DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES DANS LEQUEL ON TRAITE MéTHODlQTJBAfENT DES DIFFÉRENS AtrF.9 DK I.A NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, n'AfRES 1,'bTAÏ ACTLEL DE NOS CONNOISSANCES , SOIT HET-ATIVEMENT A l'uTILITÉ .^''eN l'ECVEMT RETIRER LA MÉDECINE, r.'AGRlCl.'LTL'nE, LE COMMEaCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. PAR Plusieurs Professeurs (îu Jardin du Roi, et des principales Ecoles de Paris. TOME TRENTE-DEUXIÈME. MOLLUS-MORF. F. G. Levrault, Éditeur, à STRASBOURG, et rue des Fossés M. le Prince, N.** 3i, à PARIS. Le Noumakt, rue de Seine, N.** 8, à PARIS. 1824. LIBRARY OF 1085- IQ56 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME XXXI L MOLLUS==MORF. Le nombre â^ exemplaires prescrit par la loi a été déposé. Tous les exemplaires sont ret^étus de la signature de r éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAÏ ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l' UTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE , l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux coramerçans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt à connoître les productions de la nature, leurs caractères génériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Écoles de Paris. TOME TRENTE-DEUXIÈME. F. G. Levrault, Éditeur, à STRASBOURG, et rue des Fossés M. le Prince, N.° 3i, à PARIS. Le NoRMANT, rue de Seine, N.° 8, à PARIS. 1824. Liste des Auteurs par ordre de Matières. Physitjue générale. M. LACROIX, membre de l'Académie des Sciences et professeur au Collège de France. ( L- ) Chimie. M. CHEVUEUL, professeur au CoUég. rojal de Charlemagne. (Ck.) Minéralogie et Géologie. M. BBONGNIART, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. ( B. ) M. BROCHANT DE VILMERS, membre de l'Académie des Sciences. ( B. de V.) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( D. F.) Botanique. M. desfontaines, membre de l'Académie des Sciences. ( Uesf. ) M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (J.) M. MIRI5EL, membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté des Sciences. ( B. M.) M. HENRI CASSINI, membre de la Société pbilomatique de Paris. ( H. Cass. ) M. LEMAN, membre de la Société pbilo- matique de Paris. (Lem.) M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS, Docteur eu médecine, membre de plusieurs Sociétés savantes. (L. D. ) M. MASSEY. ( Mass. ) M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires, continuateur de l'Encyclopédie boUinique. (Poir.) M. DE TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes, auteur de la Flore des Antilles. (De T.) Zoologie générale, ^natomie et Physiologie. M. G. CUVIER, membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi , etc. ( G. C. ou CV. ou C) M. FLOURENS. (F.) Mammifères. M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardia du Roi. (G.) Oiseaux. M. DUMONT, membre de plusieurs Sociétés savantes. (Ce. D.) Reptiles et Poissons. M. DE LACÉPÈDE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin duKoi. (L.L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences, professeur à l'Ecole de méde- ciue. (C. D.) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H.C.) Insectes. iVI. DUMERIL , membre de l'Académie des Sciences, professeur ii l'École de médecine, (C. D.) Crustacés. M VV. E. I.EACH , membre de la Société r..y. de Londres, Correspond, du Muséum d'his- toire naturelle de France ( W. E. L.) M. A. G DESMAREST, membi.- titulaire de l'Académie royale de médecine, professeur à l'école royale vétérinaire d Alfort, etc. Mollusques, P^ejs et Zooffhjtes. M. DE BLAINVILLE, professeur à la Factaté des Sciences (De B.) M. TURPIN, naturaliste, est chargé de l'e\écution des dessins ci de la direction de MM. DE HUMBOLDT et RAMOI^D donneront quelques articles PuV les objelt nouveaux qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils ic sout plus particulièrement occupés. 'M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse. M. F. CUVIEU est chargé de la direction générale de l'ouvrage, et il coopérera aux articles généraux de loologie et h l'histoire des mammifères. (F. C.) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. MOL Mollusques, Mollusca. {Malacoz.) On est convenu lepuis une vingtaine d'années de désigner sous le nom gé- léral de Mollusques (Mollusca) une division assez nombreuse lu règne animal, construite sur un plan particulier, et qui omprend non seulement les véritables mollusques d'Aristote t de Pline , mais encore leurs testacés. Synonymie. Ce nom de Mollusques , Mollusca, vient du mot grec fxaXciKta. nolliaen latin, mol en François, parce que la plupart des ani- naux qu'on désigne sous cette dénomination sont remarquables ar la mollesse de leur chair, ou mieux de leur enveloppe ;énérale. La science qui traite de cette partie de la zoologie n'a pas ncore de nom particulier; celui de Molluscologie ne pouvant tre reçu, parce qu'il est hybride, et celui de Concliy- ologie n'étant guère préférable, parce qu'il semble indiquer u'on ne s'occupe que des dépouilles de ces animaux : aussi vons nous proposé celui de Malacozoologie, ou par abrévia- on. Malacologie , composé de jLiaXctKoç, Zfi)OV , et Koyoç, est-à-dire, discours raisonné ou traité sur les animaux mou», 3.. MOL comme M. Rafinesque, dans un ouvr:ig(^ intitulé : Précis de Somiologie, imprimé à Falerme, en 1814, Tuvoil fait de soii côté. Aristote, le plus ancien et le plus important des auteurs d'histoire naturelle qui nous soient parvenus de l'antiquité, est le premier qui ait employé ce mot de Mollusques; mais sous ce nom il ne comprenoit qu'une partie des animaux que nous rangeons maintenant dans ce type, donnant celui d'Ostraco- dermes, testacés, à ceux qui ont une enveloppe calcaire cas- sante et plus ou moins dure. Pline, et en général tous les naturalistes latins anciens, ont employé les mêmes dénominations qu'ils ont traduites dans leur langue par les mots de MoUia et de Testacea. Mlien , et les naturalistes grecs, ont suivi Aristote. Isidore de Séville , Î-Votton , Belon, Rondelet ont adopté les mêmes dénominations, ainsi que Gesner, Aldo^rande , et son abréviateur Jonston. Raj, le précurseur de Lmnœus, paroit être le premier qui, ayant appliqué le nom de Vers à tous les animaux à sang blanc, ou sans vertèbres des naturalistes modernes (les insectes et les crustacés exceptés) , a employé les noms de vers mollusques et de vers testacés qui correspondent cependant toujours aux divisions d'Aristote. Adansonf le premier peut-être qui ait envisagé les coquilles d'une manière convenable, a employé le terme de coquil- lages d'une manière classique ; mais il n'a compris sous ce nom que les espèces de mollusques revêtues de coquilles. Linnœus, Bruguières, Pennant , Vicq-d'Azjr ont suivi Ray, ainsi que toute l'école de Linnœus, Pallas {MiscellaneaZoologica, p. 7 3), à la suite des observa- tions importantes dont nous parlerons plus loin , a montré à quels animaux le nom de mollusques dcvoit être réservé. M. G. Cuvier paroît être le premier qui ait compris toute la valeur de ces observations , qui les ait mises en œuvre , et qui ait réuni dans un traité tous les animaux de PalL-is , en les comprenant définitivementsouslc nom classique de Mo/Z«5^h('5, qu'ils fussent nus ou revêtus d'une coquille d'une ou plusieurs pièces, ce que M. de Lamarck et presque tous les naturalistes François ont imité. Cependant M. de Lamarck , dans la dernière MOL 3 ëdition de ses Animaux sans vertèbres , n'emploie plus le nom de mollusques tout-à-fait de la même inaiiiéi'e , ce n'est plus pour lui qu'une partie des mollusques de M. Cuvier, qui correspond à peu près à son ancienne division des mollusques céphalés. M.Rafincsque, dans son Précis de Somiologie, avoit, quelques années auparavant, désigné ce groupe sous la déno- ïnination de Malacosia, M. de Blainville a proposé le nom de Malacozoaires pour le type qui renferme les véritables mollusques, et celui de Malentozoaires pour le sous-type formé des moUuscarticulés. Définition, Aristote définissoit ses mollusques proprement dits des ani- maux qui n'ont pas de sang . dont les parties charnues sont au dehors, et les solides au dedans, et au contraire pour les tes- tacés. Piine, et ensuite tous les zoologistes de la renaissance des lettres, admirent à peu près la même définition. Adanson entend par le mot de coquillages un animal dont le corps est mou , sans aucune articulation sensible, et re- couvert en tout ou en partie d'une croûte pierreuse , appelée coquille , à laquelle il est attaché par un ou plusieurs muscles» Linnœus donne cette définition : Mollusca; A. simplicia, niida 'absque testa, artubus instructa : Testacea ; A. simplicia domo scepiùs calcareo obtccta. Bruguières , en séparant les mollusques des insectes, leur donne pour caractères communs d'être sans os, sans stigmates, sans pieds , ou sans articulations. Il distingue les mollusques proprement dits , parce qu'ils sont nus, de ses tcstacés qui sont contenus dans une coquille d'une ou plusieurs valves. M. Cwt^zVr les définit, d'après des caractères anatomiques : des animaux sans vertèbres, ayant des vaisseaux sanguins, une moelle épinière simple, et pas démembres articulés. M. de Lamarch admet à peu près la même définition : Ani- maux ovipares, à corps mollasse , non articulé dans ses par- ties, et ayant un manteau variable et musculeux; respiration par des branchies diversifiées; un cerveau, quelques gan- glions et des nerfs pour le sentiment et la vivification des organes, mais ni moelle longitudinale, ni moelle épinière; 4 MOL des glandes conglomérées : une coquille enveloppante ou enveloppée, et quelquefois nulle. Celle que nous proposons est la suivante : Animaux pairs , le corps et ses appendices mons, non arti- culés, enveloppé d'une peau ou derme musculaire (manteau) de forme variable dans ou sur laquelle se développe le plus souvent une partie calcaire (coquille) d'une ou deux pièces. Circulation complète à sang blanc, à cœur essentiellement aortique et supérieur au canal intestinal, si ce n'est dans les brachiocéphalés ou sèches. Respiration aquatique ou aérienne. Système nerveux composé d'un ganglion cérébriforme, sus- œsophagien, communiquant avec les ganglions des différentes fonctions; ceux de la locomotion étant latéraux. De la place des mollusques dans la série des animaux. Aristote sépare ses deux groupes par les crustacés. Aldo^rande, Jonston , Raj, Linnœus , toute son école , M. Du- méril les placent après les insectes. MM. Cui>ier, de Lamarch et leurs sectateurs les mettent à la tête des animaux sans vertèbres. Nous pensons qu'en les considérant comme construits sur un plan particulier , formant un type distinct, ils peuvent être aussi rapprochés de l'homme , qui est le summum de l'animalité, que les insectes, mais dans une autre direction. Néanmoins nous croyons que si en effet la structure des premiers genres a quelque chose de celle des animaux verté- brés dans les rudimens de squelette qui enveloppentle cerveau, cependant les derniers sont considérablement dégradés, etpas- sentplus vite au dernier type des animaux, en sorte que nousles plaçons parallèlement aux animaux articulés extérieurement , et comme passant aux actiuozoaires par les ascidies, etc. De f importance de Vélude et de la connoissance de ce groupe d'animaux. Quoique presque jusqu'à ces derniers temps, comme nous allons le voir tout à l'heure dans l'histoire de cette partie de la zoologie, on ait fort négligé ces animaux pour ne s'oc- cuper presque exclusivement que de leurs enveloppes ou co- MOL 5 quîMes, ils n'en offrent pas moins un assez grand intérêt sous plusieurs rapports, pour qu'on s'efforce d'aplanir les diffi- cultés que leur étude présente. Ainsi l'anatomiste, et surtout le physiologiste y pourront trouver des éclaircissemens dans certaines questions générales ; ils y verront l'organe de l'au- dition réduit pour ainsi dire à sa plus simple expression, à ce qui lui est absolument essentiel dans les sèches et genres voisins .-ils trouveront l'organe principal d'impulsion dans la circulation se partager en plusieurs parties , et offrir quel- quefois la singulière disposition de paroître être traversé par le canal intestinal. En étudiant chez ces animaux les organes de la génération, ils pourront se faire une idée du véritable hermaphrodisme suffisant ou non, c'est-à-dire, que dans un assez grand nombre les organes mâles et femelles sont portés sur le même individu, sans que cependant ils puissent agir l'un sur l'autre , en sorte que l'espèce se compose toujours de deux individus , tandis que chez d'autres , chez lesquels on n'aperçoit bien évidemment que les organes femelles, la gé- nération a lieu au moyen d'un seul individu. Le géologue ne tirera pas moins d'avantage de l'étude minutieuse des enveloppes ou coquilles des mollusques, pour s'aider dans la détermination de l'identité des différentes cou- ches de la terre. Il verra dans la quantité innombrable de ces animaux se succédant de générations en générations dans la profondeur des mers, une des causes évidentes de l'accrois- sement des continens. Mais l'homme peut trouver dans la connoissance des mol- lusques des applications encore plus directes à son mieux-être dans l'état de société , soit dans les avantages , soit dans les dé- savantages qu'il peut en attendre: ainsi un assez grand nombre d'espèces sont propres à lui servir de nourriture: les poulpes, les sèches, les calmars surtout, sont fort recherchés en Grèce, et même dans quelques parties de l'Italie. Les escargots ou grosses espèces de limaçons, plusieurs buccins et genres voi- sins,sont assezestimés dans certainspays, et Tétoient tellement des anciens Romains, que Pline n'a pas dédaigné de nous rap- porter les noms de ceux qui ont imaginé de les réunir dans des parcs, de les pourvoir d'une abondante nourriture pour Jes grossir et les rendre plus su cculens. Les huîtres , les moules 6 MOL sont encore de nos jours l'objet de spéculations commerciales. Quoique les animaux mollusques n'otfrent presque aucune ressource pour nos vêtemens. si ce n'est ia pinne-marine ou le jambonneau, il est cependant utile de connoître que la perle, ce bel et modeste ornement, si recherché des Orien- taux , des princes , et surtout des femmes , est due à une ma- ladie de certaines espèces de coquilles de la famille des moules. C'est cette connoissance qui fit imaginer au célèbre Linnyeus les moyens de créer une sorte de perlière artificielle dans les rivières de Suède. La nacre de perle, également employée pour l'ornement d'une foule d'objets de luxe, n'est aussi que la parois intérieure de certaines coquilles univaives ou bivalves. La peinture tire encore de quelques uns de ces ani- maux des couleurs précieuses, sinon par leur éclat, au moins par leur solidité et la facilité de leur emploi , comme l'encre de la Chine et la sépia , qui proviennent de certaines espèces de sèches. Il paroît prouvé que l'ambre gris est également dû à des espèces de ce genre. Enfin la couleur la plus vive, la plus riche, connue des anciens, et peut-être encore la plus solide de nos jours, ou la pourpre , est produite par des ani- maux qu'on désigne encore sous le nom de Purpura Quoique assez peunombreux, les avantages que nousoffrent les mollusques le sont cependant beaucoup plus que Its dom- mages que nous en éprouvons , et je crois même que l'on ne peut citer comme animal vraiment nuisible que le taret qui , attaquant, pour se loger, le bois de nos vaisseaux et de nos digues, nous cause souvent de très-grands torts. La connois- sance de ses mœurs, de ses habitudes est donc de première nécessité dans les pays qui en sont infestés. Les limaces et les limaçons sont aussi des ennemis fortement et justement re- doutés dans nos jardins. Histoire de cette partie de la zoologie. Tous les auteurs anciens comme Arislote , Pline et leurs «bréviateurs , paroissent avoir assez peu connu ces animaux : ils les plaçoient parmi ceux qu'ils dtsignoient sous le nom (Texsanguia , division qui correspond tout-à-fait à celle des animaux à sang blanc de Linnasus , et des animaux sans ver- tèbres des naturalistes modernes, non pas qu'ils pensassent MOL 7 que ces animaux n'ont pas de sang , mais par comparaison avec les animaux à sang rouge. Ils se contentèrent de les sub- diviser en deux sections : les Mollusques et les Testacés ; c^est ce qu'imitèrent plus ou moins complètement les naturalistes de la renaissance des lettres, Belon , Rondelet, Aldovraride , Jonsfore , sans jijouter beaucoup de faits à ceux quenousdevons aux anciens ; mais bientôtla collection facile des enveloppes de ces animaux , souvent de la plus grande beauté , devenues un objet de curiosité, et même de rivalité entre les gens riches, on oublia pour ainsi dire tout-à-fait l'animal, pour ne s'oc- cuper que dts coqmlles ; c'est ainsi qu'est née cette partie de l'histoire naturelle , qu'on nomme conchyliologie proprement dite, sur laquelle nous avons de superbes ouvrages de luxe, presque chez toutes les nations . et dont nous avons traité avec détails dans ce Dictionnaire au mot Conchyliologie, auquel nous renvoyons. En vain I-ister, célèbre médecin et natura- liste anglois, avant lui Fabius Columna , et, après WiHis, Heyde,Swammerdam, etc., donnèrent-ils l'anatomie de plu- sieurs animaux mollusques, on ne songea nullement à établir leur classification sur leur organisation extérieure, ou sur leur forme, et encore moins sur leur structure profonde. Il est bien vrai que Linnaeus, dès les premières éditions de son Systema Naturœ , parle de l'animal de ses testacés , avant d'exposer les caractères des genres-, mais il se borne à citer le nom de celui de ses mollusques avec lequel il a le plus de rap- ports, et le genre n'est réellement établi que sur la forme de la coquille. La très-grande partie des naturalistes du dernier siècle sui- vit l'exemple de ce grand homme , comme nous le verrons plus loin ; et déjà des naturalistes françois avoient senti la nécessité de recourir aux animaux pour parvenir à une bonne classification des coquilles. Ainsi, dès 1743, Dau- benton lut à l'Académie des Sciences , dont il n'étoit pas en- core membre , un mémoire sur la distribution métho- diquede ces enveloppes, danslequel, après avoir prouvé que leur coimoissance peut suffire, il fait cependant remarquer que celle des animaux est indispensable pour former un sys- tème complet de conchyliologie, et une distribution naturelle des coquillrs. Nous ne voyons cependant pas qu'il ait mis ce 8 MOL principe en exécution : du moins il n'en est pas question dans l'extrait que le secrétaire de l'Académie a donné du mémoire de Daubenlon. En 1766, Guetlard, membre de la même société, fut donc le premier qui fit ce que paroit n'avoir pas fait Dau- benton; car, dans un mémoire fort étendu, inséré dans les Actes de l'Académie, et qui paroît avoir pour but non avoué la critique de ce qu'avoit dit Buffon au commencement de son article de l'âne, sur l'espèce et sa distinction ; non seu- lement il établit sur des principes indubitables la nécessité, dans la classification des coquilles, d'avoir recours à l'animal qu'elles renferment, et dont elles font partie, mais il carac- térise fort bien, d'après l'un et l'autre, un certain nombre de genres, du moins parmi les univalves, et en y comprenant les limaces , les aplysies , les bullées ; ces genres sont les suivans : Limace, Limaçon (Hélice des zoologistes modernes) ; Buccin terrestre (Maillot, Lamck..); Limaçon à coquille aplatie et ombiliquée (Hélicelle , Lamck.); Limaçon terrestre à opercule (Cyclostome , Lamck.) -, Planorbe, dont le nom même a et adopté; Vigneu, Limaçon vivipare, fluviatile (Vivipare Lamck.) ; Buccin ou Pourpre; Nérite-, Guignette (Trochus Linn.) : Lepas ou Patelle ; Lernée de Linnœus; Lcpus marinus Aplysie des modernes; Conque ou Buccin fluviatile (Limnée Lamck. ) ; Buccin d'eau douce (Valvée, MulL). Quoique dans ce mémoire Guettard dise que les genres de bivalves doivent aussi être susceptibles d'être caractérisés d'après l'animal, il avoue que ses observations sont trop peu nombreuses pour qu'il puisse même en faire l'essai ; mais il discute fort bien jusqu'à quel point est exacte la division des coquillages en terrestres, fluviatiles et marins; il fait égale- ment une grande attention à la présence ou à l'absence de l'opercule. Les nouvelles observations de Guettard furent sans doute ce qui détermina d'Argenville dans la seconde édition de sa Conchyliologie, en 1767, à y ajouter un assez grand nombre de figures malheureusement fort mauvaises d'animaux sous le nom de zoomorphoses , mais cela ne lui servit de rien dans les caractères de ses genres de coquilles que Guettard avoit jus- tement critiqués dans le mémoire que je viens de citer. MOL 9 Dans la même année lyôy, AHrmson fit une application beaucoup plus étendue de ses principes de classification des êtres en familles, c'est-à-dire d'après le plus grand nombre de leurs rapports, et sans système, aux mollusques conchyli- fères qu'il désigne sous le nom classique de coquillages , dans le premier et seul volume qu'il ait publié de son Voyage au Sé- négal. 11 étudie avec soin, distingue, et dénomme d'une ma- nière convenable, toutes les parties extérieures des animaux et des coquilles-, il s'occupe ensuite à ranger ceux qu'il a observés au Sénégal , en un grand nombre de systèmes ou de tables de rapports, en considérant dans la coquille des limaçons, i ." les spires, 2.° le sommet, 3." l'ouverture, 4." l'opercule, 5.° 1^ nacre, 6.° le périoste: dansctlle des conques, i." les valves qu'il nomme battans, suivant qu'cUessonf égales ouinégalcs, qu'elles ferment exactement, ou laissent quelques ouvertures; 2.° les sommets, suivant qu'ils ne sont pas sensibles, ou qu'ils le sont, et dans ce cas, d'à près leur position à l'une des extrémités, au-des- souS" du milieu, au milieu, ou au-dessus du milieu de la valve; 3.° la charnière d'après le nombre, la figure des dents et des cavités qui la forment, ce qui produit cinq divisions; 4.° le ligament dont il considère la forme et la situation , ce qui lui donne trois divisions: la première dans laquelle il est/ar- rondi et placé autour ou au milieu des sommets et en de- dans; la seconde où il est alorigé et placé en dessus des som- mets en dehors -. et enfin la troisième où il est placé entre les sommets et autour des sommets en dehors; 5." les muscles qu'il nomme attaches et qui varient par la figure, la gran- deur et le nombre (en ne les considérant que sous ce der- nier rapport, il divise les conques en trois sections, aune at- tache, à deux attaches et à trois attaches); 6.° la nacre, ce qui forme trois sections, la première où la nacre est au moins en dedans, la seconde où la conque tire un peu sur la nacre en dedans, et enfin la troisième où il n'y a de nacre ni en dedans ni en dehors; 7.° le périoste qui peut être considéré comme n'étant pas sensible, comme assez fin, ou enfin comme très-épais. Passant ensuite aux rapports par l'animal et admettant tou- jours la division première en limaçons et en conques, il envisage celui des premiers par cinq de ses parties principales; savoir ; MOL 1.° Les (enfacules qu'il nomme cornes et qu'il considère parleur nombre, ce qui fournit la division des espèces, suivant qu'elles n'en ont aucun, ou qu'elles en présentent deux ou quatre, parleur forme conique ou cylindrique, avec ou sans renflement à leur origine, par leur situation à la racine ou à l'extrémité de la tête. 2." Les yeux dont il consiilère l'absenceou l'existence; dans ce cas, leur situation sur la (êle, au côté interne de la racine des tentacules, dei-rièreles tentacules, vers leur côté interne, à l'origine des tentacules sur leur côté externe, au-dessus de la racine des tentacules à leur côté externe, au milieu des tentacules sur le côté inierne , enfin au sommet des tentacules. 5.° La bouche qui pf^ut être pourvue de deux mâchoires sans trompe ou d'une trompe sans mâchoires. 4.° La trachée , ou l'orifice respiratoire , formée pai- un trou simple situé sur l'un des côtés de i'animal, ou par un long tuyau qui sort vers le dns. 5.° Le pied qui n'est pas coupé par un sillon transversal a sa partie antérieure ou qui en a un. Parmi les conques il n'envisage que quatre parties princi- pales, savoir : 1.° Le manteau qui peut être divisé tout autour en deux lobes ou divisé seulement d'un côté, ou qui forme un sac ouvert seulement dans les deux extrémités opposées. i.'.° La trachée ou tube qui peut être unique et comme une ouverture, double en manière d'ouverture, double en forme de tuyaux séparés et distincts, double en forme de tuyaux réunis. 3." Le pii d nul ou ne paroissant pas au dehors , ou parois- sant au dehors. 4-° Les byssus ou fils qui existent dans quelques espèces ou n'existent pas dans d'autres. Après cela Adaiison décrit et figure les espèces de coquillages qu'il a observés au Sénégal, qu'il distribue en genres dans l'ordre suivant. li ne fait que deux familles : les limaçons et les conques. La première est subdivisée en deux sections : l'une sous la dénomination de limaçons univalves, et l'autre sous i;elle de limaçoiis operculés. La première section com- prend les genres suivisns : Gondole ou Cjmhiinn , Bnlia , Bu- tinus (Physe des auteurs modernes), Corel . Corclus ( Planorbe MOL 4e Guettard), Piétin , Pedipes (Auricule, Lainck.), Limaçon , CocliLea (Bulime, Drug. ), Lepas (Patelle des zoologistes mo- dernes) , dans lequel le premier , à ce qu'il nous semble , il a réuni les oscabrioas; Orinier, Haliotis , Yet, Y'etus (Voluta, Lamck.), Vis, Terebra, adopté partons les auteurs suivans ; Porcelaine, Porce//araa. (Olive des conchylioiogistes modernes), Pucelage, Cjprœa, et Mantelet , Periholus , qui est régardé, d'après Bruguiérts , comme établi sur de jeunes individus du genre Pucelage (i). La section ues limaçons operculés ne renferme que neuf genres, savoir: le Rouleau, >SiromZ»us, qui est le genre Cône des conchyliologue. modernes; la Pourpre, Purpwra, qui, outre les véritables pourpres de M. de Lamarck, comprend ses rochers et plusieurs autres genres; le Buccin, L'wccmum; le Cérithe, Ce- rithiutn, adopté partons les auteurs modernes; le Vermet, Ver- metus; la Toupie, Trochus ; le Sabot , Turbo; la Natice , Natica; la JNérite, iVerifa; genres qui presque tous ont aussi été a(ioptés. La famille des conques est également partagée en deux sec- tions, les bivalves et les multivalves. Dans la première , sont les genres Huître , Ostrea; Jataron , Jataronus, nommé par les modernes, Spondyle; Jambon- neau, Pcr/ia, dans lequel il compieud des moules, des mo- dioles, des avicules , des pinnes, et même des cardites de M. de Lamarck, Came, Chama qui renferme des venus, des çythérées, des mactres, des cardites et des solens du même conchyliologiste; Telline, Tellina, analogue du genre Donace ; Pétoncle, Petunculus , formé de bu cardes , d'arches et des véritables pétoncles de M. de Lamarck; et Solen. Danslaseconde il n'y a que deux genres, la Pholade et leTaret. En terminant l'analyse de cet ouvrage important sur les mollusques conchylifères, on ne peut faire autrement que de remarquer que s'il n'est pas le premier en date pour l'établis- sement du principe dans la classification des coquillages, qu'il faut avoir égard à la fois à l'animal et à sa coquille, c'est au moins là que Ton trouve tous les moyens d'appliquer ce (i) Dans cette analvse des ouvrages qui ont pour objet la classification «les Mollusques, l'emploi des caractères italiques indique ordinairement les noms des genres nouveaux, proposés par chacun des auteurs, et quelquefois aussi les noms latins de genrc-s anciennement adoptes. MOL principe, puisque toutes les parties de l'un et de l'autre y sont définies, dénommées, distinguées avec clarté et préci- sion, de manière à pouvoir aisément fournir des caractères dans les différences qu'elles présentent. Il faut cependant convenir qu'Adanson ne s'est pas toujours servi avec succès des excellens matériaux qu'il ùvoit préparés d'une manière si convenable ; en effet la distinction de ses genres est bien loin d'être complète, surtout dans les conques. Ses rappro- chemens ne sont pas non plus fort naturels dans beaucoup de cas; c est à lui cependant que l'on doit d'avoir senti les nom- breux rapports qu'il y a entre la pholade et le taret ; mais aus^i c'est à lui que la science doit le rapprochement erroné des oscabrions et des patelles. Un autre naturaliste françois auquel la science de la mala- cologie doit aussi l'introduction , du même principe, mis en avant par Guettard et si bien soutenu par Adanson , est Geoffroy le médecin, de Paris. On trouve en effet dans son petit Traité des Coquilles terrestres et fluviatiles des environs de Paris, publié en 1766, la description des animaux qui les portent, et les caractères des genres peu nombreux qu'il con- tient sont également tirés de l'animal et de la coquille. Il ne parle que de cinq genres d'univalves parmi lesquels il n'y en a qu'un de nouveau, ÏAncile , adopté par tous les zoologistes modernes. Quoiqu'il ait établi à peu près les mêmes genres que Guettard, Cochlea, Buccinum, Planorbis ttNerita, il n'a pas été aussi heureux dans leur circonscription : ainsi il a confondu même les physes avec les planorbes, mais surtout dans son genre Nérite il a mis des cyclostomes terrestres, des cyclos- tomes aquatiques , le porte-plumet et de véritables nérites. Quant aux deux seuls genres de bivalves qu'il établit, ce sont les genres Came et Moule : dans le premier il place la cyclade des rivières, et dans le second une anodonte et une mulette. Muller, le célèbre auteur delà Faune Danoise , fut le pre- mier zoologiite étranger qui adopta le même principe dans son histoire des vers terrestres et fluviatiles ; mais en général il n'introduisit dans la malacologie aucune idée nouvelle; et son système de classification, quoique plus complet que celui de Geoffroy , puisqu'il s'étend à tous les animaux conchyli- MOL i3 féres, est encore extrêmement peu naturel et bien inférieur à celui d'Adanson. Adoptant les divisions primaires d'unival- ves, de bivalves et de multivalves, auxquelles il donne le nom de familles, il fait dans les un ivalves trois sections : dans la pre- mière, définie des testacés univalves , dont la coquille est per- cée d'outre en outre , il met les Oursins et les Dentales ; la se- conde (testacés univalves dont l'ouverture est très-grande) renferme les genres Akera , correspondant aux bulles des zoologistes modernes , Argonauta, Bulla (Physe de Drapar- naud), Buccinum (Limnée des modernes), Car) c/u'i/ni, Vertieo, qui ont été adoptés; Turbo, Hélix, Planorbis , Ancylus, Pa- tella et Haliotis; enfin dans la troisième (testacés univalves, operculés), il place les genres Tritonium (Buccinum, Linn.), Trochus,Nerita, Valvata, qui a été adopté, et Serpula, pro- bablement d'après l'animal du vermet d'Adanson. hes testacés bivalves ne sont subdivisés qu'en deux sections, d'après la charnière dentée ou non; dans la première il ny a qu'un genre nouveau, Terehratula; et dans la seconde il y en a deux, Anomia et Pecten^ séparé des ostrea. Les multivalves comprennent les genres Chiton, Lepas et Pholas. Ainsi il est aisé de voir que , quoique Muller dansses carac- tères de genres, en tire toujours quelques uns de l'animal, il n'a rien ajoutédanslaclassification naturelle des malacozoaires à ce qui avoit été fait avant lui , si ce n'est cependant l'établis- sement de quelques bons genres adoptés depuis. C'est, à ce qu'il noussemble, à cette époque que l'on aperçoit dans le Systema Naturœ de Linnœus, des changemens impor- tans dans la distribution des animaux mollusques, comme il va nous être facile de le montrer. Dans les neuf premières éditions, c'est-à-dire, jusqu'en 1746, dont la dernière ne forme encore qu'un volume in-S" de 236 pages, Linnaeus paroit n'avoir pas encore employé la déno- mination de mollusques; les animaux que nous nommons ainsi étoient répartis , les espèces nues dans son ordre des zoophy tes de la classe des vers, et les espèces couvertes d'une coquille formoient son ordre troisième de la même classe sous le nom de testacés. Parmi les premiers il ne distinguoit que les genres Thethjs MOL dans lequel il mettoit les holothuries;. L/mar et Sepia qu il plaçoit tout près des hydres. Piirmi les seconds qu'il ne partageoit pas encore même en univalves et en bivalves, il caractérisoit les genres suivaits : Patella, Cochlea dans lequel il renfermoit toutes les coquilles univalves turbinées ; Cyprœa, Haliotis etNautilus pour ce qu'il a appelé depuis univalves; et sous le nom de Coucha, il com- prenoit tous les bivalves; il rangeoit cependant aussi dans ses testacés les ascidies sous le nom de microcosmus. Quoique Linnaeus ne distingue encore ses différens genres que par un très-petit nombre de caractères tirés de la co- quille, il citoit cependant l'animal nu qu'il supposoit lui appartenir et qu'ilavoitplacé dans ses zoophytes, mais cela évi- demment d'une manière accessoire. Mais dans la dixième édition qui parut en 1768 , et où le premier volume qui contient le règne animal a déjà 821 pages, on trouve des augmentations assez considérables qui le furent encore plus dans la douzième, qu'on peut regarder comme ayant reçu la dernière main de son célèbre auteur, et dans laquelle en effet la partie qui appartient au règne animal forme 1327 pages : elle fut publiée de 1766 à ^768;; c'(st-à dire plus de dix ans après l'ouvrage d'Adanson. La classe des vers y est divisée en cinq sections : diins la seconde qui porte le nom de Molluxa, sont huit genres de véritables mollusques, Ascidia, Limax , Aplfsia , Doris, Tethis, Sepia, CLio et Scj/Zœa; la troisième presque tout entière est consacrée aux Testacea , divisés en multivalves, bivalves et univalves. La première de ces divisions contient trois genres: Chiton, Lepas et Pholas. La seconde, quatorze, savoir: Mja, Solen, Tellina, Cardium, Mactra, Donax, Venus, SpondjLus, Chama, Arca, Ostrea, Anowia, Mjtilus et Pinna. Enfin la troisième division, ou celle desunivalves, est jnirtagée en deux subdivisions suivant que la spire est régulière ou irré- gulière : les genres qu'elle comprend sont les suivans: ArgonautUi Naufilus, Conus , Cyprœa, Bulla, Voluta, Buccinuin , Stromhus ^ Murex, Trochus , Turbo, Hélix, Nerita, Haliotis, Patella, et, par une singularité assez remarquable, le genre Teredo. MOL 1 5 Dans les caractères de ces genres, Linnaei!s se ironie cepen- dant toujours à la citation d'un mollusque nu analogue; en sorte que si l'ouvrage d'Adanson a eu quelque influence sur les dernières éditions du Sjstema Naturœ, cen'ist que dans la division plus nombreuse des genres de coquilles, dans leur meilleure circonscription-, mais il a réellement peu influé sur la partie des animaux : aussi trouve-t-on parmi les mollusques deLinnaeus, les aphrodites, les térébelies. les lernées qui sont des animaux articulés, et les holothuries, les astéries, les our- sins, et les méduses qui sont des radiaires. Dans ses teslacésily aaussidesrapprochemensinconvenans, comme teluides lepas et des chitons aveclespholades, mais sur tout celui des dental es, desserpulcs, des sabelles avec les patelles dans les univalves , et cela avec les (arets qui sont ainsi le plus éloignés possible des pholades, celles-ci étant presque à une extrémité des testacés et ceux-là à l'autre; de manière qu'il faut penser que Linnaeus qui paroît s'être toujours fort peu occupé des mollusques, puisqu'en effet on ne trouve dans ses Aménités aucune dis- sertation qui les ait pour sujet , ne connoissoit pas les ouvrages de Guettard et d'Adanson ou n'en sentoit pas l'importiince. Quant aux coquilles, il venoit de créer une nomenclature, c'est-à-dire, de donner des noms courts, expressifs , quelque- fois même trop, aux différentes parties dont il iiroit ses carac- tères; en un mot, il venoit de former son système de con- chyliologie, que Murray, l'un de ses élèves , a commenté dans sa dissertation latine , intitulée: Fundamenta tpstacclogice , pu- bliée d'abord à part, et ensuite insérée dans le tome 8 des Aménités académiques. Leszoologistes françoiscré;iteurs de lamalacologie. n'avoient eu pourtant égard qu'aux parties extérieures des animaux des coquilles, et d'ailleurs ne parlèrent pas des mollusques nus. Cependant l'impulsion donnée à son siècle dans toute l'Eu- rope par le Système de Linnaeus, et en France parles écrits de Buffon , fut cause que plusieurs naturalistes publièrent l'ana- tomie et la description d'un assez grand nombre d'animaux mollusques; c'est ce que firent Boadsh, Baster, Forskal, Fabri- cius,Muller, etc. En outre, l'application aux différentes parties de la zoologie des principes si heureusement imaginés pour la botanique par le célèbre Bernard de Jussieu et par Adansou, ^6 MOL changea peu à peu la manière d'envisager la classification des animaux. Voulant les disposer de manière à rompre le moins de rapports naturels, on sentit la nécessité de la connoissance de leur structure intime, et Pallas peut être regardé comme le chef de cette nouvelle école, que les naturalistes François ont soutenue avec tant de succès, et qui commence à se propager dans le reste de l'Europe. Ce l'ut en effet dansses.A/isce//aneaZoo/ogica, publiés en 176G, que Pallas jeta en homme de génie le germe des améliorations dont étoit susceptible la disposition méthodique des malaco- zoaires. On n'a besoin pour s'en convaincre que de lire ce que ce grand observateur dit à l'article des Aphrodites , p. 70 et suiv. ; il y montre que Linnœus, dans la disposition de ses vers mollusques, s'est considérablement éloigné de la nature; que sa subdivision des testacés, telle qu'elle étoit admise par lui et par les conchyliologues de son temps , en ne consi- dérant que la coquille etnohles animaux, nepouvoit être con- servée, et qu'en général c'étoit à tort qu'il avoit séparé ces deux ordres; aussi propose-l-il de réunir dans celui des univalves, comme formant un ordre naturel, non seulement tous les testacés univalves, mais encore les limaces (et sous ce nom il comprend les doris, les thethys, les scyllées), ainsi que les sèches, et peut-être, ajoute-t-il , les méduses, mais évidemment à tort. Dans le second ordre il pense qu'on doit placer tous les testacés bivalves (en y joignant le taret, comme il se plait à avouer qu'Adanson l'avoit si judicieusement fait) , dont les ascidies lui paroissent l'analogue, et, pour mieux dire, le type nu. Cependant Lruguières, l'un des auteurs qui ont le plus con- tribué peut-être dans les derniers temps aux progrès de la conchyliologie, convaincu avec raison des grands avantages que le Sjstema Naturœ de Linnaeus a apportés dans l'histoire naturelle , n'a profité que d'une manière très-incomplète de ce que la malacologie avoit acquis par les travaux des prédé- cesseurs de ce grand naturaliste; et même il l'a presque com- plètement imité. Ainsi iladmet encore la division des vers mol- lusques et des vers testacés en deux ordres. Le premier, qu'il partage en deux sections d'après l'absence ou la présence des tentacules , réunit des animaux de types très-différeus. En effet, MOL 17 4ans l'une avec les ascidies, les thethys et les hîphores, genre nouveau, qui sont de véritables malacozoaires de classes dilTérentes, il met les lernées et les mammaires sur lesquelles il étoit possible d'avoir quelques doutes; mais sur- tout il y joint les pédicellaires, qui sont des polypes, ainsi que les douves et les planaires, qui sont des animaux subar- ticulés. L'autre section est encore évidemment plus hété- rogène, puisqu'avec les sèches, les clios, les doris, les aply- sies , les limaces , il réunit la myxiné , qui est un poisson , et les holothuries, les béroés, les méduses, les physsophores , les actinies, et même les hydres, comme l'avoit fait Linneeus. Ce- pendant il en ôte avec raison, pour en former un ordre dis- tinct, les oursins et les étoiles de mer, qui pour celui-ci étoient encore des mollus(iues. Son ordre des vers testacés est aussi à peu de chose près ce qu'il étoit dans Linnaeus, avec la différence que les genres sont un peu plus multipliés et mieux définis. Cet ordre est encore partagé en trois sections, d'après le nombre des valves. Dans la première, parmi les coquilles multivalves où il place lesoscabrions,il réunit les genres Lepas (Linn.), divisé pour la première fois en deux, Balane et Anatife; Taret, Fislulane, genre nouveau; Pholade, Char, genre nouveau, mais imagi- naire-, et Anomie divisé en Anomie et en Cranie. Les coquilles bivalves sont partagées en régulières et irré- gulières; parmi les premières sont trois genres nouveaux, Acarde, genre peut-être imaginaire ; Placuneti Perne, qui fai- soieutpartiedu genre Ostrea de Linnaeus. Farmiles secondes, il yaaussi plusieurs genres nouveaux. Tri o^on,ie,Pe/gne déjà séparé deshuitrespar Muller et Poli, Tridacne, Cardite retirés du genre Chama, Linn., et Térébratule, contenant une division des anomies. La section qui comprend les coquilles univalves est subdi- visée en uniloculaires et en multiloculaires. Parmi les pre- mières qui n'oTitpas de spire régulière se trouvent encore les patelles, partagées pour la première fois en deux genres. Pa- telle et Fissurelle, et malgré les observations positives de Pallas , les genres Dentale, Serpule, Siliquaire établi pour la pre- uiière fois, et Arrosoir, genre également nouveau que l'on regarde aujourd'hui comme voisin des tarets. Parmi les univalves uniloculaires à spire régulière, on ne 32. 2 î8 MOL voit rien d'aussi bizarre , et Bruguières suit toujours à peu près LiiiDEeus; il resserre les bornes du genre Voluta en en retirant des espèces très-différentes, et il établit les dix nouveaux genres suivais dont plusieurs appartiennent réelle- ment à Adansbn : Ovule, séparé des porcelaines ; Olive, des volutes; Pourpre, Casque et Vis, des buccins; Fuseau, Céritlie, des murex ; Bulime, de trois ou quatre genres fort différens; Hélix, Bulle et Voluta; Planorhe, retiré des hélices, et Nutice, séparé des nérites. Dans la division des univalves multiloculaires, à laquelle Lin- naeus paroît avoir peu pensé, et qui est due à Breynius, Bru- guières établit trois genres, Camérine, Ammonite. etOrthocérate qui tous faisoient partie du genre Nautilus de Linna;us. Gmelin qui fit paroître son édition du Sjstema Naturœ de Linnœus, en 1789, c'est-à-dire à peu près au moment où Bru- ' guièrespublloit la partie des vers de l'Encyclopédie, quoiqu'il ait pu consulter tous les auteurs que nous avons cités plus haut, n'étoit pas assez zoologiste pour en profiter d'une mat- nière convenable : aussi n'a-t-il presque rien changé à la douzième édition de Linnaeus. Son ordre des mollusques qui est divisé d'après la position de la bouche et la disposition des tentacules, renferme encore des genres un peu hétérogènes, mais peut-être un peu plus heureusement rapprochés. On y trouve aussi quelques coupes génériques nouvelles, comme les genres Salpa introduit par Forskal et que Bruguières avoit désigné de son côté sous le nom de biphore; Dafrjsa, qui ne diffère pas du précédent; Plerotrachea , encore établi par Forskal et que les zoologistes françois nomment firole, Lobaria d'après Muller. Quant au genre Glaucus dont il donne le nom dans ses caractères degenres, il n'en parle réellement pas dans le corps de l'ouvrage. Ses subdivisions parmi les vers testacés oflfreut encore moins de différences avec celles du Systcma Naturœ {12^ éàit.), et ce n'est que dans le nombre des es- pèces de chaque genre qu'il y a une très-grande augmentation. Cç fut donc un médecinitalien, M. Poli, quile premier établit les ?enresde mollusques d'après l'animal seulement sans faire attention à la coquille. C'est en 1791 que parut le premier vo- lume de son superbe ouvrage sur les testacés des Deux-Sicilrs. II semble quHl avoit réellement envisagé tous les animaux MOL 19 mollusques nus ou (estacés, comme on le voit dans sa préface, où en effet II partage les mollusques en trois ordres : i." Mol- luscahrachiata , caractérisés parce qu'ils ont plusieurs bras à la manière des hydres-, il y place les sèches de Linnaeus et le nau- tile, mais en outre les tritons et lesserpules du même auteur, qui n'ont certainement avec eux que des rapports extrêmement éloignés, comme Pallas l'avoit très-bien senti; a.° le second ordre, sous la dénomination de MoUusca reptantia, a pour caractères de marcher en rampant à la manière des limaçons au moyen d'un large pied , et d'avoir constamment une tôle et des yeux; ce sont les univalves; 3.° enfin le troisième ordre, sous la dénomination de MoUusca subsilientia , avec les carac- tères d'être pourvu d'un long pied, d'être fixé ou non aux rochers, et de manquer constamment de tête et d'yeux, ren- ferme les bivalves et les multivalves. C'est par ce dernier ordre que M. Poli a commencé, aussi n'a-t-Il encore publié que la partie qui en traite (1). Il subdivise cet ordre en six familles, d'après la considération de l'absence ou de l'existence du pied, d'après la manière dont les lobes du manteau sont réunis et forment des ouvertures qu'il nomme trachées. Ses genres sont aussi établis sur des caractères de cette importance, aussi sont-ils beaucoup moinsnombreux, même que ceux de Linnaeus. La première famille, qui n'a ni trachée ni pied, renferme les genres Criopus (anomîa imperforata, Linn.), Echion (anomia lœva, squamula, Linn.), Pe/oris (ostrea edulis, cristata, LInn.), et Dap/ifi(!(arca Noœ et barbata, Linn.). La seconde , qui n'a pas de trachées, mais bien un pied , ne renferme que le genre Axinea (arca pilosa, Linn.). La troisième, qui a une trachée abdominale sans pied, est formée des genres Jrgws (pectines, spondyli) , Glaucas (ostrea lima,glacialis, Linn.). La quatrième, qui a une trachée postérieure et un pied Tinique, se compose des genres Chùnera (pinna, Linn.), Cal- lifriche (mytilus). La cinquième, qui a une trachée unique et un pied, est (0 D'après un prospectus rapporté par M. Savigny, il paroît que la seconde partie du grand ouvrage de M. Poli est sous presse, et ne tardera pas à être publiée, si même elle ne l'est déjà. 2. fio MOL formée par les genres Loripes (tellinaiactea), Limnaia ( mya pictorum, mytiluscygneus, ariatinus, Linn.). Enfin la sixième, dont le caractère est d'avoir deux trachées et un pied , renferme les genres Hjpogœa (solen , pholas , tel- lina inaequivalvis, Linn.), Peronœa (tellina, Linn.), Callisla (venus, Linn.), Arthemis (venus exoleta, Linn.), Cérastes ( cardium, Linn.). Quoiqu'il y ait une erreur assez forte dans ce système de malacologie à cause du rapprochement des tritons, des téré- belles et des serpules dans l'ordre des brachiata, il n'en faut pas moins convenir qu'il a suffi pour mériter à M. Poli le nom de véritable fondateur de la classe des mollusques, molluscorum classis verus fundator , que lui a donné M. Meckel dans sa Dissertation sur les Ptéropodes; en effet, outre l'éta- blissement des trois coupes principales, d'après l'appareil de la locomotion, on y trouve comme caractère secondaire l'absence ou la présence de la tête. Ajoutons que les familles de bivalves sont en général fort naturelles et qu'elles reposentsur la con- sidération d'organes importans. On y remarque aussi que lasérie dans laquelle les familles et même les genres sont disposés est en sens inverse de celle qui est aujourd'hui adoptée, si ce n'est par M. de Lamarck. Pendant les dix ou douze années de la grande tourmente révolutionnaire, qui agita l'Europe, de 1789 jusqu'à la fin du règne de la terreur en France,on ne voit qu'un assez petit nombre de travaux de malacologie. Quelques journaux, et entre autres celui d'Histoire naturelle, dont Bruguière étoit rédacteur, contiennent cependant des faits et l'établissement de quelques genres nouveaux : c'est ainsi que le conchyliologiste françois ajouta à ceux qu'il avoit indiqués dans l'Encyclopédie parmi les bivalves, les genres Unio ou Mulette proposé par Refzius: Anoàontite retiré des moules de Linnœus; et l'on voit en outre parles dessins qu'il avoit laissés avant d'entreprendre le voyage au retour duquel il a succombé, qu'il avoit conçu l'établisse- ment des genres Houlette , Lime, séparés encore du grand genre Osfrea, Linn.; Lucme, Capse, Pandore, des tellines ; L(n^u/e, des patelles, et Corbule. Tel étoit Pétat de la malacologie à l'époque de 1756 où nous nous arrêterons un moment comme à une sorte de renaissance MOL ^î des sciences, du moins en France; Guetlardet Adanson avoient démontré le principe que dans l'établissement des genres de coquillages , il faut avoir également recours à la forme des parties de l'animal et à celle de la coquille , parties dont Adanson nous avoit donné une excellente définition. Linnaeus avoit créé le langage conchyliolo^ique et la con- chyliologie artificielle. Pallas avoit fait voir que dans la disposition générale des animaux de ce type, on ne devoit avoir égard que d'une manière très-secondaire à l'absence ou à la présence de la coquille, et en effet il avoit proposé de réunir dans un seul groupe les mollusques nus et les testacés. Bruguière avoit donné au système conchyliologique de Lin- naeus une précision et un développement déjà fort remar- quables, tandis que de son côté, Gmelin, par une compilation sans doute un peu indigeste, avoit cependant recueilli les nombreux matériaux qu'il falloit ensuite élaborer un à un , €t par conséquent avoit au moins préparé le travail. Enfin Poli avoit proposé une véritable méthode naturelle, décrit d'une manière beaucoup plus profonde l'organisation des mollusques multivalves et bivalves, et dans l'établissement de ses ordres et de ses genres, n'avoit considéré que l'animal lui- même, et peu ou pointla coquille; en sorte qu'il étoit parvenu à l'excès contraire à celui que nous avons remarqué au com- mencement de cette histoire de la malacologie. De lySgàlafin du dix-huitième siècle, la malacologie étoit donc à peu près restée stationnaire ; mais, en 1798, M. G. C'u- vier (Tableau élémentaire de l'Histoire naturelle des ani- maux), sentant bien comme Guettard , Adanson, Geoffroy, MuUer et Poli que la subdivision méthodique des mollusques, comme celle de tous les autres animaux, devoit reposer sur l'étude de l'organisation, proposa sa nouvelle classification. Il crut d'abord que toute la division des malacozoaires devoit monter d'un degré dans la série animale et précéder les ento- mozoaires ou animaux articulés extérieurement; une seconde innovation fut de réunir définitivement, comme l'avoit fait Pallas , sous le seul nom classique de mollusques , les vers mol- 1 usqu es de Linngeus, à ses vers testacés, c'est-à-dire , de ne con^ gidérer l'absence ou l'existence de la coquille que d'une ma- 32 MOL nière très-secondaire; il en fit donc mie classe distincte de ce grand groupe qu'il nommoit encore animaux à sang blanc , et qui devoit bientôt être connu parla dénomination d'animaux sans vertèbres, la caractérisa d'une manière nette et tranchée, ainsi que les trois autres, celles des insectes, des vers et des zoophytes, qu'iladmit parmi les animaux sans squelette intérieur articulé. Prenant ensuite en considération la forme des mol- lusques, il les partagea en trois sections, les céphalopodes, les gastéropodes et les acéphales. Dans la première il plaça non seulement les sèches de Linnasus qu'il divisa en sèches propre- ment dites, et en poulpes , mais en outre les argonautes, en confondant encore la carinaire, les nautiles, et par analogie, les ammonites, orthocératites etcamérines de Bruguières. Sa section des gastéropodes, beaucoup plus nombreuse, étoit partagée en deux d'après l'ancienne considération del'absence ou de la présence de la coquille. Les principaux genres de gasté- ropodes nus, étoient les limaces, lesthethys, lesaplysies,lesdoris de Linnœus que M. Cuvier commençoit à subdiviser en doris véritables, en tritonies et en eolides, les phjilidies, genre nou- veau , enfin les scyllées. Tous ces genres étoient assez bien rap- prochés, mais en outre M. Cuvier leur avoit réuni les thalides. nouveau genre de Bruguières, nommé depuis physale qui a dû prendre place près des médusaires, et les lernées. Lcsmollusqu es gastéropodes tcstacésétoient partagés en cinq divisions , d'après la considération de la coquille. Dans la première où la coquille est de plusieurs pièces , se trouvoit seul le genre Oscabrion dont M. Cuvier rapprochoit l'animal des phyllidies. Dans la seconde où la coquille est d'une seule pièce , non spi- rale, étoient les pat elles dont il ne faisoit encore qu'un seul genre. Dans la troisième dont la coquille est d'une seule pièce en spirale, à bouche entière, sans échancrure ni canal, se trou- voient les haliotides, les nérites, les planorbes, les hélices, les bulimes , les bulles , les sabots et les toupies , ce qui faisoit un assembhige fort hétéroclite. Dans la quatrième dont la coquille est d'une seule pièce en spirale, à bouche terminée par un canal, étoient les murex sub- divisés à la manière de Bruguières, les sfrombes et les casques. Enfin dans la cinquième dont la roquille est d'une seule MOL :.5 pièce en spirale, à ouverture échancrée par le bas, prenoient place les buccins avec l'indication dessous-genres, tonne, harpe, pourpre et vis; les volutes avec l'indication des sous-genres, cymbium, volute et mitre établis depuis; les olives, les por- celaines et les cônes. Dans cette même méthode la section des mollusques sans tête ou acéphales est partagée d'après l'absence ou la présence de la coquille , celle d'un pied , l'égalité ou l'inégiilité des valves et la disp osition du manteau, c'est-à-dire en suivant la marche de Poli. La première division des acéphales nus ne contient que les genre Ascidie et Salpa de Linnaeus. Dans toutes les autres l'acéphale est revêtu d'une coquille. Dans la seconde dont l'animal est sans pied et la coquille inéquivalve, sont les genres Huître, Spondyle , Placune, Anomie , Peigne. Dans la troisième où l'animal a un pied, ses valves égales et le manteau ouvert par devant ,sont les genres Lime, Perne, Avicule. contenant encore les marteaux, Moule, Jambonneau, Anodontite , Unio , Telline, Bucarde , Mactre , Vénus, Came, comprenant les véritables cames qu'il dit devoir être rappro- chées des huîtres, lestridacnes et les cardites de Bruguières, les arches. Dans la quatrième dont l'animal a un pied, les valves égales, la coquille ouverte par les deux bouts, le manteau fermé par devant, M. Cuvier place les Solans en distinguant les espèces 'd'après la position de la charnière; les Myes; les Pholades et lesTarets, comprenant les fistulanes de Bruguières. Dans la cinquième sont les acéphales testacés, sans pied, munis de deux tentacules charnus, ciliés, roulés en spirale, c'est-à-dire les térébratules , parmi lesquelles il confond en- core l'Hyale {anomia Iridenfata) ; la Cranie qui lui paroît ce- pendant devoir être plus voisine des véritables anomies; la Liiigule, genre établi par Bruguières sur la coquille; l'Ori/cu/e, genre établi par M. Cuvier sur la patella anomala de Muller, et que Poli long-temps avant avoit nommé criopnderme. Dans la sixième enfin qui comprend les acéphales testacés munis d'une multitude de tentacules articulés et ciliés, ran- gés par paires, sont les anatifes et les balanites. D'après l'analyse que je viens de donner du premier travail M MOL de M. Cuvier sur les mollusques, on voit aisément, qu'établi Sur les observations critiques de Pallas, comme il se plaît à l'avouer, il perfectionne encore ce que Poli avoit inventé; car il est évident que ses mollusques céphalopodes sont les Irachiata de Poli; ses gastéropodes, les repentia de l'anato- miste italien, et enfin ses acéphales les suhsilientia de celui-ci. On y trouve aussi les perfectionnemens que Bruguière avoit apportés successivement dans la distinction des genres, et que M. de Lamarck augmentoit alors chaque année dans le cours qu'il étoit chargé de faire au Jardin du Roi, érigé en 1794 en école spéciale d'histoire naturelle. Ce ne fut cependant qu'en 1798 (le 11 floréal, an VI) que M. de Lamarck commença la publication de ses travaux sur les malacozoaires par un mémoire (Journ. d'Hist. nat. , t. 1) sur la séparation du genre Sepia, Linn., en trois genres, Sèche , Calmar et Poulpe, appuyé autant que besoin sur ce que M. Cuvier avoit déjà donné de leur organisation. Au commencement de l'année 1799 (21 frimaire, an VII ) , il lut à l'Institut et publia dans le même recueil son prodrome d'une nouvelle classification des coquilles, comprenant la ré- daction appropriée des caractères génériques et l'établissement d'un grand nombre de genres nouveaux. Dans ce travail M. de Lamarck avoue qu'il a embrassé les principes et la manière de voir de Bruguière , en profitant des observations de M. Cuvier sur l'organisation des animaux, mais qu'il s'est vu obligé de resserrer encore davantage les caractères des genres, ce qui a nécessité d'en augmenter le nombre. En eflTet, il l'a porté d'un seul coup, de 61 , qu'il étoit dans le tableau de l'Encyclo- pédie de Bruguière, à 125, ce qui fait 62 genres nouveaux. Comme Bruguière, il divise encore les coquilles d'après le nombre de leurs valves, en univaivcs , bivalves et niultival- ves; mais il les range dans un ordre inverse. Lesunivalvessontencore subdivisées , comme par Bruguière , en uniloculaires et en multiloculaires. Dans les un il oculaires il abandonne un peu son prédécesseur et les partage en deux sections d'après la forme de louverture versante, échancrée et canaliculée à sa base dans l'une, et en- tière dans l'autre. Dans la première section il ajoute les genres suivans : ï'û = MOL =5 rière séparé des bulles, B.-, Ancille différent du genre de ce nom de Geoffroy, et que depuis il a nommé ancillaire; Mitre ^ Colombelie, Marginelle, Cancellaire , Turbinelle, séparés des vo- lutes, B.; Nasse, des pourpres, B.; Harpe , des buccins, B. ; Pte- rocère, Rosteliaire, des strombes, B. ; Fuseau, Pleurotome, Fas- ciolairc, des murex, B.; Pjrule, des bulles, B. Dans la seconde il ajoute aux genres de Bruguière les sui- yans: Cadran séparé des toupies; Monodonte , Pjramidelle , Cy- clostome, Turritelle, des sabots; Janthiae, des hélices; Agathine Lininée, Mélanie, Ampullaire , Auricule , desbuUmes; Hélicine, S!gare<, des hélices, Linn., Stomate, deshaliotides; Cfe^iiiu^e, Ca- Ijptrée, des patelles, B.; mais il y joint encore à la fin de cette section, comme Bruguière l'avoit fait, et mfilgré l'exemple de M. Cuvier, les genres Dentale, Siliquaire, Vermiculaire avec l'Arrosoir et l'Argonaute. Quant à la division des univalves multiloculaires, M. de La- marck ajoute encore les genres suivans lipiruZe, Orthocère, qui ne sont que des démembremens du genre Ammonite ou Nau- tile; P/a?iori/7e,Bac«/i£e et Or^/iocerafîfe, entièrement nouveaux. Les coquilles bivalves sont aussi divisées , comme dans Bru- guière, en irrégulières et en régulières. Dans la première de ces divisions il n'établit que deux genres nouveaux, Vuhelle et Marteau, démembrés des avi- cules, B., et il rapproche les anomies des cranies. Dans la seconde il en forme un plus grand nombre; savoir : Glj'cimère séparé des myes; Sangulnolaire, des solens; Cjclade, des tellines ; Mérétrice qu'il a changé depuis en Cjthérée , des venus; Lutraire , Papliie , Crassatelle , des mactres; Isocarde, des cardites; Hippope, des tridacnes; Pétoncle, Nucule, des arches; Modiole, des moules; Calcéole, Hyale, des anomies. Quant aux multivalves qu'il divise en trois sections fort convenables, il ne propose de nouveau rien autre chose que d'en retirer les anomies et les cranies pour les porter parmi les bivalves irrégulières. D'après cette analyse il est aisé de voir qu'entraîné par la direction de Bruguière , M. de Lamarck ne profita pas encore , comme il le pouvoit, des travaux de ses prédécesseurs pour l'établissenie))» d'une jnéthodc naturelle par-ni I-s coquiies : il le fit bien davantage dans la première édition de son ouvrage =fi MOL intitulé : Animaux sans vertèbres, et publié en 1801. Mais avant d'en exposer l'analyse, il sera convenable de dire quelque chose du tableau des divisions de la classe des mol- lusques , que M. Cuvier publia en 1799 (28 ventôse an VIU), a la fin du premier volume de ses Leçons d'anatomie compa- rée. On y voit qu'éclairé par le prodrome de M. de Lamarck, pour les genres de coquilles, M. Cuvier caractérise en outre d'une manière plus tranchée, les divisions qu'il avoit proposées dans son Tableau élémentaire. Par exemple, ses trois princi- pales sections, des céphalopodes, des gastéropodes, et des acé- phales, sont désignées comme des familles. Du reste, la première n'.i subi aucun changement; la seconde est aussi toujours divisée en nus et en testacés ; les gastéropodes nus ne contiennent plus les thalides et les lernées, mais ils se sont accrus de la testa- celle, genre nouveau presque découvert par Faure-13iguet , et du sigaret , en sorte que cette section est encore assez hétéro- clite. Les conchylit'ères sont encore comme dans le Tableau, avec cette légère différence, que M. Cuvier nomme mu!fjVa/i'es la petite division qui contient les oscabrions, conivaUes les patelles, et spirivalves toutes les autres coquilles univalves, 'toujours par(agées en trois sections suivant que l'ouverture est entière, échancrée ou canaliculée. L'ordre des acéphales est également à peu de différences près subdivisé comme dans le Tableau, d'abord en nus et en testacés. La première section contient, outre les ascidies et les biphores, les genres Firole et Thalide, rapprochement erroné. Les testacés sont plus nettement et plus naturellement parta- gés que dans le Tableau en quatre sections. La première, dont le manteau est ouvert par devant, est encore subdivisée en quatre d'après la considération de linégalité ou de l'égalité des valves, la forme du pied et l'existence des tubes, suivant la méthode de Poli. La première division, ou les inéquivalves, comprend les mêmes genres que le Tableau, et en outre sous le nom dehazarus un nouveau genre probablemv"nt établi avec le cliama lazarus, Linn., et alors placé à tort dans cette sec- tion; la seconde, ou les équivalves, avec un pied propre à ramper, les anodontes etmulettes; la troisième ou leséquival- Vi*s, avec un pied propre à filer, les limes, periies , avicules, moules; et enfin la quatrième ou les équivalves , avec un pied MOL =7 le plus souvent impropre à filer, les venus, tellines, bucardes, cames , arches. La seconde section , dans laquelle le manteau n'est ouvert qu'aux deux bouts, contient les mêmes genres que dans le Tableau. La troisième dont le manteau est ouvert par devant sans pied ni tube, et la quatrième où. avec des tenta- cules cornés articulés, il y a un tube en arrière du corps, ren- ferment aussi les mêmes genres que le Tableau. Dans la même année que l'ouvrage de M. Cuvier pa- rut, c'est-à-dire en 1800, M. d'Audebard de Férussac père , qui n'étoit peut-être pas très au courant de la science, donna dans le troisième volume des Mémoires de la So- ciété d'Emulation, un essai d'une méthode conchyliologique d'après la considération de l'animal et de son têt. Il y in- siste sur la nécessité d'envisager à la fois l'un et l'autre dans l'établissement des familles et des genres; il introduit d'ailleurs quelques considérations nouvelles , comme celle de l'état couiplet ou incomplet de ce qu'il nomme le cône spiral dans la coquille, et le point d'attache du pied, sous le cou ou sous le ventre des gastéropodes, fl borne du reste l'application de sa manière de voir aux mollusqties (qu'il nomme mu.';ciilites) terrestres et lluviatiles : il les parlage en deux sections comme Adanson, et les subdivise en ordres presque aussi nombreux que ses genres. Parmi ceux-ci il n'y en a qu'un de nouveau , qu'il nomme helico-limax , et qui fait le passage des limaces aux hélices; mais il y confond k tort les testacelles de Faure- Eiguet. Le nom de bulla est appliqué au bulin d'Adanson , nommé physe par Draparnaud. Du reste il a suivi Aùansou et MuUer. Dans l'ouvrage que M. de Lamarck publia en 1801 , sous le titre d'Animaux sans vertèbres , on voit que ne se bornant plus aux coquilles, mais qu'envisageant comme M. Cuvier les animaux, il a suivi à peu près son exemple. Il l'imite d'abord en ceci, que la classe des mollusques est mise à la tête ries animaux sans vertèbres; mais ensuite il s'en écarte assez souvent; ainsi sa première division des mollusques ea deux ordres porte sur l'existence ou l'absence de la tête; d'où les mollusques céphalés , et les mollusques acéphales, ce qui ne se trouve qu'implicitement dans le système de M. Poli, et dans celui de M. Cuvier. '^ MOL Les céphalés sont ensuite partagés en deux sections comme dans Ja méthode de ce dernier, suivant qu'ils sont nus ou conchyjifères. Enfin les céphalés nus sont distribués en deux sous-divisions suivant le mode de locomotion. Les premiers nagent librement dans les eaux, tels sont les animaux qui composent le genre Sepia, L., et dont M. de La- marck a fait les trois genres Sèche, Calmar et Poulpe. Il place aussi dans la même section les lernées , les firoles et les clios. Dans la sous-division des mollusques nus qui rampent, M. de Lamarck place à peu près les mêmes genres que M. Cuvier, et de plus les dotabelles, division des aplysies, l'onc/iidie, nouveau genre établi par Buchanan, et les oscabrions, qui cependant ne peuvent guère ])asser pour nus. Il en retire au contraire avec raison les thalides'ou physales. Les céphalés concliyliféres sont partagés en trois sous-divi- sions principales d'après la forme de la coquille uniloculaire non spirale, uniloculaire spirale et multiloculaire. Dans la première, aux patelles dont il sépare encore un nouveau genre sous le nom d''Emarginule, outre ceux des cré- j)idules et des calyptrées qu'il avoit déjà établis dans son prodrome , il joint le genre Concholepas , espèce de pourpre, et par conséquent fort mal placé ici. Dans la seconde on remarque une nouvelle coupe dont il iTavoit pas été question dans le prodrome, mais qui avoit été employée par M. Cuvier; elle porte sur l'échancrure, la tubu- lure ou l'intégrité de l'ouverture de la coquille. La division qui rcnfermeles coquilles dont l'ouverture est entière ou sans canal, contient les mêmes genres disposéssemblablement que dans le jirodrome, avec la différence de l'établissement de quelques genres nouveaux, savoir -. Ctavatule , démembré des pleuro- tomes du prodrome, Scalaire et Maillot séparés de ses cyclos- tomes, Carinaire, des argonautes, et en outre Volvaire, genre entièrement nouveau , Testacelle de Faure-Biguet , et Vermicu- laire d'après Adanson. La disposition des genres n'y est en gé- néral pas naturelle, et en effet on y trouve encore l'arrosoir, et même la siiiquaire avant l'argonaute qui termine cette section. Lis dentales en ont cependant été retirées. Quanta la troisième sons-division des coquilles univalves en MOL 29 spirale, c'est-à-dire qui sont multilociilaires^ elle n'offre fie différences avec ce qu'elle est dans le Tableau, qu'en ce qu'un nouveau genre a été établi sous le nom d'Hippurite avec une espèce d'orthocératite. Le second ordre de cette classe , 011 les mollusques acéphales sont également divisés en espèces nues ou espèces conchyli- fères, comme dans la méthode de M. Cuvier. Les acéphales nus contiennent outre les deux genres Ascidie et Biphore, le genre Mammaire de Muller. Dans la section des acéphales conchylifères, M. de Lamarck abandonne la classification des animaux pour celle des co- quilles; il ne les divise cependant pas non plus en bivalves et en multivalves , comme il l'avoit fait dans son prodrome, mais il prend en première considération l'égalité ou l'inégalité desvalveSjCequi le conduit à une autre disposition des genres. Dans la première de ses sous-divisions sont les genres Pinne , Moule, Modiole, Anodonte pouranodontite, Mulette , ]; est en forme de semelle , pour un ordre nouveau qu'il forme avec les oscabrions. ^8 MOL Cette division, tirée rigoureusement d'un seul organe, se- roit bonne en principe , si le caractère indiqué par la déno- mination se Irouvoit dans tous les animaux de l'ordre auquel elle est appliquée, maismalheureusement il n'en est pas ainsi: les huîtres , par exemple, n'ont aucune trace de l'organe ap- pelé pied dans les acéphales. M. Goldfuss a aussi introduit quelques changemcns dans la succession des ordres ; ainsi , après les céphalopodes et les les ptéropodes , il place les brachiopodes avant les gastéro- podes, on ne voit pas trop pourquoi. Son nouvel ordre des crépidopodes est après les gastéropodes terminés par la fa- mille des anthobranches, qui correspond à l'ordre des cyclo- branches de notre méthode ; enfin les cirrhipodes sont presque a la fin delà classe, mais cependant avant les apodes ou acé- phales nus, qui sont ainsi séparés des acéphales feslacés. On remarque enfin quelques différences dans le nombre, la disposition et les genres des familles qui subdivisent ses or- dres des gastéropodes et des pélécypodes. Dans le premier on trouve les familles suivantes dans cet ordre: i.°]espectinibranches, très-naturelle et dont l'onchidie a été retranchée; 2.°les tectibranches; 3." les pectinibranches , y compris le cyclostome terrestre; 4.° les siphonobranches, ordre établi par nous, et qui comprend ici le sigaret, on ne sait pourquoi; 5." les scutibranches comme M. Cuvier; 6.° les cyclobranches pour les patelles et les phyllidies , par con- séquent contre la manière de voir actuelle de MM. Cuvier, de Lamarck et la nôtre; 7.° enfin les anthobranches, dénomi- nation nouvelle, pour l'ordre que nous avons nommé cyclo- branches. Dans le second , qui correspond , comme il a été dit plus haut, aux acéphales conchifères, et immé.iiatement après l'ordre qui contient les oscabrions, on trouve d'abord les car- diacées dont les genres sont comme dans le système de M. Cu- vier ; les myacées qui correspondent aux enfermés de ce dernier; les myfilacées , également comme dans le règne ani- mal; les arcacées comprenant les trigonies; ks avicules , nou- velle famille pour les trois genres Avicule, Pinne et Créna- tule ; les tridacnes ; les byssifères ne contenant que les genrJ's Vulselle , Pinne et Crénatule ; et enfin les ostracées qui ter- MOL 59 minent l'ordre , après lequel vient celui des cirrhipodes; et .enfin le dernier , ou les apodes , qui ne contient rien de nouveau. Parmi les travaux de malacologie publiés en Italie dans ces derniers temps et qui sont venus cà notre connoissance, nous citerons un Mémoire approfondi de M. le professeur Ranzani à Bologne, sar k s espèces du genre Balanus de l.innseus, dans lequel, sans considérer en aucune m.'mière l'animal , il a établi un assez grand nombre de genres sur la structure de la coquille gt de son opercule. On les trouvera analysés dans notre Gênera. Nous ajouterons que dans les généralités de son Mémoire, le zoologiste italien propose de nouvelles dénominations pour les quatre sections qui sont généralement établies dans la classe des acéphales, et qu'il considère comme des ordres. Les deux premiers, qui ont des bras, sont réunis sous la dénomination commune d'o/enra. Si ces bras sont cornés, ce sont les ceratolena (nématopodes) ; s'ils sont charnus, ce sont les sarco/ena (bra- chiopodes). Les deux derniers, n'ayant pas de bras, sont les anolena , qui se divisent également en deux ordres, suivant qu'ils sont revêtus d'une coquille, calvptranolena (les conques, Lamek.), ou qu'ils sont nus, les gymnanolena ( (uniciers , Lamck.). Cette division, imitée évidemment du s}stème de M. Cuvier, induiroit en erreur , si l'on croyoit que les organes qui servent à la dénomination des deux premiers ordres, sont du même genre , 1rs uns étant analogues des appendices loco- moteurs qui accompagnent l'abdomen caudiforme des ani- maux articulés, et les autres des appendices tentaculaires qui accompagnent la bouche des lamellibranches. Les naturalistes des Etats-Unis d'Amérique ont aussi com- mencé depuis cinq ou six ans à recueillir des matériaux fort intéressans pour la malacologie ; mais ils n'ont pas encore , que nous sachions du moins, publié d'ensemble sur cette science ; ainsi M. Say, par exemple , nous a fait connoître les animaux de plusieurs genres de coquilles dont nous n'avions aucune idée ; tel est celui de l'hélicine, du bulime gland , etc. Nous devons aussi à M. Rafinesque la proposition d'un grand nombre de genres nouveaux établis quelquefois sur les ani- maux , et le plus souvent sur la coquille ; mais , quoiqu'il y eu ^it peut-être de bons, ils sont trop peu arrêtés pour qu'on 6o MOL puisse bien comprendre leurs caractères. Il semble cependant qu'il a poussé le principe établi par Denys de Montfort en- core plus loin que lui : en effet , pour en donner un exemple , parmi les unios des conchyliologistes les plus récens, il trouve a former huit genres, en prenant pour caractère essentiel la forme de la charnière qui dans ce groupe varie pour chaque véritable espèce. On remarque cependant daps le tome V des Annales de Bruxelles un nouveau travail dans lequel il envisage les coquilles et l'animal : il contient les genres Unio , avec les sous-genres Elliplio, Leptodea , Euryna ; Lampsi/is , Metaptera , Truncilla, Obliquaria, avec les sous-genres Plagiola , EUipsaria , Quadrula , Rotundaria , Scatenaria , Sintoxia ; Oho- voria, Pleurobema, Amblema, Anodonta, Alasmidonta, Cjclas : en tout, soixante-douze espèces et douze genres. M. Lesueur, depuis son séjour aux Etats-Unis, a aussi pu- blié dans ce pays plusieurs Mémoires de malacologie . dans les- quels il a fait connoitre plusieurs genres tout-à-fait nouveaux, tels que les genres Leac/iia, Onjchia, parmi les calmars dont il a découvert beaucoup d'espèces nouvelles; Firoloïde etSagi- telle, parmi les firoles dont il a donné une anatomie détaillée quimanquoit à la science; Atlas, Atlante, Maclurite, etc. M. le D."^ Leach, dans une histoire générale des mollusques de l'Angleterre, qu'il préparoit, et qui élolt bien avancée lorsqu'une crue le maladie l'a presque tout-à-fait enlevé à la zoologie, auroit sans doute , à en juger par son beau travail sur les crustacés, ajouté beaucoup de faits nouveaux à la ma- lacologie; mais en outre ilse proposoit, en suivant toujours le système de Denys de Montfort, d'établir un assez grand nombre de genres de coquilles, en général peu admissibles, s'il en faut juger du moins par quelques uns dont il a publié les caractères. Deux autres zoologistes anglois ont aussi commencé à intro- duire dans leur pays la méthode naturelle de malacologie : l'un dans un article inséré dans le Journal de l'Institution royale en 1825, mais qui n'est presque qu'une traduction de la clas- sification deM.de Lamarck; et l'autre dans un système général complet, publié dans le cahier de mars 1821, du London médical Repositorj. Nous allons nous borner à donner l'ex- trait de ce système, dû à M. S. Ed. Gray, qui ne con lient cepen- dant guère d'aulres innovations que dans les dénominations. MOL 6t Ainsi les animaux dont nous parlons dans cet article sont par- tagés en sept classes, comme dans M. de Lamarck : i,° les anthiohracliiophora , ou céphalopodes; 2.*' les gasteropodophora, ou gastéropodes; 3." les gasteropterophora , ou hétéropodes , Lamck. ; 4.° les stomatopterophora, ou ptéropodes; 5." les saccophora, ou tuniciers; 6.° les conchophora, ou conques; 7.° les spirobrachiophora , ou brachiopodes. La première classe renferme trois ordres : le premier pour les poulpes sous le nom d'anosfeophora; le second pour les sèches et calmars sous celui de sepiœphora, et le troisième pour les espèces testacées, sous la dénomination de nautilo- phora. La seconde classe est d'abord partagée en trois sous-classes, pneumobrancliia, crjptohranchia et gymnobranchia, La première est formée de deux ordres, les adelopneumona, qui renferment dans trois sections les pulmonés terrestres à ten- tacules rétractiles, les pulmonés amphibiens à tentacules con- tractiles, et les pulmonés aquatiques à tentacules comprimés; et les phaneropneumona pour les genres Cyclostome, Hélicine etOlygira, qui sont la même chose. La seconde sous-classe, beaucoup plus nombreuse, est par- tagée en neuf ordres : les ctenobranchia, divisés en six sections d'après une considération nouvelle, la forme de l'opercule, cartilagineux et vésiculeux dans la janthine ; spiral et articulé avec la columelle dans les néritines et la navicelle ; spiral et libre dans les genres Mélanie, Sabot, Toupie, Valvée, Cé- rite; annulaire à nucléus subcentral, spiral, régulier dans la paludine; annulaire à nucléus apiciJlaire , irrégulier dans les rochers, volutes, strombes", cônes; enfin nul comme dans les porcelaines , volvaire , etc. Les trachetobranchia renferment les genres Sigaret , Cryptostome, Velutina, genre nouveau éta- bli avec une espèce debulla de Linnœus; Cabochon, Stomate , Crépidule, Calyptrée, et Mitrula pour la patelle chinoise; les monopleurobranchia pour les genres Umbrelle , Pleuro- braiiche et haminaria ; les notobrancliia pour les aplysies et les huiles ; les chismatobrancliia pour les haliotides seulement; les dicranobranchia pour les genres Fissurelle , Parmophore , Emarginule, etDiodora, nouveau genre, pour lapatella aper- lura de Montagu; les cycLobranchia pour les patelles propre- 6^ MOL ment dites; les poljplacophora pour les oscabrions et les osca-* brelles qu'il nomme gjmnoplax et cryloplax; et enfin les di= pleurohranchia pour les phyllidies. La troisième sous-classe n'a que deux ordres , les pygohran- chia, qui ne renferment que les doris, et les poljbrancliia , comme dans notre système. La troisième classe de la méthode de M. Gray répond exac- tement à notre ordre des nucleohranches , et renferme de même le genre Argonaute. La quatrième n'est divisée qu'en deux ordres : le premier sous le nom de pterobrancliia pour les genres Limacine , Cléo- dore, Clio , Pneumoderme-, et le second sous celui de dac- tjliohranchia pour le seul genre Hyale. Dans la cinquième classe qui correspond aux tuniciers de M. de Lamarck, M. Gray établit trois ordres : le premier sous le nom àliolobranchia, pour les ascidies simples ou compo- sées ; le second sous celui de lomobranchia pour le genre Py- rosome, et le troisième sous la dénomination de diphyllo" Iranchia pour les biphores. La sixième classe est partagée en six ordres, en prenant pour point de départ le nombre des impressions musculaires, et rigoureusement la forme du pied, et en tirant les déno- minations de cette dernière considération , comme l'a fait M. le docteur Goldfuss : i ." cladopoda pour les genres Pholade, Taret et Aspergille ; 2.° leplopoda pour les genres Mactre et Nucule-, 0.° phjyllopoda pour les genres Solen , Psammobie , Telline , Cyclade , Vénus, Bucarde , Tridacne , Chame , Pé- toncle, Trigonie et Unio ; 4." pogonopoda pour les genres Ar- che , Moule et Avicule ; 5.° micropoda pour les genres Peigne, Huitre et Anomie. Enfin la septième classe de ce système correspond exacte- ment auxbrachiopodes de MM. Cuvier et de Lamarck. D'après cette analyse, il est évident que M. Gray n'a intro- duit dans la science aucune autre considération nouvelle que celle de la forme de l'opercule, qu'il a un peu plus profon- dément étudié qu'on ne l'avoit fait jusqu'à lui; cependant, par une contradiction assez singulière , on trouve encore des rapprochemens d'animaux operculés avec d'autres qui ne le sont pas, comme dans sa sous-classe des pneumobranchia , où, MOL 65 il est vrai, il a imilé M. de Lamarck. On trouve aussi réu- nis des mollusques monoïques et des hermaphrodites; l'exa- gération des subdivisions est portée à l'excès; les dénomina- tions sont trop rigoureuses et généralement trop compliquées; et même dans les mollusques céphalés , l'ordre naturel est considérablement interverti. Cela est encore plus manifeste pour les acéphales où l'on voit , pour ne citer qu'un exemple, Its démembremens du genre Arche de Linnaeus , répartis dans trois ordres différens. M. Gray a en outre donné des dé- nominations nouvelles h quelques genres anciens, et il a proposéplusieursgenres nouveaux, par exemple : Ph-ytia pour Vaiiricula rnyosotis de Draparnaud; Bjthinia d'après le doc- teur Leach , pour quelques espèces de paludine; Velutina pour la buUa velutina de MuUer; Mitrula pour la patella chi- nensis ; Diodora -pour la patella apertura de Montagu ; Lami- naria pour quelques pleurobranches, etc. Depuis la même époque, à laquelle M. de Lamarck a eu terminé la publication de son grand ouvrage, nous avons eu 1 occasion d'observer aussi plusieurs malacozoaires que nous ont procurés MM. de Férussac , Marion de Procé , et sur- tout MM. Quny et Gaimard, ce qui nous a permis de faire quelques rectifications dans notre système général de mala- cologie, d'apercevoir les liaisons qui existent entre plusieurs des divisions principales des animaux de ce type. C'est ainsi que nous avons fait connoître dans des mémoires insérés dans le Journal de Physique ou dans des articles de ce Dic- tionnaire, l'animal du scarabe, l'organisation de l'ampullaire, celle de la véronicelle, que M. de Férussac a nommée vagi- nule, les différentes espèces de calmars, d'aplysies, genres dont nous avons fait des monographies. Nous avons également publié une dissertation sur l'animal prétendu de l'argonaute, dans laquelle nous le rapportonsau genre de pou Ipes, que M. Ra- finesque , sans avoir pensé le moins du monde à ce rapproche- ment, avoit proposé sous le nom d'ocythoé, opinion qui a été adoptée par M. le docteur Leach , dans un Mémoire sur les Cé- phalopodes, inséré dans le Journal dePhysique, etdanslequelil propose l'établissementdequelques genres nouveaux , Eiedone, Cranchia, Say, etc., mais combattue par M. l'abbé Ranzani , dans le Recueil scientifique publié à Bologne. H MOL M. de Férussac le fils, qui s'étoit jusque-là spécialement occupé des mollusques terrestres et lluviatiles, dans le but d'étendre et de continuer ce que soi père avoit entrepris à ce sujet, et qui en effet depuis quatre ou cinq ans a publié un assez grand nombre de figures magnifiquement peintes et gravées par MM. Huet, Bessa et Coûtant, a voulu rattacher à un système général de malacologie ses travaux particuliers sur les mollusques terrestres et fluviatiies, dont il a à peine commencé la publication. Pour cela, il a combiné le mieux qu'il lui a été possible ce qui lui a convenu dans les travaux de MM. Poli, Cuvier, de Lamarck et dans les nôtres, et ce qu'il a puisé dans des conversations particulières, et il en est résulté un système de classification qu'il a intercalé, sous forme de table synoptique, dans les livraisons, malheureuse- ment un peu incohérentes, des planches de ses peintres, et qui attendent encore pour la plupart un texte explicatif. Quoique ce système n'off"re aucune considération bien nouvelle, nous allons cependant eu donner une courte analyse pour ne pas laisser cette histoire de la malacologie incomplète. Sous le nom de mollusques M. de Férussac comprend tous les mêmes animaux que M. Cuvier; mais, avant de les parta- ger en classes, il les divise en deux sections, les céphalés et les acéphales, d'après la considération delà tête. Dans la première, il admet les mêmes classes que M. Cuvier. Ses céphalopodes sont partagés en deux ordres sur le nombre des pieds ou ten- tacules , ou en décapodes et octopodes , d'après M. le D."^ Leach. Ce qu'il y a de singulier, c'est que tous les genres de coquilles polythalames qu'une analogie, souvent forcée, déduite de la seule spirule, fait placer dans ce groupe , sont compris d'une manière tranchée parmi les décapodes. Les ptéropodes sont comme dans le système de M. Cuvier, si ce n'est que le gastéroptère de Meckel, qui est évidemment une espèce d'acère, y est rangé. Les gastéropodes contiennent ur» nouvel ordre ajouté à ceux de M. Cuvier. L'ordre des nudibranches est tout-à-fait comme dans le système de ce zoologiste; celui des inférobranches contient, outre les phyllidiens, les semi-phyliidiens de M. de Lamarck", et entre autres, le genre Ombracule ou Gastro- piace, qui a tous les caractères des aplysies. Une autre sin- M(3L 0 5 gularité qu'offre cette famille, c'est que notre genre Lin- guelle est mis à la fin des pleurobranches , tandis qu'il diffère à peine des véritables phyllidies. Après cet ordre on en trouve un incertain , sous la dénominalion de cilio- branches , proposée transitoiremeut dans une note ajoutée par nous à l'article de M. Lesueur , inséré dans le Journal de Physique (1817) , sous le nom d'Atlas, mais que depuis nous avons reconnu être très-voisin du gastéroptère de M. Meckel, dans l'ordre des monopleurobranches. Les tectibranches sont comme dans l'ouvrage de M. Cuvier. Les pulmonés , que M. de Férussac nomme pulmonés sans opercule, comprennent, outre les genres connus, les genres Onchis formé avec les onchidies marines, que nous avions déjà séparées des véri- tables onchidies de Buchanan , sous le nom de Péronie; Va- ginule , qui ne diffère prol)ablement pas de nos véronicelles et peut-être pas même des onchidies; Eumèle et Phylomique, genres incomplètement établis par M. Rafinesque, et qui pourroient aussi n'être que des véronicelles ; Arion, division des limaces; PlecLrophore, qui probablement ne renferme que des testacelles ; Héliçarion, pour une espèce de véritable vitrine, dont la coquille est très-petite comparativement avec Vanima.1 ; Partule, division arlilicielle des verdgos ; et enfin, sous le nom générique d'Hélice^ toutes les espèces que jus- qu'à M. de Férussac on avoit rangées dans ce genre et dans les subdivisions successivement introduites par Bru- guière , MM. de Lamarck , Draparnaud , Denys de Mont- fort, etc.; mais comme il a cru devoir donner de nouvelles dénominations aux sections qu'il a établies dans son genre Hélice, il en résulte à peu près le même inconvénient, de n'avoir que des genres de coquilles. On trouvera à l'article Hélice les caractèfes de ces divisions, dont cependant M. de Férussac a retranché avec raison les auricules, pour en faire avec quelques petits genres voisins, à notre imitation, une famille intermédiaire aux limacinés et aux limnéens, qui, du reste, sont comme dans l'ouvrage de M. de Lamarck. Sous la dénomination de pulmonés à opercules, M. de Fé- russac établit un ordre particulier pour placer les cyclostomes terrestres et les hélicines, en sorte qu'il rompt les rajjporîs naturels qui lient si étroitement ces animaux aux ryclostonies 5j. 5 66 MOL aquatiques ou paludines, que M. Cuvier n'a pas cru pouvoir faire autrement que (Je les mettre dans la même famille. Cet inconvénient est ceoendant moins grand que dans d'autres systèmes malacologiques , parce que l'ordre des pectinibranches commence par les cycloslomes aquatiques cet ordre est du reste divisé en quatre sous-ordres, d'après la considération rigoureuse de l'opercule complet dans le premier, ce qui constitue les pomastomes ; incomplet, ou s'enibnçant plus ou moins dans la coquille, dans le second, d'où le nom d'héniipomastomes , ou nul dans le troisième, d'où les apomaslomes; et enfin un quatrième sous-ordre est établi pour les sigarets sous le nom d'adelodermcs , d'après un carac- tère erroné, que le têt est caché daiis le manteau , car il y a des espèces parfaitement sans coquille , et d'autres où la co- quilleest tout-à-fait extérieure. Dans iepremier sous-ordre sont tous les genres à ouverture de la coquille non échancrée; dans le second ceux où elle esttubuleuse ou échancrée: et dans le troisième ceux dont l'ouverture est subéchancrée; mais en général M. de Férussac admettant, lorsque cela est possible, le principe de Guettard et d'Adanson , a plutôt diminué le nombre des genres qu'il ne les a augmentés , en conservant comme sous-genres ceux qui ne sont établis que sur la co- quille, comme M. Cuvier et nous l'avons fait. La considé- ration des yeux brièvement pédicules, ou complètement sessiles parmi les genres du sous-ordre des pomastomes, lui sert comme considération nouvelle à la partager en deux fa- milles : la première , celle des sabots , contient les genres Pa^lu- dine,Turritelle, Vermet, Valvée, Natice et le genre Turbo de Linnaeus, considéré comme sous-genre des paludines, sous le nom de littorine, et la seconde, celle des toupies, renfermant les genres Nérite, Ampullaire, Janthine , qui n'est cependant pas réellement operculé, Phasianelle . Toupie, P Leur otomaire , nouveau genre de M. Defrance , Scalaire , et Mélanopside, qui a cependant l'ouverture échancrée. L'ordre des scutibraoches est à peu près comme dans le système de M. Cuvier, mais un peu moins artificiel , parce que le parmophore a été rapproché des émarginules, comme nous l'avions fait; mais le genre Navicelle ou Septaire est toujours à tort dans cet ordre, ainsi quelesfirolesqui sonlhermaphrodites^ MOL 67 Enfin le huitième et dernier ordre de la classe des gastéro* podes , celui des cyclobranches, est comme dans l'ouvrage de M. Cuvier, et terminé par les oscabrions, probablement pour se approcher un peu de notre méthode, où nous avons placé ce groupe d'animaux dans une classe voisine de celle qui con- tient les anatifcj et balanes. M. de Férussac , en efifet, commence sa section des mollus- ques acéphales par la classe des cirrhopodes, dans laquelle il place les mêmes genres que M. de Lamarck ; en sorte qu'il rompt tous les rapporls naturels, puisque, de l'aveu de tous les zoologistes, ces animaux font un passage vers les animaux articulés. Il place ensuite les brachiopotles dont il fait une classe, et ou il range lescranies comme nous l'avions proposé. Sa classe des lamellibranches tire son nom de notre sys- tème; les sections principales de M. Cuvier, les familles de M. de Lamarck, et les genres et sous-genres de celui-ci, ainsi que de Mégerle et de M. Rafinesque. Enfin sa classe des tuniciers est entièrement imitée de M. de l^amarck, mais en admettant toutes les subdivisions de M. Savigny. En faisant cette histoire de la malacologie depuis son ori- gine jusqu'aujourd'hui , nous avons passé sous silence les tra- vaux des naturalistes qui se sont bornés à l'établissement d'un petit nombre de genres, quelquefois sans même en chercher les rapporls , et cela pour ne pas l'alonger presque inutile- ment. II n'en est pas moins vrai de dire que ces travaux cir- conscrits ont été d'une utilité réelle à la science , comme on pourra s'en convaincre en lisant les deux Dissertations de M. Meckel, l'une sur les ptéropodes et l'autre sur le nouveau genre Doridium ; Je Catalogue des animaux et des coquilles de la mer Adriatique de M. Renieri ; les Mémoires de MM. Do- novan, Leach, Sowerby et de quelques autres naturalistes an- glois, sur les coquilles et les mollusques de leur pays. Nous devons peut-être aussi faire mention des naturalistes qui ont envisagé les coquilles fossiles, et qui, pour en faci- liter la connoissance , et surtout l'application delà conchy- liologie à la géologie, ont introduit un plus ou moins grand nombre de genres , presque toujours, il faut l'avouer, in- 6, 6» MOL complètement caractérisés . comme MM. Sowerby, Defrancc, et même Brongniart, Brard , etc.; mais ce genre de travaux ne peut que difficilement être rangé dans la malacologie proprement dite. De laforme et de Vorganisation des malacozoaires. La forme du corps des animaux mollusques est extrême- ment variable, quoiqu'il offre le caractère constant de n'être jamais articulé ; ainsi le plus ordinairement ovale, plus ou moins alongé , convexe en dessus, plane en dessous, comme dans les doris, les limaces, etc., il est aussi quelquefois ovale et convexe également en dessus et en dessous, comme dans les sèches, alongé et subcylindrique , comme dans certains calmars, globuleux comme dans les poulpes; souvent il est comprimé plus ou moins fortement sur les côtés, comme dans les scy liées, et surtout dans presque tous les acéphales lamel- libranches; il peut être aussi fort alongé, claviforme, comme dans les tarets et genres voisins. Dans beaucoup de céphalés, une grande partie du corps s'enroule comme la coquille , en spirale plus ou moins élevée et de différente forme : enfin il peut être assez bizarre pour que l'animal paroisse à peine symé- trique à l'extérieur, comme cela se voit dans les ascidies et genres voisins , et même dans les biphores. Un assez grand nombre de ces animaux offre une sépara- tion bien nette entre la tête et le reste du corps, comme les poulpes; quelquefois elle est beaucoup moins marquée, comme dans les doris, etc.; et enfin dans toute une classe nommée à cause de cela acéphales, cette séparation n'a plus lieu , et il n'existe plus de tête proprement dite. La distinction de cou, de poitrine, d'abdomen et de queue est encore moins évidente , le corps ne formant qu'une masse simple ou subdivisée quelquefois dans la direction verticale , mais jamais dans celle longitudinale. Le corps du malacozoaire n'est que très-rarement pourvu d'appendices locomoteurs proprement dits: mais quelquefois on remarque de chaque côté des expansions cutanées, plus ou moins étendues, quiserventàlalocomotion; ce n'est que dansltb mollusques articulés que la disposition desappeudices prend une forme un peu analogue à ce quia lieu dans les entomozoaires. MOL 69 La peau qui enveloppe le corps des malacozoaires offre un caractère particulier dans sa mollesse , sa spongiosité , et surtout dans la manière dont le derme est conTondu avec la fibre musculaire sous-jacen te , en sorte qu'elle est contractile dans tous les points et dans toutes les directions. Ce derme peut du' reste être' tuberculeux ou très-lisse. Le réseau vas- culaire y est en outre fort considérable. Le pigmentum co- lorant est aussi souvent assez vif; il est probable que la couche nerveuse peut ^également être assez complète , par la grande quaniité de nerfs qui s'y rendent. Quant à l'épiderme, il est le plus souvent nul. Si l'on en pouvoit Juger par la grande quantité de muco- sité qui est répandue en général à la superficie de la peau des malacozoaires, ilfaudroit croire que les cryptes muqueux y seroient fort nombreux ; mais il est souvent fort difficile d'en démontrer la présence. On trouve cependant des parties où les pores muqueux sont évidens, commeau bord épaissi du manteau qui constitue le collier des céphalés conchylifères, et probable- ment à la place qui forme des plis souvent nombreux dans le fond de la cavité resplratrice vers l'anus, et que l'on a désignés sous le nom. de plis muqueux. Il sort en effet de ces endroits de la peau beaucoup plus de mucus que de tous autres. On ne remarque jamais de véritables poils dans aucun ani- mal de ce type: quelquefois cependant la partie muqueuse épiderniique de la coquille se prolonge, pour ainsi dire, au dehors, et s'arrondit ou s'aplatit de manière à présenter un aspect pileux, comme cela se voit dans certaines espèces d'hélices et de bivalves. Dans les oscabrions, cette disposition est quelquefois en- core bien plus marquée sur la peau elle-même , et quelquefois dans certaines espèces on trouve des faisceaux dépolis cornéo- calcaires de chaque côté du corps. Commeil arrive assez souvent que la peau des malacozoaires est plus grande qu'il ne faudroit pour entourer leur corps exac- tement , ou la masse des viscères , et que les replis qu'elle forme semblent l'envelopper comme notre corps l'est dans un man- teau , l'on a généralisé ce nom de manteau [pallium) , pour désigner la peau des mollusques , quoique réellement cette disposition n'existe pas toujours. 70 MOL La disposition générale du manteau des mollusques offre un si grand nombre de différences qu'il seroit presque fasti- dieux de les énumérer; nous nous bornerons donc aux prin- cipales. Dans les poulpes, les sèches et les calmars il forme une sorte de bourse ou de gaine fort épaisse, ouverte à la circonférence inférieure du cou, et c'est par cette ouverture que l'eau pénètre dans la cavité branchiale qu'il constitue. Dans les céphalés conchyliCères la partie de la peau qui re-^ couvre les viscères est excessivement mince; elle s'épaissit à mesure qu'on approche des bords du manteau, et forme au- "tour du pédicule qui joint le pied à la masse viscérale une espèce d'anneau plus mince en arriére, beaucoup plus épais en avant, et auquel on donne souvent le nom de collier. C'est dans l'épaisseur de re rebord libre du manteau que se trouvent en plus grande abondance les pores muqueux qui produisent la coquille, et ce sont ces bords au milieu desquels rentrent la tête et le pied de l'animal quand il veut chercher un abri complet dans sa coquille. L'étendue, la forme de l'ouverture du manteau sont toujours en rapport avec la gros- seur du pédicule du pied ; aussi , fort étroite dans les buccins et genres voisins qui constituent la famille des siphonobran- ches, et même dans celle des pulmobranches, où elle mérite réellement le nom de collier, elle est au contraire fort longue etfortétroite dans les cônes, les olives, les porcelaines, où elle est constituée par deux lobes plus ou moins inégaux, et qui peuvent quelquefois dépasser beaucoup l'ouverture de la coquille et se recourber sur elle de manière à l'envelopper totalement : enfin l'ouverture du manteau peut encore être ovale ou circulaire, comme dans les cervicobranches symé- triques ou asymétriques. Dans les mollusques céphalés nus ou presque nus, le manteau fort épais dans toute son étendue, pu à peine un peu plus sur ses bords, ou en outre souvent couvert de tubercules, comme cela se voit dans les doris, les péionies, les tritonics, et même dans les limaces; les bords saillans dépassent cependant le pied de manière à ressembler à une espèce de grand bouclier. DanslesmoUusques acéphales lamellibranches, dont le corps est ordinairement très-comprimé, le manieau constamment fort mince, si ce n'est vers ses bords, est divisé en deux grands MOL 7» lobes latéraux égaux ou un peu inégaux qui retombent de chaque côté du corps qu'ils comprennent entre eux et qu'ils dépassent souvent beaucoup. C'est une disposition assez ana- logue à celle des porcelaines, et c'est ici que cette partie de renvelop[)e mérite réellement le nom de manteau. Toujours réunis dans une plus ou moins grande étendue de la ligne dorsale, les lobes du manteau des lamellibranches peuvent être séparés dans tout le reste de leur étendiie, comme dans les huîtres; à demi séparés, comme dans les molettes, les bucardes, les venus, ou bien réunis pour constituer une sorte de gaine ouverte seulement en avant et en arrière ^ comme dans les sokns et beaucoup d'autres genres, ou enfin former un sac percé seulement de deux ouvertures posté- rieures, rapprochées comme dans les ascidies, ou plus ou moins distantes comme dans les biphores , où le manteau dans sa couche extérieure devient presque cartilagineux. Les bords de l'ouverture du manteau des mollusques cé- phalés sont souvent simples, c'est-à-dire sans prolongemens, sans lobures, ni digitation, ni clrrhes tentacubiires , comme dans les sèches et genres voisins, mais il arrive souvent aussi que le bord supérieur s'avance un peu pour former une sorte d'abri pour la tête, comme dans les onchidies, et même dans les limaces , ou qu'il est prolongé considérablement par l'addition d'un appendice épais, musculaire, en forme de cornet ouvert inférieurenient, mais pouvant constituer un tube complet plus ou moins alongé, et servant à l'introduc- tion de l'eau dans la cavité branchiale : c'est ce que l'on voit dans tous les siphonobranches, dont l'ouverture de la coquille est échancrée ou siphonée. On trouve un assez petit nombre d'espèces de mollusques de cette classe, dont les bords latéraux du manteau sont lobés ou digités ; mais il y en a un peu plus qui les ont garnis de franges ou de cirrhes tentaculaires; les cervicobranches, et surtout les patelles et les haliotides, sont les espèces qui offrent le plus ce caractère. Mais c'est surtout dans la classe des acéphales que les cir- rhes marginaux du manteau acquièrent le plus de développe- ment pour la grandeur et le nombre. Dans les limes, par exemple, ce sont presque de petits tentacules cylindriques, 72 MOL formant un quadruple cordon autour des bords du manteau. Dans les peignes, les cirrhes, quisonf aussi grands et nombreux, sont entremêlés avec de petites plaques ovales, irisées en forme d'yeux, régulièrement espacées, et dont on ignore complètement l'usage. Dans cette même classe d'animaux, les bords du manteau offrent aussi assez souvent des lobures ou digitations plus ou moins marquées, et dans les espèces où les lobes labiaux sont plus ou moins complètement réunis, ils le sont en arrière au moyen d'un ou deux tubes musculaires, entièrement contrac- tiles, distans ou non, courts ou très-alongés, dont les orifices sont souvent garnis de cirrhes et affectent une disposition presque radiaire. Ces tubes servent, l'un, ou le ventral, à l'introduc- tion des substances récrémentiticlles ; l'autre, ou le dorsal, à la sortie des matières excrémentitielles. Dans les biphores, où ils sont siséparés qu'ils semblent aux deux extrémités du corps , l'un d'eux, le dorsal, est pourvu d'un appareil valvulaire. Mais un. caractère plus singulier de la peau d'un grand ombre de ces animaux, c'est que dans une partie de son épaisseur, et le plus souvent entre le réseau vasculaire et le pigmentum,se dépose une matière muqueuse , mêlée d'une plus ou moins grande quantité de substance crétacée , dont l'accumulation, le dessèchement produisent un corps pro- tecteur ou une coquille. Dans l'article Conchyliologie, nous avons traité avec dé- tails delà forme des coquilles et de celle de leurs différentes parties, afin d'en tirer les caractères de cette branche acces- soire de la zoologie. En ce moment nous devons étudier ces corps sous les rapports de leur structure, de leur composition chimique, de la manière dont ils naissent, croissent, se mo- difient avec l'âge, et enfin de leur connexion avec l'animal. Une coquille vraie est toujours composée de couches ou de lames mucoso-calcaires appliquées les unes en dedans des autres, la plus ancienne et la plus petite en dehors , et la plus nouvelle et la plus grande en dedans; c'est ce que l'on voit évidemment dans les coquilles feuilletées, comme les huîtres, surtout, quand, par l'exposition à la chaleur, ou par la lon- gue action de l'air, la matière muqueuse, qui lioit non seu- lement les molécules de chaque lame , mais encore celles MOL 73 des deux superposées, a été enlevée. Le bord des lames composantes , qui se voit à la face externe de la coquille , constitue ce qu'on nomme les stries d'accroissement. Cette structure, la plus connue de toutes, est la struc- ture feuilletée; mais il en est une autre qui en diffère, en ce que les couches composantes sont beaucoup mieux liées entre elles et leurs molécules calcaires plus rapprochées; telle est celle des coquilles des peignes et des patelles -. aussi ces coquilles peuvent-elles être chauffées fortement sans se déli- ter, ce qui fait employer la première comme une espèce de plat dans nos cuisines. Quelquefois, en même temps que les molécules calcqires se déposent en formant une des lames composantes, elles se correspondent ou se placent au-dessus les unes des autres dans toutes celles qui composent la coquille, et il en résulte la structure fibreuse dans laquelle la coquille se brise plus aisé- ment dans la direction des fibres que dans celle des lames; c'est ce que l'on voit très-bien dans la coquille des jambonneaux. On trouve quelques coquilles dans lesquelles ces dcuxstruc- tures peuvent alterner, c'est-à-dire qu'une partie de leur épaisseur est simplement feuilletée, et l'autre fibreuse, c'est la structure fibro-lamelleuse. Une structure fort rapprochée de celle-ci est celle qu'on remarque dans les coquilles nacrées, univalves ou bivalves; la partie nacrée semble être toujours lamelleuse, et l'autre être fibreuse et plus ou moins oblique. Quand une coquille est parvenue au degré de grandeur dont elle étoit susceptible , le derme de l'animal paroit pro- duire une plus grande quantité de matière calcaire , et moins de matière muqueuse, et les molécules qui la composent ne se déposent plua par lames ou couclics régulières; elles sont très-serrées, entassées, et pventient une structure vitreuse qui se polit de plus en plus avec l'âge par le frottement des parties du manteau , c'est ce que l'on remarque dans toutes les coquilles univalves cà leur surface interne, et surtout près de l'ouver- ture, comme dans les casques, par exemple; mais c'est ce que l'on voit encore mieux dans les porcelaines et quelques genres voisins , où la coquille proprement dite , étant formée et fort mince, est épaissie en dehors par un dépôt plus 7V MOL ou moins épais , et souvent autrement coloré que ses couches, parce que dans la reptation ordinaire, l'animal pourvu de deuxgrands lobeslatéraux àson manteau, l'enveloppe presque de toute part. C'est de cette matière que se remplissent les trous qu'un accident a pu faire dans l'étendue d'une coquille, la partie postérieure de la spire de celles qui sont turriculées, ce qui force l'animal à l'abandonner, et même les tubes ou tuyaux calcaires que se forment certains animaux mollusques acé- phales bivalves, à une certaine époque delà vie. C'est enfin par cette matière de dépôt vitreuse que se rétrécit l'ouver- ture d'un assez grand nombre de coquilles univalves , et qu'elle prend souvent une tout autre forme que celle qu'elle avoit avant l'âge [adulte de l'animal. Cette partie de la coquille des mollusques offre cela de re- marquable qu'elle est très-cassante dans toutes les directions, un peu à la manière du verre; c'est ce qui explique ce qu'on nomme la décollation de la spire dans plusieurs mollusques céphalés. Il est fort rare que la coquille soit colorée dans ses couches composantes : elle est en effet dans le plus grand nombre rie cas de couleur blanche; mais elle est au contraire quelque- fois colorée dans quelques parties de sa surface interne, et presque toujours à l'externe. Toute coquille qui est complètement derraale n'est jamais colorée, et cela se conçoit, le pigmenlum étant resté à la partie de la peau qui la recouvre. La coloration que l'on remarque quelquefois à la face in- terne, et ce n'est guère, ce nous semble, que dans les bivalves, appartient à la matière de dépôt, et paroit être produite par une imprégnation qui s'étend peu k peu en surface et en pro- fondeur. Il est donc probable qu'elle est due à quelque hu- meur de l'animal, produite dans un organe dont le contact avec la coquille la teint de la couleur de cette humeur. Cela nous semble du moins certain pour la couleur jaune ou brune que l'on voit quelquefois dans les coquilles univalves; elle est certainement due au contact du foie. Celle de la janthine est dans le même cas, c'est une véritable coloration d'imprégna- tion qui paioU provenir de l'organe dépurateur. MOL 75 Quant à la coloration nacrée ou irisée qui se remarque en- core plus souvent à l'intérieur de coquilles univalves et bi- valves, l'expérience de M. Brewster dont nous avons parié à l'article Conchyliologie, met hors de doute qu'elle est due à la disposition mécanique des molécules, et non plus à une matière réellement colorante. La coloration de la surface externe des coquilles est toute différente, et ne leur appartient réellement pas : elle est tou- jours extrêmement superficielle et produite par le pigmentuni coloré (lu bord de la peau. Ce sont des molécules colorées qui se déposent au-dessus du dépôt calcaire, et qui sont d'une autre nature, puisqu'elles disparoissent avec le temps et par l'action de la chaleur- aussi la couleur est-elle d'autant plus vive que l'animal est plus jeune, et que la partie produite de la coquille est plus nouvelle. Nous devons à Réaumur des expériences qui prouvent qu'il n'y a que le limbe ou bord antérieur du manteau- qui produise ainsi des molécules colo- rées; en effet, il est certain que la nouvelle pièce qui se forme pour remplir un trou fait dans un autre endroit de la coquille que son bord , est constamment blanche. On voit d'ailleurs que dans l'hélice némorale sur laque. le il a fait ses expériences, et dont la robe est agréablement zonée de noir sur un fond jaune, la partie du collier qui correspond aux zones noires, présente une teinte de cette couleur, en sorte que si l'on vient à casser une partie du bord de la coquille, le morceau qui est reproduit est noir vis-à-vis de la partie noire du limbe du manteau, et jaunâtre sur le reste. Quoiqu'on n'ait pas de preuves directes que cela soit ainsi pour toutes les autres coquilles qui sont colorées par zones décurrentes du sommet à la base, l'analogie permet de conclure que cela doit être ainsi, mais dans les espèces dont la coloration est par taches ovales, carrées, irrégulières, et sur- tout par bandes transverses dans la direction d es stries d'à ce rois- sement , il faut convenir que l'analogie devient moins évidente, à moins que d'admettre avecBruguière qu'ily a changement, déplacement, irrégulièrement ou non, dans les parties du bord du manteau, qui produisent le dépôt coloré, phénomènes dont il est bien plus difficile de se rendre compte, et qui au- roient besoin d'être soumis à de nouvelles observations. 76 MOL Nousavons dit tout à l'heure que la coloration des coquilles est constamment super6cielle : il en est cependant un groupe où , à une certaine époque , malj;ré l'existence de celle-ci , il y en a encore une profonde non visible, et toujours fortdifférente, non seulement dans Tespèce, mais encoredans la forme; cesont les porcelaines et quelques olives. Bruguière a parfaitement expli- qué ce fait. Pendant une iissez longue durée de la vie. ces animaux sont revêtus , comme nous l'avons vu plus haut , d'une coquille fort mince , à bords non dentés , à spire visible, etc., et qui est surtout colorée à sa superficie comme le sont la plupart des co- quilles; celte coloration, due aux bords du manteau, se fait peu à peu avec l'accroissement de la coquille; mais plus tard, peut-être, quand l'animal est adulte, les appendices cutanés qui, de chaque côté du corps, se relèvent sur le dos de la co- quille, quand ilrampe , déposent la matière crétacée, éburnée , qui l'épaisissent peu à peu , et en même temps une matière colorée qui offre constamment une tout autre disposition que la première. Il faut donc admettre que la face supérieure de ces lobes cutanés présente des espaces où le pigmentum est coloré, ce qui colore la matière cutanée qui s'en exhale; et comme, dans le développement de ces lobes, il est rare que ces espaces tombent justement sur les lieux de premiers dé- pôts, on conçoit comment cette nouvelle coloration , non seu- lement n'est jamais par bandes décurrentes, mais est toujours par taches assez irrégulières. Nous avons déjà fiit l'observation que la lumière semble avoir une influence de grande valeur dans la coloration des coquilles, puisque celles qui sont tout-à-fait intérieures ou déposées dans quelque grande loge du derme, sont toujours blanches, de même que celles des animaux qui vivent constamment dans des trous dont ils ne sortent pas: mais une autre preuve de ce fait, c'est que, dans certaines coquilles bivalves, qui vivent fixées plus ou moins horizontalement, la valve fixée est constamment blanche, etlasupérieureest souventcolorée d'une manière très-vive. Les spondyles et un assez grand nombre de peignes en offrent des exemples. Il faut donc admettre ici qu'un lobe du manteau ne recevant pas l'action excitante de la lumière, ne produit pas de pigmentum coloré, au contraire de l'autre; ou mieux, que le p'^Mneutum ne se colore que par cette action : en sorte que , MOL 77 si artificiellement on vcnoit à retourner une de ces coquilles, il y auroitun renversementdans la coloration des valves, comme cela a lieu pour les côtés de certains pleuronectes. En général la coloration des coquilles est d'autant plus vive que les animaux dont elles proviennent sont plus exposés à l'action de la lumière. Les hélices, animaux terrestres, sont en effet ceux dont la coquille varie le plus en couleur; les tubicoles, parmi les bivalves, ont au contraire leur coquille constamment blanche. Ollvi qui a fait des recherches à ce sujet, a remarqué également que les coquilles qui sont enve- loppées par des épongea ou des alcyons, ou qui vivent dans le sable, ou même dans des lieux constamment ombragés, sont bien plus pâles que celles qui sont constamment à découvert dans des lieux bien exposés ; la même coquille est même plus colorée dans ses parties découvertes que dans celles qui sont cachées. On trouve presque toutes les espèces de couleur à la sur- face externe des coquilles, le plus communément cependant le brun et le fauve, le moins souvent le vert, et un grand nombre desystèmesde coloration , quelquefoisuniformes, sou- vent piquetés ou tachetés, rayés longitudinalement ou verti- calement. Enfin, une dernière partie qui entre dans la composition des coquilles, est l'épiderme qui recouvre le pigmcnlum colo- rant, et que Ton nomme souvent Drap marin ou Epiphlose. C'est évidemment l'épiderme de la peau dans laquelle la coquille s'est déposée; cetépiderme est formé d'une matière muqueuse ou cornée desséchée; quelquefois produisant une couche plus ou moins épaisse et lisse à la surface de la coquille, et d'autres fois se relevant eu lames ou en productions pilifor- mes aplaties ou coniques et prolongées de manière à ressem- bler à des espèces de poils. Dans les bivalves, cette partie est de la même nature que le ligament, et elle enveloppe les valves quelquefois toui-à-fait comme dans lessolens; c'est cette partie qui commence à se former dans l'accroissement d'une coquille univalve ou bivalve , que celle-ci doive rester avec un épi- derme ou non. D'après ce que nous venons de dire sur la structure de la co- quille des malacozoaires, il est certain qu'elle est comj osée 1^ MOJ. chiuiiqueinentde deux substances , i.' d'une matière muqueuse animale , plus ou moins abondante . suivant l'âge du aioUusque , la partie de la coquille analysée, et suivant sa structure; ■2° d'un sel calcaire beaucoup plus abondant en général, mais qui varie cependant en quanlité , suivant l'âge des mollus- ques conchylifères. Quoique l'analyse des coquilles donnée par les chimistes soit fort incomplète, en ce qu'elle porte sur foutes leurs parties à la fois, sans distinction d'âge, on re- coniioit cependant que les différences dans les résultats sont assez bien en rapport avec les différences de structure. Les espèces qui contiennent en général le plus de matière animale, paroissent être cclks qui ont la structure fibreuse et nacrée. Suivant M. Hatchett, elles sont formées de sous- carbonate de chaux et d'albumine coagulée. La nacre de perle elle-même est composée sur loo parties de 66 du pre- mier, et de 34 de la seconde. Les coquilles d'huîtres contiennent beaucoup moins de matière animale , et cette matière ressemble davantage à une substance gélatineuse. M. Vauquelin y a trouvé^ outre la matière organique, du sous-carbonate et du phosphate de chaux, du sous-carbonate de magnésie et de l'oxide de fer. La coquille des patelles qui offre une structure lamelleuse fort serrée , se rapproche encore davantage dans sa compo- sition chimique de celles dont la structure est en général vitrée. Celles-ci, d'après M. Hatchett, qui les nomme coquilles porcelaines , ne renferment qu'une très-petite quantité de ma- tière azotée; on y troiive au contraire beaucoup de sous- carbonate de chaux, mais sans traces de phosphate et de sulfate de la même base. D'après ce que nous venons de dire, il est évident que la coquille des animaux mollusques, matière mucoso-crétacée, n'est pas un endurcissement de la peau par le déj)ôt de molécules calcaires dans les mailles d'un tissu cellulaire, mais bien un dépôt d'une matière mucoso-calcaire, non pas cependant excrétée à la superficie de la peau, mais bien entre deux de ses parties, le réseau vasculaire et l'épiderme , et quelquefois même dans le derme lui-même : et en effet elle tient organiquement avec le reste de l'animal, et surtout avec la fibre musculaire ou contractile, tandis qu'un simple MOI. -5 tube calcaire, comme celui qui existe dans les tubicolcs, n'est réellement qu'un dépôt, qu'une exhalation tout-à-fait extérieure, aussi ne tient -il à aucune partie de l'animal; c'est ce point de relation de l'animal avec sa coquille qui constitue les empreintes de forme variable que l'on remarque en différens endroits delà coquille, etsurtout dans les bivalves. Cette relation nécessaire ne permet donc p;is de supposer qu'un animal mollusque conchylifère auquel on auroit en- levé sa coquille pût la reproduire , et encore moins qu'il pût la quitter lui-même , comme Bruguière l'a supposé pour les por- celaines. Elle ne permet cependant pas non plus d'admettre ridée de Klein et de Bonnet, que la coquille s'accroît par intns-susception ; en effet les expériences de Réaumur où il a montré qu'un trou fait à la coquille , ou dans une partie de sa spire ou même à son bord, ne se remplit pas par la circon- férence, mais à la fois et indépendamment de la coquille elle- même , ont mis la chose hors de doute. La forme de cette coquille, et même la prédominance de la matière animale sur la matière minérale, doivent donc être en rapport avec la forme de la peau ou du manteau et avec l'âge de l'animal : aussi les prolongemens tubuleux , épineux, lamelleux, que l'on remarque souvent à la surface d'une co- quille, ne sont que des produits de prolongemens, de lobes, de lanières du manteau , de même qiie les sinus, les échan- crures sont produites par la saillie habituelle, mais intermit- tente de quelque organe, comme du tube de la respiration, de la tête elle-même, del'oviducte, etc.; mais, pour en bien comprendre la formation , il faut suivre les développemens d'un mollusque conchylifère, depuis le moment de son ap- parition dans l'œuf dont il est sorti JAJsqu'au summum de son accroissement, et de ce point jusqu'à la mort. Tout animal mollusque, quelquegrande et disproportionnée pour son corps que doive être sa coquille p.ir la suite, a offert une disproportion inverse, c'est-à-dire que sa coquille que l'on aperçoit de très-bonne heure dans l'œuf a été d'abord beau- coup plus petite que le corps, et par conséquent étoit bien loin de pouvoir le contenir, à peu près comme c; la se voit dans l'hélicolimace. Elle a également commencé par être presque entièrement membraneuse. Dans les premiers temps S" BIOL SCS bords libres étoient donc l'éellement dans la peau ellr- même, puisqu'ils n'atteignoient pas encore les limites du man- teau. Par l'addition de nouvelles couches intérieures et par l'accroisssement de la quantité de molécules calcaires 4 la coquille s'est épaissie, solidifiée, mais en même temps elle s'est accrue de manière à ce que les bords de son ouverture ont atteint les limites du manteau, d'abord seulement dans l'état de repos ou de rétraction ; cependant l'animal est sorti de l'œuf à peu prés à cette époque, et son accroissement a conti* nué; pour la recherche de sa nourriture, et en général des circonstances nécessaires à son développement , il a été obligé d'étendre les différentes parties de son manteau, et surtout les lobures, les lanières, digitations dont il est pourvu , et qui sont toujours plus grandes proportionnellement, et même plus nombreuses dans le jeune âge qu'à l'époque de décrépitude oîi elles tendent à disparoitre; c'est alors que les bords de l'ouver- ture delà coquille sesont étendus et ont dépassé ceux du man teau rétracté, que le dépôt de nouvelles couches augmentoit sans cesse, et d'autant plus que Panimal , j)ar quelque cir- constance, est forcé à se contracter, à se rétracter davantage. La coquille est devenue un abri, un organe protecteur d'au- tant meilleur, d'autant plus complet, que l'animal a approché davantage du summum de développement dont il étoit sus- ceptible. Si les bords du manteau étoient simples, ceux de la coquille l'ont été de même-, si, au contraire, ils se sont pro- longés dans une direction quelconque pour faciliter quelque fonction, les bords de la coquille ont suivi ces prolongemens, et il en est résulté des prolongemens semblables dans la coquille. Il faut cependant admettre que les prolongemens du manteau avoient l'organisation nécessaire pour excréter avec la matière muqueuse que la peau des malacozoaires rejette toujours, une quéintité suflisante de matière crétacée; sans cela, il seroit impossible d'expliquer pourquoi parmi les siphonobranches, il y a des espèces dont le tube cutané a produit un tube à la coquille coznme dans les siphonostomcs et seulement une échancrure, comme dans les entomostonies; c'est ainsi que l'on peut expliquer non seulement la formation du siphon et des épines quand il en a, mais encore celle des pointes ou découpures plus ou moins nombreuses du bord MOL 8i tiroit de rouvcrlure d'une coquille, etc. En thèse générale, il est certain que les épines, tubercules et piquans d'une coquille, quelque solides qu'ils soient, ont d'abord été canali- culés; ceux dont le canal ou la scissure est en dedans, et c'est le plus grand nombre, ont été produits par des digita- tions du manteau, ceux dont la scissure est en dehors comme la corne des pourpres licornes, et les épines du corselet de la venus dionée, paroissent au contraire l'avoir été par la con- cavité d'un appendice du manteau qui saille au dehors. Mais ces lobures, ces découpures du manteau n'ont pas eu lieu , à ce qu'il paroit , à toufies les époques de la vie active de l'animal, et alors la coquille n'a pu être pourvue des dé- coupures correspondantes ; c'est ce que l'on voit très-bien dans les ptérocères et genres voisins dont la coquille, dans le jeune âge, ressemble beaucoup à celle d'un cône. Il faut donc penser que dans ces genres le lobe latéral droit du manteau se dilate, s'élargit, et même quelquefois se digite d'une manière assez irrégulière avec l'âge, et c'est alors que la coquille offre l'aile ou les digitations qui les caractérisent. 