, sont bien plus nombreux. Aussitôt qu'ils ont fait choix d'un lieu pour s'y fixer, chaque couple s'occupe de la construction du nid , qu'ii suspend vers l'extrémité des branches latérales les plus élevées des grands arbres, en l'attachant à une bifurcation au moyen de longs brins de paille ou de chanvre, dont les uns vont droit d'un rameau à l'autre pour fixer les bords supérieurs du nid, et dont les autres, pénétrant dans son tissu et se roulant ensuite sur le rameau opposé, le soutiennent en-dessous : l'intérieur de ce nid est composé d'un tissu de petites plantes graminées, fortifié par des toiles d'araignées quelquefois entremêlées de plumes; et l'extérieur est un matelas de mousse, de lichens, etc. La ponte de la femelle consiste en quatre ou cinq œufs d'un blanc pur, avec quelques taches noires, isolées; et l'incu- bation dure vingt-un jours , après lesquels la femelle continue de prodiguer aux petits des soins tellement affectueux qu'elle les défend avec intrépidité contre leurs ennemis et même contre l'homme. Gueneau de Montbeillard dit qu'une mère , enlevée avec son nid, est morte dans une cage sur ses œufs sans les abandonner. Les insectes auxquels les loriots font la guerre dans les premiers temps de leur arrivée, sont particulièrement les scarabées et les chenilles, dont ils nourrissent aussi leurs petits, à qui ils en apportent autant que leur bec en peut contenir; et l'on a observé qu'au lieu de les aller chercher sur divers arbres à la fois, ils épuisent tous ceux qui se trou- vent sur le même avant de se porter sur un autre , et rendent par là des services qui compensent largement les dégâts qu'ils- peuvent causer aux figues, aux cerises, aux merises et au- tres fruits pour lesquels on connoit leur avidité, et qu'ils piquent du côté où ils sont le plus murs. C'est à l'époque de la maturité de ces fruits qu'ils deviennent gras et très-bons à manger, tandis qu'ils sont arrivés fort maigres; mais les :^I2 LOR chasseurs qui veulent les tirer au fusil, ont bien de la peine à les atteindre, parce qu'ils se font long-temps poursuivre d'arbre en arbre sans être aperçus d'assez près. Quelques personnes parviennent à les attirer en sifflant comme eux ; mais, pour peu qu'un coup cesse d'être juste, ils s'enfuient. Au reste, ces oiseaux se laissent prendre aux abreuvoirs et avec divers filets. Dans la saison des cerises on emploie même avec succès les rejets et les collets qui en sont amorcés. Les petits, qui tardent beaucoup à pouvoir manger seuls, suivent long-temps leurs père et mère en répétant les syl- labes j'o , jo , ro, qui, précédées ou suivies d'une sorte de miaulement, forment aussi le chant des vieux. On auroit lieu d'êti-e surpris de ne pas voir d'aussi beaux oiseaux dans les volières, dont ils feroient l'ornement, s'ils n'étoient si dilliciles à élever. On peut toutefois donner la pâtée du rossignol aux petits qui ont été pris dans le nid ; on continue même de les nourrir avec succès pendant lu durée des fruits pulpeux et des baies : mais en hiver ils refusent toute autre nourriture , et l'on n'est point parvenu à en faire vivre deux ans en captivité. 11 paroit , d'ailleurs, qu'ils sont sujets à être attaqués d'une sorte de goutte aux pieds. Les loriots ne se réunissent jamais en bandes nombreuses, et il est probable que les petites troupes de cinq à six qu'on voit se former vers le temps de leur départ, sont composées chacune d'une seule famille. Quoique les jeunes n'acquièrent leur plumage parfait qu'à la troisième année , et qu'il ne soit pas aisé de suivre le mode de propagation des oiseaux de passage, des auteurs pré- tendent que dès la première année ces jeunes donnent nais- sance à une génération nouvelle. Loriot coulavan ; Oriolus chinensis, Linn. Cette es})èce, qui se trouve à la Cochinchine , où elle porte le nom de couliavan , et que Sonnerat a vue aussi dans d'autres contrées de l'Inde, est figurée dans les planches enluminées de Buffon sous le n.° 670. Elle est un peu plus grosse que le loriot commun , et son bec, de couleur jaunâtre, est aussi plus fort à pro- portion. Le trait de dissemblance le plus frappant qui existe entre ces deux oiseaux, est la tache noire qu'on remarque LOR 2:3 sur la tète du coulavan, où elle forme une sorte de fer à clieval, dont la partie convexe borde l'occiput, et dont les branches, passant sur les yeux, aboutissent aux coins des mandibules. D'un autre côté, les couvertures des ailes, entiè- rement noires chez le loriot d'Europe, sont jaunes chez celui de la Cochinchine; mais, pour le reste du corps, la distribu- tion des deux couleurs est à peu près la même, l.e noir est moins foncé chez la femelle, dont la couleur jaune est mé- langée d'oIivàtre. Loriot htedr : Oriolus nielanocephalus , I.inn., pi. enl. de Buffon, n." 79, sous le nom de loriot de la Chine; pi. 77 d'Eduards, sous le nom de blackheaded indian icterus, et 263 de Levaillant, Ois. d'Afr. Cette espèce, qui est le loriot du Bengale, de Brisson , se trouve à la Chine, au Bengale, etc. ; elle a huit pouces trois quarts de longueur , et sa taille est moins forte que celle du loriot commun. De l'aveu de M. Levaillant, elle a tant de points de ressemblance avec le loriot coudougnan, pi. 261 et 2^2, qu'il est permis de douter que ce soient des espèces distinctes. Ces deux oi- seaux u'ofiTrent que les couleurs noire et jaune sur leur plu- mage, et, chez tous deux, la première forme sur la tête un capuchon qui descend sur la poitrine ; ils ont aussi l'un et l'autre du noir sur les ailes et sur la queue: et l'on croit, dans ces circonstances, devoir se borner ici à exposer, d'après M. Levaillant, que le loriot rieur a le bec plus long, plus fort que celui du coudougnan , et que la mandibule supé- rieure se termine par un croc mince et plus prolongé; que sa queue, plus courte, est coupée carrément, tandis qu'elle est arrondie chez l'autre; que le capuchon noir, terminé en pointe au bas du cou du loriot rieur, se termine largement en arc sur la poitrine du coudougnan : mais cette variation avoit déjà été remarquée par Edwards, et l'échancrure se trouve sur la figure qu'il a donnée. A l'égard des autres dif- férences dans la place que le noir occupe sur les ailes et la queue, elles paroissent d'autant moins importantes qu'on en a observé de plus nondireuses et de plus considérables dans le plumage de beaucoup d'individus non encore parvenus à leur état parfait. Chez les individus considérés comme femelles, un ton oli- 214 LOR vàtre ternit les couleurs, et leur ôte l'éclat que présente le ;. lu -nage du inàle. Le ui .(ir pour lequel M. l.evailLint a donné au loriot de sa pianc'he y î5 le nom de rieur, est qu'il lui a paru imiter, par sou raii;age, ie rire afiecté de certaines gens qui s'ef- forcent de rire sans en avoir envie: mais, outre que, d'après cette simple désignation, on ne pourroit guères déterminer les sons de voix de l'oiseau dont il s'agit, le même auteur prête aussi au coudougnan (pi. -jGi et 262) un désir d'imiter le chant d'autres oiseaux : et s'il a été à portée de le carac- tériser avec un peu plus de précision, et de l'enlendx^e pro- noncer le nom qu'il lui a donné, c'est qu'il l'a entendu dans la saison des amours, ce qu'il n'a pu faire pour l'autre, qui ne niche pas dans le Sud de l'Afrique, et ne fait, dit-il, qu'y pas,ser a l'époque où les fruits n'y sont pas épuisés comme dans son pajs natal, plus rapproché de la ligne. I,e loriot coudougnan vit dans les grands bois et construit sur les arbres les plus élrvés un nid composé de brins de bois, de racines flexiblts , et revêtu extérieurement de mousse et intérieurement de plumes, dans lequel la femelle pond quatre œufs d'un blanc sale, avec des taches brunes vers le gros bout. Les (fufs sont couvés par le mâle et la femelle pendant dix-huit jours. Cet oiseau est, au reste , le même que celui qui a été dé- crit par BufTon sous le nom de moloxita ou religieuse d'Abys- sinie, turdus monac'na, Linn. et Lath. LoKioT d'or; Oriolus auraUis , Vieill. , pi. 260 des Oiseaux d'Afrique de M. Levaillant. Cette espèce, qui n'est que de passage dans le Sud de l'Afrique, où elle ne niche pas, est d'une taille supérieure à celle du loriot d'Europe, avec le- quel elle a le plus de ressemblance. Tout le plumage du mâle est d'un jaune d'or, à l'exception d'une tache noire qui s'étend des deux côtés de l'œil et l'entoure ; des pennes alaires , dont la bordure est jaune; d'une portion des grandes cou- vert:;res des ailes; des pennes caudales du centre, qui sont bordées de jaune, et du haut de celles des c6tés , sur les- quelles cette couleur s'étend d'autant plus qu'elles s'écartent du milieu et dont la plus extérieure est entièrement jaune. Le bec et les yeux sont d'un brun-rouge foncé, et les pieds LOR 2i5 dun brun lougeàtre. La femelle est d'un jaune pâle et oli- vâtre sur les parties du corps qui sont d'un beau jaune chez le mâle, et d'un noir moins l'oncé dans les autres. Le plu- mage des jeunes est en général d'un vert d'olive, à l'excep- tion du ventre et du dessous de la queue, qui sont d'un jaune pâle. Ils ont les yeux d'un gris brunâtre, le bec et les pieds bruns. Le ramage du mâle, hors le temps des amours, est moins uniforme que celui du loriot d'Europe : il le fait entendre du haut des plus grands arbres, où il se perche. Loriot ORANGÉ, Vieill., ou Loriot de paradis, Lev. : Oriolus nureus , Linn.. ou Oriolus paradiseiis , D. Les naturalistes ont beaucoup varié sur ia place à assigner à cette espèce, dont Edwards a fait un oiseau de paradis, paradisea aurea, pi. 112 ; Brisson, un troupiale , icterus indicus , et que Gueneau de Montbcillard, qui l'a nommé rollier de paradis, a regardé comme formant une nuance entre les roUiers et les paradi- siers, M. Vieillot a donné, sous le nom de paradis orangée la figure d'un jeune mâle, pi. 11 des Oiseaux de paradis, pu- bliés à la suite fies Oiseaux dorés d'Audebert, et M. Lcvail- lant a fait figurer le mâle et la femelle adultes, t. 1 , pi. 18 et ig de ses Oiseaux de paradis. Ce dernier, après avoir exposé que le collaborateur de BuflTon avoit été induit en erreur, sur la petitesse et la situa- tion des 3'eux de cet oiseau de la Nouvelle-Guinée , par lesmu- tilalions qu'avoient subies les individus soumis à son examen, a lui-même surnommé de paradis le loriot en question, parce que le màle a derrière le cou une masse de plumes flexibles qu'il possède la faculté d'étaler, et qui forment sur le dos une sorte de cainail dont une partie retombe , de chaque côté, sur la poitrine et le haut des ailes. Quand cet oiseau , dont la taille est un peu plus forte que celle de notre loriot , tient les plumes du dessus de la tête relevées, elles forment une sorte de huppe, qui est, ainsi que tout le dessus de la tête et le camail. d'un jaune aurore, et dont les plumes ont le brillant de la soie écrue. Le bas des yeux et la gorge sont d'une cou- leur noire qui se termine en pointe vers le bas du cou ; et si cette partie, qui, à cause des bords saillans du camail, semble renfoncée , a une apparence de velours qui aura contribué à l'erreur de Guencnu de Montbeillard , elle n'est 2^6 LOR pas, pour cela, dit M. LcA^ailIant, de la même nature que chez les vrais oiseaux de paradis. Les plumes uropygialcs, les couvertures du dessus de la queue et des ailes, et les sca- pulairps sont d'un jaune d'or, et tout le dessous du corps est d'un jaune jonquille; les premières grandes pennes des ailes sont noires, celles qui les suivent n'ont de noir qu'à leur extrémité, et les dernières sont tout-à-fait jaunc-s. Les douze pennes caudales, dont la longueur est la même, sont d'un noir glacé d'olivâtre, et terminées en -dessus par une tache jaune qui ne paroit pas en-dessous. La mandibule in- férieure , brunâtre à sa base, est noire à la pointe, ainsi que la totalité de la mandibule supérieure i les pieds sont d'un noir brun. La femelle, dont la couleur est, en général, olivâtre, n'a point de camail ,■ sa gorge est grivelée d'olivâtre sur un fond noir-brun ; les pieds et le bec sont d'un brun noir. Le mâle , encore jeune, est bigarré des couleurs des deux sexes. Les ornithologistes font encore mention : i ." d'un Loriot RAYÉ, Oriolus radialiis, Lath.; 2." d'un Loriot grivelé, Oriolus maculatus , Vieil. ; 3." d'un LoniOT vert , Oriolus viridis , Vieil. ; 4." d'un Loriot varié, Oriolus variegatus. Vieil. Le premier de ces oiseaux, qui est le loriot à tête rayée de Brisson, et leMerula hicolor d'Aldrovande , a le dessus du corps et la queue orangés; la tête, la gorge, le devant du cou et les ailes noirâtres, avec du blanc à l'extrémité des plumes. Le second, indiqué comme se trouvant dans l'île de Java, a les ailes et la queue d'un brun noirâtre, avec leurs bor- dures d'un jaune pâle, et le reste du plumage de cette der- nière couleur, avec de petites taches longitudinales sur la gorge et la poitrine, ce qui paroit anoncer un jeune individu. Le troisième , qui est le Gracula viridis de Lath. , 2.*" suppl. , pag. 129, est de la Nouvelle-Hollande. Cet auteur le décrit comme étant long d'environ dix pouces, et ayant le fond du plumage d'un vert pâle, avec des taches brunes et noi- râtres à la gorge; les ailes et la queue noirâtres: la poitrine blanchâtre; les pieds noirs et le bec de couleur de corne. Le quatrièn)e, aussi"* de la Nouvelle-Hollande, et qui se trouve au Muséum de Paris, a le bec rougeâtre, le front LOR 217 et les pieds noirs; le dessus du corp«, la gorge et la poi- trine, mélangés de blanc et de noir sur un fond verdàtre ; les flancs jaunes; le ventre et les parties inférieures blanches avec des taches noires; la queue est noirâtre avec une bor- dure d"un gris tirant sur le bleu , et Ton voit une grande tache blanche à l'extrémité des huit pennes latérales. (Ch. D.) LORIPEDE, Loripes. {Malacoz.) Genre de mollusques acé- phales, lamellibranches, de la famille des conchaccs, établi par Poli et admis par M. G. Cuvier dans son Règne animal pour une espèce que I.innœus, et même M. de Lamarck , placent parmi les tellines; les caractères de ce genre peuvent être ainsi exprimés: Corps orbiculaire, symétrique, com- primé, enveloppé par un manteau sinueux sur les bords, entièrement fermé, si ce n'est inférieurement et en arrière, oii il se termine par un assez long tube, unique; appendice abdominal fort alongé, flagelliforme ; les branchies à demi réunies et à un seul lobe de chaque côté ; bouche sans appen- dices labiaux ; coquille suborbiculaire , très-comprimée , équi- valve ou symétrique, presque cquilatérale, à sommet dorsal, médian , et à peine incliné; charnière dont les denfs cardinales sont presque nulles; ligament petit, ovale, presque interne et postérieur; deux impressions musculaires, de l'antérieure desquelles part une large ligne d'impression de l'attache du manteau. Ce genre est évidemment rapproché des véritables tellines : aussi M. de Lamarck n'a pas cru devoir l'admettre, disant, avec juste raison, que la ligne d'impression de l'at- tache du manteau existe également dans les lucines; mais il semble que les autres caractères que nous avons rapportés suflisent bien pour motiver cette petite coupe générique. Elle ne contient au reste encore qu'une seule espèce, le Loripf.de orbiculé , Loripps orbiculatus , Poli; Tellina laclea, Linn,; figuré avec détails dans les Testacés des Deux-Siciles, tom. II, tab. XV, fig. 26, 27, 28 et 29. C'est une très-petite coquille blanche, translucide, en forme de lentille, un peu gibbeuse et à peine striée longitudinalement , qui est com- mune dans la Méditerranée. (De B.) LORIQUE. {Bot.) L^ tuniques séminales (spermoderme , Decand.) sont l'arille , la lorique {testa, Gaertn.) et le tcgmen {iunica interior , Gaertn.). On rencontre bien rarement ces î^^s LOR trois fégnmcns dans une seule espèce de graine, et leurs, limites sont souvent indécises. « La loriqne forme un sac sans valve ni suture, et recou- vre constamment le tegmen. « Quoique la loriijue soit en général une enveloppe com- parable pour la consistance à la coquille de l'œuf (ricin, etc.) ou de Técaille de l'huitre {nymphaa , etc., raison pour la- quelle Ga?rtner lui a donné le nom de testa), il se ren- contre des graines dans lesquelles cette tunique est d'une substance fongueuse (tulipe, iris, etc.), ou même pulpeuse (punica granatum , maanolia, etc.). On distingue souvent dans ]a lorique plusieurs lames de différentes natures, que l'on a prises quelquefois pour autant d'enveloppes séminales ; mais , en y regardant de près , on voit ordinairement qu'on ne peut enlever ces lames sans occasioner une rupture dans le tissu. « Un petit trou, le micropyle , se montre à la superficie de la lorique dans un grand nombre d'espèces, et traverse cette enveloppe d'outre en outre. Le micropyle des légu- mineuses , des nénuphars , du marronier d'Inde , est très- apparent. *e On remarque encore sur certaines loriques des caron- cules, renflemens pulpeux ou coriaces, qui sont produits par un développement particulier du tissu. Dans le haricot et dans beaucoup d'autres légumineuses, il y a au-dessus du hile un caroncule sec et dur , en forme de cœur. Dans la chélidoine, à quelque distance du hile. il y a une crête coronculaire , laquelle est blanche et succulente. On peut soupçonner de l'analogie entre les caroncules et Tarille. f( Nous ne trouvons aucun caractère pour distinguer net- tement , en toute circonstance, la lorique des noyaux et nucules, enveloppes auxiliaires des graines formées par la paroi interne des loges du péricarpe. Nous sommes souvent dans un mêtne embarras quand nous voulons tirer une ligne de démarcation entre la lorique et le tegmen. Souvent ces deux tégumens se confondent en une seule tunique, formée de deux lames hétérogènes superposées , et soudées l'une à l'autre. Aussi, pour éviter toute équivoque, convient-il, dans la botanique descriptive, de n'admettre, pour çnve- LOR 219 loppes'distinctes, que le nombre de lames que Von peut isoler sans lésion du tissu , et de désigner, sous le nom général de tunique, l'ensemble des lames soudées, en ayant soin d'in- diquer , par quelques épithètes convenables, la nature de ce tégument composé. « Dans le ricin , le nénuphar, les hydrocliaridées, etc., la lorique et le tegmen sont naturellement séparés. Dans les légumineuses, le bananier, l'asperge , etc., ces deux enve- loppes n'en font qu'une. >^ (Mirbel, Élém.) M. De Candolle nomme sarcoderme le parenchyme , quel- quefois à peine visible , quelquefois très-apparent (iris fccti- dissima, punica granat.um , etc.), du testa (lorique). On a nommé jusqu'ici sernina baccata , les graines revêtues d'une lorique pulpeuse. (Mass.) LORIS. (Mamm.) Nom indien propre à une espèce de quadrumane, et dont les naturalistes ont fait un nom géné- rique, sous lequel ils avoient d'abord réuni plusieurs autres espèces d'une organisation analogue à celle du Loris propre- ment dit, et dont M. Geoffroy Saint-Hilaire a depuis formé un genre particulier , sous le nom de Nycticèbes (voy. ce mot). Aujourd'hui le genre l^oris ne renferme plus que son es- pèce primitive. On se tromperoit cependant, si l'on regar- doit ces groupes de quadruuianes comme définitivement fixés. Tous les animaux de cet ordre, dont les dents se rapprochent plus ou moins de celles des insectivores, qui ont le museau terminé par un muffle, et que l'on a divisés en Makis, Indris, Loris, Nycticèbes, Galagos , Tarsiers, Cheirogaleus , etc., ne nous sont qu'assez imparfaitement connus: leurs rapports n'ont pu, par conséquent, être encore établis d'une manière absolue, et de nombreuses recherches restent à faire avant qu'on soit dans le cas de former dans cette famille des sub- divisions aussi naturelles que celles qui constituent la famille des singes proprement dits. Cest par cette raison que nous admettons le genre Loris tel qu'il est établi aujourd'hui par M. (.eoîFroy , bien convaincus que si, dans ces sortes de tra- vaux, les premières tentatives d'ordre et de régularité ne sont pas les plus heureuses, elles sont du moins les plus pé- nibles et les plus utiles. J,e loris nous est connu par Buffon et Daubenton ( t. XIII, ««* LOR pag. 210, pi. XXX, XXXI et XXXII), par Audebert (Hist. nat. des Loris, pi. 2 ) . par Séba {Thés., tome 1, fig. 55) et par Mscher ( Anat. des Makis, pag. 28., pi. 7 , 8 , 9 et 1 8 ) : chacun d'eux en a possédé un ou plusieurs individus , et c'est du résultat de leurs obserA'aîions et de ce que nous avons observé nous-mêmes que nous composerons l'histoire de ce genre et de cette espèce. Mais ni les uns ni les autres n'avoient vu de loris vivant, et Fischer suppose même que son loris de Ceilan diffère du loris de Buffon , ce que M. Geoffroy Saint-Hilaire ne croit pas devoir admettre : c'est pourquoi il nous sera impossible de rien dire de complet sur les caractères de cet animal. Le loris ressemble aux makis par les formes gf-nérales de son corps; seulement il est plus svelte, ce qui lui a valu le nom sécifique de grêle, gracilis ■ et ce qui l'en faii surtout distinguer extérieurement, c'est que sa tête est plus ronde et son museau moins saillant que les leurs, et qu'il est tout- à-fait privé de queue. Il est originaire o'e l'île de Ceilan , et paroît avoir un naturel indolent et timide. Ses dents ont beaucoup de resseujblance avec celles des Calagos et des Makis. De chaque côté de la mâchoire supérieure se trou- vent deux petites incisives pointues et rudimentaires, sépa- rées de deux autres par un intervalle vide ; après elles vient une dent semblable à une canine , puis deux fausses mo- laires pointues, d'égale grandeur, et une troisième ensuite , plus grande qu'elles, ayant un talon à sa face interne. Les vraies molaires, au nombre de trois, ont deux pointes en dehors et un large talon avec deux tubercules en dedans: la dernière est la plus petite, et la moyenne la plus grande. A la mâchoire inférieure, et de chaque côté, sont trois inci- sives, longues, étroites, pointues et couchées en avant; l'ex- terne est la plus grosse, et ces dents sont contigues à celles de l'autre côté : après elles vient une dent de la forme des canines, mais qui, au lieu de passer en avant de celle qui lui est opposée, passe en arrière; viennent ensuite deux fausses molaires, la dernière avec un tubercule pointu à sa face interne, et enfin trois vraies molaires : les deux pre- mières ont quatre tubercules pointus parallèles, et la der- nière en a cinq, parce qu'il s'en est développé une impaire LOR à sa partie postérieure. Toutes ces dents sont opj)osées cou- ronne à couronne. Ses pieds ont aussi la structure de ceux des makis -. ils ont cinq doigts, le pouce distinct et opposable; mais celui des pieds de devant est petit en comparaison de celui de derrière , qui en outre est extraordlnaircment éloigné des autres doigts, auxquels il est uni par une large extension de la peau qui , dans cette partie, forme une sorte de tuber- cule et par son étendue favorise encore l'écartement du pouce. Aux pieds antérieurs, les ongles ne présentent point de caractères partlcullei's ; mais l'index des pieds de derrière est garni d'un ongle étroit, crochu et terminé en pointe, tandis que tous les autres sont plats et obtus ; ce qui est un nouveau rapport entre cet animal et les makis. Les organes des sens paroissent être en général assez dé- veloppés. Lesyeux sont grands, ronds, très-rapprochés l'un de l'autre. L'oreille externe a dans son intérieur trois oreillons, deux dans le milieu, l'un au-dessus de l'autre, et le troisième près de son bord postérieur. Les narines sont ouvertes sur les côtés d'un muffle glanduleux, qu'un sillon, qui se prolonge profondément jusqu'au bout de la lèvre supérieure, divise en deux parties. Nous ignorons quelle est la structure de la langue. Les organes de la génération paroissent avoir aussi de nombreux rapports avec ceux des makis; mais Daubenton, qui n'avolt sans doute que des individus conservés dans l'es- prit de vin, n'a pu en donner qu'une description très-in- complète, et surtout de cenx du mâle. La verge est renfer- mée dans un prépuce, et les testicules restent cachés dans l'abdomen. La vulve avoit surtout de remarquable un clitoris très-grand, terminé par un gland formé de deux petites branches, au milieu desquelles se trouvoit l'orifice du canal de l'urètre. Les mamelles étolent au nombre de quatre sur la poitrine, deux de chaque côté. Tels sont les caractères génériques que nous présente l'unique espèce qui compose ce genre, Le Loris grêle (Lori, Buffon , Audebert ; Tardisradus , Séba ; Loris cejlanicus, Fischer), dont nous terminerons la description en donnant ses caractères spécifiques, c'est-à-dire, 222 LOR en faisant connoUre la nature et la couleur de ses tégumens* Pour cela nous nous bornerons, à peu de chose près, à prendre' la description deDaubenton , qui ne sauroit être ni plus exacte ni plus détaillée. Le poil est doux, fin et d'une apparence laineuse, couiine le poil des makis. Le four des yeux est roux; les cAfe's du front, le sommet de la tête, les oreilles, le dessus et les côtés du cou, le garrot, les épaules, la face externe du bras et du coude, le dos, la croupe, les côtés du corps , la face externe des cuisses et des jambes sont roussàtres, Textrémité des poils étant de cette couleur, tandis que le reste est cendré jaunâtre. Ou voit au milieu du front une tache blanche qui s'étend sur le chanfrein entre les deux yeux; le bout du museau, les côtés de la tête, la mâchoire inférieure, le dessous du cou, sont blanchâtres; la poitrine et le ventre sont d'un gris blanc , ainsi que la face interne des membres, où le gris est mélangé d'une légère teinte jau-» nàtre. La taille de cet animal, depuis le bout du museau jusqu'à l'anus, est de sept pouces six lignes, cVst-à-dire qu"il a à peu près celle de l'écureuil commun, et la longueur de sa tête, de l'occiput au bout du museau, est d'environ deux pouces* (F. C.) LORIS CEYLONIEN. {Mamm.) M. Fischer, professeur d'histoire naturelle à Moscou, a publié sous ce nom une espèce de loris, qui ne paroît être qu'un loris grêle avancé en âge. (F. C.) LORITOS. [Ornith.) Les Espagnols du Paraguay donnent aux perroquets ce nom et celui de loros. (Ch. D.) LORMAN. (Crust.) Le homard est ainsi nommé siir plu- sieurs points des côtes de la Méditerranée , dans la France méridionale. Voyez l'article Malacostracés. (Desm.) LORMUSE. (Erpét.) Un des noms vulgaires du lézard gris. Voyez LrzARD. (H. C. ) LOROGLOSSUM. (Bot.) Genre établi par Richard, dans sa nouvelle disposition des orchidées d'Europe, pour placer les orcliis liircina, Willd. , opJiris anthropophora , Willd., et ophris anthropomo7-pha , Willd., et qui diffère des genres Se- rapias et Orchis , entre lesquels le loroglossum est logé, par le calice en casque; par le labium alongé, linéaire, divise LOT _ .23 f-n trois découpures, dont celle du milieu bifide; par la base du lahiitm un peu bossue , ou bien en forme de pochette , qui représente l'éperon. L'une des espèces de ce genre , Vophris anthropophora , W. , avolt déjà servi de tj'pe au genre Aceras de Rob. Brown ^ qui est vraiment le Loroglossum de Richard ; mais ce natu- raliste a cru devoir abandonner un nom qui ne convenoit pas à toutes les espèces de ce genre. (Lem.) LOROS. (Ornith.) Voyez Lorttos. (Ch. D.) LORUM. {Ornith.) Petite bande nue, quelquefois colorée, qui s'étend latéralement depuis la base du bec jusqu'à l'œil de l'oiseau. ( Ch. D.) LORY. (Ornith.) Voyez Lori. (Ch. D.) LOSANGE. (Erpét.) Daubenton a appelé de ce nom la couleuvre laphiati , que nous avons décrite dans ce Diction- naire , tom. XI , p. 1 97. (H. C. ) LOSCHAD. {Mamm.) Nom spécifique du cheval en langue russe. (F. C.) LOSET. (Conclnyl.) C'est le nom qu'Adanson , Sénég. , pag. i32, pi. 9, donne à une espèce de rocher dont Gmelin fait son murex fusifor mis. (De B.) LOSNA. (Bot.) Nom portugais ou brésilien de l'absinthe ordinaire, cité par M. Vandelli. (J.) LOS-RIND. (Ornith.) Nom allemand du butor, ardea stellaris , Linn. (Ch. D.) LOSS. (Mamm.) Élan en russe et en polonois. (F. C. ) LOSSAN ou LOSSON. (Entom,.) La calandre (ou le cha- ranson) du blé est ainsi appelée dans quelques provinces de France. Il est évident que ces noms ne sont qu'une altération du mot cosson , employé bien plus généralement pour dési- gner le même insecte. (Desm.) LOSSEQ, KUSJET et BELHAD. (Bot.) Noms arabes du glinus crJsfa//mH5 de Forskal , que M. Delile rapporte à ïaizoon canariense àe Linnœus. (J.) LOSSEYQ. (Bot.) Voyez Lussec... (J.) LOTALITE et LOTALALITE. (Min.) Minéral nommé ainsi par M. Severgnine, qui l'a trouvé près de Lotala , campagne de Finlande : sa pesanteur spécifique est de 2,5. C'est tout ce que nous en dit M, Fischer dans son Système d'oryctof'nosîe. 2=4 LOT M. Léonhard , eu nommant cette piene lotaialite , la rap- porte à la DrALLAGE smaragdite. Voyez ce mot. (B») LOTE. ( Ichthjol. ) Voyez Lotte. ( H. C. ) LOTEA. [Bot.) Ce genre diffère du lotus par ses légumes arqués, comprimés, sans loges , contenant des graines orbi- eulaires, comprimés. Medicus et Mœnch , qui l'ont établi, y ramènent le lotus ornithopodioidcs, Linn. (Lem.) LOTEN. (Bot.) Genre de phintes cryptogames, établi par Adanson dans sa famille des byssns, qu'il caractérise de cette manière : Byssus d'une substance mucide ou aqueuse, se des- séchant en peu de temps à l'air sec en une substance spon- gieuse ; en lame rampante, comme un drap formé de filets entrelacés, et dont les bouts, simples ou rameux, s'élèvent peu à peu au-dessus de la lame. Ce genre très-artificiel con- tenoit presque tous les byssus de Michéli et de Dillenius, notamment les espèces filamenteuses, qui maintenant font partie d'un grand nombre de nouveaux genres des familles des algues et des champignons, Oscitlatoria, Kacodium, Hi- mantia , etc. ([,em.) LOTH. {Bot.) Celsius, dans son hlierobolanica, cite ce nom pour le cistus ledon , une des espèces sur lesquelles on re- cueille le lodanum, (J.) LOTIER; Lotus, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, de la famille des légumineuses, Juss. , et de la dia- delphie decandrie, Linn., qui présente pour cai^actères : Un calice monophylle , tubuleux , à cinq découpures presque égales ; une corolle papilionacée , composée d'un étendard arrondi, de deux ailes ovales, ordinairement plus courtes, conniventes en-dessus, et d'une carène renflée inférieure- ment , acuminée et ascendante ; dix étamines diadelphes ; un ovaire supère , cylindrique, à style montant, terminé par un stigmate légèrement incliné ; une gousse cylindrique ou anguleuse, plus longue que le calice, uniloculaire et con- tenant plusieurs graines. Les anciens donnoient le nom de lotus à des plantes très- différentes. L'une étoit un arbrisseau dont le fruit servoit à la nourriture de certains habitans de la côte septentrionale d'Afrique, connus à cause de cela sous le nom de lotophages: ce lotus est une espèce de jujubier. Un second lotus, celui LOT 22$ d'Egypte, appartient au genre Njmphœa, et l'on ne sait pas bien à quelles espèces il faut rapporter les autres. Quelques auteurs pensent que celui que Dioscoride désigne sous le nom particulier de sauvage, est une espèce du genre auquel Linn*us a appliqué le nom de lotus, et que c'est le lotier corriiculé. Quoi qu'il en soit, les lotiers sont le plus souvent des herbes annuelles ou vivaces (rarement des arbustes), à feuilles ternées , accompagnées de stipules semblables aux folioles, et à fleurs solitaires ou réunies plusieurs ensemble sur des pédoncules axillaires ou terminaux. On en connoît maintenant plus de soixante espèces, dont une grande partie est indigène de l'Europe : nous ne parlerons que des sui- vantes. * Pédoncules porfant une ou deux fleurs. LoTiER siLiQUEUx ; hotus slUquosus , Linn. , Spec, 1089. Sa racine est vivace ; elle produit plusieurs tiges herbacées, velues, un peu couchées, longues de huit à dix pouces. Ses feuilles sont pétiolées , composées de trois folioles ovales- cunéiformes, et munies à leur base de deux stipules ovales, légèrement velues, ainsi que les feuilles. Les fleurs sont assez grandes, d'un jaune pâle, solitaires sur de longs pédoncules axillaires. Le légume est droit, alongé , à quatre angles saiiians et foliacés. Cette plante croît en Europe, dans les prés humides : elle est peu du goût des bestiaux. LoTiER CARRÉ; Lotus tctragonotobus , Linn., Spec, io8q. Sa racine , qui est annuelle , produit une tige à demi cou- chée, rameuse, longue de dix à quinze pouces, velue, et ayant, ainsi que les feuilles, un aspect blanchâtre. Celles-ci sont composées de trois folioles ovales-cunéiformes ; les sti- pules qui les accompagnent sont ovales, environ deux fois plus petites. Les fleurs sont d'une couleur pourpre foncée, portées, une ou deux ensemble, au sommet d'un pédoncule axillaire, et un peu plus court que les feuilles. La gousse est droite, tétragone, bordée sur ses angles d'un feuillet membraneux. Cette espèce croit naturellement dans l'ile de Crète , en Sicile , et aux environs de ÏNice. On la cultive dans quelques cantons comme plante potagère ; ses gousses se mangent dans leur jeunesse, comme celles des pois, sans 27. 1 5 *36 LOT parchemin. Ses graines sont aussi, dit-on, bonnes à manger en vert ; sèches , on a essayé de les employer pour remplacer le café. LoTiER CONJUGUÉ; Lotus coTijugatus , Linn. . Spec, 1089. La racine de cette espèce est annuelle ; elle donne naissance à une tige velue, un peu rameuse à sa base, haute de huit à dix pouces, garnie de feuilles composées de trois folioles grandes, cunéiformes, accompagnées de deux petites sti- pules ovales et pointues. Les fleurs sont jaunes, ordinaire- ment disposées deux ensemble sur chaque pédoncule. Les gousses sont cylindriques, assez glabres; le bord des deux sutures est chargé de deux bandes membraneuses , peu sail- lantes. Ce lotier croît naturellement aux environs de Mont- pellier et en x\uvergne. LoTiER COMESTIBLE; Lotus eduHs , Liuu. , Spec. logo. Sa ra- cine est annuelle : elle produit une tige à demi couchée, un peu rameuse, légèrement velue, longue de neuf pouces à un pied. Ses feuilles sont composées de trois folioles ovales- oblongues, glabres, et accompagnées de stipules ovales, assez larges à la base. Les fleurs sont jaunes , axillaires , solitaires ou géminées, et portées sur des pédoncules deux fois aussi longs que les feuilles. Les légumes sont épais, glabres, un peu courbés, munis dans leur jeunesse de deux rides, voi- sines des sutures, qui disparoissent à la maturité. Cette espèce croît naturellement en Egypte, dans File de Candie, en Sicile et en Italie. Ses gousses, quand elles sont jeunes, sont succulentes et ont une saveur douce, analogue à celle des petits pois ; elles se vendent sur les marchés dans quelques pays. Cette plante , qui fructifie bien dans le climat de Paris, pourroit être cultivée, selon M. Bosc , pour la nour- riture des bestiaux, et surtout des cochons. ï>« Pédoncules chargés de trois fleurs ou d'un plus grand noTnhre, LoTiER saint-Jacqi;f.5 : hotus Jacohœus , Linn. , Spec, logi ; Lotus angustifolia , flore luteo piirpiirascente , insulœ Sancti Ja- cobœi , Commel., Hort. , 2, pag. i65 , t. 83. Sa tige est un peu frutescente , haute d"un à deux pieds , légèrement velue, rameuse ; ses feuilles sont composées de trois folioles LOT 227 linéaires lancéolées, d'un vert pâle, accompagnées de sti- pules de la même forme que les folioles. Les fleurs sont assez grandes, d'un pourpre foncé, presque noires, avec quel- ques nuances de jaune, portées sur de courts pédicelles, et ramassées en tête , au nombre de trois à cinq, sur des pé- doncules axillaires , longs d'un à deux pouces. Les gousses sont minces, cylindriques. Cette espèce croît naturellement dans rile Saint- Jacques , l'une des lies du cap Vert : on la cultive pour l'ornement des jardins ; ses fleurs commencent à paroître en Juin, et se succèdent les unes aux autres jus- qu'en Octobre et Novembre. On la rentre pendant l'hiver dans l'orangerie. LoTiER FAUX- CYTISE ; Lotus cjtlsoides , Allion. , FI. Ped. , n.° Il 56, t. ao, f. 2. Sa racine est vivace ; elle produit plu- sieurs tiges grêles, rameuses, en partie couchées, longues de huit à dix pouces, couvertes, ainsi que les feuilles et les calices, de poils très-courts et blanchâtres. Les folioles sont cunéiformes, élargies et très- obtuses à leur sommet. Les fleurs hont jaunes, pédicellées , et portées, trois à cinq en- semble, au sommet d'un pédicule axillaire , moitié plus long que les feuilles. Cette plante croît dans les lieux arides, et sur les bords de la mer, en Provence, aux euAàrons de Nice et dans l'île de Corse. LoiiER coRNicuLÉ ; Lotus comiculatus , Linn., Spec. , 1092. Cette espèce présente plusieurs A^ariélés . qui diffèrent telle- ment les unes des autres, qu'il n'est pas facile d'en faire une courte description qui convienne à toutes ; cependant on pourra reconnoitre ce lotier aux caractères suivans : sa racine est vivace ; ses tiges sont toujours couchées à leur base; les pédoncules, deux à quatre fois plus longs que les feuilles, portent six à dix fleurs jaunes, réunies en tête, qui deviennent verdàtres par la dessiccation ; enfin , les gousjes sont roides, droites et cylindriques. Au reste, les tiges, selon les variétés, sont plus ou moins glabres, ou plus ou uioins velues ; quel- quefois presque entièrement couchées, d'autres fois presque droites , et longues de trois pouces a un pied et plus : quant aux folioles, à peu près ovales d;.rîs certaines variétés, elles se rétrécissent jusqu'à devenir presque iiuéaires dans d'autres. Cette plante est commune, en Europe, dans les prés, les ^à« LOT pâturage^ humides ou secs , sur les collines et dans les bois. Elle a été regardée autrefois, en médecine, comme vulné- raire et apéritive ; mais aujourd'hui elle est hors d'usage. Selon quelques agronomes, elle pourroit être beaucoup plus utile comme fourrage, parce qu'elle a l'avantage de sup- porter également bien les extrêmes de la sécheresse et de l'humidité. On la cultive dans quelques cantons, en Angle- terre , pour la donner à manger aux moutons. Les bestiaux, et particulièrement les chevaux, paroissent la rechercher. Ses fleurs sont assez jolies pour produire un efi'ct agréable dans les gazons des jardins paysagers. LoTiER VELU : Lotus liirsutus , Linn. , Spec, logi. Sa tige est demi-ligneuse, ordinairement rameuse dès sa base , haute de huit à quinze pouces, revêtue , ainsi que les feuilles, de poils courts, serrés et blanchâtres. Ses feuilles sont com- posées de trois folioles ovales-lancéolées , et munies à leur base de stipules de même forme et même grandeur. Les fleurs sont blanches, mêlées de rose, réunies sept à dix en- semble , en espèces de têtes portées sur des pédoncules axil- laires ou terminaux. Les légumes sont courts, presque ovales. Cette espèce croît naturellement dans les parties méridio- nales de la France, de l'Europe, et dans le Levant. Elle est connue sous le nom de lotier hémorrhoïdal , à cause de la ressemblance qu'on a cru apercevoir entre ses fruits et de petites tumeurs hémorrhoïdales : il a suffi de cette prétendue ressemblance , pour faire imaginer par la suite que cette es- pèce étoit effectivement bonne pour guérir les hémorrhoïdcs, et des auteurs de matière médicale la recommandèrent en conséquence ; elle est entièrement oubliée maintenant sous ce rapport. On la cultive comme plante d'ornement : elle convient principalement dans les jardins paysagers. LoTiEa DROIT ; Lotus reclus, Linn., Spcc. , 109a. Sa racine est vivace, ligneuse; elle produit des tiges droites, velues, rameuses, hautes de deux à trois pieds. Ses feuilles sont composées de trois folioles ovales - cunéiformes , velues, molles au toucher et d'un vert blanchâtre ; leurs stipules sont presque cordiformes , moitié plus courtes que les fo- lioles. Les fleurs, d'un blanc mêlé de rouge, sont réunies, vingt à trente ensemble, en têtes globuleuses, portées sur LOT =29 des pédoncules plus longs que les feuilles. Les légumes sont droits, cylindriques, assez courts. Ce lotier croit naturel- lement sur les bords des ruisseaux dans le Midi de la France, en Italie, dans le Levant, etc. Miller croit qu'on pourroit le cultiver , comme la luzerne , pour la nourriture des bestiaux. (L. D.) LOTIER BLANC , LOTIER A FEUILLES DE FRÊNE. (Bot.) C'est l'azédarach. (Lem. ) LOTIER D'EGYPTE. [Bot.) C'est une espèce de nymphœa, (L. D.) LOTIER DES LOTOPHAGES. (Bot.) C'est le jujubier des lotophages. ( L. D.) LOTIER DE MAURITANIE. (Bot.) C'est une espèce de bugrane. ( L. D. ) LOTIER ODORANT. (Bot.) Dans quelques voyageurs on désigne ainsi le lotus , espèce du genre Nénuphar (voyez Lotus et Nénuphar). C'est aussi le nom vulgaire du méiilotbleu. (Lem.) LOTIER A QUATRE FEUILLES. (Bot.) Nom vulgaire de de ïanthjUis tetraphjlla. (L. D.) LOTO. (Min.) C'est le nom que l'on donne en Toscane, et notamment dans le Siennois, à la poudre sablonneuse, mêlée de paillettes de mica, qui se rassemble sur le bord et dans le fond des lagunes ou lagoni, dont l'eau fournit, par évaporation et cristallisation , l'acide boracique natif. M. Klaproth a analysé cette poudre , qui n'est autre chose que le résidu du lavage du macigno , roche sableuse cal- caréo-micacée , que ti'aversent les vapeurs aqueuses chargées d'acide boracique ; il y a reconnu les substances suivantes : Silice. 54 Alumine 16 Fer oxydé 3 Soufre 8 Chaux sulfatée 5 Perte 14 100 M. Klaproth attribue cette perte à l'eau interposée dans cette matière impure, et à la présence d'une très-petite quantité d'hydrogène sulfuré. Voyez Lagom. (B. ) 2Zo LOT LOTOTRE, Lotor'ium. (Conch- 1.) Division générique, faite par M. Deriys de Montfort , ConciiyL SjsL, tom. 2 , pag. 583 , pour une espèce de coquille du genre Murex de Linnseus, que M. de Lamarck range parmi ses triions. Les caractères que M. Denys de Montfort assigne à ce genre sont d'avoir la spire élevée, plus ou moins triangulaire, et couronnée; l'ouverture très-alongéc , terminée en arrière par une gout- tière plus ou moins marquée à la réunion des lèvres, et en avant, par un canal droit; la lèvre extérieure festonnée. Le type du genre est le murex lotorium, Linn. (tritonium lolo- rium , Lamk., Encycl. méth., pi. 416, fig. 2); que M. Dcnys de Montfort nomme le lotoire baignoire, lotorium lotor. Voyez Triton et Rocheh. (De B.) LOTOMETRA. {Bot.) Pline, après avoir parlé de l'herbe lotos , qui croit eft Egypte et qui paroi t être le njmphœa lotus, ajoute : « Le lotomefra est fait avec les graines du lotos cultivé, qui sont de la grosseur d'un grain de miliet , et dont les boulangers d'Egypte font, avec un mélange d'eau ou de lait, un pain supérieur à tout autre, et plus léger lorsqu'il est encore chaud ; quand il est refroidi, il devient plus lourd et de plus diflicile digestion. •'■^ Ce passage suffit pour prouver que le lotometra n'est pas une plante distincte, comme quel- ques-uns le soupçonnent, mais qu'il est un aliment préparé avec le lotos. ( J. ) LOTOPISOS. (Bot.) C'est sous ce nom et sous celui de hierauzuni , que le lotus edulis est connu dans l'Ile de Candie , suivant Pona , cité par C. Bauhin. (J.) LOTOR. (Mamm.) M. Tiedmann s'est servi du nom spécifi- que du raton , ursus lotor , Linn. , pour désigner le petit genre dont cet animal est devenu le type. Avant lui, Storr avoit employé dans la même vue la dénomination dePnocvoN. (Dr.sM.) LOTOS. (Bot.) M. De Candolle divise son genre ISjwpluva en trois sections, dont une, renfermant le lotos dcThéophraste, nymphœa lotus, est pour cette raison nommée lotos. (J. ) LOTTE, Lota. (îchthjol.) On donne ce nom à un genre ou peut-être seulement à un sous- genre de poissons holo- branches jugulaires , de la famille des auchénoptères, récem- ment séparé du genre des gades de Linnaeus , et reconnois- sable aux caractères suivans : LOT 23i Corps comprimé , alongé; Irous des hrancliies latéraux; calopcs jugulaires , à six ravons ; deux nageoires dorsales, une anale; des barbillons plus ou moins nombreux, ^A Taide de ces notes, on distinguera facilement les Lottes des Chrysostromes et des Kurtes , qui ont le corps ovale; des Caluonvmes, qui ont les trous des branchies sur la nuque ; des Urakoscopes et des BatrachoÏdes , qui ont les yeux très- verticaux ; des OuGOPODEs , des Blennies, des Phycis et des MuRÉNoÏDES, qui n'ont qu'un ou deux rayons à chaque ca» tope; des Calliomores , dont le corps est déprimé vers la queue: des Morues et des Merlans, qui ont trois nageoires dorsales; des Merluches, qui manquent de barbillons; des Brosmes , qui n'ont qu'une seule nageoire dorsale. (Voyez ces divers noms de genres, et Auchénoptères , Jugulaires et MUSTÈLE. ) Parmi les poissons à placer ici nous signalerons : La LixcuE ou Morue longue: Lolamolva,N. ; Gadus molva^ Linn, ; Bloch , Cg, Nageoire caudale arrondie ; dorsales d'é- gale hauteur; mâchoire supérieure plus avancée que Pinfé* rieure; tête grande; museau arrondi; langue étroite et poin- tue ; écailles alongées, petites, fortement attachées : d'un brun olivâtre en-dessus ; ventre blanchâtre et argenté; flancs verdâtres ; nageoire anale cendrée ; les autres nageoires noires et bordées de blanc ; une tache noire au sommet de chacune des dorsales: un seul barbillon à la mâchoire infé- rieure. Aussi abondamment répandu que la piorue , ce poisson parvient à une taille considérable, puisqu'il a communément trois à quatre pieds de longueur, et qu'il peut en avoir sept. Il habite les mêmes mers que la inorue , et se rencontre fréquemment autour de la Grande-Bretagne, auprès des côtes de l'Irlande, entre les Hébrides, vers le comté d'York. On le pêche et on le prépare de la même manière que la ïnorue, et il se conserve aussi aisément que celle-ci (voyex Morue) : aussi, après elle et le hareng, est-il une des prin. cipales richesses que la mer offre au commerce et à l'indus- trie de l'homme , et chaque année on en exporte environ 900,000 livres pesant de la Norwége. On trouve aussi des lingues, à ce qu'il paroît, sur les rir 3^^ LOT vages de la Louisiane, et Othon Fabricius en a vu dans le golfe méridionad de Tunnudliorbik , au Groenland. Les lingues que l'on prend près du Spitzberg et à Terre- neuve, ne sont pas aussi estimées que celles des mers de ce dernier pays et de la Grande-Bretagne. Dans celles-ci, en particulier, on les recherche spécialement depuis le mois de Février jusque vers la fin de Mai, c'est-à-dire, dans la saison qui précède le frai, celle où elles s'approcheut de l'embou- chure des rivières pour y déposer leurs œufs. Elles se nourrissent de crabes, de petits poissons, et no- tamment de jeunes plies. Leur chair est très-grasse. On fait de Thuile avec leur foie, et de l'ichthyocolle avec leur vessie natatoire. La Lotte de rivière : Lola vu]garis , N. ; Gadus Iota, Linn.; Bloch, 70. Nageoire de la queue arrondie ; dorsales de même hauteur et très-longues ; mâchoires également avancées ; un seul barbillon au menton; corps très-alongé et serpentiforme ; nageoire anale très-alongée ; écailles minces, molles, très- petites, quelquefois séparées les unes des autres; peau en- duite d'une humeur visqueuse très-abondante, comme celle de l'anguille : couleur variée de jaune et de brun dans la partie supérieure ; ventre blanc : taille d'un à deux ou trois pieds. La lotte commune passe sa vie au milieu de l'eau douce , dans les lacs, dans les rivières, où elle remonte à de grandes distances. Elle est très-abondante dans certaines contrées d'Europe, de l'Asie boréale et des Indes, où elle se cache sous les pierres dans les eaux les plus claires, attendant pa- tiemment , en embuscade , le passage des insectes aquati- ques ou des jeunes poissons dont elle se nourrit. Elle croit très-vîte, et Valmont de Bomare en a vu une, apportée du Danube à Chantilly, qui étoit longue de près de quatre pieds. C'est vers la fin de Décembre et en Janvier que ce poisson commence à frayer; il multiplie beaucoup. Sa chair est blanche, d'une saveur agréable; son foie, singulièrement volumineux , est regardé comme un mets si délicat, qu'une certaine comtesse de Beuchlingen , en Thu- ringe, employoit, dit Bloch, une grande partie de ses re- venus à s'en procurer. LOU 353 Sa vessie natatoire, qui est fort grande, sert, dans quel- ques pays, à la préparation d'une sorte d'ichthyocoUt. De même que ceux du brochet et du barbeau, ses œufs sont difficiles à digérer, et leur ingestion détermine souvent des accidens plus ou moins graves. Eu France, on prend surtout les lottes avec des lignes de fond armées ^e plusieurs hameçons; mais, dans quilques contrées d'Europe, en Allemagne spécialement, ces poissons sont si abondans , que pendant les nuits d'été on va exprès à leur recherche avec des seines et d'autres grands filets. (H.C.) LOITE BARBOTE. {Ichthjol.) Voyez Cobite. (H.C.) LOTTE FRANCHE, Cobitis harhatula. {Ichthjol.) Voyez COBlTE. (H. C.) LOTTE CR AIN DE. (Ichthjol.) On a quelquefois donné ce nom à la lingue. (H. C.) LOTTE DE HONGRIE, Silurus glanis. (Ichthjol.) Voyez Silure. (H. C.) LOTTE VIVIPARE. (Ichthjol.) On a désigné quelquefois sous ce nom le blennius viviparus de Linnaeus. Voyez Blenme. (H. C.) LOTUS. (Bot.) Trois sortes de plantes ont reçu ce nom des anciens. Les unes sont des herbes aquatiques qui crois- soient dans le Nil, que Von nommoit lotos œgjptia , et qui étoientdes espèces de nénuphar, njmphœa , ou Varumcolocasia. Les autres sont herbacées, mais terrestres, appartenant la plupart à divers genres de la famille des légumineuses , teis que le trifoUum, le coronilla, Vaspalathus , le psoralea , le tri- gonella, le meltlotos , Vhippocrepis , Vanthjllis, et surtout le lotus ^ auquel ce nom est resté ; quelques-unes sont éparses dans d'autres séries, comme le menjanlhes. D'autres, enfin, sont des arbres, tels que des diospyros ou plaqueminiers, un celtis ou micocoulier, le laurier-rose, le santal rouge, et surtout Fespèce de jujubier cultivée dans un pays de l'Afrique, où son fruit est la nourrituie principale, d'où est venu pour les habitans de ce pays le nom de loto- phages, et pour Farbre celui de ziziphus lotus. (J.) LOU. (Mawm.) Nom languedocien du loup. Dans le même dialecte , loubatas signifie gros loup , et loubatou ou loubet , louveteau. (Desm. ) ^H LOU LOUAM. {Ornith.) Nom arabe du faisan dans la province d'Yémen, suivant Forskal , Descript. animal., p. n. (Ch,D.) LOUANIAOY. (Bot.) Nom arabe du benjoin, cité par Daléchamps. (J.) LOUBAS. {Ichthyol.) Sur Ja côte de Nice, le vulgaire ap- pelle ainsi le loup de mer, pprca/afcra.r. Voyez Persè^ue. (H.C.) LOUBAS NEGRE. (IchthyoL) A Nice on donne ce nom à un poisson qui a été décrit par M. Risso sous la dénomina- tion de centropome noirâtre. (H. .C.) LOUBATAS, LOUBATOU. {Mamm.) Voyez Lou. (Desm.) LOUBIA, LOUBIEH. (Bot.) Noms arabes d'un haricot, phaseolus luhia de Forskal, qui est, suivant M. Delile , le maseh des Nubiens. (J. ) LOUBINE. {Ichthjol.) A Cayenne on appelle ainsi une espèce de perche dont on doit la description à M. de Lacé- péde. Voyez Perche et Persèque. (H. C.) LOUBO. (Mamm.) Nom languedocien de la louve. (Desm.) LOUCAOU-MAPOYA. (Bot.) Nom caraïbe du marcgravia, cité dans l'herbier deSurian, qui le nomme aussi patte du diable. (J.) LOUCHE. {Ichlhjol.) Nom spécifique d'un labre qui a été décrit dans ce Dictionnaire, tome XXV, p. 24. (H. C.) LOUCHON. [Boi.) Sur le mont Jura on nomme ainsi, selon Daléchamps, les troncs de sapin qui sont d'une cer- taine longueur, sans être interceptés par des nœuds, et qui peuvent ainsi être travaillées plus facilement. ( J.) LOUETTE. {Ornith.) Nom de l'alouette commune, alauda arvensis , Linn. , dans la Guienne. (Ch. D.) LOUFO. {Bot.) Nom du lycoperdon ou vcsse-loup, en Languedoc. ( Lem. ) LOUFOO. (Ornith.) Voyez Lowa. ( Ch. D.) LOUICHEA. {Bot.) L'Héritier avoit substitué ce nom à celui de pferanthus , donné par Forskal à un de ses genres rapporté à la famille des urticées. (J.) LOUIRO. {Mamm.) L'abbé de Sauvage indique ce nom comme celui de la loutre en Languedoc. (Desm.) LOUISE. {Entom.) Nom vulgaire d'une variété de libeU Iule du genre Agrion. Voy. Agrion vierge, var. A. (C. D.) LOUISE- BONNE. {Bot) Variété de poire. (L, D.) LOU a35 LOUMBARD. (Omith.) On appelle ainsi, en Piémont, la double bécassine, scolopax major, Linn. ( Ch. D.) LOUN. [Omith.) L'oiseau qui porte ce nom en Russie, dans les contrées désertes entre le Don et le Volga, est l'aigle pygargue, falco albicilla, Linn. (Ch. D.) LOUP. {Mamm.) Nom d'une espèce du genre Chien, \oyti ce mot. (F. C.) LOUP. {Ichthyol.) Nom vulgaire du poisson appelé perça Idbrax. Voyez Perche. (H. C) LOUPASSOU. {IchthjoL) Un des noms de pays du perce lalrax. Voyez Persèque. (H. C.) LOUP-CERVIER. {Mamm.) Un des noms du lynx. (F.C.) LOUP DORÉ. {Mamm.) Les Latins donnoient le nom de lupus aureus au chacal. (I'. C.) LOUP DES EAUX DOUCES, (Ichthjol.)^ Dans quelques cantons on appelle ainsi le brochet. Voyez Esoce. (H. C.) LOUP MARIN. {Mamm.) Belon donne sons ce nom la tigure de la hyène rayée, et il a aussi été appliqué à des phoques. (F. C.) LOUP-MARIN. {Ichthjol.) Nom vulgaire de Fanarrhique ordinaire, et du poisson appelé par les zoologistes perça ia- hrax. Voyez Anarrhkjde et I'erseque. (H. C ) LOUP DU MEXIQUE. {Mamm.) Espèce du genre Chien. Voyez ce mot. ( F. C. ) LOUP NOIR. {Mamm.) Espèce de Chien. Voyez ce mot. (F. C) LOUP DE RIVIERE. {Mamm.) Les Guaranis, au rapport tîed'Azara, donnent ce nom, dans leur langue, à une espèce de loutre. (F. C.) LOUP ROUGE. {Mamm.) C'est le loup du Mexique. (F.C.) LOUP-TIGRE. {Mamm.) Kolb nomme ainsi un animal dans lequel, au travers de bien des erreurs, on reconuoît la hyène tachetée. (F. C. ) LOURADIA. {Bot.) Genre établi par Vandeli, que Foa réunit au ticorea d'Aublet. M. de Jussieu lui trouve des affinités avec l'ag/a;a de Loureiro. Voyez Ticoea. (Lem.) LOUREA. {Bot.) Voyez Christia. (Poir.) LOUREIRA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs dioïques, de la famille des euphorbiacées , de la dioécie oclandrie de Linnaeus; offrant pour caractère essentiel : Des 2^s LOU fleurs dioïques; un calice à cinq divisions: une corolle cam- panulée, à cinq lobes; huit à treize étainines, adhérentes par leur base, accompagnées de cinq glandes: dans les fleurs femelles, un ovaire supérieur, environné de cinq glandes; un style bifide au sommet; les stigmates lamelleux, échancrés ou bifi'-les. Le fruit est une capsule à deux coques , à deux loges monospermes. LouREiRA A FEUILLES EN COIN : Loureira cuneifoUa, Cavan. , Jeore. rar. , 5, pag. 17, tab. 4 -'9; Mozinna spath ulata, Orteg. , Dec, 8, pag. io5, tab. i3. Arbrisseau d'environ trois pieds de haut, dont les rameaux sont pendans, d'un brun cendré, distillant une liqueur transparente qui s'épaissit à l'air; les feuilles sont alternes ou fasciculées , rétrécies en pétioles, en forme de coin, longues d'un pouce et demi, entières, obtuses , quelquefois à trois lobes ; munies de stipules rougeâ- tres, caduques, subulées; les fleurs sont pédonculées, placées entre les feuilles, fasciculées pour les mâles ; les femelles presque sessiles, solitaires ou géminées; les divisions du ca- lice un peu velues dans les femelles, souvent bidentécs ; la corolle est d'un blanc rougeàtre , à lobes réfléchis, un peu veÎMS; les filamens, de couleur purpurine, portent des an- thères jaunes et ovales ; les capsules sont cà une ou deux coques ovales, de la grosseur d'une amande. Cette plante croît à la Guadeloupe. Loureira glanduleuse : Loureira glandulosa, Cavan., Icon. rar. , 5, pag. 18, tab. 43o : Mozinna cordata, Orteg., Dec, 8, pag. 107. Arbrisseau d'environ quatre pieds, qui distille une liqueur jaunâtre; les feuilles sont pétiolées, alternes, ovales , en cœur , aiguës , luisantes en-dessus , d'un vert foncé , longues d'un pouce et plus, garnies à leur circonférence de glandes pédicellées et munies de deux ou trois stipules cadu- ques , glanduleuses, sétacées; les fleurs mâles sont presque paniculées, situées dans la bifurcation des rameaux; les fe- melles solitaires ou géminées; les divisions du calice lancéo- lées , glanduleuses ; le style est bifide , à quatre stigmates; le fruit est une capsule à deux coques. Cette espèce croît à la Guadeloupe. (Poir.) LOURION. (Ornith.) Pour ce nom et celui de louriot , voyez LoRiON. (Ch. D.) LOU 237 LOURYS. {Ornith.) Le perroquet presque entièrement rouge qui porte ce nom dans l'ile Célèbes ou Macassar, est, suivant la relation analysée dans l'Histoire générale des voyages , tome lo, p. 459, remarquable parle silence triste et mélan- colique qu'il garde habituellement , tandis que les autres espèces de perroquets ou perruches ont toute l'apparence de la gaieté. ( Ch. D.) LOUSOT. (Ornith.) Un des noms vulgaires du Loriot com- mun, oriolus galhula, Lath. (Ch. D.) LOUTI (Ichthjol.) , nom spécifique d'un bodian dont il est question dans ce Dictionnaire . tome V, p. 10. (H. C.) LOUTKI. (Ornith.) Nom russe d'une espèce de canard que les Kamtschadales appellent soaioufcifchi , et les Koriaques ialalgapin. ( Ch. D. ) LOUTOU -YOUYOU. (Bot.) Dans une plaine voisine de Chillo en Amérique, on trouve sous ce nom le basella oho- vata de la Flore équinoxiale. (J.) LOUTRE, Lu/ra. (Mamm.) Ce nom, évidemment dérivé du latin, a été donné, comme nom propre, à une espèce de l'ordre des carnassiers, et s'est étendu, en devenant commun , à plusieurs autres espèces qui ont avec la première les plus grandes analogies : aussi le genre des Loutres est-il un des plus naturels de cet ordre. Parmi les auteurs de classifi cations métliodiques , c'est Brissori qui forma le premier ce genre, et quoiqu'il ne fût fondé que sur des caractères d'un «rdre secondaire des pieds pal- més, il n'en dut pas moins être conservé; car ces caractères ne se sont jusqu'à présent rencontrés, parmi les mammifères carnassiers proprement dits, que chez les loutres, et se sont toujours trouvés dans des rapports constans avec ceux d'un ordre plus élevé. Les loutres sont des carnassiers qu'on distingue facilement de tous les autres. Outre leur naturel aquatique, ils tirent de leur tête large et plate, de leur corps épais et écrasé, de leurs jambes courtes, de leurs pieds palmés, une physio- nomie générale qui ne permet de les confondre avec aucune des espèces que leur organisation en rapproche le plus. Le système de dentition de ces animaux est celui des martes, modifié par le grand développement de la partie de 238 LOU ce système qui a pour objet de triturer les allmcns et iioii de les couper; c'est-à-dire, que ce développement caracté- rise des animaux moins carnassiers et plus frugivores que les martes. Les martes, en effet, ont de chaque côté des deux mâchoires trois incisives, une canine et cinq màchclières, qui se composent de trois fausses molaires, d'une carnassière et d'une tuberculeuse. A la mâchoire supérieure, les incisives naissent toutes sur la même ligne, et les quatre intermédiaires sont beaucoup moins fortes et plus tranchantes que les deux latérales, qui ressemblent à de petites et courtes canines : les canines sont fortes, en cône alongé, et placées un peu en dehors de la ligne des dents, de sorte que la première fausse molaire, au lieu d'être placée à la partie postérieure de sa base, se trouve située à sa partie interne, et par là très-rapprochée des incisives. Cette première fausse molaire est petite, ob- tuse et rudimentaire; la seconde est conique et un peu moins grande que la troisième , qui du reste présente la mémo forme. La carnassière a un tubercule interne large, plat, à bords relevés en crête, et tellement étendu qu'il occupe toute la face interne de cette dent, dont le corps est formé, de même que chez la plupart des carnassiers, d'une pointe triangu- laire principale, suivie d'un talon comprimé; de sorte que ce tubercule, tout en rendant la dent beaucoup moins tran- chante, augmente de beaucoup sa surface triturante. La tu- berculeuse présente une large surface presque carrée, formée à sa face externe de deux tubercules, dont l'antérieur est plus fort que le postérieur, et à l'interne d'un tubercule antérieur obtus, et d'une crête large et abaissée qui circons- crit toute sa partie postérieure. A la mâchoire inférieure, les deux incisives externes sont courtes, obtuses et plus fortes que les deux centrales, et les deux intermédiaires, placées plus en arrière que les quatre autres, sont oblongues et couchées en avant. Les canines sont fortes et courtes : les fausses molaires sont coniques; la pre- mière est la plus courte, et la troisième la plus grande. La carnassière est divisée en deux pointes et terminée postérieurement par un talon : sa pointe antérieure est épaisse LOU 259 et a pris la forme d'un tubercule conique; ensuite il s'est dévelo[.-pé à la partie interne de la seconde pointe un autre tubercule conique, qui épaissit encore cette dent : enfin le talon postérieur fait à lui seul près de la moitié de la dent ; il forme un large et épais tubercule relevé en crête à son bord externe. La tuberculeuse est petite comparative- ment à celle de la mâchoire opposée ; elle est garnie d'une crête épaisse à son bord externe, et d'un tubercule conique à l'interne. Les organes du mouvement sont principalement formés pour nager. Les membres sont terminés par un pied composé de cinq doigts alongés, armés d'ongles courts, reployés en gouttière, et réunis jusqu'aux ongles par une large et forte membrane, qui, aux pieds postérieurs, déborde un peu le bord du doigt externe. La paume est entièrement nue, garnie au milieu d'un large tubercule divisé en quatre lobes, et terminée postérieurement par un autre tubercule circulaire. Aux mem- bres postérieurs la plante est nue à sa partie antérieure , et le talon est entièrement recouvert de poils; la plante n'a de plus qu'un grand tubercule central divisé en trois lobes. Sa queue, toujours revêtue de poils, est courte, cylindrique et terminée en pointe : c'est un organe rudimentaire. Les sens, excepté celui de l'odorat, paroissent être asser obtus, à en juger du m.oins par l'extérieur. L'œil est petit; et la pupille ronde et très-rétractile. Les paupières sont ex- ternes, peu épaisses et sans cils ; l'interne est forte et assez développée pour couvrir complètement la cornée. L'oreille est courte, oblongue et assez simple. La langue est douce. Les narines sont percées sur les côtés d'un large muffle formé de glandes fortes et plates ; elles sont percées au fond de la partie antérieure de leur ouverture, qui se prolonge en arrière en un large sinus découvert. La paume et la partie antérieure de la plante sont, comme nous l'avons vu, nues et revêtues d'une peau douce. Les moustaches sont formées de soies nombreuses, longues, fortes et roides. Le pelage est très-épais et assez doux : les poils soyeux sont assez longs, fournis, durs, luisans, et terminés en fer de lance, c'est-à- dire, plus épais à la pointe qu'à la base ; les laineux sont 24o LOU les plus courts , ordinairement les plus nomlreux , et ils forment une épaisse fourrure de poils d'une extrême douceur. Chez les mâles, les organes génitaux sont très-simples et peu développés ; les testicules ne sont point renfermés dans un scrotum saillant au dehors, mais cachés sous la peau. La verge est petite et dirigée en avant, et le gland est soutenu par un petit os cylindrique. Chez les femelles de la loutre commune la vulve forme une saillie conique, et son orifice est une fente longitudinale, garnie de deux lèvres ; et cet organe est renfermé dans une petite cavité demi- circulaire qui entoure la partie postérieure de sa base. On trouve chez les deux sexes, comme du reste chez toutes les autres es- pèces de la famille des martes, deux vésicules, placées de chaque côté de l'extrémité postérieure de l'intestin, qui s'ou- vrent dans l'anus par un. orifice particulier, et qui sécrè- tent une matière épaisse, blanchâtre et fort puante. Les loutres vivent principalement de poissons; cependant on peut, sans beaucoup de peine, les habituer à manger des substances végétales, et même à s'en nourrir exclusivement. Elles vivent dans le voisinage ou sur le bord des eaux : pen- dant le jour elles restent cachées, et c'est la nuit qu'elles s'occupent à satisfaire leurs besoins ; elles plongent et nagent long-temps, et dès qu'elles se sont emparées de leur proie, elles viennent la dévorer dans le réduit qu'elles se sont pré- paré sous quelque racine ou entre les rochers du bord de la rivière, et qu'elles ont toujours soin de garnir d'herbes sèches : c'est aussi dans ce lieu que les femelles mettent bas et élèvent leurs petits. Ce genre est si naturel, les espèces qui le composent ont entre elles tant de ressemblance, qu'il devient extrêmement difficile de montrer en quoi elles diffèrent Tune de l'autre, et de les caractériser nettement par les parties des organes qui sont employés chez les mammifères comme caractères spécifiques. Le peu de connoissancp qu'on a des espèces étrangères, des variations que les couleurs de leur pelage peuvent éprouver par l'influence du climat, des saisons, de l'âge, augmentent encore ces difficultés et nous exposent à de graves erreurs; mais elles tieunentau sujet, sur lequel on ne possède encore que des matériaux incomplets. Au reste , LOU 241 ce que nous allons dire des caractères distinctifs des espèces de ce genre, est pris des individus qui se trouvent aujour- d'hui dans les collections du Muséum ; individus auxquels paroit se rapporter tout ce qui se trouve clairement ex- primé sur les loutres dans les voyageurs et dans les catalogues méthodiques. 1. "Loutre d'Europe : Lufrfl i;u/garis, Erxleben; Loutre, BufT. ; F. Cuv, , Hist. natur. des raammif. Chez cette espèce, le pe- lage est d'un brun foncé, noirâtre, un peu plus gris sur le dessous du corps; le tour des lèvres, le menton et la gorge sont d'un gris roussàtre pâle, et le bout de l'oreille est gris. Les poils soyeux sont d'un gris brun foncé sur le corps et d'un gris blanchâtre sous la gorge, et les laineux sont très- toufiTus, très-doux et d'un gris brun. La loutre est quelquefois atteinte d'albinisme, et l'on doit considérer comme frappé de cette maladie un individu du Muséum qui est d'un brun fauve assez vif, avec le dessous du corps d'un fauve blanchâtre; les tempes, la gorge et le dessous du cou presque blancs, et tout le pelage irrégulière- ment semé de taches rondes et d'un beau blanc. Les poils soyeux sont fauves sur le corps et blancs sous la gorge , et les laineux sont en général d'un brun foncé et roussàtres sur les parties pâles; mais, ce qui rend cet individu très-remar- quable, c'est que les taches ne sont formées que de ces der- niers poils, qui sont sur ces parties d'un blanc éclatant, sans que les poils soyeux participent à cette anomalie. Dans la tête osseuse, la coupe, vue de profil, forme une ligne à peu près droite de l'occiput aux apophyses orbitaires du frontal et légèrement inclinée de ce point jusqu'à l'ex- trémité des naseaux, et l'espace qui se trouve entre les apo- physes orbitaires du frontal, les maxillaires et l'extrémité des naseaux, représente assez bien, en mesurant sa largeur entre les deux orbites , un quadrilatère d'un quart moins large que long. La grandeur de notre loutre est de deux pieds un pouce, du museau à l'origine de la queue, et celle-ci a un pied un pouce. La loutre, généralement répandue dans toute l'Europe, vit au bord des étangs et des fleuves, et s'y pratique, entre 27. 16 242 LOU les rochers ou sous quelque racine , une retraite garnie dherbes sèches, où elle passe presque tout le jour, ne sortant que le soir pour chercher une nourriture qui consiste le plus sou- vent en poissons et en reptiles aquatiques, qu'elle poursuit au fond des eaux. C'est en hiver qu'elle sent les besoins du rut, et elle met bas trois ou quatre petits au mois de "Mars. Ceux-ci, qui restent auprès de la mère deux ou trois mois au plus, ont acquis toute leur taille et toutes leurs forces à leur deuxième année. 2° Loutre du Canada, Lutra canadensis. Cette loutre ne nous est connue que par sa tête osseuse, qui portoit le nom sous lequel nous la désignons. Cette espèce est de très- peu moins grande que la loutre de la Caroline, sa tête osseuse n'ayant que quelques lignes de moins. C'est elle qui se rapproche le plus de la loutre commune, par les formes de sa tête osseuse ; mais elle en diffère ce- pendant en ce que, sa tête, vue de profil, suit une ligne plus inclinée, surtout des apophyses orbitaires du frontal au bout des naseaux, et que l'espace qui se trouve entre les apo- physes orbitaires du frontal, les maxillaires et l'extrémité des naseaux, forme un carré plus alongé, étant d'un tiers moins large que long. 0.