DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL ON TRAITE MéTHbDIQUEMENT DES DIFF^RENS ÊïBES DE LA NAïlTRE . CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'éTAT ACTUEL DE ^0^ CONNOISSANCES, SOIT BELATIVEM GNT A l'i.TIL1TÉ Vu'en PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE , LACalCULTURE , LE COMMEaCE ET LES AnXS. SVIYI D'UNE BIOGRAPfflE DES PLUS CÉLÈBRES NAllfRALISTES. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi et des principales Ecoles de Paris. TOME TRENTE- SEPTIÈME, OSE-PARM. F. G. Levratjlt, Éditeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N.° 81, à PARIS. Le Normant, rue de Seine, N.** 8, à PARIS, 1825. LIBRARY OF 1685- IQ56 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME XXXV IL OSE = PARM. Le nombre d^ exemplaires prescrit par la loi a été dé-r posé. Tous les exemplaires sont ret^étits de la signature de l'éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MEMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS C0NN0ISSANCE3, SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commerrans, aux arlistc-s, aux manufacturiers, et k tous ceux qui ont intérêt à connoîtrelesproductionsdela nature, leurs caractèresgénériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris. TOME TRENTE-SEPTIÈME. F. G. Levuault, Editeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, n." 8i, à PARIS. Le NonMAisï, rue de Seine, N.° 8, à PARIS. 1 8 3 5. Liste des auteurs par ordre de Matières. Physique générale. M. LACROIX , membre de rAcadémie des Sciences et professeur au Collège d Frs^nce. (L.) Chimie. M. CIIEVREUL, professeur au Collège royal de Charlemagne. (Cb.) Minéralogie et Géologie. M. BRONGNIART, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. (B.) M. BROCHANT DE VILLIERS , membre de l'Académie des Sciences. (B. de V. ) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociélcs savantes. (D. F.) Botanique. M. DESFONTAINES, membre de l'Académie des Sciences. (Desf.) M. DE JUSSIEU , membre de l'Académie des Sciences, professeur au Jardin du Roi. (J.) M. MIRBEL, membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté des Sciences. (B. M.) M. HENRI CASSINI , membre de la Société pbllomatique de Paris. (H. Cass.) M. LEMAN, raerubre de la Société philoma- tiijue de Paris. (Lem.; M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS, Docteur en médecine, membre de plusieurs Sociétés savantes. (L. D.) M. MASSEY. (Mass.) M. POIRET , membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires , continuateur de l'Encyclopédie botanique. (Pojr.) M. DE TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes , auteur de la Flore des Antilles. (De T.; Zoologie générale , .Ânatomîe et Physiologie. M. G. CUVIER, membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi, etc. (G. C. ou CV. ou C.) M. FLOURENS. (F.) Mammifères. M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE , membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardia du Roi. (G.) Oiseaux. M. DUMONT DE s.i^ CROIX, membre de plusieurs Sociétés savantes. (Ch. D.) Reptiles et Poissons. M. DE LACÉPÈDE, membre de l'Académie des.Sciences, prof, au Jardin du Roi. (L. L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie de» Sciences, prof, à l'Ecole de médecine. (C D.) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H. C.) Insectes. M. DUMERIL, membre de l'Académie de» Sciences, professeur à l'École de médecine. (C. D.) Crustacés. M. W. E. LEACH, membre de la Société roy. de Londres, Correspond, dn Muséum d'his- toire naturelle de France. ( W. E. L. ) M. A. G. DESMAREST, membre titulaire de l'Académie roy.ile de médecine , professeoz à l'école royale vétérinaire d'Alfort, etc. Mollusques , f^ers et Zoophytes. M. DEBLAINVILLE, professeur à la Faculté des Sciences. (De B.) M. TURPIN, naturaliste, est chargé de Fexécution des dessins et de la direction de la gravure. MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objets nouveaux qu'ils observés da leurs voy? sur les sujets dont ils se sont plus particuliè- rement ocrupés. M. DE CANDOLCE nous a fait la même promesse. M. PRÉVÔT a donné l'article Océan , et M. VALENGIENNES plusieurs articles d'Oi- nithologie. M. F. CUVIER est chargé de la direction générale de l'ouvrage, et il coopérera an» articles généraux de loologie et à l'histoire des mammifères. (F. C.) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. OSE VJSEILLE. {Bot.) Ce nom, qui appartient spécialement à l'oseille des jardins, rumex acetosa, et à quelques-unes de ses congénères , est aussi donné vulgairement à d'autres plantes acides, employées en divers pays aux mêmes usages. Ainsi plusieurs oxalides portent ce, nom, et c'est même de l'une d'elles, plus commune, que l'on extrait le sel d'oseille du commerce. Vliibiscus sabdariffa , de la famille des malvacées, est nommé Oseille de Guinée. La bégonia villosa d'Aublet est nommée, selon lui, Oseille des bois à Cayenne ; une autre bégonia est I'O.seille sauvage du Malabar. Un rhexia est nommé Oseille de cerf. (J.) OSEILLE. (Bot.) Voyez Patience. (L. D.) OSEILLE DES BOIS. (Bol.) A la Guiane on donne ce nom à une espèce de bégonia. (Lem.) OSEILLE DE BREBIS. (Bot.) C'est encore une espèce de patience. ( L. D. ) OSEILLE DE BUCHERON. (Bot.) Un des noms vulgaires de l'oxalide oseille. (L. D.) OSEILLE DE CERF. (Bot.) On donne ce nom au Canada au rhexia alifanus. (Lem.) OSEILLE COMMUNE. ( Bot. ) C'est la patience oseille. (L. D.) OSEILLE DE GUINEE. (Bot.) Nom vulgaire de la ketmie acide, hibiscus sabdariffa, Linn. (L. D.) 37. OSE OSEILLE DU MALABAR. {Bot,) C'est la bégonia malaba- rica. (LexM.) OSEILLE RONDE. ( Bot. ) C'est la patience à écussons. (L. D.) OSEILLE ROUGE. (Bot.) Nom vulgaire de la patience san- guine. ( L. D.) OSEILLE DE SAINT-DOMINGUE. (Bot.) Nom de Voxalis frutescens , qui croit à Saint-Domingue. ( Lem. ) OSEILLE SANGUINE. (Bot.) C'est encore une espèce de patience. ( L. D.) OSEILLE A TROIS FEUILLES. {Bot.) Nom vulgaire de l'oxalide oseille. (L. D.) OSEL. {Mamm.) Ce nom est, chez les Russes , celui de l'àne. Ils nomment oslitza, l'ànesse. (Desm.) OSERAIE. (Bot.) On donne ce nom à un endroit planté en osiers. ( L. D.) OSERE. {IclUhj'ol.) Les Russes nomment ainsi I'Esturgeon. (Desm.) OSFOUR. (Bot.) Voyez Kortom. (J.) OSFRAIE. {Ornith.) Ce nom et celui ù'osfrague étaient anciennement donnés à l'orfraie, en latin ossifraga. (Ch. D.) OSIER. {Bot.) On désigi e vulgairement sous ce nom plu- sieurs espèces de saules dont les jeunes rameaux sont très- flexibles et se coupent tous les ans pour être employés à di- vers ouvrages. (L. D.) OSIER BLEU. {Bot.) Nom vulgaire du salix hélix. (L. D.) OSIER FLEURI, OSIER SAINT-ANTOINE. (Bot.) Noms vulgaires de l'épilobe à feuilles étroites. ( L. D.) OS! LIN. {Conchjl.) Adanson (Sénégal, p. 168, pL 12) décrit et ligure sous ce nom une espèce de toupie, trochus tersoilatus, Linn. (DeB.) OSINOWIECK. {Bot.) Selon Pallas , on donne ce nom, dans une partie de la Sibérie, à des champignons dont la chair, naturellement blanche, devient bleue, lorsqu'on la déchire; plusieurs agarics et bolets sont dans ce cas. (Lem.) OSIUM. {Bot.) Nom donné chez les Maures, suivant Rau- M^olf, à l'opium ou au pavot qui le fournit. (J.) OSJIROI, SJIRE, SJIROI. {Bot.) Noms japonois du lis blanc, cité par Ksempfer. (J.) OSM 5 OSKAMPIA. (Bot,) Le Uthospermum orientale de Linnaus a été séparé sous ce nom par Mœnch , à cause de son c;Jice anguleux, plus profondément divisé, de son stigmate en tête et de ses graines chargée s d'un petit duvet. Voyez Grémil. (J.) OS.^;ANTHLFS. (Bat., Ce genre de Loureiro est fondé sur Voleafragrans de M. Thunberg , différent par les loges de ses deux anthères qui sont séparées et par l'existence de deux styles'. Willdenow fait observer que cette plante, vue dans les jardins de la Cochiuchine , n'y fructifie point, et que ses deux styles sont peut-être une monstruosité résultante de la culture, et il croit que" jusqu'à présent on ne peut admettre ce genre. Voyez Olivier. (.1.) OSiMAZOME. {aùiii.) M. Thénard a donné jce nom au principe aromatique du bouillon de viande, qui avoit été signalé par Thouvenel. Mais plusieurs des propriétés qu'on a attribuées à ce principe, telles que la couleur, la propriété de précipiter le nitrate d'argent, etc., ne lui appartiennent certainement pas. L'osmazôme n'a point encore été obtenu à l'état de pureté, de sorte qu'on ignore toutes ses propriétés, hors son odeur; c'est en traitant la viande écrasée dans un mortier, par l'al- cool concentré, en laissant évaporer spontanément la liqueur filtrée, qu'on obtient l'extrait auquel on a appliqué le nom d'osmazôme. M. Proust regarde l'osmazôufe comme un acide, qui est tout formé dans les viandes rouges fraîches; et il semble croire qu'il a les plus grands rapports avec l'acide caséique, s'il ne lui est pas identique. ( Ch. ) OSMÈRE, Osmerus. {Ichthjol.) Voyez Éperlan. (H. C.) OSMIE, Osmia. [Entom.) Panzer a employé ce nom pour désigner un genre d'insectes de la famille des mellites ou apiaires, que LinnîBus et M. Kirby avoient rangés parmi les abeilles, Fabricius avec les anthophvres , Jurine avec les tra~ chuses , et Klug avec les a-nhljdes. Ce sont les abeilles ma- çonnes , dont la tête est garnie de pointes cornées; l'abeille du pavot, que nous avons décrite t. l." , page 35, souslen.°3oi l'empileuse, que nous avons également fait connoitre sous le n.° 2g , et fait figurer dans l'atlas, planche -29 , fig. 5 et 3 a. sous le nom de pJiylloInme. ( C. D.) OSMITE, Oiinites. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, 4 OSM à fleurs composées, de la famille des corjmbifères , de la sjm- génésie polygamie fruslranée de Linna?iis, offrant pour carac- tère essentiel: Un calice commun, à folioles imbriquées, sou- vent scarieuses; les internes élargies à leur sommet; les fleurs radiées: les demi-fleurons stériles ; les fleurons hermaphrodites; le réceptacle garni de paillettes; les semences oblongues, surmontées d'une aigrette à paillettes courtes ou d'un simple rebord. OsMrrE tomentelse: Osmites hellidiastrum , Linnaeus, Spec. pL; Amccn. acad., 4 , p. 53o. Cette plante, remarquable par le duvet cotonneux et blanchâtre qui recouvre toutes ses par- ties, est un petit arbrisseau de quinze à dix- huit pouces de haut, offrant l'aspect d'une santoline. Sa tige se divise en ra- meaux grêles, presque fascicules, garnis de feuilles nombreuses, éparses , sessiles, linéaires, très-aiguès. Les fleurs sont sessiles, solitaires; presque terminales. Leur calice est composé d'é- cailles jaunâtres, scarieuses, imbriquées, membraneuses à leur sommet; elles renferment des demi-fleurons de couleur blanche et de fleurons jaunes; le réceptacle est garni de pail- lettes sétacées. Toutes ses parties, d'après Ray, répandent une odeur de c iuiphre. Cette plante croit naturellement au cap de Bonne Espérance. OsMiTE CAMPHKÉE ; Osmitcs cawphorina , Linn., Lamk. , III. gen. , tab. 865, fîg. 1 ; Séba, Mus., i ,• pag. 143, tab. 90, fig. 2. Cette plante tire son nom de la forte odeur de camphre qu'elle exhale dt toutes ses parties. Sa tigt; s'élève à la hauteur d'un pied; elle est simple , ligneuse, garnie de feuilles sessiles, alternes, assez nombreuses, étroites, lancéolées , un peu den- tées à leur base, couvertes, ainsi que la tige, d'un duvet fin et tomenteux. La fleur est terminale , ordinairement solitaire, portée sur un pédoncule aloagé : les folioles du calice sont imbriquées, point scarieuses; les demi-fleurons blancs; le disque est jaune; les paillettes du réceptacle sont teintes de bleu à leur sommet. Cette plante croit au cap de Bonne- Espérance. OsMiTE A Fr.EUR d'aster : Osmites asteriscoides , Linn., Burm., Af:., pag. 161 , tab. 58, fig. i ; Séba, Mus.. 1, tab. 16, fîg. 4. Arbrisseau d'environ trois pieds, chargé de rameaux nus, épais, cylindriques, divisés en d'autres beaucoup plus pe- OSM 5 tifs, tomenteux, garnis de feuilles éparses, sessiles, un peu épaisses, lancéolées, aiguës, munies de trois ou quatre dents vers leur sommet, cotonneuses et couvertes d\in grand nombre de petits poils jaunâtres , un peu glanduleux à leur base : les fleurs sont sessiles à l'extrémité des rameaux; elles ont au moins quinze lignes de diamètre • les folioles du calice sont ovales, presque lancéolées, chargées des mêmes poils que les feuilles; les demi-fleurons g. mds, assez nombreux, de cou- leur blanche ; le disque est jaune. Cette plante croît au cap de Bonne -Espérance; elle est le type du genre Osmitopse. Voyez ce mot. (Poir.) OSMITOPSE, Osmitopsis. (Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences d'Octobre 1817 (pag. 104), appartient à l'ordre des Synanthérées, à notre tribu naturelle des Anthémidces, à la section des An- thémidées-Prototypes, et au groupe des Anlhémidées-Proto- types vraies, dans lequel nous l'avons placé entre les deux genres Achillea et Osmites. (Voyez notre tableau des Anthé- midées, tom. XXIX, pag. 180.) Le genre Osmitopsis présente les caractères sui"ans, que nous avons observés sur deux échantillons secs, dans les her- biers de MM. Desfontaines et de Jussieu, Calathide radiée: disque multiflore, régulariflore , andro- gyniflore; couronne unisériée , liguliflore , neutriflo; e. Péri- cline égal aux fleurs du disque, formé de squames subtrisériées, peu inégales, foliacées, ovales, les extérieures plus gr.mdes. Clinanthe convexe , garni de squamelles membraneuses, éga- les aux fleurs. Fleurs du disque : Ovaire ou fruit épais, subcy- lindracé, privé d'aigrette, mais pourvu d'un bourrelet basi- laire et d'un bourrelet apicilaire, et portant un grand nec- taire sur son aréole apicilaire. Après la fécondation, la base de la corolle s'amplifie , comme dans plusieurs autres An- thémidées. Fleurs de la couronne: Faux -ovaire loi^g , grêle, stérile. Style nul. Corolle à languette ovale, parsemée de glandes. Ce genre, qui a pour tj'^pe VOsmites asteriscoides, Lin., dif- fère des vrais Osmites, principalement par l'absence de Pai- grette. Dans la troisième et dernière édition du Species plantarum 6 OSM de Linné, nous trouvons le genre Osmites composé de trois espèces. La première ( O. bellidiaslrum ) , que nous n'avons point vue, correspond au genre Bellidiastrum de Vaillant, et a été rapportée par THérilier à son genre Relhania. Si cette attribution, que nous n'avons pas pu vérifier, est exacte, la première Osmites de Linné seroit une inulée, et par consé- quenl elle ne pourroit pas être congénère des deux autres, qui sent des Anthémidées. Celles-ci, nommées camphorina et asteriscoides , sont, il est vrai, de la même tribu, mais non du même genre. Gœrtner, qui a décrit et figuré les caractè- res génériques de l'une et de l'autre, avoit remarqué leurs différences, et il avoit pensé que la dernière pourroit con- stituer un genre particulier. Nous croyons aussi que VOsmites camphorina doit être co!;sidérée comme le type du vrai genre Osmites; et que Vasteriscoides doit devenir le type d'un autre genre, que nous avons proposé sous le nom d'Osmitopsis , qui indique sa ressemblance avec le précédent. Quant à VOsmites calj'cina de Linné fils, que l'Héritier avoit ensuite attribuée au genre Relhania, elle est déHnitivenient devenue le type du genre Lapeirousia de Thunberg, qui appartient probablement à la tribu des inulées. Enfin, il y a encore une Osmites den- tata de Thunberg, dont nous ne pouvons déterminer ni le genre ni la tribu. (H. Cass. ) OSMIUM. (Min.) Ce métal ne s'est pas encore montré isolé dans la nature. On ne l'a même trouvé que dans les minerais de plr.tine, où il est allié avec l'iridium. Jusqu'à présent il a constamment accompagné ces minerais; car on l'a reconnu dans le minerai de platine du nouveau monde, et dans celui qu'on a découvert depuis peu dans les terrains aurifères des monts Ourals. (B. ) OSMIUM. (C/ii'rfi.) Corps simple, appartenant à la cinquième section des Métaux. (Voyez tom. X, p. 629 et 65o.) L'osmium n'a été obtenu jusqu'ici que sous la forme d'une poudre noire, ou bleuâtre si l'on n'admet pas l'existence d'un oxide bleu d'osmium. L'osmium n'a pu être fondu. Il paroit très-fixe, toutes les fois qu'il est chauffé sans le contact du gaz oxigène. L'oxigène se combine facilement à l'osmium à une tempe- OSM 7 ïature peu élevée. Lorsque le premier est en excès, tout le métal se convertit en un oxide volatil b!anc , cristallisable. Lorsqu'au contraire l'osmium est en excès sur Tox^géne, ainsi que cela a lieu quand on chauffe le métal dans une petite cornue de verre, adaptée à un billion, on obtient d'abord un premier sublimé d'oxide volatil blanc, puis un second su- blimé bien , que M. Vauquelin considère comme un oxide moins oxigéné que le précédent. Aucun acide simple ou mélangé à un autre n'attaque l'os- mium. Quand on chauff'e la potasse ou la soude et l'osmium avec le contact de l'air, l'osmium s'oxide. Suivant Tennant, l'osmium s'allie au mercure, à l'or, au cuivre et à l'iridium. OxiDES d'osmium. Oxide o'osmiuji ELA^3C cristallisable. Cet oxide est incolore, susceptible de cristalliser. Il se sublime aux températures ordinaires. Lorsqu'on le conserve pendant quelque temps dans un flacon fermé, qui n'en est pas cnlièrement rempli , il se sublime de Foxide dans la partie supérieure du vaisseau. Lorsqu'on le jette sur un corps chaud , il se volatilise en ré- pandant une odeur très -forte , qui a de l'analogie avec celle du raifort. C'est d'après cela que M. Tennant a donné le nom d'osmium au métal qui acquiert cette propriété en se com- binant avec Toxigène. L'oxide d'osmium est soluble dans l'eau. La solution n'est point acide; elle a l'odeur propre à l'oxide et une saveur légèrement douceâtre. Elle peut être distillée sans éprouver de changement. L'oxide d'osmium est susceptible de s'unir à la potasse et aux alcalis en général; mais ces combinaisons sont foibles. L'eau de potasse, en s'unissant à cet oxide, donne, dit-on, une solution jaune. Pour en séparer l'oxide , il suffit de neu- traliser l'alcali par l'acide sulfurique et de distiller. L'oxide se volatilise avec l'eau. La plupart des combustibles réduisent l'oxide d'osmium dissous dans l'eau. C'est ce qu'on peut observer en mettant 8 OS M un bâton de phosphore dans cette solution. Le métal est pré- cipité à l'état d'une poudre noirâtre. La plupart des métaux produisent cet effet, surtout si l'on a soin d'ajouter à la liqueur un peu d'acide. On observe, au moins dans plusieurs cas, qu'il se manifeste une couleur bleue avant qu'on obtienne le métal à l'état d'une poudre noire. L'alcool, léther, agissent encore de la même manière. La solution aqueuse d'oxide d'osmium devient pourpre et ensuite d'un beau bleu quand on la mêle avec l'infusion de noix de galle. Elle colore en bleu le linge, le liège, l'épiderme, etc. C'est la couleur bleue que l'oxide d'osmium présente par le contact de plusieurs corps combustibles , qui a conduit plusieurs chimistis à admettre un oxide bleu d'osmium qui contient moins d'oxigène que l'oxide blanc. Le fait qui me paroit le plus favorable à cette opinion , est le sublimé l)leu que MM. Fourcro}^ et Vauqueliu ont obtenu en chauffant de l'osmium métallique dans une petite corpue contenant de l'air. Amalgame d'osmium. Suivant Tennant, le mercure , agité avec la solution aqueuse d'oxide d'osmium, réduit l'oxide à l'élat métallique, et le mercure qui ne s'est pas oxidé, s'ainalgame à l'osmium ré- duit. Lorsqu'on distille cet amalgame , le mercure seul est volatilisé. Osmium allié avj:c l'or et le cuivre. Tennant a obtenu ces alliages en chauffant l'osminm avec l'or ou le cuivre dans un creuset de charbon. Ils sont duc- tiles. Lorsqu'on les traite par l'eau régale, ils sont dissous: si on opère Ja dissolution dans un appareil dislillatoire et que l'on y concentre la liqueur, on obtient dans le récipient de l'oxide blanc d'osmium. Osmium et iridium. Cet alliage est tout formé dans la mine de platine. Voici les propriétés que M. Wollaslon lui a reconnue : Il est en grains métalliques. Ils sont plus durs que les grains de mine de platine. Ils sont sans malléabilité sous le marteau. OSM 0 Leur structure est sensiblement lamelleuse. Leur deusité est de 19,5. Celle des grains de mine de pla- tine n'est que 17,7 , et ce qu'il y a de remarquable , c'est que la deusifé de la, poudre noire, qu'on obtient en tr.iitant la mine de platine par l'eau régale, et qui est en grande partie formée d'iridium et d'osmium, n'est que de 145^» Histoire. L'osmium n"a été trouvé jusqu'ici que dans la mine de, platine. Tennant, en 1800 , a établi, le premier, l'existence de l'os- mium comme une espèce particulière de corps. MM. Fourcroy et Vauquelin , en examinant la mine de platine, avoient bien reconnu plusieurs des propriétés de ce raiétal ; mais ils les avoient attribuées à l'iridium. Nous parlerons du mode de préparer l'osmium à l'article Platine. (Ch. ) OSMODIUM de Rafinesque-Schmaltz. {Bot.) Voyez On os- MODIUN. (LeM. ) OSMUNDA, Osmonàe. (Bot.) Genre de la famille des fou- gères: autrefois très-nombreux en espèces, et maintenant très- réduit. Ses caractères sont d'ofîrir des capsules globuleuses, nues, pédiceliées, striées, bivalves à moitié, et disposées en panicule ou groupe. Cette panicule n'est autre que la fronde déformée par le grand nombre de capsules qui la couvrent. Le genre Osmunda , fondé par Tournefort sur la plus belle et la plus grande des fougères d'Europe, VOsmuncla regalis, a été adopté par Adanson , Linna3us et tous les botanistes; mais ces derniers, moins circonspects que le fondateur, y ont ramené une quantité de fougères qui maintenant form nt les genres Anémia, Todea, Botrjchium ou Lunaria, Moliria, Struthiopteris , et des espèces mieux placées dans les genres Riedlea, Acrosticlium , Blechnum, Lomaria, TVoodwarsia, Pi cris , Gymnogramma et Ejâroglossum. Cavanilles, qui s'étoit aperçu de cette confusion , avoit de son côté retiré de VOsmunda l'es- pèce qui en est le type, et en avoit fait son AphjUucarpa. Ainsi donc il auroit détourné !e nom d'osmwreda de sa véri- table application , et mallieureusenient il n'agissoit que sur des exemples trop connus comme celui de la bruyère com- GSM mune, retiré de son genre pour en faire un particulier, Cal' luna, en lui ôtant celui d''Erica, qu'elle avoit porté de toute ancienneté. Le genre Osmanda ne renferme plus qu'un- douzaine d'es- pèces tout au plus. Ce sont de très-belles fougères, d'un beau port, et souvent d'une grande stature, simples, ou rameuses, à frondes presque toujours ailées une ou deux fois. Elles se plaisent dans les parties humides et découvertes des bois. Elles naissent en touffes. 1.° L'OsML'NDA royal: ÙsmuTida rcga/is; Plum. fil., 55,tab.B, fig. 4; Linn. , Sp.p!.; FI. dan., tab. 217; Black w., tab. 5^4; Osmimda, Lob., OZ>s. 474, etc.; Lam. , lllust., tab. 865, fig. 2 ; Boit, fil., tab. 5; Filix, Moris. , 3 , sect. 14, tab. 4, fig. 1 ; Dod., Pewpt. 473. En touffes, hautes de deux à trois pieds et plus; frondes droites, très-grandes, deux fois ailées: fron- dules oblongues , lancéolées, sessiles , à peine dentées, et presque auriculées à la base, les inférieures opposées; grappes fructifèr s, situées à l'extrémité de la fronde. Cette magni- fique fougèi'e croît en Europe dans les bois humides, les lieux marécageux et aquatiques. On rappelle/oug^re^eurie, à cause de ses nombreuses grappes fertiles; fougère royale, à cause de sa grandeur et de sa beauté. Ses frondes sont portées sur des pétioles qui naissent de la racine. Ceux-ci , par leur grandeur, ont été pris par les anciens botanistes pour des tiges rameuses; de là le nom de filix ramosa (fougère ra- meuse), qui a été donné à cette plante par C. Bauhin et ses contemporains. Les frondules offrent une nervure mé- diane, d'où partent de petites veines latérales, très-nom- breuses. Les capsules forment des agglomérations ou paquets globuleux, roussàtres, très -rapprochés, très -nombreux, et qui couvrent l'extrémité de la fronde, et très-rarement toute la fronde. Les divisions inférieures restent le plus souvent in- tactes. W'illdenow en indique une variété à fronde stérile et irondules bifides ou trifides, et crispés. Cette fougère portoit le nom à'osmunda dès le temps de Lobel 5 quoiqu'il eût été chez les Latins celui d'une phinte que Tragus croit être notre vicia Dumetorum. On employoit sa racine comme vulnéraire et détersive; on en faisoit encore usage dans les maladies hépatiques et les maux d'estomac. OSM M Actuellement celte fougère n'est plus employée à ces usage*: elle sert de litière pour les bestiaux dans les pays où elle abonde. Ses cendres contiennent de la potasse, qu'on en re- tire en faisant brûler lentement la plante, déjà desséchée, dans des fosses préparées exprès. ■2" OsMCNDA BEL-A-voiR : Osmundu spectahilis , ^'N^lld., Spec. pL, 598 ; Osmunda regalis , /3 , Linn.; Osmunda regalis, Mich. , Amer. , 2 , pag. 2j5 ; Filix, Pluk. , Alw. , tab. 181, fig. 4. Il dif- fère de l'espèce précédente par ses frondules dentelées, cu- néiformes à la base, toutes alternes. Cette espèce croit en Ca- nada, en Pensylvanie et en Virginie. 3." Osmunda cannelle : Osmunda cinnamomea. Linn.; Filix, Moris., Hist., 5, sect. 14, tab. 4, fig. 5. Frondes stériles, dis- tinctes des fertiles; bipinnatifides, à découpures ovales, ob- longiies, obtuses, entières; frondes fertiles, deux fois ailées, lanugineuses; stipe laineux. Cette belle fougèi'c croit en grandes touffes. Elle est remarquable par ses groupes de fruits, couverts d'un duvet brun, couleur de cannelle. Eile est particulière aux Etats-Unis. Nous ferons observer, en terminant cet article, que, 1.° VOsinunda spicant , L., est décrite à l'article Bkchnum , Suppl. ; •j° VOsrriunda lunaria , est le type du genre Botrychium (voyez ce moi); "à." Y Osmunda crispa, L., une espèce âe pteris ; et I^.'^ V Osmunda struthiopteris, un genre particulier sous ce nom. (Lem.) OSMUNDARIA. (Bot.) Geure de la famille des algues, établi par Lamouroux et qu'Agardh nomme Poljpaacum. Son caractère essentiel consiste dans les fructifications : elles sont très-petites, pédicellées, situées à l'extrémité des frondes. A la surface des frondes sont épars de nombreux petits ma- melons rapprochés, pédicellés et épineux. Une seule espèce compose ce genre. L'OsMUNDARiA proi.ikère; Osm, proliféra, Lamk., Ess. , tab. 1 , fig. 4, 5, 6. Son stipe, anguleux, rameux , produit plu- sieurs frondes planes, lancéolées, dentées, amincies en forme de pétiole à la base, marquées d'une nervure peu sensible, prolifère sur les bords , recouverte sur tous les points , excepté sur les nervures, de verrues pédicellées et tinement épineuses. Les fructifications sont rassemblées à l'extrémité OSM des rameaux et représentent de petites siliques. La plante desséchée est noire et coriace : elle a été recueillie à la Nou- velle-Hollande. (Lem.) OSMUNDULA. (Bot.) Lcnicerus désigne ainsi une petite espèce de fougère, le Poljpodium calcareum , Smith, "VVilld. (Lem.) OSMYLE, Osrnflus. (Enlom.) Ce nom est indiqué comme celui d'un genre que M. Lalreille a formé parmi les insectes névroptères et qui appartient à la famille des stégoptères, c'est I'Hémérobe tachetée, Hemerobius inaculatus , distincte des autres espèces du genre par trois stemmates ou yeux lisses. (C. D.) OSMYLUS. (Malacoz.) Nom sous lequel Athénée [Deipno- sopli., liv. 7, p. 5i8), ainsi qu'Elien , désignent une espèce de poulpe, sans le caractériser, et qui paroit être celui que le» Athéniens donnoient à l'espèce appelée ozolis par Aristote. Voyez Poulpe. (De B. ) OSO MELERO. (Mamm.) Nom du kinkajou dans quelques parties des colonies espagnoles ou portugaises de l'Amérique itîéridionale : il signifie ours du miel. (F. C.) OSORIA. (Ornith.) Nom polonois du balbuzard , /a/co ha- lia-tus , Linn= (Ch. D.) OSPHRONÈME, Osphronemus. [Ichthfol.) Dans des manus- crits précieux que M. le comte de Lacépède a arrachés à l'oubli qui menacoit de les dévorer, et d'après le verbe grec c(r^pci(vo[xoti, odorer , le voyageur Commerson , le premier, a donné ce nom à un poisson qui forme le type d'un genre distinct dans la famille des léiopomes, et le nom, comme le genre , ont été conservés par les ichthyologistes qui ont écrit postérieurement. Les osphronèmes, que M. Cuvier place dans la famille des acanthoptérygieus squamipennes, offrent les caractères géné- riques suivans. Corps épais, comprimé ; catopes sous Les pectorales , à second Tayon formant une longue soie articulée , et à premier rayon épi- neux; opercules lisses ; base des nageoires verticales écailleuse , au contraire; bouche petite; dents très-courtes et disposées en velours ; plusieurs épines à la nageoire dorsale. A l'aide de ces notes, on distinguera sans peine les Os- OSP i3 iHRONÈMEs des Trichopodes, qui n'ont point d'épines aux catopes; des Monodactylfs , chez lesquels ces n^igeoires n'ont qu'un seul rayon ; des Chéilodiiteres , des Djptérodons et des Mulets, qui ont deux nageoires dorsales; des Hiatules , qui manquent de nageoire anale; des Hologymnoses, dont les écailles sont peu distinctes; des T/ENlA^OTEs, des Bodians, des LuTjANs , qui ont les opercules dentelées ou épineuses. (Voyez ces différens noms de genres et Lb[ot'Omes.) Parmi les espèces d'osphronèmes, nous citerons : Le GoiiAMY ou GouRAJiY; Osphronemus olfax, Çommerson. Partie postérieure du dos trés-élevée ; ligne latérale droite-, nageoires caudale et dorsale arrondies; dessous du ventre et de la queue caréné; écailles larges sur le corps, les oper- cules et la tête ; plus petites sur les nageoires du dos et de l'anus ; dessus de la tête incliné vers le museau et marqué de deux légers enfoncemens; mâchoire supérieure extensible; inférieure plus longue; une callosité au palais; langue blan- châtre et retirée^au fond de la gueule; anus deux fois plus près de la gorge que de l'extrémité de la queue ; teinte géné- rale brune, avec des nuances rougeàtres plus claires sur les nageoires que sur le dos ; côtés et ventre argentés, à écailles bordées de brun. En ouvrant la bouche de ce poisson, on aperçoit ses os pharyngiens, dont la figure est très- compliquée , et qu'eu raison de leur apparence labjrinthiforrne , Commerson a con- sidérés comme des os ethmoïdcs, devant servir à l'odorat, ce qui a conduit ce naturaliste à créer le mot osphronème. M. Duméril pense que l'appareil dont il s'agit ici , est un organe accessoire aux branchies et semblable , quant aux usages, aux sacs à air qu'on a observés dans le caméléon et dans les oiseaux. Le goramy est un poisson de rivière, remarquable par sa forme, par l'excellence de sa chair et par sa grandeur, puisqu'il parvient à la taille de six pieds. On peut le regarder comme le meilleur et un des plus gros poissons d'eau douce, et quoique sa saveur se rapproche un peu de celle de la carpe, elle est plus délicate. Lorsqu'^ '77°? P'T ^^^ soins de M. de Séré, commandant des troupes royales de la Colonie, Commerson , tout en mé- l'y OSP ritant l'estime et rafTeclion des aines reconnoissantes de ceux qui profitent des découvertts de la science et des bienlaifs de la philanthropie, eut l'occasion d'observer ce poisson h. l'Lsle-de-France, il apprit qu'il y avoit été apporté de la Chine, où il est indigène, et de Batavia, où on le trouve aussi, d'après l'assertion de Charpentier- Cossigny ; qu'on l'avoit d'abord élevé dans des viviers, et qu'il s'étoit ensuite répandu dans des rivières, où il s'étoit multiplié avec une grande facilité, et où il avoit conservé toutes ses qualités. <:< Il seroit bien à désirer, dit à cette occasion M. le comte de Lacépède , que quelque ami des sciences nalurellcs, jaloux de favoriser l'accroissement des objets véritablement utiles, se donnât le peu de soins nécessaires pour le faire arriver vivant en France, l'acclimater dans nos rivières et procurer ainsi à notre patrie une nourriture peu chère, exquise, salubre et très - abondante. '^ Disons plus : quels avantages inappréciables n'en retireroieht pas nos malades dans les hôpitaux, où souvent les mets con- venables à leur état ne sauroient leur être prescrits par les médecins qui les visitent et qui ne peuvent que déplorer leur impuissance à cet égard ! Un vœu fait dans des intentions si pures a été réalisé. M. le chevalier Moreau de Jonnès , membre correspondant de l'Académie royale des sciences, a proposé à S. t.xc. le Ministre de la marine d'envoyer des goramys aux colonies d'Améiiqne, où le climat semble propre à en laisser per- pétuer la race. Cette idée a été accueillie avec empressement et exécutée avec rapidité. En effet, vers la fin de l'année 1819, cent individus de cette espèce de poissons ont été embarqués. Pendant la tra- versée, beaucoup d'entre eux sont devenus aveugles, mais il n'en est mort que vingt-trois; tant on a pris de précaution pour les préserver de tout accident dans un si long voyage. Cayenne a reçu ainsi vingt-cinq de ces poissons; le n ste a été partagé entre la Guadeloupe et la Martinique. Dans la première et la dernière de ces colonies ils ont déjà mul- tiplié, el tout fait espérer que bientôt on en pourra distri- buer abondamment la chair aux hôpitaux militaires de ces OSP i5 deux contrées, où les feux d'un soleil toujours ardent, et la présence de grands marécages , deviennent la cause de tant de maladies. C'est, au reste, M. de Séré , qui a élevé les premiers gora- mys a risIe-de-Francc. Le savant botaniste, M. Aubert du Petit-Thouars, membre de l'Académie royale des sciences, nous a dit avoir vu se développer ces premiers individus, qui étoient peu farouches et comme apprivoisés. 11 avoit déjà conçu ridée d'en faire passer aux colonies d'Amérique, mais le succès ne couronna point son entreprise. On se rappellera sans (ioute ici que c'est le même M. de Séré, qui, le pre- mier, a introduit à l'Isle-de-France ces jolies petites carpes dorées de la Chine , répandues aujourd'hui dans toute l'Europe, où elks font l'ornement des bassins et des fontaines, à cause de l'éclat et des variétés de leurs couleurs. Puisse son nom être mieux conservé chez nos descendans , que ne l'est, chez nous, celui de l'homme recommandable qui, vers le moyen âge, nous a fait présent de la carpe , jusqu'alors, à ce qu'il paroît , inconnue en France ! Le Gal : Osphronemus galliis , Lacépéde; Lahrus gallus , Linnseus; Scarus gallus, Forsk. Lèvre inférieure plissée de chaque côté; nageoires dorsale et anale très-basses; celle de la queue fourchue; écailles striées, peu adhérentes; teinte générale d'un vert foncé; une petite ligne transversale vio- lette ou pourpre sur chaque écaille; deux bandes bleues sur l'abdomen; nageoires du dos et de l'anus violettes à la base et bleues sur le bord ; pectorales bleues et violettes dans leur centre; caudale jaune et aurore dans le milieu; violeltesur les côtés; bieue dans sa circonférence; iris rouge autour de la pupille et vert dans le reste de son disque. Ce poisson a été observé par Forskal sur les côtes d'Arabie. Les habitans des rivages qu'il fréquente le regardent comme muni d'un venin des plus actifs et tellement pénétrant qu'il suffit de le toucher légèrement pour éprouver des accidcns graves. (H. C. ) OSPHYE. [Entom.) lUiger avoit d'abord employé ce nom, après avoir indique celui de pa/^cme, pour indiquer un genre d'insectes coléoptères, retiré de celui des œdémères, dont quelques auteurs ont fait depuis le genre iVoih.«s. (C. D.) '6 OSP OSPREY. (Oriiith.) Nom tinglois du balbuzard , yir/co ha' liœlus, Linn. (Ch. D. ) OSSA. (Manim.) C'est peiit-êtrc du sarigue à oreille bico- lore que La Hou tan parle sous ce nom américain. C'est aussi le nom de la femelle de l'ours en Espagne. (F. C.) OSSAR. {Bot.) Voyez Beid-el-ossak. {J.) OSSEA. (Bot.) Lonicer , auteur du seizième siècle, nom- moit ainsi le cornouillier sanguin, suivant C. Bauhin. (J.) OSSELETS. (Foss.) On a donné le nom d'osselels d'oursins a des portions détachées de têt des oursins fossiles. On en voit des ligures dans le Traité des pétrifications de Bourguet, tab. 53, n."' 355 — 358. (D. F.) OSSEN OOG. (Mamm.) Ce nom, qui se trouve dans Hout- tuyn , a été rapporté à la baleine jubarte, B. boops. (F. C.) OSSEUX. {Ichthyol.) On a donné le nom de poissons osseux à ceux dont le squelette offre la dureté, la consistance, de la charpente osseuse des autres animaux vertébrés. Le nombre des poissons osseux surpasse de beaucoup celui des poissons chdndroptérjgiens. Voyez Cartilagineux et Pois- sons. (H. C.) OSSIFRAGA. [Bot.) La plante de l'Inde, décrite sous ce nom par Rumph , est un euphorbe, euphorbia tiru calli , selon Burmann , dont l'écorce pilée est appliquée avec succès sur les membies fracturés, au rapport de Rumph. (J.) OSSIFRAGE, Ossifragum. (Bot.) Espèce du genre Antheri- cum, Linn. On prétend dans le Nord qu'elle ramollit et dis- sout It s os des bestiaux qui en font leur pâture. Voyez Nar- THÈCE. (Lem. ) OSSIPHAGE ou OSSIFAGE. {Ichthjol.) Nom spécifique d'un Labre, décrit dans ce Dictionnaire, tome XXV, p. 27. (H. C.) OSSO. (Mawm.) Nom espagnol de Fours. (F. C. ) OSSO HORMIGUERO. (Mawm.) Nom espagnol qui signifie ours fourmilier, et qui est communément donné au Taman- dua. (F. C.) OSSON. (Mamm.) Nom de l'éléphant chez les Nègres de Guinée. (Desm.) OSSUNA. (Bot.) Le leucrium polium est ainsi nommé dans l'Andalousie , suivant Clusius : une de ses variétés est Valta- OST 17 misa des Espagnols, une autre est le camarilla , potion des Grecs. (J.) OSTARDE. (Omi7/i.) Ce nom de l'outarde, otis tarda, Linn., a été appliqué par Albin au grand pluvier ou œdicnème , adicnemus europœus , et c'est ce dernier oiseau que Belon dé- signe parle nom d'ostardeau. (Ch. D.) OSTEOCARPON. (Bot.) Plukenet désigne ainsi les espèces de plantes qui ont servi de type au genre Osteosierme. Voyez ce mot. ( Lem.) OSTÉOCOLLE. (Min.) Ce sont des concrétions calcaires, qui ont une forme cylindroïJe avec une cavité longitudinale ordinairement remplie d'une matière calcaire plus grossière, ce qui leur donne de la ressemblance avec la structure des os longs. La nature calcaire de ces corps qu'on avoit comparée avec celle qu'on attribuoit aux os , la ressemblance de forme avoient suffi dans cette partie de la médecine ancienne qu'on appeloit la doctrine des signatures pour faire attribuer à ces concrétions prises intérieurement ou ajoutées aux emplâtres la propriété de faciliter le cal des os fracturés ou l'ossifica- tion des enfans. Voyez Calcaire concrétxonné , tome "VIII, page 280. (B.) OSTEOCOLLON. (Bot.) Daléchamps cite et figure sous ce nom un sous-arbrisseau à rameaux opposés, dénués de feuilles, dont il n'a vu que des bourgeons terminaux, sans fleurs ni fruits. 11 dit que ce végétal croît dans le Valais sur les ro- chers qui avoisinent la ville de Sion , et que son nom lui vient de la propriété qui lui est attribuée de consolider lc& os rompus. Il ajoute que quelques-uns le nomment poly- gondrum , probablement à cause des nœuds fréquens de sa tige ; et d'autres, sjmphytum , a cause de sa propriété de faire reprendre les chairs séparées , et il cite ces faits d'a- près Hiéroclès et Absyrte. C. Bauhin assimile avec doute cette plante à son polygonum hacciferum, qui est Vephedra distachja des modernes, avec lequel il a en effet beaucoup de rapport extérieur ; mais Vephedra habite les bords de la mer ou des fleuves. Une autre plante polygonée , le calli- gonum de Linnasus, que Tourncfort nommoit poljgonoides , ressemble aussi un peu à ïosteocollon par son port et la rareté de ses feuilles très-petites, mnis ses rameaux sont alternes, 37. 2 ^s OST et Tournefort l'avoit trouvée au pied du mont Ararat. On ne peut donc déterminer avec certitude le genre auquel ap- partient ros/''oco//';n. (J.) OSTÉODERMES. {Ichthjol.) M. le professeur Duméril a donné ce nom à une famille de poissons cartilagineux téléo- branches, dont les branchies sont garnies d'une opercule et d'une membrafje, mais qui sont dépourvus de catopes et dont la peau est couverte d'une cuirasse ou de grains osseux. Le tableau suivant donnera une idée des caractères des genres qui composent cette famille. Famille des ostéodermes. iplus de six COFFBE. ( quatre TàiooDON. moins de 1 , ... ..i r. SIX ou de jdeus; peau.} . *■ \ { sans aiguillons Mole. is dents, éiroire, au bout d'un f très-alongé , non comprimé. Sïngmatbe. museau ; corps j comprimé latéralement Hipi'Oc»ivii'K. ^ deux dents Kvoide. mal boire sun(=rieiire divisée en. .. \ , ^ . . ' l quatre dents SfachOiDE. Voyez ces difTérens noms de genres et Téléobr anches. (H.C.) ObTÉOLlTHE. (Foss.) Synonyme d'OssEMENT pétrifié. (Desm.) OSTÉOMÉLÉS. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille des rosacées, de \ icosandrie pentagjnie de Linnœus, offrant pour car.ictére essentiel : Un calice campanule; le limbe à cinq dents ; cinq pétales très-étalés , attachés au limbe du calice; environ vingt ctamines placées de même ; cinq , rarement trois ovaires inférieurs, adhérens entre eux et avec le tube du ca- lice ; autant de styles, barbus à leur partie inférieure. Le fruit tst une baie contenant cinq osselets monospcrmes. OsTBOMÉLÉs A FEUILLES GLAiiR.Es; OsteomeUs glubrutu , Kuntli in Humb. , ISos'. gen. et Spec. , vol. 6, pag. 210, tab. 555. Arbre de vingt-cinq pieds et plus, dont la cime est globuleuse. Les rameaux sont bruns, anguleux, hérissés de très -petites verrues; les feuilles éparses , très-peu pétiolées, ovales, arrondies, crénelées de petites glandes entre les crénelures, glabres, coriaces, longues de deux pouces; les stipules lan- céolées, subulées, de la longueur des pétioles; les fleurs dis- posées en corymbes terminaux, accompagnées de bractées^ OST ig ayant leur calice un peu pubescent; la corolle blanche; les pétales glabres, concaves, elliptiques; les étduiines un peu inégyles , presque de la longueur des dents du calice ; les fila- niens subulés, aplatis à leur partie inférieure; les anthères à deux loges; Je pollen rose; l'intérieur du limbe du calice tapissé par un disque mince et pubescent. Cette plante croit dans les forêts des Andes du Pérou. OsrÉOMÉLÉs FERRUGiîsiEDx : Ostcomeles feiTuginea , Kunth , l. c; Cratœgus ferriiginca , Pers. , Sj-nops., 2 , pag. oj. Cette espèce a des rameaux épars, cylindriques, brunâtres; les plus jeunes ferrugineux, tomenteux au sommet; les feuilles éparses, pé- liolées , ovales, oblongues, arrondies à leurs deux extrémités, coriaces, crénelées, glabres en dessus, tomenteuses et ferru- gineuses en dessous, longues de deux pouces et demi ; les sti- pules petites; les corymbes rameux , munis de bractées; le calice tomenteux, à demi globuleux :les dents du limbe ovales, subulées ; les pétales glabres, presque orbiculaires ; les ovaires hérissés à leur sommet; les stigmates comprimés, presque peltés. Cette plante croît dans les Andes de Quito. OsTÉOMÉLÉs A LARGES FEUILLES; Osteomeles lutifoUa , Knntli , /. c, tab. 554. Ses rameaux sont glabres, anguleux, roussâtres et tomenteux dans leur jeunesse; les feuilles ovales, un peu arrondies, médiocrement en cœur à leur base, quelquefais un peu échancrées au sommet, crénelées et dentées à leur contour, vertes et un peu pubescentes en dessus, tomen- teuses et roussâtres en dessous ; les stipules courtes , linéaires, subulées ; les corymbes presqxie sessiles ; les bractées ûliformes, pubescentes. Les fleurs ont le calice à demi globuleux, to- menteux; la corolle blanche; les pétales presque elliptiques, frangés et velus à leurs bords. Cette plante croit au Pérou, dans les forêts. (Poir. ) OSTÉOPHILE, Osteophilus. (Entom.) M. Rafinesque a indi- qué sous ce nom un genre d'insectes aptèrt-s , de la famille des nématoures ou séticaudes, voisin des podures , mais dont les antennes sont en masse. ( C. D.) OSTÉOSPERME, Osteospermum. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, k fleurs composées, de la famille des <^oiymhi- fères, de la sjagénèsie nécessaire de Linna&us; olTrant pour ca- ractère essentiel : Des fleurs radiées; le calice siuiple, a plu- Eo OST sieurs folioles ; des fleurons mâles, à cinq étaminessyngénéses ,• un ovaire stérile ; des demi-tleurons femelles, fertiles, à lon- gue languette ; le réceptacle nu ; des semences osseuses, ar- rondies, sans aigrette, entourant le réceptacle en forme de collier, d'oîi vient le nom de ce genre. OsTÉospERME ÉLANCÉ ; Osteospermum junceum , Linn. Cette plante s'élève à la hauteur de cinq à six pieds sur une lige ligneuse, élancée, ramifiée en corymbe à son sommet. Les ra- meaux sont cotonneux à leur extrémité; les feuilles petites , linéaires-lancéolées , éparses , sessiles , acuminées , très-entières . quelques-unes munies de petites dents écartées, tomenteuses dans leur jeunesse ; les fleurs, grandt-s , radiées, solitaires, for- ment, par leur ensemble , un corymbe un peu lâche : les fo- lioles du calice sont oblongues, acuminées, quelques-unes chargées d'un duvet blanchâtre; les semences grandes, un peu coniques, disposées orbiculaireraent pour le réceptacle. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. OsTÉosPERME A FEUILLES DE HOUX : OsteospermuTti HicifoHum , Linn.; Burm., Afr. , pag. 172, tab. 62. Arbrisseau de deux ou trois pieds, remarquable par les sinuosités épineuses de ses feuilles; ses rameaux sont étalés , striés, flexueux; les feuilles sessiles, éparses, nombreuses, presque amplexicaules, ovales- lancéolées, acuminées, d'un vert pâle, parsemées, à leurs deux faces , de petites aspérités, pubescentes en dessous : les fleurs de grandeur médiocre , solitaires au sommet des ra- meaux : les folioles du calice égales, linéaires, subulées ; les corolles de couleur jaune. On trouve cette plante au cap de Bonne -Espérance. OsTÉospERME ÉPINEUX: Osteospcrmum spjnosum , Linn.; Jacq. , Hort. Schanbr., 3, pag. 66, tab. Syy. Toutes les parties de cet arbuste sont chargées de points rudes et saillans , qui le rendent âpre au toucher. Il forme un petit buisson touffu et piquant, qui ne s'élève guère au-delà d'un pied et demi; ses rameaux se terminent par de fortes et longues épines souvent ramifiées : les fleurs sont jaunes, pédonculées, solitaires et terminales, assez grandes: les folioles du calice ovales, ai- guè's, membraneuses à leurs bords; les pédoncules, inclinés après la floraison, soutiennent des réceptacles chargés de se- mences arrondies, osseuses, rougeàtres, disposées orbiculai- OST Tement. Cette plante croît dans l'Ethiopie. On la cultive au Jardin du Roi. OsTÉospF.RME FisiFKRE : Osteospermum pi siferum, Linn. ; Mill., Icon., pag. 129, tab. ig4, fig. 1. Arbuste très-rapproché du précédent, dont les tiges sont glabres et raboteuses ; les ra- meaux chargés de petits angles saillans, denticulés, qui nais- sent de la base de chaque pétiole. Les feuilles sont éparses, lancéolées, cunéiformes, pétiolées, mucronées, comme ron- gées, dentées principalement vers leur sommet, la plupart longues de deux pouces : le pétiole est court, linéaire, muni d'un tuberbule à sa base : les fleurs petites, portées sur des pédoncules écailleux et ramifiés; le calice est hémisphérique avec ses folioles ovales, lancéolées, aiguës; les demi-fleurons sont très-ouverts et réfléchis, de couleur jaune , ainsi que le disque; les semences sont très- grosses , ovales et entourent le réceptacle. Cette espèce croît au cap de Bonne -Espé- rance. OsTsosPERMEPOLVGALOÏDE : Osteospermuni polyguloides , Linn.; Pluken., Mant., i^'j , tab. 382, fig. 2. Celte plante s'élève à la hauteur d'un pied sur une tige ligneuse, divisée à son som- met en rameaux paniculés, garnis de petites feuilles éparses, linéaires, lancéolées, entières, mucronées, à peine longues d'un pouce; munies dans leur aisselle de poils longs et soyeux. Les fleurs sont jaunes, solitaires, terminales; les pédoncules chargés de quelques bractées linéaires : les folioles du calice linéaires, aiguës, hérissées de petites épines molles et courtes ; les demi- fleurons réfléchis, un peu plus longs que le calice; les semences osseuses, oblongues, striées. Cette plante croît dans l'Ethiopie. OsTÉosPERME cxuÉ : Osleospermiim ciliatum, Linn.; Burm. , Afr., pag. 171, tab. 61, fig. 2. Espèce remarquable par la petitesse de ses fleurs et par les petits aiguillons qui bordent ses feuilles et les font paroître ciliées; sa tige est haute d'un pied, anguleuse; les feuilles sont sessiles , alternes, ovales, lancéolées, aiguës, crénelées à leurs bords, les supérieures couvertes d'un duvet blanc et cotonneux; les fleurs jaunes, pédonculées , solitaires et terminales; les folioles du calice striées , lancéolées , aiguës. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. OST OsTÉosPERME PORTE-COLLIER : Ostcospermiim moniliferiim , Linn.; Dill. , Hort. Elth., tab. G8, fig. 79; Pliiken. , Amalth., tab. 382, fig. 4; Lamk., lll., tab. 714. Sous-arbrisseau de trois ou quatre pieds, dont les rameaux sont rapprochés quatre à six de distance en distance ; les feuilles ëparses, nombreuses, ovales, à dentelures mucronées, longues d'un pouce et demi; les pétioles linéaires, un peu ailéi, terminés au sommet par trois tubercules particuliers, prolongés sur les rameaux en autant d'angles saillans : les fleurs sont jaunes, radiées, de grandeur moyenne, pédonculées et terminales : les folioles du calice inégales, ovales-oblongues, aiguës, un peu ciliées, tomenteuses, ainsi que les pédoncules; les semences grandes, osseuses, arrondies, au nombre de cinq à six, disposées or- biculairement surle réceptacle. Cette espèce croit en Ethiopie. On la cultive au Jardin du Roi. (Poir.) OSTÉOSTOMES. (IchthjoL) D'après les mots grecs ccrlsov , os, et /jojuict, bouche, M. le professeur Duméril a créé sous ce nom , dans sa Zoologie analytique , une famille de poissons dans le sous-ordre des holobranches thoraciques, famille à laquelle on peut assigner les caractères suivans : Branchi''i munies d'une opercule et d^une membrane; catopes implantés sous les nageoires pectorales ; corps épais, comprimé ; màclioires tout -à-fait osseuses. Le tableau suivant donnera une idée des caractères des genres qui la composent. Famille des Ostéostomes. i( armée d'aiguillons ; luàclioirPs lisses. LÉiockathe. umque, ^ . .,, « . - ... I sans aiguillons;niachoires crénelées. Scark. douhle; mâchoires crénelées OkTonHiKQUE. Voyez ces différens noms de genres et ïhoraciql'es. (H. C.) OSTÉOZO AIRES. [Zool.) M. de Blainville a proposé ce nom pour reuiplacer celui de vertébrés, donné depuis long- temps aux animaux des quatre premières classes. (Desm.) OSTERDAMIA. {Bot.) Genre de plantes détaché de Vagrostis par Neckcr, mais non encore adopté. (J.) OSTERDYCHIA. (Bot.) J. Burmann désignoit ainsi Van- tholjza Cunonia, Linn., dont il faisoit un genre qui n'a point été adopté. (Lem.) OST 23 OSTERICUM. (Bot.) Genre de la famille des omhellifères, établi par Hoffuiann (Gen. umbell.) sur Yangelica pratensis, Marsch. et Bieb. , mais qui n'a pas été adopté, à cause qu"il ditï'ère à peine de Vangelica. Beaucoup plus anciennement les botanistes, comme Tragus, C. Bauhin, etc., ont nommé ostericum l'angélique sauvage, angelica syheslris , Linn,, avec laquelle peut-être ils ont confondu Vimperatoria paluslris , Besser. Voyez Rœm., Sjst. veget. , 6 , p. 6o5. (Leai.) OSTERITIUM. {Bot.) Cette plante de Tragus est reportée par C. Bauhin à Tastrance , astrantia major. Il croit encore qu'un autre osleritium sauvage, du même, est la podagraire, œgopodium podagraria. (J. ) OSTOME. {Entom.) Nom donné par Lalcharting au genre des NiTiDui.ES de Fabricius. (C. D.) OSTORHINQUE, OsLorhinchus. (Ichthj'ol.) En prenant pour type un poisson décrit et dessiné par le voyageur Com- merson , M. le comte de Lacépéde a établi sous ce nom un genre qui se rapporte à la famille des ostéostomes, et dont les caractères sont les suivans : Mâchoires osseuses, très - avancées , crénelées, tenant lieu de dents; deux nageoires du dos. Les OsTORHiNQUEs sout donc faciles à distinguer des Léio- GNAXHEs et des Scares , qui n'ont qu'une nageoire dorsale. (Voyez Léiognathe, Ostéostomes, Scare. ) Ce genre ne renferme encore qu'une espèce. L'OsTORHiNQL'E Fleurieu , Ostorilinchus Fleurieu. Nageoire caudale en croissant; mâchoire inférieure un peu avancée; yeux gros; une bande transversale d'une couleur vive auprès de la nageoire de la queue. Ce poisson habite la grande mer Equinoxiale. (H. C.) OSTRACÉES, Oslracea. (Conchjl.) M. de Lamarck, dans son Système de conchyliologie , avoit établi sous ce nom une famille de coquilles bivalves , à têt feuilleté ou papyracé , monomyaires , ou à une seule impression musculaire sub- centrale, à ligament non marginal, intérieur ou demi-inté- rieur, quelquefois inconnu. Il la subdivisoit ensuite en deux sections: dans la première, à ligament inconnu, ou ostracées anomales, il plaçoit les genres Calcéole, Radiolite et Cranie; et dans la seconde , ou ostracées franches , il mcttoit les genres 24 ' OST Grvphée. Huître, Vulselle , Placune, Anomie ; mais dans la seconde édition des Animaux sans vertèbres il ne conserve dans cette famille que la seconde section, la première cons- tituant une partie de la division des Rudistes. M. de Blainville adopte aussi . sous le même nom , cette famille dans son Système de conchyliologie. (De B.) OSTRACÉS. OsTracea. {Malacoz.) M. G. Cuvier, dans son Système de malacologie, donne ce nom à la première famille de ses acéphales testacés, et il la caractérise ainsi : Manteau ouvert , sans ouvertures ni tubes particuliers ; pied nul ou très-petit: coquille le plus souvent fixée aux roches par sa propre substance ou par des fils, ou aux autres corps plongés sous Teau. Il la partage ensuite en deux sections, suivant le nombre des muscles adducteurs : dans la première, à un seul muscle, sont les genres Acarde , Huître, Gryphée, Peigne, Lime, Houlette, Anomie, Placune, Spondyle, Pli- catule, Marteau, Vulselle et Perne ; dans la seconde, à deux muscles, sont les genres Avicule . Crénatule, Jambonneau, Arche, Pétoncle, Kucule et Trigonie. M. de Blainville avoit aussi adopté le nom d'ostracés pour une famille de son ordre des Malacozoaires lamellibranches. Dans son Gênera il la caractérise ainsi : Lobes des manteaux entièrement séparés dans presque toute la circonférence, si ce n'est vers le dos : abdomen entièrement caché par la réu- nion des lames branchiales dans toute la ligne médiane, et sans prolongement musculaire ou pied. Coquille plus ou moins grossièrement lamelleuse , irrégulière , inéquivalve , inéquilatérale , sans appareil régulier d'articulation , et avec une seule impression musculaire subcentrale. 11 y place les genres Anomie, Placune , Harpace, Huître, Gryphée et Pachyte ou Podopside. (DeB.) bSTRACHODES ou OSTRACODES. (Crust.) Noms d'une famille de crustacés de la sous-classe des entomostracés, fon- dée par M. Latreille, et renfermant les Cypris, les Cythérées , les Lyncés et les Daphnies, tous caractérisés par leur têt, qui est en forme de valves et qui renferme leurs pattes , dont les formes et les fonctions varient selon les genres. "Soyez Partifle Malacostracés , tome XXVllI, page 399. (Desm.) OSTR-VCIA. (Fos5,) Pline a donné ce nom à une coquille OST 25 fort dure dont on se servoit pour polir les pierres précieuses {Hist. nat., lih. Sy, cap. lo); mais on ne sait de quelle co- quille il a entendu parler. (D. F.) OSTRACINS ou BITESTACÉS. {Crust.) Les Entomostracés de Muller, dont l'enveloppe générale est comme divisée en deux valves, forment , selon M. Duméril , une petite famille , à laquelle il a donné ce nom. Les genres qui y sont com- pris, sont les suivans : Daphnie, Cyprxs, Cythériîe et Lynci^e. Cette famille correspond exactement à celle que M. La- treille avoit anciennement établie sous le nom d'OsTRACHODEs. (Desm.) OSTRACION. (Iclithyol.) Voyez Coffre. (H. C) OSTRACITES ou OSTRÉITES. {Foss.) On a autrefois donné ces noms aux huîtres , aux gryphées et aux pernes fossiles. (D. F.) OSÏRACOMORPHITES. (Foss.) Synonyme d'OsTRACiTEs. (Desm.) OSTRALEGA. (Ornith.) Ce nom désigne Fhuifrier, hœ- niatopus ostralegus , Linn. ( Ch. D.) OSTRAPODES. (Crust.) Ordre de crustacés entomostracés. fondé par M. Straus, et ne renfermant que les genres Cypris et Cythérée. Voyez l'article Maj.acostracés, tome XXVIII, pag. 408. (Desm.) • OSTREA. (Bot.) Voyez Huître. (Desm.) OSTRÉOCAMITES. ( Foss. ) C'est ainsi qu'on a nommé quelquefois les cames fossiles. (D. F.) OSTRÉOPECTINITES. {Foss.) Les anciens orycfographes ont donné autrefois ce nom à quelques espèces de térébra- tules. (D. F.) OSÏRICH. (Ornith.) Nom anglois de Fautruche, struihio camelus, Linn. ( Ch. D. ) OSÏROSVIDZ. {Mamm.) Nom polonois d'une espèce de lynx. (F. C.) OSTRUÏIUM. (Bot.) Nom donné par Dodoëns à la grande impératoire, que Linnœus a nommée pour cette raison impe- ratoria ostrutium, (J.) OSTRYA. (Bot.) Lobel croyoit que cette plante de Théo- phraste pouvoit être le sorbier des oiseleurs. Daléchamps dit que quelques-uns reportoient ce nom au lilas. Suivant 26 OST Clusius et Cordus c'est le charme, carpinus hetulus , que Théophraste nommoit ainsi; et c'est l'opinion la plus reçue. Une espèce de ce genre est le carpinus ostrja. Voyez Os- TRYER. ( J. ) OSTRYER, Oshya, Michéli. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones apétales, de la famille des amenfacées , Ji.ss. , et de la monoéciz polyandrie , Linn., dont les fleurs mâles et femelles sont séparées les unes des autres sur le même individu , et dont les principaux caractères sont les suivans : Fleurs mâles rassemblées en chatons cylindriques, fascicules, formés de nombreuses écailles contenant chacune une fleur dépourvue de calice et de corolle, et consistant en plusieurs étamines à filamens rameux. Les fleurs femelles forment un chaton ovale ou ovale-oblong , composé d'écaillés nombreuses, ren- flées en vessie, aplaties, imbriquées, contenant un ovaire surmonté de deux styles. Le fruit est une petite noix ino- nosperme, renfermée à la base dis écailles renflées en vessie. Les ostryers sont des arbres a. feuilles simples, alternes. On n'en connoit que deux espèces. OsTRYER COMMUN : Ostrja vulguris , Willd., Spec, 4, p. 4(^9; Ostrja italica, carpinifolia , Mich. , Gen. , -2 23, t. 104, fig. ij Carpinus Ostrja, Linn., Spec, 1417. ^rbre de trente à qua- rante pieds de hauteur, dont les feuilles sont ovales, termi- nées en pointe, bordées de dents aiguës, inégales, et portées sur des pétioles velus. Les fleurs màlfs sont disposées en cha- tons fascicules, longs et pendans; les femelles forment des chatons ovales, auxquels succèdent des espèces de cônes de même forme, pendans, ayant l'aspect d'un fruit de houblon, et composés d'écaillés comprimées, un peu renflées, renfer- mant chacune, dans la cavité qui est à leur base, une petite graine dure , conique et lisse. Cette espèce croît en Italie et dans le Midi de l'Europe. On la cultive dans quelques jardins. Elle n'est que peu répandue. On l'élève plus rare- ment de graines qu'on ne la greffe sur le charme commun. OsTRYER DE ViRGiNiE : Osfrja vlrginica, Willd., Spsc. , 4, p. 469 ; Carpinus virginica , Lam. , Dict. enc. , 1, p. 708. Cet arbre ressemble beaucoup au précédent , mais il paroît en différer par ses feuilles plus grandes, plus molles, ovales- oblongues, acumiaéts, et par ses fruits une fois plus longs, OSY 27 pendans. Cette espèce croit naturellement dans la Virginie et dans plusieurs parties des Etats-Unis d'Amérique. Son bois est blanc, et il a le grain fin et serré, ce qui le rend très-compacte et très-pesant. Il paroitroit propre à faire des dents d'engrenage pour les moulins, des vis, des maillets; mais il est de peu d'usage , parce qu'il n'acquiert jamais que de foibles dimensions. Il est cultivé dans quelques jar- dins, mais peu répandu. (L. D.) OSTRZI SS. ( Ornu//.) Ce nom illyrien , qu'on écrit aussi oslrzjz , désigne le balbuzard , /a/co lialiœtus , Liim. (Ch.D.) OSYRIDEES. (Bot.) Nous avons réuni primitivement dans une seule lamille de plantes dicotylédones apétales, à ovaire adhérent et à étamines périgynes, sous le nom de chalefs , elœagni, plusieurs genres répartis dans deux sections. Plus tard, en 1802, dans les Annales du Muséum, vol. 5, nous avions reconnu que la seconde section devoit former une famille riistincte sous celui de miroboîanées , et nous avions conservé la première sous celui de chalefs ou osyridées. En observant néanmoins, d'après Gœrtner et Richard, que plusieurs des genres de cette section présentoient des diffé- rences notables dans l'union du calice à l'ovaire, la situation de la graine et de son embryon dans le fruit, la présence ou l'absence d'un périsperme, nous en avons conclu que cette section renfermoit problablement les élémens de plu- sieurs familles. M. R. Brown l'a également reconnu , et dans son Pj-odrome, publié en 1810, ouvrage rempli d'observations importantes et de vues nouvelles, il a nommé d'abord la fa- mille des éléagnées, caractérisée par un ovaire non adhérent, un fruit monosperme, dont la graine, dénuée du périsperme, est att:.chée au bas de la loge et munie inférieurement d'un embryon, la radicule descendante; dans laquelle il a réuni deux seuls genres, l'hippophaë, décrit par Gœrtner, etVelœa- gnus, observé par lui-même. Ensuite, trouvant dans d'autres genres un ovaire adhérent, uniloculaire, rempli de trois ovules portés au sommet d'un placentaire entre un fruit monosperme par avortement, une graine insérée au sommet df> la loge , munie d'un périsperme cliarnu et d'un embryon cylindrique, central, à radicule ascendante, il en a formé une famille distincte, à laquelle il a rapporté le santalum , i8 OSY auparavant placé dans les myrtoïdes, par suite d'une mau- vaise description , et il l'a enrichie de plusieurs genres nou- veaux de la Nouvelle-Hollande : c'est sa famille des santala- cées dans laquelle il n'admet pas Vosjris , quoique conforme dans presque tous les points, parce que selon M. Gaertner fils, t. 216, son embryon s'écarte un peu de l'axe central du périsperme; mais, suivant M. Gaertner, son ovaire a de même trois ovules, et la graine restante dans le fruit adhère par son sommet à un filet, lequel, parti du fond de la loge, s'élève sur son côté jusqu'à son ombilic et remplit le même office que le placentaire des santalacées. Ce genre ne peut donc en être séparé, et s'il diffère un peu de la famille, c'est parce qu'il est dioique; mais, suivant les observations de Scopoli et de Willdenow, cette séparation des sexes n'est que le résultat d'un avortement , et chaque fleur offre le rudiment de l'organe avorté. Quoiqu'il paroisse prouvé que ce genre appartient à la famille, cependant nous ne propo- serons pas de restituer à cette série le nom d'osyridées , d'abord , parce que c'est sous celui de santalacées que M. Brown a , le premier, bien établi son caractère général, en- suite, parce que le caractère se retrouve peut-être plus complètement dans le zantalum. 11 faut cependant observer que ce genre porte sur son calice quatre écailles ou glandes alongées , alternes, avec ses divisions et avec les étamincs, écailles qui n'existent pas dans les autres genres de la famille, ou du moins dans plusieurs avec lesquels en ce point Vosyris auroit plus d'afKnité. Cette différence pourroit donner lieu à rétablissement de deux sections caractérisées par la pré- sence ou l'absence de ces glandes. Nous aurons occasion d'en reparler à l'article Santalacées. (J.) OSYRIS. (Bot.) Ce nom a été donné par les anciens à diverses plantes. Matthiole et Fuchs s'en servoient pour dé- signer la linaire vulgaire. Lobel l'étendoit à d'autres liiiaires. Dodoëns l'appliquoit à une ansérine , chenopodium scoparia; Clusius à une plante composée, chorjsocoma Ij'nosiris ; C. Bauhin à un arbrisseau nommé alors à Montpellier, et en- suite par Tournefort , casia poetica, que Bauhin croit être Yoxjris de Pline. C'est à cette dernière que Linnaeus a con- servé ce nom , et cette plante devient le type d'une nouvelle OTH 29 famille des sanlalacées ou Osvridée^. (Voyez ce dernier mot.) Cet auteur lui avoit associé un autre arbrisseau, qu'il a re- connu ensuite très- différent , et dont il a fait le genre Ni- Iraria , qui appartient à une autre famille. ( J. ) OSYRIS ; Osyris , linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, qui, dans la Méthode naturelle de M. de Jussieu , .1 donné son nom à la famille naturelle des osyridées ou sanla- lacées , et qui, dans le Système sexuel, appartient à la dioé- cie Lriandrie. Ses principaux caractères sont d'avoir : Des fleurs unisexuelles séparées sur des individus différens ; dans les mâles , un calice monophylle , à trois divisions égaies ; point de corolle; trois élamines : dans les fleurs femelles, calice et corolle comme dans les mâles; un ovaire infère, conique , surmonté d'un style à stigmate trifide ; une baie globuleuse , ombiliquée , à une loge , renfermant un petit noyau arrondi et monosperme. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce. Osyris blanc, vulgairement Rouvet; Osyris alha, Linn., Spec. , 1460. Arbuste dont la tige, haute de deux pieds ou environ , se divise en rameaux grêles , striés , garnis de feuilles alternes, sessiles, linéaires, pointues, glabres et entières. Ses fleurs sont d'un vert jaunâtre, petites, agréablement odo- rantes, pédonculées et éparses. Il succède aux fleurs femelles des petites baies rougeàtres, peu succulentes, d'une odeur et d'une saveur désagréables. Cette plante croit naturellement dans le Midi de la France, en Espagne, en Italie, dans le Levant, etc. (L. D. ) OTA-PULLU. (Bot.) Un des noms malabares du gultier, cambogia gutta. (J. ) OTARDE, OTARDEAU. {Ornith.) On trouve le nom de l'outarde , otis tarda, Linn., ainsi écrit parles anatomistes de l'Académie des sciences , dans les Mémoires pour servir à l'histoire des animaux. (Ch. D.) OTARIES. (Mamm.) Nom que Péron a donné aux phoques à oreilles, dont il a fait un genre. Voyez Phoque. (F. C.) OTB, ODJAS. {Bot.) Noms arabes d'un cotonnier, gossjy- pium ruhrum de Forskal. (J.) OTHÈRE, Othera. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des sapotées, 5o OTH de la tétrandrie monogjnie de Linnasus; offrant pour caractèro essentiel : Un calice persistant , à quatre divisions ; quatre pétales ovales ; quatre étamines insérées à la base des pétales ; un stigmate sessile ; une capsule ? Othère du Japon : Othera japonica, Thnnb., Flor. Japon,, 4 et 61 ; A'of. gen. , 36. Arbrisseau originaire du Japon, dé- couvert par Thunberg, et que les Japonois nomment Mikade KOiE (millepeda plania). Ses rameaux sont cylindriques, striés et rougeàtres; ses feuilles alternes, pétiolées, ovales, obtuses, glabres, coriaces, entières, étalées, longues d'environ un demi-pouce; les pélioles à demi cylindriques, longs au plus d'une ligne : les fleurs sont blanches, axillaires, agrégées, portées sur des pédoncules à peine longs d'une demi -ligne ; leur calice est glabre , à découpures ovales; la corolle blanche , à pélales plans, ovales, obtus; les étamines sont deux fois plus courtes que la corolle ; les anthères à deux lobes , à quatre sillons; le style est nul. Le fruit n'a pas été observé, (POIR.) OTHONNA. {Bot.) C. Bauhin soupçonne que la plante ainsi nommée par Dioscoride et Pline, est l'œillet d'Inde, ta- gctes patula, et il rapporte aussi à ce tagetes ïothonna de Lo- bel. Linnaeus s'est emparé de ce nom pour désigner un autre genre delà même famille, voisin du séneçon. (J. ) OTHONNE, Othonna.{Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs composées, delà fumille des corymhifères , de la s^'n^ génésie nécessaire de Linnaeus; offrant pour caractère essen- tiel : Un calice monophylle, à plusieurs divisions; des corolles radiées; les fleurons mâles ou hermaphrodites, stériles; les demi-fleurons femelles et fertiles ; cinq étamines syngénèses; le réceptacle nu; les semences oblongues, presque nues ou chargées d'une aigrette soyeuse. Othonne a feuilles de GÉaoFLiER : Othonna clieirifolia, Linn.; Duham., Arb., 2 , pag. 94 , tab. 17. Ses tiges sont longues d'en- viron deux pieds, presque ligneuses, couchées à leur base , rameuses, garnies de feuilles sessiles, glauques, alternes, spa- tulées, entières, un peu charnues, cartilagineuses à leurs bords, les inférieures obtuses, les supérieures aiguës, longues d'environ deux pouces : les fleurs sont belles, radiées, ter- minales, de couleur jaune , d'environ deux pouces de dia- OTH Si mètre, portées sur de longs pédoncules simples, uniflores, un peu rentlés à leur sommet ; leur calice est presque cylindrique , dune seule pièce, à huit ou dix découpures; les fleurons hermaphrodites sont stériles, à cinq dents; les demi-fleurons femelles, fertiles, lancéolés, un peu élargis ; le réceptacle est nu ; les semences sont glabres, oblongues , cylindriques, sur- montées d'une aigrette velue et blanchâtre. On cite cette plante comme originaire de l'Ethiopie. M. Desfontaines l'a observée dans le royaume de Tunis , sur les côtes maritimes, eu iieur dans l'hiver. Cette belle plante, par la grandeur et la beauté de ses fleurs , mérite d'être employée à la décoration de nos par- terres. Elle supporte fort bien les gelées , et n'est point déli- cate sur la nature du terrain. On la multiplie par les semences et les marcottes. Comme elle ne quitte point ses feuilles, on peut la placer dans les bosquets d'hiver. Chez nous elle donne ses fleurs vers la fin de Mai. Othonne a feuilles menues : OtJionna lenuissima , Linn. ; Jacq., Hort. Schanbr. , vol. 2, tab. SSg ; Pluken., Phjt., tab. oig. fig. 5. Cette plante s'élève à la hauteur d'environ un pied et demi sur une tige glabre , ligneuse , divisée en rameaux droits , rapprochés cinq à six ensemble, garnis dans leur partie su- périeure de feuilles linéaires, éparses, nombreuses, filiformes, glabres, charnues, terminées en pointe, longues de dix à quinze lignes : les fleurs sont petites , radiées, et forment de jolis corymbes au sommet des rameaux ; elles sont portées sur des pédoncules simples , filiformes, très-longs; leur calice est ovale , jaunâtre , scarieux, divisé en huit dents larges et poin- tues; les semences sont couronnées d'une longue aigrette pileuse. Elle croit au cap de Bonne-Espérance. Othonne corne -de- cerf : Othonna coronopifolia , Linn.; Lamk. , lil.gen., tab. 7 14. Très-belle espèce d'ornement, dont la tige est ligneuse, haute d'environ deux pieds; les rameaux sont légèrement pubescens; les feuilles éparses, sessiles, glabres à leurs deux faces, entières, un peu épaisses: les supérieures munies de dents sinueuses, aiguës et distantes; les fleurs, jaunes , radiées, naissent en petit nombre au sommet des ra- meaux ; les pédoncules sont garnis de quelques bractées étroites. Les calices sont glabres, d'une seule pièce, à huit 02 OTH divisions assez profondes , ovales , aiguës , membraneuses à leurs bords; les semences surmontées d'une longue aigrette pileuse. Cette plante, originaire d'Ethiopie , est cultivée au Jardin du Roi. Elle est d'orangerie. Othonne a petites fleurs : Othonna pan'ijlora , L. ; Commel. . Hort. , 2 , pag. 143, tab. 72 ; Volkam. , Norih., tab. 226. Cette plante s'élève à la hauteur de deux pieds sur une tige glabre, ligneuse, cylindrique, ramifiée en corymbe à son extrémité; les feuilles inférieures sont grandes, sessiles, amplexicaules, glabres, un peu épaisses, élargies, lancéolées; les supérieures plus courtes , lancéolées, munies de quelques petites dents ai- guës. Les fleurs sont assez petites , de couleur jaune , réunies en panicules serrées; leur calice est glabre , d'une seule pièce, un peu cylindrique, à huit dents; les semences sont sur- montées d'une aigrette. Cette plante croît au cap de Bonne- Espérance, dans les lieux humides et marécageux. OxHONNE ARBORESCENTE : Otlioniia urborescens , Linn. ; Dill. , Hort. Eltham., ipag. i23, tab. io3,fig. 1 2 3. Cette espèce s'élève à la hauteur d'un pied et plus; sa tige est droite, épaisse, li- gneuse, divisée vers son sommet en plusieurs rameaux assez courts, garnis à leur partie supérieure de feuilles sessiles, très - rapprochées , charnues , oblongues, obtuses, entières, d'un vert blanchâtre, tomenteuses à leur insertion : les fleurs naissent à l'extrémité de pédoncules simples, filiformes, garnis d'une bractée laineuse à leur partie moyenne; les ca- lices sont monophylles, cylindriques, à cinq dents; cinq demi- fleurons larges et ouverts à la circonférence , de couleur jaune , ainsi que le disque; les semences surmontées d'une aigrette pileuse et touffue. On trouve cette plante dans l'Afrique. Othonne fectinée : Othonna pectinata , Linn. ; Commel. , Hort. ,2, p. 1 07 , tab. 69 ; Mill. , Icon. , tab. 194, fig. 1 . Fort belle espèce, remarquable par la grandeur de ses fleurs, par le duvet court , tomenteux et blanchâtre , qui recouvre toutes ses parties ; sa tige est ligneuse , haute de trois ou quatre pieds , cendrée, cylindrique, de la grosseur du petit doigt, ramifiée, et feuillée à son sommet; les feuilles sont alternes, pinnati- fides à leur moitié supérieure , rétrécies et linéaires à leur base; les découpures opposées, parallèles, linéaires, obtuses: les fleurs sont belles, grandes et radiées, de couleur jaune. OTH 33 portées sur des pédoncules longs de quatre à cinq pouces, uniflores; les calices divisés à leur bord en huit dents; les demi-fleurons grands , ouverts; les semences aigrettées. Cette plante croit dans l'Etluopie. Othonne a feuilles d'auronne : Othonna ahrotanifolia, Linn. ; Séba, Mus., 2, tab. 23, fig. 6 ; Pluk. , ?hyt., tab. 023, fig. 6. Arbuste originaire du cap de Bonne-Espérance, dont la lige s'élève à la hauteur d'environ trois pieds; les rameaux sont droits, striés, disposés par faisceaux, garnis de feuilles nom- breuses, éparses, découpées, fort menues, ayant presque l'as- pect de celles de l'auronne, glabres, charnues, longues d'en- viron un pouce. Les fleurs sont portées à l'extrémité de pé- doncules longs de quatre à cinq pouces, filiformes, striés, réunis en petit nombre au sommet de chaque rameau ; le ca- lice est petit , strié , ouvert, à douze divisions aiguës; les fleu- rons et demi -fleurons sont de couleur jaune; les semences aigrettées. On cite de Volkamer le jacohœa africana , crithmi major et minor ^ Norib. , pag. 2 25, mais non la figure 2 25, qui est une variété du senecio elegans. Othonne renversée : Othonna retrofracta , Willd. , Spec. ; Jacq. , Hort. Schanhr. , 3, tab. 5j6. Arbrisseau du cap de Bonne-Espérance , facile à reconnoître par la disposition de ses rameaux trés-irrég«liers, diffus, la plupart fortement re- courbés ; les tiges sont brunes, hautes de deux pieds; les feuilles éparses, presque sessiles, épaisses, lancéolées, étroites, gla- bres, un peu obtuses, presque glauques, rétrécies, longues d'environ un pouce, les unes entières, d'autres pourvues d'une dent de chaque côté; les pédoncules axillaires, uni- flores, solitaires ou agrégés: les fleurs odorantes, de couleur jaune, et ayant le calice à cinq dents; les fleurons femelles peu nombreux, à peine de la longueur du calice. (Poir.) OTHROB. {Bot.) Nom arabe, selon Forskal , de son ?-umex persicarioides , espèce de patience, qui est le rumex neryosus de Vahl. (J.) OTHRYS. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières, de la famille des cappa- ridées, de la dodécandrie monogjnie de Linnseus, qui a des rap- ports avec les capparis et les cratœ^a, dont il diffère parla régularité de toutes ses parties et par l'absence des glandes. 37. 5 34 OTI Il comprend des arbustes de l'île de Madagascar, à feuilles alternes, caduques, à trois folioles ovales, alongées, très- glabres, !:e paroissant qu'après les fleurs; celles-ci sont élé- gantes, disposées en un thyrse terminal, presque en ombelle, soutenues par de longs pédoncules; leur calice est plan , 'dis- coïde, à quatre folioles étalées; la corolle composée de quatre pétales onguiculés, alternes avec les divisions du calice, in- sérés sur le même disque , avec douze filamens placés sur le même réceptacle, connivens à leur base, grêles, alongés, disposés en rond, portant des anthères oblongues ; un ovaire soutenu par un pédicelle de la longueur des étamines. Le fruit est une baie cylindrique, recourbée au sommet; les semences sont éparses, réniformes; l'embryon est recourbé; le périsperme nul. (Poir.) O'JIDEA. {Bot.) Nom d'une sous- division du genre Péziza dans Persoon : elle comprend des espèces en forme de cu- pule sessiie, fendue sur un côté, souvent enroulée ou alon- gée de manière à imiter une oreille, otis en grec. Pries a pareillement nommé otites une division du genre Telephora, qui comprend des champignons dimidiés imitant des oreilles. (Lem.) OTION. (Malentoz.) Genre établi par M. le docteur Leach, parmi les anatifes de Bruguière , pour les espèces dont la co- quille est rudimentaire , et qui ont pour caractère plus re- marquable d'avoir l'extrémité postérieure (ici supérieure, à cause de la position renversée de l'animal) du manteau pro- longée en deux tubes en forme de longues oreilles, ce qui m'a fait nommer ce gCîire Aurifère (voyez ce mot au Suppl. du tome III, page i35), et ajoutez qu'outre Pespèce qui sert de type à ce genre {Lepas auritus, Linn.), qui se trouve dans les mers du Nord, et que M. Leach nomme POtion de CuviER, O. Cuvieri, il en dislingue une seconde espèce, qu'il appelle PO. de Blainville, O. BlainvilUi , et qui ne diffère guère de la précédente que parce qu'ille est en général plus grêle , et que son manteau et ses tubes sont sans taches. M. Olfers en avoit fait le type de son genre Conchoderme: dans mon Gênera des Mollusques (qui fait la fin de cet article), ce genre d'anatifes est nommé Gymnolepe. (DeB.) OTIOPHORES. {Entom.) M. Latreille avoit d'abord employé OTO S5 ce nom, qui signifie porte-oreîlles , pour designer une petite ùimillc d'insectes coléoptères, qui comprenoit les paines et les tou/niquets. Il les a depuis séparés , comme nous l'avons fait en replaçant les gyrins ou tourniquets avec les (arnas- siers, et non avec les NECTOPonES; les parnes ou dryops avec les clavicornes, qui sont nos Hblocèkes. (CD.) OTIS. (Ornith.) Nom latin de l'outarde. (Cn. D.) OTITE, Otites. (Entom.) Nom donné d'abord au genre Os- cine par M. Latreille, insectes diptères, dont Fabricius a fait des tepJirites. ( C D.) OTITES, (Bot.) La plante à laquelle Tabernaemontanus donnoit ce nom, adopté ensuite par Adanson comme géné- rique, est maintenant le cucubalus otites de Linnasus. Voyez Otidea. (J. ) OTOBA. {Bot.) Espèce de Muscadier. (Poir.) OTO GINSO. {Bot.) M. Thunberg cite ce nom japonois d'un millepertuis, qui est son hypericum erectum ; Voto-siri est son hjpcrictim japonicum; Veto kobosi est son valeriana viilosa , qui, ayant quatre étaiiiines. doit rentrer dans lé genre Pairinia. (J.) OTOLICNUS. {Mamm.) Nom dérivé du grec, qui signifie grandes oreilles et qu'Uliger donne au genre Galago. (F. C.) OTOLITHE, Otolitlius. {IchthjoL) M. G. Cuvier a donné ce nom à un genre de poissons acanthopîérygiens , apparte- nant à la seconde tribu de la seconde section de la famille des perches. Les poissons qui le composent, ont la forme et les nageoires des Jvhnius, les dentelures à peine sensibles des sciènes; mais leur museau nest pas renflé; leurs dents de la rangée externe sont plus fortes, et if y en a surtout deux longues à la mâ- choire supérieure. Les Johnius rubcr et Johnius regalis de Schneider, le pcche- pierre de Pondichéry , ainsi nommé à cause des grosses pierres qu'il a dans les oreilles, comme toutes les sciènes, appar- tiennent à ce genre nouveau. (H. C. ) OTOLITHES ou PIERRES DE L'OREILLE DES POISSONS. [Ichthjot.) Voyez Poissons. (H. C.) OTOMYS. ( Mamm. ) Genre nouveau , voisin des Rats. Voyez ce mot. (F. C.) 36 OTO OTOO. (Ornith.) Nom d'un héron à Taïlî. (Ch, D.) OTORNO. (Ornith.) Nom donné dans le Trentin à la ge- linotte ou lagopède ordinaire, tetrao lagopus, Linn. (Ch. D.) OTOS. [Ornitli.) Nom grec du hibou ou moyen-duc, strix otus , Liun. (Ch. D.) OTRELITE. (Min.) Hauy a reconnu pour être de la dial- lage lamelliforme noire les paillettes cristallines brillantes qu'on trouve disséminées dans un stéaschiste grisâtre d'Otrée prés de Spa , en Belgique, et qu'on avoit nommé otrélite. Voyez DxALi.AGE. ( B. ) OTTA'HA. {Ornith.) L'oiseau ainsi nommé aux Isles de la Société, est la hégute , pelecanus aquilus , Linn. (Ch. D.) OTTAY. ( Mamm. ) Sadgard Théodat , dans son Voyage au pays des Hurons , parle sous ce nom d'un petit animal à poil noir, doux et poli , que Buffon rapporte au vison. (F. C.) OTTEL-AMBEL. (Bot.) Nom malabare , cité par Rhéede, du stratiotes alismoides de Liuna:-us, qui est maintenant le genre Ottelia de la famille des hydrocharidées. Quelques au- teurs lui ont donné le nom de Damasonium , appartenant plus anciennement à un autre genre, de la famille des alismacées. (J.) OTTELIE, Ottelia. (Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, de la famille des hj'drocharidées , de VJiexandrie kexa- gjnie de Linnaeus ; offrant pour caractère générique : Une spathe d'une seule pièce; un calice à trois divisions; une co- rolle à trois pétales; un ovaire inférieur; six étamines, autant de styles. Le fruit est une baie à dix loges, renfermant plu- sieurs semences. OiTÉLiE DES Indes : Ottelia alismoides, Pers., Sjnops., i , pag. 400; Stratiotes alismoides, Linn. ; Damasonium indicum, Willd., Spec, 2, pag. 276; Botan. Magaz., tah. 1201 ; Roxb. , Corom., 2, pag. 45, t.ib. i85; Ottel-yimbel , Rhéed., Hort. malab. , 11, pag. 96, lab. 46. Cette plante produit de ses racines j)lusieurs feuillts pétiolées, glabres, nerveuses, en cœur, très-entières ; de leur centre s'élève une hampe terminée par une seule Heur, composée: d'une spathe d'une seule pièce, à cinq ailes ondu- lées; d'un calice partagé en trois découpures; d'une corolle composée de trois pétales; de six étamines; d'autant de styles. OTU 57 Le fruit est une baie à dix loges polyspermes. Cette plante croit dans les eaux, aux Indes orientales, (I'oir.) OTTER. (Mamm.) Nom de la loutre commune, dansles lan- gues germaniques. (F. C.) OTTILAOUMA. (Erpét.) Quelques voyageurs ont parlé, sous ce nom caraïbe, d'un petit lézard des Antilles, dont le genre nous est inconnu. (H. C.) OTTOA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs polygames, de la famille des ombellifères, de la pentandrie digjnie de Linnœus; offrant pour caractère essentiel : Un calice à rebord sans dents; cinq pétales égaux, acuminés , subulés et courbés à leur sommet; cinq étamines ; un ovaire inférieur; deux styles; les stigmates presque en tête. Le fruit est oblong , à dix côtes membraneuses , très- glabre. Ce genre est peu naturel : il offre le port et une grande partie des caractères de Vananthe; il n'en diffère principale- ment que par ie bord du calice sans divisions. OrroA FAUx-ŒNANTHE; Ottoci ananthoides , Kunth in Humb., Nov, gea., 5, pag. 21, tab. 420. Cette plante s'élève à la hau- teur d'un à deux pieds sur une tige droite , simple , listuleuse , striée, très-glabre ; les feuilles radicales sont cylindriques, fistuleuses, cloisonnées, longues de neuf à dix pouces, vagi- nales à leur base ; celles de la tige de même forme, mais plus courtes; les fleurs en une ombelle terminale, solitaire, sans involucre , à douze ou quinze rayons; les ombellules presque à dix fleurs, quelques-unes polygames à la circonférence, trois ou quatre hermaphrodites, les autres mâles; les pétales oblongs, lancéolés, tous égaux ; les étamines alternes avec les pétales ; les filamens capillaires; les anthères presque orbicu- laires , à deux loges; les ovaires glabres, oblongs, à dix côtes membraneuses; les styles longs, filiformes, divergens et réfléchis; les stigmates presque en tète. Celte plante croit dans le royaume de Quito , aux lieux montagneux et ombra- gés. (POIR.) OTUS. { Ornilh.) Ce nom lalin , formé du grec, et qui désigne en général le hibou, est appliqué par Barrère, genre Sy , à la demoiselle de Numidie , ardea virgo , Linn. (Ch. D.) 38 OU A OUAICARI. (Mamm.) Nom que les naturels de la Guian^ donnent au paresseux aï, suivant Barrère. (F. C ) OUAIKON. (Ornith.) Voyez Oiseau de l'esprit. (Ch. D.) OUAKAKA. (Ornith.) Nom par lequel on désigne, à la Guiane, les goélands et les mouettes. (Ch. D.) OUAKITCHITCH. ( Ornith.) Nom sous lequel les pies sont connues au Kamtschatka. (Ch. D. ) OUALIAROUTIM. {Bot.) Nom caraïbe-, cité par Suiian, du psychotriaherbacea. (J.) OUALIRAOUA. (Bot.) Nom caraïbe, cité par Surian , d'une morelle épineuse des Antilles , solanum sarmentosum. (J.) OUALOFES ou ZALOFES. (Mamm.) Selon Adanson les Nègres du Sénégal nomment ainsi FAktilope guib. (Dèsm.) OUALOUAKÉ. (Bot.) Nom caraïbe d'une espèce de gui- mauve des Antilles, cité dans le catalogue de Surian. (J.) OUALOUCOUMA. (Bot.) Surian cite sous ce nom ca- raïbe une plante des Antilles, qui est le petrœa volubilis. (J.) OUALOUMEEROU. (Bot.) Le crotum populifolium est cité sous ce nom caraïbe par Surian. Nicolson cite à Saint-Do- mingue le même nom pour une plante qu'il nomme d'ail- leurs sauge puante, solanum fatidum , et qui est peut-être la même, mal désignée. (J.) OUALPIGALI. (Ornith.) Espèce de canard chez les Ko- riaques. (Cii, D.) OUANDEROU. (Mamm.) Nom que l'on donne aux Indes orientales à une espèce de macaque de ces contrées. Voyez Macaque. (F. C.) OUANDOU. (Bot.) Nicolson cite à Saint-Domingue ce nom caraïbe pour le pois d'Angole ou de Congo, cytisus ca- jan de Linnœus, cajan d'Adanson et cajanus de M. De Can- doUe, genre qui, selon ces deux auteurs, devroit être réta- bli, et même éloigné du cytise, pour être rapproché du hari- cot. (J.) OUANTOU. (Ornith.) Le pic de Cayenne, ainsi nommé, est le picus lineatus , Linn. ( Ch. D. ) OUAPE. (Bot.) Voyez VoNAPA. (Lem.) OUAPISSIEU. (Ornith.) Nom que les Klisteneaux donnent OUB 59 au cygne, qui est nommé oua-pé-sj chez les Algonquins. (Ch.D.) OUARAN. (Erpét.) Nom donné au Mokitor par les ha- bitans de la haute Egypte. (Desm.) OUARI. (Bot.) Nom du fruit de l'icaquier au Sénégal. (Lem.) OUARINE, OUARIN. (Mamm.) Sapajous hurleurs de l'A- mérique méridionale , désignés ainsi par le P. d'Abbeville. Ce nom a été restreint par Bufibn à une seule espèce. Voyez Sapajou. (F. C.) OUARIRI. (Mamm.) Le fourmilier tamanoir reçoit ce nom des naturels de la Guiane. (F. C.) OUARNAK. (Ichthjol.) Nom spécifique d'un poisson du genre Pastenague. Voyez ce mot. (H. C. ) OUAROU. (Ornith.) Voyez Aourou. (Ch.D.) OUASPOLJ. (Mamm.) On trouve un grand phoque désigné sous ce nom dans la Relation de la Gaspésie du P. C. Leclerq. (F. C.) • OUASSA COa. (Bot.) C'est à la Guiane le nom d'une es- pèce de phfUanthus , dont Aublet avoit fait son genre Co- >'AMi. (Lem.) OUASSE. (Ornith.) Nom de la pie, cornus pica , Linn. , en vieux françois. ( Ch. D. ) OUATIRIOUAOU. (Mamm.) Barrère rapporte ce nom des naturels de la Guiane, à son petit tamandua jaunâtre, mjrmt- copliaga didactjia, Linn. (F. C.) OUATTE. (Bof.) Nom vulgaire de Papocynde Syrie. (L. D.) OUAYCHO. (Ornith.) L'oiseau que Jean de Laet désigne par ce nom est le toucan à gorge jaune du Brésil, ramphas- tos tucanus , Linn. (Ch. D.) OUBLIE. (Conchyl.) Nom spécifique d'une espèce de co- quille du genre Bulle, B. lignaria, type du genre Scaphandre de Denys de Montfort, ainsi nommée à cause de sa couleur rousse et de la manière dont elle commence à s'enrouler, (DeB.) OUBOU. (Bot.) Nom caraïbe du monbin. (Lem.) OUBOUERI. (Bot.) C'est Pancien nom caraïbe de Pacajou à meubles ou cedrela. (Lem.) OUBRA. (Ornith.} Suivant M. Guillemeau jeune, on appelle 4» OUB ainsi, dans les environs de Niort, le hobereau , f aie o suhhu- teo , Linn. ( Ch. D. ) OUBRON. {Bot.) Un des noms du charme houblon ou os- tryer commun. Voyez Ostryer. (Le:m.) OUCDNEH. (Bot.) Voyez Odejn. (J.) OUCHILOUA. (Bol.) Nom caraïbe, ci(é parSurian, du frangipanicr à fleurs blanches , pZumerfa nivea. (J.) OUCYAOUX. {Bot.) Voyez Maraye. (J.) OUCY-OUOÏS. {Ornith.) Nom d'une pie blanche chez les Klisteucaux. (Ch. D. ) OUD EL-KARAH. {Bot.) Nom arabe du cacalia soncJii- folia, suivant Forskal ; il le cile aussi pour son scnecio radien- sis. (J.) OUD-ESSYM , SCHAGAR. (J5o/.) Noms arabes d'un câprier, capparis mithridatea de h'orskal, qui dit que c'est un contre- poison assuré contre la morsure des serpens, et contre l'ac- tion de ïaden, dont la poudre des jeunes rameaux, mêlée dans une liqueur quelconque et prise à l'intérieur, occasionne l'enflure de tout le corps. ( J. ) OUDNEH-ROUMY. [Bot.) Nom arabe, signifiant oreille grecque , donné au saclantnus rotundifolius de Forskal, qui est le cissus rotundifolius de Vahl. (J. ) OLîDRE. {Mamm.) Synonyme d'orque. (F. C.) QUE. {Ornith.) C'est en vieux françois le nom de l'oie. (Ch.D.) OUEBOULOU. '{Bot.) Surian cite ce nom caraïbe pour deux plantes des Antilles très-différentes ;' savoir : le hignonia stans de Linnœus, ou tecoma stans des modernes, et le cap- paris breynia. (J.) OUEDNEH. {Bot.) Nom arabe , cité par M» Delile, du Icalanchoe œgyptiaca de M. De Candolle , nommé maintenant crcssuAa. (J,) OUEDNEH CHEYTANY. ( Bot. ) Nom arabe signifiant oreille diabolique, donné, selon M. Delile, au stratiotes alis- moides de Einnœus, maintenant ottelia alismoides de M. Fer- soon, dans la famille des hydrocharidées. (J.) OUEOUEBOULOU. {Bot.) Surian, dans son Catalogue, cite sous ce nom caraïbe un arbre figuré par Plumier sous celui de armeniaca forte , ingens latifolia. Ses feuilles sont OUI 41 grandes, alternes, ovales -lancéolées; ses fruits ont, suivant Plumier, la forme d'une prune, et contiennent une noix moiiosperine : il n'a point vu les fleurs, que Surian dit être blanches et odorantes. Celui-ci fait encore mention d'un autre Oueouehciilou, très-différent, qui est un câprier, capparis cj'no- phaUophora. Nicolson cite à Saint-Domingue un ouebouhou ou faux quinquina, qu'il dit être un robinia. (3.) OUETSx\H. (Ornith..) Carver dit, page 565 de son Voyage dans l'Amérique septentrionale , que cet oiseau est ainsi nommé à cause de son cri, qui ressemble au bruit d'une scie qu'on aiguise. I/ouetsah vit solitaire dans les bois, où on l'en- tend quelquefois pousser son cri mélancolique et désagréable. Il est de la grosseur du coucou, et c'en est probablement une espèce. (Ch. D. ) GUETTE. (Ornith.) Espèce de Cotinga. Voyez ce mot. (Ch. D.) OUGALGAPIL. (Omith.) Nom d'une espèce de canard chez les Koriaques, (Ch. D. ) OUIAKOU. (Omith.) Voyez Oiseau de l'esprit. (Ck. D.) ouïes. (Anat. et Phjs.) Voyez Respiration et Branchies. (F. C.) OUIKITCHIKITCHAN. {Ornith.) Nom du pic vert chez les Koriaques. (Ch.D.) OUIRITTIGIN. {Ornith.) Les Koriaques appellent ainsi les pies. (Ch. D. ) OUI LLARD. (Ornith.) Nom picard d'une maubèchc. (Ch. D.) OUIPROUIL. (OrMj7?i.) L'oiseau d'Amérique auquel, d'après son cri, l'on a donné ce nom, qui s'écrit aussi whippoor-v^'ill , et dont parle Carver à la page 555 de son Voyage dans l'in- térieur dePAmérique septentrionale, estPengoulevent criard, caprimulgus virginianus , Linn., que M. Vieillot a figuré pi. 23 de son Histoire naturelle des Oiseaux de l'Amérique septen- trionale. (Ch.D.) OUÏRA - OUASSOU. (Ornith.) Voyez Ouvra- Ouassod. (Ch. d.) OUISTITI. (Mamm.) Nom propre donné par Buffon à une espèce de ses sagouins, et tiré par imitation delà voix de cet animal. 11 est devenu générique pour plusieurs auteurs. Voyez Sagouin. (F. C) 42 OUI OUITTARAOUA. (Bot.) Nicolson cite ce nom caraïbe pour une sensilive épineuse, commune à Saint-Domingue. (J.) OULABOULÎ. (Bot.) Surian cite sous ce nom caraïbe une plante composée, qu'i! range parmi les eupatoires. (J.) OULASSANI. [Bot.) Voyez Pie-oula. (J.) OULASSO. (Bol.) Un des noms brames du pula des Ma- labarcs, qui paroît être une espèce de Gnetum, genre voisin des poivres. ( J. ) OULEBOUHOU. (Bot.) Voyez Oijeoueboulou. (J.) OULEMARY. (Bot.) Nom d'un arbre de la Guiane , cité par Barrère, qui est le même que le Courimapu d'Aublet. Voyez ce mot. ( J. ) OULEOUMELÉ. (Bot.) Un des noms vulgaires donnés, suivant Nicolson , à la morelle ordinaire, solanum nigruin , ou à une espèce voisine, dans l'île de Saint-Domingue. (J.) OULIAPA. (Bot.) Surian dit que les Nègres des Antilles nomment ainsi le Tournefortia cjrnosa. Une autre espèce du même genre, qui est le bol à malingres, est nommée ou- louake par les Caraïbes. (J. ) OULIERA. (Bot.) Nom caraïbe, cité par Nicolson, d'un raisinier de Saint-Domingue , coccoloba uvifera , ainsi nommé , parce que ses fruits sont disposés en grappe ; ils ont un goût agréable, et on les mange avec plaisir. (J.) OUI.OQUA-PALOU. (Bot.) Nom galibi, cité par Aublet, de son glocinea sinemariensis , en francois qiiapalier , grand arbre de la Guiane. (J. ) OULOUAKE. (Bot.) Voyez Ouliapa. (J.) OULOUC. (Ornith.) Nom que porte à Turin le grand duc, slrix buho , Linn. (Ch. D.) OULOUDIAN. (Bot.) Nom grec vulgaire, cité par Dalé- champs, d'une plante bulbeuse que l'on tient communément, dit -il, pour être une tulipe, et que les Grecs cultivent dans leurs jardins. G. Bauhin croit que ce peut être la tulipe jaune-, mais il est probable que c'est une espèce plus esti- mée. (J.) OULOUNDOU. (Bot.) Nom d'un haricot, pliaseolus mungo, dans la langue tamoule , suivant M. Leschenault, qui dit OUR 45 qu'à Pondichéiy on le mêle avec des bananes et du sucre pour en faire une pâte, qui , frite , est un bon mets, ( J.) OUMASOUCOU-MARAHEN. (Bot.) Nom caraïbe du ro- landra argentea, cité par Surian. (J.) OUMBRINO. [Ichthyol.) Voyez Ombrtno. (H. C.) OUME. {Bot.) Nom provençal de l'orme, suivant Gari- del. (J.) OUMÉGAL. {Bot.) Voyez Orongefranchc n.° VIII, à Tarticle Oronge. (Lem.) OUMEN. {Ornith.) Nom d'un vautour au Malabar , suivant le P. Paulin de S. Barthelémi. (Ch. D.) OUMMO, ZILLEH. {Bot.) Noms arabes du zilla myagroides de Forskal , reporté au bunias spinosa de Linnaeus. (J. ) OUNCE. {Mamm.) On trouve le lynx ainsi désigné dans Ray. (F. C. ) OUMTZ. {Bot.) Voyez HouNiTS. (J.) OUNKO. {Mamm.) Nom que les Malais donnent*à une espèce de gibbon. Voyez Orang. (F. G.) OUOI-OUOÏS. {Ornith.) L'oiseau que les Algonquins nom- ment ainsi, est une pie blanche. (Ch. D.) OUONG-CHU, ou OM-CHU. {Bot.) L'arbre ainsi rommé dans la Chine, selon Lecomte et Duhalde , jésuites mission- naires, est indiqué dans TEncjclopédie comme le même que le sterculia platanifolia. U paroi 1 que c'est encore celui cité auparavant par Cavanilles sous le nom chinois ou - tom - chu , comme appartenant à la même espèce* Voyez Culhamia. (J.) OUORO. {Bot.) Nom brame du Cametti du Malabar (voyez ce mot) , qui est le excœcaria camettia de WiUdenow , rap- porté à la famille des euphorbiacées. (J.) OUPADA. (Ornith.) On nomme ainsi à Turin le cochevis, alauda cristata, Linn. (Ch. D.) OUPAS. {Bot.) Voyez Upas. (Lem.) OUPIN-PAROUTI. {Bot.) Voyez Parouti. (J.) OUPO-CY-TSÉ. {Entom.) Nom chinois donné à une sorte de galle qui ressemble à celle des pucerons de l'orme , et qui est employée, selon le père Duhalde, aux mêmes usages que notre noix de galle. (Desm.) OURA-ARA. {Bot.) Nom galibi de Vouratea d'Aubiet, 44 OUR que Richard a reporté augomphia dans les Ochnacées comme espèce congénère. (J. ) OURAGAN. {Phjs.) Vent très-inipétueux qui renverse les maisons, déracine les arbres et cause les plus grands ravages. Voyez Vents. ( L. C. ) OURAl. (Bot.) Le fruit oc Vicaquier , chrjsobalanus icaco , porte ce nom au Sénégal. (E.em.) OURANA. {Mamm.) Suivant Barrère, les naturels de la Guiane donnent ce nom au paca. (F. C. ) OURAITERIX. {Entom.) M. le dovteur Leach a désigné sous ce nom, qui paroit signifier ailes et queue, quelques espèces de phiilènes, insectes lépidoptères, dont les ailes se termi- nent par des prolongemcns ; teile est la soufrée à queue, de Geoffroy, phalena sanibucaria. (C. D.) OURAQUE. {Anat. et Phys.) Voyez Système de la géné- BATION. (F.) OURATE, Ouralea. [Bot.) Genre de plantes à fleurs com- plètes, polypétalées, de la famille des ochnacées ,ûe la décan- drie rnonogjnie de Linnœiis , qui paroit pouvoir être réuni aux gomphia, dont le caraclère essentiel consiste dans un calice à cinq folioles; une corolle à cinq pétales; dix anthères réu- nies en un tube traversé par le style ; un ovaire supérieur ; le st3lesétacé; le stigmate presque à cinq divisions. Le fruit inconnu. OuRATE DE LA Guiane ; Ouralea guianensis , Aubl., Guian.^ vol. 1 , pag. 097, tab. 162. Arbre de plus de soixante pieds de haut, pourvu d'un tronc droit, revêtu d'une écorce épaisse, dure, rougeàtre, raboteuse. Le bois est tendre et blanc. Les branches et les rameaux sont touffus, nombreux, très-étalés; les feuilles simples, alternes, pétiolées, roides . glabres, ovales- oblongues, entières, très-aiguës, presque longues d'un pied, larges de deux ou trois pouces, d'un vert jaunâtre; les pé- tioles courts, épais, munis à leur base de deux longues sti- pules caduques, à demi amplexicaules ; les fleurs disposées en une panicule lâche , terminale, répandant au loin une odeur très-agréable, approchant de celle du giroflier; leur calice est à cinq divisions , épaisses , aiguè's , de couleur jaune en dedans ; les pétales sont jaunes, élargis, un peu arrondis, d'un tiers plus grandi, que les calices, insérés sur le réceptacle de l'ovaire, OUR 45 ainsi que les étamines, au nombre de dix; les anthères rap- prochées en un tube un peu conique ; l'ovaire a cinq côtes , surmonté d'un long style sétacé, qui traverse le tube des an- thères et se termine par un stigmate fort petit, à cinq divi- sions peu apparentes. Cet arbre croit à Cayenne , sur le bord de la Crique des Galibis. Il fleurit dans le mois de Mai. Les Galibis le nomment oiira-ara, et les Garipons , avouou-jra. (PoiR.) OURATEA. {Bot.) Voyez Ourate. (J.) OURAX. {Ornitii.) Nom grec du coq de bruyère, que M, Cuvier a a[)p]iqué à son genre Pauxi. (Ch. D.) OURDE. {Bot.) Suivant M. Bosc, on donne ce nom, à l'em- bouchure du Rhône, au salsola frutescens , espèce de soude. ( Lem. ) OURDON. {Bot.) M. Delile a reconnu que les feuilles mêlées avec celles du séné du commerce, et nommées our- dou, sont celles d'une espèce de cjnanchum. (Lem.) OUREGOU. {Bot.) Nom galibi à Cayenne du cananga, sui- vant Aublet. Voyez Guatïerie. (J.) OURET. {Bot.) Adanson donnoit ce nom au genre de la famille des amarantacées plus connu sous celui d\Erua. (J. ) OUR- HAN. {Ornith.) Frisch désigne par ce nom allemand , qu'il écrit aussi oer-han , le coq de bruyère , tetrao urogallus , Linn. (Ch. D.) OURl. {Bot.) Nom du bonduc au Sénégal, suivant Adan- son. ( Lem.) OURIAGOU. {Bot.) Nicolson cite à Saint-Domingue ce nom caraïbe du piment, capsicum. (J. ) OURICO-CACHEIREO. {Mamm.) Nom que les Portugais donnent au coendou. (F. C.) OURIE. {Ovnith.) Salerne dit, p. 377, que ce mot est l'an- cien nom par lequel on désignoit le grand plongeon de ri- vière. (Ch. d.) OURIEU. (Ornith.) On donne, dans quelques cantons du Piémont, ce nom et celui d''ourieul, au loriot comn^un , or/o- lus galhula, Linn. (Ch. D.) OURIGOURAP. i^OrnitL.) L'oiseau de ce nom, qui signifie corbeau blanc en langage namaquois, est décrit par Levaillant dans ses Oiseaux d'Afrique, tom. 1 , p. /|0 , et figuré, pi. 14 , 46 OUR à la suite des vautours. j\I. Savigny range Vourigoiirap au nombre des synonymes de son neophron percnoptcrus , ou vul- tur percnopleriis , Linn. , avec Je vautour de MaKc. (Ch. D.) OURIKINA. {Ornilh.) Les Holtentots appellent ainsi l'es- pèce de francolin , qui est le perdix afra de Latham , et dont la description se trouve au lom. 3 , p. oSy, de l'Histoire des gallinacés de M. Temminck. ( Ch. D. ) OURILE. (Ornith.) L'oiseau qu'on nomme ainsi au Kamt- schatka, est le cormoran, pclccanus carbo , Linn. (Ch. D.) OURINTL {Bot.) Nom brame du sapindus Irifoliatus. (J.) OURIRI. (Bot.) L'arbre ou arbrisseau cilé sous ce nom caraïbe dans l'herbier de Surian, paroît être une plante apo- cinée, ayant quelque affinité avec la tahemœmontana. (J.) OURISIE, Ourisia. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des rliinan- thées, de la didjnamie angiospermie de Linnseus; offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq lobes inégaux, presque à deux lèvres; une corolle canipanulée , élargie à son oriKce; le limbe à cinq lobes presque égaux ; quatre étamines didy- names; point de filament stérile; un ovaire supérieur; un style; un stigmate en tête; une capsule à deux loges, à deux valves opposées à la cloison; plusieurs semences. OuRisiE DE Magellan : Ourisia magellanica, Pers. , Sj'nops,, 2, pag. 169; Gsertn. fils, Carp., tab. i85; Chelone ruelloides , Linn. fils, SuppL, 279. Cette plante a des tiges couchées ou inclinées , à peine plus longues que les feuilles radicales; celles- ci sont au nombre de deux, ovales, dentées, portées sur de longs pétioles, cendrées en dessous et un peu nerveuses, cré- nelées et dentées en scie; les feuilles des tiges opposées, am- plexicaules et distantes, en forme de bractées; les pédoncules sont axillaires, opposés, alongés, portant une seule fleur ; les divisions du calice obtuses, ciliées à leurs bords; la corolle est courbée, purpurine. Cette plante croît à la Terre-de-feu, au détroit de Magellan. OuRisiE A FLEURS ÉCARLATEs : Ourîsia coccinca , Pers. , Sjnops., L c; Dichroma coccinea , Cavan. , Icon. rar. , 6, pag. 69, tab. 582. Plante qui croît au Chili, aux lieux humides et ombragés; elle est herbacée, velue; ses racines, glabres, fibreuses, pro- duisent des feuilles radicales à longs pétioles, ovales, crénelées, OUR h1 en cœur, longues de trois pouces, larges de deux, vertes en dessus, velues ef d'un rouge violet en dessous; de leur centre s'élève une tige tétragone , nue, purpurine, haute de huit pouces, où elle se divise en unepanicule bifurquée ; à la base de chaque bifurcation existent deux folioles scssiles , opposées, dentées, laciniées ; les pédoncules partiels sont uniflorcs: le calice est d'un vert tirant sur le rouge; la corolle d'un très- beau rouge écarlate; son tube long d'un pouce et plus ; les fila- menssontd'un violet rougeàtre; les anthères jaunes; les capsu- les petites, renfermant des semences luisantes, ferrugineuses. OuRisiE A FEUILLES ENTIERES; Ourisia înte grifoUa , Rob. Brown, iSov. HolL, pag. 45g. Cette espèce est glabre sur toutes ses parties; ses tiges sont rampantes , herbacées; les feuilles op- posées, en ovale renversé, très-entières ; le pédoncule est ter- minal, presque solitaire, uniflore, dépourvu de bractées; le calice à cinq divisions profondes, égales; la corolle en forme d'entonnoir; le limbe à cinq lobes égaux, obtus; le stigmate à deux lobes ; la capsule bivalve, à deux lobes ; les semences sont recouvertes d'un test lâche, en forme d'ariile. Cette plante croît à la terre de Diémen, dans la Nouvelle-Hollande. (POIR.) OURISSIA. (Ornith.) C'est dans Niércmberg la dénomina- tion des oiseaux-mouches. (Ch. D.) OURITE. (Malacoz.) Nom sous lequel les Nègres de l'ile de Bourbon désignent une espèce de poulpe, suivant M. Bosc. (De B.) OURIZO. (Mamm.) Nom portugais du hérisson d'Europe. (F. C.) OURLON ou HOURLON. (Enlom.) Nom du hanneton en Picardie. (Desm. ) OUROU. {OrnUh,) On trouve au tom, 14, in-4.% de l'His- toire générale des voyages, p. o\j , parmi les oiseaux indi- qués comme habitant Pile de Maragnon , celui-ci, qui est dit. de la grandeur d'une perdrix, et dont la tête est ornée d'une crête et le plumage mélangé de rouge, de noir et de blanc. (Ch. D.) OUROUA. {Ornith.) L'oiseau ainsi nommé parles habitans de Cayenne , est le vautour urubu ou gaUinaze urubu de M. Vieillot. (Ch. D.) 48 OUR OUROUANKLE. (Bot.) Voyez Bois laiteux. (J.) OUROUCOIS. (Ornilh.) Nom que les couroucous, trogon, Linn., portent à la Cuiane. (Ch. D.) OUROUCOUCOU. (Erpét.) Les Nègres de Surinam appel- lent ainsi Vélaps galonné, serpent très-venimeux. Voyez Elaps. (H.C.). OUROU-COUCOU. {Ornith.) Espèce de hibou, dont S(ed- man fait mention au 3.^ volume de son Vo3age dans Tinté- rieur de la Guiane , p. 02, et qu'il dit être ainsi nommé d'après son cri. Cet oiseau, de la grosseur d'un pigeon, a le plumage d'un brun clair, excepté à la gorge et au ventre, qui sont blancs avec des taches grises. ( Ch. D.) OUROUCOU MEREPA. [Bot.) Nom galibi a Cayenne , suivant Aublet, de son parinari montana, qui est le parinari desGaripous, placé dans la famille des rosacées sous celui de parinarium. ( J. ) OUROUCOUREA. (Ornith.) Nom d'une hulotte au Kamt- schatka. (Ch. D.) OUROUPARIA. (Bot.) Ce genre d'Aublet, qui est Vjou- roupari de Cayenne, a été reconnu depuis long -temps pout n'être qu'une espèce de nauclea dans la famille des rubiacées. Voyez Nauclé. (J.) OUROUTARAN. (Ornith.) Voyez Orltaurana. (Ch. D.) OUROVANG. (Ornith.) Ce merle de Madagascar, qui est lîguré.dans Buffon , planche 5èj , est le turdus ouroyang , Lath. (Ch. d.) OURQUE. (Mamm.) Voyez OayuE. (F. C.) OURS; Vrsus , Linn. (Mamm.) Nom d'une espèce de mam- mifère carnassier, qui ne paroit être que la contraction d'ursus, nom que ce même animal recevoit des Latins. Ce nom, de spécifique qu'il étoit à son origine, est devenu gé- nérique, et est aujourd'hui commun à plusieurs espèces très- distinctes. Ce genre est un des plus parfaits que la nature ait produit: tous les animaux qui s"y rapportent sont si évidemment for- més sur le même type, la physionomie de l'un rappelle à un tel point celle de l'antre, les différences qui les distinguent tiennent à des parties organiques si superficielles, que dans l'état où est aujourd'hui la science, il est impossible de dé- OUR 49 cider absolument si plusieurs de ces différences caractérisent des espèces ou ne sont qu'individuelles et les simples effets de causes fortuites et passagères. Ces difficultés, qui n'ont fait que s'accroître par de nou- velles observations, et qui ne peuvent être levées que par des observations plus nombreuses, nous détermineront à dé- crire séparément les ours qui présentent des différences de nature spécifique, sans que pour cela nous les donnions tous pour des espèces réelles ; cependant nous aurons soin d'in- diquer ceux qui sont admis, ou qui paroissent devoir être admis, comme tels. Tous les ours atteignent à une taille fort élevée; aucun autre carnassier ne les surpasse sous ce rapport; ils égalent les lions et les tigres; et cette circonstance est remarquable, car les genres de carnassiers qui contiennent les plus grandes espèces en contiennent aussi de fort petites. Les ours seuls font exception à cette règle. On connoît la physionomie générale de ces animaux, leurs formes trapues, l'épaisseur de leur taille et de leurs membres, et la pesanteur de leurs allures, qui semblent annoncer un naturel grossier et sauvage. Cependant leur front large, leur museau fin, leur tête, qu'iis portent ordinairement haute, détruisent en partie l'impression qui résulte de leurs pro- portions générales; c'est qu'en effet ils se distinguent par tout ce qui tient à l'intelligence. Ce sont les moins carnassiers de tous les animaux qui s'as- socient, par l'ensemble de leur organisation, aux chats, aux martes, à ceux en un mot qui sont formés pour vivre de sang. Aussi leurs dents molaires, au lieu d'être tranchantes, sont plates et couvertes de tubercules mousses. Us ont en tout quarante-deux dents: vingt à la mâchoire supérieure, qui consistent en six incisives, deux canines, six fausses molaiz'es, deux molaires carnassières et quatre molaires tuberculeuses, et vingt-deux à la mâchoire inférieure , c'est-à-dire , six in- cisives, deux canines, huit fausses molaires, deux carnassières et quatre tuberculeuses. Leurs organes du mouvement rendent bien raison de la pesanteur de leurs allures: au lieu de marcher sur le bout des doigts, comme tous les animaux légers et coureurs, ils 37. ^ ■ 4 5o OUR marchent sur la plante entière des pieds; chacun de leur» pieds a cinq doigts armés d'ongles forts et crochus très-pro- pres à fouir , et ils sont presque entièrement privés de queue. Mais, si leur marche plantigrade s'oppose à la vélocité de leurs mouvemens, la structure de leurs membres leur donne la faculté de se tenir debout avec une singulière facilité, de monter sur les arbres dont ils peuvent embrasser le tronc et saisir les branches ; et la forme de leur corps , comme la quantité de leur graisse, en font de très- bons nageurs. Leurs yeux sont petits, mais ils ont une très-bonne vue; et quoique la conque externe de leur oreille, qui est ar- rondie, soit d'une médiocre grandeur, ils ont l'ouïe délicate. C'est l'odorat qui est leur sens le plus étendu : outre l'alon- gement de leur museau , ils ont des narines fort grandes, entourées d'un mufle dont le cartilage a une mobilité singu- lière; il en est même une espèce chez laquelle cette partie est si large et si mobile qu'elle semble former de véritables valvules. Les lèvres sont également d'une extrême mobilité, et la langue est fort longue et fort douce. Ces animaux ont l'air de se servir de ces organes pour palper les corps, et ce qui est certain , c'est que le goût chez eux est aussi lin que l'odorat. Ils se nourrissent de substances végétales et animales, et s'habituent aussi bien aux unes qu'aux autres; ce sont cepen- dant les matières sucrées qui leur plaisent le plus; ils aiment le miel avec une sorte de fureur, et vont le chercher sur les arbres en détruisant les ruches. Dans la nature ils mangent les jeunes pousses, les fruits et les racines succu- lentes, et lorsque la faim les presse, ils attaquent les animaux; mais ils ne s'y déterminent qu'à la dernière extrémité; ce- pendant, quand ils se sont familiarisés avec le danger qu'ils courent en attaquant les animaux qu'ils peuvent vaincre , ils s'y exposent et le bravent quelquefois. C'est sûrement pour avoir observé des ours placés dans des circonstances diffé- rentes, à l'égard de la nourriture qu'ils avoient été plus ou moins à même de se procurer, que quelques auteurs ont distingué ces animaux en espèces carnassières et en espèces herbivores; car, sous ce rapport, tous ont le même naturel^ excepté l'oui^s blanc ou maritime qui, par le goût qu'il » OUR 5i pour la chair dans son état de nature, confirme ce que je viens de dire sur les effets de l'habitude. En effet, ces ani- maux ne se nourrissent exclusivement de chair que parce qu'ils ne peuvent trouver d'autre nourriture dans les ré- gions glacées qu'ils habitent ; et la preuve , c'est qu'en do- mesticité on les habitue sans peine à ne se nourrir que de pain. Les ours boivent en humant au moyen de leurs lèvres extensibles. Ce sont des animaux qui aiment la retraite et la solitude. Ce que dit Buffon de l'ours brun, peut s'appliquer à tous les autres, si ce n'est toutefois à l'ours blanc qui n'est pas moins sauvage, mais qui ne peut chercher son abri dans le creux des arbres et dans l'épaisseur des forêts. « L'ours, dit-il, est « non-seulement sauvage, mais solitaire; il fuit par instinct « toute société; il s'éloigne des lieux oii les hommes ont « accès; il ne se trouve à son aise que dans les endroits qui « appartiennent encore à la vieille nature ; une caverne an- « tique dans des rochers inaccessibles; une grotte formée « par le temps , dans le tronc d'un vieux arbre , au milieu « d'une épaisse forêt, lui servent de domicile; il s'y retire « seul, y passe une partie de l'hiver sans provisions, sans « en sortir pendant plusieurs semaines. Cependant il n'est « point engourdi ni privé de sentiment, comme le loir ou « la marmotte; mais, comme il est naturellement gras, et « qu'il l'est excessivement sur la fin de l'automne, temps « auquel il se recèle , cette abondance de graisse lui fait ,t supporter l'abstinence , et il ne sort de sa bauge que lors- << qu'il se sent affamé. '^ L'espèce de léthargie de l'ours varie suivant la rigueur de l'hiver; lorsque cette saison est très- douce il n'y tombe point ; au contraire , son sommeil de- vient assez profond quand le froid est rigoureux. C'est au mois de Juin ou de Juillet, en Europe du moins, que les ours entrent en rut; alors les mâles et les femelles se recherchent, et ils se séparent dès que leurs besoins sont sa- tisfaits. La gestation dure sept mois; car les femelles mettent bas en Décembre ou Janvier, et leur portée est de deux ^ cinq ou six petits. La nécessité de l'allaitement les empêche sans doute de tomber dans leur sommeil hybernal; mais c'est un fait qui n'a point encore été constaté par l'observation'. è2 OUR A l'état domestique , ou plutôt d'esclavage , Tours est près» que aussi éveillé en hiver qu'en été; cependant il mange beaucoup moins, on le voit même souvent passer plusieurs jours sans prendre aucune nourriture. Ces animaux sont recherchés à cause de leur fourrure , principalement en hiver, dans les pays froids, parce qu'alors elle est plus épaisse et plus brillante. En automne, la chair des jeunts est succulente, et l'on dit que les pattes sont un mets délicat. Dans les contrées oii ils sont nombreux, leur fourrure devient l'objet d'un assez grand commerce, et la manière de les chasser diffère suivant leur nombre et le degré d'industrie des peuples qui se livrent à cet exercice. Partout où les armes à feu sont en usage , ce sont elles qu'on préfère à tout autre moyen; il est des contrées où les hommes vont attaquer corps à corps ces animaux, ce qu'ils peuvent faire avec succès, parce que, pour se défendre comme pour atta- quer, l'ours se dresse sur ses pieds de derrière et présente au pieu dont son adversaire est armé, les parties les plus vulnérables de son corps. Les pièges sont aussi employés pour les détruire, mais leur extrême défiance rend souvent ce moyen inutile. Pour lés y faire tomber, il faut les attirci* par celui de leurs sens qui a le plus d'empire sur eux, par la gourmandise ; et le miel est la substance la plus agréable qu'on leur puisse offrir. Les peuplades sauvages qui habitent les forêts de l'Amérique , où les ours sont en assez grand nombre , font des battues , rassemblent ces animaux sur un point, et parviennent de la sorte a en tuer beaucoup ; mais comme c'est à l'époque de leur sommeil léthargique qu'ils sont les plus recherchés, on va les tuer dans leur retraite, quand elle a été découverte. C'est la prudence qui fait le caractère principal de l'ours: on ne porte pas plus loin que lui la circonspection ; il s'é- loigne, lorsqu'il le peut, de tout ce qu'il ne connoît-pas: s'il est forcé de s'en approcher, il ne le fait que lentement et en s'aidant de tous ses moyens d'exploration , et il ne passe outre que quand il a bien cru s'assurer que l'objet de sa crainte est pour lui sans danger. Ce n'est cependant ni la résolution ni le courage qui lui manquent; il paroit peu susceptible de peur : on ne le voit point fuir: confiant ta OUR 53 ïuï-même, il résiste à la menace, oppose la force à la force, et sa fureur, comme ses efforts, peuvent devenir terribles si sa vie est menacée. Mais c'est surtout pour défendre leurs petits que les ours femelles déploient toutes les ressources de leur puissance musculaire et de leur courage : elles se iettent avec fureur sur tous les êtres vivans qui leur causent quelques craintes, et ne cessent de combattre qu'en cessant de vivre. Ce qui ajoute en quelque sorte au mérite de leur pru- dence et de leur courage, c'est la singulière étendue de leur intelligence, qui semble ôter à toutes leurs autres qua- lités ce qu'elles pourroient avoir d'aveugle et de machinal. On connoit l'éducation que reçoivent les ours de la part des hommes dont la proftssion consiste à conduire ces ani- maux de ville en ville, en les faisant danser grossièrement au son d'un flageolet et appuyés sur un bâton, et l'on con- çoit que par le moyen des chàtimens et des récompenses, et en plaçant forcément l'animal dans toutes les circonstances de ces actions, on parvienne à les lui faire répéter au com- mandement. Ce sont de ces associations que l'on parvient toujours à former chez les animaux même les plus brutes. Mais nous avons pu voir l'éducation de plusieurs espèces d'ours, faite librement, et par ces animaux eux-mêmes, nous présenter des résultats plus remarquables que l'éducation forcée dont nous les savions susceptibles. Elle nous a été offerte par les ours qui vivent dans les fosses de notre mé- nagerie sous la seule influence dii public, qui leur parle et qui leur donne des gourmandises. A l'aide de ces deux uni- ques moyens, ces animaux ont appris à faire une foule d'exer- cices qu'ils répètent au simple commandement et par le seul espoir d'être recompensés par un gâteau ou par un fruit. Ainsi , à ces mots : monte à l'arbre ; ils montent au tronc dépouillé qui a été placé dans leur fossé. Si on leur dit : fais le beau ; ils savent qu'ils doivent se coucher sur le dos et réunir leur quatre pattes. Au mot de priez, ils s'asseyent sur leur derrière et joignent leurs pieds de devant. Au mot tourne, ils pirouettent sur leurs pieds de derrière, etc. Ces actions sans doute peuvent finir par ne suivre ces comman- dcmens qu'au moyen d'une véritable association ; c'est ce 54 OUR que rhabitude produit même en nous; mais les ours qui nous les ont présentés, ont dû les commencer librement, et après plus ou moins d'hésitation et d'erreurs comprendre le sens précis de ces mots, ou plutôt de ce signe, monte à l'arbre: or, c'est là un des résultats les plus élevés auxquels puisse atteindre l'intelligence des brutes; mais il est constant qu'ils arrivent à comprendre la valeur des signes artificiels sans les moyens qui forment immédiatement les associations. On conçoit tout ce que peut produire l'application des facultés d'où résulte ce fait général, qui explique les récits singuliers dont les ours ont dû être l'objet ; aussi ne rapporte- rai-je point ces récits, qui peuvent amuser , mais non pas ins- truire, et en les dépouillant des erreurs qu'ils renferment, ils perdroient leur principal intérêt, tout ce qu'ils ont de merveilleux. On rencontre des ours dans toutes les parties du monde et sous toutes les latitudes, depuis le pôle nord jusqu'aux îles de la Sonde et à la terre des Papous. Les seules contrées où il ne paroît point s'en trouver , sont l'Australasie et l'Afrique méridionale, car il s'en trouve au nord de l'Atlas; mais on est loin de connoître tous ces ours indiqués par les voyageurs et de les rapporter à leurs espèces. On en a plus ou moins distingué quatre d'Europe, trois d'Asie, trois d'Amérique, et l'ours maritime qui appartient à toutes les parties du inonde Boréal. C'est dans cet ordre que nous allons exposer leurs principaux caractères. Ou?^s d'Europe. 1. L'OuRS DES Alpes ou I'Ours brun: Vr&us arctos , Linn. ; Buff. , t. VIIl , pi. 3i; Ménagerie. Cette espèce peut attein- dre à une longueur de quatre à cinq pieds, et sa hauteur au garrot va à plus de trois pieds. Elle est entièrement cou- verte d'un poil très-épais et touffu, excepté sur les pattes et le museau où il est court. Ce poil est d'un brun -marron, tirant au noir sur les épaules, le dos, les cuisses et les jam- bes, et prend une teinte jaunâtre sur les côtés de la tête, les oreilles et les flancs. Lorsque l'animal est en bon état, ses épaules sont surmontées d'une sorte de protubérance ou. de loupe entièrement formée de graisse. Les petits paroissent OUR 55 naître de la couleur des adultes, mais avec un demi-collier hianc sous le cou. C'est cet ours qu'en Europe quelques hommes dressent à certains exercices pour faire leurs moyens d'existence. On trouve des individus de cette espèce entièrement blancs. Buffon donne une figure de cette variété, t. VIII , pi. 32. 2. L'Ours des Pyrénées, Ours des Asturies; Histoire natu- relle des mammifères, liv. Z|5, Octobre 1824. Cet ours ne paroit pas atteindre tout-à-fait à la taille du précédent. Dans ses premières années tout son pelage est d'un blond jaunâtre, excepté la tête, qui est d'un blond plus foncé, et les pieds, qui sont noirs. L'extrémité des poils seule est blonde ; dans le reste de leur longueur ils sont bruns, et il paroît que cette couleur devient celle de Tanimal lorsqu'il arrive à l'âge adulte. 3. L'Ours de Norwége ; Histoire naturelle des mammi- fères, liv. 7, Avril 1819. Cet ours ne m'est connu que par un jeune individu âgé de cinq semaines, qui différoit des deux précédens en ce qu'il étoit entièrement d'un brun terre d'ombre, sans aucune trace de collier blanc. 4. L'Ours de Sibérie; Histoire naturelle des mammifères, liv. 42, Juin 1824. J'ai vu plusieurs de ces ours qui attei- gnent à la plus grande taille. Leur pelage est brun chez les jeunes comme chez les adultes, et chez les femelles comme chez les mâles; les membres sont noirs, et les épaules cou- vertes d'une bande blanche qui m'a paru varier de largeur. Out's de l'Asie méridionale. 1. L'Otjrs jongleur ; Ursus labiatus, Histoire naturelle des mammifères, liv. Sg et 46, Février 1823 et Décembre 1824. Cette espèce est sans contredit la plus remarquable de toutes celles de ce genre; c'est elle qui présente les modifications les plus considérables au type commun des ours. Lorsqu'on vit cet ours pour la première fois on le prit pour un paresseux, tant sa physionomie paroissoit singulière; aussi en donnerons -nous une description plus détaillée que des autres, à cause des traits particuliers qui le distinguent. Cette espèce est d'un huitième moins grande que celle des Alpes, a le museau épais et fort alongé, la tête petite, les 56 OUR oreilles grandes. Le cartilage du nez consiste dans une large plaque plane et mobile. Le bout de la lèvre inférieure dépasse la supérieure , ce qui donne à cet animal une figure stupi- dement animée. Dans le jeune âge, les poils de cette espèce n'étant pas fort longs, elle paroît assez élevée sur jambes et très- libre dans ses mouvemens; mais, eu devenant vieille, les poils qui entourent sa tête donnent à celle-ci des pro- portions presque monstrueuses, et ceux du reste du corps, tombant presque jusqu'à terre, cachent ses jambes et la font paroitre beaucoup plus lourde qu'elle n'est en effet. Elle est entièrement noire, si ce n'est sur la poitrine, où se voit une tache blanche en forme de fer à cheval dont les branches descendent sur les bras. Cet ours, commun au Bengale, et qui paroît avoir plus d'intelligence et plus de docilité que les autres espèces de cette contrée , est celui que les jon- gleurs s'associent pour amuser le public. 2. L'Olrs des Malais: Ursus Malajanus , Raffles, Trans. Liiin. , vol. Xlll ; Horsfield , Zool. Rech. in Java, n.° 4; His- toire naturelle des mammifères, liv. 47, Février i8a6. C'est la seule espèce d'ours qui ait encore été découverte dans les îles de la Sonde; elle paroît se trouver à Sumatra et à Java, mais elle existe aussi sur le continent. C'est la plus petite des trois ours de l'Asie méridionale; elle est d'un sixième moins grande que la précédente. Sa tête est ronde, son front large, et son museau plus court proportionnellement que celui des autres. Le cartilage des narines est semblable à celui de l'ours des Alpes. Le pelage noir est assez raz et luisant; l'on remarque en dessus des yeux, chez les jeunes, une tache fauv.e-pàle qui disparoît avec l'âge. Le museau est également d'un fauve roussàtre , et la poitrine est couverte d'une tache de cette couleur , qui présente la figure imparfaite d'un large cœur. 5. L'Ours du Thibet; Vrsus tibetanifs. Histoire naturelle des mammifères, liv. 41 •'^5 Mai 1824. Cette espèce est intermé- diaire, pour la grandeur, entre l'ours jongleur et celui des Malais. Elle a été découverte dans le Silhet par M. Alfred Devaucel. Ses caractères distinctifs consistent dans la ligne droite de son chanfrein et dans ses couleurs. Elle est générale- nieiit couverte d'un poil lisse et noir; mais sa lèvre inlerieura OUR 57 est blanche, ainsi qu'une tache en forme d'Y sur la poitrine, dont les deux petites branches se trouvent en avant des épaules, et la plus longue, entre les jambes, s'étendant jus- qu'au milieu du ventre. Le museau a une légère teinte de roussàtre. Ours d' Amérique. 