11 faut aussi nécessairement admettre que cette disposition du manteau diminue peu à peu à l'époque de la décrépitude , puisque les digitations de la coquille, d'abord évidemment canaliculées , se remplissent, se solidifient complètement, et que, comme nous l'avons vu sur un individu de ptérocère , il est vrai, conservé dans de l'esprit de vin, le lobe droit du man - teau n'offre aucune trace de division aux endroits correspon- dans aux digitations devenues solides de la coquille. Dans un assez grand nombre de mollusques, il paroit que la durée de la vie active dans l'époque de l'accroissement est sans interruption, ce qui, probablement , ^dépend de la réunion constante de circonstances favorables, et surtout dans la température et la nourriture; et alors l'accroissement de la coquille plus ou moins lent est cependant uniforme jusqu'à ce qu'elle ait atteint le summum de son développe ment; mais il en est aussi plusieurs autres dans lesquels, par rintermittence des circonstances favorables, l'animal étant forcé de diminuer l'intensité de son activité vitale à de cer- taines époques de l'année ou de la durée de sa vie, la coquille offre des indices de ces intermittences périodiques dans le reir- i* MOL flement, l'épaisissement du bord droit de Touverture dans les univalves, ou de tout le bord libre dans les bivalves, qui s'est conservé à desintervalles très-difierens dans ['étendue du cône spiral et par l'état plus mince et lisse des intervalles. Ces inter- mittences sont-elles déterminées par celle de l'activité des organes digestifs ou par celle des organes générateurs? c'est ce qu'il est difficile d'assurer, mais ce que l'on pourroit admettre. On pourroit concevoir en effet que pendant l'activité généra- trice , la congestion vitale portant sur les organes de la généra- tion, diminueroit proportionnellement celle de la peau et de l'excrétion crétacée, et qu'alors l'accroissement de la coquille se feroit comme à l'ordinaire , d'où les espaces intermédiaires aux bourrelets-, mais que lorsque cette congestion viendroil à cesser, elle se porteroit vers la peau, d'où une accumula- tion de matière calcaire au bord de l'ouverture, ce qui pro- duiroit les bourrelets simples ou ramifiés, suivant la simplir cité ou la subdivision des bords du manteau producteur. La rareté ou la fréquence de ces intermittences détermineroit le nombre et la distance des bourrelets, quelquefois très-serrés, comme dans les scalaires, les harpes et certaines espèces de venus, ou très-espaces comme dans les murex tripières, les murex diptères, et les tritons où ces bourrelets dans l'accrois- sement de la spire se disposent régulièrement au nombre de trois, un de chaque côté, et un médio-dorsal, ou au nombre de deux, symétriques, un de chaque côté, ce qui donne à la coquille, considérée en général, une forme aplatie, ou au nombre de deux, non symétriques; mais il faut remarquer que ces bourrelets sont toujours formés de substance vitrée, et non lamelleuse. Lorsque l'animal est parvenu au terme de sa croissance et dans des limites de grosseur assez variables , sa coquille est toujours terminée par un bourrelet ou un épaisissement dans les espèces dont nous venons de parler i mais même dans celles chez lesquelles les intermittences de l'accroissement ne sont pas aussi sensibles, et ne sont marquées que par de simples stries, la terminaison de l'accroissement est très-souvent indi- quée par un bourrelet plus ou moins épais, quelquefois simplr. quelquefois denticulé, et qui est également formé de substance vitrée; c'est aussi à cette époque que dans les univalves 1h MC)L 8^ substance Vî.'rée de dénftt iatérienr. et mcme extérieur j comme dans Il's porcelaines, s'accroit, s'épaissit, semble pour ainsi dire s'extravaser et tend à diminuer l'ouverture dont elle change aussi souvent beaucoup la forme, comme on le voit dans les véritables casques 5 les grimaces et certaines hé;iccs,de manière quelqueibis à réunir les deux bords et à former une espèce de péristome continu. L'oriHce d'une coquille univalve est souvent encore modifié par la formation de dents, non* seulement au côlé interne du bord droit, mais encore sur le bord gauche et sur la columelle elle-même : ces der tssont évi- demment produites par des cannelures du manle.iu qui accompagnent le pédicule qui joint le pied de l'aniuialà la par- tie tortillée de son corps. L'explication de la formation des sinus , entailles, échan- crures, rentre tout-à-fait dans celle "des tubercules, canaux, bourreleis et varices; avec cetie diflerence que ces solutions de continuité dans le bord des univalves ou des bivalves, sont dues à ce qu'une partie saillante sort et renti e un grand nombre de fois , et ne persiste pas dans son exsertion: ainsi dans les co- quilles univalves, Téchancrure antérieure de l'ouverture est due, comme nous avons déjà eu l'occasion de le faire obser- ver, au tube formé par le bord du manteau ; le sinus, (jui se remarque quelquefois dans la partie antérieure du boid droite comme dans les ptérocèrcs,dans les slrambes, résulte du passage delà têlejrentaille médiane ou subpostérieure dumême bord, etqui se trouve dansles pleurotomes, et dans beaucoup d'autres genres, se rapporte à la sortie de l'organe femelle de la géné- ration ou del'oviducte; peut-être même n'exisle-elle que dans les individus femelles, il est du moins certain que celte disposi- tion nes'estainsi trouvée jus(|u'icique danslesespèccs dioiques. Quant au sinus, quelquefois prolongé le long d'un éperon, et formant une sorte de gouttière, comme dans beaucoup de genres, ilparoit dû à un prolongement ou repli du manteau , et peut-être aussi à l'organe de la génération. Une autre considération, à laquelle donne lieu l'examen des coquilles, et dont il sera bon de dire quelque chose, est celle de l'empreinte musculaire; nous verrons plus loin que cette empreinte est due à la communication ou à l'adhérence- delà tibre musculaire avec la coquille. Cette adhérence, si 6. 84 MOL forte dans l'état de vie , l'est cependant très-peu après la mort. Consiste-t-elle en une simple application? cela est fort pro- bable. Quoi qu'il en soit, les traces qui en restent sur la co- quille sont toujours plus ou moins évidentes, et forment des stries très-fines et plus ou moins parallèles ou concentriques. Dans les univalves il n'y a presque toujours qu'une seule im- pression musculaire produite par le faisceau dorsal de la co- lumelle, et qui indique fort bien sa forme. Peu ou point vi- sible dans les spirivalvesà cause de son enfoncement, elle le devient dans les espèces dont le dernier tour est fort grand, comme dans les concholepas , dans les haliotides , et même dans les argonautes, etc. ; mais elle l'est surtout dans les espèces pa- telloïdes ou dont la coquille ne s'enroule pas. Sa forme est alors presque toujours en fer à cheval , ouvert en avant pour le passage de la tête de l'animal, et à branches plus ou moins inégales. Sur des espèces de patelles non symétriques de Lin- naeus , que je rapporte au genre Mouret d'Adanson , la branche droite du fer à cheval est partagée en deux par un espace lisse ou canal peu enfoncé , par où , sans doute , l'eau va aux brau- chies. Quelques autres espèces de véritables patelles ont leur impression musculaire comme lobée , ou étranglée d'espace en espace, et enfin des espèces non symétriques ont réellement deux impressions distinctes, le fera cheval étant interrompu en arrière. La coquille des malacozoaires acéphales offre au contraire , beaucoup ' plus souvent, plusieurs impressions musculaires qu'une seule; elles sont plus profondes, et sont dues aussi bien à l'attache des fibres ligamenteuses qu'à celle des muscles. Nous verrons plus loin que les premières qui ont tant d'ana- logie avec l'épiderme, n'en ont pas moins avec les fibres mus- culaires desséchées du byssus; aussi les impressions qu'elles laissent sur la coquille sont-elles absolument de même aspect; nous n'en avons observé encore que de deux sortes, l'une externe ou extéro-interne, plus ou moins alongée, occupant la partie dorsale des valves en arrière, et fort rarement en avant des sommets; l'autre, entièrement où presque tout-à-faif interne, ordinairement arrondie sous les sommets, comme dans les mactrcs, les crassatellcs , etc. MOL 85 Les impressions produites par les fibres musculaires sont beaucoup plus nombreuses : on peut les diviser en celles des muscles adducteurs , des muscles rétracteurs du pied , de l'attache des bords du manteau , et enfin de l'attache des tubes. L'impression des muscles adducteurs est quelquefois simple ou unique, centrale ou non, commeonle voit dans les ostracés et les subostracés et dans les pholades. Elle se subdivise quel- quefois comme dans les anomies. Elle paroît encore unique dans les mytilacés , mais , en y re- gardant attentivement, on voit, tout-à-fait en avant, une très-petite impression qui est le commencement de la double impression musculaire que l'on tt-ouve dans presque tous les acéphales lamellibranches, et dont une est buccale et l'autre anale. La forme, la proportion, etmêrae la position de ces deux impressions varient beaucoup , et fournissent de bons carac- tères à la conchyliologie. Les impressions des muscles rétracteurs du pied Sont tou- jours beaucoup plus petites , et se confondent souvent, surtout les postérieures, avec celles des muscles adducteurs, où elles forment une sinuosité; elles sont nombreuses dans les mytila- cés ; dans les conchacés , l'antérieure , seule distincte , remonte vers la charnière. L'impression des bords du manteau , et celle de l'attache des tubes, constituent ce que nous nommons impression abdominale; l'une , descendant du muscleadducteur antérieur, suitladirec- tion du bord de la coquille , dans une largeur et à une distance variables, et atteint ou dépasse l'impression de l'attache des tubes qui forme une excavation ou une sinuosité plus ou moins profonde, ouverte en arrière. Quand une coquille est enfin parvenue à son plus grand de- gré de développement en étendue, les changemens qu'elle éprouve, toujours en rapport avec ceux de l'animal qui tend à se rétrécir lui-même, surtout dans les lobes de son manteau, ne consistent guère que dans son augmentation d'épaisseur, non pas par l'augmentation des couches qui la composent, mais par celle de la matière vitrée, et en accroissement de poids par la diminution de la quantité de substance organique r.n rapport inverse de l'inorganique. Les couches externes ^ MOL perdent de plus en plus les produclioïis piliformes et le peu d'épiderme qu'elles pouvoient avoir; les couleurs pâ- lissent, s'effacent, disparoissent; les stries, les tubercules, les varices même, s'émoussent, s'usent, s'abaissent de plus en plus; la coquille se couvre de dépôts terreux crétacés, et d'animaux qui s'y creusent des loges; les prolongemens épineux et tuber- culeux se remplissent, se solidifient; au contraire, les sinus ordinaires se creusent , s'agrandissent : il s'en développe même quelquefois, surtout dans les individus femelles, où il n'y en avoit pas durant la plus grande partie de la vie, de manière à former des pleurotomes dans un grand nombre de genres. L'ouverture se rétrécit , l'extrémité postérieure de la cavité se remplit ou se cloisonne par l'avancement successif de l'animal, etla mort de celui-ci, arrivée parsuitedela vie, détermine celle de la coquille. Cette coquille alors perd peu à peu la matière animale qu'elle contenoit, et finit par n'être plus composée que de carbonate de chaux , et par conséquent devientsouvent très-friable. Le mouvement insensible qui se produit par les lois de l'attraction entre les molécules, les porte à se réunir sous une forme inorganique et à cristalliser, et alors les dé- pouilles coquiJléres des mollusques tendent plus ou moins à disparoitre et à former des masses calcaires par leurs agglo- mérations, etsurtout parcelle de leurs morceaux ou détritus, ce qui constitue les formations de calcaire coquiller. D'après ce que nous venons de dire, les coquilles offrent des différences asspz considérables, suivant l'âge de l'animal auquel elles appartiennent, et ces différences portent sou- vent sur la forme de l'ouverture, et surtout sur celle du bord droit des coquilles univalves. Elles offrent aussi des différences suivant les sexes, dans les groupes dioïqucs, c'est-à-dire où le sexe mâle est porté par un seul individu et le sexe femelle par un autre, comme pous le verrons plus loin. Jetons au jaravant un coup d'œilsur une autre production de la peau , dont l'usageest de rendre l'appareil protecteur encore plus complet, et quel'ondésignesouslenom d'opercule, parce qu'elle sert à fermer plus ou moins complètement l'ouverture delà coquille à son orifice même, ou plus ou moins profondé- pient. Quelques au leurs, et entre antres Adanson. l'ontregardée MOL 87 comme l'analogue d'une des valves d'une coquille bivalve, mais évidemuient à tort; car sa position, par rapport au corps de l'iinimal, n'indique aucune analogie. Les deux valves d'une bivalve sont placées, une de chaque côté de son corps, si ce n'est dansles palliobranches, tandis que dans les malacozoaires operculés, la coquille seule, dépendant du manteau, occupe constamment sa face dorsale, et l'opercule n'a jamais de con- nexion qu'avec la face dorsale supérieure du pied , quelque- fois à l'angle de sa jonction avec le pédicule du corps, rare- ment à son extrémité postérieure , et le plus souvent dans sa partie moyenne (1). Il est évidemment le produit de la peau qui recouvre le pied; cette production est sans doute une excrétion de matière calcaire ou cornée ; mais comment une surfaci^ plane, ovale ou circulaire produit-elle une matière qui s'enroule en spirale d'une manière souvent fort régulière, et en formant quelquefois un grand nombre de tours ? c'est une question à laquelle il me paroît réellement assez dillîcile de répondre, surtout peut-être parce que le sujet n'a pas été suffisamment étudié. On pourroit cependant en tirer de bons caractères de familles et de genres; car l'opercule diffère non seulement dans son point d'attache, dans sa grandeur, rela- tivement avec celle de l'orifice de la coquille, mais encore dans sa forme, dans sa nature chimique et dans son mode d'adhérence. Nous avons déjà vu quelles étoient les différences princi- pales sous le rapport de son point d'attache. Quant à sa grandeur, il est souvent assez développé pour fermer l'ouverture de la coquille à son orifice même, comme dans tous les cyclostomes, en s'appliquant presque sur les bords; mais quelquefois il l'est beaucoup moins, et il ne la clôt que lorsqu'il a été plus ou moins enfoncé dans la cavité spirale; c'est le cas de presque tous les siphonobranches ; enfin il arrive aussi qu'il est presque rudimentaire , c'est-à-» dire qu'il ne peut fermer qu'une très-petite partie de l'our (i) On a bien dit quelque temps que l'opercule de la septaire ou navi- pelle éloit soussonpied : mais outre que cela n'est pas probable, l'analogia ftvec ce qui a lieu dans les nérites ne permet pas de l'admettre. 8B MOL verture delà coquille, comme dans quelques pourpres, dans lesstrombes, et surtout dans les cônes. Cette facilité avec laquelle l'opercule peutêtre rentré plus ou moins dans l'ouverture d'une coquille univalve , influe néces- sairement sur sa forme générale ; en effet, quand il reste à l'ori- fice même appliqué dans le petit évasement formé par le pé- ristome , il a constamment la forme de cette ouA^erture : aussi presque circulaire dans les cyclostomes, il est elliptique dans les ellipsostomes, demi- circulaire dans les hémi-cyclostomes ou nérites , etc. Dans les espèces où il s'enfonce dans la cavité spi- rale, il offre encore à peu près la forme de son orifice, mais il est beaucoup plus petit; enfin dans celles où il n'est que rudimentaire , il n'y a plus de rapports entre sa forme et celle de l'ouverture de la coquille. Quant à sa forme spéciale, elle varie aussi d'une manière fixe pour chaque groupe bien naturel : ovale ou arrondi dans les coquilles de siphonostomes où il est toujours corné , il n'est pas formé en spirale ; mais d'un côté on voit les stries d'accroissement qui ont commencé vers une des extrémités, et de l'autre un espace plus ou moins ovalaire, orné destries subrégulières au milieu d'un rebord ou bourrelet lisse beau- coup plus large d'un côté que de l'autre. Une autre forme est celle de l'opercule calcaire ou corné des anentomostomes : il offre en effet constamment un enrou- lement spiral dans un même plan , plus ou moins visible sur les deux faces, et constamment sur l'interne; mais le som- met de la spire varie beaucoup par son degré d'excentricité; aussi quelquefois tout-à-fait central , comme dans l'opercule corné des toupies, qui est formé de neuf à dix tours de spire, il l'est déjà beaucoup moins dans celui des sabots; et enfin dans les nérites il est complètement latéral. La coloration ou non de la face externe de ce genre d'opercules, la disposition des stries qui l'ornent, les sillons dont la face interne ou adhé- rente estsouventguillochée, peuventencore fournir d'excellens caractères pour confirmer la distinction des genres et des es- pèces. Malheureusement cette partie de l'organisation des mol- lusques a été beaucoup trop négligée. Cette même propriété d'être rentré ou non avec l'animal dans sa cnqnillo . paroit ;mssi avoir quelque iunucnre sur la nature MOL 89 chimique, cornée ou calcaire , et sur l'épaisseur de ropcrcule. Eu effet, dans le premier cas, il est constamment corné, et le plus souvent mince et flexible, surtout sur les bords, tandis que dans le second il est souvent calcaire et fort épais. Il se peut cependant qu'il soit simplement corné : aussi trouve-t-on quelquefois dans le même genre naturel des anentomostomes , des espèces qui ont un opercule corné , et d'autres un oper- cule calcaire ; ce qui n'a jamais lieu parmi les siphonostoraes et les entomostomes. Entin le dernier rapport sous lequel fopercule peut varier, c'est celui de l'adhérence : tous les opercules calcaires, et même une partie des opercules cornés , paroissent adhérer par toute leur surface interne ou inférieure , de manière a ne laisser libre que leur circonférence: tandis que les oper- cules cornés de tous les entomostomes ne sont fixés à la peau que par une petite partie de la même surface à leur base, et sont libres dans tout le reste. C'est ce que l'on voit très-bien dans les rochers, les buccins, les pourpres, etc.Dansles hémi- cyclostomes , l'adhérence au pied se fait au moyen d'une ou deux apophyses du bord antérieur ou droit, et l'opercule semble s'articuler avec le bord interne de la coquille. Il faut bien distinguer la pièce de l'enveloppe coquillère dont nous venons déparier de l'épiphragme, parce que, s'il y a quelque rapport d'usage, qui est de fermer complètement l'ouverture de la coquille, il n'y en a aucun de structure, ni même déposition par rapport à l'animal. L'épiphragme ou opercule temporaire , n'est en effet qu'une aggrégation de mo- lécules calcaires desséchées, produites par les bords du manteau ou le collier de certaines espèces d'hélices , quand elles ont re- tiré complètement leur tête et leur pied dans le manteau ; la couche, plus ou moins épaisse, qui en résulte, n'adhère nul- lement à l'animal, et il peut en former successivement plu- sieurs, à mesure que les circonstances défavorables, comme le froid ,^a grande sécheresse ou l'absence de nourriture qui l'avoient forcé de rentrer dans sa coquille, se prolongent davantage. "^ Après cette espèce de digression, dans laquelle nous avons été obligés d'entrer, en regardant la coquille comme une dé- pendance de la peau ou du siège du sens du toucher, passons à ^« MOL 1 examen de l'appareil de ce sens, et successivement des autres. L'appareil du sens du toucher dans les mollusques , consiste dans les tentacules ou dans les cirrhcs tentaculaires dont les fiords du manteau peuvent être garnis, et dont nous avons parlé plus hauf. On peut encore ranger dans la même ca- tégorie , certains appendices tentaculaires, quelquefois en forme de membrane frangée, comme dans les janthines, ou même de véritables tentacules aplatis, comme dans certaines espècesdesabots,demono(lontes, de nérites, quisontdechaque côté du pédicule du pied. Souvent ces appendices plus élar- gis servent à la natation, comme dans lesaplysies, etc. L'organe du goût, lorsque ce sens existe, est sans doute, comme dans les animaux supérieurs, à la partie inférieure de la cavité buccale oii l'on remarque fréquement un renflement lingual; mais il faut convenir que la peau qui revêt celte partie ne paroît pas beaucoup différer de ce qu'elle est à l'orifice même de la bouche et dans beaucoup d'autres parties du corps. Nous allons voir cependant que cette peau est sou vfnt revêtue d'espèces de petits crochetscornés disposés symé- triquement qui ont quelque analogie avec ceux qu'on observe à la superficie de la langue de certains mammifères, et qu'elle reçoit un grand nombre de nerfs. Les mollusqurs acéphalophorcs n'ont aucune trace de ce rendement. Le siège du sens de l'odorat quiparoit aussi n'exister que dans les mollusques céphalophorcs, n'est peut-être pas encore suffi-? Siimment déterminé, et en effet la nature de la peau des mol- lusques ayant en général dans sa structure quelque chose de la membrane olfactive des animaux vertébrés, plusieurs per- sonnes ont pensé que les malacozoaircs pouvoient odorer dans tous les points de leur peau; d'autres ayant admis en principe qu'une molécule odorante avoit besoin pour être sentie d'être suspendue dans un véhicule gazeux, ont cru qu'il ny avoit que les espèces aériennes qui pussent odorer, et par conséquent que le siège de la fonction devoit être le bord de l'orifice respiratoire ; mais alors oîi est-il dans les espèces aquatiques, qui sans doute sentent aussi bien que les autres? Enfin une autre opinion qui est la nôtre, c'est que c'est l'extré- niilé des tentacules véritables, ou de la première paire d'appe^»_ MOL 9' dices qui est Tor^ane d'olfaction. La peau y est en effet encore plus molle, plus lisse, plus délicate que dans aucun autre endroit, et le nerf qui S'y rend est plus considérable. L'organe de la vision n'a pasdonnélieu à autant d'opinions, parce que dans sa structure la relation de cause et d"cffet est beaucoup plus évidente : il manque dans tous les moUuscar- ticulés, de même que dans tous Its acéphalophores: il est au contraire à peu près certain qu'il existe dans tous les cépha- lophores, les hipponices peut-être exceptées : mais il est sus- ceptible de degrés de développement très-différens. Les yeux de ces animaux ne sont jamais qu'au nombre de deux, disposés fort symétriquement, un de chaque côté de la tête ou de la partie antérieure du corps dans le cas où celle- là n'est que peu distincte. On reconnoit dans la structure de ces yeux , des enveloppes fibreuse, vasculaire et nerveuse, à peu près comme dans les ostéozoaires: mais la cornée appartient seulement à la peau. On y voit aussi des humeurs et un cristallin bien dis- tinct ; quelquefois même il y a de petits muscles qui les peu- vent mouvoir un peu dans une sorte d'orbite ou de cavité protectrice, comme cela a lieu dans Jes sèches et genres voisins; mais en généra! ces yeux seroient immobiles, si assez souvent ils n'éioient plus ou moins pédicules, c'est-à-dire, portés à l'extrémité d'une sorte de tentacule analogue à celui de l'olfaction, comme cela se voit surtout dans la famille des limaciiiés, ce qui fait qu'ils peuvent être dirigés par l'animal dans un grand nombre de sens, ou par l'appendice olfactif lui- même dans un point plus ou moins élevé de son étendue comme dans les buccins, les rochers, les strombes, etc. Dansle cas où ils sont sessiles, leur position varie beaucoup par rap- port aux tentacules véritables, puisqu'ils peuvent leur être antérieurs, postérieurs, extérieurs ou intérieurs , ce qui four- nit d'assez bons caractères à la zoologie. L'organe de l'audition offre beaucoup moins de différences parmi les malacozoaires, et en effet on ne le trouve plus que dans les brachiocéphalés, poulpes, sèches et calmars, où il est réduit à un petit sac creusé à la partie latérale inférieure du cartilage céphali que, et qui n'a pas même de communication immédiate à l'extérieur. 92 MOL De l'appareil de la locomotion. Nous venons de voir en traitant de la structure de la peau des malacozoaires, que la fibre contractile n'est souvent pas distincte du derme proprement dit, d'où il est résulté que tous les points de cette peau sont susceptibles de se contrac- ter dans tous les sens; c'est en effet une chose certaine que toutes les parties extérieures d'un mollusque et même les brancheis peuvent exécuter une foule de mouvemens vibra- toires, mais cela ne produiroit guère qu'une sorte de loco- motion partielle; la locomotion générale est déterminée par une véritable fibre musculaire distincte, visible à la face interne de la peau et se disposant en faisceaux ayant une forme et une direction déterminées-, elle prend même quel- quefois son point d'appui sur la partie solidifiée de la peau, mais il est cependant fort rare que cette partie puisse réelle- ment servir à la locomotion, si ce n'est dans les molluscar- ticulés. La disposition, le nombre et même la forme des muscles dans ce type d'animaux sont nécessairement en rapport avec leur forme générale. Ainsi toutes les fois qu'il y a une sépa- ration bien tranchée entre la tête et le tronc, il y a des muscles supérieurs, des muscles latéraux et des muscles in- férieurs, comme cela se voit dans les mollusques brachio- céphalés; mais dans tout le reste du tronc cette distinction n'a plus lieu. Les oscabrions sont dans un autre cas, chaque articulation du dos ayant ses muscles particuliers ; mais ce ne sont déjà plus de véritables mollusques. Le manteau qui enveloppe le corps des mollusques, quoique 1 a couche musculaire qui le double ne forme pas de muscles distincts, ne présente donc de différences que dans l'épaisseur de cette couche en différens points de sa circonférence : ainsi quelquefois cette épaisseur est à peu prés la même, d'où résulte une sorîe de sac, comme dans les sèches elles poulpes; mais encore plus souvent elle est beaucoup plus grande à la partie inférieure du corps, où même les fibres, quoique lon- gitudinales , éprouvent des intersections fréquentes, et il en résulte une! sorte de disque musculaire plus ou moins épais •piqucl on donne le nom de pied. MOL 9^ Dans un assez grand nombre rie cas cette espèce de pied s'étend dans toute la longueur du corps, ou mieux, de la masse des viscères qui est au-dessus, et il en résulte une sorte de semelle de forme un peu variable à l'aide de laquelle l'animal rampe, et qui occupe tout son ventre , d'où la déno- mination de repentia ou de gastéropodes, que l'on a donnée aux limaces et genres voisins. Mais on l'avoit également donnée à des espèces dans lesquelles la masse viscérale est pour ainsi dire sortie au-dessus de la masse du corps, en s'enroulant plus ou moins en spirale, d'où il est résulté que le pied ne contenant plus de viscères dans sa partie postérieure où il est libre, semble ne plus être attaché au corps qu'en avant ou en arrière de la tête, à la partie qu'on a pu regarder comme le cou , ce qui a valu à ces mollusques, le nom de trachélipodes-, la plupart des mollus- ques céphalés conchylifères sont dans ce cas , surtout quand la coquille est fortement spirale et enroulée. La grandeur proportionnelle et même la forme de ce pied varient beaucoup, quelquefois même dans des genres assez voisins : ainsi il est presque circulaire dans les patelles , ovale , et très-épais dans les haliotides, arrondi en avant, et aminci de chaque côté dans les rochers, buccins, etc. 11 est auriculéde chaque côté dans quelques vis: dansun grand nombre de genres de l'ordre des cyclostomes, et même dans les cônes, il est coupé par un sillon transverse à son bord antérieur. Le pied de l'auricule piétin est partagé en deux talons par un large sillon transversal. Toutes les espèces de mollusques céphalés sans coquilles sont éminemment gastéropodes; il n'en est pas de même des espèces conchylifères; elles ne sont pas nécessairement tra- chélipodes, quoique cela soit le plus ordinaire; mais ce qu'elles offrent de commun, c'est que la coquille est en com- munication musculaire avec ce pied, de manière à ce qu'il peut être rentré plus ou moins profondément, ainsi que la tête elle-même par un faisceau musculaire appelé muscle de la columelle, parce que dans les coquilles spirales, c'est à cette partie qu'ils s'attachent. La disposition de ce faisceau de muscles diffère beaucoup suivant la forme du pied, et sur- tout suivant celle de la coquille. Ainsi , par exemple , quand ^4 M(TL celle-ci est seulement recouvrante et non en spirale , comme dans les patelloides , le faisceau, dans soii attache dorsale, forme une espèce de fer à cheval ouvert en avant ou en arrière, et la terminaison au pied a lieu dans presque toute sa circonférence; dans celles qui sont auriformes, comme dans leshaliotides, le faisceau ne forme qu'une masse presque aussi large à son insertion qu'à sa terminaison au pied ; dans celles dont la coquille est spirale turriculée , le faisceau commun est pointu à la columelle et se porte plus ou moins oblique- ment d'arrière en avant et de haut en bas , vers le milieu du pied , à peu près de manière à ce que par sa contraction , il ploie celui-ci en deux en le retirant dans la coquille; dans les espèces dont l'enroulement est latéral, comme dans les por- celaines, c'est au contraire une large bande musculaire qui s'insère longitudinalement à la columelle, et qui se termine de même au pied , de manière à ployer celui-ci dans sa lon- gueur pour le retirer dans la coquille. On peut aussi regarder comme faisant partie de ce faisceau musculaire, les muscles plus ou moins considérables qui se portent en avant pour se rendre aux appendices tentaculairéi et oculaires, lorsque ces organes sont rétractilesa l'intérieur, comme cela a lieu dans les limacinés. Ils pénètrent en effet dans ces tentacules, et vont jusqu'à kur extrémité en entou- rant le nerf qui se rend aussi à l'organe. Dans les espèces qui ont ces espèces de tentacules , et qui n'ont pas de coquille crustacée , et par conséquent dont le pied n'a pas ses muscles rétracieurs , on ne trouve pas moins les muscles rétracteurs des tentacules; mais leur ori- gine se fait au-dessus de la cloison musculaire qui sépare la cavité viscérale de la cavité pulmonaire, réellement au même point à peu près que dans les espèces conchylifères. C'est aussi du même point à peu près que part souvent le muscle rétracteur de l'orgaue excitateur quand il existe. Enfin c'est aussi du faisceau musculaire delà columelle que naît le muscle rétracteur de l'opercule, lorsque cette partie existe, et auquel s'attache le siphon des espèces qui en sont pourvues. Nous avons vu plus haut que quelques mollusques céphalés sont pourvus de chaque côté d'appendices locomoteurs asstr MOL 9-^' considérables, comme les calmars, les sèches, et générale- ment les ptéropodcs. Dans ce cas ces appendices ont des mus- cles élévateurs ou abaisseurs qui se portent du dos ou du ventre à leurs racines. Mais quand les appendices ne doivent réellement pas servir à la locomotion, ils sont formés d'un derme contractile, dans lequel il n'est pas possible de dis- tinguer de véritables muscles. Les mollusques acéphales offrent une disposition d'organes de la locomotion assez différente, et qui le paroît surtout encore davantage quand on n'a pas bien saisi le passage des céphalés aux acéphales. Comme dans tous les mollusques en général, toutes les parties de leur enveloppe branchiale ou non, sont réellement contractiles; maison remarque en outre quelquefois des fibres musculaires distinctes , qui, des borns plus ou moins épaissis du manteau, se vont fixer à la coquille à peu de distance de sa circonférence , de manière à pouvoir les rentrer plus ou moins, et plus rarement des petits musclai grêles qui, provenant des muscles adducteurs dont nous allons parler, se dirigent dans les différens points de chaque lobe du manteau. D;:ns le cas oi!i celui-ci n'a que cette der- nière espèce de muscles, la coquille n'offre pas d'empreinte submarginale, et le manteau est considérablement rétractile; mais, dans le cas contraire, on voit très-bien une empreinte en forme de lanière qui suit plus ou moins régulièrc-ment le bord de la coquille , descendant du muscle antérieur , et qui souvent en arrière forme une grande flexuosité rentrée en dedans. et qui indique assez bien la grandeur des prolongemens pos- térieurs et tubuleux du manteau. Dans cette dernière dispo- sition , le manteau n'a de contractile que ce qui se trouve entre son bord et cette ligne d'insertion. L'on trouve souvent en outre que le milieu de l'abdomen est occupé par une masse musculaire plus ou moins épaisse, polymorphe, et qui, outre ses fibres contractiles intrinsèques. a encore ses muscles extrinsèques. Cette masse a reçu le nom de pied , comme celle qui occupe la partie inférieure des gas- téropodes. De forme et de grandeur extrêmement variable, au point que quelquefois il n'en existe aucune trace, comme dans les huîtres, elle s'attache plus ou moins en avant, ce qui dépend de la position habituelle de l'animal; mais en outre 9^^ MOL elle pcul se porter en différeiis sens par de véritables muscles qui, divisés en un plus ou moins grand nombre de faisceaux, se dirigent en différens points de !a coquille , et surtout en avant, en arrière , et quelquefois dans l'espace intermédiaire, comme on le voit dans les moules , les anodontes , etc. Ce pied extensible ressemble quelquefois à une sorte de ventouse , comme dans les nucules -, à une espèce de langue, comme dans les moules où il est canaliculécn arrière; à une hache, comme dans les venus; aune sorte de pied humain, comme dans les cames; à une espèce de fouet, comme dans les loripèdçs, etc. Outre ces muscles du pied , qui ont évidemment de l'analogie avec ceux que nous avons vus^ervir à la rétraction de celui de certains mollusques gastéropodes, et entre autres des patelles, il en est d'autres qui se portent transversalement, c'est-à-dire d'un côté à l'autre de l'animal, et dont chaque extrémité s'at- tache àl'unedes valves, de manière, parleur contraction, à les rapprocher l'une de l'autre. Ce sont les muscles adducteurs; quelquefois ils ne forment qu'une seule masse rapprochée dans le milieu des valves; d'autres fois la masse tend à se sub- diviser en deux ou trois . enfin, dans un grand nombre de cas, il y en a deux bien distincts, un antérieur, et l'autre posté- rieur, dontla formeetlaproportionsontdu resteassezvariables. Ce sont les insertions de ces muscles aux valves de la coquille , quiformentce qu'on nomme lesimpressionsou les attaches mus- culaires ; de même que c'est celle des bords du manteau, qui forme au bord inférieur etpostérieur de la coquille une ligne plus ou moins large, plus ou moins sinueuse , ou rentrée en arrière, dont la considération n'est pas sans importance en conchyliologie , et dont nous avons parlé plus haut en traitant de la coquille. Dans l'appareil locomoteur des mollusques bivalves, on doit encore considérer le mode d'engrenage des pièces de leur coquille» ou leur système d'articulation, et surtout les liga- mens qui servent, non seulement à les retenir dans un rapport déterminé , mais encore à agir comme antagonistes des muscles adducteurs. Nous avons trait/ du premier point à l'article CoNCHYMOLOGiE; quant au second ou aux ligamens, nous «de- vonsajouter que, formés de substance cornée evidemmeutépi- dermique, ils sont composés de fibres transversales qui passent MOL 97 d'une valve à l'autre, absolument comme les fibres contrac- tiles des muscles adducteurs, et qui ont beaucoup de ressem- blance avec celles qui constituent la partie desséchée des byssus véritables et encore plus du pied tendineux de Tarche de Noé et peut-être du tridacne. Les ligamens que l'on observb dans la coquille des mollusques acéphales, se peuvent distin- guer en épidermique, en externe et en interne. Le ligament épidermique est celui qui est formé par l'épiderme même des valves, qui se continue en passant de l'une à l'autre, comme dans lessolens, et même dans les jambonneaux. Peut-être faut- il ranger dans la même catégorie le ligament des arches et genres voisins, celui que l'on voit dans quelques genres de con- chacés en avant des sommets, comme dans les donaces, les tel- lines, lesamphldesmes, etc. Le ligament externe est toujours beaucoup plus épais, plus bombé, plus élastique: il occupe tou- joursle dos de la coquille en arriére des sommets. Enfin le liga- mentinterne, sîmpleou multiple, est celui qui est plus en de- dans que la ligne d'articulation. Ses fibres sont ordinairement courtes et droites. Les mactres, les crassatelles, et même les peignes, les pernes, etc., nous offrent un exemple de cette espèce de ligament. Une des singularités les plus remarquables qu'offrent les mollusques acéphales, c'est que , dans plusieurs espèces, un plus ou moins grand nombre des fibres des muscles adduc- teurs peuvent être attachées ets'agglutineraux corpsétrangers de manière à servir de point d'appui extérieur pour l'ani-, mal ; c'est ce qui constitue le byssus dans les jambonneaux, les moules, et le pied tendineux destridacnes et certaines espèces d'arches, etc., byssus qui n'est réellement pas formé, comme quelques auteurs l'ont dit, d'une mucosité sécrétée par une glande et filée dans une rainure du pied , mais qui n'est qu'ua assemblage de fibres musculaires desséchées dans une partie de leur étendue, encore contractiles, vivantes à leur origine et qui même l'étoient dans toute leur longueur à l'époque où elles ont été attachées. Une autre singularité qui ne le seroit pas moins que I4 précédente, si elle étoit hors de doute, c'est l'observatipu delà marche ou du changement déplace des muscles adduq, leurs, à mesure que l'animal grossit, ainsi que sa Poqu|}|(,!, 32. . ' 98 MOL En effet, si dans une coquille très-jeune, le muscle est suî»- central, il faut nécessairement que, pour qu'il reste tel , quand la coquille est deux fois plus grande , il ait marché d'avant en arriére. On admet donc que dans une coquille spi- rivalve, le muscle semble descendre avec l'animal lui-même, de même que dans une coquille bivalve , une huître , par exemple, le muscle subcentral s'avance, non pas cependant qu'il se détache entièrement à la fois , mais parce qu'un rang antérieur de fibres se détache en même temps qu'un rang postérieurse produit. Mais s'il en étoit ainsi , on devroit trou- ver aune époque avancée de l'animal et de sa coquille une par- tie de l'empreinte qui seroit sans fibres musculaires , et , ce que nous n'avons jamais vu, dans les huîtres même , dont on peut observer un si grand nombre sous ce rapport , et encore moinsdansks coquilles bivalves où ilfauJroit d'ailleursqu'elle fût en sens inverse pour chaque muscle. Nous aimerions donc mieux admettre que les muscles croissent comme tout le reste de l'organisation dans toute leur circonférence, mais surtout du côté où la coquille s'accroit le plus, comme en arrière , ce qui a lieu dans les huîtres ; peut-être même faut-il penser que le muscle tout entier est jusqu'à un certain point détaché, lorsque la nouvelle couche d'accroissement se forme, et que c'estainsi que sa marche apparente a lieu; car l'épaisseurs'ac- croît également à l'endroit de l'attache des muscles, où lis couches sont cependant en général plus serrées , ce qui fait que cette empreinte forme souvent un enfoncement, et que dans l'état fossile , cette partie se conserve plus long-temps que le reste. L'appareil de la locomotion est encore plus différent dans les balanes et dans les anatifes. Dans les premiers , le manteau est fort mince , et ne présente démuselé qu'à son extrémité postérieure ou ouverte pour les mouvemens des pièces de l'opercule. Dans les seconds il offre en outre cette singularité qu'à son extrémité céphalique ou inférieure , à cause de la position de l'animal, il se prolonge en un tube fibro- contrac- tile , flexible, qui attache l'animal d'une manière fixe aux corps sous-marins-, il y a de plus un muscle adducteur entre les deux principales valves de la coquille. Quant aux muscles de l'animal lui-même, ou du tronc et Mol ^g de ses appendices, leur disposition rentre déjà un peu dans celle des entomozoaires. Les oscabrions ont aussi dans l'ensemble de leur appareif locomoteur quelque chose des mollusques véritables, et quelque chose des entomozoaires. En effet, toute la partie inférieure^ du corps est occupée par une espèce de pied fort analogue à celui des patelles, des phyllidies , tandis que lé dos, dans sa partie conchylifère , présente autant de doubles' paires de muscles obliques, l'une à droite et l'autre h orauche^ qu'il y a de pièces testacées. DE /.'appareil de la composition. Cet appareil est complet dans tous les mollusques , c'est-à- dire qu'il est formé d'organes de digestion, de respiration et de circulation. Des organes de la digestion. La bouche ou l'orifice antérieur du canal intestinal est réellement toujours antérieure dans les mollusques même les plus déformés, comme les ascidies, etc., quoiqu'elle ne soit pas constamment terminale, et surtout visible; elle est en effet quelquefois tout-à-fait inférieure, comme dans le* doris , les onchidies, les scyllées, les oscabrions, etc. Nous ne voyons pas qu'elle soit jamais supérieure. Sa forme est extrêmement variable, ce qui dépend néces- sairement de la disposition des lèvres qui la circonscrivent. Ces lèvres en effet offrent une forme très-différenfe dans les différens groupes. Ainsi, dans les sèches et genres voisins c'est une sorte de voile circulaire, quelquefois double, per- cée dans son milieu et frangée dans la circonférence; dans les polybranches, les cyclobranches, Icsinférobranches, et même dans beaucoup de cervicobranches , elles forment un bour- relet épais, demi-circulaire, dans le milieu inférieur duquel est la bouche , et qui se prolonge quelquefois de chaque côte en une sorte d'appendice qui forme le tentacule labial. Dans plusieurs espèces de doris, dans les tritonies, etc., le bord antérieur de ce bourrelet labial se dilate , se frange et forme tui voile membraneux plus ou moins étendu. D'autres fois ort 7- 100 ]\IOL trouve que les lèvres se proloihgeiit en une sorte de ventouse dans le fond de laquelle est la trompe , comme dans les cônes-, enfin on remarqueassezsouvtntqu'ellesse prolongentdemênie, mais en acquérant une assez grande épaisseur, et il en résulle un mufle proboscidiforme , comme dans un grand nombre des espèces de la famille des cyclostomes , organe susceptible de se contracter ou de s'alonger, mais sans jamais pouvoir rentrer dans la cavité buccale , ce qui le distingue de la vé- ritable trompe dont nous allons parler plus loin. En dedans de ces lèvres contractiles par elles-mêmes dans tous leurs points, et quelquefois pourvues de quelques petits muscles spéciaux, se trouvent souvent des organes cornés ou calcaréo-cornés , auxquels on a donné à tort le nom de mâ- choires; ce sont en effet de véritables dents produites de la peau qu'elles recouvrent, et dont la structure et le moJe de formation sont tout-à-fait analogues. Rarement il y a deux de ces dents agissant l'une sur l'autre verticalement, comme dans les sèches, ou horizontalement, comme dans les tritonies; alors elles sont entourées à leur base d'un muscle circulaire épais, qui les serre vigoureuse- ment l'une contre l'autre, après qu'elles ont été écartées par l'action de muscles élévateurs de la supérieure, et abaisseurs de l'inférieure. Dans un beaucoup plus grand nombre de cas il n'y a qu'une dent supérieure en forme de peigue courbé et dentelé sur le bord; elle est alors à peu près immobile, et la langue dont nous allons parler tout à l'heure agit sur elle. C'est ce (|ue l'on voit dans tous les animaux de la famille des limacinés , de celle des limnées, des auricules , et même des patelles. Dans un bien plus grand nombre encore, il n'y a aucune trace de véritables dents marginales , comme dans tous les mollusques céphalés , pourvus d'une trompe, et dans la classe tout entière des acéphales. A la face inférieure de la cavité buccale , il existç souvent dans les mollusques un renflement plus ou moins considé- rable, que l'on a comparé avec quelque raison à celui qui forme la langue dans les ostéozoaires ; ce renflement est en effet régulier, symétrique, et reçoit une assez grande quantité de nerfs. Sa surface supérieure est le plus ordinairement MOL ioi garnie de très-pelits crochets cornés , dont la pointe est diri- gée en arrière , et qui se disposent d'une manière fort symé- trique. Ce sont encore des dépendances, des productions de la peau , mais qui ne peuvent être comparées à cause de leur disposition et de leur place aux dents marginales. Cette espèce de langue n'est jamais exsertile en avant qu'avec toute la masse buccale : mais elle se prolonge quel- quefois d'une manière bien singulière en arrière dans l'inté- rieur de la cavité viscérale, en s'enroulant comme un ressort de montre. Eu général sa disposition est différente suivant Celle des dents. Dans les espèces qui ont deux dents opposées , comme le» poulpes et les sèches, la plaque linguale est assez peu sail- lante, peu mobile. Dans celles qui ont une dent supérieure, le renflement lingual est pius épais, plus mobile, mais beaucoup plus court, et se porte aisément en avant par l'action de muscles adducteurs ; c'est ce que l'on voit dans les limaces , les hélices, les bulimes, les limnées, etc. Dans des espèces qui n'ont pas de dents du tout <à l'orifice buccal, on trouve que la langue forme une longue bande étroite, qui se prolonge en arrière dans la cavité abdominale, en s'enroulant en spirale; sa surface est hérissée d'un grand .nombre de petits crochets bi ou tricuspides, dirigés en ar- rière, et dont la solidité ou la résistance va toujours en dé- croissant de la base à la pointe, où ils sont mous et fort peu apparens. Ou trouve cette singulière langue dans les porcelaines, dans les cônes, dans les patelles, et même dans les oscabrions. Enfin, dans un plus grand nombre d'espèces qui n'ont pas non plus de dents proprement dites, on observe que, par une disposition singulière de l'œsophage, il peut se prolonger au dehors, ou rentrer dans la cavité buccale sous la forme d'un organe cylindro-conique auquel on a donné le nom de trompe : outre le derme musculeux qui compose cet organe, et qui peut l'alonger ou le raccourcir, suivant qu'e les fibres longitudinales ou transverses agissent, on trouve à sa base des muscles extrinsèques qui facilitent cette action : les uns eu la tirant en arrière , et les autres en la portant en avant. îoa MOL Dans les espèces de mollusques qui sont pourvues de cette espèce de trompe, nous n'avons jamais vu de renflement linguai proprement dit, et par conséquent de crochets cornés; mais assez souvent nous avons trouvé que ce renflement est remplacé par un double groupe de crochets placés à droite et à gauche, et qui sont plus ou moins profondément enfoncés dans la trompe, de manière à ce qu'ils ne deviennent marginaux que lorsqu'elle est fortement retournée ; c'est ce qui a lieu dans les buccins et genres voisins. Dans la vis maculée, qui a aussi une très -longue trompe, il n'y a aucune trace de ces cro- chets. Nous avons remarqué quelques espèces de mollusques dont le palais est armé d'une plaque de dents cornées, comme la langue ; tels sont plusieurs monopleurobranches , et entre autres la huilée et l'ombracule. Aucun mollusque acéphale n'offre de traces de dents, ni de renflement lingual quelconque; mais l'ouverture de la bouche de forme variable, quoique ordinairement fort grande et presque toujours inférieure, est accompagnée de deux lèvres le plus souvent simples, quelquefois frangées, qui se prolongent à leurs angles en appendices labiaux ou tentaculaires. Ces appendices de forme triangulaire et de grandeur très-variable, sont striés, surtout à leur face in- terne, de manière à ressembler un peu aux branchies, avec, lesquelles leur connexion est souvent assez intime. Ils sont presque toujours très-mous et dirigés en arrière. Dans la nucule ils sont au contraire roides et dirigés vers la bouche, de manière à simuler des espèces de mâchoires. L'appareil salivaire, qui manque également dans toute cette grande classe d'animaux, existe au contraire dans la plupart des céphalophores. Ordinairement simple , c'est-à-dire formé de chaque côté d'une glande salivaire unique, qui, commençant plus ou moins en arrière sur les côtés du canal intestinal, ou même libre dans la cavité viscérale, traverse l'anneau ner- veux, pour s'ouvrir en un endroit un peu variable delà cavité buccale , quelquefois l'appareil salivaire est composé de deux glandes de chaque côté , l'une disposée comme celle que nous venons de décrire, et l'autre filiforme qui se prolonge souvent fort loin le long du canal intestinal, Les côius en put uite MOL io5 touUà-fait singulière, impaire, située dans la cavité viscérale, et dont le canal excréteur, extrêmement long et rentré, vient s'ouvrir à la base de la langue. La réunion des organes dont nous venons de parler, cons- titue une masse plus ou moins considérable, ordinairement ovale, qui est quelquefois sensible à travers la peau, et le plus souvent indistincte. Cette masse buccale est entourée par un grand nombre de muscles qui peuvent la tirer en avant, la porter en arrière, et quelquefois faire agir la partie inférieure sur la supérieure. On n'en trouve aucunindice dans les acéphales, et elle est très-forte dans beaucoup de genres de céphalés, surtout quand il y a une véritable mastication. C'est presque toujours à la partie supérieure etpostérieure de cette masse que commence le canal intestinal proprement dit par un œsophage dont le diamètre est toujours beaucoup plus étroit que le sien. Le canal intestinal des malacozoaires, considéré en général , est composé d'une membrane muqueuse intérieure, le plus ordinairement formant des plis longitudinaux, et d'une couche musculaire plus ou moins distincte , mais évidemment con- tractile dans tous ses points. Son étendue , ses renflemens stomacaux , sa direction et ses circonvolutions paroissent du reste offrir un grand nombre de variations. Ainsi l'on trouve quelquefois un œsophage long et étroit jusqu'à l'estomac, ou bien un œsophage fort large , fort grand, comme dans beaucoup de mollusques phytophages. L'on voit même, quoique plus rarement, une sorte de jabot distinct, comme dans quelques brachiocéphalés. Sa direction , quel- quefois presque médiane, comme à son origine, estsouvent de droite à gauche , de manière à se réunir à l'estomac de ce côté. Le renflement stomacal, souvent simple et assez peu dis- tinct, est au contraire dans un assez grand nombre d'espèces partagé en plusieurs poches ou loges. Quelquefois même l'une de ces poches a ses parois comprises entre deux muscles fort épais , presque comme dans le gésier des oiseaux; les péro- nies , les limnées en ont une semblable. On trouve aussi dans plusieurs espèces, et entre autres, dans les monopleurobran- ^*»4 MOL ches, que la membrane interne de l'estomac est ftrmëe de productions calcaréo-cornées, fort analogues dans leur struc- ture et leur composition aux dents, et même à la coquille. L estomac des mollusques acéphales n'a pas ses parois dis- tinctes; de forme ordinairement assez irréguliére, il semble creusé dans le tissu même du foie qui l'enveloppe de toutes parts, et qui y verse la bile par des ouvertures ou des si- nus nombreux , fort grands , dans lesquels on remarque des corps très-singuliers dont l'usage et le mode de formation sont complètement inconnus; c'est ce qu'on nomme les sty- lets ciystallins , parce qu'ils sont ordinairement en forme de stylets dont la pointe est dans les canaux, et qu'ils sont à peu près transparens. Dans les malacozoaires céphalés où l'on n'a encore remar- qué rien de semblable, le foie n'enveloppe jamais complète- ment l'estomac, et n'y adhère pas : il se porte même le plus souvent en arrière dans la partie la plus reculée de la masse viscérale, et à la pointe de la spire ; il est composé de lobfs et de lobules , dont les derniers sont en forme de globules creux. De chacun de ces globules naît une radicule de vais- seaux biliaires qui, successivement réunis, constituent un ou trois ou quatre gros canaux qui s'ouvrent largement dans l'estomac lui-même, ou quelquefois dans le commencement de l'intestin. Cette structure du foie permet souvent qu'il soit insufflé avec la plus grande facilité. Cela est surtout évident dans les brachiocéphalés. Le foie nous a toujours paru plus considérable dans les mol- lusques phytiphages que dans les zoophages. L'intestin proprement dit varie encore plus que l'estomac, dans son diamètre, le nombre et la forme de ses circonvolu- tions, dans sa direction et dans le point de sa terminaison. Le plus ordinairement il forme ses circonvolutions entre les lobes du foie , dont il est souvent assez difficile de les sé- parer, et par conséquent les plus flexueuses d'entre elles sont dans la partie postérieure du corps de l'animal. Il s'en dégage assez souvent, en se portant dans la ligne mé- diane en dessous et en avant, ou en dessus et en arrière, mais souvent aussi en se portant de gauche à droite, ou en avant vers le côté antérieur et droit de l'animal, où se trouve l'anus» MOL »"^ Les malacozoaîres acéphales offrent moins de variations peut-t^tre dans l'étendue, dans les circonvolutions, et sur- tout dans le mode de terminaison de l'intestin. En effet, après avoir formé une anse plus ou moins grande dans le foie , et quelquefois un sinus cœcal à la racine du pied, il remonte vers le dos de l'animal, se place dans la ligne médiane, et se dirige d'avant en arriére, où il se termine dans la cavité du manteau par un prolongement libre plus ou moins considé- rable , à l'extrémité duquel est l'anus. La position de l'anus dans cette classe de mollusques est donc presque constamment la même , et il est à peu près toujours pédicule: il n'en est pas de même de celui des mol- lusques céphalés ; en effet tantôt médian, inférieuret antérieur, comme dans les brachiocéphalés , il est quelquefois médian, postérieur, supérieur ou inférieur, comme dans les doris et les péronies; enfin, dans le plus grand nombre de cas, il se trouve placé à droite, quelquefois tout-à-fait en avant comme dans les limaces, ou tout-à-fait en arriére comme dans les onchidies. Lorsqu'il est à gauche, c'est que l'animal et sa co- quille sont sénestres. Les haliotides et l'ancile l'ont cepen- dant de ce côté et s'enroulent de gauche à droite. Des organes de la respiration. Ces organes sont à peu près connus dans tous les véritables malacozoaires et dans tous les malentozoaires; mais ils varient considérablement, non seulement sous le rapport delà forme et de la place qu'ils occupent sur l'animal , mais même sous celui de la structure. En effet, sous ce dernier rapport, quoique, dans le plus grand nombre des mollusques, la partie de l'enveloppe exté- rieure , modifiée pour former l'organe de respiration , soit disposée en branchies, c'est-à-dire de manière que ce soit l'organe qui plonge dans le fluide ambiant, il arrive quelque- fois qu'il y a une disposition contraire, et qu'elle forme une sorte de poche ou de cavité dans laquelle pén-ètre le fluide ambiant, ce qui constitue un organe pulmonaire ou aérien ; tt alors les vaisseaux afférens et efférens tapissent la face in- terne de cette cavité. Cette disposition a lieu dans les diffé- »o6 MOL rentes espèces de mollusques qui vivent habituellement dans l'air; mais ces mollusques peuvent réellement appartenir à diverses familles. Le plus grand nombre cependant appar- tient à celles des limacinés et des limnéens; mais il y en a aussi dans la famille des cyclostomes, dans celle des cyclobran- ches, et même, suivant nous, dans celle des cervicobranches ; car nous croyons que les patelles véritables respirent par un poumon , et non par des branchies. La forme des organes de la respiration varie encore bien davantage; en effet, dans les mollusques aériens, c'est toujours «ne cavité plus ou moins ovalaire ; mais dans les aquatiques, l'organe peut être simple ou multiple ; il peut être formé d'es- pèces d'arbuscules ramifiés, comme dans les tritonies; de pe- tites houppes, comme dans lesscyllées; de lames, oudelanières, comme dans les cavolines et leséolides; de pyramides triangu- laires, fort grandes, une de chaque côté, comme dans les poulpes et les sèches, ou très-petites et nombreuses, comme dans les phyllidies et même lesoscabrions , qui en sont cepen- dant si (lifferens; d'espèces de peignes plus ou moins alongés, comine dans le très-grand nombre des céphalés spirivalves, dans les genres démembrés des patelles , etc. ; de grandes lames semicirculaires, comme dans la plupart des acéphales; ou enfin d'un réseau , comme dans les ascidies , ou d'une longue frange , comme dans les biphorts. La situation de l'organe respiratoire offre peut-être encore plus de variations que sa forme; ainsi, dans un assez grand nombre d'espèces, il est extérieur et ne peut alors être constitué que par des branchies; c'est ce que l'on voit dans tous les genres que M. Duméril a nommés à cause de cela der- mobranches, M. Cuvier nudibranches, et même dans les inférobranches. Cette disposition seroit encore plus évidente dans les ptéropodes, s'il étoit certain que les branchies for- massent un réseau à la surface des appendices natatoires ; dans tous les autres, l'organe respiratoire est plus ou moins inté- rieur, mais plus dans les pulmonés que dans les autres gen" res, où il peut être presque extérieur, comme dans certains monopleurobranches et cervicobranches. Dans les brachio, céphalés, les branchies sont contenues dans le sac formé par le manteau. MOL 107 Dans tous les acéphales, les branchies sont entre le manteau qui les cache et le corps. La place qu'occupe l'organe que nous examinons varie aussi d'une manière notable; ainsi il est quelquefois à la partie supérieure et postérieure du corps, comme dans les doris , les péronies, et même dans les testacelles ; il est d'autres fois de chaque côté du dos, comme dans les scyllées , les éolides, les tritonies; dans d'autres espèces il passe en dessous tout autour du rebord du manteau, entre le pied et celui-ci, comme dans les phyllidies, les ombracules, et même un peu dans les oscabrions: assez rarement l'organe respiratoire est de chaque côté du corps, dans le sac formé par le manteau, comme dans les brachiocéphalés, ou seulement sur le côté droit comme dans tous les monopleurobranches; enfin le plus ordinairement c'est à la partie antérieure et supérieure de l'origine du dos et du dos lui-même que se voit l'organe de la respiration, comme dans le plus grand nombre des mollusques céphalés , pulmonés ou branchifères, et même dans les dentales. Dans tous les mollusques acéphales conchifères, c'est de chaque côté du corps, entre lui et le manteau, que sont les deux grands lobes semilunaires, qu'on regarde généralement comme les branchies de ces animaux. Dans l'ordre des acéphales nus, l'organe respiratoire est dans une sorte de tube qui de la partie postérieure du corps conduit à la bouche. Quant à la structure des branchies des mollusques céphalés , elle rappelle assez bien celle de ces organes dans les poissons. Que ce soient des espèces de lames triangulaires rangées comme des dents de peigne sur un axe commun , ou des espèces de tu- berculesirrégulièrement ramassés à la manière de granulations, la peau qui les constitue est considérablement amincie, quoi- qu'elle conserve sa faculté contractile. On y injecte très-bien les vaisseaux principaux afférens, dont les ramifications sou- vent très-fines vont se réunir dans un tronc principal efférent qui se dirige pour sortir de Torgane en sens inverse du vais- seau afférent. La saillie de ces peignes branchiaux ou de ces tubercules est quelquefois peu considérable, et quand ils peuvent être renversés dans une cavité, comme dans certains dpris, etsurlout dans Tonchidore , ilsiudiquent Je passage yers *«)« MOL les organes pulmonaires que l'on observe clans certains groupes de mollusques, comme dans les péronies et même dans les hélices et les limaces. Alors l'organe n'est plus réelle- ment composé que par un réseau vasculaire assez grossier, dont la couche externe semble formée par les anastomoses nom- breuses de l'artère respiratoire et l'interue par celles dont la réunion constitue la veine. Les branchies des acéphalophores sont composées un peu différemment; ce sont , dans le plus grand nombre de cas, deux paires, plus ou moins inégales, de lames semilunaires, verticalement placées entre l'abdomen et les lobes du man- teau, et appliquées l'une contre l'autre. Séparées ou réunies plus ou moins dans l'étendue de leur bord inférieur, celle d'un côté est jointe à sa correspondante de l'autre, dans une partie plus ou moins considérable de son bord supérieur ou dorsal; mais elle est attachée sur les côtés du ventre par son extrémité antérieure, l'autre étant souvent libre. Chacune de ces quatre branchies est elle-même formée de deux lames qui laissent entre elles un espace libre, divisé en un grand nombre de loges verticales ouvertes au bord dorsal, par des cloisons triangulaires nombreuses ; ces lames sont constituées par deux couches de vaisseaux parallèles, verticaux, réunis par d'..utres vaisseaux transverses; l'une de ces couches est formée par les ramifications de l'artère branchiale, et l'autre par celles de la veine. Ces ramifications se réunissent dansdeux gros troncs qui bordent le dos de la lame branchiale, et qui sont en communication, l'un avec l'oreillette de son côté, et l'autre avec le système veineux du reste du corps. Dans les lingules et genres voisins, il paroît que les bran- chies sont un peu différentes dans leur structure et dans leur position, puisqu'elles sont en forme dépeigne appliquées à la face interne de chaque lobe du manteau. Dans les acéphales nus, l'appareil branchial est encore plus anomal; en effet, dans les ascidies, il est formé par un réseau à mailles quadrangulaires qui tapisse la cavité du tube récré- menlitiel jusqu'à la bouche, et, dans les biphores, c'est une espèce de lame étroite, presque libre et obliquement dirigée de l'ouverture du siphon récrémentiticl à la bouche. Les nématopodes ont leur appareil respiratoire rappmdir MOL i»9 «le ce qu'il est dans les entouio/ouires, s'il tst certain qu'ilsoit formé par de pelils organes triangulaires attachés à la racine des premières paires d'appendices , comme le pense M. Cuvier. On pourroit aussi concevoir que les filamens qui hérissent ces appendices en tiendroient lieu, et alors ces appendices pour- roient être considérés comme des branchies de lamellibranches décomposées. Les polyplaxiphores ou oscabrions, ont leur système respi- ratoire formé, presque comme dans les phyllidies, de petites lames triangulaires placées sous les rebords du manteau. D'après la structure, la forme, et même la position de Torgane respiratoire, l'appareil au moyen duquel le fluide ambiant est amené au contact de l'enveloppe cutanée modifiée a dû né- cessairement être diflérent. Il n'y en avoit pas besoin quand les branchies étoient exté- rieures, soit sur le dos, soit sous le rebord du manteau. Quand au contraire elles sont devenues intérieures, comme le poumon, il a fallu quelque modification particulière dans les bords de la cavité qui les contient, et même dans la coquille qui la recouvre ou la protège; c'est ainsi que dans un grand nombre d'espèces pectinibranches , le bord antérieur du manteau s'est prolongé en un tube plus ou moins long, tandis que d'autres n'ont qu'une sorte d'auricule inférieure en place de ce tube , ou n'offrent qu'une large fente qui conduit dans la cavité branchiale. Les pulmonés n'ont qu'un trou percé dans le rebord épaissi du manteau. Dans presque tous les acéphales, l'eau n'arrive aux bran- chies que par l'ouverture formée par les deux lobes du man- teau qui sont souvent prolongés en arrière par l'addition d'un tube contractile fort long, distinct ou réuni à celui de l'anus, somme nous l'avons vu plus haut. Des organes de la circulation. Dans tousles malacozoaires cet appareil est complet, quoiquç- le système centripète rentrant ou absorbant ne soit formé que par des veines. Ces vaisseaux ont leurs parois extrêmement minces, et sou« veut tellement confondues avec le tissu des parties, surtout îio MOL dansles enveîoppes dermoïdes, qu'il est souvent assez diffirile de les apercevoir, et même qu'elles n'existent réellement que par la membrane interne comme dans les bivalves. Elles offrent quelquefois cette singularité, qu'elles sont percées d'orifices béans, assez grands, du moins dans la cavité viscérale, ainsi que cela se voit fort bien dans les aplysies. On trouve aussi qu'elles sont quelquefois hérissées d'espèces de petits corps spongieux, plongeantaussi dans la cavité viscérale, par exemple dans les poulpes. Comme dans les animaux de types plus élevés, les veines naissent sans doute en partie de la continuité des artères et en partie du fissu même des organes, mais elles ne constituent jamais que deux systèmes, l'un qui revient de tout le corps et l'autre de l'organe spécial de la respiration, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de système de la veine-porte. Les radicules veineuses du système général du corps après s'être réunies successivement en troncs de plus en plus gros , distingués cependant quelque temps en ceux des viscères et ceux de l'enveloppe sensible et contractile, arrivent vers l'organe respiratoire, et suivant qu'il estsimpleou complexe, symétrique ou non symétrique, se comportent un peu différemment ; en effet, dans le premier cas toutes les veines du corps se réunissent en un seul gros tronc qui, le plus ordinairement, sans l'intermédiaire d'un renfle- ment musculeux ou d'un cœur, se change de suite en ar-^ tère pulmonaire ou branchiale; dans le second cas, au con- traire, les veines se réunissent en deux troncs principaux qui se subdivisent en autant d'artères branchiales qu'il y a de branchies. Au point de cette transformation, il n'y a jamais de A'éritable cœur ou d'organe d'impulsion; mais dans tous les brachiocéphalés, et même dans un petit nombre d'espèces de céphalés, et peut-être dans les acéphales, on trouve en cet endroit un sinus veineux auquel on a quelquefois donné le nom de cœur, mais qui ne peut être désigné ainsi, car il n"a rien de musculaire. Quoi qu'il en soit, l'artère bran-* chiale ou pulmonaire, simple ou multiple, se ramifie d'une manière plus ou moins régulière, suivant la forme de l'organe respiratoire, dans la peau modifiée qui le constitue. C'est des extrémités capillaires de l'artère branchiale, sub- divisée dans l'organe respiratoire, que naît le second systèm«r MOL ' ui Veineux; après que les rameaux, disposés comme ceux des artères, se sont successivement réunis en branches de plus en plus grosses, il en résulte enfin un gros tronc qui sort de l'or- gane respiratoire et qui se rend dans un cœur aortique situé d'une manière différente suivant la position et la symétrie des branchies. Le cœur des mollusques, dans le plus grand nombre de cas, situé dans le dos, au-dessus du canal intestinal si ce n'est, à ce qu'il nous semble, dans les brachiocéphalés où il est infé- rieur , comme dans les ostéozoaires, est placé à égale dislance de chaque organe respirateur quand celui-ci est pair, ou obli- quement à gauche et rarement à droite quand il est impair. Ce cœur n^ est pas contenu dans un véritable péricarde, mais dans une loge mlisculaire de l'espèce de diaphragme qui sépare la cavité viscérale de celle des branchies; il est du reste formé d'une oreillette, quelquefois double quand celles-là sont symé- triques et latérales, comme dans les brachiocéphalés et les acéphales conchifères, et d'un ventricule. L'oreillette, déforme très-variable, ordinairement ovale, quelquefois triangulaire, a ses parois fort minces ; on observe cependant à l'intérieur quelques cordons musculaires qui la traversent : il ne paroît pas qu'il y ait de valvule à l'entrée de la veine branchiale ou pulmonaire dans cette oreillette. Sa communication avec le ventricule se fait par une sorte de pédicule ou de rétrécissement, souvent assez long , comme dans les calmars par exemple, et au moyen d'un orifice étroit, ordinairement transverse, situé entre deux replis de la face interne du ventricule, mais sans valvules proprement dites, un peu comme l'intestin grêle s'ouvre dans le cœcum dans l'espèce humaine. Le ventricule, en général beaucoup plus gros, est aussi de forme ainsi que de direction très-variables. Ses parois sont toujours beaucoup plus épaisses que celles de l'oreillette, et l'on distingue très-bien les faisceaux musculaires transverses qui le forment, entre deux desquels est l'orifice auriculo- ventriculaire. C'est de sa pointe ou de l'une des extrémités de son grand diamètre que sort le système artériel ou centrifuge, le plus ordinairement par un seul troue, mais quelqwefois ïj? MOL aussi par deux, comme cela se voit fort bien dans les calmars. Les artères des mollusques ont évidemment leurs parois plus épaisses, plus résistantes que les veines ; elles jouissent d'une grande élasticit • , et dans les plus grands de ces animaux que nous avons disséqués, comme dansla gondole, elles semblent d'un tissu gélatineux, analogue à de la colle-forte sans trace de fibres. Leur distribution est trop variable pour qu'on puisse rien dire de général; cependant le plus ordinairement il y a deux troncs principaux, un antérieur et l'autre postérieur; le pre- mier fournit des branches à la tête et à ses différentes parties , àl'œsophage, et mêmeaux organes antérieurs de la génération, tandis que le second, qui a plus de ressemblance avec le trépied cœliaque, envoie ses ramifications à l'estomac, au reste de l'in- leitin, au foie et aux organes sécréteurs de la génération. Dans les mollusques acéphales l'appareil circulatoire offre quelques différences avec ce qu'il est dans les céphalés; les veines de chaque branchie se réunissent dans une oreillette la- térale, placée de chaque côté et après un rétrécissement sou- vent fort sensible , chacune des deux oreillettes s'ouvre dans Je ventricule qui est situé dans la ligne médio-dorsale; celui-ci est ordinairement fusiforme; mais ce qu'il offre de plus remar- quable, c'est qu'il semble traversé par le rectum, parce que dans sa largeur il se recourbe autour de cet intestin, de manière à ce que les deux extrémités de son diamètre transverse pa- roissent se toucher. Du reste de ce ventricule naissent deux aortes : une postérieure plus petite qui passe sous le rectum et donne des rameaux aux parties postérieures du corps, et une antérieure bien plus considérable qui se porte jusqu'au muscle adducteur antérieur, fournit des rameaux à l'es- tomac, au foie, au pied et aux autres parties environnantes; $e recourbe en bas par une branche anastomostique qui suit le bord du manteau pour aller se réunir à un rameau sem- blable de l'aorte postérieure, forme un grand arc, dont les branches inférieures vont aux tentacules du bord du manteau , tandis que les autres, plus considérables, remontent et se distribuent à toutes ses parties. Les radicules veineuses du ventre et de toutes les parues anté/ieures du corps se réunissent en deux gros troncs qui MOL i«5 âorfentdela région hépatique au-dessous du rectum, et après avoir reçu par plusieurs radicules deux veines qui ont suiri le bord de chaque lobe du manteau, elles s'ouvrent à l'ex- trémité antérieure d'une espèce d'oreillette ou de réservoir veineux placé longitudinalement au-dessous du cœur dans la ligue dorsale. Ce réservoir reçoit par son extrémité postérieure deux autres veines assez grosses, qui ont ramassé le sang des parties postérieures du corps , et même des bords du manteau. Ce sinus médian, qui est entouré d'uu organe brun dont nous parlerons plus loin à l'article de la dépuration urinaire, paroit aussi en recevoir un assez grand nombre de vaisseaux, ou bieu ces vaisseaux naissent et vont se distribuer à cet organe, tandis qu'un bien plus grand nombre va se réunir dans les artères branchiales : celles-ci sont au nombre de deux, une de chaque côté; elles sont considérables et placées longitudî- nalement le long du bord supérieur des lames branchiales; plus grosses au milieu . elles diminuent de diamètre et finissent en pointe à l'extrémité à mesure qu'elles ont fourni des ar- tères aux branchies; celles-là forment deux plans, l'un pour la face interne du feuillet externe, et l'autre pour la face ex- terne de l'interne des branchies, descendent verticalement en diminuant jusqu'au bord du feuillet, et fournissent des branches longitudinales anastomostiques nombreuses, en sorte qu'il eu résulte un réseau à mailles carrées. De ce même réseau naissent, par une disposition contraire, les veines branchiales, dont le réseau occupe sur chaque feuillet la face opposée au réseau artériel, et elles se réunissent dans au- tant de grosses veines longitudinales qu'il y a de lames bran- chiales, du moins en avant, où elles sont parfaitement sépa- rées au bord supérieur; car en arrière il n'y en a que trois, la médiane étant commune aux deux lames internes , qui sont réunies; la veine branchiale externe se change en une espèce de sinus ou de longue oreillette avec laquelle la veine externe communique par pliisieurs pédicules veineux; et cette oreillette, après s'être rétrécie, s'ouvre elle-même dans le ventricule. Les palliobrahches paroissent avoir les oreillettes encore plus distinctes que les acéphales ordinaires, et c'est proba. blement ce qui a .''ait admettre qu'ils avoieut deux cœur*. 3a. a ï'4 MOL Les huîtres ont aussi le cœur placé différemment et n'accu- pant pas le dos de l'animal , mais la partie antérieure du muscle central. Dans les acéphales nus il occupe à peu près la même place que dans les conchifères, mais il est peut-être moins symé- trique (i). Il l'est bien complètement dans les nématopodes, et surtout dans les polyplaxiphores dont le ventricule occupe la partie postérieure du dos avec une grande oreillette bien symétrique de chaque côté. DE l'appareil de DÉCOMPOSITION. Comme dans les animaux des types supérieurs , cet appareil se forme de deux appareils secondaires, celui de la dépu- ration urinaire et celui de la génération. Appareil de la dépuration urinaire. Cet appareil, en général fort simple, paroît exister dans tous les malacozoaires qui ont été suffisamment examinés: il accompagne toujours la terminaison du canal intestinal ; dans les céphalés on le trouve quelquefois décrit sous les noms d'organe de la glu ou de sac calcaire, et dans les acéphales, sous celui d'organe pulmonaire. Dans les premiers il consiste en un organe sécréteur im- pair, non symétrique, de forme très-variable, souvent situé aux environs de l'organe de la respiration, faisant saillie dans l'intérieur de la cavité qui le contient: il en naît un canal excréteur qui après un trajet plus ou moins long, souvent accompagnant le rectum , vient se terminer à l'extérieur par un orifice arrondi, sessile, à peu de distance de l'anus. Dans la classe des acéphales l'organe dépurateur est pair ou au moins symétrique; il est situé également de chaque côté C 0 Nous ne comprenons réellement pas trop ce que MM.de Van Hassell et RuLl disent de l'appareil circulatoire des biphores, dans lesquels ils ad- mettent qu'il ny a qu'un seul système de vaisseaux, le vaisseau artériel n étant pas séparédu système veineux, quoiqu'il y ait un cœur bien évident. MOL ii5 tîu rectum au-rlessous de lui, en avant du muscle adducteur postérieur, et en arrière de la connexion des lobes bran- chiaux; sa couleur est ordinairement d'un vert foncé; sa forme est plus ou moins cylindriqu e , sa structure est celluleuse ou vasculaire, et il reçoit une grande quantité de vaisseaux artériels et surtout veineux. Il paroît que le canal excréteur n'est pas suffisamment connu; l'organe est cependant contenu dans une poche ouverte par un très-petit orifice dans la partie supérieure et antérieure de la cavité branchiale , selon M. Bo- janus, ce qui l'a porté à penser que cet organe est un véri- table poumon, ceux que jusqu'ici l'on a regardés comme les branchies, n'étant, suivant lui, que des organes de dépôt pour les œufs; suivant Méry, cet orifice est en arriére et sous le rec- tum, ce qui paroît davantage dans l'analogie. Appareil de la génération. Cet appareil, que l'on connoit plus ou moins complète- ment dans tous les animaux de ce type, est souvent fort compliqué, et d'autres fois réduit à ce qu'il y a de plus simple. En effet, quelquefois composé de la partie femelle seulement, comme cela se voit dans tous les acéphales et dans quelques céphalés, ce qui fait qu'alors tous les individus d'une espèce sont semblables; il se trouve aussi un assez grand nombre de mollusques chez lesquels les deux sexes sont distincts, mais por- tés par le même individu , d'oîi il résulte qu'ils sont encore tous semblables; enfin il y en a aussi plusieurs dans lesquels les sexes sont séparés sur des individus différens, ce qui consti- tue dans la même espèce des individus femelles et des indi- vidus mâles. L'appareil femelle de la génération , dans le cas où il existe seul, n'est formé que par un ou deux organes sécréteurs ou ovaires, situés un peu différemment dans les acéphales que dans les céphalés ; de cet ovaire il part un canal ou oviducte qui, après s'être quelquefois renflé dans une partie de son étendue, se dirige en avant ou en arrière, et se termine d'un côté ou de l'autre, mais beaucoup plus souvent à droite qu'à gauche. Dans les acéphales, l'ovaire peut être unique dans son origine, et pouvant, par ses accroJssemens successifs, s'é- tendre dans toutes les parties du manteau qu'il dédouble, mais qui étoit situé d'abord en avant ou en arrière de l'ab- domen , paroit toujours se prolouger par deux ovi:!ucies distincts qui se placent en se dirigeant d'avant en arrière de chaque côté de l'abdomen , où ils se terminent par un ori- fice arrondi , à l'extrémité d'un prolongement flottant . plus ou moins alongé, situé entre la seconde lame branchiale et le corps. Avant cette terminaison, l'oviducte contient à une certaine époque une humeur laiteuse, blanche, dans une sorte de dilatation peu considérable. Quelques auieurs, et entre autres Méry et M. Bojanus, ajoutent à celte partie essen- tielle delappareil générateurdesbivalves, lesorganes quenous avons décrits plus haut sous le nom de branchies, et qu'ils re- gardent comme des réservoirs pour les œuiis. Dans les céphalés monoïques, comme les patelles, les ha- liotides, etc., l'ovaire est toujours unique et d'un seul côté: il en est de même de l'oviducte qui se dirige constamment d'arrière en avant, quelquefois à gauche , le plus souvent à droite oîi il se termine par un tube fort court dans la cavité respiratoire. La disposition que constitue la réunion des deux sexes dis- tincts sur le même individu , ne se trouve que chez les malaco- zoaires céphalophores, et seulement dans un certain nombre. La partie femelle est en général formée par un ovaire unique, situé postérieurement dans le foie-, il en part un premier oviducte qui nait par des ramifications, comme dans le foie, celles du canal biliaire; d'abord très-fin , sou diamètre s'accroît; il se lléchit, se pelotonne d'une ma- nière plus ou moins serrée, s'approche de la partie mà!e, entre dans une connexion intime avec elle, et enfin s'ouvre dans un second oviducte beaucoup plus large , à parois épaisses plissées , sécrétant une matière vis(|ueuse abon- dante, et qui est quelquefois désigné sous le nom de matrice ; près de sa terminaison médiate ou immédiate à l'extérieur, on remarque souvent celle d'un canal plus ou moins long, provenant d'une vessie ovale ou sphérique, contenue dans la grande cavité viscérale, et dont on ignore entièrement l'usage. Seroit-c e une sorte de prostate P MOL »'7 La partie mâle se compose aussi d'un organe sécréteur ou testicule, situé le plus ordinairement sur la gauche et en avaut de l'ovaire. Le canal déférent qui en naît après une connexion intime avec le premier oviducte suit le trajet du second contre lequel il s'accole d'une manière plus ou moins serrée, forme quelquefois une sorte d'épidydyme par ses nombreux replis, puis se change en un canal cylindrique, à parois épaisses, musculeuses; celui-ci se dirige vers une espèce d'or- gane excitateur, à la base duquel il se termine dans le plus grand nombre de cas. Cet organe n'est qu'une espèce de long tentacule creux, contractile d.ms tous ses points, de forme extrêmement variable, même dans les espèces d»i même genre, et qui, rentré le plus ordinairement dans l'intérieur de la cavité viscérale, à l'aide d'un muscle rétracteur, peut aussi, par la disposition de fibres annulaires musculaires, se dé- rouler en dehors comme un doigt de gant. Au point où le canal déférent se termine, on trouve quelquefois un amas d'organes cyliudroïdes ou d'espèces de rœcums creux , en nombre variable, et qui, successivement réunis à leur base, finissent par s'ouvrir par un seul orifice: on leur a donné le nom de vésicules séminales. Enfin dans un certain nombre de mollusques hermaphro- dites on remarque un autre organe encore voisin de la ter- minaison exiérieure de l'appareil mâle; il consiste en une poche musculo-muqueuse, en forme de vessie, qui produit et contient dans son intérieur un corps solide, cornco-crétacé, eii forme de dard ou de poignard; ce corps peut sortir par l'orifice de la poche qui est situé près de celui du reste de l'appareil mâle. Malgré la connexion intime qui existe entre les deux parties de l'appareil génital de ces mollusques hermaphro- dites dans leur trajet, elles peuvent se terminer à des dis- tances plus ou moins considérables l'une de l'autre, quoique toujours au côté droit; ainsi dans ([uelques espèces, la termi- naison de l'organe femelle est tout-à-fait en arrière, et celle de l'organe mâle en avant plus ou moins proche du tenta- cule de ce côté, comme dans les véronicelles et les onchi- dies; dans quelques autres, l'éloignement est moins grand : plusieurs les ont réunies dans le même tubercule extérieur, >'8 MOL Gomme les doris, les triloiiies , etc.; enfin dans tous les pulmo- branches ces terminaisons se font dans une sorte de vestibule commun, à la racine du tentacule droit, de manière que dans l'état d'inaction on ne voit qu'un seul orifice à l'extérieur; mais dans l'acte de l'accouplement , la poche vestibulaire se renverse, et les deux terminaisons deviennent apparentes. La troisième disposition de l'appareil génital des malaco- zoaires constitue la division ou Tisolement de chaque sexe sur un individu distinct, ce qui forme des individus femelle$ et des individus mâles ; chaque appareil est du reste à peu près conformé selon la disposition précédente: on trouve cependant peut-être plus souvent dans le sexe femelle le ren- flement du second oviducte faisant l'office de matrice ; et dans le sexe mâle on remarque que les vésicules séminales sont quelquefois remplacées par un renflement unique situé vers la fin du canal déférent; enfin une autre différence, c'est que l'organe excitateur, quand il existe, ne semble ja- mais être rétractile à l'intérieur, mais seulement contractile, en sorte qu'il est toujours plus ou moins visible au côté droit et antérieur de l'animal, quelquefois recourbé dans la cavité branchiale. Du produit des organes de la génération. Celui du sexe mâle, quand il existe, paroit toujours être un fluide d'un blanc visqueux-, mais en général il est peu connu; on ne sait pas même d'une manière positive s'il est versé en une seule fois , ou peu à peu , et dans quelle partie de l'organe femelle. Le produit du sexe femelle l'est beaucoup davantage, et coftstitue toujours un véritable œuf, composé d'enveloppes, d'une masse vitelline et d'un germe placé sur cette masse gui sans doute en fait partie. La forme des œufs des mollusques ne laisse pas que d'offrir un assez grand nombre de différences, étant quelquefois sphé- riques, comme ceux des limaces-, ovalaires , comme ceux d'un grand nombre d'espèces, ou même plus ou moins longuement pédicules , comme ceux de plusieurs buccins. Les enveloppes adventives , ordinairement d'abord vis- queuses pour déterminer l'adhérence de l'œuf, passent en- suite à l'état corné ou mujueux concrète, et quelquefois même MOL >»9 à Tétat crétacé, de manière qu'elles ressemblent assez bien a l'enveloppe calcaire d'un œuf d'oiseau-, c'est ce que l'on voit dans plusieurs mollusques terrestres, comme les bulimes, les agathines. Les enveloppes propres sont peu connues; mais il est pro- bable qu'elles ne différent pas beaucoup de celles des œufs d'animaux plus élevés. On ne connoit pas beaucoup davantage la forme et la dis- position du germe, si ce n'est quand il est assez développé pour ressembler presque complètement aux parens qui lui ont donné naissance. On voit seulement que ce germe est contenu d'abord dans une loge ou excavation superficielle d'un véritable vitellus qui communique comme de coutume avec le canal intestinal, peu t-être même tout près de la bouche , comme nous avons cru le voir dans l'œuf des sèches. Ce vitel- lus est évidemment une matière muqueuse ou gélatineuse, concrescible par l'alcool, translucide et peu épaisse dans l'état frais. Le développement du germe dans l'intérieur de l'œuf des mollusques est si complet , que le petit animal qui en sort res- semble presque entièrement à ses parens; aussi arrive-t-il souvent que ce développementa lieu dans quelque partie delà mère, et cela dansles céphalés comme dans les acéphales; ce qui fait qu'elle les rejette à l'état vivant, et alors ces mollusques sont dits vivipares : tous les acéphales paroissent être dans ce cas. La disposition des œufs pondus par les malacozoaires à l'ex- térieur est aussi assez variable : ainsi quelquefois ils sont pla- cés et attachés un à un sur les corps sous-marins, comme dans un assez grand nombre de mollusques céphalés; mais d'autres fois ils sont réunis entre eux de manière à former des masses plus ou moins considérables , et qui ressemblent plus ou moins à des grappes de raisin, surtout quand les œufs sont de couleur noire, comme ceux des sèches. Souvent encore ils sont réunis par une substance gélatineuse dans laquelle ils sont plongés, comme ceux des limnées, des planorbes, desapljsies; d'autres fois plusieurs de ces œufs sont renfermés dans des espèces d'enveloppes cornées , empilées comme des cosses les unes 4 la suite des autres, disposition que l'on trouve dans des es- pèces de fuseaux. i^o Mol DE L APPAREIL d'iRRIïATION OU DU bySTEME NERVKUX. Cet appareil, comme on a pu le voir dans les caractères du type, offre une disposition assez particulière : il se compose cependant toujours d'une partie centrale ou cerveau, situé au-dessus du canal intestinal; de ganglions pour les organes des sens spéciaux, quand il y en a, ainsi que pour l'appareil de la locomotion; de quelques ganglions viscéraux; enfin de filets conducteurs ou de nerfs dont la structure est quelque- fois singulière en ce qu'ils ont une enveloppe fibreuse, plus grande que le cordon nerveux, de manière à permettre, dit- on , leur injection , ce qui nous paroît fort douteux. La disposition générale, et surtout la proportion des parties du Système nerveux, sont fort différentes dans les deux classes de nialacozoaires, et surtout dans celles du sous-type des ma- lentozoaires. Dans les mollusques céphalés, le cerveau, composé de deux parties similaires plus ou moins grosses, plus ou moins réu- nies en une seule par une sorte de commissure, est quelque- fois contenu dans une espèce de crâne ou de loge cartihigi- neuse qui sert d'appui à la fibre contractile; mais dans un très-grand nombre de cas il est à peine recouvert de tissu cel- lulaire et placé à l'origine de l'œsophiige, en arriére de la masse buccale, en sorte qu'il en suit les mouvemens. Avec ce cerveau communiquent le ganglion de l'organe de la vision, qui est toujours placé immédiatement derrière le bulbe de l'œil, ainsi que celui de l'audition quand il y en a , et il en part les diflérens nerfs qui se rendent aux tentacules ainsi qu'aux lèvres. Outre la communication plus ou moins serrée qu'il y a au-dessus de l'œsophage entre les deux parties du cerveau, il y en a une autre inférieure qui passe sous l'œsophage, ce qui constitue une sorte d'anneau , que celui-Là traverse. Le système nerveux de l'appareil sensitif et locomoteur n'est formé que par un seul ganglion situé de chaque côté, quelque fois assez loin du cerveau, avec lequel il communique toujours par un cordon, et le plus souvent si près de cet or- gane, qu'il semble réciJcmenl en faire partie; dans le» deux MOL cas, c'esf. (oujours de lui que partent les Hlets plus ou moins nombreux qui se rendent à toutes les parties de l'enveloppe musculo-cutanée, et surtout à celles qui servent essenliellement à la locomotion générale, comme au pied des gastéropodes et des trachclipodes, au sac des brachiocéphalés, aux ailes des ptéropodes, etc. Les garr^lions viscéraux ne paroissent être qu'au nombre de deux: l'un qui appartient essentiellement à l'organe excitaleur inàie est situé ordinairement près de l'orifice par oii il sort, etil fournit des filets à l'organe ainsi que celui de communication avec le cerveau ; l'autre ganglion viscéral est plus constant ; il est ordinairement placé vers le renflement stomacal, et les filets nerveux qu'il fournit sont également de deux sortes, les lins qui vont au canal intestinal et les autres qui remontent et vont communiquer avec le cerveau par l'intermédiaire de l'anneau œsophagien. Il n'est pas besoin de dire que le développement des diffé- rentes parties de ce système nerveux est proportionnel à celui des organes auxquels elles appartiennent, et que par consé- quent il l'est beaucoup plus dans les brachiocéphalés qui sont à la tête de la classe que dans les patelles qui sont à la fin. Cette observation convient également au système nerveux des malacozoaires acéphales; en effet, chez eux il est si peu développé, que long-temps on n'en a pas aperçu l'existence. Le cerveau n'est plus qu'un double ganglion, ou mieux, qu'une sorte de cordon aplati situé toujours au-dessus de l'œ- sophage. Il paroît qu'il n'y a pas de filets qui formeroient au- tour de celui-ci un véritable anneau, comme dans les cépha- lophores. De cette espèce de cerveau il part bien deux longs cordons, mais ils se portent beaucoup plus en arrière et vont établir la communication entre cet organe et le ganglion de la locomotion qui se trouve au-dessous du muscle adducteur et postérieur, et qui en effet en reçoit des filets, de même que le manteau et les tubes quand il y en a. Voici comment nous avons vu le système nerveux dans la moule commune, oîi il nous a paru plus évident que dans au eu ne autre espèce d'acéphales : il est composé de trois paires de ganglions. La première, la plus antérieure, est certainement pia'ée sous l'œsophage, ou mieux, sous le muscle rctractcur MOL antérieur du pied, en p;irfie recouverte par le bord postérieur de la réunion de la seconde paire de tentacules labiaux. Lrs ganglions qui la constituent sont de forme triangulaire et de couleur blanche opaque. Ils fournissent, i.° un filet transver- sal très-fin , qui leur sert de commissure entre eux; 2.° plus en arrière, un rameau plus gros qui se distribue au muscle adduc- teur antérieur et aux appendices labiaux, et, 3." enfin, en arrière, un très-gros filet qui se porte en dehors, s'applique sur la membrane du foie, traverse obliquement le muscle ré- tracteur antérieur du pied, suit les côtés de l'abdomen au- dessus de la terminaison de l'ovaire, et vase réunir au ganglion postérieur. La seconde paire de ganglions, la seule qui puisse être regar- dée comme à peu près supérieure au canal intestinal, est pla- cée au-dessus du musc le rétracteur antérieur du pied, appliquée immédiatement sur lui , au-dessous du foie , contre lequel elle est collée. C'est un ganglion géminé ou divisé en deux parties latérales par uu sillon médian, d'une consistance plus molle , d'un aspect pli. s pulpeux que les deux autres paires. On en voit sortir en avant un filet très-fin qui va peut-être se joindre au ganglion antérieur, ce que nous ne voulons pas assurer; et, en arriére, un autre filet qui se rend aux muscles de l'ab- domen. La troisième paire de ganglions est tout-à-fait en arrière, au-dessous et un peu en dehors, à la partie antérieure du muscle adducteur postérieur. Celui d'un côté est séparé de celui de l'autre par toute l'épaisseur du muscle. Ils fournissent, 1.° un filet de commissure transverse très-fin; 2° en arrière, un filet plusgros qui pénètre dans le muscle lui-même; 3." de leur angle externe et postérieur deux filets quise portent en arrière, pro- bablement aux bords du manteau. Enfin leur angle antérieur et externe reçoit le gros cordon d'anastomose du ganglion antérieur. Le système nerveux des moUuscarticulés off"re une dispo- sition toute différente dans les deux classes qui composent ce sous-type. Dans les polyplaxiphores ou oscabrions, il se rapproche davantage de ce qu'il est dans les malacozoaires céphalopho- ffS; avec cette dilTércnce que les deux ganglions locomoteurs MOL 1^5 latéraux sont remplaces par deux espèces de cordons qui sui- vent les côtés du dos, et qui fournissent des tilets à chaque espèce d'articulations. Dans les nématopodes ou balanes , on trouve presque com- plètement la disposition qui existe dans les entomozoaires, le système nerveux de la locomotion ayant passé au-dessous tiu canal intestinal, et se composant d'autant de petits ganglions qu'il y a d'articulations à la partie caudiforme du corps. PHYSIOLOGIE DES MAI.ACOZOAIRES. L'intelligence desmalacozoaires, d'abord assez évidente dans les premières espèces, comme les poulpes, qui usent de ruses pour atteindre et saisir leur proie vivante, décroît très-rapide- ment, et sans doute arrive à son minimum dans celles dont tous les mouvemens se bornent à l'ouverture et à la fermeture des valves de leur coquille, comme les huîtres, et qui re- cueillent leur nourriture sous forme de molécules disassociées et déjà presque à l'éclat fluide. La sensibilité générale, ou le sens du toucher, est au con-f traire toujours très-grande dans presque tous les animaux de ce type-, mais elle l'est surtout sur les bords du manteau qui sont souvent garnis d'organes tentaculaires d'une sensibi-- lité exquise: c'est ce que l'on voit très -bien au collier des céphalésconchylifères que forme la partie antérieure des bords du manteau , et encore mieux à la circonférence des deux lobes de celui de tous les acéphales; aussi une secousse un peu forte imprimée à l'eau dans laquelle se trouvent des huîtres, par exemple, suffit pour leur faire fermer leur coquille. Ce sens est déjà moins délicat dans un certain nombre d'espèces dont l'enveloppe extérieure, étant toujours à découvert, est plus ou moins tuberculeuse, et il devient presque obtus dans celles dont l'enveloppe s'est plus ou moins solidifiée, comme dans certaines ascidies et dans les biphores. Les sensations spéciales sont assez souvent en rapport in- verse de développement avec la sensation générale du tou- cher; ainsi le sens du goût est probablement nul dans toute la classe des acéphales, et il est probable qu'il n'est pas très-fin dans l'auire classe. 124 MOL Il en est à peu près de même du sens de Todorat; il paro'f en effet que les acéphales n'odorent pas, tandis qu'il est cer- tain que les céphalés, et surtout les espèces qui vivent dans l'air, jouissent d'une faculté olfactive assez forte, puisqu'on voit les limaces et les hélices rechercher telle ou telle plante et être évidemment attirées par sou odeur au milieu de la plus profonde obscurité. Il seroit curieux de savoir si eu coupant la première paire de tentacules à l'un de ces animaux, il pour- roit encore choisir aussi bien qu'ils le font, les fruits les p,lus voisins de la maturité. Le sens de la vision si étendu, si vif dans les poulpes et les sèches, doit être déjà beaucoup diminué dans le très-grand nombre des céphalés, d'abord si l'on en juge d'après la struc- ture de l'organe, mais même d'après les faits; aussi une limace, une hélice semblent ne voir qu'infiniment peu ; du moins elles n'aperçoivent pas plus tôt le doigt qu'on en approche avec les tentacules oculaires qu'avec les autres. Les porcelaines, d'après ce qu'en dit Adanson, se servent fort bien de leurs yeux qui, il est vrai, sont plus grands, mieux conformés que ceux des autres céphalés. Il n'y a pas de vision dans aucun des mollusqurs acéphales. Ils ne jouissent pas davantage de la faculté d'entendre; mais le plus grand nombre des céphalés est dans le même cas, et il n'y a que les sèches et les poulpes qui peuvent sentir le bruit autrement que par la secousse de toutes les parties du corps. La faculté de changer ses rapports avec les corps extérieurs étant en général en raison directe de la sensibilité, il est évi- dent que la locomotion des malacozoaires doit être générale- ment peu active, peu étendue, et même souvent presque nulle. Lesbrachiocéphalés, étantles mollusquesqui ontles facultés sensoriales les plus étendues , sont aussi ceux qui se meuvent avec le plus de vitesse, et dans toutes les directions; les acé- phales , et surtout les derniers, comme les ascidies, sont jus- tement à l'extrémité opposée ; et en effet ils vivent fixés sur les corp*^ immergés. On remarque cependant parmi les mollusques plusieurs es- pèces de locomotion : un certain nombre nagent à l'aide de nageoires ou d'espèces d'appendices paires dont leur corps MOL 125 est pourvu , comme les lalmars, lessèclics, les plëropodes en général, et plusieurs nionopleurobranches, ù peu près comme le font les poissons avec leurs nageoires pectorales. Ces or- ganes leur servent même quelquefois à sortir de l'eau et à s'élancer plus ou moins loin dans l'air; c'est ce qui est certain pour les calmars. On le dit même pour certaines espèces de bivalves qui se servent alors des valves de leur coquille comme d'espèce d'ailes, avec lesquelles elles prennent leur point d'ap- pui sur l'eau. Une autre espèce de natation est celle qui est exécutée par une nageoire impaire médiane, ou par un pied très-comprimé , et par conséquent par des mouvemens alternalifs à droite et a gauche, comme cela se voit dans les firoles et dans les cari- naires : mais, dans ce cas, le mouvement ns paroit jamais avoir lieu que dans une situation renversée, c'est-à-dire, le dos eu bas et le ventre en haut. Enfin il en est une troisième plus singulière , et qui se ren- contre dans les premières espèces du type et dans les der- nières ; elle est exécutée par la contraction de l'enveloppe, qui chasse ainsi le fluide dont elle a été remp'ie dans sa dilata- tion , d'où il résulte un mouvement de translation souvent assez vif. Les sèches, les calmars et les biphores se meuvent ainsi. Quelques mollusques voguent à la surface des eaux, poussés qu'ils sont par le courant ou par le vent, les uns à l'aide d'une espèce de vessie hydrostatique, comme les jan- thines, et d'autres en déployant une sote de voile formée par le rebord du manteau ou par quelque appendice élargi, même en ramant avec d'autres, comme on le dit des poulpes de l'argonaute. Dans le premier cas, il paroit que l'animal est constamment a la surface de l'eau ; car il ne peut rentrer sa vessie, qui est subcartilagineuse; dans le second , le poulpe peut, dit-on, à volonté développer sa voile et ses rames, oti bien les reployer dans la coquille qui lui sert de nacelle, et plonger plus ou moins profondément. Mais cette manœuvre ingénieuse est-elle hors de doute? Il n'y a peut-être que les poulpes qui exécutent une sorte de marche, au moyen des longs appendices qui couronnent leur tête, mais alors ils ont la bouche en bas et le tronc en haut. Il paroit qu'ils peuvent aussi rouler sur eux-mêmes au fond '^^ MOL (le la mer avec une grande vélocité, et sans se fixer parleurs tentacules, comme l'a observé M. Dcsmaresf. Le piétin d'Adanson et quelques autres espèces d'auricules, et même les cyclostomes terrestres font aussi des espèces de pas en prenant un point d'appui sur la partie antérieure du pied ou sur le mufle avancé, et en rapprochant la postérieure ou le pied tout entier à la fois. Un beaucoup plus grand nombre rampe à la surface du sol, soit à terre, soit dans les eaux, au moyen du pied ou du disque musculaire dont leur ventre est pourvu; mais cette sorte de reptation ne ressemble nullement à la reptation des rep- tiles: c'est plutôt une sorte de glissement du pied, produit par des ondulations extrêmement fines de tous les petits fais- ceaux longitudinaux qui le composent, et qui se succèdent du premier au dernier; chacun étant alternativement point d'appui, ou point fixe pour le suivant. Il en résulte que ce mode de locomotion dans lequel l'animal touche l'une après l'autre toutes les éminences, toutes les anfractuosités du sol sur lequel il se meut, est en général fort lent. Cependant les espèces dont le pied est large , épais, étendu, et n'a pas de coquille à traîner, et surtout dans lequel les fibres contrac- tiles distinctes ont une direction fasciculaire évidente, comme les limaces, les hélices, etc., s'éloignent avec une rapidité encore plus grande qu'on ne seroit porté à le croire au pre- mier aspect. D'autres, au contraire, dont le pied est cependant fort large , comme les patelles , les haliotides , rampent si len- tement, et changent si rarement de place, que quelques per- sonnes ont admis à tort qu'elles ne le faisoient jamais; elles peuvent en outre adhérer avec une très-grande force par la viscosité de leur pied et par le vide qu'il peut faire en tota- lité ou par petites fossettes. Les cabochons, et surtout les hipponyces, restent fixés aux corps sur lesquels ils sont tombés en naissant; aussi leur pied est-il à peine musculaire et ressemble-t-il beaucoup au muscle en fer à cheval du dos, servant d'attache à la coquille. Lesscyllées , dont le pied est extrêmement étroit, et comme canaliculé , ne peuvent se mouvoir que le long des tiges et des pédoncules des plantes, et c'est toujours en glissant. Un assez grand nombre d'espèces peuvent aussi ramper à MOL '^>7 la surface de l'eaii , en prenant pourpoint d'appui une lé- gère couche de ce fluide; mais alors elles sont obligées de le faire dans une situation renversée, c'est-à-dire îa coquille en bas, et la surfiice inférieure du pied en haut; c'est ce que l'on voit dans les limnées, les planorbes , les paludines, les glaucus, lesdoris,les théthys, etc. La théorie de ce mouvement est du reste absolument la même que celle de la reptation des gastéropodes ordinaires. On trouve rarement ce dernier mode de locomotion dans les mollusques acéphales ; cependant , d'après ce que m'a rapporté M. Mathieu, qui a beaucoup observé les mollusques pendant son séjour à l'Ile-de-France, un petit mollusque bivalve dont M. de Lamarck a fait sa psammobie orangée, campe ainsi; les deux valves de sa coquille très-étalées sur son dos, et les bords du manteau les dépassant de toutes paris. On peut concevoir quelque chose d'analogue dans les nu- cules , du moins d'après la disposition de leur pied. Le mouvement de cette classe de mollusques est souvent borné à l'ouverture peu considérable des valves et à leur oc- clusion complète. La première circonstance est la position naturelle ou de repos de l'animal; et en effet ce n'est qu'alors qu'il peut re- cevoir l'eau qui lui apporte la nourriture , surtout quand son manteau n'est pas pourvu de tubes extensibles ; elle est pro- duite parla disposition du ligament de la charnière dont les fibres perpendiculaires à chaque valve sont tiraillées ou com- primées, suivant leur position en dehors ou en dedans du point d'appui, lorsqu'on cherche à faire toucher les deux valves. Leur fermeture est au contraire entièrement active , c'est-à-dire due à la contraction des fibres des muscles adduc- teurs, qui sont les antagonistes du ligament. Willis , et derniè- rement M. le D.' Leach , ont pensé que dans les huitrts , une partie du muscle central adducteur étoit formée de substance élastique, antagoniste de l'autre partie qui seule seroit con- tractile; mais cela paroît assez douteux. La famille des palliobranches contient plusieurs genres dans lesquels, au lieu de ligament, les deux valves de la coquille sont réunies à leur sommet par un long tube élastique qui est fixé aux corps sous-marins, et qui pourroit même bien I2S MOL t^tre un peu contractile; cependant l'animal n"a pas d'autre mouvement que ceux d'ouverture et de fermeture de sa co- quille , comme les autres acéphales. Dans les espèces fixées immédiatement par la coquille ou par un tube, tels sont les seuls mouvemens permis ; il n'y a donc pas de translation, quelque petite qu'elle soit. Dans toutes les autres il yen a une, quoiqu a des degrés très-diffé- rens : ainsi plusieurs espèces sont presque dans le même cas que celles dont nous venons déparier, c'est-à-dire qu'elles sont fixées, mais c'est avec un certain degré de mobilité; ce sont celles dont l'attache se fait par des fibres musculaires desséchées, ou par un byssus, comme quelques espèces de peignes, les limes, les crénatules, et surtout les moules, les jambonneaux. Dans ce cas, il paroît que les filamens d'at- tache sont fixés aux corps solides, au moyen du pied cana- liculé dont ces animaux sont pourvus, et qui en effet paroît très-extensible, très-long, etc. Ils ne peuvent se détacher eux-mêmes, mais il leur est possible de s'attacher de nou- veau quand ils l'ont été. Les arches, et même les tridacnes , peuvent aussi se fixer aux corps solides par une sorte d'agglutination de leur pied, un peu comme les espèces byssifères, mais en masse, non pas fibre à fibre ; aussi se pourroit-il que par l'accroissement de l'animal , il se détachât naturellement; c'est du moins ce que nous fait présumer l'observation que nous avons faite, que la coquille des tridacnes perd, en grossissant, la grande ouverture praecardinale qu'elle a , étant petite , et par laquelle passe le faisceau musculaire. Dans le plus grand nombre de cas, les mollusques acé- phales n'étant pas adhérens, peuvent changer de place. 11 se meuvent à l'aide de leur pied : les uns cependant se bor- nent à un mouvement d'ascension ou de descente dans le trou qu'ils habitent , qu'il soit creusé dans une pierre , dans le sable ou dans la vase ; leur pied attaché plus antérieurement que dans les autres espèces, sort pins oh moins, s'alonge et prend son point d'appui sur le fond de la loge. C'est ce qui a lieu dans tous les pyloridés , et même peut-être un peu dans les tubicoles. Tous les au très mollusques bivalves, quoiqu esouvent ils vivent MOL 1*9 çttcoreplus ou moins enfoncés dans la vase ou danslesable, peu» vent en sortir à leur volonté, et même changer tout-à-fait de place, et par conséquent se mouvoir complètement. Quelques uns le font en sautant, presque comme s'ils étoicnt poussés par un ressort. Pour cela leur pied très-étendu, est ployé dans sa lon- gueur, et subitement redressé. C'est ce mode singulier de lo- comotion qui avoit fait généraliser la dénomination de subsi-' lientia, ou de sauteurs, à tous les acéphales , par M. Poli, mais évidemment à tort ; car si la plupart des animaux de la fa- mille des conques peuvent ainsi sauter, les submytilacés, les arcacés, etc. , ne le peuvent pas, et semblent réellement ram- per avec leur pied ; à plus forte raison les espèces qui n'ont qu'un rudiment de cet organe, ou qui n'en ont même pas du. tout. Les polyplaxiphores se meuvent en rampant avec leur pied abdominal, à peu près comme les patelles. Quant aux néma- topodes, il n'y en a aucune espèce qui jouisse de la faculté de changer de place en totalité ; les appendices de leur abdomen caudiforme peuvent sortir hors de la coquille, et se mouvoir dans l'eau, mais , à ce qu'il paroit, pourdéterminerun courant de ce fluide dans l'intérieur du manteau de l'animal, et pour saisir les petits animaux qui passent à sa portée. Le mode de nutrition des malacozoaires nous est en gé- néral beaucoup moins connu que celui de leur locomotion. Un très-petit nombre peuvent saisir leur proie avant de l'introduire dans la cavité buccale ; ce sont les brachiocéphalés. Pour cela, les singuliers appendices dont leur tête est pour- vue s'enlacent , s'attachent, d'une manière serrée, à l'aide des ventouses qui les garnissent, à l'animal vivant qu'ils doivent engloutir. Les mollusques dont l'orifice buccal est garni de dents , paroissent pouvoir saisir et mâcher leur nourriture avec elles; quand il n'y en a qu'une en haut, elle sert de point d'appui sur laquelle agit le renflement lingual dans sa partie anté- rieure, ce que l'on voit très-bien dans les limaces, les hélices et genres voisins. On ne connoit pas aussi bien le mode d'action de la trompe dans les mollusques qui en sont pourvus : on croit cependant que les dents dont elle est souvent armée à son extrémité, 32. 