° Loutre de la Guianf. , Lutra enudris. Cette espèce est bai clair en-dessus, plus pâle encore en-dessous ; la gorge et les côtés de la face jusqu'aux oreilles sont presque blancs; la couleur de la queue est analogue à celle du corps, plus claire en-dessous qu'en-dessus. La coupe de sa tête osseuse forme une ligne légèrement mais régulièrement arquée de l'occiput au bout des naseaux ; Ja surface comprise entre les apophyses orbitaires du frontal, les maxillaires et l'extrémité des naseaux, est beaucoup plus large que chez les deux espèces précédentes, et forme un t-arré régulier : elle diffère de plus des précédentes et de la suivante . en ce que la ligne inférieure des maxillaires in- férieurs, droite chez les autres espèces, est arquée chez celle-ci. La longueur est de deux pieds, du bout du museau à l'ori- gine de la queue, et celle-ci a dix-huit pouces. 4.° Loutre de la Caroline, Lutra lataxina. Chez cette loutre LOU 245 les poils sont assez longs et touffus ; les soyeux recouvrent les laineux, et ceux-ci sont assez longs, très-épais et très- doux. Le pelage est d'un brun foncé noirâtre, un peu plu» pâle sous le corps; les joues, les tempes, le tour des lèvres, le menton et la gorge sont d'un gris brunâtre pâle, et le dessous du cou est d'un brun grisâtre ; les poils soyeux sont d'un brun noir pur sur le corps, et leur pointe est en-dessous d'un brun roussàtre ; sur les côtés de la tête ils sont d'ua gris blanc plus foncé à la base, et enfin sous le cou ils sont d'un brun pâle avec la pointe roussàtre. Pour les laineux, ils sont sur le corps d'une teinte obscure avec la pointe brune, et d'un brun grisâtre sur les côtés de la tête et le dessous du cou. Cette loutre, qui, par la forme générale de sa tête osseuse, se rapproche beaucoup de l'espèce précédente , en diffère cependant en ce que sa coupe décrit, de l'occiput à l'extré- mité des naseaux, une ligne très-droite, et qui même est légèrement concave à la région frontale; la surface qui se trouve entre les apophyses orbitaires du frontal, les maxil- laires et fextrémité des naseaux, est d'un tiers et presque de la moitié plus large que longue. Sa taille est de deux pieds neuf pouces du museau à la base de la queue, et celle-ci a un pied cinq pouces. Dans son premier âge, cette loutre a très- peu de poils soyeux, et est presque entièrement d'un brun foncé, seule- ment un peu plus pâle en-dessous. Le Muséum doit les individus de cette espèce qu'il pos- sède à M. L'Herminier , qui les a envoyés de la Caroline du Sud. 5.° Loutre de la Trinité, Lutra insularis. Les poils sont courts, très-lisses et presque ras; les soyeux sont seuls appa- rens , et les laineux sont courts, très-touffus et très-doux. Le pelage est d'un brun châtain clair , plus pâle sur les flancs, et presque d'un blanc jaunâtre sur le dessous du corps et les côtés de la tête , passant au blanc jaunâtre sale sur le tour des lèvres, le menton, la gorge, le dessous du cou et la poi- trine. Les poils soyeux sont sur les parties brunes d'un brun brillant, plus clair à la base que sur le reste du pelage, et 244 LOU blanchâtres sous le corps : les laineux sont blanchâtres, avec la pointe brune sur les parties foncées, et jaunâtres sous la tête^ le cou et la poitrine. La,grandeur, du bout du museau à l'origine de la queue, est de deux pieds trois pouces, et celle-ci a un pied six pouces. Cette loutre, dont je ne connois pas la tête osseuse, a été envoyée de la Trinité par M. Robin. 6.° Loutre DE Cayenne : Lutra brasiliejisis , Geoff., Catal. du Mus.; Loutre d'Amérique, G. Cuv. , Règ. anim. , tom. L", pi. i5i ; tom. 4, pi. 1 , fig. 3. Toutes les espèces de ce genre ont, comme la loutre ordinaire, les narines entourées d'un muffle ou appareil glanduleux : la loutre qui nous occupe, est la seule qui en soit privée. Ce caractère important la distingue nettement des autres espèces américaines, confon- dues jusqu'à présent avec elle; lors même que l'on vou- droit regarder les loutres du Canada, de la Guiane, de la Caroline et de la Trinité comme ne formant qu'une seule espèce, ce que je ne pense nullement, surtout pour les trois premières dont nous avons plus haut comparé les têtes os- seuses, il faudroit toujours reconnoitre que deux espèces distinctes du genre des loutres habitent ce continent. Chez cette espèce, les poils sont très-courts, très-ras et très-lisses; les soyeux sont assez rudes et recouvrent entiè- rement les laineux ; ceux-ci sont extrêmement courts et peu nombreux. Le pelage est d'un brun roux fauve brillant, plus foncé et tirant sur le brun marron vers l'extrémité des membres et de la queue, prenant une teinte fauve plus claire sur la tête et le cou ; le tour des lèvres, le menton, la gorge et le dessous du cou sont d'un jaune fauve pâle : dans le jeune âge, cette plaque jaune du dessous du cou est moins nettement circonscrite et plus ou moins variée de brun. Les poils soyeux sont bruns à leur base, puis fauves sur le reste de leur longueur sur le coi*ps, et d'un blanc jaune sous la gorge : les laineux sont d'un jaune fauve avec la pointe brune sur les parties brunes^ et jaunâtres sous la gorge. Chez cette espèce, comme nous l'avons dit , l'espace qui se trouve entre les narines est entièrement revêtu de poils courts et serrés, et celles-ci sont seulement nues sur leur contour. La queue est aussi très-déprimée, surtout vers le bout. Cette LOU m:» loutre a trois pieds neuf pouces du museau à l'origine de la queue ; celle-ci a un pierl onze pouces. Cette espèce se distingue facilement des autres par le peu de longueur de l'espace qui se trouve entre les apophyses orbitaires du frontal, les maxillaires et l'extrémité des na- seaux, et par son rétrécissement en largeur. On n'a reconnu jusqu'à présent qu'une seule espèce de loutre propre à l'Amérique, désignée par Marcgrave sous les noms de iija et de carigueheju , et par Buffon sous celui de scricovienne : selon le premier, elle seroit noire, avec la tête plus brune et la gorge fauve; Brisson en fit son lutra brasiliensis , et Gmelin sa variété /8 du musidis liitris de Lin- nœus, la confondant ainsi avec le lutra marina de Steller. Quoique nous ayons conservé à la loutre d'Amérique de M. G. Cuvier le nom méthodique que donna Brisson au iiya de Marcgrave , nous ne pensons cependant pas que ces deux animaux soient de la même espèce, La singulière confusion qui règne entre toutes ces loutres américaines ne permet plus de reconnoître les mœurs et les habitudes de chacune d'elles; tous les traits de leur histoire ayant été rapportés à la saricovienne, espèce trop peu connue pour qu'on puisse la regarder comme certaine. 7.° Loutre du Kamtschatka ; Lutra lutris, Mustela lufris , Linn. , Schreb. , pi. 128. Le dessus du cou, les épaules, le dessus et les côtés du corps, la croupe et les cuisses, sont revêtus d'une épaisse fourrure composée de poils laineux de la plus grande douceur, parmi lesquels on remarque, mais eu très-petite quantité, des poils soyeux un peu plus longs. La tête, le bas des membres, le dessous du cou et du corps sont au contraire couverts de poils soyeux assez rombreux pour cacher, du moins en partie, les laineux ; les premiers sont un peu moins nombreux sur la queue. Le dessus du cou , les épaules , le dessus et les côtés du corps, la croupe, la cuisse, les membres pos- térieurs et la queue sont d'un brun marron foncé, conservant tout l'éclat du velours; les poils laineux sont sur toutes ces parties d'un brun pâle à la base et d'un brun foncé vers la pointe , tandis qiie les soyeux sont d'un brun foncé sur les mem- bres postérieurs et la queue , et tei-minés de blanc sur le corps. La tête , la gorge , le dessous du cou et du corps , et le bas des 24S LOU membres antérieurs sont d'un gris argenté, prenant une teinte roussàtie sur le museau; sur toutes ces parties, les poils soyeux sont d'un blanc brillant, et les laineux sont bruns sur le corps et roussàfres sur la tête , la gorge et le dessous du cou. Le dessus des doigts est d'un brun fauve, et les moustaches sont blanches. Cette espèce a trois pieds trois pouces du museau à la queue, et celle-ci, qui est grosse et courte, n'a qu'un pied trois pouces. L'individu du Muséum sur lequel a été faite cette descrip- tion, avoit été acquis chez un fourreur .- peut-être est-il le mustela hudsonica de M. de Lacépéde. 8.° Loutre barang ; Lutra barang. Chez cette espèce de l'Inde, due aux recherches de MM. Diard et Duvaucel , le pelage est rude et hérissé : les poils soyeux sont longs et re- couvrent les laineux. Elle est d'un brun de terre d'ombre sale et grisâtre, un peu plus pâle sous le corps; et les tempes, la gorge, le dessous et le bas des côtés du cou sont d'une teinte gris-brunàtre, qui se fond insensiblement avec le brun cendré du reste du pelage. Les poils laineux sont d'un gris brun sale, et les soyeux, généralement bruns, prennent une couleur blanchâtre à leur pointe sur le dessous du cou. Cette loutre a un pied huit pouces du museau à la queue, et celle-ci a huit pouces. M. Diard l'a envoyée de Java au Muséum, et elle porte à Sumatra le nom de barang-barang. M. Raffles (Catal. des mamm. de Sumatra, Trans. Linn. de Londres, tom. i3) dit qu'il existe dans cette île deux espèces de loutres, l'une petite, qui est celle que nous ve- nons de décrire, et l'autre, plus grande, désignée sous le nom de simung. Je pense que c'est un jeune individu de cette grande es- pèce qu'a envoyé M. Diard- Quoique très -jeune, sa tête osseuse est assez grande pour pouvoir faire penser qu'adulte il égale presque notre loutre, et la différence de ses couleurs, déjà bien tranchées, porte à croire que ce n'est point un jeune de l'espèce précédente : les poils sont moins longs, plus lisses et plus doux ; le pelage est d'un brun foncé, pre- nant une teinte roussàtre plus claire sous le corps et la queue; le tour des yeux, les côtés de la tête, le bord de la LOU ^47 lèvre supérieure, les côtés et le dessous du cou, sont d'un blanc fauve jaunâtre, assez vif et bien trancKé, et le menton est blanc. 9.'' Loutre nirnaier; Lutra nair. Cette loutre a les poils peu longs et assez doux; les soyeux recouvrent les laineux, et ceux-ci sont doux et fournis. Le pelage est d'un châtain foncé, pâlissant sur les côtés du corps ; les côtés de la tête et du cou, le tour des lèvres, le menton, la gorge et le dessous du cou, sont d'un blanc rous- sàtre clair assez pur; le bout du museau est roussâtre, et l'on remarque au-dessus et au-dessous de l'œil une tache d'un brun fauve roussâtre clair; et enfin le dessous du corps est d'un blanc roussâtre. Les poils soyeux des parties supérieures sont bruns avec la pointe roussâtre, ceux du dessous du corps sont d'un blanc teint de fauve , et ceux des côtés de la tt-te sont blancs. Les laineux sont blancs avec la pointe brune sur lé corps , et rous- sàtres sur les parties blanches; les moustaches sont blanches. Dans le très-jeune âge, le poil est plus long, plus doux et plus pâle; le menton et la gorge sont entièrement d'un blanc paillé, et le pelage paroit sur cette région plus doux que sur les parties voisines : les poils laineux, plus nombreux que chez l'adulte, sont tous d'un gris brunâtre clair. Cette espèce a, du museau à la queue, deux pieds quatre pouces, et celle-ci a un pied cinq pouces. Le Muséum doit les individus qu'il possède à M. Lesche- nault , qui les a rapportés de Vondichéry, où l'espèce est nommée nir-nayie. 10.° Loutre du Cap ; Lutra inunguis, G. Cuv. M. Delalande a rapporté du Cap la dépouilie et le squelette d'un animal qui doit être regardé comme une espèce de ce genre , mais qui cependant y forme un groupe particulier et très-distinct. Cette espèce présente le même systèfàie de dentition que les loutres , ayant seulement ld»:tubercu]euse supérieure plus large : elle en a aussi les oreilles, le mutile et la forme géné- rale du corps; seulement elle paroit un peu plus haute. Jus- ques-Ià tous ces caractères la rapprochent du genre qui nous occupe ; mais ce qui l'en distingue sensiblement, est la forme des pieds et les rapports des doigts. Ceux-ci sont gros , courts , ^^8 LOU et à peine palmés ; aux pieds de devant , ils sont presque sans membranes, et le second paroît soudé au troisième sur toute la première articulation : ces deux doigts sont les plus longs, et le premier des deux est un peu plus alongé que le troisième ; le premier doigt , ou l'externe, et le quatrième, sont beau- coup pins courts , et ce dernier est plus long que le premier; enfin le cinquième ou l'interne est placé assez haut et le plus court de tous. Aux membres postérieurs les doigts sont seu- lement unis à la base par une étroite membrane : le second et le troisième paroissent, ainsi qu'aux pieds postérieurs, soudés sur la première articulation ; ils sont les plus longs et égaux entre eux; le premier et le quatrième, plus courts que ceux-ci, sont d'une longueur égale entre eux, et l'in- terne ou le cinquième est le plus court de tous. Tous ces doigts sont sans ongles, et dans le squelette les phalanges onguéales sont courtes , obtuses et arrondies 'vers le bout ; l'on remarque seulement, à l'extrémité des second et troi- sième doigts des pieds postérieurs, un rudiment d'ongle qui se compose d'une lame cornée demi-circulaire en forme de gaine, au centre de laquelle se trouve un tubercule épais et arrondi. Telles sont les particularités que l'on remarque sur les deux individus de la collection du Muséum , et M. Delalande nous a assuré que toujours les individus de cette espèce offroient cette singulière anomalie. Le pelage est assez doux, fourni et épais; les poils soyeux recouvrent lés laineux , et ceux-ci sont courts, épais et doux. Cet animal est d'un brun (fhàtain, plus foncé sur la croupe, les membres et la queue; plus clair, et tirant sur le rous- sàtre, sur le bas des flancs et les côtés du corps, et prenant une teinte gris- brunâtre sur le dessus de la tête, du cou et des épaules; le haut des côtés de la tête et du cou, et l'es- pace qui se trouve entre le muffle et l'œil, sont d'un brun assez foncé; la lèvre supérieure, la joue (à prendre du des- sous de l'œil), la tempe, le menton, la gorge, le tour des lèvres, et enfin les côtés de la têle, les côtés et le dessous du cou , et la poitrine, sont d'un blanc assez pur, qui se porte en brunissant jusqu'en avant de l'épaule; le dessus du mu- seau est d'un blanc roussàtre, et l'oreille est brune avec le bord blanc. Aux parties brunes, les poils soyeux sont d'un LOU 249 bnin châtain, tandis qu'ils se trouvent terminés de cendré aux parties teintes de gris, et blancs sous la tête et le cou ; les laineux sont grisâtres avec la pointe brune. Cet animal a deux pieds dix pouces du museau à la queue, et celle-ci a un pied huit pouces. Il habite , d'après les observations de M. Delalande , les vastes marais salés des bords de la mer, plonge très-bien, se retire dans les joncs et les broussailles, et se nourrit de poissons et de crustacés. On a aussi donné le nom de loutre au noreck mustela lu- treola qu'Erxleben a placé dans ce genre, et qui paroit être un putois, et au chironecte yapock, qui est un véritable sarigue. Steller a aussi rapporté à ce genre un animal du pôle bo- réal, qu'il décrivit sous le nom de lutra marina dans les Noi'. com. Petropolis , tom. 2, p. 367, description que copia Buffon , Suppl., tom. 6, pag. 287, en la rapportant à sa saricovienne, à laquelle il avoit d'abord donné pour type, tom. i3, pag. 3ig, le cariguebeya de Marcgrave. Selon le premier de ces auteurs l'on trouveroit à la mâchoire supé- rieure quatre ou six incisives, deux canines et huit molaires, quatre de chaque côté, quelquefois cinq, dont les deux pre- mières seroient ambiguës, pour la forme, entre les incisives et les molaires, et les deux dernières à large couronne; à la mâchoire inférieure, quatre incisives, deux canines et dix molaires, cinq de chaque côté : chez le plus grand nombre, le total de ces dents seroit de trente-deux, tandis que chez quelques-uns il monteroit à trente quatre. Selon lui , encore , les pieds antérieurs, très-semblables à ceux du chat, diffè- rent de ceux des loutres en ce que, quoique les doigts soient réunis par une membrane, ils sont velus et épais comme ceux des chats et des chiens, et non étendus, élargis, comme ceux de la loutre; la paume est nue : les pieds postérieurs diffèrent des antérieurs et des pieds de tous les autres qua- drupèdes, en ce qu'ils ont une forme singulièrement plate; ils ne diffèrent de ceux des phoques qu'en ce qu'ils ne sont point engagés dans la peau. Le tarse, le méfatarse et les doigts sont cinq fois plus longs et plus larges que ceux des pieds antérieurs : il y a cinq doigts enveloppés d'une mem- brane velue; ces doigts sont graduellement plus courts de 2 5o LOTI dehors en dedans. Le métatarse et les doigts sont couverts de poils tant en -dessus qu'en -dessous ; l'ongle dont chaque doigt est armé, est arqué et aigu. La queue est courte, large, plate et pointue; les oreilles sont arrondies, coniques et velues; l'œil est rond, l'iris noisette, et la paupière in- terne aussi développée que chez la loutre commune; les narines sont très-noires, nues, rugueuses et saillantes comme chez le doguin ; la mâchoire .supérieure est plus longue que l'inférieure, et les lèvres sont épaisses comme celles des pho- ques ; le cerveau, les reins , la vessie urinaire, l'estomac et les intestins sont semblables aux mêmes organes du phoque commun, seulement il ne se trouve point de cœcum. Cet animal (toiijours d'après Steller) est de la grandeur d'un chien médiocre, a3'ant quatre pieds du museau au bout de la queue, et celle-ci ayant un peu plus d'un pied; les formes générales sont celles de la loutre, et les pieds pos- térieurs sont très-rapprochés de la queue. Il est d'un brun noir brillant et d"un riche éclat de Velours; les jeunes ont la tête brune , et les vieux l'ont canescente et presq ue argentée : les poils sont de deux sortes, des soyeux et des laineux; tous sont d'un brun presque noir et le plus souvent les premiers ont la pointe d'un blanc soyeux. Ces loutres se nourrissent de poissons, de crustacés, de mollusques, etc. Cette description s'accorde très-bien avec celle que nous avons donnée du mustela lulris de Linnaeus, si Ton ne porte son attention que sur le pelage et ses couleurs ; mais le reste paroît tellement s'éloigner en plusieurs points de ce qui s'.observe chez les loutres, qu'on doit hésiter à regarder cet animal comme étant du même genre. (F. C.) LOUTRE [Petite]. (Mamm.) Voyez Chironecte. (F. C) LOUTRE D'EGYPTE. ( Mamm. ) C'est quelquefois la man- gouste ichneumon. (F. C.) LOUTRE DE MER, LOUTRE MARINE, LOUTRE DU CANADA ( Mamm.) -. différens noms de loutres de l'Amérique septentrionale. (F. C) LOUVE. (Mamm.) Femelle du loup. (F. C) LOUVETEAU. [Mamm.) Nom du jeune loup. (F. C.) LOUVEITE. {Eniom.) Nom vulgaire sous lequel on dé- signa d'abord Vhépiale du houblon, et ensuite la tique des chiens. (C. D.) LOX 25i LOUVOTJROU. {Bot.) Nom malgache du pandaca de M. du Petit -Thouars, qui paroît devoir être réuni au lahernœ- montana, dans la famille des apocinées : c'est le morogasi de risle-de-France. (J.) ' LOUYHIG. (Ornith.) Un des noms arabes de l'autour, falco palumbarius, Linn. (Ch.D.) LOUZ. (Bot.) Nom arabe de l'amandier ^ suivant M. Delile. (J.) LOVAN. (Bol.) Suivant Garcias , cité par Clusius, ce nom arabe, dérivé du grec, est donné à l'encens. La résine du benjoin est nommée lovanjaoy , c'est-à-dire, encens de Java, pays où les Arabes ont connu le benjoin pour la première fois. (J.) LOVELY. (Ornith.) Cet oiseau de l'Inde est le fringilla formosa, Lath. M. Vieillot croit que c'est une femelle ou un jeune du beau-marquet, yr/n.gi7/a e/egans , Lath. (Ch.D.) LOWA. (Ornith.) Les Chinois, dit La Chesnaye desBois, donnent ce nom, qui signifie oiseau -pêcheur, à un cor- moran qu'ils emploient à la pêche. C'est vraisemblablement le leu-tze, pelecanus sinensis, Lath. (Ch. D.) LOWANDO. (Mamm.) Bufîbn dit que c'est le nom d'un singe gris, à barbe noire, qui est de Ceilan : il le regarde comme une variété de l'ouanderou , ce qui est plus que dou- teux. Ces lowando pourroient bien n'être que des entelles adultes. Voyez Macaque. (F. C. ) LOXIA. (Ornith.) Quoique ce nom, formé d'un terme grec signifiant oblique , ait été appliqué par Linnaeus aux gros-becs en général, M. Cuvier l'a judicieusement restreint aux becs - croisés , dont on ne connoît en Europe que deux espèces, loxia curvirostra, Linn., bec-croisé commun , et /oxz'a pytiopsitlacus, Bechst., bec -croisé perroquet ou des sapins. Voyez, au Supplément du tome IV de ce Dictionnaire, le mot Bec-croisé, p. 58. (Ch.D.) LOXIDIE, Loxidium. (Bot.) Genre de plantes dicotylédo- nes, à fleurs complètes, polypétalées , papilionacées , de la famille des légumineuses , très-peu distingué des colutea , et qui appartient à la diadelphie décandrie de Linnaeus; offrant pour caractère essentiel -. Un calice à cinq dents, une corolle papilionacée ample et plane; la carène obtuse j dix étamines 252 lOX diiiHelphps; le style barbu, d'un seul enté, dans toute sa longueur; Je stigiiuite leruànal ; une gousse renflée, mais non vésJcuIeuse. LoxiniF A FEiiLiEs DE GALEGA : Loxidium galegifoUum , Vent., ■Dec gen. nov.; Swainsona galegifoiia , Brown , in Hort. Kew., edif. nnv,, 4, pag. 627; Colutea galegifoiia, Bot. Magaz., tal>. 7c,j; i'icia galegifoiia, Andr., Bot. repos., tab. Sig, i^ar. fi ; Swainsona coroniUcefulia, Brown , l. c. ; Salisb. , Parad. , 28. Bot. Mjgaz. . tab. lyaô. Ventenat avoit d'abord établi ce genre sous le nom de Loxidium. Salisbury lui a donné celui de Swains.ma, adopîé par Brown, qui a conservé les deux espèces figurées daiis le Botanical magazine. Mais elles sont tellement rapprochées, qu'elles ne pan issent être que deux variétés distinguées, dans la première, par la corolle d'un rose clair, d'un pourpre foncé dans la variété /3. De plus, le pédicelle du fruit est plus long que les lilamens des étamines dans la première, presque d'égale longueur dans la seconde : ce sont les seules dilféri^nces que j'ai pu y remarquer d'après les des riptions et les figures des auteurs qui les ont men- tionnées. Je pourrois ajouter que les caractères qui les dis- tinguent, comme genre, du Colutea (baguenaudier) , ne con- sistent que dans le stigmate terminal dans ce genre , surmonté dans le Colutea d'une petite pointe en crochet qui le rend latéral : quant à la dilïérence des gousses, elle me paroît bien foi b le. Celte plante est un arbrisseau peu élevé, dont les tiges sont tlexueuses; les rameaux herbacés, anguleux; les feuilles alternes, composées d'environ neuf paires de folioles avec une impaire, petites, ovales, entières, obtuses, un peu échancrées au sommet, sessiles; deux petites stipules ovales. Les fleurs sont disposées en grappes lâches, axillaires, très- simples, plus longues que les feuilles ; les pédicelles munis, vers leur milieu , de deux petites bractées; le calice est campa- ni lé, à cinq deitsun peu velues et blanchâtres à leurs bords; la corolle grande ; l'étendard orbiculairc ; les ailes , plus courtes que la carène, d'une seule pièce. Le fruit est une gousse pé- dicellée , membraneuse, renflée, ovale-oblongue , surmontée du style, recourbé, renfermant plusieurs semences. Cet ar- brisseau a été découvert à la Nouvelle-Hollande. (Poiit.) LOX 253 LOXOCARYA. (Bof.) Genre de plantes monocntylé- dones, à fleurs glumacées, de la famille des re.siucées, de la dioécie triandrie de Linnaeus ; offrant pour caraciére es- sentiel : Des fleurs dioïques; dans les femelles, un calice à quatre valves, accompagné de deux bractées; un ovaire mo- liosperme, supérieur; un st}'le simple : le fruit est une cap- sule s'ouvrant à son bord, convexe, renfermant une seule semence. Les fleurs mâles n'ont, point été observées. LoxoCARYA CENDRÉ; Loxocarja cinerea , Rob. Brown , Nov. HolL , 1, pag. 249. Plante découverte sur les rôles de la Nouvelle-Hollande, dont les tiges sont droites, cendrées, pubescentes, cylindriques, simples à leur partie inférieure, divisées, vers leur sommet, en rameaux filiformes, flexueux, paniculés , accompagnés à leur base d'une gaine fendue la- téralement; les feuilles sont remplacées, le long des tiges, par des gaines alternes; les fleurs sont solitaires, dioïques, terminales; les femelles composées d'un calice à quatre valves mutiques ; point de corolle , deux bractées mucronées et pu- bescentes ; l'ovaire surmonté d'un style subulé, terminé par un seul stigmate. (Poir.) LOXOCERE, Lorocera. {Entom.) M. Latreille , et par suite Fabricius, ont employé ce mot, qui est tiré du grec et signifie antenne latérale, pour indiquer un genre de Diptères de la famille des chétoloxes, dont le nom a la même signification, et qui comprend une seule espèce de notre genre Tétanocère : c'étoit l'espèce du genre Musca, nommée par Linnaeus Ich- neumonea , et dont Fabricius avoit d'abord fait une espèce du genre Million. (CD.) LOXODON, Loxodon. (Boi.) Ce nouveau genre de plantes que nous proposons, appartient à l'ordre des synanthérées , et à notre tribu naturelle des mutisiées, dans laquelle il est intermédiaire entre les deux genres Cliaptalia et Lieberkuhna. Voici les caractères génériques du Loxodon, tels que nous les avons observés sur un échantillon sec de Loxodon bre^ipes. Calathide bicourounée , discoïde-radiée : disque pluriflore, subrégulariflore , androgyniflore ; couronne intérieure non radiante, subunisériée , liguliflore, féminiflore; couronne ex- térieure radiante, unisériée, liguliflore, féminiflore. Péri- cline subcampanulé , égal aux fleurs du disque; formé de 254 LOX squames bi-trisériées, inégales, irrégulièrement imbriquées, lancéolées, foliacées. Clinanthe plan, inappendiculé. Ovaires fusiformes-oblongs, épaissis au-dessous du sommet, point du tout collifèrcs , entièrement hérissés de poils courts, gros et charnus; aigrette longue, composée de squamellules nom- breuses, inégales, filiformes, barbellulées. Fleurs du disque: Corolle subrégulière, à limbe point distinct du tube; à cinq divisions dressées, oblongues-lancéolées , séparées par des in- cisions un peu inégales. Étamines à filet glabre; à anthère pourvue d'un appendice apicilaire long, linéaire, et de deux appendices basilaires très-longs, subfiliformes. Style de mutisiée. Fleurs de la couronne intérieure : Corolle analogue à celles de la couronne extérieure, mais inférieure au style, et à languette variable. Fleurs de la couronne extérieure .- Co- rolle supérieure au style, à tube long, à languette longue, linéaire , entière , bidentée , ou tridentée au sommet ; point de languette intérieure, ni de fausses étamines. Nous attribuons au genre Loxodun les deux espèces sui- vantes. LoxoDON A HAMPES COURTES : Loxodon hrevipes -, H. Cass.; Tussilago (Chaptalia) exscapa, Pers., Sjyn. pi. , pars 2, p. 466. C'est une plante herbacée, à racines fibreuses, à tige nulle. Ses feuilles sont toutes radicales, inégales, longues d'environ deux pouces, y compris le pétiole, et larges d'environ un pouce ; le pétiole, plus court que le limbe, est large, mem- braneux, multinervé; le limbe est elliptique, arrondi au sommet, un peu étréci vers la base, glabre et vert en-dessus, tomenteux et blanchâtre en -dessous, bordé de dents ou de crénelures inégales, munies chacune d'un petit tubercule conique dirigé en arrière. H y a plusieurs hampes longues de quatre à cinq lignes, épaissies au sommet, très-laineuses, quelquefois pourvues de quelques bractées longues, linéaires- subulées ; chaque hampe porte une calathide large d'environ dix à douze lignes ; son péricline est en partie glabre , en partie tomenteux ; le disque est composé d'environ sept ou huit fleurs, dont une est quelquefois labiée; chacune des deux couronnes est composée d'environ dix ou douze fleurs inégales et variables, dont une ou deux offrent quelquefois un rudiment de languette intérieure ; les aigrettes sont rou- LOX 255 geâtres ; les corolles sont jaunes, mais la face inférieure des languettes de la couronne extérieure et le sommet des co- rolles du disque sont souvent rougeàtres. Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur un échantillon sec, recueilli par Commerson aux environs de Monte-Video, et qui se trouve dans l'herbier de M. de Jussieu. LoxoDON A HAMPES LONGUES : Loxodon longipes , H. Cass. ; Chaptalia runcinata , Kunth , J^ov. gen. etSp.pL, tom. IV, pag. 6 (édit. in-4.°), tab. 3o5. La racine est vivace , per- pendiculaire , garnie de fibres épaisses. Les feuilles sont toutes radicales, nombreuses, longues d'environ deux pouces, y compris le pétiole, larges de six ou sept lignes; le pétiole, long d'environ un demi-pouce, est membraneux, glabre, élargi à sa base; le limbe est oblong, aigu, étréci vers sa base, ronciné sur ses bords, à dents aiguës ou mucronées, glabre et vert en-dessus, tomenteux et blanc en-dessous. 11 y a une, deux ou trois hampes, longues d'environ quatre pouces, dressées, cylindriques, un peu épaissies au sommet, tomenteuses, blanchâtres, pourvues seulement en leur partie supérieure de plusieurs bractées rapprochées, appliquées, lancéolées, subulées au sommet. Chaque hampe porte une calathide dressée, grande comme celle de VHieracium duhium ; son péricline est conique-oblong, presque égal aux fleurs du disque, formé de squames nombreuses, inégales, imbriquées, linéaires-lancéolées, membraneuses, glabres, rougeàtres, les extérieures pubescentes ; le clinanthe est nu ; le disque est composé de plusieurs fleurs probablement hermaphrodites, à corolle régulière ; chacune des deux couronnes est com- posée d'environ quinze à vingt fleurs femelles, unisériées , ligulées , dont la languette est longue et radiante sur les fleurs de la couronne extérieure, courte et non radiante sur celles de la couronne intérieure; les ovaires sont cylindra- cés , glabres, pourvus d'une aigrette de squamellules très- nombreuses, filiformes, barbellulées , roussàtres; les corolles sont blanches. Cette plante, que nous décrivons d'après M. Kunth, a été trouvée par MM. de Humboldt et Bonpland sur les ro- chers des Andes de la Nouvelle-Grenade, où elle fleurissoit :256 LOY en Octobre. Quoique nous ne Fuyions point vue, il nous paroît presque indubitable que c'est une seconde espèce de notre genre Loxodon. Ce nouveau genre difiFère du Chaptalia, en ce que les fleurs du disque sont hermaphrodites et à corolle presque régulière, au lieu d'être mâles et à corolle manifestement labiée. (Voyez notre article Chaptalie, tom. VIII, pag. 161.) Le Loxodon diffère du Lieberkuhna, en ce qu'il y a deux cou- ronnes féminiflores, que les corolles du disque sont presque régulières, que le péricline ne surpasse point les fleurs du disque, et que les fruits sont fusiformes-oblongs. (Voyez notre article Lieberkuhne. ) On ne doit pas confondre le Loxodon avec le Lasiopus , dont les corolles du disque sont labiées, celles de la couronne intérieure ambiguës et souvent pourvues de fausses étamines, celles de la couronne exté- rieure biligulées, c'est-à-dire, à deux languettes, et dont le péricline est supérieur aux fleurs du disque. (Voyez notre article Lasiope , tom. XXV, pag. 298.) Le nom de Loxodon est composé de deux mots grecs qui signifient dent3 obliques, parce que les dents des feuilles sont dirigées obliquement en arrière. Le genre Loxodon appartient aux corymbifères de M. de Jussieu , et à la syngénésie polygamie superflue de Linnseus. (H. Cass.) LOYCA. (Ornith.) Cet oiseau est décrit par Molina, Hist. nat. du Chili, p. 235 delà traduction IVançoise, comme étant plus grand que l'étourneau , et lui ressemblant par le bec, la langue, les pattes, la queue et la manière de se nourrir. On a déjà fait mention dans ce Dictionnaire, au motÉTOUR- NEAU , tome XV, p. 604, du loyca , placé par M. Vieillot dans son genre Stournelle avec les stuvnus ludovicianus et militaris. Les mêmes incertitudes existent encore sur cette espèce, qui est le sturnus loyca de Latham. (Ch. D.) LOYETTE. (Ornith.) Nom ancien de l'émerillon , /i/co cesalon, Linn. ( Ch. D. ) LU A. (Bot.) Nom du riz en Cochinchine. (Lem.) LUA-MÎ. (Bot.) Nom du froment en Cochinchine. (Lem.) LUAMBONGOS. (Mamm.) Selon quelques voyageurs ce nom seroit, dans le royaume de Congo, celui des loups ; LUB 267 mais Sonnini a fait remarquer avec raison qu'on n'avoit pas encore rencontré de vrais loups d;ins ce p^ys, et qu'il est vraisemblable que l'on doit rapporter cette dénomination de luambongos aux hyènes ou aux chacals, qui y sont communs. (Desm. ) LUB. (Ichthjol.) Voyez Libb. (H. C.) LUBB (Ichtliyol.) , nom spécifique d'un poisson des mers du Nord. Voyez Brosme. (H. C. ) LUBBA. (Mamm.) Nom islandois du chien. (F. C.) LUBIA. (Bot.) Nom arabe du haricot ordinaire, cité par Daléchamps et Forskal. (J. ) LUBIA -BAELED. {Bot.) Nom arabe du dolichos lubia, selon Forskal. ( Le.m. ) LUBIE-ENDIGI. (Bot.) Nom arabe, suivant Rauwolf, d'une pL.nte malvacée, qu'il croit êfre le trionum ou trionus de Théophraste, et qui paroit être la variété que Linnaeus rapporte à son hibiscus sabdariffa^ (J. ) LUBIN. ( Ichthjol.) C'est un des noms vulgaires du Cen- TROl'OME LOUP. VoyCZ LoUPASSOU. (H. C. ) LUBINIE, Lubiïiia. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétaléts , de la famille des priinu- lacées , de la pentandrie monogame de Linnaeus; offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions; une corolle en soucoupe ; le limbe plan , à cinq lobes presque égaux ; cinq étamines ; les filamens adhérens au tube par leur moitié in- férieure; un ovaire supérieur; un style ; un stigmate obtus; une capsule mucronée , qui ne s'ouvre pas, à une seule loge polysperme. LoBiNiE SPATULÉE : Lubinia spatulata, Vent., Hort.Cels. , pag. et tab. 96 ; Lysimachia mauritiana , Lamk. , Encycl. , n." 1 1 . Cette plante, que M. de Lamarck avoit d'abord placée parmi les lysimachies, a été convertie par Ventenat en un genre dis- tingué par son fruit , par la forme de la corolle , la position des étamines, et les feuilles alternes. Sa tige est droite, longue d'un pied et plus , simple ou un peu rameuse , gla- bre, anguleuse par le bord courant des feuilles; celles-ci sont éparses , rétrécies en spatule , glabres , entières , ponc- tuées, très-caduques; les fleurs sont solitaires, axillaires , pédonculées, à pédoncules plus courts que les feuilles; fa 27. 17 ^58 LUC corolle est jaune: les deux lobes inférieurs du limbe sont plus étroits; la capsule est brune, ne s'ouvrarit en deux ou quatre valves que par la compression. Cette plante , ctiltivée dans le jardin de Cels, a été découverte dans l'île Bourbon par Com- merson , qui en-avoit fait un genre consacré au chevalier de Saint- I.ubin , militaire qui se di-îingua dans les Indes au siège de Madras, et qui mérita l'estime et la confiance du sultan Hyder-Aly. (Poir.) LUCA BOS. [Mamm.) L'un des noms par lesquels Pline désigne l'éléphant. (Desm.) LUCANE, Lucanus {Entom.), vulgairement Cerf-volant. Ce genre a été établi par Scopoli dans l'ordre des coléop- tères, pour y ranger des insectes qui ont cinq articles à tous les tarses, des élytres durs couvrant le ventre, et des an- tennes coudées ou brisées, terminées par une massue feuil- letée d'un seul côté, et par conséquent de la famille que nous avons nommée, les serricornes ou priocères. Ce nom, sur l'étymologie duquel les auteurs ne sont pas d'accord, a été employé par Pline pour désigner Tune des principales espèces de ce genre. Voici la série des caractères à l'aide desquels on pourra facilement distinguer les insectes de ce genre de ceux qui sont compris dans trois autres de la même famille. Le corps est déprimé , ce qui les éloigne des synodendres , dont le corps est arrondi, cylindrique et souvent bossu ; à la vérité, les passales ont aussi le corps aplati, mais leurs antennes sont arquées et non brisées; enfin les platycères ont les yeux en- tiers ou non échancrés, et le corselet rebordé, ce qui ne s'observe pas dans les lucanes. Les larves des lucanes ressemblent beaucoup à celles des scarabées et de la plupart des pétalocères : leur corps est très-gros, courbé en arc, avec une grosse tête, semblable à celle des chenilles, munie de fortes mandibules; les six pattes sont très-rapprochées entre elles et de la tête. Elles vivent dans le bois, dont elles font une grande destruction, même dans le tronc des arbres vivans, vers leurs racines; c'est là qu'elles se métamorphosent. Les mâles ont souvent les mandibules excessivement dé- veloppées, tandis qu'elles le sont beaucoup moins dans les LUC a59 femelles. Il est [)robable que ces mandibules, qui leur ont valu le nom de cerfs, tandis que les femelles s'appellent biches, ont quelque utilité dans le rapprochement des sexes. Nous avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire, à la planche 5, sous le n.° i , le màle de l'une des espèces de ce genre, c'est 1." Le Lucane cerf, Lucanus cervus. II est difficile de donner un caractère qui convienne à la fois aux deux sexes. Olivier, qui l'a essayé, l'a présenté ainsi. Car. JSoir; éljires bruns; mandibules avancées , fourchues à leur extrémité. Le màle a les mandibules presque de la longueur du corps, tandis que dans la femelle elles sont plus courtes que la tête. Le màle atteint quelquefois jusqu'à trois pouces de long : c'est le plus grand coléoptère de France. 2." Le Lucane parallémpipede, Lucanus parallelipipedus : c'est la petite biche de Geoffroy , figurée par Olivier, pi. /,, fig. g. a,l. Car. Noir; corps alongé , déprimé , formant un carré aloncfé ; mandibules pointues à une seule denf forte ; deux tubercules sur la tète. Les individus les plus longs ont tout au plus dix lignes sur trois de largeur. On trouve communément cet insecte dans les troncs des vieux saules. Les autres espèces de lucane de France et même d'Europe ont été rapportées au genre Platycijre : telles sont les che- vrettes bleue et verte. (C. D.) LUCANIDES. (Entom.) M. Latreille désigne sous ce nom la même famille que nous avions déjà indiquée, dbns la Zoo- logie analytique, sous la dénomination de Priocère, ou Serri- cornes, qui comprenoit en effet les lucanes, les plaljccres, les passales et les sjnodendres. ( C. D.) LUCARET. (Ornith.) Nom catalan du tarin commun. /rm- gillaspinus, Linn. , qu'on appelle en italien lucarino , lâche- rino et lugarino. (Ch. D. ) LUCCIO {Ichthyol.) , un des noms italiens du brochet. Voyez ÉsocE. (H.C.) LUCENA. (Malacoz.) C'est la dénomination que M. Oken a cru devoir substituer , dans son Système général d'Histoire naturelle, à celle de succinea, que Draparnaud a tlonnée au genre des Amprettes. Voyez ce mot et Succinea. (De B.) 26o LUC LUCERNATRE, Lucemaria. (Zoanth.) Millier. Zool. Dan., est le premier qui ait employé cette dénomination, pour désigner un genre d"actinozoaires, qui nous semble devoir être placé au commencement de la classe que forment les actinies, faisant une sorte de passage vers les polypiaires. Les caractères de ce genre, qui a été adopté par tous les zoolo- gistes depuis Muller, peuvent être exprimés ainsi : Corps subcylindrique, gélatineux, transparent, terminé en arrière par une sorte d'élargissement musculeux, en forme de ven- touse, et élargi, à sa partie antérieure, en un disque beau- coup plus grand , plus ou moins divisé d'une manière rayon- née en lobes aplatis et garnis, à l'extrémité, de petits suçoirs tentaculaires, au centre desquels est la bouche, entourée de quatre lobes. Le corps des lucernaires est formé par une tige assez étroite, subcylindrique, gélatineuse, et dont l'enveloppe est très-probablement contractile; à l'une de ses extrémités, celle qui est opposée à la bouche , et qui devient inférieure dans la position fixée de l'animal, comme dans les actinies, on remarque un élargissement dont les bords, renflés et plissés irrégulièrement, ont bien l'air de pouvoir former une ventouse, et par conséquent de permettre à l'animal de se fixer sur les corps sous -marins, comme le font beaucoup d'actinies. Vers l'autre extrémité, le corps s'élargit beaucoup plus, et forme une sorte de grand entonnoir, divisé plus ou moins profondément dans sa circonférence par huit espèces de petits champignons, fort égaux, et dont la terminaison est garnie de tubercules. Ceux-ci, irrégulièrement épars, sont à peu près sphériques, extensibles, portés par un court pédoncule, et percés d'un petit orifice médian, qui en fait de véritables suçoirs ; chacun des bras qui portent les amas de tubercules, est réuni, à sa base, avec ceux qui le suivent ou le précèdent, au moyen d'une membrane, de manière à former une sorte de palmure, qui est bordée par une ligne plus blanche , lisse et évidemment musculaire. Entre les deux rebords on voit, au milieu de chaque bras, une suite de plis ou de boursouflures, dont il n'existe pas de trace à la face dorsale, où l'on ne remarque qu'un sillon médian. Au centre de celte espèce de cavité infundibuliforme est une sorte de LUC 261 tube assez saillant et plissé un peu irrégulièrement, mais cependant de manière à former quatre cornes ou angles, dont les sillons convergent vers la bouche. L'intérieur de ce tube est en outre ridé par beaucoup de plis transversaux. Je n'ai pu faire l'anatomie du seul individu de lucernaire à huit rayons que j'aie observé; mais j'aie cependant pu voir des faisceaux musculaires aussi distincts que dans les actinies. J'ai aussi remarqué pour chaque bras une sorte de boyau ou d'intestin, partant d'une cavité stomachale, centrale, con- sidérable et séparée par des stries transversales, profondes, irrégulières, qui font supposer dans ces organes la possibi- lité d'une grande extension, comme pour les bras. Othon Fabricius dit que le cœcum , qui se porle dans chaque bras ou lobe, est spiral, à deux plis, aveugle du côté du bras, et terminé par deux ouvertures vers ce qu'il nomme le col et qui est la tige; aussi suppose-t-il qu'il y a un anus, dont j'avoue n'avoir vu aucune trace. Ces organes pourroient bien être des ovaires. J'ai encore vu un très-grand nombre de petits filets flottans , mais je n'ai pu déterminer où ils se rendoient. Les lucernaires vivent dans les profondeurs des mers du Nord, le corps toujours droit, et si fortement adhérent aux feuilles des grandes espèces de thalassiophytes, que, si on les en détache, elles laissent la marque de leur place. Elles en changent rarement, si même elles le peuvent, dit O. Fa- bricius: en effet, quand on les a détachées, elles s'avancent en se dilatant et en se contractant, et enfin, après s'être fixées, elles relèvent leur corps. Elles se nourrissent de très- petites espèces de crustacés, qu'elles saisissent rapidement avec leurs tentacules, aussitôt qu'elles sont entrées dans l'es- pèce d'entonnoir au fond duquel est la bouche. O. Fabricius dit qu'il lui est souvent arrivé de trouver dans l'estomac d'une lucernaire plusieurs petits crustacés dont l'intérieur seul avoit été digéré, l'extérieur étant entier. On ne connoît encore que deux espèces dans ce genre : La L. QUADRicoRNE : L. quadricomis , Gmel. , d'après Muller, Zool. Dan., 1, p. 5i , t. Bg, fig. i — 6, copié dans l'Enc. méth. , pi. 89, fig. i3 — 16. Corps d'un pouce et demi de long, sur trois quarts de pouce de large dans la partie di- ^^■^ LUC latée, dont la circonférence est divisée en bras, eux-mêmes bifides à l'extrémité et pourvus de suçoirs tentaculaires. C'est cette espèce qu'O. Fabricius ( Faune du <^roenland , pag. 541 ) nomme L. auricula, et sur laquelle il nous a donné des détails curieux. Sa couleur est ordinairement noire, quel- quefois rouge, et plus rarement d'un brun doré; les bords du pied sont cependant blancs , ainsi que ceux de Foscule de chaque suçoir tentaculaire : son corps est gélatineux et luisant. La L. A HUIT CORNES, L. octocornis ; L. auricula , Mull. , 7ool. Dan., 4, pag. 35, t. 162, fig. 1 — 5. Corps plus court, plus campanule; le limbe de l'entonnoir divisé en huit cornes égales, terminées par les suçoirs. C'est cette espèce que j'ai observée, mais conservée dans l'esprit de vin. C'est aussi celle qui a fait le sujet des ob- servations de M. Lamouroux sur les côtes de la Basse-Nor- mandie. Montagu (Soc. linn. , IX, pag. i]3, t. 9, fig. 5) en représente un individu qui n'avoitque sept lobes au limbe. Quant à la lucernaire phrygienne, L. phrj'gia d'O. Fabri- cius, il est évident que ce ne peut être une espèce de ce genre. Il est mêuje assez difficile de s'en former une idée suffisante pour déterminer si cet animal doit être rapproché d'un genre connu , ou s'il doit en former un particulier. (DeB.) LUCERNARIA , Lucernaire, {Bot.) Nom génériqut', donné par Roussel dans sa Flore du Calvados, au conferiu bipunc- tala de Roth , rapporté avec doute par M. De Candolle à sa conferve en croix (C. cruciaia , Decand., FI. fr. , n." i55), dont M. Palisot de Beauvois a fait un genre sous le nom de Diadenus. 11 se pourroil que le genre Lucernaria fût différent. ( Lem. ) LUCERNULA. (Bot.) Selon Daléchamps , Gaza, un des interprètes de Dioscoride, nommoit ainsi la plante qui étoit le lycunis des anciens. ( J.) LUCET. {Bot.) Plante des îles Malouines, inconnue aux bo- tanistes, et citée par Bougainville : ses fleurs ont l'odeur de la fleur d'oranger; mises dans le lait, elles lui eomuiuni- quent une saveur agréable. (Lem.) LUCH. {Bot.) Nom donné par Avicenne à la lacque , sui- vant Daléchamps. Il ajoute, d'après Garcias , que, chez les LUC 2G5 Arabes, les Perses et les Turcs, elle est nommée foc-sumatri ; ce qui signifie lait de Sumatra. On trouve encore dans Fors- kal les noms arabes Zwc/t etalloh, cités pour son cluytia lanceo- lata. (J. ) LUCHARO. (Ornith.) Nom italien de la hulotte, stri.v aluco, Linn. (Ck. D.) LUCHEIMO. (Ornith.) Voyez Lucaret. (Ch. D.) LUCHERAN. (Omilh.) L'oiseau désigné sous ce nom dans Albin, t. 2 , p. 7, est l'effraie , slrix Jlammea, Linn. (Ch.D.) LUCHESA. (Ornith.) Ce nom espagnol désigne, suivant M. d'Azara, Oiseaux du Paraguay, n." 46, non la chevêche, comme le pensoit Buffon , mais Peffraie, strix Jlammea. , Linn. (Ch. d.) LUCHS- SAPHIR. (Min.) On a cru que ce nom vouloit dire saphir blanc , et qu'on pouvoit y substituer celui de leiico -saphir ; mais il paroît que la véritable signification est saphir de lynx, c'est-à-dire, pierre mêlée de bleu et de jaune: ce n'est point cependant une des variétés du corindon bleu aux- quelles on donne le nom de saphir. M. Léman assure, et nous sommes très- disposés à adopter son opinion , que c'est la pierre qu'on nomme vulgairement saphir d'eau , et qui a été décrite par M. Cordier sous le nom de Dichroïte. Voyez ce mot. (B.) LUCIFUGA. (Ornith.) Ce mot, qui, dans son acception générale, exprime l'action de fuir la lumière, est employé, dans l'ancien vocabulaire manuscrit de la bibliothèque car- tusienne, qu'on trouve à la fin du Prodromus avium de Klein, pour désigner plus spécialement l'effraie ou fresaie ; et le mot lucillus , qui le suit, paroît s'appliquer à la chevêche. (Ch. d.) LUCIFUGES. (Entom.) Ce nom, qui est traduit du latin lucifuga, signilie qui fuit la lumière. Nous l'avons employé pour désigner une famille d'insectes coléoptères à cinq ar- ticles aux tarses antérieurs et quatre aux postérieurs, dont les élytres sont durs, soudés, sans ailes, et qui corres- pond aux ténébrions de Linnaeus ; mais nous renvoyons , comme nous le faisons habituellement, au synonyme grec, que nous préférons. Voyez Photophyges. ( C. D. ) LUCILIE, Litcilia. (Bot.) Ce genre de plantes, que nous ^64 LUC avons proposé dans le Bulletin des sciences de Février 1817 (pag. 32), appartient à Tordre des synanthérées , à notre tribu naturelle des inulées , et à la section des inulées-gna- phaliées, dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres ChevreuUa et Facelis. (Voyez notre article Inulées, tom. XXIII, pag. 5Gi.) Le genre Lucilia est caractérisé par nous de la manière Suivante. Calathide longue , rylindracée , discoïde: disque pauciflore, régulariflore, androgyniflore ; couronne unisériée, pauci- flore, tubuliflore , féuiiniflore. Péricline cylindracé, égal aux fleurs, accompagné à sa hase de trois bractées; formé de squames imbriquées, scarieuses" : les extérieures ovales; les intérieures longues, étroites, linéaires-aiguës. Clinanthe plan et nu. Ovaires cylindracés, hérissés de très-longs poils appliqués; aigrette plus longue que la corolle, composée de squamcUuIes très-nombreuses, plurisériées , inégales, filifor- mes, presque capillaires, à peine barbellulées, la plupart fourchues au sommet. Fleurs du disque . Corolle très-longue, très-gréle, à limbe quinquélobé, point distinct du tube. Etamines ayant l'article anthérifère long et grêle ; l'appen- dice apicilaire de l'anthère long, obtus, greffé avec les ap- pendices apicilaires des anthères voisines; les appendices ba- silaires longs, filiformes. Style d'inulée. Fleurs de la couronne : Corolle très-longue, extrêmement grêle, à limbe semi-avorté, divisé en plusieurs lanières. Style à deux stigmatophorcs longs et grêles. Nous connoissons deux espèces de ce genre. LuciLiE A FEUILLES AiGies : LuciUa acutifolia, H. Cass.; Ser- ratula aculifolia, Poiret, Encyclop., tome 6, page 554. C'est une plante herbacée, dont la tige, haute de cinq pouces (dans l'échantillon incomplet que nous décrivons), est dres- sée, droite, cylindrique, tomenteuse, simple inférieure- ment, un peu ramifiée supérieurement. Les feuilles sont peu distantes, alteines, sessiles, longues de six lignes, larges de près d'une ligne et deujie, lancéolées-aiguës, très-entières, tomenteuses sur les deux faces. Les calathides, longues de six lignes, sont ordii airement solitaires à l'extrémité de la tige, et des rameaux qui sont très-courts; leur péricline est LUC 265 scarieux, luisant , roux ; les corolles sont probablement jaunes ; chaque calathide contient ordinairement dix fleurs, dont cinq appartiennent au disque, et cinq à la couronne. Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur un échantillon sec, recueilli par Commerson aux environs de Monte-Video, et qui se trouve dans l'herbier de M. de Jussieu. LuciLiE A PETITES FEUILLES; LucHia microplijUa , H. Cass. La tige est herbacée, haute de six pouces (dans l'échantillon incomplet que nous décrivons) , dressée, très-rameuse, grêle, cylindrique, cotonneuse, blanchâtre. Les feuilles sont un peu rapprochées, alternes, éparses, sessiJes, longues de deux à trois lignes, larges d'environ une ligne, lancéolées, ai- guës, très-entières, cotonneuses et blanchâtres sur les deux faces, glabres seulement au sommet. Les calathides, longues de cinq lignes, sont solitaires à l'extrémité de la tige et des rameaux; leur péricline est scarieux , luisant, roux, formé de squames imbriquées, appliquées, oblongues, entièrement scarieuses; le clinanthe est nu et plan. Nous avons fait cette description sur un échantillon sec, que nous avons trouvé dans l'herbier de M. Desfontaines, où il n'étoit point nommé, et où rien n'indiquoit sa patrie ni son origine. 11 est probable que cette seconde espèce ha- bite le même pays que la précédente, dont elle est sans doute congénère, quoique nous n'ayons pas pu nous en as- surer directement par l'examen des fleurs, parce que les périclines de l'échantillon observé étoient absolument vides. La Lucilia microphjlla est bien distincte de la première espèce, par son port analogue à celui des bruyères, des seriphium, des stœbe; par ses rameaux nombreux, longs, étalés, tout couverts de feuilles jusqu'au sommet; par ses feuilles très-rapprochées sur les rameaux, très-étalées, pe- tites, courtes, et simplement aiguës, au lieu d'être presque acuminécs , comme dans l'autre espèce; enfin par le coton qui la couvre, lequel est plus dense, plus blanc, un peu luisant et comme argenté. La lucilia acutifolia avoit été attribuée par M. Poiret au genre Serralula, dont elle est aussi éloignée par ses carac- tères techniques que par ses rapports naturels. M. Persoon 266 LUC doufoit que ce fût une vraie Serratula, et lui trouvoit le port d'une Stœ'ielina. M. De Candolle, dans son second Mé- moire sur les Composéts, reniarquoit que cette plante avoit le clinanthe nu , et elle lui paroissoit devoir être rapportée aux Gnaphalitim. Il est bien certain que la plante en question appartient au groupe naturel des Inulécs-Gnaphaliées ; et il nous a paru qu'elle pouvoit constituer un genre distinct, intermédiaire entre le Che^reuUa , dont il diffère par ses fruits privés de col, et le Facelis, dont il diffère par ses aigrettes non plu- meuses. (Voyez nos articles Chevreulia, tom. VIll , p. 5i6' ; et Facélide , tom. XVI, pag. 104.) Le Lucilia semble plus rapproché des genres Gnaphalium , Plmgnalon et Helichrjsum, si l'on n'a égard qu'aux caractères techniques ; mais il en est plus éloigné sous le rapport des affinités naturelles ; et d'ailleurs il s'en distingue suffis;imment par quelques diffé- rences dans les caractères techniques, ainsi qu'on le recon- noitra facilement en comparant avec soin notre description générique du Lucilia avec celles des Gnaphalium et Phagnalon (tom. XIX, pag. 119) , et avec celle de Vlielichrysum (t. XX, pag. 460). Néanmoins, le genre Lucilia sera infailliblement réuni, avec beaucoup d'autres, au genre Gnaphalium, parla plupart des botanistes, qui n'aiment point la multiplicité des genres, qui ne calculent point les diffcrens degrés d'aflinité, et qui regardent comme des minuties puériles les distinc- tions exactes, fondées sur des observations trop attentives. Le nom de Lucilia est dérivé d'un mot latin qui signifie luisant, parce que, bien que ce caractère du péricline soit commun à presque tous les genres de la section des Inulées- Gnaphaliées, il nous a paru être plus particulièrement re- marquable sur le péricline des Lucilies. Le genre Lucilia appartient aux Corymbifères de M. de Jussieu, et à la Syngénésie polygamie superflue de Linné. (H. Cass.) 1 II y a, dans la description drs caractères génériques du Chevreu- lia , une faute d'impression, que l'on corrigera en substituant le mot de squamellules à celui de squanielles, dans la troisième ligne de la, page 517. LUC 267 LUCILLUS. (Ornitlu) Voyez Lucifuga. (Ch. D.) LIJCINE, Liicina. (Conchjl.) Genre de coquilles bivalves assez arïiticiel , proposé par Bruguières dans les planches de rEncyclopédie méthodique , caractérisé depuis par M. de Lamarck, et adopté par la plupart des zoologistes modernes, pour un certain nombre d'espèces de Véniis de Linné, qui n'offrent pas exactement les caractères de ce genre, et qui même se rapprochent davantage des tellines, dont elles ne diffèrent réellement que par l'absence du pli irrégulier du bord postérieur de la coquille. Les caractères de ce genre peuvent être exprimés ainsi : Animal peu ou point connu, mais ne différant sans doute que très-peu de celui des tel- lines ; coquille suborbiculaire , équivalve, inéquilalérale , sans pli flexueux au côté postérieur, le sommet peu marqué; charnière similaire, composée de dents cardinales presque nulles ou au nombre de deux, dont l'une est bifurquée, et de deux dents latérales écartées, avec une fossette à leur base; ligament postérieur très-grand , fort saillant, l'antérieur très-petit; deux impressions musculaires, dont lantérieure se continue avec celle de l'attache marginale du manteau en forme de bandelette. Toutes les coquilles de ce genre appar- tiennent à des animaux marins qui vivent au milieu du sable, dans lequel ils peuvent se traîner, s'enfoncer ou s'élever, «jfin d'en faire sortir les tubes qui terminent le manteau à son ex- trémité postérieure. Il paroit qu'il se trouve dans toutes les mers des espèces de ce genre; elles ne sont pas encore très- nombreuses. M. Poli a fait avec l'animal de la L. lactée, qui étoit une espèce de telline pour Gmelin, un petit genre que nous avons fait connoitre sous le nom de Loripède ; M. Cuvier l'adopte, et M. de Lamarck non : ce dernier définit dans son dernier ouvrage quatorze espèces de lucines. La L. D,E LA Jamaïque : L. jamaicensis, Brug. , Enc. méth., pi. 284, fig. 2, a, b, c; Ven. jamaicensis , Chemnitz ; vulgai- rement I'Abricot. Coquille assez grande, peu bombée, en forme de lentille, blanche en dehors, jaune en dedans, scabre, avec des sillons longitudinaux, lamelleux, concen- triques, écartés; le côté postérieur anguleux. Océan des An- tilles. La L. ratissoire : L. radula , Maton • Telilna radula, Monfag. , ^68 LUC Test. Brit., t. 2, fig. 1 , 2. Orbiculaire, lentiforme, blanche, avec des lamelles concentriques nombreuses en dehors, et des stries rayonnantes peu marquées en dedans. Océan bri- tannique. La L. RÉTiccL^E; L. reticulata, Lamck.; Chemn., Conch. , 6, t. J2, fig. 118. Orbiculaire, un peu convexe, blanche; les lamelles bien séparées avec leurs intervalles striés : les dents cardinales très-fortes ; la latérale antérieure rapprochée du sommet. Des côtes de la Bretagne. La L. rude; L. scabra, Brug., Encycl. méth., pi. 285, fig. 5, a, b, c. De même forme à peu près que la précé- dente, et également blanche, mais subpellucide ; l'extérieur avec de petites côtes squameuses, rayonnantes; l'intérieur avec des impressions ponctiformes. Mers d'Amérique. La L. ÉCAir.LEusE ; L. squamosa, Brug., Enc. méth., pi. 286, fig. S, a, b., c. Suborbiculaire, renflée; de petites côtes rayonnantes en écailles imbriquées; la lunule et le corselet excavés. Cette espèce est très-petite. On ignore sa patrie. La L. ONDÉE : L. undata, Lamck.; Ven. undata, Pennant, Zool. Brit. , 4 , t. 55, fig. 3 1 . Suborbiculaire , convexe , striée longitudinalement d'une manière irrégulière et ondée : cou- leur blanche ; les sommets fauves. La Manche. La L. siNUÉE : L. sinuata, Lamck ; Tellina sinuata , Montagu. Petite coquille mince , transparente , subovale , renflée , blanche; un sillon profond au côté postérieur. Océan bri- tannique. La L. ÉPAISSE : L. pensylvanica , Brug., Enc. méth., pi. 284, fig. 1 , a, b, c ; Ven. pensjd^'anica; Linn, , Gmel. ; vulgaire- ment la Bille d'ivoire. Coquille toute blanche, épaisse, ren- flée, lentiforme, avec des lamelles concentriques, membra- neuses ; la lunule grande et cordiforme. Océan américain. La L. divergente .- L. divaricata, Brug. , Enc. méth. ; Tellina divaricata , Gmel. Coquille orbiculaire, subglobuleuse, blan- che, à stries obliques et bifurquées; le bord des valves quel- quefois crénelé. La mer Méditerranée et les côies du Brésil. La L. CARNAIRE : L. carnaria, Lamck. ; Tellina carnaria , Linn.; Gmel., Chemn., Conch., 6, t. 1 3, fig. 126. Coquille d'un rouge plus ou moins vif en dehors, comme en dedans, orbiculaire , un peu trigone et subcomprimée ; des stries LUC ^269 fines , les antérieures en sens inverse des postérieures. L'O- céan d Europe et la Méditerranée. La L. pEioE ; L. pecten, Lamck. Petite coquille orbimlaire un peu alongee, peu convexe, blanche, avec de petites côtes rayonrjantes et striées transversalement. Côtes du Sénégal. La L. digitale; L. digilalis, Lamck. Petite coquille blanche un peu trigone, à sommets bombés, teints de rose ; des stries obliques, fines. Méditerranée. La L. JAUNE; L. lutea, Lamck. Coquille plus petite que la précédente, également un peu alongée , mais lisse, trans- parente, d'un jaune verdàtre , et sans aucune dent latérale. Des mers de l'Isle-de-France. La L. GLOBULAIRE; L. globularis , Lamck. Blanche, mince, subglobuleuse, comme vésiculeuse ; sans dents latérales. Mers de la Nouvelle-Hollande. La L. ÉDENTÉE : L. edentula, Brug. , Enc. méth. , pi. ^84, fig. 3, a, Zi, c; Ven. edentula, Linn. Assez grande coquille blanche ou blanchâtre en dehors, plus ou moins jaune-d'abri- cot en dedans, mince, orbiculaire, subglobuleuse et sans dents. La lunule ovale : des stries concentriques un peu rugueuses. Mers de l'Amérique. M. de Lamarck ajoute qu'il en existe une variété toute blanche sur nos côtes. Cette dernière espèce et les deux précédentes n'ont évi- demment plus les caractères du genre, puisqu'elles n'ont pas de dents latérales à la charnière. (De B.) LUCINE. (Foss.) Quoique les espèces de lucines fossiles soient nombreuses, on n'en rencontre pas dans les cou- ches de la craie ni dans celles qui sont plus anciennes. D'après M. de Lamarck nous avons rangé les espèces décrites çi-après dans le genre Lucine ; on verra que les unes ont des dents latérales , et que les autres en sont privées. Les dents cardinales, ainsi que le pli sur le côté postérieur, manquent aussi dans quelques espèces. En supposant qu'en doive laisser toutes ces espèces dans le même genre , nous croyons que , pour en faciliter l'étude , il faudroit les grouper d'après l'ana- logie qu'elles peuvent avoir entre elles. M. de Lamarck avoit placé dans ce genre, sous le nom de Lucine lamelleuse (Ann. du Mus. d'hist. nat. , tom. 12, pi. 42, fig. 3 ,fl, b), une espèce très-belle , qu'il a placée depuis dans le 270 LUC genre Corbeille, sous celui de Corhis lameilosa, Syst. desanim. sans vert. , toni. 5 , page ôSy. Comme à Tarticle Corbeille, dans ce Dictionnaire , il n'a point été fait mention de cette espèce , nous allons en présenter ici les caractères: Coquille ova'e-ob- longue, couverte de lames transverses, parallèles entre elles, qui interrompent ou croisent avec élégance des stries longi- tudinales très-fines. «Le bord ii'terne des valves est finement crénelé; la charnière présente deux dents latérales, dont une seulement est fort écartée des cardinales. On rencontre fréquemment cette belle espèce dans les couches du calcaire coquillier grossier des environs de Paris. Les plus grandes de celles qu'on trouve à Grignon , ont i5 lignes de longueur sur 20 lignes de largeur. On en trouve à Parues près de Gisors, et à Hauteville, département de la Manche, qui sont plus grandes et dont les lames sont plus rapprochées les unes des autres. Cette espèce existe aussi dans une couche de sable quarzeux à Abbecourt, près de Beauvais; mais le bord inté- rieur des valves est plus grossièrement crénelé. On trouve à Hauteville, avec les coquilles ci-dessus, une au- tre espèce qui a beaucoup de rapport avec elles; mais elle a des proportions beaucoup plus grandes : elle est beaucoup plus épaisse et plus bombée ; elle a quelquefois plus de quatre pouces de longueur, sur trois pouces et demi de largeur. M. de Lamarckluia donné le nom de Corbeille pétoncle. (Anim.sans vert., tom. V, p. Ssj.) Ltjcine concentrique ; Liicina concentrica, Lam. , Ann. du Mus. , t. ] 2 , pi. 42 , lig. 4. Coquille orbiculaire , comprimée , couverte de lames concentriques et élevées, et de très-légères stries longitudinales ; deux dents cardinales et deux dents latérales; point de pli au côté postérieur. Largeur, i5 lignes. L'intérieur des valves est brun. On la trouve à Grignon, à Mouchy-le-Chàtel (Oise), à Hauteville, à Anvers. LuciNE ciRCiNAiRE; Lucimi circinuria , Lam., loc. cit., fig. 5. Coquille orbiculaire, anguleuse sur son côté antérieur, un peu bombée, couverte de stries concentriques très-fines: deux dents cardinales, mais point de dents latérales. Largeur, dix lignes. Lieu natal. Gr:gnon et les autres couches de calcaire coquillier des environs de Paris. On trouve à Essamville, à Abbecourt, à Cuise- la -Mothe et à Morfontaine (départe- LUC 271 ment de l'Oise), dans des couches quarzenses, des coquilles qui paroisscnt dépendre de la même espèce; mais elles n'ont que sept a huit lignes de diamètre, et présentent quelques différences qui p;iroissent atlacliées à chacune de ces loca- lités. LiiciNE DIVERGENTE ; Liiciiia divuricata , Lam., /oc. cit. Co- quille orbiculaire, bombée, munie de dents cardinales et de dents latérales peu marquées; fort remarquable par les stries obliques et divergentes de sa superficie. Ces stries, légèrement ondulées, viennent obliquement de chaque côté se réunir sur le côté antérieur et quelquefois sur le mi- lieu de la coquille , formant un angle très-cmoussé. Ces co- quilles sont très-remarquables, en ce qu'on les trouve, modi- fiées dans leurs formes et dans leur grandeur, dans des loca- lités différentes. Celles de Grignon n'ont au plus que six lignes de diamètre et sont très -minces; celles qu'on trouve à Saucats , près de Bordeaux, ont huit lignes de diamètre et sont très- épaisses. On en rencontre à Mouchy-le-Chàtel, département de l'Oise , qui ont dix lignes de diamètre. Enfin , celles des falunières de la Touraine ont quelquefois plus d'un pouce de largeur , et paroissent avoir la plus grande analogie avec la lellina divaricata de Linnasus , qui existe à l'état frais dans la Méditerranée et dans l'Océan amé- ricain. J'en possède, dont j'ignore la patrie, qui n'ont pas six lignes de diamètre : elles sont extrêmement bombées, et leurs stries forment un angle sur le milieu de la coquille. C'est la var. Q, Lam. de la même espèce , peinte dans les Vélins du Mus., n.° 3i , fig. 9. M. de Lamarck a donné le nom de lucine ondulée à une petite espèce qui n'a pas trois lignes de diamètre , et qui est couverte de petites stries transverses et ondulées; mais je la regarde comme une variété de l'espèce ci-dessus, qui a été modiOée par le sol quarzeux sur lequel elle a vécu. J'ignore où cette petite coquille a été trouvée; mais elle provient d'une couche de sable quarzeux. LuciNE bossue; Lucina gibbosula , Lam., loc. cit., tom. i-j, pi. 42, fig. 8. Coquille semi-orbiculaire , renflée, un peu bos- sue et obscurément anguleuse, mince, presque lisse, cou- verte de stries transverses et irrégulières, provenant de ses 272 LUC accroissemens; une ou deux dents cardinales, point de dents latérales. Largeur, huit lignes. Lieu natal, Grignon et Hau- teville. M. de Lamarck a donné le nom de Vénus calleuse ( loc. cit. , tom. 9, pi. 32 , fig. 6) à une espèce qui a beaucoup de rap- ports avec la précédente; cependant elle en diffère par son épaisseur, qui est considérable, et par sa forme anguleuse. On la trouve à Grignon et à Beynes, près de cet endroit, où elle est très-commune. LuciNE RENLLÉE : Liicitia renulatu, Lam., loc. cit., tom. 12 , pi. 42, fig. 7. Coquille semi-orbiculaire, réniforme, bombée, lisse et sans dents. Largeur, six. lignes. Lieu natal, Grignon et le Plaisantin (Brocchi). On rencontre à Loignan , près de Bordeaux, une variété- de cette espèce; mais elle est un peu plus petite et plus bombée. On trouve à l'état frais une co- quille ressemblant parfaitement à cette espèce, qui a les plus grands rapports , pour la forme, avec la Venus edentula de Linnseus. LuciNE ALBELLE ; Luciiia dlhella , Lam., planche citée, fig. 6. Coquille orbiculaire , un peu réniforme et presque aplatie; une ou deux dents à la charnière, et deux dents latérales écartées. Largeur, cinq lignes. Lieu natal, Grignon. On trouve à Abbecourt, près de Beauvais, dans une couche quarzeuse , une espèce qui a de très-grands rapports avec celle-ci ; mais elle est plus épaisse. LuciNE SILLONNÉE ; Luciiia sulcata , Lam., pi. citée, fig. 9. Coquille bombée, ovale en cœur, couverte de stries fines et transverses, à dents cardinalespeu marquées, et sans dents latérales. Largeur, six lignes. Les crochets sont dirigés en arrière, et il se trouve un enfoncement à la lunule qui forme une sorte de dent sous le crochet. Lieu natal, Chau- mont, Liancourt et Saint-Félix, département de l'Oise. LuciNE ÉCAiLLEUSE ; Luciua squamosa, Lam., planche citée, fig. 10. Coquille ovale-orbiculaire , oblique, comprimée et couverte de stries longitudinales écailleuses Deux dents à la charnière et deux autres latérales. Largeur, 4 à 5 lignes. Cette espèce a beaucoup de rapports , à la grandeur près, avec une espèce à l'état frais, à laquelle M. de Lamarck a donné aussi le nom de lucine écailleuse. (Lam., Anira. sans vert., n." LUC 273 1 1 ; Encyclop. , pi. 285, fig. 3.) Celle-ci a près d'un pouce de diamètre, et a été rapportée de la Nouvelle- Hollande dans un état à peu près fossile. On trouve cette espèce fossile à Lonjumcau et à Pontchartrain, département de Seine et Oise, dans une couche supérieure à la formation gypsi use. LuciNE aplatie; Lucina cornplanata , Lam., Ann. du Mus. Co- quille orbiculaire , comprimée , couverte de stries transverses , fines, unpeu saillantes et régulières; point de dents cardinales ni latérales. Largeur, sept lignes. Lieu natal, Grignon. On trouve dans la couche quarzeuse de Bracheux, près de Beau- vais, une jolie espèce qui a beaucoup de rapport avec celle- ci; mais les stries dont elle est couverte sont plus fines. LuciNE CHANGEANTE : Lucinu mutabiUs , Lam., An. sans vert.; Venus mutabilis, Lam., Ann. du Mus., tom. 9, pi. 62 , fig. g. En décrivant cette espèce dans les Ann. du Mus., M. de Lamarck a annoncé que c'étoit une des plus singulières qu'il connût, à cause de la variation de sa charnière, qui, dans quelques individus seulement, étoit munie de dents. Ce savant a re- gardé comme dépendant de la même espèce des coquilles qui diffèrent tellement entre elles, qu'il est bien difficile de ne pas croire qu'elles ne constituent pas deux espèces bien distinctes, puisque les unes ont des dents à la charnière, et que les autres n'en ont pas. Voici les caractères généraux que M. de Lamarck leur a assignés. Coquilles elliptiques, aplaties, plus larges que longues, couvertes de petites stries transverses , provenant de leur accroissement. La face intérieure dcsvj^l- ves , surtout dans les plus grands individus, est garnie de stries longitudinales, serrées et disposées en rayons qui ne se pro- longent pas jusqu'au bord, et qui y laissent un limbe lisse. Longueur, quelquefois 5 pouces, sur 4 pouces de largeur. M. de Lamarck a annoncé que, dans la plupart des indivi- dus jeunes, on aperçoit distinctement les trois dents cardi- nales qui caractérisent leur genre , et que dans les grands individus elles sont presque totalement effacées. Si les coquilles sans dents, et sur lesquelles je n'en ai ja- mais vu aucune trace, étoient de la même espèce que celles qui portent des dents, ce seroit le premier exemple d'une telle anomalie qui seroit parvenu à ma connoissance. Ce n'est point du tout l'âge qui est cause que les dents ne se trou- 27. a8 274 LUC vent point à la charnière; car, parmi le très-grand nom- bre de ces coquilles que je possède, il s'en trouve de très- jeunes qui n'ont pas huit lignes de diamètre et sur lesquelles il n'y a aucune trace de dents, tandis que beaucoup d'autres, qui ont près de deux pouces et demi de diamètre, et dont l'épaisseur annonce qu'elles sont âgées , sont munies de dents à la charnière. Celles-ci n'acquièrent pas un plus grand volume, tandis que les autres ont quelquefois le double de cette gran- deur et une forme différente. Ces dernières n'ont pas de lu- nule; leurs crochets ne sont presque pas saillans ni courbés; ceux des individus dont l'intérieur des valves est garni destries, sont très-inéquilatéraux et transverses, tandis que ceux qui ne portent point ces stries, sont presque équilatéraux. La forme de celles qui ont des dents à la charnière, est un. peu rhoniboïdale; elles ont une petite lunule; leurs crochets sont courbés et saillans; elles n'ont point de dents latérales, et l'intérieur des valves n'est jamais garni de stries longitudi- nales. On trouve ces deux espèces ensemble dans les cou- ches du calcaire coquillier grossier des environs de Paris, à Grignon, à Saint-Félix, département de l'Oise; aux Boves, département de Seine et Oise, etc. Dans la couche de sable quarzeux d'Abbecourt on ne rencontre que celle qui porte des dents à la charnière, et elle est plus épaisse que dans les autres localités. J'ai regardé cette dernière comme constituant une espèce particulière , à laquelle j'ai donné le nom de lucine contournée , lucina contorta: on la trouve aussi dans la falunière de Hau- teville; mais les individus que j'en ai reçus n'ont que 1 5 lignes de diamètre, et il n'est point à ma connoissance qu'on y ait trouvé la lucine changeante. Lucine élégante : Lucina elegaris , Def. ; Lucina circinaria ^ \ar.B, Lam., Ann.duMus. M. deLamarck avoit regardé cette espèce comme une variété de la lucine circinaire : mais elle en diffère beaucoup, parce qu'elle est beaucoup plus bom- bée; ses stries circulaires sont plus grosses et plus régulières; elle n'a ni dents cardinales ni dents latérales. Cette espèce au- roit beaucoup plus de rapports avec la variété B de la lucine lactée (Lam., Anim. sans vert., n.