1. L'Ours terrible ou gris: Vr&us cinereus , Desm.; Ferox, Lewis et Clark; Horribilis, Clit. , Mém. de la Soc. litt. et phil. de New-York. Cette espèce paroit se trouver dans l'Amé- rique septentrionale , principalement vers le nord et l'ouest. Hearne l'a trouvée chez les Eskimaux; Lewis, Clark et Long dans la ligne qu'ils ont parcourue, et M. Coris en Californie. C'est le plus grand de tous les ours : il a, dit-on, jusqu'à dix pieds de longueur et sa force est prodigieuse. D'après ce qu'on en a dit, et une figure qui m'a été communiquée par M. Coris, cette espèce paroit ressembler tout- à- fait à notre ours des Alpes par ses formes, et avoir un pelage lai- neux très- épais et entièrement gris, excepté au bord des oreilles , qui seroit brun. 2. L'Ours NOIR : Ursus americanus , Pallas, Ménagerie; Oors NOIR d'Amérique, Histoire naturelle des mammifères , Octobre 1820. Il a des rapports avec l'ours du Thibet, mais son chan- frein présente une ligne courbe, uniforme, au lieu d'une droite , et il devient presque aussi grand que l'ours des Alpes. Son pelage est lisse, et, excepté le museau, qui est fauve, il est entièrement noir. 11 a été trouvé dans toute l'Amérique septentrionale, et comme il est répandu très-abondamment, ses peaux, d'un noir brillant, font un objet de commerce considérable. On dit qu'en hiver il établit sa retraite dans les troncs creux des arbres où on le découvre à la vapeur qui en sort. C'est un des plus légers, qui grimpent le plus facilement aux arbres et qui détruisent le plus de ruches. On assure même qu'il aime le poisson et l'attrappe fort adroi- tement. Les petits naissent entièrement gris. 5. L'Ours des Cordillères du Chili ; Ursus ornatus , Histoire naturelle des mammifères, liv. 5o , Juin 182 5. Cette espèce ne m'est encore connue que par un individu qu'a possédé la Ménagerie du Roi; il étoit jeune. Sa longueur, du bout du ^S OUR museau à l'extrëmitë de son train de derrière, éfoît de trois pieds, et il avoit environ seize pouces de hauteur. Tout le pelage de son corps étoit lisse et noir ; mais le dessous et les côtés de sa mâchoire inférieure , le dessous du cou et la poi- trine jusqu'aux jambes de devant, étoient blancs, et de son museau , d'un gris roux , partoit une ligne fauve qui passoit entre les deux yeux, se séparoit ensuite en deux pour for- mer, au-dessus de ces organes, deux demi-cercles. C'est le premier ours dont on ait vu le pelage orné d'une manière aussi remarquable. Ours polaires. L'Odrs blanc : Vrsus maritimus , Linn.; Buffon , Suppl. III, planche 84 ; Cuv. , Ménagerie du Muséum. Quoique cette espèce d'ours ait été long -temps méconnue , elle est une de celles qui sont le mieux caractérisées, et que l'on distingue le plus aisément de toutes les autres. Elle est bas sur jambes, et néanmoins son corps , son cou , et surtout sa tête , sont plus alongés que ceux d'aucune des espèces que nous venons de décrire. Elle devient fort grande et paroît ati moins égaler l'ours des Alpes. Si l'on en croyoit même quelques voya- geurs, elle atteindroit à une taille encore plus grande, et qui ne différeroit point de celle de l'ours terrible. Un de ses traits le plus remarquable est la saillie de ses sourcils qui résulte de la conformation particulière des os du front; et il est, je crois, le seul ours qui ait l'intérieur de sa bouche entièrement noir. L'ours blanc habite les régions glacées de notre hémisphère , où il se nourrit de poissons, de jeunes cétacés et d'amphibies; cependant il n'est pas plus carnassier que les autres ours et s'habitue très - bien à ne vivre que de pain. Il nage avec une étonnante facilité et plonge de même ; et on le rencontre quelquefois formant des troupes assez nombreuses, ce qui le distingue encore des autres ours, qui sont toujours solitaires; mais il leur ressemble par le besoin d'une retraite en hiver. On dit que les femelles mettent bas au mois de Mars des petits tout-à-fait blancs. (F. C.) OURS D'AMÉRIQUE. (Mamm.) Voyez Ours ^'OIR d'Amé- ■RiyUE. (DeSM. ) OUR 59 OURS BLANC de Buffon. (Mamm.) Variété de I'Ocrs BRUN. (DesM.) OURS CRABIER. (Mamm.) Voyez Raton crabier. (Desm.) OURS DORÉ. (Mamm.) Variété de I'Ours brun , dont les pointes des poils sont jaunâtres. (Desm.) OURS FAUVE. (Mamm.) Autre variété de I'Ours brun. ( Desm. ) OURS FOURMILIER des Espagnols du Paraguay (Mamm.) : c'est le Fourmilier tamanoir; le Petit Ours fourmilier est le Tamandua. (Desm.) OURS MANGEUR DE FOURMIS. (Mamm.) Wormius donne ce nom à une race d'ours qu'il dit exister en Nor- wége. On Va également appliqué au Fourmilier tamanoir. (Desm.) OURS MARIN. (Mamm.) Voyez Ours blanc. (Desm.) OURS DE LA MER GLACIALE. (Mamm.) Voyez Ours BLANC. ( Desm.) OURS A MIEL. (Mamm.) Les missionnaires de la Nouvelle- Grenade et du Rio-Négro donnent le nom d'oso melero , ours à miel, au Kinkajou. (Desm.) OURS RATON. (Mamm.) Voyez Raton. (Desm.) OURS ROUGE. (Mamm.) Variété de I'Ours brun. (Desm.) OURS ROUX. (Mamm.) Autre variété du même animal. (Desm.) OURS TERRESTRE. (Mamm.) Le nom donné au Zokor, espèce de Rat-taupe, sur les bords de la mer Caspienne, équi- vaut à cette dénomination. (Desm.) OURSIN, Echinus. (Actinozoaires.) Sous cette dénomina- tion Linné et les zoologistes de son école comprenoient tous les animaux plus ou moins orbiculaires, dont l'enveloppe crétacée, composée d'un très-grand nombre de petites pièces polygones, est hérissée d'espèces d'épines de forme très-va- riable, constamment calcaires; ce qui les a fait comparer à des hérissons. Aussi ces animaux sont- ils connus généra- lement sous le nom de hérissons ou de châtaignes de mer. Mais, aujourd'hui, parmi les zoologistes modernts, depuis les travaux de M. de Lamarck, ce nom est réservé à un certain nombre d'espèces, à celles qui méritent réellement mieux le nom d'oursins , à cause des longues épines dont ^o OUR elles sont armées; et l'on donne le nom (I'Échinides à louf le genre de Linné , de même qu'on applique depuis Bru- guiére la dénomination d'EcHiNODERMEs à la classe ou au groupe qui renferme ses oursins et ses éistéries (voyez ces différens noms). Les caractères du genre Oursin, tel que M. de Lamarck l'a circonscrit dans son Traité des animaux sans vertèbres , peuvent être exprimés ainsi : Corps régu- lièrement orbiculaire, quelquefois subpentagonal ou même ovalaire, presque toujours un peu déprimé, couvert de piquans de forme très -variable , articulés sur des mame- lons non perforés, et pourvu d'ambulacres complets ; bouche et anus médians et opposés, l'une en dessous et l'autre en dessus. D'après cette caractéristique, on voit que ce genre ne diffère d'une manière évidente des espèces d'oursins dont M. de Lamarck a fait son genre Cidarite, que par une forme moins élevée, moins régulièrement circulaire et surtout par la non-perforation des tubercules d'afticulation des épines ; cartons les autres principaux caractères sont à peu près les mêmes. Mais , pour mieux apprécier ces différences et con- cevoir la distribution méthodique de toutes les espèces de la famille des échinides, il ne sera pas inutile d'étudier un peu complètement l'organisation des oursins véritables, afin qu'elle nous serve ensuite de type ou de point de départ. La forme générale du corps des oursins peut être com- plètement circulaire et aussi régulière que dans les cidarites ; mais le plus souvent elle est subpentagonale, et quelquefois même elle devient ovalaire, les deux extrémités parfaite- ment semblables. Un autre caractère que Ton peut observer Jans leur forme , c'est que , plus ou moins déprimée , leur par- tie inférieure, plus ou moins concave, ne présente presque jamais la même convexité que la partie supérieure, au con- traire de ce qui a lieu dans les cidarites. Ce corps est en outre constamment hérissé d'épines , de grandeur et de forme extrêmement variables , qui cachent quelquefois en partie la forme générale de l'animal, et dont nous allons parler avec plus de détails dans un moment. Entre ces épines, dont la disposition est beaucoup plus régulière à Ja base qu'on ne pourroit souvent le croire d'après ce qu'elles sont à leur pointe , se remarquent des espèces de tentaculesou OUR éi mieux de cirres tentaciilaires , qui sortent aussi d'une ma- nière fort régulière des trous qui forment ce qu'on nomme les anibulacres des échinidcs. A la partie inférieure du corps de l'animal, et dans une étendue plus ou moins considérable de sa base, est un espace enfoncé, membraneux, non hérissé d'épines, au milieu duquel est percé l'orifice buccal du canal intestinal. A la base opposée, c'est-à-dire , à l'extrémité anale et complètement supérieure , existe un espace mem- braneux, beaucoup plus petit, percé également d'un trou rarement dans son milieu pour l'anus, et, enfin, à quelque distance de cette ouverture est un cercle de dix orifices, dont cinq plus grands, que nous verrons plus tard servir de ter- minaison aux oviductes. L'enveloppe extérieure qui détermine la forme d'un our- sin, ne peut être comparée à rien de ce qui existe dans les autres animaux. Dans la plus grande partie de son étendue elle est formée par deux membranes, l'une externe, plus épaisse, l'autre interne , si mince que le nom de pellicule lui con- vient parfaitement , et entre lesquelles existe un têt assez épais , solide, complètement calcaire et composé d'un très- grand nombre de petites pièces polygones, évidemment immobiles, mais non soudées, du moins pendant la durée de l'accroisse- ment de l'animal. Dans les environs de la bouche et de l'anus, la peau n'est point ainsi solidifiée; aussi est-elle sensiblement plus épaissie et bien plus résistante. Le têt des oursins est entièrement calcaire, presque sans partie mucilagineuse ou animale. Les nombreuses pièces qui le composent offrent cela de particulier, que leur tissu est fibreux , perpendiculairement à leurs surfaces ; ce qui montre que le mode d'accroissement, quoique se faisant sur les bords, diffère cependant beaucoup de ce qui a lieu dans la coquille des malacozoaires. - Les pièces qui constituent le têt d'un oursin peuvent être partagées en coronales et en terminales. Je nomme coronales, celles qui, par leur réunion, forment la partie la plus im- portante, la plus étendue et qui circonscrit le corps dans sa circonférence, et je nomme au contraire terminales, celles qui entourent l'orifice buccal et l'orifice anal, et qui rem- plissent les deux ouvertures plus ou moins considérables ^2 OUR que laisse en bas ou en haut l'assemblage de la partie co- ronale. Les pièces coronales se subdivisent en dix groupes ou séries, qui s'irradient d'un orifice à l'autre, un peu à la manière des côtes de melons, et qui forment des aires alter- nativement pleines et perforées, égales ou inégales. On donne le nom d'ambulacraires aux séries qui sont perforées, et d'an- ambulacraires à celles qui ne le sont pas. Les anambulacraires sont constamment formés eux-mêmes de deux séries de pièces, plus ou moins hexagones et ordi- nairement transverses, qui se joignent entre elles par une extrémité dans le milieu de l'anambulacraire, et par l'autre, mais moins anguleusement , avec les ambulacraires. Chaque pièce est relevée à sa surface externe d'un nombre variable de mamelons plus ou moins saillans , bien arrondis , polis à leur sommet et élargis à la base , sans aucune trace de perforation. Les ambulacraires , quelquefois beaucoup plus étroits que les anambulacraires, sont cependant aussi formés de deux séries de pièces polygones , réunies anguleusement entre elles dans la ligne médiane de l'ambulacraire , et eu dehors avec les pièces des anambulacraires. Elles sont aussi relevées de mamelons plus ou moins saillans; mais, en outre, elles sont percées à leur côté externe par des pores variables en nombre et en disposition pour chaque espèce, mais qui traversent toujours le têt de part en part; c'est ce qui constitue les ambulacres proprement dits. La largeur des anambulacraires est généralement plus grande au milieu qu'aux deux extrémités; mais il n'en est pas de même pour les ambulacraires : elles sont toujours plus grandes vers la bouche , et la dernière présente à l'intérieur une espèce d'apophyse ou de lame, percée d'un trou dans son milieu et qui donne attache aux muscles moteui's des dents; c'est ce que je nommerai auricules. La peau qui entoure la bouche, est à peine rude ; on y remarque cependant des paires d'écaillés subcirculaires, un peu concaves , et qui sont justement placées deux à deux dans la direction du rayon qui iroit dans l'interstice des dents; chacune est percée d'un orifice. OUR €3 Autour de l'anus les pièces coronales sont plus nombreuses et remplissent presque en totalité l'espace que laissent les aires. Elles sont, comme celles-ci, au nombre de dix, alter- nativement grandes et petites; toutes sont ordinairement granuleuses et percées d'un trou bien plus large cependant dans les grandes que dans les petites , qui correspondent aux ambulacraires; les grandes, aux anambulacraires. Les trous dont sont percées les pièces des ambulacraires, donnent passage à de petites ventouses tentaculaires, prove- nant de la lame intérieure de la peau , peut-être des lames respiratoires creuses dans toute leur longueur et terminées à leur extrémité par un petit renflement, susceptible de s© dilater en ventouse ou en disque denticulé à sa circonférence. Ces organes sont remarquables par la grande contractilité dont ils jouissent, et peuvent rentrer complètement à l'inté- rieur , un peu comme les tentacules des limaçons, ou s'alonger considérablement à l'extérieur. Ils sont, du reste, parfaite- ment transparens, et il est impossible d'y apercevoir de fibres contractiles distinctes. Une autre partie de l'appareil locomoteur des oursins est celle qui leur a valu leur nom , quoique assez souvent ces organes méritent mieux les noms de bâtons ou de tubercules que celui de piquans; ce qu'ils offrent de commun, c'est d'avoir à leur base une petite tête sphérique , concave, avec un bourrelet circulaire au-dessus. Leur longueur, leur forme, leur grosseur, du reste, sont extrêmement variables et généralement en rapport avec celles des mamelons du têt. Leur structure est également particulière ; ils ont une cassure et un éclat un peu vitrés; leur surface extérieure est presque toujours finement striée, et ils sont composés de couches concentriques, dont chacune est formée d'un grand nombre de fibres irradiées. Ils sont, du reste, d'un tissu fort peu serré, et par conséquent d'une pesanteur spécifique extrêmement peu considérable. Ces organes , articulés en genou sur les mamelons du têt, sont mis en mouvement dans tous les sens par la lame ex- terne de l'enveloppe cutanée, qui s'attache à la eiroonfé- rence du bourrelet de leur base et qui m"a paru plus forte, plus évidemment musculaire aux épines de la base de l'oursin. 64 OUR Par la dessiccation il m'a été possible d'y apercevoir des fibres musculaires distinctes, et quelquefois même des muscles pro- prement dits. 11 en existe surtout pour les mouvemens de l'appareil masticateur. Le système digestif des oursins est en effet assez complet. Nous avons déjà dit que la bouche est formée par un ori- fice arrondi, lisse , assez grand, percé au milieu de la mem- brane qui remplit la grande excavation inférieure du têt. Un peu plus d'épaisseur dans cette partie de la peau en fait une espèce de bourrelet labial. Elle conduit dans une cavité buccale assez grande, cylin- drique, verticale, à la circonférence de la partie inférieure de laquelle est un rang circulaire de véritables glandes sa- livaires ; mais, ce qu'elle offre de plus remarquable, c'est l'appareil masticateur très-solide qui l'entoure, et qui forme à la fois des mâchoires et des dents. Les mâchoires, au nombre de cinq, bien semblables et disposées radiairement, constituent par leur réunion une sorte de cage conique, la base en haut et le sommet en bas, formée par les dents proprement dites. Chaque mâchoire est elle- même composée de deux pièces triangulaires , placées en rayons autour de la masse buccale, dont le bord externe, arrondi, est soucié dans une partie plus ou moins considé- rable de son étendue, et dont le bord interne, libre et tran- chant, est denticulé transversalement dans toute sa longueur. Les deux pièces formant chaque mâchoire, sont en outre^ retenues à leur base supérieure par une sorte d'arc -bou- tant, qui passe ti-ansversalement de l'une à l'autre. Enfin, entre deux mâchoires contiguës et à leur base, s'irradiant de la circonférence de l'œsophage, sont deux autres pièces, placées l'une sur l'autre, l'une plus profonde ou plus infé- rieure et plus épaisse, un peu bifurquée à ses extrémités; chaque bifurcation s'appliquant sur une arrête de la pièce correspondante des deux mâchoires, et l'autre, plus grêle, plus arquée, dont l'extrémité externe dépasse un peu celle de la pièce sousposée, limite la partie supérieure du sillon de séparation des mâchoires; ainsi dans ce singulier appareil masticateur il y a vingt-cinq pièces sans compter les dents. Celles-ci, au nombre de cinq, une pour chaque mâchoire, OUR 65 forment un corps subcylindrique alongé, pointu et aminci à l'extrémité supérieure, qui est molle et tlexible , se solidiiiant et s' épaississant infériturement , où il se termine par une sorte de lame un peu arquée, à bords tranchans, coupés en biseau de chaque côté, de manière à produire une pointe tranchante, fort aiguë et résistante. Cette longue dent est collée et même soudée, dans une assez grande partie de sa longueur, en dedans de la ligne médiane de chaque mâchoire, en sorte que ses mouvemens sont les mêmes. Les muscles de ce singulier appareil sont fort distincts et de deux sortes : des longitudinaux et des transverses. Les muscles transverses sont très-épais, très-considérables, et composés d'une quantité extrêmement grande de fibres contractiles très-courtes, qui remplissent tout l'intervalle qui existe entre deux mâchoires contigues. Un autre muscle transverse est situé à la base de la masse maxillaire , et se porte en dedans de leur arc-boutant entre une pièce rayonnante superficielle et l'autre, de manière à ce que ces cinq muscles forment une espèce de pentagone. Les muscles longitudinaux principaux sont au nombre de dix, deux pour chaque mâchoire. Ils s'insèrent d'une part à la lame apophysaire de la pièce inférieure de l'ambulacre ou à l'auricule, et de l'autre dans presque toute la surface externe de chaque côté de la mâchoire , c'est-à-dire qu'ils remontent de bas en haut. On peut encore regarder comme longitudinaux des muscles épais , courts, situés à la base des précédens, et qui de la corne de l'apophyse de la pièce inférieure de l'ambulacre se por- tent presque transversalement, mais non pas de haut en bas, à l'extrémité inférieure de chaque mâchoire. Ils doivent évidemment agir en écartant Its dents de l'axe de la bouche comme les précédens, dont ils ne sont que des auxiliaires. En outre il part de chaque bifurcation de la pièce rayonnante superficielle un filament tendineux ou muscu- laire, qui descend verticalement , pour se fixer au milieu du rebord de l'auricule de l'ambulacraire. La membrane qui tapisse l'intérieur de cette cavité buccale, est assez peu épaisse et présente des plis ou rides longitudi- nales, qui partent de la circonférence de la bouche et vont se 57. 5 66 OUR rendre à la naissance de l'œsophage. Ces rides se moulenî ou s'attachent sur les dentelures du bord interne des mâ- choires, mais sans que celles-là y pénètrent pour pouvoir agir dans la mastication. A l'origine, à la racine des dents, il y a un véritable rebord labial épais, et même , sinon ten- taculaire, au moins sublobé. L'œsophage, qui nait du pharynx , se dilate d'abord d'une manière sensible , puis se rétrécit un peu ; ses parois sont excessivement minces , comme celles de l'intestin proprement dit; cependant on y remarque aisément des pores nombreux, qui sont peut-être aussi des cryptes salivaires. Au-delà, l'œsophage continue à monter jusque tout près de l'anus , accompagné qu'il est du rectum; après quoi il redescend, obliquement et forme l'estomac. Celui-ci n'est qu'une dila- tation assez peu sensible, avec quelques renllemens irrégu- liers et peut-être accidentels. Il se place dans la circonfé- rence inférieure du têt, entre lui et la saillie pyramidale formée par la masse buccale et les auricules. Ses parois sont excessivement minces; mais elles sont un peu épaissies par le foie, qui est formé par des plaques jaunes, irrégulières, qui sont collées contre la membrane de l'estomac, de manière à paroitre en faire partie. Cette disposition ne permet pas de croire qu'ily ait pour canal excréteur autre chose que des pores nombreux; mais c'est ce que je ne veux pas assurer, parce que je ne les ai pas vus. L'intestin ne diffère de l'estomac que parce que les plaques hépatiques ne l'enveloppent plus, et que son diamètre diminue sensiblement : après avoir terminé le contour du têt, il remonte collé contre l'œsophage, et vient, peut-être, après une petite dilatation en forme d'am- poule, se terminer à l'anus. Cet anus n'est réellement jamais rigoureusement médian , mais plus ou moins latéral entre les plaques operculaires qui remplissent le milieu des termi- nales fixes. Il se pourroit que l'on dût regarder comme des organes spéciaux de respii^alion , comme des espèces de poumons aqua- tiques, des lames à peu près triangulaires, situées immédiate- ment dessous ou en dedans des ambulacres, dont elles ont ri- goureusement la forme et auxquelles elles adhèrent assez for- tement. On y distingue aisément une sorte de vaisseau médian, OUR B'j fort large, éte/idu, de la circonférence inférieure du têt jus- qu'au sommet de l'ambulacre , de chaque côté duquel sont des lames ou feuillets fort minces, fort nombreux, qui se continuent ou sont attachés à la membrane péritonéale par leur sommet. Ils m'ont également paru en communication directe avec les suçoirs tentaculaires dont nous avons parlé plus haut, et comme ceux-ci sont complètement creux, je ne serois pas éloigné de penser que le fluide qu'ils absorbent se portât ensuite dans les organes lamelleux que nous venons de décrire, et qui sont peut-être les analogues des branchies tentaculaires des holothuries. Ce qui, ouire cettt- analogie, me porteroit volontiers à regarder ces organes comme bran- chiaux, c'est que les oursins sont bien évidemment pourvus d'un appareil circulatoire. Le cœur est très -aisé à apercevoir : c'est un petit corps ovale -alongé, à parois assez épaisses et évidemment char- nues, situé le long de l'œsophage, sans être contenu dans un péricarde ou cavité particulière. En le coupant en tra- vers, on voit l'épaisseur de ses parois, et que sa cavité Qst à peu près cylindrique. De chacune de ses extrémités part un vaisseau, dont l'un est probablement la veine branchiale, et l'autre l'artère aorte ; mais il est assez difticile de se déci- der. L'inférieur est sensiblement d'un diamètre moins con- sidérable que l'autre; il descend verticalement le long de l'œsophage jusqu'à la circonférence de sa sortie de la ca- vité buccale, et là il forme une couronne ou un anneau d'un diamètre plus grand , et qui envoie des branches pour chaque côté de la masse buccale. Je n'ai pas pu les suivre pour connoître leur distribution ; mais je ne serois pas étonné qu'elles allassent à chaque lame prétendue branchiale, en sorte que, dans cette hypothèse, elles en reviendroient plu- tôt, et alors le tronc auquel elles se réunissent, scroit une veine pulmonaire, et par conséquent l'autre vaisseau qui sort du c(eur, devroit être considéré comme l'aorte. Quoi qu'il en soit de cette conjecture, ce vaisseau est bien plus consi- dérable que l'autre. Après être remonté quelque temps avec l'œsophage, il se recourbe et redescend avec lui pour se placer dans la concavité de l'estomac, qu'il suit jusqu'à la naissance de l'intestin. A cet endroit il s'en approche beau- 58 OUR coup plus et semble se perdre dans son tissu. Je ne puis cependant dire qu'il s'y ramifie ou même qu'il envoie des rameaux à l'estomac pendant qu'il l'accompagne, parce qu'il m'a été imiîossible de les voir. L'appareil de la génération dans les oursins est de la plus grande évidence, et consiste dans un nombre d'ovaires égal à celui des parties du têt, c'est-à-dire de cinq. Ils sont situés tout autour de l'anus, d'une manière bien radiaire, et appliqués, dans la position renversée de l'animal, au-dessus et plus ou moins autour de la cavité viscérale, suivant qu'on les étudie à des époques différentes de développement. Généralement d'une forme à peu près ovalaire , chacun peut être partagé en deux parties égales par une ligne longitudi- nale. 11 m'a semblé cependant que ce n'est pas une véri- table poche, à la face interne de laquelle les œufs seroient attachés. J'ai cru quelquefois que c'étgient de longs filamcns considérablement repliés sur eux-mêmes dans tous les sens. Le canal excréteur est très-court, très-petit; il naît du milieu de l'extrémité anale de l'ovaire et aboutit à la plaque terminale de la circonférence de l'anus, dont il a été parlé plus haut. Les œufs, qui sont extrêmement nombreux, m'ont paru quelquefois très- gros et irrégulièrement entassés. Quant au système nerveux, je crois l'avoir aperçu à la circonférence de la base inférieure des mâchoires, à l'endroit où la peau molle qui remplit la grande ouverture inférieure du têt, s'attache à la masse buccale pour y former une espèce de lèvre intérieure. Il m'a même semblé qu'il étoit composé de deux ganglions membraneux, semi-circulaires, placés à l'extrémité inférieure de l'interstice de chaque mâchoire et fournissant des rameaux ascendans au muscle intermaxillaire ; mais je n'ai pu voir si ces deux ganglions, n'en formant qu'un , communiquent circulairement entre eux, comme cela a lieu dans les astéries : cela est cependant fort probable. Voilà tout ce que je sais aujourd'hui d'après mes propres observations de l'organisation des oursins. Quant à leur phy- siologie et à leur histoire naturelle , j'en sais encoi'e bien moins. Ces animaux sont tous aquatiques et marins. Ils vivent cependant constamment sur les rivages de la mer, dans les OUR ^9 Hcux rocailleux et sablonneux. On les trouve très -rarement abandonnés par la uiarée. S'ils étoient trop avancés pour craindre de restera découvert, il paroît qu'ils ont la faciillé de s'enfouir plus ou moins profondément dans le sable. Dans ce cas on reconnoît aisément la place oii ils sont, à l'existence d'un petit trou en forme d'entonnoir, qui se remarque à la surface du sable. Les pêcheurs de vers sur les côtes de la Manche prétendent juger de la probabilité de la tempête par la position plus ou moins voisine de la surface et du bord du rivage que prennent les oursins. Dans le beau temps ils s'enfoncent et séloignent beaucoup moins. Nous devons à Réaumur des observations curieuses sur le mode de locomo- tion de ces animaux. Il m'a été facile de les confirmer. L'oursin se sert dans la locomotion , qui n'est jamais bien prompte, de ses suçoirs tentaculaires et de ses piquans , et surtout des inférieurs ; mais il paroît que ce ne peut être que sur un sol résistant. Dans le premier cas il alonge , autant qu'il lui est possible (et ils peuvent l'être d'une manière réellement étonnante), un certain nombre des suçoirs qui se trouvent dans la direction où il veut aller; il les attache fortement à quelque corps solide, en faisant le vide à l'aide des ventouses qui les terminent, et après quoi il les contracte et tire ainsi son corps vers ce point. En réitérant ainsi la même manœuvre , l'oursin peut, sans doute, avancer avec quelque i^apidité. Dans le second cas, où il emploie ses piquans, il étend ceux du côté où il veut aller le plus possible ; puis il les abaisse, se poussant avec ceux du côté opposé, et comme il en a dans toutes les directions, il est évident qu'il peut marcher dans tous les sens. En général, sa marche se fait en tournoyant, quoique cependant l'animal finisse par arriver au but qu'il désire d'atteindre. Les oursins sont, dit- on, éminemment carnassiers; on ad- met même qu'ils se nourrissent de crustacés et de bivalves, probablement plutôt par raisonnement déduit de la force de leur mâchoire, que d'une intuition directe. J'avoue que j'en ai ouvert un assez grand nombre vivans ou conservés dans l'esprit de vin , et je n'ai jamais trouvé que du sable dans leur estomac. M. Bosc, cependant, a été témoin de la manière dont un oursin s'empara d'un crustacé , et il paroît qu'aussitôt que 70 OUR celui-ci fut atteint par quelques suçoirs tentaculaires , il fut bientôt broyé et avalé. L'honiuie mange certaines espèces d'oursins clans toutes les parties du inonde, mais seulement à l'époque où les ovaires sont bien renflés; on dit que ce manger est fort agréable pour les personnes qui y sont habituées, et auxquelles ne ré- pugne pas l'apparence puriforme que ces œufs ont, quand on les mange avec des mouillettes, à la manière des œufs de poule. Le goût a quelque chose de celui des écrevisscs. On ignore encore bien davantage le mode de reproduc- tion des oursins ; on sait seulement que c'est au printeu)ps qu'ils déposent leur frai, qui paroît contenir une quantité presque innombrable d'œufs , et il est probable qu'il est rejeté en masse, tout à la fois ; mais aucun naturaliste ne l'a vu, du moins à ce qu'il paroît. On connoît des oursins véritables dans toutes les parties du monde. Les espèces les plus grosses et les plus nom- breuses appartiennent cependant toujours aux mers des pays chauds. M. de E,amarck, dans la nouvelle édition de ses Animaux sans vertèbres, porte le nombre des espèces de ce genre à une trentaine environ. Mais, d'après ce que nous avons vu dans les collections, le nombre de celles qui existent est bien plus considérable. Malheureusement il est fort rare de trouver des oursins complets, c'est-à-dire pourvus de leurs piquans et eu même temps des individus qui en soient dépourvus, de manière à pouvoir donner des caractères distinctifs complets. Les ligures que les auteurs en ont données, et surtout Klein et Leske , copiées dans lEncyclopédie , sont sans doute bonnes ; mais elles ne le sont cependant pas assez pour qu'on puisse 's'en servir d'une manière un peu certaine en syno- nymie. Nous allons cependant faire nos efforts pour distin- guer les espèces d'oursins un peu plus complètement qu'on ne l'a peut-être fait jusqu'ici. Commençons par itidiquer les parties qui nous paroissent devoir fournir les meilleurs caractères, et qui se tirent de l'oursin considéré en totalité ou lorsqu'il a été dépouillé de sespi-uans, et même des membranes qui remplissent les vides du têt autour de la bouche et de l'anus. OUR 71 La forme générale de l'oursin, complètement et régulière- ment circulaire, ou plus ou moins pentagonale et même ova- laire , un des diamètres étant sensiblement plus long que l'autre, fournit un caractère de première valeur pour la spé- citication des oursins, d'autant plus que les espèces ovales tendent à passer vers les autres genres d'échinites, dont les ouvertures ne sont plus centrales. Quant à la forme plus ou moins déprimée, subcylindrique ou conoïdale, elle est beau- coup moins importante à considérer, quoique cependant elle soit assez fixe dans chaque véritable espèce. Malheureusement la forme générale de l'oursin est souvent un peu cachée par les piquans dont sa superficie est hérissée. La structure , la forme de ces piquans , sont sans doute d'une assez grande importance dans la distinction des espèces d'oursins; mais ils sont généralement assez peu connus, ou du moins on les rapproche assez difficilement du têt auquel ils ont appartenu. On sait seulement que ces piquans sont assez proportionnels aux tubercules qui les portent; mais on ne peut en déduire leur forme particulière et encore moins leur longueur proportionnelle. Il faut en outre observer que sur les mêmes espèces les piquans diffèrent souvent beaucoup, suivant qu'ils sont à la circonférence de la bouche, à celle du corps, à sa face dorsale, ou autour de l'anus. Au contraire, ils ne diffèrent pas suivant qu'ils appartiennent aux aires ambulacraires ou aux anambulacraires. Quant à la forme spéciale de ces différens piquans, elle distingue assez bien au moins chaque groupe d'espèces, et il sera bon d'y avoir égard , autant que cela se pourra , dans les descriptions. S'il nous étoit possible d'observer les suçoirs tentaculaires qui sortent par les trous nombreux des ambulacres , on conçoit que l'on pourroit y trouver quelques différences de forme et de longueur proportionnelle . qui seroient utilement em- ployées à la distinction des espèces; mais un très-petit nombre d'oursins nous sont connus sous ce rapport. Nous allons ce- pendant voir que le nombre et la disposition de ces suçoirs, dont nous pouvons juger par les trous des ambulacres, ne sont pas sans importance. Nousconnoissons également trop peu la forme des dents qui 72 OUR arment les mAchoires, ainsi que ces mâchoires elles-mêmes et leurs pièces appcndicnlaircs, pour en tirer quelque parti dans la classiliciition des oursins. Nous pouvons cependant supposer avec beaucoup de raison qu'il y a sous ce rapport des diffé- rences saisissables pour chaque espèce. Nous allons voir qu'il y en a de bien évidentes dans la grandeur proportionnelle de la membrane qui entoure la bouche, comme on eu peut juger par celle de l'ouverture buccale du têt. La forme des plaques calcaires qui revêtent la partie mem- braneuse du têt autour de l'orifice anal, et qui sont percées par la terminaison des ovaires , nous est bien plus connue que celle de l'appareil masticatoire ; parce qu'elles pestent sou- vent avec le têt sur des individus dont tout le reste n'existe plus. Nous avons déjà fait observer que ces pièces sont cons- tammentau nombre de dix ; cinq alternativement. plus petites que les cinq autres. Celles-là sont toujours, à très -peu de chose près, semblables en forme et en grandeur. 11 n'en est pas lie même de celles-ci ; il y en a toujours une qui est d'une dimension plus grande et d'une forme un peu différente que les autres. Sa surface externe est en outre constamment granulée et poreuse d'une manière fort reconnoissable. J'ai dit que j'ignorois à quoi tient cette particularité qui existe aussi dans les étoiles de mer, mais que l'on ne trouve que dans les véritables oursins et dans les cidarites. Ce que je dois faire observer ici, c'est que la forme de cette plaque est réellement particulière à chaque espèce, et que sa posi- tion est différente dans les oursins circulaires ou polygo- nes, et dans ceux qui sont ovales. En effet, dans les pre- miers elle est toujours à gauche, comme dans les cidarites, tandis que dans les autres elle est toujours à droite, en prenant pour point de départ l'angle le plus aigu de l'ou- verture anale du têt dont nous allons parler maintenant avec quelques détails, parce que c'est la seule partie que l'on trouve le plus fréquemment dans les collections, soit à l'état vivant, soit à létat fossile, sur laquelle les espèces sont le plus généralement établies , et peut-être avec raison; car c'est la partie qui offre le plus de caractères. Nous avons dit, en parlant de l'organisation des oursins, que leur têt proprement dit, étendu de la circonférence de OUR 73 l'espace membraneux oral à celle de l'espace membraneux anal, est divisé en dix aires dont chacune est formée d'une double série de pièces parfaitement semblables; l'étendue proportionnelle de ces aires est fixe, c'est-à-dire, que les aires ambulacraires son t assez égales aux aires anambulacraires , ou l)ien plus grandes, ou bien plus petites, ce qui est le cas le plus commun. Les formes des pièces composantes ont donc part à ces différences. Le mode de jonction de ces pièces dans chaque aire produit dans la ligne médiane de chacune une ligne presque droite, flexueusc ou fortement anguleuse, ce qui varie plus ou moins pour chaque espèce. Comme cette ligne est beaucoup plus évidente en dedans qu'en dehors, et qu'elle est creuse, c'est ce qui fait que les oursins fossiles, qui ne sont souvent que des moules , l'offrent plus ou moins manifeste. La surface extérieure de ces aires est constamment relevée de mamelons qui sont bien régulièrement en même nombre pour chaque double pièce, en sorte qu'il en résulte un plus ou moins grand nombre de séries égales , subégales ou très- inégales en grosseur, et bien semblablement correspondantes à droite et à gauche de la ligne médiane. Outre ces lignes de mamelons, les aires ambulacraires pré- sentent de chaque côté des séries de pores ou de trous très- fins, ordinaiiement au nombre de deux, mais quelquefois en plus griind nombre : le nombre, la disposition plus ou moins tortueuse, anguleuse, de ces lignes de pores sont d'une fixité telle que toutes les véritables espèces que' j'ai pu observer complètement sont aisées à caractériser par celle seule considération, et cela est d'autant plus important que les moules des espèces fossiles présentent souvent des tuber- cules ou même des trous qui indiquent fort bien cette dis- position des ambulacres. Nous devons cependant faire l'Abser- vation que la forme des ambulacres extérieurement n'est pas toujours exactement semblable à ce qu'elle est intérieu- rement. Nous aurons soin de noter ces différences quand nous le pourrons. On pourra encore trouver d'excellens caractères distinctifs dans la forme particulière de la lame apophysaire de la der- nière pièce des ambulacres, celle sur laquelle s'attachent les 7^ OUR muscles principaux des tnàchoires. Je lui donnerai le nom d'auricule pour être plus court. Les deux dernières pièces des aires ambulacraires contribuent toujours également à leur formation ; le plus souvent les deux élémens sont bien com- plètement réunis, et ne laissent entre eux qu'un trou plus ou moins grand; mais quelquefois ils restent distincts. La forme et la proportion relative des deux grandes ou- vertures du têt ne sont pas non p^us sans conséquence. Dans les cidarites , ces deux ouvertures sont assez souvent presque égales et à peu de chose près rondes, au point qu'il est souvent fort dilticile de distinguer l'orale de l'anale. Dans les oursins réguliers il y a déjà une grande différence : l'orale étant toujours bien plus grande que l'anale. Enfin , dans les oursins ovales la disproportion est bien plus grande encore à l'avantage de celle-là. En outre, elles sont souvent assez irrégulières, surtout la supérieure. Quant à la couleur du corps de l'oursin, elle est rarement îipercevable et même encore plus rarement un peu impor- tante. Celle des piquans offre des caractères un peu meil- leurs; mais on les possède trop rarement, pour que l'on puisse s'en servir dans la distinction des espèces. D'après ce qui vient d'être dit sur les parties qui peuvent fournir des caractères distinctifs des espèces d'oursins, il est évident qu'elles peuvent être partagées en plusieurs sections, suivant la forme générale parfaitement symétrique, c'est-à- dire, circulaire ou polygonale, ou, au contraire, subsymé- trique, c'est-à-dire, ovale, plus ou moins alongée , et suivant la forme particulière des ambulacres. C'est ainsi que nous allons distribuer les espèces qui , pour être bien caractérisées , ont besoin d'être connues avec aussi bien que sans leurs pi- quans. Malheureusement il est fort rare que les collections les possèdent sous ces deux états; alors la distinction est plus facile par le têt seulement , que lorsqu'il est pourvu de ses piquans; ceux-ci étant souvent presque tout-à-fait semblables dans un assez grand nombre d'espèces. OUR 75 A. Espèces parfaitement j^égulières , ordinairement déprimées; les aires très-inégales; les ambulaci aires très-étroites , bordées par des ambulacres presque droits et composés, à droite et à gauche, d'une double série de pores rapprochés ; les auricules dii>isées et spatulées. Ce groupe, dont malheureusement je ne connois pas les piquans, a pour type l'E. piistulosus des auteurs. 11 renferme un assez grand nombre d'espèces dont aucune n'est de nos mers. Elles diffèrent essentiellement par le nombre des tu- bercules des aires anambulacraires. Leur ouverture inférieure est toujours très-grande, lobée, pentagone et foinme circons- crite par cinq grandes parenthèses; l'ouverture supérieure, médiocre, est fermée par un rang de cinq pièces presque égales, dont la poraire est moins distincte que dans diiutres groupes. Le trou de l'anus est ovale et paroit être formé par quatre pièces opercuiaires. L'O. PUSTULEUX : E. pustulosus de Lamarck-, Klein, Leske, p. ]5o, tab, XI, fîg. D. Têt hémisphérique, convexe en des- sus, plan en dessous ; les deux rangs de tubercules des aires ambulacraires serrés ; quatre à cinq tubercules mauielonnés sur chaque plaque des anambulacraires, ou dix rangées pour chaque aire, peu marquées sur le dos; couleur gris-rougeàtre, les tubercules rouges. Patrie inconnue. L'O. PIQUETÉ : E. punctidatus de Lamarck; Séba , Mus., 3, tab. io,£ig. 10, a, b. Têt assez petit, orbiculaire , un peu co- noïde , beaucoup plus tuberculeux vers la circonférence que sur le dos; les interstices finement piquetés; les deux rangs de tubercules des aires ambulacraires fort serrés; deux rangs latéra^jx dans la moitié supérieure, se doublant chacun vers la circonférence des anambulacraires ; ambulacres étroits et purpurins. De l'Océan des grandes Indes. Je n'ai pas comparé la figure citée de Séba ; quant à celle de Rumph , pi. 14, fig. ^ , elle me paroit appartenir à une autre espèce, ainsi que celle de la fig. D, tab. XI, de Klein. L'O. LGCULÉ : E. loculatus ; Cidaris pustulosa , Klein, pi. XI, 75 OUR fig. D, Têt hëmisphérîque , un peu conoïdal ; les lignes în- terstitiales très -marquées ; deux rangs peu serrés de petits tubercules sur les aires ambulacraires ; quatre au plus sur les anambulacraires ; les doubles pores des ambulacres dans une seule excavation, et comme confondus. Couleur d'un cendré verdâtre avec le milieu des aires et le tour de l'anus rougeàtres ; les tubercules blancs. Cette espèce, que je n'ai pas vue, me paroît cependant devoir être distinguée de toutes celles que je connois. L'O. ÉTOILE; E. stellatus. Têt orbiculaire, un peu aplati; deux rangs de gros tubercules bien distincts et bien séparés sur les ambulacraires, et quatre bien plus gros et dans toute l'étendue des anambulacraires; ambulacres étroits, peu si- nueux; ouverture supérieure sans plaque poreuse évidente. Couleur générale rose, avec une jolie étoile d'un rouge plus foncé sur le milieu du têt. J'ai établi cette espèce d'après un individu de la collection du MusfJum, confondu à tort avec l'O. piqueté de M. de La marc k. L'O. ÉyurruEERCULÉ; E. œquituberculatiis. Têt déprimé, orbi- culaire, parois?ant pentagone par la saillie des aires ambu- lacraires extrêmement étroites, et garni d'assez gros tuber- cules partout presque égaux en deux rangs bien formés sur les ambulacraires, et jusqu'en neuf à la circonférence des anambulacraires. Ambulacres très-serrés, à peine sinueux; les doubles pores un peu confondus. Couleur générale rouge de brique peu foncée, les ambulacres violacés. D'après un individu de ma collection dont j'ignore la patrie. L'O. DE Dufresne;E. Diifresnii. Têt circulaire, quelquefois un peu pentagone, déprimé, rarement un peu conique, plan on très-peu excavé en dessous; deux rangs de petits tubercules sur les aires ambulacraires; deux rangs seulement, dont l'intérieur très-petit, de chaque côté des anambulacraires dans toute la face supérieure, devenant quadruples à la cir- conférence ; le milieu de ces aires lisse ou finement granu- leux ; les interstices linéaires non granulés. Couleur générale blanche, avec une large croix de Malte verte, occupant les espaces non tubercules des anambulacraires. Les ambulacres de la même couleur; les tubercules blancs. OUR 77 Très-jolie espèce bien distincte, établie sur des individus que m'a donnés M. Dufresne, du Jardin du Roi , et qu'il avoit obtenus à Dieppe de pêcheurs de la morue : elle vient donc du banc de Terre-neuve. Un de ces individus est beaucoup plus conique que l'autre. Il faut sans'doute aussi rapporter à cette section VE. lixula, Linn. {Mus. Lud. Ulr. 707.) Je ne serois pas même étonné que ce fût mon O. équituberculé, ce qu'il est cependant difficile d'assurer: la description de Linné étant incomplète et sans figure. B. Espèces réaulières , de forme très -variable , dont les amhulacres forment à l'extérieur des espèces de dents plus ou moins marquées et constamment com- posées de trois paires de pores. Les espèces de cette section sont bien plus nombreuses que celles de la précédente; on peut les partager en deux: groupes, suivant que les angles de l'ouverture inférieure sont simples ou prolongés par une tissure. On devra ensuite, dans chaque section, avoir égard à la proportion des deux sortes d'aires. a. Angles de l'ouverture inférieure non fissurés. '^ Aires amlnilacraires moitié seulement des anamhulacraires. L'O. MELON DE MEii : E. uielo de Lamarck , Anim. sans vert., t. 3 , p.45 , n.° 8 ; Gualt. ,Ind. , t. 107 , fig. E. Têt fort mince, circulaire, globuleux, conique, très-élevé, fort peu tuberculeux et épineux; de couleur variée de jaune, de brun et de rouge; une seule double rangée de petits tuber- cules très-épais sur les deux espèces d'aires; épines courtes, coniques, striées, verdàtres ou rougeàtres. Cette espèce, qui paroit provenir de la Méditerranée, est bien distincte. L'O. faux-melon; E. pseudo-melo. Têt circulaire, conique, mais beaucoup moins élevé que dans le précédent et évi- demment plus épais et plus tubercule: défis, rangs de tuber- cules bien formés, outre beaucoup d'autres plus petits et épars dans le milieu des axubulucraires, et six rangs au moins 78 OUR bien formés dans les ananibulacraires ; épines courtes, striées, vioiettt's. si ce n'est au sommet, qui est blanchâtre ; auricules larges, presque carrées, bilobées au sommet et à trou ovale médiocre. J'ai distingué cette espèce sur un individu conservé au Muséum sous le nom de melon de mer, dont il diffère par plus d'épaisseur, plus de tubercules, et une forme moins conique. L'O. PERLÉ; E. margaritaceus de Lamarck , loc. cit., n." 16. Têt hémisphérique, déprimé; quatre rangs de tubercules, dont les extrêmes sont les plus gros sur les ambulacraircs; dix rangs, dont le médian de chaque côte plus gros sur les anambulacraires ; les séries des plus gros tubercules conver- gentes vers l'ouverture inférieure; épines et auricules? Cou- leur de chair avec les tubercules verts. Cette espèce, qui existe dans la collection du Muséum, vient peut-être des mers Australes, suivant M. de La- marck. L'O. pointu; £. acutus de Lamarck , loc. cit., n.° 10. Têt oçbiculaire conique au sommet ou subpyraniidal ; deux rangs de tubercules mamelonnés disfans et espacés sur les ambula- craircs ; quatre rangs encore plus espacés et dist>;ns sur les ananjbulacraires, dont les internes sont beaucoup plus petits que les autres; auricules plus larges que hautes, à branches fortes; sommet bilobé et trou grand et lozangique. Couleur rougeàtre, plus foncée dans le milieu des aires. Cette espèce , dont il existe un individu au Muséum et dont on ignore la patrie, a réellement quelque chose de l'O. melon de mer : elle est cependant bien distincte. L'O. SUBANGULEUX : £. subdugulosus dc Lamarck. loc. cit.^ n.° 21 ; Cidaris angulosa minor , Klein ; Leske , p. 94, tab. 3, hg. A, B ; cop. dans l'Encycl. méthod., pi. i35, fîg. 5 et 6. Têt hémisphérique, peu déprimé, subpenlagone; deux rangs de tubercules pttits, serrés, partagés par deux autres plus petits sur les ambulacraires ; huit sur les anambulacraires, dont les quatre intérieurs un peu plus petits et fort disfans; les trois paires de pores des dents des ambulacres disposées de manière à former trois lignes parallèles verticales ; auri- cules peu élevées, fort larges, réunies entre elles, à sommet OUR 79 I coupé carrément et bilobé; trou fort petit et circulaire. Cou- leur générale verdàtre. Indes orientales? L'O. QiiNQUANGULEUx ; E. quinqucangulatus. Têt héuiisphc- rique, subpentagone, subdéprimé, à sommet un peu coni- que, plan en dessous, couvert de tubercules nombreux et presque égaux ; les interstices bien marqués et granuleux ; deux seuls rangs de tubercules peu serrés sur les iimbula- craires; huit mal formés sur les anambulacraires; épines très- courles, coniques et striées; auricules très-fortes, très-élevces, obliques, à branches larges; sommet chargé et bilobé; trou ovale et médiocre. Couleur ronge de brique peu foncée , avec les lignes interstitiales fauves. Je distingue cette espèce d'après un individu de ma col- lection , portant pour étiquette : Oursin de la Manche par M. Freret. L'O. GLOBiFORME ; E. glohiformis de Lamarck , loc. cit., n." 5. Têt sphéroïdal , subconique en dessus, assez convexe en dessous ; quatre rangs bien formés de tubercules assez gros, outre des intermédiaires plus petits sur chaque aire ambulacraire ; dix, dont le médian de chaque côte plus gros sur les anambulacraires; auricules grandes et conformées à peu près comme dans l'espèce précédente. Couleur générale orangée avec les tubercules blancs. M. de Lamarck, qui a distingué le premier cette espèce, doute que ce soit VE. sphœra de Graelin. Je ne comprends piis ce qu'il a voulu dire par : fascies de pores subquadriporécs. L'O. ORANGE DE MEK ; E. ouranticus. Têt sphéroïdal un peu conoïde; tubercules en général moins nombreux et plus petits proportionnellement que dans le globiforme, mais for- mant le même nombre de rangées ; ouverture inférieure beaucoup plus petite, quoique de même ibrme; auricules petites, basses , à branches assez étroites; sommet peu chargé, à peine bilobé ; trou lozangique. Couleur orangée avec les tubercules blancs. Celte espèce , dont j'ai vu deux individus sans épines au Muséum où elle est confondue avec le globiforme, me pa- roît devoir en être distinguée, principalement par la forme de ses auricules. On ignore sa patrie. 6o . OUR L'O. violet: E. violaceus. Têt globiforme , pentagonal ; tu- bercules au nombre de deux sur cliaque plaque des ambu- lacraires et de sept eu deux lignes sur celle des anambula- craires, ne constituant cependant pas de rangées longitudi- nales bien formées; épines et auricules inconnues. Couleur d'un beau violet avec les tubercules blancs. J'ai observé deux individus tout-à-fait semblables de cette espèce dans la collection du Muséum. Quoique encore con- fondus avec ro. globiforme . ils s'en distinguent assez bien. '•*■* Aires amhulacraires égalant les deux tiers des autres. L'O. MiLiAïKE : E. wiliaris, Linn.; Cidaris miliaris saxatilis. Klein, Leske , page 82, tab. 2, fîg. A, B, C, D. Tét hémi- sphérique, quelquefois subpentagonal , déprimé, peu con- vexe en dessus, un peu excavé en dessous; deux rangs bien formés d'assez gros tubercules dans les deux sortes d'aires, outre un assez grand nombre de beaucoup plus petits, assez mal rangés; épines assez longues, aciculées , striées et vio- lettes ouverdàtres; auricules surbaissées, à sommet très-peu chargé, assez profondément bifide; trou rond ou à peine ovale. Couleur ordinairement verdàtre ou légèrement viola- cée, d'après les individus que j'ai vus, et assez variable, puis- que M. de Lamarck attribue pour caractère à cette espèce d'être fasciée de blanc et de rouge. Cet oursin, bien distinct, est commun dans nos mers, où on le trouve dans les excavations des rochers; ce qui l'a fait appeler, O. des rochers par quelques auteurs: c'est celui que j'ai disséqué. L'O. PAUCiTUBERCULÉ; E. paucitubercululus. Corps hémisphé- rique, un peu pentagonal, un peu déprimé, couvert d'un petit nombre de tubercules fort gros proportionnellement, sur deux rangs, dans chaque espèce d'aires; les doubles pores des ambulacres séparés par un petit trait oblique et creux; auricules basses, trapézoïdales, à sommet coupé carrément, échancré; trou à peu près rond et très-grand. Couleur ver- dàtre ; les tubercules blancs. Jolie petite espèce de l'Inde, de la collection de la Faculté des sciences. L'O. mignon; e. minimus. ïêt très-petit, hémisphérique, OUR 81 fiubpenlagone et très -déprimé en dessus, plan en dessous; deux rangs d'assez gros tubercules serrés et nombreux dans chaque aire, outre une double rangée extrême dans les an- ambulacraires et de plus petits irréguliers dans le milieu; épines courtes, roides , proportionnellement assez grosses, solides et striées; auricules larges, surbaissées, à orifice arrondi. Couleur générale d'un gris verdàtre. J'ai établi cette nouvelle espèce , voisine des deux précé- dentes et encore plus petite, d'après deux individus rappor- tés dans l'esprit de vin, du cap de Bonne - Espérance , par MM. Quoy et Gaimard. L'O. œuf; E. ovum de Lamk. , loc. cit., n.° 19. Tét fort mince, fragile, régulièrement oviforme , c'est-à-dire, aussi pointu en dessus qu'en dessous , fort élevé et comme rugueux par la grande finesse de ses tubercules sur quatre rangs très-espaces dans les ambulacraires et sur dix dans les anam- bulacraires; le milieu de chaque aire, ainsi que les inters- tices, qui sont larges, tout-à-fait lisses. Les trois paires de pores des dents des ambulacres disposées de manière à pro- duire trois séries longitudinales de doubles pores ; auricules assez courtes, parallélogrammiques, largement réunies, à sommet peu chargé, subbilobé, à trou triangulaire; ouver- ture supérieure pentagonale , avec une entaille au milieu de chaque côté. Couleur d'un gris roussàtre. Très-jolie espèce , rapportée par MM. Péron et Lesueur des mers de la Nouvelle- Hollande. VO. ?A.LE; E. pallidus de Lamarck, lod cit., n." 20. Corps globuleux, suboviforme , mais évidemment plus aplati en dessous que dans l'œuf, à tubercules un peu plus saillans et plus serrés, sur six rangs aux ambulacraires et sur quatorze aux anambulacraires ; auricules plus larges , plus surchar- gées au sommet, bilobé et à trou proportionnellement plus petit que dans l'œuf; du reste, couleur et aspect semblables. Quoique fort rapprochée de la précédente, cette espèce paroît réellement distincte. On suppose qu'elle vient des mêmes mers. L'O. gris; E. griseus. Têt encore plus déprimé que dans rO. pâle; du reste hémisphérique ; les interstices peu mar- qués et peu sinueux ; ambulacraires encore plus larges que 37. , 6 32 DUR dans ro. pâle, avec quatre rangs de petits tubercules; le* anambulacraires avec dix rangs, dont les extrêmes sont les plus gros; ambulacres un peu enfonces; épines nombreuses, égales, courtes, finement striées, obtuses et même un peu renflées au sommet. Cette espèce, qui est confondue au Muséum avec TO. pâle, dont elle a en effet l'asppct et la couleur, me paroit en être distincte, au moins autant que celui-ci l'est de l'O. œuf. Elle vient aussi du voyage de MM. Péron et Lesueur. *'^'^' Aires égales. L'O. PETIT-GLOBE : E. glohulus , Linu. ; Cid. granulata , Leske, Klein, lab. XI , fig. £, F, page 162? Têt oviforme, subpen- tagonal , assez solide; ligne interstitiale des aires flexueuse, avec un enfoncement poreux à chaque angle des plaques; six lignes de tubercules assez bien rangés sur les ambula- craires et ceux des anambulacraires très-nombreux, mais mal rangés; les lignes obliques de trois paires de pores des am- bulacres presque horizontales supérieurement ; auricules à branches très- grêles, à sommet large, carré, subbilobc , très-peu chargé, avec un trou grand et parallélogrammique. Couleur généralement roussâtre. J'ai caractérisé cette espèce d'après un joli oursin sans épines, rapporté par MM. Péron et Lesueur, et qui existe dans la collection du Muséum. J'y ai rapporté ÏE, globulus de Linné, ainsi que le C. granulata de Leske, quoique la forme soit assez différente, puisque ceux-ci sont hémisphériques « globuleux et non oviformes , parce qu'ils ont le caractère d'espèces de pores ou d'enfoncemens à l'angle des plaques. L'O. SCULPTÉ: E. toreumaticus , Linn.; Leske, Klein , p. i55, pi. D, lig. E. ïêt orbiculaire, conique, comme sculpté ou ciselé par des excavations profondes à l'endroit de l'articula- tion des pièces qui le composent; deux rangs de tubercules sur les ambulacraires et quatre sur les autres, assez espacés et mamelonnés ; les lignes de trois paires de pores très- obliques , presque longitudinales; auricules assez basses, larges, triangulaires, à sommet subbilobé : trou OA'ale ; ouver- ture supérieure médiocre, ronde et festonnée presque régu- lièrement. Couleur gris cendré- OUR 83 De rOcéan indien. M. de Lamarck a eu quelques doutes que l'espèce qu'il a nommée O. sculpté , E. sculplus , appartienne à l'E. toreu- maticus de Linné; mais il nous semble que cela est à peu près indubitable. &. Angles de l'ouverture inférieure plus ou moins profondément fissurés. La plupart des espèces de cette section ont les aires sen- siblement égales, sauf les deux premières. L'O. ExcAVÉ; E. excavatus , Gualt. , lad.^ pi. 107 , fig. F. ïét un peu pentagone, très -fortement déprimé, excavé en des- sous; aires ambulacraires de moitié plus petites que les autres et portant deux rangs de tubercules très-serrés avec un grand intervalle rempli de tubercules plus petits ; quatre rangs et un espace médian nu sur les anambulacraires ; ou- verture inférieure pentagonale, à côtés presque égaux et à angles profondément fissurés; auricules subcarrées, à branches larges ; sommet assez surchargé , un peu excavé ; trou sub- triangulaire , médiocre. M. de Lamarck fait de cet oursin , qui existe dans la col- lection du Muséum, une simple variété de son O. panaché; mais, quoiqu'il en soit assez rapproché, cependant sa forme beaucoup plus déprimée et celle de ses auricules l'en distin- guent aisément. L'O. PANACHÉ : £. variegatus de Lamk. , loc, cit., n.° 22 ; Cid. variegata, Leske , Klein, page 149, tab. 10, tig. B , C ; cop. dansl'Enc. méth.,pl. 141, tig. 4, E? Tétsubpcntagone, dé- primé , un peu convexe en dessus, légèrement concave tn dessous; quatre rangs de tubercules assez gros sur les ambu- lacraires, d'un tiers seulement plus petits que les anambula- craires ; six rangs de tubercules mamelonnés, assez serrés et bien rangés sur celles-ci ; épines médiocres assez fortes , aiguil- lonnées , striées et vertes; fissures de l'ouverture inférieure anguleuses et fort petites; auricules petites, étroites, à branches grêles; sommet peu surchargé, subbilobé; à trou grand et triangulaire. Couleur blanche, variée irrégulière- ment de vert. 64 OUR J'ai observé quatre individus de cette espèce dans la col- lection du Muséum. Je ne voudrois pas assurer que l'espèce de Leske fût certainement la même. L'O. TRizoNÉ ; E. trizonalis. Têt bien circulaire, hémisphé- rique, un peu déprimé, convexe en dessus, plan en des- sous; aires égales, ayant toutes deux rangées terminales de tubercules assez peu considérables, bordant le reste de l'aire rempli de tubercules médiocres, irréguliers; ambulacres for- tement dentées en dehors; ouverture inférieure très-grande, à fissures ovales, assez peu profondes; auricules triangu- laires, assez petites, coupées carrément au sommet; trou médian et ovale. Couleur blanche, avec des rayons rouges peu marqués de chaque côté des anambulacraires et trois zones de taches noires. Mer des Indes? J'établis cette espèce sur un joli petit oursin de la collec- tion de la Faculté des sciences. L'O. DÉPRIMÉ : E. depressus. Têt orbiculaire, subpentagonal, déprimé et même assez excavé en dessus; aires subsemblables; trois ou quatre rangs de petits tubercules sur les ambula- craires, et huit, à peine un peu plus gros, sur les anambu- lacraires; dents des ambulacres presque horizontales et dis- posées de manière à produire trois rangées verticales de doubles pores; ouverture inférieure grande, circulaire, avec une incision arrondie au sommet de chaque angle ; teinte générale violette. J'ai pu caractériser cette espèce d'après deux individus de la collection du Muséum, rapportés par MM. Pérou et Le- sueur. Elle me paroit assez bien représentée par la figure A, pi. 107 de Gualtieri. L'O. voLvzoNAL : E. poly'zonalis de Lamk. ; Gua]t.,tab. 107, fig. M. Têt circulaire, quelquefois subpentagonal, déprimé, aplati en dessus , concave en dessous , couvert d'un assez grand nombre de petits tubercules égaux; aires presque égales: quatre rangs sur lesambulanraires, six sur les anambulacraires, dont les extrêmes sont très-petits, très-espaces, outre les mé- dians irréguliers ; ambulacres triangulaires formés de dents arquées ou de séries très-serrées ; angles de l'ouverture déca- gonale très-excavés f auricules à branches grêles, à sommet OUR 85 large, subbiiobë ; trou très-grand et triangulaire. Couleur verdàtre, le plus souvent zonée en travers par des bandes blanches. La collection du Muséum possède plusieurs individus de cette belle espèce qui viennent de l'Océan indien. Après une comparaison minutieuse , je rapporte à cette espèce, comme une simple variété, Toursin dont M. de Lamarck a fait son O. obtusangle, E. oblusangulus, loc. cit., n.° i'2 ; mais ce n'est pas le cidaris angulosa de Leske, Klein, page 92, tab. 12, fig. F. Cette figure appartient plutôt à l'oursin pentagone de M. de Lamarck. C. Espèces régulières , de forme un peu variable; les amhulacres formant à l'extérieur des dentelures droites ou arquées , de quatre paires de pores. Les espèces de cette section ressemblent beaucoup à celles de la précédente. On peut également y établir une sous-di- vision d'après l'intégrité ou la fissure des angles de l'ouver- ture inférieure. ' ^ L'O. comestible; E. esculentus, Linn. Têt hémisphérique, globuleux, un peu déprimé, couvert d'un très-grand nombre de tubercules égaux et assez petits; aires peu dissemblables; les ambulacraires d'un tiers plus petites que les autres, avec quatre rangs de tubercules ; douze rangées aux anambula- craires; dents de l'ambulacre peu marquées, un peu arquées et presque constamment de quatre paires de pores ; épines nombreuses, courtes, obtuses et striées; auricules larges, à sommet coupé carrément, assez surchargé; le trou grand et ovale. Couleur variable , mais ordinairement violette. Comme on mange un assez grand nombre d'espèces d'our- sins, soit en Europe, soit dans l'Inde et en Amérique, il est difficile d'assurer que tous les auteurs ont entendu sous le nom d'O. comestible la même espèce. Je l'ai caractérisée d'après plusieurs individus du Muséum portant ce nom, qui sont d'une assez grande taille, et qui, probablement, ont été nommés par M. de Lamarck. La figure que ce zoolo- giste cite de Leske , ne lui paroit pas appartenir , et, en effet, elle a , d'après la description même et la figure de celui-ci , 86 OUR Tin tout autre système d'ambulacres : c'est l'O. ventru du zoologiste François. L'O. vulgaire; E. t^wZgarjs. Têt hémisphérique, subdépriiné, un peu- convexe en dessus, assez concave en dessous; aires ambulacraires de moitié plus petites que les autres et garnies de deux rangs de tubercules assez gros ; dix sur les anambu- laci'aires, dont le médian est le plus gros; dents arquées des ambulacres de quatre et quelquefois de cinq paires de pores; épines assez longues, aciculées, striées et violettes ; auricules assez grandes, à branches larges; sommet assez chargé etsubbilobé; le trou petit et triangulaire. Couleur verdàtre ou violette. C'est cette espèce que je crois l'O. comestible de la Médi- terranée; mais ce que je ne puis positivement assurer. Au premier aspect elle ressemble beaucoup à l'O. livide de M. de Lamarck; mais le nombre des doubles pores des dents de ses ambulacres, ainsi que la forme de ses auricules, l'en font aisément distinguer. L'O. DE Gaibîard; E. Gaimardi. Têt orbî*culairc , très-dé- primé, aplati en dessus, légèrement*cpncaveen dessous ; aires ambulacraires deux tiers des autres, avec, deux rangs laté- raux de tubercules mamelonnés ; dix sur les anambulacraires, 1 dont le moyen de chaque càté est de beaucoup plus gros; dents des ambulacres arquées et constamment de quatre paires de doubles pores; épines courtes, assez fines, striées, subfusiformes et de couleur verte ; auricules assez grandes , très-rapprochées, réunies; sommet chargé; trou très-petit et ovale. Couleur générale verdàtre. J'ai vvi deux individus dans l'esprit devin de celle espèce, rapportés de Rio -Janeiro par MM. Quoy et Gaimard. Elle est assez petite. L'O. ÉQUiTUBERCur.É ; E. equituherculatus. Têt orbiculaire , hémisphérique, subdéprimé ou globuleux; couvert partout de tubercules presque égaux sur quatre rangs aiix ambula- craires et sur douze aux anambulacraires, celles-ci doubles de celles-là; denticules des ambulacres constamment quadri- porées; épines assez courtes, coniques, obtuses, striées, de pouleur violette, si ce n'est à l'extrémité, qui est blanche; nuyerturc inférieure petite , suborbiculaire , avec des en-s OUR 8; taillcs aiiriculces assez profondes; auricules très-obliqncs, pa- rallélogrammiques, non réunies, à branches assez grêles, à sommet épais, bilobé; le trou grand et subcàrré. Couleur générale violacée. Les tubercules blancs. J'ai caractérisé cette espèce d'après deux individus de trois ou quatre pouces de diamètre , dont l'un est cependant bien plus déprimé que l'autre, et qui pourroient en outre être distingués par un plus grand nombre de rangs de tubercules dans les aires et par une forme d'auricules un peu différente. Ils sont dans la collection de la Faculté des sciences, sans indication du lieu dont ils proviennent. C'est une espèce assez rapprochée du comestible, et qui en diffère surtout par l'incisure des angles de l'ouverture inférieure. L'O. douteux; £. dubius. Têt hémisphérique, un peu dé- primé, assez convexe en dessous, assez équituberculé ; aires ambulacraires égalant les 'deux tiers des autres et pourvues de quatre rangs de tubercules, dont les internes assez mal formes; huit aux anambulacraires , dont six seulement vont jusqu'à l'ouverture inférieure; denticules des ambulacres d'a- bord de cinq paires de pores , puis de quatre dans tout le reste de leur étendue; ouverture inférieure subcrénulaire avec une fissure assez peu profonde à chaque angle; auricules incon- nues. Couleur générale violette, même sur les tubercules. J'ai établi cette espèce sur un têt un peu incomplet de ma collection, dont j'ignore l'origine. L'O. MACULÉ; E. maculalus de Lamarck, loc. cit., n." ]4. Têt hémisphérique, déprimé, peu convexe en dessus, assez excavé en dessous ; aires et tubercules à peu près comme dans l'espèce précédente; ambulacres à denticules arquées, très-serrées, de quatre paires de pores chaque; ouverture inférieure assez grande, décagone, avec une incisuré pro- fonde aux angles; auricules assez petites, à sommet épais, carré, étroit et à trou très-petit et rond. Couleur blanche avec des taches verdàtrcs, irrégulières, mais formant des cercles incomplets. Océan indien ? Cette espèce est établie sur un individu du Muséum, dont on ignore au juste la patrie. Elle est plus voisine de l'oursin comestible que de tout autre. 88 OUR D. Espèces réguïièi^es , de forme un peu variable; les denticules des ambulacres droites ou arquées et de cinq paires de pores au moins. Cette division a beaucoup de rapports avec la précédente. On y Jrouve également des espèces avec et sans fissure et dans une proportion variable des aires. L"0. livide; E. lividus de Lamarck, loc, cit., n." 28. Têt hémisphérique, assez déprimé ; aires ambulacraires moitié des autres, avec un double rang de tubercules assez serrés; six rangs sur lesanambulacraires; denticules des ambulacres peu arquées et formées de cinq paires de pores; épines acicu- laires un peu longues, striées , d'un brun livide; ouverture inférieure non fissurée; les auricules petites, surbaissées, à peu près carrées, à sommet large, bilobé, à trou subcarré. Couleur verdàtre. Cette espèce vient de la Méditerranée. M. de Lamarck Ta distinguée avec raison de l'oursin miliaire, mais ce sont ses ambulacres plutôt que ses épines qui l'en séparent. Quant à l'oursin négligé, E. neglectus , n." 26, du même au- teur , les deux individus de la collection du Muséum qui portent ce nom, étiqueté par M. de Lamarck lui-même, appartiennent certainement à son oursin livide, et celui-ci diffère évidemment de l'oursin miliaire. L'O. iMiCROTUEERCULÉ; E. microtuberculatus. Têt circulaire, hémisphérique, subdéprimé, légèrement concave en dessous; aires ambulacraires égalant les deux tiers des autres, et por- tant comme elles un double rang de tubercules assez petits, fort distans et espacés, au milieu d'une foule d'autres très- petits, irrégulièrement dispersés; ambulacres à denticules très-arquées et composées de six paires de pores; épines très-courtes, coniques, obtuses, striées et de couleur verte; ouverture petite, fissurée aux angles; auricules médiocres, étroites, triangulaires, distinctes; le trou très-grand. Cou- leur verdàtre. D'après un individu de ma collection dont j'ignore la patrie. L'O. Aïeule; E. molaris , Têt circulaire, déprimé, comme enfoncé çn dessus ainsi qu'en dessous; aires ambulacraires un OUR 89 peu plus grandes que les autres , deux rangs seulement de tubercules sur chacune; denticules des ambulacres arquées et formées de cinq paires de pores; ouverture inférieure sans traces de fissures ; auricules assez grandes proportionnellement, à sommet peu chargé, bilobé, et à trou long et ovale. Cou- leur générale verte. D'après deux individus de la collection du Muséum, rap- portés par MM. Pérou et Lesueur. L'O. longue-épine; E. longispina. Têt petit, circulaire, très- déprimé, presque aussi convexe en dessus qu'en dessous; aires presque semblables, avec deux rangs de tubercules assez gros chacune, à peu près comme dans l'oursin miliaire ; dents des ambulacres arquées , formées de cinq paires de pores en dessus et de quatre seulement en dessous ; épines fortes, très-longues , aciculées , striées et égalant au moins la moitié du diamètre du têt; ouverture avec de très- petites échan- crures triangulaires aux angles ; auricules ? Couleur d'un vert livide. Cette petite espèce, que je possède dans ma collection, vient de la Méditerranée. L'O. suBGLOBiFORME; E. suhglobîformis. TH c'iTCulaire , suh- globuleux , assez déprimé cependant; aires ambulacraircs égalant la moitié seulement des autres; quatre rangs de tu- bercules bien formés sur les premières, huit sur les autres; dents des ambulacres arquées et chacune de cinq paires de pores; épines assez courtes, striées, violettes, blanches au sommet; ouverture fissurée profondément à ses angles; au- ricules larges , carrées, à branches courtes et épaisses; trou ovale, médiocre. D'après deux individus de la collection du Muséum dont on Ignore la patrie. E. Espèces régulières; ambulacres formés de séries obliques et simples de six pores. Je ne connois encore qu'une seule espèce qui appartienne à cette section ; son système des pores des ambulacres est vé- ritablement tout particulier : il semble que les deux rangs des espèces à trois doubles pores se soient placés bout à bout. go OUR L'O. CALOTTE; E. pileolus de Lamarck, loc. cit., n.° 7. Tct orbiculaire , large, convexe en dessus, fortement concave en dessous, ou en forme de calotte à bords épais, couvert d'un très -grand nombre de tubercules assez petits; aires presque égales; ambulacres de forme triangulaire et com- posés de séries obliques de six pores simples; épines courtes, obtuses, striées, rouges à la base et d'un vert blanchâtre à l'extrémité. Des mers de FIsle-de-France, d'où elle a été rapportée par M. Mathieu. F. espèces régulières; ajnhulacres festonnés ou com- posés d'espèces de dents très-arquées , de sept paires de pores. C'est encore un groupe assez peu nombreux en espèces. L'O. variolaire; £. variolaris , de Lamarck, loc. cit., n.° i5. Têt circulaire, quelquefois un peu pentagonal , déprimé; aires ambulacraires égalant les deux tiers des autres; deux rangs de tubercules mamelonnés assez serrés sur les unes, et quatre, dont deux assez mal formés, sur les autres ; ambulacres larges, festonnés; chaque feston composé de sept paires de pores, dont l'inférieure rentre fortement en dedans. Couleur violacée ou violette. Des mers de la Nouvelle -Hollande, rapportée par MM. Péron et Lesueur. L'O. TUBERCULE; E. tuberculatus, de Lamarck, loc. cit., n." 2g. Têt semi-globuleux en dessus, plan en dessous, hérissé d'un grand nombre de tubercules mamelonnés assez gros, sur deux rangs dans les aires ambulacraires, et sur six dans les autres ; festons des ambulacres de neuf paires de pores; ouverture inférieure très-festonnée , à angles sinueux et arrondis; au- ricules assez élevées, à branches grêles, à sommet peu chargé et à trou grand, ovale-alongé. Cette espèce, qui est fort voisine de la précédente, en, diffère cependant par un plus grand nombre de mamelons et de paires de pores aux ambulacres. Elle a été ég;ilement rapportée par MM. Péron et Lesueur. OUR jt G. Espèces régulières , à aires égales par le grand élargissement des amhulacres formés par trois séries verticales de doubles pores ; les angles de l'ouverture constamment et profondément fissurés. Cette section , qui renferme des espèces de toutes les mers, est tellement naturelle, que l'on pourroit très-bien en former un sous-genre distinct. Le \èi est toujours mince, souvent lisse, couvert de très-petits tubercules, et par conséquent d'épines fort petites. L'O. ENFLÉ: E. injlalus; E. sardicus de Lamarck, loc. cit., n.° g. Têt orbiculaire , subdéprimé, conoïde, venfru; deux rangs de petits tubercules entre les trois bandes de pores des ambulacres; les deux extrêmes presque droites, l'intermé- tliaire un peu flexueuse ; auricules larges, à sommet peu chargé , subéchancrées au sommet ; le trou fort grand et pa- rabolique. Couleur d'un jaune pourpré. J'ai caractérisé cette espèce d'après deux individus qui existent au Muséum, avec le nom donné par M. de La- marck. J'ai cru devoir lui retirer le nom de sardicus qu'il lui a donné, parce que cette espèce n'est certainement pas celle qui a été figurée par Klein ni décrite par Leske ; en effet, celui-ci dit, dans l'excellente description qu'il donne de son cidaris sardica, p. 146 , que les ambulacres sont formés par des arcs de cinq paires de pores, ce qui ne convient à aucune espèce de cette section. Je crois devoir aussi rapporter à cette espèce celle que M. de Lamarck a distinguée, loc, cit., n.° 4, sous le nom d'O. FLAMMÉ, E. virgatus , et de laquelle il dit qu'elle tient de l'oursin ventru par ses bandelettes poreuses ; car en comparant avec soin l'individu qui porte ce nom au Mu- séum , il est aisé de voir qu'il ne diffère de l'oursin enflé que parce que le milieu des aires ambulacraires est plus violet. L'O. VENTRU : E. ventricosus de I,amarck ; Cidaris esculenta, Klein , Leske, p. 74 , tab. 1 , fig. a, b; cop. dans l'Encyc. méth., pi. 102, fig. 2 et 5. Têt hémisphérique, un peu élevé, élargi et assez excavé en dessous, couvert d'un grand nombre de tubercules peu saillaris , formant quatre rangs assez distincts î)2 OUR dans les ambulacraires , et huit dans les anambulacraires-, de trois séries de doubles pores des ambulacres , l'externe à grandes flexions de douze paires de pores; auricules grandes, élevées, à branches très-grêles, laissant entre elles un trou de forme triangulaire fort grand. L'individu du Muséum sur lequel est pris ma description, est étiqueté comme provenant des mers de Saint-Domingue. M. de Lamarck l'indique cependant comme provenant de l'Océan des grandes Indes. Je rapporte à cette espèce I'Oursin a bandes , E. fasciatus de M. de Lamarck, et qui existe au Muséum, rapporté des mers de FIsle-de-France ; la disposition fasciculée des épines lient à ce que dans le milieu des aires anambulacraires il n'y a presque que de petits poils, ce qui doit être absolument de même dans l'oursin ventru. L'O. BLEUATRE; E. subcœruleus de Lamarck, loc.cit., n." 23. Têt orbiculaire, globuleux, subdéprimé; les trois séries de pores des ambulacres comme dans l'oursin enflé, mais plus rapprochées; deux rangs très-espaces de tubercules plus gros dans les aires anibulacraires ; quatre dans les anambulacraires ; auricules assez petites, à branches grêles, arquées; sommet entier; trou grand et sublozangique. Couleur générale blan« che, avec les aires ambulacraires bleuâtres. Mers Australes ? C'est une espèce bien rapprochée de la variété flammulée de l'oursin ventru. Il se pourroit qu'une figure delouvrage de Klein la représentât. L'O. DE Péron ; E. Peronii. Têt subconique, un peu penta- gonal, à tubercules très -petits, très -nombreux , assez mal semés pour qu'on distingue à peine deux rangées extrêmes sur les ambulacraires et huit ou dix sur les anambulacraires; des trois séries de chaque côté de Tambulacre , l'intermédiaire très-flexueuse et formée par des groupes de trois paires de pores; ouverture inférieure petite, ronde, subdécagonale ; auricules élevées, à branches Irès-grêlcs; sommet assez chargé, subbilobë et le trou étroit, élargi à la base. Il existe un individu de cette espèce dans la collection du Muséum, où elle est étiquetée comme rapportée de l'ile Kiûg, par MM. Péron et Lesueur. Quoique assez rapprochée OUR 93 de la suivante, elle en est cependant bien distincte, surtout parce que le milieu des aires anambulacraires n'est pas ex- cavé comme dans l'oursin pentagone. L'O. pentagone; E. pentagonus de Lamarck, loc. cit. , n," 1*1. Têt globuleux, renflé en dessus comme en dessous, bien évi- demment pentagonal, convexe à chaque angle et excavé dans le milieu de chaque côté; tubercules verruqueux, en séries latérales mal formées, au nombre de deux sur les ambuîa- craires et de six à huit pour les anambulacraires ; les deux bandes externes des ambulacres flexueuses; ouverture petite ^ auriculcs larges, triangulaires, à branches assez étroites; sommet carré , peu chargé, circonscrivant un trou grand et triangulaire. Couleur générale roussâtre , mais peut-être par l'ancienneté de sa conservation. Patrie inconnue. Collection du Muséum. H. Espèces plus ou moins irrégulières , c est-à-dire ovales f couvertes ordinairement de mamelons bien, plus gros , et par conséquent d'épines bien plus fortes, que dans les sections précédentes. L'O. DE Leschenault ; £. Leschenaulti. Têt ovale , subcircu- laire, un peu déprimé, assez tubercule; deux rangs de ma- melons alternativement médiocres et petits, avec une ligne médiane imprimée et sinueuse sur les ambulacraires ; deux rangs de tubercules mamelonnés, à mamelons petits sftr les anambulacraires, outre deux autres rangs de chaque côté, beaucoup plus petits, et ne commençant qu'à la circonfé- rence de la face inférieure ; ligne médiane également si- nueuse, imprimée et tuberculeuse; ambulacres assez larges et formés de trois files verticales distinctes, quoique serrées, un peu sinueuses, mais non dentées ni festonnées de paires de pores; épines du disque fortes, assez coniques, fortement striées, un peu obtuses au sommet; les inférieures beaucoup plus petites; ouverture inférieure petite; auricules? Couleur du têt violacée; les épines violettes. Cette espèce , bien particulière par la forme de ses ambula- cres, est établie d'après un individu assez gros, rapporté par M. Leschenault, probablement de l'Inde. L'O. DE Maugé; £» Maugei. Têt ovale, assez alongé; deux 94 OUR rangs de tubercules dans les anibulacraîrcs ; six dans les aiiarabulacraires , dont les internes moins distincts que les externes ; ambulacres subfestonnés , chaque feston de quatre paires de pores seulement dans toute leur longueur; épines longues, étroites, effilées, striées; au ricules petites, à som- met arrondi, à peine bilobé, à trou alongc, rétréci dans son tiers supérieur. Couleur violette. J'ai vu un individu assez petit de cette espèce, rapporté de File Saint-Thomas par Maugé. 11 étoit confondu avec les suivans sous le nom d'E. lucunter. Trois autres individus, dont Tun étiqueté comme provenant de la Baie des chiens marins, m'ont ofTert les mêmes caractères à peu près : les au- ricules étoient brisées. L'O. DE Mathieu, E. Mathœi. Têt ovale, alongé, peu com- primé; deux rangs de tubercules mamelonnés dans les aires ambulacraires, outre un rang médian en zigzag bien formé; huit rangs dans les anambulacraires, outre un médian flexueux ; ambulacres de dents arquées , foi'mées de quatre paires de po- res; épines presque égales, coniques, striées, aiguës, un peu effilées; auricules triangulaires, étroites, à sommet chargé, arrondi ; branches étroites ; trou triangulaire , également étroit. Couleur du têt blanche, des épines d'un vert porreau. Cette espèce est établie sur un assez petit oursin bien con- servé de la collection du Muséum, envoyé de l'Isle-de-France par W. le colonel Mathieu. L'O. PORTE-AIGUILLE , E. acufer. Têt ovale , assez bombé ; deux rangs de tubercules assez peu serrés dans les ambulacraires; deux rangs de même dans les anambulacraires, et des traces de deux autres beaucoup plus petits; ambulacres à festons peu arqués, et de quatre paires de pores; épines peu nom- breuses, assez fortes, mais très-longues et très-aiguës, striées finement dans toute leur longueur; auricules assez larges, triangulaires, à branches très-grêles ; sommet très- peu sur- chargé, et à trou très- grand et triangulaire. Couleur du têt violacée ; celle des épines d'un violet de janthine. Quoique cette espèce soit assez voisine de la précédente, et qu'elle provienne des mêmes mers, je la crois cependant dis* tincte, non-seulement par sa couleur, mais encore par la forme de ses épines et de ses auricules. OUR 95 Ces trois espèces sont confondues dans la collection du Muséum sous le nom d'O. forte -i^pIxne, avec le véritable E. lucunter, Linn., qui en diffère par la forme de ses ambu- lacres. L'O. OBLONG ; E. oUongus. Têt ovale, oblong, un peu con- vexe en dessus, excavé et comme arqué en dessous, couvert d'un assez grand nombre de tubercules mamelonnés, presque égaux, sur deux rangs dans les ambulacraires , sur six dans les autres : ambulacres à dents un peu arquées, de quatre et une fois par ambulacre de cinq doubles pores ; auricules assez étroites, réunies à la base et élevées, à sommet sur- chargé, arrondi; trou fort petit, étroit et triangulaire. Cou- leur blanche, peut-être violacée. J'ai défini cette espèce d'après deux individus assez petits de ma collection. Je ne connois pas de figure qui lui con- vienne. L'O. FORTE-ÉPINE: E. lucunter , Linn.; Leske , Klein, p. 109, tab. 4, lîg. c, d, e,f? Corps ovale, peu alongé ou subcir- culaire, assez large et déprimé en dessus, un peu excavé en dessous; deux rangs bien formés de mamelons assez gros et bien rangés dans les ambulacraires ; quatre et presque six dans les anambulacraires, dont les seconds sont beaucoup plus gros ; ambulacres à dents arquées , formées chacune de cinq et rarement de six paires de pores; épines fortes, lon- gues, aciculées et striées; ouverture inférieure très-grande, décagone, les angles échancrés; auricules très-élevées, large- ment réunies entre elles, à sommet très-surcharge, crénelé sur ses bords, à trou très -petit et ovale. Couleur générale violette, sur les ambulacres surtout et sur les épines. J'ai caractérisé cette espèce sur un individu presque com- plet de ma collection et dont j'ignore au juste l'origine. Un individu de la collection du Muséum est aussi sans nom de pa- trie. Il me paroit assez bien représenté par la figure citée de Klein et par la description de Leske, puisque ce commen- tateur de Klein dit que les dents des ambulacres sont arquées, et de quatre , cinq et six paires de pores. L'O. FESTONNÉ; E. lobatus. Têt ovale, quelquefois sub- circulaire, déprimé, convexe en dessus, concave et comme arqué en dessous, très -granuleux, outre deux rangs bien 96 OUR formés de petits tubercules sur les ambulacraires, et six, dont deux de mamelons beaucoup plus gros que les autres, sur les anambulacraires ; ambulacres larges très -festonnés, chaque feston de six et rarement de cinq paires de pores; épines grosses, courtes, ovales, alongécs et striées; auricules élevées, à sommet très - surchargé , quelquefois lobé sur ses bords. Couleur blanche ; épines d'un violet sale. C'est encore une espèce établie d'après des individus de ma collection au nombre de trois, et dont l'un, le plus gros, de deux pouces dans son plus grand diamètre, est plus cir- culaire que les autres. L'O. ARTICHAUT : E. utratus , Linn. ; Cidaris violacea, Klein, Leske , p. 1 17 , tab. 47 5 fîg* 1 et 2 , avec ses piquans , et tab. 4 , £g. a, b, sans ses piquans. Têt ovale, subhémisphérique, convexe en dessus, plan et recourbé en dessous, hérissé d'un assez grand nombre de tubercules mamelonnés, un peu plus gros vers la circonférence, très-petits en dessous, sur deux rangs dans les ambulacraires , sur six dans les interambula- craires ; ambulacres larges, festonnés ou à dents arquées, composées de sept à huit rangs de pores ; les premiers dou- bles, les trois derniers quadruples; épines de deux sortes; celles du disque très-courtes, aplaties et imbriquées au som- met ; celles de la périphérie plus longues, épaisses et plus ou moins élargies; auricules .très-foibles, obliques, subspa- tulées et à peine fermées; le trou grand et ovale. Couleur d'un blanc violet foncé presque noir. L'O. DE QuoY, E. Qiioj. ïêt ovale, subcirculaire, ti'ès- déprimé, convexe en dessus, très-plat et un peu courbé en dessous, couvert de tubercules assez peu nombreux et bien plus gros à la circonférence; aires subégales; deux rangs de tubercules peu serrés dans les ambulacraires; deux seulement de bien évidens dans les anambulacraires, et formés de six mamelons au plus, outre des indices de quatre autres rangs très- petits; ambulacres festonnés, un peu relevés, chaque feston de dix doubles pores simples; épines plates, courtes et élargies à leur extrémité dans le disque; un ou deux rangs au plus de pétaliformes à la circonférence; auricules mé- diocres, à branches grêles; le trou très-grand , subtriangulaire; le sommet bilobé. Couleur du têt violacée; les ambulacres OUR 97 plus fonces; les épines d'un violet presque noir, du moins en dessus. Cette espèce, que j'avois d'abord cru ne pas différer de l'oursin artichaut ordinaire, offre cependant des caractères distinctifs dans sa petitesse, sa forme, celle de ses atiibula- cres , le nombre de ses rangs de mamelons et même dans ses épines. J'en ai vu au moins dix ou douze individus rapportés des iles Waigiou , Rawak et Sandvi^ich , par MM. Quoy et Gaimard. Le plq^ grand n'avoit pas plus de quinze lignes de diamètre. L'O. roRTE-HOULETTE; E. pcdifcr. Têt ovale, subcirculaire, déprimé, convexe en dessus, plan et un peu concave en dessous, couvert d'un grand nombre de mameLoiis presque égaux, sur deux rangs serrés dans les ambulacraires , sur six dans les anambulacraires ; ambulacres très-festonnés , chaque feston de onze ou douze paires de pores un peu alternans et comme percés à l'extrémité d'un demi-tube intermédiaire; piquans du disque très-courts et plats à l'extrémité, comme dans l'oursin artichaut; les périphériens bien plus grands, aplatis et élargis à leur extrémité en forme de houlette; au- riciiles inconnues- Couleur générale d'un vert bleuâtre ; les mamelons verts; les épines livides. Cette belle espèce, tout-à-fait nouvelle , quoique du même groupe que l'artichaut, a été rapportée des mers Australes par MM. Lesson et Garnot. L'Ô. MAMELONNÉ: E. mammilialus , Linn. ; Klein, Leske, tab. 59, fig. 1 , avec ses épines, et tab. 39, lîg. 1 , dépouillé. Têt ovalè , un peu alongé, convexe en dessus, suhplan et un peu arqué en dessous, couvert de gros mamelons très-peu nombreux, sur deux rangs dans les deux espèces d'aires; ceux des ambulacraires inliniment plus petits dans la moitié supérieure; ambulaci'es fortement festonnés; chaque feston composé de six à dix paires de pores ; les épines des mamelons oblongues, épaisses , subclaviformes et subtrigones au sommet; auricules assez petites, assez peu chargées au sommet, arron- dies ; le trou ovale. Couleur du têt roussàtre ; les épines sou- vent barrées de blanchâtre. De la mer des Indes et de la mer Rouge. MM. Quoy tt Gaimard , de l'expéditiou du capitaine Frey- 37. 7 9S OUR cinet, ont rapporté des îles Waigiou et Rawak un oursin extrêmement rapproché du précédent, mais dont les baguettes, également zonées de blanc, sont beaucoup moins trigones au sommet. L'O. A BAGUETTES CARÉNÉES; E. carinutùs. Têt ovale, couvert de très-gros mamelons, sur deux rangs dans les aires ambu- lacraires, à peu près sur quatre , dont les extrêmes sont bien plus petits et plus incomplets, dans les anambulacraires ; am- bulacres forteaient sinueux; chaque sinuosité de deux à cinq paires de pores fort rapprochées; épines épaisses, assez lon- gues, subcylindriques, obtuses au sommet, avec une carène plus OTi moins marquée dans toute leur face inférieure. Cou- leur d'un blanc jaunàtrt ; les épines violacées. Cette belle espèce , qui me paroU bien distincte de Toursin trigonaire de M. de Lamarck, dont cependant elle est cap- prochée, a été rapportée par MM. Lesson et Garnot de l'ex- pédition du capitaine Duperrey. L'O. trigonaire; E. trigonarius de Lamarck, loc. cit., n.°35. Têt fort grand (de près de quatre pouces de diamètre), fort épais, ovale, subcirculaire, couvert de très- gros mamelons ,r sur deux rangs, de seize chacun dans les ambulacraires , sur quatre, dont les extrêmes peu complets, si ce n'est -in- férieuremcnt, sur les anambulacraires; ambulacres flexueux , festonnés : les premiers festons composés dune double rangée de doubles pores; les médians d'une seule rangée, forte- ment alternans; les pores inférieurs par rangs obliques très- nombreux, comme dans les espèces précédentes; tubercules mamelonnés, fort gros, ceux des ambulacraires plissés au côté externe de leur base; épines longues, trigones, s'atténuant peu à peu jusqu'au sommet, qui est obtus; auricules grandes, triangulaires, à sommet élargi, arrondi, très -surchargé; le trou petit et ovale. De la Méditerranée ; ce qui paroit avec juste raison fort douteux à M. de Lamarck. C'est une espèce dont le têt est commun dans les collections. Pendant l'impression de cet article je me suis assuré que, sous le nom de L'O. forte-épine, on a confondu au Muséunl au moins trois espèces distinctes. (De B.) OURSIN. (Foss.) On a autrefois donné le nom générique OUR 99 d'oursin aux difTérens genres d'Lchinides , que nous connois» sons aujourdhui sous les noms de scutelle , clypéastre , fibu- laire, échinonée , galérite , ananchite, spatangue , cassidule , nucléolite, oursin et cidarite , et dont', à l'exception de l'ar- ticle oursin, il a été parlé à ceux qui y ont rapport. Ceux qu'on trouvoit à l'état fossile ont porté les noms de eclùniLi , echinometra , echinodermata , ovarium, brontias, lapis iridis , bu- fonita ,pileus , galea , hisLiyx , chelonitas et bratachitas. Rumphius a cru que ces corps tomboient du ciel ainsi que les bélemnites , et les a appelés bronita , tonitra, ombrias; enfin, "VVormius a cru que c'étoienl des œufs de serpent pétrifiés. Les Romains croyoient que ces corps tomboient sur la terre avec de grosses pluies ou avec la foudre , ou qu'ils étoient des œufs de crapauds et des crapauds pétrifiés. Pline, lib. oj , cap. 97 ; lit). 29, cap. 5. Les auteurs du lô.*" siècle ont cru ce qui avoit été dit par Pline. Agricola fut le premier qui rejeta ces fables; mais il n'indiqua pas leur A'éritable origine. Mercatus les prit pour des pierres figurées, auxquelles la nature avoit pris plaisir à donner de pareilles formes, et rapporta qu'on s'en étoit servi autrefois dans les enchantemens. Gesner tomba dans l'erreur de ceux qui dirent qu'elles étoient tombées du ciel, et ignora que les pierres judaïques, qui sont des pointes d'oursin et dont il parla , eussent quelques rapports avec les échinites. 11 paroît que c'est Ferrand lmi;érati qui, au commencement du 17." siècle, rapporta le premier ces pierres à des oursins de mer, et qui démontra que les pierres judaïques n'étoient que les pointes pétrifiées de ces oursins. Mais, malgré ce qui en avoit été dit par ce naturaliste, les anciennes erreurs sur l'origine des échinites subsistèrent jusqu'à Aldrovande, qui démontra la véritable origine de ces corps fossiles. Luid a été le dernier des auteurs qui ait douté que les échinides fossiles fussent de véritables oursins de mer, attendu qu'on ne les trouvoit jamais munis de leurs pointes; mais l'ana- logie de ces corps fossiles avec ceux qui sont vivans , étoit bien suffisante pour le faire croire , lors même que l'on n'auroit pas des exemples, comme on en a , d'oursins fossiles trouvés avec leurs pointes. JSfous ne traiterons dans cet article que des oursins fossiles 100 OUR proprement dits. On en trouve dans les couches antérieure^ à la craie et dans celles qui sont postérieures à cette subs- tance ; mais il est plus rare d'en rencontrer dans cette dernière , dans laquelle les cidarites et les spatangues sont communs; et peut-être que ceux qu'on y a trouvés dépendoientdu genre Cidarite autant que de celui des Oursins, entre lesquels la ligne de démarcation ne paroît pas clairement tracée pour ceux qu'on trouve à l'état fossile. M. Desmarest, qui s'occupe de la publication d'un ou- vrage sur les échinides fossiles, a bien voulu nous com- muniquer les figures et les noms de ceux des oursins pro- prement dits qu'il doit décrire, et nous a permis de les présenter ici. Echinus perlatus , Desm. Corps hémisphérique , couvert de petits tubercules disposés eu rangées, qui s'étendent du centre Supérieur jusqu'à la bouche. Dix bandes multipores se trou- vent sur ce corps et divisent sa surface en autant de parties, dont cinq plus grandes et les autres plus petites. Diamètre, un pouce; élévation, six lignes. Localité inconnue : mais il y a lieu de croire que c'est dans des couches plus anciennes que la craie. On pourroit regarder comme une variété de cette espèce, des oursins qui ont quelquefois plus de deux pouces de diamètre, qu'on trouve à Pfcffingue, et dont on voit une ligure dans l'ouvrage de Kuorr, sur les pétrifications, vol. 2, tab. 11, E, lig. i."^^ On trouve, à Saint-Paul-trois-châ- teaux et dans le Jura , des espèces qui paroissent avoir beaucoup de rapport avec celle-ci. Echinus monilis, Desm. Celte espèce, qui n'a que six à sept lignes de diamètre, est hémisphérique , un peu déprimée et couverte de tubercules peu élevés; elle a de très-grands rap- ports avec l'espèce qui est fort commune dans les couches du calcaire de Doué en Anjou , qui n'est point pétrifiée , et à la- quelle il manque presque toujours les pièces de la bouche et celles de l'anus. Ces petits oui-sins étant légers, solides et percés de part en part , il arrive que quelques personnes , en passant un cordon au travers, en forment des sortes de colliei's. On trouve àThorigné, près d'Angers , dans la couche du calcaire grossier, de petits oursins qui ont encore beau- coup d'analogie avec cette espèce. OUR !•! Echinus Milleri, Desm. Cette espèce a de très-grands rap- ports avec les cidarites, à cause de ses tubercules gros et éle- vés, et sa forme est très-déprimée. Diamètre, quelquefois un pouce et demi; élévation, dix lignes. On la trouve à Mar- gate et à Gravesend en Angleterre , dans les couches supé- rieures de la craie. Echinus Doma , Desm. Je ne connois de cette espèce que le seul individu qui se trouve dans ma collection , et quoique son têt paroisse exister dans toute son épaisseur , il ne porte aucune trace d'épines ou de tubercules qu'à sa partie infé- rieure; celle qui est supérieure est couverte de stries très- fines. Sa forme est très-remarquable par les cinq côtes élevées que forment ses ambulacres. Diamètre, quatorze lignes; élé- vation, un pouce. Patrie inconnue. Echinus petaliferus , Desm. ; Parkinson , Organ, rem. , tab. 1."', lig. 12 et i3. Cette espèce, que l'on trouve au cap de la Hève dans une couche de craie chloritée, a Paspect d'un cidarite , à cause des gros tubercules dont sa surface est couverte. Au milieu de sa partie supérieure il se trouve autour de l'anus une pièce divisée sur ses bords en cinq com- partimens, qui portent chacun une trace ronde au milieu. Cette pièce représente assez bien la trace d'une fleur divisée en cinq pétales. Diamètre, neuf lignes; hauteur, cinq lignes. On trouve dans Pouvrage de Knorr, ci-dessus cité, pi. 77, fig. 5 , la figure d'une espèce qu'on rencontre dans le canton de Bàle et qui a beaucoup de rapport avec celle-ci; mais elle ne porte pas d'aussi gros tubercules, et la pièce de l'anus est un peu différente. Echinus Menardi, Desm. Corps hémisphérique, un peu dé- primé, dont les cinq ambulacres sont accompagnés de deux rangées de petits tubercules, entre chacune desquelles il se trouve deux autres rangées de tubercules plus gros, comme l'espèce qui précède. Il porte à sa partie supérieure une pièce découpée sur ses bords en dix parties. Diamètre, neuf lignes; hauteur, six lignes. On le trouve dans les environs du Mans. L'Oursin rotulaire : Echinus rotularis, Lam. , Anim. sans vert., t. 3, p. 5o, n.° 27; Desm., Monog. des échinid. foss. Corps hémisphérique, déprimé; à ambulacres droits, com- 102 OUR posés de chaque cAté d'un double rang de pores; les tuber- cules de la partie inférieure sont plus gros que ceux de la partie supérieure. Diamètre, un pouce: hauteur, six lignes. On le trouve dans les environs de Toul et de Vendôme. Echinus obsoletus , Desm. Cette espèce a dû porter des épines très-fines, car on aperçoit à peine les tubercules dont sa surface est couverte. Son diamètre est de dix à sept lignes, et sa hauteur de dix lignes. Sa forme est un peu elliptique, et son têt est un peu élevé aux endroits où se trouvent les ambulacres. Patrie inconnue. Echinus Brongniarti , Desm. Cette espèce, dont le têt est bien conservé, se trouve à Vérone. Les rangées de tuber- cules qui le couvrent, laissent un assez grand espace entre chacune d'elles. Diamètre, quinze lignes; hauteur, huit lignes. L'OunsiN TUBERCULE; Ecliiiius luberculaLus , Def. Corps hé- misphérique, déprimé, couvert de tubercules élevés comme Yechiniis Milleri; mais très-remarquable par ses ambulacres, qui, de chaque côté, sont bordés par des rangées de pores au nombre de quatre et placés un peu obliquement sur cha- que ligne. Diamètre, quatorze lignes; élévation, six lignes. On le trouve à Mirambeau , département de la Gironde , dans une couche qui a beaucoup de rapports avec celles de la montagne de Saint-Pierre de Maè'stricht. On trouve des oursins fossiles près de Dresde ; à Varsy , département de la Nièvre: dans les collines de Messine; dans la montagne des Fis; à Ranville , près de Caen ; à Bade; à Sienne, et dans beaucoup d"autres endroits. (D. F.) OURSIN. [Mamm.) Ce nom est quelquefois donné au pho- que, lion marin de l'hémisphère austral. (Desm.) OURSINE, Arctopus. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs pol)fgames, de la famille des ombellifères , de la poljgamie dioécie de Linnœus , offrant pour caractère es- sentiel. Des fleurs polygames, les unes mâles, disposées en ombelles, composées d'un involucre à cinq folioles; un calice fort petit, à cinq divisions; cinq pétales oblongs , entiers, égaux; cinq étamines: deux ovaires qui avortent. Les fleurs femelles sont androgynes. Des fleurs mâles mêlées avec les fleurs femelles; les mâles semblables aux précédentes ; un in- OUR loS volucre très-grand, épineux, à quatre divisions profondes; un ovaire inférieur, surmonté de deux styles courts; deux semences hispides , accolées Tune à l'autre. Ce genre ne ren- ferme qu'une seule espèce, dont les feuilles, hérissées d'épines iines et nombreuses, l'ont fait comparer à la patte d'un ours, d'où lui vient son nom , composé de deux mots grecs, arclos (ours), pous (pied). Nous en devons la découverte à Burmann. OoasiNE HÉRISSÉE: Arclopus ecJiinatus , Linn. , Hort. Cliff. ; Burm., Afric, page i , tab. i: Pluken., Mant. , tab. 271, fig. 5; Lamck., lU. gen. , tab. 855. Cette plante a une grosse racine longue , noueuse , rampante , d'où s'élève une tige droite, épaisse, très-simple ou crevassée, nue dans sa lon- gueur, terminée par huit à dix feuilles très-grandes, dis- posées en un faisceau étalé. Ces feuilles sont larges, planes, pétiolécs, épaisses, nerveuses, profondément sinuées , pres- que laciniées, garnies en leurs bords de petites épines sé- tacées très-nombreuses, qui les font paroitre comme frangées ou ciliées. Leur face supérieure est également hérissée d'épines jaunâtres, très-aiguës, fasciculées ou en étoile, insérées vers l'angle de chaque échancrure. Les pétioles sont rudes, élar- gis, en gaine à leur base. Les fleurs, disposées en ombelle, naissent au centre du fais- ceau que forment les feuilles : elles diffèrent suivant les in- dividus. Dans les uns, elles sont uniquement composées de fleurs mâles; dans d'autres, elles sont androgynes, portant des fleurs de deux sexes, séparées. Les ombelles sont lâches, divisées en ombellules, portées sur d'assez longs pédoncules. Les rayons sont très-longs , inégaux , et soutiennent des om- bellules courtes, uniformes, bien garnies. L'involucre et les involucelles sont composés de cinq folioles sessiles , oblongues , aiguës. Les ombelles des fleurs androgynes sont très-simples, et consistent en un grand nombre de fleurs sessiles, entourées d'un involucre très-grand, persistant, ftndu en quatre par- ties, ouvert, épineux sur ses bords. Les fleurs mâles sont nombreuses et occupent le centre de l'ombelle; les femelles , au nombre de quatre seulement, sont placées à la circonfé- rence. Cette plante croît en Afrique , dans les lieux arides et sablonneux du cap de Bonne-Espérance. (Poir.) OUKSIMEjSS. (Mamm.) Famille fondée par Vicq d'Azyr, ïo4 OUR et adoptée par nous, correspondant au genre IJrsus de Linné; c'est-à-dire comprenant les grands carnassiers planti- grades de nos méthodes récentes. ( Desm.) OURSON. {Mamm.) Ce nom est donné vulgairement au petit de l'ours, et aussi à l'ours noir d'Amérique. Une es- pèce de singe du genre Alouate a également reçu ce nom. (Desm.) OURTIGO et OURTIGUE. {Bot.) Noms des orties en Pro- vence. (Lem.) OURTOUf-AN. {Ornith.) Nom provençal de l'ortolan, em- heriza hortulana, Linn. (Ch. D.) OURYAGON. (Bot.) Nom caraïbe , cité parNicolson, du piment, capsicum , très- employé à Saint-Domingue en assaisonn! ment. (J.) OUSLE. (Ornilh.) On appelle ainsi , dans le Piémont, l'émé- rillon à culottes rousses , _/à/co rufipes. (Ch. D.) OUTAPASEU. [Ornith.) Ce nom, qui se trouve écrit tantôt outatapaseu , tantôt oulaseu, est celui d'une espèce de bruant de la terre de Labrador, dont M. Vieillot a fait sa passeiùne outalapaseu , passerina flavifrons. (Ch. D.) OUTARDE, Otis, Linn. (Ornith.) U y a peu d'oiseaux à l'égard desquels la nomenclature ait été aussi discordante que sur celui-ci ; et la ressemblance des mots otis et otus, dont le premier désigne l'outarde, et le second le hibou, a surtout occasioné des méprises et une confusion qui, pendant long- temps, ont embrouillé son histoire. On a aussi appliqué à la grande outarde les noms d'atis tarda, de raphos , d''anapha, de tetrix, de starna. etc. Tantôt on en a fait un oiseau aquatique, et tantôt un oiseau carnassier; enfin on l'a rapprochée avec plus de raison des gallinacés; mais, si elle a le bec et la pe- santeur de ceux-ci, elle en dilfère essentiellement en ce qu'elle n'a que trois doigts, et les grandes espèces de ce genre viennent naturellement à la suite des grands oiseaux coureurs, tels que les autruches, les casoars , tandis que les plus pe- tites se lient aux œdicnèmes, aux pluviers, etc. Les caractères génériques de l'outarde consistent dans un bec médiocre, dont la mandibule supérieure, un peu voûtée à la pointe, est légèrement arquée ; des narines grandes, ou- vertes et situées vers le milieu du bec; une langue charnue, OUT îo5 frangée vers le bout et dont la pointe est aiguë et dure; des pieds longs et nus jusqu'au-dessus du genou ; point de pouce, et seulement trois doigts en avant, réunis à leur base par de très-petites pafmures; le tarse réticulé; les ongles courts et convexes; les ailes médiocres et dont les deuxième et troi- sième rémiges sont les plus longues. Toutes les espèces de ce genre sont des oiseaux pesans, qui volent très-peu, mais qu'on voit raser la terre avec rapi- dité, lorsque la course ne leur fournit plus de moyens suffi- sans pour se soustraire aux poursuites. Ces animaux crain- tifs ne se perchent pas, mais ils fuient précipitamment à la moindre apparence de danger. lisse plaisent dans les plaines sablonneuses et rocailleuses ; se tiennent écartés des eaux et se nourrissent de graines, d'herbes, de vers et d'insectes. Ua mâle suffit à plusieurs femelles. Leur ponte, peu considé- rable, se fait au milieu des blés dans un endroit creux, et leurs petits courent et mangent seuls dès leur naissance. Les mâles, chez le plus grand nombre des espèces, différent des femelles par des ornemens extraordinaires et par un plumage plus bigarré. M. Temminck, qui ne décrit que trois espèces d'outardes dans la deuxième édition de son Manuel d'ornithologie, les divise en deux sections, dont la première, comprenant la grande outarde et la canepétière, se distingue par les man- dibules comprimées à la base, et la seconde, consacrée à l'ou- tarde houbara , par les mandibules déprimées à la même place. Grande outarde : Olis tarda, Linn. ; pi. enl. de Buflfon , n.° 245 , le mâle; Edwards, pi. 78 et 74, mâle et femelle; Lewin, t. 5, pi. 140, le mâle. On a remarqué de grandes diffé- rences dans le poids, la longueur, l'envergure et les propor- tions des individus qui ont été mesurés dans des lieux et à des âges divers; mais, en prenant un terme moyen, la lon- gueur ordinaire du mâle peut être fixée à environ trois pieds du bout du bec à celui de la queue, le poids à vingt livres et l'envergure à près de sept pieds. Les dimensions de la fe- melle sont d'un tiers moins fortes que celles du mâle, et l'on y a aussi remarqué beaucoup de variations, desquelles il ré- sulte que ces oiseaux sont plusieurs années à prendre leur en- ^oG OUT lier accroissement. L'outarde mâle est le plus gros de nos oiseaux terrestres. Brisson ne lui a compté que vingt-six pennes aux ailes, où Edwards en a trouvé trente-deux. Les pennes caudales sont au nombre de vingt. Les pieds offrent un tu- bercule calleux , qui tient lieu de talon ; la poitrine est grosse , arrondie , et l'on voit à la naissance des plumes un duvet couleur de rose. Le mâle , sous son plumage d'hiver, a la tête , le cou , la poitrine et le bord des ailes cendrés ; des plumes eflilées d'un cendré clair, et longues de trois a quatre pouces , forment , de chaque côté du menton , des moustaches dont la femelle est privée, et il y a, sur les côtés du cou , deux places nues, de couleur violette, qui ne se voient que quand le cou est fort tendu ; le dos est varié de noir et de roux, disposés en ondes et par taches. Les premières pennes des ailes sont noirâtres elles autres ont plus ou moins de blanc ; des bandes noirâtres et terminées de gris-blanc traversent la queue, dont le dessus est roussàtre et le dessous blanchâtre. L'iris est orangé; le bec d'un gris brun ; le bas des jambes et les pieds sont couverts de petites écailles cendrées, et les ongles sont gris. On ne s'est pas écarté dans la description ci-dessus de celle du plumage d'hiver qu'a donnée M. Vieillot , d'après M. de Rio- court; car ce naturaliste, qui lui a fourni un mémoire sur les outardes, parolt les avoir examinées avant et après la mue du printemps, tandis que les autres n'ont pas déterminé les difî'érences que présentent ces deux états. Dans l'été le mâle est d'un beau roux sur la tête , le cou et la poitrine ; les bandes noires et rousses des parties supérieures du corps ont plus d'éclat, et lorsque l'oiseau est vieux, if porte sur la poitrine, comme le dindon, un bouquet de crins long de trois à quatre pouces. M. de Riocourt possède un individu dans cet état, et le même fait, dit M. Vieillot, a été également vérifié par d'autres naturalistes. La femelle, dépourvue- des plumes longues et désunies qui forment une sorte de barbe sous le menton du mâle, a le sinciput orangé et traversé de lignes noires; le reste de la tête bruni le bas du cqu cendré par devant : plus petite d'un tiers ou de moitié que le mâle, elle lui ressemble d'ail- leurs, mais les teintes de son plumage sont plus foibles. OUT 107 Les côtés (le la langue de l'outarde sont hérissés de poirjtes, et il y a au palais et dans la partie intérieure du bec de petites glandes, dont les pores sont fort visibles. Il en existe aussi le long de l'œsophage; mais ce qui est plus remarquable, c'est une sorte de sac ou de poche, découverte par le D/ Douglas à la partie supérieure du cou du mâle, et figurée sur la planche yS d'EdA\'ards. On voit aussi cette poche à la page 3 17 du premier volume de l'Histoire des oiseaux d'Angleterre, pu- blié à Ne\vcastle,en 1797, par T. Bewick, avec de très-belles gravures en bois. Ce singulier réservoir, dont l'entrée est sous la langue, peut contenir plusieurs pintes d'eau, des- tinée à servir de provision au milieu des plaines arides, habitées par l'outarde , qui , selon Bewick , s'en serviroit aussi peur se défendre contre les attaques des oiseaux de proie sur lesquels elle la lanceroit avec violence. G. Mon- tagu , qui, dans son Dictionnaire ornithologique , Londres î8o2, parle également de ce réservoir, pense que sa prin- cipale destination est de fournir au mâle le moyen de procu- rer à la femelle couveuse et aux petits une boisson qu'ils ne pourroient aller chercher à de trop grandes distances. Ces oiseaux timides , et dont la course est rapide , se tien- nent habituellement dans les plaines découvertes et spacieuses. On en trouve dans quelques départcmens de la France, no- tamment près de Fère Champenoise et de Sainte-Menehould ; dans plusieurs contrées de l'Italie, de l'Allemagne , de l'An- gleterre, etc., et surtout dans les parties septentrionales de l'ancien continent, mais point en Amérique. Quoique la dénomination d'ai/is tarda, donnée par Pline, semble indiquer une démarche lente et pesante, l'opinion gé- nérale est que l'outarde court avec rapidité et vole difficile- ment. Mais M. de Riocourt pense, au contraire, qu'elle peut entreprendre de longs voyages. Il cite, à l'appui de son ap- titude au vol , ses migrations du continent en Angleterre, où Mauduyt suppose, de son côté, qu'elle se sera trouvée en- fermée avant que cette île ait été séparée du continent. Sans vouloir établir ici une discussion sur ce point, l'on croit de- voir faire observer que les migrations périodiques , au-delà d'un bras de mer de sept lieues d'étendue , et de la part d'oiseaux qui , en général, fuient l'eau , sont loin d'être prouvées , tan- io8 OUT dis qu'au contraire les auteurs anglois, et notamment Mon- tagu , dans son Dictionnaire ornithologique déjà cité, et dans Je Supplément, publié eu i8i3, font observer que ces oiseaux ne se trouvent plus en Ecosse , et sont très-rares dans les plaines des comtés d'Yorck, de AViUs et de Dorsets, où l'on en voyoit autrefois un assez grand nombre; que les ber- gers n'en rencontrent plus dans les endroits auparavant les plus fréquentés, et que la race y a tellement décru, que bientôt elle sera éteinte dans la Grande-Bretagne, tandis qu'elle est commune dans les déserts de la Russie, et que, suivant Acerbi , on la trouve même en Laponie. Ces faits ne semblent point favorables au système de la périodicité des passages en Angleterre. 11 paroît même que les outardes tien- nent aux lieux qui les ont vu naître, et qu'on ne sauroit considérer comme de véritables migrations les changemens de retraites qui s'effectuent accidentellement dans les hivers rudes, et lorsque la terre est pendant long-temps couverte de neiges. Outre les herbes, les graines, notamment celles de ciguë, et les insectes et vers, indiqués comme la nourriture ordi- naire des outardes, on prétend que celles-ci, quoique princi- palement granivores, mangent aussi des mulots, des gre- nouilles, des crapauds, de petits lézards, et dans les temps de neige, Técorce des arbres et des feuilles de choux et de turneps. On ajoute même qu'à l'instar de l'autruche, elles avalent de petites pierres et des pièces de métal. Dans la saison des amours le mâle va piaffant autour de la femelle et fait une espèce de roue avec sa queue. Il y a po- lygamie parmi ces oiseaux, et les femelles vivent solitaire- ment après la fécondation. Elles déposent au mois de Mai, dans un trou en terre et en un champ de seigle ou de blé, deux et quelquefois trois œufs 5 qu'elles couvent environ trente jours, mais qu'elles abandonnent quand elles s'aperçoivent qu'on les a touchés pendant leurs absences forcées pour alltr chercher leur nourriture. Ces œufs, de la grosseur de ceux des oies, et d'un brun olive, avec des taches foncées, sont représentés dans le cinquième tome des Oiseaux de la Grande-Bretagne, par Lewin , pi. 52, fig. i. Les petits, qui sortent du nid dès qu'ils sont éclos , ressemblent beaucoup à OUT 109 ceux de rœdicrième , en ce qu'ils sont , comme eux , couverts d"un duvet blanc; mais ils s'en distini^uent bientôt par l'ac- croissement de leur taille. Quand on veut élever des outar- deaux, on leur donne de la mie de pain de seigle détrempée avec des jaunes d'œufs, et lorsqu'ils deviennent plus forts, du pain de seigle découpé par petits morceaux et mêlé avec du foie de bœuf. Les outardes, que quelques-uns réputent de simple passage en France^ où elles arriveroient au commencement de Dé- cembre pour n'y rester que jusqu'au mois de Mars et se retirer ensuite dans les pays plus au Noi'd , après s'être réunies en petits groupes et quelquefois en bandes de trente et quarante, se voient assez communément dans les vastes plaines connues sous le nom de Champagne pouilleuse , dans le Poitou , dans le territoire d'Arles et dans le Tientain près d'Avignon; mais, pendant les hivers rigoureux et quand les neiges sont abondan- tes, elles cherchent une température plus douce et se répan- dent presque partout, excepté dans les lieux couverts de forêts montagneuses ou aquatiques. Elles donnent toujours la pré- férence aux endroits écartés de toute habitation et aux places un peu élevées d'où elles puissent découvrir une grande éten- due de terrain et se mettre à l'abri des poursuites des chas- seurs et de leurs chiens, qui, n'étant propres qu'à leur causer des inquiétudes et non à forcer les outardes adultes à la course, ne doivent être employés que dans les temps de verglas. On sait que C( s oiseaux ne s'envolent que difficilement et après avoir d'abord couru en étendant les ailes; mais quand ils ont remarqué qu'on cherchoit à les tourner, ils saisissent l'ins- tant où ils cessent de voir leur ennemi pour prendre leur vol du côté opposé à celui où il s'est montré. Comme on a beau- coup de peine à les approcher et qu'on parvient difficile- ment à les tirer, même avec du grosplomb ou des chevrotines, on a imaginé plusieurs moyens pour tâcher de tromper leur dé- fiance, et tels sont la vache artificielle, la charrette et la hutte ambulante: mais Magné de Marolles, dans sa Chasse au fusil, Paris 1788, p. 584, indique comme préférable un autre stra- tagème. Les outardes se cantonnant par bandes et s'éloignant peu des endroits qu'elles ont choisis pour leur résidence ha- bituelle, il conseille au chasseur de creuser avec promptitude, aio OUT et lorsque ces oiseaux sont occupés à chercher leur nourriture; un trou assez profond pour s'y cacher et de le recouvrir de fougère ou de gazon, en ménageant seulement quelques petits trous pour passer le fusil et sy mettre à Taffût. Si c'est en temps de neige, la hutte se recouvre d'un drap blanc ou de la neige même, et de manière à ôter toute défiance à l'oi- seau qui s'en approcheroit. Les outardes, et surtout les jeunes, sont un gibier très-re- cherché , et leurs plumes sont employées , comme celles d'oie et de cygne, pour l'écriture. Mauduyt et d'autres auteurs ont émis le vœu que des tentatives fussent faites pour rendre la grande outarde domestique: mais, quoique l'identité de cli- mat et la facilité avec laquelle on est parvenu à apprivoiser des jeunes, semblent devoir être des motifs pour entreprendre ces essais, le petit nombre de leurs œufs suffira sans doute pour en détourner. Pallas dit même dans ses Nouveaux voyages dans les contrées méridionales de la Russie, que les outar- deaux, élevés et apprivoisés facilement en Crimée, n'y ont jamais pondu ; et Montagu , dans le Supplément à son Diction- naire ornithologique, annonce d'ailleurs qu'on n'est point parvenu à en conserver en Angleterre pendant plus de deux ou trois ans. Outarde CANEPÉnfeRE : OUs tetrar, Linn. ; pi. enl. de Buffon, n." 25 , le mâle, etn.° lo, la femelle ; Lewin , pi. 141 , le mâle. Ce seroit avec raison que Montbeillard auroit préféré le nom i]c petite outarde à celui de canepétière , si l'on ne connoissoit que deux espèces de ce genre; mais la dénomination de petite ne pouvant caractériser suffisamment cette espèce, on est obligé d'employer une épithète qui la fasse mieux distinguer, et, quelque impropre que doive paroitre un terme qui semble rapprocher un oiseau nullement aquatique, d'un palmipède, dont les eaux sont le séjour habituel, le nom de canepétière est d'un trop ancien usage pour pouvoir être maintenant re- jeté, quand l'étymologie de cane-pétière , cane-pétrace ou cane- pélrote, ne seroit fondée que sur quelque ressemblance dans le vol ou l'attitude par terre avec le canard sauvage, et sur l'habitation des outardes dans les lieux pierreux. La seule innovation qu'on semble pouvoir se permettre , c'est celui de retrancher le trait d'union entre cane et pétière et de n'en OUT former qu'un mot, pour ôler davantage l'idée d'une analogie avec le canard. La taille de Toutarde canepétière n'excède pas celle du faisan. Sa longueur est d'environ dix-huit pouces du bout du bec à celui de la queue, dont les pennes ont quatre pouces; elle a deux pieds huit pouces de vol, et ses ailes, pliées, at- teignent un peu au-delà des trois quarts de la queue. L'aile est composée de vingt -sept {)ennes, variées de noir et de blanc, et sur les dix-huit de la queue, les quatre du milieu sont fauves et les autres blanches avec des bandes noirâtres. Les plumes de la tête du mâle sont d'un brun noir et ont à leur centre une tache longitudinale d'un fauve rougeàtre. Les joues et le haut de la gorge sont cendrés; un collier blanc , en sautoir, part de l'occiput et descend au bas de la gorge: le haut et le derrière du cou jusqu'à la nuque sont noirs; ia poitrine offre un large collier blanc, au-dessous duquel se trouve un collier noir, plus étroit; le reste des parties infé- rieures, le bord de l'aile et les plumes anales et uropygiales sont blancs ; tout le dessus du corps est fauve avec des points et des zigzags noirâtres et nonibreux, qui suivent le contour de chaque plume, et l'on voit sur le haut du dos quelques taches noires assez grandes; le bec est gris; les pieds et les ongles sont bruns et l'iris est orangé. Le haut de la tête et toutes les parties supérieures du corps offrent chez la femelle un mé- lange de brun et de fauve, présentant des raies et des zig- zags, avec des taches noires plus multipliées sur le dos que chez le mâle; mais elle est dépourvue des colliers blancs et noirs qui distinguent celui-ci. Les zigzags fauves et bruns oc- cupent le derrière du cou , ses côtés et la poitrine; la gorge seule est blanche , ainsi que l'abdomen et les parties infé- rieures. On remarque sur le haut du Acntre et sur les flancs quelques raies noires transversales, en forme d'écaillés. Les jeunes mâles de l'année ne diffèrent point des femelles. Quoique l'outarde canepétière ne soit pas commune eu France et qu'elle n'y soit que de passage , il paroît que c'est un des pays où elle est le moins rare, surtout dans les dépar- temens formés du Maine, du Poitou, du Bcrry, de la Beauce, de la Normandie, et principalement aux environs de Bourges et de Chàteauroux ; mais elle n'y est pas sédentaire comme ea ai2 OUT Sardajgne , où on la nomme gallina pratajuola , et où elle passe toute l'annét^ ainsi qu'il résulte des détails donnés par Cetti, dans ses UccelLi di Sardegna, page 1^:2 et suivantes, et que l'atteste Azuni, dans son Histoire naturelle et civile de ce pays, t. 1.*', p. iSy. On en voit aussi dans d'autres parties de l'Italie , en Espagne , où on l'appelle sison , en Grèce , dans l'Asie mineure; mais il y en a ti'ès-peu en Angleterre, en Allemagne , en Suède. Pallas en a cependant rencontré fré- quemment de petites troupes dans les plaines du Midi de la Russie , chez les Cosaques du Jaik et jusque dans les déserts de la Tartarie. Les petites outardes, qui sont aussi farouches et aussi dé- fiantes que la grande, s'éloignent à quelque distance, d'un vol bas et roide, aussitôt qu'elles aperçoivent quelqu'un, et elles courent ensuite très- rapidement. Au printemps elles arrivent en France, d'où elles partent vers la fin de Septembre. Elles se plaisent dans les chanips ensemencés d'avoine et d'orge, et dans les prairies artificielles, c'est-à-dire le sain- foin, la luzerne, etc.; ce qui leur a fait donner le nom de poules des prés. Elles se nourrissent d'herbes, de semences, de vers et d'insectes. Au mois de Mai, époque de l'accouplement, le mâle, qui suffit à plusieurs femelles, les appelle par le cri prout, prout, qui s'entend d'assez loin pendant la nuit, et la place du rendez-vous se trouve battue comme l'aire d'une grange. Elles nichent dans les herbes et pondent trois à cinq œufs d'un vert luisant. La mère conduit ses petits aussitôt qu'ils sont éclos , comme les gallinacés. Ces oiseaux vont ordinairement seuls ou deux à deux, ex- cepté aux approches de leur départ, où ils se rassemblent. Leur chair, qui est noire, est un mets très - recherché, et les chasseurs sont obligés de recourir pour elles aux mêmes ruses que pour les grandes outardes. Les mâles pe'uvent toute- fois être attirés parle moyen d'une femelle empaillée, dont on imite le cri. Outarde holbara ; Otis houhara. Gmel. et Lalh. Cette es- pèce , qui est la même que la petite outarde huppée d'Afrique de Buffon, forme, ainsi (ju'on l'a déjà observé, une section particulière dans le Manuel ornithologique de M. Temminck, en ce que son long bec est déprimé à la base. Le même au- OUT 1.3 leur ajoute à ce caractère essentiel ceux d'avoir sur la tcte une grande huppe de plumes effilées, et sur les côtés du cou des plumes pareilles, dont les plus longues ont quatre pouces et peuvent être étalées. Ces particularités étoieiit assez mal figurées dans la planche du D.' Shaw, opposée à la page 026 du 1." volume de la Traduction de ses Voyages en Barbarie et au Levatjt, n.° 1 ; mais Sonniiii eu a donné une meilleure, pi. 55 du toine 41 de son édition de Buffon. Le n." 2 de la planche de Shaw, que l'on vient de citer, est consacré à une autre outarde, connue chez les Barbaresques sous le nom do rhaad ; et quoique Gmelin et Latham aient donné celle-ci comme une espèce différente de la première, M. Temminck les a réunies dans sa Synonymie , en considérant les différences de leurs couleurs, et surtout celles de la huppe, comme pro- venant de l'âge des individus mâles qui ont été décrits. Pour mettre à portée d'adopter ou de rejeter cette réunion, l'on suivra de près le texte de cet auteur. Les vieux mâles houbara, dont la longueur est de vingt- quatre à vingt-cinq pouces, et la grosseur celle d'un chapon, ont le front et les côtés de la fête d'un cendré roux avec de petits points bruns ; le sinciput garni de plumes blanches , effilées; l'occiput, les joues et le haut du cou blanchâtres, avec des lignes brunes et cendrées. On voit sur les côtés du cou une rangée de longues plumes noires, suivies de quel- ques plumes blanches, toutes à barbes décomposées. La poi- trine t't le dessous du corps sont d'un blanc pur: le dos et les ailes sont d'un jaune d'ocre avec des raies très-rapprochées dans leur contour; les rémiges sont blanches et noires, et les rectrices , longues de huit pouces et roussàtres, sont traversées par trois bandes larges et cendrées; le bec est d'un brun noi- râtre , et les pieds sont verdâtres. Chez les jeunes mâles les côtés de la tête présentent plus de raies en zigzags , et les plumes blanches de la huppe sont plus courtes et coupées vers la pointe par de fines raies cendrées et rousses; le devant du cou est roussàtre, avec des zigzags bruns, et les plumes du dos et des ailes, variées des mêmes zigzags, ont leur centre marqué de taches noires; les plumes noires et blanches de la partie latérale du cou sont moins longues que chez les vieux et souvent mélangées de bru a 57. 8 3?4 OUT foncé et de blanchâtre. Le dessous du corps est d'un blanc cendré. MM. Vieillot et Temminck pensent uniformément que l'oi- seau figuré dans Jacquin sous le nom de psophia striata , n'est pas un agami , mais qu'il se rapporte au houbara ; et à l'égard dcïotisrhaad, Gmel. et Lath. , qui est de la taille du houbara, il est décrit comme ayant la tète noire ; la huppe occipitale d"un bleu foncé ; le dessus du corps et les ailes tachetés de brun > le ventre blanc ; la queue rayée transversalement de noir. M. Temminck n'a point vu la femelle de cet oiseau ; mais pro- bablement c'est elle que Shaw dit être de la taille d'une poule , et dépourvue de huppe, avec un plumage qui , d'ailleurs, est le même que chez le précédent. On prétend que le nom de i^haad, qui signifie tonnerre , a été donné à cet oiseau à cause du bruit qu'il fait lorsqu'il s'élance de terre, et que son autre nom, saf-saf, est un son imitatif du bruit de ses ailes quand il vole. On trouve ces oiseaux en Barbarie, en Arabie, en Tur- quie, et ils sont de passage accidentel en Espagne et en Si- lésie. Ceux qu'on a rencontrés dans la Numidie , vers les con- fms du désert, y vivoient d'insectes et de jeunes pousses de plantes. Ils étoient rusés et défians comme les outardes de notre pays. Le major Taylor, qui a vu, dans les environs de Bassora, des outardes de l'espèce houbara , par lui nommée hjbarra , dit, dans ses Voyages, traduits par Grandpré, tom..i , p. 280, que la couleur de l'oiseau est d'un brun cannelle; qu'on le regarde comme le meilleur gibier du pays; que son vol est lent et qu"il se fie davantage à son astuce et à la vitesse de sa course qu'à ses ailes. Les Arabes le suivent quelquefois pen- dant une demi-journée, et ils ne parviennent que très-diffi- cilement à l'approcher à soixante ou quatre -A'ingts toises, même en se tapissant avec précaution. Outarde cburge; Otis bengalensis , Lath. Cette espèce, qui est aussi nommée par Buffon outarde moyenne des Indes, est figurée dans Edwards, Glan. , tom. 1 , pi. 260. Elle a vingt pouces de hauteur et environ vingt-six de longueur totale. Comme dans l'outarde d'Europe, le noir, le fauve, le blanc et le gris sont les couleurs de son plumage, mais leur distri- OUT no Li-ition est diflTéjento. Le haut de la tête, le cou et toutes les parties inférieures du corps sont noirs; les côtés (ie la tête et le tour des yeux sont d'un fauve clair, qui est plus brun et mêlé avec du noir sur le dos, la queue , et le haut de la poi- trine , où il forme une large ceinture sur un fond noir. I,es ailes ont des portions blanches, d'autres mêlées de noir, et leur extrémité est d'un gris foncé. Cet oiseau est originaire du Bengale, dont le climat est à peu près le même que celui de l'Arabie , de rAb3Ssinie et du Sénégal. Il y porte le nom de churge. La couleur générale de la femelle est un cendré pâle. Celle de la tête , du cou et du ventre est uniforme, mais, ailleurs, elle offre des nuances plus foncées et noirâtres. Latham soupçonne qu'il y a identité entre le churge et le korhann, otis afra, Linn., qu'on trouve au cap de Bonne-Es- pérance et qu'il a représenté dans son Synoiisis , pi. 69. Cette dernière outarde a vingt-sept pouces de longueur to(ale , et sa queue, légèrement arrondie et composée de quatorze pennes, est longue de cinq pouces. Le mâle a le sommet de la tête d'un brun noirâtre , avec des barres blanches , irrégulières -, une ligne de la mênje couleur sur chaque côté, et une large tache également blanche sur les oreilles ; le reste de la tùie est noi- râtre, ainsi que les parties inférieures du corps et le cou sur lequel on voit un demi-collier blanc ; des stries irrégulières, rousses, se font remarquer sur un fond d'un brun noirâtre au dos, aux ailes et à la queue; les pennes primaires des ailes sont noires et moins longues que les pennes secondaires ; une large bande blanche règne sur presque toute leur longueur. La jambe est entourée dune sorte de bracelet blanc ; les pitds sont jaunes et les ongles noirs. La femelle, privée de la tache blanche des oreilles et du demi-collier de la même couleur^ a la tête et le cou noirs avec des lignes plus fines. Les parties inférieures sont pareilles à celles du mâle. Outarde lohong ; Otis arabs, Linn. Cet oiseau , de la grosseur delà grande outarde, que les Arabes appellent lohong , et qui est le même que l'outarde huppée d'Arabie , est ligure par Edwards , Hist. , n.