9 ^3o M(3L quand elle est déroulée suffisamment , peuvent servira tarau- der la coquille des autres mollusques , à y faire un trou ])ap lequel cette trompe va ensuite déclarer ou sucer leurs parties molles; mais cela est-il hors de doute? Quelques espèces qui n'ont qu'une sorte de langue spirale , comme les patelles, et même les oscabrions ; comment s'en servent-elles? c'est ce qu'on ignore. On ne sait pas beaucoup davantage comment les acéphales saisissent leur nourriture. Il paroît même qu'elle doit être à l'état presque moléculaire , suspendue dans l'eau que les ap- pendices buccaux font parvenir jusqu'à la bouche; car il n'y a aucun indice d'appareil masticateur ni salivaire. Les palliobranches , à l'aide de leurs longs appendices la- Liaux, doivent mieux saisir la nourriture, puisqu'ils peuvent les sortir de la coquille et les agiter en tous sens. Les ascidies et les biphores n'ayant aucune trace d'appareil à la bouche doivent être dans un cas entièrement opposé. La déglutition , du moins dans les céphalés, doit se faire comme dans les animaux plus élevés. Quant à la digestion qui doit aussi présenter à peu près les mêmes phénomènes, il est probable qu'elle est assez lente; cependant les limaces, les hélices, les seuls mollusques que nous puissions un peu étudier, mangent beaucoup dans la sai- son favorable , ce qui fait supposer une certaine activité digcs- tive. Elle est sans doute augmentée par l'action de la bile qui doit être abondante, si l'on en juge d'après la grosseur du foie, la quantité de vaisseaux qu'il reçoit, et la grosseur des canaux hépatiques. En effet le fluide biliaire est souvent veraé dans l'estomac lui-même, ou à l'orifice pylorique. S'il est certain que dans les acéphales l'aliment soit pris à l'état moléculaire, ou tout au plus composé d'animauxmicros- copiques, la digestion doit être facile et ne doit avoir besoin de l'action de la bile que d'une manière très-secondaire. Le foie dans ce groupe d'animaux paroît en effet fort peu con- sidérable; mais à quoi servent les stylets crystallins que nous avons vus remplirles énormes pores biliaires ouverts dans l'es- tomac? C'est ce qu'il esta peu près impossible de dire. Les résidus de la digestion ou les fèces sont connus un peu MOL ^3t davantage, du moins physiquement; et il est assez remarquable qu'il en Ciisledans les mollusques acéphales , comme dans les autres, ce qui prouve que leurs alimens ont encore quelque consistance. Quant au chyle, produit principal de cette fonction, il est sans doute absorbé dans le canal intestinal par les radicules veineuses; mais noua ne le connoissons pas. La théorie de la fonction de la respiration paroît être aussi à peu près la même que dans les types d'aniœaux plus élevés. On sait en effet que les mollusques absorbent l'oxigène de l'air dans lequel on les retient : mais est-ce seulement par l'organe de la respiration ? Cela n'est pas probable, l'enve- loppe générale étant parsa nature si absorbante; mais comme cet organe contient une bien plus grande quantité de vais- seaux que toute autre partie, l'absorption aérienne doit y être beaucoup plus forte. On sait aussi par expérience que les espèces qui sont pour- vues d'une cavité pulmonaire meurent au bout de peu de temps, après qu'elles ont été retenues à 'une certaine pro- fondeur sous l'eau , sans qu'il leur fût possible de remonter à sa surface; et qu'au contraire les espèces à branchies ne peuvent vivre long-temps à l'air libre, surtout quand les bran- chies sont à découvert : car lorsqu'elles sont internes, l'animal le peut quelque temps, a cause de l'eau qui les humecte, et qui s'évapore diflicilement (i). Le mécanisme par lequel le fluide ambiant est atnené au contact du fluide à élaborer, ou du sang, est en général assez simple. Dans les espèces dont les branchies sont extérieures , comme les tritonies, les scy liées, les phyllidies, etc., il suffit à l'ani- mal de nager pour respirer. Cellesau contraire qui ont l'organe respiratoire forméparles parois mêmes d'une cavité, comme les pulmobranches, ou con- tenu dans la cavité, comme presque tous les autres mollusques céphalés, le fluide ambiant (Uair ou l'eau) estintroduitou chassé par la dilatation ou la contraction de la cavité et de son orifice (i) Nous avons en effetgardé vivante pendant l'automue plus d'un m oia et demi hors de Teau une grosse huître pied de cheval. i32 MOL simple ou lubuleux; et ces deux efl'ets sont facilifés (ian.s toutes les espèces, et surfout dans celles qui sont pourvues d'une coquille , par l'extension ou la contraction donnée à la partie antérieure du corps où est l'appareil , et par son avancement dans la partie la plus large de la coquille. Mais, dans aucun cas, il n'y a de régularité dans l'inspiration et l'expiration. H n'en existe pas même chez les brachiocéphalés où l'eau intro- duite dans là cavité du manteau où sont les branchies, sert en même temps à la locomotion. Les malacozoaires acéphales, qui tous sont aquatiques, offrent à peu près tous le même mode de respiration ; les ap- pendices labiaux dont la bouche est pourvue , paroissent, par leurs mouvemens continuels, déterminer une sorte de cou- rant dans l'eau où l'animal est plongé. On le distingue très- bien surtout dans les espèces dont l'extrémité postérieure du manteau est prolongée en deux tubes plus ou moins longs; l'eau entre par l'inférieur et sort par le supérieur. Il en est de même dans les ascidies, et peut-être aussi dans les biphorcs. C'est lors de la traversée du fluide dans la cavité branchiale que les effets de la respiration ont lieu. On soupçonne que ces effets sur le sang qui remplit les artères branchiales ou pulmonaires , sont analogues à ce qu'ils sont dans les animaux plus élevés; mais c'est ce que l'on ne sait pas positivement , parce qu'il n'y a aucune différetice physique entre le sang veineux et le sang artériel des mala- cozoaires. C'est toujours une sorte de sanie ou de fluide lé- gèrement visqueux , de couleur blanche ou plus ou moins bleuâtre, dans laquelle nagent des globules ovulaires. La marche du sang dans les veines paroît être à peu près aussi lente que dans les artères ; aussi n'y a-t-il pas dans celles-ci de véritables pulsations, quoique le cœur offre des mouvemens évidens et réguliers de systole et de diastole. Ces mouvemens sont cependant en général assez lents: on les voit aussi bien dans les acéphales que dans les céphalés. Si l'on pouvoit admettre sans restriction ce que MM. Kuhl et Van-Hasselt disent de la circulation dansles biphores, elle se- roit fort singulière , puisque le sang, selon eux, ne coule pns toujours du cœur à l'aorte pour se répandre de là dansles di- verses parties du corps, mais qu'après avoir coulé ainsi pendant MOL ï35 quelque temps on le voit s'arrêter tout à coup et prendre une direction justement opposée parles veines et leurs anastomoses. La manière dont se fait la nutrition dans les malacozoaires à l'aide de l'absorption externe et interne, et surtout avec le sang parvenu dans le tissu le plus intime des parties , ne nous est pas plus connue que dans les autres classes d'animaux. Ce qui paroit certain , c'est que l'accroissement général est fort len t , et qu e l'animal peu t su pporter un j eûne extrêmement prolongé, surtout quand il peut se mettre complètement a l'abri des circonstances extérieures, et par conséquent lors- qu'il est revêtu d'une coquille, comme on le voit dans les hé- lices dont la coquille est épaisse. Il ne trouve cependant pas de secours pour cela dans une accumulation préalable de graisse , car cette substance n'existe jamais dans les mollusques : ce que l'on nomme ainsi dans les huîtres paroît n'être qu'un état particulier de l'ovaire. Les malacozoaires semblent cependant jouir de la faculté de reproduire en assez peu de temps, du moins lorsque l'en- semble des circonstances est favorable, quelques parties ex- térieures de leur corps. C'est ce qui est aisé à concevoir pour des lobes du manteau ou de l'enveloppe générale , les appen- dices buccaux , etc. Cela l'est déjà beaucoup moins pour les tentacules olfactifs, et surtout pour les oculaires dont l'orga- nisation devient bien plus compliquée; mais cela est tout-à- fait inconcevable pour la tête tout entière, y compris le cer- veau, et cependant des expérimentateurs l'assurent, comme on a pu le voir par l'analyse de ce qui a été fait à cesu jet, et que nous avonsrapporté à l'article des Hélices, parce que c'est prin- cipalement sur ces animaux que les expériences ont été faites. Les fonctions de décomposition ou d'exhalation dans les mollusques sont à peu de chose près ce qu'elles sont dans les animaux plus élevés. L'exhalation générale , toujours plus abondante dans les es- pèces aériennes que dans les aquatiques , paroît être peu connue : peut-être cependant est-elle plus passive qu'active. Les exhalations spéciales qui constituent les excrétions et les sécrétions sont assez abondantes. Nous avons déjà parlé de celle qui forme la coquille dans les espèces qui ensont pourvues, ainsi que de celles des glandes ï34 MOL salivaires et du foie, dont les produits sont employés à la di- gestion. Nous n'avons donc plus à dire quelque chose que des excrétions de dépuration urinaire et génitale. Le produit de l'excrétion de dépuration urinaire paroît beaucoup varier dans sa quantité et dans ses propriétés phy- siques et chimiques. Nous devons à M. Jacobson la décou- verte du purpurate de chaux dans la matière sécrétée par le rein des hélices; nous n'avons pas encore d'analyse chi- mique de celle qui forme la pourpre, et que produit cet or- gane dans presque tons les mollusques de l'ordre des siphono- branches. Nous ne nous rappelons pas non plus que l'encre de la sèche, qui paroit être un produit d'un organe analogue, ait été examinée par les chimistes. En général nous savons peu de chose sur cette espèce d'excrétion. La fonction de la génération ne nous est pas plus connue dans son essence que dans les animaux plus élevés , et nous savons même assez peu de chose sur son mode. L'appareil mâle dans les espèces monoïques et dioïques produit un fluide spermafique assez peu connu, même dans ses propriétés physiques. Nous ignorons ce qu'il est d'abord au moment où il vient d'être sécrété, et quels changemens il éprouve dans le cas où il est conservé dans quelque organe de dépôt. Dans certaines espèces il paroît exister un autre fluide pro- duit par une espèce de prostate, appelée vésicules séminales dans les mâles , et vessie dans les femelles, mais nous ignorons également sa nature et ses usages. Danslesmollusqueshermaphrodites ouïes acéphales, il paroît même que le fluide séminal n'existe pas, à moins cependant que d'admettre, comme quelques auteurs l'ont voulu, qu'une partie de l'ovaire, ou mieux de l'oviducte lui-même, le sé- crète, et que les germes produits par la femelle, en le tra- versant , en soient imprégnés. Le produit de l'appareil femelle nous est mieux connu, il est vrai, plutôt dans la série' de ses développemens que dans son origine. On sait que, formant de petits grains d'abord presque imperceptibles, composcsd'une enveloppe renfermant un fluide, le germe y apparoit, sans que l'on connoisse bien complètement comment l'œuf est constitué. Cet œuf reçoit MOL ï35 h une époque variable de sa marche dans l'oviducte, mais tou- jours avant la production de ses membranes adventives, l'action du sperme introduit dans l'organe, ou dans l'individu femelle, et absorbé. La vie individuelle de chaque œuf est alors com- mencée : il tend à être rejeté au dehors , reçoit les enve- loppes qui doivent le défendre contre quelque action défavo- rable extérieure, et suit ses développemens. Combien de temps conserve -t-il sa faculté d'évolution ? quelles sont les circonstances qui peuvent la lui faire perdre ou la prolon- ger ? C'est ce que nous ignorons à peu près. Nous savons ce- pendant , d'après les expériences de M. Werlich sur les œufs de la limace îigreste , que la dessiccation presque complète ne peut la détruire. Les œufs des mollusques subissent leur développement le plus souvent à l'extérieur, et complètement indépendans de leur mère ; mais dans un certain nombre de mollusques cépha- lésj ce développement a lieu dans une partie de l'oviducte, à laquelle on a donné le nom de matrice, comme dans les palu- dineset dans plusieurs sabots, ce qui a fait appeler ces mollus- ques vivipares ou ovovivipares ; mais cela paroit être constant dans tous les acéphales, avec cette différence que le dépôt s'en fait souvent dans les cellules qui forment les deux parois dont se compose chaque lame branchiale; ils y entrent par les ou- vertures qui sont au bord dorsal extérieurement, et ils en sortent par celles qui sont en arrière dans le Jnbe cxcrémen- titiel. A la suite d'une série de reproductions plus ou moins répétées, et dont le nombre nous est inconnu, le mollusque tend à sa décomposition générale, ou à sa mort. Nous igno- rons complètement la durée de sa vie naturelle; mais il est probable qu'elle est assez longue, si nous en jugeons du moins par la durée de son accroissement , et parce qu'il vit dans des circonstances peu variables. Cependant nous n'avons aucune donnée positive cà ce sujet , et il faut convenir qu'il est assez diflicile d'en avoir. Quant à la durée de la coquille et aux changemens qu'elle est susceptible d'éprouver par l'action de l'air et dans le sein delà terre, cela dépend beaucoup de sa structure , de sa soli- dité, de sa grosseur, et de quelques circonstances accessoires^ i36 MOL Si elle est exposée à l'action de l'air et aux vicissitudes de la température et de l'humidité, elle perd d'abord ses cou- leurs qui s'altèrent très-prompfement ( les ferrugineuses ré- sistent le plus), et elle devient d'une couleur blanche ordi- nairement terne. La matière animale se détruit et disparoît peu à peu; les lames composantes n'étantplus liées s'exfolient , surtout par l'alternative du froid et du chaud , et bientôt , par cette action continuée,] les lames elles-même^ se résolvent en une sorte de poussière calcaire qui est entraînée parles cou- rans d'eau. La structure particulière delà coquille, son âge , et même sa grosseur et son épaisseur facilitent ou arrêtent plus ou moins sa décomposition terreuse. Si au contraire les coquilles mortes sont, par des circons- tances particulières, enfoncées dans le sable, dans la vase où elles ont vécu, et où elles ont été encroûtées d'un dépôt crétacé qui se fait en plus ou moins grande quantité dans toutes les eaux douces ou salées, mais surtout dans les pre- mières, ou enfin si par l'action des courans elles sont accumu- lées, brisées ou non dans quelques localités des mers ou des lacs, - comme dans ces différens cas elles sont mises à l'abri des vicissitudes delà température et de l'h-imidité, leur décompo- sition est infiniment plus lente et leurs couleurs se conservent bien pluslong-temps. Les fibres cornées des ligamensse conser- vent quelquefois un grand nombre desiècles (i), et àplus forte raison leur structure lamellcuse ou fibreuse , au point qu'elles n'ont souvent perdu aucune des parties qui servent de carac-* tèresgénériquesetmême spécifiques; enfin quand les couleurs ont disparu, ainsi que le gluten animal, elles arrivent à un point où, blanches et happant à la langue, elles peuvent ainsi résister un nombre d'années qu'il est impossible de calculer. Cependant à la longue îa pression déterminée par les dépôts nouveaux qui les recouvrent, tend à les briser, à en rappro- cher les molécules; la diminution et la disparition de la ma- tière animale qui relenoit la substance inorganique dans (i)M. Defrance possède dans sa riche collection une coquille bivalve fossile des collines subap; nnines qui est encore pourvue de sou ligaaieut presque entier MOL ^37 des formes pour ainsi dire accidentelles pour elle , et dé- terminées parla vie, tout facilite la tendance que ces molécules ont à se rapprocher, suivant les lois simples du règne inor- ganique (i) ; la coquille tend donc à disparoître tout-à-fait par l'enlèvement successif des molécules calcaires qui la consti- tuent; mais comme sa cavité s'étoit remplie par la pression en tous sens des molécules terreuses ou argileuses qui l'entou- roieut , lorsque le véritable tét a disparu , elle est pour ainsi dire représentée et prolongée dans le temps par ce qu'on nomme son moule qui traduit toutes les formes de sa cavité. Il est également possible de concevoir, ce qui arrive en effet, que les molécules calcaires, quoiqu'ayant obéi aux lois de la cristallisation, conservent elles-mêmes la forme de la coquille; la structure dans ce cas est perdue , mais non la forme, ce qui constitue une coquille spathifiée, et prolonge, à ce qu il nous semble , presque d'une manière indéfinie , la preuve de l'existence de l'être organisé à travers la série des siècles , jus- qu'à ce qu'enfin elle se fonde, pour ainsi dire , par la pres- sion continuelle, par le mouvement moléculaire des parties qui l'entourent dans la roche elle-même qu'elle contribue a former. Les maladies desinollusquessont sans doute peu nombreuses, mais certainement elles sont très-peu connues, du moins quant à l'animal lui-même: doit-on regarder comme telle cette al- tération particulière qu'offrent les huîtres quand elles passent à la verdeur? C'est ce qui n'est rien moins que certain. Cepen- dant , en faisant l'observation que les huîtres qui passent à cet état vivent dans une sorte d'eau stagnante, qu'elles restent en général plus petites , moins charnues , etc. , ne pourroit-on pas admettre que le vibrion particulier auquel elles doivent leur couleur verte , d'après les observations de M. Gaillon , ne les nourrit qu'incomplètement, et que l'eau à moitié douce, peu renouvelée, dans laquelle elles sont , n'excite pas assez leur activité organique? Les maladies des coquilles sont peut-être plus nombreuses et plus connues. La première est la chute ou brisure de la Ci)M. De Bournon a en effet observe depuis long-temps que la sub»- t«nc« calcaire de l'opercule des sabot» cristallise en rhomboïdes. i3S MOL pointe de la spire. On l'observe dans plusieurs espèces d'uni- valves, et entre autres, dans le bulime décollé. Quoique cela n'ait lieu que dans des coquilles de forme turriculée, cependant ce ne peut être cette circonstanceseule qui détermine cette brisure, puisque la très-grande partie des coquilles de cette forme ne l'oiTre pas. Il est plus probable que cela tient à ce que l'animal croissant très-vite abandonne promptementle commencement de la spire , et que la matière vitreuse déposée pour remplir la cavité abandonnée , est plus cassante et moins lamelleuse. L'espèce d'altération qu'on remarque aux sommets ou cro- chets d'un grand nombre des coquilles bivalves fluviatlles, qui composent les genres Unio et Anodonte , a peut-être quelque analogie avec ce que nous venons de voir dans les univalvcs; mais cela n'est pas certain: et en effet plusieurs auteurs ont pensé que cette espèce de cari'e, qui semble ron- ger d'une manière irrégulière, non seulement le sommet , mais même les natèces des unios, et cela souvent assez profondé- ment , éloit due à l'action destructive d'animaux qui se nour- rissent de mollusques. Quoi qu'il en soit, on sait que cette carie augmente en largeur et en profondeur avec l'âge , et que les unios de tous les pays offrent ce singulier caractère. Une autre maladie des coquilles, et peut-être même de l'a- nimal, est celle qui produit les perles. On a observé depuis long-temps que la matière nacrée qui les forme est tout-à- fait analogue à celle qui revêt la face interne de beaucoup d'univalves et d'un certain nombre de bivalves : aussi a-t-on vu qu'elles pouvoient être produites par une sorte d'extrava- sation de cette matière qui prend une forme plus ou moins régulière (i): on amême cru qu'on pourroit forcer le mollusque à en produire, si l'on faisoit un trou de dehors en dedans à la coquille ; parce qu'alors, pour boucher ce trou, il seroit forcé d'y accumuler delà matière nacrée. C'est en effet ce que Linnaeus a démontré pour les unios des rivières de Suède: en sorte qu'il avoit ainsi créé une espèce de perlière artifi- cielle; mais, outre ces espèces de perles, rarement grosses et régulières, et qui portent toutes l'indice d'un pédicule d'at- (i) M. de Bournon pense qu'une perle contient toujours un corps étranger dans son intérieur. MOL '59 tache plus ou moins gros, il paroit qu'il s'en produit dans ranimai lui-même, et probablement dans Tépaisseur de son manteau, et que même c'est de cette source que sortent le plus communément les perles les plus grosses et les plus belles qui nous viennent de l'Inde. Dans ce cas il est évident que cela provient d'une véritable maladie de l'animal : quelle est-elle? C'est ce que nous ignorons. Les anomalies ou difformités des coquilles sont de deux sor- tes: les unes sont assez bien explicables, et les autres ne le sont pas. On peut d'abord placer dans la première catégorie la grosseur relative qu'une même espèce peut atteindre dans le cours de son accroissement; et en effet on trouve dans cer- tains genres des individus qui, quoique complets, sont beau- coup plus petits que d'autres ; cela est sans doute dû à une différence dans la quantité de nourriture , soit dans la même localité, soit dans une localité différente, comme on le voit parmi les insectes hexapodes: aussi ne doit-on pas admettre l'idée de Bruguière, que cette différence, souvent remar- quable dans les porcelaines, nécessite que Tanimal change de coquille, un peu comme les insectes le font de leur épi- derme. Il faut aussi mettre dans la même catégorie les doubles bourrelets qui se forment dans certains individus univalves , après que, parvenus à l'état adulte, le bourrelet normal est produit : ce'a tient sans doute à une surexcitation dans les forces vitales déterminée par quelque circonstance locale. Nous devrons égalemerit y ranger la forme artificielle que peuvent prendre certaines coquilles bivalves minces , et dont ia valve inférieure adhère dans toute son étendue; non seule- ment celle-ci prend la forme du corps sur lequel elle s'iip- piique , mais la valve supérieure suit la forme de l'inférieure. Cette observation faite sur lesanomies et due à M. Defrance, s'explique en ce que la valve supérieure a dû suivre la forme du corps qui lui-même a été modifié par celle de la valve in- férieure moulée sur le corps étranger. Une anomalie à peu près inexplicable est le degré d'éléva- tion de la spire dans les univalves : eu effet on sait que la même espèce offre sous ce rapport des différences qui , quoi- ^4o MOL que conlennes dans des limites assez bornées , n'en sont pas moins très-évidentes ; mais il arrive quelquefois qu'elles sor- tent considérablement de la limite déterminée pour une es- pèce , en ce que les tours de spire s'éloignent, s'alongent dans le sens vertical, et sont bien loin de se toucher, ce qui fait ressemblerla coquilleàun escalier, onà lascalaire précieuse, ce qui a conduit à donner le nom de variété scalaire aux individus ainsi anomaux. On n'en connoit encore d'exemple, si nous ne nous trompons, que dans les hélices vigneronne et des jardins. Mais la monstruosité la plus inexplicable des coquilles, et même des animaux mollusques, est celle dans laquelle il y a renversement dans la position des viscères , et par conséquent dans leur terminaison qui , au lieu de se faire à droite , se fait à gauche. La coquille ayant suivi ce renversement, s'enroule alors de droite à gauche, et elle constitue la variété que l'on désigne par la dénomination de sénestre ou de gauche. Il est évident que toutes les espèces peuvent être suscep- tibles de ce renversement, et offrir cette variété. Il y a cependant des genres oii elle est beaucoup plus commune, au point de servir de caractère; telles sont les physes, les planorbes ; dans beaucoup d'autres genres on en trouve des exemples , mais cela est bien plus rare: et enfin il en est qui n'en ont pas encore offert, comme les porcelaines, les cônes. On admet que les coquilles bivalves sont aussi quelquefois susceptibles de ce renversement: cela peut se concevoir; mais nous n'en connoissons pas d'exemple bien avéré. Nous ne croyons pas qu'on ait encore un fait positif qui prouve ce renversement dans les mollusques symétriques nus ou con- chylifères, quoique cela ne dût pas plus étonner que pour les non-symétriques. Mais comment cela se fait-il? C'est sans doute ce que nous ignorerons long-temps. La prédominance constante du côté droit sur le côté gauche dans tous les ani- maux pairs, permet d'apercevoir pourquoi l'enroulement de la masse viscéralese fait dans le cas normal de gauche à droite ; dans le cas contraire, le côté gauche, par anomalie , seroit-il plus fort que le droit? C'est ce qu'iln'estpas permis d'assurer. Ilfautsecontenterde remarquer que cette singulière anomalie se retrouve chez des animaux bien plus élevés, et chez l'homme lui-même. MOL »ii HISTOIRE NATURELLE DES MALACOZO AIRES, On trouve des mollusques dans tous les milieux : en effet il y en a qui paroissent vivre presque constamment sous terre, comme les testacelles, mais cela est rare ; un plus grand nombre vivent dans l'air à la surface de la terre , comme les limaces, les hélices, etc. Quelques uns sont jusqu'à un certain point amphibies, c'est-à-dire qu'ils sont aériens par l'organe de respiration, et cependant vivent dans l'eau qu'ils quittent ra- rement, comme les liînnécs et les planorbes ; enfin la très- grande partie des malacozoaires vit constamment dans l'eau douce ou salée , courante ou stagnante, tels sont, par exemple, tous les acéphalophores sans dislinction. Les eaux de la mer Morte, quoique si fortement bitumeuses, contiennent desmo!- lusques conchylifères vivans. On en trouve aussi dans des eaux thermales : par exemple le turbo thermalis , espèce de paludine sans doute, vit dans celles d'Abano, dont la tem- pérature est de 40° R., tandis que le clio boréal paroit ne pouvoir quitter les mers polaires. Y a-t il quelques caractères qui indiquent cette différence des milieux qu'habitent les mollusques ? Cela est certain pour les espèces aquatiques ou terrestres, puisque l'organe de la respiration a une structure particulière. Mais cela ne peut plus avoir lieu pour les espèces entière- ment aquatiques dont les branchies n'offrent rien de différent qu'elles doivent agir dans l'eau douce ou dans l'eau salée. L i coquille seule fourniroit-eile des signes caractéristiques de la nature du séjour de l'animal? Non, en tant que l'on considère cette coquilleen elle-même; mais jusqu'à un certain point, lors- qu'on compare les coquilles d'animaux marins avec celles d'animaux d'eaux douces ou terrestres, commeona pu le voir à notre article Conchyliologie. Les espèces qui se trouvent habituellement dans l'eau sa- lée, peuvent-elles finir par vivre dans l'eau douce, et vice versa? Cette question à laquelle on a attaché une grande im- portance en géologie, semble fort pouvoir être résolue par l'affirmative en consultant l'analogie. En effet on sait d'une manière indubitable que certains poissons quittent les eaux de la mer pour les eaux fluviatiles , et d'autres celles-ci pour ^4^ MOL celles-là , comme les anguilles , et cela presque subitement : pourquoi les mollusques ne pourroient-ils pas en faire au- tant? Aucun fait positif ne prouve cependant cette possibi- lilé, du moins pour la même espèce (i). Car il n'en est pas de même pour les genres: on sait en efifet que des espèces du même genre peuvent vivre dans les eaux douces , et d'autres dans les eaux salées. On connoit, par exemple , une espèce de véritable moule dans le Danube, et plusieurs cérites qui se trouvent également dans l'eau douce. Mais si les espèces de mollusques ne peuvent subitement passer de l'eau salée dans l'eau douce, et de celle-ci dans celle-là, ne le peuvent-elles pas graduellement ? Ne voit-on pas en effet dans cerlaios étangs qui ne communiquent que rarement avec la mer, et dont les eaux pluviales diminuent peu à peu la salure , des mollusques véritablement marins y vivre, et paroître y exercer toutes leurs fonctions? Le fait est certain, et M. Beudant a obtenu par l'expérience les mêmes résultats; mais est-il également certain que les animaux habitués à vivre dans l'eau salée, et qui se trouvent ainsi forcés par des circonstances naturelles ou artificielles, à vivre dans l'eau presque douce , ou tout-à fait douce , puissent s'y reproduire ? C'est ce qui n'est pas encore hors de doute. Le fait observé par M. de Fréminville, qui a vu desmollusques marins et fluviatiles vivantà la fois dans les eaux peu salées du golfe de Livonie, est cependant en faveur de cette opinion, et encore plus celui de M. Nilson , qui rapporte dans son Histoire des Mollusques de Suède, que sur les bords de la mer de Norwége, dans des lieux oîi il n'y a pas d'embou- chure de rivière, il a trouvé des unios, des anodontcs et des cyclades vivant pêle-mêle avec des venus, des bucardes et des cythérées. Les mollusques aquatiques , marins ou fluviatiles , ne vivent pas non plus absolument dans les mêmes circonstances; ceux-ci peu nombreux n'offrent cependant pas beaucoup de (i) Adanson dit positivement dans son Mémoire sur les Tarets ( Acad. des Se, année 1789), que pendant la moitié de l'année le Niger ne roule que des eaux douces, et que cependant on y trouve des tarets, des pho- lades, pétoncles, balaues, tellines, qui dans les autres si\ mois vivent dans les eaux saléea. MOL 145 différences sous ce rapport, quoique les uns restent fixés à la surface du sol, comme les huîtres, telles sont les éthéries, d'a- près la découverte de M. Caillaud ; d'autres adhèrent aux corps submergés par un byssus, comme la moule du Da- nube ; d'autres se meuvent dans la vase et à sa surface comme les unios et les anodontes; et enfin d'autres y vivent plus pro- fondément, et s'y meuvent encore, comme les cycladcs; mais jamais on n'a remarqué de mollusques fiuviatilcs des autres familles, et .<>urtout des espèces de palliobranches , de pyîo- ridés, d'hctérobranches , encore moins du sous-type des mol- luscarticulés. Les circonstances de la vie des mollusques marins sont beaucoup plus vai-iables: ainsi la plupart vivent sur les bords de la mer, sur les rochers, dans les lieux de remous et à l'em- bouchure des fleuves, ce qui constitue les espèces littorales; maisilen estuncertainnombred'autresqui paroissent n'exister qu'à des distances plus ou moins considérables du rivage et à de grandes profondeurs, ce qui les a fait distinguer sous le nom de mollusques pélagiens. Les térébratules paroissent être dans ce cas, et l'on suppose que les nautiles, les ammonites y sont encore davantage ; en effet les calmars , les sèches et les spirules, dont on les rapproche, sont des animaux de haute mer. On trouve ensuite que d'après leur mode de locomotion , les uns vivent en nageant ou en flottant presque continuelle- ment à la surface ou dans l'intérieur des eaux , ou en ram- pant sur les rochers au milieu des varecs qui les recouvrent ou qui s'en séparent en masse, ou en s'y attachant d'une ma- nière fixe par leur coquille ou par un byssus, ou enfin enfon- cés plus ou moins profondément dans des éponges, dans la vase, dans le sable, dans les rochers, dans des madrépores, dans d'autres coquilles, et même dans des pierres non cal- caires (1) , ainsi que dans le bois mort ou vivant. Les espèces qui vivent dans les éponges sont dans le cas des moules, etc., que Ton trouve dans les trous de rochers; mais comme la substance dans l'excavation de laquelle elles ont (i) Olivi dit positivement avoir vu deux fois des plioladcs dans uti mot ceau de lave compacte. ^44 MOL été accidentellement placées augmente tant qu'elle est vivante, il en résulte qu'elles finissent par en être complètement enve- loppées , au point sans doute d'être pourainsi dire étouffées. Les mollusques qui vivent dans la vase, dans le sable , ou même dans les terres argileuses, agissent réellement pour s'y enfoncer à mesure qu'ils augmentent de grosseur , et il est évi- dent que c'est mécaniquement et an moyen de leur pied : quant à ceux qui séjournent dans des substances dures, comme dans les pierres calcaires, les madrépores, les coquilles, on a cru que leur enfoncement successif étoit dû à un suc corrosif, à un acide qui pourroit dissoudre la pierre calcaire ; maisoutre que cela n'est rien moins que prouvé, comme on a pu le voir à l'article Lithophage , le lait objervé par Olivi et par Spalan- zani , de pholades dans des morceaux de lave, celui des farets dai]islebois vivant, nepermetfent pas d'adopter celle opinion. Les mollusques terrestres offrent, comme on le pense bien, beaucoup moins de variations dans les circonstances de leur séjour. En général c'est dans les lieux humides et plus ou moins aquatiques qu'on en trouve le plus; mais il en est aussi qui semblent davantage rechercher les lieux secs et exposés au soleil, comme certaines espèces d'hélices. Quelques personnes ont même été jusqu'à croire que plu- sieurs espèces étoient fixées à des terrains de nature minéra- logique particulière; mais cela ne paroît pas probable. Ce qu'il y a déplus certain , c'est que les mollusques ter- restres dans les pays où la prolongation de quelque circons- tance défavorable , comme le froid ou la sécheresse, les force de suspendre leur activité vitale, sont obligés de s'y sous- traire, et pour cela s'enfoncent plus ou moins dans la terre, dans les anfractuosités des corps , et entrent ainsi dans une sorte de torpeur analogue à celle des marmottes-, c'est ce qui fait que l'on trouve quelquefois dans le même endroit une grande quantité de ces animaux, ou de leurs dépouilles , qui ont pu s'y accumuler par la suite des siècles. L'étude raisonnée des malacozoaires est encore si peu avan- cée, que nous savons peu de chose sur leur nombre total et sur leur répartition dans les différentes parties du monde : on peut dire d'une manière générale qu'aucune partie de la terre n'est dépourvue de mollusques marins , terrestres, la- MOL 145 custresou fluviatiles, et que la proportion des espèces de ces divisions est en rapport avec celle de l'étendue des mers, des continens, des !acs et des fleuves. On peut aussi assurer que presque toutes les familles exis- tent dans les différenles zones du globe, mais que les genres et les espèces de quelques unes sont beaucoup plus nombreux dans une zone que dans l'aulre ; ainsi ilnous [laroît que partout il existe des poulpes, des sèches et des calmars. Il estditticile d'en assurer autant pour les genres de coquilles poîythalames; et en effet les deux seuls dont on con- noisse un peu l'animal, la spirule et l'argonaute, appartien- nent à la zone torriJe. Les genres de siphonobranches se trouvent aussi dans toutes les latitudes, mais il est plusieurs des subdivisioijsqu'on a élabliesdans les cof{uilIesde cetordre, qui n'appartiennent qu'aux régions intertropicales; tels sont les p] euro tomes, les ton nés, les harpes, les vis, les mi très, lesstroni- hes, les cônes, les olives, les porcelaines et les ovules , genres dont on connoit à peine une espèce dans nos mers du No, d , et deux ou trois dans notre Océan et la Méditerranée. Le nombre dessubdivisionsgénériquesdecoquillesdont il nous manqnedes espèces dans l'ordre des asiphonobranches, est beaucoup moins consiilérable, ou bien elles sont représentées l'une par l'autre, tant elles diffèrent peu entre elles. Nous possédons aussi tous les genres des familles qui composent l'ordre des pulmo- branehes, et ils se trouvent répandus sur toute la terre seu- lement dans des proportions un peu différentes ; ainsi les espèces de la famille des auriculacés sont beaucoup plus rares et plus petites dans nos climats que dans ceux de la zone torride. Il en est de mômedesagathinesetdcsbulimes, démem- bremens du genre des hélices (1). Les limnées paroissjiit au contraire plus nombreuses et même plus grosses dans nos cli- mats que dans les pays chauds, ce qui n'a pas lieu pour les planorbes ni pour les physes. Nous n'avons pas d'espèces d'onchidiesoudevéronicelles, qui semblent représenter dans les climats chauds les limaces de notre zone (2), comme nos tes- (1) M. Leacli cite une assez grosse agalhiiie de la baie de Baffîii. (2; On connoît cependant des limaces des deux extrémités de l'Afrique et de la Nouvelle-Hollande. 3a. 10 146 ISIOL tacellcs remplacent les paruiacellcs de la zone torride. Dans tou tes les autres familles nu es ou coiichylifères, on peut presque généraliser la même observation, en ajoutant que les espèces des mêmes genres sont bien plus nombreuses, et surtout bien plus grosses dans les régions équatoriales que dans les régions polaires, et surtout que dans les nôtres. Dans la classe des acéphalophores , on peut également arriver au même résultat ; dans l'ordre des palliobranclies , les lingules ne se rencontrent que dans l'Inde-, on trouve des térébratules , des orbicules et des cranies dans tous les pays. Cela est encore plus évident pour les huîtres qui sont abon- damment répandues partout. Il n'en est pas de même des tri- dacnes qui ne sont encore connues que dansl'Archipel indien ; les peignes, les limes, sont de toutes les mers ; les vulselles, les pernes, les crénatules paroissent n'appartenir qu'aux mers des pays chauds;les moules, les avicules irrégulières même, sont detouteslesmers.il en est de même de presque toutes les sub- divisions génériques de la famille des arcacés et de celle des submytilacés ; les trigonies, de celle des camacés , n'ont encore été trouvées vivantes que dans la zone australe: on a observé des espèces de tous les genres de conques dans toutes les mers ; mais quelquefois un de ces genres est représenté par un autre fort voisin; ainsi nos cyclades paroissent dans l'Inde être dis cyrènes, etc. 11 nous semble aussi qu'il y a des venus saxicaves dans toutes les mers: il en est de même des mactres. Les myes paroissent plutôt appartenir aux mers du Nord, de même que les pandores et les solens à bords droits et parallèles (i); les solens ovales sont plutôt des climats méridionaux. On trouve des pholades partout, et peut-être des tarets de même, tandis que les fistulanes , les clavagcUes et les arrosoirs sont presque constamment des zones équatoriales. Les ascidies simples ou aggrégées existent aussi sous toutes les zones, mais cependant toujours plus nombreuses et plus développées dans les équatoriales que dans les polaires. Cela est encore plus évident pour les biphores qui ne commencent même à se montrer que dans les mers des régions tempérées. (i) M. le docteur Leach a cependant tigurc une espèce de soicn trùs- rapprocliée du Soi.ek vagika, et qui vient de Ceilan. I MOL M? La classe des polyplaxiphores a des espèces dans toutes les mers , mais bien plus nombreuses et bien plus grosses dans celles des pays chauds que dans les autres. Il en est à peu près de même de celles de la classe des né- matopodes. Ainsi l'on peut donc dire des familles, des genres et des es- pèces de malacozoaires acéphalophores , ce que nous avons dit des céphalophores , que , quoique plus nombreux et d'une dimension plus grande sous les zones équatoriaies , les genres sont représentés dans toutes, sauf un petit nombre d'ex- ceptions que l'on peut môme raisonnablement espérer voir diminuer déplus en plus, à mesure qu'on aura mieux étudié ce type d'animaux. Quant aux espèces, ie nombre en devra aussi beaucoup diminuer à mesure qu'on cherchera davan- tage en quoi consiste la différence des véritables espèces, et que l'on saura jusqu'à quel point les individus sont modifiés par l'ensemble des circonstances locales dans lesquelles ils vivent. Les mollusques se nourrissent de toutes sortes desubstances, c'est-à-dire de substances animales ou végétales, dans tous les états, vivantes ou mortes, fraîches ou putréfiées; mais cha- que espèce, chaque genre même, et moins certainement cha- que famille se borne à l'une ou l'autre de ces nourritures. Tous les cryptodibranches connus se nourrissent d'animaux vlvans qu'ils déchirent, qu'ils bris^mt peut-être, mais qu'ils ne mâchent probablement pas. Les siphoîiobranches paroissent au.ssi être tous carnassiers; mais il est probable quils avalent rarement leur proie tout en- tière, qu'ils la Sucent, l'attirent dans leur trompe armée ou non , mais qu'ils ne la mâchent pas , puisqu'ils n'ont pas d'or- ganes destinés à une véritable mastication. Les asiphonobranches semblent être généralement moins carnassiers, peut-être même ne le sont-ils pas du tout, ou prennent-ils indifféremment leur nourriture animale ou vé- gétale à l'état de puiréfaction. Ils semblent en effet se servir de leur muQe proboscidiforme non armé, plutôt pour avaler les matières végétales pourries que pour les mâcher; cela est certain du moins pour les cyclostomes terrestres. Les pulmobranches sont au contraire certainement le plus souvent phytophages, et ils mâchent ou coupent la substance 148 MOL dont ils font leur nourriture par petits morceaux qu'ils avalent aussi peu à peu; en effet nous avons vu que leur bouche est toujours armée d'une dent supérieure coupante et dentelée à laquelle s'oppose la niasse linguale. On rapporte cependant que la testacelle avale des vers de terre tout entiers eu les tirant peu à peu diins son canal intestinal. Les chismobranches, les monopleurobranches sont proba- blement dans le même cas que lesasiphonobranchcs, puisqu'ils n'ont pus de dents à la bouche. Les aporobranches ou pléropodes nous paroissent aussi devoir ne pas mâcher leur proie , mais la sucer ou la prendre à l'état de décomposition par la même raison. On en peut dire autant des cycîobranches , des inférobran- ches , et même des polybranches, quoique dans ce dernier ordre il y ait quelques genres, tels que ceux des trilonies et des scyllées, dans lesquels il y a deux mâchoires agissant latéralement comme des branches de ciseaux, et qui, par con- séquent, doivent au moins couper leur nourriture. Quant aux nucléobranches, il paroit qu'ils se nourrissent de petits animaux; les cervicobranches sont peut être dans le même cas, mais il est plus probable que leur nourriture doit aussi se composer de matières en décomposition. Dans toute la classe des acéphalophores cela est encore plus nécessaire, puisque la bouche de ces animaux, entièrement molle dans toutes ses parties, ne pourroit avoir la moindre action sur des corps de la plus foible solidité : aussi est-il pro- bable qu'ils se nourrissent de particules animales et peut-être même végétales, résultat de la décompositioh d'êtres de l'un ou de l'autre de ces règnes, et qui sont entraînés avec le fluide qui entre dans la cavité du manteau pour la respiration ; il se pourroit aussi que leur nourriture fût composée des animal- cules innombrables que le microscope fait apercevoir dans l'eau où vivent ces animaux, et qui sont d'une mollesse extrême. Les nuculesse nourriroient-clles de substances plus solides, comme on pourroit le supposer, d'après la disposition de leurs appendices labiaux? D'après la nature de l'aliment et l'état sous lequel ils le saisissent, il est évident que les moyens que les mollusques emploient pour l'atteindre doivent être très-diBTérens. MOL i4t) Les espèces qui, comme les brachiocéphalés, et même les teslacelles, se nourrissent de proie vivante fugitive, sont obligées ou de la poursuivre quand elles en ont les moyens, comme les sècheset les calmars, ou de l'atlendre en embuscade pourse jeter subitement dessus; c'est le cas des poulpes parmi les premiers, et peut-être de la testacelle. Cilles qui au contraire mangent des animaux vivans, mais i.nmobiles, se fixent, s'attachent dessus, percent leurs enve- loppes de quelque nature qu'elle soit, à l'aide des crochets dont leur trompe est armée, et par conséquent n'ont pas beaucoup de peine à trouver leur proie qui souvent même est immobile. Les mollusques qui se nourrissent de substances animales ou végétales en décomposition , les cherchent sans doute guidés essentiellement par l'odorat, et n'ont pas besoin de grands efforts ponr les atteindre. II en est de même de ceux qui, comme la très-grande partie des limacinés, composent leur nourriture de substances végé- tales vivantes et plus ou moins solides ; il ne s'agit que de les chercher et de les couper par petits morceaux. Enfin pour les espèces dont la nourriture consiste en molé- cules déjà désunies ou en corps microscopiques suspendus dans les fluides où elles vivent , il n'y a plus besoin de recher- ches, de préhension quelconque; il suffit à l'animal de pro- duire dans l'eau un mouvement presque circulatoire de ce fluide qui doit apporter avec lui la substance nutritive, et probablement d'avaler cette substance et le véhicule à la fois. I,es rapports d'un plus ou moins grand nombre d'individus d'une espèce de mollusques n'inHiquent jamais la moindre apparence de société même parmi les espèces les plus élevées , comme lespoulpi s et les sèches, maisseulementun ensemble de cirooiistances favorables à leur propagation, à leur multipli- ciiion, à leur nourriture, ou enfin à leur conservation pen- dant la saison de torpeur. Le mode de reproduction etquelquefoisuncourantdu fluide qu'ils habitent, ou l'époque peu éloignée de leursortie del'œuf, peuvent aussi déterminer la réunion d'un assez grand nombre de mollusques; c'est ainsi que parmilesbivalves, etsurtout dans i5o MOL les espèces fixées, on rencontre souvent des bancs immenses en longueur , en largeur, et même en épaisseur, qui ne sont com- posés que d'individus de la même espèce ; ce que Ton voit surtout pour les huîtres et les moules , et même pour les jambonneaux. Aussi sont-celes coquilles que l'on trouve le plus fréquemment fossiles et en place. Les espèces qui vivent enfoncées dans le sable, la vase, les pierres, le bois, sont presque dans le même cas; mais cependant les circonstances n'hélant pas si favorables à leur accumulation, les individus sont en général moins nom- breux. Plus les espèces deviennent mobiles, moins grandes sont les accumulations d'individus, si ce n'est lorsque quelquesunes des causes rapportées ci-dessus viennent à agir. Ainsi, peu de temps après que les œufs d'une seule et même portée sont éclos, on trouve réunis les petits animaux qui en sont sortis, et qui doivent se séparer par la suite. Quand les cir- constances extérieures nécessitent que l'animal entre en tor- peur, alors souvent un assez grand nombre d'individus se rassemble dans les mêmes trous, les mêmes anfractuosités, parce qu'ils y trouvent le même abri ; quelquefois la direc- tion du vent ou de l'eau détermine aussi une réunion nom- breuse d'individus, comme cela se voit pour les espèces ma- rines ou lacustres qui nagent à la surface de l'eau, telles que les janthines, les limnées , les planorbes; et même les salpas ou biphores. Les circonstances de repos, de tranquillité, d'abon- dance de nourriture, déterminent aussi l'accumulation des mollusques dans certains lieux. Ainsi dans les anses , sur les côtés des embourhiires de rivières, du côté surtout abrité du vent ordinaire , dans Us fonds sablonneux où la main de l'homme ne traîne pas ces instrumens destructeurs des ani- maux marins en général connus sous le nom de dragues, de chaluts, on est souvent étonné de la quantité de mollusques qu'on y trouve, tandis que dans des lieux fort voisins dans la même mer, mais oîi rien n'est favorable, on en rencontre à peine. Un seul accident peut aussi déterminer ces réunions; ainsi l'on voit souvent en mer flotter des débris de vaisseaux qui sont comme fleuris, tant ils sont couverts d'anatifes ou de balanes: l'œuf d'un seul individu bien attaché a sufli pour pro- duire tous les autres. Mais les réunions les plus singulières des individus d'une MOL i5i même espèce de mollusques, sont celles dans lesquelles ils se grclFcnt par les côtés de leur enveloppe extérieure de manière à former un tout, une sorte d'animal composé. On n'en voit cependant d'exemples que dans les acéphales les plus infor- mes, parmi les ascidiens et les salpiens; ces réunions plus ou moins intimes semblent n'être que la continuation , ou mieux , la tixité de la disposition qu'avoient dans l'ovaire de l'ani- mal les individus qui les forment; il semble alors qu'il y ait une espèce de société forcée, puisqu'il résulte quelquefois de l'action de chaque individu un concours pour une action générale et utile à tous; c'est du moins ce qui paroît exister dausles botrylles, et peut-être dans les pyrosomes. Le mode de reproduction des malacozoaires a aussi né- cessairement une influence marquée sur le rapprochement des individus, mais il est évident que cela ne peut avoir lieu que dans les espèces chez lesquelles les deux sexes sont distincts sur un même individu, ou sur des individus diiférens; ici les rapports qui en résultent sont bien plus intimes. On connoit assez peu la manière dont ces rapports s'éta- blissent entre les individus de sexes différens, c'est-à-dire, dans la section des malacozoaires dioïques. On le sait davantage dans celle. des malacozoaires monoï- ques, c'est-à-dire dont les deux sexes sont réunis sur chaque individu, ce qui constitue l'hermaphrodisme ius'jfîisaat, parce qu'on a pu l'observer dans les limaces et les hélices, espèces qui peuvent le plus aisément être exposées à nos observations. Plus ou moins de temps après que ces animaux sont sortis de l'état de torpeur, ce qui dépend de la chaleur atmosphé- rique et de l'abondance de nourriture qu'ils ont pu se pro- curer, tous les individus parvenus à l'âge adulte qui n'est pas ici celui du plus grand développement, éprouvent un gon. flement de tout l'appareil génital à la suite de l'irritation et de la sécrétion de l'ovaire et du testicule. Ces individus se cher- chent alors, se rapprochent, se caressent, s'essaient récipro- quement par des moyens différens pour s'assurer s'ils sont au même degré d'énergie génitale ; alors le rapprochement de- vient plus intime , le spasme s'empare des deux iudividus qui tendent à s'accoupler, les organes excitateurs se déroulent en dehors, s'enlacent réciproquement, se couvrent d'une î52 MOL humeur spermatique abondante, et sont introduits dans l'o- viducte de la partie femelle. Le rapport immédiat qui en résulte dure un temps toujours fort long, mais un peu varia- ble, et lorsque l'iiclion réciproque du fluide spermatique de l'un a eu lieu sur It-sgtrmcs de l'autre, l'érélhisme décroît peu à peu , l'organe excitateur rentre quoique fort lentement dans le corps de l'animal, et après un laps de temps qui nous est inconnu, chaque individu va de sou côté déposer ses œufs dans des lieux favorables à leur développement. Le plus souvent dans les mollusques monoïques les rap- ports génitaux n'ont lieu qu'entre deux individus, comme dans les limaces et les hélices, mais quelquefois il faut qu'il y en ait au moins trois, la disposition des organes ne permet- tant pas l'accouplement réciproque de deux seulement. Dans ce cas, celui du milieu pàtit comme femelle, avec le premier qui agit sur lui comme mâle, et agit comme tel avec le troi- sième qui le supporte comme femelle; et, comme d'antres individus peuvent aussi s'ajoutera la suite des trois premiers, il en résulte des cordons souvent fort longs dans lesquels tous les individus intermédiaires au premier et au dernier agi.ssent à la (ois dans les deux sexes, tandis que celui-là agit seule- ment comme mâle, et celui-ci seulement comme femelle. Ce syslème d'accouplement se remarque dans toutes les espèces de la famille des limnées. Les mollusques hermaphrodites ou qui ne sont pourvus que d'un seul sexe femelle, se su (lisant à eux-mêmes, n'ont jamais besoin de rapports avec d'autn s individus de leur espèce; aussi y en a-t-il un assez grand nombre qui ne peuvent changer de place. A une certaine époque de l'année, ordinairement vers le milieu du printemps dans nos climats, l'ovaire se gonfle, s'étend, s'accroît sous l'aspect d'une substance d'un blanc jaunâtre qui épaissit beaucoup le corps de l'animal, et qui n'est qu'un amas innombrable de germes perceptibles seule- ment au microscope. Avant que d'être reietés ou déposés dans des expansions de l'ovaire, quelques auteurs rapportent qu'une humeur laiteuse, sécrétée sans doute par une partie de l'oviducte, se répand sur les œufs, et produit l'effet de la liqueur séminale du mâle dans les mollusques monoïques ou dioiques; mais, quoiqu'il en soit, les œufs s'accroissent, éclosenl MOL i55 dans les oviductes qui contiennent ainsi de petits animaux déjà revêtus de leur coquille; ils en sortent soit en rompant les parois même de Toviducte, comme quelques an leurs le disent, soit par la terminaison des ovaires entre les lobes du manteau, comme cela est beaucoup plus prob;iblc. Plus souvent les œuTs, ou mieux les pelits animaux qui ont été déposés à l'état d'œufs dans les réservoirs formés par les branchies, en sortent par la fente dorsale et postérieure qui s'ouvre dans le tube excré- mentitiel. La forme sous laquelle le produit de la génération femelle fécondée apparoit à l'extérieur , varie beaucoup même dans les genres des familles bien naturelles. Le nombre paroit tou- jours être assez bien en rapport avec la grandeur de l'espèce, c'est-à-dire que les plus grosses sont celles qui produisent le moins et les plus petites le plus; il semble aussi que les espèces vivipares produisent moins que les autres, et peut-être les terrestres moins que les aquatiques. Dans la section des dioiques, le plus souvent c'est à l'état d'œufs, mais quelquefois aussi c'est à l'état de pelits vivans comme dans la paludine et dans plusieurs petites espèces de sabols, ainsi que Ginnaui l'avoit observé le premier, et que l'a confirmé miss Warn. Les œufs paro'ssent être toujours muqueux ou cornés, et jamais réellement à enveloppe calcaire. Quelquefois tous ceux qui sont pondus par un individu forment une seule masse libre , flottante . dans laquelle ils sont réunis de manières Irès-différenles, comme on le voit dans les œufs de poulpts, de sèches, de calmars, de plusieurs espèces de buccins, etc.; mais d'autres fois ils sont déposés un à un et attachés sur les corps marins par une sorte de pé- dicule ; c'est ce qui a lieu pour dts espèces de buccins ou de pourpres, et probablement de beaucoup d'autres genres. Les femelles des mollusques ovovivipares ne rcjetterit leurs pelits que peu à peu , pendant toute la belle saison et à mesure qu'ils se complètent, comme nous l'apprenons des obicrvations de miss Warn. Dans la section des monoïques , il y a aussi des espèces vivi- pares (lespartutes de M. de Férussac paroissent être dans ce cas) ; mais le plus grand nombre est ovipare. 3 64 MOL Les œufs, le plus ordinairement muqueux ou cornés, sont quelquefois, dans les espèces terrestres, revétusd"une coque calcaire, ce qui les fait ressembler aux œufs d'oiseaux ou de reptiles. Ils semblent être toujours sessiks, souvent séparés , ou seulement ramassés en tas, mais aussi quelquefois réunis au moyen d'une matière glaireuse qui en fait un tout, comme ceux des limuéens, ou des bandes gélatineuses, comme ceux des doris et genres voisins. On ne sait pas trop comment les germes des mollusques hermaphrodites céphalés sortent du corps de leur mère. Mais il paroît que ceux de tous les malacozoaires acéphales naissent à l'état vivant et un à un. Il n'y a qu'un très-petit nombre de mollusques qui parois- sent prendre quelque soin du produit de leur génération : on le dit des poulpes; mais cela n'est rien moins que certain. Adanson nous rapporte que la femelle de la volute gondole recueille ses petits pendant quelque temps dans le pli de son pied; la femelle de la paludine ovipare les porte aussi pen- dant quelques jours sur sa coquille , et probablement au fur et à mesure qu'ils sortent de son oviductc. Quant aux œufs, il est certain que l'animal les place sou- vent d'une manière convenable . comme cela se voit dans les buccins qui en ont de pédoncules. La janlhine, qui paroît toujours flottante, en entoure sa coquille; les limaces, les hé- lices les cachent dans des anfractuosités, sons des pierres , à l'humidité et à l'abri du soleil. L'ocythoé de l'argonaute paroît les placer constamment dans le fond de la coquille qu'il habite. Il n'y auroit rien d'étonnant que lesmoules attach;issentleurs petits avec leur pied canaliculé. Les balanes, etc., pourroient fort bien aussi en faire autant à l'aide de la longue trompe qui termine !e«r oviducte. Tous les autres mollusques les rejettent à peu près au ha- sard, et c'est à la viscosité qui les entoure qu'est probable- ment due la faculté qu'ils ont de s'attacher aux corps submer- gés , et par suite l'avantage de se trouver placés dans la po- sition convenable à leur espèce. Ces œufs paroissent jouir d'une force de vitalité assezgrande, puisqu'ils peuvent être desséchés sans perdre leur f:iculté de développement. Ce n'est en effet que par là (ju'on peutexpli- MOL »55 quer le fait observé par Adanson au Sénégal, d'une petite espèce de bulin ou de physe , qui chaque année est extrême- ment abondrinle dans les marécages formés parl'eLiudes pluies qui tombent en juin , juillet, août et septembre , quoique ces marais soient ensuite desséchés pendant cinq à six mois, et pour ainsi dire brûlés par le soleil le plus ardent; fait qui se trouve parfaiiement en rapport avec l'expérience de M. Leechs sur le dessèchement réitéré des œufs de la limace agreste , sans perdre la propriété de se développer. Les rapports des animaux de ce type avec les autres ani- maux ne leur sont en général pas favorables, c'est-à-dire qu'ils ont bien plus souvent à les fuir qu'à les rechercher. En effet, quoiqu'il y en ait un certain nombre qui soient zoophages , il en est peu qui attaquent des animaux desclasses supérieures; peut-être même n'y a-t-il que les brachiocéphalés qui soient dans ce cas, puisqu'ils se nourrissent de crustacés et de pois- sons. Toutes les autres espèces zoophages n'attaquent que des animaux de leur classe , et surtout de la classe des acé- phales qui se meuvent assez difficilement : aussi peut-on dire, d'une manière générale, que le type des malacozoaircs n'a qu'une foible action sur les types précédens , tandis qu'au contraire ceux-ci ont sur lui une action destructive considé- rable. En effet un certain nombre de mammifères aquatiques, comme les cétacés, les morses, mais surtout les oiseaux qui habitent les eaux, les amphibiens, les poissons même, rfcher- chent avec plus ou moins d'avidité les mollusques nus ou con- chylifères, brisent la coquille de ces derniers et les dévorent. Aujsi ce groupe d'animaux ne })aroit-il échapper à la des- truction que par les lieux qu'ils habitent, et par l'immensité de leur multiplication. M. Mieizinsky a observé dernièrement que le mollusque fie l'hélice némorale paroit être la proie d'un hexapode à l'état de larve, insecte dont il a cru devoir former un genre nou- veau, nommé, à cause de ses habitudes, coclileoclonc , mais que M. le professeur Desmarest a montré n'être que celle du drilits Jlavescens d'Olivier, ou Panache jacne de Geoffroy, dont ou ne connoissoit jusqu'alors que le mâle, et dont le cocJilcoc- lone est la femelle. L'espèce humaine, dans ses rapports avec les malacozoaires. *«« MOL en tire aussi beaucoup plus d'avantages, qu'elle n'en éprouve de dommages. IVous voyons en effet qu'un assez grand nombre d'espèces de mollusques font partie de sa nourriture, non seulement chez les peuples sauvages ou à demi sauvages, mais mêitie chez les peuples civilisés. Les nations sauvages qui vivent sur les bords de la mer, fout un grand usage des mollusques dans leur nourriture, >comn»e nous l'apprenons d'Adanson, pour les peuplades qui habitent l'Afrique occidentale, de Mo- lina pour celles du Chili, de Pérou pour celles de la Nou- velle-Hollande, de Forster pour celles des îles de la mer du Sud , etc. Mais même dans nos pays civilisés , les mollusques font souvent une grande partie de la nourriture des habitans de nos rivages maritimes, surtout dans les endroits où la po- pulation est géuéraleuient pauvre, et oii certains jours de la semaine ou de l'année sont consacres par l'ahstinencc reli- gieuse , comme en Grèce , en Italie , surtout dans les Etats de Naples et dans quelques parties de la France. La nourriture que l'homme tire des animaux du type des malacozoaires, en général assez agréable au goût, est en outre souvent assez profitaiile, et même excitante; mais elle est quel- quefois assez dure et même indigeste, surtout loi^qu'clle est retirée des parties musculaires qui composent le pied, et qu'on la fait trop cuire. Les bivalves paroissent être en général plus estimés et d'une saveur plus agréahle que les univalves , parce qu'ils ont une moins grande quantité de fibres musculaires. En effet, dans les premiers, les plus rethcrthés sont ceux dont la masse ab- dominale est nulle ou peu considérable, comme les huîtres , les moules, les lithodomes ou dails . les pholadcs, et surtout les tarcts, d'après l'observation de Rédi , qui les dit beaucoup plus'delicals que les huîtres. Comme la niasse qui compose le corps de ces animaux, surtout quand on les mange crus, contient une quantité plus ou moins grande d'eau de mer, qui agit souvent comme pur- gatif, il n'est pas étonnant que l'homme éprouve souvent un etfet de cette nature , quand il mange un nombre un peu considérable de ces animaux; mais il est prouvé que, dans certaines circonstances à peu près inappréciables , et même sur MOL >5t certains individus , l'effet est beaucoup plus intense, et suivi d'accidens souvent fort graves, comme on peut le voir aux articles Huître et Moule. La préparation que l'homme fait subir aux mollusques dont il se nourrit, est souvent nulle, c'est-à-dire qu'il les mange, non seulement crus, mais même vivans ; cVst ce qu'il fait surtout pour les huîlres et quelques genres voisins; mais bien plus souvent il les fait cuire complètement dans l'eau de mer, ou dans une eau salée arliticielle , comme cela a lieu pour tous les mollusques céphalés , et même pour une partie des acéphales, tels que les peignes, les moules, les bucardes, les venus, etc. D'autres fois la cuisson s'opère dans du beurre, de la graisse fondue, ou de l'huil'^; c'est ce que l'on fuit en France, en Italie , et surtout en Grèce, pour le manteau frais ou desséché des ca'mars et des sèches. Les nations sjuvagc s leur font subir uneaulrt pré [laration; elles les dessèchent à lac tien de la fumée, ce qu'on nomme boucaner, ou même seultment en les exposant à un air chaud et sec; et souvent les mollusques ainsi préparés deviennent des objets de ct)mmeree , sus ep- tibles d'être transportés, comme Molina nous le rapporte d'une espèce d'ascidie aggréj;ée qu il a nommée p) ura. Mais ce n'est pas seulement tomme objets de nourriture que les malacozoaires peuvrnt C-tre unies a l'homme. Quelques uns, en petit nombre à la vérité , lui l'on missent des maté- riaux de vêtemcns: tels sont les pinnes-uiarines on les jam- bonneaux dont les (ilamens, qui constituent leur b^-ssus , sont employés, de temps immémorial, par les habilans des rives de lalNIéditerrr.née, et surtout par ceux de la Sicile, à former des tissus aussi remarquables par la beauté et la fixité de leur couleur naturelle, que par leur légèreté et leur propriété de retenir la chaleur. La demi-transparence qu'offrent les valves du genre Pla- cune, eit cause que les habitans de la Chine 1 1 des Philippines, les emploient pour garnir leurs fenêtres , ou pour remplacer les carreaux de vitres. La propriété dont jouissent certaines parties de coquilles univalves et bivalves, de réfléchir les rayons lumineux en les décomposant, ce qui caractérise la nacre irisée, les a fait employer comme objets de yarure ou d'oraement. ^58 MOL C'est ainsi que nous recherchons une disposition maladive de cette partie .'iéveloppée , soit au contact de la coquille, soit dans le tissu même de l'animal . et qui accidentellement prend avec une coiileur plus ou moins blauche, plus ou moins trans- parente, une forme régulière globuleuse, ovale ou de poire, ce qui constitue les Perles. (Voyez ce mot.) Nous enlevons aussi artificiellement de ces coquilles des morceaux plus ou moins épais de la nacre; et, suivant leur forme plane ou courbe, épaisse ou mince, nous en faisons l'oinement d'une multitude d'instrumens, des tables et des panneauxde meubles, enfin des bijoux à l'usage des femmes, notamment lespendaris d'oreilles en coques qui sont formés avec des cloisons du fond de la coquille de l'argonaute. Nous avons déjà fait remarquer que l'espèce humaine tire encore des animaux du type des mollusques plusieurs objets litiles à l'art de ia peinture et à celui de la teinture ; en effet s'il n'est pas absolument prouvé que l'encre de la Chine soit formée avec la matière déposée dans la vessie d espèces de cryptodibranches, cela est au moins certain pour la sépia qui îi même reçu ce nom de ce qu'on obtient cette matière colo- rante si finement etsi également divisée, des sèches de nos pays. 11 n'est pas moins hors de doute que les anciens extrayoient la belle couleur pourpre dont ils teignoient les vêtemens presque exclusivement consacrés aux princes, d'une espèce de mollusques subcéphalés de la famille des pourpres quihabitoit les bords de la Méditerranée, surtout vers les riv;iges de Tyr, et qu'il seroit sans doute aisé de retrouver ou de remplacer par quelques espèces de nos mers, comme l'ont proposé Réau- mur, Templeman et plusieurs autres auteurs; mais la petite quantité de celte couleur que l'on reliroit de chaqueindividu, et par conséquent la grande difficulté de la teinture, ont dû porter à abandonner cet emploi des mollusques, surtout quand on a eu trouvé à remplacer la pourpre par la couleur également belle que fournissent en abondiince le kermès et ia cochenille. Nous ne nousarrêterons pîislong-tempsà exposerlesproprié- lés thérapeutiques que l'ancienne médecine attribuoit à cer- taines parties des mollusques, parce que le temps ne les a pas respectées et les a à peu près détruites successivement. La seule peut-être qui ait résisté est celle de calmant, d'adoucissant MOL iSg dans les maladies de poitrine, que l'on cherche encore dans l'emploi des bouillons de limaces et d'hélices, qui, cepen- dant, n'est rien moins que spécifique; et enfin la propriété légèrement purgative des huîtres, des peignes, mangés crus, et probablement, comme il a été dit plus haut, à cause de l'eau de mer qu'ils contiennent. D'après ce qui vient d'être dit, il est évident que le type des mollusques n'a d'utilité bien certaine que comme nourri- ture, mais aussi on va voir que ces animaux nous nuisent encore moins qu'ils ne nous sont utiles. Les poulpes sont peut-être les seules espèces qui par leur instinct carnassier puissent nous nuire sous le rapport de notre nourriture animale. Il est en eflfet bien connu qu'ils causent beaucoup de tort aux pêcheurs de crustacés par la grande destruction qu'ils font de ces animaux , parce que , comme eux , ils habitent les endroits rocailleux. Notre nourriture végétale éprouve des pertes indubitable- ment plus grandes par la voracité des limaces et des hélices qui habitent nos champs et nos Jardins; mais c'est un inconvé- nient proportionnel au développement de notre induslr e agricole ou horticole qui accumule dans un petit espace lis substances dont ces animaux sont le plus friands. Nos habitations eu pleine terre ne paroissent éprouver aucun dommage de la part des mollusques; mais il n'en est pas de même de nos constructionssurles bords delameroude celles qui sont destinées à flotter à sa surface. Les venus lithophages, et surtout les daiis ou moules lithophages et les pholades, pour se loger dans les pierres qui constituent nos digues, les percent dans tous les sens ; et, quoique cela ne soit jamais très-profon- dément, elles peuvent cependant en hâter la destruction. Cela est beaucoup plus évident pour les farets qui choi- sissent le bois pour y creuser leur demeure; les pays qui ont employé dans la construction des digues qui les mettent à l'abri des invasions de la mer, des pilotis de bois, les ont, au bout d'un assez petit nombre d'années, vus tellement percés au-dessous du niveau de l'eau , qu'il a fallu les renouveler. Les vaisseaux qui séjournent long-temps dans les ports et dans les bassins sont aussi exposés à l'action destructive de ces animaux, surtout, à ce qu'il paroit, dans les mers des payschauds; cnfinil J6r. MOL n'est pas jusqu'aux arbres vivans dont les racines ou la tigesont submergées qui ne puissent être attaqués par les tarels, comme Adavson le rapporte des mangliers des bords du Niger, au Sc'nt'gal. Les différens avantages ou dommages que les mollusques peuvent oc^'asiouner a Fespéce humaine ont dû la détermi- ner à imaginer quelques moyens d'augmenter les uns et de diminuer les autrr's. C'est dans la première cat(^gorie que doivent être rangés, 1.° l'art d'élever les hélices dans des lieux favorables à leur développement, de leur fournir abon iauiment les substances qui leur servent de tiourrilure habituelle, et même celles dont l'usage pro luit en eux certaines qualilcs recherchées, comme il paroît que les Romains l'avoient fait; 2.° l'art de parquer les huîtres, c'est-à-dire d'introduire dans les lieux choisis dans lesquels on les place, une certaine quantité d'eau douce provenant de la pluie ou d'une rivière, de la laisser eu stagnation afin que les huîtres perdent l'acre té, la dure lé qu'elles avoient en sortant de la mer, et même que par le développe- ment d'une espèce de vibrion, comme l'a démontré M. Gaillon, dans cette espèce d'eau stagnante, cesmollusqueseii même temps qu'i Iss'a t te udrissent encore davantage, prennent avec la couleur verte une saveur piquante plus ou moins poivrée ; 5." l'art de dis,)Oser les moules dans des lieux également déterminés, d'y faciliter leur développement et leur multiplication. Il faut aussi rapporler à celte première division les moyens que l'hommea inventés pour découvrir, saisir, ramasser et conserver les espèces de mollusques qui peuvent lui être utiles. Il en est peu qui puissent se prendre dans des filets fixes ou mobiles; Ls sèches et les calmars sont peut-être les seuls mol- lusques dans ce cas, parce qu'ils nagent en pleine eau à la manière des poissons. Quelques espèces peuvent être presque pêchces à la ligne; telles sont les olives, d'après ce que nous a appris M. Mathieu , dans les parages de l'Ile-de-France. Les esj)èccs fixées ou presque immobiles, peuvent être recueillies à la main quand elles sont à la surface des corps que la mer découvre dans ses mouvemens journaliers, men- suels ou annuels, comme les patelles, les haliotides, etmêm» MOL ^6, les moules et les ascidies; mais quand c'est à une profondeur teilc que dans les marées les plus basses, jamais elles ne sont à découvert, alors on est obligé de les détacher avec des râteaux à dents de fer ou avec une espèce de grattoir de même substance derrière lequel est un sac ou gros filet qui les reçoit, c'est ce que l'on fait pour les huîtres du moins dans nos pays ; car dans ceux où elles s'attachent aux branches des mangliers, il suffit de couper celles-ci pour emporter souvent plusieurs cen- taines d'huîtres à la fois. Les mollusques qui s'enfoncent dans la vase ou dans le sable, n'ont besoin que de fourches ou de crochets plus ou moins longs pour être atteints et enlevés ; quelquefois même en ayant soin de remarquer le trou creusé dans le sable par lequel ces animaux communiquent avec l'eau, quand il en est recouvert et en y mettant un peu de sel, l'action de cette substance les fait sortir en partie hors de leur retraite; c'est ce qui a lieu pour les solens. Enfin pour obtenir les espèces qui vivent dans les rochers , ou même dans le bois, comme leur corps est conique ainsi que leurs loges, la partie la plus large étant en arrière, il faut briser la pierre ou le bois qui les contient. Pour diminuer les désavantages que les mollusques peuvent nous causer, il est évident qu'il faut aussi les rechercher, les saisir , dans le but de les détruire, ou bien rendre moins nombreuses et moins favorables les circonstances qui peuvent en favoriser le développement ( t la multiplication , ou enfin envelopper les corps que certaines espèces peuvent creuser, de substances inattaquables ou les remplacer par celles qui ne le sont pas; ces deux dernières indications sont remplies en couvrant de lames de cuivre ou d'autres substances la partie submergée des pilotis ou des vaisseaux , ou en les construisant avec certaines espèces de bois qui jouissent de la propriété de n'être pas attaqués par les mollusques xylodomes. Les rapports des malacozoaires avec les végétaux ne sont que d'utilité pour eux, puisqu'un assez grand nombre d'es- pèces s'en nourrissent comme nous l'avons vu plus haut, et même que quelques uns peuvent s'y creuser une loge ou iin abri. Enfin les rapports des mollusques avec le règne minérftl, ci, 02. il iG3 MOL par conséquent avec la masse de la terre qu'il contribue à former, ne sont pas sans intérêt; car, sans chercher ici à ré- soudre la question physiologique de savoir si les mollusques conchylifères empruntent au règne inorganique la matière calcaire qui compose leur coquille, ou s'ils la forment de toutes pièces, il est cependant certain qu'ils produisent au moins des changemensà la surface de la terre en accumulant dans des endroits plus que dans d'autres cette matière, et par conséquent qu'ils en changent la physionomie ou la structure superficielle dont l'étude constitue la géognosie. La manière dont se fait cet accroissement est toute diffé- rente, suivant que les mollusques dont proviennent les co- quilles étoient fixés, ou ne l'étoient pas, vivoient enfoncés dans la vase, dans le sable, ou étoient libres à la superficie des roches ou du sol. Ainsi les huîtres dans nos pays, lespin- tadines ou avicules régulières dans les pays chauds , ainsi que les spondyles et plusieurs autres bivalves, forment par leur ac- cumulation des bancs plus ou moins étendus, des couches plus ou moins épaisses, horizontales , où les coquilles sont encore aujourd'hui dans la même position oii elles ont vécu ancien- nement, et presque sans mélange de corps étrangers. Quoique cela soit moins évident pour les bucardes , les teliines , les lu- traires,les myes, etc., et tous les genres de bivalves qui vivent verticalement enfoncés dans le sable ou dans la vase , on voit cependant que ces coquilles doivent former aussi des espèces de couches, parce que les individus nouvellement nés sont déposés par leurs parens au-dessus d'eux-mêmes, en sorte que ceux-ci s'enfonçant dans le sable à mesure qu'ils grossissent, dépriment leurs parens, et successivement les individus qui sont au-dessous d'eux, de manière à les éloigner assez de la surface du sol , pour que leurs tubes ne puissent plus atteindre l'eau , ce qui les fait mourir. Alors leurs coquilles , verticales, quand l'animal étoit vivant, s'inclinent peu à peu, devien- nent horizontales, se remplissent de la substance dans laquelle elles étoient enfoncées, résistent à la pression des cou- ches accumulées, de manière quelquefois à rester bien en- tières avec toutes leurs aspérités, ou sinon se brisent, se cassent en se disposant par lits plus ou moins purs de toute autre coquille, ou même de substance étrangère. C'est ce MOL i63 tjùe Ton voit très -bien dans les alluvions formées à î'eirt- bouchure actuelle de nos grands fleuves, ou dans les anses des rivages de nos mers , où les courans se font peu sen- tir, ce qui fait présumer par analogie qu'aux endroits de nos continens où Ton trouve de semblables accumulations, il y avoit autrefois une embouchure de rivière, ou quelque gorge où les eaux formoient un remous. Les autres mollusques vivant librement au fond des eaux douces et salées, sans s'en- foncer dans le sable ou la vase qui en fait le fond , ou qui ne s'enfoncent que dans la partie mobile, abandonnent k leur mort leurs coquilles; celles-ci roulées, culbutées, pendant plus ou moins long-temps , contre les rochers et les saillies du sol, par les mouvemens des ondes, se brisent, se réduisent à l'état fragmentaire plus ou moins fin , et sont alors entraî- nées dans la direction habituelle des courans, des vents, et accumulées le long des rivages , surtout dans les baies , sur une étendue et à une hauteur souvent considérables. Les couches qui en résultent sont ainsi entièrement composées de fragmens plus ou moins gros de coquilles souvent roulées, qui ont par conséquent perdu leurs aspérités , et de genres souvent Irès-dif- férens, ce qui dépend un peu des localités. L'on remarque aussi que dans la structure de ces couches , les fragmens se sont en général déposés d'après les lois de pesanteur spécifique , et qu'ils sont peu ou point entremêlés de vase ou d'autres sub- stances étrangères; les coquilles entières qui ont échappé à l'action destructive des courans, étant remplies jusqu'au fond de détritus ou de sable coquiller. On voit un bel exemple de cette espèce d'augmentation de nos continens dans plusieurs points de la vaste baie qui est entre le cap la Hêve et la pres- que île du Cotentin, et surtout du côté de celle-cii Ce sont ces dépôts qui, danslasuite des temps, par l'action long-temps continuée de la pression des couches supérieures, ainsi que par la tendance de la matière inorganique ainsi pressée et brisée à cristalliser, se solidifieront de plus en plus, et se converti- ront en roches calcaires, qui finiront elles-mêmes par ne plus offrir de traces de leur ancienne disposition organique^ 16; MOL Des principes de classification des malacozoaires. Les principes généraux de la distinction des espèces de mollusques et de leur classification , afin d'en faciliter la connoissance, sont absolument de même sorte que ceux qui sont appliqués aux autres types du règne animal. La facilité que Ton a eue de recueillir et de conserver les coquilles ou les enveloppes des animaux, la beauté de forme et de cou- leur qui les distingue souvent , et surtout la considération qu'elles existent seules dans la composition de certaines cou- ches de la terre , a fait penser quelquefois que non ; mais c'étoit véritablement à tort. Ainsi le principe par excellence que c'est l'ensemble de l'organisation qui doit servir de guide au malacologiste, et que ce sont les organes extéi'ieurs qui doivent la traduire et fournir les caractères distinctifs, est admissible dans cette partie de la zoologie , comme dans toute autre. Mais comme l'ensemble de l'organisation est quelque- fois assez rigoureusement traduit parla coquille, et que celle-ci est évidemment une des parties extérieures les plus saillantes, et dont on a le plus besoin dans l'application accessoire à la géologie, il en est résulté que l'on a pu se tromper dans l'ap- plication du principe et croire que l'on pourroit arriver à la classification méthodique des mollusques par la considération seule de la coquille ; ce qui nous paroît une erreur. La considération du séjour , et encore moins celle de la patrie , ne doivent avoir aucune importance dans la classifica- tion des mollusques, parce qu'elles ne fournissent jamais de ca- ractères qui soient inscrits sur l'animal ou sur sa coquille. Celle de l'espèce de nourriture ne le doit pas beaucoup davantage, parce que, quoiqu'il soit possible de concevoir une certaine corrélation d'organes visibles avec la structure de l'appareil digestif plus ou moins modifié pour telle ou telle substance alimentaire , cependant cela n'a jamais lieu : aussi trouve- t-on des espèces essentiellement carnivores, comme les testacelles, auprès d'espèces herbivores, comme les limaces. L'existence ou l'absence d'un corps protecteur est d'une importance évidemment déjà plus grande, puisque c'est un caractère tout-à-fait apparent; ceprndant il est aisé de voir MOL ifi5 que quoique le nombre des exceptions soit assez peu consi- dérable , il est vrai de dire que dans le même genre on peut trouver des espèces conchylifères , et d'autres complètement nues, telles sont les bulles, par exemple, les aplysies, les sigarets, etc. La forme particulière du corps dont la partie viscérale , faite en un tortillon plus ou moins élevé , est encore de moindre importance. Lesappendices, les lobes, les cirrhes, qui bordent le manteau, n'importent pas non plus beaucoup à considérer, si ce n'est peut-être dans les lamellibranches , chez lesquels la consi- dération des lobes tubuleux, qui prolongent en arrière le manteau, présente des caractères de valeur réelle. La distinction complète , incomplète ou nulle de la tête du reste du corps, conduit à des divisions de premier ordre dans le type des malacozoaires, mais c'est un caractère qui n'est pas toujours bien tranché. Le nombre , la forme, la position des appendices tenta- culaires qui accompagnent la tête , ont peut-être quelque chose de plus constant encore, et par conséquent de plus essentiel à étudier pour l'établissement d'une classification parmi les mollusques. On trouve cependant quelquefois des espèces d'anomalies inexplicables : telle est celle des cary- chiums, chez lesquels les véritables tentacules disparoissent peu à peu, tandis que tous les animaux de la même famille les ont fort évidens. La position des yeux est aussi digne de quelque considéra- tion , mais moins peut-être que les tentacules. On trouve en effet des genres de la même famille , ou même des espèces desmêmes genres, qui ontdes yeuxsubpédonculés, et d'autres qui les ont sessiles. La forme, la position de l'organe principal de locomotion, c'est-à-dire du pied et des appendices natateurs, donnent lieu à des considérations d'une valeur encore plus grande dans la classification desmalacozoaires ; et , comme les caractères qu'on en tire sont bien évidemment extérieurs , il n'est pas éton- nant qu'on les ait employés si souvent et avec beaucoup d'a- vantages. Un meilleur caractère peut-être, sous le rapport de sonim- j66 mol portance, mais qui paroît malheureusement plus difficile à observer, ce qui sans doute a empêché de l'employer, est celui qu'on peut tirer de l'armature de la bouche, soit à son orifice , soit dans son intérieur, puisqu'elle est en rapport avec l'espèce de nourriture. Un autre encore préférable , parce que le plus ordinaire- ment il concorde assez bien avec la forme de la coquille , se tire de la position, de la forme symétrique ou non , et même de la structure des organes de la respiration ; mais malheu- reusement, quoique ces organes soient le plus souvent à peu près extérieurs, il faut une certaine habitude pour employer ce caractère avec avantage. Enfin la partie de l'organisation des malacozoaires qui pa- roît jusqu'ici offrir le caractère d'une plus grande valeur , est celle qui constitue l'appareil de la génération, composé des deux sexes partagés sur des individus difFérens , ou réunis sur un seul individu , ou enfin formé d'un seul sexe femelle. Malheureusement encore ce caractère est entièrement ana- tomique, et par conséquent difficilement applicable en zoo- logie. Enfin la considération de la coquille seule ne doit pas être regardée absolument comme de nulle valeur, ou comme inu- tile , surtout "si l'on envisage successivement les différences suivant leur degré d'importance : i.° le nombre de pièces qui entrent dans sa composition univalve , subbivalve ou oper- culée , bivalve , tubivalve et multivalve ; 2.° la position sur le corps de l'animal, dorsale comme dans tous les céphalés , dor- sale et ventrale comme dans un petit nombre de céphalés et d'a- céphalés, ou enfin bilatérale comme dans tous les lamellibran- ches; 5." les indices de ses rapports avec l'appareil respira- toire , c'est-à-dire l'existence d'une échancrure ou d'un tube à l'extrémité antérieure de l'ouverture dans les univalves, ou d'un bâillement plus ou moins considérable de l'extrémité pos- térieure dans les bivalves; 4." les indices de ses rapports avec le système musculaire de l'animal , ce qui constitue l'impression musculaire, simple dans la très-grande partie des univalves , mais seulement visible dans les patelloides et les otidés, plus ou moins complexe dans les bivalves , et formée , comme nous l'avons vu plus haut, par une, deux, ou même plusieurs em- MOL ï€7 preintes des muscles adducteurs, une, deux ou un plus grand nombre d'empreintes des muscles rétracteurs du pied, par la ligule abdominale, indice de l'attache des bords du manteau, et enfin en arrière par celle des tubes de la respiration 5 5." la forme symétrique ou non, ce qui entraîne la similitude ou la dissemblance des pièces dans les bivalves; 6.° la forme de l'ouverture dans les univalves, la manière dont chaque bord et la columelle, ou son dépôt vitreux , contribuent à la former ou à la modifier; 7.° le système ligamenteux et d'engrenage des deux pièces d'une coquille bivalve, c'est-à-dire la position et la forme du ligament, celles de la charnière et des dents qui la composent, en faisant l'observation que chaque véritable espèce a un système d'engrenage particulier ; 8.° la considé- ration de l'existence ou de l'absence d'un opercule dans les univalves, de sa structure, de sa forme, etc.; g." la forme totale de la coquille , la proportion de la spire et de l'ouverture dans les univalves , la direction de celle-là , et dans les bivalves la proportion des deux côtés de chaque valve , la direction dessillons qui en labourent la superficie, le système de colo- ration, de couverture épidermique , etc. D'après cet examen rapi.de du degré d'importance relative des caractères que peuvent offrir les différentes parties de l'organisation des mollusques , et d'après l'observation qu'il est souvent utile d'envisager leurs dépouilles ou corps pro- tecteurs à part; quoique cette partie soit réellement peu importante, on devra, autant que possible, prendre pour base de la classification la forme générale du corps, la dis- tinction plus ou moins complète ou nulle de la tête , et l'or- gane qui ensuite modifie le plus la coquille, c'est-à-dire celui de la respiration ; toutefois en faisant observer que la même forme de coquille peut quelquefois , quoique rarement , se représenter dans des genres assez diflférens : telle est , par exemple , la forme des haliotides qui existe dans les pulmo- branches, dans les chismobranches et dans les otidés; il en est de même de la forme patelloïde et turriculée, etc. Ce sont cesprincipes qui nous ont guidés dans la classification du type des véritables malacozoaires , et des malentozoaires ou molluscarticulés, que nous avons suivie dans les différens arti- cles de ce Dictionnaire ; mais , pour mieux en faire concevoir 168 MOL l'ensemble, pour réunir à la fois les avantages de la forme alphabétique et ceux du système , nous allons la présentei* tout à la fois sous forme d'un gênera qui nous paroît manquer à la science, et que nous avions exécuté depuis plus de sept ans pour l'Encyclopédie d'Edinbourg, d'après la prière de notre ami M. le D/Leach, auquel nous l'avions envoyé, et qui paroît l'avoir égaré. Depuis ce temps nous avons toujours travaillé à le perfectionner. Nous avons cherché à ne rien oublier des travaux des malacologistes et des conchyliologistes les plus récens, en indiquant tous les genres qu'ils ont établis comme de simples subdivisions parmi les espèces des genres à peu près admissibles. On en trouvera cependant encore un plus grand nombre que ne devroit le permettre notre principe, qu'un genre n'est bon que lorsqu'il est établi sur des difTérences d'or- ganisation , concordantes avec des différences dans les mœurs , et traduites par des caractères extérieurs ; mais ici il a fallu faire fléchir un peu la règle pour se rendre plus utile, et surtout parce qu'on ne connoit pas encore sufiisamuient tous les animaux des coquilles. Mais, avant de passer à l'exposition de ce système de clas- sification dont nous venons de présenter les principes jusqu'à la formation des genres et des sous-genres, voyons un peu quels sont ceux qui peuvent servir à la distinction des espèces , partie de la science la plus difficile dans tous les types de la série animale, mais plus encore ici que dans aucune autre , à cause de l'emploi que l'on a voulu faire de la coquille seule pour cette distinction. L'espèce dans un point quelconque de la série animale ne peut être déterminée d'une manière certaine , que par des différences dans quelque partie de l'appareil de la généra- tion , et surtout dans ses parties accessoires , quoiqu'il puisse y en avoir de concordantes ou non dans d'autres appareils. Les différences de cette seconde sorte ne sont jamais aussi essentielles^ à plus forte raison quand elles ne se remarquent que dans des parties auxquelles le nom d'organes ne peut pas même convenir, qui ont un usage, mais pas de fonc- tions comme les coquilles. Ce principe s'applique d'une manière rigoureuse à la distinction de l'espèce parmi les înalacozoalres. Toutes les véritables espèces que nous avon?» MOL ïG9 pu examiner dans un genre bien naturel et très-nombreux, comme celui des hélices , par exemple , nous ont toujours offert quelque différence dans l'appareil delà génération, à plus forte raison les individus d'une même espèce , quand les sexes sont séparés, comme cela se voit dans tous les rochers , les buccins, etc. : aussi, dans ce dernier cas, les différences ne se bornent pas à l'animal , mais s'étendent à la coquille qui est toujours plus grosse, plus renflée dans les femelles que dans les raàles. Nous nous sommes également assurés , comme Adanson , le seul auteur qui ait réellement envisagé la distinction des espèces des mollusques d'une manière convenable , l'avoit depuis long-temps observé, que même des parties de l'ani- mal, comme des lobes, des appendices du manteau varient en plus ou en moins avec l'âge , et par conséquent la coquille ; et queles différences de celle-ci ne se bornent pasàla couleur, à l'état lisse ou rugueux, à l'épaisseur, à la grandeur, au dé- veloppement des varices , cordons, tubercules, mais qu'elles s'étendent à la forme de l'ouverture et à la proportion des parties. Si le sexe et l'âge ont une influence évidente pour déter- miner des différences sur l'animal mollusque, et par suite sur sa coquille, il n'est pas moins évident que des circons- tances inappréciables peuvent agir moins profondément sans doute, c'est-à-dire peu sur l'animal, mais bien sur la cou- leur, sur la grandeur et sur la proportion des parties de la coquille; c'est ce dont on a des preuves certaines pour des espèces dont on peut voir à la fois un très-grand nombre d'individus, l'hélice nérnorale , la limnée stagnale , la petite pourpre de nos côtes ( ^Mccfrtum /api'Wus) , la néritine de nos rivières, la patelle vulgaire , l'huître comestible, la moule édule, la mulette des peintres, plusieurs espèces de bu- cardes , la venus treillisée et plusieurs autres espèces sont dans ce cas, c'est-à-dire qu'on trouve dans la même localité des individus qui diffèrent les uns des autres par tous les caractères de la coquille, que nous avons énumérés plus haut. A plus forte raison pourrons-nous concevoir que l'ensemble des circonstances jusqu'à un certain point appréciables, qui constituent les localités, et qui ont agi depuis un temps fort >7o MOL long, auront pu se faire sentir d'une manière presque fixe sur une succession d'individus de la même espèce, et déter- miner sur les coquilles des différences dans la grandeur, la proportion, les couleurs, le système de coloration, et même dans l'état de la superficie, lisse ou rugueux, surtout lorsqu'on les comparera à d'autres individus de la même espèce , vi- vant depuis une longue suite de siècles dans des localités différentes. Ces différences ne constituent donc réellement , à ce qu'il nous semble , que de simples variétés fixes , d'au- tant plus dissemblables que les localités seront plus éloignées, et que l'on pourra, si l'on veut, décorer du nom d'espèces locales , mais qui ne sont pas réelles; et en effet, quand on vient à rassembler ces prétendues espèces d'un grand nombre de localités différentes , on trouve qu'elles passent les unes aux autres d'une manière tout-à-fait insensible. M. Defrance , qui a eu occasion de faire les mêmes remarques pour la dis- tinction des coquilles fossiles, s'enquiert pour savoir si une espèce est véritable, si celle dont elle se rapproche le plus se trouve à la fois avec elle dans la même localité. Quoique cette règle ne soit pas encore très-rigoureuse , cependant elle peut aider dans un sujet aussi difficile et aussi important pour la géo- logie. L'étude minutieuse des espèces vivantes peut seule fournir dès moyens analogiques pour diminuer la difficulté, et par conséquent fournir aux géologues les moyens de résoudre les problèmes d'analogie de formations dont ils s'occupent dans la structure des terrains secondaires et tertiaires. MOL 17^ Système de classification du type des MalacozoaireSy et du sous-type des Malentozoaires. I. MALACOZOAIRES. (malacozoaru.) Animaux pairs, symétriques, dont le corps, h peine distinct de la tète, et sans aucune autre trace d'articulations ni d'appendices locomoteurs ou membres, est recouvert par une peau molle, contractile dans tous ses points, à laquelle on donne le nom de manteau, quelquefois soutenue et défendue par une partie solide plus ou moins calcaire {coquille ou corps protecteur), développée dans son intérieur ou presque à sa surface. Système nerveux de la locomotion formé par un seul ganglion latéral ou sublatéral au canal intestinal. Canal intestinal a deux ouvertures. Appareil de la respiration spécialisé et essentiellement aquati- que, rarement aérien. Circulation complète; un système veineux j un cœur aortique a la base du système artériel ou centrifuge. Génération ovipare , dioïque , monoïque ou hermaplirodite. Observation. Tous les animaux de ce type sont essentiellement aquatiques, un petit nombre seulement sont terrestres. CLASSE PREMIÈRE. GÉPHALOPHORES. cephalophora. Tête bien distincte du reste du corps et pourvue 4e tous les organes des sens spéciaux, et entre autres d'yeux très-grands. Corps ovale, subcylindrique ou conique, nu ou caché dans une coquille univalve, constamment inoperculée et polythalame. Bouclie antérieure terminale armée d'une paire de dents cor- nées, agissant verticalement l'tme sur l'autre, et entourée d'appen- dices tentaculaires nombreux de forme un peu variable. Anus médian et antérieur. Organes de la respiration branchiaux, pairs, symétriques, constamment? cachés. Sexes séparés sur des individus dilFérens. 17^ MOL Observation. Cette classe de mollusques, du moins d'après ceux que nous connoissons, renferme les espèces de ce type les plus élevées dans toutes les parties de l'organisation, et qui en efFet jouissent de toutes les facultés animales, de bien voir , d'entendre , de se mouvoir avec rapidité, de poursuivre et de saisir leur proie, etc. OUVRE PREMIER. — CRYPTODIBRAINCHES. (i) Crvptodibranchiata. ( Genre Sepia , Linn. ) Corps enveloppé et en partie libre dans un manteau fort épais en forme de sac, largement ouvert a son bord antérieur, sans au- cune trace de disque musculaire abdominal ou de pied; nu et pouvant contenir ou non dans sa partie dorsale un corps protec- teur de nature et de forme un peu variables- Tête très-grosse, pourvue de quatre ou cinq paires de longs appendices tentaculaires coniques , attachés par leur base a une sorte de crâne qui enveloppe le cerveau, et garnis de suçoirs ser- vant à la préhension. Bouche tout-a-fait antérieure, armée d'une paire de grosses dents, cornées, en forme de bec de perroquet, et jouant vertica- lement l'une sur l'autre. Anus inférieur, médian, antérieur et caché. Organes de la respiration formés par deux grandes branchies symétriques , latérales et cachées également dans le sac. Terminaison des organes de la génération s'ouvrant dans la même partie. Une sorte d'entonnoir sous le cou, ouvert en avant, communi- quant en arrière avec le sac et servant de canal éjaculateur à tous les organes qui s'y terminent. Famille I. — OCTOCÈRES. Octocerata. Appendices tentaculaires au nombre de huit ou de quatre paires seulement, dont le bord des ventouses est musculaire. (i) Ou Brachiocéphalès , ou Cè/ihalopodes MOL 1^3 PuULrE. OctopUS, Corps plus ou moins globuleux, sans expansion natatoire du manteau, ni corps protecteur dorsal. ^. Espèces dont les tentacules sont fort longs, réunis à la base par une membrane, et garnis de ventouses dans toute leur longueur sur uu double rang. Ex. Le Poulpe commun. Octopus vulgaris. Enc. méth. , p- 76, f. 1-2. B. Espèces dont les tentacules à peu près conformés comme dana la section précédente, ne sont garnis que d'un seul rang de ventouses. (G. Eledone, Lcach. ) iFo:. LeP.musqué.O. moic^a;uj.Lamck.,Soc. d'hist. n., pi. 2. C. Espèces dont les tentacules, généralement plus courts, sont libres à la base, et dont la paire supérieure est bordée vers son extrémité par une sorte de membrane. ( G. Ocythoé, Rafin. ) JEx. Le P. de l'Argonaute. O.Argonautœ.i. dePh. Juin i8i8. Fig. I (I). Fam. II. — DÉCACÈRES. Decacekata. Appendices tentaculaires an nombre de dix ou de cinq paires, dont quatre à peu près disposées comme dans la famille pré- cédente, quoique plus courtes, et la cinquième hors de rang entre la bouche et la racine des troisième et quatrième paires externes, beaucoup plus longue, pédonculée, et garnie de ven- touses , seulement sur une portion élargie et terminale ; celles-la armées de quelques parties cornées sur leur bord. Corps de foi'rae variable, mais toujours pourvu de quelques expansions latérales natatoires et d'une pièce solide dans le dos. Calmar, Lollgo. Corps ordinairement alongé, cylindrique , mais quelquefois sub- globuleux , les nageoires n'occupant que très-rarement toute la lon- gueur de ce corps ou du sac, et le plus souvent bornées a une petite (i) Nous n'admettons pas la manière de voir des naturalistes qui pensent que le poulpe qu'on trouve souvent dans la coquille de l'Argo- naute en soit le constructeur. ^74 MOL partie de cette longueur. La pièce solide dorsale de forme un pei^ variable, mais toujours flexible et cornée. A. Espèces dont le corps est globuleux, déprimé; le bord supérieur du sac non distinct; les nageoires circulaires, petites, comme pédoncu- lées , distantes et latérales ; la pièce dorsale extrêmement grêle. ( Les SÉPioLES , G. Sepiola , Leach.) Ex. Jje Calmar Sépiole, Loligo Sepiola. Enc. m., pi. ij^, f, g3. B. Espèces dont le corps |est plus alongé , sacciforme , avec le bovd dorsal du sac non distinct; les nageoires circulaires, encore plus petites , pédiculées , se touchant presque à leur origine sur le dos ; la pièce dor- sale inconnue. (G. Crakchia, Leach.) Ex. Le C. de Cranch* LoUgo Cranchii. J. de Ph, Mai 1818. Fig. 1. C. Espèces dont le corps est plus alongé, subcylindrique ; le bord dorsal du sac bien séparé et jncsque droit; les nageoires grande.', triangulaires, terminales, latérales, et formant à elles deux un grand triangle rectangle dont la base est en avant ; la pièce dorsale étroite et en forme d'épée à trois tranchans ; les appendices tentaculaires assez longs ; les appendices bracbiaux fort longuement pédoncules et armés de ven- touses en forme de griffes alongées. (Les C. A GRIFFES. G. Onychoteuthis , Lichtenst. ) Ex. Le C. de Banks. L. Banksii. J. de Phys. Ihid. Fig. 5. J). Espèces dont le corps est à peu près de la même forme, ainsi que les nageoires , mais dont la pièce dorsale est plus plate et généralement plus large en avant qu'en arrière, où elle se termine par une petite pointe excavée; les appendices tentaculaires et brachiaux en général plus courts; les ventouses garnies quelquefois de dents ou de crochets dans une partie plus ou moins considérable de leur circonférence, mais jamais de véritables griffes. ( Les C. flèches.) Ex. Le C: Flèche. L. Sagitta. Enc. met., pi. 7, fig. 1,2. E. Espèces dont le corps, à peu près de même forme, a ses nageoires moins terminales, triangulaires, mais disposées de manière que les deux réunies forment un rhombe ; le bord libre du manteau fort pro-^ lon^é en pointe dans la ligne médiane supérieure, par la saillie de la pièce dorsale, qui est toujours plus étroite en avant et élargie en ar- rière en forme de plume; les appendices tentaculaires et brachiaux à peu près comme dans la section D; mais les ventouses moins souvent à crochets. (Les C. plumes. G. Pteroteiithis . Nob.) Ex. Le C. commun. L.vulgaris. Lister, Anat., t. IX, f. i- F. Espèces dont le corps ovale , déprimé , est pourvu de nageoires MOL i/s étroites dans toute la longiieiiv du corps, comme dans les sèches, mais dont la pièce dorsale est comme dans les calmars plumes, quoique beaucoup plus large. (Les C. sèches. G. Sepioteuthis . Nob. ) Ex. Le G. Sèche. L. sepiacea. (i) INouv. esp. non fig. SÈCHE , Sepia, Corps ovale, déprimé, bordé de chaque côté, dans toute sa longueur, par une nageoire étroite, tout-à- fait latérale, et soutenue dans le dos par une pièce calcaire, ovale, épaisse, lamelleuse , bombée dans les deux sens et terminée postérieurement par une portion un peu recourbée avec une pointe ou sommet médian j les appendices comme dans le genre précédent, mais plus épais j les ventouses a bords cornés non dentés. Ex. La S. officinale. Sepia officinalis. E. m. , pi. 76, f. 5, 6, 7. ORDRE SECOND. — POLYTHALAMAGÉS. POLYTHALAMACEA. Gorps contenu en plus ou moins grande partie dans la première loge d'une coquille polythalame, ou la renfermant tout entière. Observation. Ge n'est évidemment que par une analogie, sou- vent même forcée, que l'on range les animaux qui forment les co- quilles de cet ordre dans la classe des Malacozoaires céphalophores, car on neconnoît, et encore même fort incomplètement, que ceux de la spirule et du nautile (lambé. Cette observation est surtout fort juste pour les deux premières familles , les spirulacès et les nummulacés, car il est fort probable que ces corps sont tout-h-fait intérieurs et appartiennent a des animaux très-différens des véritables cryptodibranches. Nous rangeons les genres de coquilles qui constituent cet ordre d'après le degré de déroulement du cône spiral, d'abord tel que l'on ne peut apercevoir de spire à l'extérieur , et finissant par être tout-à-fait droit. (i) Nous n'avons pas osé faire entrer d'une manière définitive dans ce système les genres LoUgopsis et Leachia, établis, l'un par M. de Lamarck, et l'autre par M. Lesueur, pour des espèces de cette famille, qui avec quatre paires seulement d'appendices tentaculaires, auroient des na- geoires à leur sac comme les calmars, parce que cette combinaison nous paroît douteuse, et surtout parce que ces espèces ne sont connues que sur des flgures et des observations incomplètes. ï7fi MOL Fam. L — SPHÉRULACÉS. Spherulacea. Animal entièrement inconnu , contenant probablement dans sa partie dorsale un corps calcaire plus ou moins spiroïdal. MiLioLE. Miliola. Coquille ovale globuleuse, ou même quelquefois assez alongée, a loges transversales entourant l'axe et se recouvrant allernative- ment les unes les autres. Ouverture très-petite, orbiculaire, à rexlremité du dernier tour. A. Espèces subglobuleuses. Ex. La Miliole trigonule. Miliola Irigonula. Enc. m. , pi. ^Çç), 1. 9, , a 6 c. JS. Espèces déprimées cttransverscs. (G. Polloktes. D. M.) Jï'x. LaM. àQS^'ieTTes.M.saxorum. Enc. m., pi. 466, f. 3, aie. MÉLOME. Melonia. Coquille presque microscopique, subglobulcuse, cellulée , a spire centrale , et a tours de spire très-serres , s enveloppant de ma- nière qu'il n'y a pour ouverture qu'une série transverse de pores j les cloisons nombreuses non perforées. A. Espèces dont les porcs des cellules terminales sont visibles. Ex. LaMélonie sphérique. Melonia spherica. Enc. m., pi. 459, Labcdef. (i) B. Espèces dont l'ouverture des cellules terminales est cachée. (G. BORÉLIE.D. M. ) Ex. Le M. sphéroïde, M. spheroidea. Enc. m., pi. 469, f. g h. Saracenaire. Saracenaria, Coquille presque microscopique , ovale, cellulée, avec une sorte (ï) M. de Lamarck place encore dans cette famille le genre des Gyro- nites ; mais iPcst généralement admis aujourd'hui , d'ajircs la remarque de M. Léman, que ces petits globules qu'on trouve dans les terrain* d'eau douce ne sont que des moules de graines de Chaia, MOL 177 de carène sinueuse clan s son mi lieu, d'où partent des stries obliques, indices des cloisons intérieures, peu nombreuses, qui en divisent lacavitëen deuxrangs de loges; aucune traced'ouvertureexti'rieiirr . Ex. La Saracenaire d'Italie. Saracenaria italien. Defr. , pi. du Dict. , Fossiles. Observ. Ce genre vient d'être établi par M. DeiVance pour un petit corps crétacé fossile en Italie, dont les rapports naturels sont assez difficiles a établir. Textulaïre. Textularia. Coquille submicroscopique, pyramidale, avec le sommet pointu et la base arrondie, offrant h l'extérieur de chaque côté une ligne anguloso- sinueuse, étendue du sommet à la base, vers laquelle tombent un peu oliliqucuient des sillons, indices des cloisons qui partagent la cavité en loges assez nombreuses empilées sur deux rangs, les unes au-dessus des autres; aucune trace d'ouverture extérieure. Ex. La Textulaire Sagiltule. Textularia Sagittulct. Dcfr. , pi. du Dict., Fossiles. Observ. Ce genre, fort voisin du précédent, ne renferme encore qu'une seule espèce, également fossile en Italie. Fam. II. — PLANULACES. Planulacea. Animal entièrement inconnu, même par analogie. Coquille très-déprimée, non spirale, cloisonnée, celiuleuse, ayant les cloi>ions visibles à l'extérieur par des sillons qui aug- mentent de longueur du sommet h la base; des cellulosités mar- ginales. RÉNULINE. Renulina. Coquille trcs-aplatie, semi-discoïde, operculiforme, équilaté- rale, sillonnée des deux cotés par une série de cannelures concen- triques sur le même plan , augmentant de la première, qui entoure un sommet mamelonné, à la dernière , formant le bord libre , percé d'autant de pores qu'il y a de cannelures. 02. !■?. lyS MOL A. Espèces dont le bord terminal est arrondi ; celui du sommet plus ou moins excavé. Ex. La Renuline operculairc. Renulina opercularia. Lamck,, Enc. met. , pi. 465, f. 8. B. Espèces dont le bord terminal est plus ou moins anguleux, et le sommet non enfoncé et saillant. (G. Frondiculaire, Defrancc. ) Ex. La R. aplatie. R. complanala. Defr. , Dict. des Se. nat. , pi. , Fossiles. Observât. Ce genre ne contient encore que trois espèces, toutes les trois fossiles, Tune de la première section, et les deux autres de la seconde. Je les ai examinées dans la collection de M. De- france. PÉNÉROPLE. Peneroplis. Coquille très-aplatie, un peu courbée dans sa longueur, ou même subspirée au sommet, sillonnée transversalement des deux côtés par des stries, indices des cloisons, augmentant rapidement de la première a la dernière, qui est marginale et percée d'une rangée longitudinale de trous ou de pores. A. Espèces triangulaires, presque droites, ou à peine courbées dans leur longueur. (G. PLA^uLAIRE, Defrance. ) Ex. La Pénérople Oreille. P^Ajcrop//* Auris. Defr., Dict. des Se. nat. , pi., Foss. B. Espèces spirées au sommet. Ex. La P. dilatée. P. dUatala. D. M. , Yon Ficlit., t. 16, f. d f. Observ. Ce genre ne renferme que trois espèces; nous avons vu celle de la première section dans la collection de M. Defrance, elle est fossile. Les deux de la seconde, figurées par Von Fichtel, ont été rapportées par M. de Lamarck à son genre Cristellaire. Fam. m. — NUMMULACÉS. Nummulacea. Animal entièrement inconnu, contenant probablement dans sa partie dorsale et verticalement placée, une coquille ou corps cré- tacé discoïde ou lenticulaire, ne laissant voir à l'extérieur aucune trace des tours de la spire entièrement intérieure et partagée en un grand nondjrc de petites loges ou cellules séparées par des cloisons sans siphon. MOL 179 NuMMULiTE. NummuHtes. Coquille lenticulaire, bombée sur les deux faces, amincie sur les bords, et u'ofFrant a l'extérieur aucune trace de spire, ni même d'ouverture. ji. Espèces lisses. Ex. La Nummulite lisse. NummuHtes lœeigata. Ann. du M. V. 5,n.o I, f.o 8. B. Espèces tuberculces. (G. Licophre. D. M.) Ex. La N. Lentille. iV. Lenticulus. Ficbt. , tab. 17, fig. a b. Observ. M. Dcfrance fait de l'espèce de la seconde section un genre de polypiers. HÉLICITE. Heliciles. Coquille discoïde, trancbante sur les bords, convexe sur les deux faces , du centre desquelles partent à l'extérieur des stries rayonnantes jusqu'à la circonférence , sans trace de spire extérieure ni d'ouverture. A. Espèces seulement striées. (G. Rotalite. D. M.) Ex. L'Hélicile rayonnée. Heliciles radiatus. Ficlit. , tab. 7, f.9. B. Espèces striées et tuberculeuses. (G. Egéone. D. M. ) Ex. L'H. perforée. H. perforatus. Ficbt., tab. 7,%. h. Observ. M. de Lamarck paroît regarder les corps crétacés de ce genre comme des espèces de nummulites. Ses rotalites paroissent différer notablement du genre que Denys de Montfort a nommé de même. SiDÉROLITE. SideroHles, Coquille discoïde subrégulière, bombée et finement tuberculeuse sur les deux faces; amincie et lobée irrégidièrement sur les deux bords, n'offrant à l'extérieur aucune trace de spire, et rarement une ouverture sublatérale et assez irrégulière. A. Espèces lobées à leur circonférence d'une manière irrégulière. ( G. TiiNOPORE. D. M. ) Ex. La Sidérolite de Spengler. Siderolites Spengleri. Ficht. lab. i5, fig. i k. i8o MOL ^.Esp. lobées d'une manJôlc presque régulière. (G. Sidébolite. D. M.) Ex. La S. calcitrapoïde. S. cakitrapofdei , E.in. , pi. 470, f. 4, ah. OrBICULINE. OrbicuUna. Coquille discoïde ou subdiscoïde ; lenticulaire, à sommet excen- trique, tranchante sur les bords ; la spire un peu visible^ le dernier tour enveloppant et cachant tous les autres 3 son bord , libre ou ter- minal , percé d'un grand nombre de pores. y/. Espèces à sommet mamelonné. (G. Ilote. D. M. ) £":*:. L'Orbiculine numismale. OrbicuUna numismalis. Eue. m., pl.468, f. i,a6cd. £. Espèces à sommet non mamelonné et non ombiliquées. (G. HÉLÉMDE. D. M.) Ex. L'O. uncinée. O, adunca. Enc. m. , pi. id. , f. 9., a b c. C. Espèces à sommet ombiliquc. (G. Archidie. D. M. ) Ex. 10. anguleuse. O. angulala. Enc. m., pi. 4G8, 1. 3.a b c. Placentule. Placentula. Coquille discoïde , sublenticulaire , également convexe sur les deux cotés, a cloisons visibles à la surface, et rayonnante du centre à la circonférence; ayant une ouverture visible, linéaire, rayon- nante sur l'un seulement ou sur les deux côtés. yi. Espèces dont l'ouverture n'existe que sur un des côtés et dont le sommet est central. ( G. Épomde. D. M. ) Ex. La Placentule pulvinée. Placentula puhinata. Enc. ni., pi. 46S, i.Q,abcd. B. Espèces dont l'enroidement spiral est apparent, et l'ouverture sur les deux côtés. (G. Florilie. D. M. ) Ex. La P. rayonnante. P. asLerisans. E. m., pi. 4o5, f. 10, ab c. Observ. M. de Lamarck a aussi nommé ce genre Puhinule dans les planches de l'Encyclopédie méthodique. "VoRTiciALE, Forlicialis. Coquille discoïde, lenticulaire, ou renflée, et plus ou moin.s mamelonnée sur chaque centre; la circonférence carénée; spi;(; MOL i^t lion visible, le dernier tour enveloppant tous les autres, mais dé- bordant un peu l'avant-dernier de manière a former une ouverture l'ort étroite; cloisons nombreuses, cellulëes. y/. Espèces à centres très-mamelonnés j l'ouverture linéaire. (G. Cellulie. D. m. ) Ex. La Vorticiale craliculée. Forticialis craticulata. Enc. m. pi. 470, f. I, a 6 c. S. Espèces à centres tiès-mamelonnés ; l'ouverture linéaire percée d'un grand nombre de porcs. (G. Théméone. D. M. ) Ex. La V. crépue. V. crispa. Ficbt., tab. 4, fig. D E F. C. Espèces à centres moins mamelonnés; la carène denticulée; l'oii- vertiirc un peu plus grande. (G. Sporulie. D. M. ) Ex. La V. marginée. V. niarginala. Enc. m., pi. 470, !"• 5» a b. D. Espèces à centres subomLiliqués ; l'ouverture encore plus grande. ( G. A^DROMÈDE. D. M. ) Ex. La V. strigilée. V. slrigilata. Enc. m. , pi. 470, f. a, a b, Fam. IV. — NAUTILACÉS. Nautilacea. Animal incomplètement connu d'après celui du nautile. Coquille plus OU moins discoïde , comprimée, enroulée vertica- lement et bien symétriquement dans le même plan ; le dernier tour beaucoup plus grand que les autres, qu'il cache entièrement, et dépassant l'avant-dernier de manière à pouvoir former constam- ment une ouverture grande, ovale, toujours modifiée cependant par le retour de la spire. Les cloisons unies dans le plus grand nombre des cas, percées d'un ou plusieurs trous. Lenticuline. LenticuUna. Coquille lenticulaire subdiscoïde , comprimée ; le centre lisse ou le plus souvent mamelonné j les cloisons peu nombreuses, vi- sibles a l'extérieur et rayonnantes du centre à la circonférence. A. Espèces à dos non caréné , sans mamelon ni ombilic. Ex. La Lenticuliuc rolulce. Lcnliculina rotulata, Aun. du 3Ius. V. 8, pi. 62; f. II. 18:^ MOL B. Espèces à dos non caréné ; les centres mamelonnés ; les cloisons simples avec un siphon étoile k la dernière. (G. Patrocle. D. M. ) Ex. La L. dissidente. L. querelans. Ficht., t. 12 , f. g^ h. C. Espèces à dos non caréné ; les cloisons simples , la dernière ou- verte en croissant contre le retour de la spire. (G. Nomoke. D. M. ) lEx. La L. soufflée. L. incrassata. Ficht. , tab. 4? fig- abc. D. Espèces à dos non caréné 5 la dernière cloison entière et ovale. (G. Macrodite. D. M.) Ex. La L. cucullée. L. cucullalus. D. M. , 1. 1 , pag. 258. E. Espèces à dos caréné armé; les centres mamelonnés; les cloisons simples; la dernière triangulaire, percée à l'angle dorsal d'une ouver- ture pyriforme. ( G. Robule. D. M. ) Jîa". La L. tranchante. Z.CM//f/-n/a.N.Calcar,Ficlit., t. i3,f. e/g-. F. Esjîèces à dos caréné ; la dernière cloison ovale , alongée , percée par une fente dans toute sa longueur. (G. Lampadie. D. M.) Ex. La L. Trithème, L. Trithemus. N. C. Ficht., t. 12, f. def. G. Espèces à dos caréné armé; la dernière cloison percée d'un trou subdorsal. ( G. Pharame. D. M. ) Ex. La L. perlée. L. margariiacea. IN. C. Ficht., t. 1 1, f. i k. H. Espèces à dos caréné ; les centres ombiliqués ; la dernière cloison enfoncée et percée par un siphon. (G. Aktékore. D.M.) Ex. La L. diaphane. L. diaphanea. D. M., t. 1. p. 70. /. Espèces à dos caréné ; les centres mamelonnés ; la dernière cloi- son enfoncée , percée par un siphon. ( G. Clisiphoste. D. M.) Ex. La L. Molette. L. Calcar. Buff. Sonnini, pi. 4?, f- 4- K. Espèces carénées ; les centres mamelonnés ; la dernière cloison percée en avant par une rimule étoilée. (G. RHI^ocuRE. D. M. ) Ex. LaL. Araignée. L. araneosa. D. M., t. i, p. 204. L. Espèces carénées , armées ; la dernière cloison triangulaire et percée par une rimule étoilée. (G. HÉRlo^E. D. M. ) Ex. La L. rostrée. L. rostrata. Ficht., X.. \i .