°i2). Une variété bien re- marquable de la lucine élégante porte un très-grand enfon- LUC --5 cemenf à la lunule. On trouve cette espèce à Grignon et à Parnes, département de Seine et Oise. LrciNE coLOMBKLLE ; Lucina columbella, Larn., Anim. sans vert., n." i5. Coquille subnrbiciilaire, Irès-renflée, striée trans- versalement, portant un pli très -fort sur chaque valve, et ayant les crochets courbés fortement vers la lunule, qui est grande. Deux dents cardinales, les dents latérales étant Irès- marquées. Largeur, six àneuf lignes. Lieu natal, lesfalunsde laTouraine , etSaucats, près de Bordeaux. Elle a beaucoup de rapports avec la lucine à l'état frais nommée lucine de la Jamaïque. Lucine AMBiGiië : Lucina ambigua , Def. Cette espèce au- roit quelque ressemblance avec la lucine concentrique : mais elle n'a point de dents latérales; les stries circulaires dont elle est couverte, sont plus fines, et elle porte un pli sur le côté postérieur de chaque vaive. Largeur, vingt lignes. Lieu natal, Hautevi'le, Montebourg, département de la Manche, et Chaillot près de Paris. Lucine de Fortis ; Lucina Forlisiana , Def. Je n'ai trouvé qu'une seule valve de cette grande espèce, qui est remar- quable par deux plis qui se trouvent sur le et té postérieur; la lunule est renflée, elle ne porte poir:t de dents, et elle est couverte de stries fines et irrégnlière^. Diamètre, près de deux pouces. Lieu natal, Bcynes, près de Grignon. Lucine dentée; Lucina dentata, Def. Celte petite coquille, qui n'a que deux lignes de diamètre, porte tous les caractères des lucines : mais ses bords sont un peu dentés : elle porte des dents cardinales et des dents latérales. Elle est très-com- mune à Loignan. On trouve au même lieu une petite espèce, à peu près de la même grandeur, mais dont le dedans des valves est plissé. Lucine arrondie : Lucina circina^a : Venus circinatn, Brocchi, Foss. suhapp., tab. i /, , fig. 6. Coquille lentiforme, striée transversalement, portant un pli tiès-peu marqué sur le cAté antérieur, et un enfoncement a la lunule : elle a des dents car- dinales, mais les dents latérales sont presque nulles. Lar- geur, huit lignes. On la trouve fossile dans la vallée d'An- done, et elle vit dans l'Océan américain. Lucine oblique ; Lucina obliqua. Def. Cette espèce a les ^76 LUC plus grands rapports avec la lucîne circinaire; mais elle en est distincte par son obliquité, par renfoncement de la lunule , et parce qu'elle n'a aucune dent. Lieu natal, Hauteville. LuciNE AMÉRICAINE ; Luciua americanu , Def. Coquille ovale- orbiculaire , aplatie, sans dents, couverte de quelques stries transverses peu marquées; à sommet pointu et peu courbé. Largeur, un pouce. Lieu natal , la Caroline du Nord , d'où elle a été rapportée par M. Michaux. LuciNE DIVISÉE ; Lucina hipartita, Def. Coquille orbicu- laire, bombée, sans dents, couverte de stries transverses. Largeur, sept à huit 'lignes. Cette espèce est très-remarqua- ble par son test, qui se divise en deux parties dans son épais- seur. Lieu natal, Grignon. LuciNE lameli.euse; Lucina lamellosa , Def. Coquille subor- biculaire , aplatie, couverte destries lamelleuses ; à dents cardinales et latérales ; portant un pli sur son côté posté- rieur. Largeur, huit lignes. On trouve cette espèce dans le Piémont. On trouve à Nice une variété qui est plus petite et qui ne porte pas de pli sur le côté postérieur. An Venus Djsera, Brocc. , loc. cit., tab. XVI, fig. 8P LuciNE A crochet: Lucina uncinata , Def. Coquille orbicu- laire, aplatie, à sommets très-recourbés ; à lunule enfoncée; couverte de fines stries transverses, d'autant moins réguliè- res qu'elles s'éloignent du sommet : une dent bifide sous le sommet de chaque valve , et une petite dent latérale très- écartée du côté de la lunule. Largeur, quinze lignes. Lieu natal, la couche quarzeuse de Bracheux, près de Beauvais. Cette espèce n'a point de pli au côté postérieur. Dans l'ouvrage de M. Brocchi ci-dessus cité, on trouve la description de quelques espèces que cet auteur a rangées dans le genre Vénus, mais qu'il a indiquées comme dépen- dantes du genre Lucine (Lam.) ; savoir: Venus Pensyli'anica , Linn. (Lucina crassa, Lam., Anim. sans vert., n.° 2), qui habite l'Océan américain, et qu'on trouve fossile à la Rochetta, près d'Asti en Italie. Venus globosa, Linn., Martin. , tab. 40, fig.43o, qu'on trouve fossile dans la vallée d'Andone. Venus lupinus, Brocc, loc. cit., tab. XIV, fig. 8. Coquille suborbiculaire, lisse, convexe, ayant deux dents cardinales, LUC 277 dont l'une est bifide. Cette espèce n'a aucun vestige de lunule. Largeur, sept à huit lignes. On la trouve dans la vallée d'An- done et dans le Plaisantin. (D. F.) LUCINIUM. (Bot.) Flukenet nommoit ainsi Vamjris hal- samifera. (J. ) LUCIODONTES. {Foss.) On a donné autrefois ce nom à des dents fossiles coniques et pointues, parce qu'on croyoit qu'elles avoient appartenu à des brochets; maison trouve si rarement des poissons d'eau douce à l'état fossile, qu'il y a lieu de croire que ces dents provenoient de poissons du genre des squales : on en voit des figures dans le Traité des pétri- fications, tab. LVI, n."' 388 et Sga. (D. F.) LUCIOLA. {Bot.) Gesner, cité par C. Bauhin , indique sous ce nom, et sous celui de lancea Christi , l'ophioglosse, ophioglossum vulgatum , plante que Césalpin nomme aussi luc- ciola, parce que, dit-il, elle brille la nuit, noctu lucet. Il appelle encore luciola une autre plante nommée gramempar C. Bauhin, juncus carnpeslris par Linngeus, et qui fait maintenant partie du nouveau genre Luzula. On ne confondra point ces plantes avec une graminée recueillie au Pérou par Dombay, dont nous avons fait le genre Luziola. Voyez ce mot. (J.) LUCIO- LUCIOLA. (Entom.) C'est le nom donné en Italie au lampyre ou ver luisant. (C. D.) LUCION DE MAR. (Ichthyol.) A Nice, selon M. Risso, on donne ce nom à la marénule, poisson que l'on pêche quelquefois à l'embouchure duVar. Voyez Corégone, tom.X, p. 56i de ce Dictionnaire. (H. C.) LUCIONELLE, Lucionella. {Chétop.) Nom donné par Vi- vian! à une petite espèce de néréide de la mer de Gênes, qui est très-phosphorescente. Voyez Néréide. (De B.) LLCIUS {IchthjoL), un des noms latins du brochet. Voyez ce mot et Ésoce. (H. C.) LUCRE. {Ornith.) L'oiseau ainsi appelé en Provence pa- roit être le tarin , fringilla spinus , quoique l'auteur du Dic- tionnaire languedocien indique certaines différences dans leur plumage. (Ch. D.) Lues [IchthjoL) , un des noms vulgaires du brochet. Voyez ÈsocE. (H. C.) LUCULLAN et LUCULUTE. (Mire.) M.John a donné, le ^78 LUC premier, ce nom à une variét»* de marbre noir remarquable par son odeur fétide, qu'il doit à une matière bitumineuse, engagée dans les lamelles de la chaux carbonatée : il a cru y reconnoitre le ruarmor luculleum de Pline, marbre noir rapporté d'Egypte par le consul I.ucullus, et dont on trouve encore des exemples parmi les nionumei s antiques de Rome. M. Jauieson a adopté ce nom . en le modifiant légèrement en celui de lucullite , et Ta applirpié à la > o.' sous- espèce du calcaire rhoinboïdal. Voyez, à l'article Chaux carbonatée, le Cal c air fétide et le Calcaire bitumineux. (B.) LUCUM. {Bo^.) Dans le Recueil des voyages d'Orient de Théodore de Bry il est question d'une grai;ie de ce nom , un peu plus grosse que cellt- du chanvre, que l'on cultive dans le royauu;. de Congo. Ecrasée avec un pilon, pétrie et cuite, elle produit un pain blanc qui n'est pas infcrieur à celui que l'on fait avec la farine de froment. C. Bauhin soupçonne que la plante qui donne cette graine, est le /r«- mantaca ou milium indicurn, que Linnaeus nomme holcus sac- charatus. (J. ) LUCIJMA. [Bot.) Plusieurs végétaux d'Amérique reçoivent ce nom dans le Chili, Le preuiier, nommé simplement lu- cuma et manglille , est le caballeria pellucida de la Flore du Pérou , une des espèces d'un genre qui est le même que notre manglilla, rapporté par nous à la famille des sapotées. (Voyez Manguli.0.) Le second, nommé lucuma de monte, est le clavija mucro- carpa de la même Flore, arbrisseau de deux toises de hau- teur, dont le genre paroit devoir être réuni au theophrasta , placé à la suite des apocinées. On nomme encore lucumas de monte le semarillaria subro- tunda de cette Flore, genre que MM. Ruiz et Pavon indiquent eux-mêmes comme très-voisin du pauUinia , avec lequel nous croyons qu'il doit être confondu. (J.) LUCUMA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, nionopétalées . de la famille des sapotées, de la pentandrie monogjnie de Linnseus ; offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions; une corolle à cinq découpures; cinq ét;imines fertiles, alternes avec autant de stériles en forme d'écaitles ; un ovaire supérieur; un style; LUC 279 une grosse pomme charnue , à cinq ou dix loges monospermes : plusieurs des loges et des semences avortent fréquemment. Ce oenre, très-voisin des Safotillers {Achras, Linn.), en a été retranché à cause des divisions dans les parties de ses fleurs, inférieures en nombre: on lui a conservé le nom ^u'il porte au Pérou. LucuMA MARMELADE : Lucuma mammosum , Gaertn. , fils, Carp. , 3, pag. 12g; Achras mamtnosa , Linn.; Achras sapota major, Jacq. , Amer., tab 182, fig. 19; Sapofa mammosa , Gaertn., de fruct. , 2, pag. 104; Malus persica maxima , etc., Sloan. , Jaw., 2 , pag. 124, tab. 218 ; Arbor americana pomifera , etc., Pluken., Almag., tab. 268, fig. 2; vulgairement Marmelade NATURELLE , Jaune-d'œuf. Très-bcl arbre , d e cent pieds de haut , couronné par une belle cime ample , étalée , chargée de très-grandes feuilles oblongu es, lancéolées , glabres, coriaces, très-entières, longues d'environ deux pieds , soutenues par des pétioles longs de deux pouces. Les fleurs sont éparses , solitaires, pédonculées, situées vers l'extrémité des rameaux; le calice est partagé en cinq divisions profondes , concaves : les deux extérieures sont plus grandes; la corolle est à cinq découpures obtuses , lancéolées , garnies en dedans de cinq écailles subulées , quiparoissent des filamens stériles, alternes avec les cinq étamines ; l'ovaire est ovale , oblong. Le fruit est une pomme très-grosse, dont la chair est ferme et jaunâtre, divisée intérieurement en dix loges; il y a une semence dans chaque loge , de la grosseur et de la forme d'une châtaigne : la plupart de ces semences avortent; il n'en reste guères , dans chaque fruit, que trois ou quatre. Cet arbre croit à la Jamaïque , à Tîle de Cuba et au Pérou. Ses fruits sont moins estimés que ceux du sapotiller commun {Achras sapota, Linn.); cependant on les mange : leur chair est douce , mais un peu fade ; les amandes agréables au goût, mais un peu amères. LucuMA de Campèche : Lucuma campechianum , Kunth in Hmb. et Bonpl., Noi". gen. , v. 3 , p. 240. Arbre découvert sur les rives du Mexique , dans les environs de Campèche. Ses ra- meaux sont glabres, cylindriques, garnis de feuilles éparses, pétiolées, oblongu es, un peu acuminées , très-glabres, en- tières, longues de huit à neuf pouces; les pédoncules uni- 28o LUC flores , rapprochés trois par trois vers rextrëmité des rameaux , le calice est à cinq divisions très-profondes, convert, ainsi que les pétioles et les pédoncules, d'un* duvet blanchâtre; il y a cinq élamines fertiles et autant d'alternes stérilrs , attachées à l'orifice d'une corolle campanulée. plus courte que le calice; les anthères sonf a deux logfs, s'ouvrant dans leur longueur. Ll rM\ OA'ALE : Luctima obovatum, Kunth., l. c; Achras lucuma, Ruiz et l'av., Flor. Per., vol. 3, pag. 17, tab. aSg. Cet arbre s'élève à la hauteur de trente a quarante pieds et plus : il en découle ui.e liqueur laiteuse. Il offre une cime globuleuse, composer de rameaux épars , les plus jeunes pubes- cens et tomenteux : les feuilles sont éparscs, pétiolées, ovales, elliptiques, arroT.dies au sommet, aiguës à leur base, gla- bres, un peu meuibraneuses, longues d'environ quatre pouces, sur deux pouces de large; les fleurs pédonculées, axillaires, solit; ires, géminées ou ternées; les pédoncules tomenteux, un peu roussàtres; le calice est à cinq divisions obtuses, pro- fondes, inégales; la corolle plus courte que le calice; ses divisions sont ovales, presque orbiculaires; l'ovaire est presque globuleux, hérissé et velu. Le fruit est une pomme verte, globuleuse, déprimée, jaune et glutineuse en dedans. Cette plante croit au Pérou , dans les environs de la ville de Loxa : elle est en fleurs et en fruits pendant toute l'année. LtCLMA DE BoNPLAND : Liicuma BonpJandu , Kunth, l. c, ; Achras mammosa , Bonpl. , mss. Arbre de soixante pieds: les rameaux sont pileux et tomenteux; les feuilles éparses, pétio- lées, ovales-oblongues , obtuses, en coin à leur base, très-en- tières, pubescenfes et tomenteuses en-dessous sur leurs ner- vures, glabres en-dessus, longues de huit a neuf pouces; le calice a neuf ou douze divisions ovales, imbriquées, inégales, pileuses i^n dehors, dont trois plus grandes; la corolle a cinq divisions droites, ovales, un peu pileuses en dehors. Le fruit est une pomme ovale, de cinq à six pouces de diamètre. Cette plante croît à la Havane, aux lieux cultivés. Lucuma a fei illis de saule ; Lucuma salicifolium , Kunth , /. c. Arbre du Mexique, dont les rameaux sont glbres, cylin- driques, garnis de feuilles lancéolées, niédiocreuient acumi- nées, glabres, membraneuses, rétrécies à leur base, lui- santes en-dessus, longues de cinq à six pouces, larges d'un LUD 281 pouce; les fleurs sont axillaires, géminées, pédonculëes, situées vers Textrémité des rameaux ; il y a cinq étamines stériles , al- ternes avec les fertiles, linéaires, lancéolées, une fois plus longues que ces dernières ; les calices et les pédoncules sont un peu tomenteux; l'ovaire ovale, hérissé. LuccMATÉMABE; Lucwmafemare, Kunth , Le. Arbre découvert dans les forêts qui bordent l'Orénoque , glabre sur toutes ses parties, dont les feuilles sont éparses , pétiolées, lancéolées avec une pointe obtuse , rétrécies à leur base , entières et un peu ondulées à leurs bords, vertes, glabres, membraneuses, longues de six à sept pouces. Le fruit est une pomme ovale, charnue , glutineuse , ne renfermant très-ordinairement que trois semences ovales-oblongues. (Poir.) LUCUNIA. {Ornith.) Ce nom, qbi se trouve dans le vo- cabulaire de 1420, cité au mot Lucifuga, désigne le hoche- queue ou bergeronnette. (Ch. D. ) LUCZr. {Ichtkjol.) Voyez Lues. (H. C.) LUDIER, Ludia. {Bot.) Genre déplantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, très-rapproché de la famille des rosa- cées, de la polyandrie mon.oo'yraie de Linnaeus; offrant pour caractère essentiel : Un calice à six ou sept lobes; point de corolle ; des étamines nombreuses insérées sur le réceptacle ; un ovaire supérieur, surmonté d'un style tri- ou quadrifide au sommet; les stigmates simples ou didyuies. Le fruit est une baie presque globuleuse, acuminée par le style, placée sur le calice réfléchi et déformé, à une seule loge poly- sperme; les semences anguleuses. LuDiER HÉTÉROPHYLi.E : Ludia lieterophylla , Lamk., Encycl. , et III. gen. , tab. 466, fig. 1, 2. Arbrisseau très-rameux , remarquable par la diversité de son feuillage selon l'âge de la plante. Dans sa jeunesse les rameaux sont grêles, un peu pubescens; les feuilles très-petites, presque rondes, angu- leuses: dans un âge plus avancé, les feuilles sont grandes, moins nombreuses, ovales, obtuses, très-entières, d'environ un pouce de large ; les fleurs sont axillaires, latérales, por- tées sur des pédoncules très-courts ; le calice a sept lobes courts. Cet arbrisseau croît à l'Isle-de-France. LuDiER A FEUILLES DE MYRTE ; Ludia mjrtifoUa , I,amk., Enç. , et m. geiu, tab. 466, fig. 3. Cet arbrisseau, qu'on pourroit ^«2 LUD soupçonner être une variété du précédent, en est cependant di.stinct, dans son état parfait, par ses feuilles petites, al- ternes, à peine pétiolées, glabres, ovales, aiguës à leurs deux extrémités, très-tntiéres , longues de cinq à six lignes sur quatre de largeur; les ranieatix sont cylindriques, rabor teux ; les fleurs assez semblables aux précédentes; la base des étamines et des ovaires est garnie d'un duvet blanc ; le style légèrement arqué, terminé par un stigmate obtus, tri- lobé. Cette espèce a été recueillie par Commerson à l'île Bourbon. LuDiER A FLEURS sEssiLEs : Ludia sensHiflora, Lamk. , Encycl. ; Ludia tuberculata, Jacq., Hort. Schanbr., i , p. 69, tab. 112. Il seroit possible que cette espèce, ainsi que les deux précé- dentes, ne fussent que des variétés de la même plante, sur- tout quand on considère la diversité de formes que ses feuilles affectent. Dans celle-ci, les feuilles sont ovales -oblongues , un peu aiguës, glabres, veinées, longues d'environ deux pouces et demi sur un pouce et plus de largeur: les rameaux grisâtres et raboteux; les fleurs sessiles ou presque sessiles , distinguées par leur style trifide au sommet ; les stigmates légè- rement bilobés. Cette plante croit à l'Isle-de-France. (Poir.) LUDIN-IMARIA. (Bot.) Nom du cassis, ribes nigrum, dans la Finlande, suivant Linneeus. • J.) LUDOLATRA. (Ichthjol.) Albert le Grand a parlé, sous ce nom, d'un poisson ailé dont l'existence paroit plus que douteuse. (H. C. ) LUDOLFIA. (Bot.) Nom donné par Adaiison au tetragonia de Linnacus, genre de la famille des flcoïdes. (J.) LUDOLFIE, Ludolfa. {Bot.) Genre de plantes monocoty- lédones, à fleurs glumacées , de la famille des graminées, de la polj'gamie monôécie de Linneeus ; offrant pour caractère essentiel : Des fleurs polygames; des épillets à fleurs nom- breuses; la balle calicinale à deux valves courtes, inégales; celles de la corolle presque égales, mutiques ; l'extérieure oblongue, très-aiguë; trois étamines; un ovaire stérile; deux écailles planes, lancéolées, de la longueur de l'ovaire; dans les fleurs femelles, point d'étamines ; un ovaire oblong , surmonté de trois stigmates presque sessiles, en pinceau; les semences nues , grosses , oblongues. LUD ^33 LriDOi.FiE A GROS FRUITS : Ludolfui macrospcrma , Willrl. , Eniim. pi, , vol. 2 , pag. i o35 ; Arundinaria wacrosperma , Mich. , Flor. bor. Amer., i, pag. 74 ; Miegia macrosperma , Pers. , Sjnr.ps. , pag. 101. On voit avec peine, pour Tintéiêt de la science, trois noms génériques se succéder en peu d'années pour la même plante, sans qu'on puisse en soupçonner un motif plausible. On demande pourquoi Persoon substitue le nom de miegia a Y arundinaria de Michaux, et pourquoi A\'illc,lenoAv supprime l'un et l'autre pour les remplacer par celui de ludolfia : le nom donné par Michaux devroit, sans doute, être conservé: mais celui de "VVilldenow, placé dans un ouvrage classique plus répandu, sera probablement le plus généralement adopté, jusqu'à ce qu'il survienne un qua- trième réformateur. Je regrette de revenir si souvent sur de pareils abus; mais on ne peut trop en faire connoître les inconvéniens. La plante dont il est ici question aie port d'un bambou, et des tiges très-hautes, droites, glabres, garnies de feuilles étroites, linéaires, disposées sur deux rangs opposés; ses fleurs sont réunies en une ample paniculc terminale, très- rameuse, semblable à celle des roseaux, composée d'épil- lets de cinq à douze fleurs; les deux valves calicinales sont courtes, inégales; celles de la corolle beaucoup plus grandes. ]l existe, de plus, deux grandes écailles intérieures qui ac- compagnent l'ovaire tant dans les fleurs femelles que dans les hermaphrodites. Les stigmates, au nombre de trois, sont presque sessiles , divisés en filets nombreux, très-longs, sé- tacés. Cette plante croit sur les bords du Mississipi , dans la Caroline et la Floride. LtDOLFiE GLAtJQUE : Ludolfia glauccsccns , Willd. , Enum. , l. c; Panicum arborescens , Linn. Cette plante s'élève fort haut, sur une tige droite , grêle , très-rameuse : ses rameaux ressemblent, par leur disposition, à une feuille ailée; ils sont garnis , à leur moitié supérieure , de feuilles nombreuses, lancéolées, vertes en-dessus, glauques en-dessous, ouvertes en forme de pinnules, munies de quelques poils à l'entrée de leur gaine ; celle-ci est sèche et blanchâtre ; les fleurs sont disposées en une ample panicule. Cette plante croît dans les Indes orientales. (Pôir.) =84 LUD LUDOVIA. (Bot.) Voyez Carludovica. (Poir.) LUDUS HELMONTII et LUDUS PARACELSI. (Min.) On donnoit généralement le nom de jeux de la nature aux corps pierreux qui imitoieiit par leur forme des objets connus, solides géométriques, ustensiles, ou même corps organisés, et \ aii-Heluiont donna le nom de Ludus Paracelsi a des con- crétions pierreuses, renfermant dans leur intérieur des pris- mes courts à quatre pans, qui, brisés, ressembloient à des cubes ou dés à jouer. Paracelse et Van-Helmont attribuoient à ces concrétions de grandes vertus médicinales. Les Ludus Helmonlii et Paracelsi , qui sont les mêmes, sont pour nous des concrétions pierreuses, soit ellipsoïdes, soit sphéroïdes aplaties , ou lisses extérieurement , ou couvertes de bourrelets saillans, disposés en échiquier irrégulier , et of- frant dans leur intérieur des prismes courts à quatre ou cinq pans, irréguliers dans leur grosseur et dans la valeur de leurs angles, dont les pans ne sont point plans, ni les arêtes droites, et dont les interstices de séparation sont ou remplis ou sim- plement tapissés de quarz et plus ordinairement de calcaire spathique. Ces concrétions sont ou de calcaire marneux gris de fumée , très-compactes et même susceptibles dépoli, ou de fer carbo- nate lithoïde et argileux , et les cristaux calcaires sont sou- vent ferrifères ou magnésiens. On remarque en outre quelquefois, dans les interstices , des cristaux de quarz, de baryte, de fer spathique, etc. Enfin, ces concrétions sont remarquables par la constance de ces particularités, et parleur disposition en lits dans les couches d'argile schisteuse des mines de houille et des terrains de calcaire alpin. Voyez Concrétions. (B, ) LUD VIE. {Ornith.) La petite alouette huppée, ou lulu, alauda arborea et nemorosa, Linn. , est ainsi nommée à Turin. (Ch. D.) LUDWIGE, Ludwigia. [Bol.) Genre de plantes dicotylédo- nes, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des onagraires , de la tétrandrie monogjnie de Linnaeus; offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à quatre di- visions très-profondes; une corolle à quatre pétales ; quatre étamines; un ovaire inférieur, tétragone ; un style soutenant LUD a85 un stigmate en tête ; une capsule tétragone , à quatre loges polyspermes, s'ouvrant au sommet par un pore. Ce genre comprend un assez grand nombre d'espèces, presque toutes marécageuses, et la plupart originaires de l'Amérique septentrionale, à tige herbacée ou ligneuse, garnie de feuilles simples, alternes ou opposées; les fleurs ordinairement solitaires , disposées dans les aisselles des feuilles. Plusieurs espèces dépourvues de corolle avoient été placées dans ce genre : M. de Jussieu a prouvé qu'elles dévoient appartenir aux isnardia. Les ludwigia sont des plantes de peu d'apparence, difficiles à cultiver, parce qu'elles demandent, d'après l'observation de M. Bosc , beaucoup de chaleur et beaucoup d'eau. LuDwiGE A GROS FRUITS : Ludwigia macrocarpa , Mich. , Flor. hor. Amer., i, pag. 8g; Ludwigia aUernifolia, Linn., Lamk. , IlL gen., tab. 77; Pluken. , Pliytogr. , tab. 2o3 , fig. 2, et Anialtli., tab. 412 , fig. 1 ; Threw , Ehr. , 2, tab. 2 ; Ludwigia salicifolia, Poir. , Encycl. , Suppl. Plante herbacée, remar- quable par la forme et la grosseur de ses fruits, ainsi que par la grandeur de ses calices : ses racines sont composées de tubercules fascicules, en forme de navets; elles produi- sent une tige droite, rameuse, haute d'environ un pied, garnie de feuilles alternes, oblongues , lancéolées, aiguës à leurs deux extrémités, glabres, un peu pâles en-dessous ; les fleurs sont axillaires , très-peu pédonculées, solitaires;- les pé- doncules munis de deux bractées opposées et caduques; les divisions du calice grandes, ovales en cœur, élargies, un peu aiguës; la corolle est jaune; les pétales sont ovales, de la lon- gueur du calice ; les capsules globuleuses , un peu tétragones . couronnées parles divisions du calice. Cette plante croît dans la Virginie. LuDwiGE A LONG PÉDONCULE; Ludwigia pedunculosa , Mich., Amer. l. c. Petite plante herbacée , dont les tiges sont i-am- pantes, un peu pubescentes , à peine longues de six pouces, tétragones, peu rameuses, garnies de feuilles glabres, ses- siles, opposées, linéaires-lancéolées, rétrécies à leurs deux extrémités, entières, longues de trois lignes; les pédoncules solitaires, filiformes, axillaires, beaucoup plus longs que les feuilles, uniflores, quelquefois un peu pubescens, ainsi que 286 LUD le calice, rrmnis de deux bractées sétacées ; les divisions du calice sont lancéolées; la corolle est assez grande ; les capsules sont alongées, presque en massue, couronnées par les divi- sions prolongées et rabattues du calice. Cette espèce croît dans les marais sous-marins de la Caroline inférieure. LuDwiGE RAMEUSE; Ludwîgia ramosa, Willd, , Enum, pi. , i. pag. 166. Cette plante, dont le lieu natal n'est pas connu, a des tiges tétragones, herbacées, couchées, très-rameuses, radicantcs ; des rameaux alternes; des feuilles opposées, linéaires-lancéolées, glabres, ainsi que toute la plante; des fleurs sessiles ou à peine pédonculées, axillaires, solitaires, quelquefois géminées ; une corolle blanche ; des capsules ellip- tiques. Cette plante est cultivée dans le jardin de botanique à Berlin. LuDWicE EFFILÉE; Lud\vigia virgufa , Mich. , Flor. Amer., l. c. Cette plante a des tiges droites, glabres, divisées en ra- meaux très-étalés, alongés, effilés, garnis de feuilles alternes, sessiles , linéaires , glabres, alongées, obtuses, très-entières; des fleurs alternes , pédonculées, disposées à la partie supé- rieure des rameaux presque en épi, munies de corolle : des capsules globuleuses, un peu tétragones, non couronnées par le limbe du calice. Le disque est entouré de glandes pubescentes. Cette espèce croit dans les forêts de la basse Caroline. LuDwiGE A FLEURS EN TÊTE : Luda'igia capitota, Mich., Flor. Amer., l. c; Lud^vigia suff'ruticosa , VValt. , Carol. , pag. 90. Ses tiges sont d'abord rampantes, pubescentes, chargées de feuilles arrondies ou en ovale renversé; celles des rejetons stériles sont élargies, lancéolées; il s'élève ensuite d'autres tiges glabres, rameuses, redressées, grêles, un peu ligneuses, sur- tout vers le bas; les feuilles sont sessiles, alternes, glabres, linéaires on lancéolées, entières, très-aiguës, longues d'un pouce et demi ; les fleurs sessiles , réunies en une petite tête à l'extrémité des rameaux ; la corolle est plus courte que le ca- lice; les capsules sont presque tétragones, à demi globuleuses, couronnées par les divisions du calice, courtes, élargies, de la longueur des capsules. Cette plante croît dans la Basse- Caroline, aux lieux aquatiques et découverts. LuDV\^iGE A FEUILLES ÉTROITES : Ludf^Hgia aiigustifoUa, Mich.. LUF :.87 Amer., l. c; Ludivigia linifolia, Poir. , Encycl., Suppl., an, varietas? Cette phinte a des tiges droites, glabres, étalées, trés-rameiises, garnies de feuilles sessiles, alternes, linéaires, très-étroites, glabres, entières, aiguës, rétrécies à lenrbise, longues d'un pouce; des fleurs solitaires, placées dans Tais- selle des feuilles supérieures, alternes, munies d'une corolle ; des capsules glabres, turbinées, prismatiques, un peu alon- gées, couronnées parles divisions du calice, courtes, à demi lancéolées. Cette espèce croit sur les bords des fossés aqua- tiques, dans la Basse-Caroline. (Poir.) LUDWIGIA. {Bot.) On avoit réuni à ce genre, caracté- risé par quatre pétales, des espèces qui en sont entièrement dépourvues. Elles doivent être réunies kl'isnardia, qui, aupa- ravant placé près des lythraires, parce qu'on lui croyoit l'o- vaire supérieur , rentre dans les onagraires à raison de son ovaire adhérent ou inférieur, et n'en diffère que par l'ab- sence d'une corolle formant exception dans la famille. D'au- tres plantes, rapportées d'abord au lud'.vigia par Linnaeus lui- même, mais différentes par le nombre des étamines double de celui des pétales, ont ensuite été séparées par lui sous le nom de jussiœa. (J.) LUEN. (Ornith.) Ce nom est donné, dans la Tartarie chi- noise, à l'argus , phasianus argus, Linn. (Ch. D.) LUERLE. (Ornith.) Suivant Buffon , on appelle ainsi, en allemand, le cochevis, alauda cristata, Linn. (Ch. D. ) LUF. (Bot.) Nom arabe de l'arum dracunculus , suivant Daléchamps. C'est le luph de Rauwolf. (J. ) LUFFA. (Bot.) Ce nom arabe de la papangaye , plantr cucurbitacée , avoit été adopté comme genre parTournefort et Adanson. Linnaeus l'a réuni au momordica, et l'a nommé momordica luffa. Cependant il auroit pu rester réparé à cause de son fruit lisse à sa surface , couvert d'une écorce très- mince, sous laquelle est une substance réticulaire subsistante après la dessiccation du fruit, et divisée intérieurement en trois loges remplies de graines. Il y a un autre luffa de Cava- nilles, voisin de celui-ci et adopté comme genre, et ayant peut-être avec lui beaucoup r'.'affinité. (J.) LUFFA. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, monoïques, de la famille des cucurbitacéea ^ 288 LUG de la monoécie pentandrie de Linnaeus ; offrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques; un calice à cinq divisions; une corolle à cinq lobes, adhérente au calice ; cinq^ étamines : dans les fleurs femelles , cinq filamens stériles, un ovaire in- férieur, trois ou quatre stigmates en massue : le fruit paroît operculé, cannelé, à trois loges. LuFFA FÉTIDE : Lujfu fcctida , CaA^an. , le. rar. , i , pag. 7, tab. 9, 10; Picinna, Rheed., Hort, Malah., 8, p. iS, tab. 7. Plante Ses Indes orientales, ainsi que des îles de France et de Bourbon. Ses tiges sont grimpantes, très-longues, glabres, cannelées; les feuilles alternes . pétiolées, glabres, amples, échancrées en cœur, à sept lobes aigus, dentés en scie ; les vrilles latérales, solitaires, à plusieurs divisions; les pétioles très-épais. Les fleurs mâles sont disposées en grappes droites, solitaires, axillaires. presque longues d'un pied; une bractée à la base du pédoncule ; une seule fleur femelle est à la base de chaque grappe; le calice est hémisphérique à sa partie infé- rieure, à cinq cannelures, chacune renflée en bosse au som- met, d'où partent autant de découpures en lanières, d'un blanc jaunâtre, lancéolées, aiguës; la corolle ample, d'un jaune de soufre; les anthères sont jaunes, marquées d"uu sillon blanc, presque en spirale: l'ovaire est court, tomenteux ; le style court , surmonté de trois ou quatre stigmates en massue. Le fruit est turbiné, à dix cannelures, presque long d'un pied , couvert d'une écorce jaune. Cette plante se rapproche beaucoup du Momordica luffa de Linnœus , que Cavanilles soupçonne devoir appartenir à ce genre. Voyez Momordique. (Poir.) LUG-ALEAF. {Ichthjol.) Nom que l'on donne au carrelet dans le comté de Cornouailles. Voyez Carrelet. (H. C.) LUGANELLO. (Ornith.) Nom italien du iarin , fringilla spinus , qu'on appelle aussi dans la même langue, lugarino , lugaro. (Ch. D. ) LUGARINERA. (Ornith.) C'est, dans quelques endroits de l'Italie, le venturon, fringilla citrinella, Linn. (Ch. D.) LUG-LUC. {Ornith.) Le héron violet, ardea leucocephala, Lath., est ainsi appelé dans Flndostan. (Ch. D.) LUHÉE , Luhea, (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polyp étalées, de la polyadelphie polyandrie LUK 289 de Lînnseus; offrant pour caractère essentiel : Un calice double ; l'extérieur à neuf folioles; l'intérieur à cinq divi- sions; une corolle composée de cinq pétales; des étamines réunies en plusieurs paquets ; cinq nectaires en forme de pinceau ; un ovaire supérieur ; un style. Le fruit inconnu. LuHÉE ÉLÉGANTE; Luheaspeciosa, Willd. , Spec. , 3, p. 1434, et Now. act. soc, nat. BeroL, 3, p. 410, tab. 5. Arbre très- ramcux, qui s'élève à la hauteur de vingt à trente pieds, dont les rameaux sont alternes, de couleur brune, garnis de feuilles pétiolées , alternes , oblongues , obtuses , médio- crement échancrées en cœur à leur base , inégalement den- tées à leurs bords, blanchâtres et tomenteuses en-dessous, veinées, à trois nervures ; les veines et les nervures sail- lantes; les pétioles courts, épais, à demi cylindriques, pu- bescens ; les fleurs disposées en grappes terminales, peu gar- nies; les pédicelles courts, épais, tomenteux , uniflores ; les calices tomenteux à l'extérieur; la corolle blanche. Le fruit n"a point été observé. Cette plante croit sur les hautes mon- tagnes, aux environs de Caracas, (Poir.) LUI. (Ornith^) Tel est en Toscane le nom du pouillot , motacilla trochjlus , Linn. (Ch. D.) LUIDA. {Bot.) Adanson avoit rassemblé sous ce nom géné- rique quantité de mousses qui se conviennent par leurs feuilles alternes et orbiculaires , par les fleurs mâles (femelles , Adanson), solitaires, axillaires , sur le même pied; et par la capsule (anthère, Adanson) pédicellée, axillaiie , ovoïde, operculée, à coiffe lisse. Ce genre est tellement artificiel, que les espèces de mousses qui en font partie d'après Adans., et dont il cite les figures dans Dillenius, se rapportent aux genres actuels Gymnostomum , Anictangium , Weissia, Pterigy- nandrium , Trichostomum , Barbula , Tortula, Dicranum , Fissi- dens, Brfum , Mnium , Neckera, Leskea et surtout Hjpnum. (Lem.) LUISANTE [la]. {Conchjl.) Petite espèce d'hélice, assez commune en France , ainsi désignée par Geoffroy à cause du poli de sa coquille : c'est Vhelix nitida de Muller. (De B.) LUJULA. {Bot,) Ce nom est donné par Fracastor à l'oxalide ordinaire, oxalis acetosella, suivant C. Bauhin. (J.) LUKIV-TSAI. (Bot.) C'est en Cochinchine le nom du 27. 19 290 LUL clavaria muscoides de Loureiro , et non de Linnaeus , d'après la description qu'en donne l'auteur portugais. Ce champi- gnon, haut d'un pouce et demi, jaune ou rougeâtre, solide, est divisé en rameaux pointus, droits, inégaux. 11 croît sur les rochers et aggeribus près de la mer. Loureiro l'a reconnu dans celui que les Chinois de Canton nomment lonc-giac-the. Thunberg indique aussi le clavaria muscoides au Japon. (Lem.) LULAT. (Conchji.) Nom vulgaire donné par Adanson , Sénég. , pag. 207, pi. i5, à une espèce de moule; c'est pour Linnœus le mjlilus modiolus , type du genfe Modiole des conchyliologistes modernes. Voyez ce mot. (De B.) LULU. (Ornith.) Un des noms donnés à la petite alouette huppée, alauda arhorea et nemorosa, Linn. (Ch. D.) LUMACHELLE. (Foss.) Parmi les marbres qui portent ce nom, et qui sont en grande partie composés de petites co- quilles ou de débris de grandes, on remarque celui qu'on nomme lumachelle de Carinthie, qui se trouve dans la mine de Bleyberg, où il forme le toit des filons de plomb. Le fond de ce marbre, qui prend un assez beau poli, est d'un gris clair, et la pâte a une telle transparence que, dans certains échantillons, on voit des débris de coquilles qui peuvent se rapporter à des ammonites ou à des nautilites, et dont les couleurs nacrées sont d'un éclat surprenant. Quelques auteurs ont cru que cet éclat est l'effet de quelques émanations d'hy- drogène sulfuré, parce qu'aucune coquille, dans son état naturel, n'offre, comme celle-ci, des reflets rouges, bleus, )aunes et verts. Nous faisons observer que ces couleurs ne diffèrent guères de celles qu'on remarque sur le test de certaines ammonites, quand on les plonge dans l'eau, ou seu- lement quand on les mouille; en sorte qu'il sufïiroit, pour donner un tel éclat à ces débris, que la gangue transparente qui les entoure fît sur eux le même effet que l'eau fait sur certaines ammonites, et cela paroît très-possible. (D. F.) LUMACHELLE (Min.), qu'on écrit quelquefois et qu'on prononce toujours Lumaquelle. C'est un calcaire compacte polissable, renfermant une si grande quantité de coquilles fossiles ou de débris de coquilles, qu'il paroît en être entiè- rement composé. ^ LUM 291 On ne donne ordinairement ce nom qu'à des marbres dans lesquels ces coquilles sont à l'état de débris, qui ressor- tent assez nettement sur le fond par une couleur différente du fond. Nous en avons distingué trois A-^ariétés principales à l'article Chaux carbonatée, et à la dixième variété, Calcaire marbre, pag. , 284. Mais on a considérablement étendu cette dénomination, et on l'a appliquée à un grand nombre de marbres coquilliers. Nous décrirons au mot Marbre les prin- cipaux de ceux qui n'ont point été indiqués à l'article de la Chaux carbonatée. (B.) LUMACHELLE. ( Ornith. ) Le nom de colombe lumachelle a été donné à une espèce de pigeon de la Nouvelle-Hollande , où elle est connue sous le nom de goadgang. C'est la colomba clialcoptera de Latham. ( Ch. D. ) LUMACHINO VERDE et VERDONE. (Bot.) Noms ita- liens d'une espèce d'agaric, agaricus virescens, Scop. , cité par Michéli. ( Lem.) LUMACONE. {Bot.) Michéli désigne ainsi les agarics, lorsque ces champignons ont la surface gluante comme celle des limaces. ( Lem. ) LUMBE. {Orniih.) Ce nom et ceux de lumb, lumme , loow , lomvie , sont cités comme synonymes norwégiens des colymbus troile et septentrionalis de Linnaeus , qui se rapportent au petit plongeon des mers du Nord, ou plutôt au guillemot à capuchon, uria troile de Latham et de M. Temminck. (Ch. D.) LUMBRICARA. (Bot.) On trouve sous ce nom, danslmpe- rato , une espèce de fucus. (Lem.) LUMBRICARIA, Lombricaire. {Bot.) Genre de la famille des algues , dans lequel Palisot de Beauvois rapportoit les espèces de fucus chez lesquels les organes fructifères sont renfermés dans la substance même de la plante , et occa- sionnent à l'extrémité de ses rameaux un renflement fusi- Jorme. Palisot de Beauvois a supprimé lui-même ce genre, comme ne différant pas des véritables ///cws. (Lem.) LUMBRICI. {Foss.) C'est ainsi que l'on a quelquefois nommé les vers de terre , ou ce que l'on a pris pour des vers de terre fossiles. Voyez au mot Insectes fossiles. (D. F.) LUMIERE. {Plijs.) La signification primitive de ce mot est suffisamment connue de tout le monde ; et quoiqu'il soit ^92 LUM employé dans un grand nombre d'acceptions diverses, on sait bien qu'il désigne principalement la cause qui rend les objets visibles, qui les manifeste à nos yeux. Ici, comme dans l'article Electricité, j'exposerai d'abord les principaux phénomènes, suivant l'ordre de leur décou- verte ou de leur importance; et je terminerai par une indi- cation succincte des explications générales qu'on en a don- nées, et sur Jesquelles on est encore bien loin de s'accorder. Cette marche me paroît convenir particulièrement à un ou- vrage où la description des faits, qui demeurent toujours vrais lorsqu'ils ont été bien observés, doit tenir la plus grande place ; ajoutez cà cela, que la science qui traite de la lumière , qui embrasse tous les phénomènes de la vision, et qu'on appelle optique, est très-étendue, et comprend un grand nombre de recherches mathématiques pour lesquelles il faut nécessairement recourir aux ouvrages spéciaux. La première source de la lumière est le soleil; viennent ensuite la lune et les planètes, qui nous réfléchissent les rayons de cet astre; enfin les étoiles, auxquelles on attribue une lumière propre (voyez Astre, tom. III , p. 272). -La combustion et d'autres phénomènes chimiques produisent aussi de la lumière, dont les propriétés générales sont les mêmes que celles de la lumière qui émane des astres. La première distinction qui se présente dans les corps relativement à la lumière, est celle des corps opaques, qui l'arrêtent, et des corps transparens ou diaphanes, qui la lais- sent passer. Comme foutes les divisions naturelles, celle-ci n'est pas tout-à-fait absolue ; il y a des circonstances qui font passer certains corps d'une de ces classes dans l'autre. Les métaux les plus denses, l'or, par exemple, lorsqu'on le ré- duit en lames très-minces, deviennent transparens; il n'y a que l'argent et les métaux blancs qu'on ne puisse amener à cet état. La pierre nommée à cause de cela hjdrophane , devient transparente lorsqu'elle est plongée dans l'eau. On sait que l'huile augmente beaucoup la transparence du pa- pier qui en e^t imbibé. D'un autre côté, les corps les plus transparens perdent sensiblement de cette qualité , lorsqu'on augmente beaucoup leur épaisseur. LUM ' 295 Transmission directe de la lumière. L'interposition d'un corps opaque entre l'œil et le corps lumineux, dans la ligne droite qui les joint, empêchant de voir celui-ci , prouve que la lumière se propage en ligne droite ; et c'est sur ce phénomène qu'est fondé le procédé des alignemens. Lorsqu'on regarde une suite de piquets placés en ligne droite, on n'aperçoit que celui qui est le plus voisin de l'œil, et s'ils sont dans la direction d'un corps lu- mineux, ils cachent aussi ce corps; mais il suffit, pour le revoir, de se placer hors de la ligne marquée par ces piquets. Dans le vide que nous savons faire, la lumière se propage aussi en ligne droite; mais on verra plus loin qu'il n'en est pas ainsi dans l'air, quand elle en traverse une étendue assez considérable pour que la densité de ce fluide souffre quelque variation. A partir du corps lumineux, la lumière diverge; et si l'on conçoit que ce corps soit assez petit pour être regardé comme un point, il en émanera dans tous les sens des traits de lumière , appelés rayons , qui occuperont un espace de plus en plus grand, à mesure qu'ils s'éloigneront du point lumineux. Pour apprécier cet espace, il faut imaginer une suite de sphères ayant leur centre au point lumineux : fous les rayons qui partent de ce point, s'épanouissent successi- vement sur la surface de chaque sphère ; ils s'y dispersent en raison de son étendue, et par celte dilatation, la force de la lumière , ou son intensité , va en décroissant dans la raison inverse de cette étendue, laquelle est proportionnelle au carré du rayon de chaque sphère .- ainsi, à une distance triple du point d'où elle part, la lumière deviendroit neuf fois moins intense, quand d'ailleurs elle n'auroit souffert au- cune diminution par d'autres causes. La même loi subsiste encore quand la lumière part d'un corps qui a des dimensions sensibles : chacun des points de sa surface, envoyant des rayons dans toutes les directions extérieures, peut être regardé comme le sommet d'une sur- face conique, rasant celle du corps lumineux, et embrassant, sur chacune des sphères qui auroient ce point poureeiitre, un espace proportionnel au carré du rayon de cette sphère. 294 LUM Lorsqu'on présente à la lumière un corps opaque, il jette du côté opposé une ombre déterminée par Tensemble des rayons qui rasent ce corps, et qui forment ainsi une surface conique ayant son sommet au point lumineux et envelop- pant de toute part le corps opaque. Un autre corps non lu- mineux, placé en tout ou en partie dans cet espace, sera totalement ou partiellement privé de lumière ; et dans ce dernier cas le contour tracé sur sa surface par les limites de l'ombre, c'est-à-dire, par la rencontre de la surface conique dont ou vient de parler avec celle du second corps, forme Vomhre portée du premier corps sur ce second. Quand le corps lumineux a des dimensions seusibles , l'om- bre que jettent les corps opaques n'est plus terminée comme dans le cas précédent : car, en se plaçant derrière un corps opaque, on distingue d'abord l'espace dans lequel il n'arrive aucun rayon de lumière , ou dans lequel il estimpossible d'aper- cevoir le corps lumineux ; puis l'espace qui reçoit une portion plus ou moins grande de ses rayons, et dans lequel on aperçoit une portion plus ou moins grande de sa surface. Le premier espace, renfermé par des rayons qui, partant de la circonférence de cette surface, rasent le corps opaque, s'appelle Vomhre pure. Il est terminé, quand le corps lumi- neux est plus grand que le corps opaque. Dans le cas con- traire, il s'étend à l'infini derrière le corps opaque. L'autre espace, où pénètre une partie des rayons du corps lumineux, qui devient d'autant plus clair que cette partie est considé- rable, et qui s'étend jusqu'aux points ou l'on aperçoit la surface entière du corps lumineux, se nomme pénombre. II est renfermé par des rayons tangens aux deux corps, mais qui se croisent entre ces corps. Tout ceci peut être rendu sensible par des figures aisées à construire , et qui se trouvent non-seulement dans les traités d'optique, mais dans ceux d'astronomie les plus élémentaires, car elles servent à expli- quer les diverses circonstances que présentent les éclipses. Il est évident que l'espace qui contient l'ombre pure, étant absolument privé de lumière, devroit paroître tout-à-fait noir : c'est pourtant ce qu'on ne voit presque jamais , parce qu'il arrive toujours dans cet espace une quantité plus ou moins grande de lumière, renvoyée par les corps environ- LUM 29» nans ; mais, en diminuant celle-ci, on parvient à augmenter de plus en plus l'intensité de l'ombre. La vitesse avec laquelle se propage la lumière, est une des circonstances les plus remarquables de son mouvement : elle parcourt en 8 minutes i3 secondes sexagésimales la dis- tance moyenne du soleil à la terre, c'est-à-dire, plus de i5 millions de myriamètres (environ 38 millions de lieues de 2000 toises chacune). Ce fait a été reconnu par l'observation des éclipses des satellites de Jupiter. Lorsque la terre est entre le soleil et cette planète, les éclipses de ses satellites arrivent, toutes choses d'ailleurs égales, ifi minutes 2G secondes plus tôt que quand la terre est au-delà du soleil par rapport à Jupiter, c'est-à-dire, 3o millions de myriamètres (76 millions de lieues) plus loin de Jupiter que dans le premier cas : le retard est donc dû au temps que la lumière emploie à parcourir l'aug- mentation de la distance. Cette belle découverte a été faite par Rremer en 1676, et bien vérifiée depuis; Bradley l'a confirmée encore, en 1728, par celle d'un mouvement apparent dans les étoiles, dû à la combinaison du mouvement de la lumière avec celui de la terre, et nommé aberration de la lumière : en sorte quil n'y a rien de mieux constaté que l'excessive rapidité du mouvement de la lumière , dont la vitesse surpasse de beaucoup toutes celles qu'on a pu mesurer jusqu'ici dans le système du monde, ainsi qu'on en jugera par les comparai- sons suivantes. Les nouvelles expériences faites par les membres du bu- reau des longitudes , donnent 341 mètres (175 toises) pour la vitesse du son en une seconde sexagésimale. {Connaissance des temps pour 1825, pag. 368.) , Le mouvement diurne de la terre sur l'équateur , où il est le plus rapide, n'a qu'une vitesse de 464 mètres (238 toises) par seconde; ce qui n'excède pas la vitesse avec la- quelle part un boulet de 24. Le centre de la terre, dans son orbite annuelle, parcourt en une seconde i5 kilomètres ( 7900 toises) ; tandis que la lumière fait 3o mille myriamè- tres (77 mille lieues) dans le même temps , vitesse 900 mille fois plus grande que celle du son ; et cependant on 29^ LUM peut voir, au mot Etoile (tom.XV. p. AçS) , combien elle est peu considérable par rapport à l'immensité de l'espace où se trouvent les astres que nous pouvons apercevoir. Tous les rayons qui émanent des corps lumineux, n'arri- vent pas à notre œil : une partie est arrêtée par les corps opaques qui nous environnent, se perd ou est renvoyée dans des directions qui ne nous atteignent pas; une autre partie de celle qui nous vient en ligne droite du corps lumineux, est absorbée ou dispersée en chemin par l'air ou les corps diaphanes qu'elle traverse. C'est pour cela que l'éclat de la lumière et la force des ombres diminuent dans les objets offerts à notre vue, à mesure qu'ils sont plus éloignés; mais, ces circonstances étant liées à l'influence que le voisinage des corps non lumineux opère sur la lumière , il convient de nous occuper d'abord de cette influence. Réflexion de la lumière. Quand un rayon lumineux tombe sur une surface polie, il est renvoyé ou réfléchi, en faisant avec cette surface un angle égal à celui qu'il faisoit de l'autre côté en y arrivant ; c'est ce qu'on énonce en disant que fangle de réjlexion est égal à celui d'incidence: a quoi il faut ajouter que la réflexion a lieu dans le plan déterminé par le rayon incident et par la perpendiculaire menée au point où il rencontre la surface qui le réjléchit. Cette loi, bien constatée et susceptible d'une expression mathématique, est la base de la théorie des miroirs, ou de la catoplrique. C'est en vertu de cette loi que , dans les miroirs plans, l'image d'un objet paroît derrière le miroir, à une distance égale à celle de l'objet au miroir, et de même gran- deur : tous les rayons émanés de l'un des points de l'objet, renfermés dans un petit espace , et servant à l'estimation de la distance de ce point, comme novis le dirons en par- lant de la vision , sont transmis par la réflexion avec la même divergence qu'ils auroient s'ils partoient du lieu apparent de ce point derrière le miroir. C'est encore la même loi que suit la réflexion sur les miroirs courbes, en rapportant le rayon incident et le rayon réfléchi , au plan qui touche la surface du miroir dans le point où le rayon incident la LUM 297 rencontre : il en résulte des phénomènes variés à raison de la forme de la surface réfléchissante. La courbure de cette surface fait que les rayons réfléchis ne conservent pas entre eux les mêmes situations que les rayons incidens. Si l'on prend, par exemple, un miroir dont la surface soit celle que la courbe appelée parabole forme en tournant autour de son axe , tous les rayons de lumière qui tombent sur la concavité de cette surface , parallèlement à l'axe de la courbe génératrice, sont réfléchis à un point de cet axe où , par leur réunion , ils jettent un éclat remarquable , et produisent , s'il s'agit des rayons du soleil, une chaleur qui a fait don- ner au point dont il s'agit le nom de foyer. Quand on place un peu au-delà un papier blanc, on y voit l'image ren- versée et réduite du corps dont la lumière émane. Tous les miroirs concaves produisent un effet analogue , mais moins complet, parce qu'ils ne rassemblent pas dans un seul point les rayons réfléchis : lorsqu'on donne au miroir la forme d'une portion de sphère qui est la surface courbe la plus aisée à exécuter, qu'il ne contient qu'une petite por- tion de cette surface, et que l'objet qu'on lui présente ne s'écarte pas trop de la perpendiculaire élevée sur son milieu, il réunit encore assez bien les rayons incidens parallèles : leur foyer est à peu près à la moitié du rayon de la sphère; mais ce n'est que lorsqu'ils émanent d'un objet bien éloigné que les rayons de lumière peuvent être regardés comme sensiblement parallèles dans une petite partie de leur trajet. Dans la réalité, ils sont divergens , et, suivant la distance de leur point de départ à la surface du miroir, il pourra ar- river que les rayons réfléchis soient convergens, ou paral- lèles, ou divergens. Dans le premier cas, qui a lieu lorsque l'objet est plus éloigné de la surface du miroir que le centre de la sphère dont elle fait partie , les rayons réfléchis seront rassemblés dans un espace fort circonscrit, qui sera leur foyer, et où ils formeront une image renversée et réduite : quand l'objet se rapproche du miroir, l'image grandit et s'en éloigne, jusqu'à ce que l'objet arrive à la distance où est le foyer des rayons parallèles ; alors les rayons réfléchis de- viennent parallèles entre eux, ils ne se réunissent plus et l'image disparoit : mais que l'objet se rapproche encore, et ^93 LUM l'image reparoîtra derrière le miroir où se feroit la réunion des rayons réfléchis, qui, étant devenus divergens en avant de sa surface, ne peuvent plus se rencontrer que sur leur prolongement idéal derrière cette surface. Lorsque la surface du miroir est convexe, les rayons ré- fléchis, divergeant toujours devant la surface réfléchissante, ne peuvent se rencontrer que sur leur prolongement idéal situé derrière cette surface ; aus^ est-ce toujours de ce côté que paroît l'image des objets. Les courbures des surfaces réfléchissantes peuvent varier d'une infinité de manières ; il en est de même de la forme des images qu'elles produisent, et c'est là-dessus que repose la construction de ces anamorphoses , figures bizarres, dont les miroirs cylindriques ou coniques corrigent les difformités. Polir un corps pour le mettre en état de réfléchir avec le plus d'éclat possible les objets extérieurs, c'est user les aspérités de sa surface, autant que le permettent les pro- cédés qu'on sait employer à cette opération; mais, quelque soin qu'on y mette, on n'arrive jamais à faire disparoître ces aspérités, et le corps le plus poli, vu au microscope (instrument qui grossit beaucoup les petits objets), présente encore une multitude d'inégalités : malgré cela , il y a une diff'érence très-forte entre une surface qui a reçu un beau poli et celle qui est absolument brute. Dans les états inter- médiaires, on voit la réflexion devenir de plus en plus im- parfaite, mais subsister encore lorsque l'angle d'incidence est fort petit. Ainsi, quand l'œil est très-peu élevé au-dessus de la tablette d'une cheminée de marbre, il aperçoit l'image réfléchie des objets placés sur cette cheminée beaucoup mieux qu'il ne pourroit le faire dans foute autre situation ; mais cependant cette image est beaucoup moins nette et beaucoup moins claire que celle qu'on voit dans le miroir, quoique cette dernière n'ait pas encore l'éclat de l'objet dont elle émane. Cela fait voir que, dans la réflexion, une partie de la lumière n'est pas transmise à l'œil suivant la direction de l'image , mais s'éparpille dans toutes les autres directions , et quand cette dispersion est portée assez loin , il ne se pro- duit plus d'image ; mais il faut remarquer que c'est en ren- LUM 299 voyant ainsi la lumière dans tous les sens que les corps non polis deviennent visibles, tandis que, plus un miroir est net ou poli, moins on aperçoit sa propre surface. Pour que la réflexion ait toute la force dont elle est susceptible , il con- vient que la surface qui l'opère soit opaque. 11 se produit bien une réflexion sur les surfaces extérieures des corps transparens , mais elles sont plus foibles : ainsi ordinairement, dans les mi- roirs formés par des glaces , on n'aperçoit que les images ren- voyées par la surface postérieure , à laquelle le tain est appli- qué; mais, surlesmiroirsmétalliques, il n'y a qu'une réflexion. Réfraction de la lumière. Les rayons lumineux qui traversent les corps diaphanes, sont souvent détournés de leur route par l'action de ces corps; le changement de direction qu'ils éprouvent alors, et qui les fait paroître comme brisés, se nomme refraction. Il a lieu lorsqu'ils passent d'un corps , ou milieu , dans un autre de densité différente, et qu'ils en rencontrent la sur- face extérieure dans une direction oblique. Ainsi, lorsqu'on plonge en partie et obliquement , un bâton dans l'eau, il pa- roît brisé à l'endroit où il y entre; la portion qui est dans ce fluide, semble plus inclinée que l'autre, parce que les rayons qu'elle envoie, lorsqu'ils passent de l'eau dans l'air, s'écartent plus de la verticale que la ligne droite qui iroit de l'œil au point dont ils émanent et qu'ils auroient suivie s'ils n'avoient pas changé de milieu. Le même phénomène se produit sous beaucoup d'autres formes , qui toutes sont comprises dans cette loi .- En passant obliquement d'un milieu dans un autre de densité différente, le rayon de lumière est brisé de manière que, si par le point où il rencontre la surface du second milieu on élève une perpendiculaire à cette surface, le rayon incident et le rayon réfracté feront avec cette perpendicu- laire deux angles, dont les sinus seront dans un rapport constant, quel que soit le premier de ces angles. Ce rapport est tel que l'angle formé dans le moins dense des deux corps est le plus grand. La réfraction, comme la réflexion, a toujours lieu dans le plan perpendiculaire à la surface 011 elle s'opère , déterminé par le rayon incident. ' I II faut bien remarquer que dans la réfraction l'angle tl'incidenc.« ^oo LUM En partant de cette loi mathématique , publiée pour la première fois par Descartes, en 1607 (dans sa Dioptrique , p. 21 ) , et dont Huygens revendiqua la découverte pour son compatriote Snellius, on détermine les circonstances du mou- vement de la lumière, lorsqu'elle traverse différens milieux, circonstances qui forment le sujet de la dioptrique. Quand on regarde les objets extérieurs à travers un verre bien net, exempt de bulles, et dont les deux surfaces sont parallèles, ils paroissent tels qu'ils seroient vus si l'on n'avoit pas interposé le verre, parce que la réfraction qui s'opère à l'entrée de la lumière dans le verre, du côté de l'objet, est détruite par la réfraction qui a lieu dans le sens opposé, lorsque le rayon sort du verre pour repasser dans l'air du côté de l'œil. Mais il n'en est plus ainsi quand les deux sur- faces du verre ne sont point parallèles; suivant leurs formes, elles altèrent plus ou moins la disposition primitive des rayons émanés des objets, les réunissent dans des espaces assez petits pour former des foyers j ou les séparent, et par là modifient la forme et la grandeur apparente des objets. ' Dans sa Dioptrique et dans sa Géométrie, Descartes a cher- ché quelles figures il faudroit donner aux verres pour qu'ils réunissent en un seul point les rayons parallèles qui tombent sur leurs surfaces antérieures. En considérant d'abord ce qui 6e passe à l'entrée des rayons , il trouve qu'il faudroit donner à cette surface la courbure d'une ellipse dont le grand axe seroit, à la distance des foyers, dans le rapport du sinus de l'angle d'incidence au sinus de l'angle de réfraction; les rayons réfractés se réuniront dans ce cas au foyer de la courbe le plus éloigné; et ensuite, pour leur conserver cette direc- tion, il faut donner à l'autre surface du verre la forme d'une portion de sphère , ayant son centre à ce foyer , parce que les est le complément de celui qui porte le même nom dans la réflexion; et pour représenter par une ligure le rapport indiqué ci-dessus , il suffit de prendre sur le rayon incident et sur le rayon réfracté, à partir de la surface du second milieu, deux longueurs égales, de l'extrémité des- quelles on abaissera des perpendiculaires sur celle qui a déjà été menée à la même surface, au point où le rayon incident la rencontre; les deux premières perpendiculaires seront entre elles dans le rapport cité. LUM 3oi rayons, la traversant perpendiculairement, n'y éprouveront aucune réfraction. Mais la difficulté de l'exécution des formes elliptiques a forcé de se borner aux courbures sphériques , pour les verres comme pour les miroirs. Avec ces courbures on a construit des verres convexes d'un côté , plans de l'autre , ou convexes des deux côtés, appelés à cause de cela lentilles; et des verres concaves d'un côté, plans de l'autre, ou con- vexes d'un côté et concaves de l'autre , ou enfin concaves des deux côtés. Nous ne saurions entrer ici dans le détail des propriétés de ces diverses sortes de verres : nous nous bornerons à dire que la forme convexe rend convergens les rayons qui sont parallèles, tandis que la forme concave les rend divergens ; que, quand les surfaces des verres ne ren- ferment qu'une petite portion de la sphère, ou ne reçoivent que des rayons peu éloignés de celui qui traverse perpendi- culairement par son milieu la surface d'une lentille , et qu'on nomme l'axe, les rayons qui tombent sur cette lentille sont réunis dans un espace assez petit, où se forme une image bien terminée de l'objet dont ils émanent. Cet espace s'appelle aussi foyer .- plus il est petit, plus l'image est nette. La distance du^oj^er de la lentille dépend non-seulement de la courbure de ses surfaces , mais aussi du rapport que les sinus de l'angle d'incidence et celui de l'angle de réfraction ont entre eux dans la substance dont cette lentille est com- posée. C'est quand les rayons incidens sont parallèles, que le fojer est le plus près de la lentille ; il s'en éloigne à mesure que l'objet se rapproche, ou que les rayons qui en émanent sont plus divergens. Les verres dont les surfaces sont concaves, produisent un effet opposé; les rayons incidens parallèles en sortent diver- gens, de manière que, pour trouver leur point de concours des rayons réfractés, il faut les supposer prolongés du côté de l'objet même d'où partent les rayons incidens : ces verres, ne présentant point d'images, îi'ont point, à proprement parler, de foyer; mais on emploie à sa place le point de concours que nous venons d'indiquef. Dans les traités élémentaires d'optique on s'est borné à la détermination des foyers, en les considérant comme des points; mais les géomètres ont envisagé le sujet d'une ma- Boa LUM nière plus générale, en cherchant les intersections succes- sives des rayons réfléchis ou réfractés par tous les points d'une courbe, ce qui donne naissance à de nouvelles cour- bes dépendantes de la première et nommées ses caustiques. Ce problèine. restreint d'abord à un assemblage de rayons compris dans un même plan, a été résolu, pour tous ceux qui peuvent tomber sur les diflérens points d'une surface, par Malus, qui a déteriuiné, avec la plus grande élégance, la surface résultante des intersections des rayons réfléchis ou réfractés par la première. ( Mémoires présentés à l'Institut par des sa^>ans étrangers, tom. II, pag. 214; voyez aussi les Applications de géométrie et de mécanique , par M. Dupin , p. i 87.) Il n'est pas nécessaire que le rayon de lumière traverse des milieux difTérens pour subir une réfraction ; il suffit que la densité du milieu change dans le trajet de ce rayon : il ne suit pas alors la ligne droite, mais décrit une courbe continue, si. comme dans l'atmosphère, la densité ne varie pas brusquement, mais par degrés insensibles. C'est par la direction de cette courbe ou . pour parler plus exactement, de sa tangente, lorsqu'elle arrive à notre œil, que nous ju- geons du lieu de l'objet. 11 suit de là, que les astres, dont la lumière traverse toute l'atmosphère, ne sont pas réelle- ment situés sur le prolongement des rayons que nous en re- cevons. De là vient une des corrections les plus importantes qu'il faut faire aux observations astronomiques, et qui dé- pend de la densité de l'air, de sa température et de son état hygrométrique, circonstances qui peuvent non-seulement changer sa densité, mais en même temps sa force réfringente. Les observations faites sur les objets terrestres ont aussi besoin d'une semblable correction, dès que la distance entre l'objet et l'observateur est assez grande pour que la force réfringente de l'air change dans l'intervalle; et il arrive souvent que des objets éloignés paroissent à des places très-dilTér entes de celles qu'ils occupent, qu'au bord de la nier, par exemple, on aperçoit de temps à autre à l'iiorizon des points que leur distance rend ordinairement invisibles: c'est qu'alors, par l'effet de circonstances atmosphériques, la réfr.iction est assez augmentée pour amener au-dessus de l'horlzou les rayons partis de ces points. LUM So5 La rëfracUon paroît quelquefois se changer en réflexion ; car il y a des inclinaisons sous lesquelles les rayons de lu- mière ne pénètrent pas sensiblement dans les milieux les plus diaphanes. Le plus apparent de ces phénomènes est celui de la réflexion du paysage dans la rivière qui le tra- verse : il ne se montre point avant que les rayons incidens n'aient atteint une certaine inclinaison ; autrement ils pé- nètrent dans l'eau, et ne reviennent point à l'œil, du moins en assez grande quantité pour former une image un peu vive. Les rayons du soleil, lorsqu'il n'est pas encore descendu beaucoup au-dessous de l'horizon, rencontrant la couche supérieure de l'atmosphère sous de petits angles, en sont réfléchis vers la surface terrestre, et produisent le crépus- cule. (Voyez Crépuscule.) Lorsque les rayons de lumière passent d'un milieu plus dense dans un autre qui est plus rare , comme ils s'éloi- gnent alors de la perpendiculaire à la surface par laquelle ces milieux se joignent, ils se rapprochent de cette surface; circonstance qui facilite le changement de la réfraction en réflexion ; et telle est la cause du phénomène désigné par les marins sous le nom de mirage, si bien décrit et si bien expliqué par Monge, pendant son séjour en Egypte. L'excessive chaleur que les plaines unies et sablonneuses de ce pays reçoivent du soleil, dilate l'air qui repose sur le sol, jusqu'à une hauteur assez peu considérable, parce que ce fluide ne conduit pas bien la chaleur; et il s'établit, entre cette couche inférieure et celle qui la suit, une dif- férence sensible de densité : alors les rayons émanés des par- ties basses du ciel et qui ont traversé la seconde couche , se réfléchissant à son contact avec la première, se relèvent, présentent à l'œil, qu'ils rencontrent, une image du ciel, et dérobent la vue du terrain. D'un autre côté, les villages placés sur des monticules, les arbres, les objets qui s'élèvent au-dessus de la première couche , envoient en même temps des rayons directs situés dans la seconde couche , et des rayons réfléchis à la jonction des deux couches , où ils peignent des images renversées. A ces apparences d'un grand espace bleuâtre, formé par la réflexion d'une portion du ciel, de 3o4 LUM villages, d'arbres, s'ëlevant au milieu de cet espace, et aux pieds desquels paroît leur image renversée, l'observateur croit apercevoir un lac parsemé d'iles boisées ou couvertes d'habitations ; mais comme , à mesure qu'il s'en approche , l'inclinaison des rayons émanés du soi augmente assez pour arriver à son œil, le bord de l'inondation apparente se re- cule, et le mirage va commencer plus loin. Décomposition de la lumière. Lorsque, dans une chambre bien fermée , on interdit tout accès à la lumière, excepté par un petit trou fait au volet d'une fenêtre exposée au soleil, le trait de lumière qui entre par cette ouverture, va dessiner sur un carton blanc qu'on lui présente perpendiculairement, un cercle blanc, qui est l'image du soleil. Mais, si l'on reçoit ce même trait sur l'une des faces d'un morceau de verre taillé en prisme triangu- laire, ou à trois pans, on peut donner au prisme une situa- tion telle que le trait de lumière , sortant par une autre face , aille tracer sur le carton blanc une image beaucoup plus longue que large et teinte des couleurs qu'offre l'arc-en-ciel. Cette belle expérience, qu'il faut avoir vue pour en con- cevoir une idée bien nette, ouvrit à Newton, qui la fit le premier, un vaste champ de découvertes. D'abord l'aug- mentation que l'image reçoit dans l'une de ses dimensions , annonce que le trait de lumière introduit dans le prisme s'y dilate par un écart des rayons qui le composent; et les couleurs, se montrant les unes au-dessus des autres, semblent appartenir à des rayons distincts qui ont subi des réfractions inégales. On peut même mesurer ces réfractions chacune en particulier, en comparant le lieu qu'occupe, dans l'image réfractée, ou le spectre solaire, la couleur dont il s'agit, avec le point par où le trait primitif pénètre dans le prisme. Le nombre des nuances que présente le spectre solaire, est très-considérable, parce qu'il est formé par la suite d'i- mages que donne chaque rayon simple, et qui empiètent les unes sur les autres ; mais, en prenant des moyens pour séparer ces images, on parvient à distinguer bien nettement les sept couleurs nommées dans ce vers : Violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé, rouge. LU M 3o5 Elles y sont énoncées dans l'ordre de réfrangibilité des rayons qui les produisent/, le violet étant celui qui soufiFre la plus grande réfraction, et le rouge la plus petite. En se servant ici et dans ce qui va suivre des expressions, rayons violets, rayons hleus , etc., on n'entend pas dire qu'ils por- tent en eux-mêmes les couleurs par lesquelles on les désigne, mais seulement qu'en vertu d'une cause inconnue ils ex- citent en nous la sensation de cette couleur. Pour s'assurer que ces rayons étoient simples, Newrton les soumit, chacun isolément, à traverser un second prisme, et ils en sortirent sans avoir subi aucune altération. Il re- composa ensuite le trait primitif, en recevant sur une len- tille l'ensemble des rayons dispersés par le premier prisme; la lentille, les ayant réunis en un seul faisceau à son foyer, reproduisit l'image blanche, qui se peignoit immédiatement sur le carton quand le prisme n'étoit pas interposé. Enfin, quand Newton ne faisoit tomber sur la' lentille qu'une partie des rayons du spectre, il n'obtenoit que la nuance résultante du mélange des couleurs dont il avoit réuni les rayons. Le bleu et le jaune , par exemple , donnoient naissance au vert, comme on le forme en mêlant ensemble des poussières bleues et jaunes; mais il y avoit pourtant une différence entre ce vert et celui que produisoit la dé- composition du trait primitif, c'est que celui-ci , soumis à une seconde réfraction, restoit simple, tandis que la même opération décomposoit dans ses élémens le vert formé par la réunion du bleu et du jaune, comme toutes les autres cou- leurs produites par le mélange des rayons et des poussières. C'est là une des principales raisons apportées contre la ré- duction des sept couleurs données par le prisme , aux trois suivantes , bleu, jaune, rouge, par le mélange desquelles on peut former les autres , puisque le lieu et le jaune donnent le vert; le bleu et le rouge — le violet ; le rouge et le jaune — ïoransé. Par ces expériences et beaucoup d'autres qu'il seroit trop long de rapporter ici , Newton démontra rigoureusement que l'inégale réfrangibilité des rayons colorés dont se com- 27. 