° 12. Son bec , son cou et ses pieds sont plus longs, et elle a sur la tête une huppe pointue, noire et couchée en arrière. Gueiicau de Montbcillard pense que Jt^. u6 OUT ressemblance de cette huppe avec les aigrettes ou oreilles âii hibou, otus ou o/os, aura contribué à faire donner à cet oiseau le nom analogue cfoLis, quia occasioné tant de confusions. Le front est blanchâtre , et Ton voit sur chaque côté de la tête une tache noire : le reste de la tête, le cou et le dessus du corps, sont d'un marron mélangé de noir, comme chez la bé- casse ; la gorge et le devant du cou sont d'un cendré bleuâtre , traversé par des lignes brunes; le dessous du corps est blanc; les pennes secondaires sont tachetées de noir e't de blanc ; les primaires tout-à-fait noires, et, à l'exception des deux rec- trices, qui sont blanchâtres , les pennes intermédiaires sont blanches avec des bandes noires transversales: les plumes du cou sont longues et très- épaisses; les pieds sont d'un brun pâle ; le bec est de couleur de corne et l'iris d'un brun foncé. Cette espèce, d'un fumet très-agréable, est probablement la même qu'on appelle improprement paon sauvage, en Afrique et dans diverses contrées de l'Asie; et Barrow, qui l'a vue approcher des habitations au cap de Bonne-Espérance, croit, d'après cela, qu'on l'élèveroit aisément en domesticité. Latham regarde cette outarde de l'ile de Luçon comme la même qui a été figurée par Sonnerat, Voyage à la Nou- velle-Guinée, pag. 86 et pi. 49. Elle a trois pieds de l'extré- mité du bec à celle de la queue, et on l'appelle aussi paon sauvage comme au cap de Bonne-Espérance. Elle porte d'ail- leurs une huppe pareille à celle du lohong, et ces circons- tances paroissent justifier sulfisamment l'identité présumée ])ar Latham, malgré les différences que Sonnini a observées sur quelques parties du plumage. 11 n'en est pas de même d'une autre outarde de la taille de la canepétière qu'on trouve aussi dans l'Inde et qui a le bec long, grêle et brun; la tête, le cou, le ventre et la poi- trine noirs. Cet oiseau , auquel on a donné le nom impropre de pluvier passarage . puisqu'il n'a pas les caractères du plu- vier, est l'OuTARDE passarage, Otis aurila, Lath. Une large tache blanche entoure ses oreilles, et il y a aussi du blanc à la jonction de son cou et de son dos. Les plumes des parties supérieures des ailes et de la queue sont blanches, avec des traits fins, noirs et bruns, disposées en forme de maille de OUT 117 £lef. Il y a de chaque côté de l'occiput quatre plumes étroites et effilées, qui se terminent en fer de lance. L'individu re- gardé comme la femelle a environ dix-huit pouces de lon- gueur. Les Indiens appellent cet oiseau oorail et les Anglois slercher. Levaillant a tué en Cafrerie une outarde, qui paroît d'une nouvelle espèce, et dont il est fait mention au tom. 2 , in-S.", de son Voyage dans l'intérieur de l'Afrique , p. 226. et dans celui de Barrow aux mêmes contrées, tom. 2, p. i53 delà traduction françoise. Cet oiseau a tout le dessus du corps roussàtre , pointillé et rayé de noirâtre. Le cou, la poitrine et le ventre ont une teinte d'après laquelle Sonnini a donné le nom de bleuâtre {otis cœrulescens) à cette espèce, plus forte que la petite outarde d'Europe, et dont le cri a du rap- port avec celui du crapaud. Miller a décrit sous la dénomination vague d'outarde in- dienne, otis indica, Gmel. et Lath. , une espèce qu'il dit être de la taille de Foedicnème , dont la gorge est blanche, la tête noire, le dessous du corps blanchâtre, le dessus brun, avec des ondes blanches et noires, et qui a les pieds d'un brun lavé. Le chevalier Jauna dit, dans son Hist. générale de Chypre , de Jérusalem, d'Arménie et d'Egypte, tom. i.^', in-4.°, p. 69, « qu'on prend quelquefois dans l'ile de Chypre des outardes « d'une grosseur prodigieuse , dont le plumage est extrême- « ment blanc et la chair très-délicate ^^ Mais cet auteur ne donne pas assez de détails pour faire reconnoître si c'est un oiseau de ce genre. Enfin, Molina a décrit, dans son Histoire du Chili, trad. franc., p. 241 , sous le nom de piouquen, en latin Otis chi- LENSis , un oiseau qui a tous les traits de l'outarde et beaucoup de rapports avec elle; mais, outre qu'il se trouve dans un pays jusqu'à présent regardé comme étranger au genre Otis, il a quatre doigts à chaque pied, tandis que ce genre n'en a que trois. Les navigateurs de l'expédition de Bougainville ont mal à propos donné le nom d'outarde aux oies antarctiques et des îles Malouines. (Ch. D.) OUTASEU. {Ornith.) Voyez Outapaseu. (Ch. D.) ^i3 OUT OUTÂY, JOUTAY, Outea. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, irrégulières, de la famille des légumineuses , de la triandrie moiiog)nie de I.innaeiis; offrant pour caractère essentiel : Un calice turbiné, à cinq dents , muni de deux grandes bractées à sa base; la corolle com- posée de cinq pétales, le supérieur très-grand , les autres plus petits , tous égaux : quatre étamines , dont une stérile ; son fila^ ment velu, court et placé sous le pétale supérieur; les trois autres très-longs; les anthères versatiles; l'ovaire supérieur, pédicellé. Le fruit inconnu. Ce gerre , établi par Aublet, rapproché des tamarins, a beaucoup de rapports avec les vouapa du même. Willdcnow Ji'en a fai: qu'un seul genre, sous le nom de macrololium. (Voyez Macroi.oik.) OuTAY DE TA GiJiANE; Outen sfuianciisis , Aubl., G'iian. , pag. 29 , tab. g. Arbre dont le tronc s'élève à cinquante pieds sur un pied de diamètre; il a Técorce lisse et grisâtre; le Lois peu compacte, rougeâtre vers l'intérieur, blanc à son au- bier; les rameaux très-étalés, garnis de feuilles alternes, ai- lées sans impaires , composées de deux paires de folioles ovales, obtuses , entières, lisses, vertes; deux stipules opposées : les fleurs violettes, pédicellées , réunies en épis axillaires , longs de trois pouces ; chaque fleur accompagnée sous le calice de deux bractées ovales, concaves; le calice fort petit, à quatre ou cinq dentelures; la corolle composée de cinq pé- tales inégaux, le supérieur relevé, très-grand; les quatre au- tres très-petits, attachés au calice; trois étamines fertiles , à longs lilamens, avec des anthères vacillantes, presque tétra- gones; un filament stérile, court, velu, attaché h la base de l'onglet du pétale supérieur; l'ovaire ovale-oblong , porté sur un long pédicellé , qui nait du fond du calice ; le style simple , le slii^-niate arrondi, concave. Le fruit est inconnu. Cet arbre croît dans les forêts de la Guiane , près la source de la Crique des Galibis. Les Garipous le nomment joH/çy. Il fleurit dans le mois de Mai. (Poir.) OUTENU. [Bot.) Nom ouolof du coton, gossrpium herha- çeiim, cité par Adanson dans son Herbier. Vnutenador est yne autre espèce, dont le coton est supérieur. (J. ) OUTHA. [Ornith.) Nom géiiéj-ique des canards en Russie, (Ca, PO OUV ivj OUTHEC-QUAN-NOW. {Ornith.) Nom donné, par les na- turels qui habitent près du fort d'Albany, au pic doré, picus aurai us , Linn., que M. Vieillot a figuré pi. 1^3 de son His- toire naturelle des oiseaux de l'Amérique septentrionale. (Ch. D.) OUTIAS. (Mflmm.) Voyez Utia. (Desm.) OUTIMOUTA. {Bot.) C'est à la Guiane le nom que les naturels donnent au hauhinia outimonta d'Aublet. ( Lem.) OUTRE-MER. {MUiér.) C'est le lapis réduit en poudre, et préparé pour la peinture. On se rappelle qu'autrefois on l'apportoit du Levant. ( Lem. ) OUTRE-MER. {Ornith.) Ce nom a été donné aucomba-sou, espèce d'oiseau du genre Moineau , fringilla ultramarina. (Desm.) OU-TUM-CHU. {Bot.) Voyez Culhamia. ( J. ) OUVAPAVI. {Mamm.) Quadrumane de l'Amérique méri- dionale , décrit par M. de Humboldtj qui paroit appartenir à la famille des sapajous. (F. C.) OUVENA. {Ornith.) Nom piémontois du Pipi des buissons. (Desm.) OUVERT, patens. apertus, {Bot.) Les rameaux, les feuilles, etc. , sont ouverts , lorsqu'ils font avec la tige un angle d'en- viron quarante -cinq degrés; exemples, les rameaux de Verysimum officinale, les feuilles du laurier - rose , etc. La calathide est ouverte, lorsque ses Heurs ne sont pas cachées par l'involucre ; exemples, helijinthus , scabieuse , dorstenia. { La calathide est entr'ouverte dans Vambora et close dans le figuier.) Le calybion est ouvert lorsque, comme dans le chêne, le gland n'est pas recouvert et caché totalement par la cupule. On a un exemple du contraire dans le châtai- gnier. (Mass.) OUVI. {Bot.) Nom primitif des racines tubéreuses, et par- ticulièrement des diverses espèces ou variétés d'ignames, dios- ccrea, à Madagascar, suivant Flaccourt. L'espèce réputée la meilleure, est \'ouA-foutchi , dont la racine acquiert un a^o- lume considérable, et atteint l'épaisseur de la cuisse d'un homme ou quelquefois de son corps. Les ouvihavres et les camhares sont moins grosses d'un cinquième, mais elles se multiplient davantage, et chaque plante a quelquefois deux 320 OUV à cinq racines, ce qui les fait préférer assez généralenienf par les maîtres qui en nourrissent leurs esclaves. On donne encore le nom de owvi à d'autres racines épaisses et tubé- reuses, également employées comme nourriture, qui ne sont pas cultivées, et croissent naturellement. Telles sont Vouvi- pasxo, de la grosseur du bras, que l'on trouve dans les bois et sur le bord de la mer; Yousndanhou , qui appartient à une es- pèce de vigne, dont les tiges annuelles portent des raisins noirs, ayant le goût de muscat et de l'àpreté ; V ou^irandra , plante herbacée, croissant dans les étangs, dont la racine, bonne à manger, n'a que la grosseur du pouce, et dont les feuilles ont la largeur de deux doigts et la longueur de la main. Cette dernière, examinée sur les lieux par M. du Pe- tit-Thouars , a été établie par lui comme genre, que l'on range dans la famille des saururées. Deux autres sont traitées ci -après dans les articles particuliers. Le mot ouvi se change dans les îles Malaises en celui de uli, qui se propage dans d'autres lieux de l'Asie, et jusque dans des îles de la mer du Sud. (J. ) OUVI -LASSA. {Bot.) Flaccourt, dans son Histoire de Ma- dagascar, cite sous ce nom une plante dont la racine, sem- blable à celle du jalap , donne une gomme ou résine qui approche de la scammonée. Suivant le témoignage des natu- rels du pays, cette racine, mangée, purge violemment. On pourroit conclure de cet énoncé que l'ouvi -lassa est une espèce du genre Liseron, qui fournit plusieurs purgatifs très- actifs, ou mieux encore une espèce de bryone. ( J.) OUVIER. {Ornith.) Nom que porte, dans le département de la Somme, le vanneau suisse, Iringa hehetica, Linn. (Ch. D.) OUVIRAKDRA. (Bot.) Voyez Hydrogeton. (Lem.) OUVIVAVE. (Bot. ) Nom que porte dans l'île de Mada- gascar le Jlagcllaria indica des botanistes, genre déplantes rapporté à la famille des asparaginées. Suivant Flaccourt, sa' racine est bonne à manger, comme celle de l'igname. (J.) OUYAMACA. (Bot.) Nom caraïbe, cité par Surian , d'une fougère des Antilles, qui étoit un Hemionitis de l'iuniicr, et que VV'illdenow reporte à son aspidium herac'leifoliuin. (J.) 0\ A Ï2I OUYLTARAOUA. (Bot.) Nom caraïbe d'une sensltlve épi- neuse, suivant Nicolson. (J.) OUYRA-OUASSOU. (Ornith.) Suivant Léry, le mot oiijra est, chez les Topinambous , un nom générique de tous les oi- seaux de proie, et chez les peuples du Maragnon , ïoujyra o^assou est un grand oiseau de proie par excellence. Aussi BufTon a-t-il accolé ce nom à celui de condor , et l'ouyra-ouas- sou n'a-t-il cessé d'être considéré comme un vautour, que d'a- près la description et la figure qu'on en a trouvées dans un manuscrit du Portugais Don Laurent de Potflitz, fait au Para. Cette figure a été copiée sur la 7." planche du tooje 38 de l'édition de Buffon , donnée par Sonnini , et c'est aussi du même manuscrit qu'a été tirée la description qui est analysée dans le tom. 1."'' de ce Dictionnaire, p. 070. M. Vieillot n'hé- site point à déclarer dans la 2.'' édition du Nouveau Diction- naire d'histoire naturelle, tom. 24, p. 298 , qu'on ne peut sur ces documens se dispenser de considérer l'oiseau dont il s'agit comme appartenant au genre Aigle; mais les mœurs attribuées à cet oiseau feroient toutefois désirer qu'il fut plus connu. (Ch.D.) OUYRAREMA. (Bot.) Nom galibi du mimosa oujrarema d'Aublet. (J.) OUZE. (Ornilh.) Nom de l'oie, anser, en arabe. (Ch. D.) OUZEL. (Ornith.) Nom du merle, turdus, en anglois. Ce mot est quelquefois écrit ozel. (Ch. D.) OV^AIRE. (Anat, et Phjys.) Voyez Système de la généra- tion. (F.) OVAIRE. (Bot.) L'ovaire, presque toujours la partie in- férieure du pistil et en même temps la plus épaisse , est comparable , sous beaucoup de rapports, à l'ovaire des ani- maux. Il renferme les ovules , graines naissantes , attachées par leur cordon ombilical ou funicule à la paroi d'une cavité intérieure souvent divisée en plusieurs loges par des cloisons; lovaire abrite les graines jusqu'au temps de la ma- turiié, et il élabore dans son tissu les sucs nutritifs qui ser- vent à leur développement. Presque toujours Povaire porte le style, et toujours il existe entre ces deux parties une liaison, soitimmcdiate,soitmédiate. La base du pistil est en même temps la base de l'ovaire. OVA I-e sommet de l'ovaire peut ùtre déterminé de deux ma- nières , i.° par rapport à l'organisation, et l'on obtient le sommet organique'; 2." par rapport à la masse, et l'on obtient le sommet géométrique. Cette distinction est d'un -emploi jour- nalier pour indiquer la forme du pistil, la position du style relativement à la masse de l'ovaire , et la situation des ovules dans its cavités qui les contiennent. Le sommet organique de l'ovaire n'existe qu'autant que l'ovaire porte le style , et sa place est à la base du style. Le sommet géométrique de l'ovaire existe toujours : c'est le point le plus élevé de la surface de l'ovaire que puisse atteindre un axe central, parti de sa base. Dans les pistils d'une forme régulière, qui n'ont qu'un style (liseron, pervenche, lis, hyacinthe, lilas), ou qui ont plu- sieurs styles nés d'un même point (œillet, silène), le sommet organique de l'ovaire est aussi son sommet géométrique- Dans les pistils d'une forme régulière, qui ont plusieurs styles éloignés les uns des autres {nigella hispanica) , il y a p'ir cette raison plusieurs sommets organiques, et le sommet géométrique est déterminé par un plan fictif, placé horizon- talement au niveau des parties les plus élevées de l'ovaire. Comme les pistils irréguliers d'une même fleur (aconit, pied d'alouette) ne sont, anatomiquement parlant, que les parties séparées et irrégulières d'un pistil régulier, les som- mets organiques et géométriques des ovaires de cette fleur se déterminent de la même manière que si ces ovaires étoient unis symétriquement autour d'un axe central et formoient la partie inférieure d'un seul pistil régulier. Dans les pistils solitaires et irréguliers ( noix d'acajou , légumineuses), les souimels organique et géométrique des ovaires peuvent être situés au même point ou à des points différens, selon l'espèce d'irrégularité dont le pistil est affecté. Quant aux ovaires qui ne portent pas immédiatement le style {gomphia, labiées), ou dans lesquels le style part de la base (arbre à pain) , il est évident qu'il n'y a point de som- met organique , mais seulement un sommet géométrique. Ces considérations paroissent inutiles au premier coupd'œil, mais l'expérience prouve qu'elles sont nécessaires pour distin- guer avec netteté la situation du style et celle des ovules. OVA 123 Tantôt Tovairc est libre et dégagé jusqu'à sa base (œillet et autres caryophillées , crucifères, etc.), tantôt il adhère plus ou moins au périanthe dans sa longueur (potiron et autres cuciirbitacces, in)^rte, eucaljptus et autres myrtacées). La partie interne de l'ovaire à laquelle est attaché chaque ovule , soit immédiatement , soit par l'intermédiaire d'un funicule, prend le nom de placenta. Le placenta diffère dans les différentes espèces; il se présente sous la forme d'un renflemejit, d'une aréole glanduleuse, ou bien d'une ligne ou même d'un simple point. La réunion de plusieurs placentas constitue un placen- laire; quelquefois le placentaire, en forme d'axe ou de colu- încUe centrale, fixée par ses deux bouts, sert en même temps de support aux graines et d'appui aux cloisons (rliododen- drum): d'autres fois le placentaire se montre comme une sphère (mouron rouge) ou un cône attaché inférieurement (prime- vère); d'autres fois encore le placentaire tapisse toute la su- perficie intérieure des valves ( lulomus ) ou des cloisons (pavot), ou bien s'alonge à leur bord (pois de senteur, chou), ou dans la partie mitoyenne de chaque valve (or- chidées, violette, ciste). Le nombre des ovules varie selon les espèces : il y a des espèces dont les ovaires ne contiennent jamais plus d'un ovule (renoncule), il y en a d'autres dont les ovaires en contiennent plusieurs milliers (pavot, tabac). Comme il arrive fréquemment que l'ovaire , en passant à l'état de fruit, subit des modifications essentielles, non-seu- lement dans sa forme extérieure , mais encore dans le nom- hve de ses loges et de ses graines , parce qu'il y a des cloi- sons qui se détruisent et des ovules qui avortent (marronier, frêne, etc.), les botanistes judicieux s'appliquent à connoitre les caractères primitifs du fruit par la dissection de l'ovaire. Cette sage pratique découvre souvent des rapports naturels qu'on ne soupçonnoit point, et fait rentrer dans leurs genres et dans leurs familles beaucoup d'espèces dont la place étoit ignorée. Mip.bel, Elém. (Mass.) OVAIRE. {Foss.) 0x1 a donné le nom de pierre ovaire aux oplithes, et quelquefois à certains oursins fossiles. (P. F.) OVAIJAE. {Ornith.) Voyez Oiseaux. (Ch. D.) »=4 OVA OVALLÏERT. (Bot.) Nom caraïbe, cité par Surian, d'une grande ortie des Antilles, urtica coryfolia. Il lui trouva quel- que rapport avec le pmo du Brésil , qui est Yurtica œstuans. (J.) OVA PISCIUM. {Bot,) C'est dans Rumphius la larmille , coix Lacrima, (1,em.) OVARIA. [Bot.) Gesner , cité par C. Bauhin, nommoit ainsi la menthe coq, balsamila suaveolens. (J. ) OVÉOLITE. (Foss.) Voyez Ovulite. (Desm.) OVERGNE. {Oniilh.) On nomme ainsi, dans le département de la Somme, le vanneau huppé, tringa vanellus, Lath., et vanellus cristatus, Meyer. (Ch D.) OVJBOS. (Mamm.) M. de Blainville a formé sous ce nom un genre du bœuf musqué de l'Amérique méridionale; espèce qui diffère des buffles par la privation du mufle; aussi est-ce principalement par ce caractère que le genre Ovibos se dis- lingue des autres bœufs. Voyez Buffle musqué à l'article Bœuf. (F. C. ) OVICAMELUS. [Mamm.) Nom latin qu'on a quelquefois donné aux lamas. (F. C. ) OVIDUCTE. {Anat. et Phys.) Voyez Svstème de la géné- RATION. ( F. ) OVIDUCTUS. (Ornith.) Voyez Ojseaux. (Ch. D.) OVIDUE. (Bot.) Nom arabe, cité par Rauwolf, d'une espèce de gouet, arum, à feuilles en fer de lance, nommé aussi Carsami. Voyez ce mot. (J. ) OVIEDA. (Bot.) Ce nom, consacré depuis long -temps à un genre de la famille des verbénacées, a été appliqué récem- ment par M. Sprengel à un autre, de la famille des iridées, le lapejrousa deM. GaAvler, qui paroît congénère ou au moins très -voisin du glayeul. (J. ) OVIEDE, Ovieda. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopélalécs, delà famille des verbénacées, de la didynamie angiospermie de Einnœus ; offrant pour carac- tère essentiel : Un calice à cinq divisions; une corolle mono- pétale; le tube très -long ; le limbe à trois lobes; quatre éta- mines plus longues que la corolle; un ovaire supérieur; le style de la longueur des étamines ; un stigmate bifide. Le fruit est une baie à une loge , recouverte par le calice, renfermant quatre noyaux monospermes. OVI 125 OviÈDE ÉPINEUSE : Ovicda spinosa, Linn. ; Lamk. , III. gen., fab. 538, fig. i; Plum., Gen. , 14, I-con. , 2SG. Arbrisseau de rAinérique méridionale ; il a la tige épaisse ; les feuilles grandes, soutenues par de courts pétioles, opposées, ovales, obloiigues, bordées de dentelures inégales, épineuses, termi- nées en pointe. Les fleurs naissent sur des pédoncules rameux, opposés, réunis en un corynrbe très-dense et terminal, munies de bractées linéaires; leur calice est court, persistant, à cinq découpures étalées, aiguës; le tube delà corolle grêle, très- long, renflé dans sa partie supérieure; le limbe très -court, divisé en trois lobes aigus ; l'ovaire globuleux : le fruit est une baie bleuâtre, uniloculaire, presque sphérique. OviÈDE iNERME : Ovicda inermis , Burm. , IncL, tab. 45, fig. 1,2; Lamk., lll. gen., tab. 538, lig. 2 ; Gaertn., Defruct., tab. 57; Siphonanthus indica , Linn.; Clerodendrum siphonan- thus, Ait., Hort, Kew. Arbrisseau de l'ile de Java; il a la tige grêle ; les feuilles pétiolées, opposées, étroites, lancéo- lées, aiguës, un peu ondulées à leurs bords, glabres, en- tières; les fleurs portées sur des pédoncules lâches, rameux, axillaires , garnis à leurs divisions de deux bractées petites et subulées; les divisions du calice profondes: le tube de la co- rolle très-long et très-grêle; les divisions du limbe larges, ar- rondies au sommet. Le fruit consiste en baies globuleuses, d'abord molles, puis se desséchant à leur maturité, s'ouvrant en quatre parties, renfermant quatre osselets, dont deux avortent très-souvent, durs, coriaces, convexes d'un côté, concaves de l'autre: ils contiennent une semence roussàtre. OviÈDE a feuilles ovales ; Ovieda ovalifolia , iuss,. , Arin. du Mus., 7, pag. 76, vulgairement Sangangoapi et Picotati. Ar- brisseau qui ressemble, par son port et sa grandeur, au la^^- sofu'a. Ses tiges sont droites, glabres , rameuses, revêtues d'une écorce blanchâtre; les rameaux garnis de feuilles opposées, très-médiocrement pétiolées, glabres , petites, ovales, entières, rétrécies à leur base; les pédoncules axillaires, chargés de trois fleurs, ayant le calice turbiné, à cinq dents; la corolle tubuleuse , beaucoup moins longue que le calice; les éta- mines saillantes. Le fruit est turbiné, environné à sa base par le calice, à quatre loges, dont deux avortées; deux semences dans chaque loge. Cette plante croit à Pondichéry. (Poir.) 1.6 OVI OVILLA. {Bot.) Le genre Ovilla d'AuaiiSon correspond au genre Jasione de Linnacus. (Lem.) OVIPARE. {Anat. et Phjs.) Voyez SvsiÈme de la généra- TIOK. (F.) OVIPARES. {Ornith.) Les oiseaux diffèrent surtout des mammifères par la naissance des petits dans des œufs, dont l'incubation est bien plus courte que la gestation des ani- maux à mamelles, et par la faculté qu'a le poussin de se mouvoir dans sa coquille et de la rompre , tandis que le fœ- tus reste pendant l'accouchement dans un élat absolu d'inac- tion. Voyez OisEAi;x. (Ch. D.) OVIS. (Mamm.) Nom que les Latins donnoient au mouton. (F. C.) OVIVAU. (Bot.) Arbre de Madagascar, dont l'amande du fruit donne une huile par expression, très-bonne, employée dans les alimens et pour graisser les cheveux. Flaccourt , qui le cite, ne donne pas d'autre indication. (J. ) OVIVORE. (Erpétol.) Nom spécifique d'une couleuvre dé- crite dans ce Dictionnaire, tome XI , page igS. (H. C.) OVOÏDE. ( Ichthjol. ) D'après une description trou- vée dans les manuscrits de Coiiîmerson , M. le comte de Lacépède a créé sous ce nom, dans la famille des ostéo- dermes , un genre de poissons qui offre les caractères sui- vans : Galopes nuls; nageoires dorsale, caudale et anale nulles aussi; peau à grains osseux; mâchoires avancées, osseuses et divisées en deux dents. Ce genre se distingue aisément des Coffres , des Tétrodons , des DiODONS , des Mor,i;s , des Syngnathes, des Hippocampes, qui ont des nageoires impaires , et des Sphéroïdes , qui ont les mâchoires divisées en quatre dents. (Voyez ces noms.de genres et Ostéodermes.) Il ne renferme encore qu'une espèce. L'Ovoïde fascié, Lacép. : Tetraodon Oi-iformis , Coinmerson ; Ovum Cominersoni , Schn. , 108. Des bandes blanches, étroites, horizontales et divisées à leur extrémité de manière à repré- senter un Y. Commerson est jusqu'à présent le seul naturaliste qui ait vu ce poisson , encore n'a-t-il observé qu'un individu des- OVU 127 séché et bourré, qu'il a soupçonné lui-même n'être qu'un tctrodon mutilé , et qui venoit de la mer des Indes. L'ovoïde examiné par Commerson étoit alongé , mais arrondi dans tout son contour de manière à représenter la figure d'un œuf. Il avoit un pouce et demi de longueur, et ses nageoires pectorales étoient aussi petites que les ailes d'une mouche ordinaire. Sa peau , d'un brun noirâtre, étoit hérissée de petits piquanj à base étoilée. (H. C) OVOVIVIPARES. {Zool.) Ce nom est donné à ceux des animaux des classes ovipares, dont les œufs éclosent dans le corps des femelles. (Desm.) OVULE. {Bot.) Rudiment de la graine dans l'ovaire. Voyez Ovaire. (Mass.) OVULE , Ovula. (Cunchjl.) Genre de coquilles établi par Bruguière pour un certain nombre d'espèces que Linné plaçoit dans son genre Volute, et que l'on peut caractériser ainsi : Animal tout-à-fait semblable à celui des porcelaines; coquille également comme dans celles-ci, c'est-à-dire lisse, involvée , sans spire apparente; ouverture très-étroite, aussi longue que la coquille, souvent prolongée en tube aux ex- trémités, le bord gauche n'étant jamais denté. Nous avons observé l'animal de l'ovule des Moluques, rapporté par MM. Quoy et Gaimard : il est figuré d'après nos dessins dans l'atlas du Voyage du capitaine Freycinet. Il offre la ])lus grande ressemblance avec celui de la porcelaine tigre, comme pouvoit le faire présumer le grand rapprochement des coquilles: sa forme générale est tout-à-fait la même; le manteau qui en- veloppe le corps se termine également dans sa circonférence par deux, lobes latéraux presque égaux, un peu moins grands cependant que dans les porcelaines, etdont les bords sont moins extensibles. Au-delà de cette bande marginale en est une autre, plus épaisse, évidemment plus musculaire, et qui est garnie à l'intérieur de petits cirres tentaculaires , pédicules et un peu renflés en champignon à l'extrémité: ils sont un peu moins nombreux et d'une autre forme que dans les por- celaines. En avant et en arrière les deux lobes du manteau sont réunis, ou mieux, se continuent sans former de canal proprement dit, si ce n'est en avant, oîi l'on voit qu'à cet endroit le bord du manteau est épaissi par un rudiment de 128 ovu tube, ou plutôt, par une expansion musculaire venant du fais- ceau columellaire. Le pied est tout-à-fait conformé comme dans les porcelaines, c'est-à-dire fort grand, ovale, à bords minces , l'antérieur étant également traversé par un sillon marginal. Dans le seul individu que nous avons disséqué, il y avoit en outre, dans le milieu delà partie antérieure du pied , une sorte de ventouse assez profonde, à bords épais, plissés et assez réguliers; mais nous n'oserions assurer que ce fut une disposition normale. La tête ressemble entièrement à celle des porcelaines, ainsi que les tentacules et les yeux, qui étoient cependant évidemment plus petits. La bouche, éga- lement à l'extrémité d'une sorte de petite trompe labiale, nous a paru susceptible de se dilater en pavillon. Nous avons vu distinctement un rudiment de dent labiale supérieure en forme de fer à cheval , fort étroite et collée à la peau , de manière sans doute à n'avoir pas une grande action dans la mastication. La masse linguale est épaisse, ovale, s'avance en partie libre dans la cavité buccale , et se prolonge dans la cavité viscérale. Elle est du reste armée de petits crochets comme à l'ordinaire. L'anus est aussi, comme dans les por- celaines, à l'extrémité d'un petit tube flottant, dirigé en ar- rière dans la partie tout-à-fait postérieure de la cavité bran- chiale ; celle-ci est réellement énorme, puisqu'elle occupe tout le dernier tour de la coquille; elle est pourvue, comme il a déjà été dit, d'un rudiment de tube à son extrémité anté- rieure. Les branchies sont encore, comme dans les porce- laines , au nombre de deux ; l'une grande et l'autre fort petite; la première, dont les lames sont très-nombreuses et très-lon- gues, constitue une sorte de fer à cheval ouvert en avant, et dans les branches duquel est la seconde branchie en forme de petite plume tout-à-fait à l'entrée du tube. En arrière de la grande branchie sont toujours les plis moqueux, au nombre de sept à huit, et qui accompagnent le rectum et l'oviducte. Celui-ci se termine par un tube libre, flottant dans la cavité branchiale, et dirigé d'arrière en avant. Le reste de l'orga- nisation est encore plus semblable à ce qui existe dans les porcelaines. Le système nerveux offre un ganglion latéral de la locomotion bien évidemment séparé ^par un cordon d'un demi-pouce de long du cerveau lui-même, placé et composé OVU - 12g comme à l'ordinaire. D'après cette ressemblance extérieure et intérieure entre l'ovule des Moluques et la porcelaine tigre , il est évident que ce sont deux genres à peine distincts, puis- que les coquilles ne différent guère que parce que le bord columellaire n'est jamais denté dans l'ovule et l'est constam- ment dans les porcelaines, lorsqu'elle est arrivée à son état complet de développement, à l'époque où l'animal ne croît plus. Nous n'oserions assurer qu'il y ait la même ressem- blance avec les autres espèces d'ovules, et entre autres avec l'ovule birostre. On n'a aucun renseignement sur les mœurs et les habitudes des ovules; on sait seulement que les espèces de ce genre appartiennent aux mers des climats chauds. L'ovule spelte , et quelques autres très -petites espèces, se trouvent dans la Méditerranée et dans la mer Adriatique. Le petit nombre des espèces qui constituent ce genre peuvent être disposées d'après l'accroissement de la longueur du canal ou tube qui termine l'ouverture à ses deux extrémités. A. Espèces qui ont te bord droit denté , avec une échancrure et un bouton au-dessus à chaque extré- mité (G. Calpurke, Den. de Montfort). L'O. A VERRUES : O. verrucosa, Bulla verrucosa , Linn. ; Gmel. , p. 54:23, n." 5; Encycl. méthod. , pi. oSj , fig. S , a, b. Assez petite coquille ovale, gibbeuse sur le dos, avec une verrue arrondie au-dessus de chaque échancrure ; couleur d'un beau blanc , ou bleuâtre , quelquefois avec un peu de rose aux extrémités. Océan des grandes Indes. B. Espèces qui ont le bord droit denté, avec un tube asse^ évident à chaque extrémité. L'O. DES MoiUQUES : O. oviformis , Bulla ovum , Linn.; Gmel., p. 0422 , n.° 1 ; Enc. p. 358, fig. 1 ,a, b. Coquille assez grosse, lisse , oviforme , un peu ventrue au milieu , un peu saillante et tronquée aux extrémités; couleur blanc de lait en dehors, orangée -foncée en dedans. De l'Océan des Moluques et des îles des Amis. L'O. ANGutEUSE ; O. angulosa, de Lamarck, Auim. sans 37- 9 i3o ovu vertèbres, tom. 7, pag. 067, n.° -j. Coquille ovale, un peu bossue, avec une sorte d'angle obtus et des lignes trans- verses dans le milieu du dos; les extrémités obtuses; couleur blanche en dehors, d'nn rose violet en dedans. Espèce fort voisine de la précédente, et qui n'en est peut-être qu'une simple variété dont on ignore la patrie. L'O. LACTÉE ; O. lactea, de Lamarck , loc. cit. , p. 368 , n.° 4- Petite coquille ovale , à peine bossue, non rostrée aux extré- mités , la columelle comprimée en avant ; couleur toute blanche en dehors comme en dedans. Mer de Timor. L'O. incarnate: O. carnea, Bulla carnca, Unn. ; Gmel. , p. 3434, n." 5o; Encycl. méthod. , pi. 567, fig. 2 , a, b. Très- petite coquille de cinq lignes de long, un peu bossue, un peu rostrée aux deux extrémités, avec un pli antérieur à la colu- melle ; le bord droit arqué; couleur de chair rougeàtre ou vineuse. De la Méditerranée et des côtes de Barbarie. L'O. GRAiN-DE-BLÉ; O. tr'uicea de Lamarck, lue. cit., p. 368, n." 6. Très-petite coquille ovale-oblongue, assez semblable à la précédente, dont elle n'est peut-être qu'une variété, par la couleur et la forme , mais dont le bord extérieur est pres- que droit, blanc, ainsi que le pli de la columelle. Côtes d'Afrique. L'O. GRAIN d'orge ; O. liordeacea de Lamarck, loc. cit., p. 369, n." 7. Très-petite coquille, plus grêle, plus cylindra- cée que la précédente, avec un angle peu marqué sur le dos et un gros pli blanc à la columelle: couleur d'un brun rouge. Côtes de l'Afrique ? C. Espèces qui n'ont aucun bord denté , dont les tubes sont peu marqués , et dont le dos est cerclé par une carène (G. Ultime, Den. de Montfort). L'O. GiBBEUSE : O. gibbcsa, Bulla gibbosa , Linn. ; Gmel., p. 5423, n.° 6; Encycl. méth. , pi. 567 , fig. l^ , a, b. Coquille ovale-oblongue, obtuse aux deux extrémi;és, avec une carène obtuse dans le milieu du dos : couleur d'un blanc jaunâtre. Des mers du Brésil. ovu iSi D. Espèces qui n'ont aucun hoid denté ni épaissi, et dont les extrémités se prolongent en un tube qui s'accroît a\>ec l'âge ( G. Navette , Den. de •Montfort ). L'O. AcicuLAiRE ; O. acicularis de Lamarck , loc. cit. , p. 36g , n." 9. Coquille d'un demi- pouce de long, subcylindrique, grêle , diaphane , subaiguë aux extrémités : couleur d'un cen- dré blexiàtre. Mer des Antilles. L'O, sPELTE : O. spelta, BuUa spelta, Linn. ; Gmel. , p. 3423, n.° 4 ; Gualt. , Te5f . , tab. i5, fig. 4. Coquille oblongue, sub- rostrée à chaque extrémité , un peu renflée sur le dos ; bord externe un peu arqué et marginé en dedans , un petit pli à ]a colunielle : couleur blanche. De la Méditerranée. L'O. HALiOTiDE, O. haliotidea , Renieri. Coquille assez grande (quinze lignes environ de longueur), étroite, alongée, assez rostrée aux deux extrémités : un gros pli à la partie anté- rieure de la columelle; le bord droit rebordé en dedans. J'ai vu cette espèce dans la Collection de coquilles de l'Adriatique, rapportée par M. Bertrand Geslin , avec des annotations de M. Renieri lui-même. Elle ne me paroit guère différer du B. spelta, étiqueté par le même comme de l'Adriatique , que par plus de grandeur en général et surtout par plus d'alongement. Ne seroit- ce pas la coquille que M. Renieri a donnée à M. Brocchi comme le Bulla hirostris de Linné, et qui a fait admettre à celui-ci que cette coquille, qui est des côtes de Java, se trouve fossile dans les collines subappennines ? L'O. RinosTRE : O. hirostris, Bulla birostris , Linn.; Gmel.. p. 54^3, n.° 3; Encycl. métliod. , pi. 357, ^ë' ^' a, b. Co- quille oblongue, un peu renflée sur le dos, évidemment rostrée à chaque extrémité, et pourvue d'un bourrelet exté- rieur au bord droit : couleur blanche. Des côtes de Java. L'O. NAVETTE: O. roh'a, Bulla voh-a, Linn.; Gmel,, p. 3422, n.° 2 ; Encycl. méthod. , pi. âSy, fig. 3 , a, b. Coquille pres- que globuleuse dans sou milieu , et terminée à chaque extré- ï35 OYU mité par un long tube droit et grêle, souvent strié oblique- ment : couleur toute blanche ou teintée de rose. De l'Océan des Antilles. (De B.) OVULE. (Foss.) Les coquilles de ce genre ne se sont ren- contrées jusqu'à présent à l'état fossile que dans les couches plus nouvelles que la craie. Ovule passerinale; Ovula passerinalis , Lamk. , Anim. sans vert., tom. 6, pag. 071. Coquille ovale, ventrue , àpeineros- trée, qui n'offre ni dents ni plis sur le bord droit. La colu- melle porte un gros pli vers son extrémité antérieure. Elle est de la grosseur d'un oiuf de moineau. On la trouve dans les environs de Fiorenzola dans le Plaisantin. Ovule birostre ; Ovula hirostris , Lamk. , loc. cit. , même page. Il paroît qu'elle ressemble en tout à son analogue vivant, qui habite les côtes de Java. Son bord extérieur est bien marginé en dehors. Elle a un pli oblique sur la columelle du bec an- térieur. Longueur un pouce. Dans les environs de Fiorenzola. Ovule? fragile; Ovula ? fragilis , Def., Vélins dti Mus., n.°4, fig. 5. J'ai trouvé rarement, dans des coquilles uni- valves de Grignon, de petites coquilles très- fragiles, qui ont quatre à cinq lignes de longueur , et qui sont enroulées sur elles-mêmes, comme les ovules. Elles sont très- minces; le bord droit est un peu marginé extérieurement et n'est point roulé en dedans ; sa spire est rostrée et son ouverture ne s'étend pas jusqu'au bout du rostre. Ovule tuberculeuse; Ovula tuherculosa, Duel. Cette espèce, que M. Duclos a découverte depuis peu de temps, auroit dû, à cause de sa grosseur, être connue depuis long>temps, puis- qu'elle a plus de quatre pouces de longueur sur près de trois pouces de diamètre. Elle a l'aspect d'une porcelaine, et ne porte de dentelure qu'à la base du bord droit. Elle diffère de toutes les espèces de son genre, ainsi que des porcelaines, en ce qu'elle porte quelques gros tubercules, placés sur le dos vers la partie supérieure du dernier tour de la spire et sur cette dernière. Trouvée aux environs de Laon , dans une couche de grès supérieure ? Ovule semence; Ovula semen, Def. Coquille oblongue, à dos uni , pointue aux deux bouts , portant un pli au haut de sa columelle et une callosité au bord gauche de son cuver- OVU i33 ïure; le bord droit étant marginé en dedans. Longueur six lignes. Trouvée dans les faluns de la Tourraine. Elle est rare. Il paroit qu'elle a quelques rapports avec Vovula triticea , Lamk. , qui vit sur les côtes d'Afrique. M. Brocchi annonce {Conch. foss. subapp., tom. 2, pag. 378) que dans le Plaisantin on trouve à l'état fossile Vovula spelta, qui vit dans la mer Adriatique et dans la Méditer- ranée. (D. F.) OVULE GIBBEUSE. (Conch^l.) Espèce d'ovule {Buila gib- hosa , Linn.) dont Denys de Montfort a fait un genre qu'il a nommé Ultime, parce qu'en effet, dans son Système de con- chyliologie des univalves, il l'a placé le dernier. (De B. ) OVULE VERRUQUEUSE. {Conchyl.) Espèce d'ovule {Bulla verrucosa , Linn.), type du genre Calpurne de Denys de Mont- fort. (De B.) OVULITE. (Fo5s.) Polypier pierreux, ovuliforme ou fcy- lindracé, creux intérieurement, percé aux deux bouts. Tels sont les caractères que M. de Lamarck a assignés à de petits corps très-fragiles qu'on trouve assez abondamment dans les coquilles univalves des couches du calcaire coquillier gros- sier des environs de Paris. Comme on ne remarque sur eux aucune trace d'adhérence, on peut soupçonner qu'ils étoient libres et contenus dans les corps qui les ont formés, comme les oryzaires, les fabulaires, les dactylopores et les véritables turbinolies , autrement on ne peut concevoir comment, sans avoir eu un point d'appui, ils auroient pu prendre de l'accroissement et comment il auroitpu être ajouté à la partie qui auroit déjà été commencée. Ces corps sont creux, et non-seulement ils sont constamment percés aux deux bouts , mais encore on en voit quelques- uns qui ont deux trous distincts au bout le plus gros, et il est aisé de voir que leur forme , de ce côté , dépend des deux trous qui s'y trouvent. En les regardant avec une très-forte loupe, on aperçoit de très-petits pores sur leur surface extérieure, mais ils sont hors de proportion avec ceux des autres poly- piers connus. Ils étoient déjà solides quand ils étoient dans la mer, car j'ai trouvé de très -petites serpules attachées dessus. On eu trouve de plusieurs espèces ; savoir : i54 OWA OvuLiTE PERLE ; OvuUtes margaritula, Lamk. , Anim. sans vert., tom. 2 , pag. 194 ; Atlas de ce Dict., pi. de foss. : Lamx., Exp. méth. de l'ord. despolyp., tab. 71, fig. 9 et 10; Enc. , pi. 479, tig. 7 (mauvaise). Corps pierreux, ovuliforme, creux intérieurement et percé aux deux bouts. Longueur, une ligne et demie. OvuLTTE ALONGBE ; OvuUtes elougala , Lamk., loc. cit., même page ; Vélins du Mus. , u." 48 , fig. 8 ; Atlas de ce Dict. ; Lamx. , même pi., fig. 11 et 12; Enc, même jtl. , fig. 8 (mauvaise). Ces petits corps différent de l'espèce précédente, en ce que leur forme est cylindrique; leur grosseur varie depuis celle d'un gros fil, jusqu'à celle d'un crin de cheval. Longueur, jusqu'à deux lignes. Ils sont quelquefois plus gros par un bout que par l'autre ; d'autres fois on en trouve qui sont d'une forme qui tient de celle des deux espèces. OvuLiTE sPHÉRiQUE : OvuUles globulosu, Def. ; Vélins du Mus., 11.° 48 , fig. 9. Cette espèce , qui n'est pas aussi grosse qu'un grain de moutarde , est à peu près sphériq9'' L'acide oxalique dissout l'hydrate de peroxide de ftT; mais en faisant évaporer à sec et reprenant le résidu par l'eau , on obtient un sous - oxalate en poudre jaune, presque in- soluble. C'est sur la solubilité du peroxide de fer dans l'acide oxa- lique et sur l'insolubilité de l'oxalate de protoxide de co- balt, qu'est fondée la séparation de ces deux oxides. 0XAL.\TE DE G LU CINE. Berzelius. Acide S8,47 Glucine 41, 53. Ce sel est soluble dans l'eau. La solution ne cristalline pas; 37. 10 i4(i OXA elle se prend par Févaporation en une masse visqueuse el transparente. OxALATE DE MAGNÉSIE. Berzelius. Acide 63,62 Magnésie.... 36,38. On le prépare en décomposant le sulfate de magnésie par l'oxalate d'ammoniaque. Le précipité ne se forme pas sur- le-champ, suivant la remarque de M. Bérnrd. Cependant ce sel est extrêmement peu soluble dans l'eau et dans un excès de son acide. M. Berzelius admet l'existence d'un binoxalate de ma- gnésie. OxAtATE DE MANGANÈSE, Berzelius. Acide i 49^78 . Protoxide de manganèse 60,22. L'acide oxalique dissout le protoxide d>e manganèse; mais il paroît que la solution ne s'opère que par un excès d'acide. OxALATE DE PROTOXIDE DE MERCURE. Acide 14,65 Protoxide.... 85,55. Ce sel est peu soluble dans Peau. Il est un peu plus soluble dans un excès d'acide. OxALATE DE NICKEL. Berzelius. Acide 49,02 Oxide 5o;98. Ce sel est insoluble dans l'eau. Il forme avec launnoniaque un sel double, qui est so- luble dans l'ammoniaque et insoluble dans l'eau et le sous- carbonate d'ammoniaque. Or, comme Poxalate ammoniaco- de-cobalt est soluble dans l'ammoniaque et le sous-carbonate d'au moniaque, lorsqu'on a une soluli(m de ces deux oxa- lales doubles ammoniacaux dans l'ammoniaque, il suffit de la laisser à Pair pour obtenir Poxalate ammouiaco-de-nickel précipité. OXA 1A7 OXALATE DE PLOMB. Berzelius. Acide ^4,47 Proloxide de plomb 75,55. Ce sel se prépare par la voie -des doubles affinités. Il est très -légèrement soluble dans l'eau. L'acide suUurique étendu le décompose avec assez de facilité. OxALATE DE POTASSE. Berzelius. Acide 43,37 Potasse 56,63. On prépare ce sel en neutralisant l'acide oxalique, ou, ce qui est plus économique , le binoxalate de potasse, par l'eau de potasse ou le sous-carbonate de cette base. Ce sel est difficile à obtenir sous la forme cristalline, parce qu'il est très-soluble dans l'eau. La plupart des acides le convertissent en binoxalate. Les plus énergiques le convertissent en quadroxalate. Tous les sels dont la base forme avec l'acide oxalique un sel peu soluble dans l'eau, le décomposent. Il existe dans le suc du bananier. Binoxalate de potasse (Sel d'oseille). Berzelius. Acide 60, 5o. . . . 56,26 Potasse . . . 09,50... . 3i,74 Eau . 7,00. On le prépare en présentant à l'acide oxalique la moitié de l'alcali qui seroit nécessaire pour le neutraliser, ou, ce qui est plus économique, on l'extrait du rumex acetosafoliis sa- gittatis, par le procédé suivant, pratiqué en Souabe : 1." On sème le rumex au mois de Mars; on le fauche au mois de Juin. 2." On écrase la plante dans une sorte de mortier carré, formé avec de gros madriers, exactement joints ensemble et assujetis par des cercles de fer. Ce mortier peut contenir 3 00 pintes de Paris. Le pilou du mortier a la forme d'uu ^48 OXA marieau. Il est mis en mouvement au moyen d'une roue à eau. , 5.° On tire le suc et le marc de la plante par une petite porte pratiquée sur un des côtés du mortier. On met le suc et le marc dans des cuves de bois avec de l'eau. Après quelques jours de macération , ou porte la ma- tière dans un pressoir à raisin. Le marc exprimé est rebattu dans le mortier avec de l'eau. On continue ces opérations jusqu'à ce que le marc soit épuisé de sel. 4-° On fait légèrement chauffer, dans une grande cuve, tous les sucs obtenus; on y ajoute de l'eau, dans laquelle on a délayé de l'argile très-fine. On agite, on laisse en repos; après vingt-quatre heures, la liqueur est clarifiée ; on la dé- cante; on la filtre sur des étoffes de laine. II reste sur l'étoffe des parties terreuses , des débris ligneux et une matière azotée. 5.° On fait bouillir très-légèrement le suc clarifié dans des chaudières de cuivre étamé, jusqu'à ce qu'il se forme une pellicule ; à ce moment on le verse dans des terrines de grès, oii on le laisse en repos pendant un mois; on décante la liqueur , et on obtient des cristaux d'oxalate acidulé. On fait évaporer et cristalliser l'eau-mère jusqu'à ce qu'elle ne donne plus rien: à chaque opération qu'on lui fait subir, on y ajoute de l'argile et on a soin de filtrer. 6.° On purifie le sel d'oseille en le faisant dissoudre dans une suffisante quantité d'eau, faisant évaporer, filtrant et mettant à cristalliser. Ce procédé a été décrit par Baunach avec beaucoup de détails dans le 2.* volume des Mémoires de Bayen. Le binoxalate de potasse cristallise en petits parallélipi- pèdes, qui sont presque toujours opaques. Il a une saveur piquante, légèrement acre et amère. Il exige 10 p. d'eau bouillante pour se dissoudre et beau- coup plus d'eau /roide. C'est à ce peu de solubilité qu'il faut attribuer le précipité qui est manifesté dans la solution d'oxdiate de potasse neuire lorsqu'on y ajoute de Facide oxa- lique ou une quantité d'un autre iicide suffisamment éner- gique pour s'emparer de la moitié de la base. Le binoxalate de potasse, traité par les acides sulfurique, OXA 149 nitrique et hydrochlorique , leur cède la moitié de son alcali et devient quadroxalate , suivant l'observation de M. Wollaston. I,e binoxalate dépotasse est susceptible de former des com- binaisons avec la plupart des bases saliliables qu'on lui pré- sente dans la proportion nécessaire pour neutraliser l'excès de son acide , qui n'ont point encore été suflfisamuient étu- diées. C'est une combinaison de ce genre qu'il forme avec le peroxide de fer lorsqu'on emploie le binoxalate pour enlever les taches d'encre ou de rouille de dessus le linge. Pour cet usage le binoxalate est préférable à l'acide oxalique. Quadroxalate de potasse. Bcrzelius. Acide 75,39.... 66,09 Potasse.... 24,61.... 21,69 Eau 12,32. Ce sel, découvert par M. Wollaston, peut être préparé en traitant l'oxalate ouïe binoxalate de potasse parles acides sulfurique , nitrique ou hydrochlorique , ou bien en fai- sant bouillir la solution de chlorure de potassium sur des cristaux d'acide oxalique. Le sel se sépare en petits cris- taux. Ce sel est encore moins soluble dans l'eau que le bin- oxalate. 11 est insoluble dans l'alcool. Il accompagne quelquefois le binoxalate de potasse dans les végétaux. OXALATE DE SODDE. Berzelius, Acide 63, 61 Soude 46,39. On le prépare en neutralisant l'acide oxalique par la soude ou le sous-carbonate de soude. H cristallise. Il est très-peu saluble dans l'eau : en cela il diffère extrê- mement de l'oxalate de potasse. M. Vauquelin l'a trouvé dans les salsola. 35o OXA BlNOXAIATE DE SOUDE. On peut le préparer direclenieni en unissant la soude ou son sous -carbonate avec Facide oxalique, ou en faisant i)ouillir l'acide oxalique avec du chlorure de sodium. 11 est encore moins soluble que l'oxalate neutre de soude. M. Bérard n'a pu former un quadroxalate de soude. OXALATE DE STRONTIANE. Bcrzeliiis. Acide 415I0 Strontiane . . . . 68,90. Ce sel se prépare, soit en neutralisant l'eau de strontiane par l'acide oxalique, soit en décomposant un sel soluble, à base de strontiane , par l'oxalate de potasse ou d'ammo- niaque. L'oxalate de strontiane est presque entièrement insoluble dans l'eau. M. Thompson a admis un binoxalate de strontiane; mais M. Bérard n'a pu parvenir à le préparer. OxALATE DE TriANE. Ce sel est insoluble : c'est -.pourquoi on se sert de l'acide oxalique et de ses combinaisons solublcs pour séparer l'oxide de titane du peroxide de fer. OxALATE d'yIIRIA. Ce sel est insoluble dans l'eau : en cela l'yttria diffère de l'alumine et de la glucine. OxALATE DE ZINC. L'oxalate de zinc est peu soluble dans l'eau. Il s'y dissout au moyen d'un excès d'acide. Cet oxalate , comme celui de plomb, ne contient point d'eau de cristallisation. OxALATE DE ZIRCONE. Il est insoluble. Aussi l'acide oxalique précipite - t-il le nitrate et l'iiydrochlorate de zircone. État. L'acide oxalique se trouve à Tétat libre dans plusieurs plantes, notamment dans les pois chiches. Il existe à l'éiat OXÀ ^5i d'oxalate de potasse neutre dans le bananier,; à l'état de bin- oxalate et quelquefois de quadroxalate de potasse dans les patiences, les oseilles; à l'état d'oxalate de soude dans les salsola; à l'état d'oxalate de chaux dans presque tous les bois de nos forêts. Histoire. Bergman décrivit, en 1776 , les propriétés de l'acide oxa- lique, qu'il obtint en traitant le sucre par l'aci !e nitrique. En 1784, Schéele prouva que l'acide du sel d'oseille étoit identique avec le précédent, et que l'oxalate de chaux existe dans les écorces et les racines d'un grand nombre de plantes. M. Deyeu découvrit l'acide oxalique dans les pois chiches. M. Vauquelin reconnut l'oxalate dépotasse dans le bananier, l'oxalate de soude dans le salsola. M. ^\ oUaston fixa la com- position des trois oj;alates de potasse, et fit connoître en meute temps les propriétés du quadroxalate. Le travail de M. AVollaston est d'autant plus remarquable, qu'il a eu beaucoup d'influence pour démontrer la loi des combinaisons définies. M. Thompson, et ensuite M. Berard en 1810, firent con- noître la composition d'un grand nombre d'oxalates; mais M. Berard considéra l'acide oxalique sublimé comme un acide pur, et l'oxalate de chaux comme un sel anhydre ; et d'après cela il indiqua dans tous les oxalates une proportion d'acide plus grande que celle qui existe : c'est ce qui nous a décidé à donner les résultats des analyses de M. Berzelius. Ce chi- miste, en 1812, observa que l'acide oxalique sublimé con- tient 0,21 d'eau, qu'il ne perd pas, au moins en totalité, quand il s'unit à la chaux ; mais qu'il perd quand il se combine avec l'oxidc de plomb. En i8i5, M. Dulong, ayant été frappé de la petite quantité d'hydrogène indiquée par M. Berzelius dans l'oxalate de plomb , quantité qui donne pour 100 parties d'acide oxalique sec, 0,68 de parlie d'hy- drcène, fut conduit à des conséquences très-remarquables sur "la nature de l'acide oxalique. Voici les faits qu'il établit et qu'il expliqua suivant la théorie que nous avons donnée et suivant la théorie des hydracides. (a) Si l'on unit à chaud l'acide oxalique sublimé à la ba- ryte, à la sfrontiane, à la chaux, aux oxides d'argent, de cuivre et de mercure , il ne se sépare pas d'eau. ï52 OXA Les oxalatesde baryte, de stronlianeet de chaux, donnent à la distillation de l'eau, de l'acide carbonrque, de l'oxide de carbone, de l'acide acétique, de riuiile , de l'hydrogène carburé et un résidu de sous-cavbonate mêlé de charbon. Les oxalates d'argent, de cuivre et de mercure, ne don- nent à la distillation que de l'eau, du gaz carbonique et du métal. (b) Si l'on unit l'acide oxalique sublimé avec les oxides de plomb et de zinc, il se dégage de l'eau, et les compasés fixes qu'on obtient, soumis à la distillation, ne donnent que des gaz acide carbonique et oxide de carbone, et un résidu que M. Dulong regarde comme un oxide moins oxidé que celui qui a été soumis à l'action de l'acide oxalique, tandis qu'un grand nombre de chimistes le considèrent comme un mélange de métal et d'oxide semblable à celui qui a été chaufî'é avec l'acide. Ces faits sont susceptibles d'être expliqués selon la ma- nière dont la nature de l'acide oxalique a été envisagée dans cet article, c'est-à-dire en considérant l'acide oxalique sublimé comme l'hydrate d'un acide carhoneux , formé de i proportion de carbone et de i'/^ proportion d'oxigène, ou ce qui revient au même, de i proportion d'oxide de car- bone et de I proportion d'acide carbonique. Suivant cette manière de voir, les oxalates de baryte, de slrontiane, de chaux, d'argent, de cuivre et de mercure, seroient des sels hydratés, renfermant toute l'eau contenue dans l'acide qu'on a employé pour lf"s fabriquer, tandis que les oxalatesde plomb et de zinc seroient des sels anhydres, des carbonites secs. L'on concf vroit sans peine : 1.° Comment les oxulates hydratés de baryte, de stron- tiane et de chaux, dont la base, indécomposable par la chaleur et le carbone , est en outre susceptible de former un sous -carbonate qui résiste à la chaleur rouge naissante, donnent à cette même température des produits hydrogénés et un résidu de sous-carbonate et de charbon. 2,° Comment les oxalates d'argent, de cuivre et de mer- cure , dont les bases sont réductibles par la chaleur et le carbone, ne donnent que de Feau , de l'acide carbonique et du métid. OXB i53 3." Enfin, comment les oxalates de plomb 'et de zinc, étant privés d'eau, ne donnent pas de produits hydrogénés. Tels sont les faits précis que M- Duloi.'g a fournis a l'his- toire de l'acide oxalique : voyons comment ils sont suscep- tibles d'être interprétés dans l'hypothèse où l'on regarderoit l'acide oxalique sublimé comme un composé d'acide carb».- nique et d'hydrogène, en un mot, comme un hydracide dans lequel l'acide carbonique seroit le principe comburant. Lorsqu'on met cet hydracide en contact avec la baryte, Ja strontiane, la chaux et les oxides d'argent, de cuivre et de mercure , l'hydracide se combine sans éprouver de changement dans sa composition et forme des hydrocar- honates. Lorsqu'on met cet hydracide en contact avec les oxides de plomb et de zinc , tout l'hydrogène de l'acide s'unit à l'oxigène de la base, et les deux élémens se séparent à l'état deau, tandis que l'acide carbonique, en s'unissant au plomb et au zinc métallique, forme un composé que M. Dulong a proposé d'appeler un carhonide , mais qui me paroit devoir être nommé carbonure , si l'on veut se conformer ù la nomen- clature des hydracides. Lorsqu'on distille ces composés, une portion d'acide carbonique se change en oxide de carbone et en oxigène , qui se porte sur le plomb ou sur le zinc pour former un protoxide. M. Dulong, sans prononcer définitive- ment entre ces deux hypothèses, penche, cependant, pour la seconde. Le seul fait peut-être, qui dans cette hypothèse ne semble pas conforme à ce qu'on sait de l'affinité du plomb pour l'oxigène, est la décomposition d'une portion d'acide carbonique par ce métal, qu'il faut admettre pour expliquer la nature des produits de la distillation de l'oxalate de plomb. (Ch.) OXALIS. (Bot.) Ce nom, que Dodoëns et quelques autres employoient pour désigner l'oseille, acetosa de Tournefort, a été transporté par Linnaeus au genre que Tournefort et ses prédécesseurs nommoient Oxys. Voyez Oseilie. (J.) OX-BIRD. (Ornifh-.) Le docteur Shavv, dans ses Voyages en Barbarie et au Levant, tom. i." de la traduction françoisc. p. 33o, dit que Cemseesy ou ["oiseau du hauf, en anglois ox- hird , est de la grandeur du corlieu , qu'il est d'un blanc de ï54 OXE lait sur tout le corps, excepté au bec et aux jambes, lesquels sont rouges, et qu'il se tient dans les prairies auprès des bes- tiaux. Cet oiseau a été rapporté au héron blanc d'Hasselquist , que les Européens établis en Egypte désignent aussi sous le nom de garde-bauf, et les Arabes sous celui d'abougardan , ou père aux tiques, à cause des insectes parasites qu'il prend sur le bétail. (Ch. D. ) OXEE, Oxea. (Entom.) Nom d'un genre établi par M. Klug, de Berlin , pour y placer une espèce d'abeille du Brésil. (C. D.) OXERA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, très-voisin de la famille des higno- niées , delà didjnamie angiosperinie de Linna"us ; offrant pour caractère essent/'el : Un calice scarieux, à quatre divisions-, la corolle tubuleuse à sa base, dilatée à son orifice ; le limbe à quatre lobes inégaux ; quatre é ta min es , dont deux stériles; un oyaire supérieur à quatre lobes, placé sur un disque glan- duleux; les ovules nombreux, attachés à des réceptacles cen- traux, d'où s'élève un style recourbé, terminé par un stigmate bifide. Le fruit n'est pas connu. II paroit devoir être une baie. OxERA élégant; Oxera pulchella. Labill. , Sert. aust. Caled. , pag. 25, tab. 28. Arbrisseau d'environ six pieds, dont les ra- meaux sont verruqueux, d'un jaune de soufre pâle, un peu glauques et cylindriques dans leur jeunesse; les feuilles sont opposées, ovales-oblongues, sans stipules; les pétioles canne- lés, de moitié plus courts que les feuilles; les grappes sont axillaires, opposées à des feuilles souvent déjà tombées; les fleurs pendantes, presque en ombelle; le calic:e est coriace, dune seule pièce, à quatre divisions oblongnes, elliptiques; le tube de la corolle très- court , puis dilaté et ventru; le limbe à quatre lobes ; les deux latéraux plus petits, à demi orbiculaires; l'inférieur ovale, un peu plus long que le su- périeur; les étamines attachées à l'orifice de la corolle; deux plus petites, stériles, non saillantes; deux autres très-longues; leurs anthères à deux loges; l'ovaire à quatre lobes ovales, placé sur un disque glanduleux et charnu -, les ovules nom- breux, ovales, striés: le réceptacle libre; le style placé dans le centre des quatre lobes, un peu plus long que les étamines, courbé , terminé par un stigmate à deux découpures aiguës. Cette plante cro/t daos la iNouvelIe-Calédonie. (Poir.) OXI i55 OXEYE ou OXET. {Ornifh.) Nom anglois de la mësan-e charbonnière ou grosse uicsange, parus major, Linn. (Ch. D.) OXIA. (Bot.) Nom grec, cité par Belon , du hêtre, fagus, CoTil on distingue, dit Merîtzel . T^spèce blanche des mon- tagnes et l'espèce ou variété noire des champs. (J.) OXIDATION. (Chim,) Acte par lequel Toxigèr-e se com- bine avec un corps pour produire xin composé qui ne rougit pas la teinture de tournesol. (Ch.) OXIDE CYSTIQUE. (Chim.) Nom qu'on a donné à un principe immédiat, qui n'a été trouvé jusqu'ici que dans les calculs urinaires. Voyez tome VI , Suppl. , p.3i et 02. (Ch.) OXIDES. (Chim.) Combinaisons de l'oxigène, qui sont dépourvues de la propriété de rougir la teinture de tour- nesol. (Ch. ) OXIGÉNATION. ( Chim. ) Acte par lequel l'oxigène se combine à un corps quelconque, soit que le composé ait la propriété de rougir la teinture de tournesol, soit qu'il ne l'ait'pas. D'après cette définition , l'oxidation est un cas particulier de l'oxigénation. ( Ch. ) OXIGENE. (Chim.) Nom adopté par les auteurs de la nou- velle nomenclature pour désigner un des principes de l'air atmosphérique qui est nécessaire à l'entretien de la vie et à toutes les combustions que nous faisons pour nous procurer de la lumière ou de la chaleur. C'est d'après ces propriétés que l'oxigène avoit reçu la dénomination d'air tntal et d'a/r de feu, ou d'air déphlogistiqué. Le nom d'oxigène est dérivé de o^vçy acide, et de yclvo/xcie-, yengendre. Lavoisier proposa ce nom, parce qu'il lui parois- soit que le corps auquel il l'appliquoit , étoit un principe nécessaire à l'acidité : aujourd'hui que l'opinion contraire est démontrée , les chimistes continuent à employer le mot oxi- gène; mais, en s'en servant, ils oublient son étymologie. Propriétés physiques. L'oxigène est gazeux , même aux températures les plus basses auxquelles on l'a exposé , et sous les pressions les plus fortes auxquelles on l'a soumis. ^56 OXI Sa densité est de i,io25; le décimètre cube pèse i^,4a25 à o",76o de pression de mercure et à la température de zéro. M. de Saissy a observé que l'oxigène devient lumineux quand on le comprime fortement dans un cylindre de verre, et qu'il ne partage cette propriété qu'avec le chlore. La cha- leur qui se dégage alors, est assez forte pour porter la tempé- rature de l'amadou au degré convenable pour qu'il prenne feu dans l'air, ainsi que le prouve l'expérience du briquet pneumatique. L'oxigène est incolore; de tous les gaz c'est celui qui a le plus foible pouvoir réfringent. L'oxigène, séparé par l'électricité voltaïque de presque toutes ses combinaisons , va toujours au pôle positif. Il doit nous paroître inodore, insipide, puisqu'il est de- puis notre naissance en contact continuel avec les organes de l'odorat et du goût. C'est le seul gaz propre à la respiration : en général, un mammifère ou un oiseau vit de quatre à cinq fois plus long- temps dans l'oxigène pur, que dans un volume égal d'air atmosphérique. Propriétés chimiques. OxiGÈNE ET CORPS SIMPLES. L'oxigène ne s'unit point directement au chlore; mais, sous l'influence de plusieurs corps, il est susceptible de donner avec lui au moins trois combinaisons, dont deux sont acides. Il ne s'unit à l'iode que sous l'influence de plusieurs corps, particulièrement sous celle du chlore. Il en résulte de l'acide iodique concret. Il se combine directement à l'azote par une élévation de température ou par l'étincelle électrique. Il se -produit de l'acide nitreux ; mais les deux oxides d'azote, l'acide nitrique et l'acide hyponitreux, ne peuvent être formés directement en présentant l'oxigène à l'azote. L'oxigène forme quatre combinaisons acides avec le soufre: une seule, l'acide sulfureux, est produite directement en plongeant le soufre allumé dans l'oxigène , ou en chauffant ce combustible au moyen d'une lentille dans une cloche d'oxigène. OXI i57 II forme deux combinaisons avec le sélénium; Tune est l'acide sélénique : on l'obtient en chauffant un peu de sé- lénium dans un litre au plus d'oxigène; l'autre, qui est un oxide gazeux, se produit en chauffant le sélénium dans un^ ballon de plusieurs litres de capacité. Dans ces combustions il y a dégagement de lumière. II s'unit au phosphore en quatre proportions au moins. L'acide phosphorique se produit toutes les fois que le phos- phore est chauffé dans Toxigène ; l'acide phosphatique ou hy- pophosphorique, l'est par la combustion lente du phosphore dans l'air. On a parlé d'un oxide blanc et d'un oxide rouge de phosphore; mais l'existence de ces combinaisons est encore problématique. L'oxigène s'unit à l'arsenic en deux proportions au moins. L'acide arsenieux est le seul qui se forme directement. Pendant sa formation il se dégage de la lumière, si la com- bustion est vive. Suivant M. Berzelius , l'oxigène se combine lentement avec l'arsenic à la température ordinaire; l'oxide produit est noir. Le bore rouge de feu I?rùle dans l'oxigène: il se produit de l'acide borique. Le silicium pur ne se combine point à l'oxigène ; mais sous l'influence de plusieurs corps il s'y unit, et forme l'acide silicique ou la silice. Le carbone dont les particules sont très - cohérentes , ne brûle dans l'oxigène qu'à une température rouge. Le car- bone d'un charbon végétal très-poreux peut brûlerlentement, même jusqu'à un certaiji point , à la température ordinaire. Lorsque l'oxigène se porte sur le carbone , il .se forme dq l'acide carbonique; mais il faut remarquer que, si l'acide carbonique produit restoit pendant un certain temps en con- tact avec le combustible à une température suffisante , il se produiroit de l'oxide de carbone. Le molybdène rouge de feu forme avec l'oxigène un acide concret. Il existe en outre un acide molybdeux bleu et un oxide brun. Le chrome ne peut s'unir à l'oxigène qu'à une tempéra- ture très-élevée. Le produit est un oxide. Le tungstène, fortement chauffé, est susceptible de former i68 OXI avec l'oxigène un oxide brun. II existe en outre un acide tungslique. Le tantale ou colombium, cliauffé au rouge avec l'oxigène, s'embrase et se convertit en acide tantaiique ou coiombique. Le titane forme au moins deux oxides, un oxide bleu et un oxide d'un blanc jaunâtre, qu'on a appelé aussi acide titanique. C'est le premier, dit-on, qui se forme quand on chauffe le titane avec le contact de l'air. L'antimoine s'unit à l'oxigène en deux proportions, suivant ]\I. Proust ; et en quatre , suivant M. Berzelius. Le protoxide de Berzelius se forme quand l'antimoine est exposé à l'air humide. M. Proust regarde ce protoxide comme un mé- lange de métal et de peroxide : l'antimoine rouge de feu s'unit à l'oxigène en dégageant de la lumière. M. Proust regarde l'oxide qui se produit alors comme un peroxide j M. Berzelius le regarde comme un tritoxide. Le tellure brûle avec flamme lorsqu'il est chauffé. Comme je l'ai dit au mot Or , la combinaison de ce métal chaud avec l'oxigène de l'air, est encore problématique. L'étain s'unit à l'oxigène en deux proportions; lorsque ce métal brûle dans l'oxigène , il se forme du deutoxide. Il y a dégagement de lumière. L'osmium, chauffé avec le contact de l'air, en absorbe l'oxigène ; il se convertit en un oxide blanc au maximum. Suivant quelques chimistes, il se produit un oxide bleu, quand le métal est exposé au contact de l'air à une tempé- rature moins élevée que celle nécessaire pour le convertir en oxide blanc. L'oxigène s'unit à l'hydrogène en deux proportions, mais il n'y a que le protoxide qu'on puisse produire directement, soit en chauffant ou comprimant un mélange de i volume d'oxigène et de 2 volumes d'hydrogène , soit en faisant passer une étincelle électrique dans ce mélange, soit encore en y portant une éponge de platine. L'iridium, le rhodium , le platine, ne s'unissent pas direc- tement à l'oxigène, mais tous s'y combinent indirectement. Suivant M. Vauquelin le palladium est susceptible de brû- ler, lorsqu'on le place sur un charbon ardent, et qu'on di- rige dessus un courant d'oxigène. OXI i59 Le bismuth chaud s'y combine en dégageant de la lu- mière. Le cuivre forme trois oxides ; les deux premiers peuvent Ctre produits directement sans qu'il y ait dégagement de lumière. Le nickel forme deux oxides, mais le protoxide est le seul qu'on obtienne directement , et encore quand on chauffe Je nickel, il n'y a qu'une foible portion du métal qui s'oxide. Le cobalt est plus combustible que le précédent ; il est susceptible de dégager de la lumière ; le produit est un peroxide : il forme trois oxides. L'urane rouge de feu s'embrase à l'air; il en résulte un oxide noirâtre. Il se combine àl'oxigène en deux proportions au moins. Le fer forme trois oxides : les deux derniers sont les seuls qu'on puisse produire immédiatement. Lorsque la combinai- son qui donne le deutoxide est rapide, il se dégage beau- coup de lumière; c'est un des plus beaux exemples de com- bustion que l'on puisse donner dans un cours de chimie. Le manganèse forme au moins quatre oxides avec l'oxi- gène, mais le deutoxide est le seul qu'on produise direc- tement. Si la combinaison est rapide, il y a émission de lumière. Le cérium est susceptible de s'unir à l'oxigène en deux, proportions; en admet généralement que le cérium chaud peut absorber l'oxigène et se convertir en peroxide. Le mercure s'unit à l'oxigène en deux proportions; l'oxide au maximum est le seul qu'on puisse former directement. L'argent s'unit à une certaine température avec l'oxigène: il n'existe qu'un seul oxide de ce métal. Le plomb est susceptible de brûler dans l'oxigène en dé- gageant de la lumière ; le protoxide et le deutoxide sont les seuls qu'on puisse former directement. Le zinc brûle avec une belle flamme dans l'oxigène; c'est le seul oxide qu'on produise directement. Il en existe un autre, que l'on obtient en faisant réagir l'eau oxigénée sur l'hydrate du protoxide. Le magnésium , le calcium , le strontium , le lithium, brû- lent avec flamme dans l'oxigène. Ces métaux ne forment qu'un oxide. i6o OXI Le barium, le potassium, le sodium, brûlent également dans l'oxigène. Tls sont susceptibles de former deux oxides. Quand la combustion est rapide, c'est le peroxide qui se produit. On ignore l'action de l'oxigène sur le zirconium , l'alumi- nium , le glucinium, l'yttrium. On ne connoit qu'un seul oxide de ces métaux. On ne connoit pas de combinaisons d'oxigène et de phthore. OxiGÈNE ET CORPS COMPOSÉS BINAIRES. Lorsque l'acide nitreux est en contact avec l'oxigène et une base salifiable humide, il peut se produire de l'acide nitrique. L'oxigène s'unit à l'acide sulfureux dissous dans T'^au; il se forme de l'acide sulfurique. A une température suffisante et en concourant avec l'action de la chaleur et de l'eau, l'oxigène est susceptible de con- vertir en acide phosphorique les acides phosphatique, phos- phoreux et hypophosphoreux hydratés. L'oxigène, mêlé au double de son volume d'oxide de car- bone et soumis à l'action de la chaleur ou de rétincelle élec- trique, produit 2 volumes d'acide carbonique. Le protoxide d'étain , chauffé avec le contact de l'air, brûle en dégageant de la lumière. L'oxigène brûle la plupart des gaz binaires dont l'hydro- gène est un des élémens; tels sont l'acide hydriodique, l'am- moniaque, l'acide hydrosulfurique , l'acide hydrosélénique , l'hydrogène arseniqué, les hydrogènes phosphurés, les hydro- gènes carbures, l'acide hydrotellurique. 11 est susceptible de convertir en deutoxide les protoxides de cuivre, de cobalt, de cérium, de cuivre, de manganèse, de plomb , de barium , de potassium, de sodium ; il convertit le deutoxide de fer en tritoxide. L'oxigène a en général peu d'action sur les chlorures secs, lors même que la température est élevée. 11 expulse le chlore des chlorures de phosphore. Il a en général beaucoup d'action sur les indurés ; à chaud il brûle le soufre de l'iodure de soufre et expulse l'iode de tous ies iodures métalliques, excepté ceux de potassium, de sodium, de plomb et de bismuth. OXI 161 I,'oxîgène brûle le carbone qui est uni à l'azote dans l'azo- fure de carbone ou le cyanogène. Il brûle le soufre et le carbone qui sont à l'état de sulfure liquide. Il altère la plupart des sulfures métalliques, mais en agis- sant très-diversement; i." suivant la force de laflinilé de la base du sulfure pour le soufre; 2.° suivant que la base du sulfure, en passant à l'état d'oxide , est susceptible de former une base salitiablc plus ou moins énergique; 3.° suivant la fixité au feu du sulfate qui peut résulter de l'oxigénation du sulfure. Par exemple, 1.° les sulfures des potassium et des autres métaux alcalins qui forment des sulfates fixes au feu , se con- vertissent en sulfates quand ils sont chauffés avecl'oxigène; •2" les sulfures de fer et de cuivre, chauffés fortement dans l'oxi- gène, sont réduits en acide sulfureux et en oxldes; 3.° le sul- fure d'or, dont la base n'a qu'une foible affinité pour le soufre, et qui ne forme pas un oxide capable de saturer l'acide sulfurique chauffé dans l'oxigène, se convertit en acide sulfureux et en or. Les séléniures éprouvent de la part de l'oxigène des chan- gemens analogues à ceux que les sulfures éprouvent de la part du même corps. Les arseniures métalliques chauffés avec le contact de l'air, sont tous décomposés; tous ou presque tous perdent leur arsenic, qui est converti en acide arsenieux ; et si le métal uni à l'arsenic est susceptible de s'oxider à la température où cette décomposition a lieu , on obtient un oxide pour résidu, La plupart des phosphures métalliques paroisscnt suscep- tibles de former des phosphates, lorsqu'ils sont chauffés avec le contact de l'oxigène. Parmi les alliages binaires, autres que les arseniures mé- talliques, celui d'étain et de plomb, appelé soudure des plombiers, éprouve une action remarquable de la part de l'oxigène ; lorsqu'il est suffisamment chauffé au milieu de l'air, il prend feu à la manière d'un pyrophore , et produit un stannate de plomb. 57. Î02 oxi Action de Voxigène siii^ les sels inorganiques à base d'oxide. Nous ne pouvons examiner en détail l'action de l'oxigène sur les sels; nous nous bornerons à dire qu'il peut se porter ou sur leur acide, ou sur leur base. Dans le premier cas il peut donner lieu, i.° à un acide plus oxigéné : tel est le phénomène que présentent les sulfites alcalins, quand leur acide se convertit en acide sulfurique par le contact de l'air; 2." à un nouveau composé non acide: tel est l'oxigène qui se porte sur l'hydrogène des acides hydriodique et hydrotellu- rique qui sont unis à des bases. Dans le second cas, où la base absorbe de l'oxigène, l'état de saturation de la combi- naison est constamment changé; telle est l'action de l'oxi- gène sur le sulfate de protoxide de fer : la base, en se sur- oxidant, donne lieu à un dépôt de sous-sulfate et à un sul- iate soluble de peroxide. Action de Voxigène sur les composés organiques. Tous les principes immédiats organiques qui contiennent du carbone et de l'hydrogène peuvent brûler dans l'oxigène à une température suffisamment élevée, et donner de l'acide carbonique et de l'eau; quand ils contiennent de l'azote, celui-ci est mis en liberté. Aux températures ordinaires, l'oxigène a de l'action sur la plupart de ces mêmes principes, surtout quand ils sont humides , délayés ou dissous dans l'eau ; et s'il est vrai de dire , qu'après un temps suffisant ces principes se réduisent eu eau, en acide carbonique, et en azote, s'ils contiennent ce principe, il faut reconnoîfre cependant qu'il en est un grand nombre qui n'éprouvent celte altération qu'après un temps très-long, par la raison que la première action de l'oxigène développe souvent une substance moins altérable à l'air , que ne l'étoit le principe immédiat d'où elle provient. J'ai démontré, dans ces derniers temps, que la présence d'une base alcaline a une iniluence très-grande pour déter- miner l'oxigène à se porter sur des matières organiques qui sont en dissolution dans l'eau. iLtat naturel. L'oxigène est extrêmement répandu ; il existe dans l'air OXI i65 atmosphérique à l'état gazeux. L'eau et une foule de com- posés inorganiques nous le présentent à i"éfat solide, liquide et gazeux. Enfin, il est un des principaux élémens des ma- tières végétales et animales. C'est donc un des corps les plus répandus. Pj'éparation du gaz oxîgêne. On introduit dans une cornue de verre lutée du chlorate de potasse; on atlapte un tube recourbé à la cornue; on la place dans un fourneau à réverbère. On chauffe doucement. Quand le gaz commence à se dégager, ce qu'on reconnoît au mouvement rapide d'une bulle de mercure qu'on a mise dans la courbure inférieure du tube, on engage cette partie du tube sous l'ouverture d'un flacon renversé et plein d'eau , qui repose sur la planche de la cUve pneumafo-chimique. On continue de chauffer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de dé- gagement de gaz. II reste du chlorure de potassium dans la cornue, conséquemment , par la seule force expansive de la chaleur, l'acide chlorique et l'oxide de potassium ont perdu leur oxigène. Lorsqu'on veut se procurer de grandes quantités de gaz oxigène, on peut faire usage de pcroxide de manganèse, qu'on distille dans une cornue de grès. Le deutoxide et le peroxide de plomb, le peroxide de mercure, peuvent également donner du gaz oxigène par la distillation. Pour reconnoitre la pureté de l'oxigène , on en fait passer dans un tube gradué plein de mercure. On note le volume et on l'agite avec la potasse; s'il est pur, il ne doit pas être absorbé; s'il conlenoit de l'acide carbonique, celui-ci seroit dissous. Pour savoir s'il est exempt d'azote, on prend le gaz qui a été agité avec la potasse et qui en a été séparé. On en fait passer bulle à bulle un volume connu dans un tube de verre fermé à un bout plein de mercure et dans lequel on a fondu un petit morceau de phosphore. La combustion s'opère vive- ment et il n'y a pas de résidu gazeux si l'oxigène est pur. Usages. Le gaz oxigène est indispensable à la respiration et à l.i i64 OXI germination; son action sur les combustibles est la source principale du calorique et de la lumière que nous nous pro- curons par les actions chimiques. Il étend son influence sur presque tous les arts, tels que ceux du blanchiment, de la teinture, etc. Histoire. L'oxigéne a été obtenu, dans le mois d'Avril 1774, de i'cïxide de mercure rouge par Bayen, qui l'annonça comme étant la cause de l'augmentation de poids de plusieurs mé- taux calcinés. Priestley, en Août 1774, reconnut les princi- pales propriétés de ce corps. En 1777, Schéele en parla comme d'une substance qu'il avoil découverte depuis long- temps. Priestley Tavoit nommé air déphlogistiqué; Schéele, air du feu ; Condorcet le nomma air vital; enfin, les auteurs de la nouvelle nomenclature le nommèrent oxigène, d'après Lavoisier. Considérations générales. Nous n'avons pu envisager sous tousses rapports l'influence de l'oxigéne dans les actions chimiques, ni développer les heureux résultats que son étude a eus sur l'avancement de la philosophie expérimentale; car, traiter ces sujets avec les détails qu'ils comportent , c'eût été s'exposer à des re- dites, et faire, au lieu d'un simple article d'un Diction- naire, un traité de chimie et l'histoire des progrès de cette science. En effet, l'oxigéne est de tous les corps celui dont les affinités sont les plus nombreuses; excepté le phthore, il s'unit à tous les corps simples : en se combinant avec le plus grand nombre, il donne lieu aux phénomènes les plus remarquables de l'action moléculaire; tels qu'un vif déga- gement de lumière et de chaleur (voyez Attraction molrcu- LAïKE, tom. III, p. 91 du Supplément; et Flamme, t. XVII); et parce que c'est de l'union de l'oxigéne avec les corps com- bustibles que nous tirons la chaleur et la lumière dont nous avons besoin pour suppléer à celles du soleil, il en est ré- sulté que, dès que l'attention des philosophes s'est portée sur des actions chimiques, elle a dû nécessairement se diri- ger sur la combustion : c'est pourquoi l'étude de la combus- OXI i«5 tîon est devenue celle de la chimie mcine. (Voyez Coups com- BURANs et Combustibles, tom. X, pag. ôSg.) Si Ton jette les yeux sur la propriété des combinaisons de. l'oxigéne , on verra que la plupart ont des propriélés toutes différentes de celles des élémens qui les constituent (voyez Attraction moléculaire, tom. 111, p. gi et 92 du Supplément), et que les élémens de ces combinaisons se sont unis en des proportions définies (même mot. p. g5 ). Parmi les composés d'oxigène on en remarque qui sont acides (voyez AciorrÉ, Acide, tome 1/% Supplém.ent), et d'autres qui sont alcalins (voyez Alcalinité et Alcalis, tom. 1.'"% Supplément). Or, l'acidité et l'alcalinité sont les propriétés les plus re- marquables, les plus caractéristiques que présentent les corps composés. Les acides et les alcalis, en perdant leurs propriétés distinctives par leur action mutuelle, présentent le phéno- mène de la neutralité au plus haut degré, et donnent par là l'cxcinple le plus frappant des propriétés corrélatives qu'of- frent les combinaisons chimiques. (Voyez t. X, p. 5i5 et 5 16.) Ce phénomène de la neutralité, envisagé sous le rapport de la corrélation des forces élémentaires dont il est le ré- sultat, conduit à considérer l'action de l'oxigéne sur les combustibles d'une manière analogue à celle des acides sur les alcalis, et conséquemment à distinguer dans l'action mu- tuelle des premiers corps deux forces élémentaires, la force comburante et la force combustible. (Voyez tom. X, p. 5 16.) La combustion, étudiée sous ce point de vue, non-seule- ment devient claire et précise , mais l'histoire des travaux auxquels elle a donné lieu, est facile à exposer, et celui qui la retrace, est nécessairement juste, lorsqu'il s'agit de pro- noncer sur la théorie de Lavoisier et sur la valeur des mo- difications dont elle a été l'objet depuis que le clilore a été rangé dans la classe des corps simples. ( Voyez tome X , pages 542 et suivantes.) Enfin, ajoutons à ces considérations rapides sur l'oxigéne, que sa présence est une condilion d'existence de tout être organisé, non-seulement il est un de leurs élémens essentiels, mais son contact est nécessaire à toute germination, comme il est indispensable à tout être doué d'organes respira- toires. ^6*^ OXl Ai)pendic< . Des oxides de chlore ou chlorures d'oxigène et de l'acide chlorique oxigénë. PflOTOXIDE PE CHLORE (PERCHLOrxCRE d'o.XIGÈnE: EuCHLORINe). Conip ositlon . Oxigène.... 22,79..., - ) r t ^. , , condense en 5 volumes. Chlore 100,00.... 4 \ Propriétés. 11 a luu; couleur d'un jaune verdâtre , plus intense que celle du chlore, et sensiblement orangée. Il a une odeur mixte de chlore et de caramel. Son poids spécifique est de 2,41744. L'eau en dissout 8 ou 10 fois son volume. Elle acquiert tine saveur aigre et une couleur orangée. Il ne seroit pas impossible qu'il se produisît un acide pendant la dissolution du gaz; car, outre la saveur aigre qui paroit l'annoncer, on observe encore, en mettant le peroxide de chlore en contact avec la teinture de tournesol, que celle-ci passe au rouge avant de se détruire. Cas où le protoxlde de chlore se décompose. "Une très-légère chaleur le décompose. Davy prétend que celle de la main est quelquefois suffisante pour cela, ainsi qu'il l'a observé lorsqu'il transvasoit ce gaz d'une cloche dans une autre ; et il est remarquable que , quoique 5c volumes de gaz se réduisent par leur décomposition en 4 volumes de chlore et 2 volumes de gaz oxigène , il y ait un dégagement sensible de chaleur et de lumière. Pour faire cette expérience on introduit .'> volumes de protoxide dans une petite cloche de verre, dont on élève ensuite la température aA'ec une lampe à esprit de vin. Lorsqu'on échauffe ou qu'on électrise 5 volumes de pro- toxide de chlore et 10 volumes de gaz hydrogène, il y a 4 volumes de chlore qui s'unissent à 4 volumes d'hydrojène, OXI 1G7 et 2 d'oxigène qui s'unissent à 4 d'hydrogène ; il reste 21 de gaz hydrogène. La quantité d'eau formée condense tout l'acide hydrochlorique produit. Si l'on fait détoner 5 volumes de protoxide de chlore avec 4 de gaz hydrogène, il se produit 8 v. de gaz hydrochlori- que et 2 V. de gaz oxigène; d'où il faut conclure que le chlore a plus d'afEnité que l'oxigène pour Thydrogène à une tem- pérature élevée. Le charbon incandescent, plongé dans ce gaz, continue de brûler. Il se produit 1 volume d'acide carbonique, et 2 volumes de chlore sont mis en liberté. Le phosphore le décompose avec une grande rapidité. 11 y a une détonation très-forte, accompagnée de lumière : il se produit de l'acide phosphorique et du chlorure de phos- phore. Le soufre, à froid, ne le décompose pas instantanément; mais après quelque temps il se produit une détonation, et il se forme de l'acide sulfureux et du chlorure de soufre. A chaud, la décomposition a lieu au moment du contact. Le gaz nitreux lui enlève l'oxigène. Le fer, l'antimoine, le cuivre , l'arsenic, le mercure , etc., n'ont pas d'action à froid; mais à chaud le gaz se décom- pose et ses deux principes s'unissent aux métaux. Avec le fer, l'antimoine, le cuivre et l'arsenic, il y a dégagement de lumière. Une expérience très-propre à démontrer l'action de l'oxide de chlore sur les métaux, consiste à introduire une feuille de clinquant dans un flacon plein de ce gaz. Il n'y a pas d'action: mais, porte -t -on un tube de verre légèrement échauffé dans le gaz, tout à coup celui-ci se décompose; la feuille métallique s'enflamme. L'oxide de chlore décompose le gaz hydrochlorique, surtout à une légère chaleur. Il se forme de l'eau , qui se dépose sur la paroi de la cloche où l'on a fait le mélange, et il reste du chlore. Cette expérience ne semble pas d'accord avec celles, 1." où 4 volumes d'hydrogène, mêlés à 5 volumes d'oxide de chlore, ont donné de l'acide hydrochlorique et du gaz oxi- gène ; 2.° où l'eau est décomposée à chaud par le chlore; es OXI mais il paroit que cela tient à ce que l'oxigène a plus d'affi- nité que le chlore pour Thydrogène à la température or- dinaire , tandis qu'à chaud le contraire à lieu. 11 n'est pas inutile de remarquer que la composition du protoxide de chlore est telle que, lorsque Tcau est décomposée par le chlore, la quantité d'oxigéne mise en liberté est dans la proportion propre à convertir le chlore qui est uni à l'hydro- gène en oxide. Prépoj'alion. On met danstine fiole à médecine 5o grammes de chlorate de potasse avec 3o grammes d'acide hydrochlorique qui ré- sulte du mélange de volumes égaux d'eau et d'acide con- centré ; on adapte un tube recourbé à la fiole ; on fait chauffer doucement, et on recueille le gaz sur le mercure dans de très petites cloches. Il est bon, avant d'examiner le produit, de le laisser séjourner quelques heures sur le mercure pour que celui-ci absorbe le chlore, qui est toujours mêlé à l'eu- chlorine. En opérant comme nous Amenons de le dire, on évite les accidens. qui pourroient être fort graves si on rece- voit beaucoup de ga^ dans un même vaisseau. I.'acide hydrochlorique se décompose certainement dans cette opération : i.° une portion , en réagissant sur la potasse du chlorate , donne naissance à de l'eau et à du chlorure de potassium: 2." une autre portion d'acide hydrochlorique, en réagi.ssant sur l'acide chlorique , donne naissance à du protoxide de chlore et à de l'eau, et il paroit qu'en outre il y a toujours une portion de chlore qui est mise à nu. Histoire. W. H. Davy le découvrit en 1811, Deutoxide de chlore ou Protochlorure d'oxigèxe. Composition. Volumes. Oxîgène 2 ) ^, / > condensés en 2 volumes. Chlore 1 ) Propriétés. Ce gaz a une couleur plus brillante que celle du protoxide de chlore. OXI ' 1^9 Il a une odeur particulière, qui est plus aromatique que celle du protoxide. Il est plus soluble dans l'eau que le protoxide. La solution n'est point aigre : elle est très-astringente et corrosive, et laisse dans la bouche un goût désagréable. Cette solution dé- truit la couleur bleue de tournesol sans la rougir. Cas où il se décompose. A loo'' il fait explosion; 2 volumes donnent 2 volumes d'oxigène et 1 volume de chlore. Le feu est plus vif que celui qui se manifeste dans la décomposition du protoxide. A la température ordinaire il n'y a guère que le phos- phore qui le décompose. 11 se produit alors de l'acide phos- phorique. Lorsqu'on mêle à 3 volumes de chlore 2 volumes de deu- toxide, le chlore qui, à l'état de pureté, enflamme le clin- quant, na plus d'action sur lui à l'état de mélange. Plus bas nous reviendrons sur ce résultat. Préparation. On l'obtient en pulvérisant de 2 à 3^ de chlorate de po- tasse , les mélangeant , au moyen d'une spatule de platine , avec de l'acide sulfurique concentré, de manière à en faire une masse solide d'une couleur orangée brillante: en introduisant cette masse dans une cornue et en la distillant dans un bain d'eau et d'alcool , le deutoxide de chlore se dégage : on le recueille sur le mercure dans de petites cloches. M. Gay-Lussac prescrit d'ajouter à l'acide sulfurique la moitié de son poids d'eau et d'introduire le mélange, réduit en pâte, dans un tube de \evve de o'",o2 de diamètre et de o",! de hauteur. Histoire, Ce gaz a été décrit le 4 Mai i8i5 par sir H. Davy. Quelque temps après, le comte de Stadion , qui n'étoit pas instruit de la découverte du chimiste anglois, l'obtenoit en même temps qu'il découvroit l'acide chlorique oxigéné. Sir H. Davy, ayant remarqué que 5 volumes de protoxide de chlore se réduisent par l'action de la chaleur à 4 volumes de chlore et 2 volumes d'oxigène , a été conduit à penser qu'il I7« OXI n'est pas impossible que cet oxide soit un mélange de 3 vo- lumes de chlore et de 2 volumes de deutoxide. En effet, ce mélange, chauffé, donne 4 volumes de chlore et 2 volumes d'oxigène, précisément comme le font 5 volumes d'euchlo- rine. En outre, ainsi que nous l'avons vu plus haut, ce mé- lange, comme Teuchlorine, n'enflamme point à froid une feuille de clinquant. D'un autre c6lé, sir H. Davy ayant ob- servé que 1 volume de chlore, mêlé à 2 volumes dair, agit encore sur le clinquant, il est porté d'après cela à peqser que, dans l'euchlorine ou dans le mélange de 3 volumes de chlore et de 2 volumes de deutoxide , il y a plus qu'un simple mélange. Mais ce raisonnement de sir H. Davy, pour démon- trer l'existence du protoxide de chlore, n'est point à fabri de toute objection (voyez la note delà page 11 du tome IX). L'observation que M. Gay-Lussac a faite, que les dernières portions de gaz qu'on obtient dans la préparation de l'euchlo- rine sont formées de 1 volume d'oxigène et de 2 volumes de chlore, sont beaucoup plus favorables à l'existence d'un pro- toxide de chlore, que l'induction que M. H. Davy a tirée de ces dernières expériences. Acide chlorique oxtgéné. Composiùon. F. Stadion , eu volumes. Oxigène 3,5 Chlore 1. Propriétés de l'acide chlorique oxigéné hydraté. Il est incolore. Il est liquide jusqu'à la température de i/|o''. Il est inodore. Il a une saveur aigre. Il se dissout dans l'eau en foutes proportions. Il rougit le tournesol sans en détruire la couleur. Il n'est pas décomposé par les acides hydrochlorique, hydrosulfurique et sulfureux. Il ne précipite pas le nitrate d'argent. OXI 17Ï Prêpmalion de l'acide chloriquc oxigéné. On pulvérise du chlorate de potasse; on le mêle par petites parties avec le double de son poids d'acide sulfurique concentré. Après une macération de 24 heures, pendant la- quelle on a remué fréquemment le mélange , on l'expose à une chaleur graduée de bain -marie, jusqu'à ce qu'il ait perdu sa couleur et son odeur : alors on le délaie dans l'eau; on le verse sur un filtre, où on le laisse égoutler; puis on le lave avec de l'eau froide jusqu'à ce que le lavage ne rougisse plus le tournesol. Le résidu doit représenter les 0,28 du poids du chlorate de potasse qui a été traité : c'est le chlorate oxigéné de potasse. On met 6 p. de chlorate oxigéné dans une cornue de verre ; on verse dessus 5 p. d'acide sulfurique , étendu de 1 p. d'eau ; on adapte un ré- cipient à la cornue, et on distille, en graduant la chaleur jusqu'à faire bouillir le mélange. 11 passe d'abord de l'eau dans le récipient, ensuite de Facide chloricjue oxigéné hy- draté, mêlé d'acides sulfurique et hydrochlorique. On pré- cipite le premier de ces acides par l'eau de baryte et le second par l'oxide d'argent. Enfin , on peut concentrer l'acide par la chaleur ou en l'exposant au vide sec. La formation du chlorate oxigéné de potasse est facile à concevoir. L'acide sulfurique se porte sur la potasse d'une portion du chlorate. L'acide chlorique de cette portion se transforme en deutoxide, et en oxigène qui se porte sur l'a- cide chlorique de la seconde portion de chlorate pour la convertir en chlorate oxigéné. Le chlorate oxigéné de potasse est blanc. Sa saveur est légèrement amère ; Il est neutre aux coulevirs végétales; inaltérable à l'air; Il est peu soluble dans l'eau froide et très-soluble dans l'eau bouillante. 11 cristallise en octaèdres. Il ne détone que très-foiblement avec la plupart des qorps combustibles, même avec le soufre, qui agit si fortement sur le chlorate de potasse. Dans ce sel l'acide contient 7 fois autant d'oxigène que Iq base. (Ch.) 172 OXI OXIMEL. (Chitn.) On appelle oximel une sorte de sirop composé essentlelleinent de miel et de Aànaigre. (Ch.) OXISMA. {Conchj'l.) M. Rafinesque a proposé (Journ. de phys. , Janv. i8ig, p. 417) d'établir un genre sous ce nom avec une coquille fossile, bivalve, qui diffère, dit- il, des jambonneaux, pinna , parce que la charnière est latérale, plissée et membraneuse. 11 l'appelle O. bifide, O. bifida , et la caractérise ainsi: Coquille droite, noire, scabre ; base tronquée; extrémité bifide, ouverte; les deux valves aiguës, plates, un peu anguleuses vis-à-vis de la charnière: longueur trois quarts de pouce. (DeB.) OXOPHYLLUM. (Bot.) Nom substitué par des botanistes modernes à celui de Ticorea, employé par Aublet. Voyez TlCORÉE. ( PoiR. ) OXYA et OXYNE. (Bot.) Noms grecs anciens du hêtre. (Lem.) OXYACANTHA. (Bot.) L'arbre ou arbrisseau que Dios- coride nommoit ainsi, est, suivant la plupart des auteurs an- ciens, le cynosbatos de Théophraste, et le même que l'aubé- pin , alba spina , et par corruption la noble épine, arbrisseau commun dans les haies. Tournefort distinguant l'alisier , cra- tœgus, quia des pépins, du néflier, mespilus, qui a des noyaux, plaçoit Voryacanlha dans son genre Mespilus. Linngsus, admet- tant cinq styles et cinq graines dans le mespilus, et seule- ment deux styles et deux graines dans le crattrgus, et trou- vant ce dernier caractère dans l'arbrisseau de Dioscoride, l'a nommé mespilus oxjacantha. Nous avons préféré la déter- mination de Tournefort, comme plus naturelle. Galien ad- mettoit un autre oxjacanlha , qui est l'épine-vinette ou vinet- tier , bcrberis ; mais on l'a seulement cité sans l'adopter. (J.) OXYANTHUS [Bot.); Decand., Ann.du Mus., vol. 9 , p. 218. Ce genre a été établi par M. De CandoUe. Il appartient à la famille des rubiacées , à la pentandrie monosynie de Linnaeus. Il entre dans la section des cinchona, et a beaucoup de rap- ports avec les locoyena et les posoqueria. 11 diffère de l'un et l'autre par son stigmate simple ; par les lobes très-aigus du ca- lice et de la corolle ; par son fruit , qui paroit devoir êtie cou- ronné par le calice; enfin, par son inflorescence latérale, doù résulte le caractère suivant : OXY 373 Un calice adhérent par son tube avec Tovaire, resserré à son sommet; le limbe à cinq décovipurcs très-aigues ; une co- rolle en forme d'entonnoir; son tube cylindrique, très-long; son limbe à cinq lobes trés-aigus ; cinq étamines sessiles à l'o- ritice du tube; les anthères saillantes, très-aiguës ; l'ovaire ovale , surmonté d'un style et d'un stigmate. Le fruit est à deux loges polyspermes. M. De CandoUe ne cite pour ce gé'nre qu'une seule espèce,, qu'il appelle oxjanllius speciosus , mais sans aucune autre des- cription. Elle est indigène de Sierra-Léone , d'où elle a été apportée par Smithmann. Il est très-probable que cette plante est la même que le gardénia tubijlora d'Andrews, Bot. repos., tab. i85, ou du même genre que celui-ci. C'est un arbrisseau dont les feuilles sont opposées, médiocrement pétiolées, glabres, alongées, elliptiques, entières , ondulées, aiguës, acuminées, longues de trois ou quatre pouces; les fleurs sessiles, axiî- laires, très-odorantes, souvent réunies au nombre de trois j leur calice est glabre, tubulé, à cinq dents droites, aiguës; la corolle blanche, à tube grêle, long de cinq à six pouces et plus, ayant les divisions du limbe linéaires, lancéolées, réfléchies, longues d'un pouce; les anthères sont sessiles, si- tuées à l'orifice du tube. (Poir.) OXYARCEUTIS. {Bot,) Voyez Oxycédrus. (J.) OXYBAPHE, Oxjbaphus. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs monopétalées, régulières, de la famille des nictagjnées , de la tétrandrie nionogj'nie de Linna?us ; oflVant pour caractère essentiel: Un calice (un involucre, Juss. ) campanule, à cinq divisions; une corolle (un calice, Juss.) en forme d'entonnoir ; le limbe à cinq lobes; trois , quelque- fois quatre étamines ; l'ovaire entouré par la base de la co- rolle; un seul style; une noix monosperme , recouverte par la base durcie de la corolle, et fermée au sommet, contenue dans le calice agrandi et membraneux. Ce genre , établi par l'Héritier , diffère des mirabilis par sa corolle courte, divisée en cinq lobes, débordant à peine le calice, et par les étamines, qui ne sont qu'au nombre de trois ou quatre. OxYBAPHE VISQUEUX : Oxjhaplius viscosus, l'Hérit., A/onogr. icon.; Mirabilis viscoia, Cavan., Icon. rar., 1 , pag. i3 , tab. 19, i74 0\Y Plante du Pérou, dont les tiges sont molles, herbacées, ve- lues, longues de six à sept pieds, couchées et rampantes, fortement glutineuses, ainsi que toute la plante; les feuilles sont grandes, en cœur, opposées, molles, pétiolées, tomen- teuses, velues des deux côtés : les deux lobes de la base larges et arrondis; le sommet terminé en pointe; les fleurs dispo- sées en grappes terminales, réunies en petits paquets, sortant de deux larges bractées* leur calice est plan, plissé, velu, à cinq dents, traversé par cinq nervures épaisses; la corolle est fort petite, purpurine; son tube à peine de la longueur du calice, renfermant trois ou quatre étamines ; les filamens de couleur purpurine. Le fruit est renfermé dans le fond du calice agrandi et à cinq plis ; la semence est à quatre ou cinq côtes saillantes, ovale et ridée. OxYBAPHE A FEUILLES GLABRES : Oxjhaphus glabrifuUiis , Vahl , Enum,, 1 , pag. 40 ; Mirabilis corjmbosa , Cavan , Icon. rar, . 4 , tab. 379 ; Caljxh^'rnenia glabrifolia, Orteg. ; Decand. , 5 , tab. 1 . Cette plante est d'une couleur glauque, d'une saveur acre; en vieillissant, elle perd une partie de ses poils ; ses tiges sont tétragones, hautes de trois pieds et plus; les rameaux inférieurs^ étalés, dichotomes, chargés de poils glanduleux; les feuilles opposées, pétiolées, ovales, en cœur, très-entières, rudes à leurs bords ; les fleurs sont disposées presque en corymbe; leur calice rougeàtre à son sommet ; la corolle purpurine, une fois plus longue que le calice ; les étamines plus courtes que la co- rolle ; les semences brunes et grenues. Cette plante croît au Pérou. OxvBAPHE OVALE : Oxjbaphus ovutus , Vahl, /. c. ; Calyxhy- menia ovata, Flor. per, , i , pag. 46 , tab. 76 , fig. b. Plante vis- queuse , hérissée de poils articulés et glanduleux; ses tiges sont hautes de trois pieds; les feuilles pétiolées, ovales, ai- guës, épaisses, entières, rudes à leurs bords; les pédoncules dichotomes, terminaux; les pédicelles uniflores; le calice s'élargit en une membrane veinée , réticulée ; la corolle est rouge , une fois plus grande que le calice , plissée à son limbe ; les étamines presque aussi longues que la corolle ; la semence lisse, en ovale renversé. Cette plante croit au Pérou , sur les collines et les montagnes. OxyBAPHE COUCHÉ: Oxjbaphus prostratus, Vahl, l. c; Caljx- OXY ;;5 liymenia proslrata , Flor. per., i , pag. 46 , (ab. 7? , fig. c. Cette espèce a des tiges striées , couchées, un peu pubesccnles, longues de trois pieds; les rameaux alternes, dichotomes; les feuilles ovales, en cœur, veinées, pubescentes, ondulées et crénelées ; les fleurs axillaires, terminales, presque en co- rymbe; les pédoncules courts, glanduleux , portant cinq à huit fleurs médiocrement pédicellées; les divisions du calice ova- les; la corolle purpurine, plisséc, trois fois plus longue que le calice; les élamines plus courtes que la corolle. Cette plante croit au Pérou , sur les collines. OxYBAPHE ÉTALÉ: Oxjbaphus cxpunsus , Vahl, l. c; Calyxhy- menia expansa , Flor. per., 1 , pag. 4^ , tab. 7 5 , fig. a. Sa tige est haute de six pieds; ses feuilles glabres, opposées, pélio- lées, ovales, aiguës, veinées, médiocrement crénelées, un peu sinuées à leurs bords; les feuilles florales presque ses- siles ; les pédoncules terminaux, dichotomes , presque eu corymbe , chargés de dix à onze fleurs pédicellées ; leur ca- lice est pubescent, glutintux; la corolle purpurine , presque campanulée ; les étamines de la longueur de la corolle; la se- mence rude, alongée, en ovale renveisé. Cette plante croît sur les collines arides, aux environs de Lima. OxvjiAPHE AGRÉGÉ : Oxjbaphus aggregatus , Vahl , l. c. ; Mi- rabilis aggregata , Cavan., Icon. rar., 5, pag. 22, tab. 457; Orteg. ; Decand., 81 , tab. 1 1. Plante de la Nouvelle-Espagne, qui s'élève à la hauteur d'un pied et plus, dont les liges sont rameuses dès leur base, garnies de feuilles lancéolées, un peu épaisses, glabres, aiguës, à peine denticulées, longues d'un pouce et demi ; les pétioles courts; les pédoncules solitaires, axillaires et dans la bifurcation des rameaux, courts et in- clinés a l'époque de la fructification, soutenant deux , trois ou quatre fleurs sessiles, renfermées dans un involucre commun , campanule, à cinq découpures ovales, inégales, agrandi après la floraison ; point de calice propre ; la corolle rougeàtre; les étamines de la longueur de la corolle; trois noix assez gran- des, velues. (PoiR.) OXYBELE, Oxjhelus. {Enlorn.) M. I.atreille a réuni sous ce nom de genre un certain nombre d'espèces d'insectes hy- ménoptères, que la plupart des auteurs d'entomologie avoient rapportés aux genres Crabron , Melline ou Nomade. Ce sont de '7G OXY petites espèces , qui difiFèrent essentiellement des asiates ou des nyssons, qui ont, comme eux, les yeux entiers, surtout parce que leurs ailes n'ont qu'une cellule cubitale fermée, au lieu que les autres en ont trois. Telle est la guêpe uniglume de Linnasus ouïe crabro uniglumis, Fabr. Les femelles parois- sent déposer de petits cadavres d'insectes auprès de leurs œufs, qu'elles placent profondément dans le sable eu y creu- sant des trous. (C. D.) OXYCARPUS. (Bot.) Genre de Loureiro, depuis long- temps réuni au hrindonia. Voyez Brindonier. (J.) OXYCEDRUS. (Bot.) Théophraste et Galien , ainsi que Dodoëns et Belon , désignent sous ce nom le cade de Provente , espèce de genévrier, juniperus oxjcedrus de Linnaeus, que Pena nommoit oxjarceutis, c'est-à-dire genévrier aigu, et dont on extrait par distillation une huile essentielle estimée. (J. ) OXYCEPHAS. (Ichthj'oL) M. Rafinesque-Schmaltz a créé sous ce nom un genre de poissons reconnoissables à leur corps conique, comprimé, couvert d'écailles dures , ou même de plaques en bouclier; à leur nageoire caudale réunie avec l'anale et la seconde dorsale ; à leur tête pointue et revêtue de larges boucliers squameux. Ce genre ne renferme encore qu'une espèce, Vorycephas scabrus, dont les écailles sont épineuses; dont le menton porte deux barbillons et dont la nageoire caudale est échancrée. Les pêcheurs siciliens, quoique connoissant à peine cet ani- mal fort rare, lui donnent le nom de pizzone. On ne sauroit d'ailleurs le manger, car il paroît manquer de chair et ne consister absolument qu'en écailles. Il est d'une couleur fauve uniforme. ( H. C.) OXYCÈRE , Oxycera. {Enlom.) Ce nom, qui signifie an- tenne pointue , a été créé par Illiger pour faire connoître un genre d'insectes à deux ailes, voisin des mouches armées ou stratyomes, dont ils diffèrent un peu par la manière dont les antennes se terminent. Nous avons décrit ce genre sous le nom d'HYP0i,É0N , et nous l'avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire , planche 48 , fig. 5. C'est l'hypoléon à trois lignes, que Geoffroy à fait connoître sous le nom de mouche armée à bandes noires. Voyez l'article Hvpoléon. (C. D. ) 05CYCER0S. (Bof.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs OXY i';7 Gomplèles, inoiiopétalées , régulières, delà famille âcs mbia- cées, (le la pentandrie monogjnie de Lirina»us, que quelques botanistes réunissent au randia ; et offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq dents ; une corolle presque en soucoupe ; son limbe très - ample , à cinq lobes; le tube court; cinq étamincs attachées à l'orifice du tube; les fila- niens presque nuls; les anthères filiformes, étalées sur le lim'ie; rovaire inférieur; un style de la longueur du tube; un stig- mate ovale, alongé, à plusieurs canutlures. Le fruit est une baie fort petite, couronnée par le calice , à deux loges polyspermes. OxYCEROs HÉRISSÉ; Oxjceros horridus , Lour., Fi. coch., i, pag. 187. Arbrisseau découvert dans les forêts de la Cochin- chine , qui s'élève à la hauteur de huit pieds sur une tige droite dont les branches sont alongées et renversées ; les rameaux courts, nombreux, étalés, opposés en croix, armés de forts aiguillons opposés , presque cornés, très- aigus; les feuilles glabres, opposées, très-entières, ovales , lancéolées : les Heurs blanches, presque terminales, disposées en grappes tricho- tomes; les baies noires. OxYCEROs DE LA Chine ; Oxj'ceros chinensis , Lour., Flor. co- chin. , 1 , pag. 187. Arf)uste, dont les tiges sont droites, hautes d'environ cinq pieds, très-rameuses, armées de plusieurs ai- guillons obliques, courts , aigus ; les feuilles sont glabres , op- posées, lancéolées, nerveuses, très-entières ; les fleurs blan- ches, disposées en grappes courtes, terminales; leur corolle en soucoupe: son tube alongé; son limbe plan , à cinq lobes; cinq filamens très-courts, si.tués à l'orifice du tube; les an- thères linéaires; un stigmate ovale, bifide. Le fruit est une petite baie arrondie, à deux loges renfermant des semences peu nombreuses, petites, arrondies. Celte plante croît aux environs de Canton. (Poir.) OXYCOCCUM. [Bot.) Cordus et Clusius nommoient ainsi une espèce d'airelle qui habite les lieux marécageux, et que Linnseus a nommée vuccinium oxjcoccos. Il diflère du vacci- nium par sa corolle fendue profondément en quatre parties. C'étoit pour Tournefort un genre distinct, Oxycoccos, que quelques auteurs modernes ont tenté de rétablir. (J. ) OXVDENIA. (Bot.) Ce genre de graminées de M. Nuttai paroit le même que le LeptoclUoa de Beauvois. ( J.) 3j. 12 178 OXY OXYLAPATHUM. (Bot.) Nom rlonné par Dioscoride et Pline à la patience aiguë, lapallium de plusieurs auteurs, ru- mex acutus de Linnœiis: le même avoit été adopté par Mat- thiole , Fuchs et Dodoëns. On trouve encore sous ce nom dans Daléchamps le polamogeton serrai um. (J. ) OXYLOBE, O.rjdobium. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, papilionacées, de la famille des légumineuses, de la décandrie monogynie de Linna^us ; offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions profondes, presque à deux lèvres; une corolle papilionacée ; la carène comprimée, de la longueur des ailes; Tétendard plan, de même longueur; dix étamines libres; le style ascendant; le stigmate simple; une gousse ovale, ventrue, aiguë, à plu- sieurs semences. Ce genre, très-voisin des gompholobium , avoit été établi par Andrews , admis par Alton. Il est le même que le calljstachis de Ventenat. On y rapporte Tespèce suivante, rangée par M. LabilLardière parmi les gompholohiurn. OxYLOBE ELLIPTIQUE : Oxjlohiurn eUipticum , Ait, , Hort. feet-v.; Gompholobium eUipticum , Labill., JVok'. HolL, vol. a, pag. 106 , tab. i35 ; Callystachis elliptica, Vent., Jard. Malm. Arbrisseau découvert par M. de Labillardière , au cap Van-Diémen , dans la Nouvelle -Hollande. Il s'élève à la hauteur de huit à neuf pieds sur une tige droite, épaisse, cylindrique, chargée de rameaux alternes, redressés, quelquefois un peu verticillés, couverts de poils soyeux; les feuilles sont légèrement pétio- lées, alternes, éparses ou rapprochées quatre à cinq en, verticillés, très-simples, ovales-elliptiques, un peu alongées, entières, repliées à leurs bords, mucronées au sommet, gla- bres en dessus, soyeuses en dessous, longues d'un pouce, larges de trois ou quatre lignes; le pétiole court, soyeux. (Poir.) OXYMALVA, c'est-à-dire MAUVE ACIDE. (Bot.) On a désigné ainsi l'oseille de Guinée, hibiscus sabdariffa^ Linn. Voyez Ketmie'. (Lem.) OXYMYRSINE. [Bot.) Voyez Ocneros. (J.) • OXYOIDES. {Bot.) Garcin , dans les Actes de la société royale de Londres, avoit distingué sous ce nom Voxalis sen- sitiva de ses congénères, dont il diffère surtout par ses feuilles pennées et se refermant au moindre contact. (J.) OXY 1-79 OXYOPE, Oryopés. {Enlom.) M. Lafreille désigne sous ce nom lin démembrement du genre Araignée, dont M. Wal- ckenaer a fait le genre qu'il rtomme Sphase. (CD.) OXYPETALUM. (Bot.) Genre détaché par M. R. Brown de Vasclepias, dont il diffère par les cornets intérieurs de la fleur, qui sont arrondis, simples, charnus, et par sa corolle renflée. On n'est pas encore d'accord sur l'admission de ce genre émané de celui de Linnaeus. Voyez Gothofreda. (J. ) OXYPHiERlA. ( Bot. ) Dans le Nomenclator botanicus de M. Steudel ce nom est cité comme synonyme du calomeria de Ventenat, genre de plante composée. (J. ) OXYPHANIA. {Bot.) Nom donné mal à propos, suivant Césalpin, par quelques personnes au tamarin, qu'elles croyoient produit par un palmier. On le retrouve , cité parDaléchamps, sous le nom de Oxyph.enicum , que Lobel rapporte aussi au tamarin, en quoi C. Bauhin n'est pas de son avis. (J. ) OXVPHŒNIX. (Bot.) Nom donné par les Grecs au tama- rin. (Lem.) OXYPHYLLUM et OXYTRIPHYLLON. (Bot.) Noms don- nés anciennement à des plantes à feuilles pointues, qu'on croit avoir été des espèces de trèfle, peut-être la Surelle et le lotier velu. ( Lem.) OXYPOGON. {Bot.) On cite ce nom générique de M. Ra- fînesque comme synonyme de lathjrus venosus de Willd. (J. ) OXYPORE, Oxfponis. {Entom.) Nom d'uU genre d'insectes coléoptères , de la famille des brévipennes ou brachélytres , dont les espèces étoient, avant Fabricius, confondues avec celles du genre Staphylin , auxquelles elles ressemblent en effet beaucoup par le port et par les habitudes. Les oxypores ont cinq articles à tous les tarses. Ils peuvent être ainsi caractérisés : Élytres très-courts , durs, ne couvrant pas l'abdomen ; tête engagée dans le corselet ; à yeux simples ; à palpes renflés en croissant à leur extrémité libre : antennes grosses , comprimées, pcrfoUées; mandibules saillantes, cour- bées, longues, croisées. A l'aide de ces caractères il est facile de distinguer les oxypores des autres genres de la même famille des brachély- tres. D'abord, dans les stènes, les yeux sont globuleux et font paroître la lêie plus large quelong^ue, tandis que , dans le genre ,8o OXY dont nous traitons, les yeux sont simples, non saillans, et, par conséquent, la tête est plus longue de devant en arrière que large de droite à gauche ou transversalement. Seconde- ment, les staphjLins et les lestèves ont les palpes maxillaires sinijiles, t.indis que dans lesoxyporcs, comme nous l'avons indiqué, les palpes maxillaires sont renflés à l'extrémité libre. C'est à la vérité de même dans les pœdcres , mais ceux- ci ont les mandibules foibles tt très-courts, quand les oxypores les ont longues, courbées, acérées, croisées. liCs mœurs des oxypores sont à peu près les mêmes que celli s des staphylins; mais on les observe plus particulière- ment dans le parenchyme des bolets et des agarics, qu'ils dé- truisent et perforent de foute part. C'est même de cette cir- constance qu'ils semblciit avoir reçu leur nom : le mot grec Cc,Ô7ropûç signifiant, qui traverse rapidement. En effet, quand on soulève l'une de ces plantes cryptogames , les oxypores se précii)itcnt hors des galeries qu'ils se sont creusées ; ils tombe; t vivement, et ne tardent pas à se soustraire aux recherches. Il paroit que leurs larves se développent dans ces mêmes matières organisées. INous a* ons fait figurer i'unedes espèces de ce genre, sur la planche 111 de l'atlas joint à ce Dictionnaire, sous le n.° 2 : c'est i'OxvpoRE ROUX, O. rufus. 11 a été décrit par Geoffroy comme le staphylin jaune, à tête, extrémités postérieures des éiytres et du ventre noires. C'est, en effet, le caractère distiuctif de cette espèce. Il y a une autre espèce voisine, qui a été décrite par Fa- bricius sous le nom de grandes mâchoires , O. maxillosus. Car. Noir; à élytres pâles, noirs à l'extrémité libre; ab- domen roux, terminé par une tache brune. Les autres espèces ne se sont pas encore trouvées en Europe. (CD.) OXYPTÈRE. (Maivin.) Genre de cétacés voisins des dau- phins, établi par M. Rafinesque sur une espèce caractérisée par deux nageoires dorsalts. (F. C.) OXYPTERIJS. {Oniith.) Voyez Ocypterds. (Ch. D.) OXYRHINQUE. {IchthjoL) On a donné ce nom à plu- sieurs poissons, et d"abord à uiiC espèce de Mohmvre, que nous avons-décrite dans ce Dictionnaire (t. XXXIII, p. 12), OXY 181 puis à un CoRRÉGONE, dont nous avons parlé (t. X, p. SG-j), et, enfin, à une Raie. Voyez ce mot. (H. C. ) OXYRHYNQUES. {Crust.) MM. Laireilic et Duméril ont composé sous ce nom une division de crustacés décafîodes macroures, qui renferme tous les genres dont !e fêt est pro- longé en pointe en avant, tels que les Maias , les Inachiis, les LiTHODF.s , les Macropodies, etc. Selon M. Latreille , les genres Dorippe, Mictyre, Leiicosie, Coryste , Oritliyie, Ma- tute et Ranine, s'y rangeroient aussi. En dernier lieu ce na- turaliste a démembré sa tribu des oxyrhynques, et les genres de la division du même nom, admise par M. Duméril, com- posent maintenant la sous-famille des Triangulaires. (Desm.) OXYRTNQUE. {Ornith.) M. Temminck a, dans l'Analyse de son système- général d'ornithologie, en tête de la seconde édi- tion de son Manuel , p. lxxx, établi ce genre, en latin tiré du grec, oxyruncus, et il lui a donné pour caractères : Vn bec court, droit, triangulaire à sa base, très-effilé en alène a sa pointe; des narines basales, latérales, comme celles des tor- cols; le tarse court, à peu près de la longueur du doigt du milieu des trois antérieurs; les latéraux égaux, l'externe soudé à la base et l'interne divisé ; la première rt mige nulle; les deuxième et troisième plus courtes que les deux suivantes, qui sont les plus longues. M. Temminck indique une espèce de ce genre, qui est de l'Amérique méridionale, et dont la tête est un peu huppée. Le dessus du corps est verdàtre et les parties inférieures pré- sentent des taches noires sur un fond d'un blanc jaunâtre. Une autre espèce est figurée dans les Oiseaux coloriés sous le nom d'oxyrinque en feu, oxjrtincus flammiceps , Tenim. (Ch. D.) OXYRINCHUS. (Foss.) Dans le Dictionnaire des fossiles, Bertrand dit qu'on s'est quelquefois servi de ce nom pour dé- signer des pierres coniques, alongées et aiguës, comme quel- ques pointes d'oursin et quelques bélemnites. (D. F.) OXYS. (Bot.) Voyez Oxaus. (J. ) OXYSCH^NUS. {BoL.) Une variété du juncus wjlexus à panicule éparse , est ainsi nommée par Dodoëns au rapport de Daléchamps. (J.) OXYSTELME, Oxj^stdma. (Bot.) Genre déplantes dicoty- 1*2 OXY lédopes, à fleurs complètes, monopëtalées, régulières, de la famille des apocinées , de la pentandrie monogjnie de Liniiaeus ; offrant pour caractère essentiel : Un calice fort petit, à cinq divisions; une corolle presque en roue; le tube court; un ur- céole à cinq découpures comprimées , entières, aiguës; cinq étamines ; les anthères saillantes, terminées par une membrane , un ovaire supérieur; le stigmate mutique; deux follicules ses- siles, renfermant des semences aigrettées. OxYSTELME CHARNU; Oxjstelma carnosa , Rob. Brown , ISov. Holl. 1 , pag. 402. Cette plante a des tiges grimpantes, gar- nies de feuilles glabres à leurs deux faces, opposées, charnues, presque ovales, très-entières, mucronées à leur sommet : les fleurs sont situées dans faisselle des feuilles, portées sur des pédoncules réunis en un fascicule presque en forme d'om- ielle, composées d'un très-petit calice et d'une corolle mono- pétale, à tube court ; le limbe est partagé en cinq découpures linéaires. Cette plante croit sur les côtes de 1* Nouvelle- Hollande. Oxy^TELME COMESTIBLE: Oxystclma esculenla, Rob. Brown, /. c; Periploca esculenta, Linn. fils, SuppL, pag. 168; Roxb. , Corom. , vol. 1 , pag. 1 3 , tab. 1 1 ; Apocjnum maderaspata- num. etc., Pluken. , Amalth., 19, tab. 3 69, fig. 6. Cette plante, placée d'abord parmi les periploca par Linné lils , est rapportée à VuxyUelma par M. Erown. Ses tiges sont grêles, souples et grimpantes, garnies de feuilles opposées, pétiolées, un peu variées dans leur forme, longues, étroites, linéaires, subu- lées ou lancéolées , les unes rétrécies à leur sommet, d'autres plus larges, arrondies à leur base. Les fleurs , au nombre de trois à huit, et toutes pédicellées, sont disposées en grappes simples, axillaires ; leur corolle est blanche ou un peu jau- nâtre, marquée de veines purpurines ou ferrugineuses, qui s'élèvent du centre et s'étendent jusqu'à la circonférence. Elle se divise en cinq découpures en roue. Elle renferme, dans le fond de son tube, cinq filamens cornus. Le fruit consiste en deux follicules g!abres, oblongs, enflés, remplis de semences aigrettées. Cette plante croît au Malabar et à Ceilan , parmi les broussailles, sur îe bord des fleuves. D'après le rapport de plusieurs voyageurs , elle sert d'aliment aux indigènes du pays. (PoiK. ) OXY ï83 OXYSTOME, Oxjysloma. {Enlom.) Nom d'un genre d'in- sectes coléoptères, à quatre articles à tous, Us tarses, de la famille des rliinocères ou roslricornes. Ce genre avoit été établi par nous depuis long- temps et employé depuis sous ce nom dans la Zoologie analytique pour réunir certaines espèces d'attelabes de Linnaeus et de Fabri- cius, dont la tête et le corselet sont plus étroits que les élytres, qui embrassent l'abdomen et lui donnent la forme d'unepoire dont la trompe seroit la queue. Le caractère du genre peut être ainsi exprimé : An- tenues en masse, droites ou non brisées; a^fant - dernier article des tarses à deux lobes ; tête et corselet pointus en alêne ; abdomen ovale. Les entomologistes ont préféré le nom d'apion, donné par Herbst à ce genre, quoiqu'il ait été établi d'abord par nous: ce nom d'apion, tiré du grec , signifiant poire, et celui d'oxys- tome, emprunté de deux mots de la même langue, o^vç, pointue, et (r]ojXA, bouche. Ce genre se distingue parfaitement de ceux des bruches, des brentes et des becmares , qui n'ont pas les antennes en masse; de ceux des charansons , des ramphes et des rhyn- chènes, dont les antennes sont brisées ou coudées; des bra- chycères, dont l'avant-dernier article des tarses est entier et non bilobé, et enfin de ceux des attelabes et des anthribes, dont l'abdomen, au lieu d'être ovale , est à peu près carré. Les mœurs des oxystomes sont à peu près les mêmes que celles des attelabes. Les insectes parfaits se rencontrent sur les feuilles des arbres et des plantes, dont ils se nourrissent. La plupart proviennent de larves qui se développent dans le tissu même des tiges ou des racines. Le plus grand nombre des espèces ont été décrites comme des attelabes. Tels sont : 1.° L'OxysTOME DU FROMENT, Oxjstoma frumentarium. Car. Rouge; à élytres sillonés en longueur de stries cré- nelées. On le trouve dans les tas de blés que l'on conserve. 2.° L'OxYSTOME DE PoMONE; O. Pomonœ. C'est celui que nous avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire, planche 16, n.° 6. i84 OXY Car. Noir , bleu : à bec un peu comprimé à son origine ; à antennes roussàtres. On le trouve sur les pommiers. 5.° L'OxYSTOME nu ]>RiNTEMPS ,'0. vemalc. Car. Noir; à élytres cendrés; à deux bandes noires ; pattes rousses. Il est commun sur l'ortie au printemps. ( C. D.) OXYSTOMES, Oxystomata. (Conchjl.) M. de Blainville , dans son S3'Stènie de conchyliologie, a désigné sous ce nom une petite famille remarquable par l'acuité de la columelle, qui se prolonge en pointe en avant, et par la minceur et le tranchant du bord droit. Elle ne comprend que le genre Hiantine, qu'il est si difficile de placer convenablement dans les autres familles. (De B. ) OXYTELE , Oxytelus. ( Enlom. ) Nom donné par Graven- horst, dans son Histoire des insectes microptcres , à un petit genre de coléoptères de cette famille des brachélylres. Ce sont de petites espèces de Staphylins. Voyez ce mot et celui de Brachéi-vtres. ( C. D.) OXYTEMOS. (Bot.) Ruellius, commentateur de Diosco- ride. cite ce nom grec ancien du coquelicot, papaver rhœas , qui est plus connu sous celui de rhœas. (J.) OXYTPvÊME, O.ijtrema. (Conchjyt.) Genre de coquilles établi par M. Riifinesque (Journ. de phys. , Juin 1819, p, 42 5) pour trois coquilles fluviatiles de l'Amérique septentrionale, qu'il dit de la famille des néritacés, et qu'il caractérise ainsi : Têt ovale, oblong ou ventru; un petit nombre de tours.de spire, le dernier fermant presque toute la coquille; ouver- ture aiguë aux deux extrémités; l'antérieure se prolongeant en une longue poinle aiguë. (De B.) OXYTRIFHYLLUM. {Bot.) C'est ainsi que Tragus nommoit en grtc Vo-.tjs de tous les anciens auteurs et de Tournefort, que Linnaeus a supprimé pour lui substituer le nom oxalis, que ces mêmes anciens donnoient à l'oseille ordinaire et à plusieurs de ses congénères. (J. ) OXYÏROPIS, Oxylropis, Decand. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones polypétales , de la famille d^s légumineuses, Juss. , et de la diadeiphie décandrie, Linn. , dont les princi- paux caractères sont les suivans : Calice monophylle, à cinq OXY 185 denfs aiguës; corolle papilionacée, à étendard plus long que les ailes et la carène, cette dernière prolongée au sommet en pointe droite ; dix étamines, dont neuf ont leurs tilcts réunis inférieurement en une g :ine qui enveloppe le pistil, et la dixième a son filet libre; un ovaire supère, surmonté d'un style légèrement courbé, terminé par un stigmate obtus; une gousse divisée en deux loges complètes ou in-.ouiplètes, au moyen d'une cloison formée par le repli de la suture supérieure. J-es oxytropîs sont des plantes herbacées, à feuilles ailées avec impaire, accompagnées de stipules; leurs Heurs sont dis- posées en épis axillaires ou portées sur des pédoncules qui partent immédiatement des racines. On en connoit quarante et quelques espèces : les suivantes croissent naturellement en France. OxvTROPis DE MONTAGNE : Oxytiopis montaiia , Decand. ; Astrag. , 63; Astragalus montanus , Linn. , Spec. , 1070. Sa racine est ligneuse, rampante; elle se divise au collet en quelques souches cotirtes, garnies de feuilles péliolées , ac- compagnées à leur base de stipules écailleuses ; ces feuilles sont composées de vingt-une à vingt- cinq folioles ovales- oblongues, un peu velues en dessus, glabres en dessous. Ses fleurs sont purpurines ou violettes, disposées, au noui- bre de sept à douze, en un épi porté sur un pédoncule long d'environ trois pouces et qui paroît naître du collet de la racine. Les fruits, qui succèdent aux fleurs, sont des gousses oblongues , presque cylindriques, velues, divisées en deux loges par une cloison complète. Cette plante est assez com- mune dans les prairies sèches et élevées des Alpes, des Py- rénées et des hautes montagnes de l'Europe. OxYTROFis DE l'Oural: Oxjtropis uvaleiisis , Dccaud. ; Astvag. ^ 55 ; AsLragalus uralensis , Linn. , Spec, 1071 ; Jacq. , 7c. rar. , 1 , t. i55. Sa racine est ligneuse; elle produit une lige très- courte, garnie de feuilles accompagnées de stipules écailleuses, et composées de vingt-sept à trente- une folioles oblongues, pointues , chargées en dessus et en dessous de longs poils soyeux et blanchâtres. Les fleurs sont purpurines ou violettes , disposées, au nombre de vingt à vingt-cinq , en épis portés sur des pédoncules plus longs que les feuilles. Les gousses ï«6 OXY sont cylindriques , pointues , légèrement velues, à deux loge& complètes. Cette espèce croît dans les pâturages des Pyré- nées, des Alpes, en France, en Italie, etc. OxYTROPis DES CHAMPS : Oxytropis campestris , Decand. , Astrag. , 69; Astragalus campestris, Linn. , Spec, 1072. Sa racine est cylindrique , alongée , divisée au collet en plusieurs souches courtes, garnies de stipules écailleuses adhérentes au pétiole. Ses feuilles sont radicales, composées de dix-sept à vingt-une folioles ovales-oblongues, pointues, plus ou moins velues. Les fleurs sont d'un blanc jaunâtre, disposées en épis ovales, portés sur des pédoncules radicaux, de la longueur des feuilles. Les gousses sont ovoïdes, légèrement renflées, divisées par une cloison incomplète. Cette plante croît dans les prairies sèches des montagnes et sur les collines décou- vertes. OxYTROPis FÉTIDE : Oxyh'opis fœliàa , Decand.; Astrag. , 60; Astragalus fœtidus , Vill. , Dauph. , 3, p. 466, t. 43. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente; mais toutes ses parties sont glabres, un peu visqueuses et ont une odeur fétide; ses folioles sont plus petites, plus nombreuses; ses pédoncules sont un peu laineux au-dessous de l'épi, qui est composé de cinq à six fleurs d'une teinte plus blanchâtre; enfin, ses gousses sont cylindriques, deux fois plus longues. Cet oxytropis vient dans les lieux pierreux des Alpes et des hautes montagnes. Oxytropis velu : Oxjtropis pilosa , Decand., Astrag., j3 ; Astragalus pilosus , Linn., Spec, 106 5. Sa racine pousse plu- sieurs tiges simples, droites, hautes de huit à dix pouces, chargées de poils blanchâtres, et garnies de feuilles compo- sées de vingt-une à vingt-cinq folioles oblongues, pointues, velues. Ses fleurs sont d'un blanc jaunâtre, disposées, par quinze à dix -huit ensemble, en épis portés sur des pédon- cules axillaires de la longueur des feuilles. Les gousses sont cylindriques, sillonnées, à deux loges complètement séparées. Cette espèce croît parmi les rochers des montagnes du Midi de la France et de l'Europe. ( L. D.) OXYURE, Oxyurus. (Entomoz.) Genre de vers intestinaux, établi par M. Rudolphi pour un certain nombre d'espèces que la plupart des auteurs systématiques, comme Goëze, OXY 187 Schrank, Gmelîn, Bruguière, plaçoient dans le genre Tricho- céphale, parce qu'ils uA^oient pris la Icte pour la queue, et quavoit déjà proposé Zeder sous le nom de Mastigode. M. Breuiscr, depuis, a montré que l'on devoity ajouter l'ascaride vermiculaire de l'homme et plusieurs autres espèces d'asca- rides de M. Rudolphi. Les caractères de ce genre peuvent être exprimés ainsi : Corps rond , élastique, très-atténué ou finement subulé en arrière dans la femelle. Bouche orbicu- laire, grande; anus se terminant, ainsi que l'appareil géné- rateur de la femelle, dans une sorte de cloaque ou d'ouver- ture extérieure commune ; l'organe excitateur du màle dans une gaine. Toutes les différentes espèces d'oxyures connues jusqu'ici, ont été trouvées dans le canal intestinal des ani- maux mammifères. M. Rudolphi , dans son Systema Entozoorum, n'admeltoit dans ce genre que l'espèce qui lui a servi de type, le trichocéphale du cheval, des planches de l'Encyclopédie. Dans son Sjnopsis il en a ajouté deux, sous les noms fl'O. alata et O. amhigua; enfin, M. Bremser, ayant soigneusement étu- dié l'ascaride vermiculaire de l'homme, ainsi que plusieurs autres espèces, les a rapportées aux oxyures. L'OxYURK DU CHEVAL : O. curvula , Rudolph. , Entoz., tab. 1 , iig. 56; et Encycl. méth. , tab. 33 , fig. g; Trich. equi , d'après Goeze : Corps de deux ou trois pouces de long sur deux tiers de ligne de diamètre, un peu courbé dans sa partie anté- rieure, un peu renflé au milieu, obtus en avant et plus ou moins longuement atténué en arrière. Ce ver, qui se trouve communément, et à toutes les épo- ques de l'année, dans le cœcum du cheval, quelquefois en très-grande abondance, offre quelques variations pour la lon- gueur de la partie subulée de l'extrémité postérieure; la tète non distincte , est obtuse; la bouche, orbiculaire, est comme plissée à sa circonférence. La partie antérieure , épaisse, cylin- drique et égale, après une courbure plus ou moins mar- quée , se continue dans la partie postérieure , qui s'atténue peu à peu ; l'extrémité postérieure est un peu obtuse. L^ cloaque ou l'orifice commun de l'anus et de l'organe femelle, est situé assez en avant de cette extrémité. Le canal intestinal, à quel- que distance de la bouche, se dilate en une espèce d'estomac, puis se relire, se fléchit de différentes manières et se ter- iB3 OXY mine par une partie grêle dans le cloaque. Il est le plus souvent rempli par une matière grise, ce qui donne à l'ani- mal une couleur d'un blanc sale. Quoique M. Rudolphi ad- mette des sexes difTérens dans cette espèce, il dit cependant que tous les individus qu'il a observés contenoient dans la partie atténuée des œufs elliptiques avec un point noir au milieu. L'Oxyure de l'homme; O. howinis, Bremser, Vers intest. de l'homme, pi. i , fig. 3, le mâle, et pi. 1 1 , lig. i , la fe- melle, de la traduction françoise. Oxyure à tête obtuse, ac- compagnée de chaqiie côté par une membrane vésiculaire ; la queue du mâle en spirale et obtuse, celle de la femelle subulée et droite. C'est, comme nous l'avons dit plus haut, l'ascaride vermiculaire de tous les zoologistes el les patholo- gistes jusqu'à M. Bremser et M. de Lamarck , qui a adopté la manière de voir de Iheloiinthologue de Vienne. Ce ver, qui séjourne si communément dans le gros intes- tin , et principalement dans le rectum de l'homme, est connu des médecins de temps immémorial: le mâle, de la longueur d'une ligne ou d'une ligne et demie, a le corps mince, très- élastique et de couleur blanche ; la partie antérieure, obtuse, est entourée d'une membrane transparente, formant une espèce de vessie, à travers laquelle on aperçoit l'œsophage, d'abord cylindrique, puis claviforme , avant qu'il se change en un estomac globuleux. Le canal intestinal se continue ensuite dans toute la longueur du corps jusqu'à sa terminaison. M. Bremser convient qu'il n'a pas vu les vaisseaux sperma- tiques entourant le canal intestinal, non plus que le pénis, dans cette espèce , comme il les a observés dans l'oxyure des lapins sauvages. La femelle, beaucoup plus grosse, puisqu'elle atteint une longueur de quatre à cinq lignes, et beaucoup plus commune à ce qu'il m'a semblé, est tout -à- fait comme le mâle jusqu'à la terminaison de l'estomac; mais à partir de cet organe l'intestin est enveloppé de toutes parts par les oviductes, qui se terminent comme il a été dit. Les enfans, les femmes, les personnes d'un tempérament lymphatique , et qui se nourrissent mal , ou qui boivent de mauvais cidre, y sont plus sujets que les autres; mais j'en ai observé dans des vieillards. Ce ver est remarquable par la OYE 189 vivacité de ses inouvemens, et par la faculté qu'il a de sauter à quelque distance par l'élasticité de son corps. Il est égale- ment sujet à une rupture des parois abdominales, de ma- nière à produire une véritable éventi'ation. L'Oxyure de la souris; O. ohrelatus; Ascaris ohrelaLa, Rud. Ver de trois à quatre lignes de long; la tête obtuse, avec une membrane latérale, vésiculaire, et la pointe de la queue courte et un peu obtuse : dans les gros intestins de la souris. C'est encore à M. Bremser qu'est dû le passage de ce ver dans le genre Oxyure: Frœlich avoit donc raison, en le re- gardant comme une variété de l'oxyure vermiculaire. Il pa- roît qu'elle existe dans plusieurs autres rongeurs. L'Oxyure microcéphale; O. microcephalus ; Ascaris micro- cephala, Rud. Ver d'un pouce tt quelques lignes de long, à tête petite, rétrécie , sans membrane latérale; la queue, plus épaisse, terminée par une pointe courte et arquée-, de la cavité abdominale de l'ardea comata. Quoique M. Bremser assure que cette espèce appartienne à ce genre, M. Rudolphi dit dans sa phrase caractéristique, caput trivalve. L'Oxyure du lapin sauvage; O. ambiguus, Bremser. Cette espèce , que je n'ai pas vue et dont je ne puis donner la phrase caractéristique , paroît être commune dans les gros intestins du lapin sauvage. C'est en l'observant que M. Brem- ser a été conduit à sa découverte sur l'oxyure de l'homme. Le trichocéphale onguiculé de M. Rudolphi, trouvé dans le gros intestin du lièvre, et dont Zeder faisoit une espèce de mastigode , n'appartiendroit - il pas aussi à ce genx-e ? (DeB.) OYA. ( Bot. ) Voyez Helm. ( J. ) OYAT. (Bot.) Nom qu'on donne sur la côte de Boulogne au roseau des sables, arundo arenaria, Linn. ( Lem. ) OYE. {Ornith.) Ancienne orthographe du nom de I'Oie. (Desm.) OYÈNE. (Ichthjol.) Nom spécifique d'un Labre que nous avons décrit dans ce Dictionnaire , tome XXV, pag. 55. (H. C.) OYEVAERT, (Ornith.) Un des noms flama^nds de la ci- gogne blanche, ardea ciconia, Linn. (Ch. D.) 190 OYO OYOT. [Bot.) Nom javanois de Vipomcea paniculala de Burmann. (J. ) OYSANITE. (A/m.) Nom donné d'abord au minéral nommé ensuite par HaiiyANATASE, et qui est un oxide de Titane (voj'-. ce mot), du nom du bourg d'Oysans en Dauphiné , lieu re- marquable par le grand nombre d'espèces de minéraux et de roches qu'on a reconnus dans ses environs. (B.) OYSTERCATCHER. {Oniith.) Nom anglois de Thuîtrier, hœmafopus oslralegus, Linn. (Ch. D.) OYUNERNEMR. {Bot.) Nom égyptien, suivant Forskal, d'un fusain , evonynius inermis. ( J. ) OZEL. (Ornith.) Voyez Ouzel. (Ch. D.) OZÈNE; Ozena, Oliv. {Entom.) Genre de coléoptères carnas- siers de la section des pentamérés, voisin des scarites , ayant le port des insectes de la fiimille des lucifuges, et étant parti- culièrement distingué des genres à côté desquels il doit prendre place, par ses antennes, dont les quatre premiers articles sont serrés et cylindriques, et les derniers monili- formes, avec le dernier plus gi'os que les autres, et com- primé. L'OzÈNE dentipède dé Cayenne a dix lignes de longueur; les élytres striées; les jambes antérieures échancrées. Il est noir. (Desm.) OZINISCAN. (Ornith.) Voyez Arc-en-queue. (Ch. D. ) OZŒNA. (Malacoz.) Dénomination employée par Pline (liv. IX, chap. 3o) vraisemblablement pour l'espèce de poulpe qu'Aristote a nommée ozolis , et qui étoit ainsi appelée à cause de l'odeur forte de sa tête. Nous ignorons à quelle espèce connue convient ce caractère. (De B. ) OZOLE. {Crust.) M. Latreille a donné ce nom à un ento- mostracé , nommé Binocle par Geoffroy, et Argcle par M. de Jurine fils. II est décrit sous cette dernière dénomination dans l'article Malacostracés. Voyez tome XXVIII , p. Sgi. (Desm.) OZOLIS. [Malacoz.) Aristote , en parlant des espèces de poulpes, après en avoir énuméré trois, dit qu'il y en a une quatrième, que l'on nomme Bolystème ou Ozolis , mais il n'en dit rien autre chose, en sorte qu'il est à peu près impossi- ble de déterminer si nous connoissons ou non cette espèce. (De B.) OZO 39» OZONIUM. (Bot.) Genre de la famille des champignons de Tordre des Mucédinés et de la série des Bjssoïdées de la mé- thode de Link. Il est caractérisé par ses filamens fibreux, longs, libres, rameux, cloisonnés, rampans, un peu sem- blables à de la bourre; Icspriaiaires plus épais, cylindriques, presque glabres. Ce genre de Link, adopté par la plupart des mycologues, a beaucoup de rapport avec les Himantia et Dematium , dont ses espèces faisoient partie autrefois. Tous les trois ont été considérés comme des Bjssus , dont en effet ils ont le port et la ressenil)lance par leur manière de croître sur les feuil- les et les herbes sèches, et dans les lieux souterrains. 1.° OzoNiUM COULEUR DE SAFRAN : Ozonîtim croceum , Pers. , Mfcol. eur., 1 , pag. 86; Himantia sulfurea, Pers., Sjnops.; Spo- rolrichum croceum, Kunze , Mjeol. , 1 , p. 81 , e.r Pers. 11 forme des taches ou plaques éparses, un peu épaisses, d'un jaune safran ; ses fibres sont difformes et rameuses ça et là. 11 se rencontre sur les branches mortes tombées , et quelquefois dans la terre. Ses fibres ont six lignes de long au plus, et souvent elles sont irrégulièrement renflées. Pcrsoon se demande si cette plante ne seroit pas un jeune état de l'athelia cilrina. ■2° OzoNiuM COULEUR DE TUILES: Ozonium latcritium , Feis. , loc, cit. , Himantia, ejusd. , Syn.; Clavariafiliformis , Sow. , Enql. fung., tab. 387 , fig. 4. Ses fibres, rameuses çà et là, sont iné- galement renflées, glabres, roussàtres. On le trouve en au- tomne sur les feuilles desséchées du châtaignier, qu'il recouvre entièrement le plus souvent, et qu'il agglutine entre elles: sa couleur est presque celle du safran. Le plus souvent il est libre, quelquefois cependant redressé, rarement rameux, et d'une couleur roussàtre ou baie, ou semblable^ à celle des tuiles, avec les extrémités blanches. 5.° OzoNiUM ENTREMÊLÉ : Ozonium stuposum , Pers., loc. cit.; Dematium, ejusd., Sjn.; Bjyssus interte.rta , Decand,, FI. fr. En touffes grandes de diverses formes, de couleur de rouille ou d'un fauve jaunâtre; filamens entrecroisés, opaques, presque glabres, offrant çà et là des tubercules arrondis. On le ren- contre dans les caves, les lieux souterrains, les carrières, les minières, etc. 4'° OzoNiDM FAUVE : Ozonium fulvum , Pers. . loc. cit. , t. 8 , '92 ozo fig. 1 et 2 ; Ozonium auricomum , Link , im Berl. Mag. 5 , p. igj Dematium sLrigosum , Vers. , Sjn. ; Byssusfulva Huds., Humboldt : Bjssus barbata, Engl. Bot., tab. 701. Ses gazons sont très- denses, d'une fauve couleur de rouille, iotniés de fîbies roides et longs. On le rencoutic sur les Ironcs d'arbres des- séchés, mais exposés à Thumidité, surfout sous l'écorce ou entre ses tissures^ il finit par blaiichir. Dans les Vosges on trouve sur les tiges sèches de la gentiane jaune une variété de cette espèce dont les filaniens sont plus longs, plus dis- tincts, divergens à Textrémité, et d'une couleur de jaune sale. 5." Ozonium rayonnant : Ozonium radians, Pers. , loc. cit., pi. 8, fig. 3 ; Bjssus parietina , var. a, Decaud. , FI. fr. Il forme des plaques d'un jaune pâle , assez étendues et élégan- tes , composées de fibres principales, divergentes, très-ra- meuses, capillaires, comme velues. Celte belle espèce forme des plaques membraneuses sur les murailles des caves et des lieux obscurs et humides. Cette plante, comme la précé- dente, ne sont pas des espèces de mesenterica, Pers., comme l'ont cru MM. De Candolle et Link. Voyez Mesenterica et Phlebomorpha. (Lejï.) OZOPHYLLUM. {Bot.) Schreber avoit substitué ce nom pour désigner le ticorca d'Aublet, (J.) OZOTHAMNUS. (Bot.) Ce genre de plantes composées est établi par M. R. Brown sur des plantes extraites d'autres genres. 11 lui donne pour caractères des fleurs et fleurons au nombre de moins de vingt, tous hermaphrodites ou en- tourés de quelques fleurons femelles plus grêles; les anthères incluses sont munies /le deux soies à leur base. L'aigrette des graines e^ sessile , composée de poils quelquefois plumeux. Le réceptacle ou clinanthe est n-u et lisse. Le périanthe ou péricline est coloré, composé de plusieurs écailles scarieuses et imbriquées. L'auteur rapporte à ce genre les eupatorium ferrugineum et rosinarinifolium de M. Labillardière , la chrjsocoma cnierea du même et peut-être la colea picrifolia de Forster. Ce sont des arbrisseaux de la Nouvelle- Hollande, de la Nouvelle -Zé- . lande et de l'Afrique australe, ayant une odeur forte et idésa-I gréable ; leurs feuilles sont alternes , étroites, entières , à PAC 195 bords recourbés en dehors. Les fleurs sont petites, disposées en corymbes terminaux. C« genre doit être placé dans la fa- mille des corymbifères , section des réceptacles nus, graines aigrettées, et fleurs à fleurons, non loin de reupatoire,avccle- quel il a beaucoup d'alKnité. (J. ) OZYMUM. (Bot.) Voyez OcYMCM. (Lem.) OZZANE. {Ichthjol.) Voyez Muggini. (H. C.) PAAFUEL. {Ornith.) Le paon, pavo , Linn., se nomme ainsi en Hollonde. (Ch. D.) PAAKARIKHOU. {Ornith.) Nom kourile d'une espèce de canard. (Ch. D.) PAAPUIN. [Bot.) Nom hébreu du champignon, cité par J. Bauhin et Menizel. (J.) PAA-TSYANS. {Bot.) Nom chinois delà banane, cité dans le Recueil abrégé des Voyages. (J.) PABA. {Bot.) Nom de Vophioglossum Jlexitosum dans Pile de Ceilan. (J.) PABO DE MONTE. {Ornith.) Ce nom, qui signifie dindon de montagne , a été donné par les Espagnols du Mexique au hocco mituporanga, Marcgr. , crax alector, Linn. La même dénomination est aussi appliquée à Pyacou , jacuhu, dans les environs de la rivière de la Plata. (Ch. D.) PAC. {Mamm.) C'est le même nom que Paca. (F. C.) PAC. {Ornith.) Voyez MAnor.v. ( Ch. D. ) PACA: Cavia , Gmel, ; Cœlogenus. {Mamm.) Nous avons établi ce genre en donnant dans ce Dictionnaire, tome Vf, page 20, l'histoire des animaux qu'on réunissoit alors sous le nom dç Cabiais. A cette époque (1806)' nous ne distin- guions encore qu'une seule espèce de paca. Depuis nous en avons reconnu deux , dont nous avons exposé les traits distinctifs dans le tome 10, page 203, des Annales du Mu- 1 Ce VI. ' volume du Dictionnaire a réeilement été publié en i8o6, quoique dans la nouvelle édition qui en a élé faite il porte U date de 1817. 57. ]3 ^94 PAC séum d'histoire naturelle. Nous nous bornerons donc à ajouter ici ce qui peut servir à compléter notre première description. Aux singulières poches extérieures que ces animaux ont sous les arcades zygomatiques, se joignent encore des poches dans l'intérieur de la bouche, qui ne .ressemblent point aux abajoues des singes, mais sont plutôt formées acciden- tellement d'une part par le jugal creusé à sa face interne, qui en fait le côté extérieur, et de l'autre par les muscles des joues, qui en font le côté intérieur. Cette poche ou plu- tôt cette cavité s'ouvre vis-à-vis du vide qui sépare les inci- sives des màchelières, et elle ne paroît pas être plus utile à l'animal que ses poches externes. Elle n'a point de liga- mens , point de muscles propres à la fermer; elle n'est point extensible à l'extérieur, où une partie osseuse fait ses parois, et elle ne peut l'être à l'intérieur qu'en s'avançant sous les maxillaires. La verge est plus remarquable encore que ces singulières poches. Elle est cylindrique dans la plus grande partie de sa longueur et terminée en un cône obtus; toute sa surface est couverte d'une grande quantité de papilles aiguës plus ou moins saillantes et plus ou moins cornées, excepté le long d'un fort ligament , qui la garnit en dessous dans toute sa longueur. Le gland n'est distingué du corps de la verge que par un sillon transversal situé en dessus à la naissance du cône. L'orifice de l'urètre est perpendiculaire à ce sillon , et , comme lui, en des- sus du gland. Mais, ce qui fait le caractère le plus remarqxiable de cet organe, ce sont deux crêtes osseuses, dentelées et mobiles, qui se trouvent situées parallèlement au ligament inférieur dans les trois quarts de sa longueur. Les dente- lures de ces crêtes, dont les pointes sont dirigées en arrière, ne peuvent guère être comparées qu'aux fortes épines des ronces, et leur objet évident est d'empêcher la femelle de se soustraire à la consommation de sa fécondation. Cette crête peut être couchée ou redressée à la volonté de l'anî- mal. L'espèce que j'ai décrite à l'article Cabiai , est celle du Paca noir , Cœlogenus suhniger. Outre la teinte de son pe- lage, elle se caraciérise encore par la surface très-lisse des PAC 195 os de sa tête et par des arcades zygomatiques moins saillantes que celles de l'autre espèce. Le Paca fauve [Cœlogenus fulvus) a surtout pour carac- tère un pelage d'un beau fauve doré, au lieu d'être brun noirâtre, et une tête osseuse, couverte de fortes et nom- breuses rugosités, qui s'aperçoivent au dehors par les irré- gularités de la peau. Les auteurs originaux qui ont parlé du paca noirâtre, sont Marcgrave, Maffé, Leri, Buffon , Suppl. 3, qui donne la figure d'une femelle adulte, d'Azara et Barrère. Ceux qui ont parlé du paca fauve, sont: Brisson , Buflon , tome 10, qui donne la figure d'un jeune mâle, et M. Geoffroy. (Je dois renvoyer pour cette dernière citation à la note qui se trouve page 1206 de mon Mémoire sur le genre Paca, tome 10 des Annales du Muséum d'histoire naturelle.) (F. C.) PACAES , GUABAS. {Bot.) 11 est dit dans le Petit recueil des Voyages, que ces noms sont donnés à un fruit des envi- rons de Quito, qui a la forme d'une gousse un peu aplatie, remplie d'une moelle succulente. MM. de Humboldt et Bon- pland, qui l'ont vu sur les lieux, l'ont reconnu pour une espèce à'inga, que M. Kunth a nommée inga insignis. (Voyez Banco.) Feuillée cite le nom de pacai dans le Chili pour l'es- pèce qui est maintenant l'inga angustifoUa de Willdenow. C'sst quelque espèce de ce genre que Ton nomme ailleurs pois sucrin. (J.) PACAI. {Bot.) Voyez Pacaes. (J.) PACAL. {Bot.) Monardez, cité par J. Bauhin, parle d'un arbre de ce nom qui croît à cinq lieues de Lima, sur le bord d'un fleuve. 11 ne le décrit point, il indique seulement ses vertus médicales, mais beaucoup trop vaguement. C. Bauhin le cite à; la lin de son article sur l'orme avec lequel il croit qu'il a de l'affinité. (J. ) PACANES. {Bot.) (3n donne ce nom dans l'Amérique méri- dionale au fruit du pacanier , espèce de noyer qui fait partie du genre nouveau Carya, séparé du Juglans par M. JNuttal. La noix de ce fruit est lisse, ovoïde, oblongue, semblable à une olive; ce qui l'avoit (riI vomtver juglans olUœformis.{3.) PACANIER. {Bot.) Nom vulgaire d"une espèce de noyer d'Amérique. ( L. D. ) 'S^^ PAC PACAPAC. {Oiiiith.) Espèce de colinga qu'on nomme aussi pompadour , ampelis pompadora , Linn. Voyez - en la description, tom. XI, page 22. (Ch. D.) PACASSE. (Mamm.) Les voyageurs au Congo ont parlé sous ce nom d'un mammifère qu'ils comparent au buffle , mais qui paroît se rapprocher davantage des antilopes ; aussi BuCfon croit-il que le pacasse et le coudou sont le même animal. ( F. C. ) PAGAYES. (Bot.) Ce nom d'un fruit semblable à une noix, mentionné par C. Bauhin , d'après la grande collection des Voyages dans les Indes occidentales, pourroit bien désigner l'espèce de noix plus connue sous le nom de pacane , produit par le juglans olivaformis , lequel auroit été écrit et prononcé d'une manière différente. (J.) PACCOO-BENDO. [Bot.) Marsden , qui parle de ce végétal dans son Histoire de Sumatra, dit qu'il ressemble à un jeune cocotier nain, et croit qu'il en est une espèce. Sa tige est courte et pleine de nœuds, et la partie inférieure des bran- ches est hérissée de piquans. 11 produit une espèce de chou semblable à celui du cocotier, lequel est un excellent mets. Sa fleur est jaune. Il ajoute que, quoique rangé parmi les fougères par les Malais et par Rumph, il n'a aucune affinité avec ces plantes. Nous observerons cependant que si sa plante est la même que le Pacl-Utan de Rumph (voyez ce mot) ou une espèce congénère, elle appartient certainement à la fa- mille des fougèri's. Il a peut-être pris pour branches les pé- tioles très - longs des feuilles, et pour fleurs la poussière rousse ou dorée de la surface inférieure des feuilles. Rumph dit de même qu'on mange les sommités, mais il fait moins d'éloges de cet aliment. ( J. ) PACHACA. [Bot.) Le cupparis pachaca, de la Flore équi- noxiale, est ainsi nommé à Cumana en Amérique. Le même nom est donné dans le Pérou à la calcéolaire à feuilles de saule. (J.) PACHATACYA. (Bot.) Dans le Pérou on donne ce nom au moiina prûstruta de la Flore du pays. (J.) PACHA-VELUDA. [Bot.) Vandropogon plumosum de Will- denuw est ainsi nommé dans les environs de Villa del pao et de Cumana en Amérique. (J.) PAC 197 TACHÉE. (A/m.) C'est, dit-on, le nom que l'on donne dans l'Inde à l'émeraude orientale , qui est un corindon télé- sie vert. (B.) PACHIRIER, Pachiria. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières, de La famille des malvacées {bombacées , Kunth), de la monadeiphic polyandrie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice simple, campanule, persistiint; cinq pétales très-longs, égaux, linéaires, attachés à la base du calice; des étamines nombreuses ; les filamens réunis en cylindre à leur moitié inférieure, divisés ensuite en plusieurs faisceaux; les anthères linéaires, un peu arquées; un ovaire supérieur, pentagone; un style ; le stigmate «à cinq divisions. I.e fruit est une grande capsule, presque glolMileuse, coriace, presque ligneuse, à une seule loge, s'ouvrant en plusieurs valves, renfermant des semences anguleuses. Ce genre renferme des arbres d'un beau port, garnis de feuilles alternes, digitées, de stipules à la base des pétioles. I-es fleurs sont d'une grande beauté, solitaires, axillaires. PACHiRiEa aquatique: Pachiria aquatica, Aubl., Guian., 2, page 726, tab. 291 , 292 ; Cavan., Diss. , 5 , pag. 176, tab. 72 , fig. 1; Lamt'k. , III. gen. , tab. 689; Carolinea princeps, Linn. fil., Suppl. 5i4; vulgairement Cacao sauvage. Arbre de l'A- mérique méridionale , d'un très-bel aspect, surtout lorsqu'il est chargé de ses fleurs : il s'élève ordinairement à quinze ou vingt pieds de haut. Son tronc est revêtu d'une écorce cen- drée; son bois est mou, spongieux; ses rameaux sont garnis de feuilles alternes, pétiolées, composées de trois à cinq folioles ovales, lancéolées, aiguës, presque sessiles , dispo- sées en forme de digitations, à l'extrémité d'un pétiole long de cinq à six pouces, muni à sa base de deux stipules. Lts fleurs sont magnifiques, longues de plus d'un pied, presque tubuleuses , veloutées , jaunâtres , solitaires , axillaires. Les pédoncules sont très -épais, fort courts; les pétales épais, très-caducs, concaves, linéaires, très-aigus , ouverts , réfléchis à leur sommet; rintérienr est occupé par un gros paquet d'étamines, dont les filamens sont rougeàtres; les anthères sont d'un beau pourpre. Le fruit est une grosse capsule ovale, roussàtre, velue, relevée de cinq côtes arrondies; ^98 PAC elle ressemble au fruit du cacaoyer [theolroma) ^ aussi les gens du pays lui donnent, à Cayenne, le nom de cacao sau- vage. Les Galibis en mangent les semences cuites sous la braise. Le pachira nitida , Kunth , in Hunib. et Bonpl., Nov, gen., vol. 5, pag. 5oj , est très -rapproché de cette espèce, si ce n'est la même. Pachirier élégant: Pachiria insisnis , Encycl. . vol. 4, pag. 690, n.° 2; Carolinea insignis , Svvart. , F/. Ind, occid. , 2, pag. 1202; Bombax grandiflorum , Cavan. , Diss., 5, pag. 296 , tab. 164. Arbre non moins remarquable que le précédent par la grandeur et la beauté de ses fleurs. Ses feuilles sont alternes, pétiolées, comme digitées, composées de sept fo- lioles oblongues, en ovale renversé; les fleurs très-grandes, solitaires, axillaires; leur calice est large , évasé; terminé par quatre lobes arrondis. La corolle est fort élégante, à cinq pétales étroits, longs de cinq pouces, rougeàtres, charnus à leur base, veloutés en dehors, glabres en dedans, arron- dis à leur extrémité, insérés à la base d'un long tube qui environne l'ovaire, constituant la partie inférieure des fîla- mens très-nombreux, de couleur rouge, un peu plus courts que la corolle, terminés par des anthères en rein, petites et mobiles. Le style est épais, plus long que les étamines, sou- tenant un stigmate à cinq dents. Cette plante croit dans les environs de Rio-Janeiro, au Brésil , dans la M;irtiniqne, à Ta- bago, etc. Elle fleurit dans les mois de Juin et Juillet. (Poin.) PACHYDERME. (Mamm.) Nom formé des mots grecs tcl- ^vç , épais, et de cTj'p^a , peau . et donné par mon frère à un ordre de mammifères remarquables en eflet par le cuir dur et épais dont sont revêtus la plupart d'entre eux. Les animaux qui composent cet ordre ont toujours été plus ou moins rapprochés l'un de l'autre par les natura- listes qui avoient le sentiment des rapports naturels. Ce n'est cependant q\ e depuis les travaux de mon frère sur les animaux fossiles qu'ils ont été réunis comme nous allons les présenter, c'est-à-dire de manière à offrir l'ensemble le plus régulier qu'il soit aujourd'hui possible d'en former. Linnaeus, qui eut éminemment ce sentiment des rapporis naturels à une époque 011 îa science commençoit à peine à sortir de reniance, composoit cet ordre, auquel il donnoit PAC »99 le nom de Belluœ , des chevaux; des hippopotames, parmi lesquels il rangeoit le tapir; des cochons, auxquels il réu- nissoit le cabiai, et des rhinocéros. Erxlcben , qui ne forma point d'ordres, mit cependant à la suite l'un de l'autre, les cochons, les hydrochœrus, qui comprenoient le tapir et le cabiai , les hippopotames, les rhinocéros, les éléphans et les chevaux. Plus tard Storr constitua cet ordre des cochons, du cabiai, des rhinocéros, des éléphans et de l'hippopo- tame. Cette variation annonçoit la difficulté du sujet, sans que les rapports fussent méconnus; aussi est-ce ce fond qui a été fécondé par les travaux subséquens. Le cabiai, qui est un rongeur, a été rendu à son ordre, et le daman a été tiré de cet ordre par mon frère, pour être rapproché des rhi- nocéros. Les pécaris ont été séparés des cochons sous le nom dedicotyles,et les sangliers d'Ethiopie et du Cap sous celui de phacochseres; ainsi constitué, l'ordre des pachydermes a pris des caractères généraux nettement déterminés. li réunit tous les mammifères qui ne peuvent se servir de leurs pieds que pour se soutenir, dont les doigts sont immobiles dans des sabots et qui ne ruminent point. Mais, si ces animaux se rap- prochent incontestablement par les traits généraux de leur organisation, ils se divisent par des points nombreux et im- portans. Ainsi les proboscidiens, c'est-à-dire les animaux pour- vus d'une trompe comme les éléphans et les mastodontes , for- ment une famille distincte , dont les deux genres qui la compo- sent sont intimement liés, et qui se sépare par un large inter- valle de la famille suivante, celle des pachydermes proprement dits, formée de sept genres beaucoup moins unis que ceux des proboscidiens , c'est-à-dire les hippopotames , les cochons , dont dépendentlesdicotvlesetlesphacochaeres,lesanoplotheriums, les rhinocéros, les damans, les paleotheriums et les tapirs. Enfin viennent les chevaux, qui ne forment qu'un genre par- faitement naturel, et ne s'éloignent pas moins des tapirs ou des hippopotames que des éléphans et des mastodontes. Les proboscidiens et les chevaux sont des animaux essen- tiellement herbivores, et sous ce rapport leur destination dans l'économie générale de la nature est bien marquée. Les pachydermes proprement dits paroissent être loin de se ressembler tous à cet égard. Il est certain que les cochons, aoo PAC les dicotyles, les tapirs, sont des animaux omnivores. Ils re- cherchent la chair avec avidité et naturellement. Je ne sais pas ce qui est des appélits naturels des hippopotames, des rhinocéros et des damans ; mais tout me fait penser que les phacochaeres ne ressemblent point du tout aux cochons sous ce rapport; aussi, malgré leurs formes extérieures, je suis loin de penser qu'Hs ne constituent qu'un sous-genre parmi les cochons. Ils me paroissent beaucoup plus éloignés de ces animaux même que les hippopotames. Considérés par les dents, les pachydermes nous présentent de grandes variétés de forme et de structure. Chez les uns les incisives sont simples et tranchantes , chez les autres elles sont en forme de défenses; d'autres en sont tout-à-fait privés. Il en est de même des canines : elles ressemblent chez quel- ques-uns aux canines or'îinaires ; elles sont pour d'autres de puissantes et dangereuses défenses; d'autres, entîn, en man- quent tout-à-fait. Les màchelièressont à surfaces larges, irré- gulières et propres à broyer, ou à surfaces tuberculeuses. Toutes ces sortes de dents sont tantôt pourvues et tantôt privées de racines proprement dites, et r-en n'est régulier dans leur nombre, qui, dans plusieurs genres, varie d'une espèce à l'autre , etc. Si nous consultons les organes du mouvement, nous trou- vons aussi de profondes diHérences. Les éléphans ont cinq doigts complets, et les chevaux n'en ont qu'un. Les hippopotames en ont quatre d'égale lon- gueur, et les cochons sur quatre en ont deux rudin)entaires. Les rhinocéros n'en ont que trois, et les damans, qui, d'ailleurs, leur ressemblent tant, en ont quatre aux pieds de «levant et trois à ceux de derrière : nombre qu4 se re- trouve chez les tapirs, très-différens 'î'ailleurs des damans et des rhinocéros. Mais, si les membres difTèrent par le nombre des doigts, il n'en est pas de même de l'usage qu'en font ces animaux; excepté les chevaux, aucun d'eux n'est un animal coureur, quoique cependant ils puissent courir avec une grande force et une grande vélocité lorsque quelque danger les presse : mais ils ne sont pas naturellement portés à ces mouvemens rapides et impétueux que nous remarquons chez les cerfs ou chez quelques antilopes. PAC =«^ A mesure que nous descendons à des organes d'une moindre importance, à ceux des sens, nous reuuirquons que les dif- férences diminuent. Tous, à l'exception du cheval, ont les yeux petits; l'odorat très-fin et l'organe de ce sens singuliè- rement mobile, allant jusqu'à se développer en trompe dans le tapir et l'éléphant. Les cochons ont leurs narines envi- ronnées d'un boutoir; mais aucun pachyderme n'a de mufle. Tous encore ont le goût délicat et la langue singulière- ment douce. Les éléphans diffèrent par l'oreille externe, qu'ils ont fort grande, étendue et aplatie autour de l'ori- fice du canal auditif , de tous les autres, qui ont une véri- table conque; et si la plupart ont une peau épaisse avec des poils assez rares, les cochons des contrées froides, les chevaux et les damans, ont une fourrure assez fournie, et les premiers quelquefois une bourre ou laine très-épaisse ; mais aucun d'eux n'a de moustaches. Les organes de la génération varient considérablement d'un genre à l'autre, pour les formes et la structure de la verge , pour celles des testicules et du vagin , et pour le nombre et la situation des mamelles. Il n'y a pas moins de variations dans les circonstances de l'accouplement et de la gestation, dans le nombre des petits, la durée de l'allaite- ment, etc., de sorte que sur ces divers points il est impos- sible de rien trouver de général qui soit propre à cette fa- mille, si ce n'est que les petits naissent avec les sens et les or- ganes locomoteurs suffisamment développés pour qu'ils puis- sent se conduire. Tous ces animaux vivent réunis en troupes ou en familles; cependant ils paroissent différir considérablement par les mœurs. Des formes plus ou moins sveltes et légères des che- vaux à la masse épaisse et lourde de l'hippopotame la dis- tance est immense , et si les premiers vivent dans les plaines élevées, tous les autres recherchent plus ou moins \fs con- trées basses et marécageuses ; mais tous, sans exception, fournis- sent une chair très -nourrissante et des peaux applicables à des usages particuliers ; et c'est parmi eux que nouS trou- vons trois espèces qui ont eu et qui ont encore sur la des- tinée de l'homme une influence fort étendue : le cheval, Féléphant et le cochon. (F. C.) ao2 PAO PACHYGASTER. (Enfom.) Nom d'un genre d'insectes dip- tères, établi par M. Meigen. Ce même nom de pachygaster a été récemment employé par M. Germar pour désigner un genre de coléoptères, renfermant des espèces de charansons ou curculio de Fabricius , tels queles C. ligustici, griseus, ovatus, sulcafus, etc. (Desm.) PACHYMA. [Bot.) Champignons voisins des sclerotium^ et qui, comme les truffes, croissent sous terre. Pries les carac- térise ainsi : Champignons oblongs ou presque ronds, sans racines, ayant une écorce épaisse, séparable, ligneuse, écail- leuse ou tuberculeuse, intérieurement homogène, de nature charnue et subéreuse. Ce sont de gros champignons souterrains, qui se rencon- trent dans les régions les plus chaudes. On les emploie en médecine. Leur fructification est inconnue. Pachyma cocos : Fachjma cocos, Pries, Sjst. myc, 2 , p. 242 ; Sclerotium cocos, Schmeist. Champignon elliptique ou pres- que réniforme , du volume de la tête d'un homme et res- semblant exactement à une noix de cocos. Son écorce a un pouce d'épaisseur; elle est fibro-écailleuse , dure; couleur de la racine des pins ; l'intérieur est uniforme, lisse, rempli d'une matière charnue, subéreuse, qui exhale une odeur de champignon et de farine. Dans les individus adultes elle est un peu couleur de chair. Ce champignon croît en Caro- line, particulièrement dans les endroits sablonneux, plantés de pins. Il est rare. On en fait usage dans le pays pour gué- rir diverses maladies. P. TRL'i'FE- ROYAL : P. tuhcr-regium , Pries, l. c, p. 243; Tuber regium, Rumph. , Amh., tab. 67, fig. 4; Fo- /«'/n, Mart., Atl. sin. , p. 65. Champignon obliquement arrondi, ayant Fécorce tuberculeuse , glabre et noire. 11 a la grosseur du poing et quelquefois celle de la tête d'un enfant. Sa surface est fovéolée. Il est sans racine aucune. On le prendroit jujur «ne pierre, à cause de sa couleur noire ou terreuse. L'intérieur est blanc , crétacé, souple, homogène, inodore et insipide. Ce champignon croît sous terre dans les îles Moluques et de Java. Les Malais lui donnent les noms d'uba-radia et de cu- lat-batu ; c'estle iilaChaLu d'Amboine et le djamor bonlcang des habilans de Java. 11 est très -loué dans la médecine des PAC 2oS Orientaux pour son usage contre la diarrhée, les maux de gor bélemnite qui aura été courbée par quelque accident et pro- bablement du vivant de l'animal qui l'a formée. Ce qu'on remarque au sommet, provient, sans doute, de quelque brisure comme celles qu'on voit à la pointe des autres bélem- nites, figurées dans la planche de Knorr ci-dessus citée, et dont Denys de Montfort a fait les genres Cétocine, Acame, etc. Si cet auteur avoit vu des paclitcs autre chose que la figure citée de l'ouvrage de Knorr et l'échantillon qu'il an- nonce avoir été trouvé dans le désert de Zaara , et qu'il dit qu'il possédoit, il ne se seroit pas borné à donner la figure PAG 309 incomplète qu'on voit dans son ouvrage; et s'il n'a connu que cet échantillon, ou la figure de l'ouvrage de Knorr , comment peut - il annoncer que cette coquille est cloi- sonnée, que sa bouche est arrondie , ouverte et horizon- tale , que son siphon est central , et que ses cloisons sont unies ? Au surplus, nous croyons devoir relever ici une erreur que cet auteur a faite en annonçant que le siphon des bé- lemnites est central, car nous l'avons vu marginal dans toutes celles que nous avons été à portée d'observer. (De F.) PACO. {But.) Voyez Façon a. (J.) PACO ou PACOS. {Mamm.) Nom que les Péruviens don- nent à une des espèces du genre I,ania ; mais on n'a point établi clairement à laquelle. Buffon pensoit que ce nom , qui signifie rouge, appartenoit à la vigogne; d'autres Font ap- pliqué à Falpaca, ce qui est plus vraisemblable. (F. C.) PACO-CAATINGA. {Bot.) Nom brésilien du costus spicatus. C'est encore le jacuacanga, le cana domato , c'tst-à-dire , canne sauvage , suivant Pison et Marcgrave. Ce dernier cite encore un anive paco-caatinga, arbre dont les fruits en grappe sont de la grosseur d'une cerise, noirs et contenant dans une pulpe mince un seul noyau. De Laët, éditeur de Marcgrave, soupçonne que c'est le même que le guaiabara , publié par Ximenez. Ce guaiabara est un coccoloha des botanistes, ap- pelé aussi raisin ier à cause de sa grappe de fruits ayant la forme d'un raisin. (J.) PACOEIRA. {Bol.) La plante de ce nom au Brésil, citée par Marcgrave , est originaire du Congo ; c'est une herbe de la famille des musacées , qui s'élève à la hauteur de six ù sept pieds. La description du rameau qui porte les fleurs et les fruits paroit convenir à un bihai , lieliconia des botanistes; genre voisin du bananier. Vaillant rapporte ce nom au ba- nanier lui-même. (J.) PACONA. {Bot.) Suivant Thevet , cité par Clusius , on nomme ainsi, dans quelques lieux de l'Amérique, le fruit du bananier, et la plante est nommée paquovera. Ailleurs, sui- vant Lérius, c'est le paco-aire qui produit le puco. On doit retrouA'er dans ces dénominations iorigine du nom bacove^ donné maintenant aux bananes qui ont une forme plus 07. 14 PAG petite et qui sont le produit d'une variété. C'est ce dernier que Mentzel cite sous le nom de pacolusu. ( J.) PACOPACO. (But.) ISoni péruvien de Vemhothrium pinna- tum de la Flore du Pérou. Une autre espèce, Yembothrium monospermum, est nommée pacopaco de la Sierra. Le nom de pinei est donné à Vernbothrium denlalum ; celui de raral , à Vembothrium obliquum; ceux de calas, macMa-pavani , peca- liuai , à Vembothrium emarginatum. (J. ) PACOS. (Mamm.) Voyez Paco. (Desm.) PACOS. (Mm.) On connoilsous ce nom, qui vient d'un mot péruvien qui veut dire rouge, un minerai d'argent du Pérou, qui est mêlé avec une grande quantité d'oxide de fer. Il est composé, suivant Klaproth : d'argent i4 de fer oxidé brun .... 71 de silice 4,5 d'eau 8,5 Voyez Argent. (B.) PACOSEROCA. (BoL) Nom brésilien , cité par Marcgrave^ de Valpinia racemosa de Linnasus , genre de la famille des amomées. (J. ) PACOURIER, Facouria. {Bol.) Genre de plantes à fleurs monopétalées, de la famille des apocinées , de la pentandrie monoejnie de Linnasus, dont le caractère essentiel consiste dans un calice persistant, à cinq divisions profondes; une corolle monopétale , à tube court , dont le limbe est par- tagé en cinq découpures obliques, ondulées; cinq étamines; les anthères sagiltées ; un ovaire supérieur; le stigmate bi- derité. Le fruit est une baie pulpeuse, uniloculaire, conte- nant plusieurs semences dures, anguleuses. Pacourier de la GtJiANE : Pacouria guiancnsis , Aubl., Guian., tab. io5 ; Lamck, , III. gen. , tab. 169. Arbrisseau dont la tige, de trois pouces de diamètre, produit des branches noueuses, sarmenteuscs, quigagnent la cime des arbres, et lais- sent ensuite tomber des rameaux garnis de feuilles opposées, ovaks, pointues, glabres, ondulées sur leurs bords, lisses, très- entières , à nervures rougeàtres; les pétioles courts, cylindriques. Les fleurs sont jaunes et naissent par petits bouquets sur de longs pédoncules rameux , axillaircs, fai- PAC 21. sant la foriclion de vrilles. Leur calice est partagé en cinq divisions arrondies, aiguës; la corolle insérée à la base du calice; le limbe divisé en cinq lobes égaux, obliques, on- dulés; les éfamines sont très-courtes; l'ovaire arrondi: le sti^f- mate épais, strié en spirale, placé sur un disque plan. Le fruit est une baie jaune, très- grande, pyriforme, pulpeuse, cliarnue , à une loge polysperme. Cette plante croît dans la Guiane, à la crique des Galibis. Toutes ses parties con- tiennent uh suc laiteux, visqueux, très-abondant. Les fruils ont une odeur agréable dans leur maturité. (Poir.) PACOURINE, Pacourina. {Bot.) Ce genre de plantes, éta- bli en 1776, par Aublet, dans son Histoire des plantes de la Guiane Françoise, appartient à l'ordre des Synanthérées, et à notre tribu naturelle des Vernoniées, dans laquelle il est immédiatement voisin de notre genre Pacourinopsis , dont il ne diffère que par le clinanthe garni de squamelles. Voici les caractères génériques du Pacourina , que nous empruntons à l'auteur de ce genre, la plante sur laquelle il est fondé n'ayant point encore passé sous nos yeux. Calathide incouronnée, équalillore, mulliflore, régulariflore, androgynillore. Péricline ovoïde, formé de squames nombreu- ses, imbriquées, presque rondes, aiguës au sommet. Clinanthe charnu, garni de squamelles presque rondes, concaves, plus longues que les fruits entre lesquels elles sont interposées. Fruits obovoïdes-oblongs, portant une aigrette composée de squamellules filiformes, barbellulées. Corolles à tube court, étroit, à limbe long et large, divisé en cinq lanières égales, aiguës. Style à deux stigmatophores longs, divergens, arqués. On ne connoît qu'une seule espèce de ce genre. Pacourike comestible ; Pflcounofl edulis, Aubl., Hist. des pi. de la Guiane fr. , tom. -j, p. 800, tab. 016. C'est une plante herbacée, à racine vivace, très-rameuse, fibreuse, produi- sant plusieurs tiges hautes de trois à quatre pieds, un peu rameuses, cylindriques, striées, garnies de feuilles ; celles-ci sont alternes, distantes, grandes, glabres, molles, d'un vert cendré; leur pétiole est ailé, ou bordé d'une membrane fo- liacée, qui s'élargit à la base et embrasse la tige; le limbe est ovaîe-oblong, aigu au sommet, dentelé sur les bords, muni d'une nervure médiairc saillante, qui émet plusieurs nervures 51Z PAC latérales; les calathides sont opposées aux feuilles, et sessîles- dans la gaine formée parla base élargie du pétiole; les corolles sont bleuâtres. Cette plante a été trouvée par Aublet , dans la Guiane françoise, près Gourou, aux bords d'un ruisseau d'eau sau- màtre, où elle fleurissoit en Juin. On mange le cliuanthe et même les autres parties de la Pacourine. Scopoli , dans son Introductio ad liistoriam naturalem , publiée en 1777, a substitué, sans aucun motif valable , le nom de Meisteria à celui de Pacourina. Willdenow, en i8o3, dans son Species planfarum, a changé de nouveau le nom générique primitif: mais le nom A'Hajnea, qu'il a proposé, n'est pas plus admissible que celui de Meisteria. Le caractère qui distingue les deux genres Pacourina et Pacourinopsii , est l'objet d'un doute que nous discuterons dans l'article Pacourinopse. (H. Gass.) PAGOURINOPSE, Pacourinopsis. {Bot.) Ge genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Sep- tembre 1817 (pag. i5i ), appartient à l'ordre des Synanthé- rées, et à notre tribu naturelle des Vernoniées, dans laquelle il est immédiatement voisin du genre Pacourina, dont il ne diffère que par le clinanthe nu. Voici les caractères généri- ques du Pacourinopsis , tels que nous les avons observés sur la première des deux espèces de ce genre. Calathide subglobuleuse, incouronnéc, équaliflore , multi- flore, régularillore, androgynillore. Péricline subglobuleux, à peu près égal aux fleurs, formé de squames nombreuses, régu- lièrement imbriquées, appliquées, larges, ovales- oblongues, subcoriaces, membraneuses sur les bords, munies de plu- sieurs nervures longitudinales, parallèles, simples et droites : les squames extérieures et intermédiaires plus ou moins courtes , surmontées chacune d'un grand appendice inappliqué, plus large que la squame, orbiculaire , foliacé, pourvu de nervures fines, très-ramiliées, réticulées, d'une bordure menibraneuse- scarieuse, entière, et d'une épine terminale, courte , formée par le prolonge^nent de la nervure niédiaire, qui est très- épaissie vers son extrémité: les squames intérieures longues et privées d'appendice. Glinanthe plan et nu. Ovaires très-longs, subcylindracés, striés, ayant l'aréole apicilaire très-large; PAC 2i3 aigrette courte, à peine longue comme la moitié deTovaire, composée de squamellules très - nombreuses , plurisériées, très-inégales, presque caduques, filiformes, roides, épaisses, amincies aux deux bouts, pointues au sommet, barbellulées; les squamellules intérieures extrêmement petites, presque membraneuses, souvent entregreffées, et formant une sorte de couronne courte, inégale, incomplète, irrégulière, va- riable. Stigmatophores paroissant dépourvus de collecteurs. Pacourinoi'se a feuilles entières ; Pacourinopsis integrifolia , H. Cass. C'est une plante herbacée, glabre , à tige cylindrique , striée, portant des feuilles alternes; celles de réchantillon incomplet que nous décrivons, appartenant à la partie supé- rieure de la plante, sont longues (avec le pétiole) d'environ six pouces, et larges de plus de deux pouces; leur partie in- férieure est étrécie en une sorte de pétiole ailé ou bordé, dont la base, élargie et arrondie, embrasse la moitié de la tige; la partie supérieure, formant le limbe, est ovale-lancéolée, entière; ses bords sont munis de quelques pointes saillantes, éloignées les unes des autres, subulées, roides, piquantes, spinuliformes, produites par le prolongement des nervures latérales, qui s'épaississent et s'endurcissent en approchant des bords; une pointe de la même nature surmonte le som- met des feuilles , qui sont entièrement parsemées d'une mul- titude de petits points glanduleux , visibles sur les deux faces ; les calathides, larges d'environ un pouce, sont solitaires, sessiles, exactement opposées aux feuilles, chacune d'elles étant immédiatement attachée sur le côté qui n'est point em- brassé par la base du pétiole. Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur un échantillon sec, incomplet et en mauvais état, recueilli à Cayenne par M. Martin, et qui se trouve dans l'herbier de M. Desfontaines, où il porte le nom de Pacourina. Pacourixopse a fedilles dentées : Pacourinopsis dentata, H. Cass.; Pacourina cirsiifolia, Kunth, No^. gen. etsp.pl., tom. 4, pag. 5o. La racine est probablement vivace; la tige est herbacée, haute d'un à deux pieds, dressée, rameuse, cylin- drique, charnue, glabre; les feuilles, longues de six à sept pouces, sont alternes, oblongues, acuminées, très-étrécics à 2'4 PAC la base en une sorte de pétiole bordé, et découpées sur les bords en grandes dents épineuses; elles sont un peu pubes- centes dans leur jeunesse, et deviennent ensuite glabriuscules; les calalhides, grandes comme celles de la bardane, et com- posées de fleurs nombreuses, purpurines, sont solitaires, ses- siles, etparoissent Ctre latérales; lenr péricline est subglobu- leux, presque égal aux fleurs, formé d'environ trente squames, dont les extérieures sont surmontées d'un appendice large, ondulé-crépu, vert, membraneux, un peu scabre, terminé par une épine; lecliuanthc est planiuscule et nu ; les ovaires sont hispidules, et portent une aigrette de squamellules très- nombreuses, très-courtes, caduques, filiformes, barbellulées; les corolles sont glabres et parsemées de points glanduleux; le style est glabre, et ses deux stigmatophores sont glabrius- cules. Cette seconde espèce, que nous n'avons point vue, et que nous décrivons d'après M. Kunth, a été trouvée par MM. de Humboldt et Bonpland près Cuayaquil, au Pérou, dans des lieux humides, où elle fieurissoit en Février. Elle nous paroit diflérerdela première espèce, principalement par ses feuilles découpées sur les bords en grandes dents. Aiiblet attribue au Pacourina un clinanthe pourvu de squa- nielles arrondies, concaves, plus longues que les fruits, et interposées entre eux (receptaculum carnosum, paleaceum, paleis subrotundis , concavis , longwribus quàm semina, seminaque distinguentibus). Ce caractère est adopté, sans aucune hésita- tion, par MM. deJussieu, de Lamarck, Willdenow, Persoon. M. De Candoile, dans ses Observations sur les plantes compo- sées ou syngénèses, présentées àl'lnstitut le 18 Janvier 1808, déclare (premier mémoire, pag. 21 ) avoir vérifié les carac- tères du Pacourina sur un échantillon sec de l'herbier de M. Desfontaincs; et, comme tous les botanistes qui ont écrit avant lui sur ce genre, il lui attribue un clinanthe pourvu de squa- melles plus longues que les fruits. Au mois d'Avril 1817 nous avons soigneusement analysé deux calathides du seul échantillon existant à cette époque dans l'herbier de M. Des- funtaines, sous le nom de Pacourina, et nous avons reconnu avec certitude que le clinanthe étoit parfaittinent nu. A 1 exception de ce point essentiel, la plante dont ii s'agit nous PAC ^1» ^semblé ne différer presque point de celle d'Aublet. Cepen- dant la présence ou l'absence des squamellcs sur le clinanthe est un caractère si facile à déterminer exactement, dans pres- que tous les cas, que le plus médiocre observateur ne peut presque jamais s'y tromper; et dans le cas particulier dont il s'agit, l'erreur est d'autant moins présumable qu'Aublet dé- crit des squamelles arrondies, concaves, plus longues que les fruits et interposées entre eux, et qu'il répète plusieurs fois, en divers termes, l'expression de ce caractère, sur lequel il semble insister particulièrement. Ces réflexions nous ont per- suadé que la plante de l'herbier de M. Desfontaines n'étoit point le Pacourina d'Aublet; que M. De Candolle avoit peut- être négligé d'observer le clinanthe sur cet échantillon , ou que peut-être il avoit examiné un autre échantillon apparte- nant au vrai Pacourina, et qui auroit depuis disparu de l'her- bier de M. Desfontaines. C'est pourquoi nous avons proposé, dans le Bulletin des sciences de Septembre 1817, le nouveau «enre Pacourinopsis comme voisin du Pacourina, dont il dif- fère par le clinanthe nu. Dans le quatrième volume des Nom gênera et species plantarum, publié en 1820, M. Kunth a dé- crit, sous le nom de Pacourina cirsiifolia , une plante qu'il regarde comme une espèce différente, mais congénère , du Pacourina d'Aublet; et comme cette plante a le clinanthe inappendiculé, l'auteur croit pouvoir réformer les carac- tères du genre Pacoi/rma , en lui attribuant un clinanthe nu, malgré l'assertion contraire, non équivoque et réitérée, d'Au- blet. La plante de M. Kunth est, selon nous, une espèce de notre genre Pacourinopsis , que ce botaniste se seroit bien gardé d'adopter , alors même qu'aucun doute ne pourroit s'élever à son égard. Le possesseur de Fherbier d'Aublet de- vra résoudre ces difficultés, en vérifiant la structure du cli- nanthe sur l'échantillon authentique du vrai Pacourina. Mais, en attendant, il nous paroît téméraire de prononcer, comme M. Kunth , que ce genre a le clinanthe nu. Ce botaniste n'a pas pu fonder sa décision sur ses propres observations, puis- qu'il avoue n'avoir jamais vu le vrai Pacourina, et qu'il con- sidère lui-même sa plante comme une espèce différente. Il ne s'est donc appuyé que sur notre observation, dont pour- tant il n'a point parlé. Mais, quoique la plante observée et PAC décrite par nous ressemble beaucoup extérieurement au Pa- cou?'ma d'Aublet, il n'c^n résulte point nécessairement qu'elle soit spécifiquement identique, et même elle peut très-bien n'être pas congénère. Notre Carpliephorus pseudo-liatris^ qui diffère génériquement de nos Trilisa . ou des Liatris à aigrette dentée, par son clinanthe squamellifère, ressemble extérieu- rement à certains Liatris, presque autant que notre Pacouri- nopsis inlegrifolia ressemble au Pacourina edulis d'Aublet. Pré- tendra-t-on que le clinanthe des Pacourina et Liatris peut varier accidentellement, et offrir quelquefois des squamelles qui n'existent point dans l'état habituel de ces plantes? Cela n'est pas absolument impossible; mais, avant d'admettre cette proposition, qui détruiroit les genres Pacourinopsis et Car- phepliorus, il faut acquérir la preuve certaine d'une conjec- ture aussi hasardée. (H. Cass.) PACOURl-RANA. (Bot.) Nom galibi du pacouria d'Au- blet, genre de la Guiane, et que Ton réunit à Vamhelania dans les apocinées. ( J. ) PACOYUYU. {Bot.) Nom péruvien, cité par MM. Ruiz et Pavon , de leur galinsoga , genre de la famille des corym- bifères et de la section des hélianthées. Les habitans nom- ment pacoyiiyu Jiac le galinsoga quinqucradiata, et pacoyiiyu cimarron le galinsoga quadriradiata. L'un et l'autre sont re- gardés dans le pays, comme vulnéraires et antiscorbutiques. On les niàche ou on en boit le suc. ( J. ) PACQUIRES. [Mamm.) On trouve sous ce nom, dans le Dictionnaire des chasses de Fencyclopédie, Pindication d'un animal sauvage de Tabago , qui , d'après ses caraclèrcs, ne peut être qu'une des deux espèces du genre Pécari, (Desm.) PACTOLE; PacLolus, Leach. (Crust.) Genre de crustacés décapodes brachyures, fondé par M. Leach, et dont nous avons donné les caractères dans l'article Malacostracés. Voyez tome XXVIII, page 274. (Desm.) PA-CUL-CHA. [Bot.) Nom chinois d'une des espèces ou variétés de thé, cité dans le Petit recueil des Voyages. (J.) PACURERO. (Bot.) Dans la Nouvelle-Andalousie, en Amé- rique, on nomme ainsi le pisonia pacurero de la Flore équi- noxiale ; le même nom est donné, dans les environs de PAD 217 Cumana , en Amérique, à une variété du caïmitier , chryso- phjUum cuinito. (J.) PACU-UTAN. {Bot.) Nom malais d'une grande fougère, qui a un peu le port d'un palmier, et que pour cette raison Rumph nomme palmifilix dans ÏHerb. Ami., 6, p. 62 , t. 27. Elle a une tige herbacée ou presque ligneuse, non rameuse, qui s'élève environ à douze pieds, et reste couverte d'écaillés qui sont les bases subsistantes de feuilles tombées. Sa tête est ornée d'un grand nombre de feuilles bi- et tripennées, dont les folioles sont lisses en dessus, et couvertes en dessous d'un duvet ou d'une poussière rousse, ou quelquefois d'une autre couleur. Les derniers caractères semblent prouver que le pacu-utan doit être rapporté au genre Acrostichum , non loin de V Acrostichum calomelanos. On coupe les jeunes feuilles du sommet avant leur développement", et on les mange après les avoir divisées en très -petits morceaux .et les avoir assai- sonnées. (J.) PA-CYAO. (Bot.) Le jésuite Boym , qui a donné en i656 l'indication de quelques plantes de la Chine, désigne sous ce nom le bananier qui est indiqué dans le Petit recueil des Voyages sous celui de pa-fsyans. (J. ) PADA-CALI. {Bol.) Le scheiCi du Malabar, ixora coccinea , est ainsi nommé par les Brames, suivant Rhéede. (J.) PADA-DALIQUI. (Bot.) Rhéede cite sous ce nom brame le lauri-vetti des Malabares , petit arbre à feuilles opposées, à fleurs composées d'un calice simple à quatre divisions, et de deux étamines, auxquelles succède une petite baie renfer- mant une noix monosperme. Ces caractères semblent indi- quer une plante de la famille des nyctaginées qui tiendroit le milieu entre le Boerliaavia , caractérisé par deux étamines, ciXePisonia, dont le fruit monosperme est quelquefois charnu. (J.) PADA-KELENGU , PxVDA- VALLL {Bot.) Noms malabares du menispevmum peltatum de M. de Lamarck, reporté par M. De Candolle à son genre Cocculus. (J.) PADA-MACTU. {Bot.) Nom brame du tumara du MaUbar , espèce de nénuphar. (J.) PADA-NIRVULI. {Bot.) Nom brame de Yeuphorhia anti-^ quorum, cité par Rhéede. (J,) -'3 PAD PADA-VALAM. {Bot.) Le trichosanthes cucumerina, plante cucurbitacée , est ainsi nommé sur la côte malabare, suivant Linna-us. (J.) PxA.DA-VALLI. {Bot.) Nom malabare du ménisperme pelté. (Lem.) PADA-VARA. {Bot.) Nom malabare d'un arbrisseau con- génère du morinda. (J.) PADDA. {Ornith.) Ce nom est donné , ainsi que celui de moi- neau de riz, à un gros-bec , qui se nourrit du riz encore dans sa gousse , qui est appelée padda. C'est le loxia orjzii'ora, Linn. (Ch. D.) PADDA- DABA. {Ornith.) Nom sarde de la poule d'eau, fulica chloropus, Linn., et galiinula , Briss. et Lath. , laquelle est aussi appelée, dans la même contrée, duglietia. (Ch. D.) PADDÉE. {Ornith.) Scion Marsden, dans son Histoire de Sumatra, tom. i."de la traduction françoise, p. 189, l'oiseau de paddée , boorong peepee , ressemble un peu à notre moi- neau: il est trés-aboiidant et il détruit le grain. (Ch. D.) PADDEHAT. {Bot.) Nom danois de l'agaric des fumiers {ag. fimetarius , L. ). Les Allemands le désignent aussi par paddenstahl, suivant Gleditsch. (Lem.) PADDOCK STOOL. {Bot.) Nom qu'on donne en Ecosse à la chanterelle, champignon du genre Mérule. (Lem.) PADDY. {Bot.) Nom malais du riz, suivant Rumph , qui en mentionne plusieurs espèces ou variétés, telles que le paddy-taun , le paddy-djiji , le paddy-vaggea et le bras-pullu , désignées aussi par Loureiro, dans la Flore de la Cochinchine , comme espèces, sous les noms de orjza communis , pacon , monfana et glulinosa. Marsden en parle aus^i dans IHistoire de Sumatra, où le riz est nommé paddee, quand il est dans sa peau, et bras , quand il en est dégagé. 11 existe dans l'Inde, où le riz est la nourriture principale, rî'autres variétés aussi nom- breuses que le sont en Europe les variétés du froment. (J. ) PA - DEGGA-DEGGA. ( Ornith. ) Le cormoran dilophe porte ce nom dans la Nouvelle-Zélande. (Ch. D.) PADERE. {Erpétol.) Nom spécifique d'une couleuvre des Indes orientales dont nous avons parlé dans ce Dictionnaire, tome XI, p. 21.'^. (H. C.) PADINA. [Bot.) Adauson donne ce nom à un genre de la PAD 2ig famille des algues, auquel il rapporte Valga de Morison , sect. ]5, lab. 8 , fig. 5 , qui fut d'abord le fucus pavonius de Linnaeus, puis son uls^a pavonia , placée dans le genre Dictjota par Lamouroux, et devenue le type du genre Zonaria de link; d'où il suit que le padina se trouveroit rétabli sous un autre nom. M. Beauvois, qui avoil admis le padina d'Adan- son , lui avoit donné beaucoup plus d'étendue, car il y ra- menoit plusieurs ulm, considérées depuis comme des espèces de dictjota par Lamouroux. Enfin, Agardh , dans son Species algarum, présente sous le nom de zonaria le genre Dicl-yotade Lamouroux , et le padina d'Adanson ou zonaria de Link , tout entier, s'y trouve compris et représenté par la première sec- tion de ses espèces, celles dont la fronde est Jlahellif orme , presque entière, et la fructification placée sur des lignes trans- versales , concentriques. Voyez DiCTYOTA et Zonaria. (Lem.) PADJIAJIA. {Ornith.) Nom de la frégate aux iles Ma- riannes. (Cii. D.) PADOLLE, Padollus. [Conchjl.) Genre de coquilles établi par Denjs de Montfort (Conchyl. systém. , t. 2 , p. 1 1 5) pour une espèce d'haliotidc , qui offre à son disque , outre les trous qui caractérisent ce genre, une sorte de rigole décurrente avec la spire et visible sur le bord , un peu irrégulier par une espèce de pli. 11 la nomme I'adolle briqueté , P. ruhi- cundus , à cause de sa couleur rougeàtre. C'est rHAi-iOTioE CANALICOLÉE, H. canaliculata , de M. de Lamarck , H. parva, Linn., Gmel.; vulgairement I'Oreille a rigole. Voyez Halio- TiDE. (De B.) PADOOVROOANG. {Bot.) Parmi les plantes de Sumatra, Marsden cite brièvement celle-ci, dont les feuilles sont poin- tues, qui est amère comme la rue, et que Ton administre en infusion dans les coliques. (J. ) PADOTA. {Bot,) Genre de la famille des labiées, établi par Adanson sur le marruhium aljsson, Linn., qu'il sépare du genre Marrubium sur ce quil en diffère par la lèvre su- périeure de la corolle, médiocre et fendue ; le tube calicinal à cinq divisions, et les verlicilles à cinq fleurs sessiles, garnis de deux soies très- courtes. (Lem.) PADRE. {Ichthfol.) Sur le littoriil de Nice, suivant M. Risso .. ou appelle ainsi le pAcriE. Voyez ce mot. (H. G.) 220 P^O PADRETTO.(7cJi;]iyoZ.)Dans les mêmes contrées, on appelle ainsi le spare caissoUi de M. Risso. Voyez Spare. (H. C.) PADRI. (Bot.) Nom brame et malabare du hignonia che- lonoides , cité par Rhéede. (J.) PADIJS. {Bot.) Nom donné aux cerisiers à grappes, et particulièrement au putier , cerasus padus. ¥03^62 Cerisier. (J.) PADY. (Bot.) Voyez Paddy. (Lem.) P^DERE, Pœderus. (Entom.) Fabricius a , le premier, em- ployé ce nom pour établir un genre d'insectes coléoptères parmi les staph}lins et qui appartient par conséquent à la famille des brachélytres ou brévipennes. Ce sont des insectes alongés , à cinq articles à tous les farses, à élytres courts, durs, ne couvrant pas le ventre, et à antennes grenues. Ce qui les distingue essentiellement des autres genres voisins, comme on peut le voir à l'article Bra- CHÉr.YTHEs, c'est la forme de la tête et du corselet, qui sont arrondis, globuleux; leurs palpes sont en outre renflés, leurs antennes grossissent insensiblement, et leurs mandibules sont peu saillantes. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre sous le n.° 5 de la planche 111 de l'atlas joint à ce Diction- naire. L'étymologie du nom de Paedère, quoique tout-à-fait grec- que, ria/J^spcç, nous est absolument inconnue: c'étoitun sur- nom de Jupiter, que nous regarderions comme obscène, même en le traduisant du mot latin pœdico. Il est très-probable que Fabricius n'y a attaché aucun sens. Les paedères sont de petits staphylins qui recherchent les lieux aquatiques , où on les rencontre le plus fréquemment , sur le bord des étangs et des rivières. Quelques espèces s'ob- servent dans les endroits humides, sous les mousses ou sous les pierres. Ils courent avec une grande vitesse et en redres- sant l'extrémité libre de leur abdomen. Leurs larves et leurs métamorphoses sont très-probablement analogues à celles des autres coléoptères de la même fainillei Fabricius, qui a décrit les espèces de ce genre dans son ouvrage intitulé Sjstema ele.utheratorum , en le plaçant le dernier de cet ordre, en a fait connoitre dix espèces, parmi lesquelles nous indiqr.erons les suivantes : d'abord celle que nous avons fait ijgurer sur la planche indiquée, qui est PiED 221 1. Le P.CDÈRE RIVERAIN, Pct'derus riparius; ou le Staphylin ï-ouge , à tête noire et étuis bleus, de Geoifroy, tom. i , pag. oGg. n.° 2 1. Car. Roux, à tête et extrémité du ventre noires; élytres bleus. On le trouve sur le bord des étangs et des ruisseaux. 2. P^DHRE COL-ROUX, P. ruficolUs. Staphylin noir, à cor- selet rouge, de Geoffroy, n." 23. Car. Noir , à corselet roux ; élytres bleus. Cette espèce se rencontre plus particulièrement sous la mousse ou sous les pierres , dans les lieux humides. Elle vit en société. 3. PyEPÈRE ALONGÉ, P. clotlgatUS. Car. JNoir, à partie postérieure des élytres et pattes fauves. 4. P^DÈRE AILES ROUSSES , P. fuli^ipeunis. Car. D'un noir brillant, à élytres et pattes testacés. 5. P.EDÈRE TÊTE NOIRE, P. melanocephaliis. Car. Très-étroit, noir; corselet et pattes fauves. (C. D.) P^DÉRIE, Pœderia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complet* s, monopétalées, de la famille des ruhiacécs , de la pentandrie monogjnie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq dents; une co- rolle en entonnoir , velue en dedans ; cinq étaniines insé- rées sur le tube de la corolle ; un ovaire inférieur •. un style bifide ; une petite baie fragile , globuleuse , à deux semences. Plusieurs espèces ont été séparées de ce genre, et réunies en un genre particulier, sous le nom de Danois, distingué par ses fruits capsulaires ; et non en baie , à deux loges polyspermes. (Voyez DanaÏde.) P.'F.DÉRiE FÉTIDE: Pœderia fictidcL , Linn. ; Lamck. , III. gen., tab. 166, fîg. 1; Genfiana scandeas, Lour., Flor. Cochin. ex herbario; Convolvulus futidus, Rumph , Amh., 5, pag. 456, tab. iGo. Cette plante a des tiges ligneuses à leur partie in- férieure; elle pousse des sarmens longs, menus, ramcux , feuilles, qui s'entortillent autour des supports qu'ils rencon- trent, grimpent et rampent sur les arbrisseaux et les haies qui les avoisinent. Leurs feuilles sont opposées, pétiolées, lancéolées, presque en cœur à leur base, molles, entières, aiguës , glabres et vertes à leurs deux faces ; les stipules PiED fort petites , intermédiaires , aiguës , élargies à leur base. Les fleurs croissent dans les aisselles des feuilles, disposées en paniculcs courtes, peu garnies et opposées, munies de très- petites bractées sous les divisions du pédoncule. Le tube de la corolle est velu intérieurement, terminé par un limbe petit, peu ouvert. Cette plante croit dans les Indes orientales, aux Moluques. On la cultive au Jardin du Roi. Ses feuilles, broyées entre les doigts, exhalent une odeur fort puante. PyEDÉRiE A FLEURS sEssi LES ; Pœdcria sessiUjlora , Poir. , Enc., Suppl. Cette plante a tant de rapports avec la précédente, que, quoique ses fruits ne me soient pas connus, il est très- probable qu'elle appartient au même genre. Ses tiges sont grêles, grimpantes, garnies de feuilles lancéolées, glabres, opposées, entières, aiguës, longues d'environ deux pouces et plus, redressées; les pétioles longs de dix lignes, courbés à leur base , puis redressés. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires , paniculées, au moins de la longueur des feuilles, à ramifications opposées, trcs-étalées , chargées de petites fleurs sessiles , peu nombreuses, .distantes, presque unilatérales. Cette plante croît à Tlsle- de- France. Je l'ai observée dans l'herbier de M. Desfontaines. (Poir.) PvEDEROS. {Min.) «La plus belle des pierres blanches, « dit Pline, est le psederos, nom que l'on applique aussi à « plusieurs pierres remarquables par leur beauté; mais celle « qui porte plus spécialement cette dénomination, réunit « à la translucidité du cristal des couleurs vertes, jaunes, « rougeàtres et pourpres, qui entourent toujours les autres « et qui flattent agréablement la vue. » Il est diflicile de ne pas reconnoitre dans cette description ou l'opale ou le quarz irisé; mais il est rare que les couleurs du quarz soient assez intenses pour le faire remarquer. Il est donc plus présumable que le paederos de Pline étoit non pas l'opale du naturaliste romain , mais une variété d'opale à fond blanc , et cela est d'autant plus vraisemblable, qu'il dit , liv. vil, chap. G , qu'on a nommé cette pierre (l'opale) pœderos , à cause de sa grande beauté, nom que l'on appliquoit aussi à d'autres pierres, et notamment aux améthystes, d'un éclat purpurin. Mais le paîderos mentionné au chapitre 9 et dont nous venons de prësenfer une description abrégée, paroit s'appliquer spécialement à une variété d'opale. (B.) PtEDÉROTE; Pœderota, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones inonopétales , de la famille des rhinantliees , Juss. , et de la dinandrie monogyiiie du Système sexuel , dont les principaux caractères sont les suivans .- Calice mono- phylle, partagé en cinq divisions profondes; corolle mono- pétale, tubuleuse, à limbe divisé en deux lèvres, dont la supérieure entière ou échancrée, l'inférieure trilide; deux étamines; un ovaire supère, surmonté d'un style filiforme, à stigmate en tête ; une capsule ovale-oblongue, à deux loges polyspermes et à quatre valves. Les pœdérotes sont des plantes herbacées , à feuilles sim- ples, dont les fleurs sont axillaires ou disposées en grappe terminale. On en connoit six espèces, dont trois croissent naturellement en Europe. Quelques autres , d'abord rappor- tées à ce genre, ont été reportées depuis dans les genres Heniimeris , Microcarpea et fJ^'ulfenia. P;tEdérote bleue : Pœderota cœrutea, Lamk. , Illust., p. 45, t. i3, fig. 1 ; Pœderota bonarota , Linn., Spec, 2, p. 20. Sa tige est haute de six à huit pouces, simple, grêle, légère- ment pubescente, garnie de feuilles ovales, dentées, presque sessiles et opposées. Ses fleurs sont bleues, pédicellées, dis- posées en grappe oblongue , accompagnées de bractées li- néaires, plus longues que les corolles, qui ont leur lèvre su- périeure en voûte, terminée en pointe et jamais échancrée. Cette plante est vivace; elle croît dans les Alpes de l'Au- triche et de l'Italie. PyEDÉROTE JAUNE: PœdcTota lutea, Lamk., Illust., n." 198; Pœderota ageria, Linn., Mant., 171. Ses liges sont droites, simples, pubescentes , hautes de quatre à huit pouces, gar- nies de feuilles ovales ou ovales-lancéolées, dentées eu scie, presque sessiles et opposées. Ses fleurs sont jaunes, disposées en une grappe oblongue, terminale, et accompagnées de bractées linéaires, plus longues que les divisions du ca- lice, qui sont étroites , sétacées ; les corolles ont leur lèvre supérieure échancrée. Cette espèce se trouve , comme la précédente, sur les montagnes alpines de l'Autriche et de l'Italie. 224 P.EL P^DÉROTE >HiDiCAULE : Pœdevota nudicaulis, Lamk., îllust., pag. 48, n.° 199, tab. i5, fig. ^; JT'ulfenia carinthiaca , Jacq. , Miscel. , 2, pag. 60, fab. 8 , lig. 1 ; Icon. rar. , 1 , tab. 2. Sa racine est alongée, fibreuse, rampante; elle produit, de dis- tance en distance, des tiges droites, simples, hautes de douze à quinze pouces, dépourvues de feuilles, munies seulement de quelques écailles lancéolées , sessiles et alternes. Les feuilles sont toutes radicales, ovales -oblongues, crénelées , glabres, luisantes, d'un vert foncé, et disposées en touffe. Les Heurs sont bleues, pédicellées , toutes tournées du même côté et disposées en grappe terminale. Cette espèce croit sur les hautes Alpes de la Carinthie. ( L. D. ) TJE.LM. (Bot,) L'arbrisseau de file de Ceilan , cité sous ce nom par Hermann , et ensuite par Linnaeus, dans le FI. Zeyl., a , suivant ce dernier, une tige sarmenteuse, des feuilles alternes, des fleurs en grappes, dont le calice est à cinq feuilles, la corolle à cinq pétales et les étamines au nombre de huit. Il n'a pas vu le fruit, mais par le port il le jugcoit voisin du banistcria, et Tavoit nommé provisoirement banis- terioides. (J. ) PyELOBIE, Pœlohius. (Entom.) On trouve ce nom dans les ouvrages de quelques naturalistes employé au lieu de celui à.''Hj'grohie ou d'Hydrachne, pour désigner le genre que nous avons fait connoître sous la première de ces deux dénomi- nations , afin d'indiquer un genre d'insectes coléoptères au- quel on a rapporté le dytique d'Hermanu. Voyez Hvgrobie, lom. XXll, pag. 3o5. (C. D. ) PAENOE, PAENU. {Bot.) Noms malabares du rateria in- dica, suivant Linnaeus. (J. ) PtEONIA. {Bot.) Nom latin du genre Pivoine. ( L. D. ) PAERSSIERE FOLLE. ( Ornith.) M. Vieillot, dans le Nou- veau Dictionnaire d'histoire naturelle, dit, que ce nom est une des dénominations vulgaires du Friquet. (Desm.) PAERU. {Bol.) Nom malabare d'un dolique, dotichos cat- jang de Burmann. Le putsjapaeru du Malabar, ou mugi des Brames, est une autre espèce du même genre. (J. ) PAG. {Manim.) C'est le même nom que Pac , Pak ou Pague. Voyez Paca. ( F. C. ) PAGALA. {Ornith.) Nom du pélican aux Philippines. (Ch.D.) PAG 225 PAGAMx\CERA.(Bof.)Noindela barflaneeu Espagne. (Le.m.) PAGAMETTA. (Bot.) Ruinph, dans VHerb. Amb., 5 , t. io3, Jigure et décrit très - incomplètement vm arbre d'Amboine, qui a un tronc bas et épais, des feuilles alternes, des fruits en très-petites grappes axiilaires , de la grosseur d'une noi- sette, contenant une noix raboteuse à l'extérieur comme celle du ganUrus, et se partageant en deux ou quatre segmens. Le bois de cet arbre est rempli d'un suc visqueux qui le rend dur et pesant lorsqu'il est encore vert ; mais il n'est pas de durée et il se corrompt assez promptement. Ces in- dications ne peuvent faire connoître à quel genre il appar- tient. (J.) PAGAMIER, Fagamea. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, de la famille des ruhiacées, de la tétrandrie digjnie de Linn*us, offrant pour caractère es- sentiel: Un calice à quatre dents; une corolle monopétale, à quatre divisions; quatre étamines; les anthères sessiles ; un ovaire supérieur, surmonté de deux styles; une baie biloculaire ; deux osselets à deux loges. Pagamikr de la Guiane: Pagamea guianensis , Aubl., Guian., tab. 44; Lamck. , lll. gen., tab. 88. Arbrisseau de la Guiane, découvert par Aublet, qui s'élève à sept ou huit pieds de haut sur une tige rameuse, couverte d'une écorce inégale, gercée et rougeàtre. Les rameaux sont inclinés, garnis vers leur sommet de feuilles pétiolées, opposées, glabres, lan- céolées, aiguës, lisses, très-entières, d'un beau vert, à ner- vures obliques; les pétioles courts; les feuilles longues de trois pouces et demi, sur dix à douze lignes de large, deux stipules à la base des pétioles, vaginales, acuminées, cadu- ques. Les fleurs, opposées, sessiles et distantes , forment des épis simples, axiilaires ou terminatix. Leur calice est d'une seule pièce, droit, persistant à sa base, à quatre divisions courtes; la corolle urcéolée-. le' tube court; le liaibe à quatre découpures oblongues, velues en dedans; les étamines, insé- rées à l'orilice du tube, ont les anthères arrondies; Povaire est supérieur, à deux styles. Le fruit est une baie verte, presque globuleuse, environnée cà sa base par le calice tron- qué, à deux loges, contenant chacune un osselet biloculaire à deux semences. (Poir.) e.6 PAG PAGANEL. {Iclithyol.) Nom spécifique d'un Gohie, que nous avons décrit dans ce Dictionnaire, tom. XIX, p. 142. (H. C.) PAGANELLO. {Ichlh^ol.) Nom italien du Gohie paganel. Voyez GoBiE. (H. C.) PAGANI. (Ornith.) On donne , à Cajrenne , ce nom et celui de mangeur de youles , à des éperviers et autres oiseaux de proie. (Ch. D.) PAGAPATE, Sonneratia. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, de la famille des mjrtées , de Yicosandrie tnonoajynie de Litinfcus , offrant pour caractère essentiel: Un calice coriace, urcéolé, à six divisions; six pé- tales lancéolés; un grand nombre d'étamines insérées sur le calice; un ovaire presque supérieur; un style; une grosse baie sphérique, adhérente au calice par sa moitié inférieure, divisée en vingt -quatre ou vingt -six loges polyspermes. Pagapate ACIDE : Sonneraiia acida, Linn. fil., SuppL; Blatti, Encycl. et IlL, tab. 42?; Mangium, etc., Rumph, Amb., 3, tab. 74; Pagapate, Sonn., Itin. , tab. i5, 16; RJiizophora caseolaris, Linn. Arbre d'environ quarante pieds, dont la cime est arrondie; les rameaux opposés, à quatre angles, d'un rouge brun ; Pécorce épaisse et cendrée; les feuilles pres- que sessiles, opposées, ovales, oblongues, glabres, obtuses, très-entières; les fleurs rouges et grandes, solitaires à Pextré- mité de chaque rameau, ayant le calice d'une seule pièce, à six divisions ovales, aiguës; les pétales étroits, à peine de la longueur du calice ; les étamines plus longues que les pé- tales; les anthères globuleuses; l'ovaire orbiculaire. Le fruit est une grosse baie mucronée par le style, divisée en vingt- six loges par des membranes fines. Chaque loge est un tissu vésiculeux, rempli d'un suc acide, dans lequel sont épars quelques pépins ovales , anguleux. Cette plante croît au Malabar et à la Nouvelle- Guinée , 4ans les lieux humides. Les Malabares font cuire ses fruits pour les manger avec d'autres mets; avec ses feuilles pilées ils font un cataplasme, qu'ils appliquent sur la tête pour dissiper les vertiges et procurer le sommeil dans les fièvres continues, I-e suc tiré de son fruit par expression , se donne avec le miel pour guérir les aphtes, et pour tempérer l'ardeur des fièvres. (POIR.) PAG 227 PAGARO.(7c/iih/o/.) Nom ligurien du Pagre ordinaire. Voyez Pagre. (H. G.) PAGATOVVR. (Bot.) Nom du maïs dans la Virginie, cité par C. Bauhin. ( J. ) PAGE DE CHANDERNAGOR. {Eniom.) C'est le papillon Riphée. ( Lem.) PAGEAU. (Ichthj-oL) Vo>ez Pagel. (H. G,.) PAGEL. (Ichthj'ul.) Nom spécifique d'une espèce de Pagre. Voyez ce mot. (H. C.) PAGELLA. (Zc/id^yo/.) A Malte, on donne ce nom au Pagel. Voyez ce mot. (H. C.) PAGELLO. {Ichlhjol.) Nom sarde du Pagel. Voyez ce mot. (H. C.) PAGEO. (Ichthjol.) A Nice, selon M. Risso. on appelle ainsi le Pagel. Voyez ce mot. (H. C.) PAGES DE LA REINE. {Entom.) Nom vulgaire donné à quelques papillons porte-queue, ou dont les ailes inférieures sont prolongées. (C. D.) PAGESIA. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , monopétalées , irrégulières, de la famille des personnées , de la diclynamie angiosperinie de Linnaeus , très- rapproché des gerardia, offrant pour caractère essentiel: Un calice à cinq divisions inégales; une corolle monopétalée; le tube renflé au sommet; le limbe étalé, cà deux lèvres; la supérieure plane, réfléchie, échancrée, partagée vers sa base en trois lobes; quatre étamines didynames; le style et le stigmate simples; une capsule à deux valves, à deux loges polyspermes. Pagesia a fleurs blanches : Pagesia leucantha, Rafin., Flor. Ludo^'. , pag. 49; Chelone, 2, Robin., Itin., pag. 406. Plante herbacée, découverte par Robin à la Louisiane, dont les tiges sont foibies, à peine longues d'un pied, rameuses, quadrangulaires ; les rameaux garnis de feuilles sessiles , opposées, glabres, ovales - oblongues , dtntées en scie à leur contour; de l'aisselle des ff^uilles sortent deux petites feuilles opposées. Les fleurs sont blanches, portées sur de longs pédoncules, dispo.-^és en grappes; les divisions du ca- lice striées; les supériciires plus grandes; les capsules ovales. (Pom.) 2.8 PAG PAGEU, PAGEUK ou PAGEUX. {IcliL) Voy. Pagel. (H. C; PAGI-MA LIAT-POU. {Bot.) Le quamoclit, ipomœa quamo- clit, est ainsi nouiiné dans un catalogue manuscrit des plantes de Pondichéry. (J.) PAGLIERIZD. [Ornith.) C'est dans Aldrovande le nom du bruant commun, einberiza citrinella, Linn. (Ch. D.) PAGNKIN. (Bot.) Voyez Palqdin. ( J. ) PAGO. (Ornith.) Un des synonymes cités par Oth. Fabri- cius, Fauna Groenl. , pag. 112, à l'article du charadrius liia- ticula, Linn., ou pluvier à collier. (Ca. D. ) PAGODE. [Conchjl.) Nom sous lequel les marchands de coquilles et les auteurs de catalogues de vente dësignoient communément dans le siècle dernier, et désignent encore quelquefois, ou bien une espèce de sabot, Turbo pagodus , Linn., ou une espèce de toupie, dont Denys de Montfort a fait le type de son genre ïectaire. Voyez ce mot. (De B.) PAGODITE. {Min.) Les petites statues chinoises et japo- noises qui nous arrivent en Europe sous le nom de magots, et qui ne sont autre chose que les carricatures du pays, sont très-souvent exécutées avec une stéatiie rose ou verte, qui se prête facilement au travail des sculpteurs qui exécutent ces petites pagodes. De là est venu le nom de pagodite, que l'on donne aux différentes variétés de cette substance, et que quelques minéralogistes rangent au nombre oes va- riétés du talc: nous Ci oyons devoir en faire une espèce ar- bitraire, en attendant que les caractères qui sont l'apanage des espèces proprement diles. se soient présentés. Voyez Agalmatolite et Stéatite pagodite. (Brard. ) PAGONETON, PEGANON , FETRINE, PITHION. (Bot.) iNoms grecs anciens du tussilage, cités par Mentzel. (J. ) PAGONl. {Ornith.) Nom du paon, pa^'o cristatus , Linn., en grec moderne. (Ch.D.) PAGRA. {Ichthjol.) Un des noms sardes du Pagef. Voyez ee mot et Pagke. (H. G.) PAGRE, Pagrus. {îchthjol.) Nom d'un sous-genre établi par M. Cuvier dans le grand genre des Spares de Linna*us, et qui appartient a la famille des léiopomes de M. Duméril. Il est reconnoissable aux caractères suivans : MàelLoires peu extensibles , garnies sur les côtés de molaires PAG i2^ rondes, semblables à des pavés, et, en avant d'un grand, nombre de. petites dents formant brosse, et dont celles du premier rang sont plus grandes; une seule nageoire dorsale, mais très -étendue; point de piquans ni de dentelures aux opercules; hauteur du corps supérieure ou égale à sa longueur. On distinguera facilement les Pagres de la plupart des genres de la famille des Léiopomes (vo)'ez ce mot), en ce que ceux-ci ont les mâchoires garnies de dents disposées en général sur un seul rang et d'une même espèce. On les sé- parera particulièrement des Picarels. dont les mâchoires sont extensibles; des Daurades , qui ont en avant six dents coniques sur une >eule rai)gée et tout le reste en pavé; des Sargcies, qui ont en avant des incisives comparables à celles de l'homme.- drs Bogues, qui n'ont point de molaires en pavé; des Dentés, dont les mâchoires sont armées, en devant, de quelques longs et gros crochets, et sur les c6tés, de dents coniques; des CAMHiiREs, qui n'ont que des dénis en velours. (Voyez ces dif- férens mots. ) Parmi les espèces qui composent ce genre, nous signalerons : Le Pagre ordinaire : Pag/i/s vulgaris^ N.; Sparus pagrus, Linnaeus; Sparus argenteus , Schneider. Museau grand; nuque large; bouche ample; dents molaires sur deux rangs, les antérieures petites et pointues, les postérieures plus grosses et arrondies: langue lisse; yeux argentés, à iris doré: ligne latérale Courbe; nageoires dorsale et anale garnies à leur base d'une membrane qui entoure le dernier rayon ; corps nuancé de rose et d'argent sur le dos, avec quelques reflets jaunâtres sur les côtés et une couche dorée sous Pabdomen; sommité de la nageoire caudale rouge; une tache noire à Porigine des pectorales et au voisinage de chaqiie opercule. Ce poisson, qui parvient au poids de lo à ii livres, vit au milieu des flots salés de la Méditerranée et de l'Océan , quoiqu'il remonte aussi dans les fleuves, et spécialement dans le Nil, où, suivant yËlien, son apparition causoit une joie générale parmi la multitude, à laquelle il annonçoit les ap- proches du débordement annuel. C'est un des poissons les plus communs en Sardaigne. Il vit de crustacés, de coquil- lages et de frai de sèches, et passe l'hiver dans les plus grandes profondeurs de la hauîe mer, la où la température de i'at- 23o PAG mosphèrp paroîf ne plus exercer aucune influence. Dans les contrée:-, chaudes ou tempérées, sur la cAte de Gènes, en par- ticulier, il resplendit quelquefois avec éclat au milieu des ténèbres de la nuit, et répand une lueur phosphorique à la surface des eaux, ainsi que l'a remarqué Willughby de Eresby, il y a déjà long-t; mps. 11 se plait. d'ailleuis. à vivre en so- ciété, en troupes plus ou moins nombreuses. Son pylore est muni de deux cœcums longs et de deux cœcums courts; son canal intestinal ne présente qu'une si- nuosité, et sa vessie natatoire est attachée aux côtes. On pêche le pagre en mer avec des filets qui vont au fond de l'eau, et plutôt en hiver que dans tout autre temps; mais en été, on le prend à la ligue dans les endroits sablonneux et peu profonds, ou avec des filets ordinaires près du rivage. Quand il a été pris dans l'ccu douce, sa chair est moins déli- cate que si elle vient d'un individu arraché au sein de la mer. Il peut d'ailleurs servir au luxe des tables somptueuses par son excellence, comme il contribue à l'alimentation du pauvre par son abondance. Le Sparus pagrus de Bloch (267) ne paroit pas être le vé- ritable pagre. Le Pagel : Pagrus pagcl, N. : Sparvs pagel, Lacép.; Sparus erythrinus , Linnaeus. Deux rangées de petites dents pointues derrière les dents antcrieures; langue et palais lisses; dos caréné; ventre arrondi. Ce poisson, qui parvient à la longueur de 12 à i5 pouces environ , et qui pèse parfois 2 à 5 livres, brille d'une grande variété de nuances rouges et de teintes argentines, et a des yeux d'un blanc métallique à iris doré. Il habite la mer Méditerranée, mais il n'est point également commun près de toutes les côtes, et il paroît préférer celles de la Campagne de Rome, des Alpes maritimes, de la Provence, de Malte, de la Sardaigne, et des iles de PArçhipel de la Grèce, n'é- tant du reste plus abondant nulle part que sur les rivages de la petite île de Lampedouse. Sa chair est blanche . grasse , d'une saveur agréable et très-estlmée en friture, surtout si, après l'avoir préparée ains^i , on la laisse macérer pendant quelques jours dans du jus d'orange, comme l'enseigne Paolo GiovÏQ dans 5on livre De Piacihus romanis. PAG c3i Le MoRME ou MoRMYRE : Pugriis monnjrus , N. ; Sparusmor- mjrus, Linnaeus. Mâchoire supérieure un peu plus avancée que rinférieure; des bandes transversales noirâtres sur un fond argenté; bouche petite; langue lisse; yeux argentés; ligne latérale un peu courbe; nageoire caudale lisérée de noir. Ce poisson n'atteint guère que la taille de six a sept pou* es et ne pèse qu'environ une livre. Il habite la mer Méditer- ranée et est très couiniun dans les eaux de l'Archipel du Le- vant. Sa chair, qui est molle, a souvent la saveur de la vase. Le BoGARAvro : Pagrus bogaraveo, Sparus hogaraveo , Brun- nich. Corpsovale, oblong, d'une couleur argentée , plus écla- tante sous le ventre; museau arrondi, bouche médiocre, mâchoires égales; yeux grands , argentés, à iris doré; nageoires pectorales lancéolées; écailles molles et lisses; anus plus près de la tête que de la nageoire caudale; ligne latérale brune. La longueur de ce poisson se balance entre trois et six pouces. 5a chair est sans saveur. Il habite la mer Méditer- ranée; M. Risso l'a observé sur les rivages de Nice, où on le nomme hugaravelio. (H. C.) PAGRE. {Foss.) On trouve dans les couches craieuses de Néhou, déparlement de la Manche, des polypiers dont les carai tères paroissent devoir constituer un genre qui, à ma connoissance , n'auroit pas encore été décrit. Je propose d'établir, sous le nom de pagre, ce genre auquel on assi- gne roit les caractères suivans : Polypier pierreux , fixé , subor- hiculiiire , peu épais , convexe et poreux en dessus , concaye en dessous, avec des lignes concentriques. Pores nombreux , placés irrégulièrement. Pagre élégant; Pagrus elegans , Def. , atlas de ce Diction- naire , Polyp. foss. Cette espèce , qui adhère sur de petLts polypiers branchus, est quelquefois de la grandeur de l'ongle du pouce; elle conserve sa forme orbiculaire , quoique son diamètre dépasse celui des polypiers sur lesquels on la trouve attachée. Pagre changeant; Pagrus Proteus , Def. On rencontre, dans la craie de Meudon et de Beauvais, des polypiers dont quel- ques-uns ne diffèrent de ceux ci-dessus, que parce que leurs pores sont plus gros et moins réguliers, et qu'ils ne portent pas de trace d'adhérence. D'autres, qu'on est fondé à regarder :202 PAG comme dépendans de la même espèce, à cause de l'identitë de leurs pores , affectent des formes singulières et variées. Les uns ont saisi des petites portions de polypiers branchus et les ont recouvertes en presque - totalité , d'autres ressem- blent à des grains de riz; ils ont une pointe à fun des bouts, et paroissent avoir adhéré par l'autre sur quelque corps; enfiii , il en est qui affectent une forme semi-globuleuse , qui les rapprocheroit du polypier, auquel nous avons donné, dans ce Dictionnaire, le nom d'ALCYON globuleux. Voyez tome I."', Supp., p. loc). On trouve à Gap une espèce de ce genre, qui a des proportions un peu plus grandes que le pagre élé- gant, et dont les pores sont relativement ])]us grands. (D.F.) PAGRU. (Ichfhj'ol.) A Malte, ou appelle ainsi le pagre ordinaire. Voyez Pagre. (H. G. ) PAGUE. {Mamm.) C'est le même mot que P.\g, Pag, Pak. Voyez Paca. (F. C. ) PAGURE, Pagurus. [Crust.) Genre de crustacés décapodes macroures, anomaux, fondé par Fabricius, et renfermant un grand nombre d'espèces , qui ont fhabitude singulière de loger l'extrémité postérieure de leur corps, qui est molle et vulnérable, dans des coquillages marins vides, de toutes sortes. ISous avons exposé les caractères de ce genre, et décrit ses espèces principales dans notre article Malacostracés , tome !XXVI1I, page 286, auquel nous renvoyons. (Desm.) PAGURE. ( Foss. ) On trouve dans les couches craieuses de la montagne de Saint-Pierre de Maëstricht, des pinces de crustacés réunies par paires et dont le bras droit est le plus fort. Ces pinces ont quelquefois trois pouces de longueur, et jusqu'à présent on n'a trouvé ni le corps ni les pieds qui ont dû les accompagner pendant que l'animal étoit vivant. Leur légère courbure, leur grandeur relative, leur direc- tion , étant semblables à ce qu'on observe dans les pagures vivans, il y a tout lieu de croire qu'elles ont appartenu à quelque espèce de ce genre , et M. Latreille pense qu'elle a dû être très-voisine de celle du Pagurus Bernhardus. Comme dans cette espèce, le bras droit des fossiles est le plus fort et la main a la même forme : la principale différence consiste dans un plus grand nombre d'aspérités et dans un alonge- ment des doigts un peu plus considérable dans ces derniers. PAG 25a On a la presque-certitude que ces crustacés ont habite dans des coquilles univalves, et avec eux, ou dans les mêmes cou- ches, on devroit trouver ces coquilles; mais c'est ce qui n'arrive pas , parce que très-probablement elles ont disparu. (Voyez pour cette disparition au mot PÉrniriCATiox.) M. Desniarest a donné à cette espèce le nom de pagure de Faujas, Pagurus Faujasii, Hist. nat. des crust. foss. , pag. 127, pi, 11 , iig. 2. Elle porte le nom de Bernard l'hermite dans l'Histoire delà montagne de Saint-Pierre de Maëstricht, par Faujas, qui en a donné la description et la figure page 17g, pi. 52 , fig. 5 et 6. Dans les couches du Plaisantin supérieures à la craie, on trouve des turritelks, des rochers, et d'autres coquilles uni- ■«alves fossiles , qui sont recouvertes par un polypier que nous avions rangé parmi les alcyons et auquel nous avons donné, dans ce Dictionnaire (tome I.*"^, Supp., pag. 109), le nom d'alcyon parasite. Ce polypier, qui devra peiit-être entrer dans le genre Cellépore de M. de Lamarck , ayant la plus grande analogie avec d'autres à l'état vivant qui recouvrent des coquilles habitées par des pagures, on ne peut douter que les coquilles fossiles qui en sont couvertes, n'aient servi d'habitation à quelque espèce de ce genre qui a disparu dans cette couche. Dans ce cas, le contraire de ce qui s'est passé dans la cou- che craieuse de Maëstricht seroit arrivé en Italie, où les co- quilles se seroient conservées quand les crustacés qui les habitoient ont disparu. (D. F.) PAGURIENS. (Crust.) M. Latreille a imposé ce nom à la famille de crustacés décapodes macroures, à abdomen mou, qui renferme les deux genres Paguhe et Birgus. Ces déca- podes macroures diffèrent des autres, non-seulement par la mollesse de la partie postérieure de leur corps, mais encore en ce que leur queue n'est point munie d'une nageoire com- plète formée par des feuillets , et parce que leurs pieds de la dernière paire ou des deux dernières paires sont beaucoup plus petits que les autres. (Desm.) PAGURO CORONATO. {Ichthjol.) Nom italien du sparus gibbosus des mers de la Sicile, poisson décrit par M. Rafi- iiesque-Schraalz.. Voyez Spare. (H.C.) 234 PAG PAGURUS LAPIDEUS. (Foss.) C'est un des noms qui ont ^té donnés aux écrevisses fossiles. (D. F.) PAHIORA. [Bof.) Un des noms brames cités par Rhéedc de l'AiPAM du Malabar. Vo}ez te mot. (J.) PAIAKA^TCH1R. {Orniik.) Nom kounle d'une espèce de hochequeue. (,Cii. D.) PAICA, PASOTE. (Bot.) A Quito, dans le Pérou, ces deux ijouis sont .loniiés, suivant les auteurs de la More équi- noxiale, au c:.enopodium aiiibrosioides , connu parmi nous sous celui d'ambrosie du Mexique. C'est probablement la même plante qui fut envoyée du Pérou, sous le nom de payco , à Munarde?., cité par Daléchanips et C. Bauhin , dont Its feuilles avoicnî i;n goût acre et chaud. (J.) PAlCA-Jl'LO. [bot.) Nom péruvien d'un bideus deFeuillée, dont Roth a voit fiût son wiburgia acmella, et qui est main- tenant le gaiinsoga panijlora dti Willdenow. ( J. ) PAIG. (iV/amm.) Selon d'Azara, ce nom est celui du paca au Paraguay. (Desm. j PAlKPrAR:-)UK. (Ornitlw) Nom du harle proprement dit, mcr^u& mcrganser , au Groenland, où il est aussi appelé partir- suk, Linn., selon Fabricius, Faun. groenland. , !i.°49. (Gh.D.) PAILLt.. (Bot.) C'est le nom que portent les chaumes des graminées céréales après leur dessiccation et après qu'on en a extrait les grains qui cioient cou tenus dans l'épi qui les terminoit. On fait un grand usage de la paille dans l'agri- cullure, l'économie domestique et les arts. Voyez principa- lement à ce sujet. Froment, Orge et Seiglk. ( L. !>. ) PAILLE-EN-CI'L , Tricuiurus lepturus. [Ichthyol.) \'^oyez Ceimurk. (h. C.) PAILLE DE LA MECQUE. (Bot.) C'est le barbon odorant. (L. D.) PAILLE-EN- QUEUE. (Omith.) Pour cet oiseau, dont le nom s'écrit iiuss\ paille-en-cul ^ voyez PHAÉ^o^. (Ch. D.) PA1LLER1--T. {Omith.) Un des noms vulgaires du bruant commun, einberiza ciirinella , Linn. (Ch. D.) PAILLETTE. (Entom.) Geoffroy décrit sous ce nom une espèce d'altise, n." 19 : c'est Valtica africapilla. (C. D.) PAILLETTES. {Bot.) Nom donné par M. Richard aux bractées (écailles, valves, spatheiles , spathellules), qui, PAI 235 dans les graminëes, forment l'enveloppe (glume, glumclle) des organes sexuels. Ce mot désigne encore les petites brac- tées qui , dans plusieurs synanthérées et dipsarées , sont entremêlées avec les fleurs; exemples : zinnia, bidens , anthé- mis, arvensis, etc. (Masî.) PAIN. (Chim,) Voyez Fermentation panaire, tom. XVI, pag. 446. (Ch.) PAIN-DES-ANGES. (Bof.) Nom vulgaire de la houque sac- charine. (L. D.) PAIN BLANC. (Bot.) On a donné ce nom à la variété de la viorne obier, vihurnum opulus, dont les fleurs blanches et toutes neutres sont rassemblées en tcte serrée, d'où lui vient aussi celui de boule de neige. (J.) PAIN-DE-BOUGIE. (Conc/ij/.) Nom marchand, peu usité aujourd'hui, d'une espèce de vermet ou de serpiile, dont le tube s'enroule de manière à ressembler un peu aux rouleaux de petite bougie, vulgairement appelés Rats de cave a Paris. (De B.) PAIN-DE-COUCOU. (Bot.) Brunsfels donnoit ce nom à Voxalis acetosella. (J.) PAIN-DE- CRAPAUD et PAIN -DE-POURCEAU , Panis hufonis et Panis porcinits. {Bot.) Steerbeck désigne sous ce nom plusieurs champignons du genre Bolet, Linn., qu'il est diflicile de rapporter exactement à des espèces connues. Paulet place ces champignons dans les Cèpes pinaux ou Pains- J)E-LOIJP. ( LeM.) PAIN-DE-CRAPAUD. (Bot.) On donne vulgairement ce nom au fluteau plantaginé. ( L. D.) PAIN-D'ÉPICE. {Conchjd.) Les marchands désignent ainsi le Nerita albumen, Linn., Natice planulée de M. de Lamarck, sans doute à cause de sa forme et de sa couleur roussàtre. (DeB.) PAIN FOSSILE. ( Min.) C'est le nom trivial donné par les ouvriers aux concrétions de calcaire , de strontianite im- pure. etc., qui ont la forme d'un sphéroïde aplati , et quelque ressemblance par leur grosseur avec un pain rond. Voyez Concrétion. (B.) PAIN- DE- HANNETON. {Bot.) Dans plusieurs pays on donne vulgairement ce nom aux fruits de l'orme. ( L. D.) *36 PAI PAIN HOTTENTOT. {Bot.) Kolbe dit qu'au cap de Bonne- Espérance on nomme ainsi la racine d'un arum, que les Hoffentots mangent au lieu de pain, après Tavoir fait bouillir daua deux ou trois eaux pour en ôtcr ['acrimonie, et lavoir fait ensLiiie séclier au toleil et rôtir dans es cendres chaudes. Suivant quelques-uns cette plante est un zamia, et dans cette supt;ositi<)n ce >eroit le uimia cyculis dont les racines épaisses se reuniistnt hors de terrt en une souche peu élevée qui a un. ibriije bi;lbeii;.e. (J.) PAIN DES INDES. {Bot.) C. Bauhin cite sous le nom de pa- nis indicus. les racines d'igname et de manioc, qui sont subs- tituées au pain diins plusie'trs régions des deux Indes. (J.) PAIN-DE- LA PI ]\. {bot.) Dans quelques cantons on donne ce nom a l'orobaucie élevéf . L. D.) PAIN DE-LIEVKE. {Bui.) C'e^t le gouet commun. (L. D.) PAiN-DE-LOUP ou LE PINAU JAUNATRE. {Bot.) C'est un bolet que P.iûlet (Trait, champ., -2, p. 087, pi. 181, fig. 1 , 2 ) , rapporte au holetus granulatus , Linn. , qu'il place dans sa faaiilie des Cèpes pinaux ou des Ck^es a tlbes JAUNES. Ce champignon s'élève a la hautfur de trois pouces. Son chapeau est de corleur brune de pain-d'épice en des- sus, garni en dessous de tubes jaunâtres ei du diamètre de quatre pouces; son stip^^ est central. Ce champignon croît en automne dans les forêts, sous les arbres: il répand une odeur un peu forte; sa chair change de couleur quand on la coupe; ce qui a ihonce ses qualités mauvaises. Le pain-de-loup est figuré dans Steerbeck {Tlieatr.fung., tab. 21 , 6g. 4); il paroît être le boletus oiivaceus ou terre us de Scha^fler, t'ung. bat>., pi. io5. 11 cause des acc^dens graves aux vaches qui en nian- gi nt, ainsi qu'aux personnes qui ont l'imprudence d'en faire usage pour la table. (Lem.) PAIN-DE-LOUP [Petit] ou PINAU ROUGE. {Bot.) Paul., Tr. 2, p. 087, pi. 18], fig. 3, 4. Espèce de champignon, aus.i du genre Bolet. 11 est d'une taille moyenne ; le dessus de son chapeau et le stipe, sont d'une couleur rougeàtre ou cramoisi sale. La partie tubuleuse est jaunâtre , mais elle noir- cit aussitôt qu'on la touche. Sa pulpe change subitement de couleur par le contact de l'air et devient d'un rouge bleuâtre, et enfin noir. Ce champignon croît en automne à Saint- PAI ="37 'Germain, au bois du Vt'sinet , etc. 11 est malfaisant. C'est peut-être utic des espèces désignées dans Schatrer sous les nom.s de boletus favo-rufus , ferrugineus et cppendiculatus , Fung.bavar., lab. i?3, i/jG , i5o. (L.em.) PAIN -MOLLET. (Bot.) Nom vulgaire de la viorne obier à Heurs stéiile.s ( L. D. ) PAIN- D'OISEAU. (Bot,) Un des noms vulgaires de l'orpin brûlant. ( L. D.) PAIN-DE-POULET. (Bot.) C'est le lamicr pourpre. (L.D.) PAIN-DE-POURCEAU. {Bot.) Nom vulgaire du ciclame, cyclamen eur^pœiim , dont la racine est tubéreuse, de forme presque hémispliérique. (J. ) PAIN-DE-SAINT-JEAN. (Bot.) C'est le caroubier. (L. D.) P/MN-DE-SINGE. (But.) Ce nom est donné au baobab du Sénégal, Adansonia. (J.) PÀIN-DE-VACHE ou LE ROUX. {Bot.) Paulet , Tr. champ., 2 , p. i36, pL /|2 , Cg. i , 2 . Espèce d'agaric de la famille des Bassets a crochets. Elle est d'une belle couleur fauve, plus foible sur le> feuillets et sur le pied. Le chapeau a trois à quatre pouces d'éten lue. La chair est blanche, sèche, cassante et d'un bon goût. Les feuillets sont un peu dentés en .scie. Ce champignon se trouve au bois de Boulogne , et se conserve bien ; il a. une saveur et une odeur agréables. Selon Paulet, on le nomme pain-de-vache parce qu'on a ob- servé que les vaches en mangent. Ce même botaniste rap- porte à celte espèce le soderello de^li uccellari des Toscans, décrit par Michéli. (Lem.) PAIN - VIN. {Bot.) Nom vulgaire de l'avoine élevée. (L. D.) PAINA-SCHULLI. (Bot.) Nom malabare de l'acanlhus ili- cifolius , suivant Linnéeus. ( J. ) PAINS-DE- LOUP et aussi GATEAUX-DE- LOUP. {Bot.) Voyez Cèpes finaux à l'article Cèpe. ( Lem. ) PAINTED FINCH. {Ornith.) Nom aiiglois, dans Catesby, du verdier de la Louisiane ou pape, emberiza ciris, Linn» Cet oiseau, qu'on appelle aussi non-pareil, n'est revêtu de ses belles couleur* qu'au temps des amours et après avoir subi plusieurs mues. (Ch. D.) Pi\I0MlR10BA. {Bot.) Vherbe nommée ainsi au Brésil, 20^ PAI et que Marcgrave prend pour un orobe, -paroit plutôt, d'a- près sa figure et sa descriution, être une espèce de casse à feuilles quadrijuguées, cassia sericea. C'est peut-être la même que Nicolson cite à Saint-Domingue sous le nom de paio- mariba, caneficier sauvage. (J.) PAl-PAR^A, COURADL {Bot.) Noms malabares d'un greuvier, grewia orientalis , suivant Linnaeus. (J. ) PAISSE. (Ornith.) Le moineau commun ,fringilla domestica , Linn., ou pjrgita , Cuv. , portoit anciennement ce nom et ceux de paisserelle , passerère, passerai. (Ch. D.) PAISSE DE BOIS. {Ornith.) Un des noms vulgaires du pinson d\^.rdennes , fringilla montifringilla , Linn. (Ch. D.) PAISSE BUISSONNIERE. (Ornith.) Ce nom est donné, dans laucienne province d'Anjou , à la fauvette d'hiver , autrement appelée traîne-buisson, mouchet ou petite paisse privée, motacilla modularis , Linn. (Ch. D.) PAISSE PRIVÉE [Petite]. (Ornilh.) Nom delà fauvette d'hiver ou traine- buisson dans plusieurs cantons en France. (Desm.) PAISSE DE Sx\ULE (Ornith.) L'oiseau connu sous ce nom dans Pancienne province d'Anjou, est le moineau friquet , frinoilla montana , Linn. (Ch. D.) Px\ISSE SOLITAIRE. (Ornith.) Ce nom est donné par Belon, etc. , au merle solitaire, tardas soUtarius , Linn., qui, suivant M. Bonelli, est le même que le merle bleu, tardas cyanas , Linn. (Ch. D.) PAISSERELLE ou PAISSORELLE. (Omii?;.) Voyez Paisse. (Ch. d.) PAJANELI , PALEGA-PAJANELI. (Bot.) Noms malabares du hianonia irodica de Linna'us et de sa variété. (J.) PAJAREI. (Bot.) Nom du schrehera albcns dans la langue Tamoule , cité par Wilidenow et M. Poiret. (J.) PAJARILLA. (Bot.) Nom qu'on donne en Espagne à PAn- CHOLIE. (LeJI.) PAJEROS. (Mamm.) Espèce de chat d'Amérique. Voyez Chat. (F. C.) PAR. (Mamm.) Voyez Pac et surtout Paca. (F. C. ) PAKAU. (Ornith.) Nom d'un ramier gris au Kamtschatka. (Ch. D.) PAL 239 PAKEL. {Conchyl.) Adanson (Sénég. , p. u)5 , tab. 7) dé- sign^ainsi la coquille dont Linné a fait son Buccinum patu- lum, Purpura patula de Lauiarck. Voyez Pourpre. (De B.) PAKIRF. {Mamm.) Un dis noms du paca chez les naturels de la Guiane. ( F. C.) PAKIS-GALAR. (Bot.) Nonï qu'on donne à Java , suivant M. Leschenault, à une fougère en arbre. (Le.u.) PAKKA-MTSJEL. (Bot.) Le Ijcopodium pluiuosum de Lin- naeus est ainsi non)mé à Java, suivant Burmann. Le pakku- hesaer est le polypodium siwile, le pakkoe-liantam est le polj- podium lineare de Bunnann , mertensia de Willdenovv. (J.) PAKKIIAH. {Bot.) Nom hébreu de la coloquinte, cité par Menizel. ( J. ) PAKOSEROKA. (Bot.) C'est, dans Adanson , le nom du genre Amomum, Linn. ; c'est aussi au Brésil celui d'une des espèces de ce genre. (Lem.) PAL. ( Ichlhjol.) Un des noms vulgaires du Milandre. Voyez ce mot. (H. C.) PAL-MODECCA. (Bot.) Nom malabare d'une espèce de liseron , comolvulus paniculatus , mentionné dans Rhéede. (Lem.) PAL-VALLI. (Bot.) Plante de la famille des apocinées . qui croit sur la côte malabare , selon Rhéede, qui paroît être une espèce à'echites, peut-être Vechites scliolaris. (Lem.) PALA. (Bot.) Belon cite sous ce nom le figuier d'Inde ou nopal, cactus opuntia. Pline fait mention d\in pala ariena, qui produit un fruit plus gros que la pomme et d'un goût plus agréable, dont les Sages de Flnde se nourrissent; les feuilles de ce pala sont longues de quelques coudées. C. Bauhin paroit croire que c'est le bananier; mais ailleurs, à la suite du grenadier, punica, il cite une espèce à fruit très-gros, malus aurea de Dodoëns, dont les graines sont de couleur dorée , et que ce dernier auteur soupçonne être le pala ariena de Pline. Mais l'existence de ces graines contredit cette opinion, parce que la banane ne donne point de graines. Il existe au Malabar un autre paia, qui doit former un genre nouveau dans les apocinées, ci-après mentionné. (J.) PALA. [Bot.] Dans la collection des herbiers apportés au. Muséum d'histoire naturelle par les vaisseaux de Pexpéditiott 240 Ï>AL du capitaine Baudin , nous avons trou\é une piaule qui res- semblait parfaitement au pala décrit et figuré par RWedc dans VHorL. Malah., vol. i , t. 45, et nous en avons établi le genre dans nos manuscrits sous le même nom, avec l'inten- tion de la publier lorsque l'occasion s'en présenteroit. C'est la même que M. R. Brown a insérée plus récemment dans son excellent travail sur les asclépidées et sur les apocinées, dont il forme deux familles distinctes. Il lui donne le nom d^Alstonia, appliqué auparavant à un genre de la famille des symplocées, que plusieurs auteurs ont réuni au Sjmplocos, M. Brown le rapproche, comme nous, du nerium dans les vraies apocinées. et il lui donne également comme synonyme le ligniim sc'iiolare de Rumph, Herb. Amh., 2, t. 82, et de plus il y joint trois espèces également originaires des Indes orientales. Comme ce genre n'a pas été décrit dans ce Dictionnaire sous le nom de Alstonia , parce qu'alors il n'étoit pas encore connu, nous le mentionnerons ici sous celui de Pala, que M. Brown auroit peut-être dû conserver de préférence, mais que nous ne proposons pas de substituer au sien. Ses caractères sont un calice évasé, à cinq divisions courtes; une corolle tubulée , plus longue, à limbe en soucoupe dé- coupée en cinq lobes ; cinq étamines insérées au tube qu'elles ne débordent pas; un ovaire didyme , un style, un stigmate en tête; un fruit composé de deux follicules longs, grêles et cylindriques, contenant une série de graines terminées à leurs deux extrémités par une longue houppe de poils soyeux et argentés. La plante que nous décrivons, et ses congénères, sont des arbres laiteux dans toutes leurs parties. Les feuilles sont op- posées, simples, entières, ovales, à nervures latérales paral- lèles, présentant quelquefois au sommet des rameaux pac leur assemblage l'aspect de feuilles digitées. Les fleurs sont disposées en ombe'les terminales, dont chaque pédoncule paroit porter une petite ombelle partielle. Le lignum scliolare de Rumph, cité par lui en divers lieux de l'Inde, est indiqué chez les Malais sous le nom de pule , à Ternate sous celui de hangi , à Macassar sous celui de rita , et à Amboine sous celui de rite. C'est Vechites scliolaris de PAL 2Ai Linnanis; une des espèces de M. Brown est Yechites costata de Forster, observé à l'ile d'Otahiti. Les deux autres sont nouvelles. Sous le nom de pala, on trouve dans les Moluques des végétaux trés-différens. Ce nom est donné au muscadier, mjristica, sur lequel Rumph est entré dans des détails inté- ressans. Nous ne rappellerons pas ici ce qui a déjà été dit dans ce recueil sur le Mcscadier aromatique (voyez ce mot). JVous ajouterons seulement qu'il existe deux espèces ou va- l'iétés fournissant un fruit également aromatique, arrondi dans la première, plus anciennement connu dans le com- merce, oblong dans l'autre, qui a été le premier transporté à risle-de-France , lorsque Poivre, qui en étoit intendant, tenta d'enrichir cette colonie de ce précieux aromate. Une seconde expédition procura ensuite l'espèce à fruit rond. Il faut ajouter que le pala offre plusieurs variétés diffé- rentes, soit par la forme du fruit, soit par son défaut d'aro- mate. Rumph en cite cinq, pala-boy, pala-pantsjocri , pala- radja , pala-puti et pala-domine. Il cite encore comme espèce distincte le pala-lacU-lachi , dont le fruit est plus gros que celui du vrai pala et présente même une variété sphérique et une autre alongée ; mais, dans lune et l'autre, le niacis a une saveur désagréable, ainsi que la noix qu'il recouvre. Une autre espèce ,pala-kitsjul, se distingue par un fruit beau- coup plus petit et également insipide. Nous nous contenions de ces citations, et renvoyons à l'ouvrage de Rumph ceux qui désireront mieux connoître ces espèces ou variétés, ainsi que tout ce qui concerne l'espèce admise dans le commerce, dont on a encore enrichi la colonie de Cayenne. Nous ajou- terons que, long-temps avant Rumph, Garcias ab Horto avoit parlé de la noix muscade, que les habitans de Banda nom- moient pallu , et pour eux le macis qui la recouvre étoit le luna- pallu. Il existe encore à Madagascar d'autres espèces de musca- dier sous le nom de rara, dont nous parlerons sous ce nom. .Comme elles n'ont point d'aromate , elles ne peuvent point offrir un objet d'utilité. (J.) PALA. {Iclithjor.) Un des noms vulgaires du Lazaret. Yoyez CORRÉGONE. (H. C.) 37. 16 242 PAL PALACCA. (Bot.) Voyez Caju-Palaca. (J.) PAL^GHAS. (Bot.) Nom donné dans l'ile de Ceilan, sui- vant Hermann , klliedysarum pulchellum de Linnasus, que M. Persoon a réuni au zornia , et dont M. Desvaux a fait un genre distinct sous le nom de phjllodium. Nous avions proposé antérieurement de le nommer palœga , mais sans ri m primer. ( J. ) PAL^MON. (Crust.) Voyez Palémon. (Desm.) PAL^OTHERIUM. (Mamm.foss.) Genre d'animaux mam- mifères fossiles, fondé par M. Cuvier, et renfermant un nom.- Jbre d'espèces assez considérable , trouvées en France dans diverses localités. Lamanon avoit, en 1788, décrit quelques ossemens, trouvés dans les couches de plâtre de Montmartre, à l'occasion d'un- travail qu'il avoit entrepris sur le dépôt de gypse des environs de Paris. Ces ossemens ne furent d'abocd guère remarqués ; mais plus tard M. Cuvier, leur trouvant de notables diffé- rences avec ceux des animaux vivans, dont ils pouvoient être rapprochés, eut l'intention de suivre cette comparaison; et pour se former une idée complète des animaux d"où ces os provenoient , il commença à rassembler la collection de fossiles qui est devenue en vingt-cinq ans l'un des plus beaux ornemens des galeries du Muséum d'histoire naturelle. Lorsqu'il eut réuni assez de matériaux pour commencer son travail, il décrivit successivement, dans les Annales du Muséum, les os qu'il avoit recueillis dans les carrières à plâtre des environs de Paris; et il prouva que ces os apparlenoient à des quadrupèdes, nombreux en espèces, de taille très-va- riée et la plupart se rapportant à Tordre des pachydermes. Il forma de ces quadrupèdes fossiles deux genres distincts sous les noms de palœotherium et à'anoplotheruim: le premier, voi- sin des tapirs par le nombre et la disposition de ses dents , et surtout par la forme des os du nez; et le second, remar- quable en ce que les canines ne sont point saillantes, et que toutes les dénis forment une série continue à chaque mâ- choire, comme on le remarque pour les dents de i'homme. On conçoit limmensité du travail qui a eu pour objet l'examen approfondi de ces os, afin de" les assigner à des es- pèces distinctes , et la recherche des rapports de ces mêmes PAL 245 os entre eux , afin de rassembler tous ceux , de quelque partie du corps qu'ils fussent, qui appartenoicnt à ch.icune de ces espèces. Comme il nous scroit impossible de rendre compte de ce travail, nous nous bornerons à en exposer les résultats, et seulement ici pour le genre Palasotherium, tel que M. Cuvier Ta restreint dans son dernier ouvrage, c'est- à - dire en en séparant quelques espèces dont il forme maintenant son genre Lophiodon , genre qui est encore plus rapproché des tapirs par la forme des dents molaires supé- rieures. Deux espèces de palœotheriums seulement ont présenté un nombre d'ossemens assez considérable pour qu'il ait été à peu près possible à M. Cuvier de reformer leur squelette en en- tier, et par conséquent pour qu'il ait pu déduire des formes de ces squelettes, celles des parties molles, et ainsi avancer quelques conjectures probables sur la manière de vivre de ces animaux. Le plus grand nombre des autres espèces n'ont été reconnues que sur des portions plus ou moins considé- rables de têtes pourvues de dents, ou sur des os des extré- mités; mais ces espèces n'eu sont pas moins réelles, d'après les différences que présentent les débris qui leur ont ap- partenu, lorsqu'on les compare avec ceux des deux espèces restituées. Les ossemens des premières espèces de palœotheriums ont été trouvés dans les bancs de la pierre à plâtre ou gypse calcaire des environs de Paris , où ils gissent avec ceux d'un grand nombre d'autres animaux, tels que les anoplotheriums , les dichobunes, lesadapis, de grandes espèces de chiens et de chats, un sarigue, divers rongeurs, des tortues du genre Trionyx , des poissons abdominaux et des oiseaux de plusieurs espèces. Cette pierre, d'origine postérieure à celle du cal- caire grossier coquillier, sur lequel elle est placée, paroit être le sédiment d'un lac d'eau douce et tranquille, du moins autant que peuvent le faire penser l'horizontalité des couches cft la nature des fossiles d'animaux qui s'y rencontrent, tels que ceux des trionyx, des crocodiles, des poissons abdomi- . iiaux , animaux dont les espèces vivantes acturllement habi- tent les eaux des fleuves et des lacs. Dans ces derniers temps d'autres espèces du même genre eut été découvertes dans M4 PAL plusieurs lieux de la France et dans des couches différentes de celles de nos environs. Les caractères du genre Palspotlierium peuvent être ainsi décrits : six incisives à chaque mâchoire, rangées sur une même ligne, en forme de coin, et médiocrement fortes: quatre canines, une de chaque côté à chaque mâchoire, coniques, distantes de façon à s'entrecroiser lorsque la bouche est fermée , médiocrement fortes. Sept molaires à droite et à gauche, aux deux mâchoires; les supérieures de forme carrée et a quatre racines, avec trois arêtes du côté externe, laissant entre elles deux canelures : elles ont un sillon du côté interne ; leur couronne , assez analogue à celle des mol tires supérieures des rhinocéros et des damans, ofiVe sur son bord externe une sorte de figure saillante en forme de W émailleux, auquel se joignent en cfedans deux collines obliques, qui aboutissent aux deux extrémités du W, en laissant entre elles une val- lée, aussi oblique, qui se rapproche de son angle intermé- diaire, toute la base de la dent étant entourée d'une ceinture. Molaires inférieures, montrant leurs linéamens émailleux en forme de double croissant (c' est-a-dire deux croissans l'un au bout de l'autre) plus ou moins obliques. Forme générale de la tête assez semblable a celle des tapirs. Os propres du nez très-courts et minces, surplombant seulement sur la partie postérieure de Fouverture nasale et ayant très- vraisembla- blement donné attache aux muscles d'une petite trompe ma- bile. Fosses orbitaires et temporales séparées supérieurement par une saillie bien marquée; la première de ces fosses très- petite et moins élevée que la seconde, d'où il suit que l'œil devoit être bas et petit. Arcades zygomatiques assez saillantes. Crâne très-étroit, à la hauteur des fosses temporales, qui sont énormes. Cavité glénoïde plane, comn)e dans les tapirs. Méat auditif très-petit, non relevé, d'où M. Cuvier conclut que Foreille éîoit attachée très-bas. Face occipitale très-petite; crêtes de l'occiput très-saillantes. Côtes (dans une espèce, pal. minus), tant vraies que fausses, au nombre de quinze paires.. Extrémités médiocrement élevées; cubitus distinct du radius; péroné distinct du tibia. Trois doigts à chaque pied , dont celui du milieu est le plus gros, les deux autres étant pres- que égaux entre eux. Queue d'une longueur médiocre. PAL 2/i5 Les palceotherîums cnfouîs dans nos environs, dit M. Cti- vier, ne varient presque point ni pour les dents ni pour le nombre des doigts : il est presque impossible de les caracté- riser autrement que par la taille; mais, parmi ceux qu'on a trouvé ailleurs , il en est qui présentent des caractères de forme suflisans. Nos espèces parisiennes. sont au nombre de sept; savoir : Le GRA^'D Pal.eotherium , Palœotherium magnum : de la taille du cheval. La tête et les pieds ont été restitués, mais le tronc manque en grande partie. Cette espèce , dont M. Cuvier a donné une figure avec les formes extérieures qu'il lui attribue, est facile à se repré- senter. « 11 ne faut pour cela qu'imaginer un tapir grand « comme un cheval, avec quelques dilTérences dans les dents ' « et un doigt de moins aux pieds de devant; et si l'on peut « s'en rapporter à l'analogie, il devoit avoir le poil ras, ou (X même il n'en avoit guère plus que le tapir ou l'éléphlant.. . « Il avoit quatre pieds et demi et plus de hauteur au garrot: « c'est la taille du rhinocéros de Java. Moins élevé qu'un grand. « cheval, il étoit plus trapu; sa tête étoit plus massive; ses « extrémités étoient plus grosses et plus courtes, etc. ** Le Pal^eotherium moyen, Palœotherium médium, étoit de la (aille du cochon. 11 avoit les pieds assez longs et minces. Cette espèce et celle de Vanoplotherium commune sont relies dont on trouve le plus fréquemment des débris dans la pierre à plâtre des environs de Paris. Elle avoit les os du nez plus courts, d'où il résulte la conjecture probable que sa trompe étoit plus longue et plus mobile que celle du pala^otherium aux pieds épais, qui est de la même taille. Elle devoit repré- senter un tapir à jambes gi'êles, et être dans ce genre à peu près ce qu'est le babyroussa parmi les cochons. La hauteur au garrot devoit être de trente-un à trente- deux pouces. On a , outre les débris de sa tête , son cubitus , son radius , son pied de devant, son tibia et son pied de derrière. Le Pal^otheritm aux pieds épais , PaUrotlierium crassum. Celui-ci, de la grandeur du précédent, avoit les pieds pro- portionnellement plus larges et plus courts. 11 devoit avoir trente pouces de hauteur, et ce devoit être de tous les ani- maux fossiles de nos carrières celui qui ressembloit le plus -4G PA[, ail lapir pour la conformation générale; mais il lui étoit infé- rieur pour la taille. On possède de cette espèce une tête très-bien conservée, les extrémités de devant et celles de derrière. Le Pal.eotheril'm aux pieds larges, Palœothcrium lalum. « Celui-ci, dont on n"a retrouvé avec quelque certitude que « Favant-bras et les pieds, devoit être, dit M. Cuvier, Top- fl; posé du palœotiierium médium pour les formes. Daprès la « brièveté et la largeur de ses extrémités, on peut juger /< qu'il étoit Textrême de la lourdeur et peut-être de la pa- « resse. Il étoit dans la famille ce qu'est le phascocome dans /< Tordre des marsupiaux. '^ On ne peut guère lui supposer plus de vingt-quatre à vingt- six pouces de hauteur au garrot; mais sa tête et son corps ne dévoient pas être moins gros, ni ses membres moins épais que ceux des précédens. Le Pal^otherium court, Palœotiierium curtum. M. Cuvier 3î'a recueilli de cette espèce que la tête et quelques portions de pieds, d'après lesquels il a pu juger qu'elle ressembloit Ijeaucoup à celle du palœothcrium latum , mais qu'elle étoit considérablement plus petite, sa taille étant à peu près celle de la brebis. Le PALEOTHERimt PETIT, Palœolherium minus. Il a été trouvé presque complet à Pantin, et l'on a recueilli d'ailleurs plu- sieurs mâchoires inférieures et plusieurs pieds qu'il est facile de lui rapporter. Le bassin, le sacrum et la queue restent incomplets, ainsi que le sommet de la tête; mais on peut très- bien présumer la forme de ce dernier d'après les têtes des autres espèces. <^ Si nous pouvions ranimer cet animal aussi aisément que « nous en avons rassemblé les os , dit M. Cuvier, nous croi- « rions voir courir un tapir plus petit qu'un chevreuil , à « jambes grêles et légères : telle étoit à coup sûr sa figure. ^> Le Paleothertum très-petit, Palœothcrium minimum, étoit de la taille du lièvre seulement, et avoit ses pieds minces. On en a trouvé seulement quelques os des extrémités. Un fragment de mâchoire inférieure de palœotherium , garni de dents, a été trouvé au Puy en Velay , dans une couche gypseuse, par M. Bertrand -Roux. M. Cuvier n'ose, PAL .47 d\iprés ce senf fragment, assurer l'identité de ce palacotho- rium avec un de ceux des environs de Paris. Les environs de Montabuzard , près d'Orléans, renferment aussi, outre des ossemens de lophiodons, des débris de deuK espèces de palaeotheriums , différentes de celles de nos envi- rons. L'une d'elles devoit être un peu plus petite que celle du palœotherium crassum, et h plus forte raison que celle du P. médium. La même espèce d'Orléans paroit avoir présenté quelques débris prés de Saint- Gêniez , à trois lieues de Montpellier. Ces débris consistoient en un fragment de mâchoire inférieure gauche, contenant les quatre dernières molaires , trouvé à plus de trente pieds de profondeur dans une pierre coquil- lière , dure et compacte , que M. Cuvier suppose devoir ■être un dépôt d'eau douce. Enfin, les pentes de la montagne Noire, près d'Issel , re- cèlent aussi les os d'un palœotherium extrêmement semblable a celui d'Orléans , et il se pourroit que certains débris d'os- scmens de ce dernier lieu dussent être rapportés à l'espèce dTssel. Ces dernières espèces avoient reçu anciennement de M. Cuvier les noms de palœotherium aureUanense et occitanicum. Elles diffèrent principalement des autres parce que leurs molaires inférieures ont leur angle rentrant intermédiaire (point de jonction des deux croissans obliques qui les for- ment) divisé en deux à son sommet. Les os de l'espèce d'Or- léans ont été trouvés dans un terrain d'eau douce, et ceux- d'issel dans un poudding siliceux, à ciment calcaire, mêlé à des os de crocodiles, de grandes tortues et de trionyx. Dans notre Mammalogie, nous avons à tortrapporlé ces deux espèces aux lophiodons, parce que nous avions cru avoir entendu faire ce rapprochement à M. Cuvier , lorsqu'il lût son Mémoire sur les lophiodons à l'Institut. Quant aux lophiodons , ils forment un genre voisin et in- termédiaire de ceux des Tapirs et des Palœotherium , et très- nombreux en espèces , dont on n'a encore trouvé que des débris, peu abondans , dans les lieux où gissent les dernières espèces de palaeotheriums ; mais jamais aux envii'ons de Paris, où se trouvent seulement les premières. 248 PAL Les caractères génériques des lophiodons consistent, selon M. Cuvier, i.° en six incisives et deux canines à chaque mâchoire; sept molaires de chaque côté à la mâchoire supé- rieure et six à l'inférieure , avec un espace vide entre les canines et la première molaire ; points par lesquels ils res- semblent aux tapirs; i>." en une troisième colline à la der- nière molaire d'en bas, laquelle manque aux tapirs; 5.° en ce que les molaires antérieures d'en bas ne sont pas munies de collines transverses comme dans les tapirs, mais présen- tent une suite longitudinale de tubercules, ou un tubercule conique et isolé; /|.° en ce que leurs molaires supérieures ont leurs collines transverses plus obliques et se rapprochent par là de celles du rhinocéros, dont elles diffèrent par l'absence de crochets à ces mêmes collines. Ce que l'on connoit du reste de l'ostéologie des lophio- dons, annonce des rapports sensibles avec les tapirs, les rhi- nocéros, et à quelques égards avec les hippopotames ; mais l'on ignore encore plusieurs points essentiels de cette ostéo- logie, et nommément le nombre des doigts à chaque pied et la forme des os du nez. M. Cuvier reconnoît déjà trois espèces trouvées à Issel , dont la plus grande s'est retrouvée à Argenton ; trois espèces d'Argcnton toutes différentes de celles d'issel ; deux espèces à Buchsweiler ; une à Montpellier; deux à Montabuzard , près d'Orléans, dont la plus grande est de taille gigantesque; enfin, au moins une dans les terres noires du Laohnois : ce qui fait douze en tout, sans compter un humérus du Laon- îiois et un bassin du Val d'Arno, en Toscane, qui pourroient Lien avoir appartenu à deux autres espèces du même genre. Ces débris se trouvent toujours dans des couches qui , d'après les débris d'animaux aquatiques et les coquilles fluviatiles qu'elles renferment , ont dû être déposées dans les eaux douces ; mais souvent ces couches sont recouvertes elles- mêmes par des dépôts évidemment marins. (Desm.) PALiEOZOOLOGlE. {Mamm.) M. de Blainville désigne par ce mot, tiré du grec, la branche de l'histoire naturelle qui considère les animaux fossiles. (F. C.) PALAFOXIA. (Bot.) Voyez Pai.éolaire. (H. Cass.) PALAIGO. {.Ichthjol.) En Languedoc ce nom est donné aux jeunes Soles, (Des.m.) PAL 1^49 PALAIO. {IcJitlryol.) A Nice, selon M. Risso, on donne ce nom aux Sardines qui n'ont point encore atteint tout leur développement. Voyez Clupée. (H. C.) PALAÏOrETRE, c'est-à-dire- Pierrk ancienne. (Min.) C'est le nom que de Saussure a donné au felspath compacte, sem- blable par sa cassure à du silex, et que Dolomieu a décrit sous le nom de pétrosilex. Voyez Felspath et Pktrosilex. (B.) PALAIS. {Anat. et Phjs.) Voûte ou partie supérieure de la cavité de la bouche ; bornée par l'arcade alvéolaire et les dénis de la mâchoire supérieure en avant, par le voile du palais en arrière; formée par les os maxillaires et palatins; revêtue d'une membrane parsemée de nombreux follicules muqueux; divisée en deux parties latérales par une ligne mé- diane, etc. Mais pour tous ces détails, et surtout pour les divers usages du pala's dans la déglutition des alimens, l'ar- ticulation des sons , etc., voyez Voue du palais. (F.) PALAIS. (Bot.) Renflement qui se trouve sur la lèvre inférieure delà corolle de certaines fleurs bilabices , et qui forme l'entrée de la gorge de la corolle; exemples : antir- rhinum , linaria , etc. (Mass.) PALAIS DE BŒUF ou CHAGRINÉ. (ConchYl.) Nom mar- chand de la Nerita albicilla, Linn. , à cause des tubercules qui hérissent sa cqlumelle septiforme et qu'on a comparés à ceux du palais du bœuf. (De B.) PALAIS DE LIÈVRE. (Bot.) Nom vulgaire du laitron, sonchus, recherché par les lièvres et les lapins. (J. ) PALAIS DE POISSONS. [Foss.) On a quelquefois pris pour des palais de poissons, des moules intérieurs de la cara- pace d'un crustacé brachyure du genre Ranine, dont le têt avoit disparu. Voyez Glossopètres. (D. F.) PALAl-TCHOUTI. {Bot.) Suivant un catalogue de plantes de Coromandel, ce nom est donné à une carmentine , jus- ticia. (J. ) PALALA. (Bot.) Un des noms des muscadiers aux Moluques, selon Rumphius, et notamment des mjristica microcarpa et salicifolia , Willd.; quant au thjsanus palala de Loureiro , il ne doit pas être confondu avec le palala sccnnda de Rum- phius, qui est la seconde espèce de muscadier que nous ve- nons de citer. Voyez Pala. (Lem,) ^5^ PAL PALALACA. (Ornitli.) Ce nom est donné, aux Philippines- a un pic, picus pliilippinarum ^ Lath. , lequel est figuré, pi. 091, dans BufTon , qui parle sous le même nom d'une seconde espèce. (Ch. D.) PALAMEDE. (Ornith.) Bonnaterre, dans rEncyclopédie méthodique , s'est borné à donner cette terminaison Fran- çoise au mot palamedea, par lequel Linné et la plupart des naturalistes désignent en latin le genre Kamichi. (Ch. D.) PALAMFDE. {Ichthfol.) Voyez Pélamide. (H. C.) PALAMIDO. {Ichth_yoL) A Nice, selon M. Risso , on donne ce nom à la bonite. Voyez Thon. (H. C) PALAN. (Bol.) Suivant Clusius, le bananier est ainsi nommé sur la côte malabare. Il est aussi le pican des Malais et le quelli de Canara, du Décan et de Bengale. (J.) PALARE, Palarus. {Entom.) Genre d'insectes hyménoptères à aiguillons, établi par M. Latreille, pour placer quelques espèces de tiphies et de philanthes de Fabricius. Ce genre, correspondant à celui quia été nommé Gon/M5 par Jurine, par- ticipe des larres par la coupe générale du corps, la gran- deur, la forme de la tête, celle des yeux et leur conver- gence, ainsi que par l'échancrure inférieure des mandibules et par la forme de la languette ; mais il en diffère par la brièveté des palpes, par ses antennes, composées d'articles plus serrés et plus droits, par la forme du métathorax court, ridé etmarqué d'une impression en V, etc. Ces derniers carac- tères le rapprochent des genres Meli.ine et Gortte {Arpactes , Jnrine); mais il s'en distingue par les anneaux de l'abdomen, plus déprimés à leur bord, postérieur, comme dans les cer- céris et les philanthes, dont il a d'ailleurs la même disposi- tion des cellules des ailes. Les caractères principaux du genre des palares , et qui le séparent de ces derniers, consistent dans la brièveté des antennes et le rapprochement en arrière des yeux compo- sés, qui renferment les petits yeux lisses. Le Palare a ventre fauve, P. fulvrvenlrts , dont le mâle seul est connu, a six lignes de longueur; sa iùtt; et son cor- selet sont noirs et tachés de fauve pâle; son abdomen et la plus grande partie de ses antennes sont d'un fauve pâle. Il est d'Arabie. PAL 25i Le Palarf. RiTTrÈDF., p. rufipes {Tiphlajlav'ipcr., Tabr.), est noir, avec la base des antennes, les épaules, le bord anté- rieur du tronc, l'écusson , les anneaux de l'abdomen, à T ex- ception do leur base, et les pattes en entier, d'un rouge fauve. On le trouve en Barbarie. Le Palare FLAVipÈDE,^P. /Zavîpes {Philanthus flaiipcs, Fabr.), est noir, avec le rebord du segment antérieur du tronc, le bord postérieur de l'écusson, une ligne au-dessous, et les anneaux de l'abdomen, leur base exceptée, jaunes; les an- tennes noires; les pattes d'un jaune fauve, avec les hanches et une tache sur les cuisses noires , etc. Il est d'Italie et d'Espagne. La manière de vivre de ces insectes est inconnue; il est néanmoins probable qu'elle a de l'analogie avec celle des philanthes et des crabrons. (Dfsm.) PALASS. [Bot.) A Sumatra, suivant Marsden , il existe un arbrisseau de ce nom dont la fleur ressemble à celle de l'au- bépine, ainsi que son odeur; ses feuilles sont d'une rudesse extraordinaire, et dans cette île on s'en sert pour donner le dernier poli aux ouvrages de bois et d'ivoire. C'est pro- bablement une plante dilléniacée , telle qu'un tctracera ou un delima. ( J. ) PALASU. {Bot.) Voyez Plaso. (J.) PALATINE. {Mamm.) Nom d'une espèce du genre Gue- non, qui paroît être la diane. (F. C. ) PALATIUM-LEPORIS. {Bot.) Suivant Césalpin , l'asperge fauve est ainsi nommée dans quelques auteurs. Ce nom, qui signifie palais de lièvre , est plus généralement donné au laitron, sonchus oleraceiis, Linn. (Lem.) PALAVA. {Bot.) Ce nom, qui rappelle la mémoire de M. Palava , botaniste espagnol, a été donné primitivement par Cavanilles à un genre de plantes malvacées qui doit le conserver; Schreber l'a écrit palavia. Plus tard le même nom a été donné, par les auteurs de la Flore du Pérou, à un de leurs genres qui doit rentrer dans ÏHrpericum, si ce dernier genre continue à réunir les espèces à trois et à cinq styles, ou faire partie du Brathjs de Mutis, si l'on rapporté à celui- ci les hy péri eu m à cinq styles. Voyez Palave et Palavier,( J. ) PALAVE, Palava. {Bot.) Genre déplantes dicotylédones, 252 PAL "à fleurs complètes, monopëtalées , de la famille des malva- cées , de la monadeiphie poljandrie de lAnnseus , offrant pour caractère essentiel :' Un calice simple, persistant, à cinq di- visions; cinq pétales; desétamines nombreuses, monadelphes; un style à plusieurs découpures; des capsules nombreuses, monospermes, indéhiscentes, agglomérées. I'alave a FEUir.i.Es DE MAUVE : Pcdava mahifolia , Cavan,, Diss. bot. 1 , p. 40, tab. ] 1 , fig, 4; Malope parvijlora, THérit. , Stirp. noi>., p. io5, tab. 5o. Plante découverte par Dombey, dans les plaines sablonneuses du Pérou , aux environs de I-ima. Les tiges sont herbacées, un peu pubescentes, en partie cou- chées, très-rameuses, longues de huit à dix pouces; les feuilles alternes, pétiolées , un peu en creur, presque glabres, cré- nelées ou lobées, longues d'un pouce; les pétioles pubescens, a deux stipules très-petites, subulées et noirâtres; les fleurs petites, solitaires , axillaires, ayant leur calice anguleux, un peu hispide , à cinq découpures lancéolées; les pétales ovales, fres-obtus, échancrés au sommet, de couleur rouge ou pur- purine; les anthères peltées et rougeàtres; dix à douze stig- mates en tête. Le fruit consiste en plusieurs capsules mono- spermes , comprimées à la base , striées transversalement à leur superficie , amoncelées au fond du calice sur un récep- tacle hémisphérique. Palave musquée; Falava moschata, Cavan., loc. cit., tab. 1 1, fig. 5. Cette plante croit dans les mêmes lieux que la précé- dente. Toutes ses parties sont couvertes d'un duvet court, tomenfeux et blanchâtre. Les feuilles sont alternes, portées sur de courts pétioles, ovales, un peu en cœur à la base, crénelées dans leur contour, un peu lobées, très-obtuses, munies à leur base de deux petites stipules lancéolées et noi- râtres; les fleurs assez grandes, solitaires, axillaires, portées par des pédoncules cylindriques , articulés vers leur sommet, souveijt plus longs que les feuilles. Leur calice est presque turbiné, à cinq angles saillans. Les pétales sont d'un jaune clair, plus ou moins rougeàtres, beaucoup plus longs que les divisions du calice; les capsules en forme de rein, amon- celées sur un réceptacle conique. Toute la plante a une odeur de musc très-remarquable. (Poir.) TALAY\EK;Palavia, ?alava, SauraAa, WiHd- (-Bot.) Genre PAL .55 de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des ternstramiées , de là poljadelphie pentaudrie de Lii-.naeus, caractérisé par un calice à cinq folioles uiem- hraneuscs à leurs bords; cinq pélales ciliés sur leur onglet; des étamines nombreuses, insérées sur le réceptacle, souvent réunies à leur base; les anthères tombantes, percées de deux trous à leur base; un ovaire supérieur, surmonté de cinq styles; une capsule presque globuleuse, à cinq loges; les se- mences tétragones , attachées à un réceptacle arrondi et charnu. Ce genre a été établi par les auteurs de la Flore du Pérou pour plusieurs arbrisseaux du même pays, qui ne nous sont encore connus que par une seule phrase spécifique, tels que, 1° le palava lanceolala, Ruiz et Pav. , Sjsl. F/. Per. , p. iSi. Arbrisseau d'environ dix -huit pieds, très-hérissé, chargé de feuilles simples, oblongues , lancéolées, légèrement dentées en scie ; les Ileurs sont disposées en grappes composées; les pédicelles agrégés. 11 croît dans les forets du Pérou ; 2.° le palava biserrata, Sjst. FI. Per. , loc. ci£. ^ s'élevant à la hauteur de douze pieds. C'est un arbrisseau velu , garni de feuilles oblongues, en ovale renversé, à doubles dentelures; les pé- dicelles sont disposés en grappes, à rameaux courts, char- gés de trois fleurs ; 3.° le palava glahra : toutes les parties de cet arbrisseau sont glabres; les feuilles en ovale renversé, dentées en scie; les pédicelles longs, chargés d'une st ule fleur. Cet arbrisseau , de dix à douze pieds de haut, croît aux mêmes lieux que les deux précédens. J'avois terminé cet article, lorsque M. Kunth (in Humb. et BonpI. , Nov. gêner.) a publié de nouveaux détails sur ce genre , dont il a fait connoitre les deux espèces ci- jointes. Palavier rude : Palavia scalra; Palava, Kunth in Humb. et Bonpl. , JSov. gen., 7, pag. 221 , tab. 648. Les rameaux sont médiocrement cylindriques, rudes et soyeux dans leur jeu- nesse, garnis de feuilles éparses , pétiolées, cunéiformes, oblongues, aiguës, denticulées, roides , hérissées, particu- lièrement sur leurs nervures, de petits tubercules et de soies Toides, longues de cinq ou six pouces, larges de deux. Les fleurs sont disposées en panicuies axillaires, ramifiées, pé- ^54 PAL donculées, droites, plus courtes que les feuilles, munies de bractées rudes, lancéolées, subulées. Le calice est partagé en cinq folioles ovales , elliptiques , membraneuses , couvertes de soies rudes, les deux intérieures un peu plus grandes; la corolle insérée sur un réceptacle pileux, ayant les pétales presque égaux, oblongs , elliptiques, arrondis au sommet; les étamines, attachées à la base des pétales, sont un peu plus courtes que la corolle, à filamens pileux à leur base; l'ovaire est glabre, pentagone, à cinq loges, surmontées par autant de styles courts. Cette plante croît à la Nouvelle -Grenade , proche Sainte -Anne. Palavier. tomenteux : Palavia tomentosa ; Paiava , Kunth , loc. cit., 65o. Arbre de vingt à vingt-cinq pieds, soutenant une cime ovale, composée de rameaux anguleux, couverts d'un duvet épais, tomentcux et blanchâtre. Lts feuilles sont éparses, ovales, lancéolées, aiguës, un peu arrondies à leur base, finement denticulées, rudes et tuberculées en dessus, tomenteuses et blanchâtres en dessous, sans stipules, longues de six à huit pouces, larges de deux pouces et demi; les panicules axillaires, solitaires, presque terminales, de moi- tié plus courtes que les feuilles, munies de petites bractées subulées, tomenteuses; les pétales blancs. Le fruit est une capsule presque globuleuse, couronnée par le calice persis- tant, glabre, à cinq sillons, de la grosseur d'une prunelle, à cinq, quelquefois à quatre loges; plusieurs semences dans chaque loge, brunes, ovales. Cette plante croît proche Po- payan , dans le royaume de Quito, etc. (Poir.) , PALAY, VEL-PALAY, PALA , PALAK. {Bot.) Noms donnés selon les lieux, dans la langue tamoule ^ suivant M. Leschenault, à son nerium tinctorium , grand arbre qui croit naturellement dans les bois voisins de Salem, au seia de la presqu'île de l'Inde. C'est de ses feuilles qu'on extrait un* fécule colorante qui donne une teinture bleue. (J.) PALCA. {Bot.) Clusius, parlant du jonc odorant de Pline, qui est la schenante , andropogon schenanthus , dit rue c'est le palca de mâcha, d'après l'opinion de quelques personnes; il n'ajoute rien d'ailleurs sur ce palca. (J.) PALE. (Erpét.) Nom spécifique d'une couleuvre décrite dan? ce Dictionnaire, tome XI, p. :^o6. (H. C.) PAL 255 PALE. (Ornith.) La spatule, platalea , Linn. , est désignée par ce nom et par celui de palette. (Ch. D. ) PALKACÉ. (Bot.) Garni de paillettes, formé par des paill lettts; exemples: le clinanthe de la scabieuse, du zinnia, etc.; l'aigrette du fruit (cypsèle) du centaurea nigra, etc. (Mass.) PALÉE. {Ichthj'ol.) Nom vulgaire d'un corrégone mal dé- terminé, que l'on pêche dans les lacs de Neufchàtel et de Bienne. Voyez Corrégone. (H. C.) PALEGA-PAJANELLI. {Bot.) Voyez Pajanelu. (J.) PALÉMON, Palœmon. {Crust.) Genre de crustacés déca- podes macroures, fondé par Fabricius, et renfez'mant les es- pèces connues sous le nom de crevettes de mer ou salicoques. (Voyez Farticle Malacostracés, t. XXVIII , p. 3i:6, où nous avons développé les caractères de ce genre, et indiqué les principales espèces qu'il renferme. (Desm.) PALEMON. (Foss.) Dans la pierre calcaire, bitumineuse, fissile de Pjppenheim et de Solenhofen , on trouve à l'état fossile une espèce de ce genre à laquelle M. Desmarest a donné le nom de palémon spinipède , palœmon spinipes , Hist. nat. des crust. foss., p. i3/f, pi. ii , lig. z» ; Baier , Orjctog. norica , SuppL, tab. 8, fig. g; Locusta bracliiis contractis , Walch et Knorr , Monum. du déluge, tom. i.'^, pi. i5 , B. i, 1 5 , C 1 ; 1 et 2 , 1 6 , i et 2 , iZ , A. M. Desmarest a cru devoir placer le crustacé représenté dans ces figures, plutôt dans le genre Palémon que dans les genres voisins , 1.° parce que les filets des antennes intermédiaires sont au nombre de trois; 2." parce que deux de ces filets sont presque aussi longs que les antennes extérieures; 5." parce que les deux dernières paires de pieds ne sont pas terminées par des pinces, et que les deux premières en sont pourvues; 4.° parce que le têt est terminé par un rostre très-avancé, comprimé et cultrif'orme. Ce rostre n'a point de dentelures sensibles, soit qu'elles n'aient jamais existé ou qu'elles n'aient pas été conservées. Les antennes antérieures ne laissent voir que leurs longs filets; les extérieures sont plus fortes et in- fléchies. Les quatre premières paires de pieds ont la face postérieure de leurs premiers articles munis d'épines fort longues et rangées en une seule série comme les dents d'un 256 PAL râteau; les pattes de derrière sout grêles et semblent ter- minées par un seul croehet. La queue est formée de six arti- culations , dont la dernière donne attache aux pièces de la nageoire caudale , et dont les formes ne peuvent pas être bien déterminées d'après les figures citées. Longueur, depuis le bout du rostre jusqu'à l'extrémité de la queue, cinq à six pouces; longueur du rostre, un pouce; longueur des na- geoires de ia queue, un pouce environ. Il paroit que ce crustacé n'est pas rare dans les localités citées. (D. F.) PALENG. (Mamm.) Nom du tigre chez les Persans. (F. C.) PALÉOLAIRE , Paleolaria. {Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons d'abord proposé dans le Bulletin des sciences de Décembre 1816 ( pag. 198), et que nous avons ensuite plus amplement décrit dans le Bulletin de Mars lEJio (pag. 47), appartient à l'ordre des synanthérécs, et à notre tribu natu- relle des Adénostylées, à la fin de laquelle nous l'avons placé (tom. XXVI, pag. 226). Voici les caractères de ce genre, 'tels que nous les avons observés sur Punique espèce qui le constitue. Calathide oblongue, étroite, cylindracée , incouronnée, équaliflore , plurl-multiflore , régulariflore , androgyniflore. Péricline inférieur aux fleurs, oblong , cylindracé, irrégulier; formé de squames peu nombreuses, subunisériées , un peu inégales, appliquées, linéaires, foliacées. Clinanthe petit, plan, inappendiculé. Ovaire long, grêle, subcylindracé ou subtétragone, tout hérissé de longues soies; aigrette presque aussi longue que Povaire , composée d'environ huit à dix squa- mellules unisériées, contiguës à la base , inégales , paléiformes, ordinairement lancéolées, aiguës, mem.braneuses, diaphanes, munies d'une énorme côte médiaire. Corolle à tube court, bien distinct du limbe; à limbe long, cylindracé, divisé supérieurement en cinq lanières oblongues, très-divergentes, arquées en-dehors , papillulées sur la face interne ou supé- rieure. Étamines à filets glabres, greffés à la corolle jusqu'au sommet de son tube; articles anthérifères courts, sub'globu- leux ; anthères entregreffées , pourvues d'appendices apici- lairts obtus, et privées d'appendices basilaires. Style d'Adé- nostylée. Paléolajre a FtEURS ROSES : Paleolarlu carnea , H. Cass. , PAL 257 Bull, des se, Mars 1818, pag. 47; Palafoxîa linearis , Lag., Gen. et sp. pi. , pag. 26 ; Stevia linearis , Cav. , Descr. , n.° 464 ; "VYilld.; Pers. ; Agcratum lineare, Cav., Icon. et descr., vol. 3, pag. 5, tab. 2o5. La tige, haute d'environ trois pieds, est ligneuse, comme sarmenteiise , rameuse, grêle, cylindrique , pubescente ; les feuilles sont la plupart alternes, quelques- unes opposées sur la partie inférieure de la plante; elles sont presque sessiles, longues d'environ deux pouces, linéaires ou linéaires-lancéolées, très-entières , un peu charnues, uni- nervées , pubescentes; les calathides, longues de six à huit lignes, sont disposées en panicule corymbiforme à l'extré- mité des tiges ou des rameaux , et composées chacune d'en- viron douze à vingt-une fleurs à corolle de couleur de chair, et à anthères rougeàtrcs contenant du pollen blanc. INous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur plusieurs individus vivans, cultivés au Jardin du Roi, où ils fleurissoient en Août, et où ils ont porté le faux nom de Kuhnia fruticosa ou rosmarinifolia .. jusqu'à l'époque où nous les avons nommés Paleolaria carnea. Celte plante est indigène au Mexique. I/aigrette du Paleolaria est composée ordinairement de huit squamellules , dont quatre plus courtes alternent avec les quatre autres, et paroissent être intérieures, quoique nées sur la même ligne circulaire qui donne naissance aux plus grandes; celles-ci sont longuement lancéolées, courtement aristées , formées d'une très-grosse nervure charnue, ver- dàtre , amincie de bas en haut , munie supérieurement de quelques barbellules spinuliformes , et bordée sur les'^deux côtés, presque jusqu'au sommet, par une membrane irré- gulièrement denticulée ou comme laciniée vers le haut; les squamellules plus courtes sont inégales , irrégulières , va- riables, formées d'une membrane arrondie , presque ovale, lacérée , charnue au milieu de sa partie inférieure. La co- rolle est analogue à celle des stevia, dont elle diffère ce- pendant en ce que sa surface inférieure n'est point garnie de poils ; le tube est vert ; le limbe blanc , à lanières rosées vers le bout; il y a sur le tube et sur l'extrémité des lanières, quelques poils longs, subulés, articulés. Le style porte deux stigmatophores longs, grêles, demi-cylindriques, arrondi» 37. 17 25S PAL au sommet, roulés en dehors pendant la flcuraison; leur face extérieure convexe est hérissée de papilles longues, grosses, cylindriques, obtuses, dont quelques-unes occupent le haut du style; leur face intérieure plane offre deux gros bourrelets stigmatiques prolongés jusqu'au sommet, presque contigus, confluens seulement au sommet, demi-cylindriques, peu sensiblement papilles , colorés en rose. Le Paleolaria appartient indubitablement, par I^ structure de son style, à la tribu des Adénostylées : mais, comme il s'éloigne des autres plantes de ce groupe , par son port et par la structure de son aigrette, et qu'il se rapproche par là des Eupatoriées-Agératées, il se trouve très-bien placé sur la limite des deux groupes, c'est-à-dire à la fin des Adénos- tylées, et immédiatement avant les ISothitcs et Stevia . qui commencent la série des Eupatoriées. (Voyez notre tableai des Adénostylées et des Eupatoriées, tom. XXVI, pag. 226, et notre article Nothite, tom. XXXV, pag. 160.) La plant» dont il s'agit avoit été successivement rapportée par Cavanilles , d'abord au genre Jgeratum , puis au genre Stei'ia. La structure de son style , que nous avions déjà si- gnalée en 1812 et en 1814, dans nos premier et troisième Mémoires sur les Synanthérécs (Journ. de Phys. , tom. 76, pag. 199, et tom. 82 , pag. i/jS), nous détermina bientôt à faire de celte plante un genre particulier, sous le noni de Paleolaria, qui fait allusion à la structure de l'aigrette com- posée de squamellules paléiformes très- remarquables. Ce genre Paleolaria fut d'abord indiqué par nous dans le supplé- ment du premier volume de ce Dictionnaire (pag. 69 et Go), qui a été publié dans les premiers jours du mois d'Octobre 1816 ; la description générique parut deux mois après, dans le B^iUetin des sciences de Décembre 1816; et la description spécifique a été insérée dans le Bulletin de Mars 1818. Le petit ouvrage de M. Lagasca , publié à Madrid, en 1816, sous le titre de Gênera et species plantariim , etc. , nous fut communiqué au commencement de 1819, par son ami, M. Dufour , qtii venoit d'en recevoir plusieurs exemplaires, et qui désiroit les faire annoncer dans le Bulletin des sciences, dont nous étions alors rédacteur pour la Botanique. (Voyez le Bulletin de Février 1819, pag, 52.) Nous recon- PAL 2^ nûmcs que le genre Palafoxia , décrit dans cet opuscule^ étoit le même que notre Paleolaria , en lisant, dans l'ouvrage de Cavanilles (Icon. ctdescr.), une excellente description de VAgeratum lincare , cité comme synonyme du Palafoxia. Mais, puisque le Palafoxia et le Paleolaria ont été publiés dans la mûme année , nous ne trouvons aucun motif pour aban- donner le nom de Paleolaria, qui vaut bien celui Ae Palafoxia. Voici la description généi'ique de M. Lagasca, qu'on pourra comparer avec la nôtre. Anthodium oblong , presque imbriqué, octo-polyphylle , multiflore, étalé en étoile après la floraison; corolle floscu- leuse, plus longue que le calice, à fleurons quinquélides; aigrette polyphylle , paléacéc ; réceptacle nu ; graines mar- ginales enveloppées par les folioles calicinales étalées. L'auteur ne trace point les caractères spécifiques de Ja plante sur lesquels ce genre est fondé, et qu'il indique seu- lement par la citation des deux synonymes de Cavanilles. Suivant lui , le genre Palafoxia est voisin du Ste^/ia et de VAgeratum: mais il diffère du Steyia par le calice oblong, presque imbriqué, multiflore, étalé en étoile après la flcu- raison , à folioles embrassant les semences , et par les pail- lettes de l'aigrette lancéolées, aiguës ; il se distingue de VAgeratum par le calice oblong, deux fois plus court que la corolle , étalé en étoile après la fleuraison , et par les fleurons à limbe quinquéfide. Il est inutile de dire que M. Lagasca nia point remarqué la différence de la structure du style, qui est à nos yeux la plus importante , et qui nous avoit décidé à créer le genre Paleolaria. Nous croyons pouvoir insérer ici un supplément pour notre article Celmisia ( tom. Vil, pag. 356), parce que le genre ainsi nommé est de la même tribu que le Paleolaria. M. Gaudichaud a trouvé dans l'intérieur de la Nouvelle- Hollande, sur les montagnes bleues, une fort belle Synan- thérée, qui ressemble extérieurement aux Duronicum par sa calathide , et aux Liatris par ses feuilles, miais qui nous a paru appartenir par ses caractères à la tribu des Adéno- stylées et au genre Celmisia. Nous usons de la permission, que ce botaniste nous a donnée, de la décrire ici. Celmisia longifolia . H. Cass. Plante herbacée; tige dressée. uCo PAL îiaule, simple ou presque simple, fomenteuse; feuilles al- ternes, sessiles , entières; celles de la base (radicales ou caulinaires inférieures) très-longues, largement linéaires ou rubanaires, très-entières, uninervées, à face inférieure to- menteiise et blanche, sauf la nervure qui est glabre; feuilles supérieures graduellement plus courtes et plus étroites, li- néaires-subulées ; calathide grande , solitaire , terminale , à disque jaune et à couronne rose. La structure du style et de ses stigmatophores est analogue à celle qui est propre à la tribu des Adénostylées. Tous les caractères génériques sont conformes à ceux du Celmisia , si ce n'est que le péricline est supérieur aux fleurs du disque , que le clinanthe est alvéolé, que les ovaires sont glabres, et que les fleurs fe- melles n'offrent point de rudimens d'étamines. Les genres Brachjglottis de Forster et Doria de Thunberg, que nous avons rapportés avec doute à la tribu des Séné- cionées ( tom. XXXIV, pageogS), appartiennent peut-être à celle des Adénostylées; mais pour résoudre cette question , il faudroit voir ces plantes , afin d'observer leurs stigmato- phores. ( H. Cass.) PALÉOLE. {Bot.) Nom donné par M. Richard aux petites écailles pétaloïdcs qui entourent l'ovaire de certaines gra- minées [secaie céréale, Irilicuni œstivum , avena elalior , etc.). Voyez LoDicuLE. (Mass.) PALETTE. [Ornilh.) Voyez Pale. (Ch.D.) PALETTE [En]. {Entom.) On nomme ainsi les antennes dont l'extrémité libre est aplatie, élargie en forme de petite pelle : c'est ce qu'on observe chez les insectes à deux ailes, comme les échinomyes, les tétanocères , les calobates. L'extré- mité du balancier, dans quelques diptères, est dite aussi en palette : c'est ce qu'on observe chez quelques hydromyes. (CD.) PALETTE A DARDS ou A TR0IS-QUART3. (Bo^) Agaric de la famille des bulbeux, division des bulbeux mouchetés de Paulet, Tr. 2 , p. 35g, pi. i63, tig. 3. Cet agaric s'élève à cinq ou six pouces sur un stipe colleté blanc, cylindrique, renflé à la base en une bulbe pivotante ; le chapeau est irré- gulièrement arrondi, blanc , couvert de pointes pyramidales- triangulaires et égales , d'un blanc sale et très - adhéreut ; PAL 261 les feuillefs sont d'un blanc légèrement teint en vert. Ce champignon, rencontré au bois de Saint-Maure, répand une odeur très-agréable, et cependant il est très-malfaisant, comme le prouvent les expériences de Paulet. (Lem.) PALETTE DE LÉPREUX. (Conchyl.) Nom vulgaire d'une coquille bivalve du genre Spondyce. (Desm. ) PALÉTUVIER. (Bot.) Ce nom , consacré particulièrement au genre Rhizophora, a été donné aussi à d'autres arbres baignés en partie par les eaux de la mer. Le palétuvier gris des Antilles, est Vavicennia nilida ; le palétuvier des Indes, auparavant rhizophora gjmnorhiza , est le bruguiera de l'Hé- ritier; le palétuvier de montagne, est le clusia venosa ; le palétuvier soldat de Cayenne , est le conocarpus racemosa de Linnaeus , sphœnocarpus de Richard; le palétuvier flibustier, est, selon Richard, le conocarpus erecta; le bourgoni ou pa- létuvier sauvage de Cayenne, est le mimosa bourgoni d'Au- blet ; le palétuvier blanc du Sénégal, est Vancennia lnmen~ tosa. Voyez Bruguière. (J. ) PALIAVANA. {Bot.) Nom d'un genre de plantes du Brésil, établi par Vandelli , qui paroît congénère du gloxinia de l'Héritier, établi postérieurement et cependant plus généra- lement adopté , parce qu'il a été décrit plus complètement. (J.) PALICOURE, Palicourea. [Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des rubiacées , de la pentandrie monogynie de Linnaeus, oiFrant pour caractère essentiel : Un calice adhérant à l'ovaire, terminé par un limbe à cinq divisions; une corolle tubuleuse, oblique et ventrue à sa base, en bosse d'un côté, barbue en dedans, à sa moitié inférieure; le limbe ample, à cinq divisions rabat- tues; cinq étamines saillantes ; un ovaire inférieur; un style; un stigmate bifide. Le fruit est un drupe à deux noyaux , sillonné, couronné par le calice ; les noyaux coriaces, mono- spermes. Ce genre est très-voisin des psjcholria -. il en diffère parti- culièrement par la forme de la corolle , d'où il est facile de conclure qu'il n'en est essentiellement qu'une subdivision. Il a été établi par Aublet, adopté par Kunth , qui l'a beaucoup étendu en y réunissant plusieurs espèces découvertes dans ^6;. PAL l'Amërîque méridionale par MM. de Ilumboldt et Bonplaud. Palicoure de Guiane : Palicourea guianensis, Aubl., Guian., vol. 1, pag. 173, tab. 66; Psycholria palicourea, Swart. , F/.; Simira palicourea , Ericycl.; Stephaniuni , Schreb. , Gen. ; Pali- courea petiolaris , Kunth in Humb. ? Arbrisseau qui s'élève à la hauteur de sept à huit pieds; son tronc est revêtu d'une écorce lisse et verdàtre; le bois est blanc , dur et cassant; les branches sont opposées et forment, avec les rameaux, une tête pyramidale; les feuilles sont opposées, pétiolées , assez larges, fermes, lisses, ovales, entières, aiguës à leurs deux extrémités, longues d'un pied et plus, larges de six pouces, avec deux larges stipules à leur base. Les fleurs, qui ont une odeur agréable, sont d'un ronge écarlate, d'un jaune orangé à leur base, réunies en une panicule étalée, terminale; leur calice est petit, à cinq dents courtes, aiguës. Les fruits sont de petites baies à deux loges. Cette plante croît à la Guiane , dans les forêts de Caux. Palicoure jaunâtre; Palicourea Jlavescens , Kunth iti Humb. et Bonpl. , Nov. gen., vol. 3, pag. 366. Arbrisseau du Pérou, dont les rameaux sont tétragones, velus, jaunâtres, garnis de feuilles pétiolées, oblongues, aiguës à leur base, acumi- nécs au sommet, très- entières , liérissées et pubescentes en dessus , tomenteuses en dessous sur leurs nervures , d'un jaune doré, longues de quatre à cinq pouces, larges d'un ponce et demi; les stipules tronquées, à deux dents; les fleurs pédicellées, réunies en une panicule terminale, sessile ; les bractées linéaires lancéolées; le calice est hérissé, à cinq dé- coupures ovales, acuminées; la corolle tubuleuse, en enton- noir, pileuse à l'orifice du tube; le limbe hérissé en dehors; l'ovaire inférieur velu , turbiné, à deux loges. Palicoure a feuilles étroites; Palicourea angusUfoUa, Kunth, toc. cit. Cette espèce a des rameaux glabres, cylindriques et blanchâtres, un peu hérissés dans leur jeunesse; les feuilles oblongues-lancéolées, glabres et vertes en dessus, plus pâles et un peu hérissées sur leurs nervures en dessous, longues de trois ou quatre pouces, larges d'un pouce : les fleurs dis- posées en panicules pédonculées , droites, étalées, longues de trois pouces; ks pédicelles hérissés, uniflores; le tube de la corolle ventru à la base, hérissé en dehors. Le fruit est PAL 2t^5 ur drupe presque globuleux, cannelé, presque glabre. Celte plante croît sur les bords de rOrénoque. Palicoure A FRUIT MUCRONÉ ; Palicourca apicata, Kunth , /oc. fit., t. 2 85. Ses rameaux sont lisses, glabres et blanchâtres; les feuilles oblongues , médiocrement acuminées, coriaces, entières, très-glabres, longues de deux pouces et demi, lar- ges d'environ dix lignes; les stipules glabres, bidentées, per- sistantes; les panicules sessiles , en cimes, terminales; les ramifications opposées, étalées; la corolle est glabre eu de- hors, barbue en dedans vers son milieu, a les divisions du limbe ovales, oblongues, aiguës; le fruit est globuleux , can- nelé, surmonté d'une pointe droite. Cette espèce croit sur le revers des montagnes aux environs de Caracas. Pai.icoure FASTiGiÉE; Paiicourea fastigiuta , Kunth, loc. cit. Cette plante a des rameaux glabres, presque tétragoues; les feuilles elliptiques ou ovales-oblongues , acuminées, aiguës à leur base, glabres, membraneuses, longues de trois à quatre pouces, larges de quinze à dix-huit lignes; les fleurs réunies en corymbes terminaux, pédoncules, à trois divisions, longs de deux pouces; les pédicelles glabres, articulés avec l'ovaire; le calice fort petit, à cinq lobes arrondis; la corolle glabre, oblique et ventrue à sa base , munie en dedans, vers son mi- lieu, d'un anneau de poils; l'ovaire glabre, oblong. Le fruit est un drupe à deux noyaux, ovale, un peu globuleux, légè- rement comprimé, marqué d'environ dix sillons, de la gros- seur d'un pois. Cette plante croît le long de rOrénoque, proche Atures. Palicoure élégant; Paiicourea speciosa, Kunth, loc. cit. Ses rameaux sont glabres et cylindriques; les feuilles pétiolées, oblongues, acuminées, rétrécies en pointe à leur base, en- tières, membraneuses, luisantes, un peu rudes, longues de sept à huit pouces, larges de deux pouces et demi, et plus; les Stipules glabres; les panicules terminales, pédonculées, longues d'environ trois pouces; les ramifications éparses, anguleuses, étalées; les pédicelles étalés et pubescens, munis de très-pe- tites bractées subulées; le calice est un peu hérissé; la corolle longue d'un demi-pouce, hérissée et pubesccntc en dehors; les étamines et le style ne sont point saillans. Cette espèce croit à la Nouvelle-Grenade, aux environs de Sainte-Anne. ^^^ PAL Palicoure a gros fruits; Palicourca macrocarpa , Kunth , hc. cil. Cette plante a des rameaux lisses , glabres , cylin- driques et brunâtres , garnis de feuilles pétiolées. ovales, oblongues, médiocrement acuminées , rétrécies à leur base, lin peu coriaces, presque glabres; hérissées en dessous sur les nervures; les stipules glabres et bifides: les panicules termi- nales pédonculées, étalées, longues de trois oa quatre pou- ces; les rameaux inférieurs opposés; les fleurs pédicellées; les bractées glabres et linéaires; le calice petit, urcéolé, à cinq divisions ovales, arrondies; la corolle glabre, en bosse à sa base, barbue en dedans vers son milieu. Le fruit est nn drupe presque globuleux, un peu comprimé, de la gros- seur du fruit du prunier épineux. Cette plante croît dans les contrées chaudes de la Nouvelle-Grenade. (Poir.) PALICOUREA. (Bot.) Ce genre d'Aublet, que Schreber nomme stephanium , avoit été réuni par nous au f un ira du même auteur; plus récemment Swartz et Willdenow ont refondu ces deux genres dans le psyclwtria , et nous avons adopté leur opinion dans la nouvelle rédaction des Rubiacées. Cependant Richard.quia vudans la Guiane plusieurspa/jcou/va vivans, dit qu'on les distingue àcs psjchotria, non-seulement par une corolle courbe et renflée à la base du côté de la cour- bure, mais encore par sa couleur jaune, et parce que ces espèces habitent les lieux humides : c'est ce qui a déterminé M. Kunth à rétablir le genre Palicourca. Voyez PALicouRt:. (J.) PALIKOUR. (Ornith.) Les naturels de la Guiane nomment ainsi le fourmilier proprement dit. Lurdus for-miciiorus , Gmel. et Lath. ( Ch. D,) PALIUA. (Bof.) Allioni désigne sous ce nom le helicoi^ia de Liunanis, genre de plantes musacées. (J. ) PALILLO. {Bof.) La plante ainsi nommée dans le Pérou, suivant Feuillce et MM. Ruiz et Pavon , est le campomanesia de ces derniers, qui par ses caractères se rapproche du goya- vier, psidium , dont on a pu même le regarder comme con- génère. Le fruit est nommé paliUos, Il existe au Pérou une autre plante herbacée nommée palillo ou QuiiLU-CASPi. Voyez ce dernier mot. (J. ) PALTNURUS. {Foss.) C'est le nom latin qu'on a donné aux lan^îoustes. PAL 265 Depuis la confection de l'article Langouste dans ce Dic- tionnaire , l'ouvrage de M. Desmarest sur les Crustacés fos- sih s a signalé une espèce de ce genre qui ne nous étoit pas connue. Langouste de Reglev; Palinurus Reglejanus, Desm., Crusf. foss. , pag. ]32, pi. 11 , fig. 3. On connoit deux individus de celte espèce, l'un appartient à M. Regley, et l'autre à la collection dhistoire naturelle de Besançon. Ils sont renfer- més tous les deux dans une pierre calcaire de couleur rose, à grain assez grossier, formant une sorte de caillou roulé de la groéseur du poing, et ils ont été trouvés au village du Ru , près de Vesoul. ( Longueur approximative de la cara- pace, o,o32 — ; de la région stomacale, o,oi5 — ; des régions génitale et cordiale réunies, 0,017. Hauteur de cette cara- pace, à la région branchiale, 0,014 — ; son épaisseur au même point, 0,012.) ( D. F.) PALIPOU. (Bot.) Voyez Paripou. (J.) PALITHOE, Palilhoë. iAclinoz.) M. Lamouroux (Polyp. flex., page 55g) emploie ce mot pour désigner une petite coupe générique, formée avec des corps organisés, regardés par Solander, Ellis , Gmelin et M. de Lamarck, comme des al- cyons, mais qui ne sont à peu près indubitablement que des assemblages d'actinies, dont M. Lesueur, qui a bien senti ce rapprochement, a fait son genre Mamillifère. On n'a, pour s'en convaincre soi-même, qu'à comparer la description et la figure que ce dernier donne d'une espèce de ce genre, faites d'après la nature vivante, dans le tome i.", page 178 du Journal de l'Académie des sciences naturelles de Phila- delphie, avec les figures de Solander et Ellis, tab. 1 , fig. 4 5 5, et tab. 1 , fig. 6 , faites d'après des animaux desséchés. Ainsi , pour rétablir la caractéristique que M. Lamouroux a donnée de ce genre : Polypier sec; plaque étendue, couverte de mamelons nombreux, cylindriques, réunis entre eux: les cavités ou cellules isolées, presque cloisonnées longitudina- lement et ne contenant qu'un seul polype, il faut substituer celle de M. Lesueur : Une large expansion membraneuse, ser- vant de base à un grand nombre de petites actinies courtes, qui, dans l'état de contraction, prennent la forme de ma- melons. Ainsi , M, Lamouroux avoit fort bien vu que ce n-'étoient pas ries alcyons; mais il a eu tort de penser que ce pouvoit ctre ce qu'il nommoit à cette époque avec M. Sa- vigny des alcyons ascidiens ou à double ouverîure, qui sont de véritables ascidies, et il s'éloit également trompé en re- gardant comme des loges polypifères les corps membraneux raccourcis, qu'il a vus dans les collections : c'étoit bien l'ani- mal lui-même, mais à peu près hors d'état d'être défini. Il caractérise deux espèces de palythoë , comme M. Lesueur établit deux espèces de mamillifères , et toutes deux pro- viennent des mers de l'Archipel américain ; en sorte qu'il n'y auroit rien d'étonnant qu'elles appartinssent aux deux mêmes animaux : l'un est la P. étoilée, P. mamillosa, Alcjou mamillosus , Sol. et Eli., page 179, n." 5, tab. 1, fig. 4, 5, qui est blanche, coriace, à mamelons convexes, réunis, dont le centre est excavé et subétoilé , et l'autre , la P. ocellée, P. stellata, Alcyon ru gosum , Sol. et Eli., page 180, n." 6 , tome 1, fig. 4, qui est ferrugineuse, coriace, et dont les cellules sont subcylindriques, ont leur ouverture radiée et étoilée. La première est des côtes de la Jamaïque et la se- conde des côtes de Saint-Domingue. Les deux espèces de mamillifères de M. Lesueur sont : 1.° La M. AURicuLE, M. auricula, l. c, pi. 8, fig. 2 , dont le corps court, cylindrique, rouge , est terminé par un disque verdâtre, au milieu duquel est la bouche, petite, blanche, entourée de vingt-six à trente tentacules rougeàtres. 2.° La M. Nymphie, M. nympliœa, dont le corps court, rouge est terminé par un disque jaunâtre, garni à sa base d'environ cinquante tentacules brunes, disposées sur deux rangs, au milieu duquel est une bouche plissée en forme de bouton, La première espèce forme de larges expansions sur les rochers à l'enti^ée du port de Saint-Vincent et de Saint-Do- minique , et l'autre a été trouvée sur les rivages de Saint-Chris- tophe. Voyez, pour la distribution systématique de tout le type des actinozoaires, les mots Zoophvtes et Zoanthaires. (De B.) PALIURE; Paiiiirus, Juss. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones polypétales, de la famille des rliamnées , Juss., et de la pentaiidrie trigjnie du Système sexuel , dont les principaux caractères sont, d'avoir : Un calice monopliylle, k cinq divi- sions; cinq pétales insérés entre les divisions du calice sur un PAL 267 disque glanduleux; cinq étamines ayant la même insertion que la corolle ; un ovaire supère , entouré d'un disque charnu , orbiculaire, surmonté de trois styles à stigmates oI)tus; un drupe sec, hémisphérique, aplati, entouré par un large anneau membraneux et contenant un noyau à deux ou trois loges monospermes. Les paliuressont des arbrisseaux ou des arbres de moyenne grandeur, dont les feuilles sont alternes, entières, et dont les tleurs sont axillaires. On en connoit trois espèces, dont une est indigène; une seconde est originaire de l'Amérique méridionale , et la troisième croît à la Cochlnchine. Linné n'a connu que la première, qu'il avoit réunie aux rliamnus , nerpruns. Palidre austral : Paliurus australis, Gaertn., De fruct. , 1 , p. 2o3, tab. 45, fig. 5 ; Paliurus aculeatus, Lam. ,Illu st., tab. 210; Rhamnus paliurus, Linn. , Spec. , 281. Cette espèce est un arbrisseau de dix à douze pieds de hauteur, quelquefois plus, dont la tige tortueuse se divise en rameaux nombreux, flé- chis en zigzag, munis à chaque nœud de deux aiguillons très-piquans , dont l'un plus long et droit, l'autre plus court et courbé en crochet. Les feuilles sont pétiolées, ovales, légèrement dentées en scie, glabres, d'un vert plus foncé en dessus qu'en dessous. Les fleurs sont petites, jaunâtres, disposées en petites grappes rameuses, beaucoup plus courtes que les feuilles. Cet arbrisseau croît naturellement dans le Midi de FEurope. dans le Levant et dans le Nord de l'A- frique. Le paliure porte encore vulgairement les noms d'argalou , de porte- chapeau , d^epine du Christ. Le dernier de ces noms lui vient de ce que l'on a cru , cet arbrisseau étant commun en Judée, que la couronne d'épines que les juifs mirent à Jésus -Christ avant de le crucifier, étoit faite avec ses ra- meaux, qui sont très-piquans. Il est plus que douteux que cette espèce soit le paliurus dont parle Pline, liv. i5, chap. ig. Dans la Cyrénaïque , dit cet auteur, on fait moins de cas du lotus que du paliurus, dont le fruit est plus rouge et dont on mange le noyau, qui a un goût fort agréable. Mais, peut-être, un second pa-. liurus, dont le naturaliste latin fait mention, liv. XXIV, 268 PAL chap. i5 , est-il le même que le nôtre. Ce second paliurus est une sorte d'épine; les Africains appellent sa graine zura : elle est très- efficace contre la piqûre des scorpions, contre les calculs; ses feuilles sont astringentes, etc. Dans Virgile , le paliurus est aussi une plante épineuse. Ce poëte , déplorant la perte de Daphnis, fait dire à un des bergers, qu'il met en scène, que depuis la mort de Daphnis, la terre, au lieu de douces violettes et de narcisses pour- prés, ne produit plus que des chardons et des paliures armés d'épines aiguës : JP/'o molli viola, pro purpiireo narcisse , Caiduus et spinis surgit paliurus acutis. Eglog. , V. 38. Columelle, qui parle aussi du paliure, liv. II, chap. 5, le regarde comme un arbrisseau nuisible, qu'il faut exclure des jardins et qui n'est bon à planter qu'avec les ronces pour former des haies. Aujourd'hui, si le paliure trouve place dans nos jardins, c'est seulement dans ceux dits paysagers, et encore il est assez rare de l'y voir, parce qu'il occupe une place qui peut être mieux remplie par un autre arbrisseau , dont les fleurs seront plus jolies et qui n'aura pas le désagrément d'être épineux. Le seul usage auquel il puisse être employé, c'est à former des haies, ainsi que Columelle l'a indiqué, et encore M. Bosc dit -il qu'il est difficile d'en faire des clôtures solides, parce que les pieds ne paroissent pas propres à croître rapprochés les uns des autres, mais bien plutôt à former des buissons isolés. Le paliure se multiplie de graines qu'on tire du Midi de la France ou de l'Europe. Il ne craint que les fortes gelées dans le climat de Paris. Duhamel en a eu qui se sont élevés à quinze ou vingt pieds de hauteur; ils étoient dans une bonne terre, mais cependant assez sèche. Ceux qu'il avoit plantés dans une vallée n'ont pas réussi. On a attribué plusieurs propriétés aux feuilles, aux fruits, aux racines, aux tiges; mais toutes ces propriétés sont en grande partie chimériques, et on n'en fuit aujourd'hui aucun usage en médecine. ( L. D.) PAL 2^9 PALIURUS. (Bot.) Ruellius et Gesner donnoient ce nom à l'azerolier, cralœgus azarolus; Lacuna au houx, ilex aqui- folium; Prosper Alpin nommoit paliurus Athenœi un jujubier, ziziphus spina Christi. Un paliurus de Pena est nommé par C. BauJiin Ijcium latifolium. Le paliurus des Grecs, cité par Belon et Dodoens , nommé rhamnus paliurus par Linnaeus, argalou par les Provençaux, offre dans son fruit sec et d'une forme particulière , un caractère suflisant pour former un genre distinct, auquel Tournefort et Adanson ont conservé le nom grec primitif. (J.) PALIXANDRE. (Bot.) Voyez Bois de pauxandre. (J.) PALKA. (Bot.) Nom brame du panam-palka du Malabar, espèce de muscadier , mjristica malabarica de M. de Lamarck, dont la noix, alongée en forme de datte, a très-peu d'odeur et de saveur, suivant Rhéede. (J.) PALLA. (Bot.) Suivant Rauwolf, ce nom est donné au bananier, musa, dans les environs de Bagdad; il est nommé wac dans la Syrie. Un autre palla est la noix muscade, ainsi nommée dans file de Banda, suivant Garcias ab Horto , cité par C.Bauhin. Voyez Pala. (J.) PALLADIA. (Bot.) Sous ce nom Mœnch a voulu séparer du Ijsiniacliia, dont les filets des étamines sont réunis par le bas, le lysimachia atropurpurea , dans lequel ils sont dis- tincts : son genre n"a pas encore été adopté. (J.) PALLADIE, Palladia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des gentianées , de Vodandrie monogjnie de Linnaeus, borné jus- qu'alors à une seule espèce, dont on ne connoît encore que la fleur et le fruit. Cette plante est désignée sous le nom de Palladia antarlica , Lamarck, III. gen. , tab. ^85; Blackivellia antartica, Gaertn. , De fruct., tab. 117. Les fleurs sont com- posées: d'un calice coloré, en entonnoir, dont le tube est court, et le limbe partagé en quatre découpures ovales; d'une corolle monopétale, en çntonnoir à tube long, marqué de huit plis , et le limbe divisé en huit lanières oblongiics ; de huit étamines à filamens roides et persistans; adhérens au tube de la corolle dans plus de la moitié de leur longueur; de deux ovaires supérieurs, oblongs, appliqués parleur côté interne 270 PAL contre un style simple, comprimé, denté sur ses bords, et terminé par deux stigmates divergens. Le fruit consiste en deux capsules oblongues, un peu en massue, minces, co- riaces, légèrement anguleuses d'un côté, profondément sil- lonnées de l'autre, à une loge, s'ouvrant longiludinalement en deux valves, qui se contournent sur elles-mêmes. Ces cap- sules renferment un très -grand nombre de semences rous- sàtres , fixées à un réceptacle spongieux qui s'attache à la suture interne. Cette plante a été découverte dans l'hémi- sphère austral. Ce genre, dit M. Savigny , est voisin des spi- getia et des ophiorriza; il fait le passage de la famille des gentianées à celle des apocinées , d'une manière frappante. Ses caractères sont infiniment remarquables , et ne parois- sent se confondre avec ceux d'aucune plante connue. (Poir.) PALLADIUM. (Min.) Ce métal à l'état natif ou naturel, c'est-à-dire, assez exempt d'alliage ou de combinaison pour que ses propriétés propres soient dominantes, est très-rare dans la nature. On ne peut donc établir cette espèce en mi- néralogie que sur ses caractères chimiques , dont nous ne prendrons que les plus saillans, les autres étant développés à. leur vraie place dans l'histoire chimique de ce métal. Il est blanc , mais d'un blanc tirant sur le gris du plomb ; malléable. Sa pesanteur spécifique est d'environ ii,5. Il est très-diliicile à fondre et acquiert par l'incandescence une teinte bleuâtre; il est dissoluble dans l'acide nitrique. Cette dissolution est rouge, le métal en est séparé par le proto- sulfate de fer. Palladium natif. Il se présente en petites paillettes d'un gris tirant sur celui du plomb, qui indiquent quelquefois une tendance a la cristallisation octaédrique. Jl est toujours allié d'un peu de platine et d'iridium. Il ne s'est encore trouvé que dans les terrains meubles auri- fères de Matto- Grosso au Brésil, les mêmes qui reniérment le platine en grains, et par conséquent dans les mêmes cir- constances de formation que ce métal. L'or en lingots, qui vient du Brésil, en contient quelquefois. (B.) PALLADIUM. {Chim.) Corps simple, compris dans la cin- quième section des métaux. • PAL 271 Le palladium ressemble au platine par sa couleur Manche. Sa densité est de 1 1 ,5 ci 1 ],8 , selon qu'il a été battu au mar- teau, ou passé au laminoir. Il est plus dur que le fer forgé; il a peu d'élasticité; sa cassure est sensiblement fibreuse. Il se fond , mais à une température élevée. L'air sec ou humide n'a aucune action sur lui à froid ; si on le chauffe assez fortement avec le contact de l'air, il s'oxide et sa surface devient bleue; mais, si on élève davan- tage la température, l'oxigène s'en sépare. M. Vauquelin a vu que le palladium brûle en lançant des étincelles, quand on place ce métal dans la cavité d'un charbon embrasé, et qu'on dirige dessus un courant d'oxigène. On ne connoît qu'un seul oxide de palladium. L'eau est sans action sur ce métal. Le chlore s'unit au palladium. Le soufre qu'on projette sur du palladium rouge de feu, en détermine la fusion. Il se produit un sulfure. Il est susceptible de s'allier avec un assez grand nombre de métaux. L'acide nitrique concentré, chauffé avec le palladium, le dissout. Le nitrate formé est rouge. L'acide sulfurique concentré et bouillant dissout le palla- dium , mais en petite quantité : la dissolution est rouge. L'acide hydrochlorique concentré à chaud , dissout le pal- ladium; il se dégage de l'hydrogène et il se forme un chlo- rure rouge soluble. L'acide hydrochlorique , mêlé d'acide nitrique, le dissout promptement, même à froid. Suivant V.. Berzelius , quand on chauffe le palladium très- divisé dans un creuset de platine avec de la potasse caustique mêlée a une foible quantité de nitrate de potasse, le métal s'oxide et devient d'un brun tirant sur le roux. Oxide de palladiuhi. Berzelius. Oxigène 12,44... 14,207. Palladium 87.66. . . 100,000. On obtient Foxide de palladium en exposant à une douce chaleur le nitrate de ce métal; on obtient l'oxide hydraté en décomposant le nitrate de palladium par l'eau de potasse, «72 PAL et en faisant cliaufTer pour déterminer la précipitation com- plète de l'oxidc. L'oxide de palladium anhydre a l'éclat métallique de l'oxide de manganèse cristallisé. L'oxide hydraté a une cou- leur claire de rouille. L'oxide de palladium estsoluble dans les acides sulfurique , nitrique et hydrochlorique bouillans. Il est réduit par la chaleur seule. ClILOnURE DE PALLADIUM. Le meilleur procédé pour le préparer, consiste à dissoudre le palladium dans l'eau régale et à concentrer doucement la dissolution a siccité pour chasser l'excès d"acide. Le chlorure de palladium est d'un brun rougeàtre. 11 est peu soluble dans l'eau. Cette solution est jaune. SI £>n ajoute de l'acide hydrochlorique à la liqueur, on dissout une plus grande quantité de chlorure : sa couleur passe au rouge-brun. La solution acide ne cristallise pas régulièrement. Il forme des chlorures doubles avec les chlorures de so- dium, de potassium; il s'unit également à l'hydrochlorate d'ammoniaque. L'hydrocyanoferrate de potasse le précipite en flocons d'un jaune rougeàtre, qui sont de l'hydrocyanoferrate de palladium. Le palladium impur est précipité en flocons verts. Le cyanure de mercure le précipite en jaune. La potasse précipite de la solution du chlorure de palla- dium de l'oxide hydraté d'une couleur rouge brune. Il ne se forme pas de sel double. Les sels de potasse et d'ammoniaque ne précipitent pas le chlorure de palladium. Il se forme bien de doubles combi- naisons, ainsi que cela a lieu avec le chlorure de platine; mais les premières, étant très-solubles, ne se précipitent pas, comme les secondes, qui ne le sont que très-peu. Le protochlorure d'étain fait passer au vert le chlorure de palladium. L'hydrosulfate de potasse, le sulfate de protoxide de fer, le mercure, le zinc, le fer, précipitent le palladium à l'état métallique. PAL 273 La chaleur réduit le chlorure de palladium en chlore et en métal. Chlorure de palladium et de potassium. On peut le préparer en mêlant des solutions des deux chlo- rures et en faisant cristalliser ensuite le chlorure double. On le prépare encore en faisant chauffer le palladium dans cinq parties d'acide hydrochlorique étendu de son vo- lume d'eau , auquel on a mêlé une partie de nitrate de po- tasse. Dans ce cas, une partie de l'oxigène de l'acide nitri- que et celui de la potasse sont employés à brûler l'hydrogène de l'acide hydrochlorique. Le chlorure double de palladium et de potassium cristal- lise en prismes tétraèdres qui, vus transversalement, sont d'un vert clair, et qui sont rouges lorsqu'on les regarde dans la direction de leurs axes. Il est très-soluble dans l'eau et insoluble dans l'alcool. Chlorure de palladium et de sodium, Lorsqu'on verse du chlorure de palladium dans une solu- tion de chlorure de sodium ou de soude , il ne se forme pas de précipité; mais si l'on fait évaporer la liqueur, on obtient un composé double, déliquescent à l'air; en quoi il diffère an chlorure de platine et de sodium. Il est soluble dans l'alcool à 04 degrés. Chlorure de palladium uni à V hydrochlorate d' ammoniaque. L'hydrochlorate d'ammoniaque ne précipite pas le chlorure acidulé de palladium étendu; mais si les liqueurs sont con- centrées, on obtient des aiguilles d'un jaune verdàtre, ou bien des prismes, à quatre ou à six pans. Ces cristaux sont très-solubles dans l'eau. Si on ajoute à la solution un peu d'ammoniaque, on obtient un précipité cristallisé d'un beau rose , qui a reçu le nom de sous - muriate ammoniaco de palladium. Il est très-peu soluble dans l'eau ; il la colore en jaune léger. 57. 18 274 PvlL Sulfure de palladium. Berzclius. Vauquelin. Soufre 28,5 24. Palladium 1 00 1 00. Le sulfure de palladium peut être produit directement en projetant du soufre sur du palladium chauffé au rouge. Au moment où les corps s'unissent, il y a émission de lumière. Le sulfure est beaucoup plus fusible que le palladium ; il est plus blanc : il est très -cassant. Lorsqu'on le chauffe avec le contact de l'air, le soufre se brûle et le palladium reste à l'état de pureté. Alliages de palladium. Nous devons la connoissance de ces alliages à M. Chenevix. Parties égales de palladium et d*or font un alliage gris dont la dureté est égale à celle du fer forgé. Cet alliage s'aplatit sous le marteau , mais il est moins ductile que l'or et le pal- ladium ; lorsqu'on le frappe pendant quelque temps, il finit par se rompre. Il a une cassure grenue. Sa pesanteur spécifique est de 11,079. Parties égales de palladium et d'étain font un alliage cassant. Parties égales de palladium et de platine se fondent à un degré de chaleur peu supérieur à celui qui peut fondre le palladium. Cet alliage est gris , moins malléable que le précédent. Sa pesanteur spécifique est de 1 6,141. L'alliage de palladium et de bismuth, fait à parties égales, est cassant. L'alliage de palladium et de cuivre, à parties égales, est cassant et jaune. Histoire. Il fut découvert, en i8o5 , par M. WoUaston. M. Chenevix crut que c'éloit un alliage de piatine et de mercure. M. Berzelius, et ensuite M. Vauquelin, ont étudié ce métal après M. WoUaston. (Ch.) PALLASIA. {Bot.) Ce nom, qui rappelle la mémoire de Pallas , célèbre n;;turaliste russe, a été donné à divers genres de plantes. Le paUasia de Scopoli est le crjpsis d'Alton et PAL 275 d'autres auteurs, genre de Graminées. Celui de Houttuyne est le même que le calodendrum de M. Thuuberg, dont Lin- naeus fils a fait son dictamnus capensis , congénère de la fraxi- nelle. L'Héritier a fait aussi un pallasia, qui se confond avec L'encelia d'Adanson plus anciennement admis. On a conservé le pallasia de Linnseus , nommé auparavant pferococcus par Pallas, genre de la famille des Polygonécs , lequel difiere cependant très-peu du calligonum de Linnœus, et lui a même été réuni par l'Héritier et ^Yilldenow. ( J.) PALLAY. (Bot.) Nom brame du pu-valli du Malabar, ar- brisseau qui, par la description de Rhéede et par la figure qu'il en donne, ressemble beaucoup au cansjera, genre de la famille des Th\ mêlées, mais il eu diffère par sa baie, dans laquelle Rhéede indique une noix dure contenant deux ou trois graines. (J.) PALLÉNIDE, Pallenis. (Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Novembre 1818 (pag. jC6) , appartient à l'ordre des Synanthérées, à notre tribu naturelle deslnulées , et à la section des Inulées- Buphthalmées , dans laquelle nous Pavons placé entre le Buph- thalmum et le ISauplius (fom. XXIII , pag 566). Voici les ca- ractères génériques du Pallenis, observés par nous sur la seule espèce connue. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore , andro- gyniflore ; couronne bisériée , multiflore , liguliflore , fémi- niflore. Péricline très-supérieur aux fleurs du disque ; formé de squames paucisériées, obimbriquées , très-courtes, appli- quées, coriaces, surmontées d'un très-grand appendice fo- liïforme , étalé, ovale, spinescent au sommet. Clinanthe plan, garni de squamelles égales aux fleurs, deinl-embras- santes, coriaces, acuminées-spinescentes. Ovaires du disque comprimés bilatéralement . obovales, liispidulcs, portant une aigrette stéphanoïde , membraneuse , laciniée ; ovaires de la couronne obcomprimés, orbiculaires , munis d'une bordure aiiforme , et portant une aigrette stéphanoïde, dimidiée- postérieure , membraneuse , denticulée. Corolles de la cou- ronne à tube large, épais, coriace; à languette étroite, linéaire, tridentée au sommet; quelquefois un long appen- dice filiforme , laminé , naît de l'intérieur du tube , ep. ^76 PAL avant du style , et simule une languette intérieure exacte- ment opposée à la vraie languette. Corolles du disque à tube très-épais, coriace-charnu, muni d'un appendice lon- gitudinal aliforme. Anthères presque dépourvues d'appen- dices basilaires distincts. Pal[énide Ki'iNtLSE : Pallenis spinosa , H. Cass. ; Buplithal- mum spinosum , Linn., Sp. pi. , éd. 3, pag. 1274. C'est une plante herbacée, annuelle ou bisannuelle, dont la tige, haute d'environ un pied, est dressée, dure, velue, un peu rameuse , presque dichotome ; les feuilles radicales sont étalées , longues , étrécies vers la base , obtuses au sommet , denticulées sur les bords , velues ; celles de la tige sont alternes , sessiles , embrassantes , lancéolées et velues; les calathides sont solitaires , terminales ou axillaires, et com- posées de fleurs jaunes. On trouve cette plante sur le bord des champs, dans les provinces méridionales de la Fiance, où elle fleurit en Juin et Juillet. Le genre ou sous-genre Pallenis diffère du vrai Buphthal- mum , par sa couronne bisériée . multiflore , par son péricline 1res -supérieur aux fleurs du disque et formé de squames longuement appendiculées , par son clinanthe plan, par ses ovaires hispidules , comprimés ou obcomprimés , par les corolles de la couronne à languette étroite . par les corolles du disque à tube très-épais, coriace-charnu , muni d'un appendice longitudinal aliforme. 11 se dislingue du Nauplius par la couronne bisériée, multiflore, l'aigrette stéphanoïde, d'une seule pièce, les ovaires de la couronne obcomprimés, orbiculaires , munis d'une bordure aliforme , les corolles du disque à tube muni d'un appendice longitudinal aliforme. Pour éviter les répétitions, nous renvoyons nos lecteurs à l'article Nauplius ( tom. XXXIV , pag. 272), dans lequel nous avons inséré une analyse historique et critique des vicis- situdes éprouvées par le genre Buphthalmum , et des réformes proposées par nous. (H. Cass.) PALLIOBRANCHES. (Condijl.) Nom significatif que M. de Blainville, dans son Système de malacologie et de nomen- clature, a substitué à celui de Brachiofodes, imaginé par M. Duméril, et adopté par MM. de Lamarck et Cuvier, pour désigner les malacozoaires acéphalophores dont les bran- PAL Ï7T chies, au lieu d'être libres entre le corps et le manteau, comme dans tous les autres acéphales bivalves, sont appli- quées et adhérentes à la face interne du manteau lui-même. Les genres qu'il y range, sont partagés en deux sections, suivant que la coquille est symétrique ou non ; dans la pre- mière sont les suivans : Lingule , Térébratcle et toutes ses subdivisions, Pentastère, Strygockphale, Spirifère, Magas, Productus, Thécidée, Strophomène, Plagiostome ou Pachvte, Dianchoue et Podopside; et dans la seconde, les genres Oa- BicuLE et Cranie. Voyez ces différens mots. (De B. ) PALLIUM, MANTEAU. (Conchyl.) M. Schumacher, dans son nouveau Système de conchyliologie, propose sous ce nom un nouveau genre , formé avec le Peclen pallium qui a des plis cardinaux plus marqués que les autres. Voyez Peigne. (De B.) PALLONl. (Ichthjol.) Nom spécifique d'un Crénilabre décrit dans ce Dictionnaire, tome XI, page o83. (H. C.) PALLOUN. {îchth-yol.) Nom nicéen du Milandre. Voyez ce mot. (H. C.) PALMA. {Bot.) Ce nom, suivi d'un adjectif ou d'un nom vulgaire de pays, sert à distinguer, dans les colonies espa- gnoles de l'Amérique, des espèces de palmiers éparses dans divers genres. Dans le Nova gênera de M. Kunth , le palma de Somhrero ou de Corija, est son corjpha tec forum; le palma real, est son oreodo.ra regia; un autre palma real ou dulce , nommé aussi palma de vino , de cuesco , est le cocos hutyracea ; un autre paZnia dulce ou sojale , est le corypha dulcis , Kunth ; le palma harrigona, est le cocos crispa, Kunth ; le palma corozo, est le martinezia caryotœfolia , Kunth, dont le palma irase est peut-être congénère ; le palma sancona est Voreodoxa sancona, Kunth ; le palma almendron, est le attalea amygdalina, Kunth. M. de Humboldt cite d'antres palma de l'Amérique méri- dionale qui n'ont pu être rapportés à des genres connus, tels que le palma amarga, à tiges sans épines, à frondes palmées très-grandes, trouvé à l'embouchure du fleuve Siau; le palma real de los IJanos , semblable par la tige et les fron- des, qui paroît voisin du corypha. Plusieurs aulres des mêmes régions sont cités par le même auteur avec leurs noms pro- pres, sous le prénom de palma, dans les Noi>a gênera de M. Kunth, à la suite de la famille des palmiers. (J.) 278 PAL PALMA-CHRISTI. (Bot.) Matthiole ef d'autres anciens, cités par C. Bauhin , désignoient sous ce nom Vorchis latifolia et d'autres opchis à racine palmée, ainsi que quelques safy- Tuim , et particulièrement le satyrium nigrum , que Haller nomme palmata. Mais palma-chrisli est plus généralement connu comme nom vulgaire du ricin. (J.) PALMA-FILIX. (Bot.) Trew, botaniste allemand , nommoit ainsi le zamia de la famille des cycadées, qui a le port d'un pal- mier et quelques caivictères communs avec les fougères. (J.) PALMA-SANCTA. (J5o/. ) Nom du Gavac dans quelques anciens auteurs. (Lem.) PALMAIRE, Palmarium. [Conchyl.) Genre établi parDenys de Montfort (Conchyl. systém. , t. 2, p- 70) pour quelques petites coquilles souvent microscopiques, qui ont beaucoup de rapports, à en juger parleur figure , avec les émarginnles, mais qui en diffèrent essentiellement en ce que le sommet, peu marqué, est courbé du côté de l'entaille, ce qui est le contraire de ce qui existe dans les émarginules. L'entaille a d'ailleurs une tout autre forme; elle est très -grande et an- guleuse. L'espèce qui sert de type à ce genre , et que son auteur nomme Palmaire clupé, P. clupeatum , est, dit-il, de la grosseur d'un noyau de cerise, entièrement irisée et nacrée. Elle a été trouvée dans le sable des bords de la mer de la Martinique. Personne, je crois , n'a encore vu cette coquille, et il est possible qu'elle appartienne à l'ordre des Thécosomes de M. de Blainvillc. (De B.) PALMAIRES , Palmarium. (Mamm.) C'est par ce nom que Storr désigne la division qu'il a formée pour l'homme dans sa méthode de classification. (F. C.) PALMARIA. ( Bot. ) Le genre auquel Link a donné ce nom, est le même que celui établi sous le nom de laminaria par M. Lamouroux. Link y rapporte les fucus digilatus, sac- charinus et phyllUis; il le caractérise ainsi : Thallus (fronde) plan ; fructification externe nulle. Il pense qu'on doit douter que ce que Turncr donne pour la fructification, exerce réel- lement cette fonction. M. Lamouroux, que les sciences viennent de perdre, a créé aussi un genre Palmaria, pour y placer le fucus Jilici- nus, Turn. , qu'il avoit d'abord donné pour une espèce de PAL 279 ddcsseria. M. Agardh adopte ce genre sous le nom de gratelou- pia. 11 pourroit aussi se faire que ce fût le phoracis de Rafi- nesque , dont les caractères incomplets ne permettent pas d'affirmer la similitude. M. Agardh caractérise ainsi le genre Grateloupia : Tubercules situés dans de petits prolongemens ou appendices de la fronde, agrégés, percés d'un petit trou au sommet et contenant des séminules elliptiques. Dans ce genre la fronde naît d'une racine en forme d'écus- son. Elle varie dans sa forme et dans sa grandeur; elle est sans nervure et d'un brun pourpre : elle donne naissance à sa base à des appendices ou rameaux atténués, dans lesquels sont les fruits, composés de tubercules hémisphériques, percés, contenant une agrégation de séminules. Ce genre, dédié à M. le docteur Grateloup, de Bordeaux, lui est acquis par le succès avec lequel il cultive les sciences, et particulièrement la cryptogamie. Ce genre ne contient jusqu'à présent que trois espèces. Voici les deux les plus répandues. 1. Gr. orné : Gr. ornata, Agardh , Spec. , p. 222 ; Fucus or- natus, Linn., Mant.; Fucus erinaceus, Turn. , Hist., tab. 26. Fronde oblongue-linéaire ; appendices fructifères, plans, ligu- les , situés sur le disque ou sur les bords de la fronde. Il croît sur les côtes du cap de Bonne-Espérance. Ses frondes sont simples et réunies en touffe; elles ont jusqu'à un pied et plus de long sur une largeur d'un pouce et demi. Agardh a observé dans les tubercules des fibres obtuses, glomérulées et étoilées. Cette plante répand, lorsqu'elle s'altère, l'odeur décidée de l'infusion du thé. Une variété présente une fronde dichotome très-rameuse; à segment fastigié , cunéiforme, contourné et crispé, multifide à l'extrémité. 2. Gr. fougère : Gr.Jilicina, Agardh, l. c; Fucus Jilicinus , Wulf m Jacq. , Coll., 3, tab. i5, fig. 2; Esp. , Fuc. , 67; Turn., Hist. , tab. î5o; Phoracis fUicina ? Rafin. , -Cnratt. ; Delesseria Jilicina, Lmx. Fronde une ou deux fois ailée, à découpures ou frondules opposées, atténuées aux deux bouts, portant les tubercules à leur partie supérieure; axe de la fronde linéaire. Cette espèce, longue de deux à six pouces, croît dans la Méditerranée et dans l'Océan. ( Lem. ) PALMARIA. {Bot.) Tabernaemontanus désigne ainsi le saxi- fraga cotylédon, dont la tige n'est pas encore poussée. (Lem.) 28o PAL PALMATA. (Bot.) Ray désigne ainsi Vorcliis mascula. Voyez Palma-Christi. (Lem.) PALME. (Bot.) Mesure approximative, donnée par la lar- geur de la main, au-dessus du pouce: de la palmaris , ayant la longueur d'un palme. (Mass.) PALME [Huile de] , Palmœ oleum. [Bot.) C'est d'une espèce de cocotier, cocos hutyracea, qu'on tire cette huile citée dans quelques matières médicales. Ce palmier paroit naturel au Brésil, où on le nomme pindova. Son fruit, comme celui du cocotier ordinaire, est un brou de forme ovale, plus rempli de sucs et contenant une noix très-dure dans laquelle est une seule graine qui a le goût de celle de l'espèce con- génère. On la broie et on la macère dans l'eau : il s'y fait alors une séparation de la partie huileuse qui monte à la surface et du résidu qui tombe au fond. Pison , en parlant de cette huile, qui est blanche, fait mention d'une autre de couleur jaune, sans entrer dans plus de détail. On pourroit douter de l'existence de cette seconde huile, si Aublet, dans ses Plantei de la Guiane, parlant du palmier aouara, n'avoit pas dit qu'il donne également une huile tirée de Fé- corce du fruit macérée pendant quelques jours, laquelle est employée pour l'usage médical, pour l'apprêt des alimens et pour brûler dans les lampes. 11 ajoute que de l'amande du fruit on extrait une espèce de beurre nommé quioquio par les Caraïbes, dont on se sert pour frotter les parties attaquées de rhumatisme. Ainsi , on trouve ici un grand rapport entre le pindova du Brésil et Yaouara de Cayenne, qui peut-être sont congénères. Murrai parle d'autres palmiers qui donnent aussi une huile épaisse, en consistance de beurre, qui peut être employée aux mêmes usages et qui en médecine produit les mêmes effets que toutes les huiles grasses. On l'emploie surtout a l'extérieur pour ramollir et relâcher, dissiper les nodosités goutteuses des articulations et calmer la douleur qu'elles occasionnent. L"onguent diapalme tire son nom de l'huiie de palme qu'on y employoit d'abord et à laquelle on a substitué ensuite une huile indigène qu'il est plus facile de se procurer. Selon Aublet, Ihuile de palme de Cayenne est fournie principalement par le palmier avoira. (J.) PALME DE CHRIST. [Bot.) Ancien nom vulgaire de Torchis PAL 281 noir, dont les bulbes sont palmées ; c'est aussi celui du ricin' commun en Amérique. ( Lem. ) PALMÉ. ( Bot. ) Divisé de manière à imiter une main ouverte ; exemple : les racines tubéreuses de Vorchis macu- hita , les feuilles du passijlora cœrulea , les bractées de Yan- fhyllis viilneraria, etc. La feuille palmée est simple et diffère en cela de la feuille digitée, qui est composée de folioles partant du sommet d'un pédoncule commun, comme, par exemple, dans le marronier. (Mass.) PALMEIRA- MACHA -BRAVA. [Bot] Nom que les Por- tugais des colonies de l'Inde donnent au borassus flabellifer , Linn., très-belle espèce de palmier. Voyez Rondier. (Lf.m.) PALMELLA. {Bot.) D'un mot grec qui signifie vibration, tremblement. Lygnbye emploie ce nom pour désigner un genre qu'il établit dans la famille des algues et qu'il carac- térise ainsi : masse hyaline contenant des grains solitaires. Les espèces qu'il y ramène sont au nombre de neuf, sous trois divisions. ].° Les espèces qui croissent dans les eaux douces , savoir : le P. trryurus ou batrachospermum myurtini , Decand. , et le palmeUa Jvyalina , Lyngb., Tent. hjdroph. dan., tab. 69 ; cette plante est regardée par M. Bory comme une espèce de son genre Chaos. 2.° Les espèces qui croissent dans Peau salée, savoir, le P. frondosa, Lyngb. , ou tremelia frondosa, Roth , qui couvre en automne, en quantité, les pierres baignées par la mer sur les côtes du Holstein. Les P. cylindria, Lyngb., et adnata, Lyngb. ; celle-ci est aussi une espèce de chaos pour M. Bory de Saint-Vincent. 3." Les espèces presque terrestres, dont Lyngbye décrit quatre; savoir : le P. botrjoides , qui est le bjssus botrjoidcs , Linn., le lichen botrjoides , d'Ach., Prod. , et le nostoc bo- trjoides, d'Agardh. Le P.jilpicola , Lyngb., qui est Yulva montana, Ligtf. , est une espèce du genre Chaos de Bory de Saint-Vincent. Le P. riipestris , Lyngb., peut être le tremelia juniperina, Roth. Le P. rosea, Lyngb., ou tubercularia rosea , Pers. Le Palmclla est un genre très - artificiel qui n'a pas été 252 PAL adopté. M. Bory de Saint- Vincent l'a déjà fait voir en rap- portant la plupart des espèces à ses genres Cluzella et Chaos, qui, peut-être, demandent eux-mêmes à être examinés de nouveau et mieux précisés. (Lem.) PALMERINA. {Bot.) Nom de la passerine en Espagne. (Lem.) PALMETO ROYAL. {Bot,) Les habitans de la Jamaïque nomment ainsi le thrinax, geare de Palmier, mentionné par Linnœus fils et Swartz. (J.) PALMETTE. {Bot.) Voyez Palmiste. ( L. D. ) PALMIER AROUMA. {Bot.) Barrcre , dans sa France équi- noxiale , parle d'un palmier de ce nom qui se trouve à la Guiane , et dont la tige, basse et mince, se fend comme l'osier. Les naturels du pays s'en servent pour faire des pa- garas ou corbeilles et autres ouvi'ages de vannerie. Ils y em- ploient aussi les feuilles du même végétal. L'auteur n'ajoute rien qui puisse faire reconnoître son genre. (J. ) PALMIER AVOIRA ou AOUARA. {Bot.) Voyez Avoira. (J.) PALMIER BACHE. (Bot.) On le trouve dans la Guiane; c'est un de ceux dont la noix n'est pas recouverte d'un brou, mais d'une enveloppe ferme, coriace, figurée extérieurement en manière d'écaillés qui se recouvrent et dont l'ensemble présente ces séries de lozanges très-réguliers. Le bâche paroît devoir être reporté au genre Mauritia de Linnœus pour ses usages. Voyez Bâche. (J.) PALMIER DE BERGIOS ou DES SINGES. {Bot.) Il est fait mention dans l'abrégé de l'Histoire des voyages d'un palmier de ce nom existant dans les Indes , et dont les fruits ronds et ciselés naturellement, sont employés pour faire des chape- lets. Les éditeurs ne donnent pas d'autre indication. ( J.) PALMIER DE BOURBON. {Bot.) C'est le hjophorbe indica de Gaertner, t. 120, cet auteur n'a connu que le fruit, dont le brou, de forme ovale, amincie par le bas, contient une noix renfermant un périsperme au sommet duquel est placé l'embryon. (J.) PALMIER- CANNE. {Bot.) C'est le cocos guineensis, Linn. Voyez Cocotier. (Lem.) PALMIER A COCOS. {Bot.) C'est le Cocotier, proprement dit. (Lem.) PAL 283 PALMIER COMON ou COMAN. (Bot.) A Cayenne , où Aublet l'indique, il s'élève plus que les plus grands arbres. On recherche beaucoup son fruit qui est de la grosseur d'une prune de mirabelle, dont le brou est blanchâtre, butireux et la peau violette. Les Créoles, à l'exemple des Galibis, en font une boisson qui approche du chocolat. On en tire aussi une huile avec laquelle on assaisonne les alimcns. (J.) PALMIER CONANAM DE CAYENNE [Bot.), nommé aussi Avoira mompere : il est très -bas, presque sans tige; ses feuilles sont radicales , et de leur aisselle naît une spathe qui enveloppe un spadice en grappe, droit, épineux, chargé de fleurs auxquelles succèdent les fruits. On an mange l'a- mande torréfiée. (J. ) PALMIER DATTIER. (Bot.) Voyez Dattier. (J.) PALMIER EN ÉVENTAIL. (Bot.) On donne ce nom aux palmiers dont les feuilles palmées présentent la forme d'un éventail, tels que le palmiste éventail, le rondier, etc. (J.) PALMIER -FOUGÈRE et PALMl -FOUGÈRES. (Bot.) Ces noms désignent dans quelques ouvrages les espèces des genres Cycas et Zamia, constituant la famille des Cycaoées, dé- crites à l'article Foucèke. (Lem.) PALMIER DU JAPON. (Bot.) Voyez Sagoutier. (Lem.) PALMIER LATANIER. (Bot.) Voyez Latanier. (J.) PALMIER MARIN. (Zooph.) Ce nom, employé autrefois par les auteurs d'histoire naturelle pour quelques espèces de gorgones, dont la partie commune se soude, s'anastomose en formant comme de grandes feuilles, a été plus particulière- ment appliqué à une espèce d'encrine , l'E. tête de Méduse, parce que la hauteur de sa tige et la manière dont se dis- posent à son extrémité les branches principales, offrent quelque ressemblance avec ce qui a lieu dans les palmiers. Voyez Encrine. (De B.) PALMIER MARIPA. {Bot.) Il est commun dans la Guiane, où Aublet Fa vu. Son tronc est peu élevé; ses feuilles pennées sont droites, longues de huit à dix pieds. Ses fleurs sont dioï- ques; la spathe qui les enveloppe est très-grande, coriace, épaisse et presque ligneuse, ayant un peu la forme d'une petite barique , pouvant contenir plusieurs pintes d'eau, et servir sur le feu de vase pour la chauffer. Les Caraïbes font 284 PAL ainsi évaporer l'eau de mer pour se procurer du sel avec abondance. Les régimes de fruits sont très-considérables. Ce fruit est alongé, terminé en pointe ; son brou est butireux et recherché comme nourriture. (J.) PALMIER MOCAIA ou MONCAIA. (Bot.) Aublet , qui cite ce palmier à Cayenne, dit que son tronc est plus renflé dans son milieu qu'au sommet et à la base. Ses fruits ont la forme d'une petite pomme. Ceux que nous possédons sous ce nom , ressemblent beaucoup à celui du bactris globosa de Gœrtner, différent du bactris minor de Jacquin , et dont les feuilles sont grandes et l'embryon latéral. (J. ) PALMIER NAIN. (Bat.) C'est le coijpha nana. ( Lem. ) PALMIER NEEPAH. {Bot.) Nom .donné dans File de Su- matra, suivant Marsden , à un palmier dont on emploie les feuilles, nommées allnp , pour couvrir les maisons. (J.) PALMIER PARIPOU. (Bot.) Voyez Paripou. (J.) PALMIER PATAOUA. {Bot.) Voyez Pataoua. (J.) PALMIER PINAU ou PINAO. {Bot.) Voyez Pinau. (J.) PALMIER ROYAL. {Bot.) Voyez Palmiste -éventail. (Lem.) PALMIER SAGOUTIER ou DU JAPON. {Bot.) Voyez Sagoutier. (j. ) PALMIER DE SAINT -PIERRE. {Bot.) C'est le Palmiste évENTAiL. ( Lem. ) PALMIER A SANG DE DRAGON. {Bot.) C'est le Dra- GONiER. (Lem.) PALMIER DE LA THÉBAIDE. {Bot.) Voyez Doum. (Lem.) PALMIER VINIFÈRE. {Bot.) Suivant Bomare , ce palmier croît en Ethiopie; il est toujours vert, et fournit, par incision faite à son tronc, une liqueur fort agréable , analogue pour le goût au vin d'Anjou. Cet arbre nous est inconnu ; son nom pourrait être aussi celui d'un grand nombre de palmiers , qui fournissent également des liqueurs par incisions. (Lem.) PALMIER VOUAY. {Bot.) Aublet en cite plusieurs espèces à tiges basses, qui ont l'aspect de roseau , mais il n'en donne pas les caractères. M. Poiteau , qui les a examinées après lui, en a formé son genre Gjnestum , et il dit qu'on doit les nom- mer Wouaba. Voyez ce mot. ( J. ) PALMIERS. (-Bof.) Cette famille très-naturelle étoit com- posée primitivement d'un seul genre , subdivisé dans la suite PAL 285 en plusieurs, dénommés autrement , et dont la réunion seule a conservé le premier nom. Quoique plusieurs auteurs ad- mettent dans la fleur des palmiers une corolle, cet organe n'est réellement qu'un calice intérieur qui se dessèche et sub- siste à la manière des calices; et en ce point cette famille est apétale comme toutes les autres monocotylédones. Elle fait partie de la classe des monopérigynes ou plantes monocoty- lédones, à étamines insérées au calice. Son caractère général est formé de la réunion des suivans. Un calice à six divisions plus ou moins profondes , dont trois intérieures et trois extérieures ordinairement plus pe- tites ; six étamines (rarement plus ou moins) insérées au calice au bas de ses divisions : filets réunis souvent par le bas ; an- thères oblongues biloculaires, portées sur le devant des filets, s'ouvrant dans leur longueur; un ovaire (rarement trois) dé- gagé du calice, à trois loges, remplies chacune d'un ovule; style unique ou nul ; un ou plus souvent trois stigmates, f.e fruit est une baie ou un drupe composé d'une substance quel- quefois dure et écailleuse , plus souvent charnue ou fibreuse, recouvrant trois ou plus ordinairement une seule noix mo- nosperme par suite de Tavorfement de deux loges ou deux ovules. La noix est remplie par un périsperme, d'abord mou et quelquefois succulent, lequel se durcit ensuite et prend une consistance coriace. Il est creusé , à sa base ou au som- met ou sur le côté, d'une fossette dans laquelle est niché un embryon de forme souvent cylindrique ou quelquefois co- nique; lorsqu'il y a trois ovaires subsistans, ils sont remplacés par trois brous monospermes. Les plantes de cette famille sont des arbres, ou plus rare- ment des arbrisseaux, à tige ordinairement simple, ou rare- ment rameuse , munie à sa base d'une touffe de racines fibreuses. Cette tige est cylindrique , formée intérieurement de faisceaux fibreux entourés d'un tissu cellulaire abondant ; elle est plus molle dans le centre , ferme et dure à sa circonférence, entourée de gaines des feuilles tombées, ou couverte de cicatrices circulaires de ces mêmes gaines lors- qu'elles ne subsistent plus. Elle est couronnée par une toufle de feuilles pinnatifides ou palmées, ou plus rarement pres- que entières, dont le pétiole est élargi à sa base en forme ^86 PAL de gaine. Du milieu de cette touffe s'élève un spadice simple ou rameux , d'abord entouré d'une ou plusieurs grandes spafhes, dont il se dégage bientôt. Il est couvert de fleurs accompagnées chacune de deux petites spathes. Ces fleurs sont rarement hermaphrodites ; plus souvent on ne trouve que le rudiment d'un des organes sexuels dans ces fleurs, qui par suite de cet avortement sont mâles ou femelles, tantôt portées ensemble sur le même pied, tantôt sur des pieds dififérens, quelquefois mêlées avec des fleurs hermaphrodites. Les botanistes anciens, qui connoissoient peu de palmiers, les confondoient fous en un seul genre , comme on l'a dit plus haut. Linnieus, le premier, le subdivisa en dix, qu'il caractérisa d'après les notions que l'on avoit alors; et comme , suivant les caractères indiqués, il eût été obligé de les dis- perser dans différentes classes de son Système, il préféra de les placer ensemble dans un Appendix hors des divisions clas- siques. Après lui, des botanistes voyageurs, ou empruntant les descriptions de ceux qui avoient voyagé, ont augmenté successivement ce nombre , qui s'est élevé environ à quarante. Nous possédons dans nos collections beaucoup de fruits diffé- rcns de palmiers avec des noms de pays, mais que nous ne pouvons rapporter aux genres connus. Nos jardins renferment très-peu d'espèces vivantes, lesquelles fleurissent rarement. Celles qui existent dans nos herbiers sont aussi peu nom- breuses et souvent dans un état incomplet de fructification. Les palmiers ne seront donc bien connus que lorsque des botanistes habitués à observer les auront étudiés dans les lieux où ils croissent, et auront donné des descriptions complètes et comparatives, suivant un plan uniforme. Nous avons l'es- pérance de voir un travail de ce genre, annoncé par M. Mar- tius, qui a parcouru une partie du Brésil. Il vient de publier un Programme contenant les caractères abrégés de quarante- huit genres de palmiers, dont il complétera les descriptions, accompagnées de figures , dans une monographie de cette famille. Il la divise en six sections , que nous pourrons mieux ap- précier lorsque nous connoîtrons ce grand travail. Sa troi- sième, par nous admise depuis long-temps, laquelle renferme les palmiers à fruits couverts d'écaillés, est très -naturelle PAL ^8- et sera généralement adoptée. Sa distinction de trois ovaires monospermcs, qui caractérisent la seconde, et d'un seul ovaire à trois loges n:onospermes , propre aux cinq autres, paroît également naturelle; mais lorsqu'on observe que deux ovaires et deux loges avortent presque toujours, et que le plus souvent il reste un seul fruit monosperme ; lorsqu'on ajoutera que l'ovaire à trois loges peut être quelquefois la réunion de (rois ovaires collés ensemble; alors on sera moins tenté d'attacher beaucoup d'importance à cette distinction , à moins que d'autres caractères ne viennent à l'appui de celui-ci. Le nombre des spathes qu'il admet parmi les carac- tères de ses sections, peut êti-e très-utile et indiquer des affi- nités. Cependant ces enveloppes n'étant pas véritablement des parties de la fructification, elles sont en ce point dans le même cas que les feuilles ou frondes, et peuvent être regar- dées comme moins importantes que les caractères tirés de la graine et. de son point d'attache dans sa loge, ou de l'em- bryon et de sa situation à la base, au somœet ou sur le côté du périsperme. Plusieurs auteurs modernes ont été exacts à indiquer cette situation , et M. Martius ne la néglige dans aucun des genres de son Programme, lorsqu'il a pu l'obser- ver ; cependant il ne Pa pas employée dans ses sections ; ce qui peut laisser des doutes sur la valeur de ce caractère. La comparaison des genres semblables en ce point, pourra seule déterminer son degré d'importance. Il en sera de même pour la disposition des fleurs sur leurs spadices. En attendant le résultat de ces observations et de ces com- paraisons, faites par un auteur qui a beaucoup vu , nous lais- serons subsister ici notre distinction primitive des fruits écail- leux et de ceux qui sont des baies ou des brous fibreux, continuant à subdiviser ceux-ci d'après les frondes pennées ou palmées , et passant successivement en revue, dans ces subdivisions, les genres à embryon latéral ou sur le c6té du périsperme , basilaire ou à sa base , apicilaire ou à son sommet. Les genres de la section des fruits écailleux sont le Calamus a embryon basilaire, le Mauritia de I.innœus fils ou Bâche d'Aublet, et le Lepidocaryum Mart. , très-voisins et à em- bryon latéral; le Sagus de Rumph ou Metroxjlum de Rott- =88 PAL itoll, et le Raphia Beauvois, réunis par M. Martius et à embryon également latéral. La seconde section, beaucoup plus nombreuse, réunit les genres dont le fruit est une baie ou un drupe fibreux. Ceux qui , ayant les feuilles pennées, forment la première division , peuvent être subdivisés, d'après la place occupée par l'em- bryon dans le périsperme. A la première subdivision, caractérisée par un embryon latéral ou dorsal , doivent être rapportés les genres Phoenix, Arenga de M. Labillardière, dont le Gomutus de Rumph et peut-être aussi sou Pinanga saxatilis , i , t. 7, sont congé- nères ; Acrocomia de M. Martius, Chamœdorea de Willdenow, H^'allichia de Roxburg, Geonoma de Willdenow, Gjnestum de M. Poiteau, que M. Martius croit congénère du précé- dent ; Euterpe de Geertner ou Pinanga globosa de Rumph , 1, t. 5, très-voisin des deuxprécédens; Ceroxjlum de M. Kunth; Carjota. Le caractère de l'embryon basilaire réunit dans une se- conde subdivision les genres Seaforthia de M. R. Brown ; Leopoldina Mart. ; Hjospathe Mart. ; Ptychosperma Bill. , au- quel sera peut-être réuni le Sublimia de l'herbier de Com- merson ; Kunthia de M. de Humboldt; Areca , qui est le Pinanga Rumph , 1 , t. 4 ; Elate , Cocos , Iriartea de Ruiz et Pavon , Sjagrus Mart., Maximiliana Mart., Diplothemium Mart., Œnocarpus Mart., Attalea de M. Kunth, Manicaria Gœrtn. , auquel se rapporte le Tourloury de Cayenne ; Mo- renia R. Brown. On range dans la subdivision des embryons apicilaires les genres Lodoicea de Commerson , Astrocaiyum Mart. ; Etais , dont M. Martius croit TAlfonlia de M. Kunth congénère; Des- moncus Mart. , Bactris Jacquin , dont le Mocaia de Cayenne doit faire partie; GuilielmaMart. , Jiibœa de M. Kunth. A la suite de la division des feuilles pennées , on* laisse les genres Aiphanes de M. Kunlh , Oreodoxa Willd., Alagoplera de M. Nées, Martinezia et Nunnezaria R. Brown, dont la place de l'embryon dans le périsperme n'a pas encore été déter- minée. Les feuilles palmées caractérisent notre seconde division des palmiers, dont le fruit est une baie ou un drupe fibreux> PAL 289 On y trouve les genres Borassus ou Lontarus de Riimph ; La- tania Commers. ; Cucifera de MM. Desfontaines et Delile , ou Hj'phœne Gœrtn. , qui ont l'embryon apicilaire; Corvpha, Taliera Mart. , Licuala de M. Thunberg, Thrinax de Lianaeus Jils, dont l'embryon est basilaire ; Chamœrops , Sabal d'Adan- son, Rhapis Linn. fils, peut-être congénère de Tun des deux précédensç Livistona R. Brown , dans lesquels l'embryon est latéral. Nous rappellerons , en finissant cet article , que cette dis- tribution n'est pas définitive, et que les ouvrages dont nous attendons la publication , contribueront à la rectifier en beau- coup de points. (J.) PALMIFOLIUM. (Bot.) Impérato , un des premiers auteurs qui se sont occupés de l'étude des plantes marines, a indi- qué sous ce nom le fucus paimatus ^ ou une espèce voisine. (J.) PALMIJUNCUS. [Bot.) C'est sous ce nom que Rumph, dans son Herh. Amh., désigne, soit le rotang, calamus rotancr, dont il décrit plusieurs variétés, soit le Jlagellaria indica. (J.) PALMILLO. {Bot.) Dans le Mexique, suivant M. de Hum- boldt, on nomme ainsi le corjplia nana de M. Kunth. (J.) PALMIPÈDES. {Ornith.) On donne le nom de palmipède» aux oiseaux dont les doigts sont réunis par des palmures. Cet ordre se divise généralement en plusieurs familles. Voyez Oiseaux , ORNrrHOLOGiE. M. Foder , dans son Prodrome d'une ornithologie islan- doise, donne, sur la faculté natatoire des oiseaux palmipèdes des détails dont on trouve l'extrait dans le Bulletin des sciences naturelles, 2." section, cahier du mois de Février 1824, n.° 24g. L'auteur appelle la faculté natatoire , simple, quand l'oiseau ne fait que nager à la surface de l'eau sans pouvoir s'y enfoncer, et composée, lorsqu'il jouit de la fa- culté de plonger. Il distingue ensuite celle-ci en action de plonger proprement dite , qui consiste à séjourner dans l'eau autant que la respiration le permet, et en action de plonger supplémentaire, laquelle est celle des oiseaux, qui s'enfoncent dans l'eau en s'y précipitant par le vol, mais qui en sont bientôt rejetés par leur légèreté spécifique. (Ch. D.) PALMIPÈDES. (Mcmm.) Illiger a réuni sous ce nom le* 37* 19 ago PAL castors et les hydromys par la considération de leurs pieds palmés; mais si ces animaux se rapprochent par ce carac- tère , ils s'éloignent l'un de l'autre par des points de leur organisation beaucoup plus importans. (F. C.) PALMISTE ou PALMETTE ; Chamœrops , Linn. [Bot.) Genre de plantes monocotylédoncs, de la famille des pal- miers, Juss. , et de Vliexandrie trjginic du Système se>:uel , dont les principaux caractères sont les suiyans : Calice très-petit, à trois divisions; corolle de trois pétales ovales,. coriaces, redressés, pointus; six étamines à fîlamens épais, courts, réunis dans presque toute leur longueur de manière à former un godet évasé; trois ovaires arrondis, surmontés chacun d'un style persistant, à stigmate pointu; trois baies presque globuleuses et monospermes. Ces fleurs sont disposées en pa- nicules rameuses, les unes toutes hermaphrodites et les autres mâles, renfermées les unes et les autres, avant leur dévelop- pement, dans des spathes monopli)lles qui s'ouvrent par un de leurs côtés. On connoit six espèces de ce genre : la suivante est la seule qui croisse naturellement en Europe; les cinq autres sont exotiques. Palmiste éventail : Chamcerops liumilis, Linn., Spec, i6oj ; Lam., llliisf., tab. 900. Dans son pays natal, ce palmier ne s'élève guère au-delà de quatre à six pieds; mais au Jardin du Roi à Paris, où on le cultive depuis très -longtemps, on en voit plusieurs individus qui ont atteint dix -huit à vingt pieds de hauteur. Dans cet état son tronc est un cy- lindre de six pouces de diamètre , droit, très-simple, nu dans sa partie inférieure , chargé dans le reste de sa longueur de grandes écailles triangulaires, imbriquées, lesquelles ne sont que la base des pétioles long -temps persistante. Cette tige est couronnée à son sommet par un faisceau composé de trente à quarante feuilles portées sur de longs pétioles, épineux en leurs bords, plissées elles-mêmes dans le sens de leur lon- gueur en manière d'éventail , et divisées dans leur partie supé- rieure en douze à quinze lobes étroits, ensiformes, disposés en quelque sorte comme les doigts de la main. De Faisselle des feuilles naissent des panicules de fleurs jaunâtres, peu ap- parentes, enveloppées avant leur parfait développement dans PAL 291 des spathes longues de six à huit pouces, comprimées, dont l'un des bords se fend vers le sommet pour donner passage aux fleurs. Ce palmier croît naturellement en Afrique, dans le Midi de l'Europe et particulièrement en Espagne. On le trouve aussi en Barbarie. Les fruits du palmiste ont une saveur douce et mielleuse. Les Arabes les mangent, quoique bien inférieurs à ceux que produit le dattier. Ils mangent aussi ses jeunes pousses, quoi- qu'elles aient un goût acerbe. La partie inférieure de sa tige confient une substance ferme et blanchâtre, qui est également bonne à manger. C'est une espèce de fécule d'une saveur douce et analogue au sagou. On fait avec ses feuilles, travaillées de diverses manières, des corbeilles, des nattes, des cordes, etc. Le palmiste croît dans les plus mauvais terrains, et il se multiplie facilement de lui-même dans les pays où il est in- digène. Cependant il n'est pas commun, parce qu'on le détruit pour se procurer sa fécule. (L. D.) PALMISTE. {Bot.) Nom qu'on donne à plusieurs espèces de palmiers, dont la cime , non développée et mangeable, est plus connue sous le nom de chou. L'aréquier, fournissant le meilleur chou, est plus spécialement nommé palmiste. Voyez l'article précédent et les articles de botanique suivans. (Lem.) PALMISTE. {Mamm.) Nom d'une espèce d'écureuil. Il lui a été donné parce qu'il se tient sur les palmiers. (F. C. ) PALMISTE. {Ornitii.) Cet oiseau, rangé avec les merles par Linnaeus et Latham , sous le nom de turdus palmaruni , est un tacliA'phone de M. Vieillot. Buflfon en a donné la figure pi. 55fj. (Ca. D.) PALMISTE. (Entom.) Nom d'une espèce de charanson dont la larve , connue sous le nom de ver , se nourrit dans le tronc des palmiers. Voyez tome VI , Calandre des pal- miers , n." 3. (C. D.) PALMISTE AMER. (Bot.) Suivant Jacquin , on nomme ainsi son cocos ainarus , dont le fruit, de la grosseur d'un œuf d'oie, est très-amer, ainsi que la liqueur qu'il contient. Ce palmier s'élève à la hauteur de cent "pieds. Lorsqu'il est encore jeune et bas, les habitans lui font des fentes longitudinales, dans lesquelles une espèce de charanson dépose ses œufs, dont le 292 PAL ver éclos est recherché comme un mets succulent après qu'on l'a fait rôlir. (J.) PALMISTE DES BOIS. {Bot.) On trouve sous ce nom , dans l'herbier de Surian. mais seulement en feuilles pennées, un palmier des Antilles, qui est le palma dactylifera fruclu glo- loso major, de Plumier, nommé aussi palmlsle à chapelet, parce que son fruit, petit, sphérique et dur, est employé pour faire des chapelets. Ce fruit paroîtroit rapprocher ce ])aimier du geonoma ou du haclris minor. Plumier n'a pas vu la fleur. (J. ) PALMISTE ÉPINEUX. (Bot.) Nom de Vavoira dans les colonies. (Lem.) PALMISTE FRANC. {Boi.) Dans les Antilles, suivant Jac- quin , on nomme ainsi son areca oleracea , dont les habitans enlèvent le centre de la touffe terminale, composé de jeunes feuilles tendres non encore développées, nommé aussi chou ] almiste , qu'ils mangent , soit cru , avec du poivre et du sel , comme l'artichaut, soit frit avec du beurre. (J. ) PALMISTE POISON. (Bot.) Voyez Palmiste rouge. (Lem.) PALMISTE ROUGE. (Bot.) Palmier qui croît dans les îles Rodrigue et Bourbon, dont le chou est vénéneux, sui- vant Cossigny, qui n'en détermine pas Pespèce. Ce palmiste paroît être le même que le palmiste poison, qui, d'après M. Bosc , se trouve dans Pile de la Réunion ou de Bourbon. Les Créoles prétendent que le fruit en est vénéneux, cependant, quoiqu'amcr, il n'est pas mal-sain ; ils mangent le fruit, dont la graine, plus petite que celle de Parequier ordinaire, est enveloppée d'une chair verdàtre mucilagineuse, désagréable au goût. Ce palmier est une nouvelle espèce du genre Areca; il s'élève moins que Vareca oleracea; ses feuilles sont plus longues , plus flexibles, et point glauques en dessous. Le ré- gime est très-rameux, ce qui caractérise spécialement l'es- pèce. Ce palmier croît à vingt -cinq toises au-dessus du ni- veau de la mer. (Lem.) PALMITES, PALMITOS et PALMA-MINOR. (Bot.) Ces noms désignent le palmiste éventail, et quelques autres pal- miers de petite stature , dans Garcias , Lobel, Linscott, etc. (Lem.) PALMITO. ( Bot. ) Voreodoxa frigida de la Flore équi- PAL *95 noxiale, espèce de palmier, est ainsi nommé dans la cliaîne des montagnes de Quindiu en Amérique. (Voy. aussi Maxaca.) Le palniilo de la Nouvelle - Andalousie est le aiphanes de Kunth ; celui d'Espagne est le palmiste éventail, (J.) PAL-MODECCA. {Bot.) Nom inalabare du convoh'ulus pani- culatus. Le même est donné à une autre plante, dont les trois valves du fruit portent dans leur milieu un placentaire chargé de graines; ce qui le ramène k la famille des passiflorées. (J.) PALMO-PLANTAIRES. {Mamm.) Dénomination qui, dans la méthode de classification de Storr, embrasse les mammi- fères à quatre mains ou quadrumanes, c'est-à-dire les singes, les sapajous et les makis. (F. C.) PALMULA. [Bot.) Les Latins nommoient ainsi le palmier éventail, qui est le chamceriphes des Grecs. V. Palmiste. (Lem.) PALMULA INDICA. (Bot.) Le tamarin est ainsi désigné par quelques auteurs anciens. ( Lem. ) PALMULAIRE. (Foss.) On trouve dans la falunière d'Or- glandes , département de la Manche, de jolis petits corps, qui ont deux lignes de longueur sur moins d'une ligne de lar- geur. Ils sont plats, lisses ou unis sur une de leurs faces; un des bouts s'élargit un peu et est terminé par une pointe ob- tuse ; l'autre bout n'est pas terminé aussi régulièrement et pourroit avoir été brisé. Sur la face opposée à celle qui est unie, il règne vingt à trente côtes, qui, quelquefois, partent d'un centre commun, comme les nervures d'une feuille, et viennent aboutir obliquement sur les bords. Dans quelques individus la portion la plus élargie du centre est unie , et les côtes garnissent seulement les bords. Ces petits corps parois- sent pleins et solides, et je n'ai point vu de trous au bout des côtes qu'on pourroit prendre pour des pores. J'ai provisoirement classé ces corps dans les polypiers , et comme ils ne se rapportent à aucun des genres déjà nommés, je propose d'en former un sous le nom de Palmulaire , auquel on assigneroit les caractères suivans : Corps fixé? solide, plat, linéaire, uni sur l'une de ses faces; l'autre , garnie de côtes arron- dies partant du centre et allant se terminer obliquement sur les hords. J'ai donné à l'espèce qui sert de type à ce genre , le nom de palmulaire de Soldani, palmularia Soldanii, 294 PAL On en voit une figure dans une des planches des fossiles de ce Dictionnaire. (D. F.) PAIMYRE, Pa'myra. {Chélopodes.) Subdivision des aphro- dites, établie par M. Savigny dans son Système des annelides, p. 16. et adoptée par M. de Lamarck pour les espèces qui, sans écailles dorsales, et avec lescirres tentaculaires au nom- bre de cinq, dont la paire extérieure est beaucoup plus longue que les autres, une seule paire d'yeux, ont les mâ- choires demi-cartilagineuses et point de tentacules à l'orifice de la trompe. M. Savigny ne décrit qu'une seule espèce de palmyre , la P. aurifère, P. aurifcra, des cotes de l'Isle-de- France. Son corps est obtus aux deux extrémités, composé de trente anneaux et de trente paires de pieds; les branchies sont peu visibles et cessent d'alterner après le vingt-cinquième anneau. Les faisceaux supérieurs des rames dorsales sont pourvus de soies plates , élargies , courbées , disposées en palmes voûtées, s'imbriquaut les unes les autres, et donnent à l'animal Téclat brillant de l'or. Voyez Sétipodes et Vers pour les généralités sur cette classe d'animaux. (De B. ) PALO. (Bot.) Ce mot espagnol, qui signifie bois, suivi d'un adjectif, est donné à divers végétaux. Le palo hlanco de l'île de Cuba, est le simaruba glauca de M. Kunth : un arbre palo hlanco de Braya , dans la province de Popayan , est le citharexylum tomentosum du même; le pa/o de requeson, de la même province, est le capparis ohlongifoUa : le palo sano 0 bera, des environs de Cumana , est le zygophjllum arboreum de Jacquin ; le palo Maria, d'où découle une liqueur balsamique, est un calophjllum (voyez Calaba). Le palo sanlo des Portugais voisins de la Guiane , est le robinia panacoco d'Aublet. On cite au Pérou uu palo de luz, dont les tiges velues s'enflamment à l'approche du feu, et peuvent alors servir de flambeau : mais on Ignore à quel genre il peut appartenir. Le palo de venado, cité par Lœfling dans l'Amérique méri- dionale, est le capparis brejnia. (J. ) PALO DE CALENDURAS. {Bot.) Nom d'une espèce de quinquina au Mexique. Voyez Palos de calenduras. (Lem. ) PALO DEL DARDO. (Bot.) Nom espagnol du stjrax offi- cinalis. (Lem.) PALO DUX. ( Bot. ) C'est la réglisse en Espagne. (Lem.) PAL *95 PALO MARIA ou BOIS- MARIE. (Bot.) Le ealophyllum salaha paroit être le hois-tnorie des Espagnols rrAniérique , selon Jacquin; cependant il se pourroit qu'il fût celui d'une variété du callopliyUmn inophylluin, Linn. (Lem.) PALO MESTO. (Bot.) Le chêne œgyplops cl l'aîciternc reçoivent ce nom en Espagne. ( Lem. ) PALO DE VACA ou BOIS DE VACHE. (Bot.) Arbre de Caracas, qui donne un suc laiteux doux, balsamique, qui se coagule à Pair, et s'altère au hout de quelque temps, lors- qu'il fait chaud. On fait grand usage de ce suc dans le pays où croît le palo de vaca. Cet arbre appartient à la famille des sapotilliers; ses feuilles sont alternes, coriaces, mucronées, et de la largeur de la main. On ne connoit point ses fleurs. (Lem.) PALOMA. [OrnitU,) C'est le nom espagnol du pigeon do- mestique, columha domestica, Linn. On appelle aux Philip- pines, paloma torcaz, un oiseau de la grosseur d'une grive, dont le plumage est varié de gris, de vert, de blanc , de rouge, et dont le bec et les pieds sont de cette dernière couleur. Cet oiseau , dont il e&i fait mention dans l'Histoire générale des voyages, fom. lo. in-4.", page Zj 1 1 , est proba- blement une espèce de pigeon ramier, puisque celui-ci porte le même nom dans ce royaume. (Ch. D.) PALOMBE. [Ornith.) Ce nom et celui àe palome , lires du mot latin palumhus, désignent le ramier dans les départe- mens qui avoisinent les Pyrénées. ( Ch. D.) PALOMBINO. (Min.) Sorte de marbre blanc, à texture fine et compacte, qui ne se trouve que dans les monumens antiques et parmi leurs débris, et qui paroit avoir été plus particulièrement consacré par les anciens à faire des autels. On ne le trouve jamais en gros blocs. Son blanc n'est pas pur et vif, mais il tire sur le gri- sâtre ou le jaunâtre. 11 ne prend jamais un poli brillant. (B.) PALOMBO. {Ornith.) Nom italien des ramiers. (Ch. D.) PALOMET, PALOMETTEet PALUMBETTE. (Bot.) Voyez Agaric palomet à l'article Ponge et Mousseron palomet ou Bmvet, p. 175, à l'article Mousseron. (Lem.) PALOMIDA. {Ichthfol.) Nom qu'aux isles Baléares, suivant 296 PAL François De la Roche, on donne à la bonite rayée. Voyez Thon. (H. C.) PALOMIÈRE. ( Chass. ) Magné de MaroUes , dans son Traité de la cliasse au fusil, Paris, 1788, donne une ample description de la chasse qu'on faisoit alors, sous ce nom, dans la Basse-Navarre, le Béarn . le Bigorre , etc., et où Ton prenoit dts quantités considérables de ramiers et de bisets; il donne même la figure d'une palomière établie à six lieues de Pau, dans la vallée de Barétons, et la description de tous les préparatifs nécessaires pour de pareils établissemens. Le premier objet dont il faut s'occuper , est de choisir un emplacement convenable, c'est-à-dire de trouver entre des montagnes, des gorges dont Pembouchure présente un es- pace tn plaine d'environ quatre-vingts pas en longueur et en largeur, et où le terrain s'abaisse ensuite en pente assez rapide. On plante , à Pextrémité du plateau , des arbres aux- quels on puisse tendre les filets, dont le jeu exige le con- cours de plusieurs personnes, tant pour contribuer à diriger la route des volées de palomes, que pour les prendre sous ces filets. Mais la construction des palomiéres nécessite des travaux et des dépenses tels qu'on en fait des ouvrages à demeure, et qu'il en existe plusieurs de toute ancienneté dans les lieux qui ont été trouvés les plus propres à cette chasse. Le passage des palomes a lieu dans les premiers jours de Septembre et dure jusque vers le vingt Novembre. Dès que ces oiseaux commencent à se montrer, on apprête tous les attirails pour être en état de les mettre en œuvre vers la fin de Septembre. Les palomes, dans ce premier passage , vont toujours de l'orient au couchant, et elles prennent une route opposée à leur retour dans les mois de Février et de Mars, époque à laquelle on ne les chasse qu'à terre et avec les filets à nappes. Le même auteur parle ensuite des chasses aux bisets qui se faisoient à une lieue et au levant de la ville de Bagnèrcs, gur un coteau où se trouvent beaucoup de gorges, avec des filets nommés pan^j'ère^ ; mais ces chasses étoient bien moins productives que celles des palomiéres, où l'on prenoit en un coup de filet trente, cinquante et quelquefois cent ra- PAL 297 miers. Les bisets se chassent aussi à l'appeau , et l'on y em- ploie des individus vivans pour attirer ceux qui passent vers les mets. (Ch. D.) PALOMILLA, PALOMINA. (Bot.) Noms espagnols du fumaria spicata , ainsi que de la fume -terre ordinaire, sui- vant Clusius. (J. ) PALOMMIER. (Bot.) Nom sous lequel M. de Lamarck décrit dans rEncyclopédie le genre Gaui-thebia de Linnaeus, décrit dans ce Dictionnaire sous ce dernier nom. (J.) PA-LO-MYE. (Bot.) Nom donné par les Chinois au fruit du jaka ou jacquier, espèce d^artocarpus, suivant l'éditeur du Petit recueil des Voyages. ( J.) PALONNE. {Ornilh.) I/oiseau dont le nom est ainsi écrit par Denys, dans son Histoire naturelle de l'Amérique sep- tentrionale, Paris, 1672, tom. 2, page 5o5 , est la spatule. (Ch.D.) PALOOPO. {Bot.) C'est ainsi qu'on nomme à Sumatra le bambou , suivant Marsden , qui dit qu'on l'emploie beaucoup pour la construction des bàtimens , et qu'on en fait même des planches en le fendant d'un côté dans sa longueur, cou- pant le saillant intérieur des nœuds, et Pouvrant ensuite en- fièrement, puis le mettant à la presse sous un poids et le faisant sécher au soleil dans cet état. (J.) PALOS DE CALENTURAS. {Bot.) Suivant Ray, les Espa- gnols de l'Amérique méridionale nomment ainsi le quinquina. Le bois d'aloès , aquilaria, cité par C. Bauhin sous les noms de agallochum et xyloaloes, est le palos d'aguilla ou d'agula des mêmes pays, suivant Linscot, en françois bois d'aigle. (J.) PALOUÉ, Palovea. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs polypétalées, irrégulières, de la famille des légumi- neuses, de Vennéandrie monogjnie de Lir'nas;;s , offrant pour caractère essentiel : Un calice double ^ l'extérieur à deux lobes; Pintérieur irrégulier, à quau-e ou cinq lobes; trois pétales; neuf étamines libres; un ovaire supérieur, pédi- cellé; un style; un stigmate simple. Le fruit est une gousse alongée, à deux valves, à une loge, renfermant plusieurs semences ovales , comprimées. Paloué de la Guiane : Palovea guianensis , Aubl., Guian., 298 PAL vol. 1, pag. ?fi5, tab. 141; Lamarck , lit. gen., tab. 523. Arbrisseau qui s'élève à la hauteur de quinze pieds sur un tronc rameux presque dès sa base, dont les rameaux sont alternes, droits ou inclinés, garnis de feuilles alternes, vertes, lisses, ovales- oblongues 5 acuminées , très- entières, longues de six pouces sur deux et demi de large; les pétioles courts, munis de deux petites stipules. Les fleurs sont rouges, scssilcs, réunie^ trois ou quatre en petits épis terminaux, accom- pagnées de bractées. Le calice extérieur est urcéolé, à deux lobes ovales, oblongs, aigus; l'extérieur à quatre ou cinq lobes oblongs, concaves, obtus, dont un plus grand que les autres; les pétales sont au nombre de trois , peut-être de cinq, dont deux caducs, oblongs, étroits, frangés, insérés à la base du grand lobe du calice ; les filamens des étamines sont très- longs, capillaires, flexueux, insérés sur un bourrelet qui couronne l'orifice du calice, soutenant des anthères ob- longues, vacillantes. L'ovaire est oblong, comprimé, pédi- ccllé ; le pédicelle garni d'un côté d'un large feuillet mem- braneux ; le style plus long que les étamines. Celte plante croît dans les forêts de la Guiane. (Poir.) PALOURD. {Icluhjol.) Dansl'Histoire générale des voyages, mais sans aucune espèce de détail, il est parlé sous ce nom d'un poisson de la mer et de la rivière d'issini en Afrique. (H. C.) . PALOURDE. (Malacoz.) Les habitans de nos côtes donnent ce nom à des coquilles de diflférens genres; en effet , j'ai rc(;u sous ce nom le cardium rusticum , une espèce de venus , la venus treillissée, et même une espèce de lutraire , la lutraire comprimée. (De B.) PALPES ou ANTENNULES, Palpi , Anlennulœ. (Entom.) On nomme ainsi des appendices articulés, mobiles, qui s'ob- servent en nombre pair sur les parties latérales de la bouche des irtsecles. Ce nom de palpes fait supposer que l'insecte s'en sert pour palper les corps solides qu'il ronge. En effet, on les voit en mouvement toutes les fois que l'insecte mange; mais leur forme varie beaucoup , ainsi que leurs usages , à ce qu'il paroît. la dénomination d^antennules dérive de la comparaison que l'on en a faite avec les antennes et de leur brièveté relative. Dans beaucoup d'insectes les palpes ser- PAL 299 vent évidemment à redresser l'aliment ou à le ramener, comme le font les lèvres charnues , sous l'action des mandibules et des mâchoires qui doivent le couper, le diviser et le réduire en pâte. C'est surtout dans les insectes à mâchoires que l'on distingue les palpes. On en compte quatre le plus ordinai- rement, et on les distingue en supérieurs ou maxillaires, et en inférieurs ou labiaux, en raison de leur situation ou de leur insertion ; les premiers étant fixés ou articulés sur les ni.-ichoires proprement dites, et les seconds sur la lèvre infé- rieure : dans quelques insectes même , comme chez les orthop- tères et chez quelques névroptères, les mâchoires sont gar- nies d'une sorte de gaine mobile, d'une seule pièce, qui re- présente un palpe surnuméraire et que l'on a nommé Galète , Galca (voyez ce mot). Chez quelques insectes coléoptères les palpes sont au nombre de six, dont deux paires sont fixées sur la mâchoire inférieure : tels sont les créo- phases , comme les carabes, les cicindèles. Voyez Insectes. (c.'d.) TALPEURS. (Entom.) M. Latreille avoit désigné sous ce nom une division ou une tribu des insectes coléoptères, à cinq articles à tous les tarses, et dont tous les palpes sont très-longs et renflés vers l'extrémité. Il y rap])orte les genres Mastige, qui ne comprend qu'une espèce du Portugal, dé- crite sous ce nom par Hoflfmannsegg , et celui qu'il nomme ScvDMÈNE. Voyez ces mots. (C. D.) PALPICORNES. (Entom.) C'est le nom d'une famille de coléoptères, établie par M. Latreille pour y comprendre nos clavirornes ou hélocères sous les noms de deux tribus, les hydrophiliens et les sphéridiotes. (C. D. ) PALQUIN. (Bot.) L'arbrisseau du Pérou, désigné sous ce nom par Feuillée, est le buddleia g/oZiosa, rapporté à la famille des personées ou scrophularinées. Dans la Flore du Pérou il est nommé pagnhin. (J.) PALTAM. (Bot.) M. Leschenault dit que dans la langue tamoule on nomme ainsi le pois cultivé. (J.) PALTE, AVANE. (Bot.) Dans le Catalogue de l'herbier de Vaillant on trouve sous ces noms un acacia de Magellan à côte épineuse et à gousse purpurine. (J.) PALTORIA. {Bot.) Ce genre des auteurs de la Flore du 3o" PAL Pérou n'est qu'une espèce de houx, ilex , auquel on le trouve réuni dans le Synopsis de M. Persoon. ( J.) PALUDAPIUM. (Bol.) Pena et Tabernaemontanus, cités par C. Bauhin , nommoient ainsi l'ache des marais, apium palustre de Matthiole , apium graveolens de Linnaeus. (J.) PALUDELLA ou MARÉCAGINE. [Bot.) Genre de la fa- mille des mousses, constitué par Bridel et caractérisé ainsi par lui : Péristome double : Pextérieur à seize dents lancéo- lées, pointues; l'intérieur formé par une membrane très- courte, qui s'alonge en seize dents, ayant entre elles un point proéminent ou petite saillie; coiffe inconnue; fleurs mâles discoïdes, situées sur des pieds distincts. Ce genre, très - voisin du pohlia , ne comprend qu'une espèce. Paludella. rude ou Marécagine rude: p. squarrosa, Brid., Musc. suppL, 3 , p. 72 , et 4, p. 1 1 5 , tab. 2, fig. i5; Biyum squarrosum , Linn.5 Hedw. , Spec, tiiusc, 186, tab. 44, £ig. 6 — 11 ; Mniura squarrosum, Walilenb. , Flor. Cap., p. 356; Hjpnum paludella, Web. et Mohr. Tige droite, presque simple; feuilles sur cinq rangs, obovales, pointues, réflé- chies, dentelées à leurs extrémités; capsules oblongues , un peu penchées; opercule presque conique, pointu. Cette mousse , qui a le port d'un mnium , croît dans le Nord de l'Europe, dans les marais, les prés et les pâturages tourbeux de la province de Nordland , en Laponie , en Suède, en Zélande, en Russie, dans la Courtaude, dans le grand-duché de liesse, en Saxe et en Silésie. Ehrhart, sans songer qu'on pût en faire un genre parti- culier, lui avoit imposé le nom de paludella. Quelques botanistes pensent que ce genre ne doit pas être adopté, à cause des légers caractères qui le séparent du mnium, dont il diffère seulement par la structure de son péristome interne. ( Lem.) PALUDINE, Paludina. (Malacoz.) M. de Lamarck est le premier zoologiste qui ait proposé d'établir sous ce nom un genre de mollusques pour les espèces de cyclostomes de Dra- parnaud qui ne sont pas terrestres, et qui au contraire vivent, comme l'indique leur nom , dans les marais et dans les rivières, quelquefois cependant dans les eaux saumâtres et même PAL 3oj salées , formant lagunes à l'embouclnire des rivières. Il a été conduit à cette séparation par les observations de M. Cuvier, sur l'anatoinie de la principale espèce de ce genre, la vivi- pare à bandes, si commune dans nos rivières. Les caractères que l'on peut assignera ce genre , en ayant égard à l'animal, à la coquille et à son opercule, peuvent être exprimés ainsi : Animal spiral; le pied tz'acliélien ovale, avec un sillon mar- ginal antérieur; tête proboscidiforme; tentacules coniques, obtus, contractiles, dont le droit est plus renflé que le gauche, et percé à sa base pour la sortie de l'organe excitateur; yeux portés sur un renflement formé par le tiers basilaire des tentacules; bouche sans dents, mais pourvue d'une petite masse linguale hérissée ; anus à l'extrémité d'un petit tube au plancher de la cavité respiratrice ; organes de la respi- ration formés par trois rangées de filamens branchiaux et contenus dans une cavité largement ouverte avec un appen- dice auriforme inférieur à droite et à gauche; sexes séparés sur des individus différens; l'appareil femelle se terminant par un orifice fort grand dans la cavité branchiale ; l'organe mâle cylindrique, très- gros, renflant, quand il est rentré, le tentacule droit, et sortant par un orifice situé à sa base. Coquille épidermée conoïde, à tours de spire arrondis; le sommet mamelonné; ouverture médiocre, ronde, ordinai- ment un peu plus longue que large et anguleuse en arrière, à bords réunis, toujours tranchans; le commencement du bord gauche immédiatement collé contre le dernier tour de spire. Opercule corné, appliqué, squameux, ou à élémens imbriqués; le sommet subcentral. D'après les caractères que nous assignons à ce genre , il est évident qu'il se distingue fort bien des véritables cyclostomes, non-seulement par les caractères tirés de l'animal , et surtout de l'appareil respira- toire, mais encore par ceux que fournissent la coquille et son opercule. En eff"et , dans les véritables cyclostomes l'oper- cule est paucispiré, et par conséquent a une tout autre structure. Ce genre n'est pas aussi facile à séparer des am- punaires,etron peut même à peu près assurer qu'ils devront y être réunis, tant il y a de ressemblance dans l'animal et dans l'opercule. Il n'y a donc que la forme plus ventrue et ombi- liquée de la coquille qui puisse servir à distinguer ces deux 3o2 PAL genres dont les animaux ont du reste les mêmes habitudes , et vivent également dans les eaux douces. L'organisation des paludines n'oflTre, du f este , rien de bien remarquable que dans ce qui nous a servi à caractériser le genre. Les femelles, qui sont toujours plus grosses que les niàles , présentent seulement dans l'appareil de la génération une disposition qu'on a cru à tort particulière à ces animaux , dans le grand développement de la seconde partie de l'ovi- ducte, à laquelle on a donné le nom de matrice et où s'a- massent les œufs, en s'y développant assez pour y éclore; en sorte que les petites paludines sortent du corps de leur mère à l'état vivant : ce qui a fait désigner respèce connue dans nos grandes rivières par le nom de vivipare à bandes. Cette singularité a été observée depuis assez long-tômps chez plu- sieurs espèces de sabots de nos côtes. Les mœurs et les habitudes des paludines n'offrent non plus rien de bien particulier ; elles vivent , en général , dans le fond des rivières sur les plantes aquatiques qui s'y trouvent; elles paroissent se nourrir de toutes sortes de substances, mais surtout de substances végétales. Leur mode d'accouple- ment ne doit rien offrir de digne de remarques. Nous avons dit que les petits sortent vivans de l'intérieur de leur mère; mais ce n'est pas fous à la fois. Les femelles des paludines paroissent pondre pendant toute la belle saison. Les petits, en sortant, se placent sur la coquille de leur mère et pa- roissent y rester quelque temps; elles rampent assez vile sur un sol résistant, et viennent quelquefois a la surface de l'eau , où elles peuvent aussi flotter à la u^anière deslimnées, d'après les observations de M. Beudant ; il .faut cependant que cela soit fort rare, car je ne l'ai jamais observé moi-même. Les espèces de paludines semblent n'exister que dans notre- hémisphère boréal et pas même dans la zone véritablement chaude, où elles sont remplacées par des ampullaires. C'est surtout dans les rivières de l'Amérique septentrionale quelles paroissent être les plus communes. Malheureusement elles sont peu connues dans nos collections, et elles sont assez incom- plètement décrites par les naturalistes américains. On connoit en France : La P. VIVIPARE : P. viyipara ; Hélix vit'ipara, Linn. ; Cyelos- PAL 3o3 lomaxiviparina , Draparn. , Moll. de Fr., pi. i , fig. 16. Coquille (quelquefois d"un pouce dediamèlre) conoïde , un peu ven- true, mince, subtransparente, à cinq ou six tours de spire, séparés par une suture profonde, cachant sous un épiderme de couleur Aerdàtre, des bandes décurrentes, brunes ou fauves sur un fond blanc ou blanchâtre. L'animal est d'une couleur générale brunâtre, parsemée d'une grande quantité de petites taches d'un jaune doré, plus marqué sur le bord antérieur du manteau. Cette espèce est connue dans toutes les parties de la France et de l'Europe dans les grandes rivières. Elle a été le sujet des observations anatomiques de Lister, de Swammerdam et de M. Cuvier. M. Say, Encjclop. am., art. Conchology ^ décrit et figure sous le nom de limnée vivipare, une espèce qui paroît bien voisine de celle-ci, à laquelle, en effet, il la rapporte. Elle est subconique , de couleur olivâtre ou pâle, avec trois bandes d'un rouge brun , décurrentes avec la spire. La F. AGATHE : P. achutina ; Hélix fasciata, Linn., Gmel. ; Cyct. achatinurn, Drap. , Moll. , pi. 1 , lig. 18. Coquille un peu plus grande et, en général, plus alongée , un peu plus so- lide et plus nettement fasciée que la précédente, avec la- quelle elle a les plus grands rapports, et se trouve dans les grandes rivières du Midi de la France et en Italie. La P. SALE : P. imjjura ; Hélix tentaculata, Linn., Gmel., page 5662, n." 14G ; Cycloitoma impurum.) Draparn., Moll., pi. 1, fig. ig. Petite coquille ovale-conique , lisse, translucide, de couleur de corne jaune, et le plus ordinairement cou- verte d'un dépôt crétacé ou limoneux , plus ou moins abondant, suivant la nature des eaux dans lesquelles vit l'ani- mal. Couleur noire, avec des points dorés nombreux. Très -commune dans toutes les eaux douces de la France, de l'Allemagne et probablement du reste de l'Europe. La P. SAUMATRE : P. tiiuriatica ; Turbo thernialis , Linn., Gmel., p. 36o3 , n.°6i; Cjclostoma anatinum , Drap., Moll., pi. 1, fig. 24, 26. Très-petite coquille (une à deux lignes), fort mince, lisse, pellucide, de forme conoïde, toute blanche, sous un épiderme brunâtre. D^ns les eaux douces du Midi de la France, dans les eaux 5o4 PAL thermales, chaudes jusqu'à 54 , en Italie, en Autriche et dans les eaux saumâtrcs , voisines de la mer, aux environs du Havre, dans la mer Baltique. La P. VERTE : P. liridis ; Cjclostoma viridis , Draparn. , Moll. , pi. 1, fig. 26, 27. Coquille très-petite ( /( de ligne), lisse, transparente, subovale, de quatre tours de spire, dont le dernier fort grand ; ouverture grande et ovale; sommet pointu; Couleur blanche sous un épiderme vert. Dans les eaux douces des ruisseaux des montagnes de France. En xAfriquc. La P. UNicoLORE : P. unicolor ; Cjclostoma unicolor , Oliv- , "Voyage dans TEmp. ottom., pi. 3i, fig. 9, a, h. Coquille assez petite (six lignes), ventrue, conoïde, mince, pellucide, glabre, formée de six tours de spires convexes, aplatis en dessous. Couleur de corne verdàtre. Dans le canal d'Alexandrie en Egypte. En Asie. La P. DU Bengale, P. hengalensis de Lamarck, Anim. san» vert., tome 6, part. 2, page 174, n.° 5. Coquille de quinze lignes de long, ventrue, ovale-aiguë, très -pointue au som- met, de sept tours de spire, très-finement treillissée et de couleur verdàtre, avec des rayures transversales brunes. Des rivières du Bengale. En Amérique. La P. subcarénée: P. subcarinata, Say ; Lininea subcarinatat Say, Encjclop. am. , art. ConcJiologj , pi. 1 , fig. 7. Coquille ovale, un peu conoïde, ombiliquée, de trois tours de spire arrondis, bien séparés, avec deux ou trois lignes carinaires, décurrentes; ouverture grande et ovale. Dans la Delaware et autres rivières de l'Amérique septen- trionale. La P. coupée; P. decisa, Say, l. c, pi. 2, fig. 6. Coquille ovale, subconique, tronquée au sommet, composée de quatre tours de spire arrondis, bien distincts et finement striés; ouverture subovale et sensiblement plus longue que large. Couleur olivacée. Cette espèce, qui s'éloigne déjà un peu de ses congénères par la forme de l'ouverture, vient, comme la précédente, PAL 3o5 de l'Amérique septentrionale. Elle a un pouce de long sur trois quarts de large. La P. DE Virginie; P. Virginice , Say, l. c. , pi. 2, Gg. 4. Coquille ovale-alongée , subturriculée, à sommet tronqué, de sept tours de spire; ouverture subovale, assez petite pro- portionnellement, élargie ou dilatée en avant. Couleur oli- vâtre ou cornée noirâtre, avec deux lignes étroites, rouge- foncé, décurrentes avec le spire. Des lacs de l'Amérique septentrionale, où elle a été dé- couverte par M. Lesueur. La P. LAPIDAIRE ; P. lapidaria, Say ,Journ.ofthe acad. nat. se, tom. 1 , part. 1 , page 33. Coquille turriculée , suboinbiliquée, formée de six tours de spire bien distincts et un peu striés; ouverture ovale-orbiculaire longitudinalement, à peine aussi grande que le tiers de la coquille; longueur, un cinquième de pouce. Sous les pierres, sur les bords des rivières de l'Amérique septentrionale. La P. LIMONEUSE; P. limnosa, Say, L c, tome 1 , part. 1 , page 126. Coquille très-petite, conique , suboinbiliquée; ou- verture ovale-orbiculaire. Couleur de corne foncée, mais or- dinairement couverte d'une matière limoneuse, qui la salit. Cette espèce, qui est très- commune sur les bords de la Delaware et d'autres rivières de l'Amérique septentrionale, paroît avoir quelques rapports avec notre P. impure. Son animal, blanchâtre, a la tète brune , avec la bouche, les tentacules, le tour des yeux et une bande de chaque côté du cou, de couleur blanche. La P. grain; p. grana , Say, /. c. , tome 2, page 078. Co- quille extrêmement petite ( y,„ de pouce), conique, ovale, ombiliquée ; ouverture orbiculaire fortement anguleuse en dessus. Très-abondante sur les feuilles mortes tombées dans les marais à Harrowgate en Pensyivanie. La P. LUSTRÉE ; P. lustrica, Say, /. c. , tome 2, page 37. Coquille un peu plus grande que la précédente, plus alongée ; la partie postérieure de la lèvre interne étant une continua- tion non interrompue des bords de l'ouverture. M. Say ajoute encore à ces cinq ou six espèces de palu^^ diines des Étals-Unis, celles qu'il nemme intégra, ponderosa et 37, 20 oo6 PAL Irilineafa. Mallieureusement il n'eu donne pas de figures. (Df.B.) PALUDINE. (Foss.) Les espèces de ce genre que Ton trouve dans les terrains lacustres, ne se distinguent guères que par la grandeur. 11 est difficile de présenter pour cha- cune d'elles des caractères qui ne soient pas en général ceux du genre. Paludine de Hammer, Paludina Hammeri. On trouve dans des pierres à Bouxwiller , au pied du Baslberg , des moules intérieurs de cette espèce qui ont jusqu'à dix -huit lignes de longueur, sur plus d'un pouce de diamètre à la base. Ils sont dépourvus du têt dans lequel ils ont été formés, et ils sont accompagnés de pareils moules de planorbes, d'autres paiudines plus petites, delimnées, de cyclostomes et d'hélices. Paludine mince: Paludina unicolor . ou Hélix lenta , Krander, Foss. hant., tab. 60? Longueur, quinze lignes. On trouve cette espèce avec son têt luisant dans les couches voisines de Targile plastique et du lignite, à Soissons , à Beaurain , li Headeu-Hill, dans Lile de Wight. On a cru pouvoir rap- porter à cette espèce celle qui se trouve à l'état vivant en Orient, et à laquelle Olivier a donné le nom de cyclos^ toma unicolor. (Voyage en Orient, pi. 5i , lig. 9, A B.) Paludine helvétique; Paludina hehetica , Def. Longueur, trois lignes. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la pa- ludine impure, Lamck. On la trouve avec de grands pla- norbes (plitnorbis corneus?) près de Neufchàtel , en Suisse, au-dessus d'une mine de houille. Quelquefois elle est à la surface de la terre et dans certains endroits à de grandes profondeurs. (M. Coulon.) Paludine de Desmarest; Paludina Desmarestii , Prév. , Jour- nal de phys. , Juin 1821. Spire conique, à six tours bombés, bien séparés; péristome complet, double; bouche subovale ^ évasée; têt assez épais, finement strié transversalement. Lon- gueur, trois lignes. Cette espèce est très-remarquable par le double bord de sa bouche et par les stries qui sillonnent son têt. Elle a quelques rapports avec la nerita contorta de Mul- ler, qui se trouve a l'état vivant près de ïrieste ; mais celle- ci n'est pas striée et n'a pas le bourrelet de la bouche aussi saillant. On la rencontre en grand nombre dans la plaine de PAM 5o7 Moiijroiige, près de Bagneux, clans les lits du lignite terreux, avec des planorbes, deslimnées, des bulimes , des potamides, des ampullines, des cérites et des Uicines au-dessous du calcaire grossier. Paludine conique; Paludina conica, Prév, , loc. cit. Spire conique; six tours bien visibles, peu courbés; suture peu profonde; péristome complet, à bord tranchant; bouche ovale; têt mince et lisse. Longueur, trois à quatre lignes. Cette espèce a aussi quelques rapports avec la paludine im- pure , mais elle est plus pointue et a les tours de spire moins détachés. On la trouve avec celle qui précède immédiatement. RI. de Férussac a trouvé dans le bassin d"Épernay deux es- pèces de ce genre, auxquelles il a donné les noms de palu- dina virgula et paludina indistincta. (Mém. sur la formation de l'argile plastique et des lignites.) (D. F.) PAL-VALLI. {Bot.) Nom malabare de Vechites malalarica, plante apocinée. (J.) PAM. [Bot.) Clusius dit que le poivre bétel, ou betle, ou bètre, est ainsi nommé au Décan et à Guzarate, et que c"est le siri des Malais. Il est très-cultivé dans PIndc, et par suite dans quelques lieux de l'Amérique, où, mêlé avec de l'arec et de la chaux , il est continuellement mâché avec délices : ce qui en fait un objet presque de première nécessité. (J.) PA-MA. {Bot.) Nom qu'on donne en Chine à Vurtica ni- vea, Linn. , plante textile en grand usage pour fabriquer des cordages. ( Lem. ) PAMBE. {Ichthfol.) Les voyageurs ont parlé sons ce nom d'un poisson plat des Indes orientales que nous ne savons à quel genre rapporter. Sa chair est fort estimée dans le pays ,- on la fait sécher ou bien on la confit dans la pulpe des ta- marins pour les voyages de long cours. (H. C.) PAMBOE-VALLI. {Bot.) Nom malabare dujlagellaria indica, qui est le rolting-korwaer de l'île de Java , suivant Burmann. (J.) PAMBORE , Pamhorus. {Entom.) C'est le nom donné par M. Latreille à un genre de coléoptères qui ne comprend jusqu'ici qu'une espèce unique , observée à la Nouvelle- Hollande : c'est un coléoptère créophage . voisin des ralo- somes et des carabes. (C. D.) 3o8 PAM PAMET. {Concliyl.) Adanson , Sénég. , pi. 18, a désigné sous ce nom une espèce de mollusque bivalve du genre Donace, D. rtigosa, Liiin., Gniel. ; D. elongata, de Lamarck, et qu'il avoit circonscrit lui-même sous le nom de telline. Nous devrons faire ici l'observation que , contre sa coutume d'une grande exactitude , Adanson a donné une figure évidemment fausse de la position de l'animal dans sa coquille , en plaçant le pied du petit côté et les tubes du grand; la disposition même de l'impression palléale dars la figure de la coquille ouverte, qui est placée à côté, prouve que dans ce genre les tubes sont du côté le plus court. Voyez Donace. (De. B. ) PAMIER, Pamea. (Bot.) Nom d'un genre établi par Aublet, réuni au Badamier. Voyez ce mot. (Poir.) PAMOULO. {Bot.) Nom languedocien d'une espèce d'orge, hordeum distichum , Linn. , appelée vulgairement Paumelle. (Lem.) PAMPA. (Mamm.) Voyez Pajeros. (F. C.) PAMPALOTTl. {Ichth_)'ol. ) Nom nicéen du Pleuronecte Bos- quien décrit par M. Risso. Voyez Plecronecte. (H. C. ) PAMPAX et BAMBAX. [Bol.) Synonymes de coton dans divers ouvrage anciens; il en est de même de bomba, bomba- sum et bombacium. (Lem.) PAMPE ou PAMPRE. {Bot.) Nom que Ton donne aux bran- ches de la vigne , chargées de feuilles et de fruits. (L. D. ) PAMPELMOUSSE. {Bot.) Espèce de citronnier, dont le fruit est très- gros. (L. D.) PAMPHAGE. {Ornith.) Ce terme, qui correspond à omni- vore, est employé pour désigner les oiseaux qui, comme les corbeaux, se nourrissent de toutes sortes d'aliraens. (Ch. D.) PAMPHALEA. {Bot.) Voyez Panphalée. (H. Cass.) PAMPHANES. {Bot.) Nom donné par les Égyptiens à la grande joubarbe, sempervivum , suivaot Ruellius. (J. ) PAMPHILIE. Pampkilius. {Entom.) M. Latreille a décrit sous ce nom de genre quelques espèces de tenthrèdes ou mouches- à-scie, telles que les T. sylvatica, eiythrocephala, betulœ. Ce genre correspond à celui que Fabricius a décrit sous le nom de Lyda et qui a été adopté par M. Klug. Voyez Tenthrède et Uropristës. (CD.) PAMPHRACTUS. {Mamm.) Nom générique formé par Illi- PAN 3o9 ger pour un animal de Java , décrit par Bontius comme une tortue, sous le nom de Testudo squamata. Illiger regarde cet animal comme voisin des monotrèmes. M. Desmarest pense qu'il n'est qu'une tortue. (F. C.) PAMPINELLA. (Bot.) Voyez Pimpinei.la. ( Lem. ) PAMPLEMOUSSE. (Bol.) Voyez Pampelmousse. (L. D.) PAMPLINA. (Bot.) Nom castillan de la morgeline, a/smc, suivant Quer, auteur espagnol. (J.) PAMPRE. (Bot.) Voyez Pampe. (Lem.) PAN. {Zool.) Voyez Paon et Macaque-magot. (Desm.) PAN BLAN D'ASE. {Bot.) Nom languedocien, cité par Gouan , du panicaut des champs ou chardon roulant. (J.) PAN AU LAU. [Bot.) L'hellébore fétide porte ce nom dans le Midi.' (Lem.) PANA. [Bot.) Nom du codapail au Sénégal. (Lem.) PANACEE. {Chini.) Le mot panacée étoit pour les anciens chimistes synonyme de remède universel. (Ch.) PANACÉE. (Bot.) Nom vulgaire de la berce branc-ursine. (L. D.) PANACÉE ANTARCTIQUE. (Bot.) Un des noms vulgaires de la nicotiane tabac. ( L. D.) PANACÉE BxVfARDE. (Bot.) Espèce de laser , laserpi- tiiini chironium. (Lem.) PANACÉE DE BAUHIN. (Bot.) C'est le panais opoponax. (L. D.) PANACÉE DES FIÈVRES QUARTES. (Bot.) Nom vulgaire de l'asaret. ( L. D.) PANACÉE DES LABOURS. (Bot.) C'est Pépiaire des bois, dite encore ortie puante. ( L. D. ) ^ PANACÉE MERCURIELLE. (Chim.) Les anciens chimistes pcnsoient qu'en sublimant le mercure doux ou protochlorure de mercure neuf fois de suite, puis le mettant en digestion dans Pesprit de vin , et décantant celui-ci , on obtenoit une panacée mercurielle qui n'avoit plus de causticité. Aujourd'hui on pense assez généralement que ces sublimations répétées peuvent déterminer la production d'une certaine quantité de sublimé corrosif. ( Ch. ) PANACÉE DE MONTAGNE. {Bot.) Nom vulgaire d'une espèce de berce, heracleum panaces. (L. D.) 3io PAN FANAGES. (Bot.) Ce nom est donné par Dodoëns au pa- nax cliironium de Daléchainps , laserpitiuin chironiuin de Lin- nseus; par Cornuti , à l'aralia racemosa ; par Dodoëns, au ferula nodijlora ; par Matthiole , à Vherncleum panaces. (J. ) PANACHE. (Bot.) Nom vulgaire de la frilillaire de Perse. (L. D.) PANACHE. (Entom.) Nom donné par Geoffroy à un genre d'insectes coléoptères à cause de la forme de leurs antennes, subdivisées en forme de plumes, dressées comme des pana- ches. Les deux espèces qu'il y rapportoit, ont été depuis rangées dans deux genres différens , l'une sous le nom de Drii,e, l'autre sous celui de ptilinus. Nous avons traduit ce dernier mot par celui de panache , et nous avons fait repré- senter l'insecte qu'il désigne sur la planche VIII , fig. 2, de l'atlas de ce Dictionnaire. Les driles ont en effet cinq articles à tous les tarses ; les élytres mous, le corselet plat. On a découvert depuis peu de temps que leurs larves, et même leurs femelles sans ailes, se développoieiit dans les coquilles des hélices, dont elles dévo- rent les mollusques; ce qui les a fait d'abord désigner sous le nom de cochléotones. Nous avions pour ainsi dire prévu cette circonstance par la manière dont nous avions rapproché cette espèce d'insectes de ceux qui ont des mœurs analogues, tels que les lyques , les téléphores , les malachies, et surtout les lampyres ou versluisans, avec lesquels nous les avions mis, en contact dans le tableau des apalytres ou mollipennes. (Voyez Drile. ) Quant aux véritables Panaches, ou à ceux qui conservent ici le nom qui leur a été primitivement donné par Geoflroy, ils forment un genre à part. Voici comment nous caracté- risons ce genre , qui appartient à une autre famille, celle des percebois ou térédyles , dont les élytres sont durs, le corps arrondi, alongé, convexe et solide: Antennes très-pectinées , en plumes , insérées au dci'ant des yeux; corps convexe, tcte en- gagée dans le corselet, de la largeur des élytres. Le nom de Ptilinus, créé par Geoffroy , vient évidemment du mot grec TrJiXov , qui signifie plume molle en panache flottant. Les panaches se rapprochent beaucoup des vrillettes, dont PAN 3.! ils ont, H ce qu'il paroit, les mœurs et les habihules. On n"a rapporté à ce genre que deux espèces , qui paroissent même des variétés de couleur et peut-être de sexe : telle est Le Panache brun, Ptilinus pectinicornis et pectinatus. Car. Oblong, brun ou noirâtre, avec les pattes pâles ou jaunes. C'est celui que nous avons fait représenter sur la planche indiquée au commencement de cet article. On le trouve sur les troncs des saules , des noisetiers. Quand on veut le saisir, il se blottit, tombe et simule long-temps le mort, à peu près comme les vrillettes. ( C. D.) PANACHE. {Ornith.)' Ce nom a été donné par quelques personnes à la femelle du paon. ( Ch. D.) PANACHE DE MER. (Chétop.) On trouve souvent ce mot employé dans quelques auteurs anciens, qui ont écrit sur les productions de la mer, pour désigner les animaux des ché- fopodes à tuyaux et surtout des amphitrites, à cause de la disj)Osition flabelliforme des organes branchiaux et tentacu- laires qu'ils font sortir des tubes qu'ils habitent. Voyez Vers. (Dk B.) PANACOCO. (Bot.) Aublct, dans ses Plantes de la Guiane , cite sous ce nom deux arbres de la famille des légumineuses, qu'il rapporte au genre Robinia. Le premier est le grand panacoco , ruhinia panacoco , dont le bois est rougeàtre, dur et compacte; ce qui lui a fait aussi donner le nom de bois de fer à Cayenne. I.e second est le petit panacoco, rolinia coccinea, existant aussi dans les Antilles, où Plumier Ta ob- servé, en le nommant pseudo-acacia. Il fait maintenant partie d'un genre distinct sous le nom d'ormosia coccinea. (J.) PANACÉE, Panagœus. {Entom.) Nom d'un genre d'in- sectes coléoptères établi par M. Latreille dans l'ordre des créophages ou carnassiers , pour y réunir certaines espèces de carabes, telle que celle nommée la grande cvoiyi [Carahus crux major) par Fabricius. (C. D.) PANAIS; Paslinaca, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones polypétales, de la famille des ombeUifères , Juss. , et de la pentandrie digynie, Linn., qui présente pour principaux caractères : Un calice à peine visible, entier; une corolle de cinq pétales entiers, égaux, roulés en dedans; cinq éta- 5i2 PAN mines à filamens capillaires; un ovaire infère, chargé de deux styles courts , réfléchis , à stigmates obtus ; un fruit comprimé, elliptique, forniédedeux graines presque planes, appliquées l'une contre l'autre par leur face interne et en- tourées d'un petit rebord membraneux. Les panais sont des plantes herbacées, à feuilles alternes, simples ou ailées, engainées à leur base , et dont les fleurs sont jaunes, petites, disposées en ombelles le plus souvent dépourvues de collerettes, ou qui sont formées, lorsqu'elles en ont, d'un petit nombre de folioles caduques. On en con- noit huit espèces , dont les deux suivantes sont les plus remar- quables. Panais cultivé , vulgairement Pastenade , Pastenaillë BLANCHE, Grand chervi : Pastinaca saliva, Linn., Spec, "bjG ; Blackw. , Herb. , tab. 379. Sa racine est bisannuelle, grosse comme le pouce ou davantage, charnue, pivotante, blan- châtre ou jaunâtre, d'une saveur un peu aromatique et sucrée : elle donne naissance à une tige droite, ferme, cannelée, fistuleuse , haute de trois à quatre pieds, rameuse, garnie de feuilles pubescentes, ailées, composées de folioles ovales, assez grandes, dentées, un peu lobées et incisées. Les fleurs sont régulières, disposées sur des ombelles ayant vingt à trente rayons. Cette plaute fleurit en Juin et Juillet. Elle croît naturellement en France et dans les parties méridio- nales de l'Europe, sur les bords des champs, dans les prés et les haies. On la cultive dans presque toute la, France et dans plusieurs autres pays. Par la culture, les feuilles et la tige, qui sont naturellement velues dans la plante sauvage, deviennent glabres , et la racine devient plus grosse et plus tendre, La racine de panais est un aliment sain , nourrissant, et qui passe pour échaulFant; on la regardoit même autrefois comme aphrodisiaque, et on en interdisoit l'usage aux jeunes filles dont on craignoit les dispositions à l'ajnour. Quoi qu'il en soit, cette racine est une de celles que l'on fait communé- ment entrer daiis les potages pour leur donner plus c!e goût. On doit prendre garde de ne pas confondre la racine de panais avec celle de ciguë, qui lui ressemble un peu par la forme et par la saveur. Jean Bauhin rapporte, qu'il a vu deux; PAN 3i3 familles qiii manquèrent de périr empoisonnées pour avoir commis cette méprise. Mais ces sortes d'accidens ne peuvent avoir lieu que l'hiver, lorsque les racines sont dépourvues de tiges et de feuilles, qui les feroient facilement reconnoître. On a prétendu que les panais trop vieux occasionoient le délire et la folie. Mais si ces accidens sont jamais arrivés, n'ont-ils pas plutôt été causés par quelque autre racine mal- faisante qu'on aura prises pour eux ? La médecine ne fait plus d'usage des panais comme médi- cament. Autrefois leur décoction a été employée dans les fièvres intermittentes , et leurs graines ont passé pour diu- rétiques, vulnéraires et fébrifuges. Dans certaines parties de l'Allemagne on fait avec les racines de panais, préparées par une longue coction, une sorte de conserve qu'on mange sur le pain en guise de confiture, qui a , dit-on , un goût sucré , agréable , et qui passe en même temps pour être très-saine. Au moyen de procédés convenables, et en les traitant par l'alcool , les panais donnent douze pour cent de sucre. Tous les bestiaux, et surtout les cochons, mangent les panais avec plaisir. Les vaches auxquelles on en donne, pro- duisent du lait en plus grande quantité et d'une excellente qualité. On cultive le panais sous deux rapports ; comme plante potagère , dans les jardins , ou pour servir de nourriture aux bestiaux, en le semant en plein champ, De la première manière la culture du panais est très- répandue ; sa graine se sème à l'automne ou plus souvent au printemps dans des planches de terre bien ameublie par un bon labour, et, en général, à la volée plutôt qu'en rayons. On enterre ensuite la graine avec le râteau et on la recouvre d'une légère couche de terreau. Lorsque le plant est levé, on l'éclaircit s'il est trop serré , on le débarrasse des mauvaises herbes et on l'arrose lors des chaleurs et des sécheresses, toutes les fois que cela paroît nécessaire. Selon que les panais ont été semés plus tôt ou plus tard , on peut commencer à en arracher en Juin ou Juillet; mais ce n'est qu'au mois de Septembre qu'ils ont acquis toute la qualité désirable. On a pcin , lorsqu'on en fait la récolte, d'en conserver dans le bout 3i4 PAN «l'une planche un nombre de pieds suffisant et des plus beaux pour donner de la graine Tannée suivante. En Allemagne, en Angleterre et en France dans quelques cantons, principalement dans la Bretagne, on cuU/ve Je panais en grand et avec beaucoup d'avantage pour la nourriture des bestiaux. Cette racine demande, pour réussir, un terrain subs- tantiel et frais, et qui soit bien préparé par deux bons labours. Elle ojTre l'avantage de ne souffrir aucunement des gelées et de pouvoir rejter dans les champs pendant tout l'hiver , pour 11 être arrachée qu'au fur et à mesure des besoins. On peut d'ailleurs la retirer de terre à l'automne, si on destine la place quelle occupe à du froment. Elle se conservera bien à la cave ou dans un cellier. Dans tous les cas on peut couper les feuilles dès le mois de Juillet, pour les donner aux vaches, aux moutons, et enfin faire paître ces animaux dans le champ en Septembre et Octobre. Panais ovopakax : Pastinaca opopanax , Linn. , Spec, oyG; Gouan, Illusb, , p. 19, t. i5 et 14. Sa racine est vivace , jau- nâtre, de la grosseur du bras; elle produit une tige haute de six à huit pieds, cylindrique, divisée, dans sa partie su- périeure , en rameaux pour la plupart opposés. Ses feuilles sont d'un vert un peu foncé; les radicales simplement ailées, à (rois ou cinq folioles; les suivantes deux fois ailées et très-grandes ; enfin , les autres diminuent successivement de grandeur, et le nombre de leurs pinnules se réduit de manière que les supé- rieures deviennent tout-à-fait simples ou même manquent tout-à-fait, et il ne reste que leur pétiole. Les fleurs sont petites, d'un jaune vif, disposées en ombelles assez garnies, convexes, terminales et munies de collerettes générales et partielles, composées de cinq à six folioles linéaires. Cette espèce croît naturellement dans le Midi de la France, en Italie, en Sicile, dans le Levant. La racine de cette plante fournit par incision , d.ins les pays chauds, une gomme résine, qui découle d'abord sous la forme d'un suc laiteux et qui se durcit au soleil. Cette gomme résine est connue dans le commerce sous le nom d'opopanax ou d'opopona.r. Elle se présente sous la forme de grumeaux irréguliers, plus rarement en larmes de ditïerentes g^rosseurs : à rextéricur elle est d'un rouge brun ; à l'inté- PAN 3i5 rieur , d'une nuance plus pâle, et varice de rouge et de jaune. Sa saveur est amère et chaude; son odeur, assez forte et peu agréable. Elle rend comme laiteuse l'eau dans laquelle on ia broie. C'est principalement de la Syrie qu'on nous apporte l'opo- ponax; il paroît être le même que celui des anciens et dont Dioscoride a parle liv. 5, chap. 46 ou 48. Le climat sous lequel a crû la plunfe dont on le retire , et même aussi l'âge de celle-ci, paroisscnt avoir une grande influence sur la nature de ce produit végétal. Celui que le professeur Gouan recueillit à Monipellier, soumis à l'analyse la plus exacte, ne lui a pas oflert un atome de résine, tandis que l'analyse chimique de l'opoponax du commerce a fait recounoitrc vingl-un sur cent de résine et près de dix-sept de gomme. Comme les autres gommes résines, produites par d'autres ombellifères, l'opoponax est essentiellement excitant, et il a été employé sous ce rapport dans l'aménorrhée, l'asthme humide, le catarrhe chronique, la paralysie, lesscrophules. On l'a aussi regardé comme antispasmodique. Aujourd'hui il est presque entièrement tombé en désjictude. (L. D.) PANAIS ÉPINEUX. (Bot.) Nom donné à I'Échinophore, (Lem.) PANAIS MARIN. (Bot.) Espèce de carotte, daucus gingi- dium. ( Lem. ) PANAIS SAUVAGE. {Bot.) Dans quelques endroits on donne ce nom à la berce, hcracleum sphondilium ; mais il est plus généralement employé pour désigner le panais cultivé qu'on rencontre à l'état sauvage. (Lem.) PANAM-PALKA. {BoL) Voyez Palka. (J.) PANAMBU-VALLI. (Bot.) Nom malabare, cité par Rhéede, du JJagellaria indica, (J. ) PANAPANA. {IchLhyol.) Au Brésil on donne ce nom au Pantouflier. Voyez ce mot. (H. C.) PANA-PANARI. {Bot.) Dans la Guiane les Caraïbes nom- ment ainsi le quapoj'a pana-panari d'Aublet, xaiithe parvijlora de Willdenow. (J.) PANARGYRE, Pa/ia;-gyri/m. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs composées, de la famille des eorymhi- JJres , qui se trouve renfermé par un groupe particulier, 3.6 PAN que M. De Candolle a nommé labiatijlores et qui répond aux chénanthophorées de Lagasca, Ce genre comprend des plantes herbacées, soyeuses, ar- gentées, à feuilles linéaires, subulées; les inférieures Irès- rapprochées; les supérieures alternes; les fleurs sessiles, ter- minales, très-serrées, la plupart munies de trois bractées à leur base, offrant pour caractère essentiel : Un calice double; l'extérieur plus court, à cinq folioles linéaires, très-étroite«; les folioles du calice intérieur ovales, rapprochées, à cinq fleurs; une corolle uniforme, composée de fleurons à deux lèvres; la lèvre intérieure à deux divisions profondes, rou- lées en dehors; cinq éfamines syngénèses ; le réceptacle nu; les semences surmontées d'une aigrette sessile et plumeuse. Lagasc, Aman. nat. de las Esp., vol. i , pag. 33; Decand., Ann. du Mus., vol. 19, pag. 67. (Poir.) PANARINE. (Bot.) Voyez Paronychia. (Lem.) PANASU. (Bot.) Selon Acosta, cité par Clusius, les habi- tans de Canara nomment ainsi le jaquier, artocarpus jacca, qui est le jaca du Malabar, le panazou panax de Guzarate, des Persans et des Arabes. Acosta ajoute que le fruit de cet arbre, bon à manger, présente à Goa deux variétés; l'une, supérieure, nommée barca; l'autre, moins bonne , qui est le papa ou girasol. ( 3. ) PANATAGO, PARITOIRE, PERCE- MURAILLE. {Bot.) Ces noms vulgaires sont donnés, dans divers lieux de la France, suivant M. De Candolle, à la pariétaire officinale, qui croit dans les fentes des murs ou à leur pied. (J. ) PANATALLIO. (Bot.) Nom languedocien de la pariétaire, selon Gouan. (J. ) PANATIEIRO ou BARBAROTO. (Entom.) Ces noms sont donnés aux blattes en Languedoc. (Desm.) PANAX. {Bot.) Ce nom, employé d'abord par Théophraste, a été appliqué, faute d'indication suffisante, à plusieurs plantes très-différentes, ainsi que le nom panaces , qui paroît quel- quefois lui être substitué. On n'a point été d'accord sur le panax chironium de Théophraste, qui, regardé comme plante médicinale , tiroit probablement son surpom du centaure (^hiron, versé, selon la fable , dans la connoissance des simples. Cordus confondoit ce panax avec l'année, inula helenium ; PAN 3i7 Tabernaemontanus, avec le senec/o doria; Camerarius, avec le pastinaca opopanax; Matthiole , avec l'hélianthème oi-dinaire j Daléchanips, avec le laserpiiium chironium, observant aussi que quelques-uns l'asiimiloient au luplevrum rigidum. hlielian- Ihemum pilosum étoit encore , selon Camerarius , un panax chironium minus; le pastinaca opopanax , déjà cité, éttit le panax coslicum de C. Bauhin , le panax heraclium de Morison. Ce dernier nom s'appliquoit aussi, soit au laserpitium chiro- nium, soit au géranium robertianum , plantes très- différentes. Lobel nommoit panax asclepium, le ferula nodijlora, et VJiera- cleum panaces étoit un panax sphondilifolio de C. Bauhin. Ces citations suffisent pour prouver qu'on ne connoit pas le panax des anciens. Peut-être, pour éviter une nouvelle con- fusion, il eût été convenable de le laisser de côté, en l'aban- donnant aux discussions des savans. Linnasus a pensé le con- traire, et l'a employé pour désigner un genre de la famille des araliacées , dont le ginseng du Canada fait partie. (J.) PANAZ, PANAX. (Bot.) Voyez Panasu. (J.) PANCAGA. (Bot.) Nom malais du pes equinus de Rumpii, hjydrocotjle asiatica, dont les feuilles présentent la forme d'un pas de cheval. (J.) PANCALIER. {Bot.) Nom d'une variété de chou. (L. D.) PANCARPON. {Bol.) Nom grec ancien, cité par Ruellius, du chamœleon niger de Dioscoride , carthanius corjmhosus de Linnaeus , qui est notre cardopatium. (J.) PANCASEOLUS. {Bot.) Suivant Césalpin , ce nom étoifc donné dans PPltrurie à la terrenoix , bulbocastanum de Tral- iien, Daléchamps , C. Bauhin, Tournefort et autres; bunium de Dodoèns et Linnaeus, dont la racine tubéreuse est bonne à manger. (J.) PANCHOTTE. {Ornith.) Salerne, p. 233, donne ce terme comme un des noms vulgaires du rouge-gorge , motacitla rubecula, Linn. (Ch. D.) PANCHRUS. {Min.) Cette pierre, indiquée par Pline, liv. 37, chap. 10, par cette seule phrase : Panchrus fere ex omnibus coloribus constat , paroît être encore une opale ou toute autre pierre offrant les couleurs de Piris. (B.) PANCIATICA. {Bot.) Ce genre de plantes, fait par Picci- voli , est le cadia de Forskal et de WiUdenow. (J.) 5î8 PAN PANCORO, PANCUROD, NINO. (Bot.) CamelU cite et figure sous ces noms un petit arbre des Philippines, qui a tout le port d'un royoc, morinda, et de Paftinité avec le rnorinda citrifolia. Il dit que son bois et sa racine sont d'une couleur safranée et sont employés dans les teintures, en quoi il se rapproche du Lingo de Madagascar (voyez ce mot). Nous possédons en herbier un échantillon apporté des Philippines par Sonnerat, et semblable à la figure de Camelli. (J. ) PANCOVIA. (Bot.) Heister désignoit sous ce nom un pentaphylloides de Tournefcrt , différent des autres par le réceptacle ou support des graines, qui est spongieux. Linnseus en a fait son comarum, qui a été adopté. Willdeuow a publié plus récemment un a\iire pancovia , dont le caractère incom- plet ne permet pas d'assigner sa vraie place dans l'ordre naturel. (J.) PANCRACON. [Bot.) Un des noms grecs anciens du tliapsia, plante ombellifère , suivant Mentzel. (J. ) PANCRAIS ou PANCRATIER; Pancralium, Linn. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones , de la famille des narcis- sécs , Juss. , et de l'hexandrie monogamie , Linn. , dont les princi- paux caractères sont les suivans : Spathe multiflore, marces- cente; corolle monopétale, infundibuliforme, ta limbe dou- ble ; Pextérieur à six découpures étroites , lancéolées , ouvertes : lintérieur monophylle, campanule, ayant son bord partagé en douze divisions formant une sorte de couronne ; six éta- mines à filamens subulés, insérés alternativement sur une des divisions du limbe interne, chargés d'anthères oblongues, va- cillantes; un ovaire infère, surmonté d'un style grêle, plus long que les étamines , terminé par un stigmate obtus; une capsulearrondie, à trois valves, à trois loges, renfermant plu- sieurs graines globuleuses. Dioscoride, liv. 2, chap. i65, donne le nom de nar;jpa7/5f {?ancralion), qui signifie toute- puissance, à une plante dont les propriétés ne sont cependant qu'assez ordinaires. Un nom aussi emphatique ft'eût dû être consacré qu'à Tespèce qui eût possédé les vertus les plus recommandables. Sans s'arrêter à cette considération, et sans chercher d'ailleurs des rapports entre la plante de Dioscoride , qui est restée douteuse pour les modernes, à cause de la description trop imparfaite qu'en a PAN 3)9 laissée cet auteur, Linné a transporté le nom de Pancratiiim à un genre de végétaux remarquables par la beauté de leurs Heurs, et ayant souvent une odeur agréable, analogue à celle des narcisses, à la famille desquels ils appartiennent. Ce réfor- mateur de la botanique n*a mentionné, dans la première édition de son Species plantarum imprimée en lyÔD, que sept espèces de ce genre : aujourd'hui on en connoît plus de trente, parmi lesquelles deux seulement croissent naturellement dans les parties méridionales de l'Europe; toutes les autres sont exotiques et originaires des pays chauds des autres parties de la terre. Les pancratiers sont des plantes herbacées , à racines bul- beuses, à feuilles simples, radicales, engainantes à leur base, et dont les fleurs, grandes et belles, sont rafement solitaires , mais le plus souvent ramassées plusieurs ensemble dans une spathe commune et disposées en une sorte d'ombelle. Pancratier maritime , vulgairement Lis matthiole ; Paii- cratium maritimum , Linn. , Spec, 418. Sa racine est une bulbe à peu près ovoïde, laquelle produit cinq à six feuilles linéaires, planes, ou à peine canaliculées, d'un vert un peu glauque, parfaitement glabres. Ses fleurs sont blanches, agréa- blement odorantes, grandes, portées sur des pédicelles courts, enveloppées, avant leur épanouissement, dans une spathe bi- fide, et disposées, au nombre de six à huit, en une sorte d'om- belle au sommet d'une hampe de huit pouces de hauteur, ou environ; le tube de leur corolle est très-alongé. Les graines sont comprimées. Cette plante croît naturellement dans les sables des bords de l'Océan et de la Méditerranée, en France, en Espagne, en Italie, etc.: elle fleurit en Juillet et Août. On voit rarement cette espèce dans les jardins du Nord de la France, quoique ses belles fleurs dussent l'y faire cultiver; mais elle paroit ne pouvoir se passer d'un sol et d'un air im- prégnés de sel, tels que sont les bords de la mer : pour la posséder, il faut chaque année en faire venir de nouveaux ognons des pays maritimes, parce que ceux qui ont fleuri une fois dans nos jardins, n'y donnent jamais de nouvelles fleurs* Ces bulbes sont émétiques, ainsi que j'en ai faitFexpérience. On m'a assuré qu'il étoit possible de retirer une certaine quantité d'huile des graines , et j'ai vu , aux environs de 520 PAN I3ayonne,les restes d'une plantation qu'on avoit formée de ce pancratier pour en obtenir ce produit; mais l'entreprise a été Lientôt abandonnée, probablement à cause du peu d'avantage qu'on en avoit retiré. Pancratier d'Illvrie ; Pancralium illyricum , Linn. , Spec. , 418. La bulbe de cette espèce est grosse comme le poing et même plus i elle produit six à huit feuilles lancéolées-linéaires, glauques, un peu canaliculées. A côté de ces feuilles s'élève une hampe semi-cylindrique, un peu tranchante, haute de dix à douze pouces, terminée par six à douze fleurs blanches, assez grandes, très-agréablement odorantes, portées sur des pédoncules de la longueur de l'ovaire et disposées en ombelle ; le tube de leur corolle est assez court, et la spathe est mo- nophylle. Cette espèce croît naturellement dans l'île de Corse , en Sicile, en Illyrie; on la cultive dans les jardins, où elle^ fleurit chaque année au mois de Mai ou au commencement de Juin. On peut la planter en pleine terre dans le climat de Paris , en ayant soin de la couvrir avec de la grande paille , lorsque le thermomètre descend quatre ou cinq degrés au- dessous de glace. On la multiplie de cayeux. Pancratier des Antilles: PancraLium caribœum, Linn., Spec, 418; Jacq. , Amer., Pict., t. 102, et Hort., 3, tab. 11. Sa ra- cine est au moins de la grosseur du poing; elle pousse plu- sieurs feuilles lancéolées, lisses, pointues, longues de deux pieds ou environ, et une hampe de même hauteur, compri- mée, à deux tranchans, terminée par huit à dix fleurs blan- ches, grandes, d'une odeur très -suave, analogue à celle de la vanille. La spathe est membraneuse, irrégulièrement déchirée. Cette espèce croît naturellement dans les Antilles ; on la cultive dans les serres chaudes, où elle fleurit deux à trois fois chaque année. Pancratier d'Amboine : PancraLium amhoinense, Linn. , Spec^ 419 ; Lois., Herb. amat., t. 614. Sa racine est une bulbe ovoïde , grosse comme la moitié du poing; elle produit plusieurs feuilles cordiformes, plus larges que longues, pétiolées, acu- minées càleur sommet, nerveuses et très-glabres, de même que toute la plante. La hampe, qui sort de la racine à côté des feuilles, est cylindrique, haute de quinze pouces ou environ, terminée par une ombelle de quinze à vingt fleurs blanches,. ■ PAN 521 pëdoncnlées, et munie à sa base d'une spathe lancéolée, une fois plus longue que les pédoncules propres. Cette espèce est originaire de Tile d'Amboine, d'où elle a été apportée en Europe par les HoUandois, il y a cent trente et quelques années; elle s'est répandue depuis dans les difïérens jardins de l'Europe, où on la cultive en serre chaude. Ses fleurs pa- roJssent au mois de Juin ou de Juillet. On cultive encore dans les serres chaudes les Pancratium speciosum , lill orale , fragrans , declinatum etvereciindurn. ( L. D.) PANCKATIUM. (But.) Plusieurs plantes monocotylédones ont reçu des anciens ce nom. Gesner le donnoit à deux mus- cari ; Guilandinus et Clusius à ia scille; Dioscoride et Césal- piu à un ail, aUium wagicum; Lobel , Daléchamps et Taber- naL'montanus l'ont appliqué à deux plantes auparavant nom- mées narcissus maritimus et narcissus iltjricus: ils ont été suivis en ce point par Linua-us, qui, dans son Species , a établi le genre Pancratium, adopté assez promptement par les botanistes et rang • dans la famille des narcissées. Voyez Pancracs. (J.) PAiNCRE. (Ornith.) Selon l'auteur des articles d'ornitho- logie du Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, ce nom est donné vulgairement, dans le département de l'Ain, au petit butor ou blongios , ardea minuta et danulialis , Gmel. , (Ch. D.) PANCRÉAS. (Anat. et Phjs,) Voyez Système digestif. (F.) PANCUROD. (Bot.) Voyez Pancoro. (J.), PANDACA. (Bot,) Ce genre de M. du Petit-Thouars, fait sur un arbrisseau de Madagascar , paroît congénère du taber- nœmontana dans la famille des apocinées. (J.) PANDACAQUI. [Bot.) L'arbre de la Nouvelle-Guinée, cité sous ce nom par Sonnei-at, que Linnœus fils avoit rapporté au chiococca, dans les rubiacées, a été réuni par nous au tahernœniontana dans les apocinées. (J. ) PANDALE, Pandalus. [Crust.) Genre de crustacés déca- podes macroures, fondé par M. Leach , et dont nous avons exposé les caractères dans l'article Malacostracés , tome XXVIII, page 3i5. (Desm.) PANDAN. (Bot.) Nom du baquois , pandanus, à Sumatra; c'est le pangdan des Philippines, cité par Camelli. Le nom de baquois est aussi prononcé vacoua à Madagascar. (J. ) 37. 21 ^^■^ PAN PANDAN-CONGEY. (Bot.) Espèce de crinum de Sumatra, presque semblable au Salandap. Voyez ce mot. (J. ) PANDANÉES. {Bot.) Nous avions entrevu dans le Gênera plantarum Taffinifé existante entre le Sparganium , un des genres des Typhinées, et le Pandaniis , en laissant néanmoins ce dernier genre parmi ceux dont la famille n'étoit pas dé- terminée. Richard, dans les Annales du Muséum, vol. 17, avoit confirmé et étendu ce rapport. Ensuite M. R. Brown , confondant les typhinées avec les aroïdes. a établi à la suite la nouvelle famille des pandanées. Les observations de Ri- chard et de M. Mirbel, sur la structure de l'embryon du pan- danus , ont concouru à compléter le caractère général de cette f;imille, qui sera placée parmi les monocotylédones , près des aroïdes et des t^^phinées, lesquelles doivent toujours constituer une famille distincte. Les pandanées ont les organes sexuels séparés, soit sur le même pied, soit sur des pieds différens. Elles n'ont ni calice ni corolle. Les fleurs mâles sont un assemblage de filets plus ou moins alongés , et terminés chacun par une anthère oblon- gue et biloculaire. Les fleurs femelles sont un assemblage de beaucoup d'ovaires réunis en tête, plus ou moins serrés sur un spadice commun, couronnés chacun par un stigmate ses- sile. Ces ovaires anguleux, par suite de la pression mutuelle qu'ils éprouvent, sont tantôt distincts, et devenant des brous unilocuhîires monospermes, tantôt réunis plusieurs ensemble et formant alors des fruits mulîiloculaires mono- ou poly- spermes. Les graines, insérées au fond de chaque loge, et conséquemment dressées, sont presque entièrement remplies par un périsperme charnu, à la base duquel est placé un petit embryon cylindrique monocotylédone , dont la radicule descendante est plus courte que le cotylédon. La tige est ligneuse, très-basse , conformée en arbre comme les palmiers , et de même inégale à sa surface par l'impres- sion des vestiges de feuilles tombées. Les feuilles subsistantes sont rassemblées en touffe terminale, engainées à leur base, simples, longues et entières, épineuses sur la côte moyenne et sur les bords, ou pennées comme celles du dattier et sans épines. Du milieu de ces touffes de feuilles s'élèvent les .«pa- dices couverts de fleurs. PAN 323 Les genre5 rapportés à cette famille sont le Pandanas, le Nipa, auparavant mal placé parmi les palmiers, et le Phjtele- plias de la Flore du Pérou , oti elephantasia de "Willdenow. (J.) PANDANUS. [Bot.) Voyez Baqloi. (Poir.) PANDARE, Pandarus. (Crust.) Genre de crustacés de l'ordre des pœcilopes, fondé par M. Leach , et décrit dans ce Dic- tionnaire dans l'article MALACosTRAcés, tom. XXVIII, p. Sgi. (Desm.) PANDI-AVANACU. (Bot.) Espèce de ricin du Malabar, semblable à Ya^'anncu , qui est le ricin ordinaire; elle est seulement, suivant Rliéede , plus élevée, plus grande dans toutes ses parties et plus colorée en rouge. (J. ) PANDION. {Ornith.)M. Savigny , dans ses Oiseaux d'Egypte et de Syrie, donne ce nom générique aux balbuzards. (Ch.D.) PANDIONIA AVIS. [Omith.) L'oiseau désigné chez les an- ciens par cette dénomination et par celle de daulias aies y est le rossignol , motacilla luscinia , Linn. (Ch. D.) PANDIONIS ALES. (Ornith.) Ce nom est donné chez les poètes aux hirondelles. (Ch. D.) PANDI-PAVEL. (Bot.) Le momordica charantia, plante cucurbitacée, est ainsi nommé au Malabar, de même que sa variété, qui est le pavel. Vahl fait de celle-ci une espèce distincte, momordica muricata. (J. ) PANDORE, Pandora. (Malacoz.) Genre de malacozoaires lamellibranches, peu différent, quant à l'animal, des solens , au point que M. Poli confond l'espèce qui le constitue avec ceux-ci sous le nom d'hypogée, mais dont la coquille est trop différente pour pouvoir être conservée dans le même genre. C'est à Bruguière qu'on en doit la proposition dans les planches de l'Encyclopédie méthodique : mais c'est M. de Lamarck qui l'a le premier caractérisé. 11 a été adopté depuis par tous les zoologistes. Voici les caractères que nous avons assignés à ce genre : corps très-comprimé, assez alongé, en forme de fourreau par la réunion des bords du manteau et sa conti- nuation avec les tubes réunis et assez courts; pied petit, plus épais en avant et sortant jiar une fente encore assez grande du manteau; branches pointues en arrière et prolongées dans le tube; coquille régulière, alongée, très- comprimée, iné- quivalve, inéquilatérale ; la valve droite tout-à-fait plate, 324 PAN avec un pli indice du corselet; sommets très-peu marqués; charnière anomale formée par une dent verticale , cardinale sur la valve droite, entrant dans une cavité correspondante de la gauche: ligament interne, oblique, triangulaire, inséré dans une fosse peu profonde, abords un peu saillans sur chaque valve: deux impressions musculaires, arrondies, sans trace d'impression palléale. La forme de cette coquille est réelle- ment toute particulière et n'a daualogie qu'avec quelques corbules. Le pli postérieur de la grande valve avoit déterminé Linné à faire de l'espèce principale de ce genre une telline. On ne connoit encore que deux espèces de pandore et toutes de nos mers. Aucun auteur ne dit qu'il y en ait dans d'autres pays. Il paroit qu'elles vivent constamment enfoncées dans le sable. L'un et l'autre sont nacrés à l'intérieur cl fort minces. La V. ROSTRÉE , P. rostrata , de Lamk. ; Tellina inœquivalvis , Linn. , Gmel., page 11118, n." :i3 ; Enc. méth. , tab. 1 1 , tig. 106, a, i, c. Coquille atténuée, prolongée et comme rostrée du côté postérieur; ce qui la rend un peu anguleuse. De toutes les mers d'Europe. La P. OBTUSE, P. obtusa, Leach et de Lamarck, Anim. sans vert., t. 5 , page 49g , n.° 2. Coquille plus petite que la pré- cédente, dilatée, très-obtuse, à peine anguleuse à l'extré- mité postérieure. De l'Océan britannique. (De B. ) PANDORE. [Foss.) J'ai trouvé dans la couche du calcaire grossier de Grignon , département de Seine-et-Oise , une pe- tite espèce de ce genre, à laquelle M. Deshayes a donné le nom de pandore de Defrance , pandora Defrancii , Descript. des coq. foss. des env. de Paris, vol. 1", pag. 69, pi. IX, fig. i5 — 17. Ces petites coquilles n'ont que trois lignes de largeur sur deux lignes de longueur; elles sont plates, na- crées, et portent un rostre comme la pandore rostrée. Elles sont rares. Pandore nacrée; Pandora margaritacea , Def. J'ai trouvé dans le sable coquillier de Loignan , près de Bordeaux, trois valves gauches de cette espèce ; mais je n'ai point rencontré l'autre valve. Elles sont minces, convexes et nacrées. Lar- geur, quatre lignes; longueur, deux lignes. ( D. F.) PANDULFIA. {Bot.) Nous avons donné ce nom au genre ^ PAN 32S Bellincinia de Raddi , fondé sur le Jungermannîa lœvigata de Roth (Mich, , Gen., tab. 6 , fig. 1 ) , et caractérisé ainsi par lui : Calice comprimé, lisse, presque à deux lèvres et ia- cinié- denté; coiffe ou corolle monopétale, membraneuse, pellucide , diversement découpée ; capsule ovale ou ovale- arrondie , s'ouvrant en quatre valves égales, portée sur un pédicule délicat, pellucide, celluleux, qui croit avec une exlréme rapidité, comme cela s'observe aussi dans tout le genre Jungermannia. (Voyez J ungermannia lisse, n." i5 , à l'ar- ticle JUNGERMANNIA. ) Le nom de panduijia rappelle celui d'un sénateur florentin, qui contribua de ses deniers à la publication de plusieurs planches du Noi'a gênera de Michéli. (Lem.) PANDURIFORME [Feuille]. {Bot.) En violon, c'est-à- dire, oblongue et ayant de chaque côté vers le milieu un sinus arrondi ; exemple : convolvulus panduratus , rumex pulcher , etc. (Mass.) PANEAU. (Ornith.) Petit du paon. (Ch. D.) PANEL. {Bot.) L'arbre que Rhéede cite sous ce nom malabare , est congénère , selon Adanson , du lani des Mala- bares, dont il fait un genre en conservant ce dernier nom. Ce genre est le même que le Myrohalanus de Gsertner, qui a été adopté et qui donne son nom à la famille des myrobo- lanées. Le pamea d'Aublet devra peut-être devenir une autre espèce du même genre. (J.) PANEM-PALKA. {Bot.) Voyez Palka. (J.) PANE-POI. {Bot.) Nom brame du niruri des Malabares, espèce de phyllanthe. (J. ) PANEURSDE SOTRÉ ou BALAIS DE SORCIERS et RE- BROUSSES. {Bot.) Les paysans des Vosges donnent ces noms aux branches de sapin attaquées du petit champignon décrit dans ce Dictionnaire à l'article ^cidie sous le nom d'tccidig du sapin. (Lem.) PANFOURMEN. {Bot.) Nom languedocien du samolus va- lerandi , ou mouron d'eau, selon Gouan. (J.) PANGA. {Ornith.) Voyez Guira ?anga. (Ch. D.) PANG-GOUELING. {Mamm.) Nom d'un animal des Indes orientales, dont nous avons fait Pangolin. V. ce mot. (F. C.) PANGI ; Pangium, Rumph. {Bot.) Arbre peu connu, qui 3.6 PAJN croît aux îles Moluqucs. Son fruit, de la grosseur et de la forme d'un œuf d'autruche, est un drupe ridé à sa surface, et formé d'une chair blanchâtre, peu épaisse, enveloppant plusieurs noyaux, dont les amandes donnent, par expression, une huile bonne à manger. Le tronc de cet arbre est très-élevé et droit. Les feuilles sont simples, alternes ou éparses, pétio- lées, en cœur, amples, trilobées , quelquefois entières. (Lem.) PANGIRO. (Bot.) Nom brame de ïerythrina indica , sui- vant Rhéedc. (J.) PANGITES. (Mm.) On croit que cette pierre, mentionnée dans Strabon^ étoit un jayet. (B.) PANGOLIN; Manis, Linn. (Mamm.) Genre de mammi- fères de l'ordre des édentés et de la tribu des édentés propre- ment dits. Les pangolins sont, par le défaut absolu de dents et par leur genre de nourriture, les représentans des fourmiliers d'Amé- rique dans l'ancien continent. Leur singulier appareil der- mique leur donne aussi quelque analogie avec les tatous, bien que cet appareil présente des différences importantes dans ces animaux. Une espèce de ce genre qui haJîite l'Inde, est signalée de- puis long-temps. Élien {lib. XVI , cap. 6) l'a indiquée sous le nom de phattagen, et quelques voyageurs l'ont désignée sous celui de lézard écailleux ; une seconde , à laquelle Buffona trans- porté la dénomination de phattagen, en la changeant en celle de phatagin, habite l'Afrique; entin, une troisième, que nous avons distinguée, est particulière à Pile de Java. Le nom de pangolin, adopté par les naturalistes françois pour le genre dont nous traitons dans cet article, vient du mot pangoelling , ou pangulling , qui est employé dans PInde pour désigner la première espèce. Linné a nommé ce genre Manis, et cette désignation a été adoptée par Schreber et par tous les naturalistes françois et étrangers, à l'exception de Brisson, qui a proposé celle de pholidolus, etdeStorr, qui l'a adoptée. Les pangolins sont des animaux très-remarquables par leur forme générale et par les écailles fortes et nombreuses qui re- couvrent leur corps en dessus. Ils sont de forme alongée, demi-cylindrique; leur tête est amincie vers le bout; leur PAN ^27 queue très-grosse et très-longue-, leurs membres sont courts et armés de fortes griffes; en un mot, ils ressemblent beaucoup à des reptiles sauriens dont les écailles seroien.t imbriquées, et il n'y a pas lieu d'être surpris qu'ils aient été désignes par le nom de lézards. Leur tête est un cône plus ou moins alongé, à base arrondie de toute part; leur museau est par conséquent plus ou moins prolongé : leur bouche est petite, terminale, tout-à-fait dé- pourvue de dents de quelque nature que ce soit. Leur langue est fort loiigue, ronde, et susceptible de sortir de la bouche comme celle des fourmiliers. Leurs yeux sont petits, ronds, placés à peu près à moitié de la longueur de la tête, vers le bas de ses côtés. Il n'y a point d'oreilles externes, et le méat auditif est très-rapproché des yeux. Leurs pieds sont tous pour- vus de cinq doigts armés d'ongles robustes et crochus. Leur queue, très-longue, est aussi large que la croupe à sa base , et en fait la continuation : comme le corps, elle est bombée en dessus, plane en dessous, et couverte de larges écailles cor- nées, triangulaires, imbriquées en quinconce, attachées^ aj^ peau par leur base, et ayant leur surface supérie»",' deux moins striée en long. Les mamelles sont a" '/ , .^^ „__ r, ,1 • .• Af ^ • -onne de quelques par- Dans la description que M, Cuv- i • k ..r>.ir«P ,•^1 w. 4 ^r.n des Indes ou de celui a courte ties du squelette '^" r---»^"" "^ . . , ^ «^hU^c queue, nous avons remarqué les traits suivans : les orbites sont ronds, petits, placés vers le bas des côtés de la tête, et conscquemment très-éloignés l'un de l'autre; les arcades zy- gomatiques sont incomplètes, et les deux apophyses qui les forment, ne se joignent que par un ligament : il n'y a point d'os jugal; les os du nez sont érhancrés à leur bord inleneur et entrent par le haut dans une échancrure commune des os du front; l'os maxillaire n'entre point dans l'orbite, il hnit au point où il donne son apophyse zygomatique, qui est courte et pointue; il n'y a point d'os lacrymal, ou s'il y en a un, il est très-petit: Ja suture fronto-pariétale est à peine anguleuse en arrière, mais l'occipitale forme un angle en avant tres- sensible entre les bords postérieurs des pariétaux. Il ny a point d'interpariétaU La caisse ne doit s'cssitier que très-tard, et M. Cuvier ne l'a jamais vue que comme un anneau vesica- leux. Les iutermuxiiUires sont assez longs , et montent oblique- 528 PAN ment jusqu'à moitié de la hauteur des os du nez; il n'y a pas de dents; mais le maxillaire et le palatin sont renflés le long de leur côté, tn sorte que le milieu du palais forme un long demi -canal; il n> a point d'apophyses ptérygoïdes externes au sphénoïde: le trou sousorbitaire est petit; le trou optique est médiocre; le sphéno-orbitaire rond et grand; le condy- loïdien large; le déchiré postérieur et le carotidien sont très- petits. Le maxillaire inférieur est assez foible et sans branche montante. Le phatagin de Buffon , ou respècc d'Afrique , dif- fère du précédent par une tête plus grêle, et surtout parce qu'à la place où devoit être l'os lacrymal, il y a une grande pièce ovale, sans aucun trou, que M. Cuvier croit appartenir à l'ethmoïde : il n'y a nulle part de trou lacrymal. « L'omoplate , comme dans les fourmiliers , est fort large ^ d'avant en arrière ; son arête est saillante et placée à peu ^ près au milieu de la face externe, et son bord spinal est ai- * rondi; l'humérus est gros et court et surtout très-large dans « le bas; les deux os de l'avant-bias sont distincts, l'articula- « tion du radius se fait eu ginglyme et correspond à la fois aux -^pux portions saillantes delà poulie qui termine l'humérus : <^ ce ra... ^^^ d'ailleurs aplati et élargi dans le bas; le cubi- i"/", 1 - • il- . , , ...lit, et le « les trois avant-oerniers sont places transvers»'»'' , , , . dernier de tous, très -long, cylindrio.-- ^ ^°"^^''; '^""/ ^^ « pangolin, aplati dans le nh-»"'' «^ ^^'""""^ en deux forts « tendant, qui, dans le phatagin, vont jusqu au bassin et « aident beaucoup ces animaux à se ployer en boule. ^^ Ces animaux ont les organes génitaux séparés de l'anus ; leur estomac est légèrement divisé dans le milieu : ils manquent de cœcum. Les habitudes des pangolins sont peu connues ; on sait seulement qu'ils se nourrissent de termes, comme le font les fourmiliers d'Amérique, en plongeant leur langue visqueuse dans les débris des habitations de ces insectes , qu'ils détruisent avec leurs ongles : lorsque leur langue est couverte de termes, ils la font rentrer subitement dans leur bouche pour avaler cette proie , ne tardant pas à la faire sortir de nouveau pour saisir de nouveaux insectes. Ils marchent avec lenteur, et n'é- chappent à leurs ennemis qu'en se roulant en boule sur eux- mêmes, position qui relève les pointes de leurs écailles et les rend assez difficiles à aborder. On dit qu'ils se creusent des terriers. 5jo pan Le Pangolin de l'Inde ou a gkosse queue (Mams macroura) est le Phattagen d'Élien , le Grand lézard écaillé de Perrault, YArmadillo squamatus major ceylanicus , seu diaholus lajamnicus dictas de Séba; le Lacertus squamosus indiens de Bontius; le Tatu mustelinut de Klein; le Pangolin de Buffon, Hist. nat., tom. lo, pi. 3,4; le Manis pentadact^la de Linné, et le Manis Irachyura d'Erxleben ; le Manis crassicaudata de M. Geoffroy; le Pangolin a queue courte de M. Cuvier, Règne animal, et Ossemens fossiles, tome 5, part. iJ' Cet animal a jusqu'à deux pieds trois pouces de longueur, sur quoi sa queue a un pied six ou sept pouces. Il a la tête petite, pointue et conique; le corps asseï^ gros; la queue extrêmement large a sa base, assez convexe en dessus; l'ongle du doigt du milieu des pieds de devant de beaucoup plus fort que ceux des autres doigts: cette disproportion n'étant pas aussi marquée aux pieds de derrière. Les écailles du corps, de corne blonde, très- grandes, très-épaisses, triangulaires, tranchantes sur les bords, striées longitudinalement à la base et terminées par une seule pointe obtuse, sont disposées en onze rangées lon- -•^-"linales sur le dos et en trois seulement sur la queue (non compri... ^^,^^ ^^^ ^^^,^^ ^^,. ^^,^j piiée, e„ aeux pour for- mer 1 arête du i.. ^ ^ ^^^ ^^^^ grandes sont situées sur le mi- lieu du dos, de la croupe ei o. ,^ 1,^^^ ^i^ i^ queue ; la face su- périeure du museau est garnie de petites écailles, ainsi que les pattes depuis leur base jusqu'à la naissance des ongles. Quelques soies très-longues prennent naissance de la base la- térale des écailles du dos; la partie inférieure de la tête et du corps, ainsi que la face interne des membres à leur base, sont couvertes d'une peau nue : les ongles sont blonds. Cette espèce, la plus anciennement connue, se trouve sur le continent des Indes orientales, et peut-être existe-t-elle aussi dans quelques iles de l'Océan indien. On dit qu'au Ben- gale le nom de badjarlila désigne le pangolin; mais est-ce bien cette espèce. Pennant a décrit sous le nom de manis à large queue , hroad tailed njaMis(Traiis. phil., Co, 1. 1 1), un pangolin deTranquebar qui avoit les caractères principaux de celui que nous venons de décrire , mais auquel il ne donne que quatre doigts aux pieds de derrière. Ce dernier caractère seroit décisif pour PAN 53i admettre cette espèce, s'il étoit bien certain; toutefois M. Cuvier dit qu'il ne voit aucune distinction spécifîqxie pour cet animal, ainsi que pour celui qu'a décrit et représenté M. Leslie dans le i/' volume des Mémoires de Calcutta, art. 20. Le PANGOLrN d'Afrique {Manis africanus) est le Lacertus squamosus peregrinus de Clusius; le Lézard de Chisius et de la Bibliothèque de Sainte-Geneviève, cité par Perrault; le Pholidotus longicaudatus de Brisson; le Phatagin de BuiTon, Hist. nat. , tom. 10, pi. 35; le Manis tetradactyla , Linn.; le Manis ma- croura d'Erxlebeu; le Manis phatagus de Boddaert; le Manis longicaudatus ou Phatagin de MM. Cuvier et Geoffroy ; peut- être le Quogolo de Desmarchais. Plus petit que le précédent, son corps, depuis le bout du museau jusqu'à Forigine de la queue, peut avoir un pied deux pouces de longueur, et celle- ci n'a pas moins d'un pied sept pouces. 11 a la tête plus poin- tue que le pangolin proprement dit; le corps plus alongé, là queue plus longue et plus déprimée : le dessus de la tê(e est couvert de petites écailles, jusque près du museau. On compte onze rangées longitudinales d'écaillés sur le corps , dont les deux plus externes de chaque côté présentent des carènes très-prononcées; trois rangées entières sur la queue et une de chaque côté, en formant le bord; trois rangées d'écaillés sous cette même queue : les écailles des cuisses, perpendicu- laires, pointues et carénées; le dessous et les côtés de la tête, le dessous du cou, la poitrine, le ventre, la base interne des membres, le bas de la jambe de devant et son pied, cou- verts de poils courts, roides , d'un brun noirâtre : il y a quelques poils semblables à la base des ongles des pieds de derrière. Les ongles et les écailles sont bruns. Cette espèce se trouve en Afrique, et notamment en Guinée et au Sénégal. Le Pangolin de Java, Manis javanicus , Desm., est une es- pèce voisine du phatagin d'Afrique par sa forme déprimée et par la couleur de ses écailles; mais qui en diffère par les pro- portions de sa queue et de son corps, ainsi qu'à plusieurs autres égards, et qui a une patrie bien différente, puisqu'elle a été rapportée de Java au Muséum d'histoire naturelle par M. Leschenault de Latour. Sa tête et son corps proprement dits ont ensemble un pied 352 PAN quatre pouces six lignes, et sa queue n'a qu'un pied un pouce six lignes. Il a la tête très- pointue , couverte d'écaillés moyennes jusque sur le bout du museau , tant en dessus qu'en dessous ; le corps revêtu sur le dos d'écaillés assez minces , striées, plus petites et plus nombreuses que dans les deux pre- mières espèces, disposées sur dix-sept rangées longitudinales, allant en grandissant depuis la nuque jusqu'à la croupe , et di- minuant ensui'e progressivement sur la queue, où l'on en compte trois rangées d'entières et deux rangées sur les bords , lesquelles sont pliées dans leur milieu; les écailles des cuisses sont marquées d'une carène dans leur milieu; le ventre, les tempes, le dessous de la tête et du cou , la face interne des membres sont nus , et pourvus seulement de poils rares , épais , durs et blancs; quelques poils pareils existent entre les écailles du dos; l'ongle du doigt médian des pieds de devant est très- fort, relativement aux autres; les écailles sont brunes, et seu- lement plus claires sur les bords; celles des épaules étant comme tronquées à la pointe, ce qui provient peut-être du frottement qu'elles ont éprouvé. M. "Cuvier a décrit et figuré dans la dernière édition de ses Recherches sur les ossemens fossiles , une phalange onguéale bifurquée, qui n'a pu appartenir qu'à une espèce gigantesque de ce genre. (Desm.) PANGONIE. (Min.) Le Pangonius est encore une pierre placée par Pline lui-même parmi celles qu'il connoissoit à peine, et qui différoit du cristal, parce qu'elle avoit un plus grand nombre d'angles que lui; observation assez remar- quable à une époque où les propriétés géométriques des cris- taux paroissoient absolument inconnues. ( B. ) PANGONIE, Pangonia. (Entom.) Insectes diptères, voisins des taons , avec lesquels les auteurs les avoient placés. M. Lalreille , puis M. Meigen , les en ont séparés; mais ce der- nier les désigne sous le nom de tanyglosses. Ce sont des in- sectes d'Afrique, dont on ignore les habitudes et surtout les circonstances de la transformation. (C. D.) PAN GUE. (Bot.) Voyez Panke. (J.) PANGULLING. (Mamm.) Ce nom est à Java celui de l'a- nimal décrit par les naturalistes sous le nom de Pangolin. (Desm.) PAN 335 PANIC ou PANIS; Panicum, Linn. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, de la famille des graminées, Juss. , et de la Iriandrie digjnie du Système sexuel, dont les principaux caractères sont d'avoir : Un calice glumacé, uniflore, à trois valves, dont deux opposées, égales, et la troisième beaucoup plus petite , en dehors des autres ; une corolle formée d'une balle à deux valves cartilagineuses, persistantes, l'une plus petite et plus plane; trois étamines à iilamens capillaires; uu ovaire supère, surmonté de deux styles capillaires, terminés chacun par un stigmate plumeux; une graine arrondie, un peu aplatie d'un côté, et recouverte par la balle persistante. Les panics sont des plantes herbacées , rarement frutescentes, dont les fleurs sont disposées en épi, ou en panicule lâche et terminale. On en connoît maintenant plus de deux cents espèces, donthuitseulementcroissentnaturellement en France, * Fleurs disposées en épi. Panic vert; Panicum viride, Linn., Spec, 85. Ses tiges sont longues de douze à vingt pouces, articulées, glabres, souvent rameuses dans leur partie inférieure, garnies de feuilles li- néaires, planes, un peu rudes en dessus, pubescentes à l'en- trée de leur gaine. Ses fleurs sont verdàtres, disposées à l'extré- mité des tiges en un épi cylindrique, long de quinze à dix-huit lignes, dont les barbes ne sont point accrochantes. Cette es- pèce est annuelle et commune en Europe dans les champs. Panic verticillé; Panicum verticillatum , Linn., Spec, 82. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente, mais son épi de fleurs est plus long, plus rameux inférieurement , et remarquable par les filets très-accrochans dont il est garni. Ce panic est commun en Europe dans les champs, les jardins et les vignes. Panic GLAUQUE; Panicum glaucum, Linn., Spec, 83. Ses tiges Sont hautes d'un pied ou un peu plus, feuillées, articulées, souvent rameuses à leur base. Ses feuilles sont linéaires, glau- ques, barbues à l'entrée de leur gaine. Les fleurs forment un épi cylindrique très- simple, long de dix-huit à vingt-quatre lignes, remarquable parla couleur d'un jaune roussâtre de ses soies, qui ne sont point accrochantes. Cette espèce n'est pas rare dans les champs et les lieux cultivés. 334 PAN Panic pied-de-coq ; Panîcum crus galli y Lînn. , Spec, 83. Ses tiges sont longues d'un à deux pieds, articulées, cou- chées dans leur partie inférieure, garnies de feuilles glabres, planes, larges de trois à six lignes. Ses fleurs sont verdàtres, disposées en un épi rameux, un peu épais. Les glumes cali- cinales sont hérissées d'aspérités, qui les rendent rudes au toucher, ainsi que les épis. Cette plante est commune dans les champs et les lieux cultivés. Elle est annuelle, ainsi que les précédentes. Aucune de ces quatre espèces n'a d'utilité: elles sont au contraire de mauvaises herbes, que le plus sou- vent on a de la peine à extirper des lieux cultivés où elles se trouvent. Panic d'Italie; Panicum italicum, Linn., Spec, 83. Sa tige est droite, noueuse, haute de deux à trois pieds, garnie de feuilles assez larges, velues à l'entrée et sur le bord de leur gaine. Ses fleurs sont disposées au sommet des tiges en un épi cylindrique, rameux, serré, dont l'axe est couvert de poils laineux. Ces fleurs sont garnies de soies sétacées non accrochantes, et d'un blanc jaunâtre ou d'une couleur pur- purine ou violette. Cette espèce est originaire de l'Inde, et depuis long- temps cultivée en Europe, surtout en Italie, en Allemagne et dans le Midi de la France : on lui donne vul- gairement les noms de millet en épi, de panic ou millet des oiseaux. Il luifautune bonne terre, plus légère que forte, bien aman- dée par des engrais et bien ameublie par de bons labours. On la sème à la volée, lorsque les gelées sont passées, et il est bon de la sarcler, même de la biner. Ses graines servent à nourrir la volaille, les serins et les petits oiseaux qu'on élève en cage. On en fait aussi, dans quelques cantons, de la farine, qu'on mange cuite en bouillie avec du lait ou du bouillon; dans les temps de disette on en fait même du pain. La plante , coupée en vert, peut fournir un bon fourrage. ^■''' Fleurs disposées en panicule. Panic millet: Panicum miliaceiim , Linn., Spec, 86 ; vulgaire- ment Millet. Sa racine est fibreuse, annuelle; elle produit plusieurs tiges droites, articulées, velues, hautes de trois à quatre pieds, garnies de feuilles planes, larges de six à neuf PAN 335 lignes, vertes avec une nervure blanche, très-velues sur leur gaine. Les fleurs sont glabres, mutiques, d'un vert jau- nâtre , violettes dans une variété, rlisposées en une panicule terminale, lâche, inclinée d"un côté, surtout lors de la ma- turation des graines. Celte espèce est, comme la précédente, originaire de l'Inde : on la cultive aussi dans le Midi de l'Eur rope et en France pour les- mêmes usages. Les Tartares se nourrissent de ses graines; en les faisant fermenter avec de l'eau, ils en obtiennent une sorte de boisson vineuse. Pan/c élevé: Panicum maximum , Jacq. ^ Icon. rar., i, t. lo; Panicum lœve, Lam., lllustr. , n." goS. Sa racine est vivace ; elle produit plusieurs tiges droites, articulées, hautes de trois à quatre pieds et plus, garnies de feuilles linéaires, vertes, glabres, ciliées à l'entrée de leur gaine. Les fleurs sont pé- dicellées, obiongues, verdàtres, mutiques, disposées en une grande panicule terminale, lâche et longue d'un pied ou en- viron. Cette espèce paroît être originaire de la Guinée, d'où elle a été transportée à Saint Domingue et dans les Antilles. Le panic élevé, nommé ^ussi vulgairement Herbe de Guinée, est pour les pays chauds une plante dont la culture présente beaucoup d'intérêt; parce qu'aucune autre graminée ne four- nit un fourrage aussi abondant et de si bonne qualité dans le même espace de temps, llseroitdonc utile de le multiplier dans le Midi de la France et de l'Europe, et on en a depuis assez long-temps recommandé la culture ; mais les expériences , faites sans doute avec des semences venues des Antilles, n'ont pas d'abord réussi. Un envoi de graine provenant de la Caroline, reçu au Jardin du Roi dans ces dernières années, en a produit une race qui a assez bien résisté à plusieurs de nos hivers, et particulièrement à celui de 1820. L'herbe de Guinée réussit mieux dans un terrain substantiel et un peu frais, quoique cependant elle puisse s'accommoder d'une terre sèche. Comme elle craint le froid dans sa jeunesse, il ne faut la semer qu'au mois d'Avril, dans une terre bien prépa- rée , et les pieds doivent être espacés à dix ou douze pouces les uns des autres. Lorsqu'on en aura de vieux pieds, on pourra facilement la multiplier par la séparation des touffes. (L. D.) PANICASTRELLA. (Bot.) Genre de graminées, fait par 536 PAN Michéli sur deux plantes, qui sont les cenchrus echinatus et tribuloides de Linnœus. (J.) PANICAUT ; Erjngium , Linn. {Bot.) Genre de plantes di- cotylédones polypétales, de la famille des ombellifères , Juss. , et de la pentandrie digjnie du Système sexuel, dont les prin- cipaux caractères sont : Un calice de cinq folioles plus longues que la corolle; cinq pétales oblongs, plies en dedans à leur sommet ; cinq étamines à filamens capillaires , plus longs que les fleurs; un ovaire infère, chargé de deux styles fili- formes, de la longueur des étamines et à stigmates simples; fruit ovale, hérissé d'écaillés, couronné par le calice, et se partageant en deux graines oblongues, convexes d'un côté, aplaties de l'autre. Les panicauts sont des plantes herbacées, à feuilles alternes, simples ou découpées, épineuses en leurs bords, et dont les fleurs sont sessiles, ramassées en tête sur un réceptacle com- mun garni de paillettes et muni d'une collerette polyphylle, épineuse. On en connoit aujourd'hui soixante et quelques espèces, dont une partie croît naturellement en Europe, et dont les suivantes se trouvent en France. Panicaut des champs, vulgairement Chardon Roland ou rou- lant , Chardon a cent têtes: Eiyngium campestre , Linn., Spec, 337; Jacq., Flor. Aust.,t. i55. Sa racine estvivace, alongée, simple, de la grosseur du petit doigt; elle produit une tige haute d'un pied ou environ, droite, cylindrique, striée, d'un blanc verdàtre, ainsi que toute la plante, divisée dans sa partie supérieure en beaucoup de rameaux très- ou- verts, dont les derniers naissent en ombelle, et garnie dans sa partie inférieure, ainsi qu'à sa base , de feuilles pétiolées, embrassantes, ailées, à folioles décurrentes , laciniées , épi- neuses sur les bords. Les fleurs sont petites, terminales, fort nombreuses, disposées en têtes arrondies. La collerette de chaque tête est formée de six à sept folioles linéaires-lan- céolées, roides, épineuses, plus longues que les têtes. Cette plante est commune sur le bord des champs, le long des chemins : elle fleurit en Août et Septembre. On mangeoit autrefois la racine de ce panicaut en Alle- magne et en France, et on la regardoit comme un aliment jjropre à exciter l'appétit dans les cas d'atonie de l'estomac PAN 337 et du canal intestinal. On a aussi regardé cette racine comme ayant une propriété aphrodisiaque. Sa nature excitante, ana- logue à celle du raifort, explique cet effet secondaire. Au- jourd'hui on ne mange plus la racine de chardon Roland , et on s'en sert également assez peu en médecine; cependant il n'y a pas encore long- temps qu'elle étoit comptée au nombre des cinq racines apéritives mineures, et elle entre quelque- fois dans les tisanes diurétiques. Panicaut de Bourgat; Erjngium Bourgati, Gouan, lUustr, p. 7, t. 3. Sa tige est cylindrique, striée, haute de douze h dix- huit pouces, garnie, surtout à sa base, de feuilles pa- nachées de vert et de blanc; les inférieures longuement pétio- lées, presque arrondies et partagées en trois divisions trilides ou pinnatifides ; les supérieures presque sessilcs. Les têtes de fleurs sont terminales, ovoïdes, remarquables par leur col- lerette colorée intérieurement d'un beau bleu. Cette plante croit dans les Pyrénées. Panicaut maritime; Erjngium maritimum, Linn. , Spcc, SSy. Sa racine est très -alongée; elle produit une tige cylindrique, épaisse, haute d'un pied ou un peu plus, divisée en rameaux très-étalés. Ses feuilles inférieures sont grandes, pétiolées, arrondies, coriaces, un peu incisées, d'un vert glauque et même blanchâtre, ainsi que toute la plante, et bordéis de dents épineuses. Les feuilles supérieures sont sessilcs, angu- leuses, souvent découpées en trois lobes. Les fleurs sont dis- posées en têtes arrondies à l'extrémité de chaque rameau, et munies chacune d'une collerette de cinq folioles larges et anguleuses. Les paillettes de leur réceptacle sont à trois pointes. Cette plante croît dans les sables des bords de l'O- céan et de la Méditerranée. Panicaut épine-blanche ; Eiyngium spina alla, Vill. , Dauph., 2 , page 660, tome 17. Cette espèce est intermédiaire entre le panicaut de Bourgat et celui des Alpes : elle diffère du premier, parce que les folioles de sa collerette sont pinna- tifides au lieu d'être dentées, et par la couleur vert -paie de toutes ses parties; on la distingue facilement du panicaut des Alpes, parce que toutes ses feuilles sont pinnatifides ou la- ciniées très-profondément, et en même temps plus roides et plus épineuses. Elle croît dans les lieux secs des Alpes. 338 PAN PaniCxVUT des Alpes ,Eryngium alpinum, Linn., Spec, Zôj. Sa tige est droite, haute d'un pied et demi ou environ, sim- ple ou un peu rameuse dans sa partie supérieure, qui porte une à quatre tètes de fleurs; ses feuilles radicales sont cor- diformes. longuement pétiolées, dentées, à peine épineuses; les supérieures sont sessiles, à trois ou cinq lobes découpés, presque pinnatilides. Ces dernières feuilles et les têtesde fleurs sont d'un bleu violet agréablement mêlé de vert et de blanc, quequefois entièrement blanches. Les collerettes, également mélangées de ces couleurs, sont composées d'un grand nom- bre de folioles légèrement pinnatifides, plutôt ciliées qu'épi- neuses. Cette espèce croit sur les hautes montagnes et dans les Alpes, en France, en Italie, en Suisse. Elle mériteroit d'être cultivée dans les jardins. Panicaut vlan ; Erjngium planum, Linn., Spec, 336. Sa tige est haute d'un pied et demi à deux pieds, simple in- férieureuient, rameuse dans sa partie supérieure. Ses feuilles radicales sont longuement péliolées, ovales-obJongues ; les supérieures sessiles, simples ou trifides. Les têtes de fleurs sont bleuâtres, portées sur des rameaux disposés en ombelle. Les folioles des collerettes sont au nombre de cinq à huit. Cette plante croit sur les montagnes élevées en France, en Suisse, en Italie et en Allemagne. ( L. D.) PANICULARIA. (Bot.) iSom scus lequel Heister désignoit lepatnrin, poa, genre de graminées. (J.) PANICULE. {Bot.) Assemblage de fleurs dont les pédon- cules, partant d'un axe commun, sont diversement ramifiés et les inférieurs sensibleuient [ilus longs que les autres. La panicule est terminale dans le br.mus, axillaire dans le nepeta melissœjoiia , étalée dans le prenanthes viuralis , serrée dans l'a- rundo epij,eios , feuiilée dans le rumex oppositifolius , etc. (Mass.) PANICUM. (Bot.) Voyez Pamc. (Lem.) PAiNlER. {Ornitli.) On trouve sous ce nom, dans le Dic- tionnaire de chasse et de pêche de Delisle de Salles et d.ms celiri des chasses de l'Eircyclopédie méthodique, la descrip- tion d'un piège destiné à prendre des petits oiseaux à Paide d'une chouette. (Ch. D.) PANIFICATION. {Chim.) Voyez Fermentation panaire , tom. XVI, pag. 446. (Ch.) PAN 33g PANIOS. (Bot.) Adanson désigne sous ce nom la verge-* rette, erigeron de Linnaeus. (J.) PANIS. (Bot.) Voyez Panic. (Lem.) PANISSAé {Bot.) Nom languedocien du panis, panicum italicum , cité par Gouan, (J. ) PANITSJIKAMARAM. {Bot.) Nom malabare , cité par Rhéede , d'un arbre qui est une espèce à'embrjopteris dans la famille des ébénacées. (J. ) PANITSJIVI-MARAVARA. (Bot.) Nom malabare de l'as- plenium arifolium. (J.) PANIZOLA. (Bot,) Nom italien du panic vert, panicum viride. (Lem.) PANJA, PANJAE-A. (Bot.) L'arbre, cité sous ces noms par Rhéede, est une espèce de fromager, bombax pentandrum de Linnœus. Voyez Pansa. (J.) PANKAMA. {Ichlhjol.) Ce nom est donné à la Guiane à un poisson dont la chair est glutineuse et fort estimée. On ne sait à quel genre il doit être rapporté. (Dksji.) PANKE, PANGUE. (Bot.) Suivant Feuillée et Moliaa on nommoit ainsi , dans le Chili, le gunnera scabra, genre voisin de la famille des urticées. MM. Ruiz et Pavon le nomment aussi pangue. Ils ajoutent que dans le pays on mange les queues ou pétioles des feuilles, que Ton nomme nalcas, lors- qu'ils sont tendres ; raguayes, lorsqu'ils sont plus avancés. Les racines sont astringentes et employées comme le rhua coriaria, pour tanner les cuirs. (J.) PANNA KELENGU-MARAWA. {Bot.) Une fougère re- présentée sous ce nom malabare dans Rhéede, Hort. mal., I2,^tab. 11 , est rapportée par Linna-us , puis par Willde- now, au poljpadium quercifolium , lânn. ; mais, comme les botanistes paroissent avoir confondu plusieurs plantes sous ce nom, il est très-possible que cette fougère ne soit pas la même que celle décrite dans les ouvrages des botanistes. M. Bory de Saint- Vincent se propose de publier un travail sur ces plantes, dont il croit pouvoir former un genre dis- tinct. (Lem.) PANNA- VALLI. {Bot.) Rhéede, Hort. mal ah , 12, tab. 35 , figure sous ce nom malabare la fronde stérile de Vonoclea scandens, Svvartz , ou lomaria scandens, Wil'd. (Lem.) 540 PAN PANNACHIO. (Bot.) Les Perses, suivant Daléchamps, cité par C. Bauhin, nomment ainsi le lis de Perse, espèce de fritillaire , fritillaria persica. ( J. ) PANNAI-POU. (Bot.) Suivant un catalogue et un herbier de plantes de Coromandel, ce nom est donné à l'illecebrum javanicum de Linnaeus , reporté maintenant au genre jTlrua. (J.) PANNEAUX. {Chass.) Voyez Pans. (Ch. D.) PANNETIERE. {Entorn.) Ce nom est donné dans quelques lieux à la blatte ordinaire ou blatte des cuisines , blatta orien- tal is , Fabr. (Desm.) PANNEXTERNE, PANNINTERNE. (Bot.) Il existe peu de péricarpes dont la substance soit semblable à elle-même dans toute son épaisseur. On y distingue fréquemment deux parties, l'une extérieure, l'autre intérieure , dénature très- différente. La première, qui forme Pécorce du fruit, est la pannexterne; l'autre, qui circonscrit la cavité péricarpienne, est la p;inninterne. (M. Richard distingue trois parties au lieu de deux dans Pépaisseur de la paroi du péricarpe : la membrane extérieure ou Vépicarpe ; la membrane intérieure ou V endocarpe ; la partie intermédiaire ou le sarcocarpe.) Quelquefois la pannexterne est ligneuse ou coriace , tandis que la panninterne est charnue et pulpeuse (melon, colo- quinte, cacao, etc.); d'autres fois c'est la pannexterne qui est succulente et molle, tandis que la panninterne est sèche et solide (pêche, prune, cerise, etc.). Quand cette dernière fait corps avec Pautre et ne s'en détache point, même après la maturité, on y fait peu d'attention; mais quand elle s'en sépare facilement et qu'elle continue à recouvrir les graines jusqu'à l'évolution de la plantule, ce qui ne peut avoir lieu que si elle est d'une substance ligneuse, crustacée ou coriace, elle fournit des caractères qu'il importe d'indiquer dans Phistoire naturelle des espèces. On donne à cette boîte solide , sorte d'enveloppe auxi- liaire de beaucoup de graines, le nom de npjau ou de nucule. Dans quelques fruits suturés, et notamment dans le ssvie- tenia mahagoni, la panninterne, avant la déhiscence, s'isole de la pannexterne et se partage en plusieurs valves élastiques, PAN 541 qui , pressant la pannexternc comme autant de ressorts, con- tribuent à en désunir les panneaux. Mirb. , Élém. (Mass.) PANNUARA FONTI. (Bot.) Sur la côte de Coromandel on nomme ainsi Vhibiscus siniplex de Linnaeus , suivant Burmann. (J.) PANOCOCO. (Bot.) Voyez Panacoco. ( Lem. ) PANOE. (Bot.) Adanson donne ce nom au genre Vateria, Linn. (Lem.) PANOMA. (Bot.) Nom, cité dans l'Abrégé des Voyages, du bois des Moluques, dont les Indiens vantent beaucoup les vertus et qu'ils cultivent soigneusement. Il est dit que son bois est très-purgatif et fébrifuge, et qu'il guérit beau- coup de maladies différentes. Ces indications annoncent que c'est le croton tiglium , nommé aussi lignum molucense , le pavana des Indiens, dont le bois est purgatif, ainsi que les graines, connues sous le nom de graines de Tilli , et dans quelques livres de matière médicale, sous celui de pignons d'Inde, qu'il ne faut pas cependant confondre avec le vrai pignon d'Inde ou de Barbarie , qui est le jatropha curcas. (J.) PANON. (Ornilh.) Voyez Panou. (Ch. D.) PANOPE. ( Ornith. ) M. Vieillot a formé sous ce nom un genre de l'ordre des oiseaux nageurs, qui correspond au chenalopex de Mœhring, et auquel il donne pour caractères : Un bec plus long que la tête, très- comprimé latéralement, beaucoup plus haut que large, sillonné tranversalement vers le bout , couvert à sa base de petites plumes veloutées; la man- dibule supérieure recourbée et comme coupée carrément à la pointe, et Tinférieuré anguleuse en dessous vers son extré- mité; des narines oblongues, cachées sous les plumes près de l'ouverture du bec ; des ailes dont les rémiges, très-courtes, sont impropres au vol; trois doigts devant, entièrement pal- més, et point de pouce. La seule espèce de ce genre , connue sous le nom de grand alque ou grand pingouin , a le bec conformé à peu près comme celui des macareux; mais elle se rapproche des manchots par ses ailes , nullement propres au vol quoiqu'elles consistent en rémiges, dont les manchots sont privés. (Ch. D.) PANOPÉE, Panopœa. (Conchyl.) Genre de coquilles bi- 342 PAN valves, de la famille des pyloridés, établi par M. Menard de la Groye pour une des plus grandes espèces de nos mers et qui peut être caractérisée ainsi .- Animal inconnu, mais très- probablement fort voisin de la mye tronquée; coquille régulière , ovale , alongée , très - bâillante aux deux ex- trémités, équivalve , inéquilatérale ; le sommet peu mar- qué et antéro- dorsal; charnière formée sur une valve par une dent cardinale, conique, portant en dessus une très- petite crête, se logeant dans une cavité de l'autre valve; ligament extérieur porté sur une callosité assez épaisse , courte et un peu ascendante; deux impressions musculaires réunies par une impression palléale, large et profondément sinueuse en arrière. D'après cela il est évident que c'est un genre fort voisin des myes et qui n'en diffère réellement que par la position du ligament. On n'en connoit encore qu'une espèce , du moins à l'état vivant. Il paroît qu'elle vit cons- tamment enfoncée dans la vase ou dans le sable à d'assez grandes profondeurs : c'est la P. d'AldroVande , P. Aldrovandi , Menard de la Groye, Annales du Mus., vol. 9, page i3i ; Mja glycimeris, Linn. et Gmel. , page 8222, n.° 17; Chemn., Conch., 6, t. 3, fig. 26. C'est une très-grosse coquille de près d'un pied de long sur cinq à six pouces de hauteur, très - épaisse , à stries d'accroissement sublamelleuses dans sa longueur et de couleur blanc - roussàtre , probablement quand elle a été dépouillée de son épidcrme. Un très- bel individu a été rapporté dernièrement de la Sicile, où les pécheurs la trouvent assez communément, mais constam- ment morte et même couverte de beaucoup de tubes de ser- pules. (De B.) PANOPEE. (Foss.) Une seule espèce de ce genre a été trouvée à l'état fossile. C'est une grande coquille , qui a quel- quefois plus de six pouces de longueur sur trois pouces de largeur, et autant d'épaisseur d'une valve à l'autre. Elle est ovale -alongée, à peine ouverte à l'extrémité antérieure, et très -évasée à l'autre. Elle est bombée, peu épaisse, lisse, avec des stries peu profondes dans le sens de ses accroisse- mens. M. Menard lui a donné le nom de Pauopée de Faujas , Panopea Faujasii, Ann. du mus. d'hist. nat. , tom. g, p. i3i , pi. 12. Ce naturaliste la considère comme une espèce distincte PAN 343 de celle qu'on trouve à l'éfat vivant dans la Méditerranée. On la trouve au Monte-Pulgnasco , à Fangonero près de Sienne ; à San Mijiiato; dans la vallée d'Andorre, et dans d'autres endroits de l'Italie , où elle n'est pas rare. M. Brocchi pense que, si Linné a,voit connu cette coquille, il Tauroit placée dans son genre Solen , à cause de la longue dent de sa charnière et de l'ouverture qu'elle présente à cha- cune de ses extrémités. (D. F.) PANOPIA. (Bot.) Noronha , dans ses genres manuscrits, nommoit ainsi des arbres ou arbrisseaux de Madagascar, rapportés maintenant par M. du Petit-Thouars à son maca- ranga, qui appartient aux euphorbiacées. (J. ) PANOPS. (Entom.) M. de Lamarck a décrit sous ce nom des diptères de la Nouvelle-Hollande, qui ont de gros yeux à facéties , qui leur permettent de voir de tous côtés à la fois. M. Latreille les regarde comme voisins des cyrtts, M. de La- marck, (|ui a décrit l'une des espèces dans le tome 3 des Annales du Muséum , la rapproche des bombyles. On ne connoit pas leurs mœurs. ( C. D. ) PANOPSIS. (Bot.) Ce genre de protéacée , éfabli par M. Salisbury, est la même plante que le rupala sessilifolia de Richard , et paroit devoir en effet être réuni au rupala. (J.) PANORPATES. (Entom.) M. Latreille désignoit d'abord sous ce nom une famille, puis une tribu d'insectes névrop- tères , comprenant les paraorpe*", bitlaques , némoplères et borées. Voyez NÉVRorTÈREs et St^goptères. (CD.) PANORPE, Panorpa; vulgairement Mouche-scorpion. (Enl.) Genre d'insectes établi par Linnaeus et adopté par tous les auteurs, pour désigner certaines espèces d'insectes névrop- tères de la famille des tectipennes ou stégoptères. L'étymologie du nom de panorpe est incertaine; les Grecs désignoicnt sous le nom de TrotpvoTrsç quelques espèces d'in- sectes voisins des cigales ou des sauterelles. Mouffet a très-bien connu et passablement fait figurer sur bois le mâle et la femelle, et surtout la forme de la bouche et de la queue du mâle , qu'il décrit fort bien dans ses mou- vemens, en la comparant à celle du scorpion. Voici comment nous caractérisons ce genre : 544 PAN Tcte verticale , prolongée en forme de trompe; à antennes lon- gues, Jilif or m es ou légèrement en soie; ailes étroites , presque en toit horizontal dans le repos ; cinq articles aux tarses. A l'aide de ces caractères il est très -facile de distinguer les panorpes de tous les autres névroptères , qui ont aussi les ailes en toit ou couchées sur le dos dans l'état de repos. Ainsi le nombre des articles aux tarses est de moins de cinq dans quelques genres, de deux dans les psoques , de trois dans les termites et les perles, de quatre dans les raphidies. Ensuite les antennes sont rentlées dans les fourmilions et les ascalaphes, en soies très-longues et très-grêles dans les hémé- robes et les semblides, qui ont les ailes larges et la bouche non prolongée: enfin, les némoptères ont les ailes inférieures linéaires et beaucoup plus longues que le corps, derrière le- quel elles forment une sorte de queue. On ne connoît pas encore les larves des panorpes, on doit croire qu'elles se développent dans les lieux humides; car c'est là, et principalement dans les prairies et dans les bois ombragés de basse futaie, que l'on rencontre communément, pendant tout l'été , ces insectes sous l'état parfait. Ils sont très - carnassiers ; ils saisissent au vol de petites espèces de diptères et de lépidoptères , et ils viennent les sucer ou les dévorer sur les plantes , ofi ils se posent assez près de terre. M. Bosc en a rapporté deux espèces de la Caroline. Celles du pays sont : 1. La Panorpe commune, Panorpa commuais. Nous l'avons fait figurer avec soin dans l'atlas de ce Dictionnaire, planche XXVII , fig. 6, et représenter à part la tête, la trompe et la queue. Car. D'un brun noirâtre, tacheté de jaune; ailes trans- parentes, à mailles lâches et à taches nombreuses, irrégu- lières , noires. 2. La Panorfe d'Allemagne, P. germanica. Car. Ailes transparentes , avec une tache obscure et un point marginal brun. (C. D.) PANOU. {Ornith.) Cet oiseau du Brésil est décrit, d'après Thévet et autres, au tome 14, in -4.", de l'Histoire générale des Voyages , p. agg , comme ayant la taille d'un merle, et le plumage noir, à l'exception de l'estomac, qui est d'un rouge PAN 345 sanguin. Le nom de cet oiseau, qui est probablement ua cotinga ou un tangara , est, par erreur, écrit panon dans le Dictionnaire universel des animaux. (Ch.D.) PANOVER-TSIERAVA. (Bot.) Nom malabare , cité par Rhéede, de Ja màcre ou châtaigne d'eau, trapa natans. (J.) PANPHALÉE, Panphalea. (Bot.) Ce genre de plantes, pu- blié en 1811 , par M. Lagasca, appartient à l'ordre des synan- tliérées, à notre tribu naturelle des Nassauviécs , et à la sec- tion des Nassauviées-Trixidées, à la fin de laquelle nous Pa- vons placé (tom. XXXI V , pag. 207). Voici les caractères de ce genre, tels que nous les avons observés sur Punique espèce qui le constitue. Calathide incouronnée, radiatiforme, bisériée , pauciflore (dix ou douze fleurs), labiatifloi'e , androgyniflore. Péricline inférieur aux fleurs, subcylindracé , formé de huit ou neuf squames subbisériées , égales, oblongues, un peu éiargies de bas en haut, à partie moyenne coriace et prolongée au som- met en une dent spinescente , à parties latérales membra- ueuses-scarieuses et prolongées chacune en une dent aiguë, molle; trois petites squames surnuméraires , inégales, ovales- acuminées, accompagnent extérieurement la base du péri- cline. Clinanthe petit, inappendiculé. Fruits obovoïdes, noirs, hérissés de poils épars, gros et courts, membraneux; aigrette nulle. Corolles à tube large, confondu avec le limbe , à limbe profondément divisé en deux lèvres: Pextérieure large et ter- minée par trois petites dents; l'intérieure plus étroite, plus courte, roulée, tantôt profondément bifide, tantôt paroissant indivise. Étamines à filet greffé seulement à la partie basilaire de la corolle; article anthérifère long et un peu élargi; tube anthéral courbe ; loges et connectif excessivement courts; appendices apicilaires très-longs; appendices basiîaires très- longs et presque entièrement pollinifères. Style de Nassau- viée, à base renflée en tubercule sphéroïde, à stigmatophores souvent irréguliers. Panphalée de Commerson : Panphalea Commersonii , H. Cass. , Bull, des se. , Juillet 1 8 i g , pag. 111 et 1 1 2 ; Panphalea , Lag. , Amenid, natur. , tom. 1, pag. 34; Lapsana crassifoUa jVahlf manuscr. , Herb. de Juss. Plante herbacée , glabre , luisante et comme vernissée sur toutes ses parties vertes. Racine tu- 346 PAN béreuse , sphérique, noirâtre, produisant plusieurs tiges et plusieurs feuilles radicales. Tiges longues d'un demi-pied, grêles , anguleuses , ramifiées supérieurement. Feuilles al- ternes, coriaces, longuement pétiolées sur la racine et sur les tiges, sessiles sur les rameaux : les radicales cordiformes à la base, obtuses au sommet, divisées peu profondément en sept lobes inégaux; les caulinaires inférieures larges, obtuses , trilobét's; les intermédiait-es ovales, très-entières; les supé- rieures, garnissant les rameaux, linéaires-lancéolées, très- entières. Calathides petites, solitaires à l'extrémité des derniers rameaux, qui sont longs, grêles, simples, pédonculiformes, et disposés presque en corymbe , ou en panicule corymbi- forme. Fleurs jaunes (sur la plante sèche). Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur des échantillons de l'herbier de M. deJussieu, recueillis en 1767, près de Montevideo, par le célèbre voyageur naturaliste à qui nous avons dédié cette espèce. En examinant les synanthérées de l'herbier de M. deJussieu, nous trouvâmes, parmi ses Chicoiacées, une plante fort remar- quable, étiquetée par Vahl Lapsana crassifolia. Nous n'eûmes pas de peine à nous convaincre que cette plante ne pouvoit appartenir ni au genre Lapsana, ni même à la tribu des Chico- racées ou Lactucées, mais bien à la tribu naturelle des Nas- sauviées, et nous crûmes pouvoir en faire un genre nouveau sous le nom de Ceralolevis , exprimant que les squames du péricline sont terminées par de petites cornes. Heureusement, avant de le publier, nous reconnûmes que nous avions été devancé depuis long-temps par M. Lngasca, qui, dès l'année iBi 1 , avoit publié le même genre, sous le nom dePanphalca, dans sa Dissertation sur les Chéiianthophores , insérée dans les Amenidades naturales de las Espanas. Voici la description donnée par te botaniste : Calyx simplici série heptaphjlliis, œqualis , calycitlatus calyculo hevi , undecimflorus, Corulla œqualis ; labium inlerius bidenla- lum. Receptaculum foveolatum. Pappus nullus. Polygamia œqua- lis. = Planta herbacea , undique lucida ( /imc generis nomen). Folia radicalia cordata, sublobata, peliolala ; reliqua sessilia , al- terna, linearia , indivisa. Rami alterni , apice umjlori. PAN 347 M. Lagasca s'est trompé en disant que la lèvre intérieure des corolles n'est que bidentée : elle est profondément bifide, quoiqu'elle paroisse souvent indivise. 11 place le Panphalea entre le Panargjrus et le Caloptilium , deux genres que nous n'avons pas pu observer, mais qui, d'après les descriptions de ce botaniste, nous semblent en effet presque indubita- blement appartenir à la tribu naturelle des Nassauviées, dont le Panphalea fait très-certainement partie. M. De Candolle , dans son Mémoire sur les Labiatiflores , publié en 1812 , a placé le Panplialea auprès du Jungia, qui est aussi de lai tribu des Nassauviées. 11 a copié les caractères du genre dont il s'agit sur le manuscrit de M. Lagasca , qui lui avoit été communiqué au commencement de 1808; mais il a mal à propos écrit Pamphalea le nom générique, qui, d'après son étymologie , doit être écrit Panphalea , comme a fait M. Lagasca. Le Panphalea étant une plante rare et peu connue, nous pensâmes que les botanistes nous sauroient gré de leur en donner une nouvelle description , plus exacte, plus complète et plus détaillée que celle de M. Lagasca , que M. De Candolle s'étoit contenté d'abréger en la copiant, parce qu'il ne con- jioissoit point notre plante, qu'il n'avoit probablement pas remarquée dans les herbiers de MAL de Jussieu et Desfon- taines , où elle se trouvoit depuis bien long-temps. C'est pour- quoi, dans le Bulletin des Sciences de Juillet 181g (p. 1 1 1 et 112), nous insérâmes la description générique et spécifique reproduite dans le présent article. Le genre Panphalea se trouve placé à la suite du Drozia, et avant le Triptilion , qui commence la série des Nassauviées- Protofypes, dans notre tableau des Nassauviées inséré dans ce Dictionnaire (tom. XXXIV, pag. 2o5). En effet, ce genre, qui se distingue facilement, par ses fruits privés d'aigrette, de toutes les autres Nassauviées connues jusqu'ici, n'est pas mal placé à la suite du Drozia, son clinanthe étant nu, et les squames de son péricline étant oblongues, un peu élargies de bas en haut, coriaces au milieu , membraneuses sur les bords, terminées au sommet par trois dents, dont la moyenne est spinescente. Ce genre confine d'une autre part aux Nas- sauviées-Prototypes , par sa calathide pauciflore, et par son 348 PAN péricline de huit ou neuf squames égales, subbisériées, en- tourées de trois petites squames surnuméraires; il a surtout une affinité manifeste avec le Triptilion , par le port et par le péricline. Les anthères du Panphalea sont remarquables en ce que les loges proprement dites sont excessivement courtes, l'article anthérifère s'insérant très-près de l'origine de l'ap- pendice apicilaire ; mais, par compensation , les appendices basilaires sont polliniféres dans presque toute leur longueur. (H. Cass.) PANS. (Chass.) Les pans, autrement nommés panneaux, sont des filets qui ressemblent aux halliers et dont on ceint les bois pour la chasse. Il y en a de trois sortes, qu'on appelle pans simples à losanges, pans simples à mailles carrées, et pans contremaillés. (Cn. D.) PANSA et PANJA ou KUSA-PANJA. {Bot.) Noms ja- ponois du Pœderia fcctida , Linn. Voyez Danaïde. (Lent.) PANSAR. {Ichth.) Nom languedocien delà Barbue. (H. C.) PANSE. {Anat. et Phjs.) Voyez Système digestif. (F.) PANTACHATES. (Min.) Wallerius a appliqué ce nom aux variétés d'agates qui sont tachetées et mouchetées comme la peau d'une panthère. (B.) PANTACOUSTE. {Bot.) Nom languedocien du chèvre- feuille, selon Gouan. (J.) PANTAGRUEL10N.(Zj'o/.) Ancien nom vulgaire du chanvre. (L. D.) PANTAGRUÉLION sauvage. {Bot.) C'est l'eupatoire chanvrin. ( L. D. ) PANTAINE. ( Chass. ) Sorte de filet plus connu sous le nom de Pantière. Voyez ce mot. ( Ch. D. ) PANTANA. {Ornilh.) Nom sous lequel les chevaliers sont décrits dans l'ornithologie italienne. (Ch. D. ) PANTE COBRA. {Bot.) Nom portugais de la persicaire du Levant, polygonum orientale, transportée par les Portugais au Japon, où elle est cultivée dans les jardins sous le même nom, suivant M. Thunberg. (J.) PANTERANA. ( Ornith. ) Espèce d'alouette décrite par Cetti, dans ses Oiseaux deSardaigne, page ]55. ( Ch. D.) PANTERNO. {Bot.) Nom languedocien de l'aristoloche ronde. (L. D.) PAN 349 PANTHER. {Mamm.) Les anciens Grecs employoient ce nom pour désigner un mammifère carnassier, diflicile à re- connoitre. Les uns ont cru que c'étoit un chacal , d'autres l'hyène rayée. Mon frère pense qu"il désigne le guépard. Il est formé des deux mots grecs pan, tout, et ther , bête féroce, pour ex- primer un animal qui surpasse tous les autres en férocité. C'est de ce nom que les Latins ont fait celui de panthera, (F. C.) PANTHER [Petite]. (Mamm.) Opien donne ce nom à une espèce de panthère qu'il distingue de la grande par une queue plus longue. (F. C.) PAMTHERA. (Mamm.) Les Latins désignoient par ce nom une des grandes espèces tachetées du genre Chat, mais on ignore laquelle. Ils Pavoient tiré du grec panther. Nous en avons fait panthère. ( F. C.) PANTHERA. (Min.) Pierre qui offroit des taches disposées à peu près comme celles des panthères et qu'on trouvoit en Médie. C'est probablement une agate jaspée ou tachetée. (B.) ■ PANTHÈRE. (Mamm.) Nom d'une espèce de chat, dérivé du latin, panthera. Voyez ce mot et Chat. (F. C.) PANTHERINE. (Erpétol.) Nom spécifique d'une couleuvre décrite dans ce Dictionnaire, tom. XI, pag. 190. (H. C.) PANTIÈRE. {Chass.) Les filets ainsi appelés sont surtout destinés à prendre les bécasses. On les divise, d'après leur structure, en pantières simples, pantières volantes ou à bou- clettes, et pantières en tramail ou confrernaillées. On peut en voir la figure dans VAi^iceptologie française. Ces filets , sui- vant Magné deMarolles, Chasse au fusil, page 428 , sont aussi employés pour prendre des bisets dans les lieux où l'on établit des palomières pour les ramiers. (Ch. D.) PANTINE. {Bot.) Nom vulguire de Pophris homme-pendu, (L. D.) PANTOPTÈRES. {Ichthjol.) M. Duméril a donné ce nom à une famille de poissons holobranches apodes , ayant les branchies composées d'une opercule et d'une membrane, ne manquant d'aucune des nageoires impaires, et privés seule- ment de catopes. 35o PAN La plupart des poissons qui la composent ont le corps ar-- Tondi et alongé. Ils demeurent le plus souvent au foi^d de l'eau ; mais ils peuvent s'y mouvoir avec une grande facilité et s'y tenir en équilibre à l'aide des nageoires pectorales. Le tableau suivant donnera une idée des caractères des genres dont cette famille est formée. Famille des Pantoptères. irond, visqueux, presque nu ; ( loin des pectorales en arrière. Ancuhlb, nageoiredorsale commençant ( prés des pectorales Congre. C des barbillons sous !a gorge. DoNzt.ixE, comprimé, toiUeux . . .\ ,,,.,, p- (^pas de barbillons riERASFEK. long.b; l unique . , . AKAnneiQUE, eoire dorsale. .S , , , „ (double . . . COMEPHOKE. ( C charnue. . . Macrocnàthe. seau 1 poinln;man-l longue. . . .< I '^ < (osseuse . . . Xiphias. .„onia. Palpes inférieurs s'élevant notablement au-delà du chape- ron , peu barbus. Antennes presque filiformes , légèrement et insensiblement plus grosses vers leur extrémité. Nervure voisine du bord interne des ailes supérieures courbée en S près de son origine. (Une fente longitudinale, couverte de poils, à la région du bord interne des ailes inférieures dans le mâle de quelques espèces.) XIV. MoRPHO , Morpho. Palpes inférieurs s'élevant notablement au-delà du chape- ron , assez barbus. Antennes presque filiformes, légèrement 378 PAP et insensiblement plus grosses vers le bout. Nervure voisine du bord interne des ailes supérieures droite ou à peine cambrée à son origine. XV. BiBLis , Bihlis. Palpes inférieurs manifestement plus longs que la tête. Antennes terminées en une petite massue alongée. Nervure des premières ailes très-renflée à son origine. XVL LiBYTHÉE , Lihjytliea. Palpes inférieurs en partie contigus et formant un hec très- prolongé. ( Les deux pattes antérieures courtes et en palatine dans le mâle seulement.) XVII. Ckthosie , Cethosia. Palpes inférieurs s'élevant au-delà du chaperon, écartés dans toute leur longueur. Massue des antennes brusque et ovale , ou grêle et presque en fuseau. * XVllI. Argynne, Argynnis. Antennes finissant brusquement par un bouton court et aplati en dessous. Palpes inférieurs poilus , écartés à leur extrémité , et terminés subitement par un article grêle et en pointe d'aiguille. ( Chenilles chargées d'épines , ou garnies de tubercules charnus et pubescens. Chrysalides terminées antérieurement par deux pointes arrondies , et ayant des boutons sur le dos.) ^' XIX. Vanesse , Vanessa. Antennes finissant brusquement par un bouton court; mais non aplati en dessous. Palpes inférieurs terminés insensible- ment en pointe et coijtigus. (Chenilles chargées d'épines, dont deux quelquefois plus longues sur le cou. Chrysalides bifides antérieurement et ayant des pointes coniques sur le dos.) ^' XX. NvBiPHALE , Njrnphalis. Massue des antennes assez grêle, en cône renversé etalongé. Palpes inférieurs giîère plus longs que la tête. (Chenilles n'ayant que quelques épines, ou quelques éminences char- nues , avec Pextrémité postérieure du corps alténuée et un peu fourchue. Chr^^salides carénées , ou offrant une bosse arrondie sur le milieu du dos.) Les trois genres qui suivent , correspondent aux argus de la plupart des auteurs, parce que dans un grand nombre d'es- PAP ^'79 pèccs, les ailes inférieures sont marquées d'un grand nombre de lâches ailées. XXI. Ékycine , Erjcina. Pâlies antérieures courtes, très-velues, au moins dans les inàtes. XXII. MvRiNE, Myrina. Pattes antérieures développées, palpes inférieurs très-alon- nés. (Ailes inférieures ordinairement en queue.) '^ XXIII. PoLYOMMATE , Poljoiumatus. Palpes inférieurs de longueur moyenne, ou courts. An- tennes terminées par un bouton alongé et cylindrico-ovalaire , ou court et presque ovoïde. Les deux genres compris dans la deuxième tribu, celle des Hesvéridbs, sont : XXIV. Uranie, Vran'ia. Antennes d'abord filiformes , ensuite grêles et sétacées. Palpes inférieurs alongés , grêles , ayant le second article très-comprimé , le troisième beaucoup plus menu , presque cylindrique et dégarni d'écailles. * XXV. Hesférie , Hesperia. Tête large. Antennes très-écartées à leur insertion , finissant par une massue presque droite ou crochue. Palpes inférieurs courts, larges, très- velus à leur face antérieure, ayant le dernier article fort petit. CARACTÈRES DES PAPILLONS DE FRANCE. Première Tribu: des Papillonides. Genre Papillon, n.° i , cojnprenant des Chevaliers Troyens de Linnœus. A. Bord postérieur des premières ailes légèrement concave et sinué; bord correspondant des secondes arrondi , festonné , ayant un peu au-dessous de son milieu une queue oblique, médiocrement longue et courbée en dehors. 1. Papillon Machaon, Papilio Machaon: Grand forte-queue du Fenouil, Geoff. , t. 2 , p. 64, n.''25. Ailes Jaunes, avec les nervures, le limbe terminal, et quatre 38o PAP taches sur la côte des supérieures, noires: inférieures avec un œil rouge à l'angle de l'anus. Bois, prairies, jardins; en Mai, Juin, Juillet et Août. Chenille rase, verte, avec des anneaux noirs, larges, et marqués alternativement d'une série de points orangés. Sur les carottes, le fenouil, etc. — Chrysalide cliagrinée, verdàlre ou obscure, avec des verrues jaunâtres sur le dos. B. Bord postérieur des premières ailes légèrement com^exe et sinué; lord analogue des secondes fortement denté, et ayant au - dessous de son milieu une queue oblique , assez longue , courbée en dehors, et en spatule à son extrémité. 2. Papillon Alexanor , P. Alexanor. Ailes jaunes, avec le limbe terminal, quatre bandes sur les supérieures, deux sur les ijiférîeures, noires : inférieures ayant un œil rouge à l'angle de l'anus. Département du Var; au printemps et en été. — Plus grand dans la Dalmatie qu'en France. C. Bord postérieur des premières ailes un peu concace et entier; bord analogue des secondes à peine arrondi , festonné , ayant près de , l'angle de l'anus une queue oblique , longue , et courbée en dedans vers son extrémité. 0. P. PoDALiRE, P. Podalirius; P. Flambé , GeoflF. , n.° 24. Ailes d'un jaune pâle , avec huit bandes noires transverses aux supérieures , trois aux inférieures : dessous des inférieures offrant sur le milieu une ligne transverse roussàtre. Sur les ronces et les chardons en fleurs, près des lisières des bois ; en Avril, Mai, Juillet et Août. Chenille rase, renflée antérieurement, verte, avec trois lignes blanches longitudinales, et des traits obliques ponc- tués de rouge. Sur \e prunellier, le pécher, etc. — Chrysalide incarnate et mouchetée de noirâtre, avec des verrues ferrugi- neuses sur le dos. Genre Parnassien, n." 2, comprenant quelques Jléli- coniens de Linnœus. l\. P. Apollon, P. Apollo. PAP 3Si Ailes blanchâtres: inférieures avec deux yeux écarlatcs; supérieures avec cinq taciies noires. (Plus grand.) Dessous des ailes inférieures avec quatre taches rouges à la base. — Femelle moins blanche que le mâle. Montagnes alpines : en Juin et en Juillet. Chenille d'un noir velouté, avec deux séries longitudinales détaches orangées sur chaque côté du corps. Habite les orpins, la saxifrage. — Chrysalide ovoïde, unie, noire et saupoudrée de bleuâtre. 5. Papillon Phœbus , P. Phcehiis. Ailes blanchâtres : inférieures avec deux yeux écarlales ; supérieures avec cinq taches noires, dont la plus extérieure d'entre celles de la côte , saupoudrée de rouge en dessus et en dessous. (Plus petit.) Dessous des ailes inférieures avec quatre taches rouges à la base. — Femelle moins blanche que le mâle. Prairies marécageuses des Hautes-Alpes, croupe du Mont- Blanc, etc.; en Juin et en Juillet. G. P. Mnémosyne , P. Mnernosjne. Ailes semblables de part et d'autre, blanchâtres: supérieures avec deux taches près de la côte: inférieures avec le bord interne noir. Montagnes du Dauphiné , Mont-Cénis, Pyrénées; au mois de Juin. Eord postérieur des premières niles convexe et entier; hord analogue des secondes denté. 7. P. Médésicaste , p. Medesicaste. Ailes jaunes , avec des taches noires et des points écarlates : inférieures ayant le limbe terminal jaune, avec deux lignes noires ondulées. Garrigues ou landes de nos départemens méridionaux ; au mois de Mai. 8. P. Rumina, P. Rumina. Ailes jaunes, avec des taches noires et des points écarlates : inférieures ayant le limbe terminal noir, avec une ligne jaune ondulée. 582 PAP D'un jaune plus roux que le Médésicaste. Environs de Barrége, Haules-Pyrénces. g. Papillon Hypsu'VLE , P. Hjpsipyle. Ailes jaunes, tachetées de noir , avec le limbe termiiia-l des quatre noir et longé par une ligne jaune en feston : des- sous des inférieures veiné de rouge-fauve. Isère, Hautes- et Basses-Alpes, etc. Chenille d'un jaune citron , avec une série dorsale d'épines noires, ciliées, et une ligne latérale fauve, coupée par des points noirs. Sur les aristoloches. — Chrysalide alongéc, ridée longitudinalement , jaunâtre, avec les stigmates et des mou- chetures noirs. Son corselet offre trois bosses, dont l'intermé- diaire bitubcrculée en avant , bilide en arrière , les deux laté- rales en oreilles de chat. Sa tête est armée de deux pointes horizontales, très-aiguës, et garnies en dehors de quatre petits crochets, auxquels se rattache le lien antérieur. Genre ColiadEj ii.° 4. 10. P. DU Nerprun, P. Rhamni ; Le Citron, Geoff. , n.° 47; G. GoNOPTÉRiGE , Leach. Ailes d'un jaune citron dans le mâle ; d'un blanc verdàtre dans la femelle : leur milieu offrant un point orangé en dessus , ferrugineux en dessous. S'abrite pendant l'hiver, et paroi t presque sans interrup- tion depuis les premiers beaux jours jusqu'à la lin de l'autoinne. Chenille comprimée en arrière, verte, avec une ligne pins pâle le long de chaque côté, et de légères pointes noires sur le dos. Habite les nerpruns, etc. — Chrysalide verdàtre ou jaunâtre, avec une tache rougeàtre et une ligne plus claire sur chaque côté. 11. P. Cléopatre , P. Cleopalra. Ailes d'un jaune citron, avec le disque orangé en dessus chez le mâle; blanchâtres, avec la base un peu jaune, chez la femelle : dessous des quatre avec un point ferrugineux sur le milieu. Midi de la France: au printemps et en été. Nota. Plus vivement coloré en Corse qu'en France. la. P. Pai-éno , P. Palœno. PAP 385 Dessus des ailes d'un jaune verdàtre chez le màlc, plus pâle chez la femelle, avec le limbe postérieur noir : dessous des inférieures légèrement aspergé de brun , et ayant un point argenté sur le milieu. Le point du milieu des premières ailes manque quelquefois en dessus, et il est toujours ocellé en dessous. Montagnes alpines; en Juillet et en Août. i3. Papillon Phicomoné , P. Phicomone. Dessus des ailes d'un jaune pâle, aspergé de brun, et ayant avant le bord postérieur, qui est plus brun, une bande ma- culaire d'un jaune soufre ; dessous des inférieures verdàtre , avec le limbe terminal plus clair, et un point central argenté. Dessus des ailes supérieures des deux sexes moins chargé d'atomes dans son milieu. — Femelle d'un blanc verdàtre, et ayant la bande maculaire des secondes ailes plus large. Sur les montagnes qui n'ont pas moins de huit cents toises d'élévation, et toujours à mi-côte. 14. P. Hyale, p. Hyale; Sooci , GeofF. , n." 48 ; Soufre, Engramelle. Dessus des ailes d'un jaune soufre : supérieures ayant l'ex- trémité noire et divisée par une bande de taches jaunes : dessous des inférieures d'un jaune roussàtre, avec deux points argentés, dont un plus petit. Femelle plus pâle, ayant sur le dessus des ailes inférieures une bordure tachetée, mais moins large cependant qu'aux su- périeures. Très-commune dans les champs de luzerne; en Mai et en Juillet. Chenille d'un vert velouté, avec des points noirs sur les anneaux et une ligne jaune le long de chaque côté. Sur la. coronille bigarrée. i5. P. Édlsa, p. Edu3a; P. Soucx. Dessus des ailes d'un jaune souci, avec le limbe terminal noir (divisé dans la femelle par des taches jaunes, séparées) ; dessous des inférieures verdàtre, avec deux points argentés, dont un plus petit. Prairies un peu élevées j en Mai et en Juillet. 384 PAP Chenille d'un vert foncé, ayant le long de chaque côté une raie blanche, entrecoupée de fauve et ponctuée de bleu. Sur plusieurs sortes de trèfles. — Chrysalide verdâtre, avec une ligne jaune sur chaque côté, et des mouchetures noires sur l'enveloppe des ailes. Gen/^e Piéride , n." 5; Pontia^ Fabricius. A. Bord postérieur des quatre ailes arrondi , entier, souvent en- irecoupé de noir, et toujours garni d'une frange de la couleur du fond. 16. Papillon Euphéno , P. Eupheno. Ailes jaunes ou tirant sur le blanc : sommet des supérieures avec un espace aurore : dessous des inférieures avec trois raies transverses et flexueuses d'atomes noirâtres. Mâle d'un beau jaune, femelle d'un blanc jaunâtre. Départemens méridionaux; fin d'Avril et courant d'Août. Chenille verte , avec les côtés du corps blancs et longés par une série de points noirs. Sur le hiscutella didjma, plante de l'ordre des crucifères. 17. P. DU CRESSON, P. cardamines ; L'Aurore, Geoff. , n." 44. Ailes blanches : supérieures avec une lunule centrale en- tièrement noire : dessous des inférieures aspergé de jaune et de noir, et panaché de blanc. (Sommet des ailes supérieures du mâle avec un espace aurore.) Bois et jardins; fin d'Avril et courant de Mai. Chenille verte, avec trois lignes blanches, longitudinales. Sur le cresson stipulé, le chou sauvage, la. julienne, etc. — Chrysalide verdâtre ou jaunâtre, avec une ligne blanche le long de chaque côté. 18. P. AusoNiA , P. Ausonia. Ailes blanches: supérieures ayant-prés de la côte une ban- detette noire , marquée en dessous d'un C blanc : dessous des inférieures aspergé de jaune et de noir, et panaché de blanc un peu luisant. Départemens méridionaux, dans les jardins; au printemps et en été. 19. P. Bélia, p. Belia. PAP 385 Ailes blanches : supérieures ayant près de la côte une ban- delette noire, marquée en dessous d'un C blanc : dessous des inférieures aspergé de jaune et de noir, et offrant des taches argentées. Dessus des ailes inférieures de la femelle d'un blanc sale. Départeniens méridionaux-, au printemps et en été. £o. P.APrLLON Dapudicë, P. DapUdice ; Le Marbriî de vert, variété de I'Aurore, GeofT. , 44- Ailes blanches : supérieures ayant sur le milieu une tache noire, divisée de part et d'autre par un Z blanc : dessous des inférieures d'un vert un peu obscur, avec des taches et une bande flevueuse blaiiches. Sommet des ailes supérieures du mâle et extrémité des quatre ailes de la femelle noirâtres; avec une série de taches blanches orbiculaires. Bois, prairies: au printemps et en été. Chenille d'un bleu cendré, avec un liséré jaune, des points noirs, et la tête verte. Sur les choux, la guède, le thla^pi sau- vage, etc. — Chrysalide verdàtre ou cendrée. 2 1. P. Callidice, p. Callidice. Ailes blanches : supérieures ayant près de la côte une ban- delette noire : dessous des inférieures d'un vert obscur, avec des taches sagittées d'une jaune pâle. Sommet des ailes supérieures du mâle et extrémité des quatre ailes de la femelle noirs, avec une série de taches blanches ovales. Hautes-Alpes et Pyrénées, à plus de douze cents toises d'élé- vation. B. Jiles un peu ohlongues , entières ou sans dentelures au hord postérieur, 22. P. DE La Bryone , P. BrjonicE. Ailes d'un blanc sale en dessus , et veinées de brun sur «haque face. Deux taches noires vers l'angle interne des ailes supérieures. Parties élevées des Alpes. 2l. P. DU NAVET, P. ISapi. Ailes blanches en dessus, veinées de brun en dessous. 37. ^5 386 PAP Dessus des ailes supérieures avec deux ou trois points, et le sommet, noirs. Dessous des ailes inférieures d'un jaune plus ou moins pâle. Bois et prairies ; au printemps et en été. Chenille d'un vert obscur, avec les côtés plus clairs, les stigmates fauves, des verrues blanchâtres et des points noirs. Sur le navet, les résédas, lu tourette glabre, etc. — Chrysalide épaisse, d'un vert jaunâtre , tachetée de noir sur l'arête et sur les côtés du dos. 24. Papillon du chou , P. Brassicœ. Ailes blanches : dessus des supérieures avec l'angle du sommet , et la moitié du limbe terminal, noirs : dessous des inférieures d'un jaune d'ocre sale. (Plus grand.) Deux gros points et une liture noirs sur le dessus des ailes supérieures de la femelle. Deux points noirs seulement sur le dessous des mêmes ailes dans les deux sexes. Se trouve partout , depuis le commencement du printemps jusqu'à la fin de l'automne. Chenille d'un cendré bleuâtre, avec trois raies jaunes,, longitudinales, séparées par des points noirs tuberculeux, de chacun desquels s'élève un poil. Très-nuisible aux légumes de la famille des crucifères, et principalement aux clioux. — r thrysalide verdàtre, tachetée de noir, avec les côtés et l'a- rête du dos jaunes. 25. P. DE LA RAVE, P. Rapœ. Ailes blaniches : dessus des supérieures avec l'angle du sommet noirâtre : dessous des inférieures d'un jaune d'ocre clair. (Plus petit.) Deux points noirs aux ailes supérieures, mais manquant quelquefois en dessus dans le mâle. Aussi commun que le précédent. Chenille rase, verte, avec trois raies blanches, longitudi-. nales, dont les deux extrêmes souvent piquetées de jaune. Vivant presque solitaire sur la grosse rave ou variété du na- vet, et sur d'autres plantes analogues. — Chrysalide un peu alongce, verdàtre, avec les côtés et l'arête du dos jaunes et tachetés de noir. 26, P. DE l'aubépine, p. Cratœei, Le Gazé, Geoif. , 45. PAP 387 Ailes semblables de part et d'autre, blanches, peu chargées d'écaillés, avec les nervures noires. I.cs nervures des premières ailes s'élargissant un peu à leur extrémité postérieure. Prairies, jardins; au printemps et en été. Chenille couverte de poils jaunâtres, implantés immédia- tement sur la peau et laissant voir trois lignes noires, longi- tudinalesé Passe l'hiver sous une tente de soie. Très-nuisible aux arbres fruitien. — Chrysalide bLinchâtre ou jaunâtre , ponc- tuée de noir sur le dos et sur l'enveloppe des ailes, et ayant le ventre tout noir. C. Ailes orales et eniières. 27. Papillon de la moutarde, P. Sinapi; Le Blanc de lait , Engramelle. Ailes minces , blanches : dessus des supérieures offrant au sommet une tache noire, arrondie: dessous des inférieures avec deux raies transverses, d'un cendré pâle. Abdomen dépassant les ailes inférieures, comme dans beau- coup d"héliconiens. Tache noire du sommet des premières ailes manquant quelquefois. Bois ; au printemps et en été. Chenille vwte, ayant les côtés du corps longés par une ligne d'un jaune foncé. Sur le lotier corniculé, la gesse des prés , etc. — Chrysalide d'un jaune pâle, avec les stigmates blancs, et des traits fauves sur l'enveloppe des ailes. Gen/'e Satyre , n." 1 1 , correspondant à celui nommé Ailes arrondies , plus ou moins dentées. 28. P. Silène, P. Circe, Ailes dentées, d'un noir brun : dessus des quatre avec une bande blanche commune; dessous des inférieures avec deux, dont une plus courte : bande des supérieures maculaire, et n'oifrant le plus souvent qu'un seul œil. Endroits montagneux et boisés; en Juillet et en Août. Chenille d'un brun noirâtre; avec six raies longitudinales, dont deux grises sur le dos , et deux jaunâtres sur chaque côté. Sur la _flouy« odorante et le brome des bois. 588 PAP 2g. PAriLLON Briséis , p. Briscis; L'H ERMITE , Engramtlle. Ailes dentées, ayant le dessus d'un brun noirâtre à reflet verdàtre, avec une bande blanche commune : bande des su- périeures maculaire et olfrant deux yeux écartés. Dessous des ailes inférieures sans l;iches à la base dans la femelle, avec deux taches noirâtres dans le mâle. La femelle a parfois la bande l'oussàtie , au lieu de l'avoir blanche. Quel- ques auteurs ont fait de cette variété une espèce distincte sous le nom âi' pirata. Endroits secs et pierreux; en Juillet et en Août. 3o. P. Hermione, p. Henuione; Le Sylvakdre. Ailes dentées, d'un brun noirâtre .'i reflet verdàtre, ayant de part et d'autre une bande blanchâtre commune : bande des supérieures avec deux yeux écartés; bande des inférieures avec un seul. Il offre une variété plus petite et à bande moins large, dont on a fait, mais sans fondement , une espèce distincte sous le nom d^Alcyone. Forêts et lieux élevés ; en Juillet et en Août. Chenille grisâtre, avec une ligne noire le long du dos. Sur la Jiouque laineuse ou foin blanc. 3i. P. Sémélb, p. Semele; Agreste. Ailes dentées , ayant le dessus d'un brun noirâtre, avec une bande jaunâtre, maculaire et sinuée .- bande des supé- rieures offrant deux yeux écartés: dessous des inférieures ré- ticulé de lirun et de cendré, avec une bande blanchâtre, anguleuse. Le mâle a la biindc du dessus des ailes supérieures plus som- bre et précédée intérieurement d'une raie noirâtre oblique. La bande du dessous de ses ailes inférieures est en outre plus blanche. Bois secs et lieux pierreux; en Juillet et en Août. Se repose sur le tronc des arbres qui suintent. 32. P. Néojiiris, p. ISeomiris. Ailes un peu dentées, ayant le dessus d'un brun noirâtre, avec une bande fauve; bande des supérieures maculaire et PAP 389 n'offrant qu'un seul œil : dessous des inférieures réticulé de brun et de cendré, avec une bande blanchâtre, éch;mcrée intérieurement. La bande fauve du dessus des secondes ailes est aussi échan- crée au milieu de son côté interne. — Je n'ai point vu la femelle. Sud de la Corse ; en été. 33. Papillon Aréthuse , P. Aretliusa ; Petit-Agreste. Ailes un peu dentées, ayant le dessus d'un brun noirâtre, avec une bande fauve, macnlaire , et marquée d'un œil à chaque aile : dessous des inférieures réticulé de brun et dje cendré, avec une bande blanchâtre, courbée en arrière. La femelle a quelquefois un second œil aux ailes supérieures. Forêts élevées; en Juillet et en Août. 34. P. Aello , P. Aello. Ailes un peu dentées, d'un brun cendré en dessus, avec une bande postérieure d'un jaune sale : bande des supérieures offrant deux yeux écartés : dessous des inférieures réticulé de jaunâtre et de brun, avec des veines blanches. Les secondes ailes ont un point oculaire près de l'angle de l'anus. Alpes; en Juillet et en Août. 35. P. FiDiA, P. Fidia. Ailes un peu dentées , d'un brun noirâtre à reflet ver- dâtre, et ayant une frange très-blanche : supérieures avec deux yeux noirs, séparés par autant de points blancs : des- sous des inférieures varié de brun et de blanc , avec deux lignes noires flexueuses, dont une plus courte. Yeux des ailes supérieures pupilles de part et d'autre, et entourés d'un iris jaune en dessous. Endroits secs et pierreux du Midi de la France; en Juillet. 36. P. Fauna, p. Fauna. Ailes un peu dentées, d'un brun noirâtre , à reflet verdâtre, et ayant une frange grise : supérieures avec deux yeux noirs, séparés par autant de points blancs : dessous des inférieures cendré, avec deux lignes brunes, flexueuses, dont ujie pl-US courte, et une bande blanchâtre, centrale. Second œil des ailes supérieures absolument sans pruneïle. — Femelle plus pâle, et ayant de part et d'autre un iris jaune autour des yeux des premières ailes. Bois secs ; au mois d'Août. — Plus grand et plus coloré dans le Midi que dans le Nord de la France. 37. Papillon Cordula , P. Cordula. Ailes un peu dentées, ayant le dessus d'un brun noirâtre, avec une bande roussàtre : baude des supérieures offrant de part et d'autre deux yeux noirs, séparés par autant de points blancs: dessous des inférieures cendré, avec une bande et le bord postérieur blanchâtres. Dessous des ailes supérieures fauve dans le mâle, Jaunâtre dans la femelle. Cévennes; au mois de Juillet. 38. P. Bryce, p. Brjce. Ailes entières, d'un brun noirâtre: supérieures ayant de part et d'autre deux yeux noirs, séparés par autant de points blancs : dessous des inférieures avec deux bandes grises, si- nuées, dont Fantérieure plus étroite. Femelle moins foncée, et ayant le disque des premières ailes légèrement jaunâtre en dessous. Lozère; au mois de Juillet. 39. P. AcTyEA , P. Actœa. Ailes entières, d'un brun noirâtre : dessus des supérieures avec un œil noir dans le mâle, avec deux yeux et deux points blancs dans la femelle : dessous des inférieures avec deux bandes blanches, crénelées, dont Fantérieure plus large et plus vive. Femelle moins foncée , et ayant Fœil antérieur des pre- mières ailes entouré d'un iris jaunâtre. Bois des (iépartemens du centre et garrigues du Midi de la France; en Juillet. 40. P. Ph^ldra , P. Phœdra. Ailes dentées, d'un brun noirâtre : supérieures ayant de part et d'autre deux yeux très -noirs, écartés, et à prunelle d'un bleu violet." ■ Le dessous des ailes inférieures varie beaucoup. Tantôt il est sans taches, et tantôt il a le milieu traversé par une bande tlanchâtre. Quelquefois sa moitié postérieui'e est plus claire PAP 391 que sa moitié antérieure. Chez la femelle la base est à y.en près du méme»ton que la bande du milieu. Grands bois du centre et de l'Est de la France; en Juillet. Se repose sur la bn/jcre commune. Chenille cendrée, avec deux rangs de taches noires, alon- gécs, le long du dos. Sur Y avoine élevée ou fromenlale. Dessous des ailes inférieures saupoudre de grisâtre à la base, 41. Papillon Ligéa , P. Ligea. Ailes un peu dentées, d'un brun noir, ayant de part et d'autre une bande ferrugineuse chargée de trois à cinq yeux : dessous des inférieures avec une ligne très-blanche , macu- laire, et disposée transversalement contre le côté interne des yeux : échancrures du borçl postérieur blanches. Quelquefois le dessus des ailes inférieures est sans yeux, comme dans la variété qu'Esper nomme Philomela. Prairies et clairières des forêts; vers le milieu de Tété. 42. P. EuRYALE, P. Eurjale. Ailes un peu dentées, d'un brun noir, ayant en dessus une bande ferrugineuse chargée de trois à quatre yeux très- petits : dessous des inférieures avec une bande blanchâtre j dentée intérieurement, et le limbe terminal rougeàtre. Yeux du dessus des ailes inférieures manquant quelquefois en totalité ou en partie. — Femelle plus pâle, ayant les échan- crures du bord postérieur blanchâtres, la bande du dessous des secondes ailes plus large et plus prononcée. Pyrénées, Alpes; en Juin. 43. P. Blandina , P. Blandina ; Satyre ^thiops, Encycl. Ailes entières, d'un brun noir, ayant en dessus une bande ferrugineuse chargée de trois à quatre yeux : dessous des in- férieures offrant une bande sinuée d'un cendré luisant avec des points blancs, très-petits et cerclés de noir. Bois un peu élevés; en Juin et en Juillet. 44. P. ÉviAS , p. Evias. Ailes entières; d'un brun noir, ayant en dessus une bande ferrugineuse chargée de quatre à cinq yeux -. dessous des infé- rieures avec une bande grisâtre , crénelée à son côté interne, bordée à son côté externe par des yeux à iris rougeàtre. 592 PAP La femelle in"est inconnue. Hautes- Pyrénées; €n Juillet. M. Alexandre Lefèvre. 45. Papillon Arachné , P. Ârachne. Ailes entières, d'un brun noir : supérieures ayant de part et diiuue une hande ferrugineuse, marquée de deux à trois yeux: dessous des inféiieures avec une bande d'un gris lilas ou d'un gris jaunâtre, dentée sur les deux côtés. Dessus d.s secondes ailes tantôt sans taches, comme dans le Perscphone d'Esper ; tantôt avec une rangée de deux ou trois yeux noirs, à prunelle blanche et à iris ferrugineux, yeux dont on voit les vestiges en dessous. Bande du dessous di- ces ailes d'un gris jaunâtre chez la femelle. Alpes et Pyrénées; au mois de Juin. Dessous des premières ailes ajant le disque rouge dans les deux sexes. 46. F. GoANTE, p. Goante. Ailes entières, d'un brun noir, ayant en dessus une bande ferrugineuse, chargée de trois cà six yeux : dessous des infé- rieures aspergé de brun et de gris, avec deux lignes blanches, dont une anguleuse sur le milieu, l'autre crénelée et voisine du bord postérieur. Yeux des secondes ailes se répétant en dessous. — La fe- melle offre ordinairement plus d'yeux que le mâle, et le dessous de ses ailes inféiieures a les nervures blanches. Alpes; au mois de Juin. 47. P. Gorgé, P. Gorge. Ailes entières, d'un brun noir : dessus des supérieures avec une bande ferrugineuse , dilatée antérieurement et marquée de deux à trois yeux : dessous des inférieures d'un cendré noir ou brun, avec trois lignes plus obscures, transverses et ondulées. Le dessus des secondes ailes offre une bande ferrugineuse, avec des yeux plus ou moins grands, qui se répètent en dessous, et dont le nombre varie de un à quatre. — Chez la femelle, la frange est entrecoupée de brun et de gris. Alpes et Pyrénées ; en Juin. 48. P. Dromus, p. Dromus. Ailes entières, d'un brun noir : supérieures ayant de part PAP 395 et d'autre une bande fauve avec deux yeux rapproches: des- sous des inférieures d'un cendré bleuâtre ou jaunâtre, avec trois lignes brunes ondulées, dont la postérieure moins dis- tincte. Le dessus des secondes ailes offre le plus souvent une rangée de trois à quatre yeux noirs à prunelle blanche et à iris fer- rugineux. On voit au contraire des individus qui n'ont pas d'yeux sur la bande des ailes supérieures. — Dessous des ailes inférieures de la femelle d'un cendré jaunâtre. Alpes et Pyrénées; en Juin. 4g. Papillon Manto , P. Manfo. x\ilcs entières, d'un brun noirâtre : supérieures ayant de part et d'autre une bande ferrugineuse, pâle, marquée de quatre points noirs : dessous des inférieures d'un cendré gri- sâtre ou brunâtre, avec trois lignes obscures, transverses et anguleuses, dont la postérieure interrompue. Ces lignes manquent quelquefois dans le mâle. Le dessus des secondes ailes a ordinairement une rangée de trois à quatre points noirs, cerclés de rougeâtre. Le des- sous est d'un cendré brunâtre dans la femelle. Montagnes alpines de toute l'Europe; en Juin. 60. P. Mnesira, p. Mnestra. Ailes entières, d'un brun noir: dessus des supérieures avec une large bande ferrugineuse , offrant deux yeux très-petits : dessous des inférieures avec une bande oblitérée et sans yeux près du bord postérieur. La femelle a deux petits yeux sur chaque face des premières ailes, et trois sur le dessus des secondes. Alpes; au mois de Juin. Dessous des premières ailes ayant le disque brun chez le mâle, plus ou moins rougeâtre chez la femelle. 5i. P. Stvgné, p. Stygne. Ailes entières, d'un brun noir, ayant en dessus une bande ferrugineuse, chargée de trois à cinq yeux : dessous des in- férieures offi'ant vers l'extrémité une bande légèrement cen- drée, avec pareil nombre d'yeux à iris rougeâtre. Chez la femelle, la bande du dessous des ailes inférieures prend une teinte blanchâtre à son côté interne. 394 PAP Pyrénées, Alpes; au mois de Juin» 62. Papillon Mêlas, P. Mêlas. Ailes entières, d'un noir-brun foncé et chatoyant en bleu: leur dessus et leur dessous avec trois à quatre points noirs, pupilles de blanc. Les ailes supérieures ont quelquefois une apparence de bande ferrugineuse. Alpes, Pyrénées; en Juin. 53. P. Alf.cton, p. Aleclo. Ailes entières, d'un noir-brun foncé et chatoyant en bleu ù supérieures ayant de part et d'autre deux à trois points noirs, pupilles de blanc : dessous des inférieures très-noir et sans taches. Ne seroit-Ce pas une variété du Mêlas? Il n'en diffère que par l'absence des points oculaires aux ailes inférieures, et par le noir plus foncé du dessous de ces ailes chez le mâle. On le trouve d'ailleurs à la même époque et dans les mêmes localités. 54. P. PvRnHA, P.Pjrrha. Sa lyre Mackaeée, Encycl. Ailes entières, d'un brun noir, tantôt sans taches, tantôt avec une -bande maculaire ferrugineuse sur le dessus des qualre, et une bande d'un jaune d'ocre sur le dessous des in- férieures. Dans le sud de l'Allemagne, ce satyre a ordinairement une bande ferrugineuse sur le dessus des quatre ailes, ainsi que sur le dessous des supérieures, et une bande avec deux taches basilaires d'un jaune d'ocre sur le dessous des inférieures, La bande des premières ailes est marquée de deux points noirs. On rencontre seulement de temps en temps des individus qui ont, vis-a-vis du sommet des premières ailes, une tache ferru- gineuse biponcfuée de noir. Les individus tachetés de jaune à la face inférieure des secondes ailes sont très-rares. En Juillet et en 7\oût. 55. P. Méduse, P. Médusa. Ailes entières, d'un brun noir, ayant une bande maculaire, ferrugineuse ou jaunâtre : bande des supérieures avec trois à cinq yeux de part et d'autre, bande des inférieures avec quatre à sept en dessous. PAP 395 La femelle a la bande jaunâtre, et ses ailes inférieures sont un peu dentées. Dans les bois élevés ; en Juin. Chenille pubescente; d'un vert tendre, avec des raies lon« gitudinales, les unes plus claires, les autres plus foncées. Sur le panic sanguin. 56. Papillon Céto, P. Celo. Ailes entières, semblables départ et d'autre, d'un brun noir, avec un rang de taches ferrugineuses chargées chacune d'un point noir à prunelle blanche. 11 diffère bien peu du précédent. Alpes et montagnes de l'Isère ; en Juin. 57. P. Epiphron, p. Epiphron. Ailes entières, d'un brun noir, avec une bande ferrugi- «euse, maculaire : bande des supérieures offrant sur chaque face deux à quatre points noirs, pupilles de blanc; bande des inférieures avec trois à cinq en dessous. Vosges et parties montagneuses de l'Est de la France. 58. P. Cassiope , P. Cassiope. Ailes entières, d'un brun noir: supérieures ayant de part et d'autre une bande ferrugineuse, avec trois à cinq points noirs : dessous des inférieures plus pâle vers l'extrémité, avec pareil nombre de petits points à iris rougeàtre. Dessus des ailes inférieures avec trois à quatre taches ferrugi- neuses, marquées chacune d'un point noir. Dessous des mêmes ailes d'un brun clair dans la femelle. Pyrénées, montagnes du Languedoc, etc. ; en Juin. 69. P. Mélampus, p. Melampus. Ailes entières, semblables de part et d'autre; d'un brun noir avec une bande ferrugineuse, maculaire, offrant à cha- que aile deux à quatre points noirs. Alpes et Pyrénées. 60. P. Pharté, p. Pharle. Ailes entières, semblables de part et d'autre, d'un brun noir, avec une bande Jerrugineuse, maculaire, sans points. Alpes; en Juin. JSota. L'absence des poinfs suffit-elle pour le séparer du précédent ? Les satyres nègres -varient tellement qu'on ne 596 PAP pourra bien fixer le nombre des espèces que lorsqu'on con- noîfra toutes leurs chenilles. 61. Papillon Janira, P. Janira; Le MvRTiL. Geofif. , n.° 18. Ailes dentées, d'un brun obscur en dessus: supérieures avec un seul œil au sommet : dessous des inférieures d'un cendré jaunâtre, aA^ec xine bande plus claire , offrant un à trois points noirs ocellés. Dans la femelle, l'œil des ailes supérieures est placé sur une bande fauve, transversale, et le dessus des ailes inférieures offre fanlôt une bande, tantôt une tache de cette couleur. Très-commun au mois de Juillet. Chenille verte, avec une ligne bbinche longitudinale de chaque côté du corps. Sur plusieurs graminées, et principale- ment sur le paturin des prés. — Chrysalide ovoïde, tuberculée sur le dos, d'un vert jaunâtre, avec des raies ferrugineuses sur l'enveloppe des ailes. 62. P. Eudora, P. Eudora. Ailes dentées, d'un brun obscur en dçssus : supérieures avec un point noir dans le mâle , avec deux points écartés dans la femelle : dessous des inférieures d'un cendré grisâtre , avec une bande plus claire et sans taches. Les yeux des ailes supérieures de la femelle sont placés sur une bande fauve , transverse. Le mâle a sur le milieu des mêmes ailes une raie noirâtre oblique, plus prononcée que dans le Janira, Midi de la France. 63. P. TiTHONius, P. Tilhonius ; Amaryllis, n.°2o, GeofiT. , 11 , p. 62. Ailes un peu dentées , fauves en dessus , avec la base et les bords d'un brun obscur : supérieures ayant de part et d'autre un œil noir bipupillé i dessous des inférieures d'un jaune nébuleux, avec deux bandes plus claires, dont l'anté- rieure moitié plus courte, et trois à cinq points oculaires. Dessus des ailes supérieures du mâle offrant sur le milieu du bord interne une raie noirâtre, courbe, qui ïnonte jus- qu'à la côte. Ailes supérieures de la femelle ayant parfois un second œil, très-petit, et situé près de l'angle anal. Très-commun dans les bois; en Juillet et en Août, PAP 3<>7 Chenille d'un vert plus ou moins foncé, avec la tête brune, et une ligne rougeàtre le long de chaque côlé du corps. Sur le paLurin annuel. — Chrysalide anguleuse, d'un gris verdâtre. 6/(. Papillon Ida, P. Ida. Ailes un peu dentées, fauves en dessus, avec la base et les bords d'un brun obscur : supérieures ayant de part et d'autre un œil noir bipupillé : dessous des inférieures d'un gris né- buleux, avec une bande plus claire, en y, sans points. Dessus des ailes supérieures du mâle offrant sur le milieu du bord interne une raie noirâtre, maculaire et oblique qui ne monte pas jusqu'à la cô?e. Ailes supérieures de lu femelle ayant quelquefois un ou deux iJoints noirs, en ali- gnement de l'œil du sommet. Très-commun dans le Midi de la France; en Juillet. G5. V. lÎATHSEBA, P. Bathseba. Ailes un peu dentées, fixuves en dessus, avec la base et les bords d'un brun obscur : supérieures ayant de part et d'autre un œil noir bipupillé : dessous des inférieures noirâtre, avec une bande d'un jaune paille, unidentée en dehors et bordée par cinq yeux. Dessus des ailes supérieures ayant sur le milieu une bande noirâtre, courbe, large dans le mâle, étroite dans la femelle. Dessus des ailes inférieures avec une rangée de trois yeux noirs unipupillés. Très-commun dans le Midi de la France; en Juillet. CG. P. M.LRA, p. Mœra. Ailes un peu dentées, d'un brun obscur, avec une bande fauve : supérieures ayant de part et d'autre un œil et demi : dessous des inférieures d'un gris blanchâtre, avec deux lignes brunes, transverses, ondulées, et six yeux à double iris. Dessus des ailes supérieures offrant sur le milieu une raie noirâtre, large et oblique dans le mâle, étroite et en zigzag dans la femelle. Se trouve partout en Mai et en Juillet. — Les individus de nos contrées méridionales sont généralement plus rembrunis, sans cependant différer sous le rapport du dessin. On en fait à tort une espèce à part sous le nom d'Hiera. Chenille pubescente, d'un vert tendre. Sur le paturin an- nuel et la fétuque Jlottante. — Chrysalide verdâtre, avec une 398 PAP tache noire à la sommité du corselet, et deux rangées de petits tubercules blancs sur le dos. 67. Papillon MiIgère, P. Megœra. Ailes un peu dentées, fauves en dessus, et rayées de noi- râtre : supérieures ayant de part et d'autre un œil et demi : dessous des inférieures d'un cendré obscur avec deux lignes brunes, ondulées, éclairées de jaunâtre , et six yeux à double iris. Dans le mâle, les deux lignes ondulées postérieures du mi- lieu des premières ailes sont croisées en dessus par une bande noirâtre. Paroît aux mêmes époques que le Mœra. Chenille pubescente , d'un vert tendre , avec une ligne blanche, longitudinale, de chaque côté du corps. — Chrysa- lide verdâtre, avec deux rangs de petits tubercules grisâtres le long du dos. 68. P. Égérie, P./Egeria; TiRcis, GeofF., pag. 48, n.° 16. Ailes un peu dentées , d'un brun obscur : supérieures avec beaucoup de taches d'un jaune paille, ou fauves, et un seul œil : dessous des inférieures d'un gris verdâtre, avec deux lignes brunâtres , ondulées , et un rang de points ocu- laires. Le dessus des secondes ailes a six taches jaunes ou fauves, dont deux centrales, les autres formant une bande postérieure sur laquelle il y a trois à quatre yeux noirs à prunelle blanclie. Les individus de nos départemens méridionaux ont les taches fauves. Quelques auteurs en ont fait k tort une espèce parti- culière sous le nom de Mcone, Très-commun dans les bois; en Avril et en Juillet. Chenille pubescente et ridée transversalement, verte, avec le dos plus foncé, et des lignes longitudinales, jaunâtres ou blanchâtres, sur les côtés. — Chrysalide courte, verdâtre, renflée sur le dos et y offrant deux rangées de petits tuber- cules. 69. P. Galathée, p. Galatliea; Demi-becil, Geoff. , pi. 1 , n."' 3 et l\. Ailes un peu dentées, d'un blanc jaunâtre , avec la base et' l'extrémité noires et tachetées de blanc en dessus : tache de PAP ^99 ]a base de chaque aile ovale : inférieures avec deux et trois yeux noirs. Yeux des secondes ailes peu apparens en dessus. Dessous des mêmes ailes blanc dans le mâle, plus ou moins lavé de jaune sale dans la femelle. Quelquefois ce dessous est tout bbiuc , comme dans la variété que plusieurs auteurs ont nommée Leucotnelas. Très-commun dans les bois ; on Juillet et en Août. Chenille verte, avec trois ligTies longitudinales plus obs- cures, la tête brune, et deux petites épines rouges à la four- che de l'anus. Sur la Jlouve des prés. — Chrysalide ovoïde, jaunâtre, avec deux taches noires oculaires sur chaque côté de la tête. 70. Papillom Lachésis, P.Lachesis. Ailes un peu dentées, blanches, ayant l'extrémité noire et tachetée de blanc en dessus : base de chaque aile sans taches : inférieures avec deux et trois yeux noirs. Toujours plus grand et d'un blanc moins jaunâtre que le précédent. Origine du bord interne des ailes supérieures lavée de noirâtre. Très-commun aux environs de Nismes et de Perpignan; en Mai et en Juin. 71. P. Psyché, P. Psjche. Ailes un peu dentées , d'un blanc bleuâtre , ayant l'extrémité noire et tachetée de blanc : dessous des inférieures avec des veines, et deux plus trois yeux, d'un brun ferrugineux. Très-commun aux environs de Montpellier; en Mai et en Juin. 72. P. Déjanire, p. Dejanira. La Bacchante, GeofT. , pag. 47, n." i5. Ailes un peu dentées, d'un brun obscur: supérieures ayant cinq yeux de part et d'autre : dessous des inférieures avec une bande blanche, sinuée, et chargée de six yeux, dont le troi- sième très-petit, l'anal bipupillé. Plus grand et plus colgré dans les départemens méridionaux que dans ceux du centre et du nord. Dans les bois , en Juin. — Vol sautillant et par saccades. Chenille pubescente, verte, avec des lignes longitudinales plus foncées. Sur Vivrais annuelle. 4oo PAP 73. Papillon HvpéaANTHL's, P. H/yperantlius ; Tristan, Geoff. , 11 , 47, n." 14. Ailes un peu dentées, d'un brun noir : dessous des supé- rieures avec trois yeux, dont un moitié plus petit: dessous des inférieures avec deux plus trois. Le dessus de la femelle offre ordinairement quelques yeux. On trouve au contraire des individus des deux sexes qui n'ont que de simples points jaunâtres en dessous. Très-commun, pendant tout l'été, dans les bois et dans les prairies. Chenille d'un gris blanchâtre , avec une ligne noire le long du dos. Sur le millet épars, le paluriri annuel, etc. — Chrysalide courte, obtuse, grisâtre. Les trois principales nervures des ailes supérieures renflées à leur origine. 74. P. Œdipe, P. Œàipe. Ailes entières, d'un brun noir : dessous des quatre d'un jaune un peu obscur, avec une ligne marginale argentée; celui des inférieures ayant cinq à six yeux, dont l'antérieur isolé. Iris des yeux d'un jaune paille. Le dessous des ailes supé- rieures est tantôt sans yeux, et tantôt il en a jusqu'à cinq. Dans la femelle, les yeux des ailes inférieures sont précédés intérieurement d'une ligne ou d'une bande blanche luisante, et les trois postérieures sont sensibles en dessus. Département de l'Isère ; au mois de Juin. 75. P. Philéus, p. Pliileus. Ailes entières, d'un brun noirâtre en dessus, avec le disque des supérieures roussâtre : dessous des inférieures d'un brun verdàtre, avec vme bande blanche; courbe, chargée de six yeux contigr.s, et une ligne marginale argentée. Point d'iris aux yeux. Dessus des ailes supérieures presque entièrement brun chez certains mâles. Alpes; en Juin. 76. P. Héro , P. Hero^ Satyre Mœlibée. Ailes entières, d'un brun noirâtre : dessous des inférieures avec une bjmdelette blanche, dentée, et une ligne argentée, marginale, renfermant six yeux contigus. PAP 401 Iris des yeux d'un faure foncé. Dessus des ailes supérieures de la femelle avec un œil au sommet. Dessus des ailes infé- rieures des deux sexes avec une rangée de cjuatre yeux, dont les deux extrêmes plus petits, et quelquefois nuls. Forêts de nos départemens septentrionaux; en Mai et en Juillet. 77. Papillon Iphis , P. Iphis. Ailes entières, d'un brun noirâtre en dessus, avec le disque des supérieures roussàtre : dessous des inférieures d'un cendré verdàtre , avec une bande blanche, interrompue, et une ligne argentée , marginale , renfermant trois à six yeux séparés. Iris des yeux d'un jaune d'ocre sale. La femelle a parfoij deux ou trois yeux sur la face supérieure des secondes ailes, Départemens de i'fotet Pyrénées. 78. P. Arcamus , P. Arcaniiis; Céphale, Geoflf. , tom. 2, page 63 , n." 22. Ailes entières, d'un brun noirâtre en dessus avec le disque des supérieures roux : dessous des inférieures d'un brun tanné verdàtre, avec une bande blanche, flexueuse, chargée de cinq à six yeux , et une ligne marginale argentée. Iris des yeux fauve et bordé par un cercle d'atomes noi- râtres. Dessus des ailes inférieures de la femelle offrant par- fois deux petits yeux sans prunelle. Très-commun dans les bois des environs de Paris; en Mai et en Juillet. Chenille verte, avec des lignes dorsales plus foncées, et des lignes latérales jaunes. Sur la mélique ciliée. — Chrysalide courte, obtuse, rougeàtre. 7g. P. CoRiNNL'S, P. Corinniis. Ailes entières, fauves : dessous des inférieures d'un cendré verdàlre à ia base, offrant à Textrémité une raie jaunâJre, anguleuse, et une ligne argentée , marginale, renfei'mant cinq à six yeux, dont Pantérieur isolé. Iris de l'œil antérieur d'un jaune paille , iris des autres yeux fauve et entouré d'un cercle d'atomes noirâtres. Le dessus delà femelle offre moins de brun à Pextrémité que le dessus du mâlc^ De la Corse. 80. P. DoRUs, p. Dorus. Ailes entières, d'un jaune fauve ; dessus des supérieures 07. -0 402 PAP d'un brun foibleinent obscur dans le mâle : dessous des infé- rieures avec une bande jaunâtre flexueuse , chargée de six yeux, dont le deuxième et le troisième reculés en arrière, et une ligne marginale argentée. Dessus des secondes ailes offrant chez les deux sexes une ligne tortueuse de trois à quatre points noirs. Midi de la France; en Juillet. 81. Papillon Lyllus , P. LjUus. Ailes entières, d'un fauve jaunâtre pâle, ayant de part et d'autre sur le limbe postérieur une ligne noirâtre, flexueuse : dessous des inférieures d'un gris jaunâtre , avec une bande bl .nchàtre, courte , et trois à six points très-blancs , entourés de noir. Un point noir vis-à-vis du sommet des premières ailes. Dessous de ces ailes offrant parfois dans la femelle une ligne argentée, courte et placée transversalement vers le milieu du bord postérieur. Très-commun aux environs de Montpellier. 82. P. Pamphile. p. Pamphilus. Ailes entières , d'un fauve jaunâtre pâle , ayant le bord postérieur lég'èrement obscur en dessus : dessous des infé- rieures d'un gris verdàtre, avec une bande blanchâtre, courte, et trois à six points très-blancs , entourés de ferrugineux. (Plus petit.) ^ • Un point noirâtre vis-à-vis du sommet des premières ailes. Très-commun partout; en Mai et vers la fin de Juillet. Chenille verte, avec le dos obscur, et une ligne blanche le long de chaque côté. Sur la crételle des prés. — Chrysalide petite, anguleuse, verdàtre. 83. P. Davcsv p. Davus. Ailes entières, d'un fauve jaunâtre obscur : dessous des inférieures d'un ferrugineux verdàtre , avec une bande blanche, dentée ou maculaire , et trois à sept yeux séparés. (Plus grand.) Iris des yeux d'un jaune terne. Uh point noirâtre, oculaii^^ au sommet des ailes supérieures des deux sexes. Dessus des ailes inférieures du mâle avec trois ou quatre points sembla- bles. Très-commun dans l'Est de la France. PAP 40:5 Centre Libythée, n.° 16; L'ihythea, Fabrlcius. Bord postérieur des premières ailes prolongé et fortement tronqué au sommet ; bord analogue des secondes dentelé. 84. Papillon du Micocoulier, P. Celtis. Ailes d'un brun noirâtre chatoyant ; supérieures ayant de part et d'autre quatre taches fauves et une blanche : dessous des inférieures gris. Dessus des secondes ailes avec une bande fauve, courte et flexueuse, près du sommet. Dessous de ces ailes d'un gris vineux dans la femelle. Départemens les plus méridionaux de la France^ au prin- temps et en été. Chenille pubescente, verte, avec trois lignes longitudina- les, dont les deux extrêmes d'un blanc plus ou moins incar- nat, lintermédiaire blanche etbordéepar des taches noires, rapprochées deux à deux. Sa tête est jaunâtre, et toutes ses pattes sont d'un noir luisant. Sur le micocoulier commun. — Chrysalide ovale, obtuse, verdàtre et rayée de blanchâtre. Genre Argynne, n." 18; Argynnu, Fabricius. 85. P. Aglab, p. Âglaia. Ailes légèrement dentées, fauves, avec des taches noires: dessous des inférieures d'un jaune paille, avec l'origine de la côte, et beaucoup de taches argentées et environnées de verdàtre. Dessus de la femelle plus pâle , avec la base de toutes les ailes verdàfre. Dans les bois; fin de Juin et courant de Juillet. Chenille épineuse, noirâtre, avec une bande blanche doiv sale, et une rangée longitudinale de taches rousses sur chaque côté. Sur la violette sauvage. — Chrysalide roussâtre, ondée de brun, avec des éminences peu prononcées. %G. V.Anv?t,P.Adifpe. Ailes légèrement dentées : fauves, avec des taches noires : dessous des inférieures d'un jaune roussâtre, avec l'origine de la côte, beaucoup de taches, et la prunelle de quelques yeux ferrugineux, argentées. Dessus des deux sexes d'un fauve plus gai que dans l'espèce précédente: mâle ayant d'ailleurs les deux nervures du milieu 404 PAP des premières ailes }-lus dilatées. — Les taches argentées des ailes inférieures remplacées quelquefois par des taches pâles, à l'exception cependant des points qui forment la prunelle des yeux. Dans les bois; fin de Juin et courant de Juillet. Chenille épineuse, d'un brun olivâtre ou ferrugineux, avec une bande dorsale blanche, bordée par des peints noirs. Sur la violette odorante et sur la pensée. — Chrysalide roussàtre , avec des taches argentées. 87. Papillon NiOBi, P. Niohe. Ailes légèrement dentées, fauves, avec des taches noires: dessous des inférieures d'un jaune d'ocre pâle, avec beaucoup de taches plus claires, quelques yeux ferrugineux à prunelle argentée; l'origine delà côte verdàlre et les nervures noirâtres. Dessus du mâle d'un fauve vif; dessus de la femelle d'un fauve obscur et chatoyant en violet , avec la base largement noirâtre. — 11 est des individus qui ont les taches des ailes inférieures argentées , mais ils se distinguent toujours de VA- dippé en ce qu'ils ont les nervures noirâtres, et l'origine de la côte verdâtre. Pyrénées , Alpes , départemens de l'Est ; en Juin et en Juillet. Chenille grise, avec les épines alternativement blanches et rougeâtres. Sur le plantain et sur la violette. 88. P. LathoiMa , P. Lathonia; Petit Nacré, Geoff., tom. a, pag. 43, n.° 10. Ailes légèrement dentées, fauves, avec des taches noires': dessous des inférieures panaché de jaune fauve et de ferrugi- neux, avec beaucoup de grandes taches, et la prunelle de sept yeux bruns, argentées. Plus petit que les précédens , et ayant le bord postérieur des premières ailes un peu plus concave. Bois, prairies, chemins verts, etc.; au printemps et en été. Chenille épineuse, d'un brun grisâtre, avec une ligne blan- che le long du dos. Sur la pensée, le sainfoin, la bourrache^ etc. — Chrysalide grisâtre antérieurement, verdâtre posté- rieurement, avec des taches dorées. 89. P. Paphia, p. Paphia; Tabac d'Espagne, Geoff. , a, pag. 42, n.° 8. PAP 4o5 Ailefi légèrement dentées, fauves, avec des taches noires : dessons des inférieures glacé de vert jaunâtre , avec quatre bandes argentées, transversales, dont les deux antérieures plus courtes. Dessus du mâle d'un fauve gai, avec les quatre nervures inférieures des premières ailes fortement dilatées dans leur milieu. Dessus de la femelle d'un fauve obscur, et quelque- fois d'un brun verdâtre, comme dans la variété dont on a fait à tort une espèce distincte sous le nom de Valesina. Bande marginale du dessous des secondes ailes bifide. Très-commun dans les bois, depuis la fin de Juin jusqu'à la mi-Septembre. Se repose sur les chardons et sur les ronces. Chenille épineuse, brune, avec des taches jaunâtres le long du dos. Sur la violette sauvage et sur le framboisier. — Chry- salide grisâtre, très-anguleuse, ayant le dos chargé de deux bosses, entre lesquelles sont des taches dorées très-brillantes. Elle est extrêmement vive. 90. Papillon CvNARA, P. Cjnara. Ailes légèrement dentées, d'un vert fauve, avec des taches noires : dessous des inférieures glacé de vert jaunâtre, avec des lunules basilaires, et deux bandes postérieures, argCTitées. Une ligne de points argentés entre les deux bandes. Mâle moins vert en dessus, et ayant les quatre nervures inférieures des premières ailes très-dilatées dans leur milieu. Départemens maritimes du Midi; au mois de Juin, sur 1« chardons en fleurs. 91. F. Daphné, p. Daphnc. Ailes légèrement dentées, fauves, avec des taches noires : dessous des inférieures ayant la moitié antérieure jaune et ré- ticulée de roux ; la moitié postérieure lavée de violet avec une rangée de points oculaires. Parties montagneuses de TEst et du Midi de la France; en Juin. Chenille rayée longitudinalement de blanc, et ayant les épines jaunes à leur base, noires à leur sommité. — Chrysa- lide tuberculée, d'un gris jaunâtre, avec des taches dorées sur le dos et près de l'anus. 92. P. Ino , P. Ino. Ailes légèrement dentées, fauves, avec des'taches noires ; 4o6 PAP dessous des inférieures entièrement jaune et réticulé de roux, avec une raie discoïdale d'un blanc violet, et une rangée de points oculaires. Constamment plus petit que le précédent, et ayant d'ail- leurs les écliancrures plus blanches. Bois du Nord, de l'Est et du Midi de la France; en Juin et en Juillet. 95. Papillon Amaxhuse, P. Awathusia. Ailes un peu dentées, fauves, avec des taches noires: dessous des inférieures ferrugineux, offrant à la base , autour d'un point noir, des taches blanches et des taches d'un jaune d'ocre, et sur le milieu une légère bande nacre de perle. Dessous des ailes inférieures ayant à la base sept taches, dont les trois antérieures rondes et d'un blanc mat, les autres très-irrégulières et d'un jaune d'ocre. Bord postérieur de ces ailes entrecoupé longitudiiiaiement par des traits jauîies oîi blancs. Dauphiné, etc.; au mois de Juillet. Chenille d'un gris cendré, avec des épines jaunes et des lignes noires, longitudinales. Sur la renouée historié. —Chry- salide d'un gris brun, avec des taches et des boutons noirs. 94. P. DiA , P. Dia; Petite Violette. Ailes un peu dentées, fauves , avec des taches noires : des- sous des inférieures panaché de ferrugineux et de jaune d'ocre, ayant à la base et à l'extrémité des taches argentées, et sur le milieu une légère bande nacre de perle. Dessus des ailes d'un fauve foncé. Dessous des inférieures ayant environ quatorze taches argentées, dont sept marginales et lunulées. Très-commune dans les bois, vers le milieu du printemps et de l'été. Chenille grise, avec des rangées d'épines alternativement blanches et rougcâtres. Sur Itsviolellei. — Chrysalide jaunâtre, mouchetée de noir. 95. P. PALiis, P. Pales. Ailes un peu dentées , fauves, avec des taches noires : des- sous des inférieures ferrugineux, varié de jaune fauve ou de verdâtre , avec beaucoup détaches argentées. PAP 40/ Dessous des ailes supérieures chatoyant et peu garni d'é- caillcs. Dessous des ailes inférieures de la femelle varié de verdàtre. Ces dernières ailes moins arrondies chez les deux sexes que chez les autres argynnes de notre pays. Alpes et Pyrénées; en Juin et en Août. 96. Papillon Sélénb, P. Selene. Ailes un peu dentées, fauves, avec des taches noires: dessous des inférieures panaché de ferrugineux et de jaune d"ocre, avec beaucoup de taches argentées, et un œil noir, basilaire , à prunelle rousse. Dessus des ailes d'un fauve assez foncé, surtout dans la fe- melle. Dessous des ailes inférieures ayant environ treize taches argentées, dont six marginales, triangulaires, et surmontées chacune d'un chevron noir. Très-commun dans les bois, au commencement de Mai et à la fin de Juillet. 97. P. EuPHROSYNE , P. Euphrosjne; Le CoLUER ARGENTS, Gcoff., tom. 2, pag. 44, n." 1 1. Ailes un peu dentées, fauves, avec des taches noires : des- sous des inférieures panaché de roux et de jaune gais, avec une tache sur le milieu et sept sur le bord, argentées; un œil noir, sans prnnelle , près de la base. Dessus des ailes d'un fauve jaunâtre, surtout dans la fe- melle. Dessous des ailes inférieures avec neuf taches argen- tées, dont une à la base. Les sept taches marginales sont presque lunulées et environnées de ferrugineux. Très-commun dans les bois, au commencement de Mai et à la fin de Juillet. Chenille épineuse, noire, avec deux rangs de taches fauves le long du dos. Sur les violettes. yS. P. Hécate, P. Hécate. Ailes un peu dentées, fauves, avec des taches noires: dessous des inférieures panaché de jaune d'ocre et de roux, avec deux rangées transverses de points noirs. La double rangée de points distingue principalement cette espèce de ses congénères. Chez la femelle, les parties jaunes du dessous des secondes ailes tirent un peu sur le verdàtre. Environs de Toulon. 4o8 PAP 99. Papillon Aphirape, P. Jpliirape. Ailes un peu dentées, fauves, avec des taches noires: dessous des inférieures panaché de jaune d'ocre et de roux, avec une rangée d'yeux à prunelle jaune et une ligne noire, dentée en scie sur le bord postérieur. Yeux du dessous des secondes ailes noirs. Dessus de la fe- melle chato)fant en violet. Vosges et montagnes de l'Isère. 100. P. DiDYMA, p. Didynia. ' Ailes un peu dentées, fauves, avec des taches noires : des- sous des inférieures jaune ou blanc, avec beaucoup de points et des lunules noirs, et deux bandes d'un fauve rouge, sans tachas. Dessus du mâle dun fauA^e rouge; dessus de la femelle d'un Jauve obscur , surtout aux premières ailes. Contrées centrales de la France ; en Mai et vers la fin de Juillet. Chenille bleuâtre, avec les épines des côtés rousses, et celles du dos jaunâtres. Anneaux du corps noirs et ponctués de blanc. Sur la feronf^we, l'armoise, la linaire , etc. — Chry- salide obtuse, épaisse, d'un cendré bleuâtre, avec des mou- chetures noires et des points fauves. ICI. P. CiNxiA , P. Cinxia; Le Damier, GeofF., n.° 12, pag. 46, Ailes un peu dentées, fauves en dessus et réticulées de noir : dessous des inférieures d'un jaune paie , avec des points et quatre lignes ondées noirs: plus deux bandes fauves, bande postérieure offrant des points qui se répètent en dessus. Dessus des ailes d'un fauve sombre et chatoyant en violet. Très-commun dans les bois : eu Mai et en Août. Chenille épineuse, noire, avec les incisions ponctuées de blanc, et les pattes membraneuses fauves. Sur \c plantain lan- céolé, la véronique, Voreille-de-souris , etc. Passe Thiver en so- ciété sous une tente de soie, — Chrysalide épaisse, noirâtre, mouchetée de gris, avec des" boutons roux sur le dos. 102. P. Phœbé, p. Pkahe. Ailes un peu dentées, variées en dessus de fauve, de jaune et de nuir : dessous des inférieures d"un jaune pâle, avec des points basiiaires et six lignes ondées noirs, plus deux bandes fauves; bande postérieure formée par des taches orbicukiires. PAP 409 Dessus de ]a fcmeUe ayant plus de jaune que le dessus du mâle. Contrées centrales et méridionales de la France, côte d'Au- nay près Paris; en Juin et en Août. Chenille noire, avec des épines fauves et des rangées de taches blanches. Sur la centaurée scabieuse. 103. Papillon Athalie, P. Athalia. Ailes un peu dentées, fauves en dessus et réticulées de noir : dessous des inférieures d'un jaune pâle, avec deux bandes fauves et huit lignes noires ondées. (Plus grand, ayant les palpes d'un brun obscur.) Dessus des ailes d'un fauve foncé. Parties ombragées des bois: en Mai et vers la fin de Juillet. Chenille épineuse, noire, avec deux rangées de points blancs à chaqile anneau, et des tubercules également blancs sur les côtés. Se nourrit de différentes espèces de plantains. — Chry- salide grisâtre, avec des points noirs et des points rougeàtres sur le dos. 104. P. Parthknie , P. Piirthenie. Ailes un peu dentées, fauves en dessus et foiblement réticulées de noir : dessous des inférieures d'un jaune pâle, avec deux bandes fauves, et huit lignes noires ondées. (Plus petit, ayant les palpes roux.) Dessus des ailes d'un fauve d'ailleurs plus jaunâtre que chez VJthalie. Sur les coteaux secs et exposés au midi ; en Mai et en Août. Chenille épineuse, noire, avec quelques points blancs et une série longitudinale de taches jaunes sur chaque côté. Sur le plantain moyen. — Chrysalide petite , obtxLse , cendrée, avec deux rangs de points ferrugineux sur Parrière-dos, io5. P. DicTYisNE, P. Dictynna. Ailes un peu dentées, d'un brun noir en dessTis, avec des taches fauves ; di-ssous des inférieures avec deux bandes fer- rugineuses; le limbe terminal roussàtre , et huit lignes noires ondées. Dessus de la femelle plus tacheté de fauve que celui du mâle, et ayant la dernière rangée de taches jaune ou blan- châtre : bande postérieure du dessous des secondes ailes of- frant une série de taches noirâtres, formées par des atomes. 4io PAP Bois ombntgés,: vers la fin de Mai et dans le courant d'Août. Chenille épineuse, violàtre, avec la tête et trois raies lon- gitudinales noires, et des points d'un bleu pâle. 106. Papillon Maturne, P. Maturna. Ailes un peu dentées, d'un brun noir en dessus, avec des taches jaunes et des taches d'un fauve rouge : dessous des in- férieures d'un fauve rouge, avec trois bandes maculairfs d'un jaune gai. Bande postérieure du dessous des secondes ailes formée par des lunules inégales, et fortement bordées de noir en avant. Parties boisées de l'Isère; au mois de Juin. Chenille épineuse, noire, avec trois lignes jaunes, longitu- dinales , dont une double sur le dos. Habite le tremble, le maiceau , la scabieuse , leplantain, etc. — Chrysalide d'un blanc verdàtre, tachetée de jaune et de noir. 107. P. Cynïhia, p. Oynthia. Ailes un peu dentées, d'un brun noir en dessus, avec des taches blanches ou des taches fauves : dessous des inférieures fauve, avec trois bandes niaculaires d'un jaune d'ocre et une rangée transverse de points noirs, simples. Dessus du mâle avec des taches blanches et une bande nia- culaire d'un fauve ronge. Dessus de la femelle avec une mul- titude de taches d'un fauve rembruni et chato3'ant. Points noirs du dessous des secondes ailes se répétant quelquefois en dessus. Alpes; au mois de Juin. Chenille foiblement épineuse, jaune, avec la tùte rougeâtre , et des lignes longitudinales noires. Sur le plantain lancéolé. 108. P. ArtÉjAiis, p. Artemis. , Ailes un peu dentées, variées en dessus de brun, de jaune et de fauve-rouge : dessous des inférieures fauve , avec deux bandes maculaires et tout le limbe postérieur d'un jaune d'ocre pâle, plus une rangée transverse de points noirs, ocu- laires. Dessus des secondes ailes aj^ant une large bande d'un fauve louge , avec une série de points noirs. Dans les grands bois; au commencement de Mai. Chenille épineuse, noire, avec une ligne dorsale de points blancs, les côtes jaunâtres, et les pattes rougeàlres. Sur le PAP 411 plantain et la scahieuse mors du diahle. Passe l'hiver sous une tente de soie. — Chrysalide verdàtre, avec des points noirs et des boutons jaunes. idq. Papillon Lucine, P. Lucina, Ailes un peu dentées, d'un brun obscur en dessus, avec des taches fauves : bord postérieur des quatre offrant de part et d'autre une rangée de points noirs : dessous des inférieures d'un brun tanné avec deux bandes blanches maculaires. C'est la plus petite de nos argynnes. Dans les bois; au commencement de Mai. Genre V x^TLSSK j n.° 19 j Vanessa, Fabricius. A. Hord postérieur dts premières ailes concave , largement et ohli- quement tronqué au sommet ; Iwrd analogue des secondes denté, et ayant vers son milieu un prolongement obtus en forme de queue. 110*. P. C- Blanc, P. C-Alhum; Le Gamma ou Robert le diable , Geoff. , tom. 2 , pag. 39, n." 6. Dessus des ailes fauve, tacheté de noir, avec le limbe pos- térieur ferrugineux et ponctué de jaune : dessous des infé- rieures marqué d'un C blanc. Mâle constamment plus foncé que la femelle. Trois taches noires sur le dessus des secondes ailes. Très-commun pendant toute la belle saison. Chenille épineuse, d'un brun rougeâtre , avec une bande blanche dorsale allant du quatrième anneau à l'anus. Deux tubercules à aigrettes sur la tête. Habite Vorme, le noisetier , It groseiller , Vortie, \ehouhlon, etc. — Chrysalide incarnate, avec trois rangs de mamelons et des points argentés sur le dos, 111. P. L- Blanche, P. L- Album. Dessus des ailes fauve, tacheté de noir, avec le limbe pos- térieur ferrugineux et ponctué de jaune : dessous des infé- rieures marqué d'une L blanche. Taches noires du dessus des ailes plus petites que dans l'es- pèce précédente , et au nombre de deux seulement sur les ailes inférieures. Dessous finement onde de gris. Midi de la France; durant toute la belle saison. 4i2 PAP 112. Papillon Polvchlore , P. Poljciiloros; La GRANDE Tortue, GeofF. , 2, pag. 07, n." 3. Dessus des ailes fauve, avec une bordure noire et marquée de lunules bleues ; supérieures ayant quatre taches noires sur le disque, et une lunule jaune au sommet ; dessous des infé- rieures traversé par une ligne noirâtre, ne formant qu'un angle à sa partie antérieure. Les deux taches supérieures du disque des premières ailes sont rondes, et celle de Tangle de l'anus est lunulée. La bor- dure des secondes ailes a le côté interne grossièrement denté et liséré de jaunâtre. Très-commun au printemps, en été et en automne. Chenille d'un noir bleuâtre, avec des épines et trois lignes longitudinales d'un fauve obscur. La ligne du dos est double. Habite le chêne, Vorme, le saule, etc. Vivant en société dans le premier âge. — Chrysalide incarnate, avec des taches ar- gentées à sa partie antérieare, deux rangées d'épines coni- ques et un rang intermédiaire de boutons noirs à sommité fauve sur le dos. 11 3. P. Xanthomelas, p. Xantlioinelas ; La Tortue moyenne, Engramm. Dessus des ailes fauve, avec une bordure noire plus large et marquée de lunules d'un bleu violet : supérieures ayant quatre taches noires sur le disque, et une lunule blanche au sommet ; dessous drs inférieures traverse au milieu par une ligne noirfitre , formant deux angles à sa partie antérieure. Les deux taches supérieures du disque des premières ailes sont oblongues et lunulées, tandis que celle de l'angle de Tanus est ronde. La bordure des secondes ailes n'est ni dentée, ni lisérée de jaunâtre à son côté interne. En Alsace; sur les bords du Rhin. ii/i- P. DE l'Ortie, P. IJrticœ; La petite Tortue, Geoff. , t. 2, pag. 58, n.° 4. Dessus des ailes d'un fauve briqueté, avec une bordure noire, marquée de lunules d'un bleu barbeau : supérieures ayant trois points noirs sur le disque, et une tache très- blanche au sommet; inférieures brunes à la base. Point inférieur du disque des premières ailes très-gros, et éclairé de jaune en dehors. PAP 4îS Très-commun pendant toute la belle saison. Chenille épineuse, noire, avec des points et trois lignes longitudinales d'un jaune soufre. Les épines sont noires et la ligne du dos est double. Vivant en société sur les orties. — Chrysalide semblable à celle de la vanesse Polychlore , mais plus petite et ayant des taches dorées, ou étant toute dorée. 11 5. Papillon Antiope , P. Anliopa; Le MoRio , Geoff., pag. 35, n." i. Dessus des ailes d'un noir ferrugineux , avec une large bordure d'un jaune pâle, et précédée intérieurement d'une série transverse de points bleus. Deux taches jaunes vers l'extrémité de la côte des premières ailes. Bois, prairies; au printemps, en été et en automne. Les individus qui passent l'hiver ont la bordure altérée et pres- que entièrement blanche. Chenille noire, chargée d'épines simples, avec des taches dorsales et les huit paites membraneuses antérieures d'un rouge brun. Sur le bouleau , le saule, Yorme, etc. — Chr3^salide noirâtre, saupoudrée de bleuâtre, avec deux rangs d'épines coniques, et un rang intermédiaire de boutons noirs et ayant la sommité ferrugineuse. 11 6. P. lo, P. lo; Paon de jour, atlas de ce Dictionnaire, pi. 40, n."" 1 — 6. Dessus des ailes d'un rouge ferrugineux, avec un grand œil bleu à chaque aile. Deux bandes noires, courtes, obliques et séparées par du jaune au milieu de la côte des ailes supérieures. Une ligne de points blancs coupant transversalement l'œil de ces ailes. Bois, prairies, jardins; au printemps, en été et en automne. Chenille d'un noir luisant, chargée d'épines simples, avec des points d'un blanc bleuâtre , et les pattes postérieures fer- :^ugineuses. Vivant en société sur les orties et sur le houblon. — Chrysalide brune, avec des taches dorées ; un double rang d'épines coniques, penchées en arrière et ayant la base rou- geàtre. 414 PAP B. Boi'd postérieur des quatre niles dentelé ; celui des premières lé' gèrement concave et peu tronqué au sommet ; celui des secondes sans prolongement , ou en ayant un peu sensible. 117. Papillon Atalante, P, Atalanta. Le VoLCAiN, GeofF., 2, pag. 40, n." 6. Dessus des ailes noir, avec une bande arquée couleur de feu ; sommet des supérieures bleuâtre et offrant six taches très-blanches. Bande des secondes ailes chargée de six points noirs, dont les deux plus intérieurs saupoudrés de bleu violet. Paroit presque sars interruption, depuis le commencement du printemps jusqu'à la fin de l'été. Chenille épineuse, verdàtre ou noirâtre, avec une ligne jaune , interrompue, le long de chaque côté. Sur les orties. — Chrysalide grisâtre ou brunâtre, avec des points dorés et trois rangées longitudinales de petits mamelons. Reconnoissable à la nervure fourchue du milieu de l'enveloppe des ailes. 118. P. DU Chardon, P. Cardui ; La Belle- DAME, Geoff. , 2 , pag. 41 , n.° 7. Dessus des ailes fauve, varié de noir ; supérieures avec des taches blanches au sommet ; dessous des inférieures marbre et réticulé, avec cinq yeux. L'œil antérieur du dessous des secondes ailes manque quel- quefois. Très-commun partout, durant la belle saison. Chenille épineuse, grise ou brunâtre, avec des lignes jaunes, longitudinales et interrompues, sur les côtés du corps. Habite lescJmrdous et particulièrement celui à/eu///e5 d'acanthe. B.onge le parenchyme. — Chrysalide grise, avec des taches dorées, ou entièrement dorée. 11g. P. Lévana , P. hevana; Carte géographique fauve. .Dessus des ailes fauve , varié de noir ; dessous ferrugineux, réticulé de jaunâtre , et offrant vers l'extrémité de toutes les ailes un espace lilas. Donne une variété moins tachetée de noir en dessus, et que l'on nomme vulgairement Carie géographique rouge. Bois et prairies; vers la mi- Avril. PAP 4^5 Chenille noire , finement ponctuée de blanc, avec les pattes écai lieuses d'un noir luisant, les pattes membraneuses vertes, et une ligne fauve, interrompue, sur chacun des côtés. Elle est chargée d'épines rameuses, dont deux noires et plus lon- gues sur le cou, les autres d'un jaune sale ou noirâtre, et iujplantées sur des tubercules livides. Son ventre est presque du même ton que le dos. On la trouve sur Vortie piquante, dans les lieux ombragés et humides, ou à la lisière des bois. — Chrysalide grise ou variée de gris, avec quelques taches argentées, deux séries dorsales d'épines coniques, et une ran- gée intermédiaire de petits boutons. 120. Papillon Pivorsa, P. Prorsa; Carte géographique brcne. Dessus des ailes d'un brun noir, avec une bande blanche sur le milieu; dessous ferrugineux, réticulé de blanc, et of- frant vers l'extrémité des inférieures un point lilas. Dessus des ailes ayant, derrière la bande blanche, une ligne fauve transverse, simple chez le mâle , double et même quel- quefois triple chez la femelle. Bois, prairies; en Juillet et en Août, Je n'ai point assez observé sa chenille pour bien apprécier ■les différences qui la séparent de celle du papillon Lévana. Genre Nymphale, n." 20 , correspondant à ceux des Pa- phia, Apatiira, Limenids , Neplis, de Fabricius. A. Bord postérieur des premières ailes concave ; bord analogue des secondes denté , ayant vers l'angle de l'anus deux queues linéaires. 121. P. Jasius, p. Jasius. Deissus des ailes d'un brun noirâtre chatoyant, avec une bande maculaire et le limbe postérieur d'un jaune fauve ; dessous varié antérieurement de ferrugineux et d'olivâtre, avec une bande et des hiéroglyphes blancs. Bande jaune du dessus des ailes supérieures quelquefois double. Dessus des liilcs inférieures de la femelle légèrement sablé de bleu sur le disque. Aux environs de Toulon , et plus particulièrement aux îles d'Hières ; en Juin et en Septembre. Chenille armée de quatre cornes sur la tête, ayant les pattes 4i6 PAP dcailleuses noires, le corps chagriné et d'un vert tendre, avec une ligne longitudinale jaune sur chaque côté , et quatre points orangés sur le dos. Mange les feuilles de Y arbousier commun. Passe rhiver lorsqu'elle éclôt en Septembre. — Chrysalide lisse, grosse, carénée, d'un vert pâle. B. Bord postérieur des ailes dentelé, un peu concave aux supérieures , arrondi aux inférieures. 122. Papillon Iris, P. Ins ,• GRAND-MARs. Ailes d'un brun noirâtre (un reflet violet changeant dans le mâle), avec des taches aux supérieures, et une bande uni- dentée au milieu des inférieures, blanches; dessous des infé- rieures sans points à la base. Bande du milieu des ailes inférieures droite à son côté interne, dilatée en angle aigu à son côté externe, et pla- cée en dessous sur une bande ferrugineuse très-foncée et beaucoup plus large. Œil des ailes supérieures peu ou point sensible en dessus. — Femelle plus grande et sans reflet. Le mâle offre une variété très-rare, qu'on a nommée Beroé. Elle est tout-à-fait sans bande blanche, et ses premières ailes n'ont que deux points blanchâtres. Dans les bois, et quelquefois dans les prairies; du 20 Juin à la mi-Juillet. Chenille vivant sur la cime des chênes, et se rapprochant beaucoup de celle de l'espèce suivante. 12 3. P. Ilia , P. Ilia; Petit -Mars. Ailes d'un brun noirâtre (un reflet violet changeant dans le mâle), avec des taches aux supérieures, et une bande sinuée au milieu des inférieures, blanches ou d'un jaune orangé : dessous des inférieures avec un à trois points noirs à la base. Bande du milieu des secondes ailes concave à son côté in- terne, peu sinuée à son côté externe, plus pâle en dessous et placée entre deux raies d'un ferrugineux terne, dont la postérieure très-écartée. Œil des ailes supérieures sensible en dessus, mais non pupille. — "Femelle plus grande et sans re- flet. La variété brune et la variété orangée sont aussi cem- PAP 417 inunes l'une que l'autre dans nos départemens du Nord et du centre; mais dans nos contrées les plus méridionales on ne trouve que la variété orangée, qui y est souvent plus petite. Il y a des variétés intermédiaires, entre autres une variété femelle dont le dessus est presque entièrement fauve, avec la bande du milieu plus claire. Dans les prairies, et dans les bois humides; du 20 Juin à la mi-Juillet. Chenille chagrinée, d'un vert tendre, ayant les deux angles supérieurs de la tête prolongés en manière de cornes bilides et légèrement tronquées. Les côtés de son corps, à partir du milieu jusqu'à l'anus, sont marqués de cinq lignes oblit[ues, dont les trois postérieures blanches, l'antérieure jaune et ter- minée sur le dos par une petite verrue noirâtre. Elle vit snr la cime des peupliers et des saules. — Chrysalide carénée, d'un vert jaunâtre pâle. 124. Papillon du Peuplier., P. Populi ; Grand - Sylvain. Dessus des ailes d'un brun noirâtre, avec une bande ma- culaire blanche sur le milieu, une rangée de lunules fauves vers Textrémité, et le limbe postérieur bleuâtre : dessous avec une tache verdàtre à la base. Dessous des ailes d'un fauve gai. Femelle plus grande, et ayant la bande» très-large. Mâle assez souvent sans bande , et n'offrant même quelquefois que deux ou trois points blancs au sommet des ailes supérieures. Forêts du Nord et de l'Est de la France ; du 10 au 20 Juin. Chenille verte, nuancée de brun, avec la tête et l'anus rougeâtres. Son dos offre des éminences charnues sur les- quelles sont des épines, dont les deux antérieures plus longues, et les deux postérieures courbées en arrière. Sur le tremble et sur les peupliers noir et blanc. — Chrysalide ovoïde, obtuse an- térieurement, jaunâtre et mouchetée de noir, avec une bosse au milieu du dos. 125. p. Sibylla, p. Sihjlla; Petit - Sylvain. Dessus des ailes d'un brun noirâtre , avec une bande ma* culaire blanche sur le milieu : dessous des inférieures ayant la base d'un bleu cendréj avec des taches noires. 37. 37 41 § PAP Dessus des ailes supérieures de la femelle un peu fouetté de roux vers son origine. Dessous des deux sexes d'un ferru- gineux jaunâtre, avec une bande comme en dessus, et une double rangée postérieure de points noirs. Dans les bois; de la lin de Juin à la mi-Août, selon les localités. Chenille verte; avec la tête, des épines dorsales et le bas du corps, rougtàtres ou ferrugineux. Sur le chèvrefeuille, et peut-être au5si sur le chêne. — Chrysalide anguleuse, verdàf- tre , avec des taches dorées. 126. Pavillon Camilla , P. Camilla; Sylvain azuré. Dessvis des ailes d'un bleu noir chatoyant, avec une bande maculaire blanche sur le milieu ; dessous des inférieures ayant la base d'un bleu argentin, sans taches. Dessus de la femelle ofi'rant pai-fois quelques taches cra* moisies. Dessous des deux sexes d'un ferrugineux rougeâtre, avec une bande comme en dessus, et une simple rangée de points noirs. Sur les bords des ruisseaux, dans le centre et dans le Midi delà France; fin de Juillet et commencement d'Août. Chenille se distinguant principalement de celle de l'espèce précédente par une ligne latérale de poinis ferrugineux. Sur le chèvrefeuille et sur Vaune. — Chrysalide arrgulcuse, brunâ- tre, avec une bosse arrondie sur le dos. C. utiles oblongues , ou alongées dans le sens du diamètre du corps. 127. P. Lucille, p. Lucilla ; Le Sylvain Cœnobite, Engram. Dessus des ailes d'un brun noirâtre, dessous ferrugineux, avec une ligne longitudinale à la base des supérieures, et une bande sur le milieu des quatre, blanche, maculaire. Le dessous des ailes varie en ce qu'il y a parfois le long du bord postérieur deux lignes blanchâtres, ou en ce que la ligne de la base des supérieures est double. Isère et Hautes-Alpes ; en été. Gem^e PoLyoMMATE, 11." 23. Les Polyommates d'Europe foi'ment trois coupes assez na- PAP /,.9 furcllcs. Les espèces de la première coupe ont une petite queue, et leurs chenilles sont en écusson aplati. Les espèces de la deuxième coupe ont le bord postérieur des secondes ailes prolongé à l'angle de l'anus chez le mâle, échancré près de cet angle chez la femelle. Elles proviennent de chenilles en écusson alongé. Les espèces de la troisième coupe ont les ailes entières ou presque entières, le plus souvent bleues en dessus dans le mâle, d'un brun noirâtre dans la femelle. Leurs chenilles ressemblent à un écusson renflé. I. Chenilles en écusson aplati , ou cloportes. Les petits porte- queues. A. Bord postérieur des secondes ailes ayant avant l'angle de Tanus une petite queue linéaire , souvent précédée en dehors d'une dent plus ou moins saillante. Dessous de ces ailes traversé au milieu par une ou deux raies blanches. 128. Papillon du Bouleau; P. Betulœ , figuré dans l'Atlas de ce Dictionnaire, pi. 41 , fîg. 1 à 4. Dessus des ailes d'un brun noirâtre; dessous d'un jaune fauve, avec le bord postérieur roux, et deux lignes blanches transverses,-dont une plus courte, sur le milieu. Milieu des ailes supérieures offrant en dessus dans la fe- melle une bande fauve, arquée ; et dans le mâle quelques points jaunâtres, plus ou moins prononcés. Dans les bois et le long des haies ; depuis la fin de Juillet jusqu'à la mi-Septembre. Chenille verte, avec des lignes longitudinales et des stries obliques jaunes sur chaque côté du corps. Habite le bouleau, commun, le prunellier, etc. — Chrysalide lisse, convexe, avec des raies plus claires. 12g. P. DU Prunier, P. Pruni. Ailes d'un brun noirâtre, avec une bande fauve, posté- rieure, maculaire en dessus, ayant les côtés bordés en des- sous par des points noirs. Dessous des ailes d'un brun jaunâtre , avec une ligne blanche , transverse, interrompue, et un croissant blanc sur chacun des pointsnoirs qui bordent le côté interne de la bande fauves /.20 PAP Dessus du mâle ordinairement s;ms taches aux ailes supérieures. Dans les hO'S: au commencement de Juin. Chenille verte, rayée longitudinalement et obliquement de blai'chàtre, avec la tête jaune et biponctuée de brun, et des tubercules noiis sur le dos. Habite le prunier sauvage. — Chrysalide courte, renflée en arrière, brune, avec la partie antérieure tiquetée de blanchâtre. i3o. Papillon W -Blanc, P. TV-Album. Ailes d'un brun noirâtre ; dessous des inférieures avec une bande marginale rousse, flexueuse, et une ligne blanche, discoïdale, terminée par un W. Dessus des premières ailes sans taches dans la femelle , avec un point grisâtre près du milieu de la ffôte dans le mâle. Avenues d'ormes et grands chemins; fin de Juillet. Chenille verte, avec un double rang de petites pointes le long du dos, et trois taches d'un rouge foncé à chacun des an- neaux postérieurs du ventre. Sur l'orme. — Chrysalide pubes- cente , d'i n brun grisâtre, avec l'enveloppe des ailes plus fon- cée. Se trouve sous l'écorce. i5i. P. Lyncée, p. Ljnceus. Ailes d'un brun noirâtre ; dessous des inférieures avec des lunules marginales rousses, et une ligne transverse et discoï- dale de petits traits blancs; trait inférieur oblique. Dessus des ailes supérieures offrant une tache fauve, orbi- culaii-e, grande dans la femelle, plus ou moins sensible dans le mâle. Bois, parcs, etc.; de la mi-Juin à la mi-Juillet. Chenille puhescente, ci un vert pâle, avec la tête et les pattes écailleuses, noires, et trois lignes jaunes, maculaires, longitudinales. Sur le chêne et sur ïorwe. — Chrysalide d'un brun jaunâtre, avec trois rangs de points" obscui's à la partie -postérieure. 10 2. P. DU Marronier, p. M-sculi. Ailes d'un brun noirâtre ; dessous des inférieures avec des lunules marginales d'un roux tres-foncé, petites, et une ligne transverse et discoïdale de traits blancs; trait inférieur en G renversé. 'Constamment plus petit que le précédent, et ayant d'ail- leurs le dessous des aiies d'un brun tirant sur le cendré. PAP 42X Dans les garrigues du Midi de la France; au printemps et en été. i55. Papillon de l'Acacia, P. Acacice. Dessus des ailes d'un brun noirâtre ; dessous d'un gris cen- dré, avec une ligne blanche, interrompue; inférieures avec des lunules marginales rousses, rapprochées. (Anus de la fe- melle avec un botirrelet de poils noirs.) Dessus des ailes intérieures avec deux taches fauves près de l'angle de l'anus ohez le mâle, avec quatre chez la femelle. Montagnes de la Lozère, Pyrénées orientales. i34. P. DU Prunellier, P. Spini. Dessus des ailes d'un brun noirâtre ; dessous cendré, avec une ligne blanche, ondulée; inférieures avec des lunules uiar- ginales fauves, et une tache d'un bleu pâle à l'angle de l'anus. Dessus des ailes inférieures des deux sexes tantôt sans taches, tantôt avec deux ou trois points fauves près de Pangle de l'anus. Départemens du Midi; en Juillet et en Août. Chenille verte, avec la tête noire, et des lignes jaunes ma- culaires le long du dos. Sur le prunellier. — Chrysalide brune en dessus, et garnie en dessous d'un duvet cendré. l35. P. DU Chêne, P. Qiiercûs. Dessus des ailes d'un brun noirâtre, glacé de violet dans le mâle, avec une tache bleue à la base des supérieures dans la femelle : dessous gris, avec une ligne blanche, ondulée, et deux taches fauves à Pangle de Panus. La tache bleue du dessus des ailes supérieures de la femelle est fortement bifide , et accompagnée parfois de deux à trois points orangés. Dans les bois ; du 20 Juin à la mi-Juillet. Chenille pubcscente, grisâtre, avec la tête brune, les in- cisions, et une ligne ondulée de points, jaunes. Sur le chêne. — Chrysalide brune, avec des taches plus claires. B. yîiles inférieures sans queue , et simplement un peu dentées. i36. P. Evippus, P. Evippus. Dessus des ailes d'un brun noirâtre, avec la base glacée de violet; dessous gris, avec des taches marginales fauves , surmontées d'un point oculaire, et chargées en arrière d'un trait d'un bleu ai'gentin. 4^^ PAP' Les poinJs qui surmontent les taches fauves sont noirs et Lordés intérieurement par un chevron blanc. Le mâle a sur le dessus des ailes inférieures trois points marginaux d'un bleu violet; la' femelle en a six, et le bleu de ses ailes supé- rieures est plus vif et moins prolongé sur le disque. Garrigues des départemens méridionaux; en Juin. C. Ailes entières; les inférieures ayant près de l'angle de l'anus un petit filet en forme de queue. îoy. Papillon Boéticus, P. Boelicus. Dessus des ailes d'un violet bleuâtre, avec le limbe d'un brun noirâtre; dessous cendré , avec des stries blanchâtres, ondulées; ailes inférieures offrant une bande blanche con- tinue, et deux yeux à iris doré près de l'angle de l'anus. La femelle a le dessus d'un brun noirâtre, avec la base d'un bleu violet assez brillant. Elle pond dans les fleurs du las.uenaudier. Dans les parcs , les grands jardins, etc. ; vers la mi-Août. Chenille d'un vert plus ou moins foncé, avec le dos jaspé de rouge. Vit dans lasilique des baguenaudiers et de quelques plantes légumineuses. — Chrysalide jaunâtre, avec cinq rangs de points noirâtres sur le dos et sur le ventre. i38. F. TûLiCAj. HolL, i, pag. ]85, dont les feuilles et les gaines sont glabres, un peu rudes; un épi composé, pres- qTie cylindrique, à lobes imbriqués; les valves du calice lé- gèrement pubescentes; neuf soies plumeuses. Dans le Pappo- phcrum pallidum, les feuilles et les valves calicinales sont ve- lues; l'épi cylindrique, composé de lobes imbriqués; la valve extérieure du calice surmontée de neuf soies plumeuses. Le pappophorum purpura^cens a ses feuilles et ses valves calici- nales pubescentes; un épi lobé, lancéolé, ses ramifications alternes, presque en grappes; neuf soies plumeuses, colo- rées. Dans le Pappophorum gracile, les feuilles sont roulées, glabres, ainsi que les tiges; un épi divisé à sa base, simple au sommet; les \'alves du calice pubescentes, l'extérieure PAP 441 terminée par neuf soies plumeuses. Toutes ces plantes crois- sent à la Nouvelie-Hollande. (Poir.) PAPUGA. (Ornith.) Nom polonois des perroquets. (Ch. D.) PAPULARIA. {Bot.) Genre de plante de Forskal, réuni au trianûiema sous le nom de trianthema monogyna. (J.) PAPULEUX. {Bot.) Coiivert de petites protubérances ar- rondies et remplies d'un fluide. Le mesewhryanthemum papu- losum, crislallinum, etc., ïhypericumbalearicum , par exemple, sont papuleux. (Mass.) PAPULLES. {Bot.) C. Bauhin dit que Balii avoit reçu de Crète, sous ce nom, des graines du pisum ochrus. (J.) PAPUT. {Ornith.) Nom catalan de la huppe, upupa epops, Linn., qui s'écrit aussi poput. (Ch. D.) PAPYRACÉE. {Conchyl.) p^pithète que l'on applique en conchyliologie à difféi'enfes espèces de coquilles univalves ou bivalves , à cause de la minceur de leurs parois. La Pai'yra- cÉE, en terme de marchands, s'.':ppliquoit autrefois plus spé- cialement à I'Anatine ou Lanterne. Voyez ces mots. (De B.) PAPYRIER , Papfrius, Broussonetia. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs dioïques , de la famille des urticées, de la dioécie tétrandrie de Linnapus, offrant pour caractère essentiel; Des fleurs dioïques; les fleurs mâles disposées en chatons; leur calice à quatre divisions; point de corolle; quatre étamines; les filamens d'abord courbés, puis se re- dressant avec élasticité. Dans les fleurs femelles, un chaton globuleux; le calice à quatre divisions; un ovaire enchâssé dans un réceptacle particulier , muni d'un style latéral. Outre le réceptacle commun et globuleux qui reçoit toutes les fleurs, il en sort un pour chaque fleur, qui est plutôt une sorte de pédoncule mou, succulent. D'abord renfermé dans le calice, il se prolonge sous la forme d'une colonne épaisse , terminée en massue , échàncré à son extrémité en pinces d'écrevisse. C'est dans cette échancrure que l'ovaire se trouve renfermé, et auquel succède une petite semence nue , ovale. Il est à remarquer que les chatons femelles , avant l'en- tier développement des fleurs, n'offrent qu'une masse glo- buleuse, hérissée de styles nombreux, filiformes, très-longs; ceux-ci se flétrissent , et c'est alors qu'on voit sortir du fond 44= PAP du calice ces réceptacles ou pédoncules particuliers, qui d'abord ne présentent que leur extrémité en massue, s'a- longent peu à peu , et dépassent les calices presque du double. Un grand nombre de ces fleurs avortent , et dans ce cas il n'y a point de prolongement. Ce beau genre n'a été pendant long-temps qu'imparfaite- ment connu des botanistes de l'Europe , quoique cultivé dans plusieurs jardins; mais il n'y croissoit que des indivi- dus mâles, dont les fleurs, semblables à celles des mûriers, le faisoient ranger dans ce genre : on désiroit beaucoup connoitre l'individu femelle. Il fut enfin découvert en Ecosse par Broussonet, qui y observa un arbre cultivé depuis long- temps dans ce pa3'^s , et sur lequel on n'avoit aucun ren- seignement. Au port de cet arbre et à ses caractères, il soupçonna qu'il pouvoit bien être l'individu femelle du mû- rier à papier {morus papyriferu) , nom sous lequel Linnée l'avoit désigné. Il en envoya plusieurs boutures au Jardin du Roi : elles réussirent si bien que peu de temps après elles offrirent de très-beaux fruits, d'un rouge vif, très- différens de ceux du mûrier. Ils furent suivis et observés avec soin par les professeurs de cet établissement. M. de Lamarck les fit graver dans les Illustrationes , sous le nom de papjrius. L'Héritier, de son côté, l'avoit également figuré, consacrant ce nouveau genre, sous le nom de Broussonetia , au savant qui en avoit procuré la découverte; mais l'Héri- tier, frappé d'une mort funeste, n'a point publié son tra- vail : cependant le nom qu'il a donné à ce genre a prévalu, et nous ne rapportons ici ce genre que parce qu'il y a été renvoyé à l'article Broussonetia de ce Dictionnaire. Papyrier du Japon: Papyrius japonica, Poir. , Encycl. et III. gen., tab. 762; Broussonetia papjrifera , Desf. , Arbr., 2, pag. 433; Duham., éd. nov., 2, tab. 7; Kaempf. , Aman., pag. 472, Icon. ; Morus papyrifera, Linn., Spec. Cet arbre intéressant ne s'élève qu'à une hauteur médiocre. Il pousse, presque dès sa base , des branches fortes et diffuses. Son écorce est grisâtre ; ses rameaux nombreux , garnis de larges feuilles, très-variées dans leur forme, les unes entières, d'autres divisées en lobes plus ou moins profonds, quelques- unes presque palmées, d'un vert foncé, rudes au toucher PAP 445 en dessus, un peu velues en dessous, dentées en scie. Les fleurs sont nombreuses, axillaires, disposées en chatons pé- doncules et cylindriques pour les mâles, et en chatons glo- buleux, trés-serrés, pour les fleurs femelles, chacune séparée par une écaille. Cet arbre est originaire des Indes et du Japon; il s'est très -bien acclimata en Europe. Ses racines tracent à de longues distances, et poussent un grand nombre de rejets, ce qui facilite sa multiplication par drageons, boutures, graines et greffe. Il croît dans presque tous les terrains, et résiste assez bien au froid de nos hivers. «Les habitans d'Otaïti et autres îles des mers du Sud font , avec l'écorce du mûrier à papier , une sorte de toile non tissue, qui leur sert de vêtemens. Pour cela ils coupent les liges de deux à trois ans, lorsqu'elles sont parvenues à la grosseur du pouce, sur une longueur de deux à trois mè- tres: ils les fendent longitudinalement , et les dépouillent de leur écorce: ils divisent cette écorce en lanières, qu'ils font macérer dans l'eau courante pendant quelque temps, après quoi ils raclent l'épiderme et le parenchyme sur une planche de bois; pendant l'opération ils les plongent sou- vent dans l'eau pour les nettoyer. Lorsqu'elles le sont par- faitement, ils placent sur une autre planche plusieurs de ces lanières encore humides, de manière qu'elles se tou- chent par les bords; puis ils en appliquent deux ou trois autres couches par dessus , ayant soin qu'elles aient partout une épaisseur aussi égale qu'il est possible. Au bout de vingt-quatre heures elles adhèrent ensemble, et ne forment plus qu'une seule pièce, qu'ils posent sur une grande table bien polie, et qu'ils battent avec des petits maillets de bois qui ressemblent à un cuir carré de rasoir, mais dont le man- che est plus long, et dont chaque face est sillonnée de rai- nures de différentes largeurs. « L'écorce s'étend et s'amincit sous les coups des maillets , et les rainures dont je viens de parler, y laissent Tiniprcssion d'un tissu. Ces sortes d'étoffes blanchissent à l'air, mais ce n'est que quand elles ont élé lavées et battues plusieurs fois qu'elles acquièrent toute la souplesse et toute la blancheur qu'elles peuvent avoir : ils en font aussi avec l'écorce de l'ar- bre à pain; mais celles de mûrier à papier sont préférées. 444 PAP Pour les blanchir lorsqu'elles sont sales, ils les mettent trem- per dans de l'eau courante et ils les tordent légèrement. Quelquefois ils appliquent plusieurs pièces de ces étoffes l'une sur l'autre et ils les battent avec le côté le plus raboteux du maillet : elles ont alors l'épaisseur de nos draps ; mais leur défaut est d'être spongieuses et de se déchirer facilement. Ils les teignent en rouge et en jaune. Le rouge qu'ils emploient est très-brillant et approche de l'écarlate. » Outre la fabrication des étoffes dont on vient de voir les détails, à laquelle on emploie l'écorce de cet arbre, elle fournit encore tout le papier dont on se sert au Japon et dans plusieurs autres contrées des Indes. Comme le papyrier est aujourd'hui répandu en Europe et qu'il peut l'être davantage à cause de son utilité , même pour la nourriture des vers-à- soie , qui en mangent les feuilles , quoique mêlées avec celles du mûrier blanc, ainsi que l'a reconnu M. Desfontaines, j'ai cru qu'il ne seroit pas inutile de faire connoître les procédés employés au Japon pour cette fabrication , que l'on trouve décrits dans Kaempfer avec une grande exactitude. Tous les ans, au mois de Décembre, après la chute des feuilleç, on coupe les plus fortes pousses de l'année, on les divise en baguettes d'environ trois pieds de long, dont on forme des faisceaux , que l'on fait bouillir dans de l'eau avec de la cendre ; puis on enlève l'écorce à l'aide d'une incision longitudinale , on la met tremper dans l'eau pendant trois ou quatre heures, de manière qu'on puisse enlever, avec un instrument tranchant, l'épiderme coloré. On en sépare éga- lement l'écorce de l'année, et l'on met à part la plus mince qui revêt les jeunes pousses. Cette dernière fournit un très- beau papier, d'une grande blancheur; tandis que l'autre donne un papier gris très-grossier. On réserve, pour ce der- nier, les vieilles écorccs, ainsi que celles qui se trouvent aux nœuds qui ont quelques taches ou quelques défauts. Les écorces ainsi séparées selon leur degré de bonté , on les jette dans une eau de lessive, et lorsqu'elle commence à bouillir , on la remue continuellement avec un bâton , en ayant la précaution de remplacer par de nouvelle lessive celle qui se perd par l'évaporation. On reconnoît que l'opé- ration est terminée , lorsque la matière est réduite en une PAP 445 masse floconneuse. A cette première opération succède le lavage, qui est d'une importance d'autant plus grande, que, trop médiocre, il rend le papier grossier, quoique fort; trop abondant, il lui donne à la vérité de la blancheur, mais eu même temps il le rend mou , trop peu serré et ne vaut pres- que rien pour écrire. Le lavage se fait sur le bord d'une rivière, dans des espèces de paniers d'osier, qui laissent échapper l'eau. Cette matière a besoin d'être agitée continuellement avec les bras et les mains, jusqu'à ce qu'elle soit réduite en une masse molle, légère, comme lanugineuse. On réitère ce lavage dans des linges pour du papier fin , afin de pouvoir saisir avec plus de facilité les particules les plus grossières. Enfin , on répète l'opération jusqu'à ce quHl n'y ait plus ni matières étran- gères ni particules grossières, que l'on destine pour le papier commun. Cette substance, suflSsamment lavée , est déposée par deux ou trois ouvriers sur une table épaisse et bien polie : on la bat avec des leviers construits avec le bois très-dur du laurier camphrier , jusqu'à ce qu'elle soit réduite en une pâte très- atténuée , semblable à celle d'un papier parfaitement broyé et qu'elle puisse se mêler à l'eau comme la farine. Ainsi pré- parée, on en remplit un tonneau étroit, en y ajoutant des eaux dans lesquelles on a fait infuser du riz et la racine mu- cilagineuse du manihot. Ce mélange fait, on l'agite soigneu- sement avec un bâton propre et mince , jusqu'à ce que le tout soit réduit en une sorte de liquide homogène et d'une consistance convenable ; opération qui réussit beaucoup mieux dans les vaisseaux étroits : après quoi on la transvase dans des vaisseaux plus grands. C'est avec cette matière ainsi préparée que l'on fabrique les feuilles de papier, non dans un moule fait, comme chez nous, avec des fils de laiton, mais avec des tiges de jonc. A mesure que les feuilles se fa- briquent, on les place les unes sur les autres sur une table couverte d'une double natte, ayant la précaution de mettre entre chacune d'elles un filtre très-fin, que les Japonois ap- pellent hamahura^ c'est-à-dire coussinet, à l'aide duquel on peut retirer les feuilles les unes après les autres, lorsqu'il est nécessaire. Chaque pile est recouverte par une planche 446 PAP de la forme et de la grandeur du papier, que l'on comprime d'abord avec des pierres d'un poids médiocre, dans la crainte que, si elles pesoient trop, elles ne réduisissent en une seule masse ces feuilles encore trop humides : on augmente ce poids insensiblement jusqu'à parfaite siccité. Le lendemain on les retire , et à l'aide d'une mince baguette de roseau on sépare chaque feuille , qu'on met sécher au soleil r dès que toute l'humidité est disparue , on les réunit de nouveau par paquets pour les rogner, les mettre en réserve et les vendre. Nous avons dit qu'on employoit de l'eau de riz . ainsi que celle où l'on avoit mis infuser la racine de manihot. La première donne au papier plus de blancheur et de consistance. On la prépare dans un vase d'argile non vernissé, que l'on remplit de riz écorcé et humecté. On le broie , on l'arrose d'eau froide, et puis on le passe dans un linge. Cette opération se répète jusqu'à ce que l'eau ait enlevé les parties les plus subtiles du riz. Celui du Japon est préférable à tout autre , parce qu'il est le plus gras et le plus blanc. La préparation de l'eau de manihot se fait de la manière suivante : Après avoir brisé, haché les racines, on les jette dans l'eau froide, où, en moins d'une nuit, elles déposent un mucilage abondant, que l'on passe dans un Linge pour en séparer toutes les impuretés. Les proportions de cette eau, dans la fabrique du papier, varient selon les saisons : il en faut moins dans l'hiver , davantage pendant l'été, parce que les chaleurs nuisent à l'abondance du mucilage. Si ce muci- lage est en trop grande quantité, il donne trop de finesse au papier ; s'il n'y en a pas assez , il reste inégal et rude. Au défaut de la racine de manihot, on fait usage du Vu^'aria japonica, dont les feuilles particulièrement fournissent un mucilage abondant, mais inférieur à celui du manihot. Il faut, pour la formation des feuilles de papier, un double moule ou châssis construit avec une certaine espèce de jonc, un châssis inférieur, qui est plus épais, un supérieur com- posé de baguettes plus menues et plus écartées , afin de livrer à l'eau un passage facile. Ce papier sert à ditîérens usages. Le plus fin est employé pour l'écriture à la main, pour les manuscrits, les lettres, les billets. On se sert, pour écrire, non de plumes d'oie ; PAP 447 mais de pinceaux de poils de lièvre ou de plumes de roseaux. Comme ce papier perce aisément, on ne peut écrire que d'un côté. Malgré sa finesse , il est tellement fibreux qu'une plume d'oie ne glisseroit pas facilement. Il sert encore à im- primer , mais d'un seul côté , ce qui s'exécute avec des plan- ches en bois; pour envelopper différentes marchandises, pour se moucher, éponger la sueur, etc. Ce papier varie dans sa grandeur, son épaisseur, sa cou- leur , et souvent par les peintures dont il est orné. Le papier impérial est carré, très-épais; le revers est peint et lustré. Il est très-mince et d'une grande blancheur, de la finesse d'une toile d'araignée , lorsqu'on le destine à envelopper les ou- vrages délicats et vernissés. Le commun , qui est réservé pour l'écriture et pour plusieurs autres ouvrages économiques, varie également dans sa forme , sa grandeur et son épaisseur. selon les provinces. M. Kunth rapporte comme une espèce appartenant à ce genre le morus tinctoria de Linné : on en retire une couleur jaune. (Poir.) PAPYRIER , Papjrus. ' ( Bot. ) Ce genre a été établi par quelques auteurs modernes pour le soucJiet à papier [cjperus papjrus, Liuri.) : il s'écarte peu de son premier genre, quoi- que très-distinct par son port. 11 est caractérisé par des épis chargés d'un très-grand nombre de fleurs; les écailles imbri- quées sur deux rangs, uniflores; deux paillettes pour chaque fleur, libres, membraneuses, opposées, contraires aux écailles; une semence trigone ; point de soies à sa base. Les tiges sont simples, feuillées seulement à leur base; une ombelle très- ample, plusieurs fois composée, munie d'un involucre à sa base; d'où il suit , qu'outre son port, ce genre est par- ticulièrement distingué des souchets par les deux petites écailles ou paillettes qui accompagnent l'ovaire. Le PAPyaiER usuel, Papyrus domeslicus , est ce souchet si intéressant par les usages auxquels il étoit employé par les anciens , connu sous le nom de souchet à papier. C'est le Cjperus papyrus^ Linn. ; le Papuros de Théophraste et de Dioscoride ; le Papjrus de Pline ; le Berâ des Égyptiens. Il a été figuré par Lobel , leon. , 79; C. Bauhin, Théàt. bot., pag. 333; Bruce, Ifin., ta\i. i -, Heflcit. , Adumbr. bat. içpn,. 448 PAP Cette plante est pourvue d'une très-grosse racine dure , ram- pante, fort longue. Sa tige est nue, triangulaire au sommet, au moins de la grosseur du bras, haute de huit à dix pieds, rétrécie à sa partie supérieure , et terminée par une ombelle composée, très-ample, d'un aspect élégant, entourée d'un involucre à huit larges folioles en lames d'épée ; la partie inférieure de cette plante entièrement plongée dans l'eau. Les fleurs, situées à l'extrémité des ombelles partielles, sont disposées, au sommet de chaque rayon, en un épi court, formé par un grand nombre d'épillets sessiles, alternes, grêles, subulés, garnis d'écaillés concaves, étroites, presque obtuses, un peu roussàtres sur leur carène, blanches et membraneuses à leurs bords. On ne sait trop à quoi s'en tenir sur les localités qu'oc- cupe cette plante. Parmi les voyageurs , les uns affirment qu'on ne la trouve plus dans le Nil. Forskal , qui a visité l'Egypte, n'en parle point; les naturalistes de l'expédition d'Egypte ne l'ont point trouvée. Bruce dit n'en avoir décou- vert qu'avec peine en Syrie dans le Jourdain, en deux en- droits différens de la haute et de la basse Egypte , dans le lac Tsana , et dans le Goodéro en Abyssinie : d'une autre part Savary, qui peut-être aura pris quelque grande espèce de roseau pour le Papjrus , s'exprime ainsi dans ses Lettres sur VEgypte, vol. i , pag. 3-22 : C'est auprès de Damiette que j'ai vu des forêts de Papyrus , avec lequel les anciens Égyptiens faisaient le papier, d"où vient que les anciens le nommoient encore hiblos (livre) ou deltos , à cause de la contrée où il croissoit le plus abondamment , le Delta. On a la certitude aujourd'hui, que le papyrier croit naturellement en Sicile. L'usage le plus ordinaire du Papyrus étoit de fabriquer du papier avec les lames de son écorce. L'antiquité de cette découverte remonte si haut, qu'il n'est pas possible de fixer l'époque de son invention. Varron l'avoit voulu placer au temps des victoires d'Alexandre le grand ; mais Pline combat cette assertion par la découverte des livres de Numa , et par le témoignage de Mucien , qui avoit été. trois fois consul. Cet illustre romain rapportoit, qu'étant gouverneur de la Lycie, il avoit vu, dans un temple, l'original en papier d'Egypte, d'une lettre de Sarpédon écrite de Troie , ce qui prouveroit PAP , 449 que l'usage et le commerce de ce papier étoient établis an loin, même avant les temps historiques de la Grèce. Gui- laiîdini démontre d'ailleurs , par une foule d'autorités, qu'a- vant Alexandre le grand, l'usage de ce papier étoit général. Outre Hérodote , dont le témoignage est décisif, il s'appuie, entre autres, sur celui dlsaïe, d'Hésiode et d'Homère. On se servoit, pour la fabrication du papier, des fortes liges du Papjrus: on séparoit les lames minces qui les com- posent; plus elles approchoient du centre, plus elles avoient de finesse et de blancheur, et plus elles étoient estimées. Après avoir étendu ces feuillets, on en retranchoit les irré- gularités, puis on les couvroit d'eau trouble du Nil, laquelle, en Egypte, tenoit lieu de la colle dont on se servoit quand on fabriquoit ailleurs ce papier. Sur la première feuille , préparée de la sorte, on en appliquoit une seconde, posée de travers ; ainsi les fibres de ces deux feuilles , couchées l'une sur l'autre, se coupoientà angles droits. En continuant d'en unir plusieurs ensemble, on formoit une pièce de pa- pier; on la mettoit à la presse; on^ la faisoit sécher; enfin l'on battolt le papier avec le marteau , et on le polissoit au moyen d'une dent ou d'une écaille. Telles étoient les prépa- rations que devoit subir le papier avant que les écrivains en pussent faire usage ; mais quand on vouloit lui donner une longue conservation , on avoit l'attention de le frotter d'huile de cèdre, qui lui communiquoit l'incorruptibilité de l'arbre du même nom. Le papier d'Egypte étoit de différentes grandeurs et de différentes qualités. On appeloit papier lénéotique l'espèce de gros papier emporétique que l'on faisait avec les feuillets les plus voisins de l'écorce ; le plus fin . le plus beau étoit fabriqué avec les feuillets les plus intérieurs : il étoit très- léger, et comme calendré. On lui donnoit les noms de sacré ouhiératique , parce qu'il étoit le seul emplo}é pour les livres de la religion égyptienne. Transporté a Rome , ce papier prit le nom de papier auguste. La main de papier avoit vingt feuilles du temps de Pline. Que la fabrication du papier ait été trouvée en Egypte de temps immémorial ; que les auieurs qui se sont livrés a cette recherche, en aient fourni des preuves incontestables; qu'ils 37. 29 4^0 PAP se soient attachés à décrire la manière dont on le fabriquoit , rien de mieux : mais appliquer au Papyrus tout ce qu'ils rapportent au sujet de cette fabrication, plusieurs de ces détails peuvent être contestés par ceux qui connoissent le caractère de la famille à laquelle le Papjrus appartient : il y a lieu du moins d'y soupçonner quelque expression im- propre. On enlevoit , dit -on , pour la fabrique du papier les leuillets minces de l'écorce du Papyrus; mais cette com- position de Técorce par lames ou feuillets n'indique- 1- elle pas une plante dicotj lédone , à couches concentriques, qui ne doivent pas exister dans le Papjrus , qu'on sait être une plante monocotylédonc, composée de fibres serrées et rap- prochées, mais point par couches; ce qui me porte à croire que dans la description de la fabrication du papier avec le Papyrus, on y aura fait entrer celle que l'on employoit pour le liber de quelques-uns des arbres placés par Théophraste au nombre de ceux qui habitent les lieux humides, tels que le saule, le tilleul, le frêne, le platane, le peuplier, etc., dont en effet les -feuillets de l'écorce étoient admis pour la fabrication du papier. Plusieurs des autres usages auxquels on prétend qu'étoit employé le Papyrus , peuvent aussi avoir été confondus avec ceux de la plupart des arbres cités par Tliéophraste. Les habitans du Nil employoient les racines du Papyrus comme combustibles , et pour fabriquer diflerens vases à leur usage. On entrelaçoit la tige en forme de tissu pour construire des barques qu'on goudronnoit, et que l'on voit figurées sur des pierres gradées, et sur d'autres monumens égyptiens. La plupart des auteurs, d'après Pline, ajoutent h ces détails d'autres usages, qui me paroissent plus que dou- teux en les appliquant h notre plante, savoir: qu'avec l'écorce intérieure du Papyrus on faisoit des voiles, des nattes, des habillemens, des couvertures pour les lits et les maisons, des cordes, des espèces de chapeaux; que les prêtres égyptiens en fabriquoient leur chaussure , d'après Hérodote; qu'enfin la partie inférieure et succulente de la tige, ainsi que les racines, fournissoient une substance ali- mentaire, tandis que la portion intérieure, moelleuse et spongieuse de celte même tige , étoit employée à faire les^ PAP . A&i mèches des flambeaux qu'on portoit dans les funérailles , et qu'on tenoit allumés tant que le cadavre restoit exposé. Il faudra rapporter à ce genre toutes les espèces de souchet dont l'ovaire sera accompagné de deux petites écailles , tel que le Papyrier odorant : Papyrus odoratus , Kunth in Humb. Noi'. gen., 1 , jta^. 2 1^ ; Cjperus odoratus , Linn. , Spcc; Sloane, Jam. Hist. , i , pag. 116 , tab. 74, fig. 1 , et tab. 8, fig. 1. Belle et grande espèce , dont les tiges sont triangulaires, striées , de l'épaisseur du doigt , nues dans toute leur lon- gueur ; les ombelles composées, munies à leur base d'un in- volucre à plusieurs folioles lancéolées, inégales, la plupart plus longues que l'ombelle, les involucrcs partiels plus courts, plus étroits, fort aigus. Les ombelles sont fort amples; les rayons très-longs, nombreux; la gaine est anguleuse, longue d'un pouce, un peu purpurine, bifide à son sommet; les rayons des ombellulq^ sont moins nombreux, plus courts; les épillets grêles, très-rapprocliés , horizontaux, subulés, de couleur noirâtre ou ferrugineuse. Cette plante croît sur le bord des fleuves, dans l'Amérique. Papvrier CHEVELU; PapjTus coitiosus , Kunth in Humb. , /. c. Cette espèce a des tiges trigones, glabres, hautes de six pieds, finement striées , soutenant une ombelle de sept à douze rayons, longs de cinq à six pouces; les ombellules à huit ou dix ravons d'environ deux pouces de long: les épis oblongs, cylindriques, obtus, longs de huit à neuf lignes; les épillets nombreux, linéaires, subulés, cylindriques, obtus, longs d'une ligne et demie , à huit ou dix fleurs ; linvolucre à huit ou neuf folioles lancéolées, denticulées vers leur som- met, de la longueur des rayons; les involucres partiels à huit folioles linéaires , rudes à leurs bords , longues de quatre à six pouces; les gaines brunes, bidentées, presque tronquées; huit à dix valves arrondies, concaves, roulées, blaiichàtres , échancrées, aristées, brunes dans leur milieu, toutes fertiles; deux écailles plus courtes, ovales, blanches, aiguës, de la longueur de l'ovaire, le style trifide; une se- mence trigone , elliptique , nue à sa base. Cette plante croit proche Guayaquil , aux lieux inondés et chauds, sur le bord du fleuve et le long de la roUte de Daulé. (Poir.) 452 . PAP PAPYRIUS. (Bot.) Ce nom , donné par M. de Lamai'ck dans ses Illustrations au mûrier de la Chine, morus papjrifera, lui convenoit parfaitement, parce qu'il rappeloit l'emploi que l'on en fait en Cliine pour fabriquer une espèce de papier; mais le nom broussonctia, donné à ce genre par l'Héritier, a prévc.lu. Voyez Paiyrier. (J.) PAPYRUS. {Bel.) Ce nom est celui d'une espèce de sou- chet, avec lequel les anciens, et particulièrement les Egyp- tiens, fabriquoient leur papier. Quelques botanistes en font le type d'un genre particulier, difiereut du Oyperus. Voyez Paiyrier , p. 4^7. ( Lem. ) PAQUERETTE, BetLis. [Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones , à fleurs composées, de la famille des corymbifèrcs , de la sjngénésie polygamie superjltic de Linnaeus , oifrant pour caractère essentiel : 6es fleurs radiées; un calice hémisphé- rique, à plusieurs folioles égales; des fleurons tubulés , her- maphrodites dans le disque, des demi-fleurons femelles à la circonférence ; cinq étamines syngénèses ; un style ; un stig- mate bilide ; le réceptacle nu; les semences ovales, sans ai- grette. Pâquerette vivace : Bellis perennis , Linn. , Lamarck., III. gen. , tab. 677; Flor. Dan., tab. 5o3. Cette plante est un des plus beaux ornemens de la nature champêtre: elle croît partout en abondance, sur les pelouses, parmi les gazons, aux lieux incultes , abandonnés. C'est une des premières qui fleurit au printemps : elle continue jusqu'aux gelées , aucun animal ne la mange, et lorsqu'elle est très-abondante, ses feuilles étalées en rosette sur la terre , s'opposent à la croissance des graminées et de beaucoup d'autres plantes. Elle se propage par ses racines vivaces et fibreuses. Ses feuilles , toutes radicales, sont spatulées, obtuses, légèrement velues, plus ou moins dentées ou incisées. Une hampe nue, de six à sept pouces , se termine par une fleur dont le calice est pubescent , le réceptacle conique ; les fleurons du centre jaunes, ceux de la circonférence blancs, rougeàtres en dehors, et même quelquefois à leur sommet. L'élégance des fleurs de cette jolie plante les a f.iit com- parer à autant de perles, d'où vient leur nom vulgaire de marguerites {margarita, une perle), et leur nom générique PAQ 455 lellis (joli, mignon). Rien en effet de plus agréable q\ie cette brillante décoration , lorsque tontes ses {leurs sont épanouies; mais il faut se hâter d'en jouir tandis que le soleil les éclaire; s'il se couvre de nuages, ou à l'approche de son coucher, si l'air devient humide, toutes ces fleurs se ferment, et la prairie n'est plus qu'une vaste tenture de verdure, sans autre ornement , opération qui tient à ce beau phénomène que lànné a nomme le sommeil des plantes. Celte belle fleur, transportée dans nos jardins, s'y est elle- même embellie en les ornant, soit en multipliant ses pétales, soit en variant ses couleurs, dont celle de pourpre fait la base. Les variétés les plus communes sont la rose, la rouge, panachée simple ou double, la blanche double , la double fistuleuse , la rouge pâle , la rouge foncée , celle à cceur vert, etc., enfin la prolifère , dont les rayons de la circonférence portent d'autres fleurs pins petites, pédonculées, et offrent la forme d'une ombelle. C'est un tableau des plus agréables qu'une toutîe ou une bordure formée d'une ou de plusieurs de ces variétés : on en couvre même des espaces assez étendus pour méiiter le nom de gazon; aussi ne peut-on trop les multi- plier. Les jardins paysagers principalement en tirent de fort grands avantages , en ce qu'on peut placer ces plantes à toutes les expositions, et les multiplier sans frais. Une fois mises en place, leur culture se borne à des sarclages de pro- preté. Partout il faut les relever tous les trois ou quatre ans pendant l'hiver, pour les changer de- place , ou leur donner une nouvelle terre , et diminuer par leur déchire- ment, lorsqu'elles sont en bordures, la trop grande largeur de leurs pieds. C'est avec le résultat de ce déchirement qu'on les multiplie le plus ordinairement. Rarement on sème leur graine , qui reste quelquefois environ deux ou ti'ois ans à lever. Il leur faut, pour un plein succès, un terrain frais et léger. Pâquerette annuelle: Bellis annua , Linn. ; Boccon. , Mus., tab. 35. Cette plante, qui renferme plusieurs variétés, est pourvue de racines capillaires. 11 s'en élève plusieurs tiges en gazon, ordinairement simples , quelquefois ramifiées , peu élevées, filiformes, un peu velues, garnies inférieurement de feuilles alternes, petites, pétiolées , en ovale renversé, obtuses, dentées, glabres, quelquefois un peu velues; le 454 PAQ calice simple, à folioles linéaires; la corolle radiée ; les demi-fleurons blancs , linéaires, deux et trois fois plus longs que le calice; les fleurons hermaphrodites, fort petits, à cinq dents; les semences oblongues , fort menues, sans ai- grette, le réceptacle nu et convexe. Cette plante croit dans les contrées méridionales de la France: je Fai également ob- servée en Barbarie. Pâquerette a feuilles de graminée : Bellia graminea, Labill. , jVot^. HolL, ?. , pag. 34, tab. 204. Plante de la Nouvelle-Hol- lande, dont les tiges sont grêles, très-simples, hautes d'en- viron un pied, garnies de feuilles alternes, très-étroites, à demi amplexicaules, linéaires ou lancéolées, rétrécics à leur base , un peu obtuses à leur sommet, longues de trois à quatre pouces, traversées'par une nervure persistante après la des- truction des feuilles; les écailles du calice un peu aiguës ; les semences comprimées, en ovale renversé, le réceptacle co- nique , alvéolaire. Cette plante croît au cap Van-Diémen, Pâquerette a semences en bec; Bellis stipitata. , Laijillard., jVot^. HolL, 2, pag. 55, tab. 2o5. Des mêmes racines s'élèvent plusieurs tiges nues, un peu striées, longues d'environ huit pouces , parsemées de quelques écailles un peu stibulées. Les feuilles sont toutes radicales, ovales, alongées, pileuses, ré- trécies en pétiole à leur base, dentées ou sinuées, longues d'un pouce et demi au plus, larges de quatre lignes. Les fleurs sont solitaires, terminales, les ovaires ovales, alongés, sur- montés d'un bourrelet marginal, les semences comprimées, un peu ventrues, en ovale renversé, rétrécies à leur base en un pédicelle court, filiforme, renfermé d'abord dans les al- véoles du réceptacle, prolongées à leur sommet en un bec court; recourbé, un peu élargi, globuleux à son sommet. Cet(e plante croît au cap Van-Diémen. (Poir.) PAQUERINA. {Bot.) Voyez la description de ce nouveau genre dans Fanalyse de notre tableau des Astérées, inséré à la suite de l'article Paquerolle. (H. Cass. ) PAQUEROLLE, Bellium. {Bot.) Ce genre de plantes , établi par Linné, en 1767, dans son Manlissa viantaruni , appartient à Fordre des Synanthérées , et à notre tribu naturelle des As- térées , dans laquelle nous le plaçons entre le Bellis , qui en diirère par Faigrette nulle , et le BeUidiastr^nn , qui en difîere PAQ 45S par l'aigrette composée de squamellules nombreuses , toutes filiformes, longues et barbellulées. Voici les caractères géné- riques du BeUium, tels que nous les avons observés sur le Bel~ lium bellidioidcs , qui est le type de ce genre. Calathide radiée : disque multiflore , régulai^flore , andro- gyniflore ; couronne unisériée , liguliflore, féminiflore. Péri- cline subliémisphériquc , un peu supérieur aux fleurs du disque; formé de squames uni-bisériées, à peu près ég;iles, appliquées, demi - embrassantes , oblongues- lancéolées, con- caves , carénées , subfoliacées. Clinanthe ovoïde , charnu , plein, absolument nu. Fleurs du disque • Ovaire court , large , comprimé bilatéralement, obovale , garni de longues soies , pourvu d'un bourrelet apicilaire épais, charnu, glabre; ai- grette composée de dix ou douze squamellules immédiatement contigué's, dont cinq ou six courtes, larges, paléiformes, membraneuses, diaphanes, arrondies ou tronquées et un peu denticulées au sommet, alternant avec cinq ou six squamel- lules longues, filiformes, barbellulées, disposées sur le même rang que les autres. Corolle à quatre divisions arquées en de- dans et conniventes. Anthères incluses. Sfyle d'Astérée , à stigmatophores exerts , figurant une pince. Fleurs de la cou- ronne: Ovaire et aigrette , à peu près comme dans les fleurs du disque. Corolle cà tube court, à languette plliptique , en- tière ou à peine échancrée au sommet. Les squamellules paléiformes de l'aigrette sont quelquefois entregrefifées par les bords , et dans ce cas les squamellules filiformes restent libres et se trouvent situées en dedans des autres; ce qui prouve que l'aigrette du Bellium peut et doit réellement être considérée comme double , quoique le plus souvent toutes les squamellules , paléiformes et filiformes, paroissent disposées sur le même rang. Paquerolle fausse -PAQUERETTE : BelUum belUdJoides , Linn., Manl. pi. Une touffe enracinée de feuilles entremêlées de hampes produit quelques vraies tiges courtes, horizontales, rampantes, simples, nues, cylindriques, grêles, vertes, presque glabres, terminées chacune par une touffe de feuilles, de hampes et de tiges nées du même point, sous lequel nais- sent aussi quelques racines ; les feuilles ont un pétiole long d'environ u» pouce, demi-cylindrique, élargi vers le sommet; 456 _ PAQ leur limbe , long d'environ sept lignes , large d'environ quatre lignes, est à peu près elliptique ou obovale , arrondi au som- met, très-entier sur les bords, muni d'une grosse nervure inédiaire , et parsemé çà et là de quelques petits poils; les hampes sont longues d'environ quatre pouces, très-grêles, Irès-simples , cylindriques, presque glabres, ordinairement nues, très- rareo! eut munies d'une petite feuille ; les cala- thides, solitaires au sommet de ces hampes, ont environ six lignes de largeur; leur péricline est parsemé de petits poils; le disque est jaune; la couronne est blanche en dessus , rou- geàtre en dessous , la face inférieure de chaque languette étant bliinche sur ses bords et rougeàtre en son milieu; les aigrettes de la couronne n'ont que huit squarnellules alter- nativement paléiformes et filiformes; celles du disque en ont dix ou douze. Nous avons fait cette description spécifique , et celle des caractères génériques, sur des individus vivans cultivés au Jardin du Roi. Cette jolie petite plante, qui ressemble beau- coup extérieurement à la l'aquerette annuelle [Bellis annua), vt qui fleurit en Mai et Juin, se trouve en Italie, en Corse, et dans les îles Baléares ; elle est annuelle , suivant la plu- part des botanistes, vivace , suivant M. Loiseleur Deslong- champs. La plante décrite par M. Dt-sfontaines , dans sa Flore atlan- tique (tom. 2 , pag. 279), sous le nom de Bellium bellidioides , est sans doute une espèce distincte de celle que nous venons de décrire : car M. Desfontaines attribue à sa plante des feuillieulé ou surmonté d'une petite pointe ; calathides nombreuses , disposées en un corymbe ter- minal, dont les raniifica(ions sont hérissées de poils et parse- mées de glandes; chaque calathide ayant environ deux lignes de diamètre ; fleiirs jaunes. Nous avons fait cette description générique et spécifique sur deux échantillons secs^ étiquetés Erigeron fcclidum , Lin., dans les herbiers de MM. de Jussieu et Desfontaines. Les lan- guettes de la couronne étant plus ou moins courtes, la radia- tion delà calathide est tantôt presque nulle , tantôt très-jna- nifeste : c'est pourquoi nous pensons que la même plante a été nommée tantôt Erigeron fcclidum et tantôt huila fctida, suivant cette variation accidentelle. Ce nouveau genre , exactement intermédiaire entre le Psiadia et VEulUamia . se distingue suffisamment de l'un et de l'autre. En eflet , dans le Psiadia, le disque n'a qu'environ douze fleurs, évidemment mâles, à faux-ovaire presque nul; les ovaires de la couronne sont parfaitement glabres, et sur- montés d'un gros bourrelet apicilaire charnu, très -remar- quable, comme articulé sur l'ovaire, dont il est séparé par un étranglement. Quant à VEuthamia , qui va être décrit ci- après, il se distingue du Nidorella, par la forme de sa cala- thide, par la forme et la structure de son péricline, par sa PAQ 47' couronne unisériée, par son disque androgyni^ore , et par plusieurs autres caractères. La masculinité du disque est dou- teuse dans le ISidorella, parce que ses stigmatophores parais- sant bien conformés, elle ne peut résulter que de la stérilité des ovaires, qui nous semble probable, mais dont nous n'a- vons pas pu nous assurer pleinement sur les calathides sèches que nous avons analysées. Les anthères et les stigmatophores sont tantôt exserts, tantôt inclus. 8. Le genre Euthamia de M. Nuttal est placé au commen- cement des Solidaginées vraies, à cause de ses rapports avec les ISidorella et Psiadia , auxquels il ressemble par sa cou- ronne multlflore , à languettes courtement radiantes. Ce genre n'ayant point été décrit dans le tome XVI de ce Dictionnaire, oij il auroit dû se trouver, il faut réparer cette omission, en traçant ici les caractères génériques observés par nous sur la Ciirysocoma graminifulia de Linné, Euthamia. Calathide oblongue , quasi-radiée : disque pluri- multitlore .régulariflore , androgyniflore; couronne unisériée, continue, multiflore , liguliflore , féminiflore. Péricline oblong, subcylindracé, inférieur aux fleurs; formé de squames inégales, pancisériées , irrégulièrement imbriquées, appliquées, ovales ou oblongues, obtusiuscules , uu peu concaves, subfoliaoées, uninervées, un peu glutineuses; les intérieures oblongues, submembraneuses, à partie inférieure plus étroite et linéaire. Clinanthe planiuscule , fovéolé , à réseau saillant , (;harnu , denté. Fleurs du disque: Ovaire non comprimé, oblon,^,, velu ; aigrette longue, composée de squamellules inégales, filiformes, peu barbellulées. Corolle à limbe plus large dès sa base que le sommet du tube. Étamines à lilets libérés au sommet du tube de la corolle; anthères exsertes. Fleurs de la couronne: Ovaire et aigrette comme dans les fleurs du disque. Corolle à tube long et grêle; languette jaune, à partie inférieure plus étroite, dressée, semi-tubuleuse , embrassant le style , à par- tie supérieure plus large , étalée, arquée en dehors, oruinai- rement; tridentée au sommet. Les fleurs de la couronne sont longues à peu près comme celles du disque , et au nombre d'environ vingt-deux ; celles du disque sont au nombre de dix à vingt. Le clinanthe n'est point du tout garni de soies, comme le prétend M. Isuttal. 472 PAQ C'est sans doute aussi par erreur que , dans le Sjstema vegela- lilium , il est dit que la calathide est tantôt incouronnée, tantôt pourvue d'une couronne bleue : cette couronne existe constamment, et sa couleur est toujours d'un jaune très- prononcé. 9. Le genre Solidago suit immédiatement VEuthamia, au- quel il ressemble beaucoup, mais dont il se distingue suffi- samment. Ses caractères n'ayant jamais été bien précisés , il convient d'exposer ici ceux que nous lui attribuons. Solidago. Calathide oblongue, radiée: disque pluriflore, régulariflore , androgyniflore ; couronne unisériée , plus ou moins interrompue, pauci-pluriflore, liguliflore, féminiflorc. Péricline oblong , subcylindracé , inférieur aux fleurs du disque; formé de squames inégales, paucisériées , irréguliè- rement imbriquées, appliquées , ovales -oblongues, obtuses, coriaces -foliacées, uuiuervées, membraneuses sur les bords, Clinanthe petit, plan, alvéolé, à cloisons épaisses, charnues, ordinairement dentées. Ovaires pédicellulés , un peu compri- més , oblongs , striés, ordinairement plus ou moins velus, quelquefois glabres, pourvus d'un bourrelet apicitaire ; ai- grette longue, irrégnlière, composée de squamellules nom- breuses, inégales, filiformes, barbellulées, amincies au som- met. Corolles de la couronne à tube long , à languette jaune, ordinairement courte, large, elliptique , plurinervée , étalée; quelquefois longue , étroite, arquée en dehors. Corolles du disque à limbe quinquélide, ayant une portion de sa partie indivise confondue extérieurement avec le tube , dont elle ne se distingue que par la libération des filets des étamines; lanières longues ; incisions inégales. Etamines à filet jaune ; article anthérifère blanchâtre. Stigmatophores exserts. Les corolles du disque sont remarquables en ce que la partie inférieure du limbe est confondue avec le tube. Ce caractère , indiqué dans notre Mémoire sur la corolle des Synanthérées (Journ. de phys. , tom. 82 , pag. loo) , et négligé par tous les autres botanistes, est l'un des plus essentiels du genre Solidago , quoiqu'il se rencontre aussi dans quelques autres Astérées. La partie inférieure du limbe de la corolle étant absolument conforme au tube, les filets des étamines semblent n'être greffés qu'à la partie inférieure de ce tube, PAQ 473 <;oMime dans les Inulces : mais ce n'est, suivant nous, qu'une fausse apparence, parce que, dans un même groupe naturel, la forme du limbe de la corolle est bien plus variable que le lieu de l'insertion ou de la libération des étamines. Quoi qu'il en soit, le caractère dont il s'agit suffiroit seul pour distinguer des Solidago , où il existe constamment, VEuÛiamia qui ne l'offre point, La couleur jaune de la couronne est un carac- tère non moins essentiel , et qui doit probablement faire at- tribuer le Solidago hicolor à notre genre Eurjhia. L'appendice apicilaire de l'anthère est quelquefois aigu dans les Solidago , comme dans les Biiphthalmées. L'arlicle anthérifère est blanc, tandis que le vrai filet est jaune : c'est l'inverse de ce qui a lieu chez beaucoup d'autres Astérées. Nous divisons le genre Solidago en deux sections : la première , plus rapprochée de VEuthamia, et caractérisée parla couronne presque continue, composée d'environ dix à quinze fleurs, a les languettes plus longues, plus étroites , quelquefois arquées en dehors; la se- conde, caractérisée par la couronne très -interrompue, et composée d'environ cinq fleurs, a les languettes plus courtes, plus larges, point arquées. 10. Notre genre Diplopappm ne doit plus admettre que les espèces à couronne jaune, sur lesquelles nous l'avions d'abord principalement fondé : les espèces dont la couronne n'est point jaune seront désormais attribuées aux genres Stenac- tis ou Diplostephium. Cinq ans après la publication du Diplo- pappus , M. de Jussieu nous a fait voir une note manuscrite de M. Rafinesque, où il est dit que ce botaniste a nommé Diplogon un genre comprenant VInula mariana et autres à double aigrette. Mais M. R. Brown avoit précédemment appli- qué ce nom à un genre de Graminées. Le genre Ckrjsopsis de M. Nuttal, qui n'a été publié qu'en 1818 , à Philadelphie, correspond aussi à notre Diplopappus, publié à Paris un an auparavant. M. Nuttal considère son Chrjsopsis comme un sous-genre de VInula , qui pourtant n'est pas de la même tribu naturelle; et il admet dans le Chrysopsis plusieurs espèces dont la couronne n'est point jaune, et que nous rapportons au Galatella , au Diplostephium , au Callistephus. 11. Notre genre Heterotheca , qui a la couronne jaune, comme le Diplopappus , se rapproche, ainsi que hii , dos Lé- 474 PAQ pidophyllées , en ce que l'aigrette de ces deux genres ofi're des squamelliiles laminées, membraneuses. 1 j. Le genre Brach^ris de M. Nuttal , qui ressemble beau- coup extérieurement à ÏEuthamia, se rapproche parla des Solidaginées vraies. i3. Le genre Giitierrezia de M. Lagasca, très-analogue au Brachjris par le port, s'en distingue par les squames du pé- ricline réfléchies au sommet, comme celles de VHeterotheca, et par le clinanthe garni d'appendices probablement à peu près semblables a ceux du Sarcanthemum. i4« Notre genre Lepidophyllum diffère beaucoup des deux précédens par son port, qui le rapproche de certaines Bac- charidées. Il se distingue d'ailleurs du Brachjris par son ai- grette , et du Giilierrezia par son péricline et son clinanthe. ] 5. Le genre Pterophorus de Vaillant doit conserver ce nom, dont les deux dernières syllabes ont été changées, je ne sais pourquoi. La seule espèce admise par Vaillant doit aussi Ctre considérée comme le vrai type de ce genre, beaucoup mieux conçu par cet ancien botaniste que par la plupart de ses successeurs. Voici les caractères génériques que nous avons observés sur un échantillon sec de Pteronia camphorata , Lin. Pterophorus. Calathide incouronnée , équalillore , multi- flore , régulariflore , androgyniflore. Péricline subhémijphé- rique , formé de squames paucisériées , imbriquées, appli- quées , lancéolées , coriaces , finement denliculées sur les bords , à partie supérieure inappliquée , appcndiciforme , munie d'une grosse glande oblongue, nerviforme, Clinanthe large, plan, hérissé de limbrillcs nombreuses, longues, iné- gales , filiformes -laminées , entregreffées ijiférieurement. Ovaires comprimés bilatéralement, oblongs, glabres; aigrette caduque, composée de squamellules nombreuses, inégales, pluriséi'iées, entregreffées à la base , filiformes , barbellulées. Corolles subrégulières, à tube court, cannelé, à limbe peu dis- tinct du tube, et divisé par des incisions presque égales en cinq ou six lanières oblongues , aiguës, surmontées d'une corne co- nique, calleuse. Élaminesà filet glabre , blanchâtre; article an- thérifère long, conforme au filet , jaune -orangé (analogue à celui du Grammari/(ro«.) ; appendice apicilaire demi-lancéolé, {ligu; appendices basilaires nuls ou presque nuls. Style (d'AS' PAQ 475 térée) à deux stigmatophores libres, longs, un peu arqués l'un vers l'autre, ayant leur partie inférieure plus courte, laminée, bordée de deux petits bourrelets sligmatiques, et la partie supérieure plus longue, demi -cylindrique, hispide extérieurement. 16. Le genre Scepinia de Necker, négligé jusqu'ici par tous les botanistes, qui le confondent avec le précédent , est pour- tant bien distinct, et doit nécessairement être adopté. Voici les caractères que nous lui attribuons. Scepinia. Calathide incouronnée , équaliflore , pluritlore , régulariflore , androgyniflore. Péricline ovoïde -oblong, un peu inférieur aux fleurs; formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées, coriaces, arrondies au sommet, qui, sur les squames intérieures , est muni d'une bordure scarieuse. Clinanthe plan, alvéolé, à cloisons dentées; quelques dents prolongées en fimbrilles inégales, courtes, épaisses, subulées. Ovaires comprimés bilatéralement, obovoides, tout couverts de poils très-longs , très-fins, biapiculés ; aigrette composée de squamellules très-nombreuses, très-inéiialcs , plurisériées, flexueuses, filiformes, barbelluléés. Corolles à limbe éga- lement et profondément divisé en cinq lanières longues, linéaires. Etamines (d'Aslcrée) à anthère très-longue, privée d'appendices basilaires. Style (d'Astérée) à stigmatophores très-longs. Nous avons fait cette description sur un échantillon sec, étiqueté Pleronia glomerata dans l'herbier de M. de Jussieu. Sa tige est ligneuse ; ses rameaux sont opposés , ainsi que les feuilles , qui sont rapprochées, comme imbriquées , petites, épaisses, charnues; chaque calathide contient environ onze fleurs. L'affinité de cette plante avec le Lepidophyllum est manifeste. iy. Le genre Crinita de Mœnch sera mieux nommé Crini- taria, parce qu'un adjectif ne peut pas être employé comme nom générique. Ce genre , confondu avec le ChrysGcoma , seroit plus convenablement réuni au Scepinia, dont il diffère beaucoup , il est vrai , par le port , mais dont il se distingue à peine par ses caractères génériques. Crinitaria. Calathide oblongue , incouronnée , équaliflore, pauci - pluriflore , régulariflore, androgyniflore. Péricline 47^ PAO subcylindracé , très -inférieur aux fleurs; formé de squames illégales, paucisériées , irrégulièrement imbriquées, entière- ment appliquées, ovales-oblongues, obtuses. Clinanthe petit-, planiuscule, plus ou moins profondément alvéolé, à cloisons charnues, dentées. Ovaires oblongs , velus ; aigrette longue , irrégulière, persistante, comme chiffonnée , grisâtre ou rous- sâtre, composée de squamellules très-nombreuses, très-inégales, plurisériées, flexucuses, filiformes, amincies au sommet, très- barbellulées. Corolles droites, à tube long, à limbe très-pro- fondément divisé, par des incisions un peu inégales, en cinq lanières très-longues. Etamines ayant les filets jaunâtres, les articles anthérifères courts, jaunes- orangés , les anthères exsertes. Ces caractères nous ont été fournis par la Chrysocoma bi- Jlora de Linné, sur laquelle Mœnch a fondé son genre, et par la Conyza oleœfuUa de Lamarck , qui , d'après nos obser- vations, appartient aussi au Crinitaria. Ajoutons, pour dis- tinguer ce genre du Scepinia , que les espèces qui s'y rap- portent ont la tige herbacée, les feuilles alternes et longues, les calathides corymbées ou paniculées, et qu'elles n'habitent pas la région du cap de Bonne -Espérance. La Chiysocoma villosa de Linné, dont les caractères génériques ont été décrits et figurés par Gœrtner, est indubitablement une espèce de Crinitaria, intermédiaire entre la punclata et Voleœfolia. 18. Notre genre Linosj'ris , analogue par le port au Crini- taria, s'en distingue fort bien , ainsi que du vrai Chrjsocoma , par son péricliue, dont les squames sont surmontées d'un long appendice foliacé, subulé, étalé. Ce caractère le rapproche du Pterophorus , qui seroit probablement mieux placé entre le Linosyris et le Chrjsocoma : cette nouvelle disposition au- roit de plus l'avantage de rapprocher immédiatement les deux genres Lepidophyllum et Scepinia. LiNOSYRis , H. Cass. {Chtysocoma linosyris, Lin.) Calathide incouronnée, équaliflore , multiflore , régularittore , andro- gyniflore. Péricline campanule , inférieur aux fleurs; formé de squames imbriquées, appliquées, ovales-oblongues, co- riaces, surmontées d'un long appendice étalé, linéaire-snbulé, foliacé. Clinanthe large, planiuscule , fovéolé , à cloisons basses, charnues, dentées. Ovaires pédicellulés^ oblongs, un PAQ 477 peu comprimés bilatéralement, tout couverts de longs poils-, aigrette point blanche, plus courte que la corolle, composée de squamellules très-nombreuses, très-inégales, plurisériées, filiformes, amincies au sommet, très-barbellulées. Corolles à limbe bien distinct du tube, et profondément divisé en cinq lanières très-longues, linéaires, très-étalées, arquées en dehors. Anthères élevées au-dessus de la corolle. Stigmatophores élevés au-dessus des anthères. 19. Le vrai genre Chrysocoma , tel que nous le concevons, ayant pour type la Chrysocoma coma-aurea, Lin., n'admettra probablement que des espèces de l'Afrique australe, à tige ligneuse , à feuilles alternes , et à calathides solitaires , termi- nales, offrant les caractères suivans. Chrvsocoma. Calathide plus large que haule, subglobuleusé, incouronnée, subradiatiforme, multiflore , régulariflore , an- drogyniflore. Péiicline large , hémisphérique - campanule . très-inférieur aux fleurs; formé de squames inégales, pauci- sériées , irrégu^Iièrement imbriquées, appliquées, oblongues- lancéolées , aiguës , coriaces , membraneuses sur les bords» Clinanthe large , plan , fovéolé ou alvéolé , à cloisons peu élevées, charnues, dentées. Ovaires pédiceîlulés, comprimés bilatéralement, obovales- oblongs , hispidules; aigrette blan- che, un peu caduque, plus courte que la corolle, composée de squamellules unisériées , contiguës , à peu près égales, filiformes , barbellulées , épaissies vers le sommet. Corolles extérieures très-arquées en dehors, à limbe très-long, tubu- leux, étalé horizontalement , courtement quinquélobé; les corolles centrales sont droites. Étamines ayant l'article anthé- rifère long et jaune ; anthères incluses , privées d'appendices basilaires. Style (d'Astérée) à sligraatophores exserts. Dans la troisième et dernière édition du Species plantaruin de Linné, le genre Chiysocoma est composé de neuf espèces: la première (oppositifolia) est bien probablement une Scepinia; les quatre suivantes [coma-aurea , cernua ^ ciliufa , scabra) composeront le vrai genre Chrjsocoma; la sixième [linosjris) constitue notre genre Linosyris ; les septième et neuvième {biJJora et villosa) sont des Cririitaria; la huitième {gramini- folia) est une EuÛiamia. La Chrysocoma coma-aurea neus a offert une fois des cala- 478 t*AQ thides radiées, à couronne unisériée, liguliflore, féminiflore , ayant les languettes blanches, courtes, tridentées. Ce n'est qu'une monstruosité produite par une variation accidentelle, plus ou moins fréquente chez beaucoup d'autres synanthérées, et qui ne doit avoir aucune influence sur l'appréciation des caractères. 20. M. Desfontaines a décrit et figuré dans sa Flore atlan- tique ( tom. 2 , pag. 269 , tab. 282 ) , sous le nom de Conjza chrysocomoides , un arbuste qui ne diffère génériquement des vraies Chrysocoma que par la présence d'une couronne de fleurs femelles tubuleuses, non radiantes. Mais ce botaniste, dans son Histoire des arbres et arbrisseaux (tom. 1 , p. 292), prétend avoir vu , sur plusieurs individus cultivés au Jardin des plantes, ces fleurs marginales s'alonger en tubes, puis s'aplatir et se transformer, au bout de quelques années, en languettes d'une belle couleur violette. C'est pourquoi , dans, son Tableau de l'école de botanique (2.'" édit. , pag. 121 ) , il les nomme Aster chrysocomoides. Cette métamorphose , dont nous connoissons plusieurs exemples bien constatés, ne seroit pas plus extraordinaire que tant d'autres produites par des circonstances accidentelles dans une multitude de plantes. Cependant nous doutons beaucoup qu'elle existe réellement dans le cas particulier dont il s'agit, parce que nous avons tout lieu de croire que VAsler chrysocomoides du Jardin du Roi diffère spérifiquement de la Conyza cJirysocomoides de la Flore atlantique . même en faisant abstraction de la couronne radiante et ligulée. Quoi qu'il en soit , nous soutenons que les monstruosités, ou variations accidentelles , ne doivent jamais être prises en considération pour la détermination des genres, bien qu'elles soient fort utiles pour indiquer les affinités na- turelles. Si donc il est certain que la plante en question ait constamment la couronne tubuleuse et non radiante , dans le pays dont elle est originaire , cela suffit, selon nous, pour au- toriser l'établissement d'un nouveau genre , voisin du Chryso- coma; et si la métamorphose dont on parle est réelle, il en résultera seulement une nouvelle preuve de l'affinité qui existe indubitablement entre le groupe des Chrysocomées et celui des Astérées- Prototypes vraies , quoique des considéra- tions plus graves nous aient empêché de rapprocher immé- diatement ces deux groupes. PAQ 479 NoLLETiA , H. Cass. {Conyza chrysocowoides , Desf.) Cala- thide discoïde: disque multiflore , régulaçiflore , androgyni- flore ; couronne uniséride , lubuliflore , féminiflore. Péricline un peu inférieur aux fleurs du disque, formé de squames im- briquées, appliquées, obîongues - Jaucéolées. Clinanfhe un peu alvéolé. Ovaires obovales-oblongs , trés-comprimés , gar- nis de très -petits poils : aigrette longue, blanche, caduque, composée de squamellules unisériées, contiguës, égales , fili- formes, barbellulécs. Corolles delà couronne courtes, étroi- tes, tubuleuses, cylindriques, comme tronquées au sommet. Corolles du disque à tube court, <à limbe long , infundibuli- forme , diA^'sé en cinq lobes courts. Anthères privées d'ap- pendices basilaires. (Ces caractères généTÎques ont été obser- vés par nous sur un échîintillon sec, recueilli eu Barbarie par M. Desfontaines.) Le genre Nolletia ne peut être confondu, ni avec le vrai Confza, qui est de la tribu des Inulées, ni avec le Dimor- plianthes. donl la couronne est plurisériée. Il se rapproche des Baccharidées vraies, par sa couronne de fleurs femelles, tu- buleuses. 2 1. LegenreSergi7«5 de Gaertner, mal décrit par cet auteur, et réuni au Baccharis par Swartz et M. Bro-\vn , est provisoi- rement conservé par nous , parce qu'il semble résulter de nos observations que cette plante ne seroit point parfaitement dioïque, comme les vrais Baccharis , mais subdioïque comme les Pefasiles, La calathide sèche , que nous avons analysée , étoit composée d'un petit nombre de fleurs : les intérieures mâles, à corolle régulière ; les extérieures à peu près sem- blables en apparence aux intérieures , mais réellement fe- melles, à corolle ambiguë, contenant de fausses étamines. Le péricline, inférieur aux fleurs, est formé desquames im- briquées, appliquées, ovales, obtuses. Le clinanlhe est petit, convexe, nu. Les ovaires extérieurs et les faux-ovaires inté- rieurs sont courts, cylindracés, cannelés-, leur aigrette, plus longue que la corolle, est composée de squamellules subuni- sériées, à peu près égales, chiffonnées, filiformes, épaissies et barbellécs en leur partie supérieure. Les étamines n'ont point d'appendices basilaires. 2 2. Le vrai AQ Dloïque. Calatliide mâle pluri-multiflote , régulariflore. Vê- ricline égal ou inférieur aux fleurs, subcylindracé ou subhé- mispJiérique ; formé de squames imbriquées , appliquées , ovales , obtuses , coriaces , membraneuses sur les bords ; les squames intérieures linéaires. Clinanthe planiuscule , rarement conique , ordinairement fovéolé ou alvéolé. Faux-ovaires scmi -avortés ; aigrette irrégulicre , courbée, composée de squamellules inégales , chiffonnées, filiformes, épaisses, bar- bellulées, souvent barbellées au sommet. Styles simples. Ca/a- thide femelle mulliilore , tubuliflore. Péricline et clinanthe à peu près comme dans la calathide mâle. Ovaires obovôïdes , un peu compi-imés bilatéralement, glabres, munis d'environ dix côtes longitudinales et d'un bourrelet apicilaire ; aigrette longue , irrégulière , courbée , composée de squamellules nombreuses , inégales , entregreffées à la base , chiffonnées , filiformes, irrégulièrement barbellulées. Corolles tubuleuses, grêles. La plante nommée, dans l'herbier de M. de Jussieu , Eupa- torium spicatum, I,am. , nous a présenté des caractères à peu près semblables à ceux qu'on vient de lire , et doit être attri- buée au genre Baccharis : les calathides de l'individu mâle semblent réunies en un capitule terminal, qui est réellement une sorte d'épi serré; le clinanthe est petit, conique, peu élevé, alvéolé; l'aigrette est composée de squamellules sub- unisériées , presque égales, longues, filiformes, nues infé- rieurement, dilatées et irrégulièrement barbées au sommet; la corolle est divisée en lanières très-longues, linéaires. Nous n'avons point observé l'individu femelle. Dans quelques es- pèces de Baccharis , l'aigrette des fleurs mâles a ses squamel- lules garnies sur deux côtés de longues barbellules , ou plutôt des barbelles, très- rapprochées , et qui semblent entregref- fées , de sorte que cette aigrette ressemble un peu à celle du Lepidophjllum. 23. Les Baccharis humifusa et sinuata de M. Kunth , ayant le clinanthe garni d'appendices squamelliformes , analogues à ceux du Sarcanthemum et du Gutierrezia , doivent , selon nous, constituer un genre particulier, que nous proposons de nommer Tursenia, et qui seroit fondé sur ce caractère, suffisant pour le distinguer des vrais Baccharis. PAQ 48x Le même botaniste a rapporté , avec plus ou moins de doute, au genre Baccharis trois espèces, dont les deux pre- mières (assuensis et fuliginea) nous semblent pouvoir appar- tenir au genre Oligocarplia , qui n'est point de la tribu des Astérées, mais de celle des Vernoniécs; la troisième (venela), que M. Kunth paroit être tenté d'attribuer au genre Serratula, seroit bien plutôt, à nos yeux, une espèce peu douteuse du gtnre Scepinia, Mais, comme nous n'avons point vu les trois plantes en question, les idées que nous en avons conçues se bornent à de simples conjectures , qui méritent toutefois d'être vérifiées. 24. Notre genre FjmJr(7/ar/a diffère des autres Baccharidées vraies, en ce que les espèces qui s'y rapportent ne sont ni dioïques, comme les Baccharis et Tursenia , ni subdioïques, comme le Sergilus. Ajoutons que les ovaires ne sont point glabres, mais hispides. Le clinanthe garni de très-longues fimbrilles charnues, irrégtiliéres, inégales et dissemblables, entregreffées inférieurement , rapproche le Fimbrillaria du Tursenia , tâîîdis que d'une autre part il confine évidem- ment au Dimorphanthes , placé au commencement du groupe des Érigérées. ■20. Quoique notre genre Dimorphanthes n'ait pas la cala- thide radiée, il s'accorde bien mieux avec les Astérées- Pro- totypes qu'avec les Baccharidées; et ses corolles iemellcs, quelquefois prolongées au sommet en un rudiment de lan- guette demi-avortée , témoignent son aflinité avec les Erigé- rées. Mœnch, qui avoit proposé ce genre sous le nom d'Es- cheiibachia , l'avoit fondé sur un caractère absolument faux , en le distinguant de VErigeron par la couronne apétale, c'est- à-dire privée de corolles. Le genre Plaças de Loureiro paroit correspondre aussi à notre Dimorphanthes , ou peut-être à notre Piucliea, qui est de la tribu des Vernoniées. Notre Di- morphanthes bidentata est ÏErigeron rulilum , Poir. , Encycl. , et probablement VErigeron ? scabrum de M. Persoon. Suivant M. De Candolle (FI. fr. , tom. 4, pag. 140), les fleurs exté- rieures de la Dimorphantlies sicula s'épanoui.sseiit quelquefois en une courte languette jaune, d'où il conclut qu'elle appar- tiendroit plutôt au Sotidago qu'à VErigeron : mais, ces lan- guettes étant demi -avortées , comme étiolées, nous pensons 57. 3i 432 PAQ que leur couleur ne doit point être prise en considération. 26. Notre genre Laennecia ne diffère du Dimorphanthes que par l'aigrette double, l'extérieure courte et laminée , l'inté- rieure longue et filiforme. 27. Notre genre Trimorphœa , dont la calathide a deux couronnes féminitlores , l'une extérieure liguliflore et ra- diante , l'autre intérieure tubulillore et non radiante , se trouve ainsi exactement intermédiaire entre les genres pré- cédens, qui n'ont que la couronne tubuliflore , et les genres suivans , qui n'ont que la couronne liguliflore. Le nom de Trimorpha^ que nous avions d'abord imposé à ce genre, étant un adjectif, doit être modifié comme nous le proposons ici. 28. Le vrai genre Erigeron, ayant pour type YErigeron ca- nadense , se distingue des T?'/)7iorp/ïœa , Laennecia, Dimorphan- thes , en ce que les fleurs femelles composant sa couronne sont toutes ligulées; du Podocoma , en ce que ses fruits ne sont point collifères; du Stenaclis, en ce que leur aigrette n'est point double. Est-il bien certain , comme nous l'avons dit (tom. XV, pag. 182; tom. XXIV, pag. 202), qu'il y ait de vrais Erigeron à couronne jaune P Nos observations ayant été faites sur des échantillons secs , dans lesquels la couleur des languettes pouvoit être altérée , méritent peu de confiance sur le point en question. h'Erigeron longifolium de MM. Desfontaines et Persoon , au- quel M. Nuttal paroît attribuer l'aigrette double , et qui devroit en conséquence être rapporté au genre Stenactis , a bien certainement l'aigrette simple . et est un véritable Eri- geron. Voici la description de la calathide de cette espèce remarquable, observée par nous dans l'herbier de M. Desfon- taines. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, andro- gyniflore ; couronne unisériée , multiflore , inéqualiflore , liguliflore, féminiflore. Péricline oblong, cylindracé, égal ou un peu supérieur aux fleurs du disque ; formé de squames un peu inégales, paucisériées, irrégulièrement imbriquées, appli- quées, très-longues, oblongues-lanccolées , foliacées, abords membraneux, à sommet acuminé, subulé , coloré. Clinanthe planiuscule, profondément alvéolé, a cloisons élevées, char- nues, dentées. Ovaires longs , comprimés bilatéralement , lus- PAO 483 pides; aigrette (point double) très-longue, un peu supérieure aux corolles du disque, grisâtre, composée de squamellules uniformes, nombreuses, inégales, plurisériées , lilifomies , flexueuscs, barbellulées. Corolles de la couronne à languette blanchâtre, longue, étroite, linéaire, très-irrégulière , va- riable, ordinairement divisée profondément en deux, ou quelquefois en trois lanières. Corolles du disque longues , jaunâtres , à cinq divisions. Anthères libres , arquées en dedans , pourvues de longs a])pendices apicilaires subulés , et privées d'appendices basilaires. Style et stigmatophores d'Astérée. Malgré quelques anomalies signalées dans cette description , l'espèce dont il s'agit ne peut pas être exclue du vrai genre Eriger on, 29. La plante que nous avons décrite dans ce Dictionnaire (tom. XXV, pag. 97 ) , sous le nom de Felicia brachjglossa , est probablement r^^fer cjmlalariœ de Willdenovv et la Cine- raria hirsuta de Ventenat. Quoi qu'il en soit, cette plante fort remarquable et très-diflicile à bien classer, ne peut point appartenir au genre Cineraria, qui est de la tribu des Séné- cionées; elle nous semble aussi ne pas s'associer convenable- ment, soit au genre Aster, soit au Felicia; et nous croyons qu'elle doit constituer un genre voisin de TErigeron, et carac- térisé comme il suit. MuNYCHiA. Calathide courtement radiée: disque multiflore, régulariflore, androgyniflore; couronne courte, unisériée , continue, multiflore, liguliflore, féminiflore. Péricline hémi- sphérico-cylindracé, inférieur aux fleurs du disque; formé de squames paucisériées , irrégulièrement imbriquées, appli- quées, étroites, oblongues-lancéolées ou presque linéaires, subcoriaces; les squames intérieures ayant une base épaisse, charnue, gibbeuse , subglobuleuse, et les bords latéraux membraneux. Clinanthe planiuscule , absolument nu, à peine fovéolé. Fruits pédiccUulés, comprimés bilatéralement, obo- vales-oblongs , noirâtres, hispides, bordés d'un bourrelet sur chacune des deux arêtes intérieure et extérieure , et sur- montés d'un petit bourrelet apicilaire ; aigrette blanche, arquée en dedans, presque aussi longue que le fruit, com- posée de squamellules uuisériées , égales , filiformes , trcf- 484 PAQ harbellulécs. Corolles du disque à cinq di\isiGns. Corolles de la couronne à Janguede un peu arquée en dehors, courte, large, elliptique, ordinairement bidentée au sommet. Style et stigmatophores d'Asférée. Ce nouveau genre diflcre de ÏErigeron, i.° par les squames intérieures du péricline , qui ont une base épaisse, charnue , gibbeuse , subglobuleuse , à peu près comme dans certaines sénccionées ; 2." par le clinanthe absolument nu, au lieu d'être pourvu de cloisons saillantes et dentées formant des alvéoles, comme celui de VErigeron; 5." par Taigrette très- Larbellulée ; li." par les languettes de la couronne moins nombreuses, plus larges, elliptiques, et arquées en dehors. Il diffère plus ou moins de toutes les Érigérées par son port, et surtout par ses feuilles constamment-opposées. 5o. Notre genre Podocoma se distingue fort bien par ses fruits coUifères, c'est-à-dire atténués supérieurement en un col, qui rend l'aigrette stipitée , suivant l'expression usitée par les botanistes. La couronne nous a paru être jaune, sur les échantillons secs des deux espèces que nous avons observées: mais il est probable que sa vraie couleur, altérée par la des- siccation , ne seroit point jaune sur les individus vivans. 5i. En proposant le genre Diplopappus, nous n'avions point eu égard à la couleur, ni à la largeur des languettes de la couronne; c'est pourquoi nous y avions successivement admis des espèces à languettes jaunes, des espèces à languettes blan- ches et étroites , des espèces à languettes blanches et larges. Ce- pendant nous sentions que cette réunion n'étoit pas très-con- venable ; car nous avions nommé Diplopappus dubius (t. XIII, pag. 3oij) V Aster annuus de Linné, en faisant observer que cette espèce et YErigeron delphinifolium , qui devoit lui être associé , s'éloignent des vrais Diplopappus. Quelque temps après, nous avons dit (tom. XXV, pag. 96) que le genre Di- plopappus devoit être divisé en deux sections : la première, intitulée Astéroïdes, ou vrais Diplopappus , caractérisée par le péricline réellement imbriqué , et la couronne unisériée , à languettes moins étroites et ordinairement jaunes , compre- nant les Diplopappus lanatus , intermedius , villosus, lavanduli- folius; la seconde , iniiiulée Erigeroides , ou faux Diplopappus , caractérisée par le péricline de squames ordinairement à peu PAO 485 près égales, et la couronne souvent plurisériée , multiflore, à languettes ti-és-étroifes et blanches , comprenant les Diplo- pappux duhius , delphinifuliiis , pubescens , gnaphalioides. Aujour- d'hui, la distinction établie par nous entre les Solidaginées , les Erigérées et les Astérées-Prototypes vraies, nous oblige à distribuer tous nos Diplopappiis en trois genres, dont le pre- mier, nommé J)(j7/opapp;/s , conservera seulement les espèces à couronne jaune; le second, nommé Stenactis , n'aura que les espèces à languettes étroites et point jaunes ; le troisième, qui est le Diplostephium de M. Kunth , scroit uniquement composé d'espèces à. languettes larges et point jaunes. Stenactis. Calathide radiée : disque multiflore , régula- riflore, androgyniflore ; couronne uni-bisériée, multiflore, liguliflore , féminiflore. Péricline orbiculaire , convexe, sub- hémisphérique , égal aux fleurs du disque ; formé desquames bi-trisériées, à peu près égales, appliquées, linéaires, aiguës, coriaces-foliifccées. Clinanthe large , plan ou convexe , plus ou moins fovéolé. Ovaires oblongs, comprimés bilatéralement, hispidules; aigrette double: l'extérieure très-courte , presque stéphanoïde , composée de rudimens de squamellules paléi- formes , unisériées; l'intérieure longue, caduque, quelquefois avortée sur les ovaires de la couronne , composée de squa- mellules peu nombreuses, à peu près égales, unisériées, dis- tancées, filiformes, barbeliulées. Corolles de la couronne à languette longue, étroite, linéaire, point jaune. Nous avons décrit ces caractères génériques sur VAster an- nuus de Linné et sur VErigeron delphinifolium de Willdenow. Ce genre a beaucoup d'affinité avec les fausses Beilidées , auxquelles il seroit peut-être assez convenablement associé. M. Nuttal A^eiit que le nom d'Erigeron lui soit exclusivement consacré , parce qu'il nomme Canotas le genre ayant pour type ÏErigeron canadense, et qui, selon nous, doit conserver l'ancien nom. VErigeron alpinum , hin., que nous avons ob- servé , appartient certainement au genre Stenactis , quoi- que ses caractères génériques diffèrent un peu , sur quelques points , de ceux qu'on vient de lire : mais ces différences , très -légères, n'ont aucune importance. 32. Le genre Diplostephium , dont M. Kunth n'a connu qu'une seule espèce, doit probablement en admettre plusieurs 486 PA(^> autriss confondues dans le genre Aster , et notamment YAstcr amygdaliniis, Lam. , qui nous u offert les caractères génériques suivans. DiPLOSTEPHiUM. Calathide radiée : disque multiflore , régu- lariflore , androgyniflore ; couronne unisériée , liguliflore . féminiflore. Péricline subc} lindracé, très-inférieur aux fleurs du disque ; formé de squames très-inégales, paucisériées, ir- régulièrement imbriquées, appliquées, ovales ou oblongucs , obtusiuscules , coriaces , membraneuses sur les bords. Cli- nanthe plan, alvéolé, à cloisons charnues, dentées. Ovaires pédicellulés , oblongs, hispidulcs, striés, à cinq côtes: aigrette double: l'intérieure longue, composée de squamellules très- nombreuses, très - inégales , filiformes, barbellulées ; l'exté- rieure beaucoup plus courte , peu'distincte de l'intérieure , composée de squamellules unisériées, contiguës , très-inégales, filiformes - laminées , membraneuses, subulées , denticulées. Corolles de la couronne à languette longue et large, ellip- tique-oblongue , plurinervée , tridentée au sommet, point jaune. M. Nuttal associe avec V Aster am^ygdalinus les Aster linifolius et hiimilis , auxquels il attribue aussi l'aigrette double : mais Y Aster linifolius, ayant la couronne neutriflore, a été rapporté par nous au genre Galatella; et VAster hurniUs ayant , selon Willdeno\v, les squames du péricline inappliquées, ne paroît pas exactement congénère des vrais Diplostephium. 35. Le vrai genre Aster, réduit dans les limites que nous lui avons assignées, se distingue du Diplostephium , en ce que son aigrette n'est point double; de VEurjLia, en ce que toutes les squames de son péricline ne sont pas entièrement appli- quées d'un bout à l'autre, quelques-unes au moins ayant leur partie supérieure plus ou moins étalée : il se distingue du Galatella par sa couronne vi'aiment féminiflore ; de VOlearia et du Printzia, par ses aigrettes non plumeuses ; du Chiliotri' chum , par son clinanthe nu ; de V Agatliœa et du Ckarieis , par son péricline imbriqué. 34- Notre genre Eurjhia se distingue de VAsler par son pé- ricline, dont toutes les squames sont parfaitement appliquées , depuis la base jusqu'au sommet, au licti d'être plus ou moins étalées. Cette distinction générique paroît avoir été conçue PAQ ifii par x^danson : car il nommoit Aster un genre ayant probable- ment pour type VAsler tripolium , Lin., et caractérisé, suivant lui, par le périclinc presque simple' ; tandis qu'il nommoit Amellus un autre genre ayant pour type VAsler amellus , Lin., et caractérisé par le péricline imbriqué , à squames diver- gentes. Nous avons trouvé , parmi les plantes innommées de l'herbier de M. de Jussieu , une nouvelle espèce d'Eurjbia , que nous pouvons signaler ainsi : Euryhia Jussiei , H. Cass. Feuilles longuement pétiolées, ovales- oblongues, presque lancéolées, échancrées en cœur à la base , aiguës au sommet , grossièrement dentées en scie , glabriuscules ; calathides disposées en panicule ; péricline égal aux fleurs du disque , formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées, obtusiuscules , uninervécs , subco- riaces, épaissies au sommet; les extérieures ovales, les infé- rieures linéaires ; clinanthe alvéolé ; couronne à languettes très-longues, rubanaires , étrécies supérieurement, non den- tées au sonAiet; disque jaune, à corolles divisées par des in- cisions inégales et très-profondes en cinq lanières très-longues, linéaires. Cette espèce, assez remarquable par la longueur des divi- sions des corolles du disque , est très-analogue aux Asler ma- crophjUus et corjmbpsus , qui sont aussi des Eurjhia. Il faut encore rapporter au même genre V Aster liratus (Bot. mag.) etV Aster argophfUus, Labill. : ce dernier a , comme VEurybia Jussiei^ les corolles du disque divisées, presque jusqu'à la base du limbe, en cinq lanières; les filets de l'aigrette ont le sommet épaissi et comme barbellé, c'est-à-dire très-courte- ment plumeux ; le disque est composé d'environ sept fleurs jaunâtres, la couronne d'environ cinq fleurs blanches, tri- dentées ; le clinanthe est petit, nu ; le péricline est étroit et très -inférieur aux fleurs du disque. Le genre Eurjhia se trouve ainsi , quant à présent, com- posé de neuf espèces, nommées quercifolia , fulvida , viscosa, microphjlla , Jussiei , macrophjlla , corjmhosa , lirata , argo- pliylla , et il doit sans doute en admettre plusieurs autres, i La plante nommée au Jardin du Roi Aster lithospermifolius nous a paru avoir le péricline presque simple. 488 PAO telles que le Solidago hicolor , par exemple. Ce genre, qui ne diffère du Diplosiepliium que par la structure de Faigretle, a , comme lui , beaucoup de rapports avec le Solidago , notam- ment par la forme et la structure du péricline. Ajoutons que, dans VEurjhia, les corolles du disque ont la partie in- férieure du limbe confondue avec le tube , comme dans le Solidago; que le disque et la couronne sont souvent pauci- flores , et que la couronne est souvent blanche. 36. Notre genre Galatella ne diffère de VEurjlia que par les fleurs de sa couronne, qui sont neutres, au lieu d'être femelles. Nous l'avions d'abord nommé Galatea; mais, comme ce nom appartient à un genre d'animaux de la classe des Crustacés, il convient de le modifier en changeant un peu sa désinence. La Galatella alhijlora , décrite dans ce Diction- naire (tom. XVIII, pag. 58), ressemble tellement au Lino- sjris, que nous serions presque tenté de croire que c'est une espèce de ce genre, devenue radiée accidentellement. Selon M. NuUal, elle auroit l'aigrette double , comme les Diplo- stephium. 36. Le genre Olearia de Mœnch , que nous n'avons point vu, se rapproche du Galatella par sa couronne neutriflore : mais il s'en éloigne par son aigrette de squamellules plumeu- ses, entregreffées à la base , et par son péricline, dont les squames extérieures sont un peu étalées. Son port est aussi très- différent. Est-il bien vrai que l'aigrette soit plumeuse ? 07. Quoique la plante décrite par Bergius sous le nom dlnula cernua , ne nous soit connue que par sa description , nous n'hésitons pas à dire qu'elle n'appartient ni au genre Inula , ni à la tribu des Inulées, mais bien à la tribu des As- térées, dans laquelle elle doit constituer un nouveau genre, très-voisin de V Olearia ^ et que nous dédions à la mémoire de Printz, auteur d'un écrit sur les plantes rares d'Afrique, inséré dans le sixième volume des Amanitates academicœ. Notre genre Printzia se distingue de V Olearia , principale- ment par son péricline formé de squames presque égales, disposées sur deux rangs. Ajoutons que l'aigrette n'est que barbellée, c'est-a-dire courtement plumeuse, que les anthères Si>nt pourvues d'appendices basilaires probablement analogues à ceux du Grinde'ia, et que la couronne est fémiaillore. PAQ 489 Il nous paroît assez vraisemblable que le genre Lioydia de Necker, interposé par lui entre VInula et leSolidago , corres- pond à notre Printzia. Cependant Necker attribue à son Lioydia le péricline simple, formé d'une seule pièce divisée en dix segmens contigus; et dans un autre article il remarque que les Tussilago et Petasites ont de l'affinité avec le Liojdia, Ce genre de Necker est donc beaucoup trop problématique pour qu'on puisse se permettre d'appliquer le nom générique de Liofdia à la plante de Bergius. 38. Notre genre Chiliotrichum , analogue par le port aux deux précédens , se distingue facilement de toutes les Asté- rées-Prototypes, par son clinanthe garni de squamelles. 09. Notre genre Agathœa , dont le péricline est formé de squames égales , disposées sur un seul rang . se rapproche ainsi du Printzia. Les deux espèces d'Agathœa ont la tige li- gneuse : mais les feuilles sont opposées dans VJgathœa cccles- tis, et alternes dans V Agathœa microphjlla. 40. Notre genre Charieis ressemble à VAgaîhœa par son péricline; mais l'aigrette est plumeuse sur les fruits du disque et nulle sur ceux de la couronne. La section suivante offre d'abord le groupe des Fausses Bcllidées, composé de huit genres ayant tous plus ou moins d'affinité avec les Astérées-Prototypes. 41. Le genre Amellus , placé au commencement de ce groupe, se rapproche surtout du groupe précédent, et en particulier du genre Chiliotrichum , auquel il ressemble par son clinanthe squamellé, mais dont il diffère beaucoup sous plusieurs autres rapports. Nous profitons de Poccasion qui se présente, pour décrire une nouvelle espèce d'^me/Zus. Amellus anisaius , H. Cass. Tige probablement herbacée , ayant le cylindre médullaire très- large et le tube ligneux peu épais; longue de plus de dix pouces (dans l'échantillon sec et incomplet que nous décrivons), probablement dressée, simple, un peu flexueuse, grêle, cylindrique, un peu striée; très-garnie de poils blancs, appliqués, très-petits, entremê- lés de quelques poils rares , très-longs, articulés; deux ra- meaux latéraux, alternes, simples, divergens, nés à quelque distance du sommet de la tige; feuilles alternes, distantes, presque dressées, absolument sessiles , longues d'environ un 490 PAQ pouce et demi , larges d'environ une ligne, linéaires, ordinai- rement terminées en pointe obtuse, toujours très-entières sur les bords , sans aucune dent, uninervées, hérissées sur les deux foces de petits poils blancs très -nombreux , courts et roides ; la face inférieure offrant en outre quelques longs poils articulés ; trois calatliides grandes, solitaires au sommet de la tige et des deux rameaux; péricline hérissé de poils courts €t longs ; les squames intérieures un peu violettes au sommet ; disque jaune ; couronne probablement violette ; clinanthe très -manifestement conique; aigrette intérieure composée ordinairement de deux , souvent de trois ou quatre , rarement de cinq squamellulcs. On trouve, dans le disque, des fleurs mâles, ou à ovaire stérile , mêlées parmi les vrais herma- phrodites à ovaire fertile ; les ovaires stériles portent deux grosses glandes immédiatement au-dessous de l'aigrette exté- rieure. Les vrais caractères du genre Amellus , que nous avons dé- crits dans ce Dictionnaire ( tom. XXVI, pag. 2*1 o), ont été observés par nous sur VAmellus Ijchnitis , et sur VAmellus anisatus, que nous confondions alors avec VAmellus annuuSy "Willd. , auquel il ressemble beaucoup : cependant ïanisatus nous paroît aujourd'hui se distinguer sullisamment de Vaniiuus par ses feuilles qui n'offrent aucune dent. Cette plante , re- cueillie par Sonnerat, probablement au cap de Bonne-Espé- rance, étoit innommée dans l'herbier de M. de Jussieu , où nous l'avons observée. Les calathides , quoique desséchées depuis bien long-temps, exhalent encore , lorsqu'on les froisse , une forte odeur d'anis, émanée sans doute des glandes que portent les squamelles du clinanthe et les corolles du disque. 42. Notre genre Felicia, réduit à la seule espèce sur laquelle nous l'avions d'abord fondé, appartient sans aucun doute aux fausses Bellidées. Il faut en exclure la Felicia brachjglossa , qui constitue le genre Munjxhia , dans le groupe des Erigé- rées , et la Felicia Fontanesii, qui constitue le genre Nolletia, dans le groupe des Chrysocomées , si toutefois il est vrai que VAster chrysocomoides ne soit qu'une variété produite par l'expatriation et la culture de la Conj'za chiysocomoidcs. Les Oritrophium de M. Kunth semblent avoir quelques rapports avec notre Felicia. PAQ 49^ 43. Notre genre Henricia , très-difTérent du vrai Felicia par son port, lui ressemble par ses caractères génériques ; il s'en distingue néanmoins par la structure des squames inté- rieures du péricline et par la forme des ovaires. 44. Notre genre Kalimeris est bien distinct de YAster , dans lequel on l'a confondu, par son clinanthe élevé, pres- que conique , par ses ovaires aplatis et bordés , par ses ai- grettes extrêmement courtes, par la forme et la structure de son péricline. 45. Notre genre Callistephus , que M. Nuttal rapporte avec doute à son Chrysopsis , avoit d'abord été nommé par nous Callistemma ; mais comme ce nom ressemble trop à celui de Calostemma , genre plus ancien de M. Brown , nous croyons devoir changer sa terminaison. Le clinanthe du Callistephus n'est pas réellement alvéolé, mais seulement imprimé; et le péricline extérieur doit plutôt être considéré comme un involucre formé de bractées entourant le vryi péricline. 46. Le genre Boltonia de l'Héritier n'ayant point été décrit par nous dans ce Dictionnaire, il convient d'exposer ici ses caractères génériques, tels qu'ils résultent de nos propres ob- servations. Boltonia. Calathide radiée: disque multiflore , régulari- flore , androgyniflore; couronne unisériée , liguliflore, fémi- niflore. Péricline orbiculaire , égal aux fleurs du disque; formé de squames à peu près égales , bisériées , appliquées , linéaires -aiguës, subfoliacées, uninervécs. Clinanthe hémi- sphérique, alvéolé, à cloisons dentées. Ovaires pédicellulés, très-comprimés bilatéralement, planiuscules, obovales, pres- que glabres ou hispidules, bordés d'un bourrelet sur chacune des deux arêtes extérieure et intérieure; aigrette très-courte, irrégulière, interrompue, comme semi-avortée , composée de squamellules unisériées, inégales, persistantes, filiformes, barbellulées , dont deux beaucoup plus longues et plus épaisses, et les autres rudimentaires , presque avortées. Corolles de la couronne à languette linéaire. On peut remarquer beaucoup de rapports entre le Boltonia et le Stenactis. 47. Notre genre Brachjcome ' a une grande analogie avec 1 C'est ainsi fj;u'il faut écrire ce nom générit^ue, au lieu de Bra- 49^ PAQ le BoUonia, dont il se dislingue pourtant très-bien par son disque probablement masculiflore, son péricline de squames égales, subunisérices , obtuses , son clinanthe conique, ses ovaires pourvus d'un rebord membraneux , denticulé , et portant une aigrette nullement barbellulée. Remarquons que les Brachycome habitent la Nouvelle- Hollande , tandis que les BoUonia habitent l'Amérique septentrionale. 48. La BelUs graminea de M. Labillardière, que nous avons observée dans l'herbier de M. de Jussieu , nous paroit devoir constituer un nouveau genre, auquel nous assignons les ca- ractères suivans : Paquerina, h. Cass. Calathide radiée : disque multiflore , régulariflore, androgyniflore; couronne unisériée, liguliHore, féminiflore. Péricline paroissant subhémisphérique , proba- blement égal aux fleurs du disque; formé de squames sub-bi- sériées , un peu inégales, oblongues , foliacées, la plupart arrondies au sommet, Clinanthe un peu conique , profon- dément alvéolé , à cloisons élevées , irrégulières , souvent prolongées en quelques lîmbrilles plus ou moins longues, laminées, charnues. Ovaires obovales- oblongs , comprimés bilatéralement , absolument privés d'aigrette. Style et stig- znafophores d'Astérée. La calathide est solitaire au sommet d'un long pédoncule filiforme; le disque est jaune; la couronne paroit être vio- lette ; les corolles du disque sont analogues à celles des Bellis; celles de la couronne sont très-longues, à languette large; les fruits mûrs sont comprimés, obovales, épais, glabres, bordés d'un très-gros bourrelet arrondi, à peine distinct. Ce genre est intermédiaire entre le BoUonia, auquel il ressemble par son clinanthe alvéolé, mais dont il diffère par ses fruits inaigrettés, etleBeUis, auquel il ressemble par ses fruits inai- grettés, mais dont il diffère par son clinanthe alvéolé. Re- marquez que , dans les vraies BeUis , le clinanthe , un peu sail- lant sous chacun des ovaires , ne l'est point du tout entre eux; tandis que, dans le Paquerina, c'est précisément tout le contraire, le clinanthe étant très- enfoncé sous les ovaires, et très -élevé sur le réseau qui les sépare. chj'scome , f^u'on lit d.sns le Bulletin des sciences et daus ce Diction-. nairc. PAQ 493 Les quatre genres suivaiis composent le groupe très- natu- rel des Bellidées vraies. 49. Notre genre LagenopTiora , placé au commencement de ce groupe, se distingue facilement par ses ovaires très-grands, prolongés supérieurement en un col , par son disque pauci- flore, masculiflore , privé de faux-ovaires, par son péricline irrégulier , par son ciinantlie plan , et par les corolles de sa couronne à tube presque nui. Ce genre, qui se trouve fixé, par Fensemble de ses rapports naturels , dans la section des Bellidées, ne doit pas en être distrait à cause du disque pau- ciflore et du clinanthe plan : ces deux caractères , excep- tionnels dans la présente section , sont une conséquence ordi- naire de l'absence du sexe femelle dans les fleurs du disque. La Calendula pumila , Willd. , est -elle une troisième es- pèce de Lagenop/iora, sufTisamment distincte des deux autres? 50. Le vrai genre Bellis ne doit plus admettre désormais que les espèces offrant les caractères génériques suivans : Calathide radiée : disque multiflore , régulariflore , andro- gyniflore ; couronne unisériée , liguliflorc , féminiflore. Pé- ricline supérieur aux Heurs du disque , orbiculaire , con- vexe, subcampanulé ; formé de squames uni-bisériées , à peu près égales, appliquées, elliptiques - oblongues , obtuses, fo- liacées. Ciinantlie conique, élevé , lacineux intérieurement , absolument nu , un peu saillant sous chacun des ovaires , mais n'offrant aucune saillie sur leurs Intervalles. Fleurs du disque : Ovaire comprimé bilatéralement , obovoïde , liispi- dule, bordé d'un bourrelet sur chacune des deux arêtes ex- térieure et intérieure ; aigrette absolument nulle. Corolle à cinq divisions arquées en dedans, presque conniventes. Éta- mines à anthères incluses. Style (d'Astérée) à stigmatophores exserts , figurant une pince. Nectaire nul ou presque nul. Fleurs de la couronne : Ovaire semblable à ceux du disque. Corolle à languette oblongue , ayant le sommet arrondi et entier. Ce genre, ainsi caractérisé, comprend les Bellis annua, pe- rennis, sjlvesfris. Il faut en exclure la Bellis slipitala , Labill. , qui est une Lagenopliora ; la Bellis aculeala, Labill., qui est vme Brachjcome ; la Bellis graminea , Labill. , qui est une Paquerina. Nous n'avons point vu la Bellis ciliaris , Labill., 494 PAQ qui est peut-être une Brachjcome , a aigrette presque avortée: ni la Bcllis integrifolia , Mich. , qui paroît s'éloigner des vraies Bellis par son port, et par les squames aiguës de son péricline , et qui pourroit bien être une BoUonia à aigrette presque nulle. La plante cultivée, sous le nom de Bellis sj'l\>estris , dans le Jardin du Roi, où elle fleurit en Mai, est très -remarquable par les dimensions de toutes ses parties , vraiment gigan- tesques relativement aux autres espèces : les hampes sont hautes de près d'un pied et demi, dressées, pubescentes ; les feuilles sont radicales, longues d'environ six pouces, y com- pris le pétiole, larges d'environ un pouce, pubescentes sur les deux faces, à pétiole long, à limbe lancéolé, un peu sinué et bordé de dents écartées, très-peti(es , perpendicu- laires à la ligne marginale; la calathide est large d'environ un pouce; les squames du péricline sont linéaires, uninervées, poilues, d'un vert noirâtre; le disque est jaune; les corolles de la couronne sont longues de cinq lignes, à languette lon- gue de quatre lignes, trinervée , arrondie au sommet, blan- châtre en dessus, rouge en dessous; les fruits sont fauves, hérissés de poils. 5i. Le genre Bellium est bien distinct de foutes les autres Bellidées par la structure de son aigrette , qui a pourtant quelques rapports avec celle de VAinellus et avec celle du Callistephus. 52. Notre genre BelUdiastrum , incomplètement décrit dans ce Dictionnaire, présente les caractères suivans : Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore , andro- gyniflore ; couronne subunisériée , ligulitlore , féminitlore. l^éricline cylindrico - campanule , supérieur aux fleurs du disque; formé de squames à peu près égales, uni-bisériées , linéaires- aiguës , sui)foliacées. Clinanthe conique, nu, ponc- tué. Ovaires du disque et de la couronne oblongs, subcylin- dracés, comprimés, hispidules, pourvus d'un l)ourrelet b;isi- laire , et portant une aigrette de squamellules nombreuses , inégales , flexueuses , filiformes, très-barbellulées. Style et stigmatophores d'Astérée. Fleurs de Ja couronne dépourvues de fausses étamines. Bellidiastruin Michelii , H. Cass. ( Doroniciim hellidiastrum , PAQ 495 Lin. ) Feuilles toutes radicales , longues d'environ trois pouces , larges d'environ dix lignes, obovales-lancéolées , étrécics en. pétiole vers la base, un peu pubescentes en dessous, gla- briuscules en dessus, d'un vert luisant , inégalement et irré- gulièrement dentées ou crénelées sur les bords ; hampe longue d'environ huit pouces et demi, cylindrique, pubescente , portant près du sommet une petite bractée linéaire, et ter- minée par une calathide large d'environ un pouce, à disque jaune et à couronne blanche. Nous avons fait cette description générique et spécifique sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi, où il lleu- rissoit au commencement de Juillet. Le genre BelUdiastrum termine très - convenablement la série des Astérées, parce qu'il a beaucoup d'affinité avec les Doronicées, que nous rangerons au commencement de la tribu des Sénécionées , placée à la suite de celle des Astérées. En réfléchissant sur les différences qui distinguent les Asté- rées-Bellidées des Astérées-Prototypes, on reconnoit qu'elles dérivent toutes fort naturellement de ce que les fleurs du disque sont plus courtes et plus nombreuses dans les Bellidées que dans les Prototypes. Nous sommes persuadé que beaucoup de caractères, justement réputés graves et importans , résul- tent de circonstances presque aussi légères que celle dont nous venons de parler. Cette proposition n'étonnera point ceux qui savent qu'au physique, comme au moral, une petite cause peut produire de grands effets. (H. Cass.) PAQUETTE. (Bot.) Nom vulgaire de la grande marguerite, ckiysanthemum leucanthemum. Celui de pâquerette ou petite marguerite est donné au bellis , et plus récemment celui de paqueroUe a été adopté par M. De Candolle pour le bellium^ qui a beaucoup d'affinité avec le précédent. (J.) PAQUHIN. (Bot.) Voyez Palquin. (J.) PAQUIO DE SANTA CRUZ. (Bot.) Parmi les dessins de Joseph de Jussieu on trouve sous ce nom l'Jijmenœa cour- haril. (J.) PAQUIRES. {Mamm.) C'est un des noms sous lequel on a désigné, dans quelques ouvrages, le pécari ou le tajassu. (F. C.) PAQUOVER. {Bot.) Voyez Pacona. (J.) 496 PAR PARACAUS. {Ornith.) Les perroquets sont ainsi appelés par les naturels du Paraguay. (Ch. D. ) PARACÉPHALOPHORES ou PARACÉPHALÉS , Parace- phûlophora. (Malacoz.) Nom composé, employeparM.de Blainville , dans son Système de malacologie et de nomencla- ture, pour désigner la seconde classe du type des malaco- zoaires, dont Porganisalion en général, et par conséquent la tête, est moins complète, moins distincte que dans ses céphalophores, qui comprennent les poulpes, les calmars et les sèches. Voyez Mollusques. (De B. ) PARACHI. (Ornith.) Nom donné par les Guaranis à l'oli- \arez , f lin gilla spinus , var,, Lath., et fringilla magellanica, Vieill. C'est le gilguero des Espagnols de Buenos- Ayres. (Ch. D.) PARACOCCALON. (Bot.) Selon Guilandinus , cité par C. Bauhin, les Grecs donnoient ce nom au datura metel. (J.) PARACTENUM. [Bot.) Ce genre, fait par Beauvoissur une graminée de la Nouvelle-Hollande, a été réuni par M. Kunth au panicuin, ainsi que le monacline du même. Cependant, si l'on se décide à n'admettre dans le panicum que les espèces à fleurs paniculées, et à en séparer celles qui ont des épis composés, alors le monacline sera conservé, et on pourra lui réunir le paractenum , qui n'en diffère que par ses épillets plus courts, composés seulement de deux locustes. (J.) PARADACRY. (Bot.) Nom grec ancien du bunium de Dioscoride et de Daléchamps, qui est le navet, napus. (J. ) PARADIS. (Bot.) Variété de pommier , dont la tige s'élève peu. (L. D.) PARADIS. {Tchthj'oL) Nom spécifique d'un Polvnème. Voyez ce mot. (H. C.) PARADIS. {Ornith.) M. de Lacépède a donné ce nom, comme terme générique, aux oiseaux de paradis. (Ch. D.) PARADIS DES JARDINIERS. (Soi.) Nom vulgaire du saule pleureur. ( L. D.) PARADISIER, Paradisea. (Ornith.) A Pexception des ma- creuses, il n'y a pas d'oiseaux sur lesquels on ait dit autant d'absurdités que sur les oiseaux de paradis ou manucodes , dont les noms mêmes sont dus aux qualités miraculeuses qu'on leur a attribuées. Ces contes ont également pris naissance dans les efforts d'une imagination déréglée, pour expliquer PAR 497 tîes faits que l'on ne comprenoit point; et dans les deux circonstances l'esprit n'auroit pas donné dans de pareils tra- vers, si l'on avoit réfléchi que la nature, toujours sage et régulière dans ses productioiis , n'a pu former auc-une es- pèce dénuée des nio}'ens de vivre et de se perpétuer, et que les monstres ne sont à considérer que comme des accidens, des écarts étrangers à sa marche habituelle. Les premiers oiseaux de paradis qui ont été transportés des Terres australes, n'avoient point de pieds, parce que les naturels de la Nouvelle -Guinée et des iles voisines, où ils paroissent exister exclusivement, s'en faisoient des parures, et leur arrachoient pour cela les membres qui ne pou- voient que nuire à cet usage. La quantité de plumes sura- bondantes dont les flancs de ces oiseaux sont couverts, de- voit cacher , sur la peau desséchée, les endroits dont les parties avoient été mutilées, et quoiqu'on eût pu avec un peu de soin en découvrir la trace en soulevant toutes les plumes subalaires, on a mieux aimé supposer qu'ils étoient nés sans pieds, et l'on s'est perdu en conjectures absurdes pour tâcher d'expliquer comment ils pouvoient vivre et se propager dans l'air. Ces oiseaux se faisant peu voir aux époques de l'incubation, on les a envoyés nicher au paradis terrestre, et de là, sans doute, est veiju le nom d'oiseaux de paradis , comme c'est d'après les vertus supposées par les devins et les prêtres du pays, qu'on leur a donné celui de manucode , qui signifie oiseau de Dieu chez les Indiens. Pigafetta est le premier navigateur qui, embarqué sur la flotte de Magellan, en iSaS, a reconnu que ces oiseaux avoient des pieds et des ailes, et quand les insulaires ont été instruits qu'on les préféroit en Europe avec tous leurs membres, ils les leur ont conservés; mais comme, à dé- faut d'autres moyens, ils ont continué de les dessécher au four ou dans le sable chaud, il est toujours difficile de leur rendre leurs premières formes; ce qui ne doit pas étonner si, comme le dit Otton Helbigius, tome 3 de la Collection académique, partie étrangère, page 440, après leur avoir enlevé les entrailles , ils leur passent dans le corps un fer rouge , qui y opère une sorte de cuisson. Levaillant fait observer à ce sujet que les sauvages étant 57. 32 498 PAR aussi dans l'habitude d'enlever aux oiseaux de paradis tous les os du crâne et de faire sécher, à la vapeur du soufre, leur peau enfilée sur un roseau, ces opérations rapetissent considérablement la tête, privée de son soutien, et font retirer les paupières; d'où l'on a saisi le caractère d'une petite tête et des yeux dans le bec à peine visibles: qu'enfin du rap- prochement inévitable des plumes, qui se trouvoient pres- sées sur une bien plus petite étendue de la peau racornie , résulte encore leur hérissement, et, par conséquent, cette apparence de velours naturel que, selon lui, on s'obstine mal à propos à leur trouver. Les paradisiers, qui étoient censés ne vivre que de rosée, sont, d'après Bontius, des rapaces qui mangent les petits oiseaux. Selon Helbigius, ils se nourrissent de diverses baies, notamment de celles du waringa , y?c«s benjamina de Vlrlort. Malab. de Rumphius , tome 5, pi. 55, et, suivant Linné, d'insectes et surtout de grands papillons; mais les épiées sont leur pâture favorite, et ils ne s'écartent pas des contrées où elles croissent. Dans la saison des muscades, on voit même les oiseaux de paradis émeraudes voler en troupes nombreuses comme les grives à l'époque des vendanges. Quelques espèces fréquentent les buissons, mais d'autres habitent de préfér^ce les bois et se perchent sur des arbres élevés, sans toutefois se poser sur leur cime, d'où les vents pourroient les renverser, en jetant le désordre dans leurs faisceaux de plumes. C'est aux branches de ces arbres que les Indiens attachent des huttes légères , d'où ils les tirent avec des flèches émoussées. Les oiseaux de paradis ont été nommés Paradis par M. de Lacépède. Cette dénomination étoit certainement préférable à la première , en ce qu'elle n'étoit composée que d'un seul mot; mais on pouvoit lui faire, comme à celle de Mouche, proposée parle même auteur pour remplacer oiseau-mouche, le reproche d'appliquer en double emploi un terme qui avoit déjà une acception particulière; et le mot Paradisier, qui est la traduction de paradisea , nom latin depuis long- temps adopté par les divers naturalistes, et qui lui-même a été employé par M. le professeur Duméril dans sa Zoologie analytique , paroit plus convenable et met à portée d'éviter, P/VR 499 pour la désignation des espèces, Ja nécessité de se servir tantôt du mot oiseau de paradis , tantôt de celui de manucode. Au reste , il s'en faut de Iieaucoup que le gejire soit établi d'une manière solide, puisque, d'une part, les divers auteurs y comprennent un plus ou moins grand nombre d'es- pèces, et que, d'une autre, celles même qui en ont Jusqu'à présent fait partie, sont divisées par M. Vieil'ot en plusieurs genres dans la seconde édition du Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle sous les noms de Sasialie, Paradisea, pour l'oiseau de paradis émeraude , pour le magnifique et pour les paradisea alha , p. minor papuana et p. ruhra , Lath. ; de Mandcode, Cicinnurus, pour le manucode proprement dit; de LopHORiNE, Lophorina , pour le superbe; de Sifilet, Paro- lia, pour l'espèce désignée sous le nom de sifilet. Ces quatre genres forment la dix-huitième famille de la seconde édition du Système ornithologique du même auteur, Jes Manucodiates, Puradisei , laquelle est ainsi caractérisée : Bec emplumé à sa base , échancré ou foiblement entaillé vers le bout, fléchi à sa pointe; plumes hypocondriales ou cervicales longues et de diverses formes chez les mâles. Les quatre genres de cette famille ont pour caractères particuliers , savoir : Le sijilet, un bec garni de plumes courtes jusqu'au-delà de son milieu, grêle, comprimé par les côtés, échancré et fléchi à la pointe de sa partie supérieure; plumes de la queue courtes. La lophorine, un bec grêle, couvert de plumes alongées et un peu relevées jusqu'au-delà de son milieu, très-com- primé parles côtés, échancré et fléchi à la pointe de sa partie supérieure; ailes courtes; la première rémige large et en forme de sabre. Le manucode, un bec grêle, garni à sa base de petites plumes dirigées en avant, convexe en dessus, fléchi et foi- blement entaillé vers le bout de sa partie supérieure; langue terminée en pinceau ; ailes alongées. La samalie , un bec robuste , droit , garni à sa base de petites plumes veloutées, comprimé latéralement, très- foi- blement entaillé vers le bout de sa partie supérieure, pointu; tarses robustes. 5oo PAR M. Vieillot a, de plus , formé pour le paradisea gularis de Ladiam , qui est figuré dans l'Histoire des oiseaux dorés, pi. 8 et 9, sous le nom de hausse-col doré, et que M. Cuvier regarde comme un merle , le genre Asfrapie , dont les carac- tères sont indiqués sous le même mot dans ce Dictionnaire, au Supplément du tome III, page 71. C'est un stourne pour M. Temminck. M. Cuvier, qui, dans son Règne animal, donne pour ca- ractères généraux aux oiseaux de paradis, paradisea, un bec droit, comprimé, fort, sans échancrure , et les narines cou- vertes, y conserve comme espèces, 1.° l'oiseau de paradis émeraude , paradisea apoda, en y associant une race un peu moindre (le petit émeraude); 2.° l'oiseau de paradis rouge, p. rubra, Lacép. ; 3.° l'oiseau de paradis à douze filets, p. alha , Penn. et Blum.; 4.° le manucode, p. regia, Linn. ; 5." le magnifique, p. magnifica, Gmel. ; 6." le sililet, p. aurea , Gmel.; 7.° le superbe, p. superba, Gmel., et 8." l'orangé, p. aurea, Sh. , qui est Voriolus aureus , Gmel. Cet auteur ren-» voie aux merles les paradisea nigra, Gm. et p. gularis et leu- coptera , Lath., et aux cassicans, le paradisea chalj'bea, Lath., ou viridis , Gmel. Le p. cirrhata d'Aldrovande lui paroît trop mutilé pour qu'on puisse le caractériser, et le p. furcatat Lath. , lui semble un indiA'idu imparfait du superla. Enfin , les caractères assignés par M. Temminck aux oi- seaux de paradis, page 66 de l'analyse du Système d'or- nithologie 5 placée en tête de la seconde édition de son Ma- nuel, consistent dans un bec médiocre, droit, quadrangu- laire, pointu, un peu convexe en dessus, comprimé, dont l'arête s'avance entre les plumes du front et dont la pointe est sans échancrure, ou n'en a qu'une à peine visible ; la man- dibule inférieure droite, pointue; les narines basales, mar- ginales, ouvertes , entièrement cachées par les plumes ve- loutées du front; les pieds forts; le tarse plus long que le doigt du milieu ; les doigts latéraux inégaux ; l'interne uni jusqu'à la seconde articulation; l'externe soudé à sa base; le pouce robuste et plus long que les autres doigts ; les ailes mé- diocres, dont les sept premières pennes sont étagées et dont la sixième ou septième est la plus longue. L'auteur hollandois n"admet comme espèces de ce genre P\R Soi que les paradisea apoda-minor , l.nth. ; sanguinea , Shaw.,ma(rni- Jica et cirrhafa (la même), superba etfurcala, id.; regia, sexse- tacca. Il n'y comprend pas le nébuleux de Levaillant, dont il n'a jamais vu un individu parfait, et dont le bec présente dans les planches une forme qu'il n'a pas eu occasion de vé- rifier. (Voyez plus bas Paradisier a douze filets.) La discordance qu'on a pu remarquer chez les ornitho- logistes les plus modernes, à l'égard des oiseaux de paradis, a déterminé à analyser leurs opinions séparément, plutôt qu'à chercher à les concilier par de nouveaux aperçus, et l'on croit qu'en de pareilles circonstances c'est le meilleur parlià prendre dans un ouvrage destiné surtout à exposer l'état de la science et à mettre les lecteurs à portée de juger eux- mêmes du mérite particulier des innovations qui y ont été introduites. On va donc passer immédiatement à la descrip- tion des espèces, en y faisant seulement les changemens que l'adoption .du mot paradisier nécessite dans leur nomen- clature. Paradisier émer\ude : Paradisea apoda , Linn. et Lath. ; Samalie, Vieill.; pi. enl. de Buffon , n." 264, Oiseaux de pa- radis, à la suite des Oiseaux dorés, pi. 1 ; Oiseaux de para- dis de Levain., pi. i. Cet oiseau, dont le nom spécifique latin est fondé sur une erreur et auroit dû être changé de- puis long-temps, seroit plus convenablement appelé paradisea smaragdina , d'après sa dénomination françoise. On donne à ce paradisier, de la taille d'un geai ou d'une corbine, et qui a un pied de longueur du bout du bec à l'extrémité de la queue, et environ quarante pouces jusqu'à la pointe des deux filets, qui semblent en faire partie, quoiqu'ils prennent nais- sance au-dessus du croupion, le nom de grand par opposi- tion à une plus petite espèce dont on va parler, et qui n'est considérée par divers auteurs que comme une variété, et par M. Cuvier comme une race d'une taille un peu moindre. Le bec, long de dix -huit lignes et légèrement arqué, se termine en pointe. Il est d'un bleu plombé, et jaunâtre vers le bout. Les plumes du front, séparées en deux pointes par l'arête du bec , s'avancent vers les narines et en couvrent une partie, comme chez -les cassiques et les promérops ; les pieds, dont la longueur est d'environ deux pouces, sont 5o2 PAR forts, et les ongles, qui sont propres à se cramponner, don- nent lieu de penser que ces oiseaux s'accrochent au tronc des arbres et mangent des insectes. Le front est entouré d'un large bandeau vert d'émeraude, qui passe entre le bec et l'œil, couvre la gorge et descend sur le milieu du cou, où il s'élargit et forme une sorte de plastron. Le dessus, le der- rière de la tête et les côtés du cou, sont extérieurement d'un jaune de paille et bruns intérieurement; le bas du cou et la poitrine sont d'un brun sombre et le reste du plumage d'un brun châtain, plus clair sur le ventre que sur le dos; les vingt pennes^ alaires et les couvertures supérieures et in- férieures sont de la même coiileur; l'aile, dans son état de repos, atteint presque l'extrémité de la queue, dont les pennes sont au nombre de dix, sans y comprendre les deux filets, qui ont ordinairement vingt-huit à trente-deux pouces de longueur, et ne sont garnis de barbes qu'à leur naissance et à l'extrémité , où , dans leur jeunesse surtout , ils présentent une sorte de palette. Les plumes hypocondriales , qui for- ment deux gros faisceaux, sont décomposées, transparentes et longues de près de dix- huit pouces; quelques-unes ont, sur un fond d'un jaune pâle, des traits oblongs et un peu pourprés. Valentyn, dans ses Voyages aux Indes, qui forment neuf volumes in-f.", imprimés en hollandois, mais , dont on trouve un extrait dans celui du capitaine Forrest aux Moluques et à la Nouvelle-Guinée, page i53 et suivantes delà traduction françoise, publiée par Demeunier en 1780, dit qu'il y a aux lies des Papous et à la Nouvelle- Guinée six espèces d'oiseaux de paradis, et que la plus commune, celle doni il s'agit ici, habite les îles Aroo ou Arou pendant la mous- son d'ouest ou sèche, et retourne à la Nouvelle-Guinée dès que la mousson d'est ou pluvieuse commence. Elle y arrive en troupes de trente à quarante sous la conduite d'un oi- seau de couleur noire avec des taches rouges, que les insu- laires d'Arou appellent leur roi et qui vole toujours au-des- sus de la troupe, laquelle ne l'abandonne jamais et se repose dès qu'il en donne l'exemple; ce qui devient quelquefois fu- neste à plusieurs individus, car, vu la structure et la disposi- tion de leurs plumes, ils ne se relèvent que très-difficilement. PAR 5ô3 A ce récit Helbigius ajoute que les sujets de ce prétendu Toi, dont la taille n'excède p;is celle du moineau commun, et qui a les deux longues pluiiies caudales ornées d'yeux à leur extrémité , demeurent immobiles sur l'arbre où ils se sont rassemblés le soir, jusqu'à ce qu'il passe et amène avec lui toute la troupe , et que , si ce chef est percé d'une flèche , on tue ordinairement tous ceux qui l'estent, lorsqu'il fait jour assez long-temps. Il est, sans doute, ici question du manucode, qui se trouve sutlisamnient désigné par sa taille, par l'apparence d'yeux que présente l'extrémité des deux longues plumes de sa queue, et auquel on a donné, en eifet , le nom de roi des oiseaux de paradis; mais, en supposant qu'on ait réellement vu des manucodes parmi les troupes de pai-adisicrs émeraudes, au lieu de tirer de quelques circonstances particulières les in- ductions étranges qui viennent d'être rapportées, ces faits doivent être considérés comme le fait Levaillant dans son article du manucode , où il observe que souvent il arrive parmi les oiseaux vivant en troupes, que l'un d'eux, s'étant écarté de sa bande par des causes quelconques et ne la re- trouvant plus, se réunit à celle d'une autre espèce, et que, voyageant avec elle toute une saison , il y reste attaché, sur- tout lorsqu'il se trouve transporté dans des lieux ordinaire- ment inhabités par les siens. Ces nouveaux venus dans un pays avec une bande d'une espèce qui n'est pas la leur, ont naturellement des habitudes différentes de celles de leurs compagnons ; ils conservent au milieu d'eux un air étranger et se tiennent toujours un peu à l'écart , ce qui les fait pa- roître commander la bande et en diriger les actions. L'étendue et la souplesse des plumes du grand paradisier émeraude lui donnent les moyens de s'élever fort haut et de fendre l'air avec une légèreté qui a sans doute contribué aie faire appeler hirondelle de Ternate ; mais quand lèvent devient trop fort, ces oiseaux sont obligés de s'élever per- pendiculairement jusqu'à ce qu'ils atteignent une région de l'atmosphère moins agitée. Malgré cette facilité de se sous- traire au danger, il arrive quelquefois des bourrasques su- bites qui bouleversent leurs plumes, et ils jettent alors des fris seœblables à ceux des corbeaux. Les insulaires qui 5o4 PAR entendent ces cris , se précipi/ent sur les individus qui tombent, et qui nVchappent à la mort qu'en parvenant à at- teindre un tertre assez élevé pour qu'ils puissent y reprendre leur vol. Les Indiens prennent aussi ces oiseaux à la glu, aux lacets, ou en jetant dans l'eau, aux endroits où ils vont ordinairement boire, des coques du Levant, qui les enivrent au point qu'on les prend à la main. Lorsque les paradisiers sont pris vivans, ils se défendent avec courage et donnent de forts coups de bec. Les Maures font avec ces oiseaux des panaches à leurs casques, et quelquefois ils les suspendent à leurs sabres en tout ou en partie. Les insulaires d'Arou disent que les queues de ces oiseaux, c'est-à-dire leurs plumes subalaires et accessoires, tombent pendant la mousson d'est, et qu'on ne leur en voit que pendant quatre mois. La femelle de cette espèce ne diffère du mâle , selon les Indiens, que par une taille plus petite; selon Brisson, que par moins de longueur dans les barbes de l'extrémité des filets; selon Linné, qu'en ce que les filets sont lîus, droits et plus courts: mais Levaillant , qui en a donné la figure, pi. 2 de ses Oiseaux de paradis, la représente comme dé- nuée de plumes subalaires et ayant le derrière de la iête et du cou d'un brun nuancé de jaunâtre ; le front et la gorge d'un brun plus décidé; le dessous du corps d'un beau blanc ; les ailes, le dos, la queue et les pieds pareils à cc^^x du mâle. Les insulaires de Ternale appellent cette espèce burong papua, ou oiseau des Papous, et quelquefois nuinuco de wata , oiseau de Dieu, ou soj'u et scoffu. A Amboine on l'appelle manu key arou , oiseau des îles Key et Arou, et les Indiens d'Arou le nomment fjnaan. Les Portugais donnent au mêuie oiseau le nom àe passaros de sol , et les Allemands celui de Luftvogel, oiseau de l'air. Petit Paradisier émeraude ; Paradisea smaragdina minor ^ Oiseaux de paradis, à la suite des Oiseaux dorés, pi. 2, et Oiseaux de paradis de Levaillant, pi. i\. Gmelin, Laiham , Daudin, regardent cet oiseau comme une simple variété du précédent; ,')eion M. Cuvier c'est seulement une race de plus petite taiile; mais MM. Vieillot et Temminck le considèrent comme une espèce l'éelle , nommée par le premier petite sa- PAR 5o5 malie, et Valentyn , qui a fourni le plus de détails sur ces oi- seaux, le cite (p. 167 du Voyaf;c de Forrest) comme la seconde espèce du genre. Il annonce, d'après les Papous de Messo- wal ou Mysol, qu'il ne sort pas de leur île, et qu'il se perche et niche sur les plus grands arbres. Ce voyageur lui donne vingt pouces anglois de longueur totale; mais, suivant MM. Vieillot et Levaillant, il n'en a pas plus de dix jusqu'à l'ex- trémité de la queue , dont les deux filets dépassent très-peu les plumes subalaires. Les plus longues de ces dernières sont blanches; les moyennes d'un jaune lustré, ainsi que les plus courtes, qui se terminent en pointes pourprées. Les plumes du front forment un bandeau d'un vert d'émeraude, ou, selon M. Vieillot, d'un noir de velours changeant foiblement en vert. Le même bandeau descend sur le devant du cou , où il est d'un vert brillant et se partage en deux pointes vers la partie inférieure; le dessus de la tête, les côtés et le haut du dos sont d'un jaune pâle; le reste du dos, les ailes et la queue," d'un marron clair, et les plumes des parties inférieures du corps , d'un brun cannelle. Le bec , que Valentyn dit être de couleur de plomb , est , suivant M. Vieillot, noirâtre sur les deux tiers de sa longueur et jau- nâtre dans le reste ; mais ces variations peuvent dépendre de l'âge des individus sur lesquels les descriptions ont été faites. Cet oiseau ressemble d'ailleurs à la grande espèce, et, comme elle, il suit, selon Valentyn, un roi ou chef qui est plus noir et a des teintes plus pourprées. Ce voya- geur ajoute qu'il se nourrit du fruit d'un arbre appelé tsampedoch. Les Papous donnent au petit émeraude le nom de shag ou shague. Les habitans de l'île de Céram , celui de samaleik ; à Pile de Serghile on Pappelle tshahle , et à Ternate , ainsi qu'à Tidor, tojfu. Levaillant a figuré, pi. 5, un oiseau dépourvu de plumes subalaires et de filets , qui a la poitrine , les flancs , le ventre , les plumes anales et celles des jambes d'un blanc pur; celles du manteau et les scapulaires d'un jaune de paille ; le front, la gorge et le deA^ant du cou verts; mais, quoique la planche le désigne comme la femelle du petit émeraude, il témoigne à cet égard des incertitudes, en ce qu'il possède un autre in- 5o6 PAR dividu paroissant, à la vérité, plus jeune, mais dont le front et la gorge sont brunâtres. Paradisier rouge; Paradisea ruhra , Lacép., et sanguinea, Shaw. L'individu figuré à la suite des Oiseaux dorés, pi. 3, et pi. 6 des Oiseaux de paradis de Levaillant, a d'abord été décrit par Daudin . t. 2 , p. 271 , de son Traité élémentaire d'ornithologie; il faisoit originairenyent partie du cabinet de Hollande et se trouve maintenant dans les galeries du Mu- séum d'histoire naturelle de Paris. On n'en connoissoit pas d'autres en Europe, et comme les sauvages qui l'ont préparé lui avoient , selon leur usage, enlevé les ailes et les pieds, on a été obligé, pour les peindre, de figurer ces parties d'après les rapports qui existent, en général, entre les ailes et la queue, les pieds et le bec. Cet oiseau, dont la taille paroît devoir approcher de celle du petit émeraude, a en- viron quatorze à quinze pouces jusqu'à l'extrémité des plumes subalaires. Les plumes du front, de la gorge et du devant du cou sont d'un vert d'émeraude, comme dans les précédens, et plus longues sur la tête, aux côtés de laquelle elles for- ment deux touffes qui ont l'apparence de cornes; ce qui pourroit n'être pas naturel et ne provenir que du racor- nissement de la peau après l'extraction des os du crâne. Les plumes du derrière de la tête et du cou, le haut de la poi- trine et le manteau , sont d'un jaune de paille; le bas du dos, le croupion et les plumes uropygiales sont d'un jaune brun, et celles des parties inférieures d'un brun plus clair qu'au bas de la poitrine. Les filets , qui ont vingt à vingt-deux pouces de longueur, sont nus, creusés en gouttière et réuuis sur une même tige à leur sortie du croupion ; ils se séparent des deux côtés de la queue et se prolongent beaucoup au- delà des grandes subalaires, qui sont d'un rouge sanguin jus- qu'aux trois quarts de leur longueur et se terminent par un bout blanc dont les barbes sont espacées. Les suivantes sont de la première couleur dans toute leur étendue, ainsi que les pliis petites, qui ont le luisant de la soie. Les naturalistes qui ont accompagné le capitaine Duperrey dans son voyage , ont rapporté un individu dont les couleurs paroissent ternies, mais qui est vraisemblablement la femelle du paradisier rouge. Il est dénué des plumes de parure suba- PAR 5o7 ]aires; les ailes s'étendent jusqu'à la moitié de la queue, qui est carrée. Il aie front et la gorge d'un noir violacé; la nuque, le derrière du cou et la poitrine d'un jaune pâle et sans reflets; le haut du dos et les scapulaires d'un jaune doré; le bas du dos, le croupion , les ailes et la queue, d'un mordoré luisant .- tout le dessous du corps est rougeàtre ; le bec est de couleur de corne , et les pieds sont noirâtres. Paradisier magnifique ; Paradisea magnijica , Gmel. Cette espèce, dont M. Vieillot a fait une de ses samalies , est figurée sur la 63 1.* pi. enl. de Buffon, et on la retrouve aux planches 4 des Oiseaux de paradis, à la suite des Oiseaux dorés, et 9 de ceux de Levaillant. Elle a été nommée manucode à bou- quets par Montbeillard ; mais il paroit que l'individu qui a servi à la description donnée par cet auteur, n'avoit pas toutes ses plumes d'ornement , car Levaillant en a compté près de cent sur celui qu'il avoit sous les yeux, tandis que Montbeillard^ n'en avoit trouvé que vingt, de sorte que ces plumes, implantées sur la nuque, au lieu de l'être, comme dans les espèces précédentes , sur les flancs, ne formoient dans l'individu complet qu'un seul bouquet sans interrup- tion. Ces plumes, coupées carrément à leur extrémité, sont étagées, et les plus petites, qui sont d'un brun clair et pla- cées le plus près de la tête, portent chacune une tache noi- râtre à la pointe. Elles recouvrent les tiges de celles qui les suivent et dont la couleur est d'un jaune de paille. Sur les bords latéraux du bouquet -sont des plumes brunâtres, et celles du dos, qui paroissent destinées à tenir le bouquet redressé lorsque l'oiseau le relève, sont longues et d'un marron glacé; deux filets terminés en pointe, de neuf pouces de longueur et garnis de très-courtes barbes du côté extérieur, se croisent des deux côtés de -la queue, qui est d'un brun terne, ainsi que les plumes uropygiales, anales et abdomi- nales. Les plus grandes couvertures des ailes sont d''un jaune roussàtre, et leur portion visible est d'un jaune chamois. Depuis la gorge jusque sur la poitrine il y a une bande étroite, formée de plumes à bordures transversales, d'un vert brillant, et le reste des parties inférieures est d'un vert sombre. Le bec, brunâtre à sa base, est jaune à sa pointe; les pieds et les ongles sont à'xin brun jaunâtre. 5o8 p,^j^ Levaillant a fait figurer sur sa planche lo un jeune indi- vidu dont les plumes lui ont semblé, d'après leur contex- ture et leur couleur, annoncer le second âge. Quoiqu'on ne connoisse pas encore la fem^elle du magnifî- que, Levaillant ne doute pas qu'elle n'ait tout le dessous du corps raye de noir sur un fond d'un blanc grisâtre ; tout le dessus d'un brun uniforme, et les ailes roussàtres; et qu'elle ne soit privée des plumes de parure et des deux filets de la queue du mâle. Le manucodiata cirrhata d'Aldrovande , tome i , pages 811 efoi4 (paradisea cirrhata, Lath.), quia paru à M. Cuvicr trop mutilé pour le pouvoir caractériser, et que Montbeil- ard et M. Temminck ont rapporté au magnifique, a été dé- crit sous le nom d'oiseau de paradis huppé par Daudin et Son- nmi, qui l'ont regardé comme une espèce distincte. Paradisier manucode; Paradisea regia , Linn. Cette espèce est représentée dans les planches enhiminées dp Buffon, n.' 496; dans celles qui suivent les Oiseaux dorés, n.° 5 , et dans celles de Levaillant, n.° 7. Quoique la dénomination de ma- nucode ou oiseau de Dieu ait une origine superstitieuse, elle ne perpétue pas une absurdité comme l'épilhète apoda pour la première espèce, et il n'y a pas le même inconvénient à la conserver, ainsi que l'épithète regia. En effet, si les natu- rabstes n'ont employé cette dernière que comme upe tra- duction de roi des oiseaux de paradis , la fausse supposition des insulaires ne paroit pas devoir être rangée au nombre des fables dont on a chargé l'histoire de ces oiseaux; car, malgré l'opinion de Montbeillard , elle avoit un motif apparent dans des circonstances mal interprétées, mais réelles, et tenant à la partie véritablement historique des faits relatifs aux habi- tudes des oiseaux dont il s'agit. Ce sont vraisemblablement les observations faites par Le- vaillant à l'article du manucode sur la diversité des carac- tères génériques dans les espèces rangées indistinctement parmi les oiseaux de paradis, qui auront déterminé M. Vieillot à les examiner de plus près et k en former plusieurs genres. Comme ces genres seront susceptibles de modifications lorsque l'on connoitra mieux la totalité des espèces , et vu que les nou- velles dénominations à eux données n'ont pas encore reçu la PAR 5o^ sanction générale , on s'est borné dans les observations en tête de cet article, à indiquer les caractères que cet auteur leur a assignés; mais on suivra pour la description des es- pèces étrangères à ses samalies, une série qui permettra de les leur appliquer séparément , sans occasioner des con- fusions. I.c paradisier manucode (cicinnurus regius de M. Vieillot) a la langue ciliée et les narines tellement- couvertes par les plumes veloutées de la base du bec, qu'on ne les aperçoit pas. Les plumes subalaires, au nombre d'environ vingt, et dont les premières ont de larges barbes, sont fort courtes et bien diïïérentes de celles des autres espèces ; les deux filets de la queue, qui ont six pouces de longueur, sont nus jus- qu'à leur extrémité, où ils se contournent en laissant un petit vide à l'intérieur. La queue, composée de dix pennes égales, non compris les filets, n'a que dix-sept à dix-huit lignes ; mais l'aile, composée de vingt-une pennes, est longue de quatre pouces et demi. Les deux premières pennes étant cambrées , elle se termine carrément et dépasse la queue dans son état de repos. Les plumes qui recouvrent les deux tiers de la mandibule supérieure, le front et le dessus de la tête, sont d'un rouge jaunâtre , qui, sur le cou, les ailes et les auires parties supérieures, devient d'un pourpre écla- tant; la queue est d'un gris brunâtre, et la boucle qui ter- mine les filets, est d'un vert brillant; la gorge, les côtés et le devant du cou sont mordorés; sur la poitrine est un plas- tron d"un vert sombre; les plumes d'ornement sont d'un gris uniforme jusqu'à leur bordure, qui est d'un vert éme- raude très-brillant; le dessous du corps, depuis le plastron, est blanc; le bec est jaune, et les pieds sont d'une couleur plombée. Cet oiseau est solitaire : il ne se perche point, dit-on, sur les grands arbres, et voltige de buissons en buissons, se nourrissant des baies rouges que produisent certains ar- brisseaux; ce qui semble peu d'accord avec sa qualité de chef ou roi des oiseaux de paradis, qui nichent sur les ar- bres élevés des montagnes. On ajoute que les insulaires le prennent avec de la glu qu'ils tirent de Varlocarpiis communis , Forst. , A'ov. gen., et qu'il habite en général la Nouvelle- 6io PAR Guinée, et les îles Arou seulement pendant la mousson de l'ouest. La planche de Levaillant, n." 8, représente une variété de manucode qui est regardée par cet ornithologiste comme un jeune âge , mais qui , selon lui , peut donner une idée du plumage des femelles, qui ressemblent, en général, aux jeunes mâles. Paradisier supekee ; Paradisea superha, Gmel. Cet oiseau , de la Nouvelle - Guinée , qui, suivant MM. Cuvier et Tem- minck, est le même que le paradisea furcata de l,atham , est représenté dans les planches enluminées de Buffbn, n." 602; dans celles qu'on trouve à la suite des Oiseaux dorés, n.° 7, et dans celles de Levaillant, n.°* 14 et 1 5. M. Vieillot en a fait son genre Lophorine , et Levaillant lui trouve un grand air de famille avec certains troupiales, qui, comme lui, ont un petit crochet de chaque côté de la mandibule supérieure et chez lesquels l'arête s'avance aussi sur le front et par- tage le toupet en deux pointes qui s'étendent sur les na- rines. Le paradisier superbe est de la grosseur du merle commun , et il a dix pouces de longueur jusqu'à l'extrémité de la queue , composée de douze pennes et sans filets. Le front est orné de deux petites aigrettes arquées en dehors et qui naissent au-dessus des narines; il porte devant la poitrine une sorte de cuirasse fourchue , comme la queue d'une hiron- delle, et dont les plumes étagées sont d'un vert bronzé chan- geant en violet; des plumes d'un noir pourpré, qui sont implantées par rangs de taille depuis la nuque jusqu'au bas du cou, s'étendent sur la queue en forme de manteau, dont les deux pointes sont plus longues et écartées; les plumes de la tête sont d'un vert brillant et à reflets; les aigrettes sont d'un noir velouté, et tout le corps présente sur un fond noir de riches teintes violettes et susceptibles de prendre différentes nuances , selon les diverses positions. Levaillant a tiré de la manière dont les plumes du manteau étoient in- sérées dans la peau , l'induction que l'oiseau doit avoir lu faculté de les relever, et il l'a en conséquence fait repré- senter, d'abord dans l'état de repos, et ensuite étalant ses parures. P.4R 5n Selon Forster, cette espèce se trouve dans la partie de la Nouvtlle-Guinée qu'on appelle Serghile, et dont les habitans portent à Salawal les dépouilles introduites dans des bam- bous creux, après leur dessiccation à la fumée et l'extraction des ailes et de la queue. Il paroît que les Papous nomment ces paradisiers shagawa, et les habitans de Ternate et de ïi- dor, sujff'o 0 kokotoo. Paradisier sifilet ; Paradisea aurea, Gmel. , et P. sexsetacea, Lath. On trouve la figure de cet oiseau, qui est aussi nommé manucode à six filets , dans les planches de Buffon, n." 655, dans celles qui sont à la suite des Oiseaux dorés, n.° 6, et dans celles de Levaillant , oii il est représenté en état de repos et étalant ses parures, n."* 12 et i3. M. Levaillant ne voit dans le sifilet qu'un geai, paré d'une manière extraor- dinaire, et M. Vieillot en a formé son genre Parotia, auquel il a conservé en françois le nom de sifilet, qui étoit plus con- venable comme puremtnt spécifique, puisque le nombre des filets ne fait et ne peut faire partie des caractères généri- ques. Quoi qu'il en soit, l'oiseau qu'on trouve à la Nouvelle- Guinée, et dont la longueur est de dix à onze pouces, a der- rière les yeux et de chaque côté de la tête trois filets nus, longs de six pouces, de la grosseur d'un crin et terminés par une large palette de barbes épanouies et veloutées, dont le pied est garni d'un grand nombre d'autres petits filets, longs de huit à dix lignes, et qui divergent par derrière en débordant la tête. Les flancs sont revêtus d'un grand nombre de plumes noires, longues et transparentes, qui ont de larges barbes et s'étendent jusqu'à moitié de la queue; elles donnent à l'oiseau , dont le corps n'est pas plus fort ni plus charnu que celui de la tourterelle commune , l'apparence d'une grosseur bien plus considérable. La queue, de quatre pouces et demi de longueur, est légèrement étagée et com- posée de douze pennes veloutées. Le paradisier sifilet a la tête grosse ; les plumes de son front, dont une partie avance sur les narines, tandis que les autres se dirigent en haut, sont noires ; celles du sinciput sont blanches ; le reste du dessus de la tête est couvert de plumes d'un noir velouté; après quoi l'on en voit de plws longues, roides et plates, qui 5i2 PAR forment une sorte de toupet sur l'occiput, et dont les plus apparentes, noires à leur racine, sont terminées par une bande d'un vert glacé. On remarque aussi sur le bas du cou un large plastron de plumes disposées en écailles dorées et chatoyantes. Les plumes des autres parties du corps sont, en général, d'un noir changeant en pourpre. Les pieds et les ongles sont noirs, ainsi que le bec, dont Tarête est tran- chante. On a peint, dans le Supplément à l'histoire naturelle des oiseaux de paradis, faisant suite aux Oiseaux dorés, pL i5, sous le nom de manucode à douze filets , un oiseau dont Le- vaillant a donné deux figures, n."' 16 et 17, de ses Oiseaux de paradis, sous celui de nébuleux , en déclarant que son bec , long de deux pouces, différoil de celui des autres paradisiers, en ce qu'il étoit très-droit; que la mandibule supérieure étoit coupée de biais , et l'inférieure un peu relevée vers !a pointe , de sorte qu'elles s'adaptoient très-bien l'une à l'autre. M. Temminck n'a pas admis cette espèce de paradisier dans son Système d'ornithologie, p. 55, attendu que cette forme de bec lui étoit inconnue ; mais comme la singularité observée dans l'individu en fort mauvais état qui a servi au dessin de Levaillant, n'existoit point dans celui que l'on avoit commu» nique à l'auteur des Oiseaux dorés, on peut supposer qu'elle provenoit d'une fracture. Il existe d'ailleurs au Muséum de Paris deux autres individus de cette espèce, mieux con- servés; et comme leur bec, plus long et plus pointu que dans les autres , n'a rien d'extraordinaire , et les rapproche seule- ment des épimaques, en ce qu'il est plus pointu et un peu arqué , M. Cuvier n'a pas hésité à le classer avec les oiseaux de paradis. C'est donc , pour lui , le Paradisier a douze filets , Para- disea alba, Blum., et Paradisea nigricans , Sha\v. Long de neuf à dix pouces, il est à peu près de la grosseur du merle com- mun. La tête, le cou , le haut du dos et de la poitrine sont d'un beau noir velouté, à reflets pourpres et violets. Les longs faisceaux des flancs sont blancs , et les tiges prolongées de quelques-unes de ces plumes se terminent en douze filets, qui ne tiennent pas au croupion. Le corps est ordinairement d'un noir violet, avec une bordure d'un vert d'émeraude PAR 5i3 aux plumes du bas de la poitrine ; mais il paroît qu'il eu existe aussi des variétés à corps tout blanc. Les pieds sont d'un brun jaunâtre; le bec et les ongles sont noirs. M. Vieillot a fait de cet oiseau , dans la deuxième édition du Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, tom. 28, pag. i65 , un promérops, /a/c/Me//«s resplendescens , qu'il rapproche de Toiseau de paradis noir et blanc, parddisea alba , variété de Latham. Cet oiseau, dont la langue doit être fort courte et collée au gosier , est probablement insectivore , et ses pieds robustes, armés d'ongles crochus, doivent lui faciliter les moyens de s'accrocher aux arbres. Le paradisea viridis de Gmelin ou paradisea chaljhea de La- tham, figuré dans les planches enluminées de Buffbn , n.° 634, est un cassican décrit dans ce Dictionnaire sous le nom de cassican caljbé de la N ou^elle- Guinée , tome VII, page 221. Le paradisea leucoptera de Latham , ou paradisier à ailes blanches , a été décrit par cet ornithologiste comme ayant près de deux pieds de longueur; le bec d'un pouce de long; les plumes du menton alongées et relevées presque jusqu'à l'extrémité des mandibules ; le derrière du cou de couleur de cuivre; la queue composée de dix pennes étagées, et le plumage généralement noir. M. Cuvier regarde cet oiseau comme un merle. Le paradisea gularis de Latham et nigra de Gmelin, qui est représenté sous le nom de hausse-col doré, n."" 8 et 9 des Oiseaux de paradis à la suite des Oiseaux d.orés , et n.°' 20 et 21 de ceux de Levaillant , sous celui de pie de paradis , a paru à M. Cuvier devoir être rangé parmi les merles, et M. V^ieillot en a fait, dans le Nouveau Dictionnaire d'his- toire naturelle, un genre nouveau, qu'il a nommé astrapie f astrapia. Le paradisea aurea de Shaw , orioliis aureus de Gmelin , a été placé par M. Cuvier au rang des paradisiers , comme le seul orangé de cette famille. Levaillant l'a tiguré sous le n.° 18 , et M. Vieillot, à la suite des Oiseaux dorés, n.° 11. Voyez- en la description sous le nom de Loriot orangé , dans ce Dic- tionnaire , tome XXVII, page 216. ( Ch. D. ) PARADOXAL. [Ichthjol.) Ncm spécifique d'un poisson gui appartient au geni'C Soi-snostôjie. Voyez ce mot. (H. C.) 37. 33 5t4 PAR PARADOXIDE. (Foss.) Ce genre de crustacés fossiles ren- ferme les espèces de la famille des trilobites qui ont été dé- crites par Linné sous le nom d'entomolithus paradoxus. Les paradoxides ont le corps très-déprimé , les flancs larges , par rapport au lobe moyen; le bouclier est généralement arqué en avant , presque demi-circulaire; les lobes latéraux sont unis , et ne paroissent point porter d'yeux réels , ni même de protubérances oculiformes. Le lobe moyen est marqué de trois sillons transversaux, ou au moins de trois rides. On ne voit ni les lignes ni les articulations qui divisent le bord anté- rieur du bouclier dans les calymènes , les asaphes et les ogygies. Le nombre des articulations du corps ou de l'abdomen pro- prement dit, ne paroit pas être moindre de douze. Celles du post-abdomen ne passent pas quelquefois quatre ou cinq; mais ce qui caractérise surtout les paradoxides et les distingue d'une manière absolue des autres trilobites, c'est d'avoir les arcs des flancs, et surtout ceux de la queue, prolongés en dents, en pointes ou en épines au-delà de la membrane qu'ils sous- tendent. Les paradoxides se rapprochent des ogygies par la forme déprimée de leur corps, par la ténuité de leur peau et par l'absence des yeux réticulés. M. Brongniart a divisé ce genre en deux sections, établies sur la forme du chaperon. i/' Section. Bord antérieur du chaperon à peu près en arc de cercle. Parapoxipe de Tfissm : Paradoxides Tessini, Brongn. , Hist. nat. des crust. foss., p. 3i , pi. 4 , fig. i ; Entomostracites para- doxissimus, Wahlenberg, n.^g, t. 1 , lig. 1 ; Entomolilhus para- doxus, Linn. Le chaperon, arrondi antérieurement, se pro- lonire postérieurement en deux parties, qui dépassent la moitié du corps; la tête est arrondie et marquée de trois plis trans- versaux ; les joues semblent porter de chaque côté une pro- tubérance oculiforme , mais non pas un œil. L'abdomen et le post- abdomen portent vingt à vingt-deux articulations. La queue est composée de trois anneaux sans parties latérales. PAR iîi5 Cette espèce paroit acquérir jusqu'à trois décimètres de lon- gueur. On la trouve en Westrogothie dans les couches d'am- pélife alumineux et seulement à une grande profondeur ( Wahlenberg) ; on en trouve des vestiges dans les exploita- tions de Damman. Paradoxide SPINLLET7X : Paracloxides spinulosus, Brongn., loc. cit., pi. 4, fig. 2 et 3 ; Entomolithus paradoxus, Linn. ; Ento- mostracites spinulosus, Wahl. , n." ii, tab. i, fig. 5. La tête est semi- circulaire et presque aussi large que l'animal est long. Le lobe moyen marqué de trois plis transversaux disposés en chevrons. Il est plus étroit en avant qu'en ar- rière. On ne voit sur les lobes latéraux aucune protubérance oculiforme; mais seulement des stries ondulées à peu près transversales. Ils se prolongent dans l'individu dont M. Wahlenberg a donné la figure (fig. 3), en deux pointes ou épines qui atteignent à peu près la moitié du corps. Ces épines ne se voient pas dans celui qui se trouve dans ma col- lection et qui est représenté figure 2. Mais on remarque que l'extrémité de ces lobes est cassée, et on croit même aperce- voir une trace de l'existence de ces prolongemens épineux. Cet individu se montre comme un relief très-plat , cependant as5.ez net , sur un ampélite alumineux; il est noir comme cette pierre : mais le post-abdomen et la queue sont pyriteux. Des morceaux d'ampélite qui contiennent un grand nombre d'autres paradoxides, mais plus petits, et qui se trouvent dans la collection de M. de Dréc, sont cités comme venant d'Andrarum en Scanie. M. Wahlenberg dit qu'on trouve des fragmens de cette espèce en ^/V^estrogothie. Longueur, près de deux pouces; largeur, dix huit lignes. Paradoxire SCARABOÏPE : Parddoxides scarahoides , Brongn., loc. cit., pi. 3, fig. 6; Entromostracites scarahoides, Wahl., n.° i3, tab. 1 , fig. 4. La tête est hémisphérique, arrondie erf* avant; le front est presque ovale, plus étroit antérieurement ,- le bord de la queue est sinueux et muni de trois dentelures. Les parties postérieures de la tête portent quelques légères lignes transverses. Le lobe du bouclier est remarquablement étroit par rapport à la tête ou lobe moyen. Le post-abdomen est plus court que la queue et est marqué de trois anneaux. On trouve cette espèce en échantillons, rarement entiers, drajs 5i6 PAR les lits d'odeur fétide de l'ampélite aluinineux à Andrarum. Longueur, dix-huit lignes. 2/ Section. Bord anté/'ieur du chaperon en ligne droite ou comme tronqué. Paradoxide gibbeux : Paradoxides gibhosus , Brongn. , loc. cit., pi. 3, fig. 6; Entomostracites gibbosus, Wahl., n.° i 2 , tab. 1 , fig. 4. La tête est tronquée antérieurement, presque plane; le front est oblong , et le lobe du dos comme bossu; la queue est triangulaire et marquée de deux dents de cha- que côté. On trouve cette espèce dans l'ampélite des mines d'Andrarum en Scanie. Le bord antérieur de la tête, ainsi que son bord postérieur, sont rectilignes. Une ligne pai-allèle à ces bords divise la tête ou bouclier en deux parties; il y a généralement quinze articulations au tronc. Les lobes laté- raux de la queue sont plans et marqués d'un sillon court qui part de chaque articulation. Ils sont munis à leur angle antérieur d'une dent marginale. Longueur , douze à treize lignes. Paradoxide lacinié : Paradoxides laciniatus, Brongn., loc. cit., pi. 3, fig. 3; Entomostracites laciniatus , Wahl., n." 8, tab. 11 , fig. 2. La tête est rectangulaire antérieurement, et comme ailée ou appendiculée postérieurement; le lobe moyen ou front est muni de chaque côté de trois gros plis; la queue, bilobée sur ses deux côtés , porte deux doubles plis. M. "VVahlenberg , d'après lequel on a donné la description et la figure, dit n'avoir jamais vu aucun exemplaire complet de ce trilobite, dont on trouve les vestiges dans le schiste argi- leux blanc supérieur du mont Mbserberg en Westrogothie. (D. F.) PARADOXURE; Paradoxurus, Nob. {Mamm.) Nom tiré du grec et formé des mots TrctpctS'û^ov , chose inattendue, et de ouùot, queue. Ce genre renferme des carnassiers qui ap- partiennent à la famille des civettes, et il a eu pour type l'es- pèce du pougouné, connue auparavant sous le nom de genette et sous celui de civette à bandeau; aussi avons -nous donné cette espèce dans ce Dictionnaire comme une genette. Ce PAR 5.7 n'est qu'après l'avoir possédée vivante , que j'ai reconnu qu'elle se distinguoit gënériqueinent de tous les autres ani- maux de la famille des civettes. Lesparadoxures ont des formes plus ramassées et plus trapues que celles des civettes; mais ils en ont tout-à-fait le système de dentition; ils sont entièrement plantigrades, et ils ont cinq doigts à tous les pieds, armés d'ongles minces, crochus, Irès-aigus et presque aussi rétractiles que ceux des chats et garnis en dessous à leur extrémité d'jin bourrelet, qui ne per- met point à l'ongle de toucher à terre, et qui par son orga- nisation, paroît être le siège d'un toucher délicat. Ces doigts sont réunis jusqu'à la dernière phalange par une membrane lâche, qui leur permet de s'écarter, et en fait en quelque sorte des pieds palmés. Sous la plante et sous la paume se trou- vent à l'origine des doigts quatre tubercules charnus, revêtus d'une peau tine de même nature que celle des bourrelets, dont nous venons de parler; ceux des côtés se prolongent et se réuflissent au talon et au poignet. La queue présente un des traits les plus caractéristiques de ce genre. Lorsque cet organe est étendu, il se trouve tordu vers son extrémité de droite à gauche, c'est-à-dire, que la partie supérieure de la queue est en dessous; et de cette disposition résulte le phénomène suivant : lorsque les muscles supérieurs tendent à enrouler la queue, ce mouve- ment se fait d'abord de dessus en dessous, et s'il cesse lors- que cet organe n'est enroulé qu'à moitié , il ressemble à toutes les queues prenantes; mais si les muscles continuent à agir, la queue revient à son état naturel et l'enroulement continue, mais dans un sens opposé, de dessous en dessus. L'œil a sa pupille alongée et une troisième paupière qui peut en re- couvrir entièrement le gIol>e. Les narines sont entourées d'un mufle et semblables à celles des chiens, et ce mufle est séparé en deux par un sillon profond, qui se prolonge jus- qu'à l'extrémité de la lèvre supérieure. La langue est longue, étroite, mince et couverte de papilles cornées, globuleuses à leur base et terminées par une pointe crochue et grêle; entre elles se trouvent des tubercules arrondis, recouverts d'une peau très-douce , et sa partie postérieure est garnie de cinq glandes à calice. L'oreille a sa conque externe arrondie, avec 5i8 PAR une profonde échancnire à son bord postérieiir, recouverte par un large lobe analogue à celui qui s'observe sur Toreille des chiens. Toute la partie interne est garnie de tubercules très-compliqués dans leurs fonnes, et l'orifice du canal est recouvert d'une sorte de valvule. Le pelage se compose de poils laineux et de poils soyeux ; ces derniers sont les moins nombreux, et de longues moustaches garnissent les côtés de la lèvre supérieure et le dessus des yeux. Les organes génitaux inàlcs, les seuls connus, consistent en un scrotum libre et volumineux et en une verge di- rigée en avant, dans un fourreau attaché à l'abdomen, de chaque côté duquel se trouve un organe glanduleux qui lu- bréfie ou enduit toutes ces parties de la matière qu'il sé- crète. La verge est comprimée et toute couverte de papilles aiguës et cornées, dirigées en arrière. A son extrémité se trouve l'orifice de l'urètre , et au-dessus de cet oriiice naît une languette cylindrique , longue de trois lignes , arron- die et lisse, qu'on pourroit considérer comme une sorte de gland. Les mamelles sont au nombre de trois de chaque côté, une pectorale et deux abdominales. On ne voit aucune trace de poche vers l'anus. Ilparoitque ces animaux sont nocturnes; qu'ils passent le jour caches dans leurs retraites et vont la nuit pourvoir à leurs besoins. Ayant le même système de dentition que les civettes, ils doivent rechercher les mêmes nourritures; mais on n'a aucun détail sur leurs mœurs, sur les moyens qui leur ont été donnés pour atteindre leur proie ou pour se sous- traire à leurs ennemis; en un mot, sur les instincts et l'éten- due d'intelligence qu'ils ont reçus pour leur conservation individuelle et celle de leur espèce. On n'en connoit encore avec certitude qu'une seule es- pèce. Le PouGOUNÉ; Paradoxurus typus , Nob., Histoire naturelle des mammifères. Janvier 1821; Genette, BuflF., Suppl., tom, 2, pi. 47. La longueur de son corps, du bout du museau à l'origine de la queue, est d'un pied sept pouces; sa tête a sept pouces; sa queue un pied cinq pouces, et sa hauteur est de huit à neuf pouces. Sa couleur est d'un noir jaunâtre ; c'est-à-dire que, vu de côté et de manière à n'apercevoir PAR 5i9 que l'exlrémité des poils, il paroit noirâtre, tandis que vu en face des poils et de manière à pénétrer jusqu'à la peau, il paroît jaunâtre. Sur le fond jaunâtre s'aperçoivent trois rangées de taches noirâtres de chaque côté de l'cpinc , et d'autres éparses sur les cuisses et les épaules, qui disparois- sent sur le fond noir ou formant de simples bandes. Les membres sont noirs, mais la peau des tubercules des doigts est couleur de chair. La queue est noire dans la seconde moitié de sa longueur, elle est de la couleur du corps dans l'autre moitié, et la tête est également de cette couleur, seule- ment elle pâlit vers le museau et Ton voit une tache blanche au-dessus de l'œil et une au-dessous. L'oreille est noire, ex- cepté le milieu de sa face interne, qui est couleur de chair, et son bord externe , qui a un liséré blanc. Cet animal se trouve dans la presqu'île de l'Inde, à Java, etc., où il habite les lieux plantés d'arbres et de broussailles. Je réunis au pougouné un animal dont l'origine est inconnue et qui juâ'qu'à présent se rapproche plus des paradoxurcs que d'aucun autre genre; il en a les pieds, les dents, les organes des sens et ceux de la génération. On n'en a eu en- core que les dépouilles; je le nomme : Paradoxure doré; Paradoxurus aureus (Mémoire du Mus. d'histoire nat., tom. 9, pi. 4). Sa taille est celle d'un petit chat, et sa couleur un beau fauve doré , répandu uniformé- ment sur toutes les parties de son corps. Je réunirai encore à ce genre, quoique avec doute, mais pour qu'elle ne reste pas isolée, l'espèce décrite par M. Raftles et représentée par M. Horsfield sous les noms de Bklan ; Vi^erva musanga, Raff. , ïrans. Linn. de Londres, vol. î5 ; Horsfield, Recherches zoologiques à Java, }." cahier. Cet animal , de la grandeur d'un chat ordinaire et figuré par Marsden , dans son Histoire de Sumatra, dit M. Raffles , est très - rapproché de la genette , mais doit être regardé comme une espèce distincte. Il est d'un fauve obscur mêlé de noir. La queue est de la même couleur, excepté le bout, dans la longueur de deux pouces , qui est blanc. Elle est aussi longue que le corps. L'espace qui sépare l'œil de fo- reille est blanc , et une tache blanche se voit sous l'oreille, Les narines sont séparées par un sillon profond. fF. C.) 520 PAR PARADYSVISCH. {Ichthyol.) Les HoUandois , selon Ruysch, appellent ainsi un poisson des Indes orientales , qui paroît voisin des trigles , mais sur le compte duquel nous possédons trop peu de détails et que nous ne savons au juste à quelle espèce rapporter : il est probable cependant que c'est un PoLVNÈME (voyez ce mot). Sa ch^ir se mange, quoiqu'elle soit peu estimée. (H. C.) PAR^PAGA. {Mamm.) Nom que les Payagonas , Indiens du Paraguay, donnent au Raton crabier. (Desm.) PAR^TONIUM. {Min.) C'étoit, suivant Pline , une écume de mer , mêlée de limon et devenue solide : on y trouvoit de petites coquilles mêlées. Elle se trouve en Crête et sur les rivages de PÉgypte; c'est même d'une ville de ce pays qu'elle a tiré son nom. Les peintres l'cmployoient comme couleur naturelle pour préparer leurs tableaux. Est - ce cette magnésite du Levant qui s'appelle encore écume de mer, ou une concrétion calcaire? Cela est plus vraisemblable que Fopinion de Wallerius , qui «^regarde le paraetonium de Pline comme un sel marin rassemblé par évaporation dans les cavités des rivages. (B.) PARAGONE. {Min.) C'est le nom donné par les Italiens d'abord à la pierre de touche, qui est une cornéenne ly- dieniic ou un trappile noir, et ensuite par analogie , mais seu- lement de couleur, et point du tout ni de nature ni d'usage, à un beau marbre noir, qui ne se trouve que rarement et toujours en petits morceaux et qui porte le nom de paragone antico. (B.) PARAGOUDOU. {Erpét.) Au Bengale, selon Russel , on donne ce nom à la couleuvre bramine , que nous avons décrite dans ce Dictionnaire, toai. XI, pag. 210. (H. C.) PARAGRÊLE. {Fhjs.) Voyez à l'article Météores, tom. XXX, page 3i/,. (L. C.) PARAGUx\. {Ornith.) Espèce de la famille des perroquets connue sous le nom de papegais. (Ch. D.) PARAGUATAN. {Bot.) Près d'Encarmada, dans les missions de rOrénoque, on nomme ainsi le macrocnemuni tincLonuin de VVilldenow. (J.) PARAGUE , Paragus. {Entom.) Genre de diptères établi par M. l^itreille pour y ranger quelques espèces de mulions PAR 521 fie notre famille des chétoloxes. Il y rapporte deux espèces : Tune de Barbarie, et l'autre d'Allemagne. ( C. D.) PARAÏBA. (Bot.) Ce nom brésilien est donné, suivant M. de Saint -Hilaire, à une espèce de simarouba. Elle est employée non -seulement comme astringent, ainsi que le simarouba ordinaire , mais encore comme un spécifique contre la morsure des serpens venimeux. On s'en sert aussi avec succès pour guérir la maladie pédiculaire, et surtout la ma- ladie analogue des chevaux, très-fréquente dans ces contrées. (J.) PARAISA. (Bot.) Dans la province de Caracas, en Amé- rique , on nomme ainsi l'azédarach , suivant M. de Humboldt. (J.) PARAKA. ( Ornith.) Le faisan est ainsi nommé au Kamt- schatka. (Ch. D.) PARAKI. (Ornith.) Voyez Parachi. (Ch. D. ) PARAKITOS TOTOS VERDES. (Ornith.) L'oiseau quO- viedo nonraie ainsi , est la perriche sincialo , psittacus ruji- Tostris, Lath. (Ch. D.) PARALA. (Ornith.) Ce nom est donné, dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle , comme désignant une es- pèce d'yacou. (Ch. D.) PARA LÉ , Paralea. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , polypétalées , de la famille des ébénacées, de la polyandrie monogjnie de Linnoeus , très-rapproché des plaqueminiers, offrant pour caractère essentiel : Un calice à quatre dents , une corolle composée d'un tube court , par- tagée à son limbe en quatre lobes; dix-huit étamines attachées au fond de la corolle; un ovaire supérieur, prismatique; un style: le fruit n'est pas connu. Paralé de Guiane : Paralea g uianensis , Aubl., Guian. , tab. j3i ; Lamk. , III. gen. , tab. 464. Grand arbre dont le bois est dur et blanch<àlre. 11 se divise en rameaux garnis de feuilles alternes, médiocrement pétiolées, lisses, fermes, très-entières, d'un vert foncé, bordées , dans leur jeunesse , de poils blan- châtres et fugaces, longues de six pouces, larges de trois. Les fleurs sont d'une odeur agréable, presque sessiles , axillaires, glomérulées, munies à leur base de bractées roussàtres et ve- lues; le calice est d'une seule pièce, roussàtre, velu , tez'iniué 622 PAR par quatre petites dents aiguës: le tube de la corolle court, renflé, un peu quadrangulaire; le limbe à quatre lobes aigus, roussàtres , charnus ; l'ovaire chargé de poils roux. Cette plante croit dans la Guiane , a vingt-cinq lieues de la mer , dans les forêts du Sinémari. Les Galibis le nomment Parala. Lorsqu'ils sont attaqués de la fièvre , ils se lavent avec la dé- coction des feuilles de cet arbre. (Poir.) PARALÉPIS, Paralepis. {Ichthjol.) M. Cuvier a désigné sous ce nom, dans la seconde famille des acanthoptérygiens, celle des perches, un genre de poissons reconnoissable aux caractères suivans : Gueule très -fendue; mâchoire inférieure dépassant la supérieure et formant , comme danS les sphjrènes , quand la gueule est fermée, la pointe d'un cône ; catopes et première nageoire dorsale très- reculés en arrière; seconde dorsale si petite qu'on la prendroit pour une adipeuse analogue à celle des truites. Ce genre ne renferme encore que deux espèces, qui ont été communiquées à M. Cuvier par M. Risso , sotts les déno- minations de Corégone paralepis et d'Osmère sphyrénoïde. (H. C.) PARALIAS. {Bot.) Nom de l'une des espèces de tithy- male des anciens, qui paroit être celle à laquelle les bo- tanistes donnent actuellement le nom (Teuphorbia p ar alias , Linn. Paralios et Parauon sont des synonymes de Paralias. Dans les auteurs anciens ces noms s'appliquoient aussi à une des espèces de papaver des anciens. Voyez Paralios. (Lem.) PARALIOS, THALASSIOS. {Bot.) Noms grecs anciens du pavot cornu, glaucium , cités par Ruellius. (J.) PARALLÉLIQUE [Cloison]. {Bot.) Ses deux faces ré- pondent aux deux valves du fruit et ses bords joignent les deux sutures opposées; exemple: les crucifères. (Ma5s.) PARALYSIS. (Bot.) On trouve dans Mentzel ce nom grec, cité comme synonyme du delphinium et de la ciguë, et Ruel- lius dit que les mages le donnent à Papocin. (J.) PARALYTîCA. {Bot.) Columna donnoit ce nom à une primevère de montagne; Pena à une variété de loreille- d'ours. (J.) PARAMECE, Parœmacium. {Amorphoz.) Genre d'animaux, de la classe des monadaires, établi par Muller, dans son grand PAR 523 travail sur le groupe d'animaux qu'il a confondus sous le nom d'infusoires et qui peut êlre caractérisé ainsi : Corps transparent, membraneux et de forme oblongue ; en sorle que ce genre est à peine distinct des cyclides, si ce n'est parce que leur corps est plus alongé. Ce sont, au reste, de même des corps organisés, d'une petitesse excessive, et qui semblent changer de forme sous les yeux de l'observateur. I.eurs mouvemens sont très -lents et comme incertains ou oscillatoires. On admet qu'ils se reproduisent par scission ou séparation extérieure. Muller en a nommé et figuré quatre espèces. La P. aurélie: p. aurelia, Muller, In/., lab. 12, fig. 1 — 14 ; Encycl. méth. , pi. 5 , fig. 12. Corps comprimé, pointu en arrière et avec un seul pli du milieu au sommet. De l'eau où croit la lentille d'eau. La P. chrysalide: P. chrysalis , Muller, loc. cit., tab. 12. fig. i5 — 20, et Enc. méth. , pi. 6, fig. 1 — 5. Corps cylindracé , obtus en arrière et plissé en avant. Dans l'eau de mer, en automne. La P. rusée: p. versutum , Mull. , loc. cit. , tab. 1 2 , fig. 2 1 — 24 ; Enc. méth. , pi. 6 , fig. 6 — g. Corps cyiindracé , obtus aux deux extrémités, mais plus épais en arrière. Dans l'eau des fossés marécageux. La P. ŒUvÉE : P. oviferum, Muller, loc. cit., tab. 12, fig. 20 — 27 ; Enc. méth. , pi. 6 , fig. 10 — 12. Corps déprimé , avec des bulles ovales à l'intérieur. Dans les marais. Ce genre, comme en général tous ceux qui constituent ce qu'on a nommé la classe des infusoires, a bien besoin d'être observé de nouveau. (De B.) PARAMOUDRA. ( Foss. ) On trouve , dans les carrières de craie du Nord de Flrlande , et près de Norwick, en An- gleterre, des corps fossiles qui ont de très- grands rapports avec l'alcyon fîgue-de-mer, alcjonium jiciforme , Lam.; spon- gia ficiformis , Lam., et le genre Polyclinum de Cuvier, ou Aplidium de Savigny. Les plus grands échantillons ont jusqu'à deux pieds de lon-f gueur et un pied de diamètre (mesure angîoise). Ils affectent en général une forme cylindrique; quelques-uns sont évasés a leur partie supérieure, d'autres sont ovoïdes. Us sont cons» 524 PAR lamment d'un gris foncé; mais recouverts d'une légère croûte blanche. Une ouverture centrale paroi t avoir existé dans toute la longueur de ces corps : cette ouverture a depuis un demi- pouce jusqu'à quatre ou cinq pouces de largeur; elle est d'autant plus large que ces derniers sont plus a'iongés. Elle est petite et presque oblitérée dans ceux dont la forme est plus comprimée et toujours remplie d'une matière craieuse, qui paroît y être entrée dans un état de fluidité. L'extrémité supérieure de cette ouverture se termine or- dinairement par un repli, qui ressemble en quelque sorte à une lèvre. I/intérieur forme un pédoncule obliquement tronqué, épais et solide, qui paroît avoir été arraché de la base sur laquelle il a é(é attaché et qui, suivant toute appa- rence, n'étoit pas de la craie; les anfracluosilés qu'on y re- marque sont très-probablement la contre -partie de la forme du corps solide sur lequel chaque paramoudra adhéroit : ces corps ne se retrouvant pas, on peut soupçonner qu'ils ont disparu avec tous ceux qui étoient solubles , qu'on trouve indiqués par les traces qu'ils ont laissées aux corps adhérens qu'on retrouve, mais qui n'ont laissé aucune autre trace dans les couches supérieures de la craie. Ces fossiles se trouvent isolés et il n'est rien de constant dans leur position ; quelques-uns sont couchés , d'autres sont placés verticalement. M. Buckland, qui les a fait con- noître, a publié un Mémoire sur eux dans le volume /\ des Mémoires de la Société géologique de Londres, et il en a donné les figures, planche 24, fig. 1 — 7. 11 leur a laissé le nom qu'on leur donne en Irlande et dont l'origine ne lui est pas connue. Il semble que ces fossiles auroient de l'analogie avec d'au- tres genres trouvés également dans la craie en Angleterre, et auxquels M. Manteil a donné le nom générique de venlrl' culiles. (D. F.) PARAMDA. (Ornilh.) Nom de l'épervier, /a/co nisus , Linn. , en langue malabare. (Ch. D.) PARANDRE, Parandra. [Entom.) Sous ce nom de genre M. Latreille désigne quelques insectes coléoptères à quatre articles à tous les tarses, qu'il rapproche des Cucujes et des Spondyles , que nous avons fait figurer comme genres anomaux PAR 525 sur la planche 17 , n."' 6 et 7 de l'atlas des insectes dans ce Dictionnaire. Ces insectes sont aussi voisins des Bromes (voyez ce mot) ou des uléiotes de M. Latreille. Ils sont originaires d'Amérique. Ils paroissent vivre sous les écorces. ( C. D.) PARANGIATO. ( Bot. ) Nom brame d'une tarmentine , justicia picta, de M. de Lamarck. (J.) PARANGI-JACA , ANONA-MARAM. (Bot.) Noms mala- bares d'un corossolier , anona reticulata , qui est le tsjina- panosou des Brames, suivant Rhéede. (J.) PARANITE. (Min.) On croit que les anciens désignoient aussi par ce nom une améthyste d'un violet clair, presque in- sensible. Voyez QuARZ améthyste. (B.) PARANOMUS. (Bot.) Ce genre de protéacées. faitpar M. Salisbury, est le même que le ni^enia de M. R. Brown. (J.) PARANTHINE. (Min.) Il est difficile de dire avec certi- tude si les minéraux nommés Scapolithe, Eléolithe, Sodalithe, Méïonite, Dipyre, Fussite , Gabbronite, Bergmanite, Wer- nerite , et t^fîn Paranthine . forment plusieurs espèces, ou s'ils ne sont que des variétés d'une même espèce, susceptible en effet de présenter des différences nombreuses et frappantes, qui ne sont détruites ni même atténuées par aucun carac- tère important et tranché. Si ces variétés sont réduites à n'appartenir qu'à une espèce, ou même à deux ou trois, on voit qu'on aura à choisir, pour la désigner, parmi beau- coup de noms, et cela sans compter ceux que nous n'a- vons pas mentionnés, parce qu'ils ne sont que de vrais syno- nymes des autres, ou plutôt parce qu'il y a déjà long-temps qu'on a reconnu qu'ils désignoient les mêmes espèces : tels sont les noms de Rapidolite , Micarelle , Lythrodes , Arc- tizite, etc. Il y avoit de quoi choisir ; mais M. Haiiy n'en a trouvé aucun de bon , et il a préféré en faire un nouveau, celui de Paranthine , tout en convenant qu'il y avoit tout lieu de croire que ce minéral ne différoit pas de la Wernerite : c"étoit bien le cas de laisser celui de Scapolite , qui, pour vouloir dire pierre en baguettes, n'étoit pas plus mauvais que celui de Paranthine, qui veut dire pierre qui s'effleurit; en sorte que M. Haiiy, qui simplifioit et éclaircissoit ordinairement avec tant de sagacité et de profondeur Phistoire des espèces confuses, a, dans ce cas- ci, un peu augmenté la confusion 52G PAR en donnant à une espèi:e, incertaine de son propre aveu , un nom nouveau , et à ce nom une autorité à laquelle il est dif- ficile de se soustraire, et qui le fait presque concourir avec celui de Wernerite. Néanmoins ce dernier l'emportera, nous osons Tespérer ; on oubliera tous les autres, c'est-à-dire tous ceux qui dési- gneroient évidemment la même espèce. La plupart des miné- ralogistes, Montéiro , Léonhard, Beudant , Berzelius, Léman. etc., s'accordent pour regarder le paranthine comme n'étant qu'une variété de Wernerite; et dans ce cas ce nom, qui a pour lui et la priorité et le respect dû à l'un des pères de la science, doit seul rester.- nous renvoyons donc l'histoire de cette pierre au mot Wernekite. (B. ) PARA-PANNA-MARAWARA. (Bot.) Nom malabare d'une espèce de fougère figurée dans Rhéede, Horl. malab., 12, tab. 1 — ]5 : c'est Yasplenium ambiguum de Svvartz. (Lem.) PARA-PARA. (Bot.) Nom du savonier, sapindus saponaria, à Cumana dans l'Amérique méridionale, suivant iti. de Hum- boldt. (J.) PARAPETALIFERA. (Bot.) Nom d'un des quatre genres résultant de la décomposition du diosma par Wendland ; celui-ci est distingué par dix pétales, cinq étamines et un fruit tuberculeux à loges monospermes. Le même est nommé larosma par Willdenow dans VHort. Berol. ( J. ) PARAPHORON. (Min.) C'est dans Pline une sorte d'alun liquide, grossier et de couleur pâle. Ces aluns de Pline paroissent généralement bien différens du sel auquel nous donnons ce nom. ( B. ) PARAPHYSES. (Bol.) Poils fistuleux, cloisonnés, qui, dans les mousses, se trouvent mêlés avec les fleurs. (Mass.) PARARO DU BRÉSIL. (Bot.) Espèce de patate, suivant Marcgrave. (J.) PARARSUK. [Ornith.) Nom groënlandois du harlc propre- ment dit, mergus m er ganser , Linn. (Ch. D.) PARASELENE. {Phjs.) Phénomène lumineux, qui consiste dans Fapparition d'une ou plusieurs images de la lune. Voyez Parhélie. (L. C.) PARASITE. (Ornith.) L'oiseau que Levaillant a ainsi ap- pelé dans le i,*' volume de son Ornithologie africaine , p. 58; PAR 527 est un milan, falco parasidcus , I.inn. , que MM. Savigny et Cuvier regardent comme le même que le milan étolien ou le milan noir. (Ch. D.) PARASITES [Plantes] (BoL); qui vivent sur d'autres végétaux. Les unes, parasites vraies, tirent leur nourriture des sucs mêmes des végétaux vivans sur lesquels elles crois- sent; exemples : l'orobanche , la cuscute, le guy , et cer- tains champignons {uredo , œcidium, puccinia) , qui, après s'être développés dans l'intérieur du végétal, déchirent l'épi- dernie qui les recouvre et terminent leur croissance à l'air libre. Les autres, fausses parasites, vivent à la surface ou de la substance des végétaux morts; exemples : lichens hypoxjlées, agaric, etc. (Mass.) PARx\SlTES, Parasita. {Entom.) Ce nom, dont l'étymo- logie , tirée du grec, signifie autour de la nourriture, et par lequel on désignoit les individus qui alloient manger cons- tamment chez d'autres, a été appliqué, par M. Latreille , à *" tme famille, d'insectes aptères ou sans ailes qui s'attachent sur la peau des animaux pour les sucer, tels sont les poux et les ricins. Nous avons autrement désigné ces derniers , qui ont de véritables mâchoires, et que nous avons appelés ornitho- myzons, parce qu'ils s'attachent sur les tégumens des oiseaux ; et nous avons indiqué sous le nom de Parasites, ou de Rhinap- TÈREs (voyez ce mot), toutes les espèces d'insectes sans ailes qui ont un bec ou suçoir, et non des mâchoires , et dont la tête et le corselet sont distincts, tels sont les pi/ces, les po«.r, les smaridies , les tiques, les leptes , les sarcoptes, que nous avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire, planche 52 et 53. (CD.) PARASOL. (Bot.) Voyez Agaric élevé, à l'article Fonge. ia hirundinacea , habite Tile d'Huaheine, dans la mer Pacifique: elle est d'un noir bleuâtre sur le dos , écarlate sur la poitrine et blanche sous le ventre ; le bec est pâle et les pieds sont bruns. Pardalote huppé; Pardalotus cristatus , Vieill. La huppe de cet oiseau est rouge et près de l'occiput comme chez le roi- telet rubis. Sa taille est à peu près celle de la première es- pèce; la tête, le dessus du cou et du corps sont d'un vert olive ; les petites couvertures des ailes ont leur moitié exté- rieure blanche; leurs pennes et celles de la queue sont brunes et bordées de vert-olive ; la gorge et les parties inférieures sont d'un beau jaune, plus foncé sur la poitrine; les pieds sont noirs. (Ch. D.) PARDANTHUS, de Ker. (Bot.) C'est le même genre que le Belemcanda de De CandoUe, fondé sur le monta ehinensis^ Linn. (Le.m.) 554 PAR PARDELA. {Ornitli.) Les oiseaux désignés sous ce nom par les Espagnols, sont des pétrels, et spécialement des pétrels damiers , procellaria capensis, Linn. On peut voir, à ce sujet, au tome 2, in-/(.". du Vo^^ige de Marchand, page 456, u-ne Dissertation de l'éditeur, M. de Fleurieu , qui cherche à établir, contre lîulïbn , que le mot Pardela s'applique à deux espèces de pétrel?. (Cii. D.) PABDISIUM. {Bo!.) Ce genre de plantes, proposé, en 17C8 , par Nicolas-Laurent Burmann , dans son Florœ capensh prodiomus, appartient à l'ordre des synanthérées, et proba- blement à notre tribu naturelle des Mutisiées, dans laquelle nous l'avons admis avec doute, en le plaçant dans la section des Mutisiées- Gerbériées, entre les deux genres Isotjpus et Tri chocline. {Voyez notre tableau des Mutisiées, tom, XXXllI, pag. 464 et 475.) N'ayant point vu le Pardisiam , nous empruntons à Bur- mann les caractères génériques et spécifiques de la plante qui constitue ce genre. Calathide radiée : disque régulariflore, androgyniflore ; couronne liguliflore , féminiflore. Péricline égal aux fleurs, formé de squames imbriquées, lancéolées. Clinanthe paléacé. Fruits ovoïdes , portant une aigrette plumeuse aussi élevée que le péricline. Corolles du disque à cinq divisions. Co- rolles de la couronne à languette linéaire, tridentée. Styles à moitié fendus en deux stigmatophores obtus. Pardisium pu Cap : Pardisium capenae , Burm. C'est une plante herbacée, privée de tige proprement dite; ses feuilles sont toutes radicales, nombreuses, runcinées, longues de trois pouces; les hampes, longues comme les feuilles, sont simples, nues, et ternânées chacune par une calathide. Cette plante du cap de Bonne -Espérance ne paroît pas avoir été observée depuis Burmann; et, à l'exception de M, de Jnssieu , presque tous les autres botanistes ont négligé de mentionner le Pardisium, sans doute parce que la description donnée par l'auteur de ce genre a paru peu satisfaisante. Elle est en effet trop incomplète et trop imparfaite peur qu'on puisse déterminer avec assurance les affinités du Par- disium avec d'autres genres mieux connus. C'est presque uni- quement d'après le port de cette plante que nous avons ha- PAR 535 sardé de l'associer à nos Mutisiécs-Gerbériécs , quoique Bur- mann l'ait placée entre VErigeron et le Senecio, Les corolles du disque sont-elles exactement régulières , c'est-à-dire, à incisions également profondes? celles de la couronne n'au- roient- elles pas une petite languette intérieure peu appa- rente? Les appendices du clinanthe sont-ils de vraies s..;ua- melles? L'aigrette est -elle longuement ou courtement plu- meuse? Les anthères sont-elles ou non pourvues d'appendices basilaires ? ( H. Cass. ) PARDUS. (Mamm.) Pline dit que de son temps on donnoit ce nom au panthère mâle; il n'est en usage aujourd'hui que comme nom latin de l'espèce entière. (F. C. ) PARDWA. [Ofnith.) Nom polonois de la bécasse, scolo- pax rusticola. (Ch. D.) PAREIRA- BRAVA. (Bot.) C'est une plante des Antilles et de l'Amérique méridionale, que quelques auteurs ont con- ■\^ndue à,tort avec Vabuta rufescens d'Aublet: c'est le cissam- pelos pareira, dont la tige est grimpante; et la racine men- tionnée dans les matières médicales. On l'apporte coupée en tranches, dans lesquelles on distingue parfaitement les couches concentriques, plus épaisses d'un c6téque de l'autre, de sorte que l'axe de la racine n'est pas absolument cen- tral. Quoiqu'on attribue de grandes vertus à cette racine, cependant elle n'est point usitée en Europe. (J. ) PAREIRE, Cissampelos. (Bot.) Voyez Caapeba. (Poir.) PARELLE. (Bot.) Espèce de lichen, décrite à l'article Pa- TEUARIA. (Lem. ) PARELLE. (Bot.) C'esl la patience commune. (L. D.) PARELLE DES MARAIS. {Bot.) C'est la patience aqua- tique. (L. D.) PARELLE SAUVAGE. (Bol.) Nom vulgaire de la patience crépue. (L. D.) PAREMENT BLEU. (OrnUh.) L'oiseau désigné sous ce nom par BuflFon, est ïemherlza viridis, Gmel. , espèce de verdier, qui n'est connue que par des peintures japonoises, et qui est décrit comme ayant le bec d'un brun verdàtre ; le dessus du corps vert; les plumes alaires et caudales bleues avec les tiges blanches, et les pieds noirs. (Ch. D.) PARENCHYME. {Anat. et Phjs.) Nom par lequel les ana- 536 PAR tomistes désignent la substance propre de chaque viscère. Voyez Tissus. ( F. ) PARENCHYME. (Bot.) Voyez Tarticle BoTA^uyuE, tom.V, pag. 179 et suivans. (Lem.) PARENTIA. (Bot.) Nous avons donné ce nom au genre Caljpogeia de Raddi, fondé sur des espèces de. ;uno^erma?in(rt , caractérisé par le calice cylindrique , fixé à la tige par le bord de son ouverture et enfoncé perpendiculairement en terre, d'où vient le nom grec de caljpogeia. Ce genre offre en outre une capsule cylindrique , obtuse , s'ouvrant en quatre valves égales , linéaires ; une corolle monopétale , dont le limbe est partagé en deux ou trois lanières inégales. Le mniuw Jîssum ou jungermannia sphœroùephala , Linn., ou jungermannia Irichomanis [Engl hot. , tab. 87), est le type de ce genre : c'est le calj'p. fissa, Raddi, Jung. Etrusc. , p. 33, pi. 6, lig. 3, qu'il a figuré sous le nom de J. caljpogeia dans les Actes de l'Académie des sciences de Sienne , vol. 9; pi. 3, fig. 4, 5,6; voyez aussi Michéli , Gen., 8, tab. 5, fig. 1 4 ; Dill. , Mus. , tab. 3 1 , fig. 6. Cette mousse esl commune à terre, dans les bois humides et les taillis. Ses tiges sont rampantes, un peu rameuses, redressées à leurs extrémités et terminées par un capitule farineux ; les frondules sont distiques, horizontales, fendues à leur extrémité. On la ren- contre rarement en fleurs dans nos contrées. (Voyez Jung, licuspidata , n.° 7 , à l'article Jungermannia.) M. Raddi joint à ce genre deux autres espèces, qu'il a ob- servées en Toscane; les jung. ericetorum et Jlagellifera. (Lem.) PARESSEUSE. (Entom.) Goëdart (Expér. 3 du tome 2) décrit sous ce nom la larve d'un hyménoptère de la famille des uropristes ou mouches à scie ; c'est celle de l'hylotome du rosier, dont il donne la figure et décrit ainsi les habi- tudes: « Cette chenille s'arrête ordinairement sur les feuilles « du rosier, où on la trouve le plus souvent: car elle ne « prend pas sa nourriture d'ailleurs. Elle est fort lente et pa- « resseuse en rampant. Quand on la touche ou qu'on la presse, « elle ne sait pas se défendre comme les autres chenilles; « mais elle retire seulement un peu le corps et se met comme « dans un monceau , mais fort lentement , et fait semblant « d'être morte, peut-être, de peur de mourir. PAR 537 « Quand elle est soûle de manger, elle se couche et s'étend « qu'on diroit qu'elle dort ; mais ordinairement elle ne mange « que la nuit, afin que les oiseaux qui volent le jour, ne « l'attrapent , et qu'elle ne soit mangée au lieu de manger , « etc.» (CD.) ' PARESSEUX; Bradfpus, Linn. (Mamm.) Ce nom a été donné, comme nom commun, à deux animaux de l'Amérique méridionale, remarquables par la lenteur de leurs mouve- mens, et, comme nom spécifique, à un loris du Bengale, éga- lement remarquable par ce caractère, et il a été long-temps générique pour les deux premiers; c'est pourquoi nous y avons renvoyé au mot Brabvfe. Depuis, chacun de ces paresseux est devenu le type d'un genre. J'ai proposé ce changement dans mon Ouvrage sur les dents , considérées comme caractères zoo- logiques. Je conservois à l'un (l'unau, hradjpus didactjlus) le nom générique de paresseux et je donnois à l'autre (l'ai, bra- ^âA'piis tridactylus), celui d'Acheus. Mais Illiger avoit fait ce tra- vail avant moi , en conservant le nom de bradjpus comme nom générique de l'aï, et en donnant celui de cholapus à l'unau, et ce travail, ayant la priorité sur le mien, doit lui être pré- féré. Le nom de paresseux ne pourroit donc plus que dési- gner une division supérieure aux genres, un sous-ordre, et celui de Tardigrades a déjà été donné comme tel aux pares- seux, C'est donc à ce mot que je dois renvoyer pour faire connoître les bradypes et les choléopes, dont l'ordre alpha- bétique ne me permet plus de parler à leur place naturelle. A Cayenne les Nègres donnent à l'unau le nom de paresseux calrit; les HoUandois de Surinam appellent l'aï, paresseux chien, et le même animal reçoit aussi les dénominations de paresseux honteux et de paresseux mouton, he paresseux dos brûlé est une variété de l'aï, s'il ne doit pas constiluer une espèce distincte. Le nycticèbe ou le loris du Bengale a été nommé par Vosmaer paresseux pentadactjle du Bengale. Enfin l'ours à grandes lèvres, ursus labiatus, qu'on avoit d'abord pris pour un bradype avoit reçu le nom spécifique de paresseux-ours. (F. C.} PARESSEUX. (Entom.) Goëdart appelle ainsi la larve de la mouche des latrines. (C. D.) PARESSEUX. (Ornith.) Un des noms vulgaires donnés au butor, ardea stellaris , Linn. (Ch. D.) 538 PAR PARFUM D'AOUT. (Bot.) C'est une variété de poire. (L.D.) PARGASITE. (Min.) Minéral qui s'est d'abord trouvé à Pargas en Finlande, en cristaux granulaires, à angles et arêtes émoussés, disséminés dans un calcaire lamellaire. Ce seroit d'après Haiiy une variété particulière d'amphi- bole, et, suivant Werner et ses élèves, une variété de py- Toxène. La véricé est, que ces deux espèces minérales se rencontrent ensemble dans l'île de Pargas, dans une chaux carbonatée spathique, associée à d'autres minéraux. Le py- roxène a une autre couleur verte , plus foncée; mais c'est Pamphibole vert-grisàtre et translucide que les minéralogistes suédois ont nommé pargasite. ( B. ) PARGHI. ( Ichthyol.) Un des noms espagnols du pagre ordi- naire. Voyez Pagre. (H. C. ) PARGINIE. {Ornith.) Suivant Kœmpfer, dans son Histoire naturelle du Japon, tome i , page g et lo, ce nom désigne un oiseau que le japonois Kanjemon trouva sur une ^'1*=^' entre Siam et Manille, et dont les œufs sont presque aussi gros que ceux d'une poule. (Ch. D.) PARGNEAU. {IchthAR aiguës, disposées en verticilîe. De leur centre sort un pédon- cule droit, alongé, soutenant une seule fleur, ayant les fo- lioles du calice toutes presque égales, ovales, aiguës; les trois extérieures vertes ; les intérieures colorées ; l'ovaire arrondi, à trois angles mousses. Cette plante croit dans la Virginie. Parisiole V FLEURS SEssiLES : TrilUum sessile , Linn. ; Lamk., m. gèn. , lab. 267 , fig. 1 ; Pluken. , Almag. , tab. 111, fig. 6 ; Catesb., CaroL, 1 , pag. 5o , tab. 5o. Une tige droite ^ simple et nue s'élève d'une racine bulbeuse , et se termine par trois larges feuilles verticillées , lisses, ovales, presque obtuses, maculées comme celles de la pulmonaire. Une fleur sessile, solitaire, en occupe le centre; les folioles de son calice sont étroites, lancéolées; les extérieures vertes, beaucoup plus courtes que les intérieures; celles-ci d'une couleur purpurine; les anthères presque scssiles; le fruit est alongé, un peu renflé à sa base. Cette espèce croît à la Caroline. Parisiole a fruits ROUGES: TriUium ery throcarpu m,, Mich..^ FI. hor. Amer. , j , pag. 2 1 6 ; Bof . Magaz. , tab. 8 5 5 ; TriUium pen- diilum , Willd., Hort. BeroL, 1 , pag. 55 ?. Cette espèce a beau- coup de rapports avec le TriUium cernuum : elle en diffère par la forme de ses feuilles arrondies et non rétrécies à leur base, presque en forme de cœur. De leur centre sort une fleur re- dressée, ayant les folioles du calice ovales-lancéolées, recour- bées , de couleur blanche , purpurines à leur partie infé- rieure. Le fruit est une- baie alongée, d'un rouge vif écarlate. Cette espèce croît à la baie d'Hudson , sur les hautes mon- tagnes de la Caroline septentrionale et du Canada. Parisiole naine ; TriUium pusiUum , Mich. , l. c. Cette espèce, remarquable par sa petitesse , se rapproche du Tril- Uum sessile. Ses tiges sont très- courtes , ses feuilles sessiles , glabres, ovales- oblongues, obtuses, très- entières. Du milieu des feuilles s'élève un pédoncule droit, terminé par une fleur solitaire. Les folioles du calice sont de couleur de chair claire ; les trois intérieures à peine plus longues que les extérieures. Cette plante croit parmi les bois de pin dans la basse Caroline, (PoiR.) PARISOLA. {Ornith.) La mésange charbonnière, parus ma- jor, Linn., est désignée, en italien, sous le nom de parisola PAR 549 domestîca, dans Gesner : ce nom s'écrit également parizola. (Ch.D.) PARITA. (Bot.) Voyez Pariti. ( Lem. ) PARITAIRE, PARITOIRE. (Bot.) Anciens noms François de la pariétaire officinale. ( L. D.) PARITI , TALI -PARITI. (Bot.) Rhéede cite ces noms ma- labares pour Vhibiscus tiliaceus , qui est le novella de Rumph. Scopoli en a fait , sous le nom de parita, un genre dans lequel il unissoit aussi Vhibiscus populneus et deux autres ; mais il n'a pas été adopté. (J. ) PARITOIRE. (Bot.) Voyez Panatage et Pariétaire. (J.) PARIVE: Parivoa, Aubl. ; Dimorpha, Schreb. (Bot.) Genre déplantes dicotylédones, de la famille des légumineuses , de la, diadelpliie décandrie de Linna;us , offrant pour caractère essentiel : Un calice à trois ou quatre divisions; un seul pé- tale roulé en cornet; dix étamines diadelphes ; un ovaire su- périeur pédicellé ; une gousse rhomboïdale , presque ligneuse , monosperme. Parive a grandes fleurs ; Parivoa grandijlora , Aubl. , Guian. , 2 , pag. 767, tab. 3o3 . Arbre de la Guiane , qui s'élève à une grande hauteur sur un tronc d'environ deux pieds et plus de diamètre, revêtu d'une écorce épaisse, lisse et blan- châtre. Les branches sont raboteuses, divisées en rameaux très -étalés, garnis de feuilles ailées et alternes, composées de trois ou quatre paires de folioles opposées, sans impaire, supportées par des pétioles charnus. Leur base est munie de deux stipules fort petites, qui tombent après l'entier déve- loppement des feuilles. Les folioles sont fermes, dures, ovales, luisantes , terminées par une longue pointe mousse. Les fleurs naissent à Pextrémité des rameaux, dans l'aisselle des feuilles , en grappes agrégées. Leur calice est d'une seule pièce , pro- fondément partagé en trois ou quatre lobes durs, épais, muni extérieurement de deux écailles. La corolle est formée d'un seul pétale grand, très-lai'ge, évasé, roulé à ses bords, de couleur purpurine, attaché au calice au-dessous de l'inser- tion des étamines; celles-ci réunies seulement à leur base; le style grêle, très-long; le fruit est une gousse dure, épaisse, fibreuse, roussàtre, renfermant une seule semence très-grosse. Les Galibis donnent à cet arbre le nom de Vouapa, Son bois, 55e PAR compacte , (rès-snlide et rougeâtre , est employé pour des pi- lotis, qui sont d'une longue durée. 11 sert aussi dans la cons- truction des bàfimens. Il-croît sur le bord des criques et des rivières. Il fleurit dans le courant du mois de Septembre. (Pom.) PARIX. (Ornilh.) Nom sons lequel les mésanges, parus, Linn., sont connues dans quelques cantons de l'Italie. (Ch.D.) PARIZ. (Bot.) Voyez Parisataco. (J.) PARIZOLA. {Oniith.) Ce nom et ceux de parizuola , par- ruza, désignent, en italien , la mésange, par//5, Linn. (Ch. D.) PARKINSON. (Ornith.) On a originairement donné, dans l'Histoire des oiseaux dorés , le nom de ce voyageur au bel et grand oiseau de la Nouvelle- Hollande , que Latham a depuis appelé ménure et M. Cnvier lyre. Voyez Menure. (Ch.D.) PARKINSONE, Parldnsonia. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , irrégulières, de la famille des légumineuses , de la décandrie monogynie de LinnaBus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions profondes; cinq pétales onguiculés, dont quatre égaux, oblcngs: le cinquième réniforme-. dix étamines libres; un ovaire cylindrique; le style un peu arqué; une gousse alongée, pol} sperme, renflée à chaque semence. Parkinsone \ WQUANs : Parlùisotiiu aculcala, Linn., Spec; Lamk. , UL gen. , tab. 536. Bel et grand arbrisseau de l'Ame rique méridionale, qui s'élève à la hauteur de huit pieds sur un tronc droit, très-rameux : le bois est blanc et cassant les rameaux eftilés et flexibles ; les feuilles sont ailées, fort amples: les folioles très -petites, opposées, oA^ales, dont la grandeur diminue à mesure qu'elles approchent du sommet du pé- tiole. Les fleurs sont disposées en épis lâches, de couleur jaune, un peu odorantes; leur calice est urcéolé ; leurs pétales sont un peu ridés; le pétale en rein est ponctué de points rouges à sa base; les étamines sont un peu velues à leur base : les gousses longues, aiguës, un peu comprimées. ;i deux valves, remarquables par les étranglemens qui existent entre les semences. ( Poia.) PARMACELLF-: , Varmacella. [Malacoz.) Genre de malaco- zoaires, de la f;imille des limacinés, établi par M. Cuvier dans PAR 55i les Annales du Muséum , tom. 5 , page 442 , pour une espère trouvée dans la Mésopotamie par Olivier. Les caractères que j'ai assignés à ce genre, sont les suivans : Corps oyalaire, dé- primé, assez peu bombé en dessus, largement gastéropode , couvert d'une peau épaisse , formant dans le tiers moyen du dos un disque charnu, ovale, abords libres en avant, dont la partie postérieure contient une très-petite coquille, très- plane, en écusson : orifice pulmonaire au bord droit et pos- térieur du disque ; anus du même côté sous le bord libre de la même partie; orifice de l'appareil générateur unique , en arrière du tentacule droit. Ainsi ce genre ne diffère pres- que des limaces que parce que son corps est plus large, que le bouclier est plus reculé et qu'il contient une coquille mieux formée. Nous ne connoissons encore que deux espèces dans ce genre ; Tune de l'Asie mineure, qui a servi à l'éta- blissement du genre, et une du Brésil. La P. d'Olivier; P. OlU'ieri , G. Cuv. , loe. cit., pi. 29, fig. 12"- — 1 5.* Corps très -large, déprimé, à masse viscérale assez peu saillante; la queue carénée; trois sillons sur la partie antérieure du corps. D"après M. Cuvier cette parmacelle a beaucoup de res- semblance avec le colimaçon. Son corps , long de deux pouces environ , oblong , est terminé en arrière par une sorte de queue comprimée et tranchante , et recouvert au milieu du dos par un bouclier charnu, ovale, qui fait un peu plus du tiers de la longueur totale. Il n'adhère que dans sa moitié postérieure , l'antérieure étant libre et rétractile. La partie antérieure du corps est ridée, et on y remarque trois sillons qui vont parallèlement du bord antérieur du manteau jus- qu'à la tête, celui du milieu étant double. La coquille est cachée dans l'épaisseur du manteau et dans la partie adhé- rente; la tête est peu distincte; elle est pourvue de quatre tentacules rétractiles , comme dans les limaces, dont les postérieurs, p^us longs, portent sans doute les yeux à itir extrémité. La masse buccale est OA^ale , saillante en dessous et portée en arrière par deux longs muscles qui passent à travers la masse des viscères pour aller s'attacher à la co- quille. L'œsophage est court et mince; les glandes salivaires sont placées sous la naissance de l'estomac et divisées en plu- 552 PAR sieurs lobes distincts ; l'estoinac n'est qu'une dilatation mem- braneuse, fort grande, alongée et assez large; le foie est considérable et divisé en plusieurs lobes; l'intestin, d'une longueur environ double de celle du corps, fait quatre replis dans les lobes du foie. Il se rétrécit sensiblement au rectum et se termine au-dessous de l'orifice pulmonaire. L'appareil respiratoire est formé par une petite cavité pulmonaire, placée sous la coquille. Au-dessous et à son côté gauche est le cœur, dont l'oreillette est grande et postérieure. Le ven- tricule, beaucoup plus petit, est contenu dans un péricarde entouré par l'organe de dépuration , comme dans les limaces et les colimaçons. L'appareil générateur se compose d'un ovaire enveloppé dans le foie , d'un oviducte aboutissant à la partie postérieure et épaisse du testicule. Celui-ci est formé de deux parties, une postérieure, beaucoup plus grosse, et une antérieure, plus mince, plus alongée et qui se partage, suivant la longueur, en deux moitiés, qui diffèrent par la couleur et par le grain, l'une étant brnne et grenue, et l'autre blanche et homogène. L'extrémité de cette partie s'amincit subitement pour entrer dans une bourse en forme de cornemuse. L'organe que M. Cuvier nomme la poche de la pourpre , y insère aussi son canal à l'endroit où la bourse se rétrécit pour s'ouvrir à l'extérieur. Elle reçoit deux petits cœcums coniques, et, enfin, immédiatement au- dessous l'orifice du fourreau de la verge. Ce fourreau a lui- même un petit cœcum, auquel s'insère un muscle , qui vient du dos de l'animal. La pointe postérieure de la verge com- munique avec le testicule par un petit canal tortueux ou canal déférent. Le cerveau , situé comme à l'erdinaire, donne de chaque côté deux nerfs pour les tentacules, un pour la masse buccale et le collet sous-œsophagien. Après quoi il produit un double ganglion fort considérable, dont le posté- rieur donne les nerfs de la génération et ceux des viscères, parmi lesquels il y en a deux très-longs pour le cœur et le poumon. Quant aux nerfs du pied, ils viennent de la partie inférieure de ce ganglion. Ce que je viens de dire de l'organisation de la'parmacelle d'Olivier, est entièrement extrait des Mémoires de M. G. Cuvier. Cet animal, d'après le récit d'Olivier, a absolument PAR 555 les mœurs des limaces; probablement qu'il peut se mettre complètement à couvert sous son bouclier, comme le fait la testacelle de nos pays. La P. DE Taunay ; P. Taunaisii , de Férussac , Mollustf. terrest. et flus^., pi. vir ^ , fig. i à 7. (L'anatomie, d'après nos dessins.) Corps alongé , bombé en dessus par la grande saillie de la masse viscérale, un peu comme dans les hélices; extré- mité poslérieupe du pied non carénée ; coquille bien plus déve- loppée, sans prolongement antérieur clypéiforme du manteau. Cette espèce, qui est des environs de Rio-Janeiro, au Brésil, s'éloigne sensiblement de la précédente et ressemble davantage à une vitrine. La forme de son corps est tout-à-fait semblable à une hélice , si ce n'est, peut-être, que la partie antérieure du corps est proportionnellement plus longue. La partie pos- térieure est assez courte et non carénée; la masse viscérale forme une saillie considérable au milieu du dos, absolument comme dans les hélices peu spirées; le bord du manteau forîne aîzssi un bourrelet ou espèce de collier, mais fort mince et échancré dans le milieu du bord droit. Il n'y a pas de bouclier qu'on puisse comparer à ce qui existe dans la parmacelle d'Olivier. Les tentacules, tout-à-fait comme dans les limaces, sont rétractiles à l'intérieur au moyen de muscles fort longs, qui vont s'attacher à la cloison musculaire dia- phragmatique. La masse buccale est encore plus semblable. Elle est pourvue également d'une grande dent supérieure en fer à cheval et finement denticulée sur ses bords. Le canal intestinal est tlu reste toujours formé par un œsophage étroit , court , accompagné de deux glandes salivaires , lobulées et collées contre l'estomac. Celui-ci forme une poche alongée, située à gauche et se portant directement d'avant en ar- riére. Arrivé à l'extrémité de la cavité viscérale, l'intestin, qui fait deux circonvolutions dans le foie, ne formant qu'une masse serrée autour d'elle, se recourbe d'arrière en avant, pour se terminer comme il a été dit. Les appareils de la res- piration et de la circulation ne présentent rien de différent de ce qui existe dans les limaces. L'appareil de la génération ofifre au contraire des différences, même avec ce que M. Cuvier a vu dans la parmacelle d'Olivier. L'ovaire , tou- jours contenu dans le foie, forme une masse hémisphérique, 554 PAR composée d'un très-grand nombre de petits grains alongés et bien distincts. L'oviducte , qui en sort sous forme d'un canal blanc, trés-iorlillé, arrivé auprès du testicule, devient ex- trêmement fin et se termine au cou d'une petite vessie ovale- alongée, qui plonge ensuite dans la masse du testicule. Je n'ai pu voir évidemment sa continuation avec la seconde partie de l'oviducte. Celle-ci forme un gros canal cj-lindrique , bour- souflé, d'un aspect gélatineux, sur lequel est appliqué le ca- nal déférent. Arrivé vers l'extrémité antérieure, l'oviducte reçoit le canal de la vessie; celle-ci est longue et étroite, à parois minces, blanche, avec un trait noir dans toute sa longueur. Son canal se colle contre l'oviducte, au bord de l'orifice duquel il se termine. Le testicule forme une masse considérable d'un jaune assez foncé et composé d'un grand nombre de lobules serrés, sans traces évidentes de granula- tions. On en voit naître le canal déférent, blanc, d'abord peu large , qui s'élargit, se colle contre la dernière partie de l'o- viducte, la suit dans toute sa longueur, et arrivé à sa paflie antérieure, encore très -fine, se recourbe à la racine de l'organe excitateur. Celui-ci forme une espèce de sac alongé, étroit , attaché en arrière par un petit muscle au diaphragme : il se termine tout à côté de l'oviducte dans le cloaque par une espèce de cou. Mais ce qui est plus remarquable, c'est qu'il contenoit dans son intérieur un corps styliforme, comme translucide, peut-être analogue au dard des hélices; en sorte que cet organe seroit à la fois l'organe excitateur de ces ani- maux, puisqu'il reçoit la terminaison du canal déférent et la bourse du dard. 11 n'y avoit, du reste, aucune trace des cœ- cums qui existent dans toutes les espèces d'hélices, et comme M. Cuvier en décrit dans la parmacelle d'Olivier. Ainsi, en définitive , la parmacelle de Taunay pourroit bien ne pas appartenir à ce genre. (De B.) PARMACOLE, Pai-macolus. {Actinoz.) Nom que quelques auteurs ont employé pour désigner parmi les échinides {cchinus, Linn.) la même coupe générique que M. de La- marck a appelée Scutelle. Voyez ce mot. (De B.) PARMELIA. (Bot.) Genre de la famille des lichens, établi par Acharius et qu'il caratérise ainsi : Thallus ou réceptacle universel, foliacé, coriace ou presque membraneux , plan, PAR 555 étalé et appliqué sur les corps sur lesquels il croît, orbicu- laire ou étoile, découpe en lobes ou découpures laeiniées; fibriliifère en dessous; réceptacles propres ou apothéciums , formés en scutelle presque membraneuse par le thallus . mais en étant détachés et fixés seulement par un point cen- tral; à disque concave, coloré, et intérieur similaire, sub- cclluleux, strié: bord des scutelles de même nature que le thallus et infléchi ou replié en dedans. Le geure Parmelia d'Acharius est le même que ÏImbricaria de M. De Candolle, qui, dans le Prodrome d'Acharius, for- moit une des tribus du genre Lichen. Il comprend en outre, cependant, quelques espèces du genre Lobaria, Decand. Sans revenir entièrement sur ce genre, qui se trouve dé- crit à Tarficle Imbricaria , nous ferons remarquer que les bo- tanistes se sont empressés de Faccueillir et qu'Acharius en décrit quatre-vingts espèces dans son Sj'nopsis methodica liche- num.^ Ce nombre est moins considérable que oelui auquel cet auteur le 'portoit dans son Methodus , car depuis il en retira beaucoup d'espèces pour les loger définitivement dans les genres Lecanora, Lecidea, Collema, Barrera, Corynelia , Ra- malina, Dufourea, Alectoria , Nephroma , Sticta , uirthonia , Vrceolaria, Evernia, Roccella, Stereocaulon , Variolaria et Con- ferva. Depuis Acharius, les botanistes ont fait connoître en- viron trente espèces de plus. (Lem.) PARMÉNIE. {Bot.) Un des noms vulgaires de Pellébor^^ fétide. (L. D.) PARMENTARIA. {Bot.) Genre de la famille des lichens, établi par M. Fée , et qui tient le milieu entre les trypethe- lium et pjrenula d'Acharius; il le caractérise ainsi : Thallus crustacé- cartilagineux, plan, étalé, adhérent et uniforme; apothécium en forme de verrue, formé par le thallus, ren- fermant plusieurs thalames (4 à 6) , disposés autour d'un axe commun, et recouverts d'un périthécium épais, cartilagineux, noir, contenant chacun un noyau globuleux, cellulifére. La forme des apothéciums ou conceptacles distingue , au premier coup d'œil, ce genre des deux précédemment nom- més, chez lesquels les conceptacles ne contiennent qu'un seul thalame ou conceptacle propre. Ce geure ne comprend qu'une espèce. *56 PAR Le Parmentaria étoile; P. astroides , Fée, Ess. , pi. i, fig. 14. Les apothéciums forment des étoiles noires, ayant au plus une ligne de diamètre, et éparses sur un thallus blan- châtre. Cette espèce s'observe sur les écorces de la cascarille du commerce. ( Lem. ) PARMENTIÈRE. (Bot.) Ce nom a été donné à la pomme de terre, en l'honneur de Parmentier qui a beaucoup con- tribué à répandre cette plante utile. ( L. D. ) PARMIRON. (Bot.) Nom donné par Pythagore au sideritis, plante labiée, suivant Ruellius. (J. ) PARMOPHORE, Parmophorus. {Malacoz.) Genre de mol- lusques conchylifères , de l'ordre des cervicobranches de M. de Blainrille , indiqué, d'après la coquille seulement, par Denys de Montfort , Conchyl. syst., tome 2, page 69, sous le nom de Pavois, Scutus, établi définitivement d'après l'ani- mal et sa coquille par M. de Blainville et adopté par M. de Lamarck et la plupart des zoologistes modernes, pour quel- ques espèces de mollusques fort rapprochés des fissurelles, mais qui en diffèrent surtout par la petitesse proportionnelle de la coquille, qui est bien loin de recouvrir tout le corps de l'animal, et par sa forme même. Les caractères que M. de Blainville assigne à ce genre, sont ainsi exprimés : Corps épais, ovale, alongé, peu bombé en dessus et couvert dans une plus ou moins grande partie du dos par une coquille extérieure, à bords retenus dans un repli de la peau; man- teau dépassant tout le corps; tentacules épais, coniques, avec les yeux saillans à leur base externe; coquille alongée, très-déprimée, clypéiforme ; le sommet bien postmédial , peu ïnarqué et évidemment incliné en arrière ; ouverture aussi grande que la coquille; bors latéraux droits det parallèles; le postérieur arrondi; l'antérieur tranchant, plus ou moins échancré ou au moins sinueux en avant; empreinte muscu- laire large, en ovale très-alongé, à peine ouverte en avant. Le corps des animaux de ce genre est ovale, alongé et très-épais , arrondi aux deux extrémités , mais plus gros en arrière qu'en avant. Une grande partie du dos est cou- verte par un manteau épais, ridé ou rugueux , dont les bords fort étendus, très-minces, onduleux, surtout en arrière, dé- passent la tête et toufc la circonférence du pied, un peu PAR 55r comme dans les doris. Le reste est couvert par une coquille épaisse, bien symétrique, à bords mousses ou arrondis, et qui, au lieu d'être libres, comme dans la plupart des mol- lusques conchylifères, sont saisis dans une sorte de rainure que leur offre le manteau dans sa circonférence et qui déborde plus ou moins sur eux.; le pied, presque aussi long et aussi large que le corps , et de même forme que lui à sa racine , est remarquable par sa grande épaisseur et la grande saillie de ses bords, qui, dans l'état de vie, doivent pouvoir at- teindre un grand degré de dilatation, quoique , sans doute, ils soient toujours cachés par ceux encore plus grands du manteau. En avant ce manteau est fendu en deux lobes par une grande scissure verticale et profonde, qui permet de voir la tête et les organes qui en dépendent. La tête est assez distincte et très -épaisse, munie à droite et à gauche d'un gros et long tentacule , assez peu contractile et de forme conique , peu alongée ; à la base externe il porte sur un ren- flemeni assej saillant un assez gros œil; au-dessus du dos, sous la partie antérieure du manteau , est une grande cavité bran- chiale bien symétrique et largement ouverte en avant; elle contient deux lames branchiales considérables, de forme sca- lène, pectinées, saillantes et se touchant presque à la base. C'est au fond de cette cavité et à droite , que sont l'anus et la terminaison de Foviducte. L'organisation intérieure des parmophores a, comme tout l'extérieur, les plus grands rapports avec celle des fissu- relles. Les systèmes sensoriaux et locomoteurs sont absolu- ment les mêmes. L'appareil digestif ne diffère presque en rien- Ce genre ne renferme encore que trois espèces vivantes et qui paroissent toutes provenir des mers Australes. 11 est très-probable que leurs mœurs et leurs habitudes ne diffè- rent pas de celles des émarginules. Le P. ALONGB : P. elongatus , de Blainv. , Bullet. se, phil. , 1817, page 28; P. Australis, de Lamk. , Anim. sans vert., tome 6, part. 2, page 5 , n.° 1 ; Patella amhigua , Chemn. , Conchyl., 11 , tab. 197, fig. 1918. Corps assez alongé , pres- que entièrement couvert par une coquille solide, glabre, de couleur rousse, aussi longue que le corps de l'animal. *58 PAR Des mors de la Nouvelle-Hollande et de lu Nouvelle-Zélande. C'est une coquille qui atteint souvent au moins trois pouces de long et qui est d'un beau blanc luisant en dedans. Le P. iiAccouFiCi; P. hrevicuUts, de Blainv., loc. cit. Corps plus court, plus ramassé, élargi assez fortement en arrière; le dos en grande partie nu et couvert par une coquille plus mince, plus courte proportionnellement que dans l'es- pèce précédente. Nouvelle -Hollande ? Quoique la coquille de cette espèce, vue à part, ait beaucoup de ressemblance avec la précédente , elle doit ce- pendant en être distinguée ; car l'animal est bien évidem- ment différent. Le P. FissuRELLE; P. Jissurella. Coquille plus petite, plus mince, plus étroite même que dans la première espèce, et dont Péchancrure antérieure est beaucoup plus marquée et prolongée à l'intérieur par une sorte de gouttière. J'ai vu cette espèce, que je crois distincte, dans la collec- tion de M. Deshayes. Le P. GRANULÉ , P. granulatus. Coquille étroite, alongée, granulée dans toute sa face supérieure , de couleur blanche jaunâtre. Collection du Muséum. Patrie inconnue. Le P. CHINOIS, P. sinensis. Coquille fort mince, ovale, alon- gée, assez irrégulière sur ses bords, de couleur blanche, ta- chée finement de brun. Collection du Muséum, où elle est indiquée comme provenant de la Chine. Le P. FRAGILE, P. fragilis. Petite coquille alongée, très- étroite, assez convexe en dessus, à sommet très-sensible et presque complètement marginal; couleur d'un blanc jaunâtre. Cette jolie coquille de la collection du Muséum, sans indi- cation de patrie , me paroit plutôt devoir être regardée comme une espèce de véritable patelle , que comme un parmophore. (De B.) PARMOPHORE. (Fo55.)Les espèces de ce genre, que l'on ne rencontre à l'état fossile que dans les couches plus nou- velles que la craie, ne sont pas rares; mais elles sont beau- coup plus petites et relativement plus minces que celles que Ton connoit à Pétat vivant, et qui ne vivent que dans les mers z\ustrales. PAR 5% Parmophore ACONGÉ : ParmophoTus elongatus, Lam., Aiiim. sans vert., i8 ic); Patella elongata , Lam., Ann. du mus., tom. 6, pi. 1 , n." 1 ; Paimophorus lœvis, de Blainv. , Bulletin des sciences nat., Fév. 1817, p. 28; Parmophorus elongatus, Desh., Descript. des coq. foss. des env. de Paris, tom. 2, pag. i3 , pi. 1, fig. i5 et 18. Coquille mince, alongée , sj métrique, simple, couverte de légères stries rayonnantes qui partent du sommet. Longueur, quelquefois vingt lignes, sur sept de largeur. On la trouve à Grignon , département de Seine- et-Oise; à Mouchy, département de FOise , dans le cal- caire grossier, et à Valmondois , département de Seine-et- Oise , dans le grés supérieur? C'est probablement une variété de cette espèce qu'on ren- contre à la Chapelle, près de Senlis , dans le grès marin su- périeur ; elle paroît ne différer de celle ci -dessus que parce qu'elle est relativement un peu plus épaisse et que les stries rayonnantes sont à peine visibles sur certains individus. Parmomore ÉTROIT; Parmopliorus angustus, Desh., loc. cit., pi. 1 , fig. j6 et 17. Cette coquille, qui n'avoit été regardée par M. de Lamarck que comme une variété du P. elongatus , paroît en effet constituer une espèce différente. Elle est très- 'mince, lisse et étroite. Longueur, quatre lignes; largeur, une ligne et demie. On la trouve à Grignon, Hauteville, département de la Manche , et Mouchy-le-Châtel. Si les animaux de ce genre ne sont pas hermaphrodites, on pourroit soupçonner que ces coquilles auroient été formées par des animaux d'un sexe différent de ceux du parmophore alongé, avec lequel on les rencontre. (D. F.) FIN nu TRENTE-SEPTIEME VOLUME. STRASBOURG, de l'imprimerie de F, G. Levraclt, impr. du Roi. p w^ÊM^im^ÉB^Mmimmmmmm OUVRAGES NOUVEAUX Qui seront prochainement publiés chez les mêmes libraires à Strasbourg et h Paris : TRAITÉ DES ARBRES FRUITIERS , par DUHAMEL DU MONCEAU. Nouvelle cdiiion . augmeutée d'un grand nombre de fruits, les uns ccbappés aux recherches de Diba-MEl, les autres obtenus depuis des progrès do la culture, par A. POITEAU et P. TURtlN; ouvrage oruc de figures iropriuices en couleur et relouchccs au piuccaii sur les origiuaux peints d'après ualurepar les auteurs mêmes. Il se composera de 68 livraisons in-folio, formai nom de Jésus , conlenanl chacune 3 à 4 feuilles de texte, imprimé sur ]>apier vélin d'Annouay, et 6 figures coloriées avec le plus grand soin. 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