{. ah c. M. Espèces carénées, armées; la dernière cloison presque marginale et percée de trois trous en avant d'une rimule au centre. (G. SPHI^CTERL'LE. D. M.) Ex. La L. memhrée. L. roslain. Ficht., t. 3, f. g A /. MOL i83 PoLYSTOMELLE. PoJystomella. Coquille discoïde , svibcarénee, mais non année; les centres or- dinairement ombiliqués ou subombiliqués, les cloisons simples, assez nombreuses, formant a l'extérieur des stries rayonnantes du centre à la circonférence; la dernière plus ou moins enfoncée et percée d'un nombre variable de trous ou de crénelures. A. Espèces qui ont la dernière cloison marginale et percée de six trous dans la ligne médiane. (G. Géopoke. D. M. ) Ex. LaPolystomelle planuléc. Polystomellaplanulata. Ficbt. , t. lo, f. efg. B. Espèces dont la dernière cloison est percée de trois paires do trous latéraux , renfermant entre eux trois stigmates en triangle et den-. telée en scie contre le retour de la spire. (G. Pélore. D.M. ) Ex. La P. ambiguë. P. ambigua. Ficht. , t. 9, f. d ef. C. Espèces dont les cloisons sont percées par un seul trou presque dorsal. ( G. Elphide. D. M. ) Ex. La p. soufflée. P. macelhis. Ficht., t. lo, f. h ik. D. Espèces très-aplatics , tranchantes à la circonférence ; l'ouverture boïdée par une lame étroite ; un seul siphon dorsal, (G. Phokème. D. M.) Ex. La P. tranchante. P. Vorlex. Ficht. , vol. Il , f. di. E. Espèces dont la dernière cloison est pleine et seulement crénelée vers le retour de la spire. ( G. Chrysole. D. M. ) Ex. La P. perlée. P. margaritacea. Ficht., pi. 19, f. ghj. F. Espèces ombiliquées dont la dernière cloison est percée d'un© fente scmilunaire contre le retour de la spire. (G. Mélome. D. M. ) Ex. Le P. étrusque. P. etrusca. Ficht. , pi. 1 , i. ah c. Nautile. Nautilus. Animal ayant le corps arrondi et terminé en arrière par un filet tendineux ou musculaire qui s'attache dans le siphon dont les cloisons de la coquille sont percées j le manteau ouvert oblique- ment et se prolongeant en une sorle de capuchon au-dessus de la tête pourvue d'appendices tentaculaires comm(?digilcs et entourant l'ouverture de la bouche. Coquille discoïde assez peu comprimée, a dos arrondi ou sub- i84 MOL caréné, oinbiliquee ou non, mais jamais mamelonnée; les cloisons simples, non visibles à lextéiieur; la dernière profondément eh- foncée et percée d'un ou deux siphons. A. Espèces non oniLiliquéesj le clos arrondi ; l'ouverture ronde; un seul siphon suhcentraL Ex. Le Nautile flambé. Nautilus Pompilius. Enc. met., pi. 471, f. 5, a b. B. Esjîèces non ombiliquécs, à dos caréné et l'ouverture anguleuse. (G. A>GULITHE. D. M.) Ex.. Le N. triangulaire. N. irlangularis. D. M. , t. i, p. 6. C. Espèces ombiliquécs, à dos arrondi; un seul siphon. (G. OcÉAME. D.M.) Ex. Le N. ombiliqué. iV. umhilicatus. Favan. , pi. 7, lit. D l. D. Espèces ombiliquécs , à dos arrondi , à deux siphons. (G. BisiPHiTK. D. M.) Ex. Le N. a deux siphons. N. hisiphltes. D. M. t. i, p, 54- Orbulite. Oibulites. Coquille absolument de même forme que celle des nautiles oui- biliqués, mais ayant des cloisons sinutjiiscs et percées d'un seul siphon. A. Espèces non onibiU(juéi'S , à cloisons peu sinueuses. (G. Agakide. D.M.) Ex. L'Orbulile encapuchonné. Oibulites cucullata. D. AL , t. i,p.5i. B. Espèces ombiliquécs à cloisons beaucoup pins tourmentées; le siiihon jnarginal. (G.Pclaguse. D.M.) Ex. L'O. épaisse. O. crassa. D. M. , t. i, p. G2. Faw. V. — AMMONACÉS. Ammonacea. Animal complètement inconnu. Coquille h parois exlrcmemcnt minces, cloisonnée, discoïde, et plus ordinairement comprimée, non carénée, à spire enroulée couipiclement cki sommet a la ha^ie dans une direction verticale et d arrière en ;nantj de manière que loub les tours sont visibles; le MOL ï85 derniei- beaucoup plus grand que tous les aulres, mais ne modi- fiant que fort peu l'ouverture; un on plusieurs siphons. Ammomte. Aimnonlles. Coquille discoïde plus ou moins comprimée; les tours de spire plus ou moins évidens ; l'ouverture a bords un peu évasés 3 les cloisons constamment sinueuses. Ex. L'Ammonite tuberculce. Ammonites luhcrculala. Observations. Les espèces de ce genre ne sont encore connues qu'a l'état fossile, et même presque toujours à l'état de moule. D'où il résulte qu'elles ne sont l'eprésentées que par des assem- blages de noyaux jnoulés dans les concamérations qui ne donnent aucun des caractères extérieurs. La disposition de ces espèces , qui sont très-nombreuses, est donc extrêmement difficile ; elle ne peut porter ou que sur la gradation de complication de la sinuosité des cloisons , ou mieux encore sur la pi'ogression croissante de l'apparence des tours de spire qui commencent par n'être aperçus que dans une sorte de grand ombi- lic , pour se montrer de plus en plus , au point qu'ils finissent par paroître passer aux spirules , dans lesquelles ils ne se touchent plus, ou enfin sur Texistence et la forme de la carène simple, double, quadruple, tuberculeuse ou non. INous avons fait ici un renversement dans les dénominations imaginées par Denys de Montforl pour distinguer les ammonaccs à cloisons sinueuses et ceux 'a cloisons simples : en efiet il a employé celle de simplegade pour les premiers, et celle d'aramonie pour les seconds ; mais comme le nom d'ammonite est généralement employé pour les cornes d'Ammon , nous avons cru ne pas devoir suivre rigoureusement ce couchyliologiste. lSuîplegade. Simplegus. Coquille discoïde, comme dans les véritables ammonites , mais dont les cloisons sont simples et non sinueuses. A. Espèces renflées vers rouvcrtiac, qui est très-grande, et à dos .niontli. (G. Ammome. D. M. ) Ex. Le Simplegade flKîii])c. Siivjil- g>i:> iirgalus. D. M., t. i, p. 75. i86 MOL B. Espèces très-uplaties ; le dos arrondi ; rouverture petite. (G. Plarulite. D. m.) Ex. Le S. gauffré. S. undulosus. D. M. , t. i, p. C. Espèces très-aplaties ; le dos arrondi ; mais de forme générale ovale. (G.Ellipsolite. D. M.) Ex. Le S. cordonné. S.funatus. D. M., t. i , p, 86. J). Espèces très-aplaties, à dos caréné; l'ouverture anguleuse. (G. Amalté. D.M.) Ex. Le S. perlé. S. margarilaceus. D. M. , t. i, p. go. DiSCORBiTE. Discorbites. Coquille discoïde, en spirale, dont tous les tours sont visibles, contigus , peu serrés , au point que l'ouverture est a peine mo- difiée ; les cloisons assez nombreuses , visibles à l'extérieur , et les loges renflées. Ex. La Discorbite vésiculaire. Discorbites t'esicu/aris . E. m., pi. 466, {.y, abc. Fam. YL— TURRICULACÉS. ïurriculacea. Animal complètement inconnu. Coquille mince, cloisonnée, laissant un moule composé d'un grand nombre d'articulations, s'enroulant en spire turiiculée, dont tous les tours sont bien visibles 3 l'ouverture arrondie ^ nou modifiée; un siphon subcentral. TuRRILiTE. Turrilites. Coquille turriculëe, a sommet pointu; l'ouverture arrondie j les articulations réunies entre elles par des surfaces sinueuses. Ex. La Turrilite coslulëe. Turrilites costulata. D. M., t. i, p. 118. Fam. VIL — TURBINACÉS. Turbinacea. Animal inconnu. Coquille plus ou moins turbince, non symétrique, ou enroulée de manière a ce qu'un côté forme une base aplatie, et que l'autre MOL «87 est plus ou moins relevé ausoniinclj ouverture uon symélriquej les cloisons simples et entières. ROTALITE. Rotaliles. ' Coquille orbiculaire . conoïde ou turbince d'un côte, aplatie, rayohnëe eu dessous par l'apparence des cloisons de l'autre j l'ou- verture marginale trigone et renversée. A. Espèces dont le sommet est petit et simple Ex. LaRotalite trochidifonne. Rotalites trochidiformis. E. m., pi. 466, {.ab. B. Espèces dont le sommet est gros et mamelonné ; Touverture lan- céolée. (G. Storille, D. M. ) Ex. La R. Storille. R. Storillus. D. M. , t. i, pag. i3i. C. Espèces enroulées en forme de turban , à bords arrondis ; les cloisons très-obbques. (G. Cidarolle. D. M.) i'ar. LaR.Cidarolle.iî. C/^aro/Zw^. Sold.,Polyth., t. 36, v- 168. D. Espèces dont les tours de spire , et par conséquent la base , sont carénés, et l'ouverture triangidaire , régulièrement modifiée par le re- tour de la spire. ( G. Cortale. D. M. ) Ex. La R. Cortale. R. Corlalus. Soldan., t. 86, var. 162, x. CiBICIDE. Cibicides. Coquille troclioïde , très-aplatie, etombiliquée avec les cloisons visibles et rayonnantes du centre à la circonférence; d'un côté conique, mais non spirée de l'autre", l'ouverture linéaire de toute la hauteur de ce côté. Ex. Le Cibicide glacé. Cibicides rrfulgens. Sold. , Test., pi. 46, f. 170. Fam. YIIL — CRISTACÉS. Cristacea. Animal entièrement inconnu. Coquille oi'dinairement fort aplatie, symétrique, si ce n'est peut-être au sommet, qui est excentrique et spire 5 le dernier tour presque droit, beaucoup plus grand que les autres, qui sont très- peu nombreux; l'ouverture variable, mais non modifiée; les cloi- sons toujours visibles 'a l'extérieur. i8S MOL L 1 N T H L R I E . Lirilh uris . Coquille assez compiiiuee. à dos caréné, et dont le bord ter- minal présente une ouverture fort étroite, fort longue, avec une ri mule éloilce a sa partie antérieure. Ex. LeLinthurie Casque. Linihuris Cussis. Enc. m. , pl.%67, f. 5, abcd. OrÉade. Oreas. Coquille peu comprimée, semi-discoïde, subcarénée; l'ouver- ture grande, ovale, fermée par la dernière cloison marginale, bombée et sans siphon ni rimule. Ex. L'Oréade auriculaire. Oreas auricularis. E. m., pi. 4^7 , L "J, a b c. CrÉPIDLLINE. CrepiduUna. Coquille ovale, alongée, à sommet spire fort petit; le dernier tour très-grand, ovale, presque droit dans toute son étendue; l'ouverture très-ample, ovale, fermée par un diaphragme de môme forme. ^. Espèces dont la cloison terminale est percée en avant par un si- phon étoile. (G. ASTACOLE. D. M.) Ex. La Crépiduline Astacole. CrepiduUna Astacolus. Ficht., pi. IQj.ghi. B. Espèces dont la cloison terminale est fondue dans son milieu , et dont le dos n'est pas caréné. ( G. CA^cRIDE. D. M. ) Ex. La C. Auricule. C. Auricula. Ficht. , pi. 2, fig, d e f. C. Espèces dont la cloison terminale est entière et le dos caréné. (G. PÉRIPLE. D.M.) Ex. La C. alongée. C. elongata. Soldan., Test., var. iQO, bb 4- Observât, Lies trois dernières divisions génériques, qui me pa- roissent susceptibles d'être adoptées, sont réunies dans un seul genre {crisle/laîre ) par 1\I. de Lamarck. Fam. IX.— LITUACÉS. Lituacea. Animal a peu près inconnu,, si ce n est dans la spirulc. MOL 189 Coquille polythalame ou cloisonnée . symétrique , enroulée dans une plus ou moins grande partie de son étendue, mais constam- ment droite vers sa partie terminale, de manière que l'ouverture n'est jamais modifiée par l'avant-dernier tour. Les cloisons sim- ples ou sinueuses, percées par un siphon. AcL oisons sinueuses. AmmonocÉratite. Ammonoceradla. Coquille conique, arquée, formant à peine un demi-tour; les cloisons sinueuses; un seul siphon marginal ne perçant pas les cloisons. Ex. L'Ammonocératite glossoïde. Ammonoceratita glossoïdca. ( non tiguré.) Hamite. Hamiles. Coquille fort alongée, longuement conique, à coupe circulaire, droite ou recourbée dans une partie variable de sa longueur; le bord des cloisons sinueirx; siphon marginal. A. Espèces dont le bord des cloisons n'est pas sinueux. Ex. L'Hamite comprimée. Hamites adpressus. Sow., Miii. Conch., pi. 61. B. Espèces dont le bord des cloisons est sinueux. Ex. L'H. cylindrique. H. cylindricus. Def.. pi. du Dict., Fos«. Obseri). C'est un genre qui n'est connu que par des moules in- complets, qu,e l'on rencontre assez fréquemment dans les couches anciennes à bélemnites et 'a ammonocératites. M. Sowerby en figure une douzaine d'espèces. ** A cloisons simples. SpiRULE. Spirula. Animal ayant le corps alongé , cylindrique, terminé en arrière par deux lobes latéraux qui cachent en partie la coquille ; tcte pour\ue de cinq paires d'appendices tentaculaires , dont deux plus longs, a peu près comme dans les sépiacés (i). (1) D'après une iettie écrite dernièrement par M. de Fréiiiin\il!e à >9« MOL Coquille bien symétrique , lougitiidinalemeut enroulée d.-ins presque toute s.t longueur 3 le cône spiral conique, régulier, cir- culaire 5 les tours de spire bien cvidensj les cloisons simples, con- caves , percées par un seul siphon. yt. Espèces dont les tours de spire ne se louchent pas, et dont le siphon est inférieur. Ex.\i3i Spirule de Pérou. Spirula Pcronii. E. m., pi. 465, f.5,ab. B. Espèces dont les tours de spire ne se touchent pas; le derniei' droit et très-long \ le siphon médian. ( G. Hortole. D. M. ) Ex> La S, Crosse. S. convolvans. D. M. , t. i, p. 282. C. Espèces dont les tours de spire sont contigus ; le siphon médian. (G. Spiroline de Lamck. Lituite. D. M. ) Tlx. La Sp. cylindracée. Sp. cylindracea. Enc. m., pi. 466, fig. 1 ^ ab. LiTUOLE. Liluola. Coquille subsymétrique, partiellement en spirale; la partie spirée à tours contigus; la partie terminale ou droite fermée par un diaphragme percé de plusieurs trous. Ex. La Lituole nautiloïde. Lituola nautiloides. E. m., pi. 465, %.6. ScAPHiTE. Scaphites. Coquille a parois très-épaisses, ovale, naviforme, enroulée et finement striée dans presque toute sa longueur; ouverture et cavité très-étroites, circulaires; les cloisons fort petites et très-reculées. Ex. La Scaphile égale. Scaphites œqualis. Sowerby, pi. du Dict., Fossiles. Observ. Ce genre n'est encore connu qu'à l'état fossile. M. Brongniart , il paroitroit que l'animal de la spirule seroit tout différent de cette description , que nous devons àPéron. CependantM. de Roissy qui a vu l'individu rapporté par celui-ci , nous a confirmé la caractéris- tique que nous venons de donner. MOL «9* IcuTHYOSARCOLiTHE. Ichthyosarcofi/hes. Coquille enroulée circulairement, comprimée ou à coupe ovale, a cloisons simples, obliques, en forme de deux cônes ou cornets, laissant un moule compose d'articulations inégales, ovales, apla- ties, imbriquées comme les muscles épais et triangulaires du corps des poissons ; siphon marginal indiqué par un sinus latéral du moule. Ex. L'Ichthyosarcolithe triangulaire. IcthyosarcoIUhes trian- ^■u/am. Desmarets, Journ. de Phys., juillet 1817. Observ. Ce genre paroît ne renfermer encore que l'espèce qui lui a servi de type. Fam. X. — ORTHOCÈRÉS. Orthocerata. Animal tout-a-fait inconnu. Coquille conique ou un peu comprimée, droite ou un peu ar- quée, sans autre indice d'enroulement; les cloisons sinueuses ou simples percées d'un siphon. Tous les genres de cette famille ne contiennent que des espèces fossiles, ne sont que des moules plus ou moins incomplets, aussi sont ils en général assez mal établis. * A cloisons sinueuses, Baculite. Baculites. Coquille droite , plus ou moins comprimée , conique , trèg- alongée; a cloisons irrégulièrement espacées, sinueuses, et percées par un siphon marginal. A. Espèces dont rouvertmc est ronde? Ex. La Baculite de Faujas. Baculites Faufasii, Fauj., Foss., Mont, de Saint-Pierre de Maëstr. , pi. 21, fig. 2-0. £, Espèces dont l'ouverture est ovale. (G. Tiranite. D. M. ) Ex. La B. de Knorr. B, Knorrii^ Knorr, Suppl., pi. XII, f. 1-5. »92 MOL ** A closons simples. OrthocÈre. Orthnceras. Coquille droite ou à peine courbée, conique, partagée en un assez petit nombre de loges reiitlces par des cloisons Iransverses plus étroites et percées par un siphon central ou marginal. A. Espèces dont la superficie est finement striée dans toute la lon- gueur. Ex. L'OrlhoccreRave. Orthnceras Raphantis .Y.nc m. , pi. 465, lig. abc. B. Espèces dont la superficie est lisse et les loges plus renflées. (G. NoDosAiRE. Lamck. ) Ex. L'O. Radicule. O. Radicula Enc. m. . pi. ^^5 , fig. 4 , « * C' C Espèces coniques, courbées dans plusieurs sens, ou dont les lo£;es polygones sont presque séparées par le siphon. (G. Réophage. D. M.) ^a. L'O. queue de scorpion. 0..yr<)/p/?/rw*. SoId.,Test.,p. i&nk. D. Espèces dont les cloisons ou les loges sont renflées en forme de barillet. (G. Molosse. D. M.) Ex. L'O. grêle. O. gracHr's. Blum. , Anhceof., tab. a, fig. 6. Observ. Ce genre, qui n'est caractérisé que sur des moules inté- rieurs, et dont on ne connoît pas la coquille, ne contient qu'un assez petit nombi'e d'espèces. Faut-il en rapprocher lé corps orga- nisé fossile , dont M. Sowerby a fait son genre Amplexus, et qui se compose d'une série d'articulations courtes, dentelées régulière- ment sur leurs bords, dont l'ensemble ressemble tellement à quel- ques coraux que M. Sowerby l'a nommé A. coralloïde, A. coral- loides; il est figure dans les planches de fossiles du Dictionnaire. CoNiLiTE. Conilites. Coquille droite ou légèrement arquée, à parois fort minces j la cavité remplie dans toute son étendue par une succession de cloi- sons simples, augmentant de la première a la dernière, qui est à une assez grande distance de l'ouverture ; siphon central ou mar- ginal. A. Espèces dont le noyau ou l'alvéole est subséparablc. Ex. Le Conilite pyramidal. €onifites pjiauiidalis. I^anick. (non fig. ) MOL «9^ S. Espèces droites , coniques , dont les cloisons pavoissent adhérentes, (G. AcHÉLOÏTE. D. M.) Ex. Le C. acbeloïle. C. ache/ois. Knorr, Suppl. , t. TV, f. i. C Espèces un peu courbées en corne. (G. Amimome. D. M. ) Ex.heC. ëléphantin. C.elephantinus. KiioiT, Suppl., t. IV, f. 2. Observ. Peut-être faut-il encore rapprocher de ce groupe, ou considérer comme une série de cloisons d'une espèce du genre suivant, le fossile dont Denys deMontfort a fait son genre Raphn- n/*//-c? malheureusement ilparoît n'avoir été encore vu que parce naturaliste . CONULAIRE. Conularia. Coquille épaisse, striée finement en travers, de forme coniqxte; droite ou presque droite, a sommet obtus, solide dans la plus grande partie de sa base, creusée et partagée en un assez petit nombre de loges par des cloisons simples dans le reste de sa Ion- gueurj siphon inconnu. Ex La Gonulaire de Sowerby. Conularia Sowetbli. Deir. , Dict. des Se. nat. , Fossiles. BÉLEMMTE. Be/emni/es. Coquille conique ou un peu comprimée, droite ou à peine courbée dans toute sa longueur ou a l'extrémité ; creusée a sa base seulement par une petite cavité conique, dans laquelle sont em- pilées des cloisons simples, concaves, percées par un siphon cen- tral ou marginal dont l'ensemble constitue l'alvéole. ( G. Callirhoé. d. m. ) ^. Espèces tout-à-fiiit droites , coniques, et dont le tube ou fourreau est entier au sommet. Ex. La Bélemnite subconique. Belemnites subconica. Enc. met., pi. 461, f. 5. B. Espèces tout-à-fait droites , coniques, mais terminées au sommet par un pore étoile. (G. Cétociwe. D. M.) Ex. La B. unie. B. gJabra. Knorr, t. II, S. 11 , pi. i, f. 4. C. Espèces droites , coniques , terminées au sommet par un pore étoile entouré d'un cercle de petits tubercules. (G. Acame. D. M. ) Ex. LaB. multiforée. B. inulllforala, Knorr, loc. cit. ,f. i, 2,3. 02. i5 ^94 MOL D. Espèces droites, élargies et comprimées vers l'extrémité; le tube lisse. (G. HiBOLiTE. D. M. ) Ex. La B. Fer-de-lance. B. hastata. D. M., i, p. 387. E. Espèces droites, élargies et comprimées vers l'extrémité ; le tube poreux et carié. ( G. Porodhague. D. M. ) Ex. La B, poreuse. B.porosa. D. M. , i, p. Sgo. F. Espèces plus ou moins courbes dans leur longueur ; le tube ter- miné par un pove au sommet avec une ouverture étroite, alongée au- dessous. ( G. Paclite. d. m. ) Ex. La B. biforée. B. hiforata. Knorr, loc. cit., f. 7. G. Espèces moins courbes; le tube entier au sommet, et comme carré à la superficie. ( G. Thalamule. D. M. ) Ex. La B. polimite. B. polimitus. Knorr, SiippL, t. IV, f. 8-9. CLASSE DEUXIÈME. PARACÉPHALOPHORES. Paracephalephora. Tête souvent assez peu distincte du reste du corps, mais tou- jours pourvue de quelques organes des sens. Corps de forme très-variable, nu ou protégé par une coquille univalve ou subbivalve, c'est-a-dire jnoperculée ou operculée, et toujours mouolhalame. Bouche presque toujours armée de dénis labiales ou lin- guales. L'anus rarement médian et postérieur, le plus souvent plus ou moins antérieur sur le côté droit. Organes de la respiration variables pour la position, ainsi que pour la forme générale, et même pour la sti'Mclure. Appareil de la génération formé de deux sexes distincts sur deux individus, réunis sur un seul, ou ne consistant que dans le sexe femelle, ce qui constitue des mollusques dioïques, mo- noïques et hermaphrodites. SOUS-CLASSE L PARACÉPHALOPHORES DIOÏQUES, PARACEPUAtopaoR* dioic*. Sexes séparés sur des individus difFerens, ou l'espèce étant composée de mâles et de femelles. MOL 195 Observ. Aucun inoUus '^ue de cette sous-classe n'est sans coquille ; tous sont aquatiques, mais peuvent très-bien vivre quelque temps hors de l'eau. Ils ne sont pas absolument tous operculés, mais il n'y a d'oper- cule que dans cette sous-classe. La coquille de l'individu femelle est constamment plus grosse, plus renilée, moins pointue à la spire que celle de l'individu mâle. Section I. — Organes de la respiration, et corps prolecteur ou enquille non symétrique, et presque constamment contournée en spirale de gauche à droite. ORDRE PREMIER. — SI PHONOBRANCHES. SlPHONOBRANCHIiTA. Organes de la respiration constamment formes par une ou deux branchies pectiniformes, situées obliquement sur la partie antérieure du dos, et contenues dans une cavité dont la parois supérieure est pourvue d'un canal tubiforme plus ou moins alongc et attaché à la columelle. Fam. I. — SIPHONOSTOMES. Siphonostomata. (Genre Murex, Linn.) "Coquille de forme variable; l'ouverture constamment pro- longée en avant par un tube (i) plus ou moins long , ou échancrée. Corps ovale, spiral en dessus, enveloppé dans un manteau dont le bord droit est garni de lobes ou laciuiures en nombre et de forme variables, pourvu eu dessous d'un pied ovale, assez court, et sous-trachélien. Tête avec des yeux situés en général à la base externe de ten- tacules longs, coniques, contractiles et rapprochés. Bouche pourvue d'une longue trompe extensible , armée de denticules crochus en place de langue, mais sans dent supérieure. Anus au coté droit dans la cavité branchiale. (1) Nous ferons observer ici une fois pour toutes que clans la déter- mination des parties de la coquille, nous la supposons toujours dans sa position naturelle sur l'animal marchant devant l'observateur la ti5te eu avant. i3. '96 MOL Organes de la respiration formes par deux peignes branchiaux inégaux. Terminaison de l'oviducte dans les femelles au côté di'oit , a l'entrée de la cavité branchiale. Celle du canal déférent à l'extré- mité d'un appendice excitateur long, aplati, contractile, situé au côté droit du cou. Coquille oïdinairemeut ovale , a spire variable ; l'ouverture pe- tite, prolongée en avant par un canal plus ou moins long , très- peu ou point écliancré. Un opercule corné à clémens lamelleux et comme imbriqués commençant a une extrémité. Obsen>. Tous les animaux de cette famille connus jusqu'ici sont carnassiers et marins. Les divisions génériques ou subgénériques qu'on y a établies le sont beaucoup plus sur la coquille que sur l'animal , aussi sont- elles pour la plupart artificielles, et en général fort difficiles a ca- ractériser d'une manière qui ne laisse aucun doute. Nous suivrons en général dans leur disposition la dégradatio» du canal de la coquille. * Pas de bourrelet persistant au bord droit. Pleurotome. Pleurotoma. Animal JuBocher. D'Argenv., Zoomorph., pi. 4?%- B. (Voyez les caractères de la famille. ) Coquille fusiforme, un peu rugueuse, a spire turriculée; ouver- ture ovalaire, petite, terminée par un canal droit plus ou moins long ; avec le bord droit tranchant et plus ou moins entaillé. Opercule corné. A. Espèces sur lesquelles l'entaille est uu peu en arrière du" milieu du bord et dont le tube est plus long. Ex. Le Pleurotome Tour- de- Babel. Pleurotoma babyloniai E. m., pi. 4^9, f. I, ab. B. Espèces sur lesquelles l'entaille est tout-à-fait contre la spire et dont le tube est court. ( G. Clavatule. Lamck. ) Ex. Le P. auriculifère. P. auriculifera. E. m., pi. 439, f. io^ ab. Observ. M. de Lamarck caractérise vingt-trois espèces vivantes dans ce genre. On n'en connoît pas encore dans nos mers , et ce- pendant il y en a déjà plus de trente espèces fossiles décrites. MOL 197 RosTELLAiRE. Roslellana. Animal enlièreinent inconnu. Coquille subdépiimee, turriculce, à spire élancée, pointue; ouverture ovale par l'excavation assez grande du bord columel-. laire; le bord droit se dilatant avec Tâge, et ayant un sinus con- tigu au canal pointu qui termine la coquille en avant. Opercule ? j4. Espèces dont le bord droit est digité. Ex. La Rostellaire Bec-arqué. Rostellaria curoirostris. E. m., pi. 4l I. f- Ij « b. B. Espèces dont le bord droit dilaté n'est pas denté. (G. HlPPOCRÈKE. D. M.) Ex. La R. macroptère. R. macroptera. Brand., Foss. Hampt. , pl.6,f. 76. Observ. M. de Lamarck place ce genre auprès des strombes. Il y désigne six espèces , dont une seule est d'Europe, et dont trois sont fossiles. Fuseau. Fusus. Animal tout-a-fait inconnu. Coquille épidermée, rugueuse, fusiforme ou renflée au milieu et prolongée en arrière par la spire, et surtout en avant par le canalj ouverture ovale, à bord columellaire droit ou presque droit ; l'extérieur tianchant. Opercule ovalaire corné. A. Espèces turriculées ou subturriculées, non ombiliquées. Ex. Le Fuseau Quenouille. Fusus Colus. Enc met., pi. 423, f. 2. B. Espèces subturriculées et ombiliquées, (G. Latire. D. M. ) Ex, Le F, aurore. F.filosus. Enc. met., pi. 429, f. 5. C. Espèces subturriculées et à tube échancré notablement à l'extré» mité. Ex. Le F. articulé. F. arliculalus. Eue. m., pl.-4i6, f. ï.^a b.. 19» MOL D. Espèces k tours de spire arrondis, renflés. Ex. Le F. d'Islande. F. islandicus. Enc. met. , pi. lag, f. 2. E. Espèces muricoïdcs. Ex. Le F. muricien. 7^. muriceus. Eue. m., pi. 4*28, f. 5, a b. F. Espèces buccinoïdes. Ex. Le F. buccinien. F. buccineus. Enc. m. , pi. 4^7, f. 3, ab. Obseri». Ce genre, évidemment artificiel, contient dans M. deLa- marck trente-sept espèces vivantes, donfr trois ou quatre seulement sont des mers du Nord, la plupart des autres étant de celles des Gr:. Espèces semblables à celles de la section C, mais dont l'ouverture est fortement rétrécie par une callosité et des dents irrégulières. (G. Masque. D. M.) Ex. Le T. grimaçant. T. Anas. Enc m., pi. 4i5 , f. 3, a b. E. Espèces dont l'ouverture est évasée, calleuse, non dentée j le canal court, droit; le bord droit seul garni d'un bourrelet. (G. Struthiolaire. Lamck.) Oèsero. Sur trente et une espèces vivantes une ou deux au plus sont de nos mers , et sur trois fossiles , une a son analogue re- connu. Ranelle. Ranella. Animal inconnu. Coquille ovale , comme déprimée par la conservation de chaque côté dun bourrelet longitudinal j ouverture ovale presque symé- trique par l'excavation du bord columellaire, terminée en avant par un canal court , souvent un peu échancréj un sinus à la réu- nion postérieure des deux bords. A. Espèces non ombiliquées. (G. Crapaud. D. M. ) Ex. La Ranelle granuleuse. Ranella granulata. E. m., pi. 4i3, f. i3, «6. B. Espèces ombiliquées. (G. Apolle. D. M. ) Ex. La R. Grenouillelte. R. Ranina. E. m., pi. 412 , f. 2 , a 6. Observ. On connoît quatorze espèces vivantes de ce genre, dont deux de nos mers, et une seule fossile. Rocher. Murex. Animal bien connu. ( Voy. les caractères de la famille. ) Coquille ordinairement ovale ; la spire constamment assez peu élevée , hérissée de bourrelets longitudinaux , transversaux ou de varices; ouverture petite, bien ovale, et symétrique par l'excava- t^ion du bord gauche formé par une lame appliquée sur la colu- ^02 MOL nielle, terminëe en avant par un canal médiocre, quelquefois tiès- long et fennec le bord di"oit plus ou moins garni de varices. Opercule corné complet, ovale, presque circulaire. A. Espèces à tube fort long et épineux. (Les Bécasses épineuses. ) £.r. Le Rocher Forte-épine. Murex Crassîspina.^eirt.3,t. ii3, f. io52-io54. B. Espèces h, tube fort long et sans épines. (G. Bronte. D. M. ) Ex.heR. Tètedebécasse. M. HausiclIum.Mart.o, 1. 1 15, f. 1066. C. Espèces à trois varices. (Les R. Triptères.) Ex. LeR. acanthoplère. 3Î. acanthoplerus. E. m., pi. 4i7> f- 2, nb. D. Espèces à trois varices ramifiées. (G. Chicoracé. D. M. ) Ex. LeR.Chicorée brùlce. M.adustus. Mart. 5, t. io5, f.99o-99 • ■ E. Espèces qui ont un plus grand nombre de varices ou de bour- relets; le tube presque fermé. Ex. LeR. échidné. M.melanomathos. E.m., pl.'4l5,f. i^ab. F. Espèces subturriculées. Ex. Le R. turriculc. M. Ijratus. E. m., pi. 438, f. 4 ? a 6. G. Espèces subturriculées ; le tube fermé ; un tube percé vers l'extrë- mité postérieure du côté droit et persistant sur les tours de spire. (G. Typhis. d. m.) Ex. LeK. tubifère. M. /7i/nge/z5. Brug., J.d'H.N. 2, pi. 11, f. 3. H. Espèces plus globuleuses 5 la spire et le canal plus courts, très- ouvert ; l'ouverture subévasée. (LesR. BccciROÏDES.) Ex. Le R. Râpe. M. eilulinus. E. m., pi. 419? f. J, a b. I. Espèces qui ont un pli oblique très-antérieur à la columelle, et un ombilic. (G. Phos. D. M.) Ex. Le R. Lime. M. senticosus. E. m., pi. 4i9i f- 3, a b. Observ. Parmi les soixante-six espèces vivantes caractérisées par M. de Lamarck, dont on connoît la patrie, il y en a de toutes les mers : seize de l'Océan indien , cinq d'Amérique méridionale, deux d'Afrique, et cinq ou six des mers d'Europe. Parmi les quinze espèces fossiles de France, il n'y a pas de véritable analogue. MOL ao3 Fam. n. — ENTOyfOSTOMES. Entomostomata. (Genre BurxiNCM. Linn.) Animal spiral dont le pied, plus court que la coquille , est ar- rondi en avant; le manteau sans lanières, et pour\Tj en avant de la cavité respira trice d'un long canal toujours a découvert, dont il se sert comme d'une sorte d'organe de préhension. Tète pourvue d'une seule paire de tentacules noirâtres portant les yeux sur un renflement de la moitié de leur base. Bouche armée dune trompe, comme dans la famille précé- dente, sans dent labiale. Organes de la respiration, de la génération, comme dans cette même famille. Coquille de forme très-\ariable, dont l'ouverture très-grande ou très-petite est sans canal évident, ou avec un canal très-court, brusquement i-ecourbé en dessus, mais toujours plus ou moins profondément échancré en avant. Un petit opercule corné onguiforme, de même structure que dans la famille précédente Obsero. Cette famille diffère évidemment fort peu de celle des siphonostomes , tant pour l'animal que pour la coquille. Les espèces qu'elle renferme ne sont pas absolument toutes ma- rines; un très-grand nombre cependant le sont; quelques unes vivent a l'embouchure des fleuves , et un très-petit nombre sont tout-a-fait fluviatiles. Aucune n'est lacustre. Les sections subgénériques que les conchyliologues y établissent d'après la considération seule de la coquille, sont disposées d'a- près le plus grand rapprochement des siphonostomes. c'est-à- dire du plus grand alongement du tube de la coquille, et ne sont guère plus nettement circonscrites que dans la famille précé- dente. ^ous les disposerons aussi en petits groupes d'après la forme gé- nérale de la coquille . en allant de la plus turriculée a la plus patelloïde. * Les E. turricuJés. CÉRITE. Cerithium. Animal très-alongé : le manteau prolongé en canal a son côté gauche, mais sans tube distinct; le pied court, ovale, avec un sillon marginal antérieur ; la tète terminée par un mufle probes- 2o4 MOL cidifoiine, déprimé; tentacules très-distaiis , grossièrement anne- lés, renflés dans la moitié inférieure de leur longueur et portant les yeux au sommet de ce renflement; bouche terminale en iente verticale sans dent labiale, et avec une langue fort petite j une seule branchie longue et étroite. Coquille plus ou moins turriculée , tuberculeuse i ouverture petite , ovale , oblique; le bord columellaire fort excavé, calleux ; le bord droit tranchant, et se dilatant un peu avec l'âge. Opercule corné, ovale, arrondi],] subspiral et strié à sa face externe , enfoncé et rebordé à l'interne. ^. Espèces qui ont évidemment un petit canal fort court et recourbé obliquement vers le dos. Ex. LaCériteBuire. Cerithium Fertagus.E. m., pi. 44^, f- 2, a b. B. Espèces qui ont encore un phis petit canal , mais tout droit, et un sinus bien formé à la réunion postérieure des deux bords. (Les C. Chemlles.) Ex. La C. Chenille. C. Aluco. E. m , pi. 44^, f. 5, a 6. C. Espèces dont rou\erture est divisée en trois par la fermeture du tube court antérieur , et celle de réchancrure postérieure. (G Triphore ou TnisToME , Deshayes.) Ex. La C. Tristome C Tn'stoma, non figurée. D. Espèces qui ont encore un petit canal droit, dont les tours de spire sont plats et rubannés , avec un ombilic profond ; deux plis dé- currcns à la columelle, et un au bord droit. (G. Nérikée. Defr.) Ex. La C. INérinée. C. Nerinea , pi. du Dict. , Fossiles. E. Espèces qui n'ont pas de canal, mais une simple échancrurc, et dont le bord droit se dilate fortement avec l'âge. (G. PoTAMiDE. Brong. Pvraze. D. M.) Ex. La C. Cuiller. C. palustre. S. Mart. 4, t. i56, f. 1472. F. Espèces dont l'ouverture sans canal est peu écbancrée en avant comme en arrière, l'écbancrure étant remplacée par un sinus; le bord columellaire courbé dans son milieu ; le bord droit ne se dilatant pas. (G. Prièke. Lamclc. ) Ex. La C. de Madagascar. C. madagascariense. E. m. , pi. 458, f. i,ab. Observ. Ce genre contient cinquante-six espèces vivantes, ca- ractérisées par M. de Lamarck. La plupart sont marines,- pbi-. sieur.s antres sont de l'embouchure des fleuves, et quelques unes MOL ^o5 sont tout-à-fait lacustres. On n'en compte qu'une dans nos mers, tandis çfu^u en trouve plus de cent fossiles en France et en Italie, he genre ]Nérinee de M. Defrance pourroit bien être mieux placé auprès des pyramidelles. J'ai observé laniaial des cérites noduleuse, raboteuse et ratissoire. MÉLANOPSIDE. Melanopsis. Animal bien connu , moins spiral que dans les cérites ; le canal du manteau plus court, mais du reste peu différent. Coquille ovale ou à peine subturriculée ; l'ouverture ovale, sans trace de tube , mais échancrée antérieurement , sans sinus posté- rieur ; le bord columellaire calleux , et assez profondément excavé. Opercule corné assez complet. A Espèces subturriculées. Ex. La Mélanopside à côtes. Melanopsis costata. De Fer. , Monogr. , pi. I, f. i4 et i5. B. Espèces ovales. Ex. La M. buccinoïde. M. buccinoidea. Ibid.,]^l. I, f. i-n > et II , fig. 1-4. C. Espèces renflées. Ex. La M. de Boue. M. Bouei. Ibid. , pi. id. , f. 9-10. Observ. Les espèces vivantes de ce genre, que M. de Lamarck place près des mélanies, paroissent être plutôt fluviatiles que ma- rines, au contraire des cérites. On en dislingue aussi plus de fos- siles que de vivantes. Plan AXE. Planaxis. Animal entièrement inconnu. Coquille solide;, ovale - conique , sillonnée transversalement . ouverture ovale, oblongue, un peu échancrée en avant; columelle aplatie et tronquée antérieurement; bord droit sillonné ou rayé en dedans et épaissi par une callosité. Opercule? Ex. La Planaxe sillonnée. Planaxis sulcata. Lamck. , Couch., p. 980, f. 09. Observ. Ce genre, fort incomplètement connu, ne contient dans M. de Lamarck que deux espèces vivantes , l'une de l'Inde, l'autre de l'Amérique méridionale. ^o6 MOL Alêne. Subula. Animal spiral tr^s-elevé ', le pied très-court , rond ; la tête avec des tentacules extrêmement petits, triangulaires, portant les yeux au Sommet; une longue trompe labiale sans crochets, au fond de laquelle est la bouche, également inerme. Coquille non épidermec, turriculee, à spire pointue; les tours de spire lisses , rubannes ; ouverture ovale , petite , largement échancrëe en avant; le bord externe mince, tranchant; l'interne ou columellaire chargé d'un bourrelet oblique à son extrémité. Un opercule ovale, corné, à élémens lainelleux, comme imbri- qués. Ex. L'Alêne maculée. Subula maculata. E. m. , pi. 402 , f. i, rti, pour la coquille, et Atlas du Voyage du capitaineFreycinet, pour l'animal. Observ. La considération de l'animal rapporté par MM. Quoy et Gaimard m'a forcé d'établir ce genre , dont la coquille avoit été jusqu'ici confondue avec les vis; j'y range toutes les espèces dont ha coquille est très-élevée ; la spire très-pointue , les tours ru- bannes, et par conséquent le plus grand nonibre des vingt-quatre espèces vivantes caractérisées par M. de Lamarck , et qui presque toutes appartiennent aux mers de l'Inde et de l'Australasie. Ou n'en a encore reconnu qu'une espèce fossile. ** Les E. turbinacés , ou dont la spire est médiocrement alongée, rarement subluniculée. Vis. Terebra. Animal spiral assez élevé; le pied ovale avec un sillon trans- verse antérieur, et deux auricules latérales ; la tête bordée d'une petite frange; tentacules cylindriques terminés en pointe, et fort distans ; yeux peu apparens a l'origine et au côté externe des tentacules ; bouche sans trompe ; le tube de la cavité respira- trice très-long. Coquille non épidermée, ovalaire, à spire aiguë, assez peu élevée, ou subturriculée ; ouverture large, ovale, fortement échancrëe en avant; la columelle chargée d'un bourrelet oblique à son extré- mité. Opercule nul. Ex. LaVisMiran. Terebra buccinoidea. Adans. , Sénég. , pi. 4- Obs, Wous ne laissons dans ce genre, qui devroit peut-être passer MOL àûj dans la famille des entomostoihes non operculés , que les espèces dfe vis de M. de Lamarck , qui , par leur forme générale , ont quelque ressemblance avec les buccins , comme sa vis buccinée , parce que nous supposons que l'animal ressemble à celui dumirand'Adan- son, qui en est le type, et qui diffère beaucoup de celui des vis subulées , dont nous proposons de faire le genre Alêne. Les espèces de ce genre paroissent aussi n'appartenir qu'aux mers des pays chauds ; on doit y rapporter la vis scalarine fossile de Parnes. Éburne. Eburna. Animal entièrement inconnu. Coquille ovale ou alongée, lisse ; la spire aiguë, ses tours comme fondus, adoucis; ouverture ovalaire , alongée, plus évasée, et largement échancrée en avant; le bord droit entier ; la columelle calleuse , postérieurement ombiliquée , subcanaliculée a sa partie externe ou gauche. Opercule ? Ex. L'Eburne alongée. Eburna gJabrata. E. m. , pi. 4oi, f. i, ab. Obsero. Ce genre , qui a évidemment des rapports avec certaines espèces de buccins, ne renferme encore que cinq espèces vivantes des mers de l'Inde ; une seule est de l'Amérique méridionale. On n'en connoît pas encore de fossiles. Buccin. Buccinum. Animal bien connu ( Voyez les caractères de la famille). Coquille à peine épidermée, ovale, alongée ; la spire médiocre- ment élevée; ouverture oblongue, ovale, échancrée, et quelque- fois subcanaliculée antérieurement ; le bord droit épais, non bordé; la columelle simple, et presque a découvert. Un opercule corné complet. A- Espèces lissés , k spire assez élevée ; l'ouverture plus large en avant. (Les B. ÉBCRKÉS. ) Ex. Le Buccin Agathe. Buccinum Achatinum. E. m., pi. 4» {.ab. B. Espèces plus ou moins tuberculeuses, dont les bords de l'ouver- ^o8 MOL ture sont séparés en arrière par un sinus étroit assez profond; le droit denté en avant. ( G. Alectriop. D. M. ) Ex. Le B. tuberculeux. B. papillosum. E. m., pi. 4oo , f. 5, ab. C. Espèces ovales, un peu renflées et subcarénées sur les tours de spire. Ex. LeB. glacial. B. glaciale. E. m. , pi. 099, f. 3, o i. D. Espèces courtes, renflées , subglobuleuses. ( Les B. Nassoïdes. ) Ex. Le B. ventru. B. ventricosum. E. m. , pi. 094, f. 4» « *• E. Espèces à peu près de même forme , avec une large callosité au bord interne. ( G. Nasse. Laraçk.) Ex. Le B. Casquillon. B. arcularia. E. m. , pi. 394 , f • \, ab. F. Espèces anomales. (G. Cyclope. D,M.) Ex. Le B. neritoïde. B. neriteum. E. m. , pi. 094, f. 9 , a è. Observ. On trouve des buccins dans toutes les mers ; parmi les cinquante-huit espèces caiactérisées par BI. de Lamaixk, il y en a en elFet sept ou huit de nos mers , et deux nasses. Les espèces fossiles ne sont encore qu'au nombre de quatorze , dont une ou deux avec analogue. *** Les E. ampullacés , ou dont la coquille est en général globuleuse. Harpe. Harpa. Animal inconnu. Coquille ovale, bombée, assez mince, garnie de côtes longitu- dinales parallèles, et lormées par la conservation du bourtelet du bord droit; la spire très-courte, pointue; le dernier tour beau- coup plus grand que tous les autres ensemble ; ouverture grande, ovalaire, largement échancrée en avant ; le bord droit très-excavé , et épaissi par un bourrelet extérieur j la coluinelle lisse, et ter- minée en pointe antérieurement. Opercule ? Ex. La Harpe ventrue. Harpa ventricosa. Enc. m., pi. l\oli,-) fig. i,ab. Obsero. Les huit espèces de coquilles que M. de Lamarck dis- tingue dans ce genre, paroissent venir toutes des mers de l'Océan indien. On en conuoît deux fossiles dans nos pays. MOL aog Tonne. Dofium. Animal de la pourpre, d'après Adanson. Coquille subglobuleuse très- ventrue , mince, cerclée par des cannelures décurrentes; la spire fort courte; le dernier tour beau- coup plus grand que tous les autres ensemble ; ouverture oblongue, très-ample par la grande excavation du bord droit, qui est crénelé dans toute sa longueur ; columelle torse. ■ Opercule inconnu. j4. Espèces non ombiliquées. Ex. La Tonne Pelure-d'oignon. DoUum olean'um. E. m. , pi. 4o3, f. I. B. Espèces subombiliquées. (G. Perdrix. D. M.) Ex. La T. Perdrix. D. Perdix. Mart., Conch. , 3, t. 1 17, f. 107, et loSo. Observ. Quoique la plus grande partie des sept espèces de co- quilles de ce genre, suivant M. de Lamarck, soient des mers équatoriales et de IMnde , il en existe une dans la Méditer- ranée. On n'en connoît pas encoi'e de fossiles. Cassidaire. Cassidaria. Animal des buccins et des pourpres, d'après Adanson. Coquille subglobuleuse, ventrue, tuberculeuse ou cannelée, 'a spire courte et pointue j ouverture longue, ovalaire, subcana- liculée en avant j le bord droit, s'évasant en dehors, et rebordëj la columelle recouverte par une large callosité lisse, se réunissant en arrière au bord droit. Opercule corné. £:r. Le Cassidaire écbinophore. Cassidaria eclunophnra. E. m., p. ^oS, Lo , ab. Observ. Cinq espèces de toutes les mers, sauf de celle du Nord, six fossiles , dont deux analogues. Casque. Cassis. Animal des buccins. Coquille ovalaire bombée, subenroulée, h spire très-peu sail- lante ; ouverture longue , ovale , quelquefois fort étroite , terminée en avant par un canal très-court , échancré et recourbé oblique- 32. 14 «ïo MOL ment vers le dos; le bord droit plus ou moins concave , rebordé en dehors , et souvent denté en dedans ; la columelle couverte par une large callosité , et dentelée dans toute sa longueur. Opercule corné. A. Espèces dont l'ouverture est longue et le bord externe presque droit. Ex. Le Casque tuberculeux. Cassis tuberosa. E. m. , pi. 4o6 et 407 , f. I . B. Espèces dont l'ouverture est subovale et le bord externe excavé. Ex, Le C. flambé. C.flanimea. Enc. m., pi. 406, f. 3. Obseri). Des vingt-cinq espèces établies par M. de Lamarck, deux ou trois au plus sont de la Méditerranée : toutes les autres habi- tent les mers équatoriales , et surtout les mers de l'Inde. On n'en a encore trouvé que cinq fossiles. Ri CI NU LE. Ricinula. Animal presque tout-a-fait semblable à celui des buccins et des pourpres, d'après la ricinule horrible que nous avons observée; le manteau pourvu d'un véritable tube; pied beaucoup plus large et comme auriculé en avant , la tête semi-lunaire, avec des tenta- cules coniques, portant les yeux au milieu de leur côté externe; organe excitateur mâle très-grand, recourbé dans la cavité bran- chiale. Coquille ovale ou subglobuleuse, épaisse , et hérissée de pointes ou de tubercules, à spire écrasée; ouverture étroite, alongée , échancrée, et quelquefois subcanaliculée antépieurement ; le bord droit tranchant, souvent denté intérieurement, et digité a son côté extei'ne ; le bord gauche plus ou moins calleux , et quelque- fois denté. Opercule corné, ovale, transverse, à élémens peu imbriqués. Â. Espèces à canal évident en avant et en arrière de l'ouverture. Ex. La Ricinule digitée. Ricinula digitata. E. m., pi. SgS, fig. 7, a i. B. Espèces sans canal et hérissées d'épines. Ex. La R. muriquée. R. horrîda. E. m. , pi. 3g5 , fig. 1, aô. C. Espèces sans canal et tuberculeuses. (G. Sistre. D. M. ) Ex. La R. Mûre. ^. Morus. E. m. , pi. SgS, f . 6 , a b. Observ. Ce genre est évidemment artificiel ; ainsi , il reri- MOL 2it fenne une espèce qui est un véritable rocher ; d'autres sont fort rapproclices de certaines espèces de turbinellesj en effet, elles out deux ou trois plis transverses à la columelle^ enfin il en est qui ne difterent guère des véritables pourpres. Des neuf espèces de ce genre toutes celles dont on connoît la patrie, viennent des mers de l'Inde. On n'en a pas encore dé- couvert de fossiles. Cancellaire. Cancellaria. Animal des pourpres, d'après Adanson. Coquille ovale ou globuleuse assez bombée, rugueuse; la spire médiocre , aiguë; ouverture ovalaire , élargie, échancrée , et quel- quefois subcanaliculce antérieurement ; le bord droit évtisé , concave, tranchant; le bord gauche ou columellaire presque droit, et marqué dans son milieu de deux ou trois plis. Opercule corné. Ex. La Cancellaire réticulée. Cancellaria reticulata. E. m. , pi. ,075, f. 3, ab. Ohserç. Ce genre n'est pas tout-a-fait ici ce qu'il est selon M. de Lamarck ; nous en retirons les espèces dont l'ouverture est évi- demment canaliculée, comme la C. lime, qui nous paroît devoir rester parmi les rochers ou les lurbinelles turriculées. Des douze espèces de coquilles vivantes de ce genre, celles dont on connoît la patrie sont des mers de l'Inde et du Sénégal. On en distingue sept espèces fossiles. Pourpre. Purpura. Animal peu alongé , élargi en avant; le manteau a bords simples, et pourvu d'un tube distinct; le pied fort large, elliptique, très- avancé, subbilobé en avant, et portant h la face dorsale de sa partie^poslérieure un large opei'cule ; tête large peu distincte; ten- tacules antérieurs très-rapprochés à la base, subcylindriques, et portant les yeux aux deux tiers de leur longueur, beaucoup plus renflés que le reste; bouche inféi-ieurc cachée par la grande avance du pied ; deux branchies peclinifoi-mes presque parallèles , la droite bien plus grande que la gauche. Le reste semblable aux buccins. Coquille ovale, épaisse, le plus souvent tuberculeuse; spire courte ; le dernier tour beaucoup plus grand que tous les autres iia MOL réunis ; ouverture orale très-évasée , terminée en avant par un canal court, oblique, et ëchancré a son extrémité; le bord colu- mellaire presque droit , et chargé d'une callosité pointue en avant. Opercule corné plat, presque semicirculaire, à stries peu marquées, et transverses; le sommet en arrière. A. Espèces dont le Lord droit, tout près de réchancrure , est armé d'une corne conique, aiguë, plus ou moins recourbée. ( G. Licorne , Monoceros. D. M. ) "Ex. La Pourpre tuilée. Purpura imbricala. E. m., pi. SgS , fîg. i,a b. B. Espèces dont le bord droit est sans corne, et dont l'ouverture est médiocrement évasée. (Les P. buccikoïdks. ) JFa;. La P. à teinture. P. Lnpillus. Penn.,Zool. Br., 45pl. 72, f. 89. C. Espèces sans corne, et dont l'ouverture est très-évasée. (Les P. PATULÉES.) "Ex. La P. antique. P. palula. Martini, Conch. , 5, tab. &(), fig. 758-759. D. Espèces ventrues , tuberculeuses. Ex. La P. néritoïde. P. nm^oirfej. Martini, Conch., 3, t. 100, f. 959-962. Observ. Les cinq espèces de pourpres licornes paroissent être de l'Amérique méridionale. On n'en connoît pas de fossiles. Des cinquante espèces de pourpres ordinaires vivantes , il n'y en a que quatre de nos mers j une seule est connue a l'état fossile, et c'est l'analogue du P. Lapillus , si commun sur nos côtes. *** Les E.patelloïdes ; c est-à-dire dont la coquille est en totalité fort large ^ fort plate , à spire peu marquée, sans columelh. ' CoNCHOLÉPAS. Concholepas, Animal entièrement inconnu. Coquille large, rude, ovalaire , a spire fort petite, non sail- lante , en forme de crochet marginal ; ouverture très-grande , ovale, évasée, échancrée antérieurement ; les bords réunis; le droit ou externe assez épais, garni de dents, dont les deux qui limitent l'ëchancrure sont un peu plus grandes que les autres; impression m-usculairp visible et presque en (er a cheval. MOL fiiS Opercule corné, rudimentaîre. Ex. Le Concholëpas du Pérou. Concholepas peruvianus. Favan. , Concli., pi. 4 > %• H. i. Observ. Ce genre singulier n'est composé que d'une seule es- pèce de l'Amérique méridionale. Fam. ^n. — ANGYOSTOMES. Angyostomata. Animal peu différent de celui des familles précédentes; le pied fort grand , sousventral , et se ployant longitudinalement pour rentrer. Coquille dont l'ouverture plus ou moins échancrée antérieure- ment, est en général fort étroite, mais toujours beaucoup plus longue que large ; le bord columellaire droit , ou presque droit. Opercule rudimentaire dans un certain nombre, et entièrement nul dans d'autres, * Un opercule. Strombe. Strombus. Animal spiral. Le pied assez large en avant, comprime' en ar- rière ; le manteau mince , formant un pli prolongé en avant , d'où résulte une sorte de canal; tête bien distincte; bouche e» fente verticale à l'extrémité d'une trompe, pourvue dans la ligne médiane inférieure d'un ruban lingual garni d'aiguillons recourbés en arrière, un peu comme dans les buccins; les appendices ten- taculaires, cylindriques, gros et longs, portant à leur extrémité épaissie les yeux, et en dedans les véritables tentacules cylindri- ques , obtus , et plus petits que les pédoncules oculaires. Anus et oviducte se terminant fort en arrière. Coquille épaisse, subenroulée, diconique ou renflée au milieu, et terminée en cône en avant comme en arrière; ouverture fort longue, étroite, terminée en avant par un canal plus ou moins alongé, et recourbé ; lesbords droits, parallèles ; l'externe se dilatant avec l'âge , offrant en arrière une gouttière au point de son attache a la spire, et en avant un sinus plus postérieur que le canal, par où passe la tête de l'animal. Opercule corné, long et étroit, à élémens comme imbriqués. A. Espèces dont le bord externe se dilate beaucoup aved'âge, et offre des digitations en nombre variable. (G. Ptèrocère. Lamclj.. ) Ex. Le Strombe Araignée. Strombus Chiragra. Rumph., Mus. 5 2i4 MOL t. 35, f. A BC, pour la coquille; et Quoy et Gaimard , pour l'animal. Atlas du Voy. de l'Uranie. B. Espèces dont le bord externe est épais et peu ou point dilaté. Ex. Le S. Oreille-de-Diane. S. AurisDiance. E. m., pi. 409, fig. 3 , a 6. C. Espèces dont le bord droit n'est pas dilaté et est fort mince, ce qui les fait beaucoup ressembler aux cônes. (Les SXROMBES KOK ADULTES.) Observ. Toutes les espèces de la première section, au nombre de sept, suivant M. de Lamarck, viennent de l'Océan indien. On n'en connoît pas de fossiles. Celles de la seconde (52) viennent aussi , pour la plupart , de la mer des Indes. Quelques unes sont des meiS équatoriales. On n'en a encore découvert qu'une seule espèce fossile. CoNE. Conus. Animal alongé , fort comprimé , involvé ; le manteau mince, ne débordant pas le pied assez petit, ovale, alongé, plus large en avant , où il est bordé par un sillon transverse ; tête assez dis- tincte ; tentacules cylindriques , portant les yeux près de leur sommet, qui est sétacé ; la bouche au fond d'une assez longue trompe labiale, faisant l'office de ventouse; une langue assez courte, quoique saillante dans la cavité viscérale, et hérissée de longs crochets styliformes sur deux rangs. Coquille couverte d'un périoste membraneux, épaisse, solide, de forme conique ; le sommet du cône en avant, la spire peu ou point saillante; ouverture longitudinale fort étroite, versante à son extrémité antérieure; le bord externe droit, tranchant; l'interne également droit , avec des plis obliques à sa partie antérieure. Opercule très-petit et corné, spire , à sommet terminal, j4. Espèces coniques, à spire saillante, non couronnée de tubercules. Ex. Le Cône flamboyant. Conus Generalis. E. m-., planch. 325, fig. 1,2,3,4. B. Espèces coniques, à spire couronnée, saillante ou aplatie. (G. Rhombe. D. m.) Ex. Le C. impérial. C. imperialis. E. m,, pi. 3i9, fig, l, C. Espèces un peu alongées , ovalaires ; la spire assez saillante , pointue, non couronnée. ( G. Cylindre. D. M.) Ex. Le C. Drap d'or. C. Textile. E. m. , pi. 344 > fig- ^' "• MOL ai5 D. Espèces subcylindriques , la spire apparente et couronnée. (G. Rouleau. D. M. ) "Ex. Le C. Brocard. C. Geographus. E. m. , pi. 322, fig. il. E. Espèces alongées, cylindriques; la spire saillante; l'ouverture comme dans le genre Térébelle, c'est-à-dire anguleuse en arrière. (G. Hermès. D. M.) Ex. Le C. Nussatelle. C Nussaiella. E. m. , pi. 342 , fig. 8 et g. Observ. Ce genre , dans lequel M. de Lamarck définit cent- qualre-vingt-une espèces vivantes, est un exemple remarquable de la variété des couleurs , ainsi que des formes dans la même. Aussi ces prétendues espèces sont-elles plutôt de cabinet que réelles, comme l'a dit Adanson. Quoi qu'il en soit, extrêmement multipliées dans les mers australes , elles diminuent peu a peu a mesure qu'on s'approche des nôtres, au point qu'il n'y en a plus plus que trois ou quatre dans la Méditerranée, et aucune dans les mers du Nord. On en trouve cependant neuf ou dix fossiles dans nos pays. ** Point éCopercule. Tarière. Terebellum. Animal tout-a-fait inconnu. Coquille mince, luisante, subcylindrique, enroulée, pointue en arrière, comme tronquée en avant; ouverture longitudinale, triangulaire , a bords entiers ; la columelle tronquée et prolongée au-delà de l'ouvertui-e. A. Espèces dont la spire est visible et l'ouverture plus courte que la coquille. (Les Tabières.) Ex. La Tarière subulée. Terebellum subulatum. Enc. m. , pi. 36o, fig. i,a b. B. Espèces dont la spire est presque entièrement cachée par l'enrou- lement des tours de spire , et dont l'ouverture est presque aussi longue que la coquille. (Les Oublies. G. Seraphe. D. M. ) Ex. La T. Oublie. T. convolutum. E. m. , pi. 36o, fig. 2, a b. Observ. Ce genre ne contient que trois espèces , dont une seule vivante , de l'Inde , et deux fossiles. ai6 MOL Olive. Oliva. Animal ovale, involvéj le manteau assez mince sur ses bords et prolongé aux deux angles de Touverture branchiale en une ligule tentaculaire , et en avant par un long tuhe Inancliial; pied furt grand, ovale, subauriculé et fendu transversalement en avant; tête petite, avec une trompe labiale? tentacules rapprochés et élargis à la base, renflés dans leur tiers médian et subulés dans le reste de leur étendue; yeux très-petits, externes sur le sommet du renflement; branchie unique, pectiniforme; anus sans tube terminal ; organe excitateur mâle fort gros et exserte. Coquille épaisse, solide, lisse, ovale, alongée, subcylindri- que; les tours de la spire, très-petits, séparés par un canal; ouverture longue, étroite ; le bord columellaire renflé antérieu- rement par un bourrelet, et strié obliquement dans toute sa longueur. Opercule corné, fort petit, d'après d'Argenville, nul d'après ce que nous avons vu sur un petit individu. A. Espèces ovales, à spire à peine saillante. Ex. L'Olive ondée. OUva undala. E. m. , pi. 564, fig. 7, a b, B. Espèces un peu plus alongées, à spire plus saillante. Ex. L'O. liltérée. O. litterafa. E. m. , pi. 362, fig. 1, a b. C. Espèces plus élancées, à spire fort saillante. Ex. L'O. subulée. O. subulaia. E. m. , pi. 368 , fig. 6, a b. Obsero. Les espèces de ce genre sont sans doute dans le cas de celles du genre Cône, beaucoup trop multipliées ; M. de Lamarck en caractérise soixante-deux vivantes, dont une seule paroît être de la Méditerranée. Toutes les autres viennent des mers australes et équaloriales, Ancillaire. Ancillaria. Animal tout-a-fait inconnu. Coquille lisse, ovale', oblongue, pointue en arrière, élargie et comme tronquée en avant; ouverture ovale, alongée, peu pro- fondément, mais largement échancrée en avant; la columelle chargée antérieurement d'un bourrelet calleux et oblique; la lèvre droite obtuse. MOL ^^7 j4. Espèces à spire assez élevée, et bucciniformes. Ex. L'Ancillaire buccinoïde. Ancillaria buccînordes. E. m., pi. SgS, fig. I, a 6. B. Espèces à spire presque nulle. Ex. L'A. Cannelle. A. cinnamomœa. E. m. , pi. 095 , f. 8 , a 6. Ohsero. Ce genre pourroit devoir être rapproché des éburnes. M. de Lamarck en compte quatre espèces vivantes, probablement des mers australes, et cinq fossiles. Mitre. Milra. Animal entièrement inconnu. Coquille turriculée, subfusiforme et ovale; la spire constamment pointue au sommet; l'ouverture petite, triangulaire, plus large et fortement échancrée en avant ; le bord externe tranchant, pres- que droit, toujours plus long que le columellaire, qui est formé par une callosité fort mince, et marqué de plis obliques paral- lèles , dont les antérieurs sont les plus courts. Opercule nul ? A. Espèces élancées, turriculées, côtelées; l'ouverture très-étroite, longue, subcanaliculée , avec un pli. (G. Minaret. D. M.) Ex. La Mitre rubanée. Mitra iœniata. E. m., pi. 373, fig. 7, a 6. B. Espèces turriculées, à tours de spire larges, adoucis; l'ouverture évasée en avant. (Les M. tarières.) Ex. La M. épiscopale. M. episcopalis. E. m. , pi. 369, fig. 'i et ^. C. Espèces subovalaircs , à spire plus courte, ordinairement tuber- culeuse. Ex. La M. à petites zones. M. mîcrozonias. E. m., pi. Sj/i, fig. 8, «6. D. Espèces ovales, aspire très-courte, et ordinairement treillisées. (Les M. oLivAiREs. ) Ex. La M. Dactyle. M. Dactylus. E. m. , pi. 072 , fig. S, a b. Observ. Il se pourroit que les espèces de la section première dussent passer près des pleurotomes. Des quatre-vingts espèces vivantes signalées par M. de Lamarck, 218 MOL près des trois quarts sont des mers australes; une seule est de la Méditerranée, une seule des mers du Nord. On en connoît déjà vingt-deux fossiles dans nos pays. Volute. Voluta. Animal ovale, enroulé, pourvu d'un pied fort large, débor- dant de toutes parts la coquille, et se ployant longitudinalement pour y rentrer ; tête bien distincte j tentacules assez coui-ts , et triangulaires ; les yeux gi'ands, tout-a-fait sessiles , et situés un peu eu arrière ; une trompe épaisse , garnie de dents en crochets a son extrémité; deux branchies pectiniformes ; anus sessile. Coquille ovale, plus ou moins ventrue; les premiers tours de la spire arrondis en mamelon- ouverture en général beaucoup plus longue que large, fortement et obliquement échancrée en avant; le bord droit un peu courbe en dehors, entier et mousse; le bord columellaire légèrement cxcavé, et garni de gi-ands piis plus ou jnoius obliques, et un peu variables en nombre avec l'âge. A. Espèces alongées et subturriculées. tlx. La Volute magellanique. Voluta magtUanica. E. m. , pi. 585, fig. I, o h. B. Espèces ovales et plus ou moins tuberculeuses. (Les V. MURIcl^î;Es. G. Turbinellus. Oken. ) Ex. La V. impériale. F. imperialis. E. m., pi. 382 , fig. i. C. Espèces ovales et couronnées. Ex. Le V. fauve. V. fuha. E. m. , pi. 182, fig. 'b.,ab, D. Espèces ovales, bombées, ventrues. (Les Go^DOLlÈRES, G. Cymbium. D. M.) Ex. La V. éthiopienne. V. tthiopica. E. m. , pi. 087, fig. 2. Obsero. Nous avons caractérisé l'animal de ce genre d'après une volute éthiopienne conservée dans l'alcool ; mais nous ne voudrions, pas assurer qu'il ne différât pas dans les autres sections. Toutes les espèces vivantes de ce genre , qui sont au nombre de quarante-cinq à peu près, appartiennent aux mers de l'hé- misphère austral cl de la zone torride j on en connoît cependant déjà au moins vin^^t espèces fossiles dans nos pays. MOL ^«9 Marginelle. Marginella. Animal comme dans le genre précédent, et encore mieux comme dans le suivant, d'après Adanson. Coquille lisse, polie, ovale- oblongue, un peu conique; à spire courte et mamelonnée^ ouverture assez étroite, un peu ovalaire, par une légère courbure du bord droit, qui est renflé ou rebordé eu dehors, à peine échancrée en avant; le bord columellaire mar- qué de trois plis bien espacés et obliques. yi. Espèces à ouverture moins longue que la coquille, et à spire ap- pqu'ente. (G. Marginelle. Lamck.) Ex. La Marginelle neigeuse. Marginella glabella. E. m., pi. 377, f. 6, a b. B. Espèces à ouverture aussi longue que la coquille , à spire nulle et quelquefois enfoncée ou ombiliquée. Ex. La M. Bobi. M. Hneata. E. m., pi. 377, f. 4» « b. C. Espèces qui sont encore plus involvées ; l'ouverture encore plus étroite et plus longue; des plis à la partie antérieure du bord columel- laire ; le bord externe mince. ( G. Volvaire. Lamck. ) Ex. La M. Grain de riz. M. Oryza. E. m., pi. 374, f. 6 , a i. Observ. M. de Lamarck caractérise dans ces deux genres vingt- sept espèces vivantes, et quatre fossiles; les premières viennent principalement des mers du Sénégal ,' et de l'Océan indien. PÉribole. Peribolus. Animal ovale, involvé; le pied elliptique, très-grand, pluslarge en avant, où son bord offre un sillon transverse; le manteau débor- dant a droite et à gauche la coquille , sur les côtés de laquelle il peut se recourber, et ne formant qu'un canal respiratoire très- court; tête petite, distincte, portant deux tentacules assez lonj^s, très-aigus , et les yeux a la partie externe de leur base; la bouche pourvue d'une trompe. Coquille fort mince , involvée , ovale ; la spire extrêmement petite; ouverture ovale, alongée, le bord droit tranchant; le bord columellaire avec une sorte de long pli vers son milieu. Ex. Le Péribole Potan. Peribolus Andansonii. Adanson , Se- nég., pi. 5. ■ ^^o MOL Obs. Bruguière, el par suite tous les concliyliologisles. ont re- gardé ce genre comme établi sur de jeunes individus de cyprées ; mais Adanson dit positivement qu'il a vu des jeunes et des adulte» de son polan. Porcelaine. Cyprœa. Animal ovale, alongé , involvé , gastéropode, ayant de chaque côté un large lobe appendiculaire un peu inégal du manteau, garni en dedans d'une bande de cirrhes tentaculaires, et qui peut se recourber sur la coquille et la cacher ; la tête poui'vue de deux tentacules coniques fort longs j les yeux h l'extrémité d'un renfle- ment qui en fait partie ; le canal respiratoire du manteau fort court, ou mieux nul et formé par le rapprochement de l'extrémité antérieure de ses deux lobes; orifice buccal transverse , a l'extré- mité d'une espèce de cavité, dans le fond de laquelle est la véri- table bouche entre deux lèvres verticales et épaisses; un ruban lingual hérissé de denticules et prolongé dans l'abdomen. Anus à l'extrémité d'un petit tube tout-'a-fait en arrière de la cavité branchiale; organe excitateur mâle linguiforme, communiquant par un sillon avec l'orifice du canal déférent. Coquille ovale, convexe, fort lisse, involvée 3 la spire tout-à- fait postérieure, très-petite, souvent cachée par une couche calcaire déposée par les lobes du manteau ; ouverture longitudi- nale très-étroite, lui peu arquée . aussi longue que la coquille , 'a bords intérieurement dentés ou non dans toute leur étendue, et échancrée a chaque extrémité. A. Espèces dont les deux bords de l'ouveiture sont dentés. Tlx. La Porcelaine Exanthème. Cyprœa Exanlhema. E. m., pi. 349, fig. a b c d e. B. Espèces dont le bord droit est le seul denté ; un tubercule au dos de chaque ouverture (,G. Calplrke. D. M.) Mx. La P. verruqueuse. C. verrucosa. E. m., pi. 567, (.5, ab. C. Espèces dont la coquille est fort mince, et les bords de l'ouverture non dentés. (Les C. kon adultes.) Observ. Les espèces de ce genre, déterminées seulement par la coquille, paroissent extrêmement nombreuses, puisque M. de La- marck en caractérise soixante-huit vivantes. Mais il faut observer qu'il est probable que si l'on pouvoit le faire d'après l'animaK le nombre en seroil considérablement diminué. ISJOL 221 Il faut aussi faire Tobservalion que ces coquilles diffibrent sou- vent beaucoup avec 1 âge, d'abord en épaisseui', puis en co que les bords sont minces, Irauchans, à peine dentés, si ce n'est l'interne, et enfin quelquefois en contour j cela tient a ce que les lobes du manteau, en se recourbant sur la coquille primitive pendant la reptation de l'animal, déposent de nouvelle matière calcaire. Il ne faut cependant pas admettre l'hypotlièse de Bruguicre, quaces animaux peuvent abandonner complètement leur coquille pour en former une nouvelle. Des soixante-huit espèces que M. de Lamarck établit dans ce genre, il n'y en a que trois qui soient de nos mers , dont une seule de celle de la Manche ; toutes les autres sont de l'Inde et de la zone torride, tandis qu'il en décrit déjà dix-huit fossiles. INous avons caractérisé l'animal de ce genre d'après des indi- vidus de la cyprée tigre rapportés par MM. Quoy et Gaimard , de l'expédition du capitaine Freycinet. Il est figuré avec soin dans leur Atlas. Ovule. Ovula. Animal presque en tout semblable a celui des cyprées. Coquille de la même forme que dans les cyprées ; les deux ex- trémités de l'ouverture subéchancrées, et plus ou moins prolon- gées en tube. j4. Es])èces qui ont le bord droit denté ; le tube de cliuque extiéiiiitë bien évident. Ex. L'Ovule oviforme. Ovula ovifonnis. E. m. , pi. .158, f. I, a h. B. Espèces qui n'ont aucun bord denté, dont les tubes sont peu marqués , et dont le corps de la coquille est cerclé par une carène mousse. (G. Ultime. D. M.) Ex. L'O. gibbeusc. O. gibbosa. E. m., pi. 457, f. 4, a b. C. Espèces dont le bord droit n'est pas épaissi ni denté, et dont chaque extrémité est prolongée en un long tube droit qui s'accroit avec l'âge. (G. Navette. D. M.) Ex. L'O. birostre. O. birosiris. E. m. , pi. '55'], {. 1, a b. Obseri). Les espèces de ce genre, au nombre de douze, sont encore , a l'exception de deux, des mers de la zone torride et de l'Inde. On n'en connoît encore que deux fossiles, dont une ana- logue. Nous avons observé l'animal de l'ovule oviforme. rapparié par MM. Quoy et Gaimard. Il est figiu-é dans leur Atlas. 222 MOL ORDRE SECOND. - ASIPHONOBRANCHES. AsiPHONOBRANCHIATA. Les organes de la respiration constamment formés par une ou deux branchies pectini formes, situées obliquement sur la partie antéi-ieure du dos, et contenues dans une cavité dont la paroi supérieure ne se prolonge pas en tube, mais qui offre quelquefois un appendice ou lobe inférieur qui en remplit l'office. Coquille de forme extrêmement variable j ouverture constam- ment entière, et toujours complètement operculée, c'est-à-dire fermée par un opercule corné, et le plus souvent calcaire, pro- portionnel à cette ouverture. FaM. I. — GOiV/06TOilf£5, GONIOSTOMATA. ( Genre Trochus. Linn. ) Animal spiral , ayant les côtés du corps souvent ornés d'appen- dices digités ou lobés, et pourvu d'un pied court, arrondi à ses deux extrémités ; la tête munie de deux tentacules plus ou moins alongés, portant les yeux sur un renflement de leur base externe, et souvent assez distincts pour rendre l'œil subpédon- culé ; bouche sans dent supérieure , mais pourvue d'un ruljan lingual en spirale ; l'anus à droite dans la cavité branchiale qui renferme une ou deux branchies inégales en forme de peigne ; les organes de la génération se terminant sur l'individu femelle à droite, dans la cavité branchiale, et sur l'individu mâle par une sorte de languette triangulaire soutenue par un petit osselet. Coquille subplanorbique ou trochiforme ; la spire élevée , quel- quefois surbaissée , et plus ou moins carénée à son dernier tour, ce qui forme une base plate, circulaire; ouverture médiocre, dépri- mécs souvent presque quadrangulaire , à bord externe ou droit tranchant, anguleux, ou plié dans son milieu. Opercule corné , circulaire, à sommet submédian, enroulé régu- lièrement en spiiale j les tours de spire étroits et nombreux. Ohserv. Toutes les espèces de cette famille sont phytophages, marines, et vivent sur les rochers à découvert sur les bords de la mer. Cadran. Solarium, Animal inconnu. MOL 323 Coquille oibiculaire, enroulée presque dans le même plan ou planorbiquej la spire du côté droit très-surbaissée; un grand ombilic conique , et à bords denticulés h l'entrée ; ouverture non modifiée parle dernier tour de spire , qui est tout-à-fait plat; point de columelle. Opercule inconnu. j4. Espèces bien carénées dans leur circonférence et dont l'ouverture est bien carrée. Ex. Le Cadran strié. Solarium perspectivum. E. m. , pi. 44^ > f, I, a h. B. Espèces subcarénées ou à carène double ; l'ouverture subarrondie. Ex. Le C. bigarré. .S", variegatum. E. m. , pi. 446, f. Q , ab. Observ. Ce genre, dans l'ouvrage de M. de Laniarck, renferme sept espèces vivantes, la plupart des mers australes, dont une se trouve aussi dans la Méditerranée, et huit espèces fossiles. Toupie. Trochus, Animal bien connu, tel qu'il est caractérisé pour la famille. Coquille épaisse , ordinairement nacrée, trocboïde , quelquefois surbaissée, d'autres fois assez élancée, et pointue au sommet , trancliante ou carénée a sa circonférence, ombiliquée ou non; ouverture déprimée, anguleuse ou subanguleuse , à bords désunis, le droit tranchant; la columelle arquée, torse, et souvent sail- lante en avant. Opeixule corné, mince, à tours de spire nombreux, étroits, croissans un peu du centre a la circonférence. A. Espèces tout-à-fait calyptriforraes par la grande saillie de la ca- rène ou de la circonférence, son excavation et la petitesse de la cavité spirale formée par une lame septiforme. (G. E»torkoir. D. M.) Ex. La Toupie concave. Trochus concams'. Chemn. , Conch., f. 1620 et 1621, B. Espèces ombiliquées, à spire fort déprimée, agalutinantc ; la base fort élargie et comme excavée par la grande saillie do l'angle du bord droit qui s'avance bien au-delà du bord columellaire arrondi. (G. Fripière. D. M.) Ex. La T. agglutinante. T. agglutinans. Chemn., Conch. , 5, t. 172, f. 1688 et 1690. C. Espèces ombiliquées, à spire très-déprimée, tranchantes et radiées ^^4 • MOL ^ leur circonférence par la conservation d'un canal anguleux, du milieu du bord droit. (G. Eperon. D. M.) Ex. La T. impériale. T. imperialis.Chemn., Conch., 5, t. ijS, f. 1714. D. Espèces orbiculaires , déprimées , luisarftes , subcarénées ; Touver- ture subdéprimée et demi-ronde, avec une large callosité sur l'ombilic. (G. Roulette. Lamck.) Ex, La T. rose. T. roseus.Ch.emn., Conch., 5, t. 166, f. i6oi, h. E. Espèces non ombiliquées, coniques, à base plate et circulaire; la columelle tordue ; l'ouverture très-anguleuse. Ex. La T. nilotique. T. nHoticus. E. m., pi. 444 > f- l? «*• F. Espèces non ombiliquées, coniques, élevées, à base plate et cir- culaire; la terminaison de la columelle fortement tordue, mais dépas- sée par le bord, paroissant échancrée par l'avance d'un pli interne de- current. (G. Tectaire. D. M.) Ex. La T. Obélisque. T. Obeliscus, Chemn,, Conch., 5, t. 160 , f. l5ll-25l2. G. Espèces non ombiliquées, non nacrées, coniques, très-élevccs ; les tours de spire nombreux , à stries décurrentes ; l'extrémité de la columelle fortement tordue et dépassant l'origine du bord. (G. Télescope. D. M.) iÎJC.LaT. Télescope. T. Telescopium. ÇAxemn., Conch. ,5,1. 160, f. i5o7-j5o8. H. Espèces non ombiliquées, coniques, à base oblique; l'ouverture grande, peu anguleuse; la columelle tordue et formant une espèce de dent à sa terminaison. (G. Cahtharide. D. M.) Ex. La T. Iris. T. Iris. Chemn. . Conch. , 5, t. 161 , f, i522 et 1620. Observ. Ce genre renferme un grand nombre d'espèces (soixante- neuf dans les Anim. sans vert. ) , répandues dans toutes les mers ; mais cependant toujours beaucoup plus grosses et plus nombreuses dans celles des Indes et de la zone torride que dans les nôtres. Le nombre des espèces fossiles est de neuf. Fam. II. — CRICOSTOMES. Cricostomata. (Genre Turbo. Linu.) Animal un peu variable plutôt cependant sous le rapport de la MOL 225 forme et de la proportion de quelques parties extérieures , que sous celui de l'ensemble de l'organisation, semblable en général à celle des toupies. Coquille également variable dans sa forme générale , mais dont l'ouverture toujours à peu près circulaire, est complètement fermée par un opercule calcaire ou corne , à tours de spire peu noijnbreux, et a sommet sublatéral. Observ. Cette famille est réellement k peine distincte de la pré- cédente ; et en effet le genre Trochus de Linnœus se fond par des nuances insensibles dans son genre Turbo ; aussi n'est-ce que dans le but de faire concorder le système conchyliologique linnéen avec celui des auteurs modernes, que nous avons cru devoir l'établir. Les animaux de cette famille paroissent être tous phytophages ; un petit nombre respire l'air en nature, et la plupart des espèces aquatiques sont marines. Sabot, Turbo. Animal presque en tout semblable k celui des toupies ; les côtés du corps pouvant être ornés d'appendices tentaculaires, différens de nombre et de forme; tête proboscidiforme ; tentacules grêles, sétacés ; yeux souvent subpédonculés ; bouche sans dent labiale , mais pourvue d'un ruban lingual fort long, enroulé en spirale, et contenu dans la cavité abdominale ; un sillon transversal au bord antérieur du pied; deux peignes branchiaux. Coquille épaisse, nacrée a l'intérieur, déprimée, conique, ou subturriculée , ombiliquée ou non , peu ou point carénée a sa circonférence ouverture ronde ou peu déprimée ; le milieu du bord extern non coudé, mais quelquefois échancré dans quelque point de son étendue ; les bords rarement réunis par une callosité • la columelle arquée, rarement tordue, et quelquefois terminée par une forte dent k son point de jonction avec la continuation du bord columellaire. Opercule calcaire ou corné j la spire visible du côté externe dans ceux-ci, et du côté interne dans ceux-là, l'externe souvent épaissi et guilloché. A. Espèces subturriculées , à ouverture oblique j columelle excavée , sans dents ; opercule corné. Ex. Le Sabot blanchâtre. Turbo albescens. (Nouvelle espèce non figurée. ) B. Espèces subtrochokles , à spire assez basse; les bords évidemment 52. i5 226 MOL t^sunis; la coUuncUe toi due, terniincc par un grand pli oblique, denli- forme; un large ombilic. (G. BouTo^. D. M. ) Ex. Le S. de Pharaon. T. Pharaonis. E. m., pi. 447) f- 7> o. b. C. Espèces moins troclioïdcs, subglobuleuses, ombiliquées ou non, à tours de spire arrondis ; la columcllc terminée par une dent. (G. MoKonoKTE. Larack. Labio. Oken.) Ex. Le S. Bouche. T. Labio. E. m., pi. 447, f. i, a b. D. Espèces plus ou moins globuleuses, dont la columclle presque droite offre seulement un petit arrêt à sa jonction avec le bord. Ex. Le S. Fraise. T.fragarioides. Chemn., Conch. , 5 , t. 166, f. i584. E. Espèces dans lesquelles l'ouverture est oblique , la columellc se fondant tout-à-fait dans sa continuation avec le bord, et qui ne sont pas ombiliquées. Ex. Le S. rugueux, T. rugosus. Chemn., Conch., 5, t. 180, f. 1781-1785. F. Espèces cjui, avec les mêmes caractères, ont l'ombilic toujours à découvert. (G. Méléagre. D. M.) Ex. Le S. Pie. T. Pica. Chemn. , Conch. , 5 , pi. 176 , f. 1760 et 1751. G. Espèces dans lesquelles le bord columcllaire assez droit termine la coquille en avant. Ex. Le S. Bouche-d'ai-gent. T. argyrostomus. Chemn. , Conch., 5, t. 177, f. 1758-1759. H. Espèces dont le bord columellaire forme une avance encore plus grande, et dont la spire est tout-à-fait plate. Ex. Le S. couronné. T. coronatus. E. m. . pi. 448 , f. 2, a 6. /. Espèces dont l'ouverture est parfaitement ronde dans la direction de l'axe; l'opercule corné. (G. Littokike. De Férussac.) Ex. Le S. littoral. T. Iltloralis. Chemn., Conch., 5, t. i85, f. i852, no» 1-18. J. Espèces dont l'ouverture est un peu hcmicirculairc et la spire la- térale, aplatie; l'opercule corné. Ex. Le S. néritoïde. T. neritoidcs. Chemn. , ibid. , f. i854, n°' 1-1 1. MOL 227 Obsrro. M. do Lamarck caractérise vingt-trois espèces vivantes de monodontes; point de fossiles; trente-quatre espèces vivantes de sabots, et quatre fossiles. 11 y a des espèces de toutes les mers. Il y en a dix ou douze des nôtres, dont un seul monodonle. Le caractère tiré de l'opercule pourra servir a confirmer les sections de ce genre. Dauphinule. Delphinula. Animal inconnu. Coquille épaisse, nacrée à l'intérieur , subdiscoïde ou conique; les touis de spire arrondis, hérissés, ne se touchant quelquefois pas dans le sens longitudinal, d'où résulte un grand ombilic; ouverture ronde ou subtrigone, non modifiée, à bords complètement réunis , et souvent évasés. Opercule calcaire, tuberculeux extérieurement. Ex. La Uauphinule laciniée. Dclphinula laciniata, E. m., pi. 45i, f. \,a b. Observ. Ce genre ne renferme dans l'ouvrage de M. de Lamarck que quatre espèces vivantes, toutes de l'Océan indien, et sept es- pèces fossiles de France. Ttjrritelle. Turrilella. Animal spiral ; le pied découpé à sa circonférence, et bordé en avant par un bourrelet ridé transversalement ; tentacules longs , très-fins vers leur extrémité, assez gros ;i la base . et portant les yeux sur un renflement ; la tête l)ordée d'un voile ou frange , garnie de filets ; une trompe à la bouche. {D'après dj/genvil/e. ) Coquille lurriculée , non nacrée, assez mince, striée suivant la décurrence de la spire, très-pointue, et à tours nombreux; ouverture, arrondie ; les bords désunis en arrière ; le droit extrê- mement mince, et légèrement sinueux vers son milieu. Opercule corné. Ex. La Turritelle Tarière. Turrilella Terebra. E. m., pi. 449 > f. 5 , a b , pour la coquille . d'Argenv., Zoomorph. , pi. 4, f. F , pour l'animal. Obscrv.\jes treize espèces vivantes caractérisées par M. de La- marck, sont des mers de l'Inde, des côtes de Guinée, ou de celles de l'Amérique ; mais aucune n'a été remarquée dans nos mers. On en trouve cependant douze fossiles dans notre France seulement. i5. 228 MOL Pboto. Proto. Animal inconnu. Coquille turriculce, alongee, à tours de spire nombreux, renfles ou gibbeux, avec une bande dccurrente à la suture, comme dans les alênes; ouverture oblique, ronde, évasée, à bords désunis; le droit tranchant , commençant en arrière bien plutôt que le gauche, qui est très-évasé. Opercule? Ex. Le Proto Alcne. Proto terehraJis. Defrance , pi. du Dict. , Fossiles. Obstrv. Ce genre établi par M. Defrance dans sa collection , paroît ne contenir encore qu'une espèce vivante. Scalaire. Scalarla. Animal spiral ; le pied court, ovale, inséré sous le cou ; deux tentacules terminés par un lilet , et portant les yeux à l'extrémité de la partie renflée; une trompe? l'organe excitateur mâle très- grêle. Coquille subturriculée; les tours de spire plus ou moins serres, et garnis de côtes lonj^itudinales interrompues, formées par la conservation successive du bourrelet de l'ouverture , qui est petite, parfaitement ronde, et à bords réunis. Opercule corné, mince, grossier, en spirale discoïde. A. Espèces dont les tours de spire sont contigus. Ex. La Scalaire commune. Scalaria communis. E. m. , pi. f\5ï, ï.?) ,ab , pour la coquille , et Plancus , Conch. , t. 5 , f. 7-8 , pour l'animal. £. Espèces dont les tours de spire ne se touchent dans aucun sens, ou qui sont disjoints. (G. Acïokée. Leach.) Ex. La S. précieuse. S. preliosa. E. m., pi. 45i, f. i, a b. Obsero. Des sept espèces vivantes que caractérise M. de La- marck , une seule est de nos mers , où elle est fort commune. 11 en définit cinq fossiles. Vermet. Vermetus. Animal vermiforme, conique, subspiral; le manteau bordé par MOL ^29 im bourrelet circulaire a l'endroit où sort la partie postérieure du corps; pied cylindrique avec deux longs filets tenlaculaires a sa racine antérieure, et un opercule rond, corné à son extrémité; tête peu distincte; deux petits tentacules triangulaires, aplatis, portant les yeux au côté externe de leur base ; ime petite trompe exsertile et garnie a son extréjnité de plusieurs rangs de crochets; orifice de l'organe respiratoire en forme de trou , percé au côté droit du bourrelet du manteau, d'après Adanson. Coquille conique mince , enroulée en spiiale d'une manière plus ou moins serrée, libre ou adhérente par le sommet; ouver- ture droite , circulaire, à périslome complet et tranchant. Opercule corné et complet. Ex. Le Vermet lombrical. Fermetus lumbricaîis. Adans. , Sénég., t. 1 1, f. I, pour la coquille et l'animal. Obsero. Adanson décrit encore des espèces qui appartiennent évidemment à ce genre; quantkcellesdont parleadditionnellement Daudin,ce sont, sans doute, des tubes de nématopodes, puis- qu'ils sont fixés a plat, et qu'ils sont ouverts au sommet, comme le sont constamment les tubes de ce groupe d'animaux. YalvÉE. Valvata. Animal spiral; le pied trachélien, bilobé en avant; la tête bien distincte, prolongée en une sorte de trompe; les tentacules fort longs, cylindracés, obliis, Irès-rapprochés ; les yeux sessiles au côté postérieur de leur base ; branchie unique, longue , pectini- forme, plus ou moins exsertile hors de la cavité, largement ou- verte, et poui'vue a droite de son bord inférieur d'un long appen- dice simulant un troisième tentacule. Coquille subdiscoïde ou conoïde, ombiliquée , k tours de spire arrondis, le sommet mamelonné; ouverture ronde, ou à peine anguleuse, non modifiée pja- le dernier tour; les bords complète- ment réunis, tranchans ; le commencement du gauche plus mince, plus adhérent que dans les paludines. Opercule complet, corné, a élémens concentriques et circulaires. Ex. La Valvée piscînale. Vahala piscinah's. Drap. , Moll. , pi. i,f. 14. Observ. Draparnaud caractérise quatre espèces vivantes dans ce genre; M. de Férussac en annonce dix, toutes d'Eurojie; aucun auteur n'en mentionne d'autres pays, ni de fossiles. 23o MOL CyclostOME. Cjclonlonia. Animal spiral, trachélipode ; la tête proboscidiforrae, portant deux tentacules cylindriques, mousses et renflés h l'extrémité , grossière- ment contractiles; les yeux sessiles au côté externe de leur base; la bouche a l'extrémité d'une sorte de mufle ; les organes de la respira- tion formés par un réseau vasculaire tapissant la partie supérieure de la cavité cervicodorsale, et communiquant à l'extérieur par une large fente j terminaison de l'appareil mâle par un appendice fort gros simulant un troisième tentacule. Coquille plus ou moins élevée, h tours de spire arrondis; le sommet mamelonné; l'ouverture ronde ou presqueronde; les bords réunis circulairement et réfléchis, le gauche ayant son origine bien détachée de la spire. Opercule calcaire complet, non spiral ; le sommet subcentral. A- Espèces dont la spire est médiocrcnient élevée. Ex. Le Cyclostome élégant. Gyclosfoma elegnns. B. Espèces dont la spire est très-éle\ée et puppiforme. Ex. Le C. fascié. C.fasciata. E. m. , pi. !sfi\ , f. j. C. Espèces troclioïdes et ombiliquécs. (G. Cyclophokk. D. M.) Ex. Le C. trochif'orme. C. f^olvutus. E. m. . pi. 461 , f. 5, « &. D. Espèces très-déprimées et planorbiques. Ex. LeC. planorbule. C planorbuhi. E. m. , pi. 461, f. 3, « è. Obsero. Des vingt-cinq espèces caractérisées dans ce genre par M. de Lamarck, il n'y en a que deux d'Europe; les autres dont la patrie est connue, sont de rArchipel américain, des Indes et de l'Afrique. On en distingue six espèces fossiles. Les C. patulurn et truncalurn nous paroissent n'être que des espèc-es de rissoaires. PaI.UDINE. Pafudina. Animal spiral; le pied trachélien, ovale, avec un sillon marginal antérieur; tète proboscidilbrme ; tentacules coniques, obUis, con- tractiles, dont le droit est plus renflé dans le mâle, et percé d'un MOL 23i trou pour la sortie de l'organe excitateur ; les yeux portes sur un renfleinenl fonuc par le tiers basilaire des tentacules ; bouche sans dent, mais pourvue d'une petite niasse linguale hérissée; anus à l'extrémité d'un petit tube au plancher de la cavité lespiratrice; organes de la respiration , formes par trois rangées de lilamens branchiaux; la cavité largement ouverte avec un appendice au- rifonne inférieur a droite et a gauche; l'organe mâle de la gé- nération cylindrique, très-gros , renflant quand il est rentré j le tentacule droit et sortant par un orifice situé à sa base. Coquille épidermée conoïde, à tours de spire arrondis; le som- met mamelonné; ouverture médiocre, ordinairement un peu plus longue que large, à bords réunis toujours trancbans ; le commen- cement du bord gauche immédiatement collé contre le dernier tour de spire. Opercule corné, complet ou marginal, non spiral, a élémens concentriques. y^. Espèces à ouveitiue à peu près ronde. Ex. La Pahidine vivipare. Paludina vivipara. Drap., Moll., pi. i,f. iG. B. Espôccs à ouverture plus ou moins ovale. Ex. La P. coupée. P. decisa. Say, Encycl. am. ai t. concholog., pi. 2,f. 6. Observ. Ce genre ne contient encore que sept espèces définies, dont cinq sont de France; mais il en existe plusieurs autres de l'Amérique septentrionale. On en oonnoît une de l'Inde et une d'Afrique. Les espèces a ouverture ovale subturriculée , comme la palu- dine de Virginie deM. Say, fontévidemment lepassageauxinclanies. On n'en a pas encore distingué de fossiles. Fam. \ll.— ELLIPSOSTOMES. ELLirsosTOMATA. Coquille de forme variable, le plus ordinairement lisse; l'ou- verture ovale longitudinalement et quelquefois transversalement, fermée complètement par un opercule calcaire ou corné. MÉLAME. Melania. Animal spiral; le pied sous trachclien, ovale, frangé dans sa ^32 MOL circcHifëience; deux tentacules filiformes; les yeux à la partie externe de leur base, d'après Bruguicre ; le reste inconnu. Coquille épidermée, ovale, oblongue, à spire assez pointue , souvent subturriculee ; ouverture ovale à peristome discontinu; le bord externe tranchant et s évasant en avant par la fusion de la columelle dans le bord columellaire. Opercule corné mince et complet, subspiral, a élémens subradics en dehors, rebordé en dedans. A. Espèces de forme subtinriculée. Hx. La Mélanie Tiare. Melania amarula.Y.. m., pi. 458, f. 6, ab. B. Espèces turriculées. 'Ex. La M. étranglée. M. coarclata. E. m. , ib. , f. 5, a ô. Observ. Ce genre ne renferme encore que des espèces fluviatiles; M. de Lamarck n'en caractérise que seize; mais M. de Férussac en annonce plus de vingt . il paroît qu elles viennent de l'Inde, des deux Amériques et d'Afrique. On n'en connoît pas encore d'Eu- rope, et cependant on en distingue déjà douze espèces Ibssiles; il est vrai qu'il est fort douteux que ce soient de véritables mélanies. RissoAiRF. Rissoa. Animal spiral; le pied trachélien, court, rond j tentacules coni- ques , latéraux et distans, portant les yeux au côté externe de la base^ un nniflc pioboscidiforme. Coquille oblongue ou turriculée, non ombiliquée, le plus sou- vent garnie de côtes longitudinales ; ouverture cntièi-e , ovale , oblique, évasée, sans canal, ni dents, ni plis; les deux bords réunis ou presque réunis; le droit renflé et non réfléchi. Opercule calcaire ou corné, rentrant profondément, spire, a .spire latérale. A. Espèces turriculées et côtelées. Ex. La Bissoaire aiguë. Rissoa acuta. Fréminville, Monog. , INouv. Bull. Soc. ph. , tom. 4 - «•" 76, pi. i , fig. l\. B. Espèces siibturriculées et côtelées. Ex. La R. à côtes, if. costala, Id. , ib. , fig. 1. MOL 233 C. Espèces subturriculces , parfaitement lisses. Ex. La R. hyaline. R. hyaUna. Id. , ib. , fig. 6. D. Espèces subglobuieuses. Ex. La R. cancellee. R. cancellata. Id. , ib., fig. 5. Obsero. Ce genre, évidemment assez artificiel, devra cepcndanl être adopte provisoirement pour y placer un assez grand nombre de coquilles marines dont l'ouverture ovale est bien rigoureuse- ment entière, élargie en avant, rétrécie en arrière , et qui sont le plus souvent garnies de côtes longitudinales. ]Noiis avons caracté- risé l'animal d'après un individu envoyé par miss Warn a M. De- france , et cfui nous semlde devoir former une nouvelle espèce de ce genre, intermédiaire aux sabots à opercule corné et aux palu- dines. Phasianelle. Phasiantlla. Animal spiral; le pied ovale trachélien ; un appendice orné de filamens sur chaque flanc j tète bordée en avant par une espèce de voile formé par une double lèvre bifide et fiangée ; deux ten- tacules alongés , coniques J les yeux portés sur des pédoncules plus courts, et situés a la partie externe de leur base; bouche entre deux lèvres verticales , subcornées ; un ruban lingual hérissé et prolongé en spirale dans la cavité abdominale ; anus tubuleux au bord antérieur et droit de la cloison branchiale j branchies formées par deux peignes placés un au-dessus , l'autre au-dessous d'une cloison qui partage la cavité branchiale en deux. {D" après M. G. Cuvier. ) Coquilleassez épaisse, ovale, lisse, sans épidémie, à spirepointuej ouverture ovale, plus large en avant qu'en arrière, à bords désunis, le droit tranchant; la coluniclle se fondant un peu avec le bord gauche, et ofliant intérieurement une callosité longitudi- nale. Opei'cule calcaire, ovale, oblong, légèrement spire à l'une de ses extrémités. ^. Espèces ovales, striées transversalement. Ex. La Phasianelle angulifèrc. Phasianella a ngiif //ira. hislci , Conch., t. 585, f. ^7 et 58. ^34 MOL B. Espèces ovales , lisses. H^x. La P. bulimoïde. P. buUmnides. E. m. , pi. 449 ^ i- ^, ci^ c- C. Espèces tuiriculées, lisses, à spire courbée. Hx. La P. infléchie. P. injlexa , non figurée. Observ, Des dix espèces vivantes que M. de Laniarck signale dans ce genre, il n'y en a aucune de nos côtes; elles viennent des mers de la Nouvelle Hollande et de l'Amérique méridionale. L'espèce qui constitue la division C vient des mers de l'Ile-de-France, et nous a été donnée par M. le colonel Mathieu. On en connoît déjà deux espèces fossiles. Ampullaire. AmpuUaria. Animal renflé, globvdeux , spiral j le pied ovale, court, avec un sillon transverse a son bord antérieur; la tête largej tentacules supérieurs fort longs , coniques, très-pointus; les yeux situés à leur base externe, et portés sur un pédoncule très-sensible; bouche verticale située entre deux lèvres disposées en fer à cheval, et formant une espèce de mufle; point de dent supérieure; un ruban lingual hérissé, mais non prolongé dans la cavité abdominale; la cavité respiratrice fort grande, partagée en deux par une cloison horizontale incomplète. Coquille mince, globuleuse, ventrue, ombiliquée; la spire très- courte; le dernier tour beaucoup plus grand que tous les autres ensemble; ouverture ovalaire plus longue que large, à bords réunis; la lèvre extérieure tranchante, sans callosité. Opei'cule corné , rarement calcaire, mince, ovalaire, non spire, à élémens concentriques, h sommet submarginal inférieur, dé- passant obliquement le bord droit de Touverture, mais collé contre le gauche. ^. Espèces normales ou dcxtres. 'Ex. L'AmpuUaire Idole. AmpuUaria rugosa. E. m., pi. 457, f. 2. B. Espèces sénestres. Em. L'A. olivacée. A. guinaica. E. m., pi. 457, f. i , a b. C. Espèces sénestres, dont f ombilic très-grand est caréné en spirale, (G. Lakiste. D. m.) Ex. L'A, carénée. A. car/nota. Oliv. , Voyag. , pi. 3i, f 7, a b. MOL 23r> Observ. Ce genre est cvideiiuncnt inlcrmédiaire aux paludines et aux natices. Les espèces vivantes qu'on y i^inge , probablement toutes fiuviatiles, sont au nombre de onze dans l'ouvrage de M. de Lainarck; toutes celles dont on connoît la patrie viennent des rivières d'Afrique, de l'Inde et de l'Amérique méridionale. On n'en connoît pas encore en Europe ni dans l'Amérique septen- trionale. Des douze espèces fossiles indiquées par M. de Lamarck comme dépendantes de ce genre, un petit nombrqlui ajipartient réelle- ment, ou au moins peut lui être rapporté plutôt qu'aux natices. Ampulline. AmpuUina. Animal entièrement inconnu. Coquille épaisse, globuleuse, à spire très-courte , pointue; le dernier tour bien plus grand que tous les autres réunis; ouverture semicirculaire, évasée au côté droit, anguleuse au côté gauche; lèvre extérieure tranchante, mais renversée j une callosité peu épaisse, couvrant le retour de la spire, et s' élargissant pour rem- plir l'ombilic. Opercule calcaire, non spire, ou à élémens concentriques, de forme semicirculaire, solidifié en dehors par un bourrelet mar- ginal et une apophyse méd liane. Ex. L'Ampulline striée. AmpuUina striata. De Bv. ( Non fig. ) Obserif. Nous avons élabli ce genre pour une co iiiille unique de la collection du Muséum de Paris, et qui paroît provenir de celle du stathouder. Elle ressemble tellement à une hélice de la divi- sion des hélices nemoraffs , que si elle n'étoit pas operculée , on auroit pu la ranger daiis ce genre 5 mais l'existence d'un opercule et sa structure en forment un genre distinct. Peut-être faul-il en rapprocher les ampullaires fossiles ou marines de M. de Lamarck , qui sont assez nombreuses. HÉLICINE. Helicina. Animal globuleux, sid>spiralj le pied simple avec un sillon marginal antérieur; tète proboscidiforme ; le nuille bilabié au som- met, et plus court que les tentacules, qui sont filiformes et qui ]iortent les yeux à la partie externe de leur base, sur un tuber- cule; les organes de la respiration comme dans les cyclostomcs ^36 MOL terrestres; la cavité branchiale coininuniquant avec rcxtéi ieiir par une large fente. Coquille subglobuleuse ou conoïde, a spire basse un peu dé- primée; ouverture demi-ovale, modifiée par le dernier tour de spire; le peristome tranchant ou un peu l'éflécbi en bourrelet; le bord gauche élargi à sa base en une large callosité qui recouvre entièrement l'ombilic, et se joignant obliquement avec la colu- nielle , qui est torse et un peu saillante. Opercule corné , complet , à élémens concentriques. ^. Espèces dont la coquille est parfaitement lisse et le bord droit tranchant. ( G. Roulette. Lamck.) Ex. L'Hélicine linéolée. Helicina lineolata. Fav., Conch. , pi. 12, i.g. JB. Espèces à coquille Cneraent striée , dont le bord droit est renversé en bourrelet. (G. Olygira. Say. ) Ex. L'H. Néritelle. H. Neritella. Lister, Conch. , t. 6i, f. Sg. Obscro. On pensera sans doute que c'est à tort que nous réunissons en un seul genre des coquilles terrestres et des coquilles marines ; mais elles se ressemblent tant, qu'il est réellement difficile de ne pas le faire, surtout quand on ne connoît pas l'animal des roulettes. Au reste nous avons déjà caractérisé ce genre plus haut. PleukocÈre. Pleurocerus. Animal incomplètement connu, ayant la tête proboscidiforme; deux tentacules latéraux, subulés,aigus;les y eux a leur base externe. Co luille ovale ou pyramidale; ouverture oblongue ; la lèvre extérieure mince; l'interne collée contre la columelle, qui est lisse et torse, sans ombilic. Opercule corné ou membraneux. A. Espèces dont l'ouverture est seulement oblongue. Ex. Le Pleurocère oblong. Pleurocerus oblongus. B. Espèces dont l'ouverture est aiguë aux deux extrémités, et dont rantcrieure se prolonge en une longue pointe aiguë. (G. Oxytrème. liafm.) Ex. Le PI. aigu. P. acutus. •y ;^ Ohèero. Nous n'avons vu ni l'animal, ni la coquille de ce genre, proposé par M. Rafinesque; peut-être n'est ce que la paludins coupée de M. Say? MOL a37 Fam. IS.—HÉMICYCLOSTOMES. Hemicyclostoma. (Genre Nerita. Linn.) Animal presque globuleux, subspiral; le pied épais, très-grand, presque circulaire ; le manteau mince entier ou crénelé siu- ses bords, formant une grande cavité branchiale; tête aplatie, semi- lunaire, échancrée en avant; tentacules coniques, longs; les jeux- portés sur de courtspédonculesa leur base externe , ou sessiles. Coquille plus ou moins globuleuse, épaisse, aplatie en dessous; la spire très-courte; ouverture grande, sémilunaire , bien entière; le bord externe très-excavé; l'interne ou le columellaire droit, tran- chant et septiforme. Opercule corné ou calcaire subspiré, le sommet tout-k-fait k l'une des extréjnités, implanté par des dents plus ou moins mar- quées, quelquefois dans un lobe particulier du pied, et enfoncé jusqu'au bord columellaire, sur lequel il semble articulé. Natice. Natica. Animal ovale, subenroulé; pied profondément et transversale- ment bilobé en avant, et portant eu arrière sur un lobe appendi- culaire un opercule corné ou calcaire; tête pourvue de longs ten- tacules sétacés, aplatis et auriculés à la base; yeux sessiles au côté externe de la racine des tentacules; bouche armée d'une dent labiale, sans langue spirale. Coquille lisse et non épidermée , ampullacée , assez mince ; la spire évidente quoique basse, ombiliquée; le bord columellaire non denté, et plus ou moins calleux; le bord droit mince et non denté a l'intérieur. Opercule calcaire ou corné, à spire latérale, sans apophyses à sa base. A. Espèces dont rombiUc est bordé antérieurement par une sorte de colonne calleuse ; ropercule calcaire. ^■x.LalNaticeflammulée.iVw/iCrt Ca«/-fna.E.m.,pl.455, f. x,ab. B. Espèces dont l'ombilic est bien à découvert , et l'opercule corné. Ex. La N. Marron. N. castanea. (Non figurée.) C. Espèces dont l'ombilic est entièrement recouvert par une large callosité et la spire mamelonnée ; l'opcicule corné (G. Polinice. D. M. ) Ex. La N. Mamelle. N. MamiUa. E. m. , pi. 455, f . 5 , ab. 238 MOL Obsfrv. Toutes les espèces de naliccs véritables, connues jtis- qu'ici, sont marines; elles sont presque toutes des mers équato- 3'iales et australes. On en trouve cependant une communément dans nos mers, et môme dans la Manche. M. de Lamarck n'en caractérise que trente-une espèces; mais il paroît qu'il en existe davantage dans les cabinets. On n'en connoît encore que trois espèces fossiles, du moins dans les environs de Paris. INkrite. Nerila. Animal globuleux^ pied circulaire, épais, sans sillon en avant ni lobe pour l'opercule en arrière, avec vm muscle cohunellaire bipartite ; tentacules coniques; yeux subpédonculés à leur côté extoinej bouche sans dent labiale , mais avec une langue denticuléc , prolongée dans la cavité viscérale ; une seule et unique grande branchie pecliniforme; l'organe excitateur mâle auriforine , au côté droit, en avant du tentacule de ce côté. Coquille épaisse, semiglobuleuse , à spire peu ou point sail- lante, non ombiliquée ; ouverture séniilunaire ; le bord droit denté ou non denté à l'intérieur ; le gauche tranchant oblique , denté ou ^non denté; impression musculaire double, enfer h cheval incomplet. Opercule constamment calcaire subspiral ; le sommet tout-à- fait marginal à son extrémité gauche ; une ou deux apophyses d'adhé- rence musculaire à son bord antérieur. * Le bord droit denté. (G. Nérite. Lamck. ) A. Espèces avec une seule dent iTiédi.ine au boid gauche. (G. PELORo^TA. Okon. ) 'Ex. LajNérite saignante. Nr.rila Pclnmnta. Enc. met., pi. 4^4 . f. 2 , a i. B. Espèces avec deux dents. Ex. La IS. Grive. N. cxuvia. E. m., pi. 454 • Ijg- i , « 6. C. Espèces avec trois ou quatre dents. Ex. La N. versicolore, N. versicolor. E. m., pi. 4^4? f 7 > ^' ^• ** Le bord droit non denté. (G. Néritine. Lamck.) D Espèces moins épaisses, à bord droit tranchant, l'opercule trèi- oLbquc. (G. Néritike. Lamck.) Ex. La N. parée. ^. fltivialilis. Drap., Moll. , pi. i , f 5, 4- MOL 239 E. Espèces dont le boiJ columollaire est denté, et qui sont pourvues (.l'épines. (G. Cuthon. D. M.) Ex. La N. Longue-epine. N. Corona. Chemn. , Conch. , 9, t. 124, f. 1 083-1084. F. Espèces à bord columellairc denté; les deux extrémités du bord droit se prolongeant beaucoup au-delà de l'ouverture, et formant aAcc la callosité qui recouvre le bord columellaire des sortes d'auriculcs produites par le lobe tentaculaire de l'animal . Ex. La N. auriculée. N. auriculata. E. m. , pi. 455, f. 6, a 6. G. Espèces calyptroïdes , à sommet supérieur vertical , spire 5 le dernier tour formant toute la base de la coquille, et occupé en dessous par une large callosité qui recouvre quelquefois toute la spire. (G. Vklate. D. M.) Ex. La N. perverse. N. peroersa. Chemn., Conch., g, t. 114, f- 975-976- H. Espèces patelloïdcs , alongécs, non symétriques, à sommet dorsal et non spire, (G. Pileolus. Sowerby. ) Ex. La N, de Hauteville. N. aUavillensis. Sow. , PI. du Dict, des Se. nat., Foss. Observ. Ce genre est formé d'espèces marines et d'espèces fluvia- tiles, ce qui a porté M. de Lamarck à le subdiviser en deux, d'api'ès la considération de l'épaisseur de la coquille, plus grande dans les premières , et des denticules du bord droit tout-à-fait nuls dans les secondes. Nous avons fait l'observation que les espèces sont encore plus aisées à distinguer par le guillochis de la face externe de 1 opercule que par tout autre caractère. Nous avons observé nous-mêmes une espèce de ce genre, rapportée par MM. Qnoy et Gaimard, et figurée dans l'Atlas zoologique du Voyage de l'Uranie , planche ^5, fig, 6 et 7. M. de Lamarck compte dix-sept espèces de nérites marines, qui sont toutes des mers équatoriales et australes, et soixante-onze nérites fluviatiles ou marines, dont deux seulement sont d'Europe et les autres d'Amérique et d'Asie. On ne connoît que deux nérites fossiles et deux piléoles. ^4o MOL ÎNavicelle. Septaria. Animal ovale, non spiral, tout-a-fait gastëropode ; pied elliptique, fort grand, à bords minces, subpapillaires, assez avancés antérieurement, sans sillon marginal, réellement trachélien, mais attaché de chaque côté dans toute sa partie postérieure à la masse viscérale, de manière à former entre elle et lui une sorte de cavité ouverte transversalement en arrière j tête fort large, sémilunaire; tentacules coniques, contractiles, très-distans j yeux subpédon- culés à la racine externe de ces tentacules ; bouche longitu- dinale, grande, sans dent supérieure; une langue à crochet prolongé postérieurement dans la cavité viscérale, et fendue à son origine antérieure , simulant ainsi deux lèvres ou mâchoires longitudinales; anus à l'extrémité d'un tube flottant a droite au plafond de la cavité branchiale ; une seule grande branchie pec- tiniforme oblique; l'orifice de loviductedans la catité branchiale; celui du canal déférent à la racine, et en dessous de l'organe exci- tateur situé en avant du tentacule droit. Coquille épidermée, patelloïde, a sommet non spire, presque médian ou symétrique , abaissé plus ou moins obliquement sur le bord postérieur 3 point de columelle; le bord columellaire rem- placé par une sorte de petite cloison tranchante, a^ec un sinus h son extrémité gauche. Impression musculaire formant Une sorte de fer à cheval ouvert en avant et interrompu en arrière. Opercule calcaire mince, quadrilatère, avec une dent subulée et latérale au bord postérieur adhérent , tranchant sur les autres bords, appliqué a la face dorsale du pied, et caché dans la cavité que celui-ci forme avec la masse viscérale. Ex. La Navicelle elliptique. Seplaria elliptica. E. m. , pi. 456, {. \, abcd. Observ. Ce genre ne renferme que trois espèces fluvialilcs des îles de l'Archipel indien. Nous avons observe soigneusement l'ani- mal d'après deux individus rapportés par MM. Quoy et Gaimard qui l'ont figuré , d'après nos dessins, dans l'Atlas zoologique du Voyage de l'Uranie, pi. 76. MOL Fam. Y.— OXVSTOMES. Oxystomata. Les bords de la coquille tiès-lranchaus et la coluinelle \ oinlue. Janthine. Janlhina. Animal de forme ovale, spiral, pourvu d'un pied circulaire concave, en l'orme de ventouse, accompat^ue dune masse vesicu- laire, subcartilagineuse, et de chaque côte d'espèces d appendices natatoires; tête fort grosse; tentacules subulés, peu contractiles ; les yeux portes au-dessous de rextrémité d'assez longs pédoncules situes au côté externe des tentacules, et paroissayt en faire partie; bouche à l'extrémité d'un mufle fort gros, proboscidiforme , entre deux lèvres verticales , subcartilagineuses , garnies d'aiguillons qui se continuent jusqu'à la base d'un petit renflement lingual; organes de la respiration formés par deux peignes branchiaux ; l'ovaire se terminant dans la cavité respiratoire; l'organe excita- teur mâle assez petit et non rctractile. Coquille suiiglobuleuse, fort mince, bombée^ la spire basse, latérale, pointue, a tours siibcarénés; ouverture grande, sub- anguleuse, fortement modifiée par le dernier tour de spire à bords desunis; le gauche entièrement formé par la columelle qui termine la coquille en avant; le bord droit tranchant, souvent échancré dans son jnilieu. Opercule anomal formé par une masse vésiculaire attachée sous le pied? A. Espèces dont le bord droit est très-échancré. jEjc. La Janthine petite. Janthinaexigua. E. m., pi. 456, f. 2, né. B. Espèces dont le bord droit est peu ou point écliancré. Ex. La J. fragile. .7. fragif/s. Enc. met., pi. 456, fig. \, a b , pour la coquille, et Ann. du Mus., vol. xi, pag. laS, po,ur l'animal. Observât. 11 se pourroit que l'échancrure du bord droit ne se trouvât que dans la coquille des individus feinelles. On ne connoît que trois ou quatre espèces dans ce genre , toutes des mers des jays chauds; la plus commune se trouve cependant jusque dans la Manche. On a dit à M. Desmarest que la masse vé- siculaire n'est qu'un sac contenant les œufs, ce qui est plus que douteux, car tous les individus en sont pourvus, et sir Everard Home les a vus eixtjurant la coquille. 32. i6 ^42 MOL SOUS-CLASSE IT. PAR ACÉPH ALOPII ORES MONOÏQUES, Paracephaiophora monoica. Les deux sexes distincts, mais portés sur les mêmes individus, lu'ccssitanl un véritable accouplement, d'où résulte la similitude de tous les individus de la même espèce. Bouche armée d'une dent supérieure, avec une petite masse linguale pctiou point hérissée. Coquille à ouverture constamment entière et sans opercule. Section I. — Organes de la respiration cl corps protecteur , quand il existe^ non symétriques. ORDRE P/îEi)//£/?. — PULMOBRAINCHES. Pulmobranchiata. Organes de la respiration rétiformes ou aériens, tapissant le plafond de la cavité située obliquement de gauche à droite, sur l'origine du dos de l'animal, et communiquant avec le fluide am- biant par un petit orifice arrondi, percé au côté droit du bord renflé du manteau. Tous ces animaux sont plus ou moins disposés à respirer l'air en nature; la plupart sont terrestres; quelques uns vivent sur le bord des eaux douces et quelquefois sur le rivage des mers; aucun ne s'enfonce dans la vase, si ce ne sont les limnacés pendant la saison rigoureuse ; tous sont phytophages. On en connoît dans toutes les parties de la terre. Fam. I. — LIMNACÉS. Limnacea. Corps de forme très-variable j deux tentacules éminemment contractiles, portant des yeux sessilesau côté interne de leur base. Coquille mince, a bord externe constamment tranchant. Observ. Les animaux de cette famille se trouvent toujours dans les eaux douces stagnantes ou courantes, souvent à leur surface, et quelquefois dans leur profondeur. La coquille présente des formes extrêmement variables. LiMNÈE. Limnœa. Animal ovale, plus ou moins spiral; les bgrds du manteau MOL H'^ t'paissis sur le cou ; le pied grand , ovale ; la tête pourvue de deux tenlaciiies lriaii!^ulaires , aplatis, auriformes; les yeux sessiles au cote interne de ces tentacules ; bouche avec deux appendices laté- raux considérables, et année d'une dent supérieure; l'orifice de la cavité pulmonaire en forme de sillon , percé au côté droit, et bordé inférieurernent par une sorte d'appendice auriforme pouvant se plier en gouttière ; orifices des organes de la génération distans ; celui de l'oviducte à l'entrée de la cavité pulmonaire; celui de l'organe mâle sous le tentacule droit. Coquille ovale, turriculée ou conique, mince, lisse, à spire pointue; ouverture ovale d'avant en arrière, a bords désunis , le droit tranchant, le gauche avec un pli très-oblique au point de jonction de la columelle avec le reste du bord. ^. Espèces subturriculécs, à bord droit épaissi. Ex. La Limnéeleucostome. Limnœa leucostoma. Drap. , Moll., pi. 3, fig, 3-4. B. Espèces ovales. Ex. La L. stagnale. L. stagnolis. Drap., Moll., pi. 2, f. 38-5g. C. Espèces dont la spire est courte, rouveiturc très-évasée et les tentacules plus larges que longs. (G. Radis. D, M.) Ex. La L. auriculaire. /-,. aun'cularia. Drap., Moll., pi. 2, fig.. 28-29. D. Espèces dans lesquelles il se fait un dépôt détaché de la colu- melle avec un ombilic oblique entre deux. (G. Omphiscole. Rafin.) Ex. Plusieurs espèces fluviatiles et lacustres, Ohserv. Les espèces de ce genre sont fort difficiles a distinguer : on en indique au moins quinze ou seize vivantes, essentiellement d'Europe et del'Aniérique septentrionale (i); deux seules sont de rinde. On n'en connoît pas encore d'Afrique ni de l'Amérique méridionale , la L.colinnna, Lamck., étant une espèce d'agathi ne. (1) Nous n'avons pas pu faire entrer dans ce ^^'e;?rc les genres Leptoxis, Espiphylla, Cyclemis, Lomasioina, proposés ou très-impaifaitement carac- térises par M. Rafinesque danslc Journal de Physique, parce qu'il nous a été impossible de nous en faire une idée suffisante j il paroit cependant que ce sont des espèces de limuaccs, 16. ^44 MOL S'il otoit constant que les espèces rie ce genre tlablies p;ii les géologues, et entre autres par MM. de l.ainarck, Biard, Bron- gniart. Sowcrby et de Férussac, fussent véritables, on en eonip- twroil an moins vingt fossiles seulement en France. Pu Y SE. Physa. Animal presque en tout semblable aux limnéesj les tentacides subconiques ou sétac(is, élargis h la base; le manteau digité ou simple sur ses bords, et pouvant se recourber et recouvrir presque entièrement la coquille. Coquille souvent sénestrc, ovale, oblongue ou globuleuse, par- faitement lisse; ouverture ovale, rétrécie postérieurement ; le bord droit tranchant avancé au-dessous du plan du bord gauche; la columclle se tordant obliquement et s' élargissant pour se joindre à la partie antérieure du bord columellaire. ^. Espèces subturriculées, sans pli à la columelle. Ex, La Physe des mousses. Physa hypnorum. Drap., Moll. , pi. 5,%. i2-i5. B. Espèces ventrues. Ex. La P. des fontaines. P.f.,ntinalis. Drap. , ibid. , f. 8-g. Observ. Ce genre ne renferme encore que six espèces dans les ouvrages des conchyliologues les plus récens ; mais il en contient plusieurs autres de l'Amérique septsntrionale,et même d'Afrique , carleBulin d'Adanson en est une espèce. Il paroît qu'on n'en a pas encore trouvé de fossiles. Planorbe. Planorbis. Animal comprimé, fortement enroulé; le manteau simple , le pied ovale; tentacules filiformes, sctacés, fort longs; bouche armée supérieuronent d'une dent en croissant, et inférieurement d'une plaque linguale presque exsertilc , et garnie de petits crochets. Coquille mince, souvent sénestre, discoïde , ou enroulée presque dans le même plan vertical; la spire nullement saillante et tout-à- fait latérale, en sorte que la coquille est creuse ou enfoncée de chaque côté; ouverture petite , transverse, à bords tranchans non réfléchis , désunis par le dernier tour de spire qui la modilie. MOL 245 A. Esinri-s mm c.iitfnccs. ÈV. Lcriaiioi lie coiiic. Platiorbi's toiTiciis. E. m., pi. 4^0 , f. 1 , tib. B. Espèces carciK-cs. Êx. Le P. caiciié. P. carinalus. E. m. , jil. 4'"'o ) f • J , « *■ Ob.sn\>. Ce genre contient environ vingt espèces , dont on/.e de France; il y en a aussi en Afrique, dans les deux Amériques ; on n'eu conuoît pas encore de l'Inde. On en a nomme quatre ou cinq fossiles. Fam. IL— AURICULACÉS. Auriculacea. Animal spiial , à tentacules subcylindriques, renflés au sommet , grossièrement contractiles, ayant les yeux placés a leur base in- terne ; une dent supérieure opposée a une langue à crochets. Coquille épaisse, solide; ouverture plus ou moins ovalairc. toujours plus large, arrondie en avant, et rétrécie par quelques dents on au moins par quelques gros plis columellaires. Oliserv. Les animaux de cette famille sont phytopliagcs, et habitent constamment les rivages de la mer; quelquefois même ils sont recouverts momentanément par les eaux. PlÉTIN. Pfdipes. Animal connu d'après Adanson. Corps ovalairc , subspiral; le pied partagé en deux talons par un large sillon transversal ; tète pourvue de deux tentacules cylindriques verticaux, ayant les yeux sessiles placés h leur côté interne; l'armature de la bouche comme dans les planorbes. Coquille épaisse ovoide, subinvolvée ; la spire trcs-coiirle; le dernier tour beaucoup plus grand que les autres réunis; ouverture longue, ovale ou linéaire; les bords non réunis; l'externe mince, tranchant, denticulé intérieurement; un ou deux gros plis décur- rpns à la columelle, dont l'un sert a séparer les deux parties du pied. A. Espèces dont la spire i>ointuc a un seul pli coluraellaiie. ((i. ToRPATELLE. Lamck.) Ex, Le Piétin fascié. Pcdif)cs lornalilis. E. m., pi. {jQ., f. 5,fl é. ^46 MOL B. Espèces ttont la >spiie est pointue aM'c deux plis à la colunicilc. Kx. Le P. d'Adanson. P. Adansnnli. Adans. , Séncg. , t. i. f. 4- C. Espèces conoïdeSj la spire tout-à-fait plate. (G. Co^ovuLE. Lanick.) Ex. Le P. coniforme. P. coniformis. E. m. . pi. 4^9 ^ f . 2 . ab, Observ. En réunissant ici toutes les espèces d'auricules h bord externe tranchant, on peut en porter le nombre au moins à dix vivantes, dont six tornatelles et quatre auricules pour M. de Lamarck. AURICULE. Auricula. Animal dont le pied est indivis. Coquille épaisse, solide, plus ou moins lisse, ovale, oblongue, à spire courte et obtuse; ouverture entière, oblongue, élargie et arrondie en avant , se rétrécissant beaucoup en arrière ; les bords désunis; le droit constamment épaissi et rebordé eu dehors; le gauche ou columellaire offrant presque constamment une ou plusieurs dents ou gros plis décurrens sur la cohimelle. ^. Espèces dont le bord columellaire ofTic trois gros plis, ot dont le côté interne du bord droit est denticulé dans toute sa longueur. (G. SCAR.^BÉ. D. M.) Ex. L'Auricule Aveline. Juricula Scaruhœus. Chemn., Conch., 9, t. i56, f. 1249-1253. B. Espèces dont la columelle a deux plis décurrens et une dent en arrière. (G. Carychium. MuU.Phitia , Gra}'* Ex. L'A. Pygmce. A. Myosotis. Drap. , Moll. , pi. 5, f. 16-17. C. Espèces qui n'ont que deux plis décurrens à la columelle. Ex. L'A. de Midas. A. Midœ. E. m. , pi. 460 , f. 6 , « A. D. Espèces dont la columelle n'a qu'un seul pli. Ex. L'A. de Silène. A. Sileni. E. m., pi. 4t>o , L ^,ab. E. Espèces dont les bords sont sans plis ni dents. Ex. LA. burinée. A, lincala. Drap, , Moll , pi. 3 , f. 20-21. MOL 'Al Obsrn'. Nous avons observe 1 animal de 1 auiiciile avoJinc et de raniicule pygniec. Le nondue des espèces vivantes de ce genre, ainsi circonscrit, est de onze ou douze , dont trois lort petites d'Europe ; les autres sont des rivages, et surtout des îles des Archipels indien et améri- cain. M. de Lainarck en caractérise sept fossiles; mais il en est qui sont de vérital)les,piétins; les espèces turriculiies ne sont cerlai- ncMuent pas de ce genre. r Y K A M 1 n E L L E . Pyra m idclla . Animal inconnu. Gofjuille lisse, non épidermée, conique, alongee ou snbliirri- culëe; ouvertureovaled arrière enavant; lebord exlerne tranchant, denic inlcrieurenuînl; l'interne entièrement (orme par la colu- niell(! saillante antérieurement, plissée, élargie sur rond)ilic, qu'elle laisse plus ou moins à découvert. Ex. La Pyramidelle dentée. Pyrdinidflla dilnbrala. Eue. m. , pi. 45'i , lig. 1, a b. Obscro. Ce genre, dont on ne connoît pas nudheurcusement r.iiiimal, ne renlerme encore que cinq espèces vivantes des mers de riude et de l'Amcrique. On n'en connoît pas de l'ossiles. Fam. ni. — LIlMACllSÉS. LiMACu\E\. (Genre Hélix. Linn. ) Animal de forme très-variable; la tcte pourvue de deux paires de tentacules complètement rétractiles a l'intérieur; la postérieure plus longue, portant les yeux à son extrémité ; une dent à la lèvre supérieure; la masse linguale petite et couverte d'une peau hé- rissée de dents microscopiques. Co({uille de forjnc aussi variable que le corps de l'animal , rare- inent subainpullacée , souvent normale, ovale ou globuleuse, quelfpiefois turriculée, puppacée ou discoïde , jnesque constam- ment sans épiderme, rarement velue , à sommet toujours njousse ; ouverture ronde, scmilunaire, ovale ou anguleuse, mais januiis échancrée. ^48 MOL Obscro. Tous les animaux de cette ramille sont terreslres. Tous se nourrissent de substances végétales. 4 * Le bnrd antérieur du nianleau renjlé en bourrelet et non en bouclier ; uTie coquille. Ambkette. Siiccinea. Animal bien connu, tout semblable à celui de l'hélice, mais pouvant a peine être contenu dans sa coquille. Coquille fort mince, translucide, ovale oblongue, a spire co- nique, aiguë; formée d'un très-petit nombre de tours j ouverture très-grande, ovale, oblique; les bords désunis^ le droit constam- ment tranchant; le gauche également tranchant, arqué dans toute son étendue, et formé par la columelle. A. Espèces à ouverture tiès-grande. ( G. Amphibulime. Lamck. •\ iÇj^.L'Ambrette Capuchon. Succineu cucullaïa. DcFér., Moll., pi. Il, fig. i4-i5. B. Espèces plus alongcos, à ouveitnro beaucoup moins grande. Ex. L'A. amphibie. S. amphibia. De Fér. , loc. cit., ibid. ^ fig. 4-10. Obser^>. Les aiiimauv de ce genre ne vivent pas dans l'eau, mais en habitent constamment les bords humides. On n'en connoît encore que trois espèces vivantes , dont deux de nos pays , et l'autre de l'Amérique méridionale. Bui.tME. Bulirnu.t. Animal bien connu, et lout-a-faif semblable à celui de l'hélice. Coquille ovale, oblongue, quelquefois subturriculée ; le sommet de la spire obtus , et le dernier tour beaucoup plus grand que tous les autres pris ensemble ; ouverture ovale oblongue, les bords désunis ; le droit rebordé en dehors dans les adultes; le columellaire lisse, avec une inflexion dans son milieu, c' est-a-dire au point de jonction de la cohinielle avec la partie du péristome qui le forme. ■A. Espèces ovales, ou de forme ordinaire. Ex. Le Bulime hémastome. Bulimus hœtnaslomus. Cheirni.) Conch.jQ, t. inj, fig. io22-joa3. MOL :i^9 li Espèces ventrues. Ex. Le B. ventru. B. venlricnsus. Drap. , Moll. , pi. 4? f- 3i-32. C Espèces turriculées. Ex. Le B. calcaire. B. calcareus. Cheiiin., Coiich. , <), t. i35, fig. l'X'ifS. D. Espèces sénestrcs. Ex. Le B. Citron. B. Cilnnus. Chcmn., Coiicli., g, t. m , fig. 228-25 1. E. Espèces qui sont un peu ouibilicjiiées. (G. Bulimulk. Leacli. ) Ex. Le B. trifascic. B. trifasciatus. Leach, Misccll., I, pi. 4'- Observ. C'est un des genres les plus généralement répandus; on en connoît, en effet, des espèces dans toutes les parties du monde; dans les pays chauds comme dans les pays froids. Celles des pre- miers sont toujours plus grosses; elles sont en général plus com- munes dans les îles et sur les rives de la mer que dans l'intérieur de.'' terres. ' M. de Lamarck en compte cinquante-quatre espèces vivantes, dont il faut retrancher le bulirnc de Lyonet, qui est évidemment une espèce de maillot, et quinze fossiles j mais, paru^i celles-ci, n'y a-t-il pas plusieurs mélanies ou rissoaircsi* Cela nou.s paroît fort probable. Ag.