20 3o6 LUM pose le trait primitif ou le rayon blanc, disperse les pre- miers, les rend appréciables; et il donna l'explication com- plète et précise d'un grand nombre de phénomènes, où se produisent des couleurs, principalement de Tarc-en-ciel. (Voyez Arc-en-ciel , tom. II, p. 455.) On sut pourquoi, dans certains cas, les objets vus au travers des verres lenticulaires ou des corps transparens convexes, paroissoient bordés de couleurs qui leur étoient étrangères : on vit que cela tenoit à la dispersion des rayons simples, par suite de la diverse réfrangibilité de ces rayons dans les corps que la lumière traversoit pour parvenir à l'œil, et enfin Ton put rendre raison d'une particularité bien importante de la structure de cet organe, dont j'exposerai tout-à-l'heure les fonctions. Ce n'est pas seulement par rapport à la réfraction que les rayons simples diffèrent entre eux; ils ont aussi des dis- positions inégales à se réfléchir, qui se manifestent quand on les reçoit sur Tune des faces d'un prisme, de manière qu'en y pénétrant ils aillent rencontrer une autre face sous un angle assez petit pour n'en point sortir. On dépouille ainsi successivement le spectre solaire de ses diverses couleurs, en commençant par le violet et finissant par le rouge : ce qui prouve que l'ordre de réflexibilité des rayons est le même que celui de leur réfrangibilité. Ces beaux résultats, dus à Newton, ont été généralement reconnus pour vrais ; il n'y a qu'un petit nombre d'auteurs qui les ait infirmés. M. Bo . 'eois , peintre, qui a fait sur ce sujet beaucoup d'expériences, réduit les couleurs élémen- taires aux trois indiquées plus haut, qu'il ne regarde point d'ailleurs comme lumineuses par elles-mêmes, ou comme les élémens de la lumière blanche, mais seulement comme des modifications de ce fluide. Il nie aussi l'inégale réfrangibilité des divers rayons, et attribue à une autre cause leur disper- sion ou séparation. Ses expériences et sa théorie sont exposées dans plusieurs Mémoires qu'il a présentés à l'Institut, et qu'il a publiés ensuite; mais ils n'ont point jusqu'ici obtenu l'as- sentiment des physiciens. Dans le cours des recherches qu'il a faites sur la lumière, M. Prieur ( de la Côte d'or) a été porté aussi par ses expériences à réduire le nombre des couleurs simples, non pas aux trois LUM 3o; énoncées ci-dessus, mais au rouge, vert, violet : le vert et le rouge produisant le jaune, le vert et le violet le bleu, le violet et le rouge le pourpre , les trois ensemble la couleur blanche et les nuances intermédiaires, selon les proportions des élémens (Annales de chimie, tom. LIX , p. 227). Ce qui paroîtra singulier, c'est de voir le vert, reconnu d'abord pour une couleur composée, prendre place au nombre des couleurs simples. Si les modifications que MM. Bourgeois et Prieur ont cru voir dans les faits observés par Newton sont restées du moins douteuses , il n'en est pas de même de celles que M. WoUaston a indiquées en 1802 dansles Transactions philosophiques [part. 2, p. 378): après avoir paru oubliées pendant assez long-temps, elles ont été confirmées et étendues en Alleraagrje par M. Fraunhoffer, dans un écrit que M. Arago a bien voulu me com- muniquer, et dont il se propose d'insérer un extrait dans les Annales de chimie et de physique (ce Mémoire est en allemand , et imprimé à Munich, 1814 — i8i5). En ne donnant qu'un vingtième de pouce de largeur à l'ouverture de la chambre obscure, le rayon solaire introduit par cette fente étroite et reçu par l'œil , à la distance de dix à douze pieds, sur un prisme de flintglass (sorte de verre très-dense), n'a présenté à M. Wollaston que quatre couleurs seulement, savoir : rouge ^ vert -jaunâtre, bleu, violet. Dans certaines positions du prisme, la séparation du rouge et du vert étoit une ligne bien distincte , ainsi que les deux limites du violet ; mais il n'en étoit pas de même de la séparation du vert et du bleu. De chaque côté de cette limite il paroissoit des lignes obs- cures, qu'on auroit pu prendre d'abord pour les limites mêmes de ces couleurs. Les étendues respectives de chaque couleur étoient proportionnelles aux nombres 16, aS, 36, 26 , quand le rayon incident faisoit le même angle avec deux des faces du prisme ; position qui produisoit le mieux la sé- paration des couleurs. On trouvoit d'autres apparences, lors- qu'on examinoit un trait de lumière bleue, pris dans la partie inférieure de la flamme d'une chandelle. Le spectre, au lieu de présenter une succession de couleurs coutigués, étoit partagé en cinq espaces lumineux, éloignés les uns des autres : le premier étoit rouge-vif et terminé par une 3o8 LUM ligne d'un Jaune brillant ; le second et le troisième étoieiïf tous deux verts; le quatrième et le cinquième bler.s; le der- nier paroissoit répondre à la séparation du bleu et du violet dans le spectre solaire de rexjiérience précédente. La lu- mière électrique, observée de même, produisoit aussi un spectre composé de parties séparées ; mais Ttiisemble du phénomène étoit un peu différent, et varioit avec l'éclat de cette lumière. C'est en cherchant à mesurer, avec plus de précision qu'on ne l'avoit encore fait, la réfrangibilité de chaque espèce de rayons colorés, que M. Fraunhoffer a revu , mais avec plus de détail et de variété, les phénomènes déjà observés par M. "Wollaston. Au moyen d'une lunette appliquée au prisme avec lequel il examinoit le rayon de lumière introduit dans la chambre obscure par une ouverture très-étroite, il ob- tint un spectre solaire présentant les sept couleurs vues par Newton , et de plus partagé perpendiculairement à sa lon- gueur par des lignes ou raies les unes brillantes, les autres obscures, dont le nombre étoit très-considérable, puisqu'il a pu en compter près de six cents. Il a aussi mesuré le degré de clarté du spectre dans ses diverses parties, et en a trouvé le maximum dans le jaune, plus près de l'orangé que du vert. Lorsqu'il agrandissoit l'ouverture par laquelle le rayon entroit dans la chambre, les raies devenoient presque in- sensibles ; mais il les fit reparoître en remplaçant l'objectif de sa lunette par un verre plan d'un côté et cylindrique de l'autre, qui, n'amplifiant l'image que dans un sens, augmen- toit la largeur du spectre sans en changer la longueur. Avec ce dernier appareil, M. Fraunhoffer put soumettre à ses expériences des lumières beaucoup plus foiblcs que le rayon solaire. Celle de Vénus lui parut identique à celle du so- leil, dont elle n'est en effet que la réflexion ; tandis que la lumière de l'étoile nom.mée Sirius lui offrit des raies qui n'avoient aucun rapport avec celles du spectre solaire. D'au- tres étoiles, la lumière de l'électricité, celle des lampes, celles que produit la combustion du gaz hydrogène, de l'alcool, du soufre, ont présenté dans le nombre et la dis- position des raies des différences constantes et des particu- larités remarquables, qui exciteront sans doute les physiciens LUM 3o9 à s'occuper d'une recherche dont il est permis d'attendre des résultats aussi curieux qu'importans : c'est le vœu par lequel M. Fraunhofîer termine son intéressant Mémoire. De la vision. Je suppose ici qu'on a présente à l'esprit la description de Va'û donnée par les anatomistes. On reconnoitra d'abord comment, en passant par la pu- pille, les rayons de lumière se croisent, et vont tracer sur la rétine une image renversée des objets extérieurs. Ce premier phénomène est dû seulement à la petitesse de l'ou- verture de la pupille et à l'obscurité de la chambre de l'œil, résultant de la teinte noire des enveloppes qui la ta- pissent, et qui éteignent tous les rayons autres que ceux qui arrivent directement des objets. La même chose a lieu dans une chambre obscure dont les parois sont noircies, et au volet de laquelle on a fait seulement un petit trou : s'il se trouve en dehors des objets suffisamment éclairés et qui puissent envoyer des rayons dans cette ouverture, ces rayons s'y croisent et dessinent sur un carton blanc, l'image renversée des objets dont ils sont émanés; mais cette image deviendra et plus vive et plus nette , si l'on met à l'ouverture une lentille, et qu'on place le carton blanc à son foyer, parce que les rayons seront concentrés dans un plus petit espace : or, l'œil est pourvu d'une lentille; c'est le cristallin placé de- vant la rétine. Sa courbure et sa force réfringente sont telles que les images tracées au fond de l'œil sont nettes et n'éprou- vent pas la déformation que les verres convexes opèrent sur les bords de l'image, lorsque leur surface n'est pas très-petite , parce que leur forme sphérique ne réunit pas complètement les rayons , défaut qu'on appelle V aberration de sphéricité. Mais ce n'est pas tout : dans la chambre obscure armée d'une lentille, on ne voit bien distinctement que les images d'une partie des objets. Quand, par exemple, on a donné à la lentille ou au carton la distance convenable pour rendre nettes les images des objets éloignés, celles des objets plus voisins sont mal terminées, parce que les rayons qu'ils en- voient sont réfractés à un foyer différent ; et il faut alors changer la distance de la lentille au carton, ce qui apporte de la confusion dans les autres parties du tableau. 3io LUM Il n'en est pas ainsi des yeux bien conformés; on voit également les objets proches ou éloignés, tant qu'ils ne sor- tent pas des limites très-distantes auxquelles s'étend la portée d'une bonne vue. Il n'y a qu'une très-grande distance ou une très-grande proximité qui la mette en défaut. On infère de là , que dans l'intervalle les parties de l'œil se modifient facilement pour opérer dans le lieu convenable la réunion complète des rayons réfractés. Les efforts pour effectuer cette modi- fication sont sensibles dans les personnes qui, ayant la vue basse , clignent l'œil pour mieux apercevoir les objets éloi- gnés ; et M. Home a prouvé que ce n'étoit point par un changement intérieur du cristallin que l'œil se modifioit d'une manière convenable aux distances des objets. (Voyez les Transactions phil. , 1802, i.''*'part. , p. 1.) Ces mêmes personnes corrigent le défaut de leur vue, en regardant les objets à travers des verres concaves, dont la propriété est d'augmenter la divergence des rayons qu'ils réfractent, ce qui dispose ces rayons comme s'ils partoient d'un point plus rapproché : entrant ainsi dans l'œil, ils vont s'y réunir plus loin qu'ils n'auroient fait s'ils y avoient été reçus directement. C'est donc en ce qu'ils rapprochent trop les rayons de lumière , dont le concours ne se fait plus sur la rétine, que consiste le défaut de conformation des yeux des personnes dont la vue est basse, et que pour cette raison on appelle mjopes. Ce défaut, qui semble devoir tenir à une trop grande con- vexité du cristallin, peut-être aussi à une trop grande force réfringente des humeurs de l'œil, se rencontre dans tous les âges. Mais il en est un autre, presque inséparable de la vieillesse , et qu'on corrige par l'interposition des verres con- vexes : c'est la conformation par laquelle l'œil aperçoit beau- coup plus nettement les objets éloignés que ceux qui sont proches. Ces verres, augmentant la convergence des rayons qui les traversent, en rapprochent le point de concours dans l'œil; et comme ce changement de disposition fait voir dis- tinctement les objets, il s'en suit que le défaut de l'œil, dans les personnes âgées qu'on nomme presbytes (mot grec qui signifie vieillard), tient à ce que, soit par un aplatis- LUM 3ii sèment du cristallin, ou par une diminution de la force réfringente des humeurs de l'œil, le concours de rayons de lumière, au lieu de se faire sur la rétine, comme l'exige la vue distincte, ne pourroit avoir lieu que sur un prolon- gement idéal des rayons au-delà de cette membrane. On voit déjà quel immense service l'optique nous a rendu par la découverte des lunettes ou besicles, due sans doute au hasard , et qui remonte au treizième siècle : ou l'attribue à un Florentin nommé Salvino degli Armati. Considérée par rapport à son importance , la correction de la vue presbyte l'emporte beaucoup sur celle de la vue mj'^ope ; car, en rapprochant les objets de son œil, le myope finit par les voir assez bien , tandis que le presbyte ne peut absolument voir ceux qui sont un peu petits, parce qu'à la distance où il faudroit qu'il les mit, leur diamètre apparent devient trop petit pour qu'ils soient aperçus. Les lunettes convexes paroissent avoir été long- temps en usage , avant qu'on se soit servi , au moins communément, des lunettes concaves. La multitude de personnes qui font main- tenant usage de ces dernières , comparée au nombre assez petit de celles qui s'en servoient il y a quarante ans, pour- roit donner à croire que les vues basses sont devenues plus communes qu'elles ne l'étoient autrefois; mais cela peut tenir aussi à ce que le remède, étant moins connu, étoit bien moins employé, et que d'ailleurs ce défaut est beau- coup moins incommode que son contraire. Le défaut d'un œil presbyte devient commun à toutes les vues, lorsqu'elles considèrent un objet très-rapproché. La grande divergence des rayons émanés de cet objet, qui pé- nètrent dans l'œil, faisant tomber bien en arrière de la ré- tine le concours des rayons réfractés, ne produit qu'une image de plus en plus confuse; mais, si l'objet est délié, une pointe, par exemple, et qu'on applique contre l'œil une carte noircie, percée d'un trou d'épingle, comme par ce moyen on écartera les rayons les plus divergens pour ne laisser passer que celui qui tombe perpendiculairement sur le fond de l'œil et ceux qui l'avoisinent le plus, on pourra encore distinguer l'objet, seulement il aura beaucoup perdu de sa clarté. Si2 LUM En substituant à la carte une lentille très-convexe, et cherchant à placer l'objet de manière qu'on en ait la vue bien distincte , il paroîtra avec beaucoup de clarté et d'au- tant plus grossi que la lentille sera plus convexe. Dans ce cas, l'objet se trouve plus près du verre que le foyer des rayons parallèles, et les rayons sont réfractés de manière à le montrer comme s'il éloit à la distance de la vue dis- tincte, en conservant le diamètre apparent qu'il auroit à la distance où il est placé de la lentille. Par diamètre appa- rent il faut entendre l'angle formé au fond de l'œil par les rayons partis des extrémités de l'objet; et lorsqu'il ne se mêle pas à la sensation de la vue des jugemens qui lui sont étrangers, c'est par cet angle que l'œil s'aperçoit de la gran- deur des objets, comme on peut s'en assurer en observant que , lorsqu'un objet placé près de l'œil en recouvre entiè- rement un autre plus éloigné, leurs diamètres réels, com- binés avec les distances où ils sont de l'œil, déterminent le même angle au point qu'occupe cet organe. Le grossissement par les lentilles est à peu près égal au nombre de fois que la distance entre leur surface et l'objet est contenue dans la distance à laquelle on a la vue distincte de cet objet. Ainsi, quand la première de ces distances est d'un centimètre, la lentille amplifie 22 fois le diamètre de l'objet pour les personnes dont la vue distincte est à 22 cen- timètres (environ 8 pouces). La surface augmentant comme le carré du diamètre, son grossissement, dans l'exemple que je viens de citer, seroit exprimé par 22 fois 22 ou 484 fois. Cela suffit pour faire voir jusqu'où on a pu porter le pouvoir amplifiant de ces lentilles ou loupes (qu'on appelle aussi microscopes simples), en leur donnant des courbures tirées d'une sphère d'un très-petit rayon , et par la un foyer très-près de leur sur- face , c'est-à-dire, très-court. C'est avec de semblables micros- copes que Leuwenhœck a fait ces observations qui nous ont comme révélé l'existence d'un nouvel univers , peuplé d'êtres dont la multitude surpasse infiniment le nombre de ceux que l'œil humain avoit pu apercevoir jusqu'alors. C'est probablement le hasard qui procura la connoissance de l'effet des verres convexes et concaves; car la loi de la LUM 3i5 rëfractîon, dont ces effets dépendent, n'a été connue que bien long-temps après. Il paroit aussi, que c'est au hasard qu'est due la découverte heureuse des combinaisons de verres par lesquels notre vue pénètre dans la profondeur des cicux, et qui ont tant contribué à perfectionner l'astronomie. Quoi- que cette découverte n'ait été faite, au plus tôt, qu'à la fin du 16.^ siècle, son origine n'est pas très-bien connue. Quel- ques auteurs disent que les enfans d'un lunettier de Middel- bourg, ayant, dans leurs jeux, placé un verre concave devant un verre convexe, et s'étant aperçus que les objets vus à travers cet assemblage paroissoient plus gros qu'à l'œil nu , le père imagina de fixer les verres dans un tuyau noirci et formé de plusieurs pièces rentrantes l'une dans l'autre, afin qu'oa pût varier la distance d'un verre à l'autre de manière à trouver le point où ils présentent des images bien termi- nées : voilà, dit-on, la première lunette , ou, pour parler plus exactement, le premier télescope dioptrique.' Quoique cette narration soit assez simple, cependant elle a été rejetée par plusieurs auteurs; mais, ce qui est certain, c'est que, soit sur des récits vagues, soit par ses propres re- cherches, Galilée construisit le premier avec soin cet ins- trument , et découvrit par son moyen les satellites de Jupiter: aussi l'appelle-t-on lunette de Galilée. Keppler, qui reconnut bientôt l'extrême importance de cette découverte pour l'astronomie , substitua au verre con- cave situé du côté de l'œil, et nommé pour cette raison Voculaire, un verre convexe: alors les objets parurent ren- versés, ce qui n'étoit pas un inconvénient pour l'observa- tion des astres; mais cette nouvelle lunette procura, sous les mêmes dimensions, une clarté et un grossissement plus con- sidérables. Voici en peu de mots quelle est la marche de la lumière dans ces deux lunettes. Le verre le plus près de l'objet, ou Vohjectif, étant con- vexe , rend convergens vers son foyer les rayons qui émanent 1 Le mot lunettes a remplacé le mot besicles, dont on ne se sert plus dans le stjle sérieux; cependant il faut remarquer que, dans ce sens , lunettes est toujours au pluriel , au lieu qu'il est au singulier lorsqu'on veut désigner le télescope diopli-ique. 5i4 LUM de l'objet, et qui sont peu divergens à cause de la distance. Quand l'oculaire est concave, il procure des images nettes lorsqu'il est placé en avant du foyer des rayons parallèles , et qu'il donne aux rayons convergeas transmis par l'objectif une divergence telle qu'ils semblent partir des points situés devant l'oculaire à la distance oit la vue est distincte; l'œil juge l'image comme si elle étoit à cette distance et grossie en raison du nombre de fois que la distance de l'objectif à son foyer contient celle de Toculaire au point de concours des rayons qui le traversent, et qu'on nomme foyer virtuel. Quand l'oculaire est convexe, il est placé en arrière du foyer de l'objectif à une distance égale à celle de son propre foyer, et, rendant fort convcrgens les rayons qui ont formé l'image produite au foyer de l'objectif, il fait sur cette image l'effet du microscope simple, indiqué plus haut. Le diamètre de l'objet paroît amplifié à peu près autant de fois que la distance focale de l'objectif contient celle de l'oculaire, c'est- à-dire que , si le foyer de l'objectif en est éloigné d'un mètre, et celui de l'oculaire de cinq centimètres, le diamètre de l'objet sera grossi 20 fois et sa surface 400 fois. Le renversement des images, dans cette lunette , en rendant l'usage incommode pour les objets terrestres, on emploie la combinaison précédente pour les lunettes de spectacle, et l'on a multiplié le nombre des oculaires convexes pour re- dresser les images dans les lunettes d'approche destinées à faire voir les objets éloignés. Mais tous ces détails, entiè- rement propres aux traités qui concernent la construction des instrumens d'optique, sortent des bornes que j'ai dû me prescrire; je ferai seulement observer que le microscope composé, qu'on a substitué au microscope simple, parce qu'on y soumet les objets dans une situation plus commode et qu'on en porte plus loin le grossissement , n'est à proprement parler qu'un renversement du télescope dioptrique , la lentille du plus court foyer étant tournée du côté de l'objet, et celles qui servent d'oculaires ayant un foyer plus long. Malgré les avantages qu'on a cherché à procurer au microscope com- posé, d'excellens observateurs. Spallanzani, par exemple, lui ont préféré le microscope simple , comme laissant plus de clarté aux objets, à cause de la quantité de lumière qui LUM 3,5 se perd quand elle doit traverser un plus grand nombre de verres, et aussi parce qu'il peut se faire entre ces verres des jeux de hiniière , d'où il résulte des illusions qui trom- pent sur l'aspect de l'objet qu'on examine. C'est à de sem- blables illusions que Spallanzani attribue, au moins en partie, les erreurs que Buffbn , qui se servoit d'un microscope com- posé, paroît avoir commises dans ses observations sur le sperme des animaux. Lorsque l'usage des lunettes astronomiques s'étendit, on reconnut bientôt à ces instrumens des défauts qui limitaient beaucoup les avantages qu'on s'en étoit promis. D'abord , la réunion des rayons , qui tombent trop obliquement sur les verres, ne se faisant pas bien, forçoit de réduire beaucoup l'ouverture de l'objectif, ce qui diminuoit d'autant la clarté des objets, et de conserver entre les langueurs des foyers de l'oculaire et de l'objectif des proportions qui ne pro- curoient de forts grossissemens qu'en donnant à la lunette «ne longueur excessive. Huygcns , qui réunit la pratique à la théorie, fit des objectifs qui avoient plus de 120 pieds de foyer, et Dominique Cassini , avec une lunette de i36 pieds de longueur, ne put^encore apercevoir que cinq des satellites de Saturne, auquel on en connoît maintenant sept. Au défaut précédent, nommé aberration de sphéricité, s'en joignoit un autre encore plus incommode , ce sont les cou- leurs plus ou moins fortes dont les objets paroissent bordés, et qui résultent de la décomposition de la lumière sur les bords de l'objectif, dont les deux surfaces, d'autant plus in- clinées l'une vers l'autre qu'elles s'approchent de sa circon- férence, produisent l'effet du prisme. Ce second défdut, pro- venant de l'inégale réfrangibilité des rayons de lumière, augmentoit encore beaucoup la confusion produite par le premier, et paroissoit devoir croître avec la longueur du foyer de l'objectif: c'est pourquoi Grégory et Newton pen- sèrent à substituer à l'objectif un miroir concave d'un assez long foyer et renvoyant les rayons émanés des objets exté- rieurs sur un autre miroir, qui les réfléchissoit au foyer d'un verre convexe servant d'oculaire. Ils formèrent ainsi l'ins- trument auquel s'applique plus souvent aujourd'hui le nom de télescope, qu'on appelle aussi quelquefois télescope cata- 5^ s LUM dioptrique, et dont la construction a varié de plusieurs ma- nières. Par son moyen on se procura une amplification beaucoup plus grande, sous de moindres dimensions, qu'avec les lunettes; mais il ne satisfit pas encore les astronomes, parce que la réflexion faisoit perdre plus de lumière que la réfraction, que la construction des miroirs paroissoit en- core plus difficile que celle des verres, et que de plus ils s'altéroient promptcment à l'air. Ainsi , quoique inventés dans îe 17.* siècle, ils n'ont été portés à un degré de perfection capable de produire de grandes décotivertes, qu'à la fin du 18.*, par Herschel , qui , apportant des soins infinis à la cons- truction des miroirs, put se procurer un télescope de 40 pieds de long, et d'un pouvoir amplifiant bien supérieur à tout ce qu'on avoit obtenu jusque-là. Dans l'intervalle on fit aux objectifs des lunettes un chan- gement dont la construction de l'œil suggéra l'idée à Euler. Ce grand géomètre conjectura que la combinaison des ré- fractions successives produites par les milieux différens que la lumière traverse dans l'œil, savoir, l'humeur aqueuse, le cristallin et Thumeur vitrée, corrigeoit les effets de l'inégale réfrangibilité des rayons, en les réunissant tous en un seul foyer sur la rétine." Pour imiter ce procédé, il proposa de composer l'objectif de deux verres entre lesquels on in- terposeroit de l'eau; mais ce moyen ne réussit pas bien. Le célèbre opticien Jean Dollond , fondé sur une expérience de Newton , nia d'abord la possibilité de corriger la diffé- rence de réfrangibilité des rayons au moyen d'un objectif composé de substances diverses; ensuite, ayant repété cette expérience, et l'ayant trouvée inexacte, il reconnut qu'il y avoit des milieux dont la réfraction moyenne, celle qui 1 Quelque ingénieuse que soit celte conjecture, c'est plutôt les suites qu'elle a eues, que sa véritù, qui la rendent rcconimaiidable ; car il se pourroit qu'Euler n'eût pas plus deviné ici le secret de la nature, qu'on ne l'a fait dans un grand nombre d'indications des causes finales. La dispersion des rayons simples n'est bien sensible que dans les verres d'un long foyer., parce que les rayons s'écartent de plus en plus, à mesure que le foyer s'éloigne, et occupent par ceite raison un plus grand espace; mais le trajet de la lumière dans Toeil est si court, que probablement la dispersion y est insensible. LUM 3i7 s'opère sur la lumière non décomposée, est peu différente, et dans lesquels cependant les différences de réfrangibilité des rayons simples ne sont pas les mêmes , en sorte que ces rayons sont dispersés inégalement , c'est-à-dire , plus écartés par l'un de ces milieux que par l'autre : tels sont les deux sortes de verres nommés Jlint-glass et croivn-glass. Le premier, qui con- tient de Foxide de plomb, est plus dense que le second; taillé en prisme , il alonge davantage le spectre solaire et a par conséquent un pouvoir dispersif plus grand : aussi, en accolant à une lentille de crown-glass un verre concave de flint-glass, on peut faire en sorte, au moyen de courbures convenables, que le rayon rouge, qui est le moins réfran- gible , et le rayon violet, qui l'est le plus, se croisent dans le second verre , et y prennent en sortant des directions telles qu'ils aillent se réunir en un même point au foyer. Les rayons intermédiaires occuperont près de ce point un si petit espace , que la lumière y sera sensiblement recom- posée. Les objectifs ainsi formés, appelés achromatiques, à cause qu'ils ne donnent pas de couleurs étrangères aux objets, ont permis de raccourcir beaucoup les lunettes en conservant le même grossissement. Dollond obtint d'une lunette d'environ 4 pieds un grossissement de 120 fois le diamètre, ou le même effet qu'auroit pu produire une lunette ordinaire de 3o à 40 pieds de longueur ; mais les espérances que devoit donner ce premier succès n'ont pas été réalisées. La diffi- culté de se procurer des morceaux de flint-glass un peu grands, qui soient exempts de bulles et de filandres, qui soient assez épais pour conserver les courbures qu'on leur a données, et enfin la difficulté de les travailler exactement, ont empêché jusqu'à présent que l'effet des lunettes achroma- tiques augmentât en raison de leur longueur. Les moyens de corriger les défauts de la vue, rendre plus nettes les images formées sur la rétine , et augmenter le pou- voir de l'organe, pour saisir les objets trop éloignés ou trop rapprochés et trop petits, peuvent être regardés comme for- mant la pratique de la vision , et c'est à cela que se sont prin- cipalement attachés les physiciens et les géomètres; mais les philosophes ont voulu faire plus : ils ont voulu savoir com- ment le mécanisme apparent de l'organe mène à la percep- 3i8 LUM tion que les objets extérieurs nous donnent par le sens de la vue. Ce que l'observation de ces organes fait seulement connoître, c'est qu'il se formée sur la rétine une image ren- versée des objets, qui, parfaitement semblable à un tableau, n'a que deux dimensions; et cependant nous jugeons les ob- jets dans leur position naturelle, et nous démêlons la pro- fondeur de l'espace qui les sépare. Pendant long-temps les métaphysiciens, s'appuyant sur des raisonnemens très-subtils, ont attribué au jugement la faculté de corriger ce qu'ils appeloient l'erreur de la sensation , et de faire concevoir l'image comme si elle étoit droite • mais il paroît qu'ils ont fait pour cela des frais bien inutiles : car ils auroient dû se dire que l'image tracée sur la rétine, et vue par ceux qui examinent l'œil, n'étoit peut-être pas le moyen immédiat de perception; mais que celle-ci résul- toit uniquement des impressions que les ra)rons faisoient sur la rétine , senties chacune suivant la direction où elle étoit reçue. De là il étoit aisé de conclure que le rayon venant de la partie supérieure d'un objet, et se rendant à la partie inférieure de la rétine, en conséquence du croi- sement des rayons dans l'œil , doit, par sa direction descen- dante, faire sentir qu'il émane de la partie supérieure de l'objet; et par cette distinction toute simple entre l'image et le sentiment de la direction du mouvement des rayons, le merveilleux redressement, qui donnoit tant de peine aux métaphysiciens, n'est plus nécessaire D'après une con- jecture de d'Alembert, Rochon a montré, par des expériences très-fines, que nous voyons un objet sur la direction de la perpendiculaire menée de cet objet à la surface concave du fond de l'œil. (Voyez les Opuscules mathématiques de d'Alem- bert, tom. 1 , pag. 265, et le Recueil des Mémoires sur la mé- canique et la physique, par Rochon, pag. 63.) Chaque œil procurant en particulier la vue complète d'un objet , il ne paroît néanmoins pas double lorsqu'on le regarde avec les deux yeux, excepté lorsque son image ne tombe pas dans chaque œil sur un point semblablement situé par rapport à l'axe optique de cet œil, c'est-à-dire , au rayon qui passe par le milieu de la prunelle et du cristallin, et aboutit au fond de la rétine; car cette circonstance, qu'on LUM 3i9 peut produire artificiellement en pressant avec le doigt le coin de l'œil , fait toujours voir double. II est naturel de penser que, dans le cas contraire , les deux impressions faites par le même objet, se superposant en quelque sorte dans le sensorium , ne sont pas perçues sé- parément; mais que la sensation est renforcée : aussi tout le monde convient qu'on voit mieux avec les deux yeux qu'avec un seul, c'est-à-dire que l'objet paroît plus éclairé. Cependant, quand on cherche à connoître exactement la dif- férence, on la trouve peu considérable. Les expériences de Jurin ne l'ont donnée que de '/,,. ( Traité d'optique, par Smith, traduit par Duval-le-Roi, pag. 62, note 60.) L'estimation des distances est la partie de la vision qui paroît la plus difficile à expliquer; mais il semble que tous les bons esprits conviennent aujourd'hui que cette estima- tion se forme par la combinaison que le jugement opère des apparences que présente la vue avec les résultats donnés par le toucher et le déplacement du corps. Celte sorte d'édu- cation de l'œil se fait de si bonne heure qu'on ne s'en aper- çoit guéres. 11 a fallu entendre des sujets nés aveugles, auxquels l'opération de la cataracte ' a rendu presque instan- tanément la vue dans un âge adulte, pour être bien assuré que le premier aspect des objets extérieurs n'apprend riea sur leur distance relativement à l'œil. Le sujet sur lequel Cheselden pratiqua pour la première fois cette opération, en 1728, assura que « les objets lui « paroissoient toucher ses yeux : il ne considéra long-temps « les tableaujc que comme des plans colorés ; ce ne fut « qu'après l'espace de deux mois qu'il découvrit qu'ils re- « présentoient des corps solides. » ( Optique de Smith, p. 96.) J'ai connu un jeune homme fort intelligent, fort instruit, qui ne saisissoit pas dans les dessins ou les gravures le relief des objets, quoique d'ailleurs il parût voir comme tout le monde : à la vérité, il avoit la vue basse et loucboit. Il faut remarquer aussi que l'aveugle opéré par Chesel- den n'a jamais dit qu'il eût vu les objets doubles, lorsque, 1 C'est-à-dire, l'extraction oii l'abaissement du cristallin devenu opaque, et auquel ou supplée par uu verre convexe qu4 réunit les rayons 520 LUM un an après avoir abaissé la cataracte de l'un de ses yeux seulement, on abaissa celle de l'autre. Cette opération a de- puis été fréquemment répétée sur un grand nombre de su- jets, et a toujours donné lieu aux mêmes observations. Cheselden a dit que tous ceux à qui il a rendu ainsi la vue, « avoient cela de commun, que, n'ayant jamais eu be- « soin de mouvoir les yeux pendant leur cécité, ils étoient « fort embarrassés pour le faire et pour les diriger sur « l'objet qu'ils vouloient regarder ; ce ne fut que par degrés « et avec le temps qu'ils acquirent cette faculté. ^^ Quelques personnes pensent aussi que le mouvement fait pour diriger les deux yeux sur un même objet doit aider à juger des distances, parce qu'alors il se forme un ti'iangle dont la distance des yeux est la base, qui a son sommet à l'objet où concourent les deux axes optiques, et que ce triangle s'alonge d'autant plus que l'objet est plus éloigné. De cette manière la position de Vob'jet est déterminée dans un point de l'espace; ce qui n'a plus lieu quand on ne regarde le même objet que d'un œil, parce qu'alors on De le place que sur une seule ligne droite, celle qui va de l'objet à l'oeil et qui peut se prolonger indéfiniment. Mais, si la vue avec deux yeux fait mieux juger de la dislance d'un objet, c'est en né se servant que d'un œil qu'on peut bien déterminer les directions ou les alignemens. L'estimation de la distance entre dans le jugement qu'on porte de la grandeur des objets. L'organe de la vue ne peut , d'après sa construction, donner aucune mesure absolue de cette grandeur; il peut comparer avec assez de justesse des lignes, des surfaces rapprochées l'une de l'autre, et placées à peu près à la hauteur de l'œil et à la même distance de cet organe, qui sent alors la grandeur des angles que font les rayons émanés des extrémités de ces objets. L'objet qui donne le plus grand angle visuel (c'est ainsi qu'on appelle ceux dont je viens de parler) est évidemment le plus grand : mais pour que la conclusion soit juste , il faut que la dis- tance à l'œil soit la même ; car tout le monde sait qu'un petit objet placé près de l'œil peut en couvrir un beaucoup plus grand qui en seroit suffisamment éloigné; et dcs-lors tout jugement de grandeur absolue devient impossible ou faux. LU M 3.t ïi suit évidemment de ce qui précède , que l'angle vi- suel formé par un objet , ^décroissant de plus en plus à mesure que l'objet s'éloigne , celui-ci devroit paroitre aussi de plus en plus petit; c'est cependant ce qui n'a pas lieu, du moins pour les objets dont les formes nous sont bien connues et que nous avons vus assez fréquemment de près pour garder un souvenir de leur grandeur. Par exemple, on ne jugera pas un homme placé à la distance de loo mètres dix fois plus petit qu'un autre éloigné seulement de lo mètres, ce qui devroit être néanmoins d'après le rapport des angles visuels correspondans à ces deux positions. On ne peut expliquer cette discordance entre la sensation et le jugement, que par l'influence que la connoissance acquise antérieurement de la furme et de la grandeur de l'objet exerce sur le dernier jugement. La sensation n'est plus appréciée en elle-même; elle n'est guères saisie que comme un si^/ae qui réveille l'idée déjà acquise sur la gran- deur de l'objet. Cependant il paroît qu'on a des exemples de personnes qui ont conservé le souvenir du temps où leur jugement sur la grandeur des objets étoit conforme aux apparences. Condorcet a souvent dit qu'il se souvenoit parfaitement d'un temps où il n'avoit pas encore l'habitude de voir comme grands les objets éloignés, lorsque, par leur forme, on juge qu'ils doivent être grands , et où un bœuf , vu d'un peu loin , lui paroissoit un objet très-petit; et il en a consigné l'assu- rance dans ses Etémeus du calcul des probabilités , pa<'. 86. On a des preuves directes de l'influence de l'habitude sur les jugemens déduits de la vue, quand on se place dans des circonstances où ces habitudes sont déroutées. Tel est le grossissement bien sensible d'une pointe, par suite de son rapprochement de l'œil, lorsqu'on la regarde à travers la carte percée d'un trou d'aiguille (voyez ci-dessus, p. 3i i ). Telle est aussi la petitesse apparente des hommes et des ani- maux, lorsqu'on regarde de haut en bas, comme par exem- ple, du sommet d'un clocher. Dans l'un et l'autre cas, limace présentée par l'œil étant insolite, le jugement ne' s'y ap- plique pas tout de suite, et l'on ne sent que le changement qu'a souffert l'angle qui indique la grandeur apparente des 323 LU M objets. Enfin, les habitans des plaines, accoutumés à juger de la distance des lieux par l'apereeption totale de l'espace qui les sépare, sont trompés le plus souvent, lorsqu'ils voyagent dans les grandes chaînes de montagnes qui, par leurs diverses formes, dérobent la vue d'espaces intermédiaires très-consi- dérables. II peut même arriver qu'il s'y joigne des jeux de lumière, comme une augmentation ou un afToiblissement dans la clarté des objets, produit par les changemens rapides de la densité de l'air qu'agitent des tempêtes fréquentes dans les lieux élevés; et, toutes choses d'ailleurs égales, les objets les plus éclairés et dont l'apparence est la plus nette, sem- blent aussi les plus rapprociiés de l'œil. Ces illusions et d'autres, dont il seroit trop long de parler^ ont fourni depuis long-temps de belles déclamations aux écrivains qui, par goût pour de vaines subtilités, ou dans l'intention de faire prendre le change à l'esprit du lecteur sur des chimères, en infirmant nos moyens les plus sûrs d'acquérir des connoissances ,. n'ont cessé de se plaindre de l'imperfection de nos sens. Mais c'est à tort qu'ils s'en pren- nent aux sens, qui accusent toujours conformément à des lois générales, lorsqu'ils sont bien conformés, en sorte que l'erreur ne vient point d'eux, mais des conclusions précipi- tées qu'en tire le jugement. Si nous n'allions pas au-delà de ce qu'ils nous montrent, nous ne nous tromperions point. Quand , par exemple, le grand éloignemcnt d'une tour carrée nous la fait paroitre ronde, avertis par la distance et la confusion de ses contours, nous avons tort d'alïirmer la forme de cette tour, avant d'avoir obtenu la vue distincte de ses parties. En un mot, lorsqu'on interrogera les sens avec une attention soutenue , et que l'on comparera leurs réponses avec une sage réserve, on en tirera toujours les inductions nécessaires et siiRisaates pour assurer nos relations avec les objets exté- rieurs. De la double réfraction. Les phénomènes que je viens d'esquisser rapidement, sont, par leur généralité tt par la facilité avec laquelle on les met en évidence, au premier rang de ceux que présente la lumière; mais il en est d'autres, non moins curieux, qui LUM 325 n'onf lieu que dans certaines substances, ou dont la pro- duction tient à des circonstances délicates, qu'il est quel- quefois assez dilïicile de faire naître ou d'apercevoir. C'est dans la variété de carbonate calcaire appelée Spath d'Islande (voyez ce mot), que le phénomène de la double réfraction a été indiqué pour la première fois, en 1670, par Erasme Bartholin, et discuté ensuite avec une grande saga- cité par Huygens , dans son Traité sur la lumière , publié en i6go. Voici le phénomène sous sa forme la plus simple. Lorsqu'on regarde, à travers un cristal de spath d'Islande, un papier blanc sur lequel on a marqué un point, on voit deux images de ce ])oint, en sorte que le rayon qui en émane paroit s'être divisé en deux parties, dont lune a suivi la loi ordinaire de la réfraction, tandis que l'autre a été déviée d'une manière particulière : cela s'aperçoit tout de suite, quand on se place en sorte que la ligne qui va du point à l'œil soit perpendiculaire aux faces qu'elle tra- veise dans le cristal. Alors lune des images du point paroit à la place qu'il occupe réellement; ainsi le rayon qui l'a produite n"a pas plus subi de réfraction dans le cristal, que s"il eût traversé perpendiculairement à sa surface tout autre corps réfringent : mais il se montre en outre une seconde image, déplacée par l'effet d'une réfraction extraordinaire. Pour bien concevoir la marche de la lumière dans le spath d'Islande, il faut en avoir sous les yeux un cristal, ou du moins sa représentation , soit en carton, soit en bois, et en reconnoitre la section principale et l'axe. A cet effet, on doit d'abord observer comment les six rhombes qui forment ses faces , et qui sont opposés et parallèles deux à deux . se réunissent trois à trois pour composer ses angles trièdres (ou angles solides à trois faces). On verra que, sur ces huit an- gles, deux seulement sont formés par trois angles plans obtus, tandis que les six autres n'ont qu'un seul angle obtns. Les premiers sont situés de manière que, quand le cristal est pos« sur une de ses faces, l'un de ces angles est dans cette face, et l'autre dans la face opposée : alors, si l'on mène un plan qui passe par les arêtes qui joignent ces mêmes angles avec les faces dont on vient de parler, on a la section principale du cristal; elle est perpendiculaire aux deux faces qu'elle Ira- 3^4 LUM verse, et celle de ses diagonales qui va de l'un des angles désignés ci-dessus à l'autre, étant symétriquement placée par rapport aux angles et aux laces du cristal, Cii est l'axe. Cela posé, l'une des premières lois observées dans la double réfraction du spath d'Islande, c'est que, l'objet et l'œil étant situés dans cette section, ou dans un plan qui lui soit parallèle, les deux parties du rayon incident restent dans ce plan. Si, par exemple, on pose sur le point qu'on regarde , la diagonale qui est commune à la face inférieure du cristal et à la section principale, les deux images du point paroifront sur cette ligne; mais l'image extraordinaire s'approchera plus que l'autre du petit angle trièdre adjacent à cette même ligne. J'appelle ici, petit angle trièdre, celui qui n'a qu'un seul angle plan obtus. 11 suit de ce qui précède, que, si l'on tire sur le papier une ligne et qu'on la place dans le plan de la section principale, toutes les images des points de cette droite restant dans ce plan, elle doit paroitre simple ; c'est ce qui arrive en effet ; mais si on la fait tour- ner sur un de ses points, elle offrira deux images, qui s'écar- teront l'une de l'autre jusqu'à une certaine limite, puis se rapprocheront pour se confondre de nouveau , quand la droite sera revenue, par le côté opposé, dans le plan de la section principale. Il ne faut pas omettre de dire que les deux images ne pa- roissent pas à la même distance de l'œil ; celle qui résulte de la réfraction ordinaire, étant plus vive, semble la plus rapprochée. L'axe du cristal jouit de propriétés non moins remarquables que celles de la section principale. Quand on tronque le cris- tal perpendiculairement à cet axe, et qu'on regarde le point à travers les nouvelles foces qu'on a données au cristal, si l'œil et le point sont placés sur la perpendiculaire à ces laces, qui est parallèle à l'axe, la double réfraction n'a plus lieu ; l'image du point est simple et paroit dans le lieu de l'objet. Si l'on n'avoit fait qu'une seule troncature, et qu'on regardât perpendiculairement à cette face, on ne verroit encore qu'une seule image, située conformément à la loi de la réfraction ordinaire. On n'obtient encore qu'une seule image, quand on donne au cristal des faces parallèles à son XUM 525 8xe, et qu'on regarde perpendiculairement à ces nouvelles faces. Lorsque la direction suivant laquelle on regarde, n'est pas perpendiculaire aux nouvelles faces, la double réfrac- tion a lieu, et les images sont également écartées, toutes les fois que le rayon visuel fait le même angle avec l'axe du cristal; en sorte que la division du ra}on incident s'opère autour de cet axe, comme si elle provenoit d'une répulsion émanée de cet axe. On s'est bientôt assuré que les phénomènes de la double réfraction ne se produisent pas seulement dans le Spath d'Is- lande : le Quartz, la Baryte sulfatée, le Soufre, etc. (voy. ces mots), et beaucoup d'autres substances cristallisées, jouis- sent aussi de la propriété de doubler les images, mais avec des circonstances différentes. Par exemple, dans le spath d'ls,'ande c'est le rayon réfracté à l'ordinaire qui s'écarte le moins de la perpendiculaire élevée sur la surface du cris- tal par le point d'incidence ; tandis que, suivant M. Biot, le contraire a lieu dans le quartz, la baryte sulfatée et d'au- tres substances. Le spath d'Islande ne donne des images sim- ples que parallèlement et perpendiculairement à une seule ligne, savoir, son axe de cristallisation ;. mais il y a des cris- taux où il existe deux lignes douées de cette propriété, et que pour cette raison on appelle encore axes, quoiqu'elles ne paroissent pas avoir avec la cristallisation le même rap- port que l'axe du spath d'Islande : tels sont les cristaux de mica. Dans plusieurs de ces cristaux à deux axes, M. Fresnel a remarqué qu'aucune des divisions du rayon incident ne suit les lois de la réfraction ordinaire. {Annales de chimie et de physique , tom. XX, pag. oSy.) Condorcet, dans ses notes sur les Élémens de la philosophie de jSewton, par Voltaire, dit que les cristaux qui donnent la double réfraction, sont composés de lames hétérogènes, placées les unes sur les autres, ou « que du moins on pro- « duit le même phénomène avec des verres artificiels ainsi « disposés. >^ (Note qui termine le chap. IX.) Par des expé- riences qui lui étoient propres, M. Brewster ayant conjec- ture que la compression ou la dilatation du verre donnoit à ce corps la structure des cristaux jouissant de la double 3=5 LUM réfraction, M. Fresnel s'est assuré du fait, en obtenant d'un assemblage de prismes de verre comprimés dans le sens de leur longueur, deux images réfractées du même objet. {An- nales de chimie et de physique , tom. XX, pag. 376.) La constitution des corps qui donnent la double réfraction, influe aussi sur la réHexion, mais seulement sur celle de la lumière qui a pénétré dans leur intérieur. Tout rayon qui tombe sur la surface extérieure de l'un de ces corps, en sor- tant du vide ou d'un milieu non cristallisé, est réfléchi sui- vant la loi ordinaire en un seul rayon; mais, lorsqu'il arrive à la seconde surface et qu'il y est réflcclii, il se divise, en sorte qu'il y a dans ce cas une double réflexion , comme une double réfraction. De la polarisation de la lumière. Le cristal d'Islande , qui a fourni le premier exemple du curieux phénomène de la double réfraction, a encore pré- senté un fait dépendant d'une modification bien singulière et Lien fréquente, que paroit subir très-souvent la lumière, de la part des corps qu'elle traverse ou par lesquels elle est réfléchie. Cette modification, qui semble restreindre le nom- bre des routes que le rayon peut parcourir, et montrer qu'il obéit ou qu'il échappe à certaines actions des corps, suivant les côtés qu'il leur présente, s'est manifestée principalement dans les circonstances suivantes. Premièrement , si l'on pose un cristal de spath d'Islande sur un papier blanc marqué d'un point, et qu'on place un second cristal sur le premier, on doit s'attendre en général à voir quatre images du point, puisque le rayon émané de ce point, en passant à travers le premier cristal, se divise en deux autres qui doivent subir une pareille division en traversant le second cristal ; mais cela n'a plus lieu lorsque les deux cristaux sont placés de manière que leurs sections principales soient parallèles ou perpendiculaires : il ne se forme plus alors que deux images , parce que les rayons sortis du premier cristal ne se divisent plus dans le second. Si les sections principales sont parallèles, chacun des rayons sortis du premier cristal souffre dans le second le même genre de réfraction que dans l'autre. Mais les choses se pas- LUM 527 sent dans Tordre inverse, lors(Jue les sections principales sont perpendiculaires : le rayon, réfracté suivant la loi ordi- naire dans le premier cristal, subit la réfraction extraordi- naire dans le second cristal, et réciproquement pour l'autre rayon. On en éfoit demeuré là , lorsqu'en ] 808 , Malus trouva qu'un rayon réfléchi par la première surface d'un plan de verre non éfaraé, qiiand il fait avec ce plan un angle de 55" 26' (ancienne division), et qu'il traverse ensuite un cristal de spath d'Islande, s'y comporte comme le rayon qui a déjà traversé un semblable cristal. L'effet produit sur la lumière par la réflexion indiquée précédemment, a aussi une conséquence qui s'aperçoit par une autre réflexion du même genre. Quand on fait tomber obliquement la lumière sur un plan de verre ou une glace, une partie se réfléchit, une autre pénètre dans la glace et la traverse ; mais les choses se passent autrement quand le rayon de lumière a déjà subi, sur une première glace, une réflexion sous l'angle de 55° 25'. Alors, si l'on reçoit ce rayon sur une nouvelle glace faisant avec lui un angle de 55° 26', et qu'elle puisse tourner sur le point d'incidence de manière qu'elle demeure toujours également inclinée par rapport à ce rayon, on trouvera deux positions, dans les- quelles il ne subira aucune réflexion , mais travei'sera la glace. Pour déterminer ces positions, il faut concevoir les perpen- diculaires élevées sur la première et la seconde glace aux points où les rencontre le rayon de lumière : chacune de ces perpendiculaires, combinée avec le rayon qu'elle rencontre, indiquera le plan dans lequel se fait la réflexion (p. 296). Il y aura ainsi deux plans de réflexion, l'un relatif à la pre- mière glace et l'autre à la seconde , et quand ils seront per- pendiculaires entre eux, la réflexion cessera sur la dernière glace : toute la lumière qu'elle reçoit sera réfractée. Dans les autres positions, l'intensité de la lumière réfléchie de- viendra plus ou moins forte, selon qu'elles seront plus ou moins éloignées de celles que je viens d'indiquer et qui sont au nombre de deux; car si, pour fixer les idées, on conçoit que le plan de réflexion sur la première glace soit celui du Méridien (voyez ce mot), le phénomène dont il 328 LUM s'agit aura lieu lorsque le plan de réflexion sur la seconde glace sera dirigé du côté de l'est ou du côté de l'ouest. « Dans ces cirsconstances, dit Malus [Mém. de la classe « des sciences math. ctpl:js. de l'Insliliit^ année 1810, seconde « partie, pag. loC), où le rayon réfléchi se comporte d'une « manière si différente (selon que la surface réfléchissante « est tournée vers le nord ou le sud, Test ou l'ouest), il « conserve néanmoins constamment la même inclinaison , « par rapport au rayon incident. . . . Ces observations nous « portent à conclure que la lumière acquiert dans ces cir- « constances des propriétés indépendantes de sa direction « par rapport à la surface qui la réfléchit, mais uniquement « relatives aux côtés du rayon réfléchi par la première « glace, qui sont les mêmes pour les côtés sud et nord, et « différentes pour les côtés est et ouest. En donnant à ces « côtés le nom de pôles , j'appellerai polarisation la modifi- « cation qui donne à la lumière des propriétés relatives à ces « pôles. » L'auteur paroît avoir voulu assimiler le phénomène qu'il a découvert, à ce qui arrive aux aiguilles aimantées, qui, tournant toujours leurs extrémités, ou pôles, vers les pôles magnétiques (voyez Magnétisme), conservent leur direction, lorsqu'on leur présente un morceau de fer dans ce sens, et eu dévient quand le corps est placé autrement. Il est remarquable que l'effet produit par le spath d'Is- lande, sur les rayons qui le traversent (p. 323 ), avoit sug- géré à peu prés les mêmes idées à Newton ; car, dans les questions 26 et 26 du troisième livre de son Traité d'optique, il regarde cet effet comme dû à des prcpriétés inhérentes au rayon de lumière , mais qui ne dépendent pas de la direction de sa route , en sorte qu'il « peut être considéré « comme ayant quatre côtés, deux desquels, opposés l'un « à l'autre, disposent le rayon à la réfraction extraordinaire, « lorsqu'ils sont tournés dans le sens où cette réfraction a « lieu, et les deux autres ne le disposent qu'à la réfraction « ordinaire, quand même ils seroient tournés dans le sens « de l'autre réfraction. ^^ Tous les corps qui réfractent ou qui réfléchissent la lu- mière, la polarisent ; mais les angles sous lesquels le phéno- LUM S29 mène est complet, diffèrent d'un corps k l'autre. Cet angle est de 37° i5' {Mém. présentés à L'Institut, tom. 2, p. 45o) sur la surface d'une eau stagnante; et M. Brewsler a remar- qué qu'en général la polarisation a lieu sous une incidence telle que le rayon réfléchi soit perpendiculaire au rayon réfracté, au moins à fort peu près. {Supplément à la tra- duction française de la Cliiinie de Tliomson , page gS.) Reve- nons maintenant à l'effet que la glace non étamée produit sur la lumière. Malus, après avoir examiné la lumière qu'elle réfléchit, s'est occupé de la lumière qui la traverse, et il a reconnu qu'elle étoit composée, i ." « d'une quantité de lu- « mière polarisée dans le sens contraire à celle qui a été « réfléchie, et proportionnelle à cette quantité; 2.° d'une « autre portion non modifiée, et qui conserve tous les ca- « ractères de la lumière directe. » Mais, en faisant traverser à ce rayon une suite de glaces parallèles, il s'en séparera à chaque passage des parties qui perdront la propriété d'être réfléchies dans les passages suivans ; et il ne restera plus, si le nombre des glaces est suffisant, qu'un rayon polarisé précisé- ment en sens contraire du premier. M. Biot, qui av oit remar- qué aussi de son côté ce dernier phénomène , avoit fait tomber immédiatement sur la première surface d'une pile de glaces parallèles, séparées par des intervalles d'air, un rayon de lumière directe, et pour reconnoitre la nature du rayon à sa sortie de la pile, il le faisoit passer à travers un cristal de spath d'Islande. I,orsque le nombre des glaces étoit assez considérable, ce rayon se comportoit dans le spath d'Islande comme s'il sortoit d'un autre cristal de cette substance. l,e même savant a découvert de semblables propriétés, non- seulement à des substances dont la structure est visiblement lamelleuse, mais aussi à la Tourmaline (voyez ce mot), dans laquelle on n'aperçoit point de couches hétérogènes. Enfin , MM. Biot et Savart ont montré , par une expérience bien curieuse (Bulletin des sciences par la Société philomatique^ ann. 1819, p. 174), l'influence que le déplacement, produit par les vibrations d'un corps diaphane , peut exercer sur les phénomènes de la polarisation. En faisant passer, à tra- vers une lame de jglace longue de deux mètres, une lu- mière polarisée , de manière à être entièrement absorbée «'^^ LUM par un miroir noir , lorsqu'il y parvenoit immédiatement, on n'observoit que peu ou point de changement dans le résultat après ce passage; mais si l'on frottoit la lame par l'une de ses extrémités, pour y e.xciter des vibrations et la faire ré- sonner, la lumière, au lieu d'être absorbée dans le miroir noir, jetoit un éclat d'autant plus vif que le son de la lame étoit plus intense , et par conséquent ses vibrations plus fortes. Des couleurs produites par réflexion et réfraction dans les corps minces. Le premier observé et le principal de ces phénomènes est celui des anneaux colorés, que Newton produisit en appli- quant , l'un contre l'autre , un verre plan et une lentille dont les surfaces faisoient partie d'une sphère d'un grand rayon. En supposant exactes les figures de ces corps et leur matière parfaitement incompressible, ils ne peuvent se tou- cher que par un point,, à partir duquel les deux surfaces en contact s'éloignent par degrés insensibles. Afin d'augmenter encore leur proximité, Ne\A'ton soumit ces deux verres à une pression graduée; puis il les plaça sur un fond noir, et, regardant obliquement l:i surface extérieure du verre convexe, éclairée par un beau jour, il vit au point de con- tact une tache noire entourée de cercles, offrant cette suc- cession de teintes : Bleu, hlanc , jaune, rouge, violet. Bleu, vert, jaune, rouge, Vert , rouge , etc. , flans laquelle les mêmes couleurs reparoissent à diverses re- prises sous des nuances diflerentes; mais bientôt, les couleurs venant à s'affoiblir, elles se terminèrent, dit-il, en une blan- cheur parfaite. Attribuant alors l'espèce de couleur à l'épaisseur de la lame d'air à travers laquelle passoit le rayon réfléchi, Newton s'occupa de la détermination de cette épaisseur; et lorsqu'il eut mesuré le diamètre des divers anneaux dans leur partie la plus brillante, il trouva, par le calcul, que les distances correspondantes des surfaces opposées du verre plan et de la lentille suivoient, à partir du point de contact, la pro- LUM 33 1 gression des nombres impairs 1,3,6,7,9, ^^^- » tandis que les épaisseurs correspondantes aux espaces obscurs suivoient la progression des nombres pairs 2, 4, 6, 8, 10, etc. En- suite, par des expériences réitérées avec le plus grand soin, il s'assura que l'unité de ces nombres, c'est-à-dire, l'épaisseur de l'air dans le premier anneau, étoit d'environ 77^73^ de pouce anglois, ce qui revient à j^tÎtts ^^ millimètre, ou à peu près la 7000/ partie. Newton varia ces expériences en subslituant d'autres subs- tances à l'air interposé entre les verres ; et les épaisseurs auxquelles répondirent les anneaux, devinrent d'autant moin- dres que le pouvoir réfringent de la substance interposée étoit plus considérable. Il ne s'en tint pas là ; mais il s'as- sura , par des expériences très-délicates, que les couleurs irisées qu'on voit sur les bulles de savon étoient un fait semblable aux anneaux colorés, puisque ces bulles ont pour enveloppe une lame d'eau extrêmement mince ; seulement l'ordre des substances étoit inverse : la pellicule deau de savon, formant le corps interposé, avoit un pouvoir réfrin- gent plus fort que les couches d'air qu'elle séparoit. Au lieu de regarder la surface extérieure de la lentille sur laquelle tombe la lumière, pour observer les couleurs que produit la réflexion de la surface postérieure du verre plan, Newton interposa l'appareil entre la lumière et l'œil: alors le point de contact des verres, au lieu de paroître une tache noire, laissa passer la lumière blanche, et des anneaux colorés se formèrent encore autour, mais placés dans les intervalles des espaces qu'occupoient les anneaux pro- duits parla réflexion. Les couleurs, toutes très-foibles, n'ac- quéroient de la vivacité que quand la lumière traversoit l'appareil sous une grande obliquité, et elles éloicnt rangées dans l'ordre suivant, à partir de la taclie blanche : Rouge jaunâtre, noir, violet, lieu , Blanc , jaune, rouge, Violet, bleu, vert , jaune, Rouge, etc. Après avoir bien constaté ces faits, Newton imagina de substituer à la lumière du jour, qu'il avoit employée dans ses précédentes expériences , un rayon coloré introduit dans Ô52 LUM une chambre obscure. Par ce moyen, il vit en même temps jusqu'à vingt anneaux, tandis qu'au grand jour il n'avoit pu en apercevoir plus de neuf; il trouva que le rayon rouge donnoit des anneaux plus grands que le rayon bleu ou le rayon violet. Ces anneaux d'ailleurs étoient tous de la même couleur que le rayon admis pour éclairer l'appa- reil. Enfin, en regardant à travers un prisme, soit l'assem- blage des verres plans et convexes, soit les bulles de savon, soit des plaques minces de talc de Moscovie (Mica, voyez ce mot), qui produisoient aussi des couleurs dans toutes les circonstances, le nombre des anneaux colorés ou des nuances paroissoit beaucoup plus grand qu'à la vue simple. Newton, considérant que les alternatives de réflexion et de transmission delà lumière, dans les expériences indiquées ci-dessus, sembloient attachées a certaines épaisseurs des lames minces, en conclut que le rayon qui traversoit ces lames, avoit tantôt une disposition à être réfléchi, tantôt une dis- position à être réfracté, soumises à des intermittences, ou à des retours dont les intervalles sont égaux. Sans prétendre en expliquer la cause, il a nommé ces alternatives accès de facile ré/lcxion , accès de facile transmission, etinterwalle des accès l'espace qui se trouve entre deux retours à la même dispo- sition. Occupés de perfectionner les lunettes achromatiques, les savans qui ont cultivé l'optique dans le 18." siècle paroissent avoir négligé ce genre de phénomènes; je ne connois sur ce sujet que les Mémoires de Mazéas, insérés dans le Recueil de r Académie de Berlin, pag. lyS^ , et dans le tome 11 des Savans étrangers. En faisant concourir la chaleur avec la pression, il a produit des couleurs plus variées, plus permanentes, mais sans pouvoir leur assigner aucune loi , ce qui tenoit peut- être à l'inégalité des changemens de figure que subissoient les espaces compris entre les verres qu'il soumettoit à ses expériences. Voilà ce qui se passe à l'égard de la lumière directe. La lumière polarisée produit aussi des couleurs dans les lames minces , ainsi que M. Arago l'a observé le premier , en re- gardant une lame de mica à travers un prisme de spath d'Islande. {Mémoires de la classe des sciences mathématiques et LUM 333 physiques de l'Institut, 1811, 1/' part., p. gS.) Placée d'une certaine manière, une lame de mica dépolarise le rayon qui avoit été polarisé par une réflexion sous Tangle convenable; et, en faisant ensuite passer ce rayon à travers un cristal de spath d'Islande, les deux images qu'il produit alors sont teintes de deux couleurs, qui, réunies, forment du blanc , et nommées, à cause de cette dernière circonstance, couleurs complémentaires. Elles varient avec la position respective du cristal et de la lame, qu'on fait tourner ensemble ou sépa- rément ; elles sont au maximum d'intensité dans quatre po- sitions, et disparoissenl dans quatre autres, où l'on ne voit que de la lumière blanche. Le phénomène ne se produit qu'autant que l'épaisseur de la lame de mica, de chaux sul- fatée , ou d'autre substance cristallisée , ne dépasse pas une certaine limite. En diminuant cette épaisseur, on fait varier la couleur des images ; et M. Biot a remarqué le pre- mier que, dans ces changemens, il y avoit entre les épais- seurs de la lame , donnant deux teintes déterminées , le même rapport qu'entre les épaisseurs des lames d'air qui réfléchissent ces teintes dans les anneaux colorés , ce qui établit une grande analogie entre les deux phénomènes. M. Young en aperçut encore une autre , c'est qu'il y avoit entre les directions suivies par le rayon ordinaire et le rayon ex- traordinaire, qui sortoient de la lame cristallisée, la même différence qu'entre les directions des rayons réfléchis à la première et à la seconde surface de la lame d'air, qui donne la même teinte dans les anneaux colorés. La grande variété des nuances de couleurs qui se montrent dans ces phénomènes, et la possibilité de les reproduire tou- jours exactement pareilles, offroit le moyen de résoudre beaucoup plus complètement qu'on ne l'avoit fait Jusque-là, un problème très-utile aux progrès de l'histoire naturelle, celui d'indiquer avec précision, dans toutes leurs nuances, la couleur des corps. Au cjanomètre , imagiiié par Saussure pour apprécier les diverses intensités de la couleur bleue du ciel (voyez à l'article Am , tome L", pag. 096), M. Arago substitua un instrument plus exact, où il employa la polari- sation de la lumière, et M. Biot construisit un colorigrade , dont il fit usage pour vérifier les teintes par lesquelles passe 334 LUM successivement îe Caméléon mixéral (voyez ce mot) , que M. Chevreul est parvenu, le premier, à préparer d'une ma- nière constante. De l'inflexion ou diffraction de la lumière. Découvert, en i665, parGrimaldi, ce phénomène consiste d'abord dans la dilatation que présente l'ombre d'un corps très-délié, un fil de fer, par exemple, lorsqu'il est éclairé par un trait de lumière reçu dans une chambre obscure. Cette ombre, portée sur un carton blanc, se trouve beau- coup plus large qu'elle ne devroit l'être à raison de la gros- seur du fil et de son éloignement du carton, comme si les rayons de lumière qui rasent les bords du fil se détour- noient de leur direction primitive pour s'écarter davantage : de là le mot inflexion, adopté par Newton pour désigner ce phénomène. Mais la dilatation de l'ombre ne le constitue pas en entier; il offre en outre des couleurs variées et disposées d'une manière très-remarquable. Non-seulement l'ombre est bordée, de chaque cAté , par des franges, de nuances et de largeurs di- verses : mais son intérieur est partagé en intervalles égaux par d'autres franges, les unes colorées et brillantes comme celles des bords, et les autres obscures. Newton n'avoit point remarqué ces franges intérieures, et il ne voyoit dans l'élar- gissement de l'ombre qu'une simple répulsion exercée sur les rayons de lumière par les bords du corps mince qui l'ar- rête. De nouvelles expériences ont prouvé que la production des franges intérieures dépendoit du concours des rayons qui rasent les deux bords du corps opaque , et qui paroissent, en se croisant derrière ce corps , exercer l'un sur l'autre une influence réciproque. M. Thomas Young a vu qu'en inter- ceptant, par un écran opaque, les rayons qui rasoient l'un des bords d'un corps mince , les franges intérieures de l'ombre disparoissoicnt sur-le-champ , quoique les ra) ons qui tou- choient l'autre bord de ce corps ne fussent point arrêtés. Celte belle expérience le conduisit à poser, comme un prin- cipe, que, «si deux portions de la même lumière arrivent « à l'œil par divex-ses routes, exactement ou à peu près « dans la même direction, la lumière devient plus intense LUM 335 '/. quand la différence des routes est un certain multiple « d'une longueur déterminée, qui varie suivant la couleur « des rayons, et moins intense dans les cas intermédiaires. » (Trans. phil, , année 1802, 2." part,, pag. 587.) C'est là ce que l'auteur a nommé Principe des interférences , le mot in- terférence, pris de l'anglois, signifiant ici rencontre ou mélange. En variant la forme de l'appareil qui sert à l'expérience, on varie aussi celle du phénomène. Au lieu d'opposer au trait de lumière un fil opaque, on le fait passer entre les bords, taillés en biseau, de deux lames qu'on éloigne ou qu'on rapproche à volonté. Quand la distance est suffisamment pe- tite, les bords de l'espace lumineux compris entre les om- bres des lames présentent plusieurs ligues blanches marquées par un plus grand éclat, et finissant, lorsqu'on rapproche encore plus les lames, par devenir des franges colorées qui se jettent dans l'ombre ; les couleurs s'y montrent dans Tordre où les offrent les anneaux colorés. MM. Biot et Pouillet , en s'occupant de ces recherches dans la vue de déterminer comment la lumière se plie entre les biseaux pour aller for- mer les diverses franges , ont trouvé que « toute la lumière « qui passe entre les biseaux, se partage en deux moitiés, « qui sont déviées en sens contraire, chacune vers le bi- « seau le plus éloigné;» ce qui produit le mélange ou l'in- terférence de ces parties, où se montrent des intervalles pro- portionnels aux longueurs des accès, déterminées par les an- neaux colorés. La singularité et l'importance de ces phéno- mènes avoient engagé l'Académie des sciences à en proposer la discussion et la théorie pour sujet d'un prix, que M. A. Fresnel a remporté, en 1819, dans un Mémoire rempli de vues ingénieuses et d'expériences remarquables autant par leur délicatesse que par leur précision. Un extrait de ce Mémoire a été imprimé dans le tome XI des Annales de chimie et de phj/sique (pages 5 et 246). Bien avant cette épo- que, l'auteur avoit communiqué à l'Académie des expériences très-curieuses sur le même sujet. Des couleurs accidentel/es, et des ombres colorées. Le premier de ces phénomènes se produit lorsqu'on re- garde en même temps des corps de diverses couleurs, et que 335 LUM certaines disposifions donnent la sensation d'une couleur que ne présentent point ces mêmes corps, quand ils sont vus isolément. Buflfon faisoit paroître ces couleurs, en fixant pendant long-temps l'œil sur un petit carré de papier rouge placé sur un papier blanc ; ce carré lui paroissoit comme bordé d'un vert bleuâtre et foible : portant alors sa vue sur quelque autre point du papier blanc, il y voyoit une tache verte {Hisloire naturelle^ éd. in-12 de 1774, Supplément, t. II, pag. Sog). Monge, dans ses Leçons sur la perspective ( Geo- mélrie descr-plive , 4." édit., pag. 184), cite un foit analogue, qui s'observe dans un appartement dont les fenêtres sont fermées par des rideaux rouges , lorsque les rayons du soleil s'y introduisent par une ouverture de quelques millimètres seulement. Si on les reçoit à peu de distance sur un papier blanc, on y voit une tache verte ; et cette tache seroit rouge si les rideaux étoient verts. Ces expériences, variées de plusieurs manièires par Rum- ford et M. Prieur (de la Côte-d'or), offrent des couleurs qui semblent produites dans l'œil même, parle mélange de plu- sieurs impressions , qui se conserve quand une partie de ces impressions a cessé. 