LIBRARY OF Ie85_l056 AfHAi DES OISEAUX D'EUROPE POUR SERVIR DE COMPLÉMENT AU MANUEL d'oRNITHOLOGU: DE M. TEMMINCK, PAR J G- WERNÉR, PEINTRE d'hISTOIKE NATURELLE. AVEC OU SANS TEXTE. Depuis que le goût de l'Histoire Naturelle s'est ré- pandu jusque dans les deux Mondes, chaque ouvrage qui traite de cette science étant reçu avec empres- sement par les hommes qui se livrent à son étude , le succès en est assuré : cependant plusieurs de ces ouvrages manquent du secours le plus puissant pour être bien compris, celui d'un Atlas qui donne la figure exacte de chaque espèce décrite. En effet, quelle facilité ne trouve pas la personne qui étudie un objet en le voyant représenté avec soin et préci- sion : à l'aide de la peinture , elle se le gi-ave plus faci- leraent dans la mémoire qu'elle ne pourrait le faire avec la meilleure description; car, quelque soin que l'on se donne, quelque peine que l'on prenne, au- cune expression ne peut montrer les formes, faire voir les couleurs, qui sont d'une si grande impor- tance surtout pour l'Ornithologie. C'est donc un véritable service que nous rendrons en publiant notre Atlas, qui complétera le Manuel omithologique de M. Temminck, le meilleur des ouvrages publiés sur l'Histoire des Oiseaux. Ce Manuel contient environ cinq cent cinquante espèces et variétés de sexes indispensables à figurer. Nous les donnerons toutes, et toutes faites, d'après nature, par M.Werner, qui depuis dix ans donne, par les beaux dessins qui ont paru dans les ouvrages de nos premiers Naturalistes , des preuves d'un talent distingué. M. le Baron Cuvier permet que notre Atlas soit publié sous ses auspices , et promet d'en revoir tous les dessins. Les Éditeurs ne peuvent offrir une plus forte garantie à leurs souscripteurs : car le nom de ce célèbre Naturaliste ne peut s'attacher qu'aux entre- prises vraiment utiles à l'étude des sciences. L'ouvrage entier sera publié en cinquante-cinq livraisons de dix planches, format in-8°. En tête de chaque ordre nous donnerons un squelette et une on deux planches de caractères pour les divisions. Cha- ( 3) que planche n'aura qu un seul individu , afin que les Naturalistes puissent les classer suivant le système qu'ils auront adopté : il paraîtra régulièrement une li- vraison de mois en mois : la première sera mise en vente le aS février 1826. Les éditeurs pourront fournir, dans chaque livraison, aux souscripteurs qui le désireront, le texte du Manuel d'Ornithologie, par M. Temminck, avec les figures correspondantes : ainsi les personnes qui n'ont point déjà le Manuel pourront souscrire ;i l'ouvrage complet. Le nom des Oiseaux sera écrit en français et en latin au bas de chaque planche . ATLAS. Prix delà livraison, 'lU figures noires sur papier vélin. . . 3 fi'. — Figures coloriées et retouchées avec soin 6 fr. ATLAS AVEC TEXTE. Prix de la livraison, ■" figures noires sur papier vélin. 5 fr. 5o c. — Figures coloriées et retouchées avec soin 6 fr. 5o c. ON SOUSCRIT A PARIS , Chez L'AUTEUR, rue Copeau , n;. 6; A. BELIN , Imprimeur-Libraire, rue des Mathurin^ Saint-Jacques, n°. 14; LEVRAULT , Libraire , rue de la Harpe , n-. 81 ; A Strasbourg, même maison de commerce. Paris, Imprimerie de A. BELIN, rne des Maihurins S.-J. , n" 14. Histoire Naturelle des Mammifères , avec des fignres originales, coloriées , dessinées d'après des animaux vivans. Ouvrage publié sous Tautorité de l'administration du Muséum d'Histoire Naturelle , par M. Geoffroi Saint- Hilaire, professeur de zoologie au Muséum , et par M. Frédéric Cut^ier, ehargé en chef de la Ménagerie Royale. NOUVELLE ÉDITION IN-4''. L'ouvrage , imprimé avec des caractères neufs sur papier grand-raisin su- perlin satiné , même format in-4°. que les Oisemens Fossiles de M. G. Cu- fier, aura six volumes qui paraîtront en 60 livraisons. Chaque livraison contiendra, outre le texte, 6 figures coloriées , avec le plus grand soin , d'après des dessins faits sur des animaux vivans. Prix. 9 fr. Les deux premières livraisons sont en -vente; les suivantes seront publiées , autant que possible, les i^ et 28 de chaque mois. Edition in-Jolio. — Les ^o premières livraisons , contenant 24c figures colo- riées avec le plus grand soin, forment 4 volumes, dans lesquels ces figures ont été classées d'après l'ordre méthodique. Ces quatre volumes in-folio Jésus sont livrés cartonnés ou renfermés dans des cartons. Prix. 55o fr. Les treize premières livraisons des 5^. et 6^. volumes sont en vente ; prix de chaque livraison. • i5fi. Il ne reste plus à publier que sept livraisons. Flora Brasiliœ Meridionalis , auctorc Augustn de Saint-Hilaire , reg. Scient. Acad. Paris., necnon Societ. Philoni. et Hist. nat. Paris, etc. Cette Flore du Brésil sera pour la partie orientale de l'Amérique ce qu'est celle de MM. de Humboldtet Runih pour la côte occidentale. Comme les deux ouvrages ne forment réellenrent qu'un ensemble, celui que nous annonçons est imprimé avec des caractères semblables à ceux du lYof^a Gênera, et dans les mêmes formats. L'ouvrage aura trois volumes , qui paraîtront par livraisons. Les quatre pre- mières liuraisons sont publiées. Ia-4°- Jésus, papier satiné ^ huit à dix figures noires , et cinq feuilles de texte. i5 fr. In-folio Jésus, papier vélin d'Annonay, satiné, avec les mêmes fi- gures coloriées, et huit feuilles de texte. 60 fr. Mémoires du Muséum d'Histoire Naturelle, par MM. les professeurs au Jardin du Roi . Ces Mémoires paraissent par cahier de dix feuilles : six cahiers forment un volume j deux volumes font une année. Chaque volume est accompagné de vingt à vingt-cinq planches en taille-douce gravées avec le plus grand soin. Les six premières années sont imprimées. Prix 36o fr. Chaque année, composée de 2 volumes. 60 fr. On souscrit pour la septième année. Le prix des deux volumes se paie en souscrivant. ^ Mémoires sur la famille des Légumineuses, par M. -Aug. Pyr. de Can- dolle , professeur d'histoire naturelle et directeur du Jardin botanique de l'Académie de Genève , conespondant de l'Institut de France , etc. Ces Mémoires étaient destinés à paraître dans la collection de ceux du Mu- séum d'histoire naturelle de Paris. Mais leur nombre s'étant augmenté beau- coup au-delà de ce que cette collection n'aurait pu faire paraître sans de grands retards, l'auteur, de concert avec le libraire-éditeur, s'est décidé à les réunir en un seul corps d'ouvrage , en les imprimant dans le même format in-4''. , pour qu'ils puissent être placés à côté de cette collection. Ce volume, qui sera composé de quatorze Mémoires faisant environ 5oo pages in-4°., et de 70 planches , dont 26 au simple trait et les autres entière- ment terminées, paraîtra par livraisons de huit feuilles de texte accompa- gnées de 8 h 9 gravures, ayant chacune leur numéro. Les quatre premières livraisons sont en vente; les suivantes paraîtront de mois en mois. En prenant les premières livraisons , on paie en même temps la dernière. Le prix de chaque livraison est de 9 fr. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME XLI. PIN = PLO. Le nomhre d'exemplaires prescrit par la loi a été déposé. Tous les exemplaires sont reuêtus de la signature de r éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES DANS LEQUEL ON TRAITE METHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aFRÈS LETAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A l' UTILITÉ Qu'en PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUm D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commerrans aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ontintérétk connoitre les productions de la nature, leurs caractères générigues et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi, et des principales Ecoles de Paris. TOME QUARANTE-UNIÈME. F. G. Levrault, Éditeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N.° 81, à PARIS. Le Normant, rue de Seine, N.° 8, à PARIS. 1826. Liste des auteurs par ordre de Matières. Pkjsiijue générale. * M. LACROIX , membre de l'Académie des Sciences et professeur au Collège d France. ( L- ) Chimie. M. CHEVREUL, royal de Charle professeur a lagne. (Cb. ) Collée Minéralogie et Géologie. M. BRONGNIART, membre de l'Académi des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. ( B. ) M. BROCHANT DE VILLIERS, momb de l'Académie des Sciences. ( B. de V. ) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( D. F.) Botanique. M. DESFONTAINES, membre de l'Académie des Sciences. (UEsr.) M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (J.) M. MIRBEL, membre de l'Académie des la Faculté des (C. D.) Sciences , professeur Sciences. (B. M.) M. HENRI CASSINI, membre de la Société phiIomati(iue de Paris. (H. Cass. ) M. LEMAN, membre de la Société pbilo- mati(jue de Paris. (Leh.) M. LOISELEUR deslongchamps. Docteur en médecine , membre de plusieurs Sociétés savantes. ( L. D. ) M. MASSEY. ( Mass. ) M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires, continuateur de l'Encyclopédie botanique. (Pojr.) .M. DE .TUS SAC, membre de plusieurs Sociétés savantes, auteur de la Flore t des Antilles, (De T.) MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelqu Zoologie générale, ^naiomie et Physiologie. M. G. CUVIER, membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi, etc. ( G. C. ou CV. ou C.) M. FLOURENS. (F.) Mammifères. M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin du Roi. (G.) Oiseaux. M. DUMONT DE S.TE CROIX, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( Ch. D.) Reptiles et Poissons. M. DE LACÉPÈDE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin du Roi. (L.L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences, professeur à l'École de méde- cine. (C. D.) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H.C.) Insectes. M. DUMERIL , membre de l'Académie des Sciences, professeur à l'École de médecine. Crustacés. M. W. E. LEACH , membre de la Société roy. de Londres, Correspond, du Muséum d'his- toire naturelle de France. (W. E. L.) M. A. G. DESMAREST, membre titulaire de l'Académie royale de médecine, professeur à l'école royale vétérinaire d'Alfort, etc. Mollusgues, Vers et Zoophjtes. M. DE BLAINVILLE, professeur k la Faculté des Sciences. (De B.) M. TURPIN, natur.illste, est cbargé de exécution dos dessins et de 1» direction de a gravure. ont observés dans le voyages , ou sur icles sur les objets jets dont ils se sont plus particulièrement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse. M. PREVOT a donné l'article Océan; M. VALEiNClENNES plusieurs articles d'Orni- tbologie; M. DESPORTES l'article Pigeon domestùjue , et M. LESSON l'article J'^/O'ie/-. M. F. CUVIER est cb.irgé de la direction générale de l'ouvrage, et il coopérera aux articles généraux de zoologie et ii l'histoire des mammifères. (F. C, ) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. PIN Ir^IN ; Pinus, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones apétales, de la famille des conifères, Juss. , et de la mo- noécie monadelphie du Système sexuel, dont les principaux caractères sont les suivans : Fleurs mâles disposées en cha- tons ramassés en grappe; point de calice ni de corolle; éta- minesnues, presque sessiles, disposées en spirale, imbriquées comme des écailles , portant immédiatement des anthères à deux loges oblongues, adossées l'une à l'autre, s'ouvrant longitudinalement par leur face inférieure, et plus ou moins dilatées à leur sommet en une appendice scarieuse : fleurs femelles disposées en chatons ovoïdes , composés d'écailles , portées par un axe commun, sur lequel elles sont disposées en spirale et imbriquées les unes au-dessus des autres ; chaque écaille est charnue, colorée, presque réniforme, terminée en pointe, et elle porte sur son dos une bractée membra- neuse, plus large que longue, arrondie, irrégulièrement dentée ou comme déchirée en son bord supérieur; point de corolle; deux ovaires adhérens à la base interne de l'écaille calicinale , et chacun d'eux portant, à sa partie inférieure et un peu latérale, un stigmate à deux pointes: le fruit est un cône formé de l'agrégation des écailles calycinales qui s'alongent après la floraison, deviennent ligneuses, oblon- gues, serrées , éfroitement appliquées les unes sur les au- tres et épaissies à leur sommet qui est souvent ombiliqué sur le dos ; à la base interne de chacune des écailles sont, 41. 1 PIN dans deux enfoncemens, deux noix osseuses, contenant cha- cune une graine entourée d'une aile membraneuse ; l'em- bryon se divise en plusieurs lobes linéaires et comme digités. Les pins sont des arbres à rameaux, disposés par verticilles; leurs feuilles sont toujours vertes , linéaires , réunies par leur base, deux à cinq ensemble, dans une gaine membra- neuse, cylindrique, et disposées en spirale autour des ra- meaux. On en connoît aujourd'hui trente et quelques es- pèces paraii lesquelles neuf croissent naturellement en France ou en Europe. ^" Feuilles sortant deux à deux de la même gaine. Pin sauvage, vulgairement Pin de Genève, Pin de Russie, PiNÉASTKE , etc.: Pinus sjdvestris, Linn., Spec. 1418; Lois., Nouv. Duham., 5, p. 200, t. 66. Cet arbre peut s'élever droit , à la hauteur de quatre-vingts pieds et plus; son tronc ordinairement nu, lorsqu'il croît en forêt pressée, est garni dés sa base de rameaux étalés, s'il vient isolé. Ces rameaux sont disposés par verticilles deux à quatre ensemble, quel- quefois jusqu'à cinq ou six, d'abord un peu redressés dans leur jeunesse, toujours étendus horizontalement, lorsqu'ils sont plus avancés en âge; leur disposition constante et inva- riable autour du tronc, indique, d'une manière certaine, l'âge de l'arbre, en comptant chaque entrenœud pour une année. Ses feuilles, disposées en double spirale sur les ra- meaux, sont linéaires, étroites, roides, demi- cylindriques, très-glabres, d'un A'^ert un peu glauque, enveloppées deux à deux à leur base, par une gaine courte; elles persistent pen- dant quatre ans sur l'arbre, et lorsqu'elles tombent au com- mencement de la cinquième année , il reste après leur chute, à la place de leur insertion, une impression qui rend les rameaux un peu raboteux. Les fleurs sont monoïques, elles paroissent en Avril ou en Mai, selon le climat. Les mâles sont des chatons jaunâtres ou roussàtres, longs de quatre à cinq lignes, redressés, portés sur des pédicules particuliers, longs d'une ligne ou environ, et disposés au nombre de trente à cinquante en une grappe droite, qui paroit alors terminale, mais qui devient latérale à mesure que la floraison avance. Chacun de ces chatons est composé de cent étamines et plus. PIN 5 Les fleurs femelles toujours placées sur d'autres rameaux que les mâles , sont réunies plusieurs ensemble et forment des chatons ovoïdes, rougeàtres, longs de deux lignes, disposés à l'extrémité des jeunes pousses qui ont commencé à se déve- lopper depuis le printemps. Après la fécondation, les chatons femelles ne tardent pas à doubler à peu près de grosseur, puis ils se refléchissent vers la terre et restent dans un état stationnaire pendant dix à onze mois, c'est-à-dire, jusqu'au printemps suivant. A cette époque, un peu avant la nouvelle floraison, ces petits cônes commencent à grossir, et prennent rapidement pres- que tout leur accroissement pendant les mois d'Avril, de Mai et de Juin; mais ils ne sont pas encore mûrs après cela; il faut qu'ils restent sur l'arbre jusqu'à la fin de l'hiver suivant, et ce n'est qu'alors qu'ils ont atteint leur complète maturité ; leur forme, en cet état, est parfaitement conique, arrondie à la base; ils ont depuis dix-huit jusqu'à trente lignes de hauteur, et leur couleur est d'un vert plus ou moins foncé, tirant sur le rouge-brun. Les écailles de chaque cône sont oblongues, renflées en leur partie supérieure et sur leur dos, en une sorte de pyramide affaissée, non épi- neuse, et dont les angles horizontaux sont seuls distincts. La forme de cette partie renflée des écailles est d'ailleurs très- variable. A la base interne de chaque écaille sont logées deux graines ovales, un peu aplaties, entourées, inférieure- ment et latéralement, d'une membrane étroite, qui se pro- longe supérieurement en une aile mince, demi- transparente et d'un brun clair. Cette aile n'est pas adhérente à la graine, elle l'embrasse seulement et peut s'en détacher avec assez de facilité. Le pin sauvage croit spontanément dans une grande par- lie de l'Europe , surtout dans le Nord et dans les pays de montagnes : il est commun en France, dans les Alpes, les Pyrénées, les Vosges; on le trouve en Bourgogne, en Au- vergne, aux lies d'Hières, etc. Il fleurit à la fin d'Avril ou au commencement de Mai dans le climat de Paris; un mois ou six semaines plus tôt dans le Midi, et seulement en Juin dans le JNord de l'Europe ou sur les montagnes élevées. Cet arbre est sujet à varier beaucoup, selon la nature du sol et 4 PIN de l'exposition. Dans un terrain un peu humide ; dans les pays du Nord, et quand il croît pressé en forêts, il s'élève ordinairement très-haut et très-droit; dans les lieux secs et arides, au contraire, dans les pays du Midi, ou quand il est planté isolé, souvent il s'élève beaucoup moins, s'éfale davan- tage, et devient même quelquefois tortu et rabougri. Ses feuilles sont aussi plus longues ou plus courtes, plus rappro- chées ou plus rares: ses cônes, enfin, outre leur grandeur et leur grosseur variables, diffèrent encore beaucoup par la forme delà partie renflée de leurs écailles, qui est tantôt presque unie et aplatie, et tantôt s'élève en forme de pyramide quadran- gulaire. I.cs différences qu'on observe dans le pin sauvage , ont engagé quelques auteurs à le diviser en trois ou quatre espèces: mais il m'a paru, après avoir examiné une grande quantité d'individus dans les jardins et les pépinières, et après avoir reçu un grand nombre d'échantillons de diverses par- ties de la France; il m'a paru, dis-je, que ces prétendues espèces ne pouvoient être admises; il est même difficile de bien caractériser les variétés, et comme cela ne présenteroit que peu d'avantage, nous renonçons à des détails qui excé- deroient les bornes de cet ouvrage. Le bois du pin sauvage est excellent pour les mâtures. Les peuples du Nord en construisent leurs maisons , en font des meubles, des traîneaux, des torches pour s'éclairer pen- dant la nuit. Son écorce extérieure est tellement légère, qu'elle peut remplacer le liège pour quelques usages , par exemple , pour soutenir sur l'eau les filets des pêcheurs. L'écorce intérieure renferme un principe muqueux et nutritif; elle sert d'aliment aux habitans de la Laponie : pétrie avec la farine de seigle , elle est employée en Suède à faire du pain. Dans le même pays, ainsi qu'en Norwége , en Pologne, en Al- lemagne, son bois est d'une grande ressource pour le chauf- fage et fournit un charbon recherché pour les forges. Supéineur au sapin pour la dureté et la solidité, ce bois est très-bon pour la charpente; on en fait des poutres, des solives, des chevrons. En Allemagne et dans quelques par- ties du Nord de la France, ses grosses branches servent à faire des palissades pour entourer les jardins et les parcs; elles fournissent aussi de très-bons échalas. Placé dans l'eau ou PIN 5 dans des lieux humides, ce bois se conserve nombre d'années sans se pourrir, aussi est-il très-propre à faire des pilotis, des petits canaux pour la conduite des eaux, et des corps de pompe. Ses usages sont donc très-multipliés. Le pin sauvage est aussi remarquable comme arbre d'agrément: dans les jar- dins paysagers, la disposition horizontale de ses rameaux, dont l'ensemble forme presque toujours une belle pyramide, le fait distinguer au milieu des autres arbres, parmi lesquels il figure par son aspect pittoresque. Pin rouge : Pinus rubra, Mill. , Dict. , n.° 3; Lois., Nouv. Duham., 5, p. 233, t. 67, fig. 1. Le pin rouge , nommé vul- gairement pn? d''Ecosse, ressemble beaucoup au pin sauvage; il forme, comme celui-ci, un grand arbre, qui a le même port et qui ne diffère que par les caractères suivans : Son bois est plus rouge ; ses feuilles sont d'un vert plus glauque ; ses cônes sont toujours disposés par verticilles de trois, quatre et même cinq; la partie saillante de leurs écailles forme une pyramide plus prononcée, à quatre angles distincts, et le losange formé par la base de la pyramide a son grand dia- mètre dans le même sens que l'axe du cône; enfin , les chatons mâles sont d'un jaune très-clair, presque blanchâtres et por- tés sur des pédicules plus longs. Cette espèce croit dans le Nord de l'Europe, et en France dans les Alpes et les Pyrénées. Elle fleurit à la même époque que le pin sauvage. Le pin d'Ecosse donne les mêmes produits que l'espèce pré- cédente. Ses racines fendues en éclats, servent de torches aux paysans écossois. Son bois est souvent employé par les Anglois pour la mâture des vaisseaux. Pin mugho : Pinus mugho, Poir. , Dict., 5, pag. 356; Lois., Nouv. Duh., 5, p. 233, t. 68. Ce pin, nommé vulgairement torche-pin, pin suffis, pincrin, ou tout simplement muglio, a le même port que le pin sauvage ; mais il en diffère par ses feuilles d'un vert plus foncé, ayant une forte odeur de téré- benthine; par ses chatons mâles qui sont blanchâtres, longs de six lignes au moins, portés sur des pédicules très-co«rts, et dont les anthères se prolongent à leur sommet en une membrane arrondie , dirigée en haut. On Pen distingue encore parce que ses cônes sont toujours d'un tiers au moins plus courts que les feuilles, et surtout parce que la partie ^ PIN supérieure de leurs écailles est renflée en une pyramide qua- drangulaire, dont les deux côtés qui regardent la pointe du cône, sont les plus longs, de sorte que cette partie saillante des écailles paroît dirigée en arrière. Le sommet de la pyra- mide est d'ailleurs muni d'une petite pointe épineuse parti- culière. Le pin mugho paroît aussi variable dans son port que le pin sauvage; quelquefois il forme un grand arbre qui s'élève bien droit; d'autres fois il reste bas, rabougri et n'atteint guère qu'à douze ou quinze pieds de hauteur. A Paris, cette espèce fleurit au mois de Mai: dans le Nord et sur les hautes mon- tagnes sa floraison est refardée. Ce pin croît en France sur les Alpes et les Pyrénées; on le trouve aussi dans plusieurs autres montagnes élevées de l'Europe. Son bois est d'une grande dureté; c'est avec lui que les Lapons font leurs arcs et les longues semelles qui leur servent à courir en glissant sur la neige. Les paysans des Alpes en font des torches qui brûlent très-bien. PxN PUMiLio ; Pinus pumilio, AValdst. , PL Hiing., 2 , p. 160, p. 149. Cette espèce est un arbrisseau plutôt qu'un arbre; elle ne s'élève qu'à six ou sept pieds : ses rameaux sont ram- pans, et ses cônes sont moitié plus petits que ceux du pin sauvage. Elle est abondante dans les Alpes de Salzbourg , de la Carniole, de la Hongrie et de la Silésie. Toutes ses par- ties sont très-résineuses ; il découle spontanément de ses jeunes cônes une résine verdàtre, très- odorante, qui donne par la distillation une huile essentielle d'une odeur péné- trante , et connue en Autriche et en Hongrie sous le nom de lalsamum carpaficum. Son bois acquiert si peu de volume que, bien qu'il soit très-dur, il est diliicile d'en tirer parti. Pin variable : Pinus variabilis , Willd. , Spec. 4, p. 488 j Lois., Nouv. Duham., 5, pag. 235, t. 69, fig. 2. Cet arbre, connu dans les différentes parties des Etats-Unis sous les noms de pin jaune, pin sapin, pin à courtes feuilles , s'élève à cinquante ou soixante pieds dans son pays natal, et son tronc acquiert de quatre à six pieds de circonférence. Ses feuilles, longues de deux à quatre pouces , sortent communément deux à deux de la même gaine; mais il n'est pas rare de les voir réunies trois à trois. Les cônes ne sont pas placés , lorsqu'ils PIN 7 naissent, à rextrémité des rameaux, maïs ils sont disposés un à un, ou opposés deux à deux, vers le milieu de la pousse de l'année; quand ils sont mûrs, leur sommet est dirigé vers la terre, et leur couleur est grisâtre. En cet élat, ils n'ont que dix-huit à vingt lignes de hauteur; leurs écailles sont sensiblement ombiliquées , et du centre de J'ombilic s'élève une petite pointe fine. Cette espèce croît naturelle- ment dans la plus grande partie des différentes contrées de l'Amérique septentrionale; on la cultive en France comme arbre d'ornement. Le bois du pin variable est solide et d'un grain très-fin, parce que les couches annuelles sont très-rapprochées les unes des autres. Comme il contient peu de résine, il n'est pas très-pesant, quoique cependant fort compacte; il n'a d'ailleurs que très -peu d'aubier. Dans les hautes Carolines et le Holstein, c'est avec le bois du pin variable que les maisons sont construites, et même recouvertes. Dans d'autres parties des Etats-Unis il est d'un grand usage pour la menui- serie et même les constructions navales. Débité en madriers et. en planches d'un pouce à deux pouces et demi d'épais- seur, il forme une branche considérable d'exportation. Pin chétif : Pinus inops , Willd., Spec. 4, p. 49*5 ; Lois., Nouv. Duham., 5 , p. 206 , t. 69 , fig. 1 . Ce pin s'élève à trente ou quarante pieds au plus , et son tronc acquiert trois à quatre pieds de circonférence; mais le plus souvent il reste au-dessous de ces dimensions. Ses feuilles sont d'un vert sombre, longues d'un à deux pouces, réunies deux à deux dans la même gaine. Ses chatons mâles sont presque sessiles, longs de quatre à cinq lignes, et les anthères sont surmontées d'une crête dilatée et entière. Les cônes sont solitaires ou tout au plus deux à deux, longs de dix-huit à trente lignes; la partie renflée de leurs écailles est peu saillante, traversée d'une ligne anguleuse, horizontale, et chargée en son milieu d'une pointe piquante. Cette espèce est originaire de l'Amé- rique septentrionale , où elle croit en général dans les terrains maigres et sablonneux; on la cultive en France dans les jardins paysagers. Pin piquant; Pinus pungens , Mich., Arb. Amer. , 1, p. 6] , t.5. Cet arbre s'élève, sur un tronc très-rameux, à quarante ou 8 PIN cinquante pieds. Ses feuilles sont épaisses, roides, longues de deux pouces à deux pouces et demi. Ses cônes, longs d'envi- ron trois pouces, sont ovoïdes, élargis à leur base , d'une cou- leur jaunâtre, sessiles, souvent réunis trois à quatre autour des rameaux. Leurs écailles sont surmontées par un mamelon très-prononcé, qui se termine en pointe recourbée en dedans. Cette espèce croît naturellement sur les monts Alleghanys des Etats-Unis d'Amérique. Pin d'Alep : Pinus Halepensis ,yvi\ld. , Sp. 4, p. 496; Lois., Nouv. Duham. , 5, pag. 238, t. 70. Cette espèce, nommée vulgairement pin de Jérusalem, est un arbre de cinquante pieds de hauteur, et qui, dans sa jeunesse , s'élève moins droit et porte ses rameaux plus étalés que la plupart des autres pins. Ses feuilles sont d'un vert foncé, très -étroites, longues de deux à trois pouces, le plus souvent deux à deux, plus rarement trois à trois dans la même gaine. Les chatons mâles sont roussàtres , longs de trois lignes , portes sur un court pédicule et disposés en grappe, environ trente ensemble; l'appendice, qui termine les anthères, est en crête arrondie, grande comparativement à la petitesse de celles-ci. Les cônes adhèrent aux rameaux par de très-forts pédoncules, et leur pointe est dirigée presque perpendiculairement vers la terre-, ils ont une forme exactement pyramidale et leur couleur est jaunâtre ou fauve. Leurs écailles sont convexes sur le dos , lisses et à peine anguleuses. Le pin d'Alep croît naturelle- ment en Syrie, en Barbarie, dans les montagnes de l'Atlas, et en France sur les côtes de Provence. On le cultive à Paris dans les jardins, mais les arbres de cette espèce qu'on y ren- contre maintenant , sont peu élevés, parce qu'ils craignent le froid plus que tous les autres pins indigènes, et que l'hiver de 1788 en a fait périr la plus grande partie. Le pin d'Alep est très -résin eux ; en Provence on en re- tire les mêmes produits qu'on extrait, dans les landes de Bordeaux, du pin maritime. Les arbres qui sont exposés au midi, sont ceux qui fournissent le plus de résine, et c'est dans les mois de Mai et de Juin qu'ils en donnent le plus abondamment. Le bois du pin d'Alep sert encore au chauf- fage et pour la menuiserie ; comme arbre d'agrément , il mérite une place dans les jardins paysagers à cause de son PIN 9 port élégant. Il croît dans les terrains les plus arides, mais il demande une bonne exposition et craint les fortes gelées. Pin lartcio : Pinus laricio , Poir. , Dict. encycl. , 5 , p. oSg ; Lois., Nouv. Duham., 6 , t. 67 , iig. 2, et 1 , 71 , p. 23g. Le pin Jaricio ou pin de Corse est un arbre d'un bel aspect, qui s'élève en pyramide régulière, et atteint à une grande hau- teur ; car il n'est pas rare de voir ces arbres, dans leur pays natal , avoir plus de cent pieds de hauteur, et on en trouve , dit-on , qui en ont jusqu'cà cent quarante et cent cinquante. Ses feuilles sont géminées, longues de cinq à sept pouces, très-menues. Les chatons mâles, au nombre de six à quinze , rarement davantage, forment une grappe courte à la base de la jeune pousse qui commence à se déveloper; leurs anthères sont terminées par une petite crête arrondie. Les cônes, or- dinairement disposés deux à deux, quelquefois trois à trois et même quatre à quatre, sont d'une forme pyramidale, un peu recourbés à leur extrémité du côté qui regarde la terre, longs de deux à trois pouces, et placés sur les rameaux dans une situation presque horizontale ; la partie renflée de leurs écailles est un peu anguleuse, convexe, chargée en son mi- lieu d'un ombilic dont le centre s'élève sovivent en pointe très-courte et un peu épineuse. Celte espèce croit sur les montagnes de l'île de Corse; on la trouve', dit-on, en Hon- grie, et ce qui paroîtra plus extraordinaire, elle croit aussi en Amérique; car je me suis assuré, par l'examen des échan- tillons du pzni/5 ruhra de M. Michaux, que cette dernière espèce, indiquée par lui comme venant dans le Canada et les Etats-Unis, ne ditféroit en aucune manière de notre pin lari- cio. On la cultive depuis plus de cinquante ans dans les jar- dins et les pépinières de Paris et de ses environs, où ses fleurs ne paroissent qu'à la lin de Mai ou au commencement de Juin. Le pin de Corse est le plus grand et le plus beau de tous nos pins indigènes, aussi les pépiniéristes l'ont-ils beaucoup mul- tiplié depuis quelques années. Sa culture ne présente aucune difiiculté, et il résiste aux plus fortes gelées du climat de Paris. I,orsqu'il a acquis une certaine élévation, il fait un très-bel effet dans les jardins paysagers. On doit regretter que son bois soit inférieur en qualité à celui du pin sauvage, car 50 PIIV SOUS beaucoup d'autres rapports il lui seroit préférable. Pendant tout le temps que la guerre maritime a rendu rare le bois de pin de Russie, surtout dans le Midi de la France, on a employé beaucoup celui du laricio , et dans l'arsenal de la marine à Toulon on en a fait et on en fait encore au- jourd'hui une grande consommation. Dans tous les derniers vaisseaux qui sont sortis des chantiers, ou qui sont encore en construction, toutes les parties qui étoient autrefois en pin sauvage ou de Russie, sont maintenant en bois de laricio. On l'emploie aussi pour les mâtures, mais en donnant plus de volume aux mâts, parce que le fil du bois de pin de Corse n'a pas autant de force et d'élasticité que celui de Russie. Le premier a encore le désavantage d'avoir beaucoup d'aubier , qu'il faut avoir soin d'enlever , parce qu'il est très-tendre, que les vers l'attaquent facilement et qu'il se pourrit prompte- ment; le cœur du bois a d'ailleurs le grain serré, compacte, et il est susceptible de durer très-longtemps. On fait avec cette dernière partie des planches faciles à travailler, et dont on se sert pour différens ouvrages de menuiserie. Dans les États-Unis d'Amérique et dans le Canada , où cet arbre, comme nous l'avons dit, porte le nom de pin rouge (pinus rubra) et quelquefois celui de pin jaune, son bois est estimé; on 1')^ emploie souvent dans les constructions navales et surtout pour le pont des vaisseaux , parce qu'il peut fournir des planches de quarante pieds de longueur sans aucun nœud. On en fait aussi des corps de pompe. C'est avec le bois de cette espèce que fut faite la mâture du Saint-Laurent , vaisseau de guerre de cinquante canons, construit à Québec par les François, il y a soixante et quelques années. Pin MARITIME; Pinus maritima, Lois., Nouv. Duham., 5, p. 240, t. 72 et 72 bis, fig. 1. Cet arbre s'élève bien droit, en formant une belle pyramide, dont les rameaux sont disposés par verticilles plus réguliers que dans beaucoup d'autres espèces. Ses feuilles sont géminées, roides, un peu piquantes, longues de huit à dix pouces, larges seulement d'une ligne à une ligne et demie. Les chatons mâles sont jaunâtres ou fauves, nombreux, réunis en une grappe serrée à la base et autour du bourgeon qui doit former la nouvelle pousse de l'année ; leurs anthères ont une crête arrondie et mem- PIN 11 braneuse. Les cônes sont d'une forme exactement pyrami- dale , roussàtres, luisans , et ils ont cinq ou six pouces de longueur, sur trente lignes de diamètre à la base. Cette es- pèce offre une variété dont les feuilles sont moins longues , dont les cônes sont moitié plus courts et beaucoup moins gros. Le pin maritime croît naturellement dans le Midi de l'Europe, dans les sables des bords de la mer et contrées adjacentes; il est commun en France, dans la Provence, le Languedoc et les Inndes de Bordeaux. La variété à petit fruit est plus ré- pandue dans l'ouest de la France qu'ailleurs; c'est elle qui croît en Bretagne, dans les sables arides des environs du Mans , et qu'on trouve mêlée avec la grande espèce dans les landes de Bordeaux. Le pin maritime fleurit au mois de Mai, dans le Nord et dans l'Ouest de la France, et dès le mois d'Avril dans les pays littoraux de la Méditerranée. Le pin maritime est originaire du Midi de l'Europe, aussi ne peut-il être cultivé dans les pays qui sont trop au Nord, et bien qu'il brave nos hivers ordinaires, un froid trop rigou- reux le feroit souffrir. Sa culture réussit parfaitement dans les provinces de la France qui sont plus méridionales que Paris. C'est ainsi que les plantations et les semis en grand qu'on a faits dans le Maine , la Bretagne , la Sologne et même dans la forêt de Fontainebleau , ont eu un plein succès. Quant à la nature du sol qu'il exige ,, les terrains calcaires ou crayeux ne peuvent lui convenir , c'est dans les sables quarzeux qu'il vient le mieux. Le pin maritime est une des espèces les plus importantes, à cause des différens produits qu'on en retire, comme téré- benthine, brai , goudron , noir de fumée. Dans les landes de Bordeaux et en Provence , où il est commun , son bois sert au chauffage et pour la charpente. On l'emploie dans farsenal de la marine à Toulon pour le doublage de toutes les em- barcations des vaisseaux et principalement pour les pilotis, ainsi que pour servir aux étais qui soutiennent les vaisseaux en construction. L'ancienne province de Guyenne est le pays de France où l'on retire le plus d'avantages du pin maritime sous le rapport de ses différens produits résineux. Nous allons exposer som- mairement comment se fait cette récolte. C'est à l'âge de 12 PITV vingt-cinq ou trente ans que les arbres ont acquis la force nécessaire pour être bons à exploiter. Le résinier (c'est le nom que l'on donne à l'ouvrier chargé de l'extraction de la résine) juge qu'un pin est bon à tailler, lorsque, se tenant debout auprès, il l'embrasse d'un de ses bras sans pouvoir apercevoir le bout de ses doigts; alors, quand la saison con- venable est arrivée, il enlève la grosse écorce de chaque arbre avec une cognée ordinaire , sans entamer le bois; en commençant rez terre et sur une surface de quatre à six pouces de large sur un pied à dix-huit pouces de hauteur. II pratique en même temps, au pied de chaque arbre et dans le corps même du tronc, une fossette ou petite auge d'environ une demi-pinte de capacité. Il fait ensuite, avec une hache dont le fer est assez étroit et légèrement creusé en gouge, à chaque arbre, une entaille d'environ six pouces de hauleur, quatre pouces de large, et assez profonde pour mettre le liber à découvert ; car le suc résineux ne coule presque que du corps ligneux et d'entre le bois et l'écorce : foutes les semaines, ou à peu près, le résinier rafraîchit les plaies en les agrandissant en hauteur et jamais en largeur, et sans jamais dépasser dix- huit pouces de hauteur dans le courant de la saison. Ces entailles, vulgairement appelées qua- res, sont prolongées les années suivantes, jusqu'à ce qu'elles aient atteint la hauteur de douze à quatorze pieds, ce qui arrive dans l'espace de sept à huit ans. Alors l'ouvrier pra- tique une nouvelle entaille au pied du même arbre ; en ayant soin qu'elle soit parallèle et presque contiguë à la première , et il la conduit de même, jusqu'à ce qu'elle ait douze à quatorze pieds de hauteur. Lorsque la seconde entaille est entière- ment faite, on en pratique une troisième, puis une qua- trième, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on ait fait le tour de l'arbre. Lorsque les arbres sont trop nombreux dans un pignada (c'est le nom qu'on donne à un bois de pins), on taille sur toutes les faces à la fois, et chaque année, à une hauteur triple des autres, tous les pins qu'on veut détruire. Cette manière s'appelle tailler à pin perdu. Ces arbres dont on a ainsi forcé la récolte de résine , sont abattus peu de temps après qu'ils sont épuisés, et on les emploie pour en retirer du goudron. Pour PIN i5 faire les entailles sur les arbres, au-dessus de la hauteur qui est naturellement à leur portée, les résiniers font usage d'es- pèces d'échelles à une seule branche , longues de quatorze à quinze pieds, et sur lesquelles ils grimpent avec autant de fa- cilité que l'homme le plus agile pourroit monter sur u^ne échelle ordinaire. Un bon ouvrier peut tailler deux à trois cents arbres en un jour. On commence la taille des pins en Mai , et on la finit en Septembre. Le suc résineux qui sort des arbres pendant ce temps, coule liquide ; il est reçu dans les petites auges prati- quées à leur pied, et qu'on vide de temps en temps. La ré- sine coule d'autant plus abondamment, qu'il fait plus chaud, et les pins les plus exposés au soleil, en fournissent plus que ceux qui sont h l'ombre. Outre la résine qui découle des in- cisions faites aux arbres, il sort encore naturellement de leur écorce des gouttes résineuses, qui se dessèchent et forment des grains que l'on emploie, au lieu d'encens, dans les églises de campagne. La matière résineuse fournie par les entailles faites au pin maritime, se distingue en deux sortes : la première, nommée barras, se lige le long des entailles; elle est blanche comme de la cire, et forme des croûtes plus ou moins épaisses. On la récolte seulement une fois à la fin de la saison, en la déta- chant avec un instrument de fer en forme de ràtissoire, et on en fait des espèces de pains de soixante à quatre- vingls livres. On nomme galipot ou résine molle, la seconde espèce de résine, qui se ramasse dans les petites fossettes, creusées à la base des entailles. Cette résine molle se récolte quatre fois dans le courant de la saison , et on la porte dans des réservoirs de la capacité d'environ cent cinquante à deux cents banques, creusés en terre et garnis de tous côtés de madriers de pin, si bien joints ensemble, que la partie la plus fluide de la résine ne puisse trouver aucune issue. La résine molle est destinée à être transformée en brai sec , en résine jaune ou à être distillée pour en obtenir l'huile essentielle. Dans tous les cas on la fait fondre, afin de la débarrasser des corps étrangers qui peuvent y être mê- lés, et on la purifie en la faisant passer à travers une couche de paille placée sur une espèce de claie. U PIN Le Irai sec se fait en ajoutant suffisante quantité de barras au galipot, pour lui donner la consistance nécessaire, et en les faisant cuire ensemble dans de grandes chaudièrea de cuivre, jusqu'à ce qu'ils le soient convenablement ; alors on coule la matière dans des moules creusés dans le sable, pour en former des pains du poids de deux cents à deux cent cinquante livres. Pour retirer l'essence de térébenthine, on distille le galipot avec de l'eau ; l'essence monte avec cette dernière, et à la fin de la distillation il reste au fond de la cucurbite une résine cuite 5 qui est une sorte de brai sec. Lorsque , au lieu de brai sec, on veut avoir de la résine jaune, on y ajoute la quan- tité de barras nécessaire. • Le goudron est une matière résineuse, liquide, noirâtre, que l'on obtient par la combustion lente et graduée du bois des vieux pins qui ont fourni la résine pendant long-temps, et qu'on réduit à cet effet en petites bûchettes. On emploie aussi les racines des pins abattus, et ce sont ces dernières qui fournissent le meilleur goudron et en plus grande abon- dance. Lorsqu'on a coupé ce bois par morceaux, on le dis- pose dans des fourneaux, dont la construction est différente selon les pays, et dont la description nous entraîneroit dans de trop longs détails. On couvre le tout de gazon et on y met le feu; la chaleur liquéfie et fait sortir, sous la forme de goudron, la résine contenue dans le bois , et par des conduits préparés exprès dans les fours, elle se rend dans des réser- voirs disposés à cet effet : on obtient en outre un charbon de bonne qualité. On retire également du goudron de la paille qui a servi à filtrer la résine, et des petits copeaux qu'on a soin de ra- masser dans les pignadas après la taille des pins. Le goudron , pour être bon , doit être plutôt brun que noir, et ne point contenir d'eau ; celui qui est trop noir est brûlé. Les fuliginosités qui se sont attachées aux pierres plates dont on ferme la bouche des fourneaux dans lesquels on fait le goudron, et celles qui sont autour des parois intérieures, forment ce qu'on appelle le noir de fumée ; mais ce qu'on en retire par ce moyen, est peu considérable et ne pourroit suffire aux divers usages qu'on fait de cette matière; c'est PIN i5 pourquoi on en fabrique une assez grande quantité à Paris et ailleurs , en faisant brûler dans des marmites de fer les petits morceaux de rebut de toutes les espèces de résine- Ces marmites étant placées au milieu de chambres bien fermées, dont les murs et le plafond sont recouverts de toile ou de papier, les morceaux de résine répandent en brûlant une fumée très-épaisse, qui s'attache, sous forme de fuligino- sités, aux papiers ou aux toiles. Lorsque la combustion est terminée, on recueille cette espèce de suie, et on l'enferme dans desbaiùls. Le noir de fumée est employé à différens usages dans les arts, et principalement pour l'encre d'imprimerie et la peinture commune. Le pin maritime n'est pas la seule espèce qu'on exploite pour le goudron et les autres résines dont nous avons parlé; on en retire également du pin sauvage, du pin Cembro , du pin Mugho, du pin d'Ecosse, d'Alep , du pin austral, etc. Le goudron est très-employé dans les ports de mer; il sert à enduire les cordages des vaisseaux, qui, par ce moyen, ne peuvent plus être pénétrés par l'eau , et durent plus long- temps. Mêlé avec une certaine quantité de braisée, on l'em- ploie pour compléter le calfatage des vaisseaux. On se sert aussi du goudron pour la médecine vétérinaire , par exemple, pour la guérison des plaies des chevaux et contre la gale des moutons. Les Anglois ont préconisé l'usage et les grandes pro- priétés de l'eau de goudron pour la guérison de plusieurs maladies , et particulièrement pour celle de la phthisie pulmo- naire. Berley, évêque irlandais, a fait un traité sur l'eau de goudron, qu'il n'hésite pas à regarder comme le plus puissant et le plus universel des remèdes. Il est aujourd'hui bien peu de médecins qui aient confiance dans ce moyen, et l'eau de goudron est à peu près tombée en désuétude. Pin finies, vulgairement Pin pignon. Pin bon. Pin cultivé : Pinus pinea, Linn., Spec. 1419; Lois., Nouv. Duham. , 5, p. 242 , t. 72 bis, fîg. 3, et t. 75. Cette espèce se reconnoft faci- lement à rétendue de sa tête, dont les branches sont étalées horizontalement, un peu relevées à leur extrémité, et forment une espèce de parasol; sa tige s'élève d'ailleurs à cinquante ou soixante pieds. Ses feuilles sont d'un vert foncé, longues de six à sept pouces, et seulement deux ensemble dans la i6 PIN même gaine. Ses chatons mâles sont jaunâti'es, disposés en grappe, au nombre de quinze à vingt ensemble, sur des ra- meaux assez grêles. Chaque chaton n'a que six lignes de lon- gueur, et ses anthères sont surmontées d'une crête arrondie et denticulée. Ses cônes sont ovoïdes , hauts d'environ quatre pouces dans leur maturité parfaite , qu'ils n'atteignent que la troisième année. La partie saillante de leurs écailles forme une espèce de pyramide raccourcie, à angles arrondis, dont le sommet est tronqué et comme ombiliqué, ou chargé d'un mamelon. La coquille ligneuse des noyaux est dure et difficile à rompre dans l'espèce vulgaire; mais elle est tendre et se casse facilement dans une variété qui n'est qu'assez rarement cultivée. Les graines sont beaucoup plus grosses que dans toutes les espèces précédentes; mais les ailes qui les entou- rent et les surmontent , sont comparativement beaucoup plus courtes. Le pin pinier croit naturellement en Italie, en Espagne , dans l'Orient , sur les côtes de Barbarie ; on le trouve aussi dans plusieurs département du Midi de la France. A Paris et dans le Nord on le cultive dans les parcs et les jar- dins paysagers. Le pin pinier présente cette particularité remarquable , que ses fruits sont trois ans à mûrir, tandis que ceux des autres espèces de pins connus parviennent en deux ans ou un peu moins à leur maturité. C'est une chose digne d'ad- miration , dit Pline {lib. XVI , cap. 26) que le pin porte à la fois un fruit qui mûrit, un autre qui ne sera mûr que l'année suivante , et un autre qui ne le sera que la troi- sième : du reste , ce seroit le cas de dire qu'on ne perd point pour attendre. Les amandes du pin pinier, connues sous le nom de pignons doux , ont une saveur agréable et analogue à celle des noisettes. En Italie, elles paroisscnt avec distinction sur les tables, et entrent dans plusieurs ra- goûts; on en fait aussi d'excellentes dragées. Elles ne sont pas moins recherchées en Provence, où on les mêle avec les raisins de Corinthe. On les employoit autrefois en médecine comme adoucissantes et nutritives. Pour les conserver long- temps dans toute leur fraîcheur , il faut avoir soin de les laisser dans leur cône; elles peuvent se garder ainsi, dit-on, pendant cinq ou six ans, sans perdre leur saveur agréable; ce qui ne manqueroît pas d'arriver au bout de peu de temps, si on les laissoit exposées à l'air libre. Les amandes que fournit l'espèce de pin pinier, cultivé en France, ont l'inconvénient d'être renfermées dans un noyau très-dur et très -difficile à casser. C'est ce qui fait qu'elles sont moins recherchées qu'en Italie, où l'on possède une va- riété déjà connue du temps de Pline , et dont le noyau se brise avec la plus grande facilité. Il seroit à désirer qu'on la multipliât en France. Mais un produit plus important du pin pinier est son bois, que l'on emploie avec succès pour la menuiserie et la char- pente : on en fait des planches, des gouttières, des corps de pompe ; on s'en sert pour le bordage des vaisseaux. Olivier, dans son Voyage dans l'empire ottoman, rapporte qu'il est le seul bois que les Turcs emploient pour la mâture de leurs vaisseaux. Le pin pinier est parfaitement acclimaté en France, il y fructifie tous les ans, et supporte les hivers les plus rigoureux du climat de Paris ; cependant il est probable qu'il n'est pas indigène. Nulle part, en effet, on ne le voit former des fo- rêts ou même des bois d'une certaine étendue; on n'en ren- contre guère que des arbres isolés et presque toujours dans le voisinage des habitations. '"r* Feuilles sortant trois à trois de la même gaine* Pin hérissé-: PzViws rigida, Willd., Sp. , 4, p. 498; Mich., Arbr. Amer., 1, pag. 88, t. 8. Les feuilles de cette espèce sont d'un vert gai, longues ordinairement de quatre à cinq pouces; mais quelquefois beaucoup plus courtes, lorsque l'arbre a cru dans un terrain très- sec : elles sortent trois ensemble de la même gaine. Ses fleurs mâles sont réunies en chatons de couleur jaunâtre, longs d'un pouce, et rapprochés en grappe au nombre de vingt à trente ensemble; leurs étamines se terminent par un prolongement arrondi , mem- braneux, d'une couleur plus foncée que le reste de l'anthère. Ses cônes , rarement solitaires , forment le plus souvent des verticilles composés de trois, quatre à cinq fruits, et quelquefois même des groupes où l'on en compte de qua- rante à soixante : ces cônes sont ovoïdes, oblongs, beaucoup 41. ^ i8 PIN plus courts que les feuilles, et ils ont leurs écailles terminées par une pointe roide et épineuse. Les graines sont petites, ovoïdes, un peu aplaties, quatre à cinq ibis plus courtes que la membrane ailée dont elles sont munies, et qui a huit à neuf lignes de hauteur. Le pin hérissé est indigène de l'Amérique septentrionale, où il est très-répandu dans la plus grande partie des Etats- Unis, et où il est connu sous les noms de pin à goudron, pin noir, pin à aubier. Dans les lieux humides, et surtout dans les marais, il s'élève jusqu'à soixante-dix et quatre-vingts pieds de hauteur, sur six à sept de circonférence; mais dans les mauvais terrains, comme dans les sables et sur les montagnes, il ne s'élève guères à plus de quinze à trente pieds. On le cultive eu France depuis environ cinquante ans ; il y en a de belles plantations à Thury , qui ont été faites par le père de M. le comte Héricart, il y a trente et quelques années. Le bois du pin hérissé. est de mauvaise qualité, aussi est- il de très-peu d'usage dans les pays où il croît naturelle- ment. Les Anglo-Américains en retiroient autrefois du gou- dron, mais aujourd'hui il n'est que peu employé sous ce rap- port. Comme arbre utile, cette espèce ne peut mériter d'être cultivée en France, beaucoup de nos pins indigènes lui sont bien préférables : dans les jardins paysagers, où l'on sacrifie presque tout à l'agrément, quelques pins hérissés ne seront pas déplacés, surtout si on les plante dans un sol humide, où ils croîtront avec beaucoup de rapidité. Pin téda : Pinus tœda , Linn., Spec. , 1419; Mich., Arbr. Amer. , 1 , p. 97, t. 9. Cette espèce s'élève, dans son pays na- tal, à soixante et quatre-vingts pieds de hauteur, sur six à neuf pieds de circonférence à sa base. Ses feuilles sont fines, d'un vert peu foncé, longues d'environ six pouces; réunies trois et quelquefois quatre ensemble dans la même gaine. Les anthères des fleurs mâles se terminent par une crête orbi- culaire, un peu plus large que l'anthère elle-même. Les cônes sont longs d'environ quatre pouces, en forme de pyramide alongée et tronquée; la partie renflée de leurs écailles est armée d'épines aiguës, dont la pointe est dirigée en dedans. Le pin téda croît naturellement dans les lieux secs et sablonneux de la Virginie et de la Caroline. On le cultive PIN 10 eu France dans quelques jardins, mais il y est encore rare. Il ne paroit pas d'ailleurs mériter d'y être très-répandu, par- ce que son bois est de mauvaise qualité, et presque en entier composé d'aubier; il produit cependant, selon M. Michaux, beaucoup de résine. En Amérique on emploie son bois à des usages secondaires, comme à chauffer les fours et à faire des planches, dont on ne se sert que pour les moindres ouvrages de menuiserie. Pin austral: Pinus australis, Mich., Arbr. Amer., i , p. 64, tab. 6. C'est un arbre qui, dans son pays natal, s'élève à soixante et soixante-dix pieds de hauteur. Ses feuilles sont d'un vert un peu foncé, grêles, longues d'un pied et plus, réunies trois ensemble dans une gaine membraneuse, longue d'environ deux pouces. Les fleurs mâles forment une grappe de chatons longs de près de deux pouces et d'une couleur tirant sur le violet. Les cônes sont longs de sept à huit pouces, et la partie saillante de leurs écailles est peu élevée, mais chargée dans son milieu d'un mamelon terminé par une petite pointe recourbée en arrière. Les graines sont sur- montées d'une aile qui a souvent plus de deux pouces de longueur, et l'amande a un goût assez agréable. Cette espèce croit naturellemeht dans les lieux secs et arides de la Vir- ginie, des Carolines, de la Géorgie et des Florides: elle est encore très-rare en France , parce que dans le climat de Paris elle ne peut pas passer l'hiver en pleine terre. Le pin austral doit être compté parmi les espèces les plus importantes; il fournit la plus grande partie de tous les prc° duits résineux employés dans les Etats-Unis, comme résine, goudron, brai, térébenthine. Son bois est très-fort , très-com- pacte, d'une grande dureté; il a peu d'aubier, et ses couches concentriques sont très-rapprochées, aussi est-il susceptible de recevoir un beau poli, et paroît être supérieur en qua- lité à celui du pin maritime et du pin sauvage. Dans les Carolines, la Géorgie, les Florides, on l'emploie pour la charpente des maisons, et il est très -estimé pour les cons- tructions navales ; aussi dans les états méridionaux ne fait -on pas usage d'autre bois pour la quille, les bordages, le pont et les mâts des vaisseaux. Débité en madriers, on l'exporte tous les ans en Angleterre et dans les colonies des Indes occidentales. PIN "'• '■ Feuilles i^éunies cinq ensemble dans la même gaine. Pin Cembro -.Pinuscemhra, Linn., Spec, 1419 • Lois., Nouv. Diiham. , 5 , p. 2/(8, t. 77 , fig. 1. Cet arbre ne s'élève le plus souvent qu'à une hauteur médiocre, et prend rarement une belle forme. Ses feuilles sont longues de deux à trois pouces, d'un vert peu foncé et un peu glauque ; elles naissent le plus communément cinq à cinq dans chaque faisceau, mais quel- quefois il n'y en a que quatre, et d'autres fois il y en a jusqu'à six. Les chatons mâles sont ovales, disposés en grappe vers le sommet des rameaux. Les cônes sont ovoïdes, longs de deux à trois pouces , d'une couleur rougeâtre , et redressés vers le ciel; la partie renflée de leurs écailles est peu saillante, arrondie, avec une dépression au sommet. Après le pin pinier, cette espèce a les plus grosses graines , et elles paroissent tout-à-fait dépourvues d'ailes; leur amande a une saveur agréable. Le pin Cembro croît naturellement sur les hautes montagnes de l'Europe et en Sibérie; on le trouve en France , dans les Alpes du Dauphiné et de la Provence, où il fleurit en Mai et Juin, et où il est connu sous les noms vulgaires d'Alviès, de Ceinbrot, d'Eoui'e et de Tinier. * Le pin Cembro est celui de tous les pins qui résiste le mieux à la rigueur des hivers. 11 vient sur les montagnes et dans les pays très -froids. Sa croissance est extrêmement lente, aussi n'acquiert- il jamais assez de volume pour fournir de fortes pièces de charpente: son bois est résineux, et d'une odeur agréable; il est tendre et facile à travailler, ce qui le fait employer par les bergers de la Suisse et du Tyrol pour différens ouvrages de sculpture, tels que de petites figures d'hommes et d'animaux. En Sibérie, le pin Cembro n'habite que les plaines; il y est très-commun , selon Gmelin , y acquiert une certaine élévation , et devient plus gros que le corps d'un homme. Il ne se plaît que dans les terrains marécageux. Les menui- siers emploient son bois pour leurs ouvrages de préférence à d'autres, parce qu'il a le grain tendre et qu'il se travaille avec facilité. Les amandes du pin Cembro, comme celles du pin pinier, PIN 21 sont agréables au goût et nourrissantes. Les hatifans des Alpes, et surtout les pâtres, les mangent comme aliment. Elles sont trés-oléagineuses , et on en retireroit de l'huile avec avantage , si elles n'avoient pas l'inconvénient d'être renfermées dans un noyau très-dur et par conséquent dif- ficile à casser. Cette huile est fort agréable, mais elle de- vient facilement rance ; en Sibérie , les riches seuls en font faire pour leur usage. Dans le même pays, les coquilles des amandes, préparées dans de l'eau-de-vie de froment, servent pour teindre en rouge. Pin de "Weimocth ou Pin du Lord : Pinus Strobiis, Linn. , Spec. 1419; Mich. , Arb. Amer., 1, pag. io3, t. 10. Cet arbre paroît être le plus grand de toutes les espèces de pins connues jusqu'à présent ; car M. Michaux en a mesuré un qui avoit cent cinquante pieds d'élévation et quatre pieds et demi de diamètre, et on en a vu , selon le même, qui, étant parvenus a la plus grande hauteur, avoient cent quatre- vingts pieds, sur dix- huit à. vingt pieds de circonférence. Ses feuilles sont fines et déliées, d'un vert un peu foncé, longues de trois à quatre pouces, réunies cinq ensemble dans une gaine commune, qui ne tarde pas à se dessécher et à tomber après leur parfait développement. Les chatons mâles, longs de six à sept lignes, forment, au nombre de douze à trente ensemble , une grappe serrée autour et à la base des jeunes rameaux; leurs anthères sont très-courtes, tout-à- fait sessiles, sans aucun appendice à leur sommet. Les fruits sont des cônes oblongs, presque cylindriques, longs de quatre à cinq pouces, pendans, portés sur des pédoncules assez longs, rarement solitaires, le plus souvent disposés, deux ou plusieurs ensemble, en une sorte de verticille; la partie saillante de leurs écailles est arrondie , plus mince que dans les autres espèces. Ces fruits ne sont qu'environ seize mois à mûrir, et leurs écailles s'entr'ouvrent pour laisser échapper les graines; dès les premiers jours d'Octobre de la seconde année; la floraison avoit eu lieu à la fin de Mai ou au com- mencement de Juin de l'année antérieure. Cet arbre est in- digène de l'Amérique septentrionale, où il est commun dans le Canada et dans le Nord des Etats-Unis. Le nom spécifique 4ju'il porte, lui vient de lord 'VN'^eimouth , qui, le premier, PIN l'a infroduit en Europe, et Ta cultivé en Angleterre. Il commence à être aujourd'hui assez répandu en France dans les parcs et les jardins paysagers ; il forme une pyramide régulière qui est d'un très-bel efFet. Les plus beaux arbres de cette espèce que j'aie vus, sont dans le jardin royal de Trianon , où ils sont plantés depuis environ cinquante ans : il y en a plusieurs, qui ont quarante - cinq à cinquante pieds de hauteur, sur cinq à six pieds de circonférence à la base. Le pin de Weimouth donne peu de résine, aussi n'est-il jamais exploité sous ce rapport ; mais ce défaut est bien compensé parles bonnes qualités de son bois. Celui-ci est peu chargé de nœuds; il a le grain très-fin, tendre et facile à travailler; il n'a que très- peu d'aubier, résiste aux injures du temps et ne se fend pas par la chaleur; mais il a l'incon- vénient de tenir mal les clous et de se gonfler dans les temps humides. La nature du sol influe d'ailleurs beaucoup sur les qualités de son bois ; celui qui est venu dans un terrain gras et humide, est toujours beaucoup plus estimé, parce que la texture de son grain est plus fine, et qu'il reçoit un plus beau poli. Dans le Nord des Etats-Unis , le pin de Weimouth est d'un «sage général pour la construction des maisons et la char- pente des grands édifices. Les diff'érentes pièces de menui- serie qui décorent les maisons, soit intérieurement, soit extérieurement, sont faites de ce bois. Plusieurs ponts con- sidérables en sont entièrement construits. On l'emploie pres- que exclusivement pour la mâture des vaisseaux dans les Etats du nord et du milieu. Le bois du pin de Weimouth est sujet à être attaqué de gros vers, qui le perforent dans tous les sens; mais si l'on a soin de le dépouiller de son écorce aussitôt qu'il est abattu , il peut rester exposé aux injures de l'air pendant trente ans et plus, sans éprouver d'altération. Ornement des contrées septentrionales, où règne un long hiver, où la nature engourdie n'est que pendant de courts espaces, ranimée par la chaleur bienfaisante de l'astre du jour, le pin se distingue par le feuillage verdoyant dont ses» rameaux sont toujours parés {Semper Jlorida pinus, Virgil,, PIN 25 Culex). Les pins et les sapins sont aussi communs dans le Nord , qu'ils sont rares vers l'équateur. C'est dans la famille des pins que se trouvent les arbres les plus élevés de la nature; le pin Laricio atteint quelquefois cent cinquante pieds de hauteur, tandis que son tronc en acquiert vingt-quatre de circonférence. Le pin de Wei- mouth, dans les Etats-Unis d'Amérique, parvient jusqu'à cent quatre-vingts pieds. UaraucariaAn Chili est encore plus ex- traordinaire, il élève sa cime à deux cent soixante pieds. Ces géans du règne végétal sont en outre remarquables par la durée de leur existence, qui est souvent de plusieurs siècles. Le pin, chez les anciens, étoit consacré à Cybèle ; un thyrse terminé par une pomme de pin ornée de rubans, étoit l'arme des prêtres de cette déesse dans les cérémonies de son culte. Selon la fable, Atys, jeune Phrygien, prêtre de Cybèle, lui avoit fait vœu de chasteté; mais il devint épris de la nymphe Sangaride, oublia son serment, et s'attira ainsi le courroux de la déesse, qui lui inspira un accès de frénésie, pendant lequel le malheureux se mutila lui-même : il alloit mettre ufi terme à ses maux et à son existence, lorsque, tou- chée de son infortune, Cybèle le changea en pin. L'origine fabuleuse du pin est encore racontée d'une autre manière, que voici. Pan et Borée étoient tous deux épris de la nymphe Pitys; Borée eut la préférence : Pan , furieux, saisit la nymphe et la jeta contre un rocher avec tant de violence, qu'elle en mourut. Affligé du malheur de son amante. Borée pria la Terre de la faire revivre sous une autre forme, et elle fut changée en un arbre que les Grecs appelèrent de son nom Pitys {7ri]vç). Le pin étoit aussi consacré à Sylvain; ce dieu est souvent représenté tenant de sa main gauche une branche de pin ornée de ses fruits. C'étoit à la lueur des éclats de pins enflammés que se célébroient chez les anciens les mystères d'Isis et de Cérès. Cette dernière s'en étoit, dit-on, servie pour diriger ses pas dans la recherche de sa fille Proserpine, qui lui avoit été ravie par le souverain des enfers. Illic accendit geminas pro lampade pinus: Hinc Cereris saoris nunc quoque tœda datur. OviD., Fast., IV. 24 PIN C'est là l'origine du surnom de tœiifera, que les poètes de l'antiquité donnent souvent au pin. Les flambeaux de pin précédoient toujours les jeunes ma- riés, lorsqu'ils emmenoient le soir leur nouvelle épouse dans leur maison. C'est de là que Tœda a été souvent employé par les poètes latins, dans un sens figuré, pour le mariage même. Si non perlœsum thalami tœdœquefuisset. ViRG., 7EDeid.,lib. IV. JVec conjiigis unquani Prœtendi tœJas , aut hœc in fœdera veni. " L'usage de s'éclairer avec ces sortes de torches a subsisté jusqu'au treizième siècle, époque de l'invention des chan- delles et des bougies, et il se maintient encore dans plusieurs contrées septentrionales parmi les habitans des montagnes. Le bois du pin Mugho est ainsi employé par les paysans des hautes montagnes du Dauphiné. Comme ce bois contient beau- coup de résine, on a pensé que ce pouvoit être l'espèce que Pline appelle Tœda, et dont il a dit .- Tœda propriè dicta, abundantior succo quam reliqua , parciore, liquidiore qiiam in pinâ , Jlammis ac lumini sacrorurn etiam grata. [ Lib. XIV, cap. lo). Malheureusement Pline est le seul auteur ancien qui en fasse mention; non-seulement Théophraste n'en dit rien, mais il emploie le mot tœda dans un autre sens. Il ne s'en sert que pour désigner une maladie des pins, qui pro- duisoit une telle surabondance de résine, que tout le bois en étoit entièrement pénétré, ce qui faisoit périr l'arbre qu'on disoit alors converti en tœda. D'ailleurs, dans le même cha- pitre, Pline assure qu'une maladie du larix est de se changer en tœda -. observons qu'il entend toujours par tœda, une es^ pèce de pin. Il est donc très-probable qu'il a mal interprété le texte de Théophraste ; c'est Popinion de M. Fée dans sa Flore de Virgile. Depuis un temps immémorial le pin est employé pour la mâture des vaisseaux. Dant utile lignum JS^avigiis pinos ViRC, Géorg., liv. H. PIN 25 Aussi les poëtes se servent-ils souvent du mot pinus pour désigner un navire, Cedet et ipse mari vector, nec nautica pinus Mutahis vierces, ViRG.,Bucol.,IV. Kolat immissis cava pinus habenis InfundiUjue salum et spunias vorat œre trident. Valer., Argon. I. On se servoit aussi du bois de pin pour la construction des bûchers destinés à brûler les morts. C'est ainsi que Virgile , nous représentant les Troyens occupés à rendre les derniers devoirs à Misène , dit, en parlant du bûcher qu'on avait dressé : Principib pinguem ^cedis et rohore secto Ingentem struxere pjram. ....... MaexA., lib. VI. Aux jeux isthmiques, une couronne de pin éfoit la récom- pense du vainqueur. Les pins ne se multiplient que de semences, mais si ce moyen de propagation est le seul dont jouissent ces arbres, du moins il est certain. Leur fécondité est prodigieuse; un seul arbre peut rapporter à vingt ans plusieurs centaines de cônes chaque année; dans un âge avancé, il en donne des milliers, et chaque cône contient depuis soixante jusqu'à cent graines, et dans quelques espèces deux à trois cents. Ajoutons en outre que ces graines sont susceptibles de con- server pendant plusieurs années leur faculté germinative, si elles restent enfermées dans leurs cônes. Ces fruits s'ouvrent naturellement et dans la plupart des espèces, c'est aux premiers jours du printemps, lorsque la douce chaleur du soleil a desséché les écailles des cônes, qu'alors elles s'écartent les unes des autres, et laissent échap- per les graines qui tombent à terre et y germent spontané- ment. Tels sont : le pin sauvage, le pin rouge, le pin chétif, la mugho, le laricio et autres; aussi faut-il avoir soin, pour prévenir la chute des graines, de recueillir les cônes un peu avant leur parfaite maturité : cette précaution n'est pas né- cessaire pour le pin maritime, le pin pinier, qui ne laissent 26 PIIV échapper leurs graines que plusieurs mois, un an, et même deux ans après leur maturité. Au reste, il n'y a point d'inconvénient à cueillir en même temps que les autres, les cônes qui ne s'ouvrent que plus tard. C'est ordinairement dans les mois de Février et de Mars que se fait la récolte; lorsqu'elle est terminée, et qu'on désire semer peu de temps après, il suffit, pour se procurer les graines, d'exposer les cônes au soleil pendant plusieurs jours, lorsqu'ils sont de ceux qui s'ouvrent facilement; mais si les écailles, trop serrées et trop adhérentes, ne permettent pas aux graines de sortir, le mieux est de tremper les cônes dans l'eau , pendant vingt-quatre heures, et de les .«exposer ensuite au soleil ou à une chaleur artificielle modérée. Cette opération se répète autant de fois que la dureté des fruits l'exige. • Dans le Midi de la France, c'est en Novembre et Décembre que se font les semis, c'est alors qu'ils réussissent le mieux; dans le Nord , la fin de Mars ou le commencement d'Avril est le temps le plus favorable. On peut cependant en faire plus tard , mais il faut alors que ce soit dans des pépinières où l'on a la facilité de suppléer par des arrosemens , aux premières pluies du printemps, qui favorisent beaucoup la germination des graines. La conduite des semis exige des soins difTérens, selon qu'on se propose d'en faire de simples pépinières, ou selon qu'on les destine à former des bois. Pour établir des pépinières, on sème les graines dans des plates-bandes bien labourées, à l'exposition du nord ou du nord- est, et si le lieu n'est pas naturellement à l'ombre , soit par un mur, soit par de grands arbres, on a soin de former des abris avec des paillassons ou des claies, afin de préserver les pins, dans leur premier âge, des ardeurs du soleil. Les graines de la plupart des pins lèvent en trente à cin- quante jours, quelquefois moins; cependant il n'est pas rare de voir des graines ne sortir de terre que la seconde année, et Duhamel dit avoir vu des semences de pin maritime ne lever qu'au bout de trois ans. Aussi, lorsqu'on a fait des se- mis de pins, et que la première année on ne voit pas paroître le plant, il ne faut point s'empresser de labourer la terre PIN 27 pour ensemencer de nouveau; il faut se contenter de faire sarcler, et attendre le printemps suivant. Les cotylédons des pins sont forts différens de ceux des autres arbres, ils se partagent en plusieurs lanières linéaires. En admettant, selon l'opinion reçue aujourd'hui, que ces végétaux sont de la grande division des plantes dicotylédones, et en supposant que leurs feuilles séminales soient au nombre de deux, chacune d'elles se partage ordinairement en cinq, quelquefois six et plus rarement en sept divisions; mais, malgré l'opinion de M. de Jussieu et de la plupart des bo- tanistes, je ne regarde pas du tout comme constant, que les pins n'aient réellement que deux cotylédons; il m'a paru au contraire, d'après l'examen attentif que j'ai fait de l'embryon du pin cembro, et de celui du pin pinier, tirés du milieu du périsperme, avant la germination, et d'après l'inspection des feuilles séminales de ce dernier, au moment où elles sortoient de terre; il m'a paru, dis-je, que les divisions des cotylédons étoient toutes parfaitement égales, et qu'au lieu d'avoir deux bases communes, comme cela devroit être, s'il n'y avoit que deux cotylédons palmés , elles partoient chacune, très-distinctement, d'un point différent de la plu- mule, dans laquelle elles laissoient même des traces, surtout avant la germination, par autant de petits sillons indiquant parfaitement le nombre des découpures. Quelque soin que j'aie pris d'ailleurs, il m'a été impossible de partager l'em- bryon en deux lobes, dont les divisions fussent naturelles, d'où je crois pouvoir conclure qu'il faudroit revenir à l'o- pinion de ceux qui avoient d'abord regardé les pins et les autres conifères comme plantes polycotylédones. Non-seulement la germination des pins diffère de celle des autres végétaux, mais toutes les espèces sont encore fort dif- férentes pendant leur jeunesse, de ce qu'elles seront par la suite. Les premières feuilles qui paroissent immédiatement après les cotylédons, sont simples, linéaires, longues d'un pouce tout au plus, garnies, en leurs bords, de dents sca- rieuses qu'on ne voit bien qu'à la loupe. Ces feuilles primor- diales sont les seules que portent les pins pendant les deux premières années de leur vie, et la troisième année, rare- pient plus tard, des feuilles d'une autre forme, réunies deux. 28 PIN trois, ou cinq ensemble dans la même gaine, et telles que les arbres doivent en porter toujours, paroissent avec la nouvelle pousse; quelquefois même on en voit à la fin de la seconde année plusieurs sortir des aisselles des primordiales. Celles-ci ne paroissent plus alors être que des stipules, et une fois que les véritables feuilles commencent à se développer, les autres , quoique continuant à paroître et à les accom- pagner, changent tellement de forme, qu'elles deviennent méconnoissables de celles qui ont existé pendant la première et la seconde année; toute la sève semble dès-lors se porter dans les feuilles, qui désormais seront les seules dont les arbres doivent être chargés. Les stipules ne prennent plus que fort peu d'accroissement, elles ne paroissent que sous la forme d'écaillés scarieuses dont les bords sont frangés, et elles ne tardent pas à tomber après le développement des feuilles. Pendant les premières années de leur existence, l'accrois- sement des pins se fait avec beaucoup de lenteur; ce n'est qu'à quatre ou cinq ans que ces arbres commencent à pous- ser avec quelque vigueur. Depuis dix ans jusqu'à cinquante, quatre-vingts et cent ans même, selon les espèces, ils sont dans toute la force de leur crue; après cela elle se ralentit par degrés, sans cependant s'arrêter entièrement ; elle con- tinue toujours, et à moins qu'un accident quelconque ne vienne briser la partie supérieure de leur tige, les arbres ne cessent de s'élever vers le ciel qu'au moment de leur mort. Quand les pins ont atteint un certain âge et qu'on les re- plante , ils reprennent difficilement. Lors donc qu'on a l'inten- tion de ne les planter qu'à cinq ou six ans, le meilleur pro- cédé pour assurer leur reprise, consiste à les changer de place d'abord tous les ans, ensuite tous les deux ans, jusqu'au moment où on les fixe à demeure. Quand les jeunes pins ont un an, on les relève de la pépinière pour les remettre dans une autre place, à la distance de six à huit pouces l'un de l'autre. Le moment favorable pour cette transplanta- tion est la fin de Mars ou le commencement d'Avril, dans le climat de Paris, parce qu'à cette époque les arbres doivent bientôt entrer en sève. Des expériences qui me sont propres m'ont aussi convaincu que la transplantation réussissoit éga- PIN 29 lenient lorsqu'on ï'effecluoit alors que la végétation vient de cesser, vers la fin d'Octobre. Il faut bien prendre garde de ne point endommager les racines, de n'en couper aucune, et surtout de ne point retrancher le sommet de la tige ; car l'accroissement des pins, et en général des autres conifères résineux, n'a lieu que par le développement du bourgeon qui termine la tige. Outre ces précautions , qui sont d'une grande importance, il faut encore avoir soin de choisir, pour transplanter ces arbres , un jour où le ciel soit couvert de nuages, et de les placer dans le même terrain et à la même exposition que la première année. Lorsque les plants ont resté un an dans leur nouvelle place, on les relève encore pour les traiter comme la pre- mière fois, si ce n'est qu'on les espace un peu davantage en les mettant à un pied l'un de l'autre : cette nouvelle planta- tion peut rester deux ans en place, au bout de ce temps les plus forts sont bons à être plantés à demeure; les autres doi- vent être relevés pour la troisième fois et replacés en terre à deux pieds de distance. Le but des pépiniéristes, par ces diverses transplantations, est d'empêcher les arbres d'étendre leurs racines, et de les forcer au contraire à former beaucoup de fibres rapprochées, qui sont bien plus favorables pour la reprise, que le pivot qui se formeroit si le plant restoit dans la place où on l'a semé. Mais ces précautions ne sont pas toujours suffisantes, et la reprise des pins n"est pas encore parfaitement assurée. Pour parer à cet inconvénient, des cultivateurs ont imaginé, lors de la seconde transplantation, de placer leurs pins dans des pots qu'ils enterrent de toute leur profondeur, et qu'ils recouvrent d'un pouce de terre, afin que les racines con- servent plus de fraîcheur. Chaque année, au printemps, ih relèvent leurs arbres, et les placent dans des pots plus grands avec de nouvelle terre; par ce moyen, 4a reprise des pins est presque certaine , et les pépiniéristes ont en outre l'avantage de pouvoir en livrer dans toutes les saisons. Lors- qu'on transplante des pins un peu âgés, comme de six à dix ans, il est bon, s'ils doivent rester quelques jours hors de terre et s'ils ne sont point dans des pots, de tremper leurs racines dans un mélange de terre franche et de bouse de 3o PIN vache délayées avec de l'eau. De cette manière, les racines seront assez bien garanties du contact de l'air, ce qui con- tribuera beaucoup à la conservation des arbres, surtout si l'on choisit, pour faire la transplantation, un jour nébuleux ainsi que je l'ai déjà recommandé. Les pins ne demandent de soin que dans les premières années de leur existence, ils n'en exigent plus aucun dès qu'ils sont plantés à demeure ; il sera seulement nécessaire de mettre des tuteurs à ceux qui se trouveront dans des expositions à être battus par les vents. Tels sont les procédés qu'il faut suivre pour former une pépinière; je vais indiquer maintenant les moyens qu'il faut employer lorsqu'on veut faire des semis considérables. On a beaucoup recommandé de labourer profondément et à plusieurs reprises la terre destinée à recevoir les semences, afin de détruire entièrement les mauvaises herbes; mais cette précaution, d'ailleurs très-dispendieuse, n'est nullement né- cessaire, et il suffit de labourer la terre à quelques pouces de profondeur. En effet, on a remarqué que les semis de pins et en général ceux de tous les arbres résineux, réus- sissent mieux dans un terrain qui n'a été labouré que super- ficiellement; parce que, plus une terre a été remuée, plus elle se dessèche facilement pendant les chaleurs de l'été, et plus les racines des jeunes arbres ont à souffrir. Ce qui peut nuire le plus aux jeunes plants, et dont on doit surtout chercher à les préserver, c'est l'ardeur exces- sive du soleil. Lorsque les jeunes pins sont placés sur la pente d'une montagne au nord, lorsque, par la nature du climat, les pluies sont fréquentes et abondantes, alors les arbres n'ont rien à craindre; mais si le terrain est en plaine, si le pays est aride et sablonneux, des abris sont nécessaires aux jeunes plants pour qu'ils ne soient pas desséchés par les rayons du 'soleil ou par Thaleine des vents brûlans. 11 est donc utile, lorsque le terrain se trouve naturellement cou- vert par des broussailles, des fougères ou des bruyères, de ne point les détruire ; et au lieu de labourer le terrain dans toute son étendue , il faut seulement creuser de quatre pieds en quatre pieds de petites fosses, et semer une douzaine de graines dans chaque trou. Mais il arrive souvent que le sol est PIN 3i entièrement découvert; dans ce cas, on mêle la graine de pin avec de l'orge ou de l'avoine, dans la proportion d'un cin- quième ou d'un sixième, et l'on sème le tout ensemble dans la saison convenable, c'est-à-dire à la fin de Mars ou dans le commencement d'Avril. Ces céréales , germant et croissant plus promptement que les graines des pins, garantissent les jeunes arbres des rayons du soleil au moment où ils sortent de terre et pendant leur âge le plus tendre. Lorsque l'époque de la récolle est arrivée, on a soin de couper seulement les épis, en prenant garde d'endommager le plant, et les chaumes qui restent sur pied, continuent à protéger les jeunes arbres de leur ombre. Dans quelques pays le genêt à balais est employé au même usage; mais un moyen bien plus avanta- geux nous est indiqué par M. Bosc. Ce savant agronome conseille de planter, dans la terre où l'on a intention de semer des pins, des rangées de topinambours, à peu près à six pieds de distance les unes des autres, dans la direction du levant au couchant, et de répandre ses graines dans les intervalles. Au rapport de M. Bosc, ce moyen d'abriter les pins est très-économique et même très-fructueux, la coupe seule des tiges des topinambours, qu'on fait en Septembre pour la nourriture des bestiaux, donne pendant trois à quatre ans un revenu peut-être supérieur à celui que tout le terrain eût produit, s'il eût été semé en céréales. Au bout de ce temps on peut arracher les racines des topinam- bours, et s'il en reste en terre quelques rejets, on ne doit pas craindre qu'ils puissent nuire au plant; ils ne tarderont pas à être étouffés par les pins, lorsque ceux-ci prendront de la force. Lorsque les graines sont semées, le terrain ne demande plus aucun soin; il faut seulement tâcher d'en écarter les oiseaux, et l'entourer de palissades ou de larges fossés pour que les bestiaux n'y puissent pénétrer. Si le semis a bien réussi, il est inutile de le ftiire labourer de nouveau, et même de le faire sarcler. Les mauvaises herbes ne nuisent pas aux jeunes plants, et elles peuvent lui être utiles par l'ombre qu'elles lui fournissent ; il n'est même pas nécessaire d'éclaircir les endroits où le plant est trop serré , car les pins croissent très-bien pressés les uns contre les autres, et 32 PIN ^ les forts finissent toujours par étouffer les plus foibles; aussi pendant les premières années peut-on se dispenser de les arracher. Mais, lorsqu'ils ont atteint l'âge de huit à dix ans, au lieu de laisser périr sur pied tous les sujets foibles et qui doivent naturellement être supprimés, il vaut mieux les couper; alors ils peuvent servir comme bois de chauffage, et dans les pays vignobles , ils fournissent des échalas de très- bonne durée. Lorsqu'on les coupe dans un âge plus avancé, et qu'ils ont cinq a six pouces de diamètre, ils peuvent être employés à faire des chevrons ou des solives. Jusqu'à vingt-cinq ans on continue de cette manière à re- trancher les pins les plus serrés; lorsqu'on est parvenu à ce terme, on n'a plus que de beaux sujets, qu'on laisse parve- nir à leur plus grand accroissement et former des bois de haute futaie. Le pin étant destiné à croître souvent sur un sol ingrat, ses feuilles lui sont d'un grand secours pour puiser dans l'atmosphère une nourriture qui compense la petite quantité de sucs alimentaires que lui fournissent ses racines. Ainsi ce feuillage toujours verdoyant, même au cœur des hivers, n'est pas un ornement futile, et il faut se garder de priver cet arbre de ses rameaux; les élaguer, les retrancher en trop grand nombre, c'est diminuer sa vigueur, et s'exposer à le faire périr. Cependant, lorsque les pins ont atteint l'âge de huit à dix ans, et qu'ils sont plantés très -serrés, on peut les élaguer, afin de pénétrer plus facilement dans la plan- tation , mais en ayant soin toutefois de ne point attaquer les branches du sommet, et de ne pas couper trop près du tronc celles que l'on retranche. C'est à l'époque où l'écoulement de la résine s'arrête, où le mouvement de la sève est suspendu , ce qui arrive vers la fin d'Octobre, que doit se faire cette opération. Tous les ans on peut continuer ainsi à élaguer les branches inférieures, jusqu'à la hauteur de six à sept pieds, en ayant soin de n'en couper qu'un étage par année : mais il est bon d'obser- ver qu'on pourroit s'éviter la peine de tailler ces arbres, et les abandonner à la nature; car, à mesure que les pins prennent de l'accroissement, les branches inférieurespérissenty parce qu'elles ne reçoivent plus assei d'air et de lumière. PIN 33 Jusqu'à ces derniers temps, on n'ëtoit que fort peu dans l'usage de greffer les pins , parce que les procédés ordinaires pour les autres genres d'arbres ne pouvoient leur être appli- qués que difficilement. On doit à M. le Baron de Tschudy , que la science a perdu en 1823, d'avoir trouvé un procédé particulier et facile pour greffer les pins avec succès, ce qui donne le moyen de transformer des espèces communes en espèces rares et précieuses. Nous allons, pour faire connoître cette sorte de greffe , à laquelle M. le Baron de Tschudy a donné le nom de greffe par immersion ou de greffe en herbe, emprunter à M. Delamarre ce qu'il en dit dans son Traité pratique de la culture des pins, dont la seconde édition vient de paroître. « 1.° Cette greffe se fait sur tous les arbres résineux d'es- « pèces analogues entre eux : ainsi , tous les pins à deux « feuilles se greffent les uns sur les autres; mais le laricio de « Corse boude sur le pin maritime, tandis qu'il devient très- « vigoureux sur le pin d'Ecosse, comme M. de L'hermina , « conservateur de la forêt de Fontainebleau , en a acquis la « preuve, en en faisant grefTer dans cette forêt plusieurs mil- n.° 9 ; Mus. Lud. TJlr. , 646 , n." 146. Coquille lisse , tubnleuse, digitifoFme ou oblongue, un peu recourbée, pellucide et membraneuse sur les bords. De l'océan Indien. Ne seroit-ce pas la P. saccata ? La P. lobée; p. lohata, Linn.; Gmel., page 3366 , n.° 10 ; Mus. Lud. Ulr., 647, n.° 147. Coquille membraneuse, nue, avec des stries longitudinales, partant d'un cordon, allant obliquement du sommet à*une échancrure qui se trouve sur le bord inférieur. Couleur jaunâtre, avec des stries pourprées. Océan Indien. Cette espèce diffère-t-elle de la P. enflée ? La P. courbe; P. incurva, Linn.; Gmel., page 5368, n." 12; PIN 71 Chemn. , Conch., 8, t. go , fig. 778. Coquille étroite, alongée, nue, carénée, courbée vers la charnière, avec des stries on- dulées, verticales. Couleur de corne claire. De l'Océan Indien. La P. BICOLORE ; P. bicolor, Linn. ; Gmel., page 3566 , n." i3 j Chemn., Conch., 8, t. 90 , lig. 780. Coquille mince, alongée, un peu infléchie sur son bord , arrondie à son extrémité supérieure, avec quelques stries dans sa longueur, et d'autres arquées perpendiculaires en arriére. Couleur jaunâtre, ra- diée de brun noirâtre. De la mer Rouge. M. de Lamarck rapporte avec doute cette espèce à sa P. en hache. La P. BRÛLÉE : P. exusta, Linn.; Gmel., page 3366, n.° 14; Chemn., Conch., 8, t. 91 , fig. 782. Coquille peu bombée, avec des stries nombreuses, pour la plupart lisses, les autres avec des écailles épineuses, canaliculées. De l'océan Indien austral. La P. TAPYRACÉE ; P. papj'racca , Chemn., Conch., 8, t. g3 , fig. 786. Coquille très-mince, fragile, côtelée dans sa longueur, arrondie en arriére. Couleur de corne, avec une tache d'un brun violacé dans le milieu. Océan Indien. La P. SANGUINE : P. sanguineà , Linn. ; Gmel., page 3067 , n." 17; Gualt. , Test., t. 79, fig. B. Coquille peu bombée, un peu courbée, à stries verticales, rares et lisses. Couleur rouge. Patrie inconnue. (De B. ) PINNE. {Foss.) On trouve à l'état fossile des espèces de ce genre dans les couches antérieures à la craie, dans celles qui sont plus nouvelles que cette dernière, mais on n'en trouve pas dans les couches supérieures de la craie des environs de Paris, malgré l'analogie de contexture du têt des Inoceramus (si communs dans ces couches) avec celui de pinnes. PiNNE nacrée; Pinna margaritacea , Lamk. , Ann. du Mus. d'hist. nat. , tom. 9, pi. 17, fig. 8. Coquille étroite, couverte de stries longitudinales, et arrondie à son bord supérieur. M. de Lamarck a annoncé que cette espèce étoit blanche, et nacrée en dedans et en dehors; mais c'est une erreur. Son têt est composé de deux parties de contexture bien différentes: 72 PIN celle qui est extérieure est brune, et les fibres en sont per- pendiculaires; l'autre placée au-dessous est nacrée, ainsi que l'intérieur de la coquille, et est composée de couches qui paroissent appliquées longitudinal enient : le dos des valves porte extérieurement une fente longitudinale. Longueur, trois pouces et demi. On trouve cette espèce dans la coucJie du calcaire grossier de Grignon , département de Seine-et-' Oise; mais on ne la rencontre jamais entière. On voit dans l'histoire naturelle de la montagne de Saint- Pierre de Maëstricht, par Faujas, pi. 22, fig. 1 et 5 , la figure de coquilles qui paroissent avoir beaucoup de rapports avec cette espèce. PiNNE SUBQUADFXVALVE : Pinua suhquadrivalvis , Lamk. , Anim. sans vert. , tom. 6 , p. 104, n.° iS ; an Pinna tetragona? Brocc. , Conch, foss. subap.; Knorr, Petrif., tab. 177, fig. 1? Sow., Min. conch. ^ tab. 3i3, fig. 1. Coquille droite, étroite, subté- tragone et portant une fissure longitudinale sur le dos des valves; elle a le têt nacré et feuilleté. On trouve cette espèce dans le Plaisantin; près de Mamers, sur la route d'Arlon à Luxembourg, et dans l'Ile de Wight en Angleterre. M. Brocchi, loc. cit., annonce que dans le Plaisantin on trouve a l'état fossile la pinna nobilis, Linn. , qui vit dans la Méditerranée, l'Adriatique et en Amérique. Pinna ajfinis , Sow, , loc. cit., même pi., fig. 2. Coquille cunéiforme, ventrue, droite, longitudinalement striée, épaissf. Longueur, cinq pouces; largeur, au bord supérieur, trois pouces et demi. Elle porte une fissure sur le dos de chaque valve. On trouve cette espèce à Bognor en Angleterre dans une couche qui, d'après les coquilles qu'elle renferme - doit dépendre du calcaire grossier. Pinna arcuata, Sow. . même pi., fig. 3. Coquille subéquila- térale , ventrue, arquée et agréablement striée. Longueur, un pouce et demi. On trouve cette pinne à Highgate près de Londres. Pinna granulata, Sow., loc. cit., pi. 5^7. Coquille large, subéquilatérale , convexe , légèrement striée , portant au centre de chaque valve une élévation longitudinale et à bord antérieur arrondi. Longueur, huit pouces; largeur, près de cinq pouces. On la trouve près de "VVeymouth. Nous croyons PIN 73 que la coquille représentée a plus de rapports avec le genre Mjtilus ou genre Modiola, qu'avec le genre Pinna. Pinna lanceolata , Sow. , loc. cit., pi. 281. Coquille alon- gée, un peu courbée, portant des stries longitudinales et une fissure sur le dos de chaque valve. Longueur, huit pouces; largeur du bord antérieur , deux pouces deux lignes. On trouve cette espèce dans une couche ochracée près de Scar- borough en Angleterre. PiNNE striée; Pinna striala , Def. On trouve aux environs de Carentan, département de la Manche, dans une couche de vase grise pétrifiée, qui , d'après sa couleur paroît dépen- dre de celle à gryphées arquées, une espèce de grande pinne qu'on ne peut se procurer que par morceaux et à laquelle j'ai donné le nom de pinne striée, attendu qu'extérieurement elle est couverte de stries longitudinales écartées et peu sail- lantes. Elle est aplatie, et portoit une fissure au milieu de chaque valve. Certaines coquilles de cette espèce avoient plus d'un pied de longueur. On trouve dans le calcaire de Caen des morceaux de co- quilles bivalves dont la contexture, la forme et l'épaisseur sont analogues à celles des pinnes ; mais, quoique nous ayons beaucoup déraisons de croire qu'il en existe dans ce calcaire, nous ne pouvons l'assurer. Dans la couche coquillière des environs de Doué en Anjou^ on trouve une espèce de ce genre qui a six pouces de lon- gueur , mais nous n'avons pu en déterminer les caractères spécifiques. On rencontre des moules intérieurs du même genre dans les carrières de Sèvres, et il est probable qu'il en existe dans toutes les couches du calcaire grossier des environs de Paris. (D. F.) PINNIGENE. {Foss.) Saussure a donné ce nom à une assez grande coquille fossile, qui paroît voisine des huîtres par ses formes générales, mais dont le têt a la structure striée des pinnes. Cette coquille a fixé l'attention des géologues dans ces dgrniers temps, parce qu'elle peut servir à faire recon- noitre la formation jurassique, partout où on en rencontre des fragmens. (Desm.) PINNIPEDE. (Ornith.) Ce nom et celui de podoptère dé- signent, dans la Zoologie analytique de M. Duméril, des pieds 74 PIN d'oiseaux dont les quatre doigts so.nt réunis dans une même membrane. ( Ch. D.) PINNIPÈDES. (Mamm.) Les phoques et les morses com- posent dans la méthode d'Illiger une petite famille sous le nom de pinnipèdes. (Desm.) PINNITE. (Foss.) C'est le nom que l'on donne aux pinnes fossiles. On l'a donné aussi, et mal à propos, aux morceaux d'Inoceramus et de Trichites que leur contexture soyeuse et analogue à celle des pinnes, avoit fait regarder comme dépen- dant de ce dernier genre. (D. F.) PINNOTHÈRE, Pinnotheres. ( Crust. ) Genre de petits crustacés décapodes brachyures, vivant dans les coquilles de moules, et que nous avons décrit à l'article Malacostracés , tome XXVllI, page 206. (Desm.) PINNOPHYLAX. (Crust.) Voyez la description du genre Pinnothère dans l'article Malacostracés. (Desm.) PINNOUX. (Bot.) Un des noms vulgaires , cités dans le Dictionnaire économique, du pied -de- lion , alchimilla vul- garis. (J.) PINNULAIRE. (Foss.) Les nageoires de poisson pétrifiées ont reçu ce nom des anciens oryctographes. (Desm.) PINNULE. (Bot.) Synonyme de foliole, feuille partielle de la feuille composée. (Mass.) PINO. (Bot.) Nom brésilien, suivant Pison, d'une espèce d'ortie, urtica œstuans. Le papayer, carica, est nommé pmo- guacu. (J.) PINOL. (Bot.) Dans la Nouvelle- Andalousie on nomme ainsi le cutcïis, jatropha curcas de Linnœus ; et son jatropha multifida est nommé pinnon ou tartara. Le même nom est donné dans le Chili à Vemlothriuni den- tatum, cité dans la Flore péruvienne. (J.) PINOLA. (Bot.) Voyez Granei.losa. (J. ) PINONCILLOS. (Bot.) Nom péruvien du curcas , jatropha curcas de Linnaeus , qui est dans la Flore du Pérou sous celui de castiglionicu On retire de cet arbre , par incision, u« suc jaunâtre, très -caustique. Ses graines sont purgatives. (J.) PINONIA. (Bot.) Genre de plantes de la famille des fou- gères, qui a des rapports avec le genre Folystichum. Il est caractérisé par sa fructification , située en dessous de la PIN 75 fronde et presque sur les bords, disposée en amas ou sores, recouverts chacun par un indusium ou membrane semblable à une capsule à deux valves, dont l'extérieure est voûtée, adhérente et ressemble à une pochette, et l'intérieure libre et operculiforme. M. Gaudichaud , auteur de ce genre, n'y ramène qu'une espèce, le pinonia splendens , fougère qui se fait remarquer par une espèce de laine dorée, épaisse, qui recouvre son stipe et ses pétioles. Le stipe s'élève en manière de tronc d'arbre et se couronne de grandes frondes trois fois décou- pées ou ailées, à frondules linéaires, lancéolées, un peu pointues, munies d'oreillettes à leur base; les dernières dé- coupures sont oblongues, obtuses, crénelées et dentées à l'extrémité; le rachis , ainsi que les veines des frondes, sont garnies de la même laine dorée qui revêt le stipe. Cette belle fougère a été découverte par M. Gaudichaud dans les îles Sandwich ; elle est représentée planche 21 de la partie botanique du Voyage de découvertes de l'Uranie. Cette figure représente une seule fronde , qui pour la grandeur et la forme rappelle complètement le poljstichum jilix mas. ' M. Gaudichaud a fait connoître en même temps que lé genre Pinonia , deux autres genres de la même famille ; savoir, le Schizoloma , qui sera mentionné à cet article, et VAdenopJiorus. L'Adenophorus est caractérisé, 1.° par les sores de forme arrondie, solitaires, presque terminaux, situés à l'extrémité des veines dilatées en manière de réceptacles; 2.° par les cap- sules, mélangées de glandes pédicellées; et 3." par l'absence de l'indusium. Il comprend trois espèces, qui se font re- marquer par leurs frondes une , deux ou trois fois ailées et couvertes de glandes en dessus comme en dessous. L'ade- nophorus tripinnatifida croît dans les îles Sandwich ; les ade- nophorus bipinnata et minuta n'ont point de patrie indiquée dans l'extrait du mémoire de M. Gaudichaud , publié dans les Annales des sciences naturelles, volume 3, page 5o8. (Lem.) PINOPHILE. (Entom.) Nom donné par Gravenhorst à un petit genre d'insectes coléoptères brachélytrcs , pour y com- prendre une espèce destaphylin de l'Amérique du noid, dont 7upiNicHi et Bois laiteux. (J.) PIJNQUIN. (Ornilh.) Le nom du pingouin, alca, est ainsi écrit dans quelques ouvrages. ( Cii. D. ) PINSAR ou PIJNSART. {Ornilh. ) Nom languedocien du pinson commun, fringilla calehs , Linn. , que l'on appelle aussi Unson. (Ch. D.) PINSEUR. {Orniih.) C'est , selon M. Guillemeau , un nom vul- gaire du pinson commun dans quelques endroits du départe- ment des Deux-Sèvres. (Ch.D.) PINSONS ET VEUVES. {Omith.) C'est aux pinsons que M. Cnvier, dans son Règne animal, tom. i, pag. 386, a restreint la dénomination latine de Fringilla, étendue par Linné et Gmelin, aux nombreuses espèces de cette grande famille, sans même les distribuer en sections. On a exposé, dans plusieurs articles de ce Dictionnaire, et notamment au mot Linottes et Chardonnerets, t. XXVI, pag. 527, les raisons qui ont déterminé à adopter la plupart des divisions de notre célèbre professeur, quoiqu'elles ne fussent pas encore établies sur des bases bien précises, mais parce qu'elles fournissoient les moyens d'appliquer un nom particulier à des groupes séparés, dont les attributs carac- téristiques pourroicnt un jour être fortifiés par de nouvelles considérations. L'on n'hésite pas, en conséquence, à isoler les pinsons, quoique M. Cuvier n'indique pour eux, comme signes distinctifs, qu'un bec un peu moins arqué que celui des moineaux, et un peu plus fort et plus long que celui des linottes; mais il falloit en même temps preridre un parti pour les Veui'es, et le prolongement excessif de quelques plumes de la queue pouvant d'autant moins être regardé comme propre à servir de caractère générique, qu'il n'existe que temporairement et chez les mâles seuls, on a cru de- voir décrire ces oiseaux à la suite des pinsons, avec lesquels ils ont beaucoup d'analogie, et se borner à en former, quant a présent, une section, sans employer pour eux le nom de Vidiia. En suivant ainsi, à leur égard, la même marche que M. Vieillot, on observera avec lui, que la pointe du bec, sans compression, est un peu aiguë chez ces divers oiseaux. PIN 11 On ne sait sur quel fondement Linné«et Gmelin ont associé les veuves aux brans, dont elles n'ont pas les caractères, et d'un autre côté, c'est à une méprise qu'elles ont dû leur nom , puisqu'elles étoient originairement appelées oiseaux de Wida ou Juida, royaume d'Afrique, où on les trouve en grand nombre, et que ce nom aura sans doute été confondu par les étrangers, avec un terme à peu prés semblable (wi- dow) qui signifie veuve en langue portugaise. 1.'* Section. Pinsons. Pinson commun : Fringilla ccelehs , Linn.; planches enlumi- nées de Buffon , n.° 64, fig. 1; de Lewin, Oiseaux de la Grande-Bretagne, tom. 3, pi. 70; de George Graves, fd. , tom. I, pi. 17; de Wolf, Oiseaux de Franconie, pi. 04. Cet oiseau qu'on trouve dans presque toutes les contrées de l'Europe, a six pouces trois ou quatre lignes de longueur, et il est un peu plus petit que le moineau ordinaire; son front est noir; le dessus, le derrière de la tête et les côtés du cou sont d'un cendré bleuâtre; le haut du dos est d'un brun marron, et le bas ainsi que le croupion est olivâtre; les joues , la gorge , le devant du cou , la poitrine et le ventre sont de couleur vineuse; on voit sur les petites cou- vertures des ailes, une grande tache blanche et une bande transversale de la même couleur sur les grandes; les rémiges sont noires et bordées de jaunâtre ; la queue de la même cou- leur, est un peu fourchue; une raie blanche s'étend oblique- ment sur le bord extérieur des pennes latérales, et il y a aussi une tache blanche sur le côté interne des plus proches ; les plumes anales sont blanchâtres; le bec est bleuâtre; l'iris de couleur noisette, et les pieds sont bruns. La femelle, dont la taille est un peu plus petite, est d'un cendré brun, avec des nuances olivâtres sur le dessus du corps, et d'un cendré blan- châtre sur les joues et les parties inférieures; les bandes sur l'aile sont d'un blanc moins clair, et la bande supérieure est moins large; le bec, d'un gris blanc en hiver, est d'un gris brun au printemps. Cette espèce éprouve des variations; tantôt elle est d'ua blanc pur, tantôt d'un blanc jaunâtre; 78 PIN quelquefois elle est «blanche autour du cou. sur les ailes. sur la queue, ou sur quelques autres parties du corps. Montbeillard ne croit pas que le mot pinson soit dérivé de son habitude de pincer jusqu'aux sang les personnes qui le tiennent ou veulent le prendre , cette habitude étant commune à beaucoup d'autres espèces; mais il pense avec Frisch, que ce mot est plutôt tiré de pincio , latinisé du nom allemand pinch , très-ressemblant au cri de l'oiseau. Quoique l'on voie des pinsons pendant tout l'hiver, des personnes soutiennent qu'une partie de ces oiseaux se retire pendant cette saison, et que l'espèce est à demi sédentaire et à demi voyageuse, surtout dans les contrées septentrionales; ce qui, au surplus, ne seroit p;is aussi extraordinaire que la supposi- tion , qu'il y auroit à cette époque une séparation partielle des sexes, et qu'un assez grand nombre de femelles se rendroient seules dans des pays plus chauds, supposition qui peut pro- venir de ce que les mâles perdent en hiver les couleurs qui les distinguent. Ces oiseaux sont presque toujours en mouvement et an- noncent des mœurs gaies. Ils vivent habituellement dans les l)ois, les vergers, et ils s'approchent en tout temps des lieux habités. En hiver surtout et à la campagne, on les voit dans les cours, prendre leur part du grain qu'on distribue aux animaux domestiques, ou qui se perd dans les fumiers ; ils s'iiabituent aussi très-facilement à ramasstr les miettes qu'on leur jette, et deviennent même plus familiers que le moineau domestique. Ils marchent sans sautiller et s'avancent avec agrément en portant la tête haute, et relevant 1; s plumes qui la couvrent en forme de huppe. Dès les premiers jours du mois de Mars, ils se dispersent dans les jardins, et pré- ludent à leur chant ordinaire, composé, suivant Frisch, de sept notes différentes en descendant , et d'une finale de deux autres notes. Outre ce chant, le mâle répète fréquemment dans les temps pluvieux , un accent plaintif, indépendant des cris assez aigus que les deux sexes font entendre m au- tomne. Dans la belle saison ils vivent plus commune. nent de petites graines, comme celles de l'épine blanche, du pavot, du millet, de la navette, du chenevis; ils piquent aussi les jeunes pousses, la salade, la moutarde, etc. PIN 79 A l'époque de l'accouplement, les mâles se disputent les femelles en se livrant àdeviolens combats. Quand ces oiseaux sont appariés, ils pratiquent sur des arbres ou arbustes, et de préférence sur des arbres fruitiers, dans les vergers et les jardins, un nid composé extérieurement de mousse de lichen, de petites racines, et intérieurement, de laine, de crin et de plantes liées ensemble avec des toiles d'araignées. On prétend que la femelle seule travaille à la construction de ce nid, qui est un des plus jolis de nos contrées, et qui, grâce à sa couleur et à l'art avec lequel il est appliqué contre les branches, est souvent très-ditïicile à apercevoir. Lewin indique un buisson d'épine blanche comme le lieu que choisit à cet effet le pinson, mais Ce ne pourroit être qu'à défaut d'endroits plus convenables. Au reste , la femelle y pond quatre ou cinq œufs, d'un b!eu foible et rougeàtre, avec quelques taches d'un brun coubur de café, qui sont figurés dans Lewin, pi. 18, n.° 2. Après quinze jours d'in- cubation, les petits naissent couverts de duvet, et ils sont d'abord nourris d'insectes et de chenilles par les père et mère, qui y joignent ensuite de petites graines d'herbes. Lorsqu'on veut élever des petits, il est convenable de les prendre dans le nid, car lorsqu'ils sont pris adultes, on les habitue difficilement à la captivité; souvent ils se laissent mourir de faim. Leur nourriture doit d'ailleurs être la même que celle des serins. C'est une quinzaine de jours seulement après qu'ils mangent seuls, qu'on les entend commencer à gazouiller et qu'on est à portée de distinguer les mâles. A cette époque on leur donne du millet, du panis, un peu de chenevis, et on renouvelle fréquemment l'eau de leur bai- gnoire. Comme on a remarqué que ces oiseaux ne chantoienf jamais mieux que lorsqu'ils avoient perdu la vue, on a imaginé de les en priver en réunissant la paupière inférieure à la supé- rieure par une cicatrice qu'on fait aux bords de ces pau- pières avec un fil de métal, rougi au feu. Avant celte opé- ration, on les accoutume à prendre leur nourriture dans l'obscurité. Les pinsons se prennent à la pipée, aux raquettes, au trébuchet et avec les filets employés pour les alouettes. C'est 8o pi^ a l'époque où ces oiseaux volent en troupes nombreuses^ et dans un temps calme, qu'on tend ce filet dans les environs des vignes, et, s'il est possible, près d'une charmille : on place deux appeaux dans l'intervalle des deux nappes. Il y a aussi un filet nommé pinsotinicre, qui consiste en un grand hallier, ou toile d'araignée, haut d'environ quatre pieds, qu'on tend ordinairement entre deux rangs de vignes. La durée de la vie des pinsons est de sept à huit ans; leur chair n'est pas bonne à manger. Pinson d Ardennes ou des montagnes ; Fringilla montifrin- gilla, Linn. Le mâle est représenté dans les planches enlu- minées de Buffon, n.° 54, fig. 2 ; dans Lewin , tom. 3, pi. 74 ; dans Donovan , tom. 4, pi. 85, et les deux sexes sont figurés dans l'Ornithologie allemande de Borkhausen , 8." cahier. Le mâle de cet oiseau, un peu plus gros que le pinson or-' dlnaire, est long de six pouces cinq à six lignes; la tête, le dessus, les côtés du cou et le haut du dos sont couverts de plumes noires avec une bordure roussàtre qui disparoit dans le temps des amours; la gorge, le devant du cou et le haut de la poitrine sont d'un roux orangé; le bas de la poitrine, les parties inférieures et le croupion sont blancs; les petites couvertures du dessus de Taiie sont d"un roux clair qui forme une assez grande tache, et qui teint aussi rextrémité des grandes; les pennes alaires sont brunes et bordées de vert en dehors; la queue est noire; le btc noi- râtre, et les pieds sont d'un brun olivâtre. La femelle a le sommet de la tête d'un roux grisâtre; une bande noirâtre lui passe au-dessus des yeux; les joues et le haut du cou sont d'un gris cendré ; le devant du cou et la poitrine sont d'un roux pâle : le dessus du dos est d'un brun cendré, et les ailes et la queue sont d'un brun noir. Comme le plu- mage de cette femelle éprouve des variations, Gmelin, La- tham et Retzius en ont fait, dans cet état, leur Fringilla lulensis. Ces oiseaux ne sont que de passage en France, et ils n'y nichent pas: on ne les y voit mêuie, en plus ou moins grand nombre, que dans le fort de l'hiver, et alors ils se mêlent aux pinsons ordinaires; mais après les grands froids, ils se retirent clans les contrées du Nord, ce qui donne lieu de PIN 81 penser que l'Allemagne ou les pays montueiix plus septen- trionaux, sont les lieux où ils se propagent. Il paroît que, dans le Luxembourg , ils construisent vers la fin d'Avril , sut les pins et les sapins , avec la mousse de ces arbres, leur nid , qu'ils garnissent en dedans de crin, de laine et de plumes, et dans lequel la femelle pond quatre à cinq œufs jaunâtres et tachetés. Les pinsons d'Ardennes qui, suivant Olina, vivent quatre à cinq ans, sont nourris en cage, de panis, de faine, de che- nevis; mais, comme en liberté ils sont trés-avides de graines de genêt, cette nourriture donne presque toujours beaucoup d'amertume à leur chair. L'histoire du pinson d'Ardennes est suivie dans Buffon , de celle du Grand montain, Fringilla laponica, Linn. Mais cet oiseau a été placé par M. Vieillot, parmi ses Passerines , et c'est aussi avec elles qu'on en trouvera la description dans ce Dictionnaire, tom. XXXVIII, pag. 40. Pinson de neige ou Niveroli.e : Fringilla ni walis , Linn., et F. australis, Lath. La longueur totale de cet oiseau est de sept pouces; il est d'un brun maillé de plus clair sur le corps et blanc en dessous; la tête est cendrée; les couver- tures des ailes et presque toutes les pennes secondaires sont blanches. Toutes les pennes latérales de la queue sont ter- minées par du noir; les deux pennes du milieu, et les ré- miges sont noires; les pieds le sont aussi en hiver, et alors le bec est jaunâtre, mais en été, le bec est noir et les pieds sont bruns. M. Temminck regarde l'oiseau indiqué par M. Koch , dans sa Zoologie de Bavière, sous le nom de Frin,'^ gilla saxatilis, comme n'étant autre qu'un individu du pin- son de neige en hiver. Ce pinson, qui habite les Alpes suisses, celles du Nord et les Pyrénées, est de passage dans d'autres pays de monta- gnes , mais on le voit bien rarement dans les plaines. U niche, dit M. Temminck, dans les crevasses des rochers, où il pond de trois à cinq œufs d'un vert clair , parsemés de taches irrégulières et de points cendrés, et il vit des semences du pin et du sapin, auxquelles le naturaliste qu'on vient de citée ajoute des plantes aquatiques et toutes sortes d'insectes. Pinson grivelb, Fringilla iliaca. Gmelin, a décrit d'après 41. fi B2 PIK Merrem , cet oiseau des États-Unis parmi les fringilles, ea lui attribuant la grosseur d'un étourneau et neuf pouces de longueur; mais Sonnini , dans Butfon , ne lui donne que six pouces et demi. Cet auteur , vu la ressemblance de l'oiseau dont il s'agit avec la grive-mauvis , tardas iliacus, Linn., pense que c'est la cause pour laquelle on lui a appli- qué l'épithète iliaca, et il lui trouve, en effet, plus de rap- ports avec les grives qu'avec les fringilles. M. Vieillot, de son côté, en le rangeant avec les pinsons, lui a donné en français, une épithéte qui rappelle ces rapports. Quoi qu'il en soit, il a le dessus du corps d'un gris brun, avec des taches plus foncées sur le dos et prenant un ton rougeâtre sur les couvertures supérieures des ailes, dont les moyennes et les grandes sont bordées de blanc sale. Tout le dessous du corps est blanc, à l'exception d'une tache brune au milieu de la poitrine, et d'autres plus petites sur les côtés; le bec est brun en dessus et de couleur de corne en dessous : les pieds sont d'un brun jaunâtre. Cet oiseau, qui fréquente les taillis, se cache le plus sou- vent dans les buissons aux endroits incultes et aquatiques. Le nom qui lui est donné à la baie d'Hudson , signifie moineau de marais, et on l'appelle moineau des déserts dans la Géor- gie, où il passe l'hiver. Le Paroare, Loxia dominieana, Lath.; et le Paroark huppé, Loxia cucullata, id., pi. 69 et 70 des Oiseaux chanteurs, sont rangés définitivement par M. Vieillot , avec les fringilles , dans la section des pinsons, et il paroît avoir été fondé à les y placer; mais ils ont été décrits avec les gros-becs dans ce Dictionnaire, tom. XIX, pag. 488. Pinson be Ténériffe, Fringilla canariensis, Vieill. Cet oi- seau, trouvé dans l'île de Ténériffe par le naturaliste Maugé, est de la taille du pinson ordinaire. La tête , les ailes et la queue sont noirs; le dessus du corps est d'un brun noirâtre, avec des liserés blancs aux couvertures des ailes; les parties infé- rieures sont d'un roux clair; le bec est noir et les pieds sont de couleur de chair. Pinson a gorge blanche; Fringilla pensjlvanica, Lath. Cette espèce, qui se trouve aux États-Unis, au Canada et à Terre- Meuve, est en double emploi dans Gmelin, sous les noms de PIN '85 fringilla alhicollis et fringilla striata. Sa faille est de cinq pouces six à huit lignes. Le dessus du corps est d'un brun roux avec des taches noires sur le dos; la gorge est blanche; les joues, le devant du cou et la poitrine sont d'un gris cendré, qui devient roux sur les côtés; les pennes des ailes et de la queue sont brunes; le bec, brun en dessus, est d'une nuance plus claire en dessous, et les pieds sont jau- nâtres. La femelle a des couleurs plus ternes. Pinson dit la Cardeline; Fringilla erythrocephala , Lath., Oiseaux chanteurs de la zone torride, pi. 28. Cette espèce, de risle-de-France, a quatre pouces trois à quatre lignes de longueur; la tête, la gorge, le croupion et les couvertures supérieures de la queue d'un rouge vif; le cou et le dos bruns; la poitrine et les parties inférieures olivâtres; le bec noir, et les pieds d'un gris rougeàtre. La femelle, dont le bec, brun en dessus est d'une nuance plus claire en dessous, a la fête, la gorge, le devant du cou et les couvertures de la queue verdâtres. Pinson worabée; Fringilla ahyssinica, Lath. Cette espèce qui se trouve en Abyssinie et au Sénégal , est figurée dans les Oiseaux chanteurs de M. Vieillot, pi. 28. Elle subit deux mues chaque année et sa couleur varie. Après la première, les joues, la nuque, la gorge, le bas de la poitrine et le haut du ventre sont d'un noir velouté; les ailes et la queue sont brunes, et le reste du plumage est de couleur jonquille. Après la deuxième, son corps est parsemé de taches brunes et grises de forme alongée. Cet oiseau a beaucoup de rap- port avec le loxia afra des Illustrations de Brown. Pinson frisé; Fringilla crispa, Lath. Cet oiseau, pliis petit que le pinson commun , et qui a été ainsi nommé parce que plusieurs des plumes du ventre et du dos sont frisées, a été apporté du Portugal en France, et l'on ignore s'il est d'Angola ou du Brésil. La tête et le cou sont noirs ; les parties supérieures et les pennes alaires et caudales sont d'un brun olivâtre; les parties inférieures sont jaunes; le bec est blanc et les pieds sont bruns. Pinson de ta Chine ou Olivette; Fringilla sinica, Linn. Cet oiseau de la Chine est long de cinq pouces. Le dessus de la tête et du corps est d'un brun olivâtre , avec une 84 PIN teinte rousse sur le dos, le croupion et les couvertures des ailes les plus proches du corps; les joues, la gorge, et le devant du cou sont d'un vert d'olive; la queue est noire, bordée de jaune et terminée de blanchâtre; la poitrine et le ventre sont d'un roux jaunâtre. Pinson a double collier; Fringilla indica, Gmel. Cette es- pèce, dont la taille est la même que celle de la précédente , se trouve dans l'Inde. Elle a un collier noir par devant et un blanc par derrière; la tête est noire; la gorge est blanche; le dessus du corps est d'un cendré brun et le dessous rous- sâtre. Les ornithologistes font encore mention d'autres pinsons j mais l'un, comme le Pinson brun, Fringilla Jlavirostris , Linn., ne paroît pas une espèce bien constante; un autre, le Pinson jaune et rouge de l'île Saint -Eustache, Fringilla Eustachii, Gmel. , n'est décrit que d'après Séba ; un troisième, le Pinson a long bec, Fringilla longirostris , Lath. , paroît à M. Vieillot de la même espèce que sa passerine à tête noire , et ces oiseaux étrangers n'ont d'ailleurs rien de re- marquable. 2.* Section. preuves. Ces oiseaux qui appartiennent, comme les moineaux et les pinsons, à la famille des fringilles, ont plus d'analogie avec les derniers par la forme du bec, et Edwards trouve que le chant est un motif de plus pour les rapprocher des pinsons, puisque la caducité des longues plumes qui ornent la queue des mâles, ne présente pas une partic.ularité suffisante pour motiver leur isolement absolu. I^ nature de ces plumes est même encore aujourd'hui un objet de discussion. En effet, tandis que Mauduyt, Gueneau de Montbeillard et M. Cuvier les regardent comme faisant partie des couvertures supé- rieures de la queue, M. Vieillot, considérant avec Brisson . que le nombre des pennes caudales des veuves est de douze chez toutes les espèces, soutient qu'à l'exception d'une seule, la veuve à épaulettes, où les six longues plumes caduques sont indépendantes de ce nombre, il n'est complet qu'en les y comprenant. Les phrases descriptives de Linné, de Gme- PIN 85 lin, de Latham, viennent à l'appui de cette assertion, puis- qu'elles qualifient de rectrices les quatre pennes qui tombent chaque année aux veuves à collier d'or, à quatre brins, dominicaine, en feu, et les deux que perd également la veuve à deux brins. Il est vrai que les plumes caduques ne sont pas implantées au même rang que les autres pennes, et qu'en général elles sont supérieures; mais elles n'en occupent pas moins le centre, et sans elles la queue seroit incomplète chez les mâles lorsqu'ils sont sous leur plumage parfait. En- fin M. Vieillot articule précisément que les quatre grandes plumes sont les pennes intermédiaires de la queue et non pas quel- ques couvertures supérieures, et que ces pennes ne diffèrent aucunement des huit autres, quand les mâles portent la li- vrée des femelles. Il ajoute que chez la veuve à deux brins, qui n'a que deux de ces longues plumes intermédiaires , .le nombre des pennes courtes et latérales est de dix. Quelque opinion qu'on embrasse sur la nature des plumes caduques, un fait non contesté est que ces plumes varient, dans les différentes espèces, par leur forme, leur nombre, leur structure et leur disposition. Les veuves mâles et femelles éprouvent annuellement deux mues, dont l'une a lieu au printemps, et l'autre cà l'automne; et après la dernière, on ne remarque presque pas de diffé- rence entre les sexes. Ces mues ne produisent en général au- cun changement apparent sur les femelles; mais Mauduyt, qui, pendant neuf ou dix ans, en a conservé chez lui une de l'espèce de la veuve au collier d'or, a observé que plus elle vieillissoit , plus son plumage ressembloit à celui du mâle en été, sans toutefois offrir Jamais les longues plumes de la queue. Toutes les espèces de veuves se trouvent en Afrique, mais on en a vu aussi en Asie, et jusqu'aux îles Philippines. Selon quelques voyageurs , le nid des veuves , construit avec du coton, auroit deux étages, dont le mâle habiteroit le su- périeur, tandis que la femelle couveroit au-dessous; mais ils ne disent pas si cette observation a été faite sur une ou plusieurs espèces. Veuve au collier d'or : Fringilla paradisea, V ieiïl. ; Emhe- riza paradisea , Linn. et Lath., pi. enl. de Buffon, n." 194 ; 86 PI]V sous l^ nom de grande veuve d'Angola, et pi. 07 et 3 S des Oiseaux chanteurs, les deux sexes. Cet oiseau dont la taille est à peu près celle du friquet, a cinq pouces et demi de longueur, et ses ailes pliées, s'étendent à environ un pouce au-delà de l'origine de la queue. Son plumage étant sujet à beaucoup de variations à raison de la double mue, il y a peu d'uniformité dans les descriptions qu'en ont données les divers auteurs. Le màle, en été, a la tête, la gorge, le de- vant du cou , le dos, les ailes et la queue noirs; le cou est ceint, par derrière, d'un demi -collier assez large, d'un jaune doré; la poitrine est orangée; le ventre et les cuisses sont blancs; le bas -ventre et les couvertures du dessous de la queue sont noirâtres; cette queue, composée de douze pennes à peu près égales^ est, suivant Gueneau de Montbeillard, re- couverte par quatre longues plumes qui naissent aussi du crou- pion , mais un peu plus haut, et ont leur plan dans une situa- tion verticale ; ces plumes, dirigées en bas, tombent à la pre- mière mue, qui a lieu au commencement de Novembre. Les deux plus longues ont environ treize pouces , elles sont noires et semblent moirées; les deux plus courtes sont renfermées entre les deux plus longues; elles ont davantage de largeur et se terminent par un filet délié comme un brin de soie. Après la première mue , le plumage de l'oiseau change entièrement et devient semblable à celui du pinson d'Ar- dennes. C'est dans ce nouvel état qu'il est peint sur la même planche de Bufibn, n.° 2; il a alors la tête variée de blanc et de noir; la poitrine, le dos, les couvertures supérieures des ailes d'un orangé terne, moucheté de noirâtre; les pennes alaires et caudales d'un brun très-foncé; le ventre et le reste du corps blancs. Les yeux sont toujours de couleur marron, le bec de couleur plombée, et les pieds de couleur de chair. Les jeunes femelles sont pendant environ trois ans de la même couleur que les mâles en mue, et, devenant après ce temps d'un brun noirâtre, elles conservent en général cette, teinte. Cette espèce est fort commune dans le royaume d'Angola; on en a reçu aussi de Mozambique. Selon M. Vieillot, il y a deux races dans cette espèce, et il les a eu toutes deux vivantes; la petite venoit du Sénégal. Le ramage du mâle, PIN 87 que Mauduyt dit être agréable, a paru un peu aigre à M. Vieillot. Le mâle commence à chanter à l'époque où les grandes plumes de la queue poussent, et il devient muet quand elles tombent. Ces oiseaux sont d'un naturel gai et familier, et on les nourrit avec du millet, de l'alpiste, du mouron, de la chicorée et autres plantes rafraîchissantes. On n'a encore pu les faire couver en France, mais peut-être les serres dans lesquelles on les tenoit n'étoient pas assez chaudes. On a lieu de penser toutefois que vingt à vingt-cinq degrés leur suffiroient. Veuve a quatre brins : Fringilla regia , Vieill. ; Emheriza ré- gla, Linn. et Lath. ; pi. enl. de BufFon, n.*" 8 , fig. 1 , pi. 34 et 35 des Oiseaux chanteurs. Cette veuve, qui est la queue- en-soie des oiseleurs, est un peu plus petite que le serin, et sa longueur totale est de douze à treize pouces. La tête , le dos , les ailes et la queue sont noirs ; le derrière de la tête, les joues, Ja gorge, le devant et le derrière du cou, la poitrine et les parties inférieures sont d'une teinte aurore; la queue est com- posée de douze pennes dont les quatre intermédiaires ont près de dix pouces de long, et dont les tiges sont dénuées de barbes jusqu'à environ deux pouces de l'extrémité, qui en est garnie; le bec et les pieds sont rouges. Quand l'oiseau est en mue, la couleur aurore devient un roux terne, et tout le plumage est v 'ié de gris et de brun par taches longitu- dinales. Ces oiseaux , vifs et gais , habitent les côtes d'Afrique ; ils ont un chant mélodieux, une forme élégante et réunissent tout ce qui peut plaire; mais il est difficile de les faire multi- plier en France, où ils exigent une température d'environ vingt-cinq degrés de chaleur, et où il conviendroit que leur volière, en forme de serre, fut plantée d'arbres toujours verts. Les mâles paroissent assez disposés à s'apparier, mais les femelles se refusent à leurs agaceries. Veuve dominicaine : Fringilla serena, Vieill.; Emheriza se- rena, Linn. et Lath. ; pi. enl. de Buffon, n.° 8, fig. 2, et pi. 36 des' Oiseaux chanteurs. Le nom qu'on a donné à cette veuve est motivé sur la couleur noire et blanche de son plu- mage. La figure de Buffon pourroit faire croire qu'elle n'a que deux plumes longues à la queue, mais l'erreur vient de 88 PI]V ce qu'on n'avoît pas remarqué que chacune de ces plume» en emboîtoit une autre, depuis son origine, et que la plume inférieure de chaque paire dépassoit la supérieure de plus d'un pouce, comme cela est rendu sensible dans la figure de M. Vieillot, peinte après les avoir séparées. C'est aussi parce que l'individu qui a servi de modèle pour les planches enluminées, étoit un jeune qui n'avoit pas encore acquis toutes ses dimensions, que les plumes caduques sont suppo- sées plus courtes chez cette espèce; car elles sont, en général, d'une longueur à peu près égale à celle des autres espèces. Ces plumes sont noires, et la même couleur règne sur la tête, le haut du dos, les pennes alaires et une partie des petites pennes caudales. La gorge, un demi- collier sur le derrière du cou, les petites et les moyennes couvertures des ailes et toutes les parties inférieures sont blancs; le bec est rouge et les pieds sont bruns. Il paroît que cette espèce est la même que la Grande veuve , Emheriza vidua, Linn., et la Veuve mouchetée, Emberiza prin- cipalis, id., dont Edwards a donné la figure, pi. 270 de ses Glanures. La femelle a le dessus de la tête et du cou, le dos et une partie des couvertures des ailes variés de roux et de noirâtre ; on voit une bande transversale blanche sur les ailes; la gorge et le devant du corps sont d'un blanc sale; les pennes cau- dales, frangées de roux en dehors, sont noires dans le mi- lieu. Ces oiseaux habitent sur la côte d'Afrique , depuis le royaume d'Angole jusqu'au cap de Bonne - Espérance , mais il n'en vient point du Sénégal. Veuve a épaulettes : FringiUa longicauda, Vieill. ; pi. enl. de Buffon , n.° 635, et pi. 39 et 40 des Oiseaux chanteurs. Cet oiseau a dix-neuf à vingt pouces de longueur du bout du bec à l'extrémité des six plumes formant sa fausse queue , et qui sont indépendantes des douze pennes caudales, bien plus courtes ; sa grosseur est à peu près celle du gros-bec. Tout le plumage est noir, à l'exception des petites couver- tures des ailes, qui sont d'un beau rouge, et des moyennes, qui sont d'un blanc pur, et forment des sortes d"épaulettes. Le bec est noir et les pieds sont bruns. Après les six mois PIN 89 pendant lesquels le mâle porte ces ornemens, sa queue n'est plus composée que des douze pennes inférieures; les plumes de la tête, d'un brun noirâtre à leur centre, sont d'un blanc roussàtre sur les côtés, et il en est de même des parties su- périeures du corps; les couvertures des ailes et les pennes alaires et caudales sont brunes; toutes les parties inférieures ont des taches brunes longitudinales, sur un fond d'un blanc sale; le bec est de couleur de corne, et les pieds sont jau- nâtres. Levaillant est entré au sujet de cet oiseau (second Voyage en Afrique, par le cap de Bonne-Espérance, tom. 2, in-4.", pag. 5o3 et suiv.), dans des détails trop curieux pour n'être pas consignés ici. Ce naturaliste observe en général : 1." que tout mâle, dans son jeune âge, a le même plumage que sa mère; 1° que beaucoup de femelles, lorsqu'elles vieillissent, prennent la livrée plus brillante de leur mâle , et la conservent le reste de leur vie, comme on peut le remarquer dans le faisan doré de la Chine; 3." que d'un autre côté, le mâle prend régulièrement, une fois par an, chez certaines espèces, le plumage de sa femelle. Il résulte des remarques particulières qui suivent ces ob- servations, que le mâle de la veuve à épaulettes perd , après les six mois que dure la saison des amours, ses épaulettes, sa queue verticale et sa couleur noire , pour prendre le costume modeste de sa compagne, c'est-à-dire les couleurs simples de l'alouette ; et que la femelle , parvenue à un cer- tain âge, et ayant perdu la faculté de se reproduire, se revêt pour toujours de l'uniforme que portoit le mâle dans les jours de ses plaisirs. Sa queue s'alonge comme celle qu'il avoit alors, et devient aussi verticale. Le même voyageur ajoute que cette espèce vit en société dans une sorte de république, et se construit des nids très- rapprochés les uns des autres; qu'ordinairement la société est composée d'à-peu-près quatre-vingts femelles auxquelles douze ou quinze mâles servent en commun. Cette polygamie et ces mœurs sont attestés par l'anglois Barrow, qui, traver- sant les mêmes contrées , y a vu trente à quarante nids ras- semblés sur une seule souche de roseaux, et qui prétend que deux mâles suËBsent à trente femelles. 9° PIN Veuve en feO : Frlngilla panayensis , Vicîll. ; Emheriza pa- najensis, Gmel. et Lath. ; pi. enl. de Buffon, 647, sous le nom de Veuve à poitrine rouge. Cet oiseau, de la grosseur de la veuve au collier d'or, que Sonnerai a trouvé dans File Panay, une des Philippines, et qu'il a fait graver dans son Voyage à la Nouvelle- Guinée, se trouve aussi au cap de Bonne-Espérance. Tout le plumage du mâle est d'un beau noir velouté, à l'exception de la plaque d'un rouge vif qu'il a au devant de la poitrine. Les quatre plumes caduques sont égales entre elles; elles vont toujours en diminuant de largeur et se terminent en pointe; sa longueur totale est de douze pouces. Veuve a deux brins, Fringilla superciliosa , Temm. Cette espèce, qui se trouve en Afrique, n'a été décrite dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle , que d'après un individu conservé dans la collection de M. Temminck. Sa longueur totale paroit être d'environ neuf pouces. Elle a sur îa tête trois bandes blanches, dont Tune passe sur chaque œil et la troisième sur le vertex; le reste de la tête et les côtés du cou sont noirs, couleur qui règne sur la poitrine, au milieu de laquelle elle forme une sorte de ceinture, et sur le manteau, les couvertures des ailes, ses pennes et le dessus de la queue; la gorge, le devant du cou, le reste de la poitrine , le ventre et les parties inférieures sont d'un blanc pur; la même couleur présente deux bandes transver- sales sur les ailes et s'étend sur une partie des pennes cau- dales et sur les deux pennes intermédiaires qui ont six pouces de longueur et qui sont étroites, à barbes décomposées et légèrement bordées de noir; le bec est d'un brun noirâtre et les pieds sont noirs. M. Vieillot a décrit et figuré, pi. 41 de ses Oiseaux chan- teurs, la Veuve chrysoptère , Fringilla Jlavoptera , dont le noir est coupé d'une manière agréable par le beau jaune qui brille sur le dos et sur la partie antérieure de ses ailes. Cet auteur dit que les quatre pennes intermédiaires de sa queue outrepassent les autres d'environ deux pouces, et sont à peu près égales entre elles; que les latérales sont dis- posées par étage et ont une largeur considérable,' relative- Pient à la taille de l'oiseau; qu'enfin les plumes de la tête PIN 9^ et du cou sont terminées carrément, et que la plupart pren- nent la forme d'une coquille quand l'oiseau les redresse. Néanmoins il ne se dissimule pas les rapports qui existent entre sa veuve chrysoptère, ïemberiza angolensis de Salerne, et le loxia macroura, ou père noir k longue queue, pi, enl. de Buffon, n.° a 83, fig. i; et, suivant M. Cuvier , dans son Règne animal, tom. i , pag. 589, ces oiseaux, qui ne diffèrent pas entre eux, ne sont point des veuves, mais des gros-becs ordinaires. Il y a aussi une identité manifeste avec le loriot à épaules Jaunes de Brown, Illustrât., pi. 11. La Veuve éteinte, Emheriza psittacea, Linn. , dont Séba, t. 1 , pi. 66 , n." 5 , a donné une figure , et que Brisson a décrite d'après lui , tom. 3 , pag. 1 47 , sous le nom de linotte à longue queue du Brésil, paroit d'autant moins authentique, qu'elle est présentée comme un oiseau d'Amérique, tandis qu'au- cune autre veuve n'existe dans cette partie du monde. (Ch. D.) PINSON D'AFRIQUE. {Omith.) L'oiseau, désigné par ce nom dans l'ouvrage de Séba, est le Pinson jaune et rouge de M. Vieillot; Fringilla Eustachii , Lath. (Desm.) PINSON D'ARTOIS. {Ornilh.) Ce nom est donné par For- tin, dans ses Ruses innocentes, au pinson d'Ardennes, /ring i7/a montifringilla, Linn. (Ch. D.) PINSON D'AUVERGNE. {Ornith.) C'est ainsi qu'en Au- vergne on appelle le bouvreuil ordinaire, loxia pyrrhula, Linn. (Ch. D.) PINSON DE BAHAMA. (Ornitli.) C'est la passerine verdi- nère de M. Vieillot , /rmgi7/a bicolor , Linn. (Ch. D.) PINSON DE BARBARIE. {Omith.) On appelle ainsi dans le département de la Sarthe, le casse-noix, cornus caryoca' tactes , Linn. (Ch. D.) PINSON DES BOIS. (Omith.) M. Vieillot dit, que ce nom est celui que portent en Lorraine les gobe-mouches noir et à collier. (Desm.) PINSON DU CAP DE BONNE- ESPÉRANCE. (Omith.) C'est le gros-bec de Coromandel, loxia capensis, Linn., pi, enl. de Buff., n." 101 , fig. 1. (Ch. D.) PINSON DE LA CAROLINE. (Omith.) L'oiseau ainsi nom- mé par Brisson, est le pinson aux yeux rouges, de Buffon , emheriza erj'thropkthalma, Linn., qui a des caractères tenant 92 PIN du pinson et du bruant, et dont M. Vieillot a fait un Touit, pipilo. (Ch. D.) PINSON CENDRÉ DES INDES. (Ornith.) C'est la linotte gris-de-fer, loxia cana, Linn. (Ch. D.) PINSON DE CHARDON. (Ornith.) Comme le chardonne- ret mange la graine du chardon, on lui a donné cette déno- mination vulgaire. ( Ch. D.) PINSON DE DANEMARCK. (Ornith.) C'est le pinson d'Ar- àennes , fringilla monlifringilla, Linn., auquel, dans certains cantons, l'on donne aussi le nom de pinson étranger. (Ch. D.) PINSON DORÉ. (Ornith.) I-a belle couleur jaune des ailes du chardonneret, lui a fait donner ce nom. (Ch. D.) PINSON D'ESPAGNE. (Ornith.) Nom vulgaire du gros-bec dans le département de la Charente. (Ch. D.) PINSON A GROS BEC. (Ornith.) Un des noms vulgaires du gros-bec, loxia coccothraustes, Linn., lequel est aussi ap- pelé gros pinson. (Ch. D.) PINSON DE LA JAMAÏQUE. (Ornith.) C'est le honana de Bnffon, fringilla jamaica, Linn. (Ch. D.) PINSON MAILLÉ. (Ornith..) Ce nom et celui de pinson mo- nolasse sont vulgairement donnés, dans le département de Loir-et-Cher, au gros-bec, loxia coccothraustes, Linn. (Ch. D.) PINSON DE MER. (Ortiith.) Le pétrel tempête, procellaria pelagica, Linn., est ainsi nommé dans Catesby. Le même oi- seau est appelé ailleurs pin-son de tempête. (Ch. D.) PINSON DE MONTAGNE. (Ornith.) Un des noms du pin- son d' Ardenn es, /rmgiZ/a montifringilla , Linn., qui est aussi appelé p/nson montain. Le grand pinson de montagne est la pas- serine grand montain de M. Vieillot. (Ch. D.) PINSON NOIR AUX YEUX ROUGES. (Ornith.) C'est le Touit de M. Vieillot, indiqué ci-dessus au mot Pinson delà Caroline. (Ch. D.) PINSON PIE DES MONTAGNES. (OrmU.) L'ortolan de neige, emberiza mVa/is, Linn., est ainsi nommé par Albin, avec l'épithète de petit. (Ch. D.) PINSON ROUGE. (Ornith.) Un des noms vulgaires du gros- bec, loxia coccothraustes , Linn. (Ch. D.) PINSON ROUGE [Petit]. (Ornith.) C'est le gros-bec brunor, loxia bicolor, Linn. (Ch. D.) PIN 95 PINSON ROUGE ET BLEU DU BRÉSIL. (Ornith.) Le grenadin, fringilla granalina , Linn. , est ainsi nommé par Edwards. (Ch. D.) PINSON ROYAL. (Ornith.) Dénomination vulgaire du gros- bec, loxia coccothraustes, Linn., dans les départemejis de la Mayenne et de la Sarthe. (Ch. D.) PINSON DE TEMPÊTE. (Ornith.) Voyez Pinson de mer. (Ch. d.) PINSON A TÊTE NOIRE ET BLANCHE. (Ornith.) C'est le tangara multicolore, fringilla zena. Linn. (Ch. D.) PINSON VARIÉ DE LA NOUVELLE- ESPAGNE. (Ornith.) C'est le touit de M. Vieillot, aussi nommé pinson de la Caro- line, et pinson noir aux yeux rouges. (Ch. D.) PINSON AU VENTRE BLEU. (Ornith.) Le bengali bleu est ainsi appelé par Edwards. (Ch. D.) PINSON DE VIRGINIE. (Ornith.) C'est, suivant M. Vieillot, sa passerine des pâturages, emleriza pecoris , Wilson, et stur' nus obscurus , Gmel. (Ch. D.) PINSONNÉE. (Ornith.) Nom d'une chasse qui se fait aux petits oiseaux. (Ch. D.) PINSONNIÈRE. (Ornith.) Un des noms vulgaires de la mésange charbonnière, parus major, Linn. ( Ch. D.) PINTADE. (Ornith.) Ce nom, qu'il ne faut pas confondre avec Peintade, genre d'oiseaux de Tordre des gallinacés, est donné, dans les relations de voyages anglois et portugais, ainsi que celui de pintado , au pétrel damier, procellaria ca- pensis , Linn. (Ch. D.) PINTADE. (Conch.) Les marchands de coquilles paroissent donner ce nom à la coquille qui fournit le plus ordinaire- ment les perles, mjtilus margaritiferus , Linn.; avicula marga- ritifera, Brug. ; Pintadina margariti/era de M. de Lamarck , mais à un état particulier, qu'ils ont désigné par la dénomi- nation de mère-perle stérile. Us le donnent également à une coquille du genre Porce- laine, Oyprœa vitellus , Linn. (De B.) PINTADINE, Meleagrina. (Conchjl.) Dénomination nou- velle que M. de Lamarck (Anim. sans vert., tome 6, part. ^•^*' P^g^ i5o) a imposée au genre Margarita, établi par M. le docteur Leach (Mélange de zooL, 1 , pi. 48) pour les 94 PIN espèces d'avicules, dont la coquille est plus arrondie , beau- coup moins ailée que dans les avicules ordinaires. Les carac- tères qu'il assigne à ce genre sont les suivans : Coquille sub- équiA'alve, arrondie presque carrément, écailleuse en dehors, à bord cardinal inférieur, droit, antérieurement sans queue; un sinus à la base postérieure des valves pour le passage du byssus; la valve gauche étant ici étroite et échancrée ; charnière linéaire, sans dents; facette du ligament margi- nale , alongée , presque extérieure , dilatée dans sa partie moyenne. Les espèces que M. de Lamarck définit dans ce genre , sont : La P. MÈRE -PERLE : Mcleagiinu margaritifera ; Mytilus inar- garitiferus , Linn. , Gmel. , page 335 i ; Encycl. méth. , pi 177 , fig. 1 — 4 , que nous avons décrite à l'article Avicule (voyez ce mot) , et qui se trouve, dit-on, dans toutes les mers des pays chauds; dans le golfe Persique , les mers de Ceilan, les mers de la Nouvelle- Hollande et dans le golfe du Mexique. M. de Lamarck rapporte à cette espèce la margarila si- nensis de M. le docteur Leach (Mélang. de zool., 1 , pi. 48) avec raison , à ce qu'il nous semble. Quant à la variété b, nous la possédons, et il est évident qu'elle diffère beaucoup trop de la mère-perle pour n'être regardée que comme une variété. La P. RADIÉE : P. radiata ; Avicularadiata , Leach (Mélang. de zool., 1 , pi. 43) ; M. margaritifera , variété b de M. de Lamarck , loc. cit., page i52. Coquille arrondie, assez bombée en des- sous, mince, très-écailleuse sur les bords: les écailles termi- nées en pointe et formant des espèces d'épines à son bord inférieur. La P. ALBiNE; M. albina, de Lamk. , loc. cit. , page i 52 , n." 2; An Riimph., Mus. , t. 47 , fîg. B ? Coquille blanche , irradiée , à peine écailleuse, avec deux oreillettes toujours bien dis- tinctes. Une variété de cette espèce, qui se trouve dans les mers de la Nouvelle-Hollande, a son têt teint de violet, ainsi que son limbe intérieur. (De B.) PINTADINE. (Foss.) On trouve dans des couches à uolites, antérieures à la craie, des coquilles bivalves qui, à quelques modifications extérieures près , ont tous les caractères des pintadines et ne peuvent être placées dans un autre genre. PIN 95 PiNTADiNE DE Caen ; Melcugrina cadomensis , Def. Coquille arrondie presque carrément, épaisse, portant quinze à seize côtes arrondies , qui forment autant de plis sur le bord des valves. Au milieu delà facette du ligament, qui présente un carré long, se trouve, comme dans les espèces à l'état vivant, un sillon qui part du sommet des valves, et va obliquement en s'élargissant jusqu'à la moitié de sa longueur; ensuite il cesse d'être oblique et vient se terminer au bord cardinal intérieur. Dans les espèces vivantes le sillon de chacune des valves se trouve rempli par une portion du ligament, qui s" est divisé dans son épaisseur et qui reste là plus épais que de chaque côté. Quelques-unes de ces coquilles fossiles portent des écailles concaves en dessous. Diamètre quelquefois six pouces, sur six lignes d'épaisseur. On trouve cette espèce dans la couche oolitique, à Maltot, à Croisilles près de Caen , à Vaucelles près de Bayeux , dans la butte Saint-Laurent près de Croinainville. PiNTADiNE pectinée; Mclcagrina pectinuta , Def. Les coquilles de cette espèce ont beaucoup de rapport avec celles de la pré- cédente; mais, quoiqu'elles soient aussi bombées, elles n'ont que quatre pouces de longueur sur trois pouces de largeur. Ces coquilles , ainsi que celles ci-dessus , sont changées en pierre, ou quelquefois en une cristallisation. PusTADiNE DOUTEUSE; Melcagrina duùia, Def. Cette espèce, dont j'ignore la patrie , est remplie de vase grise durcie , comme celle des Vaches-noires près de Honfleur. Elle n'a que douze côtes sur chaque valve. Sa forme est un peu alongée; mais, ce qui la distingue essentiellement, c'est la facette dii ligament, qui est concave en dessous.- le sillon de cette facette est très- profond et l'ouverture pour le passage du byssus est fort grande. Longueur, trois pouces et demi; largeur, deux pouces neuf lignes. (D. F.) PINTOU-ROUSSOU. (Ichthjol.) Nom nicéen de la Rous- sette. Voyez ce mot. (H. C.) PINULA. (Bot.) Fougère, citée par Mentzel et Adanson, comme ayant été mentionnée par Dioscoride. Ils la rappor- tent au trichoinanes des anciens, c'est-à-dire à cette espèce que Linnaeus a nommé asplenium Irichomanes , qu'Adanson réunit à son genre Ceterach. (Lem.) 96 PIN PINUS. (Bol.) Nom latin du genre Pin. (L. D.) PIOCHET. {Ornith.) Un des noms vulgaires du grimpe- reau commun, certhia/amiliaris , Linn., que l'on appelle aussi pionet. (Ch. D.) PIOMBINO. (Ornith.) Nom italien du marlin- pêcheur d'Europe, alcedo ispida , Linn. (Ch. D.) PION. (Ornith.) Ce nom et celui de pione, sont donnés, en Lorraine, au bouvreuil ordinaire, loxia pjrrhula, Lipn. (Ch. D.) PIONE. (Bot.) Un des noms vulgaires de la pivoine, cité dans le Dictionnaire économique. (J.) PIONET. (Ornith.) Voyez Piochet. (Ch. D.) PIOPINI. (Bot.) Nom italien des champignons déjà décrits à l'article Alberini. ( Lem. ) PIORLIN. (Ornith.) Ce nom vulgairement donné, dans le département de l'Ain, au chevalier aux pieds rouges, sco- lopax calidris, Linn., vient probablement du cri pior, que cet oiseau paroît exprimer. (Ch. D.) PIOT. (Ornith.) Un des noms anglois de la pie commune, corvus pica, Linn. Ce nom, suivant le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, est aussi donné au dindon dans le Lan- guedoc, où la dinde est appelée pioto. (Ch. D.) PIOULAIRE. (Ornith.) On appelle ainsi, dans le départe- ment de l'Aude, le canard siffleur, anas penelope , Linn.(CH.D.) PIOUMBIN. (Ornith.) Ce nom, donné, dans le Piémont, au merle d'eau ou cincle, sturnus cinclus, Linn., et turdus cinclus, hath., l'est aussi au castagneux, coljmbus minor , Gmel. (Ch.D.) PIOUQUEN. (Ornith.) Voyez, pour cet oiseau du Chili, le mot Outarde, tome XXXVll, pag. 117. (Ch.D.) PIOUROUSA. (Ornith.) L'oiseau ainsi nommé par les Pié- montois, est le pipi roux de M. Vieillot. (Ch. D.) PIOUS. (Ornith.) Nom de la sittelle ou torche-pot, sitla europœa, en Piémont. ( Ch. D. ) PIPA, Pipa. (Erpétol.) A l'exemple de Laurenli et de MM. Cuvier et Duméril, on donne aujourd'hui ce nom à un genre de reptiles batrajciens , de la famille des anoures, qu'on a démembré de tout le grand genre des grenouilles et même de celui plus restreint des crapauds. rues PIP 97 Ce genre est distingué par les caractères suivans : Corps nu, large, aplati, sans écailles ni carapace, sans ver^ ni parotides ; pattes postérieures de la loncrueur du corps seu- lement; queue nulle ; anus arrondi; doigts non armés d ongles les antérieurs libres, arrondis, égaux. A l'aide de ces notes et du tableau que nous avons pré- senté à l'article Anoures (Supplément du tome II) il sera facile de distinguer les Pipas des Grenouilles et des Rai- nettes, dont les pattes postérieures sont plus longues que le corps, et des Cravauds, qui ont les doigts antérieurs unis les uns aux autres et des parotides. (Voyez Anoures, Batra- ciens, Grenouille, Rainette et Erpétologie.) La seule espèce encore contenue dans ce genre , est le Pipa de Surinam : Pipa vulgaris , N. ; Rana pipa, Linnaeus; Rana surinamensis , Bradley. Tête large , plate , triangulaire ; yeux petits, écartés, situés en dessus et munis d'une petite pointe à leur bord supérieur; museau tronqué; une pointe au coin de chaque narine ; gueule très-fendue: lèvre infé- rieure plus courte ; chacun des doigts antérieurs terminé par trois ou quatre petites pointes; pattes postérieures en- tièrement palmées ; tympan caché sous la pt-au. Ce batracien est le plus hideux de tous les reptiles sans contredit. Long de six à huit et large de quatre à cinq pouces , il est d'une couleur sombre , olivâtre, rembrunie et parsemé de très -petits tubercules roussàtres. Sur ses cuisses et sur ses flancs on aperçoit de petites verrues, et sa peau est plissée et ridée. La femelle, qui a le dos creusé d'un grand nombre de petites cellules, est plus volumi'îeuse que le inàle. Celui-ci a un énorme larynx, fait comme une boite osseuse, triangu- laire, au dedans de laquelle sont deux os mobiles, qui peuvent fermer l'entrée des bronches. Le pipa vit dans les eaux douces de l'Amérique méridio- nale et quelquefois dans les endroits obscurs des maisons, à Cayenne et à Surinam , où on le nomme encore tedo et cu- rucu. Selon Séba et M. " Sibylle de Merian , les Nègres des co- lonies recherchent sa chair comme aliment. Il est fameux depuis long- temps par la manière dont il perpétue son espèce, et depuis M. ^de Merian, qui l'a décrit 41. 7 98 PIP en 1719, il est, sous le rapport de sa génération, devenu l'objet des recherches de Fermin , en 1776 , de Bonnet, en 177g, et, plus récemment de P. Camper et de L. Spallanzani. Il est démontré aujourd'hui que la femelle pond ses œufs à la manière des crapauds; mais que le mâle, cramponné sur elle , les féconde de sa laite , puis les place sur le dos de la mère, qui se rend à Teau , où sa peau se gonfle et forme des alvéoles arrondis, dans lesquels se logent ces œufs, poui» y éclore ensuite. Au moment de leur naissance les petits ont une queue membraneuse, avant la chute de laquelle ils ne quittent point leur cellule. Ils ont alors des pattes, et après leur sortie, la femelle, ayant détaché contre quelque corps dur l'épiderme de son dos, revient à terre. (H. C.) PI-PA. (Bot.) Le père Boym , jésuite ujissionnaire , décrit sous ce nom un fruit de Chine , d'abord vert et ensuite jaune, qui a la forme et la saveur d'une prune, et qui con- tient un seul noyau osseux. L'arbre qui le porte, a un bel aspect et se couvre de beaucoup de fleurs. (J. ) PIPAL. ( Erpét. ) Ce nom est donné au crapaud pipa par quelques auteurs. Voyez Pipa. (Desm. ) PIPAL. {Bot.) Nom indien d'une espèce de figuier, Jicus bengalensis. ( J. ) PIPARÉE, Piparea. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones , dont les fleurs n'ont pas encore été observées, que M. de Jussieii croit appartenir à la famille des violacées, offrant pour caractère essentiel : Une capsule supérieure, à trois faces, à une seule loge, à trois valves, marquées dans leur intérieur d'une ligne saillante, longitudinale, à laquelle sont attachées quelques semences tomenteuses, ayant chacune un placenta frangé. On ne connoit de ce genre que la seule espèce sui- vante. PiPARÉE DENTELÉE; Piparea dentata , Aubl. , Guian., a, Suppl., pag. 3i , tab. 386. Cette plante, d'après Aublet , est un arbris- seau de moyenne grandeur. Sa tige s'élève à quatre ou cinq pieds de haut , sur quatre ou cinq pouces de diamètre; l'écorce est roussàtre , ridée, chagrinée, âpre au toucher; le bois dur, compacte, blanchâtre; les branches sont rameuses, gar- nies de feuilles alternes, presque sessiles , fermes, vertes et luisantes en dessus, couvertes en dessous d'un duvet court et PIP 99 rotissâtre ; elles sont dentelées, ovales, terminées par une longue pointe mousse, un peu échancrées , munies à leur base de deux petites stipules longues, étroites, caduques. Les plus grandes feuilles ont sept pouces de longueur, sur trois de largeur; le calice, la corolle, les étamines et le pistil n'ont point été observés. On voit, dans l'aisselle des feuilles, des fruits sessiles» solitaires ou deux à deux, garnies de deux petites écailles à leur base. Ce fruit est une capsule de la grosseur d'une noisette, mince, fragile, ovoïde, à trois côtés, convexe , rouge , panachée de vert ; elle s'ouvre en trois valves concaves, partagées dans leur longueur par une côte inté- rieure et saillante, à laquelle sont attachées deux ou trois semences sur un placenta blanc et frangé. Ces semences sont recouvertes d'une substance cotonneuse, blanche, très-fine. Cette plante croit dans les forêts de la Guiane; elle fructifie dans l'été. ( Poir.) PIPE. {tditlvyoL) Poisson du genre des Syngnathes. (Desm.) PIPEAU. (Bot.) Nom donné à la potentille rampante dans quelques endroits, selon M. Bosc. (Lkm.) PIPEE. [Chasse.) On trouvera des détails sur les prépara- tifs q'uexige cette chasse aux oiseaux , sous les mots Bec-fins^ tome IV de ce Dictionnaire, page 226, et Glu, Gluaux, tome XIX, page 81. ( Ch. D. ) PIPELINE. (Ornith.) Il est question de cet oiseau dans le Voyage à la mer du Sud, de Fr^zier , pag. 74 et précédentes, oîi cet auteur dit qu'il a quelque ressemblance avec l'oiseau de mer appelé mauve, et dans le Voyage de Pernetty aux îles Malouines, tome 2 , page 24 , où celui- ci l'accole aux che- valiers. Les deux auteurs disent que la chair de la pipeline ou pipelienne est de très- bon goût, et Butfon observe à ce sujet, t. 9, in-4.'', page 429, que cette circonstance l'éloigné des m'auves ou mouettes, dont la chair est fort mauvaise; mais Erézier , loin d'avoir voulu donner lieu a ce genre de comparaison , a dit des pipelines ( Histoire générale des voyages, tome 14, in^^.", pag. lyô ), qu'elles ont le bec rouge, droit , long, étroit en largeur et plus en hauteur, ce qui désigne assez clairement les pies de mer, hœmatopus ostralegus, Linn., et lève, à L'égard de ces oiseaux, l'incertitude dans laquelle on paroit être resté jusqu'à présent. (Ch. D.) 100 pip PIPER. (Bot. ) Voyez Poivre. ( Lem. ) PIPER. {Ichtlvyol.) Nom anglois de la lyre , espèce de Trigle. Voyez ce mot. (PI. C.) PIPERELLA. {Bot.) Nom espagnol, donné, suivant Boc- cone, à une espèce de thym, que Linnaïus a nommée par cette raison thymus piperella. Le nom piperelUi est donné , suivant Mentzel , à la sarriette des jardins, qui est le peve- rella des Italiens. Duléchamps cife un autre piperella, qui est le groseillier noir ou cassis, ribes nigrum , et on trouve dans le Dictionnaire économique le même nom donné à la graine du vitex agnus castus. (J.) PIPÉRITÉES. {Bot. ) Nous avions placé en 1789 le genre Poivre, Piper, à la suite de la famille des urticées, comme ayant avec elle plus d'affinité qu'avec toute autre , et dans la note finale suivante, nous ajoutions que ce genre devoit être le type d'une famille nouvelle des poivres ou pipéri- tées. Quelques-uns de ses principaux caractères y étoient indiqués, ainsi que les genres qui pourroient en faire par- tie. Cette indication, un peu vague, a attiré l'attention de quelques savans, et particulièrement de MM. Kunth et De Candolle, qui ont adopté la famille; mais, en l'annonçant simplement sans la caractériser et sans déterminer tous les genres qui doivent lui être rapportés. Ces genres, ainsi que toutes les espèces de piper, ne sont peut-être pas assez con- nus, pour qu'on puisse, avec certitude, les désigner et tracer définitivement le vrai caractère général de la famille. Nous nous contenterons pour le moment de présenter les carac- tères les plus généraux et les genres qui possèdent ces carac- tères, en invitant, les voyageurs naturalistes à examiner avec soin ces végétaux vivans et en fructification , qui sont tous exotiques. On observe dans les pipéritées des chatons simples au plus rarement rameux , munis à leur base d'une petite spathe ou bractée, et couverts de fleurs sessiles ou quelquefois pédi- cellées, dont chacune a sa très-petite bractée propre, ou un point glanduleux qui en occupe la pldce. 11 n'y a ni calice ni corolle; l'ovaire simple, surmonté seulement d'un ou plusieurs stigmates, est entouré de deux ou plus rarement d'une ou de plusieurs étamines, qui partent de son support. PIP lOl Leurs filets, plus ou moins longs, sont lermincs par une an- thère arrondie , à une ou deux loges. Cet ovaire devient une coque monosperme, indéhiscente, que l'on pourroit prendre pour un simple tégument de la graine, dont elle -se détache aisément. Cette graine (attachée au fond de la coque, suivant Richard, cité par M. Kunth) contient un gros périsperme, de substance ferme, acre et aromatique, creusé à son sommet d'une petite cavité ou fossette , dans laquelle est niché un très- petit embryon, renfermé, suivant Gaerlner, dans un tégument ou sac propre, et renversé, c'est-à-dire, ayant la radicule dirigée supérieurement, et deux petits co- tylédons placés inférieurement. Les tiges sont herbacées ou ligneuses, naissant ou végé- tant sur des troncs d'arbres vivans, le long desquels elles s'élèvent en grimpant et poussant par intervalles de nou- velles racines. Leurs feuilles sont simples, alternes ou oppo- sées, marquées de veines éparscs ou de nervures longitudi- nales. Les chatons de fleurs sont axillaires aux feuilles ou quelquefois opposés à celles qui sont alternes. Les fleurs sont généralement hermaphrodites ou quelquefois diclines par avortement. Ce caractère général convient parfaitement à l'ancien genre Piper et au Peperomia de la Flore du Pérou. Dans notre ancien projet de nouvelle famille nous y ajoutions aussi le Gumiera et son congénère Misandra de Commerson , le Gnetum de Linnseus, et le Thoa d'Aublet, qu'on ne peut séparer; mais ces genres ne sont peut-être pas assez connus pour que leur affinité avec le Piper soit complètement déterminée. Ce que l'on connoit du gunnera , paroît confirmer l'analogie; mais on est incertain sur l'existence d'une enveloppe florale, re- fusée aux pipéritées, et, de plus, le gunnera est annoncé comme dioïque , comme n'ayant point les habitudes para- sites. Les gnetum sont des arbres à fleurs diclines, possédant d'ailleurs beaucoup de caractères communs avec les pipé- ritées, et l'on en dira autant du thoa, ainsi que du clarisia de la Flore du Pérou. Vottonia de M. Sprengel est connu seulement par la description de l'auteur, qui le rapproche beaucoup du piper. S'il est conservé, il faudra changer son nom, qui le fcroit confondre avec Yhottonîa de Linnaius. loa pip Le lacisfema âe Svvartz , à tige arborescente, est annoncé par lui comme voisin du gnetum; mais il n'est pas dicline comme lui, et il diffère des pipéritées par l'existence d'un calice. Richard, qui a f;.it le genre JSematospermum , dans les Actes de la Société d'histoire naturelle de Paris, publiés en 1792 , le croyoit voisin du lacistema , et Vahi affirmoit à Richard, d'après sa propre observation, que ces deux genres étoient la même plante. Cependant, suivant les descriptions, le fruit du lacistema est uniloculaire , monosperme, et celui du nematospermum est uniloculaire, trisperme ; ce qui, joint à l'existence d'un calice , éloigneroit ce dernier des pipéri- tées. Un autre genre, voisin de cette famille, est l'ascarina de Forster, qui a également un fruit monosperme et des fleurs à chatons sans calice, mais diclines, comme dans \e gnetum, et une tige également arborescente. Le morella de Loureiro, très-voisin de Vascarina, et par suite des pipéritées, diffère cependant par son fruit à deux loges monospermes. Tous ces genres doivent être de nouveau examinés sur des indi- vidus vivans, et comparés aux poivres, et c'est seulement après cet examen approfondi qu'on pourra mieux détermi- ner les affinités, et peut-être rectifier le caractère général de la famille. Nous avions indiqué primitivement l'ylrfocarpus etleCecro- pia, genres des urticées, comme ayant quelque rapport avec le poivre, surtout le dernier, qui, par ses chatons, ressemble au piper umbellatum ; mais plusieurs caractères assez impor- tans les séparent , et il en résulte seulement un point de con- tact entre les deux familles. Nous avions aussi rapproché dans des notes le salicornia du gnetum et du piper ; mais cette affinité est plus incertaine. 11 nous reste encore à parler de la place que les pipéritées doivent occuper dans l'ordre naturel. Nous les placions comme dicotylédones près des urticées, et M. De Candolle avoit adopté cette disposition; mais M. Kunth, d'après Ri- chard, les regardant comme monocotylédones, les avoit rap- pelé près des aroides. A cette autorité, d'un grand poids, nous opposerons celle de Bernard de Jussieu, qui, dans le jardin de Trianon , plaçoit le poivre parmi les dicotylédones, et qui, autant que nous pouvons nous en souvenir, disoit PIP io3 en avoir vu germer une espèce munie de ses deux lobes. On ajoutera que Gasrtner et M. Mirbel ont décrit et dessiné la graine du piper cubeba avec deux lobes bien marqués; qu'A- danson le dit textuellement dicotylédone ; que M. Fischer a vu germer trois espèces, qu'il a. certifié être dicotylédones à M. Des fontaines; que ce dernier en a aussi vu trois gfrmer de la Hiême manière, et qu'une de ces germinations a été des- sinée récemment par M. Adrien de Jussieu , mon lils. Si , de plus, le gnelum, le tiioa, le clarisia et ïascarina , qui sont des arbres évidemment dicotylédones, sont reconnus dans la suite pour devoir faire partie de la famille des pipéritées, ils aideront à les retenir parmi les dicotylédones. Mais dans celte grande classe , près de quelle famille doit-on les placer? Bernard fie Jussieu avoit mis le piper parmi les atriplicées, non loin du salicornia , probablement parce qu'il a des fleurs apétales et hermaphrodites, et Adanson lui assigne la même place. Nous l'avions laissé entre les urticées et les ameutacéefs, parce que ses fleurs sont portées sur des chatons ; que quel- ques-unes de ses espèces ont beaucoup d'affinités extérieures avec plusieurs urticées, et que parmi les genres qui parois- sent devoir lui être associés, la plupart étant diclines , on pouvoit présumer que le même caractère se retrouveroit, au moins par suite d'avortement, dans quelques pzper. Ces der- niers rappoits nous déterminent a laisser cette famille près des urticées et des amentacées, jusqu'à ce que de nouvelles observations aient fixé définitivement leur véritable place. (J.) PIPERITIS. (Bot.) Brunfels et Dodoëns nommoient ainsi lapasserage, lepidium latifolium. (J, ) PIPERIVORA. [Orniih.) WiUughby et Rai citent ce nom comme dés'gnant les toucans, rhamphastos , Linn. (Ch. D.) PIPERNO et PIPERINO. {Min.) C'est un nom qu'il faut abandonner, ne fût-ce qu'à cause de sa ressemblance presque complète avec celui de peperino, dont nous avons fait, en le traduisant en françois par peperine, le nom d'une roche d'agrégation , décrite au mot Peperino. Le piperno est, suivant M. Brocchi et la plupart des géo- gnostes italiens, une lave proprement dite, c'est-à-dire une roche de formation volcanique et qui a éprouvé une liquéfac- tion ignée. Elle est composée d'une pâte grise ou noirâtre, 104 PIP cellulaire, aride , sonore , a<;sez fragile, renfermant des grains de pyroxéne et de felspath, et des lamelles de mica dissémi- nées, qui, par leur couleur différente de celle du fond, res- semblent à des grains de poivre épars dans une pâte. Elle renferme aussi des rognons ou nodules, dont la compacité va en augmentant vers le centre. Ces deux circonstances pour- roient faire prendre cette roche pour une brèche volca- nique et pour un peperiuo , roches formées par voie d'agré- gation ; mais, en examinant de près le piperno , on voit que les parties qui le compo>ent ont été fondues dans la même masse et comme cristallisées ensemble. C'est l'opinion de M. Breislak, qui l'a établi d'après les observations qu'il a faites sur le lieu même où cette roche a coulé. C'est donc une roche à laquelle on peut donner le nom délave, en considérant son mode de formation par fusion et coulée, et qu'on peut rapporter à la téphrine ou plutôt au basîinite lavique pyroxénique , M. Breislak disant expressé- ment que le piperno de la Pianura ressemhle parfaitement à la lave basaltique la plus compacte. (Vo3'ez Lave.) Le lieu classique pour le piperno est le plateau des Ca- maldules, au nord- ouest de Naples. Cette lave en est sortie par deux cratères, celui de Soccavo et celui de Pianura: elle y est d'un gris cendré, à pores très-petites, traversée de veines et de stries de lave noirâtre. Elle renferme quelque- fois , disent Breislak. et Brocchi , des cristaux capillaires d'as- pect métallique, qui pourroient bien être, suivant ce dernier, du titane. On emploie le piperno à Naples comme pierre de construction, très-estimée par les architectes. On trouve cette même variété de basanite lavique dans l'île de Procida ; elle forme quelque partie des colonnes du quartier des soldats à Pompeia. Enfin, on la trouve aussi dans les monts Cimini , près Ronciglione , an lieu dit La Costa delVactfua di Cristo , etc. Elle est d'une couleur violâtre pâle; et toutes ressemblent plus ou moins complètement à la première décrite, c'est-à-dire à celle de la plaine des Ca- maldules. (B.) PIPÉRODENDRUM. (Bof.) Heister nommoit ainsi le schinus molle, qui est le poivrier des Espagnols, à cause du goût pi-^ quant de ses diverses parties. (Jv) pip io5 PIPERONNIE. (Malacoz.) Nom italien de la venus clonisse et de la mactre poivrée , à cause de leur goût poivré. (De B. ) PIPÉRUS. (Bot.) C'est sous ce nom qu'on désigne en Sicile, suivant Césalpin, le papjrus , plante cypéracée, qui s'élève beaucoup plus haut que le souchet , dans le genre duquel Linnœus l'avoit placé, et qui constitue maintenant le genre Papyrus. (J. ) PIPET. {Ornith.) Salerne, pag. 296, donne ce nom comme synonyme de spipola, et ce terme, qui désigne le même oi- seau que spipoletta, s'applique à la farlouse on alouette des prés, alauda pratensis, Linn.; anthus arboreus, Bechst. ; et pipi des arbres, Vieill. (Ch. D.) PIPETTE. ( Ornith. ) On donne , dans le Nouveau Diction- naire d'histoire naturelle, ce nom comme appliqué, en gé- néral, aux pipis dans le département de la Somme. (Ch. D.) PIPI; Anthus, Bechstein. (Ornith.) On a déjà dit au mot Farlouse, tome XVI, pag. igS, de ce Dictionnaire, que les oiseaux extraits par Bechstein du genre Alauda, pour en for- mer celui d'Anthus, étoient les pipis de M. Vieillot et les farlouses de M, Cuvier, nom qui auroit été préférable pou¥ ne pas exposer à confondre les pipis avec les pit-pits. Les mêmes oiseaux avoient été décrits en partie dans le tome I.'' de cet ouvrage, sous la dénomination d' Alouettes pipèles, page 5o6 et suivantes, et ils y formoient la troisième section des alouettes. On a postérieurement désigné dans le Supplé- ment du même volume, pag. 127 et suiv. , la plupart des autres espèces comprises par M. Vieillot dans son genre Pipi, et dont quelques-unes (les pipis correndera , chii et Irun) y avoient été placées d'après les descriptions fournies par Don Félix de Azara, dans son Histoire naturelle des oiseaux du Paraguay , n.°' 146, 146 et 147. On croit , en conséquence , ne devoir parler ici que des espèces décrites pour la première fois, par M. Vieillot, sous les noms de Richard , rousset , austral, et leucophrjs , après avoir exposé les caractères par lui assignés au genre, et qui consistent dans un bec glabre à sa base, grêle, en alêne, droit, avec les bords un peu rentrant vers le milieu; une échancrure à l'extrémité de la mandibule su- périeure, qui est un peu plus longue que l'inférieure; des io6 PIP narines un peu ovales et légèrement couvertes par une inem- hrane; une langue cartilagineuse et fourchue à sa pointe j les extérieurs des trois doigts de devant réunis à leur origine; l'ongle du doigt postérieur crochu , et de la longueur du pouce chez les uns, plus long que ce doigt, presque droit, très- grêle et très-aigu chez les autres; point de penne bâtarde aux ailes, dont les trois premières rémiges sont les plus longues; les deux premières pennes secondaires alongées et dont la su- périeure atteint presque le bout de la première des pennes primaires; les intermédiaires échancrées à leur extrémité; la queue un peu fourchue et plus courte que l'aile. Les deux premières d"es quatre espèces ci -dessus indiquées sont rangées, p^tr M. Vieillot, dans sa première section, caractérisée par Vonglc du pouce presque droit et plus Long que le doigt. Le Pipi Kich akd , Anthus Richardi , a été consacré, par M. Vieillot, à M. Richard, de Lunéville , qui lui en a commu- niqué deux individus. L'auteur ajoute que M. Jules de La- motte, d'Abbeville, en conserve un troisième individu dans sa collection; mais il reconnoît que l'espèce, très - rare ♦n France, a plusieurs rapports avec le bst , sjyl\>ia massi- liensis , Lath. ; et la pivote ortolane, sjlvia maculata , id. , cir- constances qui sembleroient annoncer qu'elle auroit besoin d'être examinée ultérieurement. Quoi qu'il en soit, elle est décrite dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle comme ayant six pouces six lignes de longueur totale , et étant de la grosseur de Talouette lulu. Le bec est long de sept lignes; les tarses ont treize lignes et demie; le doigt inter- médiaire avec l'ongle a onze lignes; l'extérieur, sept lignes; Tintérieur, six lignes et demie; le pouce, cinq lignes; l'ongle postérieur, sept lignes; la queue, deux pouces huit lignes; les ailes ont trois pouces six lignes ; les trois premières ré- miges sont égales et les plus longues de toutes; une penne secondaire est de leur longueur. Cet oiseau a le dessus de la tête tacheté de brun , sur un fond blanchâtre ; les paupières blanches , les plumes des oreilles roussàtres ; on voit un trait noir au bas des joues ; la gorge et le devant du cou sont blancs et ombrés de roux ; le haut de la poitrine et les flancs sont tachetés de brun sur un PIP i'7 fond roussàtre; le dessus du corps présente aussi des taches brunes; les petites couvertures des ailes sont noirâtres et en- tourées de blanc ; leuis pennes sont brunes; la queue, égale- ment brune, est un peu fourchue; les deux premières pennes de chaque cAté sont blanches avec une bordure d'un bru a clair sur les barbes internes; la plus extérieure de ces deux jiennes a la tige blanche; cette tige est brune sur la seconde; les autres pennes sont bordées en dehors d'un roux qui de- vient presque blanc sur les bords des deux intermédiaires. Le cri de ces individus, qui ont toujours été vus seuls, a paru très-fort pour un si petit oiseau, et il n'étoit pas toujours le même. Le Pipi rousset, Anthus rufulus, Vieill. , est le plus petit du genre ; il n'a qu'environ cinq pouces de longueur totale. Cette espèce, qui vient du Bengale, se trouve au Muséum de Paris. Le dessus du corps ofFre des teintes brunes et fauves, dont les dernières occupent le bord des plumes. Le dessous est d'un roux clair qui blanchit sur le ventre , et est parsemé de taches brunes sur le bas du cou et la poitrine; les pennes alaires et caudales sont noirâtres, avec une bordure roussàtre. Le bec, brun en dessus, est jaunâtre en dessous; le tarse est verdàtre. Les deux autres espèces appartiennent à la seconde sec- tion, caractérisée par l'ongle du pouce arqué, et pas plus long que le doigt; ce sont les suivantes. Pipt AUSTRAT. ; Anthus australis , Vieill. Cet oiseau, rapporté des Terres australes, et qui se trouve, comme le précédent, au Muséum d'histoire naturelle , est plus fort que le pipi des arbres, et a environ six pouces et demi de longueur totalt- ; son bec, brun en dessus et à la pointe, est jaunâtre en des- sous. Le dessus de la tête est tacheté de brun foncé et de roussàtre: la gorge est d'un blanc pur, et l'on voit sur ses côtés un demi -collier de la même couleur; le devant du cou et la poitrine sont d'un blanc roussàtre , avec des taches brunes; les couvertures supérieures et les pennes des aile-- sont noirâtres et bordées de roussàtre; la première penne caudale est bianche, excepté sur le bord de ses barbes in- ternes; la seconde est coupée vers le milieu par un trait Iqn^ gitudinal brun ; le reste est noir. io8 pip Pin LEucoPHRYs ; Anlhus leucophrjys ,'Vieï\L Cet oiseau , d'une taille un peu supérieure à celle du pipi austral , et dont le bec est plus alongé et plus robuste, se trouve au cap de Bonne-Espérance et fait partie de la collection du Muséum de Paris. Le dessus du corps est d'un gris rembruni et tacheté de noirâtre sur la tête; le dessous est d'un blanc terne, avec quelques taches longitudinales brunâtres sur le devant du cou et sur la poitrine; les ailes et la queue sont brunes; les premières rémiges sont bordées extérieurement de noir, et la première penne caudale est d'un blanc terne. Le bec, brun en'dessus, est jaunâtre en dessous, et les pieds sont de cou- leur de chair. (Ch. D. ) PIPILE. [Ornith,) Cet oiseau est l'yacou pipile, penelopç pipile et cumanensis , Lath.; et crax pipile et cumanensis , Jacq. (Ch. D.) PIPILO. (Ornith.) Nom latin donné par M. Vieillot à son genre Touit. ( Ch. D.) PIPIO et MORT DE FROID. [Bot.) Selon Paulet on donne ces noms, dans le Périgord , à la grande coulemelle, aga- ricus procerus, Fers. Voyez à l'article Fonge. (Lem.) PIPIRI. {Ornith.) Ce liom a été donné, d'après son cri, à «n tyran d'Amérique, qu'on appelle aussi titiri. (Ch. D.) PIPISCAU. [Ornith.) Voyez Pifixcau- (Desm.) PIPISO. (Bot.) Sous ce nom péruvien est désignée dans les dessins de plantes, faits au Pérou par Joseph de Jussieu , une espèce de cantue à feuilles de chêne, que nous a\ioiis nommée canlua quercifolia. Elle se retrouve dans les herbiers rapportés par M. Bonpland. (J.) PIPISTRELLE. (Mamm.) Nom d'une espèce de chauve-souris du genre ^Vespertilion, G. (Voyez ce mot.) Ce nom est tiré de l'italien p/p(5fre//o. (F. C.) PIPIT. (Ornith.) Voyez Pit-Pit. (Ch. D.) PIPIXCAU. (Ornith.) Nom mexicain d'une mouette citée par Fcrnandez, chap. 89, et appliqué à la mouette rieuse de cette contrée, larus atricilla, Lath. (Ch. D.) PIPLARKA. (Ornith.) Nom suédois du pipi des buissons, alaiida sepiaria, Briss. , et anthus sepiarius, Vieill. (Ch. D.) PIPO. (Ornith.) Ce nom et celui de pipra sont donnes, en Italie, au petit épciche , pi'cws minor, Linn. (Ch. D.) PÎP 109 PIPONE. (Ornith.) Camus, qui, dans le tome 2 de sa tra- duction de l'Histoire des animaux d'Aristote, pag. 65o, rend par ce mot le pipos de l'auteur gi*ec , lequel est caractérisé par la brièveté de ses jambes, regarde cet oiseau comme syno- nyme de pic en François. Voyez Pipra. (Ch. D. ) PIPPIT-LARK. (Ornith.) Nom anglois de l'alouette pipi ou pipi des buissons, alauda sepiaria , Briss. (Ch. D.) PIPRA. (Ornith.) Ce nom désignoit originairement dans Aristote les pics ou épeiches; mais il a été employé, par les ornithologistes méthodiques , comme nom latin et générique des manakins. (Ch. D.) PIPTATHERUM. (Bot.) Ce genre de graminée, fait par Beauvois, doit se confondre avec le Milium, dont il diffère seulement par la paillette extérieure, échancrée et arisftc. (J.) PIPTOCARPHE, Piptocarpha. (Bot.) Ce genre de plantes, proposé, en 1817 , par M. R. Brown , dans le douzième vo- lume des Transactions de la Société linnéenne (page 121), appartient à l'ordre des synanthérées , et probablement h notre tribu naturelle des inulées, section des gnaphaliées, dans laquelle nous avons hasardé de le placer (tom. XXIIÎ, pag. 56 1 ) entre les deux genres Ijloga et Cassinia. N'ayant point vu le Piptocarpha , nous empruntons a. M. Brown les caractères génériques et spécifiques que nous allons exposer. DioïqueP Calathide mule? régulariflore. Péricline turbiné, formé de squames imbriquées, sessiles , obtusiuscules, sca- rieuses, glabres, sans nervures et d'une contexture uniforme, les intérieures caduques. Clinanthe garni de squamelles dii- tinctes , presque semblables aux squames intérieures du pé- ricline, et tombant en même temps qu'elles. Faux? ovaires portant une aigrette blanche, composée de squamellules unisériées , filiformes. Corolles glabres , à limbe roulé en dehors. Anthères très- exertes, munies de deux appendices basilaires sétiformes , très- entiers. Style masculin P à deux stigmatophores filiformes, aigus, hispidules. Ca/at/iide/eme/Ze? inconnue. PiPTOCARPHE brésilienne: Piptocarpha hrasiliana , H. Cass. C'est un arbrisseau du Brésil, très-raraeux, probablement î>., PIP décombant; ses feuilles sont alternes, très-entières, blanche* en dessous; les calathides sont axillaires et terminales, fasci- culées. M. Jirown n'a point vu de fruits parfaits; et comme ils îoini^etît sans être mûrs, avec les squames intérieures du pé- ricline, et que les anthères sont très -saillantes en dehors, ce botaniste conjecture que la plante par lui décrite n'est que lindividu mâle d'une espère dioïque. Nous regrettons beaucoup que l'illustre auteur n'ait point énoncé son opinion sur les affinités naturelles du Piptocarpha, que nous ne pouvons gueres deviner d'après sa description, parce qu'elle n'est point assez complète , assez détaillée , assez minutieuse, pour nous mettre sur la voie de cette importante recherche. Le péricline scarieux., glabre et sans nervures, les anthères munies d'appendices basilaires séti- formes, l'aigrette blanche et unisériée, les corolks glabres. les squamelles du clinanthe tombant avec les squames inté- rieures dii péricline, les feuilles très- entières et blanches ea dessous, la tige ligneuse, les périclines turbines et fascicu- les, etc., nous ont fait présumer que \e piptocurpha étoit une inulée-gnaphaliée, voisine du cassima, et c'est pourquoi nous avons rapproché ces deux genres dans notre tableau des inulées. Mais les stigmatophores filifnrmes , aigus, hispi- (iules, nous inspirent des doutes, et nous font penser que le genre en question appartient peut-être à la tribu des ver- noniées, dans laquelle il seroit voisin, soit de VOiigocarpha, soit des l'essaria et Monarrhenus, soit du Pluchea, Ai .si , jus- qu'à ce que nous ayons pu observer nous-mêuiele Piptocar- pha, nous considérons comme douteuse la place qu'il doit occuper dans notre classibcation naturelle des Syucnthérées, Cependant nous croyons devoir le laisser provisoirement au- près du Cassinia, qui se trouve ainsi rangé entre le Piptocur- pha, qui le précède, et ÏAmmobiurn , qui le suit. Ce genre AmmoOium est évid( mment intermédiaire entre le Cassinia, auquel il confine par le moyen de la Cassinia spectahdis, a tige herbacée, à feuilles décurrentes, lanctolées, etïixodia^ dont il se rapproche a cause de son aigrette réduite a un simple rebord denté. Le nom de Piptocarpha paroit être composé de deux mots PIP 111 grecs, qui signifient paillettes tombantes, pour faire allusion sans doute aux squamelJes du clinanthe, qui sont caduques. (H. Cass.) PIPTOCOME, Piptocoma. (Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons d'abord proposé dans le Bulletin des sciences de Janvier 1817 (page lo), et que nous avons ensuite plus amplement décrit dans le Bulletin d'Avril 1818 (page 58), appartient à l'ordre des synanthérées et à notre tribu natu- relle des vernoniées. Voici ses caractères. Calathide incouronnée, équalitlore , pluriflore , réguiari- flore, androgyniflore. Féricline inférieur aux fleurs, court, ovoïde-cylindracé, formé de squames imbriquées, appliquées, ovales, coriaces. Clinanlhe petit, nu. Ovaires pentagones, striés longitudinalement ; aigrette double ; l'extérieure sté- phanoïde , coriace, irrégulièrement découpée; l'intérieure composée de cinq squameilules très- caduques , laminées, longues, étroites, linéaires, à peine denticulées sur les bords. Corolles arquées en dehors, à cinq divisions longues, demi- lancéolées, parsemées de glandes. Style et stigmatophores de vernoniée. Nous ne connoissons qu'une seule espèce de ce genre. PiPTOCOME roussatre; Piptocoma rufescens , H. Cass., Bull, soc. philom., A-n;'il 1818, page 68. Arbrisseau couvert d'un coton rou.ssàtre formé par un amas de poils disposés en étoiles; tige ligneuse, rameuse, cylindrique; feuilles alternes, courtement pétiolées, ovales, entières, à face supérieure ridée, scabre , hispidule, à face inférieure nervée, suhréti- culée, cotonneuse; calathides disposées en corymbe terminal; chaque calathide composée d'environ douze fleurs probable- ment purpurines. Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques, sur un échantillon sec, recueilli dans l'île de Saint-Domingue par Desportes, et qui se trouve dans l'herbier de M. de Jussieu. - L'arbuste auquel appartient cet échantillon, constitue un genre immédiatement voisin rie notre Oliganthes, décrit dans ce Dictionnaire (tome XXXVI, pag. 18). La principale dif- férence générique réside dans l'aigrette extérieure, qui est stéphanoïde, c'est-à-dire en forme de couronne , cbez le 113 PIQ Piptocoma , tandis que chez VOligantlies cette aigrette exté- rieure est composée de squamellules distinctes, qui ne dif- fèrent de celles de Taigrette intérieure que parce qu'elles sont beaucoup plus courtes; en sorte que l'aigrette de VOIi- ganthes est, selon nous, plutôt bisériée que double, toutes les pièces dont elle est composée étant parfaitement uni- formes , quoiqu'inégales et disposées sur deux rangs. Le nom de Piptocoma^ composé de deux mots grecs, qui signifient chevelure tombante, fait allusion à l'aigrette inté- rieure, qui est très-caduque. (H. Cass.) PIFUNCULE, Pipunculus. (Entom.) Nom que M. Latreille a donné à un genre de mouches, insectes diptères, de la fa- mille des chétoloxes, dont le dernier et le deuxième article des antennes sont en fer d'alêne ; telle est la musca cepha- lotes, Bosc. (CD.) PIQUANS. (Bot.) Sous le nom de pîquans sont compris tous les prolongemens durs et acérés dont les végétaux sont armés. On en distingue de deux sortes : i.° ceux qui proviennent de la partie vasculaire du tissu et ne peuvent être séparés de l'in- dividu qui les porte sans rupture ou sans déchirement très- marqué : ce sont les épines ; 2.° ceux qui sont formés d'un simple tissu cellulaire , endurcis etn'adhérant qu'à l'épiderme ; de sorte qu'on les détache sans même ofFAser lécorce : ce sont les aiguillons. L'épine-vinette , le groseiller et la plupart des arbres du Le- vant ont des épines au lieu de stipules. Plusieurs mimosa de la Nouvelle-Hollande, plusieurs asperges de PEurope méridio- nale , de l'Afrique , des Indes , ont des épines au lieu de feuilles. Les nervures des feuilles du houx s"alongent en épines. La surface des feuilles de quelques solanum est couverte d'épines dont la base repose sur les nervures. Des épines divergentes entourent la base des petites feuilles des cactus. Les pédoncules du mesemhryanthemum spinosum , les pétioles de ïastragalus Iragacantha, survivent aux fleurs et aux feuilles et deviennent des épines. Le prunier épineux, Velœagnus angustifolia et une multitude d'autres arbres portent des rameaux terminés par une épine ou par un bouton , suivant qu'ils viennent dans une terre maigre ou dans une terre substantielle. La chicorée épineuse et lamolène épineuse, qui croissent sur les sables PIQ ii3 maritimes de la Crète , perdent leurs épines dans nos jar- dins. Le tronc et les branches du zanihoxjlum clavatum sont cou- verts d'aiguillons coniques d'une grosseur démesurée et d'un» organisation fort remarquable. Ils sont composés de couches cellulaires très-épaisses, placées par assises les unes au-dessus des autres. Ils grandissent, selon toute apparence, au moyen de nouvelles couches qui s'interposent entre la plus ancienne et Técorce. Le hura crepitans porte également des aiguillons sur son tronc et sur ses branches. Ce sont des prolongemens endurcis de l'écorce qui recouvrent des mamelons ligneux, comme les cornes recouvrent les deux apophyses coniques des os fron- taux du bœuf ou de la gazelle. On ne sait pas jusqu'à quel point la présence des épines et des aiguillons influe sur les opérations de la vie végétale. Mal- pighi attribue à ces piquans la propriété d'élaborer la sève. Rien ne prouve qu'il en soit ainsi. Linné cherche la raison de leur existence dans les causes finales. A l'entendre, le du- vet et la laine auroient été donnés aux plantes pour les ga- rantir de l'intempérie des saisons , et elles auroient été pour- vues de soies, d'épines, d'aiguillons, pour qu'elles fussent en état de se défendre contre les attaques des animaux. Mais cette explication, si pou d'accord avec les faits connus, n'est pas moins vicieuse sous un autre point de vue : chercher dans les harmonies qui résultent de la coexistence des êtres la cause de certaines structures particulières, n'est-ce pas éteindre de plein gré le flambeau de l'observation et de l'ex- périence ? Il y a peu de végétaux armés de piquans dans les climats tempérés; il y en a au contraire un très-grand nombre dans les climats chauds. Ces végétaux rendent les forêts imprati- cables, et sont un puissant obstacle aux conquêtes de l'homme sur la nature agreste et sauvage. Mirbel, Elém. (Mass.) PIQUANTE [Feuille]. (Bol.) Feuille terminée par une pointe dure; exemples: ruscus aculeatus, yucca, ulex europceus, etc. (Mass.) PIQUE. (IchthfoL) Nom spécifique d'un Lutjan. Voyez ce mot. (H. C.) 114 PIQ PIQUE-BŒUF {Ornîth.); Buphaga, Briss., Linn., Lath. Ce genre, dont on ne connoît qu'une espèce, est de l'ordre de» oiseaux sylvains; il a pour caractères : un bec droit, entier, obtus, et dont chaque mandibule est renflée à la pointe; des narines situées à la base du bec et à moitié fermées par une membrane voûtée; une langue cartilagineuse et pointue; l'externe des trois doigts de devant soudé à la base avec celui du milieu; des ongles arqués et aigus ; des ailes mé- diocres, dont la première rémige est très- courte, et dont les deux suivantes sont les plus longues. Pique- BŒtF d'Afrique; Buphaga africana, Linn., pi. enl. de BufiFon, n." 193, et de Levaillant, Afr., tome 2 , n.° 97. Cet oiseau , qui a d'abord été décrit par Brisson , tome 2 , pag. 436 et suivantes, sous le nom de buphagus, et d'après un individu envoyé du Sénégal par Adanson, l'a été depuis par Levaillant, qui en a trouvé plusieurs petites bandes de six à tuit, réunies, dans le pays des grands Namaquois, parmi les troupeaux de bœufs, de buffles et de gazelles. Le pique- bœuf est à peu près de la taille de notre plus petite grive , et sa longueur est de huit pouces; la tête, le cou, le man- teau , les scapulaires et les couvertures des ailes sont d'un brun roussàtre; le dessous du corps est d'un fauve clair, et plus blanc sur Pabdomen et les plumes anales ; les ailes sont d'une teinte plus sombre dans leurs j, barbes extérieures et fauves intérieurement; les douze pennes caudales sont éta- gées et pointues; le bec, d'un rouge vermillon à la pointe , est jaune à sa base; les yeux sont d'un brun rouge; les pieds et les ongles brunâtres; les ailes, pliées, atteignent le milieu de la queue. La femelle, longue de sept pouces cinq lignes, ne diffère du mâle que par les couleurs du bec , qui sont plus ternes. Ces oiseaux, cramponnés sur le dos des bœufs, pincent fortement le cuir dans les endroits où la présence des larves d'oestres y forme une élévation , et les font sortir avec effort, mais sans résistance de la part des animaux, qu'ils débarrassent d'insectes parasites. Ils sont très -farouches et font entendre un cri aigre au moment où ils s'envolent. On ne connoît pas les lieux où ils construisent leur nid. (Ch. D.) PIQ ii5 PIQUE-BOIS. (Ornith,) On appelle ainsi vulgairement, dans le département de la Meurthe, le pic noir, picus mar- tius, Linn. ( Ch. D.) PIQUE-BROQUE, PIQUE-BROT , BÊCHE ou COUPE- BOURGEON. {Entom,) Les agriculteurs, les vignerons nomment ainsi les larves de certains gribouris, des attélabes ou des eumolpes, et les insectes eux-mêmes, qui attaquent les jeunes pousses des arbres et de la vigne, pour déposer leurs œufs dans les feuilles ; Pancien nom de broques signi- fiant jeunes pousses ou têtes de rejetons. (C. D.) PIQUE- MOUCHE. {Ornith.) Un des noms vulgaires de la mésange charbonnière, parus major, Linn. ( Ch. D.) PIQUE- VÉRON. (Ornith.) L'alcyon ou martin-pêcheur commun, alcedo ispida, Linn., porte vulgairement ce nom ou celui de pêche -véron. (Ch. D.) PIQUEREAU. {Ornith.) L'oiseau , ainsi nommé en Savoie, est le casse-noix, connus carjocatactes, Linn. (Ch. D.) PIQUÉRIE, Piqueria. (Bot.) Ce genre de plantes, établi en 1794 par Cavanilles dans le troisième volume de ses Icônes et descriptiones (pag. ig, lab. 235), appartient à l'ordre des synanthérées, à notre tribu naturelle des eupatoriées, et à la section des eupatoriées - agératées , à la fin de la- quelle nous l'avons placé, en le rangeant à la suite du genre Adenostemma. (Voyez notre tableau des Eupatoriées, tome XXVI, page 227.) Voici les caractères du genre Piqueria, tels que nous les avons observés sur deux espèces, nommées trinervia et quin- quejlora, Calathide oblongue, cylindracée, incouronnée, équaliflore, quadri-quinquéflore, régulariflore, androgyniflore. Péricline cylindracé, inférieur ou à peu près égal aux fleurs; formé de quatre ou cinq squames unisériées , égales , appliquées, embras- santes, elliptiques ou oblongues, subfoliacées. Clinanthe petit, plan, nu. Ovaires oblongs, épaissis de bas en haut, obpyrami- daux, pentagones , glabres ou glabriuscules, munis de cinq; côtes et d'un pied articulé ; aigrette nulle. Corolles à cinq divisions. Anthères privées d'appendices basilaires, et même d'appendice apicilaire. Style d'eupatoriée, à base glabre. On connoît quatre espèces de Piqueria. îi6 PIQ PiQU^RiE A FEUILLES TRTNERVÉEs ; Piquerîa trincrvia , Cavan. , Je. et descr. , tome 3, pag. ic), tab. 235. C'est une plante du Mexique, herbacée, à racine vivace, haute de trois à six pieds, glabre, sauf deux rangées de poils qui parcourent la tige et ses branches; les feuilles sont opposées, lancéolées, dentées en scie, trinervées, étrécies à leur base en pétiole canaliculé; les calathides, composées de quatre fleurs blanches, sont petites, nombreuses, et disposées en corymbes termi- naux, très-rameux; les quatre squames de leur péricllne sont mucronées. PiQUÉRiE POILUE; Piquepia pilosa, Kunth , Noi'. gen. et sp. pL, tom. 4, pag. i53. Cette seconde espèce, trouvée dans le Mexique par MM. de Humboldt et Bonpland , est herbacée et vivace , comme la précédente , à laquelle elle ressemble beaucoup , mais dont elle diffère principalement en cft qu'elle est garnie de poils glanduleux , un peu visqueux; ses feuilles sont pétiolées, ovales- oblongues , grossièrement dentées en scie; les calathides sont composées de quatre fleurs blanches, contenues dans un péricline de quatre squames, comme celles de la première espèce ; mais elles sont presque doubles en grandeur. PiQUÉRiE A CALATHIDES QuiNQuépLOREs ; Piqucrla quinqueflora, H. Cass., Bull. SOC. philom., Août 1819, pag. 128. Tige ligneuse, longue d'un pied (dans l'échantillon incomplet par nous dé- crit), droite, rameuse, cylindrique, glabre inférieurement, couverte supérieurement de poils cotonneux, roussâtres, peut-être glutineux sur la plante vivante. Feuilles opposées, pétiolées, glabriuscules, munies de trois nervures ^princi- pales, et parsemées de glandes transparentes, irrégulières; pétible long d'un demi-pouce; limbe ayant environ un pouce et demi de longueur et autant de largeur, presque triangu- laire, inégalement lobé, à lobes aigus, un peu dentés. Ca- lathides disposées en corymbes au sommet de la tige et des rameaux; corymbes composés d'une innombrable multitude de calathides oblongues, cylindracées , sessiles ou presque sessiles, rapprochées en plusieurs faisceaux, et comme en- tassées au sommet des ramifications, qui sont accompagnées de quelques bractées, et qui semblent enduites d'un vernis visqueux, ainsi que les périclines. Chaque calathide corn- PIQ 117 posée de cinq fleurs, à corolle jaune (sur Téchanfillon sec). Péricline à peu près égal aux fleurs, cylindracé , formé de cinq squames oblongues, subfoliacées, striées longitudinale- ment, terminées par une sorte d'appendice subulé. Ovaires glabriuscules. Nous avons fait cette description sur un échantillon sec de l'herbier de M. de Jussieu , recueilli au Pérou par Dombey. PiQUÉRiE FAUSSE -ARMOISE : Piqueria artemisioides , Kunth , loc. cit.; An? Flaveria peruifiana , Juss. , Gen. plant,, pag. 187. C'est un arbrisseau d'environ six pieds, très-rameux, entiè- rement glabre, ayant le port d'une armoise; ses feuilles sont courtement pétiolées, lancéolées, bordées de dents peu ma- nifestes et distantes; les calathides sont très- petites, panicu- lées , et disposées en épis sur les derniers rameaux des pani- cules, qui sont très-rami(iées , étalées, garnies de feuilles; chaque calathide est composée de quatre fleurs blanches, contenues dans un péricline de quatre squames, dont le som- met est arrondi et mulique. Cette dernière espèce a été trouvée dans la province de Quito. Cavanilles, auteur du genre Piqueria, n'a connu qu'une seule espèce, par lui décrite et figurée sous le nom de pi- queria trinervia; et il a pensé que ce genre étoit caractérisé par la calathide composée de quatre fleurs, et le péricline formé de quatre squames. M. Kunth , qui a décrit deux autres espèces, nommées pi7osa et artemisioides , admet les deux ca- ractères génériques proposés par Cavanilles, et il ajoute que la couleur blanche est propre aux corolles de toutes les es- pèces du genre. En visitant les synanthérées de Pherbier de M- de Jussieu, nous trouvâmes parmi les eupatoires, une plante innommée, recueillie dans le Pérou par Dombey, et qui nous parut devoir indubitablement appartenir au genre piqueria , quoique ses calathides fussent composées de cinq fleurs, que leur péricline fût formé de cinq squames, et que les corolles fussent jaunes, au moins sur l'échantillon sec. Cette nouvelle espèce, qui diffère beaucoup des trois autres , et qui même exige quelque modification dans les caractères attribués au genre, étoit par cela même assez remarquable pour mériter d"être connue des botanistes. C'est pourquoi îi8 PIQ BOUS leur en présentâmes la description dans le Bulletin des sciences d'Aoïit 1819, où nous ayons nommé cette es- pèce piqueria quinquejlora. Quoique les corolles soient jaunes sur l'échantillon sec, il ne seroit pas impossible qu'elles fussent blanches sur la plante vivante. Notre piqueria qiiin- quejlora nous semble intermédiaire entre la pilosa, à laquelle elle ressemble par sa pubescence, ainsi que par les squames de son périchne subulées au sommet, et Vartemisioides, dont elle se rapproche par sa tige ligneuse. Remarquons aussi que les deux espèces péruviennes sont ligneuses, tandis que les deux espèces mexicaines sont herbacées. La piqueria ar terni sioides de M. Kunth nous paroit être la Jlaveria peruviana de M. de Jussieu , et seroit ainsi la plus ancienne espèce connue. Nous nous souvenons très- bien d'a- voir autrefois observé cette prétendue Jlaveria dans l'herbier de M. de Jussieu, et d'avoir reconnu que c'étoit une vraie Piqueria. M. de Jussieu lui-même, en 1806, dans un de ses Mémoires sur les Composées, insérés dans les Annales du Muséum, avoit dit qu'il faudroit peut-être réunir sa fla^eria peruviana au genre Piqueria de Cavanilles. Dans notre second Mémoire sur les Synanthérées, publié dans le Journal de physique d'Avril 1814, nous avons an- noncé (pag. 275)) que la Piqueria Irinervia offroit une ano- malie unique dans toute cette grande famille, en ce que ses étamines étoient absolument privées d'appendices apici- îaires. ha. piqueria quinquejlora, que nous avons observée de- puis, nous a présenté la même particularité. Nous regrettons beaucoup que M. Kunth, d'ailleurs si exact dans ses descrip- tions, ait négligé cette observation intéressante sur les deux espèces qu'il a décrites; mais il est infiniment probable que ce singulier caractère est propre à toutes les espèces du genre Piqueria. Dans la piqueria trinervia, le 61et de l'étamine est hérissé de papilles piliformes; l'anthère est jaune , et le pollen blanc; l'appendice apiciiaire est absolument nul, parce que ie connectif, qui est large, se termine brusquement en un sommet arrondi, au niveau de la sommité des loges, au lieu de se prolonger plus haut pour former l'appendice. Le tube de la corolle est extrêmement court, et tout hérissé de longs PIR 119 poils articulés. Le pied de l'ovaire est très -remarquable, et ressemble beaucoup à un vrai pédoncule : c'est un corps cy- lindrique, courbé en crochet, assez long, épais, charnu, vert, dont le sommet s'insère dans une échancrure située au-dessus de la base de l'ovaire sur le côté intérieur, et dont la base est implantée sur le clinanthe; il se détache facilement du clinanthe , mais demeure fermement attaché à l'ovaire. L'appendice collectifère des stigmatophores a le sommet un peu élargi et épaissi. (H. Cass.) PIQUITINGA. {Ichthyol.) Nom donné par Marcgrave à un poisson du Brésil. (H. C. ) PIQURE DE MOUCHES. (Conchyl.) Nom vulgaire du co- nus stercus muscarum , Linn. (De B. ) PIRA-ACANGATARA. (Ichthyol.) C'est le nom d'un poisson du Brésil, dont parle Rai dans son Sjnop. meth. Pise., p. 147. (H. C.) PIRA-EMBU. (Ichthyol.) Au Brésil, selon les voyageurs, on appelle ainsi un poisson, dont la chair est très- estimée et qui porte dans la bouche deux larges concrétions lithoïdes, que les sauvages recherchent avidemment comme des orne- mens et qu'ils portent autour de leur cou. (H. C.) PIRA-IPOUCHI. (Ichthfol.) Thevet donne ce nom à un poisson d'Amérique, aussi mauvais que difforme; mais les détails dans lesquels il entre à son sujet, ne permettent point de le classer. (H. C.) PIRA-JURUMENBECA ou BOCCA- MOLLE. (Ichthyol.) Au Brésil, d'après Marcgrave et Jonston , on appelle ainsi uu poisson de mer, long de plusieu^ pieds et qui se plait dans la fange. (H. C.) PIRA-PIXANGA. (Ichthyol.) Nom spécifique d'un Holo- CENTRE , que nous avons décrit dans ce Dictionnaire , tome XXI, page 3oo. (H. C.) PIRAACA. (Ichthyol.) Rai et quelques autres auteurs ont parlé sous cette dénomination d'un poisson du Brésil, qui paroi t être Valutère monocéros. Voyez Alutère et Bauste. (H. C.) PIRABE. (Ichthyol.) Daubenton et Haiiy, dans l'Encyclo- pédie méthodique, ont donné ce nom à ï exocet volant. Voyei Exocet. (H. C.) 150 PIR PIRABÈBE et PIRABÈLE. (Ichlhjol.) Voyez Dactyloftère. (H.C.) PIRACOABA. {Ichthyol.) Pison , Ruysch , Rai et quelques autres ont parlé sous ce nom d'un poisson du Brésil, qui pa- roît avoir quelque ressemblance avec l'anchois et la sardine. Il brille de l'éclat de Pargent et a une chair tendre et d'une saveur agréable. (H. C.) PIRiEA. (Bot.) Cette plante de Théophraste, qui est le 5e- lago de Pline , suivant Guilandinus, est assimilée par C. Bauhin à une bruyère, erica scoparia. (J. ) PIRAGUERS. (IchtliyoL) Le voyageur Frézicr parle sous cette dénomination d'un poisson des mers de l'ile Sainte- Catherine, long de quatre à cinq pieds, assez ressemblant à la carpe, ayant de fort grandes écailles et une chair d'une extrême délicatesse. (H. C. ) PIRANTHA. {Jchthjol.) Voyez Piraya. (H. C.) PIRAQUIBA. (Ichthfol.) Nom brasilien du rémora. Voyez ECHÉNÉÏDE. (H. C. ) PIRARDA. (Bot.) Le genre de composées qu'Adanson dé- signe sous ce nom, avoit déjà reçu de Vaillant celui de bal- samita, qui a été adopté par M. Desfontaiues et Willdenow, Voyez ci- après Pirarde. ( J. ) PIRARDE, Pjrarda. (Bot.) Ce nouveau genre de plantes: que nous proposons, appartient à l'ordre des synanthérées, à notre tribu naturelle des inulées, et à la section des inii- lées-buphthalmées, dans laquelle nous le plaçons entre les deux genres EgleLes et Grangea. ( Voyez notre tableau des Inulées, tome XXIII ,gpag. 566.) Le genre Puarda présente les caractères suivans. Calathide globuleuse, discoïde : disque multiflore, régula^ riflore, androgyniflore; couronne bisériée, multiflore, tubu- liflore , féminiflore. Péricline à peu près égal aux fleurs, probablement subhémisphérique ; formé de squames bi-trisé- riées, un peu inégales, appliquées, ovales, arrondies au sommet, foliacées. Ciinanthe hémisphérique, nu. Ovaires f33 extérieur jusqu'à la première articulation ; les doigts laté- raux inégaux; Fongle postérieur fort et courbé; des ailes médiocres, dont les trois premières rémiges sont étagées , et les quatrième et cinquième les plus longues. M. Teniminck observe que le bec de ces oiseaux de l'Océa- nique ressemble beaucoup à celui des échetiilleurs; maisqu'il existe des différences dans les narines, dans les pieds, dans ]es plumes de la base du bec et dans tout le plumage. Le même auteur annonce qu'on en connoit deux espèces nou- vellement découvertes. Chez la première le mâle est d'un violet brillant, et la femelle olivâtre; chez la seconde les deux sexes sont d'un vert clair très-pur. (Ch. D. ) PIROLLE. (Bot.) C'est la trientale d'Europe. ( L. D.) PIROUOT. (Ornith.) Un des noms vulgaires de l'alouette de bois ou cujtlier. alauda arborea , Linn. (Ch. D.) PIRU-DUKKA. (Bot.) Nom brame de Yulinja du Malabar, qui est un corinde, cardiospermum , dans la famille ries sa- pindées. (J. ) PISA. (Criist.) Genre de crustacés décapodes brachyures de M. Leach , décrit dans l'article Malacostracés de ce Dic- tionnaire, tome XXVIII, page 2G0. (Desm.) PISANG. (Bot.) Voyez Pissang. (,J.) PISAURA. (Bot.) Ce nom a été substitué par Bonato à celui de lopezia, le plus généralement connu, donné par Ca- vanilles à un genre voisin du Circœa , dans les onagraires , dont nous avons rectifié la description dans les Annales du Muséum d'histoire naturelle , vol. 3 , page 217. Voyez Loiezf.. (J-) PISCATOR REGIS. ( Ornith. ) L'oiseau désigné sous ce nom est le martin-pêcheur commun, alcedo ispiJa , Linn. (Ch. d.) PISCHIK. {Ornith.) Voyez Dikaia-pikauza. (Ch. D.) PISCIA CANE. {Bot.) Les Florentins donnent ce nom à plusieurs espèces de champignons du genre Agaricus, qui , pour la plupart croissent sur le fumier. ( Lem.) PISCICOLE, Piscicola, {Entomoz.) Subdivision générique, établie par M. de Blainville pour une espèce de sangsue, qui a ses deux extrémités presque également dilatées; la bouche sans dents et deux paires d'yeux : c'est Vhirudo geomelra de 1'^ PIS Linn., Gmel., fi g. dans l'Enc. , pi. 5i , fig. 12 — 19. M. Okeo avoit aussi proposé ce genre dans son Manuel de zoologie, sous le nom allemand d'(/ïL Voyez Sangsle, où nous expo- serons le système des espèces qui composent cette famille. (De B.) PISCIDIA. (Bot.) BoisiVRANT, Encycl. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, papilionacées, de la famille 6es légumineuses, de la diadelphie décandrie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : un calice à cinq dents, presque à deux lèvres; une corolle papilionacée; l'étendard orbiculaire, échancré , à peine de la longueur des ailes, plus long que la carène; dix élamines diadelphes; un ovaire supérieur, pédicellé; le style subulé , ascendant; une gouSse linéaire, oblongue , pédicellée , uniloculaire , indéhiscente , polys- perme. PisciDiA ÉRYTHRiNE : Piscidia erythrina, Linn., Spec. ; Jacq., Amer., 20g; Lamck. , lll. gen. , tab. 6o5; Kunth, in Humb. et Bonpl., Ao^'. gen., vol. 6, pag. 582. Bel et grand arbre de l'Amérique, remarquable par ses fleurs en grappes, mais dont le port est souvent peu agréable par la chute des feuilles , et une sorte de désordre dans ses rameaux, qui sont gla- bres, cylindriques, cannelés, anguleux, de couleur brune, garnis de feuilles alternes , ailées, avec une impaire; les fo- lioles ovales, aiguës, très-entières. Les fleurs paroissent avant les feuilles; elles sont disposées en grappes rameuses, pani- culées, solitaires, terminales, pendantes, longues de cinq pouces; les ramifications éparses , presque opposées, blan- châtres, et tomenteuses tant sur les pédoncules que sur le calice coloré en rose, à cinq dents arrondies, presque égales; les trois inférieures uti peu aiguës ; la corolle est blanche , papilionacée ; le fruit est une gousse pendante , étroite, comprimée, relevée en bosse à l'endroit des se- mences, munie de deux ailes de chaque côté, longue de deu\ pouces et plus. Les semences sont oblongues , en forme de rein, très-lisses, comprimées, de couleur brune. Cette plante croît à la Jamaïque et aux Antilles. Ses rameaux et ses feuilles écrasés et jetés dans l'eau, ont la propriété d'enivrer les poissons, au point qu'ils surnagent et peuvent être pris avec la main. PIS i35 PisciDiA DE Carthagène: Piscidia cartha^enensis , Lînn., Spec; Jacq., Amer., 210; Plnlten. , Almag., tab. 214, fjg. 4. Cet arbre, au rapport de Jacquin , a le port de celui qui pré- cède, mais il est une fois plus grand dans toutes ses parties. Peut-être n'en est-il qu'une variété. Les feuilles sont égale- lement ailées avec une impaire, mais leurs folioles sont ovales, obtuses, un peu plus larges vers leur sommet. Cette plante croit dans les bois maritimes des environs de Cartha- gène. M. Kunth pense qu'il faut exclure de ce genre le piscidia punicea de Cavanilles, Icon. rar., 4? tab. 3i6, qui est un œschinomene dans Ortéga , Decad. , 5 , et le piscidia longifolia de "Willdenow, qui est dans Cavanilles un œschinomene, Icon. rar. , 4, tab. 3i5. (Poir. ) PISCIPULA. {Bot.) Ce genre de Lœfling est le même que Vlchtj^omeihya de Boerhaave, maintenant P/sc^d/a de Linnaeus. Ces divers noms tirent leur origine de la propriété qu'a le feuillage de cet arbre, jeté dans l'eau, d'enivrer le poisson, alors surnageant et facile à prendre. C'est aussi le botor de Rumph et d'Adanson. ( J. ) PISCIUM VIBRATRIX. {Ornith.) L'oiseau auquel on a donné cette dénomination et celle d'avis pisciumvoratrix, est le mar- tin- pêcheur huppé du Mexique, ispida mexicana cristata, Briss. ; aehalalactli de Nieremberg, Jonston, etc. (Ch. D.) PISCIVORE. [Erpétol.) Nom spécifique d'un serpent du genre Scytaie. Voyez ce mot. (H. C.) PISCIVORES. {Zool.) Ce nom, qui équivaut à celui d'ich- thyophages, est employé pour désigner les animaux qui se nourrissent de poissons. (Desm.) PISCOBO. (Bot,) Nom brame d'une plante graminée , qui est le nain- canna du Malabar, laquelle a le port d'une canne à sucre, et donne un suc regardé comme calmant, em- ployé, soit à Pintérieur, soit en friction, sur les pieds et les mains pour faire cesser les spasmes. (J. ) PISCOL. (Bot.) Aux environs de Quito ce nom est donné à deux espèces de cierge ou cacte, Cactus lanatus , C. cliloro- carpus , cités dans la Flore cquinoxiale. Une troisième, C, sepium., de la même Flore, existante au pied du Chimborasso , dans la vallée de Riobamba , est noiftmée pitaha/ya. Dans Je» iZG PIS dessins faits par Joseph de Jussieu, au Pérou , on trouve, sous le nom de pitaiaita, une (juatrièiue espèce, qui se rapporte au cactus parasiticus de Liniia-iis ou au rhipsulis de Ga-rtner, qui appartient à la même l'amilie. Jacquin a aussi un cactus pitajaja, qui croit aux environs de Carthagène, en Amé- rique. (J.) PISCZUCHA. (Mamm.) Les Russes nomment ainsi le lago- niys ogotone. (F. C. ) PISHAMIN. (Bot.) On nomme ainsi, dans la Virginie, un plaqueminier, diospjros virginiana. (J.) PISITOE, Pisiloa. (Criist.) Genre de crustacés de l'ordre des isopodes, créé par M. Rafinesque, et dont nous avons fait mention à Particle Malacostracés , t. XXVIII, p. 56i. (Desm.) PISOA. (Ichlhyol.) Nom nicéen de la raie oxyrhynque. Voyez Raie. (H. C.) PISOCARPIUM. (Bot.) Voyez Polysaccum. (Lem.) PISOLITHE. [Min.) Nom donné en général à toutes les pierres sphéroidales de fk grosseur d'un pois ou environ, mais qu'on est d'usage de restreindre à la variété du calcaire concrétionné, qui, avec cette forme et cette grosseur, a une structure concrétionnée distincte. Des couches concentriques à un corps étranger, servant de noyau, s'y voient clairement et caractérisent les pisolithes calcaires (voyez Chaux carbo- NATÉE, tome VIII, page 27g). Il est vrai, comme l'observe Patrin , qu'il y a beaucoup d'autres minéraux qui affectent cette forme. Le minerai de fer hydraté est un de ceux qui l'offrent le plus communément ; onPobserve dans la pâte cen- drée et friable de quelques péperines. Celle qui recouvre la ville de Pompeia renferme dans plusieurs parties des piso- lithes très-distinctes de cette classe; mais elles sont compactes, c'est-à-dire qu'elles ne montrent aucun indice de structure par couches concentriques. Il y a aussi des pisolithes de grès jaunâtre aux environs de Nantes, de manganèse terreux près d'Alais. (B.) PISOLITHUS. (Bot.) Voyez Polysaccum. (Lem.) PISON. {Entom.) On trouve ce nom indiqué par M. Latreille comme celui d'un genre d'insectes hyménoptères voisins des trypoxylons, dont ils (filfèrent par la brièveté du pédicule PIS i57 fîe leur abdomen. Le même auteur en avoit fait d'abord le genre Trachyhule. C'est Valyson ater de Spinola. (C. D. ) PISONE, Pisonia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des njctaginées, de la polygamie dioécie de Linnœus, offrant pour caractère essen- tiel : des fleurs hermaphrodites, souvent polygames, compo- sées d'une corolle persistante, plissée, campanulée , quelque- fois munie à sa base de deux ou cinq écailles; point de calice; six élamines , quelquefois huit ou dix; un ovaire supérieur; un style; le stigmate quelquefois bifide. Une semence ren- fermée dans le tube agrandi et pentagone de la corolle, formant une sorte de capsule indéhiscente , souvent hérissée de tubercules sur les angles. Ce genre renferme des arbrisseaux à feuilles opposées ou alternes. Les fleurs, peu élégantes, sont disposées en co- rymbes ou en graphes, munies de très-petites bractées. Plu- mier a , le premier, établi le genre Pisonia , qu'il a consacré à la mémoire du savant Guillaume Pison , docteur en méde- cine, qui a décrit plusieurs plantes du Brésil, et autres pro- ductions de ces contrées. PisoNE ÉPINEUSE : Pisonla aculeata, Linn., Spec; Lamk., III. gen., tab. 861 ; Gœrtn. , De fruct. , tab. 76; Plum., Amer, icon., 227 , fig. 1 ; vulgairementyj'/reg'ego, dans les Indes. Ar- brisseau de douze à vingt pieds de haut, dont la tige est de la grosseur du bras, couverte d'une écorce lisse, d'un brun foncé , divisée en rameaux presque opposés, garnis de feuilles simples, fermes, pétiolées, ovales, presque opposées, acumi- nées , longues d'un pouce et demi sur trois ou quatre lignes de large; la base des jeunes rameaux et des pétioles est armée de deux épines courtes, aiguës, un peu recourbées. Les fleurs sont d'un jaune herbacé , disposées en grappes la- térales, soutenues par des pédoncules dont les ramifications sont divariquées, dichotomes; chaque fleur, munie à la base de la corolle de cinq petites écailles presque imbriquées, ai- guës, a la corolle partagée à son limbe en cinq découpures courtes, ovales, aiguës, très-ouvertes, renfermant six éta- mines. Le fruit est tine capsule indéhiscente , oblongue, an- guleuse, hérissée sur ses angles d'aspérités glutineuses ; les semences sont lisses, ovales, oblongues. Cette plante croît à la j38 pis Jamaïque, au Brésil , etc. Elle y est fort incommo;le par ses épines courtes et crochues qui s'attachent aux habits, et par ses fruits glutineux qui se collent à tout ce qui les touche. Les ailes ries oiseaux en sont quelquefois si chargées, qu'ils ne peuvent voler que difficilement et qu'on les prend pres- que à la main. PisoNE HÉRISSÉE; PisoTiia hirtella, Kunlh in Humb. et Bonpl., jVo»'. gen., vol. 2, pag. 217. Arbrisseau d'environ six pieds, hérissé sur ses rameaux , garnis de feuilles opposées en croix, péliolées, ovales, médiocrement acuniinées, membraneuses, arrondies à leur base, entières, parsemées de poils courts, ciliées à leurs bords, d'un vert noirâtre en dessus, plus pâles en dessous, longues de deux pouces. Les fleurs sont odo- rantes, pédicellées , presque en tête, disposées en onibelies latérales, pédonculées ; les pédoncules hérissés, munis d'un involucreà plusieurs folioles linéaires, lancéolées, rabattues, hérissées, de la longueur des pédicelles; la corolle blanche, verdâtre à sa base , rude et glanduleuse à sa moitié infé- rieure ; les découpures obtuses. L'ovaire est glabre, lin<^aire , oblong. Cette plante cro^t dans le Mexique , aux lieux tem- pérés. PisoxE A FRUITS ÉCARLATEs; PisoTiia coccinca , Swartz. Flor. Ind. occiil., 2 , pag. 646. Arbuste dont la tige se divise en ra- meaux étalés, tlexuéux , garnis de feuilles pétiolées, éparses ou opposées, ovales- lancéolées , aiguës, rétrécies à leur base, glabres, d'un vert sombre. Les fleurs sont petites, d'un blanc sale, inclinées, réunies de deux à six sur des pédoncules fili- formes, quelquefois géminés; chaque fleur, munie à sa base de deux ou trois petiles folioles linéaires, aiguës, a la corolle presque campanulée , à cinq dents égales, tronquées; de sept à dix étamines; l'ovaire oblong, auquel succède un fruit capsiilaire, subéreux, à dix stries, imitant une baie oblongue, de couleur écarlate. Cette plante croit parmi les buissons, dans la Nouvelle-Espagne. PisoNE A FEUirLES OBTUSES : Pisouia ohtiisata, Jacq.; Hort. Schanbr. , 3, lab. 514; Swarfz , loc. cit., pag. i960. Arbris- seau d'environ sept pieds, dont la tige est un peu rude, cy- lindrique, d'un brun cendré, dépourvue d"épines; les rameaux sont un peu pendans; les feuilles opposées, médiocrement pé- PIS ^^0 fîolèes, oblongues, presque ovales, coriaces, entières, lui- santes, obtuses , longues de deux ou trois pouces, larges au plus de deux; les pédoncules terminaux, presque paniculés, plus courts que les feuilles, chargés de fleurs sessiles. presque fasciculées, quelques-unes un peu pédicellécs, ayant la corolle vcrdâtre, hérissée, accompagnée quelquefois d'une ou deux petites bractées; six filamens très-courts, dilatés à leur base; l'ovaire ovale, à trois sillons; le stigmate en pinceau; le fruit pulpeux et monosperme. Cette plante croît en Amé- rique, dans Tile de la Providence. PisoNE A FEUILLES EN CŒUR; PisoTiia sulcordata, Swartz, loc. cit., pag. 641. Arbre chargé de branches lisses, fragiles, di- visé en rameaux opposés, étalés. Les feuilles sont pétiolées, opposées, en cœur, un peu arrondies, glabres, entières. Les fleurs, disposées en une cime terminale et axillaire, sont ver- dàtres, petites et nombreuses : elles ont le tube de la corolle court; le limbe plissé, à cinq découpures droites, aiguës; en- viron sept étamines plus longues que la corolle. L'ovaire est oblong, entouré à sa base d'un anneau sur lequel sont insérés les filamens des étamines. Le style est incliné; le stigmate en forme de pinceau. Le fruit est un drupe sec, presque en massue, à cinq angles, long d'un demi-pouce, tubercule vers son sommet. Cette plante croit en Amérique, à l'île Saint- Christophe. Son bois est d'une médiocre valeur. PisONE PUBESCENTE : P isonia pubescciis , Kuiith , in îlumb. et Bonpl. , loc. cit., pag. 218. Arbre de vingt pieds et plus; les rameaux sont glabres, cylindriques, cendrés, bruns et pu- bescens dans leur jeunesse. Les feuilles sont opposées, pé- tiolées, membraneuses, ovales, oblongues, aiguës, rctrécies à leur base, vertes et légèrement pubescentes en dessus, brunes et cotonneuses en dessous , longues d'un pouce et demi et plus. Les fleurs sont pédicellées, disposées en co- rymbes latéraux, pédoncules, une fois plus courts que les feuilles ; les pédoncules et leurs ramifications pubescens. Chaque flore a la corolle glabre, verdàtre, infundibuliforme; cinq dents à son limbe, muni à sa base de trois bractées fort petites, ovales, pubescentes: huit étamines inégales , une fois plus longues que la corolle. Cette plante croit en Amérique, sur les rives ombragées du fleuve Apurés» 149 PIS P/SONE A FEUILLES d'eucalypte ; Pison'ta sucalypfifolia , Kunth; loc. cit., vol. 7 , pag. 179. Ses rameaux sont glabres, un peu flexueux, de couleur cendrée; les feuilles alternes , péliolées, cblongues , acuminées, courantes sur leur pétiole, un peu courbées en faucille, glabres, entières, longues de quatre a cinq pouces et plus, larges presque de deux; les pé- tioles canaliculés. Les fleurs sont sessiles, longues de deux Jignes, disposées en corymbcs solitaires, ramitiés, hérissés, garnis de petites bractées. La corolle est glabre, en enton- noir, divisée k son limbe en cinq lobes trés-étalés, égaux, acurainés; les bractées qui l'accompagnent sont petites . oblon- gues , hérissées de poils rougeàtres ; les filamens glabres, filiformes, aplatis et réunis à leur base en un petit tube; les anthères arrondies; Tovaire est sessile, ohlong, lancéolé; le style saillant; le stigmate presque en tête, à plusieurs di- visions. Cette plante croît dans l'Amérique, entre les tro- piques. PisoNE NOIRATRE : PisoTiia nigricans , Swartz , Flor. Ind. occid., pag. 6/(3; Pisonia inermis , Linn. , Spec. Cette espèce s'élève jusqu'à la hauteur de douze à vingt pieds, sur une lige d'environ cinq pouces de diamètre. Ses rameaux sont loufTus , garnis de feuilles ovales, oblongues, acuminées. Les fleurs sont légèrement odorantes, disposées en grappes. La corolle est tubulée; le limbe très-ouvert, terminé par cinq petites dents. Le fruit est une baie molle, oblongue, obtuse, qui devient noirâtre, et contient une pulpe blmche dans laquelle se trouve une semence oblongue. Cette plante croit au milieu des forêts, dans l'Amérique méridionale. (Poir.) PISQUET. (Ichthjol.) Voyez Titri. (H. C.) PISSANG. (Bot.) Nom malais du bananier, musa, cité par Rumph, qui en décrit plusieurs variétés. Forster, dans ses Plantœ esculentœ insulariim Oceani australis , le nomme pisang , et fait mention des mêmes variétés. C'est aussi Je piçan de Clusius. (J.) PISSAOULIECH. {Bot.) Gouan cite ce nom languedocien d'un narcisse, narcissus tazetla. (J. ) PISSASPHALTE. (Mm.) C'est la même chose que le Bi- tume MALTHE. Voyez ce mot, tome IV, page 428. (B.) PISSE-CHIEN. [Bot.) Nom donné à l'espèce d'agaric dé- PIS Al Cri te à l'article Œufs rayés a l'encre. Michëli désigne par pisciacani, qui n'est que la traduction italienne de pisse-chien,, plusieurs espèces d'agaric. (Lem.) PISSE -LAIT. (Bot.) On donne ce nom dans l'Anjou à la digitale pourprée. (L. D.) PISSE -DE- LOUP. (Bot.) Synonyme de vesse -de-loup , dans quelques endroits. Voyez Lycoperdon. (Lem.) PISSE- SANG. {Bot.) Un des noms vulgaires de la fumcterre officinale. ( L. D. ) PISSECAN. {Bot. ) Nom général donné par les Provençaux , suivant Garidel, à toutes les espèces de champignons bonnes à manger. (J. ) PlSSELiEON. {Bot.) Suivant C. Bauhin , Dioscoride nom- moit ainsi la poix liquide qui, à l'aide du feu, coule la première des arbres résineux soumis à la combustion , et que Pline nomme cedria. (J. ) PISSENLIT; Taraxacum , Juss. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs composées, de la famille des chico- racces, de la syngénésie polygamie égale de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs à demi-fleurons, truies hermaphrodites; un calice à deux rangs de folioles, l'exté- rieur plus court, souvent étalé, en forme de second calice,- les demi-fleurons imbriqués; cinq étamines syngénèses; un ovaire inférieur; un style terminé par deux stigmates; le ré- ceptacle nu , ponctué; les semences terminées par une aigrette pédicellée, à poils simples. Ce genre est un démembrement du Leontodon de Linné. Les espèces qui le composent en sont naturellement séparées parleur calice double et réfléchi; par l'aigrette des semences pédicellées , à poils simples; d'après cette reforme et quel- ques autres, il ne reste, pour le genre Leontodon, que les espèces dont l'aigrette est sessilc et plumeuse. On a donné à ce genre le nom françois de pissenlit , parce que ces plantes, jeunes et tendres, mangées en salade , surfout le soir , excitent les urines pendant la nuit. Le nom latin taraxacum. indique le même effet, étant tiré du mot grec ru^a^a , qui trouble, qui remue, effet que produit le pissenlit par sa propriété laxative et rafraîchissante. J'ai exposé dans un autre ouvrage, les Leçons de Flore» 14'2 PIS vol. } , chap. 24 , les phénomènes qu'offroit à notre observa- tion le pissenlit pendant tout le temps de sa floraison jus- qu'à la maturité des graines, phénomènes qu'on retrouve en partie dans plusieurs autres composées, mais qu'il est plus facile (l'observer dans une plante constamment sous nos yeux. Avant la floraison, le calice du pissenlit, sous ses folioles imbriquées et serrées, tient les fleurs à l'abri des variations de l'alhmosphère; mais dès que le moment de Tépanouisse- ment est arrive, ces folioles s'ouvrent, s'écartent, et les co- rolles étalent au soleil leurs pétales ra3fonnans. A l'approche de la nuit ou de l'humidité, tout se ferme, et le calice reprend sa première situation; la fécondation s'opère; les corolles se flétrissent et tombent ; mais le calice reste. Il a protégé les fleurs; Il protégera encore les semences jusqu'à leur parfaite maturité. Celles-ci ne sont que médiocrement attachées au réceptacle; elles le quitteroient à la moindre secousse, si elles n'avoient point d'abri. Le calice se ferme donc de nou- veau ; mais il ne s'ouvre plus : il reste dans cette position, quel que soit l'état de l'atmosphère, fortement appliqué sur les jeunes semences jusqu'à ce qu'elles soient parfaite- ment mûres; alors il les quitte, et pour ne pas gêner leur dissémination, il se renverse, et tient toutes ses folioles rabat- tues sur le pédoncule. Le réceptacle, saillant en dehors, prend une forme convexe, et se montre chargé des semences ornées de leur aigrette, et disposées en une jolie tête globu- leuse, d'une telle légèreté, qu'au moindre soufle ces semences voltigent au milieu des airs. 11 ne reste plus de celte intéressante fleur que le réceptacle à nu, offrant à l'œil de l'observateur sa surface parsemée de petits alvéoles, dans lesquels les se- mences étoient insérées par leur base. Maintenant explique , qui le pourra, par les influences atmosphériques, ce jeu admirable des folioles du calice? A la vérité, tant que la plante est en fleurs, celles-ci semblent céder, parleur change- ment de situation, aux impressions de l'humidité ou de la sécheresse, de la lumière ou de l'obscurité; mais, d'où vient ce même calice, cesse-t-il d'en éprouver l'influence après la fécondation ? pourquoi reste-t-il constamment fermé sur les graines? quelle force inconnue le retient dans cette position, quel que soit l'état de l'atmosphère ? quelle puissance, lui PIS 1^5 fait ensuite rabattre toutes ses folioles après la maturité des semences ? peut-on méconnoître ici le but de tousses mouvc- mens, quoique le mécanisme en soit inexplicable? PissENUr PENT DE LION : Tùiaxacum dens leonis, Poir., Enc. ; Lamck. , lU. gen., tab. 655 ; Leontodon taraxacum , Linn. , Spec; Matth., Comnu, 388;Lobel, Icon., 2 32. Cette plante , si bien connue par la légèreté, l'élégance de ses aigrettes, est ré- pandue partout. Elle n*a point de tige; ses feuilles, toutes radicales, sont glabres, alongées , plus larges vers leur som- met, profondément pinnatiiides ; les pinnules dentées, un peu courbées en crochet. Les fleurs sont d'un jaune et d'une grandeur très-agréable à la vue, portées au sommet d'une hampe simple, fistuleuse , uniflore , quelquefois je l'ai ren- contrée avec deux fleurs. Les semences sont striées, munies de rides transversales à leur partie inférieure. Il existe de cette plante plusieurs variétés dans la forme des feuiiles. Ou les mange en salade, ainsi que les jeunes pousses, dans les premiers jours du printemps; toute la plante passe pour amère, diurétique, apéritive; on en prescrit l'infusion, le suc seul ou mêlé avec d'autres herbes et de la crème de tarlre, pour la jaunisse, les obstructions, les maladies de la peau. Pissenlit a feuilles lancéolées : Taraxacum lanceolatuni , Poir., Encycl. ; Leontodon palustre, Smith, Fi. brit. ; Leonto- don Bail, Gouan., IIL, 55; Hedjypnois paludosa, Scop. , Carn., i! , pag. loo, tab. 48. Cette espèce, rapprochée par son port de la précédente, en diftere par son calice, dont le rang extérieur des folioles n'est jamais rabattu , mais appliqué sur le rang intérieur. Sa racine est épaisse, charnue, brune en dehors; elle produit un grand nombre de feuilles pétio- lées, très-lisses, lancéolées, presque entières, ou légèrement laciniées, quelquefois aussi leurs découpures sont plus pro- fondes, et il est diilicilc d'assigner les bornes de ces variétés. La hampe est simple, très-lisse, uniflore, terminée par une fleur jaune. Le calice intérieur est composé de folioles droites, égales , lancéolées , aiguës ; l'extérieur imbriqué d'écaillcs larges, presque en cœur, un peu blanchâtres et membra- neuses à leurs bords. Les semences sont brunes et alongées. Cette plante croît dans les marais et les prés humides, en France, en Angleterre, en Allemagne, etc. M4 PIS Pissenlit usse : Taraxacum lœvigatum, Decand., Hort.monsp., et FI. ■ fr*iç. , Suppl. , 460; Leontodon lœvigatus , Willd. , Spec; Barrel., Icon. rar. , tab. 207. Cette espèce, dit M. De Canfiolle, tient le milieu entre les deux précédentes, pres- que toujours plus petite que l'une et l'autre. Ses feuilles sont glabres, minces, pinnatifîdes, à lobes étroits, aigus, un peu recourbés vers la base de la feuille. La hampe est courte, uniflore; le rang extérieur des folioles calicinales n'est ni réfléchi, comme dans la première espèce, ni dressé comme dans la seconde, ni composé d'écaillés chargées vers le haut d'une corne dorsale, comme dans l'espèce suivante, mais ouvert, à demi-étalé. On trouve souvent des individus qui ont en même temps des feuilles pinnatitîdes , et d'autres en- tières, ovales, rétrécies à leur base. Cette plante, qui n'est peut-être qu'une variété de la première, est commune dans les lieux secs, sur le bord des chemins, dans le Languedoc . la Provence, le Roussillon , etc. Pissenlit a feuilles ovales : Taraxacum oho.'aliim , Decand., loc. cit.; Leontodon obovatus , Willd., Spec, et Horl. bero!., tab. 47 ; J. Bauhln, Hist., 2, pag. io37, fîg. 2. Cette plante, comme le dit M. De Candolle, a le port de la dent-de-lion ; mais ses feuilles forment une rosette peu appliquée sur le sol; leur couleur est d'un vert plus foncé; leur forme est ovale , obtuse , rétrécie à la base , entière ou dentée sur les bords. Après la floraison, les feuilles qui poussent sont roncinées ou fortement dentées, un peu dressées, et ressem- blent alors beaucoup à certaines variétés de la dent-dc-Iion : mais alors même on les distingue toujours à sa forme des calices, dont l'extérieur est étalé, mais non réfléchi, et dont les écailles portent toutes à leur sommet, sur le dos, une corne ou protubérance calleuse bien prononcée. Cette plante croit dans les prés et les lieux cultivés, en Provence, aux environs de Montpellier, de Castelnau , de Seyne, d'Avignon, etc. Pissenlit tardif : Taraxacum serotinum , Poir. , Encycl. , Suppl.; Leontodon serotinus ,'\Ya\dst. et Kitaib, PL rar. liung., 2 , pag. 119, tab. 1 1 4. Quoique cette plante off"re le port du taraxacum dens leonis , elle en est suflisamment distinguée par ses hampes, ordinairement glabres, mais quelquefois tomen- PIS U5 teuses, uniflores; par son calice extérieur, étalé, scarieux; par ses feuilles rudes, blanchâtres, à lobes arrondis, denti- culés: celles qui se montrent les premières sont entières; les autres qui viennent plus tard sont rongées ou lobées. Cette plante croît en Tauride et dans la Hongrie. (Poir.) PISSEUR. (Matacoz.) M. Bosc , à cet article dans le Nou- veau Dictionnaire d'histoire naturelle, tome 26, p. 614, dit que c'est le nom d'un coquillage du genre Pourpre , qui lance sa liqueur pourprée comme un jet d'eau ; mais il faut qu'il y ait ici quelque confusion; car , d'abord, le réservoir de la pourpre, dans aucune espèce de ce genre, n'est pas assez considérable pour pouvoir lancer ainsi un jet de liquide, et ensuite cette liqueur ne passe à la couleur pourpre qu'au bout de plusieurs jours d'exposition à l'air et au soleil. (Voyez Pourpre.) Cette dénomination conviendroit beaucoup mieux aux ascidies. (De B.) PISSIDA. {Bot.) Adanson établit sous ce nom, dans la fa- mille des champignons, un genre qu'il caractérise ainsi . Écusson hémisphérique ou turbiné, lisse, porté sur une tige centrale d'une substance charnue ou gélatineuse, ayant les graines ovoïdes à la surface supérieure de Pécusson, Il rap- porte à ce genre les fungoidaster , pi. 82 , fig. 2, Z , Z^, du Gênera de Michéli et les fungoides , pi. 85, fig. 5 à i5 du même auteur. Ces figures représentent différentes espèces des genres H elvella, Helotium et même Peziza. (Lem.) PISSlTE. {Min.) De la Métherie a indiqué parce nom la variété de silex à laquelle les Allemands appliquent aussi le nom de pechstein , qu'Haiiy nomme quarz résinite et que nous avons désignée sous le nom de Silex résinite. Voyez ce mot. (B.) PISSOGOUS. {Bot.) Tournefort dit qu'on nomme ainsi, dans la Provence, la terre-noix, bunium bulbocastanum , dont on mange les racines, qui sont tubéreuses. (J.) PISTACHE. {Bot.) C'est le fruit du pistachier. (L. D.) PISTACHE DE TERRE. {Bot.) C'est l'arachide, herbe légu- mineuse , dont la graine ressemble à une pistache. Voyez Arachis. (J. ) PISTACHIER; Pistacia, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones polypétales , de la famille des téréhinthacéès , 4i« 10 U6 PIS Juss. , et de la dicécie pentandrie , Linn., dont les fleurs sont diojques et présentent les caractères suivaus : Calice très- petit, à cinq divisions courtes dans les fleurs mâles, à trois seulement dans les femelles; corolle nulle. Dans les fleurs mâles, cinq étamines a lilamens courts, portant des anthères droites, ovales. Dans les fleurs femelles, un ovaire supère, plus grand que le calice, surmonté de trois styles réfléchis, terminés chacun par un stigtnate épais, hispide. Le fruit est un drupe sec ou à peine charnu , ovoïde , contenant un noyau osseux, monosperme. Les pistachiers sont des arbres ou des arbrisseaux résineux, à feuilles alternes, ailées, et qui ont leurs fleurs disposées en grappes axiJlaires. On en connoît aujourd'hui onze espèces, parmi lesquelles les quatre suivantes sont les plus remar- quables. PisTACHtER commun; Pistacia vera , Linn., Spec, 1454. Cette espèce est un arbre qui s'élève de vingt à trente pieds de hauteur, en se divisant en branches et en rameaux étalés, garnis de feuilles ailées , composées de deux à trois paires de folioles ovales ou ovales - lancéolées , glabres, un peu coriaces, et d'une foliole impaire,; semblable aux autres. Dans une variété, les feuilles ne sont ordinairement compo- sées que de trois folioles. Les fleurs mâles sont pédicellées, munies à leur base d'une petite écaille membraneuse, et disposées en une grappe un peu lâche. Les fleurs femelles, portées sur des individus différens , forment des grappes plus lâches. Les fruits sont ovoïdes- oblongs, d'une couleur rous- sâtre, ridés extérieurement, contenant une amande oléagi- neuse, d'une couleur verte claire et d"uue saveur agréable, connue sous le nom de pistache. Le pistachier est originaire de l'Asie ; ses fruits , selon Pline, furent pour la première fois apportés à Rome, vers la fin du règne de Tibère, par Vitellius, alors gouverneur de Syrie, et qui fut depuis empereur. De cette époque, cet arbre fut d'abord cultivé à Rome , et de là il s" est insen- siblement répandu et naturalisé dans la plupart des parties méridionales de l'Europe. On le cultive en Provence, en Languedoc, et quelquefois même on le trouve croissant naturellement dans quelques parties de ces provinces. PIS 147 Les pistaches se mangent crues comme les amandes douces et les noisettes ; on les sert sur les tables avec les fruits secs. Les confiseurs en font différentes espèces de dragées, en les recouvrant soit de sucre, soit de chocolat. On les emploie aussi pour faire des crèmes , des glaces; mais comme ces fruits ne donnent pas k ces mets une couleur assez foncée, on est dans l'usage d'y ajouter une certaine quantité de jus d'épi- nards pour les rendre d'un plus beau vert. On regardoit autrefois les pistaches comme pectorales, ana- leptiques, et comme telles on les administroit seules, ou avec les pignons doux, aux malades attaqués d'affections catar rhales et de phthisie pulmonaire; mais aujourd'hui on n'en fait presque plus d'usage sous ce rapport. On en composoit aussi autrefois, dans les pharmacies, le looch vert et des émulsions auxquelles elles communiquoient leur couleur. On cultive peu le pistachier dans le climat de Paris et dans le Nord de la France , quoique l'arbre y fleurisse bien , mais, lorsqtie le printemps est froid et pluvieux, les fleurs femelles ne sont point fécondées, ou , si leur fécondation a eu lieu par un beau temps, on a encore à craindre que les fruits nemûrissentpas parmanqued'un automnesuflisanimentchaud. Le pistachier se multiplie d'ailleurs de graines qu'on tire du Midi de la France, et qu'on peut semer sur couche ou même en pleine terre. Si le semis est fait de cette dernière manière, il est bon , pour le préserver des fortes gelées, de le couvrir de paille ou de litière pendant les deux ou trois premiers hivers. En Sicile , on féconde artificiellement les pistachiers fe- melles qui sont trop éloignés des mâles, en coupant !es bran- ches de ces derniers pendant qu ils sont en fleur, et en les suspendant au-dessus des arbres femelles; ou bien on re- cueille la poussière des étamines , qui s'échappe des fleurs mâles , et on la répand sur les femelles. Pistachier térébinthe; Pistacia terehinthus, Linn., 5p., i455. Le tronc de cette espèce ne s'élève qu'à une hauteur mé- diocre dans le Midi de la France; mais il devient un assez grand arbre dans son pays natal. Ses feuilles sont composées de sept à neuf folioles ovales- oblongues , vertes, luisantes en dessus, portées sur un pétiole un peu ailé. Se§ fleurs sont 148 PIS petites, dioïqiies, disposées en panicules axillaires et redres- sées; les mâles ont les élamines purpurines. Les fruits sont de petits drupes secs, globuleux, ridé^ , de la grosseur d'un pois au plus. Le térébinthe croit naturellement dans le Levant et en Barbarie; on le trouve aussi dans les parties les plus chaudes du Midi de la France , où il est acclimaté. 11 exhale, principalement dans les pays chauds, une odeur résineuse, forte et pénétrante, qui se répand au loin , surtout le soir. L'écriture sainte fait assez souvent mention du térébinthe. Les Grecs le connoissoient sous le nom de Tipy.fvSoç, dont celui qu'il porte encore ne paroit être qu'une légère altération. On voit souvent en été, dans les pays chauds, le suc rési- neux du térébinthe s'échapper naturellement à travers les fentes de son écorce. Cette résine, d'abord liquide et d'un blanc jaunâtre, tirant quelquefois sur le vert ou le bleu au moment où elle suinte ainsi, ne tarde pas à s'épaissir et à se dessécher plus ou moins par le contact de l'air. Elle est connue sous le nom de térébenthine de Chio , parce que c'est particulièrement dans cette île qu'on la recueille. Mais les habitans du pays rendent ce produit naturel plus abon- dant en pratiquant, au printemps, sur le tronc et les bran- ches des arbres, des incisions dont la térébenthine découle pendant tout l'été. C'est le matin, après que la fraîcheur de la nuit l'a condensée, qu'on la ramasse avec une spatule sur le tronc des arbres et sur des pierres plates placées exprès au pied des térébinthes pour en recevoir le suc résineux. Comme ce suc, ainsi recueilli, est toujours mêlé de quelques corps étrangers, on le purifie en le faisant couler à travers de petits paniers, après l'avoir rendu liquide en l'exposant à la chaleur du soleil. Les térébinthes ne fournissent qu'assez peu de térébenthine relativement à leur volume, car un arbre de soixante ans et dont le tronc a quatre à cinq pieds de circonférence, n'en donne ordinairement que dix à onze onces par an. Aussi la térébenthine de Chio est- elle assez chère dans le pays même où on la récolte. Une partie se consomme dans le Le- vant, le reste est transporté à Venise, où le plus souvent on l'altère en y mêlant de la térébenthine du mélèze, dite téré- benthine de Venise. C'est ce qui fait que la vraie térében- PIS 149 thine de Chio se trouve très-rarement pure dans le commerce. Celle qui est réellement à l'état de pureté où on la trouve dans l'île de Chio , est plus épaisse et d'une odeur plus agréable que celle du mélèze et des autres sapins, et elle est presque sans amertume et sans âoreté. Une espèce de cinips, en déposant ses œufs sur les branches des térébinthes, y fail naître des galles semblables à de grosses vessies, qui contiennent ordinairement une petite quantité de résine très- limpide et très- odorante. En Provence, la cha- leur n'est pas assez considérable, et ces arbres ne donnent pas du tout ou presque point de résine. Le suc résineux du térébinthe éloit usité en médecine dès le temps d'Hippocrate. De même que les autres térében- thines, il jouit d'une propriété excitante. 11 étoit autrefois très-estimé des médecins et des chirurgiens. Appliqué exté- rieurement , on le regardoit comme résolutif et comme propre à nettoyer les plaies et à en faciliter la cicatrisation. Donné à l'intérieur, on le regardoit aussi comme balsamique et vulnéraire. Aujourd'hui la térébenthine n'est presque plus employée sous ces rapports. Elle entre d'ailleurs dans plu- sieurs compositions pharmaceutiques, comme la thériaque, le milhridate , etc. En Turquie , en Perse et dans l'Orient en général , on mâche habituellement de la térébenthine cuite; les femmes surtout en ont presque toujours dans leur bouche. Les habi- tans de ces pays regardent cet usage comme un bon moyen de consolider les dents et de les entretenir blanches, de rendre l'haleine agréable et d'exciter l'appétit. Dans l'île de Chio on mange les fruits du térébinthe, qui sont un peu astringens, et on les marine pour les conserver. Leur amande a la couleur et à peu près le goût de la pis- tache; mais elle est beaucoup plus petite. L"écorce du tronc et des branches brûle avec une odeur pénétrante, qui la fait quelquefois employer au lieu d'en- cens, dans les pays où les térébinthes sont communs. Pistachier lentisque, vulgairement le Lentisque; Pistacia lenliscus, Linn. , Sp. , 1466. Sa tige n'est que de grosseur mé- diocre, et elle ne s'élève pas à plus de douze ou quinze pieds, en se divisant en rameaux nombreux et tortueux, garnis de i5o PIS feuilles ailées sans impair, composées de huit à dix folioles lancéolées, coriaces, persistantes, d'un vert foncé en dessus, plus pâles en dessous. Ses fleurs mâles sont petites, disposées en grappes axillaires, très-serrées ; leurs étamines ont des anthères purpurines et à deux lobes. Les fleurs femelles sont également disposées en grappes axillaires, mais plus lâches. Les fruits sont arrondis , rougeàtres avant leur maturité, puis enfin noirâtres ou brunâtres. Cet arbrisseau croît natu- rellement dans le Levant, en Barbarie et dans les parties méridionales de l'Europe : on le trouve en Provence et en Languedoc. Le lentisque paroît être le ff^îvoç de Théophraste et des autres anciens. Son nom latin lentiscus vient de lentescere (être visqueux , gluant) , qualité propre à la résine odorante qu'il fournit, et connue sous le nom de mastic, qui paroît dériver de /xsicrji;;^^?! , qui vient lui-même de fxctcrjitfii ■> je. blesse , à cause des blessures ou incisions qu'il faut faire à l'arbre pour l'obtenir. C'est depuis une haute antiquité qu'on cultive le lentisque dans l'Orient et surtout dans l'île de Scio ou de Chio. La chaleur du climat influe beaucoup sur le produit de cette résine ; car les lentisques qui croissent en France , n'en donnent point, et en Barbarie même, selon M. Poiret, ils n'en donnent pas non plus soit naturellement soit par incision. On obtient surtout le mastic d'une variété remarquable par la largeur de ses feuilles. C'est celle-là qui fait la richesse des habilans de file de Chio. « Le mastic, dit Olivier, Voyage dans Vempire ottoman, « vol. 1, p. 292, doit être regardé comme une des pro- « duciions les plus importantes de file et comme la plus « piécieuse, puisque c'est à elle que les habitans de Scio « doivent une partie de leurs privilèges, et les cultivateurs « leur indépendance, leur aisance et peut-être leur bonheur. « Le lentisque qui le produit ne diffère point de celui qui « croît au Midi de^ l'Europe et dans toutes les îles de PAr- « chipel. On remarque seulement à Scio quelques légères « variétés à feuilles plus grandes, que la culture a produites, ". et que les marcottes et les greffes perpétuent. X Pour obtenir le mastic , on fait au tronc et aux princi- PIS i5i « pales branches du lentisque de légères et nombreuses in- « cisions. depuis le i 5 jusqu'au 20 Juillet, selon le cîilendrier 5q espèce a une ligne de hauteur et se rencontre éparse ou un peu agglomérée sur les tiges et les feuilles sèches. Le P. DES MOUSSES : P. muscicola , Pries ; Clavari-a, Pers. , Obs. myc, 2, pi. 3 , fig. 2; Nées, Syst.fung. , fig. i54. Pres- que filiforme, légèrement renflée vers le haut, blanche, dilatée à la base. Cette espèce a deux à quatre lignes de lon- gueur; elle est un peu arquée, obtuse et glabre ; on la trouve en Suède, en petites touffes, entre les feuilles vivantes de Vhypnum triquelrum et du leskea poljantha , plantes de la fa- mille des mousses. M. Persoon lui donne un tubercule ra- dical, qu'il représente dans la figure que nous avons cité. Pries pense que la base dilatée de ce champignon a pu être prise par M. Persoon pour un tubercule. Nous ne ferons que citer le P. quisquillaris , qui se trouve sur les frondes du pteridis aquilina; le P.diaphana, qui vit sur les feuilles mortes du hêtre ; le P. pusilla , particulier aux feuilles tombées des bouleaux, etc. (Lf.m.) PISTOLOCHIA. {Bot.) Puchs donnoit ce nom à une fume- terre, fumaria hulhosa; Clusius et C. liauhin, à deux aris- toloches, dont une est maintenant Varistolochia pistolochia de Linnaeus, et, selon Dodoëns , le polyrrhizos des Grecs. (J.) PISUM. (Conchyl.) M. Megerle a proposé, dans son Nou- veau système de conchyliologie, de former sous ce nom un genre avec la cyclade des rivières, C. riyicola. Voyez Cyclade. (De B.) PISUM. (Bot.) Nom latin du genre Pois. (L. D. ) • FIXA. (Bot.) Nom mexicain, donné au fil que l'on retire des feuilles du maguey, espèce d'agave, nommée aussi pitta. (J.) PITA ROIGT. {Ornith.) Nom donné par les Catalans, sui- vant Barrère , au rouge -gorge, motacilla ruhecula , Linn. (Ch. D.) PITADA , PATADA. {Bot.) A Java et à Macassar on nomme ainsi, selon Rumph , son mangium caseolare , qui est le sonne' ratia acida, de la famille des myrtées. C'est le possi-possi de Ternate , le waccat d'Amboine. ( J. ) PITAHAYA, PITAIAITA. {Bot.) Voyez Piscol. (J.) PiTAMOATE. {Ornith.) On donne à Turin ce nom et celui i6o PIT de pifamoafos au traquet et au tarier, mutacilla rubicola et motacilla rubetra., Linn. (Ch. D. ) PITAN. {Malacoz.) Nom que les habitans des côtes de la Méditerranée donnent essentiellement aux pholades et quel- quefois aux moules lithodomes. ( De B. ) PITANGA-GUACU. (Omith.) L'oiseau ainsi nommé par les Brésiliens est le tyran bentaveo , lanius pitangua, Linn. ( Ch. D. ) PITAO. (Bot.) Nom donné dans le Chili au galvezia de la Flore du Pérou, arbre toujours vert, dont les feuilles aro- matiques sont carminatives , résolutives et stomachiques. (J.) PITAR. (Conc^ijL) Adanson (Sénég., page 226 , pi. 16) décrit et figure une espèce de coquille bivalve, que Gmelin a rap- portée, on ne sait pas trop pourquoi, à la venus islandica , Linn., dont elle n'a presque aucun caractère. (De B.) PITCAIRNE, Pitcairnia. (Bot.) Genre de plantes monoco- tylédones , à fleurs incomplètes, delà famille des broméliacées , de Vhexandrie monosj'nie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Une corolle à six divisions profondes ; les trois extérieures plus courtes, en forme de calice ; les trois inté- rieures une fois plus longues, linéaires, réunies en tube à leur base, formant seules la corolle, d'après quelques auteurs. Six étamines attachées à l'orifice du tube; un ovaire infé- rieur; un style terminé par trois stigmates ; une capsule tri- gone, à trois loges, à trois valves; les semences nues et nom- breuses. PiTCAiRNE A FEUILLES k'ananas : PUcairnia hromeliœfoUa , Willd., Spec; Lamck. , Ill.gen.,tab. 224; l'Hérit. , Sert, angl., tab. 1 i ; Hepetis angustifolia , Swartz , Prodr, , Bot. Magaz. , tab. 824. Ses racines sont vivaces , longues et fibreuses; elles émettent un grand nombre de feuilles ensiformes, longues de trois à quatre pieds, larges d'environ un demi-pouce, membraneuses, d'un vert glauque, garnies à leurs bords de cils ou d'épines courtes, recourbées, noires et luisantes; de leur centre s'élève une hampe longue de deux pieds et plus, cylindrique, parsemée de bractées linéaires, lancéolées; les supérieures d'un rouge écarlate. Les fleurs sont terminales , éparses, distantes, portées sur des pédoncules filiformes; les pétales intérieurs, lancéolés, un peu roulés, d'uo rouge de PIT iGi sang, persistans sûr la capsule. A la base de chaque pétale, on remarque de petites écailles transparentes, ovales, tron- quées au sommet; les filamens sont rougeâtres ; les capsules giabres , ovales, acuminées; les semences fort petites, cylin- driques, subulées, attachées à une colonne centrale, un peu membraneuses à leur sommet. Cette plante croit à la Jamaïque, sur le revers des rochers , aux lieux ombragés. PiTCAiRNE LANUGINEUSE ; Pitcairnià lunuginosa , Ruiz et Pav. , FI. Per., 3, pag. 35, tab. 268. Cette plante s'élève à lu hau- teur de plusieurs pieds sur une tige ou hampe simple , mu- nie à sa base de feuilles nombreuses, ensiformes, étroites, très-aiguës, lanugineuses et blanchâtres en dessous, armées d'aiguillons courts, un peu recourbes, d'un pourpre obscur; la tige est couverte d'écaillés très-longues, linéaires, imbri- quées. Les fleurs sont alternes , pédicellées , réunies en une rappe terminale, garnie de bractées ovales, aiguës, la nu- gineuses en dessous; les trois divisions extérieures de la co- rolle d'un vert blanchâtre; les intérieures linéaires, d'un violet clair; la capsule est brune, longue d'un pouce; les semences sont jaunes , alongées, terminées à leurs deux extré- mités par une soie très -fine. Cette plante croit au Pérou , sur les rochers , au milieu des forêts. PiTCAiRNE PULVÉRULENTE; Pitcuirnia pulverulenta , FL Per.,loc, cit., tab. 269. Sa tige est droite, longue de cinq à six piedsj pulvérulente vers son sommet; les feuilles sont alongées, larges d'environ un pouce, nombreuses, imbriquées, armées à leurs bords d'aiguillons noirâtres, glabres en dessus, blan- châtres et pulvérulentes en dessous; les inférieures rétrécies en longs pétioles ; la panicule est ample , terminale ; les spathes sont lancéolées, subulées; les fleurs alternes, médiocrement pédicellées, unilatérales; les bractées ovales, acuminées; les divisions extérieures de la corolle ovales, lancéolées; les inté- rieures trois fois plus longues, étroites, linéaires, d'un rouge vif : à la base de chacune d'elles est une écaille courte ; Tovaire est presque libre; la capsule petite, trigone ; les se- mences sont brunes. Cette plante croit au Pérou , dans les forêts des Andes. PxTCAiRNE PANicuLÉE ; PUcaimia paniculata , FI. Per. , loc. cit., tab. 260. Cette plante, très-rapprochée delà précédente. /.U 1.1 i6. PIT à des tiges pulvérutenles, un peu plus longues qiie les feliiîles; celles-ci sont étroites, ensiformes, dentées par des aiguillons, pulvérulentes et blanchâtres en dessous, étalées et rabattues à leur sommet; une panicule terminale , étalée, très-rameuse ; les bractées ovales , aiguës , membraneuses ; les pédicelles courts ; les trois divisions extérieures de la corolle blanchâ- tres, pulvérulentes; les intérieures plus longues, d'un rouge écarlate , lancéolées , roulées à leur base , réfléchies vers leur sommet; les anthères sagittées; une capsule pyramidale, à trois côtés peu marqués; les semences alongées, subulées à leurs deux extrémités. Cette plante croit au Pérou, sur les montagnes des Andes. PiTCAiRNE A LARGES FEUILLES : Pltcaimia lutifoUa , Ait., Horti Kew.;Bot.Magaz., tab. 856; Andr., BoL. rep., lab. 022 ; Red., Lil. , tab. 74. Cette espèce diffère peu du pilcah-nia bromeliœ- folia. Ses feuilles sont larges, toutes radicales, fort longues , ensifoi'mes, aiguës, un peu courbées, épineuses seulement à leur partie inférieure. Les hampes sont droites, glabres, cy- lindriques, médiocrement pédonculées. Les fleurs sont d'un jaune ponceau, alongées, disposées en grappes; les bractées lancéolées, au moins de la longueur des pédoncules. Cette plante croît à la Jamaïque; on la cultive au Jardin du Roi. I^itCairne JAUNE DE SOUFRE: Piicuimia sulphuica. Aiidr. , Bot* rep., tab. 24g; Pitcairnia bracteata, Ait., Hort. Kew., var. ^; Bot. Mag. , tab. 1416. Cette plante diffère de la précédente par ses feuilles un peu lanugineuses, entières et non épineuses à leurs bords, par la couleur de ses Heurs d'un jaune de soufre, par la grandeur de ses bractées. Les hampes sont simples, pubescenîes; les fleurs disposées en une grappe ou un épi droit, touffu, alongé; les pédoncules très-courts, pu- bescens; les bractées amples, lancéolées, ciliées à leurs bords, Verdàtres, très-aiguës, plus courtes que la corolle; ses divi- sions extérieures tomenteuses en dehors et verdàtres. Cette plante croit dans l'Auiérique, à l'Ile de iJaint-Vincent. PiTCAiRNE A FEUILLES ÉTROITES : PiLcaiinia angustifoUa , Aïiii Hort. Kew.;Bot. Magaz., tab. 1647; Red., Lil., tab. 76. Dans cette espèce les feuilles sont étroites, un peu roides, longue- 4uent acuminées, munies de dents distantes, épineuses; les hampes pubescentes, simples ou à peine rameuses ; les fleurs VIT i65 disposées en une giappe droite, terminale; les pédoncules courts, velus ; Jes bractées de même longueur, pubesceutes, roulées à leurs bords, subulées à leur sommet; les divisions extérieures de la corolle tourtes, ovales, velues, colorées a leur sommet; les intérieures alongées, de couleur purpurine- Cette plante croit dans l'Amérique, à l'île de Sainte -Croix. On la cultive au Jardin du Roi. Pjtca/rne a feuilles entières; Pitcairnia integrifolia , Bot. Magaz. , tdh. 1462. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente; elle s'en distingue par ses feuilles sans épines; par ses Heurs plus petites, tubulées, arrondies, trigones ; les trois divisions extérieures colorées ; les hampes courtes , l'oides, tomenteuses ; les feuilles longues, étroites, blau-^ châtres, un peu lanugineuses en dessous; les fleurs disposées eu une grappe à peine ramifiée; les bractées tomenteuses, un peu plus longues que L's pédoncules ; les divisions exté- rieures de la corolle pubescentes, une fois plus courtes que les intérieures. Cette plante croit dans l'Amérique. PrrcAiRNE piyuANTE ; Pitcairnia pungens, Kunth in Humb* et Bonpl., Noi'. gen. , 1 , p^ig* ^94» Cette plante a des tiges droites, simples, striées, hautes d'un pied et plus, chargées à leur partie supérieure d'une laine blanchâtre. Les feuilles sont planes, toutes radicales, linéaires, d'un vert gai, pul- vérulentes et tomenteuses en dessous, longues d'un pied, larges de quatre lignes, terminées par une épine droite, noirâtre; les tiges couvertes de bractées linéaires, subulées, longues d'un pouce ; les Heurs pédicellées, disposées en un épi lâche; les pédicelles lanugineux, accompagnés de bractées glabres, linéaires -lancéolées; les divisions extérieures de la corolle presque glabres, colorées; les intérieures trois fois plus longues, linéaires-lancéolées, puis roulées en spirale, de couleur incarnate, munies à leur base d'une écaille blan- châtre, ovale, les étamines à peine saillantes; les anthères linéaires; l'ovaire supérieur; trois stigmates roulés en spi- rale; une capsule oblongue; les semences nombreuses, réni- formes. Cette plante croit au Pérou, sur les rochers, et sur les bords du fleuve Pasitara. (Poir.) PITCHOU. (Ornith.) Espèce de fauvette , motacilla provin- cialis , Linn. (Ch. D.) i64 PIT PITHAWAKA. (Bot.) Deux plantes euphorbiacées, \epljl- lanthus urinaria et Veuphorbia hirta, sont ainsi nommées à Ceilan. (J.) PITHECIA. {Mamm.) Nom latin, donné par M. Desmarest au genre Saki ; il est dérivé du grec Pithekos. Voyez ce mot. (F.C.) FITHECIENS, PUhecii. [Mamm.) Vicq-d'Azyr, à l'exemple des naturalistes de son temps, formoit un groupe des singes dépourvus de queue, auquel il donnoit ce nom, dérivé du grec Pithekos. Voyez ce mot. (F. C.) PITHECUS. (Mamm.) Nom formé du grec 7T/âe;£0ç, et que les modernes ont donné comme nom latin au genre qui com- prend les orangs-outangs. (F. C.) PITHEKOS, PITHECOS. {Mamm.) Les Grecs donnoient ce nom à un singe sans queue, qu'on a long-temps pris pour un orang-outang; mais M. de Blainville a démontré que ce singe n'étoit qu'un magot. (F. C) PITHÈQUE. {Mamm.) C'est pithecos francisé. Ce nom a. été donné au Jeune magot par Bulfon, qui le regardoit comme le type d'une espèce particulière. (F. C) PIÏHIEU. ( Ornith. ) Nom des perdrix chez les Kniste- neaux, suivant Mackensie, tome i." de ses Voyages, p. 2G4. (Ch. D.) y PITHION. {Bot.) Voyez Pagonaton. (J.) PITHONION. {Bot.) Un des noms grecs anciens de la jus- quiame, cité par Ruellius et Mentzel. (J.) PITHOSILLE, Pithosillum. {Bot.) Ce nouveau genre de plantes, que nous proposons, appartient à Tordre des Sy- nanthérées, et à notre tribu naturelle des Sénécionées , dans laquelle il est immédiatement voisin de VEmilia. Voici ses caractères. Calathide incouronnée , équaliflore , subduodécimflore , régularitlore, androgyniflore. Péricline inférieur aux fleurs, cylindracé-campanuié, absolument simple; formé de cinq à huit squames unisériécs, égales, parfaitement libres jusqu'à la base, contiguës , oblongues-lancéolées, foliacées, mem- braneuses sur les bords, entièrement renversées sur le pé- doncule à Fépoque de la dissémination, nullement accom- pagnées de squamules surnuméraires. Clinanthe plan, par- PIT iS5 faitement nu. Ovaires ou fruits oblori^s , cylinclracé?. striés, à côtes nombreuses, crabord papillées, puis glabres, munis d'un petit bourrelet basilaire annulaiie ; aigrette longue, blanclie, molle, composée de squamellules îrès-nombreuses, caduques, filiformes, très-fines, plus ou moins barbellulées, souvent comme fourchues au sommet. Corolles glabres, k tube long, à limbe plus large et un peu plus long que le tube, subcylindracé, ayant son tiers supérieur divisé, par des incisions à peu près égales, en cinq lanières oblongues- linéaires. Anthères exsertes ; l'article anthérifcre un peu épaissi en forme de balustre, Stigniatophores de sénécionée, tronqués au sommet. Nous ne connoissons qu'une seule espèce de ce genre. PiTHOSiLLE A FEUILLES LYRÉEs; PithosiUuin Ijratum , H. Cass. C'est une petite plante herbacée, annuelle, à racines fibreu- ses : ses feuilles sont radicales, comme sessiles , longues d'environ un pouce, larges d'environ trois lignes, lyrées, ayant leur partie inférieure étrécie, linéaire, entière, la partie moyenne découpée, sur les deux côtés, en lobes ar- rondis ou anguleux, et la partie supérieure plus large, ellip- tique, irrégulièrement sinuée sur ses bords; la face supé- rieure est parsemée de poils rares, courts, épais; l'inférieure est presque glabre et d'un vert pâle : ordinairement la racine produit successivement deux tiges scapiformes, dressées, hautes d'environ trois pouces, grêles, cylindriques, glabres, entièrement privées de feuilles proprement dites; chacune de ces deux tiges est ordinairement divisée en deux rameaux très-longs, ordinairement subdivisés chacun en deux pédon- cules filiformes; la base de chaque division offre une pelite feuille bractéiforme, linéaire-lancéolée; les calalhides, so- litaires au sommet des pédoncules, sont composées d'environ treize ou quatorze Heurs, k corolle jaune. Nous avons fait cette description générique et spécifique sur des échantillons secs , innommés , qui se trouvoient parmi les Chicoracées ou Lactucées de l'herbier de M. Des- fontaines , et qui avoient été recueillis par Commerson dans l'Isle-de-France, et par M. Bory dans l'ile de Bourbon. Ce genre, qui a quelques rapports avec ÏEuryops (tom^ XVI, pag. 49), est immédiatement voisin de notre Emilia , iC6 PIT ^lécrit dans ce Dictionnaire (toni. XIV, pag. 4o5). Il lui ressemble surtout par son péricline absolument privé de squamules surnuméraires ; mais il en diffère suffisamment I)ar la forme de ses ovaires, et par ses stigmatophores tron- qués au sommet. Le nom de Pitliosillum est dérivé du mot grec vriôoc , qui signifie tonneau , parce que le péricline ressemble à un îiaril ou petit tonneau, ses squames étant immédiatement rapprochées par les bords comme des douves. Nous croyons pouvoir proposer ici un autre genre, ap- partenant à la même tribu , et que nous caractérisons de la jaanière suivante. AsPELiNA, H. Cass. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, androgyniflore; couronne triflore, ligulillore , féminiflore. Péricline cylindracé , un peu supérieur aux fleurs du disque ; formé de squames bi-trisériées, imbriquées : les intérieures unisériées, égales, contiguës, appliquées, li- néaires-subulées, foliacées, membraneuses sur les bords; les extérieures un peu plus courtes, inégales, subbisériées, lai- neuses, analogues aux squames intérieures. Clinanthe plan, alvéolé. Ovaires cylindracés , velus; aigrette composée de «quamellules nombreuses, filiformes, capillaires, à peine bar- bellulées. Etamines et style de sénécionée. Nous avons fait cette description générique sur un échan- tillon sec de l'herbier de M. de Jussieu , où il est étiqueté Gnaphalium niveum, Linn., 5p. pi., éd. 2. Mais nous présu- mons que cette étiquette est inexacte; car il seroit difficile de croire que la plante observée par nous pût être celle rommée successivement par Linné Gnaphalium niveum dans le Species, Scriphium corjmbiferum dans le Mantissa, Stœhe gnaphaloides dans le Sjslema. Quoi qu'il en soit, notre plante est certainement une sénécionée, voisine des jacohœa, dont elle se distingue génériquement par la structure de son péri- cline; ajoutons que sa couronne n'est composée que de trois fleurs, et que les ovaires sont tellement velus, que les poils du sommet semblent former en apparence une sorte d'ai- grette extérieure. Les corolles sont jaunes. Nous nommons ce îiouveau genre, ou sous-genre, Aspelina, en commémoration d'Aspelin^ auteur d'un Mémoire inséré dans le premier vO' PIT 167 lume des Amanitates acadeniicœ, sous le titre de Flora aco-, nomica. Ne pourroit-on pas rapporter à VAspelina quelques- unes des espèces altribuées par M. Kunth au Senecio, telles que les pimpinellœfolius , nubigenus , pedicidarifolius , laciniatus^ bellidifoUus , pauciflorus ? Cette conjecture, hasardée par nous d'après les figures et les descriptions que nous trouvons dans les A'om gênera et species, ne pourroit être confirmée que par Texamen des échantillons décrits et figurés. (H. C.\ss. ) PITHYORNE. {Ornith.) C'est le bruant des pins, emberiza pitlij'ornus, Lath, (Ch. D.) PITHYS. (Ornith.) On a annoncé dans l'article Man'aki^- de ce Dictionnaire, tome XXVIII , pages 4«6 et 487, que M. Vieillot avoit formé, sous ce nom , un genre particulier du manikup ou plumet blanc , pipra albifrons , Gmeî, Les< caractères de ce nouveau genre sont d'avoir le bec grêle, médiocre, plus large que haut à sa base, anguleux en des- sus et à bords un peu déprimés; la mandibule supérieure entaillée et recourbée vers le bout, et lijiférieure droite et entière; les narines rondes, ouvertes, un peu cachées pai» les plumes de la base du bec dirigées en avant; la queue de moyenne longueur, ainsi que les ailes, qui sont arrondies et ont la penne bâtarde large; la troisième rémige la plus longue de toutes; les tarses élevés; l'intermédiaire des trois doigts de devant réuni à l'extérieur jusqu'à la seconde pha-^ lange. M. Vieillot nomme l'espèce pithjs leucops , et observe que Buffon a fait un double emploi en ne reconnoissant pas son plumet blanc dans son demi-Jin à huppe et gorge blanches, figuré par Edwards, pi. 546, sous le nom de wkUefaced ma- nakin. ( Ch. D. ) riTHYUSA. {Bot.) Daléchamps et Lobel dniuient ce nom à quelques tithyniales, dont un est ïeupliorbia pithyusa de Linnaeus. (J. ) PITIAYUMI. (Ornith.) Ce nom, qui signifie petite poitrine jaune, est donné, par les naturels du Paraguay, au bec-eu' poinçon à poitrine dorée, que d'Azara décrit sous le n," 109 , et dont M. Vieillot a fait un pitpit. (Ch. D.) PITICO. (Ornith.) Ce pic , delà grosseur d'un pigeon, qui est ainsi nommé au Chili, pia/s pitiu de Gmelin , suivajsS i68 PIT Molina , pag. 216 de la traduction Françoise, a rhabi(ude de nicher, non dans les creux d'arbres, comme ses congénères, mais sur les bords élevés des rivières. ( Ch. D.) PITINE. ;Bo/.) La plante de ce nom, citée par Théophraste, est Vaphace de Dioscoride , selon Anguillara et C. Bauhin ; Vaphaca de Lobel , Tournefort et Adanson ; le lathyrus aphaca de Linnaeus. (J.) PITIROXO. (Ornith.) Nom portugais du rouge-gorge, mo- tacilla rubecula, Linn. (Ch. D.) PITIU. (Ornith.) Voyez PiTico. (Desm.) PITQ. (Ornith.) Lachesnaye-des-Bois parle , d'après Laet, de cet oiseau d'Amérique , et dit qu'il a la grosseur de l'étour- neau , le plumage d'une alouette sur le corps , le ventre vert, le bec et la qjeue fort longs; et il ajoute qu'il creuse les rochers avec son bec pour nicher dedans , et que , suivant quelques-uns, il se sert à cet effet d'une plante appelée par Frczier pifo real, à laquelle on attribue la vertu merveilleuse de rompre le fer et tout ce qui est dur. Le nom de cet oiseau et le lieu qu'il choisit pour y faire son nid , lui donnent des rapports avec le pilico ou pitiu , dont on vient de parler. D'un autre côté , c'est une opinion populaire universellement répandue, que le pic vert auroit la faculté de briser, par l'application d'une plante non connue , la barre de fer qui scToit employée pour fermer l'entrée du trou d'arbre où il auroit pratiqué son nid, et ces deux considérations ne permettent pas de douter que le pito ne soit un pic. (Ch. d.) PITOE-LINTJAR. (Bot.) Nom du conjza lacera de Bur- mann a Java. (J. ) PITOIR. (Ornith.) Voyez Pittouer. ( Ch. D.) PITONNILLE, Pitonnellus. (Conchji.) Dénomination que Denys de Montfort (Conchyl. syst. , tome 2, page 171) a proposé de substituer, peut-être avec quelque raison , à celle d'hélicine, employée par M. de Lamarck pour un genre qui est, en effet , assez éloigné des hélices, puisqu'il est operculé, et que les sexes sont séparés ; mais il nous paroît probable que la coquille qu'il a regardée comme le type de ce genre, ne lui appartient réellement pas , et ce qui semble le prouver, c'est qu'il ajoute que les coquilles de son genre Pitonnille PIT 1^9 sont marines, tandis que les véritables hélicines sont toutes fluviatiles. (De B.) PITOU SARVAI. {Ornith.) Nom de Foutarde, otis tarda, Linn., en Piémont. (Ch. D.) PITPIT. (Ornith.) Buffon , qui ne se dissimuloit pas les points de ressemblance existant entre les pitpitset les figuiers, a néanmoins cru remarquer entre eux, sous les rapports phy- siques et d'après leurs habitudes, des différences suflisantes pour les séparer en deux genres distincts , fondés plus parti- culièrement sur ce que le bec des premiers étoit plus gros et moins effilé. M. Cuvier, après avoir observé , dans son Règne animal, que les pitpits représentoient en petit les carouges par leur bec conique et aigu , a trouvé qu'ils les lioient avec les figuiers, et il a proposé pour eux l'établissement du sous- genre Dacnis. M. Vieillot s'est borné à en former la sixième section de ses fauvettes, sans leur assigner d'autres caractères qu'un bec totalement droit et aigu, et il a étendu la dénomi- nation de pitpit à d'autres oiseaux de l'Amérique méridionale, peu connus, mais dont, suivant d'Azara , le bec présente à peu près la même conformation. Ces derniers , dont M. Vieillot n'a indiqué ni le nom, ni le numéro , dans l'ouvrage de d'Azara, paroissent être la plupart des Becs -en -poinçon de l'auteur espagnol, dont on trouvera la description au Sup- plément du tome IV de ce Dictionnaire. Les pitpits demeurent dans les bois, se tiennent sur les grands arbres , et sont sédentaires entre les tropiques. Buffon a divisé les pitpits qu'il connoissoit en cinq espèces, sous les noms de pitpits vert , bleu , varié, à coiffe bleue et béraba. Les espèces sont, dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire na- turelle, au nombre de neuf, savoir : les pitpits bleu, brun ç£ roux, à coiffe bleue, à front blanc, noir et roux, pitiajumi, roux et blanc, à ventre rouge, et vermivore. On hésite à leur appliquer généralement le nom proposé par M. Cuvier, ce professeur n'ayant désigné que la première espèce. PiTPiï BLEU : Motacilla cajana, Linn.; Dacnis cajanus, D., pi. enlum. de Buff. , n.° 669, fig. 2. Le front, les côtés de la tête, le haut du dos, les ailes et la queue sont noirs; le reste du plumage est d'un beau bleu ; le bec est noirâtre et les pieds sont gris. Cet oiseau , rare au Paraguay , mais fort com- Ï70 PIT mun à la Guiane, a quatre à cinq pouces de longueur totale. Le plumage de cette espèce éprouvant plusieurs cliangemens dans les deux premières années, quelques-unes de ses va- riétés ont été considérées comme des espèces, et le pitpiL vert de Buffon, motacilla cyanocephala , Gmel. , est dans ce cas. Déjà Ton avoit reconnu comme simples variétés le pitpit bleu de Cayenne, représenté sur la planche enluminée 669, fig. i , qui ne diffère du n.° 2 de la même planche qu'en ce qu'il n'a pas de noir sur le front ni sur les côtés de la tête , et le manakin bleu d'Edwards, pi. 260 de ses Glanures, dont la gorge est noire. Le PrrpiT varij^. , troisième espèce de Buffon, pi. enl. 669, i'ig' 3 {Motacilla relia, Linn., et Sjlvia velia, Lath.), ayant été soigneusement examiné par M. Desmarest, ce naturaliste s'est déterminé à le ranger parmi les tangaras. Il n'en est pas de même du Pitpit a coiffe bleue, quatrième espèce de Buffon, Motacilla lineata , Gmel., et Sjhia lineala, Lath., à laquelle nous croyons pouvoir appliquer la dénomi- nation de Dacnis llneatus. Cette espèce , qui se trouve à Cayenne, a une coiffe d"un bleu brillant et foncé, qui part du front et s'étend jusqu'au milieu du dos. On voit aussi sur le milieu de la tête une tache bleue longitudinale, et sur la poitrine une raie blanche qui va en s'élargissant jusque des- sous la queue; le reste du corps est bleu^ le bec et les pieds sont noirs. Buffon, en présentant le guira -béraha de Marcgrave, Hist, naf. bras., comme sa cinquième espèce de pitpit, manifeste des doutes à cet égard. Marcgrave dit, pag. 212, que cet oiseau est de la grosseur du chardonneret, qu'il a le dessus de la tète, le cou, le dos, les ailes et la queue d'un vert clair; la gorge noire; le reste du dessous du corps et le crou- pion d'un jaune doré ; quelques pennes des ailes brunes à leur extrémité; le bec droit, aigu et jaune, avec un peu de noir sur la mandibule supérieure ; les pieds bruns. M. Vieillot a compris le même oiseau sous le nom de né- mosie à gorge noire, nemosia nigricollis, dans son nouveau genre, qui renferme d'autres espèces, savoir : les némosies 0. coiffe noire, à gorge jaune, rouge -cap, et à iùta et gorge rousses, dont il sera parlé à l'article Tangaba. Les caractères PIT ^71 assignes au genre Némosie par M. Vieillot, consistent dans un bec court, formant à sa base un petit angle dans les plumes du front, conico- convexe, un peu comprimé latéralement, pointu, dont la mandibule supérieure, un peu arquée du milieu à la pointe et légèrement entaillée vers le bout , couvre les bords de Tinférieure ; des narines arrondies; une langue cartilagineuse, pointue, étroite; les extérieurs des trois doigts de devant réunis à leur origine. Le même auteur ajoute aux espèces de pltpits ci -dessus les suivantes, mais sans les garantir: PiTPiT A FRONT BLANC; Sjlvia alUfrons , Vieill. Cet oiseau du Paraguay, long de cinq pouces, a le front blanc , avec de très-petits points noirâtres; les côtés de la tête nuancés de brun, de noirâtre et de bleu; le dos d'un mordoré clair; les ailes plombées ; les pennes caudales noirâtres et pointues ; le dessous du corps roussâtre ; le bec , droit et pyramidal , noir en dessus et moins foncé en dessous ; les pieds oli- vâtres. PiTPiTBRUN ET roux; Sjlvia Tpyrrhonotos ,Yiç:i\\. Cette espèce, qui seroit un dacnis , si elle étoit mieux connue, paroît se trouver également au Paraguay; elle a deux pouces quatre lignes de longueur; la tête est couverte de plumes noirâtres et bordées de brun ; le dessus du cou et le haut du dos sont d'un brun lavé de roux; un roux vif domine sur le reste des parties supérieures; le dessous du corps est blanc. PiTPiT NOIR ET ROUX : MotacUla honariensis , Gmel.; Syl^^la lonariensis , Lath. Cet oiseau, rangé par Gueneau de Mont- beillard avec les demi-lins, a été vu à Buenos- Ayres par Commerson; il a cinq pouces deux tiers de longueur totale , et il est à peu près de la grosseur de la linotte; le dessus de la tête et du corps est noir; la gorge, le devant du cou et les flancs sont de couleur de rouille, et l'on voit du blanc entre le front et les yeux, au milieu du ventre, à la base des ailes et au bout des pennes caudales extérieures. PiTPrr VERMivoRE : MotacUla vermivora, Gmel. ; Sjlvia vermi- iora, Lath., pi. 3o5 d'Edwards. Gueneau de Montbeillard, en décrivant cet oiseau sous le nom de demi-fin mangeur de rers, dit qu'il est un peu plus gros que la fauvette à tête noire; qu'il y a deux bandes noires de chaque côté do la tête, dont 172 PIT la couleur orangée s'étend, en s'affoiblissant , sur la gorge, la' poitrine et le ventre; que les parties supérieures sont d'un vert olivâtre; que le bec, brun en dessus, est de couleur de chair en dessous, ainsi que les pieds. Il se trouve en Pensyl- vanie, oii il n'est que de passage. D'Azara a vu au Paraguay un oiseau qu'il compare à celui-ci , et qu'il décrit, n." 164, sous le nom de contremaitre couronné. Ce dernier vit solitaire- ment dans les forêts, oij il sautille de branche en branche, les pieds en haut et la tête en bas, pour saisir les insectes cachés dans les feuilles. Son ramage exprime les syllabes chi ^ chi, ch.i , ckica. PiTPiT piTiAYUMi; Sjlvia pitiaj'umi , Vieill. Voyez, au Supplé- ment du tome IV de ce Dictionnaire, pag. 62 , la description de cet oiseau, d'après celle que d'Azara a donnée sous le nom de bec -en -poinçon à poitrine dorée. PiTPiT A VENTRE ROUGE; Sjlvia rubigustra, Vieill. Cette espèce, qu'on trouve au Paraguay et à Buénos-Ayres , où elle fré- quente les terrains aquatiques et se tient parmi les joncs, a quatre pouces de longueur; le bas-ventre est d'un rouge de feu, couleur qui se voit aussi sur le milieu de la tête, dont le reste est noir, à l'exception d'un trait d'un jaune vif, qui, depuis les narines , s'étend jusqu'à l'occiput ; le dessus du corps est d'un vert obscur; la queue est étagée ; le bec est droit et noir, et la bouche orangée. TnpjT Rovx ET BLAKc ; Sj'l'^ia pjrrlioleuca , Vieill. Cette espèce, la dernière de celles que M. N'ieillot a rangées parmi ses pit- pits avec le signe du doute et sans indiquer les sources d'où il en a tiré la description, paroit se trouver au Paraguay, comme plusieurs autres, et être par conséquent un des oiseaux dont a parlé d'Azara ; elle est donnée comme ayant la tête et le dessus du cou bruns, le dos, le croupion et les couvertures supérieures des ailes d'un brun rougeàtre; les pennes alaires d'un brun noirâtre, avec une large tache rouge sur les quatre premières; la queue étagée et dont les quatre pennes centrales sont d'un brun foncé et les autres d'un rouge de carmin; la gorge jaune et le dessous du corps d'un blanc sale ; le bec droit, noir en dessus et bleu de ciel en dessous. (Ch. D.) PITRI. (Ornith.) Selon Salerne , ce nom est à Saumur celui de la cresserellc, espèce de faucon. (Desm.) PIT 173 PITRIOU. (Ornith.) Nom de la cresserelle en Tourrainc. ( Desm. ) PJTSIEGAM-MULLU. {Bot.) Nom malabare du jasminum grandi florum. ( J. ) PITTA-GASURCULI. [Bot.) Nom brame du schorigenam du Malabar, tragia involucrata , de la famille des euphorbiacées. Une autre espèce, tragia chameriea, est nommée pitlaghœdhi (ras. (J.) PITTIZIT. {Min.) M. Hausinann a donné ce nom à un minerai de fer assez remarquable par sa couleur, sa Iranslu- cidité et surtout par sa cassure et son éclat résineux : c'est Je minerai de fer piciforme {Eisenpecherz de Karsten , Kol- phoneisenerz de Breithaupt), qu'il ne faut pas confondre avec le Pccheisencrz du même auteur : c'est le fer en stalactite {Ei~ sensinter) de Werner, le fer résinite de Berzelius. Jusque-là on peut choisir parmi tous ces noms celui qui conviendra le mieux au sjstèmc de nomenclature qu'on aura adopté; parce qu'étant tous insignifians , ils peuvent tous s'appliquer au corps que l'on veut désigner, quelle que soit sa nature. Riais, quand on dit avec Haiiy fer oxidé résinite , ou avec d'autres minéralogistes/er /y dra/e piciforme ou fer sous-sulfaté ou hjdro- sulfuté , on veut alors faire remplir par un nom les fonctions d'une définition de composition; on s'expose à indiquer une erreur, et par conséquent on se met dans la nécessité de changer perpétuellement ce qui doit au contraire rester immuable, pendant que les progrés de la science apportent des changemens successifs à nos connoissances. On ne pense pas que ces progrès, qui ne changent pas le corps, mais seu- lement ce que nous avions cru savoir sur la nature de ce corps , ne doivent pas agir sur le signe qui désigne le corps en question, mais qu'ils ne doivent faire varier que la défini- tion qui indique la connoissance actuelle que l'on a du corps. En effet , ce minerai, qui éloit d'abord du fer oxidé hydraté, qui est devenu ensuite du fer sous-sulfaté ou hydro-sulfaté est maintenant, d'après les expériences récentes de MM.Stro- meyer etLaugier, du fer sulfato-arseniaté, composé, d'après ce premier chimiste. De fer oxidé 33, 09 D'acide sulfurique io,o3 174 PIT D'acide arseniqiie 20, o5 D'eau 29,25 De manganèse oxidé 0,64. Par conséquent, si on veut lui donner un nom qui soif une définition complète de composition, il faudroit le noai- nommer fer sulfato -arsenialé -hydraté , ce qui seroit encore loin d'être complet et suflisant dans l'état actuel des règles de la définition de composition des minéraux. Voyez, pour l'histoire minéralogique de ce minerai de fer, l'article Fer, espèce Fer hydraté ficiforme, tome XVI, page 4o5. (B.) PIÏTOCARPIUM {Bol.), Link. Genre de champignons presque globuleux , plissés, formés d'un péridium simple, d'a- bord mou , puis friable, épais, celluleux intérieurement et contenant les sporidies. Le pittocarpium Jla^um , Link, est brun-fauve à l'extérieur, d'un jaune soufre pâle à Fintérieur ; les séminules sont de même couleur, petites, globuleuses. Ce champignon, delà grosseur d'un pois ou d'une fève , naît aggloméré sur les plantes herbacées dans les parties montueuses de la Silésie. Ce genre, dit Link, diffère de VALthalium par Fabsence de ce péridium externe , qui se change en une expansion (thal- lus) ; par la consistance du péridium interne et par les spo- ridies moins nombreuses dansle pittocarpium. (Lem.) PITTONE, Tournefortia. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, monopétalées , régulières, de la famille des borraginées , de la pentandrie rnonogynie de Liu- naeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice fort petit, persistant, à cinq divisions; une corolle en soucoupe, pres- que en entonnoir; le tube globuleux à sa base; le limbe à cinq divisions; cinq étamines; les anthères conniventes ù Forilice du tubc; un ovaire supérieur; un style; un stigmate un peu conique; un drupe à quatre loges, chaque loge mo- nosperme. PiTTONE VELVE -.TournefortiahirsuLissima, Linn., Spec. ; Sioan,, Jam. hist., tab. 212, lig. 1. Ses tiges sont droites, ligneuses, presque tétragones , velues, d'un brun foncé; les feuilles al- ternes, pétiolées, ovales, acuminées, longues de trois pouces, larges de deux , d'une couleur sombre, couvertes à leur PIT ^75 tade inférieure de poils serrés et couchés, moins velues eu dessus. Les fleurs sont disposées en une cime terminale , for- mée d'épis très-rameux, dont les pédoncules, ainsi que les calices, sont chargés de poils roides, nombreux. On en dis- tingue une variété, dont les épis sont plus courts, plus lâches, et toutes les parties de la plante moins velues; les tiges pres- que cylindriques, les feuilles d'un vert plus clair. I,es fruits sont arrondis, et renferment quatre semences ovales, oblon- gues. Cette plante croit aux Antilles, et dans l'Amérique méridionale. PiTTONE A LONGS ÉPIS : Toumefortia cymosa, Linrt., Spec; Jacq. , Icon. rar. , tab. 5i ; Sloan. , Jam.hist., 2, tab. 212, lig. 2; Toumefortia macrophylla , Lamk., lU. gen. , n.° 1874. Arbrisseau dont la tige se divise en rameaux comprimés, un peu anguleux, garnis de grandes feuilles ovales, lancéolées, alternes, longues d'environ six pouces, larges de deux, aiguës au sommet, rétrécies à leur base, glabres, entières; les pélioles longs d'un pouce. Les fleurs sont disposées en épis longs, grêles, pendans, un peu lâches; les pédoncules fort longs, rameux, glabres, axillaires, terminaux; les calices courts, à cinq divisions très-profondes , étroites, aiguës; les corolles pourvues d'un long tube. Le Toumefortia fatidissima de Linné paroit n'être qu'une variété de celle-ci; les feuilles moins velues en dessous, répandant une oc'eurqui approche de celle du chara vulgaris. Cette plante croit à Saint-Domingue et dans plusieurs autres contrées de l'Amérique méridionale. PiTTONE A FEUILLES LISSES; Toumefortia lœvigata , Lamck. , lll. gen. , n.° 1876. La tige de cette plante se divise en ra- meaux glabres, cylindriques, un peu anguleux, comprimés à leur partie supérieure. Les feuilles sont grandes, alternes, pétiolées, ovales ou un peu alongées, très-lisses, longues de trois ou quatre pouces; les pétioles courts. Les fleurs sont terminales, disposées en cimes courtes, droites, rameuses, composées d'épis simples , courbés à leur sommet. La corolle est blanche; son tube verdàtre, renflé à sa base; les filamens sont très-courts ; les anthères noirâtres; le pollen est d'un blanc jaunâtre; le style très-court; le stigmate pelté. Cette plante croit à la Martinique et à la Guadeloupe. On La cul- tive au Jardin du Roi. 176 PIT PiTTONE MOIRÉE; ToumeforLid argentea, Lamk. , III. gerii, n.° 1879; vulgairement le Véloutier. Cette plante est une de? plus belles de ce genre et remarquable par ses grandes feuilles soyeuses et moirées. Sa tige est haute de cinq à six pieds : elle se divise en rameaux très- étalés, durs, noueux, très- velus ; les feuilles sont sessiles, ovales, oblongues , obtuses, épaisses, longues de quatre à cinq pouces, sur deux de large, couvertes à leurs deux faces de poils couchés, soyeux, bril- lans, un peu roussâtres. Le pédoncule commun est très-long, terminé par une panicule composée d'épis fortement recour- bés, chargés de fleurs nombreuses, sessiles, unilatérales, très- velues; la corolle d'un blanc de neige; le tube court; le limbe réfléchi. Cette plante croit sur les bords de la mer, à Ceilan et à l'Isle-de-France. PiTTONE sous-ARBRissEAU : Toume/ortia suJJ'ruticosa , Linn. ^ Spec; Toiirnefortia incana, Lamk., III. gen. , tab. g5 , fig. 3< Cette plante est couverte sur toutes ses parties d'un duvet tomenteux et blanchâtre; sa tige est ligneuse , cylindi'ique ; les feuilles sont éparses, sessiles, longues, étroites, linéaires, pu- Lescentes et blanches à leurs deux faces, d'un aspect argenté, très-entières. Les fleurs sont disposées en épis courts, un peu ramifiés. Dans la plante figurée par M. de Lamarck, les feuilles sont un peu pétiolées, lancéolées, blanches et veloutées en dessus, rudes et d'un vert sombre en dessous , un peu ondulées à leurs bords. Je la soupçonne être une espèce distincte» Cette plante croît dans l'Amérique méridionale. PiTTONE volubile: Touriiefortia voluhilis , Linn. .Spec; Lamk., m. gen., tab. gô, fig. 2; Pluken., Almag., tab. 255, fig. 6. Arbrisseau à tige grimpante, qui s'élève à la hauteur de douze ou quinze pieds , dont les rameaux sont longs , et s'entortillent autour des arbres, velus dans leur jeunesse, couverts d'une écorce grisâtre ou cendrée. Les feuilles sont pétiolées, ovales, aiguës, rudes et âpres à leurs deux faces, longues d'environ un pouce; les pédoncules un peu pubescens, divisés en ra- meaux très-étalés, portant des fleurs disposées en épis; le calice est court; la corolle à cinq découpures étroites, aiguës j le fruit est une petite baie arrondie, déprimée au somniet.- Celte plante croit à Saint-Domingue et dans plusieurs autres contrées de rAmériquê méridionale. PIT ^77 PiTTONE scabre; Toumeforlia scabra , Lamck., III. ; Poir. , Encycl. n.° 14. Dans cette espèce les rameaux sont souples, effilés, pubescens, mais non grimpans; les feuilles petites , ovaJes, pétiolées, oblongues, obtuses, très-rudes, particu- lièrement à leur face supérieure, ridées et velues en dessus, denticulées, longues d'un pouce et plus, arrondies à leur base. Les fleurs sont disposées en épis sur des pédoncules ranieux; le calice est rude et velu, à cinq dents aiguës, très- ouvertes. Cette plante croît à Saint-Domingue. On la cultive au Jardin du Roi. PiTTONE BIFIDE : Toume/oHia bifida , Lainck. , JiZ. ; Poir., Encycl. n.° 16. Cette espèce est remarquable par ses feuilles pétiolées ; glabres et coriaces , semblables à celles du citron- nier, ovales, épaisses, à nervures jaunâtres. Sa tige est li- gneuse ; récorce grisâtre et ridée; les fleurs axillaires; le pé- doncule commun divisé au sommet en deux branches très- écartées , presque horizontales , sur lesquelles sont rangées unilatéralement des fleurs un peu distantes et sessiles. Le calice est court, glabre, à cinq petites dents très- obtuses; la corolle tubulée, alongée, d'un blanc jaunâtre. Cette plante croît à risle-de-France. PiTTONE A FEUILLES DE LAURIER; Toumefortia laurifoUu, Vent., Choix des pi., tab. 2. Cette espèce a des tiges grimpantes ^ glabres, cylindriques, très -rameuses. Les feuilles sont pétio- lées, ovales, alongées, glabres, très- entières, ondulées, ai- guës, sillonnées et d'un vert foncé en dessus, finement ponc- tués en dessous, longues de quatre à six pouces, larges de deux. Les pédoncules sont rameux , bifurques, recourbés au sommet, chargés de fleurs presque sessiles, en épis, formant par leur ensemble une cime lâche. Leur calice est glabre, à cinq divisions profondes, très- aiguës; la corolle couverte de poils peu apparens; le tube renflé à sa base , un peu angu- leux, deux fois plus longs que le calice; le limbe à cinq lobes ovales, surmontés d'une pointe alongée et noirâtre,- une baie globuleuse, contenant un noyau mince, presque ligneux, à quatre sillons. Cette plante croît à Porto-Ricco. PiTTONE CHANGEANTE; ToLirnefortia mutabUis , Vent,, Choix des pi., tab. 5. Arbrisseau dont les tiges sont très- rameuses, cjDuvertes à leur partie supérieure d'un duvet tomenteux et 41. 12 Ï7& PIT blanchâtre. Les feuilles sont ovales, lancéolées, aiguës, pubes- centes, rudes £^u toucher, longues de quatre pouces, larges de deux. Les fleurs sont sessiles , disposées en une cime étroite, terminale, bifurquée: le calice est pubesceiit, à cinq divisions droites, lancéolées, aiguës; la corolle pubescente, d'un blanc verdàtre, passant insensiblement à une couleur noire très-foncée. Le tube est cylindrique; le limbe à cinq lobes arrondis, crénelés à leurs bords ; la baie globuleuse, munie, un peu au-dessous du sommet, d'un tubercule noi- râtre. Cette baie est d'abord verdàtre, puis pulpeuse et blan- châtre, renfermant un noyau ligneux, divisé en deux hé- misphères, à deux loges monospermes. Cette plante croît à Java. PlTTONE FULIGINEUSE : Tournefortid/ulisinosa; Kunth in Humb. et Bonpl., Nov. gen. , 3, tab. 2o3. Cette espèce a des ra- meaux comprimés, tétragones; des feuilles éparses, pétiolées, oblor(gue3, aiguës à leurs deux extrémités, ridées, roides, entières, rudes, hispides et d'un brun foncé en dessus, tomen- teuses et couleur de suie en dessous , longues de quatre ou cinq pouces; les pédoncules latéraux, dichotomes, divisés en plu- sieurs épis linéaires, longs de quatre pouces, roulés à leur sommet, bruns et tomenteux. Les fleurs, sessiles, unilaté- rales, distantes, ont le calice à cinq divisions ovales: le tube de la corolle épais, six et huit fois plus long que le calice; le limbe plissé, à cinq lobes arrondis, ondulés. Le fruit est un drupe ovale, presque globuleux, glabre, à quatre loges monospermes. Cette plante croît dans l'Amérique méridio- nale, aux environs de Cumana et de Bordones. (Poia. ) PITTONIA.(BoL) Plumier avoit, en Phonneur de Pitton de Tournefort , réformateur de la botanique dans son temps , donné à un de ses genres ce nom , auquel Linnaeus a subs- titué celui de Tournefortia. (J.) PITÏOSPORE, Pittosporum. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des rhamnées, de l'a pentandrie monosjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel ■• Un calice à cinq divisions pro- fondes, caduques; cinq pétales; leurs onglets réunis en un tube, court; cinq étamines; un ovaire supérieur; un style; un stigmate simple ; une capsule à deux ou trois loges rem- PIT .79 plies d'une résine liquide; autant de valves; plusieurs semences unguleuses. Ce genre tire son nom du caractère remarquable de ses fruits, dont les loges sont remplies d'une résine liquide. Il est composé des mots grecs Tima. (résine,) (j-vropoç (semence). PiTTOSPORE ONDULÉ : Pittosporum undulatum ; Vent. , Hort. Cels. , tab. 76; Andr., Bot. repos., tab. 345. Cette plante a des tiges droites, ligneuses, un peu pulvérulentes, hautes de trois pieds; les rameaux verticillés , presque glabres, un peu rougeàtres ; les feuilles alternes , pétiolées ; les supérieures verlicillées , ovales, lancéolées, ondulées, entières, aiguës, luisantes , blanchâtres et cotonneuses dans leur jeunesse , d'une odeur de genièvre , longues d'environ six pouces, larges d'un et demi; Us pédoncules terminaux, axillaires, presque en ombelle, pubescens, munis chacun de trois fleurs pédi- cellées, très -blanches, d'une odeur de jasmin , accompagnées de bractées très-courtes, linéaires, pubescentesj le calice pubescent, à cinq divisions profondes, ovales, aiguës, rap- prochées en tube; cinq pétales alternes avec les divisions du calice; cinq étamines alternes avec les pétales; l'ovaire su- périeur, ovale, alongé, velu; le style cylindrique; le stig- mate en tête, a cinq crénelures. Cette plante c oît aux îles Canaries. Ses tiges contiennent un suc visqueux et odorant. PiTTOSPORE HÉRISSÉ; PUtosporum hirtum, Willd. , Enum., 1 , pag. 261. Très-rapprochée de l'espèce précédente, celle-ci s'en distingue surtout par sa pubescence. Ses tiges sont droites , ligneuses, ramifiées, les plus jeunes rameaux hérissés et pu- bescens , ainsi que les pétioles. Les feuilles sont alternes , ovales, alongées , très-entières, arrondies et non aiguës à leur base, acuminées, un peu obtuses, glabres en dessus, pubescentes à leur face inférieure, longues de deux pouces et plus. Les fleurs sont disposées en grappes terminales. Cette plante croît aux îles Canaries. PiTTOSPORE A FLEURS VERTES; Pittosporum viridifoUum , Bot. Magaz., tab. 1684. Arbrisseau ayant la tige glabre, cylin- drique; les rameaux alternes, tubercules ; les feuilles pétio- lées , alternes, en ovale renversé, émoussées à leur sommet, glabres, luisantes eu dessus, réticulées en dessous, longues de deux pouces et plus. Les fleurs ont une couleur ver- i8o FIT dâtre, et une odeur approchant de celle du jasmin, elles sont terminales, réunies en une panicule touffue, presque globuleuse; elles ont le calice caduc, à cinq, quelquefois à quatre divisions ovales ; cinq, quelquefois quatre pétales lan- céolés, aigus, recourbés ; cinq ou quatre étamines , de la lon- gueur des pétales, insérés sur le réceptacle; le stigmate glo- buleux. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. PxTTOSPORE A FLEURS FAUVES; Pittosporum fulvum , Rudg. , Trans. Linn. , lo, pag. 298, tab. 20. Ses tiges sont droites, cylindriques, tomenteuses, garnies de feuilles ovales, lan- céolées, à peine pétiolées, entières, un peu aiguës, longues de trois à quatre pouces, larges d'un pouce et demi, tomen- teuses sur leurs nervures. Les fleurs sont odorantes, fascicu- lées, presque en panicule, terminales; les pédoncules grêles, visqueux, pubescens; les calices étalés, à cinq folioles lancéo- lées, cunéiformes, caduques; les bractées de même forme, mais plus étroites; les corolles jaunes; les pétales longs de sept à huit lignes, roulés à leur sommet; les filamens jaunes, un peu comprimés; l'ovaire est chargé d'un duvet un peu rous- sàtre ; la capsule à deux loges. Cette plante croît au port Jackson, dans la Nouvelle- Hollande. PrrTospoRE A FEUILLES CORIACES : Pittosporum coriace II m ; Ait., Hort. Kew., Vahl., Sjmb., 2, pag. /^3. Arbrisseau ayant les rameaux prolifères , verticillés , au nombre de trois ou quatre, revêtus d'une écorce cendrée; les feuilles oblongues ou presque ovales, lisses, entières, très- obtuses, coriaces, glabres à leurs deux faces, longues de deux pouces, rétré- cies à leur base en un pétiole long d'un pouce , réunies trois ou quatre à chaque verticille. De chaque bourgeon sort un pédoncule solitaire, tomenteux , long d'un pouce, divisé en cinq pédicelles en ombelle, aussi longs que les pédoncules: les deux pédicelles intermédiaires portent deux ou cinq fleurs; les autres sont unitlores. Le calice est tomen- teux, à cinq divisions oblongues, obtuses; la corolle glabre , une fois plus longue que le calice ; les pétales sont linéaires et obtus. Cette plante croît à Madère et aux îles Canaries. (POIR.) PITTOSPORÉES. (Bot.) Cette famille de plantes, établie par M. R. Brown dans ses General remarks , tire son nom du FIT i8i Piitosporum, un de ses genres. Son caractère général est formé de la réunion des suivans. Un calice à cinq divisions profondes ou partagé en cinq sépales imbriqués dans la préfloraison ; cinq pétales insérés sous l'ovaire par un large onglet, rapprochés et quelquefois réunis en tube parle bas , également imbriqués à leur sommet avant leur épanouissement; cinq étamines alternes avec les pétales et insérées au même point; un ovaire simple et libre, contenant deux à cinq loges, ou seulement autant de placen- taires chargés de plusieurs ovules; style simple; stigmates en nombre égal à celui des loges ou des placentaires; fruit capsulaire ou en baie, à loges polyspermes, dont quelques- unes avortent quelquefois; graines enduites quelquefois d'une pulpe gélatineuse ; embryon très-petit, à radicule plus courte que les deux lobes, placé à la base d'un grand périsperme charnu, près l'ombilic de la graine. Les plantes de cette famille sont de petits arbres ou des arbrisseaux. Leurs feuilles sont simples , alternes , sans sti- pules; leurs fleurs axillaires ou terminales, dont un des or- ganes sexuels avorte quelquefois. M. Brown rapporte à cette famille le pitlosporum de Banks et Gsertner, le bursaria de Cavanilles , et le billardiera de M. Smith, et M. De Candolle lui ajoute le screacia de Commerson, que nous avions réuni au celastrus dans les rharanées. Nous rapprochions également de cette dernière famille le pittosporum et le bursaria, qui ont avec elle de l'affinité par leur porf. L'insertion de leurs pétales et de leurs étamines sous Tovaire, force non-seulement de les éloigner du celastrus et des rhaninées, mais encore de les changer de classe et de les trimsporler à celle des hypopétalées. Il est plus difficile de fixer la place que les pittosporées doivent occuper dans celle-ci. M. De Candolle les met entre les polygalées et les frankéniacées. Elles paroissent avoir encore quelque affinité avec les olacinées, qui ont aussi un périsperme et des pé- tilles quelquefois réunis, et avec les théacées ou les ternstrœ- miées, dans lesquelles on observe la même réunion des pétales. Cependant ces divers rapprochemens ne sont pas encore satisfaisans , et il sera nécessaire de mieux connoître tous les caractères et d'en calculer la valeur relative. On peut l82. PIT encore avoir quelques doutes sur le rapprochement du se- nacia, qui paroitroit ne pouvoir s'éloigner du maytenus et du celastrus , et surtout sur celui du billardiera, que quelques auteurs plaçoient à la suite des solanées. (J. ) PITTOUER. (Ornith.) Ancien nom François du Butor. (Desm.) PITUITAIRE [Glande]. {Anaf. eï Phys.) Voyez Système NERVEUX et Tête. ( F. ) PITUITAIRE [Membrane]. {Anal, et Phys.) Voyez Nez. (F.) PITUITARIA. {Bot.) Suivant Dodoëns, quelques personnes ont donné ce nom à la slaphysaigre, delphiniuin staphysagria. (J.) PITUMBA. {Bol,) Ce genre d'Aublet présente les carac- tères de Vanavinga de M. de Lamarck ou casearia de Jacquin , et doit lui être réuni selon Richard. Voyez Samyde. (J. ) PITYIDES. {Bot.) Dioscoride désigne sous ce nom les fruits, conformés en cône , des pins et des sapins, auxquels il at- tribue une vertu astringente et un peu échauffante. (J. ) PITYREA. {Bot.) Genre établi par Fries dans la famille des lichens, et qui est si voisin du Lepraria, qu'il n'a pas été adopté. ( Lem.) PITYRODIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières, de la famille des verbenacées , de la didynamie angiospermie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, cam- panule, à cinq divisions égales; une corolle en forme d'en- tonnoir ^ son limbe à deux lèvres, la supérieure à deux lobcs; l'inférieure à trois divisions égales ; quatre étaniines presque didynames; un stigmate bifide; un drupe un peu chai'nu à sa, moitié inférieure, à quatre loges monospermes. PiTVRODiE A feuilles DE SAUGE; Pityrodïa sah'ifolia , Rob. Brown , iSov. Holl., i , p. 5i5. Arbrisseau dont les tiges sont couvertes d'un duvet un peu pulvérulent, en forme de petites. écailles étoilées. Les feuilles sont simples , opposées , ridées , lancéolées, très- entières, exhalant une odeur forte qui ap- proche de celle delà menthes Les pédoncules sont opposes ^ réunis plusieurs ensemble dans l'aisseile des feuilles, chargés de fleurs blanches , reunies en petites grappes. Cette plante Toit à la Nouvelle-Hollande. (Pqir.) PIV i83 PITYS. (Bot.) Voyez Picea. (J. ) PITYSORYSIS. (Bot.) Un des noms grecs anciens de Pivette, chamœpilys, cité par Ruellius. (J. ) PITYTE. {Fass.) Le bois fossile, dont la structure res- semble à celle du bois de sapin, a reçu ce nom des orycto- graphes. (Desji. ) PITYUSA. {Bot.) Nom d'une espèce d'euphorbe chez les anciens. Ce nom a été par la suite altéré et écrit pithjusa, avec un h; mais ce nom ne doit point en avoir, puisqu'il signifioit ésule à feuilles de pin, pitjs, en grec. (Lem.) PITZMALOTL. (Ornith.) Voyez Pimalot. (Desm.) PIUQUEN. [Ornith.) Ce nom et celui de Piot otEN ont été donnés à une Outarde du Chili, Otis hiiensis. (Desm.) PIVANE. {Ornith.) Le bouvreuil est ainsi nommé dans la ci-devant province de Berry. (Desm.) PIVE. {Ornith.) Noni du bouvreuil en Provence et aux environs de Niort. (Desm.) PIVE. {Crust.) M. Bosc rapporte que ce nom est donné à certains petits crustacés du genre Cymothoé et de ceux qui l'avoisincnt, vivans en parasites sur le corps des poissons. (Desm.) PI VÉRONE. {Malacoz.) L'un des noms vulgaires de la VjÉNUS CLONISSE. (DesM.) PIVERT OU PIVERD. (Ornith.) Ce nom est une des appel- lations vulgaires du pic vert. Pivert aux ailes d'or. Ce nom est donné par Catesby au pic à bag\rcltes dorées. Pivert bigarré. L'oiseau ainsi nommé par Alpin, est le pic varié. Pivert rleu. Le martin -pêcheur d'Europe a quelquefois reçu ce nom. Pivert d'eau. Autre dénomination vulgaire du même oiseau. Pivert df. la Jasiaïque. Le pic varié de la Jamaïque a reçu ce nom. Pivert tacheti^ [Petit]. C'est le petit pic varié de Virginie, ènns f ouvrage de Catesby. Pivert a tête brune [Petit]. Dans le même ouvrage la petite sittèle à tête brune porte ce nom. i84 PIV PxvERT A TÊTE ROUGE. Cct oiscau , dc Catcsby, est le pic Domino de M. Vieillot; le Ghand pivert a tête rouge, du même auteur, est le pic noir huppé de Virginie. Pivert a trois onglets. Edwards désigne ainsi le picoïde. Pivert a ventre jaune. C'est selon Catesby le pic varié de la Jamaïque. Pivert a ventre rouge, de Catcsby : c'est le pic varié de la Caroline. (Desm. ) PIVETTE. {Ornith.) L'un des noms vulgaires du bécasseau. (Desm.) PlVl. (Ornith.) Nom piémontois du Martinet noir. (Desm.) PIVIER. [Ornith.) Nom piémontois du pluvier guignard. (Desm.) PIVIER REAL. (Ornith.) Selon M. Vieillot le pluvier doré est ainsi appelé en Piémont. (Desm.) PIVIERO. (OrnifJi.) Nom italien du pluvier doré, chara- drius phnialis, Linn., qui se nomme piviere en Sardaigne. (Ch. D.) PIVINE. (Ornilli.) Un des noms qui, suivant le docteur Guillemaut , sont donnés, dans le département des Deux- Sèvres, à la grande mouette cendrée, larus canus , Linn. (Ch. D.) PIVITE. (Ornith.) Un des noms vulgaires du vanneau, tringa vanellus, Linn. (Ch. D.) PIVOINE. (Ornith.) Ce nom ancien du bouvreuil, ioxia pjrrhula, Linn., doit , suivant Salerne, être prononcé au mas- culin pour le distinguer de la pivoine , plante. Le dur-bec, Ioxia enucleator, Linn., et corjthus , Cuv. , est quelquefois appelé grosse -pivoine. (Ch. D.) PIVOINE; Pœonia, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones polypétales, de la famille des renonculacées , Juss. , et de la polyandrie digjnie, Linn., dont les principaux carac- tères sont les suivans : Calice de cinq folioles ovales- oblon- gues, inégales, persistantes; corolle de cinq pétales ou plus, grands, ouverts, arrondis à leur sommet, rétrécis à leur base;, étamines nombreuses , attachées au réceptacle , surmon- tées d'anthères oblongues , quadiangulaires ; ovaires su- pères , au nombre de deux à cinq, ovales, dépourvus de style, terminés chacun pai \w stigmate oblong. comprimé, PIV i85 coloré; plusieurs capsules (autant que d'ovaires) ovales- obloii^ues, à une seule loge, s'ouvrant longitudinalement par leur côté intérieur, et contenant plusieurs graines ovales, luisantes, attachées le long de la suture. Les pivoines sont des plantes herbacées , très-rarement ligneuses, à racines vivaces et tubéreuses , à feuilles grandes, plus ou moins découpées, et à fleurs solitaires, remarquables par leur grandeur et par la richesse de leurs couleurs. On en connoit dix-sept à dix-huit espèces, dont plusieurs sont cultivées pour l'ornement des jardins, où elles font un bel effet par leurs grandes et magnifiques fleurs, surtout lors- qu'elles sont doublfs. Pivoine officin'ale, anciennement Péone ou Pione; Pœonia ojficinalis, Linn., Sp., 747. Ses racines sont composées de gros tubercules ovales-oblongs , brunâtres extérieurement, blanchâtres intérieurement ; elles produisent une ou plu- sieurs liges hautes d'un à deux pieds, peu rameuses, striées, garnies de feuilles deux ou trois fois ternées, à folioles ovales- oblongues ou lancéolées, entières ou partagées en deux à trois lobes, lisses et d'un vert gai en dessus, plus pâles en dessous. Les fleurs sont terminales à l'extrémité de la tige et des ra- meaux, très-grandes, ordinairement d'un beau rouge cra- moisi. Dans la variété nommée vulgairement pivoine mâle, les graines sont d'un rouge luisant ; dans celle connue sous le nom de pivoine femelle, elles sont d'un bleu noirâtre. Cette plante croit naturellement dans les montagnes du Midi de la France, en Espagne et en Sibérie. Elle fleurit en Mai. On en a obtenu par la culture plusieurs variétés à fleurs doubles, blanches, roses ou d'un rouge cramoisi. Cette der- nière variété est la plus commune et se trouve fréquemment 'CHEs; Pcconia alhlflora , Pall. , FI. Ross., 2, p. go, t. 84; Willd. , Sp., 2, p. 1222. Ses racines sont noirâtres, munies Je quelques tubercules; elles produisent des tiges hautes de deux pieds, garnies de feuilles ternées , glabres, luisantes, composées de folioles découpées en trois divisions ovales-lancéolées. Les fleurs sont blanches, le plus souvent solitaires au sommet des tiges, quelquefois au nombre de deux ou de trois. La corolle est ordinairement à huit pétales, et les ovaires, au nombre de trois, sont luisans , très-glabres. Les graines sont jaunâtres à l'époque de la ma- turité. Cette espèce est originaire de Sibérie. On la cultive dans les jardins on on en a obtenu par les semis une variété à fleurs doubles. Dans son pays natal, ses racines se mangent cuites, et on prépare avec ses graines, pulvérisées et infusées dans l'eau bouillante, une sorte de boisson qu'on prend en guise de thé. Pivoine anomale: Pœonia anomal a , Linn. , Mant. 247. Ses racines , composées de gros tubercules jaunâtres , d'une odeur forte, produisent une ou plusieurs tiges hautes d'un pied et demi à deux pieds , garnies de feuilles la plupart ternées, d'un vert gai, composées de folioles profondément laciniécs. Les fleurs sont roses; elles ont un calice de trois folioles, et une corolle de six pétales. Les ovaires sont gla- bres, coniques, verdâtres, le plus souvent au nombre de cinq. Les graines , renfermées dans les capsules, sont rouges ayant leur maturité, et enfin noires. Cette plante croit na- turellement en Sibérie, où les habitans mangent ses racines après les avoir fait cuire. On la cultive dans les jardins. Pivoine a feuilles menues; Pcconia tenuifolia , Linn., Sp., 748; Lois., Herb. del'amat., n.°et t. 45i. Ses racines sont ram- pantes, chargées de tubercules de la grosseur d'une noisette; elles donnent naissance à des tiges simples , glabres comme toute la plante, hautes d'im pied ou un peu plus, garnies de i88 Piy feuilles deux ou trois fois ternëes, dont les folioles sont décou- pées en laniaires linéaires, étroites, d'un beau vert. Ses fleurs, solitaires au sommet des tiges, sont d'un rouge pourpre foncé, larges de deux pouces et demi à trois pouces. Leur calice est formé de cinq folioles dont trois plus grandes, ovales , et deux plus courtes, arrondies. La corolle a le plus souvent huit pé- tales. Les ovaires, au nombre de deux à quatre, sont velus et d'un rouge foncé. Cette espèce croît naturellement en Russie et en Sibérie. Dans les jardins de Paris et des environs, elle fleurit à la fin d'Avril ou au commencement de Mai. Elle n'est pas difficile sur le terrain , et se multiplie facilement par la séparation des racines qu'on peut faire depuis l'automne jus- qu'au milieu de l'hiver. Pivoine moutan; Pœonîa moulan, Siœs, in Bot. Mag. n.° et t. 1 154. Cette espèce est un arbuste dont la racine est formée d'un ou plusieurs tubercules napiformes; ses tiges ligneuses s'élèvent dans nos jardins à la hauteur de trois ou quatre pieds, rarement plus; mais dans le pays natal de la plante, elles paroissent s'élever davantage. Ses feuilles sont pétiolées , deux fois ternées , composées de folioles ovales-oblongues , d'un beau vert en dessus, glauques et légèrement pubescenles en dessous, les unes entières, les autres partagées en deux à trois lobes. Ses fleurs, dans la variété la plus répandue dans nos jardins, sont d'un rouge très-clair ou couleur de rose, solitaires au sommet des rameaux, larges de cinq à sept pouces et d'un superbe aspect; elles ont d'ailleurs une odeur très-agréable qui a quelque analogie avec celle de la rose. Leur calice a huit ou neuf folioles , et les pétales sont très -nombreux, disposés sur plusieurs rangs. Cette pivoine est originaire de la Chine, où elle porte le nom de mou-tan; elle y fut découverte, il y a quatorze cents ans et plus, dans les montagnes du Ho-nan. Ce fut un voyageur qui l'y trouva, et qui, charmé de la beauté et de l'éclat de ses fleurs, recueillit plusieurs pieds de cette plante pour en parer son jardin. Cette espèce méritoit d'attirer tous les re- gards ; soumise à la culture, elle devint bien sujîérieure à ce qu'elle étoit dans l'état sauvage , cependant elle resta long-temps presque inconnue, et ce ne fut que vers le milieu du septième siècle , lorsque les troubles , qui précédèrent PIV Ï89 rélévation de la dynastie des Tang, furent dissipés, que les esprits, dans ce calme si heureux après les révolutions poli- tiques, eurent le loisir d'admirer ce magnifique végétal. Tous les amateurs furent séduits par la forme gracieuse de ses fleurs, par leurs teintes brillantes et agréableçnent va- riées, sa culture devint générale et acquit une vogue extra- ordinaire ; on sacrifioit des sommes considérables pour se pro- curer les plus belles variétés de mou- tan. La nouvelle fleur reçut l'hommage des poètes; les empereurs même lui firent l'honneur de la célébrer dans leurs vers; d'habiles peintres furent chargés d'en décorer les lambris du palais impérial, et les parterres destinés à sa culture étoient consacrés par de pompeuses inscriptions. Cet enthousiasme des Chinois pour le mou -tan ne seroit pas étonnant, si les merveilles que les missionnaires de Pékin en rapportent étoient dignes de foi. On a plus d'une fois, disent -ils, présenté aux empereurs des mou -tan en arbre, qui s'élevoient à plus de vingt- cinq pieds; le fait est bien difficile à croire. Au reste, le mou -tan n'eut pas le sort général des objets de la passion des hommes ; les troubles auxquels la Chine fut fréquemment en proie, les révolutions politiques, ne purent le faire oublier; décoré du titre de Roi des Jleurs et de celui de cent onces d'or , à cause des sommes exorbitantes dont les curieux avoient payé plusieurs de ses variétés, il fut placé au premier rang dans les jardins de la dynastie des Song, à Kaisong-fou, dans le Ho-nan, alors capitale de l'empire; et lorsque, sur la fin du quatorzième siècle, l'empereur Yong-lo de la dynastie des Ming, transféra la cour à Pékin, il ordonna que tous les ans, on lui aportàt des mou-tan du Hou-Kouang , et cet usage subsiste encore aujourd'hui. Les Chinois possèdent, à ce qu'on assure, plus de deux cent quarante variétés de mou -tan, et ils seroient plus riches en- core, si par un préjugé bizarre, les pivoines panachées de di- verses couleurs n'étoient pas exclues de leurs jardins. Cette aversion est fondée sur un singulier raisonnement. Ces acci- dens, disent- ils, sont des preuves de la foiblesse des plantes, elles ne sont donc pas belles, car rien n'est beau que ce qui suit Perdre de la nature. Au reste, ils ont des mou -tan de 190 piy toutes les couleurs, des blancs j des jaunes, des rouges, des pourpres, des violets, des bleus et même des noirs, à ce qu'ils prétendent, ce qui n'est pas du tout probable; ils divisent ceux de chaque saison en doubles et en semi-doubles, et les pre- miers se subdivisent en cent feuilles , et en mille feuilles , en raison du grand nombre des pétales. Les Chinois élèvent les mou-tan en espalier, en éventail, en buisson et en boule ; ils en ont de nains, et d'autres qui acquièrent une assez grande iiauteur, puisque, au rapport des missionnaires, on en voit de dix pieds de haut et même plus, formant une têfe aussi grosse que celle des plus beaux oran- gers; ils en ont aussi qui fleurissent à diverses époques, au printemps, en été, en automne. Par le secours d'une culture artificielle, les pivoines qu'on apporte, chaque année, du Hou-Kouang, à l'empereur, vers la fin de l'automne, sont en fleur dans les mois de Décembre et de Janvier. Le mou -tan n'est cultivé qu'en pleine terre, les Chinois s'imaginent qu'il ne réussiroit pas renfermé dans une caisse ou dans un pot. Aussi, toutes les pivoines destinées à l'ornement du palais impérial, et qu'on apporte chaque année du Hou- Kouang et de Yang-Tcheou à Pékin , ont toutes crû en pleine terre, et on ne les met dans des caisses ou dans des vases que lorsque leurs boutons sont déjà formés. Pour garantir leurs pivoines de la poussière, des vents et des grandes pluies, les fleuristes chinois les enferment sous des tentes faites de nattes et très-artistement disposées; ils ne leur dispensent qu'à leur gré la chaleur et la lumière du soleil, et parviennent par toutes ces précautions réunies, à prolonger la durée de leur floraison. On emploie plusieurs moyens pour multiplier les mou-tan, on sème leurs graines, on divise leurs racines, on couche leurs branches en marcottes, on les greffe. Au rapport des missionnaires, le détail des procédés que suivent les fleu- ristes chinois pour la culture des mou-tan, pour les élever, les planter, les déplanter, les éclater, seroit la matière d'un long ouvrage. Il suffira de dire que la greffe qu'ils prati- quent le plus fréquemment , est la greffe sur racine , et qu'il paroitroit aussi qu'ils greffent sur les racines de notre pivoine ordinaire, qui est commune à la Chine. Chaque amiée, ils PIV ^9^ déplantent les racines de mou -tan ; cette opération se fait en automne, et on prend ce temps pour séparer les jeunes ra- cines nouvellement formées, qui adhèrent à la maîtresse ra- cine, et qu'on replante ensuite à part. Cultivée en France, la pivoine moutan ne peut être plan- tée en pleine terre dans le climat de Paris, sans la précaution de la couvrir pendant les gelées; et même comme elle n'est point encore commune , on préfère, pour être plus certain de la conserver, la planter en pot ou en caisse, et la rentrer dans l'orangerie pendant l'hiver. Ses fleurs paroissent à la fin d'Avril ou au commencement de Mai. On la multiplie par les rejetons qui ont poussé des racines des vieux pieds, ou par les éclats de ces mêmes racines, et encore par les marcottes. Ce dernier moyen est le plus long , parce que les marcottes prennent difficilement racine. Depuis deux à trois ans, quel- ques cultivateurs en ont obtenu des gi'aines qu'ils ont semées et qui ont bien réussi. Si ce mode de propagation devient plus fréquent, bientôt cette belle plante sera plus commune, et l'on peut espérer de voir ses variétés de couleurs et de nuances différentes se multiplier comme à la Chine. (L. D.) PIVOTE ORTOLANE. (Ornith.) Cet oiseau, de Provence, qui est représentésur la planche enluminée deBuffon, n.° ôS/j , fig. 2 , est le syhia maculata de Latbam, et Vanthus maculatus de M. Vieillot. La fauvette pivote de la Chine, citée par M. Vieillot, est le syWia albicapiUa de Latham. (Ch. D.) PIVOTON. [Ornith.) Nom provençal de la farlouse ou alouette de pré, alauda pratensis , Gmel., et anthus pratensis , Bechst., figurée dans Buffon , pi. 661 , n.° 2. (Ch. D.) PIVOULADE. {Bot.) En Languedoc on donne ce nom à plusieurs espèces d'agaric, mais particulièrement au Cham- pignon DU PEUPLIER, (voyez ce mot), selon Paulet, et aux agaricus cortinelius , cjlindraceus , Iranslucens et atteruiatus y selon M. De Candolle. Tous ces agarics se mangent à Mont- pellier, confondus avec plusieurs autres. Le pivoulade d'éouse est un nom donné à Montpellier à plusieurs autres agarics, entre autres à Vagaricus socialis , Dec, appelé aussi frigoule , et à ïagaricus Uiciims , Dec, qui croît au pied de l'yeuse, éouse en languedocien. Pivo.ulade signifie peuplière: les peupliers portent en Lan- 192 PIW giiedoc les noms de pibou , piboul et pwou , etc. , et de là les champignons qui croissent à leur pied, ont été nommés pi- voulade, piboulade, etc. (I,em,) PIWIP. {Ornith,) Un des noms allemands du vanneau. tringa vanellus , Linn. (Ch. D. ) PIZAMOSCHE. [Ornith.) Nom italien de la fauvette babil- lard e , molacilla curruca, Linn. (Ch. D.) PIZMALOTZ. {Ornith.) Voyez Pimalot. (Desm.;) PIZZACCARA. [Orr.ith.) L'oiseau, auquel ce nom est donné dans le Bolonois, suivant Aldrovande , est la barge commune, scolopax limosa, Linn. (Ch. D.) PIZZARDELLA. (Ornith.) Nom italien delà bécassine, sco- lopax gallinago, Linn. (Ch. D.) PLACENTA. (Echinod.) Quelques auteurs, et entre autres Klein, ont employé génériquement ce nom pour désigner les espèces d'échinides déprimées, qui constituent maintenant le genre Scutelle de M. de Lamarck. 11 est resté comme nom spécifique à Vechinus placenta, Linn.; scutella placenta, de Lamarck, ainsi qu'à une espèce d'Anomie de Linné, A.plor- centa , type du genre Placune de M. de Lamarck. Aussi Retzius avoit-il établi le même genre, peut-être avant Bru- guière , sous le nom Ae placenta; ce que M. Schumacher a imité tout nouvellement. D'Argenville, Conch., t. 20, fig. F, avoit aussi employé le nom de placenta foUacea pour désigner le chama lazarus, Linn. Voyez Came. (De B.) PLACENTA. [Anat. et Phjs.) Voyez Svsièmf. de la géné- ration. (F.) PLACENTA, PLACENTAIRE. (Bot.) La partie interne de l'ovaire à laquelle est attaché chaque ovule, soit immédiate- ment, soit par Pintermédiaire d'un funicule, prend le nom de placenta. (Voyez Pistil.) La réunion de plusieurs placentas, constitue un placen- taire. Quelquefois le placentaire, en forme d'axe ou de co- lumelle centrale fixée par ses deux bouts, sert en même temps de support aux graines et d'appui aux cloisons [rho- dodendrum) ; d'autres fois il occupe la base du péricarpe [ipomea, anagallis), ou Je sommet (ombellifères), ou le centre {antirrhinum , etc.), ou bien les parois; dans ce dernier cas, PLA ij3 il est placé au milieu des valves (parnassia) , au bord des valves (viola), ou contre les sutures {asclepias) ; il tapisse les cloisons dans le pavot. Dans les plantaginées il est lui-même métamorphosé en cloison. A Tépoque de la déhiscence du péricarpe, le placentaire subsiste dans son intégrité [rhododen- drum, digitale), ou bien il se fend en deux portions (légumi- neuses), ou en plusieurs {kalreuteria , lis, etc.). Sa subs- tance et sa forme sont très-variables. (Mass.) PLACEJNTyE. {Foss.) C'est le nom qu'on a quelquefois donné aux scutelles fossiles. (P. F.) PLACENTAIRIENNES [Cloisons]. [Bot.) Cloisons pro- duites par l'expansion de la substance du placentaire ou de ses lobes, qui vont s'appliquer contre la paroi péricarpîenne ou contre ses sutures, et s'en détachent à la maturité, quand le fruit est déhisceot; exemples : plantaginées, crucifères, punica , etc. (Mass.) PLACENTULE, Placentula. {Conchjl.) M. de Lamarck , Sysf. des anim. sans vert., tom. 7, p. 620, a donné ce nom à un genre de coquilles microscopiques qu'il avoit désigné sous la dénomination de pulvinule, dans les planches de l'Encyclopé- die méthodique. En voici la caractéristique : Coquille dis- coïde, sublenticulaire, également convexe sur les deux côtés; à cloisons visibles à la surface et rayonnantes du centre à la circonférence, ayant une ouverture visible, linéaire, rayon- nante sur l'un seulement ou sur les deux côtés. Ce genre ne renferme encore que deux espèces définies, l'une et Piiutre vivantes dans la Méditerranée. La P. PULViNÉE : P.pw/vmafa, de Lamk., Eue. méth., pi. 466, , fig. t) , a, b, c, d, copiée de Von Ficht. et Von Moll , Test. mie, tab. 3 , lig. a, h, c , d; Nautilus répandus. Très-petite co- quille d'une demi-ligne de diamètre , légèrement nacrée, dont le sommet est central et dont l'ouverture n'est que sur un, des côtés. C'est le type du genre Eponide de Denys de Montfort. La P. rayonnante: P. a&terizans, de Lamk. ; Nautilus aste- rizans, Von Ficht., ibid., tab. 3, tig. e, /z-, et Encycl. méth., pi. 4o5 , fig. 10, a, b, c. Très-petite coquille coniqiie, sub- turbinée, avec un sommet comme étoile, de couleur nacrée; irisée ; Pouverture ayant lieu sur les deux côtés. 41. 1^ 194 PLA C'est le type du genre Floritie de Denys deMontforf. (DeB.) PLACODE. {Bot.) Voyez Placodium. ( Lem. ) PLACODION. ( Bot. ) Adanson , à rimitation de Patrice Browne {Hist. jam.), conserve dans la famille des lichens le genre ci-dessus, qu'il caractérise ainsi: Lame rampante, dé- coupée diversement , portant à ses extrémités des écussons orbiculaires ou elliptiques, convexes en dessus et concaves en dessous, comme un ongle, attachés par leurs bords et non par leur centre. Les Lichenoides représentés planches 27 et 28 de l'Historia rnuscorum de Dillenius, y sont rapportés par Adanson , et on reconnoit ainsi que son placodium se com- pose des genres Pelfigera et Siicta de De Candolle; aussi les naturalistes n'ont-ils pas admis le pUicodion d' Adanson. Voy. Placodium ci- après. (Lem.) PLACODIUM, Placode. ( Bot.) Genre de la famille des lichens, établi par Hoffmann pour y placer des lichens qui faisoient partie de ses genres Lobaria et Psora; Acharius, dans son Frodromus, le considère comme une tribu du genre Li- chen, etenHn il a été reconnu et caractérisé comme genre par M. De Candolle_ Depuis, Acharius l'a détruit et en a rapporté presque toutes les espèces dans le genre Lecunora. Cepen- dant quelques espèces ont été renvoyées aux genres Parwdia, Vrceolaria et Lecidea. Le genre Placodium , tel que l'.idmet M. De Candolle, est caractérisé par son expansion en rosettes solides, crustacées , orbiculaires, planes, imbriquées, adhé- r^ntesaux écorces et aux pierres, dont les divisions ou feuilles sont lobées, divergentes du centre, où elles sont indistinctes, jusqu'à la circonférence , où elles sont distinctes ; les scutellts sont planes ou convexes, munies d'un rebord et placées or- dinairement dans le centre sur les parties de l'expansion les moins distinctes. Ce genre comprend une vingtaine d'espèces, presque toutes d'Europe; elles vivent sur les pierres et sur' les écorces d'arbres : dans le premier cas, elles forment des plaques orbiculaires ou oblongues, quelquefois larges de deux pouces et plus, fortement adhérentes par presque toute leur surface et ornées de couleurs vives, jaunes ou orangées , blan- châtres, grises ou noires. Nous ferons remarquer les suivantes. 1. Placodium brillant : Placodium fuigens, Decand., FI. fr. , n." 1023; Lichen friabili s; Viil. , Dauph., 3, pi. 55; Psora ci' PLA 195 trina , Hoffm., Licli, , pi. 48, fig. 2; Lichen cttrinus, Ehrh., Hedw. , Crjpt., 2, pi. 20, fig. C. Croûte d'un jaune citron, ordinairement orbiculaire , composée de folioles confuses dans le centre, lobées, flexueuses et distinctes sur le contour: scii- telles éparses, à disque d'un rouge vif, avec un rebord plus pâle, un peu flexueux ou crénelé et disparoissant avec Tàge. Cette belle espèce se rencontre dans les bois montueux , sur la terre. 2. Placodium jaune : Placodium candelarium , Decand.; Li- chen^andelarius , Linn., Hoffm., Enum., pi. g; Cg. 3: Sow., Engl. Bot,, pi. 1794; Lecanora candelaria , Ach. , Sjn. lich. , pag. 192. Croûte en plaques aftrondies ou irrégulièrts, d'un jaune citron ou orangé, indistinctes dans leur centre, for- mées sur le contour de folioles lobées , larges, obtuses , très- divisées, nombreuses, imbriquées, ayant le bord granulaire et comme pulvérulent; scutelles planes, d'une couleiir plus foncée, d'abord concaves, avec un rebord saillant , entier, ensuite convexes, presque sans rebord. Cette espèce est com- mune sur les pierres, les murailles, les rochers et aussi sur les écorccs des arbres, les planches de bois qui servent de clôtures, etc. Il arrive qu'avec IVige la croûte, se détrui- sant particulièrement dans son centre, laisse les scutelh 3 comme isolées. Acbarius a décrit plusieurs variétés de celte espèce. 3. Placodium des murailles : Placodium murorum , Decand., HofFm., Enum., pi. g , fig. 2 ; Psora saxicola, Hoffm., PL lich., pi. 17, fig. 3; Lecanora murorum, Ach., Synops. Croûte plis- sée, rugueuse, fendillée, d'un jaune verdàtre, pulvérulente ou grenue dans le centre, à contour radié, plissée , à folioles linéaires, convexes, incisées; scutelles nombreuses , Irès-rap- prochées; disque d'abord plan, jaune, puis convexe et de couleur plus foncée, à rebord saillant, entier, moins coloré. On trouve cette espèce sur les murs et sut les pierres ; une variété s'observe très- fréquemment sur les tuiles et les murs: elle se fait remarquer par ses croûtes orbiculaires et de cou- leur orange. 4. Placodium blanchâtre: P/acod!i«m canescens , Deojnd. ; Li- chen canescens, Dicks. , CrjpL, 1 , pag. 10, pi. 2 , fig. 5 ; Engl. Bot., pi. 582; Fée, Essaij pi. 2, fig. 9; Lecidea canescens. ^96 PLA Ach. , Sjn. , page 64. Croûte orbiculaire , blanchâtre, fari- neuse ou très-raboteuse, formée de folioles lobées, appli- quées, soudées ensemble, visibles sur le bord et lobées; scutelles situées dans le centre, planes, puis convexes, or- biculaires, d'un noir bleuâtre, avec une bordure blanchâtre peu apparente. Cette espèce est commune sur les murailles et sur les écorces d'arbres; il est rare de la rencontrer avec ses scutelles. M. Fée prend cette espèce pour type du genre Placodium, qu'il conserve, mais qui n'est plus exactement le i^me que celui de M. De Candolle; la plupart des espèces de ce dernier auteur sont rapportées au genre Squammaria , parce que leurs scutelles sont de même couleur que la base qui les porte , et que l'organisation de la croûte ou thallus est la même. Placodium rayonnant : P/acod/i/m. radiosum, Decand.; Lichen radios us , Hoffm., Enum. , pi. 4, fig. 5; Psora radiosa, ejusd., PL /icJi./pl. 59, fig. 1 , et pi. 60, fig. 3; Ach., i/i JVov. act., Stockh. , vol. i5, pi. 6, fig. 5. Croûte arrondie,- adhérente, noirâtre et grenue dans le centre, avec des rides ou fentes réticulaires dans le milieu, à contour radié, plissé, avec des folioles gris -cendré, linéaires, laciniées; scutelles très-nom- breuses, centrales, orbiculaires, planes d'abord, puis angu- leuses, à disque d'un noir-bruii marqué d'un réseau enfoncé, à bordure blanchâtre point saillante. Celte espèce forme sur les murs et les pierres calcaires de larges plaques qui les noir- cissent presque entièrement. Elle est commune sur les para- pets des fossés du château de Vincennes. (Lem.) PLACOM A. (Bot.) Ce genre , cité par Gmelin , est le même que le plocama, dont il fait aussi mention séparément par inadverlance. (J.) PLACOME, Placomus. (Zooph.) M. Oken , Man. de zool., part. 1 , page 96 , désigne sous cette dénomination un genre qu'il établit avec quelques espèces de gorgones, et qu'il ca- ractérise ainsi : Tige fibro -ligneuse, avec des verrues sail- lantes à sa superficie. Les espèces que M. Oken place dans ce genre sont les G. siiherosa , radicata, mollis., coralloides de Cmeiin, et le G. pla- comus, type du genre. Aussi il ne correspond exaclement PLA 197 à aucune des divisions, que M. Lamouroux a établies dans le genre Gorgone de Linné. (De B. ) PLACUNE, Placuna. [Malacoz.) Genre de malacozoaires acéphalophores , lamellibranches, de la famille des ostracés , proposé par Bruguières dans les planches de rEncyclopédie , établi par Retzius sous le nom de placenta , ensuite par M. de Lamarck, et adopté par tous les zoologistes suivans pour un certain nombre de coquilles que Linné plaçoit parmi ses ariomies. Les caractères assignes à ce genre sont les suivans : Animal à peu près inconnu ; coquille libre, subirrégulière , fort mince , plus ou moins translucide , très - plate , sub- équivalve, subéquilatérale , un peu auriculée; charnière orale, tout-à-fait interne, formée sur la valve supérieure, la plus petite, par deux crêtes alongées, inégales, obliques, convergentes au sommet; ligament en V, s'.'ittachant au côté interne de ces crêtes et allant se fixer dans deux fos- settes peu profondes, également convergentes, de la valve inférieure, qui est plus bombée que la supérieure ; une seule impression musculaire subcentrale , assez petite. La coquille des placunes est toujours très-mince et pres- que demi - transparente ; ce qui fait que les Chinois et les habitans de Manille en font des vitres pour leurs fenêtres : elle est très- plate ; son tissu est peu serré, et l'on remarque quelquefois des espèces d'auriciiles d'un côté du sommet. On ne sait absolument rien autre chose sur l'animal des placunes si ce n'est que son corps doit être extrêmement comprimé , comme cela a lieu dans les anomies, que les bords du manteau n'adhèrent pas à la coquille, et qu'ils sont fournis d'un seul rang de cirrhes tentaculaires assez longs. On connoit déjà plusieurs espèces de placunes , toutes des mers de l'Inde et que l'on distingue par la forme géné- rale, ainsi que par la proportion des crêtes du ligament. La P. OVALE; P. ovalis , Lesson , Voy. du capit. Duperrey. Coquille fort mince , ovale , plus longue que haute , sans aucune trace de pli ou de sinus au bord inférieur de la valve gauche, qui est tout-à-fait plate ; la droite étant assez bombée. Couleur blanche, teintée de violet vers le milieu de la valve. Je possède un individu de cette petite espèce qui m'a été donné, à ce que je crois, par M. Lesson. Elle me paroît ^98 PLA bien distincte de l'espèce commune par les caractères indi- qués. Les lamelles d'insertion des ligamens sont très-inégales, et forment entre elles un angle très -aigu. La P. selle: p. sella , Anomia sella, Linn. , Gmel. , p. 3345 , n." 27; Gualt. , Test., tab. 104, fig. B; vulgairement la Selle POLONAISE. Grande coquille, presque quadrangulaire, cam- brée ou excavée dans son milieu ; ce qui la fait un peu res- sembler à une selle. Couleur d'un violet dorp, peu intense. De la mer de Java. M. de Roissy pense qu'il existe une autre espèce distincte de celle-ci, quoiqu'on la confonde avec elle. C'est proba- blement celle qui est figurée dans FEnc. méth., pi. 174, fig. 3. Elle est plus irrégulière, plus colorée et plus auriculée. En en jugeant d'après un individu que je dois à M. Lesson, les lamelles d'insertion du ligament sont plus égales, concaves en dehors et plus divergentes. La P. PAPYRACÉE : P. papj'racea, de Lamarck, Anim. sans vert., tome 6, part, i.""", page 224, n.° 2; Enc. méth., pi. 174, fig. 2. Coquille subtétragone, assez plane, hyaline, marquée de stries d'accroissement subondulées , variée de blanc et de fauve. De l'océan Indien et de la mer Rouge. La P. VITRÉE : P. placenta ; Anomia placenta, Linn., Gmel., p. 5545, n." 26; Enc. méth., pi. 173, fig. 1 — 2. Coquille grande , suborbiculaire , très - aplatie , surtout en dessus , translucide, marquée de stries d'accroissement, croisées par des stries verticales, peu marquées. Couleur toute blanche. De l'océan Indien. M. Marion de Procé m'en a donné un bel individu venant de Manille , avec une vitre taillée par les habitans chinois de ce pays. (De B. ) PLACUNE. (Foss.) En annonçant dans PHistoire naturelle des animaux sans vert., tom. 6, i."^^ part., p. 223, que les placuncs éfoient des coquilles libres, et en rangeant dans ce genre une espèce que l'on trouve fossile à Metz , et qui est figurée dans PEncyclopédie , pi. 175, fig. 1 — 4, M. de I.amarck a fait une erreur; car nous sommes assurés que cette espèce adhère par sa valve la plus plate, soit par le sommet ou même par toute la surface de la valve, comme nous en possédons. Nous croyons que cette espèce, à laquelle ce PLA 199 savant a donné le nom de placuna pectinoides , doit entrer dans le genre Pllcatule. Jusqu'à présent nous ne connoissons que la placune pnpy- racée (Lamk.), qu'on trouve à Sienne en Egypte dans un état qui feroit croire qu'elle est devenue fossile. M. de Férussac possède une de ces coquilles. (D. F.) PLACUNTIUM. (Bot. ) Genre de la famille des hypoxy- lées, établi par Ehreuberg dans les Hurœ phjsicœ berolinenses , et qu'il caractérise ainsi; Périthécium mince, déprimé, pla- centiforme, d'abord fermé, puis «'ouvrant au sommet par plusieurs fentes qui le sillonnent sans ordre , contenant les thèques, les j araphyscs et les sporidies. Ce genre, formé sur des espèces de Xyloma , constitue une section dans le genre Rhytisma de Pries. Voyez ces mots. ( Lem. ) PLACUS. (Bot.) Genre de Loureiro , qui paroît devoir se rapporter aux conises. ou aux baccharis. (Poir.) PLACYNÏHIUM. (Bot.) Nom de la première division du genre Colle.ma d'Acharius. Voyez ce mot. (Lem.) PLAGIANTHE, Plagianthus. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des maU'acécs? delà monadelphie dodécandrie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice simple, à cinq divisions; cinq pétales; un tube central portant environ une douzaine d'étamines ; un ovaire supérieur; un style; un stigmate en massue ; une baie P Plagianthe divariqué : Plaoianthus divaricatus , Forst. , Ca- ract. gen., tab. 40; \Yilld. , Spcc, 3, pag. 719. Sa tige est ligneuse, divisée en rameaux très -étalés, alternrs, revêtus d'une écorce brune. Les feuilles sont fort petites, fasciculées, étroites, linéaires, un peu aiguës, un peu rétrécies en péliole à leur base, longues de quatre lignes, réunies au nombre de trois ou quatre à chaque fascicule. Les fleurs sont solitaires, supportées par des pédoncules unillores, beaucoup plus courts que les feuilles. Leur calice est court, à cinq petites divisions; les pétales sont ovales , deux plus rapprochés , écarîés 4es trois autres; les étamincs réunies en cylindre par leurs fila- mens, terminés par des anthères ovales, rapprochées au som- met du cylindre; l'ovaire est fort petit, ovalc; le style fili- forme, traversant le tube des étamines, surmonté d'un stig 200 PLA mate en massue. Cette plante croît dans la Nouvelle-Zélande. (PoiR.) PLAGIEUSE. {Iclilhjoî.) Nom spécifique d'une Sole. Voyez ce mot. (H. C.) PLAGIOLA. (Conchjl.) Nom que M. Rafinesque a proposé pour une subdivision du genre Unio des conchyliologistes modernes, qui doit renfermer les espèces de l'Ohio, qui sont semi-elliptiques, plus ou moins tronquées à une extrémité, et qui ont l'axe postérieur, et la dent lamellaire oblique et droite : ce sont celles qu'il se borne à nommer P. verrucosa, fasciolaris , leptodon , depressa, Jlaya et obliquata, sans en don- ner de description. (De B.) PLAGIOPOYA. (Bot.) Voyez Grévillée. (Poir.) PLAGIOSTOME, Plagiostoma. {ConchjL) Genre de co- quilles, indiqué plutôt qu'établi par Sowerby, dans sa Con- chyliologie fossile de la Grande-Bretagne, et auquel il se Jborne à assigner pour caractères .- Coquille bivalve, oblique , auriculée , sans charnière, à dents ou à trous; une fossette linéaire dans une valve et une gorge angulaire dans l'autre. Mais, comme l'auteur anglois comprenoit dajis son genre Plagiostome des espèces bien symétriques, qui me parois- sent de la famille des térébratules et des espèces non symé- triques, qui diffèrent peu des huitres ou des gryphées, M. Defrance a rectifié ce genre, en formant avec les espèces symétriques son genre Pachyte , et en laissant le nom de pla- giostome aux autres. (De B. ) PLAGIOSTOME. (Foss.) Ayant dit à l'article Pachyte les raisons qui nous avoient fait retirer de ce genre des coquilles qui n'auroient pas dû y entrer, nous ne parlerons ici que des plagiostomes proprement dits, qui se trouvent dans les couches antérieures à la craie , et dont voici les caractères : Coquille bivalve, mince, libre? oblique, subauriculée , inéquibité- rale; charnière sans dents; une fossette cardinale conique, située au-dessous des crochets, souvent en dehors, et rece- vant le ligament. PLAGiosTOiiE géant: Plagiostoum gigantea. Sow., Min.conch., tom. a.", pi. 77 ; an Plagiusloma Lransversa et P. semilunaris ? Lamk. , Anim. sans vert., tom. 6, .i.''*part., p. iGo; Knorr, Fetrif. , tab. 21. fig. 2; Encyclop., pi. 238, fig. 3. Coquille PLA 201 fortTande, cunéiforme, à surface arrondie , trigone, à bord antérieur tranchant , à bord postérieur tronqué , épais et un peu concave. Longueur, sept pouces; largeur, près de six pouces. Le têt de cette grande espèce est si mince sur le dos des valves, qu'elle ne pouvoit probablement se conserver sans ttre brisée, que parce qu'elle habitoit des lieux tran- quilles dans la mer. Elle se trouve toujours remplie d'une vase grise ou violàtre , pétrifiée , qui feroit croire qu'elle habi- toit dans des lieux vaseux , où des huîtres pouvoient vivre aussi ; car le têt de ces coquilles en est couvert en certains endroits. Quelques-unes portent des stries longitudinales peu mar- quées; mais nous croyons que ces différences ne constituent pas des espèces particulières. On trouve cette espèce à Ca- ïentan ; aux environs de Turin, et dans le Bastberg , dépar- tement du Bas-Rhin. Pldgiosioma cordiiformis , Sow. , loc cit., tom. 2, pag. 26, tab. ii5, fig. 3. Coquille bossue, presque circulaire, portant des stries longitudinales lisses , à côté antérieur court et droit, et à oreilles égales. Longueur, deux pouces et demi. On trouve cette espèce à Peltyfrance, dans le Glocestershire en Angleterre. Plagiostoma punctata, Sow., loc. cit., même pi. , fig. 1 et 2. Coquille déprimée, ovale, oblique , couverte d'un grand nom- bre de stries longitudinales ponctuées , à côté antérieur long et droit, à oreilles égales et portant de légères stries transverses. Longueur, deux pouces et demi. On la trouve a Pickeridge- hill en Angleterre. On rencontre à Maltot et à Étervilleprès de Caen, à Vaucelles près Bayeux et dans les environs d'An- gers une espèce à stries ponctuées qui a beaucoup de rapports avec celle-ci. On trouve aussi aux environs de Dijon, dans une couche de calcaire à grain très -fin et très- dur, une espèce à stries pontuées, mais moins nombreuses que dans celles ci-dessus. Plagiostoma rigida , Sow., loc. cit., tab. n4, fig. 1. Coquille bossue, ovale, oblique, couverte de stries longitudinales, à côté antérieur long, droit et très- concave, et à oreilles égales. Longueur, près de trois pouces. On trouve cette espèce à Shdtover et à Hampton en Angleterre. On rencontre dans l'aifondissement de Wissembourg (Bas-Rhin), dans des 2°2 PLA coucîies de calcaire à grain très-fin , une espèce qui a beau- coup de rapports avec celle-ci. Une autre espèce , qu'on trouve dans une couche grise aux environs de Dijon, mais dont le têt est très-fragile, a encore beaucoup d'analogie avec elle. Plagiostoma ovalis, Sow. , loc. cit. , même pi. , fîg. 3. Coquille oblique, alongée, ovale, couverte de stries longitudinales, à côté antérieur concave et légèrement recourbé. Longueur, un pouce. On trouve cette espèce près de Bath en Angleterre. Plagiostoma obscura, Sow., loc. cit., même p!. , fig..2. Co- quille très-oblique, ovale, couverte de vingt-cinq stries lon- gitudinales, entre chacune desquelles il s'en trouve une plus petite , à côté antérieur un peu plat et à sommets élevés. Longueur, près de deux pouces. On trouve cette espèce à Kellaway en Angleterre, et au Grand-Vé, département de la Manche. Plagiostoma pectinoides , Sow., loc. cit., même pL , fîg. 4. Nous soupçonnons que ce n'est qu'une variété de l'espèce qui précède immédiatement. On la trouve à Pickeridgehill. Plagiostoma lœi>iusculum, Sow., loc. cit., pi. 582. Coquille ovale , transverse , striée longitudinalement , à côtes larges et peu élevées , à côté antérieur un peu échancré et à oreilles inégales. Longueur, trois pouces. On trouve cette espèce à Malton en Angleterre. Plagiostome luisant; P/agtosfoma Zucfda, Def. Cette espèce est très-remarquable par les très-fines stries longitudinales dont elle est couverte, et qui n'empêchent pas qu'elle ne soit luisante. Longueur, un pouce et demi. On la trouve à Nancy, dans des couches de calcaire gris foncé. On rencontre à Namur , dans une couche de calcaire gris , une variélé de cette espèce qui n'en difi"ère que parce que les stries dont elle est cou- verte sont moins fines. PhAGiosTOME lisse: Plagiostoma lœi>igata , Deù; Park. , Org. rem., tom. 3, pi. i3, fig. 6. On trouve à Keynsham et à Bristol en Angleterre cette espèce, qui a un pouce et demi de lon- gueur et n'a que quelques stries très-fines au bord postérieur, ainsi qu'au bord antérieur. Du reste elle est lisse et luisante. Plagiostome TÉRÉBRAïULAiiiE ; Plagïostoma lerebratularis , Def. Cette espèce, qui est de la grosseur du pouce, porte de PLA 2o5 grosses côtes longitudinales comme certaines térébratules. Elle se trouve à Chatillon, département de la Nièvre, dans une couche grise avec des débris d'encrinites. Il existe sans doute un bien plus grand nombre d'espèces de plagiostomes que celles que nous venons de signaler; car elles sont très- généralement répandues dans les couches plus anciennes que la craie , mais nous n'avons aucune connoissance qu'il en ait été trouvé dans cette dernière substance, ainsi que dans les couches plus nouvelles. (D. F.) PLAGIOSTOMES. {Ichth.) D'après les mots grecs TrXâyioç , transversal , et (rjôf^ct-, bouche, M. le professeur Duméril a donné ce nom à une famille de poissons chondroptérygiens tréma- topiiés, reconnoissable aux caractères suivans : Squelette cartilagineux ; opercules et membranes des branchies nulles; quatre nageoires latérales; bouche large, située en tra- vers sous le museau. Cette famille, formée aux dépens des grands genres Squa- lus et Uaja de Linnœus , principalement, en renferme au- jourd'hui beaucoup d'autres, dont le tableau suivant don- nei'a une idée : Famille des Plagiostomes. if pointu. Ebinosate. très-grosse; museau < (obtus.. Khin». 'f, ( deux nageoires dorsales Raie. .= I une nageoire C larges Mïliobate. I |do,sale;dents I entières . . Past.naoce. ^ * I menues ) ^ [dentelées . Cépiialoptere. corps lisse , nu Torpille. «Schancrées Sqoatine. , court et obtus Roussette. rdinaire; derniers ( sous les pectorales. Carchahas. rous des branchies | ^^ ^^^^j j^^ p^P,„, Lam.e. ransversale Maiiteac. a ^ .: ^ , dentelées sur le bord extë- ( double . . Milanose. leur; nageoire dorsale J u„ique . . Gr.set. en petits ( e'^lstant; < simples . , É«issole. pavés ; na- / dorsales ^ épineuses . Cestraciom. geoireanale j„„]ip Aiguillât. ^^ tranchantes ; nageoires (épineuses . IIujiantin. dorsales ^ simples . . Leicbe. iques PtLERIM. , . . . . AODON. Voyez ces différens noms de genres et Trématopnés. (H. C.) ^04 PLA PLAGIURES. (Ichthyol.) Voyez Pélagiens. (H. C.) PLAGIURES. {Mamm.) Lorsque les cétacés étoient réunis aux poissons, on les a souvent distingué de ces animaux par ce nom de plagiuri , qui indique l'aplatissement horizontal de leur nageoire caudale. (Desm.) PLAGIUSE. (Ichthjol.) Voyez Plagieuse. (H. C.) PLAGUSIE, Plagusia. (Icatliyol.) M. Brown et M. Cuvier donnent ce nom à une division des Achires , qui renferme les espèces qui , comme les achires à deux lignes et orné , ont les nageoires verticales unies à la caudale. Voyez Achire et Pl.EURONECTE. (H. C. ) PLAGUSIE. (Crust.) Genre de crustacés décapodes bra- chyures, fondé par M. Latreille, et dont on troirve la des- cription au mot Malacostracés de ce Dictionnaire , tome XXVJII, page 245. (Desm.) PLAINCHANT. (Entom.) Nom donné par Geoffroy à un papillon du genre Hétéroptère, à cause des taches carrées qu'il porte sous les ailes inférieures. (C. D.) PLAINCHANT. {Conch^l.) Ce nom a été souvent donné à la Volute musique. (Desm.) PLAINTAIN TREE. (Bot.) Nom anglois du bananier. (J.) PLAIS. (Ichthjol.) Voyez Pete. (H. C.) PLAISE. (Ichthyol.) Nom vulgaire du pleuronecles dentatus de Linnaeus. Voyez Pleuronecte. (H. C. ) PLANAIRE , Planaria. [Subentomoz.) Genre très- hétéroclite , établi par MuUer et adopté par tous les zoologistes françois et étrangers pour un assez grand nombre d'animaux aquati- ques, mal connus, mal étudiés, dont les uns ressemblent, au premier aspect , à de jeunes mollusques gastéropodes, tandis que d'autres semblent être des vers , des sangsues, ou des fascioles, ou distomes, et qu'il est, par conséquent, fort difficile de caractériser; aussi ne peut-on le faire que provi- soirement de cette manière : Corps en général déprimé, quel- quefois subcylindré, mais toujours comme gélatineux, très- mou, très - contractile , sans trace d'articulations, pourvu quelquefois d'une paire d'auricules tentaculaires el de points noirs, simulant des yeux , à une extrémité ; deux grands pores assez rapprochés sous le ventre, outre un pore buccal anté- rieur, plus ou moins terminal. Quoique nous ayons établi PLA 2o5 celte caractéristique d'une manière assez lâche, nous sommes cependant bien loin de penser qu'elle convienne à tous les animaux que MuUer et surtout Gmelin ont placés dans ce genre , parce que la description et la figure qu'ils en donnent $ont trop incomplètes pour qu'il nous ait été possible de nou.s en assurer. 11 est en tffet difficile de croire que la planaire fîaccide, par exemple, qui est venniforme, avec des espèces d'articulations, appartienne au même genre que la planaire bitentaculée , dont le corps est très-aplati, avec des ramifica- tions vasculaires de l'intestin , et que la Planaire trémellaire, qui est membraneuse. Malheureusement on connoit encore moins l'organisation des planaires que leur forme extérieure; aussi, malgré ce que dit à ce sujet Draparnaud , qu'il n"y a qu'un seul orifice qui sert à la fois de bouche , d'anus et pour la sortie de l'organe de la respiration , il est probable que ce sont des ani- maux sans c.iual intestinal complet , et dont l'estomac est pour ainsi dire vasculaire , ce qui ne permet pas d'admettre que les deux ouvertures du ventre de ces animaux soient l'une la bouche et l'autre l'anus : il y a même beaucoup plus de pro- babilité à penser que ce sont les ouvc^rtures de l'appareil de la génération. Il paroît, eu effet, que ce sont des animaux androgynes, comme les douves. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il est impossible d'apercevoir de fibres musculaires dans leur tissu. Quant aux yeux qu'on attribue a certaines espèces, il est plus que probable que ce sont des organes analogues à ce qu'on remarque dans beaucoup de sangsues, dans les néréides, dont nous ignorons réellement l'usage^ mais que ce ne sont réellement pas des appareils de vision. D'après Draparnaud, qui a publié quelques recherchas sur l'espèce la plus commune dans nos pays, faites probablement avant qu'il eût acquis l'habitude d'observer, cette | laiiaire n'auroit qu'un orilice inférieur, qui serviroit à la fois de bouche, d'anus et même de sortie à un tube blanc, qu'il re- garde, on ne sait pourquoi, comme l'organe de la respira- tion , et qui probablement est celui de la génération. 11 ajoiite qu'elle n'a que deux yeux dans le jeune âge, mais qu'a l'état adulte elle en a quatre. Elle est, suivant lui, ovipare au printemps et gemmipare en automne. A cette dernière épo- que elle se partage spontanément en travers au-dessus de l'o- 2o6 PLA rifice abdomirtal en deux parties, qui , au bout rlc dix jours, ont reproduit chacune ce qui lui manquoit. Il dit même qu'ayant coupé une planaire en plusieurs morceaux transver- saux et en deux morceaux longitudinaux, chacun de ces morceaux n'a pas tardé à se compléter, et qu'il s'est formé des yeux, un estomac, etc. Les mœurs des planaires ne sont pas beaucoup plus con- nues que leur organisation. Le plus grand nombre vit dans l'eau douce ou salée ; mais il en est aussi quelques-unes qui sont terrestres, probablement alors sont-elles forcées derester cons- tamment dans des lieux humides et à l'abri de l'action dessé- chante de l'air, et surtout de la lumière solaire ; car , aussitôt qu'une espèce aquatique est à l'air , elle meurt et se dessèche. Les planaires se meuvent, quelquefois même assez rapi- dement, en rampant ou mieux en glissant sur le plan de po- sition ; jamais elles n'arpentent le sol à la manière des sang- sues. Il paroît qu'elles peuvent aussi nager en dessus comme en dessous. La foiblesse et la disposition de leur appareil digestif ne permettent pas de croire qu'elles se nourrissent de eorps' solides ; elles sucent probablement les matières végé- tales et surtout animales dans un état de fluidité. Je ne connois rieii sur leur mode de reproduction, que ce que j'ai dit plus haut d'après Draparnaud ; je suppose cependant que ce sont des animaux androgynes et qu'il y a iiccouple- ment. Quoique ce genre d'animaux ait encore été assez -peu étudié, on en distingue un assez grand nombre d'espèces d'après les travaux de Muller, qui sont presque toutes de nos mers. Je vais les caractériser autant qu'il me sera possible , en les partageant en petits groupes, qui devront évideniuieut être distingués comme genres aussitôt que ces animaux seront mieux connus. A. Espèces vermiformes , c^esf-à-dire, plus ou moins alongées et atténuées à peu près également aux deux extrém,ités. La P. flasque: P.Jlaccida, Linn., Gmel. , page 3o88 , n."; ; Muller , Verm. ,1,2, page 67 , et Zool. Dan. , t. 64 , fig. 3 — Aj Enc. méth., pi. 80, fig. 3, 4. Corps alongé, un peu PLA 207 convexe en dessus, plat en dessous, subatténué aux deux ex- tréinilés. De couleur brune, avec des lignes transverses et latérales blanches. Celte espèce, qui peut se contourner en spirale, se trouve dans les débris de coquilles sur les rivages de Norwége. La P. VEKTE : P. gesserensis , Linn. , Gmel. , page SogS , n.° 89 ; Mull. , ZooL Dan., 2 , t. 64 , fîg. 5 — 8 ; Enc. méth., loc. cil,^ fig. 5 — 8. Corps alongé, cylindrique, obtus en avant, acu- miné en arrière , formé de segmens inégaux , marqués de séries de très- petits points blancs. Couleur générale verte, plus pâle sur les intersections, avec une tache rousse derrière la tête et trois taches oculaires. Sur les rivages de Cesser dans la Falstrie. La P. ROSE : P. Tosea, Linn., Gmel., page 3o88 , n.° 8; Mull. ZooL Dan. , 2 , p. 64 , fig. 1,2; Encyl. méth. , pi. 80, fig. 1 , 2. Corps alongé, convexe en dessus , obtus aux deux extré- mités, de couleur rouge, ponctuée ou striée de r.oir, plus pâle en dessous, avec deux taches de points noirs en avant. Des rivages de la Norwége, La P. PONCTUÉE : P. punctata, Linn., Gmel., page 3087, n.° 6; Mull., Verm., 1 , page 67, n." i83. Corps alongé, rond, obtus en avant, subacuminé en arriére, de couleur verte, contenant des œufs rouges; se trouvant dans les prés inondés au printemps. Pas de taches pseudoculaires. La P. CROSSE : P. gros5a, Linn., Gmel. , p?ge 3og2 , n." 3i ; Mull., Zool. Dan., 3, page 40 , t. io5, fig. ô. Corps très- petit (deux lignes), cylindrique, atténué aux deux extré:j;ités; de couleur blanche, pellucide, avec cinq à trente-trois œufs spîiériques, rouges, et deux points oculaires noirs. Dans les eaux douces. La P. LINÉAIRE : P. linearis, Linn., Gmel., ibid., n.° 32 j Muller, Verm., 1 , 2, page 67, n.° igS. Corps alongé, li- néaire , subcylindrique , d'un jaune pâle , avec les bords blancs et transparens; deux taches pseudoculaires. Eaux marécageuses des forêts. La P. vERDATRE : P. viridatu , Linn. , Gmel., page Sogo , n.° 45; Mull., Zool. Dan., 3, page 394, t. 106. Corps ob- long, cylindrique, assez acuminé aux deux extrémités. Dans les prés inondés en automne. 2o8 PLA B. Espèces alongées , subvermiformes , beaucoup plus atténuées d'uji côté q u de l'autre. La P. PILAIRE : P.filaris, Linn. , Gmel. , page oogS, n." 38; Mull., Zool. Dan., 2 , t. C8 , Cg. 18 —20, Corps linéaire, d'un pouce de long sur une ligne de large , obtus en avant et terminé en arrière par une queue filiforme, contractile. Couleur d'un roux fauve, avec une tache rousse en arriére ; deux taches pseudoculaires et des cils très-courte, brillans en avant. Dans le madrépore prolifère. La P. suBULÉE : P. subulata, Linn., Gmel., page 3089, n." i3 ; Mull. , Zool. Dan. , 2 , page 79 , t. C8 , fig. 11, 12 , et Enc. méth. , pi. 80, fig. 16, 17. Corps alongé, très-subulé en avant, élargi et épaissi en arrière. Couleur grisâtre en dessus, blanche en dessous et sur les côtés; deux taches pseu- doculaires noires. Cette espèce, très -commune sur les thalassiophytes du Groenland, se meut très-rapidement à l'aide du mouvement serpentin de son rostre. La P. A QUEUE : P. caudata , Linn., Gmel. , p. SogS , n.° 56 ; Mull. 5 Zool. Dan. , 2 , t. 68 , fig. 1 3 — 1 5 ; Enc. méth. , pi. 80 , fig. 22 , ^ , Q , R. Corps de deux lignes de long , subconvexe , épaissi et arrondi à une extrémité, finement atténué à l'autre. Couleur d'un brun jaunâtre. Cette espèce, extrêmement abondante sur les thalassio- j)hytes des mers de Norwége et du Groenland, marche ex- trêmement vite et comme si elle étoit pourvue de pieds. La P. ROSTRÉE : P. rostrata , Linn. , Gmel. , p;!ge 5ogi , n.° aS ; Mull., Zool. Dan., 3, page 40, t. 106, fig. 9. Corps oblong, alongé à une extrémité, hyaline, blanche, avec deux taches pseudoculaires rouges. Dans les eaux de marais. C. Espèces épaisses et plus ou moins courtes. La P. VERTE : P. viridis, Linn., Gmel., page 5oH8 , n." 1 1 ; Mull. , Zool. Dan. , 2 , t. 68 , fig. 1 — 4 , et Enc. méth. , pi. 80 , fig. 11 — 14. Corps assez épais, oblong, convexe en des- sus, tronqué obliquement en arrière , obtus en avant , avec PL A 209 \irte fetitie rouge de chaque côté; un orifice ovale sous le milieu du ventre; un autre orifice au milieu du dos? Couleur uniforme , verte , avec des stries transversales blanches en dessus, plus paies en dessous. Il est extrêmement probable que cet animal n'appartienne pas à ce genre. On le trouve entre les racines des fucus de ia mer de Norwége et du Groenland. La P. ROUGE : P. ruhra, Linn. , Gmel. , page 3o88 , n.° 103 MuU. , Zool. Dan. , 2 , t. 68 , fig. 9 — 10; Encyci. méth. , pi. 80 , ïig. 9, 10. Corps oblong, déprimé, d'un rouge pâle, avec des lignes transverses blanches, peu marquées sur le dos. Cette espèce , qui , d'après ce qu'en dit Fabricius, est pour- vue de deux orifices, de l'antérieur duquel sort un petit tube de couleur pâle dans l'agonie , est commune sur les grandes algues dans les profondeurs de la mer de Norwége et du Groenland. La P. opercdlée : P. operculala, Linn. , Gmel., page 3o88 , n.° 1 2 ; Mull. , Zool. Dan. , 2 , page 78 , t. 68 , fig. 5 — 8 , et Enc. méth., pi. 80, fig. 1 5, F, G, H , L Corps subovale , assez épais , un peu convexe en dessus , plat en dessous , à peine un peu plus étroit en avant qu'en arriére ; une espèce de disque operculaire sous le ventre , avec une petite fente transverse à son bord antérieur, et un orifice tubuleux en arrière, cachant au-dessous de lui un petit tube, qui sort antérieurement. Couleur d'un gris verdàtre, avec une ligne dorsale et une ventrale plus pâles ; l'opercule blanc. C'est encore une espèce trouvée dans les sables et les fucua des mers du Nord, et qui, très - probablement , diffère gé- nériqnement beaucoup des véritables planaires. Il est assez diflicile de savoir quel est l'organe nommé opercule, pae Mullcr. La P. QUADRANGULAiRE : P. quactraugulatis , Linn., Gmel. ,. page 3089, n." i5 ; Pallas, Spicileg. zool., 10, page 20, t» 1 , lig. 12 , a, c; Enc. mét!i., pi. 80, fig. 21 , M ,N , O , P. Corps très-mou, hyalin, ovale, très -pointu en avant, obtus en ar- rière, quadrangulaire et pourvu sur chaque angle d'une petite membrane longitudinale, un peu crépue. Pallas, qui a observé fréquemment cet animal dans des eaux de fossés, auprès de Copenhague, dit que les mera- 210 PLA branes sont plus écartées sur le dos et sur le ventre, de manière que les flancs sont plus étroits que ces deux faces» Il ajoute qu'il a pu discerner au milieu de la substance pel- lucide qui constitue l'animal , un petit canal intestinal brun, et des molécules jaunâtres de chaque côté de cet in- testin. Du côté du ventre étoient des granules ou ovules subglobuleux, opaques, de couleur rouge et disposés sans ordre, au nombre de dix ou de seize. Ce petit animal se meut comme les planaires , en glissant sur le ventre à la surface des corps solides; mais dans l'eau il paroit qu'il nage au moyen du mouvement ondulatoire des membranes dont les angles de son corps sont pourvus et qui le font un peu ressembler à certaines graines. En marchant , il porte en avant et de tous côtés l'extrémité amincie de son corps, comme le font les chenilles et même les sangsues. La P. TéTRAGONE : P. tetragona, Linn., Gmel. , page SogS, n.° 34; Mull. , Zool. Dan., 3, page 42, t. 406, fig. 1 — 5« Corps très-souvent à huit côtes , plus souvent à deux ; de cou- leur jaune , et pourvu de quatre lamelles quadrangulaires , pellucides. Cette espèce, assez rare, dit Muller, dans les étangs d'eau pure , me paroît bien voisine de la précédente. Je n'entends cependant pas comment elle peut être octogone. D. Espèces ovales, alongées , très - minces , tronquées ou biauriculées en avant , avec un estomac vàscu- laire. La P. CORNUE : P. cornuta , Linn., Gmel., p. 3092 ; Mull., Zool. Dan,, 1 , page 1 16 , t. 22 , fig. 5 — 7 ; Encycl. , pi. 81 , lig. 6, 6, 7. Corps plat, ovale, un peu oblong, avec deux appendices auriculés ou tentaculaires, et deux assemblages de points noirs, réunis en angle en avant; l'extrémité anté- rieure exsertile et rétractile comme une trompe. Couleur blanche ; estomac fusiforme , bien ramifié. Des mers de Norwége. La P. AURicuLÉE : p. auriculata , Linn. , 'Gmel., page SogS, n.° 37; Mull., Zool. Dan., 2, t. 68, fig. 16, 17. Corps ex- trêmement petit, oblong, gélatineux, transparent, tronqué PL A 2n et biauriculé en avant, atténué et aigu eu arrière, se con- tractant en une masse sphérique et ovale. Dans les eaux salées des golfes de la Norwége. La P. BICORNE : P. bicornis , Linn., Gmel., page 3o8q , n." 16; Fasciola punctata , Pall. , Spicil. zooL, 10, page 20 , t. i , fig. 14 , a, h ; Enc. méth. , pi. 80, fig. 18, K, L. Corps ovale, lancéolé, obtus aux deux extrémités, pourvu en avant de deux petits tubes P très- courts et divergens. Couleur gris- cendrée , ponctuée de noir en dessus , blanchâtre en dessous, avec des veines brunâtres. Cette espèce, qui se trouve dans les eaux couvertes de lentilles d'eau en Belgique, s'attache, à l'aide de ses tubes, comme les sangsues, d'api'ès Pallas. La P. TENTACULÉE : P. tcnldculata , Linn. , Gmel., p. Sogi , n." 2; Mull. , Verm., 1,2, page 63, n.° 187. Corps déprimé, oblong, presque également obtus aux deux extrémités, à bords sinueux , tubuleux antérieurement. Couleur ordinai- rement brune, avec une tache médiane blanche en dessus, toute blanche en dessous, plus rarement brune, marquée de points noirs en dessus, cendrée en dessous; les intestins visibles ou non en dessous, avec les ramifications simples ou fourchues. Cette espèce, qui se trouve dans les eaux des marais, diffère-t-elle de la précédente ? La P. BRUNE : P.fusca, Linn., Gmel., page 3ogo , n.° 19 j Fasciola fuse a , Pall., Spicil. zool., 10, page 21, t. 1, fig. î3, a, i, et Enc. méth., pi. 80, fig. 24, 2 5. Corps oblong, lancéolé, très-mince, transparent, tronqué et quelquefois subbiauriculé, avec une paire de points noirs en avant, at- ténué en arrière, avec un gros canal médian, se bifurquant postérieurement et donnant partout des ramifications. Cou- leur brune, veinée de noir. Cette espèce, commune dans toutes les eaux stagnantes de l'Europe , rampe , ou mieux , glisse à la surface des corps , à la manière des limaces. La P. brunnea de Muller et de Linné, Gmel., page 3087, i\.° 5, en diffère-t-elle ? La P. HIDEUSE : P. Lorva, Linn., Gmel., page Sogi , n.° 21 ; Mull. , ZooL Dan., 3, page 48, f. 109, fig. 5, 6. Corps de cinq à six lignes de long, déprimé, oblong, obtus en 212 PLA avant, subacuminé en arrière; deux points pseudoculaires, visibles en dessus comme en dessous; trois pores ventraux blancs; les viscères pinnés, bruns, quelquefois noiràti*es. Couleur générale cendrée ou noirâtre en dessus, blanchâtre en dessous; une tache blanche angulaire au-devant de chaque tache oculaire. Dans les eaux douces d'Europe. Diffère -t -elle de la P. brune ? La P. LACTÉE : P. lactea, Linn. , Gmel., page Sogo, n.° 20; Mull. , Zool. Dan., 3, page 47, t. 109, fig. 1, 2. Corps oblong, déprimé, tronqué en avant, acuminé en arriére, à bords tranchans. Couleur blanche, avec une tache médiane lactée, prolongée en une ligne pâle, et des vaisseaux inté- rieurs bifurques, souvent d'un beau pourpre. Cette espèce, commune, dit-on, dans les marais, sous les feuilles de nymphaea, n'est très- probablement que la précé- dente , avec le vaisseau stomachal à peu près vide. La P. crénelée: P. crenata , Linn., Gmel., page Sogi, H." 23 ; MuUer , Verm. ,1,2, page G4 , n.° 188. Corps déprimé, ovale -oblong, à bords crénelés. Couleur générale pâle; le dos d'un brun obscur, avec une tache médiane blanche; les vaisseaux très- ramifiés. Cette espèce, qui n'est encore très- probablement qu'une variété de la P. brune, est, suivant Muller, rare dans un lac voisin du bourg de Lyngbye en Danemarck. La P. GLAUQUE : p. glauca, Linn. , Gmel. , page Sogo , n." 17 ; Mull. , Verm. ,1,2, page 60 , n.° 184. Corps subalongé . acu- miné en avant? un peu plus large en arrière; de couleur cendrée, avec uYie ligne noire, quelquefois double, dans le dos; une seule masse oculaire. Cette espèce, qui se trouve encore dans les eaux douces d'Europe, pourroit bien n'être qu'une variété de la P. brune. Quant à la ligne double du dos, cela tient sans doute à ce que le canal est vide au milieu. La P. CAFiTÉE : P. capitata , Linn. , Gmel. , page Sogo , n." 55 ; Mull. , Verm. ,1,2, page 70. Corps oblong, gibbeux en dessus, plat en dessous, obtus en avant, acuminé en arrière; tête distincte. Couleur cendrée noirâtre, parsemée de points blancsj avec une tache de cette couleur de chaque, côté du PLA 2i3 bord antérieur, en arrière de la tache oculaire en dessus; le dessous blanc. De la mer Baltique. La P. ANGULEUSE : P. angulata , Linn., Gmel., page 3o88 , ti." 9 ; MuU., Verm., i^ 2 , page 68. Corps alongé, grand, sub- acuminé et bianguleux en avant , obtus en arrière , convexe et d'un brun roux en dessus, pâle en dessous. Un petit tube blanc, pellucide ; intestin spiral rougeàtre; anus terminal. 11 n'est pas probable que cette espèce appartienne à ce genre. Elle se trouve dans les fonds sablonneux de l'Océan. E. Espèces orales, déprunées , sans traces de taches ou a\>ec une ou deux taches oculiformes. La P. DES ÉTANGS : P. stognalis , Linn., Gmel., page 6087, n." 1; Mull. , Verm.,i , 2, page 63, n.° 178. Corps ovale, opaque, égal en dessus comme en dessous, subacuminé en avant. Couleur brune, avec des taches lactées. Œufs nom- breux , blancs , sur les côtés. Dans les étangs. La P. NOiRB : P. nigra, Linn. , Gmel., page 0087 , n." 2 ; MuIL, Zool. Dan., 3, page 48, t. 109, fîg. 3 et 4. Corps ob- long, entièrement plat en dessous, tronqué en avant et pourvu en arrière ? de deux pores blancs, placés l'un devant l'autre. Sur les rivages. Je doute que les deux pores dont il est question dans cette caractéristique tout -à- fait insignifiante, soient versus posteriora , comme le dit Muller. La P. NOIRE- BRUNE; P. brunnea, Linn., Gmel., page 3087, n.° 3; Mull., Verm,, 1,2, page 64, n." 180. Corps oblong, de couleur brune, avec une ligne longitudinale noire. Il n'y a dans Muller que cette simple note, sans indication de patrie. La P. grise: P. grisea , Linn., Gmel., page ôoSg , n." 4^5 Mull., Zool. Dan., 3 , page 38, t. io5, fig. i. Corps alongé, acuminé, aigu et raccourci en arrière, dilaté en avant, de couleur grise. Dans les eaux marécageuses. La P. FAUVE : P. fulva, Linn., Gmel., page 3ogo, n." 44; Mull., ZooL Dan», 5 , page 39, t. io5, fig^a. Corps déprimé ,. 2'4 PLA lin peu large, acuminé aux deux extrémités, de couleur fauve, avec une tache alongée, médiane, noire. La P. GLOUTONNE : P. gulo , Linn. , Gmel. , page 6087 , n.° 5 ; Mull., Verra. ^ 1,2, page 56, n.** 182. Corps alongé , pellu- cide, tronqué antérieurement, marqj^é de stries très- fines tout le long de ses bords. Cette petite espèce , que Muller dit avoir rencontrée rare- ment sous les lentilles d'eau, a été nommée gloutonne, parce qu'elle avale d'un seul coup les cyclides qui habitent avec elle, pour les vomir de nouveau après quelques heures. La P. CILIÉE : P. ciliata, I-inn. , Gniel. , page 3087, n." 4 ; Mull., Verm., 1 , 2 , page 55 , n." 181 ; Joblot , M/crosc, 1 , 2, p. 66, t. 56, fig. 62 — 1 1 , et t. 10, fig. ]3 ? Corps alongé, dé- primé, gris, comme formé de granules et entouré de cils mobiles. Sous les lentilles d'eau. Ce ne peut être un planaire. La P. LiNÉoLÉE : p. lineata, Linn., Gmel., p. 3090, n.° 18; Mull., Verm., 1 , part. 2 , pagP 60. Corps alongé, d'une ligne et demie de long, convexe en dessus, cendré, avec une aire médiane brune, atténuée en avant, dilatée en arrière, blanc en dessous; un seul point oculiforme. Sur les rivages de la mer Baltique. La P. RUTILANTE : P. rutiluns , Linn., Gmel., page Sogo, M.°46, Mull., Zoll. Dan., 3, page i^çi , t. 109, fig. 10 et 11. Corps linéaire , atténué et aigu en avant, avec un seul point oculiforme noir. Sur les fucus de la mer Baltique. La P. GOURMANDE: P. helluo , Linn., Gmel., p. 0091, n.°24, Mull., Zool. Dan., 3, page 09, t. io5, fig. 5. Corps ovale- arrondi, obtus en avant, acuminé en arrière, d'une ligne et demie de long , .de couleur verte obscure sur le dos ; les bords blancs ; deux points oculiformes. Dans les prés inondés. ]S'est-ce pas VHirudo viridis , Sha^x'"; Linn. Soc, t. 1 , tab. 7 j page 95 P La P. OBSCURE: P. obscura, Linn. , GmeL, page Sogi , n.°25; Mull,, Verm., 1,2, page 65 , n." 190. Corps ovale-oblong, obfus aux deux extrémités, de couleur blanche, subpellucide.: deux points oculiformes. Dans les fontaines. PLA S1& La p. radiée: p. radiata, Linn. , Gmel., page 3092 , n." 29; MuII., Zool. Dan., 3 , page 41 , *• 106, fig. 1, et t. 109, fig,^ 7 — g. Corps oblong, d'une ligne et demie, opaque, de couleur rousse, avec une tache radiée blanche sur le dos; les bords pellucides; deux points oculiformes. Dans les eaux des forêts. La P. A bandes: p. sfn'gafa, Linn. , Gmel., page 0092 ,n.'' 5o ; Mull. , Zool. Dan., 3, page 41 , t. loS, fig. 8. Corps oblong, de couleur pâle , avec trois lignes longitudinales rousses ; deux points oculiformes. ' Dans les eaux des marais. La F. LANGUE : P. lingua, Linn. , Gmel. , page ôogS , n.° 47 ; Mull., Zool. Dan., 3, page 40, t. io5, fig. 7. Corps pellu- cide, très -obtus aux deux extrémités. Couleur d'un brun cendré; deux points oculiformes. Dans les fontaines en automne. La P. marbrée: p. marmorata^ Linn., Gmel., page 3094, n.° 40; Mull., Zool. Dan., 3, page 43, t. 106, lig. 2. Corps, très-petit (une ligne et demie), oblong, d'un gris bleuâtre, avec une grande tache médiane, ronde et jaune; quatre points oculiformes. Dans Peau des fossés. La P. TROA'QDÉE : P. truncata , Linn. , Gmel. , p. 3094 , n." 48 ; Mull. , Zool. Dan. , 5 , page 43 , t. 1 06 , lig. 1 . Corps largement tronqué en avant, assez acuminé en arrière, de couleur rouge^ pâle; quatre points oculiformes. F. Espèces fort longues et terrestres. La P., TERRESTRE : P. terrestHs , Linn. , GmeL, p. 0092 , n." 33 ; TMull., Verm., 1,2, p. 686 , n." 196. Corps visqueux, linéaire, opaque, convexe et de couleur cendrée en dessus, blanc en dessous. Dans les mousses humides. La P. BLANCHE : P. candida, Linn., Gmel., p. 0094 ; Mull., l 'erm. ,1,2, page 7 1 . Corps alongé , de deux à trois pouces , giutineux, avec une ligne médiane longitudinale. Couleur de lait; un petit tube sortant de la bouche. Sous les pierres du rivage de Gi'oënland. 3i6 PLA Ne seroît-ce pas une simple variëfé de la P. brune, ou du moins de l'espèce marine ? La P, DU Brésil : P. brasiliensis, de Fëruss. , Journ. de physiq. , tome 92, p. 33. Corps fort alongé , assez atténué en avant comme en arrière, plat en dessous bombé et subcaréné en dessus, de couleur noire luisante en dessus, blanc en dessous. J'ai vu et examiné, incomplètement il est vrai, cette grande espèce de planaire , qui a été trouvée par M. Taunay au Brésil , où elle vit à terre, sous les pierres , sous les écorces d'arbres, en rampant à la manière des limaces et en laissant derrière elle une trace argentée. Elle atteint quelquefois quatre pouces de long. La face supérieure est bombée, sur- tout vers le tiers postérieur, où elle forme une espèce de gibbosité. Elle est couverte d'une première peau muqueuse, d'un brun ou vert presque noir, qui s'enlève aisément. On aperçoit au-dessous un grand nombre de petits points ova- îaires, blancs ou jaunâtres, qui paroissent provenir du tissu contractile qui est sous la peau. On trouve aussi que dans les mailles de ce tissu il y a beaucoup de grains plus ronds et bruns. Toute la face inférieure du corps est plate et de couleur blanche. A l'une de ses extrémités et en dessous j'ai remarqué un espace plus noir que le reste , et qui pourroit bien être une sorte de bouche. Au-delà est un tissu évidemment granuleux, très -fin, ou mieux, beaucoup de petits grains dans un tissu cellulaire assez dense , comme tomenteux , et à l'endroit où ils sont plus évidens , à droite et à gauche une sorte de canal ou de vaisseau. Après cela on remarque un organe musculaire, cordiforme , et ayant à sa base une espèce de cordon circulaire. Est-ce l'organe excita- teur mâle ? cela est probable , car on voit plus en avant et à l'intérieur quelque chose qui ressemble à des espèces de canaux déférens. Enfin on observe encore plus en avant et à l'intérieur un organe très- complexe , formant de nombreux replis, comme un mésentère, et une saillie bien sensible sous la peau : est-ce l'appareil femelle? cela me paroit pro- bable. Je n'ai du reste pu reconnoitre d'une manière un peu PLA ^^l G. Espèces très - minces y ti^ès- larges et comme foliacées. La P. TREMEtr.ATRE : P. tremellaris , Linn., Gmel., p. 5094, p. 42 ; Mull. , Zool. Dan., 1 , t. 02 , fig. 1 et 2 , et Enc. méth. , pi. 81, fig. 2, 3. Corps très-aplati, membraneux, de neuf, lignes de long, avec les bords très-sinueux. Couleur cendrée , aA'ec le disque jaune, une ligne médiane et deux lunules blanches en dessus; blanchâtre en dessous, avec trois taches lactées. Celte espèce, que Gmelin range dans sa section des espèces qui ont plus de quatre taches oculiformes, a été trouvée dans la mer Baltique , près Copenhague et dans les mers du Groenland. La P. ATOMiFÈRE : P.atomata, Linn., Gmel., page 0091 ; Mull. , Zool. Dan. , 1 , page 1 1 5 , t. 32 , lig. 3 et 4 , et Enc. méth., pi. 81 , fig. 4. Corps plat, membraneux, couvert en dessus d'atomes roux, épars, et de deux masses de points noirs, simulant des yeux composés en avant; le dessous im- maculé. Dans le golfe de Norwége. La P. notulée; P. notulata, Bosc , Vers, tome 1, p. 254. Corps ovale, de couleur verte, avec quatre taches rondes, dont les antérieures semblables à des yeux. De la mer Atlantique. La P. RUBANNÉE ; P. vittata , Montagu , Act. soc. linn., vol. 31, page 25, tab. 6, fig. 3. Corps elliptique, planulé; les bords on^és ; le dos rubanné. Grande espèce des côtes d'Angleterre. La P. DE DicyuEMARE : P. Dicquemari ; Tergipes Dicquemari , Risso , Journ. de phys., tome 87, page 373. Corps oblong, très-aplati, parfaitement lisse et uni, couvert sur le dos d'une infinité de petits orifices sessiles ; terminé en avant par une sorte de tête biauriculée et pourvue de deux taches oculiformes ; bouche inférieure. Dans la mer de Nice , sous les galets. M. Risso rapporte à tort cet animal au genre Tergipes; car il est évident que c'est une espèce de planaire , et en efifet il ai8 PLA le regarde lui-même comme la pellicule animée de Dicque-t mare. Le T. deBrochi; T.Brochi, Risso, Journ. de phys., tom. 87, page 573. Corps ovale-oblong, d'un brun violet, couvert sur le dos d'une infinité de petits tubercules., pointillés chacun de blanc; tout le reste comme dans l'espèce précédente, dont .celle-ci n'est sans doute qu'une variété. La P. DOUTEUSE, P. dubia. Corps ovale, très-mince, foliacé, à bords crépus ; trois ouvertures sur la ligne médiane en des- sous, une petite au milieu d'un bourrelet, une seconde lais- sant sortir obliquement une espèce de petit tube, et, enfin , une troisième , d'où sort une sorte de lame élargie et lobée dans sa circonférence; la face supérieure avec une paire de petits appendices tentaculaires , comme tubuleux , ayant chacun un point noir à la base en arrière. Couleur d'un blanc jaunâtre ou sale en dessus, comme en dessous. J'ai vu trois individus de cette espèce de planaire parmi des objets rapportés par MM. Quoy et Gaimard de l'expédition du capitaine Freycinet. Ils ont certainement été recueillis en mer, mais j'ignore où. Je ne serois pas éloigné de penser que la P. notulée de M. Bosc leur ressemble beaucoup. Dans cet article j'ai à peu près parlé de tous les animaux qu'on a rangés sous le nom de planaires; mais, je le répète, je suis bien loin de croire qu'ils appartiennent tous à ce genre, et il est plus que probable que Muller en a beaucoup trop multiplié les espèces. (De B. ) PLANANTHUS. {Bot.) Palisot - Beauvois définit ainsi ce genre, qu'il a établi sur des espèces de lycopodes monoïques: Fleurs mâles, sessiles , réniformes , bivalves, épars^ le long des liges, aux aisselles des feuilles, où elles forment quel- quefoisun petitrenflement, mais jamais un épi distinct; F/eurs femelles, inconnues: on a donné pour telles de petits bouquets de feuilles , observés et figurés par Dillenius , mais dont on ne connoît pas l'organisation. M. Palisot -Beauvois rapporte à ce genre une quinzaine d'espèces de Ij'copodium , dont les tiges sont couchées ou droites, dichotomes ou plus rameuses, à rameaux simples ou divisés, ef revêtues de feuilles éparses. Une seule espèce, le lycopo- dium deniiculatum , Linn., offre des feuilles distiques, diffé- PLA 219 rence qui semble devoir en entraîner de plus essentielles; aussi M. Palisot-Beauvois fait remarquer que cette espèce , mieux observée, devra peut-être se ranger dans un de ses genres ou en faire un particulier. Les Lycopodium selago, Linn., et inundatum , Linn. , deux espèces d'Europe , rentrent dans ce genre ; toutes les autres espèces sont exotiques. Le plananthus n'a pas été adopté. Le clopodium de Rafinesque, encore peu connu, paroît devoir être le même. (Lem.) PLANAXE, Planaxis. (Conch^L) Genre établi par M. de Lamarck, dans la nouvelle édition de ses Animaux sans ver- tèbres, tome 7, page 5o , pour deux ou trois espèces de buccins de Bruguières , qui ont réellement quelque chose d'intermédiaire aux buccins et aux mélanopsides. Il peut être caractérisé ainsi -. Animal inconnu, mais très-proba- blement peu différent de celui des mélanopsides ; coquille solide , ovale, conique, sillonnée dans la décurrence de la spire; ouverture ovale- oblongue , un peu échancrée en avant; columclle aplatie et tronquée en avant; bord droit, tranchant, sillonné en dedans et épaissi par une callosité dé- currente à son origine; opercule ovale, mince, corné, sub- spiral. Cette forme d'opercule est très-semblable à celle des mélanopsides. M. de Lamarck distingue deux espèces dans ce genre, toutes deux des mers des pays chauds. La P. SILLONNÉE : P. sulcata, de Lamk. , loc. cit., n." i; Buccin, sulcatum, Brug. ; Lister, Conch. , t. 980, fîg. Sg. Assez petite coquille (douze à quinze lignes) ovale, conique, sil- lonnée, suivant la décurrence de la spire ou verticalement, un peu crénelée à son bord droit. Couleur blanche, marquée de taches noires , subcarrées. De 'l'océan des Antilles. La P. ONnuLÉE : P. undulata, de Lamk,, loc. cit., n.° 2; Buccin, sulcatum , rar. C, Brug.; Martini, Conch., 4, t. 124, fig. 1170, 1171. Coquille à peu près de la grosseur de la pré- cédente, dont elle pourroit bien n'être qu'une variété, mais plus épaisse, plus raccourcie; le bord droit, strié en dedans, mais non crénelé. Couleur blanche., ornée de flammules on- duleuses. Des Indes occidentales. (De B.) 230 PLA PLANCEIA. (Bot.) Necker sépare sous ce nom les espèce* û''andrfala, dans les chicoracées , auxquelles il attribue une aigrette plumeuse. (J. ) PLANCON. {Bot.) Sorte de bouture faite d'une branche de certaines espèces de saules ou de peupliers qui prennent facilement racine, quoiqu'elles aient sept à huit pieds de hauteur. (L. D.) PLANCUS. (Ornith.) Ce genre de Klein, Ordo avium, page 142 et suivantes, comprend plusieurs espèces, apparte- nant à différentes familles. Son plancus gulo est le pélican ; le plancus congener anseri bassano est le grand fou ; le plancus morus est le fou commun ; le plancus coryus est le cormoran ; le plancus tropicus est le paille-en-queue, et le plancus hrasi- liensis, l'anhinga. (Ch. D.) PLANE. (Bot.) C'est l'ancien nom françois du platane. Plus récemment on Ta donné à une espèce d'érable, acer platanoides , qui ressemble un peu au platane par son feuil- lage. (J.) PLANE. (Bot.) Aplati sur les deux faces opposées; exemples; filets des étamines de Vallium fragrans , du kœmp/eria, etc.; fruits du dorstenia, etc.; valves du fruit de la lunaire, de Valjssum clypeatum , etc.; graines du lis, de la tulipe, de la couronne impériale, etc. Ce mot signifie encore, offrant une surface plate ; exemples : ombelles de Vanethum fani- culum, de Vimperatoria ostruthium , etc. Il signifie enfin, étalé; exemple : la lèvre supérieure du melitis melissopliyllum , etc. (Mass.) PLANE DE MER. (IchthjoJ.) Un des noms vulgaires de la Plie. Voyez ce mot. ( H. C. ) PLANER. (Ichthjol.) Nom spécifique d'une lamproie ^ que nous avons décrite à l'article Pétromvzon. (H. C.) PLANERA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, polygames, de la famille des amentacées , de la polj'gamie monoécie de Linnaeus, ayant pour caractère essentiel .- Des fleurs polygames ; un calice membraneux , presque campanule, à quatre ou cinq divisions; point de corolle; quatre ou six étamines saillantes; un ovaire supé- rieur; point de style; deux stigmates alongés, glanduleux, divergeus , recourbés ; une capsule presque globuleuse _,. PLA :22i membraneuse, à une loge indéhiscente, lisse ou ëcailleuse, nionosperme. Planera a feuilles t>\vjse : Planera Gmelini, Mich., Flor. lor. amer., 2, pag, 247; Mich. fils, Hist. des arbr. d'Amer., pag. 283, tab. 7; Planera aquatica, "Willd., Spec, 4, pag. 967; Planera ulmifolia , Poir. , Encycl. , Suppl. Arbre ou plutôt arbrisseau peu élevé. Ses feuilles sont alternes, médiocre- xnent pétiolées, longues d'environ un pouce et demi, ovales, oblongues, acuminées, glabres, d'un vert gai, irrégulière- ment dentées en scie. Les fleurs paroissent de très -bonne heure au printemps avant le développement des feuilles, réunies en paquets courts, ovales, presque sessiles, écailleux ; une fleur sous chaque écaille; les fleurs inférieures mâles; les supérieures hermaphrodites ou femelles; les capsules hé- rissées de très-petites écailles. Cette plante croît sur les bords de POhio et du Mississipi , dans la Caroline. Planera de Sibérie : Planera Richardi, Mich., Fl. hor. amer, 2, pag. 248; Vlmus polfgama , Poir., Encycl., 4, pag. 611 ; Rhamnus carpinifolius, Pall. , Fl. ross. , 1 , tab. 60, vulgaire- ment Orme de Sibérie. Arbre de trente pieds et plus, dont l'écorce est brune ou d'un gris blanchâtre , et le bois blanc, très- fragile ; il a les rameaux nombreux, grêles, étalés; les feuilles alternes, roides, coriaces, ovales, crénelées, un peu échancrées à leur base , d'un vert pâle , réticulées en des- sous, glabres, d'un vert plus obscur en dessus; les fleurs poly- games; les femelles en petit nombre , presque solitaires; les fleurs mâles plus nombreuses, réunies en petits paquets. Le fruit est une capsule presque sessile, de forme ovoïde, mar- quée d'une forte nervure saillante , un peu échancrée au sommet. Cet arbre croît dans la Sibérie. 11 est, depuis un grand nombre d'années, cultivé dans les jardins. Les graines en avoient été rapportées en France par Michaux père, à son retour de l'Amérique septentrionale. Son bois est dur, liant, compacte, d'un assez bon usage. Il fleurit en Avril, et ses fruits sont mûrs dans le courant de l'été. Il ne craint pas les plus fortes gelées du climat de Paris. La première espèce est plus délicate; il faut l'abriter, lorsqu'elle est jeune; elle aime les terrains frais, légers, un peu humides et ombragés. (Poir.) «22 PLA PLANERA. (Bot.) Loureiro, dans sa Flore de la Cochîii- chine, vol. i , pag. 46, avoit établi ce genre pour le Bauhinia scandens de Linné, qui n"a que trois étamines au lieu de dix, et dont le calice est à quatre découpures profondes. Cette anomalie, dans un genre aussi naturel, ne peut autoriser la formation d'un genre particulier. Voyez Batjhine grimpante. (PoiR.) PLANÈTES. {Phys.) Voyez Astres et Système du monde. (L.) PLANGA. {Ornith.) L'oiseau désigné sous ce nom et sous celui de clangapar Gesner, est le balbuzard ,/a/co haliœtus , Linn. (Ch. D.) PLANICAUDES. {Erpétol.) Voyez Erpétologie, Sauriens, Uronectes. (h. C.) PLANIFORMES ou OM ALOÏDES. (En^om.) Nous avons désigné sous ce nom une famille d'insectes coléoptères tétra- mérés, à antennes en masse non portées sur un prolonge- ment du front, et dont la forme est très-aplatie , ainsi que leur nom l'indique; tels sont en particulier les trogosites, les cucujes, les hétérocères. Voyez la planche 7 de l'atlas de ce Dictionnaire et le mot Omaloïdes. (C. D.) PLANIPENNES. {Entom.) M. Latreille nomme ainsi une famille de névroptères, qui comprend les panorpes , les four- milions, les hémérobes, les termites, les psoques, les perles et plusieurs autres genres voisins de ceux que nous venons de nommer. Cette famille correspond par conséquent à celles des stégoptères de notre méthode. (C. D.) PLANIQUEUES. (Mamm.) Vicq-d'Azyr réunissoit sous ce nom le castor , Pondatra et le desman; mais cette famille a été rejetée, dès que les rapports naturels de ces animaux ont été mieux connus. (F. C.) PLANIROSTRES. {Omith.) Voyez Omaloramphes. (Desm.) PLANO. {Ichthj'ol.) Nom languedocien de la Pue. Voyez ce mot. (H. C.) PLANORBE, Planorbis. {Malacoz.) Genre de mollusques conchylifères de la famille des limnacés, dans l'ordre des pulmobranches , proposé par Guettard et par plusieurs autres naturalistes du dernier siècle, et entre autres par Adanson, sous le nom de coret; mais délinitivement établi par Muller, PLA £23 et ensuite adopté par Bruguiéres, ainsi que par la très-grande partie des zoologistes François et étrangers. Les caractères que nous lui avons assignés sont les suivans : Animal coni- que, très-alongé, fortement enroulé; manteau simple ; pied ovale ; tentacules filiformes , sétacés , fort longs ; bouche armée supérieurement d'une dent en croissant, et inférieurement d'une plaque linguale, presque exsertile et garnie de petits crochets. Coquille mince, légère, souvent sénestre, discoïde ou enroulée dans le même plan vei-tical , de manière à rendre tous les tours de spire visibles en dessus comme en des- sous; spire nullement saillante et tout-à-fait latérale, en sorte que la coquille est enfoncée ou largement ombiliquée de chaque côté; ouverture petite, transverse, à bords tran- chans , non réfléchis et désunis par l'avant -dernier tour de spire qui la rend lunulée. Les planorbes sont des mollusques conchylifères , qui ont la plus grande ressemblance avec les limnées , et cependant leur coquille à l'extérieur ne laisse pas que d'avoir beaucoup de rapports avec celle des ammo- nites, au point que dans plusieurs ouvrages anciens de con- chyliologie on trouve ces coquilles dans la même division, La différence tranchée c'est que la coquille des ammonites n'acquiert la forme enroulée que par l'avancement successif de l'animal, ce qui produit dans la partie abandonnée au- tant de cloisons, qu'il s'est, pour ainsi dire, avancé de fois, et qu'elle ne traduit du reste pas du tout la forme de lani- anal. Ajoutons à cela que l'enroulement vertical n'est pas complètement dans le même plan , en sorte que la coquille n'est jamais symétrique : ce qu'il est aisé de voir dans la forme de l'ouverture, dont un des bords avance plus que l'autre, et même dans la différence des deux côtés, dont l'un, l'inférieur, est toujours plus excavé que l'autre, le supé- rieur. Dans les planorbes, l'animal est tout-à-fait conformé comme sa coquille , c'est-à-dire, que la masse viscérale forme un cône très-alongé, qui s'enroule absolument comme les tours de spire. Le corps proprement dit, qui en forme la partie antérieure, est enveloppé dans un manteau fort mince, dont les bords libres ne sont un peu épaissis qu'à l'endroit où se trouve l'orifice arrondi de la cavité respiratrice. Il ne présente du reste , ni lobes , ni appendices tentaculaires. «H PLA Le pied ou la masse locomotrice abdominale est côtirt et â peu près arrondi, surtout en avant; son pédoncule d'inser- tion est très- étroit; la tête, assez peu distincte, obtuse ea avant, est pourvue de deux tentacules coniques, très- longs, très -déliés et contractiles, attachés assez loin l'un de l'autre sur l'occiput; les yeux sont comme dans les limnées, placés au côté interne de la base des tentacules; la bouche, qui a la forme d'un T, est accompagnée de deux appendices la- biaux, assez grands. A l'intérieur on trouve une dent supé- rieure en forme de croissant, mais non denticulée, et à la partie inférieure une masse linguale non prolongée en ar- rière, et dont la membrane, qui la recouvre, est hérissée d'un grand nombre de petits crochets. En poursuivant maintenant plus loin l'organisation des planorbes , on trouve qu'elle a la plus grande ressemblance avec ce qui a lieu dans les limnées : ainsi les glandes salivaires sont tout- à -fait semblables; l'œso- phage est également fort long; l'estomac , aussi compliqué, a son gésier seulement un peu plus cylindrique ; le foie est plus blanchâtre; les circonvolutions du canal intestinal sont à peu près les mêmes, avec cette différence que le rectum est plus épais et renflé que le reste , et surtout, qu'au lieu de se diriger vers la droite, il se porte au contraire de droite à gauche , du moins dans le planorbe corné , qui est évidemment sénestre. En effet, tout le reste de l'organisation a suivi cette déviation ; ainsi la cavité pulmonaire est dirigée d'avant en arrière, mais de droite à gauche ; sa forme est étroite et lon- gue, suivant celle de la partie antérieure du corps; son ori- fice est également à gauche , et fait une saillie assez con- sidérable sous l'avance du manteau ; le cœur a éprouvé le même changement que l'organe pulmonaire; aussi, au lieu d'être à gauche, il est à droite. La disposition et surtout la distribution du système vasculaire sont du reste comme dans les limnées. L'organe de la dépuration urinaire est considé- rable, et composé dans son intérieur de lames jaunes; l'ovaire et l'oviducte n'offrent rien de bien différent de ce qui existe dans les limnées. La seconde partie de celui-ci forme un long sac, à l'extrémité postérieure duquel aboutit l'oviducte » et qui se termine par un canal, s'ouvrant en dehors avec le canal de la vessie. Le testicule; situé comme de coutume. PLA ^25 fournit un c^nâl déférent , d'abord plissé d'une manière serrée, et qui ensuite s'engage dans l'enveloppe dermo-muscu-" laire auprès de l'orifice de l'appareil femelle, pour en ressortir bientôt, et se joindre à l'organe excitateur, qui est gros et charnu. Le système nerveux n'offre rien de particulier, si ce n'est que le tissu cellulaire, au milieu duquel se trouvent les petits ganglions qui le composent, est teint d'une matière rouge. Cette matière suinte à travers les pores de la peau et surtout quand on irrite les bords du collier de l'animaL Les moeurs et les habitudes des planorbes sont, comme on pouvoit le conclure, de la similitude d'organisation, presque tout-à-fait semblables à celles des limnées, avec lesquelles on les trouve presque constamment. Ainsi ce sont des iinimaux d'eau douce, tout-à-fait aquatiques, et peut-être encore plus que les limnées; en effet, on les rencontre plus rarement hors de l'eau. Ils rampent, comme elles, à lasurfice des corps , aussi bien qu'à celle de l'eau, le pied en haut et la coquille en bas. Ils se nourrissent également de substances végétales, qu'ils mangent de la même manière. Leur mode d'accouple- ment paroit être absolument semblable, et se faire de ma- nière à ce que les individus accouplés forment de longs cor- dons, commençant par un individu màie, et finissant par un individu femelle; chaque individu intermédiaire étant en rapport avec deux autres individus. Les œufs pondus par la femelle, le sont également en masse gélatineuse, appliquée contre les corps submergés. Dans nos climats tempérés et dans les climats froids, les planorbes, aux approches de la saison rude, s'enfoncent dans la vase et s'y engourdissent j, en sorte qu'il est impossible d'en trouver un individu dans un lieu où quelques mois auparavant il y en avoit par milliers. Les espèces de ce genre paroissent plutôt appartenir aux zones boréales et tempérées qu'aux autres parties du monde : ainsi elles sont fort communes en Europe et dans l'Amérique septentrionale. On en connoit peu dans les zones australes, du moins les naturalistes des expéditions Baudin , de Frey- cinet et Duperrey n'en ont rapporté aucure de la Nou- velle-Hollande. Linné coufondoit les espèces de ce genre dans son grand genre Hélii. 41. J5 226 PLA Le P. CORNE DE BF.LiE[i : P. coTtiu avietis ^ Liiin.. Gmel. , p. 0625, n.° 41 ; Enc. méth. , pi. 460, fig. 5 , a, h. Coquille se- nestre , solide, piano-concave d'un côté, largement ombili- quée de l'autre ; quatre tours de spire cylindracés et lisses. Couleur ordinairement blanche, avec trois, quatre, cinq ou sept bandes rouges, égales ou inégales, et plus ou moins dis- tinctes. Cette espèce, la plus grande de ce genre, puisqu'il y a des individus d'un pouce et demi de diamètre, vient de la Chine suivant Linné y. et du Brésil selon d'autres auteurs. Le P. CORNÉ: P. corneus , Linn.; Gmel., page 5625 , n.°55; Enc. méth., pi, 460, fig. 1 , a, b. Coquille grande, opaque, plane, convexe d'un côté, largement ombiliquée de l'autre, de couleur de corne ou brun-châtain. Cette espèce est fort commune aux environs de Paris ; elle l'est moins dans le Midi de la France. M. Faure Biguet a fait l'observation que cette coquille dans son jeune âge est toute blanche, striée et couverte de poils. Le P. CARÉNÉ • P. earinatus, Muller; H. planorhis, Linn., Gmel., page 0617, n." 20. Coquille assez petite (sept à huit lignes de diamètre) , très -aplatie, un peu plus excavée d'un côté que de l'autre, anguleuse ou carénée à la circonférence; de couleur de corne transparente. Des étangs et rivières d'Europe. Le P. JAUNATRE; P. lutescens , de Lamarck, Anim. sans vert., t. 6, 2, page i53, n." 4. Coquille discoïde, comprimée, concave en dessous, subanguleuse à son dernier tour, de couleur de corne transparente. Cette espèce, de la grandeur de la précédente , dont elle n'est peut-être qu'une variété , étoit dans la collection de M. de Lamarck. On n'en connoît pas la patrie. Le P. oriental; P. orientalis, Olivier, Voyage , pi. 17, fig. 11, a, b. Coquille discoïde, également plane des deux côtés, subrugueuse, fragile, cornée, subanguleuse à son dernier tour. De l'ile de Scio. Le P. spirorhe : P. spirorhis , Mull. , Linn. ; Gmel, , p. 562^ , n." 36 ; PL t'orfexj var. B ; Draparn. , MoIlusq.,pl. 2, fig. 6, 7. PLA 207 Petite coquille discoïde, également plane des deux côtés, de cinq à six tours de spire , dont le dernier est à peine caréné, ce qui rend l'ouverture arrondie. Couleur de corne. Dans les eaux douces de France et d'Europe. Le P. tourbillon: P. vortex , Mull. , Linn,; Gmel. , page 3620, n.° 3o ; Plan, contourné, Draparn., Mollusq., pi. 2, fig. 4, 5. Petite coquille de trois à quatre lignes de diamètre, concave d'un côté, convexe de l'autre, de six à sept tours de spire, augmentant insensiblement , et carénés à leur partie inférieure. Couleur d'un brun très -pâle. Commune dans les eaux douces d'Europe. Le P. DIFFORME; P. defoimis , de Lamarck , loc. cit. , p. i5/, , n.° 8. Très-petite coquille (deux lignes de diamètre) , un peu excavée au milieu d'un côté, ombiliquée de l'autre; cinq tours de spire, arrondis, se recouvrant en partie les uns les autres; le dernier se recourbant vers l'ombilic. Patrie inconnue. Est-ce le P. deformis de M. de Férussac . figuré par Draparn. , Moll. , pi. 2 , fig. 1 1 , comme une mons- truosité de son PL spirorbis ? Cela n'est pas probable. Le P. entorjillé : P. contortus , Mull. , Linn. ; Gmel. , page 0624, n.° 37; Draparn., Moll., pi. 1, fig. Sg — 41. Très- petite coquille (une ligne et demie), un peu excavée au centre d'un côté, ombiliquée de l'autre: six à huit tours de spire très -serrés, arrondis. Couleur brunâtre. Dans les eaux douces de toute la France et de l'Alle- magne. Draparnaud dit que l'animal a ses tentacules courts. Le P. VELOUTÉ : P. hispidus ; P. albus, Mull. , Linn.; Gmel. , page 3625 , n.^Sg; Draparn., Moll., pi. 1 , fig. 46 — 47. Très- petite coquille (deux lignes), subombiliquée d'un côté, très- profondément ombiliquée de l'autre; trois tours de spire, striés dans les deux sens; le dernier subanguleux. Couleur roussâtre. Dans les rivières de l'Europe. Le p. POLI : P. nitidus, Mull., Linn.; Gmel., page 3624, n." 349 ; P. complanatus , Draparn., pi. 2 , fig. 20 — 22. Très- petite coquille (une ligne) , mince, carénée à sa périphérie, ombiliquée d'un côté, diaphane, luisante; quatre tours de spire. Couleur de corne pâle. 2.8 PLA Des eaux stagnantes du Midi de la France et de l'AlIe- magne, du moins si l'on a con6ance à ce que dit M. PfeifFer. Le P. TUILE : P. imbricatus, Mull. ; N. nautileus, Linn. ; Gmel., page5Gi2, n.° 98; Draparn. , pi. 1, fig. 49 — 5i. Très-petite coquille (une ligne), plane d'un côté, concave de l'autre; ouverture avec une lamelle marginale, se conser- vant sur les tours de spire au nombre de quatre. Couleur de corne pâle. 11 vit sur les plantes aquatiques dans les rivières de France. Le P. DENTELÉ; P. cristatu;, Draparn., MoUusq., pi. 2, fig. ï — 3. Coquille encore plus petite que la précédente, plane d'un côté, ombiliquée de l'autre; spire de deux tours et demi, garnie de lamelles ou destries transverses, rendant la carène dentée. Ce n'est évidemment qu'une variété de la précédente , avec laquelle elle a été trouvée. Le P. MARGiNÉ : P. marginatiis ; P. umh'dicatus, Mull.; H. complanata, Linn., Gmel.; Draparn., MoUusq., pi. 2, fig. 11 — i5. Coquille subpellucide , aussi ombiliquée en dessus qu'en dessous; mais carénée à son bord inférieur. Couleur de corne brune. Il est commun dans toutes les petites rivières et les étangs d'Europe. C'est une espèce qui paroit intermédiaire au P. CARÉNÉ et au P. SPIRORBE. M. de Férussac, dans la nouvelle édition de l'Essai d'une méthode de conchyliologie, par son père, dit positivement que cette espèce de Draparnaud n'est pas VH. complanata de Linné, ni le planorbe à trois spirales et arêtes de Geoffroy, ii.° 5 ; mais bien le P. umhilicatus de Muller. Le P. CLAUsuLÉ : P. clausulatus , de Férussac ; le Plan, lui- sant, P. nitidus, Draparn., Mollusq. , page 47, pi. 2, fig. ly — 19. Coquille lisse, diaphane, convexe et ombiliquée d'un c6té, plane et largement ombiliquée de l'autre; quatre tours de spire, dont le dernier très-grand et subcaréné in- férieurement ; ouverture semi-lunaire, profondément modi- fiée par la saillie de l'avant-dernier tour; des lames élevées et opposées dans l'intérieur, formant des demi-cloisons. Cou- leur cornée. Cette espèce , que Draparnaud a eu tort de confondre avec PLA =29 le p. nttidus de Millier , d'après M. de Férussac, a été trouvée par son père en Snisse et en Allemagne. Il est assez difficile de concevoir les demi-cloisons intérieures. M. PfeifiTer, dans son Histoire des mollusques terrestres et iluviatiles d'Alle- magne, n'en parle cependant pas, ou Lien il la confond avec le PL nitidus de Muller. Le P. ACRONiQUE : P. acronicus, de Férussac: PI. spirorbis, Draparn., Moll., page 45, pi. 2, fig. 8 — 10. Coquille plane d'un côté , concave ou fortement ombiliquée de l'autre , un peu carénée au milieu, composée de cinq tours de spire, dont le dernier est plus grand que les autres; bords de l'ou- verture épaissis. Des eaux douces de l'Allemagne. Le P. glabre; P. gZaèrafus, Say, Journ.de l'Acad. de Philad., tome 1 , page 280. Coquille de près d'un pouce de diamètre, un peu convexe d'un côté, régulièrement et profondément concave de l'autre; cinq tours de spire, glabres, polis, sans trace de carène: ouverture très - oblique , par rapport au diamètre transverse. De la Caroline du Sud. Le P. aigu; P. acutus , Say , loc. cit., tom. 2, pag. i65. Coquille fort petite ( trois lignes de diamètre), comprimée, plate d'un côté, largement ombiliquée de Fautre ; quatre tours de spire striés, un peu aplatis et subcaréués au mi- lieu; ouverture subtriangulaire, anguleuse au milieu du hord externe. Cette espèce, qui se trouve dans le lac Chauiplain , dans l'Amérique septentrionale, paroît assez rapprochée du PL nitidus; mais elle est plus grande; son ombilic est beaucoup plus dilaté et Fouverture n'embrasse pas le pénultième tour aussi profondément. Le P. campanule; P. carnpanulatus , Say, loc- cit., tome 2, page 166. Coquille sénestre, presque concave ou plate d'un côté, ombiliquée profondément de l'autre; quatre tours de spire légèrement striés et se dilatant subitement vers Fou- verture , aussi subcampanulée. Cette espèce est très-commune dans les ruisseaux qui se déchargent dans le lac Cayuga. . Le P. TRIVOLVÉ; P. triyoL'is, Say, Amer, encyclop.. concli,,. 25o PLA pl. 2 , fig. 2. Coquille de six lignes de diamètre , subcarénée, concave d'un côté, ombiliquée de l'autre, finement striée; trois ou quatre tours de spire; ouverture grande, formant une grande partie de la coquille. Couleur d'un jaune pâle ou brunâtre; le bord externe presque rouge. Une variété plus grande est presque noire, avec l'intérieur de l'ouver- ture d'un rouge pourpre. Dfs flaques d'eau près le lac Érié. Le P. BiCARÉNÉ ; P. hicarinalus, Say , Amer, encfclop. conch., pl. 1 , fig. 4. Coquille d'un demi-pouce de diamètre , scnestre , aussi excavée d'un côté que de l'autre ; trois tours de spire subcaréncs en dessus et en dessous, et striés; l'ouverture grande. Couleur d'un jaune pâle en dehors, d'un brun rou- geâtre, avec deux lignes blanches, correspondantes aux ca- rènes en dedans. L'animal est ferrugineux, avec de nom- breuses taches jaunâtres. D& l'Amérique septentrionale , dans la Delaware. Le P. petit; p. par^'us, id. , ibid. , pl. 1 , fig. 3. Petite co- quille d'un cinquième de pouce de diamètre, concave d'un côté comme de l'autre ; formée par quatre tours de spire subcarénés; ouverture ronde. Couleur de corne ou blanchâtre en dehors, d'un blanc bleuâtre à l'intérieur. Très -commune dans les eaux de la Delaware. Le P. coret; p. coreius , Adans., Sénég. , page 7, pl. 1. Très-petite coquille, d'une ligne ei demie de diamètre, polie, luisante, très-mince, sénestre, discoïde, également aplatie sur ses deux faces; composée de quatre tours de spire, ar- rendis , renflés : ouverture ronde. Couleur fauve. Très- commune dans les lieux marécageux de Podor au Sénégal. Le P. MDtTispiHÉ ; P. muUispiralus . Lesson , Voy. du cap. Duperrey. Petite coquille de quatre lignes de diamètre, à peu près également aplatie ou légèrement excavée de chaque côté, composée de six tours de spire, croissant peu à peu du premier au dernier, arrondis à la circonférence; ouAcrture très-oblique, subtétragone. Couleur de corne un peu foncée. Des eaux douces des environs de Lima. (DeB.) PLANORBE. (F055.) On trouve dans le dépôt marin de Grignon, département de Seine-et-Oise, des petites coquilles PL A 25 1 que M. de Lamarck. a cru devoir rapporter au genre Pla- norbe. Planorbe NTTIDUI.E; Planorhis nitidulus, Lamk. , Ann. du Mus. d'hist. naturelle, tom. 8, pi. 62, fîg. 2. Coquille discoïde, non carénée, lisse, mince, un peu luisante, et à ouverture ronde. Diamètre, une ligne et demie. Elle n'est composée que de trois à quatre tours, et la spire est un peu enfoncée. Planorbe subanguleux; Planorhis subangulatus , Lamk.., loc. cit., même pi., fig. 1. Coquille discoïde, lisse, à spire plane sans aucune saillie, et composée de quatre tours légèrement carénés en dehors et un peu anguleux dans le bord interne de leur face inférieure. Diamètre, une ligne et demie. Planorbe bicaréné ; Planorhis bicarinatus , Lamk., loc. cit., même pi., fig. 3. Coquille discoïde, portant des stries qui vont du sommet à la base ; à spire plane sans aucune saillie , et composée de quatre tours, portant sur le dos deux carènes tranchantes , aiguës , inégales et bien séparées. Diamètre , deux lignes. Ces trois espèces sont rares. Planorbe cornet : Planorhis cornu , Brong. , loc. cit. , tom. 1 5 , p. 571 , pi. 22 , fig. 6 ; Desh. , Descrip. des coq. foss. , 2.*" vol., pag. 83 , pi. 9 , fig. 5 et 6 ; Fér. , Mém. géol. , p. 62 , n.° 8. Coquille discoïde, plane en dessus, profondément ombiliquée en dessous, portant quatre tours de spire lisses et dont le dernier est le plus grand. Diamètre, six lignes et demie. On trouve cette espèce à Saint- Prix, à Palaiseau et à Milon , département de Seine-et-Oise. Planorbe arrondi : Planorhis rotundatus , Brong., loc. cit., pi. 22 , fig. 4 ; Desh,, loc. cit. , même pi. fig. 7 et 8 ; Planorhis similis, Fér., loc. cit., p. 61 , n." 1 ; Planorbe arrondi, Brard, Ann. du Mus., tom. 14, pi. 27, fig. 19 et 20. Coquille dis- coïde, un peu striée, plane en dessus, concave en dessous, portant six tours de spire. Diamètre, seize lignes. On trouve cette espèce à Saint-Prix, à Palaiseau, Milon , Triel , dans la forêt Fontainebleau , deuxième formation d'eau douce , à la Villette et à Valmondois , département de Seine-et- Oise. Il paroît qu'elle se trouve vivante dans le Levant, d'où elle a été rapportée par Olivier. Planorbe de Prévost: Planorhis prevotinus , Brong., loc. cit., même pi., fig. 7 ; Desh., loc. cit., même pi. fig. 9 et 10. Ce- 232 PLA quille discoïde, lisse, porhint quatre fours arrondis, dont le dernier cache en partie les autres; l'ombilic étant petit. Diamètre, quatre lignes. Ou trouve cette espèce à Palaiseau , a Saint-Prix et dans presque tous les silex lacustres de seconde formation qui contiennent des coquilles. Plakorbe sdbovale; Planorbis siibo^'atus, Desh., loc. cit. y même pi., fîg. ig — 21. Coquille discoïde, subovale, un peu irrégulière, globuleuse, aplatie en dessus et ombiliquée en dessous, lisse, portant quatre tours, dont le dernier est quel- quefois un peu strié. Diamètre, quatre lignes. On trouve cette espèce à Épernay. Planorbe LISSE; Planorbis lœvigatus , Desh., loc. cit., pi. 10, fig. 1 et 2. Coquille discoïde, très-lisse, mince, déprimée, portant quatre tours très-apparens, et également ombitiquée des deux surfaces. Diamètre, deux lignes et demie. Cette espèce, qu'on trouve à Epernay, n'est peut-être que le pla- norbis roiundatus dans sa jeunesse, ou une variété de celui-ci. Planorbis (vqualis , Sow. , Min. conch. , pi. 140, fig. 1. Co- quille équilatérale, concave, couverte de quelques légères stries; à tours découverts et à ouverture orbiculaire. Dia- mètre, près de deux pouces. On trouve cette espèce à Ken- dal en Angleterre. Planorke r'Lpernay; Planorbis sparnacensis, Desh., loc. cit., même planche, fig. 6 et 7. Coquille discoïde, déprimée, lisse, concave en dessus, ombiliquée, portant six tours arron- dis et à sutJire profonde. Diamètre, quatre lignes. Cette es- pèce, qu'on trouve à Épernay, a beaucoup de rapports avec le Planorbis lœvigatus. Planokbe souFFLé; Planorbis inflatus, Desh., loc. cit., même planche, fig. 3 — 5. Coquille discoïde, symétrique, enflée, convexe des deux surfaces; les quatre tours qui forment sa spire, s'enroulant régulièreipent par leur partie médiane, ce qui produit des deux côtés un ombilic profond. Le der- nier tour étant caréné dans son milieu par un angle assez aigu. Diamètre, deux lignes et demie. On le trouve à Septeuil, département de Seine-et-Oise, et à la Villette près de Paris. Planorbe si'BANGULEUx ; Planorbis subangulatus , Desh., loc. cit., pi. g, fig. 14 et i5. Coquille discoïde, plane en des- sous, convexe, déprimée en dessus, portantcinq à six tours, PLA ^33 dont le dernier présente deux angles très-obfus. Diamètre, deux lignes et demie. On le trouve à Pantin et à la Villetle. Planorbe lentille: Planorhis lens, Brong. , loc. cit., pi. 22, Cg. 8 ; Desh. , loc. cit., pi. 9 , fig. 11 — 15; For., Méra. géol., page 6:^ , n." 10 : an Planorbis lens? Sow. , Min. conch. , pi. 1^0, fig. 4. Coquille discoïde, déprimée, plane des deux côtés, lisse, portant quatre tours, dont le dernier est anguleux presque dans le milieu. Diamètre, cinq lignes. Oi le trouve à la butte Saint -Chaumont et à Pantin au-dessus du gypse. Planorbe inverse; Planorbis inversus, Desh., loc. ait., pi. 9, fig. 16 — 18. Coquille discoïde, convexe en dessus, plane en dessous, lisse , portant trois à quatre tours de spire angu- leux inférieurement, à ombilic grand et peu profond. Dia- mètre, deux lignes et demie. On le trouve à la Villetle. Planorbe planulé ; Planorbis planulatus, Desh., loc. cit., pi. 10, fig. 8 — 10. Coquille déprimée, lisse, plane en des- sous, convexe en dessus, portant cinq tours de spire, dont le dernier est anguleux. L'ombilic est très-petit et profond. Diamètre, cinq lignes. On le trouve à Pantin et à la Villette. Cette espèce a de l'analogie avec le Planorhis lens. Planorbis cylindricus, Sotv. , loc. cit., même planche, fig. 2. Coquille cylindrique, couverte de stries concentriques, por- tant trois ou quatre tours comprimés, et à ouverture quadra- ginaire et oblongue. Diamètre, six lignes. On le trouve dans l'île de Wight en Angleterre. Planorhis obtiisits , Sow., loc, cit., même planche, fig. 5. Coquille déprimée, à. surface inférieure très-concave, por- tant trois à quatre tours, qui se recouvrent en partie les uns les autres, et à ouverture subcordiforme. Diamètre, six lignes. On trouve cette espèce au même lieu que la précé- dente. Planorbis lens, Sow., loc. cit.., même planche, fig. 4' Cette espèce paroît avoir les plus grands rapports avec l'espèce qui précède immédiatement, et avec laquelle on la trouve. Planorhis hemistoma, Sow., loc, cit., même planche, fig. 6. Coquille déprimée, lisse, ombiliquée; l'un des côtés est con- vexe et l'autre est plat; Fouverture est oblique et subtrian- gulaire. Diamètre, quatre lignes. On le trouve dans File de "VS^ight. ^54 PLA Planorhis radiatus , Sow., loc. cit., même planche, fig. 6. Coquille lenticulaire , couverte de stries rayonnantes , om- biliquée et à oTiverlure subcordiforme. Diamètre, quatre à cinq lignes. On le trouve au même lieu dans le sable vert. Planorhis evomphalus , Sow., loc. cit., même planche, fig. 7. Coquille subcarénée, plate d'un côté et ombiliquée de 1 autre, couvert» de stries dans le sens de ses accroissemcns, et a ouverture subtriangulaire. Diamètre, quinze lignes. Cette espèce, remarquable par l'aplatissement d'une de ses surfaces, se trouve dans Fîle de Wight et à Headenhill en A.ngleterre. On trouve des planorbes fossiles dans presque tous les ter- rains d'eau douce aux environs de Paris, près d'Orléans, dans la Beauce, le Jura, leBastberg, à Mombach près de Mayence , en Amérique, dans le terrain des sources salées du Genessée et dans beaucoup d'autres endroits; mais on peut soupçonner que dans quelques-uns l'état de ces coquilles, ainsi que des cyclostomes , des néritines , et des autres espèces qui les accom- pagnent, seroit plutôt une incrustation qu'une véritable pé- trification. (D. F.) PLANORBE dit Grand Planorf.e'a spirales rondes. (Concli.) Ancienne dénomination de la grande espqce de planorbe , heîîx cornea, Linn.; planorhis corneus , de Lamk. (DeB.) PLANORBE dit Petit Planorbe a cinq spirales rondes. {Conchyl.) Autre espèce de planorbe, Hélix spirorbis , Linn. ; P. spirorhis , de Lamk. (De B.) PLANORBE ou PETIT PLANORBE A SIX SPIRALES RONDES. {Conchjl.) Hélix contorta , Linn. (De B.) PLANORBE A QUATRE SPIRALES A ARÊTE. (Conchj'l.) Hélix planorhis, Linn. (De B.) PLANORBE A SIX SPIRALES A ARÊTE. {Conclij^l.) Hélix vortex , Linn. (De B.) PLANORBE TUILE. {Conchjl.) Turbo nautiloideus , Linn. (DeB.) PLANORBIER. ( Malacoz. ) M. de Lamarck a donné ce nom à l'animal des coquilles du genre Planorbe. (Desm.) PLANOSPIRITE. (Foss.) On a donné ce nom à un corps que l'on trouve dans les couches de la craie des environs ce Paris, attaché sur des débris d'inocérarae et sur des échi- PLA ^'^^ nidcs, et qui paroît n'être qu'une partie d'une coquille qui a été plus complète. Ce qu'on rencontre de ce corps est plat, oblong, mince, tourné en spirale de gauche à droite. Sa lon- gueur est d'un pouce et sa largeur de huit lignes; il a la forme d'un nautile qui serolt aplati. Une carène perpendi- culaire et élevée d'une ligne environ , subsiste au bord exté- rieur. Sa surface extérieure, qui a dû autrefois être inté- rieure , est couverte de fines stries longitudinales qui sont interrompues, dans des distances irrégulières, par des lignes ponctuées qui présentent une courbure dont la convexité re- garde l'ouverture, ou le côté qu'on peut regarder comme ayant été l'ouverture; ces lignes deviennent d'autant plus rap- prochées les unes des autres, qu'elles se trouvent plus près de l'ouverture. On voit une figure de ce corps dans une des planches de l'atlas de ce Dictionnaire. Je possède un clypéastre qui est indiqué avoir été trouvé dans le Languedoc, et qui porte des restes de craie chloritée, sur lequel on voit les traces de deux corps de ce genre; mais qui ont les stries longitudinales beaucoup plus grosses. On voit dans l'Histoire naturelle de la montagne de Saint- Pierre de Maëstricht, par Faujas , pi. 22, fig. 2 , la figure d'un corps qui paroit avoir les plus grands rapports avec un planospirite {an planospirites ostracina ? Lamk. , Anira. sans vert., 1801, page 400); mais sa dimension est beaucoup plus grande, puisqu'il a environ trois pouces de diamètre; sa forme est plus arrondie, et il n'est point couvert de stries longitudinales. Ce corps se trouve également (sous le nom de planospirite) copié dans l'ouvrage de M. Parkinson , Introd. to the studj of foss. pi. 3, fig. 1 ; et il y a lieu de croire qu'il constitue une troisième espèce de ce genre, qui ne sera peut-être jamais mieux connu. (D. F.) PLANOT. (Ornith.) Un des noms vulgaires de lasîttelle, sitta europœa, Linn. (Ch. D.) PLANT. (Bot.) On donne ce nom à toute jeune plante herbacée ou ligneuse, proveniie de graine, pendant tout le temps qu'on la tient en pépinière. (L. D.) PLANTAGINASTRUM. [Bot.) Nom donné f^r Heister à Valisina de Linnceus. ( J. ) 2^6 PLA PLANTAGINÉES. (Bot.) Cette famille de plantes, qui ne contenoit primitivement que le genre Plantago, en possède maintenant trois, par suite de la subdivision de ce genre. LinncBus et ses prédécesseurs lui attribuoient un petit ca- lice , divisé profondément en quatre parties; une corolle beaucoup plus grande, monopétale et tubulée, divisée à son sommet en quatre petits lobes , débordés par quatre élamines sortant de son fond ; mais, comme cette prétendue corolle se dessèche et subsiste long -temps après la floraison, a la manière des calices, nous Tavons depuis long -temps as- similée à un calice, en regardant le petit calice des anciens comme une simple réunion de (]uelques bractées. Dès- lors nous avons dû ranger cette famille dans une classe de plantes apétale.i, en lui assignant le caractère suivant, rendu plus exact «l'après le* observations de Gasrfner et celles de M. R. Brown , qui présente ce caractère avec plus de détail, en exprimant cependant des doutes sur la nature et la dé- nomination des enveioipes florales. Un calice tubulé, marcescent, divisé ordinairement à son sommet en quatre petits lobes, entouré à sa base par quatre petites bractées disposées en croix; quatre étamines, dont les filets très- longs, insérés au fond du tube, et alternes avec les divisions (suivant M. Brown), le débordent beaucoup, et supportent des anthères ovoïdes et biloculaires , s'ouvrant dans leur longueur; un ovaire simple et libre , biiocu- laire, contenant dans chaque loge un ou plusieurs ovules, et surmonté d'un long style, terminé ordinairement par un seul stigmate ; une capsule s'ouvrant circulairement en deux Valves, dont la supérieure présente la forme d'une coiffe libre; deux loges dans cette capsule, séparées par une cloi- son, qui porte sur chaque face une ou plusieurs graines, en nombre défini, attachées par leur milieu à cette cloison; l'embryon de chacune, renfermé dans le centre d'un péri- sperme charnu, est cylindrique, droit, muni de deux lobes courts et à radicule plus longue, dirigée inférieurement. Les plantes de cette famille sont toutes herbacées, à tige rameuse et à rameaux opposés ainsi que les feuilles dans quelques espèces formant le genre Psjllium , ou à tiges indi- vises, en forme de hampe, s'élevant du milieu d'une touffe PLA 237 de feuilles, toutes radicales, dans le genre Plantago beau- coup plus nombreux en espèces. Les fleurs , accompagnées chacune d'une bractée en forme d'écaillé , sont disposées en épis ou têtes serrées au sommet des rameaux ou des hampes, et ordinairement toules hermaphrodites. Dans le troisième gepre, Lilforella, contenant une .seule espèce à feuilles éga- lement radicales, une hampe courte, s'élevant de l'aisselle d'une de ces feuilles, terminée par une seule fleur mâle, à quatre divisions et quatre étamines, porte à sa base deux ou trois fleurs femelles, sessiles, cachées dans la même ais- selle, lesquelles, probablement par suite d'avortement, n'ont que trois divisions à leur calice et trois petites bractées , et ne contiennent qu'une loge monosperme. D'après la description ci -dessus, nous persistons à refuser l'existence d'une corolle à cette feuille, quoique les étamines soient alternes avec les divisions de l'organe que nous pre- nons pour calice; mais en même temps nous pensons que cette famille , au lieu de suivre les amarantacées dans la classe des hypostaminées ou apétales à étamines hypogynes, doit les précéder et terminer la classe précédente, caracté- risée par des étamines périgynes ou insérées au calice. (J. ) PLA^TAGINELLA. (Bot.) Nom d'un genre de Vaillant, auquel Linnœus a substitué celui de Limosella , maintenant reçu. (J. ) PLANTAGO. (But.) Nom latin du genre Plantain. (L. D.) PLANTAIN; Plantago, Linn. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones monopétales, de la famille des plantaginées , Juss., et de la tétrandrie mono gy nie , Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Calice à quatre divisions per- sistantes ; corolle monopétale , persistante , à tube cylin- drique, un peu globuleux , et à limbe partagé en quatre dé- coupures ovales; quatre étamines à filamens capillaires, plus longs que la corolle, surmontés d'anthères horizontales; un ovaire supère, chargé d'un sfyle plus court que les étamines et à stigmate simple ; une capsule à deux ou quatre loges contenant chacune une ou plusieurs graines. Les plantains sont des végétaux herbacés, dont les feuilles sont le plus souvent toutes radicales, et les fleurs petites, de peu d'apparence , disposées en épis et accompagnées 238 PLA de bractées. On en connoît aujourd'hui environ cent trente espèces, parmi lesquelles vingt-deux croissent naturellement en France. * Hampe nue. Feuilles ovales - lancéolées ou lancéo- lées - linéaires. Plantain majeur, grand Plantain : Plantago major , Linn. , Sp. , i63, Flor. Dan., t. /^Gi. Sa racine est fibreuse, vivace ; elle produit plusieurs feuilles ovales ou quelquefois légère- ment en cœur à leur base, un peu coriaces, presque gla- bres, pétiolées, toutes radicales. Du milieu d'elles s'élève une ou plusieurs bampes, plus longues que les feuilles elles- mêmes, cylindriques, terminées par un épi de fleurs d'un blanc verdàtre , serrées les unes contre les autres. Cette plante fleurit pendant une partie de l'été; elle n'est pas rare dans les prés, les champs et sur les bords des chemins. Elle varie beaucoup pour le port, selon les localités; quelquefois les feuilles sont si grandes qu'elles ont huit à dix pouces et plus de longueur , et l'épi de fleurs a lui-même plus d'un pied; dans certains individus au contraire, la plante entière n'a souvent pas un pouce de haut, et l'épi ne se compose que de deux à quatre fleurs; mais on trouve ordinairement dans le voisinage de ces individus nains, des plantes inter- médiaires qui font le passage entre les plus petites et les plus élevées , ce qui prouve évidemment qu'elles appar- tiennent toutes à une seule et même espèce. Les feuilles du grand plantain ont une saveur amère et légèrement stiptique; on les regardoit autrefois comme astrin- gentes et fébrifuges , et on en conseilloit l'usage dans le cra- chement de sang, la dyssenterie et dans toutes sortes de flux atoniques; aujourd'hui elles ne sont plus que fort peu usitées. Leur eau, distillée, est encore quelquefois employée dans les collyres pour les maladies des yeux , dans lesquelles on croit devoir faire usage des astringens. Les Grecs de l'Archipel font aussi usdge, dit- on, pour se guérir de la diarrhée, des graines de plantain pilées et infusées dans du vin blanc. Dans ces derniers temps, un médecin de Lausanne a employé avec succès les racinrs du grand plantain, et des deux es- pèces suivantes, dans le traitement des fièvres intermittentes. PLA 259 PtANTAiN MOYtN; Platitago média, Linn., Sp., i63: Flor. Dan., t. 58i. Ses feuilles sont radicales, ovales-lancéolées, pubescentes, portées sur de courts pétioles; la hampe est cylindrique, terminée par un épi beaucoup plus court que les feuilles. Chaque loge de la capsule ne contient qu'une graine, tandis que dans la première espèce, il y a plusieurs graines. Cette plante croît dans les prés, les pâturages secs et sur les bords des chemins. On l'a employée eu médecine dans les mêmes cas que le grand plantain. Plantain lancéolé; Plantago lanceolata, Linn., Sp,, 164; Flor. Dan., t. 487. Ses feuilles sont toutes radicales, lancéo- lées, un peu dentées, glabres ou presque glabres; du milieu d'elles s'élèvent une ou plusieurs hampes anguleuses , ter- minées par un épi ovale ou ovale-oblong. Cette espèce croit dans les prés secs et sur les bords des bois. Plantain pied-de-lièvre; Plantago lagopus, Linn., Sp., i65. Ses feuilles sont étroites, lancéolées, pubescentes. Les hampes sont grêles, striées, pubescentes, hautes de cinq à dix pou- ces, terminées par des épis ovales, abondamment hérissés de poils fins, mous et blanchâtres. Cette espèce croît dans le Midi de la France, en Espagne, en Italie et en Barbarie. Plantain HÉRISSÉ j P/an/ago pi/o5a, Lamk. , Illust., n.° i665. Cette espèce est sujette à varier beaucoup; elle n'est quel- quefois qu'une plante naine, toute au plus haute d'un pouce, à hampe unique, à épi arrondi, composé seulement de deux à quatre fleurs. D'autres fois, elle s'élève à trois et quatre pouces ; les hampes naissent plusieurs ensemble du même pied , et l'épi est cylindrique , alongé, formé d'un assez grand nombre de fleurs. Au reste, on la reconnoit toujours, parce qu'elle est entièrement velue, parce que ses feuilles sont linéaires -lancéolées, parce que ses bractées sont accuminées, et enfin, parce que sa racine est annuelle. Cette plante croit naturellement dans le Midi de la France , en Espagne , en Italie, etc. ** Hampe nue. Feuilles linéaires, suhuUes oupinna- tîjides. Plants^^in maritime: Plantago maritima, Linn., 5p., i65j Flor. Dan., t. 243. Sa racine est épaisse, un peu ligneuse, 240 PLA hérissée à sou collet de poils laineux et roussàtres. Ses feuilles «ont linéaires, semi-cylindriques, un peu charnues, glabres, très-entières. Du milieu d'elles s'élève une hampe cylin- drique, plus longue que les feuilles, terminée par un épi oblong, cylindrique, dont les bractées sont concaves, ob- tuses et glabres. Cette espèce se trouve sur les bords de la mer en France, en Espagne, en Italie, etc. Le Plantago grawinea, Lam., lllust. , i683, n'en diffère guères que par ses feuilles planes, jamais semi-cylindriques, le plus souvent munies de quelques dents en leurs bords. Plantain en alène; Plantago subulata, Linn., Sp., 166. Sa racine est épaisse , un peu ligneuse , divisée dans sa partie supérieure en plusieurs souches ou tiges garnies inférieure- ment de feuilles nombreuses, subulées, roides, assez courtes, à trois angies. Les hampes sont cylindriques, roides, une ou deux fois plus longues que les feuilles, et terminées par un épi cylindrique. Cette plante croît dans les lieux pierreux, sablonneux, et sur les bords de la mer dans le Midi de la France, de l'Europe, etc. Plantain corne de cerf; Plantago coronopus , Linn., Sp., 160. La racine de cette espèce est annuelle; elle produit un grand nombre de feuilles alongées, pinnatltides, pubescentes, couchées et étalées en rosette sur la terre. Du milieu de ces feuilles naissent plusieurs hampes cylindriques , terminées par un épi oblong, un peu grêle. Ce plantain est commun dans les pâturages secs et sur les bords des chemins. '''*'^ Tige rameuse et gai^niê de feuilles. Plantain fucier, vulgairement Herbe aux puces ; Plantago psjllium , Linn., Sp., 167. Sa racine est annuelle. Sa tige est simple ou rameuse, le plus souvent partagée à sa base en plu- sieurs rameaux redressés, hauts de quatre à dix pouces, et garnis de feuilles linéaires, opposées, quelquefois munies de quelques dents. Ses fleurs sont disposées en petits épis ovoï- des, pédoncules, ordinairement rapprochés deux à six en- semble au sommet des rameaux, ou solitaires dans les aisselks des feuilles. Les bractées n'ont que la longueur des calices dont les folioles sont lancéolées, aiguës. Les graines sont ob- PLA 241 longues, creusées en nacelle. Cette espèce se trouve dans le Midi de la France et en Italie. Plaivtain des sables ; Plantago arenaria , Waldst. , PL Hung. 5i , t. 5i. Cette plante ressemble beaucoup à la précédente, mais elle en diffère par des caractères constans, qui ne per- mettent pas de la confondre. Ses tiges sont en général plus ra- meuses ; les épis de fleurs sont ovales-oblongs, munis de brac- tées deux à trois fois plus longues que le calice dont les folioles sont dilatées au sommet , membraneuses et très ob- tuses, enfin, les graines sont ovoïdes. Ce plantain est commua dans les lieux sablonneux en France et dans le reste de l'Europe. Ses graines fournissent par la décoction dans l'eau une grande quantité de mucilage. On faisoit autrefois usage de cette décoction, comme émoUiente et adoucissante, dans les ophthalmies inflammatoires, le crachement de sang, etc. Plantain des chiens; Plantago cjnoj)s , Linn., Sp. , i6j. Sa racine est vivace; elle produit une lige un peu ligneuse, di- visée , le plus souvent dès sa base , en rameaux redresses . hauts de quatre à huit pouces, garnis de feuilles opposées, filiformes. Les épis de fleurs forment des têtes arrondies , portées sur àes pédicelles grêles, axiilaires ou terminaux, un peu plus longs que les feuilles. Les bractées sont sur- mo-ntées d'une pointe particulière, filiforme, beaucoup plus longue que les fleurs elles-mêmes. Cette espèce croit naturei- lement dans les lieux incultes du Midi de la France et de FEurope. ( L. D.) PLANTAIN AQUATIQUE ou PLANTAIN D"EAU. (Bot,) Nom vulgaire du fluteau plantaginé. (L. D. ) PLANTAIN- ARBRE. {Bot.) Voyez Plantanier. (Lem.) PLANTAIN D'EAU. (Bot.) Nom vulgaire du genre Alisme, Alisma, et surtout de l'espèce principale, alisma plantago. (J.) PLANTAIN DE MOINE. {Bot.) Nom vulgaire de la littorelle des étangs. ( L. D.) PLANTAIRES. {Mamm. ) Nom, sous lequel Storr réunis- soit les didelphes et les phalangers; mais ces animaux n'ayant que des rapports éloignés, la famille qu'en formoit le natu- raliste allemand n'a point été conservée. (F. C.) PLANTAJHE. {Bot.) Nom du plantain en Languedoc. (L.D.) 41. 1^ ■^^■^ PLA PLAiSTAiNiER. [Bot.) Ce nom est donné, ainsi que celui de Plantain - arbre , au bananier , dans les relations de cer- tains voyageurs et surtout par les Anglois. (Lem.) PLANTARDi. {Bot.) C'est la même chose que le Plançon. Voyez ce mot. (I,. D.) PLANTATIONS et PÉPINIÈRES. ( Bot. ) Voyez Particle Arbre, tome II, page 206 et suivantes, Educations des arbres. (Mass.) PLANTE NOUVELLE DE DODARTou MÉDIASTINE.(JBof.) C'est un(^ espèce du genre Rhizomorpha. Voyez ce mot. (Lem.) PLANTE -ÉPONGE. (Aclinoz.) La cristatelle ou époi^ge de de rivière a reçu ce nom. (Desm,) PLANTE AUX ŒVL'S. {Bot.) Un ries noms de la morelle mélongène. (L. D.) PLANTES {Bot.) : corisidérées sous le rapport de leur na- ture, voyez Végétaux ; sous le rapport de leurs parties élé- mentaires, voyez Tissu organique; sous le rapport de leurs organes, voyez Végétaux, Botanioue. Groupées soiis des points de vue divers, elles reçoivent des dénominations par- ticulières; ainsi, par exemple, sous le rapport delà cotjlédo- naiion, on dit plantes acotylbdones, mojnocotylédones, dico- TYLÉDONES , POLvcoTYLÉDONEs ; SOUS Ic TEpport du sexe , plantcs AGAMES , CRYPTOGAMES, PHÉNOGAMES , HER.M APHRODITES , JIO- KoiQUEs, DioïçuEs, POLYGAMES; SOUS le rapport de la consis- tance', plantes gélatineuses , crustacéks , filamenteuses , her- bacées, LIGNEUSES, grasses, LACTESCENTES, CtC; SOUS IcS rappOTtS de Varinure, de la race, du pajs, de la durée, plantes épi- neuses; PRIMITIVES , hybrides; indigènes, exotiqces; éphémères, ANNUELLES, BISANNUELLES, vivACEs , ctc. ; SOUS Ic rapport dc la production, plantes acaules, caulescentes , bulbeuses, corym- EiFÈREs, ombelliféres, cônifères , ctc. ; SOUS le rapport de la station, plantes terrestres, arrénaires, saxatiles, rudérales, agrestes, SYLVATiyUES, CAMPESTRES , ALPESTRES , ALPINES, SALINES, I.ITTORA.LES , MARITIMES, AQUATIQUES, MARINES, FONTINALES , FLU- VIATILES, MARlXAGE'JtES , AMPHIBIES, PARASITES, SOUTERRAINES, etc. (Mass.) PLANTES ANIMALES. ( Bot. ) On trouve dans Us Mé- moires de PAcadémie des sciences de Paris, pour 1769, un . mémoire de M. Fougeroux de Eondaroy. sur d-js espèces de PLA 243 champignons qui naissent et végètent sur des nymphes de cigales, à la Martinique , à Cayenne (pi. 1 et 2), et sur des larves de scarabées ( pJ. 2). Ces plantes animales ou mouches ■végétantes , comme il les nomme, sont des espèces de cla^'aria, et notamment le clavaria sobolifera , Hill., csfièce simp.le , à libres longitudinales, creuses dans leur maturité. Cette cla- vaire se trouve sur les corps morts des insectes; cependant, Fougeroux est porté à croire , d'après l'état de conservation où il a trouvé ces insectes , que la plante a crû quelques temps sur l'animal encore en vicj c'est aussi ce que d'autres auteurs ont avancé et même figuré, ainsi queO. F. Muller. Fou- geroux a remarqué que les racines ne pénètrent point le corpsi de l'insecte. Le phénomène de la végétation d'une plante cryptogame sur un animal mort, qui n'a plus rien d'étonnant aujourd'hui, a donné naissance dans le temps à la singulière opinion de Keedham, qui voyoit dans cette végétation la preuve du passage du règne animal au règne végétal , et réci- proquement, la supposant un être qui ne parvient pas jusqu'à la vie animale; et comme conséquence de cette opinion, il nie la reproduction des champignons au moyen des semences. Voyez Spallanzani, Nouw. rech. sur les découv. microsc. (Lem.) PLANTES FONGUEUSES. (Bot.) A une époque où la cryi •- togamie étoit encore en quelque sorte au berceau (1728), Antoine de Jussieu nommoit ainsi une nouvelle classe de vé- gétaux, qui comprenoitles lichens et les champignons. Main- tenant ces derniers seuls conservent le nom de plantes fon- gueuses {plantœ fungosœ) , que quelques auteurs même ne limitent qu'à une seule partie de cette grande classe du règne végétal. (Lem.) PLANTIGRADES. {Mamm.) On a d'abord réuni sous ce nom commun tous les mammifères qui marchent sur la plante entière du pied, ce qui comprenoit presque fous les insec- tivores, et un certain nombre de carnassiers. Depuis, on eu a éloigné les premiers, et bientôt, sans doute, il en ser.t de même des seconds. Les mammifères plantigrades ne for- ment point en effet de réunion naturelle. ( F« C.) PLANTIN. [Bot.) Voyez Plantain. (Desm.) PLANTISUGES ou PHYTADELGES. [Enlom.) Sous ce.s »oniS nous rangeons plusieurs genres d'hémiptères à élytre'» 244 PLA semblables en dessus et en dessous, non croi-sées, souvent transparentes, dont les tarses n'ont que deux articles et le bec paroît naître du col. Leur nom est tiré de leurs habi- tudes; car tous les insectes de cette famille vivent la plu- part en grand nombre sur les plantes, dont ils sucent la sève, tels sont les pucerons, les chermès, les aleyrodes etc. Voyez la planche Sg de Tatlas de ce Dictionnaire et Phy- TADEI.GES. (C. D.) PLANTIVORES. ( Mamm. ) Nom employé quelquefois comme synonyme d'herbivore; mais il est peu en usage. (F.C.) PLANïULE. {Bot.) L'embryon, lorsque la germination commence à se développer, prend le nom de plantule. Voyez Germination. (Mass.j PLANULACÉS, Plamilacea. {ConchyL)]Som d'une famille, établi par M. de Blainviile dans son Manuel de malacologie, et de conchyliologie, page 070, pour des corps organisés, fossiles, dont il est très-dillicile d'établir les rapports naturels, mais qu'il a placée dans son ordre des cellulaces, entre celle des spérulacés et celle des nummulacés , et qu'il caractérise ainsi : Animal entièrement inconnu, même par analogie; coquille très- déprimée, non spirale, cloisonnée, cclluleuse . ayant les cloisons visibles à l'extérieur par des sillons qui augmentent de longueur du sommet à la base; des cellulo- sités marginales. Elle ne renferme que les genres Rénuline, Frondiculairb , PÉNÉaoPLE et Plamjlaire. Voyez ces difiërens mots. (De B.) PLANULAIRE. ( Foss. ) Nous avons donné ce nom géné- rique k une petite coquille qu'on trouve dans des sables eu Italie : elle est très-aplatie, un peu courbée dans sa longueur et surtout vers le sommet, sillonnée obliquement des deux cô- tés et portant une sorte d'arête vers le dos. La seule espèce que nous connoissons et que nous avons nommée dans les planches de ce Dictionnaire, Planulaire oreille, Planularia auris, a trois lignes de longueur, sur deux lignes de largeur. Indépendamment de Tarête dorsale, elle porte de très-petites côtes longitudinales, qui partent du sommet et se terminent à peu de distance de ce dernier. Soldani a publié cette espèce sous le nom d'Orthoceras auris , et il en a donné une PLA ^,5 figure, pi. io4, A. Nous ne sommes pas assurés que cette coquille soit fossile. Ce genre paroît à M. de Blainville fort voisin de celui que Denys de Montfort a nommé Pénérople. (D. F.) PLANULITE. (Foss.) Dans son premier ouvrage sur les animaux sans vertèbres, M. de Lamarck avoit donné ce nom générique à quelques espèces d'ammonites, qui, depuis, ont été rangées par ce savant dans ce dernier genre. Dans la Conchyliologie systématique, tome i, page 182, Denys de Montfort avoit aussi formé , sous le nom de planu- lite, un genre, auquel il avoit assigné les caractères suivans : Coquille libre, univalve , cloisonnée, en disque et con- tournée en spirale aplatie; tous les tours de spire apparens, portant de distance en distance des étranglemens ou arrêts : bouche arrondie, recevant dans son milieu le retour de la spire; cloisons unies, toutes percées par un seul trou. Nous pensons que ces coquilles ne sont que des espèces du genre Ammonite. M. de Blainville les place dans la divi- sion de ce genre Simplegade, qui comprend les espèces très- aplaties, à dos arrondi et <à ouverture petite, telle que le simplegade gaufifré, simplegas undulosus. (D. F.) PLAOUCHU. (Ornith.) On nomme ainsi le pigeon patu en Languedoc. ( Ch. D. ) PLAPPERER. ( Oniitli. ) Nom allemand , suivant Elumen- bach, du mainate, gracula religiosa , Linn. (Ch. D.) PLAQUEMINIER, D/o5pjKros. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs hermaphrodites, quelquefois dioïques ou polygames, de la famille des ébénacées, de la polygamie dioécie de Liunaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice per- sistant, à quatre, cinq ou six divisions; une corolle courte, renflée, monopétale, à quatre, cinq ou six lobes peu profonds; huit k seize étamines attachées à la base de la corolle; un ovaire supérieur: un style court, à deux ou quatre divisions. Le fruit est une baie à six ou douze loges monospermes. Plaqueminier faux lotus: Diospjros lotus, Linn. ; Camer. , Epit. i56, Icon, Arbre d'environ trente pieds de haut, dont les branches étalées se divisent en rameaux d'un brun jau- nâtre. Les feuilles sont alternes , médiocrement pétiolées , ovales- oblongu es , aiguës à leurs deux extrémités, vertes en 24r> PL A rJessHS, blanchâtres, piibescenfes et parsemées en dessous de ]jetits points glanduleux. Les fleurs sont forts petites, axil- laires, solitaires; le calice, pubesccnt dans sa jeunesse, cilié sur ses bords, persistant et élargi sur les fruits, à quatre lobes obtus, arrondis, soutient une baie globuleuse, à peine de ]a grosseur d'une cerise, à huit loges, contenant autant de semences, mais plusieurs avortent. Cet arbre passe pour ori- ginaire de l'Afrique septentrionale, mais je ne l'y ai pas rencontré ; il n'a pas non plus été observé par M. Desfon- taines. Quelques auteurs ont pensé qu'il étoit ce fameux lotus des lotophages, qui a été reconnu pour le rliamnus lotus, Linn. , espèce de jujubier. Plaquf.minier de Virginie : D/ospj'ro5 virginiana, Linn., Spec; Pluk., Almag., tab. 244, fig. 5 ; Catesb, , Carat. , 2, tab. 76. Arbre d'environ soixante pieds. Ses feuilles sont assez semblables à celles de l'espèce précédente, mais elles n'ont pas de points glanduleux; elles sont plus arrondies à leur base, glabres à leurs deux faces, aiguës, vertes en des- sus, grisâtres en dessous, finement réticulées, pubescentes dans leur jeunesse, ainsi que les rameaux. Les fleurs sont axillaires, presque sessiles. Leur calice est glabre, profondé- ment divisé en quatre découpures aiguës , droites , persis- tantes à la base des fruits; la corolle blanche, ovale; ob- îongue, quatre fois plus grande que le calice; son limbe à quatre lobes étalés. Le fruit est une baie succulente, ovale, de la grosseur d'une prune. Cette plante croît dans la Caro- line, la Virginie et plusieurs autres contrées de l'Amérique. Ces deux espèces se cultivent en pleine terre dans nos jardins ; on les propage de graines et de greffe. Elles aiment les terrains frais et de bonne qualité. Leurs fleurs s'épa- nouissent à la fin du printemps ; les fruits mûrissent dans l'été. Les feuilles de la seconde espèce, prises en décoction, passent pour astringentes. Le bois est dur et d'un assez bon «sage. 11 se débite en planches; on en fabrique des manches d'outils et ^ies crosses de fusil. On dit qu'il découle de cet arbre une gomme purgative. Ses racines tracent au loin et poussent un grand nombre de rejetons. Les fruits sont d'une saveur agréable, lorsqu'ils sont bien mûrs. En Amérique, on en fabrique du cidre et de l'eau-de-viç r on fait aussi PL 247 a^ec la chair de ce mtinc fruit, séparée de sa pellicule et de ses graines, des galettes nourrissantes et agréables au goût, que Ion sèche au soleil ou au feu. En parlant des fruits de la seconde espèce, M. Bosc dit que, ciirillis à point, ik sont les meilleurs de la Caroline; mais qu'ils nont que quel- ques heures de bonté, c'est-à-dire, que ceux qu'on recueille tombés de la veille, sont déjà altérés; que ceux que l'on fait tomber les premiers en secouant l'arbre, sont délicieux; mais que ceux qui tombent par suite d'une seconde secousse, ne sont pas mangeables. On en fait des confitures sèches, qui se gardent bonnes pendant un ou deux ans. Plaqueminier Kaki : Diospjros Kaki, Linn.fils, SiippL, 439 ; Kœmpf. , Aman., tab. 806. Cet arbre ressemble, par sou port, aux deux espèces précédentes; mais il en diffère par ses feuilles plue grandes , coriaces, ovales, obtuses ou un peu acuminées , glabres et luisantes en dessus, d'un vert pâle et un peu velues en dessous, ainsi que les jeunes ra- meaux. Les fleurs sont axillaires, un peu pédonculées, sou- vent deux sur chaque pédoncule courbé et velu. Leur calice e&i évasé, très- court, à quatre dents larges; la corolle urcéo- lée, à quatre lobes courts ; huit étamines à doubles anthères; le style à quatre divisions droites, velues. Le fruit est une baie au moins de la grosseur d'une prune, de couleur rouge , un peu safranée, contenant huit semences osseuses. Cette plante croît au Japon. Ses fruits y sont très -recherchés pour leur saveur agréable. Plaqueminier bois d'ép.ène : Diospyros ebenum, Poir. , Encycl., n." 4; équent plus épais que celui du Choco; ils ont moins d'éclat, et leur couleur est plus plombée: comme ceux qu'on a apportés à Paris paroisscnt avoir été parfaitement isolés parle lavage, on ne trouve avec eux aucun autre minéral étranger que des grains d'un gris de plomb qui ressemblent PLA ^7î à des parties de ce métal qu'on auroit fondues et réduites en grenaille en les jetant dans l'eau, et des grains d'un brillant argentin, aplatis en polyèdres irréguliers , à arêtes émoussées. Ce platine, d'après l'analyse que M. Laugier en a faite, est semblable, quant à la pureté, à celui du Choco; mais les grains d'un gris plombé, qu'on avoit pris pour un mélange d'osmium et d'iridium, ne sont autre chose que du platine qui renferme environ vingt -cinq pour cent de ces deux métaux. • M. Vauquelin a trouvé près de dix pour cent de platine dans un minerai de cuivre argentifère qu'on lui a remis comme venant de Guadalcanal en Espagne. Ce seroit le seul exemple de platine dans une roche et dans un filon. Comme il ne s'est pas représenté depuis, pas même dans d'autres échantillons venant de Guadalcanal , il faut attendre , pour en tirer des conséquences géologiques, qu'un nouvel exemple ait confirmé l'authenticité du premier. Le platine n'est connu en Europe que depuis 1748; il a été découvert par Ulloa , en 1741. On l'a d'abord comparé à l'or, et on l'a mis dans le commerce sous le nom d'or blanc. Le nom du platine vient du mot espagnol pZato, argent, à cause de sa couleur blanche, semblable à celle de l'argent. On n'a point traité ce métal en grand ; ainsi il n'entre pas encore dans le domaine de la métallurgie. Comme il est presque infusible, lorsqu'il est seul, on est obligé d'em- ployer pour le fondre différens procédés chimiques, qui ne sont pas de notre objet. Nous dirons seulement qu'on par- vient à le fondre, en le combinant avec l'arsenic ou avec l'acide phosphorique et le charbon. On décompose l'une ou l'autre de ces combinaisons , en exposant le platine à une forte chaleur et en le forgeant à plusieurs reprises. On peut l'obtenir encore plus pur en décomposant le sel triple de platine par une très-forte chaleur, et en rapprochant parla compression et ensuite par la percussion les parties de ce platine, qui est en poudre extrêmement ténue,- carie pla- tine a, comme le fer, la propriété de se souder à chaud par compression et sans intermède. i Bulletin des sciences, par la Société philomatitjue. Mai lôaS. 27» PLA Usages. Le platine n'a point un éclat assez vif pour être empïloyé en bijoux. On l'applique sur porcelaine par deux procédés différens : tantôt en poudre assez grossière, et au pinceau, comme l'or et on en dessine des ornemens; tantôt dans une division extrême, obtenue par la décomposition de sa dissolution , au moyen d'une huile essentielle , et alors on ne peut l'étendre qu'en fond uni. Dans l'un et l'autre cas il imite assez bien l'acier. Il est fort utile, en raison de son infusi- bilité et de son inaltérabilité, pour faire des vaisseaux de chimie , tels que d es creusets , des cornues , des capsules , etc. Comme il est le moins dilatable des métaux, on peut l'em- ployer avec avîintage pour faire certains instrumens de géo- métrie. MM. Rochon et Carrochez s'en sont servi pour faire des miroirs de télescope, qui ne se ternissent pas comme les miroirs faits d'alliage métallique, et qui n'ont pas l'in- convénient de donner, comme les miroirs de glace, une double image. (B.) PLATIME. {Chim.) Corps simple , compris dans la cinquième section des métaux. Son nom est la traduction du mot espagnol platina (petit argent); il lui a été donné à cause de sa couleur blanche. Il est solide; plus dur que l'or; très-ductile au marteau et à la filière; il peut être réduit en fil de 7^ de millimètre de diamètre, au moyen du procédé imaginé par M. Wollaston, qui consiste à fixer un gros fil de platine dans l'axe d'un cy- lindre creux où l'on coule ensuite de l'argent fondu; enfin, à tirer le cylindre d'argent à la filière et à le traiter par l'acide nitrique, qui ne touche pas au platine. Un lil de platine de o'",oo2 de diamètre, supporte, sans se rompre, 124'', 690, suivant Guyton- Morvcau. Il est moins dur que le fer et plus dur que le cuivre. Sa densité est, suivant M. Wollaston, de 21,47; et quand lia été battu, elle ne dépasse pas 2i,65i5. C'est le plus dense des corps connus. Il est d'un blanc un peu moins clair que celui de l'argent. Il est conducteur de l'électricité. Des morceaux de platine suffisamment chauds se soudent très-bien ensemble. Ci st même par ce moyen qu'on fait aujourd'hui des vases avec le pla- tine en mousse ; il suffit , pour réduire cette mousse en plaque PLA 273 compacte, de la battre fortement quand elle est rouge de feil* Il ne fond qu'aux températurq.s^i'îS*plus élevées. Macquer et Baume ont fondu du platine impur au chalumeau. Lavoi- sier en a fondu un petit morceau qui étoit placé dans la ca- vité embrasée d'un charbon où l'on dirigeoit un courant de gaz oxigène; enfin, on a encore fondu le platine en l'expo- sant dans la flamme du mélange de 1 volume d'oxigène et de 2 volumes d'hydrogène. Quand la température est très- ëlevée, comme dans ce dernier cas, le platine est susceptible de se volatiliser, ou au moins de se disperser en une pous- sière trés-djvisée. Il n'a ni odeur ni saveur. L'oxigène et l'air atmosphérique n'ont aucune action sur lui, à moins que cela ne soit dans le cas où un fil de platine est soumis à une forte décharge électrique ; il est alors dispersé au milieu de l'air , en répandant une lumière blanchâtre, et suivant Van-Marum il est réduit en oxide , parce qu'il éprouve une véritable combustion. Si ce résultat est exact, nul doute que ce qui favorise l'oxidation du métal ne soit son extrême division. L'eau et tous les corps qui peuvent se trouver mêlés dans l'atmosphère au gaz oxigène, n'ont aucune action sur lui. M. Edmond Davy dit que le platine en mousse, plongé dans le chlore , l'absorbe peu à peu et s'y combine. L'eau de chlore le dissout. L'iode s'unit au platine ? L'azote ne s'y combine pas. Suivant M. Edmond Davy, qui compte trois sulfures de platine , on obtient le protosulfure en chauffant graduelle- ment presque jusqu'au rouge, dans un tube vide d'air, ua mélange de parties égales de soufre et de platine. M. Edmond Davy a préparé par ce même procédé un pro- tophosphure de platine. Les corps s'unissent en dégageant une vive lumière à une température très- inférieure à celle de la chaleur rouge. Pelletier avoit déjà uni le platine an phosphore , en portant de petits morceaux de ce dernier corps sur le métal chauffé au rouge. L'arsenic s'unit bien au platine. Le bore, suivant Descotils, peut s'y unir, sinon directe- 374 PLA ment, au moins quand on chauffe de Taclde borique avec du charbon et du platine. On prétend qu'on obtient un siliciure de platine par uh procédé analogue. Jusqu'ici on n'a point obtenu le carbure de platine. La plupart des métaux s'allient à ce métal lorsque la tem- pérature est suffisamment élevée. Les acides hydrochlorique , nitrique , sulfureux , sulfurique > hydrophtorique, n'ont aucune action sur lui. L'acide phosphorique bien pur ne paroit pas l'attaquer. Il y a dans le commerce des acides phosphoriques impurs susceptibles d'attaquer les creusets de ce métal. L'eau régale est le vrai dissolvant du platine. M. Proust prescrit de la préparer avec 3 parties d'acide hydrochlorique à i5 degrés, et i partie d'acide nitrique à 35 degrés, loo parties de cette eau régale dissolvent i3,2 parties de métal. La meilleure manière d'opérer consiste à commencer la dis- solution à 6o degrés, et à ne porter la liqueur à l'ébullition que quand l'acide n'agit plus, ou presque plus. En chauffant dès le commencement jusqu'à faire bouillir la liqueur, une portion de l'acide hydrochlorique se volatiliseroit en nature. M. Chenevix avoit cru que pendant l'action des corps il se dégageoit de l'oxide de chlore; mais H. Davy a prouvé que M. Chenevix avoit été trompé par la couleur orangée qu'un peu de vapeur nitreuse communique au chlore qui se dégage avec elle. Les alcalis fixes, énergiques, particulièrement la potasse, la soude, que l'on tient en fusion dans un creuset de platine découvert, l'attaquent très -bien. Le métal s'oxide, ainsi qu'une portion de l'alcali. Quand on verse de l'eau dans le creuset, il se dégage de l'oxigène provenant du peroxide de potassium ou de sodium, et l'on obtient une poudre jaune d'oxide de platine, qui est vraisemblablement uni à de l'alcali. Le nitrate de potasse a une action analogue , mais moins rapide. Les sulfures alcalins attaquent le platine, ainsi que Lewis et Margraff l'ont observé. L'acide phosphorique , l'acide borique , un grand nombre PLA 275 doxides fixes, chauffés avec du charbon et du platine, sont désoxigénés, et leur radical s'unit à ce métal. L'acide arsenieux , ainsi que je l'ai observé, que l'on fait chauffer avec du platine et de la potasse, est réduit en ar- senic qui s'allie au platine, et en acide arsenique qui s'unit à la potasse. Le massicot, chauffé avec le platine et la potasse, m'a pré- senté un phénomène qui a quelque analogie avec le précé- dent ; une partie da l'oxide de plomb se réduit en métal qui s'allie au platine ; et l'autre portion , en «'emparant de l'oxi- gène que la première abandonne, passe à l'état de peroxide. OxiDES DE PLATINE. Peroxide de platine. Chfinevix. Birzelius. . Oxigène.... i5 i4ji3 16,494 Platine 100 85,87. ..... 100. M. Berzelius a obtenu cet oxide en décomposant le sulfate de platine par l'eau de potasse, avec la précaution de ne précipiter qu'une matière de couleur jaune de rouille, qui est la couleur de l'oxide de platine hydraté pur. Si on né- gligeoit cette précaution, on obtiendroit un oxide mêlé de sulfate de platine et de potasse. M. Berzelius avoit préparé son sulfate de platine en traitant le chlorure de platine par l'acide sulfurique coi centré, faisant évaporer à siccité , et re- prenant le résidu par l'eau. M. Berzelius pense que la décomposition du nitrate de pla- tine par une chaleur ménagée , donneroit de l'oxide pur. M. Chenevix avoit déjà préparé l'oxide de platine par la dé- composition du nitrate de ce métal ; mais comme il avoit précipité d'abqrd le chlorure par l'eau de chaux pour se procurer la base de son nitrate, et qu'on sait que le pré- cipité entraîne avec lui du chlore et de la chaux , l'oxide obtenu par M. Chenevix devoit contenir une portion de cette dernière base. Cet oxide, à l'état d'hydrate et récemment précipité, est d'un jaune de rouille 5 en se desséchant il passe au brun jaunâtre. 276 PLA Au feu il donne de l'eau , de Toxigène et du platine. 11 est insoluble dans l'eau. ]1 est un peu soluble dans les eaux de potasse et de soude. Il s'unit à la baryte , la strontiane, la chaux, etc. Il a une tendance marquée à faire fonction d'acide. Quand on précipite le sulfate de peroxide de platine par l'ammoniaque, on obtient un platinate d'ammoniaque hydraté qui ressemble à l'oxide de fer : ce précipité est soluble dans l'acide hydrochlorique sans effervescence ; enfin , il détone obscurément quand on le chauffe dans une cornue. C'est en le faisant bouillir presque jusqu'à siccité avec une solution de potasse, puis le lavant et le séchant, que M. E. Davy conseille de préparer le platine fulminant ou le platinate d'ammoniaque , qui avoit déjà été obtenu par M. Proust. Protoxipe de platine. Chenevix. Berzelius. Oxigène 7,6 7,60 8,23. Platine 100 92,40 100. M. Chenevix avoit obtenu cet oxide à l'état d'une poudre verdàtre en chauffant son peroxide avec précaution. M. Berzelius l'a préparé en décomposant le protochlorure de platine par l'eau de potasse en excès. La décomposition, pour être complète, exige un temps assez long. Une portion d'oxide reste en dissolution et colore ia liqueur en noir ou plutôt en vert très-foncé; l'autre portion se précipite à l'état d'une poudre volumineuse d'un noir de charbon, qui peut être séchée sans qu'elle s'altère. Elle est hydratée. Le pro- toxide préparé par ce procédé retient un peu de chlore , dont une portion est très-probablement unie à de la potasse. Le protoxide de platine hydraté est noir. Sa dissolution dans la potasse a la même couleur, mais elle est verte quand elle est suffisamment étendue d'eau. . L'acide hydrochlorique foible n'a pas d'action à froid sur le protoxide de platine; concentré et bouillant, il le réduit en chlorure qui se dissout, et en platine métallique qui ne se dissout pas. L'acide sulfurique bouillant ne paroît pas l'attaquer; mai.s si l'on verse l'acide sulfurique dans la dissolution alcaline , PLA 277 le précipité qu'on obtient d'abord sera dissous dans un excès d'acide, et le protoxide paroit se suroxider. L'acide nitrique le dissout quand il est récemment préci- pité. La dissolution est d'un brun verdàtre. Évaporée, elle laisse un résidu de protoxide, mêlé de peroxide. L'acide acétique le dissout quand il est récemment pré- cipité. La dissolution est d'un brun verdàtre. Elle peut être évaporée, et le résidu, semblable à la gomme, se redissout dans l'eau. Il ne paroît pas s'unir à l'acide carbonique; car, même en versant dans du protochlorure de platine un sous -carbonate alcalin, il se dégage du gaz carbonique avec effervescence, et une portion de protoxide se dissout dans le sous-carbonate alcalin indécomposé. Le protoxide de platine est décomposé par la chaleur. Il détone avec vivacité quand on le chauffe au rouge avec du charbon. Telles sont les faits que nous devons à M. Berzelius, Chlorures de platine» PeRCHLQRURE de PtATlNE. Berzelius. Chlore... 58 Platine 80. On prépare ce composé en faisant évaporer la dissolution de platine dans l'eaii régale à siccité, de manière à en dé- gager tout l'acide nitrique et l'excès d'acide hydrochlorique; mais il faut chauffer avec précaution , autrement on rédui- roit une portion du perchlorure en protochlorure. Le chlorure de platine est d'un brun -rouge orangé. Il a- une saveur astringente. Il est soluble dans l'eau, qu'il colore en rouge-orangé brun. Il est susceptible de former des combinaisons doubles avec les chlorures de potassium et de sodium , avec l'hydrochlorate d'ammoniaque, les hydrochlorates de baryte, de strontiane , de chaux, de magnésie , etc. Si Ton met la solution de chlorure de platine avec ces bases à l'état caustique , on.* obtient une petite quantité de précipités jaunes, qui soat formés de chlorure de platine et d'hydrochlorate. ^78 PLA L'eau de potasse, l'eau d'ammoniaqne, et leurs sels suffi- samment concentrés, précipitent le chlorure de platine con- tenant de l'acide hydrochlorique , parce que les combinaisons doubles dont nous venons de parler sont peu solubles. Par la raison contraire la soude et ses sels ne le précipitent pas. On n'a pas suffisamment étudié ce qui se passe quand, au lieu d'employer du chlorure de platine mêlé d'acide hydro- chlorique, on se sert du chlorure pur. M. Vauquelin aobservé que la solution de chlorure de platine, mêlée de soude, de- vient brune sans précipiter, et que cett-e liqueur cristallise en lames brillantes micacées, parmi lesquelles on en remar- que d'une couleur grise de perle. Ces cristaux sont neutres; leur solution est précipitée en jaune verdâtre par l'hydro- chlorate d'ammoniaque. Le sulfate de protoxide de fer et le protochlorure d'étain ne Je décomposent pas, de même qu'ils décomposent le chlo- rure d'or. L'acide sulfurique chauffé avec lui produit du sulfate. Le mercure réduit le perchlorure de platine en sublimé corrosif qui est dissous, et en platine qui est précipité. M. Berzelius s'est servi- de cette réaction pour déterminer la composition du peroxide de platine. Il a mis 20 grains de mercure en digestion dans du chlorure de platine ; il a re- nouvelé le chlorure tant qu'il y a eu action. Le résidu, lavé et séché, étoit foVmé de platine retenant un peu de mercure et des traces de chlorure de ce dernier métal. Par la distil- lation il a obtenu le platine à l'état de pureté, et le poids du mercure volatilisé ayant été soustrait de 20 grains, il a eu la quantité de ce métal qui avoit été dissoute par le chlore que le platine avoit abandonné, et l'oxigène nécessaire pour suroxider cette quantité de mercure représentoit celle que le platine précipité étoit susceptible de prendre» Le chlorure de platine est précipité par le nitrate de pro- toxide de mercure. Le précipité est du peroxide de platine mêlé de protochlorure de mercure. On prétend qu'en chauf- fant ce précipité de manière à en chasser le protochlorure, il reste une poudre noire (formée principalement de pro- toxide de plaiine), qui, mêlée à un foiidc.nt, doipne un bel émail noir. PLA 279 Le chlorure de platine est précipité par le nitrate d'argent. Le précipité est, suivant M. Vauquelin, du chlorure d'argent mêlé de protochlorure de platine. Le chlorure de platine est réduit par l'hydrogène. Chlorure de platine et de potassium. Berzelius. Chlorure de platine 1643 Chlorure de potassium 7o3. Le platine contient deux fois autant de chlore que le potassium. Ce chlorure s'obtient en précipitant le chlorure de platine acidulé par du chlorure de potassium ou un sel de potasse. Le précipité lavé à l'eau froide , pulvérisé et ensuite séché au soleil, ne contient pas d'eau de cristallisation. Il est jaune, cristallisable , très -peu soluble dans l'eau froide et dans l'alcool. M. Proust, en le décomposant par l'ammoniaque , a obtenu le premier le platine fulminant. Au feu il donne du chlore, du chlorure de potassium et du platine. Au moyen de l'eau, qui dissout le chlorure, on obtient le métal à l'état de pureté. Chlorure de platine et de sodium. Vauquelin. Chlorure de platine contenant ...... 17 de platine. Chlorure de sodium x Eau 19,25. Le platine contient deux fois autant de chlore que le sodium. Ce composé peut ttre obtenu en beaux cristaux d'un rouge orangé. Il est très-soluble dans l'eau; sa solution est orangée: elle précipite en jaune par le chlorure de potassium et l'hydro- chlorate d'ammoniaque. Au feu il se comporte comme le précédent. Chlorure de platine Et hydrochlorate d'^âmmoniaque». Chlorure de platine. Hydrochlorate d'ammoniaque. *8o PLA Ce composé est d'un jaune pâle , cristallisable. Il est peu soluble dans l'eau. Exposé à la chaleur, il donne du chlore, de l'hydrochlo- rate d'ammoniaque et du platine , qui est sous la forme d'épongé ou de mousse. Sulfures de platine. Protosulfure de platine. Berzelius. Vauquelin. Soufre 14,20 16,55 16 Platine 85, 80 100 100. On peut obtenir ce sulfure en chauffant au rouge le chlo- rure de platine ammoniacal avec le double de son poids de soufre dans un vaisseau ferme- En chauffant du soufre et de la soude dans un creuset de platine , et traitant par l'eau la matière après qu'elle a ét^, fondue, on obtient du sulfure de platine en aiguille. Il n'est pas décomposable par le feu ; il éprouve seulement une sorte de fusion. .Les acides simples ne l'attaquent pas. Calciné à l'air libre, il donne de l'acide sulfureux et du platine. Deutosulfure de platine. Berzelius. Soufre 24,87 33,10 Platine 75, i3 100. On obtient ce sulfure en faisant passer un courant d'acide Jiydrosulfurique dans une solution de chlorure de platine. Il se précipite un sulfure noir, qui devient d'un brun rou- geâtre par un excès d'acide hydrosulfurique ; il redevient noir par le contact de l'air. Recueilli sur un filtre et exposé encore humide à l'air , il se forme de l'acide sulfurique , ainsi que M. Proust l'a observé. Le sulfure encore humide , qui a été soumis à la presse entre du papier, donne, quand on le distille dans une cornue, de l'acide sulfureux, de l'eau, du soufre et un pro- tosulfure. D'après ces observations, que nous devons à RL PLA ^81 Berzelius , plusieurs chimistes , particulièrement M. Vauque- lin , ont regardé le précipité dont nous parlons, comme un hydrosulfate d'oxide , et non comme un sulfure hydraté. Le deutosulfure de platine se dissout dans l'hydrosulfate d'ammoniaque. La solution est d'un brun rougeàtre. Les acides l'en précipitent sous la forme de flocons de cette cou- leur, qui deviennent noirs en perdant de l'acide hydrosul- furique. Phosphures de platine. Protophosphure. E. Davy. Phosphore 21,21 Platine 100. Edmond Davy a obtenu ce composé en chauffant le phos- phore et le platine dans un tube vide d'air. A une tempéra- ture inférieure à la chaleur rouge, les corps s'unissent en dégageant de la lumière. Ce composé est d'un gris bleuâtre. Il cristallise en cubes. Il est insipide, inodore, non conducteur de Pélectricité. Chauffé sur une feuille de platine, il se fond et la perce. Deutophosphdre de platjne. E. Davy. Phosphore 42,85 Platine 100. Edmond Davy a obtenu ce composé en chauffant dans une cornue, dont le bec plongeoit dans du mercure, un mélange de 3 parties de chlorure ammoniacal de platine et de 2 par- ties de phosphore. Après l'union des corps il a fait rougii* le phosphure produit. Il est d'un gris de fer. Sa densité est de 5,28. Il ne conduit pas Péleclricité. Arseniure de platine. L'arseniure de platine est gris, cassant, fusible. Il se dé- compose, quand on le chauffe à l'air j il se forme alors de ^82 PLA 3'acide arsenieux, qui se dégage, et le platine reste à Tétat de pureté. Antimoine et platine. Ces deux métaux s'allient avec facilité. L'alliage, fait à parties égales, est cassant, d'une couleur plus foncée que celle de l'antimoine. Or et platine. Ces métaux ne s'allient bien qu'à une température très- élevée. L'alliage de i partie de platine et de 4 parties d'or res- semble au platine par sa couleur. L'alliage de 1 partie de platine et de 8 parties d'or, a une couleur jaune sensible, mais beaucoup plus pâle que celle de l'or. Il en est de même de l'alliage de 1 partie de platine et de 9 parties d'or. On ne peut donc, par fraude, allier à l'or une grande quantité de platine, sans qu'on s'en aperçoive à la couleur de l'alliage. M. Vauqueliri a observé que dans les cas où il n'y a pas plus de 1 dixième de platine allié à l'or, on peut, en réduisant l'alliage en lames minces, dissoudre le platirje par l'acide nitrique sans toucher à l'or. L'alliage de 1 partie de platine et de 11 parties d'or est très-ductile et très- élastique, suivant M. Hatchett ; il a la couleur de l'argent légèrement coloré par les vapeurs sulfureuses. L'alliage de 1 partie de platine et de 17 parties d'or est plus pâle que l'or. Etain et platine. Ces deux métaux s'allient très-bien à l'aide de la chaleur; l'alliage est fusible et cassant. Lewis dit que l'alliage, fait à parties égales (avec le platine brut), est cassant et que sa couleur est foncée; qu'il en est de même de l'alliage de 1 partie de platine et de 8 parties d'étain; mais que, la quantité d'étain croissant, la couleur s'éclaircit et la ductilité se manifeste; enfin, que l'alliage jaunit par son exposition à l'air, et d'autant plus qu'il est moins bien poli. PLA 285 PiïLLADIUM ET PLATINE. M. Chenevix ayant chauffé jusqu'à la fusion parties égales de ces métaux, a obtenu un alliage presque aussi fusible que le palladium, d'une densité de i5,i4i , peu malléable. Bismuth et platine. Jusqu'ici on n'a point uni le platine pur au bismuth. Lewis a remarqué que le platine brut, allié avec le bis- muth depuis 1 jusqu'à 24 parties, forme des alliages cas- sans, lamelleux, qui deviennent pourpres violets ou bleus par le contact de l'air. Cuivre et platine. Ces deux métaux s'allient très -bien par la fusion. Il ne faut qu'une petite quantité de platine pour détruire la cou- leur du cuivre. On fait avec ces métaux un alliage très-dur, susceptible de recevoir un beau poli et de réfléchir parfaite- ment la lumière ; c'est pourquoi on a proposé d'employer cet alliage pour faire les miroirs de télescope. Fer et platine. Il paroîtroit , d'après des expériences de Lewis , qu'il seroit très-difficile d'unir le fer au platine brut par la fusion; mais qu'en chauffant fortement le platine brut avec la fonte de fer, ou le platine brut avec l'acier, ces métaux formeroient un alliage très-dur et légèrement ductile, qua/id 5 parties de fer seroient unies à 1 partie de platine. Mercure et platine. Guyton a vu qu'un cylindre de platine fixé dans un vase contenant du mercure bouillant , s'amalgame , double de poids et devient cassant. Mussin-Pushkin a obtenu l'amalgame de platine en tritu- rant l'éponge de ce métal avec du mercure. Il faut com- mencer par opérer sur une petite quantité de matière et l'augmenter ensuite peu à peu. Lorsque l'amalgame est fait , «n en sépare l'excès du mercure en le pressant dans une peau de chamois. L'amalgame qui reste dans la peau est mou , d'un blanc d'argent , et se durcit insensiblement. ^H PLA Ar&ent et platine. Ils se combinent très -difficilement; car on a observé quff del'argent, qui étoit devcuu dur parce qu'on l'avoit chauifé avec du platine brut, ayant été tenu en fusion pendant un temps suffisant, s'étoit réduit en une couche de platine et une couche d'argent. Plomb et platine. Lewis a formé avec le plomb et le platine brut un alliage fibreux où feuilleté; l'alliage à parties égales étoit très-dur et très-cassant. Zinc et platine. Lewis dit que ces métaux s'allient aisément ; mais il a opéré avec le platine brut. L'alliage est fusible, très-cassant, et d'un blanc bleuâtre. Potassium , sodium et platine. M. H. Davy dit que le platine est susceptible de s'unic avec le potassium ou le sodium en dégageant de la lumière, et qu'il en résulte un alliage décomposable par le contact de l'air et de l'eau. Supplément. Le platine et plusieurs de ses composés ont présenté à M. Dœbereiner des phénomènes très-remarquables que nous allons rapporter. 1 .° Tous les gaz combustibles sont absorbés par le sous- oxide de platine (protoxide) et par le sulfure de platine oxidé (M. Dœbereiner appelle ainsi le sulfure préparé par Pacide hydrosulfurique, qui a été exposé à l'air pendant quelques semaines). •j.° Le gaz oxigène et le gaz acide carbonique ne sont pas absorbés par ces corps. 3." loo grains de sous-oxide absorbent de i5 à 20 pouces cubes d'hydrogène. La chaleur dégagée est suffisante pour faire rougir le sous-oxide , et déterminer Punion de Phydro- gène avec Poxigène de Pair. 4.° Lorsque Pair qu'on met en contact avec le sous-oxide de platine saturé d'hydrogène ne contient pas assez d'oxigène pour brûler tout l'hydrogène , il se produit de Pammoniaque. Le sous-oxide est réduit» PLA 285 5.* Si Ton plonge du platine en éponge, réduit en poudre Une et enveloppé dans du papier Joseph , dans l'hydrogène pur, il n'y a pas d'absorption ; mais si on mêle de l'oxin'ène à l'hydrogène, celui-ci est absorbé; le platine s'échauffe et l'oxigène s'unit à l'hydrogène : i volume d'oxigène mêlé à gg volumes d'azote et à de l'hydrogène , est absorbé par le platine. Lorsqu'on veut démontrer l'action de la poudre de platine sur l'hydrogène, il faut présenter cette poudre à un pouce et demi environ d'un orifice très-étroit, par lequel s'échappe un courant de gaz hydrogène. Une lampe à gaz hydrogène, surtout celle de M. Gay-Lussac , dont on a enlevé l'électro- phore , est bonne pour faire l'expérience. 6.° Le sulfure oxidé de platine, mis en contact avec l'oxide de carbone , le convertit en acide carbonique. 11 y a une condensation égale à la moitié du volume de gaz oxide de carbone. 7.° L'hydrogène des gaz hydrogènes carbures, du gaz am- moniaque , du gaz hydrochlorique , ne s'unit pas sous l'iit- fluence du platine avec l'oxigène. 8.° Le nickel, provenant de la réduction de l'oxalate de ce métal, se comporte à la manière de la poudre de platine. A ces faits MM. Dulong et Thénard ont ajouté les suivans : 1." Le mélange de 1 volume d'oxigène et de 2 volumes d'hydrogène détone quand on y plonge , à la température ordinaire, l'éponge de platine, le palladium, le rhodium, l'iridium , et quand on y plonge l'osmium à la température de 40 à 5o degrés. 2.° L'éponge de platine fortement calcinée n'a pas la pro- priété de devenir incandescente ; cependant elle détermine la combinaison lente des gaz. 3." Une feuille , des fils , de la poudre de platine , qui sont sans action à la température ordinaire, déterminent la com- bustion lente du gaz , s'ils ont été échauffés de 200 à 3oo degrés. 4.° L'or en lames à 280 degrés, et l'or en feuilles minces à 260 degrés, l'or réduit en poudre fine à 220 degrés, dé- terminent la combinaison des gaz. 5.° Le charbon, la pierre-ponce, la porcelaine, le cristal ^86 ' PLA déroche, le verre, à 35o degrés, se comportent de la même manière. Le phtorure de calcium ne paroitpas avoir d'action sensible. 6° Sous l'influence de l'éponge de platine, l'oxide de car- bone et l'oxigène se combinent, et le gaz nitreux est dé- composé par l'hydrogène. 7." A 5oo degrés le gaz hydrogène percaburé et l'oxigène sont complètement transformés en eau et en acide carbo- nique. 8.° La configuration des corps a de l'influence sur leur action ; les corps anguleux ont une action plus vive que ceux qui sont arrondis. g." La propriété d'enflammer le mélange de 1 volume d'ôxigène et de 2 volumes d'hydrogène à froid , n'est pas inhérente aux métaux ; on peut la leur donner ou la leur ôter à volonté. Platine en fils. a. Un fil de platine neuf d'un vingtième de millimètre de diamètre 5 replié en écheveau de cent tours, n'agit qu'à la température de 5qo degrés. h. Rougi plusieurs fois, il est susceptible d'agir à la tem- pérature de 5o à 60 degrés. c. Si ce fil a été plongé pendant quelques minutes dans l'acide nitrique chaud ou froid, lavé ensuite, puis exposé à 200 degrés, il devient susceptible d'agir à froid. Le fil ren- fermé dans un vase de verre, conserve sa propriété pendant vingt-quatre heures. Le fil perd sa propriété au bout de cinq minutes, 1.° quand on le plonge, après l'avoir isolé par un manche de gomme laque 5 dans une petite quantité de mercure isolé pareille- ment; 2.° quand on l'expose à un courant rapide d'air, d'ôxi- gène, d'acide carbonique, d'hydrogène secs. La potasse, la soude, l'ammoniaque ne lui enlèvent pas la propriété qu'il a acquis par le contact de l'acide nitrique. Platine en limaille. a. La limaille de platine , faite avec une lime moyenne , agit immédiatement après sa formation; mais elle perd peu h peu cette propriété. PLA 287 b. Elle la recouvre si elle est rougie. c. Non-seulement l'acide nitrique la lui rend, mais il l'augmente. d. Les supports, conducteurs ou isolés, n'ont aucune in- fluence dans ces phénomènes. Platine en feuilles. a. Les feuilles de platine récemment battues agissent à la température ordinaire , mais une exposition à l'air de quel- ques minutes les dépouille de cette propriété. Si on les plie alors de manière à les chifiFonner; elles n'agissent pas daran- tage. h. Elles reprennent cette propriété lorsqu'on les fait rougir dans un creuset de platine fermé ; et elles la conservent sans afToiblissement pendant vingt- quatre heures, si elles sont mises dans un flacon fermé. PLATINE EN ÉPONGE. a. L'éponge de platine perd bien moins promptement sa propriété d'agir par le contact de l'air, que les échantillons de platine précédens. L'état d'humidité ou de sécheresse de l'air n'a aucune influence sensible. h. Quand elle l'a perdue, on la lui rend par l'acide nitrique ou en la chauffant au rouge. Il est vraisemblable que c'est le contact de l'acide qui se dégage pendant la préparation de l'éponge de platine ou bien l'incandescence , qui donne à l'éponge de platine la propriété d'agir sur l'hydrogène. 10.° Le palladium en feuilles et en limaille présente des faits analogues aux précédens. 11." L'or précipité par le zinc, et séché à une basse tem- pérature, agit à 120 degrés, et à 55 degrés, lorsqu'il a été rougi. 12." L'argent traité de la même manière agit à i5o degrés* M. Thénard avoit remarqué, long -temps avant la décou- verte de M. Dœbereiner, qu'à la température où le gaz am- moniaque ne se décompose pas , il s'y décompose s'il a le contact du fer, du cuivre, de l'or, de l'argent, du platine. A égalité de surface ^ le fer est, parmi les métaux que nou« aSÀ PL A venons dénommer, celui dont l'influence est la plus forte, et le platine celui dont l'influence est la plus foible. D'un autre côté, le platine étant le métal qui paroît avoir la plus forte influence sur le mélange d'oxigène et d'hydrogène, et le fer étant au contraire celui qui en a le moins, MM. Thé- nard et Dulong conjecturent qu'il y auroit des gaz qui ten- droient à s'unir sous l'influence des métaux , tandis que d'au- tres tendroient à se séparer, et que cette propriété varieroit en raison de la nature des uns et des autres. Analyse de la mine de platine. La mine de platine contient ordinairement : i.** du pla- tine; 2.° du palladium; 3.° du rhodium; 4.° de l'iridium; 5." de l'osmium; 6." de l'or, souvent combiné au mercure; 7.° du sulfure de fer; 8.° du sulfure de cuivre; g." du sul- fure de plomb; 10.° du titanate de fer; 11.° du chromate de fer; 12.° du sable quarzeux. Le platine est allié au pal- ladium et au rhodium, et l'iridium l'est à l'osmium. Séparation mécanique du titanate de fer, du chromate de fer , de la silice, 1. Comme il existe une grande difiFérence entre la pesan- teur spécifique des métaux du platine et celle du titanate de fer, du chromate de fer et du sable, il en résulte qu'en étendant sur une table longue à rebord la mine de platine, et en dirigeant dessus et obliquement le vent d'un soufflet à main, on sépare la plus grande partie de ces dernières matières, qui sont beaucoup plus légères que les métaux. Je suis parvenu au même but, et d'une manière plus exacte, en lavant la mine. Séparation de l'or et du mercure. 2. L'or existe naturellement dans la mine de platine, mais le mercure y est accidentel; il provient du traitement que l'on a fait subir à cette mine pour en séparer l'or qu'elle contient. Qnand l'or est pur, il est facile de le séparer mé- caniquement du platine , parce que sa couleur le distingue de celui-ci; mais quand il est combiné avec le mercure, cela devient impossible ^ parce qu'alors il est blanc. Dans ce cas. PL A 265 iî faut faire rougir la mine, afin de volatiliser le mercure; l'or qui reste est alors facile à séparer. Dans cette opéra-" tion le sulfure de fer perd la moitié environ de son soufre* Séparation du sulfure de fer, du sulfure de cuivre et du sulfure de plomb. 3. La mine de platine est traitée par l'acide hydrochlo- rique concentré; celui-ci dissout , en les décomposant, les sul- fures de fer, de cuivre et de plomb. On traite la mine jusqu'à ce que l'acide n'ait plus d'action. Comme il est extrêmement difficile de séparer par les moyens mécaniques tout le titanate et le chromate de fer, on retrouve presque toujours dans l'acide des traces de titane et de chrome; et, dans ce cas, le fer qui s'est dissous ne provient pas seulement du sulfure de ce métal , mais encore de ce titanate et de ce chromate. 4. S'il reste de l'or, on le sépare en traitant la mine par l'eau régale foible , qui le dissout avec un peu de platine. 5> Après qu'on a fait subir les traitemens que nous venons de décrire à la mine de platine, celle-ci peut être considérée comme formée de platine, de palladium, de rhodium, d'iridium et d'osmium; plus une très -petite quantité de. titanate et de chromate de fer. Nous allons indiquer les moyens qu'il faut employer pour parvenir à la séparation de ces corps. 6. On traite la mine de platine par l'eau régale jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'action. L'eau régale doit être formée d'acide hydrochlorique à lô"^ 5 d'acide nitrique à Sô** 1 On doit mettre 10 parties d'acide contre 1 partie de mine. 11 reste une poudre noire que l'on sépare de la dissolution et qu'on lave exactement. Nous l'examinerons plus bas. Quand on traite une grande quantité de mine , il faut opérer dans des cornues de verre placées au milieu du sabl& dans un fourneau à galère; commencer la dissolution à une température de 60 à 70 degrés. Lorsque l'action est ralentie, on fait bouillir, et dès qu'elle a cessé, on décante la dissolu- tion et on reverse de nouvel acide sur le résidu. L'acide qui passe à la distillation est trop foible pour servir au traite- ment de nouvelle mine. Il contient de loxide d'osmium. ^,1 iq 2Çjo PLA 7. Le platine, 1& palladium et le rhodium sont complè- tement dissous; il y a de plus une certaine quantité d'iri- dium et de fer, mais la plus grande partie de l'iridium et tout l'osmium qui ne s'est pas volatilisé avec l'acide nitri- que, sont dans la poudre noire. Séparation d'une partie de l'iridium. 8. Comme l'iridium est beaucoup moins soluble dans les acides que le platine, le palladium et le rhodium, on fait évaporer la dissolution de la mine de platine à siccité, et on reprend par l'eau. On sépare ainsi une certaine quantité d'iridium. Séparation du platine. 9. La dissolution aqueuse doit être mêlée àde l'hydrochlo- rate d'ammoniaque; le platine est précipité en jaune tirant un peu au rouge, parce qu'une partie de l'iridium qui n'a pas été séparée dans l'évaporation , se précipite avec le pla- tine. Il reste dans la liqueur un peu de chlorure de pla- tine , lequel est uni avec du chlorure d'iridium ammoniacal -. en faisant concentrer , ce dernier sel cristallise souvent en petites aiguilles d'un beau rouge de cinabre. 10. Revenons au précipité de chlorure de platine ammonia- cal, retenant un peu d'iridium: si on veut en retirer du pla- tine parfaitement pur, on décompose le précipité par la cha- leur; on redissout le platine qui reste dans l'eau régale, et on le précipite de nouveau par le sel ammoniacal ; enfin , on décompose le précipité par la chaleur : le résidu est le platine pur. 1 1. La liqueur dont on a séparé le platine et l'iridium par l'hydrochlorate d*ammoniaque, en retient encore une petite quantité; mais c'est le rhodium, le palladium et le fer qui dominent. On met une lame de zinc dans la dissolution; tous les métaux, à l'exception du fer, sont précipités, 12. Le précipité de platine, d'iridium, de palladium et de rhodium, est repris, ] ." par l'acide nitrique foible pour dissoudre le fer, ainsi que du plomb et du cuivre, qui peu- vent avoir échappé à l'action de l'acide hydnochlorique ; 2." par l'eau régale foible; celle-ci ne dissout pas l'iridium. PLA 291 Séparation du rhodium, i3. Les chlorures de platine, de palladium et de rhodium sont mêlés au chlorure de sodium pur, évaporés à siccité. On applique l'alcool à 52 degrés au résidu; celui-ci dissout les chlorures doubles de palladium et de platine. Il reste du chlorure de sodium et de rhodium. 14. Pour obtenir le rhodium, on dissout son chlorure dans l'eau et on le précipite à l'état métallique par le zinc. M. Wollaston évalue la quantité du rhodium dans la mine de platine à quatre millièmes. Séparation du palladium. On fait évaporer la solution alcoolique de platir^e et de palladium ; on dissout le résidu dans une petite quantité d'eau et on précipite la plus grande partie du platine pat* l'hydrochlorate d'ammoniaque ; on sépare ensuite le palla- dium par l'hydrocyanoferrale de potasse. L'hydrocyanoferrate de palladium est chauffé avec Je borax, celui-ci se fond et entraîne le fer avec lui. Le pal- ladium est séparé. On peut encore obtenir ce métal d'une autre manière. On calcine l'hydrocyanoferrate, on traite le résidu par l'acide hydrochlorique étendu; celui-ci dissout le fer. On fait chauffer ensuite le palladium , et on y mêle- du soufre ; quand il est bien rouge , le métal se fond aprèji s'être uni au soufre; en continuant de chauffer cette combi- naison à l'air, le soufre se brûle et le palladium reste. Tel est le procédé par lequel M. Wollaston a extrait le palladium et le rhodium de la mine de platine. Nous allons maintenant indiquer le procédé de M. Vauquelin. Procédé de M. Vauquelin pour séparer le palladium du rhodium. a. On met des lames de fer dans la dissolution de platine d'où l'on a séparé la plus grande partie de ce métal par l'hydrochlorate d"ammoniaque. Tous les métaux, hormis le fer, sont précipités. /'. Le précipité est traité de la manière suivante ; 29' PLA 1." Par Tacide nitrique; celui-ci dissout beaucoup de fer, de cuivre ' , et urt peu de palladium. 2.° Par l'acide hydrochlorique : celui-ci dissout beaucoup de fer et de cuivre, et même du palladium, du platine et du rhodium. Cela prouve que ces trois derniers avoient été précipités à l'état d'oxide; vraisemblablement qu'ils étoient combinés à des oxides de fer et de cuivre. 3.° Le résidu chauffé laisse dégager du protochlorure de mercure , du chlorure de cuivre et de l'osmium. 4." On le traite par l'eau régale concentrée. Il reste de l'iridium. On sépare celui-ci et on évapore en sirop. On obtient des chlorures de platine, de palladium, de rhodium, et ce qu'il y a de remarquable , de fer et de cuivre. Ces deux métaux s'étoient vraisemblablement alliés avec les pre- miers dans l'acte de la précipitation. 6."* Les chlorures étendus d'eau sont mêlés à l'hydrochlo- rate d'ammoniaque, on sépare du chlorure de platine am- moniacal jaune. En faisant évaporer à siccité et en re- prenant le résidu par l'eau , on obtient un chlorure ammo- niacal de platine coloré en rouge par le chlorure d'iridium ammoniacal. 6.° La dissolution , privée de la plus grande partie de son platine, est mêlée avec une quantité d'ammoniaque in- suffisante pour neutraliser entièrement l'excès d'acide hy- drochlorique, on obtient du sous -chlorure de palladium am- moniacal. Si on avoit mis trop d'ammoniaque , on feroit digérer le précipité dans l'eau aiguisée d'acide hydrochlo- rique. Pour obtenir le palladium métallique, on calcine ce sel. Pour fondre le métal, on le chauffe sur un charbon dont on alimente la combustion par un jet de gaz oxigène. j." On fait cristalliser la liqueur d'où le chlorure de pal- ladium ammoniacal a été précipité. On fait égoutter les cris- taux , on les broie et on les traite par l'alcool à 36 degrés-^ celui-ci dissout des chlorures de fer et de cuivre, et ce qui pourroit rester de chlorure de palladium. 8.° Le résidu, insoluble dans l'alcool, est du chlorure de 1. M. Vauquelin avoit traité la mine de platine par l'eau régale sans la soumettre aux opérations rapportées (i, 2, 3, 4^ rhodium ammoniacal, retenant presque toujours un peu de chlorure de platine ammoniacal. Pour l'en séparer, on le traite par une petite quantité d'eau aiguisée d'acide hydro- chlorique. Le chlorure de platine n'est pas dissous. On éva- pore à siccité la solution, et en calcinant le résidu on ob- tient le rhodium métallique. Analyse de la poudre noire. Celle-ci est principalement formée d'osmiure d'iridium et d'une petite quantité de titanate de fer et de chromate de fer. Nous allons exposer le procédé de M. Vauquelin. i.° On fond cette poudre avec 2 parties de nitre dans une cornue ; l'osmium et l'iridium se combinent à l'oxigène. 2." On lessive la masse avec de l'eau tiède ; on obtient une solution d'oiide d'osmium , de protoxide d'iridium et d'acide chromique. On sature l'alcali par l'acide nitrique pur; le pro- toxide d'iridium se dépose sous la forme de flocons verts. On filtre et on distille la liqueur filtrée presqu'à siccité dans une cornue de verre, on obtient une solution aqueuse d'oxide d'osmium. On mêle celle-ci à un peu d'acide hydrochlo- rique et on y plonge du zinc : l'osmium est précipité ; on le chauffe ensuite en vaisseaux clos. Le résidu de la distillation contient du chromate et du nitrate de potasse. 5.° Le résidu , insoluble dans l'eau , est formé d'oxides d'iri- dium , de fer, de titane. On le traite par l'acide hydrochlo- rique étendu de la moitié de son poids d'eau ; presque tout est dissous. On fait bouillir la dissolution filtrée; elle devient rouge et des flocons verts se déposent : ils sont formés d'oxides de titane et de fer unis à du protoxide d'iridium. La liqueur est filtrée; elle ne contient presque plus de titane, mais encore beaucoup de fer et de peroxide d'iridium. On y verse de l'ammoniaque , mais pas assez pour saturer l'excès d'acide. Du chlorure d'iridium ammoniacal noir se dépose : ce sel, lavé et calciné, donne de l'iridium métallique. 4." Quant à l'iridium restant dans la liqueur, on l'obtient en étendant celle-ci de beaucoup d'eau et en y versant un excès d'ammoniaque ; les oxides de titane et de fer sont précipités , et l'oxide d'iridium forme un chlorure double soluble. On l'obtient en faisant évaporer la liqueur. Ce pro- S54 PLA cédé peut être employé pour séparer de petites quantités de chlorure d'iridium qui sont mêlées à beaucoup d'hydro- chlorates de fer et de titane. Traitement du platine en grand. Jeannety a indiqué le procédé suivant pour purifier le platine par la voie sèche. 1." Piler le platine et le laver : l'on sépare ainsi la plus grande partie du sable, du tilanate de fer^ des sulfures mé- talliques et du chromate de fer. 2.° Faire un mélange de 3 marcs de platine lavé, de 6 d'acide arsenieux et de 2 de potasse du commerce ; proje- ter ce mélange par portions dans un creaset capable de con- tenir 40 marcs et préalablement rougi ; augmenter le feu jusqu'à fondre la matière. [Il résulte de mes expériences que l'alcali détermine la formation de l'arseniure de platine par son affinité pour l'acide arsenique. ] 3.° Le culot obtenu de l'opération précédente est formé en grande partie de platine et d'arsenic. On le fond avec de la potasse , et cela jusqu'à ce que l'alcali ne soit plus co- loré. La plus grande partie des métaux étrangers au platine se combinent à l'alcali. On fond deux, trois et quatre fois. 4«° L'alliage d'arsenic et de platine, ainsi purifié, est brisé en petits morceaux. On en met 5 marcs avec 3 d'arsenic et a de potasse. On fond dans un creuset dont le fond est large. 5.° Le culot obtenu par l'opération précédente pèse ordi- nairement 5 marcs 3 onces. On le chauffe dans un fourneau à moufle pendant six heures : on le retire du feu ; on le trempe dans l'huile et on le chauffe de nouveau. Par ce moyen on dégage l'arsenic. 6.° On fait tremper le culot dans l'acide nitrique; on le fait bouillir dans l'eau ; on le chaufi'e ensuite ; on le frappe evec un mouton ; les parties se rapprochent : on le chauffe a nu, et on le frappe de manière à en former un prisme carré très- court. Aujourd'hui on purifie le platine par la voie humide. Pour cela on traite la mine par l'eau régale; on fait évapo- rer à siccité. On reprcna le résidu par l'eau; on précipite PLA ^^5 la solution par rhydrochlorate d'ammoniaque : on' décom- pose le précipité dans des creusets de (erre ; on fait redis- soudre le platine dans l'eau régale foible; on précipite la dissolution par l'hydrochlorate d'ammoniaque; on lave le précipité avec de l'eau acidulée par l'acide hydrochlorique : le précipité est pressé , puis décomposé par la chaleur. C'est en percutant fortement le platine obtenu par ce procédé., lorsqu'il est rouge de feu, qu'on parvient à en rapprocher toutes les parties de manière à en former une masse com- pacte susceptible d'être forgée. Histoire et usages. La mine de platine se trouve au Choco , au Pérou et à 3anta-Fé. Ulloa paroît être le premier naturaliste qui ait observé cette mine, en lyôô ; Wood la trouva en Amérique, en 1741. Les observations de Ulloa furent imprimées en 1748; celles de Wood, en 1749 et 1750. Lewis, en 1749, SchefTer , en 1762, MargrafF, en 1759, ensuite Macquer , Baume, Buffon , Tillet, Morveau , Sickingen , Bergman, La- voisier, Mussin - Puschkin , Pelletier, Proust, publièrent di- verses recherches sur le platine. Dans les premières années de ce siècle la mine de platine fut l'objet d'un grand nombre de ti'avaux. Descotils d'une part, et MM. Fourcroy et Vauquelin d'une autre part, dé- couvrirent presque en même temps l'iridium ; ceux-ci le séparèrejit de la poudre noire, et Descotils des muriates doubles de platine qui sont colorés en rouge. Après les travaux des chimistes françois, Tennant décou- vrit Posmium dans la poudre noire. A la vérité, quelques- unes des propriétés de ce métal avoient été aperçues par MM. Fourcroy et Vauquelin, mais ils les avoient attribuées à Piridium. Tennant confirma en même temps Pexistence de ce dernier comme corps particulier. A peu près dans le même temps que MM. Descotils, Four- croy, Vauquelin et Tennant reconnoissoient deux nouveaux métaux dans la mine de platine, M. Wollaston y faisoit la découverte du palladium et du rhodium. Depuis ces travaux, M. Vauquelin a reconnu le platine en Europe 5 il existe daas une mine d'argent rouge à Qua» «><5 PL A dalcanal en Andalousie. 11 a été trouvé dans ces derniers temps en Sibérie. Le platine est employé pour faire des vaisseaux qui non- seulement servent dans nos laboratoires de c-himie , mais encore dans les laboratoires des fabriques de produits chi- miques. Nous citerons pour exemple les chaudières en pla- tine où l'on concentre l'acide sulfurique, où l'on fait le départ de l'argent par ce dernier acide. On en fait des éta- lons-poids, des étalons - mètres , des creusets, des boules pour les pendules destinés aux opérations géodésiques, etc. (Ch.) PLAÏISMA. (Bot.) Genre de la familljf^des lichens, insti- tué par P, Browne et adopté par Adanson, qui le fonde sur Jes liehenoides de Dillenius, I^ist. musc, pi. 2 i , lesquels sont maintenant placés dans les genres Physcia, Decand., Borrera, Evernia d'Acharius; aussi ce genre n'est-il pas reconnu. Adan- son le définissoit ainsi : Plantes en buisson , à tige et branches; de substance fongueuse , molle et souple , lorsqu'elle est humide, et cassante, lorsqu'elle est sèche ; graines sphériques à la surface supérieure des écussons. Exemples. Phjsciœ furfuracea , prunastri , fastigiata et/raxh- nea, Decand. Un autre genre Platisma, analogue, établi par Hoffmann, a subi le même sort. Ses espèces font partie maintenant des genres Borrera, Physcia, Endocarpon, Parmelia, Sticta, Cetra- ria et Ramalina. (Lem.) PLATISPERMUM. {Bot.) Ce genre de M. Hoffmann est Je daucus muricatus. ( J.) PLATIZOMA. (Bot.) Voyez Plattzoma. (Lem.) PLATOCYMLNUM. (Bot.) La plante citée sous ce nom par Césalpin, et croissant, selon lui, sur les montagnes de la Toscane, paroit être le lascrpitium siler. ( J.) PLATOSTOMA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières, de la famille des lahiées ^ de la didynamle gymnospermie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, d'une seule pièce, tubulé, à deux lèvres entières, fermé, après la flo- raison, par la lèvre inférieure; une corolle à deux lèvres; la supérieure presque entière; l'inférieure à trois divisions; les deux latérales larges, qituses; l'intermédiaire en lanière PL A 297 échancrëe; l'orifice très-grand; quatre étamines didynames; ]l'S filamens larges, aplatis ; un style; un stigmate bifide; quatre semences au fond du calice persistant. Platostoma d'Afrique : Platostoma africanum, Pal. Beaur. , Flor. Oivar. et hen,, pag. 62, tab. gS. Plante dont la tige se divise en rameaux opposés, garnis de feuilles pétiolées , opposées, ovales, obtuses, dentées en scie, élargies à leur base , H pétioles presque de la longueur des feuilles. Les fleurs sont disposées en une grappe droite, simple, terminale, composée de petits verticilles, à pédicelles courts; deux pe- tites bractées lancéolées ; le calice est velu , beaucoup plus court que la corolle; les semences sont orbiculaires , ponc- tuées. Cette plante croît dans le royaume de Bénin ; elle a été découverte par Palisot-Beauvois. (Poir.) PLATUNIUM. {Bot.) Voyez Hastingie. (Poîr.) PLATURE, Platurus. {Erpét.) M. Latreille a créé, sous ce nom, un genre de reptiles ophidiens, démembré de celui des Couleuvres de Linnaeus, et de celui des Hydres de M. Schnei- der. Ce genre, qui appartient à la famille des hétérodermes et qui est généralement adopté, se reconnoît aux caractères suivans; Queue comprimée à l'extrémité et garnie en dessous de plaques en rang double ; dos couvert d'écaillés; ventre tapissé de larges plaques; des crochets à venin. Le Plature a bandes, Platurus fasciatus^ qui vit dans les eaux de la mer des Indes com.me les hydrophis et les péla- mides, est bardé en travers de blanc et de noirâtre. Il atteint la taille de plus de deux pieds. Linnaeus l'a décrit sous le nom de coluher laticaudatus , et Schneider sous celui dliydrus colubrimis. Ilavoit été rangé par Laurenti dans son genre Laficauda. Le Plature de Laurenti : Platurus Laurentii , Daudin ; Lali' cauda imhricata, Laurenti, est une espèce douteuse, que Ton doit peut-être rapporter aux Pélamides. (H. C.) PLATUROS, PLATURUS, Anguis platurus. {Erpét.) Noms par lesquels on a désigné une espèce de Pélamide. Voyez ce root. (H. C.) PLATUSE. {Iclithjol.) Un des noms vulgaires de la Pue. Voyez ce mot. (H. C.) ^98 PLA , PLATYCÉPHALE , Ptaljcephalus. (Icluhj'oL) Bloch et Schneider ont donné ce nom à un genre de poissons de la famille des céphalotes, et dont les caractères sont les sui- vans: Peau nue ou à très-petites écailles; tctefort large, très-aplatie, peu tuberculeuse et ayant l'apparence d'une sorte de bouclier ; ca- topes en arrière des nageoires pectorales , mais portés sur un appareil suspendu aux épaules; quelques épines sur la tête; deux nageoires dorsales. Parmi les espèces de ce genre , nous citerons : Le Platycéphale ruse.- Platjycephalus insidiator ; Cottus insi- diator, Linnaeus. Point de barbillons à la mâchoire inférieure; deux aiguillons de chaque côté de' la tête, qui offre d'ail- leurs des stries relevées; dos gris, parsemé de taches et de points bruns; ventre et queue blancs; une tache jaune échan- crée et deux raies inégales obliques noires de chaque côté de la queue. Ce poisson, qui atteint la taille de plus de deux pieds, a été observé par Forsk.al en Arabie, où il se tient en em- buscade dans le sable pour saisir avec plus de facilité les poissons dont il veut faire sa proie. Les Arabes le nomment ragède, rogad ou rakad. Il est peut-être le même que le cottus scaber de Bloch , 180. Le Platycéphale iMADÉGAssE : Plafjcephalus madagascariensis; Cottus madagascariensis , Lacép. Point de barbillons à la mâ- choire inférieure; deux aiguillons recourbés de chaque côté de la tête; un sillon longitudinal large et profond entre les yeux; écailles assez grandes sur la queue; museau arrondi; yeux très-rapprochés l'un de Pautre; première nageoire dor- sale triangulaire; anus plus voisin de la gorge que de la nageoire caudale ; nageoire caudale partagée en trois lobes arrondis; taille de quatorze pouces environ. Ce poisson a été vu par Commerson auprès du Fort-Dau- phin de Pile de Madagascar. Le poisson des marais de PAmérique méridionale que feu de Lacépède a décrit sous le nom de gohiomore dormeur, d'après les manuscrits de Plumier, qui Pavoit appelé cephalus palus- Iris , est probablement un platycéphale. 11 ne faut point au reste, et comme le fait Bloch, classer PLA 299 dans ce même genre le sciœna undecimalis et le perça saxatilis. (H. C.) FLATYCËPHALE. (Entom.) Nom spécifique donné à quel- ques insectes, pour indiquer qu'ils ont la -tête plate. (C..D.) PLATYCÈRE, Platjcerus. (EnLom.) Nom donné par Geof- froy au genre Lucanus de Linnaeus. Ce nom, tiré du grec, 7rXa.ruç Kgpaç , signifie corne plate. (Voyez Lucane.) M. La- treille avoit d'abord adopté le nom de platycère ; mais il ne le donnoit qu'à quelques espèces de Lucanes, telles que les chevrettes bleues et vertes de GeofF. , Lucanus caraboides , Linn. , qui n'offrent guères que des caractères tirés de la forme des yeux, qui ne sont pas coupés par les bords de la iête. (C. D.) ■ PLy\.TyCÈRE. (Mamm.) C'est le même nom que platy- ceros. ( F. C.) PLATYCÉROS. (Mamm.) Le daim est ainsi nommé par Pline. Voyez Platvkeros. (F. C.) PLATYCHEILUS. (Bot.) Voyez tome XXXIV, page 212. (H. Cass.) PLATYCRINITE. (Foss.) Ce nom générique a été donné par M. Miller à des encrinites, auxquels il assigne les caractères suivans .- Corps crinoïdal, porté sur une tige à cinq pans, for- mée de jointures nombreuses, ayant quelques bras sur le côté, à des distances irrégulières; un bassin en forme de vase, composé de trois pièces inégales, duquel partent cinq larges épaules. (Miller, A naturai historj of the crinoidea). Cet auteur signale le Platycrinites rugosus, dont on voit une figure dans les Trans. of geol. soc, vol. 5, tab. 5, fig. 10.. et qu'on trouve à Caldy en Irlande, le Platycrinites lœvis dont on voit une figure dans Pouvrage de Parkinson , Org. rem., vol. 2, tab. 17, fig. 12, et qu'on trouve près de Bristol, de Dublin et de Cork, et le PlatjcriniLes pentangularis. (D. F.) PLATYDACTYLES. {Erpét.) Nom d'un sous-genre établi par M. G. Cuvier dans le genre Cecico y et dont nous avons décrit les espèces dans ce Dictionnaire, tome XVIII , pag. 272 et suiv. (H. C. ) PLATYGLOSSATES. (Entom.) M. Latreille a donné ce nom à une division de l'ordre des hyménoptères, renfermant des insectes à aiguillons et à langue aplatie; mais ne compre- 3oo PLA nanf pas néanmoins les abeilles et les genres les plus voisins. (Desm.) PLATYGRAMMA. (Bot.) Genre de la famille des lichens, récemment établi par Meyer, et qu'il caractérise ainsi : Con- ceptacles (sporocarpia) linéaires, presque simples ou ra- meux et rayonnans; lame proligère , déprimée, légèrement plane, sans bordure, ou entourée par un rebord, formé par le thallus ; les séminules ou spores s'échappant du disque des conceptacles. Meyer ramène à ce genre quelques espèces de graphis, d'Achard , telles que les graphis dendritica et dioryg- matis. Il leur unit quelques espèces des genres Leiorrheuma , Pjrochroa d'Eschvveiller , et d'Arthonia de Fée. En outre il leur associe plusieurs espèces exotiques nouvelles. Ce genre , ainsi que les Asterisca et Leucogramma , égale- ment de Meyer, forment un groupe entre le Graphis d'A- danson, et le Glyphis d'Acharius , que Meyer a également modifié dans leurs caractères. C'est au Graphis qu'il ramène les genres Graphis, Opegrapha, Oxjsloma, Scaphis, Lecanaclis et Sclerophjton d'Eschw eiller , le Fissurina de M. Fée, et une partie des Graphis et Opegrapha d'Acharius. L'Asterica est le Sarcographa de M. Fée (voyez à ce mot) et le Medusula d'Eschweiller : il contient les Gljphis labjrinthica et le Gl. tricosa d'Acharius. Le Leucogramma est caractérisé par ses sporocarpes ou con- ceptales en forme de lirelles, diversement courbées, simples ou rameuses. La lame proligère est canaliculée, contenue sous la peau, formée du thallus, qui se fend ensuite longi- ludinalemenf. Les séminules ou sporidies sont situées sur le disque des conceptacles. Les espèces, qui composent ce genre, sont exotiques. Meyer en cite du Brésil et d'Afrique. Tous ces genres font partie de la famille des hypoxylées de M. De Candolle, que les cryptogamistes actuels persistent à placer, partie dans les lichens et partie dans les champi- gnons. (Lem.) PLATYKEROS. (Mamm.) Ce nom étoit celui du daim chez. les Grecs, à cause de l'aplatissement de ses bois. (F. C.) PLATYLOBE, Platylobium. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, papilionacées, de la famille des légumineuses, de la diadelphie décandrie de Linuaeus , oijr PLA 5oi ïvaot pour caTactère essentiel : Un calice persistant, campa- nule, à cinq divisions; les deux supérieures plus grandes, obtuses; une corolle papilionacée; l'étendard profondément échancré; les ailes plus courtes, couvrant la carène, appen- diculées sur le côté de leur base opposé à l'onglet; la carène de la longueur des ailes, partagée en deux pétales conni- vens, appendiculés à un des côtés de leur base; dix étamines en un ou deux paquets, libres à leur moitié supérieure; un ovaire pédicellé ; le style recourbé; le stigmate en tête. Le fruit est une gousse pédicellée, comprimée, un peu ailée sur le dos, à une loge, à deux valves; plusieurs semences munies à leur ombilic d'une caroncule saillante. Platylobe élégant : Platjlohium formosum; Vent. , Jard. de Malm. , tab. 3i ; Botan. Magaz., tab. 469 ; Smith , Nov. Holl. , 1 , tab. 6 ; Cheilococca apocjnifolia , Salisb. , Prodr., 412. Ar- brisseau peu élevé, remarquable par la beauté de son feuil- lage, par le nombre et l'éclat de ses fleurs d'un jaune doré, tachetées de pourpre. Les tiges sont rameuses et velues ; les rameaux grêles, très-souples, opposés; les feuilles oppo- sées, un peu pétiolées, ovales, en cœur, velues dans leur jeunesse, d'un vert foncé en dessus, plus pâles et cendrées eu dessous; les pétioles hérissés de poils blanchâtres; les stipules brunes, lancéolées. Les fleurs sont axillaires , presque soli- taires; elles ont leur pédoncule velu, réfléchi après la florai- son , muni de bractées opposées ; le calice velu en dehors, avec une teinte violette ; les deux divisions supérieures en ovale renversé; les trois inférieures petites, lancéolées; la co- rolle assez grande ; les gousses pendantes, oblongues, réticu- lées , tronquées obliquement à leur base; les semences brunes. Cette plante croît à Botany-Bay , dans la Nouvelle-Hollande. Platylobe a feuilles de SCOLOPENDRE; Platjlobium scolopen- drium, Vent., loc. cit., tab. 55. Celte espèce a le port du genista sagittalis. Ses tiges sont comprimées, semblables aux feuilles de la scolopendre, sinuées dans leur longueur; chaque crénelure est terminée par un bouton, qui donne naissance aux rameaux, aux fleurs ou aux feuilles; mais la plupart de ces boutons avortent. Les feuilles sont alternes, presque ses- siles, glabres, ovales, obtuses; les stipules brunes, fort petites. Les fleurs sont solitaires, inclinées, d'un beau jaune, tache- 3o2 PL A. tées (le pourpre; elles ont le calice en cloche, d'un \ert tendre, rayé de rouge, pubescent en dedans; les gousses pédicellées, oblongues, comprimées, renflées à leurs bords, avec une arête saillante à leur bord supérieur , d'un brun foncé ; les semences ovales , arrondies. Cet arbuste est ori- ginaire de la mer du Sud. On le cultive au Jardin dn Roi. Platylobe LANCÉOLÉ ; Platjlohium lanceolatum , Andrews, Bot. rep., tab. 2o5. Arbrisseau dont la tige cylindrique est chargée de rameaux glabres, comprimés, élancés, divisés en d'autres plus grêles et courts. Les feuilles sont simples, alternes, presque sessilcs , étroites, linéaires, glabres, lon- gues d'un pouce et demi; les fleurs solitaires , pédonculées , axillaires, ont les pédoncules très-courts, uniflores; le calice glabre; la corolle jaune; la carène d'un pourpre violet; l'ovaire comprimé, alongé, pédicellé. Cette plante croît dans la Nouvelle -Hollande. Platylobe a feuilles ovales; Plaljdolium ovatum, Andr. , Bot. rep., tab. 266. Ses tiges sont glabres et ligneuses; les ra- meaux nombreux, dressés, cylindriques-, les feuilles simples, alternes, médiocrement pétioîées, glabres, ovales, entières, longues d'environ six lignes et plus. Les fleurs sont pédon- culées, solitaires, axillaires; elles ont \çs pédoncules courts, •un peu recourbés, uniflores; l'étendard jaune, à deux lobes, tacheté de rouge à sa base, ainsi que les ailes; la carène et l'ovaire de couleur purpurine. Cette plante croît à la Nou- velle-Hollande. Alton réunit celte espèce à la précédente, sous le nom de bossicea heterophjlla , Hort. Kew. , tome 4 , page -267. Platylobe a petites feuilles ; Platjlohium microphj'llum , Botan. Magaz., tab. 863. Espèce ligneuse, dont la tige est divisée en rameaux grêles, nombreux, alternes. Les feuilles sont petites, alternes , presque scssiles, semblables aux folioles d'une luzerne, glabres, en cœur renversé, entières, échan- crées à leur sommet, longues d'environ trois lignes. Les fleurs sont petites, solitaires, axillaires, médiocrement pédoncu- lées, un peu plus longues que les feuilles. La corolle est d'un jaune mélangé de brun ; les segmens du calice sont obtus; l'ovaire est comprimé , pédicellé. Cette plante croît à la Nouvelle - Hollande. PLA 3o3 Tlatylobe a rauirxEs triangui-aires : Platjlohium Iriangulare; Ait., Hort. Kew*, edit.noy., 4, pag. 26G ; Botan. Magaz. , tab. i5o8. Cette plante se rapproche, par ses fleurs, de la première espèce. Sa tige est chargée de rameaux glabres, op- posés. Les feuilles sont à peine pétiolées , opposées, deltoïdes, presque hastées ou triangulaires, glabres, vertes en dessus, presque blanches en dessous; les angles et le sommet termi- nés par une pointe épineuse; les stipules courtes, subulées. Les fleurs sont disposées en grappes; elles ont les pédoncules munis de bractées à leur base et au sommet ; l'étendard d'un beau jaune, étalé, marqué à sa base d'une grande tache rouge et frangée ; les gousses un peu plus longues que le ca- lice. Cette plante croît au cap Van-Diémen, dans la Nou- velle-Hollande. (PoiR.) PLATYNE, Platynus. {Entom.) M. Bonelli a désigné sous ce> nom un petit genre d'insectes coléoptères créophages, delà division des carabes et voisins des cymindis, dont le corselet est plus étroit que les élytres, sous lesquels il n'y a pas d'ailes, et dont l'abdomen, très-large, est en même temps très-aplati. (CD.) PLATYNOTE, P/afjKnofz/5. [Enlom.) Fabricius a employé ce nom dans son Système des éleuthérates, pour indiquer un genre de coléoptères hétéromérés photophyges ou luci- fuges, voisins des pimélies et des blaps. M. Latreille n'a pas adopté ce genre, qui ne comprend au reste que des espèces la plupart étrangères à l'Europe, et qu'il regarde comme appartenant au genre Aside, qui est TOpatre cris, Opalrum, griseuin. Voyez ce mot dans ce Dictionnaire, tome XXXVI, page 167, n.° 2 , et la figure 4 de la planche i3 de l'atla.s qui en fait partie. (CD.) PLATYONIQUE, Platjonichus. (Crust.) Genre de crustacés décapodes brachyures , formé aux dépens des portunes. Ce genre, créé par M. Leach , avoit d'abord reçu de ce zoologiste le nom de portumnus, mais M. Latreille, remar- quant que cette désignation avoit trop de ressemblance avec le nom de portunus, a proposé de la remplacer par celle de plat/yonichus , qui indique l'aplatissement du dernier article des pieds de derrière dans ces crustacés. Voyez l'article Ma» Lacostracjés,. tome XXVIII, page 216, (Desm.) 3o4 PLA PLATYPE, Plaiypus. {Entom.) M. Latrelllc s'est servi de ce nom pour former un petit genre de coléoptères voisins des BosTRicHEs , en particulier le Boslrichus cjiindrus de Fabri- cius, que nous avons décrit sous le n." i de l'article consacré à ce genre. (C. D.) PLATYPÈZE, Platj'peza. {Entom.) Nom donné par Meigen à un genre d'insectes diptères, de la famille des chétoloxes et du genre Dolychope de Fabricius. Voyez ce mot. (CD.) PLATYPHYLLOS. (Bot.) Le chêne ordinaire est indiqué sous ce nom par Daléchamps. Césalpin cite sous le même nom un tithymale , qui est probablement Yeuphorbia platjphyllos de Linnasus. (J. ) PLATYPHYLLUM. (Bot.) Feuille étendue, en grec. Ven- tenat, ayant voulu ériger en autant de genres distincts les divisions que Linnœus avoit établies dans son genre Lichen, donna à chacune d'elles un nom propre. Le platfphjyllum con- tenoit les espèces foliacées, libres, non crustacées, àscutelles sessiles ou légèrement stipitées. Il comprend les genres PhjS' cia, Decand, , et Borrera, Ramalina, Evernia, Cetraria, d'Acha- rius. (Lem.) PLATYPIGA. (Mamm.) Un des noms génériques donné* aux agoutis par Illiger. (F. C. ) PLATYPODES. (Ornith.) Ce terme est employé par Lacé- pède pour désigner, dans sa méthode, les oiseaux, dont les doigts extérieurs sont unis dans presque toute leur longueur, (Ch. D.) PLATIPORUS. {Bot.) Voyez à l'article Polypords, le §. i. (Lem.) PLATYPTERIS. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs composées, de la famille des corjmbifères , de la sjngé' nésie polygamie égale de Linnœus, offrant pour caractère essen- tiel : Un involucre ou calice commun à plusieurs folioles imbri- quées, raboteuses; des fleurs nombreuses, toutes hermaphro- dites et flosculeuses; cinq étamines syngénèscs ; un style: un stigmate bifide. Les semences planes, ailées, surmontées de deux arêtes droites, égales, persistantes; le réceptacle con- vexe, garni de paillettes. Ce genre a été établi par M. Kunth pour une plante que Cavanilles avoit placée parmi les bidens, Curtis parmi les spi' PLA So5 îaiitlius , qui diffère des uns et des autres par le calice im- hriqué et Je réceptacle convexe, ti'ès-voisine d'ailleurs des verbesina. Son nom générique est tiré du caractère de ses semences munies d'une aile membraneuse, composé de deux mots grecs TrXaQv -, large; irli^ov ■> aile. PLAjvFrERis SAFRANE : Plufj'pteris crocata; Kunth ira Humb. et Bonpl. ,.Nofk gen., 4, pag. 201 ; Bidens crocata, Cavan. , Icon. rar. , 1 , tab. C)g ; Spilatdhus erocatus , Bot. Magaz,, tab. 1627. Plante herbacée, haute de quatre ou six pieds. Ses rameaux sont opposés, quadrangulaires, glabres, striés, les plus jeunes rudes, hispides , ailés sur leurs angles. Les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales, presque deltoïdes, aiguës, rudes à leurs deux faces, à dentelures irrégulières. Les fleurs sont axillaires ou terminales, solitaires, les pédon- cules droits , très-longs, striés, pubescens et blanchâtres. heur calice est hémisphérique, à folioles linéaires-lancéo- lées, étroites, subulées au sommet, pubescentes en dehors; les extérieures plus courtes et un peu plus larges; le récep- tacle convexe, garni de paillettes linéaires, subulées au sommet, blanchâtres, scarieuses: les fleurons nombreux, à peine plus longs que le calice, tous hermaphrodites, d'un jaune orangé, glabres, à cinq dents, élargis à leur orifice: le stigmate à deux longues divisions, un peu épaissies à leur sommet ; les semences oblongues , planes, comprimées, gar- nies à leurs bords d'une aile membraneuse; deux arêtes rudes, droites, persistantes, plus courtes que les semences. Cette plante croît au Mexique, proche Tasco. (Poir.) PLATVPTERYX. (Eu/om.) Nom donné par M. Laspeyres, de Berlin, dans ses Observations critiques sur le cafalogue sys- tématique des lépidoptères de Berlin, à un petit genre de phalènes, qui comprend en particulier celle appelée /ti/ca- taria. (C. D.) PLAïYPUS. (Mamm.) Nom générique de Fornithorhynque dans Shaw, (F. C.) PLATYRAPHE, Platyraphitim. (Bot,) Ce genre de plantes, que nous avons indiqué dans notre article Noïobase ( tome XXXV, pag. 175), appartient à l'ordre des Synanthérées et à notre tribu naturelle des Carduinées. 11 est immédiatement ■joisin du genre Lamjra, dont il diffère par l'appendice des 3o6 PL A sqîiames du péricline, qui est peu distinct de la squame, foliacé, très-large à sa base, laquelle n'offre aucune protu- bérance sur la face interne; tandis que, chez les vraies La- niyra , l'appendice est étroit, plus étroit dès sa base que le sommet de la squame, épais, non foliacé, subulé, muni d'une protubérance sur la fuce interne de sa base. Ajoutons que les corolles du Plaljraphium sont très - obringentes, et non subrégulières comme celles du Larnyra. Le Platyraphium Jacquini , que nous avons observé, et que nous considérons comme le type du genre, a la calafhide très-grande; son péricline est aranéeux; les squames de ce péricline ont un appendice étalé, très-long, très-droit, très- roide, uninervé, coriace- foliacé , au moins aussi large à su base que la squame elle-même, étréci insensiblement de bas en haut, spinescent au sommet, bordé de longs poils ara- néeux; cet appendice, très-analogue à celui de VOnopordum, ou du Carduus nutans , n'offre aucun vestige de la protubé- rance qui se trouve à la base interne de l'appendice dans les vraies Lamjra ; les corolles sont très - obringentes : les éta- mines ont le filet velu; les fruits et leur aigrette ressemblent à ceux du genre hamyra ; le plateau est nul ou presque nul. INous distinguons deux espèces de Platyraphium. Platyraphe de Jacquin : Platyraphium Jucquini , H. Cass. ; Carduus afer , Jacq. , Horl. Schanhr., vol. 2, pag. 10, tab. 146. C'est une plante de Barbarie, à racine bisannuelle, pi'odui- sant une tige dressée, haute de trois pieds, cylindrique, striée, laineuse, blanche, épaisse comme le doigt, un peu ramifiée supérieurement ; les feuilles sont éparses , nom- breuses, sessiles, linéaires-lancéolées, pinnatifides , lomeu- teuses et blanches en dessous, glabres et vertes en dessus , avec les nervures blanches; les plus grandes ont un demi- pied de long; les divisions sont distantes, doubles ou gémi- nées, l'une plus grande, l'autre plus petite, presque ovales, squarreuses, terminées par une forte épine blanchâtre; cha-- que rameau se termine en un pédoncule court, portant une calathide dressée ; le péi icline est ventru , formé de squames nombreuses , lancéolées à la base , subulées supérieurement , acuminées , roides, terminées par une épine, liées entre tlles iuférieuremenî par un coton aranécux, luisantes du PLA 5o7 reste; les iui'érieures sont plus courtes, vertes et réfléchies; les autres sont deux fois plus longues, étalées, et plus ou moins violettes; les corolles et les styles sont purpurins; le clinanthe est convexe, presque conique, très-g;irni de fim- brilles soyeuses; les fruits sont luisans , bruns, obovés, aigus à la base, pourvus d'une aigrette sessile et piumeuse. Cette description est calquée sur celle de Jacquin. Nous remarquons, sur la figure donnée par l'auteur , que les feuilles sont sinuées, à lobes saillans, bilides, dont chaque division se termine par une épine ; et que les appendices des squames du péricline sont très -larges, et munis d'une nervure mé~ diairc. 11 est évident pour nous que la plante de Jacquin est celle que nous avons observé au Jardin du Roi, où elle est étiquetée Cnicus diacantha, Labill. Platyraphe de LabillardiÈre : Platjraphiiitti Billardieri , H. Cass. , Dict. , Jiic; Làmyra diacantha, H. Cass. , Dict. , tom. XXV, pag. 22 1 ; Carduus diacantha, Labill., le. pi. Sjr. rar, , dec. 2 , pag. 7 , tab. 5. Cette plante , trouvée par M. Labil- lardière en Syrie , sur le mont Liban , et considérée par VVili- denow comme une variété de celle de Jacquin, a été décrite dans ce Dictionnaire sous le nom de Lamjra diacantha. La description et la ligure données par M. Labillardiére, nous persuadent que c'est une seconde espèce de Platyraphium , bien distincte de la première, notamment par ses feuilles et parles appendices du péricline. En etïet, les feuilles, assez analogues à celles du Lamjra triacantha, sont entières ou presque entières, c'est-à-dire à peine sinuées sur les bords, qui sont munis d'épines géminées, sessiles ou presque sessiies et rapprochées par leur base; tandis que, dans la plante de Jacquin, les feuilles sont comme pinnatifides , ou profonde- ment sinuées , de manière à former des lobes saillans, bifides, dont chaque division sert de support distinct à une épine solitaire. Quant aux appendices du péricline, ils ne sont point, à beaucoup près, aussi larges que dans la plante dîr Jacquin; et cependant il nousparoit, d'après la figure, que l'appendice ne se dislingue point de la squame qui le porte, par un étrécissement subit, ni par une protubérance, comme dans les vraies Lamyra. Il nous paroit aussi que les calathides iOiit iiîoias j^raridcj dans la plante de M, Labillardiére , qu'i' So8 PL A dit être annuelle, et non bisannuelle, comme l'autre espèce. La descriplion faite par ce botaniste nous apprend que les corolles sont fendues inégalement, c'est-à-dire obringentes , que les filets des étamines sont garnis de poils, que les an- thères sont apj>endiculées à la base, que les stigmatopliores sont entregreffés, et que les fruits sont obovés, très-glabres, bruns, à aigrette plumeuse , grisâtre. Le nom àe Piatjraphium , composé de deux mots grecs, qui signifient large aicne, fait allusion à l'appendice des squames du péricline, qui est largement subulé , au lieu d'être étroitement subulé, "comme dans les vraies Lamjra. Le tableau méthodique des genres et sous-genres compo- sant la tribu des Carduinées, n'ayant point été présenté dans notre article sur cette tribu (tom. VII, pag. 94), où il auroit dû se trouver, nous l'insérons ici, cojnme un supplément aussi nécessaire qu'important, qui ne pourroit pas être placé plus convenablement dans tout autre article ultérieur, et qu'il est urgent d'offrir à nos lecteurs, pour réparer le plus tôt possible une très-grave omission. IV.^ Trihu. Les Carduinées (Carduineœ). Cinarocephalarum pars. Vaillant (1718) — Bern. Jussieu (1759. inéd.) — A. L. Jussieu ( 1789) — Carduorum pars et Xeianthemoruin gênera. Adanson (1765) — Cardiiacearurn pars. L. C. Richard (1801) in Marthe Catal. p. 85 — De Candolle (1810) Ann. du mus. v. 16 — H. Cassini (i8i:i) — Carduineœ. H. Cassini (1816) — Carduacearum verarum pars. Kunth (18.0). (Voyez les caractères de la tribu des Carduinées, tom. XX, page 359.) Première Section. Carduiin'Ées-Serratijlées ( Carduinece - Serratulcœ). (Caractères ordinaires.) Feuilles peu ou point épineuses. Appendices du péricline peu ou point piquans au sommet. I. Carthamées , Carthanieœ. (Car. ord.) Appendices du pé- ricline plus larges que le sommet des squames qui ]es portent. Ovaire tétragone , peu ou point comprimé, ayant l'aréole basilaire large, peu oblique, et le plateau nul; aigrette bar- PL A 5-9 bellulêc, rarement nulle. Corolle à tube frès-long. Etamines à filet presque glabre, ou à peine papille, ou muni d'une seule touffe de poils; appendice apicilaire de l'anthère, ar- rondi au sommet; appendices basilaires cour(s. Sligmalophores entregreffés. 1. * Carduncf.li.us. — CardunceUus. Lob. ( iSgi ) — Moris. (iC8o) — Adans. ( i 765 ) — Alli ( i 785 ) — Decand. ( i8o5 et 1810. benè.) — H. Cass. Dict. v. 7. p. gi. v. 2/,. p. 385. — • Cnici sp. Tourn. (1G94) — Carlhamoides. Vaill. (1718) — Car- tliami sp. Lin. (1757) — Neck. (1791) — Onohrowa. Gœrtn. (^790. 2. "^ Carth.\mvs. = Carthamiis^ Tourn. (1694) — Adans. (1 7G5) — Gœrtn. (1791) — Mœnch (1794) — Decand. (i8o5 et 1810. benè.) — H. Cass. Dict. v. 7. p. 160. v. 24. p. 385. — Car- Ihami sp. Vaill. 1718 — Lin. (1707) — Neck. (1791)- 5. * Cestrinus. = Cinarœ sp. Tourn. (1703) — Tilli (1725) — Cjnara acaulis. Lin. — Scrratula acaulis. Decand. (1810) — Cestrinus.. H. Cass. Bull. févr. 1817. p. 35. Dict. v. 8. p. 24. II. Serratiilées vraies, Serratuleœ verœ. (Car. ord.) Appen- dices du péricline , tantôt plus larges, tantôt plus étroits, que le sommet des squames. Ovaire ordinairement oblong et compi'imé , ayant l'aréole basilaire plus ou moins oblique, et le plateau presque toujours nul ou presque nul; aigrette barbellulée ou quelquefois barbée. Corolle régulière ou sub- régnlière , rarement obringente. Étamincs à filet presque toujours papille, très-rarement poilu; appendice apicilaire de fanthère, aigu ou obtus, mais point arrondi au sommet. Stigmatophores quelquefois libres jusques près de leur base. (A) Rhaponticécs , Rhaponticece. .\ppendices du péricline plus larges que le sommet des squames, grands, scarieux, plus ou moins roux ou bruns. Calathide très-grande et ordinairement unique. 4. ^' Rhaponticum. = Centaiirii majoris sp. Tourn. — Rha~ ponlicL sp. Vaill. (1718) — ^Centaurées sp. Lin. — Khacomœ sp,' Adans. (malè , de pappo) — Serratulœ sp. Gaertn. — Decand. (i8o5) — Hookia. Neck. (i 791. benè.) — Rhaponticum. Decand, (1810). Sio PL A 5. * I.'EX^ZT.A. = CenUiiir: i majnris sp. Tourn. < — Tuiapontici sp. Vaill, — Cenfaureœ sp. I,in. — Rhacowœ q. s. Adans. (1763. ])enè.) — Leuzea. Decand. (i8o5 et loio) — H. Cass. Dict. V. 26. p. 179. Dict. (hic). 6. * FoRNicitiM. = Forniciiim. H. Cass. Bull, juin 1 8 1 9. p. 90. Dict. V. 17. p. 249. V. 2^. p. 181. 7. '''Stemmacantha. = Cardin sp. Lin. (1737) — Cnicus cen- tauroides. Lin. (1763) — Serratulœ sp. Ga3rln.(i7gi) — Decaiid. (]8o5 et 1810) — An? Hookiœ sp. JNeck. — Stemmacardha. H. Cass. Bull. janv. ]8]7. p. 12. (B) Serratulées proprement dites. Appendices du péricline plus étroits que le sommet des squames. 8. '' Jdrinea. = Cirsii sp. Tourn. — B.haponticoidis sp. Vaill. — Cardui sp. Lin. — Serraiiilœ sp. Gaertn. — Poir. — Decand. (1 Sio) — Jurinea. H. Cass. (1 822) Dict. v. 24. p. 287. 9.* Klasea. — Serratulœ sp. Lin. — Decand. (1810) — Klasra. H. Cass. (1825) Dict. v. 35. p. 175. Dict. (lùc). ]0. **■ Serratula. = Serratula, Ma(h. — Dod. — Bauh. — H. Cass. (1825) Dict. V. 35. p. 173. Dict. (hic) — Jaceœ sp. Tourn. — Bhaponticoidis sp. Vaill. — Serralulœ sp. Lin. (1737) — Adans. — Juss. — Gaertn. — Decand. (1810) — Cardui sp. Scop. 11.'"' Mastrucium. =^ Serratiilœ sp. Bocc. (1697) — Lin. -^ Adans. — ,Juss. — Decand. (1810) — Jaceœ sp. Tourn. — Cardui sp. Gmel. (1749) — Alli — Mastrucium. H. Cass. (1 82$) Dict. V. 35. p. 173. Dict. (hic). 12. "' Lappa. = happa. Tourn. ( 1694) — Vaill. (1718) — Adans. — Juss. — Gœrtn. — Mœnch — Decand. — H. Cass. Dict. V. 2 5. p. 257 — Arctii sp. Lin. — Arctium. Vill. Seconde Section, Carduinées-Pkototypes [Carduineœ- Archetypce). (Caractères ordinaires.) Feuilles plus ou moins épineuses. Appendices du péricline plus ou moins piquans au sommet. 1. Silybées, Siljleœ. (Car. ord.) Appendices du péricline plus larges que le sommet des squames, et scarieux ou fe- PL\ 3.1 iiacés. Clinanthe convexe ou planhisculc. Ovaire obloiig ou obové, comprimé, ayant l'aréole basilaire peu ou point oblique, et portant un plateau très-manireste; aigrette bar- bellulée ou barbée. Corolle tantôt subrégulière , tantôt très- obringente. Étamines à filet presque glabre, ou papille, ou courtcment poilu ; appendice apicilaire de l'anthère, aigu. Stigmatophor^^s entregrcfifes. i3. * Alfredia. = Cnici sp. Lin. (1748) — Cardui sp. Gmel. (17/19) — Silybi sp. Gœrtn. (1791) — Mœnch — An? Hookiœ sp. Neck. (1791) — Alfredia. H. Cass. Bull. cet. i8i5. p. 176. Journ. de phys. févr. 1816. p. 145. Dict. v. 1. suppl. (1816) p. 1 15. Bull. févr. 1817. p. 33. Dict. v. yi. p. 422. Dict. (hic\ 14."' EcHENAis. ^ Carlinœ sp. Marsch. (1808) — Echenais. H. Cass. Bull, mars 1818. p. 33. Dict. v. 14. p. 170. Bull, janv. 182c. p. 4. Dict. v. 26. p. 226 — Cirsii sp. Marsch. (,8.9). 1 5. *Sii,YflUM. = Cardin sp. Tourn. — Lin. — Siljhum. Vaill. (1718) — Adans. — H. Cass, Dict. (hic) — Cartliami sp. Lam. (1783) — Silybi sp. Gaertn. (1791) — Mœnch. IL Cinarées, Cinareœ. (Car. ord.) Appendices du péricline coriaces, rarement plus larges, souvent plus étroits, que le sommet des squames. Clinanthe large et plan. Fruit obové, tétragone , un peu comprimé, ayant l'aréole basilaire large, un peu oblique, et le péricline épais, dur, corné; aigrette barbée ou barbellulée. Corolle obringente, ayant souvent la base du limbe épaisse et charnue. Étamines à filet papille, ou rarement presque glabre ; appendice apicilaire de l'an- thère , obtus ou aigu. Stigmatophores entregreffés presque jusqu'au sommet. 16. * CiNARA. = Cinarce sp. ToTirn. — Lin. — Cirsii sp. Adans. — Cinara. Juss. (1789) — Decand. (1010) ■ — H. Cass. Dict. (hic). 17. * Onopordon. = Cardui sp. Tourn. — Onopordon. Vaill. (1718) — Lin. — Juss. — Gaertn. — Decand. — H. Cass. Dict. (hic) — Acanos. Adans. — Scop. 18. * Arction. = Arction. Daléch. ( i5S6) — H. Cass. — Lappœ sp. C. Bauh. — Centaurii rnajoris sp. ïourri. — Arc- tium. Lam. (1778) — Juss. — Decand. — (JVon Arctium, Lin- ijoj et seq.) — Villaria. Guett. (1779) — Arctio. Lam. (1785) 5^2 PLA — Onopordisp. Alll. (1705)— y\'inâ.~ Berardia. Vill. (1788) — Pers. in. r.amyrées , Lamjreœ. (Car. ord.) Appendices du péri- cîine très-roides, épais, plus étroits que le sommet des squames. Clinanthe devenant plus ou moins convexe. Fruit court, épais ou large, arrondi, obové-suhglobuleux , nulle- ment anguleux, très-lisse, rarement comprimé, privé de bourrelet apicilaire ; péricarpe plus ou moins épais, d'abord charnu, puis dur; aréole basilaire ordinairement large, or- biculaire, et point oblique, rarement longue, étroite, et oblique- extérieure ; plateau nul ou presque nul; aigrette blanche, barbée, composée de squamellules peu inégales, point épaissies au sommet. Corolle tantôt subrégulière, tan- tôt très-obringente. Étamines à filet poilu ou papille ; appen- dice apicilaire de l'anthère, aigu. Stigmatophores entre- grefl'és. 19. '^ Pi.ATVRAPHUM. = Cdrdui .<;p. Labill. (1791) — Jacq, (1797)-^ Cnici sp. Willd. — Lamyrœ sp. H. Cass. (1022) Dict- V. 25. p. 221. — Plat^'raphium, H. Cass. (j825) Dict. v. 55. p. 173^. Dict. (hir). 20. "' Lamyra. = Cardai sp. Tourn. — ■ Lin. — Lam. — Polya- canthœ sp. Vaill. (1718) — Cirsii sp. Adans. — Alli. — Mœnch ' — Decand. — Xjlanthemœ sp. Neck. — Cnici sp. Willd. — Lamjra. H. Cass. Bull. nov. 1818. p. 168. Dict. v. 2 5. p. 218. 21. *>■ PxiLOSTEMON. = Ckamœpence. P. Aîp. (1629) — Jaceœ sp. Tourn. (1703) — Cenlaureœ sp. Lin. (1737) — Serratulœ sp. Lin. (1763) — Poir. — Stœhelinœ sp. Lin. (1774) — Willd. — Fers. — Cirsii sp. Decand. (i8o5 et 1810) — Cnici sp. Desf. ( 180g) Hist. des arbr. v. 1. p. 2'^o — Cnici et Stœhelinœ sp. Desf. (181 5) Tabl. du Jard. du Koi. p. 107 et 108 — Ptilos- lemon. H. Cass. Bull. déc. 1016. p. 200. Dict. v. 25. p. 223. V. 35. p. 175. 22. * NoTOBAsis. = Cardui sp. Tourn. — Lin. — Pofyacanthœ sp. Vaill. (1718) — Cirsii sp. Gsertn. — Cnici sp. Willd. — I que sort l'intestin proprement dit, assez court, et qui, après s'être porté de gauche à droite et d'arrière en avant, se di- rige vers un anus assez grand et situé, comme il a été dit, au-dessus de la branchie. Le foie, qui occupe la partie pos- térieure du sac intestinal, en entourant une grande partie du canal alimentaire, est médiocre, vert , et de forme arrondie; il s'ouvre par deux orifices fort grands dans le second es- tomac. L'appareil circulatoire est formé par une branchie exté- rieure, située comme il a été dit plus haut, et composée de deux séries de lamelles triquèlres, au nombre d'environ vingt- cinq , attachées le long d'un vaisseau médian. De l'extrémité antérieure sort une veine pulmonaire très-courte, qui, renflée bientôt en une oreillette, pousse le sang dans un ven- tricule oblong, arrondi, un peu aplati ; de l'extrémité gauche de cet organe sortent trois gros troncs, dont le postérieur va au foie et à l'ovaire, le moyen à l'estomac et aux glandes salivaires, et l'antérieur aux tégumens et cà la tête. Les organes de la génération ne diffèrent pas beaucoup de ce qu'ils sont dans les autres mollusques de cette famille. Aussi l'ovaire, adhérant comme à l'ordinaire au foie, occupe la partie postérieure de la cavité abdominale. Atténué peu à peu il se change en un oviducte assez long et très-flexueux , qui , après s'être considérablement aminci , se divise en deux rameaux; l'un d'eux, après un court trajet, reçoit le canal fort court d'une vessie ovale, puis s'ouvre dans le vagin ; dans ce dernier organe s'ouvre aussi un sac glutineux , considé- rable, à parois plissés, llexueux dans sa partie postérieure; enfin l'orifice extérieur de l'appareil femelle se fait au bord postérieur du tubercule commun: le second rameau de l'o- viducte se rend presque immédiatement dans un organe sub- globuleux, assez petit, composé d'un grand nombre de fila- mens et situé en avant de l'organe glutineux ; c'est probable- ment le testicule. En l'ouvrant on voit que sa cavité est pres- que entièrement remplie parles circonvolutions du canal de l'oviducte. Ce canal, sorti de cet organe, se renfle peu à peu et va après plusieurs circonvolutions, faites dans une sorte de poche musculo -membraneuse, s'ouvrir sous une papille peu PLE 37S proéminente à l'extrémité de l'organe excitateur qui y est contenu. Celui-ci est conique, court et fort gros. Son muscle rétracteur est attaché d'une part à son extrémité interne et de l'autre à la partie supérieure de l'enveloppe demi-muscu- laire. A l'intérieur de la poche est un autre muscle, assez alongé, qui, né de l'extrémité cœcale de la poche, va à celle de l'organe excitateur lui-même à l'endroit où pénètre le canal déférent. Enfin l'organe excitateur, ou, dans le cas de rétraction , le sac du canal déférent, présente son orifice à la partie antérieure du tubercule commun de l'appareil généra- teur. Le système nerveux est composé d'un ganglion cérébral, de forme quadrangulaire , dont les bords sont disposés de manière qu'il semble composé de quatre lobes circulaires, réunis entre eux, d'un gros ganglion latéral, de forme ovale, et, en outre , d'une paire de petits ganglions, situés au-dessous de la masse buccale, et, enfin, d'un petit ganglion impair pour la génération. La partie antérieure du ganglion cérébral fournit trois nerfs , qui vont se ramifier aux parties exté- rieures et antérieures de la bouche. La partie postérieure en fournit six, dont l'antérieur va aux mêmes parties que les filets précédens; le second, plus gros, sert de communication avec le ganglion sous -œsophagien ; le troisième va aux ten- tacules postérieiirs ; le quatrième, le plus gros de tous, sert de filet de communication avec le ganglion latéral , et , enfin , les deux autres postérieurs, vont à l'enveloppe dermoïde. Les ganglions latéraux, situés sur les côtés de l'œsophage, sont unis entre eux par un filet transverse, qui passe au- dessous de cet organe. Ils fournissent en avant et en dedans le gros filet de communication avec le ganglion cérébral; puis quatre filamens beaucoup plus grêles, qui se distribuent dans l'enveloppe musculaire. Du côté droit il y a en outre un cinquième filet qui va s'anastomoser avec le ganglion de l'ap- pareil générateur. Le ganglion sous -œsophagien ne donne de chaque côté qu'un ou deux filets, qui se portent en avant sous la masse buccale. Quant au ganglion de l'appareil gé- nérateur, il fournit des filamens, non -seulement à cet ap- pareil, mais encore aux organes de la respiration. On ne connoit rien sur les mœurs et les habitudes des pleurobranchidies ou mieux de la seule espèce qui constitue 576 PLE ce genre et qui a été trouvée par M. Meckel sur les rivages de Naples. La P. DE Meckel; P. MecleUi , Meckel, loc. cit. , fig. i — i5. Corps ovale, bombé, entièrement lisse, de couleur blanchâtre , uniforme, ayant deux pouces et demi de longueur au plus. (DeB.) PLEUROBRANCHIE, Pleurohranchœa. (Malacoz.) Dénomi- nation proposée par M. Meckel pour le genre de Malacozoaires, que depuis il a nommé Plecrobranchidie, nom que nous avons adopté comme offrant moins de confusion avec celui dePiEU- KOBRANCHE. Voycz CCS mots. (DeB.) PLEUROCÈRE, Pleurocera. (Malacoz.) M. Rafinesque établit (Journ. dephys. , Juin 18 19 , page 423 ) sous cette dénomi- nation , qui indique que les tentacules ou cornes sont sur le côté, un genre qu'il rapproche des nérites, et qu'il caracté- rise ainsi : Coquille ovale ou pyramidale, composée de plu- sieurs tours de spire en à -plomb: ouverture oblique, ob- longue ; base prolongée , tordue; sommet aigu; lèvre exté- rieure mince; Tintérieure collée sur la columelle, qui est lisse et tordue, non ombiliquée. Animal à opercule mem- braneux; tête proboscidée, insérée sur le dos; deux tenta- cules latéraux, subulés, aigus; yeux à leur base extérieure. M. Rafinesque dit qu'il possède déjà douze espèces de ce genre, toutes fluviatiles , de l'Amérique septentrionale; ce qui m'a fait supposer que c'étoit un genre formé des palu- dines, à ouverture ovale, qui4)assent évidemment aux mé- lanies; mais c'est ce qu'il est impossible d'assurer. (De B.) PLEUROCYSTE. [Echinod.) Quelques auteurs ont donné ce nom aux échinodermes du genre Spatancue , dont la forme générale est celle d'un cœur. (Desm.) PLEUROGOJNIS. {Bot.) Beauvois, dans une Dissertation manuscrite non publiée., avoit , le premier, décrit sous ce nom le genre Pjrularia de Michaux, que Willdenow nomme Hamilionia. (J.) PLEURONECTE, Pleuronectes. (Ichtlifol.) D'après les mots grecs TrXéVPot., flanc , et vukJ^ç, nageur, Linnaeus avoit donné ce nom à un genre de poissons très-nombreux en espèces, et ayant un caractère unique parmi les animaux vertébrés, celui du défaut de symétrie de leur tête . où les deux yeux sont du PLE 377 même côté, qui reste supérieur quand l'animal nage et est toujours fortement coloré, tandis que le côté où les yeux manquent est constamment blanchâtre. Ce genre, composé d'espèces à catopes fhoraciques, à corps très-mince, très- comprimé , haut verticalement, à nageoire dorsale régnant tout le long du dos, dépourvues de vessie natatoire , et abandonnant rarement le fond des mers, a été partagé en plusieurs sections par les travaux successifs des ichthyologistes modernes, et constitue aujourd'hui «à lui seul une famille, dont nous avons offert la division méthodique en six genres à noire article Hétérosomes. Voyez ce mot et AcHiRE, Flétan, Monochire, Plie, Sole, Turbot. (H. C.) PLEURONECTE ARGENTÉ. {Ichthjol.) Voyez Sole. (H. C.) FLEURONECTE ARGUS. (IchtliYol.) Voyez Turrot. (H. C.) PLEURONECTE BARBU. (IcJ!%oZ.) Voyez Turbot. (H. C.) PLEURONECTE BOSQUIEN, Pleuronecles Boscii.{Iclitlijol.) M. Risso a décrit sous ce nom un poisson que l'on doit rap- porter au genre Flétan, et qui habile la côte des Alpes ma- ritimes, où on l'appelle PampaZoffî. Son corps est ovale-oblong, couvert de larges écailles, d'un gris cendré à gauche et blan- cliàfre à droite. Il est parsemé de taches noires; ses yeux sont grands. (H. C.) PLEURONECTE CALIMANDE ou CALIMANDE ROYALE. (îchtliyol.) Nous devons à Duhamel la description de ce pois- son, dont les yeux sont du côté gauche et dont la mâchoire inférieure est très- relevée ; de la taille de 8 à 11 pouces. Il est jaspé de rougeàtre, de marron et de gris de perle foncé. 11 porte sur la queue une tache dorée, entourée d'un cercle brun très-intense. Il se plaît dans l'Océan, et paroît devoir être rapporté au genre Flétan. Voyez ce mot. (H. C.) PLEURONECTE CARRELET. (Ichthjol.) Voyez Plie. (H. C.) PLEURONECTE CHINOIS, Pleuronectes sinensis. {Ichthj'ol.) Voyez Plie. (H. C.) PLEURONECTE COMMERSONNIEN , Pleuronectes Corn- mersonii. (Ichtliyol.) Voyez Turbot. (H. C.) PLEURONECTE DENTÉ ou PLAISE, Pleuronectes dentatus. (Ichthjol.) On a ainsi appelé une espèce de poisson hétérosome dont les yeux sont à gauche, dont la nageoire caudale est arrondie et la hauteur du corps très-grande; ses écailles sont 378 PLE dentelées; son côté gauche est parsemé de points rouges et de taches noires, rondes ou irrégulières. On pêche le pleuronecte denté dans les eaux de la Caroline. (H. C.) PLEURONECTE FLET. {IcUhyol.) Voyez Pue. (H, C.) PLEURONECTE FLÉTAN. [ïchtliyol.) Voyez Flétan. (H. G.) PLEURONECTE FLETELET. {Ichthjol.) Voyez Pue. (H. C) PLEURONECTE FLEZ. {IchthjoL) Voyez Plie. (H. C.) PLEURONECTE FLYNDRE. [Ichthjol.) Voyez Plie. (H. C.) PLEURONECTE GLACIAL, Pleuronectes glacialis. {Ichthjol.) On doit à Pallas la descriplion de ce poisson, dont le nom indique le séjour, et qui fréquente les côtes sablonneuses de J Océan glacial arctique. Il a la nageoire caudale arrondie , les yeux à droite, les rayons moyens des nageoires dorsale et anale hérissés de très-petits piquans; le côté droit brunâtre et une proéminence osseuse et rude dans le voisinage des yeux. (H. G.) PLEURONECTE GRANDES-ÉCAILLES , Pleuronedes ma- crolepidolus. {Ichthjol.) Voyez Flétan. (H. C.)j PLEURONECTE JAPONOIS. {Ichthjol.) Voyez Turbot. (H. C.) PLEURONECTE JAUNE. {Ichthjol.) Voyez Sole. (H. C.) PLEURONECTE LANGUEITE ou LINGUATULE. {Ich- thjol.) Voyez MoNOCHiRE et Sole. (H. C.) PLEURONECTE LASGARIS. {Ichthjol.) Voyez Sole. (H. C.) PLEURONECTE LEOTARDI. {Ichthjol.) Voyez Tureot. (H. C.) PLEURONECTE LIMANDE. {Ichthjol.) Voyez Plie. (H. C.) PLEURONECTE LIMANDELLE , Plcuronectes limandula. {Ichthjol.) Voyez Plie. (H. G.) PLEURONECTE LIMANDOÏDE. {Ichthjol.) Voyez Flétan. (H. C.) PLEURONECTE MANCHOT, Pleuronectes mancus. {Ich- thjol.) Voyez Turbot. ( H. C. ) PLEURONECTE MANGILI. {Ichthjol.) Voyez Monochire. (H. C.) PLEURONECTE MICROCHIRE. {Ichthjol.) Voyez Mono- chire. (H. C.) PLEURONECTE MOINEAU. {Ichthjol.) Voyez Plie. (H. C.) PLE 379 PLEURONECTE MONOCHIRE. (Ichthyol.) Voyez Mono- CHIRE. (H. C.) PLEURONECTE ŒILLÉ. (Tchthyol.) Voyez Sole. (H. C.) PLEURONECTE PAPILLEUX. (Jchthj'ol.) Voyez Plie. (H. C.) PLEURONECTE PÉGOUZE. (Tchthyol.) Voyez Sole. (H. C.) PLEURONECTE PLAGIEUSE. {Ichthjol.) Voy.SoLE. (H.C) PLEURONECTE PLIE. (Ichthyol.) Voyez Plie. (H. C.) PLEURONECTE PODAS. {Ichthjol.) Voyez Turbot. (H.C.) PLEURONECTE POLE. {Ichthjol.) Voyez Sole. (H. C.) PLEURONECTE DE RONDELET, Fleuronectes Rondeletii, Sh. {Ichthyol.) Voyez Sole. (H. C.) PLEURONECTE SOLE. {Ichthyol.) Voyez Sole. (H. C.) PLEURONECTE TARGEUR , Fleuronectes punctatus. {Ich- thyol.) Voyez Turbot. (H. C.) PLEURONECTE THÉOPHI LE. (Jchi/i.joL)Voyez Sole. (H.C.) PLEURONECTE TRICHODACTYLE. {Ichthyol.) Voyez Turbot. (H. C.) PLEURONECTE TURBOT. {Ichthyol.) Voy. Turbot. (H. C.) PLEURONECTE ZÈBRE. {Ichthyol.) Voyez Sole. (H. C.) PLEUROPUS. {Bot.) Nom d'une division du genre Agaricus , dont les espèces ont le chapeau latéral, c'est-à-dire porté sur un sfipe ou tige, auquel il est fixé par un de ses côtés. De- puis on a employé la même expression pour désigner des di- visions établies dans d'autres genres, comme le Boletus, le Polyporus , etc. (Lem.) PLEURORHIZÉES. {Bot.) M. De Candolle nomme ainsi sa section des crucifères caractérisée par les cotylédons planes, présentant le côté à la radicule placée ainsi latéra- lement, et par des graines comprimées. (J.) PLEUROTHALLIS. {Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones , à fleurs incomplètes, de la famille des orchidées, de la synandrie manogynie de Linnseus, dont le caractère esssen- liel consiste dans une corolle ouverte, à six pétales irrégu- liers ; les extérieurs latéraux, soudés ensemble; le pétale supé- rieur libre; la lèvre ou le sixième pétale onguiculé , libre, point éperonné ; la colonne des organes sexuels non ailée; une anthère terminale , operculée; le pollen distribué en deux paquets. Pleurothallis A feuilles DE LAURIER ; PleurothulUs laurifolia, 380 PLE Kiinth ire Humb. et Bonpl. , No»/, gen., i , pag. 364. Plante herbacée, dont la tige est droite, glabre, striée, longue d'environ deux pouces, munie, dans son milieu , d'une gaine membraneuse , et à son sommet d'une feuille oblopgue, acuminée, plane, coriace, rétrécie à sa base, à plusieurs nervures, longue de quatre pouces, large de quatorze à quinze lignes. Les fleurs sont terminales, pédicellées, réunies en pa- quets, garnies d'une spathe commune. Les pédicellcs sont longs d'un demi-pouce ; les corolles ouvertes, jaunâtres par la désiccation ; les pétales extérieurs et latéraux soudés ensemble , jusque vers leur milieu, en un corps oblong, concave, le pétale supérieur étant libre, concave, ovale, oblong, de la longueur des pétales extérieurs ; la lèvre trois fois plus courte, plane, en ovale renversé, mucronée au sommet; la colonne des parties sexuelles, un peu plus courte que la lèvre, redressée, non ailée; l'anthère terminale. Cette plante croît sur le revers des Andes de Popayan, proche Almaguer, à la hauteur de douze cents toises. Pleurothallis sagitté ; Pkurothallis sagittifera, Kunth, loc. cit., tab. 91. Cette espèce a pour racine une bulbe oblongue, verdàtre, cylindrique, glutineuse en dedans, longue d'un pouce : les feuilles sont linéaires, oblongues, planes, aiguës, rétrécies à leur base , nerveuses , coriaces , longues de cinq pouces et plus, larges de quatorze ou quinze lignes. La hampe est ascendante, glabre, cylindrique, longue d'environ un pied, garnie d'écaillés lâches, ovales, acuminées, mem- braneuses; l'épi, long de quatre à cinq pouces; les fleurs sont pédicellées, pourvues de bractées linéaires, acuminées; elles ont la corolle étalée ; les trois pétales extérieurs verdàtres , lancéolés , atuminés ; le supérieur libte et concave ; les latéraux soudés jusque vers leur milieu, divergens au sommet; les deux pétales intérieurs plus courts que les extérieurs, linéaires, lancéolés, ponctués de jaune sur un fond blanc; la lèvre plane, onguiculée, triangulaire, en forme de flèche, acuminée et subulée au sommet; la colonne des organes sexuels courte, canaliculée. Cette plante croit sur les arbres, proche ïurbaco , au royaume de la Nouvelle -Grenade. Pleurothallis a grandes feuilles; Pleurothallis macrophjlla , Kunth, loc. cit., pag. 565. Cette plante a des racines fibreuses; PLE 38i des tiges cylindriques, longues de quatre à huit pouces, mu- nies à leur sommet d'une feuille sessile, plane, coriace, oblon- gue, aiguë, presque longue d'un pied, large de trois pouces. Les fleurs sont réunies en plusieurs épis terminaux, plus courts que les feuilles. La corolle est ouverte, campanulée , presque à deux lèvres; elle a les pétales extérieurs presque égaux, concaves, violets, tachetés de blanc ; les deux latéraux soudés dans toute leur longueur en un seul corps ovale aiou formant la lèvre inférieure ; le pétale supérieur libre, oblon"-, aigu, formant la lèvre supérieure; les deux pétales intérieurs latéraux libres, un peu plus courts que les extérieurs, oblon-^s, aigus à leurs deux extrémités, violets, à trois nervures; le sixième pétale en forme de languette, roulé à ses bords, re- courbé au sommet , plus court que les pétales extérieurs; la colonne des organes sexuels arquée , point ailée , une fois plus courte que la corolle. Cette plante croît sur les arbres , dans la province de Popayan. (Poir.) PLEUROTOMAIRE. (Foss.) On trouve dans des couches plus anciennes que la craie, et surtout dans celles à oolithes des environs deCaen, plusieurs espèces de coquilles ujiival- ves qui ont un caractère particulier, qui paroît propre à les faire distinguer des autres genres. C'est une entaille qui existe au bord droit , et qui a quelque analogie avec celle des pleurotomes; mais ces coquilles n'étant pas terminées in- férieurement par un canal comme ces derniers, nous pro- posons de les ranger dans un genre nouveau. Dans Patlasde ce Dictionnaire, pi. foss., nous avons signalé ce genre sous le nom de Pleurotomaire, d'après des coquilles de différentes espèces, qui avoient du rapport avec les dau- phinules; mais depuis, nous avons vu que cette entaille se trouvoit également sur des coquilles des mêmes couches, qui ont tous les caractères des toupies, en sorte que, si ce genre est adopté, ses caractères devront principalement se tirer de l'entaille c-i de ce que les coquilles ne sont jamais terminées inférieurement par un canal droit. Nous allons présenter les espèces de ce genre, qui doit être divisé en deux sections. 38. PLE '•" Coquilles omliliquées et à ouverture ronde. pLEUROTOMAiRETUEERCULEDSE; Pleurotomuria tuherculosa , Def. Coquille orbiculaire, à spire abaissée, portant sur ses tours deux rangées de gros tubercules, entre lesquelles se trouve un cordon formé par la trace de l'entaille, et à ombilic évasé. Diamètre, deux pouces et demi: l'entaille a presque un pouce de longueur. On trouve cette espèce aux environs de Caen, dans la couche à oolithes. Pleurotomaire ANGtoisE : Pleurotomuria anglica, Def.: Tru- clius anglicus et similis, So'w. , Min. conch., tab. 142. Cette es- pèce, qui a plus de trois pouces de diamètre sur autant d'é- lévation, est couverte de stries qui suivent les tours du som- met à l'ouverture; les tubercules, qui sont disposés comme dans l'espèce précédente, sont bien moins gros et plus nom- breux. On la trouve dans le lias bleu , à Werton près de Bath, dans les environs de Yeovil et de Shotover en Angle- terre. Pleurotomaire granulée : Pleurolomaria granulata , Def. ; Trochus granulatus, Sow. , loc. cit., pi. ■220, fig. 2. Coquille orbiculaire, à spire très-abaissée, ombiliquée; à bord un peu anguleux et cordonné*; près de celui-ci, l'entaille rebouchée a laissé un autre cordon, et tous deux circulent l'un près de l'autre sur la coquille, et le milieu de chaque tour est couvert de stries rayonnantes. Diamètre, quinze à seize lignes. On trouve cette espèce aux environs de Caen , dans les couches à oolithes. Pleurotomaire ornée : Pleurolomaria ornata, Def.; Trochus ornatus, Sow.. loc. cit. , pi. 221, fig. 1 , pour la variété ci-après. Cette espèce, plus petite que la précédente, a sa spire pro- portionnellement plus élevée. Le cordon, formé par l'entaille rebouchée, est plus saillant et les sîries rayonnantes du milieu de chaque tour sont plus grosses. L'ombilic est petit, et le dessous de la coquille est couvert de très- fortes stries rayon- nantes et sinueuses. On trouve cette espèce avec la précédente. On trouve dans les mêmes couches des variétés de la PL ornata, qui sont couvertes, tant en-dessus qu'cn-rlessous, de fortes stries longitudinales qui vont du sommet à l'ouverture , passant sur les stries rayonnantes qui occupent le milieu de PLE 583 chaque tour, et les divisant en quatre ou cinq et quelquefois même en six parties ; car il paroît que , comme le trochus magus, ces coquilles ne travailloient pas l'extérieur de leur coquille sur le même plan. On trouve ces variétés près de Baveux , département du Cal- vados, et à Dundry en Angleterre dans l'oolithe inférieure. '"'■'' Coquilles turriculées et non ombiliquées. Pledrotomaire alongbe : Pleurotowaria elongata, Def. , An trochus elongatus? Sow., loc. cit., tab. 193. Cette jolie espèce a la forme et l'ouverture d'un trochus. Les tours, au nombre de dix , présentent à leur bord un bourrelet couvert de légers tubercules , et l'entaille se trouve placée immédiatement contre ce bourrelet. Le reste de la coquille est couvert de fines stries bien exprimées, qui circulent du sommet à la base et jusqu'en dessous : diamètre, quinze lignes; hauteur, dix-huit lign^^s. Les figures citées de l'ouvrage de M. Sowerby n'expriment pas les tubercules du bourrelet ; mais nous croyons que ce ne sont que des variétés de localité ou individuelles. On trouve cette espèce près de Caen, à Bayeux , et à Dundry en Angleterre. Il existe à Afys, prés de Caen , une variété qui a deux pouces de diamètre sur dix -huit lignes d'élévation. Nous croyons que le trochus extensus , figuré dans l'ouvrage de M. Sowerby ci-dessus cité, pi. 278, fig. 3, et qu'on trouve dans l'ile de Sheppey et à Highgate le trochus fasciatus et le trochus sulcatus, représentés, pi. 220, fig. 1 et 3 , qu'on trouve à Dundry, dépendent du genre Pleurotomaire. (D. F.) l'LEUROTOME, Pleurotonm. (Conchyl.) Genre de coquilles établi par M. de Lamarck , adopté par la plupart des conchy- liologistes modernes, pour un certain nombre d'espèces que Linné rangeoit parmi les murex et que Brugnières plaçoit dans son genre Fuseau, dont en effet elles ont la forme générale. Les caractères de ce genre peuvent être exprimés ainsi .- Ani- mal tout-à-fait semblable à celui des rochers, du moins d'après ce qu'en dit d'Argen ville, Zoomorphose, pi. 4, fig. B. Coquille fusiforme, un peu rugueuse, à spire souvent turriculée; ou- verture ovalaire , petite , terminée en avant par un canal 584 PLE droit, plus ou moins long; bord droit, tranchant, avec une entaille plus ou moins profonde dans sa moitié postérieure. Nous ignorons Tusage de cette singulière entaille; cependant il se pourroit qu'elle donnât issue à quelque partie de l'ap- pareil de la génération. La différence qui existe dans la lon- gueur du canal de l'ouverture , ainsi que dans la profondeur de la portion de l'entaille, avoit déterminé M. de Lamarck, diins la première édition de son ouvrage , à partager ce genre en deux, réservant le nom de pleurotome aux espèces qui ont le canal long, et donnant celui de clavatule à celles qui l'ont court; mais, dans la seconde édition, il abandonne cette dis- tinction, à cause des nuances intermédiaires que l'on trouve sous ce rapport. Nous allons cependant adopter cette division pour ranger les espèces, en commençant par celles qui ont le tube le plus long et finissant par cellts qui l'ont le plus court. En principe c'est un genre probablement artificiel, qui renferme des fuseaux, des murex et des buccins. Les espèces de ce genre paroissent appartenir essentielle- ment aux mers de l'Inde; mais on est bien loin de connoître la patrie de toutes celles qu'on possède dans les collections. On n'en a pas encore observé dans nos mers, ni dans celles d'Amérique. Le P. CRÉPU : P. crispa, de Lamk. , Anim. sans vert. , tom. 7 , pag. 96, n.° 21; Encycl. méth. , pi. 459, fig. Z|. Coquille fusi- forme , avec un canal fort long; tours de spire convexes, multicarénés; les interstices des carènes garnis de tubercules crépus, imbriqués; couleur blanche, avec des lignes longitu- dinales interrompues, rousses. Patrie inconnue. Le F. UNicoLOR : P. virgo, de Lamk., loc. cit., pag. 94, n.° 16; Encycl. méth., pi. 439, fig. 2. Coquille fusifornie , ter- minée par un long canal; tours de spire convexes, cerclés d'une carène médiane plus grande et de stries nombreuses; couleur blanche ou fauve, sans taches. Patrie inconnue. Le P. TOUR DE Babel; P. BabjLonia; Murex BabjLonius, L'nn. , Gmel. , p. 5541 , n.° 62 ; Encycl. méth. , pi. 459 , fig. 1 , a, b. Coquille fusiforme, ttirriculée, terminée en avant par un canal assez long; tours de spire convexes, carénés et cerclés dans la décurrence de la spire; couleur blanche, cerclée ue taches carrées, noires, en séries. Océan des grandes Indes. PLE 385 Le Pleurotome onde : P.undosa,de Lamk. , loc. cit., n.° 18; Enc. méth., pi. 4^9, fîg. 5. Coquille fusiforme , turriculée , terminée en avant par un canal médiocre ; les tours de spire convexes, striés et carénés transversalement; la carène du mi- lieu plus grande que les autres; couleur blanche, ornée de taches rousses, carrées, formant des lignes longitudinales. Pa- trie inconnue. Le P. MARBRÉ : P. marmorata , de Lamk., loc. cit., n." 19; Martini, ConchjL , 4, tab. 146, fig. i545 et i346. Coquille fusiforme, ^ canal alongé; tours de spire convexes, striés et carénés en travers; couleur blanche, marbrée de roux; en- taille très- profonde. On ignore sa patrie. Le P. TIGRÉ : P. tigrina , de Lamk, , loc. cit., n,° 20 ; P. mar^ morata, Encycl. méth., pi. 459, fig. 6, Coquille fusiforme, turriculée, multicarénée, à canal assez alongé; tours de spire convexes, avec une carène assez forte au milieu ; entaille pro- fonde ; couleur d'un blanc grisâtre, ponctuée de noir. C'est une espèce bien voisine de la précédente. On en ignore éga- lement la patrie. Le P. nodifère: P, nodifera,de Lamk.; Murex javanus? Linn. , Gmel., pag, 3541 , n.° 63; Encycl. méth., Pleurotoma javana, pl. 439» fig. 3. Coquille fusiforme, turriculée, à canal mé- diocre; lisse au-dessus d'un cordon anguleux, garni de no- dules oblongs , obliques, sillonné antérieurement; couleur d'un fauve rougeàtre. Patrie inconnue. Le P. ALBIN; P, alhina, de Lamk., loc. cit. yTi." 22. Coquille grêle, fusiforme, turriculée, terminée par un canal grêle, plus court que la spire, très-finement treillissée ; tours de spire anguleux supérieurement; couleur blanche, avec des points carrés roux sur la carène. Patrie inconnue. Le P. ciNGULiFÈRE; P. cingulifera, de Lamk., loc. cit., n.° i5. Coquille turriculée , subulée , à canal court et recourbé , striéç çn travers, sillonnée et cerclée; tours despire un peu con- vexes, avec une ceinture unique auprès de la suture ; cou- leur blanche, avec des taches carrées rousses sur la ceinture. Patrie inconnue. Le P. BiMARGiNÉ; P, bimarginata, de Lamk,, loc. cit., p. 91 , n," 10. Coquille fusiforme, turriculée, assez épaisse, à canal court, sillonnée en travers, un peu treillissée: tours de spire 41. zà 386 PLE concaves au milieu et rebordés en dessus comme en dessous; couleur d'un brun roussàtre. Patrie inconnue. Le Pleur OTOME cnÉNULAiRE : P. crenularis, de Lamk. ; Clayatula crenularis, Encycl. méth., pi. 440, fig. 3, a b, mala. Coquille turriculée, aiguë, sillonnée en travers, à canal court; tours de spire couronnés à leur angle supérieur de nodosités ob- longues, lisses et bleuâtres; couleur grise, d'un violet rous- sàtre au-dessous de la suture, qui est marginée. Patrie in- connue. Le P. ESCALIER : P. spirata, de Lamk., loc. cit., n.° 1 1 ; Enc. méth., pi. 440, fig. 6, a h; Murex Peron , Linn. , Gmel. , p. 3559, n.° 167? Coquille subfusiforme , à canal médiocre, à peu prés lisse; tours de spire planes en dessus, avec un cordon anguleux, formant une rampe aplatie, décurrente avec la spire; couleur blanche, striée de jaune. Des mers de la Chine. Le P. FAsciAL : P.fascialis , de Lamk., loc. cit., n.° 12. Co- quille subfusiforme, à canal médiocre, striée en travers; tours de spire avec un talus anguleux , décurrent au-dessous de la suture; couleur fasciée de blanc et de roux. Patrie inconnue. C'est une espèce bien voisine de la précédente. Le P. INTERROMPU : P. inteiTupta, de Lamk., n." C; Enc. méth., pi. 408 , fig. 1 ,ab. Coquille turriculée, subulée, à canal court, très-finement striée en travers; tours de spire cordonnés à leur bord supérieur, avec des côtes interrompues, lisses; couleur d'un fauve pâle, plus foncé sur les côtes. Patrie in- connue. Le P. RAYÉ: P. lineata, de Lamk., n.° 10; Clavatula lineata, Enc. méth., pi. 44, fig. 2 , a b. Coquille subfusiforme, lisse, avec un canal assez long, strié et la spire petite et mucro- née; le dernier tour de spire anguleux à sa partie supérieure ; la columelle calleuse supérieurement; couleur blanche peinte de lignes onduleuses, fauves ou châtaines, linéolées de brun. Patrie inconnue. Le P. CERCLÉ ; P. cincta, de Lamk. , n.° 8. Coquille oblongue , cylindracée, atténuée, à canal court; tours de spire entiè- rement cerclés d'anneaux lisses et renflés; couleur fauve rous- sàtre. Des mers de l'isle- de -France. Le P. TLAviDULE ; P.Jlavidulu , de Lamk. , n." 5. Coquille tur- PLE 587 rîculëe, subulée, à canal court, striée en travers, subplissée dans sa longueur; les plis naissant du bord inférieur de chaque tour et se terminant avant d'avoir atteint l'autre bord; cou- leur jaunâtre. De la mer Rouge. Le Pleurotome unizonal; P.unizonalis, de Lamk., n.° g. Co- quille subturriculée , subcôtelée dans sa longueur, à canal presque nul ; columelle calleuse supérieurement ; couleiir blanc -grisâtre , avec une bande brune sur le dernier tour. Patrie inconnue. Le P. HÉRISSÉ : P. echinata, de Lamk., n." 4; Clavatula echi- nala, Encycl. niéth. , pi. 459, fig. 8. Coquille turriculée , à canal nul ou très -court; tours de spire anguleux au milieu; l'angle garni de tubercules comprimés; couleur blanchâtre, peinte de taches alongées roussàtres, radiées. Patrie inconnue. Le P. Aumcui.ir-ÈRE : P. auriculifera, de Lamk., i1.° 2 ; Strom- lus liviius, linn., Gmel. , p. 3525 , n." 49: Clavatula auriculi- fera, Encycl. méth., pi. 439, iig. 10, ah. Coquille subturri- culée, un peu ventrue, tuberculeuse, à canal presque nul; tours despire hérissés de tubercules spiniformes d'abord , puis auriculiformes inférieurement ; l'entaille tout-à-fait posté- rieure; couleur livide. Patrie inconnue. Le P. MORiQUÉ : P. muricata, de Lamk., n.° 3; P. conica , Enc. méth., pi. 439, fig. q , a b. Coquille ovale conique, un peu ventrue et cancellée inférieurement, à canal fort court et subombiliqué; tours de spire plats, concaves, avec un cor- don décurrent de tubercules aigus; couleur blanchâtre, rous- sàtre au sommet. Patrie inconnue. C'est un véritable buccin* Le P. IMTÉRIAL : P. imperialis , de Lamk. , n." 1 ; Clavatula i/nperiah'5, Enc. méth., pi. 440, fig. 1 , a b. Coquille fusiforme , quoique courte, très-ventrue par la grandeur proportionnelle du dernier tour de spire; canal nul ou très- court, subéchan- cré; tours de spire lisses dans leur partie inférieure, hérissés d'un cordon décurrent de tubercules subsquameux ; couleur d'un roux sale. Patrie inconnue. Le P. BUCCINOÏDE : P. buccinoides, de Lamk. , n.° 14 ; Bucci" nus phallus, Linn., Gmel., p. 35o3, n.° 146. Coquille turricu- lée, côtelée longitudinalement , sans canal, échancrée ; tours de spire un peu convexes , couverts de petites côtes sub- obliques , naissant du bord inférieur et se terminant avant lu 388 PLE suture; couleur fauve ou d'un brun noirâtre. Océan des grandes Indes. Cette coquille, dans la rigueur des principes de conchy- liologie, ne peut appartenir à ce genre, dont elle n'a que le caractèie de Téchancrure du bord. (De B.) PLEUROTOME. {Foss.) Les nombreuses espèces de ce genre ne se sont jusqu'à présent rencontrées à l'état' fossile que dans les couches plus nouvelles que la craie, et c'est surtout dans le calcaire grossier, ou dans les couches qui le repré- sentent , qu'elles sont le plus abondantes. Il semble que , comme les cérites, les ammonites et d'autres genres, qui con- tiennent beaucoup d'espècfs, chaque localité en présente qui sont différentes. Nous allons signaler celles qui sont parvenues à notre connoissance. Pleuroto.me de Bohson : Pleurotoma Bursoni , Bast. , Descr. des coq. foss. des environs de Bordeaux, pi. 5, lig. 2 ; An murex ohlitus? Brander, Foss. haut., fig. 41. Coquille fusi- forme, lisse, portant souvent un renflement à la suture et quelques stries sur toute sa surface. Longueur, près de trois pouces. On trouve cette espèce à Loignan , et à Saucats près de Bordeaux. Il existe à ïhorigné près d'Angers une variété de cette espèce qui a beaucoup d'analogie avec elle. Pleurotome ancien : Pleurotoma prisca, Def. ; Murex prisons, Brand., loc. cit. fig. 44. Coquille fusiforme, ventrue et lisse. Longueur, près de trois pouces. On la trouve à Betz et dans le Hampshire, en Angleterre. Une variété qu'on trouve à Loignan est couverte de stries qui suivent ses accroissemens. Une autre , qu'on rencontre à Parnes, à Gouberville et à Val- mondois , département de Seine-et-Oise , porte un renfle- ment au milieu de chaque tour et de légères stries comme celle ci -dessus. Pleurotome emmailloté; Pleurotoma ligata, Def. Coquille fusiforme, entièrement couverte de stries très-marquées, qui suivent ses accroissemens. Longueur, neuf lignes. On la trouve à Thorigné. PLEUROTOiME CLA vicuLAiRE : P/euroioma claviculai'is , Lamk. , Ann. du mus. d'hist. nat. , vélin n." 7 , fig. 1 1 ; Pleurotoma prise us , Sow., Min. conch. , tab. 386. Coquille turriculée, fusiforme , lisse sur le milieu de ses tours de spire ; ayant PLE 389 le bord supérieur de chacun de ces tours accompagné de trois ou quatre sfries qui lui sont parallèles, et qui le font paroitre marginé. Longueur, deux pouces. On trouve cette espèce dans le calcaire grossier à Grignon, département de Seine-et-Oise, à Mouchy-le- Chatel, département de l'Oise, et là Hauteville, département de la Manche. Plecrotome marginé: Pleurotoma marginata, Lamk. , loc. cit., même vélin, fig. 8. Coquille fusiforme , lisse, à base striée transversalement, à bord supérieur de chaque tour garni d'un cordonnet détaché par un ou deux sillons qui offrent des points enfoncés. Longueur, neuf lignes. On la trouve à Grignon, à Hauteville et à Orglandes, département de la Manche. Pleurotome glabre : Pleurotoma glahra , Lamk., loc. cit., vélin n." 7, fig. 7. Coquille fusiforme, glabre, à bord droit arrondi en aile et tranchant. Longueur, un pouce. On la trouve à Mouchy-le-Chalel et à Grignon. Pleurotome a filet; Pleurotoma Jilosa, Lamk., loc. cit., même vélin , n.° 9. Coquille ovale , fusiforme , couverte de petites côtes élevées; à bord droit tranchant et arrondi. Lon- gueur, près d'un pouce et demi. On la trouve à Grignon et à Hauteville. Pleurotome a petites lignes ; Pleurotoma lineolata, Lamk., loc, cit., vélin n.° 7, fig. 10. Coquille ovale, fusiforme, cou- verte de lignes colorées en jaune orangé et souvent inter- rompues. Longueur, un poure. On la trouve à Grignon. Pleurotometordu : Pleurotoma intorta ; M urex intortus, BroCc, Conch. foss. subapp., pi. 8, fig. 17. Coquille turriculée , cou- verte de rides qui tournent du sommet à la base. Elle se ré- trécit à la partie supérieure de chaque tour, où il se trouve une carène noduleuse. Le canal est fort court. Longueur, plus de trois pouces. Fossile du Plaisantin. Pleurotome striatelle ; Pleurotoma striatella, Lamk. , loc. cit. Coquille fusiforme, turriculée, mutique, couverte de fines stries et de quelques côtes. Longueur, cinq lignes. Fos- sile à Grignon. Cette espèce n'est pas bien caractérisée, car elle ne l'est que d'après un seul individu. Pleurotome transversaire; Pleurotoma transversaria, Lamk., loc. cit. Coquille fusiforme , couverte de stries qui suivent V PLE tees tours, dont le milien est relevé en carène. Longueur, deux pouces et demi. Fossile de Bctz, département de l'Oise. Pleorotomb TOURELLE; Pleurotoma turella, Lamk. , loc. cit., vélin n.° 8 , fig. 3. Coquille sub-turriculée, couverte de striea qui suivent ses tours, sur lesquels il se trouve une carène un peu tuberculeuse. Longueur, cinq lignes. On trouve cette espèce à Grignon, à Orglandes et à Dax. Pleurotome petite-tour: Pleurotoma turricula; Murex turru cula, Brocchi , loc. cit. , tab. 9 , fig. 20. Coquille turriculée , cou- verte de stries tournantes, à tours presque carénés portant de petits tubercules vers le haut de la spire. Longueur, seize lignes. Fossile du Plaisantin , de Sienne et de Rome. Cette espèce varie beaucoup relativement aux petits tubercules dont ses carènes sont couvertes; quelques individus en sont dépourvus, et d'autres en sont remplis. Pleurotome orné; Pleurotoma ornât a , Def. Coquille turri- culée, à canal court, couverte de stries transverses, coupées par d'autres qui sont longitudinales: le haut de chaque tour étant orné d'une jolie broderie. Longueur, huit lignes. Fossile à Thorigné. Pleurotome interrompu; Pleurotoma interrupta , Murex inler- ruptus , Brocc. , loc. cit., pi. 9, fig. 21. Coquille fusiforme, couverte de rides élevées et réticulées qui manquent vers le haut de chaque tour , à l'endroit qui a été occupé par Péchan- crure. Longueur, près de trois pouces. Fossile du Plaisantin et du Piémont. Pleurotome rostre; Pleurotoma rostrata , Sow. , Min. conch., tab. j4^, fig' 3' Coquille fusiforme, couverte de rides qui suivent les tours de la spire et qui sont coupées par des stries longitudinales. Vers le milieu de chaque tour il se trouve un rang de tubercules peu élevés et peu rapprochés les unes des autres. Le canal est fort long. Longueur, deux pouces et demi. Fossile à Barton -ClifF en Angleterre. Pleurotome cuirassé : Pleurotoma cataphracta; Murex cata- phractus , Brocc, loc. cit. ,tah. 8 , fig. 16. Coquille turriculée, couverte de stries granulées qui suivent les tours. Vers le haut de chacun d'eux se trouve une carène formée par une rangée de petites élévations qui ont souvent conservé une couleur jaune, et qui occupent le lieu où se trouvoit l'échancrure. PLE ^91 Longueur, deux pouces et demi. Fossile du Plaisantin, de Bologne, de la vallée d'Andone en Piémont et des environs de Bordeaux. (Basterot.) On trouve dans les mêmes endroits des coquilles qui ne différent de l'espèce qui précède immédiatement, que parce qu'elles sont plus raccourcies , et que les élévations de la ca- rène sont plus tuberculeuses et moins nombreuses. J'avois cru pouvoir les regarder comme formant une espèce particu- lière, que j'avois nommée P. Delucil , mais je soupçonne qu'elles ne sont que des variétés du Pleurofome cuirassé. Pledrotome a lignes courbes; PLeiirotoma curvicosta, Lamk,, loc. cit., vél. n.°8, fig. 6. Coquille ovale, fusiforme, couverte de petites côtes sinueuses et de stries transverses. Longueur, sept lignes. Fossile à Grignon. Pleurotome TÉRÉBRAL : Pleurotoma terebralis , Def. ; Fusus lere- Iralis , Lamk. , loc. cit. , vélins, Suppl., n." 2, fig. 4. Coquille fusiforme, couverte de stries transverscs , chargées de perles. Longueur, dix lignes. Fossile de Parnes, département de l'Oise. M. de Lamarck avoit soupçonné que c'étoit un pleu- rotome, mais il n'avoit pas vu son échancrure. Pleurotome perlé : Pleurotoma monile- Murex monile . Brocc. , loc. cit., tab. 8, fig. i5. Coquille fusiforme, à base striée trans- versalement, portant une carène perlée vers le milieu de cha- que tour. Longueur, près de deux pouces. Fossile du Plai- santin et de la montagne de Sanèse. M. Brocchi dit qu'on trouve son analogue vivant dans la mer Adriatique et sur les côtes du Portugal. Pleurotome rotule : Pleurotoma rolafa; Murex rotatus. Brocc. , fab. 9, fig. 1 1. Cette espèce est plus raccourcie que la précé- dente , mais elle a tant de rapports avec elle , que je la regarde comme une variété de cette même espèce , modifiée peut-être par la localité. On la trouve à Davignan et à Castello-nuovo, en Piémont. 11 existe à Dax et dans la Touraine des coquilles qui n"ont que huit lignes de longueur , et qui ont tant de rapports avec cette espèce, que je les regarde aussi comme des variétés du pleurotome perlé. Pi.EUROTOME de Prevost; P/euro/0777fl precos/inr? , Dcf. Coquille fusiforme, ventrue, couverte de stries rugueuses qui suivent les tours. Vers le haut de chacun d'eux il se trouve une sorte ^92 Ï>LE d'ctranglemenf. Le canal est fort court. Longueur, dix-neuT lignes. Fossile de Hirtenberg, prés de Baden , rapporté par M. C. Prévost. Pleurotome tuberculeux; Pleurotoma tuherculosa, Bast. , loc. cit., tab., 3, fig. 11. Cette espèce a beaucoup de rapports avec celle qui précède et dont elle n'est peut- être qu'une variété modifiée par les localités, car les coquilles qui en dé^ pendent, varient beaucoup entre elles. Quelques-unes portent une rangée de tubercules au bas de chaque tour , d'autres portent deux rangées d'épines, entre lesquelles se trouvoit l'échancrure quand elle existoit. On rencontre ces coquilles aux environs de Bordeaux et à Thorigné. Pleurotome colon ; Pleurotoma colon , Sow. , loc. cit. , pi. 146, fig. 7 et 8. Coquille fusiforme, à canal court, couverte de stries rugueuses et d'une carène à l'endroit où se trouvoit l'entaille. Cette espèce est plus petite que le P. cataphracta , tnais elle a beaucoup de rapports avec lui. Longueur, quinze lignes. Fossile du Hampshire. Pleurotome granulé: Pleurotoma granulata , Lamk., loc. cit. , vélin n." 8, fig. 2; Ann., tom. 7, pi. i3, fig. 4. Coquille subturriculée, couverte de petites perles, et à canal très-court. Longueur, cinq lignes. Fossile à Grignon et à Parnes. Pleurotome a côtes pliées ; Pleurototna injlexa , Lamk., loc. cit., vélin n." 44, fig. 5. Coquille subturriculée, striée trans- versalement et couverte de côtes longitudinales, pliées et comme brisées dans leur milieu. Longueur , quatre lignes. Fossile à Grignon et à Hauteville. Pleurotome crénelé; Pleurotoma crenulata, Lamk., loc. cit., vélin n.°/^, fig. 10. Coquille fusiforme, tiirriculée, couverte de stries qui suivent les tours. Le milieu de chacun d'eux est garni d'une rangée de petites côtes qui imitent les dents d'une roue. Longueur, huit lignes. Fossile de Grignon et des cou-- ches du calcaire grossier des environs de Paris. On trouve à Léognan une espèce qui a beaucoup de i^apports avec celle-ci^ Pleurotome ventru: Pleurotoma ventricosa; Lamk., loc. cit., Ann., tom. 7 , pi. i3, fig. 2. Coquille ovale, fusiforme, k canal alongé, ventrue, couverte de stries; ses tours de spire sont un peu crénelés. Longueur, cinq lignes. Fossile de Gri- gnon et d'Acy , département de l'Oise» I^LËUft-OTOME ROMAIN; Pleurotoma romana, Def. Cette es- Jjèce a beaucoup de rapports avec le pleurolome interrompu, dont elle n'est peut-être qu'une variété. Elle n'a qu'un pouce de longueur, et le milieu de chaque tour est occupé par une carène tuberculée. Fossile à Rome. PleurOtôme double- chaîne ; P/eu7-o/oma hicatenata, Lamk. , ioc. cit. Coquille turriculée, à canal court, couverte de stries transverses et de côtes longitudinales , sinueuses. La spire est composée de dix à douze tours. Longueur, onze lignes. On trouve cette espèce à Grignon , à Hauteville , à la Chapelle et à Louvres, département de Seine -et -Oise, dans une couche quarzeuse. Les coquilles de cette espèce sont un peu diffé- rentes dans ces deux dernières localités de celles qu'on ren- contre dans le calcaire grossier à Grignon et à Hauteville. Pleurotome multinodej Pleurotoma multinoda, Lamk., /oci, cit., vélin n.° 7, fig. 14. Coquille fusiforme , turriculée, transversalement striée et couverte de nœuds vers le milieu de chaque tour. Longueur, neuf lignes. Fossile à Grignon et à Dax. On trouve à Ermenonville une variété de cette espèce; mais elle est plus petite. PtEURôTOME N-oDULEux ; Plcurotoma nodulosa, Lamk. Coquille ovale, fusiforme, qui ne porte point de stries transverses, et qui, du reste, a beaucoup de rapports avec le pleurotome inultinode. On la trouve à Grignon. Pleurotome ondé; Pleurotoma undata, Lamk., Ioc. cj7., vélin n.° 8, fig. i3. Coquille fusiforme, turriculée, striée transver- salement, ayant dans la moitié supérieure de chaque tour une rangée double de petites côtes arquées, qui donne à la spire l'apparence d'une double crénelure de dents obliques, menues et inégales. Le canal est court. J,ongueur, un pouce. Fossile de Grignon, de Hauteville, de Fleury-la-rivière prèsd'Ëper- nay et de Dax. ( Basterot. ) Pleurotome a rampe; Pleurotoma gradata, Def. Coquille tur- riculée, fusiforme, striée transversalement, et couverte de «ôtes longitudinales qui descendent du sommet à la base, et qui sont interrompues près de la suture. Le milieu de chaque tour fait une saillie, et présente une sorte de rampe. Le ca- nal est court. Longueur, quinze lignes. Fossile de Sienne, des cnvii'ons de Bordeaux et d'Ang^ers. ^94 PLE Pleurotome oblong : Pleurotoma ollovga; BrocC, loc. cit., lab. 8 , fig. 5 : Pleurotoma terehra . Bast. , loc. cit. , pi. 3 , fig. an. Coquille fusiforme , turriculée, à canal coui't, couverte de côtes longitudinales, interrompues par un cordon qui règne près de la suture. Longueur, un pouce et demi. Fossile de Rome et du Plaisantin. On trouve aussi cette espèce, à Saucats près de Bordeaux, à Dax et dans la Touraine; mais elle est moins longue dans ces endroits. Pleurotome branchu : Pleurotoma ramosa; Bast., loc. cit., pi. 3, fig. i5; Murex reticulatus , Brocc, loc. cit., tab. g, fig. 12. Coquille alongée, fusiforme, couverte de stries transverses et de côtes longitudinales qui portent des tubercules près de la suture. Longueur, près de deux pouces. Fossile de Sienne et de la Toscane. On trouve cette espèce, modifiée par la loca- lité, dans la Touraine et aux environs de Bordeaux. Pleurotome a chaînettes; Pleurotoma catenata; Lamk., loc. cit., vélin n.° /)5, fig. 2. Coquille fusiforme, à spire noueuse et presque épineuse. Elle est chargée de stries qui se croisent. Quelques-unes de celles qui sont transversales, sont plus grosses que les autres, et ressemblent à de petites chaînes entortillées autour de la coquille. Longueur, deux pouces. Fossile de Parnes et de Hauteville. Pleurotome sillonné; Pleurotoma sulcata, Lamk., vélin n.° 8 , fig. lu. Coquille fusiforme, turriculée, couverte de stries Iransverses et de petites côtes longitudinales. Longueur, six lignes. Fossile à Grignon. Pleurotome fourchu; Pleurotoma furcata; Lamk., loc. cit., vélin n.° 8 , fig. 1 . Coquille fusiforme , turriculée , couverte de stries transverses et de côtes longitudinales qui sont bifurquées à la base. Longueur, sept lignes. Fossile à Grignon. Pleurotome zigzag; Pleurotoma zigzag, Def. M. de Lamarck a regardé cette espèce comme une variété de la précédente; mais je la considère comme en étant très -distincte, en ce qu'elle est constamment plus petite, qu'elle n'est pas striée transversalement, que ses petites côtes sont obliques, et ne sont pas fourchues à la base. Fossile à Grignon et à Parnes. Pleurotome subulé ; Pleurotoma subulala , Def. Coquille turriculée, portant neuf à dix tours de spire, striée trans- versalement , côtelée un peu obliquement et à canal eourt. PLE 395 Longueur, quatorze lignes. Fossile du Plaisantin et du Pié- mont. Paeurotome VLrssÉ ; Pleurofoma plicata , Lamk. , loc. cit. , vélin n.° 44, fig. 1. Coquille fusiforme , lurriculée, couverte destries transverses très-fines, et de petites côtes longitudinales un peu obliques. Longueur, quatre lignes. Fossile à Grignon et à Dax. Pleurotome a petites côtes : Pleurotoma costellata, Lamk., loc. cit., vélin n.° 7, fig. 5j Bast., loc. cit., tab. 5, fig. 24. Cette espèce ne diffère presque de la précédente, que parce qu'elle est moitié plus grande et plus ventrue. Fossile de Parnes, de Grignon, de Hauteville , d'Orglandes et des envi- rons de Bordeaux. Les coquilles de ce dernier endroit por- tent un bourrelet au bord droit , et pourroient constituer une espèce distincte. Pleurotome DÉLIÉ -. Pleurotoma gracilis ; Murexgracilis, Brocc, loc. cit., tab. 9, fig. 16. Cette coquille paroît plutôt être un jeune individu du Rostellaria pes-pelecani qu'un pleurotome. Longueur, neuf lignes. Fossile du Piémont. Pleurotome élégant ; Pleurotoma elegans , Def. Cette petite espèce est couverte de très -légères stries transverses, mais bien marquées , et au haut de chaque tour , près de la suture , il se trouve une rangée de petits chevrons appliqués les uns contre les autres. Longueur, cinq lignes. Fossile à Orglandes. Pleurotome épineux; Pleurotoma spinosa, Def. Cette espèce est très-remarquable , en ce qu'elle est chargée de stries trans- verses et de colonnes longitudinales sur le dernier tour , et que la suture se trouve placée au-dessus d'une rangée d'épines et au-dessous d'une rangée de tubercules. Longueur, un pouce. Fossile des environs de Bordeaux. Pleurotome denté : Pleurotoma dentata ; Lamk. , loc. cit. , tom. 7, pi. i3, fig. J ; An. murex niacilentus? Brand., loc. cit. ^ iig. 35; Pleurotoma exorta , Sow. , loc. cit., pi. 146, fig. 2. Coquille fusiforme, couverte de stries transverses, très-fines, serrées, un peu noduleuses, qui se croisent d'une manière obs- cure avec des stries longitudinales peu apparentes. Le milieu de chaque tour est élevé en carène garnie d'une rangée de dents presque comme une scie. Longueur, un pouce neuf lignes. h^ PLE Les caractères cl- dessus ont été assignés aux individus qu'on trouve à Grignon ; mais on rencontre encore cette espèce à Mouchy-le-Chatel, à Saint-Félix , à Hauteville , à Orglandes, à Mouneville, département «le Seine-et-Oise ; à la Chapelle, même département , dans le grès supérieur ; à Nice, à Sienne dans le Plaisantin, dans le Piémont, cà Castel - Arquato, aux environs de Turin, et dans le Hampshire en Angleterre, mais avec des modifications de localité. En général, les coquilles de cette espèce qui viennent de l'Italie, sont beaucoup plus alongées que les autres. Il existe à l'état vivant une espèce qui a bien'des rapports avec celle-ci. Pleurotome petite- dent; Pleiiroloma denticula , Basterot , loc. cit., pi. 3, fig. 12. Coquille turriculée, portant des stries qui suivent les tours, et vers la partie supérieure de ces derniers, une rangée de petites dents. Longueur, neuf lignes. Fossile des environs de Bordeaux, de Dax et de la Touraine. Pleurotome cheilotome; Pleurotoma cheUotoma , Basterot, hc. cit., pi. 4, fig. 3. Coquille petite, côtelée, couverte de stries transverses, ayant la forme d'un murex, à ouverture arrondie et marginée au bord droit. Longueur, six lignes. Fossile des environs de Bordeaux. M. Basterot croit, et nous croyons avec lui que le P. terc' hra, le P. costellata, le P. cheilotoma et le P. ptirpurea, Bast. , pi. 3, fig. ]3, que nous avons placés dans le genre Buccin, doivent constituer un genre différent des pleurotomes, à cause d'une échancrure ronde et creusée profondément, qui se trouve dans la lèvre droite à sa jointure avec l'avant- dernier tour de la spire. On connoît encore d'autres espèces de ce genre, telles que le P. fusiformis, P. hrevirostrum , P. lœs--igata, P. attenuata, P. eomma, P. roslrata, P. semicolon , P. acuminata, Sow. , loc. eif. , pi. 146 et 387. Ces espèces se trouvent en Angleterre. (D.F.) PLEUT-PLEUT. (Ornith.) L'un des noms picards et nor- mands du Pic vert. (Desm.) PLÈVRE. [Anat. et Phfs.) Voyez Respiration. (F.) PLEXAURE, Plexaura. {Zooplij4.) M. Lamouroux, Polyp. flex., page 424, a séparé sous ce nom générique des gorgones de Linné et de M. de Lamarck, les espèces dont l'axe corné PLE 397 est enveloppé dans l'état sec par une sorte d'écorce subéreuse, épaisse, peu calcaire, percée de cellules éparses et jamais saillantes. Malheureusement ces singuliers animaux n'ont pas été étudiés vivans, et par conséquent, il est impossible de dire si, comme le pense M. Laniouroux, cette enveloppe si épaisse est pour léS polypes, qui habitent les cellules qui y sont creusées, ce que la masse des alcyons est à leurs po- lypes. Quoi qu'il en soit, M. Lamouroux rapporte à son genre Plexaure les espèces suivantes : La Pj-exaurehétéropore: p. heferopora , Gorg.heteropora, de Lamarck. Polypier peu rameux, dichotouie, épais; cellules distantes, éparses, assez peu nombreuses, à ouverture alon- gée, aiguë aux deux extrémités, dirigée dans tous les sens. Couleur fauve roux. Mers des Antilles. La P. A GRANDES CELLULES ; P. macrocjtliara , Lamx. Polypier rameux, subdichotome , couverte de cellules grandes, iné- gales, se touchant presque toutes. Couleur fauve. Cette espèce, dont on ignore la patrie, diffère-t-elle de la précédente ? La P. ÉPAISSE : P. crassa, Gorg. crassa, Linn.; Gmel. , page 0806, a.° 54 ; Act. Par., 1700, page 04, tab. 2, Polypier cy- lindrique, dichotome, à rameaux épais, écartés, ascendans; cellules éparses dans une écorce violette. Des mers d'Amérique. La P. FRiAELE : p. friabilis, Lamx. ; Soland. et Ellis, tab. 18 , fig. 3. Polypier dichotome dans ses tiges comme dans ses ra- meaux, avec des cellules rondes, inégales, assez espacées- Couleur fauve. Océan indien ? La P. Liège : P. suberosa, Linn. ; Gmel. , page 0802 , n." Sy ; EU., Corail., page 78 , tab. 26, fig. P , Q, R. Polypier rameux, subdichotome; rameaux longs, épais, ascendans; cellules stelliformes, disposées en quinconce dans une écorce orangée. Mers des Indes et d'Afrique, La P. PENCHÉE : P. homomalla, G. homomalla de Lamk. , Esp., 2, tab. 29, fig. 1, 2. Polypier à rameaux nombreux, épais, arrondis, ascendans, souvent un peu penchés; cellules éparses dans une écorce brune ou rougeàtre. 398 PLE Des mers d'Amérique. La P. OLIVATRE; P. olimcea, Lamx., pi. 16. Polypier à ra- meaux très-nombreux, épars ou presque pinnés; cellules éparses , peu serrées dans une écorce olivâtre. Des Indes orientales. (De B.) PLEXUS. {Anat. et Phys.) Voyez Système nerveux. (F.) PLI DE L'AILE JAUNE. ( Omith. ) Ce nom a été donné par d'Azara , n.° 23o, <à l'un des oiseaux de sa famille des queues aiguës. (Ch. D. ) PLICARIA. (Bot.) Nom donné par les Polonois, suivant Lemery , au lycopode, parce qu'ils l'emploient pour le trai- tement de la maladie des cheveux, nommée p/ica, commune dans leur pays. (J.) PLICx\TILE. (Erpél.) Nom spécifique d'une couleuvre, dé- crite dans ce Dictionnaire, toni. XI, pag. 212. (H. C.) PLICATULE, Plicatula. (Conchjl.) Genre de coquilles de la famille des suboslracées, élabli par M. de Lamarck dans la première édition de ses Animaux sans vertèbres, et adopté depuis par tous les conchyliologistes pour un petit nombre de coquilles que Linné plaçoit avec les spondyles, dont elles ne diffèrent guères en effet que parce qu'elles ne sont pas auriculées et que la valve inférieure est sans talon. Voici les caractères de ce genre : Animal inconnu ; coquille solide, adhérente, subirrégulière , inauriculée , pointue au sommet, arrondie et plissée en arrière; valve inférieure sans talon,' mais avec une facette externe ; charnière formée de deux fortes dents, comprenant une fossette intermédiaire pour le ligament ; une seule impression musculaire centrale. Les plicatules sont toutes marines et des mers d'Amérique, où elles vivent probablement fixées à la manière des spon- dyles. M. de Lamarck en distingue quatre espèces, qui pour- roient bien appartenir à la même. La P. RAMEUSE : P. ramosa, Spond. plicatus, Linn. ; Gmel. , pag. 3298 , Chemn. , Conch., 7 , tab. 47 , fîg. 479 , 480, vul- gairement la Sole pétoncle ou Petite sole. Coquille oblongue triangulaire, très -épaisse, avec des plis gros, divisés et assez peu nombreux. Couleur d'un rouge brun, quelquefois dispo- sée par taches irrégulières. Des mers de l'Amérique. M. de Roissy la dit cependant, PLI 399 avec Linné, de la Méditerranée , ce qui paroît douteux. Le Catalogue de Reniéd n'en fait pas mention. La Plicatule déprimée : P. depressa, de Lamk. , Anim. sans vert. , lom. 6 , 1 /" part. , p. 1 85 ; Gualt. , Test. , tom. 1 04 , Hg. F? Coquille oblongue, triangulaire, un peu déprimée , avec des plis nombreux , assez petits vers le bord. Couleur blanche , variée de taches rougeàtres. Mers d'Amérique ? La P. EN CRÈTE : P. crislata , de Lamk. , loc. cit, , n.° 5 ; Enc. méth. , pi. 194, fig. 3. Coquille oblongue, cunéiforme, subcrétée, à plis grands, simples, squameux, de couleur fer- rugineuse. Des mers d'Amérique. La P. RÉNiFORME : P. reniformis , de Lamk., loc. cit., n." 4; Sloan. , Jam. hist. , 2 , tab. 241 , fig. 20 , 21. Coquille arrondie, subarquée, à plis simples, squameux, divariqués, de cou- leur blanche. De la Jamaïque. On a supposé que le garin d'Adanson (Sénég. , page 200, pi. 14) pourroit être une espèce de ce genre, d'autant plus qu'il cite comme synonyme les figures de Sloane, de Gual- tieri et de Lister, qui appartiennent évidemment à des pli- catules; mais comme il dit positivement qu'il diffère très-peu de son huître des mangliers, qui n'a aucune dent à la char- nière, il en faut conclure que le garin n'est qu'une espèce d'huître. (De B. ) PLICATULE. {Foss.) Les coquilles de ce genre se ren- contrent à l'état fossile dans les courbes antérieures à la craie, dans la craie chloritée et dans les couches plus nouvelles. Plicatule anguleuse; Plicatula angulosa , Lamk., Anim. sans vertèbres, tom. 6, 1.'*^ part., p. i85, n.° 5. Coquille ob- longue, cunéiforme, couverte de grands plis inégaux, angu- leux et écailleux. Longueur, près de deux pouces. En don- nant la description de cette espèce, M. de Lamarck a annoncé qu'il ne connoissoit pas le lieu où elle avoit été trouvée; mais je possède des coquilles qui proviennent de la couche à po- lypiers de Ranville, près de Caen , et qui peuvent être rap- portées à cette espèce. Plicatule radiole ; Plicatula radiola, Lamk., loc. cit., n.° 7. 400 PLI Coquille arrondie, à valve supérieure concave, couverte de côtes un peu écailleuses et à bord plissé. Diamètre, neuf lignes. Fossile de Chauffeur , près du Mans. .. Plicatui.e placunçe; PHcatula placunata, Lamk. , loc. cit., n." 8. Coquille ovale, oblique, à valve supérieure un peu concave, couverte de côtes et de stries rayonnantes, tuber- culeuses et écailleuses, et à bord non plissé. Longueur, qua- torze lignes. Le lieu où l'on trouve ces coquilles n'est pas connu; mais elles dépendent des couches aiitérieures à la craie, et ne sont point des environs de Paris. Comme les deux valves sont toujours jointes ensemble, on ne peut apercevoir la charnière, et ce n'est que par conjecture et par analogie qu'on les a rangées dans le genre Plicatule. Plicatule osiRBiFOUMR : PHcatula ostreiformis , Lamk., Icc. cit., n.° g ; Encyclpp., pi. 184, fig. 9? Coquille arrondie, irrégulière, couverte de plis obliques et écailleux. Fossile des environs de Dax. Plicatule tubifère; PHcatula tubifera, Lamk. , loc, cit. , n.° i o. Coquille subirrégulière, couverte d'écaillés tubuleuses, dispo- sées par rangées rayonnantes. Longueur, deux pouces. Fossile des anciennes couches des Vaches noires près de Honfleur. Plicatule ridée; PHcatula aspera , Lamk., loc. cit., n.° 11, Coquille ovale, très-concave, à valve supérieure aplatie, striée longitudinalement , et portant des sillons transverses et concentriques et à bord uni. Longueur, deux pouces et demi. On ne sait où cette espèce a été trouvée. Plicatule pectinoïde : PHcatula peeiinoides ,De£. ; Placunapec- tinoides, Lamk., loc. cit., page 224, n." 4; Encyclop., pi, 175, fig. 1 — 4, Coquille oblique, trigone , ayant sa valve îidhérente, aplatie, et l'autre un peu convexe. Toute sa sur- face est couverte de petites côtes irrégulières et écailleuses , et à bord uni. Longueur, vingt lignes. Fossile des environs de Metz. Ces coquilles sont toujours d'une couleur brune. En plaçant cette espèce dans les placunes, M. de Lamarck avoit fait une erreur, parce qu'elle adhère au sommet. Plicatule striée; PHcatula stri(ita, Def. Coquille ovale, à valve supérieure plate, et couverte de stries écailleuses. Lon-. gueur, sept lignes. On trouve cette espèce en ïouraine, suç des fragmens de pierre calcaire, percés par des pholadfs. PLI 4oi PacATULE EPINEUSE; PUcatulu spinosa, Def. Cette espèce est un peu plus grande que la précédente, avec laquelle elle a beaucoup de rapports. La valve, plate, est couverte de longues épines couchées; l'autre valve est écailleuse. Fossile des an- ciennes couches du Cotentin. On trouve quelquefois ces co- quilles attachées sur des bélemnites. Plicatule hare-épine ; Plicatula rarispina, Def. Coquille ovale, bien distincte de l'espèce précédente, avec laquelle on la ren- contre, en ce qu'elle est unie , à l'exception de quelques épines fort courtes et rares qui se trouvent sur ses valves. Elle copie souvent la forme extérieure des corps sur lesquels elle adhère. Longueur, un pouce. Plicatule de Roissv; Plicatula Roissji, Def. Coquille ovale, couverte de stries rayonnantes et écailleuses et à bord denté. Longueur, six lignes. On trouve cette espèce dans la couche du calcaire coquillier à Fontenai Saints -pères près de Mantes, et à Gouberville. On rencontre une variété de la même es-* pèce dans la même couche à Thorigné. Flicatule soufflet ; Plicatula follis , Def. Coquille ovale, aplatie , couverte de très -légères stries longitudinales , et portant trois ou quatre grosses dents sur son bord. Longueur, cinq lignes. Fossile de Bracheux dans une couche quarzeuse. J'ai cru reconnoître , pour appartenir au genre Flicatule, des moules intérieurs qui ont été trouvés dans les couches de craie chloritée de la montagne Sainte -Catherine, près de Rouen. (D. F.) PLICOSTOME. {Ichthjol.) Voyez Plécostome. (H. C.) P^IE, Platessa. [IchtlvyoL] Par suite des démembremens opérés dans le grand genre Pleuronecte de Linnaeus et de la plupart des ichthyologistes qui l'ont suivi, on a formé, sous ce nom un genre de poissons holobranches osseux dans la fa- mille des hétérosomes , genre qu'il est facile de reconnoître aux caractères suivans ; Corps comprimé ^ haut verticalement , rhomboïdal, non symé- Irique; les deux côtés de la bouche inégaux; les deux yeux implan' lés suy la même face de la tête; les catopes , au nombre de deux , thoraciques , et ayant l'air de continuer en ayant la nageoire anale; six rajyons aux branchies ; point de vessie natatoire; deux nageoires pectorales; une rangée de dents tranchantes et obtuses 41. 36 402 PLI à chaque mâchoire; des dents en pavé sur les os pharyngiens ; na- geoires dorsale et anale laissant un intervalle nu entre elles et la, caudale. Conséquemment il devient très-facile de distinguer les Piiea des AcHiRES, qui n'ont point de nageoires pectorales, et des MoNocHiREs, qui n'ont qu'une de ces nageoires; des Flétans, dont le pharynx est armé de dents aiguës; des Soles et dts Turbots, qui ont la nageoire dorsale beaucoup plus longue. (Voyez ces divers mots, Hétérosomes et Pledronecte.) Parmi les espèces de ce genre nous citerons: , Le Flet, Flételet, Fléton ou Flez : Platessajlesus, N. ; Pleu- ronectes Jlesus , Linn. Ce poisson, qu'on appelle aussi picat/ci , est facile à distinguer des autres pleuronectes, à la manière dont chacune de ses mâchoires est armée d'une rangée de dents tranchantes et obtuses, dont ses os pharyngiens sont garnis de tubercules osseux disposés en pavé. Sa nageoire cau- dale est arrondie; ses deux yeux occupent le côté droit de la tête; presque toute la surface de son corps est hérissée de piquans très-petits et crochus. Il porte, le long de la partie droite de sa tête, une ligne saillante formée par de petits grains, et il offre un bouton âpre et tuberculeux h la base de chaque arête de ses nageoires dorsale et anale. Sa ligne latérale est munie d'écaillés hérissées; ses écailles sont minces, alongées, fortement attachées à la peau et très-difficiles à voir? un aiguillon assez fort paroit au-devant de la nageoire de l'anus. Le flet, qui ne pèse pas ordinairement plus de six livres, a le côté gauche de son corps blanc, avec des nuages bruns et des taches noirâtres, vagues, très-peu foncées, peu mul- tipliées et petites. Son côté droit est, au contraire, d'un brun intense, avec des taches olivâtres ou d'un vert jaune et noir. On le prend au printemps vers les rivages de la mer et près des embouchures des fleuves, spécialement dans la Bal- tique et dans l'océan Atlantique boréal. 11 pénètre même dans les rivières et remonte fort avant dans la plupart de celles de l'Angleterre. Noël de la Morinière l'a vu pêcher dans la Seine, jusqu'auprès de Tournedos, à quelques lieues au- dessus du Pont-de- l'Arche, où on le nomme Jlondre etjlondre de rivière. PLI 403 Il s'accoutume du reste facilement à toute sorte d'eau, et comme, en le renfermant dans des vases appropriés, on peut le transporter vivant à une distance assez grande de son se- iour ordinaire, on a pu l'acclimater et le multiplier dans plusieurs étangs de la Frise. La bonté de sa chair, dont la saveur est, en général, de beaucoup inférieure à celle de la chair de la plie, varie sui- vant la saison de l'année où on le pèche, suivant la nour- riture qui est à sa portée, et par conséquent suivant le pays qu'il habite. On prétend, par exemple, qu'aux environs de Memel elle est plus agréable que dans les autres parties de la Baltique, et que celle des individus que l'on a pris dans l'eau douce, est plus molle et moins sapide que celle des tlets de la mer. Il est aussi reconnu que ce poisson est plus gros et plus charnu dans la belle saison que dans tout autre moment. Le Flvndre : Platessa platessoides, N. ; Pleurpnectes platessoi- des , Linn. Offrant une grande partie des caractères de l'es- pèce précédente, ayant, comme elle, les yeux du côté droit de la tête, le flyndre est muni d'une nageoire caudale arrondie ; sa mâchoire inférieure est plus avancée que la supérieure; ses écailles sont grandes et rudes; son côté droit est d'un gris cendré avec des taches brunes ou rougeàtres; le gauche est blanc. Ce poisson, qui a la forme générale d'une navette, et qui ne parvient ordinairement qu'à la taille d'un pied au plus, est très-répandu dans l'océan Atlantique boréal, et particu- lièrement vers les embouchures des rivières du Groenland. Il est d'une saveur peu agréable, et on ne le mange ordi- nairement que séché. Sous ce rapport, il partage tous les in- convéniens de la morue conservée par dessiccation. La Plie franche : Plates.;a vulgaris, N. ; Pleuronectes platessa, Linn., Bloch, 42. Yeux du côté droit de la tête-, nageoire caudale arrondie ; six ou sept tubercules formant une ligne sur le côté droit de la tête entre les yeux; écailles minces et molles; base des nageoires anale, dorsale et caudale, couverte de petites écailles; un aiguillon assez fort en avant de l'anale; mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure. Ce poisson, qu'on a vu peser jusqu'à seize livres, a le côté gauche de son corps d'un blanc bleuâtre tant qu'il est jeune. 404 PLI et roiigeâtre lorsqu'il a atteint un âge plus avancé. Des taches aurores relèvent le brun- gris dont est teint son côté droit. Ji habite dans la Baltique, dans l'océan Atlantique boréal et dans plusieurs autres mers. 11 a la plupart des habitudes de la sole, et on s'en empare par les mêmes moyens que mettent en usage les pêcheurs contre cette dernière. La plie est fort estimée comme aliment, et cependant elle est d'une saveur moins agréable et moins délicate que la sole, dont la chair est en outre plus tendre. Par l'effet de la cuis- son, les petites plies deviennent même molles et gluantes; aussi préfère-t-on généralement les grosses, qui sont et plus fermes et plus grasses. Quant aux individus d'une qualité in- férieure, on les sale et on les sèche à l'air en paquets, que le commerce transporte souvent très -loin. Pour manger ces plies ainsi desséchées, on est obligé de les mettre ramollir pendant quelque temps dans de l'eau, et c'est ce qui arrive en particulier à Anvers, oii l'on voit, dit Rondelet, aux ma' gasins des marchands , si grand nombre de plies et d'autres pois- sons plats desséchés , qu'il n'est possible de le croire si on ne l'a vu. Sur nos côtes et dans nos marchés on donne le nom de carrelet à la jeune plie, qu'il ne faut point, pour cela, con- fondre avec la barbue, autre pleuronecte, que certains au- teurs ont nommée carrelet ou petit carreau, et qui rentre dans le genre Turbot (voyez ce mot). Noël de la Morinière nous apprend aussi qu'à Dieppe et à Fécamp on appelle du même nom de carrelet une variété de la plie qu'on connoît à Caen sous celui de franquise. La Limande : Platessa limanda, N. ; Pleuronectes limanda , Linn., Bloch, 46. Yeux grands et du côté droit de la tête; nageoire caudale légèrement échancrée en croissant; écailles dures et dentelées, d'oii lui vient son nom de lima, lime; ligne latérale entourant en demi-cercle la nageoire pectorale; ouverture de la bouche étroite; mâchoires d'égale longueur; au-devant de la nageoire anale , un piquant tourné vers la gorge. La limande, que Ton sert communément sur nos tables, se trouve non-seulement dans l'océan Atlantique, mais encore dans la Baltique et dans la mer Méditerranée, où elle vit d'annelides et de petits crustacés. Quoique petite, on l'estimf PLI ' 4o5 à Paris plus que la plie, parce qu'elle supporte mieux le transport. Le temps de l'année où sa chair est le plus estimée, est la fin de l'hiver ou le commencement du printemps; car plus tard vient l'époque du frai, et alors elle a moins de saveur et de fermeté. La Plie chinoise : Platessa sinensis , N. ; Pleuronectes sinensisy Lacépéde. Nageoire du dos ne commençant qu'au-delà de la nuque, très- basse vers son milieu et armée le long de la partie antérieure de son côté gauche de 23 ou 24 aiguillons gros et courts; nageoire anale armée de même à gauche et en avant d'aiguillons analogues; nageoire caudale très-grande, parAiitement isolée , arrondie , lancéolée ; yeux sur le côté droit du corps, qui est brun, avec des points noirs arrangés en quinconce : le côté gauche est d'un blanc rose, et l'iris des yeux un peu doré. La Plie limandelle : Plalessa limandula , N^ ; Pleuronectes li- mandula, Lacép. Yeux à droite, ovales, rapprochés; dents obtuses; écailles arrondies et lisses; lèvres grosses; ouverture de la bouche petite; nageoire caudale presque rectiligne ; côté droit d'un brun clair avec des taches blanches et des taches d'un brun foncé; côté gauche blanc; catopes et na^ geoires pectorales jaunes. Ce poisson parvient quelquefois à la taille ie dix-huitpouces. La Plie moineau: Platessa passer , N.; Pleuronectes passer, LinnEcus. Yeux à gauche; nageoire caudale arrondie; une série de petits tubercules osseux et piquans le long de la nageoire du dos et de la partie antérieure de la ligne laté- rale; côté gauche marbré de gris et d'un jaune brunâtre. Le moineau de mer vit dans la Baltique et dans l'Océaa atlantique septentrional. Il pèse quelquefois jusqu'à dix livres. Sa chair est d'une saveur agréable. La Pue papilleuse -. Platessa papillosa , N. ; Pleuronectes papil- losus, Linnaeus. Yeux à gauche; ligne latérale courbe; corps, garni de papilles; côté droit blanc , et. côté gauche grisâtre. Des mers de l'Amérique. (H. C.) PLINIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs- complètes, polypétalées, aflBlié à la famille des rosacées, de Vicosanirie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère 4o6 • PLI essentiel .- Un calice à quatre ou cinq divisions profondes; quatre ou cinq pétales concaves; un grand nombre d'étaniines, de la longueur delà corolle ; un ovaire supérieur; un style; un stigmate simple; un drupe fort grand , globuleux, renfermant «ne seule semence, Plinia a feuilles ailées : Pliniapinnata, Linn., Mant., 402, Lamck., m. gen., tab. 428; Plum., Gen,, tab. 11, et Icon. amer., tab. 225. Arbre de l'Amérique, dont les rameaux sont garnis de feuilles alternes, ailées, pétiolées, composées d'en- viron douze folioles sans impaire, sessiles, ovales, lancéolées, opposées, très -entières, aiguës à leurs deux extrémités. Les ileurs naissent en paquets sessiles , épars sur les vieux ra^ aaicaux dépouillés de feuilles. Le calice est partagé en cinq divisions profondes, ovales, aiguës; la corolle jaune, trois fois plus longue que le calice, composée de cinq pétales ovales, un peu obtus. Les étamines sont très- nombreuses ; les filamens capillaires ; les anthères fort petites : l'ovaire petit, surmonté d'un style subulé, plus long que les étamines. Le fruit est un drupe fort grand, presque globuleux, sillonné ou à plusieurs côtes; il est bon à manger : il ne renferme qu'une seule semence glabre, assez grosse. (Poir.) PLISSÉ. (Bot) Ayant des plis longitudinaux comme un éven- tail; exemples : feuilles du •veratrum album, du tigridia pavonia, etc.; feuilles de l'aune pendant qu'elles sont encore dans le Louton; feuilles du hêtre (cotylédons) dans la graine; corolle du convoU'ulus ; stigmate du menyanthes nymplioides , etc. (Mass.) PLISSÉS [Petits]. (Bot.) Petites espèces de champignons du genre Agaricus , dont Paulet a fait un petit groupe , caractérisé parle ch.tpeau marqué de stries rayonnantes, semblables à des plis d'éventail. Il divise les espèces en trois sections : i.° les grises, où se range ragancu5 narcoticus, Batsch. {Elench.fung., pi. 16, fig. 77); 2.* les grises à centre un peu brun ■ ce sont d'abord les agaricus griseus pilosus et tintinnabulum , Batsch (pi. 17 , fig. 80 , et pi. 1 , fig. 1 à 3), puis les agaricus plie atus et brunneus (Schaeff. , tab. 3i et Sa); 3.° celles de couleur châ- tain clair: il n'y en a qu'une, c'est lefungus epiptprigios de "Vaillant, Par., pi. 67, n.'' 55. (Le.m.) PLISZKA. {Ornith.) Nom polonois de la la-Vandière, mota^ c'tJJa alhn ft e'.nerca. T,inn. ( Ch, D.) PLO 407 PLTZKAZOLTA. (Ornith.) Nom polonois de la bergeron- aette jaune, motacilla boarula, Linn. (Ch. D.) PI.OAS. (Entom.) MM. LatreiUe et Fabricius désignent- sous ce nom un genre de diptères qui ne comprend qu'une espèce, rapportée d'Espagne par le docteur Vahl, dont Fa- bricius avoit d'abord fait un bombyle , et que M. Meigen a décrit et figuré dans son Histoire des diptères , tom. 2 , p. 191, pi. 4, fig. i3. Cet insecte paroît très-voisin des empis par la brièveté du suçoir ; d'ailleurs il a le port des bombyles. (C. D.) FLOCAMIA. (Bol.) Genre de la famille des algues, établi par Stackhouse sur le fucus coccineus , Huds. , et par consé- quent le même que le plocamium de Lamouroux, décrit ci- après. (Lem. ) FLOCAMIER, Plocama. {Bot.) Genre ée plantes dicotylé- dones, imparfaitement connu, à fleurs complètes, monopé- talées , de la famille des rubiacées, de la penlandrie monogynie de Linnaeus, dont le caractère consiste dans un calice persis- tant, fort petit, à cinq dents; une corolle campanulée, à cinq divisions oblongues; cinq étamines ; les filamens courts, insérés sur le tube de la corolle, ternainés par des anthères linéaires, droites, pendantes; un ovaire inférieur, globuleux ; un style filiforme, plus long que les étamines, presque en massue, terminé par un stigmate obtus. Le fjjuit est une baie un peu globuleuse à trois loges ; dans chaque loge une se- mence linéaire , oblongu*. PtocAMiEa PENDANT '. Ptocama pcndula , Ait,, Mort. Kew., 1 p. 292; Gaertn., fils,tab. 196; Poir. , Encycl. , Suppl. Arbris- seau qui a presque le port d'un galium, dont la tige est cylin- drique , glabre, de couleur brune ou cendrée; les rameaux opposés, un peu étalés; les feuilles glabres, sessiles, oppo- sées, très-étroites, presque filiformes et subulées, longues n'environ deux pouces, entières, aiguës; des stipules courtes., concaves, obtuses; les fleurs solitaires, petites, axillaires; les, pédoncules uniflores, à peine plus longs que les fleurs; la corolle de la longueur du calice. Cette plante m'a été corn- muniquée par M. Ledru , qui Favoit recueillie aux îles Cana- ries. (FoiR.) PLOCAMIUM. {Bot.) Genre de la famille des algues, établi pas Lamouroux aux dépens du genre Fucus de Linnaens, et 4^8 PLO qu'il caractérise ainsi : Fructification consistant en des tuber- cules un peu gigartins; tige et rameaux comprimés, avec les extrémités cloisonnées. Ce genre, conservé par Lyngbye avec quelques modifications, a été entièrement détruit par Agardh, qui en disperse les espèces dans ses genres Delesseria , Ptitola, Sphœrococcus, Rhodomela , Thamnophora et Bonnemaisonia. Les espèces sont peu nombreuses, très -élégantes parleurs frondes délicatement découpées et leurs couleurs vives; les extrémités de leurs rameaux offrent, par leur structure arti- culée, un caractère qui semble avoir quelque importance. Les tubercules fructifères sont un peu transparens sur les bords ; dans quelques espèces ils s'ouvrent par un mouve- ment spontané et se divisent en deux ou plusieurs valves, à l'époque de la maturité des graines, d'après les observations de Stackhouse, Turner. Lamouroux est porté à croire que l'on a pu prendre les espèces d'appendices caliciformes, qui enveloppent le tubercule , pour les débris de la membrane dont il est formé. Ces plantes marines vivent dans les lieux que les marées ne découvrent jamais; elles se fixent sur les pierres, les coquil- lages, les polypiers et sur les algues vivaces; leur existence n'est que de plusieurs mois. Quelques espèces, remarquables par leur couleu^ vive et leur fronde découpée en une multi- tude de découpures, d'une délicatesse extrême, sont em- ployées comme les corallines pour faire des tableaux d'agré-» ment, particulièrement l'espèce suivante. Le Pjlqcamium vulgaire : P/ocamium vulgare, Lamx.; Fucus jjlocamium, Gmel. , Sur., pi. 16 , fig. 1 ; Esp. , Fuc, pi. 2 ; FI. Dan., pi. iSgS ; Fucus coccineus, Huds. , Turn., HisL, pi. 69; Engl.Bot., pi. 1242 : Plocamia coccinea, Stackh. , Ner. , pi. 56; Plocamium coccineum, Lyngb. , Tent., pi. g. Plante d'un beau rouge, un peu coriace et cornée ; tige comprimée, nue vers la base, se divisant sur un même plan en une fronde ailée, dichotome, très-rameuse et dont les dernières ramifications sont courbées et disposées comme des dents de peignes. Cette espèce, très -commune dans la Méditerranée et l'Océan, se rencontre aussi depuis le cap de Bonne -Espérance jusqu'à la IMouvelIe - Hollande ; elle a plusieurs pouces de longueur. L'on en connoit trois variétés, dont une est le fucus maxil-. PLO 409 losus de Poiret, dont lu fronde offre une côte médiane, qui disparoît vers les extrémités. Le plocamium vulgaire offre, sur le même pied ou sur des pieds différens, tantôt des tubercules globuleux gros comme des graines de pavot, sessiles et marginaux, ou de petites grappes axillaircs, tantôt de petites siliques réunies trois à trois sur le même pied. Ces organes sont considérés comme des fructifications. Le Plocamium asparagoïde : Plocamium asparagoides , Lamx.; Fucus asparagoides , "Wood\v. in Linn. Tr, , 2, pi. 6; Turn., Engl. Bot., pi. 671; Bonnemaisonia asparagoides, Agardh , Sp. alg., pag. 197. Fronde fiKforme, comprimée, très-rameuse, à ramifications sétacées, distiques, simples, pectinées sur deux côtés; tubercules (capsules, Agardh) subglobuleuses, margi- nales etpédicellées. On trouve cette espèce sur les plages de la Méditerranée et de POcéan, où elle est rejetée par les flots. M. Agardh a fait sur cette espèce son oenre Bonnemaisonia , en Fhonneur de M. Bonnemaison , de Quimper , botaniste zélé, auquel nous devons des travaux précieux sur les algues. Agardh a été conduit à établir ce genre sur la considération que les séminales sont disposées en façon de collier ou de chaîne, et fixées au fond de leurs capsules. Il y ramène non- seulement l'espèce précédente, mais encore le fucus pilularia, Gmel. , et une autre espèce, le Bonnemaisonia elegans de la Nouvelle -Hollande, qu'il croît être le delisea fimbriata de Lamouroux , mais qui est le delisea elegans de cet auteur , cité dans ce Dictionnaire, tom. XIII, pag. 42. Voyez, pour les Plocamium plumosum, amphihium et trian- gulare, les articles Ptilota, Rhodomela etÏHAMNOPHORA. (Lem.) PLOCARIA. {Bot.) Ce genre, que Nées d'Esenbeck (Hor. phys. BeroL, page 12, planche 6) avoit établi et placé dans la famille des lichens, a été fondé sur une plante du Ben- gale, trouvée dans un herbier et reconnue depuis pour être le fucus lichenoides, Linn. {gigartina, Lamx., ou sphœrococcus Uchenoides , Agardh). Ce genre se trouve donc supprimé et doit disparoître de la famille des champignons et des lichens, où les caractères que lui avoit assignés Nées pouvoient le faire rapporter. (Lem.) PLOCEUS. (Ornith.) Nom latin donné par M. Cuvier à la famille dt:^ tisserins. (Ch. D,} 410 PLO PLOCHIONUS. (Entom.) M. le comte Dejean a établi sous ce nom dans son Species gênerai, des coléoptères, tome i, page 2 5o, un genre d'insectes parmi les coléoptères penta- mcrés créophages, à cause de la forme des antennes, dont les sept derniers articles sont arrondis et comme des perles enfilées ou moniliformes. (C. D.) PLOIERE, Ploiera ou Ploiaria. {Entom.) Nom d'un genre d'insectes hémiptères, de la famille des zoadelges ou san- guisuges : à antennes excessivement longues, en forme de pattes, mais terminées cependant par une soie; à bec arqué, paroissant naître du front; à pattes de derrière et moyennes très-longues; les antérieures courtes et à trois articles à toute» les pattes; des ailes croisées. Ce genre , établi par Scopoli , et que nous avons fait figurer planche 07 , fîg. 4 de l'atlas de ce Dictionnaire, paroît avoir tiré son nom du mot grec TrXoiÀplov , qui signifie un petit ba- teau facile à submerger, navicula. Les ploières ressemblent aux Gerres et aux Podicères; mais le premier de ces genres a les antennes en fil, le second les a en masse alongée , et celui dont nous traitons dans cet ar- ticle, les a terminées par une soie. Ses mœurs sont d'ailleurs carnassières, ce qui l'a fait rapporter à une autre famille, qui comprend quatre autres genres, dont il est facile de les dis- tinguer par les observations suivantes : d'abord des punaises et des hydromètres, qui sont toujours privées d'ailes, et sur- tout du premier genre , qui a le corps très-plat et court , et du second, dont la tête et le corselet sont excessivement alon- gés ; ensuite des mirides et des réduves, qui n'ont pas le corps linéaire ni la forme aussi alongée, et qui diffèrent d'ailleurs par la disposition de la tête , qui dans les réduves est comme portée sur un col , et qui , chez les mirides , est comme sessile , tandis qu'elle est très-mobile dans les ploières. Les insectes de ce genre sont peu connus; on les a confondus avec les gerres : en particulier avec la punaise culiciforme de Geoffroy; mais, comme nous venons de le dire, ils en dif- fèrent complètement. Il paroît qu'ils sont nocturnes; nous en avons trouvé plu- sieurs fois en Espagne et dans le Midi de la France, dans les lieux: humides, fixés sur les pierres et sur les murailles, où PLO 411 ils paroissent attendre les cousins, dont ils se nourrissent ; ils semblent aussi être doués de la faculté de marcher en tous sens, comme les faucheurs et les réduves. Nous croyons qu'il en existe plusieurs espèces, qui ont été confondues sous le même nom de ploière vulgaire, qui est celle que nous avons fait représenter. (C. D. ) PLOMARD. [Ornith.) On appelle ainsi, dans le départe- ment de la Somme, suivant M. Vieillot, la femelle du ca- nard garrot, anas clangula, Linn. (Ch. D. ) PLOMB.' (Min.) Les caractères distinctifs, extérieurs et physiques, du plomb métallique sont moins tranchés que ceux qui résultent de ses combinaisons avec différens corps; par conséquent ses minerais sont mieux caractérisés par les propriétés chimiques de re métal, que par les propriétés physiques. Néanmoins , pour suivre le plan que nous nous sommes tracé, nous indiquerons ici les caractères génériques du minerai de plomb , pris dans les propriétés physiques et chimiques du métal. Le PtoMB est d'un gris livide, avec l'éclat métallique, lors- que la surface est mise depuis peu à l'air; mais elle ne tarde pas à devenir terne. 11 a une texture dense, par conséquent point de structure visible, ni de clivage. Sa pesanteur spécifique est de 11, 352. 11 est très-malléable et ductile , mais mou, sans élasticité ; fusible long -temps avant de rougir, assez facilement cristal- lisable par refroidissement. Sa forme primitive est un octaèdre régulier. Ces octaèdres, en s'implantant les uns sur les autres, forment comme des pyramides quadrangulaires hérissées d'as- pérités. Parmi ses minerais, les uns ont l'aspect métallique : ils sont noirs et leur poussière est également noire; les autres (II! t l'aspect lithoïde et sont diversement colorés : ils ont en général un éclat vitreux et gras. Leur pesanteur spécifique 1 Les anciens dounoient le nom générique de plumbum au plomb et à l'ctaiii, mais ils les distinguoient comme des espèces par des épi- thètcs diflcrentes. Le plumbum uigrimi est le plomb des modernes, et le plumhiim (ilhum l'élain. On trouve encore ces dénominations dans Gcssncrj e» de plus le yhimlum cinercum oui est le bisniuih. 412 PLO est toujours au-dessus de 5. Tous, excepté le moriate, noir- cissent, par la présence des hydrostilfures, avec plus ou moins de rapidité; ils sont tous assez facilement réductibles sur le charbon , au moyen d'un grillage ménagé et du carbonate de soude. Ils répandent sur le charbon une poussière blan- châtre, jaunAtre, qui, suivant la manière dont on dirige la flamme du chalumeau, devient plus ou moins rouge; ils in- diquent ainsi les couleurs caractéristiques de leurs oxides. 1. PLOMB NATIF. L'histoire de cette espèce, qu'on n'admet pas, seroit plus longue, si on vouloit rapporter tout ce qui a été dit pour et contre son existence dans la nature, que si l'on en con- noissoit des exemples authentiques. Au resîe, il faut s'accorder sur ce qu'on doit entendre par plomb natif, avant d'examiner la question. Je pense qu'on ne peut pas donner ce nom à du plomb métallique , même enveloppé d'oxide ou de quelques parties de sulfure ou de carbonate, trouvé dans la terre, fût-ce à quelques mètres de profondeur, lorsqu'il est évident ou seulement très-présumable qu'il doit son état métallique à des opérations métallurgiques et techniques, qui étoient au- trefois pratiquées dans le lieu où on le trouve; par consé-» quent, à l'action d'une fusion artificielle sur du plomb métallique ou sur du minerai de plomb naturel. Je ne crois pas non plus qu'on puisse encore appliquer ce nom à du plomb déjà préparé et employé dans les arts hu- mains , et qui auroit été saisi et fondu par le feu des vol- cans, c'est-à-dire par un feu naturel. Mais je ne vois pas pourquoi on refuseroit ce nom à da plomb arraché de son gite naturel, quelque superficiel qu'il soit, par l'action volcanique et comme traité et fondu par ce feu , lors même qu'on connoitroit l'époque et les cir- constances de cette opération métallurgique naturelle; car^ qu'est-ce qui nous dit que plusieurs métaux et minerais n'ont pas été amenés par une cause semblable dans l'état où on les. trouve et où on les déclare natifs? et pourquoi faudroit-it ôter à CCS métaux, et par conséquent au plomb, cette qua- lité d'être natifs, c'est-à-dire dus aux seuls agcns de la na-=» PLO 4i5 lure, parce qu'on connoîtroit ces agens, le moment et la manière dont ils ont agi ? C'est, il me semble, à cette Considération que se réduit la question beaucoup trop agitée de l'existence ou de la non- existence du plomb natif. Ainsi, quand il est prouvé que le plomb métallique trouvé dans la terre ,'^ est un produit de l'art ou un résultat du feu de volcans sur un produit de l'art, ce plomb ne doit pas être regardé comme natif; mais il doit être considéré comme tel, si c'est un produit de l'action des feux volcaniques sur un minerai de plomb. Les circonstances géologiques doivent beaucoup aider à décider la question; nous ne citerons pas ici les plombs mé- talliques qu'on a donné d'abord pour plombs natifs, mais qui ont été reconnus depuis pour être dûs à l'art, tels que ceux de Silésie, indiqués par Wolkmann et cités par Leh- mann ; de Geroldseck , cités par Rome de Lisle et par Linnœus, Muséum Tessinianium; du Vivarais , par Gensanne;de Corse, par Rampasse , etc. Mais rien ne s'oppose , pas même des indices d'action du feu , à ce qu'on admette comme tels .- Premièrement , les plombs métalliques faisant partie des mi- nerais de filons D'Oberschertengluck, près Bleystadt en Bohème, au milieu de la galène, cités par de Born , qui en avoit reçu de Hutter, directeur de cette mine; De la collection formée par le comte de Bournon ; c'est aussi une galène renfermant du plomb métallique accom- pagné d'oxides jaune et rouge. On ne dit pas de quel lieu elle vient. (De Bournon, Catalog.) De la collection de Tromsdorff : en globules gros comme des pois, s'enchàssant les uns dans les autres, et en grain* fins, disséminés dans une gangue qui renferme en même temps, et cette circonstance est importante, des pyrites et du fer spathique; le tout contenu entre deux petites salbandes de quarz, remplies de pyrite. Mais les pores qu'on voit dans les globules et même dans la gangue , peuvent faire présu- mer l'action du feu et d'un feu artificiel, tel que celui qu'on emploie encore, dans quelques mines de Saxe, pour faire 4>4 PLO fissurer le rocher. On ne connoit pas non plus le lieu d*où vient ce morceau. On cite du plomb natif en petits globules dans de la galène, à Alston en Angleterre : il est accompagné d'une substance scoriacée, de litharge et de cristaux de blende et de quarz, formant un petit filon dans un calcaire à encrines. M. Stickney dit qu'on trouve du plomb natif dans les États- Unis , dans rOhio , près l'embouchure de la rivière nommée Auglaize. Il se présente en filamens ou en petits prismes déliés dans une galène cristallisée. Cet exemple est très- incertain. Secondement. Le plomb métallique le plus généralement admis comme natif, placé dans une toute autre position géo- gnostique et par conséquent d'une toute autre origine, est celui que M- Ratké , professeur de botanique à Christiania , a décou- vert à Madère: il est en petits morceaux contournés, recou- verts de plomb minium et de plomb blanc, engagés dans une lave brune, friable, du volcan de Madère. Comme aucune circonstance n'indique que ce volcan ait pu prendre ce plomb dans des monumens ou des usines dûs à l'art, il est probable qu'il Ta arraché aux gites naturels qui peuvent avoisiner le foyer ou le canal de sortie de la lave , et qu'il est dû à l'ac- tion d'un phénomène naturel sur un gîte de minerai naturel. Au reste, la rareté du plomb natif doit beaucoup plus nous étonner que sa présence; car, en examinant les proprié- tés de ce métal, on n'en voit aucune qui doive l'empêcher de se présenter dans la terre à l'état métallique; et, en com- parant à cette occasion les métaux qui se trouvent natifs avec ceux qui ne se sont jamais montrés dans cet état, ou qui ne s'y sont montres que très- rarement, on n'aperçoit encore aucune propriété ou circonstance générale qui puisse expliquer ces différences. Ainsi, ce ne peut être la facile oxidation du plomb; car le fer, le cuivre, le bismuth, l'antimoine, l'arsenic, le tellure, qui sont à peu près aussi facilement oxidables que le plomb dans les circonstances ordinaires, se présentent à l'état natif, et quelques-uns même très-communément, iels que le bis- muth, l'arsenic, le cuivre et l'antimoine. Ce ne peut être sa facile sulfurisation; car il est peu de métaux plus attaquables par le soufre, que l'argent, le fer, le cuivre et l'antimoine, et cependant ces métaux, et surtout le premier, se trouvent PLO 4K^ très -fréquemment natifs; enfin, le plomb n'est pas plus sali- fiable, pour nous servir de cette ancienne expression, qui généralise bien ce que nous voulons indiquer, que la plu- part des autres métaux que nous venons de nommer. Ce que nous disons de la rareté du plomb natif, comparée à la variété de ses minerais et à leur abondance , et de la tlifticulté d'en découvrir la cause , s'applique également à l'é- lain et au zinc, qu'on n'a jamais trouvés natifs, quoique leurs minerais, principalement ceux du zinc, soient des plus ré- pandus dans la nature. Enfin, il nous semble qu'on ne peut pas expliquer non plus la rareté ou la fréquence de cet état par les propriétés électriques, positives ou négatives, des métaux ; car on voit à peu près également dans les deux séries, des métaux qui se trouvent souvent natifs et d'autres qui ne se sont pas encore présentés sous cet état. 2. PLOMB GALÈNE" (Plomb sulfuré, HaUy). C'est un minerai qui a l'éclat métallique du plomb, avec une structure cristalline conduisant au cube. Caractères chimiques. Chauffé sur un charbon avec ménage- ment, il se décompose, le soufre se dégage, le plomb se sé- pare et se fond. Si l'on continue de chaufiér, la coloration du charbon, par les oxides qui se forment, indique la présence du plomb. La galène paroît composée essentiellement De plomb. De soufre. Ce résultat est donné par la connoissance de la composi- tion du sulfure de plomb artificiel , et par plusieurs ana- lyses de minerais mélangés, parmi lesquelles nous choisissons les suivantes, comme les plus simples. 87 ] i =PbS 13 Galène de Durhain. . Galène de Glausthal. Plomb. Soufre. Fer. 8r.,i3 83. 1,^,0 2 ,6„. o,5o 0,08 Thomson. Weslrunib. i Galena, Wkhi^. — Blciglanz , Breith. — Zead-glance , Jam. — Le mot galène est irès-ancien : il est employé par Pline , qui dit le galena, et est la 3.° partie du minerai de plomh. celle qui lestoit dans le four B^au après la fusion- 4i6 PLO Caractères phjsiques. La forme primitive de ia galène , donnée facilement et nettement par le clivage et par l'ob- servation de toutes les variétés de formes, est le cube. Ce minerai se laisse aisément rayer par le fer. Sa pesanteur spécifique paroît varier comme sa composi- tion; mais celle qui lui appartient en propre est de 7,55 à 7,57. Il est complètement opaque et d'un noir ou gris -noirâtre métallique parfaitement pur, c'est-à-dire sans aucune nuance de rougeâtre , ce qui , avec la couleur noire de sa pous- sière, suffit pour distinguer la galène de la blende la plus brune. Elle ne présente aucune variété réelle de couleur; le noir pur et mal et les couleurs irisées qu'elle offre quelquefois, sont dûs à une altération de la surface. La structure des masses de galène est très-sensiblement la- minaire ; cette structure pa5se à la lamellaire presque fibreuse , et aussi à la texture grenue et même à la texture presque compacte. La galène est dans tous les cas facile à casser, surtout lors- qu'elle présente la structure laminaire. "^ Variétés de forme. Les variétés de forme paroissent être toutes celles qui peuvent dériver du cube, mais les plus ordinaires dans la galène sont: j. Voctaèdre: rarement complet et net, et quelquefois cu- néiforme ou segminiforme. 2. La cubo-octaèdre .- beaucoup plus commun et souvent en très- gros cristaux implantés. De Clausthal au Harz ; de Halsbruck , près Freiberg en Saxe; de Castleton , dans le Derbyshire , etc.; de Dognaska en Hongrie. 3. La cubique : plus rare que les autres, surtout en cristaux; nets, complets et implantés, mais obtenue facilement par le clivage des masses. On en trouve dans les mines d'Annaberg en Saxe ; dans celles du Derbyshire en Angleterre, etc. 4,. La bi/orme. Les faces parallèles au cube ont presque PLO 417 disparu sous les facettes produites sur les arêtes et les angles du solide primitif, et qui donneroient les unes un octaèdre, les autres un dodécaèdre. 5. La irifurme est la réunion de ces deux formes avec le cube. Cheninitz en Hongrie. Les autres formes , plus compliquées et plus rares, sont les mêmes que celles qui se présentent dans presque tous les minerais qui ont pour forme primitive soit le cube, soit l'octaèdre. La galène prend peu de formes imitatives ou irrégu- lières. On en cite de Cretée, en grandes lames minces, termi- nées presque circulairement et à bords comme dentelés. Ces lames ont beaucoup d'éclat, elles sont groupées en sphé- roïdes et séparées par du fer pyriteux. Elle se trouve au Pacherstollen, près Chemnitz en Hongrie. {Mu$. roy. de Paris.) Les cristaux sont, comme on vient de le faire remarquer pour le cubo-octaèdre , quelquefois très-volumineux. Leurs faces sont plan<'s, et sur quelques échantillons, comme en- foncées dans le milieu. Dans d'autres variétés , notamment dans l'octaèdre, les faces sont composées d'une multitude de petits cubes et offrent comme une ébauche grossière de ce que présenteroient les facettes de tous les cristaux secon- daires, si la petitesse des molécules qui les terminent n'em- pêchoit pas qu'on les vît. Les faces sont souvent ternes, surtout dans les variétés oc- taèdre , cubique et cubo-oct;ièdre; elles ont un poli vif et «n éclat métallique brillant dans d'autres variétés. Les arêtes et les angles sont émoussés et comme fondus dans la biforme , la triforme et l'uniternaire de quelques mines des environs de Freiberg. ** F~ariétés principales de texture, d'aspect, etc. Galène LAMINAIRE'. Galène tessulaire, miroitante, à grandes lames, à surfaces souvent irisées. C'est de cette variété qu'on obtient aisément par le clivage des cubes volumineux et parfaits. 1, Qemeiner Bleii^lam. 41. 4i8 PLO Galène lamellaire. A petites lames mêlées et inclinées dans toutes les directions. Galène grenue. La structure lamellaire passe à la texture grenue, à grains encore visibles et un peu lamellaires. Galène striée'. Les lamelles ou grains sont placés sur plu- sieurs lignes et donnent aux masses une structure fibreuse, incomplète, à fibres plates, presque toujours ondulées ou divergentes; on l'appelle alors galène palmée. On attribue ce mode de structure à de l'antimoine, mais l'analyse n'a pas constaté cette assertion. De Pegau en Styrie; du Pacher- Stollen près Chemnitz, en Hongrie. Galène compacte'. La texture grenue est à grains si petits, que la masse grise, ayant toujours l'opacité et un peu l'éclat métallique, est presque compacte, à cassure égale ou même conchoïde, à la manière de l'acier fondu ou trempé; aussi l'appelle- 1- on galène à grains d'acier. Elle est quelquefois striée. On a remarqué que cette galène étoit généralement plus argentifère que les autres. De Barbara- S tollen en Salzbourg ; de Tyrnitz en Basse- Autriche. Galène coNCRÈTiONNÉE (de Born)? En masses cylindroïdes ou mamelonnées, concrétionnées, enveloppant souvent diffé- rens minerais compactes ou cristallisés. De Kapnik en Tran- sylvanie, etc. Galène spkculaire^. En enduit poli, brillant, sur diffé- rentes roches. Cette variété , qui n'appartient ni à la considération de la forme, ni à celle de la structure, est célèbre dans les mines de plomb du Derbyshire, principalement dans celle de Cromford - Level , par le phénomène fort singulier et dont la cause est encore inconnue , qu'on lui attribue. Elle recouvre les épontes unies et comme polies des roches qui forment ou encaissent les filons, et lorsqu'on vient à les ébranler par le choc ou les travaux de l'exploitation, elles 1 Galena plumhi antimonialis , "Wall. 2 Bleischweif , Breith. 3 Slickensides des luineurs du Derbjshirc. PniLUFS. PLO 419 se dëtachent avec une sorte d'explosion. Nous reviendrons plus bus sur ce phénomène. On cite aussi cette variété à Ecton dans le Staffordshire , à Altcnhead en Durham, à Bleiberg en Carinthie, sur du calcaire bituniinifère mêlé de blende. (Mus. roj. de Paris.) '*■*"'■ Espèces on variétés incej laines. Galène pulvérulente. ' Werner a introduit cette espèce dans ses dernières leçons. Elle est d'un gris de plomb foncé, compacte, écailleuse et comme saupoudrée; sa consistance est friable. Sa composition est inconnue. On l'a observée dans ces derniers temps en Saxe , sur la formation de galène pauvre en argent , des districts de Freiberg , dans la mine du prince royal Frédéric- Auguste et dans d'autres près de Halsbrilcke. Galène sulfurée, Supersulpliuret oflead. Phillips. M. Phillips décrit ainsi ce minerai, que nous ne connoissons pas et qui doit être fort remarquable, s'il est composé tel que son nom l'indique. Il est terreux , d'un gris bleuâtre, et si inflammable, qu'il prend feu dès qu'il est seulement chauffé par la flamme d'une chandelle. Il se trouve dans la mine de plomb de Dufton. Galène épigène (Hauy"). Structure, éclat et composition de la galène , avec des formes qui lui sont étrangères; surface des masses ou cristaux raboteuse , terne , pulvérulente , même noire ou bleuâtre. Cette dernière observation suffit presque seule pour établir que ces cristaux n'appartiennent pas à l'espèce, mais à des minerais différons , changés par voie d'épigénie en plomb sulfuré, à la manière des fluorés et des calcaires, en silex; i Mulmiger Blciglanz , Bbeith. 2 Minera pïumhi nigra , Wall. ; Schwarzhleierz et Blauhleierz , Breithaupt. Il paroît que le premier scroit du plomb carbonate, et le second plus ordinairement du plomb phosphaté, sans cependant qu'on puisse affirmer que tes origines soient constantes. 420 PLO des quarz, etc., en stéatite, et de la péfrificalion des corps organisés. Les formes de ces cristaux appartiennent le plus ordinai- rement au plomb phosphaté, ensuite au plomb carbonate, et, enfin, mais plus rarement, au plomb sulfaté. Nous les rap- pellerons en parlant de ces espèces. La métamorphose est quelquefois très-sensible, parce que souvent Técorce seule des cristaux. Jusqu'à un ou deux milli- mètres de profondeur, est changé en galène, tandis que le centre a coîiservé la nature de l'espèce à laquelle ils appar- tenoient; quelquefois aussi le contraire a lieu : c'est le centre qui est de la galène et l'extérieur du plomb phosphaté. Cette circonstance , qu'on n'a observé que dans le plomb phos- phaté d'Huelgoët, en Bretagne, est très-difficile à expliquer. Les galènes épigènes noires se trouvent dans presque toutes les mines qui renferment du plomb blanc accompagné de pyrites : à Leadhills , à Fairhill et Flowedge en Durham. Les bleuâtres ne se sont encore présentés qu'à Hudgoët, et à Zchopau, dans les montagnes métallifères de la Saxe et dans les mines de plomb de Cornouaillles. *^>t* yaj-iétés par la présence d'autres métaux. La découverte de la loi des corps isomorphes, qui peuvent se suppléer en partie, et même complètement dans une combinaison, sans que cette combinaison change absolument de forme, rend très- difficile de déterminer ce qui est es- pèce ou ce qui est simple variété. Depuis la découverte et l'admission presque générale de cette loi , nous n'avons pas encore trouvé, dans ce Dictionnaire, d'occasion où il soit plus important de la considérer et de l'appliquer, que d.ms les minéiais de plomb sulfuré, où ce métal est accompagné ou suppléé par d'autres métaux. En effet, nous allons voir un assez grand nombre de minerais composés de soufre , c'est le principe commun , de plomb, d'argent, d'antimoine, de nickel, de cobalt, même de cuivre : or, ces minerais sont-ils des galènes ou des espèces différentes de ce sulfure de plomb ? La chimie , qui sembloit nous aider autrefois à résoudre PLO 421 «es difficultés, est au contraire maintenant la source qui les fait naître. Nous ne pouvons donc plus y avoir recours ; il faut, au contraire, recourir à d'autres caractères; non pas à des caractères superficiels et sans valeur , mais à des carac- tères essentiels, à des caractères, qui, dans Tordre de sub- ordination de ces moyens de distinguer les corps, viennent en minéralogie immédiatement après la composition. Ainsi nous appellerons galène, et nous rangerons dans cette espèce, tous les minerais de plomb sulfuré, dont la forme dérivera du cube , dont la pesanteur spécifique sera entre 7,5 et 7,6 , etc. a. Galène argentifère. Elle a tous les caractères extérieurs de la galène pure; cependant, dans quelques circonstances, et surtout lorsque la proportion d'argent devient considé- rable , sa texture laminaire est moins sensible ; elle passe à la lamellaire et même à la grenue. Les proportions d'argent varient depuis o,ooo5 ' jusqu'à 0,2000^; ce sont les extrêmes. Le premier cas n'est pas rare; mais pour qu'on cherche à extraire l'argent d'un minerai, qui en renferme si peu , il faut que ce minerai se trouve dans des circonstances particulières, qui rendent cette séparation lucrative. Le second cas est rare, et nous ferons remarquer plus bas que, foutes les fois que l'argent se trouve associé au plomb sulfuré dans une proportion qui paj.se cinq pour cent, ce plomb sulfuré renferme en outre d'aulres métaux. La proportion moyenne de l'argent dans la gaiéne, celle qui lui fait donner le nom de galène argentifère, parce que ce métal en est extrait avec profit, est de 0,0018 a o.oobo. Ces minerais de plomb se trouvent dans tous les pays, mais, à ce qu'il paroît, point indistinctement dans tous les terrains , ainsi qu'on le verra à l'article du Gisement. Outre l'argent , la galène renferme quelquefois un peu d'or. Cette circonstance est rare et l'or y est toujours en quantité infiniment petite; tels sont les minerais de plomb, gisant dans le granité, au Portrant dans la chaîne des Petites Rousses, au-dei.sus de Vaujani et au Molard , près d'Alle- 1 La galène de Tarnowitz, en Silésie, 2 Le minerai dit fVeisgiiUigerzt 422 PLO mont, e(c. ; dans l'Oysans, département de l'Isère. 5o kilogr. de plomb d'œuvre argentifère, ou donnant l'argent, renferme au plus 1 ^",5 d'or, c'est-à-dire o,oooo5 , non pas pour le minerai , mais bien pour le plomb. • Galène argentifère riche. C'est celle qui renferme jus- qu'à vingt pour cent d'argent, elle est pour les mineurs une vraie mine d'argent et des plus riches. Ce minerai est cé- lèbre en Saxe sous le nom de T'Veissgiiltigerz. Les minéra- logistes de l'école de Freiberg en ont fait une espèce, plutôt sur la considération de la valeur commerciale et de quelques caractères extérieurs, que sur celle de sa nature. Les miné- ralogistes-chimistes, regard;int l'antimoine et l'argent qu'elle renferme comme faisant partie de sa composition, en font, d'après cette considération d'un tout autre genre, deux es- pèces différentes, suivant les proportions définies de ces mé- taux. Nous en ferons deux variétés principales sous les noms suivans : Galène argentifère claire '. D'un éclat métallique , gris- blanchàtre; texture grenue, à grain fin ou presque com- pacte. Sa pesanteur spécifique est de 5,32. Composition. MinedeHimmels- furst,prèsFreiberg Soufre. Plomb. Arg. Antiiu. Fer. Aluni. 12,25 48,06 20,40 7,88 2,25 7- Klaprotli. Son signe de composition est PbS', AgS* , SbS^ , Ni As , qui indique i)lut6t un mélange de sulfures qu'une combinaison réelle. L'argent y est assez abondant pour qu'on l'obtienne facilement et d'une manière très-visible par l'essai au chalu- meau. Galène argentifère foncée ^. D'un gris foncé , métalloïde ; texture grenue , presque compacte. 1 Héricart de Thury , Journ. des min., n." ii6, page 101. 2 C'est le Lichtweissgùltigerz ou argent blanc des mineurs sa\nns. 3 Dunkles JVeissgùltigerz des mi'ncur.'ï sax«f§. PLO Composition. Mine de Himmels- furst, près Freiberg Soufre. Plomb. Arg. Antim. Fer. Aluni. 22. 41 9,25 21,5o .,7r. >■ 420 Klaprolli Son signe est PbS' , SbS^. Il paroît que M. Berzelius a fait ici abstraction de l'argent. Ces minerais se sont d'abord fait remarquer dans les mines de Freiberg en Saxe , dans celles qu'on nomme Himmelsfurst et Beschertgluck, accompagnés de galène, d'argent sulfuré et d'antimoine sulfuré, c'est-.à-dire de sulfures à peu près purs , qui par leur association intime composent ces minerais. Sans le principe des proportions définies on devroit regarder les galènes argentifères, ainsi que l'a fait Haily , comme de simples variétés par mélanges, c'est-à-dire en proportions in- définies des trois sulfures de plomb, d'argent et d'antimoine ; mais ici la forme et la structure de chaque sulfure est diffé- rente de celle des deux autres : on ne peut donc pas les re- garder comme se remplaçant mutuellement et indistincte- ment. Alors c'est au sulfure qui conserve et manifeste le ca- ractère de la forme qu'on doit rapporter ces mélanges dans l'opinion d'Haily, ou ces espèces dans celle des chimistes.' Ils font partie de filons qui traversent un gneiss, par con- séquent un terrain primitif. On a reconnu ensuite ces galènes argentifères riches en Bohème, au Harz. On les cite aussi au Mexique , intendance de la Sonora , dans les filons de Cosala. I On remarquera que ces deux minerais, érigés en espèces par les minéralogistes de l'École allemande et par ceux de l'École chimique, le sont par les premiers sur un motif tout-i-fait empirique, celui de leurs produits métallurgiques et d'après des principes plus techniques que scientifiques, ce motif étoît suffisant. Les seconds ont au contraire des principes bien plus rigoureux, bien plus scientifiques , et cependant ils ont établi ces deux espèces sur une seule analyse, faite sur des minerais d'une seule et même minej car on ne connoît pas d'autre analyse de galènes argentifères riches, que celle qu'on vient de rap- porter. 424 PLO Dans fous ces lîeuxîls présentent , à peu de chose près, les mêmes associations géognosfiques des minerais qu'on vient dénommer, et en outre de la blende, du fer arsenical, du cuivre gris , du calcaire jaunissant , de la barytine , etc. , et ils appartiennent à des filons qui traversent des terrains pri- mordiaux. b) Galène sÉLÉNiFÈRE. Elle ne présente aucun caractère ex- térieur qui puisse indiquer la présence du sélénium. L'essai chimique est nécessaire pour la reconnoître. Cependant celle que nous avons vu est généralement lamellaire: elle a un éclat très -vif. Celle de la mine de cuivre de Fahlun , en Dalécarlie (Suède) est laminaire et lamellaire, très- éclatante, un peu caverneuse, et mêlée de cuivre |^yriteux et de talc. c) Galène antimonifère '. Elle est compacte , à grain fin , d'un gris de plomb, avec l'éclat métallique, assez facile à casser, assez tendre. Sa pesanteur spécifique est de 5,95. Elle répand , par l'action du feu du chalumeau , Todeur propre à l'antimoine et donne sur le charbon une pous- sière en partie blanche et en partie rouge. Composition. En Sibérie. d'Alsace sur leRLin Soulrc. Aisenir. Plomb. Aiitiin. 17,20 20,90 43,44 49,00 35,47 22,09 Fer. 4,00 TronimsJorf. On y rcconnoît quelquefois la structure aciculaire radiée de l'antimoine sulfuré, qui s'y trouve libre ; mais le mélange 1 Bleischimmer, On lui a donné aussi le nom de B/eischweif. On commet peut-être ici quelque confusion, en rapportant au plomb antimonifère de Sibérie, analysé par M. Pfaff, et qui ne contient pas d'urgent, les plombs antimonifères de Wallerius, d'Haiiy, de Born, qui indiquent ce métal ; mais le défaut d'analyse des derniers et d'échan- tillons du premier ne permettant pas d'établir entre eux de comparaison complète qui puisse prouver, ou leur différence, ou leur identité, laisse dominer le caractère essentiel tiré de la présence de l'antimoine, aditiis dans tous ces minerais. PLO 4=5 intime présente, lorsqu'il est cristallisé, la forme cubique de !a galène avec ses variétés. Nous rapportons à cette variété la galène antimonifère de Sib "ie , avec cuivre pyriteux , analysée par M. Pfaff ; celles de (.Jurnouailles , d'Andréasberg et de Clausthal au Harz, de Sahîberg en Suède ( Wallerius) , et celle de Saxe, en con- crétions cylindroïdes, à texture striée. (De Born.) d) Galène ferrifere'. Structure lamellaire; dureté supé- rieure à celle de la galène pure. Intimement mêlée ? de fer sulfuré. De Durham en Angleterre. Elle contient un demi pour cent de fer, d'après Thomson. La galène argentifère riche en contient davantage. De Huelgoët en Bretagne. De Saint- Sauveur en Languedoc. Cette variété est établie plutôt sur des présomptions que sur une connoissance réelle de sa composition. e) Galène cobaltifere. Elle n'est reconnoissable que par la couleur bleue qu'elle communique au verre de borax. Elle se trouve en enduit bryoïde ou en petits cristaux dans les filons des terrains de transition de la mine de Lo- renz près Clausthal au Harz , et de Catalogne en Espagne. ( Prol'st. ) 3. PLOMB SÉLÉNIURÉ. Il ressemble à la galène pulvérulente ou lamellaire , mais avec une teinte plus bleue. Il indique le même clivage, mais on ne l'a pas vu cristallisé. Ses caractères chimiques sont les seuls qui puissent encore être employés avec sûreté pour le reconnoitre. Au chalumeau , il répand une odeur très -sensible de raves putréfiées. L'acide nitrique met à nu le sélénium. Chauffe dans le tube, il se suîiliine de l'oxide de sélénium d'un rouge carmin et de l'acide sélénique blanc déliquescent. La pesanteur sjiécifique de celui de la mine de Lorenz près de Clausthal au Harz, est de 7,69 — de celui du Harz oriental 6,8, (Zinken.) 1 Galène martiale. 426 PLO ' Plomb. Sélénium. Cobalt. e Clausthal u Harz oriental . . 70,98 71,81 :i8,ii .7,59 o,83 Stromeyer. H. Rose. Plomb siîléniuré cuprifère. Sa couleur est plus claire ; et son éclat métallique tire un peu sur celui du laiton. Sa texture est grenue; il est plus ou moins fusibie au cha- lumeau, suivant qu'il contient moins ou plus de cuivre. Sa pesanteur spécifique est de 7 ou de 5,6. Du Harz oriental. A. Idem. B. ^~ : ë > 3 S. 0 CL 69,57 ^ u ■«'. 29,96 7,86 0,77 47,43 34,26 i5,45 1,29 2,08 H. Rose. Idem. Plomb séléniuré cobaltifère. D'un gris bleuâtre , à texture grenue. Au chalumeau il colore le verre de borax en bleu. Composition = 6Pb Se Co Se. 4 Du Harz oriental. . Plomb. Sélén. Cobalt. 1 Fer. 60,92 3i,42 3,14 0,45 H. Rose. Il est dans la dolomie accompagné souvent de calcaire fer- rifère. Plomb séléniuré hydragirifère. D'un gris de plomb bleuâtre ou noirâtre, avec l'éclat métallique. Structure laminaire. Quelquefois texture compacte. Poudre noire. Chauffé dans le tube, il pétille, se recouvre d'un enduit gris bleuâtre, ayant Péclat métallique, donnant du séléniate de mercure en gouttelettes jaunes, transparent. Odeur très-fétide. Pesanteur spécifique 7,3. PLO Composition =^ 3PbSe' 427 HgSc Plomb. Sélén. IWercurc. Perle. 55,84 27,33 2^,97 27,98 16,94 44,69 2,25 H. Rose. Du Harz oriental.^. B. Ce minerai est rarement homogène. Les plombs séléniurés se trouvent dans deux parties du Harz. 1.° Dans la mine de Lorenz , près Clausthal ; 2.° Dans le Harz oriental, à Brummerjahn et à Tilkerode. C'est dans le point de contact des diabases sur les schistes qu'elles recouvrent, que se présentent les minéraux sélé- niurés dans un filon ou roche ferrugineuse, accompagnée do dolomie , de calcaire spathique et de quarz. Celui de Tilkerode renferme quelquefois une proportion d'argent qui va jusqu'à seize kilogrammes d'argent par quintal métrique; il est dans la dolomie et accompagné de cuivre pyriteux, qui ne renferme guère que deux kilo- grammes d'argent. Il est présumable que la galène sélénifère renferme du soufre et diffère par la présence de ce corps du plomb sélé- niuré, dans lequel les analyses précédens n'en indiquent pas. 4. PLOMB MINIUM" = Plomb TRioxiDÉ. — Pb'. C'est un minerai d'aspect terreux, d'un rouge vif, assez pur, tirant un peu sur le jaune orangé, souvent pulvérulent, quelquefois compacte, mais à texture lâche, quelquefois aussi avec une structure un peu lamellaire. Chauffé au chalumeau sur le charbon, il se réduit facile- ment en plomb métallique. Sa pesanteur spécifique est d'environ 4,6, Breith., et 8,9. Beud. Lieu et gisement. On a douté pendant long- temps que ce minerai se trouvât réellement natif, et on a attribué souvent sa présence à l'action du feu employé dans quelques mines pour désagréger le rocher, ou à quelques résidus acciden- tels. C'est surtout à celui de Schlangenberg en Sibérie qu'on Plomb oxidé rouge. — Sandix. — Minium natif. — pfennig. (Leokh. 428 PLO a appliqué cette origine; mais il paroît qu'on l'a trouvé ail- leurs à l'état réellement naturel. Dans les mines de plomb de Brilon, en Westphalie. mêlé avec de la calamine compacte ' ; dans la mine rie Hausbaden, près Badenvveiler, grand-duché de Bade, avec de la galène , dans du qiiarz; à Kall, duché de Juliers et près de Langenheck, à quatre lieues de Dietz, pays de Trêves, avec de la galène et de la calamine; dans l'Ile d'Anglesey en Angleterre, dans un filon de galène, de cuivre pyriteux, de plomb vitreux et de plomb blanc, qui traverse une roche de schiste argileux , et dans quelques autres mines d'Angleterre, telles que Grassing- tonmoor en Craven , et Grasshill-Chapel, en Weirdale, dans l'Yorkshire. (Phillips.) Zimapan au Mexique. Il est encore douteux que le massicot', ou plomb bioxidé jaune, se trouve dans la nature ; les minerais qu'on a donnés pour tels, ou sont, comme le pense M. Nœggerath , un produit de fourneau enfoui, à Breinig près StoUbt-rg , aux environs d'Aix-la-Chapelle, sous un terrain d'alluvion récent; ou, suivant M. John, un mélange de plomb oxidé, de plomb carbonate, de fer oxidé, de calcaire et de silice.^ 5. PLOMB GOMME''» = Plomb bioxidé hydro-aluminiaté. Ce minerai de plomb, aussi singulier par son aspect que i James Smithson , Journal de phys. , tome 79, page 144, et tome 65, p.Tge 365. s. Eleigicitte , Leokh. 3 Je ne puis dire, si le plomb oxidé terreux brun, compacte comme du jaspe de Saska en Hongrie, cité par de Born , qui lui attribue la propriété de faire effervescence avec les acides , est réellement un plomb oxidé et une espèce particulière; s'il est le même que celui que M. Lelièvre a fait connoître sous le nom de Plomh sitroxigené , et que j'ai décrit ailleurs , d'après ce minéralogiste , sous le nom de Plomh oxidé jaspoïde- Le minerai de M. Lelièvre diffère de celui de de Born, en ce qu'il ne fait point effervescence avec les acides, qu'il transforme l'acide muriatique en chlore, et que M. Vauquelin y a trouvé Plomb oxidé 22 j Arsenic oxidé 38 > = 99. Fer oxidé Bg ) Patrin soupçonnoit que ce minerai de plomb venoit des mines de Daourie. 4 Plomb bydro-alumineux. (Haut.) PLO 429 par sa composition, est jaunâtre, mais d'un jaune brunâtre ou orangé sale; il se présente sous une forme concrétionnée, globulaire, ou comme des gouttes de gomme figées. Il a en outre l'éclat et la translucidité de cette substance, et quel- quefois aussi un éclat perlé. Jl est plus dur que le fluoré. Il manifeste par le frottement l'électricité résineuse, lors- qu'il est isolé. Il a une structure quelquefois écailleuse , comme si ces globules éfoîcnt rou)posées de couches minces et concen- triques, et quelquefois fibreuses, a fibres radiées. Sa texture est compacte 1 1 sa cassure conchoïde; exposé à l'action du feu. il décrépite, donne de Feau dans le ballon, et, poussé à la fusion, il se j^onfle, en produisant comme des espèces de végétations semblables aux choux-fleurs : le na- tron le réduit. C'est à M. Berzelius qu'on doit l'analyse et par conséquent la connoissance de cette espèce. Composition 2= PbA" Aq. = Plomb oxîdé. Alumine. Eau. Corps étrangers et perle. 40,14 37 18,80 4,06. De Huelgoèt. On ne l'a encore trouvé que dans la mine de plomb de Huèlgoè't , près de Poullaouen en Bretagne, couvrant de ses globules ou petites masses concrétionnées , les minerais de plomb blanc et de galène qui composent ces filons. 6. PLOMB BLANC" = Plomb carbonate. (HaUv.) Ce minerai pur est limpide; il a la transparence du verre , avec l'éclat du diamant. Il se trouve rarement dans cet état de perfection, mais, quelle que soit son apparence exté- rieure, on le reconnoit aux caractères suivans. Sa pesanteur spécifique est de 6 à 6,7; il se dissout plus ou moins facilement et avec effervescence dans l'acide ni- trique. Les cristaux de Huelgoët, de Lacroix, de Gazii^our, Piojub spatbiond' nt à celles du prisme que n.>us adoptons iq3''^8' et 76*^12'. Vo^-ez ce qui a élé dit à l'article du Plomb blakc. PLO 4^7 5. Le (rioctaèdre, composé du prérèrlcnt, avec troîs autres sortes fie fiicetles, résultant des nindifioiih'ons sur les arêtes et les angles des bases des prismes, et sur les deux arêtes ver- ticales aiguës. Les cristaux sont petits , brillans cotiime des diamans et semblent présenter une grande facilité pour la mensu- ration des angles à l'aide du goniomètre à réflexion. Le plomb vitreux peut se diviser en deux variétés prin- cipales : 1. Le Plomb vitreux cnisTALaN, qui a la transparencedu verre et qui est tantôt cristallisé ou granuliforme , avec des nuances Jaunâtres, rougeàtres foibles ou grisiitres, et tantôt massif, en petits monceaux ou amas, ou veines engagées, et à cas- sure vitreuse. U vient principalement de la mine de Wanlokhead en Ecosse, de Nertschinski en Sibérie, de Saint- Pedro au Chili. 2. Le Plomb vitreux lithoïde. 11 est en masse cfimpacfe , translucide ou presque opaque, brune ou jaunâtre , à struc- ture presque concrétionnée , en morceaux sphéroïdaux , dont le centre est souvent de la galène. De Nertschinski en Sibérie, de Linarès , du Ciii'i. Terreux. Terne, texture assez lâche, terreuse; structure concrétionnée ; couleur grisâtre ou rougeàtrc. En Derbyshire et à Nertschinf^ki en Sibérie. Le plomb sulfaté, moins répandu que le plomb carbonate, se présente cependant, comme lui, très- fréquemment en cristaux implantés, plus rarement en veines ou en croûte à la surface d'autres minerais de plomb, et notamment de la galène, qui semble l'avoir produit dans une circonstance où le soufre auroif passé à l'état d'acide sulfurique. Dans le cas le plus ordinaire ses cristaux sont implantés sur des roches et minerais ferrugineux, caverneux, comme dûs à une altération de pyrites, qui, dans le cas actuel, au- roient fourni le soufre nécessaire à la production de l'acide sulfurique ; en sorte qu'on peut présumer , avec assez de vrai- semblance dans un grand nombre d'autres circonstances, la cause de la présence du plomb sulfaté, et rapporter la for- mation de cette espèce, soit à l'époque de formation des filons et autres gîtes de minerais qui la renferment, soit même 438 PLO à une époque postérieure , si elle est due, comme on le sup- pose, à une décomposition partielle de ces minerais. L'Angleterre et le Harz sont les pays qui offrent le plus de mines renferment du plomb sulfaté. Dans le premier pays on le trouve dans la mine de cuivre de Velenowilh, près Saint-Yves en Cornouailles, accompagné de galène et de cuivre pyriteux; en Ecosse, à Wanlok- liead dans le Dumfriesshire et dans la mine de Leadhills en Lanarkshire , avec de la galène et d'autres minerais de plomb : la mine de Parys dans l'île d'Anglesea est celle qui en a offert Je plus abondamment en cristaux implantés dans une roche siliceuse , ferrugineuse et caverneuse , fai- sant partie des mines de cuivre de cette île. En Allemagne: au Harz, la mine de Zellerfeld est celle qui a fourni les plus beaux échantillons de plomb vitreux massif et de plomb vitreux lithoïde en veine ou en enduit sur de la galène : on en a trouvé aussi dans la mine de Saint- Joachim et dans celle de Sainte-Catherine près Clausthal — dans le grand-duché de Bade, à Wolfach dans la mine de Herrensegen , à Badcnweiler dans celle de Hausbaden, à Frei- burg dans celle de Wildthal — en Hesse , dans le Westerwald. On le cite aussi .- En Hongrie; à Zsarnowicza et à Kislibaba , dans la Buko- vine, en petits cristaux d'un blanc rie neige (D. Borkowski) — en Espagne; dans les mines de plomb de Linarès en Anda- lousie sur delà galène qui senibloit avoir été cariée (Proust)-^ en Sibérie; dans les znines de Nertschinski et de Soimanow, souvent en gros cristaux. Dans l'Amérique septentrionale ; dans les mines de plomb de Southampton, province de Massachussets, dans une roche de quarz et accompagné de galène et de plomb molybdaté. Celui de Huntington est, suivant M. Lane , argentifère, comme la galène qu'il rerouvre. ( Sillim , Journ. auiér. ) M. Brooke a ajouté aux deux espèces précédentes les mi- nerais de plomb suivans , qu'il a regardés commes des es- pèces distinctes. Plomb sdlfato-carbonaté. Sa couleur varie de l'incolore au gris verdàtre ou bleuâtre. C'est par sa composition et sa cristallisation qu'il diffère essentiellement des autres espèces,. PLO 439 Sa forme primitive est un prisme droit, dont les angles de la base sont denviron de 120*^ 46' et ôg"* i5', dont le cli- vage a lieu dans deux directions, mais beaucoup plus faci- lement dans Tune que dans l'autre. Il se dissout avec une foiblc effervescence dans l'acide nitrique, et consiste, suivant M. Brooke, de Plomb carbonate.... 47,9 Plomb sulfaté 62, 1. Il est moins dur que le plomb carbonate. Sa pesanteur spécifique est de 6,8 à 7. Ses cristaux sont petits. M. lirooke regarde cette espèce comme une des variétés du plomb carbonate rhomboïdal de M. de Bournon. On le trouve dans la mine de plomb de Leadhills en Ecosse. Plomb sulfato-tricarbonaté '. Ses couleurs varient de l'incolore au vert pâle, jaune pâle et brunâtre. Il se présente en cristaux, tantôt rhomboïdaux , tantôt prismatiques, qui dérivent d'un rhomboïde aigu de 107^,30 et 7:2 ,5o', avec un clivage perpendiculaire à Taxe, le seul qu'on puisse observer. Suivant M. Brooke cette espèce est composée de Plomb carbonate 72,5* Plomb sulfaté -'7)5. Sa pesanteur spécifique est de 6,3 à 6,5. Il est plus tendre que le plomb sulfaté , mais plus dur que le plomb cuivreux sulfato -carbonate. Le rhomboïde primitif est modifié par six faces, qui rem- placent les angles solides et qui le font passer au prisme à six pans (ces faces sont souvent courbes) , et en outre, par un grand nombre de facettes sur les arêtes culmi- nantes et sur l'angle au sommet. Ce minéral de plomb se trouve aussi à Leadhills. Ploxb cuivreux sulfato- carbonate. C'est encore une es- pèce introduite par M. Brooke, sous la double considération de la forme et de la composition. 1 Carbonate de ploml) rhomboédrique , Beudakt. 2 Ces résultats c^nt été coulirmés par une nouvelle analyse de M. Slronieycr. 440 PLO Ses cristaux varient en couleur du bleu au vert foncé. Ils donnent par la division mécanique un prisme droit, rhom- boïdal , de 96 et 85*^. Ils peuvent se diviser en outre par un plan parallèle à la petite diagonale de la base. II est composé de plomb carbonate 02,8 de plomb sulfaté 55,8 de cuivre carbonate HjA; si toutefois ce dernier corps est réellement combiné. Sa pesanteur spécifique est de 6,4. II est moins dur que le plomb carbonate, mais plus dur que le plomb sulfato -tricarbonaté. II se présente en petits cristaux, modifiés par un grand nombre de facettes et groupés en petites masses à rayons divcrgens. On le trouve avec les précédens dans les mines de plomb de Leadhills. Nous avons cru devoir faire mention de ces trois espèces, que nous n'avons pas eu occasion d'observer; mais qui, ayant été décrites par un minéralogiste aussi distingué que M. Brooke, et admises par M. Phillips, ne peuvent être passées sous silence, quoique nous pensions qu'elles ne présentent pas des caractères spécifiques assez certains pour être regar- dées comme des espèces distinctes. M. Brooke a introduit encore une autre espèce, sous le nom de Plomb sulfaté cuivreux , d'une couleur bleu foncé. Ses cristaux paroissent dériver d'un prisme droit à base rhombe d'environ 102 et 78. Sa composition est : Plomb sulfaté. . . . 74,4 Cuivre oxidé .... 18 Eau 4,7. Sa pesanteur spécifique est de 5,5 à 5,45. Il est plus dur que le plomb sulfaté , mais moins que le plomb carbonate. Il s'est trouvé en petits cristaux impurs dans les mines de plomb de Wanlokhead et de Leadhills eu Ecosse. PLO 44» , M. Brooke donne les mesures comme approximatives , les cristaux étant trop petits pour se prêter à des mesures exactes. Il n'a fait l'analyse que sur quelques grains, les cristaux étoient impurs, etc. N'auroit-il pas fallu attendre des données plus certaines pour ériger en espèces ces petits échantillons, qui sont peut-être le résultat d'un mélan«»e ? 8. PLOMB PHOSPHATÉ. ■ Comme toutes les combinaisons de plomb avec un acide, il ne présente aucun éclat métallique , mais des couleurs assez différentes. Exposé à l'action du chalumeau sur le charbon, il fond en un globule cristallisé extérieurement, qui donne du plomb métallique, si on continue la fusion en ajoutant du fer et de l'acide borique. Composition = Pb"* P^ Vert, de Zschopau Ibid — de Hofsgrund Jaune-verdâtre, de "Wan- lockhead Brun , de Huelgoët Jaune, de Johann -Geor- genstadt . Ibid Vert, de Pontgibaut, Puy- de-Dôme Blanchâtre, de Zschopau. < 2 0,10 Eau. 78,40 82,28 .8,37 15,72 1,70 1,08 77,10 19,00 — .,54 0,10 — 80,10 78,58 18,00 '9,7^ - 1,62 1,65 — — 76,80 7,5o 9 12,50 4 i,5o — 7 ? 76,00 80,55 i3,oo i4,i3 7,00 2,3o .,75 '599 - o,5o Klaproth. Wôhler. Klaprotli. idem, idem. Rose. Laugier. Klaprolh. VVohler. On remarquera la présence constante de l'acide muria- tique et toujours à peu prés dans la même proportion. Il 1 Minera plumbi viridis , "W-^ll. M. Breithaupt et les minéralogistes saxons divisent celle espèce en: Braunhleierz , pes. sp., 6,9, et Griinhleierz , pes. sp. ,6,3 — Polfchrom pyromorphit , Hausm. 2 Quelques plombs phosphatés venus du Harz contiennent un peu d'argent, suivant Bauersachs. Berzelius dit, au contraire, ^ue ce plomb n'en donne pas par la coupellalion. 442 PLO paroît que les autres substances, excepté l'acide arsenique, y sont étrangères. Les cristaux de p'iomb phosphaté dérivent d'un rhomboïde obtus, dans lequel l'incidence de P sur P est de i lo*^ 55' , et celle de P sur P' de 69** 5, qu'on peut ramener au dodécaèdre bipyraniidal par des plans qui remplacent les arêtes culmi- nantes du rliomboïde'. (H7\uy.) Le plomb phosphaté est un peu plus dur que le plomb blanc; il se laisse rayer facilement, et sa poussière est tou- jours grise. Sa pesanteur spécifique est de 6,9. 11 a l'éclat ^ itreux , un peu diamantaire. Sa structure laminaire est peu nette et n'est même distincte que parallèlement aux pans d'un prisme. Sa texture est vi- treuse j il est facile à casser; sa cassure est ondulée. * J'ariétés de forme. Le rhomboïde, pris comme forme primitive, peut donner presque indistinctement pour formes secondaires des solides dans lesquels il est encore dominant, ou des solides dont le prisme hexaèdre semble être le type; c'est le cas du plonil) phosphaté, et cette circonstance, jointe a. celle du clivage, dont l'importance est encore plus grande, dcvroit peut-être faire donner la préférence au prisme hexaèdre sur le rhom- boïde pour la forme primitive. 1. Plomb phosphaté prismatique. C'est le prisme hexaèdre régulier, qui est la variété la plus ordinaire. 2. Plomb phosphaté péridodécaèdre. Le prisme hexaèdre , dont les arêtes verticales sont remplacées par des facettes. 3. Plomb phosphaté basé. Le dodécaèdre bipyramidal , pro- duit, dans la théorie du rhomboïde pour forme primitive, pai* les six faces de ce rhomboïde, et six faces remplaçant les arêtes culminantes, dues à une modification en dessous des six angles latéraux, les sommets de ces pyramides étant remplacés par une facette perpendiculaire à Taxe , etc. I On peut aussi admettre avec MM. Phillips et Beudant, pour forme primitive^ le prisme hexaèdre régulier, d'autant qu'il se laisse diviser assez aisément parallèlement aux pans de ce prisme. PLO A43 4. Plomb phosphaté (rihexaèdre. C'est la réunion du prisme hexaèdre et du dodécaèdre bipyramidal; même forme, sauf la valeur des angles (l'incidence des faces de la pyramide sur les pans du prisme est de 1 jo,53 ) , et même théorie cris- lallographique que pour le quarz hyalin prisme. 5. Plomb phosphaté isogone. Le prisme hexaèdre dont les bases sont surmontées d'une pyramide à six faces, plus aijiiië que dans le trihexaèdre (l'incidence des faces de la pyra- mide sur les pans du prisme est de lôo*^); les cristaux sont généralement plus courts. Les cristaux de plomb phosphaté sont moyens (de dix à vingt millimètres), ternes et nets, ou brillans mais agrégés, ou à faces souvent courbes et imbriquées ; ils sont toujours implantés sur une des bases du prisme. ^''''' y ar lé tés dh' erses. 1. Plomb phosphaté cristallin. Cristaux réguliers , curvi- lignes, ou grains cristallins, à face et arêtes courbes. a) Bacillaire. En prismes cannelés, alongés, agrégés. b) Aciculaire. En petites aiguilles courtes, implantées, croi- sées, agrégées en convergeant. c) Botrjoïde. En petites houppes ou gazons composés de petits cristaux aciculaires , et qui ressemblent par leurs dis- positions, même par leur couleur, à une mousse — Hnelgoëfc en Bretagne; Hoffsgrund en Souabe-, la Saxe, le Chili, etc. d) Mamelonnée. En petits tubercules séparés ou agrégés, de texture presque compacte. — Hoffsgrund, Marienberg ea Saxe; le Chili, etc. e) Pulvérulent. Poussière d'un Jaune orangé. — Leadhills ea Ecosse. Le plomb phosphaté n'est jamais parfaitement transparent; il est au contraire quelquefois opaque et souvent plus ou moins translucide. Il présente une série de variétés de couleur qu'il est fort extraordinaire de rencontrer dans des minerais métalliques qui semblent être purs. On n'en a pas encore, que je sache, assigné les causes. Ces yai'iétés peuvent être ramenées aux types suivans ; 444 PLO a) Le Plomh pliospJiaté gris cendré. h) Le Brunâtre.' Huelgnët; Chemnitz en Hongrie ,Zschopau; près Freiberg en Saxe; Berncastel dans Je pays de Trêves. c) Le Rougeâtre. d) Le Violàfre, qui est un des plus communs à Huelgoëf. e) Le Verf , qui n'est pas moins commun et qui est tantôt pur et tantôt tirant sur le jaunâtre.^ — Poullaouen en Bre- tagne ; Freiberg en Saxe. Les variétés botryoïde et mamelonnée ont ordinairement ce'te couleur. f) Le Jaunâtre tirant sur le vert, ce qui indique ordinai- rement la présence de l'acide arsenique , que nous allons considérer dans la variété suivante. Le même cristal est quelquefois violàtre , rougeâtre ou jaunâtre intérieurement, et brun extérieurement. Les cristaux ont été quelquefois altérés, comme le plomb carbonate, par l'action du soufre ou (!u gaz hydrogène sul- furé de l'intérieur de la terre, et ont passé en tout ou en panie au plomb sulfuré, soit pulvérulent, et alors noir ou bleuâtre, soit laminaire. (Voyez plus haut la Galène épigene.) Plomb phosphaté arsenifère'*. D'un jaune verdàtre , don- nant par l'action du feu et du charbon des vapeurs arseni- cales. Il a d'ailleurs tous les autres caractères du plomb phos- phaté, tant dans ses variétés de formes, que dans ses diverses manières d'êlre.^ L'acide phosphorique et l'acide arsenique étant, comme Ta prouvé M. Mitcherlich , des corps isomorphes, peuvent se suppléer en toutes proportions dans les combinaisons, en 1 Braunhieierz , Breith.; fSuiithleierz^ "Weiss, lorsqu'il est mêlé de plomb vert; Pyromorphit, Hausm. 2 Gtùnbleiet z , Breith. 3 Le vert et le brun renferment quelquefois, suivant Descolils et Delrio, de l'oxide de chroni \ M. B rthicr dit que le vert doit la cou- leur au phosphate de fer qui y est mêlé. 4 Grïtnhleierz ^ Breith.; mai': plus particulièrement Traubenerz, Ftnkkenerz , Poljchrom , Tratibevb/ei , HkU-^M. 5 11 paroît cependant qu" la préscn'-e l'e l'acide arsenique est bornée aux variétés de couleurs qu'on vient d'indiquer. PLO 445 sorte que le phosphate de plomb peut renfermer depuis o d'acide arsenique, jusqu'à o d'acirie phosphorique , et con- duire ainsi, par des nuances insensibles, au plomb arse- niaté. La variété que nous considérons ici, est celle dans laquelle il y a présence des deux acides. Les analyses des tableaux pré- cédens indiquent les proportions dans lesquelles on les a trouvées. On cite particulièrement comme exemple de cette variété: En France; Pont-Gibaut, dans le département du Puy-de- Dôme : en cristaux curvilignes. En Allemagne: Hausbaden, près de Badenweiler , grand- duché de Bade, en petites masses mamelonnées, jaunâtres et brillantes — Johann - Georgenstadt en Saxe, en très-beaux cristaux de la variété prismatique annulaire — Linarès en Andalousie , en petiles masses botryuïdes vert-jaunâtres. Gisement et lieu. Le plomb phosphaté ne s'est encore trouvé qu'en cristaux , aiguilles ou grains cristallins, implantés sur les panas ou dans les cavités de différentes roches et miné- raux qui composent les filons ou gîtes métiillifères, qui ren- ferment d'ailleurs d'autres minerais de plomb. On le voit aussi en crovltes, soit botryoïdes, soit concrétionnées, sur les mêmes roches et a peu près dans les mêmes circonstances. On croit avoir remarqué qu'il se montroit plus ordinaire- ment dans les parties de filons les plus prés de la surface du sol, ce qui semble indiquer qu'il ( st d'une époque de formation plus récente que les autres minerais de plomb. (Breith.) La variété violàtre est souvent accompagnée de fer pyri- teux prismatique qui, en se décomposant, détruit les groupes cristallins. Cette variété se trouve principalement en Bre- tagne, dans la mine de plomb de PouUaouen et du Huelgoet. Les variétés jaune et brune paroissent moins sujettes à ce genre d'altération: elles se trouvent d.ins le même lieu. Les variétés vertes botryoïdes tapissent souvent des quarz cariés, dont les cavités sont remplies de fer oxidé jaunâtre, qui, par son éUit pulvérulent, semble indiquer une altéra- tion particulière de la roche et du minerai de fer qu'elle renferme. 446 PLO Les variétés vertes, fort recherchées à cause de leur belle couleur, viennent principalement des mines de Bretagne qu'on vient de citer; de Lacroix en Lorraine; du Harz, etc. Les minerais pierreux et métalliques qui accompagnent or- dinairement cette espèce, sont: La galène. Le fer oxidé- hydraté, jaunâtre ou brunâtre : à Fribourg en Brisgau. Le fer pyriteux. Le cuivre malachite .- à Rheinbreltenbach. J-e cuivre pyriteux. La blende. Le quarz hyalin blanchâtre, couleur de rouille et toujours carié: à Rhcinbreitenbach , près de Cologne; à Beresof en Sibérie. La barytine : la mine de Zschopau, près Freiberg en Saxe. Le fluoré. La lithomarge. En ne considérant plus les gangues, on peut encore citer le plomb phosphaté. En France, près de Pont- D'un jaune pâle, réductible en plomb par la soude, inal- térable pap les hydrosulfnrcs. Au chalumeau il fond dabord en un globule transparent jaune pâle, avec le sel de phosphore et l'oxide de cuivre; il manifeste la présence de l'acide muriatique par une flamme bleuâtre. (Berzelius.) Il a une structure laminaire peu nette et par conséquent un clivage indéterminé; mais celui qu'il indique, joint k l'examen des cristaux et à la mesure de leurs incidences prin- cipales, donne pour forme primitive un parallipipède rec- tangle , probablement un prisme droit à base carrée, dont la hauteur seroit à un côté de la base environ :: G : 1 1 ; et peut- être même un cube.* Il est fragile, tendre, moins dur que le plomb blanc. Sa texture étant souvent compacte , sa cassure est raboteuse. Sa pesanteur spécifique est de 6,06 à 6,5o. Il est quelquefois presque incolore .- il a un éclat diaman- taire. Composition = PbCh^ -+- sPb. Plomb. Acide niuriat. Acide Carbon. De Mendiff. 90,13 8r.,Do 6,84 3,5o i,o3 6 Beizolius. Klaproth. De Matlock en Derbish ^ . * Variétés de formes. M. de Bournon en a décrit douze, qui sont toutes des mo- difications ordinaires des prismes droits à base carrée. Si, comme cela est très-présumable, ces formes ont pu être observées avec exactitude, elles ne laissent plus hésiter pour le choix de la forme primitive entre le cube et le prisme. 1 Hornhlei , Karst.; Blei-Hornerz , Leohh. ; — Plomb corné. — Cotunnia. Mokticelm , en l'iionneur da docteur Colunnio. Le plomb mu- riaté étoit, il y a quelques années, une espèce forte incertaine; elle commence à être mieux connue, et par conséquent plus assurée.' 2 Cette forme est celle de la plupart des niuriates. 3 Plomb muriato-carbonaté, de Boubiv. ; Plomb carbonate muriatifère, lUiiv =: Pbch^4- PbcS Berz. 448 PLO Nous citerons , d'après M. de Bournon , comme conséquences de cette dernière forme : 1. Le Plomb muriaté épointé. Les angles solides remplacés par des facettes triangulaires, qui sont plus inclinées sur la base que sur Tarête du prisme. 2. Le Plomb murialé périoctaèdre. Le prisme à huit pans. 3. he Plomb murialé pjramidé. Une pyramide aiguë' à quatre faces sur les bases du prisme. Le plomb muriaté, encore très-rare, ne s'est montré qu'en petits cristaux implantés sur d'autres minerais de plomb. D'abord, dans la mine de Cromford-Level , prèsMatlock, en Derbyshire, dans un terrain de calcaire de transition' : il est accompagné de blende, de galène et de iluore ; ensuite, à Mendiff près de Church-Hiil , dans le Sommersctshire , avec du plomb blanc; à Hausbaden , près Badenweiler, grand- duché de Bade — au Vésuve, en 1822, en paillettes très- minces, d'une couleur blanche, d'un éclat nacré, soluble dans 27 fois leur poids d'eau (Monticelli) — aux États-Unis d'Amérique, dans la mine de plomb de Southampton , dans le Massachussets , cristallisé en prismes à quatre pans , ter- minés par un pointement à quatre faces, verdàtre , presque transparent, implantés sur de la galène cristalline. (Meade dans Cleaveland.) 10. PLOMB ARSENIATÉ.' Sa couleur d'un jaune assez pur, tirant cependant un peu sur le verdàtre, et sa propriété de répandre par l'action du feu et l'influence du charbon une odeur arsenicale très-re- connoissable, sont les seuls caractères qui le distinguent du plomb phosphaté, et même du plomb phosphaté arsenifère. La limite entre ces deux espèces est absolument artificielle et arbitraire, et nous regarderons comme plomb arseniaté 1 J'ai vu dans la collection de Rlaproth un cristal transparent, à tase sensiblement carrée , d'environ six millimètres de côté, qui venoit du Derbjshire. 2 Flokkenerz , Breith. Nous avons déjà donné ce nom comme syno- nyme du plomb phosphaté arsenifère, parce qu'il a été en effet ap- pliqué à ces deux minéraux, dont la séparation ne peut être tracée nettement. PLO 449 Ife minerai de plomb dans lequel l'acide arsenique est seul ou au moins prédominant. La forme du plomb arseniaté, quand il est cristallisé, est un prisme à six pans, de même proportion que cielui du plomb phosphaté. Exposé au feu du chalumeau, dans la flamme intérieure ou sur le charbon , il fond, répand d'abondantes vapeurs ar- senicales et se réduit entièrement en plomb métallique, lorsqu'il est pur; en partie seulement et laissant un globule cristallisé, lorsqu'il contient du phosphate de plomb. Le plomb arseniaté est tendre, friable, quelquefois même pulvérulent; sa pesanteur spécifique est de 6,04. JI est jaune pur ou jaune un peu verdàtre , opaque, trans- lucide et quelquefois transparent. 11 a, dans ce dernier cas, un éclat plutôt vitreux que diamantaire. Composition — Pb* As''. Ou en poids, en le supposant parfaitement pur: Plomb oxidé 66 Acide arsenique 34. De Huel-Uhity De Johann-Georgen stadt ibid Concrétionnérésinoïde de Nertschinski.. . . îl Acide phosph. Âcide m un a t. 69,76 26,40 .,58 77,5o 75,59 l2,5o 21,20 7,5o '1,82 i,5o '589 Eau. Fer. Silic. 35 25 10 — 4 10 WllI. GreKOr* Rose. ' Wôhler. PBindhei Variétés. 1. Plomb arseniaté cristallisé. Ses formes sont les même* que celles du plomb phosphaté, et on connoît à peine quel- ques cristaux susceptibles, par leur couleur et par leurs i Déjà cité au plomb phosphaté. M. Berzelius le réunit, cammc ou le fait ici , au plomb arseniaté. 2 Dans Breithaupt, tom.e 4, page 5oi 41. flg 45a PLO caractères chimiques d'être rapportés au plomb arscniaté, qui ne renferment en même temps du plomb phosphaté. On ne peut même citer que celui de lamine de Huel-Unity , près Saint -Day, paroisse de Guennap en Cornouailles, qui soit dans ce cas. Il est régulièrement cristallisé en prismes hexaè- dres réguliers, quelquefois terminés par une pyramide à six faces. Ses cristaux sont jaunes, souvent transparens, quel- quefois creux; leur pesanteur spécifique seroit, suivant M. Gregor, de 6,41. Ils ont pour gangue un quarz blanc qui fait partie d'un filon de mine de cuivre qui traverse le gra- nité. M. Phillips cite aussi le plomb arseniaté dans plusieurs autres mines de Cornouailles, et dans la mine de plomb de Beeralstone, en Devonshirc. On peut encore, et pour ainsi dire à volonté, rapporter à cette variété le plomb phosphaté arsenifère ou le plomb ar- seniaté phosphaté de Johann-Georgenstadt, dont nous avons déjà parlé deux fois. 2. Plomh arseniaté aciculaire'. Jaune, et en petites aiguilles cristallines. Dans les cavités dune galène engagée dans du quarz. de la barytine , du fluoré, et accompagnée de plomb noir; dans la mine de Saint-Prix-sous-Bcuvray, Saône- et-Loire. 3. Plomb arseniaté puWérulent. Texture terreuse, pulvérulent. A Saint- Prix ,. Saône-et- Loire: <à la Herpie-en-Oisans, en veinules, dans une galène argentifère, avec cuivre gris, ar- gile et quarz, (Héricard deThurv. ) 4. Plomb arseniaté réniforme^. En petites masses tubercu- leuses, concrétionnées, d'un jaune tirant sur le brunâtre ou le rougeàtre, couvertes d'une poussière ochracée , avec un éclat gras et comme résineux à l'intérieur, et vine cassure conchoïdale. Dans la mine de plomb de Klitschinski , près Nertschinski en Sibérie, avec galène et plomb blanc. 5. Plomb arseniaté concrétionnc. En petites masses tuber- culeuses, concrétionnées, jaunes, à texture terreuse. 1 Bleiblulhe ; Hausm. 2 Bleiniere, Karst. ; Schaalige verhiirtete Bleierde , Bkeith. Ce mi- nerai, que je n'ai pas vu, semble avoir quelques points de ressemblance avec le plomb gomniç. PLO 45i De Champallemcnt , à «ne lieue de Nevers; des mon- tagnes Noires en Brisgau. Il renferme de l'acide phospho- rique. (Delcros. ) En Andalousie, en grains réunis en grappes, ayant pour gangue du felspath , du quarz et de la galène.' ]i. PLOMB ROUCE' = Plomb chromaté. 11 est d'un rouge vif, tirant sur l'orangé; sa poussière est orangé rougeàtre; il colore en vert le verre de borax. La réunion de ces deux propriétés est suffisante pour caractériser sûrement et complètement le plomb rouge connu jusqu'à présent. Le plomb rouge, essayé au chalumeau, décrépite, prend une couleur plus foncée, se fond ensuite et donne des glo- bules de plomb sur la partie en contact avec le charbon ; avec le borax et le sel de phosphore il donne facilement un verre vert. Ce minerai a une texture compacte, sans structure appa- rente dans aucun sens, en sorte que la forme primitive ne peut être déterminée que par l'observation des cristaux se- condaires, qui sont nombreux et très-nets en apparence; mais d'une complication et d'une imperfection qui en rend l'étude difficile et incertaine. Néanmoins les minéralogistes s'accordent à attribuer au plomb rouge, pour forme primi- tive, un prisme rhomboïdal oblique de go**; l'incidence de la base sur un pan est de 99^ 55'\ et de cette tase sur l'arête H de io3 16' (Hauy). Le rapport entre l'un des côtés de la base et la hauteur ou l'arête H est à peu près :: 7 : 9. ( SORET. ) Sa cassure transversale est raboteuse , avec un éclat un. peu vitreux. Le plomb rouge est tendre, à peine plus dur que le gypse- II est plus friable que lui, se laissant aisément écraser entrç les doigts. Sa pesanteur spécifique est de 6,02. Sa couleur essentielle est le rouge aurore; il est ordinaire" i Plomb vert arsenical, Pboust. 2 Minera plumhi ruhra , Wall.; Rothlleierz .^rziib.; Kallochrom.) Hausm. 3 Ou 93*^30' et gg'^io', Piiiiiips. 452 PLO ment translucide et quelquefois transparent. Dans ce caâ on peut y observer deux axes de double réfraction, et, en regar- dant perpendiculairement aux pans des prismes, on remarque une espèce de dichroïsine qui fait paroitre le cristal tantôt rouge, tantôt orangé, suivant la position qu'on lui donne* (SORET. ) Son éclat est vitreux , assez vif; Composition = Pb^ Ch^ De Sibérie. Ibid. Plomb osidé. Acide clironiiq 64 68 36 32 Vauqueliii. Pfair. * Vaîùétés de formes. Elles sont, comme on l'a dit, très -nombreuses, très-com- pliquées, et rentrent, à peu de chose près, dans le même système général, en sorte qu'on doit se contenter d'en citer quelques-unes; on remarquera en outre qu'elles ont toutes un caractère de prisme oblique très-apparent, malgré les nombreuses facettes qui entourent ce prisme. M. Haiiy en décrit seulement trois, mais M. Soret en a déterminé jusqu'à quarante. 1. Plomb rouge -primilif. (Soret.) 2. Plomh rouge périoclaèdre. Quatre facettes verticales, pro- duites par une" modification sur l'arête G. 3. Plomb rouge binomixte. (Soret.) C'est un de ces octaèdres obliques qui se présentent presque toujours dans les cristaux dont la forme primitive est un prisme rhomboïdal oblique. Il est produit ici par des modifications sur les angles ^ et O, qui font disparoitre l'arête H. 4. Plomb rouge dioctaèdre. Prisme oblique à huit pans, dont quatre sont produits par des modifications sur l'arête G, ter- miné par une pyi'amiàe à quatre faces, due à des modifica- tions sur les arêtes D et B de la base. Les cristaux sont généralement petits, brillans, implantés, suivant leur longueur, ou par leurs pans, ou obliquement, dans des cavités inaccessibles aux instrumens . déformées PLO 453 parleur position dans des fissures étroites, qui semblent les avoir comme aplatis, et enfin couverts quelquefois de stries profondes. Le plomb rouge ne présente aucune variété distincte de texture, d'aspect, ni de couleur; il est toujours cristallisé ou régulièrement ou sous forme , soit de laines , soit de ba- guettes. Il a une position géognostique d'autant plus remarquable, qu'elle s'est présentée absolument la même dans le petit nombre de lieux, très-éloignés les uns des autres, où on ait encore observé le j)lomb vouge , savoir : i.° en Sibérie, dans les mines nommées Zwietnoi-Rudnik et Prcobraschcns- koja-Gora, près de Beresof, à trois lieues d'Ekatheripe- bourg, sur la lisière orientale des monts Qurals. Jl s'y trouve en cristaux implanlés tantôt dans les cavités d'un quarz gras, ferrugineux, qui forme la gangue d'un filon de galène, accompagné de plomb phosphaté, de plomb blanc, de fer oxidé brun , de fer pyriteux aurifère et d'or natif, et ex- ploité plutôt comme mine d'or que comme mine de plomb; tantôt sur les parois des fissures d'un psammite sablonneux, jaunâtre, ferrugineux, qui se montre en collines, alternant avec une argile schisteuse , à quinze lieues au nord de Be- resof, et qui renferme aussi des cristaux cubiques de fer pyritepx aurifère décomposé. (Pali.as. ) 2." En Moldavie, en petits cristaux, sur un quarz ou silex tellement celluleux , qu'il ne dilTère pas extérieurement du silex meulière; il y est associé avec de l'oxide de fer. 3." Au Brésil, dans les environs de Cocaes , sur la route de Villa -Ricca à Tejuco : en cristaux d'un rouge vif, accom- pagné de plomb chromé vert, dans un psammite semblable à celui de Sibérie, et à Congonhas do Campo, dans un filon de quarz aurifère qui traverse un terrain d'ophioliie tendre (Mavit. ) ou de stéaschiste (E''Chavege). On pourroit peut-être rapporter comme exemple d'un qua- trième lieu, le plomb brun de Zimapan , au Mexique, que M. Delrio en i8o,j, et M. Descostils en i8o5, ont analysé, et dans lequel ils ont reconnu environ quinze pour cent d'acide chromique, avec du fer et de l'arsenic. Tous les minéralogistes conviennent que c'est Lehmann qui Ait PLO a le premier fait remarquer ce nouveau minerai de plomb , en 1766, et que c'est M. Vauquelin, qui l'a réellement fait connoitre en 1797, en y découvrant l'existence d'un métal inconnu jusqu'à lui, et remarquable par les nombreuses et belles propriétés de ses oxides. Tous les miuéralogistes et chimistes ont dit que le plomb rouge étoit fréquemment employé comme couleur par les peintres de Russie; mais M. Soret assure qu'on ne peut l'em- ployer dans la peinture <à l'huile, parce que sa couleur s'altère promptement. ï2. PLOMB VAUQUELINITE- = Plomb et Cuivre chro- 3MATÉS. Ce minerai est vert; sa texture est tantôt cristalline et aciculaire, tantôt terreuse et pulvérulente. Il donne, parles essais chimiques, au moyen du feu du cha- lumeau et des dissolutions dans les acides, les signes caracté- ristiques de la présence de l'oxide de chrome et du cuivre. lise présente en enduits ou petites hoTippes aciculaires, ou en veinules d'un bnin jaunâtre, avec l'éclat de la résine; il donne par la trituration une poussière jaune. Ce minéral, encore peu répandu, mal caractérisé minéra- logiquement, puisqu'on ne connoît ni sa forme, ni sa pesan- teur , ni ses autres propriétés , n'est distingué que par sa composition, déterminée ainsi qu'il suit par M. Berzelius. Composition = sPb^ chr' Cu^ chr'. De Sibér Plomb oxidé. Cuivre oxidé. Acide chromique. 60,8 10,8 28,3 Berzelius. Il se trouve à Beresof, en Sibérie, avec le plomb rouge, dont on vient de décrire la position. i3. PLOMB JAUNE ^ = Plomb molybdaté (Hauy). La couleur essentielle à cette espèce est le jaune pur, 1 Plomb chromé , Hauy. 2 GeZtfc/e/er^, Br.EiTii. Indiqué en 1781 par Jacquin , décrit ensuite en 1785 par l'abbé Wulfen, comme plomb spathique de Cariuthie. {Ihid.) PLO. 455 quelquefois pâle, quelquefois tirant sur le roussàtre. H com- ïTiunique par la fusion une couleur bleuâtre au verre ; ses formes dérivent d'un prisme droit, à base carrée. Le plomb jaune ou lagjiybdaté , exposé seul à l'action du chalumeau sur le charbon, décrépite et donne quelques glo- bules de plomb. Il fond avec le sel de phosphore en un glo- bule verdàtre ou noirâtre, selon les proportions des deux matières. Ce minerai a quelquefois une structure laminaire, dont les joints sont parallèles aux faces d'un octaèdre, à base carrée. On peut donc le faire dériver, pour plus de sim- plicité, d'un prisme droit, à base carrée, dont la hauteur est à un côté de la base à peu près comme 32 à 41. (Beudant.) Néanmoins il présente souvent une cassure ondulée, d'un éclat vitreux. Il est fragile , tendre ; cependant il raie le gypse. Sa pesanteur spécifique varie de 6,09 (Phil.) , 5^48 (H.) à 5,86 (Wied). Il est translucide, rarement transparent; son éclat est vi- treux. Composition = Pb Mo^. De Bleiher° Ibid. Ihid. Plomb oxidé. Acide mol^bdiq. Ker, Silice, etc. Perte. 64,42 58,40 53,1 34,25 38 41,8 1,33 2,36 Klaproth. Ilatchett. F. Gobel. ^' Variétés de formes. Il y a deux séries de variétés de formes, qui, au premier aspect, semblent n'avoir aucune analogie entre elles : Les octaédriques et les prismatiques. 1. Plomh jaune octaèdre. L'octaèdre primitif d'Haiiy , dans lequel l'incidence de deux faces des pyramides, opposées tase à base , est de 76', 40 ' , ou l'octaèdre résultant d'une uio- dification sur les arêtes des bases du prisme. 1 76 (Phillips.) 456 PLO 2. Plomb jaune pjramidal. (Léman.) Octaèdre très-aigu. Incidence au sommet ao*^, à la base 160 environ. 3. Pi. jaune biforme. Deux octaèdres; les arêtes des pyra- mides des premiers étant remplaça^ par des facettes trian- gulaires. ^ 4. PL jaune épointé. Les angles solides de l'octaèdre étant remplacés par des facettes quadrilatères : c'est une des va- riétés les plus communes. 5. PL jaune sexoclonaL L'angle au sommet et les arêtes Lorizontales de l'octaèdre remplacés par des facettes carrées ou le prisme primitif, dont les modifications sur les côtes des bases n'ont point atteint leurs limites : on arrive par^cette route aux variétés prismatiques. 6. PL jaune hisunilaire. Le prisme droit à bases carrées ou le sexoctonal , dont les modifications ont atteint leurs limites.. 7. PL jaune triunitaire. Un cristal tabulaire, c'est-à-dire, Tin prisme beaucoup plus court que large, a huit pans, dus à la réunion des modifications, qui ont abattu les angles so- lides latéraux de l'octaèdre dans l'épointé, et les arêtes ho- rizontales dans le bisunitaire ; ou, en prenant toujours le prisme pour forme primitive , c'est le prisme à base carrée, dont les arêtes verticales sont remplacées par des facettes. Ces exemples suffisent pour donner une idée des princi- pales modifications qu'éprouve la forme primitive du plomb jaune pour produire les dix ou douze variétés de formes qu'on cpnnoît, soit qu'on adopte pour forme primitive Toc- taèdre d'Haiiy ou celui de Phillips , soit qu'on prenne le prisme à base carrée. Les cristaux sont petits, généralement assez nets, toujours implantés. Les tabulaires sont ordinairement implantés, sur l'un de leurs bords. '^'^ Variétés diverses. Le plomh jaune n'en présente presque point d'autres que celles qui résultent des formes. 11 se montre souvent cris,- tallisé en lames, qui ne sont que des cristaux très-déprimés. Les couleurs varient très -peu, et seulement, comme on l'a dit, du jaune pâle au jaune roussâtre ou miellé. La va- riété pyramidale a une couleur jaune orangée, qui a fait PLO 457 soupçonner à M. Wollaston que les proportions de plomb et d'acide molybdique pourroient être dilférentes. Gisemens et lieux. Le plomb jaune a une constance de gisement assez remar-' quable; on le trouve à Bleiberg en Carinthie, àAnnabergen Autriche, à Zimapan au Mexique, et dans tous ces lieux sur un calcaire compacte , fin , jaune très-pàle , qui paroît appartenir à la formation du calcaire pénéen (Zechstein). Il est accompa- gné de calcaire spathique, de fluoré, de barytine, de blende, de fer ocreux et d'autres minerais de plomb, quelquefois aussi, mais plus rarement, de pyrites. Outre les lieux qu'on vient de nommer comme exemples de gisement semblables entre eux, on cite encore le plomb jaune : En France, au pied de la montagne des Chalanches, près la cascade de Bâton, commune d'Allemont, département de l'Isère : il a pour gangue une diabase verdàtre. (HÉRrcARX de Thl'rv.) En Saxe, à Freudenstein près de Freiberg et à Schnée- berg dans la mine de Greif, dans les fissures d'une roche schisteuse, ferrugineuse, désagrégée; dans la mine des Trois- Frères au Rabenberg, près Johann- Georgenstadt , sur les parois d^es fissures d'un silex corné, brisé, avec de l'argile et du plomb blanc terreux, (Breithaupt-) En ïyrol , à Maukeriz près Brixlegg , avec des minerais de fer brun et du cuivre rouge. En Hongrie , à Rezbanya , dans le comitat de Bihar. Dans le grand-duché de Bade, à Hausbaden près Baden-^ weiler, en cristaux implantés sur des cubes de galène ca-i verneuse, avec du quarz et du plomb blanc. 'Dans les États-Unis d'Amérique, dans la mine de plomb de Perkiomen , dans celle de Southampton en Massachus- sets, dans les cavités d'un quarz cristallisé. (Cleaveland)» Au Mexique, sur du calcaire compacte. 14. PLOMB SCHELATÉ. ■ Il se présente en petits cristaux d'un brun jaunâtre, pâle, 1 Tungstate de plomb. 458 PLO implantés sur du quarz. Ce sont des prismes terminés par une pyramide à six faces, très-aiguë. Ce minerai, essayé au chalumeau seul sur le charbon , fond et donne une vapeur de plomb; avec la soude le plomb mé- tallique est réduit. Il s'est trouvé à Zinnwald en Bohème. Gisement général des minerais de plomb. Un seul minerai de plomb , la galène , se présente en masses assez considérables pour être l'objet de considérations géognostiques ; les autres minerais ou l'accompagnent, ce qui est le cas le plus ordinaire, ou accompagnent en petites quantités quelques autres minerais métalliques. C'est donc la galène seule qu'il faut considérer dans l'his- toire de la position du plomb dans l'écorce du globe. Nous avons indiqué, à l'article des autres espèces, les particula- rités géognostiques qu'elles pouvoient offrir. Nous suivrons les différens gisemens de la galène , en allant des terrains que l'on regarde comme les plus anciens ou les plus infé- rieurs, aux plus supérieurs. 1.° Dans les terrains primordiaux, presque entièrement Cristallisés, que l'on nomme primitifs par excellence. La galène se présente dans ces terrains , mais en assez petite quantité. Elle est assez rare dans le granité propre- Dient dit, dans celui qu'on regarde comme l'ancien granité; mais elle se montre en filons dans des granités altérés (la Croix dans les Vosges)'. Elle y est mêlée de beaucoup de fer oxidé , rougeàtre et caverneux, ea filons ou rognons (dans les collines de granité de Linarès, au centre de la pro- vince de Jaè'n en Espagne), en masses irrégulières dans le gneiss ( Glenstrath-Farrar dans l'Invernesshire en Ecosse); en amas ou veines couchées irrégulières , et comme empâtées 1 On ne cite ici. que quelques exemples sans développement; des exemples plus multipliés et les développemens interromproient trop souvent, par de longues digressions, ces généralités, qui doivent être considérées comme les conséquences des faits exposés dans l'histoire géographique des mines de plomb, et celle-ci comme devant présenler les preuves de ces généralités. PLO AS dans une roche talqueuse (Vienne, département de l'Isère ; Pesey en Savoie ; Viallas et Villefort dans la Lozère ) ; de même en veines entrelacées ou en petits amas empâtés dans le stéaschiste et l'ophiolite , qui fait partie des calcaires la- mellaires et des ophicalces entreposés au gneiss (Sala en Suède). Dans une diabase scliistoïde (Gersdorf en Saxe), c'est une galène argentifère j en filon; dans un porphyre (à Mohorn) , c'est encore une galène argentifère. Dans les roches cristallisées confusément ou presque com- pactes qu'on nomme trappite , diabase compacte, amphi- bolite, pétrosilex, eurite porphyroïde, amygdalite, etc., et qu'on rapporte aux terrains de transition (Giromagny dans les \''osges ; Dillenbourg en Vettéravie). En général, c'est dans les stéachistes , frappites, diabases ophicalces, cipolins, phyllades satinés de ces terrains, que se rencontrent le plus abondamment les gîtes de galène; en- suite dans les micaschistes et gneiss, enfin, et plus rare- ment dans les granités. Il y en a dans la syénite, dans les ophiolites, etc.; mais ils y sont si rares qu'on ne peut en rapporter ici d'exemple authentique. Dans ces différens terrains la galène est en veines ou en filons, quelquefois en petits amas; elle est assez pure, pres- que toujours argentifère. Les minerais pierreux qui l'ac- compagnent ou qui lui servent de gangue, sont le silex corné (Vienne en Danphiné) , la baryline. Les métaux qui lui sont associés, sont l'argent, le cuivre pyriteux. Peu des espèces minérales de l'ancienne classe des pierres accompagnent la galène; on cite le grenat rouge ( Froaryd enSmolande, Wall. 5 Querbach enSilésie). 2.° Dans les terrains primordiaux, presque compactes ou demi -cristallisés, faisant partie des terrains de transition. La galène y est abondante; c'est son époque principale de formation. Elle y est principalement en lits interrompus, en amas, plus rarement en fiions. Parmi les roches qui com- posent ces terrains, les unes ne renferment Jamais de miné^ rais de plomb, ou n'en renferment que très-rarement, telles sont les spilites, les syénites, les quarzites et les ophiolites; 4^0 PLO d'autres les renferment en petits amas ou taches comme dis-- séminés, telles sont les arkoses granitoïdes (à Rumilly près Dijon , à Gladsax en Scanie) ; d'autres, au contraire, en sont comme le gîte principal; ce sont les traumates , les schistes argileux ( à PouUaouen et Huelgot?t , dans des filons de roche schistoïde et de silex corné). La galène y est accom- pagnée de cuivre et de fer pyriteux , de blende, etc. (au Rameliberg près Goslar ; à Brassac dansée Tarn), et enfin les calcaires sublamellaires noirâtres sont de toutes les roches de ces terrains celles qui renferment le plus généralement la galène (à Pierreville en Normandie; a Clausthal , Zellerfeld et la plupart des galènes du Harz ; à Fahlun en Suède; entre Couvin et Givet dans les Ardennes; a Vedrin près Namur; en Derbyshire et dans le Northumberland). Dans ces terrains les minéraux et métaux qui accompagnent ordinairement la galène paroisseut varier suivant la nature delà roche dans laquelle elle est située. Ainsi, dans le cal- caire c'est du calcaire spathique, du fluoré, de la barytine, de la blende, de la calamine, du fer et du cuivre pyriteux, du fer carbonate, Dans les traumates c'est aussi du calcaire spathique , de la blende ; mais le fluoré y est plus rare , tandis que les sulfures d'argent y sont plus abondans. Des débris organiques parti- culiers sont enveloppés dans le calcaire, et quelquefois dans les phyllades pailletés qui entrent dans la composition des terrains de traumate; mais ils sont rarement associés directe- ment au minerai de plomb. Z,° Dans les terrains de sédiment inférieur, tels que je les pi caractérisés ailleurs. ' Le plomb sulfuré y est encore abondant, mais on n'y re- connoît plus de véritables filons; ce sont des petits nodules, de gros rognons, des masses de différences formes, plus ou moins volumineuses , disséminés au milieu des roches de sédiment, qui composent ces terrains; la liaison intime que ces divers amas de minerais ont avec ces roches, fait voir qu'ils ont été formés au milieu d'elles par voie de cris- i Description géologique des environs de Paris, vol. i, in-4.°, 1822, page 9. PLO 461 îallîsation , et qui n'y ont pas été introduits par voie de transport. Le calcaire métallifère, qui est un calcaire compacte, grisâtre, à peine distinct de celui des terrains de transition, renferme la galène autant en veines et amas qu'en nodules. On peut présumer que la galène de Tarnowitz en Silésie, qui est disséminée dans une couche de calcaire immédiate- ment superposée au calcaire compacte bleuâtre, et celle de Bleiberg et de Villach en Carinthie , qui est dans un cal- caire compacte gris et jaunâtre , appartiennent à cette époque OH peut-être à une époque encore plus récente. Le minerai de plomb semble avoir traversé ce calcaire pour s'introduire dans les psammites des terrains houillers et dans les houilles elles-mêmes, qui le recouvrent ordinaire- ment ou qu'on regarde comme placées immédiatement au- dessus de lui (le Lardin près Terrasson , dans la Dordogne; Décize , dans la Nièvre) : il se présente particulièrement dans les rétrécissemens (les serrées, en terme de mineurs) des couches de houille (Berthier) ; à Wettin (Haussm. ). Le schiste bitumineux métallifère et les psammites qui l'accompagnent et qui ne diffèrent souvent de ceux des houilles que par les genres ou les espèces de plantes fossiles qu'ils renferment, présentent la galène disséminée en petits amas et en petits nodules; notamment dans ceux de ces psammites qui sont presque des grès ou même des arkoses et qu'on exploite à Bleiberg dans la Roër ou dans TEifel (ce qui revient à la même indication); quelques arkoses, qu'il est souvent très -difficile de distinguer des grès précé-' dens, renferment de la galène en petites masses ou nodules qui forment quelquefois comme le centre ou le noyau de parties rosàtres et lamellaires , qui paroissent être de la ba- rytine ; exemple assez remarquable d'association constante de ce minerai avec le plomb ( Chabrignac dans la Cor- rèze); à Vilseck en Bavière, le plomb phosphaté vert pâle, couvre les fissures d'un arkose grisâtre, très -bien caracté^ risé. 11 se trouve enfin dans les psammites et dans les grès bigarrés. Le plomb sulfuré se montre encore en assez grande quan- tité pour être exploité, dans le calcaire pénéen-{Zechstein) , 46^ PLO ou dans le calcaire magnésien qui paroît le remplacer (comté de Durham en Angleterre). Enfin, il ne se trouve plus qu'en petits amas ou nodules, .ou taches éparses çà et là, et par conséquent non sus- ceptible d'exploitation, dans le grès à carreau et dans le lias calcaire, couches dernières et supérieures de notre terrain de sédiment inférieur (Hoganaes en Scanie , Suède; les en- virons d'Aval on). ' Cette galène n'est plus argentifère : elle est encore accom- pagnée de blende, de calamine, de pj^rltes blanches, de ba- rytine et de withérite. Elle pénètre jusque dans l'intérieur des ammonites et des autres corps organisés fossiles, dont plusieurs parties de ce terrain, notamment le lias calcaire, sont pétries. On la rencontre encore en petites parties ou en nids, dans le calcaire conchylien (Muschelkalk) — à Hulf , dans les envi- rons de Bruggen en Hesse et dans les environs de Gœttingue. (Haussmann.) Les minerais de plomb semblent s'arrêter ici. Je ne sache pas qu'on en ait reconnu dans les terrains de sédiment moyen bien caractérisé, c'est-à-dire dans les terrains juras- sique, compacte, oolithique et de dolomie , pas même dans leurs marnes (car je n'y comprends pas le calcaire à gryphées arquées); ni dans les glauconies, ni dans la craie. Peut-être pourroit-on en trouver quelques petites parties dans les lits pyriteux de l'argile plastique, puisqu'on y a trouvé de la blende; mais c'est un soupçon qu'aucune observation n'a encore confirmé. Quant aux terrains de sédiment supérieur, il est aussi bien établi qu'une vérité négative puisse l'être, qu'ils n'ont encore présenté nulle part de trace de minerai de plomb. On remarquera que la galène des terrains primitifs et pri- mordiaux, composés de roches dures, quarzeuses, felspathi- 1 La galène, agrégée avec des morcraux de schiste et des coquilles marines, dans une pierre calcaire citée par "Wallerius comme se trouvant à Boda dans la paroisse de Rattwick en Dalécarlic, appar- tient peut - être à ce giseOicnt. PLO 463 qucs, cristallisées, contient plus d'argent que la galène des terrains calcaires. M. Jameson avoit déjà mis sur la voie de cette considération, en faisant observer que la galène des filons étoit plus riche en argent que la galène des couches et des amas ', et, en effet, la galène des premiers terrains est celle dont la disposition en vrai filon est le mieux caracté- risée. On a observé en outre à la mine de Pontpean en Bre- tagne, que le minerai de plomb éfoit d'autant plus riche en argent , qu'il s'approfondissoit davantage , et qu'il y avoit une différence de 5i à 43 dans le produit d'une même quantité de galène, prise à l'entrée du filon ou dans sa profondeur. On remarquera encore que le zinc, soit à l'état de carbonate, soit à l'état de sulfure, ainsi que la barytine, accompagnent presque constamment le plomb dans tousses gisemens, quelque différens qu'ils soient par la nature des roches qui le renfer- ment ou par leur époque de formation. Le mélange de galène et de blende est si commun et quelquefois si intime, qu'on a donné le nom particulier de SchaUenerz à celui qui se trouve dans l'île d'Yley en Ecosse. La barytine semble lui être inti- mement liée et associée, comme je l'ai fait remarquer plus haut. On voit des filons de galène et de barytine dans les- quels ces deux substances se présentent en zones alternatives ondulées , parallèles et très-nombreuses. Le quarz hyalin , le quarz opaque et le silex corné accom- pagnent aussi souvent le plomb, particulièrement dans les terrains primordiaux. On remarque que ces quarz sont sou- vent caverneux, comme cariés, qu'ils semblent quelquefois avoir été attaqués par un liquide dissolvant, quel que soit le minerai de plomb qu'on voye implanté dans leurs cavités. Ainsi j'ai vu de la galène en cristaux cubo- octaèdres im- plantés sur les aspérités des cavités d'un quarz hyalin ca- verneux et comme corrodé. Le plomb arsenical du Brisgau est disposé à peu près de la même manière. Le quarz gras, qui renferme le plomb rouge de Sibérie, offre une multi- tude de cavités irrégulières, et la même disposition est en- core plus sensible dans celui de Moldavie. Le quarz de ce lieu semble être un silex meulière. 1 jAMrsoiT, Syst. of 7niaer, , i8i6, tome 3, page 36;, 464 PLO Principales mines de plomb. Nous considérons ici les mines de plomb sous le point de vue scientifique, et nous donnons ce nom à tous les gîtes de tninérais dont la masse principale exploitée est de la ga- lène, sans avoir égard aux métaux qu'elle renferme, et qui ont quelquefois une valeur commerciale de beaucoup supé- rieure au plomb que ces mines produisent. L'énumération géographique et la description succincte que nous allons donner des principales mines de piomb , vont faire connoître Tes faits rt les observations spéciales, d'où Ton a déduit les généralités qu'on vient d'exposer sur le gisement des minerais de plomb; aussi choisirons -nous de préférence celles dont le gisement est à peu près connu. FflANCE. — Poullaouen et Huelgoët , près de Carhaix , dans le département du Finistère: ce sont des filons de galène, traversant un schiste argileux , qui repose sur le granité ; ces schistes passent au trappite schistoïde d'une part, et au schiste ardoise de l'autre; ils renferment, tantôt en lits, tan- tôt en rognons, des silex cornés, du phtanite veiné de quarz, de la diabase et même du quarz, et enfin des roches qui ont l'apparence d'un poudingue quarzeux : la masse princi- pale du filon est une espèce de phyllade pailleté, à feuillets courts, mêlés de quarz et passant quelquefois au phtanite; la galène, accompagnée de blende , y est disséminée. A Huel- goët le filon est de silex corné calcédonieux formant quel- quefois des sphéroïdes; il présente aussi dans d'autres points une espèce de brèche de schiste, de felspath compacte et de parties arrondies, composées, dans quelques cas, de couches alternatives de quarz et de blende, et par consé- quent formées par voie de cristallisation. — C'est dans ces filons, mais principalement vers leur partie la plus voisine de la surface de la terre, qu'on a trouvé les espèces de plomb phosphaté, de plomb blanc, de plomb gomme, qu'on a déjà cités; on y a aussi observé une véritable brèche, qui paroît due à la réunion des débris de la roche adjacente. (D'AuBuissoN.) — Ces filons sont donc dans un terrain pri- mordial ou de transition compacte. — Ces mines sont con- nues depuis trois siècles; en 1741 on y a découvert un nou- PLO 463 veau filon. Les travaux pénètrent jusqu'à trois cents mètres de profondeur; elles fournissoient (vers 1816) cinq mille quintaux métriques de plomb par an, qui produisent quatre cent soixante-dix kilogrammes d'argent. A Pontpean près Rennes: le filon a été suivi jusqu'à cent trente mètres de profondeur sur une longueur de plus de mille deux cents mètres; il a jusqu'à vingt-quatre mètres de puissance et est composé principalement d'une roche argileuse bleuâtre , dans laquelle des masses de galène , accompagnées de beaucoup de blende, semblent être dissé- minées : ce gîte a pour mur un schiste; il en est séparé presque constamment par un petit lit ou salbande , soit d'ar- gile, soit de schiste friable et bitumineux : c'est dans ce gîte , qu'on n'ose point encore appeler un filon, qu'on a observé un. tronc d'arbre altéré en lignite pyriteux , des cailloux roulés et des coquilles fossiles; cette mine est abandonnée. On a exploité aussi des mines de plomb, à peu près de même nature, à Châtelaudren , à Boissière , à Trémusson , dé- partement des côtes du Nord; à Pierreville et à Surtainville, département de la Manche : c'est dans ce dernier lieu un filon mêlé de blende et de calamine, traversant un calcaire subla- mellaire noirâtre , qui renferme des débris fossiles de mollus- ques testacés anciens ; à Crossac, prèsSavenay, dans la Loire inférieure, la galène y est en rognons quelquefois anguleux -^ accompagnés d'une terre ocreuse et disséminés dans un terrain, meuble de trois à neuf mètres d'épaisseur, qui recouvre des roches granitoïdes. — A Villefort et Viallaz , département de la Lozère : en filons dans un terrain de gneiss et de granité ; le plomb est argentifère : ces mines produisent environ cent mille kilogrammes de plomb et quatre cent kilogrammes d'argent. — A Saint- Sauveur, en Languedoc. — Près Pont- Gibaut , en Auvergne. A la Croix-aux-mines, à Sainte-Maiie-aux-mines et à Giro- magny, dans les Vosges : en filons traversant un terrain pri- mordial demi- cristallisé ou de transition; mais ils ne tra» versent ni la syénite, ni les roches granitoïdes qui font partie de ce terrain. Celui de la Croix est un des plus puissans que l'on connoisse ; il avoit plusieurs mètres d'épaisseur sur une longueur de plus d'une lieue, et paroissoit courir dans la fis» 41. 3o 466 PLO sure de superposition du gneiss et d'un granité porphyroïde-,- ces liions coupent quelquefois le gneiss. — Les filons de Sainte-Marie traversent le gneiss et ne paroissent avoir aucun rapport avec ceux de la Croix, dont ils sont séparés par une montagne de syénite. — Les filons plombifères des environs de Giromagny sont nombreux; ils traversent des porphyres et des schistes argileux : le plomb est argentifère, et ses mi- nerais, qui se composent de galène , de plomb phosphaté, etc., sont accompagnés d'argent rouge , de cuivre sulfuré et pyri- teux, d'arsenic, de cobalt, également argentifères. (Eue de Beaumont.) — La plupart de ces mines, autrefois très- pro- ductives en plomb argentifère , sont ou abandonnées ou foible- ment exploitées. L'exploitation de celle de Giromagny a commencée au quatorzième siècle; les mines de la Croix ont produit, en 1766, un million deux cent mille kilogrammes de plomb, et environ mille cinq cents kilogrammes d'argent. A Vienne, département de l'Isère : les filons sont compo- sés, les uns de barytine , d'autres de silex agathe, d'autres de «ilex corné; ils traversent un talschiste, et appartiennent par conséquent aux terrains primordiaux .- la galène est foible- ment argentifère. A Mornat, département de la Creuse 5 la galène est dans tin filon bien réglé qui traverse un granité inférieur à un ter- rain houiller. — A Chenellette, arrondissement de Ville- franche, département du Rhône : c'est une galène dans une gangue de quarz , de fluoré, de barytine, accompagnée de plomb blanc et de plomb phosphaté, en filon dans un gra- nité, aussi est -elle argentifère. — Les mines de plomb de Saint-Génies de Dromont, arrondissement de Sisteron, dans les Basses- Alpes, qui traversent en petits lits parallèles une roche sans stratification distincte, et de Join , dans le dépar- tement du Rhône, sont dans un terrain calcaire qui paroif appartenir au calcaire pénéen ; leur plomb n'est point ar- gentifère, et leur galène est employée directement, sous le nom d'alquifoux , pour vernir les poteries communes. — A Brassac, arrondissement de Castres, département du Tarn ; le minerai de plomb est dispersé dans un banc de calcaire grenu grisâtre, sableux et ferrifère; il est presque vertical et fait partie de couches calcaires qu'on regarde comme pri- PLO 467 tnitives, interposées dans un schiste argileux, qu'on rapporte à la même formation ; un sable quarzeux ferrifère et du calcaire également ferrifère, sont disposés en amas dans le banc de calcaire métallifère : c'est dans l'intérieur de ces amas que se trouve la galène laminaire , accompagnée de cal- caire spathique et de quarz gras caverneux. (Cordier.) — A Confolens, département de la Charente : la galène est dissé- minée en petites masses dans un calcaire compacte , qui paroît appartenir au calcaire pénéen. — A Alloué, prés Civray,^ dans le même département, elle est disséminée dans un silex corné : celle-ci est argentifère. Elle se trouve aussi dans un silex corné à Melle dans les Deux-Sèvres. — A Sanxais, près Poitiers , la galène , accompagnée de plomb blanc et de cala- mine, a pour roche enveloppante une argile lithomarge. Celle de Figeac, département du Lot, qui est accompagnée de blende et de calamine, est située dans un calcaire qui semble être de l'époque des terrains pénéens. Pyrénées. — Il y a quelques mines de plomb dans le ter- rain de calcaire et dans les autres terrains de transition des Pyrénées, tant françoises qu'espagnoles. — A Aubes, vallée d'Erce, département de l'Arriége. — Près de Bilbao , en Bis- caye. Savoie. — A Pezcy et à Macot, à l'est de Moutiers : la ga- lène y est en amas et en filons couchés dans un terrain pri- mordial on de transition cristallisé, composé en partie de stéaschiste; elle y est accompagnée de quarz, de barytine, de calcaire jaunissant; elle est argentifère et a produit par an deux cent mille kilogrammes de plomb et environ six cents kilogrammes d'argent. PiÉiMONT. — Les mines de plomb argentifères d'Allagne et d'Ollomont — celles de Viconago, au pied du Saint-Gothard, en filon dans un micaschiste argentin, avec gypse ? fluoré, barytine et fer carbonate. Royaume des Pays -bas. — La mine de Védrin , près Na- mur : c'est un filon assez remarquable de fer brun, ocreux, qui renferme un grand nombre de nodules ou petites masses de galène, et qui traverse le calcaire compacte brun subla- mellaire qui fait partie des terrains de transition de ce pays ce plomb est argentifère ; deux cent mille kilogrammes de 468 PLO plomb ont donné environ cent soixante -quinze kilogrammes d'argent. Prusse rhsnanë. — Dans les collines du Bleiberg et de Ge- mund , arrondissement d'Aix-la-Chapelle, le terrain métalli- fère est situé dans une espèce de bassin, dont le fond est un psammite schistoide ; il est composé. i.° d'un lit de poudingue quarzeux et ferrugineux; 2.° d'une couche de grès, à grains assez fins, à texture lâche, alternant avec des lits de pou- dingue: c'est dans ce grès, très-voisin, par sa nature et sa position, du psammite sableux et des arkoses, et même dans le poudingue , que la galène est disséminée en grains arron- dis grisâtres, pins abondamment dans le milieu du bassin que sur les bords; elle est accompagnée de fer et d'un peu de cuivre oxidés et de pyrites : ce gîte, fort remarquable, paroit appartenir à la formation de grès bigarré' du terrain de sédiment moyen. On en sépare le minerai par le lavage : il est très-foiblement argentifère. (Bouesnel. ) Angleterre. — Les mines de plomb y sont très-nombreuses; les plms remarquables sont celles du nord -ouest du Derby- shire , dans les cantons nommés Kingsfield etPeak: la galène y est en filons nombreux et puissans, traversant un calcaire compacte, gris de fumée, en partie supérieur au terrain houiller, en partie alternant avec lui, et par conséquent dans les couches les plus anciennes du terrain de sédiment inférieur, très- voisines du terrain de transition, et se con- fondant presque avec lui; les géologues anglois le nomment calcaire carbonifère. Ces filons renferment en même temps du calcaire spathique, du calcaire jaunissant, du fer carbo- nate, de la blende, de la calamine, de la baryte carbona- tée, de la baryte sulfatée , et de très-belles masses de fluoré, quelques cristaux de quarz, nommés diamant du Derbyshire, du bitume pétrole, du bitume élastique : c'est dans ces filons que se présente le phénomène remarquable mentionné à l'article de la galène spéculaire. Ces filons, dont les sur- faces, en contact avec la roche de la montagne, sont lui- santes et comme polies, composées d'un mélange de galène 1 M. Schulze le rapporte au grès à Carreaux ( Quadersandstein) et d'autres géologues au grès rouge. PLO 4(^9 spëculaire et de calcaire spathique , nommé ca de soufre : il se forme du sulfure de plomb dans les four- neaux ; quelquefois on en trouve de cristallisé en cubes ; il paroît aussi qu'il s'y forme un sous-sulfure ou combinaison de plomb avec une proportion de soufre moindre que dans la galène : ce sous-sulfure est très-volatil par l'elfet simultané de la chaleur et d'un courant d'air, et il peut aussi laisser sé- parer une certaine portion du plomb qu'il contient, par une chaleur ménagée. Le sulfure de plomb passe aisément à l'état de sulfate, par l'action de l'air et de la chaleur, et réciproquement ce sel est facilement converti en sulfure, par le contact des matières combustibles, et notamment du charbon, dans les fourneaux , à l'aide d'une température suffisamment élevée. L'hydrogène décompose le sulfure de plomb, en formant de l'hydrogène sulfuré. PLO 475 Le fer décompose aussi avec facilité la même substance, et cet agent est fréquemment employé à cet usage , en petit comme en grand. La chaux agit également comme tendant à. enlever le soufre au plomb; mais l'infusibilité du sulfure de chaux est un obstacle à la séparation du métal. Les alcalis sont employés, en petit, à retirer le plomb de la galène. Le cuivre enlève aussi le soufre au plomb, mais la tendance qu'ont les deux sulfures à se combiner ensemble, et à former nn composé triple de plomb, cuivre et soufre, ne permet- troit point de se servir de cet agent, lors même que son prix élevé ne s'y opposeroit pas; le fer convient bien mieux sous tous les rapports. Un des faits les plus importans relativement à la décompo- sition de la galène et du sulfate de plomb, est celui de la réaction mutuelle de ces substances, ainsi que de l'oxide de plomb, et qui, étant mêlées ensemble en proportion conve- nable, donnent lieu à la séparation du plomb métallique, en même temps que le soufre est A'^olatilisé sous la forme de gaz acide sulfureux. (Voy. le Mém. de M. Guényveau, Journ. des. raines , 1 807 , t. 21 ; et celui de M. PuA'is , Annal, des mines , tom. 2.) Le plomb s'allie avec beaucoup de métaux, tels que l'or, l'argent, le platine, l'étain , le zinc, le cuivre, l'antimoine, l'arsenic, le bismuth, etc.; il ne paroît point se combiner sen- siblement avec le fer. Les alliages de plomb avec l'étain for- ment les soudures pour l'étain et le plomb. Ce métal est fréquemment employé en métallurgie pour enlever, par dissolution, l'argent et l'or des matières ou mi- nerais qui en contiennent; il suffit pour cela de fondre ces composés argentifères ou aurifères avec du plomb ou des matières qui en donnent à la fonte, comme litharge. minerais de plomb , produits de fourneaux dans la fonte au plomb , etc. On sépare ensuite l'argent et Tor par Vaffinage ou coupella- lion en grand. 2.* Section. Des minerais de plomh. I. Minerais où ce métal est combiné avec l'oxigène. a) Oxides de plomb. On ne rencontre guère dans la nature i'oxide de plomb libre de toute combinaison; mais dans les 48o PLO fonderies, principalement dans celles où l'on Iraite des j;a- lènes argentifères, on obtient des produits de coupellation, ce qu'on appelle des litharges, qui sont considérées et souvent traitées comme des oxides de plomb purs, pour en retirer le plomb. b) Plomb carbonate, plomb blanc. Cette combinaison d'oxide de plomb avec l'acide carbonique est assez répandue dans cer- tains filons ; elle est rarement argentifère : elle renferme jus- qu'à 70 pour 100 de plomb, lorsqu'elle est bien pure; mais par son mélange avec des substances terreuses sa richesse est souvent réduite à 60 centièmes. Sous le rapport métallur- gique, le plomb carbonate doit être assimilé à Toxide de plomb; car l'acide carbonique se dégage parla seule chaleur portée à un point convenable , et l'oxide restant est faci- lement réduit , lorsqu'il y a un combustible quelconque en contact avec lui. c) Plomb phosphaté. 11 est très-fusible, soit seul et en con- servant sa nature, soit avec le contact des combustibles et lorsqu'il est converti en phosphure de plomb. On n'y avoit pas trouvé d'argent en quantité notable, jusqu'à ces derniers temps, où M. Berthier en a découvert dans les minerais d'£r- lenbach (près de Wissembourg) , qui sont composés de phos- phate et de carbonate de plomb mêlés ensemble. d) Plomb sulfaté, sulfate de plomb. 11 se rencontre assez rarement dans la nature, mais il est fréquemment produit dans les opérations métallurgiques, surtout dans le grillage de la galène. Ce composé d'oxide de plomb et d'acide sulfu- rique n'est point décomposé par la chaleur seule, et il est peu fusible et difficile à volatiliser. Mais avec le contact d'un corps combustible, il est converti en sulfure de plomb, par la désoxidation de ses deux composans ; il peut arriver aussi par ce contact, que son acide se change peu à peu en gaz acide sulfureux , de manière à ce qu'on obtienne ainsi le plomb à l'état d'oxide ou même à l'état métallique. Enfin le sulfate de plomb éprouve également une décomposition, qui peut être complète par l'action qu'exerce sur lui , à une température suffisamment élevée, la galène ou plomb sulfuré en contact avec lui. Quelques préparations utiles aux arts, principalement celles PLO 481 des acétates de fer, d'alumine, etc., donnent lieu à la pro- duction de quantités de sulfate de plomb assez considérables pour qu'il soit utile de rechercher des moyens d'en retirer le plomb avec économie; enfin le sulfate de plomb se forme en abondance dans l'opération du grillage de la galène, et la fonte de ce minerai grillé n'est, en grande partie, que le traitement d'un mélange de sulfate et d'oxide de plomb. e) Les plomb muriaté, plomb arseniaté et autres sels de plomb, sont des substances trop rares pour que le métallur- giste ait à s'en occuper. IL Des minerais où le plomb est combiné avec des substances autres que l'oxigène. a) Plomb sulfuré ou galène. C'est une combinaison en pro- portions déterminées de plomb et de soufre, qui est très- répandue dans la nature et qui contient toujours de l'ar- gent, souvent en quantité suflisante pour qu'on puisse l'en retirer avec bénéfice. Lu galène se trouve aussi fréquemment mêlée ou combinée avec d'autres sulfures métalliques, tels que ceux de zinc, de cuivre, d'antimoine, de fer, d'arsenic, etc.; bien souvent les triages et même les préparations mé- caniques les plus soignées ne suffisent pas pour en séparer complètement ces substances, de sorte qu'on se trouve dans l'obligation de fondre des galènes impures, et aussi des mé- langes de sulfures de plomb et de cuivre, pour obtenir ces deux métaux isolément, ce qui donne lieu à un traitement dont l'objet est double ou relatif à deux métaux; quelque- fois à trois, et plus rarement à quatre, lorsqu'il s'y trouve, en outre, de l'argent et de l'or, comme il y en a des exem- ples, notamment dans les mines du Harz. 2.'^ Partie. DES PROCÉDÉS MÉTALLURGIQUES EMPLOYÉS POUR RETIRER LE PLOMB DE SES MINERAIS. On ne soumet aux opérations métallurgiques que deux classes de minerais de plomb : ceux où ce métal est à l'état d'oxide libre ou combiné, et ceux où il est uni avec le soufre. Dans les divers procédés connus et pratiqués jusqu'ici, on 41. 3i /fSa PLO fait usage d'un grand nombre de fourneaux, qui cependant se rapportent aux deux genres des fourneaux à courant d"air forcé et des fourneaux à réverbères. ' Enfin tons les combustibles sont ou peuvent être employés au tx'aitement des minerais de plomb : la tourbe, qui ne pa- roît pas avoir été mise souvent en usage, pourroit rétre au fourneau à réverbère, soit seule, soit mêlée avec de la houille, et Ton sait qu'elle sert utilejjient pour la fonte pra- tiquée dans un petit fourneau en Ecosse. Nous allons décrire en peu de mots les différens procédés usités en divers lieux pour le traitement des minerais de plomb. I. Traitement des jMinéraij où /-e tlomb est oxidé. Pour extraire le plomb des oxides de ce métal, ainsi que du plomb carbonate, amenés à un certain degré de pureté, il ne S'agit t-videmmcnt que de les chauffer en contact avec du combustible, c'est-à-dire de faire une fonte de réduction, opération des plus simples en métallurgie, surtout lorsqu'il n'y a pas beaucoup de substances terreuses mélangées avec l'oxide. On peut employer pour fexécuter, et suivant les lo- calités et la nature du combustible dont on dispose, soit le fourneau à réverbère, soit le fourneau à cuve, dans lequel le minerai est mêlé avec le combustible qui produit en même temps la température nécessaire et la réduction de l'oxide. En général, et surtout pour les oxides peu mélangés, il convient d'opérer avec une chaleur vive et forte, en con- duisant la fonte rapidement, afin de diminuer la perte sur le plomb. a) Fonte ou revivïji cation de la litharge. Nous considérons la litharge [oxide de plomb vitreux) provenant de l'affinage du plomb ou de la coupellation faite pour en séparer l'argent, comme un minerai , parce que c'est l'oxide le plus pur que l'ou puisse avoir à traiter. Il ne s'agit, pour en retirer le plomb, que de faire une fonte de réduction^ c'est-à-dire de chauffer la litharge à une i ;^ous avertissons ici une fois pour toutes, qu'on devra recourir à l'article 'Métallukcie pourtous ces termes, connue pour les notions des fourneaux, appareils et macliines relatifs aux opérations métallurgiques PLO 483 température suffisamment élevée et avec le contact d'un corps combustible, qui est ordinairement le c'iarbon : cette opération très-simple et très usitée dans les fonderies, est exécutée de bien des manières différentes, et il y a beaucoup de choix entre elles , lorsqu'on veut obtenir la plus grande quantité possible de plomb et épargner le combustible. Anciennement, on fondoit la litharge dans un fourneau à manche, alimenté avec du charbon de bois; ce procédé est encore pratiqué au Harz avec avantage, puisque l'on obtient gode plomb p. '/^. Le fourneau présente une disposition par- ticulière, en ce que les matières fondues passent de l'inté- rieur du fourneau dans le bassin d'avant-foyer, sous une pe- tite voûte de brasque, de manière que le plomb n'est jamais exposé au contact de l'air , qui pourroit en oxicler une partie ; et comme elles arrivent au fond du bassin, et ne parviennent à la partie supérieure de celui-ci qu'en s'élevant graduelle- ment, il en résulte une séparation tranquille et uniforme du plomb d'avec le laitier. (Voy. Richesse minérale, t. 3, pi. 55, fig. 5 à y.) A Saint-Andréasberg, les litharges se trou- A'ant fort impures, le produit en plomb n'est que de 84 p. /l- La consommation en combustible, est d'environ 25 ou 3o par- ties de charbon de bois p. "/„ de plomb obtenu. On s'est servi pendant long-temps avec succès, dans la fon- derie de Pezey (Savoie), du fourneau écossois, petit appa- reil très-bas, dont nous parlerons incessamment, à l'occasion de la fonte de la galène : 100 parties de litharge rendoient 90 en plomb, et l'on brûloit i5 parties de charbon de bois résineux. En Silésie et dans les fonderies où Ton traite la galène provenant de la mine de Tarnowitz, on a fait beaucoup d'es- sais sur les divers moyens d'opérer la revivification des li- tharges : on a reconnu que le meilleur procédé consiste à fondre dans un fourneau à manche peu élevé (5 pieds du Rhin) avec de la houille brute, c'est-à-dire dans son état naturel. On obtient jusqu'à 92 p. % de plomb d'une litharge bien pure, en consommant 2 3 parties de houille. Le fourneau à réverbère sert au même usage dans plu- sieurs fonderies ; on le chauffe avec du bois ou avec de la houille, suivant les localités. M. Karsten dit qu'il convient 484 PLO dajoiifcr de i à i '/, p. % de fer, aux litharges que l'on revi- vifie dans ce fourneau. A Poullaouen , en Bretagne, le fourneau à réverbère est employé de préférence à tout autre, et même au fourneau ccossois. Après avoir chauffé pendant vingt -quatre heures, on fait le chargement; pour cela, on jette suilasole, formée en brasque, et par une porte latérale, une pelletée de frasil (poussière de charbon) et deux pelletées de litharge, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on ait complété la charge : on conti- nue de chauffer, et lorsque la matière est devenue rouge, on brasse et Von retourne; lorsqu'elle est pâteuse, on ajoute encore du bois et du charbon menu, et l'on brasse avec les xpadelles. L'art du fondeur consiste principalement à bien saisir l'instant le plus favorable pour ajouter cet agent de réduction. De }oo kil. de litharge on obtient en tout 92 kil. de plomb marchand ; il y a 16'/, kil. de scories, que l'on fond au fourneau à manche et d'où Y«n relire un peu de métal que BOUS avons compris dans le total précédent. La consommalion consiste en 3 hectol. de houille, V corde de bois et 4 bari- ques de frasil: il se détruit une petite quantité de fer dans les outils. En Angleterre, et notamment à Alstonmoor, la litharge est revivifiée dans un fourneau à réverbère; mais il y a cela de particulier, qu'avant delà charger mêlée avec de la houille menue, sur la sole de ce fourneau, on étend sur celle-ci un lit de houille à laquelle on met le feu ^ et qui se réduit en frasil rouge; c'est là-dessus que l'on dissémine uniformément la litharge préparée comme on vient de le dire. En résumé, 100 kil. de litharge assez pure donnent par leur fonte, en diverses contrées, les résultats suivans : En Silésie, avec de la houille brute et dans le fourneau à manche, l'opération exige 9'/; minutes et produit 92,17 de plomb marchand : savoir, 88,95 immédiatement, et 5,19 par la fonte des scories. A Pezey, la même quantité de litharge, fondue au four- neau écossois, exige 49 minutes, et produit 90,79 de plomb marchand, dont 2,40 proviennent des crasses. Enfin, à Poullaouen, la revivification de la même masse de litharge s'opère en 19/3 minutes. PLO 485 On doit considérer comme des oxides de plomb combinés avec des substances terreuses, divers produits de fourneaux qui sont susceptibles d'être traités pour en obtenir le plomb qu'ils contiennent en quantité plus ou moins grande , tels sont les fonds de coupelle, les soles de fourneaux à réverbère imbibées de plomb et de mattes, les scories riches, les ma- tières dures que l'on retire des fourneaux pendant la fonte ou après avoir cessé le feu : la plupart de ces produits, dans lesquels l'oxide est vitrifié avec des terres et d'autres oxides métalliques, sont ordinairement fondus dans un fourneau à manche plus ou moins élevé, afin que la fusion soit complète et que l'action prolongée du charbon sur l'oxide, en réduise la plus grande partie. b) Traitement du plomb carbonate. Le plomb carbonate, sou- vent nommé plomb blanc, mais qui se trouve quelquefois à l'état terreux et mélangé, est alors seulement reconuoissable par sa grande pesanteur spécifique; il est soumis à quelques préparations mécaniques fort simples et qui se réduisent, au- tant que possible, au cassage à la main et au triage; car la fragilité de ce minéral ne permet guère de le passer au bo- card, parce qu'il s'y réduit en poussière trop fine, qui par cela même est retenue trop long-temps en suspension par l'eau, pour qu'il n'en résulte pas beaucoup de perte au lavage. On lave cependant quelquefois le plomb carbonate terreux {Bleierde) , après l'avoir pilé avec précaution. En Angleterre, on se sert du fourneau à j'cvcrbère chauffé à la houille, pour fondre le plomb carbonate, souvent mêlé de galène. La cheminée est assez élevée pour qu'on puisse y produire une chaleur vive et prompte : le pont doit être un peu haut, afin que le courant rapide de flamme et d'air n'en- traîne pas trop facilement, dans la cheminée, le minerai, qui est en poussière fine. U y a un bassin intérieur et un autre extérieur, qui sont unis par un canal dit de percée, que l'oa tient bouché par un tampon d'argile pendant la fonte. La sole est faite en brasque (mélange de charbon et d'argile, l'un et l'autre pulvérisés et tamisés) bien battue. Le minerai de plomb carbonate est mêlé avec du coke, placé sur la sole et recouvert ensuite de scories provenant d'une fonte ancienne. Par une haute température produite 486 PLO dans le fourneau, la réduction de l'oxide s'opère en même tein])s que l'acide carbonique se dégage, et le plomb coule en abondance; les scories qui, fondues, occupent la partie supérieure du bain, préservent le métal d'une nouvelle oxida- tion , ainsi que de la vaporisation. Dans les fonderies dépendantes du Bleiberg (non loin de Cologne), le plomb carbonate terreux contenant un peu de galène et Javé préalablement, est fondu dans des fourneaux à manche, de 4 à 6 pieds d'élévation; on le mêle avec de la castine (chaux carbonatée) et des scories de forge : les souf- flets sont en cuir et souvent mus à bras d'homme. c) Traitement du plomb phosphalé. Ce minéral se trouve ra- rement en assez grande abondance pour être fondu seul; cependant on exploite dans les mines d'Erlenbach et Kotzen- thal, près de Wissembourg, un mélange de plomb phosphaté et carbonate dont on retire le métal par un procédé fort simple. Ce minerai est débourbé, trié, criblé, et ensuite bocardé et lavé sur des tables dormantes. La fonte s'opère dans un fourneau à réverbère à deux chauffes alimentées par du bois: la cheminée est placée au milieu du fourneau; la sole incli- née présente une rigole qui aboutit à une ouverture par la- quelle coule le plomb qui vient se rassembler dans une chau- dière placée à l'extérieur sur le devant du fourneau , et chauffée séparément par- dessous à l'aide d'un petit feu de bois; chaque opévfition dure sept heures, après lesquelles, le plomb cessant de couler, on retire le résidu de la fonte de dessus la sole et l'on recharge aussitôt de nouveau minerai: on ajoute le charbon en poussière nécessaire à la réduction du phosphate , lorsque la matière a acquis un certain degré de chaleur que l'expérience a appris à connoître. Ti'ois hommes sont employés à cette opération, et brassent de quart d'heure en quart d'heure, et avec des ringards, la matière étendue sur la sole. Le plomb obtenu est moulé en saumons; les ré- sidus ou crasses retirées du fourneau, n'ont point été Jusqu'ici soumis à un traitement subséquent, pour en retirer le plomb qu'elles contiennent vraisembablement encore en quantité notable. Dahs les premières fontes qui furent faites avec le minerai PL0 487 phosphaté, on obtint peu de métal et des matières fondues que l'on pouvoit regarder comme des mattes d'une nature particulière, puisque le phosphore y remplissoit les fonctions qui appartiennent ordinairement au soufre. Il est probable que cela venoit de ce qu'on ne ménageoit pas assez le feu, après la conversion du phosphate eu phosphure de plomb, et que celui-ci se fondoit et couloit en nature dans le bassin; tandis qu'il faut donner le temps à ce composé, d'éprouver une sorte de grillage, ou bien, à l'aide du phosphure indé- composé, de laisser dégager du gaz acide phosphoreux , par l'action du charbon, ce qui doit avoir lieu fort aisément en opérant avec les précautions convenables. Ce procédé, dont on ne connoît pas d'antre exemple, et qui a été introduit à Erlenbach par des ouvriers sans instruc- tion, a besoin de grands perfectionnemens. d) Traitement du sulfate de plomif naturel ou artificiel. Le sul- fate de plomb, résultat de certaines opérations des arts ou du grillage des minerais sulfureux, peut être traité, pour en ob- tenir le plomb par différens procédés plus ou moins avan- tageux en eux-mêmes, et suivant les localités. Lorsqu'on voudra obtenir le plomb à l'état métallique, on trouvera de l'avantage à traiter le sulfate avec de la galène ou sulfure de plomb dans un fourneau à réverbère; il y aura décompo- sition réciproque et séparation du plomb a. l'état métallique , ainsi qu'il a été démontré par les recherches de M. Guényveau, ingénieur des mines, et consignées dans le Journal des mines pour 1807. L'expérience fera bientôt connoître quelle est la propor- tion de sulfure de plomb qu'il faut ajouter dans les fourneaux et qui s'éloigne nécessairement de celle que l'on pourroit déterminer par la théorie ou par des essais en petit, parce qu'une portion de cette galène sera inévitablement grillée et désulfurée par le courant d'air qui traverse l'appareil. Dans le cas, assez fréquent, où l'on n'a pas de galène à sa disposition, on peut former un sou»- sulfure qui en tiendra lieu , en chaufiant le sulfate de plomb seulement à la chaleur rouge, et avec le contact d'un combustible; dans un fourneau à réverbère, il suffiroit d'ajouter le dixième de son poids de charbon; mais, d'après les expériences citées, il sera même 488 PLO inutile d'opérer par une opération distincte, la décomposition du sulfate de plomb : il suflira de n'ajouter à celui-ci qu'une quantité de charbon insuffisante pour en décomposer la tota- lité; la portion de sulfate indécomposée réagira sur le sous- sulfure formé par la décomposition partielle, et il en résul- tera du plomb métallique. M. Berthier a reconnu par des recherches de laboratoire [Annales des mines, tom. 8, p. 177), que l'on doit faire en sorte que le sulfate et le sous-sulfure se trouvent, après l'ac- tion du charbon, dans le rapport de 2g à 20. Les scories qui resteroient dans le fourneau à réverbère , seroient traitées au fourneau à manche pour en extraire encore du plomb, et les mattes qui pourroient couler avec le métal, serviroient à décomposer de nouveau sulfate. Suivant ce chimiste, on obtiendroit ainsi, à peu de frais, de 100 parties de sulfate, de 65 à 66 de métal, qui seroit très -recherché dans le com- merce, à cause de sa grande pureté. Si Ton vouloit convertir le sulfate de plomb en oxide, on pourroit le trailer par une proportion de charbon seulement suffisante pour transformer l'acide sulfurique en acide sulfu- reux; M. Berthier a reconnu qu'il falloit employer pour cela en charbon, trois centièmes du poids du sulfate. L'oxide ob- tenu, après que tout l'acide s'est dégagé, est d'un beau jaune ré- sine, compacte, vitreux et parfaitement homogène. Ainsi, à l'.'.ide du charbon seul, on peut à volonté convertir le sulfate de plomb en sous-sulfure, en plomb, ou en oxide pur. Enlin, M. Berthier remarque qu'il seroit possible de recueillir et d'employer à la fabricaiion de l'acide sulfurique, l'acide sul- fureux qui se dégage dans les décompositions dont nous ve- nons de parler. Le plomb métallique décompose facilement aussi l'acide sulfurique que contient le sulfate de plomb, et changeroit par conséquent celui-ci en oxide, en s'oxidant lui-même : on trouve par le calcul que la proportion de plomb à employer doit être les GS centièmles du poids du sulfate. II. TllAlTEMENT DF.S JIINÉftAlS DE PtO.MB SULFURÉ. On ne connoit dans le règne minéral qu'une seule espèce de sulfure de plomb, la galène, qui est très-répandue dans les PLO 489 filons métallifères; mais, comme nous l'avons dit, elle peut être mêlée oa combinée avec divers autres sulfures, tels que ceux d'antimoine, de fer, de zinc, de cuivre, d'arsenic, etc.; enfin, il s'y trouve toujours une gangue terreuse mélangée, plus ou moins abondante , et qui complique quelquefois les procédés par lesquels on la traite. Plus souvent encore la présence de l'argent , en quantité suffisante pour qu'on puisse l'en retirer avec bénéfice , influe davantage sur ces mêmes procédés, et 3^ ajoute toujours des opérations, au moins celles relatives à la séparation de l'argent d'avec le plomb à l'état métallique. La galène étant le minerai de plomb le plus répandu , et peut-être le plus anciennement exploité, on connoit un grand nombre de procédés diflTérens pour en retirer le métal; plu- sieurs présentent des avantages à peu près égaux, et le choix ne peut être fait entre eux qu'en ayant égard à l'espèce de combustible qui est le moins cher ou à toute autre circons- tance locale. Les minerais de plomb sulfuré sont soumis à diverses pré- parations mécaniques, telles que le cassage et le triage à la main , pour les plus riches; ensuite le criblage à la cuve, le bocardage et les lavages répétés, soit dans les caisses alle- mandes, soit sur les tables à secousses et les tables dormantes. Ces opérations sont très-délicates et toujours font coûteuses, surtout lorsqu'on veut avoir des schlichs très -purs et lorsqu'il faut en séparer de la pyrite de fer, de la blende, nu de la baryte sulfatée ; enfin ces opérations entraînent la perte d'une quantité notable de galène, et le déchet est d'autant plus grand, qu'on a pulvérisé plus fin et que le schlich a été rendu plus pur. Quoiqu'il y ait beaucoup d'avantage à fondre des minerais débarrassés de la plus grande partie de leur gangue, et même que certains procédés ne soient avan- tageux que quand on les pratique sur de la galène bien pure, il y a cependant un terme qu'il ne convient peut-être pas de dépasser, attendu les frais résultant des lavages, et les pertes qu'ils occasionnent; dans plusieurs cas on seroit porté à croire qu'il vaudroit mieux changer le mode de fonte , que d'être obligé d'amener les schlichs au degré de pureté qu'ils exigent. Nonobstant ces considérations, dans beaucoup 49° PLO d'usines métallurgiques, on lave la plus grande partie des schlichs (même ceux qui sont argentifères) jusquà ce qu'ils ne contiennent plus que de deux à trois ou à cinq centièmes de gangue. Pour décrire utilement et avec méthode les nombreux procédés connus et employés au traitement du plomb sulfuré, pour mieux les comparer et en apprécier les avantages re- latifs, il convient de les distribuer dans plusieurs genres, ainsi qu'on le verra plus bas. 11 y a deux moyens généraux d'extraire le plomb de la galène: le premier consiste à volatiliser et brûler, au moyen des grillages, le soufre qu'elle contient, et si l'on n'oxidoit en même temps que le plomb et le soufre, seulement au point de former de l'acide sulfureux, on n'auroit plus à trai- ter que de l'oxide de plomb, ce qu'on feroit par l'un des procédés indiqués précédemment; mais dans les grillages, et surtout dans ceux exécutés en grand, il se forme beaucoup de sulfate de plomb, de sorte que l'opération qui doit suivre le grillage , est plus compliquée qu'une simple réduction d'oxide de plomb; car le sulfate étant converti en sulfure dans la fonte, on régénèi'e en quelque sorte la galène, c'est ce qu'on appelle la matte de plomb, et l'on revient ainsi , du moins pour une portion du minerai , au point d'où l'on étoit parti. Nous verrons comment ou résout cette difficulté, dans les procédés qui sont regardés comme bons et avr^ntageux. Le second moyen ou procédé général de traitement pour la galène, consiste à en séparer immédiatement le plomb à l'état métallique, en employant un agent métallurgique qui a pins d'affinité pour le soufre que n'en a le plomb, et qui laisse celui-ci libre de toute combinaison, c'est ce que les Allemands appellent la méthode de précipitation • le fer est l'agent dont on se sert ordinairement pour décomposer le sul- fure de plomb. Enfin, on a quelquefois combiné ensemble les deux mé- thodes, c'est-à-dire qu'on a commencé la désulfuration par le grillage, et achevé la séparation du métal par le moyen du fer ou des substances qui en contiennent; c'est ce que l'on peut appeler un procédé mixte. PLO 491 1." Section. Des procédés dans lesquels la galène est grillée , et ensuite fondue sans addition de fer. ^4) Traitement de la galène à l'aide d'an grillage préliminaire, exécuté dans un fourneau différent de celui où Ton fond en- suite le minerai grillé. Les moyens de grillage relatifs aux minerais sulfureux, ont déjà été décrits au mot Métallurgie;, et il est inutile de re- venir sur cet objet : nous rappellerons seulement qu'on exé- cute cette opération sur une aire ou dans un fourneau à réverbère ; ce dernier convient beaucoup aux schlichs ou minerais en poussière, et surtout à teux qui contiennent beaucoup de zinc sulfuré (blende), et qu'il est assez difficile de bien griller autrement -. on en voit un exemple dans les fonderies du Harz. (Richesse minérale, tom. 3, pag. 207, pi. 62 , fig. 10 à 12.) Passons à la fonte des minerais grillés. A Pezey, le schlich très-pur, grillé par lits avec du char- bon menu, et assez complètement pour qu'il ne restât pres- que pas de galène indécomposée, contenoit jusqu'à 77 p. /„ de sulfate de plomb. Anciennement les minerais grillés étoient fondus partout de la même manière et dans un fourneau à manche (pi. jointe fig. iet2A). Depuis un certain nombre d'années, et dans les fonderies où l'on a conservé cette méthode , on a fait varier la hauteur de ces fourneaux; le plus souvent on les a élevés: mais on a aussi employé \e fourneau écossais, qui n'a guère que deux pieds de hauteur. Les fourneaux le plus générale- ment employés pour la galène, avoient i^j^jo de hauteur, sur o™,5o de largeur et i'"jOo de profondeur. Ils y avoient un bassin d'avant-foyer(i), un bassin de réception (p), et ils étoient préparés avec de la brasque ; une seule tuyère [t) donnoit l'air comprimé dans l'intérieur du fourneau : on faisoit former le nez dès le commencement de la fonte, et on l'entretenoit à une certaine longueur, de 3 à 9 pouces. Voici comment on conduit la fonte, dans les usines où l'on a conservé ce procédé. 4.92 PLO Lorsque le fourneau a été suflisamment cchauflTe, on charge d'abord des scories pour former le nez dont nous venons de parlf-r, ensuite on charge en minéral ordinairement mêlé avec des scories provenant d'une opération précédente, et l'on lionne le vent. La fonte commence et les charges des- cendent ; les matières fondues se rassemblent dans le bassin d avant-foyer et s'y reposent pendant quelques temps. Les laitiers appelés scor'iei ou crasses , formés par la vitrification des ujaliéres terreuses entre elles, et avec des oxides de fer, de plomb, etc. , viennent occuper la partie supérieure, s'y réfroioissent et se solidifient sur une certaine épaisseur , de manière que l'on peut les enlever, à l'aide d'un outil en fer, sous forme de disques ou gâteaux solides. C'est ainsi que ces matières sont sépai'ées de celles métalliques; lorsque ces laitiers remplissent la presque- totalité du bassin, ce que l'on r» connoit à la nécessité d'enlever plus souvent les crasses, on fait, la coulée ou percée, en débouchant le canal (a) qui éta- blit communication entre le bassin d'avant-foyer et celui de réception ou bassin inférieur, que l'on a eu soin d'échauffer à l'avance. On laisse encore reposer pendant quelque temps les matières liquides qu'on a fait couler, et on enlève les scories qui se solidifient à la superficie, comme on l'a fait dans le bassin supérieur. Au-dessous des crasses, se trouve un sulfure de plomb et de fer, appelé matte , qui, plus fusible que les scories, de- meure plus long-temps à l'état liquide ; on l'enlève aussi par disques, à mesure que sa superficie se solidifie. Enfin, au-dessous des mattes se trouve le plomb, q\ie l'on écume avec soin et sur la surface duquel on fait brûler alors de la résine ou de la sciure de bois , après cela on la re- couvre de charbons embrasés, afin d'empêcher Toxidation, et dit-on, pour rendre le plomb plus doux; on le puise avec des cuillers de fer enduites d'argile, et on le verse dans des moules ou lingotières de fonte, qui lui donnent la forme de barres mi-plates, qui prennent le nom de saumons. Les produits de la fonte de la galène au fourneau à manche sont donc : i." du plomb souvent argentifère, et qui prend alors le nom de plomb d'autre;, 2.° des malles ou sulfures de plomb, de fer, quelquefois de cuivre et de zinc, qui doivent PLO 493 être traitées de nouveau pour en retirer le plomb; 0° enfin, les scories ou crasses, dont la plus grande partie, qui est la plus pure, la mieux vitrifiée, et qui contient le moins d'oxide de plomb, est rejctée ou sert seulement à faciliter les fontes suivantes; une autre portion, moins bien fondue et plus riche en plomb, soit métallique et en grains interposés, soit en oxide combiné, est mise à part pour être repassée au four- neau avec le minerai. Les scories bien vitrifiées provenant des fontes faites à Pezey, ne retenoient guère que 5 centièmes de plomb combiné. Les mattes sont grillées à plusieurs feux et fondues en- suite dans le même fourneau, et quelquefois mêlées en cer- taines proportions avec le minerai, et de la même manière que lui. Les schlichs très-purs de Pezey, fondus au charbon de bois dans ce fourneau , après grillage, rendoient de 40 à 4^ p« "Lt et ils contenoient vraisemblablement près de 80, puisque, traités par d'autres procédés, on en obtenoit, par fun 68 , et par un autre, près de 71 p. "/, de plomb. La fonte, après grillage, de la galène pure, au fourneau à manche est donc très -désavantageuse, et c'est un des plus mauvais procédés dont on puisse faire usage pour en retirer le plomb : mais ce même fourneau offre un très-bon moyen de traiter les produits de diverses opérations qui sont un composé de matières terreuses vitrifiées avec de l'oxide de plomb, tels sont, les fonds de coupelle, les soles de four- neau à réverbère dans lesquels on a fondu le minerai de plomb; les débris de fourneau et scories de toute espèce aux- quelles on ne peut plus faire rendre de plomb par tout autre procédé ; mais pour cet usage, l'élévation du fourneau est toujours plus grande que pour fondre la galène : c'est ainsi qu'à PouUaouen, en Bretagne, il y a , dans la fonderie, des fourneaux à manche de deux hauteurs différentes pour traiter des produits de diverse nature. Le combustible employé pour fondre la galène au four- neau à manche, est souvent le charbon de bois, plus rare- ment le coke. On fait usage.au Harz , mais pour des miné- rais qui contiennent au plus de 3o à 40 p. % de plomb et un peu de cuivre, de fourneaux élevés de iS ou 20 pieds et 494 PLO qui ont deux et même jusqu'à trois tuyères. (Richesse miné- rales, tom. 3.) B) Fonte au fourneau à manche , de la galène préalablement grillée au fourneau à réverbère. Ce procédé, pratiqué dans la fonderie de Villefort (dépar- tement de la Lozère), se compose de deux opérations dis- tinctes : le grillage et ensuite la fonte du minerai grillé. 1.° Le grillage se fait dans un fourneau à réverbère ana- logue à celui représenté figure i et 2 C et chauffé avec un mélange de bois et de houille : on ne met la charge, qui se compose d'environ 3 10 kil. de sehlich , supposé sec, que quand le fourneau a été chauffé pendant douze heures. On étend uniformément ce minerai sur la sole; on brasse de demi-heure en demi-heure, pour renouveler les surfaces de contact avec l'air qui traverse l'appareil. Ce qu'il y a de particulier dans cette opération , c'est qu'après sept heures de grillage, on donne un fort coup de feu pour fondre toute la matière; on la fait couler sur le sol de la fonderie, en dé- bouchant un canal de percée. On attend pour faire une nouvelle charge, que le fourneau se soit refroidi pendant deux heures : on fait environ trente grillages de suite, dont le produit entre dans une même fonte. La consommation en combustible, pour une seule opération, consiste en 1 ou !'/■ quintal métrique de houille et 5 de bois; quatre ouvriers sont employés à ce travail, et y restent pen- dant douze heures. 2." Fonte du produit des grillages. Aussitôt que la matière liquide s'est répandue sur le sol de l'atelier, on jette de l'eau pour la refroidir, et à l'aide d'un pic, on met en morceaux cette espèce de verre métallique. Ce sont ces fragmcns qui sont fondus dans un fourneau à manche élevé de 2 mètres et qui a 1 mètre de profondeur sur 62 cent, de largeur. On passe ensemble et dans un même lit de fusion , 100 quintaux métriques de sehlich grillé et fondu, 6'/. de li- tharge noire grillée, 1 de litharge riche (en argent), 10'/^ de fond de coupelle, et '/, quintal métrique de résidu des lave- ries; enfin on ajoute 10 quintaux métriques de scories pro- venant d'une fonte précédente. PLO 495 La fonte est conduite comme celle que nous avons décrite: on emploie huit ou dix jours à faire passer ce lit de fusion, et l'on en retire 60 quintaux métriques de plomb d'oeuvre, et une très-petite quantité de mattes; la consommation en charbon de bois est de 56 quintaux métriques, y compris le déchet des magasins. On estime que les schlichs, médiocrement lavés, rendent par ce procédé 9 5 centièmes du plomb contenu ; d'où l'on conclut qu'il n'est pas inférieur de beaucoup à quelques autres plus simples, et qui doivejit lui être préférés , surtout pour des schlichs très -purs. On a fait, à Villefort , des essais pour substituer, dans la fonte dont nous venons de parler, le coke au charbon de bois : on a bien réussi toutes les fois que le coke a été pré- paré avec de bonne houille, bien choisie; mais cependant on a reconnu qu'il y avoit une perte de 2 à 3 p. y^, sur le produit en plomb : il est vrai qu'on n'avoit rien changé au fourneau et l'on peut croire qu'il manquoit de vent. C) Fonte , au fourneau écossoisç, de la galène grillée en plein air j procédé qui a été pratiqué à Pezey (Savoie). L'appareil de fonte est un diminutif du fourneau à manche, dont les dimensions sont o"',7o en hauteur, o'",4o de largeur, et o™,5o de profondeur; il y a une tuyère horizontale élevée de o"',24 au-dessus du fond. Ce fourneau est à recommander aux petites exploitations et à celles qui commencent, en raison de la simplicité de sa construction, de son produit, qui est très-satisfaisant, et de la facilité avec laquelle des ouvriers jieu expérimentés peu- vent le conduire. ' On se sert pour la fonte des schlichs grillés, de presque toute espèce de combustible, du bois, du charbon de bois, de la houille, et même de la tourbe, du moins pour une partie. Ce fourneau est construit en pierre, et mieux, avec des plaques de fonte d'une épaisseur convenable ; dans ce der- » Voyex le Journal des mines , tom. 20, pag. 437, pi. XI, /»96 PLO nier cas, on a soin de revêtir les deux parois latérales inté- rieures d'un petit mur en briques peu fusibles, pour éviter des dégradations trop rapides dans les plaques de fonte qui terminent le fourneau latéralement. La plaque de fond qui, formant la sole, déborde un peu la face extérieure de la plaque de devant , est légèrement inclinée vers l'un de ses angles antérieurs, et munie d'un rebord pour empêcher les matières liquides de tomber sur le sol de la fonderie; mais celles-ci peuvent couler suivant des rigoles creusées dans cette plaque de fond, vers cet angle le plus bas, où le re- bord manque, et sous lequel on place une petite chaudière ou marmite chauffée par-dessous, et dans laquelle tombe tout le plomb qui est produit par la fonte dans ce fourneau. La plaque fermant le devant, ne descend pas jusqu'à celle du fond, et il y a un intervalle de o^joSo par lequel sortent le .plus souvent de la flamme et des vapeurs. Ce petit appareil doit être placé sous un manteau de che- minée , afin de faire sortir de la fonderie les vapeurs d'oxide de plomb , très-nnisiblcs à la santé des ouvriers. Soit qu'on emploie du bois, du charbon, ou de la houille, le chargement consiste à remplir presqu'entièrement de com- bustible la capacité du fourneau, à le recouvrir d'une couche de menu charbon , épaisse de deux pouces, et à mettre par- dessus le minerai grillé, dont la surface extérieure présente une pente de l'arrière à l'ayant. A Pezey, où l'on fondoit tantôt au bois et tantôt au char- bon de bois, la charge varioit de 3o à 76 kilogr. , suivant la qualité du combustible: on met le feu parle devant, et l'on donne le vent. Le plomb coule au bout de peu de temps, et le travail des fondeurs consiste principalement à soulever avec un ringard, qu'ils passent sous la plaque de devant, les matières qui sont à l'état p;Ueux dans le fourneau, afin de faciliter cet écoulement du métal-, ils ont soin de tenir les rigoles bien libres, et de rejeter dans le fourneau les mattes ou sulfures qui coulent avec le plomb. Lorsqu'une charge est descendue jusqu'cà deux ou trois pouces au-dessus de la tuyère, on arrête le vent, on remet du bois ou du charbon dans le fourneau , on l'y arrange le mieux qu'il est possible, et par- dessus on met la charge ordinaire de minerai grillé: PLO 497 on ne laisse point former de nez, mais on maintient une tem- pérature modérée, en faisant sortir une partie de la flamme et des vapeurs par l'ouverture inférieure de la poitrine, pour que la plaque de fond conserve toujours une chaleur suffisante. Toutes les quatre heures on est obligé de débarrasser le fourneau , et d'en extraire les matières dures et imparfaite- ment fondues qui sy arrêtent, et qui, l'obstruant bientôt jus- qu'à la tuyère, empécheroient de continuer la fonte. La plu- part du temps, ces masses sont trop volumineuses pour qu'on puisse les faire passer sous la plaque de devant, et alors il faut les enlever et les sortir par le haut, ce qui devient très- pénible à cause de la chaleur et des vapeurs sulfureuses qui se dégagent du fourneau. La fonte se compose de deux opérations distinctes, la fonte. proprement dite et le repassage : i."la foute dure environ quatre heures, pendant lesquelles on passe, en neuf charges, 400 kilogr. de schlich grillé; 2.° ensuite on repasse les crasses ou matières scorifiées qu'on a fait tomber du fourneau; on les fond en trois charges : quelquefois on repasse une troisième fois. Enfin les résidus ou scories qui ne peuvent plus donner du plomb au fourneau écossois, sont fondues dans un four- neau à manche et rendent encore quelques centièmes de ct^ métaU L'opération totale, sur 400 kilogr. de schlich grillé , dure huit heures, y compris le temps employé à nettoyer le four- neau; les ouvriers au nombre de deux (un fondeur et son aide), travaillent chaque jour seulement pendant ces huit heures. 100 kilogr. de schlich grillé donnent, par la fonte au four- neau écossois, de 64 à 60 kilogr. de plomb; il y a en outre i3 kilogr. de crasses ou résidu, qui donnent encore du plomb par la fonte au fourneau à manche : on obtenoit, dans les derniers temps où l'on a pratiqué ce procédé, sur du schlich très-pur et très-bien grillé, jusqu'à 65 p. % de plomb. La consommation en charbon de bois étoit de 40 à 46 kil. et la fonte des 5o kil. (1 quintal ancien) de minerai, s'opé-; roit en une heure de temps. On a, évalué a 91 pieds cubes 4i. ?^ 498 PLO le volume de l'air projeté par minute, dans ce fourneau. Oa trouvera de plus grands détails sur les fontes exécutées à Pezey, dans le Journal et les Annales des mines. J)) Fonte, au fourneau écossois, de la galène giilJée au fourneau à réverbère. (Procédé des fonderies d'Alston-IMoor, en Angle- terre). Grillage. Le fourneau à réverbère employé au grillage des minerais, a une longueur de i'",SS, sur une largeur presque égale; la grille a 64 centimètres sur 92. La charge se com- pose de 9 à 11 quintaux (poids anglois), et l'on fait ordinaire- ment trois opérations en huit heures de temps. Le feu est con< duit de manière à produire constamment une fumée épaisse, à la surface des matières, sans cependant les chauffer jusqu'à la fusion; quand elles deviennent collantes, les ouvriers en renouvellent promptement les surfaces à l'aide d'un ràble. Jl est assez difficile d'obtenir une certaine uniformité de tem- pérature dans l'intérieur de ces fourneaux, et il est toujours à craindre qu'une portion du minerai n'éprouve une trop forte chaleur, tandis qu'une autre n'est pas assez chauffée pour subir un bon grillage. Les matières grillées sont jetées immédiatement au sortir du fourneau, dans une fosse rem- plie d'eau et placée au-dessous de la porte par laquelle on les retire. Fonte, Le fourneau dans lequel on fond les minerais grillés, n'est pas tout-à-fait semblable à celui que nous désignons en France par le nom de fourneau écossois. Sa hauteur, prise intérieurement, est de 56 à 60 centim. , et sa section horizon- tale, qui est toujours un rectangle, n'a pas les mêmes dimen- sions à toutes les hauteurs. Ses parois sont formées par des plaques de fonte : celle formant la sole est épaisse de 65 centi- mètres; la plaque antérieure est inclinée de l'arrière à l'avant , et la paroi postérieure est faite de deux plaques, dont l'une ;, posée de champ, est haute de 17 centim. et porte la tuyère; une autre plaque est posée sur celle-ci, mais elle s'avance dans l'intérieur du fourneau de 2 pouces environ. Enfin, au* dessous et en partie en avant de la plaque formant la sole . PLO 499 il y a une chaudière en fonte de fer, destinée à recueillir le plomb, qui coule continuellement. La fumée et les vapeurs métalliques se rendent dans un long tuyau légèrement ascendant et qui se termine toujours par une cheminée verticale; sa longueur est souvent d'en- viron loo mètres, et ses dimensions transversales, i™, 54 sur 92 centimètres. Les poussières déposées dans le canal près de la cheminée ont besoin d'être lavées; les autres sont portées au fourneau de grillage, pour y être réagglutinées et ensuite fondues. On commence une opération par la fonte des matières qui sont demeurées après une opération précédente : c'est ua mélange de minerai à demi réduit et de coke qui s'y trouve empâté. Il a paru plus avantageux de passer d'abord ces résidus, que de commencer par fondre le minerai grillé. Ou place, dans l'intérieur du fourneau, de la tourbe moulée eu. briques de 3o cent, de longueur sur 7 de largeur et d'épais- seur; on arrange avec soin celle qui est mise sur le devant, on en forme une espèce de muraille, et le reste est mis sans ordre. On place ensuite un morceau de toiybe embrasée vers la tuyère, et, en donnant le vent, le feu se communique bientôt à toute la masse : pour le rendre plus ardent, on jette quelques pelletées de houille sur la tourbe, ensuite on chargr' la matière à demi réduite dont nous avons parlé; on y ajoutt" quelquefois de la chaux, pour en faciliter la fusion. Avant de charger le minerai, ce qui a lieu par pelletées, on place toujours une brique de tourbe devant la tuyère. A mesurç que la fonte s'opère, le plomb coule, et il se rend au bas du fourneau, des matières à moitié fondues et que l'ouvrier exercé distingue d'abord et sépare en deux classes : les sco- ries qui doivent être refondues au fourneau à manche (ce sont les plus pauvres), et ensuite celles qui doivent être re- passées immédiatement dans le fourneau d'où elles sortent. Dans l'espace de quatorze ou quinze heures, on passe une quantité de minerai qui produit de 20 à 40 quintaux de plomb très-doux et très-pur, sans doute en raison de la foible température à laquelle il a été produit. 5oo PLO 2.' Section. Des procédés dans lesquels les 7nmérais sont grillés et fondus dans le même fourneau. A) Fonte de la galène dans le fourneau écossois;, sans grillage préliminaire. Pendant long-temps , en Ecosse , on a fondu la galène dans le petit fourneau appelé écossois, et sans faire subir au mi- nerai aucun grillage préliminaire : on employoit en même temps, à cette opération, de la houille et de la tourbe; celle-ci paroissoit nécessaire ou du moins fort utile au succès du procédé. On chargeoit le minerai sur la houille, en y ajoutant un peu de chaux; un morceau de tourbe étoit toujours placé devant la tuyère, avant de commencer la fonte d'une charge : cette opération duroit cinq heures, après lesquelles les fondeurs laissoient refroidir le fourneau, attendu, di- soient-ils, que quand il étoit trop chauffé, il ne donnoit plus que du verre de plomb. Ce procédé, décrit dans les Voyages métallurgiques dç Jars , a été remplacé par la fonte après grillage du minerai, telle que nous l'avons fait connoitre, et qui djonne un plus grand produit en plomb. £) Traitement de la galène au fourneau à réverbère, sans addition de fer. On connoît plusieurs procédés dans lesquels le fourneau à réverbère est employé à griller et à fondre immédiatement ensuite la galène plus ou moins pure; ils diffèrent assez peil entre eux, et quelquefois seulement par la quantité de mi- nerais que l'on traite à la fois; mais on doit remarquer, à l'égard de tous ceux où l'on fait usage du fourneau à réver- tère, qu'ils sont d'autant plus avantageux que la galène est mieux séparée de sa gangue, et, suivant M. Karsten, on ne doit pas appliquer les procédés dont nous parlons, aux mi- nerais qui ne contiennent pas au moins 40 p. "/, de plomb. Cependant on en traite avec avantage en Angleterre , qui contiennent beaucoup de gangues terreuses et qui ne rendent souvent pas plus de 26 p. '/,. La galène ne doit pas être chargée , dans ce fourneau , en PLO Soi gros morceaux, et il ne convient pas non plus qu'elle soit en poussière fine, comme cela arrive cependant très-fré- quemment pour les minerais qui ont passé au brocard et qui ont été lavés, La grosseur la plus convenable est celle d'ua sable grossier. En général, pendant le grillage, la chaleur doit être mo- dérée, ou du moins si l'on commence par donner un feu vif, afin d'enlever promptement l'humidité et réchauffer toute la masse que l'on vient de charger , il faut faire revenir incessamment le fourneau au rouge-brun, température qui paroit la plus favorable à la formation de l'acide sulfureux, et la continuer tant qu'il se dégage des vapeurs. Quand le grillage est bien avancé ou terminé , on passe à la réduction , soit au moyen du charbon qu'on ajoute, ou bien en facilitant la réaction d'une partie de la galène indécomposée sur le sulfate et l'qxide de plomb qui se sont formés pendant le grillage. Mais dans tous les cas on voit que le traitement dont il s'agit se compose de deux opérations distinctes ; te giiUage, qui produit une désulfuration partielle et l'oxida- tion du métal, et la fonte, proprement dite, dont le résultat c^t du plomb métallique : ces deux opérations s'exécutent dans le même appareil, l'une après l'autre, sans interruption et quelquefois simultanément pour des portions différentes de la même charge. Les fourneaux à réverbère, destinés à fondre les minerais de plomb (voy. la pl.(c), fîg. C), ont une sole formée d'argilç bien battue et inclinée : quelquefois il y a un bassin intérieur où se réunit le métal fondu; d'au(res fois il coule continuelle- ment à l'extérieur., Une sole bien préparée dure, àPoulIaouen, de huit à vingt mois; elle s'imbibe de sous-sulfure de plomb, et ce n'est qu'après qu'elle a servi pendant plusieurs semaines, que l'on obtient , par les coulées, tout le plomb que le minerai doit donner. La sole est recouverte d'une voûte assez surbaissée (/i) , pour tien concentrer la chaleur et pour conduire la flamme et les vapeurs dans une cheminée, élevée de 16 mètres. Pour lecevoir le métal au sortir du fourneau , il y a ou bien un bassin fixe formé en briques à l'extérieur et en brasque à lintéiieur, ou bien une chaudière ou marmite en fer fondu^ Soi- PL G a) Procédé suisse. Dans le pays des Grisons , aux mines âites Hoffnungsbau , on traite de la galène lavée ou schlich de plomb sulfuré, dans un fourneau à réverbère de petite dimension (voyez Annal, des mines, tom. n , pi. 4), et qui est chauffé au bois. On ne charge à la fois qu'environ i5o livres de minerai, et l'on attend pour cela que le fourneau, échauffé par une opération précédente, se soit refroidi jus- qu'au rouge-cerise. Le grillage dure environ cinq heures, pendant lesquelles on brasse les matières tenues à l'état pâ- teux; il coule beaucoup de plomb pendant cette opération : lorsque le minerai ne laisse plus dégager de vapeurs sulfu- reuses, on ajoute du menu charbon et l'on recommence à brasser, ce qui donne une nouvelle quantité de métal. On «e connoît pas le détail des produits et consommations de ce fourneau. Dans les essais comparatifs qui ont été faits en Silésie, en chauffant le fourneau suisse avec de la houille, on chargeoit à la fois i65 livres de Berlin de schlich bien lavé, dont le ■traitement duroit six heures ; le produit étoit de 63'/^ kilogr. de plomb d'œuvre, plus ïZ% de scories; celles-ci ont été re* fondues au fourneau à manche avec addition de fer, et ont donné un peu de métal, de manière que le produit total en plomb a été de 66% p. %. loo quintaux de Berlin (de i32 livres de B. = 53'/ kilogr.) ont consommé 81 '/, hectolitres de houille. Ce procédé, comparé à celui employé ordinairement dans cette fonderie, et qui consiste à fondre le minerai sans grillage dans un fourneau à manche peu élevé, à l'aide du coke et avec addition de fer, a occasioné des frais de fonte plus considérables d'un cinquième , et l'on obtenoit un peu moins de plomb. h) Fonte de la galène dans de petits fourneaux a réverbère, en Carinthie. Le fourneau employé en Carinthie, décrit dans plusieurs ouvrages (Rich. minérale, tom. 3, planche 64, iig. )5 à 17), offre cette particularité que la chauffe est placée sur le côté et suivant la longueur du fourneau ; on y brûle du bois. La charge se compose de 32o livres (poids de Vienne, chaque livre = o''556o) de schlichs mélangés, dont les deux tiers sont très -purs. On attend pour char- ger, après une opération terminée, que le fourneau se soit PLO 5o3 refroidi jusqu'au rouge -cerise. On grille le minerai en le retournant de demi-heure en demi-heure; le plomb com- mence à se montrer au bout d'une heure et demie. La durée du grillage est de six à sept heures; il est terminé lorsqu'il ne se dégage plus de vapeurs sulfureuses : c'est alors que l'on procède à la fonte proprement dite, en ajoutant l'agent ordinaire de réduction; c'est du charbon embrasé que l'on prend dans le foyer et l'on en recouvre le minerai grillé, qu'on a eu soin de rassembler vers le fond du fourneau, près de la chauffe; on donne un coup de feu, et après une demi- heure de repos, on commence à brasser. Le plomb coule pendant un certain temps; lorsque l'écoulement cesse, on re- commence à couvrir de charbons embrasés, et après quelques instans de repos, on brasse de nouveau. Cette manipulation s'appelle (en allemand) pressen, et forme la principale diffé- rence entre ce procédé et ses analogues. ; Dans une semaine, on passe ordinairement seize charges de minerai, chacune emploie dix ou onze heures, y compris le temps nécessaire au refroidissement du fourneau. Ainsi loo livres de Vienne exigent, pour leur traitement complet 3'/. livres, et consomment, en bois 7,74 pieds cubes de Vienne. On retire de 100 de minerai, G6 ou 67 de plomb, et l'on peut admettre que la perte sur le métal contenu est d'en- viron dix centièmes de celui-ci. c) Fonte du fourneau à réverhcre , en Ancrleterre. Le fourneau à réverbère (cupole) , exclusivement employé dans le Der- byshire pour la fonte de la galène et construit sur de bonnes proportions, a 2 mètres 46 cent, de longueur intérieurement, 1 mètre 85 cent, de largeur au milieu, avec une hauteur de voûte de 62 centimètres au centre. La chauffe est séparée du reste du fourneau par le pont, petit mur dont l'épaisseur est de 62 centimètres et qui s'approche de la voûte jusqu'à 46 ou même 56 centimètres. C'est au- dessus du pont que cette voûte est le plus élevée, et elle s'abaisse ensuite vei's la sole^ de manière qu'à l'extrémité du fourneau elle n'en est plus distante que de 16 centimètres. Ily a deux ouvertures placées à l'extrémité de la voûte dont nous venons de parler, qui font communiquer l'intérieur du fourneau à un canal larg^e de 46 CLutim., sur 5 mètres 8 cent., et qui aboutit à la cheminée 5o4 PLO d'aspiration, haute de 17 mètres : ce fourneau a plusieurs portes et deux oriHces de percée. La sole est faite avec des sco- ries provenant d'opérations précédentes; on leur fait prendre la forme convenable en les battant avec un outil en fer. Il y a sur le devant du fourneau, un récipient ou chaudière en fonte, destinée à recevoir le plomb lorsqu'on a fait la percée : une trémie est placée au-dessus de la voûte, et le canal ver- tical, formant la communication avec l'intérieur du fourneau, est muni d'une cloison mobile horizontalement, qui sert à le fermer et qu'on ouvre quand on veut laisser tomber la charge dans le fourneau. Opérations (grillage et fonte). Pendant que l'on fait une fonte, on met dans la trémie la charge de minerai destinée pour l'opération suivante, et qui se compose de 16 quintaux (chacun de 120 livres avoir du poids), et formé lui-même par le mélange de cinq et jusqu'à huit minerais différens, qui sont plutôt sous la forme de gros sable qu'en poussière line : il s'y trouve beaucoup de carbonate et de fluate de chaux, et on n'en obtient quelquefois à la fonte guère plus que 25 p. y(, de plomb ; cependant il y a des minerais choisis qui peuvent donner, à ce qu'on dit, jusqu'à 70. Quand une fonte vient d'être terminée, et après avoir re- tiré du fourneau les résidus ou crasses qui s'y trouvent, on rebouche avec de la chaux vive, pétrie avec de leau en mortier assez consistant, les deux orifices d'écoulement; on ôte ensuite la plaque qui fermoit le canal de la trémie, et iii charge tombe sur la sole du fourneau. On étend le miné- rai, et ensuite on ferme exactement toutes les portes, jusqu'à ce que l'intérieur soit devenu rouge ; à cette époque , on auvre 3)our remuer la matière et accélérer le grillage : pendant deux ou trois heures, on brasse à plusieurs reprises. Lorsque le grillage est terminé, ce que l'on reconnoît à Tabsence des vapeurs sulfureuses, ou ajoute un fondant si cela est nécessaire; ordinairement il consiste en un mé- lange de spath iluore et spath calcaire dans lequel le premier domine, et qu'on a soin de mettre à part lors de la prépa- jation mécanique des minerais. On ferme les portes et Ion cliaufife fortement, aiin de fondre les matières terreuses et de îéfluire i'oxide de plomb: le métal se sépare et se réunit à PLO ^^^ la partie la plus basse de la sole ; il y forme un bain sur lequel nagent les matières terreuses fondues et liquides, qui finissent par s'y réunir en une couche épaisse de deux à trois pouces. Pendant que le plomb coule, le fondeur a soin de remonter vers le liaut de la sole les portions de minerai qui ne sont pas encore réduites, afin qu'elles restent toujours exposées au courant d'air et à une forte chaleur. L'écoulement du plomb étant terminé, on perce, à coups de ringard, l'un des trous pour faire couler les scories fluides, et elles tombent sur le sol de la fonderie comme du verre fondu ; elles se figent et se montrent alors opaques, d'un gris blanchâtre et d'une foible densité. Peu après avoir fait couler les scories , on répand sur la surface du bain deux ou trois pelletées de chaux vive, dont l'effet est de solidifier le reste des crasses qui flottent encore à la surface du métal, ce qui permet de les enlever avec un ràble , en fer : ces crasses, refroidies, ont une couleur noire, et elles sont refondues au fourneau à manche. On nettoie aussi bien soigneusement la superficie du bain, et l'on fait ensuite la percée pour le plomb, que l'on moule, après avoir enlevé les mattes et les scories qui peuvent s'être réunies à sa surface supérieure par suite de la coulée et dvi repos. On fond sans interruption pendant une semaine. Nous ne nous arrêterons pas à décrire la fonte à laquelle on soumet les scories noires, et qui se fait au coke et avec addition de spath fluoré comme fondant. d) Fonte au fourneau à réverhère, à Poullaouen, en Bretagne. Le fourneau que l'on emploie, est analogue à celui repré- senté dans la planche, fig. C, et est construit en pierres ou en briques ; sa voûte est très -surbaissée, et elle incline, à partir de la chauffe, et vers le devant, d'environ neuf pouces. On chauffe avec de la houille ou avec du bois ; quelquefois on emploie en même temps l'un et l'autre : la houille est toujours brûlée sur la grille, mais on met quelquefois du bois dans l'in- térieur et sur la sole même du fourneau. Trois ouvriers suf- fisent pour exécuter l'opération. La charge ordinaire se com- pose de 1260 kilogr. de schlich bien lavé, que l'on jette sur la sole par les portes latérales et avec des pelles courbes. Le grillage s'opère en chauffant d'abord assez vivement, jus- ^^^ PLO qu'à ce qu'on arrive au point où l'on peut craindre de fondre la galène; on ralentit alors le feu , de manière à faire revenir îa matière au rouge- brun, qui paroît être la température la plus favorable. Lorsqu'elle est devenue légèrement pâteuse, on remue et l'on brasse, afin de présenter de nouvelles sur- faces au courant d'air et de flamme qui traverse le four- neau. Les ouvriers travaillent par les trois portes latérales, et retournent la matière à l'aide d'outils en fer appelés spa- delles; ce grillage dure de cinq à six heures. La fonte a lieu immédiatement après le grillage; on pro- jette quelques pelletées de charbon sur le minerai, et l'on pousse le feu : à certaines époques, on jette de la chaux dans Finlérieur, et principalement autour du bassin, pour em- pêcher le sulfure de plomb d'y couler. Le fondeur cherche à réunir le métal, et à faciliter son arrivée dans ce bassin. Lorsque celui-ci est rempli de plomb, on débouche le ca- nal de percée qui le fait communiquer avec le bassin ou ré- cipient extérieur chauffé préalablement, et où le métal est reçu. La coulée étant faite, on nettoie le bassin intérieur, on rebouche le trou de percée, et l'on recommence à brasser les matières, après toutefois avoir laissé le fourneau se ré- chauffer. Les coulées se succèdent à une heure d'intervalle. Le plomb recueilli dans le récipient extérieur est écume, et lorsqu'il se recouvre de mattes, on les enlève et on les rejette immédiatement dans le fourneau. 11 vient enfin un moment où il ne coule presque plus de plomb, quelque peine que se donnent les fondeurs, et les matières étant devenues très- tenaces, on ne peut plus les entamer, ni les déplacer qu'avec la plus grande difficulté; à cette époque, on n'en retireroit un peu plus de plomb qu'en employant beaucoup de temps et de combustible. On sort alors les matières ou résidus, aux- quels on donne le nom de crasses blanches, et on les refond plus tard dans le fourneau à manche. L'opération complète dure de quinze à seize heures; on ob- tient ainsi, de loo quintaux métriques de minerai, 63 de plomb, plus 8 quintaux de crasses, qui contiennent encore de 3o à 40 p. y„ de métal. On traite celle-ci, comme nous l'avons dit, avec d'autres produits contenant aussi du plomb : on estime que le minerai donne 63 quintaux métriques de ce mêlai. La consommation en combustible est, pour loo quin- taux métriques, de 40 stères de bois de corde, plus 240 fagots et 55o kilogr. de charbon de bois. Les outils en fer qui servent à travailler dans le fourneau , sont détruits très-promptement par l'action du soufre, et l'on consomme, dans chaque opé- ration, environ 6 kilogr. de fer. e) Fonte au fourneau à réverbère, à Fezey (Sapote). Le trai- tement de la galène ou schlich très-bien lavé, a eu lieu d'abord à Pezey comme à Poullaouen, dont on avoit imité les four- neaux; mais on l'a modifié peu à peu, de manière qu'on étoit parvenu à un procédé un peu différent , en ce qu'on n'ajoutoit plus, dans l'intérieur et pour opérer la réduction des oxides, ni charbon, ni bois : la séparation du plomb à l'état métallique n'étoit plus alors que le résultat de la réaction de l'oxide et du sulfate formés pendant le grillage, sur la galène ou sulfure encore indécomposé. La charge est, comme à Poullaouen, de 3260 kilogr. de schlich. La conduite de l'opération demande beaucoup de soin et d'attention : elle consiste à former de l'oxide et du sulfate, qui se montrent à la superficie du mi- nerai comme une croûte jaune, et ensuite à mêler cette matière avec la galène qui se trouve au-dessous : enfin , il faut ménager la chaleur pour séparer le plomb métallique du sous-sulfure, qui est le résultat immédiat de la décomposition dont nous venons de parler. C'est en renouvelant plusieurs fois cette série de grillages et de décompositions mutuelles, que l'on parvient à retirer la plus grande partie du plomb , du minerai soumis à ce traitement. Les résidus sont fondus dans le fourneau à manche. Par ce procédé, Ton obtient de 100 quintaux métriques de bon schlich, 70 de plomb, en consommant 38 stères de bois de sapin. La quantité de fer détruite dans le travail, est de 20 à 23 kilogr. Enfin, pour refondre les crasses, on brûle environ a5o kil. de charbon de bois résineux. Les expériences comparatives qui ont été faites à Pezey, pour recounoitre lequel étoit le plus avantageux du fourneau écossois ou du fourneau à réverbère, ont fait yoir que ce dernier devoit être préféré, parce que le fourneau écossois ne rendoit que 65 , tandis que celui à réverbère donnoit jus- t^xi'a 70 pour "/, de plomb; mais aussi les frais de fonte sont 5o8 P£0 un peu plus considérables. Ces deux procédés, ainsi que celui de Poullaouen et quelques autres qui nous restent à décrire, ont un avantage immense sur la fonte au fourneau à manche que l'on employoit anciennement pour les schlichs grillés , puisque l'on n'en retiroit que de 40 à 46 p. % de plomb, et que les frais de fonte étoient plus que doubles, en raison des mattes qu'il falloit griller plusieurs fois et refondre. En comparant divers procédés, on trouve que, pour fondre 5o kilogrammes de schlich bien lavé, on emploie parle four- neau suisse 5/3 heures; en Carinthie , 3'/. heures; et dans ^es fourneaux à réverbère de Pezey ou de Poullaouen seule- ment une demi- heure. Enfin, dans le fourneau à manche avec addition de fer, en Silésie, il ne faut guère que 10 mi- nutes. En général, les fourneaux à réverbère de petite dimen- sion sont désavantageux sous le rapport du combustible et de la main d'œuvre. Théorie de la fonte de la galène au fourneau à réverbère et au fourneau écossais. Kous avons déjà fait remarquer que l'opération par la- quelle on retire le plomb des minerais qui ont été grillés, soit dans un fourneau séparé, soit dans le fourneau à réver- bère, destiné à donner immédiatement du plomb, n'est point une simple fonte de réduction , comme celle pratiquée sur la litharge, parce que le produit du grillage de la galène, 11 est jamais de l'oxide pur, mais un mélange de beaucoup de sulfate de plomb avec de l'oxide; il faut donc ensuite non- seulement réduire Poxide de plomb, mais encore extraire ce métal du sulfate, et pour cela décomposer ce sel, et séparer du métal, l'acide sulfurique et l'oxigène. Le fourneau à manche donne des mattes, et c'est le produit immédiat de la désoxida- lîon du sulfate de plomb; mais, les fourneaux à réverbère et écossois n'en donnant point, il reste à expliquer comment dans ces derniers, le soufre disparoit, et comment le plomb se sépare à Pétat métallique. Le procédé de fonte au fourneau à réverbère, que nous avons dit avoir été imaginé à Pezey, et dans lequel on ob- tient le métal presque sans ajouter de matière combustible pour opérer la réduction, présente un exemple en grand PLO 5o9 (le la décomposition mutuelle des oxîdes et sulfates formés pendant le grillage , et de la galène encore indécomposée , surtout lorsqu'on facilite cette action en brassant et mêlant à propos ces matières, comme on le fait aisément dans le fourneau à réverbère , et en les soulevant dans le fourneau écossois. Cette action , démontrée par les expériences faites en 1807 par M. Guényveau, ingénieur des mines, est donc la base de la théorie de la fonte des minerais grillés , en général, et principalement dans les fourneaux que nous venons d'in- diquer. M. l'ingénieur Puvis a fait voir ensuite (Annal, des mines , tom. 2 ) , comment le brassage des matières fait couler du plomb métallique, lors même que l'on n'a point ajouté d'agent de réduction (de charbon) , et que c'est le sulfure de plomb lui-même qui en sert à l'égard de l'oxide et du sulfate. On explique aussi par là, pourquoi, dans la fonte au four- neau à réverbère , à Pezey , on est souvent obligé de mettre du bois ou du charbon en contact avec la matière grillée, surtout vers la fin des fontes; parce que, l'oxidation ayant été trop complète , il n'y a plus sur la sole assez de sulfure de plomb pour opérer les décompositions et réductions dont nous avons parlé, et qu'il convient d'en régénérer pour cet usage : on y parvient aisément , en ajoutant du charbon , puisque le sulfate est changé très-promptement en sulfure, par le contact de ce combustible, dans les fourneaux. Les traitemens aux fourneaux écossois et à réverbère, dif- fèrent principalement en ce que le grillage se fait sur une aire et séparément dans le premier procédé, tandis qu'il est exécuté dans le fourneau de fonte lui-même pour le second ; mais en outre, le fourneau écossois donne lieu à une régéné- ration partielle du sulfure de plomb, parce que le minerai grillé, qui contient, comme nous l'avons dit, jusqu'à 77 cen- tièmes de sulfate de plomb, se trouve en contact avec le combustible : cette régénération est utile pour opérer la dé- composition du sulfate restant, et séparer ainsi des deux côtés le soufre sous forme de gaz acide sulfureux. Peut-être auroif- il été avantageux de mêler le minerai très-complètement grillé avec du schlich crû, afin d'éviter la conversion du sulfate en sulfure , et d'opérer immédiatement la décomposition mu- tuelle qui donne Je plomb métallique : on aperçoit aisément Bio PLO qu'on auroit épargné par là le grillage d'une portion sans doute notable ( peut-être '/. , y, ou '/,) du minerai. On n'a point fait d'essais à cet égard, parce que la théorie, encore nou- velle, n'étoit point assez répandue pour en faire naître l'idée. Enfin , on remarquera que la perte en plomb qui a lieu dans le traitement de la galène au fourneau écossois, et qui est plus considérable que dans le fourneau à réverbère, tient sans doute, en grande partie, à la régénération du sul- fure dans un appareil traversé par un courant d'air assez rar pide : ces circonstances sont, comme on sait, les plus favo-» rables à la vaporisation de ce sulfure. 3.' Sectiox. Traitement de la galène avec addition de fer ou de matières qui en contiennent (c'est la mé- thode de précipitation des Allemands). Le fer est l'agent de'décomposition le plus employé pour séparer le plomb métallique de la galène , et presque le seul dont on puisse se servir en grande parce qu'il remplit à peu près les conditions physiques que l'on peut désirer, et qu'il n'est pas d'un prix assez élevé pour être proscrit des fonde- ries, comme il arrive pour les alcalis, soude et potasse; quant à la chaux, son action sur le sulfure de plomb est très-sen- sible, mais l'infusibilité du sulfure de' chaux qu'elle forme, est un grand obstacle à la continuation de l'action de la chaux , comme à la réunion du plomb liquide hors de la masse de sulfure de chaux. Dans la plupart des procédés où l'on em- ploie cette terre, on paroit avoir pour but, plutôt d'empê- cher la fusion du sulfure de plomb, que de le décomposer réellement ; et il est certain que l'addition d'un peu de chaux sur une matte qui coule sur la sole d'un fourneau à réverbère, suffit pour la solidifier et l'arrêter dans son mou- vement. La proportion de fer qu'il convient de mêler avec la ga- lène pour la décomposer entièrement, et en séparer tout le métal, est, d'après la théorie, 67,83 contre 29,91 de sulfure de plomb. En petit, et en opérant dans un creuset pour fuirc fin PLO 5'i essai de plomb, on obtient toujours plus de métal par le pro- cédé où l'on ajoute du fer; la proportion de celui-ci doit être de 2 5 p. "/, , et le résultat est souvent de 7 5 et même de 80 de plomb pour 100 de galène très-pure. Il paroît qu'en grand et dans les fourneaux, on est obligé d'ajouter plus du quart du poids du minerai de fer; cela va souvent au tiers, dans le four- neau à réverbère. Quelquefois on peut diminuer la proportion de ce métal, en le remplaçant, en partie , par des scories de forges ou autres matières contenant du fer oxidé. Enfin , il ar- rive aussi qu'on ne fait entrer , dans les mélanges à fondre , qu'une quantité de fer trop foible pour s'emparer de tout le soufre, et c'est lorsqu'on ne veut opérer qu'une décomposition partielle et conserver des mattes , ou, comme il arrive au Harz, pour des minerais qui contiennent du cuivre, et où l'on ne veut introduire que le moins de fer qu'il est possible. On peut se servir ou de fer forgé (vieille ferraille), ou de fonte concassée ou en grenailles; mais ces matières forment toujours un objet de dépense notable, surtout lorsqu'il faut en trouver annuellement de très-grandes quantités, et c'est pour cela qu'on regarde comme avantageux d'en remplacer une partie par des matières ferrugineuses, comme minerais, scories de forges , etc. On a cherché, par des essais faits avec soin, s'il n'étoit pas possible de remplacer le fer métallique par un minerai riche et facile à réduire, de ce même métal. On a reconnu, dans les fonderies de la Silésie (Annal, des mines, lom. Il , pag. 284), qu'en se servant du fourneau à manche et du coke, il y avoit toujours une perte très-notable sur le plomb, du moins relativement an résultat de la fonte avec du fer métallique; et l'on conçoit aisément, en effet, que la difficulté qu'éprouve le minerai de fer à se réduire dans le» fourneaux, le temps qu'exige cette réduction , lorsqu'il ne règne pas une très-haute température dans l'appareil, ne per- mettent pas une prompte décomposition du sulfure de plomb. Alors la perte par volatilisation de cette substance, ne peut manquer d'être considérable , en raison d'un séjour prolongé dans l'intérieur du fourneau , et sous l'action du vent des soufflets; car, ainsi que nous le dirons tout à l'heure, une fonte chaude et rapide est la condition essentielle d'un bon 5i2 PLO résultat^ lorsqu'on emploie le fer comme agent de réduc- tion^ Cependant il ne paroit pas impossible d'atteindre le même but par une voie détournée et sans beaucoup de frais dans certaines localités; on pourroit réduire le minerai de fer riche dans un fourneau particulier et par cémenta- tion , sans pousser jusqu'à la fonte : on auroit ainsi une matière pulvérulente , où le fer métallique seroit dans un état très- convenable pour exercer une action chimique, quoiqu'on pût difficilement en former des barres forgées ; on s'en ser- viroit ensuite avec avantage pour décomposer la galène au lieu de fer ou de grenailles de fonte. Ce procédé a été indiqué dans le Cours de métallurgie de l'école royale des mines de Paris. On a observé que la matte ou le sulfure formé par suite de la décomposition de la galène, retenoit beaucoup plus de plomb quand on fondoit au charbon de bois, que quand on employoit le coke, et qu'il étoit assez riche pour être traité de nouveau; mais les grillages et la fonte qu'on étoit obligé de lui faire subir, augmentoient beaucoup les frais de l'ex- traction du plomb. Cette séparation incomplète du métal d'avec la matte, paroit indiquer que le charbon de bois ne donne pas une chaleur assez forte, et l'on est porté à croire qu'à une température peu élevée, il se forme une combi- naison triple entre le soufre, le plomb et le fer, ou, si l'on veut, une combinaison des deux sulfures de fer et de plomb, qui s'oppose à la séparation de ce dernier métal. D'ailleurs , le coke produisant une descente plus rapide des charges, il n'est pas étonnant que la perte en plomb ait été moindre avec ce combustible qu'avec l'autre. En général , mais principalement pour les minerais de plomb riches, il convient que la fonte avec addition de fer ait lieu d'une manière vive et rapide, ce qui suppose une tempéra- ture élevée, afin que le sulfure et le plomb ne demeurent pas long-temps dans le fourneau , et que ce métal se sépare bien complètement des mattes ou sulfure de fer qui est un des produits de l'opération. Passons en revue les divers pro- cédés employés avec quelque succès dans les fonderies. PLO 5i3 I. Traîlement de la galène avec addition de fer métallique. A) Fonte au fourneau à manche. On peut employer, pour pratiquer ce procédé , du char- bon de bois ou du coke; mais il paroit, d'après des essais comparatifs trés-concluans, faits dans la Silésie prussienne, que le cohe est le combustible le plus avantageux, et qu'il a une supériorité marquée sur le charbon de bois, en ce qu'il fait rendre plus de plomb au même minerai, principalement lorsque celui-ci est riche et bien séparé de sa gangue. On a aussi essayé l'emploi de la houille brute (non carbo- nisée) dans le fourneau à manche peu élevé, qui a été re- connu être le plus avantageux pour le traitement de la galène avec addition de grenailles de fonte. L'opération réussissoit très-bien, mais on obtenoit moins de plomb qu'avec le coke, et l'on a dû s'en tenir à l'usage de celui-ci. Il y a cependant des exemples de l'emploi de l'un et de l'autre de ces combustibles. a) Fonte au charbon de bois. Au Harz, dans les fonderies de Clausthal et autres, on traite avec le charbon de bois, et dans des fourneaux élevés , munis de deux ou même de trois tuyères, des minerais qui contiennent au plus 40 p. y(, de plomb, et en outre du cuivre qu'on ne veut pas laisser perdre. On ne cherche pas, par la fonte à combiner la totalité du soufre contenu avec le fer; et comme il ne convient pas au traitement subséquent des mattes pour cuivre, d'y introduire beaucoup de ferj on en ajoute le moins qu'il est possible. La quantité de fonte en grenailles que l'on met dans les lits de fusion, se règle sur la quantité de soufre que l'on sup- pose dans le minerai : dans un lit formé de 8690 livres de ce minerai, on admet qu'il y a 3io livres de soufre à absorber, et l'on mêle 4 quintaux de fonte de fer en grains. Les mattes qui proviennent de la fusion, sont grillées et refondues avec du schlich qui contient 3o p. "/, de plomb. Le produit de ces fontes consiste en plomb et mattes : le premier est mis à part pour être passé à la coupellation , et les mattes sont en- core refondues après grillage, jusqu'à ce qu'enfin on par- 41. 33 5i4 PLO vienne à avoir une matte riche en cuivre, et qui sera traitée uniquement pour en obtenir ce métal. (Voyez Richesse mi- nérale, tom. 3, planche 53.) h) Fonte aAec le coke. Les dimensions de fourneau les plus favorables, celles qui ont donné le meilleur produit en plomb, dans les essais qui ont été faits en Silésie, sur le minerai riche, sont 4'/^ pieds du Rhin' de hauteur; largcur=i8 pouces, profondeur = 3 pieds ; la tuyère est placée à i5 pouces au-dessus de la super- licie du bassin d'avant-foyer; la sole en brasque a une pente de 20 pouces sur toute sa longueur: il y a une ouverture antérieure appelée ail, de 2% pouces de hauteur sur 3 de largeur. Le fourneau est en feu pendant une semaine sans interruption; on laisse former au commencement un nez de 8 à 10 pouces de longueur , que l'on brise le plus souvent en- suite, parce que la fonte doit être conduite trés-chaudement. Aux minerais de triage qui sont très- riches et concassés en morceaux d'un petit volume, on ajoute de 12 à 14 p. % de fonte en grenailles, 12 centièmes de scories de forge (provenant de l'affinage de la fonte de fer), et en outre 56 de scories produites dans une opération précédente. On passe ordinairement en douze heures, de yS à 80 quin- taux (de Silésie) de minerai. On conduit la fonte rapidement, et avec une tuyère brillante : 1 00 quintaux de Silésie sont fon- dus en quinze ou seize heures, et produisent, outre le plomb, 24 quintaux de mattes ou sulfure de fer, qui ne retiennent que 2 p. % de plomb, et qui sont rejetées ; 4 ou 5 quintaux de crasses, débris de fourneau et écumages, qui sont traités de nouveau; 27 à 28 quintaux de scories, qui sont repassées avec le minerai, dans les foutes suivantes: on obtint en tout 55 quintaux de matières , qui sont refondues, et donnent environ 5 quintaux de plomb, ce qui n'augmente la quantité de métal obtenue par la première fonte, que de 1% p. '/„ de minerai. Le produit total en plomb est de 68'/^ à 69 et même 70 p. % de minerai riche, de sorte que, si l'on suppose qu'il contient gô centièmes de sulfure de plomb , il y aura Sa I Le pied du Rhin =: o^jSi. PLO 5i5 de métal, et par conséquent, lorsqu'on en retire 70, il n'y en auroit que 1 2 de perdus , ce qui est un minimum dans une opération de ce genre. La consommation pour loo quintaux (du pays) de minerai, est de 48 à 5o pieds cubes (du Rhin) de coke. Les minerais moins riches, et ce sont des schlichs prove- nant des laveries et qui ne tiennent quelquefois que 35 p. "/^ de plomb, sont fondus dans cette usine également avec du coke, mais dans des fourneaux beaucoup plus élevés que les précédens, dont ils conservent d'ailleurs toutes les autres di- menisions : leur hauteur, qu'on avoit d'abord portée à 20 pieds du Rhin , est maintenant réduite à 1 2 , qu'on a reconnu pour être la plus avantageuse. 11 n'y a qu'une tuyère, un bassin d'avant-foyer, etc. Le mélange ou lit de fusion se com- pose de 100 quint, (de Silésie) de schlich, 12 ou i5 quint, de débris, crasses riches, etc., provenant des opérations pré- cédentes; 8 ou 10 quint, de fonte de fer en grenailles; 24 quint, de scories d'affinage du fer, enfin de 100 à 120 quint, de scories pauvres pour aider à la fusion. On conduit la fonte avec lenteur, la tuyère demeurant peu brillante et le gueu- lard obscur; on entretient toujours un nez de 10 à 12 pouces de longueur. Il faut quarante heures pour fondre ces 100 quintaux de schlich, et l'on consomme de i5o à j55 pieds cubes de coke La quantité des produits varie suivant la ri- chesse du minerai. B) Fonte de la pralène avec addition de fer, dans le fourneau à réverbère. (A Vienne [Isère], et à PouUaouen, en Bretagne.) Suivant M. Karsten , l'emploi du fourneau à réverbère pour traiter le sulfure de plomb par le moyen du fer, est moins avantageux que celui du fourneau à manche, et surtout lors- qu'on ne peut employer que de la fonte de fer au lieu de fer forgé. Cependant, ce que l'on voit se pratiquer en France depuis plusieurs années, peut faire croire que ce désavantage du fourneau à réverbère , où l'on se sert de la fonte comme agent de décomposition de la galène, n'est pas aussi marqué que l'assure le métallurgiste de Berlin. A Vienne, on fond dans un fourneau à réverbère, chauffé à la houille, 20'/^ quintaux métr. de schlich de galène plus ou 5i6 PLO moins riche, et lorsque la matière est bien liquide, on y ajoute, à plusieurs reprises, des morceaux de fer, dont le poids total est de 2'/^ à 3 quint, métr., puis on brasse avec des ringards : bientôt le sulfure de fer, résultat de la décomposition de la galène, vient nagera la surface du bain, tandis que le plomb se réunit dans un creux ou bassin intérieur, où on le puise pour le mouler. En 1 5 ou 1 8 heures, on termine une fonte dont le produit varie entre 4 et 5/^ quint, métr., suivant la ri- chesse du minerai. On ne repasse au fourneau à manche, aucun des produits de cette fonte. Le résultat est environ 55 '/j p. % de plomb; la fonte de 5o quint, métr. de minerai consomme 92 quint, métr. de houille, de médiocre qualité, en 9'/, heures de travail. Le même procédé a été transporté à Poullaouen et y est employé avec succès : on se sert de vieille fonte concassée au lieu de fer forgé, que l'on emploie plus sotivent à Vienne; en outre, on mêle avec les schlichs très-bien lavés, d.es terres ar- gentifères delà mine du Huelgoët, du fonds de coupelle, etc., et l'on trouve que l'on extrait très - complètement, par ce procédé, le plomb et l'argent que ces matières contiennent. La charge se compose de 460 kil. de schlich avec 3i20 kil. environ des matières mentionnées ci -dessus; lorsque la fu- sion est complète, on ajoute 3o , 3i ou 02 p. y„ de ferraille. L'opération dure trois heures, et l'on obtient de 5oo, 35o à 400 kil. de plomb d'œuvre : la consommation en combus- tible est d'environ 1 y^ hectolitre de houille. Les mattes ne contenant que de 1 k 1% p. "/„ de plomb, sont rejetées. Le prix élevé de la ferraille et quelquefois le manque ab- solu de cette matière, empêche qu'on ne traite tout le mi- nerai de Poullaouen par ce procédé, qui est fort expéditif et très -avantageux par lui-même. n. Traitement de la galène avec addition de matières contenant du fer à Vétat d'oxide. Nous avons dit que l'on n'étoit pas encore parvenu à rem- placer le fer métallique, dans la fonte de la galène, par le minerai de fer; mais seulement à en diminuer la proportion PLO 5i7 par l'addition de matières ferrugineuses, telles que les scories de forge. Cependant il peut rester quelques incertitudes sur l'effet réellement produit dans les fourneaux à plomb par les ma- tières ferrugineuses : il peut être complexe; car on sait que l'oxide de fer, lors même qu'il est déjà combiné à de la si- lice, exerce encore une action assez puissante sur cette terre. Il peut donc se faire que cet oxide empêche la formation des silicates de plomb, et par suite augmente la quantité de métal produite; ce ne seroit point, dans ce cas, le fer qui agiroit pour décomposer le sulfure de plomb. On a lieu de supposer cet effet de l'oxide de fer, surtout lorsqu'on traite des matières peu riches en métal , comme des résidus de fonte, etc. Nous allons faire connoître un procédé dans lequel le mi- nerai, naturellement mêlé avec des ochres ou oxides de fer, n'a besoin, pour être fondu sans grillage préliminaire, ni de l'addition ni du fer métallique, ni de celle des scories de forge. A) Fonte, au charbon de bois, des minerais de plomb sulfuré, à Wédrin, près de Namur. Les mines de Wédrin fournissent plusieurs espèces de miné- rai et l'on ne soumet au grillage que ceux qui contiennent beaucoup de pyrite de fer; la gangue est en presque-totalité une ochre. Le fourneau à manche dont on se sert, est assez parti- culier : sa hauteur est de i mètre 40 centim. au-dessus du fond ; il a un bassin ou creuset intérieur qui n'est qu'un creux ovale ménagé dans la plaque de fonte de fer qui forme la sole de ce fourneau. Deux bassins extérieurs servent, l'un à recevoir les laitiers ou scories; l'autre, le plomb fondu, lorsqu'on fait la percée pour vider le creuset : la tuyère est placée à :io centim. au-dessus du fond. On charge de demi-heure en demi-heure, environ 16 kilogr. de charbon de bois et 48 de minerais mêlés; lorsqu'on juge qu'il n'y a pas assez de ma- tières ferrugineuses dans le fourneau, on ajoute des scories de forge. Le produit, en plomb, est d'environ i5'/, kil. : l'opération va bien, lorsque la plaque de fond est rouge de feu ^ mais 5i8 . PLO si elle noircit, c'est une preuve que le fourneau est trop froid, et les matières n'ont plus le degré de fluidité néces- saire pour une bonne séparation du métal. Le fourneau reste en feu pendant trois semaines : ]oo kil. de minerai passent dans une heure de temps , consomment 32 '/,„ kil. de charbon , et produisent environ 1)2% kil. de plomb très-pur; de sorte que, pour obtenir loo quintaux métr. de plomb à Wëdrin, il faut cent trente heures de fonte, 3io quintaux métr. de minerai et 106 quintaux métr. de charbon de bois. B) Fonte de la galène avec addition de chaux et de scories de forge , et au charbon de bois ou au coke , au Bleiberg près de Cologne. Dans les petites usines voisines des exploitations du Blei- berg, on emploie des fourneaux peu élevés, dans lesquels l'air est projeté par des soufflets souvent mus à bras d'homme. On ne fond que des schlichs pauvres, dont la teneur en plomb varie de 20 à 46 p. "/„ ; moyenne 32. Les petits four- neaux ont 1 met. 5o cent, de hauteur, snr35 cent, de largeur, et 42 cent, de profondeur. Ils sont construits en pierres du pays et la sole est en brasque; il y a un creuset intérieur. Les laitiers coulent continuellement par une ouverture pra- tiquée sur le devant; lorsqu'on juge que le creuset est rem- pli, on fait la percée sur le côté. La coulée produit un sau- mon de plomb de 60 à 55 kil. Le fourneau fond sans interruption pendant une semaine, et l'on passe 7,000 kil. de schlich , qui produisent depuis 1 ,400 jusqu'à 5,000 kil. de métal; la consommation est d'environ 1,600 kil. de charbon, ou bien 2,5oo kil. de coke : chaque fourneau emploie un fondeur, son aide et deux manœuvres. La formation du mélange ou lit de fusion est remarquable tant par la préparation du schlich, que par l'addition de la chaux et des scories de forge. On mêle le schlich à fondre avec de la chaux coulée et li- quide, dans la proportion d'environ 8 p. %; le tout est bien pétri à la manière d'un mortier, et ce mélange en prend effectivement la consistance , en raison de l'adhésion de la chaux avec le sable quarzeux qui se trouve dans le minerait on moule cette matière en forme de briques, et l'on fait se- PLO 5.9 clier celles-ci à la manière ordinaire; ensuite on les concasse en morceaux de la grosseur d'un œuf, pour faire la charge du (burneau. La chaux paroit serAar à empêcher la fusion du sulfure de plomb, et en même temps à aider la fusion de la gangue. Le moulage en briques a pour objet de donner au minerai, de la consistance et une forme solide et volu- • mineuse, qui empêche le vent des soufflets d'en projeter la plus grande partie hors du fourneau; enfin le fer contenu dans les scories de forge achève la désulfuration. Souvent on met 1 partie de chaux sur i5 de schlich, et les lits de fusion sont ainsi composés: 20 quintaux (poids de Co- logne) de briques séchées et concassées, avec 10 quintaux de scories de forge: on consomme de 5 à 6 quintaux de coke. Le produit en plomb est de 3o à 40 P» %• Suivant ces données, la fonte de 100 quintaux de schliolji emploie G70 quintaux de chaux éteinte, 5o quintaux de sco- ries de forge et de a5 à 3o de coke; on passe 00 quintaux, de Cologne , en vingt-quatre heures. Quelquefois, on refond les scories qui paroissent retenir encore du plomb. On a essayé avec assez de succès de remplacer les petits fourneaux par de plus grands, ayant 12 pieds du Rhin d'éléva- tion, et un creuset intérieur. Il a paru qu'ils produisoient un peu plus de plomb, et qu'il falloit employer moins de scories de forge; mais l'avantage de ces nouveaux fourneaux sur les anciens n'a pas été assez marqué pour faire renoncer entière- ment à ceux-ci. 4.' Section. Procédés mixtes employés au traitement de la galène. Par procédés mixtes, nous entendons ceux où Xon emploie concurremment, mais à des époques dififérentes, le grillage et l'addition du fer pour séparer le plomb d'avec le soufre. A) Procédé mixte suivi à Poullaouen. A Poullaouen (en Bretagne) la rareté et le haut prix de la ferraille ont donné lieu à un procédé mixte, qui consite à griller et fondre le minerai au fonrneau à réverbère,, en y 520 PLO ajoutant du charbon pour obtenir tout le plomb qu'on peut retirer par une première fonte; mais, au lieu de recommen- cer plusieurs fois et de chercher à épuiser le minerai par le même procédé, on retire les matières, qui se composent de ce que les ouvriers appellent mattes oxidées et de la matte ordinaire; celle-ci est repassée immédiatement dans le four- neau; l'autre produit, formé d'oxide , de sulfate et de sul- fure de plomb, est traité avec avantage et par une opéra- tion séparée dans le fourneau à réverbère, avec addition de 6 ou 6 p, "/, de vieille ferraille : elle rend beaucoup plus de plomb que par l'ancien procédé, qui consistoit à fondre les résidus au fourneau à manche. D'anciennes scories, abandonnées auprès de la fonderie, ont pu être refondues avec avantage au fourneau à manche, en leur ajoutant 6 p. "/„ de ferraille et de 5 à lo centièmes de scories de forge. Pour i partie de ces mélanges on con- somme de 'J^ à '/.^ partie de charbon de bois, et quand on emploie le coke , il en faut de '/g à '/j de partie pour i de mélange à fondre. B) Procédé mixte emplojé à Viconago , pour fondre de la galène en employant du minerai de fer. A Viconago (Valais) on a introduit le procédé de la fonte au fourneau à réverbère, avec addition de fer, tel qu'il est pratiqué à Vienne (Isère); mais la difficulté que l'on éprou- voit à se procurer une quantité suffisante de vieille ferraille, a obligé de l'abandonner, ou du moins on a été conduit à le modifier. On se sert d'un fourneau à réverbère assez particulier, en ce qu'il est double (voyez le Journal des mines, tom, 58) ; sur la sole, on étend lo quintaux (anciens) de minerai ou schlicb médiocrement riche; on chauffe assez modérément pour qu'il ne passe pas la chaleur du rouge-cerise, on brasse de temps en temps, en continuant le grillage jusqu'à ce qu'il ne s'exhale plus de vapeurs de soufre. Après trois ou quatre heures de feu , la galène paroissant suffisamment désoufrée, on augmente la chaleur au point de fondre toute la matière, qui coule alors sur la sole inclinée du fourneau et vers l'orifice an- térieur de celui-ci : lorsque cette espèce de verre métallique PLO S21 s'approche de cet orifice, on jette dessus plusieurs pelletées de poussière de charbon et de braise, prise dans la chauffe, qui ne larde pas à arrêter l'écoulement, et à faire paroitre le plomb métallique, en revivifiant l'oxide. On retire communément, par ce moyen, les trois quarts du plomb contenu dans le minerai; mais enfin la matière, de- venant de moins en moins fluide, ne donne plus de plomb; alors on y mêle du minerai àe fer spathique (fer carbonate) qui a été bocardé et lavé : la proportion est d'environ lo p. % du schlich qu'on a chargé primitivement. En remuant et brassant ce mélange, il prend la consistance d'une pâte dure que l'on retire du fourneau. Lorsqu'elle est refroidie, on la brise en morceaux, pour la fondre ensuite au fourneau à manche, et sans y ajouter aucun fondant : par cette opération, elle donne presque tout le plomb qu'elle contient. De loo quintaux (anciens) de schlich, on obtient 46 de plomb d'œuvre. Pour produire 100 quintaux anciens de plomb marchand, on consomme 140 pieds cubes de bois de hêtre et 357 /j quintaux de charbon de bois. Ce procédé, perfectionné et bien exécuté, pourroit être avantageux, en ce qu'il n'exige pas l'emploi du fer à l'état jnélallique, et dans tous les cas il est fort remarquable par l'addition du minerai de fer et l'effet qu'il produit. III. Traitement des minerais de galène et cuiire pyriteux mêlés ensemble. Nous allons consigner ici quelques réflexions sur le traite- ment des mélanges naturels ou artificiels des sulfures de plomb et de cuivre. On ne peut pas toujours éviter de fondre ensemble ces deux espèces de sulfures, tant parce que l'on auroit trop de perte à les séparer par le triage ou lavage, que parce qu'ils contiennent de l'argent , que le plomb entraîne dans la fonte. Mais, toutes les fois qu'on peut le faire, il faut séparer les minerais, et fondre séparément la gulèiie et le cuivre pyriteux, parce que dans la fonte simultanée il y a toujours une perte considérable sur le plomb. On conçoit, en effet, que les conditions dun bonne fonte §2. PLO xie sont pas les mêmes pour le plomb et pour le cuivre •- nous avons vu que le premier de ces métaux et son sulfure étoient très-volatils, lorsqu'ils se trouvoient exposés en même temps, à une forte chahur et à un courant d'air rapide; l'oxide de plomb est facile à réduire, et il exige moins de temps et de chaleur que celui de cuivre : il y a donc une sorte d'incompatibilité entre ces minerais , et il est peu conve- nable de les fondre simultanément dans un même fourneau. Ces considérations suffisent pour démontrer le vice du traite- ment des sulfures mélangés. Nous ne citerons qu'un exemple de ce traitement des mi- nerais de cette espèce, c'est celui pratiqué dans les fonde- ries du Harz, et que nous avons déj<à indiqué. On fond dans des fourneaux hauts de 18 à 20 pieds et munis de 2 ou 3 tuyères, des minerais mélangés, contenant de l'argent; on ajoute du fer fondu en grenailles : les premières fontes et les grillages de mattes, ont pour objet d'obtenir le plomb argen- tifère, et ce n'est que les dernières mattes, dépouillées pres- que complètement de plomb et d'argent, que l'on considère comme mattes de cuivre, et qui sont fondues pour donner ce métal. Le plomb qui provient de la fonte des minerais mêlés, n'est jamais bien pur; mais il devient surtout fort difficile de l'obtenir tel, lorsque le minerai contient de l'arsenic, de l'antimoine, etc., comme cçla se voit dans le cuivre gris et quelques autres. Les mattes que l'on obtient de ces fontes, sont des com- posés de soufre, fer, plomb, cuivre, arsenic, antimoine, nickel, etc. : il est bien difficile d'en séparer, par le grillage ordinaire, les matières étrangères au cuivre et au plomb, même celles qui sont volatiles, et d'ailleurs le nombre des feux qu'il fjudroit leur faire subir, entraineroit une dépense très-forte. Pour remédier à ces inconvéniens, et parvenir au même but d'une manière plus prompte et plus économique, on pratique une opération fondée sur les mêmes principes que le grillage ordinaire, et qui n'en diffère que par l'aug- mentation du courant d'air destiné à oxigéner le soufre, l'arsenic, etc. On lui donne le nom d'affinage de la matte, en raison de sa ressemblance avec l'affinage du plomb d'œuvre; PLO 5^5 «n l'applique aussi à la préparation des alstrichs ou litharges tioircs avant de les fondre, et aux mattes de plomb arsenifères, comme aux mattes de plomb et de cuivre; enfin à la purifica- tion du plomb arsenical. Cet affinage n'a d'autre inconvé- nient (mais il est très-grand) , que d'occasioner la perte d'une quantité énorme de plomb. Àffmage des mattes de plomb et cuivre. Nous avons donné la théorie de cette opération au mot Métallurgie, et il ne nous reste plus qu'à la décrire d'après ce qui est pratiqué en Allemagne. On emploie un fourneau à réverbère appelé Spleissofen ; il est circulaire et sa voûte est fort élevée , sans doute pour faciliter le dégagement des vapeurs, et aussi pour per- mettre de préparer la sole qui est en brasque : il y a une tuyère qui reçoit les buses de deux soufflets. L'opération {verblasen) consiste à fondre les matières que l'on veut débarrasser du soufre, de l'arsenic, de l'antimoine, etc.; on fait ensuite jouer les soufflets, dont le vent vient frapper la superficie du bain, et produit un tel dégagement de vapeurs que l'on ne peut plus rien apercevoir de ce qui se passe dans le fourneau. On juge des progrès de l'opération en promenant un ringard sur le bain, et observant la nature et la consistance des scories qui s'y forment; lorsqu'on juge raffinage terminé, ou du moins arrivé au point où il n'est plus guère possible de le continuer avec quelque avantage , on fait une percée et l'on coule les matières. Les produits de cette opération sont en général : i." du plomb plus ou moins pur; 2.° une matte de plomb tenant encore un peu de cuivre ; 3." enfin, au-dessus de ce produit et dans le bassin de ré- ception, il se trouve une matte de cuivre, qui ne retient qu'une petite proportion de plomb : elle peut contenir jusqu'à 70 p. "/, du premier; il suffit, pour cela , de pousser l'affinage jusqu'à ce que le cuivre se montre en poils, dans la matte refroidie, ce que l'on constate par un essai. Bien souvent il est fort difficile de séparer par une seule opération tout l'arsenic du cuivre et du plomb , surtout lors- qu'il se trouve en même temps du fer : alors on est obligé de répéter l'affinage sur les mattes obtenues; mais c'est toujours 5m plo en faisant une fonte entre deux , ainsi qu'dn peut le voir dans la description de la série d'opérations qui composent le traitement des minerais de Sanct - Andréasberg. (Voyez Richesse minérale, tom. 3.) Remarquons, en terminant, quecetaffinage n'est plus guère pratiqué sur la simple matte de plomb, même impure, lors- qu'il ne s'y trouve pas de cuivre, et à cause du prix actuel du plomb et de la perte énorme à laquelle cette opération donne lieu. IV. Procédés de purification du ploml , et affinage pour V argent. Le plomb retiré de certains minerais, n'est pas assez pur pour être livré au commerce; il est aigre, dur et cassant, et pour lui donner la douceur et la malléabilité qu'on y re- cherche, il fil ut le débarrasser des métaux qui sont combinés avec lui, souvent en même temps qu'un peu de soufre; plus souvent encore ce métal contient de l'argent en quantité suffisante pour qu'on puisse l'en séparer avec bénéfice. L'opération qu'on emploie pour obtenir ce métal précieux, et qui sert en même temps à purifier le plomb , se nomme en général affinage; il convient, d'après ce que nous venons de dire, d'en distinguer deux sortes : celui qui a pour objet la seule purification du plomb non argentifère, et celui dont l'objet spécial est la séparation de l'argent. Dans ce dernier cas, c'est une coupellation , analogue à celle par laquelle on fait les essais du plomb pour l'argent. 1." Purification du plomb aigre et cassant. Le plomb qui provient de certains minerais, et plus par- ticulièrement de la fonte des abstriches, des crasses ou sco- ries formées en diverses opérations, est souvent extrême- ment impur; cependant on peut quelquefois en tirer parti dans cet état. Celui qui est allié avec l'antimoine, sera vendu avec avan- tage pour former les caractères d'imprimerie; celui qui con- tient de l'arsenic, et en général tout plomb dur et peu duc- tile, peut servir à fabriquer du plomb de chasse, etc. Le plomb impur contient ordinairement, comme nous l'a- vons dit, un peu de soufre, de l'arsenic , antimoine, du zinc, cobalt, nickel, cuivre, etc. PLO 5.5 Lorsque ce métal ne contient guère que des mattes de cuivre , nickel , etc. , sans beaucoup d'arsenic ou d'antimoine , le procédé de purification consiste en une simple fusion opérée à une foible chaleur; c'est une sorte de liquation, au moyen de laquelle le plomb, comme plus fusible, se sépare des al- liages, qui demeurent sur la sole inclinée du fourneau à réverbère dans lequel on exécute l'opération; la portion de ce métal qui se sépare au commencement de la liquation, est la plus pure, et peut être vendue comme plonib doux; mais on met à part celui qui n'a coulé que par une chaleur assez forte, et vers la fin : on le réunit à d'autres résidus pour repasser le tout au fourneau de fonte. Quand il n'y a que du cuivre combiné avec le plomb et en petite quantité, on peut l'en séparer plus aisément en- core, en coulant ce plomb dans un bassin, et enlevant avec une écumoire le cuivre, à mesure qu'il vient à la superficie du bain , en se solidifiant , tandis que le plomb demeure encore pendant long-temps à l'état liquide. Au Harz, on purifie le plomb qui retient des mattes cui- vreuses et arsenicales, en le fondant dans le Spleissofen et faisant jouer, pendant un certain temps, les soufflets, pour brûler le soufre et autres matières; alors l'opération a moins de durée que pour l'attinage de la matte. Lorsque le plomb est allié avec de l'arsenic, de l'antimoine, du zinc, il faut employer des moyens plus compliqués et pratiquer un affinage comme pour séparer l'argent, et s'il en contient, il n'en coûte guère davantage pour l'obtenir. On fait fondre ce plomb impur dans une coupelle ; on forme la litharge, comme à l'ordinaire, eu dirigeant le vent d'une machine soufflante sur le bain de métal; on enlève les litharges, soit en écumant, soit plus tard en les faisant cou- ler , et Ton continue jusqu'à ce qu'elles sortent bien pures; alors on arrête l'opération, et le plomb qui reste dans la cou- pelle, est ordinairement suffisamment pur pour être moulé et livré au commerce. Il n'y a guère que le cas où le plomb contiendroit du cuivre, qu'il pourroit en retenir en- core un peu après l'opération ; car on sait que les métaux étrangers, à l'exception du cuivre, s'oxident au commence- ment de l'affinage et sont facilement séparés ; mais, ce der- 526 PLO nier métal s'oxidant plus lentement , on en retrouve jus- que dans les dernières litharges formées avec des plombs cui- vreux. 2° Affinage ou coupellation du j)lomb d'œuvre, pour en séparer l'argent. Les méthodes d'affinage, comme beaucoup d'autres procédés de métallurgie employés pour traiter les minerais de fer, de cuivre, de plomb , d'étain , de zinc, etc. , se partagent en deux classes, qui ont bien certainement des origines différentes. Dans l'une se trouvent les procédés imaginés en Allemagne , d'où ils paroissent s'être répandus sur le continent, oîi ils sont encore les plus usités : dans l'autre classe , sont toutes les méthodes pratiquées en Angleterre, et qui paroissent y avoir pris naissance. Nous les ferons connoitre successive- ment, après avoir exposé les principes généraux sur lesquels l'opération elle-même est fondée. L'essai en petit du plomb obtenu d'une fonte, fait con- noitre dans chaque fonderie, s'il est assez riche pour être af- finé avec avantage, parce qu'on a une limite bien déterminée à cet égard; mais, en général, on voudroit savoir quelle est la quantité d'argent contenue dans un plomb obtenu, au-dessous de laquelle il n'y a aucun bénéfice à espérer de son affinage. Cette limite est variable, en raison du prix du combustible, et surtout de celui du plomb, parce qu'on en perd une quan- tité notable dans l'opération. 11 faut donc comparer la somme de tous les frais d'affinage , y joindre la valeur du plomb qui sera perdu dans l'ensemble des opérations , et comparer ce résultat au prix de la quantité d'argent annoncée par les essais, pour établir le bénéfice ou la perte qui aura lieu ; car il n'y a souvent que bien peu de différence entre la quantité d'argent obtenue en grand, et celle indiquée par la coupellation faite en petit. On conçoit, d'après cela, qu'en perfectionnant le procédé d'affinage , et diminuant le plus possible les frais et la perte en plomb qui l'accompagnent, on peut séparer avec bénéfice l'ar- gent, de plombs qui en contiennent très-peu : c'est ce qui est arrivé dans les fonderies de la Silésie prussienne, où l'on affine maintenant, par le moyen de cpupelles en marne, chauffées PLO 5.7 avec la houille, du plomb qu'on livroit au commerce, il y a vingt ans, comme plomb marchand. En France, on estime que le plomb qui ne contient pas plus de 3^." d'argent ( '/, once au quintal ancien), ne sauroit être affiné avec avantage ; cela revient à dire que les frais de toute espèce , y compris les pertes en métal, pour 5o kilogr. de plomb , s'élèvent à une somme plus forte que la valeur d'une y(, once d'argent un. Les frais de l'affinage n'étoient guère, à Pezey, pour loo kilogr. de plomb d'œuvre, que de 2 francs; et si l'on y comprenoit la valeur du plomb perdu (quantité éva- luée à y'/j p. y„ ), on trouvoit un total de 9 francs 20 centimes environ. Il y a aussi une limite supérieure pour la richesse du plomb d'œuvre à affiner; elle est posée par l'expérience, en raison de la perte qu'on éprouve sur l'argent qui passe dans les litharges , soit avec du plomb métallique, soit à l'état d'oxide. C'est pour cela qu'à la fonderie d'AUemont (Isère) on calculoit les mélanges, de manière à obtenir un plomb d'œuvre qui ne contint jamais plus de 4 marcs au quintal an- cien. La séparation de l'argent d'avec le plomb, est fondée sur ce que ce dernier métal est beaucoup plus facilement oxidable que l'argent; l'exécution de l'affinage repose sur la fusibilité de l'oxide de plomb , qui , à l'état de litharge (oxide fondu) n'a aucune adhérence avec le plomb liquide, et peut être écoulé de dessus le bain métallique, sans entraîner notablement de métal. On opère cet écoulement de la litharge, en usant de beaucoup d'adresse et avec de l'habitude ; c'est surtout en pro- fitant d'une circonstance particulière qui tient aux lois phy- siques du mouillage des corps par les liquides; c'est celle de la différence des formes que prennent les superficies du plomb et de la litharge, en raison de la nature du vase (coupelle) qui les contient, et dont l'un ne la mouille pas, tandis que l'autre peut y pénétrer et s'y imbiber. Le plomb conserve une surface convexe, dont la dépression est très-sensible vers les bords, tandis que la litharge présente une surface concave ; il en résulte qu'il y a une bien plus grande épaisseur de litharge vers ces bords qu'au milieu, même en supposant que le plomb en soit recouvert partout j mais dans l'état ordinaire le mi- 5^8 PLO lieu de la coupelle présente le plomb à nu ; et vers les bords il y a une couronne de litharge qui est assez épaisse pour qu'on puisse en tirer un petit filet liquide, sans qu'il s'y soit mêlé sensiblement de plomb; il suflit pour cela de pratiquer et de maintenir dans la coupelle une échancrure étroite, (fente verticale), dont le bas soit toujours un peu au-dessus du niveau du bain de métal. Le bassin ou coupelle est toujours formé d'une matière po- reuse, afin que l'oxide de plomb, qu'on ne peut pas faire couler aisément, surtout à la fin de l'opération, s'imbibe et soit reçu dans la matière même de la coupelle, et laisse l'ar- gent plus pur et plus net. On sait que, dans les essais (la coupellation en petit), tout l'oxide formé s'imbibe dans la cou- pelle; mais on ne pourroit pas obtenir ce résultat en grand et dans l'affinage de grandes masses de plomb, comme de plusieurs centaines de quintaux. Pour accélérer l'oxidation du plomb et augmenter la for- mation de la litharge, on emploie toujours le secours d'une machine soufflante ; et si l'on a essayé d'affiner le plomb seu- lement avec un courant d'air naturel , déterminé par une cheminée de tirage, il ne paroit pas qu'on ait continué d'em- ployer ce procédé. La coupelle dont nous venons de parler, est toujours placée dans une sorte de fourneau à réverbère, souvent circulaire, mais dont quelques dispositions varient d'une contrée à l'autre. La préparation des coupelles étant un objet fort important, puisqu'il peut résulter, d'une mauvaise confection, des i)ertes et des accidens graves, il faut de toute nécessité, ménager aux affineurs le moyen de bien faire cette espèce de sole, et pour cela, il faut qu'ils puissent travailler commodément au-dessus d'elle. Dans les fourneaux où celle- ci est fixe, on a une voûte mobile pour la recouvrir lors- qu'elle est achevée, et qui oblige la flamme à s'en appro- cher beaucoup et à la chauffer fortement; mais en la dépla- çant pendant la préparation, on peut préparer la coupelle avec tout le soin convenable ; on se ménage aussi par là la facilité de charger et d'arranger les saumons de plomb, avec précaution et sans la déformer. En Angleterre, on se sert de fourneaux à réverbères ordinaires dont la voûte, en bri- ques, est fixe, et alors c'est la coupelle même qui est mo- PLO 529 bile; on la prépare hors de ce fourneau, et on la place en- suite dedans; elle est d'ailleurs d'une bien moindre capacité que celles d'Allemagne. Comme, pendant l'opération, il y a beaucoup de vapeurs produites et d'oxide de plomb entraîné par la flamme et le vent des soufflets, il convient de faire passer ces courans de gaz, au sortir du fourneau, dans des canaux ou chambres de condensation, dans lesquels se déposent les poussières; on les recueille de temps en temps, et la quantité d'oxide de plomb qu'on çn retire, est assez grande pour mériter qu'on y fasse attention; cet objet n'est point négligé en Angleterre. La conduite de l'affinage est, du reste, la même, quelle que soit la disposition du fourneau et de la coupelle, et les diffé- rences de procédés portent plutôt sur les quantités de plomb que l'on affine à la fois , sur la composition des coupelles et l'espèce de combustible employé , que sur la coupellation elle-même. L'affinage du plomb est d'ailleurs une opération dangereuse pour les ouvriers qui la dirigent, à cause des vapeurs de l'oxide de plomb qui se répandent autour du fourneau , et qui sont fort nuisibles à l'économie animale. A) Procédé d'affinage pratiqué dans les fonderies du continent d'Europe. Le fourneau d'affinage ou de coupelle, (pi. jointe, fig. D), est circulaire et d'un diamètre plus ou moins grand, suivant la quantité de plomb d'œuvre que l'on est dans l'usage d'affiner en une même opération; la coupelle (L) qui en forme la sole, doit être refaite à chaque fois. La voûte mobile appelée cha- peau[C), est formée de plaques de tole réunies ensemble, et que l'on revêt intérieurement d'argile; ou bien elle est formée par un assemblage de briques peu épaîîsses enchâssées dans une carcasse en fer. Ce fourneau a une chauffe latérale (F), où l'on brûle du bois refendu, des fagots, et plus rarement de la houille. La partie circulaire présente au moins trois ou- vertures ou portes, et quelquefois quatre. L'une sert à établir la communication entre la chauffe et la coupelle (e), lorsque le chapeau est abaissé; une autre, placée à un quart de cercle de distance, sert à introduire le vent(t) ; la tro.sième opposée 53o PLO . à celle-ci, laisse voira rexlérieur l'épaisseur de la coupelle, et c'est dans ce bord que l'on creuse la rigole appelée voie de la litharge(a) ; enfin la quatrième est une espèce d'embrasure dans laquelle on place des saumons de plomb, lorsqu'on veut en faire fondre peu à peu, pour augmenter la quantité de celui qui est déjà dans la coupelle. On formoit anciennement les coupelles avec un mélange de cendres végétales lessivées et d'argile en petite proportion (à Pezcy, c'étoit dans le rapport de 7 : 2); ces deux substances étaient calcinées dans un fourneau à réverbère , afin de les débarrasser de toute matière végétale , et ensuite tamisées et mêlées avec soin; quelquefois on y ajoutoit un peu de chaux. Les conditions essentielles de la matière d'une coupelle sont d'être poreuse et inattaquable par l'oxide de plomb fondu ; elle doit s'en imbiber, mais non passe fondre avec la litharge ; les cendres de bois, lessivées, satisfont à toutes ces conditions ; mais on a trouvé dans ces derniers temps, que la marne cal- caire présentoit encore plus d'avantages et surtout plus d'éco- nomie. La préparation de la coupelle est d'ailleurs la même, quelle que soit la matière dont on la forme. Ce que l'on retire d'une ancienne coupelle et qui n'a point retenu d'oxide de plomb, peut être employé de nouveau; on humecte le mélange et on l'étend par couches sur le fond du creux destiné à recevoir la coupelle; on bat chaque couche séparément avec un pilon de bois, et ensuite avec un pilon de fer, en ayant soin de lui donner la forme d'une coupe. L'épaisseur et le degré de compression doivent être les mêmes partout; il importe aussi que la coupelle ne prenne pas trop de retrait par la chaleur, et du moins qii'il soit uniforme et qu'il ne se forme point de crevasses : on employoit, à Poul- laouen, de la cendre de sarment, que l'on regardoit comme prenant le moins de retrait , mais cette matière étoit fort chère, rendue à la fonderie. L'épaisseur d'une coupelle de cendres est de 5 pouces au centre, et de 7 à 8 sur les bords; quelquefois on saupoudre l'intérieur de la coupelle, dont la préparation est achevée, avec de la poussière d'os calcinés et tamisés. La disposition de la buse ou tuyau , par lequel l'air est pro* jeté dans le fourneau, est un point assez important, parce PLO 53i qu'il convient que le vent plonge sur la superficie du bain, de manière à repousser la litharge liquide, du milieu vers la voie par laquelle elle doit sortir. Les aflineurs font souvent usage de deux buses, afin que l'air sorte en faisceau plus étendu dans le sens horizontal; enfin, ils placent quelquefois au-dessus des buses, une plaque ou rondelle de fer que l'on peut incliner à volonté, et qui rabat le vent sur la surface du bain : c'est ce qu'on appelle mettre un papillon (r). Quand on a chargé le plomb, abaissé le chapeau, luté les bords avec de l'argile et mis le feu sur la grille , on chauffe d'abord foiblement pour dessécher la coupelle, sans la faire gercer, et quand elle ne fume plus, on augmente la chaleur, afin de fondre le plomb. Cela fait, on enlève des écumes aux- quelles on donne , en Allemagne, le nom d''Abzug et qui con- tiennent souvent beaucoup de cuivre; le plomb étant rouge, la litharge se forme; elle est d'abord noire et fort impure, composée de sulfures de plomb, d'antimoine, d'arsenic, etc. Ces matières, que l'on fait couler jusqu'à ce qu'il vienne de la litharge pure, sont mises à part pour être refondues sé- parément; on les appelle Ahstriche et elles contiennent de l'argent. La litharge commençant à venir pure, on donne le vent et l'opération va continuer d'une manière régulière. L'affineur, qui a déjà creusé la rigole , ou voie de la litharge , la tient tou- jours à hauteur convenable pour que l'écoulement continue, sans qu'il passe du plomb; cette litharge tombe sur le sol de la fonderie, en formant des stalactites sur le devant du four- neau. On cherche à augmenter le volume de celles-ci, parce qu'elles donnent plus de la litharge marchande, qui est rouge; la jaune est ordinairement revivifiée pour produire le plomb marchand. On doit toujours laisser sur le bain de plomb une couronne de litharge de douze ou quinze pouces de largeur; mais le milieu est découvert et livré ainsi au vent de« souflets, pour former en abondance la litharge et accélérer la sépara- tion de l'argent. L'affineur surveille le feu dans la chauffe, ayant soin d'entretenir une chaleur constante; il cherche à prévenir les accidens qui peuvent survenir à la coupelle et à y remédier, lorsqu'il en arrive. Souvent on met sur la cou- pelle j et avant d'abaisser le chapeau, tout le plomb qui doit 532 PLO être afBné dans l'opération; mais, dans quelques fonderies, on ajoute du métal pendant l'opération; quelquefois on place dans une embrasure opposée à la chauffe, un ou deux sau- mons de plomb , dont l'extrémité, s'avançant sur la coupelle , y laisse tomber des gouttes de plomb , à mesure qu'il se fond ; d'autres fois on arrête le vent , on bouche la voie de la litharge, et faisant fondre une grande quantité de plomb par toutes les ouvertures du fourneau, on remplit, aussi promptement que possible, la coupelle, et l'on recommence un nouvel affi- nage, en séparant les ahstriches , etc.; l'avantage de cette pratique, que Ton désigne en disant que Von file du plomb, résulte de ce qu'on peut faire passer, dans un même affinage, beaucoup plus de plomb que la coupelle n'en peut contenir à la fois. Cependant cela ne doit avoir lieu que quand l'opération est en bon train, la coupelle bien solide et avec des plombs qui ne sont pas fort impurs : encore y a-t-il toujours cet incon- vénient grave, que le plomb qui tombe dans la coupelle, étant beaucoup plus froid que le fond de la coupelle vers lequel il se rend presque tout de suite , refroidit celle-ci dans cet endroit, et peut y occasioner des fentes ou gerçures, capables de faire manquer l'aflinage. A Pezey, où l'on era- ployoit cette méthode , la coupelle de neuf pieds de dia- mètre, qui ne pouvoit contenir que joo quintaux métriques de plomb liquide, servoit cependant à l'affinage de i65 quin- taux métriques de ce métal. On a fait, au Harz , des essais pour déterminer quelle est la quantité de plomb qu'il est le plus convenable d'affiner en une seule opération : l'usage est de ne passer jamais plus de 5o quintaux métriques, et le plus souvent on se borne à 36, parce que le plomb est assez impur. Ou fit construire un très -grand fourneau de coupelle, qui avoit quatre voies et dans lequel on chargea 260 quintaux métriques de plomb d'œuvre. On commença l'opération comme à l'ordinaire, mais il fut impossible de l'achever; on reconnut même que l'affi- nage de 100 quintaux métriques, à la fois, donnoit lieu à une perte sur l'argent, et qu'il ne convenoit pas de dépas- ser la quantité de 5o à 65 quintaux métriques. C'est vers la fin de l'affinage qu'il faut redoubler d'atten- tion pour ne pas faire couler avec la litharge^ le plomb, alors PLO 533 très-riche en argent; car Fépaisseur de celle-ci est peu con- sidérable et la voie très-alongée, en raison de l'abaissement du niveau du bain. Au reste, on met à part, pour être revivifiée en plomb d 'œuvre , toute la litharge qui est recueillie dans les six der- nières heures de l'afBnage. On reconnoît que l'opération touche à sa fin, lorsque le niveau étant très-abaissé, l'argent demeure presqu'à décou- vert au milieu de la coupelle; on voit une apparence de mouvement à la surface du métal, et enfin cette superficie devient tout à coup tranquille , comme si un voile mobile en avoit été enlevé subitement; c'est ce qu'on appelle Véclair. Lorsqu'il a eu lieu, tout est terminé et il n'y a plus qu'à lais- ser refroidir le fourneau et le gâteau d'argent; quelquefois on accélère le refroidissement de celui-ci, en y conduisant, au moyen d'un canal (d), de l'eau qu'on a eu soin d'échauffer auparavant. Les produits d'un affinage, fait à Pezey, étoient, pour loo quintaux métriques de plomb d'œuvre : i.° écumes et abstriches , environ 5 quintaux, contenant 81 p. % de plomb et un peu d'argent; 2.° litharge marchande, 12'!'^, 60; litharge à refon- dre , 69i'=,7o; ces deux espèces retenoient encore 2 gros d'argent au quintal ancien; 3.° fond de coupelle, 17 i^jGo: il contenoit 60 p. "/, de plomb et 4 onces d'argent au quintal. La consommation en bois étoitde 6 '/^ stères, pour 325 quin- taux anciens. Enfin , le temps employé à l'affinage de 100 quin- taux métriques étoit de quarante- cinq heures. La perte en plomb étoit estimée être de 7'/, p. "/, du plomb d'œuvre, et nous avons indiqué plus haut quels étoient les frais de l'a fli nage à Pezey. Dans la fonderie d'Allemont, où le plomb étoit fort im- pur, la perte étoit évaluée à 20 p. "/, du plomb d'œuvre affiné; il est vrai qu'à Pezey et à Allemont il n'y avoit point de canaux de condensation pour recueillir l'oxide de plomb vaporisé et entraîné. On a trouvé dans les fonderies de plomb de la Silésie prus- sienne , un mode de préparation des coupelles avec de la marne (calcaire argileux) naturelle ou artificielle , qui est beaucoup moins cher que celui qui avoit lieu avec de la cendre végétale 554 PLO et qui donne des résultats plus avantageux ; on obtient avec ces nouvelles coupelles, beaucoup plus de lilharge marchande, beaucoup moins de fond de coupelle, et même plus d'argent que par l'ancien procédé ; enfin , en chauffant le fourneau avec de la houille , il en est résulté une économie très-importante et qui a permis de retirer l'argent , de plombs fort pauvres , dans lesquels on le laissoit auparavant, parce qu'il n'étoit pas en assez grande quantité pour payer les frais d'iifllnage. Un procédé analogue a été mis en usage, depuis un certain nombre d'années, à PouUaouen . par M. Juucker, directeur, qui reconnut, au moyen de l'analyse chimique, que la com- position de certaines pierres calcaires ne dilï'éroit pas beau- coup de celle des cendres végétales, et qu'en y mêlant, comme à celles-ci, de l'argile, on pouvoit en faire de très-bonnes coupelles et bien moins coûteuses que celles formées avec de la cendre de sarment. Les essais comparatifs faits en Silésie (Annales des mines, tom. 40), et le succès obtenu à PouUaouen, ne laissent aucun doute sur la supériorité des coupelles en marnes , elles doivent être substituées partout , à celles formées avec des cendres de bois lessivées. Raffinage de Vargent. L'argent obtenu par l'affinage en grand, tel que nous venons de le décrire, n'est pas assez pur, c'est-à-dire à un titre assez élevé pour être versé dans le commerce (c'est 10 deniers 20 grains, et l'argent sortant de la coupelle contient souvent un seizième et plus 'le plomb). 11 faut donc lui enlever encore une partie du plomb qu'il a retenu : on y parvient en pratiquant un nouvel affinage,, absolument semblable à celui que nous venons de décrire, seulement il est exécuté plus en petit , et la lithargc , éga- lement formée par le vent d'un soufflet, s'imbibe en entier flans la coupelle et on ne la fait point couler au dehors. Pendant le raffinage , un œil exercé recounoit les progrès de la purification de Pargent, et lorsqu'il ne s'agit que de s'éle- ver au-dessus du titre indiqué pour le minimum du com- merce, on peut arrêter l'opération à un point convenable, et sans autre indice que l'observation de la superficie du bain; mais, dans le cas 011 Ton voudroit amener l'argent à un titre déterminé , il faudroit de temps en temps faire PLO 555 des essais , pour l'econnoître le moment où le raffinage est terminé. Tous les produits doivent être refondus pour donner du plomb d'œuvre. A Pezey , on raffinoit l'argent dans une coupelle de cendres préparée sur une espèce d'aire ou d'àtre de maréchal ; le métal yétoitfondu au milieu des charbons. A Poullaouen on rafïine dans un petit fourneau à réverbère et suivant la méthode an- gloise d'aflinage pour le plomb d'œuvre. Nous devons indiquer ici, comme complément à l'exposé des méthodes employées pour séparer l'argent d'avec le plomb, le procédé proposé par M. Berlhier, ingénieur en chef des mines, qui consiste à effectuer la coupollation directe et im- médiate de la galène en grand (Annales des mines, tome 5, pag. 533 ) : cette opération , qui réussit très- bien en petit et donne plus de plomb et autant d'argent qu'aucune autre mé- thode connue, a été essayé en grand, en Allemagne, d'après les indications que nous venons de citer, et Ton a obtenu un succès qui fait désirer que Ton suive ces recherches. On peut ainsi débarrasser en même temps le plomb du soufre avec lequel il est combiné, et en séparer l'argent dans la même opération; on aura donc l'argent immédiatement, et une simple fonte de réduction des litharges et autres pro- duits de la coupellation, donnera ensuite le plomb à l'état métallique. B. Affinage du plomb d'auvre en Angleterre. Le fourneau ne diffère guère de ceux dits à réverbère; sa voûte est fixe, mais la coupelle, qui doit en former la sole, est mobile et ne se place dans l'intérieur qu'après avoir été préparée au dehors : il y a une chauffe avec sa grille, desti- née à supporter la houille, seul combustible employé; elle est séparée de la coupelle par le pont, dont la largeur esi de 36 centim. Il y a une machine soufflante qui verse de lair sur la surface du bain. La flamme, l'air et les vapeurs qu'ils en- traînent, se réunissent dans deux tuyaux de condensation , qui prennent naissance sur le côté du fourneau opposé à la chauffe, et se terminent à une cheminée de tirage, haute de 12 mètres. La coupelle est formée d'un mélange de cendres de 536 ï>LO fougère (choisie parce qu'elle confient beaucoup de potasse), et de '/g ou '/„^ (en volume) de poussière d'os calcinés. On bat cette coupelle par couches et après avoir humecté le mélange, mais en laissant leurs surfaces planes : ce n'est que quand ce travail est terminé, que l'on donne la forme concave, en creusant cet amas avec une petite bêche faite exprès ; on ne conserve guère plus de ]( de pouce d'épaisseur au fond. Cette coupelle a pour base un cadre ovale en fer entouré d'un rebord de % de pouce de hauteur, dont le plus grand diamètre est de i met. 23centim., et le plus petit 64 centim. Le fond présente quatre barres transversales, ayant 3 y^ pouces de largeur et 1 pouce d'épaisseur; c'est là -dessus que l'on place le mélange et qu'on le bat pour lui donner la con- sistance nécessaire. La coupelle, ainsi préparée, est placée dans le fourneau , où elle est supportée par des barres de fer , et elle se trouve à une hauteur telle qu'elle touche, ou du moins qu'elle est très-près d'un anneau de fer, au milieu duquel sera creusée la voie de la litharge: la hauteur de la voûte au-dessus de cet anneau est de 3o centimètres. Pour charger la coupelle ou la remplir de plomb d'œuvre, on a eu soin de faire fondre une certaine quantité de celui- ci dans une chaudière de fer établie sur un petit foyer, à portée du fourneau , et lorsque la coupelle et le plomb sont arrivés à une chaleur rouge, on puise celui-ci, avec une cuiller et on en verse dans la coupelle jusqu'à ce qu'elle soit pleine. Bientôt après qu'on a terminé cette opération , la sur- face du plomb se couvre d'oxide , et c'est alors qu'on fait jouer les soufflets , au nombre de deux, et en dirigeant le vent dans le sens du grand axe de la coupelle : il pousse la litharge vers la voie par laquelle on la fait couler hors du fourneau ; elle tombe sur une plaque de fonte qui recouvre, au bas du four- neau, le sol de la fonderie : à mesure que le niveau de la superficie du bain s'abaisse dans la coupelle , on remplit celle-ci avec du plomb fondu. On continue ainsi, à Alston- Moor, d'ajouter du plomb jusqu'à ce qu'on en ait fait pagser environ 84 quintaux anglois, ce qui a lieu en 1 6 ou 1 8 heures , et l'on arrive ensuite à ce point qu'il n'y a plus dans la cou- pelle qu'environ un quintal de plomb fort riche en argent; PLO 537 on retire ce plomb et l'opération est terminée. Quand on s" est procuré une certaine quantité de plomb riche, dont le total contient de looo à 2000 onces d'argent, on le refond dans une coupelle à peu prés semblable à la précédente ; mais qui a , au milieu , une cavité destinée à réunir plus par- ticulièrement l'argent, à la fin du raffinage dont nous allons parler. Alors on reprend la coupellation de ce plomb riche, et l'on amène l'argent à un titre suflisamment élevé pour le commerce. On ne connoît pas exactement les produits, consommations et dépenses de l'affinage en Angleterre ; on sait seulement que le plomb peut être affiné, dans le Cumberland, lors- qu'il contient 5 onces d'argent ^ar foudre de 21 quintaux anglois. (GuÉNYVEAU.) PLOMB. {Chim.) Corps simple, compris dans la quatrième section des métaux. (Voyez tome X, page 629.) A la température ordinaire il est solide, très- malléable , mais peu ductile à la filière. Il est très-mou ; aussi n'est-il pas susceptible de produire des vibrations sonores. Un fil de o'",oo2 de diamètre supporte 8'', 8 1 o sans se rompre. Suivant Crichton, il se fond à 322*^; il se volatilise à une température très-élevée. Si on laisse figer lentement la couche supérieure d'une masse de plomb fondu et qu'on décante les parties du centre de la masse, lorsqu'elles sont encore liquides, on obtient, suivant Mongez , des pyramides quadrangulaires , et suivant Pajot, un solide à trente-deux faces, résultant de la juxta- position de six pyramides quadrangulaires. Sa densité est de 11, 5523, suivant Brisson. Il est remar- quable, ainsi que Muschembrœck l'a observé, que la densité du plomb diminue, lorsqu'on le passe à la filière ou qu'on le bat au marteau. En effet la densité d'un morceau de plomb , qui étoit de 1 1,479 devint 1 1,317 , quand il eut été passé à la fiiière, et 11,2187 quand il eut été battu. On a observé en outre que la ténacité du métal est considérable- ment augmentée. Guyton de Morveau a non-seulement con- firmé ces observations, mais il a vu que, si l'on frappe le plomb quand il est placé dans un espace fixe qu'il remplit entièrement, sa densité est augmentée par la percussion. 538 PLO Le plomb dont la surface vient d'être mise à découvert, est d'un blanc bleuâtre brillant, dont l'éclat s'évanouit bien- tôt après par le contact de l'air. Ce métal prend alors une couleur d'un gris livide. Il est presque insipide et inodore. L'air froid et sec n'a pas d'action sur le plomb, au moins sur celui dont la surface est devenue livide. L'air chaud brûle le plomb avec dégagement de lumière et de chaleur. 11 se produit un oxide jaune, qu'on appelle massicot dans les arts. Lorsqu'on tient une centaine de grammes de plomb fon- dus en contact avec l'air, le métal se recouvre d'une pelli- cule irisée d'oxide jaune : si on agite le bain, le plomb de- vient pâteux, parce que la quantité d'oxide augmente. Dans le cas oîi la calcination n'est pas complète, on obtient une poudre verdâtre , qui n'est qu'un mélange de poussière de plomb et d'oxide. Pour le démontrer, il suffit d'y appliquer l'acide acétique , l'oxide est dissous seul. L'oxigène se comporte comme l'air, avec cette différence que les phénomènes de combustion sont plus intenses. L'eau n'a point d'action sur le plomb, lorsqu'elle est dé- pourvue d'air et d'acide carbonique; mais si le métal est en contact avec tous ces corps, soit qu'il se trouve dans une atmosphère d'oxigène et d'acide carbonique humide, soit qu'il plonge dans de l'eau tenant en solution de l'oxigène et de l'acide carbonique, le plomb blanchit et se change en sous-carbonate anhydre. Le chlore s'unit au plomb sans dégagement de lumière. Une légère chaleur facilite beaucoup l'union des corps. L'iode s'y unit à l'aide de la chaleur. 11 en est de même de l'arsenic , du phosphore et du soufre. Avec ce dernier il se produit un dégagement de feu. La plupart des métaux s'unissent au plomb par la fusion. L'acide nitrique étendu dissout le plomb, surtout à chaud. L'acide sulfurique foible et bouillant, l'acide sulfurique concentré et froid, ne l'attaquent presque pas. L'acide sul- furique concentré et botiillant l'attaque d'une manière no- table; il se dégage du gaz acide sulfureux, et il se produit du sulfate de plom-b , dont la plus grande partie n'est pas dissoute. PLO 55ç, Lorsqu'on fond de l'acide phosphorique vitreux avec du plomb, une portion d'acide est décomposée, son oxigène se porte sur une portion de métal et son phosphore sur une autre portion ; delà résulte du phosphure, et de l'oxide jaune qui s'unit avec l'acide phosphorique non décomposé. L'acide hydrochlorique chaud dissout du plomb ; celui-ci forme du chlorure. Pendant la dissolution il se dégage de l'hydrogène. L'acide hydrophtorique est sans action sur le plomb : c'est pourquoi Ton prépare et l'on conserve cet acide dans des vases de ce métal. L'acide hydrosulfurique noircit le plomb : de l'hydrogène est mis en liberté et le métal se sulfure. OxiDES DE PLOMB. OxiDE lAUNE. PrOTOXIDE DE PLOMB. MaSSICOT. Composition. Berzolius. Oxigène 7,7 Plomb 100. Pour préparer cet oxide, on met du sous- carbonate de plomb dans un tube de verre courbé, dont Pextrémité plonge dans du mercure , et on le chaufie jusqu'au rouge. L'acide carbonique se dégage ; il reste de Poxide jaune. Au lieu de sous -carbonate de plomb, on peut employer la lith^rge réduite en poudre. Celle-ci n'étant que du mas- sicot coloré en orangé par du deufoxide de plomb, il suffit de Fexposer au feu sans le contact de Pair, pour réduire le deutoxidf en protoxide. On prépare en grand le protoxide par la calcination du plomb dans un fourneau à réverbère. Nous en reparlerons lorsque nous étudierons le deutuxide de plomb. Toutes les fois que le plomb s'oxigène sous Finfluence d'un aci^'e qui se combine à Poxide, c'est du protoxide qui se forme. L'oxide de plomb jaune est fusible en verre demi- trans- parent, dur et fragile. 540 PLO Il est un peu volatil. L'eau en dissout une trace sensible à l'acide hydrosulfu- rique,qui la transforme en eau et en sulfure noir. On ignore si l'acide carbonique, dont il est si difficile de dépouiller l'eau, est sans influence sur cette dissolution. Il s'unit à l'eau et forme un hydrate blanc. L'oxide jaune de plomb , exposé au contact de l'eau et de l'acide carbonique , se converîit en sons-carbonate. Il est dissous par l'acide nitrique foible. Il est soluble dans les eaux d'ammoniaque, de potasse, de soude, de baryte, de stronliane et de chaux. Plusieurs de ces combinaisons, qu'on peut nommer plombâtes, cristal- lisent. II est susceptible de former des substances vitreuses avec la silice, l'alumine, etc.; c'est pour cette raison qu'il perce souvent les creusets de terre dans lesquels on le tient en fusion pendant un certain temps. L'acide hydrochlorique concentré et l'oxide de plomb se réduisent en eau et en chlorure. Si l'acide est en excès, le chlorure est dissous en totalité ou en partie. A chaud, l'hydrogène le réduit en eau et en métal; le carbone en acide carbonique et en métal ; il est également réduit par le soufre et le phosphore: une partie de ces corps passe à l'état d'acide sulfureux et d'acide phosphorique , tandis que l'autre partie forme un sulfure et un phosphure métallique. Deuxoxide de plomb. Oxide rouge de plomb. Minium. Berzelius. Oxigène io,38 Plomb 89,62. Cet oxide ne se fabrique que dans les arts pour les besoins du commerce. Voici les détails du procédé. On introduit sur la sole d'un four à réverbère, par une porte latérale, le plomb qu'on veut brûler; ce qui ne doit pas contenir de cuivre. Le plomb se fond et coule vers la porte, parce que la sole est légèrement inclinée vers cette partie du four. On remue la matière avec une râble de fer PLO 541 percée de trous, quand il y a une certaine quantité de plomb brûlé; on la sépare du plomb métallique en poussant la ma- tière avec la râble vers le côté du fourneau , opposé à celui oîi est la porte; par ce moyen le plomb n*étallique s'écoule vers ce dernier côté, tandis que le plomb oxidé reste dans l'en- droit où la râble l'a poussé. Dans cette opération une por- tion de matière volatilisée ou entraînée parle courant d'air, s'attache à la voûte du fourneau et en détermine la vitri- fication. Le plomb brûlé paroît orangé tant qu'il est chaud; mais quand il est refroidi , il est verdâtre , parce qu'il est mêlé de plomb métallique très-divisé ; 700 parties de matière ver- dâtre contiennent de i5o <à 200 parties de métal. On verse le plomb brûlé dans un cuvier rond muni d'une meule triangulaire, laquelle est mise en mouvement par un cheval ou une pompe à vapeur. Le cuvier reçoit continuel- lement un (ilet d'eau , qui détermine l'écoulement d'un filet d'eau semblable par une ouverture pratiquée dans sa partie supérieure. Au moyen de cet artifice l'oxide métallique est entraîné hors du cuvier, tandis que le plomb métallique se précipite au fond. L'eau qui sort du cuvier s'écaule dans une cuve alongée, où elle dépose la plus grande partie de l'oxide qu'elle a entraînée. Enfin, le trop plein de cette cuve s'écoule dans une seconde, qui est divisée en plusieurs chambres, lesquelles ne communiquent ensemble que par une ouverture pratiquée dans leur partie supérieure; enfin , un tube adapté à la dernière chambre conduit l'eau de celle- ci dans le cuvier rond. L'oxide de plomb qui ne s'est pas déposé dans la première cuve , se dépose dans les pre- mières chambres de la seconde. On obtient par ce moyen du massicot. On le recueille et on le fait sécher sur une grande plaque de tôle ; on le met ensuite dans des caisses de tôle d'un pouce environ de profondeur, qu'on introduit le soir dans le four à réverbère qui a servi pendant la journée à la calcination du plomb. Le massicot y reste pen- dant la nuit; on ne retire la matière du four que quand elle est refroidie , autrement elle contiendroit beaucoup de massicot. Quand la matière est retirée du four, on la passe dansS 542 PLO un tamis de soie : la partie la plus tenue est le minium, la partie la plus grossière est portée dans un moulin, puis elle est exposée dans un four à'réverbèrc à une température plus basse que celle où le ftiassicot a été exposé. On obtient par ce procédé le minium orangé ou la mine orange. loo parties de plomb donnent iio parties environ de minium. Le minium est rouge, insipide, inodore, insoluble dans l'eau. On ne connoît pas de composé dont il soit un des principes immédiats. Peut-être est- il soluble dans Tacide hydrochlorique très- foible sans éprouver de décomposition ; ce qu'il y a de cer- tain, c'est qu'en ajoutant un alcali à une pareille dissolution, il se précipite des flocons jaunes qui paroissent être du mi- nium. Le minium, exposé à la chaleur, laisse dégager de l'oxi- gène , passe à l'état de massicot et se fond si la température est suffisamment élevée. Tous les combustibles qui agissent sur le massicot, ont de l'action sur le minium. Quand, on fait passer du gaz ammoniaque sur du minium chauffé dans un tube de verre , il se produit de l'eau et de l'acide nitreux. Il convertit les acides nitreux et sulfureux en acide ni- trique et en acide sulfurique, qui se combinent avec le mas- sicot provenant de sa désoxidation. Traité par l'acide hydrochlorique , il se développe du chlore , et il se produit de l'eau et du chlorure de plomb. L'acide nitrique foible et chaud se convertit en massicot qui se dissout, et en peroxide qui ne se dissout pas, M. Vau- quelin croit que le massicot qui s'est uni à l'acide, a cédé l'oxigène qui le constituoit minium, à la portion de minium qui n'a pas été dissoute. M. Proust pense au contraire que le minium est formé de protoxide et de peroxide, et que Faction de l'acide nitrique se borne à dissoudre le premier à l'exclusion du second. Le minium est employé dans la peinture sur papier, dans la peinture à l'huile, dans la fabrication du cristal, du flint- glass. 1 Partie de cailloux blancs pulvérisés, fondue avec 3 PLO 545 parties de minium dans un creuset de terre, donnent un verre qui sert à vernisser certaines poteries : dans tous les cas où le minium entre en vitrification, il abandonne de l'oxigène et passe à l'état de protoxide. Tritoxide de yioMB. Oxide puce de plomb. Ber/elius. Oxigène 73,38 Plomb 86,62. Préparation. On traite à chaud le minium par l'acide nitrique foible à plusieurs reprises, et cela jusqu'à ce que celui-ci cesse de dissoudre quelque chose. On lave le résidu à l'eau distillée chaude , puis on le fait sécher. Propriétés. Il a une couleur puce; il est insipide, inodore. L'eau , les acides sulfurique et nitrique n'ont pas d'action sur lui. Par la chaleur il se réduit en massicot et en oxigène. L'acide hydrochlorique le décompose en donnant lieu à un dégagement de chlore. Il se forme en même temps de l'eau et du chlorure de plomb. Il se comporte avec les matières combustibles comme le minium, avec cette différence cependant que l'action est plus forte. On peut même enflammer le soufre en triturant ces deux corps ensemble. Chlorure de plomb. Plomb corné. J. Davy. Chlore 100 26,78 _ Plomb 287,88 74,22. Préparation. On précipite le nitrate ou l'acétate de plomb par le chlo- rure de sodium. Si les liqueurs ne sont pas trop concentrées, le chlorure qui se précipite est sous la forme de petites aiguilles blanches, qui ne contiennent pas d'eau de cristal- lisation. 544 PLO Le chlorure de plomb, exposé à la chaleur, se fond en une matière demi- transparente , d'un blanc grisâtre,- aux pre- mières impressions de la chaleur il exhale une fumée blanche, qui paroit être du chlorure de plomb. Il est insoluble ou très-peu soluble dans l'eau. Il est dissous par l'acide hydrochlorique concentré. L'eau précipite cette solution. 11 est susceptible de s'unir, i." avec une quantité d'oxide de plomb, qui contient trois fois autant de métal que celle qui constitue le chlorure; 2.° avec une quantité d'oxide qui en contient sept fois autant. loDURE DE PI-OMB. On le prépare en chauffant du plomb avec 2 parties d'iode, ou bien encore en mêlant des dissolutions d'iodure de po- tassium et de nitrate ou d'acétate de plomb. L'iodure de plomb se précipite. Il est jaune et insoluble dans l'eau. Sulfure de plomb. Soufre 1 3,45 Plomb 86,55. Préparation. Lorsqu'on veut préparer ce composé, on chauffe dans une cornue parties égales de plomb et de soufre. Si la tempé- rature est suffisamment élevée pour fondre le sulfure, et si on prend les précautions convenables, on obtient des cris- taux cubiques. Propriétés. Le sulfure de plomb est d'un gris bleuâtre brillant. Il est cassant, susceptible d'être réduit en poudre fine. Il est moins fusible que le plomb. Le fer chauffé avec le sulfure de plomb s'empare du soufre et met le plomb en liberté. L'acide nitrique et l'eau régale, bouillant, le convertissent en sulfate neutre. PLO 545 Descolils a obtenu les résultats suivans, en exposant le sul- fure de plomb à l'action d'une forte chaleur, dans une cor- nue de grès munie d'un tube qui plongeoit dans l'eau : il s'est produit d'abord un peu d'acide sulfureux aux dépens du soufre, du sulfure et de l'oxigène atmosphérique contenus dans la cornue , et il s'est sublimé du soufre qui a entraîné avec lui un peu de sulfure. Lorsqu'il ne s'est plus rien dé- gagé , l'opération a été arrêtée , et on a trouvé dans le bec de la cornue la plus grande partie du sulfure à l'état de sublimé, dont une partie étoit cristallisée, et l'autre étoit eu masse compacte et fragile. Le résidu avoit une ductilité sensible; il se coupoit au couteau : une douce chaleur en séparoit du plomb ductile. Descotils le considère comme un sous-sulfure , et il a conclu de cette expérience que le sul- fure de plomb est volatil à une température très-élevée. Descotils a fait en outre des observations très-intéressantes au sujet de l'action que plusieurs gaz exercent lorsqu'on en dirige un courant sur le sulfure de plomb qu'on a chauffé au rouge-cerise dans un tube de porcelaine , dont une extré- mité est garnie d'un tube de verre plongeant dans l'eau. Les gaz acide sulfureux et carbonique ne décomposent pas le sulfure de plomb, mais ils en entraînent beaucoup avec eux à l'état de vapeurs élastiques ; car, s'ils passent lentement dans le tube, une partie du sulfure qu'ils entraînent se con- dense en cristaux. La vapeur d'eau entraîne aussi le sulfure avec elle ; mais il y a de plus dégagement d'hydrogène, production d'acide sulfureux et d'oxide de plomb, et du plomb ductile mis en liberté. Le gaz hydrogène entraîne le sulfure de plomb ; mais si la température est suffisamment élevée, du sulfure est réduit en acide hydrosulfurique et en plomb ductile. L'air atmosphérique qu'on fait passer sur le sulfure de plomb, donne lieu à une fumée blanche qui est du sulfate de plomb, et à une production d'acide sulfureux. Il reste dans le tube une quantité de plomb métallique, qui est à peu près égale à la moitié du poids du sulfure. Voici comment cela arrive : l'oxigène réduit une portion du sulfure en plomb et en gaz acide sulfureux; celui-ci et le gaz azote entraînent 41. 5?> 646 PLO la portion du sulfure indécomposée , qui passe bientôt à l'étal de sulfate de plomb par l'action de l'oxigène en excès. L'oxigène se conduit comme l'air atmosphérique. Si on dirige sur le sulfure un courant d'air mêlé de gaz sulfureux, il se produit une plus grande quantité de sulfate de plomb que si l'on eût opéré avec l'air seul ; cela est dû à ce que le gaz sulfureux détermine la volatilisation d'une grande quantité de sulfure. Le sulfure de plomb, en réagissant à une certaine tempé- rature sur une quantité de sulfate dont le soufre et le métal sont égaux à son propre poids, donne lieu à du gaz acide sulfureux et à du plomb métallique. Ce résultat est facile à concevoir, quand on se rappelle qu'il y a dans le sulfate de plomb quatre proportions d'oxigène , et que le soufre d'une proportion de sulfure a besoin de deux proportions d'oxi^ gène pour être converti en acide sulfureux. Phosphure de plomb. Le phosphure de plomb se fait en chauffant dans un creuset de terre un mélange de 8 parties de plomb, 8 d'acide phospho- rique vitreux et i de charbon. Pelletier attribue à ce composé la propriété de dégager du phosphore , lorsqu'on le fond au chalumeau sur un charbon; suivant lui, il a une couleur un peu plus terne que celle du plomb; il est un peu malléable et susceptible de se couper à la manière du plomb. 11 est probable que le phosphure obtenu par Pelletier n'étoit pas saturé de phosphore. Arseniure de plomb. Il est bien vraisemblable qu'il existe un arseniure de plomb dont la composition est définie , mais jusqu'ici il n'a point été observé. On sait que le plomb, en s'unissant à o,i 66 de son poids d'arsenic , produit un alliage cassant et lamelleux. Antimoine et plomb. Ces métaux s'allient en toutes proportions. L'alliage à parties égales est cassant, dur, gfenu. L'alliage de i partie d'antimoine et de 3 parties de plomb est malléable et plus dur que le plomb. PLO 547 L'alliage de i partie d'antimoine et de 16 parties de pk)inb , diffère du plomb par une plus grande dureté. Il sert à fabri- .quer les caractères d'imprimerie. Les all'ages d'antimoine et de plomb s'analysent facilement par l'acide nitrique en excès, qui dissout le plomb à l'exclu- sion de l'antimoine. Etain et plomb. Ces métaux s'allient en toutes proportions ; il en résulte des alliages plus durs et plus tenaces que l'étain. L'alliage le plus dur est composé de 3 parties d'étain et de 1 partie de plomb. L'alliage de 1 partie d'étain et de 2 parties de plomb est la soudure des plombiers. Il est remarquable par la manière dont il se brûle, lorsqu'on le chauffe au rouge avec le con- tact de l'air. Celte combustion rappelle celle d'un pyrophore. Il en résulte un stannate de plomb, M. Proust a démontré que l'étain allié de plomb à parties égales et même au-dessus , peut servir à l'étamage des vais- seaux de cuivre employés pour préparer nos alimens et nos boissons, sans compromettre notre santé; car les acides végé- taux , et même l'acide hydrochlorique à 2 degrés ne peuvent dissoudre du plomb tant qu'ils sont en contact avec l'étain métallique. Bismuth et plomb. Ces métaux forment un alliage lamelleux, cassant, d'un gris foncé, plus tenace que ne Test le plomb, plus dense que ne le sont les métaux qui le constituent. Bismuth , étaxn et plomb. 3 parties d'étain, 8 parties de bismuth et 6 parties de plomb forment un alliage fusible à la température de l'eau bouillante , qu'on a nommé en France alliage fusible de Darcet. Cuivre et plomb. Le cuivre ne s'allie au plomb qu'à une très-haute tempé- rature. L'alliage est gris, cassant. a froid et grenu. M PLO Fer et plomb. Muschenbrœck est le premier qui ait parlé de cet alliage. Guyton a fait voir ensuite que le fer fondu dans un creuset avec le plomb , forme deux alliages ; l'un , avec excès de plomb , occupe la partie inférieure du creuset; l'autre, avec excès de fer, recouvre le premier. (Voyez Fer.) Zinc et plomb. L'alliage de ces deux métaux à parties égales diffère peu du plomb par sa ductilité , mais il est plus dur et plus sonore. Argent et plomb. Ces métaux s'allient en toutes proportions par la fusion. Au moyen de la coupellation on sépare le plomb de l'argent. (Voyez Essai de l'argent par la coupellation, tome XV, page 354.) Usages. Le plomb , à l'état métallique , est employé à faire des tuyaux pour conduire l'eau, à cou\rir les édifices, à f;iire des vais- seaux propres à préparer et à renfermer l'acide hydrophto- rique , à faire de petits projectiles pour les armes à feu, etc. Il entre dans la composition de plusieurs alliages : par exemple, dans celle de la soudure des jdombiers. Ses oxides sont employés pour la fabrication du flintglass, des cristaux, des pierres précieuses dites artificielles, etc. Plusieurs sels là base de protoxide de plomb se fabriquent en grand , tels sont surtout le sous-carbonate et l'acétate de protoxide de plomb. (Ch.) PLOMB. {Conc];yl.) Nom sous lequel les marchands de co- quilles désignent souvent , à cause de sa pesanteur, la coquille dont M. de Lamarck a fait sa turbinelle rave, variété du vo- luta pyrum , Linn. (De B. ) PLOMB. {îchtliyol.) Un des noms vulgaires du Marteau de mer. Voyez Zvgène. (H. C.) PLOMB CENDRÉ. (Min.) Traduction de plumbum cinereum, nom sous lequel quelques anciens métallurgistes, et spéciale- ment Agricola, ont désigné le bismuth. (B.) PLO 549 PLOMB CORNÉ. {Chim.) Ancien nom du chlorure de plomb fondu. (Cii.) PLOMB FULIGINEUX. (Min.) C'est ordinairement du plomb carbotiaté , altéré et réduit en une poussière noire très-fine. Il recouvre quelquefois la galène. C'est peut-être le Mulmi- ger Bleiglanz de Werner, que nous avons décrit plus haut sous le nom de galène pulvérulente. (B.) PLOMB DE MER. {Min.) Tous les lexicographes donnent pour synonyme de ce mot le nom allemand de TVasserhlei, qui se rapporte au Molybdène. Voyez ce mot. (B.) PLOMB D'ŒUVRE. {Chim.) Nom donné au plomb argen- tifère qu'on destine à être coupelle. (Ch.) PLOMJÎ SPATHIQUE. (Mira.) C'est le plomb blanc ou car- bonate. (B.) PLOMB ÏUNGSTATÉ. {Min.) Voyez Plomb schéelaté. (B.) PLOMB VERT. {Min.) Voyez Plomb phosphaté. (B.) PLOMBAGINE. {Min.) Nom très-impropre, quoiqu'il le soit un peu moins que celui de mine de plomb , qu'on a donné au fer carburé , que nous avons décrit sous le nom univoque et assez généralement reçu de Graphite. Voyez ce mot. (B. ) PLOMBAGINE CHARBONNEUSE. (A/fra.) Nom encore plus impropre, que de Born a donné à une variété d'ANXHRACiTE. Voyez ce mot. (B. ) PLOMBAGINE. {Chim.) Ce nom a été donné à une subs- tance qu'on a regardée comme un percarbure de fer et que j'ai considéré (tome XVI, page 555), comme du carbone. (Ch.) PLOMBAGINÉES. {Bot.) Voyez Pllmbaginées. (Lem.) PLOMBÉ. {Ichthjol.) Nom spécifique d'un labre, labrus li- vens. (H. C.) PLOMBINO. {Ornith.) Ce nom, qui s'écrit aussi pionibino, est donné en Italie au martin- pêcheur d'Europe, a/cedo lipit/a, Linn. (Ch. D.) PLONGEON. (Ornith.) Quoique la famille d'oiseaux aqua- tiques, qui comprenoit d'abord les grèbes {podiceps), les guillemets {uria) et les plongeons proprement dits {mergus, Briss. , coljmbus, Linn., et eudjtes , llliger), ait été considé- rablement restreinte, et que la dénomination latine coVym- hus ait été réservée aux seuls plongeons, les auteurs ne sont 55o PLO pas encore entièremenf. d'accord sur les espèces qiii consti- tuent ce genre. Selon M. Cuvier ]es coljmhus glacialis, arcticus et immer appartiennent à l'espèce du grand plongeon, et les colj'mbiis septenLrionalis et steUatus à celle du petit plongeon. M. Temminck, de son côté, admet trois espèces, savoir : le plongeon imbrim, colymbus glacialis , Linn., qui comprend le coljmhus immer ^ ou grand plongeon de Buffon et de Brissonj le plongeon luuime ou à gorge noire, coljmhus arcticus ^lÀnn.-, et le plongeon cat-marin ou à gorge rouge, coly^^hus septenr Irionalis, Linn., qui renferme les coljmhus stellatus et striatus, Gmel. , et le coljmhus horealis , Brunn. Les caractères génériques consistent dans un bec plus long que la tête, presque cylindrique, comprimé sur les côtés, entier et aigu , dont la mandibule supérieure excède l'infér rieure ; des narines concaves, situées à la base du bec et à moitié fermées par une membrane; une langue en forme de lancette , dentelée sur les bords à son origine ; des pieds reti- rés dans l'abdomen, dont les tarses sont comprimés et dont les trois doigts antérieurs, fort longs, sont entièrement pal- més; un pouce petite! portant une mcmbranelâche ; des ongles courts et un peu aplatis; des ailes courtes, ainsi que la queue , qui est arrondie et composée de vingt pennes. Les plongeons sont des oiseaux du Nord qui nagent par- faitement et plongent avec tant de célérité, qu'ils évitent souvent le coup de fusil dirigé sur eux, en s'enfonçant à l'as- pect de la lumière, ce qui oblige les chasseurs à la leur déi-ober par l'application d'un morceau de carton près du bassinet, d'où vient qu'on les appelle mangeurs de plomh. Comme ces oiseaux ne peuvent se maintenir sur terre que dans une po- sition presque verticale , en faisant même usage de leurs ailes, qui deviennent alors pour eux des sortes de rames, ils se laissent quelquefois tomber à plat-ventre et ils ont beaucoup de mal à se relever. Aussi n'y viennent-ils qu'à l'époque de la ponte, laquelle consiste en deux œufs que la femelle dépose dans des îlots et sur des promontoires. Ils se nourrissent de poissons , dont ils sont grands destructeurs, de leur frai, d'insectes aquatiques, et quelquefois de certaines plantes. On n'en voit dans nos climats qu'aux époques où les rivières et les étangs des pays froids sont glacés; et comme ils volent assez bien, PLO 55i ils retournent, après le dégel, sur les eaux des contrées sep- tentrionales. Les jeunes plongeons différent beaucoup des adultes. I,a jnue n'a lieu qu'une fois l'année, et les jeunes ne prennent qu'après trois ans le plumage stable des vieux, ce qui a dû contribuer à occasioner des erreurs dans la dénomination des véritables espèces. On ne remarque point de différences extérieures dans les sexes. M. Temminck paroissant être celui des ornithologistes qui s'est procuré les notions les plus exactes sur les espèces de ce genre, ce sont ses descriptions qui serviront de base à celles qu'on va donner. Plongeon imbrim; Colymhus glacialis, Linn., pi. enlum. de Buff. , n.° 962, et 227 de Lewin. M. Temminck. dit, dans sa phrase caractéristique, que la mandibule supérieure est pres- que droite, et que l'inférieure, large dans le milieu, sillon- née en dessous, est recourbée en haut : il ajoute que, sui- vant l'âge, le bec est long de quatre pouces une à quatre lignes , et il fait observer que M. Cuvier , en réunissant dans son Règne animal, sous le nom de grand plongeon, les vieux et les jeunes de l'imbrim et du lumme, a commis, d'après Meyer, une erreur qui a été reconnue depuis. Chez les vieux la tête, la gorge et le cou sont d'un noir verdàtre, à reflets bleuàlres et verts; on voit sur la gorge une petite bande transversale, rayée de blanc et de noir, et sur le derrière du cou un large collier avec des raies longitudi- nales des ntêmes couleurs; le manteau, les flancs et le crou- pion sont noirs, et les plumes du dos sont, ainsi que les sca- pulaires, terminées par deux taches blanches et carrées; il y a aussi beaucoup de petites taches blanches sur les couvertures des ailes, le croupion et les flancs; la poitrine et les parties inférieures sont tout-à-fait blanches. Le bec çst noiret cendré ^ la pointe. L'auteur donne vingt-sept à vingt-neuf pouces de longueur à cet oiseau , qui , suivant Lewin , est quelquefois long de trois pieds cinq pouces anglois, à quatre pieds huit pouces de vol, et pèse prés de douze livres. Les jeunes de l'année ont la tête et le derrière du cou d'un brun cendré; de petits points cendrés et blancs sur les joues ; le devant du cou et les parties inférieures blancs; le dos, les 55. PLO ailes et les flancs d'un brun foncé au milieu des plumes, dont la pointe est d'un cendré bleuâtre. Le bec est d"un gris cen- dré en dessus et blanchâtre en dessous; les pieds sont exté- rieurement d'un brun foncé et blanchâtres intérieurement, ainsi que leurs membranes. C'est alors le colymbus immer, Gmel., et le grand plongeon de Bufibn , pour le texte, mais non pour la planche enluminée, n.° 914, qui représente un jeune lumme. Quand les individus des deux sexes ont atteint l'âge d'un an, ils prennent, au milieu du cou, une bande transversale d'un brun noir; le dos devient noirâtre et l'on commence à voir de petites taches blanches. 11 est exactement représenté en cet état dans Brisson , tome. 6, page io5, pi. 10, fig. 1. A l'âge de deux ans le collier, la tête et le cou sont variés de plumes brunes et d'un noir verdàtre ; les taches du cou et du dos deviennent nombreuses, la gorge et le collier de la nuque offrent des traits longitudinaux bruns et blancs, et à trois ans le plumage a acquis sa perfection. Cette espèce , qui habitelesmersarctiques des deuxmondes, est très- commune aux îles Hébrides, en Norwége , en Suède, en Russie; on la trouve aussi dans le Nord de la Grande-Bre- tagne, et elle est de passage accidentel le long des côtes de l'Océan. Elle poursuit surtout les harengs: elle niche dans de petites îles sur le bord des eaux douces , et les deux œufs que pond la femelle sont marqués de grandes et de petites taches d'un cendré pourpré sur un fond d'un blanc isabelle. Lcwin pense que, comme les grèbes, ce plongeon pratique dans des lieux retirés un nid qui flotte sur l'eau. L'Imbrim, qui porte ce nom à l'ile Féroé , est appelé aux Orcades emhergoose, et au Groenland tugleh ou tudlik , selon Crantz et Olhon Fabricius. II vole rarement, mais fort haut, et loi^squ'il a des petits, au lieu de s'enfoncer sous les eaux, pour se soustraire à ses ennemis, il les attaque lui-même à coups de bec. Sa peau, dit Fabricius, sert d'habillement à plusieurs peuplades du Nord. Plongeon 1,1'jMme ou A GORGE noire: Coljmhus arcticiis, Linn.; Glanures d'Edwards, pi. 146, et pi. ■j'ôo de Lewin. Les vieux individus , dont le caractère spécial consiste dans un bec long de trois pouces trois à six lignes, qui a la mandibule supé- PLO 555 rîeure légèrement courbée et le milieu de la mandibule infé- rieure, de la mêuie L rgeur que la base, sans riiinure en des- sous , sont d'un cendré brun sur la tCte et la nuque, d'un noir violet à reflets, sur la gorge et le haut du cou, où l'on voit une plaque blanche, traversée longifudinalement de petits traits noirs. Le derrière et la partie inférieure du cou sont rayés de noir dans le même sens, sur un fond blanc, et cette dernière couleur est pure sur la poitrine et les parties infé- rieures; les couvertures des ailes et les scapulaires sont mar- quées de taches blanches et arrondies; les pennes alaires et caudales sont noires; la longueur est de deux pieds et quel- ques lignes. Les jeunes de l'année, ayant beaucoup de ressemblance avec ceux du plongeon imbrim , ne peuvent être facilement distingués que par leur taille, qui n'est que de vingt-trois à vingt- quatre pouces, tandis que chez les derniers elle est de vingt-huit à vingt-neuf pouces. On peut ajouter qu'il y a le plus souvent, sur les côtés du cou des jeunes lummes, une bande longitudinale et noirâtre qu'on ne voit pas sur celui des autres. La planche enluminée de Buffon , n." 914, et la planche 68 des Oiseaux de Nauman , représentent exacte- ment le jeune lumme , qui est décrit en double emploi par Bechstein, sous les noms de colymhus ignotus et colymhus leu- copus. Quand ces jeunes ont atteint l'âge de deux ans, leur tête devient d'un cendré plus foncé qu'auparavant; la gorge et le devant du cou offrent des teintes d'un noir violet, qui est encore varié de quelques plumes blanches, et les diverses taches de cette couleur paroissent comme on peut le voir dans la planche 186 A des Oiseaux de Frisch. Cet oiseau , qu'on voit rarement sur les côtes d'Angleterre et en France, est commun dans le Nord de FEurope, et on le trouve fréquemment sur les lacs de la Sibérie , de l'Islande , du Groenland , et même dans la baie d'Hudson. Les Lapons se font des bonnets d'hiver avec sa peau, et il est défendu en Norwége de le détruire, parce que ses cris servent de présage pour le beau temps ou la pluie. Les poissons, les grenouilles, les insectes forment sa nourriture, et il fait, dans les ro- seaux et sur les bords des lacs submergés, un nid dans lequel 554 PLO la femelle dépose deux œufs, marqués de taches noires sur un fond brun. Plongeon cat -marin ou a gorge rouge : Colymbus ieipten- Irionalis, Linn.; pi. enl. de Buff., n.° 3o8; d'Edwards, Glan., 97, et de Lewin, n.° soi. Cet oiseau, auquel Lewin donne une taille de deux pieds cinq pouces, et qui, selon M. Tem- minck, n'atteint qu'une longueur de vingt-un à vingt-quatre pouces, pèse environ trois livres. Son principal caractère est d'avoir un bec de deux pouces dix lignes ou trois pouces, lé- gèrement relevé et dont les deux mandibules sont très-cour- hées en dedans. Les vieux des deux sexes ont la gorge et les côtés de la tête et du cou d'un gris de souris; l'occiput et le derrière du cou sont marqués de raies longitudinales noires et blanches, et le devant du cou est d'un rouge marron trés-r vif; la poitrine et le ventre sont blancs; les flancs et le dessus du corps sont d'un brun noirâtre, qui est encore quelquefois parsemé de taches blanchâtres et peu distinctes sur les indi-. vidus de trois ou quatre ans; le bec est noir, et les pieds , d'un brun verdàtre extérieurement, sont intérieurement d'un blanc livide, ainsi que les membranes. Les jeunes qui, en sortant du nid , sont d'un brun noirâtre sur le corps et blanchâtres en dessous, ont, à leur première mue, l'espace entre l'œil et le bec, les côtés du cou, la gorge et les parties inférieures blancs; la tête et la nuque d'un cen-» dré noirâtre et lisérés de blanc ; le dos, les scapulaires et le croupion d'un brun noirâtre avec beaucoup de petites taches blanches sur le bord des couvertures des ailes. Dans cet état c'est le colymbus stellatus , Gmel. , assez bien figuré sur la pi, enl. de Buff., n.° 992. Lorsque ces jeunes ont un an, ils ont souvent la gorge et les côtés du cou cendrés, comme chez les vieux, mais quel- quefois le devant du cou est couvert de plumes blanches , parmi lesquelles on en remarque de rousses. Après la seconde mue, tout le devant du cou est d'un roux marron, et les taches blanchâtres des parties supérieures disparoissent succès-? sivement. C'est alors le colj'inbus borealis de Brunnich, et le colymbus striatus de Gmelin. Cet oiseau , assez commun en hiver sur les côtes d'Angle^ terre, de Hollande , d'Allemagne et de Suisse , arrive sur celles PLO 555 de France avec les maci-euses et se prend souvent dans les filets que les pécheurs tendent à ces dernières. Suivant les matelots, il niche dans les Sorlingues sur des rochers, et ses œufs, très-oblongs, ont quelques taches brunes sur un fond d'un brun olivâtre. Il entre avec la marée dans les embou- chures des rivières, où il se nourrit de préférence de petits merlans et du frai de l'esturgeon et du congre; les jeunes, dit -on , ne mangent que des chevrettes. Outre ces espèces, M. Vieillot cite, d'une manière dou- teuse à la vérité, le plongeon de la Chine, colymbus sinensis , Gmel. et Lath. , dont la lête , le dessus du cou et du corps, les ailes et la queue, sont dits être d'un brun verdàtre; la naissance de la gorge rousse; la poitrine et le dessous du corps d'un blanc roux; mais cette prétendue espèce, n'est- elle pas un jeune individu du cat-marin? 11 est aussi parlé, dans le Voyage autour du monde de Bougainville, et danscelui de Pernetty , de deux oiseaux aqua- tiques trouvés aux îles Malouines et auxquels on a donné le nom de plongeons à lunettes; mais il résulte de leur description même que c'étoient des grèbes. La dénomination de plongeon a encore été donnée à d'au- tres oiseaux de genres différens. Chez les Créoles de la Guiane le plongeon ordinaire est l'anhinga ; le petit plongeon de Belon est le castagneux , et celui d'Albin est le canard garrot; le plongeon de mer à gros bec est le macareux, et le petit plongeon de mer est le petit grèbe cornu; le plongeon de rivière est le grèbe huppé dans Belon; dans Edwards, le plongeon mar- queté est le plongeon lumme, et le petit plongeon noir et blanc est le guillemet ; le plongeon à poitrine rouse est le harle huppé. Enfin, dans plusieurs relations de voyages au pôle austral, on appelle plongeons les manchots. Voyez Grèbe et Guillemot. (Ch. D.) PLONGEON. (Ornith.) Quelques auteurs ont ainsi appelé les Manchots. (Desm.) PLONGET. {Ornith.) Ancien nom, suivant Salerne, du castagneux, podiceps minor , Lath. ( Ch. D.) PLONGEUR. {Ornith.) M. Cuvier, tome i." de son Règne animal, observe, relativement à la famille des plongeurs ou îjrachyptères , qu'ayant les jambes implantées plus en arrière 556 P|,0 que dans tous les autres oiseaux , ils sont obligés de se tenir à terre dans une position verticale et que la plupart , étant d'ail- leurs mauvais voiliers, plusieurs même ne pouvant voler du tout, à cause de l'extrême brièveté de leurs ailes, on peut les regarder comme presque exclusivement attachés à la surface des eaux; il ajoute que leur plumage, très-serré, offre souvent une surface lisse et un éclat argenté; qu'ils nagent sous l'eau en s'aidant de leurs ailes, presque comme de nageoires; que leur gésier est assez musculeux, que leurs cœcums sont mé- diocres, et qu'ils ont un muscle propre de chaque côté de leur larynx inférieur. M. Vieillot donne le nom de plongeurs, urinatores , à une tribu de ses léléopodes, composée des genres Héliorne, Grèbe et Plongeon, et dont les caractères généraux consistent dans des pieds situés hors de l'équilibre du corps, des jambes dé- nuées de plumes sur leur partie postérieure; des tarses réti- culés, plus ou moins comprimés latéralement; quatre doigts, trois devant et un derrière, dont les antérieurs sont garnis d'une membrane plus ou moins découpée ou totalement pal- més ; un bec un peu cylindrique, subulé, à bords tranchans. Les Créoles de la Guiane françoise , qui nomment plongeur l'anhinga, plotus anhiaga, Linn., appellent plongeur à grosse tête, le cormoran, pelecanus carfo , Linn. (Ch. D.) PLOTEA. {Bot.) Ce genre d'Adanson , adopté par Necker et Scopoli , est congénère, selon ce dernier, du Rapanea d'Aublet , lequel a été supprimé par Swartz et réuni au 5a- mara de Linnaeus, genre de la famille des rhamnées. D'une autre part Adanson croyoit que son plotea ou ploiia étoit le même que ïarak de Lippi, qui paroît aA'oir beaucoup d'af- finité avec le rah des Arabes , nommé cissus arhorea par Forskal , et conséquemment rapporté aux vinifères. Il faut cependant observer que ce cissus et Varak ont les feuilles opposées; ce qui peut diminuer leur affinité avecles vinifères. Voyez Pr.oTiA. (J. ) PLOTIA. (Bot.) Adans. , Fam. , 221 et 226; Plotia Adan- soni , Gmel., Sjst. , 1 , pag. Z|04. Genre de plantes établi par Adanson , et sur lequel nous n'avons que très-peu de détails. Selon cet auteur, le plotia a des fleurs mâles et hermaphro- dites sur le même pied ou sur des pieds diiFérens; elles sont PLO 557 disposées en grappes axillaires et terminales. Le calice a un tube court, à cinq divisions ; la corolle est monopétale , mé- diocrement tubulée , divisée à son orifice en cinq décou- pures; elle renferme cinq étamines, un style. Le fruit est une baie à une seule loge monosperme. Les feuilleç sont op- posées deux à trois à chaque point d'insertion. Cette plante appartient à la pentandrie monogynie de Linnaeus. Adanson la rapporte à sa famille des jasminées, (Poir.) PLOTOSE, Plotosus. {Ichthjol.) De Lacépède a établi, sous ce nom, dans la famille des oplophores, un genre de poissons reconnoissable aux caractères suivans : Branchies munies d'une opercule mobile et d^ine memhrane; corps conique; premier rayon de la nageoire pectorale épineux, mobile , érectile ; louche au bout du museau ; deux nageoires dorsales à rayons; bouche armée de dents et garnie de barbillons; Jlancs alépidotes ; nageoires impaires réunies, Jl devient donc facile de distinguer les Plotoses, des As- PRÈDES , qui ont les opercules des branchies immobiles; des LoRiCAiREs et des Hypostomes , qui ont la bouche sous le mu- seau; des Silures et des Macroptéronotes , qui n'ont qu'une nageoire dorsale; des Doras, des Bagres, des Pimélodes, chez qui la seconde nageoire dorsale est adipeuse; des Tachisures, qui ont les nageoires impaires distinctes. (Voyez ces divers noms de genres et Oplophores.) Le Plotose anguille : Plotosus anguillaris, Lacép.; Platysta- cus anguillaris , Bloch, 37 3, 1. Huit barbillons aux mâchoires ; queue longue et déliée; peau visqueuse; un appendice char- nu et ramifié derrière Panus ; épines dorsales et pectorales dentelées et considérables ; couleur générale d'un violet mêlé de brun; cinq raies longitudinales blanches; ventre blan- châtre; ligne latérale garnie de petits tubercules; des dents globuleuses au palais. Des grandes Indes. Le Plotose thunbergien : Plotosus thunhergianus, Lacép.; Silurus lineatus , Thunberg. Huit barbillons aux mâchoires; teinte générale d'un blanc jaunâtre; deux raies longitudinales blanches de chaque cAté de la fête, du corps et de la queue. De la partie occidentale de POcéan des grandes Indes. Une nouvelle espèce de ce genre rapportée, par Péron , a 558 PLO les épines dorsales et pectorales presque cachées sous la peau» (H.C.) PLOTUS. {Ornith.) Ce nom, donné par Klein , Ordo avium^ aux palmipèdes tétradactyles , composant sa cinquième fa- mille , a été restreint par Linnseus au genre Anhinga. Voyez sous le mot Plautus l'indication de la septième famille du premier de ces auteurs, comprenant les palmipèdes tridac- lyles. (Ch. D.) PLOUMA-GUINOA. (Bot.) Nom du polypogon elongatus de M. Kunth, dans le royaume de Quito. (J. ) PLOUTONOSI. (Ornith.) Nom russe indiqué par Krache- tiinnikow comme étant celui d'une des nombreuses espèces de canards qu'on trouve au Kamischatka. (Ch. D.) PLOUVIER. ( Ornith.) Nom du pluvier doré, charadrius fluvialis, Linn., dans le département de la Somme. (Ch. D.) PLO VER. (Ornith.) Nom anglois des pluviers. (Ch. D.) FIN DU QUARANTE-UNIKME VOLUME. •STRASBOURG, de l'imprimerie de F. G. Levraui.t, impr. du Roi. INSERT FOLDOUT HERE 0UVRAGE3 on trouve chez Us mêmes lilraires à Strasbourg et à Paris. EXCURSIONS DANS LESISLES DE MADÈRE ET DE PORTO- SAISTO, faites dans rautomne de i8a3, pendant son troisième Toyage en Afrique^ par feu T. E. Bowdicii, ccujer, chef de Tambassade anglaise au pays d'Ashantic, etc. ; suivies i.° du récit de Tarrivée de M. Bowdich en Afrique, et des circonstances qui ont accompagné sa morti 2.' d'une description des bâtimcns an- glais sur la Gambie; 3.° d'un appendice contenant des observa- tions relatives à la zoologie et à la botanique, et un choix de morceaux traduits de l'arabe, par Mad/ Bowuicu ; ouvrage tra- duit de l'anglais et accompagné de notes de BI. le baron Cxjvier et de M. le baron de Humeoldt ; i vol. in-S.** OPUSCULES PHYTOLOGIQUES, par M. Henri Cassini, pré- sident à la Cour royale de Paris, etc.; premier recueil, conte- nant : 1.° une ébauche de la synanthérologie, 2." des mémoires ou articles de botanique sur différens sujets étrangers à la synan- thérologie; précédé d'une table indicative de tous les mémaiies et articles concernant la botanique, publiés jusqu'à ce jour par l'auteur dans quelques journaux scientifiques et dans le Diction- naire des sciences naturelles; a vol. in 8.", avec planches. GEOMETRIE UND MECHANIK derKiiuste und Handvirerkc und dcrschônen Kunste, Normalkurs zum Gebrauchder Handwerks- leute und Kùnstler, der Untcrvorsteher und Vorsteher von Werk- slàtten und Manufacturen , von Baron Cabl Dupin, aus dem Eranzôsischen ùbersetzl; drei Oktav-Bànde mit lithographirten Tafeln. Der erste Band , die Géométrie enthaltend, aus sechzehn Vorlesungen bestehend, ist erschienen. KURZE GESCHICHTEUND CHARAKTERISTIR DER SCHOE- NEN UTERATURDER DEUTSCHEN; von E. Stoerer; in-8.° EDUARD , von der Verfasserin der Ourika 5 aus dem Franzosischen iibersetzt von E. Stoi-ber; in-12. LASKARIS, oder die Griechen im funfzehnlcn Jahrhundert, mit cinem historichen Versuche iibèr den Zustand der Griechen , seit der Eroberung der Mahometaner bis auf unscre Zeilen; von Hrn. Vii,LEMAi»,Mitglied der franzosischen Akadcmie; aus dem Franzosischen ûbersetzt mil Anmerkungen; 2 vol. in-rs. ABENTHEUER AUGUST MINARD'S, oder die vornehmen ttnd die geringen Leute; von L. B. Picai.d ; aus dem Franzosischen ûbersetzt von E. Stoîbër; 2 Theile in-12. HANDBUCH DER LICHTZIEIIER , und neue , auf Chimie gegrùndete, leicht fassliche Anweisung den Talg zu raffiniren , die Lichter voUkommen und ôkonomisch zu verfertigen ; zum Gebrauch grosser Fabriken , so vie auch zum Besteu kleiner Haushaltungen und Spezerei-Kramer; abgehandelt von P. L. Prosper, weiland Direktor der mcdizinischen Eàder ira Sanct- Ludwigs-Hospital, etc.; ays dem Franzosischen iibersetzt; in-ja, mit 3 lith. Tafeln.