\tiiine. Achathia. Animal certainement semblable a celui de l'hélice. Coquille de forme assez variable, mais en général subtuiTi- culée ; le sommet mamelonné; ouverture un peu variable, k bord droit constamment tranchant; le bord columellaire assez fortenu'nt excavé , entièrement formé ])ar la columellc, dont l'ex- tréinité antérieure est constamment ouveite et tronquée. A. Espèces ovales , subventrues. Ex. L'Agathine Zèbre. Achatina Zchra. Chemn., Conch., 9, t. 118, f. 1014. B. Espèces conoïde.s , dont Touverture est presque ronde, assez courte, avec un cal transversal dans son intihieur. {(',. lillHAlSK. Lii^UUS. D. M.) Ex. L'A. r\ul)an. A. Virginice. De Fer., Moll., pi. 118, f. 5 4. ^5o MOL C. Espèces subturriculccs, et dont le deniier tour s'alléniicen avant. (G. POLYPHÉME. D. M. ) Ex. L'A. Gland. A. Glnns. Chciiin. , Conch. , 9, toin. 117, fig. 1009-1910. D. Espèces évidemment tuniculécs. (Les Aiguilles. ) Ex. L'A. columnaire. A. columnaris. E. m. , pi. 4^9, f- 5, a b. Obscro. M. de Lainarck compte dix-neuf espèces dans ce genre, dont deux fort petites sont d'Europe; les autres appartiennent aux contrées chaudes des deux continens. Il paroît qu'on n'en a pas encore trouvé de fossiles. INous connoissons l'animal de plusieurs espèces de forme ordi- naire. M. Say nous a donné la description de l'agathine gland , d'après laquelle il paroît que ses tentacules sont fléchis suhitemenl à l'extrémité, et que les appendices labiaux sont très-grands. INous avons observé dans l'animal de l'agathine zèbre, une sorte d'in- terruption du collier, au point de jonction du côté droit et du côté gauche, ainsi qu'une saillie du muscle columellaire qui déter- mine la troncature de la columelle de la coquille. Cet animal a été rapporté par MM. Quoy et Gaimard. Clausilie. Clausilia. Animal comme dans les hélices, mais dont la première paire de tentacules est fort courte. Coquille cylindracée, alongée, un peu rcnllée au milieu; à souîmet mousse; le dernier tour plus petit que le précédent; ou- verture petite, ovale, à péristome continu et rebordé; au moins un pli postérieur a la columelle, s'augmenta 11 1 avec l'âge assez pour se .l'parer, et formant à l'angle postérieur de l'ouverture lui sinus arrondi pour la place de l'orifice pulmonaire. Ex. La Clausilie ridée. Clausilia n/gnsn. Drap., Moll. , pi. 4> hg. I2-20. Obsciv. Ce genre ne contient encore que douze espèces vivantes , dont la plupart sont d'Europe, et surtout des bords delà Méditer- ranée. On en connoît cependant déjà plusieurs de l'Archipel américain. MOL 25i Maillot. Puppa. Animal tout-li-fait coinnie dans les clausilies , et dont la premicre paire de tentacules est encore plus courte. Coquille cylindracce, alongée ou subt^lobuleusc, ordinairement renflée au milieu; le sommet obtus; les tours de spire nombreux, presque égaux; le dernier plus petit que le pénultième ; ouverture ronde ou ovale, à bords presque égaux, évasés, rebordés; un ou deux plis au bord columellaire, et des dents en nombre variable au bord droit. yi. Espèces cylindracées. Ex. Le Maillot Momie. Puppa Mumia. Mart., Conch, , 4> t. i53 , f. 1439, a b. B. Espèces ovales ou presque sphériqucs. (G. Grenaillk. Ciiv) Ex. Le M. Baril. P. Dolium. Drap., Moll., \\. 3, f. 43. C. Espèces cylindracées, dont le dernier tour, dans son état adulte, fait subitement à gauche une inflexion gibbcuse. (G. Gibbe. D. M. ) Ex. Le M. bossu. P. lyonelianus. Chemn., Conch. , 5, t- 160, f. i5i3, ab. D. Espèces ovales ou plus ou moins sphériques; l'ouverture grande; les tentacules véritables ponctiformes. (G. Vertigo. MuH. ) Ex. Le M. Mousseron. P. inuscorum. Drap., Moll., pi. 3, f. 26-27. E. Espèces de même forme, mais qui produisent leurs petits vivans. (G. Partule. De Fér.) Ex. Le M. Partule. P. Parlula. Obscrv. Les espèces de ce genre sont assez nombreuses; M. de Lamarck en caractérise vingt-sept , sans y comprendre le maillot bossu, dont il fait un bulime, ainsi que la plupart des vertigos et lespartules; elles sont en général peu grosses, et souvent Irès- petites. La plupart sont d'Europe; quelques unes viennent de l'Amé- rique. On n'en a pas encore caractérisé de l'Inde ni d Afrique; il y en a cependant; car nous en avons reçu de M. Mathieu, de J'Ile-de-France. On n'en a pas encore découvert de fossiles. 252 MOL I TomogÈre. Tomngerus. Animal non observé, mais probablement peu difTtirenl de celui des hélices. Coquille subglobuleuse, un peu dcprimce , et subcaréuée dans sa circonférence , non ombiliquL'c ; ouverture arrondie, a péris- tome continu par une callosité, rebordée, dentée, et ouverte vers le dos de la coquille. Ex. Le Tomogère déprimé. Tomogenis depressus. Cliemn., Conch.,9,t. 109, £.919-920. Observ. Ce genre a été établi par Denys de Monfort. Bl. de La- marck, quilenommeAnoslome {Anostnma), en décrit deux espèces, l'une et l'autre très-probablement des Grandes-Indes. HÉLICE. Hélix. J^nimal de forme un peu variable; le manteau formant a son bord libre une espèce d'anneau ou de collier épais, surtout en avant, et partagé peu profondément en deux lèvres ^ pied ovale, plane, lisse en dessous, bombé et granuleux en dessus, joint à la masse viscérale par un pédicule souvent étroit; tête assez distincte; les tentacules antérieurs bien évidens et renflés au sommet; les pos- térieurs fort longs 3 bouche en fente verticale pourvue de deux lobes labiaux, d'une sorte de dent marginale et d'une masse linguale ovale et assez petite; anus sessile au bord de l'orifice pulmonaiie; cavité respiratrice très-grande, oblique, s'ouvrant par un orifice ar-- rondi , percé dans le collier vers l'angle postérieur de jonction de ses deux moitiés j l'orifice commun des organes de la génération au coté droit et plus ou moins en arrière du tentacule olfactif de ce côté. Coquille de forme extrêmement varialdo , ordinairement globu- leuse, quelquefois ventrue, conoïde, assez souvent planorbique, mais jamais turriculée; sommet constamment mousse et arrondi ; ouverture oblique, ordinairement médiocre, mais quelquefois fort grande ou très-petite, toujours modifiée par le retour de la spire, ovale, sémilunaire, plus large que longue ; les bords désu- nis en arrière, souvent presque égaux; la columellc n'eulraut qUrC fort peu dans la formation de l'iulenie. MOL aS3 * I>a circonférence de la coquille conslaminent carence on sub- cavenée à tout âge. (G. Garocolle. Lainck.) J. Espèces discoïdes ou planorbiques, ombiliquées , avec l'ouverture dentée. Ex. L'Hélice Labyrinthe. HtUx Za6/rin/Awj. Chemn.,Conch., n , t. 208, f. 2048. B. Espèces discoïdes , subombiliquées , à bords tranchans , plus convexes en dessous qu'en dessus. (G. Ibère. D. M.) Ex. L'H. scabre. H. gualleriana. De Fer., Moli. terr. , pi. 67, %. I. C Espèces discoïdes, très-ombiliquécs, à bords épaissis, mais non dentés £■,1'. L'H. de Madagascar. H, madagascariensis. Id.. i6.,pl. a5 , fig. 5-6. D. Espèces discoïdes, non ombiliquées; l'ouverture simple. (G. Carocolle. d. m.) Ex. L'H. lèvre blanche. H. albilabris. Id. , ibid. , pi. 43, f. 1-2 . Ji. Espèces conoïdales, c'est-à-dire à spire conique assez élevée, la base plate; l'ouverture carrée, à bords tranchans. Ex. L'H. élégante. //. elegans. Drap. , Moll. , pi. 5 , f. 1-2. ** La circonférence de la coquille non carénée, si ce n'est quel- quefois dans le jeune âge. F. Espèces conoïdales ; les tours de spire arrondis. Ex. L'H. conoïde. H. conoidea. Drap., Moll., pi. 5, f. 7-8. G. Espèces ventrues. Ex. L'H. naticoïde. //. naticoi'des. Id. , ibid. , pi. 5, f. 26-27. //. Espèces subglobuleuscs , non ombiliquées; le péristome épaissi. Ex. L'H. vigneronne. H. Pornatia. Id. , ibid. , pi. 5, f. 20. /. Espèces semi-globuleuses, non ombiliquées, avec une légère in- flexion à l'endroit de la jonction de la columelle, avec le péristome. (G. AcAVE. D. M.) Ex. L'H. némorale. H. nemoralis. Id., ibid., pi. 6, f. 3-5. K. Espèces subdéprimées, subombiliquées, à bord tranchant, épaissi en dedans par un bourrelet. Ex. L'H. chartreuse. H. carthusiana. Id. , ibid. , pi. 6, f. 55. ^H MOL Z Espèces plus ou moins dépiîmccs, planorbiques ; les bords de rouvertuie épaissis, calleux et même dentés. (G. Hélicelle. Lamck. ) Ex. L'H. Planorbe. H. nb^ofu/a. Ici. , ibid. , pi. ,7 , f. 27-29. M. Espèces déprimées, planorbiques, rudes ou velues, plus ou moins largement ombiliquées , à péristome tranchant. (G Zomte. D. M. ) Ex.V^. Peson. H. Algira. Id.,ibid., pi. 7, f. SS-Sg. N. Espèces déprimées, planorbiques, plus ou moins largement om- biliquées; les bords tranchans, mais toujours minces et luisans. Ex. L'H. luisante. H. nitida. Id. , ibid. , pi. 8, f. lO-nS. Observ. Les espèces de ce genre sont excessivement nombreuses . M. de Lamarck en caractérise cent vingt-cinq en tout, c'est-a-dire cent sept hélices et dix-huit carocolles; mais il est certain que le nombre en est bien plus considérable. Tous les conchyliologues se sont eflbrcés d'établir quelques coupes pour faciliter la connois- sance des espèces, mais aucun n'est parvenu a quelque chose de satisfaisant. Denys de Monfort a commencé par en faire huit ou dix genres; M. Oken en a proposé aussi quelques uns ; M. Rafinesque nousparoîtn'avoirguèrefait que changer les noms de ceux de Denys de Monfort; mais c'est M. de Férussac qui s'est le plus complcte- ment occupé de ce groupe d'animaux et de leurs coquilles. Dans lebut que nous nousétionsproposéde rassembler dans ce tor7,9/7fc avons cru voir dans notre véronicelle lisse n'étoit peut-être qu'une simple apparence. On ne connoît encore dans ce genre que trois ou quatre espèces qui sont à demi aquatiques, et d'eau douce; toutes des parties chaudes des deux continens. Quant aux espèces marines que M. Cuvier y a rapportées, elles constituent notre genre Péronie, de l'ordre des cyclobranches. 0/îZ>/î£^^CO/VZ))— CHISMOBRANCHES.CiiisMOBRANCHiATA. Organes de la respiration aquatiques , branchiaux ou pectines , situés à la partie antérieure du dos , dans une grande cavité cojnmu- niquant avec le fluide ambiant par une large fente oblique et antérieui'e. Bouche sarjsdent, mais pourvue iuférieurcmcnt d'un long ruban lingual. MOL 259 Co-^nilie niillt; , iali-rieurc ou extérieure, trrs-depriinde; a ou- v-erlme très-girmilo , entière, sans coliimelle. Obscrc. Cet ordre n'est compose que d'un petit nombre de genres lous marins , et prol)a))Iement herbivores. C0RIOCEI.LE. CnriocrUn, Corps elliptique fort déprimé, ayant les bords du manteau très- minces, ccliancrés en avant, débordant bu^cinent de toutes parts le pied ovale ,j très-petit, et la tête peu distincte; deux tentacules caches sous le bouclier, assez gros, courts, contractiles; les yeux hla base externe de ces tentacules; le dos peu bombé, saus trace de coquille extérieure ni intérieure. Ex. La Coriocelle noire. Coriocella nigra. Blainv. (Non fig. ) Obsetv. Ce genre nouveau ne contient encore qu'une espèce des mers de l'Ile-de-Fiance. Elle est de notre collection. SlGARET. Sigarcftis. Corps ovale, plane en dessous, largement gastéropode; les bords du manteau verticaux, minces, dépassant le corps de toutes jiarls, échancrés en avant; le manteau assez bombé en dessus, et solidilié par une «coquille plus ou moins épaisse , interne, iiicolore, très- déprimée , a spire courte , peu élevée , latérale ; ouverture Irès- évasée , entière , le bord gauche replié et tranchant ; deux impres- sions musculaires latérales très-loin de se réunir. ^. Espèces dont la coquille est fort inincc et lisse. Ex. Le Sigaret convexe. Sigaretus convexus. Blainv. /?. Espèces dont la coquille est épaisse, solide , spirale, i?A;. Le S. déprimé. S. ha//otideus. Martini , Conch., i, t. lO, f. i5i-i54. Obsero. On ne connoît encore qu'un petit nombre d'espèces de ce genre, a peu près de toutes les mers. Cr\ttostome. Cijutostoma. Corps glossoïde, formé en très-grande partie par un pi<' ' • i : 26o MOL long, très-épais, plus étroit en avant , canaliculé de chaque côté, et débordant beaucoup de toutes parts la niasse tortillée des vis- cères, qui est fort petite, peu convexe en dessus, et recouverte dans son tiers médian par une coquille intérieure, en tout sem- blable à celle des sigarets proprement dits; bouche très-pelite , cachée sous le rebord antérieur et supérieur du pied , vers laquelle convergent ses quatre sillons j deux tentacules comprimés et ap- pendiculés à leur base; yeux? un seul grand peigne branchial^ anus au cote droit du bord libre du manteau. Ex. Le Cryptostome de Lcach. Çrjptostoma Ijeachii. Blainv. (Non figuré. ) Observ. Nous connoissons deux espèces de ce genre, toutes deux de l'Inde; peut-être quelques espèces de sigarets de M. de Lamarck lui apparticunent-elles? OxYNOÉ. Oxinoe. Corps gastcropode h grande coquille dorsale, antérieure, bulH- forme, à spire simple; ventre ou pied étroit, à branchies margi- nales, striées transversalement ; manteau élargi en deux ailes laté- rales ; deux tentacules non rétractiles. Ex. rOxinoé olivâtre. Oxinoe olhacea. Rafin. , Journal de Physique. Oô^e/v. Nous ne connoissons ce genre quepar le peu qu'en dit M. Ra- finesque. et nous ne le plaçons ici que parce que ce naturaliste assure qu'il ne diffère du sigaret que parce que la coquille est extérieme. Cependant si les branchies sont disposées comme il le dit ( ce qui est un peu douteux) , la différence seroit beaucoup plus grande. Stomatelle. Stoniatella, Animal inconnu. Coquille très-déprimée, orbiculaire ou oblongue, extérieure, nacrée intérieurement; ouverture très-grande , ovale, plus longue que large; le bord droit évasé , dilaté , ouvert. A. Espèces presque orbiculaires. Ex. La Stomatelle imbriquée. Slomatella imbricata. Enc. met., pl.45o, f. a, o 6. MOL 261 B. Espèces ovales, alongccs. Ex. La S. Amicale. iS". Auricula. E. m., pi. /i5o, f. i, a*. ObserQ. En ne laissant dans ce genre que les stomatelles imbri- quée et sillonnée de M. de Laniarck, il est évident qu'il ne pour- roit être séparé des sigarets que par la nacre de l'intérieur de la coquille. Quant aux deux autres espèces , sont-elles aussi de ce mcuie genre? Velutine. Vehitina. Animal ovale, assez bombé, à peine spiral j le bord du man- teau simple en avant et double dans toute sa circonférence j la lèvre intei'ne plus épaisse et tentaculaire; pied petit, ovale, avec un sillon inaiginal antérieur; tête épaisse; tentacules gros, obco- niques, distans, avec un petit voile frontal entre eux ; yeux noirs ^• sessilesaucôtéexternedelabasedeces tentacules; bouche grande, a l'extrémité d'une sorte de mufle; la cavité respiratrice grande, sans trace de tube, et contenant deux peignes branchiaux inégaux, obliques, attachés au plancher; oriiice de l'ovaire à la base de l'organa excitateur mâle, situé à la racine du tentacule droit; attache musculaire en fer à cheval j fort mince en arrière, ouverte en avant. Coquille extérieure épidermée, patelliforme , à spire petite, latérale , sans columelle ; ouverture grande , à bords presque réunis, l'un et l'autre trancha«s; le droit se réunissant au gauche par un dépôt calcaire lamelleux. Ex. La Velutine capuloïde. Vdulina captdoidea. Mull., Z. D., 3, t. ioi,f. 1-4. Observ. INous avons établi ce genre sur un individu pourvu de sa coquille, que nous devons a la générosité de M. Defrance. iS'ousn' en connoissons encore qu'une espèce des côtes d'Angleterre, et qui est très-probablement la même que celle dont parle Muller sous le nom de Bulla veluiina, et que M. de Lamarck a regardée k tort comme analogue de son sigaret déprimé. M. Gray a aussi proposé ce genre sous le morne nom. l'eut-êlre certains cabocUoHS lui apparlienneut-ils? ^6a MOL ORDRE TROISIÈME. — MOiNOPLEUROBRANCHES, MONOPLEURODRANCHIATA. Organes de la respiration branchiaux, situés au côté droit du corps , et mis h couvert plus ou moins complètement par Tine partie du manteau operculiforme, dans laquelle se développe souvent une coquille plane ou plus ou moins involvcc, a ouver- ture très-grande et constamment entière i tentacules nuls, rudi- mentairesjou auriculiformes. Fam. l.—SUBAPLYSŒNS. Subaplvsiacea, Deux ou quatre appendices tentaculaires à la tcte. Les orifices des organes de la génération peu ou point distaus entre eux, et sans sillon extérieur intermédiaire. Berthelle. BcrlhcUa. Corps ovale assez bombé en dessus, les borfls du manteau le dépassant de toutes parts , et se recouibant en bas dans le repos , de manière à cacher complètement la tête et le pied; celui-ci large et ovale, mais beaucoup moins que le manteau; une espèce de voile au bord antérieur de la tête, prolongé de chaque côté en luie sorte d'appendice fendu latéralement ; les deux auricules tentaculiformes occipitales fendues et striées intérieurement à leur terminaison et fort rapprochés à leur base amincie; yeux sessiles , placés sur la racine postérieure des tentacules; une seule branchie pectiniforme latérale, attachée en avant, et en grande partie libre en arrière; la terminaison des organes de la génération dans un gros tubercule unique situe avant la racine de la branchie. Ex. La Bei'thelle poreuse. BertJiella porosa. (Blainv.) Observ. Nous avons établi ce genre pour un joli mollusque des côtes d'Angleterre que nous devons a lamilié de M. le D.»" Lcach , et dont Donavan faisoit une espèce de bulle. Bulhiplumula. Pleurobranciie. Pleurobranchus. Corps ovale ou subcirculaire très-mince, très-dc'primé, comme formé de deux disques appliqués l'un sur l'autre; rinftriciir ou MOL ^63 pied hcaiicQup plus large, cl (lol)oidaiit de toutes parts le supé- rieur, cchaiicré en avant comme en arrière, et contenant dans son milieu une coquille Ibrt mince ; la tcte entre les deux disques, et à moitié cachée par le supéiicur ; deux paires d'appendices tenta- culaires; les antérieurs à chaque angle de la Icte; les postérieurs unis h leur racine, plats et fendus; les y#nx sessiles au côté ex- terne de la base des antérieurs; bouche cachée, transverse; une seule grande branchie latérale profondement cachée, et adhérente dans toute sa longueur; la terminaison de l'oviducte h la racine postérieure de l'organe excitateur mâle, qui est long et filiforme; l'anus lout-a-fait en arrière de la branchie, a rextrémité d'un assez long appendice flottant. Coquille grande, bien formée, a bords membraneux, ovale, concave inférieurement , convexe en dessus; les bords tranchans réunis; le sommet subspiré tout-à-Aiit postérieur. Ex. Le Pknirobranche de Péi'on. Plturobranchits Peroni'i. Caw'., Anu. du Mus., tom. 5, pi. i8, f. i--2. Obsfrv. Quoique nous citions comme type de ce genre l'animal ob- servé par M. Cuvier , nous l'avons cependant caractérise d'après un mollusque de notre collection, qui est probablement une espèce distincte. Pi.EUSOBRANcniDiE. Pleiirobranchidiitm. Corps assez épais, ovale alongc, plat, et formé en dessous par un large disque musculaire plus étendu en arrière qu'en avant , bombé en dessus , sans autre indice d'opercule ou de manteau qu'une petite bande ëtroiteau miHeu du côté droit ; tète très-grosse, peu séparée du corps; deux paires de tentacules auriformes ; les antérieurs h Textrémilé d'un bandeau musculaire transverse, fron- tal ; les postérieurs un peu plus en arrière, et fort séparés l'un de l'autre; orîlice buccal à l'extrémité d'une sorte de masse probosci- dale et entre deux lèvres verticales ; une seule branchie médiocre, latérale, aJhérenle dans toute sa longueur, et parfaitement à découvert; la terminaison des organes de la génération dans un tubercule comnum ; l'orilice de l'appareil dépurateur ii la racine antérieure de la branchie j anus au milieu tle la longueur do celle-ci. Aucune trace de coquille. Ex. Le Plcurobranchidie de Meckel. Pleurobranchidium Mec- kdi. Meckel, Fragm, d'Anat. comp., tom. i, pi. 5, fig. 35-4o. M MOL Obsero. Nous avons noiis-inômes caractérisii ce genre sur deux individus envoyés par M. Meckel: ce mollusque nous paroît être le pleurobranche balearique de Delaroche et le genre Cyanogaster deM. Rudolphi. Fam. U.— APLYSIENS. Aplysiacea. Le corps non divisé, ou formant une seule masse molle char- nue; quatre appendices tentaculaires constamment bien distincts, aplatis, aurii'ormes; bouche eu fente verticale, avec deux plaques labiales latérales subcornées et une langue cordiforme hérissée de denticules; yeux sessiles entre les deux paires de tentacules; les branchies couvertes par une sorte d'opercule; les orifices de l'ap- pareil générateur plus ou moins distans, et réunis entre eux par un sillon extérieur. Coquille nulle ou incomplète, constamment interne. APLYSIE. Aplysia. Corps épais, charnu, ovale, pourvu en dessous d'un pied assez, mince, de chaque côté d'un appendice natatoire, en dessus et en. arrière d'une sorte de bouclier operculaire, solidifié à l'intérieur par un rudiment de coquille plus ou moins calcaire et régulière , recouvrant la cavité de la branchic^ deux paiaes d'auricules ten- taculaires fendues, l'une labiale, et l'autre occipitale i les yeux très- petits, sessiles entre elles deux. A. Espèces dont les appendices latéraux sont fort larges , divisés ea arrière et abaissés. Ex. L'Aplysie dépilante. Aplyda depilans. Blainv. , Monog. , Journ. de Phys.,tom. 96, de juin iSao, fig. i. B. Espèces dont les appendices plus étroits sont réunis et relevés en arrière. Ex. L'A. vulgaire. A. vulgaris. Jd. , ibid., fig. S. C. Espèces dont les appendices sont fort larges, et qui n'ont que deux tentacules, en arrière desquels sont les yeux. (G. Actéon. Okcn.) Ex. L'A. verte. A. viridis. Bosc , Vers, t. i, pi. 2, f. 4- V Espèces aloiigécs , à queue subulcc \ les quaUc tentacules longs MOL 265 rt grêles ; la cavité branchiale subdoisale . sans opercule ou co- quille. Ex. L'A. de Brongniart. ^. Brongniartii , Bkinv., ibld, lig. il. Observ. Ce genre ne renferme encore qu'un assez petit nombre d'espèces, presque toutes de nos mers. Celle de la troisième sec- tion est de l'Amérique septentrionale; elle est bien mal connue. M3I. Quoy et Gaimard en ont rapporté plusieurs des mers de riicmisplière austral. DoLABELLE. DolabeUa. Corps mou, charnu, alongé, subcylindriqiie, renflé et aplati en ar- rière parla réunion des appendices natatoires qui sont fort courts; le pied plus distinct et plus épais que dans les aplysies; les organes de la respiration contenus dans une sorte de cavité dorsale à ouver- ture supérieure ovale, presque symétrique, et formée par la réu- nion des lobes du manteau. Coquille rudimentaire tout-à-fait plate, subspirale, élargie en forme de doloire, a sommet calleux et très-épais. Ex. La Dolabelle calleuse. DolabeUa Rumphii. Cuv. , Ann. du Mus., 5, pag. 437, pi- 29, f. 1-4. Obseri>. Ce geni'e, extrêmement voisin du précédent , ne contient que deux espèces, dont une est établie sur la coquille seulement. Toutes deux sont des mers de l'Inde. BuRSATELLE. Bursatclla. Corps subglobuleux, oiTrant inférieurenient un espace ovalaire circonscrit par des lèvres épaisses indiquant le pied, supé- rieurement une fente ovalaire a bords épais, symétriques , formée par la réunion complète des appendices natatoires du manteau , et communiquant dans une cavité où se trouvent une très-grande brancliie libre et l'anus; quatre tentacules fiendus, ramifiés, outre deux appendices buccaux. Aucune trace de coquille. Ex. La Bursatelle de Leach. Bursatclla Ltachii. ( Blainv. ) Obsero. Nous ne connoissons encore qu'une espèce de ce genre; elle est fort grosse et des mers de l'Inde. 2G6 MOL INoTARQUE. Notarrhus. Corps globuleux; lepied comme dans le genre précédent; quatre tentacules fendus dans une partie de leur longueur, sans appendices labiaux prolongés; une très -petite branchie latëro-supérieure, presque externe, ou seulement protégée par un pelit repli du manteau , sans coquille intérieure. Ex, Le Notarque de Cuvier. Notanhus Cuvicri. G. Cuvier , Règn. anin^ , pi. xi , f. i. Obscrv. Ce genre , extrêmement voisin du précédent, ne con- tient aussi qu'une seule espèce de l'Ile-de-France. Elysie. Elysia. Corps très-mou, déprime, rhomboïdal , avec des lobes nata- toires latéraux- piedalongé, terminé a son extrémité par un tu- bercule creux; tentacules auriformes, le droit plus gros que le gaucbe, et d'où sort l'organe mâle sous la forme d'un filet très- lin ; yeux sessiles situés au-dessous des tentacules; bouche fendue longitudinalement , et pourvue de deux paires de filets tentacu- laires ; l'anus percé dans le tubercule creux qui termine le pied ; branchies situées à l'origine du dos, et formées par de petites lames disposées en fer à cheval. Ex. L'Elysie timide. Elysia timida. Uisso, Journ. de Pbys. , t. 87, p. 376. Obse.ro. Ce genre ne renferme encore qu'une espèce observée dans la Méditerranée par M. Risso, et qu'il rapporte au genre Notarque de M. Cuvier, mais évidemment h tort, si la description <[u'il en donne est exacte. Il est vrai qu'il est permis de douter un peu de la singulière terminaison de l'anus et de celle de l'organe mule. Fam. m. — PATELLOWES. Patelloîdea. Corps déprimé , aplati , couvert par une large coquille extérieure, non symétrique et patelloide. MOL '■'^l Ombrelle. OiuhrcHa. Corps ovalaire, licsrdéprime, pourvu iaférieineinent d'un pied fort cpais cl tiês-large, coupé obliqueineut en dessus, dépassant beaucoup les bords à peine marqués du manteau, et dont l'cxtrc- mité antérieure offre une ouverture en forme d'entonnoir, au fond de laquelle sont deux tentacules foliacés et la bouclie ; les autres tentacules supéiieurs et enroulés en cornet lamelleux a r intérieur; les branchies formées do folioles assez nombreuses, disposées en un cordon qui occupe la partie antérieure et droite du sillon du pied ; l'anus a la partie postérieure; les orifices des or- t^anes de la génération très-rapprocbés. Coquille extrêmement dépi'imée ou tout-k-fait plate, non symé- trique, a bord irrégulier et à sommet à peine inarqué. Ex. L'Ombrelle de l'Inde. OmbrcUa indica. Lamck., Cheuin,, Conch., 10, t. 169, f. 1643-1646. Oè^e/v. C'est le genrequenous avons désigne dans le Dictionnaire sous le nom de Ga5/ro/>/a;ï:,parcequele seul individu que nous avons vu avoit sa coquille , probablemeiît j ar artifice, collée ou attachée sous le pied. M, de Lamarck caractérise deux espèces d'ombrelles , Tune de l'Inde et l'autre de la Méditerranée. SiPHONAiRE. Siphnnaria. Corps ovale, subdéprimé ; la tète subdivisée en deux lobes égaux, sans tentacules ni yeux cvidens; les bords du mauleaii crénelés; une branchie en forme de membrane carrée dans le sinus formé à droite entre le pied et le manteau. Coquille patelloïde, elliptique, à sommet bien marqué, un peu gauche et postérieur; une espèce de canal ou de gouttière sur le côté droit; impression musculaire en fer à cheval; le lobe droit partagé en deux par le canal. Ex. La Siphonaire Mouret. Siphonaria Mourelus. Adans. , Sénégal, t. 2. ^ Obscro. Quoique Adanson ait placé cet animal parmi les patelles ( Lrpas) , il est évident que ce doit être un genre de l'ordre des monopleurobranchcs ; les divisions de la tête étant sans doute les aurieulcs tcutacubircs. INous le raj>prochons sans aucun doute dos 268 MOL espèces de patelles dont M. Sowerby a fait dernièrement son genr© Siphonaria, et dont nous connoissons déjà trois à quatre espèces» Tylodine. Tylodina. Corps gastéropode, à petite coquille dorsale extérieure, mem- braneuse, ovale, patelliforme, sans spire, a sommet calleux; quatre tentacules, dont les deux postérieurs éloignes des antérieurs et plus grands qu'eux; branchie dorsale sous la coquille a droite; anus a la droite du cou. Ex. La Tylodine pointillée. Tylodina punctulala. Rafinesque, Jouinal de Physique. Observ. Nous ne connoissons ce genre que d'après le peu qu'ea dit 1^. Rafinesque j mais il nous paroît probable qu'il appartient à cette famille. Fam. Vf , — ACERES. Akera. Corps plus ou moins globuleux, gastéropode, divisé en deux parties , dont l'antérieure est souvent pourvue de lobes latéraux ; la tête peu distincte, sans tentacules, ouàtentacules rudimenlaires. Coquille nuUe, interne ou externe. Bulle. Bulla. Corps ovale oblong, épais, obtus aux deux extrémités, formé de deux parties ; la postérieure entièrement recouverte par la coquille, avec les bords du manteau épaissis en avant, mais surtout en arrière au coté gauche , où il forme un lobe bordant son ouver- ture; l'antérieure plus considérable, pourvue à droite et à gauche d'un élargissement natatoire du pied, pouvant se recourber et en- velopper tout le corps ; tête peu distincte , avec des appendices labiaux peu considérables; deux yeux sessiles bien distincts, et ea arrière d'eux une paire de tentacules en forjne de bride extrême- ment basse, se prolongeant sur les parties latérales du cou. Coquill^interne ou externe, ovalaire, involvée,a ouverture très-grande, à sommet ombiliqué. Ex. La Bulle Ilydatide. Bulla Hydalis. Enc. met., pi. 36î^ fîg. i, ab. MOL «69 Observ. Nous avons caractcrisé ce genre sur plusieurs individus qui nous ont été envoyés du Havre encore vivans par M. le D"^ Sur- riray , et qui pourroient bien appartenir a l'espèce que M. de La- marck a nommée bulle cornée. Nous y rapf)ortons, quoique avec doute, les espèces vivantes que M. de Larmarck caractérise dans ce genre , et qui proviennent de toutes les mers , ainsi que les quatre fossiles de Grignon. BuLLÉE. Bullea. Corps ovale, obiong, subinvolvé , obtus aux deux extréinilés; la partie postérieure et le bord gauche du manteau épaissis et for- mant une sorte de second pied qui se place dans l'ouverture de la coquille; une espèce de bouclier tentaculaire rugueux sur la lùte, avec deux lobes latéraux plus ou moins longs en arrière; le pied épais sans appendices latéraux natatoires. Coquille interne ou externe, ovale, involvéeplus ou moins com- plètement , ce qui rend l'ouverture ou très-large ou plus ou moins étroite. yi. Espèces dont la coquille est intérieure et fort incomplètement in- volvée, sans spire ni columcUe. Ex, LaBulIéeplancienne. BulUaaperta. Mull., Zool. Dan., 5, et loi, f. 1-5. B. Espèces dont la coquille est intérieure et fort incomplètement in- volvée, avec une columelle à spire rentrée. Ex. La B. Ampoule. B. Atnpulla. E. m. , pi. 358 , f . 5, a è. C. Espèces dont la coquille est intérieure ; les lobes latéraux cirrheux. plus développés. Ex. La B. de Férussac. B. Ferussac. Quoy et Gaimard , Voyage de rUranie, Atlas zoologique, pi. 66^ f. 10-12. Observ. Nous caractérisons ce genre un peu différemment que M. de Laraarck, qui l'a établi, et qui n'y place que les acères, dont la coquille est intérieure. Comme nous prenons en première considération l'animal , nous distinguons sous le nom de bullée les espèces qui, avec une coquille extérieure ou intérieure, ont le pied plus épais, non dilaté en appendices natatoires, et qui ont en effet d'autres mœurs que les bulles qui nagent fort bien et rampent fort mal. Nous avons observe les trois espèces conservées dans l'al- cool. -^lo MOL LoUAir.E, Lnhiiriii. Corps moins déprimé; ovnle, snbglobiileux , paroissant divise en quatre parties, une anti-rieure pour îa Icte et îe thorax, une de chaque côte pour les appendices natatoires, recourbés etadhcrcns, et une postérieure pour les viscères. Point de coquille , même rudimentaire , à la l'ace su]>érieure de la partie postérieure du corps. Ex. La Lobaire charnue. Loharia carnosa. Cuv. , Ann, du Mus., i6, pi. I, f. i5-i6. Obxerv. Ce genre ne renferme encore qu'une espèce de nos mers , peut-être en faudra-l-il rapprocher le petit mollusque incomplète- ment connu dont MM. Quoy et Gaimard ont fait leur genre Teiv- TÈRE , et qui est figuré dans l'Atlas zoologique du Voyage de lU- ranie, pi. 66, f. 6. SoRMET. Sormeius. Corps alongé, semicylindrique , largement gastéropode, sans traces de tentacules; bouche ronde , marginale; l'appareil delà respiration communiquant avec le fluide ambiant par un petit orifice arrondi, situé au côte droit etprotégé par nue petite coquille ovale, déprimée, subsymétrique, k sommet a peine indiqué, et îi bords repliés en dedans. Ex. Le Sormet d'Adanson. Sormeius Adansonii. Scnég.,pl. 1. Obsetv. Ce genre est établi sur un animal assez incomplètement connu d'après une figure et une description d'Adanson. G ASTÉROPTÈRE. Gasteropicra. Corps divisé endeux parties ; la postérieure globuleuse, ne tenant presque que par un pédoncule à ranléricurej celle-ci fort petite, élargie de chaque côté en une grande e.\pansion musculaire ovale transversalement, un peu échancrée eu avant et en arrière, c< qui la rend comme bilobée et remplaçant le pied, servant à la natation ; la branchie latgrale tout-h-fail h découvert. £'A:.LeGastéroptère de Meckcl. Gasteropicra Mecke/i.Ucck , Ptcropod. MOL 27 ï Obxcrç. Ce genre est établi sur un joli mollusque dos mers de Sicile; aussi est-il probable que c'est le même que celui qui a été propose par M, Rafinesque sous la dénominaliou de Sarcoptèrc, Atlas. Atlas. Corps partagé en deux parties réunies par une sorte de pédoncule, à peu près comme dans le gejire précédent ; la posléi ieure oya- laire; l'antérieure dilatée circulairemcnt, et ciliée sur ses bords , mais pourvue d'un très-petit pied distinct en dessous, et d'une paire de très-petits tentacules auriformes en dessus; l'anus au milieu du côté droit de la masse posté'ieure ; les organes de la respiration inconnus , ainsi que la terminaison de ceux de la génération. Ex. L'Atlas de Pérou. Atlas Pcronii. Lesueur, Jonrn. de Phys., vol. 85, pi. 2, fig. 2. Obsen>. Ce genre, dont nous devons la connoissance a M. Le- sueur. n'est pas entièrement connu; il nous semble cependant qu'il doit appartenir à la même famille que le gastéroptère; caria terminaison de l'anus nous porte a croire que la branchie doit eu être voisine, et non pas foi'mée par les cils qui bordent le disque, comme le croit M. Lesueur. Section II. — Organes de la respiration, et le corps protecteur , quand il existe ( te qui est assez rare) , symétriques. ORDRE PREMIER. — APOROBRANCHES. APOROBRANCHIATA. Corps de forme un peu variable, mais constamment pourvu d appendices natatoires pairs etlatéraux, sans pied proprement dit; organes de la respiration souvent peu évidens. Fam. l. — A. THÈCOSOMES. Thecôsomata. HvALE. Hyalœa. Corps subglobuleux , formé de deux parties distinctes; la pos- rieure ou abdominale large, déprimée, bordée de chaque ité d'une double lèvre du manteau, quelquefois prolongée. ^7* MOL contenue dans une coquille ; l'antérieure ccphalo-thoracique , dilatée de chaque côté en aile ou nageoire arrondie ; tête non distincte, pourvue de deux tentacules contenus dans une gaîne cylindrique ; ouverture buccale , avec deux appendices labiaux décurrens sous le j:>ied; awus à la partie postérieure de la double lèvre du manteau au côté droit ; branchie en forme de peigne, sur le même côté^ terminaison de l'oviducte à l'endroit de séparation des deux parties du corps; celle de l'organe mâle tout-à-fait anté- rieure, en dedans et en avant du tentacule droit. Coquille extérieure fort mince, transparente, symétrique, bombée en dessous, plane en dessus , fendue sur les côtés pour le passage des lobes du manteau , ouverte en fente en avant pour celui du céphalo-tliorax , et tronquée au sommet. Ex. h' Jiy aie tridentée. Hfa/œa iridentata. Lamck.j Cuv.,Ann. du Mus., 4, p. 22, fig. 5g. Obsero. Cegenre,dont nous avons publié une monographiedansle Journal de Physique et dans ce Dictionnaire, renferme déjà cinq à six espèces j toutes paroissent êti'e des pays chauds. ClÉODORE. Oendora. Corps alongé, conique, plus ou moins déprimé; partagé en deux parties, comme dans 1 hyale; deux tentacules, deux yeux et deux ailes natatoires à l'antérieure ; la postérieure conique , con- tenue et adhérente dans une sorte d'étui gélatineux a ouverture antérieure fort grande, et non échancrée latéralement. y/. Espèces déprimées. Ex. LaCléodore deBrowne. Cleodoa Brotvniî. Pér. Lcsueur , Ptérop., Ann. du Mus. , vol. i5, pi. 3 . fig 14- B. Espèces coniques, non déprimées. (G. Vagimjlk. Daud. ) Ex. La C. de Bordeaux. Obsero. Nous avons observé une espèce vivante de cléodore, l'auimal et la coquille. C'est un genre peu distinct de l'hyale. CvMBULlE. C/mbulia. Corps alongé, subcylindrique , pourvu en arrière d'un filament d'attache, et de chaque côté d'une large expansion natatoire; deux yeux , une trompe ? MOL ^tyS Coquille ou ëtui cartilagineux, transparent, conique dans sa partie postérieure où adhère l'animal , et se prolongeant en dessus en un long demi-cylindre creux, sous lequellanimal peut se mettre a Tabri. Ex. ha Cymbulie de Péron. Cynibulia Pcronii , Lamck. , Pcr. et Lesueur, Ann. du Mus. i5, pi. 3, fig. 9 , 10, 11. Ohsero. La définition que nous donnons de ce genre est toute dif- férente de celle de Péron et Lesueur; mais nous avons vu l'animal sur lequel il est établi, et l'autopsie comme l'analogie ne nous permet- tent pas de douter qu'ils ne se soient trompés dans la description et la figure de ce mollusque, ainsi que dans ses rapports avec sa co- quille. Pyhgo. Pyrgo. Animal entièrement inconnu. Coquille presque microscopique, sphéroïdale, régulière, formée de deux pièces ou valves presque séparables , égales, se joignant dans toute leur circonférence, si ce n'est en avant, où est une petite ouverture étroite, transversale. Ex. La Pyrgo lisse. Pyrgn lœvis. Defr. , PI. du Dict., Fossiles. Observ. Ce genre, établi par M. Defrance , qui le rant;e parmi les spliérulacés, ne contient encore qu'une seule espèce fossile. Fam. IL— GYMNOSOMES. Gvmnosomata. Corps de forme alongée, subconique, complètement nu; deux faisceaux de suçoirs tentaculaires à la bouche ; point de dent a la lèvre supérieure j une petite plaque linguale hérissée de den- ticulcs. Clio. Clio. Corps libre, nu , plus ou moins alongé, un peu déprimé, aminci en arrièi'e , sans autres nageoires que les appendices latéraux ; tête bien distincte, pourvue de six tentacules longs , coniques, rctractiles , séparés en deux groupes de trois chacun , et pouvant entièrement être cachés dans une espèce de prépuce portant lui-même un petit tentacule a son côté externe; bouche tout-a-fait terminale et verti- cale; yeux sessiles, presque supèresj une sorte de ventouse ou de 32. j8 viidimcnt ilr pied sous le cou, entre la racine des nageoires; anus et terminaison des deux parties de l'appareil générateur dans un tuherculc unique, situé au côté droit, h la jonction de la naycoirc au tronc; organes de la respiration? A. Es|)cces dont los tentacules sont Lien connus. Ex. Le Clio boréal. Clin horcalis. Pall., Spicil. zool., lo, t. I , iig. 18, 19, et ri. du Dict. des Se. nat. tf. Espèces sans tentacules ? et dont le renflement céphaliquc est séparé il 11 tionc par une sorfe de thorax plus étroit , bien distinct. ( G. Cliodite. Quoy et Gaimavd. ) Ex. Le C. Caducée. C. Caduceus. Voyage de TUranie , Allas zoolog. , pi. ^iS , fig. I. Obxi-i\>. Nous avons caractérisé ce genre d'après nos propres ob- servations. La ligure de Pallas que nous citons est la moins mau- vaise de toutes celles qu'on a données du clio boréal; mais elle est encore fort inexacte. Quanta l'espèce qui forme la seconde section de ce genre, elle est trop incomplètement connue pour qu'on puisse assurer ce que c'est. 11 en est peut-être de même du clio austral de Bruguière. Pnel'MODERME. Pneumoderma. Corps libre , subcylindrique , un peu aminci en arrière , renflé en avant, et divisé en deux parties : l'une postérieure ou abdo- jiiinale plus grosse, ovale et étroite en arrière; l'autre antérieure ou céplialo-lhorax bien plus petite , formée par un petit appendice ou pied médian, accompagnée a droite et h gauche par un appendice natatoire; bouche a l'extrémité dune sorte de trompe rétractilc . ayant h sa "base un faisceau de suçoirs tenlaculaires , et pouvant se cacher dans une espèce de prépuce qui porte en dehois deux jietils tentacules; anus à droite et un jieu avant les branchies extérieures en forme d'H, placées à la partie postérieure du corps ; orilice des organes de la génération dans un tubercule commun situé a la racine de la nageoire du côté droit. Ex. Le Pneuinodermc de Pérou. Pnetirnndenna Pcroiii. Lainck., Cuv-, Ann. du Mus. , 4, p. 228, pi. 5g. Ohsciv. ]Nous avons caractérise ce genre, dont la découverte est du^' a Pérou, sur plusieurs individus bien conserves, rapportés par MOL ^75 JMiVI. (liioy et Giiimard Je l'expédition du capitaine Freycinet. Il ne coii lient qu'une espèce de l'Australasie. Fam. III. —PSILOSOMES. Psilosomata. Corps très-coinpriiné latéralement , et en forme de lame. Phvllirok. PhyUiroe. Coi'ps libre , nu , très-comprimé ou b«(>licoup plus haut qu'épais , lerminé en arrière par une sorte de nageoire verticale; céphalo- thorax petit, et pourvu d'une paire d'appendices natatoires, trian- gulaires, comprimes, et simulant des espèces de longs tentacules ou de branchies; bouche subterminale, en fer à cheval, avec une trompe courte rélractile; anus au côté droit du corps; orifice des organes de la génération unique du même côté , et plus antérieur que l'anus; organes de la respiration? Ex. Le PhylliroéBucéphale. PhyUiroe Bucepha/um. Pérou et Lesueur, Ann. du Mus., pi. 1 , f. i-3. Observ. INous avons observé cet animal sur lindividu de notre collection, qui a été découvert dans la Médilerranéc par MM. Pé- rou et Lesueur; nousn'a\ouspu trouver lesbrancliics, et cependant nous ne croyons pas que les appendices locomoteurs en servent. ORDRE SECOND. — POLTBRAKCHES. POLYBRANCHIATA. Organes de la respuation branchiaux , en forme de lanières ou fVarbusculcs nombreux, disposés syjnétriquement, et a l'extérieur lie chaque côté du corps. Corps toujours nu. Fam. 1.— TETRACÈRES. Tetkacerata. Deux paires de tentacules, Tune frontale et l'autre occipitale; yeux sessilcs en arrière de celle-ci; la peau lisse; les branchies en forme de lanières ou de cirrhes. 2/6 MOL Glaucus. Claucvs. Corps lacertifortne , alongû, eonirjue, avec un rudimenl de pied h sa l'ace inférieure, se prolongeant en arrière en une sorle de queue, et des espèces d'appendices digités, disposes par paires sur les côtes et servant à la natation ; tête assez grosse , quoique peu distincte ; deux paires de tentacules extrêmement courts ; bouche subterminale; anus au tiers postérieur du côté droit 7 la terminaison des orgaHes de la génération dans un tubercule commun, au tiers antérieur du même côlé. i^r. Le Glaucus de Fdfster. Glaucus Forsferi. PéronetLcsueur, Ann. du Mus. , i5, pi. 3 , f. 9. Ohseiv. On ne connoît encore qu'une espèce bien distincte dans ce genre, et presque de toutes les mers; elle a toujours été assez incomplètement figurée et décrite h l'envers , le pied en haut. LanIOGÈRE. Laniogerus. Corps a peu près de même forme que dans le genre précédent, épais et plus large en avant, plus étroit et plus mince en arrière, gasléropode, pourvu de chaque côté d'une série de lames molles, iinement pectinées, divisée en deux parties; bouche et tentacules comme dans les glaucus, ainsi que la terminaison des appareils de la digestion et de la génération. Ex. Le Laniogère d'Elfort. Laniogerus eljorlianus. Blainv. , Pi. du Dict. Obsero. Nous avons établi ce genre d'après un individu de la col- leclion du Muséum britannique. TergipÈde. Tergipea. Corps conique, claviforme, avec un pied encore assez peu sensible, comme dans les genres prccédens, pourvu en dessus d'espèces de branchies tcntaculiformes en petit nombre , et dis- posées sur deux rangs; les deux paires de véritables tentacules de longueur un peu variable. u4. Espèces dont les deux paires de tentacules sont fort courtes. Ex. Le Tergipède lacinulé. Tergipes lact'nu/alus. Eue. niclh., pi. 8i, f. 5-6. MOL 277 B. Espèces qwi les ont plus longues. Ex. Le T. de Tilcsius. T. Tilesii. Voyage de Kruserislern, fig. 29-50. Obsenr. Nous ne conuoissons cet animal que par analogie et par ce qu'en a dit Forskal. Cavoline. Caeolina. Corps alongé , liinacifornie , avec un pied épais et propre a ramper; tète bien distincte; deux paires de tentacules fort alon- ges, outre deux appendices labiaux; organes de la respiration formés par un grand nombre de cirrhes coniques disposées par anneaux ou par bandes dans toute la longueur du dos. Ex. ha. Cavoline Pèlerine. Cavolina Peregrina. Brug., E. m. , pl.85,f. 4. Observ. Nous en avons observé une très-petite espèce rapportée par MM. Quoy et Gaimard du voyage de l'Uranie. EoLiDE. Eolida. Corps ovale, oblong, limaciforme, gastéropodc; tète distincte; quatre ou deux tentacules supérieurs , outré deux labiaux; bran- chies formées par un très-grand nombre de petites écailles molles, flexibles, imbriquées de chaque côté du dos; l'anus et la termi- naison des organes de la génération a peu près comme dans les genres précédens, mais beaucoup plus rapprochés, et entre les deux paires de tentacules. Ex. L'Eolide de Cuvier. Eolida Cuvieril. E. m. , pi. 82, f. 12. Obsrrv. Ce genre est évidemment fort voisin du précédent, et pourroit sans inconvénient lui être réuni. Nous en avons examine plusieurs espèces. Il y en a dans toutes les mers. Y k^i. II.— DIGÈRES. DiCERATA. Deux tentacules supérieurs rélra<:tiles dans une sorte de gaîne située a leur base ; un voile membraneux plus ou moins étendu au-dessus de la bouche ; organes de la génération et anus distani au côté droit ; organes do la respiration en forme d'arbusculc» extérieurs. ^/S MOL ScvLLÉE. Scyllœn. Coi-ps alongé, très-comprimc . convexe a sou côte supérieur , et pourvu d'un pied étroit et canaliculé a l'inférieur ; tète distincte , avec deux grands tentacules aurifonnes fendus au côté externe ; bouche fendue entre deux lèvres longitudinales, et année d'une paire de dents latérales séniilunaires fort grandes; organes de la respiration en forme de petites houppes répandues irrégulière- ment sur des appendices pairs de la peau. £".1. La Scyllce pélagienne. Styllœapelagica. Cuv.. Ann. du Mus., 6,pl. 6i, f. 1-5-4. Observ. On ne connoît encore quune espèce de ce genre, fort commune dans l'Océan atlantique. MM. Quoy et Gaimard (Atl. zoolog. du Toyage de l'Cranie. pi. ic'6. fig. ]5) en ont fait figurer \ine nouvelle des mers deTAustralasiesousIe nom de Scylléc fauve. TrITONIE. Trilonla. Corps limaciforme, hombé dans les deux sens en dessus, plane et pourvu d'un large disque musculaire propre à ramper en des- sous ; deux tentacules supérieurs rétractilcs dans une sorte d'étui ; une grande lèvre ou voile circulaire frontal ; bouche armée d'une paire de gi-andes dents latérales, tranchantes et denticulées sur les bords; branchies en forme de panaches ou d'arbuscules rangés symétriquement de chaque côté du corps. Ex. La Tritonie de Homberg. Tritonia Hombcrgii. Ciiv., Ann. du Mus., I ,pl. 5i , f. 1-1. Olfscn;. C'est un geme bien rapproché des scyllées, et qui ren- ferme quatre uu cinq espèces de nos mers, mais assez mal connues. ThÉthys. Thci/i/s. Corps ovale, déprimé, bombé en dessus, plane en dessous, et pourvu d'un large pied dépassant do toutes parts le dos étroit et sans rebord; deux tentacules supérieurs fort longs, à la partie antérieure desquels est un tube contractile; bouche à l'extrémifc d'un petit tube sans dents ni langue hérissée? au milieu d un large voile frontal frange dans tout son bord ; biancbics alterna- MOL ^79 ttveincut iuéi;aKs. »^l disp-^scf'S sur mu -«i ul-. li^m- de cliaquc cote du dos. Kv. La Thetlivs Icporinc. Thetlijs /fporina. Cuv.. Aun- du Mus., 12 , pi. 24. Oitsrn.-. Ce genre ne contient encore qu'une ou deux espèces de Ja Méditerranée. ORDRE TROISIEME — CYCLOBR.\>CHES.- C\ CLOBR WCHIATA . Organes de la respiration branchiaux . en l'orme d arbuscules plus ou moins développés . rassemblés symétriquement auprès de Tanus. qui est situé dans la ligne médiane do la partie postérieure du corps; la peau nue, et plus ou moins tuberculeuse. DoRis. Doris. Corps ovale plus ou moins déprime ; le pied et la tète débordés detouscôtésparlesbordsdumauteau ; quatre tentacules, dont deuv supérieurs . contractUes dans une caTité. et deux inférieurs sous le rebord du manteau; bouclie a rextrémité d'un petit tuln* charnu sans dents , mais avec nue masse linguale hérissée de deulicules considérables ; les bi'anchies eu forme d arbuscules Siiillaus dis- posés en cercle plus ou moius complet , au-devant de ranus médian et supérieur; organes de la généi-ation se tcrmiiiaut au tiers anté- rieur du côté droit , dans un tubercule commua. -/. Elspècesdont le bord antérieur du manteau est iU\isécn plusieurs lanières symétriquement disposées. (G. Polycèke. Cuv.) £".»-. La Doris cornue. Doris conmUi. Midi.. Zool. Dan . i , pi. 145, 1-2-5. B. Espèces dont le bord antérieur du manteau est indivis. ! ." Le corps prismatique. Ex. La D. laecrée. D. lacera. Cuv. . Ann. du Mus. , 4< pl> > « iig. 1. 2 ' Le corps très-bombé on dessus. E.i La D. voiruqueuse. D. ircrrucosa. Ib. . idem, pi. 1. f. 4-5-0. 28o MOL 3.« Le corps extrêmement déprimé. Ex. La D. Semelle. D. Solea. Cuv., Ann. du Mus., 4, pi. 2, f. 1-2. Observ. Ce genre dont M. Cuvier a donné dans les Annales du Muséum une monographie que nous avons complétée dans ce Dic- tionnaire, renferme déjà vingt espèces assez bien connues et ré- pandues dans toutes les mers où elles vivent sur les rochers. OncHIDORB. Onchidoris. Corps ovalaire, bombé en dessus; le pied ovale, épais, dépassé dans toute sa circonférence par les bords du manteau; quatre tentacules comme dans les doris, outre deux appendices labiaux; organes de la respiration formés par des arbuscules très-petits, disposés circulairement , et contenus dans une cavité située a la partie postérieure et médiane du dos; anus également médian à la partie inférieure et postérieure du rebord du manteau ; les orifices des organes de la génération très-distans et réunis entre eux par un sillon extérieur occupant toute la longueur du côté droit. Em. L'Onshidore de Leach. Onchidoris Lcachii. Blainv., PI. du Dict. Observ. Nous avons établi ce genre sur un mollusque de la collection du Muséum britannique, dont on ignoroit la patrie. PÉRONIE. Peronia. Corps elliptique , bombe en dessus ; le pied ovale , épais , dépassé dans toute sa circonférence par les bords du manteau ; deux ten- tacules inférieurs seulement, déprimés, peu contractiles, et deux appendices labiaux ; organe respiratoire presque rétiforme ou pulmonaire, dans une cavité située à la région postérieure du dos, ets'ouvrant à l'extérieur par un orifice arrondi , médian , percé à la partie inférieure et postérieure du rebord du manteau; anus médian situé au-devant de l'orifice pulmonaire ; orifices des organes de la génération très-distans, celui de fovaire tout-h-fait à l'extrémité postérieure du côté droit , se continuant par un sillon jusqu'à la racine de l'appendice labial de ce côté, celui de î'orgine excitateur fort grand , presque médian , à la partie anté- rieure de la racine du tentacule du même côté. MOL =«« Ex. La Pérouie de l'Isle-de-France. Peronia maiiritiana. Blainv., Ciiv. , Aiin. du Mus., 5, pi. 6. Ohserv. Ce genre renferme les onchidies marines de M. Cu- vier; nous en connoissons déjà quatre ou cinq espèces, toutes de r hémisphère austral. ORDRE QUATRIÈME- — IKFÉROBRATsCHES. Inferobranchiata. Organes de la respiration branchiaux, et disposes en forme de lamelles sous le rebord saillant du manteau ; corps toujours nu, ovale, et plus ou moins tuberculeux. Phyllidie. PhyUidia. Corps ovale, oblong , assez bombé ; tête cachée comme le pied, par le bord du manteau ; quatre tentacules , les deux supérieurs rétractiles dans une cavité qui est à leur base; les deux inférieurs buccaux; bouche sans dent supérieure; une masse linguale denli- culée ; lames branchiales tout autour du rebord inférieur du manteau, si ce n'est en avant; anus à la partie postérieure et médiane du dos ; orifices des organes de la génération dans un tubercule commun au quart antérieur du côté droit. Ex. La Phyllidie pustuleuse. PhyUidia puslulosa. Cuv-, Ann. duMus.,t. 5,pl. i8, f. I. Observ. Les espèces de ce genre paroissent n'avoir encore été trouvées que dans la mer des Indes. LiNGUELLE. Linguetla. Corps ovale, très-déprimé; le manteau débordant le pied de toutes parts, si ce n'est en avant; tête découverte. Lamelles branchiales obliques , et n'occupant que les deux tiers postérieurs du rebord inférieur du manteau. Anus inférieur situé au tiers postérieur du côté droit; les orifices des organes de la génération dans le même tubercule , au tiers antérieur du même côté. Ex. La Linguelle d'Elfort. Llnguella El/ortii. Blainv., Pi. du Dict. 2S2 MOL Ob'^ei-i). JNoiis avons établi ce tjcnvcsiir un mollusque bien cousoivô delà collccliou du Muscutn britannique , dont on ignoroil la pallie. JNous supposons que c'est le mcnie que le genre Diphyllidie de 31. Cuvier. Il est aussi probable que le genre établi par M. Rafinesqiic sous le nom (ÏArrnina, et qu'il caracicrise ainsi: Corps oùfong, déprime; bouche nue, rélractilc; les flanc • lameiteux; Varias à droite, ne dillere pas beaucoup de notre lingucUe, puisque M. Rafinesque lui-mcme le rapproche des phyllidies ; mais c'est ce qu'il csl im- possible d'assurer. ORDRE CINQUIÈME. — INUCLÉOBRAINCHES. NUCLEOBRANCHIATA. Organes de la respiration en forme de lanières symétriques groupées avec les organes digestifs . dans une petite niasse {nucleus) située h la partie supérieure et ordinairement postérieure du dos; la peau nue, épaisse, comme gélatineuse. Coquille symétrique plus ou moins enroulée longitudinalement ou d'arriore en avant, et fort mince. Fam. I. — NECTOPODES. Kectopoda. Un pied al)dominal, comprimé en nageoire arrondie. FiROLE. Plerotrachen. Corps fort alougé , plus ou moins fusiformc . hyalin , et comme gélatineux; tentacules rudimentaires remplacés par des espèces d'épines cartilagineuses j yeux scssilcs . grands , derrière une cornée transparente bombée de la peau ; la bouche a lèvres ver- ticales h l'extrémité d'une longue trompe, cl armée à l'intérieur de deux rangées latérales de longs crochets recourbés , cornés , serrés de manière a simuler une paire de mâchoires latérales pai leur réunion ; le nucléus tout-a-fait à découvert, et enveloppé par une membrane gélatineuse ; la terminaison du canal intestinal el des organes de la géjiération dans un tubercule à gauche, vers le nucléus. A. Espèces dont le corps se prolonge bien au-dcHi du nucléus et se tcnuinc par une petite nageoire horizontale , bifiuquéc. (G. FinoLE. ) Ex. La Firolecomonnée. Plcrulrachea coronala. Enc. mél . pi. 8i, f. I. MOL ^«3 B. Espèces tlont le corps se termine presque brusquement en arrière du nuciéus par ime sorte de queue très-courte non bifurquée. (G. Fir.oLoÏDE. Lcsueur. ) Ex La F. de Desmaresl. F. rf«7/?G/r5//a??». Lcsueur, Jonru, del'Acad. des Se. nat. de Philad. , t. i. pL ii, f. i. C. Espèces dont le corps est fortalongé, aminci aux deux extrémités. (G. Sagitelle. Lesueur.) Observ. Ce genre no contient encore que des animaux marins et carnassiers, essentiellement des mers des pays chauds. M. Lesueur^ qui les a le plus étudie's. compte six espèces de firoles , trois de iiroloides, et une de sagitelle j mais il est probable qu'elles sont trop multipliées. Il faut sans doute rapporter h ce genre celui que M. rYatincsqiic a nommé Hyplcre. Peut-ûtre cependant devra-t-il être conserve comme une sous-division pour les espèces qui , outre la nageoire comprimée sous le ventre , ont en avant deux appendices sous la poitrine, comme la firole deForskal. Carinaire. Can'naria. Corps alongé , prolongé en arrière du nuciéus en une véritable queue bordée h son extrémité par une nageoire verticale ; tête assez distincte ; deux tentacules longs et coniques ; deux yeux scssiles* les organes de la respiration et le nuciéus eutièrement enveloppés par un manteau à bords lobés et tapissant une coquille symétrique fort mince , un peu compiimée , sajs spire , mais dont le sommet est un peu recourbé en arrière; ouverture ovale et bien entière; l'anus sous le bord du manteau. Ex. La Carinaire de la Méditerranée. Carinaria incditerranca. Pér. et Lesueur, Aun. du Mus. , t. i5, pi. 2, f. i5. Oi.ycrf.lNousavons caractérisé cegenred'aprèsl'individu qui a servi aux observations de MM. Pérou et Lcsueur; on n'en connoît encore que trois espèces, dont une des mers d'Afrique et delà Méditer- ranée, et une troisième beaucoup plus grande de l'Océan austral. Fam. IL— PTKIiOPODES. Pteroi>oda. Llu appendice aliforme de cIkt^uc côté du corps , et servant k la ualation. ^84 MOL Coquille syinétrirpie , Irès-minco , Iransparcnle, enroulée laii- gitudiiialeinenl ou d'arricre en avant. Atlante. Adanta. Corps conchylifère conipriiné . spiral en arrière , pourvu en avant d'une paire d'appendices ou de nageoires foliacées assez grandes; tête peu distincte; deux tentacules en avant d'yeux fort gros, comme pédicules et situes h leur base; bouche à l'exlrc- mité d'une longue trompe; anus a l'extrémité d'un tube très- grand , dirigé en avant ; les organes de la génération et de la res- piration incomplètement connus. Coquille très-mince, diaphane, fortement carénée , à ouverture largement échancrée supérieurement, et à bords tranchans. Ex. L'Atlante de Péron. Atlanta Pcronii. Lesueur, Journ. de Physique, t. 85 , pi. 2 , f. i . Obsero. Nous ne connoissons ce genre que d'après la description et l'excellente figure données par M. Lesueur dans le recueil cité. II ne renferme encore que lespèce qui lui sert de type , et qui a été trouvée dans la mer Atlantique. Spiratelle. Spiratella. Corps conique, alongé , mais enroulé longiludiTialempnt , élargi en avant, et pourvu de chaque côté d'un appendice aliforme subtriangulaire, arqué; bouche a l'extrémité de l'angle formé par deux lèvi'es inférieures ; branchies en forme de plis , "a l'origine du dos ; anus et organes de la génération inconnus. Coquille papyracée, très-fragile, planorbique , subcarénée, en- roulée un peu obliquement , de manière ;i être profondément et largement ombiliquée d'un côté; spire un peu saillante, et pointue de l'autre; ouverture grande, entière, non modifiée, élargie a droite et a gauche; le péristome tranchant. Ex.. La Spiratelle limacinc. Spiratella llmacina. Scoresby , Pêches de la baleine, t. 2, pi. 5, f. 7. Obsen>. INous avons tiré les caractères de ce genre surtout de l'ouvrage de M. Scoresby. Il est établi sur un animal presque jni- croscopique des mers arctiques, dont M. Cuvier a fait son genre Limacinc, adopté par M. de Lamarck. MOL 2S5 Argonaute. Argonauta. Animal tout-à-fait inconnu. Coquille naviculaire, symétrique, fort mince, comprimée, à carène double ou carrée , enroulée longitudinalement dans le même plan ; le dernier tour beaucoup plus grand que tous les autres pris ensemble , et renfermant la spire ; ouverture très- grande, entière, symétrique, carrée en avant , un peu modifiée en arrière par le retour de la spire, et pourvue de chaque côté d'une espèce d'auricule à bords épais et lisses; les bords tran- cbans, iix. L'Argonaute papy racée. .^rg^onfiM/a^/g-fl. Martini, Cunch., I, t. i'],i. i5n. Obse/v, La considération de cette coquille, sa comparaison avec celle des genres précédons , la forme du corps des poulpes comparée avec celle de sa cavité , ne permettent pas de penser que les espèces de ce genre de mollusques qu'on y trouve en soient les construc- teurs, et portent au contraire à penser que son animal est voisin des spiratelles et des atlantes. MM. Cuvier et de Lamarck sont cepen- dant d'une opinion contraire. M. Oken, dans les notes qu'il a publiées dans V Isis (u.° g, iSiS), p. 4^9, pi- i6, f. 1-2, donne la description et la figure, il est vrai, très-incomplète de l'animal de l'argonaute, qui, dit-il, a été rapporté du port Jackson par l'expédition du capitaine Frey- cinet.On y voit quecejnoUusqueseroit pourvu de deux paires d'ap- pendices foliacés , une antérieure et une postérieure, et que ce seroit au milieu delaracine de cette dernièreque seroit unebouchegrande, ronde et tout-k-fait inférieure. Quoique M. Oken pense que cet animal est delà famille des sépiacés , il nous semble que l'on pour- roit mieux voir dans la première paire d'appendices des tentacules, et dans la seconde, des organes de natation un peu, comme cela a lieu dans l'atlante de Péron ; mais il est encore plus certain que cet animal n'est autre chose qu'un petit poulpe du geni'eOcythoé, mal conservé et surtout très-mal vu par M. Oken , sans doute a travers les parois d'un bocal. JNous nous sommes positivement assurés de ce fait. M. de Lamarck distingue trois espèces de coquilles de ce genre , dont une de la Méditerranée, et les deux autres de l'Océan des Grandes-Indes. ^«H ' MOL :sous-CLASSE m. PAHACÉPIIALOPIIORESHEmTAPHROnmS. P/vKACi.i.iiAioPBonA..ifr.MAPHRoDiTA, (Genre Patella. Linn.) Appareil de la génération forme par un seul sexe distinct ( le sexe femelle)^ tous les individus semblables, et se suffisant a cux-monies dans la reproduction. Coquille toujours simple, recouvrante, très-rarement un peit enroulée , syniéti'ique ou non ; constamment sans traces d'opercule. Section I. — Les organes de la respiration cl la coquille syinc" triques. ORDRE PREMIER. — CIRRHOBRAPsCHES. ClRRHOBRANCHIATA. Organes de la respiration en forme de longs filameus nombreux, portés par deux lobes radicaux au-dessus du cou. Coquille subtubuleuse, un peu conique dans toute sa longueur et ouverte aux deux extrémités. Genre Dentale. Dentaliuni. Corps alongé, conique, subvermiforme . enveloppé dans un manteau iistuleux dans le tiers antérieur, et terminé par un bour- relet percé dans son milieu par un oriiice a bords frangés ; pied lout-a-fait antérieur, proboscidiforme, terminé par un appendice conique, reçu dans une sorte de calice à bords festonnés^ tête dis- tincte, ovale, a bouche terminale au milieu d'une lèvre digitée; une paire de mâchoires latérales et formées chacune de deux pe- tites coques ovales garnies de pointesj anus terminal et percé dans une espèce de pavillon pouvant sortir de la coquille^ organes de la génération? Coquille régulière, symétrique, subfistuleuse, légèrement courbée dans le plan longitudinal, conique, s'atlénuant insensiblement m arrière, et ouverte aux deux extrémités par deux orifices an oudis. yt. Espèces dont le tube est strié ou côtelé loni;itudinalement. Ex. La Dentale clépliantine. DtnlaUum clephanliman. D Ai- genville, Conch., t. 5, f. H, cl Zoomorph., t. i , f. H. MOL ^^7 IL Espèces (loni le liibe n'uirre que dey sliics traccroissemcnt. Tlx. La D. lisse. D. EntaUs. D'Argenville, Concli., loin. 3, fig. KK. Observ. La seule loi nie rcgulièi'e, symétrique, de la coquille de ce geni'c, suffisoit réellement pour montrer qu'il ne pouvoit cire ])lacé panni les chétopodes, quoiqu'elle fut percée aux deux extré- mités, comme dans tous les tubes des animaux de ce groupe^ mais il étoit absolument nécessaire de recourir h l'animal qui j'habite pour décider quels étoient ses rapports naturels. C'est M. Dcshayes qui HQUS paroît avoir observé le premier celui de la dentale lisse , et c'est surdesindividusquiontservi àsesobservations quenousavons pris les caraclères exposés ci-dessus, qui nous font penser que les dentales doivent former un ordre distinct dans le type des mollus- ques paracéplialophores. L'animal est en effet pourvu d'un manteau avec un colîicrouvertpourlepassagedu pied et de la tète; son corps entièrement mou n'oftïe aucune tra'oe d'articulations etencoremoins de crochets ou faisceaux de soies qui se remarquent dans tous les chétopodes, depuis les aphrodites jusqu'aux lombriesj sa tête est bien distincte, quoiqu'elle n"ait pas de tentacules proprement dits; le bord labial est digité dans sa circonférence d'une manière fort régulière; la bouche est armée, a l'intérieur, de mâchoires vrai- ment fort singulières; lestomac est aussi pourvu de crochets cor- nés bruns, disposés comme ceux du renflement lingual de beau- coup de mollusques. Le pied , qu'on pourroit au premier abord croire être l'analogue de l'espèce de tentacule proboscidi- formé qui ferme le tube des serpules, n'occupe pas la inême place, puisque dans les dentales il est réellement inférieur , syinétrique, (juoiqu'il se prolonge en avant, de manière à beaucoup dépasser la lête, tandis que l'organe proboscidiforme des serpules n'est qu'un véritable tentacule, quelquefois recouvert d'une pièce calcaire, et qui s'est beaucoup développé, son congénère étant resté rudimcn- laire : aussi est-ce un organe pair inséré sur le côté dorsal de l'a- nimal. La structure de ces deux organes est également toute di/Té- rente:le pied des dentales est entièrement musculeux, et nulle- ment creux, comme s'en est assuré M. Deshayes; il oiFre même des muscles rétracteurs bien distincts qui vont s'attacher lout-h-fait en arrière arextrémilé postérieure de la coquille, disposition qui n(; se remarque pasdansle tcntaculedes spirorbes. Lesbranchiessiluécs au-dessus du cou de 1 animal , dans le fond delà cavité formée par h; manteau, sont bien paires et symétriques. Leur composition;, cl ^88 MOL mè/Heun peu leur disposition, ont plus évidemment quelques rap- ports avec ces organes dans lesaniphitrites ; mais ces rapports sont encore plus appai'ens que réels, comme M. Deshayes pourra sans doute s'en convaincre par un examen ultérieur plus complet; et d'ailleurs on ne peut nier que ces branchies ne ressemblent beau- coup à celles des mollusques nuclcobranclies et des cervicobranches symétriques. Quant a la terminaison du canal intestinal par un anus médian et tout-à-fait postérieur, correspondant à l'orifice terminal de la coquille , il est évident qu'aucun mollusque connu jusqu'ici n'offre ce caractère ( car a l'orifice dont le sommet des lissurellcs est percé, correspond une ouverture du manteau et non l'anus véritable ), tandis que tous les chétopodes le présentent constamment d'une manière plus ou moins manifeste. Malheureu- sement les organes de la circulation et ceux de la génération des dentales ne sont pas suffisamment connus. M. Deshayes ayant re- niarqtié que des individus ont l'extrémité postérieure du corps terminée par un empâtement, tandis que d'autres ne l'ont pas, a pu être porté a croire que ce seroit quelque différence de sexes ; mais cela n'est pas probable, d'autant plus que, dans les uns comme dans les autres, la partie postérieure du corps étoit remplie de corps granuleux qui ressembloient beaucoup à des œufs. Espérons que les nouvelles observations de M. Deshayes le mettront à même de confirmer ou de détruire le rapprochement que nous faisons des dentales avec les carinaires et les patelles, rapprochement déjà fait par le génie incommensurable de Linnœus. ORDRE IL— CERVICOBRAINCHES. Cervicobranchiata. Organes de la respiration dans une grande cavité située au-dessus du cou , et s'ouvrant largement en avant ; tête assez distincte , ''Ivec deux tentacules coniques, contractiles j yeux sessiles à leur base externe. Fam. I.— RÉTIFÈRES. Retifera. Organes de la respiiation en forme de réseau, au plafond de la cavité branchiale. Patelle. Paiella. Coi'ps plus ou moins circulaire , conique en dessus , plane en dessous , et pourvu d'un large pied ovale ou rond , épais ; dépasse MOL aSg Jans toute sa ciiconfcVence par les bords du ranntcau, qui sont plus ou moins frangés; une série complète de plis membraneux, verticaux, dans la ligne de jonction du manteau avec le pied. Coquille ovale ou circulaire, a sommet droit ou plus ou moins recourbé en avant ; la cavité simple, plus ou moins profonde ; le bord bien complet, et tout-a-fail horizontal ; une empreinte mus- culaire étroite, formant un fer à cheval ouvert en avant. A. Espèces dont le sommet est obtus, vertical, presque médian, et qui sont coniques. Ex. La Patelle commune. Patella oulgata. Mai'tin., Conch., I , t. 5, f. 38. B. Espèces un peu moins coniques et dont le spmmct est un peu plus antérieur , avec une légère inclinaison en avant. Ex. La P. rouge-dorée. P. deaurata. Chemn., Conch., lo , t. l68,f. 1616, ab. C. Espèces ovales , alongées, comprimées sur les côtés , ayant le sommet subantéricur bien marqué et crochu. Ex. La P. en bateau. P. compressa. Martin, , Conch., i, t. 12, f. 106. D. Espèces dont le sommet subantéricur est très-peu marqué, et qui sont tout-à-fait plates ou déprimées. Ex. La P. scutellaire. P. scutellan's. E. Espèces déprimées , dont le sommet est à peine indique, et beaucoup plus étroites en avant qu'en arrière. Ex. La P. en cuiller. P. cochltaria. Fav., Conch., t. 79, f. B. F. Espèces ovales , à sommet bien marqué , évidemment incliné en avant et submarginal ; le bord un peu convexe au milieu. (G. Hblcion. D. m.) Ex. La P. pectinée. P. pcclinala. Born., Mus. , t. 18, f. 7. G. Espèces ovales, minces, nacrées, à bord festonné; le sommet encore plus marginal, évident et collé sur le disque. Ex. La P. cymbulaire. P. cymhularia. (Non figurée.) Observ. Ce genre est extrêmement nombreux en espèces répau' dues dans toutes les mers, mais bien plus dans celles des pays chauds , où elles sont aussi beaucoup plus grandes. M. de Lamarck 02. ï9 2r,o MOL n'en caractérise que quarante-cinq; mais il convient qu'il en existe un bien plus tirand nombre; et en efTet Gmelin en indique déjà deux cent trente-six, en comprenant , il est vrai ,les crépidules, les calyptrées, les cabochons, les fissurelles, les émarginules, les ancyles, les stomatelles, les lingules, les argonautes, l'orbicule, et môme le concholepas, qu'on a successivement séparés de ce genre. On eonnoît malheureusement un assez petit nombre tl'espèces d'une manière complète, c'est-a-dire avec l'animal. 11 y en a quelques espèces fossiles. F\w. TI.— BRANCHIFÈRES. Branchifera. Les orj^anes de la respiration formés par deux grands peignes branchiaux égaux. FissURELLE. Fissurelln. Corps ovalaire ou subcircnlaire, conique en dessus, avec un pied large, épais, dépassé dans toute sa circonférence par les bords épaissis et frangés d'un manteau percé à sa partie supérieure par un orifice ovale , communiquant dans la cavité branchiale ; tête, yeux et tentacules comme dans les patelles. Coquille simple, conique, recouvrante, percée dans le sommet vertical un peu antérieur, ou plus ou moins avant lui par un ori- fice en rapport avec celui du manteau ; empreinte musculaire en fer à cheval ouvert en avant. yi. Espèces dont la partie moyenne des bords de l'ouverture est plus excavée, de manière à ce que, mises sur un plan, elles ne le touchent que par les extrémités. (Les F. ek bateau. ) Ex.. La Fissurelle en bateau. Fissuvclla nimbosa. Martini, Conch., I , t. II, f. 91-92. £. Espèces plus déprimées, comme ployces dans la lonj^ucur, dr manière h ce que, mises du coté de rouverture sur un plan, ce sont les extrémités qui se relèvent en formant une espèce de canal. (Les F. EN CHAPliAU.) Ex. La F. rose. F. rosea. Martin., Conch., i , t. 12, f. io5. C. Espèces coivques, à bords horizontaux. Ex. La F. cancellée. F. grœca, Idem^ibid. , f. gS-ioo. MOL ^91 Ohxr/v.M. tic Lamarck ne caractérise que dix-neuf espèces dans ce genre, dont une seule fossile j mais il est cei'lain qu'il en existe beaucoup d'autres dans les collections. Le plus grand nombre vient de l'Ocoan des Indes et de celui des Antilles; deux sont de la Méditerranée. On pourra peut-être distribuer les espèces de ce genre d'après la forme de la pièce operculaire soudée , dans laquelle le trou est percé, et d'après la forme et la position de ce trou. Emarginule. EmarginttJa. Corps ovale, gastéropodes le manteau garni de tentacules très- iins dans la circonférence, et fendu plus ou moins profondément en avant, pour la communication avec une cavité branchiale fort grande , et dont les branchies sont bien distinctes. Coquille conique recouvrante, à sommet entier, surbaisse en arrière, fendue, ou plus ou moins échancrée à son bord anté- rieur ou même a son dos ; empreinte musculaire en fer à cheval , ouvei'te en arrière, et plus épaisse à son origine. A. Espèces dont l'entaille est au milieu du dos de la coquille, et bien loin d'atteindre le bord. (G. Rimdle. Dcfr. ) Ex. L'Émarginule de Blainville. Emarginula Blaitupillii. De- france, PI. du Dict., Foss. B. Espèces comprimées , dont le bord antérieur est jirofonck'mcnt fendu et le sommet très-marqué. • ( Les Ektailles. ) ExAJt. lredlisée.£'.i'7i.ywA-«.MulI.,Zool.Dan., tab.-j4,f. y-g. C. Es]KCcs \>\us comprimées, dont le bord antérieur est seulement plié en gouttière, et le sommet encore bien évident. Ex. L'É. écbanci'ée. E. emarginata. D. Espèces très-déprimées ; le sommet peu niai que, prémédian , avec nne petite échancrure. Ex. L'É. déprimée. E. dep/essa. Observ. Ce genre ne contient dans l'ouvrage de M. de Lamarck que deux espèces, une vivante dans nos mers, et l'autre fossile; mais il en existe davantage dans les cabinets, surtout en y faisant entrer les espèces seulement échancrées, et les rinuiles dont il existe une ou deux espèces vivantes sur les côtes d'Angleterre. L'une d'elles nous paroît être la Palella aperUira de Moulagu, dont M. Gray fait son genre Diodora. »9' ^92 MOL Parmaphore. Parniaphorus, Corps épais . ovale , alongé, peu liombé en dessus, et couvert clans une plus ou moins grande partie du dos, par une coquille à bords caches par un repli delà peau; le manteau dépassant tout le corps ; tentacules épais , coniques , avec yeux saillans a leur base externe. Coquille alonqée, très-déprimée; le sommet bien postmcdial , peu marqué, et évidemment incliné en arrière; ouverture aussi grande que la coquille; les bords latéraux droits et parallèles, le postérieur arrondi, l'antérieur tranchant et subéchaucré au mi- lieu; empreinte musculaire large, en ovale très-alongé , a peine ouverte en ayant. Ex. Le Parmaphore alongé. Parmaphorus elongatus. Chemn. , Conch., II , t. 71g, f. 1918. Observ. Ce genre , que nous avons les premiers caractérisé nette- ment, ne contient encore que deux espèces vivantes, toutes deux des mers de la Nouvelle-Hollande , et deux fossiles de nos environs. Section II. — Organes de la respiration et coquille non s/mé- triques. OiîZ)/i£Piî£M//?/J.— SCUTIBRANCHES.ScuTiBRANCHiATA. Organes de la respiration constamment aquatiques, et recouverts par une coquille subspirée, ou simplement recouvrante. Fam. I. — OTIDÉS. Otidea, Organes de la respiration situes sur la gauche de l'animal. Haliotide. Haliatis. Corps ovalairc très-déprimé, a peine spiral cnarriire, pourvu d'un large pied doublement frangé dans sa circonférence; tête déprimée ; tentacules un peu aplatis , councs h la base ; yeux portés au sommet de pédoncules prismatiques situés au côté externe des tentacules ; manteau iort mince, profondément fendu au côté gauche; les deux lobes pointus, formant par leur réunion MOL ^9^ une so)*te de canal pour condnue l'eau dans la cavi^' branchiale située à gauche, et renfennant deux très-longs peignes branchiaux inégaux. Coquille nacrée, recouvrante, très-deprinie'e, pi usou moins ovale, à spire très-petite, fort basse, presque postérieure et latérale; ouverture aussi grande que la coquille, à bords continus; le droit mince, tranchant; le gauche aplati, élargi et tianchant; une série de trous complets ou incomplets, parallèles au bord gauche, ser- vant au passage des deux lobes pointus du manteau ; une seule large impression musculaire médiane et ovale. J. Espèces dont le disque est arrondi en avant et percé d'une série de trous. Ex. L'Haliotidc commune. Haliotis tubcrculata. Adans. , Sénég. , pi. 2 , f. 1 . ( La coquille et l'animal. ) ^. Espèces dont le disque , outre la série de trous , est relevé par une grosse côte parallèle, crcikséc intérieurement , et dont le bord anté- rieur est plus ou moins irrégulier. (G. Padolle. Lcach. ) Ex. L'H. canaliculée. H. canaliculala. Martini, Conch., i, t. i4, f. i4o. C. Espèces dont le disque n'est pas percé, mais creusé dans sa lon- gueur d'un canal déourrent. Ex. L'H. douteuse. //. dubia. Lamck. (Non figurée.) D. Espèces dont le disque n'est pas percé, et qui offrent les deux gouttières à la fois, mais assez rapprochées, de manière à laisser en dehors une côte décurrentc entre elles. (G. Stomate. Lamck. ) Ex, L'H. imperforée. //. Phyniotis. E. m., pi. 45o, f. 5, ab. Obseiv. Il existe des espèces d'haliotides dans toutes les mers. M. de Lamarck en caractérise quinze des trois premières sections et deux de la quatrième. H paroît qu'on n'en connoît point de fossiles. Ancyle. Ancyïus. Corps ovale, conique, presque droit, un peu courbé en arrière,, avec un pied ovale assez grand ; manteau a bords minces , non ten- laculaires, ne dépassant pas la tète> qui est à découvert et fort grosse; deux tentacules gros, cylindriques, grossièrement con- tractiles, et ayant a leur tôle exlcruc un appendice foliacé; bouche 294 MOL tont-à-fait inférieure, et percée au milieu d'une masse buccale con- sidérable, prolongée de chaque côté en une sorte d'appendice ; anus au côté gauche; branchies latérales dans une sorte de cavité située au milieu du côté gauche de l'animal , entre le pied et le manteau , et fermée par un appendice operculaire. Coquille ovale, recouvrante, simple, presque symétrique ; som- met jîointu , comprimé, bien distinct, courbé en arrière et un peu à droite, mais non marginal ; les bords de l'ouverture entiei's et évasés. Ex. L'Ancyle fluviatile. Ancyhis Jliiviallh's. Draparn., MolL, pi. a, f, iB-Q-j. Obsefv. Nous ne connoissons pas encore suflisamment l'organisa- tion des ancylcs pour assurer positivement leur place; et nous ne les rapprochons des haliolides que par la similitude dans la position des branchies. Ce sont des animaux d'eau douce ; il paroît qu'on n'en a encore observé que dans nos pays. M. Dcsmarest en a décrit une ospî'cc fossile dans Je nouveau Bulletin delà Société phiIomathique,t. 1\ , p 10. Fam. II. ~ CALYPTRACŒNS. Calyptracea. Les branchies de i'ormc un peu variable, mais toujours situées au-dessus de l'origine du dos. Coquille plus ou moins conique, peu ou point .spirée, 'a bords complètement réunis. CliKPiDULE. Crepidiila. Corps plus ou moins déprimé, ovale, a peine spiral dans la pM-tie postérieure de la masse des viscères; manteau fort mince, sans ttiutacules marginaux; pied peu épais, surtout en arrière, trachélien ou se portant fortement en avant par une partie dis- tincte auriculée do chaque coté; tùte bombée, bordée antérieure- ment par une lèvre bifide, de chaque bifurcation de laquelle part luie petite membrane décurrentc allant se terminer au point de jonction du corps et du pied; deux tentaculespresque cylindriques , gros, obtus, peu contractiles, portant les yeux a leur tiers infé- rieur; cavité branchiale fort grande, oblique de gaucbe à droite , s'ouvrant largement et contenant une petite branchie pectinée a gauche, et à droite un faisceau de longs filamens branchiaux. Coquille irrégulière, de forme très-variable, déprimée ou corn- MOL ^95 primée, à soiiiinel bien maïqiiti, presque droit ou coiitouniô, mais toujours abaissé sur le bord postérieur; cavité très grande, par- tagée en deux parties par une cloison horizontale qui se place entre la masse des viscères et la partie postérieure du piedj bords irréguliers; -impression musculaire en l'er à clieval. A. Espèces à coquille épaisse, toute plate, à sommet non spire. Ex. La Crépidule voûtée. Crepidula furnicata. Martini, Conch., t. i3, f. i29-i3o. £. Esp èccs à peu près de même forme , mais très-minces et épidcrméts, Ex. La C. Garnot. G. Garnolus. Adans., Sénég. , pi. 2. C. Espèces presque rondes , ù sommet subspiré. Ex. La C. subspirée. C subspirata. Obscrv. On ne peut pas nier que quelques espèces de coquilles de la famille des hémicyclostonies n'aient beaucoup de rapports avec les espèces de la première section de ce genre; mais il sul- fira,pour les distinguer, de faire observer que dans cellea-ci il y a une véritable cloison ou diaphragme au-dessus du bord, tandis que dans les navicellcs c'est le bord columellaire lui-inème qui est un peu élargi et tranchant, outre qu'il est toujours un peu échancré a son cxtréjnilé droite. Calyptrée. Calypti-œa, Corps ovale ou suborbiculaire , plus ou moins déprimé, non spiral; manteau fort mince, sans tentacules ou cirrhes niarg^Hjaiix; pied subcirculaire, très-peu épais, surtout en avant, où il dépasse davantage son pédoncule; tète bien découverte , large, déprimée, l)il'nrquée en avant avec une bande marginale de chaque côte du cou; tentacules latéraux dislans, très-grands, triangulaires, fort minces, pointus a l'extrémité, et portant les yeux sur lui léger renflement du nîilieu de leur bord externe ou postérieur; cavité branchiale fort grande, oblique de gauclie à droite, s'ou- \rant largement en avant, et contenant une braiicliie décomposée l'orinée de longs filamcns roides et exserliles; anus à l'extrémité d'un petit tube flottant dans la cavité branchiale; un seul muscle d'in- sertion subccnlral. Coquille subrégulière, conique; le sommet vertical plus ou moins postérieur; ouverture subcirculuirc , a bords irréguliers. 2;j6 MOL cavité prol'onde, contenant vers le soimnet une languette veilî- cale en fer à cheval , ou roulée en cornet plus ou moins spiral ; impression musculaire de forme variable sur la languette. y4. Espèces dont la languette est en fer à cheval , ouvert en avant. Ex. La Calypti'ée équestre. CaJyptiœa equestris. Martini , Conch., I , t. i3, f. 117-118. B. Espèces dont la languette est en cornet. Ex. La C. Eteignoir. C. Exiinctorium. Observ. Ce genre ne contient encore que quatre espèces vivantes bien définies dans l'ouvrage de M. de Lamarck , quoique le nombre en soit plus considérable. L'une est delà Méditeri'ance, et les autres des mers de l'Inde. ÎS'ous avons caractérisé l'animal de ce genre d'a- près une espèce de la Manche que M. Deshayes a bien voulu sou- mettre à notre observation. On en connoît déjà deux espèces fos- siles en Fiance. Cabochon. Capulus. Animal conique, quelquefois subspiral; les tentacules, le pied et les branchies comme dans les crépidules. Coquille épiderinée, irrégulièie, cojiique , a sommet plus ou moins incliné, et tordu en arrière vers le bord postérieur; ouver- ture arrondie , h bords irréguliers; cavité profonde , conique , avec une empreinte musculaire en fer a cheval ouvert en avant, et à J^ranches un peu inégales. j4. Espèces à sommet peu marqué et non incliné. Ex. Le Cabochon conique. Capulus conicus. B. Espèces à sommet bien marqué et un peu tortillé. Ex. Le C. Bonnet-Chinois. C. hungaricus. Martini, Conch., i, t. 12, f. 107-108. C. Espèces subspiraîes. Ex. lie C. tortillé. C inlorta. (PI. du Dict.) Obstrv. Les espèces de ce genre , que M. de Lamarck nomme PUeopsis , ont été assez peu étudiées, et il se pourroit même que quelques unes dont on n'a observé que la coquille ne lui appar- tinssent pas. On en distingue quatre espèces vivantes et autant de fossiles. Les premières vienneul des mers des pays chauds. MOL 297 Ilu'l'ONYCE. Hipponyx. Animal ovale ou suhcirculaire, conique ou déprime; le pied fort mince, un peu cpuissi vers ses bords , qui s'amincissent et s'é- largissent a la manière de ceux du manteau , auxquels ils ressem- blent complètement ; tête globuleuse portée à l' extrémité d'une espèce de cou , de chaque côte duquel est un tentacule renflé a la base, et terminé par une petite pointe conique; yeux sur le ren- tlement tentaculaire; bouche avec deux petits tentacules labiaux; anus au côté droit de la cavité cervicale; oviducte terminé dans un gros tubercule à la racine du tentacule droit ; le muscle d'at- tache en 1er h cheval, et aussi marqué en dessus qu'en dessous. Goquilk" conoïde ou déprimée, à sommet conique ou peu mar- qué^ ouverture a bords irréguliers; une empreinte musculaire en fer à cheval à la coquille ; une empreinte de même forme sur le corps qui lui sert de support, et quelquefois à la surface d'un support lamelleux distinct du substralum. A. Espèces déprimées, à sommet peu marqué, sans support distinct. Ex. L'Hipponyce radiée. Hipponyx radiata. Quoy et Gaimard, Voyage de l'Uranie, Atlas zoologique, pi. 69, iig. i-5. B. Espèces coniques , à sommet bien marque et avec un support distinct. Ex. L'H. Corne-d'abonclance. H. Cornucopîa. Defr. , PI. du Dict., Foss. Observ. Ce genre, dans lequel nous rattachons aux coquilles fossiks observées par M. Defrance une coquille vivante avec son animal rapportée par MM. Quoy et Gaimard , renferme les der- niers des mollusques subcéphalés, qui en effet finissent par se fixer sur la pierre où ils sont tombes à l'état de germe. Le support nous paroît donc une conséquence de l'âge ou d'un degré plus avancé de cette fixation. NoTRÈME. Nolrcrna. Animal mutique, se fixant comme les patelles; tête alougcc , tronquée ; yeux sessiles. Coquille formée de trois valves inégales ; la première plus grande, ovale, patclliforme, arrondie , couvcxc et pcrfqrée au 29» MOL soinincl ; la seconde pclilc, latérale, itifci ieiirc, et servant de support; la troisième operculifornie, et servant à ienner la per- foration de la première. Ex. LeNotrème patelloïde. Notrema patelloides. Rafin. Oôscro. INous neconnoissons i;i l'animal ni lacoquilleen nalureou figures sur lesquels ce genre singulier est établi par M. Ralinesque. Il nous semble seulement qu'on peut s'en faire une idée, en sup[)o- sant une hipponyce à support distinct, et dont le sommet seroit ferme par une sorte d'opercule analogue peut-être h la pièce qui forme l'ouverture des fissurelles. CLASSE TROISIÈME. ACÉPHALOPHOBES. Acephalophora. Tête non distincte du reste du corps , et dépourvue de tout appa- reil de sensations spéciales. Corps (le forme peu varial)lc, le plus ordinairement comprimé , et enveloppé dans un manteau plus ou moins partagé en deux lobes; assez rarement nu , le plus souvent comjiris entre les deux pièces d'une coquille bivalve. Boucbe grande, constamment eacbce, sans aucune trace d'or- gane de mastication ou de dents. Organes de la respiration toujours branchiaux ou aquatiques , et caches. Appareil de la génération formé par le sexe fcMu;lle seulement, ou berjnaphrodisme suffisant, d'où résulte la similitude de tous les individus d'une même espèce. Obscfv. Tous les animaux de cette classe sont essentiellement aquatiques. Un très-grand nombre sont marins, peu sont lacustres et fluvia- liles. Tous se nourrissent d'animaux microscopiques ou de substances animales, à l'état presque moléculaire. ORDRE PREMIER.— PALLIOBRAINCHES (i). Palmobran- CHIATA. Branchies appliquées 'a la face interne des lobes du nianteau. (i) Ou Brachiopodiiis. MOL 299 Bouche pourvue d'une paire de longs appendices cilics. evlen- sibles au dehors des bords du manteau, et simulant des espèces de bras; la terminaison du canal intestinal antérieure. Corps plus ou moins comprimé, compris entre les deux pièces d'une coquille bivalve , l'une supérieure, et l'autre inl'érieure, souvrant en avant et s'articulaut en arrière. Tribu I. — Coquille sy métrique. LlXGULE. Lingula. Animal dcprimu, ovale, un peu alougo, compris entre les deux lobes d'un manteau leudu dans toute sa moitié antérieure ou cé- phalique, et portant des branchies pectinées adhérentes à la face interne; bouche simple, ayant de chaque côte un long appendice tentaculaire cilié dans tout sou bord externe, et se rétractant en spirale dans la coquille. Coquille épidermée , subéquivalve , équilatérale , déprimée , alongée, tronquée en avant, le sommet étant médian et postérieur; sans tracede ligament, mais portée a l'extrémilc d un long pédoncule fibro-gélatineux , qui la fixe verticalement aux corps sous-marins ^ impression musculaire multiple. Ex. La Lingule anatine. Lingula analinn. E. m. , pi. 25o, f. i , abc. Ohserv. On ne connoît encore qu'une espèce de ce genre; elle vient de l'Océan des Moluques. îSous l'avons observée dans la col- lection du ûluséum lîritannique. T É R É B U A T U L E . Tercbra tula . Animal déprimé, circulaire ou ovale, plus ou moins alongc, avec deux longs tentacules labiaux pectines , comme dans le genre précédent. Coquille mince, équilatérale. subtriangulaire, inéquivalve ; l'une des valves plus grande, plus bombée que l'autre, pro- longée en arrière par une sorte de talon quelquefois recourbé en crochet, et percé par un trou rond h son extrémité, plus souvent encore échancré plus ou moins largement par une fentr; de forme variable; la valve opposée ordinairement plus petite, plus plate, «{ueJqucfois operculiformc, portant à l'intérieur un système de 3oo MOL support variable par sa forme cl sa complication dans cliaffUt- véritable espèce, mais toujours composé au moins d'une partie médiane dont la base est aux condyles articulaires, et l'exlrémilc plus ou moins libre, simple ou bilurquée , et souvent on outre de de deux branches latérales gicles qui réunissent la branche de la partie médiane avec sa base. Charnière bornée, condyloïde , en ligne droite, et formée par deux surfaces articulaires obliques d'une valve placée entre les saillies de l'auti'e. Une sorle de ligament tendineux sortant par l'échancrure de la coquille, et la fixant aux corps marins. j4. Le sommet Vie la grande valve percé d'un trou rond, bien cir- conscrit. 1. Les valves triangulaires ù bord antérieur droit. Ex. La Térébratide digone. Terebralula digona. Enc. mcth. , pi. 240 , f. 3 , a 6. 2. Les valves arrondies à leur bord antérieur. Ejc. La T. globuleuse. T. globosa. E. m. , pi. 209, f. 2. 3. Les valves relevées ou comme échancrécs dans la ligne moyenne. Ex. La T. sanguine. T. *a«-f«'/2ea. Leach, Zool. Miscell. , i , p. 53. 4- Espèces comme bilobées, striées du sommetà la circonférence, et difformes dans la jonction du bord des valves. Ex- La T. difforme. T. dlfformis, E. m. , pi. 'i!\i , f. 5, a bc. 5. Les valves comme trilobées par la saillie de la partie moyenne. Ex. La T. ailée. T. alata. E. m. , pi. 245 , f. 2, a b. B. Le sommet ou le talon de la grande valve profondément échaucrc jusqu'au bord de l'articulation; l'échancrure arrondie. 1 . Les valves arrondies à leur bord antérieur. Ex. La T. rouge. T. rubra. Pall. , Miscell. , pi. 14. 2. Les valves subbilobées par l'ccliancrure a|iparcntc du bord antérieur. JS'x-.LaT. Tctc-de-Scrpent. T. Çapul Serpcnlis. E. m,, pi. 246, f. 7, a/. MOL 3oi C. L'échancrurp du talon île la grasde valve margniale , triangulaire, tt alongée d'avant en arrière, ou du sommet à l'articulation. 1 . Les valves arrondies. Ex. La T. Lyre. T. Lyra. E. m., pi. 243, f.l, abc. 2. Les valves subbilobécs. Ex. La T. à gouttière. T. canah/era. E. m. , pi. 244 > f- 5, « If. 3. Les valves arrondies; une cloison médiane de la grande valve, se plaçant entre deux de la petite, ce qui , dans le moule en relief, produit cinq pièces distinctes , trois pour une valve et deux pour l'autre. (G. Péistastère. Sowerby. ) Ex. La T. Peiitastère. T. Pentastera. Sowerby, Min. Concli. Z). L'échancrure du talon marginale , triangulaire , mais bien plus large transversalement que d'avant en arrière j la ligne d'articulation lout-à-fait droite. 1 . La petite valve pourvue dans sa partie médiane d'un support droit aplati, bifurqué à son extrémité libre j une cloison de l'autre valve pénétrant dans cette bifurcation. (G. Strycocéphale. Defr. ) £'x. LaT. de Burtin. T. Burtini. Defr., PL du Dict., Foss. linguL , f. i-i c. 2. Les parties latérales du support formées par un filament très-fin contourné en spirale , de manière à constituer deux masses creuses , coniques , qui remplissent presque toute la coquille. (G. SpiRirÈRE. Sowerby. ) Ex. La T. spirifère. T. spinfera. E. m., pL 246, f. i , a &. E. La valve supérieure opcrculiforme ou très-plate, le système de support tendant à disparoitre. 1. La valve supérieure très-plate. (G. Magas. ) Ex. La T. petite. T. Magas. PI. du Dict., Foss. 2. La valve supérieure très-excavéc en dessus; le sommet de l'infé- rieure non percé et divisé en deux parties similaires, par un sillon mé- dian bien prononcé. (G. Productus. Sowerby.) Ex. La T. géante T. giganlca. Min. Conch., pi. 320. Obseiv. Le peu de coiinoissance que loti a de ces animaux et de ïfur cocjuille k rétat vivant, et encore plus de celles fossiles, n'a 3o2 MOL pas permis de partager ce geiwe nombreux en sections certaine- ment naturelles. On a cru devoir, pour y parvenir , se servir de la forme de l'ouverture dont est percée la grande valve , plutôt que celle des parties du support, parce cpi'il est certain qu'il n'y ivantes. Houlette. Pedum, Animal inconnu. Coquille subtriangulaire, inéquilatérale , inéquivalve, à som- mets arrondis, inégaux, écartés; la valve di'oite élargie à son bord inférieur et postérieur , échancrce en avant, la gauche ne l'étant pas; charnière sans dents, antérieure ou buccale; ligament inséré dans une fossette oblique se prolongeant en dehors jusqu'aux sommets. Ex. La Houlette spondyloïde. Pt'. Les six espèces que M. de Lamarck caractérise dans ce genre, appartiennent aux mers de l'Inde et de l'Australasic; ilpa- roît qu'on n'en connoît pas dans celles du nouveau continent, et encore moins dans celles d'Europe. On n'en a pas non plus dé- couvert de fossiles. Perne. Perna. Corps trcs-comprimc; le manteau prolongé en arrière en une sorte de lobe, et frangé à son bord inférieur seulement; un ap- pendice abdominal ? un byssus; un seul muscle adducteur. Coquille irrégulière, très-comprimée, subéquivalve , déforme assez variable, bâillante à la partie antérieure de son bord infé- rieur; le sommet très-petit; cbarnière droite, verticale, buc- cale, édentule; ligament multiple, et inséré dans une série de sillons longitudinaux et parallèles; une in)pression musculaire subcentrale. A. Espèces alongées et auriculées. Ex. La Perne Bigorne. Perna Isogonum. E. m., pi. 176, f. i. £ Espèces alonj^écs, subauriculées ou inaïuiculées. Ex. Lu P. "Vulselic. P. VulscUa. Loc. cit., 175, f. i. MOL 3iS C Espèces ronilos, pou ou point auriculées, tiès-nacicos. Ex, La P. scllaiic. P. Ephippium. Loc. cit., 176, i. 2. Obsetv. Les dix espèces vivantes que M. "de Latnarck distingue , paioissent ne se trouver que dans les mêmes mers que les mar- teaux. Il y a cependant quelques raisons de croire qu'il en existe aussi dans les mers d'Amérique. On en trouve une espèce fossile en France, dans des terrains assez anciens, et une en Virginie. ChÉnatule. Crenatula. Animal inconnu, mais probablement fort peu difTcrent de celui des pernes. Coquille irréf;ulièrc , très-aplatie , subrhomboïdale , subcqui- valve, bâillante en arrière, à sommet antérieur; charnière lon- t;itudinale, dorsale, édentule; ligament submultiple, ou renflé d'espace en espace , et inséré dans une série de fossettes arrondies correspondantes, du bord dorsal; impression musculaire unique , subcentrale. Ex. La Crénatule myliloïdc. Crenatula mytiloides. Ann. du Mus., vol. 3 , pi. 2, f. 5-4. Obsetv. Parmi les six on sept espèces reconnues de ce genre , il y en a des mers de tous les pays chauds, mais surtout encore de l'Australasie. InocÉrame. Inoceramus. Animal entièrement inconnu. Coquille épaisse , subrégulièro , subéquivalve , subéquilalérale , triangulaire, pointue aux sommets, qui sont plus ou moins recour- bés obliquement l'un contre l'autre , élargie et arrondie en arrière j charnière latérale formée par une série de fossettes oblongues, servant sans doute à l'attache d'un ligament inultiple; impres- sion musculaire inconnue. Ex. L'Inoccrame concentrique. Innceraïuus concenlricus. Brongn. , Géogn. Par., pi. 6, f. 2 , a 6. Observ. C'est un genre que Ton ne connoît encore qu'à l'état fossile, et qui n'est que très-incomplètement établi; ?,oi\fucies\c rapjnoche des oslracés, et surtout dcigryphécs, dont la charnière ]'éIoi;;uc. 3i6 MOL Catille. Cad/lus. Animal entièrement inconnu. Coquille fibreuse, assez plate, ou peu profonde, fort mince, arrondie, subéquivalve, subequilatérale , à sommets subspirési charnière buccale, droite , formée par un grand nombre de petites cavités pour l'attache du ligament qui a dû être multiple^ impres- sion musculaire inconnue. Ex. Le Catille de Cuvier. Catillus euvieri. Brong. , Gëogn, Paris., 2» édit., pi. IV, f. 10 , et mieux Cat. de Laroarck, PI. du Dict., Fossiles. Observ. C'est un genre qui est établi par M. Brongniart {loc. cit.) d'une manière incomplète sur des coquilles fossiles que l'on avoit confondues à tort avec celles qui constituent le genre précédent. PuLVINITE. Puhinites. Animal entièrement inconnu. Coquille mince, ovale, équivalve , subequilatérale, a sommets l)ien marqués et à peine inclinés en avant • charnière composée par huit pu dix dents un peu divergentes du sommet et séparées par autant de fossettes pour les ligamens ; impressions musculaires in- connues. Ex. La Pulvinite d'Adanson. Pulvinites Adansonii. Defr, , PI. du Dict. , Fossiles. Obsero. C'est encore un genre qui n'est connu qu'à l'état fossile , et qui a été établi par M. Defrance. Il ne contient qu'une seule espèce. Gervillie. Gervillia., Animal entièrement inconnu. Coquille très-alongée, étroite, solénoïde, équilatérale, très-iné- quilatérale , bâillante en avant , peut-être pour le passage d'un byssus; le sommet antéro-dorsal peu marqué ; charnière anomale , formée deplusieurs dents, dont les postérieures sont longitudinales; ligament multiple inséré dans deux ou trois fosses coniques; une seule impression abdominale assez antérieure. Ex. La Gervillie solénoïde. Gervillia solenoiden, Defrance, PL du Dict., Fossiles. MOL 3r7 Observ. Ce genre , établi par M. Defrance, ne contient encore qu'une espèce fossile , trouvée dans le département de la Manche. AvicuLE. Avicula. Corps très-comprimé ; manteau fendu dans toute sa circonfé- rence, si ce n'est le long du dos , et garni à son bord libre d'un double rang de cirrhes tentaculaires très-courts; pied assez petit, canaliculé; un byssus; bouche entourée de lèvres frangées outre ses deux paires d'appendices labiaux; un gros muscle adducteur presque postérieur, et deux paires de petits muscles rétracteurs du pied. ^ Coquille feuilletée ou non, toujours nacrée, subéquivalve, de forme subrégulière, mais assez variable, à sommets antérieurs, surbaissés, avec une petite échancrure en avant, quelquefois iné- galement et obliquement auriculée ; charnière bucco-dorsale, édentule ou avec une ou deux petites dents rudimentaires 5 liga- ment plus ou moins extérieur et contenu dans un sillon, quel- quefois élargi vers le sommet; une impression musculaire posté- rieure fort grande, et une antérieure extrêmement petite. ji. Espèces peu obliques, presque rondes, nacrées, très-épaisses, avec les auricules presque égales, fort peu saillantes, sans dents à la charnière. (G. Margaeita. Leach. Piktadihe. Lamck. ) Ex. l'Avicule Mère-Perle. Aoicula margaritifera. Enc. met. , pi. 177, f. 1-4. B. Espèces ovales, obliques, etdont les auricules sont très-développées, surtout la supérieure; une dent à la charnière. Ex. L'A. macroptère. A. macroplera. Gualt. , t. 94 , f. A. Observ. Les espèces de la première subdivision , qui sont au nombre de deux, sont des mers de l'Inde et de l'Amérique méri- dionale j des treize vivantes de la seconde, il n'y en a qu'une de la Méditerranée , les autres sont des mers des pays chauds dans les deux continens. On en connoît deux ou trois espèces fossiles en France. Fam. IV.— MYTILACÉS. Mytilacea. Manteau adhérent vers les bords, fendu dans toute sa partie in- férieure, avec un orifice distinct pour l'anus, et une indication de l'orifice branchial par l'épaississement plus considérable des 3i8 MOL î)or(lsposléiieurstln m.inteau; un piedlinguiformecanaliciilé,avec îin byssiis eu arrière à sa base; deux muscles adducteurs, dont ï'antéricur très-petit, outre les deux paires de muscles rétracleurs du pied. Coquille régulière, équivalve, souvent cpidcrmce ou cornée, a charnière édentule et ligament dorsal linéaire. Moule. Mytilus. Corps ovale, assez bombé; le manteau ouvert dans sa moi lié inférieure seulement, et dans sa partie postérieure terminé par une fente ovale à bords frangés; a|)pcndice abdominal linguiforme, canaliculé, avec un byssus en arrière à sa base et plusieurs paires de muscles rélracteurs; bouche à lèvres simples; deux muscles adducteurs, dont l'antérieur très-petit. Coquille d'un tissu serré, alongce, plus ou moins ovalaire , quel- qviefois subtriangulaire , équivalve, à sommets antérieurs plus ou moins courbes, un peu échancrée inférieur émeut; charnière en- tièrement édentule, ou avec deux très-petites dents rudimenlaires; ligament dorsal, linéaire, subintérieur, inséré dans un sillon étroit et fort long; deux impressions musculaires, dont l'antérieure fort petite, outre celles des muscles rélracteurs. A. Espèces dont le sommet n'est pas tout-à-fait à rcxtrémité antérieure de la coquille, et qui sont phis ou moins triangulaires; le byssus tou- jours tiès-développé. ( G. ModioLe. ) Ex. La Moule des Papous. Mylilus papuana. E. m., pi. 3iç)> f. 2. ** Striées longitudinalement. Ex. La M. sillonnée. M. sulcnta. E. m., pi. 220, f. 2. *** Striées aux deux extrémités seulemcnî. Ex. La M. discordante, M. discors. E. m. , pi. 2o4, f- 5, a b. B. Espèces dont le sommet n'est pas tout-à-f\iit antérieur, et dont la forme est presque complètement cylindrique et arrondie aux deux extrémités; le byssus nul dans l'âge adulte. (G. Lithodome. Cuv. ) Ex. La M. lilhophage. M. lilJinphasus. E, m., pi. 20,1, f. G-;. 6'. Espèces dont le sommet est tout-à-f..Le Pétoncle flammulé. Pectunculus pilosus . E. ni., pi. 5io , î.x.abc? B. Espèces lenticulaires, plus comprimées, pectinée» et plus ou moins rugueuses. Ex. Le P. pectiniforme. P. ptclinifonnis. E. m., pi. 5i i , f. 5. Ohserv. Ce genre renferme dans l'ouvrage de M. de Lamarck vingt-neuf espèces vivantes de toutes les mers, et douze environ de fossiles. INucuLE. Nurula. Corps subtriquètre; manteau ouvert dans sa moitié inférieure seulement, à bords entiers, dcnticulés dans toute la longueur du dos, sans prolongemens postéi'ieurs ; le pied fort grand , mince à sa racine, élargi en un grand disque ovale, dont les bords sont garnis de digitations tentaculaires ; les appendices buccaux anté- rieurs assez longs , pointus , roides et appliqués l'un contre l'autre comme des espèces de mâchoires ; les postérieurs également roides et verticaux. Coquille plus ou moins épaisse, subtriquètre, equivalve, inc- quilatérale, a sommets contigus et tournés en avant; charnière similaire formée par une série nombreuse de dents très-aiguës , pectinées, disposées en une ligne brisée sous le sommet; ligament interne , court , inséré dans une petite fossette oblique de chaque valve ; deux impressions musculaires. j4. Espèces dont le bord est entier. Ex. LajNuculerostrée. Nucularoslrala, E.m. , pi, 3og, f. '^■,ab . B. Espèces dont le bord est crénelé. Ex. La IN.naerée. N. margarifacea. E. m., pi. 5ii, i.'ri,ab r . Obseiv. M. de Lamarck caractérise six espèces vivantes, et quatrft MOL 323 fossiles dans ce genre; des premières, trois sont de nos mers, et les autres des mers australes. Nous avons observé l'animal de la nucule nacrée. Fam. VI. — SUBMYTILACES. Submytilacea. Le manteau presque comme dans les mytilacés, c'est-a-dire adhé- rent et fendu dans toute sa partie inférieure, avec un orifice distinct pour l'anus, et un commencement de tube pour la respiration, par une disposition particulière de son exlrémîtc postérieure, qui est garnie de papilles tentaculaires ; une large masse charnue abdo- minale pour la locomotion, sans byssusasa base j deux impressions musculaires distinctes. Coquille libre, subnacrée, régulière, cquivalve ; charnière dorsale, lamelleuse; ligament externe; deux impressions musculaires avjec l'impression abdominale qui les réunit, non excavée en arrière. Obse/v. Les animaux de cette famille sont plus ou moins lulri- coles et erratiques au moyen de leur pied. * Espèces épiclermées, nacrées ( toutes étant d'eau douce )- (Les LiMKOcoN^uEs. G. Limisoderme. Poli. ) A>ODONTE, Anodonta. Corps large, peu comprimé ou assez épais, plus ou moins ova- laire; le manteau à bords épais, simples ou fraudés, ouvert dans toute sa circonférence, si ce n'est vers le dos; un orifice ovalaire distinct pour l'anus; une espèce de petit tube incomplet et garni de deux rangées de cirrhes assez alongés pour la cavité respiratrice; pied lamelliforme et tranchant. Coquille ordinairement assez mince, régulière, close, équivalve, inéquilatérale; sommet antérodorsal; charnière complètement édentule avec une lame postapiciale; ligament externe, dorsal et postapicial; deux impressions musculaires bien marquées, outre celles des muscles rctracteurs. A. Espèces minces, ovales, très-alongécs, inauiiculé;!S ; la cliarniirtî fort longue, linéaire, crénelée dans toute sa longueur. (G. Iridike. Lamck.) Ex. L'Anodonte e\ol\(\\\c. Anodonla exolica. E.m. ,pl. 204 bis^ f. I , a 6. 21. ^?4 MOL £. Ejpè«*s oyales, kcharni«;rc arquée, sans tiace tVaurJcule, Eti. L'a. rougeâtre. A. rubtns. E. m., pi. ioi, f. i, a b. C. Espèces ovales, alongées, à charnière droite, et auriculées en ar- rière seulement. Ex. L'A. des Cygnes. A. cjgnea. Uraparn., Mûll.,pl. ii, fig. 6. D. Espèces OTales ou arrondies , auriculées en avant comme en ar- rière du sommet. Ex, L'A. trapéziale. A. trapezialis. E. m., pl.ao5, f. i, a b. E. Espèces beaucoup plus auriculées avçc une lame alongée, bien plus saillante à la charnière. (G. Djpsas. Leach. j Ex. LA. Dipsade. A. DIpsas. Leach, Mel. Zool., t. I, pi. i. Observ. Le nombre de» espèces de ce genre est de quinze dans l'oirv rage de M. de Lamarck; mais il est certain qu'il en existe davantage. On en connoît dans les eaui douces de tous les pays, surtout dans l'Amérique septentrionale. ISous en possédons au moins trois espèces. MuLETTE. Unio. Animal entièrement semblable à celui des anodontes. Coquille ordinairement fort épaisse, nacrée intérieurement, épi- dermce, rongée aux sommets, qui sont dorsaux et subantérieurs ; charnière dorsale formée, outre une longue dent lamelleuse sous le ligament, d'une double dent prœcardinale plus ou moins com- primée et dentelée irrégulièrement sur la valve gauche , simple sur la valve droite; li^^ament et impression musculaire comme dans les anodontes. >^. Espèces obliques, dont le corselet est dilaté et relevé en crête saillante, ce qui les rend comme auriculées ou aviculaires, (G. HvRiE. Lamck.) Ex. La Mulelte ridée. Unio conugala. Enc. met., pi. 1^"] r i.u,ab. B. Espèces ovales, peu ou point auriculées. I Ovales, subauriculéf.». Ex. La M. sinuée. U. sinuata. E. m., pi. 2^8, f. i, a b. MOL â*5 s. Ovales. Bon iuriculécs. Ex. La M. des Peintres. &^ Pictorum. E. m. , pi. r\S , f. 4. 3. Rondes ou presque rondes. Ex. La M. suborbiculée. U. SHbotbiculata. C. Espèce^ courtes, subtriquètres, dont les dents l.imclleuses et prr- apiciales sont plus prononcées, plus régulières et toutes striées per- pendiculairement à leur longueur. (G. Castalik. Lainct. , Ex. La M. ambiguë. V . arnbigua. Obserc. Les espèces de ce genre deviennent tous les jours plus nombreuses : en effet on eu trouve dans tous les pays , mais sur- tout dans l'Amérique septentrionale. INL de Lamarck en caracté- rise plus de cinquante, mais il convient qu'elles sont en général fort difficiles à distinguer ; à plus forte raison , les subdi- visions génériques qu on a voulu établir dans ce genre, d après la forme générale de la coquille et celle des dents prseapicialcs, comme Ta fait M. Rafinesque. On passe en effet par des nuances presque insensibles des espèces dont les dents sont a peine appa- rentes , jusqu'à celles où elles deviennent presque régulières comme dans la mulette ambiguë . que nous croyons avoir été le promii r a rapprocbev de ce genre , contradictoi rement avec M. de Lamarck qui alors en faisoit une trigouie. îSous pensons même que par la suite on découvrira des espèce* qui établiront le passage entre les anodontes et les mulettes, en sorte que ces deux genres devront être réunis. ** Espèces sans épidcrme évident , non nacrées et plus ou moins pectiuées ( Toutes sont marines. ) CakDITE. Cardita. Animal semblable a celui des limnoconques . d'après Poli. Coquille épaisse, sohde . équivalve, plus ou moins inéquilalè- rale; sommet dorsal , toujours très-recourbé en avant; charnière similaire, formée par deux dents obliques, une courte cardinale ouapiciale, et l'autre postapiciale, longue, lamelleuse et arquéej ligament alongé , subextérieur et enfoncé ; deux impressions musculaires bien distinctes, réunies par une ligule abdominale, étroite, scmicirculaire. 3^6 MOL Â. Espèces alongées, un peu échancrées ou bâillantes au bord infé- rieur; le sommet presque céphalique; le ligament caché. ( Les M.YTILICARDES.) Ex. LaCarditeGrosse-côle. Cardita crassicosta. Adans., Sé- nég.,pl. i5, f. 8. B. Espèces ovales, à bord inférieur presque droit ou un peu bombé, crénelé et complètement fermé. (Les Cardiocardites. ) Ex. La G. Ajar. C. ^ar. Adans., Sénëg. , pi. i6, f. '2. C. Espèces presque rondes ou suborbiculaires, à bord inférieur ar- rondi, denticulc, de plus en plus équi latérales; les deux dents plus courtes et plus obliques. (G. Vé^éricarde. Lamck. ) Ex. La C. à côtes plates, f^. planicosta. Ann. du Mus. , voLg, pi. 5i , Jig. lo. jy. Espèces alongées, très-inéquilatérales; le sommet presque cépha- lique et recourbé en avant; deux dents cardinales courtes, divergentes' outre la dent lamelleuse ; ligament très-long, peu ou point saillant; impression abdominale quelquefois un peu rentrée en arrière. (G. Cypkicarde. Lamck.) Ex. La C. de Guinée. C. guinaica. E. m., pi. ^î'hl^, f. i. Obseri>. D'après l'exemple de Poli, il est évident que ce genre, et ses subdivisions, doivent être rapprochés de celui des mulettes, dont cetauteurne fait même qu'un seid et unique genre; il n'est cependant pas certain que parmi les cypricardes, il n'y ait quelques espèces qui dussent passer parmi les venus lithodoraes, car Timpression abdominale est quelquefois excavée en arrière.^ Quoi qu'il en soit, M. de Lamarck définit vingt-cinq espèces de cardites, dont une seule fossile, onze vénéricardes, toutes fossiles, à l'exception d'une seule, et sept cypricardes dont quatre vivantes des mers des pays chauds, et trois fossiles de France. Les espèces de ce genre vivent, a ce qu'il pareil, a découvert sur les rochers. Fam. YII. — CAMACÉS. Camacea. Manteau ouvert a sa partie inférieure médiane seulement, pour le passage d'un pied de forme variable, mais toujours comprimé a sa hase; les bord> du manteau adhcrens et finement frangée. MOL 327 reunis eu arrière par une bande transverse, percée de deux orifices distincts, garnis de tentacules rayonnes. Coquille de forme variable, régulière ou irrégulière, libre ou adhérente, a deux empreintes musculaires, réunies par une ligule peu marquée, sans écliancrure postérieure; charnière anomale. * Coquille. iiréguliére. Came. Chaîna. Corps suborbiculaire, terminé supérieurement par une sorte de crochet; manteau fort peu ouvert; pied terminé a son extrémité par une partie beaucouj) plus étroite que la base ; lobes supérieurs des branchies fort courts. Coquille irrégulière, adhérente, inéquivalve, inéquilatérale, a sommets plus ou moins contournés en spirale, surtout pour la valve adhérente; charnière dissemblable, grossière, formée par une seule dent lamelleuse, arquée, subcrénelée, postcardinale, s'articulant dans un sillon de même forme; ligament extérieur, postapicial , un peu enfoncé ; deux impressions musculaires , grandes classez distantes. A. Espèces dont les sommets tournent de gauche à droife. Ex. La Came feuilletée. Chania Lazarus. E. m. , pi. iq6, f. 4-5. B. Espèces dont les sommets touinent de droite à gauche. Ex. La C. Arcinelle. C. Arcinella. E. m., pi. 197 ^ (. \, ab. Observ. Parmi les dix-sept espèces vivantes que M. de Lamarck caractérise dans ce genre, il y en a de toutes les mers , si ce n'est de celle du Nord ; mais elles sont beaucoup plus nombreuses dans l'Océan austral. On en connoît déjà huit espèces fossiles dans la France et l'Italie. DicÉRATE. Diceras, Animal complètement inconnu. Coquille irrégulière, inéquivalve, inéquilatérale, à soirimets très- saillans, presque régulièrement contournés en spirale; charnière dissemblable, formée par une grande dent épaisse, concave sur la plus grande valve; ligament inconnu. Ex. LaDicéraieariétine. Diceras a/vWjwa.Favanae, Conchyl., pi. 80 , f. S. 3^8 MOL Ohserv. Ce genre, assez incomplètement connu, ne renferme que l'espèce fossile qui lui a servi de type. Ethérie. Ethen'a. Animal inconnu. Coquille adhérente, irrégulière, épaisse, trèâ-nacrée,inéquiva]ve, incquilalcrale ; les sommets subcéphaliques, épais, peu évidens dans une espèce de talon, se prolongeant avec Tâgc; charnière éden- tule, calleuse, irrégulière, épaisse j ligament longitudinal subdor- sal, en partie extérieur et se prolongeant en pointe dans l'intérieur delà coquille. Deux impressions musculaires oblongues , irrégu- lières, Tune supérieure et subpostérieure, l'autre inféiieure et antérieure, avec une impression abdominale marginale A. Espèces qui ont une callosité oblongue h la partie antérieure de la coquille. Ex. L'Elhérie elliptique. Etheria clh'plira. Lamck., Ann. du Mus., 10, pi. 29 et 5i , fig. I. £. Espèces sans callosité. Ex. L'E. sémilunaire. E. semilunata. Laraarck, Ann. du Mus., pi. 32, fig. 1-2. Observ. Quoique la coquille de ce genre ait bien évidemment deux impressions musculaires, nouscroyons cependanlqu'il devoit plutôt être placé dans la famille des margaritacés que dans celle des camacés, comme le fait M. de Lamarck , a cause de la structure extérieure et intérieure ; mais, d'après ce que nous a dit M. Deshayes, l'impression abdominale indiquant la disposition des lobes du manteau, il ne peut plus y avoir de doute. Quoi qu'il en soit, ce genre n'est encore composé que de quatre espèces vivantes, deiiX de chaque section; les premières sont certainement fluviatiles, d'après la découverte de M. Caillaud, et les deux autres marines. ** Coquille régulière. Tridacne. Tridacna. Corpsassez épais; les bords renflés et lobés du manteau adhérens et réunis dans presque toute la circonférence, de manière à n'offrir que trois ouvertures; la première en bas et en avant pour la sortie d'un pied susceptible d'adhérer; la seconde en haut et en arrière pour la cavité branchiale ; la troisième beaucoup plus petite au milieu du bord dorsal, ou supérieur pour lanus; deux paires d'appendices labiaux extrêmement grt'des et presque filiibrnies ; un MOL ^^9 très-gros muscle adducteur médian et presque dorsal, analogue du postérieur des autres bivalves, et un autre beaucoup plus pe- tit, très-peu distinct vers l'extrëmité ante'rieure de l'animal. Coquille épaisse, solide, assez grossière, régulière, triangulaire, plus ou moins inéquilatérale et placée sur les côtés de l'animal, de manière que le dos de celui-ci correspond au bord ventral de celle-là, et vicr. versa, et que l'extrémité buccale soit du côté du liganlent, et vicf. versa; les sommets inclines en arrière; charnière dissemblable tout-à-fail en avant d'eux; une dent lamelleuse pra;- cardinale et deux dents latérales écartées sur la valve gauche» correspondantes à deux dents lamelleuses prrecardinales, et a une latérale écartée de la valve droite; ligament antérieur, alongé; une grande impression musculaire submédiane, presque marginale et souvent peu sensible; une autre antérieure beaucoup plus petite, moins marquée et peu distincte de l'impression abdominale. y/. Espèces dont" la coquille est plus alongée, plus inéquilatérale; le côté antérieur étant plus long que le postérieur; la lunule largement ouverte dans le jeune âge pour le passage d'un pied adhérent? Ex. La Tridacne Bénitier. Tridacna Gigas. E. m., pi. 255, f. i • S. Espèces plus équilatéralcs; le côté antérieur ])lus court que le pos- térieur, et formant une vaste lunule tout-à-fait pleine ; les sommets re- courbés en avant, et la dent postcardinale unique sur les deux valves. (G. HiPPOPE. Lamck.) Ex. La T. Hippopc. T. Hippopus. E. m., pi. 236, f. 2, a *. 06«ri>. L' observation quenousavons faite quelestridacnesadultes ontlalunule complètement fermée, ne nous permet d'abord guère de conserver le genre Hippope, et ensuite nous porte à croire que ces animaux que nous avons observés sur deux individus rapportés par MM. Quoy et Gaimard, n'adhèrent pas toujours. Nousregardonsl'cs- pècede])YSSus,, parlequel ils le font, comme une dépendance du pied, ce qui a lieu aussi dans certaines arches; et alors l'animal des tri- dacnes ne diffère de celui des cames que par un singulier retour- nement dans sa coquille, qui même peut être du à sa suspension; le muscleunique, en apparence, est l'analogue du postérieur; l'anus passant certainement au-dessus; il se trouve près d^l'extrémité an- térieure une petite impression qui représente l'antérieur. Quoi qu'il en soit, toutes les espèces vivantes de ce genre, qui sont au > nombre de sept dans l'ouvrage de I\î. de Lamarck , sont de l'Océan indien. Il y en a une fossile en ÎS'onnandie, 33o MOL I3OCÂRDE. Isocardiuin. Corps fort épais- les bords du manteau finement papillaires^ séparés dans la partie inférieure moyenne seulement, et réunis eu arrière par une bande transverse, percée de deux orifices, en- tourée de papilles radiaires; pied petit, comprimé, tranchant; les appendices buccaux ligules. Coquille libre, régulière, très-bombée, équivalve, très-inéqui- latérale, a sommets divergens, fortement recoubée en avant et en dehors, en spirale commençante; charnière dorsale, longue, similaire , formée de deux dents cardinales aplaties et d'une autre lamelleuse, écartée en ax'rière du ligament; ligament dor- sal extérieur, divergent vers les sommets en avant; impressions musculaires très-distantes et assez petites. Ex. L'IsocarJe globuleuse. Isocardiinn Cor. E. m., pi. "232, f . 