11 est remarquable qu'on avive ces cou- leurs, en faisant mouvoir la bande de papier sur laquelle on les aperçoit; et en général, les teintes nouvelles sont complémentaires de la couleur qui domine primitivement. C'est à une modification analogue de la sensation que paroît se rapporter le changement de l'apparence des objets placés daps une chambre fermée par des rideaux d'une cou- leur intense, rouge, par exemple : ce n'est qu'après y être resté quelques inslans, que l'on y reconnoît les corps blancs pour ce qu'ils sont, et ceux qui sont de la couleur des ri- deaux paroissent blancs aussi. Quand on reçoit sur un papier blanc la lumière émanée d'un ciel bleu , soit avant le lever du soleil, soit après, dans une chambre qui n'est éclairée que par le côté du nord, le papier ne paroît encore que blanc ; mais, si on allume une chandelle, qu'on pose sur le papier un corps qui pro- jette deux ombres, l'une venant de la lumière du ciel par la croisée , et l'autre de la chandelle, la première de ces ombres paroîtra plus ou moins jaune et l'autre bleue. Cela se conçoit LUM 337 aisément, puisque l'espace privé des rayons émanés du ciel, est éclairé par la chandelle, dont la lumière n'est pas par- faitement blanche, et que l'espace où cette dernière n'arrive point, ne reçoit que de la lumière du ciel, qui est bleuâtre. Mais, ce qu'il faut bien observer, c'est que chacune de ces lumières semble perdre sa teinte quand elle est seule. Enfin, une circonstance encore digne de renuirque , c'est que les teintes des ombres, et surtout la jaune, paroissent d'abord assez foibles, mais que leur intensité augmente très-sensible- ment pendant les premiers instans où l'œil s'arrête dessus. C'est sans doute à ce mélange des lumières qu'est dû le changement de couleur des objets , lorsqu'on les regarde au jour , puis à la lumière artificielle. De la mesure de l'intensité de la lumière. Les pertes que la lumière subit dans sa route, comme nous l'avons déjà indiqué p. 296, ont donné lieu à de belles recherches sur son intensité, et forment un corps d'expé- riences et de doctrine très-étendu , que Bouguer a nommé gradation de la lumière, et Lambert, photométrie , ce qui veut dire mesure de la lumière. Le premier essai du travail de Bou- gnetavoit paru dès 172g ; mais une seconde édition, beaucoup plus étendue, fut publiée, en 1760, par Lacaille, sous le titre de Traité d'optique , la même année que parut l'ouvrage de Lambert. Dans l'un et l'autre de ces traités, il n'est pas seu- lement question de l'affoiblissement de la lumière en raison de la distance du point d'où elle émane et des milieux qu'elle traverse, mais encore de la direction suivant laquelle elle s'échappe des corps lumineux et rencontre les corps éclairés .- on y compare aussi entre elles les diverses sources de lu- mière, pour assigner les rapports de leurs forces éclairantes. Dans cette dernière recherche il s'agit d'amener au même degré de clarté des surfaces éclairées par chacune des sources de lumière que l'on veut éprouver, ce qui peut s'opérer de plusieurs manières : d'abord, en faisant tomber sur l'une de ces surfaces, la lumière d'autant de bougies bien é«^ales, qu'il en faut pour que celte surface présente le même éclat que celle qui reçoit la lumière dont ou cherche l'intensité; ou bien en comparant les distances auxquelles les Jumières sont 27. 2a 358 LU M placées lorsqu'elles donnent la même clarté aux surfaces qu'elles illuminent, car alors leurs intensités respectives sont en raison des carrés de ces distances (p. 293). Si, par exem- ple, l'une de ces lumières est trois fois plus éloignée que l'autre, son intensité égale neuf fois celle de l'autre. On peut aussi établir cette comparaison au moyen des deux ombres projetées par un corps opaque, éclairé simul- tanément par les deux sources de lumière, qui agissent éga- lement quand les ombres présentent la même intensité. Lorsque les corps lumineux ont un diamètre assez grand, on fait passer les rayons qui en émanent par des tuyaux dont l'ouverture, changeant à volonté, permet de réduire à tel degré qu'on veut la lumière qu'ils répandent sur la surface d'épreuve ; et quand deux surfaces blanches , deux morceaux de papier par exemple , isolés de toute lumière étrangère, autre que celles que l'on compare , présentent le même éclat, les intensités des sources de lumière sont en raison inverse de l'étendue des ouvertures qui les ont amenées à l'égalité, et par conséquent en raison inverse des carrés des diamètres de ces ouvertures. Il est avantageux souvent de garnir d'objectifs d'un long foyer les tuyaux dont on se sert. On sent bien que ce ne sont encore là. que des moyens généraux, dont l'emploi demande beaucoup de précautions minutieuses et ne conduit pas toujours à des mesi/res précises ; mais, ma- niés avec adresse, ils ont donné à Bouguer des résultats très- curieux. Il a dabord trouvé que, lorsqu'une lumière étoit environ soixante-quatre fois plus foible qu'une autre, elle n'augmen- toit pas sensiblement la clarté produite par cette autre. Par plusieurs expériences il s'assura que le soleil nous éclaire trois cent mille fois plus que la lune ; dans Tune de ces expériences il avoit trouvé que la lumière du soleil , rendue onze mille six cent soixante-quatre fois plus petite que dans son état naturel , étoit exactement égale à celle d'une bougie située à 16 pouces (ou 40 centimètres) de distance, nombres qui ne se rapportent encore qu'à l'intensité de la lumière de ces astres, lorsqu'elle est parvenue à la surface de la terre. La disproportion seroit bien plus forte, si l'on avoit égard à leurs distances; car, le soleil étant environ quatre LUM 359 cents fois plus éloigné de la terre que la lune , sa lumière en est affoiblie cent soixante mille fois. Ce n'étoit pas une chose moins curieuse de savoir si toutes les parties du disque du soleil jetoient le même éclat; mais, comme ces expériences sont difficiles à faire, on n'en trouve qu'une dans l'ouvrage de Bouguer, d'après laquelle l'éclat d'un point éloigne du centre des trois quarts du rayon étoit à l'éclat de ce centre comme trente -cinq à quarante -huit seulement, résultat qui ne pouvoit être prévu par l'hypo- thèse le plus généralement admise sur ce sujet. En effet, si d'une part on concevoit que les portions de même étendue sur la surface globuleuse du soleil diminuent de grandeur apparente à mesure qu'elles se présentent plu3 obliquement à notre œil, et que, nous envoyant toujours la même quan- tité de rayons, leur éclat devoit augmenter d'intensité; de l'autre part, on pensoit que la force des rayons devoit dé- croître, lorsqu'ils parloient de plus en plus obliquement de la surface du corps lumineux : on admettoit même que l'un de ces effets compensoit l'autre, de manière que le disque du soleil devoit avoir le même éclat dans tous ses points. Le vague de ces principes pouvoit bien laisser quelque doute sur la conclusion ; mais de nouvelles expériences pa- roissent les confirmer, du moins comme un fait. En observant le disque du soleil avec une lunette qui en présente à la fois deux images dont les couleurs sont complémentaires, et en faisant tomber ces images l'une sur l'autre, M. Arago en a obtenu une d'un blanc uniforme, ce qui n'auroit pu arriver, si les deux images n'eussent pas été d'égale intensité dans tous leurs points. (Mémoire de la classe des sciences mathéma^ tiques et physiques de l'Institut, année i8i 1 , 1." part., p. 118.) La détermination du rapport de la quantité de rayons réfléchis par la surface de différens corps , avec celle des rayons incidens , en ayant égard à leur inclinaison , a aussi beaucoup occupé Bouguer : il a trouvé que, si le nombre des rayons incidens étoit exprimé par 1000, le marbre noir poli en réfléchissoit 600 sous l'angle de 3° 35', ce qui étoit presque autant qu'en renverroit la surface du mercure; maisi que la quantité des rayons réfléchis diminuoit plus rapidt?- 340 LUM ment qu'à la surface de l'eau et à la première surface du verre, sur lesquelles, à la même incidence de 3° 35', la réflexion étoit plus foible que sur le marbre. L'éclat qu'of- frent les surfaces mates ou brutes, lorsqu'on les regarde dans la direction où elles reçoivent la lumière, a été mesuré par Bouguer, pour en conclure le rapport du nombre des aspérités que ces surfaces présentent dans une même éten- due sous diverses inclinaisons ; mais ses conclusions , repo- sant en partie sur une hypothèse, auroient besoin d'être examinées de nouveau. L'ouvrage de Bouguer contient également des observations nombreuses et variées sur l'affoiblissement de la lumière par le défaut de transparence des milieux qu'elle traverse : on y voit que iiS pouces (ou 3ii centimètres) d'épaisseur d'eau de mer rendent la lumière environ trois fois plus foible ; et, plus loin, l'auteur déduit de la combinaison de l'expé- rience avec la théorie , qu'à 679 pieds de profondeur (en- viron 220 mètres), sa densité restant la même, l'eau de mer doit avoir perdu sa transparence , tandis qu'il faudroit à l'air, supposé conservant toujours la même densité qu'à la surface terrestre, une profondeur de 5 18 385 toises, environ 227 lieues communes, ou 101 myriamètres. Mais les choses ne se passent pas ainsi dans l'atmosphère, dont la densité diminue en. «'éloignant de la terre ; et de plus, pour parvenir à nos yeux, la lumière des astres parcourt dans ce fluide, suivant leurs hauteurs au-dessus de l'horizon , des distances diverses. Les calculs de Bouguer donnent à la lumière du soleil, lorsqu'il est à l'horizon, une intensité i354 fois moindre que lorsqu'il est au zénith. L'air qui, dans une épaisseur assez considérable, ne montre aucune couleur, en acquiert une de plus en plus sensible lorsque sa masse devient très-grande (voyez à Tar- ticle Air, tome 1.", p. 3y6). C'est cet effet que Bouguer examine lorsqu'il cherche à déterminer l'intensité des cou- leurs aériennes , dans lesquelles s'éteignent de plus en plus celles des objets lointains , et d'où résultent les teintes bleuâ- tres qui terminent un horizon très -éloigné. Après avoir donné une table de l'intensité des couleurs aériennes des objets terrestres, selon leur distance de l'observateur, il ajoute que probablement les objets, quelque gros qu'ils fussent, cesse- LUM 341 roient d'être visibles par l'extinction de leurs couleurs pro- pres, s'ils étoient à une distance plus grande que 45 lieues marines de 20 au degré, ou 26 myriamètres. Ce sujet mériteroit bien d'être traité de nouveau, en fai- sant usage des procédés plus délicats et des instrumens plus exacts que les progrès de la science ont suggérés ; on sait d'ailleurs que les phénomènes de la polarisation, inconnus à Bouguer, doivent jouer ici un rôle important. Déjà M. Leslie a construit un nouveau photomètre, dans lequel l'intensité de la lumière est mesurée par les effets que produit la chaleur de ses rayons; ce qui ne peut, à la vérité, convenir à toutes les sources de lumière, puisqu'il y en a qui ne donnent aucune chaleur sensible ; mais l'au- teur en a fait voir les avantages, pour déterminer le pro- grès et le décroissement de l'intensité de la lumière dans toute la durée du jour, dans les diverses saisons et dans les diff'érens pays. Herschel a cherché aussi à mesurer la force éclairante des rayons colorés , et a trouvé le maximum de cette force dans le jaune du spectre solaire ; de plus, que le vert éclairoit à peu près aussi bien; mais que, de part et d'autre de ces rayons, la clarté diminuoit , et que le minimum étoit dans le violet: ce qui s'accorde assez avec les indications données par Newton. (Optique, tom. i.'", prop. 7, exp. 16.) C'est ce qui a été vérifié par M. Fraunhoffer dans les expériences dont nous avons parlé à la page 607. Liaison de la lumière avec la chaleur. La plupart des sources de la lumière le sont aussi de la chaleur , et l'on ne cite comme exception qu'un petit nombre de phénomènes lumineux, tels que la Phosphorescence de cer- tains corps (voyez ce mot). Les miroirs concaves et les verres convexes ayant la propriété de réunir à leur foyer, dans un espace beaucoup plus petit, les rayons qui tombent sur leur surface , augmentent beaucoup la chaleur à ce point. On est parvenu à y faire fondre et volatiliser l'or même en peu d'instans; néanmoins la lumière de la lune, rassemblée au foyer d'un miroir concave, ne fait pas sensiblement monter le thermomètre. Mais Bouguer explique bien ce fait, au 542 LUM moyen de l'immense disproportion qu'il a trouvée dans les intensités de la lumière émanée directement du soleil, et de celle que la lune réflécliit (p. 538). Le miroir concave employé par La Hire, dans l'expérience indiquée ci-dessus, ne concentrant les rayons lunaires qu'environ 5o6 fois, ne pouvoit en rendre la chaleur comparable à celle des rayons du soleil, dont l'intensité demeuroit encore mille fois plus grande; en sorte que le thermomètre, placé au foyer du miroir, n'auroit pu s'élever à peine qu'à la millième partie de la quantité dont la présence du soleil fait monter le thermomètre: mais du jour à la nuit, lorsque la direction et la force du vent ne changent pas, le thermomètre ne varie que d'une quantité dont la millième partie est tout-à-fait inappréciable. Nous renvoyons aux articles CALORiytiE (tom. VI, pag. 262), Chaleur (tom. VIII, pag. 75), Corps coiM- BURANs (t. X, p. 544), Flamme (t. XVII, p. 99), pour le dé- tail des circonstances qui produisent simultanément de la chaleur et de la lumière. Ici nous nous bornerons à rap- porter quelques expériences qui montrent que les rayons de la lumière décomposée par le j)risme diffèrent aussi sous le rapport de la production de la chaleur. D'abord Scheele fit voir que les corps soumis à la lumière en recevoient un accroissement de température qui dépen- doit de leur couleur ; que, plus ils approehoient d'être noirs, plus ils s'échauffoient rapidement. Ensuite Rochon essaya de déterminer la force calorifique des divers rayons du spectre solaire; mais, les thermomètres dont il se servit n'étant pas assez sensibles, les résultats de ces expériences ne le sa- tisfirent point, »et ils n'ont pas été confirmés. Herschel , ayant repris ces recherches, trouva que, pour les rayons rouges et les violets, qui forment les limites du spectre solaire, les facultés calorifiques étoient dans le rapport de 7 à 2. De nouvelles expériences firent conclure à M. Leslie que les degrés de force des rayons rouges . jaunes , verts , bleus, étoient représentés par les nombres 16, 7 , 4, 1 , ce qui ne s'accorde pas avec la détermination donnée par Herschel ; mais, outre la difticulté propre des expérience^ , les moyens employés par M. Leslie ditféroient de ceux dont Herschel avoif fait usage! le premier de ces physiciens se servoit de son photomètre. LU M 345 Herschel, de plus, avoit observé que, si la propriété calo- rifique se terminoit avec le spectre solaire du côté des rayons violets, il n'en étoit pas ainsi du côté des rayons ronges, qu'elle dépassoit, puisque le thermomètre montoit encore lorsqu'il étoit placé au-delà de ce terme, dans un espace où il ne paroissoit aucune lumière. Ce résultat inat- tendu fut examiné par plusieurs physiciens, et en dernier lieu M. Berard a trouvé que ce n'étoit pas hors du spectre, mais précisément à son extrémité rouge qu'étoit le maximum de chaleur. Des propriétés chimiques de la lumière. Ces propriétés se manifestent par l'action que la lumière exerce sur divers composés, dont elle désunit les principes, et par l'altération qu'elle fait éprouver à certaines surfaces colorées. Les plus singuliers phénomènes de ce genre sont la détonation et l'acide hydrochlorique produits par l'intro- duction d'un trait de lumière solaire dans un mélange de gaz hydrogène et de chlore , observés par MM. Gay-Lussac et Thenard , et le changement du blanc au noir, opéré sur le chlorure d'argent, avec une promptitude et une énergie variables suivant l'espèce de rayons auxquels ce corps est exposé. Au moyen de ces phénomènes, M. Berard s'est assuré, comme l'avoient déjà indiqué MM. WoUaston , Ritter et Beckmann, que les facultés chimiques augmentoient de forcé dans le spectre solaire du côté des rayons violets, ce qui est contraire à la marche que suit la faculté calorifique. De plus, prenant le vert pour point de départ, et réunissant d'un côté les rayons compris depuis ce point jusqu'à l'extrémité violette, de l'autre, ceux qui s'étendent jusqu'à l'extrémité rouge, il a formé deux faisceaux, dont le dernier, se rédui- sant à un point blanc d'un éclat difficile à soutenir, n'avoit point encore, au bout de deux heures, agi sensiblement sur le chlorure d'argent, tandis que l'autre faisceau, dont la chaleur et l'éclat étoient beaucoup moindres, avoit noirci ce chlorure en moins de dix minutes. Les physiciens que nous venons de citer, ont tous reconnu que les facultés chimiques s'étendent même un peu au-delà des rayons violets 544 LUM dans un espace obscur. Voici enfin un dernier phénomène, observé par M. Arago, et qui , comme on le verra plus bas, paroit offrir des indices bien importans sur la nature même de la lumière. Lorsqu'on fait tomber, sur du clilorui*e d'argent fraiche- ment préparé, les franges produites par le mélange ou l'in- terférence de deux faisceaux réfléchis sur deux miroirs légè- rement inclinés l'un à l'autre , ces franges tracent sur le chlorure des lignes noires également espacées et séparées par des intervalles blancs {Supplément à la traduction française de la 5." édition du Système de chimie de Thomson, pag. 556); et lorsqu'on soustrait un des faisceaux, le chlorure prend une teinte uniforme. Ainsi il résulte de cette belle expé- rience, que l'effet augmente, au lieu de décroître, quand on diminue la quantité des rayons, ce qui exclut l'idée que le phénomène tient à une absorption ou combinaison de la matière de la lumière, puisqu'elle devroit au contraire agir avec plus d'énergie , lorsqu'elle se trouve en plus grande quantité. L'influence de la lumière sur les végétaux et les animaux tient probablement à ses propriétés chimiques. Hésumé. Tout ce qu'on vient de lire, et qui n'est encore qu'une indication très-succincte des principaux phénomènes de la lumière, renferme, ce me semble, un assez grand nombre de détails pour qu'il soit utile d'en présenter la récapitulation. La lumière se propage en ligne droite du corps lumineux à l'œil, lorsqu'il n'y a point de milieu interposé, ou bien que celui qui remplit tout l'espace parcouru est homogène. La vitesse de la lumière est immense. Lorsqu'elle rencontre des corps, elle est renvoyée, ou bri- sée, c'est-à-dire : réfléchie, ou réfractée. Elle n'est pas homogène , mais se décompose en rayons de réflexibilité ou de réfrangibilité diverses, qui manifestent les couleurs. L'action des forces qui la réfléchissent ou la réfractent , paroit ne s'exercer qu'à de petites distances. Elle en éprouve aussi qui semblent agir alternativement. LUM 345 ou de manière à lui donner des dispositions intermittentes : telles sont la polarisation, les anneaux colorés, les couleurs des lames minces, etc. Son intensité décroît à mesure qu'elle s'éloigne de sa source, et s'affoiblit par les réflexions et les réfractions qu'elle subit dans son passage à travers les corps ; elle peut même s'éteindre tout-à-fait en traversant une grande épaisseur de corps trans- parens. Enfin elle produit souvent de la chaleur, et agit d'une manière chimique sur certains corps. Pour expliquer ces phénomènes, les physiciens se sont principalement attachés à deux systèmes. Celui qui, depuis Newton jusqu'à nos jours, a été le plus généralement admis, est le système de rémission, où l'on suppose que les corps lu- mineux lancent des filets de molécules très-déliées, lesquelles, soit directement, soit parla réflexion des corps opaques, viennent exercer sur le fond de l'œil une impulsion consti- tuant la sensation de la lumière. Il suit de ce système, que les corps lumineux doivent perdre de leur substance, décroître de volume, à chaque instant, et finir par disparoître. Aussi n'i:-t-on pas manqué d'objecter que, d'après une telle hypothèse, on devroit re- marquer, dans le diamètre apparent du soleil, une diminu- tion que les meilleures observations n'indiquent pas encore: mais cette difficulté a peu de poids; car, rien ne limitant la petitesse qu'on peut attribuer aux molécules de la lumière, il est facile d'établir sur cette petitesse un calcul, duquel il résulte qu'après des milliers de siècles la diminution du diamètre solaire seroit encore au-dessous des quantités appré- ciables à nos instrumens. Plusieurs autres considérations vien- nent aussi fortifier ce calcul : d'une part Fextrême vitesse de la lumière semble exiger que les molécules soient bien petites , autrement leur impulsion sur la substance délicate de la rétine la détruiroit entièrement; d'une autre part, la multitude de rayons lumineux qui, partant à chaque instant du soleil, des planètes, des étoiles, se croisent dans tous les sens et dans tous les points de l'espace, forment un mi- lieu sans cesse agité, dont la résistance troubleroit le mouve- ment des corps célestes, s'il n'avoit pas une densité infiniment 346 LU M petite, comme il faut nécessairement le reconnoître, puisque les observations n'ont encore indiqué aucune altération de cette espèce dans le mouvement des planètes. Laissant donc de côté la difficulté précédente, Newton et ses successeurs ont regardé les rayons de lumière comme partant immédiatement de fastre ou du corps éclairant, et subissant une attraction, ou, suivant les circonstances, une répulsion de la part des corps dans le voisinage desquels ils passent ; mais il reconnut bien que cette force devoit dé- croître beaucoup plus rapidement que le rapport inverse du carré de la distance, qui règle le mouvement des corps célestes, puisque la réfraction et la réflexion ne commencent à s'opérer qu'à une distance insensible de la surface du corps qui la produit. En ayant égard à cette circonstance , Newton d'abord, et d'autres géomètres par des méthodes de calcul beaucoup plus fécondes que les considérations dont il s'étoit servi, ont déterminé la marche que suit le rayon de lumière en approchant des corps; ils ont trouvé les lois de la réflexion et de la réfraction que l'expérience avoit fait connoître (p. 296, 299), et qu'en traversant un milieu plus dense que celui dont elle sort, le carré de la vitesse de la lumière doit être augmenté d'une quantité constante. Mais c'est à peu près à cela que s'est borné le succès de la théorie ; car il me semble qu'on ne doit pas y faire entrer les calculs plus ou moins ingénieux, fondés sur de nouvelles hypothèses, créées par le besoin de lier empiriquement une suite d'expériences, mais qui ne paroissent pas sortir nécessairement de la première supposition. C'est ainsi que, pour exprimer les phénomènes intermittens , on a regardé les molécules de la lumière comme ayant des faces, des pôles doués de propriétés attractives ou répulsives, soumis à des forces particulières émanées de cer- taines lignes ou axes , et d'où résultent des mouvem"ns de ro- tation, soit continus, soit alternatifs; tel est ce que M. Biot a vommé polarisation mobile, à laquelle il a appliqué le calcul. Mais, quelque ingénieuses que soient ces idées , laissant encore sans explication des phénomènes importans, tels que ceux de la diffraction, elles n'ont pas été généralement adoptées. On en est revenu au système des ondulations, dont la pre- mière idée appartient à Descartes, et qui a été successive- LU M 547 ment embrassé par Hook , Huygens et Euler. Newton lui- même paruit avoir donné beaucoup d'attention à ce système, mais en le combinant avec celui de l'émission, comme on le voit dans l'article intéressant que M. Biot a rédigé sur ce grand homme., pour la Biographie universelle (t. XXXI, pag. 144). Voici en quoi consiste le système des ondulations. On suppose qu'un fluide très-rare, très-élastique, auquel on donne le nom à'éther , est répandu dans l'espace , qu'il pénètre dans tous les corps, et qu'il éprouve de la part de ceux qu'on regarde comme des sources de lumière, une ac- tion qui lui imprime un mouvement d'ondulation semblable à celui de l'air, d'où résulte le son, et auquel sont analogues les cndes qu'on excite dans l'eau lorsqu'on y laisse tomber des corps pesans. Ce mouvement est oscillatoire, comme celui des pendules, qu'on nomme vibration. A partir du point au- quel commence l'agitation , les molécules du fluide éprouvent d'abord une répulsion qui les éloigne de ce point; ensuite la réaction produite par leur élasticité et celle des molé- cules sur lesquelles elles s'appuient, les fait rétrograder au- delà de leur première position, et ces alternatives se répè- tent comme l'élévation et l'abaissement d'un pendule qu'on a écarté de la verticale. Dans cette hypothèse , la ligne qui va du centre de l'ébran- lement jusqu'à l'œil devient le rayon , parce que c'est dans sa direction que l'œil reçoit l'impression de l'onde lumineuse ; et comme l'ébranlement s'alfoiblit à mesure qu'il s'étend sur une plus grande surface, l'intensité de la lumière doit en- core diminuer en raison inverse du carré de la distance à sa source. La vitesse de la lumière ne résulte plus du temps qu'emploie la molécule partie du corps éclairant pour arriver jusqu'à nous; mais du temps que l'ébranlement, causé par ce corps dans l'éther qui le touche, met à se propager jusqu'à celui qui touche à notre œil. C'est la grande rapidité de cette propagation qui, jointe au peu de résistance qu'il op- pose au mouvement des plavèfes, prouve la grande élasti- cité de ce fluide. La diversité des couleurs devient ici tout- à-fait analogue à celle des sons; elle dépend du nombre plus ou moins grand de vibrations excitées dans l'éther pen- dant un temps égal. Ce n'est plus par la simple réflexion 548 LUM que les corps qui ne sont point lumineux par eux-mêmes nous deviennent visibles : par Là on lève une difficulté assez grande, celle de l'énorme différence que présentent à cet égard les corps polis par rapport à ceux qui sont bruts. Dans les premiers, ce n'est point leur surface qu'on aper- çoit, mais limage des corps environnans; encore n'aperçoit- on les images que dans des positions particulières, tandis qu'un corps brut se montre le même , relativement à sa cou- leur et aux accidens de sa surface, sous un grand nombre de points de vue. Cependant il s'en faut bien qu'on puisse regarder comme approchant de la rigueur mathématique, la destruction des éminences de la surface des corps par le poli. On reconnoît, à l'aide du microscope, que ce travail en laisse encore subsister la plus grande partie ; il doit donc encore s'opérer une grande quantité de cw réflexions irré- gulières qui empêchent la production des images distinctes. Dans le système des ondulations, Téther extérieur, mis en vibration par les corps lumineux , agit sur la portion du même fluide insérée entre les particules solides des corps opaques, et produit à la surface de ces corps de nouvelles vibrations, qui, dans leur vitesse, peuvent différer de celles du fluide extérieur, à raison de la différence de densité du fluide intérieur et de l'élasticité qui en est la conséquence, et même de celle des particules insensibles des corps, ce qui engendre des couleurs. La transparence des corps sera due alors à une structure intérieure qui permettra aux vibrations du fluide extérieur, reçues à l'une des surfaces des corps, de se transmettre à l'autre surface d'une manière plus ou moins complète, à l'aide des vibrations du fluide intérieur; et à ce sujet il faut se rappeler que presque tous les corps opa- ques deviennent transparens lorsqu'ils sont réduits en lames minces (p. 292). Il faut aussi dire que, dès le temps de Newton, on avoit rejeté l'explication de la transparence des corps par la rectitude de leurs pore?^^ : il pensoit qu'il y avoit toujours beaucoup plus de pores qu'il n'en falloit pour le passage de la lumière à travers les corps opaques : mais qu'elle étoit absorbée par le grand nombre des réflexions partielles opérées dans l'intérieur de ces corps. Sous ce point de vue il y a lieu à mesurer le pouvoir réfringent des corps LUM 349 opaques, comme celui des corps diaphanes ; c'est ce qu'a d'a- bord fait M. WoUaston , dont M. Malus a étendu et rectifié les déterminations, dans le tome II des Mémoires présentés à la classe des sciences mathématiques et physiques de V Institut , p. 5og. C'est dans l'explication de la double réfraction du spath d'Islande, par Huygens , qu'on voit le premier emploi bien circonstancié de la théorie des ondes. Ce géomètre imagina que les ondes, qui sont en général sphériques , lorsque le milieu où elles sont excitées est parfaitement libre et de densité uniforme, prenoient dans le spath d'Islande la forme d'un ellipsoïde, corps dont les rayons ne sont pas égaux, comme ceux de la sphère. Les belles expériences de Malus ayant vérifié la construction que Huygens avoit tirée de son hypothèse, et qui étoit presque oubliée, elle fut re- connue comme une loi physique obtenue à posteriori, ce qui engagea M. Laplace à s'assurer si elle étoit compatible avec le principe mathématique de la moindre action qui s'ob- serve dans tous les mouvemens produits par des forces at- tractives, et c'est ce que le calcul confirma. Huygens avoit aussi donné de la réfraction ordinaire et de la réflexion une explication qu'Euler reproduisit lorsqu'il re- nouvela le système des ondulations [Opuscula varii argumenti, tom. 1, pag. 169). Dans les Mémoires de V Académie de Berlin (années lyS:^ , p. 262 ; 1764 , p. 200), il s'occupa des couleurs observées sur les lames minces, qu'il expliqua d'une manière analogue à la production des sons harmoniques qui, résul- tant de vibrations dont les durées sont dans des rapports simples, s'excitent réciproquement. Ainsi, que l'on fasse son- ner l'une des cordes d'un instrument de musique, non-seu- lement on entendra résonner, ou au moins on verra frémir celles qui sont à l'unisson, mais encore celles dont le son est le même que celui des mutiples ou des parties aliquotes de la première ; et aussi , qu'on donne aux lames des épais- seurs comprises dans une certaine série de nombres, leurs vibrations s'accordent suivant cette loi , et donnent des cou- leurs analogues, comme les cordes donnent des sons har- moniques. Les mêmes effets peuvent se comparer peut-être encore mieux à ce qui se passe dans les flûtes, où Ja vibra- tion des particules solides n'entre pour rien, et où le son 35o LUM résulte seulement des vibrations de la colonne d'air ren- fermée dans l'intérieur de l'instrument, à quoi répondroit bien Téther renfermé dans l'intérieur des lames. Ce sont les phénomènes de ce genre, et principalement ceux delà diflTraction, qui ont ramené de nouveau les physi- ciens au système des ondulations. M. Young l'a exposé avec beaucoup de détail dans les Transactions philosophiques (an- née 1802, 1/'' partie, pag. 12); et M. Fresnel, après l'avoir appliqué soigneusement à ses belles et nombreuses expé- riences, en a donné un résumé très -satisfaisant dans le >S«p- plément à la traduction françoise de la 5." édition de la Chimie de Thomson (p. 32). Le premier de ces physiciens en a tiré le principe des interférences, que j'ai cité plus haut (p. 334) parmi les faits observés, et dont on peut se rendre compte ainsi qu'il suit. On voit tous les jours, à la surface de l'eau, des ondes excitées en divers points se rencontrer sans se confondre, et ainsi les ondes lumineuses, parties de divers corps dans toutes les directions, se rencontrent sans se confondre, et produisent simultanément les impressions qui leur sont pro- pres ; mais il n'en seroit plus de même si ces ondes sui- voient la même direction, c'est-à-dire, si elles coïncidoient, au moins à peu près, dans une partie assez étendue de leurs circonférences. Le mouvement des molécules fluides dans cette partie pourroit être renforcé ou diminué selon que les ondes se rencontreroient dans une des parties semblables ou difîerentes des périodes de leur mouvement, c'est-à-dire que, si Tune des ondes vient à se mêler avec l'autre lorsque les molécules fluides se meuvent dans le même sens, l'onde résultante sera plus forte, occupera plus d'espace, la lumière aura par conséquent plus d'intensité dans cette partie^ mais si les deux ondes sont dans un état contraire, que le mou- vement des molécules fluides dans l'une suive une direction opposée à celle qu'il a dans l'autre, elles se détruiront, ,et cette partie deviendra obscure. Entre ces deux états ex- trêmes se trouve un nombre infini d'intermédiaires qui peuvent donner lieu à autant de compositions diverses de mouvemens, et produire des couleurs et des nuances variées uussi à l'infini ; on voit d'ailleurs aisément, qu'en partant LUM 35 du point et de l'instant où l'ébranlement a eu lieu, les ondes qui se suivent et se mêlent ou s'interfèrent , seront dans la même partie de leurs oscillations , lorsqu'elles en auront exécuté un nombre complet, et qu'elles seront dans une partie contraire, quand ce nombre, au lieu d'être complet pour chacune, différera d'une demi - oscillation : comme, lorsque Ton voit deux pendules à secondes osciller à côté l'un de l'autre, s'ils ont accompli, depuis l'origine de leur mouvement , chacun un nombre entier d'oscillations , ils s'élèvent et s'abaissent simultanément ; ils font exactement le contraire , lorsque ces nombres diffèrent d'une demi- seconde , ou, ce qui est la même chose, que l'un de ces nombres est composé d'un nombre impair de demi-oscillations. Cet état des choses répond parfaitement à l'action chimique de la lumière sur le chlorure d'argent (p. 344) et aux principales circonstances de la diffraction ; on a même pu connoitre l'étendue des oscillations de l'éther dans divers phénomènes intermittens. Ainsi la probabilité de ces ingé- nieuses explications semble augmenter chaque jour ; mais cependant il est permis de dire qu'elles ne pourront être mises au rang des théories complètement avérées, comme celle du mouvement des corps célestes, que lorsqu'on sera parvenu., non-seulement à entrevoir d'une manière plausible comment les ondulations du fluide lumineux doivent se for- mer et se combiner pour produire les effets observés, mais à tirer des calculs fondés sur les lois générales du mouvement des fluides élastiques, toutes les circonstances de celui des ondes : c'est maintenant l'objet des recherches de M. Poisson, dont les travaux ont beaucoup étendu l'application des hautes mathématiques à la physique, et ont déjà donné la confirma- tion de plusieurs points importans. Ses résultats seront annon- cés dans les Annales de chimie et de physique, et les calculs qui les appuient, paroitront sans doute dans les Mémoires de l'aca- démie des sciences ou dans le Journal de Uécole polytechnique. Quant aux détails des expériences, aux constructions géomé- triques et aux calculs qui les lient ou les représentent, et que nous avons été forcés d'omettre dans cet article, dont la longueur peut paroitre déjà beaucoup trop grande, nous renvoyons le lecteur aux Traités de phjsiqus de MM. Haiiy, 352 LU M Biot, Beudant, et aux Mémoires de MM. Malus, Arago et Fresnel. (L. C.) LUMIERE. ( Chim. ) Voyez au mot Attraction moléculaire , Suppl.au tome III , p. ii:j. (Ch. ) LUMINET. [Bot.) Olivier de Serres nomme ainsi Teu- phraise, parce qu'elle passe pour un ophtalmique bon pour éclaircir la vue. (J.) LUMMICK.(i\7amm.) Un des noms lapons du lemming. (F.C.) LUMI^ITZERA. {Bot.) Ce genre , que Willdenow a publié dans le Recueil des Curieux de la nature à Berlin , paroît devoir être réuni au cacoucia ou cacucia d'Aublet. (J.) LUMP. {Ichthjol.) Voyez Cycloptère et Lompe. (H. C.) LUMPÈNE. {Ichthj'oL) Linnaeus a donné le nom de blen- nius lumpenus, qui a été généralement adopté, à un poisson de l'Océan d'Europe et du genre Blennie , lequel se cache dans les fonds d'argile ou de sable parmi les varecs , et offre une teinte de jaune et de blanc mélangés. Voyez Blennie et Go NN ELLE. (H. C.) LUN. {Bot.) Voyez Liun. (J.) LUNA, LUNALA, WALLUNA. {Bot.) Noms du pancra- tium zeylanicum , àCeilan, cités par Hermann. (J.) LUNAIRE; Lunaria, Linn. [Bot.) Genre de plantes dico- tylédones de la famille des crucifères , Juss. , et de la tétrady- namie siliculeuse de Linnaeus, dont les principaux caractères sont ceux qui suivent : Calice de quatre folioles ovales- oblongues , serrées , caduques , dont deux un peu prolongées , au-delà de leur base , en une petite bosse : corolle de quatre pétales entiers ; six élamines tétradynames , à anthères droites et sagittées ; ovaire supérieur , pédicellé , portant un style .court, terminé par un stigmate obtus ; silicule grande, pédi- culée , ovale ou lancéolée, à deux valves planes parallèles à la cloison , et à deux loges , contenant chacune deux à quatre graines comprimées , entourées d'un rebord. Les lunaires sont des herbes à tiges droites, rameuses; à feuilles pétiolées , cordiformes, grossièrement dentées, et à fleurs assez grandes, élégantes, disposées en grappes termi- nales. Lorsque, dans la parfaite maturité du fruit , ses valves sont tombées, la cloison, qui est persistante, offre une sorte de disque d'un blanc brillant ou comme argenté , et c'est de LUN 353 la forme et de la couleur de ce disque, comparé à celui de la lune , que ces plantes ont reçu le nom qu'elles portent. On en connoît une dixaine d'espèces, parmi lesquelles les deux suivantes sont les plus remarquables.- LuNAiRE viVACE : Luiiuria rediyiva, Linn. , Spec, 911; Lam., Illustr.,t. 56 1 , fig. 1. Sa racine, qui est vivace, produit une tige cylindrique, un peu velue, haute de deux à trois pieds, garnie de feuilles inégalement dentées : les inférieures en cœur , opposées ; les supérieures presque lancéolées. Les fleurs sont violettes ou purpurines, odorantes, disposées en petites grappes à l'extrémité de la tige ou des rameaux , et elles forment dans leur ensemble une panicule très- étalée. Les silicules sont ovales-oblongues , rétrécies à leur base et à leur sommet. Cette plante croit dans les bois montagneux, en France, en Italie, en Suisse, en Allemagne, etc. Lunaire annuelle; vulgairement Bulbonach , Grande Lu- naire, Médaille DE Judas, Monnoie du Pape, Satinée, Passe- Satin: Lunaria annua, Linn. , Spec, 911 ; Lam. , lllustr.i, tab. 56 1 , fig. 2. Cette espèce diffère de la précédente par sa durée, sa racine n'étant que bisannuelle, et non annuelle, comme le nom donné par Linneeus pourroit le faire croire : elle s'en distingue encore par la forme des dents de ses feuilles, qui sont grandes et à peu près égales; par ses feuilles supérieures , toujours en cœur et sessiles , et enfin par ses silicules ovales, plus arrondies, non rétrécies à leur base et à leur sommet. Les fleurs sont purpurines, ou mêlées de blanc et de pourpre, rarement tout-à-fait blanches; elles paroissent en Mai et Juin. Cette plante croît dans les bois des montagnes , en France , en Suisse , en Allemagne , en Suède , etc. Ces deux plantes, et surtout la dernière espèce, sont cul- tivées dans les jardins, moins à cause de leurs fleurs, qui sont cependant assez agréables, que pour PelTet singulier que produisent leurs fruits après la parfaite maturité. La méde- cine faisoit autrefois usage des lunaires, surtout de leurs graines, comme diurétiques, vulnéraires , anti-épileptiques, anti-hydrophobiques ; mais leur etîicacité , sous tous ces rap- ports, n'étant rien moins que prouvée, elles sont aujourd'hui entièrement tombées en désuétude. Au reste leurs graines et 27. 25 354 LUN leurs feuilles, surtout celles de la lunaire annuelle, sont "très-an) ères. (L. D,) LUNARIA. (Bot.) Les plantes crucifères qui portent main- tenant ce nom, avoient anciennement celui de viola lunaria, à cause de la forme de leurs fleurs, d'une part, et de leurs siliques, de l'autre. Gesner nommoit /unana, Valjsson cljipea- tiirn de Linnaeus. Ce nom étoit donné par Daléchamps au lunaria reàiviva ^ pfir Anguillara à Vornithopus scorpioides , par qu'^îqnes personnes à Vepimedium , par Lobel à une luzerne, par Matthiole et beaucoup d'autres à Vosmunda lunaria, éta- bli maintenant comme genre distinct sous le nom de Botrj- chium. (J. ) LUNARIA. (Bot.) Quelques espèces de fougères ont été décrites sous ce nom dans les ouvrages des anciens botanistes, et Linnaeus les avoit placées dans son genre Osmunda; mais elles en ont été retirées et ont servi de types aux genres Bo- trjchium et Anémia. L'espèce la plus anciennement décrite est Vosmunda lunaria, Linn. , ou botrychium lunaria, Willd. , dont les découpures de la fronde ont la forme de croissans. Cette espèce , ainsi que les botrjchium matricarioides et race- mosum , Willd. , sont les lunaria, lunaria racemosa et minor de C. Bauhin, Mathiole , Clusius , etc., et de tous les botanistes leurs contemporains. Les autres espèces de lunaria que ces botanistes désignent, sont des plantes étrangères à la famille des fougèress , qui ont reçu ce nom à cause de la forme de leurs feuilles ou de leurs graines. Les lunaria elatior de Morison , de Sloane , etc., sont des fougères exotiques, par exemple , les anémia hirta , hirsuta et adiantifolia. ( Lem. ) LUNDE. (Ornith.) Ce nom norwégien , qui s'écrit aussi lund, lunda ellunifuly, désigne le macareux moine, aie a arc- tic a , Guiel. (Ch. D.) LUNE. {Astron. et Phjs.) Voyez, pour ses mouvemens et sa figure, l'article Système du monde, et pour son influence sur l'atmosphère, l'article Météores. ( L. C.) LUNE. ( Chim. ) Nom donné à l'argent par les alchimistes. (Ch.) LUNE. {Entom.) Nom donné à une espèce de bombyce de l'Amérique du Nord. (C. D. ) LUNE CORNÉE. (Chim.) Chlorure d'argent fondu. (Ch.) LUN 355 I-UNE D'EAU. (Bot.) Nom vulgaire du nénuphar blanc ^ qu'il doit à ses feuilles orbiculaires nageantes sur Teau. (Lem.) LUNE DE MER. [Ichthjol.) On donne vulgairement ce nom à différens poissons, à la mole, au gai verdàtre et à la sélène argentée. Voyez Gal, Mole et Sélene, (H. C. ) LUNETIÈRE; Biscutella , Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, de la famille des Crucifères, Juss. , et de la tétra- djnainie siliculeuse, Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Calice de quatre folioles, dont deux, opposées, sont un peu enflées et bossues à leur base ; corolle de quatre pétales entiers ; six étamines tétradynames ; un ovaire su- père , orbiculaire , comprimé, échancré , surmonté d'un style à stigmate obtus ; une silicule plane , comprimée , à deux lobes orbiculaires ou ovales , formant chacun une loge mono- sperme, indéhiscente , adnée latéralement à la base du style, qui tient lieu de cloison. Les lunetiéres sont des herbes annuelles ou vivaccs , à feuilles alternes, oblongues , dentées ou pinnatifides, à fleurs disposées en grappes terminales, et dont les fruits sont re- marquables par leur forme singulière, qui ressemble en quel- que sorte à une paire de lunettes, ce qui leur a valu leur nom françois. On en compte aujourd'hui environ trente espèces, qui habitent plus particulièrement l'Europe méri- dionale, le Nord de l'Afrique ou le Levant ; mais nous ne citerons ici que les quatre suivantes : LuNETiÈRE AURicuLÉE : Biscutclla duriculata , Linn. ,Spec,, g; i ; Lam., Illustr., t. 56o,f. 2. Sa tige est cylindrique, légèrement velue, haute d'un pied à dix-huit pouces, divisée en plu- sieurs rameaux étalés et écartés. Ses feuilles radicales sont alongées, sinuées ou roncinées, rétrécies à leur base; les caulinaires sont oblongues, entières ou presque entières, sessiles et semi-amplexicaules ; les unes et les autres sont presque glabres, chargées seulement de quelques poils en leurs bords. Les fleurs sont d'un jaune pâle , disposées en grappe à l'extrémité des rameaux. Les silicules , tout-à-fait glabres ou parsemées de points éoailleux , sont partagées en deux lobes presque orbiculaires, entourées d'un petit rebord, non échancrées dans leur partie supérieure, mais décurrenfes 356 LUN sur le style, qui est au moins aussi long que la silicule elle- même. Cette espèce croit dans les lieux cultivés en Espagne, en Portugal , en Italie, dans le Nord de l'Afrique, et dans le Midi de la France. Elle est annuelle et fleurit en Mai et Juin. LuNETiÈRE DE laPouille; Biscutella opula , Linn., Mant., 254. Sa tige est haute d'un pied ou un peu plus, assez simple inférieurement, divisée en deux à trois rameaux dans sa par- tie supérieure, et toute hérissée, ainsi que les feuilles, de poils nombreux, roides et rudes au toucher. Ses feuilles sont oblongues, munies en leur bord de dents écartées et pro- fondes , qui les rendent quelquefois comme sinuées. Les fleurs sont d'un jaune clair; elles ont les deux éperons, formés par le prolongement de deux des folioles du calice, droits, presque aigus et moitié plus longs que dans l'espèce précé- dente. Les siliculesont une échancrure entre leurs deux lobes. Cette espèce est annuelle, et fleurit en Mai et Juin. Elle croit naturellement en Italie et dans les lieux montagneux en Provence. LuNETiÈRE DES ROCHEKS , Biscutclla saxaliUs. Nous croyons devoir réunir sous ce nom le Biscutella saxatllis et le Biscutella lœvigata des auteurs, qui ne nous ont paru être que des va- riétés d'une seule et même espèce. La racine de cette plante est vivace , ordinairement pivotante , quelquefois tortueuse ou partagée en plusieurs fibres : elle produit une tige droite, haute de huit pouces à un pied et demi , plus ou moins velue dans sa partie inférieure, quelquefois même hérissée, ainsi que les feuilles ; en général rameuse en sa partie supérieure , quelquefois divisée, dès sa base , en rameaux un peu étalés. Ses feuilles sont oblongues, rarement entières, souvent den- tées ou sinuées , et même roncinées , rétrécies en pétiole , et pour la plupart rassemblées à la base ou au moins dans la partie inférieure des tiges, qui dans leur partie supérieure sont ordinairement peu garnies de feuilles, et celles-ci étant plus étroites, sessiles et presque toujours entières. Les fleurs sont d'un jaune pâle et de graudeur médiocre, disposées, à l'ex- trémité de la tige et des rameaux , en grappes qui , lors- qu'elles sont assez rapprochées les unes des autres, forment une sorte de pauicule. Les folioles de leur calice n'ont point LUN 3-57 d'éperon , mais seulement une très-petite bosse. Les silicules sont formées de deux lobes orbiculaires, glabres, ou plus ou moins écailleux, bordés d'une courte membrane. Cette plante est commune dans les lieux pierreux et entre les fentes des rochers, dans le Midi de la France, en Espagne, en Italie, etc. Elle fleurit en Mai, Juin et Juillet. Ce n'est qu'après avoir examiné avec la plus grande at- tention de nombreux échantillons de cette plante, que nous nous sommes décidés à réunir, en une seule espèce, des plantes qui sont séparées par tous les auteurs, et parce que nous nous sommes bien convaincus qu'elles ne présentent aucun caractère assez positif et assez constant pour mériter de constituer deux espèces. En effet, le caractère tiré des silicules glabres, ou chargées de petits grains écailleux, est tantôt plus , tantôt moins prononcé , et il disparoît insensi- blement quand on peut consulter une suite d'échantillons, ce qui prouve son insuffisance. Quant à celui qu'on pourroit prendre des feuilles, il n'est pas plus certain, puisque celles- ci varient encore davantage , et qu'elles passent par toutes les nuances, depuis la forme presque lancéolée et entière , jusqu'à la roncinée. D'après ces considérations, loin de trouver des limites fixes entre deux espèces, il en reste à peine pour signaler les nombreuses modifications que cette plante présente. Cependant , voici comme il nous paroît que les principales variétés doivent être distinguées : i.° Feuilles ob- longues, presque entières ou simplement dentées, silicules chargées de petits grains écailleux ; 2." feuilles sinuécs ou roncinées , silicules chargées de petits grains écailleux ; 3.° feuilles oblongues , presque entières ou simplement den- tées, silicules glabres; 4.° feuilles sinuées ou roncinées, sili- cules glabres. Ljnetière corne-de-cerf ; Biscutella coronopifolia , Linn. , Mant., 255. Sa racine est pivotante, annuelle ; elle produit une tige droite, simple ou à peine rameuse, haute de six à douze pouces. Ses feuilles sont oblongues , munies en leurs bords de quelques dents grandes et écartées, hérissées sur leurs deux faces , ainsi que le bas des tiges , de poils nombreux et un peu roides. Les fleurs sont petites, d'un jaune pâle, disposées en grappe terminale ; elles ont les folioles de leur 558 LUN calice à peine prolongées en une petite bosse. Les silicules sont formées de deux lobes orbiculaires, ordinairement glabres dans leur milieu , chargées en leurs bords de petites aspé- rités écailleuses, mais non de poils mous ou de cils, comme l'ont dit quelques auteurs. Cette plante croit en Espagne, en Italie : on l'indique aussi en Dauphiné, au Mont-Ventoux et dans les Pyrénées; mais nous doutons qu'elle s'y trouve réellement. (L. D.) LUNETTE. (Mamm.) Nom spécifique d'une espèce de chauve-souris d'Amérique qui appartient au genre Phyllo- STOME. Voyez ce mot. (F. C. ) LUNIAK. (Ornith.) Nom illyrien du milan commun, falco milvus , Linn. ( Ch. D.) LUNOT. (Conchjl.) Adanson , Sénég. , pag. 2;2j , pi. 17, dé- signe sous ce nom une espèce de Vénus que Gmelin appelle Venus senegalensis. (De B. ) LUNOTTE. (Ornifh.) Ancienne orthographe du mot linotte, fringilla linota , Linn. (Ch. D.) LUNULARIA. {Bot.) Le marchantia cruciata , Linn., est le type et la seule espèce du genre Lunularia , établi par Michéli et adopté par Raddi. Ce dernier naturaliste le ca- ractérise ainsi : Gaine ou involucre universel membraneux , réticulé, divers-ement découpé ou lacéré, situé sur la fronde, entourant la base d'un pédoncule fructifère , et contenant des filamens articulés et comprimés ( anthères , Raddi). Péri- sporanges tubuleux , au nombre de quatre , à l'extrémité du pédoncule fructifère fixé à un réceptacle commun , charnu, qui s'ouvre en croix. Chaque périsporange contient une capsule pédicellée à huit valves , dans laquelle sont des sé- minules arrondies ou peu comprimées, fixées à l'extrémité d'éiatères ou filamens très-élastiques. On voit en outre, sur la fronde , des godets ou orygomes en forme de croissant , qui renferment des corpuscules lenticulaires. Voyez Marchantia. ( Lem. ) LUNULE, Lunula ou Anus. {Conchj^l.) Terme de conchy- liologie, par lequel on désigne une impression plus ou moins profonde, qui existe au devant des sommets d'une coquille bivalve, chaque valve en portant la moitié. Pour les con- chyliologistes qui étudient les coquilles à la manière de Linné, LUN 559 c'est-à-dire sans envisager leurs rapports avec l'animal, cette impression est inférieure et postérieure aux sommets ou cro- chets, d'où est venu le nom d'anus, que Linné lui a donné en opposition avec l'impression du ligament, qu'il a nommée vulve. Voyez Conchyliologie, où les termes de l'art de distin- guer les coquilles ont été définis. (De B.) LUNULE. (Entom.) Geoffroy a désigné sous ce nom une espèce de bombjx , qui est la bucephala. (C. D.) LUNULE. (Ichfhj'oL) On a donné ce nom à la mole et à un pleuronecte. Voyez Mole, Orthagorisccs, Pleuronecte et Turbot. (H. C. ) LUNULE (Ichthjol.) , nom spécifique d'un Labre. (H. C.) LUNULITE , Lunulites. {Poljp. ) Genre de polypier fort rap- proché des orbulites, établi par M. de Lamarck pour quel- ques espèces d'un petit volume, qu'on ne connoît encore qu'à l'état fossile, et qu'il caractérise ainsi : Polypier pierreux, libre, orbiculaire , aplati, convexe et orné de stries rayon- nantes , entre lesquelles sont des cellules polypifères en-dessus, concaves et à sillons ou rides divergens en-dessous. ( De B. ) LUNULITE. (Foss.) Quoique ce polypier, qu'on ne com- mence à rencontrer que dans des couches analogues à la craie, ne soit pas très-rare dans les couches postérieures à la formation de cette substance , il paroît qu'on ne l'a pas en- core rencontré à l'état vivant. Dans le Système des animaux sans vertèbres (i8i6) M. de Lamarck annonce qu'il est pierreux, libre, orbiculaire, aplati , convexe d'un côté, concave de l'autre ; la surface con- vexe ornée de stries rayonnantes et de pores entre les stries; des rides ou des sillons divergens à la surface concave. Ce savant ajoute que ce polypier paroît avoir des rapports assez considérables avec les orbulites. Les seuls rapports que ces polypiers de genres différens pa- roissent avoir entre eux , c'est d'être pierreux , orbiculaires et à peu près de même grandeur ; car du reste les deux sur- faces des orbulites se ressemblent : elles sont presque toujours recouvertes d'un enduit calcaire , qui paroît naturel. Lorsque cet enduit se trouve enlevé, on voit qu'elles sont composées d'un réseau à très-petites mailles ou pores également appa- rens sur les deux surfaces. 36-0 LUN Les lunulites ne peuvent être regardées comme des poly- piers libres, puisque quelques-unes adhèrent, par leur sur- face inférieure, à des coquilles bivalves, qu'elles recouvrent en dehors, laissant le dedans de la coquille à découvert, et que d'autres se trouvent attachées sur des polypiers étrangers à leur genre. On voit presque toujours, à leur sommet, une portion de coquille , ou même une portion de polypier de la inême espèce, ou un grain de sable quarzcux, autour duquel elles ont ajouté des cellules ou pores pour prendre de l'éten- due. Les différentes localités où Ton rencontre ces polypiers, ont apporté, à leur forme, des modifications telles qu'on a cru être fondé à les regarder comme des espèces particulières; mais il est à remarquer que dans la même localité on ren- contre bien rarement ce que nous avons appelé des espèces différentes. LuNULiTE RAYONNÉE : LuniiUtes radidla , Lam. , loc. cit.; En- cyclop. méth., pi. 479 , tig. 6. Polypier orbiculaire , couvert, sur lune de ses surfaces, de pores disposés par rangées et qui vont du centre à la circonférence. Ces pores sont de deux grandeurs différentes, et à une rangée de pores plus grands il en succède une autre de pores plus petits : diamètre six lignes. On trouve cette espèce à Grignon , département de Seine et Oise; à Parnes, département de l'Oise, et en général dans les couches du calcaire coquillier grossier des environs de Paris. Ceux de ces polypiers que l'on trouve dans la montagne deTurin, paroissent dépendre de la même espèce; mais ils sont plus régulièrement orbiculaires et moins con- caves. D'autres, que l'on trouve à Loignan , près de Bor- deaux, ont leurs pores disposés par rangées qui rentrent, en rayonnant, les unes dans les autres, et quelquefois en réseau irrégulier. LuNULiTE DE LA CRAIE ; LunuUtes cretûcca , Def. Les poly- piers de cette espèce n'ont guères que deux à trois lignes de diamètre : leurs pores , disposés par rangées qui vont du centre à la circonférence, sont ronds et de grandeur égale entre eux. On en trouve à Néhou , département de la Manche, et dans la montagne de Saint-Pierre de Maestricht , dans des couches analogues à la craie. LuNULiTE UftCÉOLÉE : LunulUes urceolata , Lam. , loc. cit. ; LUN 361 Brongn. , Descript. géol. des environs de Paris, pi. VIII, fig. 9. Cette espèce , qui n'est peut-être qu'une variété de la lunulite rayoniiée , est quelquefois tellement convexe qu'elle a la forme d'un dé à coudre ou d'une cupule de gland. Du reste ses po?es ressemblent à ceux de cette dernière espèce. On la trouve à Presles , près de Beaumont-sur-Oise, dans une couche qui recouvre un banc considérable de sable quarzeux, à Parnes, à Liancourt, et sans doute dans beau- coup d'autres endroils, aux environs de Paris. M. Brongniart (/oc, cit.) annonce que ce polypier se trouve dans les cou- ches inférieures du calcaire coquiilier grossier. LuNuuTE POMME- DE-PIN ; Lunulitcs pinea , Def. Ce joli petit polypier hémisphérique n'a que deux lignes de diamètre; sa surface convexe est couverte de pores, de forme et de gran- deur dilTérentes, disposés par rangées rayonnantes, comme les écailles d'une pomme-de-pin. Les uns , plus grands, ont une forme rhomboïdale , et d'autres , plus petits et de forme ronde , sont placés à la partie la plus élevée de chacun des grands. On trouve cette espèce dans le Piémont. Lunulite en parasol ; Lunulites umhellata, Def. Cette espèce , qui se trouve figurée dans l'atlas de ce Dictionnaire, est couverte d'un réseau composé de mailles de forme rhom- boïdale , qui descendent du centre à la circonférence, sans affecter de rangées très-régulièies. Il se trouve au bas de chacune des mailles une ouverture un peu alongée ; le reste de la maille est criblé de très-petits trous, dont les uns, moins petits, sont placés contre les nervures de la maille, et les autres sopt dispersés sur le milieu. On trouve cette espèce en Italie , mais j'ignore en quel endroit. Lunulite de Cuvier ; Lunulites Cuvieri , Def. On trouve à Thorigner, département de Maine et Loire, des polypiers de cette espèce, dont quelques-uns adhèrent sur des mille- pores, et ont cinq à six lignes de diamètre. La surface con- vexe est couverte de pores de deux grandeurs , dont les rangées ne sont pas régulières ; la surface concave est fine- ment striée. Lunulite conique ; Lunulites conïca , Def. Cette petite es- pèce, qui est aussi haute que large, est pointue au sommet et couverte de rangées rayonnantes, du sommet à la base, de 362 LUP pores arrondis, et d'une grandeur égale entre eux: diamètre, deux lignes. J'ignore où elle a été trouvée. Je possède des morceaux de lunulites qui proviennent, les uns des faluns de la Touraine , les autres de Hesse-Cassel , et enfin d'autres du dépôt coquillier du Plaisantin; ce qui prouve que, dans chacun de ces endroits, il existe des espèces particulières ou des variétés de ce polypier. (D. F.) LUP ARIA, {Bot.) Tragus désigne ainsi l'aconite tue-loup. (Lem.) LUPASSOU. (Ichthfol.) Voyez Loupassou. (H. C.) LUPEGE. (Ornith.) Ce nom et celui de lupoge, qui dési- gnent la huppe, upupa epops , Linn., viennent probablement de l'italien, upega. En Languedoc on dit lupego. (Ch. D.) LUPERE, Liiperus. (Entom.) Nom donné par Geoffroy à un petit genre d'insectes coléoptères, à quatre articles à tous les tarses, à corps arrondi, à antennes en fil, grenues, non portées sur un bec , et par conséquent de la famille des herbivores ou phytophages. Ce nom, que Geoffroy avoit emprunté du grec XvTrtipoç , signifie triste, infirme, et notre auteur dit qu'il l'a choisi pour indiquer la démarche lourde et pesante de ces insectes. Il en a donné la figure dans le premier volume de son ou- vrage, planche IV, fig. 2, et nous avons fait peindre la même espèce sous le n." 5 de la planche 19 de l'atlas de ce Dictionnaire. Les insectes du genre Lupère sont des espèces de petites chrysomèles ou galéruques alongées, à antennes en fil pres- que aussi longues que le corps; ta corselet rebordé, un peu aplati, court et inégal. Geoffroy a fait deux espèces, mais avec doute, du mâle et de la femelle ; c'est celle-ci que nous avons fait repré- senter. Elle a le corselet d'un jaune rougeàtre, ainsi que les pattes; tandis que le mâle, qui a les antennes plus longues, est d'un bleu noirâtre partout, excepté sur les pattes, qui sont rougeàtres. C'est le Lupère pattes-jaunes, Luperus flavipes ; nous venons d'indiquer ses caractères : on le trouve sur l'orme. (C D. ) LUPERIA. {Bot.) Plusieurs espèces de giroflée, cheran- thus, ont été détachées du genre primitif par MM. R. Brown LIJP 363 et De Candolle pour former leur genre Matthiola. Ce dernier botaniste partage ce genre en quatre sections, dont une porte le nom de luperia, qui signifie ti-iste en grec , lequel lui a été donné probablement parce que le cheiranthus tristis en fait partie. (J.) LUPHA. {Bot.) Nom syrien du gouet, arum, cité par Daléchamps. Voyez Luf. (J.) LUPHA. {Ornith.) C'est, en grec moderne, le nom de la foulque ou morelle , fullca atra, aterrima et œthiops , Linii. (Ch. D.) LUPIN; Lupinus , Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, de la famille des léguminenses , Juss. , et de la dia- delphie décandrie , Linn., qui présente pour caractères : Un calice inonopliylle, à deux lèvres; une corolle papilionacée , à étendard cordiforme ou presque arrondi , à ailes à peu près ovales, plus larges que la carène, qui est falciforme et divisée à sa base ; dix étamines diadelphes, cinq d'entre elles ayant leurs anthères arrondis, tandis que les cinq autres les ont oblongues; un ovaire supère, velu, à style subulé , tei'- luiné par un stigmate obtus; un légume oblong , comprimé, coriace , contenant plusieurs graines presque orbiculaires , un peu aplaties. Les lupins sont des plantes herbacées ou frutescentes, à feuilles alternes , péliolées , digitées , rarement simples ; et à fleurs assez grandes, disposées au sommet des tiges en grappe ou en épi , d'un joli aspect. Les feuilles de ces plantes , comme celles de beaucoup de légumineuses, prennent chaque soir, au coucher du soleil, une disposition particulière ; c'est ce que Linna?us a nommé leur sommeil : leurs folioles se re- plient en dedans en rapprochant leurs bords, et elles se pen- chent en même temps vers la terre , en s inclinant sur leur pétiole. On connoit maintenant vingt-huit espèces de lupins , dont la plus grande partie est exotique et propre aux pays chauds, ou au moins aux climats tempérés des deux continens. Nous ne parlerons ici que des sept qui suivent. * Tiges /lerèacées. Lupin vivace : Lupinus perennis , Linn., Spec. , ioi4; Bot* 564 . LUP Mag. n. et t. 202 ; Lois., Herb. amat. , n. et. t. log. Sa racine, qui est vivace , produit plusieurs tiges herbacées, droites, à peine rameuses, légèrement velues, hautes d'un pied ou un peu plus , garnies de feuilles digitées , composées de sept à neuf folioles ovales -oblongues, glabres en -dessus, chargées de quelques poils en-dessous. Ses fleurs sont bleuâtres ou un peu purpurines, pédonculées, alternes, munies de bractées, et disposées, au nombre de quinze ou davantage, en une grappe simple et terminale. Cette espèce est originaire de la Virginie, de la Caroline et du Canada; on la cultive en Europe dans les jardins, depuis environ cent soixante ans. Ses racines, qui sont grosses, longues et rampantes, ne doi- vent pas être changées souvent de place ; il est même préfé- rable d'élever la plante là où l'on veut qu'elle soit placée , en l'y semant à demeure. Ses fleurs paroissent en Mai , Juin et Juillet. Lopin blanc : Lupinus albus , Linn., Spec, 101 5 ; Lupinus sativus , alhojlore, Clus. , Hist. , CCXXVIII. Sa tige est droite , cylindrique, ordinairement assez simple, haute d'un pied à dix-huit pouces, garnie de feuilles digitées, pétiolées , com- posées de cinq à sept folioles ovales - oblongues , velues comme toute la plante. Ses fleurs sont blanches, alternes, pédicellées, munies de bractées très-caduques et disposées en grappe terminale; la lèvre supérieure de leur calice est entière, et l'inférieure à trois dents. Cette espèce est an- nuelle et originaire du Levant ; on la cultive dans quelques cantons, soit pour en récolte les graines, soit pour la donner comme fourrage vert aux bestiaux , soit le plus souvent pour l'employer comme engrais. Ce n'est que dans le Midi de la France ou dans l'Europe méridionale qu'on peut cultiver le lupin avec avantage : craignant également le froid et l'humidité, il ne peut réussir dans les pays du Nord ; à Paris , son semis manque très-sou- vent. Cette plante ayant une végétation très-rapide, on peut, dans les pays chauds , la semer immédiatement après la ré- colte du blé, et l'on a encore le temps d'obtenir ses graines; mais, dans ces pays, c'est principalement pour l'enfouir comme engrais qu'on la sème aussitôt après la récolte du blé. Depuis Columelle, qui a vanté le lupin sous ce rap- LUP 365 port, tous les agronomes qui en ont parlé se sont accordés à dire qu'en l'enterrant à la charrue au moment où il est en fleur, il engraisse la terre autant que le meilleur fumier. Les lupins étoient chez les Grecs et les Romains un mets assez estimé , après qu'on avoit pris soin de les priver de leur saveur amère et désagréable , en les faisant macérer pendant quelque temps dans de l'eau chaude. Aujourd'hui nous sommes plus difficiles et plus délicats ; nous ne mangeons plus de lupins, nous les regardons comme un aliment trop grossier et trop indigeste. 11 n'y a plus qu'un petit nombre de pays en Europe où les paysans et le peuple en fassent encore usage comme aliment. Dans quelques cantons on les emploie aussi pour la nourriture des bestiaux. Les bœufs, et surtout les brebis, aiment beaucoup la plante entière quand elle est verte ; sèche , elle n'est propre qu'à fournir de la litière ou à chauffer le four. Les graines de lupin étoient autrefois assez employées en médecine; on les regardoit comme apéritives , diurétiques, vermifuges et eniménagogues : aujourd'hui on n'en fait plus guère usage que réduites en farine ; ainsi préparées, elles font partie des quatre farines dites résolutives. Lupin bigarré; Litpinus varias, Linn. , Spec. ioi5. Sa ra- cine, qui est annuelle, produit une tige droite, velue, quel- quefois rameuse, haute de huit à douze pouces. Ses feuilles sont composées de cinq à sept folioles lancéolées , presque glabres en-dessus, blanchâtres et velues en-dessous. Les fleurs , qui varient du rouge au bleu , sont portées sur de courts pédicelles , à demi verticillées , accompagnées de bractées linéaires, et disposées en épi terminal; la lèvre su- périeure de leur calice est bifide. Cette espèce croît natu- rellement dans les moissons en Italie , en Corse et dans le Midi de la France. On la cultive dans quelques jardins. Lupin a feuilles étroites ; Lupinus angustifolius , Linn. , Spec, ioi5. Sa racine est annuelle, pivotante ; elle produit une tige simple ou divisée en quelques rameaux , haute de huit à douze pouces. Ses feuilles sont composées de sept à neuf folioles linéaires, obtuses, légèrement velues, ainsi que toute la plante. Les fleurs sont bleues, plus petites, que dans les espèces précédentes, presque sessiles, alternes, munies 566 LUP de courtes bractées , et disposées en épi terminal ; la lèvre supérieure de leur calice est bifide, et Tinférieure entière. Cette plante croit naturellement en Espagne, en Italie, en Corse; elle se troi've en France, dans les lieux sablonneux, aux environs de Bayonne , de Bordeaux , d'Orléans , etc. Lupin JAUNE ; Lupmw5 luteus , Linn., Spec, ici 5; Bot. Magaz., n. et t. 140. Sa racine est annuelle, comme celle des deux précédens, et sa tige droite, le plus souvent simple, haute de six à huit pouces. Ses feuilles sont composées de sept à neuf folioles pubescentes , oblongues dans le bas de la plante , linéaires dans le haut. Les fleurs sont jaunes, agréablement odorantes , de grandeur médiocre, presque sessiies , verti- cillées cinq à six ensemble , et disposées en épi terminal ; la lèvre supérieure de leur calice est partagée en deux , et rinférieure est à trois dents. Cette espèce croit dans les champs sablonneux en Sicile, et en France aux environs de Montpellier. On la cultive pour l'ornement des jardins, à cause de l'odeur suave de ses fleurs, qui est assez analogue à celle de la giroflée de muraille. ** Tiges frutescentes. Lupin multiflore: Lupim/s multiflorus , Lam. , Dict. enc, 5, p. 624. La tige de celte espèce est ligneuse, et acquiert plu- sieurs pieds d'élévation ; elle est chargée , comme le reste de la plante, de poils couchés, soyeux, qui la rendent coton- neuse. Ses feuilles sont portées sur de longs pétioles élargis à leur base , composées ordinairement de sept folioles lan- céolées, soyeuses, molles au toucher. Les fleurs sont grandes, nuancées de diff"érentes couleurs parmi lesquelles domine le bleu azuré, éparses , presque sessiies, beaucoup plus nombreuses que dans la plupart des autres espèces, dispo- sées, aux extrémités des tiges et des rameaux, en épis alongés et bien garnis ; la lèvre supérieure de leur calice est bifide, et l'inférieure est partagée en trois dents étroites. Cette plante croît au Brésil. Lupin en arbre : Lupinus arhoreus , Willd. , Enum., 2, p. 762 ; Lupinus fruticosus , Curt. , Bot. Magaz., n." et t. 682. Sa tige est ligneuse, cylindrique , glabre , rameuse; ses feuilles sont pétiolées, composées de cinq à sept folioles étroites, LUP 367 lancéolées, acuminées, légèrement pubescentes ; ses fleurs sont jaunes , de la grandeur de celles du lupinus luteus , pédicellées, disposées par demi -verticilles distans, formant une grappe droite et terminale ; les deux lèvres du calice sont entières. On ne sait pas de quel pays cette plante est originaire; on la cultive au jardin royal de Berlin et dans quelques jardins en Angleterre. Le lupinus villosus , YVilld. , et deux à trois autres espèces ont les feuilles simples. (L. D.) LUPINASTER. (Bot.) Buxbaum et Ammann nommoient ainsi la plante qui a été ensuite réunie au trèfle sous le nom de trifolium lupinasler. Le premier nom a été rétabli par Adanson et par Mœnch , qui distingue cette plante par son calice campanule, son stigmate en crochet et sa gousse po- lysperme. ( J. ) LUPINELLE. {Bot.) Nom vulgaire du trèfle incarnat. (L. D.) LUPINUS. {Bot.) Voyez Lupin. (L. D.) LUPO DELL'APl. {Ornith.) Dénomination italienne du guêpier commun, merops cpiaster , Linn. (Ch. D. ) LUPON. {Conclvyl.) Adanson appelle ainsi une petite es- pèce de porcelaine qu'il décrit et figure, pag. 73, pi. 5, et que Bruguières rapporte au cjprœa Iota de Linneeus. (De B.) LUPSEA. {Bot.) Nom donné par Necker à la subdivision du genre Centaurea de Linnaeus que nous avions nommée crocodiiium. (J. ) LUPULE. {Ichthyol.) Voyez Lues. (H. C.) LUPULINE. {Bot.) C'est une espèce de luzerne. (L.D.) LUPULINUM. {Bot.) Ce nom adjectif, donné par C. Bauhin à une espèce de trèfle, trifolium spadiceum , avoit été changé en nom de genre par Ruppius , auteur du Flora lenensis. ( J. ) LUPULUS. {Bot.) Ce nom latin du houblon est celui sous lequel tous les anciens Pont désigné, et pour cette raison Tournefort l'avoit adopté; mais Linnaeus lui a substitué celui de humulus. Le nom de lupulus a été donné à d'autres plantes grimpantes comme le houblon, au dalechampia par Plumier, au gouania par Plukenet. (J. ) LUPUS. {Mamm.) Nom du loup chez les Latins. (F, C) 368 LUP LUPUS. (Ornith.) Un des noms latins du choucas, corn/s monedula, Linn. (Ch. D.) LUPUS SALICTARIUS et LUPULUS. {Bot.) Noms du hou- blon chez les anciens Romains. (Lem.) LURA. {Ichth. ] Nom du flez en Lslande. Voyez Flez. (H. C.) LURAR. {Ornith.) Un des noms italiens du grèbe huppé, coljmhus cristatiis , Gmel. ( Ch. D.) LURID^. {Bot.) Ce nom, qui signifie livide, avoit été donné par Linnaeus à un de ses ordres naturels, dans lequel il a réuni la plupart des plantes solanées avec quelques-unes de familles voisines. (J.) LURLEN. {Ornith.) On appelle ainsi, à Bàle, l'alouette commune , alauda arvensis , Linn. ( Ch. D. ) LUSCINIA. {Ornith.) Nom latin du rossignol, que Varron appelle lusciola. (Ch. D.) LUSCINIOLA. {Ornith.) La fauvette des bois est ainsi nom- mée dans quelques ouvrages d'histoire naturelle. (Ch. D.) LUSSA-RADJA. {Bot.) Cette plante des Moluques, pu- bliée par Rumph , est citée par Loureiro comme la même que son genre Gonus , qui doit être rangé dans les térébin- tacées, près du Brucea. (J. ) LUSSAQ. {Bot.) Voyez Caidbeja. (J.) LUSSEQ. {Bot.) Nom arabe, cité parForskal, de son bor- rago verrucosa, reporté par M. Delile au borrago africana, et nommé par lui lossejq et horrejg. M, Dtlile cite aussi le nom lusseq pour le genre Forslalea. (J.) LUSSL {Ichthjol.) Selon M. Risso , sur les côtes de Nice, on donne ce nom au spet. Voyez Spet. (H. C.) LUSTRE D"EAU. {Bot.) On donne vulgairement ce nom à l'hottoue des marais, et quelquefois à la charagne. ( L. D.) LUTAIRE. {Bot.) Voyez Lutaria. (Lem.) LUTARIA. Lutaire. {Bot.) Palisot de Beauvois rapporfe à ce genre de plantes cryptogames des espèces confondues avec les conferves, et dont les caractères sont de porter sur une enveloppe gélatineuse des filamens articulés, entre- mêlés de corpuscules ovales. Ces espèces croissent au bas des vieux murs ombragés, au fond des mares ou dépôts d'eau, lorsque le liquide est presque entièrement absorbé; Beauvois n'en cite aucune nominativement ■ elles nous semblent de- LUT 569 voir rentrer dans les genres OsciUatoria et Nostoc. (Lem.) LUTEOLA. (Bot.) La gaude est ainsi nommée par les at\- ciens, parce qu'elle a toujours été employée pour teindre eu jaune. Linnaeus l'a réunie avec raison au reseda, sous le nom de reseda luteola. C'étoit le guadareUa de Césalpin, la cata- nance de Lonicer, Vantirrhinum de Tragus , le slruthium de Gesner, le lutum herba ou lutea herba de Dodoens. Ce dernier nom est encore donné au genêt des teinturiers , genista tinc- toria. ( J. ) LUTEUS. (Ornith.) Le loriot, oriolus galbuLa, Linn., a reçu en latin ce nom et ceux de lutea et luteola. Gaza a aussi désigné par les mêmes noms le verdier, loxia cldoris , Linn. (Ch. D.) LUTH (ErpétoL), nom vulgaire d'une tortue de mer. Voyez Chélonée. (H. G.) LUTHEUX. ( Ornith. ) L'oiseau auquel ce nom vulgaire a été donné, est le cujelier ou alouette lulu , alauda arborea et nemorosa, Linn. (Ch. D.) LUTJAN, Lutjanus. (Ichthjol.) Les naturalistes, depuis Bloch , ont employé le nom chinois, ou plutôt malais, lut- jang , pour désigner un genre de poissons de la famille des acanthopomes de M. Duméril, et reconnoissable aux ca- ractères suivans : Catopes situés au-dessous des nageoires thoraciques ; corps épais , comprimé ; opercules dentelées, mais sans piquans ; nageoire dor^ sale unique, souvent garnie de piquans ; lèvres non cliarnues : dents maxillaires fort aiguës; dents pharyngiennes nulles. Les lutjans ont beaucoup de rapports avec les spares ; lu plupart sont ornés de couleurs brillantes, et réunissent toutes les nuances de Tarc-en-ciel sur leurs écailles éblouissantes. Leurs dimensions sont en général petites, et ils ont pour habitude de fréquenter les fentes et les cavernes des rochers, n'en sortant que lorsque la mer est calme et tranquille, pour nager avec légèreté et vivacité, et aller à la recherche des idotées, des cymothoës, des sphcromes, des ulves et des fucus, qui font leur nourriture. On les distingue d'ailleurs facilement des Holocentres, des Fersèqoes, des Cingles, des Ombrines, des Percis, des Lonchures, des Ancylodons, des Tv£NiAN0TE3 , des BoDiANs, dcs MiCRorT^REs et des Scienes ;, ■2n. :,^ 370 LUT qui ont les opercules armées de piquans ; et des Centroi'O.mss et des Sandres, qui ont deux nageoires du dos. (Voyez ces différens mots et Acaxthofomf.s, dans le Supplément du i /' vol. de ce Dictionnaire.) Bloch et M. de Lacépède avoient placé dans le genre des Lutjans un fort grand nombre d'espèces, originaires pour la plupart des mers des pays chauds. M. Cuvier a beaucoup restreint ce nombre, en renvoyant la plupart d'entre elles dans les nouveaux genres des Crénilabres et des Pristipomes, (Voyez ces mois.) Parmi les espèces de poissons que Ton continue encore à regarder comme des lutjans, nous citerons les suivantes. Le LuTjAN DE Bloch: Lutjanus Blochil , Lacépède; Lutjan lutian, Bloch, pi. 2/(5. Nageoire caudale en croissant; de- vant de la tête dénué de petites écailles; dents des deux mâchoires courtes et recourbées ; dos arrondi ; ventre ca- réné ; teinte générale blanche ; dos jaunâtre ; des bandes étroites, transversales et bleues, placées au-dessus de la ligne latérale, au-dessous de laquelle on aperçoit des lignes jaunes longitudinales ; mâchoire inférieure plus avancée que la su- périeure ; deux orifices à chaque narine ; nageoires rougeù- tres ; partie antérieure de la dorsale d'un bleu clair ou grisâtre. Ce poisson habite les mers du Japon. Le Lutjan de l'Ascension : Lutjanus Ascensionis , Lacépède ; Perça Ascensionis, Linnaeus. Écailles dentelées; second aiguil- lon de la nageoire dorsale dentelé aussi; deux dents plus grandes que les autres ; dos rougeàtre ; ventre blanchâtre. Ce poisson vit dans l'Océan atlantique, auprès de l'ile dont il porte le nom. Le Lutjan stigmate : Lutjamis stigma, Lacépède; Perça stigma, Linn. Des filamens aux rayons de la nageoire dorsale ; une empreinte semblable à celle qu'auroit laissée un fer chaud sur chaque opercule. De la mer des Indes. Le Lutjan argenté : Luljanus nrgenteus . Lacépède ; Perça argentea, Linn. Orifices des narines tubuleux ; dents très- effilées : teinte générale d'un blanc éclatant; une tache noire sur la partie antérieure de la nageoire du dos. LUT 371 Des mers de l'Amérique. Le LuTjAN ÉCUREUIL : Lutjantts sciurus, Lacépède ; Perça furmosa, Linn. Nageoire dorsale échancrée ; écailles dorées, Lordées de brun ; des raies bleues sur la tête, et de chaque côté du corps et de la queue ; nageoires d'un jaune doré ; deux orifices à chaque narine. On prend ce poisson aux Moluques, aux Antilles et dans l'ile de Bahama. Le LuTJAN jaune; Lutjanus luteus , Bloch, Lacép. Mâchoires également avancées; dents granuleuses; corps élevé; yeux très-grands; dernière pièce de chaque opercule terminée par une pointe molle ; nageoires d'un jaune doré ; corps argenté avec des raies longitudinales dorées. Des Antilles. Il pouroit bien appartenir au genre Prist^ome. (Voyez ce mot.) Le LuTJAN HAMRUR : Luljanus hamrur , Lacépède; Sciœna hamrur, Forsk., Linn. Nageoire caudale en croissant; lèvre supérieure extensible; une rangée de dents auprès du go- sier ; bord des écailles membraneux : teinte générale d'un rouge de cuivre. Ce poisson a été vu, par Forskal, non loin du rivage de l'Arabie; Il paroit s'éloigner des lutjans proprement dits. Le LuTjAN VosMAER : Lutjanus Vosmaeri, Lacépède ; Anthias Vosmaer , Bloch, 021. Nageoire caudale en croissant; mâ- choires également avancées; deux orifices à chaque narine: teinte générale rouge; ventre d'un jaune nuancé de violet une raie jaune parallèle à la ligne latérale ; nageoires dor- sale et anale bleues. Ce poisson est originaire du Japon , comme le suivant. Le LuTjAN ELLIPTIQUE : Luljanus ellipticus, Lacépède; Anthias lilineatus, Bloch. Nageoire caudale en croissant; une ellipse grande et violette , placée sur la partie supérieure de l'animal ; dos d'un vert jaunâtre plus ou moins mêlé de brun ; na- geoires dorsale, pectorales et caudale violettes; catopes va- riés de jaune et de violet: anale noire en avant, jaune en arrière. Le LuTjAN jAPONOis ; Luljanus japonicus, Lacép. Nageoire caudale en croissant; dos jaune; flancs jaunâtres; ventre rougeàtre ; nageoires routes; des raies étroites, obliques et 372 LUT verdàtres sur le dos; devant de la nageoire dorsale d'un violet mêlé de gris ou de blanc. Le nom spécifique de ce poisson indique sa patrie. Le LuTJAN HEXAGONE; Lutjanus hexagonus , Lacép. Nageoire dorsale échancrée ; chacune des faces latérales de l'animal représentant un hexagone alongé; toutes les pièces de chaque opercule dentelées; des lames dentelées autour des yeux, qui sont fort grands. M. de Lacppède a le premier fait connoître ce poisson , d'après un individu qui s'est trouvé dans la collection cédée naguère à la France par la Hollande. Le LuTJAN galon-d'or ; Lutjanus aureo-vittatus. Un aiguillon tourné vers le museau au-dessus de chaque œil; teinte gé- nérale blanchâtre avec une raie longitudinale dorée ; na- geoires pectorales et caudale dorées aussi; catopes et na- geoire dorsale d'un brun mêlé de blanc. Ce poisson vit dans les eaux de Sumatra. Il est décrit sous le nom de perça aurata dans les Actes de la Société linnéenne de Londres, vol. III, p. 55. Le LiîTJAN triangle; Lutjanus triangulum , Lacép. Opercules couvertes d'écaillés ; mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure; lèvre supérieure double; une tache foncée, bor- dée d'une couleur claire et triangulaire, à la base de la nageoire de la queue. Ce poisson, décrit d'abord par M. de Lacépède, vit dans le grand Océan équinoxial. Le Lutjan jourdin -• Lutjanus jourdin, Lacépède; Anthias jourdin, Bloch , 5i6 , fig. 2. Nageoire caudale arrondie; tête comprimée et toute couverte de petites écailles ; nuque élevée ; mâchoires également avancées ; écailles dures et den- telées ; dos caréné ; ventre arrondi : teinte générale d'un brun mêlé de reflets dorés ; deux bandes transversales blan- ches ; une tache lancéolée sur le milieu de la nageoire caudale. Ce poisson, qui parvient à la taille de sept à onze pouces, se trouve dans les eaux de l'île d'Amboine. Il paroit être le même que Vamphiprion bifasciatus de Bloch. Voyez Amphi- PRioN , dans le Supplément du -2." vol. de ce Dictionnaire. Lutjan tacheta; Lutjnnui maculatus . Lacép.; Anthiai ma- LUT 375 ciilattis, Bloch, 326, fig. 2. Nageoire caudale arrondie; nuque et dos très- élevés; dents pointues et courtes; yeux rappro- chés: des taches très-grandes, irrégulières et noires, sur un fond argenté; les nageoires rougcàtres; les écailles dures. Ce poisson vient des Indes orientales. Le I-UTJAN blanc-or; Lutjanus alho-aureus , Lj'cépède. Dents extérieures plus grandes et recourbées; écailles très-serrées et dentelées : teinte générale blanche avec des raies d'or sur la tète et sur les lianes; dos brun ; nageoires jaunes, a l'ex- ception de la caudale, qui est noire et lisérée de blanc, et du haut de la dorsale, qui est rouge. Taille de sept à dix p-iuces. Ce poisson, dont la chair a une saveur assez agréable, a été vu par Commerson auprès des rivages de la Nouvelle- France. Le l^vnjA^ TKRCHor ; Lutjanus percula, Lacépède. Nageoire caudale arrondie et très-grande ; opercules ciselées ; écailles dentelées et serrées ; dents à peine sensibles : couleur géné- rale orange ; trois bandes transversales bordées de noir. Taille de trois pouces. Ce lutjan , qui vit au milieu des rochers, parmi les co- raux , a aussi été observé par Commerson. Il habite auprès des rivages de la Nouvelle-Bretagne, et particulièrement dans le port Praslin. Le LuTjAN TRIDENT : Lutjanus tridens , Lacép. ; Perça trifurca , Linn. Nageoire caudale trilobée ; troisième et quatrième rayons de la nageoire dorsale prolongés en un long filament; sept bandes transversales bleues. Le docteur Garden a observé ce poisson dans la mer de la Caroline. Le LuTJAN TRILOBÉ ; Lutjanus trilohatiis , Lacépède. Mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure ; deux orifices à chaque narine; nuque élevée et arrondie; ventre gros; na- geoire caudale trilobée. Patrie inconnue. Le lutjan magnifique, que M. de Lacépède a décrit, est encore une espèce douteuse, de l'aveu même de ce savant ichthyologiste. (H. C.) LUTJAN ADRIATIQUE. (Ichthjol.) Voyez Labre Adria- tique et Serran. (H. C. ) 574 LUT LTJTJAN ARAUNA. (IchthyoL) Voyez PomaCentre. (H. C) LUTJAN BOHAR. {jchthyol.) Nous avons décrit ce lutjari de M. Schneider à l'article Diacope. (H. C) LUTJAN BOSSU. { Ichthf oL) Voyez Diacope. (H. C) LUTJAN BRUNNICH. {Ichth^yol. Voyez Crénilabre. (H. C) LUTJAN CHRYSOPS. ( Ichlhyol.) Voyez CfiéNiLABRE. (H. C.) LUTJAN CHRYSOPTÈRE. (lehthyol.) Ce poisson doit être rapporté au genre des Cichles. Voyez ce mot. (H. C.) LUTJAN CORNUBIEN. (Ichth.) Voyez Crénuabre. (H. C.) LUTJAN CROISSANT, (lehthyol.) Voyez Serran. (H. C.) LUTJAN DEUX-DENTS. [Ichthjol.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN DIAGRAMME. (7c7i//j.) Voyez Diagramme. (H. C.) LUTJAN ÉCRITURE. {lehthyol.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN ÉRYTHROPTERE. {Ichthjol.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN GRIMPANT. (Jc7x%'oZ.) Voyez Anabas, dans le Supplément du second volume de ce Dictionnaire. (H. C.) LUTJAN GYMNOCÉPHALE. (lehthjol.) Voyez Centropome. (H. C.) LUTJAN LAMARCK. [lehthyol.) Voyez Suelet. (H. C.) LUTJAN LAPINE. (Ichthj^ol.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN LINKE. {Ichthjol.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN MACROPHTHALME. {Ichth.) Voyez Priacanthe. (H. C.) LUTJAN MARQUE. (Ichthfol.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN MARSEILLOIS. (Ic/if/i.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN MÉDITERRANÉEN. {Ichth.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN MÉLOPS. {IclUhjol.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN MICROSTOME. {Ichth.) Voyez Pristh'ome. (H. C.) LUTJAN NORWÉGIEN. {Ichth.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN ŒILLÉ. (;c/î<'';jko/.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN OLIVATRE. {IcJUh.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN ORANGÉ. {Ichthjol.) Voyez Diagramme. (H. C) LUTJAN ORIENTAL. {Ichth.) Voyez Diagramme. (H. C.) LUTJAN PALLONI. {Ichthjol.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN PENTAGRAMME. (Jc/i/Ji.) Voyez Perche. (H. C.) LUTJAN PIQUÉ. {Ichthjol.) Voyez PrjsrrroME. (H. C. ) LUT 375 LUTJAN PLUMIER. {Ichthjol.) Le poisson que pKisieurs auteurs ont ainsi nommé, et qui est Vanihias striatus de Bloch, nous paroit appartenir véritablement au genre Bodian. Voyez ce mot. (H. C. ) LUTJAN POLYMNE. (Ichth.) Voyez Amphiprion. (H. C.) LUTJAN ROISSAL. {Ichlhjol.) Voyez Crénilacre. (H. C.) LUTJAN ROUGEATRE. {Ichth.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN SELLE. (Ichlhj'uL) Voyez Amphivrion, dans le Supplément du second volume de ce Dictionnaire. (H. C.) LUTJAN SPIRRAN. {Ichth^ol.) Voyez Serran. (H. C ) LUTJAN STRIÉ. (Ichthjol. ) Voyez Lutjan plijmier. (H. C.) LUTJAN SURINAM. (Ichthyol.) Voyez Pristipome. (H. C.) LUTJAN TORTUE. {Ichthjol.) Voyez Anabas, dans le Sup- plément du second volume de ce Dictionnaire. (H. C.) LUTJAN VARIÉ. {Ichthjol.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN VEINÉ. {Ichthjol.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN VERDATRE. {Ichth.) Voyez Crénilabre. (H. C.) LUTJAN VIRGINIEN. {Ichth.) Voyez Pristipome. (H. C.) LUTKI {Ornith.), espèce de canard du Kamtschatka. (Ch.D.) LUTRA. {Mamm.) Un des noms latins de la loutre com- mune. (F. C. ) LUTRAIRE, Lutraria. {Malacoz.) Genre de mollusques acé- phales lamellibranches, ou de coquillages bivalves, établi par M. de Lamarck pour un certain nombre d'espèces de myes et de mactres de Linnœus , qui n'ont pas dans la coquille fous les caractères de ce genre, mais dont l'animal n'offre presque aucune différence ; ses caractères sont : Animal très- comprimé; le manteau fendu dans tout son bord inférieur, terminé en arrière par un long tube; un pied subantérieur, petit et sécuriforme ; coquille ovale ou alongée, équivalve, iiiéquilatérale, quelquefois à peine bâillante et à sommets peu distincts; charnière similaire, portée sur un appendice avancé, et composée de deux dents cardinales obliques, di- vergentes, quelquefois presque effacées, au devant d'une large fosse triangulaire pour l'insertion du ligament, qui est interne. Les lutraires sont des animaux qui vivent constamment enfoncés dans le sable , dans la vase , à Pembouchure des rivières, la bouche en bas et les tubes en haut ; ils peu- 376 LUT yent cepentiant encore très-bien changer de place. On n'en connoît jusqu'ici qu'nn assez petit nombre d'espèces, peut- être parce que leur coquille n'offre rien de remarquable*, ce qui a fait négliger de les recueillir dans les mers étran- gères. M. de Lamarck divise les espèces de lutraires qu'il a ca- ractérisées, en deux sections, daprès la forme de la coquille. A. Espèces dont la coquille est orbictilaire ou siihl^rigone. La L. COMPRIMÉE ; L. compressa, Enc. méîli. , pi. 267 , fig. /|. Coquille mince, comprimée, striée irrégulièrement, suivant sa longueur, de couleur blanc sale, quelquefois roussàtre. Très-commune dans la Manche. La L. CALCiNEtLE : L. calcineUa , y\dans. , Sénég. , t. 17, fig. 18; Mactra piperata , Gmel. Encore plus aplatie que la précédente, mais moins arrondie, assez mince, un peu striée longitudinalement, jaunâtre ou très-blanche; les dents extrê- mement petites. Méditerranée. La L. TEi.LiNoïnF. ; L. tellinoides , Lamck. Ovale, mince, translucide, blanche; un pli au côté antérieur , qui est le plus court. Côtes de Guinée. La L. BLANCHE : L. candida, Lamck.; Mactra pellucida, Gm. Toute blanche, fort mince, transparente comme la précé- dente, mais sans pli sur aucun côté; des stries inégales longitudinales : deux pouces de long sur un quart de haut. Mer de Guinée. La L. PAPYRACÉE ; L. papyracea, Lamck., Encycl. méth., pi. 267, fig. 2 , a, /'. Coquille ovale, arrondie, mince, pel- lucide , striée transversalement, très-bàillante sur un côté, qui est marqué d'une ligne longitudinale élevée. Océan indien. La L. PETITS-PUS ■• L.plicatdla, Lamck.. Chemn., ConchyL, 6, t. 23, fig. 23 1. De mêmes forme et couleur que la précédente, mais -en différant, parce que les stries longitudinales devien- nent de petits plis nombreux, et que le côté postérieur, plus court, est subanguleux. Océan indien. La L. GROs-Piis ; L. crassiplica, Lamck., Encycl. méth., pi. 235, fig. 2, a, i. Coquille de trente millimètres, blanche, ovale, arrondie, mince, pellucide comme les précédentes; LUT 377 mais phis convexe, plus courte au cMé antérieur, et cou- verte de plis longitudinaux -plus grands. Océan indien. La L. APLATIE : L. cowplanala; Mactra complanaln, Gmel., Enc. méth., pi. 268, fig. 4- Coquille fort rapprochée de la précédente, mais plus alongée : les plis plus arqués et striés transversalement; sa couleur, ordinairement blanclie, est quelquefois bleuâtre : elle a deux pouces un quart de long sur un pouce de large. Océan indien. B. Espèces longitudinalement oblongues, La L. soLÉNOÏDE : L. solenoides, Lmck. ; Mya oblonga, Cm.. Gualt. , Test., t. 90, fig. A, 2. Grande coquille d'un blanc sale ou roussàtre, robuste, fortement bâillante, trés-inéquila- térale , le côté antérieur beaucoup plus court que le posté- rieur, striée irrégulièrement dans sa longueur; deux dents à côté de la fossette. L'Océan d'Europe. La L. ELLiPTi(,>rE : L. eUiptica, Lamck. ; Mactra lutraria. Gmel. ; Chemn., Conch., 6 , t. 24 , fig. 240, 241. Presque aussi grande que la précédente, mais un peu moins bâillante, plus lisse, en ce que les stries longitudinales sont plus fines, les crochets petits. Elle se trouve dans le sa])le de nos côtes. (DeB.) LUTRAIRE. (Fo5s.) On trouve, dans des couches plus an- ciennes que la craie, des coquilles bivalves inéquilatérales , transversalement obliques, et plus souvent on ne trouve que la gangue qui s'est moulée dans leur test. On a cru que ces coquilles étoient bâillantes aux deux bouts : mais, a ma con- noissance , on n"a pu en distinguer la charnière , car celles qu"on a trouvées avec leur test, sont toutes jointes ensemble et remplies de gangue. M. So^verby, ayant regardé ces moules comme devant avoir appartenu à des coquilles du genre Lvi- traire , en a signalé et figuré plusieurs espèces dans son ouvrage sur les fossiles. [Min. conch.) Jiiiraria gihbosa ; Sow. , loc. cit., pi. 40. Moule intérieur de quatre pouces et demi de largeur sur plus de deux pouces et demi de longueur. Lieu natal, près de Bath. Je. possède une coquille qui paroit appartenir à la même espèce , et qui a été trouvée dans la couche à oolithes, à Waltot , près de Caen. Elle est lisse extérieurement : il paroit 378 LUT qu'elle est bâillante ; mais la gangue qui tient les deux valves jointes, ne permet pas d'apercevoir la charnière. Largeur, deux pouces. Lutraria lirata : Sow. , loc. cit., pi. 2 25 ; Bourguet, Traité des Pétrif. , tab. XXlV , fig. i/jS. Ce moule a plus de trois pouces de largeur ; les stries fines longitudinales et un peu obliques dont il est couvert, prouvent que la coquille étoit très- mince, comme celle des espèces suivantes. Lieu natal, Norton- And er-Edge en Angleterre, et dans le Jura. Lutraria Qu'ans ; Sow., loc. cit,', pi. 226. Ce moule est moins grand que le précédent, et est couvert de douze côtes longitudinales et obliques , qui répondoient à un nombre pareil de canelures qui se trouvoient dans l'intérieur de la coquille. On trouve ces moules à Felmarsham et à Portland. Lutraria ainbigiia ; So%v. , loc. cit., tab. 227. Coquille de la grosseur du poing, très-bombée, inéquilatérale , à test très- mince , et chargée, sur la moitié antérieure, de deux à six gros plis longitudinaux. On peut soupçonner, avec raison, que ces coquilles étoient bâillantes ; mais l'état dans lequel on les trouve , ne permet pas de l'assurer : leur test est si mince qu'on doit croire que les animaux auxquels elles ont appartenu, vivoient dans une vase ou dans un sable fin qui les protégeoit. M. Sowerby ne dit point où les moules de ces coquilles, qu'il a figurées et décrites , ont été trouvées; mais j'en possède deux avec leur test , qui sont remplies d'une gangue bleuâtre , avec oolithes , et qui paroitroient dépendre du banc bleu [blue lias) qu'on trouve en Angleterre et en Normandie. Je possède un moule qui paroit appartenir à cette espèce, et auquel adhèrent des portions de gangue de la nature de la craie , en sorte que l'on pourroit croire qu'il a été trouvé dans une couche de craie inférieure. Lutraria angustata; Sow., loc. cit. , tab. 827. Ce moule, qui a été trouvé près de Frome en Angleterre, ne paroit difTérer du lutraria ovalis que par un plus grand nombre de côtes , et n'est peut-être qu'une variété de cette espèce. L'un des caractères des coquilles du genre Lutraire étant d'être bâillantes aux deux bouts, il est très-douteux que celles ci-dessus appartiennent à ce genre i car, si quelques espèces LUT 579 cnt cté bâillantes au côté postérieur , il paroît certain que- toutes ne Font pas été au côté antérieur. On trouve dans les couches à ammonites, près de Wey- luouth , àNevers, à Alençon et à Gàprée , près de Séez. des moules intérieurs, de la grosseur du poing, de coquilles qui ont beaucoup de rapport avec l'espèce à laquelle M. Sowerby a donné le nom de lutraria awhigua. Ces moules sont très-bombés, tronqués au côté antérieur, et chargés de côtes longitudinales, coupées par de petites côtes trans- verscs. Les sommets sont arqués et se touchent : comme ou ne voit pas de charnières, on a pu se tromper sur le genre de coquilles auquel ils ont pu appartenir. M. de Lamarck (Hist. des anim. sans vertèbres, 1816), a cru qu'ils avoicnt appartenu à une espèce de trigonie , à laquelle il a donné le nom de trigonie enflée. Bourguet (Traité des pétrif. , pi. XXV, fjg. i53) a cru que ces moules appartenoient au genre Pé- toncle. Enfin M. Sowerby {loc. cit., pi. 197) les a regardés comme des moules de cardites. Je pense qu'on ne pourra assigner le véritable genre auquel ils appartiennent, que lorsque le hasard aura procuré quel- ques-unes de ces coquilles dont on pourra distinguer la charnière, ou lorsqu'on aura beaucoup étudié les rapports des moules intérieurs avec les coquilles ci l'état frais ou dé- gagés de leur gangue. (D. F.) LUTRIX. (Erpétol.) Nom spécifique d'une couleuvre encore peu connue et dont nous avons parlé dans ce Dictionnaire, toin. XI, pag. 216. (H. C) LUTRONE. (Ornith.) Un des noms vulgaires de la grive draine, tardas viscivorus , Linn. Salerne se trompe quand i! suppose qtie Foiseau qu'on appelle ainsi dans les environs d'Abbeville , est le loriot. (Ch. D.) I.IJTS. fCftim.) Substances que Fon emploie, dans les labo- ratoires de chimie et dans plusieurs ateliers, 1.° à enduire les vaisseaux de verre ou de grés qui doivent être chaufies au rouge, et qui, sans cela, ou se foudroient, ou seroicut exposés à se fêler parles variations trop rapides de tempéra- ture ; 2." à recouvrir les bouchons an moyen desquels on joint plusieurs vaisseaux ensemble, afin d'en faire un appareil; ou, si on ne met pas de bouchon, à fermer les communications 38o LUV des vaisseaux : dans le second cas les luts sont destinés à pré- venir la dispersion , dans l'atmosphère, des gaz ou des vapeurs qu'on se propose de rectieillir. Le lut qu'on eûi].loie pour enduire les vaisseaux de verre ou de grès qui doivent être fortement chauffés , est de l'ar- gile mêlée de sable. On y ajoute de la bourre ou du crotin de cheval , si les vaisseaux sont grands. I-es luts qu'on em- ploie dans le second cas. sont très- variés. Tantôt c'est une bande de linge in-prégnée de blanc d'œuf, puis saupoudrée de chaux éteinte à lair, ou bien un ruban de fil imprégné de colie de farine ou d'aaiidon ; tantôt c'est le marc des amandes ou celui des graines de lin, épuisé d'huile, cju'on a réduit en pâte au moyen de la colle de farine ou d'une solution de colle forte dans l'eau bouillante. On emploie encore, i ." le lut gras , qui est de l'argile sèche tamisée, qu'on a réduite en pâte ductile au moyen de l'huile de lin rendue siccative parla litharge; 2.° la cire d'Espagne , quand les parties qu'on veut luter , ne doivent pas ttre exposées h. une température élevée. (Ch.) LUVARUS, Luxants. (Ichthyol.) M. Ratinesque-Schmaltz a formé dernièrement sous ce nom un genre de poissons très- voisin des stromatées, et reconnoissable aux caractères suivans: Corps con pr.mé , inégalement large; nageoires du dos et de l'anus égales et opposées ; anus situé sous les nageoires pectorales et précédé d'un appendice en forme d'opercule. Ce genre ne diffère de celui des stromatées que par la position de l'anus et des nageoires dorsale et anale, qui sont courtes et situées en arrière du corps. Il ne renferme encore qu'une seule espèce ; c'est le LuvARt's impérial; Lui^arus imperialis , R. Bouche petite, sans dents ; anus garni d'une opercule plate, obtuse et mo- bile : queue grande, presque cartilagineuse , peu échancrée , à lobes alongés et obtus : teinte générale argentée, mêlée d'un fauve roux , plus obscure sur le dos. Ce poisson est très -rare, et sa chair passe pour exquise. M. Rafinesque-Schmaltz n'a eu occasion d'en voir qu'un seul individu, qui fut pris, le i5 Juin 1808, près deSolante, sur la plage où il étoit échoué : il avoit cinq pieds de longueur et pesoit 276 livres. LUZ 38i Le luvarus habite la mer Méditerranée. En Sicile, on l'appelle luvaru impiriali, (H. C.) LU YER {IchthyoL). Un des noms danois de l'ablette. Voyez Able, dans le supplément du i." volume de ce Dictionnaire. (H.C.) LUZ. (But.) Voyez Lacs, Lalzi. (J.) LUZACH. (Bot.) Voyez Didap.. (J. ) LUZERNE; Medicago, Linn. [Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, de. la famille des légumineuses^ Juss. , et de la diadelphie décandrie , Linn. , qui a pour caractères: Un calice monophylle, persistant, presque cylindrique, à cinq dents égales; une corolle papilionacéc, ayant l'étendard ovale, en- tier, plus ou moins réfléchi , et les ailes ovales-oblongues , fî ^ées , par une appendice, à la carène qui est oblongue , bifide, un peu écartée de l'étendard; dix étamines à filamens réunis presque jusqu'à leur sommet; un ovaire supére, oblong , comprimé, recourbé, à style court et à stigmate simple: un légume comprimé en forme de croissant, ou faisant sur lui- même plusieurs tours en spirale. Les luzernes sont des plantes presque toutes herbacées, à feuilles alternes, ternées, et à fleurs portées ordinairement plusieurs ensemble sur des pédoncules axillaires. On eu connoit au-delà de quatre-vingts espèces, pour la plupart indigènes de l'Europe, et en France seulement on en trouve prés de quarante. Toutes ces plantes sont propres à la nour- riture des bestiaux, et l'une d'elles surtout est, sous ce rap- port, l'objet d'une culture très-étendue dans les part" es tem- pérées de l'Europe. Obligés par la nature de cet ouvrage de nous borner dans l'énumération des espèces, nous n'en cite- rons que huit dans cet article. *'" Légumes roulés en escargot et décriant plusieurs tours de spirale. Luzerne orbiculaire , Medicago orbicularis , AU., FI. Ped., 1).° 1 i5o; Ga?rtn. , Fruct., 2, t. 1 55. Ses tiges sont très-rameuse^^ étalées, longues d'un pied ou un peu plus, glabres comme toute la plante, garnies de feuilles composées do trois folioles ovales - cunéiformes , très- obtuses , dentées à leur sommet, munies, à la base de leur pétiole, de stipules découpées en 382 LUZ divisions profondes cf très -étroites. Les fleurs sont jaunes , portées une ou deux ensemble sur des pédoncules axillaires, à peu prés égaux aux pétioles. Les légumes sont glabres, tor- tillés sur eux-mêmes en cinq à six tours de spirale assez serrés pour former un disque orbiculaire , presque plane. Cette espèce est annuelle : elle croît dans les champs et les lieux cultivés. Luzerne TOUPIE ; Medicago turhinata , AU., FI. Ped. , n." ii55. Ses tiges sont rameuses, foibles, diffuses, longues d'environ un pied, un peu velues, ainsi que les feuilles, qui sont composées de trois folioles ovales , et munies à leur base de stipules assez larges, dentées. Les fleurs sont jaunes , portées une ou deux ensemble sur des pédoncules axillaires , ordi- uairement plus longs que les pétioles ; il leur succède des légumes roulés sur eux-mêmes en cinq à six circonvolutions serrées les unes sur les autres, de manière à former un cylin- dre un peu ventru dans le milieu, convexe aux deux extré- mités. Cette plante est annuelle et croit dans les champs et les moissons du Midi de la France, en Italie, etc. Luzerne MARITIME ; Medicago marina, Linn., Spec, 1097; Gœrtn. , Fruct., 2, t. i55. Sa racine est vivace ; elle produit une tige rameuse dès sa base, longue de six à huit pouces, étalée, couverte, ainsi que toute la plante, d'un duvet co- tonneux, blanchâtre. Ses feuilles sont assez petites, compo- sées de trois folioles ovales-cunéiformes et accompagnées de stipules entières. Les fleurs sont jaunes, réunies six à dix ensemble en petites têtes portées sur des pédoncules au moins aussi longs que les feuilles; il leur succède des légumes coton- neux, contournés, formant trois circonvolutions à bords hé- rissés de quelques pointes. Cette espèce croît dans les sables des bords de l'Océan et de la Méditerranée, en l'rance et dans le Midi de l'Europe. Luzerne hérisson; Medicago ecliinus , Decand., Flor. Çr, . /^ , pag. 546, n." 591G. Ses tiges sont glabres, rameuses, demi- couchécs, longues d'un pied ou environ, garnies de feuilles composées de trois folioles ovales et accompagnées de stipules profondément dentées. Les fleurs sont petites, jaunes, por- tées, quatre à six ensemble, au sommet d'un pédoncule plus long que les pétioles; il leur succède des légumes roulés cinq LUZ 383 h SIX fois sur eux-mêmes, formant une masse ovoïde, assez grosse, dont les circonvolutions sont glabres et munies sur leur dos de longues épines divergentes et entrecroisées. Cette plante est annuelle; on la trouve dans le Midi de la France, en Italie , etc. * * Légumes arqués ou courbés en cercle. I.uzERNE HOUBLON : Mcdicago lupulina , Linn. , Spec. , logy; Trifolium pratense luteum , Fuchs , Hist. , 81 g. Ses tiges sont nombreuses, menues, très-étalées, longues d'un pied ou en- viron , légèrement pubescentes, garnies de feuilles à trois folioles ovales, accompagnées de stipules entières ou un peu dentées. Les fleurs sont très-petites, jaunes, ramassées, au nombre de douze ou plus, en têtes portées sur des pédon- cules axillaires, plus longs que les feuilles. Les légumes sont réniformes, pubesccns, noirâtres dans leur maturité, et ne contiennent qu'une seule graine. Cette espèce est bisannuelle. Elle est commune dans les champs, les prés et sur les bords des chemins : les bestiaux l'aiment beaucoup. On commence à la cultiver dans quelques cantons, principalement aux en- virons de Paris. Quoique sa racine ne vive naturellement que deux ans, on peut la faire durer plusieurs années en la faisant faucher avant qu'elle soit en fleur. Luzerne arborescente : Medicago arborca , Linn., Spec, , 1096; Duham., nouv. édit. , 4, pag. i65, t. 44. La tige de cette espèce est ligneuse, elle s'élève, dans son pays natal et dans le Midi de l'Europe, à la hauteur de huit à dix pieds, en se divisant en un grand nombre de rameaux , dont les plus jeunes, recouverts d'un duvet court et blanchâtre, sont garnis de feuilles à trois folioles cunéiformes, mucronées, tronquées ou même échancrées en cœur à leur sommet, d'un vert gai en-dessus, légèrement soyeuses en-dessous. Les stipules de la base des feuilles sont lancéolées, entières ou à peine dentées. Les fleurs sont d'un jaune vif, pédicellées , rapprochées quatre à huit ensemble au sommet de pédoncules cotonneux, un peu plus longs que les feuilles. Il leur succède des légumes com- primés , contournés circulairement en forme de croissmty et contenant trois à quatre graines. Cet arbrisseau croit na- turellement dans les îles de l'Archipel, en Sicile et dans les 584 LUZ parties les plus chaudes de l'Italie : il commence à fleurir en Avril, et continue à donner des fleurs jusqu'à la fin de Tété. L'abondance et la longue durée de ses lleurs , l'élégance de son port, la verdure perpétuelle de son feuillage, l'ont fait cultiver de|>uis long-temps pour l'ornement des jardins. On le met en pleine terre dans le Midi de la France ; mais dans le climat de Paris on le plante le plus souvent en pot ou en caisse, afin de le rentrer dans l'orangerie pendant l'hiver. Si l'on veut le risquer en pleine terre , il faut le placer à une exposition chaude , et avoir soin de le garantir des fortes gelées en le couvrant avec de la paille ou de la litière. On le multiplie de marcottes et de graines. La luzerne en arbre paroît être le cytise des anciens (voyez CvTisE, vol. XII, pag, 424). Ceux-ci en faisoient beaucoup de cas comme fourrage, et ce qu'il y a de certain, c'est que tous les bestiaux mangent ses feuilles et ses jeunes rameaux avec avidité. Dans le royaume de Naples on en nourrit les chèvres, et cet aliment leur procure un lait abondant, dont les habitans du pays font une grande quantité de fromages. Les Tures se servent de son bois, qui est dur, pour faire des poignées de sabres, des manches de couteaux et d'autres petits meubles. Luzerne faucille; Medicago falcata , Linn. , Spec, 1096; Flor. Dan., t. :i35. Sa racine, qui est vivace, produit plu- sieurs tiges rameuses, couchées inférieurement , ensuite re- dressées, longues en tout de quinze à vingt pouces, glabres comme toute la plante , garnies de feuilles à trois folioles oblongues, dentées et mucronées à leur sommet, et munies à leur base de stipules entières, lancéolées- linéaii-es , très- aiguës. Les fleurs sont d'un jaune rougeàtre , quelquefois d un jaune pâle, mêlé de bleu ou de violet, disposées en grappes axillaires etpédonculées ; il leur succède des légumes oblongs , comprimés, glabres et courbés en faucille. Cette espèce croit dans les prés secs et montueux, sur les bords des chemins. Tous les bestiaux la recherchent. Quelques agronomes ont essayé d'en faire des prairies artificielles , qu'il pourroit être avantageux de multiplier, parce que cette plante peut vivre dans des terrains où la suivante ne peut réussir. LuzE.iNE ctJLTivÉE : Medicago sa^i^a , Linn., Spec, io()6 : LUZ 385 Medicago légitima, Clus. , Hist. , CCXLII. Sa racine est vivace, comme celle de la précédente; elle produit plusieurs tiges droites, glabres, rameuses, hautes de quinze à vingt pouces, garnies de feuilles à trois folioles ovales-oblongues , dentées en leur partie supél"ieure , munies à leur base de stipules entières, linéaires-lancéolées, très-aigiiës. Les fleurs , commu- nément violettes ou bleuâtres, quelquefois jaunâtres, sont disposées en grappes axillaires ; îl leur succède des légumes glabres ou presque glabres, formant un ou deux tours sur eux-mêmes. Cette plante croît naturellement dans les prés en France et en Espagne ; elle est cultivée dans une gratide partie de l'Europe pour servir à la nourriture des bestiaux: son importance, sous ce rapport, exige que nous entrions à ce sujet dans queUjues détails. La luzerne, étant indigène des parties méridionales de l'Eu- rope , ne peut venir dans les pays où les hivers sont rigou- reux et de longue durée ; et même dans les climats tempérés, une forte gelée qui survient après de grandes pluies, après la fonte des neiges, lui fait beaucoup de tort. Cette plante réussit encore bien aux environs de Paris; mais sa culture cesse d'être aussi avantageuse un peu plus au nord ; et on ne peut plus guère l'y cultiver que dans les lieux secs et chauds. Cette plante demande une terre qui ait beaucoup de fond , et qui ne soit pas sujette à trop de sécheresse ni à trop d'hu- midité. Elle réussit bien dans une terre franche; elle s'accom- mode d'une terre sablonneuse, pourvu qu'elle soit grasse; elle languit dans les terres fortes et dans celles qui sont légères : sa racine perce ditlicilement dans celles de la première espèce . et elle manque de nourriture dans les autres. Un sol purement argileux lui est tout-à-fait contraire. Elle aime le plein air et vient mal à l'ombre des arbres, à moins que ce ne soit dans les pays du Midi. Les arrosemens lui sont salutaires, pourvu que les eaux ne séjournent pas. Après la nature du sol , sa bonne préparation est le moven principal pour faire réussir la luzerne. La terre qu'on lui destine doit être préparée par trois labours au moins, dont le premier se pratique dans le courant de Septembre, le se- cond en Novembre et le troisième au moment de faire le semis. Après le second labour on passe la herse, afin d'écraser 27. a5 3S6 LUZ les mottes de terre , et s'il y a des pierres dans le champ , on a soin de les enlever; ensuite, vers la fin de Février, ou au plus tard en Mars, on répand sur le sol les fumiers des- tinés à l'améliorer, et on les enterre par un troisième labour. Ces fumiers doivent être choisis parmi les plus vieux et être à demi consommés, et chaque labour doit être fait le plus profond qu'il se pourra, parce que, la racine de la luzerne étant pivotante et s'enfonçant très-avant en terre (elle peut parvenir à la profondeur de trois pieds et plus) , il faut favo- riser cette tendance, au moyen de laquelle elle va chercher sa nourriture très-profondément, et se trouve par-là bien plus en état de ne pas souffrir de la sécheresse pendant les cha- l;eurs de l'été. Dans le Midi de la France et de FEuropc on sème quel- quefois la luzerne en Septembre , et alors les premiers labours sont faits deux à trois mois aupai'avant. Dans ces mêmes pays méridionaux les semis de printemps se font aussi un mois ou deux plus tôt que dans le climat de Paris et dans le milieu de la France, où en général l'époque la plus ordinaire pour semer la luzerae est, selon que l'hiver a été plus court ou s'est prolongé davantage, depuis le commencement de Mars j.usque dans la première quinzaine d'Avril , ou enfin lorsqu'on ne craint plus les gelées; car une gelée, un peu forte, qui surprend une luzerne au moment où elle commence à lever, la fait complètement périr. Le plus souvent on ne sème point la luzerne seule, mais presque toujours en la mêlant avec de l'avoine ou de l'orge ; car, cette plante ne produisant rien la première année, les cultivateurs perdroient leurs frais de culture en la confiant seule à la terre . au lieu qu'autrement ils en sont dédom- Hiagés par la récolte de l'avoine ou de l'orge , et d'ailleurs les tiges de ces céréales forment , pour la jeune luzerne, une ombre protectrice qui l'empêche d'être desséchée par les chaleurs de l'été. Lorsque la luzerne est semée, on la re- couvre en n'employant qu'une herse légère, afin de ne pas trop enterrer la graine; puis on fait passer le rouleau dessus jusqu'à ce que le terrain soit aussi uni que possible. On choisit, autant que cela se peut, pour semer la luzerne, un temps un peu humide , soit après les pluies, soit lorsqu'il LUZ 387 paroit, par l'état du ciel, qu'il ne tardera pas à en tomber. Il est aussi avantageux de semer cette plante les jours de brouillard, ou le matin après la rosée, et non.pendant la chaleur du jour et lorsqu'il fait un grand vent." Lorsque la terre a été suffisamment humectée par des pluies, et que les premiers jours du printemps sont chauds, la luzerne ne tarde pas à lever. Elle fait peu de progrés la première année, et n'a besoin d'aucun soin particulier. 1! ne faut pas craindre pour elle la plupart des mauvaises herbes, qu'elle étouflera bien par la suite lorsqu'elle aura plus de force; il n'y a que quehjucs plantes robustes, comme la bardane ou de grands chardons, dont il faut la débarrasser en les faisant arracher à la houe. Les céréales, semées avec la luzerne, se récoltent à l'épo- que ordinaire pour leur maturité; il est bon seulement de les couper un peu haut, afin que les jeunes tiges de la luzerne ne soient qu'étêtées. Pendant l'hiver de la première année du semis, il est né- cessaire de faire enlever exactement toutes les pierres qui se trouvent à la surface du champ. On ne commence à faucher la luzerne que la seconde année, et encore la première et la seconde coupes, les seules qu'on obtienne alors, sont-elles peu considérables; mais c'est la troisième année qu'une luzernière est en plein rapport : elle étouffe dès ce moment toutes les mauvaises herbes que sa pro- duction, Joible pendant les deux premières années, avoit lais- sées croître ; et dans une terre qui a du fond elle donne dès-lors trois a quatre coupes par année , aux environs de Paris et daiis le centre de la France, et dans le Midi jusqu'à cinq ou six^ On assure même que , dans certains cantons d'Italie et d'Espa- gne, on peut obtenir, au moyen des arrosemens, huit à qua- torze récoltes dans une seule année. En se rapprochant du nord, au contraire, on ne fait plu»i que deux coupes et même une seule par année. Le moment favorable pour faucher la luzerne, afin d'en faire un bon fourrage, est lorsque les fleurs commencent à s'ouvrir: plus tôt, la plante est trop aqueuse, noircit et dimi- nue beaucoup au fanage; plus lard . ses tiges sont trop dures sous la dent des bestiaux et ne leur fournissent pas une nour- riture aussi bonne et aussi savoureuse. 388 LUZ La luzerne, donnée en vert aux jumens, aux vaches etail.v brebis qui nourrissent, leur fait Avenir une plus grande quan- tité de lait, et cette plante est en général une des meilleures nourrilures pour les bestiaux. Cependant il faut avoir soin de ne la leur distribuer qu'avec modération et mêlée avec de la paille ou du foin ; car. donnée seule ou en trop grande abondance, elle pourroit leur devenir très -nuisible. Ainsi la luzerne sèche échauffe les animaux ; verte et en certaine quantité, elle les relâche , et par la suite les alfoiblit ; verte et eu grande quantité, elle leur cause des coliques venteuses qui peuvent les (aire périr en peu de temps. 11 ne faut laisser pâturer les luzerinères par aucune espèce de bestiaux pendant les deux premières années, et jamais, en aucun temps , par les brebis. Une luzernière bien ménagée rapporte pendant dix à quinze ans, et quelquefois même pendant vingt. On la détruit lorsqu'elle ne donne plus que de foibles produifs, et la terre dans laquelle elle étoit, est sensiblement améliorée et beaucoup plus propre, les années suivantes, pour la culture des céréales. La cuscute, plante parasite , en s'étabîissant dans une luzer- nière, y cause quelquefois beaucoup de dommage : le meil- leur moyen pour la détruire, est de couper toutes les tiges de luzerne qui en sont chargées, et de les brûler hors du champ . après les avoir fait sutïisamment sécher. M. De CandoUe a observé sur les racines de la luzerne, dans le Midi de la France , im champignon analogue à celui que les cultivateurs nomment mort du safran, et qui cause également de grands dommages, en se reproduisant de proche en proche et en faisait périr tous les pieds qu'il attaque. On ne peut arrêter les ravages de ce champignon , que M. De Candolle appelle rliizoctonia , qu'en creusant autour des places qui en sont infectées, et à deux pieds de distam-e , des fossés de pareille profondeur, et en en rejetant la icrre sur les -,tlaccs où la luzerne a péri. On fahrique, avec les racines de la luzerne séchées , des espèces de brosses à dcnestris , Zag. , 564. Souche rampante, à rameaux droits; à branches alternes, dichotomes ; feuilles imbriquées sur quatre rangs, soudées par leur base, écartées à leur extrémité ; celles de deux rangées opposées plus larges; celles des deux autres rangées, courtes, imbriquées et appliquées Tortenient sur la tige ; pédoncule portant deux ou quatre épis simples ou bifurques, cylindriques. Cette jolie espèce rappelle par son feuillage celui des genévriers et des cyprès. Elle croît dans les bois, en Europe, en Sibérie et dans l'Amérique septentrionale : on l'indique aux envi- rons de Paris. III. Épis sessiles ; feuilles couvrant entièrement les BRANCHES ET LEURS RAMEAUX (LjCOpOfUaster). 4. L. ALPIN : L. alpinuni , Linn., FI. Lapp., pi. 11 , fig. 6 ; Œd., FI. Dan., t. 79; Dill., Musc, tab. 58, fig. 2 ; Lepi- dotis alpina, Pal. Beauv. Tiges rampantes, ligneuses, lon- gues, presque nues; branches droites, dichotomes, à rameaux fascicules, entièrement revêtues de petites feuilles convexes et oblongues, fortement appliquées sur quatre rangs, de ma- nière qu'ils sont tétragones ; épis terminaux solitaires, ses- siles et grêles. Ce lycopodium ne se plaît que dans les bois déserts des hautes montagnes alpines ; il se rencontre pres- que partout en Europe et en Sibérie. 5, L. DENDROÏDE : L. dendroideum , Mich. , Amer., 282 ; Willd., Spec, 5, p. 21 ; L. obscurum, Linn.: Ljcopodioides , Dill., Musc, t. 64, fig. 12; Lepidotis dendroidea, P. Beauv. Tige rampante , à branches droites, rameuses; rameaux air ternes, fascicules, dichotomes, ouverts; feuilles éparses, li- néaires, lancéolées, étalées, disposées sur six rangées longi- tudinales ; épis terminaux, solitaires, sessiles, épais et com- LYC 42^ pactes. Les rameaux de cette espèce imilent de petits arbres. Elle croit dans l'Amérique septentrionale, au Canada, en Ca- roline et à la Nouvelle-Angleterre. 6. L. A FEUILLES DE cENÉVRiF.a OU juNipÉao'iDE : L. aunotinum . Linn.; Œd., FI. Dan., tab. 127 ; DiU., Musc, t. G3 , fig. 9: Giss., tab. 2; Musc, Pîuk., Alm., tab. ao5, fig. 2 ; Lepidntis annotina, P. Beauv. Tige rampante, longue d'un pied et demi environ, à branches redressées, deux fois bifurquées dés la base, à rameaux simples; feuilles éparses, étroites, aiguës, un peu dentées au sommet, fermes, lâches, ouvertes, et souvent repliées, disposées sur cinq rangs longitudinaux; épis solitaires, sessiles, terminaux. Cette plante croit dans les bois des montagnes en Europe et en Canada. Son feuil- lage offre des contractions dans les points d'où sont parties les nouvelles pousses annuelles : c'est ce qu'on a voulu rap- peler par le nom spécifique latin de cette espèce, qui doit son nom françois à la ressemblance qui existe, jusqu'à un certain point, entre ses feuilles et celles du genévrier. 7. L. DES Marais : L. inundatum , Linn.; Œd. , FI. Dan., tab. 336 ; Vaill., Paris, tab. 16, fig. 1 i ; Dill., Musc, t. 61 , fig. 7 ; Plananthus inundatus, P. Beauv. Tige rampante , longue de cinq à six pouces, à peine rameuse ; rameaux simples, solitaires, droits, terminés par un épi feuille, long de huit ligues; feuilles très-rapprochées, linéaires, éparses, poin- tues, très-entières, arquées en-dessus. Cette petite espèce croit dans les marécages, et les lieux inondés, par toute l'Eu- rope et dans l'Amérique septentrionale. 8. L. yuEUE-DE-RENARD : L. (iLopecuvoides , Linn., Dillen., Musc, tab. 62, fig. 6; Plananthus alopecuroides , P. Beauv. Tige rampante, à peine rameuse ; rameaux presque simples, effilés, redressés, terminés par un épi tout couvert de feuilies étalées, linéaires, subulées, dentées et ciliées à la base; épi sessile, également feuille. Ce lycopodium croit dans les lieux humides et herbeux de la Virginie, de la Caroline et de la Pensylvanie. Souvent ses rameaux se recourbent et s'enracinent par leur extrémité, singularité qui s'observe aussi pur beaucoup d'autres espèces. 9. L. FAUX sÉLAGO : L. Selaginoides, Linn. ; Œd., FI. Dan., t. 70; Dill., Musc, t. 68, fig. i ; Selaginella spinosa, F. Beauv. 424 LYC Tige rampante; rameaux ascendans, simples; feuilles éparses, lancéolées, étalées, ciliées et dentelées: épis terminaux, solitaires, feuilles et sessiles, offrant les deux sortes de cap- sules : vers le haut les capsules bivalves, et dans le bas les capsules à quatre valves, contenant une globule sphérique. Cette espèce curieuse est très-petite; on la trouve parmi les mousses, dans les pâturages des hautes montagnes en Europe : il y en a une variété plus fluette en Canada. (Voyez Sela- ginella). 10. L. ENSANGLANTÉ : L. sanguinolentiiw ; Liiin. , Aman, acad. , 2 , tab. 4 , fig. 6. Tige appliquée contre terre , rameuse ; rameaux alternes, dichotoines; feuilles imbriquées sur quatre rangs, ovales, presque rondes, pointues, tantôt d'un beau vert, tantôt d'un rouge de sang; épis terminaux, solitaires? sessiles et tétragoues. Celycopodium croit au Kamtschatka et dans la partie orientale de la Sibérie, 11. L. PENCHÉ : L. cernuiiin , Linn. ; Dill. , Musc, tab. 63, fig. lo; Burm., Zejl. , tab. 66; Musc.,Vluk. , Alm. , tab. 47, fig. 9 , et tab, 43 1 , fig. 3 ; Plum. fil. , t. 1 65 , fig. A : Bellan- paalsja, Rheed., Mal., 12, t, 09; Lepidotis cernua, P. Beauv. Tige extrêmement rameuse, droite; rameaux multipliés, les derniers courts, terminés par un petit renflement ou épi oblong, penché, écailleux, à écailles imbriquées, ser- rées, membraneuses, dentées et ciliées ; feuilles nombreuses, éparses, recourbées, capillacées et crépues. Cette belle es- pèce s'élève à deux pieds de hauteur environ; sa tige est droite, dure, cylindrique, comme frutescente à sa base, et remplie de moelle ; ses rameaux sont revêtus de feuilles de toutes parts. Elle croît parmi les rochers et au pied des arbres, entre les tropiques, dans les Indes orientales, à File de Bourbon et en Amérique, C'est une des espèces exotiques les plus communes dans les herbiers, (Voy. Bellan-Patsja. ) TV. Épis sessiles; feuili.es distiques ^I.ycopodloides). 12. L. HELvÉTiQiTE : L. \elvel\cum ^ Linn.; Lycopodioides , Dill., Musc, tab. 65, fig. 2; Diplostachium lielveficum , Pal. Beauv. Tige rampante et radicante, dichotome ; feuillage plan; feuilles semi - cordiformes, obtuses, disposées sur quatre rangs du côté supérieur de la tige et des rameaux ; LYC 425 les deux rangs latéraux opposés, à feuilles plus grandes et plus divergentes; les deux autres à feuilles petites, plus ob- tuses et appliquées sur la tige; épis terminaux pédoncules, simples, ou une ou deux fois bifurques. Cette petite espèce, assez élégante , se rencontre au pied des arbres, dans les bois des Alpes suisses, bavaroises, tyroliennes, etc. Son feuillage est d'un beau vert, et ressemble à celui de certaines junger- mannia. Elle offre les deux sortes de capsules dont nous avons parlé, tantôt entremêlées dans le même épi, tantôt sur des épis distincts, mais toujours sur le même pied : une de ses variétés est remarquable par les nombreuses radicules que ses tiges et ses rameaux émettent. (Voyez Di?r.osTACHYt)M. ) 1 3. L. DENTictJLi^ : L. ' deiiticulatum , Linn.: Ljcopodioides , Dill., Musc, tab. 67, fig. 1 , A; Plananthus denticulatus? Pal. Beauv. Tige et feuillage comme dans l'espèce précédente ; feuilles ovales, presque en cœur, et ovales-pointues; épis ter- minaux très-courfs, sessiles , simples ou géminés. Ce lycopo- dium croît au pied des arbres, en France, en Espagne, en Italie, en Pologne, etc. Il ressemble beaucoup au précé- dent : ses feuilles sont moins régulièrement rangées, plus larges et plus dentelées sur les bords. Hoffmann pense qu'il peut en être une variété de sexe. M. De Candolle nie que cela soit, lui ayant reconnu les deux sortes de capsules propres au L. helvelicum .- il pencheroit donc à le regarder plutôt comme une variété de localité. M. Pal. Beauvois , n'ayant pas eu occasion de bien observer la fructification de ce lycopodium, le range avec doute dans son genre fla- nanthus. 'i4' L. EN ÉVENTAIL : L. flahellatum , Linn.; LYcopodioides, Dill., Musc, tab. 66, fig. 5 ; Musc, Plum. , Amer., tab. 24 , et til., tab. 45 ; Stachjgjnandrum Jlabelhilum , Pal. Beauv. Tige droite, nue ou écai lieuse et presque cylindrique à la base, puis se divisant en un grand nombre de branches et rameaux alternes, couverts de feuilles, et disposés sur un même plan, de manière à imiter les frondes deux ou trois fois divisées des fougères; feuilles distiques; les latérales oblon- gues, pointues, denticulées à la base ; les autres supérieures, planes, imbriquées, ovales, arquées, pointues; épis sessiles, tétragones, terminaux, composés d'écaillés ovales, pointues-. 426 LYC carénées, chacune recouvrant une capsule. Cette élégante espèce s'élève à un pied environ , et croit dans les parties chaudes de l'Amérique, au bord des ruisseaux. i5. L. DE Saint-Domingle : L. dommg'ense, Nob.; Gymnogjnum domingense , Pal. Beauv., y^theog. ; L. stoloniferum ? WiUà., Musc, Plum. fil., tab. 40, fig. B; Lfcopodioides , Dillen. , Musc, tab. 67, fig. 10. Tige rampante, à branche droite ; feuilles opposées, de deux sortes: les unes distiques, ovales- oblongues, les autres très-petites, fortement imbriquées au- dessus de la tige; épis très-courts, terminaux, sessiles, an- guleux. 11 a été observé à Saint-Domingue sur les bords de la rivière Attalaye par P. de Beauvois, et s'il est le même que le L. stoloniferum, Gmel. et Willd. , comme cela paroit être, on le trouveroit aussi à la Jamaïque et au Brésil. A l'embranchement de ses rameaux on voit des capsules so- litaires, nues, bivalves, que M. Beauvois donne pour des organes femelles. (Voyez Gymnogynum.) 16. L. GRIMPANT : L. scandens , Swartz , Synops. Jil. , i35 ; "Willd. , Sp.pl. ,5, p. 46 : Stacliygynandrum scandens, P. Beauv., FI. Ov. et Ben., p. 10, tab. 7. Tige cylindrique, grimpante, dichotome ; branches droites, divisées en petits rameaux disposés sur le même plan, alternes, simples; feuilles disti- ques, alternes, oblongues, un peu denticulées à l'extrémité ; épis terminaux, sessiles. Cette jolie espèce a été découverte par M. Pal. de Beauvois dans le royaume d'Oware en Afri- que, sur les bords d'une branche du fleuve Formose, à qua- torze ou quinze lieues de la mer : elle s'élève, en tournant autour des plus gros arbres, à la hauteur de trois à quatre pieds. Ses feuilles sont garnies au centre d'une côte entière représentant une espèce de S. V. Capsules axillaires {Se/ago). ij. h. sÉLAGiNE : L. Selago, Linn. ; Œd., Dan., tab. io4; Selago, Dill. , tab. 56, fig. 1 ; Musc, Moris. , 3, tab. 5, fig. 9 -, Plcnanthus Selago , Pal. Beauv. Tige droite ou presque droite, haute de sept à huit pouces, et rameuse; rameaux cylitidriques, épais, compactes, disposés en faisceaux co- rymbiformes , couverts de feuilles éparses disposées sur huit rangées, linéaires, lancéolées, pointues, entières, roides, LYC 427 imbriquées à la base, écartées à rextrémitê ; capsules axil- laires. On rencontre cette espèce, une des plus remarquables d'Europe, dans les bois et les bruyères humides des hautes montagnes , dans les Pyrénées , les Alpes , les Vosges , le Ty roi , etc. On observe à l'extrémité de ses rameaux, dans les ais- selles des feuilles, de petites rosettes composées de quatre feuilles inégales, que Hedwig présume être des fleurs mâles, par analogie avec les rosettes ou gemmes qu'on observe dans les mousses. Cette plante rappelle par son feuillage celui de Tépicia ou pesse. Elle est purgative et un peu émétique ; on fait usage à cet effet de sa décoction. (Lem.) LYCOPSIDE; Lj'copsis, Linn. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, de la famille des borraginées, Juss. , et de la pentandrie mono gj nie , Linn., qui présente pour caractères : Un calice monophylle , persistant , à cinq divisions plus ou moins profondes; une corolle monopétale, infundibuliforme, à limbe partagé en cinq lobes, et h. tube courbé, ayant son orifice fermé par cinq écailles conniventes; cinq étamines; un ovaire supère à quatre lobes, du milieu desquels s'élève un style filiforme, à stigmate bifide; quatre graines irrégu- lièrement ovoïdes, ridées, situées au fond du calice. Les lycopsides sont des plantes herbacées, souvent an- nuelles, à feuilles simples, alternes, plus ou moins rudes au toucher; leurs fleurs, tournées d'un seul côté, sont disposées, au sommet des tiges ou des rameaux, en épis lâches et feuil- les. On en connoit une douzaine d'espèces, qui pour la plu- part se trouvent en .Europe ou dans le Levant. Nous parle- rons seulement ici des deux suivantes , qui croissent en France. Lycopside des champs; vulgairement Petite-bi glose, Grippe DES CHAMPS : "Lycopsis arvcnsis ^ Linn., Spec. , 199; Flor. Dan., t. 435. Sa racine, qui est annuelle, donne naissance à une tige droite, haute d'un pied à un pied et demi, rameuse, hérissée de poils roides, ainsi que les feuilles et les calices. Ses feuilles sont oblongues, étroites, ondulées ou légèrement sinuées. Ses fleurs sont bleues ou rougeàtres, quelquefois Llanche?, portées sur des pédoncules courts, et disposées e^ épis bifurques et terminaux. Cette plante est commune dan^ les moissons et dans les champs cultivés. Ses fleurs ont à pe^ A28 LYC près les mêmes propriétés que la bourrache, et sont quel- quefois employées en médecine comme pectorales et légère- ment sudorifiques. Lycopside VARIÉE: Lycopsis variegata, Linn., Spec, 1985 Buglossum annuuin humile , bullatis foliis , Jlore cœruleo et ele- ganter varlegato , Moris. , Hist., 3, p. 439. sect. 11 , t. 26, fig. 10. Cette espèce diffère de la précédente par ses fleurs plus rapprochées les unes des autres, disposées en épis sim- ples ; par son Ciilice divisé presque jusqu'à la base; par sa corolle à tube très-peu recourbé, et par son style plus long que les graines, terminé par un stigmate bifurqué. Ses fleurs sont bleues ou rouges, avec des raies blanches. Cette plante croît en Provence, en Italie et dans le Levant. ( L. D.) LYCOPSIS. (Bot.) La plante à laquelle Dioscoride et Pline donnoient ce nom, paroit , selon C. Bauhin , le tirer des poils dont elle est hérissée, comme le sont les pattes d'un loup. Elle appartient à la famille des borraginées, etLinnaeus la cite com'.ne une variété de Vechium italicum. Le même , nom est donné par Boccone à deux autres echium. Linnaeus l'emploie pour désigner un autre genre de la même famille, très-voisLn de Vechium et de Yanchusa, et remarquable par le tube de sa corolle , qui est coudé. 11 y avoit réuni des espèces à calice court, et d'autres à calice renflé en forme de vessie. Ces dernières en omt été séparées par M. Desfontaines sous le nom de echioides', et par Medicus et Mœnch sous celui de nonea, qui a prévalu. (J. ) LYCOPUS. (Bot.) Voyez Lycope. (L. D.) LYCORIS, Lj'coris. (C/ie7op.) Subdivision générique, établie par M. Savigny dans le groupe des néréides, pour un assez grand nombre d'espèces qui ont une trompe, des mâchoires, point de tentacules à l'orifice de la trompe ; des espèces d'an- tennes courtes, de deux articles; deux paires de points noirs, oculiformes, et les deux premières paires d'appendices for- mées par des cirres tentaculaires ; trois languettes branchiales à chaque anneau du corps. Presque toutes les espèces que M. Savigny place dans ce genre, sont nouvelles: l'une est des côtes d'Angleterre; c'est la Néréide nacrée, N. marga- ritacea, Leach , EncjcL Edirn., planche 26. Voyez Néréipe. (De B.) LYC 429 LYCOS. (Ornith.) Gesner pense que le lycos d'Aristote est le choucas, cornus monedula, Linii. (Ch. D. ) LYCOSE, Lrcosa. (Entom.) M. Walckenaer a désigné sous ce nom une division des araignées qui chassent pour attraper leur proie, qui portent leurs œufs dans un cocon attaché à l'anus, qui soignent leurs petits et qui les portent sur le dos. Telles sont en particulier les araignées que nous avons décrites, savoir, la Tarentule, n.° 61 , pag. 347 , tom. II; I'Allodrome, n.° 46 ; la Corsaire, n." 46 ; I'Araignée a sac, n."47- (CD.) LYCOSEMPHYLLON. (Bot.) Voyez Limonium. (J.) LYCOSTAPHYLON. (Bot.) Ce nom, qui signifie raisin de loup, est cité par Corclus pour désigner l'obier, vVurnum opelus. La variété dite boule de neige , dont toutes les fleurs sont neutres, est son lycostapli)lon mascula. L'espèce primi- tive, qu'il nomme iycostaphjlon fatnina , réunit des fleurs hermaphrodites au centre de ses corymbes , et des fleurs neutres à la circonférence. (J. ) LY'COSTOME, Lycostomus. (Ichtliyol.) On trouve, chez les anciens , l'anchois souvent désigné par ce nom , tiré du grec XvKO(f]ojxoc-, et qui signifie guei//e de /oup. Voyez ExcnAULE. (H. C.) LYCTE, Lyctus. (Entom.) Genre d'insectes coléoptères, à quatre articles à tous les tarses, à corps déprimé, dont les antennes en masse ne sont pas portées sur un bec : par con- séquent de la famille des planiformes ou omaloïdes. Ce sont de très-petites espèces, qui se trouvent dans les lieux humides; elles paroissent se nourrir de matières végé- tales : leurs antennes sont en masse solide, et leur corps est alongé, linéaire. - Nous avons fait figurer une espèce de ce genre dans l'atlas de ce Dictionnaire, planche 7, famille des omaloïdes, n.° 1. C'est le lycte canaliculé ou l'ips oblong d'Olivier, que cet au- teur a aussi figuré dans le tome 11 de ses Coléoptères, pL 1 du n." 18, fig. 5. 