1 , ab c d. Observ. L'espèce qui sert de type a ce genre est vivante dans nos mers 3 deux autres viennent des mers de l'Inde; une quatrième est fossile. Trigonie. Trigonia. Animal entièrement inconnu. Coquille subtrigonG ou suborbiculaire, épaisse, régulière, équi- valve , inéquilalérale , a sommets peu proéminens , peu re- courbés , antérodorsaux ; charnière complexe , dorsale , dissem- blable; doux grosses dents oblongues jointes anguleusement sous le sommet, fortement sillonnées sur la valve droite, pénétrant dans deux excavations de même forme , également sillonnées, de la valve gauche; ligament poslapicial; deux impressions musculaires distinctes, et non réunies par une ligule. j4. Espèces trigones. Ex. La Trigouie noduleuse. Trigonia nodulosa. Eue. m., pi. 207, {. a , ab. £■ Espèces syborbiculaircs ou radiées. Ex, La T. pectinée. T. peclinata. Ann. du Mus., pi. 67, f. 2. Observ. Parmi les seize-espèces que M. de Lamarck définit dans ce genre, il n'y en a qu'une seule vivante 3 toutes les autres sont, fossiles et com-munes dans les terrains d'ancienne formation. MOL 33i Fam. VIII. — CONCHACÉS. Conchacea. Manteau fermé en avant, en dessus et en arrière où il est pro- longé par deux tubes plus ou moins longs, extensibles, séparés ou réunis ; abdomen constamment pourvu d'uu pied de forme un peu variable, servant à la locomotion. Coquille presque toujours régulière, entièrement close, équi- valve; les sommets recourbés en avant; charnière dorsale com- plète, c'est-a-dire, avec engrenage et ligament; celui-ci extérieur ou intérieur, court et bombé; deux impressions musculaires distinctes, réunies inférieurement par une ligule plus ou moins large, et très- souvent infléchie ou rentrée en arrière. Observ. Tous les animaux de cette famille vivent enfoncés plus ou moins profondément dans le sable ou dans la vase, mais ils peuvent encore en sortir quelquefois. Tribu I. — Les conchacés régulières à dents latérales écartées^ BuCARDE. Cardium. Corps assez bombé; le manteau bordé de cirrhes tentaculaires dans toute sa partie inférieure et plus ou moins cannelé en de^ hors; les tubes réunis, médiocres et pourvus de cirrhes a l'extré- mité; bouche transverse, très-large, à appendices labiaux mé- diocres; pied très-grand, cylindrique . coudé, se portant assez en avant; branchies épaisses , assez petites, surtout les lames externes; les internes réunies dans toute leur longueur. Coquille bombée, ëquivalve, subcordiforme (lorsqu elle est vue antérieurement), ordinairement côtelée du sommet à la circonfé- rence ; les sommets bien évidens ,a peine recourbés en avant ; char- nière complexe , similaire , formée de deux dents cardinales , obliques , coniques , et de deux dents latérales écartées sur chaque valve; ligament dorsal, postérieur et très-court. • A. Espèces plus ou moins bâillantes et à côtes aussi larges que les cannelures. Ex. La Bucarde exotique. Cardium exolicum. E. m., pi. agu , f. I , o 6 c. B. Espèces non bâillantes et dont les cotes sont aussi larges que Icî cannelures. ^3^ MOL Ex. La B. tuberculée. C.tubercuîalum. E. m. , pi. 5oo , f . i . C. Espèces non bâillantes, à côtes beaucoup plus larges que les can- nelures. Ex. La B. Sourdon. C. edule. E. m. , pi. 3i2, f. 2. D. Espèces lisses ou presque lisses. Ex. La B. lisse. C. lœvigatum. E. m. , pi. 3oo , f. 2. E. Espèces dont le côté antérieur est très-court et presque tout-k- fait plat. (G. Hémicarde. Cuv.) Ex.liSL B. SoufHet. C. Hemicardium , E. m. , pi. agS , f. 2 ,abc. Observ. Les animaux de ce genre vivent enfoncés assez peu pro- fondément dansle sable , sur les rivages de la mer : on n'en connoît pas encored'eau douce. Parmi les quarante-buit espèces que M. de Lamarck déiinit, il y en a de toutes les iners ; on n'a cependant pas encore observé d'espèces vivantes de la dernière forme dans celles d Europe. Les espèces fossiles sont aussi assez nombreuses, quoique M. de Lamarck n'en définisse que quatorze. DoNACE. Donax. Corps assez comprimé, triangulaire; le bord libre du manteau garni d'un rang de tentacules plus gros et plus longs en arrière; pied très-large, comprimé et pointu en avant; appendices buccaux , presque aussi grands que les lames brancbiales , dont la paire externe est beaucoup plus petite que l'interne ; le muscle adducteur antérieur, plus grand que l'autre; les tubes bien distincts. Coquille subtrigone, plus longue que haute, équivalve, très- inéquilatérale ; le côté postérieur étant beaucoup plus court que l'antérieur; les sommets presque verticaux; charnière complexe, similaire ; deux dents cardinales sur les deux valves ou sur une seu- lement; une ou deux dents latérales écartées sur chaque valve; li- gament postérieur , court et bombé ; deux impressions musculaires , arrondies, réunies par une ligule abdominale, étroite et fortement excavée en arrière. A. Espèces ovales , dont le côté postérieur est subtronqué , et le cor- selet plus ou moins caréné. Ex. La Donace grimaçante. Donax t ingens. E. m., pi. 260, f. 3 , a 6. MOL 333 B. Espcees ilont le côté postérieur est tronqué, et qui sont sillonnéi?» du sommet à la base. Eût. LaD. denticulëe. Z). denticulata. E. m., pi. 262, i.'],abc. C. Espèces plus ovales , à corselet moins caréné et de couleur radiée. Ex. La D. tronquée. D. truaeala. D. truncatus. Cheran., Conch., 6, t. 26, f. 253-254- D. Espèces plus alongées^subépidermées-, la dent latérale antérieure subeffacée. Ex. La D. des Canards. D. anatlcum. Faun. Franc. E. Espèces de même forme à peu près , épidermées ; les dents laté- rales presque complètement effacées; les cardinales réduites à une grosse dent subbifide à droite, se plaçant entre deux fort minces à gauche. (G. Capse. Lamck. ) Ex. La D. lisse. D. Iceoigata. E. m. , pi. 23i , f. 2 , o 6 c. Observ. Les donaces vivent comme les bucardes , enfoncées peu profondément dans le sable, le côté court en haut: on en connoît dans toutes les parties du monde. M. de Lamavck en carac- térise vingt-sept espèces vivantes. Il n'y a peut être pas deux véritables espèces qui aient absolu- ment la même charnière. Tellinb. TelUna. Animal entièrement semblable a celui des donaces, mais plus comprimé, et en général plus alongé, et à tubes beaucoup plus longs. Coquille de forme un peu variable, le plus souvent striée lont,i- tudinalementet très-comprimée, équivalve ,plus ou moins inéqui- ïatérale; le côté antérieur presque toujours plus long et plus ar- rondi que le postérieur, qui offre constamment un pli flexuèux au moins à son bord inférieur; les sommets peu marques; charnière similaire; une ou deux dents cardinales; deux dents latérales écartées avec une fossette à leur base dans chaque valve j ligament postérieur, bombé, assez grand, outre un praeapicial fort petit; impressions musculaires arrondies ; laligule abdominale fort étroite et très-profondément rentrée en arrière. A. Espèces subtriquètres. 334 MOL Ex. lia Telline bimaculée. Tellinn bimaculata.^. m. , pi. '^90, B. Espèces alongées, mais dont le côté postérieur est plus court et plus étroit que l'antérieur. Ex . La T, radiée. T. radiata. E. m. , pi. 289, f. 2. C. Espèces ovales ou suborbiculaires, et presque ëquilatérales. Ex. La T. Bape. T. scohinaia. E. m. , pi. 291 , f . 4 , « * cd. D. Espèces ëquilatérales, assez alongées, presque sans pli flexueux; deux dents cardinales, divergentes, et deux dents latérales écartées dont l'antérieure peu éloignée du sommet. ( G. Tellimde. Lamck. ) Ex. La T. de Timor. T. tlmorensis. PI. du Dict., Conchacés. Observ. Les tellines, qiù diffèrent si peu des donaces, vivent comme elles enfoncées dans le sable, mais plus profondément. Les espèces sont nombreuses, surtout dans les mers des pays cliauds j on en trouve cependant au moins dix espèces dans celles d'Europe, sur cinquante-quatre vivantes caractérisées par M. de Lamarck; le nombre des fossiles déjà connues est de dix ou douze. Lu CINE. Lucina. Animal à peu près inconnu, ou seulement d'après le loripède de Poli. Coquille comprimée, régulière, orbiculaire, subéquilatérale, à sommets assez saillans , dirigés en avant; la lunule et le corselet indiqués, et souvent relevés en crête; cbarnière similaire, mais variable j deux dents cardinales divergentes , peu marquées , et quelquefois tout-à-fait effacées ; deux dents latérales écartées avec une fossette à la base , mais aussi quelquefois tout-à-fait nulles ; liga- ment postérieur plus ou moins enfoncé; deux impressions muscu- laires, dont l'antérieure étroite et longue, réunies par une ligule abdominale souvent fort large , sans échancrure ou excavation postérieure. ^.Espèces lenticulaires, striées concenlriquemcnt ; la lunule et le corselet indiqués en relief; les dents de la charnière variables et quel- quefois nulles. (Les L. Phacoïdes.) Ex. La Lucine de la Jamaïque. Lucina jamaicensis. E, m. , pi. 284, {. j., ab c. MOL 3J5 £. f^spèces de même forme ; la lunule et le corselet non saiilaris. (G. LoRiPÈDE. Poli.) Ex. La L. lactée. L. laciea. E. m., pi. 586, i. \ , ah c. 6. Espèces lenticulaires, pectinées ou rayonnées du sommet à la base. Ex. La L. rude. L. scabra. E. m. , pi. ^85, {. b, abc. D. Espèces lenticulaires ou ovalaires, avec indice ou non de la lu- nule, et dont le ligament oblique est entièrement caché. (G. Amphidesme. Lamck.) Ex. La L. pellucide. L. ptllucida. E, m., pi. 286, f. \ , ab c. E. Espèces assez épaisses , ovales, un peualongées, presque équilaté- rales , sans pli indicateur du corselet ; les dents cardinales et latérales bien marquées ; l'empreinte musculaire antérieure, arrondie. (G. FiMBRiA. Megerle ; Corbeille. Cuv.) Ex. La L. renflée. L.fimbriata. E. va.., pi. 586, f. 5, n 6 c. Observ. Ce genre est plus aisé à caractériser par la forme géné- rale de la coquille orbiculaire, comprimée, que par le système dentaire qui s'efface quelquefois entièrement. Il comprend dans l'ouvrage de M. de Lamarck vingt espèces de lucines , seize espèces d'amphidesmes et trois espèces de corbeilles. Cyclade. Cyclas. Corps ovale, épais; les bords du manteau simples; les tubes courts et réunis; le pied large, comprimé a sa base, et terminé par une sorte de jambe ou d'appendice. Coquille épidermée, ovale ou suborbiculaire, régulière, équi- valve, inéquilatérale; les sommets obtus, conligus ou tournés en avant; charnière similaire, complexe, formée parun nombreunpeu variable de dents cardinales, et par deux dents latérales écartées, avec une fossette a la base ; ligament extérieur , postérieur et bombé ; deux impressions musculaires, distantes , réunies par une ligule abdominale peu marquée , et sans excavation postérieure. A. Espèces suborbiculaircs ; les dents cardinales un peu variables , toujours fort petites et quelquefois nulles; les sommets non écorché,». (G. Cor.NKA, et Pisum. Megerle.) Ex. La Cyclade des rivières. Cydas ru'icola. E. m. , pi. 5o2 , {.5, abc. 336 ÎVIOL B. Espèces subtri^ones , ou ovales alongées ; les sommets ^corcli^s plus antérieujsj tjois dents cardinales dont les deux postérieures sont bifidef» (G. Cyrène. Lamck. J * Dents latérales dentelées. (G. Corbicula. Megcrl. ) Ex. La G. cerclée. C. fluminea. Chemn., Conch. , 6, t. 3o, f. 3o2-3o5. ** Dents latérales entières. Ex. La C. de Ceylan. C. zeylanlca. E. m., pl.3o2, f. 4> w^- C. Espèces sublrigones; deux dents cardinales sillonnées sur une Talve, trois sur l'autre, celle du milieu plus grosse et calleuse. (G. Galathée. Lamck.) Ex. La C. a rayons. C radlata. E. m. , pi. 260, f. i. Observ. Toutes les espèces de ce genre vivent dans les eaux douces, enfoncées dans la vase. On n'en connaît pas encore des deux dernières sections en Europe, la plupart venant de l'Inde; mais toutes les parties du monde en renferment de la pre- mière. M. de Lamarck compte onze espèces de la première section , onze de la seconde, dont une fossile, et une seule de la troisième. Cyprine. Cyprina. Animal épais , ovale; pied comprime, falciforme, géniculc j la partie coudée tranchante et denticulée; le manteau fermé en ar- rière, et percé de deux ouvertures ovales a bords cirrheux, sans véritables tubes. ( D'après Othon Fabricius.) Coquille épidermée , épaisse, régulière, substriée longitudina- leraent, subcordiforme , équivalve , inéquilatérale , à sommets très- fortement recourbés en avant et souvent con tigus ; charnière épaisse, subsimilaire , formée par trois dents cardinales peu convergentes , et par une dent latérale écartée, postérieure, quelquefois obsolète; ligament fort épais, bombé, porté par des callosités nymphales grandes, arquées, précédées par une fossette plus ou moins pro- fonde, creusée immédiatement en arrièie des sommets; impres- sions musculaires subcirculaires, bien distantes, réunies par une ligule étroite, marginale, peu ou point sinueuse en arrière; l'im- pression du muscle rétracteur antérieur du pied , grande et réu- nie avec celle de l'adducteur. Ex. La Cyprine d'Islande. Cjprina islandica. E, m., pi. 5oi, f. 1 , a 6. MOL 337 Observ. Ce genre, pour ainsi dire, intermédiaire aux cyclades et aux venus , ne renferme encore qu'une espèce vivante parmi les huit que M. de Lamarck caractérise. Mactre. Mactra. Corps ovale, assez épais; les bords du manteau épaissis, lisses ou sans papilles tentaculaires, augmentés en arrière de deux tubes peu distincts, assez longs ; bouche petite, ovalej appendices la- biaux médiocres, étroits; lames branchiales très-petites et réunies dans leur longueur entre elles et avec celles du côté opposé; pied ovale, tranchant, très-long, en soc de charrue. Coquille souvent assez mince et épidermée, de forme triangu- laire, quelquefois un peu bâillante en arrière, équivalve, inéqui- latérale j les sommets protubérans et à peine courbés en avant ; charnière complexe et subsimilaire; une dent cardinale pliée en gouttière , en avant d'une fossette arrondie sur chaque valve ; dents latérales, peu écartées, minces, lamelleuses et intrantes; ligament extérieur, petit; un ligament tout-a-fait intérieur dans la fossette; deux impressions musculaires réunies par une ligule marginale, étroite, assez peu rentrée en arrière. j4. Espèces dont les dents cardinales sont presque nulles par l'agran- dissement de la fossette du ligament. Ex. La Mactre géante. Maclra gigantea. E. m., pi. sSg, f. i. B. Espèces dont toutes les dents sont fort grandes, laminaires et non striées. Ex. La M. Lisor. M. stultorum. E. m. , pi. 256, f. l,ab. C. Espèces épaisses, solides, sans épidémie; les dents latérales fine- jnent striées; le manteau percé de deux ouvertures presque sans tubes. Ex. La M. solide. M. solida. E. m. , pL 558, f. 1. D. Espèces dont les dents latérales sont presque nulles. Ex. La M. trigonelle. M. trigonella. E. m., pi. uSg, {.o.,abc? E. Espèces très-épaisses, solides, striées longitudinalement ; les dents cardinales nulles ou presque nulles ; les latérales fort épaisses , très- rappvochées, relevées; un ligament externe outre rinterne. Ex. La M. épaisse. M. crassa. Nouv. esp. du Brésil , rapportée par MM. Quoy et Gaima^d. 32. 32 "^8 MOL Obse/v. Les inactres vivent eiifoiictes dans le sable, à une petite distance des rivages de toutes les mers. M. de Lamarck en ca- ractérise déjà trente-trois espèces vivantes, dont une seule a son analogue fossile. Parmi les vingt-sept espèces queGinelin met dans ce genre, il y en a quatre qui appartiennent au genre Lutraire. Erycine. Erycina. Animal inconnu. Coquille un peu plus longue que haute, subtrigonc, régulière, équivalve, inéquilatérale, peu ou point bâillante; les sommets bien marqués et un peu inclinés en avant; charnière subsimilaire; deur dents cardinales inégales, convergentes au sommet, et laissant une fossette entre elles; deux dents latérales peu écartées, lamelleuses et intrantes; ligament intérieur dans la fossette; deux impressions musculaires arrondies. Ex. VE.v^cinec3ivà\dide.Erycinacardioides. Dict.desSc. nat., Planch., f. 7. Obse/v. Ce genre ne renferme encore qu'une espèce vivante, trouvée sur le sable, à la INouvelle-Hollande ; il y en a plusieurs fos- siles en France, mais elles meparoissent bien hétérogènes. Tribu. II. — C. régulières , sans dents latérales écartées. Crassatelle. Crassatella. Animal inconnu. Coquille ordinairement épaisse, striée longitudinalement, den- ticulée, régulière, subtrigone, équivalve , inéquilatérale, à som- mets bien marqués et évidemment tournés en avant; lunule et corselet bien distincts; charnière fort large, subsimilaire, formée par deux dents cardinales, divergentes, séparées par une large fossette; ligament presque tout-à-fait intérieur, et inséré dans celte fossette; deux impressions musculaires, arrondies, distantes , réiuiies par une ligule marginale, sans trace de sinuosité posté- rieure; l'impression du muscle rétracteur distincte. Ex. La Crassatelle polie, Crassatella glabiata. E. m. , pi. 257, f. 5. Ohserv. Ce genre offre cela de remarquable, que toutes les espèces vivantes qu'il contient, et qui sont déjà au nombre de MOL 339 onxe, n'existent que dans les mers de l'Australasie, tandis que nous en possédons au moins sept k Tétat fossile en France. VÉNUS. Venus. Animal ovale ou arrondi, ordinairement assez peu comprimé; les bords du manteau ondulcux et garnis de cirrhes tentaculaires sur un seul rang; pied considérable, comprimé, tranchant, du reste diversiforme; les tubes médiocrement alongés et presque constamment réunis; bouche petite, sémilunaire; les appendices labiaux assez petits; les branchies larges, courtes, libres ou non réunies, ni entre elles, ni avec celles du côté opposé. Coquille solide , épaisse , régulière , parfaitement équivalve et close, plus ou moins inéquilatérale; les sommets bien marqués, s'inclinant en avant; charnière subsimilaire; deux, trois ou même quatre dents cardinales, plus ou moins rapprochées, et conver- gentes vers le sommet; ligament épais, souvent arqué, bombé, et extérieur; deux impressions musculaires, distantes, réunies par une ligule étroite, excavée plus ou moins profondément en arrière, ou plus ou moins large et arrondie postérieurement; une troisième petite en avant de l'antérieure pour le muscle rétracteur antérieur du pied. * La dent médiane profondément divisée en deux, l'antérieure plus avancée. ( Cythérée. Lamck. ) A. Espèces minces , triangulaires , bombées , k sommets très-marqués ; les bords tranchans , sans lunule distincte. ( Les V. wactroïdes. ) Ex. La Vénus tumescente. Venus Iccta. E. m., pi, 16Q, f. 4, ab. B. Espèces épaisses , subtrigoncs \ les bords du corselet carénés , sans hmulc distincte. Ex. La V. pétéchiale. V. petechialis. E. m. , pi. 268 , f. 5 , ab, et f. 6. C. Espèces lenticulaires, à stries concentriques, sans dent antérieure sous la lunule qui est très-enfoncée ; la ligule abdominale profondément et anguleusement excavée en arrière; le pied de l'animal sémilunaire. (G. Arthemis. Poli. ) Ex. La V. exolète. V. exoleta. E. m. , pi. 279, f. 5. D. Espèces lenticulaires , radiées ou subpecti|iées , sans dent latérale •XI. 34o MOL poslériduic; la lunule et le ligament trcs-en foncés ; l'empreinte rauscu- laire antérieure, étroite et descendante; la ligule marginale peu mar- quée et non rentrée postérieurement. (Les V. ltjcikoïdes. ) Ex. LaV. tigerrine. F. tigerrina. E. m., pi. 277, {. /^, ab. ■E. Espèces épaisses, solides, plus ou moins comprimées, ovales, cô- telées, pectinées sur les bords ; les impressions musculaires réunies par une large ligule non sinueuse. Ex. La V. pectinée. F. pectinata. E. M. , pi. 271 , f. i , a è. F. Espèces épaisses, solides, subtrigones, striées longitudinalement; les empreintes réunies par une ligule étroite non sinueuse. Ex. La V. épaisse. V. crassa. E. m. , pi. 271 , f. 6, a b. G. Espèces épaisses , solides, à peu près lisses, ou ovales-alongées , de couleur radiée ou litturée ; l'impression abdominale formant en arr- rière une excavation assez profonde. (Les Mérétrices. ) Ex. La V. fauve. F. chione. E. m. , pi. 266 , f. i , a b. ** La dent médiane bifide, ou trois dents cardinales seulement. (G. VÉNUS. Larack. ^ H. Espèces de forme alongéc, subrhomboïdales , striées, à bord non denticulé ; les trois dents de la cbarnière très-rapprochées et très- foi blés. Ex. La V. croisée. F. decussata. E. m. , pi. 280 , f. 4. /. Espèces subrhomboïdales, profondément treillisées; les dents très- épaisses, le ligament entièrement caché; les crochets très-marqués; lè bord denticulé. Ex. La V. Corbeille. F. Corbis. E. m., pi. 276, f. 4, « b. K. Espèces épaisses, solides, orbiculaires ou suborbiculaires avec des stries ou mieux des lames concentriques ; les dents fort épaisses ; le bord denticidé. . Ex. La V. bombée. F. puerpera. E. m. , pi. 278 , f . i , ab. L. Espèces cardioïdes ou radiées du sommet à la base , épaisses , so- lides. Ex. La V. rudérale. F. granulata. E. m. , pi. 272 , f. 5, a è. .^. Espèces triquètres , cunéiformes , épaisses , solides , striées longi- tudinalement, denticulées; les bords du corselet carénés; deux grosses MOL 341 (lents obliques à la charnière; les tubes de l'animal fort courts et dis- tincts. (G. Tri«,)Uh:tre. Blainv. ) Ex. La V. crenulaire. F.flexuosa. E. ni. , pi. 266, 1". 6,ab. JV. Espèces solides, cordiforraes, comprimées, à sillons longitudinaux; bords denticulés; dents épaisses, fort peu saillantes: le corselet long et étroit. Ex. La V. Chambrière, y. Casina. Chemn., Conch.,6, t. iç). f. 3oi. O. Espèces solides , épaisses, suborbiculaires,-subéquilatérales; deux très-grosses dents divergentes sur une valve et deux très-inégales sur l'autre; les impressions musculaires réunies par une ligule sans sinuosité postérieure. (G. Crassike. Lamck. ) Ex. La V. crassatellëe. F. dammoniensis , Montagu. P. Espèces épidermées , striées, comprimées, ovales j les sommets peu proéminens; deux dents bifides sur la valve droite, et une seule entière sur la gauche. ( G. Macoma. Leach. ) Ex. La V. fragile. F. tenais. Q. Espèces orbiculo-triangulaires , à sommets saillans ; une forte dent bifide à la valve droite, intrante entre deux divergentes entières de la gauche. (G. Nicakia. Leach.) Ex. La V. de Banks. V. Banksii. Observ. Ce genre, circonscrit par Linnœus, est tellement nom- breux en espèces , que la plupart des conchyliologues sç sont effor- cés d'y établir des coupes secondaires; mais il faut convenir qu'en n'ayant égard rigoureusement qu'a la charnière , ils sont encore bien loin d'avoir réussi a en faciliter la connoissance. Nous ne pré- tendons pas avoir beaucoup mieux fait ; cependant nous avons lâché d'indiquer les différentes formes types que l'on peut ren- contrer parmi les venus , et nous les avons caractérisées par la con- sidération de plusieurs parties de la coquille et des animaux. Pour ceux-ci, nous n'avons malheureusement pas vu celui de chaque forme distincte; mais il paroît fort probable qu'il n'y a entre eux que d'assez foibles différences. Nous savons cependant déjà que les tubes très-souvent réunis , sont aussi quelquefois sépai'és , comm» dans la V. Méroé , et' dans la V. llexueuse, et nous savons aussi que le pied, le plus ordinairementtriangulaire, tranchant, sillonne infcrieurement , est quelquefois sémilunaire, sans sillon; quant H^' MOL aux coquilles, on apu voir que, dunsla division des venu» propremcmt dites, l'impression abdominale a toujours une excavation posté- rieure, médiocrement profonde, tandis que dans celle des cj- thérées , quelquefois elle est excessivement profonde , comme dans les arthémides de Poli, et quelquefois il n'y en a pas de traces, comme dans les sections E. et F., et mcme dans la section des venus lucinoldes ; et cependant celles-là ont tout-à-fait la charnière des cylhérées. îJous ne connoissons pas les coquilles qui ont servi à l'établissement des deux derniers genres de M. Leach. Tribu III. — Ç. irrégulières. Animal comme dans les tribus précédentes. Coquille plus ou moins irrégulière, quelquefois inéqui valve j le plus souvent vivant dans les pierres. Obsrrv. Cette section est évidemment artificielle, du moins pour l'enveloppe coquillère, car il n'est pas probable que les ani- maux diffèrent beaucoup. Ce sont toujours d'assez petites co- quilles plus ou moins irrégulières, sans doute à cause des lieux où elles vivent habituellement. VÉnÉRUPE. Venerupis. Animal inconnu, mais très-probablement fort rapproché de ce- lui des venus. Coquille plus ou moins irrégulière, subtrigone , striée ou rayonnée, équivalve, très-inéquilatérale; le côté antérieur plus court et arrondi ; le postérieur subtronqué; les sommets bien mar- qués; charnière assez régulière, plus ou moins dissemblable, for- mée par des dents cardinales, grêles, étroites, un peu variables en nombre sur chaque valve; ligament très-foible, extérieur; deux impressions musculaires bien distinctes, ovales, réunies par une impression abdominale, étroite et très-profondément sinueuse en arrière; l'impression du muscle rélracteur antérieur, comme dans les venus. A. Espèces striées longitiidinaleraent ; dents cardinales au nombre de deux , quelquefois de trois à droite et de trois à gauche. Ex, La Vénérupe lamelleuse. Venerupis Irus. E. m. , pi. 262, B. Espèces ovales, trigones, rayonnées, ou striées du sommet à la MOL 343 circonférence ; deux dents cardinales sur chaque vaUe dont une au moins est bifide. (G. Rui'erkllk. FI. de Bell.) Ex. La V. Ruperclle. V. Ruperdla. ( IS'on fig. ) C. Esjièces ovales, trigoncs, rayonnées; deu\ dents sur une valve et une sur l'autre. (G. Pktricole. Larack. ) £'.r. La V. lamelleuse. V. lamellosa. Obseru. Si Ton avoit rigoureusement égard au système d'engre- nage des espèces de venus Icrcbranles, on seroit forcé d'en faire autant de genres qu'il y a d'espèces. Des dénominations proposées pour quelques uns de ces genres, nous avons choisi celle de vénérupe pour les réunir, parce qu'elle indique très-bien que ce sont des ve- nus de rocher. On en connoît de vivantes de toutes les mers, et quelques unes fossiles. CoRALLioPHAGE. Coralliopliaga. Animal inconnu. Coquille ovale, alongée, finement radiée du sommet à la base, cylindrique, cquivalve, très-inéquilatérale; les sommets dorsaux très-antérieurs et peu marqués; charnière subsimilaire; deux pe- tites dents cardinales, dont une est subbilide, au-devant d'une sorte de dent lamelleuse, sous un ligament extérieur assez foible; deux impressions musculaires, petites, arrondies, distantes, réu- nies par une impression abdominale, étroite, et assez excavée en arrière. Ex. La Coralliophage carditoïdc. Coralliopliaga cardiloidca . Enc. métli., pi. 254., f. 5, a b. Observ. Nous établissons ce genre avec quelques espèces de co- quilles vivantes que M. de Lamarck place parmi ses cypricardes, et qui nousparoissent être rapprochées des venus. M. Deshayes nous a fait remarquer des coquilles de l'espèce que nous citons comme type, et qui avoient modifié leur forme, de manière a ressembler a ime modiole lithodome, dans laquelle elles avoient vécu. Clotho. Clolho. Animal inconnu. Coquille ovale, subrégulière, striée longitudinalement, ëquivalve, subéquilalérale ; charnière formée par une dent bifide, recourbée en crochet, un peu plus grande sur une valve que sur l'autre; ligaa ment externe. 34^ MOL Ex. lia Clotho de Faujas. Clotho l'aujasii. Ann. du Mus. , lom. 9, pi. 17, fig. 4-6. Observ. Ce genre a été établi sur une coquille fossile trouvée par M. Faujas, dans des coquilles de cypricardes, encore dans la pierre où elles ont vécu. Nous ne l'avons pas observée nous-mêmes. CoRBULE. Corbula. Animal inconnu. Coquille assez solide, un peu irrégulière et Irigone, inéquivalve , plus ou moins inéquilatérale, arrondie et élargie en avant, amincie et prolongée en arrière j les sommets très-marqués; charnière ano- male, formée par une grosse dent cardinale conique, recourbée avec une fossette a sa base, pour la place de la dent de l'autre valve; ligament fort petit; deux impressions musculaires assez peu distantes, avec une impression abdominale assez peu rentrée en. arrière, mais indiquant que l'animal doit être pourvu de tubes. j4. Espèces régulières. JEr.LaCorbulesillonnée. Cor6t//niu/<:aents de la charnière beaucoup plus cffact'es. (G. Ps.vmmobik. Lamck. ) Ex. La P. vergettée. P. virgata. E. m., pi. 377, f, S. C. Espèces de même forme ; une seule dent cardinale sur chaque valve ou sur une seule. ( G. Psamotéb, Lamck. ) Ex. La P. violette. P. oiolacea. (PI. du Dict. ) Ohstrv. Ce genre que nous proposons renferme, dans l'ouvrage de M. de Lamarck , dix-huit espèces dans la première section , et huit dans la seconde. 11 y en a dans toutes les mers. Il est pour ainsi dire intermédiaire aux tellines et a certaines espèces de solens. SoLÉTELLiNE. SoIetelUna. Animal inconnu. Coquille ovale-oblongue , comprime'e, a bords tranchans, l'un et l'autre courbes, ëquivalve , subequilatérale , beaucoup plus large et arrondie à l'extrémité céphalique qu'à l'autre qui est plus ou moins atténuée et subcarénée 5 les sommets submédians assez peu saillans; charnière formée par une ou deux très-petites dents car- dinales; ligament épais, bombé et porté sur des callosités nym- phales très-relevées 3 deux impressions musculaires, arrondies, distantes; impression abdominale très-sinueuse en arrière. Ex. La Solételline rostrée. Soletellina radiata. E. m. , 336, f. 1 . Observ. Ce genre de coquilles, établi pour placer convenable- ment quatre ou cinq espèces de solens de M. de Lamarck, ne dif- fère que fort peu des psammocoles. Sanguinolaire. Sanguinolarîa. Animal inconnu. Coquille ovale, un peu alongée, frès-comprimée, à peine bâil- lante, ëquivalve, subequilatérale, également arrondie aux deux extrémités, sans indice de cai'ène postérieure ; les sommets un peu indiqués ; charnière formée par une ou deux dents cardinales rap- prochées sur chaque valve j ligament saillant, bombé j deux im- pressions musculaires arrondies, distantes, réunies par une im- pression abdominale étroite et fortement sinueuse en arrière. Ex. La Sanguinolaire Soleil-couchant, Sanguinolaria occident. E. m. , pi. 226, f, 2, rt 4. MOL 35i Ohsero. Ce geni'e , assez peu distinct des preet^dens, ne contient tju'iin petit noinl)re d'espèces. M. de Lamarck n'en caractérise que quatre qui viennent des mers des pays chauds ettle l'Australasie. SoLÉCURTE. Solecurtas. Animal inconnu. Coquille ovale, alongëe, cquivalve, subcquilate'rale, à bords presque droits et parallèles j les extrémite's également arrondies et conime tronquées; les sommets très-peu marqués j charnière éden- tule ouformée par quelques petites dents cardinales rudimentaires; ligament saillant, bombé, poi'të sur des callosités nymphale» «paisses; deux impressions musculaires, distantes, arrondies; l'impression abdominale étroite, profondément sinueuse en ar- rière , et se prolongeant bien au-delà de la sinuosité. y4. Espèces plates, minces, arec une barre intérieure, tlécurrcnte obli- quement (hi sommet au bord abdominal. Ex. Le Solécnrle radié. Soiccurlus radiatus. E. m. , pi. a9.5, f. 2. JR. Espèces plus cylindriques, sans barre intérieure. Ex. Le S. rose. S. stngilatus. E. m. , pi. 224 , f. 3. C. Espèces encore plus alongées et subcylindriques. Ex. Le S. Gousse. S. Legumen. E. m. , pi. 223, f. 3. Observ. Quoique ce genre de coquilles passe évidemment aux solens véritables, il nous semble cependant que les espèces qui s'y rangent offrent un faciès assez particulier, et même des caractères assez tranchés, surtout dans la position de la charnière et dans la forme des impressions musculaires et du manteau, pour mériter d'être distinguées. Il contient dix à douze espèces réparties à peu près dans toutes les mers. SoLEN. Solen. Corps cylindroïde; fort alongé, le manteau en forme de canal ouvert aux deux extrémités, clos dans le reste de son étendue par un épi derme épais qui l'entoure. Coquille équivalve, extrêmement inéquilatérale : les sommets étant tout-a-fait au commencement de la ligne dorsale et à peine indiqués; une ou deux dents à la charnière; ligament bombé assez 35* MOL long; deux impressions musculaires fort éloignées; l'antérieure très-longue et étroite; la postérieure subanguleuse; l'impression abdominale droite fort longue, et terminée en arrière par une courte bifurcation. A. Espèces un peu combes dans leur longueur; le sommet non ter- minal. Ex. Le Solen Coutelet. Solen Cultelius. E. m., pi. 220, f. 4? ab. B. Espèces droites ou à peine courbes ; le sommet terminal. 'Ex. Le S. Gaîne, S. Vagina. E. m., pi. 222, f. i , a 6 c. Obsrrv. INous ne conservons plus dans ce genre ainsi défini que les espèces que M. de Lamarck a placées dans ses deux premières sections des solens. Elles sont au nombre de neuf vivantes, et il y en a dans toutes les mers. Son Solen pygmœus, dont M. Leach se proposoit de former un genre sous le nom de Biapholius, nous paroît n'être autre cliose que la Mja arclica de Gmelin, espèce du genre Hiatelle. On connoît déjà cinq espèces de solécurtes et un véritable solen h l'état fossile ; M. de Lamarck considère ce dernier comme une simple variété de son Solen f^agina. SoLÉsiYE. Solernya. Animal inconnu. Coquille couverte d'un épideime épais qui la clôt de toutes parts si ce n'est aux extrémités , régulière , assez épaisse, ovale , alongée , à bords droits et parallèles , également arrondie a ses deux bouts ; les valves égales , très-inéquilatéi'ales; le côté antérieur beaucoup plus long que le postérieur ; les sommets peu marques et très- postérieurs; cbarnière subsimilaire, formée par une dent cardi- nale, dilatée, comprimée et un peu recourbée en dessus ; ligament subextérieur inséré sur la dent et presque a l'extrémité postérieui'e de la coquille j deux impressions musculaires petites , arrondies, écartées, sans impression abdominale visible. Ex. La Solémye de la Méditerranée. Solernya medUerranea. Lamck. , E. m., pi. 225. f. 4- Observ. Ce genre, qui paroît au premier aspect fort rapprocbé des solens, en diffère surtout par la singulière disposition du ligament placé sur le côté court de la coquille, et ne contient en- MOL 353 rore que deuv (?.sj)èco3 vivantes, l'iiiie de nos mers et l'autre de VAustralasie. PanopÉE. Panopœa. Animal inconnu. Coquille régulière, ovale, alongée, bâilla te aux deux extre- înités, équivalve , inéquilaterale ; le sommet peu marqué et antéro- dorsal; charnièi-e assez complète, similaire, formée par une dent cardinale conique en avant d'une callosité courte, comprimée, ascendante; ligament extérieur attaché sur la callosité; deux impressions musculaires réunies par une impression abdominale profondément sinueuse en arrière. Ex. La Panopéed'Aldrovande. Panopœa Aldrnvandi. Chemn., Conch.,6, t. 3,f. 25. Observ. Ce genre ne contient encore que deux espèces, l'une vivante et l'autre fossile en Italie. Nous avons vu la fossile, et il n'y a qu'une dent sur la valve droite, pénétrant dans une excava- tion de la gauche. C'est une coquille qui a beaucoup de l'aspect d'une mye. GlycimÈre. Glycimera. Animal inconnu. Coquille épidermée , un peu irrégulièi-e, alongée, bâillante aux deux extrémités, équivalve, très-inéquilatéi'ale ; les sommets peu marqués; charnière édentule; une callosité longitudinale; liga- ment extérieur porté par des nymphes fort saillantes; deux im- pressions musculaires assez distinctes; impression abdominale? Ex. La Glycimère épaisse. Glycimera incrassala. Chemn. , Conch., II, t. 198, f. ig34. Observ. Ce genre, que Daudin a nommé Cyrlodère, contient des coquilles dont on ignore complètement l'origine et la patrie. Il se pourroit même, comme le fait observer M. de Roissy , qu'on y plaçât des espèces fluviatiles , peut-être du genre Anodonte. M. de Laraarck ne caractérise que deux espèces vivantes de glycimère des mers du Nord, et une fossile de Grignon; mais Daudin compte six espèces de cyrtodère. Saxicave. Saxicaon. Animal alongé, subcylindriquo ; le manteau fermé de toutes 32 . !i3 35{ MOL parts, prolongé en arrière par deux tubes longs, cpais, à pein*' séparés à l'extérieur, et percé inférieurenient et en avant par un orifice arrondi pour le passage d'un pied trcs-pelit et canaliculé; houche très-grande; appendices lal)iaux petits; lames luauchiales libres; la paire externe beaucoup plus courte que l'interne. Coquille épaisse, épiderniée , un peu irrt^gulière, alongée, cylin- droïde, obtuse aux deux extrémités; les sommets peu marqués; charnière édentule ou avec une très-petite dent rudimentaire^ ligament extérieur assez bombé j deux impressions arrondies assez peu éloignées pour les muscles adducteurs; deux ou trois autres irrégulières pour les inuscles rétracleurs du tube, sans trace d'im- pression abdominale. Er. La Saxicave australe. Saxicava australis. (Non fig.) Observ. Ce genre, qui diffère réellement fort peu du précédent , est caractérisé d'après l'animal et la coquille, que nous devons à MM. Quoy et Gaimardjdel'expédition du capitaineFreycinet. Une renfermeque des espèces lithodomes denos mers et de l'Auslralasie. Byssomve. Byssomya. Animal plus ou moins alongc , subcylindrique, prolongé en arrière par un long tube bifurqué seulement a son extrémité; un trou à la partie inféreure et antérieure du manteau, pour le pas- sage d'un petit pied conique, canaliculé, et d'un byssus situé à sa base postérieure ; deux forts )nuscles adducteurs. Coquille souvent irrégulière, fortement épidermée , oblongue, grossièrement striée en long, équivalve , très - inéquilatérale , obtuse, et plus large en avant , comme rostrée en arrière; les som- mets très-peu marqués; charnière édentule ou avec un rudiment de dent sous le corselet ; ligament extérieur assez long; deux im- pressions musculaires distantes et arrondies. Ex. La Byssomyc plioladine. Byssomya phnladis. Mull., Zool. Dan., 3, pi. 87, f. ]-5. Ohsero. Ce genre, très-distinct en considérant l'animal , comme M. G. Cuvier l'a bien senti en l'établissant, ne diffère cependant que fort peu, pour la coquille, des saxicaves. Aussi M. de La- niarck en fait-il une espèce de ce genre; elle vit en effet dans les fissures de rochers, avec les moules , et attachée par son byssus ; mais quelquefois elle s'enfonce dans le gable, les petites pierres, MOL 355 les r.icînes de fucus, et mémo dans le raillepore polymorphe; alors elle n'a plus de byssus , suivant Tobservation d'O. Fabricius. Rhomboïde. Rhomboïdes. Corps rhoaiboïdal, alongé , assez comprime; deux tubes dis- tincts en arrière; une fente assez large à la partie antérieure et inférieure du manteau, pour la sortie d'un petit pied conique et d'un byssus dont les filets sont élargis à l'extrémité. Coquille rhomboïdale , un peu irrégulière, striée en longueur, cquivalve, très-inéquilatérale; les sommets très-distincts et très- antéro-dorsaux; charnière fonnée par deux petites dents cardi- nales; ligament externe, postérieur, assez saillant^ deux impres- sions musculaires arrondies. Ex. Le Rhomboïde rugueux. Rhomboïdes rugosus. Poli, t. 2, p. 21, tab. xv> f. i3. Observ. INous établissons ce genre pour un petit mollusque bi- valve de la Méditerranée, que Poli a décrit et ligure sous Je nom d'iiypogœa barbai a, et qu'il rapporte au mjii/us rugosus de (inielin. L'animal est assez sem])lable à la byssomye ; mais la coquille est toute différente , et seroit du genre Pétricole do M. de Lamarck; elle n'est cependant pas térébrante , l'animal vi- vant fixé par sou byssus aux rochers. Ce genre seroil peut-être mieux parmi les venus irrégulières. GastrochÈNE. Gastrochœna. Coquille ovale; les bords du manteau fermés de toutes parts, et réunis sous l'abdouien par une large plaque ovale, à l'extrémité an- térieure de laquelle est une petite masse arrondie, dont la partie médiane forme le pied ; tubes longs et réunis dans toute leur longueur. Coquille fort mince, oblique, ovale, cunéiforme, équivalve, très-indquilatérale, extrêmement bâillante dans toute sa partie inférieure et antérieure, et sans doute n'enveloppant que très- incomplètemen't l'animal; les sommets tout-à-fait en avant de la ligne dorsale, et assez marqués; charnière cdentule; contact arti- culaire droit, linéaire; ligament externe longitudinal; deux im- pressions musculaires distantes, avec une impression abdominale peu marquée , mais assez sinueuse en arrière. 23. 35b MOL Un tiiljc ou enveloppe calcaire gcnciale dans quelques circons- tances. A. Espèces dont la coquille est lisse et sans tube distinct. Ex. Le Gastrochènerle Spengler. Gastrochœna Spenglerl. Kcl> nov. Dan. B. Espèces dont la coquille est plus alongée, striée du sommet à la base et contenue dans un tube extérieur fort long et distinct. Ex. Le G. Massue. G. Clava.'\E.ïic. m.ét , pi. 219. f. ^,ab, d'après Spengler. Observ. L'animal du gastrochcne a évidemment les plus grands rapports avec celui des saxicaves; mais comme il n'est pas entiè- rement contenu dans sa coquille, il y supplée souvent en se for- mant un tube artificiel collé coiitre les parois de la cavité qu'il habite dans les pierres calcaires. Ce tube n'offre donc qu'un carac- tère accidentel, et alors feroit des espèces ou même des individus qui en sont pourvus, des fislulanes dans la définition qu'en a donnée M. de Lamarck; aussi M. Deshayes a-t-il proposé de sup- primer le genre Gastrochène j nous croirions plutôt convenable de ne pas admettre le genre Fistulane, d'abord parce qu'il est fondé sur la présence d'un tube, et ensuite parce qu'il a été établi bien postérieurement au genre Gastrochène de Spengler, mais nous pré- férons le restreindre, comme on le verra plus loin. En réunissant ainsi les espèces caractérisées d'après la véritable coquille , qu'il V ait un tube extérieur ou non, il existe déjà plusieurs espèces de gastrocbènes connues, soit à l'état vivant dans les mers des pays chauds, soit a l'état fossile dans nos pays. Peut-être le gastrochène massue, mieux connu, devra-t-il former un petit genre distinct. Clavagelle. Clavagella. Animal entièrement inconnu. Coquille ovale, assez peu alongée, striée longitudinalement, ini peu Irrégulière, fortement bâillante en avant, mais surtout eu arrière, et n'enveloppant l'animal que très-incomplètement; du reste équivalve et inéquilatérale; les sommets bien marqués , anté- To-dorsaux; charnière un peu variable; ligament extérieur 5 deux impressions musculaires bien marquées, distantes; impression abdominale assez fortement sinueuse en arrière. Un tube calcaire subcylindrique, entourant plus ou moins complètement la coquille , et terminé en arrière par un seul orifice. MOL 357 A. Espèces (loiit le tube laisse à dccouveit les deux \;>lvcs dans toute leur partie antérieure. Ex. La Clavagelle tihiale. ClavageUa tibialis. Aan. du Mus.. vol. 12, pi.- 43, f. 8. B. Espèces dont le tube saisit une des valves et laisse l'autre entière- ment libre dans son intérieur. Ex. La C. hérissée. C. echinata. Ibid., f. 9. Ohserv. Nous ne connoissons malheureusement ce genre que d'une manière très-incomplète, les descriptions et les figures don- nées par les auteurs ne portant guère que sur le tube et sur la manière dont il enveloppe la véritable coquille; cependant, d'a- près les observations de Brocchi , et surtout d'après l'inspection d'un moule delà clavagelle tibiale delà collection de 3L Deshayes, il se pourroit que ce genre fût tout-à-fait artificiel , et qu'il dût être reporté parmi les venus irrégulières. Il est du moins certain que les caractères de ce genre , tels que M. de Lamarck les établit, ne conviennent rigoureusement qu'a sa clavagelle hérissée. Arrosoir. Aspergillum. Animal entièrement inconnu. Coquille ovale, peu alongée, striée longitudinalement, équi- valve, subéquilatérale, fortement bâillante dans tout son contour , ne pouvant recouvrir qu'une petite partie du dos de l'animal , sur lequel elle est sans doute appliquée 3 entièrement adhérente, et plus ou moins confondue avec les pai'ois d'un tul^e calcaire assez épais, conique, claviforme, ouvert a son extrémité amincie, et termine à l'autre par un disque convexe percé par un grand nombre de trous arrondis subtubuleux, et par une rimuleau centre. A. Espèces dont la circonférence du disque du tube est bordée par une fraise. Ex, L'Arrosoir de 3ava. Aspergillum javanum, Martin. . Conch., I , t. I, f. 7. B. Espèces dont la circonférence du disque est sans fraise. Ex. L'A. delà INouvelIe-Zélande. A. NovœZdandiœ. Favann, . Conch., pi. 79, f. F. Observ. Quoiqu'on aperçoive plusieurs rajiporls entre ce genre et l'espèce hérissée du genre précèdent, il faut cependant convenir 358 MOL qu'il est assez difficile de se faire une idée de l'animal de l'ana- soir , et surtout des organes qui sortent et forment les épines tul)u- leuses du disque, à moins que de supposer que ce seroicnt les lila- mens d'une espèce debyssus ou du pied lui-même qui jserviroicnt à attacher le mollusque aux corps sous-marins ; alors on pour- roit admettre qu'il se tient dans le sable, attaché à un grand nombre de ses grains, dans une situation plus ou moins verticale ; la petite extrémité de son tube en haut et la tète en bas. Fam. X. — ADESMACÉS. Adesmacea. Corps ovale, alongé, subcylindrique ou vermiforme; le manteau complètement fermé et tubuleux , ouvert en avant pour le passage d'un petit pied court, très-peu saillant a la surface de la masse abdominale, et terminé en arrière par deux siphons souvent fort courts , mais toujours réunis en un seul tube .5 bouche jnc- diocre, a lèvres simples, et appendices labiaux peu considérables; branchies lamelleuses, longues, aiguës, se prolongeant dans le tube, et libres à leur extrémité. Coquille ordinairement ovale oblonguc, quelquefois comme tron- quée, constamment blanche, non ou très-rarement épidermée, équi- valve, inéquilatérale, ne pouvant jamais recouvrir tout le corps de l'animal, tant elle est bâillante à ses deux extrémités; charnière sans engrenage ni véritable ligament corné; une impression musculaire unique, quelquefois avec une impression abdominale fortemcat sinueuse en arrière. Quelques parties calcaires accessoires, servant a augmenter l'é- tendue de la coquille. Pholade. Phofas. Corps e'pais, assez peu alongé, subcylindrique ou conique; le manteau ouvert a sa partie inférieuxe et antérieure (pour le pas- sage d'un pied court, large, aplati à. sa base) et formant eu-dessus un lobe qui déborde les sommets. Coquille mince, subtransparente, finement striée, ovale alon- gée, équivalve, inéquilatérale; les valves ne se touchant qu'au milieu de leurs bords; les sommets peu marqués et cachés par une callosité produite par l'expansion des lobes dorsaux du manteau ; charnière édentule; une sorte d'appendice comprimé, recourbé, ou de cuilleron en dedans du sommet de chaque valve; ligament nul , MOL 35ç) remplacé par le repli du manteau ijui déborde les sommets , el à la surface duquel se développent souvent quelques pièces calcaires accessoires; un seul muscle adducteur plus ou moins postérieur, avecnneimprcssionabdominaleprofondément sinueuse eu arrière, et conduisant k la partie antérieure de la coquille. A. Es[<èces alongées, cunéiformes; l'empreinte musculaire picsqu» médiane ; trois pièces accessoires dorsales. Ex. La Pholade Dactyle. Pholas Dactjlus. E. m., pi. 168, f. 4 -^• B. Espèces de même forme ; le cuilleron très-étroit ; une sorte de dcnl oblique partant du sommet ; point de pièces accessoires. Ex. La P. scabrelle. P. candida. E. m., pi. 168, f. 1 1. C. Espèces beaucoup plus courtes, tronquées en arrière et comme di- visées en deux par un cordon oblique du sommet à la base; l'empreinte musculaire et marginale. Ex. La P. crépue. P. crispa. E. m., pi. 169, f. 5-n. D. Espèces courtes , cunéiformes , peu bâillantes , avec plusieurs pièces accessoires, l'une médio-dorsale, et deux marginales inférieures. Ex. La P. en Massue. P. claoala. E. m., pi. 169, f. 8-to. E. Espèces épidermées, ovales ; la callosité dorsale laissant le sommet libre, et s'avançant vers l'exlréinité antérieiu'e et inférieure, de ma- nière à ce que chaque valve semble être formée de trois parties , à cause jl'iin sillon oblique du sommet au bord ; imc dent décurrente oblique eu dedans du sommet, outre le cuilleron ; une paire de pièces accessoires à l'extrémité postérieure de la coquille. ( G. Phoi.adidoïde. Angl. ) Ex. La P. striée. P. stn'ala. Observ. Ce genre, jusqu'ici assez incomplètement étudié à cause du défaut des pièces accessoires dans les collections, paroît ren- fermer un assez grand nombre d'espèces de toutes les mers. M. de Lamarck n'en caractérise que neuf, mais les seules figures copiées dans l'Encyclopédie montrent qu'il eu existe bien davantage. On en connoît peu de fossiles. Ces animaux vivent dans la vase , l'argile, les pierres calcaires , et même dans le bois. Qu'est-ce que le genre Pboladomie de quelques auteurs anglois? C'est ce que nous ignorons; il paroît qu'il est établi avec une co- quille cunéiforme, très-large et très-bàillante en avant. 3Co MOL TÉRÉDlMi. Tcredina. Animal inconnu. Coquille épaisse, ovale, courte, très-bâillante eu arrière, cqui- valve, inéquilalëralej les sommets bien prononcés j un cuilleron épais sur chaque valve. Une pièce me'dio-dorsale ovale en bouclier, sur les sommets de la coquille qui est prolongée en arrière par un tube complet à ori- lice terminal unique? Ex. La Térédine masquée. Teredina personata.hamck., Ann, du Mus., 12, pi. 45, f. 6-7. Obseiv. ]\ous avons pu caractériser ce genre autrement que ne l'a fait M. de Lamarck, sur un bel exemplaire de la collection de M. Deshayes, et qu'il a adroitement ouvert. Il ne contient que deux espèces, l'une et l'autre fossiles de notre Europe. Taret. Teredo. Corps très-alongé, vermiforme; le manteau fort mince, tubuleux et ouvert seulement en avant et à sa partie inférieure pour la sortie d'un pieden formede mamelon ; les tubes distincts très-courts, l'inférieur ou respiratoire un peu plus grand que le supérieur, et cirrheux ; bouche petite; appendices labiaux courts et striés; anus a l'extré- mité d'un petit tube flottant et ouvert dans la cavité du manteau, assez avant l'origine des tubes ; branchies fort longues , fort étroites, rubanées, réunies dans toute leur longueur et librement prolongées dans toute l'étendue de la cavité tubuleuse du manteau ; un seul gros muscle adducteur entre les valves 5 un anneau mus- culaire au point de jonction du manteau et des tubes, dans leqviel est implantée une paire d'appendices ou palmules cornéo-calcaires , pédicules, jouant latéralement lun vers l'autre. Coquille épaisse, solide, très-courte ou annulaire, ouverte en avaut comme en arrière; les valves égales, équilatéiales, anguleuses et tranchantes en avant , ne se touchant que par les bords opposé.v extrêmement courts; charnière nulle; un cuilleion interne consi- dérable ; une seule impression musculaire fort peu sensible. Tube plus ou moms distinct de la substance dans laquelle vit l'animal, cylindrique, droit ou flcxueux , fermé avec l'âge klex- tiémité buccale, de manière à envelopper l'animal et sa co- MOL 36i quille, toujours ouvert par l'autre et divise iiUcricurcment en deux siphons par une cloison médiane. A. Espèces dont les palmuies sont simples. Ex. Le Taret du Sénégal. Teredo scnegaUiisis. Adans., Acad. se., 1759, pi. 9. /?. Espèces dont les palinulcs sont divisées et comme articulées. Ex. Le T. bipalmulc. T. bipalmulatus. Id., ibid. , f. 12. Observ. Nous avons caractérisé ce genre d'après un individu d'une belle et grosse espèce nouvelle que miss Warn a envoyé à M. Defrance, et que celui-ci a bien voulu nous donner. D'après l'ob- servatiou d'Adanson , que le tube des tarcts se ferme avec l'âge du côté de la tête, il est réellement assez diflicile de distinguer de ce genre les véritables listulanes. Quoiqu'il en soit, on trouve des tarcts dans toutes les mers, et même quelquefois dans l'eau douce, h l'embouchure des rivières. Ils vivent enfoncés plus ou moins verticalement , mais toujours la tcte plus basse que l'anus , dans le bois mort ou vivant, au milieu duquel ils pénètrent en suivant la direction des libres. M. de Lamarck ne caractérise que deux espèces dans ce genre, mais nous en connoissons déjà au moins le double. Fistulane. Fistulona. Animal h peu près semblable a celui des tarets , mais en général moins alongé.plus claviforme, pourvu de palmuies disposées de la même manière. Coquille annulaire ou très-courte, non tranchante ni anguleuse en avant, mais du reste fort semblable a celle des tarets, et éga- lement pourvue d'un cuilleron considérable. Tube en général moins long, plus claviforme, plus épais, plus solide que celui du taret, constamment et h tout âge entièrement clos par son extrémité antérieure, de manière à contenir et àcacher entièrement la coquille; l'extrémité postérieure ouverte et partagée intérieurement en 'deux siphons par une cloison. Ex. La Fistulane en paquet. Fistulana grcgala. E. m. , pi. 1 77 , fig. 6-14. ObserQ, C'est un genre si voisin de celui des tarets , qu'on pour- roit le supprimer sans inconvénient ; cependant eu faisant l'obser- vation que le tube est toujours beaucoup plus épais, plus cous- 362 MOL tamment fermé, et par conséquent plus indépendant, on seroit en droit de croire que ces animaux ne tarodent pas le bois à la ma- nière des tarets, ce qui poun-oit confirmer le fait que les valves de la coquille ne paroissent pas tranchantes ni anguleuses. S'il ëtoit certain, comme le dit M. de Lamarck, qu'outre les palmules il y eût aussi à la fois des palettes comme dans les tarets, ce genre se- roit tout-à-fait distinct; mais l'analogie peut faire douter de ce fait, et encore plus que ce soient des espèces de biancliies , comme le veut encore le savant conchyliologiste françois. Des six espèces que M. de Lamarck rapporte h ce genre , nous n'en avons conservé cei'tainement que quatre , la fistulane massue et lafislulane ampuUaire nous paroissant être plutôt desgastrochènes. à tube que de véritables adesmacés. CloisonnairE. Septaria. Corps très-alongé , subcylindrique , du reste complètement inconnu, ainsi que sa coquille. Tube calcaire en cône fort alongé, plus ou moins flexueux , comme composé de pièces placées les unes au bout des autres, ou comme articulé aux endroits où se trouvent intérieurement des espèces de cloisons incomplètes, et terminé postérieurement par deux autres tubes plus grêles, subcylindriques et également arti- culés, mais sans cloisons intérieures. Ex. La Cloisonnaire des sables. Septaria arenari'a. Rumph. , Mus., tab. 4i, f. BE. Observ. Ce genre , exirèmement voisin du précédent, puisque Rumphius dit positivement que la bouche (extrémité anale) du mol - Jusque qui habite le tube, estgarnie en avant de deux osselets qui se joignent en manière de mitre, et qui ne sont pas adhérons a la coquille, maisàl'auimal, en diffère cependant notablemenl, i." parcequ'ilest impossible qu'il y ait des calamules comme dans les tarets et les fistulanes ; i.° parce que le tube est chambré par des cloisons fer- mées, dit Rumphius. Ce dernier fait paroît réellement à peu près impossible, et l'obsei-vation que certaines fistulanes eu offrent aussi, ne l'éclaircit pas, parce que dans celles-ci ce ne sont que de petites calottes percées, enfilées les unes dans les autres, et qui n'occupent que l'extrémité tout-a-fail postérieure du tube. Quoi qu'il en soit, Rumphius nous apprend que ce mollusque vit enfoncé dans le gravier ou dans le sable , et entre les racines des manglicrs. MOL 3G:i ORDRE TROISIÈME. — HÉTÉROBRANCHES. HETi ROBRANCHIATA. Biancliies de forme assez variable, mais toujours contcnties dans le tube qui de la partie postérieuie du corps conduit a la bouche. Corps déforme anomale, ordinairement cylindroïde, enveloppe dans un manteau fermé de toutes parts , percé de deux orifices , et ne contenant aucune trace de coquille ou de partie calcaire visible ou cachée i la bouche profondément cachée , sans appen- dices labiaux; anus également intérieur. Fam. I.—ASCIDIENS. Ascidiacea. (Geni'e Ascidia. Linn.) Corps diversiforrae , enveloppé d'une peau épaisse plus ou moins rugueuse , contractile , adhérent ou fixé par l'extrémité buccale renversée, libre et terminé a l'autre par deux tubes peu distincts, mamelonnés, percés chacun d'un orifice, souvent papillaires, plus ou moins rapprochés, conduisant, le plus grand et le plus élevé, dans la cavité branchiale au fond de laquelle est la bouche, et l'autie clans le tube commun à la terminaison du canal intestinal et a celle de l'appareil générateur; les branchies en réseau tapis- sant la cavité branchiale. Observ. Pour sentir les rapports qui existent entre les animaux de cette famille et les acéphalophores lamellibranches, il suffit réellement de les comparer avec les derniers genres de cet ordre , qui sont constamment dans une position verticale, l'extrémité buccale en bas, et l'anale en haut; l'enveloppe dure et coriace des ascidies a son analogue dans celle qui enveloppe le corps, et surtout les tubes de la mye tronquée , par exemple. Les deux tubes courts qui le terminent, et même les papilles plus ou moins radiaires et intérieures qu'on y remarque quelquefois , se retrou- vent aussi dans la petite bifurcation de l'exti'émité des siphons réunis d'une mye ou de quelque genre voisin; la partie muscu- laire de la masse abdominale a disparu, comme ne pouvant plus être d'aucun usage; la bouche est à la niôine place, mais sans appendices labiaux; les branchies sont aussi réellement au môme endroit que dans les derniers lamellibranches, c'est -k-dire, dans 364 |MÔL le lube mêmej mais leur forme est loule diiTérenlc. Quanl à l'es- tomac, au foie, au rectum, à Tanus, au cœur, et même aux organes de la génération , il est évident qu'il y a la plus grande analogie de structure et de position. Tribu I, — Les Ascidiens simples. Ascidie. Ascidia. Corps ovale, conique ou cylindroïde, quelquefois clavifonne, contenu dans une enveloppe extérieure plus ou moins coriace, ou subgélatineuse, lixée par sa base élargie ou pédiculée. et terminée postérieurement par deux sipbons courts, peu distincts, inégaux, dont les orifices sont garnis intérieurement de tentacules rayonnes fort peu saillans. A. Espèces informes, rugueuses , coriaces et peu ou point extensibles. Ex. L'Ascidie Petit-Monde. Ascidia microcosmus. G. Cuv. ■> Mém. du Mus. , t. 2 , pi. i , f . 1-6. B. Espèces à peau molle , flexible et plus ou moins extensible. Ex. L'A. intestinale. A. ïntestinalis. Id., ibid., pi. 2, f. 4-7- C. Espèces ovales, régulières et plus ou moins longuement pédonculées. Ex. L'A. en massue. A. clavata. Id., ibid., pi. 2, f. g-io. Observ. Les espèces de ce genre, au nombre de trente-trois selon Gmelin , et seulement de vingt-deux suivant M. de Lamarck , paroissent être répandues dans toutes les mers, mais surtout dans celles de l'Océan boréal, où elles vivent fixées sur les corps sous- marins, souvent même a une grande pi'ofondeur. Leur distinction est assez difficile. BiPAPiLLAIRE. Bipapillaria. Corps ovale, globuleux, terminé d'un côté par une sorte de pé- doncule, et de l'autre par un renflement percé à l' extrémité de papilles coniques, par deux orifices garnis chacun de trois tenta- cules roides , sélacés. Ex. La Bipapillaire australe. Bipapillaria auslralis. (INoa fig- ) Obscrv. Ce genre, établi par M. de Lamarck sur des notes de Pérou , est trop incomplèteiuent connu pour qu'on puisse être ccr- MOL 365 lain qu'il diflere des ascidies. M. de Lamarck dit que la seule espèce qui le constitue, et qui vit dans les mers de l'Australasie, paroît libre; ce qui n'a lieu pour aucune espèce d'ascidiens. FoDiE. Fodia. Corps ovale , mamelonné , partagé dans toute sa longueur par une cloison verticale qui contient l'estomac en deux tubes inégaux ouverts k chaque extrémité par un orifice, le supérieur un peu enfoncé et irrégulièrement denté; l'inférieur bordé d'un bourrelet circulaire fonnant ventouse et servant a fixer l'animal. Ex. La Fodie rougeâtre. Fodla rubescens. Bosc, Vers, t. I, pi. 4, f. 2, 5, 4. Observ. C'est encore un genre qui auroit besoin de nouvelles observations; il ne contient qu'une seule espèce, qui vit tout-à- fait a la manière des ascidies, sur les rivages de l'Amérique sep- tentrionale. Tribu II. — Les Aseidiens aggrégés. Un plus ou moins grand nombre d'individus adhèrent non seu- lement aux corps marins, mais encore entre eux, au moyen de leur enveloppe gélatineuse, de manière à former des masses de formes diverses, Pyure. Pyura. Corps py ri forme, avec deux petites trompes courtes, contenu dans une loge particulière formée par son enveloppe extérieure , et constituant, par sa réunion avec dix ou douze individus sem- blables, une espèce de ruche coriace diversiforme, sans aucune ouverture extérieure. Ex. Le Pyure de MoHna. Pyura Molinœ. Observ. Cette division générique fait évidemment le passage des ascidies simples , dont quelques espèces se réunissent seulement a la base , aux ascidies aggrégées. Quant à ce que dit Molina , que la ruche ou corps commun est sans aucune ouverture extérieure, cela est absolument impossible; il faudroit donc admettre qu il y en a une commune à toutes les ascidies, un peu comme dans les synoïques de la dernière section , ou bien qu'il y en a une pour chaque individu. 3G6 MOL Distome. Disfoma. Corps tuberculeux, mamelonné ou conique, à deux orifices rapprochés bien évidens, et garnis chacun de six dents ou tenta- rules rayonnes, réuni avec un plus ou moins grand nombre d'in- dividus semblables, et formant des assemblages de forme un peu différente. y/. Espèces dont la réunion forme un corps gélatineux, alongé, co- nique et siibpédiculé. (G. Sigilline. Savigny.J Ex. Le Distome austral. Distoma australis. B. Espèces dont la réunion constitue des plaques ou des croxitcs qui recouvrent les corps sous-raarins. Ex. Le D. variole. D. variolatus. Gœrtner apud Pafl. Spic. Znol. , 10, t. 4> f. 7 , a A. 0/«(rr(;. Ce genre n'est encore composé que de deux espèces, l'une des niers de l'Australasie, et l'autre de celles d'Angleterre. BOTRYLLE. BotryUus. Corps ovale plus ou moins aplati , adhérent , par sa face dor- sale, aux corps sous-marins, et par les côtés avec d'autres indi- vidus de la même espèce, en plus ou moins grand nombre, de manière a simuler un animal complexe, ou un tout de forme un peu variable ; les deux ouvertures bien évidentes aux deux extré- mités du corps. Tune externe, pourvue de six papilles tentacu- laires, fautre interne subtubuleuse et plus petite. ji. Espèces se groupant en cercles concentriques , de manière à cons- tituer une masse orbicidaire, presque en forme de soucoupe. (G. DiAzoMA. Savigny.) Ex. Le Botrylle de la MéditeiTanée. Botryllus mediterraneus. B. Espèces se disposant circulairement ou en rayonnant , souvent assez régulièrement autour d'un centre, de manière à former un ou plusieurs systèmes stelliformes enfoncés dans imc masse gélatineuse horizontale. 1. Le corps comme divisé en trois loges. ( G. Polyclike. Savigny.) Ex. Le B. violet. B. violaceus. 2. Le cori)s indivis; disposition «^n plusieurs cercles concentriques. (G. Poi.YcvcLE. Lamck. ) MOL 367 Ex. Le B. de Renier. B. Renierii. R.en. , Lett. à Olivi , t. i , 3. Le corps indivis ; disposition rayonnée ; huit tentacules , dont quatre plus petits à l'orifice externe. (G. Botrvlle. Lamck. ) Ex. Le B. étoile. B. stellatus. Desmarest et Lesueur , Bullet. Soc. ph., i8i5, pL 1 , 1'. i4-i9- Observ. Ce genre, quoiqu'on ait proposé de le partager en quatre d'après des considérations e'videmment si peu importantes, que nous n'avons à peine pas trouvé de caractères propres h distinguer les polycycles de M. de Laniai'ck de ses botrylles, ne renferme encore que cinq espèces, toutes des mers d'Europe. SynoÏque. Synoicum. Corps plus ou moins cylindriques, verticaux ou horizontaux; adhérens par l'extrémité céphalique, et réunis entre eux par les côtés de leur enveloppe extérieure, de manière à constituer une masse commune un peu diversiforme et fixée^les deux ouvertures de chaque animal composant , cachées au fond d'une cavité plus ou moins profonde, et n'ayant qu'un seul orific^ extérieur, garni or- dinairement de six papilles tentaculiformes. A. Espèces réunies en une niasse convexe, arrondie. (Les S. ALCYosAiRES. G. PuLMONELLE. Lamck. ApLiDruM. Sav. ) Ex. Le Synoïque sublobé. Synoicum Ficus. EUis, Corail., t. 17, f. 6, bd. B. Espèces dont les corps horizontaux se réunissent en croûte ma- melonnée. (G. Euc^LiuM. Savigny. ) Ex. Le S. subgélatineux. S. subgelatinosum. C Espèces dont les corps verticaux se réunis.-ent aussi en croûte. (G. DiDEMMUM. Savigny.) Ex. Le S. fongueux. S.fungosum. T). Espèces dont les corps fort longs, verticaux, se réunissent en espèce de cylindre, n'ayant qu'un seul orifice extérieur commun pour tous les individus, T^x. Le S. simple. S. turgens. Lesueur et Desmarest j Phipps, Voyage au Pôle bor. , t. 12 , f. 3. 368 MOL Ohsero. Ce genre , quoique fort rapproché du précodcnl . en est rtiellenient bien distinct, par la manière dont les deux ouvertures de chaque animal composant aboutissent dans une cavité com- mune, avec un seul orifice extérieur. Il ne contient pas plus d'es- pèces que de genres proposés , et ces espèces paroissent être toutes de nos mers. Fam. il — SALPIENS. Salpacea. Corps libre ou non adhérent , plus ou moins cylindr^cé , a en- veloppe extérieure épaisse , subcartilagineuse , transparente , percée de deux ouvertures ordinairement fort grandes et très- distantes, presque terminales, l'une incrémentitielle , et Tautre cxcrémcntilielle; les branchies en forme de bande étroite, traver- sant obliquement la cavité respii'atrice de l'orifice incrémentitiel à l'ouvertui'e de la bouche. Observ. On peut aisément sentir les rapports de cette famille avec les autres acépbalophores, en supposant une ascidie qui se- roit fendue entre les deux tubes qui la terminent , et ensuite éten- due suivant sa longueur. Il est aisé alors de déterminer l'analogie des ouvertures , dont ni l'une ni l'autre ne sont pas plus la bouche et l'anus que dans les ascidies, mais bien l'une, la plus large, la plus grande, la plus éloignée de la bouche, est l'entrée du tube incrétoire ou respiratoire, et l'autre celle de l'excrétoire. Les espèces de cette famille sont, comme celles de la précé- dente , susceptibles de vivre solitaires ou aggrégées d'une manière fixe, ce qui paroît en faire des animaux composés; mais il n'en est jamais ainsi. Tribu I. — Les Salpîens sinipfes. BiPHORE. Salpa. Corps oblong, cylindracé, tronqué aux deux extrémités, quel- quefois à une seule j et d'autres fois plus ou moins prolongé à l'une ou a toutes deux par une pointe conique , rarement caudi- forme; les ouvertures terminales ou non, l'une toujours plus grande , transverse , avec une sorte de lèvre mobile operculaire , et l'autre plus ou moins tubi forme, quelquefois fort petite, béante; l'enveloppe extérieure molle ou subcartilagineuse, toujours hya- line, pourvue d'espèces de tubercules creux , faisant l'office de ventouses, en nombre et en disposition variables, au moyen des- MOL 369 quels les individus adhcient entx'e eux d'une manière déterminée pour chaque espèce. * Le corps comme tronqué sans jnolongcment dépassant les ouver- tures. A. Espèces recourbées; les deu\ orifices terminaux très-rapprochés ; aggrégation ? Ex. Le Biphore polymorphe. Salpa polymorpha. Quoy et Gaimard, Voy. de l'Uranie, pi. 73, f. 4- B. Espèces droites; les orifices distans et terminaux; l'enveloppe cartilagineuse de trois pièces ; aggrégation linéaire, oblique , deux à deux. Ex. Le B. en fourreau. S. vaginata. Chamisso, De SaJp. , f. 7, A-F. C. Espèces droites; les orifices distans; enveloppe d'une seule pièce; aggrégation circulaire. Ex. Le B. pinné. 5, pinnata. Id. , ibid. , f. i, a-i. ** Le corps pointu à l'iine ou a ses deux extrémités, ;i cause d'un prolongement dépassant plus ou moins les ouvertures. D. Un prolongement à l'extrémité anale seulement; l'ouverture de ce côté fort petite ; aggrégation ? ( G. Morophore. Quoy et Gaira. ) Ex. Le B. conique. S. conica. Quoy et Gaim. , loc. cit. , pi. 8^,' f. 4-5. E. Un prolongement à peu près de même grandeur à chaque extré- mité; mode d'aggrégation linéaire, oblique, deux par deux ou trois par trois. I. Le prolongement à gauche. Ex. Le B. fusiforme. S.JusiJormis. E. m., pi. 74? f- 3-5. 3. Le prolongement à droite. Ex. Le B. zonaire. S. zonaria. E. m. , pi. 75, f. 8-10, F. Un prolongement à chaque extrémité; l'antérieur beaucoup plus long, caudiforme ; aggrégation ? (G. Timoriekke. Quoy et Gaim.) Ex. Le B. firoloïdc. S. filoroidea. Id.., loc. cit. , pi. 87, f. i. G. Deux prolongemens en forme de cornes à l'extrémité postérieure seulement; aggrégation? Ex. Le B. bicorne. S, bicornis, Chamisso , loc. cit. . f. 8. 370 MOL //. Trois prolongcmens à l'extrémité postérieure; aggrégation? Ex. Le B. tricuspide. S. tricuspidata. Quoy et Gaiin. , loc. cit. , pi. 75 , f. 6. Observ. Ce genre, d'abord étudié par Foiskal , et successive- ment par MM. G. Cuvier, de Chamisso, Quoy et Gaimard, ren- ferme un assez grand nombre d'espèces, pour la plupart des nu'rs des pays chauds, et surtout de celles australes, où elles vivent à de grandes distances des rivages. Un fait curieux, c'est qu'elles peuvent vivre solitairement, ou s'associer sous des formes cons- tantes, déterminées par leur position dans l'ovaire, et particulières, sinon pour chaque espèce, peut-être pour chaque petite famille. L'observation de M. de Chamisso, que certaines espèces ont leur enveloppe cartilagineuse peu ou point adhérente au reste du corps, susceptible de s'en détacher et de se diviser en trois pièces, dont une pour le nucléus, nous explique peut-être l'origine de certains corps cartilagineux bien transparens, de forme différente, qu'on rencontre souvent en pleine mer, et dont plusieurs ont été vus par MM. Lesueur et Cranch. Les espèces de biphores sont, a ce qu'il paroît, fort difficiles à caractériser, surtout si elles dilR'rent sensiblement a l'état libre et à l'état aggrégé, comme M. de Chajnisso le fait observer. Quoique nous ayons rapporté presque sans aucun doute à ce groupe les animaux que nous avons nommés biphores coniques et firoloïdes, nous ne devons cependant pas cacher que 31M. Quoy et Gaimard, qui nous eji ont donné la connoissance, pensent, même après nos observations, qu'elles doivent former deux genres distincts, dont l'un seroit voisin des firoles , et qu'ils ont sur nous l'avantage de l'observation directe ; malheureusement ils n'ont pas rapporté les animaux eux-mêmes , et ce n'est que sur des figures et des notes peut-être incomplètes que ces deux genres sont établis. Tribu IL — Les S. aggrcgés. Pyrosome. Pyrosoma. Corps alongé, fusiformc, terminé en pointe d'un côté, et obtus de l'autre, réimi dans la circonférence de sa partie moyenne et pir la grefie de l'enveloppe extérieure avec celui d'autres individus en anneaux plus ou moins nombreux, plus ou moins réguliers, de manilre a former un long cylindre , libre , hérissé de pointes à MOL 371 l'extérieur, creux et niameJoniié à l'intérieur, ouvert à l'uue de ses extrémités seulement; des deux ouvertures de chaque animal composant, l'une externe supérieure non terminale, l'autre in- terne et terjninale. Ex. Le Pyrosome Géant. Pjrosoma giganteum. Lesueur , Nouv. Bull, des Se. , vol. 3 , pag. 280. Obscrv. On connoît déjà trois espèces de ce genre singulier d'animaux, qui ne difîorent des autres biphores monocaspidés que par le mode et la fixité de l'aggrégation. Leur découverte est due à M. Lesueur , dans la Méditerranée et la i;ier Atlantique. SOUS-TYPE, MALENTOZO AIRES. Malentozoaria (i). Corps de forme très-difFérente dans les deux classes qui cons- tituent ce sous-type, mais toujours évidemment articulé dans le tronc ou dans ses appendices, et recouvert par une coquille de forme également variable, constamnaent composée de plusieurs pièces ou valves libres ou réunies , disposées les unes a la suite des autres, dans une direction circulaire ou longitudinale. Observ. Ce groupe , qui correspond a la division des vers mol- lusques multivalves de Linnœus et des auteurs qui ont suivi sou système , en en retranchant les pholades et les tarets , qui sont de véritables mollusques lamellibranches , renferme deux classes bien distinctes, dont toutes les espèces existent dans les eaux de la mer, libres ou fixées. La première de ces classes a évidemment des rapports avec les mollusques bivalves par l'enveloppe calcaire , dans laquelle on peut même quelquefois reconnoître les pièces de la coquille des pholades , et mcme l'analogue du tube de genres voisins, ainsi que par la po- sition recourbée, fixée la tète en bas, de l'animal; mais elle en a aussi de nombreux avec certains animaux du t3'pe des entomo- zoaires, par l'existence d'appendices locomoteurs articulés, cor- nés, branchiaux au moins à la racine, devenant vers la bouche de véritables mâchoires cornées, denticulées. (1) Ou Mor.LUscARTic.ui.És. Afo/liiscarlicutijta. 24. 372 MOL La seconde classe du sous-type dont il est ici question, celle des polyplaxiphores , a des lapports avec les mollusques céphalés ; en effet, le corps est libre, rampant, comme chez eux; quoiqu'il n'y ait pas d'appareil des sens spéciaux, la forme du corps est cependant fort analogue à celle des phyllidies, par exemple- il y a un appareil de mastication qui offre aussi quelque rapport avec celui des patelles; mais on trouve des différences importantes dans la disposition articulée du dos , du corps protecteur , et des fais- ceaux de poils dont il est quelquefois pourvu, dans la terminaison médiane du canal intestinal, qui rapproche ces animaux de cer- tains chétopodes du type des entoinozoaires, et entre autres, des aphrodites. Ainsi, le passage des malacozoaires aux entomozoaires , se fait dans deux lignes, des malacozoaires acéphales aux entomozoaires hétéropodes, par les némotopodes, et des malacozoaires céphalés aux entomozoaires chétopodes, par les polyplaxiphores; en sorte que les deux classes que nous réunissons dans notre sous-type des malentozoaires, sont nécessairement fort différentes. CLASSE PREMIÈRE. INÉMATOPODES. Nematopoda (i). (Genre Lepas, Linn.) Corps conique ou subcylindrique, recourbé et renflé à l'extré- mité buccale (ici inférieure, à cause de la position constante de l'animal), atténué par l'autre, et terminé par une sorte de queue subarticulée, pourvue de chaque côté d'appendices locomoteurs en forme dedoublescirrhes très-longs, coinés, articulés, ciliés , ru- dimens de membres; tête non distincte, sans yeux ni tentacules; bouche supérieure (a cause de la position de l'animal) au milieu d'une masse distincte , pou rvue de trois paires d'espèces de mâchoires ou d'appendices articulés, cornés, dentés ou ciliés; anus médian, terminal, a la base d'un long tube extensible excréteur de l'appa- reil de la génération; les organes de la respiration branchiaux, flairs, latéraux, à la racine des premières paires d'appendices locomoteurs; contenu dans un manteau ou enveloppe charnue en (i) CiRRHii'ODES. Lanick., G. Cuvier, etc. MOL 375 fonno de sac, ouvert à rextn:iiiit(; aiiulc et soIuIiCk; dmis l'dlat normal, par une coquille Ibrince d'un riond)r(; (ixe de valves réunies, eu se touchant o'i non, de manière un p(;u dillerente, mais plus ou moins circulaircment , et adhérente immédiatement ou médiatement aux corps sous-marins. Fam. L— LÉPJDŒNS{i). Lki'Adk^ea. (Genre Lepas. Rruguière.) Corps ovale , plus ou moins comprime; le manteau fendu dans sa partie postérieure et inférieure (supérieure et antérieure dans la position fixée de l'animal), et prolonge- de l'autre côté par un pédicule cliarnu plus ou moins contractile, adhérent aux corps sous-marins; un muscle adducteur transversal. Coquille formée de cinrf valves principales, squameuses, se touchant ou s'imhriquant plus ou moins sur les bords, une dor- sale médiane, deux latérales antérieures et deux latérales posté- rieures, quelquefois presque nulles, et souvent en outre de beau- coup de petites pièces accessoires placées à la base, et même sur le pédicule. Observ. Ces animaux vivent fixés dans des directions très-diffé- rcntcs à des corps marins flottans ou non, morts ou vivans, mais toujours à d'assez petites profondeurs ; ils sont essentiellement car- passiers, etsaisisscnt leur proie au moyen des appendices articulés dont l'extrémité postérieure de leur corps est pourvue, et qu'ils agitent sans cesse j la foixe de leurs mâchoires dentées porte a croire que leur nourriture consiste principalement en crustacés. 11 paroîl ([u'ils placent leurs œufs dans des lieux déterminés, à l'aide de l'espèce de longue trompe qui termine leiu' ovaire. La disposition des dllfércns genres que nous adoptons est d'a- près la longueur du pédoncule qui, fort long dans les premiers, se raccourcit de plus en plus, ce qui établit le passage aux bala- 11 ides. GvmnolÈpe. Gyninolepas. Corps assez peu comprimé, enveloppé dans un manteau presque complètement nu ou dont h^ valves principales de la coquille sont (1) Ou Anatifes- 374 MOL si petites qu'elles sont forl loin de se toucher, et porté à rexlrêmitc d'un long pédoncule très-épais également nu. A. Espèces dont rextrémité postérieure (ici supérieure) du manteau est prolongée par deux tubes charnus en forme d'oreilles, l'un des deux ayant une ouverture latérale. (G. Otiok. Leach. Atjbifère. Blainv. Dict. ) Ex.. Le Gymnolèpe de Cuvier, Gjmnotepas Cuvierii. Leach , Enc. Edinb. £. Espèces plus claviformes, sans prolongemcns tubuleux. ( G. CiKERAs. Leach.) Ex. Le G. de Cranch. G. Oanchii. Id., ibid. Observ. Ce genre ne contient encore que trois ou quatre espèces des mers du INord et d'Afrique. Malgré la presque nudité du manteau, l'animal ne diffère presque en rien des anatifes ordi- naires. PentalÈpe. Pentalepas. Corps plus comprimé, porté sur un pédicule plus court que dans le genre précédent; le manteau entièrement recouvert par les cinq valves principales de la coquille s'imbriquant plus ou moins sur les bords. A. Espèces qui n'ont rigoureusement que les cinq valves principales ^ et dont le pédoncule alongé est nu. ( G. PE^TALASMIS. Leach. ) Ex. Le Pentalèpe lisse. Penlaiepas Icevis. E. m., pi. 166, f. i. B. Espèces qui , outre les cinq valves principales, en ont encore bcaucoiqi de petites à leur base; le pédicule ordinairement plus court et écailleux. (G. PoLLiciPÈnE. Leach.) Ex. Le P. groupé. P. PoUicipes E. m., pi. 166, lig. lo-ii. ObseiQ. Ce genre ne renferme encore qu'un assez petit nombre d'espèces de toutes les mers., mais il a été peu étudié. PoLYLÈPE. PolyJepas. Corps 'a peu près de même forme que dans le genre précédent enveloppé dans un manteau entièrement couvert par treize pièces ou valves , dont six principales, une dorsale , une vcnlialc . et deux paires de lati'ralesj le pédoncule plus ou moins alongé et également squameux. MOL 375 A. Espèces dont les valves sont inégales et non terminales. (G. ScALPELLUM. Leach. ) Ex. Le Polylèpe vulgaire. Polylepas vuJgan's. E. m , pi. 166, £. Espèces dont les valves principales sont presque semblables, pointues, et s'ouvrent un peu à la manière des tulipes. . Ex. Le P. couronné. P. rnilella. E. m., pi. 166 ,fig. g. Ob^\>. Ce genre passe cvidemmenl au précédent, et n'en dif- fère guère que parce que les pièces accessoires delà base prennent plus d'accroissement au contraire des cinq autres. On n'en con- noît encore que trois ou quatre espèces. LiTHOLÈPE. Litholepas. Animal comprimé. Coquille irrégulièrement subpyramidale, comprimée, portée a l'extrémité d'un pédicule tubuleux, tendineux, ayant à sa base un appendice testacé ressemblant a une patelle renveisée. formée de huit valves contiguës , inégalesj six latérales, dont les inférieures très-petites; une dorsale, grande, ligulée, et une ventrale égale- ment très-petite. Ex. LeLitholèpe de Mont-Serrat. Obscrv. Ce genre, nouvellement établi par M. Sowerby dans son Gênera de coquilles, n.°» 7-8, ne contient encore que l'espèce qui lui sert de type, et dont l'animal intermédiaire, à ce qu'il dit, aux lépas et aux balanes, habite les excavations des rochers qu'il forme. INous ne lavons vu ni sa coquille. Fam. IL — BALANIDES. Bal amdea. (Genre Balane. Brug. ) Corps plus ou moins conique, souvent même déprimé, du reste conformé comme dans la famille précédente. Coquille épaisse, solide, adhérente, nn peu diversiforme , mais ordinairement cylindracée, conique ou déprimée, composée d'une partie coronaire, monotome ou pulytome, et dans ce cas, de six, quatre cl même trois pièces articulées ou engrenées circulaire- 376 MOL ment, ouverte aux deux extiëmités; l'ouverture buccale ( ici infé- rieure) close par une simple membrane ou quelquefois par une pièce calcaire, patelliforme, nommée support, servant à l'adhé- rence; l'ouverture anale (ici supérieure ) fermcepar une membrane et par un assemblage ( opercule ) de deux paires de petites valves articulées ou non , entre lesquelles peut passer la partie postérieure de l'animal. Observ. Tous les animaux de cette famille vivent constamment et immédiatement fixés aux corps sous-marins solides de qj^lque nature qu'ils soient , mais en général à peu de distance des rivages dans toutes les mers , entassés les uns à côté des autres, de ma- nière a déformer plus ou moins leur coquille. L'établissement des genres, et l'ordre dans lequel nous les rangeons, sont déterminés par la considération du support, de l'opercule, et du nombre des pièces de la partie coronaire, de la disposition d'une lame interne qui les double en descendant plus ou moins bas , et enfin de la séparation ou non de leur surface externe en deux aires triangulaires, l'une excavée, et l'autre saillante. , * I^ opercule articulé et plus ou moins vertical. Balane. Balanus. Coquille conique; la partie coronaireforméedesixvalves bien dis- tinctes , une dorsale , une ventrale et deux paires de latérales , avec un support calcaire bien évident ou sans support ; opercule de quatre pièces articulées et formant une sorte de pyramide dans l'ouverture supérieure du tube. A. Espèces dont le support est nul ou membraneux. Ex. Le Balane épineux. Balanus spinosus. ^.Espèces dont le support est assez irrégulicr, mais ordinairement fort considérable. Ex. Le B. Géant. B. Gigas. C. Espèces dont le support est conique, creux, prrsquc réj^ulier, patelliforme, et qui s'enfoncent dans les éponges. ( G. Acasta. Leach. ) Ex. Le B. des Eponges. B. spongites. Poli , Test. , i , tab. 6, f. 5. Observ. Ce genre ainsi circonscrit renfeirne encore un assez, grand nombre d'espèces de toutes les mtrs. ÎM. de Lamarck en MOL 377 caractérise vingt-neuf des deux premières sections, dont trois ou quatre fossiles, et quatre de la seconde. On pourra encore trouver a grouper les espèces de balanes eu d'autres sections, d'après la considération de la proportion des six valves et de la disposition de la lame interne qui les double. OcHTHOSiE. OJilhosia. Coquille subconique, verruqueuse; la partie coronaire formée de trois valves seulement, dont les sutures sont visibles a Texte- rieur; trois aires déprimées, cliacuue avec une suture au milieu ; trois aires saillantes, dont une plus petite avec une suture moyenne dans celle-ci ; lame interne quadripartite , dont trois portions viennent des trois sutures antérieures du tube , et divisant la ca- vité en trois loges j le support membraneux; ouverture trigone, oldongue, fermée par un opercule pyramidal articulé, bivalve, c est-h-dire dont les deux pièces de cbaque côté sont soudées entre elles. Ex. L'Ochtliosie de Stroëm. Ochlhosia Stroemii. Ranzaui, Muller, Zool. Dan., 3, tab. 91, fig. 1-4. Obsero. Nous avons pris les caractères de ce genre dans le Mé- moire de M. Ranzani qui Ta établi. Il nous paroît douteux qu'il n'y ait que trois valves à la partie coronaire de la coquille. 11 nous semble beaucoup plus probable qu'il y en a quatre. INous avons en effet trouvé , sur un eschare bouffant des mers du Nord , une espèce de balanide qui doit être fort rapprocbée de celle sur la- quelle ce genre est établi , et qui est en effet formée de quatre valves inégales , une dorsale, la plus'petite; une ventrale, la plus grande , deux latérales semblables, et de deux pièces seulement à l'opercule. Nous supposerions volontiers que ce seroit le même animal que celui de Stroëm. CoME. Cnnia. Animal comme dans les lîalanes ordinaires. Coquille conique, déprimée; la partie coronaire formée de quatre pièces seulement plus ou moins distinctes, presque égales et ordinairement striées de la base au sommet, avec ou sans aires distinctes; support plat, fort mince ou mcmi)raneux; opercule articulé, pyramidal, composé, comme dans les balanes. de deux pièces de chaque côté, mobiles ou soudées lune h l'autre. 378 MOL A. Espèces dont les valves sont pectinides j les aires et les divisions bien distinctes. Ex. La Conie radiée. Conta radiata. E. m, , pi. 164, %• i5? B. Espèces dont les valves sont peu ou point distinctes, sans traces d'aires. (G. Asemus. Ranz. ) Ex. La C. stalaclifei'e. C. slahiclifcra. E. m., pi. i65, f. g-io. Ohserv. Ce genre, offrant une combinaison particulière dans le nombre des pièces du tube , mérite d'être conserve ; il ne renferme cependant encore qu'un assez petit nombre d'espèces. INous en connoissons déjà trois de la première section. Creusie. Creiisia. Animal? Coquille patelliforme, monotome, mince; ouverture ovale, assez grande, fermée par un opercule bivalve ou quadrivalve, grand et subpyramidal; un support calcaire considérable, infun- dibuliforme, et pénétrant dans les corps sur lesquels l'animal est attaché. A. Espèces très-déprimées , striées , quelquefois avec des indices de la division en quatre pièces j opercule bivalve. Ex. La Creusie spinuleuse. Creusia spinu/osa. Leacli , Eue. Edinb. S. Espèces coniques, ovales, lisses, sans traces de divisions; l'oper- cule bivalve. Ex. La C. lisse. C. lœvls. ( INon flg. ) C. Espèces de même forme ; l'opercule quadrivalve. Ex. La C. de Bosc. C. Boscii. Bosc, Conch. D. Espèces épaisses , coniques , rayonnées , patelliformes du sommet à la base; l'ouverture extrêmement petite, fermée par un opercule^ dont les deux pièces sont longues et étroites de chaque côté. (G. Pyegoma. Sdvigny. ) Ex. La C. rayonnante. C cancellala. Leach, Edinb. Enc. Observ. Ce genre ne renferme encore qu'un assez petit nombre d'espèces, qui vivent constamment enfoncées dans la substance des polypiers de diflcrcns genres , et provenant des mers des pays, chauds. MOL 379 Chthamale. Chthatnalus. Coquille extrêmement déprimée j la partie coronaire h parois beaucoup plus épaisses à sa base, et formée de six pièces, comme dans les balauesj aires proéminentes presque égales; la lame in- terne courte; support membraneux; ouverture tétragoiic, a cùlés presque égaux, bordée par une membrane à laquelle est attaché liorizontalement un opercule de quatre pièces, a peine pyramidal. Ex. Le Chthamale étoile. Chlhamalus siellalus. Poli , Moll., 'i, tab. 5, f. 12-17. Observ. Nous ne connoissons pas les balanides sur lesquelles ce genre est établi par M. Ranzani. Elles sont au nombre de deux , et de la mer Méditerranée. D'après la figure que ce dernier en donne dans son Mémoire, cela nous paroît un genre intermédiaire aux balanides h opercule pyramidal, et à celles qui l'ont hori- zontal. ** L'opercule non articulé et plus ou moins horizontal. CoRONULE. Coronula. Animal comme dans la famille. Coquille de forme un peu variable et sans trace de sujjport; la partie coronaire formée de six pièces, comme dans les balanes proprement dits, mais plus régulièrement disposées, de juanière à imiter une sorte de couronne ou de tube; aires alternativement creusées et .saillantes ; ojiercule non articulé , composé de deux paires de petites valves plates, minces, jointes à "l'ouverture du tube par une partie membraneuse considérable, et laissant passer entre elles les appendices cirrlieux de l'animal. ^. Espèces très-déprimées, circulaires, striées concentriquementj chaque valve hilobée par un sillon presque aussi marqué que les aires enfoncées fort étroites, et pourvue en dessous d'im fort crochet d'attache; ouverture pentagonalej opercule très-petit. Ex. La Coronule Douze-lobes. Coronula bisexlobata. B. Espèces de même forme, comme radiées par la disposition des aires creuses, striées transversalement, formant six raj'ons divergens du centre à la circonférence; ouverture ovale, hexagonale. (G. Chklo>obie. Leach, ) ^8o MOL Ex. La C. des Tortues. C. lestudinaria. Enc. niélli. , pi. l65 , f. i5-i6. C. Espèces un peu plus élevées ; les aires proéminentes , égales entre elles, beaucoup plus larges que les cxcavées; l'ouverture subcirculaire ; l'opercule de quatre valves presque égales, n'occupant qu'un petit espace de la partie membraneuse qui forme entre elles une sorte de tube. (G. Cetopire. Ranzani. ) Ex. La G. rayonne'e. C. balanarum. E. m., pi. i65, f. 17-18. D. Espèces plus élevées, subhexagones; les aires presque égales, les excavées plus larges que les saillantes ; ouverture supérieure tj-ès-grande , hexagone ; l'inférieure beaucoup plus petite , de même forme et com- muniquant dans une excavation basilaire, ronde, à rames radiées; opercule bivalve? (G. Diadème. Ranz.) Ex. La C. Diadème. C. Diadema. E. m., pi. i65 , f. i5-l4' ^. Espèces lieaucoup plus élevées, subcylindriques, à parois plus minces et crénelées; les aires presque quadrilatères ; les inférieures beaucoup plus étroites que les autres; ouvertures arrondies, rondes , égales; la mcmluanc (jui ferme la supérieure formant un tube entre les quatre valves de l'opercule presque égales. (G. Tubici»elle. Lamck.) Ex. LaC. Tubicinclle. C Tubicinella. hauncli. , Ann. du Mus., vol. I, pi. 5o., f. I. Observ. Ce genre, dans lequel on a pu faire autant de coupes j^éncriques qu'il y a d'espèces, n'en renferme encore qu'un assez ])etit nombre de toutes les mers. Elles vivent fixées sur la peau d'animaux vertébrés, dans laquelle elles semblent quelquefois s'enfoncer plus ou moins profondément. La Coronula palula de M. Uanzani n'appartient probablement pas a ce genre. Voyez son Mémoire dans la première décade de ses Memorie di slnria naturale , imprimée à Bologne. CLASSE SECONDE. POLYPLAXIPHORES. Polyplaxii-hora. (Genre Ghiton. Linn.) Corps plus ou moins alongé, déprimé, ou subcylindrique, obtur. également aux deux extrémités; abdomen pourvu d'un disque MOL 38i imisculaire ou pied propre à ramper, surtout a adhérer; dos sub- articulé, les bords du manteau dépassant plus ou moins complète- ment le pied dans toute sa circonférence}, et recouvert par une série longitudinale de pièces calcaires ou valves imbriquées ou non entre elles, les intermédiaires transverses, les terminales demi-circulaires; bouche antérieure et inférieure au milieu d'une masse considérable; point d'yeux ni de tentacules, ni de mâchoires; une sorte de langue enroulée , hérissée de denlicules dans la cavité buccale; anus tout-a-fait postérieur et médian j les organes de la respiration branchiaux et formés par un cordon de petites bran- chies situées sous le rebord du manteau, surtout en arrière; les or- ganes de la génération femelles seulement, et ayant la terminaison médiane et postérieure , immédiatement au-dessus de l'anus. Observ. Cette classe, fort distincte de tout le reste de la série animale , et qui semble faire la transition des mollusques céphalés aux chétopodes du type des entomozoaires, renferme un assez petit nombre d'animaux construits réellement sur un plan parti- culier, quoiqu'Adanson ait cru devoir les rapprocher des patelles, ce qu'ont fait également MM. G. Cuvier et de Lamarck ; le milieu de leur dos est protégé par une série longitudinale de pièces cal- caires bien symétriques, plus ou moins courbées, ayant un sommet plus ou moins marqué, médian, postérieur et marginal; quand elles s'imbriquent tes unes les autres, c'est toujours d'avant en arrière; leur coupe dénote la forme de leurs bords; l'antérieur étant toujours aminci aux dépens de la lame externe, l'interne s'avançant en espèces d'ailes ou d'apophyses, au contraire du pos- térieur; les extrémités des valves intermédiaires présentant un nombre d'entailles variable pour chaque espèce; quant aux ter- minales, elles sont toujours plus ou moins semi-circulaires; l'an- térieure se distingue en ce que son bord antérieur seul est adhé- rent et plus ou moins crénelé; tandis que la postérieure adhère dans toute sa circonférence antérieurement par des apophyses, comme dans les valves intermédiaires , et postérieurement par un bord souvent crénelé, en sorte que le sommet n'est jamais termi- nal; la surface externe de ces valves, outre les stries d'accroisse- ment , offre souvent une granulation simple, ou bien une division en trois aires triangulaires , une médiane et deux latérales, dont les granulations sont toutes différentes de celles de la médiane, et vont dans un autre sens; enfin nous avons encore besoin de faire observer que le reste de la peau qui forme le manteau , et qui déborde la série des valves dans toute sa circonférence, peut 3fi2 MOL ôtre lisse, villeux , tuhcrciiloux, et que quelquefois il oflre en outre, des faisceaux de soies ou de poils disperses par paires de chaque côté du dos en aussi grand nombre qu'il y a d'articulations. OSCABRION. Chiton. Ses caractères sont ceux de la classe des polyplaxiphores ( yoyet plus haut. ) J. Espèces déprimées; les valves larges, carénées, bien imbriquées ; les intermédiaires offrant des aires bien marquées; le reste du manteau tuberculeux , sans poils ni soies. Ex. L'Oscabrion écailleux. Chiton squamosas. E. m., pi. 162, f. 5-6. S. Espèces subdéprimées; les valves non carénées, bien imbriquées, sans aires marriuécs; les parties latérales du manteau couvertes d'espèces de poils. Ex. L'O. marbré. C. marmoratus. Chemn. . Chit. , t. i , f. 5. C. Espèces de même forme; les valves en général plus petites, sur- tout les terminales, bien imbriquées, sans aires marquées; les parties latérales du manteau tout-à-fait nues et comme coriacées. Ex. L'O. brun. C. piceus. Id. , ibld. , tab. a , f. 6, a 6 f. D. Espèces à valves plus étroites , imbriquées , sans aires distinctes ; les ]!artics latérales de la peau nues ou velues, mais toujours pourvues de faisceaux de soies ou de poils disposés par paires. Ex. L'O. fasciculaire. C. fuscicufaris. E. m. , pi. lfi5 , f . )5. E. Espèces plus ou moins cylindriques , vermiformes , presque nues ^ le pird fortétroit, comme articulé ; les branchies dans la moitié postérieure du corps seulement; les valves très-petites, souvent distantes ou non imbriquées , presque cachées sous la peau ; des fai.^ceaux de poils comme dans la section précédente. (G. Oscabrellk. Lamck. ) Ex. L'O. lisse. C lœvis. (Non fig.) Obxerv. Ce genre, jusqu'ici fort incomplètement étudié, et presque seulement sur la coquille, contient, selon Gmelin , vinj^t- huil espèces, auxquelles on peut en ajouter déjà plusieurs venues de l'Australasie. Elles proviennent de toutes les mers; les plus MOL 383 gi'osses sont toujours des pays chauds. Celles de la dernière sec- tion n'ont encore été ol)servées que dans l'Australasie. Leur séparation en petits gi'oupes naturels est assez difficile ; nous ne doutons cependant pas qu'on y parvienne, si 1 on peut réussir à étudier a la l'ois, et complètement , les animaux et les coquilles. Catalogue des principaux auteurs qui ont écrit sur l'organisation ,• les mœurs , les habitudes , les usages , et enfin sur la classification des malacozoaires (i). AiiLDGAARDT ( Pierre-Cliiétien j. Zoologia Danica , de Muller. Adanson. Histoire naturelle du Sénégal, avec la relation abrégée d'un voyage fait en ce pays. Paris, 1757, in-40. Cet ouvrage, d'une importance remarquable et trop peu sentie, a été nialheuveusenient borné à un seul volume de 276 pages, avec 19 plan- ches assez bonnes. Aldkovande (Ulysse). De animalibus exanguibus ut pote de mollibus et testaceis. Bonoïiiœ, 1606, fol. Ouvrage de pure compilation, mais encore bon à consulter pour con- noitre ce que les auteurs anciens ont dit de vrai ou de faux sur les ani- maux mollusques. Argenville (Antoine-Joseph Desalliers d'). L'Histoire naturelle éclaircie dans une de ses principales parties , la conchyliologie, et aug- mentée de la zoomorphose. Paris, 1767. Les figures d'animaux mollusques sont en général fort mauvaises ; mais il en est encore quelque unes qui peuvent être utiles. ^RiSTOTE. Historia animalium libri x. Paris, i533, fol. Cet ouvrage original ne contient qu'un assez petit nombre d'observa- tions sur les malacozoaires. Athek«:us. Dcipnosophistarum , libri x\. Lyon, i583, fol. Baster (Job). Obseniationes de Corallinis iisque insidendbus polypis aliisque aninialculis marinis. In Act. Angl., vol. 4'- Opuscula suhseciva, obseivationes miscellaneas de animalciilis (1) Le petit nombre de ces auteurs, et surtout la difficulté d'établir des divisions tranchées suivant qu'ils se sont occupés de l'une ou l'autre partie de l'histoire des animaux mollusques, nous forcent à adopter l'ordre alphabétique. 384 MOL et planiis quibtisdam marinis eoriinique ovariis et seminibits conti- iientiu.'Tom. 4, Huiiemi , ijG^-iyôS. Eelon (Pierre). De aijUatUibus libri duo ciim ad iconibus vii'am. Paris , i553, in-8°. C'est dans le l' livre qu'il est im peu question des mollusques. Blaikville (H. Ducrotayde). Mémoires sur la classiGcation et sur plusieurs ordres de mollusques^ dans le Bulletin pour laSoc. pliilom., et sur différens genres de cette classe dans le Journal de Physique. B0HA.TSCI1 (Jean-Baptiste). Be quibusdam aniinalibus marinis. Un toI. in-Zjo de 169 pages et la planches. Dresde, 1761. Cet ouvrage, encore utile aujourd'hui, renferme une bonne descrip- tion extérieure et intérieure de l'aplysie, sous le nom de lernée, de la théthys, sous celui de firabria, delà doris, sous la dénomination d'argus , avec de bonnes figures. BoMMÉ (Léonard). Sur plusieurs espèces de mollusques, dans les Mé- moires de la .Société des Sciences de Flessingue. Bosc ( L. A. G. ). Histoire naturelle des coquilles, contenant leur des- cription , les mœurs des animaux qui les habitent, et leurs usages 5 1802, 5 vol. in-8= faisant partie du Buffon de Déterville. Bruguièke (Jean-Guillaume). Dictionnaire encyclopédique par ordre de matières, contenant les vers. Paris, 1789, 2 vol. in-4°. Cet ouvrage, remarquable par l'exactitude des descriptions , plus sou- vent, il est vrai , des coquilles que des animaux, n'a malheureusement pas été continué. M. de Lamarck a terminé l'atlas, contenant mainte- nant 471 planches ; mais le texte n'a pas été augmenté depuis la mort d;2 Bruguière. BucHAKAN. Mémoires sur plusieurs animaux mollusques, et entr'autres sur le genre Onchidie , dans les Transactions de la Société Linnéenne de Londres, in-4*. CnAMisso ( Adelbert ). De animaliàus quibusdam classe ^ermium Lin- nœa , etc. Fascictdus primus ; de Salpd. Brochure in-4* de 24 pages avec imc planche. Berlin, 1819. Chemnitz (Jean-Jérôme). Auteur des tomes 4 à 10 et du Supplément du grand ouvrage de Martini , intitulé Cabinet systématique des Co- quilles , in-4°. ( Voyez Martini. ) CoLDMKA. Tvactatus de purpura ab animali testaceo fusa , deque hoc ipso animali et teslaceis quibusdamvarietatibus aliis. Kelœ, 1674, in-4°. MOL 385 Ct'BiÈftES (S. L. p. ). Histoire abrégée des coquillages de mer, de leurs mouiirs et de leurs amours. Un vol. petit in-40 de 194 pages avec 19 planches gravées. Mauvais ouvrage sous tous les rapports , quoique écrit avec prétention. Cdviek (Georges). Mémoire pour servira l'histoire et à l'anatoraie des mollusques Un vol. in-4°. Paris, 1816. Ce recueil renferme non seulement ks mémoires importans que M. Cuvier avoit successivement publiés dans les Annales du Muséum d'histoire naturelle, depuis leur création, mais encore plusieurs Mé- moires entièrement nouveaux; il n'est cependant toujours question que des mollusques céphalés. Dacdin ( François-Marie ). Recueil de Mémoires et de notes sur des espèces inédites ou peu connues de mollusques, de vers ou de zoophytes. Petite brochure in- 12 de 5o pages , avec 4 planches. On y trouve des détails sur le genre Vermct ; mais les espèces qu'il y rapporte appartiennent-elles réellement à ce genre ? Deshayjes (G. P.). Description des coquilles fossiles des environs de Paris, in-4'', fig. lithogr. , dont il a déjà paru cinq livraisons. Note sur un nouveau genre de la famille des Néritacés, insérée dans les Annales des Sciences naturelles, février 1824. Desmarest (A. G. ) et Lesukur (C. A. ). Mémoire sur le Botrylle étoile de Pallas. Bulletin de la Soc. philomat. , mai i8i5, et Journ. de Phys., tome 80. Mémoire sur deux genres de Coquilles fossiles cloisonnées et à siphon. Journ. de Phys. , 1817, juillet. Description des coquilles univalves du genre Rissoa, créé par M. Freminville. Nouv, Bull. Soc. Phil. , i8i4, n° ■-6. Note sur les ancyles ou patelles d'eau douce, et particulièrement sur deux espèces de ce genre non décrites, l'une vivante, l'autre fos- sile. Nouv. Bull. Soc. Phil., i8i4, n° 76, pag. 9. DicQUEMARE (Jacques-François). Mémoires sur différens animaux mol- lusques insérés dans les Transactions philosophiques de Londres et le Journal de Physique. — Limace de mer, 1779, part. 2, p. 54. — Li- mace à plante, iéic/., p. 56. — Huître, 178G, part. 1, pag. 241, etpart. 2, p. 70. — Organisation des parties par lesquelles certains mollusques saisissent leur proie, 1784, part. 2, p. 85, etc. Draparwaud ( Jacques-Philippe-Raimond). Tableau des mollusques terrestres et fluviatiles de la France. Brochure in-S», Montpellier et Paris, 1801. Sa. 25 ^^^ MOL Mistoiro iiafurt^lle des moUiisqncs (criestres ot (liiviatilcs de la Fiance. Paris, i8g5. Un vol. in-4» avec de belles planches gravées, (ouvrage posthume qni n'a pas peu contribué à l'avancement de la science par l'exactitude des observations et des figures. Observations sur la Gioenia. Journal de Physique, t. 5o, p. i^6 Duhamel du Mokckau. Expérience sur la couleur de la pourpre. Mém. de l'Acad. des Sciences , i^âS. DuMÉRiL (Constant). Zoologie analytique, in-8°. Pans, 1806. Dupont (André-Pierre). Mémoire sur le Glaucus. Trans. phi!., vol. 53 Fabricius (Othon ). Fauna Groenlandica , systematice sistens aniinalia GfoenlancUœ occidentalis hactenus indagata, quoad nomeii specifi- ciitn, etc.Copenhague et Leipsict , 1780, in-S». Cet ouvrage excellent renferme de fort bonnes descriptions d'animaux mollusques. Férussac( D'AunF,B\nDT)E)père. Essai d'une méthode conchyliologiquc d'abord dans les Mémoires de la Société médicale d'émulation , puis imprimé à part. Paris, 1807, brochure in-8°. FÉRUSSAC (D'AuDEBARD DE ) fils. Ilistoirc naturelle générale et particu- lière des mollusques terrestres et lluviatiles , 21 livraisons in-4°. Ouvrage de luxe, non terminé, dont les figures, remarquables par l'exactitude et la beauté, représentent les animaux avec leurs coquilles, et quelques anatomies par M. G. Cuvier et H. de Blainville. Monographie des espèces vivantes et fossiles du genre Méla- ^•0PS1DE, insérée dans les Mém. de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, tom. i*', part. 2 , avec 1 planches. Fleuriau de Bkllevue. Mémoire sur quelques nouveaux genres de mol- lusques et de vers lithophages. Journal de Physique , t. 54 , p. 345. Forskal ( Pierre). Descriplioncs aninialiuin,cn>ium ,piscium , amphibio- rum, vevniium, iiuectovuin qucv in iiinere orientali tbseivwit. Co- penhague, 1775, in-4''. • Icônes veruin naturaliuni quas in itineve orienuiii i/(pin^i cui'a\'it. Copenhague, 1776, in-4°. Ouvrages posthumes qui renferment la description et la figure de plu- sieurs animaux mollnsc{ucs rares. GffiRTNKR (Joseph). Sur les genres Distome et Bolrylle, dans les Tran- sactions philosophi({ucs et les MiscManea zoologica de Pallas. MOL 387 Gboffrcy, médecin. Traité sommaire des coquilles tant terrestres que /luviatiles qui se trouvent aux environs de Paris, 1767 , in-12. Gesnkr (Conrad). De piscibus et aquatilibiis omnibus libellitres , novi figuri, i556. Ouvrage de la nature de celui d'Aldovrande , et de la même utilité pour connoitre ce que les anciens ont dit des mollusques et des coquilles. ■GiNAiiM (il conte Giuseppe). Opère postumc nel qiiale si contengoiio testacei mariai , paludosi e terrestri , deW Adriatico e del tenùorio di Ravena du lui osseivati e descritti. Venezia, 1755-1767. Deux vol. in-fol. Livre fort rare à Paris, qui contient sur les coquilles mai-ines, terres- tres et fluviatiles , 72 pages de texte, sans la dédicace et la préface, et 3i planches de coquilles marines, 4 île fluviatiles et 3 de coquilles ter- restres. GiOENi (Joseph)- Description d'une nouvelle famille et d'un nouveau genre de testacés. Brochure en italien de 74 pages, avec une planche. Naples , 1783, contenant, outre \a description de ce prétendu animal , que Draparnaud a fait voir n'être que l'estomac de la bulla lignaria , celle d'une anomie véritable , et celle de Vanomia irideiitata tleXinn. Gkay ( J. E. ). Classification naturelle des mollusques d'après leur structure interne. Dissertation écrite en anglois et insérée dans le London médical Jiepository, mars 1821. GuETTARD. Mémoires sur les accidcns des coquilles fossiles , comparés à ceux qui arrivent aux coquilles qu'on trouve maintenant dans la mer. Mémoire de l'Académie des Sciences de Paris, année 1769. Hérissant ( François-David ). De la formation des opercules des coquilles. Mémoires de l'Académie des Sciences de Paris, année 1765. Home (sir Everard). Lectures on comparatife anaiomy. Deux. vol. in-40. Londres, i8i4 , et Transactions philosophiques, contenant plusieurs mémoires sur les animaux mollusques. Klf.!n (Jacob-Théodore). Tentamen Mcthodi ostracologicœ. Lugduni Batavoruni , 1763, in-4'>. Ouvrage apprécié dans l'histoire de la conchyliologie. K.OEMMERER ( C. L. ). Die Conchylienin cabinette des Hevvn Erbprinzen \>on SchwarLzburg-Rudolstadt. Rudolst. , 1786, in-8«. Lamarck ( J. B. de Monnet de). Prodrome d'une nouvelle classification des coquilles. Mém. de la Soc. d'Hist. natur. de Paris , an VII , in-40. Mémoire sur le genre delà seiche, du calmar et du poulpe, vul- ■;airement nommé Polype de mer. Mém. de la Soc. d'Hist nil. de 'aris. In-4», avec planches. Paris, an Vil. a5. ^88 MOL Sysfème des animaux sans verl«"bips. Paris, an \I ( iSni ) in-S*. Philosophie zoologique. Deux vol. in-8», Paris, 1809. Extrait du Cours de zoologie du Muséum d'histoire naturelle. sur les animaux sans vertèbres, etc. , à l'usage de ceux qui suivent ce cours. Brochure in-8» de 127 pages. Octobre 1812. Histoire naturelle des animaux sans vertèbres , présentant caractères généraux et particuliers de ces animaux , leur distribution , leurs classes, leurs familles, leurs genres, et la citation des princi- pales espèces qui s'y rapportent. Le tome v, le tome vi , divisé en deux parties, et le tome vu tout entier, sont employés pour l'histoire des animaux dont il est question dans cet article. Lk Masson Le Golft ( M"*- )■ Observations sur les moules. Journal de Physique, 1779, t. 2, p. 285. Leach ( Williams-Elford). Sur la distribution des cirrhipèdes. Journal de Physique. Sur la distribution des céphalopodes. Journ. de Phys. Lksueuf (Charles-Alexandre). Mémoire sur l'organisation des pyro- somes , et sur la place qu'ils doivent occuper dans une classification naturelle. Journal de Physique, t. 80, p. /^l^2. Sur les genres Firole et Firoloïde , dans le Journal de l'Académie des Sciences naturelles de Philadelphie. Sur les genres Atlas et Atlante , dans le Journal de Phys. , t. 85. Mémoires sur plusieurs espèces de mollusques céphalopodes. dans le Journ. de l'Acad. des Se. nat. de Philadelphie. Descriptions de plusieurs nouvelles espèces d'ascidies , dans Journ. de l'Acad. des Se. naturelles de Philadelphie, avril i823. Lister (Martin ). Historia Animalium An^liœ : très tractatus ; unus de araneis ; aller decochleis , tuni t erres tribus , tumjliwiatilihus; tertii/s de cochleis marinis. Londres, 167S, Un vol. in-4''de 2.^0 pages, avec neuf planches. Très-bon petit ouvrage original , encore bon à consulter. Exercitatio anatomica de cochleis , maxime terrestribus et lima- cibiis. Londres, lôgi, in-S» ■ Exercitatio anatomica alteia de buccinis Jluviatilibiis et marinisj Londres, i695,in-8<'. Exercitatio anatomica terlia conchylorum bivalvium utri tu/iiœ. [iondres, 1696, in-/}» iMOL 389 Ces différentes dissertations de Lister, le principal auteur de l'anato- inie des mollusques, ont été recueillies dans les éditions de 1770 de son Histoire méthodique des coquilles dont nous avons parlé en traitant de la biMiographie conchyliologique. Martiki ( F. h. g. )• Cabinet systématique des Coquilles , en allemand, 10 vol. et un de supplément , fig. col. Les trois premiers volumes sont de lui et les autres de Cheninitz. Meckel (Jean-Frédéric). De Pleurobranchœa novo MoUuscovuin génère. 'J'hèsein-4°,de treize pages, avec une planche, soutenue par Etieunc- Fi édéric Leues. Haie, 181 3. De Pteropodum ordine et nov'o ipsius genei-e. Dissertation inau- gurale, in-4°, avecjfigures, soutenue par Jean-Frédéric-Jules Kosse. Haie, i8i3. Mért (Jean). Remarques faites sur la moule des étangs. Acad. des ^ciences. Paris, 1710. MoEHRiHG (Paul-Henri-Gérard). Mytulorwn quorumdain veucnuni. Brama, 1742. MonNA (Jean-Ignace). Sagi^io sulla Historia nalurale dcl Chili. 1 ologna , 1 78a , tn-4*, et traduit en françois ; par Gruvel , in-8» , 1 789. I^Io TAGU (Georges). Description of seueral aiàmals found on the soulh coast qf Devonshire , et autres travaux insérés dans les Transaction* de la Société linnécnne de Londres. MoNTFORT (Denys de). Histoire naturelle des Mollusques, faisant par- tie du Buffon, Edition de Sonnini. Paris, 1802. Les quatre premiers volumes , contenant les généralités et l'histoire des cé|halopodes, sont seuls de Denys de Montfort; mais ils. contiennent bien des choses hasardées. MuLLER (Othon-Frédéric). Vermium lerresirium et Jluviatilium suc- cincta Historia. Copenhague et Leipsick, 1773, in-4°. . Zoologiœ Danicœ Prodromus. Copenhag. , I77f>. . Zoologia Danica. Copenhague et Leipsick, 1788-1789, in-fol. Les trois premiers volumes sont de lui; le quatrième est d'Ahild- g.^ardt et de Vahl. . Observations sur la reproduction de la tête des Limaçons. Jour- nal de Physique, 1778. Olivi (Joseph). Zoologia Adriatica. Un vol.' in-^" avec plusieurs planches gravées. E\cellcnt ouvrage, contenant de bonnes observations sur les coquilles f les mollusques. 3.0O MOL Olivikb (Antoine-Guillaume). Voj'age clans l'Empire ottoman, l'Efi.ypfr et la Perse. Trois vol. in-4'' avec figures. Paris, 1807. Cet ouvrage renferme plusieurs observations intéressantes sur ks coquilles. Pallas (Pierre-Simon). Miscellaneazoologica. Hagœ-Comit., 1767, in-4*. Spicilegia zoologica. 14 cahiers. Berolini, 1780, in-4"'. PÉROK (François) et' Lesueur (Charles-Alexandre). Mémoire sur les Ptéropodes. Annales du Muséum d'Histoire naturelle, tom. xv , pi. 3 et 4. Mémoire sur le genre Pyrosome. Ibid., tome 4> pag. 4^7 Petiver {J&coh ) . Aquatilîum animalium Amboinœ icônes et nomina. London, 1713, in-fol. Pla>cus (Janus), ou Jean Bianchi. De Conclus minus notis in lillore yiriniincnsi. Venise, 1789, in-4», et seconde édition fort augmentée. Rome, 1760. Plimus (Caïus). Historia naluralis. Poli. Testacea ulriusque Siciliœ eorumque Historia et Anatome. Deux vol. grand in-fol. Parme, 1 791 -1796, ne contenant encore que les multivalves et les bivalves. Ouvrage remarquable, et qui fait époque dans la science , puisque c'est depuis son apparition que la classification générale des mollusques et celle des bivalves ont suivi une marche rationnelle. Les objets représentés dans les magnifiques planches de cet ouvrage avoient été préalablement figurés en cire. Poup.vRT ( François). Mémoire sur les coquillages bivalves. Mém. Acad. des Sciences. Paris, 1706. QuoT et Gaimard. Voyage de l'Uranie, in-4° avec atlas in-fol. Paris, 18.4. La partie zoologique contient un grand nombre d'observations nou- velles sur les animaux mollusques. 1U^7.AM (Camille). Sur la clas.sification des balanes. Mcmorie di Stovia nauirale , Deçà prima , in-4°, fig. Bologne. Sur le poulpe de l'Argonaute. Ihid. KÉALMUR (Pxené-Antoine Ferchadlt de). De la formation et de la» croissement des Coquilles. Acad. des Sciences. Paris, 1709. Insecte du Limaçon. Mém. Ac. des Se. de Paris, 1710. MOL -^9^ Du monvcmeiif progressif de quelques Coquillages. Idem, 1710- 1712. Des (lifTérentcs manières dont plusieurs espèces d'animaux de mer s'attachent aux pierres ou les uns aux autres. Ibid. , 1 7 1 1 . Découverte d'une nouvelle espèce de Pourpre. Ihid., 171 1. Observations sur la Pinne-marinc et sur les Perles. Ihid., 1717- Des merveilles des Dails et de la lumière qu'ils répandent. Ibid. 1723. Reivelius. De Limace ino^>o. Miscell. Cur. , 1699-1700. lucHTEP.. Programma de Purpure antiquo. Gotting, 174' 3 J'ï-.|". Risso (Dominique). Mémoire sur quelques Animaux moliu.squcs de la mer de Nice. Journal de Physique. RoissY (Félix de). Histoire natm-elle des Mollusques (tom. v et vi), dans l'Histoire des Mollusques commencée par Donys dcMontfort, faisant partie de l'édition des œuvres de Buffon , de Sonnini. Rondeau (du). Mémoire sur les effets pernicieux des moules. Journal de Physique, 1783. Suppl., tom. m, pag. 66. Rondelet (Guillaume). De Piscibus. Lyon, i5.')4, nn vol. in-fol. Ouvrage qui renferme des observations exactes. Rtjmphics ( Georges-Evcrard). De Unguihiis odoratis, Murice , etc. Mise. Cur. nat. 1684. Amboinsche rareiiet Kamer, etc. , ou Cabinet d'Amboine , in-fol., fig. , Amsterd. , i7o5. : — De Ovomarino, Porcellanis , etc. Ibid. 1G88. RuYSCH (Henri). Theatrum iinivevsale omnium animalium , piscium , quodolim suh nomine Jonstoni Historia naturalis prodiii. Amsierd. , 1718, in-fol. Sa VIGNY (Jules-César). Mémoire sur les Animaux sans vertèbres, in-80, Paris, 1816. Say (Thomas). Sur le genre Ocythoé , dans une lettre adressée à M. Williams-Elford Leach , dans les Transactions philosophiques de Londres, 1819. . Conchyliologie de l'Encyclopédie américaine . avec la ilcscriplion et 1rs figures de plu.sicur.s- espères de coquilles <\es Etats-Unis. 39= MOL Sur les testacés ffes Etats-Unis, dans le Joinnal de rAradenric des Sciences naturclies de Philadelphie. Un grand nombre d'articles intéressans , souvent avec la descriptioa des animaux, mais malheureusement sans figures, dans le même recueil. Seba (Albert). Locupletissimi t-eruni iiaturalium Thesauri accuiata descr'ptio, [f\o\. in-f'ol, , fig. Le troisième renferme tout ce qui est yelatif aux mollu.5qnes. Sellius (Godofretlus^. Historia naturalîs Teredinis , etc. Trajecti ad' Rhenum, 1733, in-4°. SowERBY(Georges-Brethmgham)pèie. Remarques sur Tes genres Orbicule et Cranie de M. de Lamarck, etc. En anglois dans les M<5m. de la Soc. Linn. de Londres, i823,avcc d'excellentes figures. SoLDAM (Ambroise), Saggio orithograjîco ovi>ero ossetvaiioid so/jia le terre nautilitiche. In-4°, fig- Sienne, 1780. ■ Testaceographia ac Zoophylographia parva et microscopica. Trois vol. pet. in-fol. Sienne, 1 789-1 798. SowERBY ( J. D. C. ) fils. Minerai Conchology , etc. , ou Conchylioloijic minérale de la Grande-Bretagne, in-8°, pi. color. Il en a déjà paru 8i livraisons. Gênera qf récent andfossils shells , in-S» , pi. color. , 18 livr. Spengler (Laurent). Der Islandisch Oshabiorn. In Berlin Bechaftrag. 1 „ SwAl^soN (W.). Exotic Conchology. Conchyliologie exotique ,^ ou description et figures des coquilles rares, belles ou non décrites > in-4", avec planch. lithogv. et coloi-. SwAMMERDAM ( Jean). Ëihlia Naturœ. Deux vol in-fol. ei^ latin eten hol- landois, avec de belles figures. Lcyde, 1737-1738, form.inl le cin- quième voliune de la collection académique, partie étrangère. Cet ouvrage, qui fait époque, surtout ])our l'anati/mie des insectes ,. contient au.ssi quelques aniitomies précieuses de mollusques, et entre autres de la limace, de l'hélice vigneronne, etc. Valertin (Michel -Bernard), ^tnphilheatruni zootomicum . Francf. 1720, in-fol. Vahl (Martin). Zoologia Danica, partie du quatrième vohunc. Copenh. Wii.i.is (Thoiua.s). Anatoniie dé l'hiiitrc, dans son traité de A ni ni i Brulovuin. ( Dii B. ) MOL 5^5 MOf-LUSQUES. (Foss.) On trouve à Télal fossîle le têt fies mollusques, et quelquefois le ligament des coquilles bi- valves, mais aucune portion des animaux auxquels elles ont servi d'habitation n'a été pétrifiée ni conservée. (D. F.) MOLOBRE. {Entom.) M. Latreille a désigné sous ce nom de genre quelques espèces de tipules. (C. D.) MOLOCHIA. (Bof.) La plante à laquelle Sérapion donnoit ce nom, est le mouron, anagallis phcenicea, suivant quelques auteurs, au rapport de C. Bauhin. (J. ) MOLOCHITES. (Min.) C'est, suivant Pline, une pierre d'un vert pâle, semblable à celui de la mauve: elle n'est pas transparente, mais d'un aspect gras. On l'emploie à faire des cachets et des amulettes pour lesenfans. Enfin elle vient d'Arabie. Peu de pierres sont aussi bien caractérisées que celle-ci, et il est étonnant qu'une fausse ressemblance de nom ait plus frappé que ses vrais caractères, et que des naturalistes antiquaires aient voulu rapporter cette pierre à la malachite. Il y a peu de doute que ce ne soit un jade. M. Léman nous paroît être le premier qui ait émis cette opinion, et nous n'hésitons pas à Padopter. ( B. ) MOLON. (Bot.) C. Bauhin est porté à croire que la plante citée sous ce nom par Pline, est la filipendule, spirœajilipen- dula. (J.) MOLOPS [Enlom.), nom donné par Boiielli à un genre d'in- sectes coléoptères voisin des carabes, tels que le terricola, et le etatus (C. D.) MOLORQUE, Molorchus. (Entom.) Fabricius a désigné sous ce nom un genre de coléoptères tétramérés, de la famille des lignivores ou xylophages, qu'il a distingué des nécydales à cause de la brièveté excessive de leurs élytres , de la forme des antennes qui sont en soie, et du nombre des articles aux tarses. Ce nom de molorque est tout-à-fait grec, jj-oXop^oç. II est emprunté de la mythologie, qui désigne ainsi ce vieillard d'Arcadie qui fut Phôte d'Hercule lorsqu'il parfoit pour com- battre le lion de Nemée. Les insectes qui composent ce genre ont fait le sujet d'une Dissertation fort remarquable de Sthœlï'cr, de Ratisboune, imprimée à Nuremberg, en ijSj , avec une planche gravée Hj4 MOL ot tirée en couleur. C'est une lettre adressée à notre célèbre Réaumur sous le titre : De Musca cerambyce seu cerainhyce spurio, novum insectorum ordinem constituente. Le caractère du genre Molorque est très-distinct ; il con- siste dans la particularité, que présentent les ailes, de n'être point pliées en travers, ni recouvertes par les élytres, qui sont presque aussi courts que dans les staphylins. Ces insectes ont les mêmes mœurs que les capricornes et la plupart des autres xylophages. Il est très-probable que leurs larves se développent et se métamorphosent dans le corps ligneux de certains arbres. Leur corps est très-alongé, grêle, svelte; car leur abdomen est un peu plus étroit à la base ou dans son articulation avec la poitrine. Leurs pattes, grêles, alongées, à cuisses renflées, n'ont aux tarses que quatre articles. Ils ont la tête inclinée , engagée dans le cor- selet; les antennes, en soie, dépassant les élytres, insérées au devant des yeux; les élytres roides, voûtés, très-courts, arrondis à leur extrémité libre; le ventre alongé, pointu au bout et à bords légèrement réfléchis du côté du dos. Les molorques, au premier aspect, ressemblent à des ich- neumons, surtout lorsqu'on les saisit au vol; et lorsqu'on les observe dans l'état de repos, comme lorsqu'ils sont arrêtés sur les fleurs des ombellifères, où on les rencontre quelque- fois, on les prend souvent pour des leptures dont les méta- morphoses auroient été gênées. Linnœus avoit rangé ces insectes avec les nécydales, ainsi que De Géer. Fabricius, dans ses premières éditions, les avoit placés avec les leptures; mais ensuite, et surtout dans son Systema eleutheratorum, il en a réuni cinq espèces sous le nom de molorchus, savoir : j.° Le Molorque raccourci, Molorchus ahhreviatus. (Voyez dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 18, fig. 5.) C'est la grande nécydale de Geoffroy (édition de Fourcroy, tom. 1, pag. 174, n.° 2). Car. Jaune, testacé, sans taches; antennes longues de la moitié du corps au plus. On le trouve dans les bois aux environs de Paris; c'est un insecte qui y est cependant assez rare, car nous ne l'avons pris que deux fois. MOL '^jS 2." MoLORQUE Mii'ARTi, M. dimidialus. C'est la necydalis minor de Linnaeus ; elle est figurée dans la lettre citée de Schœffer , n.°' 6 et 7, et dans la Faune des insectes d'Allemagne de Panzer, cah. 41 , pi. 21. Car. Antennes à peu près de la longueur du corps; élytres jaunes, avec un petit trait blanc à l'extrémité. On l'a observé dans le Nord de la France, et surtout en Allemagne. 3.° MoLORQUE DES oMBEtLEs , M. umbellatarum. Ce n'est peut-être qu'une variété de l'espèce précédente, dont elle ne diffère que par le défaut du trait blanc sur les élytres : on la trouve très -communément sur les fleurs en ombelles, surtout sur celle de l'ièble près des bois. (C. D.) MOLOSSE, Molossus. (Conchjl.) Subdivision générique, établie par Denys de Montfort, dans sa Conchyliologie sys- tématique, tom. 1 , p. 35 1, pour un corps organisé fossile, figuré par Blumenbach {Spécimen archœolog. telluris , etc., p. 2 1 , tab. 2 , fig. 6 ) , sous le nom d'Orthocerafites gracilis , et qui diffère en effet beaucoup des véritables orthocères. Denys de Montfort caractérise ainsi ce genre : Coquille libre , uni- valve , cloisonnée, droite, conique, fistuleuse et intersectée ; cloisons unies, faites en tambour ; siphon latéral continu, rond, servant de bouche; sommet pointu; base horizontale. Il ne comprend qu'une espèce , le M. parasite , M. gracilis , figurée loc. cit., et trouvée convertie en pyrite dans des schistes argileux du Hartz. C'est, comme le pensoit Blumenbach , un corps bien énigmatique. (DeB.) MOLOSSE, Molossus. (Foss.) Denys de Montfort, qui a établi ce genre, lui a assigné les caractères suivans : Coquille libre, univalve , cloisonnée, droite, conique , fistuleuse et intersec- tée ; cloisons unies, faites en tambour; siphon latéral, continu, rond, servant de bouche ; sommet pointu ; base horizontale. Nous avouons que ces caractères, ainsi que la figure du molosse parfilé, qui a servi de type à ce genre, et qui se trouve dans la Conchyliologie systématique, p. 35o, présen- tent des choses qui n'ont aucune analogie avec les autres co- quilles connues. Cependant Blumenbach , dans son Essai pour servir à l'histoire du globe, a publié cette espèce sous le nom iï orlhoc'eratites gracilis , et en a donné la ligure (ab. 2 , fig. 0. 59^ MOL Ce savant annonce qu'il en possédoit un fragment qui avoit un pouce et demi de long, et qui étoit de la grosseur d'un tuyau de plume d'oie. Il étoit converti en pyrite, et provc- noit des schistes argileux du mont Traenkenberg , près de Clauslhal dansle Hartz. Les concamérations faites en tambour sont convexes en dessus et concaves en dessous. Comme les intersections sont ce qui étonne le plus dans cette coquille, et qu'un siphon paroît ne devoir pas être utile pour traverser des loges non closes , on pourroit sup- poser que le têt de la coquille auroit éîé détruit entre cha- cune des cloisons, et alors cette coquille auroit dépendu du genre Orthocératite, (D. F.) MOLOSSE, Molossus. (Mamm.) Genre de mammifères de l'ordre des chéiroptères et de la famille des chauve -souris proprement dites, établi par M. Geoffroy sur le mulot-volant deDaubenton, ouvesperlilio molossus de Linnfeus etdeGmelin. Le nombre des espèces, toutes américaines, que M. Geof- froy admet dans ce genre, se monte à neuf, en y compre- nant plusieurs chauve-souris décrites par d'Azara , dont quel- ques unes pourroient peut-être se rapporter à un genre voisin des nyctinomes , et cela avec d'autant plus de probabilité qu'un nyctinome vient d'être décrit par M. Geoffroy fils comme appartenant aux mêmes contrées que les molosses. IJliger, qui changeoit à son gré les noms proposés avant lui, a cru devoir remplacer celui de molossus par la déno- mination de dj'sopes, qui n'a pas été adoptée. Les molosses n'ont que deux incisives et deux canines à chaque mâchoire; les molaires sont au nombre de cinq de chaque côté, tant en haut qu'en bas (i), savoir, deux fausses et trois vraies. Les incisives sont de grandeur moyenne, bifides, convergentes par leurs pointes et un peu écartées à leur base; les inférieures, très-petites, situées en avani des canines et comme repoussées par celles-ci, ont leur tranchant garni de deux très-petites pointes. Les canines supérieures sont grandes , et les inférieures, qui se touchent à leur base interne, ont leur pointe déjetée du côté extérieur. (0 M. Geciflioy n'en cfimpte «luc '[ualrc, tt M. Fiédciic Ciivier tn a trouvé cin, et les pieds sont nerveux et couverts d'écaillés ; le bec est de couleur d'ocre, et les ongles sont noirs. Le brun est la couleur dominante de la femelle, dont la taille est plus petite, et dont la queue n'est pas beaucoup plus longue que les grandes pennes des ailes. Le milieu de chaque plume, d'une teinte plus claire, est rayé et mou- cheté de brun foncé. Elle a au-dessous de l'œil une large bande d'un blanc sale, et un tubercule calleux remplace chez elle l'éperon du mile. Ce monaul habite les hautes montagnes du nord de l'in- dostan ; il est assez farouche et vit dans les lieux solitaires. On l'apporte quelquefois, comme un objet de curiosité, à Calcutta. La voix du màle est plus sonore que celle du faisan , avec laquelle elle a du rapport. On voit au cabinet d'histoire naturelle de Paris l'individu qui faisoit partie de la collec- tion du prince d'Orange. MoNAUL NOIR : Monaulus leucomelanos , Dum.; ou Lopho- PHORE CuviER , Lophophorus Cuvieri , Temm. L'oiseau des MON 439 mêmes contrées que le précédent, qui a été indiqué sous cette dénomination par l'ornithologiste hollandois, dans l'a- nalyse de son Système général placée en tête de la seconde édition du Manuel , est le même que Latham a décrit dans le premier supplément du Sj'nopsis , p. 210, n.° 12, sous le nom de coloured pheasant , et dans V Index, sous celui de phasianus leucomelanos. La description , abrégée parSonnini, n'en a été faite dans l'ouvrage anglois que sur un dessin ap- partenant à lady Impey , où l'on voit que sa longueur totale est d'environ vingt pouces; que sa queue est carrée ; que ses plumes sont en général noires avec une bordure blanche; plus large aux parties supérieures du corps qu'aux régions inférieures; qu'il a une longue huppe occipitale , un éperon aux tarses; que les côtés de sa tùte sont couverts d'une peau nue et rouge, et que le bec est blanc. ( Ch. D.) MONAVIA. (Bo/.) Voyez Mimulcs. (J.) MONAX. (Mamm.) Nom d'un rongeur d'Amérique, qui paroît avoir beaucoup de rapports avec les marmottes, et dont Edwards nous a donné la figure, n.° 104. Il n'est point encore assez connu pour pouvoir être bien déterminé. (F. C.) MONBANITOBOU. (Bot.) Nom caraïbe d'une plante com- posée qui paroit être le lerbesina gigantea de J icquiri , ou verhesina pinnatijîde de Swarfz, et à laquelle jl faudra peut- être aussi rapporter le ditrichum de M. Cassini. ( J.) MONBIN , Spondias. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleur complètes, polypétalées, régulières, de la famille des térébinthacées , de la décandrle pentagjnie de Linnapus ; of- frant pour caractère essentiel : Un calice caduc , presque campanule , à cinq dents ; cinq pétales ; dix étamines pla- cées sur un disque glanduleux; les alternes plus courtes; un ovaire supérieur; cinq styles; autant de stigmates; un drupe contenant un noyau à cinq loges et autant de semences. MoNEiN à FRUITS ROUGES : Spondtas monbin , Linn., Sjsf.veg.; Spondias myrobolanus , Jacq., Amer., tab. 188 , Sloan. , Hist., 2, tab. 219, fig. 3, 4, 5; Pluken., Almag., tab. 218, fîg. 3; Spondias purpurea, Linn., Spec; vulgairement Phunier d'Es- PAGNE. Arbre d'environ trente pieds de haut, dont le bois est tendre et blanc ; ses rameaux sont épars, peu nombreux, garnis de feuilles alternes, ailées avec une impaire, luisantes, 44o MON composées de folioles petites, un peu ovales, entières ou à peine dentées, un peu pedicellées, environ au nombre de vingt; les fleurs sont rouges, disposées en grappes courtes, le plus souvent terminales; [es pédoncules sont uniflores, ra- rement biflores; les divisions du calice concaves, obtuses. Les fruits sont revêtus d'une écorce rouge-pourpre ou jaune , ou mélangées de ces deux couleurs ; ils contiennent une pulpe douce, jaune, un peu acide, d'une odeur suave, d'une sa- veur assez agréable; ils varient par leur forme ; ils sont longs, ou un peu ovales, obtus. Cet arbre croît dans File Saint- Domingue, à la Jamaïque, etc. Les Américains font un très-grand cas des fruits du mon- bin , et leur accordent les honneurs de leur table. On en fait des marmelades qu'on envoie en -Europe. Comme cet arbre reprend de bouture avec beaucoup de facilité , les habiJans de Saint-Domingue en forment des haies; elles leur servent non- seulement de limites et de défense, mais leur fournissent encore des fruits en peu de temps, puisqu'au rapport de Jacquin , si l'on coupe un rameau chargé de jeunes fruits, qu'on le replante, les fruits grossiront et par- viendront à leur maturité. Au reste, cet arbre varie beau- coup dans son port: si l'on coupe le tronc à une certaine hauteur , il poussera de longs rameaux: effilés , sans au- cune autre ramification, de manière à présenter un arbre tout- à- fait différent. Ses feuilles et son écorce sont em- ployées comme astringens ; les noyaux passent pour véné- neux. On cultive le monbin au Jardin du Roi : il exige dans les serres un haut degré de chaleur , tant en hiver qu'en été, et une terre substantielle. On le multiplie de boutures, qui reprennent très-aisément. MoNBiN à FRUITS JAUNES : Spoudias mjroholanus , Linn. , Syst. veg.', Spondias lutea, Linn., Spec; Sporulias monbin, Jacq. , Amer.; Sloan. , Jam. Hist. , 2 , tab. 219. fig. 112; Prunus ame- ricana, Mer., Surin., tab. i3. Cet arbre s'élève très -haut, et forme une tête ample et touffue. Son écorce est de couleur cendrée; son bois tendre et blanc; les feuilles sont ailées, très-longues; les folioles, au nombre de huit avec une im- paire, ovales, oblongues, aiguës; l'un des côtés de leur base est plus étroit et comme tronqué ; les fleurs, disposées en MON 441 une pariicule lâche, terminale, de la longueur des feuilles, sont petites et blanchâtres; les dents du calice aiguës; les pétales presque lancéolés, aigus, très-ouverts ; les anthères droites ; les stigmates comprimés , à deux lames. Les fruits sont jaunes, un peu rouilles, odorans, revêtus d'une pelli- cule mince, remplis d'une pulpe succulente et acidulée : il n'y a guère que les enfans qui les recherchent pour les manger; plus ordinairement on les donne aux cochons. Cette espèce , cultivée au Jardin du Roi , est originaire de Cayenjie , de Saint-Domingue, etc.; on la multiplie de boutures avec beaucoup de facilité. MoNBiN de Cythère : Spondias cytherea, Lamk. , lit. gen. , tab. 384; Sonn., Voy. auxind., vol. 2 , tab. 12 3 ; Gaertn. , De fruct., tab. io3; Jacq. , Hort. Schanbr. , vol. 3, tab. 272; Spondias dulcis , Willd., S/>ec. ; vulgairement Hevv ou Arere DK Cythère. Grand arbre dont le bois est blanc, tendre et léger, facile a casser, revêtu d'une écorce IJsse et verte. Les feuilles sont presque alternes, ailées avec une impaire; les fo- lioles, au nombre de neuf a treize, ovales, oblongues, poin- tues au sommet, glabres, à crénelures écartées; les fleurs petites, disposées en grappes nombreuses, paniculées, axil- laires; les divisions du calice ovales; les pétales plans, lan- céolés; l'ovaire est divisé en cinq portions, munies chacune d'un style épais. Le fruit est une sorte de noix ovale ; sa chair extérieure est entrelacée de tJiamens , le noyau hérissé de pointes filamenteuses et divisé en cinq loges monospermes, écartées entre elles et de l'axe commun. Cet arbre a été apporté de Taïti ou île de Cythère à l'île de France par Commerson : il se multiplie très- facilement par ses branches et ses rameaux mis en terre : ils poussent des racines en peu de temps. Les habitans de l'île de France recherchent les fruits de cet arbre, dont le goût approche un peu de la pomme de reinette , mais est moins agréable. On le cultive au Jardin du Roi. MoNBiN de Malabar, Spondias am ara , Lamk., Encycl. ; Am- hulam, Rhéed., Hort. Malab., i , tab. 5o ; Evia amara, Com- mers. ; mss. Cet arbre vient très-haut sur un tronc fort épais. Son bois est tendre, blanc et léger ; les feuilles sont très-gran- des, longues de deux pieds, composées de quatre à cinq paires 442 MON de folioles avec une impaire, pédicellées, ovales, très-en- tières. Les fleurs naissent le long des branches en panicules éta- léi'srles pédoncules sont légèrement velus ; les pétales recour- bés, mélangés de vert et de jaune, un peu ciliés sur les bords ; les fruits gros et pendans, couverts d'une pulpe épaisse et jaunàlre, contenant un noyau à cinq loges, hérissé de pointes laolles. Cet arbre croît au Malabar et dans plusieurs autres contrées des Indes. Loureiro a mentionné une autre espèce de monbin de la Chine sous le nom de Spondias sinensis , dont les fruits sont bons à manger , et la pulpe fréquemment employée en médecine, comme astringente, céphalique , dessiccative , propre k fortifier les reins et la vessie. Ces fruits sont rouges, fort petits, d'une saveur acide, contenant un noyau à quatre loges. Les feuilles sont entières, opposées; les fleurs dispo- sées en grappes courtes, à corolle blanche, tubulée , à cinq lobes égaux; à cinq étamines insérées à l'orifice du tube ; le style à quatre stigmates. Cette plante me paroit devoir ap- partenir à un autre genre. (Poir.) MONCHICOUBA. {Ichthyol.) Selon M. Bosc on donne ce nom, sur les côtes du golfe de Biscaye, à un poisson dont on ne connoît pas le genre. (H. C.) MONCUS. [Mamm.) Nom d'une mangouste des Indes, dans Rumphius. ( F. C. ) MONDAIN. (Ornith.) Race de pigeons de volière, dans laquelle on distingue trois variétés, savoir, les gros-mon- dains, les bagadais, les pigeons espagnols. (Ch. D.) MONDIQUE, MANDIC ou MUNDICK. (A/m.) C'est le nom vulgaire, dans les pays allemands, du mispickel ou Fer ARSENICAL. Voycz cc mot. ( B. ) MONDO, BIAKF-MONDO. {Bot.) Noms japonois d'une variété du convallaria japonica {ophiopogon de M. Kerr , slateria de M. Desvaux) , suivant M. Thiinherg. (J. ) MONDONGUE. {Bot.) Voyez Bois môndongoe. (J.) MONDONSKKA. {Ichtliyol.) Il paroît qu'en Sibérie on appelle ainsi le Véron. Voyez ce mot, et Able, dans le Sup- plément du i.*"^ volume de ce Dictionnaire. (H. C. ) MONE.(A/am?T7,) Nom d'une espèce de Guenon (voy. ce mot), tiré de mono , nom espagnol des singes en général. (F. C) MON 445 MONEDULA. (Ornith.) Ce nom a, d'après Gesner et autres auteurs anciens, été adopté par Brisson pour désigner ses choucas, corvus rnonedula, Linn., etc. Sloane et Catesby appliquent la dénomination àe rnonedula tota ni gr a au trou- piale noir et à l'ani des savanes. (Ch. D.) MONÉDULE. {Entom.) Nom donné par M. Latreille à un genre d'insectes hyménoptères qui comprend la plupart des espèces de bembex de Fabricius : leur caractère est tiré de la longueur de leurs palpes et des articles qui les composent. Tous ces insectes sont étrangers à l'Europe. Voyez Bembèce. (C. D.) MONERME, Monerma. (Bot.) Genre de plantes monoco- tylédones, à fleurs glumacées, de la famille des graminées, de la triandrie digjnie de Linnacus, établi par M. de Beau- vois pour quelques plantes placées d'abord parmi les rott" bolla, qui offrent pour caractère essentiel: Un rachis denté, articulé, supportant des fleurs en épi; les épillets à demi enfoncés dans les excavations du rachis ; une seule valve ca- licinale , uniflore, cartilagineuse; les valves de la corolle membraneuses, diaphanes, renfermant d'une à trois étamines ; l'ovaire accompagné de deux écailles glabres, lancéolées, entières. Les principales espèces à rapporter à ce genre sont: MoNERME à UNE étamine : Monemiu monandra , Pal. Beauv., Phyt., pag. 116, tab. 20, fîg. 10; Rottbolla monandra , Cavan. , Icon. rar. , 1 , tab. 29, fîg. i; Schenz. , Gram., /^l , tab. 1, fig. 7 , K. Des racines capillaires et touffues produisent plu- sieurs chaumes grêles, hauts d'environ un demi-pied, munis vers leur base de trois nœuds rougeàtres , un peu coudés; les feuilles courtes, étroites, filiformes; les caulinaires séta- cées, longues d'environ un pouce et demi; les épis grêles; les fleurs alternes, solitaires ou deux à deux, l'une sessile, l'autre pédicellée, placées dans les excavations du rachis; la valve du calice courte, rougeàtre , aiguë', quelquefois bi- flore; les valves de la corolle un peu inégales, oblongues, aiguës; une seule étamine velue à sa base; l'anthère d'un pourpre foncé. Cette plante croit en Espagne, dans les en- virons de Madrid. MoNERME suBULÉE : Monerma subulata. Pal. Beauv., Agrost., l. c; Rottbolla subulata, Savi. , Bot. F.lr., 1 . pag, 27 ; Giorn. 'i^i4 MON Pis,, 4, pag. 23o, fig. /,i8; Barrel. , Icon. rar. , tab. 5. Cette espèce a des tiges nombreuses, étalées, longues d'un demi- pied à un pied : les nœuds brui;s et glabres ; les feuilles un peu velues vers leur sommet: leur gaine munie à son ori- fice d'une languette courte et tronquée; les fleurs réunies en un épi épais, subulé, droit, aigu : la valve calicinale roide, nerveuse, aiguë. Cette plante croit sur les bords de la Mé- diterranée. (FoiR.) MONtiORER. {Ichthyol.) En Sibérie on donne ce nom à un poisson que Ion pèche dans les rivières, et qui paroit appartenir au genre Salmone. Voyez ce mot. (H. C.) MONET. [Ornitli.) Une des dénominations vulgaires du moineau domestique, /j-ngi//a domestica, Linn. (Ch. D.) MONETIA. [Bot. ] Deux genres ont été faits sous te nom en mémoire de M. Monet de Lamarck, savant illustre qu'il suffit de nommer : Tun , fait par Lhéritier. est nommé azima par M. Lamarck lui-même; l'autre par Wi'ldenow , sur le tsiei u-kara du Malabar, qui est reporté au canLhium dans les rubiacées. Ces noms génériques ne pouvoient êlre conservés, parce que le nom niarkea est préféré pour consacrer un genre à cet auteur. (J.) MONETTE. (Ornith.) On trouve, au tome 5 de l'Histoire générale des voyages , édit. in-4.°, p. 201, et dans la table qui forme le tome 16 de cet ouvrage, ce terme employé par erreur pour désigner une espèce de mouette ou goéland, vulgairement appelée goulu de mer. ( Ch. D.) MOXGIvOS. (Mamm.) Mangouste dans Valentin. (F. C.) MONGON. {Mamm.) Sonnini donne ce nom comme le synonyme de mongous. (F. C.) MONGOOZ. (Mamm.) Edwards écrit ainsi Mongous. (F. C.) MONGOUS. (Mamm.) Kom que Buffon a donné à un maki , comme étant celui que cet animal reçoit aux Indes. Voyez Maki. (F. C ) MONGUL. {Mamm.) Nom que Vicq-d"Azyr a tii-é de Pallas pour le donner à la gerboise alagtaga. (F. C. ) MONIALIS. {Ornith.) Ce terme est employé par Gesner et autres comme synonyme de mergiis , harle. ^^Ch. D.) MONTAT. {Bot.) Nom arabe de la matricaire ordinaire, suivant Forskal. (J.) MON 445 MONICHAGATKA. (Omith.) Nom que le macareux porte au Kariitschatka. (Ch. D. ) MOjNICHI. {Mamm.) Nom par lequel Prosper Alpin dé- signe ks guenons. 11 a la même origine que mona, mone , monnina, etc. ( F. C.) MONICKJORE. (Ornilh.) Le héron violet, ardea leucoce- phala , Latli., est ainsi nommé au Bengale. (Ch. D. ) MONIERE, Monnieria. [Bof.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, irrégulières, delà famille des diosmëes, de la pentandrie monogynie deLinnseus; offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à cinq divisions profondes, très-inégales; cinq pétales réunis en tube à leur b;ise , formant un limbe à deux lèvres, la supérieure en- tière, l'inférieure à quatre divisions; cinq élamines alternes avec les pétales ; les deux supérieures fertiles; les trois in- férieures stériles; les lilamens des premières soudés ensem- ble; un ovaire supérieur à cinq coques; un style; une é aille membraneuse sous Tovaire. Le fruit est une capsule a cinq coques, chaque coque monosperme, bivalve; les semencts arillées. Linné, d'après Lœfling, avoit établi ce genre, adopté par tous les botanistes modernes. On ne voit point par quelle raison Michaux, dans sa Flore de l'Amérique septentrionale, s'est emparé de cette dénomination , quoique employée au- trefois par Browne, pour séparer du genre Gmtiola plusieurs espèces qu'il croit, avec assez de fondement, devoir cons- tituer un genre particulier. Ne valoit-il pas mieux aban- donner le nom de Browne, quoiqu'il eût la priorité, et en adopter un autre , pour éviter la confusion ? Le genre Her- pestis de Rob. Brown, Noy. Holl. , est le même que le Mon- nieria de Michaux , ainsi que le Septas de Loureiro , mais non de Linné. C'est sans doute par erreur que Ton a rapporté dans cet ouvrage le bramia de Rhéede au monnieria de Jussieu. MoNiÈRE TRiPHYLLE : Monnieriu trifolia, Linn., Spec. ; Lnelling, Ilin,, 197 ; Aubl. , Guian. , vol. 2 , pag. ySi , tab. 290 ; Larnk. , III. gen., tab. 696; Jaborandi, Pison, Bras., 21 5. Cette plante a une tige herbacée, un peu ligneuse vers sa base, glabre, un peu pubescente vers son sommet, peu rameuse, souvent dichotome : les feuilles sont assez grandes ; les inférieures 446 MON Opposées, les supérieures alternes; chacune d'elles compo- sée de trois folioles pédicellées, ovales, oblongues, aiguës, longues de deux pouces , parsemées de pores transparens ; les pédoncules solitaires, axillaires et terminaux, partagés en deux ramifications divergentes , avec une fleur dans la bifur- cation ; les autres placées sur le côté interne des ramifica- tions. Ces fleurs sont blanches, petites, pédicellées, offrant l'aspect d'épis bifides. Leur calice est persistant ; sa décou- pure supérieure linéaire, alongée, couchée sur la corolle; la seconde extérieure lancéolée et plus courte ; les trois autres courtes et obtuses; le tube delà corolle cylindrique, arqué, rétréci dans son milieu; la lèvre supérieure entière, ovale; l'inférieure droite, à quatre découpures oblongues, obtuses; les filamens sont aplatis , membraneux : un supérieur concave , bifide au sommet, chargé de deux anthères conniventes, ve- lues à leur côté intérieur, entourant le stigmate : le filament inférieur plan , trifide , soutenant trois petites anthères qui paroissent stériles; l'ovaire est arrondi, à cinq lobes, ac- compagné k su base d'une petite écaille ovale ; le st) le ter- miné par un stigmate plan , oblong, orbiculaire , à bords tranchans. Le fruit consiste en cinq petites capsules ovales, comprimées, monospermes, s'ouvrant longitudinalement en deux valves ;les semences sont noirâtres, finement chagrinées, environnées d'un arille sec, bivalve, caduc. Cette plante croît dans l'ile de Cayenne et autres lieux de l'Amérique méridionale. Sa racine , selon Pison, a, comme celle de la pyrèthre , une odeur et une saveur acres : prise intérieurement, elle provoque les sueurs et les urines; elle est alexipharmaque, et le même auteur ajoute qu'il a élé lui-même témoin de ses bons eH'eis sur un capitaine qui avoit mangé des champignons vénéneux. (Poir.) MONILIA (Bot.); vulgairement Moisi, Moisissures. Genre de champignons , constitué par des filamens floconneux , libres ou réunis en toulfes , droits, en forme de pédicules un peu renflés , portant à l'extrémité des conceptades ou sporidies réunies en une tête globuleuse, ou quelquefois presque rondes et disposées en série comme les grains d'un chapelet ou d'un collier. Tel est le caractère fixé à ce genre par M. Persoon dans sa Mycologie européenne. MON 447 Les monilia croissent sur les matières animales et végétales en putréfaction ; on les confond vulgairement avec \^.s bo- trytis et les mucors , sous le nom collectif de moisissures. Comme ces champignons, ils sont fort délicats, très-petifs, d'une forme très-élégante lorsqu'on les examine à la loupe : ils n'ont guère qu'une à trois lignes de hauteur , et forment des touffes ou taches irréguliéres de quelques lignes de diamètre; ils végètent, se développent et se multiplient également avec une grande promptitude. Les mêmes circons- tances, l'humidité et l'ombre, favorisent leur croissance, et l'on doit prendre les mêmes précautions pour en garantir les substances qu'on veut conserver. Ce genre, ainsi que tous ceux que l'on a établis à ses dé- pens, faisoit partie du genre Mucor de Linnaeus, de Bulliard, avant la première réforme introduite par Persoon dans la famille des champignons. Le genre Monilia, tel que nous le considérons, est, selon Persoon, le même que celui qjie Link nomme aspergillus , auquel il joint le poljyacds du même auteur, adopté par Nées. Cet aspergillus de Link est le même que celui de Michéli , réduit aux deux espèces figurées 1 et 2 de la pi. gi du No^a gênera de cet auteur, c'est-à- dire , aux M. glauca et candida , Fers.; car les autres es- pèces rentrent dans les genres Pénicillium , Spicularia , etc. Quant au monilia de Link et de Nées, il est une division du genre Torula, Pcrs. , Mjcol. Au reste, M. Persoon avoit réuni autrefois (Syn. fung,) les genres Monilia et Torula, qu'il avoit lui-même créés. Maintenant le monilia rosea (Fers,, Syn.) rentre dans le genre Acladiuta de Link. Le monilia penicillus est le type du genre Coremium, établi par Link, et dont nous avons donné les caractères à l'article Coremium. Ce genre, indépendamment du Coremium glaucum., Link, de l'espèce citée ci-dessus, ou C. citrinum , Fers., en renferme deux autres, le C. leucopus , Fers., qui croît sur les fèves pourries, et le C. candidum , Nées [excl. Syn.), qui croît sur les graines du framboisier. Le monilia liyalina, Pries, Ohs. mjcoU, i , tab. 3 , fig. 4, rentre dans le genre Acrosporium de Nées (voyez Haplaria) ; le M.fructigena, Fers, (qui n'est pas une espèce d'epocJmiJ/m; comme le prétend Link) , se loge dans le genre Oïdium, Link, 448 MON Nées ; en outre les genres Acrosporium , Oidium et Alysidium , Kunze , forment le genre Acro porium de Persoon , auquel ce naturaliste conserve les caractères donnés par Nées. Valjsi- dium en diffère à peine par ses filamens floconneux, agrégés, droits, brillans, dont les articulations ovales se changent en sporidies. Ualyndium fulvum , Kunze, MycoL, \ , tab. ii , fig. 6 , forme de petites taches ou gazons fauves dans les troncs creusés des saules. Nous reviendrons sur TOia/wm à son article. Le monilia digitata est le type du genre Pénicillium de Link, adopté par Persoon. Ualternaria de Nées paroit infiniment voisin des monilia et des torula; il est caractérisé par ses filamens droits, sim- ples, épars, noueux, à nodosités ovales écartées, et inters- tices filiformes. Il ne comprend que deux espèces : i.°ra/- ternaria tenuis , Nées, Sjst. , 2, tab. 5, fig. 68, dont les fila- mens, très- fins et roidcs , sont d'un noir olivâtre; et 2." Yalternaria rudis , Ehrenb. , Sjlv. , dont les fibres sont rudes , plus ou moins roides, mais courtes et noires. Le monilia racemosa , Fers., fait partie du genre Spicularia du même auteur; le monilia nidulans de Roth est le mucor herbariorum , Fers. ; enfin, les monilia antennata et herbarum redeviennent des espèces du genre Torula rétabli. Le genre Monilia, après toutes ses modifications et ses changemens , contient encore dix espèces , sans y com- prendre les quatre du genre PoLYAcns (voyez ce mot). Voici les plus remarquables : 1." Monilia glauque : M. glauca , Fers., Sjm. et Mycol. Europ. , 1 , p. 29; Mucor glaucus , Linn. ; Mucor aspergillus , Bull., Champ., pi. 5o4, fig. 10; Aspergillus , Mich. , Gen. , tab. gi , fig^ 1." Épars ou en toutïe , d'un gris glauque, quelquefois olivâtre ou même blanc. Cette ef^pèce est com- mune sur les corps en putréfaction et particulièiement sur les végétaux ; ses pédicules blancs et simples portent des conceptacles agglutinés sur des lignes divergentes qui forment des têtes sphériques élégantes. Ces conceptacles, ronds et dia- phanes, sont d'abord bleus, puis verdâtres à la maturité. Une variété gris - olivâtre , à conceptacles formant des têtes plus grandes , croit sur les champignons desséchés abandonnés dans les appartemens. MON 44^ Une autre variété forme sur les bois placés dans des iieux humides et fermés, des taches orbiculaires, coiitiguës, d'un gris cendré glauque. Enfin, une troisième, qui vieut sur la viande cuite des- séchée, est blanche et entassée, avec des têtes un peu en forme de massue. •2." M. BLANCHATRE; M. alUcans , Pers. , Mjcol. , l. c, p. 3o. Crustacé, très-petit, blanchâtre; pédicules portant des spo- ridies disposées en forme d'ombrelle. On le trouve sur les souliers abandonnés dans des lieux humides. 2." M. BLANC : M. candida, Pers. , Synops. ; Aspergilhis, Mich. , pi. 91 , fîg. 2. Épars , ou bien en petites touffes; blanc, un peu persitant. On le trouve , à toutes les époques de l'année , sur les plantes desséchées, les champignons, etc. C'est le plus commun de tous. 4.° M. sPONGfEux ; M. spongiosa , Pers. , Mjycol, Eur. , 1 , p. 3o. Très-étalé , épais; fîlamens entrelacés, serrés; d'un jaune de rouille. Les capitules ou petites têtes que forment les sporidies sont blanches dans leur jeunesse. Cette espèce assez rare croit sur les champignons en lufréfaction ; elle a, jusqu'à un certain point, l'aspect d'une éponge, et, comme celle-ci, elle conserve long-temps l'huaidité : de sa base, qui est floconneuse comme un byssus, s'élèvent des pédicules transparens qui portent de petites têtes blanchâtres, sem- blables quelquefois à de petites gouttes d'eau, qui deviennent eusuite gris-fauve. 5." M. VERDOYANTE : M. virens , Pers., MjcoI., l. c, 1 , p. 5i ; Aspergillus virens, Linn. , Berlin. Miq., 3. En touffes très-denses; fîlamens entremêlés, verdàtres , un peu redres- sés ; sporidies globuleuses, sériales , formant de grandes têtes. Cette espèce se rencontre sur la graisse des alimens préparés pour nos tables et qui restent exposés à l'humidité. (Lem.) MONILIFERA. [BoL] Ce genre de Vaillant a été réuni par LiiUceiis à son osteo.<^permuin. (J.) MONILIFORME. (Bot.) Divisé par des étranglemens en petites m; sses arrondies, placées à la suite les un.s cts antres comme des grains de chapelet. Oa en a des exemples daos les 5j, 2Q ^5o xMON légumes de V hedjsarum moniliferum, du sophora japonica, de Voinithopus perpusillus , etc.; dans les poils du mirabilis ja- lappa, etc. (Mass.) MONIMIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes-, dioïques , de la famille des monimiées , de la dioécie polyandrie de Linnaeus ; offrant pour caractère essen- tiel : Des fleurs dioïques; point de corolle: dans les fleurs mâles, un calice globuleux, puis quadrifide ; point de co- rolle; des étamines nombreuses : dans les fleurs femelles, un calice ouvert au sommet , pileux en dedans ; cinq à six ovaires ; autant de styles et de drupes partiels renfermés dans une baie charnue. MoNiMiA A FKUTLLES RONDES : Monimia rotundifoUa , Petit-Th. Hist. des vég. des iles austr. d'Afr. , pag. 21 et 34, tab. 9, fig. 2; Ambora towentosa, Bory-S.- Vinc. , Itin. Arbrisseau d'environ huit à dix pieds, dont les rameaux sont diffus, opposés , garnis de feuilles pétiolées , opposées , presque ron- des , entières, longues de deux ou trois pouces, membra- neuses, un peu acuminées, couvertes de poils étoiles, ca- ducs, cotonneuses en-dessous ; les fleurs très-petites, dioïques, disposées en grappes rameuses, axillaires, munies de bractées caduques en forme d'écaillés. Ces fleurs sont d'un jaune orangé, d'une odeur douce et agréable. Le fruit est une baie charnue , qui se déchire à l'époque de la maturité et laisse à découvert quatre ou cinq drupes partiels, ovales, acumi- nés , recouverts d'une pulpe charnue de couleur orangée, occupée intérieurement par un noyau strié , contenant un pépin couvert d'une pellicule brune et mince. Cette plante croît sur les hauteurs de File de France, à la montagne du Pouce, à deux cents toises environ au-dessus du niveau de la mer. ( Poxr. ) MONIMIÉES. (Bof.) M. du Petit-Thouars a le premier fait connoître un genre voisin de l'amtora ou mithriJatea de Com- merson , avec lequel il a beaucoup d'aflinité , et il l'a nommé monimia. Un de ses principaux caractères est la présence d'un périsperme dans la graine, lequel, suivant son observation , existe aussi dans les graines de Vambora. Ce caractère doit séparer ces deux genres des urticées dans lesquelles le péri- sperme n'existe pas. Nous avons cru devoir faire de ces genres MON 431 le type d'une famille nouvelle, à laquelle nous avons donné le nom de monimiées , en y joignant quelques autres plantes originaires de l'Amérique méridionale et de la Nouvelle- Hollande. Comme les organes sexuels sont séparés dans des fleurs distinctes, ceste famille doit être placée dans la classe des dicliues, près des urticées. Les monimiées ont les fleurs monoïques ou dioïques. Dans les unes et les autres le calice est d'une seule pièce , divisé à son limbe en quelqueslobes disposés sur un ou plusieurs rangs. Il n'y a point de corolle : les fleurs mâles ont des étamines nombreuses, tantôt couvrant toute la surface intérieure du calice, et entremêlées d'écaillés, tantôt partant du fond de ce calice, et seulement entourées d'écaillés ; les anthères sont oblongues, appliquées contre les filets. Les fleurs femelles ont des ovaires en nombre défini ou indéfini, qui partent du fond du calice, ou le tapissent intérieurement : ils sont surmontés chacun d'un style, ou au moins d'un stigmate simple, et deviennent autant de graines, ou plutôt de capsules mono- spermes, indéhiscentes, quelquefois un peu charnues. Dans quelques genres le calice, augmenté de volume, prend la forme d'un involucre (semblable à celui du figuier), res- serré parle haut , et renfermant dans son sein les graines ou capsules enfoncées dans sa substance charnue. Dans d'autres, ces graines sont seulement portées sur ce calice qui est petit et évasé. Les graines sont presque entièrement remplies par un périsperme ch:irnu , creusé à son ombilic d'une fossette dans laquelle est niché un très-petit embryon dicofylédone. Les végétaux de cette famille sont des arbrisseaux ou des arbres contenant presque tous un principe aromatique. Les feuilles sont opposées, simples, non stipulées. Les fleurs sont axillaires ou terminales. Nous avons formé dans ce groupe deux sections qui , si le nombre des genres augmentoit , pourroient fonsli»uer deux familles distinctes. La première, que l'on peut nommer les atliérospermées , et qui a été proposée plus récemment par M. R. Brown , a les étatnines insérées au fond du calice , les ovaires renfermés dans un calice changé en involucre. et sur- montés d'un style plumeux , l'embryon placé à la base du périsperme. On y rapporte Vathérospenna de M.. Labillar- 452 MON dière, et lepavonia de MM. Ruiz el Pavon , ou laurel du Chili , que nous avons nommé laurelia, parce que le nom de pa^'onia est déjà employé pour un autre genre. Dans la seconde section , qui est celle des vraies monimiées, les é;amines couvrent la surface intérieure du calice niàle ; les graines ou capsules sont nichées sur la surface intérieure du calice feu.-elle, qui prend la forme d'un involucre resserré par ses bords comme celui du figuier, ou seulement évasé en plateau comme dans le dorslenia, voisin de ce dernier genre; et de plus !'( rnbryon est placé au sommet du périsperme. A cette section se rattachent les genres Citrosma de la Flore du Pérou. Ruizia de la même Flore, nommé ici Boldea {boldo du Ciiili) , parce que son premier nom appartient depuis long temps à un autre genre très-différent, monimia de M. du Petit-Tliouars, et Ambora déjà publié par nous. Nous avons placé à la suite de cette famille le caljcanlhus , auparavant rapproché des rosacées avec doute, lequel a quelques rapports avec les monimiées ; mais il en diffère beaucoup par ses fleuis hermaphrodites, et son embryon très- grand , dénué de périsperme. Ce genre doit être examiné de nouveau dans ses diverses espèces , et deviendra peut-être le type d'une famille nouvelle (J. ) MONINE, Monnina. {Bot.) Genre déplantes dicotylédo- nes, à fleurs complètes, irrégulières, de la famille des poly- galécs, de la diadelpliie octandrie de Linnaeus, ofï'rant pour ca- ractère essentiel : Un calice caduc, à trois folioles ; une co- rolle presque papilionacée : huit étamines; les anthères s"ou- vrant au sommet ; un ovaire supérieur ; un style recourbé ; un drupe monosperme, quelquefois entouré d'une membrane en forme d'aile, renfermant une noix à une seule loge. D'après le caractère du fruit, exposé par les auteurs de la Flore du Pérou, ce genre doit être distingué des polygala, avec lesquels il aies plus grands rapports. M. DeCandolle m'a assuré que le fruit est une capsule à deux loges, à deux se- mences, probablement d'après l'examen qu'il aura eu occa- sion d'en faire. Dans ce cas, il faudroit le réunir aux poly- gala. Les espèces qui le composent n'ont encore été indi- quées que d'après une seule phrase spécifique; tels sont, i.°le Monnina poljstachia, Ruiz et Pav. , Sjst. F/or. Per., pag. 171. MON 453 Arbrisseau qui croît au Pérou, sur les collines froides et boi- sées du mont Pillas. Ses feuilles sont ovales-lancéolées, ou en ovale renversé; les fleurs disposées sur plusieurs épis panicu- lés; les drupes dépourvus de menibrane. Toute l:i plante, surtout la racine, sont d'une saveur trts-amère et savonneuse. 2.° Monnina salicifolia , dont les feuilles sont lancéolées, sur- montées d'une très-petite pointe ; les fleurs disposées en épis courts, presque en pyramide; les drupes dépourvus de mem- brane. Cette espèce croit au Pérou, sur la pentç des mon- tagnes. 5." Monnina conferta. Ses feuilles sont obloni^ues , très- rapprochées , légèrement mucronées ; les fleurs placées sur plusieurs épis courts, presque en corymbe ; les dru))es point membraneux. On trouve cette plante au Pérou, sur les montagnes des Andes. Les trois espèces précédentes sont ligneuses; les trois sui- vantes herbacées; savoir : i ." Monnina linearifolia, plante qui croît sur les montagnes sous-alpines du Chili, dont les feuilles sont linéaires, presque sessilcs; les fleurs disposées en épis; les drupes lisses. 2." Monnina macrosfachja. Ses tiges sont hautes de deux pieds, garnies de feuilles rhomboïdales , lan- céolées : les épis épais et très-longs ; les drupes entourés d'une membrane lisse et dentée. Cette espèce croit sur les collines au Pérou. 5.° Monnina pterocarpa. Cette espèce est d'une sa- veur légèrement amère. Ses tiges sont herbacées, hautes d'en- viron trois pieds, garnies de feuilles lancéolées; les infé- rieures un peu ovales; les épis très-longs; les drupes entou- rés d'une membrane échancrée à ses deux extrémités. Cette plante croit parmi les décombres au Pérou. Je reçois, au moment de Timpression de cet article, le 5." volume du Nova gênera, etc., de MM. Humboldt et Bon- pland , et je trouve à la page 409 ce genre décrit par M. Kunth. Il en trace ainsi le caractère essentiel ; Un calice à cinq folioles, les trois extérieures petites; les deux inté- rieures très-grandes , pétaloides; une corolle h cinq pétales; le supérieur très-grand et concave; les latéraux très -petits, quelquefois nuls; les deux inférieurs arrondis; huit éfa- mines sous le pétale supérieur; les filamens réunis en tube. Le fruit est un drupe uniloculaire, monosperme, indéhis- cent. Le même auteur cite douze espèces de ce genre, diffé- rentes de celles de la Flore du Pérou. ( Poir. ) /iH MON MONITOR. (Erpétol.) M. Cuvier a donné ce nom à un grand genre de reptiles sauriens de la famille des lacertiens, lequel il divise en trois sous-genres. Voyez Dragonne, Sauve- garde et TUPINAMBIS. (H. C.) MONJOLl, Varronia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopéfalées, de la famille des horraginées , de la pentandrie monosjnie de Linnœus ; offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à cinq dents; une corolle' tubulée , rarement hypocratériforme ; le limbe peu étalé; cinq étamines renfermées dans le tube; un ovaire supérieur; un style; quatre stigmates sétacés. Le fruit est une sorte de drupe, renfermant un noyau à quatre loges, au- tant de semences, dont plusieurs avortent quelquefois. Quoique dépourvues d'agrémens extérieurs , quelques es- pèces de varronia sont cependant cultivées dans les jardins de botanique, comme objet d'étude. Elles demandent toutes la serre chaude et une bonne terre. On les multiplie de boutures faites au printemps sur couche et sous châssis- Quelques espèces sont employées, dans leur pays natal, à des usages économiques ou en médecine. M. Desvaux, qui a publié, dans le Journal de botanique, une monographie de ce genre, a établi, pour la classification des espèces, des sous- divisions d'après Tinflorescence, qui en facilitent la recherche^ les fleurs étant disposées en épis , en tête ou en cime. '■' Fleurs en épi. MoNJoa FERRUGINEUX : Varrouiaferruginosa, Lamk. , EncycL; Desv. , Journ. bot. , i , pag. 266 , tab. 9. Arbrisseau origi- naire du Mexique, cultivé au jardin du Roi, remarquable par le duvet serré et ferrugineux qui revêt ses jeunes ra- meaux, garnis de feuilles alternes, quelquefois presque op- posées, médiocrement pétiolées, ovales, dentées, un peu aiguës, longues d'environ deux pouces et plus, tomenteuses, un peu douces- au toucher. Les fleurs sont axillaires , dis- posées, le long des pédoncules, en épis interrompus, chargés de fleurs agglomérées. Leur calice est velu; la corolle jau- nâtre , presque campanulce : les fruits rougeâtres. MoNjoLi DE Curaçao : Varronia curassavica, Linn.; Jacq. , Amer., 40. Arbrisseau de douze à quinze pieds, divisé en MON 455 rameaux cylindriques , rudes , ferrugineux , surtout dans leur vieillesse, garnis de feuilles alternes, pétiolées, très-rappro- chées, étroites, lancéolées, aiguës, à peine dentées, rudes, tuberculeuses en-dessus, douces et tomenteuses en-dessous; les fleurs disposées en un épi long, simple et terminal, très- serré; les calices velus, renflés , à cinq dents sétacées; la co- rolle blanchâtre, de la longueur du calice ; le stigmate simple, en tête. Le fruit est un drupe rouge et petit. Cette plante croît à l'ile de Cayenne et dans les haies à Curaçao. MoNJOLi A FEUILLES ENTIERES : Vorronia integrifolia, Desv., Journ. bot., i, pag. 271 , tab. 10; Poir. , Encycl. , Suppl. Cet arbuste a des tiges glabres, cylindriques, un peu rougeâtres, divisées en rameaux diffus, irréguliers; les feuilles alternes , médiocrement pétiolées, étroites, lancéolées, glabres, un peu obtuses, très-entières, longues d'un pouce et demi, par- semées en-dessus de points blancs, plus pâles en-dessous ; les fleurs disposées en épis, d'abord un peu globuleux, puis alon- gés , grêles, linéaires; les pédoncules et les calices un peu pubescens ; ces derniers presque globuleux , à cinq dents courtes, ovales, aiguës; la corolle un peu plus longue que le calice; le limbe à cinq lobes arrondis, obtus. Cette plante croît à la Nouvelle-Espagne. MoNiOLi oblique; Varronia obliqua, FI. Ver., 2, pag. 24, tab. 147, fig. 8. Arbrisseau du Pérou, haut de cinq à six pieds : ses rameaux sont glabres, cylindriques, un peu pu- bescens et anguleux dans leur jeunesse; les feuilles médio- crement pétiolées, alternes, quelquefois opposées, surtout les supérieures, rudes, ovales , aiguës, un peu ridées, longues de trois pouces, à dentelures obtuses; les épis solitaires, pé- doncules , axillaires et terminaux; les fleurs sessiles , nom- breuses, serrées; le calice à cinq dents aiguës; la corolle blanche; les stigmates divergens ; le fruit petit, ovale. -•;->:- pi^uj-s gji tête. MoNJOLi A BULLES : VurroTiia bullata, Linn., Amœn. ; Lamk. , m. gen., tab g5. Arbrisseau dont la tige se divise en rameaux revêtus d'une écorce grisâtre , couverts de poils courts et rudes. Les feuilles sont ovales, lancéolées, très-rudes et ponc- tuées en-dessus, pileuses, point pubescenfes en-dessous, di- 456 MON vis<*es à leur contour en crénclures ou en grosses dentelures obtuses 5 inégales; rintervalle des nervures est occupé par un réseau lâche; les fleurs sont réunies, à l'extrémité d'un pédoncule velu, en une tcte sphérique; leur calice est di- visé en cinq dents, teruiinées par des filets longs, sétacés, hispides. Cette plan.e croit a la Havane, à la Jamaïque, parmi ks buissons. Le Varronia glohosa , Linn. , Sloan., 2, tab. 194. fig. 2 , est considéré par les uns comme une espèce, par d'autres comme une simple variété de la précédente. Ses feuilles sont plus épaisses, moins rudes en- dessus, couvertes en -dessous d'un du>et mou, épais, doux au toucher; les dentelures en dents de scie, courtes et distantes; l'intervalle entre les nervures point réticulé ; les dents <'u calice courtes ; les têtes de Heurs peu garnies, portées sur de longs pédoncules axillaires. Cette plante croit dans l'Amérique méridionale. JMoNJOLi MONOSPERME : Vurronla monosperma, Jacq. , Schanbr. ^ 1 , tab. 39 ; Varronia corjmhosa , Desv. , Journ. bot. , 1 , pag. 276. Arbrisseau des environs de Caracas , cultivé au Jardin du Roi, qui s'élève à la hauteur de douze pieds, rude sur toutes SCS parties. Ses rameaux sont nombreux, cylindri- ques, d'un brun verdàtre , garnis de feuilles alternes , mé- diocrement pétiolées, ovales- lancéolées, dentées en scie, d'un vert sombre, longues de quatre pouces; les pédoncules terminaux, bifides ou triiidcs, chargés de petites fleurs, réu- nis en paquets sessiles, en. forme de petits épis arrondis; le calice velu, alougé, à cinq dents droitts; la corolle campa- jiulée, d'un blanc sale, une fois plus longue que le calice; leà anthères blanchâtres ; le stigmate à quatre découpures planes : le fruit est un drupe arrondi, de la grosseur d'un petit pois, d'un rouge vif , renfermant une noix ovale, un peu rude, brune, dont les loges sont réduites à une seule par avortement. Ce fruit , ainsi que ceux de la plupart des autres espèces, est d'une acidité assez agréable : il sert de nourriture à jîlusieurs oiseaux ; les enfans s'amusent aussi à le manger. .«i---,^* Fleurs en cime. MoNjOLi A FLEURS BLANCHES, Varronia alla , Linn.; Commel. , Bort., 1 , tub. 80; Pluk. , Fhjtoi^r., tab. 162,. li^. 4. Arbre MON 457 d'environ trente pieds de haut , mais qui n'est plus qu'un arbrisseau , lorsqu'il croît dans Ivs haies : il supporte une cime touffue, sur un tronc d'environ un demi-pied de dia- mètre. Sis feuilles sont alternes, ovales, dentées, longues de quatre ou cinq pouces; les fleurs disposées en une grande et belle cime. Le. calice, d'après Jacquin , se partage en deux lobes , l'un supérieur , qui se dessèche et périt ; l'autre infé- rieur, persistant, légèrement divisé en cinq dents: la corolle blanche, campanulée. Le fruit est un drupe blanchâtre, de la grosseur d'une petite prune, dont la pulpe est très-muci- lagineuse , et mêuie d'une nature assez semblable à celle con- tenue dans la baie du gui. Les habitans de Curaçao recher- chent beaucoup ce fruit. MoNJOLi DE LA Chine ; VarroTiia siriensis , Lour. , FI. Coch in., 1 , pag. 171. Arbrisseau d'une médiocre grandeur, dont les ra- meaux sont étalés, garnis de feuilles à peine pétiolées, al- ternes ou presque opposées, ovales, lancéolées, luisantes, très-entières ; les pédoncules latéraux et terminaux chargés de fleurs blanches. Leur calice est court, presque campanule, à cinq divisions; la corolle campanulée; le tube court, épais; le limbe à cinq découpures égales, ovales, étalées; cinq éta- mines insérées à l'orifice du tube; le stigmate à quatre lobes. Le fruit est un petit drupe ovale, rougeàtre, d'une saveur acide, bon à manger, contenant un noyau à quatre loges. Cette plante croît dans la Chine. MoNJOLi DiCHOTOME; Varroniu dicholoiva, FI. Per, , 2, p. 146, fig. A. Arbrisseau de trois ou quatre pieds, dont les rameaux sont obscurément anguleux dans leur Jeunesse , garnis de feuilles médiocrement pétiolées, alternes ou presque oppo- sées, un peu rudes en-dessus, légèrement dentées vers leur sommet ; les pédoncules axillaires et terminaux soutenant des épis presque en ombelle, courts, peu garnis; le pédon- cule commun dichotome; le calice à cinq dents; la corolle blanche, une fois plus longue que le calice ; un drupe ovale, d'un rouge écarlate , à demi enveloppé par le calice, ren- fermant une noix à une seule loge. Cette plante croît dans les endroits pierreux, au Pérou. (Poir.) MONKA. (Bot.) Genre de champignons éiabli par Adan- son , et ainsi caractérisé par lui .- Cliapeau hémisphérique, 4^o MON lissé, porté sur une tige charnue: substance charnue; grains sphériques à la surface inférieure du chapeau. Le hoietus , fab. 3, fig. D, de Battara , Fung. arim,, est le type de ce genre. Cette figure représente le verpa patuta de Ihfies ; par conséquent on peut dire que le genre Monlca est le même que le Verpa de Swartz , créé long-temps avant cet auteur, aux dépens de Vheh'ella , et admis à présent par les botanistes. (Lem.) MONKIE (Mamm.) , nom anglois des singes à longue queue, qui paroit aussi dérivé de mono, mona. (F. C.) MONK-SWAN. {Ornith.) Cette dénoinination , qui signifie cygne encapuchonné, désigne, dans Charleton , le dronte , didus ineplus , Linn. (Ch. D.) MOJN'MOU. {Ornith.) Les habitans des îles Mariannes ap- pellent ainsi le hibou commun, slrixotus, Linn. (Ch. D. ) MOiNNlER. [Ornith.) Le martin-pêcheur commun, alcedo liispida , Linn., est ainsi nommé dans Belon. (Ch. D.) MONNIERA. (Bo^) P. Browne, dans soYi Histoire delà Ja- maïque, avoit fait sous ce nom , en mémoire de Lemonnier, professeur au Jardin du Roi , dans le siècle précédent et pre- mier médecin de f.ouisXVI, un genre monoi}étale cà quatre éfamines fertiles, que Linua^js a réuni à son gratioîa, qui n'en a que deux fcriiles et deux stériles, et qui présente un port ti'Ci-difféient. Plus récemment i! a été séparé de nouveau par Gasrltier sous le nom de herpestis , qui a été adopté. On n'a pu lui rendre son premier nom , parce que , long-temps avant cette réforme, Lœfling avoit fait un aulre monniera adopté par Linnaeiis , par Aublet et par la plupart des botanistes modernes, qu'Adfinson d nciu\mé ertela, en conservant le genre deBrowne avccson nom primitif. Pour la même raison, M. Per- soon nomme auhictia le genre de Lœfling; mais le monniera de ce dernier a élé conservé. Voyez Monièke. (J. ) MONNINA. [Bof.) Voyez Monine. ( Poir. ) MONNOIE DEBRATTENBOURG. {ConclijL) Les auteurs anciens donnent quelquefois ce nom aux numismales. (DeB.) MONNOIE DE GUIjNÉE. {Conchjl.) C'est le nom vulgaire ou marchand de la porcelaine-monnoie, Cyprœamonela, ainsi appelée parce qu'elle sert de petite monnoie chez diflerens peuples de PAfrique occidentale. (DeB.) MON 459 MONNOIE DU PAPE (Bot.) , nom vulgaire de la lunaire annuelle. (L. D. ) MONNOIE DE PIERRE. (Conchjl.) Dénomination des nu- mismales, selon quelques oryctographes. (De B.) MONNOIE DE PIERRE. (Foss.) C'est un des noms qu'on a donnés aulrefois aux nummulites. (D. F.) MONNOIÈRE. {Bot.) Un des noms vulgaires de la lysi- maque nummulaire. On donne aussi le même nom au ta- bouret des champs. (L. D.) MONNOYÈRE {Bot.), nom vulgaire du lhlas.piarvense dont les silicules arrondies et aplaties ont la figure d'une petite pièce de monnoi^'. (J.) MONO. {Mamm.) Nom générique des singes en espagnol: de là les noms suivans qu'ont reçus plusieurs singes d'Amé- rique. MoNO-cAPUcHiNo. Espèce nouvelle, qui paroît se rapporter au genre Saki. Mono -COLORADO , un des noms de l'alouatte. Mono - feo , proprement singe hideux. C'est le nom du saki cacajao dans les missions du Cassiquiare. MoNO-RABON. z\ufre nom du cacajao, qui signifie singe à courte queue. C'est des Observations zoologiques de M. de Humboldt que nous tirons le sens de ces diverses dénomina- tions. (F. C. ) MONPCENTRIS (Zc/i%'o/.), nom par lequel M.Schneider désigne le genre Lépisacanthe. Voyez ce mot. (H. C.) MONOCÉPHALE [Capsule]. (Bof.) Provenant d'un ovaire qui n'a qu'un sommet organique {rJiododendruin , silène, etc.). La capsule de la saxifrage a deux sommets-, celle du buis , trois ; celle de la nigelle en a plusieurs. (Mass.) MONOCERA {Bot.) Même genre que le Campuloa. Voyez ce mot, Suppl. (Poxr.) MONOCÈRE. {Entom.) Ce nom, qui correspond à uni- corne, a été donné à plusieurs insectes de genres difTérens; au scarabée nasicorne , pi. 4, n.° 5 ; <à une espèce de notoxe, pi. 10, n." 5 ; à un staphjiin et à plusieurs autres insectes qui sont munis d'une corne sur la tête ou sur le corselet. (C. D.) MONOCEROS {Conchjl.) , nom latin du genre Licorne. Voyez ce mot et Pourpre. (De B. ) ^'^^ MON MONOCEROS. (Ichth^ol.) Willughby et Schneider ont désigné par ce nom les poissons que nous décrivons à Tarticle Nason. On donne aussi le nom de monoceros à une espèce d'ALUïÈRE. (H. C.) MONOCEROS (Mamm.) , nom donné au Narwhal par Charleton et Willughby. (Desm.) MONOCEROS. (Ornith.) Le manucode, ou roi des oiseaux de paradis , paradisea regia , Lath., est ainsi nommé dans le pays de Bambouk et de Galam. ( Ch. D. ) MONOCEROS ÉCRIT. {Ichthfol.) On a donné ce nom au lalistes scriplus de Linnaeus , poisson que Calesby a appelé the Bahama unicornfuh , et que l'on trouve vers les côtes de la Chine et près des îles de Bahama. Sa chair passe pour venimeuse. Vo>ez Ba liste. (H. C.) MONOCHIRE, Monochirus. {Ichtliyol.) M. Cuvier a, sous ce nom , formé un genre aux dépens du grand genre des Pleuronectes de Linnœus , dans la famille des hétérosomes. On le reconnoît aux caractères suivans : Catopes tlioraciques ; corps très - mince , ohlong , non symé- trique; bouche contournée et garnie de fines dents du côté opposé aux yeux seulement, côté où, d'ailleurs, elle est comme mons- trueuse; museau arrondi, avancé; nageoire dorsale, commençant sur la bouche et régnant, comme l'anale, jusqu'à la caudale; une seule petite nageoire pectorale du côté des yeux uniquement. Le mot monochire est tiré du grec /j,ovoç, unus , et ;^£/p , manus, et indique ce dernier caractère. Le genre qu'il est destiné à désigner, se distingue facilement des Achires, qui n'ont point du tout de n:igeoires pectorales, et de tous les autres genres delà famille des hétérosomes, qui en ont deux. (Voyez AcHiRE, Flétan , Hétérosojmes, Plie, Sole, Turbot.) Il ne renferme encore qu'un petit nombre d'espèces, parmi lesquelles nous citerons , 1." La petite Sole de la Méditerranée : Monochirus lingua- tula,N.; Pleuronectes microchirus , Fr. De la Roche; Lingula, Rondelet. Yeux à droite; corps lancéolé; mâchoire supé- rieure plus longue que Pinférieure; nageoire caudale arron- die; catopes très -petits et égaux; ouverture de la bouche petite, un peu oblique et arquée; dents peu visibles, même à la loupe. Taille de cinq à six pouces. MON 461 Ce poisson, blanc en-dessous, d'un gris brunâtre en-dessus, avec des bandes transversales, noirâtres, irrégulières et peu distinctes, et de grandes taches noires sur les nageoires dor- sale et anale , qui sont lisérëes de blanc dans leur partie postérieure, aie corps couvert de petites écailles arrondies, fortement ciliées et rudes au toucher. On le trouve dans la mer Méditerranée. De la Roche dit qu'il n'est pas rare à Majorque , où on le connoît sous les noms de pelud ou peludet. Il paroît quelquefois k Barcelonne. KondeJet l'a connu et en a donné une assez bonne figure; mais, depuis lui jusqu'à De la Roche, les naturalistes l'ont confondu avec la sole ordinaire. ■j.° Le MoNOCHiRE Maxgilli : Monochirus Mangilli , N. ; Pleuronectes Mangilli , Risso. Corps épais , d'un brun châtain , avec des bandes noirâtres, transversales du côté droit, d'ua gris foncé du côté gauche ; dents à peine visibles ; yeux obscurs; iris bleuàlre ; pupille noire; nageoires dorsale et anale rayées de noir; écailles rudes ; taille de trois pouces. Ce poisson a été pour la première fois décrit par M. PJsso , qui Ta pris dans la mer de Nice, où il est assez rare , et où il paroi't en Juin et en Décembre. M. Cuvier pense qu'il pourroit bien ne pas être distinct du précédent. Il faut aussi rapporter ici le trichodactjyle d'Amboine. Voyez Pleuronecte et Trichodactyle. (H. G.) MONOCLE, Monoculus. [Crust.) Le nom de monocle a été employé pendant long-temps pour désigner les premiers en- tomostracés découverts dans nos eaux douces, parce que ces premières espèces ne s'étoient trouvées pourvues que d'un seul œil. Cette désignation est celle qu'employèrent Lin- naeus , Fabricius et Jurine pour tous les entomostracés, même pour ceux qui ont bien visiblement deux yeux. Geoffroy est le premier qui sépara quelques-uns de ceux-ci sous le nom de binocle , binoculus. Maintenant le mot de monocle est équivalent à celui d'entomostracé. Voyez l'article Mala- cosTRACÉs, tom. XXVIII , p. 090. (Desm.) MONOCLEA. (Bot.) Genre de la famille des hépatiques, établi sur ime plante découverte par Forster dans les lies de la mer du Sud, et qu'il avoit appelée anthoceros univalvis. Cette plante , conservée dans l'herbier de M. Lambert , à 46a MON Londres, étoit demeurée inédite jusqu'ici. M.Hooker, l'ayant examinée , a cru pouvoir la présenter comme un genre nouveau , caractérisé ainsi : Réceptacle commun nul ; cap- sule fixée à un pédoncule plus long que le calice dans lequel il prend naissance, à une seule valve, qui s'ouvre longitudi- nalement par un côté, et n'offrant point de columelle (or- gane particulier à Vantlioceros et au targionia). Ce caractère générique est tellement différent de celui de Vanlhoceros qu'on ne sauroit confondre ces deux genres. Uanilioceros univaWis , Hook. , Exot. musc, tabl. 174 5 est une hépatique à frondes couchées, imbriquées, un peu entassées, coriaces -foliacées, un peu épaisses, succulentes, planes, presque orbiculaires, inégalement lobées, à lobes larges, ovales, très- obtus; à bords ondulés, sinués , cré- pus, sans nervures, d'un vert noirâtre, glabres en-dessus, à peine réticulés; velues en -dessous, munies vers le milieu de radicules nombreuses, longues, fibreuses. La fructifi- cation se développe vers l'extrémité de la fronde ; elle se compose d'une sorte de corolle contenue dans la fronde et renfermant des soies longues d'un pouce et demi , charnues , succulentes, d'un jaune sale, solitaires ou réunies jusqu'à trois dans la même cavité. La capsule est oblongue- cylin- drique, brune, striée, penchée; elle s'ouvre longitudinaîe- ment sur le dos, et, après l'émission des séniinules, se change en une valve ou écaille oblongue et coriace. Les séminules et leurs élatères ou filamens sont nombreux, analogues à ceux des jungermannia. (Lem.) MONOCLLNES [Plantes]. (Bot.) Plantes dont tous les in- dividus portent des fleurs pourvues des deux sexes. (Mass.) MONOCONOUES , Monochonchœ. ( Conchjl. ) Quelques auteurs anciens ont employé ce nom, au lieu de celui d'uni- valves.pour les coquilles composées d'une seule pièce. (De B.) MONOCOTYLËDONES. {Bot.) On désigne sous ce nom adjectif les embryons végétaux composés d'une plumule , d'une radicule et d'un seul lobe ou cotylédon , ainsi que les plantes et les graines qui produisent ces embryons. Nous avons déjà parlé de cette organisation dans les articles Dxco- TyLÉDONEs et Méthode naturelle des végétaux de ce Diction- naire ; mais il convient de la présenter ici d'une manière MON A6* plus détaillée avec toutes les conséquences qui doivent en résulter. La forme de cet embryon varie et imite tantôt un corps déprimé, un peu convexe supérieurement, plus aigu infé- rieurement, tantôt un écusson bombé sur le dos et aplati du côté opposé; tantôt il se prolonge en une espèce de cy- lindre , ou affecte d'autres figures plus ou moins bizarres. Renfermé dans la graine et caché sous ses tuniques ou enve- loppes propres, il est ordinairement accompagné d'un corps de nature entièrement utriculaire sans addition de fibres, d'abord mou et successivement plus épais et solide, comparé au blanc d"œuf des oiseaux, que Gaertner nommoit pour cette raison albumen, que dans le même temps nous indiquions sous le nom de périsperme, et qui est ïenclosperme de Richard Ce périsperme, manquant dans très-peu de genres monoco- t\lédones, est ordinairement dans tous les autres d'un volume assez considérable pour occuper presque tout leur intérieur: il présente, près du point d'attache de la graine, une petite cavité dans laquelle est niché un embryon peu volumineux; ou dans quelques autres monocotylédones , telles que les graminées, on observe à la base de ce corps une dépression latérale, contre laquelle est appliqué l'em.bryon. La radicule, devant dans la germination se dégager de ses enveloppes la première, est toujours dirigée à l'extérieur dans la cavité qui la recèle; le cotylédon reste plus long-temps renfermé dans le périsperme et la coque de la graine. Lorsque l'embryon est à moitié dégagé, il laisse apercevoir une pe- tite fente latérale, de laquelle sort la plumule ou jeune tige, dirigée supérieurement, et bientôt accompagnée ou recou- verte d'une première feuille, qui l'entoure souvent en forme de gaine. Le cotylédon , toujours tenant à la coque de la graine, tantôt reste sessile, appliqué contre la base de la tige, (dans Valetris et l'aloès), ou presque sessile (dans Vixia) ; tantôt il prend la forme plus alongée d'un support droit de cette coque (dans le dattier et la massette), ou d'un lil pen- dant (dans Vanthericum^ , ou d'une première feuille droite, coudée à son sommet et terminée par un fil d'où pend la coque (dans l'asphodèle, la jacinthe, l'ail); tantôt, mais plus rarement, il présente d'auires positions respectives. De plus, 464 MON on fera observer que les genres d'une même famille sont or- dinairement conformes en ce point, et que cette conformité peut aider à fortifier le caractère général de ces familles, dont les rapports sont plus uombreux que les différences, et à déterminer plus sûrement la véritable place de beaucoup de genres monocofylédones. L'extrémité radiculaire de ces plantes, après avoir pris quelque accroissement, cesse de se prolonger, et bientôt, se fendant latéralement ou en -dessous dans un ou plusieurs points, elle laisse échapper de chacune de ces fentes une véritable radicelle ou racine, non continue à la radicule primitive , mais paraissant en être distincte , et poussant devant elle une membrane particulière ou coiffe propre, nommée coléorhize, dont sa pointe est revêtue et qui se déchire pareillement. On est déterminé à reconnoître ce. mode de germination, en observant sur le boid des fentes un renfle- ment en forme de bourrelet, résultant de la double déchi- rure , du milieu duquel sort la nouvelle racine. Nous avons aperçu et cité, dans une note finale sur les graminées, ces bourrelets qualifiés par nous d'involucres, et trois radicules latérales, que nous prenions pour des rejets destinés à pro- duire de nouvelles tiges, en rappelant qu'une seule graine de blé pousse souvent plusieurs chalumeaux. On en conclura probablement que l'extrémité radiculaire pousse, soit des radicules, soit des rejetons, ou que le même organe remplit les deux objets. Ce n'est pas seulement dans les développemens extérieurs que les monocotylédones présentent une organisation qui leur est propre; celle des parties intérieures n'est pas moins par- ticulière. Dans les observations sur les dicotylédones on a vu que les tiges et les racines sont composées de fibres ligneuses, disposées en couches concentriques autour d'une moelle cen- trale, entre chacune desquelles est une série de tissu utricu- laire qui les lie ensemble ; que cnaque année une couche nouvelle recouvre les anciennes, qui sont d'autant plus com- pactes qu'elles sont plus centrales ; que cette dernière est encore cachée sous une écorce formée pareillement de plu- sieurs couches d'un tissu plus lâche et comme réticulaire, dont la position respective est en sens inverse des précédentes j, MON . 465 les plus anciennes étant rejetées à l'extérieur et souvent durcies par le contact de l'air, pendant que les plus inté- rieures conservent la souplesse résultante de la présence de la sève, qui s'élève entre elle et la couche ligneuse exté- rieure. On peut vérifier cette structure intérieure sur la coupe transversale d'un tronc d'arbre , ou de l'un de ses rameaux. Si Ton examine comparativement l'intérieur d'une tige de plante monocotylédone, on y trouve, non des couches super- posées, mais des faisceaux épars de libres ou de vaisseaux au milieu çl'un tissu utriculaire abondant, et si l'on coupe cette tige en travers, on aperçoit une surface poreuse ou criblée irrégulièrement de trous, qui sont les orifices des vaisseaux ainsi tronqués, ou des portions de tissu utriculaire. Cette surface, bien différente de celle des dicotylédones, est géné- ralement plus molle dans le centre, et n'acquiert de solidité que dans le contour extérieur, lequel présente la forme d'une couche unique, entourant et protégeant tous les fais- ceaux intérieurs. Cetfe couche, qui remplit l'oflice d'écorce, sans en avoir l'organisation , paroit devoir sa naissance au corps radiculaire , dont on peut la regarder comme une continua- tion; mais les faisceaux intérieurs répondent aux radicules secondaires, de sorte que chaque vaisseau , ou au moins chaque faisceau, pourroit être considéré comme une phinte distincte, ayant sa radicule et sa croissance supérieure propres. l,es fais- ceaux les plus intérieurs sont toujours formés les derniers; ils doivent produire les parties les plus centrales, les plus voisines de l'extrémité de la tige, qui s'épanouissent ordinairement les derniers : au contraire, les faisceaux extérieurs, après avoir produit et alimenté les anciennes feuilles, et les fruits qui ont succédé aux premières fleurs, devenus alors inutiles, s'ob- litèrent, se dessèchent, ainsi que leurs racines propres; et «'appliquant contre la couche extérieure, ils peuvent contri- buer à augmenter son épaisseur et sa solidité. Cette addition intérieure de fibres n'augmente pas le diamètre de la tige , qui, dans les monocofylédones et notamment dans les palmiers, reste le même qu'à l'époque du premier développement à la sortie de terre, excepté peut-être lorsque les tiges se rami- fient; mais même dans ce cas l'augmentation ne sei'oit pas 33. 3o 4ÔS MON considérable Cette persistance de diamètre égal établit une nouvelle différence entre ces plantes et les dicotylédones, dont les nouvelles couches augmentent annuellement le vo- lume des racines, des tiges et des rameaux. Toutes ces observations réunies montrent combien le nom- bre des lobes de l'embryon influe sur le développement des autres parties, ou plutôt comment ce caractère, de première valeur dans l'ordre naturel, est lié avec d'autres également iniporfans. Les anciens botanistes ne les connoissoient pas , ou au moins ils n'en ont fait aucune mention. Césalpin est le premier qui, publiant une méthode de plantes en i583, ait parlé de l'embryon monocotylédone, sous le nom de coty- lédon non bivalve , qui est un des Caractères de sa troisième classe, comprenant principalement les graminées et les joncs: ce qui suppose qu'il regardoit le cotylédon comme bivalve ou double dans les autres classes, dont la neuvième, dans la- quelle cette distinction est omise , renferma cependant les diverses liliacées , les orchidées et les amomées, toutes mo- nocotylédones. Parmi les méthodistes successeurs de Césalpin , plusieurs, tels que Rai, Boerhaave , Heister, Haller, "VVa- chendorf , ont employé comme lui ce caractère dans leurs sous-classes. Van-Royen est le seul qui, en 1740, l'ait employé en première ligne dans sa méthode, dont on peut regretter que les divisions secondaires s'éloignent trop de la nature. Ce caractère n'a été cependant bien connu, ou plutôt bien apprécié qu'à la fin du siècle dernier, lorsque les recherches ont été dirigées vers l'ordre naturel. Le caractère tiré de la structure intérieure de la tige des monocotylédones étoit connu depuis long-temps dans quel- ques-unes de ces plantes ; mais il étoit réservé à M. Desfon- taines de prouver qu'il étoit le même dans toutes, et con- forme à ce qui a été dit précédemment. Ses observations, multipliées sur un grand nombre de végétaux, sont consignées dans un mémoire lu par lui à Flnstitut en 1796, imprimé dans le premier volume de la classe des sciences mathéma- tiques et physiques ; et cette assertion n'a été combattue par aucune objection de quelque valeur. M. DeCandolle, recon- noissant l'importance de cette découverte, a désigné cetJe disposition d'organes intérieurs dans les monocotylédones sous MON 46'7 le nom d'endogènes, c'est-à-dire, plantes dont l'accroisse- ment se fait dans le centre, et ses exogènes sont les dicotylé- dones, qui s'accroissent h l'extérieur par de nouvelles couches concentriques. Ces de*noniinations , qui expriment bien la différence de ces organisations, méritent d'être accueillies. C'est Richard qui, en 1808, dans son excellent ouvrage sur l'analyse du fruit, a le premier parlé de l'extrémité radicu- laire de l'embryon, qui, dans les monocotylédones , prenant peu de croissance, se renfle à sa surface inférieure ou laté- rale en un ou plusieurs mamelons ou tubercules , lesquels s'ouvrent pour donner passage aux véritables radicules ; tandis que dans les dicotylédones cette extrémité se prolonge indéfiniment en une véritable racine continue avec la tige, organisée de même à l'intérieur en couches concentriques, et recouverte de la continuation de la mêmeécorce.Ila nommé celles-ci les exorliizes , c'est-à-dire, celles dont la radicule est apparente dés le premier temps de la germination ; et il a donné aux premières le nom d'endorhizes , ou plantes dont les vraies radicules restent quelque temps engagées et cachées dans le corps radiculaire : il pensoit en même temps que ces deux caractères, tirés des radicules, dévoient être préférés, comme plus invariables, à ceux des cotylédons, pour dési- gner ces deux grandes divisions des végétaux ; mais jusqu'à présent les anciens ont été maintenus, quoiqu'on ait essayé d'infirmer par quelques exceptions l'universalité des carac- tères qu'ils expriment. Un autre motif peut faire conserver la prééminence aux caractèresplusanciennement connus et adoptés. Un mémoire de M. Dutrochet, sur l'accroissement et la reproduction des végétaux, publié en 1822 dans les septième et huitième volumes des mémoires du Muséum d'histoire naturelle, pré- sente une série d'observations très-détaillécs, qui contrarient en partie les assertions de Ricliard et de quelques autres. Cet auteur reconnoit avec eux l'existence de la coléorhize dans les monocotylédones; il la décrit et la figure à diverses époques de la germination dansle sparganium ramosum (vol. 7 , tab. 1 5 , fig. 9, et vol. 8, pag. 17), dans le tjpha latifolia (vol. 7, tab. 1 5 , fig. 8 , et vol. 8 , pag. 26 ) , et dans le njmphœa lutea , qu'il range avec raison parmi les monocotylédones, contre l'opinioa ^^8 MON de quelques auteurs modernes, en ajoutant à la germination ou à la végétation de cette plante (vol. 7, tab. i5, fig. 10-1 5 et vol. 8, pag. i5) la description de sa graine et de son em- Lr3'on (vol. 8, pag. 270 , tab. 1 , fig. 3i et Sa). Il ne combat pas la découverte de Richard , relative à l'extrémité radi- culaire des monocotylédones , à sa croissance bornée , aux radicules qui s'en échappent après avoir percé sa surface et déchiré leur coléorhize ; mais il affirme , d'après ses propres observations, qje les ramifications de la racine principale des dicotylédones, non bornée, ci la vérité, dans sa croissance, présentent à leur sortie les mêmes phénomènes que les précé- dentes: que, pour opérer leur sortie, ces ramifications percent l'écorce de la racine mère, munies de leur écorce propre. « Delà vient, dit M. Dutrochet (vol. 8, p. 287), que toute « racine est nécessairement coléorhizée. Si la coléorhize n'est « pas toujours apercevable , c'est qu'elle se soude de très- « bonne heure avec l'écorce de la racine naissante. ^^ 11 ajoute une nouvelle assertion, relative à la manière dont ces racines se prolongent. «Cette élongation terminale delà racine s'opère « au moyen de la rupture des coléorhizes successives, d'où « il suit que, dans le bourgeon terminal des racines , « les parties nouvelles sortent des anciennes. Ainsi il n'y a « point de végétaux exorhizés; toute racine est, sous le point « de vue de son origine comme sous celui de son élongation , « le résultat d'une production médiane et par conséquent « intérieure. Si la radicule de beaucoup d'embryons paroît « dépourvue de coléorhize lors de la germination , cela peut « provenir de ce que la radicule a percé sa première coléor- « hize pendant le développement de l'embryon dans la « graine , et que cette coléorhize s'est confondue par adhé- « rence avec la radicule. '' En citant ce passage de M. Dutrochet, nous ne voulons que faire connoître l'opinion d'un observateur généralement exact, et dont les assertions et les conclusions ne doivent pas être repoussées sans examen et sans vérification. Elles prouvent que la théorie des racines endorhizes et des exor- liizes a trouvé des contradicteurs et doit être soumise à de ïsouvelles recherches. On se rappelle d'ailleurs que M. Aug. de Saint-Hilaire a trouvé et décrit dans la capucine germante MON 469 une espèce de coléorhize. Nuus ajouterons encore que la variété de radis rouges à racine longue est munie , à la naissance de cette racine, de deux appendices assez remarquables, dont elle paroit avoir été recouverte lorsqu'elle a commencé à germer, et que de plus, elle présente sur divers points de sa surface des cicatrices linéaires, d'où sortent d'autres racines capillaires. Il faut cependant reconrioître qu'il existe quelques difïérences entre les deux divisions établies par Richard , diffé- rences fondées sur le développement de la première radicule, courte et tronquée dans l'une , prolongée et souvent rameuse dans l'autre; sur la coléorhize plus apparente et peut-être autrement organisée dans la première. Il restera au moins certain que le nombie des lobes de l'embryon, dont on pa- roissoit contester la prééminence, restera toujours un carac- tère de première valeur. Ainsi, conservant à une grande division naturelle des végé- taux le nom de monocotylédones, nous continuons à la ca- ractériser par l'embryon muni d'un seul lobe ou cotylédon; rappelant de plus que ce caractère se lie avec l'organisa- tion fiisciculaire de la tige , dénuée de système cortical et' remplie d'un îissu utriculaire abondant, nous expliquons par cette contexture intérieure la consistance des monocotylé- dones, généralement plus molle, et l'organisation particulière des radicules secondaires. Il faut encore ajouter ici un caractère remarquable dans ces plantes, celui d'unité d'enveloppe llorale : beaucoup de dicotylédones en présentent deux, le calice et la corolle; lorsqu'elles n'en ont qu'une, c'est généralement le calice seul qui subsiste; on n'en retrouve qu'une dans les monocotylé- dones. Linnseus et ses prédécesseurs lui ont donné arbitrai- rement tantôt le nom de corolle , tantôt celui de calice. Celle que Tournefort prenoit pour la corolle dans la tulipe et la jacinthe, étoit pour lui un calice dans la narcisse, parce qu'elle adhéroit au fruit. La même étoit iiommée par Linnaeus corolle dans la rhubarbe , parce qu'elle étoit blanche , et calice dans l'oseille et la patience , à cause de sa couleur verte. Cette confusion a eu lieu tant qu'on n'a pas eu de principe fixe sur la nature de la corolle. La physiologie végéiale nous apprend que cette enveloppe intéiieure a une grande affinité 470 MON avec les filets des ctamines; qu'elle s'insère aux mêmes points et périt en même temps; que ces deux organes sont sujets à des transformations mutuelles, par suite d'avortement ou de surabondance de sucs. L'un et l'autre ne sont point une con- tinuation de Fépiderme du pédoncule de la fleur, comme le calice; mais ils tirent leur origine de vaisseaux intérieurs. La corolle, par sa nature, ne doit pas contracter d'adhérence avec le fruit, et au contraire, dans des familles entières, le calice fait corps avec lui. Lorsque les étamines sont en nombre égal avec les divisions de la corolle et avec celles du calice, elles sont ordinairement alternes avec les premières et opposées aux secondes. Si on fait l'application de ces observations générales à l'enveloppe unique des monocotylédones , rangées dans l'an- cienne classe des liiiacées, subdivisée maintenant en plu- sieurs fjmilles; si on tombe d'accord qu'elle est de même nature dans toutes, on reconnoitra qu'elle tient plus à celle du calice qu'^ celle de la corolle : elle est continue à l'épi- derme du pédoncule de la fleur, et non à des vaisseaux in- térieurs; dans beaucoup de genres elle adhère au fruit, comme dans les iridées et une partie des narcissécs ; les éta- mines, en nombre égal avec ses divisions, leur sont toujours Oj)posées , et l'opposition a également lieu si elles sont en nombre moindre. On est donc forcé de reconnoitre que c'est un calice, quoique parfois quelques-unes de ses divisions paroissent plus intérieures et colorées comme des pétales, pendant que les extérieures sont vertes; mais, si on examine dans la Commeline ou la Fléchière ces divisions à leur base, on les trouve soudées ensemble sur un même plan et présentant une couleur verte uniforme. D'ailleurs, le nombre des divi- sions colorées varie dans les espèces évidemment congénères et dans les genres analogues. M. De CandoUe, qui a reconnu, comme la plupart des botanistes modernes , que cette enveloppe n'est pas une corolle , refuse aussi de la regarder comuie un calice ordinaire. Remarquant qu'elle estsouvent colorée ijitérieurement et verte en dehors, il est disposé à croire que c'est un calice soudé avec une corolle, et, pour le distinguer des autres calices simples, il le nomme péri gone. Pour admettre cette doublure. MON 47» il faudroît reconnoîfre d^abord qu^on en voit d'autres exemples Irés-frappans , exempts de doutes, et montrant la corolle détachée en partie : exemples qui n'existent pas, à moins qu'on ne veuille citer le calice du dapline mezereum , apparte- nant à une famille de plantes apétales et dont la doublure ne peut être qualifiée de corolle .• il faudroit encore admettre que les pétales, dans un calice ainsi doublé, seroient opposés, soit à ses divisions, soit aux étamines , ce qui n'a lieu que dans une famille de dicotylédones, celle des berbéridées. On peut donc sans inconvéniejit laisser le nom de calice à l'enveloppe de toutes les familles dérivées des anciennes liliacées , et se dispenser d'admettre un nouveau terme technique, qui, quoique bien choisi, ne paroit pas nécessaire. On le peut surtout à une époque où le nombre de ces termes , beaucoup trop multiplié et souvent rude à l'oreille, rend le langage de la science repoussant et presque barbare. La famille des amomées , qui fait partie des monocotylé- dones, paroît au premier coup d'œil donner lieu à une ob- jaction plus grave contre la non -existence de la corolle. Son calice, adhérant par sa base à l'ovaire, se partage au- dessus en plusieurs divisions toutes également colorées, savoir trois extérieures plus petites et quatre à sept intérieures plus longues, plus élargies autour d'une seule étamine, dont le filet, également élargi, ressemble presque à ces divisions inté- rieures. Comme celles-ci sont très-irréguliéres, on pourroit les regarder comme trois divisions diversement lobées, ou croire que quelques-unes sont des appendices slériles du filet d'éfamines: ce qui est cependant moins probable. On sera encore moins tenté d'admettre une corolle dans les autres familles de monocotylédones. Linnseus et quelques autres donnent improprement ce nom aux glumes et aux paillettes des graminées , qui ne doivent être assimilées, qu'aux spathes et aux bractées des autres plantes, et qui ne paroissent pas même devoir être comparées à un calice. Si on vouloit en admettre un dans cette famille , ce nom ne pourroit être donné qu'à des parties appartenant véritable- ment à la tleur, à ces écailles nommées lodicules par quelques auteurs , insérées au support de l'ovaire entre les étamines ; écailles dont cependant l'existence n'est pas toujours constatée. 472 MON En résumant ce qui a été dit précédemment, on v^oit qu'une grande division des Végétaux est caractérisée primitivenicnt par i'uuité de lobe de Fenibrjon, qui détermine une struc- ture propre des racines et des tiges, et que cette division n'admet point l'existence dune corolle. Les principes de l'oi'dre naturel, tracés dans d'autres articles de ce Diction- naire, nous apprennent qu'après le caractère prédominant tiré de l'embryon, les caractères les plus importans sont ceux que donne la situation respective des organes sexuels, ou au- trement, l'insertion des étamines relativement au pistil : elles peuvent être hypogynes ou insérées sous le pistil, périgynes ou attachées au calice , épigynes ou portées sur le pistil ; et ces trois insertions, essentiellement distinctes, ne devant point exister ensemble dans le même groupe naturel , sont immédiates, lorsque les étamines tiennent immédiatement aux trois points précités; médiates, lorsque la corolle portant les étamines adhère elle-même à l'un des trois points et devient alors un support intermédiaire. On reconnoit que cette dernière insertion ne peut avoir lieu dans les monoco- tylédones, puisque la corolle n'existe pas. Les seules inser- tions immédiates peuvent être admises dans cette division, dans laquelle elles doivent caractériser trois classes secon- daires, que nous avons nommées ailleurs les iiiono-hypogyneSy les mono-périsynes , les mono-épigynes. Chacune renferme une sorte de familles, fort ampliliée, soit par l'addition de familles entièrement nouvelles, soit par la subdivision de quelques anciennes. Nous en présenterons ici un simple aperçu , qui est loin d'être définitif, et qui est encore susceptible de nou- velles recherches et de beaucoup de changemeas, pour mieux constater les véritables insertions, circonscrire avec précision les caractères généraux, et mieux fixer les rapports mutuels. On ne cite ici que les noms dts familles, sans s'engager dans l'énumération des genres qui pourront être ajoutés et discutés à l'article de chacune, et dans cette citation actuelle les doutes seront indiqués par des points d'interrogation. Ce ca- talogue , simpleua^nt provisoire, est soumis à l'examen et à la critique des amis de l'ordre naturel, qui nous aideront à ïe rectifier en publiant leurs nouvelles découvertes. Ou pourroit rapporter à la classe des mono-hypogyncs, les MON 473 cycadëes? les podostemées, les saiinirées, les balanophorées, les aroides, les jotamécs? les typhinées, les paiidanées, les graniiiiées, les cypéracées. 11 faut observer ici que les balano- phorées et les aroides, ayant les organes sexuels portés sur un spadice commun, quoique séparés l'un de l'autre, peuvent être considérées comme ayant un support commun. Nous rapportons à la classe des mono-périg) nés les restia- cécs , les joncées, les ali^macées, les cabombées, unies peut- être aux nymphéacées?, les commelinées, les juncaginées, les colchicées, les liliacées, les broméliacées, les palmiers, les asparaginées, les asphodélées, les narcissées, les iridées, les dilatridées, distinctes peut-être des hémodoracées? La classe des mono-épigynes est réduite aux familles an- ciennes des niusacées , des amomées, des orchidées et des hydrocharjdées. (J.) MOJNODACTYLE, Monodacfjlus. (Iclitlifol.) M. de Lacé- péde a ainsi appelé un genre de poissons osseux holobran- ches, qui rentre dans la famille des léiopomes de M. Du- méril , et que l'on reconnoît aux caractères suivans : Corps épais , vertical, comprimé ; opercules lisses ; un seul rang de dents aux mâchoires ; catopes thoraciques , à raj'on unique et très- court; une seule dorsale. Ce genre se distingue aisément des Spares , des Diptéro- DONS, des Mulets, qui ont un double rang de dents; des Chéilodiptères, qui ont deux dorsales; des Trichopodes, qui ont le rayon unique des catopes très-alongé. (Voyez ces différens mots et Léiopomes. ) 11 ne renferme encore qu'une espèce ; c'est Le MoNODACTVLE FALciFORME ; Monodactjlus falciformis , Lac. Nageoire caudale en croissant; nageoires dorsale et anale falci formes ; rayon des catopes épineux; dents en velours, minces et courtes; nageoires pectorales pointues; yeux gros; ouverture de la bouche petite ; orifice des narines double; écailles petites, arrondies et lisses : taille de dix pouces en- viron. Ce poisson, que M. de Lacépède a décrit d'après 1rs ma- nuscrits de Commerson , vient de la mer des Indes, et brille sur tout son corps de l'éclat de l'argejit. Son dos seulement offre quelques nuances obscures. (H. C.) ^«yi MON MONODACTYLES (Mamm.), nom donné par les véléri- naires aux animaux du genre Cheval. (Desm.) jMONODELPHES. {Mamm.) M. de Blainville (Prodr. d'une nouv. distr. méth. des anim.) a proposé ce nom, en opposi- tion avec celui de didelphes, pour désigner les mammifères ordinaires chez lesquels le fœtus prend son entier dévelop- pemeiît dans la matrice. Les didelphes ou marsupiaux d'une part, et les monodelphes de l'autre, formeroient, selon ce naturaliste, deux sous-classes distinctes dans la classe des mammifères. (Desm.) RIONODON (Mamm.) j nom générique du naruhal, seloa Artédi. (Desm.) MONODON SPURIUS. (Mamm.) Bonnaterre, en adoptant le genre Monodon d'Artédi , donne ce nom spécifique au cétacé dont M. de Lacépède a fait son genre Anarnak. (Desm.) MONODONTB, Monodonta. {Conchj-l.) En étudiant avec attention les espèces du genre Turio de Linnanis, on voit qu'il y en a un certain nombre dans lesquelles la columelle ne se iend pas insensiblement pour contribuer à la formation du bord gauche ou coîumellaire de l'ouverture , mais se termine plus ou moins brusquement, en produisant un arrêt ou une sorte de dent plus ou moins marquée. Ce sont les espèces dans lesquelles cet arrêt est le plus marqué, qu'elles soient subcareuées comme certaines toupies , ou arrondies comme les véritables sabots, qui constituent ce genre Mono- donte de M. de Latnarck, genre véritablement artificiel, in- termédiaire aux troques ou toupies et aux sabots, et dont l'animal n'offre en effet aucune différence un peu impor- tante. Nous ferons donc de ce genre une simple subdivision des toupies et des sabots : nous nous bornerons à dire que M. de liamarck caractérise dans ses Animaux sans vertèbres vingt -trois espèces vivantes de monodontes, et qu'elles sont presque toutes de la mer des Indes. (De B. ) MONODONTE. (Foss.) Ce genre présente beaucoup de difïïcultés pour n'ê re pas confondu par les espèces intermé- diaires avec celui des toupies et celui des sabots , entre lesquels M. Lamarck l'a placé; et le petit nombre des espèces qu'il présente à l'état fossile ne se rencontre que dans les couches, postérieures à la craie. MON 475 MoxODONTE perlée; MoTiodonfa haccala, Def. Jolie petite co- quille à tours co;tvexes, ombiliquée et entièrement couvene de peliîes perles disposées par rangées, qui vont du sommet à la bijse en suivant les tours de la spire. Eile porte une pe- tite dciit au bas de la columelle. L'ouverture est crénelée intérieurement. D^amèlre de la base, trois à quatre lignes. Hautt^ur, quatre à cinq lignes. Lieu natal, Thorigné, dépar- tement de Maine et Loire. MoNODONTE PKiNTÊ-, Monodonta picta, Def. Coquille de la grosseur du pou-e, non ombiliquée, unie, et sur laquelle il reste encore des couleurs disposées par bandes fauves dune demi-ligne de largeur, alternant avec des bandes blanches. Son ouverture est nacrée , et elle porte une dent peu saillante au bas de la columelle. Elle est indiquée avoir été trouvée en Italie, mais je ne sais dans quel lieu. MoNODONTE A DEUX DENIS ; Monodonla bidentala, Def. Petite coquille épaisse, sans ombilic, et couverte de stries qui sui- vent les tours de la spire. Son ouverture a les plus grands rapports avec celle des sabots, dans le gecire desquels elle devroit être placée s'il ne se trouvoit deux petites dénis à la columelle. Diamètre, deux à trois lignes. Longueur, quatre a cinq ligne^, Lieu natal, la falunière de Hauleville, départe- ment de la Manche. MoNODOME DAiJPHiNELE; MonodoTita delphiiiula, De'". Coquille épaisse, couverte de stries qui suivent les tours de la spire, et qui a beaucoup de rapports avec les sabots on les dauphi- iiules, mais qui porte une petite dent au bas de la columtUe. Elle a un très-petit ombilic, et l'intérieur de l'ouverture est quelquefois légèrement sillonné. Diamètre, cinq lignes. Longueur, six lignes. Lieu natal, Hauteville. Monodonta Cerberi , A. Brong. , Mémoire sur les terrains de sédiment supérieurs du Vicentin, pi. 2, fig. 5. Coquiile co- noide , déprimée, couverte de stries qui vont du sommet à la base. Ouverture ovale et à bords continus. Elle porte deux petits tubercules sur la columelle et un sur le bord droit. Diamèîre, quatre lignes. Hauteur, à peu près égale. Lieu jjatal , \';in-Sai!goniiii, dans le Vicentin. (D. F.) MO^ODORE, Monodora. (Bol.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille ^7^ MON des anonées , de la poïjandrie mono gy nie de Linna?us, offrant pour caractère essentiel : Un calice à trois divisions pro- fondes ; six pétales disposés sur trois rangs, les extérieurs lancéolés, les intérieurs ovales; un grand nombre d'étamines insérées sur le réceptacle; les anthères presque sessiles; un ovaire ovale, supérieur, couronné par un stigmate sessile. Le fruit est une baie lisse , presque globuleuse , à une seule loge, renfermant un grand nombre de semences éparses dans une substance pulpeuse. Ce genre renferme des arbres ou arbrisseaux à feuilles alternes: les fleurs sont solitaires, latérales, portées sur un pédoncule pourvu vers le milieu d'une bractée. Ce genre avoit été confondu avec celui des anona par Gaertner. M. Dunal Ten a séparé dans sa Monographie de anones. MoNOBORE FAUx-MCscADiER : Monoiora mjristica, Dunal, Monogr., p. 80 ; Dec, Syst. vég. , 1 , p. 477 ; Anona mjristica, Gsertn., Defruct., 2, p. 194, tab. 126, fîg. 1. Arbre de la Jamaïque, dont les rameaux sont glabres, cylindriques, garnis de feuilles alternes , pétiolées, glabres, oblongues, un peu ovales, à peine en cœur à leur base, un peu aiguës au som- met, luisantes en -dessus, glauques en- dessous, coriaces, longues de sept à huit pouces, larges de deux et plus; les pétioles courts, épais. Les pédoncules sont latéraux , grêles, longs de trois pouces, uniflores, munis un peu au-dessus de leur base d'une bractée ovale, sessile. Les fleurs sont grandes; leur calice à trois divisions profondes, ovales, un peu ob- tuses, glabres, étalées, puis rabattues, longues d'un demi- pouce ; la corolle composée de six pétales ; les trois exté- rieurs oblongs, lancéolés, aigus, fortement ondulés, longs de huit à neuf lignes; les trois intérieurs ovales, plus épais, dilatés au-dessus de leur base, tomenteux intérieurement et ciliés Aers leurs bords , un peu plus courts que les extérieurs ; les anthères presque sessiles, très- nombreuses , entassées au- tour de l'ovaire. Celui-ci est glabre, rétréci vers son som- met, surmonté d'un stigmate sessile. Le fruit est une baie simple, un peu globuleuse, assez grande, glabre, unilocu- laire, remplie de semences ferrugineuses, ovales-oblongues, éparses dans une substance pulpeuse. (Poik.) MONODYNAME, Monodjnamis. [Bot.) Genre de plantes MON 477 dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la fa- mille des apocinées ? de la tétrandrie ivonogjnie de Linnaeus, dont le caractère essentiel consiste dans un calice à quatre dents, une beaucoup plus grande que les autres; une co- rolle infundibu li forme ; quatre étamines , une seule fertile; un ovaire supérieur; un style; une capsule bivalve, à deux loges; plusieurs semences bordées. MoNODYNAME de Gdinée: M OTiodynamis guineensis , Poir. , Encycl. , Suppl. ; Monodynamis Iserti , Gmel. , Sjst.; Vsteria guineensis, Willd., Act. BeroL, lo, pag. 62 , tab. 2. Arbris- seau de la Guinée, dont les rameaux sont glabres, opposés, garnis de feuilles opposées, ovales, presque rondes, très- entières; les fleurs disposées en panicule terminale; le calice tubulé, à quatre dents, une beaucoup plus longue que les autres; la corolle grêle, monopétale, tubulée , à quatre divi- sions , insérée sous l'ovaire ; une seule étamine fertile ; trois, stériles. Le fruit est une capsule assez semblable à celle du cinchona ( quinquina') , à deux valves , qui rentrent en de- dans sur elles-mêmes et forment chacune une loge ouverte par une fente longitudinale dans le point de leur contact. Sur cette fente est appliquée en dedans un réceptacle cou- vert de graines , qui devient libre lorsque la loge s'ouvre. Les graines sont orbiculaires, bordées d'un feuillet membra- neux; l'embryon renfermé dans un périsperme jaunâtre, mince et charnu. Cette plante croit dans la Guinée. (Poir.) MONOÉCIE. (Boi.) Vingt-unième classe du système sexuel, dans laquelle sont comprises les plantes à fleurs unisexuelles , qui ont des fleurs mâles et des fleurs iemelles sur le même individu (pin, mais, châtaignier, etc.). De là plantes monoï- ques, fleurs dioïques. (Mass.) MONOGAMIE. (Bot.) Ordre qui, dans la dix-neuvième classe du système de Linnaeus (la syngénesie), comprend les plantes à anthères réunies, dont lis fleurs , au lieu d'être rassemblées dans un involucre commun, sont au contraire isolées les unes des autres [lobelia, impatien'; , etc.). (Mass.) * MONOGAMIE. (Entom.) Ce mot, emprunté du grec (signi- fiant mariage unique ; comme monogame , qui ne se marie qu'une fois), est employé dans l'étude des insectes par oppo- sition à la polygamie, dans laquelle un seul individu msde o« 478 MON femelle a besoin de plusieurs accouplemens , comme les bora- byces, les abeilles : il est rare rie voir une vérifahle union consfante d'un mâle avec une femelle. Le seul besoin de l'ac- couplement rapproche les individus des deux sexes pour un temps très-court, et le mâle inconstant quitte souvent sa fe- melle après l'avoir fécondée. 11 est quelques espèces, cependant, comme les nécrophores, quelques ateuches , les xjlocopes, qui forment un couple, qui prennent soin en commun de leur progéniture, et qui restent ainsi en communauté d'actions et de sollicitudes jusqu'à ce que leurs larves soient à l'abri de tous les dangers. Voyez Acco€plement dans les insectes. (C. D.) MONOGRAMMA. {Bot.) Genre de plantes de la famille des fougères, établi par Schkuhr et caractérisé ainsi par M. Desvaux : Fructilication disposée, sur le milieu du dos de la fronde, en une ligne plus ou moins prolongée jusqu'à son extrémité , et recouverte par deux tégumens ou indusiums qui se touchent dans la partie moyenne de la ligne et s'ou- vrent de dedans en dehors. Ce genre ne comprend qu'un petit nombre d'espèces exotiques, qu'on avoit placées tantôt dans le genre Grami- titis , tantôt dans le Cccnopteris , et même dans les Pteris et Asplenium. Les caractères de ces divers genres ne convenoient donc pas pour ces espèces; la possibilité d'en faire un dis- tinct se trouvoit pour ainsi dire démontrée. D'abord connu et nommé Orthogramma par M. Desvaux , ce genre se trouve indiqué par Schkuhr sous le nom de Monogramma , qu'il lui donne d'après Commerson. Mais , selon M. Desvaux , la plante que Schkuhr prend pour l'es- pèce de CcHnmerson , est indiquée dans l'Herbier de ce cé- lèbre voyageur comme une espèce de Pteris , qu'il appelle Pt. monogramma, et nullement comme un genre propre. Cette plante est le canopteris graminea des planches de l'ou- vrage de Schkuhr sur les fougères. Le genre Monogramma diffère du Scolopendrium par sa fructification longitudinale et solitaire , tandis que dans le Scolopendrium elle est en lignes transversales assez nom- .breuscs. M. A FRONDES linéaires; m. linearifolia , Desv. , Journ. MON ^79 î)ot. , i8i3, 1 , P- 22, pi. 2, fig. 2 et 3. Frondes simples, linéaires, un peu courbées comme le fer d'une faux , obtuses, retrécies à leur base, entourées d'écaiîles sétacées brunes. Cette petite fougère, qui forme des touffes de deux à trois pouces de hauteur, croît aux Antilles. M. A FEUILLES DE GRAMINÉE : M. gramineci , Schkuhr, Cijpf., pag. 281 ; Cœriopteris graminea , ejusd. , lac. cit., pi. 87; Pteris monoi;ramma , Commers. , ined. ; Gramitis puniila , Sw., "VVilld. ; Pieris ! graminea, Poir. , Encycl. Tige filiforme, couchée, rampante, poilue; frondes tiliformes, resserrées dans le haut et dans le bas, très-entières; lignes fructifères situées aux extrémités des frondes en place de la nervure médiane. De Pile Saint-Maurice. M.? FOURCHUE : M.? furcata , Desv. , loc. cit.; Gramitis graminoides , Svv. , Syn. fihr, , 22, tab. l, fig. 6; Willd. , 6pec.pl., 5, p. 141; Asplenium graminoides, Sw. , FI. occid. Frondes linéaires simples ou divisées à leurs extrémités en deux lobes demi-ovales obtus ; lignes fructifères situées également au bout des frondes. Cette fougère croît dans les Iiautes montagnes de la partie australe de la Jamaïque , sur les troncs d'arbres couverts de mousse. Elle y forme des touffes vivaces. (Lem.) MONOGRAPHIE. {Bot.) On entend par le terme de mo- nographie la description méthodique, ou l'histoire particu- lière d'un objet ou d'une classe d'objets. Les monographies sont des travaux précieux pour l'avancement de la science de l'iiistoire naturelle, parce que le sujet étant borné , y est or- dinairement plus élaboré: elles sont aujourd'hui d'autant plus utiles que le nombre des êtres est depuis quelques années devetiu plus considérable-, à l'époque où le règne végétal se composoit seulement de cinq ou six mille espèces , un même homme pouvoit espérer de les connoilre toutes avec un cer- tain degré de précision ; mais aujourd'hui que le nombre des espèces connues est dix fois plus considérable, et qu'il s'ac- croît tous les jours avec rapidité , chacun sent la nécessité de réduire les objets de ses études pour leur donner plus d'exactitude. Cette réduction s'opère par diverses méthodes ; ainsi les ims se bornent à l'étude des plantes d'un seul pays; d'autres ne s'occupent que de l'élude des caractères généri- 48o MON ques, en négligeant l'étude ries espèces, et les monographes limitent leurs reciierches en se livr;int à l'étude détaillée d'une classe snéciale de plantes telles qu'une famille ou un genre. Ce système de travail, ou ce ciidre de recherches me paroit beaucoup plus logique et plus approprié aux besoins de la botanique que tout autre. Celui qui se voue à l'étude exclu- sive des plantes d'un pays, est sans doute très-utile s'il dirige ses vues vers la géographie botanique : mais quant à la partie fondamentale de la science, savoir la description des plantes et l'art de les distinguer et de les ch;sser , il est en réalité mal placé , parce qu'il manque le plus souvent des objets de com- paraison qui ne se trouvent d'ordinaire que dans des pays difFérens. Celui qui veut se borner à l'étude des genres est entraîné par le cadre même de son travail à le faire d'une manière incomplète; caries caractèris génériques ne sont que des généralisations ou des abstractions qui ne peuvent être que fies conséquences de l'étude des espèces. Ces divers in- coiivéïiiens n'existent point pour 1rs monographes : leur sujet est plus ou moins borné: mais, dans quelques limites qu'on le resserre, ou qu'on l'étende , tous les objets qui doivent être comparés entre eux y sont réunis; les généralités naissent de l'étude raisonnée des détails. Ainsi ce cadre d'ouvrages en- traîne nécessairement les esprits même d'ordre médiocre à des travaux logiques et utiles. La division naturelle du règne ani- mal étant beaucoup plus évidente et plus facile que celle du régne végétal, et ayant été admise quant aux grandes classes dès l'origine de la st ience , il s'est trouvé beaucoup plus promptemcnt des zoologistes qui ont borné leurs recherches à une seule classe, et ont été, par exemple, ornithologistes ou ichthj^ologisles ; cette circonstance a beaucoup contribué aux progrès de la zoologie. Il en a été autrement en bota- nique, parce que les classes naturelles y sont moins bien dé- terminées; ce n'est que depuis un petit nombre d'années que les divisions méthodiques sont assez bien établies pour qu'elles puissent faire l'objet spécial des recherches monogr.iphiques. Dès lors il s'est formé des botanistes exclusivement consacrés à certaines familles, telles que celles des Algues, des Cham- pignons, des Lichens et des Mousses; les progrès tres-remar- quables qu'a faits de nos jours l'étude de ces familles si dif- MON 481 ficile» et si obscures, peuvent donner une idée de ce que sera la botanique lorsque chaque famille ou chaque classe sera ainsi élaborée en particulier; les graminées, les compo- sées ont déjà présenté d'importantes améliorations par cette marche féconde en résultats utiles. Il est à espérer que peu à peu toutes les familles seront ainsi reprises en sous-œuvre par des hommes qui doubleront leurs forces en les concentrant, et concourront actiAœment à la connoissance générale du règne végétal : quelques familles remarquablement obscures et difficiles, telles que celles des Laurinées, des Palmiers, des Célaslrinées , des Orchidées , des Amomées , etc. , méritent surtout d'attirer l'attention des monographes. Ceux-ci doivent sl' guider dans le choix de leur sujet, non- seulement par le besoin que certaines familles ou certains genres ont d'être éclaircis, mais encore par les facilités par- ticulières qu'ils peuvent rencontrer dans les circonstances où ils se trouvent. Ainsi, tandis que les botanistes, possesseurs de grandes collections , ou placés auprès d'elles, pourront choisir pour ainsi dire dans le règne végétal entier tous les objets qui leur paroissent dignes d'attention; ceux, au con- traire qui n'auront que des moyens bornés, sauront encore les mettre à profit; les propriétaires ou directeurs de jardins s'attacheront aux genres des plantes cultivées, telles que les Bruyères, les Roses, les Géraniums, les Myrtes, etc. Ceux même qui n'ont à cet égard que peu de facilités, pourront encore employer leur talent d'une manière utile, en se vouant à l'étude trop négligée des genres de pleine terre, tels que les Asters ,lesSolid;igo, les Médicago , lesHiéraciiims, les Saules, les Poa, les Festuca, les Plantains, etc. Ceux qui se sont plus exclusivement voués à la cultui'e des plantes économiques, potagères ou d'ornement, pourroient encore rendre leurs connoissances utiles à la science, en étudiant avec soin les races et variétés obtenues par la culture dans une uiême es- pèce , ou dans des espècesvoisines. Ces travaux , quoique très- bornés, sont très-importans d uis leurs rapports , soit avec la physiologie, soit avec la pratique journalière : aii si l'étude des variétés des Céréales, des Haricots, des Cucurbitacées, etc., présente des points très-dignss de l'att^-ntion des botanistes. On a beaucoup parlé, et avee raison, de i'utilité des mo- 3a. il 4«2 MON iiographies pour la science : mais on n'a point assez dit corn- Lien elles sont utiles comme exercice logique pour ceux qui les font avec soin ; elles leur apprennent l'art de travailler en histoire naturelle, parce qu'elles présentent en raccourci un exemple de tous les genres de travaux qu'exige cette étude. Une bonne monographie se compose en effet de recherches d'anatomie, de physiologie, de méthode, de synonymie, de description, etc. On y apprend l'art déjuger les analogies, d'apprécier les différences et les ressemblances ; on y prend la connoissance de la littérature presque entière de la science; on s'y exerce à l'art d'étudier les herbiers aussi bien que les jardins; en un mot, on devient botaniste par un travail de ce genre plus promptement et plus sûrement que par aucun autre. C'est ce que j'ai été à même d'observer chez un grand nombre de jeunes botanistes dont j'ai pu ou observer, ou quelquefois diriger les progrés. Il est une tendance à laquelle les monographes se laissent facilement entraîner, et qui mérite d'être signalée à cause de ses dangers : lorsqu'on est trop exclusivement occupé d'une seule famille , et qu'on s'y voue sans étudier jusques à un cer- tain degré l'ensemble du règne dont elle fait partie, on finit par donner trop d'importance aux particularités d'organisa- tion qui lui sont propres : on s'exagère leur rôle physiolo- gique ou anatomique, et on leur donne des noms particuliers comme si chaque organe devoit prendre un nom différent chaque fois que sa forme est modifiée; cette méthode tend à rendre la nomenclature des organes inintelligible, et à em- pêcher de reconnoitre les analogies réelles des plantes : ses dangers doivent être d'autant plus signalés qu'elle a été comme légitimée par d'honorables exemples. Les monographies présentent divers degrés selon leur éten- due. Les monographies d'espèces comprennent leur phrase caractéristique, leur synonymie , leur description, leur his- toire, leurs variétés , leur figure , leur comparaison avec les espèces qui leur ressemblent; en un mot, tout ce qui est re- latif à la connoissance de celte espèce. Nous avons des mono- graphies d'espèces qui sont des ouvrages importans , telles sont celles des plantes qui offrent un grand nombre de va- riétés, comme sont les végétaux cultivés: l'histoire du Frai- MON 4rf3 sier par Duchesne, celle du Citrus par Galiesio , peuvent ea offrir des exemples utiles à méditer; celui qui parviendra à exposer avec le même degré de (aient l'histoire dd Froment , de la Vigne, du Haricot, etc., rendra un vrai service à la bo- tanique agricole. Les monographies de genres , et surfout de genres nom- breux en espèces , sont déjà d'un ordre heaucoii;i plus élevé que les précédentes: elles exigent un travail plus considé- rable et plus méthodique; il ne suffit pas d'y exposer les ca- ractères des plantes, il faut les peser et les combiner: il ne suffit pas d''ex])oser quelques iails isolés, il faut les lier entre eux , et éclaircir les uns par les autres. On peut citer au nombre des meilleures monographies de genres qui exis- tent, celles des Eryngium, par de la Roche, des Solanum , par Dunal , etc. Les monographies de familles sont autant au-dessus des précédentes , que les familles sont au-dessus des genres: elles supposent tous les mêmes travaux que les monographies de genres, mais sur un cadre plus étendu ; ellt-s exigent encore des travaux particuliers pour établir avec précision les carac- tères de la famille, ses divisions et l'ordre rehitif des genres qui la composent. Les jilus anciennes monographies de fa- milles qui existent sont celle des Graminées par Scheuchzer, et celle des Mousses par Dillenius. Parmi les modernes on peut citer les ouvrages de Hedwig sur les Mousses, de Bulliard , de Persoon et de Fries sur les Champignons, de Swarlz sur les Fougères et les Orchidées, de Dunal sur les Anonacées, de R. Brown sur les asclépiadées et les protéa- cées, etc. On peut encore ranger parmi les monographies de familles les mémoires destinés a faire connoitre les formes des organes d'une famille , leurs modiKcations et leurs rela- tions, soit entre eux, soit avec ceux cî es familles voisines j ces travaux auront une grande importance pour le dévelop- pement de la botanique rationelle: j'ai cherché à en donner un exemple dans mon mémoire sur l. s Crucifères. M. Brown vient de publier une analyse des caractères des Légumineuses dont l'importance sera sentie par tous les vrais botanistes. II est enfin une dernière classe de monographies: ce sont les monographies d'organes. Poutedera en a donné 'm première 484 MON idée, mais bien imparfaite , dans son Anthologie. Il ëfoit ré- servé à Gaertner de présenter dans ce genre l'ouvrage le pliis précieux et le plus utile qu'on puisse trouver dans la bota- nique; sa carpologie présente en effet une masse immense de faits nouveaux el bien ol)servés; il seroit à désirer que quel- ques autres organes des plantes devinssent l'objet de travaux analogues; les racines que leur position nous dérobe, les feuilles séminales et primordiales qui nous échappent par leur fugacité, les poils et les pores doîit les formes se déro- bent à nous à cause de leur petitesse, réclament aujourd'hui leur Gcertner. (D. C.) MONOGYNIE. (BoL) Dans les treize premières classes du système sexuel , fondées sur le nombre des étamines , les' ordres sont fondés sur le nombre des styles. Ainsi la monogy- nie est l'ordre qui dans ces classes comprend les plantes qui n'ont qu'un stylp. (Mass.) MONOÏQUES [Plantes]. (BoL) On nomme ainsi celles qui, sur le même individu, ont des fleurs mâles et des fleurs fe- melles séparées (mûrier, chêne, châtaignier, etc.) (Mass.) MONOMERES. [Entom.) Ce nom, qui signifie à un seul article aux tarses , a été proposé pour une quatrième section de l'ordre des coléoptères : on n'y a jusqu'ici rapporté qu'une seule espèce d'insectes, qui est le dermeste armad(Z/e de Degéer, observé par M. Lecierc de Laval. C'est un fait qui est en- core à vérifier. (C D.) MONOMYAIRE , Monomjaria, ( Conchfl. ) M. de Lamarck désigne, par cette dénomination adjective, des coquilles bi- valves qui n'ont qu'une seule empreinte musculaire. Voy. Conchyliologie et Mollusoues. (De B.) MONOPÉTALE [Co.iolle]. (Bot.) N'étant pas divisée en pétales disîincfs. Voyez Corolle. (Mass.) MONOPHORE, Monophora. (Malacoz.) M. Bory- Saint- Vincent, ayant observé le premier dans son voyage aux îles d'Afrique la singulière agrégation de bipbores que MM.Péron et Lesueur ont depuis nommée pyrosnine , à cause de leur faculté phosphorescente, et l'ayant considérée comme un ani- mal siîîiple, en avoit fait un genre sous ia dénomination de Monophore , en supposant que Porliicc formé par le mode d agrégation étoit la bouche de l'animal. ( Voyez PiROSOME. ) MON 485 La même dénomination a été de nouveau employée par MM. Quoy et Gaymard , naturalistes de rexpéditiou du capi- taine Freycinet, pour désigner un genre qu'ils forment avec un animai très-voisin des bipliores ; mais chez lequel ils n'ont observé, assurent-ils, qu'une seule ouverture à Textrémité la plus grosse. L'analogie nous porte cependant à croire que, l'autre orifice pouvant être encore plus petit que dans les biphores à un seul prolongement conique , comme le M. zonaire , par exemple, il aura pu leur échapper. Malheu- reusement ils n'en ont conservé qu'un dessin gravé sous le nom de IVI. pyramidal, M. pjramidalis, dans la pi. 17, fig- 4 et 5 de l'atlas du Voyage de la frégate Uranie. Voyez Salpa. (De B.) MONOPHYLLE [Spathe]. (Bot.) Dune seule pièce. On en a des exemples dans Varum, le callci, le dattier, etc. L'involucre du tageles , etc., est également monophylle. On emploie aussi ce mot pour désignf;r les calices qui ne sont pas composés de plusieurs segmens distincts ou sépales. (Mass.) MONOPHYLLUM. {Bot. ) Cette plante de Lobel , Gesner et Thalius, nommée unifoiium par Brunfels. Dodoëns et Dalé- champs , est un muguet qui a tantôt une seule feuille, tantôt plus souvent deux , et que pour cette raison Lonicer nommoit bifolium. C'est le convallaria bifolia de Linnaeus, distinct de ses congénères par son calice à qufitre divisions , et quatre étamines au lieu de six ; ce qui a déterminé à en faire un genre particulier sous le nom de maianthemum. ( J. ) MONOPIRE, Moreopira. {Polyp.) M. Rafinesque-Schmaltz, dans son Précis de Souiiologie , a indiqué sous ce nom, comme devant former un genre particulier, deux espèces de polypes coralligènes des mers de Sicile ; mais malheureu- sement il n'en donne ni description ni ligure . en sorte que nous sommes obligés de rapporter textuellement ce qu'il regarde comme les caractères de ce genre : Corps simple, à bouche unique; une espèce, étant recourbée, est désignée sous la dénomination de M. recourbée, A/, incurvata , et l'autre , étant globuleuse , est appelée M. glof.uleuse , M. glo- iulosa. (De B. ) MONOPLEUROBRANCHES, Monopleurobranchiala. {Malac.) 486 MON Orilre de mollusques subcéphalés, établi par M. de Blainville pour un certain nombre de ces animaux monoïques, c'est- a-flirc, portant les deux sexes distincts sur le même individu, et dont les organes respiratoires branchiaux sont placés sur îe côté droit du corps, ce qu'indique la dénomination de îuonopleurobranches. Il est partagé en quatre familles : i." les Dicères, contenant les genres Berthelle, Pleurobranche et Pleurobranchidie ; 2." les Aplysiens, pour les genres Aplysie , Doldbelle , Bursatelle, INotarque , Eiysie ; 5." les Fatelloides, pour les genres Ombrelle , Siphonaire , Tylodine; 4." les Acérés, pour les genres Bulle, Buliée, Lobaire , Sor- mct, Gastéroptère et Atlas. Voyez le Gênera de l'article Mol- LUsycEs. (De B.) MONOPÏERE, Monoplerus. {[chtlijol.) D'après une des- cription laissée par Comnierson, M. de Lacépède a établi, sous ce nom , un genre de poissons qui rentre dans la fa- mille des péroptères de M. Duméril, et que l'on peut recon- noître aux caractères suivans : 'Foules les nageoires, excepté la caudale, nulles; ouvertures des narines placées entre les yeux. On distinguera facilement les Monoptères des Apïérichthes, qui n'ont aucune nageoire: des Ophisures, des Notoptères , des Gymnonotes, desïaicHiUREs et desLEPTOCÉPHALEs, qui sont privés de nageoire caudale; des Régalecs , qui ne manquent que des catopes et de la nageoire anale. (Voyez ces differens jnots et Péroptères.) La seule espèce connue dans ce genre est le Monoptère javanais ; Monopterus javanicus, Lacép. Corps plus long que la queue et dépourvu d'écaillés facilement vi- sibles. Nageoire caudale pointue et très -déliée ; ouverture de la bouche grande; dents courtes et serrées; dos d'un brun livide et noirâtre ; ventre couleur de fer sans taches ; côtés gris avec des bandes transversales ferrugineuses. Ce poisson , qui parvient à la taille d'environ deux pieds, et au poids de deux livres et demie environ, est excelieist a manger. On le trouve dans le détroit de la Sonde, auprès des côtes de File de Java, où il a été observé par Commer- 5on , au vaisseau duquel les naturels du pays l'appoftoient chaque jour en abondance. (H. C. ) MON ^'S? MONOPTERHIN, Monopterhinus. (Iclithyol.) M. de Blain- ville a donné ce nom à un sous-genre établi parmi les squales deLinnœus, et dont nous avons donné l'histoire à l'article Griset de ce Dictionnaire. (H. C.) MONORCHIS. {Bot.) Michéli avoit emprunté ce nom ii C. Bauhin, pour désigner un genre d'orchidée que Linnœus «i réuniàrophrys , en le nommant op/irys monGrchjs. (J.) MONOSÉPALE [ Calice]. ( Bot.) Dune seule pièce , quelque profondément divisé qu'il soit (labiées, œillet, etc.). Tout calice qui fuit corps avec l'ovaire , ou qui porte la corolle ou les étamines, ou qui accompagne une corolle monopétale, est d'une seule pièce. Un calice monosépale est toujours per- sistant. (Mass.) MONOSPERMALTHtEA. (Bo£.)Isnard avoit publié sous ce nom un genre qui fait maintenant partie du waltheria de Linna'us, dans la famille des hermanniées. (J.) MONOSPH^RIA. (Bot.) Roussel (FI. du Calv.) donne ce nom à un genre dans lequel il place les sphœria soli- taires. Voyez Sph/Eria. (Lem.) MONOSTICHA. {Bot.) Sous-genre introduit par rersoon dans le genre Sphœria. Voyez ce mot. (Lem.) MONOSTOME, Monostoma. (Entoz.) Genre d'entozoaires ou de vers intestinaux, établi par Schrank sous le nom de Festucaire, Festucaria, appelé depuis Monostome par Zedet; dénomination adoptée par M. Rudolphi comme plus en har- monie avec celle des autres genres de la même famille, mais qui me semble au contraire être vicieuse, car il ne paroît pas probable que ces animaux n'aient qu'un seul orifice. En général, c'est un genre très-mal établi, qui renferme des espèces mal étudiées, sans aucun doute très-hétérogènes , et devant être reportées dans d'autres genres, et entre autres parmi les Fascioles ou Distomes, les Amphistomes, etc. Les caractères qu'on peut lui assigner dans l'état actuel de la science, sont : Corps mou, sub-arrondi ou déprimé, et n'of- frant qu'un seul orifice terminal ou inférieur, quelquefois avec un cirrhe abdominal. On ne connoit du reste pas l'or- ganisation de ce genre de vers, dont la forme rappelle assez iDien celle des Fascioles ou Distomes. On le trouve dans le canal intestinal d'animaux vertébrés de toutes les classes , et 488 MON bien plus abondamment chez les oiseaux et les poissons. Peut- tire cep' ndant les monostomes des poissons diffèrent- ils gÔMpr'queinent de ceux des oiseaux. M. Rudolpiii caractérise seize espèces, dont une douteuse, dans son grand ouvrage, et depuis le nombre a été porté à trente, dont sept douteuses^ dans son Synopsis. II les divise en deux grandes sections, suivant que l'orifice est inférieur, ou marginal et antérieur. La preniière porte le nom d'hjj/- postoma, et la seconde celui de monost^ma, iJ" Section. Hypostomes (IJj-postoma), Le M. DU GASTÉROSTE ; M. caryoplijUintfn , Zeder ; Rud., En'oz. , t. q, fig. 5. Corps d'un demi-pouce de long sur une demi-ligne de large, déprimé, atténué en arrière, obtus en avant, avec un orifice très-ample, rhomboïdal en- dessous. Trouvé deux fois seulement dans les intestins du gastérostée aigu'Uonné. Ne seroit-ce pas une ligule? Le M. GRÊLE : M. gracile, Rud, ; Achar. , Vet. ac. nja. HandL, 1780, tab. 2, fig. 8, 9. Corps de trois à six lignes de long sur une demi- ligne de large, un peu déprimé, atténué aux deux extrémités, mais plus à l'extrémité postérieure qu'à l'antérieure, au-dessous de laquelle est une ouverture ovale. Il vit dans l'abdomen de Téperlan. Le M. DU cyprin: M. cochleariforme ; Festucaria cyprinœa , Schrank, Samml, naturhist. Aufs., tab. 5, fig. 18 — 20. Corps de même dimension que dans les espèces précédentes, sub- cylindrique, un peu obtus en arrière, renflé et comme tron- qué en avant ; ouverture ovale. On le trouve dans les in- testins du barbeau (^cjprinus barbus). Ces trois espèces n'en forment peut-être qu'une. s."" Section. Les Monostomes (Monosloma). Le M. CRÉNELÉ; Af. crenulatum, Rud. Corps subcylindrique, d'une demi-ligne de longueur, un peu aminci en avant, où il est terminé par un orifice crénelé dans ses bords; extré- mité postérieure obtuse. Deux individus seulement ont été trouvés dans les intestins du rossignol de muraille [moLacilla ^hœnicurus). MOiy 489 Le M. ATTÉNUÉ; M. attenuatum, Rud. Corps snbcyTmdri- que , d'une ligne et demie de long, atténué (rarrière en avant, arrondi en arriére; l'ouverture orbiculaire petite, non crénelée. Trouvé dans les cœcums du scolopax galli- nago et de Vanas cljpeata. M. Rudolphi dit que du pore antérieur partent dans l'in- térieur deux vaisseaux droits , parallèles jusqu'à la fin du tiers antérieur, où commence un vaisseau médian spiral, se terminant assez près de l'extrémité postérieure. Les œufs forment à droite et à gauche une ligne latérale. Le M. DE LA TAUPE : AL ocreatuin , Zeder ; Fasciola ocreata , Goeze, tab. i5, fig. 6, 7. Corps d'un demi à deux pouces de long, sur un quart ou une demi-ligne de large, subcy- lindrique, très-long, filiforme, élargi en arriére; ouverture terminale orbiculaire. Trouvé par MuUer, Goeze, Schrank, dans les intestins de la taupe , et jamais par M. Rudolphi. Le M. DE l'oie : M. verrucosum , Zeder ; Fasc. anseri , Cm. ; Frolich, Naturf., tab. 4, fig. 5 — 7. Corps d'une à deux lignes de long sur trois quarts de ligne de large, de couleur d'ocre, ovale-oblong, subdéprimé, verruqueux en-dessous, arrondi en arriére; orifice orbiculaire. On ajoute qu'il sort d'une fossette un peu distante du pore antérieur un cirrhe cylindrique très-long et spiral, probablement l'organe géni- tal, comme dans les fascioles, ce qui fait fort présumer que cet animal appartient à ce genre. Le M. elliptique; M. ellip'lcihn, Zeder. Corps d'une ligne de long sur la moitié de large, de forme elliptique, déprimé, de couleur de chair; le pore orbiculaire très-ample et obli- que. Trouvé dans les poumons de la rana bombina, L. Le M. changeant ; M. mutabile , Zeder, Nalurg., lab. 111, fig. 1. Corps de quatre lignes et demie de long, sur trois de large, ovale, plan ou convexe, prolongé en avant en une sorte de coin conique terminé par un orifice oblique orbi- culaire. Dans l'abdomen de la fulica chloropus , L. Le M. prismatique; M. prisrnaticum , Zeder. Corps de trois lignes de long sur deux de large, assez épais, jaune, subtri- quètre , obtus aux deux extrémités , ouverture orbiculaire petite. Un seul individu a été trouvé dans l'abdomen d'un geai {corvusfiugilegus, L.). ^19" MON Le M. VENTRo ; M. venlricosum , Rud. Corps d'une li<^ne et demie à deux lignes et demie de longueur, cylindrique en arriére, renflé, subglobuleux en avant, et terminé par une sorte de tête petite, conique, percée d'un pore très-petit. ]1 a été trouvé dans l'abdomen d'un rossignol. Le M. trigonocéphale; M. trigonocephalum, Rud. Corps convexe en-dessus, concave en-dessous, d'une à deux lignes de long sur un tiers de ligne de large : ttte trigone ; pore orbiculaire. Trouvé dans Testoniac de la tortue Mydas. Le M. SILLONNÉ, M. sulcatum. Corps de la même grandeur que dans l'espèce précédente, linéaire, déprimé, avec un sillon en-dessus; la tête ovale, un peu arrondie. Dans l'in- testin rectum d'un crapaud pipa. Le M. MACRosTOME ; M. macroslomum , Rud. Corps arrondi, convexe en-dessus, concave en-dessous, et plus grêle que la tête, qui est ovale et percée par un pore très- grand et très- variable de forme. Dans les intestins de la mouette cendrée (larus cinerarius ). Le M. EN chapeau; M. pileatum , Rud. Corps cylindrique , souvent courbé, beaucoup plus grêle que la tête, qui est or- biculaire, déprimée et percée d'un pore dont les bords pa- roissent bilobés. 11 vit dans les intestins de l'hirondelle de mer. M. Rudolphi, comme nous l'avons dit plus haut, caraclc- rise encore autant d'espèces à peu près dans son Synopsis; mais il y en a sept de douteuses, même d'après lui : aussi ses M. lenuicoHe et filicolle diffèrent- ils assez des autres pour qu'ils puissent en être séparés, (De B.) MONOSTROÏTES. ( Echinod. ) On trouve dans Mercati (MetalL, p. jô) ce nom pour indiquer une espèce d'échi- nite fossile du genre Clypéastre de M. de Lamarck , JEchinus oviformis de Gmelin; Scutum ovatum de Klein, éd. Leske , t. 20, a, h. (De B. ) MONOSTYLE [Ovaire]. {Bot.) Portant un seul style: tel est celui du cerisier, du marronier, etc. (Mass.) MONOTHALAME, Monothalamius , a, um. {Conchvl.) Mot adjectif opposé à celui de polythalame, et voulant dire que la cavité d'une coquille n'est pas partagée en plusieurs loges. Voyez Conchyliologie et Mollusques. (De B.) MON 491 MONOTHYROS (ConchjL)^ mot synonyme d'univalve, employé par quelques anciens conchyliologucs. (De B.) MONO -TIGRE (Mamm.), nom mexicain du douroucoulî. Cet animal, dont on avoit fait le genre Aotos {sans oreilles) j a des oreilles très-grandes, comme l'a montré la seule espèce vivante qui, jusqu'à présent, en ait été vue en Europe, et qui m'appartient. Je donnerai les caractères de cet animal singulier , lorsque sa mort m'aura permis d'en examiner toutes les parties. (F. C.) MONOTOCA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des épacridées , de la pentandrie monogynie de Linna-us , offrant pour carac- tère essentiel: Un calice muni de deux bractées; une co- rolle infundibuliforme, dépourvue de poils à son limbe et à son orifice ; cinq étamines; un ovaire supérieur, monosperme, environné d'un disque lobé. Le fruit est un drupe en bâtie, à une seule graine. Ce genre diffère essentiellement des Styphelia par l'ovaire monosperme , d'après Rob. Brown , qui y rapporte le styphelia glauca, Labill. , sous le nom de monotoca lineata. M. Labil- lardière m'a assuré, et je l'ai également observé, que dans cette espèce les drupes étoient ordinairement divisés en cinq loges, que dans quelques individus il ne s'en trouvoit qu'une par avortement. II en est de même des fleurs dioïques pour plusieurs espèces. M. Brown en a formé une subdivision. ''■ Fleui^s dioïques; bractées caduques. Monotoca elliptique : Monotoca eiliptica, Rob. Brown, Nov, HolL, 1 , pag. 546; Stj'phetia eUiplica, Smith, Noi'. Ho//., 4g. Arbrisseau peu élevé, dont les tiges sont glabres, cylindri- ques, rameuses , garnies de feuilles sessiles , éparses, glabres à leurs deux faces, entières , lancéolées , elliptiques, un peu aiguës. Les fleurs sont disposées, vers l'extrémité des ra- meaux, en grapes latérales, réunies plusieurs ensenible, à peine pédonculées , munies à leur base de bractées écailleuses. Leur calice est à cinq découpures droites, très- profondes; la corolle petite, tubulée; les fruits petits, ovales-oblongs , un peu succulens. Cette plante croit à la Nouvelle-Hollande. M. Brown y ajoute le monotoca albens du même pays , dont 492 MON les feuilles sont oblongues , linéaires, aiguës, mucronées >. blanchâtres à leur face inférieure ; les fleurs réunies en épis droits, solitaires, axillaires et terminaux. ** Fleurs hermaphrodites ; bractées persistantes. MoNOTocA à BALAI : Monofoca scoparia, Brown , Nov. HolL, 1, pag. 5/|7; Stjphelia scoparia, Smith, Noi'. HolL, 48. Ar- brisseau chargé de rameaux souples , droits , nombreux , élancés, presque fascicules, garnis de feuilles sessiles , petites, nombreuses, éparses, alternes , linéaires-lancéolées, glabres, entières; les fleurs disposées en petites grappes courtes, la- térales, un peu recourbées, situées dans Faisselle des feuilles; le calice enveloppé de bractées persistantes; la corolle pe- tite , tubulée; le tube court; le limbe à cinq découpures peu ouvertes, ovales, concaves; l'ovaire arrondi; le style droit, à peine plus long que les étamines. Cette plante croît à la Nouvelle- Hollande. Dans le monotoca empetrifolia de Brown, les feuilles sont ovales, oblongues, mucronées, con- vexes en- dessus, blanchâtres et striées en-dessous ; les tiges couchées; les épis axillaires, inclinés, à deux ou trois fleurs. (PoiR. ) MONOTOME, Monotoma. (Entom.) On trouve ce nom dans l'ouvrage de Herbst sur les coléoptères, pour désigner un petit genre dont les espèces ont été rapportées par Fabricius à celui des lyctes. Tel est en particulier celui du noyer (M. juglandis). { C. D.) MONOTRÈMES. (Mamm.). Nom tiré du grec, qui signifie un seul trou, et que M. Geoffroy Saint-Hilaire a donné, comme nom d'ordre, aux Ornithorinques et aux Echidnés, parce que ces singuliers animaux de la Nouvelle- Hollande n'ont qu'une seule ouverture extérieure pour la semence , l'urine et les autres excrémens. Comme nous ne pouvons les faire connoître ici, nous renvoj^ons au mot Ornitho- RHYNQUE. (F. C.) MONOTROPE; Monotropa, L'nn. {Bot.) Genre déplantes dicotylédones qui, jusqu'à préj-ent, n'a été rapporté à aucune famille, et qui, dans le Système sexuel, appartient à la décandrie monogynie. Ses principaux caractères sont les sui- vans : Calice de quatre à cinq folioles colorées ; corolle de MON 495 quatre à cinq pétales hypogynes, alternes avec les foliole* du calice, colorés comme elles et de la même durée; éta- mines au nombre de huit à dix; ovaire supère, surmonté d'un style cylindrique, terminé par un stigmate à quatre ou cinq lobes ; capsule à quatre ou cinq valves, à quatre ou cinq loges, renfermant un grand nombre de graines. Les monotropes sont des plantes parasites qui croissent sur les racines des arbres : elles ont des tiges simples, munies d'écaillés au lieu de feuilles, et leurs fleurs sont terminales; elles ont le port des orobanches, mais leur fructification les en éloigne beaucoup. M. De Candolle est dans le doute si elles ne se- roient pas voisines des crassulées ou des rutacées. On en connoît quatre espèces, dont une seule est indigène. MoNOTROPE SUCE- PIN : Moaotropa lijpopitys , Linn. , Spec, 555; F/. Dan., tab. 232. Toute la plante est d'un jaune brunâtre, quelquefois d'un rouge vif, surtout dans les pays chauds; sa racine est charnue, écailleuse ; elle produit une tige droite, haute de six à huit pouces, garnie d'écaillés oblongues, pointues, presque imbriquées inférieurement. Ses fleurs sont jaunâtres ou rouges , comme on l'a dit plus haut , disposées en épi terminal et penchées avant leur épanouis- sement. Cette plante croît au pied des arbres, en France, dans une grande partie de l'Europe, dans le Canada et dans le Nord de l'Afrique. MoNOTROPE uNiFLORE : Mouotropa iiTiiflora , Linn., Spec. , 655; Orobanche virgimana , Jlore pentapetalo cernuo, Catesb. , Carol. , 1 , p. 36 , t. 56. Cette espèce est bien distincte de la précédente par sa tige terminée par une seule fleur penchée , dont l'intérieur des pétales est velu. Elle croît dans les États- Unis d'Amérique et dans le Canada , sur les racines des arbres. ( L. D.) MONSIEUR {Bot.), nom d'une variété de prime. (L. D.) MONSONE, Monsonia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des géraniées , de la monadelphie dodécandrie de Linnfeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq découpures pro- fondes; cinq pétales; quinze étamines distribuées en cinc^ paquets réunis circulaireinent à leur base; un ovaire supé- rieur, pentagone: un style conique, à cinq divisions au som- 494 MON met; une capsule à cinq loges, presque à cinq coques (mo- nospermes ?). MoNsoNE ÉLÉGANTE : Monsouia spcciosa , Linn. , Lamk. ; III. gen., lab. 638, fig. i; Cavan. , Diss. , 3, tab. 74, lig. i ; Curt. , Magaz., tab. 70. Espèce très- élégante par la beauté de ses corolles. Les tiges sont droites, herbacées, fort courtes, chargées , ainsi que toutes les autres parties de la plante , de poils fins, mous et blanchâtres; les feuilles nombreuses, alternes, d'un beau vert, orbiculaires , presque en cœur à leur contour , divisées en cinq folioles presque deux fois ailées; les découpures petites , ovales, aiguës; les pétioles très- longs, manis de deux petites stipules à leur base ; les pédon- cules solitaires , axillaires , supportant deux ou trois fleurs assez grandes; les folioles du calice oblongues ; la corolle, deux fois plus longue, a les pétales jaunes, rayés de rouge dans leur longueur ; les filamens des étamines rougeâtres. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. On la cul- tive au Jardin du Roi. MoNSONE LOBÉE : Monsoniu lohata, Linn.; Lamk., III. gen., tab. 658, fig. 2; Monsonia filia, Linn. fils, Suppl. ; Cavan., Diss., 5, tab. 74, fig. 2; Andr. , Bot. repos., tab. 276. Les tiges sont hautes de sept à huit pouces, peu rameuses, gar- nies de feuilles nombreuses, en cœur, orbiculaires, lobées: les lobes arrondis , dentés , presque lobés , parsemés de jjoils blanchâtres; les pétioles très-longs; les fleurs belles, grandes, régulières, ouvertes en rose, portées sur des pé- doncules longs et pileux: les folioles du calice velues, un peu scarieuses sur leurs bords; les pétales oblongs, cunéi- formes, rayés dans leur longueur, grossièrement dentés au sommet. Le style s'alonge, comme dans les ge7'a/Xï«m , à mesure que les semences mûrissent. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. MoNsoNE OVALE : Monsonia o^atu , Linn. fils, SuppL; Cavan., Viss., 4, tab. ii3; Monsonia emarginata, l'Hérit. , Geran. , tab. 41. Du collet de la racine sortent plusieurs tiges herba- cées, tombantes, articulées, rameuses , longues de sept à huit pouces. Les feuilles opposées, pétiolées, ovales, un peu échancrées à la base, finement crénelées, ondulées sur les bords, parsemées de quelques poils à leurs deux faces: les MON 495 fleurs axillaires, solitaires, d'une grandeur médiocre ; les pé- doncules grêles, munis dans leur milieu de deux bractées opposées, courbés après la floraison; les folioles du calice ovales-oblongues ; la corolle, d'un blanc jaunâtre, a les pétales cunéiformes, un peu dentés au sommet; l'ovaire velu; les capsules oblongues, aiguës à leur base, surmontées d'une longue arête, monospermes. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. (Poir.) MONSTERA. [Bot.) Le dracontium de Linnœus étoit ainsi nommé par Adanson, (J.) MONSTRE. {Anat. et Phjs.) Animal frappé de quelque Monstruosité. Voyez ce mot. (F.) MONSTRE. {OrniLh.) Voyez Materat. (Ch. D.) MONSTROSA AVIS. {Omith.) Le toucan à ventre rouge, rhainphastos picatus , Linn. , est ainsi nommé dans le Muséum Beslerianuni , p. 34, n.° 3. (Ch. D.) MONSTRUOSITÉ. {Anat. et Phjs.) Vice de conformation; modification , déviation de l'organisation régulière et nor- male. Les monstruosités, tout irrégulières qu'elles paroissent au premier coup d'oeil, n'en sont pas moins assujetties à des lois constantes et déterminées. Mais, pour bien comprendre ces lois, il faut connoître d'abord celles de l'organisation même ; c'est pourquoi nous renvoyons , pour les détails con- venables à ce sujet, au mot Organisation. (F.) MONTABEA. (Bot.) Voyez Modtabier. (Poir.) MONTAGASSE. (Omith.) On appelle ainsi, en Savoie, la pie-grièche grise ou commune, lanius excubitor, Linn. (Ch. D.) MONTAGNARD. ( Omith. ) L'oiseau que M. Levaillant nomme ainsi dans son Ornithologie d'Afrique, est le falco rupicolus , Lath. , que M, Vieillot croit être une cresscrelle. Brisson appelle montagner ou falco montanus, l'oiseau auquel I.innaeus et Latham donnent la même dénomination. Les Italiens appellent cet oiseau montanaro. (Ch. D.) MONTAGNE. (Min.) On ne peut traiter convenablement de ces protubérances de la surface de la terre sans parler des parties planes d'oij elles semblent sortir, et des dépres- sions longitudinales qui les séparent, c'est-à-dire , des plaines et des vallées. Ce sera donc à l'article Surface de j.a teruf, ^*96 MON que Ton trouvera réuni tout ce qui est relatif aux inégalités de cette surface. Voyez ce mot. (B.) MONTAIN. [Ornith.) C'est le pinçon d' Ardenn es , /rin- gilla montifringilla , Linn. (Ch. D.) MONTALBANIA. [Bot.) Neckerdonnoit ce nom à Vo^'ieda milis , genre de la famille des verbenacées , qui étoit aussi nommé sypJion anthemum par Amman. (J.) MONTANARO. {Ornith.) Voyez Montagnard. (Ch.D.) MONTANELLA (Mamm.), nom que la marmotte des Alpes reçoit chez les Grisons. ( F. C. ) MONTANELLO [Ornith.), nom italien du tarier , mota- cilla ruheira, Linn. ( Ch. D. ) MONTANT. [Ornith.) Comme l'ortolan de roseaux, em- leriza schaniclus , Linn., a l'habitude de grimper le long des roseaux pour saisir les insectes, ce nom lui a été donné par les oiseleurs. (Ch. D.) MONTAPIUM. [Bot.) Voyez Orkosélinum. (Lem.) MONTBRÉTIE, Montbretia. [Bot.) Genre de plantes mo- nocotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des iridées, de la triandrie monogynie de Linnœus, offrant pour carac- tère essentiel: Une spathe scarieuse , à deux folioles; une corolle infundibuliforme , à six divisions presque égales; un appendice composé de trois oreillettes calleuses , sessiles, perpendiculaires, insérées sur la face supérieure des trois divisions inférieures ; trois étamines insérées au fond du tube; un ovaire inférieur; un style; trois stigmates; une capsule à trois loges. MoNTBRKTiE sÉcuRiGEHE : Montbretîa securigera , Decand. , Bull, philcm., n." 80 ; Liliac. , 1 , tab. 55 ; Gladiolus securiger, tab. 385. Plante du cap de Bonne-Espérance, dont les racines sont composées de deux petites bulbes blanchâtres, arron- dies, comprimées, placées obliquement l'une sur l'autre, d'où sortent des radicules simples, blanches, cylindriques. La tige est droite, simple, glabre, munie à sa base de cinq ou six feuilles en gaine à leur base, droites, ensiformes, alongées , presque disposées sur deux rangs, longues de six pouces; les fleurs, au nombre de trois à cinq, sessiles, dis- tantes, disposées en un épi terminal; chaque fleur est munie à sa base de deux bractées scarieuses, appliquées sur l'ovaire; MON 497 ia corolle d'un jaune orangé, a le tube court, évasé à soii orifice; les découpures du limbe ovales, obtuses, presque égales ; les trois intérieures chargées chacune d'une oreillette verticale, de couleur pâle, eniourée d'une tache rougeàtre ; les filamens des étamines jaunâtres; l'ovaire à trois angles; trois stigmates étalés, une capsule à trois loges , à trois valves polyspermes. (Poiii.) MOISTE ( Bot.), nom du tamarinier à Madagascar, suivant Flacourt. On connoit la propriété et l'emploi en médecine de la pulpe de son fruit. Cet auteur ajoute que la décoction du bois et de l'écorce, bue dans les repas, est un singulier re- mède contre l'enflure et l'obstruction du foie. ( J.) MOJNTE-AU-CIEL {Bot.) , nom vulgaire de la persicaire orientale. (L. D.) MOJNTE-PAPAYA {Bot.), nom péruvien du solanum pen- dulum, cité dans la Flore du Pérou. (J.) MONTÉE. (Fauconn.) Cette expression, qui désigne le vol de l'oiseau de proie s'élevant à angle droit pour pour- suivre le héron et d'autres oiseaux, est aussi employée danS d'autres circonstances. On appelle montée d'essor, l'élévation de l'oiseau qui atteint une hauteur telle qu'on le perd de vue, et montée par fuite , le mouvement qu'il se donne quand la crainte d'un plus fort que lui le contraint de s'éloigner avec précipitation. (Ch, D. ) MONTÉE. (Ichthjol.) Sur le littoral de la Bretagne et de la Normandie on appelle ainsi de petits poissons qui remon- tent les rivières, et qu'avec des paniers on pêche en abon- dance. Ces petits poissons, que l'on mange en friture, ont été reconnus par M. Lamouroux pour être le frai de l'an- guille pimperneau. (H. C.) MONTIA. {Bot.) Ce nom, qui rappelle Monti , botaniste italien , avoit été donné par Houstoun au genre nommé Helio- carpos par Linnaeus. Micheli nommoit aussi montia une très-pe- tite herbe que Vaillant avoit décrite auparavant sous le nom à'alsinoides dans les Mémoires de l'Académie des Sciences j c'est maintenant le montia fontana de Linnœus. Voy. Momtie. (J.) MONTICOLE. {Ornith.) La Chesnaye-des-Bois a tiré lé nom de ce petit oiseau du latin monticola, appliqué par Ray, Sa. 33 49^ MON Sjnops. meth. avium , pag. 76, n° 5, à son ananthe quarta , d'après quoi il appartiendroit à la famille des motteux ou traquets, saxicola , Bechst. ; mais le même nom de monticola est donné par Aldrovande , Gesner etBelon, à la mésange à longue queue, parus caudatus, Linn. ( Ch. D.) M0NTICULA1RE, Monticularia. (Polyp.) Genre de poly- piers vivans et fossiles, établi par M. de Lamarck pour plu- sieurs espèces de madrépores d^e Pallas et de Solander, qui, quoique fort rapprochés des méandrines, en diffèrent nota- blement par la disposition deslamelles et des étoiles que forment les polypes à la surface du polypier, et qui sont disposées en cercles plus ou moins réguliers autour d'axes coniques ou ovales, élevés en monticules, au lieu de l'être presque symé- triquement de chaque côté de collines irrégulièrement si- nueuses. Les caractères de ce genre peuvent être exprimés ainsi ; Polypes inconnus, mais assez réguliers, formant des loges ou des étoiles plus ou moins circulaires ou ovalaires alongées, avec un axe relevé en cône tronqué ou en colline courte, autour duquel sirradient les sillons, et dont l'as- semblage ou la réunion constitue une expaiîsion calcaire la- melleuse fixée, encroûtant ou enveloppant les corps marins, ou se relevant en larges feuilles irrégulièrement lobées. Ce genre, que M. Fischer de Moscou avoit établi de son côté sous la dénomination d'Hydnophore {Hj'dnophora) , ren- ferme des madrépores qui paroissent appartenir à l'océan des grandes Indes. M. de Lamarck n'en caractérise que cinq espèces vivantes. La M. feuille; M. folium , Lamck. (PI. du Dict. , Polyp. viVANs). Polypiers formant une large expansion foliacée , ondée, un peu concave en-dessus, hérissée de cônes inégaux , plus petits et plus circulaires au centre, plus grands et plus alongés à la circonférence, convexe à la face inférieure, qui est striée. Océan indien ? La M. lobée; m. lohata, Lamck. Polypiers en masse glo- mérulée , gibbeuse, fortement lobée, mais ne laissant pas apercevoir la face inférieure des expansions; cônes en mon- ticules élargis, comprimés, serrés, inégaux, à lamelles lâches, un peu dentelées. Océan indien ? La M. POLYGONÉE ; M. poijgonata , Lamck. Polypiers en MON 499 masse agglomérée , lobée, subrameuse, mais dont les cônes sont comme dans l'espèce précédente, dont elle ne diffère bien que par la forme générale. Patrie? La M. petits-cônes; M. microconoa, Lamck. : Madrep. exisa; Soland. et EUis, tab. 4g, fig. 3. Polypier encroûtant, of- frant à sa surface des cônes petits , serrés, peu élargis, pres- que égaux-, à lamelles serrulées. Océan des grandes Indes. La M. MÉANDRiNE : M. meundrina , Lamck.; Madrep. exisa; Esper., vol. i, tab. 3i, fig. i et 2. Polypier encroûtant; les cônes presque en collines comprimées, alongées, flexueuses, inégales, à lamelles subserrées. On ignore la patrie de cette espèce, qui fait le passage aux méandrines. (DeB.) MONTICULAIRE. [Foss.) Il y a lieu de craindre que très-souvent l'on n'ait pris pour des monticulaires fossiles des morceaux pétrifiés qui n'étoient que le moule en relief d'as- trées ou d'autres «polypiers stellifères , dont les étoiles étoient concaves, et qui ont disparu depuis que la pâte s'est moulée et pétrifiée sur leur surface. Je suis presque certain que cette erreur a été commise par le savant auteur de l'Histoire naturelle des animaux sans vertèbres (1816), quand il a cité les figures 1,4, 5 de la planche 64 (ou plutôt 44) du 3.'' Mémoire de Guettard , comme représentant une espèce des environs de l'abbaye de Molême , à laquelle il a donné le nom de monticulaire de Guettard. Quand il ne seroit pas évident que la figure 1 représente dans une cavité le moule des parties extérieures d'une astrée ou d'un autre polypier hémisphérique , l'explication qu'en donne Guettard suffiroit pour en convaincre, quand il dit que f< dans ces œufs pierreux on voit des boules calcaires qui « pourroient être dues à la matière pierreuse qui a rempli « une cavité, et d'autres corps, de forme d'olive, un peu poin- « tus par une extrémité, et qui sont attachés à la pierre « par le bout pointu. ^> Il donne la figure de ces corps, même planche, figures 2 et 3 , et il ajoute qu'il pense que ces corps sont dus à un dépôt pierreux qui a rempli des cavités faites par des dails dans la masse du madrépore. Cette masse, autrefois globuleuse, couverte d'étoiles con- caves et dans laquelle il se trouvoit des gastrochènes et autres 5o6 MON coquilles perforantes, ayant été dissoute après avoir été saisie par la pétrification qui l'avoit entourée et rempli toutes les parties vides, les trous des coquilles perforantes ont été re- présentés par ces corps, et attachés à la pierre par le bout pointu, qui étoit l'orifice de la cavité oii le mollusque étoit logé. L'on sait que ces cavités sont toujours très -étroites à leur orifice et qu'elles vont en s'éîargissant dans la masse du madrépore. C'est par cette entrée étroite qu'a pénétré la ma- tière liquide, qui s'est ensuite pétrifiée et a fait un tout avec la masse environnante. Je possède des morceaux calcaires de la grosseur de la tête, dans lesquels se trouvent des vides formés par des polypiers qui ont été dissous depuis la pétrification de ces morceaux, et qui contiennent beaucoup de ces corps en massue, attachés et suspendus par le bout le plus pointu dans les cavités. Il en doit être de même pour l'espèce que M. deLamarck a nommée monticulaire de Bourguet, l. c, n.° lo, et Mé- moires de Guettard, même planche, fig. G , 7 et 8. Cette em- preinte a dû appartenir à un polypier hémisphérique d'une autre espèce que celui dont il est question ci-dessus et qui a été dissous. Les planches de l'ouvrage de Bourguet sur les pétrifications, n.°* ig, 21, 22, 23, 40, 41 et 46, citées comme apparte- nant à des espèces du genre monticulaire , paroissent appar- tenir, savoir, les trois premières à des moules extérieurs d'astrées; celles 40 et 41 , à des méandrines, et celle 46, à une astrée ou à une caryophyllie. Il ne reste à parler que des espèces ci-après décrites par M. de Lamarck {loc. cit.), mais dont je n'ai vu ni les origi- naux ni les figures. Monticulaire DE CuviER : Monticularia Cuvieri^Lamck; Hjyd- nophora Cuvieri; Fisch., Rech., n.° 4, tab. i , fig. 2. Polypier à étoiles très-élevées , à lames nombreuses, fines, serrées les unes contre les autres , et un peu courbées. Lieu natal , la Russie. M. de Lamarck dit, avec doute, que cette espèce pourroit «tre représentée dans l'ouvrage de Guettard , Mémoire 3 , tab. 40, fig. 1, Ce dernier auteur annonce que le morceau représenté, qui vient de Maestricht, est couvert d'étoiles qui MON Soi n'y forment qu'une couche légère et qui se détruit aisément. Je possède des morceaux semblables venant du même endroit, et je puis assurer qu'ils ne sont que l'empreinte de polypiers qui ont disparu. MoNTicuLAiRE DE MoLL : MoTiticularia Mollii , Lamk. ; Hfd- nophora Mollii; Fisch. , Rech., n.° 5, tab. i , fig. i. Polypier à étoiles peu élevées, à lames grosses et obtuses en-dessus. Lieu natal, la Russie. Cette espèce se trouvant en masse, arrondie ou globuleuse, il n'y a pas de doute sur son genre, comme pour celles qui sont aplaties ou concaves. Je possède deux morceaux fossiles , couverts d'étoiles éle- vées qui pourroient les faire regarder comme des monticu- laires ; mais au-dessous de ces étoiles je ne trouve aucune trace de polypier; et il n'en seroit pas ainsi , si elles étoient autre chose que la pâte moulée et pétrifiée dans des étoiles concaves. L'un de ces morceaux, à étoiles larges et peu éle- vées, vient de Nancy : l'autre est couvert d'étoiles beaucoup plus petites et plus élevées; mais j'ignore oîr il a été trouvé, (D.F.) MONTIE (Bol.) , Montia, Linn. Genre de plantes dicotylé- dones poly pétales, de la famille des portulacées , Juss. , et de la triandrie trigynie, Linn., qui a pour caractères : Un ca- lice partagé profondément en deux découpures ovales , con- caves, persistantes; une corolle monopétale, à cinq divisions irrégulières ; trois étamines à filamens capillaires, de la lon- gueur de la corolle ; un ovaire supère , surmonté de trois styles velus, astigmates simples; une capsule turbinée, uni- loculaire, à trois valves, renfermant trois graines réniformes arrondies, attachées au fond de la capsule. Ce genre ne com- prend qu'une espèce. MoNïiE DES FONTAINES: Montia foTitana , Linn., Spec. , 129 ; Flor. Dan., t. i3i ; Montia aqua'.ica minor . Michel., Gen. , 18 , t. i3 , f. 2 ; Montia aquatica major, Michel., Gen. , j8 , t. i3,f. 1, Sa racine est fibreuse, annuelle ; elle produit plu- sieurs tiges herbacées, menues, demi-couchées à leur base, radicantes inférieurement , longues d'un à deux pouces dans une variété, de quatre à six dans une autre, et ordinaire- ment dichotomes. Ses feuilles sont opposées, ovales-oblongues, glabres, un peu charnues , rétrécies en pétiole dans leur par- 5o2 MON tic inférieure , et semî-amplexicaules. Les fleurs sont très-pe- tites, blanchâtres, axillaires ou terminales, rarement soli- taires sur le même pédoncule, ordinairement (rois à cinq ensemble. Cette plante croît en France et en Europe , dans le voisinage des fontaines, sur les bords des eaux et dans les prairies humides. ( L. D.) MONTIFRIWGILLA. (Ornith.) Ce nom , donné par Aldro- vande et par Brisson au pinçon d'Ardennes, est devenu chez Linna?us le nonï trivial de celte espèce dans le genre Frin- gilla. (Ch. D.) MONTIN, Montinia. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à Heurs incomplètes, de la famille des onagraires , de la dioécie tclrandrie de LinnfEus; offrant pour caractère essen- tiel : Des fleurs dioïques; un calice à quatre dents; quatre pétales alternes avec le-s dents du calice ; quatre étamincs courtes; dans les fleurs femelles quatre lîlamens stériles; un ovaire inférieur; un style bifide; une capsule à deux loges pol3rspermes , s'ouvrant dans sa longueur; les semences im- briquées, comprimées, ailées sur les bords. MoNTiN ACRE : Montiiiia acris , Linn. , SiippL, 427; Lamk. , m. gen., lab. 808 ; Pluk., Phjtogr. , tab. 335, fig, 5 ; Burm., Afric, tab. go, fig. 1,2; Gaertn., De fruct. , tab. 55. Ar- brisseau à tige droite, rameuse, un peu anguleuse, haute d'environ trois pieds; les rameaux alternes, effilés, garnis de feuilles pétiolées , alternes, ovalcs-oblon^ues , entières, presque obtuses, vertes, glabres, longues d'environ quinze lignes; les fleurs assez petites, blanchâtres, dioïques, en panicule terminale peu garnie , munies de courtes bractées ; les fleurs femelles presque solitaires, placées vers l'extrémité des rameaux sur des pédoncules terminaux et axillaires; le calice court, droit, à quatre dents, persistant dans les fe- melles; les pétales ovales, obtus; les étamines plus courtes que la corolle. Le fruit est une capsule longue d'environ un pouce , ovale , alongée , à deux loges séparées l'une de l'autre par une cloison opposée aux valves. La saveur de ces fruits est fort acre ; leur couleur d'un brun foncé. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance , sur les coteaux sablon- neux. (PoiR.) MONTIKE, Montira. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- MON 5o3 clones, à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières, de la famille des personnées , de la didynaniie angiospermie de Lin- naeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq- divisions; une corolle infundibuliforme ; le limbe partagé en cinq découpures égales; quatre étamines didynames; un ovaire supérieur; un style; un stigmate canelé; une cap- sule à deux loges, formant presque deux capsules unilocu- laires, s'ouvran! de haut en bas en deux valves; les semences nombreuses, très -menues, attachées à l'angle intérieur des loges. MoNTiRE DE LA GuiANE : MoTitira guianensis , AubJ. , Gtiian. , 2 , tab. 257; Lamk. , III. gen. , tab. 523. Plante dont la tige est droite, herbacée, rameuse, articulée, quadrangulaire, haute de sept à huit pouces; ses angles bordés de feuillets mem- braneux. Les feuilles sont opposées, sessiles, presque lan- céolées, aiguës, entières, d'un vert pâle. La tige et les ra- meaux se terminent ordinairement par trois fleurs, dont une presque sessile , les deux autres portées sur un pédoncule bifurqué; les découpures du calice oblongues , aiguës: la corolle blanche; son tube court, insensiblement élargi vers son sommet; le limbe à cinq lobes égaux, assez larges, mu- cronés; l'ovaire arrondi, à deux lobes; le stigmate large, concave. Le fruit est une capsule à deux lobes, à deux loges. Cette plante croit à file de Cayenne. (Poir.) MONTJOLl (Bot.) , nom donné dans les colonies françoises à une espèce de camara , lantana involucrata. (J. ) MONTLIVALTIE. [Foss.) Dans l'Exposition méthodique des genres de Tordre des polypiers, M. Lamouroux a établi le genre Montlivaltie , auquel il a assigné les caractères suivans: Polypier fossile, presque pjriforme , composé de deux parties distinctes; l'inférieure ridée transversalement, terminée en cône tronqué; la supérieure presque aussi longue que l'inférieure, un peu plus large, presque plane au sommet ^ légèrement ombiliquée et lamelleuse; lames au nombre de plus de cent. Ces caractères se rapportent à l'espèce trouvée dans le ter- rain à polypiers des environs de Caen , à laquelle M. La- mouroux a appliqué le nom de Montlivaltie caryophyllie , Montlivaltia carjopl dilata, et dont il a donné la figure dans Pouvrage ci-dessus cité, tab. 79, fig. 8 , 9 et 10. 5o4 MON On voit dans l'ouvrage de Guettard , Mëm. 3 , pi. 26, fîg. 4 et 5 , la figure d'un polypier qui peut être regardé comme une espèce de ce genre, et dont les lames ne sont qu'au nombre de cinquante-six. 11 diflTère encore du premier, en ce que la partie inférieure, ridée transversalement, est beau- coup plus longue que la supérieure, qui est lamelleuse. Il paroît que ce polypier a été trouvé aux environs de Mortagne. M. Lamouroux trouve que ces polypiers ont de très-grands rapports avec les isaures (Sav.) figurés dans le grand ou- vrage sur l'expédition d'Egypte (pi. 2, Polypes, H, N , Zoologie), et dans l'ouvrage de M. Lamouroux déjà cité, tab. 79, lig. 11 et 12. (D. F.) MONTMARTRITE. ( Min. ) M. Jameson a donné ce nom à cette variété de gypse calcarifère qui se trouve plus parti- culièrement aux environs de Paris que partout ailleurs. Voy. Chaox sulfatée. (B. ) MONTOCHllBA {Bot.), nom caraïbe, cité parSurian, du conocarpus erecla. (J.) MOINTVOYAU (Ornitli.) , nom d'une espèce d'engoule- vent de Cayenne, caprimulgus guianensis , Gmel. (Ch. D.) MOOK (Ornilh.) , nom donné par Blumenbach, dans son Manuel d'histoire naturelle, tom. 1.". p. 218 de la traduc- tion Françoise, comme un des synonymes du coucou indica- teur, cuculus indicator. (Ch. D.) MOOR. [Ornith.) Quoique ce terme anglois signifie marais, et qu'ainsi il serve naturellement à désigner la poule d'eau dans Moor-hese, et le busard de marais dans Moor-buzzard, il est appliqué à un oiseau non marécageux dans Moor- litUng , dénomination angloise du traquet, motacilla ruhicola , Linn. (Ch. D.) MOORI [Ornilh.), nom d'une espèce de pie-grièche à Sumatra, suivant Marsden , tom. i.'^', p. 18g de la traduc- tion Françoise. (Ch. D.) MOOSEDEER {Mamm.) ^ nom anglois qui appartient à l'élan. (F. C.) MOPSE. {Mamm.) Ce nom, dérivé de l'allemand, a été anciennement donné aux doguins ou carlins. (Desm.) MOFSÉE, Mopsea. (Zooph.) Genre de zoophytaires établi MOQ 6o5 par M. Lamouroux (Pol. flex. , pag. 465) pour un petit pombre d'espèces d'isis, dont IVcorce est mince, adhérente, comme dans Its mélitées, subdivision du même genre; mais dont les rameaux et leurs divisions, se dichoiomisant , sont couverts de mamelons polypeux , épars ou verticiilés, alon- gés , redressés, ce qui It-s rapproche un peu de certaines gorgones, et entre autres de la gorgone verticillée. Les ar- ticulatio is, alternativement calcaires et cornées dans la tige, deviennent moins sensibles dans les ramuscules, et peu visi- bles à lœil nu. M. de Lamarck n'a pas adopté ce genre, qui ne comprend que deux espèces, de l'Océan indien. La MopsÉE VEKTJCiLLÈE : Mopsea verticillata, Lamck. , Polyp. flex., pi. 18, fig. 1 ; liis encrinula , Lamck. Les rameaux pinnés et subpinnés; les ramuscules simples et alongés, portent des papilles recourbées et ascendantes, D'Australasie. La MopsÉE DicHOTOME : M opscu dicHotoma , Gmel. ; Pall. ; Esper, 1, tab. 5. Les rameaux grêles, presque filiformes, dichotomisés à chaque articulation; l'écorce lauve avec des mamelons plus marqués au sommet des ramifications. Mais ce caractère doit êfre peu important; car dans les lo^^es de tous les polypiers arborescens il en est de même. Des mers de rindf. (DeB.) MOQUETTE ( Ornith. ) , nom sous lequel on désigne un oiseau attaché et qui sert à en attirer d'autres dans des pièges tendus par les oiseleurs. ( Ch. D. ) MOQUEUR. (Erpétol.) Daubenton a donné ce nom à la couleuvre«rubanée , que nous avons décrite ci-devant, tom. XI, p. 207. (H. C.) MOQUEUR. (Ornith.) Les oiseaux d'Amérique ainsi ap- pelés appartiennent au genre Merle. Voyez ce mot. (Ch.D.) MOQUILIER, Moquilea. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des rosacées, de Vicosandrie monogjnie ; offrant pour caractère essentiel : Un calice turbiné, à cinq dents; cinq pétales très-petits, onguiculés, placés entre les dents du ca- lice ; des étamines nombreuses insérées sur les parois du ca- lice ; un ovaire supérieur, velu ; un style latéral. Le fruit in- connu. 5o6 MOQ MoQUiuER DEiAGuiANK; MoquUea guiaiiensis , Aubl., Guian,. i , tab. 208 ; Lamck. , ///. gen. , tab. 427. Arbre de la Guiane, qui s'élève à la hauteur d'environ trente pieds, remarquable par son tronc muni à sa base de plusieurs côtes saillantes qui s'élèvent à quatre ou cinq pieds, l'environnant en ma- nière d'arcs-boutans; l'écorce est épaisse, roussàtre ; son bois blanc, peu compact, portant à son sommet des branches, dont les unes s'élèvent et les autres se répandent en tout sens , et dont les rameaux sont garnis de feuilles alternes , pétiolées , ovales - oblongues , acurninées, lisses, fermes, en- tières, longues d'environ sept pouces; les pétioles courts; les fleurs blanches, pédicellées, alternes, de grandeur mé- diocre, disposées en grappes lâches, inclinées, simples ou composées; leur calice velu intérieurement; les pétales ar- rondis; les étamines nombreuses, plus longues que la co- rolle , placées sur la paroi du calice , couverte de poils blancs ; les anthères biloculaires , versatiles ; l'ovaire velu, très-petit; le style courbé vers le haut, velu dans sa moitié inférieure , terminé par un stigmate obtus. Le fruit n'a pas encore été observé. On rencontre cet arbre dans les forêts; il est en fleur au mois de Mai. (Poir.) MOQUO. [Orniih.) Ce nom est donné par Edwards au lumme, espèce de plongeon, coljmbus troile , Linn. (Ch. D.) MORA {Bot.), nom du mûrier dans les environs du Loxa au Pérou. Il est donné particulièrement au morus celtidifolia de la Flore équinoxiale. Le morus corylifolia de la même Flore est nommé inora colorada. (J.) MORAS (Ornith.) , nom générique des canards dans les îles de la Société. (Ch.D.) MORA-BATI, MORA-RUBI {Bot.), noms anciens du fruit de la ronce ordinaire des haies, nommé aussi vulgairement mûre sauvage. (J.) MORACHIT. {Min.) On trouve ce nom dans quelques ouvrages ; mais il est une altération de celui de Morochu. Voyez ce nom. ( Lem. ) MORADILLA. {Bot.) Nom espagnol du salvia procumhens de la Flore du Pérou, employé dans le pays pour le traitement des obstructions et de la jaunisse. On le nomme aussi yerva del gallinazo. ( J. ) MOR 5o7 MORADS-HOEG (Ornith.), un des noms que porte en JNorwége la buse bondrée, /aico apivorus, Linn. (Cn.D.) MORBRAN. {Ornith.) Ce nom et celui de morvran se donnent, en bas breton, au corbeau commun, corvus corax, Linn. fCn. D.) MORCECO (Mnmm.), nom générique des chauve-souris en portugais. F. C. ) MORCHELLA , Moriile proprement dite. (Bot.) Genre de la famille des Champignons, très -voisins des helvella et des leotia. Il est caractérisé par son chapeau ovale ou co- nique, pédicule ou stipité, non percé au sommet, mem- braneux , à surface relevée de nervures anastomosées ou réticulées, entre lesquelles sont des cavités ou lacunes alvéo- laires sèches qui recèlent les séminules. Le stipe est épais, creux , renflé quelquefois à sa base , et entièrement dé- pourvu de volva. Ce genre, établi par Dillenius, et qui comprend les phallo- holetus et bolelus de Michéli , faisoit partie du genre Boletus de Tournefort , exactement le même que le genre Phallus de Linna?us, adopté par Ventenat. Jussieu avoit indiqua le rétablissement du genre Morchella , qu'il nomme boletus; mais Persoon , en adoptant le morchella et précisant ses carac- tères, lui conserva son nom, qui dérive de morchel, déno- mination allemande de la morille commune, et en cela il fit bien, puisqu'il évita la confusion qui naîtroit de l'emploi du mot holetus (voyez Bolet). Le morchella diffère du genre Phallus par l'absence du volva et par les séminules , qui ne sont point contenues dans une liqueur glaireuse. Les morchella ou morilles sont des champignons terres- tres assez grands , qui vivent quelque temps. Ils ne répan- dent pas d'odeur; leur saveur est assez agréable : aussi les mange-t-on sans inconvénient , et sont-ils un aliment agréable. Leur chapeau est jaunâtre , ou brun , ou fauve ; leur slipe est lisse, ou strié, ou crevassé, ou écailleux , communément blanc. Leur chapeau , creusé d'alvéoles semblables à celles d'une éponge , leur a valu le nom de spugnole, qu'on leur le au goût. Au reste, la pulpe de pommes de terre est en même temps beaucoup plus économique et bien meil- leure, mêlée à la farine de froment, que la fécule; car, si pour la pâte de la première sorte on substitue celte dernière à la pulpe, le pain qu'on aura sera le plus compacte, le plus sec de tous et le moins bon. Dans tous les cas, aucune autre substance, prise hors des céréales, ne peut aussi bien que les pommes de terre s'assimiler an pain, qui fait la nourriture ordinaire des peuples de l'Europe , et par conséquent ne MGR 537 peut mieux remédier au fléau de la disette des grains, fléau qui pèse plus particulièrement sur la classe indigente du peuple. Mais le pain n'est pas le seul aliment dont on puisse aug- menter la masse avec la pomme de terre. Dans plusieurs parties de l'Allemagne on prépare ce qu'on appelle du beurre de pomme de terre, par le procédé suivant: l'on fait cuire et l'on râpe de ces tubercules; on les met dans la baratte avec une égale quantité de crème , et l'on bat ce mélange à la manière ordinaire. Lorsque le beurre est formé, on le lave et on le sale comme le beurre pur, et cette prépara- tion est, dit-on, un excellent mets pour la classe ouvrière: elle ne doit pas d'ailleurs être propre à la préparation et à l'assaisonnement des aliniens ; car les pommes de terre ne sont dans ce cas qu'amalgamés en apparence avec le beurre, et elles n'en augmentent pas réellement la quantité. En Saxe on emploie aussi les pommes de terre pour ajouter à la masse des fromages. Après les avoir fait cuire et les avoir râpées, on les pétrit avec le lait caillé jusqu'à ce que les deux substances soient intimement mélangées ; on les laisse ensuite reposer à la cave pendant deux ou trois jours, après quoi on recommence à les pétrir, en ajoutant du cumin ou d'autres herbes aromatiques que les Allemands mettent dans leurs fromages, et enfin on les met dans des formes ordinaires. Si d'ailleurs les pommes de terre peuvent être, dans les temps malheureux, la seule ou presque la seule nourriture du pauvre, les riches ne les dédaignent plus aujourd'hui; l'art des cuisiniers a trouvé le moyeu de les préparer de cent manières différentes, et même d'en faire des mets déli- cats qu'on sert tous les jours sur les tables les plus opu- lentes. A une époque où l'on étoit encore beaucoup moins avancé que maintenant dans l'art de les accomoder, en lyyS ou ^7765 Parmentier donna, au rapport de M. Bosc, à des savans et à des agronomes, un grand dîner dans lequel il ne fit servir que des pommes de terre, même pour boisson. Le même Parmentier assure qu'une suriace quelconque de ter- rain, consacrée à la culture de ces plantes, pi'oduit cinq fois plus de substance alimeataire que cultivée en céréales. D'au- 533 MOR très depuis lui, mais qui ont peut-être exagéré, ont été jusqu'à dire que la substance alimentaire fournie par un arpent de pommes de terre étoit dix fois plus considérable que celle que pouvoit produire un arpent de blé. En Angle- terre , des agronomes qui se sont aussi livrés à la recherche des produits comparatifs de ces deux cultures, ont trouvé que ces tubercules farineux venus dans la même étendue de terrain que du blé, contenoicnt six fois plus de substance alimeiilaire , et ils ont même calculé qu'un acre de terrain, planté en pommes de terres , pouvoit fournir le repas de seize mille huit cent soixante-quinze personnes; tandis que la même étendue, semée en froment, ne pouvoit servir qu'au repas de deux mille sept cent quarante-cinq personnes. En France on porte le produit d'un arpent planté en pom- mes de terre, terme moyen , à 26,000 livres de ces tubercules. Par une préparation fort simple on sépare la partie fibreuse, à peu près inerte, de la partie féculente, la seule qui soit essentiellement nutritive et à laquelle les pommes de terre doivent toutes leurs propriétés recommandables. Cette préparation consiste à râper ces tubercules dans de l'eau, puis à passer la pulpe qu'on a formée sur un tamis, avec une grande quantité d'eau qui entraîne la férule à tra- vers les mailles du tamis, tandis que la partie fibreuse reste dessus. Ensuite on lave à plusieurs reprises, toujours avec beaucoup d'eau, la fécule dans de grands vases, au fond des- quels elle se précipite par le repos, et on fait écouler, à chaque fois qu'elle s'est précipitée, l'eau qui surnage, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus trouble et que la fécule soit bien pure et bien blanche. Enfin on fait sécher celle-ci dans une étuve ou à l'air libre, si la chaleur de la saison est suffisante pour en opérer promptement la dessiccation. La fécule ami- lacée obtenue par ce moyen est d'une blancheur éblouissante, et quand elle est bien sèche , elle peut se conserver sans aucune altération pendant vingt :ins et peut-être plus long -temps. Cette substance est très-abondante dans les pommes de terre; car, si l'on fait abstraclion de leur eau de végétation, qui fait les trois quarts de leur poids, la fécule forme les cinq hui- tièn.es du reste, et en général elles donnent de cette subs- tance près du septième de leur masse totale. MOR 539 On extrait maintenant cette fécule en grand et d'une ma- nière fort économique au moyen de machines particulières, qui accélèrent beaucoup plus le travail que lorsqu'on le fait avec de simples râpes et de simples tamis. C'est sous la forme de gelée, de bouillie, que la fécule doit principalement être consommée, et sous ce rapport elle peut être très-utile. On peut aussi la substituer à la farine pour les ragoûts, et surtout pour les sauces blanches , qu'elle rend moins visqueuses, moins collantes et plus légères. Le luxe de nos tables a aussi tiré un bon parti de la fécule de pomme de terre pour en faire des crèmes et diverses pâtisseries déli- cieuses : les pâtissiers les plus renommés en font la base d'ex- cellens biscuits , dits biscuits de Savoie. Depuis quelques an- nées on est encore parvenu à imiter avec cette substance diverses pâtes ou grains alimentaires qui étoient le produit de certaines plantes exotiques. Les fabricans de ces sortes de pâtes donnent à ces préparations de fécule les noms de sagou françois, de sémouille, de fleur de riz, desalep, de topioca , de macaroni en grain , etc. La polenta de pomme de terre, dont on doit la fabrication première à M. Ternaux, est une préparation faite avec les tubercules eux-mêmes. Le procédé pour faire cette polenta est simple et facile ; il consiste à peler les pommes de terre, à les cuire à la vapeur, à les faire passer à uu vei'micelloir, à faire sécher cette espèce de vermicelle dans une étuve , où il perd les deux tiers de son poids, et enfin à en faire du gruau, comme on le fait avec les céréales. Dans cet état de dessiccation cette polenta est facilement convertie en po- tage , en la faisant cuire quelques instans dans une suffi- sante quantité d'eau avec un peu de sel et de beurre, ou dans du bouillon. Cette préparation alimentaire peut sans doute être avantageuse pour la classe indigente, surtout dans les temps de disette; mais on a trop exagéré ses qualités, et bien certainement ses propriétés alimentaires ne sont pas sextuplées, comme on l'a prétendu. On vient de voir qu'immédiatement ou presque immédia- tement les pommes de terre présentoient une ressource tel- lement abondante pour la nourriture de l'homme., que, grâce àces tuberculesprécieux, l'Europe, malgré son accrois- 54o MOR sèment de population , est désormais à l'abri de ces famines désastreuses qui l'ont plusieurs fois désolée dans des temps où cependant elle étoit beaucoup moins peuplée que main- tenant. Mais ce ne sont pas là les seuls avantages qu'elles puissent procurer : les pommes de terre sont également très- bonnes , comme nous le dirons plus bas, pour la nourriture des bestiaux, et on en relire encore par la distillation une assez grande quantité d'eau-de-vie pour qu'il puisse être avan- tageux de les employer à cet usage. Mais, avant de nous en occuper sous ce dernier point d'utilité, il est à propos que nous disions quelque chose de leurs propriétés en méde- cine. Considérée dans ses rapports avec l'art de guérir, la pomme de terre est loin d'être aussi importante que sous le rapport alimentaire. Réduite parla coction en une sorte de bouillie, elle peut être employée pour faire des cataplasmes émolliens , et nous avons vu de bons effets dé sa pulpe fraîche , appliquée aussitôt l'avoir râpée sur des brûlures au moment où elles venoient d'être faites. Leur prétendu Acrtu lithontriptique ne mérite aucune attention. La propriété narcotique cl calmante que quelques médecins ont attribuée à ses feuilles, n'est nulle- ment prouvée , et leur application , après les avoir fait cuire , sur des contusions, des luxations, des cancers, est un moyen tout -à- fait insignifiant. La fécule est la partie dont la mé- decine peut tirer le plus d'avantage. Dans les maladies d'épui- sement et dans tous les cas où l'on a besoin de fournir à des individus délicats, une nourriture en même temps douce et restaurante , cette substance peut être employée avec avan- tage. Elle peut très-bien remplacer le sagou , qui n'est qu'une autre fécule analogue , retirée de la tige de certains pal- miers. Le salep, qui n'est autre chose que les tubercules de divers orchis , peut ausji être remplacé par la pomme de terre. Parmentier a préparé avec les tubercules de celle-ci un salep indigène , qui par ses qualités ne paroît pas différer de celui qu'on nous apporte deTOrient. Pour fabriquer ce salep, il fais'jil sécher au four la pomme de terre pelée et coupée par tranches , après l'avoi?" laissée quelques instans dans l'eau bouillante. Elle acquiert par ce moyen la solidité et la iruusparence de la corne, devient cassante, présente MOR 54i dans sa cassure un aspect vitreux; en la pilant dans un mor- tier, on la réduit facilement en une poudre blanchâtre qui, cuite dans l'eau, le bouillon ou le lait, peut être donnée dans tous les cas où le salep est employé. Tels sont les rapports que les pommes de terre ont avec la médecine, on voit qu'ils sont peu étendus: il n'en est pas de même si on les considère sous le point de vue de l'alcool qu'on peut en retirer; elles peuvent être alors l'objet d'un commerce assez important, ainsi que nous allons le voir. Rai, dans son Histoire des plantes, rapporte que les habi* tans de la Virginie font une liqueur fermentée et enivrante avec la pomme de terre récente , broyée et étendue d'un peu d'eau ; ils donnent à cette liqueur les noms de mohbi et de jetici. Les habitans du Nord de l'Europe, qui font un grand usage de liqueurs fermentées, ont cherché par divers moyens à rem- placer l'eau-de-vie de vin que leur sol se refuse à produire. Divers grains leur ont d'abord servi à cet usage , mais depuis qu'ils ont connu les pommes de terre , ils ont aussi cherché et ils ont réussi à les employer sous le même rapport. Voici en général par quel procédé ils font l'eau-de-vie avec ces tubercules. On prend des pommes de terre, on les lave dans une eau courante ou qu'on renouvelle plusieurs fois , jus- qu'à ce qu'elles soient bien débarrassées de toute la terre qui pouvoit les salir; ensuite on les fait cuire dans de gran- des chaudières. Quand elles sont cuites , on les écrase d'une manière quelconque, et on les met dans une cuve, où on les délaye à diverses reprises avec les deux tiers d'eau chaude et une certaine quantité de levure de bière pour accélérer la fermentation. Celle-ci commence ordinairement au bout de trente-six heures et dure cinq à huit jours, selon la tem- pérature de l'atelier où les cuves sont placées. Dix -huit de- grés de chaleur sont le terme le plus convenable pour favo- riser la fermentation. Quand elle est achevée, ce qu'on re- connoît à l'enfoncement de la partie supérieure de la ma- tière, on la remue de nouveau avec force , afin d'en bien mêler toutes les parti(S; puis on en remplit l'alambic jusqu'aux trois quarts , et enfin on procède à la distillation de la ma- nière ordinaire. On obtient ainsi , de deux cents livres de 542 MOR pommes de terre, dix à douze jointes d'eau -de- vie à dix ou douze degrés, à laquelle on donne plus de force et qu'on peut élever jusqu'à dix-huit degrés en la distillant une seconde fois, ce qui la réduit des deux tiers, de sorte- que le plus qu'on puisse obtenir de deux cents livres de pommes de terre est quatre pintes d'eau-de-vie à dix -huit degrés. Le résidu de la distillation peut être donné aux bestiaux; ce n'e.st même qu'en l'utilisant de cette manière que la distilla- tion des pommes de terre peut être avantageuse. Ce résidu engraisse les animaux , surtout si on le leur donne tiède. C'est en Suède, en Allemagne et principalement sur les bords du Rhin , qu"on a commencé à, retirer par ce procédé de l'eau- de-vie de pommes de terre. Mais ce procédé est très-impar- fait, et il est probable qu'il cessera d'être employé, lorsque les nouveaux moyens que les progrès de la chimie ont fait connoître , seront plus répandus. C'est M. KirchhofT, célèbre chimiste de Saint-Pétersbourg, qui a découvert et fait connoître que les fécules amilacées pouvoient être converties en matière sucrée fermentescible par la réaction prolongée de l'acide sulfurique très-affoibli. On ne regarda d'abord ce fait que comme curieux, sans le croire susceptible d'aucune application en grand , et le point de vue théorique fut le seul dont nos chimistes s'occupèrent; mais, dans le temps où les compatriotes de M. Kirchhoff , grands consommateurs de boissons alcooliques, comme tous les peuples du Nord, nous avoicnt mis presque au dépourvu de cette denrée , on fut forcé de chercher quelques moyens extraordinaires de s'en procurer , et on eut recours à celui dont nous venons de faire mention. Une fois que l'industrie s'en fut emparée , les perfectionnemens marchèrent avec tant de rapidité, qu'on parvint en très-peu de temps aux résul- tats les plus satisfaisans. M. Kirchhoff prescrivoit de faire bouillir, pendanr trente -six heures, 2 kilogrammes de fé- cule avec 8 kilogrammes d'eau et 20 grammes d'acide sulfu- rique; d'ajouter de l'eau à mesure de son évaporation , pour maintenir toujours la même quantité de liquide. Loi'sque l'ébuUition avoit été prolongée pendant ce temps, on satu- roit l'acide sulfurique par de la craie, on clarifîoit ensuite avec le blanc d'œuf, et on ajoutoit une certaine porlioH M OR 543 de charbon. Le tout étoit enfin jeté sur une étamine , puis ou évaporoit le sirop pour l'obtenir en consistance. En sui- vant cette méthode, dit M. Robiquet (Dict. techuol.), au- quel nous emprunterons la plus grande partie de ce qui suit sur l'alcool de fécule, il deviendroit excessivement difficile de convertir de grandes masses de fécule en sirop ; et une des causes qui y mettent le plus d'entraves, c'est la grande consistance quacquiert le mélange par la première action de la chaleur; il devient si épais qu'on ne peut plus le bras- ser: on est obligé de raleutir singuliéreaient le feu, pour éviter de tout brûler ; tandis qu'en ajoutant la fécule par petites portions à l'eau acidulée et déjà bouillante, on évite ce grave inconvénient, et l'opération marche avec infiniment plus de rapidité. Quatre heures suflisent pour convertir 1000 kilogramuies de fécule en sirop, lorsqu'on a des vases d'une capacité convenable. Ainsi on se sert d'une chaudière ordi- naire, dans laquelle on verse de l'eau acidulée dans la propor- tion de trois d'acide concentré pour cent de la fécule à em- ployer. On chauffe la liqueur, et, lorsqu'elle est en pleine ébullition , on y fait tomber uniformément, au moyen d'une petite trémie, de la fécule bien desséchée, et on agite forte- ment. A mesure que la fécule se délaye avec l'eau acidulée Louillante, elle se dissout immédiatement , sans que la liqueur prenne de consistance. Dans plusieurs fabriques on s'est servi, mais avec un peu moins d'avantage , de la méthode indiquée parLampadius, qui consiste à opérer cette transformation delà fécule en sirop dans des cuves de bois et à l'aide de la va- peur fournie par une chaudière couverte et portant un tuyau qui communique avec le fond de la cuve; mais, par ce moyen , il faut employer plus d'acide et plus de temps.- la pression que subit la vapeur, exerce sur la chaudière une réaction assez forte pour la détériorer en peu de temps. « Lampadius recommande de mettre d'abord dans la cuve en bois, pour une dose de 40 livres de fécule, 60 litres d'eau, que l'on chauffe au moyen de la vapeur jusqu'à ébul- lition, puis on y verse 4 livi'es d'acide sulfurique, étendu de 10 litres d'eau ; lorsque l'acide est mélangé, on ajoute, livre par livre, la fécule délayée dans partie égale d'eau. A chaque addition le liquide devient épais: mais, après quelques mi- 544 MOR mites de réaction, cette consistance se perd, et on ajoute la livre suivante. On continue de soutenir rébullition au moyen de la vapeur pendant sept lieu res consécutives: alors l'action cliimique est achevée. Par ce procédé on ne court point risque de brûler le sirop ni d'y introduire du cuivre; mais la manœuvre de cette opération est difficile : l'autre nous paroît bien préférable. Au reste, de quelque manière qu'on s'y soit pris pour déterminer cette formation du sucre aux dépens de la fécule, il faut, lorsqu'elle est achevée, enlever l'acide surabondant au moyen de la craie, et en ajouter tant qu'il se produit de l'effervescence : on donne le^ temps au sul- fate de chaux produit de se déposer, puis on décante. Ce qui reste au fond , est jeté sur une chaussé ; on reprend ces résidus par une petite quantité d'eau froide, et on filtre de nou- veau. Toutes ces liqueurs claires sont réunies dans une chau- dière et soumises à l'évaporation, jusqu'au degré qu'on dé- sire obtenir. Lorsqu'on est à So*^ de l'aréomètre , on retire i5o livres de sirop pour loo de fécule; si on pous.se à 46 degrés, on obtient 100 pour 100, et enfin, 90 seulement de sucre sec. « Les résultats sont toujours les mêmes quand on opère de la même manière; mais on peut les faire varier en changeant, soit la température, soit la proportion d'acide. En général, on a observé qu'en augmentant la température on pouvoit diminuer la dose d'acide , et réciproquement; ainsi, par exemple , quelques personnes se sont servies de chaudières autoclaves. « Lorsqu'on veut transformer le sirop obtenu en alcool , on s'y prend absolument de la même manière que pour faire fermenter toute autre liqueur sucrée, c'est-à-dire qu'après l'avoir mis à, 7 ou 8 degrés de l'aréomètre , on y délaye de la levure, et qu'on abandonne pendant un temps relatif à la masse sur laquelle on agit. Cette fermentation ne s'éta- blit qu'à une température de 20 à ^5 degrés centigrades, et il est essentiel que cette chaleur soit uniformément répar- tie et soutenue; sans quoi la fermentation pourroit s'inter- rompre, et il deviendroit extrêmement difficile et souvent jmême impossible de la rétablir. a Si toutes les circonstances favorables se trouvent réunies , M OR 545 la fermentation marche aA'ec rapidité et se manifeste par une espèce de bouillonnement bien soutenu. A mesure que l'alcool se développe, la densité de la liqueur diminue, et lorsqu'elle est descendue à un degré, ou mieux à zéro, que d'ailleurs le mouvement tumultueux a cessé, alors on juge qu'il est temps de la soumettre à la distillation. Il ne faut y apporter aucun retard , car cette espèce de vin artificiel passe promptcment à l'acide. On retire de 100 litres dé sirop de fécule, i5 litres d'alcool à 22 degrés. „ L'alcool qu'on obtient par ce moyen est de bonne qua- lité, et il n'a rien de cette saveur désagréable qui caracté- rise les eaux-de-vie de grain ou de marc; déplus, il s'exé- cute avec tant de promptitude, que, même dans un petit em- placement, on peut en fabriquer d'assez grandes quantités. Aussi est-on assuré maintenant que, hors le cas de disette, jamais en France l'alcool ne pourra devenir cher.* En rectifiant cet alcool, on peut d'ailleurs l'obtenir à 33 et 34 degrés, et on pourroit même en retirer à 36 degrés, sî on avoit soin pour cela de séparer les premiers produits de la distillation. La fécule destinée à être changée en sirop pour la distil- lation de l'eau-de-vie n'a pas besoin d'être portée, par un aussi grand nombre de lavages, au même degré de pureté et de blancheur que celle qui doit être employée à faire des bouillies, des crèmes, des pâtisseries, etc. Cette sorte de fécule brute, que les fabricans nomment fécule verte, ne vaut communément que six francs le quintal. La fécule pure , celle propre à être préparée pour la table, a valu dans le principe six à sept francs la livre ; mais Parmentier, par les procédés simples qu'il publia pour son extraction , l'amena, il y a vingt-cinq ans , à ne valoir que six à huit sous la livre, et aujourd'hui , depuis qu'on a multiplié les moulins à râpe , en même temps que la culture s'est étendue , la fécule la plus belle et la plus pure peut être vendue en gros moins de trois sous la livre. Au reste, pour terminer ce qui a rapport aux procjuits qu'on peut retirer de la pomme de terre ou de sa fécule en les soumettant à la distillation , nous dirons que les distil- leries d'alcool de fécule avoient pris, il y a trois ans, un tel dé- 3a. 55 54G MOR veloppement dans Paris, qu'en Août 1S21 elles fabrîquoienf tous les jours dix mille litres d'alcool rectifié à 33 ou 64 de- grés ; pendant l'hiver qui avoit précédé, cela s'étoit quel- quefois élevé jusqu'à 11 et J2 mille litres par jour, et sur vingt-deux fabriques de ce genre, il y avoit à cette époque trois distillateurs qui en faisoient à eux seuls six mille litres par jour. Tout cet alcool se vendoit alors comme esprit de vin , et la plus grande partie éfoit coupée avec la quantité d'eau né- cessaire ( environ un tiers) pour faire de l' eau-de-vie à o.j. degrés, laquelle on coloroit avec un peu de caramel pour lui donner la couleur de l'eau-de-vie du commerce, et enfin elle étoit ainsi livrée aux marchands comme eau-de-vie de Cognac. A l'époque où ces distilleries de fécule donnoient des produits aussi considérables, la plus grande partie de ce qui se consommoit journellement par le peuple de Paris, n'étoit autre chose que cette eau-de-vie. Au reste , l'alcool ainsi retiré de la fécule de pomme de terre et rectifié à 34 degrés, nous a paru avoir absolument les mêmes qualités que l'alcool de vin au même degré; sa pesanteur spécifique, sa limpidité , son arôme et sa saveur sont les mêmes. Nous en avons fait des liqueurs qui ont été trouvées fort bonnes, qui avoient tout-à-fait les mêmes qualités, et qu'on ne pou- voit reconnoitre au goût d'avec celles qui avoient été faites avec de l'alcool ordinaire. Depuis deux ans le Gouvernement a supprimé toutes les distilleries d'alcool de pommes de terre qui étoient dans Paris, parce que, soumises à des droits, il leur étoit trop fa- cile d'en frauder une partie. Quant au sucre qu'on pourroit fabriquer avec la fécule, nous n'en avons point encore vu, et il ne paroit pas qu'on soit parvenu jusqu'à présent à le faire cristalliser; mais nous croyons qu'il ne faut pas désespérer de voir la chimie opé- rer complètement cette métamorphose. Alors quelle impor- tance nouvelle doit acquérir encore la pomme de terre, déjà si précieuse, si l'on peut un jour en retirer cette substaiice, devenue aujourd'hui une denrée presque de première né- cessité ! On n'a pas pu non plus priver entièrement le sirop de fécule d'une saveur plus ou moins acre qui le rend peu agréable au goût, et qui empêche qu'on ne puisse l'employer MOR Hi pour la préparation et l'assaisonnement de tous les meta alimentaires pour lesquels on se sert du sucre ; il est sur- tout impropre à sucrer toutes les préparations de laitage , parce qu'il les fait promptement coaguler. Nous avons déjà dit plus haut que la pomme de terre étoit pour les animaux domestiques une nourriture aussi salubre que pour l'homme; effectivement on peut la leur donner dans tous les temps, crue ou cuite , en observant dans le premier cas d'avoir toujours la précaution de la leur couper en morceaux, et dans le second, d'attendre qu'elle soit un peu refroidie. On a imaginé dans ces derniers temps, pour les grandes fermes où l'on a beaucoup de bestiaux , diverses machines propres à couper en morceaux les pommes de terre et autres racines potagères destinées à leur nourriture. Une des meil- leures est celle qui est figurée, page 240, dans le douzième volume du nouveau Cours d'agriculture , imprimé chez Deterville. On doit régler la quantité qu'on donne de pommes de terre, selon la force, l'âge et la constitution de chaque ani- mal , et il faut toujours y ajouter une certaine quantité d'un autre genre de nourriture. Selon Parmentier, un bx>isseau pesant 18 à 20 livres en- viron, donné par j.our , indépendamment du foin que l'on j ette toujours dans le râtelier , épargne le fourrage , et nourrit fort bien un bœuf destiné à la boucherie ; il en faut un peu moins pour les vaches, auxquelles cela fait produire du lait en abondance. Cette nourriture soutient également les che- vaux, et un arpent cultivé en pommes de terre peut suffire à la nourriture de trois de ces animaux ; mais il faut les mêler avec le fourrage et en donner une mesure semblable à celle d'avoine. Elles sont aussi propres aux moutons qu'on veut engraisser, et qui, par ce moyen, produisent plus de suif et consomment moins de fourrage; aux boucs et aux chèvre*, qui en profitent beaucoup. Rien n'est plus convenable à la nourriture des cochons, lorsqu'on veut les engraisser promp- tement et à peu de frais. On peut conduire ces animaux plusieurs jours de suite dans les champs où les pommes dé terre ont été récoltées; en fouillant la terre avec leurgrouia. 548 MOR ils trouvent les tubercules qui ont échappé aux ouvriers , et les mangent. Tous les oiseaux de basse -cour, ajoute Parmentier, peu- vent être mis à l'usage des pommes de terre cuites et mêlées à un peu de farine. Il n'y a pas jusqu'au poisson qui n'y trouve sa nourriture; il suffit de les lui jeter en fragmens dans les étangs et les viviers. Ces racines suppléent encore le son pour la préparation de l'eau blanche, boisson recom- mandable dans la médecine vétérinaire. En les râpant et les exprimant au pressoir à cidre, et en les faisant ensuite cuire avec l'addition d'un peu de sel, il en résulte sui'-le-champ une eau blanche, comparable, pour les effets, à celle qui porte ce nom. D'après le même agronome, parmi les racines potagères il n'y en a point qui soit susceptible d'offrir tant de ressource et de profit que la pomme de terre; elle conserve dans leur embonpoint les bestiaux qui s'en nourrissent une partie de l'année , et rend leurs fumiers plus propres à l'amendement des terres. Avec cette denrée les fermiers trouveront dans leurs fonds les plus médiocres l'avantage de faire des élèves pendant l'été, d'entretenir pendant l'hiver des troupeaux considéra- bles; et le petit cultivateur, à son tour, fera rapporter à son foible héritage de quoi nourrir sa famille, sa vache, son cochon , son chien et sa volaille. Jamais cette culture ne pourra devenir préjudiciable à celle des grains. Si l'une et l'autre sont également abondantes, on emploie l'excédant du produit de la première à l'extraction de la fécule, à la distillation pour en retirer de l'eau-de-vie ; on fait blanchir les pommes de terre coupées par tranches, et on les fait sécher pour en avoir jusqu'à la récolte suivante; enfin, on les donne à manger aux bestiaux. La pomme de terre, en un mot, est un aliment local qui diminuera la consommation des grains dans les campagnes, et fera disparoitre ces fléaux des grandes populations, le monopole, l'accaparement et la famine. A ces considérations importantes on peut encore en ajouter quelques autres; d'abord, c'est que les premiers et les der- niers travaux qu'exige cette plante se font à une époque où il MOR 549 n'y en a plus guère d'autres. En effet, les pommes de terre ne se plantent que lorsque les semailles de tous les grains sont faites, et on ne commence leur récolte qu'après que toutes les autres sont ferntinées. Enfin , le plus grand avantage qu'el- les présentent, c'est qu'elles n'ont presque rien à craindre de ces fléaux dévastateurs qui font trop souvent la ruine des laboureurs ; ces ouragans , ces grêles qui quelquefois anéan- tissent en peu d'instans les plus belles moissons, ne leur font que peu ou même point du tout de mal. Les sécheresses prolongées, les pluies continuelles, qui peuvent arrêter la végétation des grains ou en occasioner la pourriture, n'ont encore que peu d'influence sur la récolte des pommes de terre. Avant de terminer ce qui a rapport à la morelle tubé- reuse , nous dirons quelque chose sur son emploi économique pour le blanchissage du linge, que M. Cadet-de-Vaux a fait connoître. Voici le procédé au moyen duquel on peut opérer ce blanchissage. On fait tremper le linge, pendant vingt- quatre heures, dans une grande quantité d'eau froide. On le retire, on le bat et on le tord. Quand cela est fait, on prend des pommes de terre qu'on a fait cuire dans l'eau, comme pour les manger, mais de manière cependant qu'elles con- servent assez de solidifé pour pouvoir être employées comme du savon. Il faut les éplucher, parce que leur peau donne- roit au linge une couleur grisâtre. Ensuite, on plonge le linge essangé dans une chaudière d'eau chaude , où il de- meure une demi-heure, et on le retire pièce à pièce , en le tordant légèrement, afin qu'il ne présente pas trop d'humi- dité à la pomme de terre. Le linge étant ôté de la chau- dière, on le déploie, et, à l'aide d'une planche, on empâte de pommes de terre les parties grasses; alors on le replie en l'arrosant légèrement d'eau chaude ; on le froisse , on le bat £t on le replonge ainsi empâté dans la chaudière pour l'y tenir en ébullition pendant une demi- heure à trois quarts d'heure. Si le linge étoit extrêmement sale, on auroit re- cours, pour les taches qui aui'oient résisté, à un second em- pâtement semblable au premier, ainsi qu'à une seconde im- mersion dans l'eau bouillante. Enfin on retire le linge de la chaudière pour le laver à la rivière , ou pour le plonger dans un baquet d'eau froide, où il est lavé à grande eau. 55o MOR Nous avons dit dans le commencement de cet article que le genre Morelle renfermoit plus de trois cent quatre-vingts espèces; mais il s'en faut beaucoup que toutes les autres ensemble offrent autant d'importance que la seule pomme de terre. Ce qui nous reste à dire ne sera donc que peu de chose comparativement à ce qui a été nécessaire pour faire , même en abrégé, l'histoire d'une plante qqi est aujourd'hui si précieuse , non -seulement pour la France , mais pour J'Europe entière. Morelle pinnatifide : Solanum pinnatifidum , Lam. , Jllust,^ t. ii5, fig. 4i ; Solanum reclinatum , Herb. de l'amat. , n.° et t. 507. Sa tige est épaisse, un peu succulente, glabre comme toute la plante, haute d'un pied et demi à deux pieds, ra- meuse, garnie de feuilles pinnatifides , ou à trois lobes, ou même simples. Les fleurs sont d'un bleu clair , assez gran- des, portées trois à six ensemble sur des pédoncules rameux, placés dans les aisselles des feuilles, ou le plus souvent en dehors, et recourbés en bas après la floraison. Le fruit est une baie globuleuse , d'un jaune verdàtre et de la grosseur d'une petite prune. Cette espèce est bisannuelle dans notre climat; elle est originaire du Pérou, oîi l'on mange, dit-on , ses fruits. On la cultive en France depuis vingt et quelques années. Il faut la rentrer dans la serre tempérée pendant l'hiver ; elle commence à y fleurir en Avril, et ses fleurs se succèdent les unes aux autres pendant une grande partie de l'été. Morelle a feuilles de CHÊîiE,: Solanum quercifolium, hinn.^ Spec. , 264; Dun., Solan. , iSg. Sa tige est haute de deux à trois pieds , divisée en rameaux anguleux , garnis de feuilles oblongues , pinnatifides , légèrement ciliées et composées de cinq à sept pinnules plus ou moins profondes. Les fleurs sont violettes, à cinq divisions obtuses, et portées sur des corym- bes dichotomes, ordinairement disposés au sommet des tiges. Cette plante est originaire du Pérou. On la cultive au Jardin du Roi, où elle fleurit en Août. et Septembre. On la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Morelle radicante : Solanum radicans, Linn. fils , Dec. 1 , t. 10; Lam. Dict. enc. 4, p. 288. Sa tige est herbacée, an- guleuse, couchée et rampante à sa base, ensuite redressée, xMOR 55 1 très-rameuse , garnie de feuilles pinnatifides , partagdes le plus souvent en cinq divisions ovales-lancéolées. Les fleurs sont petites , blanchâtres ou violettes, disposées en grappes simples, axillaires ou opposées aux feuilles. Les fruits sont de petites baies rougeàtres. Cette espèce est originaire du l¥rou. On la cultive au jardin du Roi , et on la rentre dans l'oran- gerie pendant l'hiver. '"■ "■ Feuilles lobées , siniiées ou anguleuses, MoRELLE douce-amî:re; vulgairement douce -amere , vigne RE Judée: Solanum dulcamara , Linn. . 5p. 264; Bull., Herb., i. 25. Sa tige est ligneuse, divisée dès sa base en rameaux sarmenteux , légèrement pubescens , longs de cinq à six pieds ou plus, ne se soutenant qu'en s'appuyant sur les autres plantes qui sont dans leur voisinage. Ses feuilles sont alter- nes, pétiolées , légèrement pubescentes ; les unes très -en- tières et ovales-lancéolées, les autres découpées à leur base en deux lobes. Les fleurs sont de grandeur moyenne, d'une belle couleur violette, quelquefois tout-à-fait blanches, et disposées , au nombre de quinze à vingt ou au-delà , en cimes placées le long des rameaux ou à l'opposition des feuilles. Les fruits sont de petites baies ovoïdes, d'un rouge éclatant. Cet arbrisseau croît dans les haies, les buissons et sur les bords des bois : il fleurit depuis le mois de Mai jusqu'à la fin de l'été. La morelle douce-amère est propre par ses rameaux sar- menteux à garnir des murs et des berceaux. Ses cimes de fleurs, qui se succèdent les unes aux autres pendant tout l'été, font un joli effet. On la multiplie de graines, de mar- cottes et en éclatant les racines. Outre la variété à fleurs blanches, on en cultive encore une autre à fleurs doubles, et une autre à feuilles panachées. Ces deux dernières varié- tés sont plus délicates, sensibles au froid, et il est bon de les mettre à l'abri pendant l'hiver. Quant à la douce-amère com- mune, elle exige peu de soin; il faut seulement la placer dans un endroit ombragé et un peu frais. Les tiges et les feuilles fraîches de cette espèce ont une saveur douceâtre, et ensuite amère , ce qui a fait donner à la plante le nom qu'elle porte ; ces parties répandent , lors- 552 MOR qu'on les froisse entre les doigts, une odeur un peu nau- séeuse, mais qui se dissipe en grande partie parla dessic- cation. La douce-amère a été très-prcconisée sous le rapport de ses propriétés médicinales, et plusieurs auteurs en ont fait l'objet de traités particuliers. Les maladies dans lesquelles on en a principalement vanté lusage, sont la goutte , les rhumatismes, la pleurésie, la péripneumonie , la phthisie pulmonaire, l'ictère, l'obstruction des viscères, les scro- phules , le cancer, le scorbut, la syphilis, les dartres, et les maladies de la peau en général. Aujourd'hui beaucoup de médecins sont persuadés qu'on a beaucoup trop exagéré les vertus de cette plante, et de toutes les maladies citées plus haut , elle n'est plus guère usitée que dans les affections cutanées. La meilleure préparation de douce-amère est la décoction de ses rameaux d'un an ; on peut les employer à la dose d'une demi-once jusqu'à quatre onces pour une pinte d'eau. On en fait aussi un extrait dont la dose ordinaire est d'un demi-gros à une demi-once, mais qu'on peut élever successivement beaucoup plus haut. Un malade cité par M. Dunal en a pris jusqu'à quatre onces par jour, qu'on divisoit eulement en deux prises. On a cru pendant long-temps que les fruits de la douce- amère étoient vénéneux et qu'ils agissoient à la manière des narcotiques. Cette opinion étoit établie sur un fait rapporté dans la Pharmacologie de Floyer. Selon cet auteur, trente baies de douce-amère ayant été données à un chien , cet ani- mal mourut au bout de trois heures, et l'on trouva ces fruits non digérés dans son estomac. Haller, Linnœus , Bergius , Murray et la plupart des auteurs de matière médicale ont cité ce fait comme une preuve des effets délétères de cette plante ; mais M. Dunal, ayant fait de nouvelles expériences, à ce sujet, a prouvé que ces fruits n'avoient réellement au- cune action vénéneuse sur les animaux, et que la mort du chien dont parle Floyer, devoit être attribuée à toute-autre cause qui est restée inconnue. En effet, M. Dunal a fait ava- ler à des cabiais ou cochons d'Inde et à plusieurs chiens de moyenne taille , trente, trente-cinq, cinquante, soixante, cent et jusqu'à cent cinquante baies de douce-amère, sans MOR 553 qu'il soit arrivé le moindre accident à aucun de ces ani- maux. Indépendamment des cabiais et des chiens, M. Dunal a aussi fait manger cinquante des mêmes fruits à un coq, qui n'en a pas été plus affecté que ceux-là. On sait d'ailleurs que les grives mangent aussi les baies de la douce-amère. MoRELLE A GROS FRUITS : Solaniim macrocarpoTi , Linn. , Mant. , 2o5 ; Mill. , le, t. 29/,. Sa tige est lisse , sillonnée , anguleuse, haute d'un pied ou deux, garnie de feuilles grandes , briè- vement pétiolées, cunéiformes, sinuées , très-glabres. Ses fleurs sont grandes, bleues, presque campanulées , portées sur des pédoncules courts. Il leur succède une baie très- grosse, arrondie, du volume d'une pomme ordinaire et de couleur jaune. Cette morelle croît naturellement au Pérou. Elle est cultivée au Jardin du Roi , dans la serre chaude. Morelle faux -piment; vulgairement Pommier d'amour, Petit - CERISIER ; Solanum pseudocapsicum , Linn., Spec. , 268. La tige de cet arbrisseau s'élève dans nos jardins à quatre ou cinq pieds de hauteur et même plus. Ses feuilles sont lan- céolées, entières ou légèrement sinuées, rétrécies en pétiole à leur base. Les fleurs sont blanches , assez petites, pédon- culées, disposées le long des jeunes rameaux, souvent plu- sieurs ensemble, quelquefois solitaires ou seulement gémi- nées. Les fruits sont des baies globuleuses d'un rouge vif et de la grosseur d'une petite cerise. Cette espèce est origi- naire de l'île de Madère, et cultivée depuis long-temps dans les jardins. Dans le Nord de la France on la plante en pot et on la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver; dans les parties les plus chaudes du Midi de la France , elle peut vivre en pleine terre. Elle fleurit depuis la fin du printemps jusqu'au milieu de Pautomne. On la multiplie très-facilement par ses graines , dont les semis donnent des fleurs et des fruits dès la première année. MoEELLE DE BuENOs - Ayres ; Solaiium honariense , Linn., Spec. 5 264. La tige de cette espèce est ligneuse, munie de piquans dans sa jeunesse ; elle s'élève dans nos jardins à la hauteur de dix à douze pieds , et se divise en rameaux , d'abord munis d'aiguillons , mais qui tombent avec le temps ou qui se perdent tout-à-fait par la culture. Ses feuilles sont alternes j pétiolées, ovales-lancéolées, sinuées en leurs bords, 554 MOR un peu rudes au toucher , mais dépourvues de piquans en leur surface. Les fleurs sont grandes, blanches, disposées vers l'extrémité des rameaux en cimes ou en corymbcs. Cet ar- brisseau est indigène de TAmérique méridionale, où il a été trouvé dans les environs de Buenos-Ayres. On le cultive au Jardin du Roi , et il est assez généralement répandu dans ceux des amateurs. A Paris et dans une grande partie de la France il faut le rentrer dans l'orangerie pendant l'hiver; en Provence et en Languedoc il peut vivre en pleine terre. Ses bouquets de fleurs se succèdent les uns aux autres pen- dant tout l'été. MoRELLE NOiJiE ; Vulgairement Morelle commune: Solanuin nigrum, Linn., Spec, 266; Bull., Herb. , t. 6j. Sa racine est fibreuse, annuelle ; elle produit une tige haute de huit à douze pouces, divisée en rameaux étalés, garnis de feuilles péliolées , ovales -lancéolées , plus ou moins anguleuses, molles au toucher et d'un vert assez foncé. Ses fleurs sont petites, blanches, disposées cinq à six ensemble en manière de petites ombelles dispersées çà et là sur les rameaux. Il leur succède des baies de couleur noire et de la grosseur d'un grain de groseille. Cette espèce est commune dans les lieux cultivés. Elle fleurit en Juillet et en Août. Les médecins et les botanistes ont cru pendant long-temp's que toutes les parties de cette morelle avoient les mêmes pro- priétés narcotiques que plusieurs autres plantes de la famille des solanées à laquelle elle appartient; on trouve même dans les auteurs des exemples d'empoisonnement attribués à cette plante. D'un autre côté, Théophraste , Dioscoride et autres écrivains de l'antiquité parlent de la morelle comme d'une plante potagère dont on faisoit communément usage, et dans plusieurs pays on en use encore de même aujourd'hui. Ainsi, dans les Indes, dans les îles de France et de Bourbon, dans plusieurs des Antilles, on mange, sous les noms de Brèdes , de Laman, la morelle, comme dans plusieurs parties d'Europe nous mangeons les épinards. Des colons de Saint-Domingue, réfugiés à Paris, ont même préparé l'espèce d'aliment qu'ils nomment Calalou avec la morelle recueillie aux environs delà capitale, et l'ont mangé comme ils faisoient dans leur pays, sans en avoir éprouvé la moindre incommodité. Dans des M OR 555 expériences positives faites sur cette plante, son infusion, trois gros de son suc , deux gros du suc des baies, n'ont rien produit de remarquable. Enfin , M. Dunal en a pris lui- même une assez grande quantité de baies, et fait prendre jusqu'à cent à plusieurs animaux, sans qu'il en soit jamais résulté aucun accident; ce qui porte ce médecin à croire que les empoisonnemens attribués à la morelle ont proba- blement été causés par les fruits de la belladone, souvent appelée morelle. Cependant on voit par opposition, dans des expériences faites par M. Orfila, des chiens périr quarante- huit heures après qu'on leur eut fait avaler six à sept gros d'extrait aqueux de morelle. D'ailleurs, un pharmacien de Besançon, M. Desfosses, a découvert, dans les baies de la morelle noire, un principe alcalin qu'il a nommé solanine. Il existe aussi, mais moins abondant, dans les baies de la douce-amère. Quatre grains de cette substance, introduits dans l'estomac d'un chien ou d'un c-hat , excitent des vomissemens violens, suivis d'un assoupissemeut qui dure plusieurs heures. De tout ce qui précède , il nous paroît qu'on peut con- clure que la morelle noire n'est pas véritablement aussi dan- gereuse qu'on l'a dit pendant long-temps; mais cependant son affinité avec les solanées narcotiques, son odeur, qui se rapproche de la leur , ne permettent pas de la regarder comme étant tout-à-fait et dans tous les temps exempte de pouvoir produire certains accidens, et c'est sans doute en automne, lorsqu'elle est chargée de fruits, qu'elle est le plus dans ce cas. Pour la manger sans inconvénient, il faut pro- bablement la cueillir au printemps, lorsqu'elle est encore peu avancée ou quand elle commence seulement à fleurir. La morelle a été très-usitée en médecine, et elle l'est en- core. Autrefois on l'employoit à l'intérieur contre la car- dialgie , le cancer , la strangurie , les coliques néphrétiques, l'hydropisie , etc. Mais aujourd'hui on ne s'en sert plus guère qu'extérieurement; c'est en cataplasmes et en fomentations, sur les inflammations cutanées , les brûlures , les hémor- roïdes, les tumeurs inflammatoires douloureuses qu'on en fait le plus d'usage, et surtout en décoction et en injection dans les dégénérescences cancéreuses de la matrice. On faisoit 556 MOR autrefois dans les pharmacies plusieurs préparations de mo- relle qui de nos jours sont tombées en désuétude. MoRELLE VELUE : Solanum lillosum , l,am. , Dict. enc. , 4» p. 28c) ; Solanum nigriim , Linn. , Spec. 266. Cette espèce diffère de la précédente parce que sa tige, ses feuilles, surtout sur leurs nervures, et ses pédoncules sont velus ; on la distingue aussi par ses fruits jaunes ou un peu rougeàtres. Elle croit dans les lieux cultivés , et fleurit en Juin , Juillet et Août. Les Solanum minialum , humile et ochroleucum , distin- gués comme espèces par les auteurs modernes , diffèrent peu entre eux et ne sont très- probablement , ainsi que le solanum villosum, que de simples variétés de la seule espèce que Linnaeus avoit admise , le Solanum nigrum. -;->!■* Pf>iillles très-etitières. MoRELLE A FEUILLES DE LAURIER : Solanum laurifoUum , Linn., SuppL, 148; Lam. , Dict. enc, 4, p. 280. Sa tige est fru- tescente , à rameaux cotonneux , garnis de feuilles ovales- oblongues, portées sur de courts pétioles , glabres et lisses en-dessus , revêtues en-dessous d'un duvet jaunâtre ou rous- sàtre. Les fleurs sont petites, disposées en une panicule ter- minale presque dichotome. Le calice est glabre et la corolle profondément quinquéfide. Cette espèce est originaire de l'Amérique méridionale. On la cultive au Jardin du Roi. MoRELLE A FEUILLES demolène ; Solanum verbascifolium , Lam. , Dict. enc, 4, p. 27g. Cette espèce est un arbrisseau dont la tige s'élève dans nos jardins à six ou huit pieds de hau- teur, et dont les rameaux , les pétioles, le dessous des feuil- les, les pédoncules et les calices sont abondamment recou- verts d'un duvet velouté. Ses feuilles sont ovales-lancéolées, grandes , molles au toucher, cotonneuses des deux côtés et surtout en -dessous. Les fleurs sont bleuâtres, nombreuses, petites, disposées en une panicule terminale et dichotome. Cet arbrisseau est originaire des Antilles. On le cultive au Jardin du Roi dans la serre chaude ; il fleurit en Septembre et Octobre. Morelle auriculéë ; Solanum auriculatum , Lam. , Dict, enc, 4, p. 27g. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente ; mais elle en diffère parce qu'elle s'élève MOR 5^7 davantage , jusqu'à quatorze et quinze pieds , et surtout parce que le pétiole de ses feuilles est muni à sa base de deux stipules ovales et en forme d'oreillettes. Cette morelle croît naturellement à l'île de France; on la cultive au jardin du roi dans la serre chaude : elle fleurit en automne. Morelle a feuilles de bette; Solanum helaceum , Cavan., Icon. rar. , 6, p. 16, t. 62/1. Sa tige est ligneuse , haute de cinq à six pieds , glabre , rameuse. Ses feuilles sont alternes , pétiolécs, grandes, ovales, aiguës, échancrées en cœur à leur base, luisantes en-dessus, très-légèrement cotonneuses en-dessous. Ses fleurs sont blanches, un peu teintes de rose, assez grandes, disposées en grappes axillaires et bifides. Cette plante est originaire du Pérou; on la cultive au Jardin du Roi , dans la serre chaude. Morelle lvcioïde ; Solanum Ij^cioïdes , Linn. , Mant. , 46. La tige de cette espèce est ligneuse , divisée en un grand nom- bre de rameaux diCTus , étalés, non véritablement épineux, mais dont les plus petits se durcissent en vieillissant, se dé- pouillent de leurs feuilles, et prennent, par la pointe pi- quante qui les termine, la forme et Taspect d'épines. Les feuilles sont alternes, pétiolées, ovales- oblongues , glabres, et assez petites. Les fleurs sont blanches, de grandeur moyenne , solitaires dans les aisselles des feuilles sur des pédoncules grêles, aussi longs que les feuilles elles-mêmes; leur corolle est plane , plissée et marquée dans son centre d'une étoile à cinq rayons. Les anthères sont courtes, rou*- geâtres, distinctes les unes des autres et nullement conni- ventes. Les fruits sont de petites baies globuleuses et rouges. Cette morelle est originaire du Pérou; on la cultive au Jar- din du Roi et chez quelques amateurs. Elle fleurit en Juin, Juillet et Août. On la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. Morelle a piquans rouges ; Solanum igneum, Lam., Dict. enc. , 4 , p. 5o5. Sa tige est ligneuse , haute de trois a quatre pieds , rameuse, garnie çà et là , ainsi que la principale ner- vure des feuilles , d'épines droites d'un beau rouge. Les feuilles sont alternes, pétiolées, lancéolées, légèrement ve- lues. Les fleurs sont blanches, de grandeur médiocre , dispor sées en grappe au sommet des rameaux ; leur corolle est partagée , presque jusqu'à sa base , en six divisions lan- 558 MGR céolées. Cette espèce est originaire des AntiJles. On la cul- tive au Jardin du Roi ; elle fleurit en Juin et Juillet. MoRELLE SARMENTEUSE; Solanum sarmentosum , Lam. , Dict. enc. , 4, p. 307. La tige de cette espèce est ligneuse, divi- sée en rameaux sarmenteux et presque grimpans, qui peuvent s'élever à dix pieds de haute^ir et même plus. Ces rameaux, ainsi que les pétioles des feuilles, et quelquefois leur ner- vure inférieure , sont armés d'aiguillons courts , un peu re- courbés. Les feuilles sont géminées ou opposées, ovales-lan- céolées, hérissées, surtout en-dessous, de poils étoiles qui les rendent rudes au toucher. Les fleurs sont blanches , dispo- sées en petites grappes placées dans les aisselles des feuilles de la partie supérieure des rameaux; leur corolle est partagée en cinq divisions profondes. Cette plante est originaire des Antilles ; on la cultive au Jardin du Roi. MoRELLE GIGANTESQUE : Solcinum giganteum , Lam. , Dict. enc, 4, p. 5o6; Jacq. , Icon. rar. Dans nos jardins, cet arbrisseau n'a pas plus de cinq ou six pieds ; mais dans son pays natal il s'élève à plus de quinze pieds. Ses rameaux sont couverts d'un duvet court, serré, blanchâtre, et héris- sés en même temps d'aiguillons courts et aigus. Ses feuilles sont ovales-lancéolées, pétiolées, glabres en-dessus, revêtues en-dessous d'un duvet cotonneux , semblable à celui qui re- couvre les rameaux. Les fleurs sont d'un violet pâle, assez petites, cotonneuses en dehors, disposées en corymbes très- garnis et placés à l'extrémité des rameaux. Cette espèce croit naturellement au cap de Bonne-Espérance. On la cul- tive au Jardin du Roi. "*"*** Feuilles sinuées, anguleuses ou lobées. MoRELLE SODOMÉE : Solanum sodomeum , Linn., Spec, 268 ; Solanum pomiferum frutescens africanutn, etc. Moris., Hist. , 5, p. 621 , S. i3 , t. 1 , fig. i5. Sa tige est ligneuse, haute de deux à trois pieds, divisée en branches courtes, épaisses, armées de nombreux piquans. Ses feuilles sont oblongues, découpées profondément en lobes obtus ou arrondis , oppo- sées, hérissées de quelques poils rayonnans , et armées d'ai- guillons semblables à ceux des tiges. Les fleurs sont violettes , disposées en panicules placées sur les côtés des rameaux j MOR 559 leur calice est très- épineux. Le fruit est une baîe de la gros- seur d'une noix, panachée de blanc et de vert avant sa ma- turité, toute jaune lorsqu'elle est parvenue à cette époque. Cette espèce croît naturellement au cap de Bonne -Espé- rance. On la cultive au Jardin du Roi. MoRELLE pyracanthe; Solanumpj'racanthos ,l.am. ,T)ict. enc. , 4, p. 29g. Sa tige est frutescente, haute de deux à trois pieds, partagée en rameaux cotonneux , armés d'aiguillons nombreux , d'une couleur rouge de feu. Ses feuilles sont alongées , coton- neuses et blanchâtres en -dessus et en - dessous , découpées jusqu*à moitié en lobes obtus , et armées d'épines sem- blables à celles des rameaux. Les fleurs sont bleuâtres, dis- posées en corymbes latéraux. Cette plante croit naturelle- ment à Madagascar. On la cultive au Jardin du Roi et chez quelques amateurs. Elle fleurit en Juin, Juillet et Août. C'est une des espèces qui produit le plus d'effet par le contraste du rouge brillant de ses épines avec le duvet velouté et blanchâtre des rameaux et des feuilles. On la rentre dans la serre tempérée pendant l'hiver. MoREi-LE MARGiNÉE : Solunum marginatum , Linn. fils, SuppL, 147; Jacq., Icon. rar. , 1 , t. 45. Sa tige est ligneuse, coton- neuse, rameuse, haute de quatre à six pieds, armée de pi- quans épars, et garnie de feuilles grandes, alternes, péfio- lées , ovales, échancrées peu profondément en lobes obtus ou arrondis. Ces feuilles sont dans leur jeunesse revêtues en- dessus et en- dessous d'un duvet blanchâtre; mais, dans l'âge adulte, la surface supérieure devient presque glabre, elle est seulement armée sur ses nervures, ainsi que Tinfé- férieure, de quelques épines semblables à celles des tiges. Les fleurs sont grandes , blanches ou d'une couleur purpu- rine, disposées en grappes latérales. Cette espèce croît na- turellement dans l'Abyssinie. On la cultive au Jardin du Roi. MoRELLE TOMENTEUSE : Solonum t/omeiitosum , Linn., Spec. , 26g ; Solanum spinosiim maxime tomentosum; Bocc. , 6'ic,, p. 8, t. 5. Sa tige est frutescente, haute de deux pieds ou envi- ron , revêtue d'un duvet jaunâtre, avec des aiguillons me- nus de même couleur. Ses feuilles sont ovales-en- cœur, légèrement sinuées en leurs bords , cotonneuses des deux côtés. Ses fleurs sont bleuâtres, de grandeur médiocre, dis- 56o MOR posées en petites grappes latérales dans la partie supérieure des rameaux. Cette plante croit naturellement en Ethiopie. On la cultive au Jardin du Roi. MoRELLE MELONGÈNE ; vulgaircmcnt Aubergine , Melon- gène : Solanum melongena , Linn. , Spec, 266. Sa tige est herbacée , mais ferme , haute d'un pied à dix-huit pouces , cotonneuse, surtout dans le haut, un peii rameuse. Ses feuilles sont ovales, sinuées en leurs bords, assez longuement pétiolées et plus ou moins cotonneuses. Les fleurs sont blan- ches, purpurines ou bleuâtres, grandes, latérales, souvent solitaires, quelquefois portées sur un pédoncule commun qui se divise en deux ou trois autres. Le calice et le pédoncule sont garnis de quelques aiguillons rares et courts; le dernier s'incline à mesure que le fruit mûrit. Celui-ci est une baie pendante , très-grosse , ovoïde-aîongée , lisse, luisante , ordinai- rement violette , quelquefois jaune , contenant une chair blanche. Cette espèce est annuelle; elle croît naturellemenl dans les pays chauds, en Asie, en Afrique, en Amérique On en connoît plusieurs variétés, qui se distinguent princi paiement par la grosseur et la couleur de leur fruit. La plu; remarquable est celle dont la baie est blanche et a exac tement la forme d'un œuf de poule, ce qui l'a fait appe 1er vulgairement p/an/e aux ceufs , pondeuie. Cette variét se cultive par curiosité dans les jardins du Nord ; mais 1 variété à gros fruit violet est très-répandue dans les partie méridionales de l'Europe, où ce fruit est très en usage comm aliment , de même que dans les pays chauds , où la plant croît naturellement. On le mange , soit cuit avec des viandes soit assaisonné de diiférentes façons. L'aubergine crue est insipide et fade, aussi ne la mange t-on pas dans cet état : on n'en fait"jamais usage qu'aprè l'avoir fait cuire. Les préparations qu'on lui fait subi sont différentes dans chaque pays. Dans les Indes on l'assa" sonne avec du vin et du sucre, ou simplement avec de l'ea sucrée ; dans le Midi de la France, c'est principalement ave de l'huile d'olive. L'aubergine étant un aliment répand' dans un grand nombre de régions, l'expérience ne manqu. pas pour prouver qu'elle n'a rien de délétère. Ccpendan l'opinion contraire paroît avoir été assez générale d'après It MOR 56i noms de melongena et de malum insanum , qui lui ont été donnés ; mais cela paroit venir uniquement de ce qu'on confondoit souvent autrefois le solanum melom^ena avec le solarium ovigeruin. Ce dernier a les graines enveloppées d'une pulpe d'une àcreté extrême et très-délétère, tandis que les autres parties du fruit sont salubres et n'ont point de mau- vais goût. Les graines de la melongèue sont dépourvues de cette pulpe. Les baies du solanum o\>igerum deviennent cepen- dant mangeables, et à Java on les emploie comme aliment, après avoir enlevé la pulpe qui entoure les graines. Ce n'est aussi qu'après avoir enlevé, par la pression entre deux plan- ches, les graines et la pulpe qui les entoure, qu'on mange, dans les Indes orientales , les fruits du solanum presstim. La melongène n'a été que fort larement employée en mé- decine : elle passe pour aphrodisiaque dans quelques cantons d'Italie ; mais plusieurs auteurs la regardent, au contraire, comme rafraîchissante. Les feuilles ont passé pour anodines, résolutives , et on les a quelquefois employées pour faire des cataplasmes. Pour ne pas donner trop d'étendue à cet article déjà assez long, nous rapporterons succinctement ce qu'on sait sur la propriétés et les usages de quelques autres morelles, sans les décrire. La plus grande partie de ce que nous dirons à ce su- jet sera extrait de l'ouvrage de M. Dunal, que nous avons déjà eu occasion de citer plusieurs fois. Loureiro , dans son Flora chinensis et cochinchinensis , dit, sans autres détails, qu'en Cocliinchine on attribue à la racine du solanum, qu'il décrit sous le nom d'album, la propriété de guérir les maux de dents. Les Brasiliens (Pison, Brasil., ]85) font un grand cas de la racine du solanum paniculatum , qu'ils regardent , prise en dé- coction , conmie un puissant diurétique. Au rapport de Sloane { Historia jam. , i, p. 236), les rricines d'un solanum qui croit à la Jamaïque , et qu'il désigne sons le nom de solanum bacciferum,Jlore luteo , fructu croceo , s.mt très-amères, et leur décoction, regardée comme un diurétique très-actif, est employée également par les méde- cins et les gens du peuple. Cet auteur assigne les mêmes propriétés et le même emploi au solanum mammosum. ^■2. 5(5 563 MOR Hermann [Hort. Lugd. Batav., 574) dit que les racines du solanum Hermanni (solanum sodomœum, L.) sont acres et presque amères; qu'à l'exemple des Holtentots, il en a em- ployé la décoction dans les hydropisies comme diurétique , et que toujours il en a obtenu un grand succès. Dans quelques-unes des Moluques (Rumphius, Herbar. am- loinense, vol. 5, p. 240), lorsqu'on a employé en vain les moyens qu'on met ordinairement en usage pour faciliter un accouchement difficile, on broyé dans l'eau la racine du solanum trongum , ou celle du solanum pressum ; on filtre, et on obtient une infusion nauséabonde qu'on fait prendre à la malade. Rumphius assure que cette pratique a souvent beau- coup de succès. Il rapporte que la même infusion est em- ployée dans l'odontalgie et dans certaines douleurs de gencives. Au Malabar (Rhéed. , Hort. Malabar., 2 , p. 65 et 69) , les racines des solanum undatum et lasiocarpum , triturées et don- nées dans le vin, servent à exciter le vomissement; prises seules à la dose de deux onces, elles favorisent les excrétions alvines. On les emploie aussi en décoction, ainsi que leurs feuilles, dans certaines fièvres muqueuses. Dans le même pays, la décoction de la racine du solanum violaceum est mise en usage, mêlée avec du miel, dans certaines fièvres, dans les catarrhes, dans la strangurie : on l'emploie aussi, avec l'addition d'une petite quantité de cardamomum , comme carminative et pour calmer les douleurs aiguës des intes- tins. Mais aucune de ces assertions n'est appuyée sur des observations détaillées et précises. Le Père Feuillée (Journ. d'observ. , 11, 2.* part. , p. 7. ) rapporte que les Indiens font un grand usage des tubercules du solanum montanum , qui sont charnus, épais d'environ un pouce ; ils en mangent dans leurs soupes et leurs ragoûts. Ruiz et Pavon (Flora peruviana et chylensis, vol. 2 , p. 5i ) disent seulement que les tubercules de cette plante servent à engraisser les cochons. Dans plusieurs pays on applique sur les plaies les feuilles de certaines morelles. Pison et Margrave rapportent que les Brésiliens emploient à. cet usage les feuilles du solanum pani- culatum. En Egypte on applique aussi sur les plaies les feuille* du solanum incanum de Forskal. MOR 563 Au rapport de Rhéede , le suc des feuilles du solanum viola- ceum , donné avec du sucre, est mis en usage avec succès au Malabar dans les phlegmasies , et particulièrement pour cal- mer l'irritation delà poitrine. On y emploie aussi en friction, dans certaines maladies de la peau, la décoction des feuil- les et des fruits de cette plante , combinée avec un peu de sucre et de chaux. Les Péruviens emploient la décoction ou l'infusion du solanum crispum dans certaines fièvres inflam- matoires; ils se servent aussi des feuilles du solanum albidum , qu'ils appliquent sur les ulcères chancreux. Les habitans de l'ile d'Amboine mêlent les fleurs du sola- num pressum avec d'autres substances pour se colorer les dents en rouge , ce qui est un ornement chez eux. Parmi les fruits des solanum, les uns ont une saveur douce et sucrée , et à cause de cela on les mange crus dans quel- ques contrées ; d'autres n'acquièrent cette saveur qu'après avoir été cuits. Ceux de certaines espèces offrent seulement, comme la melongène, vine partie charnue ou chair douce et salubre , et en même temps , comme le solanum ovigerum^ une pulpe acre et délétère qui enveloppe les graines. Jus- qu'ici cette pulpe est la seule partie des solanum dont l'ac- tion mal-faisante soit connue. Outre la melongène dont nous avons déjà parlé, on mange encore , en différens pays , les fruits de plusieurs autres mo- relles. On cultive dans les jardins, au Pérou, deux espèces à.e solanum , dont on mange les fruits crus. L'une d'elles, le solanum muricatum , porte un fruit jaunâtre , très-développé et semblable par sa couleur, sa consistance et même par son goût, à la chair de nos melons. Les Péruviens le mangent avec délices. Le solanum quitoense, cultivé principalement à Quito, donne des baies de la grosseur et de la couleur d'une petite orange dorée , dont elles ont à peu près la saveur. Les Pé- ruviens mangent encore les fruits mûrs du solanum nemorense. D'après Commerson , on mange à Madagascar les baies du solanum anguivi. Celles du solanum album , servent au même usage en Chine. Au rapport de Thunberg, les fruits du so- lanum œthiopicum sont employés au Japon comme assaisonne- ment. Leur saveur a quelque analogie avec celle des fruits de capsicum, mais elle est beaucoup moins forte. 564 M OR M. Louis Valentin a employé deux fois avec avantage les baies du solanum caroliniense. , qui croît abondamment dans les contrées méridionales des États-unis, contre le tétanos causé par la suppression de la transpiration. Ce médecin a, dans ces cas, fait prendre, on une fois, à ses malades, l'in- fusion , dans une tasse d'eau bouillante, de cinq à six de ces baies, qui ont à peu près le volume d'une cerise; ensuite il a augmenté progressivement la dose. (Rec. périod. de la Soc. de méfi. de Paris, vol. 40, p. i3.) Les baies du solanum vespertiUo sont d'une couleur de laque très-foncée: à cause de cela', les femmes insulaires des Cana- ries en font une couleur dont elles se peignent le visage pour plaire à leurs amans. Au Pérou , les femmes indigènes font le même usage des baies mûres du aolanum gnaphalioides. Dans ce même pays les baies du solanum saponaceum. servent en place de savon pour blanchir divers objets. Nous avons dit au commencement de cet article que plu- sieurs solanum avoient été distraits de ce genre pour former les nouveaux genres Lycopersicum et tJ^itheringia; voyez à ce sujet Tomate et Withérikgie. (L. D.) MORELLE. (Ichthj^ol.) Voyez Morella. (H. C.) MORELLE. (Ornith.) Voyez Foulque. (Ch. D. ) MORELLE FURIEUSE {Bot.), nom vulgaire de la bella- done commune. (L. D.) MORELLE A GRAPPES, GRANDE MORELLE DES INDES {Bot.) , noms qui ont été donnés au phytollaca à dix étaniines. ( L. D.) MORELLE MARINE. {Bo'.) On donne ce nom dans quel- ques cantons à la belladone commune. (L.D.) MORELLE DE MURAILLE {Bot.), nom vulgaire de la pariétaire. ( L. D. ) MORELLE PARMENTJÉRE. {Bot.) Voyez Morelle tubé- reuse. (L. D, ) MORELLE A QUATRE FEUILLES. {Bot.) C'est la pari- st'tte. (L.D.) MORÈNE ; Hj'drocharis , Linn. {Bot.) Genre de plantes inonorotylédones , qui a donné son nom à la famille des hydrocharidécs , et qui dans le Système sexuel se trouve placé dans la dioéeie ennéandrie. Ses fleurs sont dioïqucs ou MOR 565 monoïques : chaque fleur mâle présente un calice de trois folioles oA'ales, une corolle de trois pétales, et sept à douze étamines. Dans chaque fleur femelle le calice et la corolle sont comme dans les mâles, et l'ovaire est infère, surmonté de six styles ordinairement bifides. Le fruit qui succède aux fleurs femelles est une capsule ovale ou arrondie, à six loges contenant un grand nombre de graines. Les morènes sont des plantes herbacées qui croissent dans les eaux : on n'en connoît que deux espèces. MoRÈNE GRENouiLLETTE : Hfdrocharis morsas ranœ , Linn. , Spec, 1466; FI. Dan., t. 878; Ranœ morsus , Dod. Pempt. , 683. Sa tige est nageante dans l'eau, longue d'un à deux pieds et plus; elle produit de distance en distance de petites touffes de quatre à huit feuilles orbiculaires, éehancrées à leur base, longuement pétiolées et flottantes à la surface de l'eau. Les fleurs sont assez grandes, blanches, marquées de jaune à leur base , pédonculées et axillaires. Les mâles ont sept à neuf étamines , et sont contenues, avant leur déve- loppement, trois ensemble dans une spathe de deux folioles. Les fleurs femelles sont solitaires et dépourvues de spathe. Cette plante est vivace ; eile croît en France et en Europe dans les eaux tranquilles et peu profondes. Ray parle d'une variété dont les fleurs sont doubles et très-odorantes. M.or.ÈNE ÉPONGE ; Hjydrocharis spongia , Bosc , Ann. Mus. , g, p. 096, t. 3o. Ses racines sont vivaces, fasciculées ; elles produisent des tiges rampantes, donnant naissance, de dis- tance en distance, à des faisceaux de feuilles ovales-en-cœur, longuement pétiolées, dont les premières sont nageantes ^ munies en-dessous d'un tissu cellulaire très-dilaté, formant une sorte de coussinet spongieux. Les fleurs sont monoïques, très-petites ; les mâles à huit ou douze étamines , et renfer- mées, au nombre de sept à huit, dans une spathe de quatre folioles inégales. Les fleurs femelles sont solitaires , renfer- mées dans une spathe à deux folioles. Cette plante croit à la Caroline dans les fossés bourbeux. (L. D.) MORENGU i^Bof.), nom malabare du ben , réuni par Lin- naeus à son guilandina , mais formant maintenant le. genre Moringa. (J.) MORENIE, Morenia. (Bot.) Genre de plantes monocotylé- 566 MOR dones, à fleurs dioïques, de la famille des palmiers, de la dioécie hexandrie de Linnœus; offrant pour caractère essen- tiel : Des fleurs dioïques : dans les fleurs mâles, un calice plan, trigone , d'une seule pièce; trois pétales; six éta- mines;un ovaire avorté : dans les femelles , un calice trifide; point d'étamines; trois stigmates; trois drupes. Ce genre, établi par les auteurs de la Flore du Pérou, Prodr. FI. Per. , pag. i5o, tab. 02, ne renferme qu'une seule espèce, le Morenia fragrans , qu'ils n'ont fait qu'indi- quer , sans nous en donner d'au tre description que celle du ca- ractère générique. Cette plante s'élève à une assez grande hauteur sur une tige ligneuse. Les fleurs mâles sont renfer- mées dans une spathe à quatre folioles qui s'engainent les unes les autres, d'où sort un spadice rameux ; le calice des fleurs mâles est plan et trigone ; la corolle composée de trois pétales ovales et concaves ; les filamens des étamines très- courts ; les anthères ovales, presque de la longueur des pé- tales; dans les fleurs femelles, un ovaire trigone, arrondi, à trois lobes; point de styles; trois stigmates aigus. Le fruit consiste en trois drupes globuleux , monospernies , contenant chacun une semence osseuse , globuleuse. Cette plante croît au Pérou. ( Poir.) MORESQUE {Conchjl.) , nom marchand de la voluta oliva, lànn.; oliva maura, Lamck., à cause de la couleur noire de cette coquille. (De B.) MORET et MACERETS. {Bot.) Dans quelques départemens on donne ces noms à l'aireile anguleuse. (L. D.) MORETIANA {Bot.), nom donné par Rumpli à une car- mentine de l'Inde, qui est le justicia moreliana de Eurmann. (J.) MORETON. {Oriiith.) L'oiseau auquel on donne ce nom et celui de morton ou maroton, est le canard millouin, anas ferina, Linn. (Ch. D. ) MORETTIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des crucifères, de la tétradjnamie siliculeuse de Linna'us, ofi'rant pour ca- ractère essentiel : Un calice à quatre folioles linéaires, égales à leur base; quatre pétales; six étamines tétradynames , privées de dents; un ovaire supérieur; un style court; une M OR 567 silicule à deux valves concaves; les semences séparées par des petites cloisons transversales. MoRETTiA DE Phila : Morettiu phUcpaiia , Dec, Sfst. veg., 2, pag. 427; Nectouxia, Dec, l. c. , pag. 149; «Smapis, Delill. , yEgjpl., p. 99, tab. 33, fig. 3. Ai'brisseau dont les rameaux sont médiocrement ligneux à leur base, hispides, cylindri- ques, chargés, ainsi que toute la plante, ne poils cendrés, fascicules, ouverts en étoile, garnis de feuilles alternes, pres- que sessiles, en coin à leur base, en ovale renversé, muni au sommet de trois ou quatre grosses dents. Les fleurs sont distantes, petites, médiocrement pédicellées , placées le long des rameaux en forme de grappes; le calice droit; les pé- tales linéaires, entiers. Le fruit est une petite silique droite, longue de quatre à cinq lignes , veloutée en dehors, s'ouvrant en deux valves mutiques et non appendiculées. Cette plante croît dans la Nubie, proche l'ile Phila. (Poir.) MORFEX. (Ornith.) Ce nom, dans Gesner, Aldrovande, etc., désigne le cormon^n , pclecanus carbo , Linn. (Ch. D. ) MORFIL (Mamm.) , nom d'origine arabe que portent , dans le commerce, les dents d'éléphant. (Desm.) FIN DU TRENTE-DEUXIEME VOLUMF. STRASBOURG, de rimprimeiie de F. G. Levraolt. ^ m ë^^^^mmEm^m OUVRAGES NOUVEAUX Que l'on irowe cJiez les mêmes libraires h Strasbourg et h Paris, COUP D'OEIL SUR LES MINES, par L. ÉLÎE DE BEA UM ONT, ingénieur des mines; i vol. in-8.", avec i pK-mchcs. PRINCIPES GÉNÉRAUX DE MÉTALLURGIE, par A. GUK- NYVÎ^AU ., iiigi.'rsieur en «^hef, professeur à l'ecolc loyale ùes mines dti Firnco; i Mil. iii-8.', -^vec '•. |)l.Tn<:lics. OEUVRES C(/:»i:Li.\r;S DE DE8CAR1ES, pnMiôospar VirTo?: COUSIN •■, 9 vui. t.i-B.", avec le porlrait de Le^-cfirles. Six volumes sont eu venle; roavr<;ge *ëra entièrement ])ublié en i8.i4- HISTOIRE AFHÇGEE DES SCIENCES MÉTAPHYSIQUES, MORALES ET POLIT! (JUFi) , depnis>1-H renaissance des iellrcs ; traduire de l'an^-lois de DUCiALD STEVVART, et précédée d\n discours préliminaire, par A A. ÎUJ^^HON ; 3 vol. in-S." RECHERCMKS GÉNÉRALES SUR L'ANALYSE ORGANIQUE ET SUR SES APPLICATIONS, p;a- M. E. CiiEVREUL 5 1 vol. in-8.'' RECHEHCHi'i; CHÎMIQUES SUR LES CORPS GKAS D'ORI- GINE ANIMALE, par M. E. CIIEVREUL5 i vol. i^-8.^ avec une idanche. Di-SCRIPTION GÉOGNOSTIQUE DES ENVIRONS DU PUY EN VELAY , et parliculicrement dn l);iSi.in au milieu duquel cette ville est siliiéc: par J. M. BEPiTRAND ROUX 5 avec une carte coloriée et 2 pLiuch.; i vol. in-8."* ESSAI SUR LA CONSTITUTION GÉOGNOSTIQUE DES PYRÉNÉES, p.ii J. DE CK VRPE^ TIER5 diiectenr des mines d'i oautou de Vaud ; ouvrage couronné par l'Institut royal de France; t vol. iu-S.*^, avec une plaa dic et ui>c carte géoguos- ticjjip des Pyrénées. SYNOPSIS PLANTARUM , qnas, in ilinere ad plagam Ki'juinoclia- lem orbis novi , collcgeruot Az,. De HuMBot.DT et Am. Ronfland; auctore C. S. RUNTH, Prof. Rcg. Acad.Berol. luslit. Gall. Soc. Pliilom. et Ilist. nat. Paris, 4 "vol. in-8.° Trois volumes sont en vente. LEÇONS SUR LES ÉPIDÉMIES ET L'HYGIÈNE PUBLIQUE , faites à la faculté de médecine de Strasbourg, par Fii. Emm. FODERÉ, Professeur à cette faculté; 4 vol. in-S." DES DENTS DFi> MAMMIFÈRES, considérées comme caractères zoologi(|ues, par M. F. CUVIER; 1 vol. in-8. °, avec 100 planches. INSTRUCTION SUR LES PARATONNERRES, adoptée par l'Académie royale des Sciences, le 23 Juin iSaS, et publiée par ordre du Ministre de Pintéricur; in-8.°, avec 2 planches PRINCIPES DE LA MÉTHODE NATURELLE DES VÉGÉTAUX, par M. A. DE JUSSIEU (article extrait du 3o.* volutue du Dic- tionnaire des Sciences naturelles); brochure in-S."