11 est d'une couleur brune rougeàtre; son corselet, à peu près carré, présente quelques crénelures sur les côtés, et une ligne enfoncée dans sa partie moyenne, ce qui lui a fait donner le nom qu'il porte; ses élytres por- tent neuf à dix stries longitudinales. On le trouve sous les 43o LYC ëcorces humides des arbres et dans le bois carié que Ihuini- dité fait pourrir. La plupart des autres espèces rapportées à ce genre ont le corps poli et luisant : de là le nom de genre ; car aJ^toç signifie lisse , et plusieurs ont été nommés, d'après cette par- ticularité, politus , nitidus , nitidulus , histeroides , etc. ( C. D.) LYCURE, Ljcurus. (Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, à fleurs glumacées, delà famille des grammes , de la triandrie digjnie de Linnaeus; offrant pour caractère essen- tiel : Des épillels géminés, uniflores ; Tun hermaphrodite, pédicellé; l'autre mâle ou neutre, presque sessile , semblable à l'hermaphrodite, mais plus petit: la valve inférieure du calice à deux ou trois arêtes ; la supérieure à une seule arête ; la valve inférieure de la corolle munie d'une arête; trois étamines ; deux styles; les stigmates en pinceau. Lycuue FAi'sSE-KLÉOLE : Ljcurus phleoidcs , Kunth in Humb. etBonpL, Nok'. ge/i. , 3 , p. 142 , tab. 46. Plante du Mexique , dont les tiges sont droites, rameuses, rudes, purpurines, hautes d'un pied, réunies en gazon; les feuilles roides, li- néaires, glabres en dehors, pubcscentes en dedans; les gaines presque à deux angles, presque glabres, beaucoup plus courtes que les entre-nœuds ; les fleurs sont disposées en un épi li- néaire, cylindrique, long de deux pouces; les épillets serrés, géminés ; les valves calicinales purpurines, rudes, presque égales; l'inférieure plus large; la valve inférieure de la co- rolle rude, purpurine, pileuse, munie d'une arête plus longue que les valves ; la supérieure blanchâtre, mutique, pileuse sur le dos ; la fleur mâle deux et trois fois plus petite. Lycure kaux-alpiste ; Ljcurus phalaroides , Kunth in Humb. , /. c. Cette espèce a des tiges rameuses, ascendantes, presque glabres, triangulaires, souvent pubescentes vers leur sommet j les feuilles linéaires . canaliculées , roides , rudes à leurs bords , un peu pubescentes en dedans; les gaines courtes, compri- mées; les épis linéaires , cylindriques, longs de deux pouces; les épillets géminés; le rachis anguleux et pubescent; les valves du calice verdâtres , rudes, concaves, membraneuses; les valves de la corolle une fois plus longues que le calice , d'un pourpre verdâtre ; l'inférieure pourvue d'une arête droite, rude, plus courte que la valve- la fleur mâle ses- LYE 43i sile , trois et quatre fois plus petite. Cette plante croît sur les montagnes du Mexique. (PoiR.) LYCUS. {Entom.) Nom latin du genre Lvque. (C. D.) LYDE , Lyda. {Entom.) Nonri donné par Fabricius à un genre qu'il a formé de quelques espèces de tenthrèdes. (CD.) LYDIENNE. (Min.) C'est le nom univoque de la pierre de touche ou de Lydie : nous en avons parlé à l'article de la Cohnéenne; mais nous reviendrons sur cette pierre, si utile dans les arts , au mot Pierre de todche. (B.) LYELLIA. (Boi.) Nouveau genre de mousses, établi pai^ Robert Brown, qui le caractérise ainsi : Orifice de l'urne ou bouche, sans dents, fermé par un épiphragme dont le centre circulaire se sépare du bord élargi et reste attaché à la co- lumelle qui, en se raccourcissant, le tire en dedans. L'u.-ne ou la capsule est convexe d'un côté, plane de l'autre, recouverte d'une coiffe cuculiforme, velue au som- met, fendue sur un côté. Le péristome est horizontal et comme fermé par Pépiphragme ou opercule interne que nous venons de décrire. Ce genre se rapproche du Daivsonia par la forme et la structure de la capsule , mais il en diffère beaucoup par son péristome. Il est plus près du Leptostomum , et ne renferme qu'une seule espèce, que Robert Brown nomme Ljellia crispa ( Brown , Trans. linn. Lond. , vol. 12, p. 6 60 , cumfg. ) , qui croit en Asie, dans le Nepaul , contrée du Thibet. Cette mousse ressemble à un poljtrichum .- elle forme des touffes ou gazons composés de tiges droites, simples, hautes de trois à quatre pouces , garnis , particulièrement vers le haut, de feuilles ou frondules éparses , dilatées à la base, subulées, canaliculées et d'un vert sombre. On ne connoît que ses capsules : elles sont brunes, portées sur des pédicelles bruns, longs d'un pouce et demi à deux pouces, terminaux, solitaires et partant du milieu d'une gaine cylindrique, très- velue; Popercule est encore aplati sur les bords, et surmonté d'un bec intérieurement, accru par un processus cylindrique et central, qui paroit s'appliquer sans nul doute au disque circulaire qui couronne la columelle. (Lem.) LYEN-\VHA. {Bot.) Dans le Recueil des voyages il est fait mention d'une plante aquatique de ce nom à la Chine, qui 432 LYG couvre les étangs et ressemble beaucoup au nénuphar. On la multiplie dans les pièces d'eau à cause de sa beauté. U est probable que c'est le nelumbo nelumbium , que l'on voit peint sur tous les papiers chinois. (J.) LYGÉE, Lygaus. {Enlom.) Genre d'insectes hémiptères, à élytres croisés, demi-coriaces ; à bec paroissant naître du front; à antennes longues en fil, à tarses composés de trois articles propres à la marche; et par conséquent de la famille des frontirostres ou rhinostomes. qui comprend la plupart des punaises vivant sur les plantes. Le nom de ce genre est assez insignifiant, ainsi que la plupart de ceux que Fabricius a malheureusement introduits dans la science: il donne même lieu à une idée fausse; car en grec le mot XvycLoç , d'où le nom de Lygée semble dérivé, signifie triste, obscur, ténébreux, privé de lumière. Or, la plupart de ces insectes ont des couleurs très-brillantes, noires et rouges, blanches, et toutes les espèces sont très -actives pendant le jour, et semblent rechercher la plus grande ex- position à la lumière du soleil. Les lygées diffèrent des podicères et des corées,qui ont les derniers articles de leurs antennes en masse; ils se distinguent ensuite des scutellaires et des pentatomes par le nombre des articles de leurs antennes, qui n'est que de quatre et non de cinq; des acanthies^ par la longueur de ces mêmes antennes, qui sont très- courtes dans ces insectes; enfin, des gerres , dont les pattes sont excessivement alongées, et qui diffèrent par cela même des lygées. Le caractère essentiel du genre Lygée pourroit être ainsi exprimé : Corps alongé , étroit, plat en dessus, caréné en dessous; télé portée sur une sorte de col; antennes filiformes , à articles arron- dis, au nombre de quatre et alongés; pattes de la longueur du corps. On trouve les lygées sur les plantes, dont ils sucent les sucs: sous les trois états de larve, de nymphe et d'insecte parfait, la plupart des espèces vivent en sociétés ou plutôt en familles parfois très-nombreuses. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre dans l'atlas de ceDictionnaire, à la planche 60, et une autre, planche 56, famille des Rliinostomes, sous le n.° 5 , c'est le Lygce chevalier. LYG 435 k" Ltcke chevalier, Lygœus equestru , que Geoffroy a ap- pelé punaise rouge à bandes noires et taches blanches. Son caractère a été ainsi exprimé : Rouge; devant et partie postérieure du corselet noirs; élj'tres rouges, avec une bande noire transverse remontant un peu vers l'écusson; ailes et partie membraneuse des étuis noires à taches blanches, dont une plus grande arrondie ; ventre rouge avec quatre points noirs sur chaque anneau. On trouve cet insecte sur le dompte-venin. 2." LvGÉE i)E LA JDSQCIAME, Lygceus hyoscjomi .-punaise rouge à croix de chevalier, de Geoffroy. Car. Tacheté de noir et de rouge ; partie membraneuse des élytres noire sans taches ; écusson noir à pointe rouge. 3." Lygée point, Lygœus punctum rcimex, n.° i5, Geoffroy, planche IX, fig. 4. Car. Tacheté de noir et de rouge; tête, antennes, pattes et écusson noiri ; corselet rouge, avec deux taches noires en demi- cercle; élytres ixiuges avec un point noir central; ailes noires à. taches blanches, noires en-dessous ; le milieu du ventre rouge. 4.° Lygée aptère, Lygœus apterus • punaise rouge des jar- dins, Geoffroy. Car. Corps noir, à bord et taches rouges; tète, antennes , patten et écusson noirs ; corselet rouge, noir au centre; éluis incomplets rouges, avec une tache centrale et un point noirs: pas d'ailes. C'est une espèce extrêmement comaïune, qui vit en so- ciété au bas des murs, aux pieds des arbres. Il en est quel- quefois d'ailés, à ce que l'on dit. 5.° Lygiôe du pin , Lygœus pini : punaise grise porte-croiX; Geoffroy, n.° 28. Car. Noir ; à pointe du corselet et élytres grises, avec une tache noire rhomboïdale ; ailes noires; patte:, antérieures brunes. On le trouve sut les sables arides et très-chauds. 6." Lygée de Rolander, Lygœus Rolandri . punaise couleur de suie à ailes jaunes, Geoffroy, n." 5i, Car. Noir; élytres avec une tache carrée jaunâtre, 7.° Lycée du noisetier , Lygœus coryli. Car. Noir; à antennes et pattes j dunes. 8." Lygée champêtre, Lygœus campestris punaise verîe , porte-cœur, Geoffroy, n." 5^. 27- ^6 434 LYG Car. D'un Irun roiigeàtre ; une tache jaune cordiforme sur Vécusson; extrémités des élyires jaunes. 9.° LvGÉE DES PRÉS , Lygœus pratensis : punaise gris-fauve, porte-cœur, Geoffroy, n." 55. Car. Jaunâtre; éljtres veris, avec un point Irun à l'extrémité; écusson Ui'ec une tache cordiforme jaune entourée de noir. (C. D.) LYGEUM. (Bot.) Voyez Sparte. (Lem.) LYGINIA. (Bot.) Nom générique que M. Rob. Brown a substitué à celui de Schanodum , Labill. , genre dans lequel il a remarqué qu'il existoit une capsule à trois loges au lieu d'une seul,.'. Voyez Schœnodum. (Poir.) LYGISTE, Ljgistum. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, jnonopétalées, de la famille des rubiacées , de la létrandrie monogjnie de Linnaeus ; offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant , à quatre dents 5 une corolle infundibuliforme ; le tube beaucoup plus long que le calice; le limbe à quatre lobes; quatre étamines atta- chées au tube de la corolle; des anthères alongées; un ovaire inférieur, surmonté d'un style filiforme, bifide vers son sommet; les stigmates aigus. Le fruit consiste en une baie presque globuleuse , couronnée par le calice , à quatre loges ; une semence dans chaque loge. Les auteurs ne sont point d'accord sur les caractères de ce genre. P. Browne , qui l'a établi le premier dans ses Plantes de la Jamaïque , attribue quatre loges à ses baies, tandis que Swartz dit n'en avoir observé que deux, chacune à deux semences; il est possible que deux des loges avortent fré- quemment : s'il en étoit autrement , ce genre devroit être rapporté au Manetlia ou au ISacibea. Lygiste axillaire : Lj'gistum axillare, Lamk., III. gen., 1, pag. 286 , tab. 67 , fig. 2 ; sub Fernelia. Petesia ljgistum , Linn. ; Manettia ljgistum, Swartz, Prodr. , 67, observ., 47, et Flor. Ind. occid. , 1 , p. 525; Ljgistum Jlexile , etc., Browne, Jam., 142 , tab. 5 , fig. 2. Arbrisseau dont les tiges sont lisses , un peu flexueuses, presque grimpantes, rameuses; les feuilles pétiolées, opposées, glabres, ovales, entières, un peu ai- guës; les pédoncules axillaires , quelquefois terminaux, so- litaires ou géminés, beaucoup plus courts que les feuilles, portant quelques fleurs presque en grappes, ou plus ordinaire- LYG 435 ment deux pédicellées , petites, tubulées. Cette plante croît à la Jamaïque. (I'oir.) LYGODISODEA. {Bot.) Voyez Disodea. (Poir.) LYGODIUM. (Bot.) Voyez Hydroglosslm- (Lem.) LYGON. (Bot.) Voyez Lecristicum. (J.) LY'GOPHILES ou TÉNÉBRICOLES. ( Entom.) Nous avons employé ce nom. tiré de deux mots grecs, Xvyn, obscurité, et (piÀiM, y aime, pour désigner une famille d'insectes coléo- ptères à quatre articles aux tarses postérieurs et cinq aux antérieurs, ou hétéromérés, dont les élytres sont durs, non soudés, et les antennes grenues en masse alongée , et qui correspondent au genre Ténébrion de Linna?us. Les insectes de cette famille se distinguent de tous les autres du même sous-ordre par les caractères que nous venons d'indiquer sommairement, mais que nous allons opposer à ceux qui servent à dénoter les autres familles. Ainsi leurs élytres durs les éloignent des épispastiques , qui ont les étuis des ailes mous et flexibles; ensuite les antennes formées d'articles arrondis et grenus un peu en masse alongée , les séparent d'avec les ornéphiles et les sténoptères , qui ont leurs antennes en fil, et des mycétobies , dont la masse des antennes est ar- rondie; enfin les élytres non soudés, couvrant des ailes, servent à les distinguer d'avec les photopJifges , insectes avec lesquels ils ont d'ailleurs les plus grands rapports de forme et d'habitudes, si ce n'est que ces derniers ont les élytres soudés, et qu'ils sont tout-à-fait privés des ailes membra- neuses. Nous avons fait figurer les insectes qui appartiennent aux genres de la famille des lygophiles à la planche i5 de la partie entomologique de l'atlas de ce Dictionnaire, qui a été publiée dans la li." livraison, n.° lo. Voici Tindication des caractères essentiels des cinq genres, qu'on peut ainsi rapprocher, d'abord d'après la forme du cor- selet et ses proportions avec les autres parties du corps, puis d'après la conformation des jambes antérieures. Nous emprunterons pour cela le tableau analytique de notre zoo- logie. 436 LYG cylindrique , plus étroit que les claires i. Upiut. iplus long que la ( simples 2. Tékébrio;ï. tète; à jambes ! triangul.""'; à Lords j relevés. . 3. Opatre. de devant ' du corsclit. . . , . ( inclinjs. 4. Pïdine. de même longueur que la it-te 5. Sarrothib. Voyez chacun des noms de genre. (C. D.) L\GOS. {Bot.) Dioscoride cite, sous ce nom grec et sous celui d'agnos, le gattilier; vitex agnus castus. Mentzel rapporte le même nom pour les spartium de C. Bauhin , et Adanson . voulant faire du spartium junccum un genre distinct, le nomme lygos. (J. ) LYMEXYLON ou RUINEBOIS. {Entom.) Nom donné par Fabricius à un genre d'insectes coléoptères à cinq articles à tous les tarses, delà famille des perce-bois ou térédyles, c'est- à-dire , à antennes en fil , à corps arrondi , alongé , convexe . dont les élytres couvrent tout le ventre. Ce nom, emprunté du grec Xvfj,», qui signifie ruine , perte, exitium , noxa, et de ^uXcv, du bois, indique Tune des par- ticularités de la vie de ces insectes, dont les larves se déve- loppent dans l'intérieur des bois les plus durs et les plus sains en apparence, en les traversant dans tous les sens, de manière à détruire les charpentes des édifices, les carcasses des navires, les soutiens de nos meubles. Les caractères des lymexjlons peuvent être ainsi expi-imt's- Antennes filiformes , courtes, insérées au devant des yeux; cor- selet cj'lindrique; tète penchée ; corps alongé, arrondi, se pro- longeant en pointe dans les femelles. Tous c?s caraclères sont propres à distinguer ce genre des autres de la même famille : ainsi les antennes en fil les sé- parent des tilles, chez lesquels elles vont en grossissant ver& la pointe , et des panaches et des mélasis, qui les ont pectinées ou fortement dentelées; ensuite les ptines et les vrillettes ont le corps court et ramasse, et la tête enfoncée dans le cor- selet, tandis que le corselet des lymcxylons ne porte la tête que comme sur une sorte de col, qui offre un étran- glement très-prononcé. (Voyez, pour la comparaison , les figu- res des six genres dont nous venons d'indiquer les noms a la planche huitième des coléoptères de l'atlas de ce Dic- tionnaire, qui a paru sous le n.° lo de la XI.* livraison.) LYM 437 On ne connoît pas beaucoup d'espèces de ce genre; on n'en trouve même en France , ou au moins dans nos forêts des environs de Paris, que deux espèces, dont les niàlts sont dif- férens des femelles par la taille et par la couleur. 1." L'une est le Lymexvlon dermestoïde, L. dermestoides , qui est celui que nous avons fait figurer sous le n." 6 de la planche indiquée plus haut, qui est jaune en-dessus, avec les yeux , les ailes et la poitrine noirs ; c'est la femelle : le mâle est noir, avec les antennes, les pattes et le bout du ventre jaunes. 2." L'autre est le Lymexvlon des vaisseaux, L. navale. Oli- vier l'a figuré sous le n.° 2 5 des planches de son ouvrage sur les coléoptères , sous les lettres a,h , fig. 4 ; il est jaune aussi , mais avec le bord et la pointe des élytres noirs : c'est la femelle. Fabricius a décrit le màlc sous le nom de L. flavipède : il est noir, avec la base des élytres, la pointe de l'abdomen et les pattes jaunes. (CD.) LYMNAINTJIEMUM. (Bot.) Voyez Limnakthcs. (Lem.) LYMNE. (Ichtlij^ol.) Nom spécifique d'un poisson du genre des Pastenacces. Voyez ce mot. (H. C. ) LYMNÉE. (ConchjL) Voyez Limnée. (Desji.) LYMNORÉE, Lymnorea. (Arachnod.) Petit genre de mé~ duses, établi par MM. Peron et Le Sueur pour une espèce nouvelle qu'ils ont observée dans les mers de la Nouvelle- Hollande, et qu'ils caractérisent ainsi : Corps entièrement gélatineux, sans cavité digestive ou gastrique, pourvu d'un pédoncule et de bras bifides, groupés à sa base, et garnis de suçoirs nombreux en forme de petites vrilles. Ce genre ne contient qu'une espèce, la L. trièdre, L. triedra, dont l'ombrelle subhéntisphérique , parsemée de points verru- queux, est garnie dans toute sa circonférence de tentacules très-fins et très- courts ; le pédoncule est obtus et trièdre. les bras sont au nombre de huit et bifides; la couleur est variée : son diamètre est de quatre centimètres. Elle a été trouvée dans le détroit de Bass. Voyez Médusaires. (De B.) LYMNUS. {Conchjl.) Nom donné par Denys de Montfort aux mollusques du genre Limnœa de M. de Lamarck. Voyez LlM^KE. ( DkS'IT. ) LYÎiIFHE, [Chim.) M. Brandc est le seul chimiste qui ait 438 LYN soumis Ja lymphe à un examen chimique. Il l'a tirée du canal Ihoracique d'animaux qui n'avoient pas pris d'alimens depuis plus de vingt-quatre heures. Suivant lui, la lymphe est de l'eau qui tient en dissolution un peu d'albumine, de chlorure de sodium, et une trace de soude. Voici au re^te les propriétés qu'il a reconnues à ce liquide animal. Il se dissout dans l'eau en toutes proportions. Il ne verdit le sirop de violette que quand il a été con- centré. La chaleur et les acides ne le coagulent pas. L'alcool le trouble légèrement. Lorsqu'on soumet la Ij'uiphe à l'action de la pile, de la soude se rend au pôle négatif, et il s'y dépose quelques flo- cons d'albumine; un acide, que M. Brande croit être Thy- drochlorique , se manifeste au p61e positif. (Ch.) LYNCÉ, Lynceus. (Crust.) Voyez Malacostracés et Ento- MOSTRACÉS. (DesM.) LYNCURIUS. [Min.) 11 y a peu de pierres qui aient plus exercé les recherches des érudits que le lyncurius : par con- séquent il doit y avoir, sur l'espèce à laquelle on peut la rapporter, un grand nombre d'opinions différentes. On a d'abord discuté la signification du nom, ce qui ne paroît pas avoir pour nous beaucoup d'importance; mais, si l'opinion de Beckmann est fondée , elle nous expliquera la cause d'une partie des fables qu'on a faites au sujet de l'ori- gine de cette pierre. On a cru, et Pline a émis ou au moins partagé cette opi- nion, que le mot lyncurius vouloit dire urine de lynx, et qu'on avoit donné ce nom à la pierre en question, parce qu'on la regardoit comme l'urine coagulée et pétrifiée de cet cinimal fabuleux. Mais Beckmann croit que c'est un nom corrompu , et que son véritable nom étoit ligurius, dérivé de celui de Lignrie , lieu d'où on l'apportoit. Voici maintenant ce que Théophraste et Pline rapportent des caractères et des propriétés du lyncurius. Il étoit transparent, d'un jaune roussàtre, couleur de feu, semblable à celui de certains succins; mais ces pierres va- LYN 439 rioient de couleur, et celle qu'on appeloit lyncurius femelle , éloit la plus pâle des variétés. Sa contexture étoit solide, on la tailloit et on la polissoit difficilement: cependant elle se laissoit graver, et on en faisoit des cachets; mais ce qu'elle présentoit de plus remarquable, c'étoit une propriété attrac- tive, semblable à celle de l'ambre ou succin.' Voila tout ce qu'en disent les deux seuls naturalistes de l'antiquité qui en aient fait mention. Dans les temps où les minéraux étoient mal connus, où le nombre des espèces connues étoit peu considérable, il étoit très-difficile de déterminer la pierre dont ces natura- listes avoient voulu parler : aussi les opinions à ce sujet sont-elles d'autant plus invraisemblables qu'elles sont plus anciennes. Woodward et d'autres ont rapporté le lyncurius à la bé- lemnite. Cette opinion ne mérite pas de discussion. Justi, dans Vallerius, croit que c'étoit une cornaline brune. Geoffroy, Gesner, etc., ont cru que c'étoit une variété d'ambre : sa dureté s'opposeroit à ce rapprochement, si d'ail- leurs on pouvoit présumer que Théophraste eût comparé de l'ambre à de l'ambre. Hill et Rome de Flsle ont pensé qu'on pouvoit rapporter le lyncurius à l'hyacinthe. Mais l'hyacinthe de ces naturalistes est notre zircon hyacinthe, dont la couleur convient assez bien à celle qui est attribuée au lyncurius; mais il est diffi- cije d'admettre de ces hyacinthes assez grosses pour être em- ployées comme cachet. Aucun de ces auteurs ne fait attention à la propriété at- tractive si remarquable dans cette pierre. Cette propriété (jointe à sa couleur d'un jaune roussàtre, désignée par le mot de pyrrhos, qui est le fulvus des Latins, couleur sem- blable a celle de l'urine et du succin), la grosseur et la du- reté , se trouvent réunies dans certaines variétés de topazes ; et je pense que la pierre lyncurius est assez bien caracté- risée pour qu'on puisse présumer avec la plus grande con- fiance que Théophraste a désigné sous ce nom une topaze 1 Théophraste, cd. de Hill, p. 104. — Pline, liv. 37, ch. i, et liv. 8 ch. 38. 44o LYN roussâtre, pierre si éminemment électrique par le plus léger frottement. (B.) LYNCURIUS ou PIERRE-DE-LYNX. (Foss.) On a autrefois donné ces noms aux bélemnitcs. Voyez Bélemnites. (D. F. ) LYMFINK (Ornith.) , nom de la linotte commune, ^m- gilla linota, en allemand. (Ch. D. ) • LYNG-LARKE. (Ornith.) L'oiseau ainsi appelé en danois et en norwégien, est l'alouet'e cujelier, alauda arborea, Linn. (Ch. d.) LYNNETTE. (Ornith.) C'est ainsi qu'on nomme en Savoie la linotte commune , fringilla linota. (Ch. D.) LYNX. (Mamrr.) Nom que les Grecs et les Latins don- noient au caracal , et que nous avons appliqué à une autre espèce de Chat. Voyez ce mot. ( F. C. ) LYNX BOTTE. (Mamm.) Ce nom a é(é donné à une espèce de chat, à cause de ses jambes noires. Voyez Chat. (F. C.) LYONIA. (Bot.) C'est le nom que Rafinesque donne au genre Polygonella de Michaux. (Lem.) LYONIA. (Bot.) Nutlal , dans ses Plantes de PAmérique septentrionale, a établi ce genre pour plusieurs espèces d'an- dromeda de Linnœus, ieWesqueVandromedaferruginea, panicu- lata, rigida, frondosa, etc. Le calice est d'une seule pièce, à cinq dents; la corolle presque globuleuse, pubescente; dix étaraiues; un ovaire supérieur; un style. Le fruit est une capsule à cinq loges, à cinq valves, divisées chacune par une cloison fermée à ses bords par cinq autres valves étroite^, extérieures; les semences nombreuses, subulées, imbriquées. (FOIR.) LYONNET. C'est le nom d'une espèce de teigne décrite par Linnaeus sous le n," 1404 de la Faune suédoise. (C. D.) LYONSIA , Ljonsia. (Bot.) Ce goure , établi par R. Brown , appartient à la famille des apocinée^, à \a penlandriz monogynic de Linnœus; il ne se distingue des parsonsia que par le ca- ractère de ses capsules cylindriques, à deux loges , à deux valves; les valves en forme de follicules, contenant plusieurs 6emcnces atîachées aux deux côtés d'une cloison libre , paral- lèle aux valves. Il n'existe de ce genre qu'un seul arbrisseau , le Lyonsia strarninta, dontîes tiges sont grimpantes; les feuilles opposées; LYP 441 les fleurs disposées en une cime terminale , trichotome : chaque fleur est composée d'un c^ice persistant, à cinq divisions; d"u(ie corolle infundibuliforme , dépourvue d'écaillés à son orifice , à limbe barbu , à cinq découpures recourbées, équi- Jatérales: d'étamines saillantes, au nombre de cinq, insérées vers le milieu du tube de la corolle, à anthères sagittées , rapprochées vers le milieu du stigmate ; d'un ovaire supérieur, surmonté d'un style filiforme, dilaté vers son sommet, à stigmate presque conique; d'écaiîles conniventes , insérées sur le réceptacle , entourant le pistil. Cette plante croit à la Nou- velle-Hollande. (PoiR.) LYPERANTHUS. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs incomplètes, irrégulières; de la famille des orchidées j de la gynandrie digjnie de Linnacus; offrant pour caractère essentiel : Une corolle (calice, Juss.) presque en masque, point glanduleux en dehors ; les division» de la lèvre supé- rieure planes , presque égales ; la division inférieure en voûte : la lèvre inférieure plus courte, presque en capuchon; les bords ascendans, le sommet rétréci, le disque glanduleux; la colonne des organes sexuels linéaire, formant le style, et se terminant par une anthère persistante, à deux loges rapprochées; deux paquets pulvérulens de pollen dans chaque loge. M. Rob. Broun a établi ce genre pour quelques plantes de la Nouvôlle-Hollande , dont la souche descendante pousse àes racines à sa partie supérieure, et produit à son extré- mité inférieure des bulbes nues et entières. Les tiges sont pourvues, à leur base, d'une seule feuille; à leur partie supérieure,, de deux bractées , outre celles qui accompagnent les fleurs : celles-ci sont disposées en une grappe souvent inclinée; la corolle est d'un brun roussàire. Ce genre est composé de trois espèces, i." LyperantJius siiui'eolens , Brown , ISov. HoU. , i , pag. 3;>5. Ses feuilles sont linéaires, alongées; la lèvre inférieure a deux divisions pro- fondes; les divisions latérales, inférieures, sont ascendantes; le disque de la lèvre inférieure est couvert de glandes sessiles, disposées par lignes; les bords sont nus. 2." Ljperanthus ellip- ticus, a feuilles lancéolées, elliptiques; le disque de la lèvre inférieure mamelonné; les bords nus. S." Ljperanthus nigri- 442 LYQ eans : les feuilles ovales , en cœur ; la lèvre inférieure à quatre divisions ; la plus basse frangée , avec le disque mamelonné. (PorR.) LYQUE, Lycus. (Entom.) Fabricius a désigné sous ce nom de genre des coléoptères pentamérés de la famille des mol- lipennes ou apalytres, c'est-à-dire , dont les élytres sont mous et le corselet plat. Ce nom vient peut-être du mot grec Xvnoa, je détruis, d'où dérive probablement celui de Xvv.oç, qui signifie /oup. Ces larves paroissent se développer dans l'intérieur du bois, quoiqu'on trouve les insectes parfaits sur les fleurs. Les lyques ont beaucoup d'analogie avec les lampyres et les omaljses : ils diffèrent des premiers par la forme de leur corselet , qui n'est pas demi-circulaire , mais prolongé en avant de manière à cacher la tête, et des seconds, parce que ce corselet n'offre pas deux pointes en arriére. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre dans la planche neuvième de la première livraison, qui est la neu- vième des coléoptères , sous le n.° 4, c'est 1." Le LvyuE SANGUIN, hycus sanguineus , qui est le ver- luisant rouge de Geoffroy, tome I, n." 3, page 168, figuré par Olivier, n." 29, planche 1, fig. 1 , a, b , c. Car. Il est rouge en-dessus, tout le reste est noir, ainsi que la tête et la partie moyenne du corselet. 2." Le Lyque noir, Lvous minutus. Car. Elytres rouges à quatre lignes élevées ; tout le reste est noir; l'extrémité libre des antennes est plus pâle ou fauve. Nous avons observé souvent ces deux espèces aux environs de Paris, sortant des écorces des chênes et des hêtres, sous lesquelles elles déposent leurs œufs. Les autres espèces décrites dans ce genre, au nombre de près de 40, par Fabricius, sont pour la plupart d'Amérique et d'Afrique. (CD.) LYRE. (Iclithyol.) Nom spécifique de deux poissons, dont l'un appartient au genre Callionyme, et l'autre à celui des Trigles. Voyez Callionyme, Gronau et Trigle. (H. C. ) LYRE. (Ornith.) L'oiseau de la Nouvelle- Hollande dont la queue présente la forme d'une lyre, et auquel on a d'abord donné le nom du voyageur Parkinson , a été décrit par Shaw LYS 445 sous celui de mœnura. M. Cuvier a établi sur cette espèce, entre les martins et les manakins , sa famille des lyres, nom auquel M. Vieillot a substitué celui àe porte-lyres, en latin lyriferi. Enfin M. Temminck a adopté le mot Lyre pour nom générique. Voyez la description de l'espèce , encore unique de ce genre, sous le mot Ménure. (Ch. D.) LYRE DE DAVID. (Concliyl.) Espèce du genre Harpe. (Lem.) LYRÉE [Feuille]. {Bot.) Ayant les lobes du haut grands et réunis, et ceux du bas petits et divisés jusqu'à la nervure. Telles sont les feuilles de ÏErysimum barbarea, du Geum ur- banum , du Raphanus raphanistrum , etc. (Mass.J LYRIO. {Bot. ) Nom de Vamarjllis nervosa de la Flore équi- noxiale dans la province de Caracasana en Amérique. Le pancratium undulatum est nommé lyrio hermoso. (J. ) LYRON. {Bot.) Un des noms anciens, chez les Grecs, du plaintain d'eau, alisma plantago. (Lem.) LYROPE, Ljrops. {Entom.) Panzer a désigné sous cette dénomination une espèce de larre d'Etrurie, dont la bouche est un peu différente de celles des autres espèces rapportées à ce dernier genre d'hyménoptères. (C. D.) LYS. {Bot.) Voyez Lis. (L. D.) LYSANDRE. Nom donné par Fabricius à un papillon des Indes. (C. D.) LYSANTHE. {Bot.) Genre de Knight et Salisbury, qui fait partie du genre Grey'diea de Rob. Brown. V. Grévillée. (POIR.) LYSARDE ou LIZARDE. {Erpétol.) Par ce mot, qui est une altération de celui de lézard, on désigne, dans quelques- unes de nos provinces, le lézard gris des murailles. Voyez Lézard. (H. C.) LYSIANTHE, Ljsianthiis. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleui-s complètes, monopétalées ; de la famille des gcntianées , de la pentandrie mono^ynie de Linnaeus ; offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions; une corolle infundibuliforme ; le tube long, renflé à sa partie supérieure, le limbe a cinq lobes; cinq étamines ; un ovaire supérieur; le style filiforme ; le stigmate à deux lobes. Le fruit consiste en une capsule bivalve, à deux loges polyspermes. Ce genre renferme une suite de belles plantes, remar- 444 LYS quables par la grandeur et Télégance de leurs fleurs, et par leur tige haute , quelquefois ligueuse , garnie de feuilles sim- ples, opposées, assez grandes. Les capsules renferment des semences nombreuses, presque imbriquées, entourées d'un petit rebord membraneux. Il est à regretter qu'aucune de ces espèces, la plupart originaires de l'Amérique méridio- nale, ne soit cultivée en Europe. Lysianthe CARixB ; Ljsianthus carinatus , Lamk. , 7//. gen., tab. 107, fig. 3, et Encycl. n." 1. Cette plante, découverte à Madagascar par Commerson et Jos. Martin , est composée d'une tige rameuse, tétragone, un peu ailée sur ses angles, garnie de feuilles sessiles, ovales, aiguës, à trois nervures saillantes; de fleurs axillaires et terminales, médiocrement pédonculées , ayant leur calice prismatique, à cinq angles, à cinq divisions relevées en carène par une membrane plus large vers le haut ; le tube de la corolle long , un peu grêle ; le limbe à cinq lobes ovales. Le fruit est une capsule ovale- oblongue , à peine plus longue que le calice. LvsiANTHE A LONGUES FEUILLES : Lfsïanthus longifoUus , Liun. , Lamk., III. gen. , tab. 107, fig. 1 ; Brown , Jam. , pag. 167, tab. 9 , fig. 1 ; Sloan. , Jam. hist. , 1 , pag. 167, tab. 101 , fig. 1. Ses tiges sont hautes d'un pied et plus, droites, rameuses; les feuilles assez grandes, oblongues ou lancéolées, aiguës, rétrécies en un court pétiole; les fleurs grandes, très-belles, de couleur jaune , situées vers le sommet des rameaux; les pédoncules simples, axillaires, solitaires; les cinq divisions du calice profondes, étroites, en carène sur le dos, mem- braneuses sur leurs bords; le limbe de la corolle est à cinq divisions lancéolées, aiguës. Le fruit est une capsule ovale- oblongue , à deux loges polyspermes. Cette plante croît aux lieux chauds, secs et sablonneux de la Jamaïque. Lysianthe purpurine; Ljsianthus purpurascens , Aubl., Guyan., V. 1 , p. 201 , et V. 5, tab. 79 ; Lamk., lU. gen., tab. 107 , fig. 2, Plante herbacée de la Guyane , qui croit dans les fentes hu- mides des rochers; ses tiges sont presque simples , tétragones, bifurquées au sommet, hautes d'un pied et plus; ses feuilles sessiles, ovales, longues d'environ deux pouces. Chaque bi- furcation porte cinq à six fleurs purpurines, pédicellées, inclinées à mesure qu'elles s'épanouissent. Le calice est court; LYS 445 la corolle longue de neuf lignes, divisée à son limbe en cinq lobes courts, un peu aigus; les capsules sont ovales, mucro- nées, plus longues que le calice, s'ouvrant, de ^a base au sommet, en deux valves roulées sur elles-mêmes en cornet. Toutes les parties de cette plante, au rapport d'Aublet, sont amères, et employées dans le pays comme apéritives et fébri- fuges. Lysianthe a grandes fleurs ; Lfsianthus grandijlorus , Aubl, , Gujan. , 1 , pag. 2o5 , et vol. 3 , tab 81. Ses tiges sont droites, simples, ou ramifiées par dichotomies, hautes de deux ou trois pieds; les feuilles sessiles, conniventes, ovales-oblon- gues, acuminées, entières, molles, très-lisses, munies sur leurs bords et la principale nervure de poils fort courts. De grandes fleurs solitaires, verdàtres, sont placées tant à l'extrémité des bifurcations que dans leur milieu ; les divisions du calice sont courtes, membraneuses et jaunâtres ; le tube de la corolle est très-long; leslobes du limbe sont sinués, arrondis et réfléchis. Dans le Lysianthus caruleus , Aubl., Guy an. ^ /.c, tab. 82 , les tiges sont légèrement ailées sur leurs quatre angles : les feuilles étroites, lancéolées; les fleurs peu nombreuses, bleuâtres. Ces plantes croissent à la Guyane, dans les savannes marécageuses: leur saveur, d'après Aublet , est très-amére : elle approche de celle de la petite centaurée: elles peuvent être employées aux mêmes usages. Lysianthe visyuEcx ; Ljsianthus riscosus, Ruiz et Pav. FL Fer., 2 , pag. 14, tab. i25. Arbrisseau de la hauteur de dix à douze pieds, dont la tige est droite, glabre, un peu tétra- gone, ramifiée à sa partie supérieure; les feuilles sont fort grandes, un peu pctiolées, glabres, alongées , entières ou un peu sinuées à leurs bords ; les inférieures longues d'un pied ; les fleurs disposées en un ample corymbe terminal , entremêlées de folioles sessiles ; les pédicelles courts , munis de bractées ovales; le calice est très- visqueux ; la corolle arande. d'un vert jaunâtre; les lobes en cœur, un peu arrondis; les capsules droites, longues d'environ trois pouces. Cette plante croit au Pérou , sur les hauteurs. Lysjamhe ROULÉ; Ljsianthiis revolulus , Flor. Peruy., l. c. . tab. 127. Cette espèce s'élève à la hauteur de six pieds, sur une ti^e droite, tétragone, rameuse, garnie de feuilles mé- 446 LYS diocrement pétiolées , lancéolées, très-entières, roulées à leurs bords; lessupérieuressont ovales-oblongues; les nervures pileuses ; les fleurs disposées en un corynibe presque om- belle, terminal; la corolle est d'un jaune rougeàtre, quatre fois plus longue que le calice. Cette plante croit au Pérou. Lysianthe a feuilles ovales ; Lysianthus oi'alis , F/. Per., l. c, pag. 10. Plante originaire des grandes forêts du Pérou, dont les racines produisent plusieurs tiges droites, fistuleuses, cylindriques, hautes de dix à douze pieds, garnies de feuilles glabres, à peine pétiolées , ovales, luisantes, très entières. Les pédoncules sont axillaires, terminaux, formant un co- rymbe dichotome ; les fleurs pédicellées , unilatérales ; la co- rolle est d'un vert jaunâtre; les capsules pendantes, acumi- nées par le style persistant. Lysianthe a angles aigus ; Lysianthus acutangulus , Flor. Per., l. c. , tab. 122 , iig. 2. Ses tiges sont hautes de six pieds et plus, herbacées, dichotomes à leur partie supérieure, fistu- leuses, à quatre angles aigus; les feuilles distantes, presque sessiles, conniventcs à leur base; les inférieures en cœur, les supérieures ovales; les fleurs terminales, paniculées , ac- compagnées de bractées ovales, concaves; la panicule est di- chotome; les pédicelles sont courts, uniflores, renflés; le ca- lice est court, à divisions ovales; la corolle jaune, son tube courbé; ses lobes sont arrondis, roulés en dehors; les fila- mens tors ; les capsules oblongues, pendantes. Cette espèce croît sur les hautes montagnes au Pérou. Lysianthe A FEUILLES étroites; Lysianthus angusLifolius , Kuntli ïfiHumb. et Bonpl. , No\: gen., 3, pag. i8i. Plante herbacée, à tige droite , cylindrique et rameuse; à feuilles presque ses- siles, linéaires-lancéolées, aiguës, rétrécies à leur base, gla- bres, membraneuses, longues d'un pouce et demi, larges de deux lignes; à fleurs pédicellées, unilatérales, solitaires ou géminées, formant un épi terminal; les divisions du calice sont arrondies ; la corolle est verte ; les lobes de son limbe sont ovales, aigus; les capsules ovales, une fois plus longues que le calice; les semences branes, anguleuses. Cette plante croît au pied du mont Duida , dans les Missions de POrénoque. (PoiR.) LYSIDICE, Ljsidice. {Chétop.) Division générique, établie LYS 447 par M. Savigny dans le grand genre N^r^joe de Linnaeus, pour les espèces qui ont des mâchoires , trois du côté droit et quatre du côté gauche; trois tentacules courts, inégaux, inarticulés, dont un médian ; deux points noirs, oculiformes, distincts; point de cirres tentaculaires, ni de branchies vi- sibles. C'est une section fort voisine des léodices du même auteur : elle comprend trois espèces, dont deux des côtes de la Manche. Voyez, pour plus de détails, le mot Nj^.réide. (De B.) LYSIGONIUM. (Bot.) Genre établi par Link pour placer les conferva moniliformis et lineala , dont les filamens sont cloisonnés et dont les articulations finissent par se désunir. Il le place près de son genre Conferva, qu'il propose d'aç- ■peler hj'dranthema. (Lem.) LYSIMACHIA. {Bot. ) Outre les espèces qui appartiennent véritablement à ce genre, on trouve encore ce nom donné par Leonicenus à la genestrole , genista tinctoria; par Besler au stachjs palustris ; par C. Bauhin et plusieurs de ceux qu'il cite, à des épilobes , des salicaires, à une véronique et une toque, scutellaria. Il senibleroit encore, d'après le même, que le Ij'simachia de Pline éloit la salicaire ordinaire, Ijtlirum salicaria , pendant que celle de Dioscoride étoit la lysiniachie ordinaire , lysimachia vulgaris. Plusieurs auteurs plus mo- dernes ont aussi appliqué ce nom à des plantes d'ordres très- différens, les unes monopétales, telles que pldox , capraria , chironia , dracocephalum , miivulus ; d'autres polypétales , j'us- siœa, ludwigia, rhexia : ce qui prouve qu'il a été un temps où les principes sur la formation des genres étoient très- incertains. Voyez Lysimaqije. (J. ) LYSIMACHIE BLEUE. {Bot.) Nom vulgaire de la scutel- laire galériculée. ( L. D.) LYSIMACHIE JAUNE CORNUE. {Bot.) Dans les jardins l'onagre est quelquefois désignée sous ce nom. ( L. D. ) LYSIMACHIE ROUGE. C'est la salicaire commune. (L.D.) LYSIMACHIES. {Bot.) Vovez Ltsimachies. (J.) LYSIMAQUE ou LYSIMACHIE ; Ljsimachia, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, de la famille des primula- cées, Juss. , et de la pentandne monogjnic, Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Calice monophylle, 448 LYS persistant, à cinq découpures aiguës; corolle monopétale, à tube extrêmement court, et à limbe plan, étalé en roue et divisé en cinq lobes. Cinq étamines ; ovaire supère, ar- rondi , à style filiforme , terminé par un stigmate obtus ; cap- sule globuleuse, uniloculaire . s'ouvrant par son sommet en cinq ou dix valves , et contenant plusieurs graines attachée» à un placenta central. Les lysimaques sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces, à feuilles simples, opposées ou verticillées, et à fleurs axillaires ou terminales, souvent d'un aspect agréa- ble. On en connoît une trentaine d'espèces, qui croissent en général dans les pays tempérés de l'un et l'autre hémisphère.- Nous ne parlerons que de celles qui croissent naturellement en France. '■■' Pédoncules multijlores. Lysimaque commune ; vulgairement Corneille cïfAssEROssF , Percebosse, Souci d'eau: Lysimachia viilgaris, Linn.,.Sccc., 209; Bull., Herb., 1. 047. "Sa racine est rougeàtre, rampante, vivace ; elle produit une tige droite, pubescenle, simple dans sa partie inférieure , un peu rameuse dans la supérieure- haute de deux à trois pieds. Ses feuilles sont lancéolées, pres- que scssiles, tantôt opposées, tantôt ternées et quelquefois même quaternées. Les fleurs sont d'un jaune doré, dispo- sées en une belle panicule terminale; elles ont les filamens de leurs étamines un peu cornés à la base. Celte plante est assez commune dans les prés humides et au bord des ruis- seaux, des étangs, en France et dans une grande partie de FEurope. Elle fleurit en Juin et Juillet. Elle passe pour vul- néraire et astringente; on la conseilloit autrefois dans les hé- morrhagies , la dyssenterie : elle n'est plus guères usitée au- jourd'hui. Sa fleur peut, dit-on, servir à teindre les cheveux en blond. Elle est nuisible dans les prairies, parce qu'elle n'est guères du goût des bestiaux; mais elle peut être em- ployée plus utilement comme plante d'ornement. Elle est très-propre à être placée dans les parties humides et basses des jardins paysagers. Elle trace beaucoup et se multiphe Irès-facilement. Lorsqu'elle croît dans des terrains inondes , elle pousse du collet de sa racine des jets cylindriques, sem- LYS 449 blables à des ficelles, qui s'alongent quelquefois jusqu'à avoir cinq à six pieds, et dont l'extrémité se termine par un bour- geon qui, l'année suivante, produit une nouvelle plante. Lysimaque a feuilles de saule ; Ljsimachia ephemerum , Linn., Spec, 209. Sa racine e^t fibreuse, vivace ; elle pro- duit une ou plusieurs tiges droites, glabres, hautes de deux à trois pieds, garnies de feuilles la plupart opposées, scs- siles, linéaires- lancéolées, lisses et d'un vert glauque. Les fleurs sont blanches, pédicellées et disposées en un long épi terminal d'un très -joli aspect. Cette espèce croît naturelle- ment dans les Pyrénées : on la cultive dans les jardins; c'est une des plus belles du genre. Lysima^ue thyrsiflore: Lysimachia tJiyrsiJlora , Linn., Spec, 209; Flor. Dan., t. 5 17. Sa tige est simple, droite, haute de huit à douze pouces, garnie de feuilles opposées, sessiles, oblongues , pointues, un peu velues en-dessous, et tachetées de petits points noirs. Les fleurs sont jaunes, disposées en épis ovales-oblongs , portés sur des pédoncules axillaires, op- posés, plus courts que les feuilles. Cette plante croît en France et dans plusieurs parties de l'Europe, dans les lieux humides et marécageux. Elle est vivace. '^'^' Pédoncules unijlores. Lysimaque ponctuée : Lysimuchia punctala , Linn., Spec, 210; Jacq. , Flor. Aust., t. 366. Sa tige est droite, pubes- cente, souvent rameuse, haute d'un à deux pieds, garnie de feuilles lancéolées, presque sessiles, ordinairement ter- nées et tachetées en-dessous de petits points noirâtres. Les fleurs sont jaunes, assez grandes, souvent tachetées, portées sur des pédoncules axillaires, moitié plus courts que les feuilles. Cette plante croît dans les lieux humides parmi les roseaux, en Hollande, en Belgique, en Savoie, etc. : elle est vivace. Lysimaque nummulaire ; vulgairement Herbe aux écus , Herbe a cent maux, Nummulaire: Lysimachia nummularia , Linn., Spec, 111 ; FI. Ban., t. 493. Sa racine est fibreuse, vivace; elle produit plusieurs tiges légèrement quadrangu- laires, ordinairement simples, longues d'un pied ou environ, couchées et rampantes sur la terre, garnies de feuilles of- -7. .9 45o LYS posées, ovales-arrondies, portées sur de très-courts pétioles. Ses fleurs sont jaunes, assez grandes, solitaires, axillaires, portées sur des pédoncules plus longs que les feuilles. Cette plante est commune dans les prés et les bois humides. Elle a passé autrefois pour vul4>éraire et astringente. Tous les bestiaux la mangent. Lysimaque des bois • Lysimacliia nemorum , Linn. , Spec. ,211; FI. Dan., tab. 174; Lerouxia nemorum, Mérat , FI. Par., 77. Ses tiges sont couchées, glabres, rougeàtres, longues de six à huit pouces, garnies de feuilles opposées, ovales, pointues, un peu pétiolées, très-glabres, formant des entre-nœuds plus écartés que dans la précédente. Ses fleurs sont jaunes, pe- tites, portées sur des pédoncules axillaires, filiformes, aussi longs ou plus longs que les feuilles. Cette plante croit dans les bois humides et ombragés en France, en Angleterre, en Allemagne, etc. Elle est vivace. Lysimaque lin étoile : Lysimachia linum stellafum , Linn. , Spec, 211; Linum minimum stellatum , Magn., Bot. Monsp. , i63, cum fig. Sa tige est droite, souvent rameuse dès sa base, haute de deux à trois pouces, garnie de feuilles op- posées, sessiles, étroites-lancéolées, glabres comme toute la plante. Les fleurs sont très-petites, d'un blanc verdàtre , por- tées sur des pédoncules axillaires, ordinairement plus courts que les feuilles ; la corolle est plus courte que le calice. Ceîîe petite plante croit dans les lieux secs et sur les collines dans le Midi de la France et de l'Europe. Elle est annuelle. (L. D.) LYSINÉMA. {Bot.) Ce genre faisoit partie du genre Epa- CRis (voyez ce mot). Il en a été séparé par Rob. Brown , qui lui donne les caractères suivans : Une corolle en soucoupe ; le limbe a cinq découpures profondes ou à cinq pétales sans barbes; cinq étamines insérées sous l'ovaire j les placenta fixés sur un axe central. Les principales espèces à rapporter à ce genre sont : Lysinéma piquant : Lysinema pungens , Rob. Brown, Noi>. Holl., 552 ; Epacris pungens, Cavan. , Tcon. rar, , 4, tab. 346. Arbrisseau de la Nouvelle-Hollande , très-rameux , garni de feuilles roides , éparses, imbriquées, souvent étalées, ovales, entières , glabres à leurs deux faces , surmontées d'une pointe LYS 45 1 roide, en forme d'épine. Les fleurs sont axillaires, solitaires, presque sessiles. Les bractées forment une sorte de calice ex- térieur conique. La corolle est monopétale, tubulée ; le tube presque de la longueur du calice. M. Rob. Brown a mentionné plusieurs autres espèces de la Nouvelle-Hollande : le Lysinema pentapetalum , dont la co- rolle est divisée en cinq pétales onguiculés, plus longs que le calice; le Lysinema ciliatum , à pétales réunis parla base de leurs onglets de la longueur du calice; le Lysinema la- sianthum, à onglets des pétales lanugineux en dehors; enfin, le lysinema conspicuum, dont la corolle est monopétale, plus longue que le calice, et les feuilles appliquées , lancéolées, subulées. (Pom.) LYSIPOMIA. {Bot. ) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, monopétalées, un peu irrégulières, de la famille des campanulacées , de la, pentandrie monogynie de LiniiEeus; offrant pour caractère essentiel : Un calice adhérent à l'ovaire ; le limbe libre, à cinq divisions; une corolle tubulée, ca- duque; le limbe à cinq divisions, presque à deux lèvres; cinq étamines; les anthères conniventes ; un ovaire surmonté d'un style et d'un stigmate à deux lobes. Le fruit est une capsule uniloculaire , s'ouvrant transversalement à son som- met par un opercule caduc, contenant des semences nom- breuses, fort petites, attachées par un petit filet le long des parois de la capsule. Ce genre est très-voisin des Lobelia; il en diffère par son port, par ses capsules operculées, à une seule loge. Il com- prend des plantes herbacées, très-basses, presque sans tige, réunies en gazon, ressemblantes, par leur port, aux aretia ou aux montia : leurs feuilles sont roides, alternes, linéaires ou spatulées; les fleurs blanches, petites, solitaires, axil- laires , pédonculées. Elles habitent les hautes montagnes. Le nom de ce genre est composé de deux mots grecs, qui ex- priment son principal caractère de luo (so/vo), je quitte et de poma (operculuvi) , opercule. Lysipomia Fausse-montie ; Lysipomia montioides , Kunth , in Humb. et BonpI. JSo^. Gen. , 3, pag. 020, tab. 26G , fio^. 1. Cette plante a le port du montia fontana ; ses tiges sont cou- chées, rampantes, alongécs, glabres et rameuses: les feuilles 29. 4-52 LYS distanles, pétiolées , lancéolées, en spatule, glabres, un peu charnues, dilatées sur leur pétiole; les fleurs solitaires, axil- laires, pédonculées; le calice glabre, turbiné, à cinq divi- sions courtes, ovales; la corolle insérée sur le calice ; le tube campanule; le limbe à cinq divisions, presque à deux lèvres; les deux divisions supérieures un peu plus grandes; les fila- mens rapprochés en tube; les anthères conniventes, inégales ; les capsules turbinées. Cette plante croit au royaume de Quito , dans les plaines élevées du mont Antisana. LysiPOMiA EN rein; Ljsipomia reniformis , Kunth , /. c. , tab. 266, fig. 1. Plante très-petite, qui a le port du viola paluslris ; ses tiges sont glabres , rampantes ; les feuilles orbiculaires , en forme de rein, glabres, entières, un peu charnues, de trois lignes de diamètre ; les fleurs pédonculées, solitaires, axillaires; les divisions du calice trois fois plus courtes que le tube de la corolle; le tube de celle-ci élargi au sommet; le limbe oblique, à deux lèvres; les divisions ovales- oblongues , acuminées, roulées à leur sommet; les deux supérieures presque droites; les trois inférieures éta- lées; deux des anthères plus courtes, barbues au sommet. Cette plante croit avec la précédente, proche la grotte d'An- tisana. Lysipomia fausse arétie ; Lysipomia aretioides , Kunth, l. c. , tab. 267, fig. 1. Cette petite plante, ramassée en gazon, res- semble à un aretia. Ses liges sont simples, à peine longues de six lignes, chargées de feuilles nombreuses, ouvertes en étoile, oblongues, spatulées , aiguës, très-rétrécies à leur base, roides, entières; les fleurs axillaires, solitaires, pé- donculées; les pédoncules très-courts, ii^unis d'une bractée vers leur milieu ; les cinq divisions du calice ovales-oblon- gues, aiguës, ciliées à leurs bords; la corolle courte, un peu campanulée : son limbe à cinq divisions ovales, oblon- gues, aiguës, ciliées au sommet; les deux supérieures un peu plus grandes; les anthères noirâtres ; les deux inférieures barbues au sommet; les capsules ovales-oblongucs. Cette plante croit dans les Andes du Pérou, proche la ville de Loxa. Lysipomia acaule ; Lysipomia acaulis , Kunth , L c. , tab. 267 , fig. 2. Cette plante n'a point de tige apparente; du collet LYT 453 fie ïa racine sortent un grand nombre de feuilles étalées en étoile, roides, linéaires, obtuses, glabres, ciliées à leurs bords, longues de plus d'un demi-pouce, larges d'une ligne : les fleurs nombreuses et centrales; les pédoncules très-courts, «nitlores : le calice oblong , tnbulé; ses divisions inégales, glabres, obtuses :1a corolle campanulée ; sea divisions ova- les-oblongues, acuminées, roulées à leur sommet; les cap- sules pédonculées, oblongues, cylindriques, longues de deux lignes, rétrécies en coin à leur base; les semences nom- breuses, très-fines. Cette plante croît sur les plaines élevées de la montagne volcanique d'Antisana et au- pied du Chas^ salongi. (Poir. ) LYSISPORIUM. (Bot^) Division du genre Sporolrichum de Link, que quelques auteurs regardent comme un genre par- ticulier. Voyez SroHaTRiCHUM. (Lem») LYSKA. {Ornith.) On appelle ainsi en Pologne la foulque, fulica alra , Linn. (Ch. D.) LYSKUCRER, (Omith,) L'oiseau que Schwenckfeld dé- signe sous ce nom et sous celui de Kirsch -Fink, en citant Eber et Peucer , est le gros-bec, Loxia coccothrauates , Linn, (Ch. D.) LYSTER. (Ornith.) C'est le nom du merle commun, turdus merula , Linn., en Hollande (Ch. D.) LYSTRB\- Lfstra. (Entom.) Genre d'insectes hémiptères, de la famille des cigales ou des collirostres, établi par Fa- bricius pour y ranger quelques cicadelles étrangères à l'Eu- rope, dont les femelles ont l'abdomen terminé par des touffes d'une substance blanche et comme laineuse, qu'on croit destinée à protéger les œufs. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre à la planche 38 de l'atlas de ce Dictionnaire, et qui a paru sous le n." 9 de la première livraison, c'est la lystre laineuse, cicadalanala de Linnasus : le corps est noirâtre, les côtés de la tête et l'extrémité de l'abdomen sont rouges; les élytres brunes, bordées en dedans, piquetées et traversées de bleuâtre. On la trouve à Cayenne. Toutes les autres espèces sont également étrangères à l'Eu- rope. (CD.) LYÏHRAIRES. (Bot.) Cette famille de plantes, désignée 454 LYT auparavant sous le nom de salicaires ou salicariœ , tire son nom de la salicaire , lythrum , son genre le plus connu et le plus nombreux en espèces : elle fait partie de la classe des péripétalées ou dicotylédones polypétales, à étamines insé- rées sur le calice. Elle réunit les caractères suivans : Un calice d'une seule pièce , en tube ou en godet , divisé seulement à son limbe. Plusieurs pétales, portés sur le calice au-dessous de son limbe, en nombre égal à celui de ses divi- sions (ils manquent quelquefois). Étamines distinctes, insé- rées au même point, en nombre égal ou double de celui des pétales, ou quelquefois en nombre indéfini. Anthères petites et arrondies. Ovaire simple et libre ; style simple ; stigmate en tête. Le fruit est une capsule entourée du calice sans lui adhérer. Une ou plusieurs loges, contenant plusieurs graines portées sur un réceptacle central. L'embryon est droit, dénué de périsperme , et la radicule est dirigée vers le point d'at- tache de la graine. La tige est ligneuse ou herbacée ; les feuilles sont oppo- sées ou alternes ; les fleurs sont axillaires ou terminales. • On pourroit diviser les lythraires en trois sections. Dans la première , caractérisée par les fleurs polypétales et les étamines indéfinies, on rangera les genres Legnotis de S\vartz , Lagerstromia, Munchhausia , auquel se rapportent VAdambea de M. de Lamarck , le Lafoensia de M. Vandelli, le Caljpthranthes de la Flore du Pérou , et le Banava de Camelli. A la seconde section , dont les fleurs sont polypétales et les étamines en nombre défini, se rapportent les genres Pemphis, Ginoria , Grislea dont le TVoodfordia de M. Salisbury fait partie; Antherylium de Rohr ; hawsonia, Crenea, L.ythrum, Acisanthera , Cuphea et le Balsamona de M. Vandelli, qui lui est joint. Des fleurs ordinairement apétales, soit habituellement, soit par avortement accidentel , caractérisent la troisième section, dans laquelle on trouve les genres Glaux, Peplis , Ammania et Rotala. (J.) LYTHRODES. {Min.) C'est le nom que Karsten a donné à une pierre rougeâtre qui n'est qu'une variété de I'Eléolithe ou Fettstein des minéralogistes allemands. Voyez le premier de ces deux mots. (B.) MAA 455 LYTHRUM. (Bot.) Voyez Salicaire. (L. D.) LYTTE, Lylta. (Entom.) Fabricius a employé ce nom pour désigner le genre Canthaiude. Le mot grec XvrTct signifie fureur. ( C. D.) LYZAN. (Ichthfol.) C'est le nom d'un poisson rapporte par M. de Lacépède au genre Cenlronote , et par M. Cuvier à celui des Liches, division des ScombbroÏdes, Voyez ce der- nier mot. (H. C.) LYZARDE. {Erpétol.) Voyez Lysau de. (H. C.) M MA, BA, ASA. (Bot.) , noms japonois du chanvre, cités par Ka^-mpTer. (J.) MAAGE. [Ornith.) Ce nom, qui s'écrit aussi maager , est employé en Norwège et au Groenland, comme celui de gull, pour désigner les goélands et les mouettes. (Ch. D.) MAAGONI. {Bot.)Voyez Mahogon. (Leai.) MAAN.(i?o/.) Rochon dit que la plan te ainsi nommée à Mada- gascar est un vcloutier à feuilles de mauve. Ce ne peut être le veloutier de l'Ile-de-France, espèce de toumeforlia ■ c'est pro- bablement un waltheria à feuilles tomenteuses. (J.) MAA-PANNAA {Bot.) , nom brame d'une fougère qui est le polypodium panisiticum de Linnéeus, aspidium de Swartz et de "VVilldenow. (J.) MAAR (Mamm.),nom danois de la Marte. (Desm.) MAAR. (Ornith.) On donne, en Islande, ce nom et celui de niaarfur au bourgmestre, ou goéland à manteau gris, larus glaucus , Gmel. (Ch. D.) MAAS, ARAR(jBof.), noms arabes, suivant Forskal , de sou genre Mccsa, qui est le hœohohys lanceolala de Vahl. (J.) MAASE. (Ornith.) Ce terme paroît , ainsi que celui de niaage , être employé dans le Nord pour désigner générique- ment les mouettes et les goélands, larus. (Cir. D.) MAATS, MAATS-HUSA, SIO {BoQ, noms japonois du pin ordinaire, pinus sjlvesLr'n, cités par Kœmpfer ctM. Thunberg. (J.) 45(^ MAB MABA. {Bol.) Genre de planfcs dicotylédones, à fleurs dioïques, de la famille des ébénacées, de la dioécie triandrie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à trois divisions profondes; une corolle urcéolée, à trois décou- pures ; trois ou six étamines : dans les fleurs femelles, un ovaire supérieur; un style; une baie à deux ou trois loges, renfer- mant dans chacune deux noyaux monospermes. Mabaelliptiqve: Maba elUptica , Linn., Sup-pL,l^2G; Lamck. , m. gen., tab. 8o3. Arbuste des îles de la mer du Sud, glabre dans toutes ses parties, mais dont les jeunes rameaux et les feuilles sont velus à leur naissance ; ses feuilles sont alternes, veinées, elliptiques; les pédoncules courts, axillaires, souvent chargés de trois petites fleurs dioïques, dont le calice et la co- rolle sont très -velus. Les divisions du calice sont ovales, o!)longues, canaliculées, aiguës. La corolle est pourvue d'ua tube cylindrique, plus long que le calice, terminé par un limbe à trois divisions droites, ovales, un peu épaisses. Il y a trois étamines, dont les filamens sont très-courts, et les an- thères ovales et droites. Le fruit est une baie alongée, à deux loges. Maba A FEUILLES DE BUIS : Maba huxifoUu, Juss. , Ann. Mus., 5, p■dg.I^l8•,Pisoniabuxi/ol^a,Rotth.,No^>.Act.Hafn., 2, p. 536, tab. 4 , fig. 2 ; Ferreola buxifolia^ Roxb., Coromand., 1, pag. 35 , tab. 45 ; Ehrketia ferrea, Willd. , Phytogr. , 1 , pag. 4 , tab. 2 , fig. 2 . Arbrisseau dont les tiges se divisent en rameaux alternes, diffus, cylindriques, revêtus d'une écorce d'un brun-cendré. Les feuilles sont médiocrement pétiolées, roides, alternes, de forme elliptique ou en ovale-renversé , obtuses , un peu échan- crées, longues d'environ un pouce, luisantes en dessus; les fleurs sont sessiles, solitaires, axillaires; les calices pileux; il y a trois dents ; la corolle est jaune , tubulée , à trois divisions; il y a six étamines; dans les fleurs femelles, est un ovaire sur- monté d'un style, auquel succède une baie à deux semences. Cette plante croît dans les Indes orientales , aux lieux montueux. Maba a feuilles de laurieii ; Maba laurina, Rob. Brown, IVo»'. HoiZ., 1, pag. 627. Dans cet arbrisseau, les feuilles sont ovales- oblongues, veinées, un peu obtuses à leur base , luisantes dans leur état adulte, glabres, ainsi que les rameaux; les fleurs, tant mâles que femelles, solitaires; les filamens des étamines al- MAB 457 ternes et doubles. Dans le maba ohovala ., Brown, l. c, les ra- meaux et les jeunes feuilles sont pubescens, puis glabres; les dernières en ovale-renversé, un peu émoussées ; les baies ovales , solitaires, sessiles. Ces plantes croissent à la Nouvelle -Hol- lande. Maba des rivages; Maba littorea, Brown, Le. Ses rameaux sont glabres, garnis de feuilles ovales -oblongues, un peu émoussées, luisantes, rétrécies à leur base; les calices à lobes peu marqués; les baies solitaires, ovales-oblongues, quatre fols plus longues que les calices, quatre ou cinq fois plus courtes que les feuilles. Dans le maba humilis, Brown, l. c, les tiges sont peu élevées ; les rameaux glabres ; les feuilles presque en ovale- renversé, très-glabres, un peu obtuses, rétrécies à leur base; les calices glabres; les baies solitaires, ovales, une fois plus courtes que les feuilles. Ces plantes naissent à la Nouvelle- Hollande. Maba géminé; Maba geminata, Brown, L c. Arbrisseau dont les tiges et les rameaux sont très-glabres, garnis de feuilles al- ternes, ovales, ou en ovale-renversé, un peu veinées, légère- ment rétrécies à leur base; les baies ovales, géminées, quatre à cinq fois plus courtes que les feuilles; les calices légèrement pubescens. Le mabareticulata, Brown, /.c, a ses feuilles presque ovales, émoussées, un peu recourbées à leurs bords, munies de veines réticulées; les filamens alternes et doubles; les baies globuleuses , un peu émoussées. Dans le maba comijacta, Brown , Le, les feuilles sont ovales, à peine émoussées, planes, réti- culées, glabres, ainsi que les rameaux; les calices soyeux in- térieurement , à lobes réfléchis sur le fruit , peu marqués ; les baies globuleuses. Ces plantes croissent à la Nouvelle- Hol- lande. (POIR.) MABI. (Bot.) Les Caraïbes donnoient ce nom à la batate , convolvulus batatas, Linn. (Lbm.) MABIER, Mabea. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs monoïques, de la famille des euphorbiacées , de la monoécie polyandrie de Linnaeus, otfrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques; un calice urcéolé, à cinq dents; point de corolle; environ douze étamines attachées au fond du calice; dans les fleurs femelles, un ovaire supérieur, ovale, surmonté d'un style que terminent trois stigmates roulés en spirale. Le 458 MAB fruit est une capsule à trois loges monospermes, couverte d'une écorce épaisse. Mabier calumet : Mahea piriri, Aubl. , Guian., 2 , pag. 867, lab. 334, fig. 1 ; Lamk., Ill.gen., tab. 773, fig. 1 ; vulgairement Bois a calumet. Arbrisseau delà Guiane , haut de cinq à six pieds sur un diamètre d'environ six pouces : il coule de son écorce cendrée, lorsqu'on l'entame , un suc laiteux. Ses ra- meaux sont sarmenteux, et se répandent sur les arbres voisins ; ses feuilles sont alternes, pétiolées, ovales-oblongucs, émous- sées, acuminées, blanchâtres en dessous : les fleurs monoïques, disposées en grappes droites, terminales ; les fleurs mâles nom- breuses et supérieures; les femelles inférieures; toutes munies à leur base de deux corps glanduleux, et de bractées écail- leuses ; les filamens des étamines très-courts; l'ovaire est oblong, renfermé, en partie, dans le calice. Le fruit est une capsule légèrement trigone, à peu prés de la grosseur d'un grain de raisin, qui se partage en trois coques bivalves; chaque coque renfermant une semence brune, arrondie, tachée de gris. Toutes les parties de cette plante , ainsi que l'écorce , rendent un suc laiteux. Les Nègres et les Créoles, à Cayenne , emploient ses petites branches à faire des tuyaux de pipe, d'où vient qu'ils ont donné à cette plante le nom de Bois a calumet. Mabier taquari : Mabeataquari, Aubl. , Z. c, tab. 334, fig* 2 } Lamk., III. gen., tab. 773, fig. 2. Cette plante se rapproche beaucoup de la précédente: elle en diffère par la couleur rous- sâtre de son écorce et de ses rameaux ; par ses feuilles plus larges, moins alongées, vertes, lisses en dessus, veinées de rouge en dessous, les plus grandes longues d'environ trois pouces sur quinze lignes de large : les fruits et les semences beaucoup plus gros. Cette plante croît à la Guiane. (Poir.) MABOLO. {Bot.) Voyez Cavanillea , Plaqueminier et Mavolo. (Poir.) MABOUIA. (iîoL)Nom américain du morisonia, nommé par cette raison Mabouier en françois. Le capparis breynia de la même famille est aussi appelé maboya, moboya. (J.) MABOUIA. ( ErpefoL ) Voyez Mabouya. (H. C.) MABOUIA-ARECA. {Bot.) Le P. Plumier nous apprend que les Caraïbes donnent ce nom, qui signifie oreille du diable en leur langue, à un champignon en forme de godet ou de sou- MAB 459 coupe, portée sur une tige pleine, d'un rouge de corail en dedans, et jaune en dehors. D'après la figure qu'en donne Plumier (Manusc, pi. 168, fig. C), on voit qu'il s'agit d'une espèce du genre Pezize, dont la forme et la couleur lui auront valu son nom trivial. Cet auteur l'indique dans les îles Saint- Vincent et Saint-Domingue, sur le bois. (Lem.) MABOUIA DES BANANIERS. ( ErpétoL) A la Martinique , suivant quelques auteurs, on appelle ainsi le gecko fascicule de Daudin, que nous avons décrit, tom. xviii, p. 270 de ce Dictionnaire, sous le nom de Gecko des murailles. (H. C.) MABOUIER, Morisonia. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la fa- mille des capparidées , de la monadelphie poljandrie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel: Un calice d'une seule pièce, s'ouvrant en deux découpures inégales; quatre pétales renver- sés en dehors ; des étamines nombreuses, réunies en tube à leur moitié inférieure; un ovaire supérieur, pédicellé; un stigmate sessile, élargi en plateau; une baie sphérique, uniloculaire, polysperme, pédicellée. Mabouier d'Amérique : Morisonia americana , Linn.-, Lamk. , III. gen. , tab. 696 ; Cavan., Diss. Bot., 6, n.° 443? tab. i63; Burm., Amer. , tab. 2o3 ; Jacq. , Amer., tab. 79. Arbre d'envi- ron quinze pieds de haut, dont les rameaux sont garnis de feuilles alternes, pétiolées, ovales-oblongues, entières, glabres, coriaces, luisantes, quelquefois longues d'un pied; les fleurs d'unblancsale, peu odorantes,d'environunpouce de diamètre, placées sur les rameaux, à l'extrémité d'un pédoncule commun, presque en ombelle. Leur calice est ovale, obtus; il se déchire en deux découpures réfléchies, inégales; la corolle une fois plus longue que le calice, à pétales ovales -oblongs, à étamines plus courtes que la corolle. Le fruit est de la grosseur d'une pomme, revêtue d'une écorce dure, couverte de points cal- leux, couleur de rouille, qui la rendent raboteuse. Les se- mences sont blanchâtres, réniformes, éparses. Cette plante croît sur les montagnes boisées de l'Amérique méridionale. On pré- tend que ses racines longues, noires, noueuses, dures, pesantes et compactes, servent aux Sauvages à faire des massues. Le morisonia Jlexuosa , Linn., appartient aux capparis. Voyez Câ- prier, Encycl., a.° 18. (PoiR.) 4Co MAB MABOUJA. (Erpélol. ) Voyez Mabouya. ( H. C.) MABOUYA. (Erpétol.) Mot d'origine caraïbe, et qui signifie proprement lerZiat/e. On s'en sert vulgairement dans l'Archipel des Antilles pour désigner plusieurs reptiles de l'ordre de* sauriens, un scinquc et un gecko en particulier. Voyez Gecko, Sauriens , Scinque. ( H. C.) MABUHUC. (jBo^) Nom du cassytha dans l'île deLuzon,une des Philippines, suivant Camelli. C'est une plante parasite ^ sans feuilles , comme la cuscute dont elle a le port. (J.) MABURNIA (Bot.), Petit-ïh., Gen. Madag., pag. 4, n." i3. Petite plante de l'île de Madagascar, qui croit dans les marais, et que M. du Petit-Thouars a présentée comme devant former un genre particulier, très-rapproché du burmannia, auquel il appartient peut-être comme espèce. Cette plante a des tiges courtes, dépourvues de feuilles, parsemées de quelques pe- tites écailles : ces tiges se terminent par deux ou trois fleurs , dont le calice, adhérent par sa base avec l'ovaire , est muni de (rois angles en forme d'ailes , et prolongé en tube : six appen- dices remplacent la corolle; les trois extérieurs plus grands j les étamines au nombre de six, réunies deux à deux, et placées devant les plus larges divisions de l'appendice. L'ovaire est in- férieur, adhérent avec le calice, surmonté d'un style de la lon- gueur du tube, terminé par un stigmate en tête , à trois lobes f une capsule à trois loges polyspermes. (Poir.) MABY (Bof.), nom caraïbe de la patate, suivant Nicolson. (J.) MAC A. (Bot.) Dans le recueil des Voyages , il est fait mention d'un arbre de ce nom , ayant une tige droite , nue , de dix pieds de hauteur, garnie d'épines, et couronnée par une touffe de feuilles longues de dix à douze pieds. Le tronc contient une moelle , et de son sommet sortent des branches qui imitent des guirlandes. Les fleurs sont disposées en grappe , et les fruits qui leur succèdent ont la forme de petites poires d'abord jaunes, et ensuite rougeàtres, contenant une seule noix enveloppée d'une chair un peu aigre, mais agréable et saine. Le bois du tronc est employé à divers usages. D'après cette description très-' incomplète , on peut présumer que cet arbre est un palmier. (J.) MACA. (Orn'Uh.) Les oiseaux que les Guaranis, habitansdu MAC 4Ci Paraguay, nomment wacas , sont les grèbes et les casfagneux. (Ch. D.) MACABEO. (Bot.) Les Espagnols donnent ce nom à une variété de raisin blanc muscat. ([-Evt.) MACACA-APA-IPOU. {Bot.) Un savonier, sapmdus arbores- cens d'Aublet, est ainsi nommé, selon lui, par les Sauvages de la Guiane. (J.) MACACO, MACACCO. {Mamm.) Noms que les Portugais donnent aux quadrumanes, et qui ont été appliqués plus par- ticulièrement aux Macaques (voyez ce mot), et à une espèce de makis, le mococo. (F. C.) MACACO. (Ornith.) L'oiseau qu'on nomme ainsi dans la province de Para, au Brésil, est une espèce de tinamou , que M. Temminck appelle, dans son Histoire naturelle des Galli- nacés, tinamus aspersus. Ce nom est écrit macacoua par Léry. • sçs feuilles opposées, entières; ses fleurs grandes, rougeâtres , rayées de blanc, réunies au nombre de quatre en verticilles, formant par leur ensemble un épi terminal. Cette plante croît dans la Caroline. (Poir.) MACCALIUM {Bot.) ^ nom du carambolier, averrhoa^ dans Tile de Banda, suivant Rumph. ( J.) MACCAMA. [Mamm.) Nieremberg écrit ainsi le nom de Mazamb. Voyez ce mot. (F. C. ) MACEDONICO {Bot.), nom du persil, à Constantinople, suivant Belon. (J.) MACEIRA {Bot.) , nom portugais ou brésilien du pommier, cité par Vandelli. (J.) MACELLA. {Bot.) C'est le nom, suivant Vandelli, que les Portugais ou les Brésiliens donnent à la camomille. L'eupatoire 3i. 454 MAC deMesué", achillea ageratuw , csl le inacdla fiance&a des Portu- gais, cité par Grisley. (.1.) MACER. {Bot.) riiiic parle d'une écorce de ce nom, appor- tée de l'Inde, de couleur rouge, extraite de la racine d'un arbre. Galien , dans son septième livre des simples, en fait aussi îîîention ; il dit qu'elle est de nature froide et employée pour arrêter les dyssenteries et les crachemens de sang. On re- trouve la même indication dans Dioscoride, qui diffère seu- lement en ce qu'il fait venir cette écorce de Barbarie. Mais on peut croire, comme l'observe Clusius dans ses Exoiica, p. 265 , qu'elle a pu être transportée de l'Inde par le commerce en Egypte et sur les autres côtes méridionales de la Méliterranée. Cette note de Clusius appartient peut-être à Christophe Acosta, dont il a traduit en latin le livre sur les aromates et médicamens d'Orient, composé en espagnol. Dans ce même chapitre du livre il est question d'un grand arbre 7iommé macre, qui croit sur la côte Malabare, dans l'ile Sainte-Croi^ du royaume de Cochin , et sur les bords du fleuve Margate, ainsi qu'à Cranganor. Il est comparé à un orme pour le port et pour le frnit en forme de cœur, membraneux et aplati, contenant cependant deux graines , et porté sur le milieu d'une feuille plus obtuse que les autres. II est rempli comme le mûrier d'un suc laiteux; ses racines sont très-grosses et couvertes d'une écorce épaisse, raboteuse, dure, de couleur cendrée à l'extérieur et blanche intérieurement , devenant jaunâtre lorsqu'elle est sèche. Sa vertu astringente la fait employer contre la dyssenterie avec un grand succès, ainsi que pour arrêter les vomissemens, et lui donne une grande valeur dans l'Inde. Les Portugais de ces lieux nomment cet arbre arbore de Las camaras (arbre de la dyssenterie), arbore sancto , arbore de Sancto Thome, et les rnédecins brachmanes l'appellent macre. Beaucoup d'autres détails sont ajoutés par Acosta et cités par Clusius que l'on pourra consulter sur ce point. Il nous est difficile de déterminer d'après les indications de ces auteurs, à quel genre on peut rapporter cet arbre. Le caju- soulamoe ou rex amaroris de Rumph , soulamea de M. La- marck, a son fruit de même forme , mais il ne croit pas sur le milieu de la feuille comme celui du macre, et d'ailleurs ce n'est qu'un arbrisseau. Le po'jcardia de Commerson appar- MAC 485 tenant à la famille des rhamnées, a les fleurs porlées sur un pédoncule ailé en forme de feuilles, mais son fruit, quoique conformé en cœur, n'est ni aplati ni membraneux. L'arbre que nous connoissons sous le nom d'arbre de Saint-Thomas (voyez ce mot), est un bauhinia qui n'a aucun rapport avec celui dont il est ici question, etsur lequel nous devons attendre de nouveaux renseignemens pour déterminer son nom et ses affinités, en observant néanmoins que le macer des anciens et le macrc cité par Acosta et Clusius paroissent élre le même végétal. (J.) MACERATION. {Chim.) Opération chimique par laquelle on met une matière qui est presque toujours d'origine orga- nique en contact avec un liquide dont la température n'est pas plus élevée que celle de l'atmosphère. (Ch.) MACERET. [Bot.) L'airelle anguleuse porte ce nom dans quelques endroits. (L. D.) MACERON (Co/.), Smjrrafum, Linn. Genre de plantes dico- tylédones, de la famille des ombellifères, Juss-, et de la pen- tandrie digjnie, Linn., qui offre pour caractères : Des fleurs disposées en ombelles dépourvues de collerettes générales et partielles» un calice entier, très-peu apparent; cinq pétales presque égaux, relevés en carène, et un peu fléchis à leur sommet; cinq étamines; un ovaire infère, surmonté de deux: styles fort couris, terminés par des stigmates obtus, avortant souvent dans les fleurs du centre; un fruit presque ovale, formé de deux graines appliquées l'une contre l'autre, et marquées de trois nervures sur leur face externe. Les macérons sont des plantes herbacées, vivaces ou bisan- nuelles , à feuilles radicales composées et à feuilles cauli- naires simples ou ternées. On en connoît aujourd'hui onze espèces , parmi lesquelles quatre appartiennent à l'Europe méridionale, et les autres à l'Asie, à l'Afrique ou à l'Amé- rique. Les deux suivantes croissent naturellement en France. Maceron commun; vulgairement Gros Persil de Macédoine: Smjrnium olus atrum , Linn. , Spec. ,3j6; Hipposelinum , Dod. , Pewpt. , 698. La racine de cette plante est grosse, blanchâtre, bisannuelle-, elleproduit unetige cylindrique, rameuse, haute de deux à trois pieds, garnie, à sa base, de feuilles trois fois lernécs, à folioles ovales-arrondies, dentées et lobées; les 486 MAC feuilles supérieures sont simplement ternées , et elles ont leurs folioles lancéolées. Les fleurs sont d'un blanc jaunâtre, dis- posées en ombelles médiocrement garnies; il leur succède des graines assez grosses , presque rondes, en forme de croissant, cannelées et noirâtres. Cette espèce se trouve dans les lieux humides et couverts du midi de la France, en Espagne, en Belgique, en Angleterre, etc. Toutes ses parties ont une odeur forte et aromatique; ses feuilles ont une saveur analogue à celle du persil. Le maceron étoit autrefois une plante potagère dont on faisoit plus d'u- sage qu'aujourd'hui. Dans quelques endroits on mange encore ses racines après les avoir laissées à la cave pendant quelque temps, afin de leur faire perdre leur amertume et de les rendre plus tendres. On mangeoit aussi jadis ses jeunes pousses après les avoir fait blanchir par une culture semblable à celle qu'on donne encore aujourd'hui au céleri. Les feuilles de maceron ont été aussi usitées en médecine comme légèrement antiscorbutiques, et les graines ont été recommandées comme cordiales et carminatives ; les unes et les autres sont maintenant tombées en désuétude. Maceron perkolié: Smyrnium perfolialum , Linn.,5pec., 3765 "Waldst et Kit., 1 , p. 22, t. XyilU ; Smjrnium Amani montis, Pod., Pempt., 698. Sa racine est tuberculeuse, napiforme, vivace; elle produit une tige droite , haute d'un pied et demi à deux pieds , ordinairement simple , glabre , striée. Ses, feuilles radicales sont deux fois ternées, à folioles arrondies et créneléesj celles portées par les tiges sont ovales - cordi^ formes, un peu crénelées, sessiles , embrassantes et presque perfoliées. Les fleurs sont jaunes, disposées en ombelles for- mées de cinq à sept rayons. Cette espèce croît naturellement en Provence, en Italie, en Espagne, en Hongrie, et dans l'ile de Crète. (L. D.) MACHA. {Bot.) Dans le Recueil des Voyages, il est fait mention d'une plante basse de ce nom, naturelle dans la pro- vince de Bambou , une des plus élevées du Pérou, Sa racine est une bulbe d'un goût agréable et d'une qualité chaude; sa tige s'élève à un pied , et ses feuilles et ses graines ressemblent à celles du cresson alenois. Elle a la réputation de rendre les femmes fécondes, lorsqu'elles s'en nourrissent pendant quel- MAC 487 ques jours, et le narrateur ajoute que des expériences sûres prouvent celte propriété. Il seroit difficile , d'après cette indi- cation , de déterminer quelle peut être cette plante. (J.) M ACHMlilE, M achceriu m. {Bot.) Genre déplantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, papillonacées , de la famille des lé<^umineuses , de la diadelphie décandrie de Linna-us, offrant pour caractère essentiel : Un calice campanule, à cinq dents, accompagné de deux bractées; une corolle papillonacée ; la carène bitiJe; dix étamines diadelphes; un ovaire supérieur, oblong, comprimé; le style ascendant, subulé ; une gousse oblongue, point articulée, pédicellée, comprimée, monos- perme, indéhiscente. Ce genre est un démembrement des nissolia, parmi lesquels se trouvoient plusieurs espèces qui s'en éloignoient par le carac- tère de leurs fruits, les uns offrant une gousse articulée et poly- sperme, d'autres une gousse sans articulations et monosperme. C'est pour ces dernières espèces que M. Persoon a cru devoir établir le genre dont il est ici question. Mach^rie fkrhugineuse : Machœrium ferruginosum y Fers., Synopi. , 2, pag. 1276 ; Nissoliaferruginea, Willd. , Sp, , 5 , p. 900 ; ISissoliaquinata, Aubl., Guiaa., 2 , pag. 748, tab. 297; Lamck. , m. gen., tab. 600, fig. 4. Toutes les parties de cet arbrisseau 8ont couvertes d'un duvet roussàtre, très-abondant. Ses tiges s'élèvent à sept ou huit pieds ; le bois est spongieux , blanchâtre ; les rameaux sarmenteux; ils parviennent au sommet des arbres, et retombent inclinés vers la terre. Les feuilles sont alternes, ailées, à cinq ou sept folioles alternes, ovales, oblongues , un peu acuminées, pubescentes et roussàtres en dessous; mu- nies de deux petites stipules caduques. Les fleurs sont violettes, disposées en une panicule lâche, terminale; garnies de petites hractées en forme d'écallIes; les gousses sont pédicellées, mono- spermes, surmontées d'une aile membraneuse. Cetteplante croît dans les forêts delà Guiane, sur les bords delà rivière Sinamari. Mach/Erie ponctuée : Macharium punctatum , Fers, , /. c; Nis- solia punctata^?oir. , Encycl.; Lamk. , Ill.gen., tab. 600, fig. 1. Arbrisseau dont les tiges sont sarmenteuses, garnies de feuilles ailées , composées de trois ou cinq folioles ovales-lancéolées, un peu velues en dessus, tomenteuses en dessous; les pétioles cou- verts d'un duvet épais et roussàtre; les capsules sont mono- 4S8 MAC spermes, munies d'un long pédicelle, renflées et arquées, sur- montées d'une aile oblongue, membraneuse, parsemées d'un grand nombre de petits points noirs ; la semence est en forme de rein. Cette plante croît à Madagascar. MachjErie RÉncvLÉE-.Machœrium reticula'.um , Fers. , l. c.;NiS' solia reticulata, Poir. , Encycl. ; Lamk. , ///. gen. , tab. 600, fig. 2. Cette plante a des tiges sarmenteuses , des feuilles composées de folioles obtuses; les gousses sont munies d'un pédicelle à peine de la longueur du calice, échancrées en rein , surmontées d'une aile membraneuse , élégamment réticulée par des nervures brunes , un peu saillantes: elles ne s'ouvrent pas, et renferment une seule semence réniforme. Cette plante a été découverte par Commerson , à l'ile de Madagascar. Mach^rie polvphylle; Macharium polyphjllum, Poir.; Nis- solia poljphjlla , Poir. , Encycl. Suppl. Arbrisseau d'un port élé- gant, dont les rameaux sont chargés de feuilles étalées, com- posées d'environ douze paires de folioles pédicellécs, articulées, glabres, ovales, obtuses, couvertes en dessous d'un duvet to- inenteux , un peu enfumé; les supérieures longues dun pouce, les inférieures beauQoup plus petites. Les fleurs sont disposées en grappes touffues, étalées, formant par leur réunion une ample panicule ; leur calice est glabre, campanule, presque tronqué ; ayant les dents à peine sensibles , et deux petites brac- tées ; la corolle est un peu pubescente; le fruit comprimé, muni d'une aile coriace , épaisse , olfre une seule semence étroite, alongée. Mach/Erie A AILES COURTES: Macliccrium micropterum , Poir.; JSfissolia microptera , Poir., Encycl. Suppl. Arbrisseau garni de feuilles composées de cinq folioles ovales, obtuses , arrondies à leurs deux extrémités, longues de huit à dix lignes , pubes- centes et cendrées en dessous , articulées-, les fleurs sont disposées en grappes touffues; les pédicelles souvent géminés ; les calices fort petits , glabres , campanules , à cinq dents courtes, les gousses longues de six à huit lignes, un peu renflées, munies vers le milieu de leur bord de deux angles saillans en carène, avec une aile courte, membraneuse, ovale, obtuse; la se- mence est réniforme , d'un brun clair. Cette plante est cultivée dans les jardins , à l'ile de Ténériife , d'où elle a été apportée par M. Ledru. (Poir.) MAC 489 MACHjERINA. (Bot.) Genre de plantes monocotylédoncs, à fleurs glumacées, de la famille des cjpéracées , de la triandrie monogjnie, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs poly- games; les épillets composés d'écaillés lâches, imbriquées, un calice à deux valves; point de corolle; trois étamines; quel- quefois deux ; un ovaire supérieur ; le style trifide; une semence entourée de plusieurs soies. Mach^rina restioïde : Macharina restioides , Vahl , Enum. p/. , 2, pag. 258; Schœnus restioides, Swartz, FI. Ind. occid., 1, pag. ïo/i ■,Scirpus lavarum^ Poir.', Encycl. SuppL; Gramen cjpe- roides, etc., Plukens, Phytogr., tab. i9J,fig. 6. Cette plante est remarquable par sa grandeur, par ses panicules longues et touf- fues , par la couleur marron très-foncé de ses épillets. Ses racines produisent de longs rejets écailleux et rampans. Ses tiges sont très-fortes, droites, comprimées, h deux tranchans, hautes de trois à quatre pieds, très-lisses, garnies de feuilles distiquées, cnsiformes, fermes, très-lisses, au moins aussi longues que les tiges; celles de la partie supérieure des tiges plus courtes , en forme de spathe. Les fleurs sortent en panicules épaisses et touf- fues de l'aisselle des feuilles supérieures ; elles sont très-rami fiées; les ramifications courtes, réunies presque en verticilles, le long d'un rachis commun, comprimé, ayant à la base de chaque verticille une gaine courte, mucronée. Les épillets sont agglo- mérés, sessiles ou pédicellés à l'extrémité des rameaux, courts, obtus, un peu élargis au sommet; les écailles petites, brunes, luisantes, oblongues , obtuses, concaves, contenant trois éta- mines; un style trifide; un ovaire ovale, aigu, un peu com- primé. Cette espèce croit sur les hauteurs, à l'ile Bourbon , à Madagascar, sur les laves volcaniques. (Poir.) MACHA-INDL {Bot.) Le palmier-dattier est indiqué sous ce nom , à Ceilan, dans l'herbier de Vaillant. ( J.) MACHALEB. (Bot.) Rauw^olf cite sous ce nom la noix de ben, moringa, qu'il dit être le na/iarei deSérapion. (J.) MACHAM (Ornith.), nom que les Kamtschadales donnent aux cygnes. (Ch. D.) MACHAN. (Mamm.) On trouve quelquefois ce nom comme étant celui d'un chat moucheté, de la taille de la panthère. (F.C.) MACHANE. {Bol.) V^oyez M.acauane. (Lem.) 49" MAC MACHAON. {Enlom.) Nom donné par Linnaeusau papillon- chevalier grec, appelé par Geoffroy le papillon à queue, du fenouil, parce que sa larve vil en effet sur les ombellifères , mais aussi sur la rue. (C. D.) MACHAONIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des rubiacées, de la pentandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice fort petit, à cinq divisions; une corolle in- fundibuliforme, velue à son orifice; le limbe à cinq décou- pures-, cinq étamin es saillantes, insérées à l'orifice de la corolle; un ovaire inférieur; un style; le stigmate bifide; une capsule oblongue , couronnée par le calice, à deux loges, se séparant en deux coques coriaces, ligneuses, monospermes, indéhis- centes. Machaonia accjminb : Mucliaonia acuminata , Humb. et Bonpl. , PI. Mquin. , i . pag. i o i , tab. 2 9 ; Kunth , No^, Gen. , 5 ,. pag. 55o. Poir., lU. Gen. SuppL, tab. 922. Arbre d'environ trente pieds, couronné par une cime touffue, dont les ra- meaux sont étalés, opposés, garnis de feuilles opposées, pé- tiolées, ovales-elliptiques, d'un vert obscur, longues de deux on trois pouces, glabres en dessus, veinées et pubescentes en dessous, munies de deux stipules linéaires-subulées, dilatées à leur base , hérissées , trois fois plus courtes que les pétioles : les fleurs disposées en unepanicule terminale, agglomérées et ses- siles, accompagnées de bractées linéaires-subulées; les décou- pures du calice ovales, un peu aiguës, ciliées à leur bord; la corolle est blanche, deux fois plus grande que le calice; le tube droit , cylindrique , velu à son orifice; les découpures sont de la longueur du tube; les anthères ovales, à deux loges, la capsule est cunéiforme , longue de deux ou trois lignes, à deux loges monospermes. Cette plante croit dans l'Amérique méri- dionale, aux environs de Guayaquil. (Poir.) MACHE [Bot.], VaUrianella, Vaill. , Decand. Genre de plantes dicotylédones, de la famille des l'a^ena-Tiees , Juss. , et de la triandrie monogjnie, Linn. ; dout les principaux carac- tères sont lessuivans: Calice petit, persistant, à dents droites, dont le nombre varie depuis une jusqu'à douze ; corolle mo- uopélale, tubulée , à limbe partagé en cinq découpures iné- .i;ales; étamines au nombre de trois , quelquefois de deux seu- MAC 49» lement; un oyaire infère, surmonté d'un seul style ; une capsule uniloculaire, monosperme, couronnée par le calice. Les mâches sont de petites plantes herbacées, annuelles; à tiges dichotomes, plus ou moins rameuses-, à feuilles oppo- sées, et à fleurs disposées au sommet des rameaux sur des pé- doncules dichotomes, serrées et rapprochées entre elles de manière à former une sorte de tête ou de corymbe. On en connoît une trentaine d'espèces pour la plupart indigènes de l'Europe, et dont douze croissent en France. Nous citerons seulement les suivantes: Mâche hérissée: Valerianella échinât a , Bauh., Pin., i65; Valerianaechinata, Linn., Spec, 47. Sa tige est glabre, haute de deux à six pouces. Ses feuilles sont oblongues, entières ou sinuées, quelquefois n\ême incisées en lobes obtus. Ses fleurs sont blanchâtres ou rougeàtres, réunies en petits paquets au sommet des rameaux; il leur succède des fruits surmontés de trois dents recourbées, dont l'extérieure plus grande que les autres. Cette espèce croît dans les champs du midi delà France et de l'Europe. Mâche fotagèrej vulgairement MAcnE,13iurroit être faite qu'avec un très-petit nombre de substances minérales, trop communes dans les collections, pour ne pas être reconnues à l'instant. Mais au contraire les caractères tranchés de la maclc doivent la faire regarder comme une substance particulière. On ne peut donc mettre en doute que les macles ne soient de véritables cristaux plus ou moins réguliers d'une subs- tance minérale distincte ; c'est ainsi qu'elles ont été^ ,°éné- ralement regardées par tous les minéralogistes. On n'est ce- pendant pas d'nccord sur le rang que cette substance doit oc- cuper parmi les espèces minérales: elle fut d'abord placée avec les pierres talqueuses ; sa structure lamelleuse la fit ensuite mettre par IVerner et Hojfmann , à la suite du feldspath , comme en étant une espèce très-voisine. MM. Bernhardi, Filton et Stephens ont avancé que la macle n'étoit autre chose queVandalousUe ou le feldspath apjre;etc' est aussi ce que M. Beudant a dit en 181 5. Cette réunion est fondée sur la similitude des caractères de ces deux substances, sur lu forme, qui est de part et d'autre un prisme à base carrée , sur la similitude de position et d'inclinaison des tacettes qui modifient les angles solides des prismes d'andalousite, avec les clivages que présente la macle. On peut ajouter qu'il existe dans le cabinet de minéralogie particulier du Roi, un groupe d'andalousite de Bavière, sur un des coins duquel on recou- noit un cristal de la même substance qui présente dans sa cassure les lignes noires en croix qui caractérisent la macle. Enfin la macle et l'andalousite se trouvent dans la même montagne, dans les mêmes roches, en Islande dans la contrée de Wilklow. Il est inlinimcnt probable que la réunion de ces deuxsubslancessera confirmée par l'analyse chimique qui n'a pas encore été faite. (G. L. fils.) MACLOU (Bot.), nom vulgaire de Vaconitum antJiora, suivant M.Bosc. (J.) MACLURA (CoL), Nuttall, Gen. of north. Amer., pi. 2, p. 233. Genre de plantes dicotylédones , à fleurs dioïques, de la famille des urlicées, de la dioécie lélrandrie de Linnœus, rapproché du broussonnetia , offrant pour caractère essentiel : Des fleurs 5i8 MAC dioïques: les fleurs mâles inconnues; les fleurs femelles sans calice ni corolle; un style filiforme, velu; des ovaires nom- breux, réunis en une baie globuleuse, à plusieurs loges; une semence ovale et comprimée dans chaque loge. Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, sous le nom de maclura aurantiaca, Nuttal , arbre lactescent, dont le tronc s'élève à la hauteur de vingt-cinq à trente pieds, chargé de rameaux souples et cylindriques. Les feuilles sont alternes, pétiolées, ovales, acuminées , très-entières, glabres, luisantes en dessus , légèrement pubescentes en dessous, sur les nervures et les pétioles, longues de deux ou trois pouces, larges de deux, dépourvues de stipules; une épine presque axillaire ; les fleurs femelles sont réunies en un chaton axillaire , globu- leux, presque sessile ; le fruit est une baie de la grosseur d'une orange, verruqueuse à sa surface, d'un jaune oi'angé , pul- peuse , d'une saveur assez agréable , quand elle est mûre. Cette plante croît sur les bords du Missouri et dans le pays des Nat- chez. Le morus tinctoria , Sloan., Jam, Hist., 2 , pag. 3, paroit devoir appartenir à ce genre. (Poir.) MACLUREITE. (Min.) Le nom de l'auteur de la première description géognostique des Etats- Unis a été donné par M. Henri Seybert de Philadelphie, à une espèce minérale qui est bien diff'érente de celle à laquelle on a voulu aussi l'appliquer, et qui va être indiquée par la dénomination de Maclurite. Celle dont il est ici question sembloit être réellement une espèce, et pouvoir porter le nom de N. W. Maclure; mais ce n'est qu'une modification accidentelle d'un minéral qui a déjà deux noms, la condrodite de M. Berzélius;la Brucite des minéralogistes américains. Ce minerai se présentoit comme un fluo-silicate de magné- sie , combinaison qu'on n'avoit pas encore observée dans la nature. 11 est d'un jaune de vin, quelquefois brun-rouge, avec une nuance verdàtre. Son éclat est vitreux, approchant cependant un peu de celui de la cire : on ne le connoît qu'en masse sphéroïdale ou lenticulaire , généralement opaque ; mais les petits fragmens sont transparens. Sa structure est cris- talline; on y observe deux clivages en direction opposée rFun d'eux est imparfait , et ils sont l'un et l'autre trop peu nets pour qu'on ait pu arriver par leur moyen à déterminer la forme pri- MAC 5i9 mitive de celte espèce. Enlin , ce minéral raie la chaux fluatée et le verre , et donne abondamment des étincelles sous le choc du briquet. . , j r Il s'est trouvé engagé dans un calcaire accompagné de fer carbonate, etquelquefoisdepetitespaiUettesdcmica, ensphe- roïdes dont les grandeurs varient depuis celle de la tête d une épinc^le jusqu'à plusieurs pouces de diamètre , et qui out quel- que fois pour noyau de la chaux ou du fer carbonates; il est mfu- sible au chalumeau. Sa pesanteur spéciHque est de 3,i 5 a 3,22. Il a été trouvé dans le New -Jersey. L'analyse faite par M, Henri Seybert a donné pour résultat: Magnésie ^^^'** cji-pg 3i!,6 Fer peroxidé ^''^ Acide fluorique 4» ^ Potasse. 2,1 Eau • 4 On soupçonna d'abord, d'après ces caractères, son analogie avec la condrodite ; maintenant elle n'est plus douteuse diaprés l'aveu même du chimiste qui l'a analysée. U regarde l'acide fluorique, et la potasse comme accidentels ; mais il demande si on ne retrouveroit pas aussi ces matières dans la condrodite de Finlande. (B.) MACLURITE, Maclurita. ( Conchjl.) M. Lesueur a établi sous ce nom, dans le tome I , pag. 3io du Journal de l'Académie des Sciences naturelles de Philadelphie, un petit genre de co- quilles univalves qu'il caractérise ainsi : Coquille discoidc très- déprimée, uniloculaire; la spire non élevée , plate ; un ombilic extrêmement grand , avec une rainure formée par la saillie des tours précédens, et non crénelé. D'après cela, il est aisé de voir que c'est un genre fort voisin du genre Solarium de M. de Lamarck, dont il ne paroît guère différer que parce que l'om- bilic n'est pas crénelé. Les deux espèces que M. Lesueur rap- porte à ce genre , ne sont encore connues qu'à l'état fossile , et l'une se trouve, à ce qu'il paroît, en très-grande abondance dans le calcaire bleu secondaire que forme l'immense bassin qui s'étend des monts AUéghanis au lac supérieur, et de Sara- toga au Mississipi dans l'Amérique septentrionale, mêlée avec 520 MAC destérébratules, desencrinites, des alcyonik-s , des caryophiU litcs, favorites, et même, si nous en croyons les observations de M. Lesueur, des trilobites et des gyroganites. La première es- pèce de maclurites que M, Lesueur nomme la Maclurite grande, M acbirita magna, Lesueur, loc. cit. , pL i3, fig. i , 2 , 3 , est ob- lusément carénée à son bord supérieur ; les tours de spire s'ac- croissent rapidement; l'ouverture est gauche, irrégulièrement ovale et déprimée horizontalement en dessus. Elle atteint une très-grande taille, et M. Lesueur en a vu des échantillons de dix à douze pouces de diamètre ; elle est assez semblable à une ammonite, pour que M. Maclure, dans ses observations géolo- giques, Tait considérée comme appartenant à ce genre. On l'a trouvée dans le calcaire qui forme une partie des bords du lac Erié , sur ceux du lac Champlain , et dans le Kentuky près de la rivière Tennessee. La seconde espèce que M. Lesueur nomme la Maclurite BiCARÉNÉE , Maclurita hicarinata, est figurée dans les Organic remains de Parkinson , vol. 3 , pag. 76, pL 6, fig. 1-3. Son ouverture est dextre , et les tours de la spire sont une double carène , au milieu et en dessous. Il paroît qu'elle vient d'Irlande. (De B. ) MACLURITE. (Min.) M. Nuttall, auteur de plusieurs écrits géologiques sur les terrains de l'Amérique, a donné ce nom à un minéral qu'il considère comme une nouvelle espèce, et qui a été trouvé au sud du fourneau à fer de Franklin, vallée de Sparta, dans le New-Jersey. Ce minéral ressemble à de l'amphibole hornblende d'un vert pâle, passant à l'amphibole actinote en masse; il est en croûte cristalline à la surface des lits de calcaire; il a, en outre, beaucoup de rapport avec l'hyperstène supposé de la Dclaware, analysé dernièrement par M. Seybert , qui l'a con- sidéré comme de l'hornblende; mais la structure du nouveau minéral est différente de celle de l'hornblende. Il fond avec dilliculté, et est composé, suivant l'auteur, De silice 62,1 ' De deutoxide de fer 10,7 De chaux 20 De magnésie 1 1,0 D'alumine 4 D'eau « 1 j3 MAC 521 Celle composition paroîtlui donner quelque ressemblance avec le pyroxène augite ; et la déterminaisoa de « e minéral comme espèce réelle est trop incertaine, pour qu'on puisse lui assigner un nom qui doit être consacre a une espèce bien dis- tincte. (B.) MACO (Bot.), nom brame de Veclypta prostrata, qui est le Cajenneam des Malabares. Voyez ce mot. ( J.) MACOCO. {Mamm.) Dapper rapporte que ce nom, qui si- gnifie grande bête, appartient au Congo à un animal qui est de la grandeur d'un cheval , qui a les jambes longues et grêles, et le cou long, qui est de couleur grise et rayé de blanc, et qui a deux cornes sur la tête, longues et aiguës, etc. Il s'agit sans doute, dans cette description , de quelque espèce d'anti- lope. (F. C.) MACOCQWER. {Bot.) Le fruit de Virginie que Clusius dé- crit et figure sous ce nom , paroît être celui du calebassier, cres- centia, d'après l'inspection de sa forme et la figure de ses graines. (J.) MACOLOR. ( Ichthjol. ) C'est le nom d'un poisson figuré par Renard, pi. 9, f. 60. Voyez Diagramme, tome xiii, p. i38 de ce Dictionnaire. ( H. C. ) MAÇON. (Bo(.) Espèce de palmier à feuilles pennées et à tronc épineux, non décrit, cité seulement parM. de Humboldt, qui croît à Maypoury , sur les rives du Topari. (J.) MAÇON. (Ornith.) Comme la sittelle , sitta europca, Linn. , enduit de terre l'ouverture du trou d'arbre dans lequel elle niche , on lui a donné, en plusieurs endroits, le nom de maçon. (Ch. D.) MAÇONNE (Entom.) , nom sous lequel on a désigné divers insectes, V abeille maçonne, Varaignée maçonne, parce que ces espèces construisent des nids avec une sorte de mortier. (CD.) MAÇONNE. {Conchyl.) Les marchands de coquilles donnent encore quelquefois ce nom à la Fripière, Irochus conchjdio- pkorus , Gmelin , frochus agglutinans, Lamarck, à cause de lu faculté singulière qu'a l'animal qui la porte d'y agglutiner les corps qui sont à la surface du sol où elle se trouve. Voyez 'ïliO^VK. (DeB.) MACOODOO. {Bot.) Voyez Macadaiola. (J.) 5^3 MAC MACOTTU. (Ornilh.) L'oiseau dont Cetti parle sous ce nom, aux pages 192 et suivantes de son Histoire naturelle des oiseaux de Sardaigne, et que les Piémontois appellent predicatore , paroît être le proyer, eniberiza miliaria , Linn. (Ch. D.) MACOUACANNA. {Omith.) L'oiseau dont le nom est ainsi écrit dans les Singularités de la France antarctique de Thé- vet, dans le Dictionnaire de Lachesnaie- des-Bois, dans la Zoologie universelle de Playcard Ray, et macouarana dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle, est, sans doute, le même que le macoucagua de Marcgrave, dont Bufïon a fait, par contraction, magoua, c'est-à-dire le grand tinamou du Brésil, tinamus brasiliensis , Lath., et le tinamou magoua de M. Temminck, figuré dans les planches enluminées de Buf- fon , n." l^']Çi^ sous le nom de tinamou de Cayenne. (Ch. D.) MACOUARANA. {Ornith.) Voyez Macouacanna. (Ch. D.) MACOUCAGUA. {Omlth.) Voyez Macouacanna et Tijsamou. (Ch.D.) MACOUBÉ, Macoubea. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, de la famille des guttifères, dont les fruits sont seuls connus. Aublet , auteur de ce genre, n'en cite qu'une seule espèce. Macoubé de la Guiane; Macoubea guîanensis , Aubl. , Guian., vol. 2, Suppl., pag. 18, tab. 078. Arbre de la Guiane, dont toutes les parties fournissent un suc laiteux. Son tronc s'élève à quarante pieds et plus, sur un pied et demi de diamètre ; le bois est d'un jaune verdàtre: l'écorce lisse, grisâtre; les branchessont opposées, creuses, ainsi que les rameaux ; les feuilles pétiolées, opposées, ovales, un peu aiguës, glabres, Alertes, entières. Les fleurs n'ont pas été observées. Les fruits sont supérieurs, dis- posés en grappes, portés sur des pédoncules communs situes dans les bifurcations des rameaux. Ces fruits sont delà grosseur d'une orange , un peu comprimés ; leur écorce est rude , brune, parsemée de points grisâtres 3 ils renferment un grand nombre de semences oblongues , assez grosses. Ce sont des amandes fermes, blanches, à deux loges, renfermées dans une membrane épaisse et jaune. (Poir.) MACOUCOU.(Bo/.) Deux plantes diflFérentesportent ce nom à Cayenne, suivant Aublet. L'une est une espèce de caimitier, MAC 52 3 qui e&t son chrysophyllummacoucou, dont les Garipous mangent le fruit avec plaisir; l'autre est son macoucoua guianensis, dé- crit ci-après. (J.) MACOUCOU , Macoucoua. (Bot.) Genre de plantes établi par Aublet, mais qui se rapproche tellement des houx {ilex), qu'on a cru devoir l'y réunir , mais avec le doute que doit ins- pirer l'ignorance où nous sommes de la nature de ses fruits. Aublet qui n'en cite qu'une espèce , Ta nommée macoucoua guianensis, Guian. , vol. i, pag. 88, tab. 34, et Lamk. , III. gen., lab. 7 5. II porte, dans "Willdenow , le nom d'ilex acuminata. C'est le lahatia de Scopoli. C'est un arbre de trente à quarante pieds de haut, sur un pied et demi de diamètre. Son écorce est épaisse, dure, cassante, blanchâtre en dehors; les feuilles alternes, presque sessiles , ovales, lisses, entières , longues de deux pouces. Les fleurs sont blanches, très-petites, réunies par petits bouquets dans l'aisselle des feuilles; le calice a quatre divisions profondes , aiguës-, la corolle est raonopéfale, évasée; le tube court; le limbe a quatre lobes arrondis; il y a quatre étamines alternes avec les divisions de la corolle ; les anthères ont deux lobes; l'ovaire est supérieur, arrondi; le stigmate obtus. Le fruit n'a point été observé. Cet arbre croit dans la Guiane. Les Galibis , au rapport d'Aublet, emploient son écorce à cuire leurs poteries. (Pom.) MACOUNA. {Bot.) Le fruit figuré sous ce nom , dans \c& Exo- tica de Clusius, est le grand pois pouilleux, dolichos urens de Linnaeus, Mucuna du Brésil. Voyez ce mot. (J.) MACOW. (Ornith.) Voyez Macaw. (Ch. D.) MACPALXOCHITL. {Bot.) La plante ainsi nommée dans le Mexique, suivant Hernandez, avoit été rapportée par Linnaeus à l'heLictere apetala. M. Lcscalier, dans une dissertation spé- ciale , en a fait un genre distinct sous le nom de cheiranthoden- drum. C'est maintenant le cheirotemon de MIVL de Humboldt etBonpland, dont les filets d'étamines, fermes et écartés parle haut, présentent la forme d'une main armée de griffes. (J.) MACQUERIA. {Bot.) L'arbre que Commerson , dans ses ma- nuscrits , désignoit sous ce nom, est le fagara lieterophjlla de M. de Lamarck. Voyez Fagarier. (J.) MACQUEROLLE. {Ornith.) Un des anciens noms de la macreuse, anas nigra, Linn. (Ch.D.) 5H MAC MACQUI. ( liai.) Voyez Ma^ui. ( Poir.) MACRANTHE, Macranthus. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones , à fleurs complètes , papillonacécs , de la famille des légumineuses , de la diadelphie décandrie de Linnœus, dont le caractère essentiel consiste dans un calice coloré , tomenteux , à quatre découpures, dont deux latérales plus courtes; une corolle papillonacée; alongée , presque fermée; l'étendard échancré; la carène et les ailes très-longues; dix étamines diadelphes , quatre des filamens plus épais avec des anthères pendantes , les autres droites ; un ovaire supérieur , cylin- drique , pileux dans toute sa longueur; une gousse droite, cylindrique , polysperme. Macranthe de la CoCHlNCHiNE; macranlhus cocliinchinensis , Lour., Flor. Cocliin., 2, pag. 663. Plante herbacée, dont les tiges sont longues , grimpantes , cylindriques et rameuses ; les feuilles alternes, ternées, composées de folioles ovales, presque rhomboïdales, pileuses, accompagnées de stipules filiformes; les pédoncules axillaires , chargés de plusieurs taches blanches , ainsi que le calice: celui-ci est persistant, tomenteux, ayant deux découpures latérales plus courtes; la corolle alongée, presque fermée, ayant l'étendard ovale, échancré, plus long que le Calice; les ailes trois fois plus longues que l'étendard ; la carène plus longue que les ailes, aiguë, ascendante; les étamines diadelphes dont quatre des filamens plus épais avec des anthères ovales, pendantes; et d'autres filamens grêles à anthères droites et oblongues. Les gousses sont épaisses, un peu cylindriques, acuminées , renfermant plusieurs semences ovales. Cette plante croit aux lieux cultivés, en Cochinchine. Quoique les gousses ne soient ni savoureuses , ni bien salubres , cependant on les mange dans leur pays natal. (Poir.) MACKE. (Bot.) Voyez Macer. (J.) MACRE (Bot.), Trapa, Linn. Genre de plantes dicotylé- dones, d'abord placé par M. de Jussieu dans la famille des hydrocharidées, et qui a été reporté depuis dans les onagrées. Il appartient à la tétrandrie monogynie du système sexuel, et présente pour caractères : Un calice monophylle, persistant, à quatre divisions; une corolle de quatre pétales, quatre éta- mines; un ovaire infère, surmonté d'un style à stigmate en tête; une noix irrégulière, armée de pointes dures, opposées, MAC fi^S formcfspar les divisions épaissies et endiircies ESM.) MACROPHTHALME. ( Ichthyol. ) Nom spécifique d'un poisson du genre Priacanthe. ( Voyez ce mot. ) C'est aussi le nom d'un denté. VoyezDENiÉ et Spare. (H. C.) UACROFODE, Macropodium. ( Bot.) Genre de plantes dico- tylédones , à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des crucifères, de la tétradjnamie siliqueuse de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à quatre folioles droites; quatre pétales en croix; six étamines, dont quatre plus longues que les autres; un ovaire supérieur très-grêle, cou- 636 MAC ronné par un stigmate sessile ; unesilique pédicelléc, linéaire, polysperme. Macropode des neiges : Macropodium nii>ale , Ait., Hort. Kew., éd. nov.; Cardamine nivalis , Willd., Spec. , 3, pag. 482; Pall., Itin. 2, app., n.° ii3 , tab. U. Plante herbacée , glabre sur toutes ses parties, dont les tiges sont garnies de feuilles al- ternes, simples, oblongues, dentées; les radicales rétrécies en pétiole à leur base; celles des tiges sessiles-, les fleurs blanches, petites , disposées en une grappe terminale; les siliques li- néaires, pédicellées dans le calice, réfléchies après la floraison. Cette plante croît sur le sommet le plus élevé des monts Altaïques. (Poir.) MACROPODE, Macropodus. ( Ichthjol. ) M. de Lacépède a donné ce nom à un genre de poissons osseux thoraciques , ayant les caractères suivans: Catopes au moins de la longueur du corps proprement dit; nageoire caudale très-fourchue et égalant à peu près le tiers de la longueur totale de Vanimal; tête et opercules revêtues d'écaillés semblables à celles du dos; ouverture de la bouche très-petite. Ce genre ne renferme qu'une espèce; c'est le Macropode vert-doré; Macropodus viridi auratus. Les écailles variées de vert et d'or-, toutes les nageoires rouges; une petite tache noire sur chaque opercule; taille de trois à six pouces seulement environ; point de dents- Ce poisson anime et pare l'eau limpide des lacs de la Chine. Les habitans de ce vaste empire le nourrissent dans les bassins de leurs jardins. (H. C. ) MACROPODE [Embryon]. (Bot.) M. Richard donne à l'em- bryon l'épithète de macropode , lorsque la radicule est très- grasse , et l'épithète de macrocephale lorsque les cotylcdonn. forment une masse plus grosse que le reste. (Mass.) MACROPODES. [Mamm.) Nom dérivé du grec, qui signifie longues jambes, etqu'IUiger a donné à une famille composée des mammifères rongeurs à longues jambes , renfermés dans les genres Gerboises , Hélamys et Gbrbilles. Cette famille n'est point naturelle : les hélamys n'ont que des rapports fort éloi- gnés avec les gerboises et les gerbilles. (F. C.) MACROPODIE ou M ACROPE. ( Crust. ) Voyez Malacos- XRACÉS. ( DeSM. ) MA.C -^^7 MACROPTÈRE (Icîi%oL), nom spécifique d'.m canthère décrit dans ce Dictionnaire , tome vi , Supplément, p. 96. ( H. C. ) MACROPTÈRES. (Omith.) Ce terme s'emploie pour de- signer les oiseaux qui ont les ailes longues, par opposition aux brachyptères, dont les ailes sont courtes. (Ch. D.) MAGROPTÉRONOTE, Macropteronotus. {Ichthfol. ) Depuis la publication de l'ouvrage de M. de Lacépède, on désigne par ce nom un genre de poissons osseux holobranches, de l'ordre des abdominaux, et de la famille des oplophores. Ce genre, séparé de celui des silures de Linnœus, est reconnois- sable aux caractères suivans : Corps conique; tête large, déprimée; bouche au bout du museau, et garnie de barbillons; nageoire dorsale unique, très-longue, à rayons osseux: premier rayon des nageoires pectorales épineux et dentelé. Il est facile de reconnoître les Macroptékonotes à lai ongueur de leur nageoire dorsale, longueur qu'indique leur nom même, tiré du grec fxctz^oç (magnus) , tI^^ov {pinna), etvac (dorsum). On les distinguera donc d'abord des Silures, qui ont cette nageoire courte; des Malaptérures, où cette même na- geoire est dépourvue de rayons osseux; des Pimélodes, dts Cataphractes, des Doras, des Plotoses, des Macroramphoses, qui ont deux nageoires dorsales. (Voyez ces différens mots et Oplophores.) Le Macroptéronote suARjuvni •■ Macropteronotus charmulh , Lacép.: Silurus anguillaris , Hasselquist, Linna-us; Lampe/m indica erjthrophthalmos , Riiy. Huit barbillons; nageoire caudale arrondie; 72 rayons à la nageoire dorsale, et 69 àPanalc; crâne couvert d'une multitude de mamelons; dos d'un brun ubscur; ventre blanc mêlé de gris; un appareil respiratoire supplémentaire ramifié, logé en arrière des branchies dans une cavité spéciale, et fixé à la branche supérieure du 3." et du 4." arc branchial; épine pectorale forte et dentelée; peau lisse, gluante et sans écailles. Ce poisson, qui ne parvient pas à la taille de plus de deux pieds, est très-commun dans le Nil et dans les eaux douces de Syrie. En ce dernier pays, il forme un grand article de nourriture: mais sa chair n'a ni fermeté, ni saveur. Aussi, en Egypte, n'est-elle mangée que par les malheureux. 538 MAC II est extrêmement vivace et difficile à tuer. Le Macroitéronote grenol'ilier; Macropleronolus batrachus. Huit barbillons; nageoire caudale arrondie; rayons des na- geoires dorsale et anale moins nombreux que dans l'espèce précédente; calotte osseuse du dessus de la tête terminée en pointe par derrière, et munie de deux enfoncemens; couleur générale d'un brun mêlé de jaune. Ce poisson habite les eaux douces d'Asie et d'Afrique. LcMacroptéronotebrun; Macropteronotusfuscus, Lacépéde. Huit barbillons; nageoires dorsale , anale et caudale arron- dies; premier rayon de chaque pectorale dur, gros, mais non dentelé; catopes petits et arrondis; iris doré; teinte générale brune et sans taches. Cet animal vit à la Chine. Peut-être n'est-il pas assez dis- tinct du précédent. Le Macroptbronote hexacircine; Macropteronotus hexacir- cînus, Lacép. Six barbillons seulement; nageoire dorsale triangulaire et très-basse; anale courte ; caudale arrondie j teinte brune et sans taches. Cette espèce a été établie d'après des dessins chinois. (H. C.) MACROPUS (Mamm.) , nom générique qui signifie grands pieds, et qui a été donné par Shaw aux kanguroos. (F. C. ) MACRORAMPHOSE, Macroramphosus. ( Ichthyol.) M. de Lacépéde a fait sous ce nom, aux dépens du genre Silure de Linnaeus, un genre de poissons, dans la famille des oplo- phores, et auquel il a donné pour type le silurus cornulus de Forskal, animal qui paroit être le même que la bécasse de mer. ("Voyez Centriques. ) Les caractères assignés par M. de Lacépéde au genre Macio- ramphose, sont les suivans : Corps conique, gros; museau très - alongé ; deux nageoires dorsales à rayons osseux; premier rayon de la première de ces nageoires épineux et dentelé; point de barbillons aux mâchoires , qui sont d'ailleurs armées de dents ; point de rayon dentelé aux nageoires pectorales, Forskal a examiné à Marseille un individu de ee genre , qui n'a point été généralement adopté. (H. C.) MACRORHY^^QUE, Macrorhynchus. ( IchlhyoL ) M. de MAC SSg Lacépède a fait, sous ce nom et dans la famille des aphyos- tomes, un genre de poissons cartilagineux téléobranches, reconnoissable aux caractères suivans : Catopes derrière les nageoires pectorales; bouche dentée, à Vexlrémité d^un museau alongé; un seutrajon aux catopes; une très-longue nageoire dorsale; le corps couvert de petites écailles. Ce genre ne renferme encore qu'une espèce facile à dis- tinguer des cenlrisques , des amphisiles et des solénostomes , dont la bouche est dépourvue de dents. C'est un poisson qui a été observé et décrit par Osbeck dans les mers de la Chine, et qui semble lier les pégases avec les syngnathes. Il est d'une feinte argentée. Quelques ichthyologistes en ont fait un syngnathe. (H. C.) MACROSCEPIS. ( Bot. ) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, monopétalées , de la famille d es apoc/necs , de lapentandrie digjnie de Linnaeus , offrant pour caractère essen- tiel : Un calice à cinq divisions profondes , accompagné de bractées à sa base ; une corolle monopétale , à peine de la lon- gueur du calice ; le tube globuleux et ventru ; le limbe étalé , à cinq divisions; cinq écailles charnues, disposées en couronne à l'orifice de la corolle; un appendice court, en écusson ; cinq étamines attachées au tube de la corolle, alternes avec ses divisions ; les anthères à deux lobes, terminées par une membrane ; les paquets du pollen comprimés, pendans, atta- chés par le sommet; deux ovaires supérieurs ; deux styles; les stigmates peltés, à cinq angles. Le fruit n'a pas été observé. Macroscepis ovale; Macroscepis obovata, Kunth, in Humb. et BonpJ. JVoi/. Gen., vol. 3, pag. 201 , tab. 200. Arbrisseau à tige grimpante, dont les rameaux sont cylindriques , hérissés, etri^s , garnis de feulUes opposécs , pétiolccs, en ovale ren- versé, profondément échancrées en cœur, très-entières , pi- leuses en dessus , hérissées en dessous , longues presque de quatre pouces , sur deux et plus de large; les pédoncules soli- taires, axillaires, hérissés, chargés de deux fleurs pédicellées avec des bractées planes, hispides, pileuses, linéaires-lancéo- lées ; les divisions du calice ovales, pileuses et ciliées , trois a. cinq bractées membraneuses, hispides, un peu plus courtes que le calice; les corolles glabres, un peu épaisses, à tube court et ventru, à. limbe étalé, à divisions égales, ovales, obtuses j 540 MAC les écailles allernes avec les découpures de la corolle; les fila- Biens des étamines Irès-courts, connivens ; les anthères courtes, épaisses. Cette plante croît dans la Nouvelle-Espagne. (Poir.) MACKOSTEMA. {Bot.) M. Persoon substitue ce nom à celui de calboa, donné par Cavanilles à un de ses genres très-voisin du liseron ou de Vipcnœa, remarquable par ses étamines très- longues débordant la corolle. Voyez Calboa. (J.) MACROTARSIENS {Mamm.), nom d'une famille formée par Illiger pour le Tarsier et les Galagos. (F. C.) MACROTARSUS. (Ornith.) Ce nom générique a aussi été appliqué par M. de Lacépède, à Péchasse, dont les tarses soni également remarquables par leur longueur. (Ch. D.) MACROTARSUS {Mamm.), nom par lequel M. de Lacé- pède désigne en latin le genre Tarsier. (F. C.) MACROTYS. {Bot.) M. Rafinesque a fait sous ce nom un genre de Vactcea racemosa , qu'il distingue de ses congénères par son fruit sec et déhiscent. M. Decandolle le laisse dans le genre Actœa, et se contente de Pétablir en section sous le nom de macrotys, (J.) MACROULE. {Ornith.) On donne ce nom et celui de diable de mer à la grande foulque ,fulica aterrima, Linn. (Cu. D.) MACROURE. {Ornith.) Illiger appelle avis macroura l'oi- seau dont la queue excède non seulement la longueur du tarse , mais même celle du corps. (Ch. D.) MACROURE. {Ichthyol.) Nom spécifique d'un labre qu'on appelle aussi large-queue, et que nous avons décrit dans ce Dictionnaire, tom. xxv, p. 26. (H. C.) MACROURE, Macrourus. {Ichthyol.) Bloch et Gunneront établi, sous ce nom, un genre de poissons osseux, voisin de celui des lépidolèpres, et reconnoissable aux carabe. ^c suivans : Deux nageoires dorsales; queue deux fois plus longue que le corps, et pointue; catopes thoraciques; écailles carénées et rudes; dents petites et sur plusieurs rangs; un barbillon sous le bout de la mâchoire inférieure. Ce genre ne renferme qu'une espèce; c'est le Berglax ou BERCnLAX, Macrourus berglax, Lacépède ; Macrourus rupestris , ■Walbaum; Corjphctna rupestris , Olh. Fabricius, Gmelin;Ma- crourus rupeUns , lilocli , pi. 117. Premier rayon de la pre- MAC 5^* mière nageoîre dorsale dentelé par devant, tête large; yeux ronds et saillans; ouverture des narines double de chaque côté- mâchoires égales; museau proéminent; cinq rangées de dents à la mâchoire d'en haut, et trois seulement a celle d'en bas; anus plus près de la tête que de la queue ; n.geo.re caudale unie à la seconde dorsale et a 1 anale. Taille de trois pieds environ. Teinte générale argentée; dos bleuâtre; na- geoires jaunes bordées de bleu. U K ' Ce poisson habite les profondeurs des mers hyperboreennes, auprès des rivages de l'Islande et du Groenland , aux habitans desquels il fournit un aliment utile et quelquefois même abon- dant Suivant Othon Fabricius, il est assez commun en parti- culier dans le golfe de Tunnudliorbik, où on le pêche avec des lignes de fond. (H. C.) MACROURES. {Crust.) Linnseus a donné ce nom aux crus- tacés décapodes de son genre Cancer, dont le corps est três- alongé et terminé par une queue composée de plusieurs feuil- lets, tels que les écrevisses , les langoustes, les crevettes, etc. (Vo'yez l'article Malacostracés. ) Cette division admise par M. LatreiUe correspond au genre Astacus de Groaovius et de Dégeer. (Desm.) MACROURES. {Foss.) Voyez Ecrevisses, Foss. (D. F.) MACTRACÉES. {Malacoz.) M. de Lamarck (Anim. sans vert., t. V, p. 466) établit sous cette dénomination une pe- tite famille dans sa division des conchifères ténuipèdes, à laquelle il donne pour caractères : animal pourvu d'un pied petit, mais comprimé, et propre à des mouvemens de dépla- cement ; coquille équivalve, le plus souvent bâillante aux extrémités; ligament intérieur avec ou sans complication de ligament externe. M. de Lamarck range dans cette famille les genres suivans : Lutraire, Mactre, Crassatelle , Erycine, Ongulaire, Solémye et Amphidesme. Voyez les mots Con- chyliologie et Malacologie. (DeB.) MACTRE, Mactra. (Conchjl.) Linnajus avoit depuis long- temps établi sous ce nom uu genre de coquilles bivalves , qui renfermoit un assez grand nombre d'espèces; mais il l'a- voit caractérisé d'une manière assez lâche, en sorte que Bru- guière, MM.de Lamarck et Cuvier ont trouvé convenable de former des genres mieux distincts avec des espèces qui n'of- 542 MAC froient pas rigoureusement les mêmes caractères. Ce sont cependant de ces genres établis seulement sur la coquille. En effet l'animal des espèces les plus éloignées ne diffère nul- lement de celui des venus , et même lui ressemble presque com- plètement; aussi M. Poli n'en fait-il qu'un même genre sous le nom de callistoderme. Le genre Mactre peut être caractérisé ainsi : Animal des venus; coquille ordinairement assez mince , subtrigone , ou peu alongée , équivalve, subéquilatérale , à sommets presque verticaux , ou peu inclinés en avant, sou- vent un peu bâillante en arrière. Charnière subsimilaire; une dent cardinale pliée en V sur chaque valve , et en avant d'une fossette pour l'insertion du ligament interne; deux dénis la- térales, lamelleuses, simples sur la valve gauche, et doubles sur la droite. Un seul ligament intérieur rond , inséré dans la fossette. Deux impressions musculaires réunies par celle de l'attache des tubes et du manteau. Nous avons déjà fait ob- server que l'animal des mactres a beaucoup de ressemblance avec celui des venus; son corps est cependant en général plus mince ou plus comprimé; il est pourvu d'un pied ou appen- dice abdominal également fort comprimé, et le manteau se termine en arrière par un double tube qui s'alonge beaucoup hors de la coquille. Celle-ci a une forme plus trigone que celle des venus , elle est plus mince, moins solide en général , et le plus ordinairement blanche ou comme soyeuse ; elle n'est jamais cannelée, etrarementelle est sillonnée; les traces d'une grande lunule existent, et le corselet est aussi souvent indiqué, ce qui rend la coquille subcarénée en arrière. Dans toutes les espèces le ligament , quoique intérieur, a au-dessus de lui un très-petit rudiment du ligament extérieur, c'est ce qui fait que dans quelques mactres il y a un bâillement assez considérable entre les sommets. Les mactres se trouvent , a ce qu'il paroît, dans toutes les mers des pays froids, comme dans celles des pays chauds. Ce sont des animaux qui vivent enfoncés dans le sable à assez peu de distance de l'embouchure des rivières. Nous avons dans nos mers-. La Mactre lisor : Mactra stuUorum, Linn.; Encycl. Méth., pi. 2 56 , fig. 2 , a b. Coquille ovale , subtrigone , lisse , un peu diaphane, d'un fauve pâle en dessus, avec quelques rayons MAC 543 blancs, peu inarqués , divergens du sommet. Les crochets sont violets dans les individus bien complets. Elle est com- mune dans toute la Manche , TOcéan et la Méditerranée. La Mactre FAUVE : MactraheWacea, Chemn.; Mactra glauca^ Gmelin, Enc. Méth., pi. 266, fig. 1 , a b. Espèce plus grande que la précédente , dont elle a à peu près la forme ; elle est aussi d'un blanc pâle, radié de fauve, la lunule et l'écusson plus roux ; les dents latérales plus écartées. Côtes d'Espagne et d'Italie. La Mactre rostracée; Mactra grandis , Grael. , Enc. Méth. , pi. 253 , Gg- 1 , a b. C'est une espèce encore plus voisine de ht mactre lisor, dont elle ne diffère guère que parce que son côté postérieur est beaucoup plus prolongé et subrostré. On croit qu'elle est des mers d'Europe. La Mactre paillée : Mactra straminea, Lamck. Elle a tel- lement tous les caractères de la mactre lisor, dont elle ne dif- fère que parce qu'elle semble d'une seule couleur et lui- sante, qu'il est fort probable qu'elle n'en est qu'une variété. La Macïre lactée, Mactra lactea , Gmel. ? Poli, Test., 1, tab.i 8,fig. 1 3- 1 4. Coquille très-blanche, avec des bandes lactées, mince, pellucide, un peu renflée, ovale, trigone. Du golfe de Tarente et de la Méditerranée. La Mactre solide; Mactra solida , Gmel,, Encycl. Méth., pi. 58, fig. 1. Coquille très-commune dans la Manche, assez petite, ovale-subtrigone , très-opaque , solide et toute blanche. Quelquefois ses stries d'accroissement forment des zones éle- vées. La Mactre crassatelle: Mactra crassatella, Lamcic. ; Mactra truncata, Montag. Coquille trigone , solide , renflée vers les orocv>cts, striée grossièrement dans sa longueur, de couleur fauve , avec quelques zones rousses ou livides. Les dents la- térales assez épaisses. L'Océan britannique. M. de Lamarclc caractérise encore vingt-six espèces, mais dont la patrie est souvent inconnue. La Mactre géante; Mactra gigantea, Enc. Méth., pi, oSg, fig. 1. Coquille grande, solide, d'un blanc fauve ; un bâiilel ment longitudinal entre les crochets. Des mers de l'Amérique méridionale. La Mactre de Spengler; Mactra Spcngleri , Gmel., Enc. 544 MAC Mélh. , pi. 262 , fig. 5 , a b. Coquille trigone , lisse; l'écusson plane; un bâillement entre les crochets, comme dans l'espèce précédente , mais transverse et semi-lunaire. Mers du cap de Bonne- Espérance. La Mactrb carénée; Mactra carinata, Enc. Méth., pi. 261 , fig. 1 , a b c. Coquille trigone , convexe , pellucide, blanche ; les angles qui circonscrivent le corselet carénés ; les sommets lisses. Patrie ? La Mactrestriatelle; Mactra striatella, Enc. Méth. , pi. 235, fig. 1, a b. Assez grande coquille, presque semblable à la pré- cédente , dont elle ne paroît différer que parce que la cir- conscription du corselet est beaucoup moins tranchante, et que les sommets sont striés. Patrie? La Mactre MOUCHETÉE; Mactra maculosa, Lamk. C'est une espèce qui paroît voisine de la mactre lisor, mais qui est moins trigone, plus brillante, plus vivement colorée. Elle est fauve, variée de rayons et de taches de couleur blanche; le violet des sommets se prolonge jusqu'à la lunule et cà l'écusson. On ignore sa patrie. La Mactre violette; Mactra violacea, Gmel., Enc. Méth. , pi. 264, fig. 1 , a b. Ovale-trigone, mince, violette en dedans comme en dehors: les sommets plus foncés; la lunule et l'é- cusson blancs. Océan indien. La Mactre australe; Mactra australis , Lamk., Chemn. , Concli., 6, t. 20, f. 216-217. Coquille trigone, blanche, so- lide, finement striée longitudinalement; des taches violettes, nébuleuses à la face interne. Mers de la Nouvelle-Hollande. La M.vctrefasciéb : Mactra fasciata , Lamk. ; Gualt. , Conch. , t. 71 , f. B? De forme trigone, lisse, mince, subdiaphane , blanche, ornée de zones violettes, distantes en awi.w^o, v.v d'un blanc violet en dedans; Pécusson strié. Patrie? La Mactre enflée; Mactra turgida , GmeL, Enc. Méth., pi. 255, f. 3 .a b. Ovale-trigone, renflée, mince, lisse, blanche, avec une tache pourprée sous chaque sommet; l'écusson strié. Mers de l'Inde. La Mactre PLICATA1RE-, Mactra pUcataria, Gmel., Enc. Méth. , pi. 255, fig. 2 , a b. Coquille d'un pouce à un pouce et demi dv hauteur sur un pouce et demi à deux pouces et demi de longueur, blanche, mince comme du papier, plissée longitudi- MAC H^ nalement. L'écusson assez plane ; la lunule oblongue et enfon- cée. Océan indien. La Mactre rufescente ; Mactra rufescens , Lamclc. Coquille ovale-trigone , renflée, lisse supérieurement, à stries plis- sées inférieurement, et d'un fauve roussàtre-, les sommets violets. Mers de la Nouvelle-Hollande. La Mactre tachetée: Mactra maculala, Lamck.; Chemn. , Cench. , 6, t. 21, f. 208-209. Coquille subtrigone, renflée, mince blanche, avec des taches d'un brun fauve 5 la lunule enfoncée. Mers de l'Inde. La Mactre svbtlissée; Mactra suhplicata , Lamck. Coquille Irigone , mince, blanche ,subplissée de chaque côté de la par- tie supérieure; le disque lisse; la dent latérale bilobée; le cor- selet circonscrit angulairement. Patrie P La Mactre TRIANGULAIRE; Mactra triangularis, Enc. Méth., pi. 253, f . 5 , abc. Coquille très-rare, triangulaire, solide, plissée longitudinalcment, de couleurblanchc, avec des taches fauves, dont les inférieures sont les plus grandes. La Mactre RACCOURCIE; Mac/ra ahbreviata, Lamck. Coquille subtrigone, courte, comme tronquée danssa longueur, blanche; la lunule et l'écusson élégamment plissés. Mers de la Nouvelle- Hollande. La Mactre ovaline; Mactra nvalina , Lamck. Ovale, mince, pellucide, striée finement intérieurement; l'écusson borné par un onglet ; les sommets très-lisses ; couleur blanchâtre. Patrie ? LaMACTRE BLANCHE j Mactvaalba, Lamck., Enc. Met. , pi. 264, f. 3 ? Coquille subtrigone , renflée , subpellucide , blanche ; de petites stries longitudinales; des lignes verticales, rares et effacées. Mers de l'Inde. La Macire MARRON; Mactra castanea^ Lamck. Petite coquille de 54 millim. de longueur, trigone , opaque , assez grossière- ment sillonnée, d'un brun châtain. Lisbonne ou Brésil. La Mactrr ROUSSE; Mactra riifa, Lamck. Coquille trigone- ovale , bombée, mince , lisse, d'un fauve roux, avec des rayons blancs peu marqués ; les sommets teints de violet. C'est une espèce rapprochée de la mactre lisor, et dont la patrie est in- connue. Elle a 40 à 42 millim. La Mactre sm.e; Mactra squalida, Lamck. Coquille subtri- 27. 35 54C MAC gone, renflée, inéquîlatérale, d'un blanc jaunâtre, obscuré- ment tachetée de fauve, [.ongneur, 47 millim. Patrie r* La Mactre du Bbésil ; Macira brasiliana , l.amck. Coquille ovale, elliptique, subtrigonc, presque équilatérale, blanche, à peu près lisse; l'écusson marqué de stries longitudinales, divergentes , obliques , et couvert d'un épiderme brun ; 71 rnillirn. Rio-Janeiro. La Mactre donacie ; Macfra donacia, Lamck. Coquille so- lide, striée transversalement, très-inéquilatérale; le côté pos- térieur fort prolongé; l'antérieur très-court et subtronqué; presque aussi grande que la lutraire solénoide. Patrie ? La Mactre déprimée: Macira depressa, Lamck.; Chemn. , Conch., 6, t. 24, f. 234. Coquille subovale, mince , pellu- cide, blanche, convexe; le disque lisse, déprimé; lescôtésun peu plissés. Longueur, 28 millim. Mers de l'Inde? La Mactre i.iLACÉB; Mactra tilacea , Lamck. Coquille ovale- trigone, solide , d'un blanc violacé, lisse à sa partie supérieure, et plissée élégamment au bord inférieur; les sommets et les plis violets; une grande tache fauve sous chaque sommet en de- dans. Longueur, 46 millim. Lisbonne P La Mactre TRiGONELLE ; Mactra trii:;onella,Lciwck. , Enc.M., pi. 2^9, f. 2 , a b c? Coquille trigone, inéquiiatérale, blanche ; les dents cardinales presque nulles. Nouvelle-Hollande. La Mactre deltoidr; MacLra delloidea, Lamck. Coquille ovale, trigone, inéquiiatérale, blanche; le côté antérieur le plus court ; l'écusson et la lunule plissés élégamment. Patrie P Gmelin, dans la treizième édition du Systema Natiirœ , de Linngeiîs, cite encore plusieurs espèces que M. de Lamarck n'a pas reprises, ou qui appartiennent à d'autres genres. La Mactra papyracea est rapportée par M. de Lamarck, il est vrai , avec quelque doute , à sa lutraire papyracée. La Macira striatulapaToit etreuneveritablemactrequeM.de Lamarck regarde comme ne différant que très-peu de sa mactre carénée. Il me semble cependant que la figure de l'Encyclo- pédie que M. de Lamarck cite pour cette espèce , diffère sen- siblement de celle de Gualtiéri , que Gmelin rapporte à sa macira striatula. La Mactre striée; Mactra striala^ Chemn., C, t. 22, f. 222. MAC ^^^ Coquille épaisse, triangulaire, couverte de stries fortes, lisses et arquées , et de couleur blanche. Patrie P La Mactre honde; Mactra rotundala, List. , Conch., t. i;63 , f. 99. Coquillesubtrigone , blanche; le ventre avec des bandes couleur de lait , les crochets et les bords intérieurs et exté- rieurs violets. Longueur, 1 pouce ]. Hauteur, 1 pouce {. Patrie t» La Mactre lisse; Mactra glabrata, qui est lisse, diaphane , striée , avec les sommets très-lisses, l'écusson et la lunule striés sans carène, est rapportée par M. de Lamarck à sa mactre aus- trale, mais avec doute. La Mactre luisante; Mactra nitida , Schroet. ; Einl. m Conch. , 2 , t. 8 , f. 2 , 5 , paroit très-voisine de la précédente ; elle est triangulaire, d'un blanc de neige brillant, lisse, dia- phane, épaisse; l'écusson est entouré par une carène , ainsi que la lunule. L'un et l'autre sont un peu convexes et striés. Sa patrie, ainsi que celle de la précédente, est inconnue. La Mactre coralline; Mactra corallina, Chemn., Conch. , t. 2 2,f. 2j8, 2.9 ,. est rapportée, avec quelque doute , par M. deLamarckà sa mactre fasciée; et en effet Gmelin dit que les bandes qui l'ornent sont lactées, tandis qu'elles sont vio- lettes dans la mactra fasciala. Elle est triangulaire , lisse , sub- diaphane blanche, et vient de la Méditerranée. La mactra lutraria est le type du genre Lutraire de M. de Lamarck, la Lutraire elliptique. La mactra cygnus , Chemn. , Conch. , 6 , t. 2 i , f. 207 , est iubtrigone, épaisse, blanche, finement striée dans sa longueur-, la lunule est large, enfoncée, en cœur, et finement striée. C'est une coquille fort rare de plus d'un pouce de longueur, sur lin pouce de hauteur, et qui vient des côtes de Tranquebar. M. de Lamarck rapporte avec quelque doute cette espèce à sa crassatelie renflée. Toujours est-il que c'est très-probable- ment une crassatelie. La Mactre en coin; Mactra cuneata , Chemn., Conch., 6, t. 22 , f. 2 13. Très-voisine de la mactre violacée, mais elle est plus petite; son bord est crénelé en dedans. La mactra glauca est la mactre fauve de M. de Lamarck, La muclra candida est sa lutraire blanche; la mactra com- flanata, sa lutraire aplatie, la l^itraria piperata , sa lutraire «4^ MAC calclnclle. Il me semble que la maclra Lisleri doit être rap- portée à la même espèce , et la mactra fragilis à la lutraire aplatie. La maclra nicoharica est peut-être aussi une espèce du même genre. La mactra rugosa, Chemn. , Conch., G, t. 24, f' 2Z6, me paroît n'être qu'une variété de la mactre solide. Adanson a encore , outre la mactre lisor, une b^lle espèce de véritable mactre , c'est son Fatan dont Gmelin a fait avec «loute une espèce de venus, sous le nom de'venys nivea. Elle a presque six pouces de longueur, sur une hauteur d'un quart moindre, ce qui lui donne une forme ovale. Elle est toute blanche en dedans comme en dehors, très-mince, et elle est marquée vers le sommet d'une vingtaine de cannelures longi- tudinales , rondes, fort écartées, qui se changent en s'appro- chant des bords, en des rides fort irrégulières. On pourra la nommer maclra nivea , la Mactre fatan. , En géjiéral, les espèces demactrcs, comme peut-être celles de beaucoup d'autres genres de coquilles , semblent être trop multipliées, parce qu'elles sont trop incomplètement carac- térisées. Il semble même que la plupart de ces espèces ne sont que des variétés, ou ce que je nomme des espèces ioca/e* qui représentent des espèces Ijpes dans des localités diffé- rentes. Plus ces localités sont éloignées , plus les espèces locales paroissent différer. Ainsi, pour prendre un exemple dans le genre dont nous parlons en ce moment, on trouve dans nos mers trois véritables espèces, et peut-être même quatre, autour desquelles se groupent celles qui nous viennent des pays éloignés -, ce sont les mactra solida, lactea et stultorum : en sorte que ce genre pourroit être subdivisé naturellement en trois ou quatre sections qui auroient l'une de ces espèces pour type caractéristique. A la première que l'on pourra encore subdiviser d'après la forme ovale ou triquètre , appartiennent les mactra gigantea , Iriangularis , castanea , donacia , crassa^ lella, australis , rotundala , nitida, deltoidea, abbre^iata, IrigO' nella, lilacea ; à la seconde , les maclra depressa, Spengleri y striala , slriatella , carinata , lurgida , pUcataria, subplicata , ovalina, alba,squalida , maeulata, hrasiliensis et fasciata; enfin la troisième section, qui a pour type la mactre lisor, ren- MAC 5'^9 ferme les espèces minces , subtrigones et radiées, c'est-à- dire, les mactra heWacea , rostracea, maculosa, straminea , vio- lacea, ru/a, cuneata , rufescens. J'en possède une belle espèce de ce groupe qui vient de Manille, et que je dois à la géné- rosité de M. le docteur Marion de Procé ; elle est intermé- diaire h la mactra helvacea , à la mactra stuUorum , et à la mactra straminea; elle est en effet luisante et soyeuse comme celle-ci; elle rst fauve, radiée de fauve et de blanchâtre, comme la seconde, et elle a la forme de la première. Sa longueur est de GG millim. , sur 5o de hauteur; les crochets sont violets, et l'intérieur est de cette couleur et roussâtre. L'écusson et la lunule, ovales, alongés, presque égaux, sont élégamment plis- sés. (De B.) MACTRE. {Foss.) Le genre des mactres , qui présente un assez grand nombre d'espèces à l'état vivant, en fournit peu a l'état fossile, et toutes se trouvent dans les couches posté- rieures à la craie. Mactre demi-sillonnée; Mactra semi-sulcata, Lam. , Ann. du Mus. d'Hist. Nat., tom. IX, pi. 20, fig. 3. Coquille mince, transverse, subtriangulaire, lisse en dedans, couverte de lé- gères stries, indice de ses divers accroissemens, élégamment sillonnée sur son côté postérieur à la place de sa lunule. Le côté antérieur porte des stries moins régulières : longueur, treize à quatorze lignes; largeur, dix-neuf lignes. On la rencontre à Grignon (département de Seine et Oise), et à Chaumont (Oise). On trouve à Villiers, prèa de Grignon, des mactres moins grandes proportionnellement , plus épaisses que celles de l'espèce ci-dessus, très-luisantes et sillonnées sur la lunule et sur le côté antérieur. M. Lamarck a pensé que cette différence neprovenoit que de l'âge; mais, comme on n'en trouve pas de plus grande dans cet endroit, je pense que c'est la même es- pèce que celle ci-dessus , modifiée par la localité. Il en est sans doute ainsi des coquilles de ce genre qui ont beaucoup de rapports avec la mactre dcmi-sillonnée , et qu'on trouve à Saucats, près de Bordeaux. Mactre lisse; Mac/ra /Œvtga/a,Def. Coquille un peu bombée, subtriangulaire, lisse en dessus; longueur, quatre lignes; lar- 55o MAC geur à peu près pareille ; elle est assez commune à Loignan ^ près de Bordeaux. Mactre triangulaih e : Mac/ra triangula, Renieri ; Conch, Foss. Subap., Brocchi, tab. i3,fig. 7. Coquille enflée, trigone , couverte de stries transverses, portant une carène sur chacun de ses côtés, à dents latéralesstriées perpendiculairement. Lar- geur, un pouce; longueur, neuf lignes. On la trouve dans le Plai- santin et dans la vallée d'Andone. Renieri annonce qu'on la rencontre vivante dans la mer Adriatique. On trouve dans la Touraine une espèce qui a beaucoup de rapports avec celle- ci , mais elle est plus petite. Mactre hyaline; Mactrahjalina, Brocch., loc. cit., tab. i3 , fig. 8. Coquille subtrigone, transparente, fragile, portant deux légères carènes au côté antérieur. Largeur, onze lignes; lon- gueur, six lignes. On la trouve dans la vallée d'Andone. M. Brocchi, /. c. , annonce que dans cette vallée il a trouvé à l'état fossile urie valve de la mactre lisor , mactra stullorum , qui vit dans la Méditerranée et dans l'Océan d'Europe. Mactre déformée-, Maclra deformata , Def. Coquille subtri- gone, lisse, épaisse, bombée ; à bord antérieur caréné, ayant les dents latérales épaisses. Longueur, cinq lignes; largeur, six lignes. On la trouve dans la Caroline du nord. Elle a beau- coup de rapports avec une espèce que l'on voit à l'état frais dans les collections , mais dont je ne connois pas la patrie. Mactre de Buckland; Mactra Bucklandi, Def. Coquille sub- trigone, enflée, à bord antérieur caréné. Son extérieur est luisant; les sommets sont ridés, et le reste de la coquille est couvert de fines stries provenant de ses accroissemens. Lon- gueur, plus de deux pouces et demi; largeur, trois pouces. On trouve cette espèce à Saucats, près Bordeaux. Dans son ouvrage sur les fossiles (Min. Conch.) , M. Sowerby a donné la figure et la description de quatre espèces de mactre, mactra armala, tab. 160, fig. 1 et 6 , qui paroît avoir •les rapports avec mactra solida, Linn. ; maclra dubia, même planche, fig. 2 , 5 et 4 ; maclra oyalis^ même planche, fig. 5, et maclra cuneala, fig. 7. Toutes ces espèces ont été trouvées dans le comté de SufTolk, en Angleterre. (D. F.) MACUAHTA. {Ornith.) Voyez Machuautha. (Ch. D.) MAC '^Si MACUCAGUA {Ornilh.), nom brésilien du grand tinamou , tinamushrasiliensis, Lath. (Ch. D.) MACUDA-GANGOLI {Bot.) , nom brame de Vula du Mala- bar, qui paroit avoir beaucoup de rapports avec le f;nelum des botanistes. (J.) MACUMBA. {Bot.) La melongène est ainsi nommée dans le royaume de Congo, suivant Marcgrave. (J.) MACUSSON. {Bot.) On donne vulgairement ce nom à la gesse tubéreuse. (L. D.) FIN DU VINGT-SEPTIÈME VOLUME. IMPRIMERIE DE I.E NORMANT, RUE DE SEINE, N. A^i rc^^: