m DICTIONNAIRE 1 IVE MsaF^GES \ \/JFFi: LES, .03 ARTS. m m SUIVI dx.t: bk PIusir-,.r3 Profosseirs lïiv JaT(l:ii .lu Ri ■ ^r V-- principales |;^1| O'L-tRAr- E, i .-.l-PORG ^j F. G. LEv?.ArLT, Éditeur^ à STRASBOURG, et me Je la Harpe, N.'' Oi, à PARIS. Le NoRM.Ki, n;e de Seitie, N."8, à PARIS. ^ 1826. LIBRARY OF 1885- IQ56 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME XL IL PLU = PORC, Le nombre (T exemplaire s prescrit par la loi a été disposé. Tous les exemplaires sont re^'êiiis de la signature de Pédiieur, /y^' ^(^z^^^-^- DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES DANS LEQUEL OlSf TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉREN3 ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈs l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A l' UTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commercans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ontintérétà connoître les productions de la nature, leurs caractères geînériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris. TOME QUARANTE-DEUXIÈME. F. G. Levrault, Editeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N.'' 81 , à PARIS. Le NoraviAivT, rue de Seine, N.** 8, à PARIS. 1 B 2 6. Liste des Auteurs par ordre de Matières. Phj'sitjtie générale. U. LACROIX, membre de l'Académie de Sciences et professeur au CoIUge de 'France. ( L. ) Chimie. M. CHEVREUL, professeur au Collège royal de Charlemagne. (Ce.) Minéralogie et Géologie. M. BRONGNIART, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. (P.) M. BROCHANT DE VILLIERS, membre de l'Académie des Sciences. ( B. de V.) ftl. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( D. F.) Botanique. W. DESFONTAINES, membre de l'Académie des Sciences. (Oesf. ) W. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Scieuces, prof, au Jardin du Roi. (J ) RI. MIRBEL, membre de l'Académie des Sciences , professeur à la Faculté des Sciences. (3. M.) M. HENRI CASSINI , membre de la Société pbilomatique de Paris. (H. Cass.) H. I.EMAN , membre de la Société philo- maiique de Paris. (Le».) M. LOISEI.EUR DESLONGCHAMPS, Docteur en médecine, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( L. D. ) >1. MASSEY. ( M.ss. ) M. POIRET, membre de plusieurs Sociél.s savantes et littéraires, continu-teur dt l'Encyclopédie botanique. (PoiR.) M. DE TUSSAC, membre de plusieurs Sociév-'s savantes, auteur de la Flore des Antilles. (De T.) Zoologie générale, j4natornie et Physiologie- M. G. CUVIER, membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, aa Jardin du Roi, etc. (G, C. ou CV. ou C.) M. FLOURENS. (F.) Mammifères. M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin du Roi. (G.) Oiseaux. M. DUMONT DE S.TE CHOIX, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( Ch. D.) Jieptiles et Poissons. M. DELACÉPÈDE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin du Roi. (L.L.) M. DUMERIL, membre de FAcadémie de» Sciences, professeur îi l'Ecole de méde- cine. (C. D.) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H.C) Insectes. M. DtMERlL, membre de l'Académie d(« Sciences, professeur à l'École de médecine. (C. D.) Crustacés. !W. W. E. LEACH , membre de la Société roy. de Londres, Correspond, du Muséum d'his- toire naturelle de France. ( W. E. L.) M. A. G DESMAREST, membre titulaire de 'Acaiiémii 1 l'école r roya ofesseur d' Al fort, etc. Mollusques, Vers et Zoophjies. M. DE BLAINVILLE, professeur i la Faculté des .Sciences. ( Db B.) liargé d* ection de obje M. TURPIN, naturaliste, est exécution des dessins et de la di i gravure. MM. UE HUMBOLDT et RAMOND donueront quelques articles sur nouveaux qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se soni plus particulièrement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse. M. PRtVOT a ôonné l'article Océan; M. VALENCIENNES plusieurs articles d'Orni- Ibologie; M. DESPORTES l'article Pigeon dumeUiqtie , et Al. LESSON l'article P/"M.e/-. M. F. CUVIER est chargé de la direction générale de l'ouvrage, et il coopérera aux Articles généraux de zoologie cl a l'histoire des mammifères. (F. C,) DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. PLU A LUCHÉE, Plucliea. (Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Février 1817 (pag. 3i), appartient à l'ordre des Synanthérées , et à notre tribu natureilt des Vernoniées , dans laquelle il est voisin des genres 2' es s aria , Monarrhenus , Pingrœa , Tarchonantlius , Oligocarpha, etc. Voici les caractères génériques du Pluchea, tels que nous les avons observés dans l'herbier de Michaux, sur un échantillon sec de sa Conjza marylandica , que nous considérons comme le type de ce genre. Calathide subglobuleuse, discoïde : disque pauciflore, ré- gulariflore, masculiflore; couronne large, multisériée, mul- tittore, tubuliflore, féminiflore. Péricline inférieur aux fleurs, subhémisphérique, formé de squames imbriquées, appliquées, «;blongues- lancéolées, submembraneuses, uninervées. Cli- nanthe plan et nu. Fleurs du disque: Faux-ovaire très- court, presque entièrement avorté, épais, glabre, aigrette comme les ovaires de la couronne. Corolle régulière, à cinq divi- sions oblongues, garnies de glandes sur la face externe. An- thères pourvues de longs appendices basilaires subulés. Style (de Vernoniée) ayant sa partie supérieure hérissée de collec- teurs, et divisée au sommet en deux branches courtes. Fleurs de la couronne : Ovaire oblong, mince, subcylindracé, hispi- dule, muni d'un petit bourrelet basilairci aigrette longue, blanche, composée d'environ douze squamellules subunisé- liées, inégales, filiformes, très-fines, peu barbellulées. Co- 42, 1 PLU rolJe très-longue, très-grêle, comme filiforme, tubuleuse < terminée par trois dents extrêmement petites. S(yle à deux stigmatophores longs, grêles, cylindracés, obtus au sommet ^ ponrliculés. Nous connoissons quatre espèces de Pluchea ; mais il en existe probablement un plus grand nombre. Pluchée i;e Maryland : Pluchea marjlandica, H. Cass. ; Co- njza marylandica, Michaux. C'est une plante herbacée, an- nuelle, un peu pubescente, à feuilles sessiles, largement lan- céolées, très-aiguës, dentées en scie; les calathides , Compo- sées de fleurs purpurines, sont disposées en une panicule for- mée de petites corymbcs qui terminent les derniers rameaux. Cette plante habite l'Amérique septentrionale. L'échantillon que nous avons observé dans l'herbier de Michaux, avoit des feuilles courtement pétiolées, longues de plus de quatre pouces, larges de plus d'un pouce, oblongues-lancéolées , inégalement et irrégulièrement dentées sur les bords, pres- que glabres, parsemées en dessous d'une multitude de cor- puscules saillans , glanduliformes , globuleux, blancs, qui paroissoient formés d'une matière exsudée par des glandes; les petits corymbes partiels étoicnt composés d'environ quatre calathides, portées chacune sur un pédoncule grêle et glabre; chaque calathide avoit près de trois lignes de hauteur ; le péricline étoit glabre, presque membraneux, inférieur aux fleurs, parsemé de points saillans, brillans, glanduliformes; le disque n'offroit que cinq fleurs ; celles de la couronne étoient innombrables. D'autres échantillons, observés par nous dans les herbiers de MM. de Jussieu et Desfontaines, avoient le péricline égal ou presque égal aux fleurs, formé de squames ovale^, acuminées, foliacées, les intérieures étroites, linéaires, membraneuses; le clinanthe et les ovaires parsemés de glandes; les corolles du disque à incisions iné- gales, et paroissant jaunes sur l'échantillon sec-, l'aigrette des faux-ovaires chiffonnée; le style masculin indivis ou pres- que indivis. 11 est probable que l'on confond, sous le nom de Conjza marjlandica, quelques espèces distinctes, ou au moins quelques variétés très-notables. Pluchée a feuilles PihtOLÉEs ; Pluchea petiolata , H. Cass. Cette plante, qui présente quelque analogie, par son port, PLU 0 avec notre Ascaricida indica (Conjza anthelmintica , Linn.) , a les feuilles alternes, péfiolées, ovales, dentées: ses cala- thides sont petites, subglobuleuses, et disposées en corymbe terminal; leur péricline est au moins égal aux fleurs; ses squames sont ovales, aiguës, presque membraneuses, parse- méek de glandes; celles du rang intérieur sont très-étroites. Nous avons observé cette plante dans l'herbier de M. deJussieu, où elle étoit innommée : ses caractères génériques, que nous avons soigneusement analysés, sont tous exactement conformes à ceux de la Pluchea marjlandica, à laquelle elle ressemble beaucoup aussi par ses caractères spécifiques, que nous re- grettons de n'i)voir pas suffisamment étudiés. Cependant nous croyons que c'est une espèce distincte, probablement confoa- due par les botanistes avec la précédente. Pluchée odorante : Pluchea odorata, H. Cass. ; Conyza odo- rala, Linn. Arbrisseau de l'Amérique méridionale, haut de quatre à six pieds, k tige droite, à rameaux cotonneux; feuilles pétioL'es, ovales- oblongiies , molles, cotonneuses, blanchâtres, communiquant aux doigts qui les touchent une odeur assez forte , mais point désagréable; calathidcs disposées en corymbes terminaux, et composées de fleurs purpurines. Les caractères génériques, que nous avons observés sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi, sont conformes à ceux delà Pluchea marjlandica. La calathide est discoïde, composée au plus de six fleurs mâles, régulières, disposées sur un seul rang, formant le disque, et d'un grand nombre de fleurs femelles, tubuleuses, disposées sur plusieurs rangs, formant la couronne; le péricline, subglobuleux et plus court que les fleurs, est composé de squames imbriquées , appli- quées, extradilatées, arrondies, ciliées, les intérieures linéai- res; le clinanthe est plan, nu, ponctué; les fleurs du disque ont un faux- ovaire demi-avorté, aigrette comme les ovaires de la couronne; leur corolle est assez analogue à celle de la plupart des inulées ; les étamines ont le filet greffé à la partie basilaire seulement du tube de la corolle, l'article anthérifère long, l'anthère pourvue de longs appendices basilaires subu- lés ; le style masculin a sa partie supérieure hérissée de col- lecteurs piliformes, et divisée au sommet en deux branches courtes, dont la face intérieure est plane et finement ponc- 4 PLU ticulée; les fleurs de la couronne ont un ovaire grêle, cylin- drique, parsemé de poils, et muni d'un bourrelet basilaire ; l'aigrette est composée de squamellules peu nombreuses, iné- gales, filiformes, barbcllulées ; la corolle de ces fleurs est lubuleuse et tridentée; le style féminin est glabre, et porte deux stigmatophores divergeas, arqués en dehors, dont la face extérieure est glabre, et dont la face intérieure, stig- matique, est convexe et finement papillulée. Pluchée a FEL'iLLES DÉCL RKENTEs : P///c]^ea 5Hidecurre«s , H. Cass. L'individu que nous décrivons est un arbrisseau de cinq pieds, à tiges tortueuses, peu ramifiées; ses jeunes rameaux sont cylindriques, verts, plus ou moins velus, très-garnis de feuilles; celles-ci sont alternes, très -rapprochées, plus ou moins décurrentes, étalées, longues de trois pouces et demi, larges de six lignes, oblongues-lancéolées, entières en leur partie inférieure, dentées en scie en leur partie supérieure, glabriuscules en dessus, un peu pubesccntes en dessous, mu- nies d'une forte nervure médiaire ramifiée ; les décurrenres de ces feuilles sont courtes, larges, arrondies, inégales; les calathides, hautes de deux à trois lignes, et composées de fleurs purpurines, sont disposées, au sommet des rameaux, en petits corymbes ramifiés, composés chacun d'environ une trentaine de calathides, portées sur des ramifications grêles, pubescentes, pourvues de quelques bractées. La calathide est cylindracée, discoïde, composée d'environ six fleurs mâles, régulières , formant le disque, et d'un grand nombre de fleurs femelles, tubuleuses, disposées sur plusieurs rangs, formant la couronne; le péricline, ovoïde-cylindracé , beaucoup plus court que les fleurs , est composé de squames paucisériées , irrégulièrement imbriquées, appliquées, les extérieures ob- longues-lancéolées , subcoriaces, les intérieures linéaires- subulées, membraneuses supérieurement; le clinanthe est convexe ou planiuscule, absolument nu ; les fleurs du disque ont un faux-ovaire demi-avorté, aigrette comme les oA^aires de la couronne; leur corolle, dontle tube n'est point distinct du limbe, a cinq divisions rougeàtres, ovales et peu longues, munies de longs poils couchés, globuleux au sommet; les étamices, rougeàtres, ont le filet très-long, flexueux, ad- hérent seulement à la base de la corolle, l'article anthérifère PLU 5 long, blanc, élargi et épaissi à la base, amiiici vers le haut, le connectif large, et s' élargissant insensiblement vers le haut pour former un appendice apicilaire long, large, linéaire, arrondi au sommet, les loges étroites , pourvues d'appendices basilaires courts, subulés ; le style masculin a sa partie supé- rieure rougeàtre, hérissée de collecteurs piliformes, divisée supérieurement en deux branches très - courtes , un peu épaisses, presque cylindriques, arrondies au sommet, à peine divergentes, hérissées sur la face externe de collecteurs pa- pilliformes, très-peu saillans; les fleurs de la couronne ont un ovaire oblong, cylindracé, hispide, muni d'un petit bour- relet basilaire ; l'aigrette est longue , composée de squamellules peu nombreuses, inégales, unisériées , filiformes, barbcl- lulées; la corolle de ces fleurs est longue ou courte, grêle, tubuleuse, tridentée au sommet; le style féminin porte deux stigmatophores longs, grêles, rougeâtres, privés de bourre- lets stigmatiques, mais finement papillulés ou poncticulés. Nous avons fait cette description sur un individu vivant , cultivé depuis long-temps au Jardin du Roi, où il fut d'abord innommé , mais ensuite étiqueté Conj^za astéroïdes ( quel- quefois Conjza Dioscoridis) , et où il fleurit à la fin de Mai. C'est une espèce parfaitement congénère de la Plnchea odo- rata. dont elle est bien distincte. L'odeur qui s'exhale de ses feuilles, quand on les froisse, est plus foible, moins agréable, et sent un peu la marée. Notre genre Pluchea ne peut pas être confondu par les botanistes exacts avec le vrai genre Conjza, qui a pour type la Conjza squarrosa, Linn,, et dont nous avons tracé les carac- tères (tom. X, pag. 3o5), ni avec le vrai genre Baccharis , qui est dioïque. D'ailleurs, les vrais Conyza sont des Inulées, les vrais Baccharis sont des Astérées, et les Pluchea sont des Vernoniées. Nous devons avouer cependant que , bien que le genre Pluchea nous semble devoir être attribué sans aucun doute à notre tribu naturelle des Vernoniées, il offre quel- ques rapports notables avec celle des Inulées, en sorte qu'il établit un lien ou un point de contact entre ces deux tribus, fort éloignées du reste l'une de l'autre. I,e genre Placus de Loureiro , que nous n'avons point vu , appartient probablement, soit à la tribu des Astérées, auquel 6 PLU cas il se confondroit avec notre genre Dimorphanthes, soit à la tribu des Vernoniées, auquel cas il se confondroit avec notre genre Pluchea. L'auteur dit que les fleurs du disque sont her- maphrodites, et que celles de la couronne sont privées de corolle : mais nous doutons un peu de l'exactitude du premier de ces caractères, et tout nous porte à croire que le second est faux. Le genre Gynema de M. Rafinesque, publié à New- York en 1817, et que nous ne connoissons que par les des- criptions très- imparfaites et incomplètes de l'auteur, est composé de quatre espèces, dont les trois premières [balsa- mica, argenlea, parvijlora) sont indiquées dans la Florula lu- doviciana, et la quatrième [viscida) dans les Armais of nature, n.° \" de 1820. Nous sommes très-disposé à croire que ces quatre plantes ne sont point congénères, les Gynema argentea ci par vijlor a étant probablement de véritables Gnaphalium ; tandis que les Gjnema balsamica et viscida nous semblent pou- voir être attribués à notre genre Piuc/iea, si les fleurs du dis- que sont mâles, dans ces deux plantes, comme nous le soup- çonnons, au lieu d'être hermaphrodites, comme l'auteur l'annonce. (Voyez l'article Gynème, tom. XX, pag. 167.) Cinq ans après la publication du Pluchea, M. de Jussieu nous a fait voir une note manuscrite de M. Rafinesque, où il est dit que ce botaniste a nommé Gjmnost_)iis un genre fondé sur la Co- njza marjlandica. Nous ignorons l'époque à laquelle il l'a pu- lilié, le recueil dans lequel il l'a inséré, les caractères qu'il lui a attribués. Seulement le nom de Gymnostylis, qui signifie stjle nu , nous autorise à supposer que l'auteur croit les fleurs de la couronne privées de corolle, ce qui seroit une grave erreur, et ce qui ne permet pas d'admettre ce nom géné- rique. D'après les doutes bien légitimes qui viennent d'être expo- sés , nous ne pensons pas qu'au moins jusqu'à présent, les noms de Placus, de Gynema ou de Gjmnostylis, doivent pré- valoir sur celui de Pluchea, que nous abandonnerions avec peine, parce que nous l'avons consacré à la mémoire du res- pectable auteur d'un livre bien connu, qui a fait le charme de nos jeunes années, et nous a inspiré le goût de la con- templation de la nature. Si pourtant les botanistes, mus par des sentimens fort peu conformes à la raison et à l'équité, PLU 7 jugent qu'en Février 1817 nous n'avions point le droit de nommer le «^enre dont il s'agit, ils reconnoîtront peut-être que nous avons étudié ses caractères et ses affinités plus soi- gneusement que Loureiro et M. Rafinesque, et qu'ainsi notre travail n'est pas tout- à -fait inutile. Au moment où nous terminons cet article, le hasard nous fait jeter les yeux sur le Journal de physique d'Août 1819, dans lequel se trouve un Mémoire daté de Philadelphie, le i/'Mai 1819, et intitulé : Prodrome des nouveaux genres de plantes observés en 1817 et 1818 dans l'intérieur des Étals- Unis d'Amérique, par C. S. Rafinesque. Nous lisons dans ce Mémoire la description suivante : ^( Stylimtias. Monoïque. Périanthe arrondi, imbriqué; lé- « pides (écailles) coJorés , inermes. Phoranthe nu , ponctué- « Fleurons nombreux , mâles et femelles entremêlés. FIcu- « rons mâles : ovaire avorté, oblong ; aigrette sessile, simple, « articulée; corolle tubuleuse , à limbe campanule, quin- « quéfide; cinq étamines; style saillant, filiforme; stigmate Le bec de ce pluvier est alongé et mince. Il vit sur les côtes du cap de Bonne-Espérance, d'où il a été rapporté par M. Delalande. Le Pluvier a docble collier : Charadrius bitorquatus , N. ; C. indicus, Lath. , Sp.; C. LricoUaris, Vieill. , Nouv. Dict. d'hist. nat. , tom. 27, p. 147. De la taille du petit pluvier à collier, mais plus haut sur ses jambes qui sont grêles et plus sveltes dans ses formes. Le bec est court, noir au bout, jaune à sa base; les pieds sont jaunâtres et les doigts noirâtres: le front est blanc, une ligne blanche qui en part, se rend à l'occiput et s'unit à celle du côté opposé pour encadrer une calotte brune; la gorge est grisâtre, et cette couleur est plus foncée sur les côtés du cou et en arrière; le dos, le dessus de la queue, les ailes et leurs couvertures sont d'un brun uni; un collier d'un noir variable et assez large, occupe le haut de la poitrine; il est séparé d'un autre collier d'un noir très- vif, par une écharpe d'un blanc pur; toutes les parties infé- rieures sont d'un blanc neigeux: les pennes des ailes sont brunes, et les couvertures moyennes sont brunes et blanches; la queue est brune et plus alongée que dans les autres petits pluviers. Cet oiseau habite plusieurs parties de l'Afrique et notam- ment le cap de Bonne-Espérance, d'où M. Delalande en a ap- porté de beaux individus. Les jeunes sont fauves et bruns en dessus et blancs en dessous. Le Pluvier a calotte rouge ; Charadrius pyrocephalus , Less. et Garn. , Zool. du Voyage de la Coquille. Cette espèce nou- velle tient le milieu entre le petit pluvier à collier et le plu- vier masqué. Elle habite les terres les plus avancées dans le Sud, et nous l'observâmes sur les côtes désertes des îles Ma- louines. Ses mœurs sont solitaires, et elle court sans cesse sur le rivage, en poussant un petit cri. I-e pluvier à calotte rouge a sept pouces de longueur totale. Les ailes dépassent la queue de quatre à cinq lignes ; le bee ^8 PLU est noir, assez fort, et les pieds sont d'un brun rougeâtrc; le front est recouvert par un bandeau blanc , qui s'étend jusqu'à l'œil et occupe les joues et la gorge; un bandeau noir surmonte le précédent, passe au-dessus de l'œil, descend sur les côtés du cou et se confond avec le premier collier qui est d'un noir vif et assez large. Le milieu de la poitrine est également blanc , et une large ceinture noire sépare cette partie du ventre et des couvertures inférieures de la queue , qui sont aussi d'un blanc de neige; le dessus de la tête est recouvert d'une calotte d'un roux brun ; une bande d'un roux fort vif la cir- conscrit et descend sur les côtés du cou et forme un demi- collier de cette couleur sur sa partie postérieure; le dos, le croupion, les couvertures des ailes, sont d'un brun gris, ainsi que les pennes moyennes de la queue , tandis que les plus extérieures sont blanches ; les grandes pennes des ailes sont brunes , à tiges blanches , les moyennes sont grises et blanches. Le moignon de l'aile est aussi varié de brun et de blanc. Pendant notre séjour aux Malouines, de Novembre en Dé- cembre , les jeunes n'étoient encore couverts que de duvet; cette espèce couveroit donc en Octobre ? Le pluvier à calotte rouge est sans doute l'espèce men- tionnée t. 23, p. 3i , de l'édition des Œuvres de Buffon par Sonnini , sous le nom de pluvier des îles Falkland , charadrius Falklandicus de Latham. Cependant cet auteur n'indique qu'un collier noir, et quelques autres couleurs du plumage parois- scnt d'ailleurs être différentes. Le Pluvier des Philippines; Charadrius pJiilippinus , Lath., Sjn., sp. u. Cette espèce a été figurée par Sonnerat, pi. 66 de son Voyage à la Nouvelle -Guinée; elle a le port et les teintes générales du petit groupe naturel des pluviers à collier. Cet oiseau est commun à Luçon , dans les prairies humides , et se nourrit de vers. La couleur de son plumage est à peu de nuances près, celle du petit pluvier à collier, dont il a également la taille; une tache blanche couvre le front; un trait noir passe sur les yeux ; un collier de la même couleur entoure le cou ; le dessus de la queue est brun et l'extrémité des pennes est blanche; tout le dessous du corps est de cette dernière couleur ; le dos est d'un brun terreux; l'iris est jaune ; le bec et les pieds sont noirs. PLU 29 Le PtuviEa a collier de la Jamaïqce : Charadrius jamaicen- sis, Lath.; Browne , Jam. , page 477. Ce pluvier n'a que sept pouces et demi de longueur. Le dessus du corps, de la tête et des ailes sont d'un brun terne ; la gorge et les autres par- ties inférieures sont blanches; un collier blanc occupe le der- rière du cou. La poitrine présente des taches noires; la queue est noirâtre, variée de blanc et de roux ; les pieds sont blan- châtres; les ongles noirs, ainsi que le bec; l'iris est orangé. Le Pluvier a collier d'Egypte; Charadrius egyptius , Linn. Ce pluvier n'est considéré par plusieurs auteurs, et notam- ment par Linné et Latham, que comme une variété du plu- vier à collier d'Europe, dont il diffère d'ailleurs par une taille plus petite. Il est remarquable par une bande pec- torale noire, des sourcils blancs, les pennes de la queue blanches à leur extrémité, avec une bande noire; ses pieds sont rouges. Ce pluvier a primitivement été décrit par Hasselquist ( f^ojj'. au Levant), et M. Geoffroy Saint- Hilaire pense que c'est le trochilus d'Hérodote. Le Pluvier tacheté : Charadrius nœvius, Linn. , Syst.,sp. 3o; I^th., Sfn.,sp.52. Son plumage en dessus est tacheté de noir, de blanc et de cendré entremêlés ; le dessous du corps est blanc; une bande chargée de petits points noirs passe sous l'œil; le bec et les pieds sont noirâtres. Cette espèce n'est pas bien authentique : on la dit propre à la Courlande. Le Pluvier de Sibérie: Charadrius sibiricus , Linn., Sysf., sp. 22; Lath. , Sfn.,sp. 19. Ce pluvier a la tête mélangée de blanc et de noir; le sommet de la tête est occupé par une bande noire ; la poitrine est brune et traversée par une écharpe blanche, qui la sépare de l'abdomen; celui-ci est de couleur ferrugineuse. La Sibérie est la patrie de cette espèce , dont on doit la con- noissance à Lépéchin. Le Pluvier MONGOt: Charadrius mongolus, Linn., Syst. , sp. 14 ; Lath., Syn,, sp., 16. Le front de ce pluvier est d'un cen- dré brun ; Il est revêtu d'un bandeau blanc ; un collier de la même couleur sépare le cou de la poitrine, qui est d'un jaune ocracé; le cou et le ventre sont d'un blanc pur; un croissant noir entoure la gorge. 3o PLU Il habite le voisinage de? lacs d'eaux saumàtres de la Mon- golie et se plaît sur leurs grèves sablonneuses , d'où l'a rap- porté Pallas. Le PtuviEii DE Tartarie; Charadrius tartaricus, Lath., Sjn., spec. 1 5. Dans cet oiseau le cou est cendré et la poitrine est de couleur ferrugineuse; une bande noire couvre la poitrine, une deuxième occupe le dessus de la gorge; le ventre est blanc ; les pennes des ailes et de la queue sont fauves. Cette espèce, très -voisine de la précédente et qui n'en est sans doute qu'une variété , habite avec elle les déserts de la Tartarie méridionale. Pallas l'a fait connoitre avec la précé- dente. Le Pluvier a ventre blanc : Charadrius leucogaster, Linn., Sjst.,sp. 19; Lath., Syn.,sp. 22. Le dessus du corps de ce pluvier est gris-brun; une bande blanche entoure les yeux; toutes les parties inférieures sont blanches, ainsi que les pennes des ailes et les trois pennes extérieures et latérales de la queue; les pieds sont bleuâtres; les six pennes intermédiaires de la queue sont brunes ; les autres sont tachées de noir et de brun : la taille est de cinq pouces et demi. La patrie de ce pluvier est inconnue. Le Plovier solitaire: Charadrius asiaticus, Linn., Sjst. , sp. i3 ; Lath., Sjnops., spec, 14. 11 est un peu plus gros que le petit pluvier à collier. Son plumage est gris-brun sur le dos; le ventre est blanc; une couleur de rouille s'étend de la gorge à la poitrine, qu'occupe une bande brune trans- versale ; le front et les sourcils sont blancs ; la queue est arrondie et bordée de blanc ; le bec et les pieds sont d'un roux jaunâtre. La connoissance de cet oiseau est due à Pallas ; il vit sur les bords des lacs saumàtres des déserts de la Tartarie méri- dionale 5 où il aime à habiter seul et retiré. Il est d'ailleurs très -rare. M. Horsfield l'indique à Java? Le Pluvier a tête noire: Charadrius atricapillus , Linn., Syst., sp, 16; Lath., Sjn. , sp. 10. Ce pluvier américain a la tête recouverte d'un chaperon noir; le dessus du corps est d'un cendré brunâtre; les sourcils, la gorge et le ventre sont blancs, ainsi que la queue, qui est rayée d'une bande noire à son origine. Une écharpe brune traverse la poi- PLU 3i tiîiie ; le bec et les pieds sont rouge?. Ses dimensions sont d'environ dix pouces. Il habite principalement l'état de New-York. Le Pr.uviEH a cou rouge: Charadrius rubricollis, Linn., Sjst., sp. 20; Lath. , Sjyu., sp. 25. La taille de ce pluvier est celle de l'alouelte de mer; ses pieds et son bec sont d'un rouge vif; les iris sont orangés; les pennes des ailes et de la queue sont noirâtres; la tête et le cou noirs; le dessus du corps est cendré et s'affoiblit sur les parties inférieures. De chaque côté du cou existe une large tache fauve rougeàtre , de forme qua- drilatère; les ailerons sont blanchâtres. Cette espèce habite la terre de Diéiner ou Tasuianie. Le Pluvier a poitrine rayée; Charadrius pectoralis , \ieiU. Ce pluvier du Paraguay a été primitivement décrit par dom Félix d'Azara, sous le nom d'imbatuiti pecho listado. Il a de longueur totale neuf pouces et demi; la tête, le front et une bandelette qui prend au-dessus de l'œil et s'étend sur les joues, sont blancs; le sommet de la tête est piqueté de blanc sale , et l'occiput est pointillé de jaune sur un fond noir 5 le cou est en entier varié de brun et de blanc ; la poitrine et le ventre sont blancs; les flancs sont rayés transversalement de brun ; les pennes alaires sont d'un blanc satiné en dessous , ainsi que celles de la queue, qui sont à leur extrémité, et en dessous, pointillées de noirâtre; le haut du dos, les plumes scapulaires et les couvertures supérieures de l'aile, sont noi- râtres et tachées de blanc; le bas du dos et le croupion sont variés de jaune sur un fond noirâtre; les grandes couvertures des ailes et de la queue sont brunes; les tarses de couleur de plomb; le bec est noir, assez fort et un peu recourbé à la pointe. Ce pluvier fréquente les prairies et les lieux humides et ne se montre au Paraguay que pendant l'été. Il en existe une variété à poitrine marbrée qui s'éloigne peu de l'espèce pré- cédente. Le Pluvier tricolor : Charadrius tricolor , Vieill. ; Char, pectoralis, Cuv. , Galeries du Mus. Cet oiseau est de la taille du pluvier doré. Il a la tête, le cou , les côtés de la gorge et de la poitrine très- noirs, de même que les pennes alaires, dont le bord est blanc ; les pennes de la queue sont noires et 32 PLU blanches; le milieu de la gorge, le devant du cou et la poi- trine, le ventre et les parties postérieures sont blancs; une bandelette de couleur de neige s'étend derrière l'œil; le reste des parties supérieures est gris ; le bec est d'un jaune orangé et les tarses sont rouges. Ce pluvier a été rapporté des Terres australes par les na- turalistes de l'expédition du capitaine Baudin. Le Pluvier rougeatre : Charadrius rubidus, Linn., Sj'st., sp. oi ; Lath., Sjn., sp. 2. Ce pluvier, de la baie d'Hudson, a le plumage d'un rouge léger, pruineux ou comme saupoudré de points blancs et noirs; le bec et les pieds sont noirs; les deux pennes intermédiaires de la queue sont brunes , avec un rebord de couleur de rouille ; les autres sont blanchâtres et brunes à leur rebord extérieur- On ne connoît rien de ses ha- bitudes. Quelques auteurs ont retiré cette espèce du genre Plu- vier pour la classer parmi les Sanderlings (voyez ce mot). Le Pluvier NOIRATRE : Charadrius obscurus, Linn., Sjst., sp. 17; Lath., Sjyn. , sp. 20. Cette espèce, qui vit sur les côtes de la Nouvelle-Zélande, diffère de la suivante par son bec, qui est noir, ses pieds qui sont bleuâtres, et par les teintes de son plumage; le front et la gorge sont blanchâtres, et le corps est noirâtre, avec une teinte jaune ocracée ; la couleur du cou est plus foncée, elle est sinuolée de lignes plus pâles sur les côtés; les pennes des ailes sont noirâtres, de même que les ongles. Sa taille est celle de la bécassine ordinaire. Les Nouveaux- Zélandois nomment ce pluvier hapoho-era. Le Pluvier de la Nouvelle-Zélande : Charadrius Novœ Zeelandiœ, Linn. ,Sjst. , sp. , l\;Lalh.,Sjn., sp. 12. Cet oiseau a huit pouces de longueur et est remarquable par la couleur rouge du bec, des paupières et des pieds; les joues sont noires, ainsi que la gorge et la poitrine , où cette couleur forme une écharpe; une ligne blanche recourbée occupe le sommet de la tête , et sur chaque aile on en observe de semblables ; l'occiput, le dos et le croupion sont d'un cendré légèrement verdàtre, qui s'éclaircit et devient blanchâtre sur les parties inférieures de l'oiseau ; les couvertures des ailes et leurs pennes sont d'un brun obscur; l'iris est bleuâtre. PLU 33 Ce pluvier, comme son nom l'indique, habite les rivages de la Nouvelle-Zélande, principalement dans le canal de la reine Charlotte, où les naturels le nomment doudouroa-afou. Le Pluvier a collier noir ; Charudrius collaris , Vieill. , Nouv. Dict. d'hist. nat., t. 27. Cette espèce, voisine du plu- vier à collier, est décrite par d'Azara sous le nom d'imbatuitu colar negi'o. Elle a cinq pouces neuf lignes de longueur: le front est occupé par une bande blanche qui entoure l'œil; au-dessus du front est un petit bandeau très-noir, de quatre lignes de large, et accompagné d'un petit trait roussàtre ; le sommet de la tête , le dessus du cou et du corps , les petites cou- vertures des ailes sont bruns et comme saupoudrés de roux; les grandes couvertures et les pennes sont d'un brun noirâtre, avec du blanc à leur extrémité; les deux pennes extérieures delà queue sont blanches et les autres sont d'un biun noirâtre et terminées de blanc ; les plumes des oreilles et un large demi- collier au bas de la partie antérieure du cou, sont d'un beau noir; une bande rousse descend depuis l'œil, sur les côtés du cou jusqu'au demi-collier; l'angle du bec, la gorge, le de- vant du cou, la poitrine et les parties postérieures, sont d'un blanc pur; les pieds sont blanchâtres et le bec noir. Ce petit pluvier vit au Paraguay, sur les bords des rivières et des lagunes, dans les prés et dans les pampas. Le Pluvier brun ; Charadrius fuscus , Lath. Le plumage de cette espèce est brun en dessus et blanc brunâtre en des- sous; la queue est noire, tachetée de blanc; l'iris est jaune; le bec est noir et les pieds sont couleur de plomb. Ce pluvier habite la Nouvelle- Galles du Sud. Le Pluvier bridé; Charadrius frœnatas , Lath. Ce pluv'er habite la Nouvelle- Hollande, et c'est du port Jackson qu'il provient le plus ordinairement ; le dessus du corps et de la queue est d'un cendré bleu pâle, varié de petites raies brunes; le dessous est d'une teinte plus claire, sinuolé de lignes plus étroites sur la poitrine; le ventre est blanc ; les pennes sont noirâtres; une large ligne noirâtre naît an -dessus des yeux, descend sur les côtés du cou et s'étend jusqu'au dos; les pieds sont jaunes. Le Pluvier gris tacheté {Charadrius griseus , Lath.) a les parties supérieures d'un brun clair, et les parties inférieures /|a. 3 34 PLU blanches. Le dessus de la tête est varié de noir. Les ailes sont tachetées de blanc, et leurs pennes sont noires. La queue est d'un brun sombre. Les pieds sont bleuâtres; l'iris est couleur de noisette. La patrie de cette espèce est la Nouvelle -Hollande. Le Pluvier a face noire : Charadrius melanops , Vieill. , Nouv. Dict. d'hist. nat. , tome 27, page log; Charadrius ni- grifrons, Cuv. , Gai. Mus.; Temm. , pi. col., 47, liv. 8. Cette espèce, de la taille du petit pluvier à collier, a le bec et les pieds noirs. Le front est noir, ainsi qu'une bande qui traverse l'œil, et passe sur la nuque et y prend la forme d'un collier. Une autre bande de la même teinte occupe la poitrine, et vient rejoindre la première en passant au-dessus de l'oeil. Une bande blanche part du front, contourne l'œil en dessus et se joint à celle du côté opposé à l'occiput. Les parties inférieures du corps sont blanches. Les pennes alaires et une partie de la queue sont noires. Le dos est gris, et les couvertures des ailes ont une bordure extérieure, large et blanche, qui les fait paroîlre rayées à l'extérieur, le reste est gris. Les pieds sont orangés; le bec est jaune, et noir à son extrémité. Cette espèce provient du voyage de Péron, aux Terres aus- trales. Le Pluvier a camail ; Charadrius cucullatus, Vieill.; Chara- drius monachus, Temm., Gai. du Mus. Cette espèce est un peu plus grosse que le pluvier à collier de France. La tête, la gorge et le haut du cou sont d'un brun foncé. Toutes les par- ties postérieures, un collier sur la nuque et une bande lon- gitudinale sur l'aile sont d'un blanc pur. Le dos, les scapu- laires, les couvertures supérieures et les pennes secondaires des ailes sont d'un gris blanc. Les grandes pennes alaires sont noires. La queue est noire et blanche; le bec est orangé et noir à sa pointe. Les pieds sont rouges. Cette espèce a été apportée au Muséum par M. Labillar- dière, et provient des Terres australes. Le Pluvier deCodblande: Charadrius curonicus, Linn. , Sjyst. , sp.29: Lath. , Syn. , sp. '5 \ . Ce pluvier a le plumage blanc; le bec noir; un croissant noir sur le front, et une bande de même couleur sur la tête, que revêt une petite calotte cendrée. PLU 55 L'œil est traversé par une bande ondée de noir. Le dos, les ailes et la queue sont cendrés. L'iris est orangé, et les pieds sont rougeàtres. Cette espèce est décrite dans les Actes des curieux de Ber- lin, t. 8, p. 463. Le Pluvier a poitrine noncE ; Charadrius sanguineus , Less. Ce petit pluvier , voisin du Kildir , mais dont la taille est moindre de moitié, a le bec fort et court, il est noir ainsi que les tarses. Le front est blanc , et le dessus de la tête a une calotte grise. Un trait gris, naissant du bec, occupe les joues, et traverse l'œil ; un plastron blanc est sons la gorge. La poitrine est recouverte d'un rouge mêlé de gris en des- sous, remontant sur le cou et l'entourant. Le dessus du corps est gris roux; le dessous blanc ; les flancs sont mêlés de gris et de blanc. Les pennes des ailes et de la queue sont brunes. Nous ignorons sa patrie. Il existe au Muséum. Le Kildir ou Pluvier criard -, Charadrius i ociferus, hiun., Enl., 286. Catesby a le premier décrit, t. i,tab. 71 de son Hist. nat. de la Caroline, ce pluvier, qui est très-commun à la Virginie et à la Caroline, où il est nommé Kilîdir , à cause de son cri continuel. Sa taille est celle de la bécassine; les jambes sont plus grandes que dans les autres espèces. La couleur de son manteau est gris brun, et une calotte de la même couleur recouvre la tête. Le front, la gorge, le dessous du corps et un collier sont blancs; une bande noire occupe le bas du cou, et une seconde traverse la poitrine et s'étend d'une aile à l'autre. La queue est assez longue, rousse, ainsi que les cou- vertures supérieures, et noire à l'extrémité. L'iris est cerclé de rouge ; le bec est noir. Il n'y a pas de différence entre le plumage du mâle et de la femelle. Brisson a décrit sous le nom de fluvialis dominicensis tor- quata, une variété de cette espèce, qu'on trouve aux Antilles et à Saint-Domingue, et qui n'en diffère que par une teinte plus foncée, et quelques nuances dans la couleur de la queue. Il est figuré pi. enl. 286. Le Pluvier de Taïti : Charadrius taifensis , Less. ; Ch. fulvus , Linn. , Sysl. , sp. 18: Lath., Sjn., sp. 21. Ce pluvier, décrit par Forster , a dix pouces et demi de longueur ; son plu- 36 PLU mage est noir en dessus , et chaque plume est boHée de fauve. Le dessous du corps est blanchâtre avec des taches noires. Le bec est brun noir, et les pieds sont verdâtres. Un plastron fauve , tacheté de noir , couvre la poitrine. L'iris est brunâtre. La gorge et le front sont d'un blanc sale ; les couvertures des ailes sont noires, tachées de fauves: les pennes sont d'un fauve noirâtre, avec des tiges blanches, et des bandes transversales blanchâtres; les ongles sont noirs. Ce pluvier habite l'archipel de la Société, et particulière- ment l'ile de Taïti. On en indique une variété de taille plus petite, n'ayant que huit pouces , brune sur le dos et blanche en dessous. Les pieds sont jaunâtres; les bandes blanches des ailes manquent, et les teintes de la poitrine sont obscures. Le Pluvier de Leschenault : Charadrius Leschenaultii , Less. ; Ch.griseus, Galerie du Muséum, non Lath. Ce pluvier a été apporté de Pondichéry par M. Leschenault, qui indique que les naturels le nomment Oulan. II est de la taille du Gui- gnard , mais ses jambes sont grêles et plus élevées, et son bec plus long et plus fort. Ces parties sont noires; le front est blanc. Un trait de la même couleur naît derrière l'œil. La calotte et les joues sont d'un gris fauve, ainsi que le dessus du corps, et les couvertures des ailes. La poitrine et la gorge sont blanches; le bas de la poitrine est roux. Le ventre est blanc; les pennes des ailes et de la queue sont brunes, avec des espaces blancs. Le Pluvier EN deuil; Charadrius luguhris , Less. Cette es- pèce est de la taille du pluvier doré. Les pieds sont rouges, à tarses assez forts; le bec est noir; le front et les joues sont gris; tout le cou, le dessus du corps sont d'un gris ardoisé, qui forme au haut de l'abdomen une ceinture noire assez large; les couvertures moyennes sont blanches; les grandes pennes des ailes sont noires; la queue est blanche à sa pre- mière moitié et noire à Paulre ; le ventre est blanc. Cet oiseau existe au Muséum, nous en ignorons la patrie. Le Pluvier couronné; Charadrius coronalus, Linn.,Enl., 800. Ce pluvier habite le cap de Bonne-Espérance. Il est un des plus grands du genre, et a près d'un pied de longueur totale. Ses jambes, plus élevées que celles du pluvier doré, PLU 57 sont de couleur de rouille; la tête est recouverte d'un capu- chon noir que traverse une bande blanche qui le sépare des autres parties en formant une couronne; le devant du cou est <^ris, ainsi que la poitrine qui est ondée de brun noir; le ventre est blanc; la queue, blanche à sa moitié supérieure et à son extrémité, est traversée d'une bande noire; les pennes des ailes sont noires et les grandes couvertures sont blanches; le dos est brun, avec des teintes verdàtres et pourprées. C'est le pluvier du cap de Bonne-Espérance, des planches enluminées. §. II. Pluviers munis d'aiguillons aux ailes. Le Pluvier huppé; Charadrius spinosus, Lînn., Enlum. , 801. Ce pluvier, figuré par Edwards, pi. 47, est de la taille du pluvier doré. Le sommet de la tête est noir, avec une teinte verte, et les plumes forment en arrière une huppe de près d'un pouce de longueur; les joues sont marquées de blanc, ainsi que les côtés du cou et l'occiput; le dos est d'un brun- marron foncé; un trait noir tombe de la gorge sur la poi- trine, et celle-ci, ainsi que l'abdomen, sont d'un beau noir violàtre métallique; le bas- ventre est blanc; la queue est blanche à son origine et noire à son extrémité; les pennes des ailes sont brunes, et les grandes couvertures sont mar- quées de blanc. La femelle diffère du mâle en ce que son cou est entièrement blanc, et que sa robe n'a qu'une teinte matte. Le pluvier huppé habite la Syrie, Alep, la Russie et sur- tout la Perse. Le Pluvier a aigrettes: Charadrius cristatus ; C. spinosus, Gmel. et Lath., Enlum., 801, figuré dans les planches de BufiFon sous le nom de Pluvier armé du Sénégal. Il ne diffère du précédent que par quelques légères teintes. Les plumes de l'occiput s'alongent en filets longs d'un pouce; le haut de la tête, la gorge, la huppe, le plastron qui revêt la poitrine, les pennes des ailes et l'extrémité de la queue sont d'un noir vif; le dos est gris brun; les côtés du cou, le ventre et les grandes couvertures de l'aile sont d'un blanc teint de fauve: l'éperon du pli de l'aile est long de six lignes, fort et de cou- leur noire. 3a PLU Ce pluvier, très-commun au Sénégal, a onze pouces de longueur totale, et est un peu plus élevé sur jambes que le pluvier doré dont il a la taille. M. Cuvier pense que c'est la même espèce que le C. spinosus. Le Pluvier pie [Charadrius Duvaucelii , Less.), est de la taille du pluvier à aîgrette. Son bec est long, grêle et peu renflé; il est noir, ainsi que les pieds, dont les tarses sont très > longs; une calotte, d'un noir foncé, tombant sur l'oc- ciput, enveloppe la tête et descend en devant sur la gorge, jusqu'à moitié du cou; les joues, le cou, la poitrine, sont d'un blanc glacé de gris léger; le dos et les grandes couver- tures sont d'un gris roux ; les couvertures moyennes sont blanches; les pennes sont noires; le coude de l'aile est garni d'une plaque très-noire, vis-à-vis deux aiguillons très-longs et pointus; la poitrine est grise; le ventre et les couvertures in- férieures de la queue sont d'un blanc de neige, tandis que les pennes sont -noires. Un individu de cette belle espèce a été envoyé de Calcutta par MM. Diard et Duvaucel. Le Pluvier coiffé [Charadrius pileatus , Linn. , Enlum. , 854), habite le Sénégal et se fait remarquer par une mem- brane jaune qui entoure l'œil; l'occiput est recouvert d'une calotte d'un beau noir, et son sommet est blanc; une cravate noire nait sous l'œil et enveloppe la gorge et le haut du cou; les parties antérieures du corps sont blanches, et le manteau est gris roussàtre; les pennes de l'aile et le bout de la queue sont noirs; les pieds sont rouges; le bec est noir, ayant un point rouge à son extrémité. Cette espèce n'a qu'un rudiment d'éperon au pli de l'aile, et porte le nom, dans les planches enluminées, de Pluvier du Sénégal. Le Pluvier armé de Cayenne ; Charadrius cayanus , Lath., Enl. , 834. Ce pluvier dont Latham a fait une espèce, et que Liane confondoit avec son C. spinosus, est de la taille du plu- vier doré, mais est beaucoup plus haut sur jambes. Une bande noire couvre le front, passe sur les yeux et va se joindre au noir qui occupe le derrière du cou, le haut du dos, et qui forme un large plastron arrondi sur la poitrine; la gorge est blanche, de même que le devant du cou et le dessous du corps; la tête est coiflec «l'une calotte grise, garnie d'un rer PLU 59 bord blanc ; la queue, d'abord blanche, est noire à son ex- trémité ; les épaules et les pennes des ailes sont brunes; le manteau est grisâtre ou gris mêlé de blanc ; des éperons assez longs sont placés aux plis des ailes. Ce pluvier habite les parties chaudes de l'Amérique et sur- tout le Brésil et la Guiane. §. m. Pluviers ayant des lambeaux chat^nus à la hase du hec. Le Pluvier a lambeaux; Charadrius bilohus, Linn., Enlum., 880. Le pluvier de la côte du Malabar, des planches enlumi- nées, est remarquable par une membrane jaune qui occupe les angles du bec, et qui pend de chaque côté sous forme de deux lambeaux pointus. Sa taille est celle du pluvier, mais ses jambes sont plus élevées et de couleur jaunâtre; un trait blanc passe derrière l'œil et borde la calotte noire de la tête; l'aile est noire et ses couvertures sont tachetées de blanc; l'extrémité de la queue est brune et bordée de blanc; le dos et le cou sont d'un gris fauve plus ou moins foncé, et le des- sous du corps est blanc. Ce pluvier habite l'Inde. §. IV. Les Pluvians; Pluvianus, Vieillot, Nouv. Dict. d'hist. nat., tome 27, page 129. (Voyez ci -avant l'article Pluvian.) Le Pluvian a tête noire: Charadrius melanocephalus, Linn., Sjst., sp. 26, Enl., 918; ?luvianus melanocephalus , Vieill. Cet oiseau est de la taille du pluvier à collier, mais son cou est plus grand et son bec est plus fort. Le dessus de la tête, du cou et du dos sont noirs; un trait de la même couleur passe au-dessus des yeux; la poitrine est teinte de roux; une écharpe noire , manquant quelquefois , l'entoure ; les grandes pennes sont mêlées de noir et de blanc; les couver- tures des ailes et les pennes moyennes sont d'un gris cendré agréable ; le devant du cou est roussâtre ou blanchâtre et le ventre est blanc ; le bec est plus gros et plus épais que celui 40 PLU du pluvier, et moins renflé en même temps. La longueur est de huit pouces. Le pluvian à tête noire habite le Sénégal. Le P/.uviAN A TÊTE VERTE : Ciiaradrius chlorocephalus ; C. africanus, Lath. ; Pluvianus chloroceplinlus, VieiW. Ce pluvian a prés de huit pouces de longueur. Une calotte , d'un vert foncé et à reflets, couvre la tête et se trouve bordée d'un diadème blanc; le dos et les couvertures des ailes sont dun cendré clair; les autres couvertures des ailes sont blanches, ainsi que les pennes qui sont terminées de noir, et qui ont une tache brune vers le milieu de leur longueur, ce qui forme sur chaque aile une bande de cette couleur; la gorge est blanche ; le dessous du cou et du corps est d'un blanc teint de roux; un demi-collier étroit, d'un vert foncé et bril- lant, occupe le haut du thorax; les pennes de la queue sont courtes et étagées, grises en dessus jusqu'aux deux tiers de leur longueur, où commence une large bande noire termi- née par du blanc; les yeux sont bruns ; le bec et les ongles noirs; les tarses et les doigts bleuâtres. Ce pluvier, dont on doit la connoissance à Sonnini , fré- quente les bords du Nil quand ses eaux sont retirées. Jamais on ne le voit sur le limon, mais au contraire toujours sur le sable. 11 vit par paires et rarement on en rencontre des réu- nions de sept à huit individus. On le trouve aussi en plu- sieurs parties de l'Egypte. §. V. Pluviers à hec médiocre^ large et déprimé: les BuRRHiNs; Buj-rhinus, Illigcr. Le Pldvier a large bec { Charadrius magnirostris , Lath.) a les proportions du pluvier doré. Son bec est noir, ^ort, très-large, et a quelque analogie avec celui des todiers ; le plumage sur le corps est gris bleu , linéolé de noir ; les parties inférieures sont d'un cendré pâle et tachetées; le front, le sommet de la tête et les oreilles sont pointillés de noir; les pennes des ailes sont de cette couleur, et les tieds sont d'un bleu terne. Ce pluvier, type du genre Burrh'nus d'IUiger , habite les côtes de la JNouvelle-Galles du Sud, PNE 4» s VI. Pluviers à pouce rudimentalre. Le Pluvier SOCIAL : Charadrius gregarius , Linn. , SysL, sp. 8; Lath. , Synops., sp. i3; Pallas, Voy., t. i , p. 466, n.° 9. Ce pluvier que M. Vieillot range parmi les vanneaux, en a la taille et le port et semble plus particulièrement appartenir à ce genre, car il offre déjà un rudiment de doigt posté- rieur. Il est cendré en dessus, blanc en dessous; un croissant noir, dont les cornes rousses s'étendent sur le cou, règne au milieu de la poitrine; une bandelette blanche entoure le front et l'occiput en formant une couronne ; une bande noire traverse les yeux; les premières pennes sont noires; celles de la queue sont blanches , et une large tache noire occupe leur milieu. Cet oiseau, découvert par Pallas, habite le long des rives du Volga, du Jaïk et de la Samara. Il se réunit par volées considérables, et presque jamais on ne le rencontre isolé. • §. VII. Pluviers à longues jambes. Le Pluvier ^chassier ; Charadrius grallarius , Lath. Cet oiseau, de la Nouvelle-Hollande , est un adicnème, suivant MM. Temminck et Vieillot: comme il n'a pas été mentionné à ce mot , nous le décrirons brièvement ici. Le dos , le dessus de la tête et les couvertures des ailes sont d'un gris bleu, varié de raies noires, plus larges sur le dos et la tête; une grande tache brune, qui naît au-dessous des yeux, s'é- tend sur les joues; le dessous du corps est d'un blanc sale, rayé de brun sur le devant du cou et de la poitrine; les pennes des ailes sont noires; les pieds sont très -longs et d'un bleu pâle; l'iris est jaune et le bec noir. Il habite la Nouvelle- Galles du Sud. (Lesson.) PLUVIER ARMÉ. ( Conchjl. ) On trouve quelquefois ce nom , dans les catalogues anciens de coquilles, pour le bucci- num flamme um , Linn. (De B.) PLUVINE. (Erpét.) Dans le Dauphiné et la Savoie, on donne ce nom à la salamandre terrestre. Voyez Salamandre. (H. C) PLYCTOLOPHUS. (Ornith.) Nom donné par M. Vieillot, 'i-^ PNE dans son Analyse d'une nouvelle ornithologie, aux kakatoès. Voyez l'article Perroquet. (Ch. D.) PLYE. [IciithyoL) Voyez Plie. (H. C.) PNEUMODERME, Pneumoderma. (Malacoz,) Genre de Mol- lusques établi par M. Cuvier (Ann. du Mus., tom. /^, p. 228, pi. 69), adopté par tous les zoologistes pour un petit animal trouvé dans l'océan Atlantique par MM. Pérou etLesueur, et qui est évidemment fort voisin des Clios : aussi M. Cuvier en fait-il un genre de sa classe des ptéropodes, ce qu'ont imité M. de Lamarck et la plupart des naturalistes. Nous avons établi avec le genre Clio et le Pneumoderme une petite fa- mille de notre ordre des Aporobranches, sous le nom de Gymnosomes (voy. l'article Mollusques), et nous caractérisons le genre Pneumoderme de la manière suivante : Corps subcylin- drique, un peu aminci en arrière, renflé en avant et divisé en deux parties : Pune postérieure ou abdominale , plus grosse , ovale et rétrécie en arrière ; l'autre antérieure ou céphalotho- rax, bien plus petite , ayant inférieurement une sorte de pied linguiforme, et à droite et à gauche un appendice aliforme natatoire; bouche à l'extrémité d'une sorte de trompe ré- tractile, ayant à sa base un faisceau de suçoirs tentaculaires, et pouvant se cacher dans une espèce de prépuce qui porte en dehors deux petits tentacules; anus à droite, et un peu avant les branchies extérieures en* forme d'H , placées à la partie postérieure du corps ; orifice des organes de la génération dans un tubercule commun, placé à la racine de la nageoire du côté droit. D'après cette caractéristique que nous avons éta- blie sur plusieurs individus bien conservés, rapportés par MM. Quoy et Gaimard de l'expédition du capitaine Freycinet, il est évident que cest un genre extrêmement rapproché du genre Clio. Dans l'état de contraction où nous l'avons observé , le corps de ce petit mollusque est globuleux, ovalaire et évi- deuiment symétrique. Il est composé de deux parties séparées par une sorte de rétrécissement : la postérieure , beaucoup plus grosse que l'autre, est ovale, un peu atténuée en arrière et terminée par un petit corps en forme de grain d'orge , qu'on pourroit croire percé, mais à tort, et qui est analogue à ce qu'on trouve au même endroit dans le clio boréal; outre cela on y remarque l'appareil respiratoire, composéde deux bran- PNE 45 ehies situées horizontalement et entourant l'extrémité du corps de gauche à droite; chaque branchie est elle-même formée de deux branches denticulées des deux côtés, réunies par un gros pédicule commun, elles deux branchies le sont entre elles par un cordon transverse et A^ertical, de manière à former une sorte d'K , ainsi couchée, à peu près complè- tement à découvert. Il se pourroit cependant qu'il y eût un rudiment d'opercule dermoïdal : du moins sur un individu nous avons remarqué un repli qui pouvoit être regardé comme tel. C'est en avant de ce rudiment d'opercule et du. cAté droit que se trouve l'anus, à l'extrémité d'un rectum formant une légère saillie sous la peau. M. Cuvier a dé- signé cette partie comme la veine pulmonaire. Cette région du corps du pneumoderme est enveloppée par une peau con- tractile à fibres circulaires, de manière à former une sorte de sac dans lequel la partie antérieure peut rentrer, un peu comme dans l'atlas de M. Lesueur. Cette partie, arrondie ou globuleuse, beaucoup plus petite que l'autre, présente à sa partie inférieure et médiane, une sorte d'appendice médian très-comprimé, en forme de langue alongée, plissée, striée transversalement, libre en arrière dans une grande partie de son étendue, et qui commence par deux espèces d'auricules ovales, verticales et réunies en avant en fer à cheval. C'est cet organe, mal figuré dans le Mémoire de M. Cuvier, dontPéron a fait un capuchon , parce qu'il a envisagé le pneumoderme sens dessus dessous. C'est un véritable pied conformé comme celui du clio , et servant sans doute de ventouse pour fixer l'a- nimal et peut-être pour ramper un peu. Il faut aussi regarder, comme en étant une dépendance , les appendices aliformes qui se trouvent un peu de chaque côté de cette partie du corps: ils sont plus petits que dans les clios; ils naissent également de la peau du tronc . dans une sorte d'excavation formée par la saillie des bords antérieurs dunnanteau; ils sont minces sur les bords, et quoiqu'on puisse aussi y apercevoir un peu les stries obliques que l'on voit sur les ailes du clio , il est certain qu'ils ne sont pas vasculaires, et que ce sont seulement des organes de locomotion. En dedans de l'aile , du côté droit , entre elle et l'appendice linguiforme du pied, est un tuber- cule assez gros , qui offre la terminaison des deux parties de 44 PNE l'appareil de la génération. Du milieu de l'extrémité anté- rieure de cette partie du corps peut sortir une sorte de trompe ou de masse buccale, assez grosse, subcjlindrique , à rides ou replis circulaires. A sa base et de chaque côté est un singulier tentacule aplati, ovale, et dont la surface in- terne est couverte d'une grande quantité de petits tubercules creux, pédicules, servant probablement de suçoirs. Outre cela, il existe une autre paire de tentacules coniques, sim- ples vers l'ouverture de la trompe. L'organisation intérieure du pneumoderme n'offre rien de bien différent de ce qui existe dans les clios. Dans l'intérieur de la masse buccale, qui est assez forte, se voit inférieure- ment un renflement lingual revêtu de petites épines dirigées en arrière. Les glandes salivaires s'y ouvrent par un canal qui éprouve un renllement marqué avant sa terminaison. L'œsophage, assez court , s'ouvre directement dans un estomac très -mince, membraneux, enveloppé de tous côtés par le foie, qui y verse la bile par un grand nombre de pores. Sui- vant M. Cuvier, le canal intestinal est assez court et se ter- mine par un rectum un peu saillant sous la peau , et qui s'ouvre comme il a été dit. Les branchies, situées comme cela a été exposé plus haut, sont formées par de petites pinnules. Le cœur est situé à droite dans une cavité particulière. Les organes de la génération n'offrent sans doute rien de bien re- marquable. Le cerveau est formé par un ruban transversal, étroit : parmi les nerfs qu'il fournit, il y en a deux de chaque côté, qui, suivant M. Cuvier, vont former sous la bouche un groupe de six ganglions , quatre grands au milieu et deux latéraux plus petits. On ne connoît absolument rien sur les mœurs et les habi- tudes des pneumodermes. Une seule espèce a été distinguée. M. de Lamarck l'a nommée le P. de Péron,*P. Peronii. Elle est de la grosseur d'une noix et d'un gris sale. Il paroît qu'elle se trouve dans les mers de l'Australasie. (De B.) PNEUMONANTHE. (Bot.) Nom ancien donné par Cordus à une gentiane, geniiana pneumonanthe de Linnœus , distinguée comme genre particulier par Reneaulme sous celui de cjana, par Adanson et Borckhauseu sous celui de cincinalis. On la POA 45 retrouve aussi dans Daléchamps sous celui de calathiana. (J.) PNEUMONURES. (Crust.) M. Latreille avoit ancienne- ment formé sous ce nom une famille de crustacés parasites, renfermant les genres Calige , Binocle et Ozole, et qui cor- respond en partie à l'ordre des Entomostracés pœcilopes. Voyez l'article Malacostracés , tome XXVIII , page Sgi, et à rarti<"le Entomostracés, tome XIV, page 329. (Desm.) PNEUMORE, Pneurnora, (Enlom.) Genre d'insectes orthop- tères de la famille des grylloïdes, établi par Thiinberg, pour y ranger quelques espèces bizarres de sauterelles, qui ont comme celles-ci , les antennes en fil, mais dont les pattes pos- térieures ne sont guère plus longues que le corps, en même temps que leur abdomen est très-gros, comme enflé et rempli d'air, ce qui leur a valu la dénomination sous laquelle on les indique. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre dans l'atlas de ce Dictionnaire, planche 24, n.° 2. La plupart des autres espèces restent, comme celle-là, privées d'ailes, au moins dans Pun des sexes. Ce sont des insectes d'Afrique, dont on connoit peu les mœurs; mais il est probable qu'elles sont analogues à celles des sauterelles. (C. D.) PNIGITE ou PNIGITES de Pline. (Min.) C'étoit probable- ment une argile blanche ou cendrée, très-plastique, et qui se trouvoit en masse plus grande que la terre d'Erétrie. On croit qu'elle tiroit son nom d'un endroit de la Libye, nommé Pnigeum. (B.) PO. {Bot.) Suivant Osbeck, les habitans de Java donnent ce nom à une plante du genre Manglier, Rhizophora. (Lem.) POA. [Bot.) Voyez Paturin. (Lem.) POANA. ( Ornith. ) Nom italien de la buse , falco luteo , Linn. (Ch. D.) POAYA. {Bot.) L'ipécacuanha ordinaire, cephaelis ipeca- cuanha de Richard , ou callicocca ipecacuanha de Brotero , porte ce nom vulgaire au Brésil, suivant M. de Saint-Hi- laire. L'espèce de richardia qu'il nomme richardsonia rosea est le poaya do campo , qui peut être employé aux mêuies usages, ainsi que son richardsonia scabra , espèce congénère portant le même nom, mais dont la propriété est moindre. Le même nom est encore donné, soit à un spermacoce , soit 46 POA à une espèce d'ionidium, genre voisin de la violette, subs- titué avec succès à l'ipécacuanha dans les lieux du Brésil où elle est indigène. Un autre ionidium est nommé poaya hranca, et un second sperrnacoce est le poaya do praia. On trouve encore quelques détails intéressans sur ces divers ipécacuanha et leur nomenclature dans une Dissertation spéciale de M. Virey. ( J. } POAZ. (Bot.) Nom du palmier arec à Ceilan, cité par Clusius. (J. ) POBALE CONNI. {Bot.) Une espèce de phyllanthe est ainsi nommée dans un herbier ancien de Pondichéry. (J.) POCAN. (Bot.) La plante nommée ainsi dans la Virginie, est, suivant Plukenet, un papayer corniculatum , rapporté par Vaillant au genre Sinapistrum , qui est maintenant le cleome des botanistes. Cependant Plukenet cite comme synonyme un chelidonium acaulon de Cornuti, qui est la sangiiinaria ca- nadensis , et c'est à ce genre qu'il faut rapporter le pocan. (J.) POCGEREBA. (Bot.) Murray , dans son Apparatus medi- caminum , vol. 6, parle brièvement d'une écorce de ce nom, qui lui a été envoyée en petits fragmens, et qui paroissoit avoir un peu d'astringence et d'amertume. (J.) POCHART). {Ornith.) Nom anglois du canard millouin , anas ferina et rufa , linn. (Ch. D.) POCHE. ( Mamm. ) Nom donné par Vicq - d'Azyr à un chéiroptère, qui appartient au genre Taphien de M. Geoffroy. C'est le Vespertilio lepturus d'Erxleben. (F. C.) POCHE. {Ornith.) Ce nom et ceux de pale, poche- cuil- ler, sont vulgairement donnés à la spatule, platalea leiicoro- dia, Gmel. (Ch. D.) POCHE- CUILLER. {Ornith.) Voyez Poche. (Desm.) POCHERY. {Ornith.) Un des noms vulgaires du martin- pêchcur ou alcyon, alcedo ispida, Linn. (Ch. D. ) POCHOTLE. {Bot.) M. Kunth croit que c'est le nom mexicain de son homhax ellipticum, espèce de fromager. (J.) POCILLARIA. (Bot.) P. Browne, dans son Histoire des plantes de la Jamaïque, donne ce nom à un genre de cham- pignons qui rentre dans le genre Cantharellus des botanistes modernes; il en figure une espèce, pi. i5, fig. i. (Leai.) POC 47 POCILLOPORE, Pocillopora. (Poljyp.) Division générique, établie par M. de Lamarck (Anim. sans vert., t. 2 , p. 273) parmi les madrépores, pour les espèces qui, avec tous les ca- ractères de ce genre, ont des cellules éparses, distinctes, creusées en fossettes, à bord rarement en saillie, pocilli- formes, peu ou point stelliformes. Les espèces qui entrent daus cette subdivision, dont on ne connoît pas les animaux, sont: Le P. AIGU : P. acuta, de Lamk. , loc. cit., pag. 274, n.° 1 ; M. damicornis , Soland. et Eli., p. 170, n." yS. Polypier à ra- meaux très-nombreux , atténués, divisés en ramuscules aigus ; cellules nombreuses, excavées, obscurément lamelleuses. De rOcéan indien. Le P. CORNE DE DAIM : P. danùcomis , Pallas , Zooph. , p. 534 , var. a jB;Esp., Suppl., 1 , tab. 46 et tab. 46^. Polypier com- posé de rameaux très -nombreux, subtortueux, assez épais, subdivisé d'une manière variable en ramuscules courts, obtus et subdilatés. Des mers de l'Inde. Une variété de cette espèce , fort commune dans les collec- tions sous le nom vulgaire de chou-Jleur , a ses rameaux plus épais, renflés et lobés au sommet. Le P. AMARANTHE : P. vcrvucosa; M. verrucosa , Soland. et Eli. , p. 172, n.° 78. Polypier formé de rameaux très-nombreux, comprimés, dilatés, obtus et de ramuscules courts, simples, en forme de verrues. Océan des grandes Indes. Le P. BRÉvicoRNE : P. hTevicomis , de Lamk., loc. cit., n.° 4. Polypier à base élargie, encroûtante, dans laquelle s'élève une multitude de petites tiges divisées, lobées, d'un pouce de haut environ ; cellules excavées, à bords et interstices char- gés de points dentiformes. Océan des grandes Indes. Le P. FENESTRÉ; P . fenestrata , de Lamk., loc. cit., n.° 5. Po- lypier formé de rameaux dichotomes , épais, subgibbeux , très-obtus, creusé de cellules assez profondes, contiguè's, subanguleuses, à parois criblées de trous et desquelles nais- sent des filets pierreux, convergens , servant de lames. Rap- porté de l'Océan austral par MM. Pérou et Lesueur. Le P. sTiGMATAiRE : P. sHgmataria , de Lamk., loc. cit., n.° G; Knorr, Délie, tab. AX, fig. 3, frustulum. Polypier composé de rameaux assez nombreux , cylindriques, souvent réunis au 48 POC sommet et couverts de cellules obliques, éparses, peu ou point saillantes, et séparées par des intervalles raboteux. Pa- trie inconnue. Le P. BLEU : P. carulea;M. carulea, Linn., Gmel., p. 3783; Sol. et Eli. , p. 142, tab. 10, fig. 4. Polypier frondescent, di- visé en lobes droits et comprimés, couverts de pores non saillans, C3^1iridriques, à parois striées par des lames étroites, non réunies au centre et à interstices poreux et remplis de papilles arénacées ; couleur grise en dehors , bleue en dedans. Ce polypier, qui vient, comme tous les précédens, de la mer des grandes Indes, offre cela de remarquable, que sa substance n"a pas de compacité inféri. ure. Il est assez grand. (DeB.) POCILLOPORE. (Foss.) On trouve à Valmondois, départe- ment de Seine-et-Oise, dans une couche plus nouvelle que la craie, des débris qui ont jusqu'à deux pouces d'étendue d'une espèce de ce genre, à laquelle j'ai donné le nom de pocillopore de Solander, Pocillopora Solanderi. Ces morceaux sont de formes différentes, les uns sont en lobes aplatis et quelquefois divisés à leur partie supérieure. Ils sont couverts de petits pores ronds, qui traversent jusqu'à l'axe auquel ré- pondent les pores de l'autre surface, et leur substance est compacte intérieurement. Ce genre ne se trouve à l'état vi- vant que dans l'Océan des grandes Indes. (D. F.) POCOAIRE. [Bot.) Dans le petit Recueil des voyages il est question d'un arbrisseau de ce nom, croissant au Brésil, lequel s'élève à dix ou douze pieds et a une tige si tendre qu'un sabre peut la trancher d'un seul coup : c'est proba- blement le même que le Pacoeira du Brésil (voyez ce mot), cité par Marcgrave, et que nous avons rapporté à Yheliconia dans la famille des musacées. (J. ) POCOPHORUM. (Bot.) Necker distingue sous ce nom générique le toxicodendrum de Tournefort ou rluis radicans de Linnœus , qu'il caractérise par des fleurs dioïques et un fruit strié. (J.) POCOYAN. (Entom. ) M. Bosc dit qu'aux Philippines on donne ce nom à une abeille qui construit son nid sous les grosses branches d'arbre , où elle brave les pluies presque POD 49 continuelles de ces climats. Le miel de cet insecte est, dit- on, excellent. (Desm.) POCS. (Ornith.) Dans Frisch, pi. 121 , c'est le hocco pro- prement dit, crax alector , Linn. (Ch. D.) POCSOO. (Bot.) Nom brame du carim-curini du Malabar, justicia Echolium. (J.) PODAGRAIRE. [Bot.) Nom spécifique de l'égopode. (L. D.) PODAGRARIA. {Bot.) Haller et Adanson avoient adopté ce nom ancien , cité premièrement par Lobel pour le genre d'ombellifères nommé ensuite /Egopodium par Linnasus , qui est la podagraire des François. (J.) PODAGRE. {Concliyl.) Un ptérocère a quelquefois reçu ce nom vulgaire: c'est le pterocera scorpio, Lamk. , plus connu sous le nom de scorpion goutteux. (Desm.) PODALIRE. (Entom.) Ce nom est celui d'un beau papillon des environs de Paris, appelé le Jlamhé par Geoffroy. (Desm.) PODALIRIE. (Entom.) M. Latreille avoit d'abord nommé ainsi les abeilles , qu'il a depuis désignées successivement sous les noms génériques d'anthophores et de mégachiles. (C. D.) PODALYRE, Podafyria. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs papilionacées, de la famille des légumineuses, de la décandrie monogjnie , offrant pour caractère essentiel : un calice presque labié, à cinq divisions; une corolle papi- lionacée; les pétales presque égaux; l'étendard droit, presque ovale; les ailes oblongues, appendiculées à leur base; la ca- rène à deux pétales: dix étamines diadelphes; un style subuléj une gousse courte, renflée, à une loge, à deux valves; plu- sieurs semences. PouALYRE A FLEURS BLANCHES : Podalyiia ulba, Willd.,5jp.; Crotalaria alba, Linn., Sp.; Sophora alla, Bot. Magaz., tab. 1177; Syst. veg. Mart. Cent., tab. 44. Plante de la Caro- line, qui ressemble beaucoup, par ses feuilles et ses belles grappes de fleurs, au cytise des Alpes (cjtuus laburnum , Linn.). Ses tiges sont hautes, lisses, purpurines; ses rameaux garnis de feuilles ternées; les folioles glabres, ovales- lancéo- lées, obtuses, longues d'un pouce et demi, un peu pédicel- lées ; deux stipules très- petites , filiformes, caduques. Les fleurs soni disposées en belles grappes pendantes, longues 42. 4 5o POD d'un pied; elles ont la corolle Llanche ou un peu purpurine» L'ovaire est oblong ; il lui succède une gousse iissez grosse, renflée, noire à l'époque de la maturité, renfermant des se- mences en forme de rein. On cultive cette plante dans plu- sieurs jardins de l'Europe. PoDALYRE AUSTRAL : Podulyria australis, Vent., Jard. Cels. , tab.56; Sophora australis, Linn., Sjyst.; Sophora cœrulea, Tvew., PI. rar., lab. i4' D'une racine jaunâtre et rameuse s'élèvent plusieurs tiges droites, hautes de deux pieds, glabres, listu- leuses, un peu glauques. Les feuilles sont alternes, pétiolées, ternées; les folioles glabres, entières, en ovale renversé, longues d'environ un pouce, de quatre à cinq lignes de large ; les stipules opposées, lancéolées, aiguës, presque droites. Les fleurs sont solitaires et réunies en une grappe simple, munie de bractées lancéolées, aiguës, de la longueur des pé- dicelles; le calice campanule, à quatre lobes; le supérieur arrondi , un peu échancré; la corolle d'un bleu indigo très- vif; l'ovaire pédicellé, auquel succède une gousse oblongue, renflée, uni-loculaire ; les semences nombreuses, en rein. Cette plante- croît à la Caroline ; on la cultive au Jardin du Roi. PoDALYRE DES TEINTURIERS : Podaljria tinclorui, Lamk., IIL gen.y tab. 627, fig. 1 ; Bot. Magaz., tab. 1199; Sophora Une toria, Linn., Sp. Cette espèce offre le port d'un petit arbris- seau, quoique ses tiges périssent tous les ans. Ses rameaux sont grêles, diffus, garnis de feuilles ternées; les folioles pe- tites, ovales, obtuses, élargies à leur sommet, souvent mu- cronées, glabres, rétrécies en coin à leur base, avec deux sti- pules fort petites et caduques. Les fleurs sont disposées en grappes lâches; leur calice est campanule, presque à cinq dents courtes, un peu aiguës; la corolle jaunâtre; l'ovaire lan- céolé, pédicellé; il devient une gousse lisse, un peu globu- leuse, coriace, pédicellée , à semences tuberculées. Cette plante croit dans diverses contrées de l'Amérique septen- trionale, dans la Caroline, le Canada, etc. Avant la dé- couverte du véritable indigo, on retiroit de cette plante un indigo grossier. Aujourd'hui on ne lait usage que de ses ra- cines, à l'aide desquelles on fait une belle couleur noire. PoDALYRE A COIFFE : Poduljria caljptruta, "Willd., 5p.; So- POT) ôi phofa caljptrala, Thunb., Piodr.; Sophora hi/lora, Houtluyn, Linn. Sjst. , tab. 24, fig. 1. Arbrisseau du cap de Bonne- Espérance ^ distingué par deux sortes de feuilles, les unes elliptiques, les autres plus grandes, presque orbiculaires, sim- ples, alternes, pétiolées, luisantes, rudes en dessus, un peu pubescentes en dessous; deux stipules subulées , caduques. Les fleurs sont axillaires, solitaires, rapprochées; les pédon^ cules courts, tomenteux , munis au sommet de deux bractées velues, très-caduques, réunies en forme de coiffe globuleuse autour de la fleur avant son épanouissement; caractère qui , d'après l'observation de Ventenat, n'est point particulier à cette espèce. Le calice est velu, réfléchi en dehors; la co- rolle grande, purpurine. PoDALYRE VELU : Podalyria hirsuta, Willd., Sp.; Sophora hir- suta, Ait., HoTt. Kew.; Andr. , Bot. repos., tab. 525. Espèce rapprochée de la précédente, distinguée par ses feuilles très- velues. Ses tiges sont garnies de rameaux durs , ligneux , cylin-" driques, tomenteux et blanchâtres; les feuilles sont simples, altei'nes, pétiolées, épaisses, blanchâtres, frès-tomenteuses , les supérieures ovales; les inférieures presque rondes; les pétioles très-courts. Les fleurs sont axillaires, terminales; les pédoncules un peu géniculés à leur base, solitaires, uni- flores, chargés, ainsi que les calices, de poils roussàtres, to- menteux; le calice, blanchâtre en dedans, a cinq découpures lancéolées, presque aussi longues que la corolle, qui est de couleur purpurine, mélangée de blanc. Cette plante croît au cap j ti Bonne-Espérance. PoDALVRE CCNÉ/FORME ; Podalfria cuneifolia , Vent., Jard< Cels. , tab. 99. Arbrisseau d'un aspect fort agréable par la beauté de son feuillage, couvert de poils soyeux, très-abon- dans, et par ses Heurs d'un blanc de lait. Sa tige est haute de cinq à six pieds, droite, couverte d'une écorce cendrée ; les rameaux velus; les feuilles simples, alternes, pétiolées, cunéiformes, échancrées au sommet, longues de six lignes, larges de quatre, couvertes de poils couchés et soyeux, ainsi que les stipules. Les fleurs, couvertes avant leur épanouisse- ment par deux bractées ovales, sont solitaires, axillaires, à pédoncules courts; le calice est soyeux, persistant, rentrant à sa base, et formant un disque sur lequel est insérée une 52 POD corolle d'un beau bla/ic, ayant l'étendard pourvu d'un large onglet; les ailes tronquées à l'un des côtés de leur base, mu- nies de l'autre d'un onglet linéaire et crochu : l'ovaire très- velu. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance : elle est cultivée au Jardin des Plantes. PoDALYRE A FEUILLES DE MYRTILLE : Podaljr'ia mjrtiUifoUa , "VVilld., Sp,; Sophora rolundifolia, Berg., cap. i38 ; Pluken., Almag., tab. i85, fig. 2; Uerm. , Lugdb., tab. 271. Arbris- seau du cap de Bonne-Espérance, chargé de rameaux revêtus dans leur jeunesse d'un duvet tomenteux et cendré. Les feuilles sont alternes, pétioiées, ovales, presque orbiculaires, mucronées au sommet, tomenteuses à leurs deux faces, de couleur cendrée ou un peu ferrugineuse, longues d'un pouce; les stipules velues, sétacées. Les fleurs sont axillaires; les pé- doncules velus, de la longueur de la corolle, à une, rarement à deux fleurs; le calice est un peu campanule, rentrant à sa base, très -velu; la corolle légèrement purpurine. D'après Bergius, cinq étamines sont tout -à- fait libres, cinq autres réunies à la base des filamens; l'ovaire est obloog, velu; les gousses sont renflées, oblongues, un peu cylindriques. PoDALYRE BiFLORE : Podulfria bijlora, Poir, , Encycl. , n." jo; Lamk. , lll. gen., tab. 627, fig. 3. Cet arbrisseau a des rameaux cylindriques, jaunâtres ou cendrés, un peu tomenteux dans leur jeunesse. Les feuilles sont simples, alternes, éparses, les supérieures quelquefois opposées, courtes, ovales, un peu arrondies, chargées de poils couchés, soyeux, blancs ou rous- sâtres, obtuses ou un peu échancrées au sommet, avec une pe- tite pointe recourbée; les stipules subulées, tomenteuses. Les fleurs sont axillaires, presque terminales; le pédoncule est épais , roide , alongé , à deux divisions courtes , tomenteuses ; le calice couvert d'un duvet roussàtre et luisant , blanc à l'inté- rieur; la corolle grande, d'un bleu clair, mélangée d'un peu de jaune; l'ovaire très-velu; une gousse ovale, renflée, longue 'd'un pouce, couverte de poils bruns et fins; cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. PoDALYRE A FEUILLES DE BUIS : Podaljria iuxifolca , Willd., Spec; Lamck., III. gen., tab. 027, fig. 4. Arbrisseau ayant sa tige divisée en rameaux courts, tomenteux, étalés, nom- breux; les feuilles simples, éparses, alternes, à peine pétio- POD 53 lêes, ovales, épaisses, longues de cinq à six lignes, larges de frois, entières, obtuses, tomenteuses, roussàtres et soyeuses en dessous; les stipules filiformes; les fleurs sont axillaires, terminales; les pédoncules tomenteux, longs d'un ou deux pouces; le calice roussàtre en dehors, blanc en dedans, à cinq découpures aiguës, irrégulières, assez profondes, rentrant à sa base; la corolle d'un pourpre vif; l'ovaire hérissé de poils roussàtres et couchés. Cette plante croît au cap de Bonne- Espérance. PoDALYRE MOLLE : Podalfria mollis, Mich., FI. hor. amer, i, pag. 164. Sa tige se divise en rameaux glabres, alternes, presque cylindriques. Les feuilles sont ternées, péliolées ; lés folioles presque sessiles, un peu molles, douces au toucher, un peu pubescentes, légèrement rhomboidales ou lancéolées, longues d'un pouce et plus; les stipules lancéolées, aiguè's, au moins de la longueur des pétioles; les fleurs jaunes, dis- posées en une grappe terminale; les pédicelles plus courts que le calice; celui-ci est campanule, d'un vert jaunâtre, presque glabre , à cinq divisions lancéolées , aiguè's , ciliées à leurs bords ; la corolle au moins ime fois plus longue que le calice. Cette plante croît dans la haute Caroline. PoDALYRE VELUE; Podalyria villosa^ Mich., loc. cit. Cette plante a des rameaux tétragones , un peu pubescens. Les feuilles sont ternées, médiocrement pétiolées, ovales, alon- gées, obtuses, d'un vert foncé, longues de deux pouces, pres- que glabres en dessus, pubescentes et pileuses en dessous, nerveuses, réticulées, très -entières; les stipules presque li- néaires, lancéolées, acuminées, à peine plus longues que les pétioles. Les fleurs sont pédicellées , disposées en épis, ou plutôt en grappes simples, terminales; le calice est campa- nule, à cinq divisions ovales, obtuses, un peu pileuses, bor- dées d'un liséré blanc, pileux; la corolle est grande et paroît être d'un jaune bleuâtre. Cette plante croît dans la Caroline et la Nouvelle -Géorgie. PoDALYRE UNiFLORE; Podulyria unijlora, Mich., loc. cit. Dans cette espèce les rameaux sont glabres, comprimés, un peu anguleux, garnis de feuilles alternes , ternées; le pétiole com- mun est très- court ou presque nul; les pédicelles sont longs au moins de six lignes; les folioles lancéolées, entières, près- 54 POD que glabres, longues au moins de deux pouces, larges d'un pouce, obtuses au sommet, aiguës et un peu coù'rantes .à leur base; les stipules sétacées ; les calices à peine pileux < bordés et ciliés à leur contour; les corolles assez grandes; les gousses renflées, pédicellëes, ovales, petites, aiguës et subulés à leur sommet. Cette plante croît dans l'Amérique septentrionale. (Poib.) PODARGE; Podargus, Cuv. {Ornith,) Ces oiseaux, qui ont la forme et les habitudes des engoulevents, en diffèrent par la force du bec , par le défaut de membranes entre les doigts et de dentelures à l'ongle du milieu. Leur bec , robuste, en- tièrement corné, est court, très-dilaté, plus large que le front, entouré de soies à sa base; la mandibule supérieure, courbée dès son origine , est crochue à sa pointe ; l'inférieure , plus courte, est en forme de gouttière pour recevoir le cro- chet de la supérieure; les narines, presque linéaires, sont cachées par les soies, et la bouche est fendue jusqu'au-delà des yeux. Le tarse est court; l'interne des trois doigts de devant est uni à celui du milieu jusqu'à la première articu- lation, et l'externe, presque entièrement libre, est à moitié réversible. La seule espèce connue de ce genre, dont la grosseur est celle du choucas, se trouve à la Nouvelle -Hollande ; elle est gravée, dans le premier volume du Règne animal, sous le nom de podarge gris, et sur la planche i5g des Oiseaux co- loriés de M. Temminck, sous celui de podarge cornw. Le plu- mage de l'oiseau offrr un mélange irrégulier de taches rondes et longitudinales, de couleur noire et blanche sur un fond gris; les ongles et le bec sont noirs. (Ch. D.) rODAS. {Ichthyol.) Nom spécifique d'un plcuronecte de la division des Turbots. Voyez Turbot. (H. C.) PODAVA - KELENGU- {Bot.) Voyez à l'article Karodi. (J.) PODAXIS. (Bot.) Genre de la famille des champignons et de la division des Ijcoperdacces ou champignons gastéromf' ciens, qui avoit été réuni au lycoperdon , et qui en a été sé- paré par M. Desvaux , sous le nom de Podaxis. Il paroît être ïe même que le Schweinitzia de Greville. Ce genre est caractérisé par son péridiuim ovale, longue-. POD 55 ïnent stipité; i." formé d'une double écorce, l'extérieure plus tnince qui se détruit, l'intérieure persistante, se déchirant, par le cAté, de bas en haut; et 2° muni intérieurement d'un axe auquel sont attachés de nombreux filamens dispersés au milieu d'une poussière séminulifère très-fine, J.e podaxis senegalensis , Desv. , est l'espèce la plus remar- quable, c'est le lycoperdon axattim , Bosc, Actes de la Société d'histoire naturelle de Paris, 1792, pi. ii. Ce champi- gnon, d'un gris blanchâtre, a environ un pied de hauteur. Son stipe est fistuleux , d'une substance presque ligneuse, à fibres contournés de gauche à droite; sa base ou racine est rentlée , tubéreuse , oBlongue , terminée par un prolongement. Ce stipe porte une tête ovale, de quatre pouces de longueur sur deux de largeur, traversée par un axe qui n'est que le prolongement de Taxe du stipe. Cette téfe s'ouvre par les côtés en plusieurs fentes, qui laissent échapper les séminules sous forme de poussière brune; elles partent du réseau fila- menteux qui entoure l'axe , et qui ne paroft nullement attaché au péridium. M. Bosc considère comme un volva, l'écorce extérieure qui recouvre le péridium, et dont les lambeaux restent attachés à son sommet, au point où l'axe central se termine. Ce n'est pas là le caractère d'un vrai volva. Ce beau champignon a le port, en grand, de notre petite vesse-loup pédiculée {tulostoma hrumale) ; mais elle diffère de ce genre par la préseijce d'un axe central qui manque dans le tulostoma, et par la manière dont se déchire le péridium, du haut en bas, tandis que dans le tulostoma il s'ouvre par le haut. Le podaxis axatum a été trouvé, par M. Roussillon, dans une petite île sablonneuse du fleuve Sénégal, peu éloignée du comptoir françois. M. Bosc trouve que cette plante a des rapports avec le ly- coperdon carcinomale et pistillare, Linn., qui sont des sclero- derma de Persoon. Ces deux espèces mieux observées, ainsi que le lycoperdon transversarium. , Bosc, feront sans doute, un jour, partie du genre Podaxis qui doit conserver ce nom plutôt que celui de Scluveinitzia , à moins que les espèces rap- portées a ce genre, par M. Greville, qui n'a point eu con- 56 POD noissance du travail de M. Desvaux, n'offrent des caractères snffisans pour les en séparer. (Lem.) PODÉTION. {Bot.) Petite tige simple ou rameuse qui sert de support aux conceptacles d'un grand nombre de lichens. (Mass.) PODIA. (Bot.) Necker, sous ce nom, séparoit du genre Centaurea de Linnaeus, les espèces dont les écailles du pé- rianthe ou péricline sont terminées par plusieurs épines disposées en main ouverte, c'est-à-dire palmées. Ce sont les mêmes que long -temps auparavant Vaillant désignoit sous le nom de calcitrapoides , et dont nous avions formé le genre Seridia. ( J. ) PODICEPS. ( Ornith. ) Nom latin des oiseaux du genre Grèbe. (Ch. D.) PODICERE, Podicerus. (Entom.) Nous avons décrit sous ce nom un genre d'insectes hémiptères de la famille des fronti- rostres ou rhinostomes, dont les antennes, excessivement lon- gues, ressemblent à des pattes. C'est de cette particularité dans la disposition des antennes que nous avons emprunté le nom de podicère , tiré de deux mots grecs, dont l'un tt^ç-ttoS'oç, signifie pattes , et l'autre, xecoLç, correspond à corne ^ antenne. Des quatre articles qui forment ces antennes, les trois premiers, par leur lon- gueur et la manière dont ils s'articulent et se coudent, si- mulent jusqu'à un certain point la hanche, la cuisse et la jambe, tandis que le quatrième, plus court et un peu en masse , imite au premier aspect une sorte de tarse. Les trois paires de pattes de ces insectes, et surtout la troisième, ou celle de derrière, sont très- alongées. Nous avons fait figu- rer une espèce dans l'atlas de ce Dictionnaire, planche 36, n.° 7. Les podicères que nous décrivons ici, ont été rapportées par Fabricius au genre Beryte (voyez ce mot au supplément du tome IV), dont ils diffèrent, comme nous allons bientôt l'indiquer, et comme le lecteur le remarquera au premier coup d'œil en consultant le tableau qui sera inséré à l'article Rhinostomes. Parmi les hémiptères de cette famille, les scutellaires, les pentatomes , les acanthies et les Jygées ont cinq articles aux POD 57 antennes, et les pattes d'une longueur médiocre; tous les autres genres n'ont que quatre articles aux antennes. Chez les Corées, elles se terminent par un bouton ou masse alongée comme dans les podicères. Mais ceux-ci se distinguent par cette dernière particularité des gerres, dont les antennes se terminent en fil, car leurs pattes sont aussi très-longues. Les deux espèces principales sont : j.° PoDicÈRE vuLGAiHE, Podiccrus tipulurius. C'est le cimex tipularius , Linn. , Fauna suecica, n." 97 3 , que nous avons fait figurer , comme nous l'avons indiqué plus haut. Car. D'un gris blanchâtre, cuisses renflées à leur jonction avec les jambes. 2." PoDicÈRE ANNELé, Podiccrus annulalus. Car. Gris, les pattes à anneaux plus foncés, surtout aux cuisses; pattes plus courtes que les antennes. C'est peut-être une variété de sexe de l'espèce précédente; son corps paroissant plus gros, est peut-être celui de la fe- melle. Nous l'avons trouvé plusieurs fois à Cadix et à Séville. (CD.) PODICIPÈDES. (Ornith.) Ce terme désigne des oiseaux dont les pieds sont placés près de l'anus, comme ceux des grèbes. ( Ch. D.) PODIE, Podium. (Entom.) Nom de genre donné à des hy- ménoptères tirés de celui des sphèges par Fabricius, qui y a rapporté deux espèces de l'Amérique méridionale, dont on ne connoit pas les mœurs. (C. D.) PODISOMA. {Bot.) Genre de la famille des champignons, établi par Link pour le puccinia juniperi, Pers., placé aussi dans le genre Gjmnosporangium de M. De Candolle. Dans le podisoma les sporidies sont divisées en deux loges par une cloison, elles sont portées sur de longs filamens , qui, par leur enlacement et leur agglutination, composent une masse charnue, trémelloïde, un peu gélatineuse, qui est recouverte d'une membrane commune, de dessous laquelle les sporidies sortent pour se disperser au -dehors. Ce genre nous semble différer à peine du gjmnosporangium. Le Podisoma du genévrier : Podisomajuniperi, Link. mWiHd., Sp. pi., 6, part. 2, page 127; Nées, Fung., page 18 , pi. 1 , 58 POD fig. i5; Gfmnosporangium fuscum , Decancl. , FI. fr. , 2, pa^. 217; Puccinia cristata, Schmied., Icon. et Anal, , 3, pi. GG. Celle espèce est décrite à l'article Gymnosforangium de ce Dictionnaire, tome XX, page 141, Gymnosporangium brun. (Lkm.) PODOA. {Ornith.) Illiger, dans son Prodrome, désigne par ce nom générique le grèbe- foulque , et cette dénomina- tion a été adoptc-j par M. Temminck, pag. cvi de l'analyse de son Sj'stème général. (Ch. D.) FODOBÉ. {Ornith.) Merle du Sénégal, dont la description se trouve au tome XXX de ce Dictionnaire. C'est le turdus erjthropterus de Gmelin. ( Ch. D.) PODOCARPE, Podocarpus. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs monoïques, de la famille des conifères, de la monoécie monadelphie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel des fleurs monoïques, privées de calice et de co- jrdllc ; les fleurs mâles disposées en chaton, munies d'étami- nes courtes, monadelphes; les anthères à deux lobes, termi- nées par une pointe; un seul ovaire; un style très-court; un stigmate. Le fruit est une noix à une seule loge, sans valves, à demi enfoncée dans un réceptacle presque en capsule; une seule semence. Il paroit que ce genre avoit été confondu avec les ifs, dont il est très-voisin ; il en diffère par le caractère de ses étami- nes , par l'absence des enveloppes florales , par la forme de son fruit. Quelques espèces d'ifs doivent y être réunies, tels que le f.axus elongata, et peut-être le taxus nuci/era. PoDOCAriFE A FEUILLES d'asplenium : Podocarpus aspleniifoli a . Labill. , l. Holl.pl. spec, tom. 2 , p. 35 , tab. 177. C'est une plante herbacée , annuelle, à racine pivotante , indivise , à tige droite , cylindrique , haute d'environ sept pouces, à feuilles semi-amplexicaules, linéaires, obtuses, très- entières, canaliculées en dedans, à calathides solitaires au sommet des rameaux, qui sont épaissis sous la base du péricline. Cette plante a été trouvée, par M. Labil- lardière, dans la Nouvelle - Hollande , sur la terre de Van- Leuvvin. L'auteur de ce genre lui a donné le nom de Podosperma y exprimant que les graines (ou fruits) sont portées sur un pé- dicelle. Mais déjà depuis un an M. De Candolle avoit pu- blié un autre genre , sous le nom de Podospermum. C'est pour- quoi, dans notre tableau des Inulées (tom. XXIII, pag. 56i) , nons avons substitué le nom de Podotheca à celui de Podo- sperma. Mais aujourd'hui nous croyons devoir proposer le nom de Phœnopoda , compdsé des deux mots grecs (pAivo},je montre, 77-«ç, TToS'oç, le pied. Ce dernier nom, exprimant que le pe'df- celUile du fruit est apparent, est le plus convenable, comme nous allons le démontrer. S5 POD Dans la plupart des Synanthérées l'ovaire ou le fruit tient au clinanthe par un filet plus ou moins court, dont la base est implantée sur le clinanthe, au centre de l'aréole ovari- fère, et dont le sommet s'insère sous le fruit, au centre de son aréole basilaire. Ce filet, que nous nommons pédicellule , n'est presque jamais apparent au dehors, parce qu'il est très- court et entièrement plongé, d'une part , dans une petite ca- vité du clinanthe; de l'autre, dans une petite cavité du fruit. Cependant, quand on détache l'ovaire du clinanthe, on dé- gage souvent le pédicellule , qui reste alors adhérent, soit au clinanthe, soit à l'ovaire. Il est bien probable qu'une pe- tite partie seulement du filet, mis ainsi à découvert, appar- tient réellement nu pédicellule, et que le reste de ce filet est l'axe fibreux du pédicellule, qui se prolongeoit inférieure- ment dans le clinanthe, ou supérieurement dans le fruit. Le Phœnopoda diffère, sous ce rapport, de presque toutes les autres synanthérées, en ce que le pédicellule est beaucoup plus long, et que, pour le mettre en évidence, il n'est pas nécessaire de détacher l'ovaire du clinanthe. La cause de cette différence est plus facile à concevoir par l'inspection des objets , qu'à expliquer clairement sans le secours des figures; nous allons pourtant l'essayer. Le clinanthe du Phœnopoda est hérissé d'appendices très-singuliers en apparence , mais qui sont réellement de la nature de ceux auxquels nous avons consacré le nom de palévles. Une paléole est la cloison d'une alvéole dimidiée ou incomplète; sa concavité est tournée en dehors et embrasse la moitié intérieure de la base de l'ovaire né au fond de l'alvéole. Remarquez que , dans le Phœnopoda , le pédicellule naît immédiatement sur la base de la face con- cave de la paléole, laquelle face est interne relativement à l'alvéole particulière dont elle dépend, mais externe relative- ment au centre du clinanthe. Il résulte de cette disposition que le côté intérieur de la base de l'ovaire se trouve forte- ment pressé contre ia paléole, tandis que son côté extérieur est libre. Cette pression unilatérale a pour effet de rendre l'aréole basilaire de l'ovaire très- oblique -intérieure, c'est-à- dire fortement inclinée sur la face interne, et par conséquent oblongue. Le centre organique de cette aréole, auquel abou- tit le sommet du pédicellule, se trouve donc élevé et éloigné POD 87 du fond de l'alvéole, où naît la base du pédicellule. Donc ce pédicellule doit nécessairement être plus long et plus vi- sible que dans les cas ordinaires, où le centre de l'aréole ba- silaire de l'ovaire et le centre de l'aréole ovarifère du clinanthe se touchent immédiatement. Remarquons que le pédicellule de l'ovaire des Synanthérécs étant extrêmement mince, la na- ture a constamment pourvu à ce qu'il ne fût pas exposé à se dessécher et se briser avant l'époque de la dissémination, et qu'à cet effet il n'est jamais à découvert. Dans les cas ordi- naires il est enfermé entre l'aréole ovarifère du clinanthe et l'aréole basilaire de l'ovaire. Dans le Phœnopoda, où le pédi- cellule est beaucoup plus long, il se trouve cngaîné d'un côté par la paléole, de l'autre par l'aréole basilaire, qui est très- oblique : et pour le mettre en évidence, il faut écarter Vune de l'autre ces deux parties, qui, dans leur disposition natu- relle, sont immédiatement rapprochées. D'après les explications que nous venons de donner, et celles qu'on peut lire dans notre article Podosperme, on doit comprendre aisément que le Phœnopoda , nommé d'abord Po- dospernia , ne ressemble point du tout, par le support de son fruit, au Podospermum de M. De Candolle. Le fruit du Po- dospermum est porté sur un pied formé par le bourrelet basi- laire considérablement accru en forme de gros cylindre-, tandis que le fruit du Phœnopoda est porté sur un pédi- cellule filiforme, inséré au centre organique de l'aréole ba- silaire. Selon M. Labillardière, le Phœnopoda devroit être placé auprès du Liatris ; mais le Liatris appartient à la tribu des eupatoriées, tandis que le Phœnopoda nous semble ne pou- voir être naturellement rapproché que des Facelis, Lucilia ^ Chevreulia , qui sont des inulées - gnaphaliées. Les appen- dices du clinanthe ont de l'analogie avec ceux du Sjyncar- pha. Les squames du péricline sont étroites, très -longues , pourvues d'une large bordure membraneuse, diaphane; la bande médiaire paroit être coriace. Les stigmatophores , que M. Labillardière dit être obtus , nous ont paru sur- montés d'un appendice aigu ; mais nous ne pouvons pas l'affirmer avec une entière certitude. Les corolles sont jau- nâtres. (H. Cass.) 88 POD PODOU-TALEÏ. {Bot. ) Nom donné, sur la c6te de Coro- niandel , à Vethulia divaricata de Burmann. (J. ) PODRI. (Bot.) Dans un herbier ancien de Pondichéry on trouve sous ce nom un échantillon incomplet d'un bignonia a feuilles pennées, qui paroît être une variété du bignonia indica. ( J. ) PODURE, Podura. (Entom.) Genre d'insectes sans ailes et à mâchoires, de la famille des séticaudes ou némoures, à corps arrondi, terminé par deux soies ou filets qui se recourbent sous le ventre, et qui se dégagent en se débandant comme un ressort qui fait sauter Finsecte. Ce nom de podure, imaginé par Linnaeus, indique le ca- ractère essentiel du genre; car il est formé des deux mots grecs, TT-éç-TTcS'oç, qui signifie pied, et de «pet, queue. Les podures sont des insectes mous comme les forbicines et les machiles, qui appartiennent à la même famille; mais qui s'en distinguent par la brièveté de leurs palpes et par les trois soies alongées qui terminent leur abdomen. Beaucoup d'espèces sont velues ou couvertes d'écaiUes. Là plupart vivent en famille dans les lieux humides et froids ; quel- ques-unes sautent sur la surface des eaux tranquilles, on en trouve même sur la neige. La terre en est quelquefois comme couverte, on en rencontre sous les pierres, sous les écorces; cependant leurs mœurs ne sont pas encore parfai- tement connues. ' M. Latreille a désigné sous le nom de Smynlhures , les es- pèces dont Pabdomen et le corselet sont réunis en une seule masse globuleuse ou ovalaire, et dont les antennes sont un peu plus grêles vers leur extrémité libre. Telles sont celles de la première famille de Geoffroy. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre sur la planche 64 de Patlas de ce Dictionnaire, fig. 3, 3 a et 3&, c'est 1. La Podure velue, Podura villosa. Geoffroy l'a aussi fait représenter en divers sens, tome 3 , pi. 20, fig. 2. Car. Elle est oblongue , d'un jaune brunâtre , avec des taches brunes et noires. On troirve fort communément cet insecte sous les pierres: POD 89 sa tùle et son corselet sont très- velus, mais les poils y ad- hèrent peu, et s'attachent aux doigts. Voici comment Geoffroy décrit le mécanisme de la queue ou de l'instrument qui donne à cette espèce la faculté de s'élancer dans l'air à une hauteur prodigieuse, relativement à la gros- seur de son corps. «Cette espèce de queue fourchue ne paroit pas d'abord, ^( en examinant l'animal, parce qu'elle est repliée en des- « sous et appliquée le long du ventre. L'insecte ne se « contente pas de la tenir courbée sous son ventre , elle y « entre dans une sorte de rainure, au milieu de laquelle se « voit, chez la plupart des espèces, un petit bouton à tête « assez grosse , dont la tête se trouve prise entre les deux << branches de cette queue fourchue. S'il veut sauter, il fait « contracter les muscles qui agissent sur la tige commune « des deux fourches, pour l'étendre et la relever, en la fai- « sant sortir de la rainure avec élasticité. Cette queue, jouant « ainsi comme en ressort, frappe fortement contre terre, et « fait sauter en l'air tout le corps de l'insecte. Si on peut « saisir une podure, il ne s'agit que de presser légèrement « son ventre, pour faire jouer et étendre la queue qui étoit « repliée en dessous. » 2. La PoDURE DES ARBRES, P. arloTca. C'est la podure porte- anneaux de Geoff. , n.° 6. Car. Noire, brillante; bord postérieur du corselet et base des antennes jaunes ; pattes et fourche pâles. On la trouve sur l'écorce des vieux arbres. La bande trans- verse jaune qu'elle porte sur le milieu du corps , la fait aisément reconnoître. 3. La PoDURE AQUATIQUE, P. aquaticd. Car. Noire, sans taches; antennes de la longueur du corps. On la trouve sur les eaux dormantes; elle paroit se nourrir des feuilles des naïades ou plantes aquatiques. Les individus de cette espèce se réunissent en société. 4. La Podure PLOMBÉE , P. plumbea. Car. Gris- bleuâtre et luisante, écailleuse. 9« POD Espèces globuleuses ou smynthures. 5, La PonuRE verte, P. viridis. C'est la podure verte aux yeux noirs, Geoff. , tome a, page 607, n.° 2. . Car. Arrondie, de couleur verte claire; tête jaune, à yeux noirs ; antennes coudées. On l'observe sur les feuilles séminales du sarrasin ou blé noir, qu'elle dévore. 6. La Podure polvpode, P. polypoda. Car, Noire, globuleuse; antennes de la longueur du corps, blanches à l'extrémité. (C. D.) PODURELLES. (Entom.) M. Latreille nomme ainsi la fa- mille d'insectes aptères qui comprend les podures et les smyn- tlnires. Voyez Némoures. (C. D.) POEBIRD. (Ornith.) Nom donné par les Anglois au Polo- CHiON KOGO. Voyez l'article Philédon. (Desm.) PŒCILE, Pacilus. (Entom.) Genre de coléoptères créo- phages, établi par M. Bonelli parmi les carabes. (C. D.) PŒCILIE, Pacilia. (Ichthjol.) M. Schneider a établi, et M. Cuvier a adopté sous ce nom , un genre de poissons malacoptérygiens abdominaux, qui appartient à la famille des cyprins , et qui est reconnoissable aux caractères sui- vans : Catopes abdominaux ; nageoire dorsale unique, et au-dessus de la nageoire anale; dessus de la tète aplati; opercules grandes; trois rayons aux ouïes; corps peu alongé ; mâchoires aplaties ho- rizontalement, et garnies d'une rangée de dents très -fines , non dentelées et fort petites. Ce genre ne renferme encore que des poissons de petite taille, et, pour la plupart, des eaux douces de l'Amérique. L'une des espèces qui le composent, le Pacilia vivipara de Schneider, fait des petits vivans, et M. Cuvier y rapporte laSwampine, que nous avons décrite à notre article Hydrar- GYRE, ainsi que le Mudfish, dont nous avons parlé sous le nom de Fundule. (H. C. ) PŒCILOPES. ( Crust. ) Ordre de crustacés de la sous- classe des entomostracés, dont nous avons exposé les carac- POG çr^ tères, et désigne les genres dans l'article Malacostracés de ce Dictionnaire. Voyez ce mot, tome XXVIII, page 3go. (Desm.) PŒDÈRE. (Entom.) Voyez P,edère. (C. D.) POEJO. (Bot.) Nom portugais du pouliot, selon Vandelli. (J.) PŒKILOPTÈRE. (Entom.) M. Latreille avoit désigné sous ce nom, dans ses premiers ouvrages, un genre de petites ci- gales , qui ont été décrites par Fabricius sous le nom de Flate. (CD.) POÉ-PÉE-CHUE. (Ornith.) Nom donné à la grive erra- tique par les habitans des contrées qui avoisinent la baie d'Hudson. (Desm.) PŒPHAGUS. (A/amm.) On croit reconnoitre l'espèce du bœuf nommé yak , dans ce qu'JEUen dit du paphagus, liv. 14 et 16. (F. C.) POERCHY, PORCHER.(Bo^) Noms indiens du no^'ella lit- torea de Rumph , hibiscus populaeus, qui est le bupariti du Malabar. Son fruit , conservé dans nos collections sous le nom indien, a été bien figuré par Rumph, Amb. 2, t. 74- (J.) POERÏNSII. (Bot.) Nom malabare du sapindus Irifoliatus de Linnaeus ou laurifolius de Vahl , cité par Rhéede. Dans sa gravure, vol. 4, t. 19, il est inscrit pHr/nsji. (J.) POETICA. (Bot.) Voyez Hedera. (J.) POFFAGRE. (Erpét.) On trouve en Afrique, vers le cap de Bonne- Espérance, auprès des buissons et sur la lisière des bois, un serpent venimeux, que les habitans désignent par ce nom. Encore peu connu , il est long de trois à quatre pieds; il gonfle son cou et redresse la partie antérieure de son corps , afin de menacer les personn«es qui s'avancent vers lui. Daudin pense qu'il doit se rapprocher de Phaje d'Egypte au du naja du Bengale. Voyez Naja. (H. C. ) POGONATERUM. [Bot.) Voyez Peroxis. (Poir.) POGONATHE, Pogonathus. {Ichlhjol.) D'après Commeiv son , feu de Lacépède a établi sous ce nom un genre de poissons, ayant les caractères suivans : Tète déprimée et couverte de lames grandes et dures; bouche à Vexlrémité du museau- des barbillons aux mâchoires; corps ^2 POG gros; peau muqueuse ; deux nageoires dorsales; des lames larges et dures , rangées longitudinalement de chaque côté du corps. Le type de ce genre est La PoGONATHE couRBiNE ; PogonalJius courhina , de Lacép. Vingt -quatre barbillons blancs, très- courts, mous à la mâ- choire inférieure, tandis que la supérieure en est entièrement dépourvue; dos caréné; nageoire caudale un peu fourchue; écailles grandes ; dents petites, nombreuses et serrées comme celles d'une lime. Ce poisson, long de vingt- deux à vingt -cinq pouces, et pouvant peser jusqu'à six livres , a le dos et les côtés d'un bleu mêlé de brun avec des reflets dorés; l'éclat de l'argent brille sur sa partie inférieure. Commerson l'a vu pêcher dans le fleuve de la Plata , et, nous a appris que sa chair est mo- lasse et d'une saveur fade. liC l'oGONATHE DORÉ cst UHC Ombrine. Voycz ce mot. (H. C.) POGONATUM. {Bot.) Palisot-Beauvois a formé ce genre de mousse avec les espèces de polytrichum qui sont privées d'un périchèze et dont l'urne n'otï're point d'apophyse à sa base; ces différences, qui nous paroissent assez importantes, n'ont point été jugées suffisantes pour admettre ce genre, et il n'a pas été admis par les muscologues. Les espèces principales, admises par Beau vois, sont : les poljlrichum urnigerum, Linn., convolu- tum, magelanicum , Œder'i , formosum, pulverulentum , pensjWa- nicum , minutum , Hedw. , et le mnium polytrichoides , Linn., admis, depuis Hedwig, dans le genre Pol^thrichum , qui l'a partagé en plusieurs espèces, poljt. aloides , nanum , etc.; on peut remarquer encore que toutes ces espèces ont l'urne ovale ou oblongue et jamais quadrangulaire ou anguleuse, comme dans le vrai Polytrichum. Voyez ce mot. (Lem.) POGONIA. (BoL ) Un genre d'orchidées, que nous avions fait sous ce nom, a été rapporté à Varetliusa. Un autre, fait par M. Andrews, nommé ensuite ylndretvim par Ventenat, a été réuni par M. R. Brown ci son Mjoporum , dans sa nouvelle fa- mille des myoporinées. Voyez Miopore. (J.) POGONIAS, Pogonias. {Ichthjol.) On a donné ce nom à un genre de poissons dé la famille des léiopomes , et recon- noissable aux caractères suivans : Galopes tlioraciques ; opercules non dentelées ni aiguillonnées- POG 93 corps épais , comprimé; une seule nageoire dorsale; un très-grand nombre de petits barbillons à la mâchoire inférieure; dents en rang simple, aiguës, égales et peu serrées. Ce "enre ne renferme encore qu'une espèce; c'est Le PoGONiAS FAscÉ; Pogonias fasciatus , de Lacép. Opercules couvertes d'ccailles , semblables à celles du dos; tête grosse; yeux grands ; bouche large; nageoire dorsale très -longue; anale très-petite; nageoire caudale arrondie ; barbillons dé- liés, assez courts, rapprochés deux à deux, au nombre de plus de vingt. Quatre bandes transversales, étroites, et d'une couleur très-vive de chaque côté du corps. Ce poisson se trouve très- abondamment dans la baie de Charleston , où il a été observé , décrit et dessiné par M, Bosc , et où on le recherche beaucoup , surtout pendant l'hiver, à cause de l'excellence de sa chair. Il parvient à la taille d'un pied. (H. C.) POGONIAS. (Ornith.) Nom donné par Illiger et par M. Temminck aux barbicans. Voyez Barbu. (Ch. D.) POGONOCÈRE. [Entom.) Nom donné par M. Fischer à un genre d'insectes coléoptères hétéromérés, voisin des pyro- chres, et qui ne comprend qu'une espèce du Canada. M. La- treille l'avoit aussi désigné sous le nom de dendroïde, à cause de ses antennes branchues. (C. D.) POGONOPHORE, Pogonophorus. {Entom.) M. Latreille dé- signe sous ce nom de genre le carabe spinibarbe et quelques autres carabes, qui ont le bord extérieur de leur mâchoire comme épineux. (C. D.) POGOSTEMON. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des labiées, de la didynamie gymnospermie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à cinq dents aiguës; une co- rolle labiée, renversée; les trois lobes de la lèvre supérieure entiers et arrondis au sommet; quatre étamines didynames; les fîlamens abaissés et barbus; quatre ovaires au fond du ca- lice. PoGOSTEMON A FEUILLES DE FiECTRATSUE : Pogostemon plectrautoi" des, Desf. , Mem. mus. paris., 2, pag. 164, tab. 6; Poir. , ///. gen., Suppl. , tab. 969. Arbuste de deux ou trois pieds, dont les rameaux sont pubescens, opposés, presque cylindriques; 94 POH les feuilles ovales, inégalemenl dentées, un peu aîguës, douces au toucher, un peu ridées, rétrécies, un peu prolongées sur le pédoncule, longues de deux à quatre pouces, sur un ou deux de largeur, à nervures obliques, saillantes à la face inférieure; les pédoncules axillaires, soutenant un épi serré de fleurs sessiles, unilatérales, accompagnées de bractées ci- liées, les unes ovales, les autres lancéolées, plus longues que les calices. Les dents du calice sont presque égales; la corolle est petite, labiée, blanche, renversée; le tube grêle et droit, plus long que le calice; la lèvre inférieure plane, ovale, en- tière, plus courte que la supérieure; celle-ci partagée en trois lobes entiers, arrondis; celui du milieu plus étroit et un peu plus long; les filamens des étamines sont beaucoup plus longs que la corolle, abaissés vers la lèvre inférieure , garnis de poils violets, sétacés , étalés; les anthères petites, mobiles, à deux loges; le style, de la longueur des étamines , a deux stigmates aigus; les quatre semences sont brunes, courtes, obtuses, anguleuses d'un côté. Cette plante est cultivée dans les serres chaudes du Jardin du Roi. On ignore son lieu natal. (PoiR.) POHLANA. (Bot.) Genre de plantes voisin de celui des zan- thoxjlum, de la famille Aes zanthoxylées , de Nées et Martins, de la dioécie pentandrie de Linnœus, à fleurs dioïques, ayant un calice à cinq divisions; une corolle à cinq pétales; dans les fleurs mâles, cinq él-amines avec le rudiment d'un ovaire dans le centre ; dans les fleurs femelles , un ovaire , point de style ; un stigmate presque pelté ; une capsule unilocu- l^ire , monosperme, à deux valves. [Leandr. de sacrum., in D. Denkschr. der Alcad. zu Munchen, 1819, pag. 229, tab 12.) (PoiR.) POHLIA, d'Hedwig; Amphirrhinum , de Green: Lagenium , Brid., Mss.; Poliette et Toupette , Brid. [Bot.) Genre de la famille des mousses, voisin des bryum, avec lesquels il avoit été confondu par Dickson. Il est caractérisé ainsi: Urne ou capsule terminale, oblongue, à péristome double; l'extérieur a seize dents libres, pointues, se réfléchissant en dehors, l'intérieur, membraneux, alongé , a seize dentelures uni- formes. Coiffe cuculliforme ; capsule régulière , avec une apophyse , et annulée. POH 95 Ces mousses ont les fleurs mâles geminiformes, inférieures aux fleurs femelles , qui sont terminales ; elles ont le port et la grandeur des brjum. Leur tige, courte, simple, ou un peu ra- meuse, porte à leur extrémité de longs pédicelles qui soutien- nent les capsules ; celles-ci ne sont pas toujours droites sur leur pédicelle, mais quelquefois penchées, et tantôt oblongues, tan- tôt un peu étranglées de manière à ressembler aune bouteille. Ce genre comprend plus de vingt-cinq espèces; Hedvvign'en a connu que deux qui etoient les hrjum cjlindricum et elon- gatum de Dickson, Smith, etc., que Hoffmann et Beauvois ont placés dans li s mnium. Schwcegrichen eu a décrit cinq espèces, mai^ Hope et Hornsehuch en ont décrit en outre quatorze nouvelles, et Schleicher en fait connoitre sept autres qui demandent à être examinées de nouveau avant de les admettre définitivement dans le genre Pohlia: on en pourroit dire autant pour quelques autres espèces de ce genre; enfin Hooker en décrit trois nouvelles dans sa Chloris melvilliana. Bridel décrit quinze espèces du genre PoIlUu , et il le place entre ses genres Hemisjnapsium et Cladodiam . qui n'en sont que des démembremens. Le genre Hemisjnapsium est caractérisé par son périsfome double, l'extérieur à seize dents acuminées, droites; l'inté- rieur adhérent à l'extérieur par sa moitié inférieure au moyen d'une membrane un peu carénée, divisée supérieu- rement en seize cils alternes avec autant de dents; coiffe cu- culiforme ; capsule régulière, pyriphore, munie d'une apo- physe et d'un anneau. Deux espèces de mousses hermaphro- dites ou inonoïques composent ce genre. L'une , Vhemisynap- sJum hyoïdes, Brid. {pohlia, R. Brown), ressemble à un Iryum, et croît dans l'île Melville, où elle forme des gazons touffus; l'autre, llLemisYnapsium arcticum , Bridel, croit dans la même île que la précédente espèce , qui en diffère par ses fleurs monoïques et son opercule conique; tandis que la seconde offre des fleurs hermaphrodites et un opercule hé- misphérique. Le genre Hemisynapsium a, comme le Pohlia, la capsule munie d'une apophyse; mais du reste s'en éloigne par ses autres caractères. Le genre Cladodium , Bridel, se distingue du Pohlia par sa capsule privée d'apophyse ; les seize dents de son péris- 96 POI tome externe sont droites, un peu rapprochées par leur extrémité. Deux espèces composent ce genre : l'une est le cladodium inclinatum , Brid., ou polilia inclinata des auteurs, qui croît dans les Alpes de la Carinthie et du Tyrol ; l'autre est le cladodium calophyllum , Brid., qui a été recueilli dans l'île Melville , dans les mers australes. Brown en a fait une espèce de Bryum. Presque toutes ces mousses se trouvent en Europe, dans les pays montagneux ; il y en a cependant de particulières à l'Amérique septentrionale, etc. Nous ne mentionnerons que l'espèce suivante. Le PoHLiA ALONGÉ : PohUa elongata, Hedw. , Musc, frond., 3 , pag. 36; Brid., Bryol. univ. , i , pag. 6o8 ; Bryum elonga- tum , Hook. et Tayl. , Musc. brit. , pi. 3o ; Engl. bot., t. i6o3. Sa tige est droite , simple , rougeâtre , longue de trois à quatre lignes ; les feuilles inférieures sont fort petites ; les supérieures serrées, linéaires, lancéolées, pointues, dente- lées à l'extrémité avec une nervure médiane; la capsule est penchée, oblongue , alongée, en forme de bouteille, par l'effet du renflement du sommet du pédicelle qui la supporte; le pédicelle a plus d'un pouce de longueur; l'opercule se fait remarquer par sa forme conique et aiguë. Cette espèce , la plus commune et type du genre, croît dans les bois montagneux subalpins, sur les rochers et à l'entrée des cavernes; elle forme des touffes ou gazons, remarquables lors de la fructifi- cation, par la couleur rougeâtre des pédicelles qui les cou- vrent en fort grande quantité. M. Dejean l'a trouvée en France, au lac des Rousses, dans le Jura. (Lem.) POI. {Ornith.) De la Croix, dans sa Relation de l'Afrique, t. 2 , p. 524, après avoir parlé des aigles et des vautours qui se trouvent aux côtes de Guinée, cite sous ce nom un oiseau de proie qui se tient sur les bords de la mer pour prendre des écrevisses. (Ch. D.) POIDS. (Phjs.) Voyez Pesanteur. (L.) POIGNARD. {Ichth^ol.) Les pêcheurs nomment ainsi les brochets d'une moyenne taille. (Desm.) POIKILIS. (Ornith.) Ce nom et celui de piUlis sont donnés au chardonneret commun, fringilla carduelis , Linn. (Ch. D.) POIL D'AUTRUCHE ou POIL DE LAINE. {Ornitk.) Ce POI 97 nom est, dît- on, donné par les plumassiers au duvet inté- rieur de l'autruche, qui est employé dans la fabrication de quelques étoffes et dans celle des chapeaux. (Desm.) POIL DE NACRE. (Conchjl.) M. Desmarest (Nouv. Dict. d'hist. nat. ) dit qu'on donne quelquefois ce nom au b3^ssus des pinnes ou jambonneaux. (De E.) POILS. (Anat. et Plijs.) Voyez Systkme pileux. (F.) POILS. (Bot.) Filamens très-déliés qui naissent à la super- fiiie de diverses parties du végétal. La pluparf ne différent des glandes que parleur forme; ils sont souvent placés sur une glande en mamelon. 11 arrive aussi quelquefois qu'ils pf)rtcnt à leur sommet une petite masse glanduleuse [croton penicilla-' tiim , rosa maxima, fraxinelle, etc.). Peu de végétaux sont dépourvus de poils, quelques-uns en portent de différentes sortes (croton penicillatiim). Ces otganes ont des formes ex- trêmement variées: ils ressemblent à un cylindre, à un cône [borrago laxiflora) , à une massue ( fiaxinelle) , à un chapelet (belle-de-nuit), à une enclume (houblon), à une na- vette {malpighia) , à une étoile rayonnante [croton penicilla' tum) , à un goupillon (marrubium p-.'regrinum) ^ aune toile d'a- raignée [sempervii^um arachnoideum). On remarque souvent qu'ils sont coupés par des diaphragmes (/^-chuis chalcedonica) , et que leur surface est mamelonnée {borrago laxiflora) ; selon les circonstances, ils absorbent ou rejettent les fluides. Plusieurs ont une pointe très-acérée , qui blesse ceux qui les touchent imprudemment et font naître sur la peau des am- poules cuisantes. La douleur vient moins de la blessure en elle-même, que delà liqueur corrosive que le poil introduit dans la plaie. Les orties desséchées piquent encore, mais n'excitent plus de démangeaison. En général, les jeunes feuilles et les jeunes pousses^ les plantes nées en terre aride, celles des climats ehauds et des hautes montagnes , celles qui sont exposées à l'action d'une vive lumière, sont plus velues que les autres, ce qui con- firme dans cette opinion, que les poils sont des orgjnes de l'absorption, delà transpiration et des sécrétions. Quelques- uns sont percés à leur extrémité et livrent passage à des sucs (rose). Plusieurs croissent sensiblement en longueur et en épai5.seur, et deviennent des piquans. Les aiguillons du rosier se 42' 7 98 POI forment quelquefois de cette manière. Mirbel. Élém. (Mas^.; POILU, Pilosus. (Bof.) On désigne par cette épitliète un végétal ou une de ses parties, lorsque les poils dont ils sont garnis, sont rares, longs et soyeux; exemples : stachjs sylva- tica, hyosciamus niger; tige du ranunculus acris ; feuilles du sealiosa caucasien; péricarpe de l'hibiscus trionum. L'aigrette est dite poilue, lorsque les poils ou soies qui la composent, ne paroissentàl'œil nu ni dentés ni ramifiés; exemple: lactuca , séneçon. (Mass.) POINCIA. {Bot.) Necker abrégeoit ainsi le nom poinciana, sous lequel est connu depuis long- temps un genre de plantes légumineuses que quelques auteurs ont réuni plus récemment au cœsalpinia. (J.) POINCIANA; Poincillade, Encycl. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, irrégulières, de la famille des légumineuses , de la décandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice caduc, à cinq divisions profondes; cinq pétales, le supérieur irrégu- lier, beaucoup plus grand; dix étamines; les filamens libres et très-longs; un ovaire supérieur, oblong; une gousse com- primée, alongée, à deux valves renfermant plusieurs semences. La longueur remarquable des étamines très -saillantes hors de la corolle, est un des principaux caractères qui distinguent ce genre du ccpsalpinia (brésillet), d'ailleurs deux genres très- élégans, très -rapprochés par leur port, leur feuillage, etc. Le poinciana a été établi en l'honneur du commandeur de Poinci , gouverneur général des iles du Vent, vers le milieu du dix septième siècle : il a travaillé à l'Histoire naturelle des Antilles. Poinciana élégant : Poinciana pulcherrima, Linn. , Spec. ; Lamk., III. gen,, tab. 355 ; Flos pavonis , Mer., Surin. , tab. 46 ; Sf leiii mandara, Rhéed., Malab., 6, tab. 1 , vulgairement Fleur DE PAON, Haie fleurie, Fieur de Paradis, Œillet d'Es:'agne, etc. Arbrisseau d'un irès-brl aspect, remarquable par la beauté de ses fleurs , disposées en un épi lâche , terminal , et par la dé- licatesse de son feuillage. La tige est droite, haute d'environ douze pieds, revêtue d'une écorce grisâtre; les rameaux sont armés a chaque nœud de deux fortes épines courtes et cour- bées. Les feuilles sont alternes, deux fois ailées sans impaire, POI 99 composées de cinq à dîx paires de folioles opposées , d'un vert clair, ovales, oblongues , souvent échancrées au sommet, longues de neuf à dix lignes, les supérieures beaucoup plus petites; une glande est à la base du pétiole commun, une autre vers son sommet , et deux petites pointes épineuses s'observent sur les pétioles partiels, un peu au-dessus de la base. Les fleurs sont terminides, elles forment un épi presque en corymbe , un peu lâche , presque pyramidal ou en ombelle. Les pédoncules sont glabres, simp4es , filiformes, longs de deux ou trois pouces. Le calice est à cinq divisions pro- fondes, glabres, ovales, concaves; la corolle à cinq pétales panachés de rouge et de jaune, quelquefois d'une seule cou- leur, ayant le limbe arrondi et frangé à ses bords; les on- glets étroits ; le pétale supérieur plus petit que les autres ; les étamines sont au moins trois fois plus longues que la corolle. Le fruit est une gousse plane, élargie, longue de trois à quatre pouces; elle renferme des semences comprimées, pla- cées chacune dans un enfoncement plissé ou strié à ses bords. Cette plante croit dans les deux Indes, elle est cultivée au Jardin du Roi. A la Barbade on s'en sert pour former des haies très -agréables. Les feuilles sont employées comme pur- gatif, à la place du séné, d'où vient qu'à la Jamaïque elle porte aussi le nom de séné. On prétend que son bois est bou pour la teinture. PoiNciANA ÉLEVÉ; Poinciana data, Linn., >Spec. Cet arbrisseau a des tiges cendrées, divisées en rameaux un peu pubescens, garnis de feuilles alternes, deux fois ailées, composées de petites folioles linéaires, très -obtuses, avec une petite pointe au sommet, presque glabres, au nombre de dix-huit à vingt paires, longues de trois à quatre lignes sur une de large. Les fleurs sont disposées en petits corymbes terminaux, portées sur des pédoncules courts, roi'les, épais ^ alternes, glabres ou un peu pubescens. Le calice est à cinq divisions lancéo- lées, aiguës, presque aussi longues que la corolle, coriaces, Vtlues. un peu réfléchies en dehors; les iihimens des étamines sont très-longs, ouverts, écartés, velus a leur base; l'ovaire est touienteux, lancéolé, comprimé, placé sur un réceptacle épais, renllé; le style droit, de la longueur des étamines. Le fruit est une gousse presque glabre, souvent sinuée entre POI chaque semence, aiguë à ses deux extrémités. Cette plante croît dans les Indes orientales. PoiNCiANA DES CORROYEURS : Cœsalpinia coriaria, "Willd.,Sp.; Jacq. , Amer., i23, tab. 176 , fig. 56; Breyn , Cent., 58 , fig. 5. Cette plante a la forme d'un grand arbrisseau, qui s'élève à la hauteur de douze à quinze pieds, d'un port agréable, très- rameux, sans épines, couvert d'une écorce noirâtre et ponc- tuée. Les feuilles sont alternes, deux fois ailées, sans impaire j les folioles petites, linéaires, glabres, obtuses, longues d'envi- ron trois lignes. Les fleurs sont terminales, disposées en un épi dense sur des pédoncules partiels très- courts, nombreux et simples. Le calice est glabre, à cinq divisions obîongues, ob- tuses, réfléchies; la cinquième concave, plus longue que les autres; la corolle petite, jaunâtre, un peu odorante; les éta- mines sont une fois plus longue* que la corolle; le fruit est une gousse spongieuse, courte, obtuse , un peu arquée. Cette plante croit à Cuaraçao et à Carthagène, dans les marais et les lieux inondés, sur les bords de la mer. Les habitans du pays font usage de ses cosses pour tanner le cuir. PoiNCiANA ORANGÉ : Poincïana insignis, Kunth. in Humb. et Bonpl. ; No^>. gen. , 6 , pag. 353 ; Plantes légum. , pag. 147 , tab. 44. Arbrisseau épineux, haut de six pieds, garni de feuilles deux fois ailées; six ou huit folioles alternes, ovales, ellip- tiques, pédicellées, glabres, émoussées à leursommet, longues de huit à dix lignes. Les fleurs, disposées en grappes solitaires ou paniculées, ont le calice glabre, à cinq découpures pur- purines, glanduleuses et ponctuées; la corolle, de couleur orangée avec des veines purpurines, une fois plus longue que le calice; les étamines du double plus longues que la corolle ; les gousses sont pédicellées, obîongues, comprimées, à deux valves polyspermes. Cette plante croit au confluent du fleuve des Amazones et de Chinchipes. (Poir.) POINCILLADE. [Bot.) Voyez Poincïana. (Lem.) POINCILLADE DE FAUNE. {Bot.) Voyez à l'article Con- DORi. ( Lem. ) POINÇON; Buccinum Pugio , Linn. {Conchjl.) Nom mar- chand d'une espèce de vis, très-voisine, si même elle en dif- fère, de la vis forêt, terebra sfrigilata, de Lamk. (DeB.) POINÇON. {Bot.) Synonyme de Spadxx. (Mass.) POI 101 POINT -DOUBLE. (Entom.) Nom donné par Geoffroy à la phalène , qu'il a inscrite sous le n." 3i. ( C. D. ) POINT DE HONGRIE. (Entom.) Geoffroy nomme ainsi le nécrop h ore fossoyeur. (C. D.) POINT DE HONGRIE ou CAME A POINT DE HONGRIE. (Conchyl.) On donne ce nom quelquefois, dans les ventes de coquilles, à la. venus castrensis, Linn. (De B.) POINT DE HONGRIE. (ConchjL) C'est encore plus souvent le nom marchand d'une espèce de porcelaine, cjprœa fragilis. (DeB.) POINT DE HONGRIE. (Conchjl.) On donne aussi quel- quefois ce nom dans le commerce à une coquille univalve , appelée plus ordinairement Cantharide, lorsqu'elle est dé- capée, parce qu'alors elle est d'un vert doré éclatant, sem- blable à celui des élytres des cantharides. Quelques con- chyliologistes ont proposé d'en faire un genre propre , qu'ils ont nommé Cantharis. C'est le trochus Iris de Linné et de M. de Lamarck. (Desm.) POINTEMENT. (Min.) Terme employé par Werner dans la description des cristaux, pour indiquer la réunion con- vergente de plusieurs faces en un sommet ou pointe. Voyez Cristallisation, tome XI, page 43o. (B.) POINTERELLE. ( Entom. ) Ce nom picard est employé pour désigner tous les insectes destructeurs de bourgeons, tels que les charansons , les attélabes ou rhynchites et les eu- molpes ou cryptocéphales. (Desm.) POINTES D'OURSINS. (Actin.) On donne ce nom aux pe- tites baguettes cylindriques ou comprimées, pointues ou spa- tuliformes, lisses ou striées, qui garnissent le tèt des oursins, et qui servent à la locomotion et à la défense de ces ani- maux. (Desm.) Les pointes d'oursins fossiles ont été appelées ancienne- ment radioli echinitarum , aculei, digiti, echinorum clavicula la- pidea, rhj'ncholithi. Pline les a nommées euroes , à cause de la vertu qu'il leur attribuoit, de chasser l'urine; et lecolithos , parce qu'elles dévoient résoudre la pierre et la gravelle : celles de figure ovale ont été désignées par les noms de lapis judaicus et de lapis sjyriacus. Comme quelques-uns de ces corps ressemblent à des olives 102 POI et à des fruits, les anciens ont cru que c'ëtoient réellement des fruits pétrifiés. On en voit qui sont de la grosseur et de la forme d'un œuf de pigeon; d'autres, de la longueur et de la grosseur du pouce, sont aplaties; quelques-unes ont leurs bords dentés en scie, etc : toutes sont changées, ainsi que le têt de tous les échinites, des stellérides et des encrinites, en spath calcaire, qui se brise en lames rhomboïdales. On a cru quelquefois que les bélemnites étoient des pointes d'oursins ; mais leur contexture et la forme de leur base n'ont aucun rapport avec ces pointes. Voyez au mot Bélemnite, (D. F.) rOINTILLAGE BLANC. (Conchjl.) Une porcelaine, cj- prcea erosa, a reçu ce nom vulgaire. (Desm.) POINTILLE, Squalus punctulatus. {Ichthj'ol.) On a donné quelquefois ce nom à une espèce de chien de mer. Voyez Roussette. H. C.) POINTILLÉE. {Bot.) Guettard, dans les Mémoires de l'Aca- démie des sciences, 1760 , nomme ainsi le cacalia poro- phyLlum, dont les feuilles sont marquées de points transparens. (J.) POINTU. ( Ichthyol. ) Nom spécifique d'un chétodon, (Desm.) POIRE. [Bot.) Fruit du poirier. (Desm.) POIRE. ( Conchyl. ) Ce nom seul s'applique à une turbi- nelle , v-Autapyrum, Linn. ; furbinelle poire de M. de Lamarck, Anim. sans vert., t. VII , p. 104 , et à une espèce de cône , conus bullatus, Linn. (De B. ) POIRE D'AGATHE. (Conchjl.) Nom vulgaire du murex tu- lipa, Linn., type du genre Fasciolaire de M. de Lamarck, (DeB.) POIRE SÉCHÉ. (Conchfl.) Nom marchand du murex py- rum , Linn., qui appartient maintenant au genre Pyrule de M. de Lamarck. (DeB.) POIRE DE TERRE. [Bot.) Un des noms vulgaires du to. pinambour, helianthus tuherosus. (Lem.) POIRE DE VALLÉE. [Bot.) Dans l'Anjou on désigne ainsi la bardane, à cause des lieux où elle croît et de la forme de sa racine. (Lem.) POI io3 POIRE. ( Bol. ) C'est une sorte de liqueur vineuse , qui se fait avec le suc exprimé de certaines poires. ( L. D.) POIREAU. (Bot.) Espèce du genre Ail, Allium porum. Voyez Ail. (J. ) POIRÉE. (Bot.) Voyez Bette. (J.) POIREÏIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, papilionacées , de la fcimille des légumineuses, de la diadelphie décandrie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel : Un calice a deux lèvres; la supérieure échancrée, l'inférieure à trois dents; une corolle papilionacée; Pétendard échancré, réfléchi, repoussé par la carène; les étamines dia- delphes; Povaire linéaire, comprimé; un style; un stigmate en tête. Le fruit est une gousse comprimée, articulée; les articulations monospermes , se séparant à la maturité des graines. Ce genre, placé d'abord parmi les Glycine, en a été retran- ché par Ventenat : il s'en rapproche par ses fleurs; il en dif- fère par ses gousses, assez semblables à celles des hedysarum; il a le port et les feuilles des rnedicago. Gmelin avoit établi un genre Poiretia , qui depuis a été reconnu pour un housto- nia; Cavanillcs a depuis décrit un autre genre sous le nom de Poiretia, mais qui avoit été peu auparavant présenté , par M. Smith , sous le nom de Sprengelia. A peu près dans le même temps que M. Ventenat publioit ce genre, M. Smith en in- séra un autre dans les Transactions linéennes de Londres , en rappelant le nom de poiretia. Cette marque d'attention de la part d'un botaniste aussi distingué que M. Smith, m'a pénétré de reconnoissance ; mais ce nom étoit d'autant plus difficile à conserver, qu'il a reçu depuis celui d'hoyea dans la nou- velle édition de VHortus Kewensis , décrit dans PEncyclopédie sous le nom de phusicarpos. Dans cette confusion de noms, il est encore bon de prévenir que M. Persoon a mentionné le poiretia de Ventenat sous le nom de turpinia , employé aussi par Ventenat pour un autre genre: tandis que MM. de Hum- boldt et Bonpland Pappliquoient à une autre plante voisine des eupatoires; enfin M. Schmaltz a adopté le turpinia pour quelques espèces de rhus. Poiretia grimpant : Poiretia scandens , Vent., Choix des pi., tab. 42; Poir. , lll. gen., Suppl. , tab. 979; Glycine, Lamk. , 104 POI JlL, lab. 609. Cette plante a des tiges glabres, grimpantes, grêles, cylindriques et roiigcàtres, parsemées de glandes peu apparentes; les rameaux sont pubescens , de couleur cendrée,-^ les feuilles ailées sans impaire , articulées, conjposées de quatre folioles glabres, opposées, pédicellées, d'un vert tendre, en cœur renversé , parsemées de glandes nombreuses , trans- parentes ; les pétioles glanduleux et pubescens-, les stipules très-courtes, lancéolées, aiguës, persistantes; les fleurs d'un jaune citron, disposées en petites grapj^es courtes, solitaires, axillaires, accompagnées de petites bractées semblables aux stipules. Leur calice est fort petit , persistant , glanduleux , campanule; le limbe à deux lèvres; la supérieure é-chan- crée, l'inférieure cà trois dents égales; la corolle papilionacée, ayant l'étendard à demi orbiculaire, échancré, à bords ré- fléchis, repoussé par la carène; les ailes plus courtes que l'étendard, tronquées obliquement à leur sommet , munies à leur base d'une oreillette latérale; la carène courbée en demi-cercle , obtuse , bifide à sa base ; les étamines diadelphes ; les anthères sont mobiles, arrondies, fort petites; l'ovaire est glabre , comprimé ; le style plus long que les étamines. Le fruit est une gousse linéaire, glabre, pendante, glandu- leuse, comprimée, articulée; les articulations au nombre de trois, alongées , monospermes; les semences oblongues , obtuses. Cette plante croit à l'ile de Saint - Domingue. (POIR.) POIRIER; Pyrus, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones polypétales, de la famille des rosacés, Juss. , et de l'ico- sandrie polfgjnie du système sexuel , dont les principaux caractères sont les suivans : Calice monophylle, adhérent à l'ovaire, à cinq divisions; corolle de cinq pétales arrondis, insérés sur le calice; vingt étamines ou environ, ayant la même insertion que les pétales; un ovaire infère ou adhérent au calice, surmonté de cinq styles à stigmate simple; une pomme turbinée , rétrécic à sa base, ombiliquée à son som- met . partagée intérieurement en cinq loges cartilagineuses, contenant chacune deux graines. Les poiriers sont des arbres de moyenne taille, à feuilles simples, alternes, et a fleurs de couleur blanche, disposées en corymbe terminal ou latéral. Toutes les espèces connues POI io5 appartiennent à l'ancien continent; nous en bornons beaucoup le nombre, parce que nous n'y comprenons pas, comme quel- ques autres botanistes, d'abord le pommier et ses congénères, dont, à l'exemple de MM. de Lamarck , de Jussieu et Desfon- taines," etc. , nous faisons un genre particulier; ensuite, parce que nous laissons, dans les genres Alisier, Néflier et Sorbier, plusieurs autres espèces, queWilldenovv comprend dans son genre Pjriis. Poirier a feuilles de saule : Pyrus salicifolia, TVilld., Sp. . 2, p. 1020; Lois., Nouv. Duham., 6, p. 189, tab. 56. Cette espèce est plutôt un grand arbrisseau qu'un arbre; car sa tige ne s'élève guères au-delà de douze à quinze pieds. Ses jeunes rameaux, ainsi que ses pédoncules, sont revêtus d'un duvet blanchâtre. Ses feuilles sont lancéolées-linéaires, brièvement pétiolées, chargées, surtout en dessous, d'un duvet court, serré et blanchâtre; ses fleurs, qui se développent à l'extré- mité des rameaux, sont blanches, larges de huit à neuf lignes, rarement solitaires, ordinairement réunies deux à cinq en- semble et presque en corymbe. Les fruits sont petits, d'une saveur acerbe et désagréable. Ce poirier croit naturellement en Sibérie, sur le mont Caucase, en Arménie; on le trouve aussi en Provence : il fleurit en Mars et Avril. Poirier du mont Sinaï; Pyrus Sinai , Lois., Nouv. Duham., 6, page 190, tab. 67. Ce poirier ne paroit s'élever qu'à douze ou quinze pieds. Ses feuilles sont ovales - alongées . très- entières, portées sur d'assez courts pétioles, d'un vert assez foncé et luisantes dans l'âge adulte, pubescentes en des- sus dans leur jeunesse, légèrement cotonneuses en dessous dans tous les temps. Ses fleurs sont blanches, larges de sept à huit lignes, portées sur des pédoncules simples, cotonneux, et disposées, au nombre de dix à douze, en corymbes placés à Pextrémité de petits rameaux particuliers. Ses fruits sont très-petits, du volume d'une grosse cerise; ils ont la chair sèche et presque dépourvue de saveur. Cette espèce est ori- ginaire du mont Sinai dans l'Arabie pétrée; on la cultive au Jardin du Roi à Paris et dans les jardins de botanique, où elle fleurit vers la fin d'Avril. Poirier de Perse; Pjrus persica^ Pers. , Sjnops. , 2, pag. 40. Cette espèce paroît avoir quelque ressemblance pour le port loS POi avec les deux prëcédentes; elle a les feuilles ovales-lancéolées, finement crénelées, pubescentes en dessous, et ses fleurs sont presque disposées en corymbe. Ce poirier a été cultivé a Ver- sailles dans le jardin de M. Lemonier, premier médecin de Louis XVI, comme étant originaire de la Perse. Poirier de Bollviller. : Pyrus Bollveria, Linn,, Manl., 244; Lois., Nouv. Duham., 6 , page 191 , tab. 58. Ce poirier, de même que les précédens, ne paroît pas devoir s'élever au- delk de douze à quinze pieds. Ses feuilles sont ovales- oblon- ^ues, pubescentes en dessus dans leur jeunesse seulement, cotonneuses en dessous, deux fois dentées et portées sur des pétioles plus courts qu'elles-mêmes. Les fleurs sont blanches, assez petites, nombreuses, portées sur des pédoncules rameux , très- cotonneux, disposées en corymbe. Les fruits sont d'un jaune rougeâtre, d'une forme conique, delà grosseur de nos plus petites poires communes; ils ont la chair sèche, douceâtre et même un peu sucrée. Celte espèce fleurit à la fin d'Avril ou au commencement de Mai; elle passe pour être originaire de l'Allemagne, et on dit aussi qu'elle a été trouvée en Alsace. On la cultive dans les jardins de bota- nique. Poirier des neiges : Pyrus nivalis , Linn., Suppl. , 255 ; Jacq. , ^l. AusL, 2, p. 4, t. 107. Ses feuilles sont ovales, obtuses, entières ou un peu crénelées au sommet, cotonneuses et blan- châtres en dessous, disposées en rosette au sommet des rameaux. Les fleurs, au nombre de douze ou environ, ayant une odeur pénétrante, sont portées sur des pédoncules de deux pouces de longueur et disposées au sommet des rameaux en corymbes élégans. Les fruits sont arrondis, verdàtres, parsemés de points rougeâtres : ils sont d'abord très-acerbes, ensuite ils perdent peu à peu cette saveur austère: enfin, ils mollissent en No- vembre et acquièrent un goût assez agréable , qui permet aux gens de la campagne de les manger. Ceux-ci nomment ces fruits S chneebirn en , ce qui veut dire poires des neiges. Cet arbre croît naturellement en Autriche , sur les bords des bois et dans les lieux montueux. PoiRiEP. COMMUN : Pj/Tus coiïimunis , Linn., Spec, 686; Lois., îJouv. Duham., 6, p. 192 , t. 69-74. Le poirier commun est la plus grande espèce du genre; son tronc peut acquérir avec POI 107 Tàge six à huit pieds, et même plus, de circonférence, et sa tige s'éiève de trente à quarante pieds de hauteur, en se divisant le plus souvent, dès le quart ou le tiers de son élé- vation , en branches qui forment une tête plus ou moins ar- rondie, mais qui presque toujours s'étend plus en hauteur qu'en largeur. Les jeunes rameaux , dans les arbres sauvages, surtout dans les premières années , sont garnis d'épines; mais, lorsqu'ils sont en âge de fleurir, les épines diminuent sur les nouveaux rameaux, une partie se change en bourgeons à fleurs, de sorte que plus les arbres sont vieux , moins ils sont épineux. Les feuilles sont ovales, finement dentées, portées sur des pétioles égaux à leur propre longueur, légèrement co- tonneuses en dessous dans leur jeunesse , parfaitement glabres des deux côtés dans l'âge adulte, lisses et d'un vert gai en dessus. Les fleurs naissent le plus souvent à l'extrémité de petits rameaux latéraux qui n'ont souvent que six lignes, et rarement plus de deux pouces de longueur; elles sont blan- ches, larges d'un pouce ou environ , portées sur des pédon- cules d'un pouce ou un peu plus, et réunies dix à douze ensemble par petites grappes ou bouquets ombelliformes. Il leur succède des fruits qui, selon les variétés, diffèrent à l'infini par la grosseur, la couleur, la saveur et le temps de la maturité. Dans les arbres sauvages ces fruits sont assez exactement turbines, arrondis à leur sommet, d'a- bord d'un vert clair, ensuite jaunâtres lors de la maturité, parsemés de nombreux points grisâtres ; ils ont douze à quinze lignes de hauteur sur à peu près autant de diamètre, et sont formés intérieurement d'une pulpe ou chair blanche, ferme, peu aqueuse, très- acerbe jusqu'au moment de la parfaite maturité, où elle devient brunâtre, molle et pleine d'un suc qui n'a plus rien de désagréable. Cet arbre croit Ba- turellement en France et dans une grande partie de l'Europe^ dans les forêts; il fleurit en Avril. Le poirier commun est un arbre fort anciennement cul- tivé et qui sous la main de l'homme a produit de nombreuses variétés, qui se distinguent principalement par le volume, la forme . la couleur des fruits, et par la consistance, la saveur de la chair, ou par l'époque de la m^aturité. Les plus petites poires n'ont qu'un pouce à quinze lignes de diamètre, et le? 108 PIG plus grosses ont quatre pouces à quatre pouces et demi: cer- taines variétés sont presque globuleuses ou à peine turbinées etd"undian^ètre égal à la hauteur; d'autres, au contraire, sont moitié plus longues que larges. Quant à la couleur, les poires sont vertes, jaunes, grisâtres, rougeâtres; leur chair a une consistance sèche, ferme, ou elle est fondante et aqueuse; la saveur en est insipide , acerbe, acide, douce, sucrée, par- fumée; enfin, certains de ces fruits commencent à mûrir neuf à dix semaines après la floraison, ou dès la fin de Juin, tandis que d'autres n'atteignent leur maturité qu'au bout de onze à douze mois, c'est-a-dire en Mars et Avril. La couleur de l'écorce des rameaux et la forme ou la consistance des feuilles peuvent aussi fournir des caractères pour reconnoître les va- riétés du poirier commun; mais en général ces caractères né sont pas aussi certains que ceux empruntés des différentes par- ties du fruit. On connoît aujourd'hui au moins deux cents variétés de poires bonnes à manger, dites poires à couteau, et quelque considérable que soit ce nombre, il doit s'accroître encore, et l'on ne peut dire jusqu'à quel point il pourra s'élever un jour , puisque presque chaque année on en découvre de nouvelles, depuis que l'instruction et le goût ont porté les amateurs et les cultivateurs à multiplier leurs semis et à en attendre le produit. En effet, les graines de poirier, à quelque variété qu'elles appartiennent, ne multiplient jamais que l'espèce et ne propagent point le fruit qui les a produites , sans qu'il soit plus ou moins modifié, c'est-à-dire que la poire qui viendra sur un arbre provenu de semis, offrira presque toujours des différences marquées, si on la compare avec celle dont elle tire son origine , soit qu'elle ait acquis des qualités meilleures , soit que, comme cela arrive le plus souvent, elle lui soit très- inférieure, parce qu'elle se sera rapprochée davantage de son origine primitive, le poirier sauvage. L'opinion de Duhamel paroit avoir été que le poirier n'a produit tant de variétés que parce qu'il s'est allié avec le coignassier, et cet auteur a même soupçonné que cet arbre auroit bien pu se mélanger aussi avec le cormier et le néflier. Malgré l'iiAinilé qui existe entre ces quatre genres, nous ne croyons nullement que de pareilles alliances soient possibles POI lo^ ©u au moins faciles à faire, surtout dans l'état de nature. Le pistil d'une fleur de poirier, entouré, comme il l'est, d'un assez grand nombre d'étamines , doit toujours être fécondé par celles-ci, ou avoir perdu la faculté de l'être, avant que le pollen d'étamines d'arbres étrangers puisse être parvenu jus- qu'à lui. Parmi les nombreuses variétés de poires connues, nous ne ferons mention dans cet ouvrage que de celles qui sont les meilleures, ou au moins qui se distinguent des autres par quelque qualité. Amiké Joannet, Duhara. , Arb. fr. , 2, p. i25. Cette poire est ordinairement la première mûre : on peut quelquefois la manger dés la Saint -Jean (24 Juin). Elle est régulièrement pyriforme , haute de vingt -trois lignes, sur quinze de dia- mètre. Sa peau est d'abord d'un vert clair , ensuite d'un jaune citron, et elle recouvre une chair blanche, tendre, assez abondante en eau, mais d'une saveur peu relevée. Tout son mérite consiste en ce que c'est le fruit le plus hâtif de l'es- pèce. Petit Muscat , Sept-en-gueule , Duham. , Arb. fr. , 2 , p. 1 1 g , pi. 1. Les poires de cette variété viennent par bouquets; elles sont arrondies, un peu en toupie, très-petites, n'ayant au plus que treize à quatorze lignes de hauteur, sur douze à treize de diamètre. Leur peau est d'un vert jaunâtre du côté de l'ombre, plus ou moins marbrée de points d'un rouge brun du côté du soleil. Leur chair est demi-cassante, d"un goût agréable, quelquefois un peu musquée lorsque Tarbre est à l'exposition du midi. Ce fruit mûrit dans le courant de Juillet. Muscat Robert, Poire a la reine, Poire d'ambre, Duham., Arb. fr. , 2, pag. 120, pi. 2. Ce fruit a vingt- cinq lignes de hauteur sur vingt -trois de diamètre; il a la peau lisse, fine, d'un vert clair, tirant un peu sur le jaune lors de la parfaite maturité : sa chair est tendre , sucrée et d'une saveur tiès- relevée. Il mûrit vers la mi-Juillet. Le muscat fleuri et le muscat royal sont deux autres poires hâtives, plus petites que le muscat Robert; le muscat l'Alleman est une assez grosse poire qui mûrit en Janvier , Février et peut se garder jus- qu'en Mai. 110 POI Madeleine, Cï■fRO^♦DEsCARMES, Duham., Arb.fr. , 2. p. 124, pi. 4« Cette poire a vingt -cinq lignes de hauteur, sur un diamètre presque égal, et elle est portée sur un pédoncule qui a souvent plus de deux pouces de longueur. Sa peau , d'abord verte, devient d'un jaune citron lors de la maturité. Sa chair est fondante, d'une saveur douce , relevée, dun léger parfum et d'un petit goût aigrelet qui la rendent agréable. Elle mûrit à la fin de Juillet. Blanqueite ou GROSBLANQUETjDuham. , Arb. fr. , 2 , p. 12g. Cette poire a vingt- quatre à vingt -six lignes de hauteur, sur dix-huit à vingt lignes de diamètre , et elle est portée sur un pédoncule long de dix à douze lignes. Sa peau est d'un blanc jaunâtre, quelquefois légèrement rougeàtre du côté du soleil. Sa chair est cassante, un peu sucrée et médiocrement relevée. Elle mûrit à la fin de Juillet ou au commencement d'Août. On a encore la grosse blanquette ronde, la blanquette à longue queue, et la petite blanquette ou poire à la perle, qui, comme la première, n'ont d'autre mérite qu'une matu- rité précoce. Poire d'épargne, Beau présent, Saint-Samson , Duham., Arb. fr. , 2 , p. i33, pi. 7. Le fruit de cette variété est très- alongé, il a trois pouces à trois pouces six lignes de hauteur, sur vingt- deux à vingt-quatre lignes de diamètre dans sa partie la plus renflée. Sa peau est verdàtre , un peu marbrée de fauve mêlé de rouge du côté du soleil. Sa chair est fon- dante, aigrelette, très -agréable. Cette poire mûrit à la fin de Juillet ou au commniencement d'Août : c'est la meilleure et la plus belle de la saison. Rousselet de Reims, Dnham. , Arb. fruit , 2 , p. 1/17 , pi. 1 1 . Cette poire a desx pouces de hauteur, sur vingt lignes de diamètre, et son pédoncule n'a (jue huit ou dix lignes de long. Sa peau, du côté de l'ombre , est d'abord verte, ensuite jaune lors de la parfaite maturité, et d'un rouge brun du côté du soleil; elle est d'ailleurs parsemée partout rie points grisâtres. Sa chair est demi - fondante, musquée, relevée d'un parfum particulier, qui la rend très-agréable. Elle mûrit au couinien- cementde Septembre ou dés la fin d'Août, l.e rousselet hàtif ou poire de Chypre lui ressemble beaucoup ; mais il est plus précoce d'un mois. On a encore le gros rousselet, qui mûrit POI m en même temps que celui de Reims, et le rousselet d'hiver, qui n'atteint sa maturité qu'en Février et Mars. Parfum d'Août, Duham., Arb. fr., 2, p. i36. Cette poire est un peu turbinée , petite. Sa peau est d'un jaune citron et légèrement marquée de fauve du côté de l'ombre, d'un beau rouge foncé du côté exposé aux rayons du soleil. Sa chair est un peu fondante et a une saveur très -musquée. Ce fruit mûrit en Août, comme son nom l'indique. FI^'-oa d'été, Duham., Arb. fr. , 2, pag. i55. Le fruit de cette variété est d'une grosseur moyenne et d'une forme tur- binée; sa peau est très -unie, d'un vert jaunâtre d'un côté, d'un rouge foncé et brillant de l'autre; sa chair est demi- fondante, aigrelette, et assez agréable : il mûrit vers le milieu d'Août. Poire sanguinoie. Lois., Nouv. Duham., 6 , p. 201 , t. 62 , fig. 1. Elle a vingt à vingt-quatre lignes de hauteur, sur dix- huit à vingt-deux lignes de diamètre ; sa peau est grisâtre du côté de Tonibre , un peu rougeàtre du côté opposé, et par- semée de points nombreux et fauves; sa chair est d'un rouge clair ou couleur de rose , d'un goût peu relevé et assez insi- pide. Ce fruit mûrit vers le milieu d'Août. Epine d'été, Fondante musquée, Duham., Arb. fr., 2 , p. 182, pi. 5o. Cette poire est assez régulièrement pyramidale; elle a trente -trois à trente -quatre lignes de hauteur, sur vingt- cinq lignes de diamètre. Sa peau est parfaitement lisse, d'un vert clair, rarement un peu rougeàtre du côté exposé au soleil; sa chair est demi-fondante, abondante en eau, bien sucrée et d'un parfum agréable. E'Ie mûrit en Août. La grande épine d'été et l'épine d'été de Toulouse se rapprochent beau- coup de cette variété; mais l'une est plus grosse, l'autre plu» petite. Saint-Germain d'été, Lois., Nouv. Duham., 6, pag. 2o3 , t. 69, t]g. 5. Cette poire est alongée; elle a trois pouces trois à quatre lignes de hauteur, sur vingt-six lignes de diamètre. Sa peau est partout d'une belle couleur citron et plus ou moins parsemée de petits points grisâtres ou fauves. Sa chair est fon- dante , sucrée , parfumée, relevée d'une certaine saveur légè- rement acerbe, qui lui donne beaucoup de rapport avec la crasanne. Nous devons la connoissance de ce fruit à M. Audi- 1Î2 ^ POI bert, qui nous l'a envoyé deTonelIe en Provence; il est excel- lent et mériîeroit d'être répandu dans les jardins de Paris et du Nord de la France. En Provence il mûrit dans les premiers jours d'Août. Cassolette, Friolet , Muscat vert. Lechefrion, Duham. , Arb. fr., 2 . p. 160 , pi. 18. Cette poire est souvent très-petite, n'ayant que dix-neuf à vingt lignes de hauteur, sur seize de diamètre ; d'autres fois elle est un peu plus grosse. Sa peau est d'un vert clair, avec un peu de roisge du côté exposé au soleil; et sa chair est ferme, cassante, tendre cependant, d'une saveur sucrée et musquée. Elle mûrit vers la fin d'Août. Salviati , Duham., Arb. fr., 2. page loj, pi. g. Ce fruit est presque globuleux, et sa hauteur est à une ligne près égale à son diamètre, qui a deux pouces. Sa peau est d'un jaune clair, parsemée de très- petits points roussàtr'es, et marquée quelquefois d'un peu de rouge du côté exposé au soleil ; sa chair est cassante, relevée d'une saveur musquée très -agréable. Le temps de la maturité est la fin d'Août. Chair a dame, Chère a dame, Duham., Arb. fr. , 2 , p. 1 56. pi. 16. La hauteur de cette poire est de vingt-six lignes, sur vingt -deux de diamètre; sa peau est jaune, tachetée de gris et marbrée de rouge clair du côté du soleil; sa chair est demi- cassante, douce et relevée d'un petit parfum ngréable. Le milieu d'Août est ordinairement l'époque de la maturité. Bezi d'Hery , Duham., Arb. fr. , 2, p. jSg. Le plus souvent cette poire est régulièrement arrondie, et elle a vingt -neuf à trente lignes de diamètre , sur une ligne de moins en hau- teur. Sa peau est lisse, d'un vert pâle, qui passe au jaune clair lors de la maturité, et elle est vergetée de rouge du côté du soleil; sa chair est ferme, demi -cassante., un peu sèche, d'une saveur sucrée, musquée et agréable. Ce fruit mûrit en Octobre et Novembre. Épine rose. Poire de rose, Duham., Arb. fr. , 2, p. 17^. Elle est plus large que haute, ayant vingt-huit à trente lignes de diamètre, et deux à quatre lignes de moins dans le sens de la hauteur. Sa peau est d'un vert jaunâtre, -parsemée de points grisâtres, et sa chair est demi-fondan(e, sucrée, un peu musquée, très- agréable. Cette poire mûrit vers la mi- Août. Orange rolge, Duham., Arb. fr. , 2 , p. 141. Cette poire est presque globuleuse; elle a vingt-six à vingt-huit lignes de diamètre et deux à trois lignes de moins en hauteur. Sa peau est blanchâtre, tachetée de points verdàtres du côté de l'ombre, et d'un beau rouge de corail du côté opposé et souvent même dans les deux tiers de sa surface ; sa chair est demi-cassante, d'une saveur sucrée, relevée, fort agréable. Elle mûrit dans la dernière quinzaine du mois d'Août et mollit promptement. 11 y a aussi l'orange musquée , qui est un peu plus petite, moins colorée, et l'orange tulipée ou poire aux mouches qui est plus grosse; enfin, l'orange d'hiver, qu'on mange en Février, Mars et Avril. Beurré gris , Duham. , Arb. fr., 2 , pag. ig6 , pi. 38. Cette poire a communément trois pouces de hauteur, sur deux pouces quatre lignes de largeur; mais il n'est pas rare de la trouver ayant un quart de plus dans toutes ses proportions. Sa peau est verte, avec beaucoup de larges taches grises et dun rouge obscur du côté du soleil ; sa chair est très-fondante; sucrée, relevée d'un peu d'acide et très-agréable. Ce fruit est un des meilleurs et mûrit dans le courant de Septembre. Le beurré blanc ressemble presque en tout au beurré gris; il n'en diffère que parce qu'il est d'un blanc jaunâtre du côté de l'ombre, et lavé d'un rouge très -clair du côté du soleil, et parce que sa chair n'a pas une saveur aussi relevée. Doyenné, Beurré blanc, Saint-Michel, Bonne-ente, Duh., Arb. fr., 2 , p. 2o5, pi. 40. La hauteur de cette poire est de deux pouces six lignes à trois pouces, et son diamètre, dans la partie la plus renflée, a ordinairement deux à trois lignes de moins. Sa peau, d'abord d'un blanc verdàtre , devient d'un jaune clair en mûrissant, et quelquefois le côté exposé au soleil se colore dun rouge vif; sa chair est fondante, su- crée, souvent un peu parfumée et fort agréable; mais elle devient promptement cotonneuse, et perd alors tout son bon goût. Le doyenné commence à mûrir à la lin de Septembre et on en mange souvent pendant tout le mois d'Octobre. Le doyenné roux n'en diffère que parce que la couleur de su peau est presque partout roussàfre , et que sa chair a une saveur encore plus agréable et est moins sujette à devenir cotonneuse. 42. 8 114 POI Angleterre, Beurré d'Angleterre , Duliam., Arb. Ir. , :.• . p. 197, pi. 39. Cette poire a trente- trois à trente-six lignes de hauteur, sur vingt-trois à vingt-cinq lignes de diamètre. Sa peau est en général d'un vert clair, sans aucune autre teinte particulière; mais quelquefois elle devient un peu jau- nâtre lors de la parfaite maturité; sa chair est très-fondante, sucrée, abondante en eau relevée et agréable; elle a l'incon- vénient de mollir promptement. Elle mûrit en Septembre. Beurré romain, Lois., Nouv. Duham., 6, p. :^io, t. 61 , fig. 4. Cette poire seroit parfaitement ovoïde, si elle ne se rétrécissoit subitement du côté de la queue ; elle a trois pouces six lignes de hauteur, sur vingt-six lignes de diamètre. Sa peau , d'abord verte , devient partout d'un jaune clair en mû- rissant, et elle est parsemée de nombreux points grisâtres; sa chair est demi- fondante, sucrée, parfumée et fort agréable. Elle mûrit à la fin de Septembre. Verte-longue panachée, Culotte de Suisse, Lois., Nouv. Duham., 6, p. 210, t. 68, fig. 1. Cette poire est fort jolie; elle a la peau lisse , verte , panachée de longues bandes jaunes , et quelquefois légèrement teinte de rouge du côté du soleil. Sa chair est fondante, abondante en eau sucrée, musquée et fort egréable. Elle est d'ailleurs un peu moins grosse que les deux précédentes, car sa hauteur n'est que de trente lignes, et son diamètre de deux pouces. Elle mûrit à la lia de Septembre. Bergamotte d'été. Milan de la beuvri;^:re, Duham., Arb. fr. , 2 , p. 161. La bergamotte d'été a une forme turbinée, et sa hauteur est de deux pouces dix lignes , sur deux pouces et demi de diamètre. Sa peau est rude au toucher, d'un vert gai, parsemée de points fauves, quelquefois un peu teinte de roussàtre du côté du soleil; sa chair est presque fondante, peu relevée, légèrement acide et assez agréable. L'époque de sa maturité arrive au commencement de Septembre. Bon -chrétien d'éié , Gracioli, Duham., Arb. fr. , 2 , p. 217, pi. 47 , fig. 4. Cette poire a une forme très-irrégulière; elle présente dans son ensemble une pyramide un peu tronquée à son sommet et le plus souvent obliquement, sa surface n'est point arrondie, mais relevée çà et là de petites bosses disposées sans aucun ordre. Sa hauteia- est de trois pouces POI ii5 cinq lignes à trois pouces dix lignes, sur trente a trente-deux lignes de largeur. Sa peau est trés-lisse , d'un jaune clair lors de la parfaite maturité, parsemée de points verdàtres nom- breux et très-petits; sa chair est fondante quoiqu'un peu cas- sante, très-abondante en eau sucrée et fort agréable. Elle mûrit en Septembre. Le bon-chrétien d'été musqué mûrit un peu plus tôt , et sa chair a un goût plus parfumé. Saint- Germain , Inconnue la fare, Duhara. , Arb. fr. , 2, p. 226 , pi. 52. La hauteu.- moyenne de cette poire est de trois pouces six à neuf lignes, sur vingt-huit à trente lignes dans son plus grand diamètre. Sa peau, d'abord verdàtre, prend une légère teinte de jaune lors de la maturité , et elle est abondamment marquée de points et de taches roussàtres; sa chair est très- fondante, très-abondante en eau, d'un goût un peu aigrelet, sucré, relevé, musqué et très-agréable. Ce fruit mûrit en Novembre et Décembre, et se conserve quel- quefois jusqu'en Janvier et Février : c'est un des meilleurs du genre ; c'est dommage que sa chair soit assez souvent pier- reuse. Jalousie, Duham., Arb. fr. , 2, p. 21 1 , pi. 47 , fig. 3. La poire de jalousie est haute de deux pouces dix lignes à trois pouces, sur trente-deux à trente -quatre lignes de diamètre. Sa peau est d'une couleur fauve peu foncée et parsemée de points plus clairs; sa chair est blanche, fondante, sucrée, parfumée et très-agréable. Elle mûrit en Septembre et dans le courant d'Octobrie. Bergamotte d'automne, Duham. , Arb. fr. , 2 , p. i65 , pi. 21, et pi. 19, lig. 7. Cette poire a une forme turbinée très-dé- primée, n'ayant le plus souvent que vingt-sept à vingt-huit lignes de hauteur, sur trente- trois à trente -six lignes de diamètre. Sa peau est lisse, d'un vert clair, qui devient un peu jaune lors de la parfaite maturité, et elle prend quel- quefois du côté du soleil une légère teinte de rouge brun. Sa chair est demi- cassante, se fondant assez facilement dans la bouche, abondante en eau fraîche, sucrée et un peu par- fumée. Elle mûrit en Octobre, et lors de la parfaite maturité son parfum est en quelque sorte plus agréable à l'odorat qu'au goût. Il y a encore la bergamotte rouge, la bergamotte suisse, la bergamotte sylvange, qui mûrissent à peu près à la même m6 POI époque, et la bergamotte précoce, qui est mûre dès le com- mencement d'Août. Bezi de la motte, Duham., Arb. fr. , 2 , pag. 206 , pi. 44 • fig. 6. La hauteur de cette poire est de trente-deux à trente- six lignes , sur un diamètre à peu près égal. Sa peau est d'abord verte, ensuite un peu jaune et parsemée de points grisâtres très-nombreux , réunis par larges plaques irrégulières ; sa chair est blanche , fondante , d'une saveur douce et fort agréable. Ce fruit mûrit à la fin de Septembre et dans le courant d'Oc- tobre; il a quelques rapports, pour la forme , la couleur et la saveiir, avec le suivant. Crasanne , Bergamotte crasanne , Duham. , Arb. fr. , 2 , p. 166, pi. 22. Une belle poire de crasanne est arrondie, un peu turbinée , large de trois pouces ou à peu près , sur une ou deux lignes de moins en hauteur, et elle est portée par un pédoncule assez menu, long de dix-huit à vingt lignes, un peu courbé, implanté dans une petite cavité. Sa peau est d'un vert grisâtre avant la parfaite maturité, et elle devient alors un peu jaune et couverte de quelques taches rousses éparses ; sa chair est très-fondante , abondante en eau d'une sa- veur fraîche, sucrée , relevée cependant d'une pointe acerbe , mais d'un goût parfumé et exquis. Ce fruit commence à mûrir à la fin d'Octobre, et il peut se conserver pendant les mois de Novembre et de Décembre : c'est un des plus estimés et peut-être le meilleur de ce genre. La crasanne panachée est une sous-variété, qui ne diffère de la précédente ni par la forme, ni par la saveur; mais dont les feuilles sont plus petites, longuettes, un peu ondulées et bordées de blanc. Royale «'hiver, Duham. , Arb. fr. , 2 , p. 191 , pi. 55. Cette poire est globuleuse ou le plus souvent turbinée; elle a trente à trente-deux lignes de diamètre, sur autant de hauteur, ou un peu plus, et il n'est pas rare de la trouver ayant jusqu'à trois pouces trois lignes dans tous les sens. Sa peau est d'un jaune clair du côté de l'ombre, et rougeàtre dans la partie exposée au soleil; sa cliair est légèrement jaunâtre, très -peu ferme, ])resque fondante, assez abondante en eau sucrée et assez agréable. Elle commence à mûrir en Décembre et peut se consei'ver jusqu'en Mars. Messire-Jean doré, Duham., Arb. fr. , a, p. ijô, pi. 26. POI ny Ce fruit est turbind, un peu arrondi, haut de trente -quatre lignes, sur trente -deux à trente -six de diamètre. Sa peau est un peu rude au toucher, d'un jaune obscur, quelquefois gri- sâtre; sa chair est ferme, cassante, parfumée et d'un goût relevé excellent, mais sujette à être pierreuse. Il mûrit en Octobre et Novembre et est sujet à mollir promptement. Chaumontel, Bezi deChaumontel, Beurré d'hiver , Duham. , Arb. fr. , 2 , p. 199, pi. 40. Cette poire est très-sujette à varier de forme et de grosseur ; le plus souvent elle seroit ovoïde, si le côté|de la queue n'étoit pas plus étroit que celui de l'œil, et sa surface est assez communément anguleuse sur un côté ou sur l'autre. Quant à la grosseur, elle a le plus or- dinairement depuis vingt-sept lignes de diamètre, sur trois pouces de hauteur, jusqu'à trois pouces quatre lignes de dia- mètre, sur trois pouces sept lignes de hauteur; mais on en trouve de beaucoup plus grosses, et nous en avons vu une qui avoit un pied de tour et cinq pouces de hauteur; elle pesoit une livre quatre onces et demie. Sa peau est jaunâtre , tache- tée de gris du côté de l'ombre et teinte d'un rouge plus ou moins vif du côté du soleil; sa chair est très -abondante en eau sucrée, musquée et très-agréable. Cette variété commence à mûrir en Décembre et peut se conserver jusqu'en Février; c'est un excellent fruit.^ Beurré d'Ardempont, Lois., Nouv. Duham. , 6, p. 224. Ce fruit a une forme assez irrégulière, qui cependant se rappro- cheroit assez de l'ovoïde, si le côté de la queue n'étoit pas plus rétréci que celui de l'œil, et si l'un de ses côtés n'étoit pas renflé et plus gros, tandis que l'autre est comprimé, plus petit et traversé par un sillon longitudinal ; il a d'ailleurs quatre pouces de hauteur sur trois de diamètre. Sa peau est presque partout d'un vert clair, qui passe au jaune lors de la maturité parfaite , qui arrive en Décembre. Sa chair est fon- dante, extrêmement abondante en eau sucrée, parfumée, relevée d'une petite pointe acerbe et du goût le plus ex- quis. Le beurré d'Ardempont est un des beaux fruits et un des meilleurs du genre ; on le doit à M. d'Ardempont, cha- noine de Tournay, qui l'a obtenu de semis. Martin sec, Duham., Arb. fr. , 2 , p. 162, pi. 14. Cette poire a deux pouces six à sept lignes de hauteur, sur deux 1.8 POI pouces de diamètre; quelquefois il est plus gros, maïs asser ordinairement il reste au-dessous de cette grosseur. Sa peau est d'une couleur roussàtre du côté de l'ombre, d'un rouge vif du côté du soleil, et parsemée de points blanchâtres. Sa chair est cassante, quelquefois un peu pierreuse,- sèche en général, d'une saveiir sucrée, légèrement parfumée et assez agréable. Elle mûrit en Novembre, Décembre et Janvier; c'est une des meilleures espèces qu'on puisse manger cuite. ColMar , Poire manne, Duham. , Arb. fruit., 2, p. 222, pi. 5o. Le colmar a trois pouces ou environ de hauteur , sur trentre-deux à trente-trois lignes de diamètre. Sa peau, verte d'abord, prend au temps de la maturité, en Janvier, une teinte légèrement jaunâtre ; toute sa surface est d'ailleurs tiquetée de petits points bruns, et le côté du soleil est assez souvent marqué de rouge. Sa chair est fondante, sucrée, relevée, très-agréable. Ce fruit se conserve jusqu'en Avril. ViRGOuiEusE, Duham., Arbr. fr. , 2, p. 224, pi. 5i.* Cette poire a trente-trois à trente-six lignes de hauteur, sur vingt- six à trente lignes de diamètre. Sa peau est d'abord verte, mais lors de la maturité, en Décembre et Janvier, elle devient d'un jaune citron; le côté exposé au soleil prend une légère teinte rougeâtre, et toute sa surface est parsemée de petits points roux. Sa chair est demi-fondante, assez abondante en eau sucrée et relevée. Epine d'hiver, Duham., Arb. fr. , 2 , p. 184, pi. 44, fig. 3. La hauteur de cette poire est de trente lignes , sur vingt-six de diamètre. Sa peau est très-lisse, d'un vert blanchâtre, qui devient à peine jaune lors de la maturité, en Novembre. Sa chair est fondante, d'une saveur musquée et d'un goût très- agréable. Bergamotte DE S0D1.ERS, Bonne de Souiers, Duham., Arb. fr., 2, p. 168, pi. 44, fig. 1. Cette poire est plus large que haute, car elle a trente lignes de diamètre, et seulement vingt-cinq lignes dans le sens opposé. Sa peau est luisante, d'un vert assez clair du côté de l'ombre , parsemée de points d'un vert plus foncé , et elle devient jaune lors de la maturité , le côté frappé des rayons du soleil ayant d'ailleurs une légère teinte de rouge brun: sa chair est fondante, sucrée et d'un goût agréable, i.a bergamotte de Soulers mûrit en Février et Mars. POT 11} ToNNEATj, Duham., Arb. fr. , 2, p. 237 , pi. 68, fig. 5. Ce fruit est très- gros et d'une belle forme ; il a quatre pouces trois à six lignes de hauteur , sur deux pouces neuf lignes à trois pouces dans son plus grand diamètre. Sa peau , d'abord d'un vert clair, parsemée de petits points nombreux et d'un vert fonce, devient jaune lors de la maturité, en Octobre et Novembre, et le côté exposé au soleil prend plus ou moins de rouge; sa chair est ferme , un peu aigrelette. La poire tonneau est beaucoup meilleure cuite et en compote que crue. Catillac , Duham., Arb. fr. , 2, pag. 253, pi. 58, fig. 4. Cette poire est ordinairement bien arrondie du côté de la tête , et elle diminue plus ou moins de grosseur du côté de la queue, ce qui lui donne une forme un peu turbinée; elle a d'ailleurs trois pouces trois à cinq lignes de hauteur, sur trois pouces huit à neuf lignes de diamètre. Sa peau, d'un vert clair, plus ou moins parsemée de petits points roux, devient d'un jaune clair lors de la maturité, en Novembre et Décem- bre, et le côté exposé au soleil est teint de rouge plus ou moins foncé. Sa chair est blanche, ferme, cassante, d'une saveur acerbe , qui quelquefois s'adoucit dans certains fruits très-mûrs; elle prend d'ailleurs, par la cuisson, une belle couleur tirant sur le rouge et un goût sucré fort agréable. Le catillac peut se conservr tout l'hiver : on ne le mange que cuit. Bellissime r'xiivEa , Duham., Arb. fr. , 2, p. 234. Ce fruit a trente-six à trente -huit lignes de hauteur, sur trenfe-qua- Ire à trente-six de diamètre. Sa peau, du côté de l'ombre, est d'un vert clair, qui devient jaune pâle lors de la maturité, et la partie frappée par les rayons solaires se colore en rouge cramoisi. Sa chair est ferme, assez sèche, douce et agréable au goût. La bellissime d'hiver peut se conserver jusqu'en Mai; elle est beaucoup meilleure cuite que crue. Bergamotte HE Hollande, Bergamotte d'Alençon , Amo- sELLE, Duham., Arb. fr., 2, p. 170, pi. 26. Cette poire est un beau fruit, qui a trois pouces trois lignes de hauteur, et une ou deux lignes de moins en diamètre. Sa peau est partout d'un vert clair, parsemée de nombreux points grisâtres, et lors de la maturité le vert passe au jaune pâle. Sa chair est 120 POI un peu ferme, demi -cassante, abondante en eau agréable et assez sucrée. La bergamotte de Hollande est très-bonne cuite; elle commence à mûrir en Février et peut se conserver jus- qu'en Juin. La bergamotte de Pâques ou d'hiver est un peu moins grosse que la précédente , et sa chair est demi-fondante , relevée d'un parfum très- agréable. Elle est rarement bonne à manger a^ant le mois d'Avril, et elle se conserve bien jus- qu'en Juin. Livre, Duham., Arb. fr. , 2 . p. 235. La poire de livre doit son nom à ce qu'il est assez ordinaire qu'elle ait le poids d'une livre, et sa hauteur est de trois pouces cinq à six lignes, sur trois pouces huit lignes de diamètre. Sa peau est verdàtre et devient jaunâtre lors de la maturité; mais elle est souvent si abondamment couverte de taches et de points grisâtres, qu'on aperçoit à peine la couleur du fond. Sa chair est ferme , un peu acerbe, d'une saveur qui n'est pas désagréable; elle prend, par la cuisson, une légère teinte rose et un goût sucré , qui la rend beaucoup meilleure. La poire de livre mûrit en Décembre , Janvier et Février. Bon-chrétien d'hiver, Duham., Arb. fr, , 2, page 212, pi. 45. Une poire de bon-chrétien d'hiver a communément quatre pouces de hauteur, sur trois de diamètre, et quelque- fois ses dimensions sont beaucoup plus considérables, puis- qu'on en a vu avoir six pouces de hauteur, sur un pied de circonférence; sa surface n'est point unie, mais relevée de bosses et de quelques côtes qui rendent ce fruit un peu an- guleux. Sa peau est d'un vert clair, qui passe au jaune lors delà parfaite maturité, et, dansles bonnes expositions, le côté exposé au soleil prend une légère teinte de rouge. Sa chair est cassante , fine , sèche tant qu'elle n'est pas bien mûre , mais lorsqu'elle a atteint ce degré, elle devient assez abondante en eau sucrée et même un peu parfumée. Le bon-chrétien d'hiver commence à mûrir en Février, et il se conserve jusqu'en Mai. Le bon- chrétien d'Auch ressemble beaucoup au précé- dent; il en diffère principalement , parce qu'il est plus hâtif et qu'il mûrit en Novembre et Décembre, Trésoh , Amour, Duham., Arb. fr. , 2. p. 206. Cette poire ^ quatre pouces neuf lignes de hauteur; elle est ventrue dans son zriilieu , qù elle a grdinairement quatre pouces de dia« POI 121 mètre, et ses dnix exlrémîtés sont sensiblement rétrécies. Sa peau est un peu rude au toucher, d'abord verdâtre, mar- quée quelquefois de taches fauves, qui deviennent d'au- tant plus apparentes que le fruit approche de la maturité, époque à laquelle la couleur verte devient jaunâtre. Sa chair est tendre, cassante, demi -fondante dans la parfaite matu- rité, d'une saveur douce et sucrée. La poire d'amour com- mence à mûrir en Décembre et peut se conserver jusqu'en Février et Mars. Elle est bonne crue et encore meilleure cuite. Poire de quarante onces. Lois., Nouv. Duham., 6, p. 240, t. 74, fig. 3. Exceptéle bon-chrétien d'hiver etla poire d'amour, qui approchent de la grosseur de cette poire, toutes les au- tres variétés lui sont bien inférieures; son nom lui vient de la pesanteur qu'elle acquiert souvent; il est vrai que c'est poids de Provence. Elle a quatre pouces six à huit lignes de diamètre, sur quatre pouces ou un peu plus de hauteur; tur- binée dans sa forme générale, elle est relevée çà et là de bosses peu saillantes, mais assez larges. Sa peau est presque partout d'un jaune citron , parsemée de nombreux points rous— sâtres, et elle a une légère teinte rougeâtre du côté du soleil. Sa chair est blanche, ferme, cassanie, d'une odeur agréable, mais d'une saveur acerbe, qui ne permet guère de la man- ger crue; cuite, elle devient rouge et acquiert une saveur sucrée, fort agréable. Ce beau fruit nous a été communiqué par M. Audibert, qui le cultive dans ses pépinières situées sur les bords du Rhône, à Tonelle , prés de Tarascon. Nous terminerons ici l'exposition des poires dites à cou- teau , et comme la nomenclature des poires propres à faire l'espèce de cidre nommé poiré, n'ofi'riroit que peu d'intérêt, nous la passerons sous silence. Ces derniers fruits ne sont en général connus et cultivés que dans les campagnes, et les dé- nominations que la plupart portent, n'appartiennent le plus souvent qu'à des localités très-bornées. Le poirier, du temps d'Homère, étoit déjà cultivé. Dans son Odyssée (1. Vil, v. 116), le prince des poè'tes le cite sous le nom d'û;^)/H , parmi les arbres qui ornoient le verger d'Alci- noijs. A-TTioç, étoit le nom que les Grecs donnoient ordinairement eu poirier cultivé; les Latins l'appeloientp^rus, nom qui tire POI son origine du celtique peren, bien plus vraisemblablement que du mot grec ttuo, feu, étymologie fondée sur ce que les fruits du poirier ont la même forme que la flamme qui se termine en pointe. Les anciens connnissoient déjà plusieurs variétés de poires. Virgile en cite trois, la poire cruslumium . qui étoit la plus estimée de toutes; la poire de Syrie et le rolemum. On a cru les reconnoître dans la poire perle, la bergamotte et le bon- chrétien; mais les variétés citées parles anciens ne sont point assez déterminées pour qu'on puisse les rapporter avec certi- tude aux variétés que nous eonnoissons maintenant. Pline a commis , à l'égard du poirier , une erreur singulière : il le place au nombre des arbres qui croissent rapidement et durent peu , tandis que c'est tout le contraire : le poirier croît avec lenteur , il peut vivre très-long-temps et acquérir , par les années, une grosseur assez considérable. Théophraste , obser- vateur plus judicieux, remarque que plus le poirier est vieux, plus il est fécond ; rien n'est plus vrai. M. Bosc a vu des poi- riers auxquels on attribuoit trois à quatre siècles d'âge et qui ëtoient extrêmement productifs. On parle d'un poirier d'Er- ford , en Angleterre, ayant dix -huit pieds de circonférence. Disséminé dans les forêts de l'Europe tempérée , où il est indigène, le poirier ne forme jamais à lui seul des forêts en- tières. Moins difficile que le pommier sur l'exposition et la nature du sol, il réussit dans les terrains secs et pierreux; il y enfonce avec force ses racines et s'introduit jusque dans les fentes des rochers. Cependant une terre grasse et profonde est celle qui lui convient mieux. Les différentes variétés de poires ne peuvent se propager que par la greffe ; mais pour greffer il faut avoir des sujets de l'espèce, et ces derniers ne s'obtiennent que parles semis de graines. Le moyen qu'on emploie le plus ordinairement pour former des pépinières de poiriers, consiste tout simplement à se procurer, dans les pressoirs où l'on fait le poiré, le marc des poires après qu'on en a extrait cette liqueur, et le terrain élant préparé par un bon labour, on répand , à sa surface, ce marc dans lequel se trouvent les pépins, et on le recouvre d'un peu de terre légère. Cette manière de faire est bonne pour se procurer des arbres propres à être greffés : mais , POI 1:^5 lorsqu'on fait des scmîs dans le dessein de chercher à obtenir de nouvelles variétés, il faut faire choix des graines des meil- leurs fruits déjà connus. Dans ce cas on doit attendre que les poires dont on veut prendre les pépins, soient parfaitement mûres, et les semer tout de suite; et lorsqu'on ne peut le faire aussitôt, il faut avoir soin de les garder dans du sable frais jusqu'au moment où l'on pourra faire le semis. On peut semer des pépins de poires depuis le moment oîi les variétés les plus hâtives sont à leur parfaite maturité, jusqu'à la fin de l'hiver, lorsque les plus tardives commencent à mûrir. Quel que soit d'ailleurs le temps qu'on ait choisi pour semer, pourvu que le semis ait été fait avec les soins convenables, les pépins germeront dans les premiers jours du printemps. Lorsqu'on a semé du marc de poiré, on voit sortir de terre une multitude de petits plants, qui sont souvent si pressés, qu'on est obligé de les éclaircir en en arrachant une grande partie, parce que, si on les laissoit tous , ils se nuiroient les uns les autres et ne profiteroient pas. Quand on a fait, au contraire, le semis avec des pépins de poires choisies, comme alors on en a ré- pandu une bien moins grande quantité , ils lèvent plus écar- tées les uns des autres, et il n'est pas nécessaire d'en arracher. Quelle que soit d'ailleurs la nature du semis, il faut, lorsque le jeune plant est sorti de terre, avoir le soin de le débarras- ser des mauvaises herbes, et faire la même chose toutes les fois qu'il en est embarrassé; il faut aussi avoir soin de l'ar- roser toutes les fois que des pluies naturelles n'ont pas suffi- samment mouillé la terre. Le jeune plant est bon à arracher pour être mis en pépi- nière, à la fin de la première année. Cette opération se fait ordinairement dans le courant de Février ou au commence- ment de Mars. Si le terrain destiné au jeune semis e\t gras et un peu humide, la plantation faite en Mars réussira bien; mais si le sol est un peu sec , il vaudra beaucoup mieux la faire dans le courant de Novembre et même en Décembre, si le temps le permet; parce que les pluies de l'hiver faci- literont beaucoup la reprise du jeune plant, et qu'on a alors moins à craindre s'il arrivoit que la sécheresse se fit sentir pendant le printemps suivant. Les jeunes poiriers se plantent en rigoles, à deux pieds de dislance les uns des autres en 124 POI tout sens. Il faut avoir soin, eu faisant cette opération , et sur- tout en les arrachant, de ménager leurs racines le plus pos- sible. Comme ils sont destinés à être encore transplantés pour être mis en place à demeure, on est dans l'usage, lors de cette première transplantation , de raccourcir la principale racine ou le pivot , aKn de forcer l'arbre a pousser plusieurs racines latérales, ce qui par la suite est très-avantageux pour la reprise lors des nouvelles transplantations auxquelles les arbres peuvent encore être assujettis. Le terrain destiné à servir de pépinière aux jeunes poiriers et à toutes sortes d'arbres fruitiers en général, doit avoir été préalablement labouré , défoncé profondément et amande par des engrais. Le meilleur engrais est un terrain végétal sans mélange de fumier, et dans le cas où l'on croiroit devoir le rendre plus substantiel, en y mêlant des fumiers d'animaux, il faut préférer celui de vaches à celui de cheval, et avoir soin de ne s'en servir que lorsqu'il est bien consommé. Lorsque les jeunes poiriers sont en pépinière, on les la- boure tous les ans, à la fin de l'automne ou dans le courant de l'hiver , et on leur donne un binage à chaque saison , pour les débarrasser des mauvaises herbes. Comme la plupart d'entre eux sont destinés à faire des arbres de plein vent , il faut avoir soin de les visiter de temps en temps dans le courant du prin- temps, pour retrancher avec une serpette bien aflilée , et au niveau del'écorce, quelques-uns des rameaux latéraux, afin de forcer la tige verticale à s'élever davantage. Il faut cepen- dant avoir soin, en faisant cette opération, de ne pas retran- cher trop de rameaux à la fois, parce que la tige principale, en s'élevant trop rapidement , n'auroit pas le temps de prendre assez de force et de consistance, et que, devenue trop grêle, elle seroit exposée à être battue et brisée par les vents. Le plus souvent les pépiniéristes négligent cette manière de faire, et au commencement du printemps de la quatrième année, ils rabattent les jeunes poiriers jusqu'au pied, en les coupant, avec la serpette, en bec de flûte et rez-terre. Cette opération a pour but de donner de nouveaux jets, qui forment toujours des tiges plus vigoureuses, plus droites et plus saines que celles qui sont le résultat de la continuation des pousses successives de plusieurs années, parce qu'on a le soin de ne POI Î2S conserver qu'un seul jet, qui, dans l'espace de six mois, s'élève souveut aussi haut et plus haut même que la première tige l'avoit fait eii trois ans. De quelque manière qu'on ait formé la tige des poiriers, on est dans l'usage, lorsqu'elle a atteint sept à huit pieds, de l'arrêter en retranchant le som- met à cette hauteur. Les arbres cessent alors de croître en s'élevant; ils ne poussent plus que des branches latérales, qui, en attirant toute la sève dans la partie supérieure de la tige, la fortilient et la font grossir. A l'âge de six à sept ans les jeunes poiriers ont la grosseur convenable pour être greffés en fente et à cinq ou six pieds de hauteur. S'ils restent dans la pépinière, on procède à cette opération dans le temps convenable , c'est-à-dire à la fin de Février ou dans les pre- miers jours de Mars, selon que le temps est plus ou moins favorable; celui qui est doux , couvert et sans pluie, est plus avantageux que celui qui est sec et chaud. En greffant les poiriers en fente et à l'âge de six à sept ans, on n'en obtient guère de fruit que trois à quatre années après-, si, au contraire, à trois ou quatre pouces de terre, on les greffe en écusson et à œil dormant, pendant l'été de leur troi- sième année, en les rabattant, au printemps suivant, à un pouce au-dessus de la greffe, lorsqu'on est assuré de la reprise de celle-ci, on peut avoir, dès la quatrième année, une assez belle tige, dont on n'a plus à s'occuper que pour la diriger selon qu'on le désire, et dont on peut former soit des arbres de plein vent, soit des pyramides, soit même des espaliers, et dont on obtiendra des fruits trois à quatre années plus tôt que des sujets qui auront été greffés en fente. Le poirier se greffe sur lui-même et sur d'autres arbres, comme le coignassier, le néflier, l'aubépine, l'azérolier , le cormier, le pommier et autres de la même famille. On le greffe en écusson, en fente et en couronne. Cette dernière espèce de greffe ne convient qu'aux vieux arbres qu'on veut rajeunir et dont on désire changer le fruit. La seconde se pratique sur les arbres de cinq à six ans et au-delà. Enfin , la première ne s'emploie que tians les pépinières pour les jeunes sujets. La greffe en écusson à œil dormant se pratique plus ordi- nairement que la greffe à œil poussant : lépoque de la pre-^ Î26 POI mière est le mois d'Août; celle de la seconde est le prin- temps. Pour l'une et pour l'autre il est nécessaire que les arbres soient en sève , afin que l'écorce puisse se détacher avec facilité. La greffe en fente doit se faire au commence- ment de Mars ou à la fin de Février, avant que la sève ait détaché l'écorce du bois, ce qui rendroit l'opération moins sûre et plus ditRcile. La greffe en couronne se pratique plus tard, lorsque le sujet est en pleine sève, parce que, pour qu'elle réussisse, il faut que l'écorce ne soit pas adhérente. Lorsqu'on veut jouir promptement, il faut greffer sur coi- gnassier; au bout de deux ou trois ans , on est sûr d'avoir du fruit; mais aussi les arbres sont moins vigoureux et de moin- dre durée. Les poiriers greffés sur sauvageon acquièrent une grande vigueur , et leur existence est très-longue ; seule- ment ils ne rapportent qu'après un certain laps de temps et leurs fruits sont toujours inférieurs en beauté , et eu qualité à ceux qui sont produits par des sujets greffés sur coignassier. Le franc, qui est le jeune poirier venu de semis dans les pépinières, tient le milieu entre ces deux extrêmes. Il rapporte moins promptement que le coignassier, mais il est plus vigoureux et plus durable. Remarquons cependant que la greffe sur coignassier et sur franc dépend aussi des variétés; que quelques-unes qui pren- nent très -bien sur franc, ne réussissent pas également sur coignassier; que réciproquement d'autres, mais en plus petit nombre, viennent mieux sur coignassier que sur franc. Les différentes variétés du premier sont encore une chose à con- sidérer. Le coignassier commun convient aux variétés de grandeur médiocre et dont la sève est modérée: celui de Por- tugal, à celles qui ont beaucoup de vigueur. En général, le franc n'est bon que pour les grands plein -venls. Quand on veut avoir des arbres peu élevés, propres à former des espa- liers, des contre- espaliers, à être disposés en buisson, en quenouille, en vase, en pyramide, en demi-plein-vent, on choisit des sujets greffés sur coignassier. Un terrain un peu humide est celui qui leur convient le mieux. Les poiriers greffés sur franc viendront bien dans un sol léger, profond et médiocrement humide ; ils ne réussiront pas dans une terre aride ou dans un sol argileux et trop aquatique. POI ^2^ Pendant les preniières années de sa vie, le poirier donne ordinairement des pousses longues, vigoureuses, et il est quelquefois assez long -temps avant de donner des preuves ou mcmc des espérances de fécondité. Il est donc de la plus grande importance , durant cet intervalle , de ne pas tenir la taille courte, de peur d'altérer ses racines, ou de ne lui faire produire que des branches fortes et du faux bois ; il faut lui laisser toutes les petites branches qui pourront y subsister sans confusion. Lorsque l'emportement de sa jeu- nesse sera modéré et qu'il se sera mis à fruit, si l'on trouve qu'il ait pris trop d'étendue, on pourra le réduire et le rap- procher sans danger, parce qu'il perce facilement de nou- veaux yeux; de sorte que, si cet arbre a été bien conduit les trois ou quatre premières années, les fautes qu'on fait ensuite contre les règles de la taille, soit par nécessité, soit par méprise, sont réparables, pourvu qu'on ne le laisse pas vieillir dans ses défauts. On voit souvent des poiriers de dix à douze ans qui n'ont encore porté aucun fruit, parce qu'ils ont toujours été taillés trop court, au lieu qu'ils auroient fructifié dès la quatrième ou cinquième année , si on leur eût laissé suflisamment de petites branches , seules propres à don- ner du fruit. hes arbres à noyau portent toujours leurs fruits sur les rameaux de l'année; le poirier, de même que le pommier, n'en donne que rarement sur le jeune bois; il ne porte le plus souvent ses fruits que sur des branches de deux à trois ans, et quelquefois de quatre ou de cinq. Il en résulte qu'on peut le tailler à telle époque de l'hiver qu'on le désire, parce qu'il est toujours facile de voir quelles sont les branches qu'il faut conserver pour avoir du fruit, non-seulement l'année de la taille, mais encore les deux suivantes. Voici la marche qu'on doit suivre dans la taille du poi- rier en espalier. Il faut d'abord enlever les chicots, le boià mort et les onglets, de façon que la sève puisse cicatriser chaque plaie. Après cette opération on procède à la taillt; proprement dite, que l'on pratique en s'éleyant graduelle- ment de la base au sommet de l'arbre, en espaçant les bran- ches avec égalité et en fixant à mesure chaque rameau, soit au treillage avec de l'osier, sait au mur même avec la loque , 128 POI ce qui est préférable, parce que l'osier cooiprime les bran- ches. C'est à deux époques de l'année, en hiver et en élc, qu'on palisse les arbres. Cette méthode est très - avanta- geuse pour les poiriers comme pour les pommiers, leur fruit en est plus beau et mûrit mieux. La taille du poirier se faisant à une époque où l'on distingue facilement les bour- geons foliifères des bourgeons fructifères, on ne conserve de ces derniers que la quantité suffisante. Les branches à fruit doivent être taillées courtes, c'est-à-dire depuis trois yeux jusqu'à huit, selon leur force. En Juin on ébourgeonne les arbres, pour prévenir la pousse embarrassée débranches jetées dans un mauvais ordre, en enlevant avec les doigts les boui-- geons mal placés. Les cultivateurs distinguent dans les poiriers cinq sortes de îjranches : i.° les gourmands et les faux bois; 2." les branches à bois qui proviennent des yeux des branches taillées annuel- lement; 3." les lambourdes, qui sortent partout, même du tronc ; 4.° les brindilles, qui croissent sur les lambourdes; 5." les chiffonnes ou branches folles. Dans la taille des poiriers en espalier, les branches latérales sont les seules que l'on conserve communément. On coupe toujours en bec de flûte et le plus près possible d'un œil. Au lieu d'enlever les gourmands, ce que l'on fait souvent et ce qui est très- nuisible à l'arbre, qui dépérit et ne jette plus que des branches fluettes, il est bien préférable de lais- ser pousser les gourmands jusqu'à la fin de Juillet, en les pa- lissant le mieux qu'il est possible, et de les rabattre à celte époque à deux, trois ou quatre yeux, ou au bourgeon latéral le plus bas. Par ce moyen , ces yeux qu'on leur a laissés s'ou- vrent, et il en naît plusieurs branches fructueuses appelées cro- chets, dont les yeux ont le temps de se former pour faire produire à chaque branche ainsi arrêtée une grande quan- tité de fruits. Au printemps suivant on taille ces branches à un, deux ou trois yeux. Ce n'est donc que lorsque l'arbre est trop vieux, que les gourmands sont mal placés ou absorbent trop de sève, qu'il faut les supprimer. 11 en est d'ailleurs qui peuvent servir à garnir un espalier vide et nu , et que, par cette raison, il importe de ménager. On casse seulement les lambourdes par le bout, et l'année POI 129 suivante, ou même en automne, on les taille à un ou deux yeux. Ce n'est qu'à la troisième année que les brindilles donnent du fruit. Il faut les conserver sur les jeunes arbres et les en- lever sur les vieux, afin d'obtenir des pousses plus vigoureuses ou des «Tourmands qu'on taille longs pour supprimer la grosse branche la plus voisine , et rajeunir ainsi par degrés un vieil arbre. Lorsque la taille est entièrement terminée, il est bonde serfouir l'arbre , d'enlever les gourmands qui poussent au pied, de nettoyer la tige de ses vieilles écorces et de remé- dier aux plaies. Quand un poirier ne rapporte pas, il est avantageux de le déchausser pour lui donner de bonne terre, s'il est languis- sant; ou de lui enlever quelques racines, s'il pousse avec trop de vivacité. Feu M. Antoine David , membre distingué de l'ancienne Société d'agriculture d'Aix, dans une lettre sur les poiriers, oïl il donne d'excellens préceptes sur la culture de ces arbres en Provence , indique un moyen de convertir un poirier greffé sur coignassier en poirier franc. Le premier, comm^î on sait, ne réussit que dans un sol humide, et ne tarde pas à périr dans un terrain sec ; en le plantant , on place ordi- nairement la greffe à fleur de terre. M. David, ayant observé que le poirier greffé sur coignassier poussoit des racines du franc par le collet de la greffe , quand celle-ci étoit suffisam- ment recouverte de terre, il conseille en conséquence, lors- que l'on n'a que de cette sorte d'arbres et qu'on est obligé de les placer dans un terrain sec, de recouvrir la greffe au moins de trois pouces de terre, pour favoriser l'établissement des racines du franc, qui seules peuvent y rendre les poiriers durables. Dès qu'un de ces arbres a poussé des racines du franc parle collet de la greffe , il végète avec force ; ses racines propres lui fournissent beaucoup plus de nourriture , et ce changement s'annonce par la vigueur de l'arbre et par les drageons que le franc pousse de ses racines. Bien que le poirier soit un arbre indigène, les gelées du printemps lui sont souvent funestes et diminuent beaucoup son rapport, lorsqu'elles ne le font pas manquer entièrement. 42. 9 i5o POl L'excès de la chaleur et de rhumiditélui sont également nui- sibles; les brouillards froids du printemps font avorter ses fleurs. Quand l'année est pluvieuse , les poires sont fades et mûrissent mal; lorsqu'elle est sèche et très- chaude, elles ne grossissent pas et deviennent pierreuses. La poire est de tous les fruits à pépins le plus estimé, le plus savoureux ; ses nombreuses variétés se succèdent sans interruption depuis le commencement de Tété jusqu'à la fin du printemps, et même plus tard. Les poires figurent sur nos tables pendant presque toute l'année. Les premières commencent à mûrir en Juillet et même à la fin de Juin, dans les provinces méridionales ou dans les années hâtives; et elles continuent ainsi successivement jusqu'au mois d'Oc- tobre. A cette époque on cueille les poires d'automne qui ne peuvent acquérir sur les arbres leur parfaite maturité ; les poires d'hiver se récoltent à la fin du même mois, au plus tard dans les premiers jours de Novembre. Celles-ci achèvent de mûrir dans le fruitier, où l'on parvient à les conserver , à l'aide de quelques précautions , six semaines et deux mois même au-delà du terme ordinaire. Voici comment on s'y prend. Lorsque les poires sont cueillies, on les met en tas sur une table dans le fruitier et on les y laisse jusqu'à ce qu'elles soient bien chargées d'humidité, qu'elles aient ressué, selon l'expression vulgaire, ce qui a lieu sou- vent en vingt-quatre heures, quelquefois plus, quelquefois moins, suivant la température; alors il faut les essuyer avec un linge , les disposer l'une à côté de l'autre et les expo- ser à un air sec. Quand elles n'ont plus du tout d'humidité, on les enveloppe chacune de papier et on les range à quel- que distance les unes des autres dans des tiroirs ou sur les planches d'une armoire, en ayant bien soin de les garantir de la gelée et de l'humidité. Avec ces précautions on garde les poires de Saint-Germain jusqu'à la fin d'Avril et l'on prolonge dans la même proportion la durée des poires tardives. Les poires dont la chair est fondante, douce, sucrée, sont rafraîchissantes et légèrement laxatives ; celles dont la chair est dure et âpre, sont astringentes. Ces fruits se préparent de diverses manières: on les mange en compotes, on les fait con- fire dans le sucre ou dans l'eau- de -vie. Four faire ce que POI i3i Ton appelle des poires tapées, on les prend avant la matu- rité, en ayant soin de leur conserver la queue; on les pèle, on les passe dans l'eau bouillante , ofi on les laisse quelques minutes; on les fait égoutter, puis on les range sur des claies et on les porte dans un four un peu moins échauffé que pour cuire le pain. Au bout de douze heures, on les retire pour les y remettre encore les trois jours suivans , et le quatrième on commence par les aplatir entre les doigts; puis on les trempe dans un sirop préparé avec les pelures de ces mêmes poires et Teau où on les avoit fait bouillir le premier jour; on les met ensuite au four où on les laisse jusqu'à ce qu'elles soient suffisamment séchés , ce qu'on reconnoit à leur couleur d'un brun rougeàtre, à leur chair ferme et demi- transparente, l'iacées dans des boîtes garnies de papier ou simplement dans des tonneaux, et déposées dans un lieu sec, elles peuvent se conserver bonnes deux ou trois ans , mais elles sont meilleures la première année. Les variétés qu'on choisit de préférence pour les préparer ainsi, sont le rousselet, le beurré d'An- gleterre, le doyenné, le beurré ordinaire, le messire Jean et le Martin sec. On dessèche encore les poires au four d'une manière plus simple, en les y mettant, après que le pain est retiré, et le nombre de fois nécessaire, sans aucune autre préparation. Les poires ainsi séchées fournissent, à peu de frais, aux habifans des campagnes un aliment sain et agréable pour l'hiver et le printemps. Quelquefois aussi on coupe les poires par tranches pour en opérer plus facilement la dessiccation , et en les met- tant ensuite infuser dans l'eau jusqu'à ce que la fermentatioa s'établisse, on obtient une sorte de petit cidre qui n'est pas désagréable et qui peut €tre, dans les villes, une ressource pour la classe indigente. Les poires peuvent se préparer encore de diverses ma- nières : ainsi, le raisiné, sorte de confiture économique dont le sucre ne fait point partie, se compose soit de poires et de vin doux, soit de poires seulement; celui qu'on fait avec le Martin sec et le messire Jean est le meilleur, mais toutes sortes de poires peuvent y entrer. Lorsque Iç raisiné ne se fait point avec du vin doux, on remplace ce dernier par un sirop extrait des pelures de poires bouillies dans l'eau. La iSa POI pâte de poires ne diffère du raisiné que par un plus grand degré de cuisson. Avec plusieurs sortes de poires, telles que celles d'Angleterre et \m mélange convenable de sucre , on peut faire encore des confitures très -agréables. Par les procédés mis en usage pour faire le cidre, on ex- trait des poires une liqueur qui porte le nom de poiré. Ces fruits contiennent moitié plus de jus que les pommes, aussi le poiré se fabiique-t-il presque toujours sans eau; on n'en ajoute que lorsque la récolte est mauvaise , ou lorsqu'on se propose de boire la liqueur aussitôt après qu'elle a fermenté. Les fruits les plus âpres sont ceux qui donnent le suc le meil- leur et le plus agréable. La récolte des poires à poiré se fait à deux époques diffé- rentes : les poires dites tendres se cueillent les premières, en Septembre, et les poires appelées dures, en Octobre. On ne fait aucune différence pour la qualité entre le poiré de la première récolte et celui de la seconde. Le meilleur n'est dû qu'à certaines variétés de fruit qui sont supérieures aux au- tres. On ne laisse pas mûrir les poires autant que les pommes; dès que leur maturité s'annonce par une odeur particulière, elles sont bonnes à piler. On rejette toujours les fruits pourris et même ceux qui sont mous. Le poiré a une saveur fort agréable et souvent préférable à celle du cidre, cependant il est moins estimé et reste presque toujours à un très—bas prix; moins sain que le cidre, plus capiteux, il passe pour attaquer les nerfs des personnes déli- cates. D'un autre côté on le dit très-apéritif, et bon pour les personnes qui ont trop d'embonpoint et pour celles qui sont menacées d'hydropisie ; on assure aussi qu'il donne plus de lait aux nourrices qui en boivent. Le poiré est clair, limpide et ressemble beaucoup au vin blsnc, aussi quelques marchands de vin le font -ils passer pour tel, ou pour le moins en font -ils des mélanges pour alonger leurs vins blancs. 11 se conserve moins long -temps que le cidre , a moins qu'on ne l'ait fait avec beaucoup de soin et qu'on ne l'ait mis en bouteilles. Lorsqu'on l'a gardé ainsi quelque temps, il pétille comme le vin de Champagne quand on le verse dans le verre. Soumis à la distillation , il donne, en plus grande quantité POI i53 que le cidre, une eau-de-vie de meilleure qualité. On le con- vertit aussi en vinaigre, qui ressemble beaucoup à celui qu'on fabrique avec le vin blanc; on en fait un assez grand com- merce dans certains cantons de la Normandie, et les mar- chands Je vendent très- souvent sans déclarer son origine. Le cultivateur ne doit point négliger les avantages que pré- sente la culture du poirier à poiré. Disposé par la nature à s'élever vers le ciel, le poirier tient ses branches plus redres- sées que le pommier; il donne moins d'ombre et nuit moins, p.r conséquent , aux autres productions qu'on cultive au- dessous. Ses fleurs sont moins sujettes à avorter et son produit peut compenser un peu la perte éprouvée, lorsque les pommes viennent à manquer. Le bois du poirier est pesant , d'un grain très-uni , fin , serré et d'une couleur rougeâtre; il n'est pas sujet à être attaqué par les vers. Il prend la teinture noire on ne peut mieux, et ressemble alors tellement à l'ébène, que l'œil s'y trompe et qu'on ne le reconnoit qu'à la différence de pesanteur spéci- fique. Selon Varennes de Feuilles, le pied cube de ce bois pèse soixante-dix neuf livres cinq onces quatre gros, quand il est vert, et cinquante- trois livres deux onces, quand il est sec. 11 travaille et diminue de près d'un douzième de son vo- lume ; mais il lui arrive rarement de se fendre. Pour la gra- vure et la sculpture en bois c'est un des meilleurs qu'on puisse employer, après le buis et le cormier. Avant que l'art de la sculpture eût atteint cette sublime perfection à laquelle il est parvenu chez les Grecs, un tronc de poirier dégrossi par une main inhabile étoit le simulacre du Dieu qui recevoit les hommages des mortels. Dans le prin- cipe , la statue de Junon à Argos étoit , au rapport de Pausa- sanias, une ligure informe formée du tronc d'un poirier sau- vage , et qui , par la suite , fut abandonnée et vouée à l'oubli , lorsque le temple de la déesse fut orné d'une superbe statue en or et en ivoire. Le'^bois de poirier acquiert un beau poli ; sa dureté le fait rechercher pour les ouvrages de tour et pour faire les outils de menuiserie. Les luthiers en font des bassons , des flûtes et autres instrumens; les charpentiers l'emploient dans les me- nues pièces du rouage des moulins, les menuisiers pour en i34 POI faire des meubles , les ébénistes pour la marqueterie. C'est une méthode vicieuse que de le faire macérer dans l'eau , elle altère sa couleur et sa dureté; le bois du poirier cultivé est toujours plus tendre que celui de l'arbre sauvage. Uun et l'autre sont excellens comme chauffage; ils brûlent en don- nant un feu vif qui dure long- temps et produit beaucoup de chaleur. Le poirier a dans les insectes des ennemis nombreux et redoutables, et le plus nuisible de tous est la lingis, connue sous le nom de tigre, et appelée par les jardinierspwceron- du poirier. Cet insecte, qui vit de la sève des poiriers, se tient toujours sur la surface inférieure des feuilles, principalement autour des grosses nervures. Lorsqu'il est en grande abondance, il empêche les fruits de grossir, d'acquérir de la saveur et peut même faire périr l'arbre. La couleur inégalement pâle des feuilles et les excrémens dont elles sont chargées, font recon- noître sa présence: on a indiqué, pour le détruire, beaucoup de receltes, toutes insuffisantes, et Ton u*a guère d'autre res- source que de l'écraser avec les doigts. Le charanson gris est presque aussi dangereux, en ce qu'il dévore les bourgeons naissans. On n'a d'autre moyen que d'en faire la recherche aussitôt qu'il vient à paroître. Certaines chenilles mangent les feuilles , telles sont la che- nille du bombyce commun, celle du bombyce livrée , celle de la noctuelle psy, celle de la larve du tenthrède du ceri- sier, et autres moins abondantes. Les larves de l'attélabe bleu, du charanson des pommes, d'une mouche, d'un tipule , la chenille de la teigne pom- monelle , et quelques autres, vivent dans l'intérieur des poires et les font tomber avant la maturité. ( L. D.) POIRIER DES ANTILLES. (Bot.) C'est aux colonies le nom de deux espèces de bignonia , dont le bois est en usage dans la charpenterie. (Lem.) POIRIER AVOCAT. (Bot.) Nom vulgaire du laurier avo- catier. (L. D.) POIRIER BERGAMOTTE. {Bot.) Nom d'une variété de citronnier. Voyez Lime bergamotte, t. IX, p. 5o2. (L. D.) POIRIER DE CAYENNE (Bot.) Nom donné dans cette co- lonie, suivant Aublet , à son couma guyanensix , dont on POI i55 mange le fruit, quoiqu'il soit rempli d'un suc laiteux un peu acre. (J. ) POIRIER DE CHARDON. (Bot.) A la Martinique, suivant Jacquin, on nomme ainsi une espèce de cacte, cactus trian- sularis • une autre, le cactus opuntia, a un nom anglois, qui signifie poirier piquant. (J.) POIRIER DES INDES. (Bot.) C'est le coyavier, psidium pjriferum , dont le fruit ressemble beaucoup à une poire. (Lem.) POIRIER DES ISLES. {Bot.) On donne ce nom dans les Antilles au hignonia pentaphjdla de Linnaeus , qui est mainte- nant un tecoma. (J.) POIRIER DE MONTAGNE. (Bot.) C'est à la Guadeloupe le nom du quinquina corymbifôre , cinchina corjmhifera. ( Lem. ) POIRIER DE LA NOUVELLE-ESPAGNE. [Bot.) Le lau- rier avocatier a été désigné sous ce nom. ( L, D.) POIRIER PIQUANT. [Bot.) C'est un des noms du cactier en raquette. Voyez Poirier de chardon. ( L. D.) POIRIER ROUGE. {Bot.) C'est au cap de Bonne-Espé- rance le nom d'un arbre qui a le port du poirier et le bois rouge ; il n'est pas connu des botanistes. On fabrique des meubles avec son bois. (Lem.) POIS; Pisum, Linn. {Bot.) Genre déplantes dicotylédones polypétales , delà famille des légumineuses , Juss., et de la dia- delphie décandrie , Linn., dont les principaux caractères sont les suivans : Calice monophylle, campanule, à cinq dents ai. guës, les deux supérieures plus courtes ; une corolle papiliona- rée , dont l'étendard est très-large , presque en cœur , réfléchi , plus grand que les deux ailes, qui sont conniventes , arron- dies et qui surpassent la carène comprimée en demi-lune et formée des deux autres pétales ; dix étamines, ayant neuf de leurs filamens réunis en un seul corps cylindrique, et le dixième libre; un ovaire supère, oblong, comprimé, sur- monté d'un style triangulaire, membraneux, courbé en ca- rène et terminé par un stigmate adné à l'angle supérieur, oblong, velu; un légume oblong, acuminé à son sommet, a deuxvalves, à une seule loge, contenant plusieurs graines glo^ buleuses. j36 POI Les poissent des plantes herbacées, à tiges le plus souvent grimpantes, garnies de feuilles ailées, ordinairement munies de stipules très -larges et terminées par des vrilles. On en connoît neuf espèces, parmi lesquelles les quatre suivantes croissent naturellement en France. Pois AILÉ : Pisum ochrus , Linu., Sp., 1027: "Laîhyrus ochrus, Decand., FI. fr. , 4, p. 678. Sa racine est fibreuse, annuelle; elle produit une tige souvent divisée dès la base en rameaux foibles, tombans, longs d'un k deux pieds, garnis de feuilles décurrentes , dont les inférieures sont oblongues , simples ou formées seulement par le pétiole garni , dans toute sa longueur, d'une membrane foliacée, et dont les supérieures, munies également d'un semblable pétiole, portent, au sommet de celui-rci, deux folioles ovales et une vrille ordinairement tri- fide. Les fleurs sont blanchâtres, le plus souvent solitaires sur des pédoncules axillaires, -plus courts que les pétioles. Les gousses sont comprimées, chargées sur le dos de deux petites ailes membraneuses. Cette plante croit dans les parties mé- ridionales de la France, en Italie, dans le Levant, en Bar- barie. Pois maritime: Pisum maritimum, Linn. , Sp., 1027; Flor, Dan., t. 538. Sa racine est vivace ; elle produit une tige an- guleuse , foible , divisée en rameaux garnis de feuilles ailées , composées de six à dix folioles elliptiques, entières; les stipules, placées à la base du pétiole , sont sagittées. Les fleurs sont mé- langées de blanc, de bleu et de rouge, portées six à douze ensemble et disposées en une grappe à peu près de la lon- gueur des feuilles. Cette plante croit naturellement sur les bords de la mer, en Italie, dans le Nord de la France, en Belgique, en Angleterre et dans l'Amérique septentrionale. Ses graines ont une amertume désagréable ; néanmoins dans plusieurs provinces d'Angleterre , les pauvres les ont souvent recueillies dans des années de disette, pour les employer comme alimentaires. Pois DES CHAMPS, vulgairement Pois Gais, Pois DE PIGEON , Pois DE BREBIS, Pisaille; Pïsum arvense , Linn. , Sp. , 1 027. Sa racine , qui est annuelle, produit une tige cylindrique, foible, haute de deux pieds ou environ , rameuse, garnie de feuilles munies à leur base de stipules crénelées , et composées le plus souvent de POI i37 quatre foliolcsordinairement crénelées. Ses fleurssont blanches ou purpurines, communément sorlitaires sur leur pédoncule. Cette plante est cultivée dans les champs et se trouve quel- quefois spontanément parmi les moissons. Le pois gris se sème presque toujours <à la volée ; on le coupe quelquefois en fleur, mais plus souvent quand la plus "rande partie des gousses est à maturité, et on le fait sécher pour le donner aux bestiaux pendant l'hiver. C'est un four- rage très- estimé , particulièrement pour les moutons. Oii en connoît trois variétés : l'une hâtive, qui se sème en Mars; une autre un peu plus tardive, qu'on sème jusqu'en Mai; la troisième, dite pois gris d'hiver, ne se sème qu'à l'automne. On emploie aussi les graines de cette espèce pour nourrir la volaille , et principalement les pigeons. Pois COMMUN, Pois CULTIVÉ; Pisum sali ^u m, hinn., Sp. , 1026. Sa racine est annuelle; elle produit une tige qui se divise sou- vent dès sa base en plusieurs rameaux cylindriques, foibles, couchés sur la terre si on ne leur fournit pas de quoi s'ap- puyer, s'élevant le plus ordinairement à deux pieds ou envi- ron, quelquefois à moins, d'autres fois beaucoup plus, selon les variétés. Ses feuilles sont ailées, d'un vert glauque, munies à leur base de deux stipules ovales-arrondies , dentées à leur base , plus grandes que les folioles qui sont au nombre de quatre à six , ovales et entières. Les fleurs sont le plus souvent blanches, quelquefois rougeàtres ou purpurines, axillaires et ordinairement portées plusieurs ensemble sur un pédoncule commun , plus court que les feuilles. Les légumes sont oblongs , presque cylindriques. Cette plante passe pour être originaire de PEurope méridionale, et on la cultive partout dans les champs et les jardins. L'époque la plus ordinaire de sa florai- son est en Mai et Juin. Les pois ont été regardés autrefois comme apéritifs, diuré- tiques, laxatifs et emménagogues; mais aujourd'hui ils ne sont plus usités en médecine sous aucun rapport. Comme substance alimentaire, ils méritent plus d'attention; ils sont nourris- sans, moins lourds, moins venteux et plus faciles à digérer que les haricots. C'est un excellent manger lorsqu'ils sont verts, tendres, et qu'ils n'ont pas encore acquis toute leur grosseur; il est très-peu de personnes qui ne les aiment pas ainsi, et il î38 POI s'en fait à Paris et dans la plupart des villes une consomma- tion immense pendant les mois de Mai, Juin, Juillet et même jusqu'en Août; et par les soins qu'on a donnés à leur culture, les gens riches peuvent en manger dans presque toutes les saisons de l'année. Les pois secs font une bonne partie de la nourriture des habitans des campagnes; mais à l'état de sic- cité ils sont beaucoup moins agréables, plus pesans, d'une digestion plus difficile et plus sujets à causer des flatuosités; aussi ne les mange-t-on guère dans les villes qu'après les avoir réduits en purée, ce qui leur enlève une partie des înconvéniens dont il vient d'être question. L'excellent goût qu'ont les pois verts ou les petits pois, comme on dit le plus souvent, a fait désirer de les conserver dans leur état de fraîcheur, afin de pouvoir en manger dans les saisons où ils ne viennent pas naturellement; mais jusqu'à présent on n'y est parvenu que très-imparfaitement. La pre- mière méthode qu'on a imaginée a été de plonger, pendant deux à trois minutes, dans de l'eau bouillante, les petits pois fraîchement cueillis et écossés, de les mettre ensuite dans de l'eau froide pendant quelques instans , puis de les faire sécher à l'ombre, et enfin de les conserver dons des sacs de papier dans un endroit sec et aéré, jusqu'à ce qu'on veuille les manger. Alors on les fait tremper pendant vingt- quatre heures dans l'eau avant de les faire cuire. Par le second moyen de conservation, qu'on doit à M. Appert, on enferme les petits pois dans une bouteille hermétiquement bouchée, qu'on place, pendant une heure, dans un bain d'eau bouillante. Ce dernier procédé est préférable au premier; mais il est encore bien loin de conserver aux pois la saveur exquise qu'ils ont dans la nouveauté. Toutes les variétés ne sont pas égale- ment propres à être conservées; les meilleures pour ces sortes de préparations sont le pois crochu et le pois de clamart. Les nombreuses variétés de pois, obtenues par la culture, diffèrent entre elles par leur précocité , par la couleur de leurs fleurs, par leur nombre et celui des graines renfermées dans les gousses, lesquelles ont une peau tendre ou une peau coriace, ou, comme on dit, un parchemin; enfin, parce que les unes soutiennent assez bien leurs tiges, tandis que les autres ont besoin qu'on leur donne un appui. Il faut en POi i39 général garder dans leur gousse , jusqu'au moment défaire les semis, les pois qu'on destine à être semés, et encore avec cette précaution ils ne conservent pas plus de deux à trois ans la faculté de germer. Pour faire des semis peu considérables, comme ceux qu'on pratique dans les jardins , il est avantageux, avant de les semer, de les mettre tremper dans l'eau pour les faire renfler et les disposer à germer plus promptement. Ces graines ne sont pas difficiles sur la qualité du sol , mais elles répuisent beaucoup, ce qui fait qu'on n'en remet pas dans le même terrain pendant cinq à six ans, à moins qu'on n'en ait changé la terre , ou qu'on ne l'ait amandée par de bons engrais. Dans les jardins on sème les pois en touffe ou en rayons; lorsqu'on veut en obtenir de précoces, on les met sur des ados ou le long d'un mur exposé au midi, et on choisit de préférence un terrain léger , sablonneux et chaud. Les rayons se pratiquent à environ huit pouces les uns des autres, et c'est aussi la distance qu'on doit mettre entre les petits trous faits à la houe ou à la bêche, et dans chacun desquels on jette cinq à six graines pour former la touffe. Jusqu'au mo- ment de la récolte , il ne s'agit plus que de donner quelques binages et d'arroser lorsque le printemps est trop sec. Lorsque les pieds de pois ont six à huit pouces , on donne des rames, branches sèches garnies de leurs rameaux, aux variétés qui s'élèvent beaucoup et dont les tiges trop foibles ne pourroient se soutenir sans cette sorte d'appui. Enfin, on pince l'extré- mité de la tige à la troisième ou quatrième fleur, pour aug- menter la grosseur des fruits déjà noués et accélérer leur ma- turité. Cette opération diminue d'ailleurs la masse de la récolte. Au fur et à mesure que les gousses ou cosses paroisscnt avoir acquis le degré de "maturité pour que les pois soient mangés en vert, on les cueille, pour les employer de cette manière. On laisse jaunir la plante avant de l'arracher, si l'on veut récolter en sec : c'est ce qu'on fait dans les campagnes éloignées des villes, où l'on ne cultive guère les pois que pour les ré- colter en sec. Dans cette culture en grand on sème les pois à la volée, l'on ne fume pas la terre dans laquelle on doit les mettre, parce que les engrais les font pousser avec trop de vigueur, et qu'alors ils donnent moins de fruits. i4o POI Pour avoir des pois hâtifs, on sème, en Novembre et Dé- cembre, dans les plates -bandes exposées au midi, le wichaux et les autres variétés hàlives. A la fin de Janvier, en Février et Mars, on sème successivement les autres variétés de seconde et de troisième saison , et on prolonge les seuiis en pleine terre jusqu'à la fin de Juillet, au moyen du clamart. Les jardiniers qui veulent avoir des pois encore plus hâ- tifs, dits de primeur, sèment sur couche et sous châssis, en Novembre, Décembre et Janvier, ou en place et par touffe, ou mieux à la volée et assez épais, pour arracher le plant quand il a trois à quatre pouces , et pour le repiquer sur une nouvelle couche qui n'est que tiède. Ils plantent deux pieds ensemble, à quatre pouces d'intervalle et en lignes éloignées de six pouces j ils donnent de l'air toutes les fois qu'il ne gèle pas et que le temps est assez beau, et enfin, ils arrêtent les tiges en les pinçant quand elles ont trois à quatre fleurs. Les cultivateurs divisent les différentes variétés de pois en deux sections principales : la première comprend Ir s pois dits à écosser, dont on ne mange que les graines; la seconde ren- ferme ceux appelés pois sans parchemin ou goulus, gour- mands, mange-tout. On distingue, dans les uns et les autres, les variétés naines et celles à tiges plus élevées, qui ont besoin de rames pour se soutenir. On n'indiquera ici que les prin- cipales. * Pois à écosser nains. Pois NAIN HATIF. Il a unc tige de quinze pouces à deux pieds, et qui porte fleur dès le deuxième ou le troisième nœud; sa cosse est plutôt petite que grande. 11 est de bonne qualité et est propre à être cultivé sous châssis. Pois NAIN DE Hollande. Ses tiges sont plus basses que celles du précédent; elles produisent beaucoup, mais les cosses et les graines sont plus petites. Pois nain de Bretagne. C'est le plus petit; il ne s'élève qu'à cinq ou six pouces. On peut en faire des bordures. Pois a gros grain sccré. Sa tige est forte et demande plus d'espace que les autres nains. Il est tardif, productif et donne de gros grains de bonne qualité. POI 1^1 Pois nain vert petit. Variété productive et d'une végéta- tion un peu forte; on la distingue du pois nain vert de Prusse par la petitesse de ses graines , et ce dernier par une plus grande fécondité. *'*' Pois à ëcosser à rames. Pois michaux de Hollande. Variété délicate qui passe diffi- cilement l'hiver, mais recommandable parce qu'elle est trés- précoce ; semée à la fin de Février ou au commencement de Mars, elle devance souvent le suivant, semé dés la fin de Novembre. Ses tiges, moins élevées, peuvent se passer de rames, quand elles ont été pincées; mais ordinairement on n'arrête pas les tiges des pois à rames, comme celles des nains. Pois MICHAUX COMMUN OU PEiFT , Pois DE Paris. Variété pré- coce et excellente; on la sème ordinairement avant l'hiver, au pied des murs exposés au midi. Pois MICHAUX A ŒIL NOi.i. Est aussï hâtif que le précédent et ses graines sont un peu plus grosses. Pois de Marly. Tiges très- élevées, produisant de belles cosses, pleines de graines grosses , très-rondes et très-tendres. Maturité tardive. Pois de clamart, ou Pois carré fin. Variété grande, très- productive, à graines très -serrées dans la cosse et sucrées. On la sème le plus tard et pour l'arrière-saison. Pois fbve. Ses tiges sont très-élevées; les graines très-grosses, tendres, mais peu sucrées. Maturité tardive. Gros pois vert normand. Il est tardif et s'élève beaucoup ; on l'estime pour sa bonne qualité en sec. *** Pois sans paj^ chemin. Pois sans parchemin nain ethatif. On le cultive sous châssis et en pleine terre. Pois sans parchemin nain ordinaire. Il s'élève à deux ou trois pieds; ses cosses sont petites, nombreuses et très-tendres. Pois en éventail. Il est tout-à-fait nain , s'élevant à peine à un pied ; il est d'ailleurs tardif et médiocrement productif. i42 POI Pois sans parchemin blanc a gtiOsses cossks , ou Corne de BELIER. Il a besoin de grandes rames, est tardif et très- pro- ductif; ses gousses sont grandes, larges , charnues et crochues. Pois sans parchemin a fleurs rouges. Très -élevé, de même que le précédent, et tardif; ses gousses sont aussi grandes et crochues. Pois turc ou couronné. Variété élevée, produisant des gousses nombreuses, si tendres et si sucrées que les oiseaux en sont très- friands et en détruisent quelquefois une grande partie. Il a une sous-variété à fleurs purpurines, qui sont d'un assez bel effet pour qu'on la plante dans les jardins d'agré- ment. Les gousses des pois sans parchemin ou mange- tout se mangent dans leur jeunesse et avant qu'elles aient atteint leur maturité, de même que les haricots. On les sèche aussi, ou on les conserve dans de la saumure pour les manger l'hiver. Les cosses des pois qu'on mange en vert se donnent ordi- nairement aux cochons et aux vaches, qui les aiment beau- coup; on dit que cette nourriture augmente la quantité du lait de ces dernières. Les bêtes fauves sont aussi très -friandes des pois en cosse , et les champs qui sont dans le voisinage des forêts sont sujets à éprouver leurs ravages. Dans les cam- pagnes où les pois se cultivent en grand pour en faire la récolte en sec, on conserve les fanes pour en faire du fourrage aux bestiaux. Les pois sont souvent attaqués par un petit insecte coléop- tère qu'on appelle bruche des pois, et ceux qui sont hàiifsy sont beaucoup plus sujets que les tardifs, et quand ils sont secs qu'en vert. (L. D.) POIS. (Bot.) Outre les espèces de ce nom, qui appartien- nent au genre Pisum, il en existe un assez grand nombre, répandues dans d'autres genres , qui ont reçu la même dénomi- nation , parce que leurs graines ont la forme d'un pois, ou qu'elles sont employées aux mêmes usages économiques. C'est surtout dans les genres Phaseolus et Dolichos qu'on en trouve plusieurs, indiquées à Saint-Domingue par Desportes et Ni- colson , tels que les pois blancs ou inconnus , pois bourcoussou , pois casse-canary ou pois à pigeons , pois chicannes , pois chou- cres, pois dames, pois des haies, pois jaunes, pois rouges, POI J45 pois à savon blanc ou marbré ou rouge, pois sorcier, pois violet ou à nègres : le pois de bonavie et le pois sabre sont encore des Dolichos. Quelques-uns rentrent dans d'autres genres .- ainsi le pois d'Angole ou de Congo, ou de bois ou de sept ans, est le Cy- tisus cajan de Linnaeus, maintenant Cajanus, genre distinct: le pois de bedeau est ÏAbrus preantorius , dont la graine est rouge et noire ; le pois chiche est le nom vulgaire du Ciche, Cicer arietinum ; le pois mabouia est la graine du Cappans cynophaUophora ; le pois puant est le Cassia fatida ; le pois à gratter ou petit pois pouilleux est le Dolichos pruriens de Lin- naeus, ou Stizolobium de P. Brov/ne; le gros pois pouilleux est le Mucuna; le pois queniques est le Guilandina bouduc ; le pois de senteur ou odorant est une gesse, Lathjrus odo- ratus. VEperua falcata d'Aublet est nommé à Cayenne pois de serpe ; YInga est connu en Amérique sous le nom de pois sucrin. (J. ) POIS D'ANGOLE ou DE CONGO, et encore POIS DE PIGEON, POIS DE SEPT ANS. [Bot.) Noms vulgaires du cytise cajan, dont on fait aujourd'hui le genre Cajan. (L. D.) POIS BOURCONSOU. (Bot.) Ce nom, indiqué par M. Bosc , paroit désigner à Saint-Domingue la graine plus souvent appelée Poi5 bourcoussou, qui provient d'un Dolichos, genre très -voisin des Haricots. (Lem.) POIS BRETON, POIS CARRÉ. (Bot.) Noms vulgaires sous lesquels est connu, dans quelques cantons, la gesse cultivée. (L.D.) POIS CATIANG. (Bot.) En Chine et dans toute Plnde, il n'est pas de graine plus rénommée que le pois catiang, graine d'un dolichos du même nom. Ou fait avec cette graine, analogue à notre haricot, une bouillie claire, sorte de boisson qu'on offre dans les visites et autres circonstances remarquables. Voyez Doue. (Lem.) POIS CHICANNES. (Bot.) C'est une espèce de haricot. (L. D.) POIS CHICHE. (Bot.) Nom vulgaire du chiche ou cicérole tête de bélier. ( L. D.) POIS CHOUCRES. (Bot.) Nom du dolichos ensiformis à Saint-Domingue. (Lem.) POIS COCHON. (^Boi.) C'est à PIsle-de-France le dolichoi 144 POI hulhosus. Sa racine sert de nourriture aux cochons. (Lem.) POIS DE CONGO. (Bot.) Voyez Pois d'Angole. (Lem.) POIS DOUX. ( Bot. ) C'est aux lies le nom de plusieurs espèces d'acacies , et particulièrement des acacies à fruits sucrés et à feuilles de hêtre. (Lem.) POIS A ENIVRER. (Bot.) Voyez Corinde. (Lem.) POIS ÉTERNEL ou PERPÉTUEL. {Bot.) Nom vulgaire de la gesse à feuilles larges. (L. D.) POIS A FLEUR, POIS ODORANT. {Bot.) Noms vulgaires de la gesse odorante. ( L. D.) POIS A GRATTER et POIS POUILLEUX. ( Bot. ) On donne ces noms au Dolichos urens , à cause de sa gousse hé- rissée de poils rudes, qui pénètrent aisément dans la peau, et qui causent ainsi des démangeaisons douloureuses. (Lem.) POIS AU LIÈVRE. {Bot.) Dans quelques cantons on nomme ainsi la gesse des bois. ( L. D. ) POIS MABOUIA. {Bot.) Nom des fruits du mabouier à Cayenne. (Lem.) POIS DE MERVEILLE. {Bot.) Voyez Corinde. (Lem.) POIS ORANGE. {Bot.) Dans l'Anjou on nomme ainsi la gesse odorante. ( L. D. ) POIS PALMISTE. {Bot.) Fruit du palmier, nommé eu- mari épineux. (Lem.) POIS PATATE. {Bot.) Le dolichos tuberosus , Linn. , est une plante précieuse aux îles ; les graines sont mangées comme les pois , et sa racine tubéreuse comme de la patate. (Lem.) POIS DE PIGEON. {Bot.) On donne vulgairement ce nom au cytise cajan et à la lentille ervilie. ( L. D.) POIS POUILLEUX. {Bot.) Voyez Pois a gratter. (Lem.) POIS PUANT. {Bot.) Nom donné au cassiafatida. (Lem.) POIS QUÉNIQUE. {Bot.) Fruit du quéniquier ou bonduc. (Lem.) POIS SABRE. {Bot.) Nom aux Antilles du dolichos ensi- formis, dont la gousse a la forme d'un sabre. (Lem.) POIS A SAVON. {Bot.) Nom du fruit du savonnier. (Lem.) POIS DE SENTEUR. {Bot.) C'est le nom que les jardiniers donnent à la gesse odorante. (L. D.) i POI 145 POIS DE SEPT ANS. [Bot.) C'est le cytise cajan. ( L. D. ) POIS SUCRE. (Bot.) C'est le nom d'une espèce d'acacie dont les graines ont un goût sucré ; on l'appelle encore pois doux. (Lem. ) POIS DE TERRE. (Bot.) Nom vulgaire de l'arachis sou- terraine. ( L. D. ) POIS VIVACES. (Bot.) Nom des gesses. (Lem.) POISSON ANTHROPOMORPHE, (Mamm.) On a quelque- fois donné ce nom au lamantin ou peut-être au dugong. ( Desm. ) POISSON D'ARGENT. {Ichthyol.) On a ainsi appelé cer- taines variétés de dorades de la Chine. Voyez à l'article Carpe. (H.C.) POISSON ARMÉ. (Ichthjol.) On a donné vulgairement ce nom à quelques espèces de coffres, de diodons et de trétro- dons dont le corps est hérissé d'épines. (Voy. Coffre, Diodon, Tétrodon.) On appelle encore ainsi , dans le Canada, le lépisostée gavial ou caïman.. Voyez Lépisostée et Siagonôtes. (H. C.) POISSON D'AVRIL. {Ichthjol.) Dans quelques endroits, les pêcheurs donnent ce nom au Maquereau. Voyez ce mot et Scombre. (h. C.) POISSON-BATON. (Ichthjol.) Voyez Stockfisch et Morue. (H. C) POISSON BLANC. (Mamm.) Egede, en parlant d'un cétacé, peut-être du béluga, le désigne par ces mots, albus piscis cetaceus , et ces mots ont été traduits par poisson blanc. (F.C.) POISSON-BŒUF. {Mamm.) La Condamine , dans son Voyage, désigne par ce nom le lamantin des mers d'Amérique. (F. C.) POISSON-BOURSE. {Ichthjol.) Voyez Baliste. (H. C.) POISSON CHINOIS. {Ichthjol.) On appelle vulgairement ainsi le périophthalme de Schlosser, qu'on mange habituelle- ment à la Chine. Voyez Périophthalme. (H. C. ) POISSON CHIRURGIEN, {Ichthjol.) Voyez Acanthure. (H. C.) POISSON COFFRE , Ostracion, ( Ichthjol.) Voyez Coffre. (H.C.) POISSON-COQ. {Ichthjol.) Voyez Cauorhynque. (H. C.) 146 POI POISSON CORNU. {Ichthjol.) On a donné ce nom à Valu- tère monocéros. Voyez ALurÈiiE. (H. C.) POISSON COURONNÉ. {IchlhjoL) Les pêcheurs de Ham- bourg appellent ainsi le hareng. Voyez Clupée. (H. C. ) POISSON CUIRASSÉ. (/e/i%o/.) Voyez Pégase. (H. C.) POISSON DE DIEU. {Erpét.) Dans certains pays on appelle ainsi les tortues de mer. Voyez à l'article Chélonée. (H. C.) POISSON DORÉ. {Ichthyol.) On a donné ce nom à diverses variétés de dorades delà Chine. Voyez Carpe. (H. C.) POISSON ÉLECTRIQUE. {Ichthjol.) Voyez Torpille, Ma- iapteflURE, et Gvmnonote. (H. C.) POISSON EMPEREUR. {Ichthyol.) Voyez Espadon. (H. C.) POISSON ÉPINARDE. {Ichthjol.) On a vulgairement dé- signé par ce nom ïépinoche et la spinarelle. Voyez Céphala- CANTHE et Gastérostée. (H. C.) POISSON ÉVENTAIL. {Ichthjol.) Voyez Oligopode. (H. C) POISSON FEMME. {Mamm.) Le lamantin a été quelque- fois app.-lé de ce nom. (Desm.) POISSON FÉTICHE. {Ichthjol.) Les navigateurs ont dési- gné par ce nom deux poissons auxquels les Nègres adressent leurs adorations. L'un paroît une espèce de Squale et l'autre un Baliste. Voyez ces mots. (H. C.) POISSON A FIGURE HUMAINE, Piscis anthropomorphos. (Mamm.) On a quelquefois donné ce nom à des lamantins ou à des phoques, qui ont aussi donné lieu à la fable des Syrènes. (F. C.) POISSON FLEUR. {Actinoz.) Les méduses et les actinies ont été ainsi désignées. (Desm.) POISSON GLOBE. {Ichthjol.). Voyez Boursoufflu et Ou- THAGOKKSCU9. (H. C. ) POISSON GOURMAND. {Ichthjol.) Un des noms vulgaires de la Gi.iELLE. Voyez ce mot. (H. C.) POISSON DE JONAS. {Ichthjol.) Quelques ichlhyothéolo- gistes et plusieurs commentateurs ont désigné sous ce nom un poisson monstrueux qui avala le prophète Jonas et le rendit vivant au bout de plusieurs jours. Certains auteurs ont soutenu que cet animal devoit être im Squale. Voyez ce mot. (H. C.) POI U7 POISSON JUIF ou MARTEAU. {Iclithjol.) Voyez Zygène. (H.C.) POISSON LÉZARD. {IchthjoL) On a quelquefois donné ce nom au callionyme dragonneau. Voyez Caluonyjie. (H. C.) POISSON LUNE. {Ichthfol.) On a donné vulgairement ce nom aux môles, au balistes maculatus de Bloch , qui pourroit bien être le même que le balistes capriscus de Linnasus, à Yopàh, à la sélène argentée, au zeiis gallus de Linnseus. Voyez Baliste, Chrysotose, Gai., Orthagop.iscus, Sélène. (H. C.) POISSON MANGUE. [IchthyoL) Voyez Poi.ynème. (H. C.) POISSON MONOCÉROS. (Ichthj^oL) Voyez Alutère, dans le supplément du tome I." de ce Dictionnaire. (H. G.) POISSON MONOCÉROS. (Mamm,) Ce nom a été quel- quefois appliqué au narwal. ( Desm. ) POISSON MONOPTÈRE. {TchthjoL) On donne vulgairement ce nom au caranxomore pélagien, au hlennie méditerranéen et au monoptère. Voyez BLEN^'lE . Caranxomore et Monoptère. (H. C.) POISSON MONTAGNE. (Ichthjol.) Le requin et un grand poulpe, sans doute d'existence fabuleuse, le krahen, sont désignés ainsi par quelques anciens auteurs. (Desm.) POISSON A MOUSTACHE. (7ch%oL) Voyez Silure. (H.C.) POISSON A L'OISEAU. (Ichthjol.) Les Indiens appellent •ainsi une espèce de Pleuronecte. (H. C.) POISSON D'OR. {[chthyoL) Voyez Poisson doré. (H. C.) POISSON DE PARADIS. (IchthjoQVoyez Polynème.(H. C.) POISSON-PERROQUET. (IchthjoL) Voyez Scare. (H. C.) POISSON ROND. {Ichthjol.) Voyez Tétrodon. (H. C.) POISSON ROUGE. {Ichtliyol.) Voyez Poisson doré. (H. C.) POISSON ROYAL. {IchthyoL) On a ainsi appelé plusieurs poissons, et en particulier I'Estorgeon, I'Emoi, le Saumon, le Thon et I'Ompre de mer. Voyez ces divers mots. (H. C.) POISSON A SABRE. {Mamm.) Un des noms du dauphin gladiateur. (F. C.) POISSON SACRÉ. {Ichthjol.) Voyez Lutjan. (H. C.) POISSON SAINT- PIERRE ou FORGERON. {IchthyoL) Voyez Zée. (H. C.) POISSON A SCIE. {Ichthjol.) Voyez Scie. (H. C.) ^ POISSON DE NOTRE-SEIGNEUR. {Ichthjol.) Auprès dp 148 POI Narbonne, on désigne la scorpène par ce nom. Voyez Scoa- PÈNE. (H. C.) POISSON-SERPENT. {Ichthjol.) Voyez Anguille, Congre, Murène. (H. C.) , POISSON-SOLEIL. {Ichthjol.) Voyez Orthagoriscus. (H. C.) POISSON -SOUFFLEUR. {Mamm.) Désignation vulgaire, assez souvent appliquée aux cétacés, et notamment aux dau- phins. (Desm.) POISSON STERCORAIRE. (Ichthjol.) On a donné ce nom à Vephippus argus , à Vephippus forgeron, que l'on prétend se nourrir de matière stercorale , et au centronote pilote. Voyez Centronote et Ephippus. (H. C.) POISSON DE TOBIE. {Iclithyol.) Voyez Ammodyte et Ura- NOSCOPE. (H. C.) POISSON -TREMBLEUR. {Ichthjol.) Voyez Gymnonote et Torpille. (H. C.) POISSON -TROMPETTE. (Ichthjol.) Voyez Fistulairë et Syngnathe. (H. C.) POISSON VERT. (Ichthjol.) Voyez Sauteur de la Caroline. (H.C.) POISSONNIER. (Ornith.) Dans le département de PAin on donne ce nom au grèbe castagneux, coljmbus minor, Gmel. (Ch. D.) POISSONS, Pisces. (Ichthjol.) On appelle ainsi des ani- maux vertébrés, ovipares le plus généralement, à sang froid, à circulation simple , qui vivent constamment au sein de l'eau , qui respirent ce fluide uniquement et en tout temps à l'aide d'organes appelés branchies; qui se meuvent habituel- lement à l'aide de nageoires, c'est-à-dire de voiles membra- neux, soutenus par des arêtes osseuses ou cartilagineuses; dont tout l'organisme, dont toutes les fonctions ont été mo- difiées par le séjour dans un milieu ou dans un fluide presque aussi pesant que leur corps; dont, en un mot, la structure totale est aussi évidemment disposée pour la natation que celle de l'oiseau l'est pour le vol. Ces animaux, brillans citoyens des eaux, dont l'empire leur a été dévolu , comme la terre a été donnée à l'homme et à une foule de reptiles, de mammifères, d'insectes, de mol- lusques, aussi légers, aussi mobiles, aussi inconstans qut POI 149 réiéraent qu'ils animent, paroissant recevoir leur caractère du lieu de leur habitation, sont on ne sauroit plus dignes d'attirer l'attention des savans ; leur étude éclaire la phy- siologie par les particularités sans nombre que présente leur organisation; elle dirige les démarches du médecin dans plus d'un cas où il est obligé de faire l'application des règles de l'hygiène, et parmi les êtres organisés, quelle classe doit mériter plus l'examen des hommes en général, que la leur, qui réunit tant de titres pour fixer nos regards; diversité de familles, grand nombre d'espèces, prodigieuse fécondité des individus, facile multiplication sous tous les climats, utilité variée de toutes les parties, nourriture abondante pour notre propre espèce, matières réclamées par l'industrie, prépara- tions répandues dans le commerce, dans les arts et dans la pharmacie? Quels sont, comme le demandoit éloquemment l'illustre de Lacépède, les animaux dont la recherche peut employer tant de bras, sans eux livrés à l'inaction, accou- tumer de si bonne heure nos semblables à braver la violence des tempêtes , produire tant d'habiles et intrépides naviga- teurs; et créer ainsi, pour une grande nation, les élémens de sa force pendant la guerre et de sa prospérité durant la paix ? Certaines peuplades ne vivent presque exclusivement que de poissons; l'usage de cet aliment est recommandé chez quelques autres par les dogmes de la religion , et souvent dans des voyages ou dans des circonstances forcées, l'on est obligé de s'en contenter. Ils apportent donc l'abondance aux aiations iclilhyophagesdes deux mondes, en même temps qu'ils proeurent au hardi navigateur le moyen de poursuivre ses longues et périlleuses entreprises. Nous allons ici considérer successivement ces êtres qu'il nous importe tant de connoître , sous le point de vue de leur organisation, de leurs facultés, de leur manière de vivre et de leurs habitudes; de leur utilité sous le triple rapport de la bromatologie, des arts et de l'industrie, des moyens qu'ils ont de nuire, enfin. §. 1." Idée générale de l'Organisation des Poissons, La classe entière des poissons avoit été, par Artédi, il y a long-temps déjà, divisée en deux sous-classes, celle des. i5o POI poissons cartilagineux , et celle des poissons osseux, lorsque Linnaeus, s'appuyant sur des observations anatomiques tout- à-fait inexactes , retira une partie de ces animaux de la classe à laquelle ils appartiennent sans aucun doute , pour en faire son ordre des Amphibia nantes , détruit depuis par la plupart des ichthyologistes , et en particulier par feu de Lacépède et par M!M. Cuvier et Duméril, qui ont adopté à peu près la grande division d'Artédi. Quoique fondées sur un caractère presque entièrement ar- bitraire et dont la liaison avec les autres caractères n'est point facilement aperçue, puisqu'il consiste dans la nature du tissu qui forme le squelette , les deux grandes sous-classes des poissons présentent des caractères généraux bien propres à les distinguer l'une de l'autre. Déjà nous avons approfondi l'étude de l'organisation des poissons à squelette cartilagineux, des Po/ssou5 chondroptéry- giens. (Voyez Cartilagineux.) Il nous reste à faire connoitre celle des Poissons osseux , des poissons par excellence , en même temps, toutefois, que nous exposerons les particula- rités qui, tout en les isolant des autres animaux, les rappro- chent des premiers, obligent même à les confondre avec eux. 1." Des Organes du Mouvement chez les Poissons. Nous avons déjà annoncé que tout, dans le poisson, est disposé pour la natation. Un grand nombre d'espèces portent , immédiate- ment sous l'épine, une vessie pleine d'air, qui, en se com- primant ou en se dilatant , fait varier la pesanteur spéci- fique, et aide l'animal à monter ou à descendre dans l'eau. La progression s'exécute chez tous en général par les mou- vemens de leur queue, qui choque alternativement le li- quide ambiant à droite et à gauche, en haut et en bas, tandis que les branchies, en le poussant en arrière, y contribuent probablement encore. Les membres, étant en conséquence peu utiles, sont fort réduits; les pièces analogues aux os des bras et des jambes, sont fort raccourcies ou même disparoissent en entier; des rayons plus ou moins nombreux, soutenant des membranes, représentent grossièrement les doigts et les orteils; c'est là ce qu'on appelle des nageoires. L'ossification du squelette des poissons chondroptérygiens paroît ne jamais s'achever; il ne prend jamais la dureté de POI i5i celui des animaux vertélJi'ës d'une classe supérieure, et reste constamment cartilagineux. Celui des autres poissons, de même que celui des sauriens et des ophidiens, acquiert une densité remarquable, mais conserve cependant toujours plus de flexibilité que dans les animaux à sang chaud. Indépendamment de la différence de consistance, les os des poissons diffèrent de ceux des mammifères et des oiseaux par une plus grande homogénéité, due à ce que la matière calcaire semble plus uniformément répandue dans le paren- chyme gélatineux, qui même chez les chondroptérygiens pa- roît masquer les parcelles de phosphate de chaux qui s'y mêlent par petits grains, et non par fibres ni par filamens. C'est en raison de cette foible proportion de matière inor- ganique que les os des animaux qui nous occupent, peuvent se fondre plus facilement que d'autres en gélatine , aussi voit-on quelques peuplades hyperboréennes, et en particulier les habitons de la Norwége, s'en nourrir pendant les longs mois de leur hiver. Par rapport au nombre des Nageoires chez les Poissons, on observe non moins de variétés que pour celui des membres dans les Reptiles. Le plus communément il y en a quatre; assez souvent il n'y en a que deux, et quelquefois elles man- quent totalement. Celles qui répondent aux membres thora- ciques, sont dites Nageoires pectorales ; celles qui représentent les membres abdominaux sont appelées Catopes ou Nageoirei ventrales. (Voyez Catofes.) Souvent des rayons placés aux ex- trémités des apophyses épineuses soutiennent sur le dos, sous la queue et à l'extrémité de celle - ci , d'autres nageoires verticales qu'on appelle dorsale^ anale et caudale, lesquelles, en se redressant ou en s"abaissant, étendent ou rétrécissent au gré du poisson la surface qui choque l'eau. Les Rayons sur lesquels sont étendues les membranes nata- toires, sont de deux sortes : les uns consistent en une seule pièce osseuse, ordinairement dure et pointue, quelquefois flexible et élastique; on les nomme rajyons épineux : les autres sont composés d'un grand nombre de petites articulations et se ramifient vers l'extrémité; on les appelle rayons mous, rayons articulés, rayons branchus. Les Vertèbres des poissons chondroptérygiens sont soudées l52 POI entre elles, et forment un tout cartilagineux, dans lequel on ne peut distinguer que les apophyses épineuses. Les Vertèbres des poissons osseux s'articulent les unes avec les autres, à l'aide de surfaces concaves remplies d'un carti- lage mou, et seulement par leur corps, qui est tantôt cylin- drique, tantôt anguleux, tantôt comprimé. On n'y observe point d'apophyses articulaires, en sorte que leurs parties an- nulaires ne se touchent point, et on ne peut véritablement les diviser qu'en deux classes, les caudales, qui ont en dessus et en dessous une longue apophyse épineuse , et les abdo- minales ou dorsales, qui n'en ont qu'en dessus seulement. Ces apophyses épineuses sont très-longues dans tous les poissons à squelette osseux, mais plus particulièrement dans ceux dont le corps est comprimé latéralement, comme les soles, les plies, les turbots, les chétodons, les dorées, les éphippus, les vomers, les holacanthes, etc. C'est dans la base des supérieures qu'est creusé le canal dans lequel passe la moelle rachidienne. Dans celle des inférieures, il en existe un autre pour les vaisseaux sanguins. Toute vertèbre de poisson, du reste, se distingue au pre- mier coup d'œil par la configuration de son corps, qui pré- sente en devant et en arrière des cavités coniques, dont la réunion avec de semblables enfonceniciis du corps des deux vertèbres voisines, forme, dans toute la longueur de l'épine, des cavités composées de deux cônes joints par la base. Dans ces cavités sont logés des fibro-cartilages très-mous au centre, et sur lesquels s'exécutent les mouvemens de chacune des ver- tèbres, qui se fléchissent principalement de droite à gauche. La dernière des vertèbres caudales est communément apla- tie, triangulaire et dirigée verticalement. Sur son extrémité postérieure existent des empreintes pour l'articulation des osselets alongés qui soutiennent la nageoire de la queue. Le nombre total des pièces de l'échiné varie beaucoup, suivant l'espèce de poissons soumis à notre examen; car, dans l'anguille, il s'élève à cent quinze, tandis que dans l'estur- geon il n'est que de vingt- huit, et dans le chétodon zèbre de vingt-un. Tous les poissons manquent de poitrine proprement dite, car les viscères abdominaux occupent chez eux l'unique ca- POI i53 vite du tronc, laquelle est bornée en arrière par l'apophyse épineuse inférieure de la première vertèbre caudale, qui a souvent un volume très- considérable et une forme particu- lière. Dans beaucoup de chondroptérygiens , comme les raies, les torpilles, les aiguillais, les requins, les humantins, les céphaloptères, les pastenagues; dans les cycloptères, les syn- gnathes, les tétrodons, les fistulaires, etc., il n'existe point de côtes. Dans les esturgeons, les anguilles, les balistes, les zées, les limandes, etc., il n'y en a que de fort courtes, qui, de même que dans les trigles, les uranoscopes, les cottes, oii elles sont horizontales, bornent latéralement et vers le dos la cavité abdominale, qu'elles embrassent dans toute sa hauteur chez les perches, les carpes, les barbeaux, les meu- niers, les ablettes, les brochets, etc. Les côtes, dans les poissons, sont soudées le plus souvent aux apophyses transverses des vertèbres, et portent commu- nément avec celles-ci le nom collectif d'arêtes. Leur nombre et leur grosseur varient beaucoup. Les dupées, par exemple, ont des côtes fines comme des cheveux, tandis que chez les silures, les carpes, les brèmes, les tanches, elles sont plus grosses à proportion. Beaucoup de poissons aussi ont les côtes fourchues, et quelques-uns les ont doubles, c'est-à- dire tellement disposées que deux côtes partent de la même vertèbre de chaque côté. Le sternum manque chez les poissons; très-peu d'espèces seulement ont certaines pièces solides, qui semblent par leur réunion représenter l'analogue de cet os si développé dans les mammifères et les oiseaux. Dans la dorée, entre autres, on trouve le long du tranchant inférieur de l'abdomen une série de petits os plats non articulés , mais sur lesquels ne viennent point se terminer les côtes; tandis que dans le vomer, au contraire , dans les dupées et quelques autres poissons, ces dernières se portent sur une pièce médiane , qui les reçoit comme le sternum chez les animaux vertébrés des classes supérieures. Dans la classe d'êtres animés qui nous occupe en ce mo- ment, l'occiput semble le résultat d'une troncature verticale du crâne, et il s'unit le plys sou; eut aux vertèbres par un l54 POI tubercule unique placé au-dessous du trou occipital. Cette articulation n'a lieu qu'à l'aide de cartilages portés par des surfaces plates ou concaves, et ses mouvcmens sont trés-bor- nés dans tous les sens. Chez plusieurs espèces cependant, la partie supérieure de l'occiput présente des apophyses laté- rales aplaties et fort saillantes, et une crêfe robuste. Il en est quelques-unes aussi, et en particulier parmi les merlans, les perches et les saumons, dont la protubérance occipitale est très-proiongée en une vive-arête. Celles de la famille des plagiostomes ont seules la tête articulée avec la colonne vertébrale par deux condyles; mais cette double arthrodie est peu mobile, en raison de la force et de la brièveté des trousseaux ligamenteux qui en maintiennent les pièces en rapport. Dans les poissons, le bassin adhère bien rarement à l'épine, et fort souvent, au lieu d'être en arrière de l'abdomen, il est en avant et tient à l'appareil claviculaire ; il supporte les catopes habituellement. L'os qui représente l'omoplate est quelquefois suspendu dans les chairs; d'autres fois il tient à l'épine, mais le plus souvent, il est accroché au crâne : il soutient, par l'intermède d'une série de petits os plats séparés par des intervalles car- tilagineux, la nageoire pectorale correspondante, composée d'un certain nombre de rayons articulés ou épineux, et qui manquent dans quelques poissons, comme les murènes, les atpérichthes, etc. Nous avons déjà eu occasion de décrire ces nageoires dans les poissons cartilagineux (tome VII, pages 168 et 169); nous allons indiquer leur disposition dans les poissons osseux, chez la plupart desquels, dans l'état de repos, elles se trouvent col- lées sur le côté du corps et se meuvent dans un plan hori- zontal. Elles sont généralement attachées fixement à la tête, par le moyen d'une ceinture osseuse qui entoure le corps derrière les branchies, qui soutient le bord postérieur de leur ouverture, et qui est formée par les deux omoplates réunies sous la gorge, simples et minces dans celle de leurs portions qui est située au-dessus de la nageoire, garnies, dans celle qui est au-dessous, d'une lame saillante qui tient lieu d'épine, et derrière laquelle existe parfois un in ter- POI i55 valle non ossifié, comme dans la trigle volante, les zëes, le merlan , etc. Beaucoup de poissons, les pleuronectes, les chabots, les zces, les perches, entre autres, portent à la partie supérieure de leur omoplate une longue épine, q»ii descend directe- ment derrière la nageoire et donne attache aux muscles ad- ducteurs, tandis que les abducteurs s'insèrent dans l'angle formé par la réunion de la crête avec la portion inférieure. Cette épine a été improprement appelée clavicule par quel- ques anatomistes. Les osselets qui maintiennent les rapports des rayons de la nageoire avec la ceinture dont nous venons de parler, va- rient beaucoup en nombre et en figures, suivant les espèces. Les chélodons et les perches en ont cinq ; on en compte trois dans le silure, où ils sont grêles et cylindriques; quatre très-grands dans le malarmat, le rouget, l'anarrhique; quatre petits dans le merlan, le turbot, la morue- huit en deux rangées dans le poisson de Saint- Pierre. Quand les nageoires pectorales ont un premier rayon épi- neux, celui-ci s'articule immédiatement avec la ceinture tho- racique, comme dans plusieurs silures, et quelquefois même cette ceinture garnie d'un tubercule cylindroïde, en avant duquel est un trou, donne lieu à un mécanisme particulier. Le rayon épineux reçoit le tubercule dans une cavité en avant et en arrière de laquelle est une apophyse saillante. Dans l'état d'extension, l'apophyse antérieure, qui est unci- forme, entre dans le trou, sur le bord duquel elle s'accroche, si le rayon lui-même vient à tourner sur son axe : de cette sorte, la flexion devient impossible, à moins d'un nouveau tour, fait en sens inverse du premier. Quelquefois les nageoires pectorales sont excessivement longues et servent à rexécutloa d'une sorte de vol; plusieurs trigles, les exocets offrent cette disposition spéciale. Chez ceux- ci encore elles sont très -rapprochées des branchies; dans les blennies, au contraire, elles en sont fort éloignées. Quant aux catopes , qui , dans les poissons, tiennent lieu des membres abdominaux , ils manquent tout-à-fait dans ceux de l'ordre des Apodes, comme les anguilles, les congres, les ammodytes , les gymnonotes, les aptérichthes, les lam- xSG POI proies, les coffres, etc., et varient constamment beaucoup pour la situation et la forme. Tantôt, en effet, ils sont implantés sous la gorge, en avant des nageoires pectorales ; c'est ce qui arrive dans tous les poissons jugulaires, comme les morues, les merlans, les vives, les mustéies, les aeglefins, les dorschs, etc. Tantôt ils sont placés un peu en arrière et au-dessous de ce& mêmes nageoires. C'est ce qui caractérise les poissons tho- raciques. Le plus souvent, enfin, ils pendent au-dessous du ventre, plus près de l'anus que des nageoires pectorales. Tous les poissons abdominaux, les carpes, les barbeaux, les ablettes, etc., sont en particulier dans ce cas. Quand ils existent, ce sont constamment les os du bassin qui soutiennent les rayons que recouvre la double membrane natatoire de ces organes, rayons qui se meuvent sur eux et qui sont toujours plus courts que ceux des nageoires pecto- rales. Les articulations des os du squelette des poissons présen- tent les mêmes particularités de structure que celles des autres animaux vertébrés. On retrouve, par exemple, des sutures dentées dans plusieurs des os qui forment la ceinture desti- née à soutenir les nageoires pectorales. On remarque aussi, dans les parties latérales de leur tête, et dans les opercules de leurs branchies, une espèce particulière d'articulation, qui ressemble à la suture écailleuse, en ce qu'elle consiste dans le recouvrement des bords amincis de deux os plats, mais qui en diffère parce qu'elle est le siège d'une véritable mobilité, qui permet aux pièces rapprochées de se ployer ou de glisser l'une sur l'autre. Enfin, la scie, dans les crochets qui sont enfoncés aux deux côtés de son long museau, offre un exemple de gomphose. Quelques espèces offrent en outre des modes particuliers d'articulations mobiles, et dont le squelette de l'homme et des mammifères n'offre point d'exemple. Tel est le gin- glyme annulaire que présentent les premières épines des nageoires anales de quelques chétodons, et dans lequel on voit une proéminence cylindrique, presque détachée d'un os, en enfiler un autre. Tel est aussi celui où, au gré de POI i57 l'anîmal, des pièces mobiles peuvent devenir immobiles, ainsi que cela a lieu pour les premières épines des nageoires pec- torales des silures et des gastérostées , au moment où ils se préparent au combat. Les organes actifs de la locomotion dans les poissons, les muscles, ne présentent qu'un très-petit nombre de différences générales avec ceux des autres animaux à sang rouge, et si, ce que l'on n'observe ni dans l'homme ni dans la plupart des autres mammifères, leurs tendons vont s'insérer dans la peau : on retrouve une disposition analogue dans les serpens, le porc-épic et le hérisson. On peut cependant distinguer ces muscles à la facilité avec laquelle on les divise en fibrilles très-déliées , toujours aplaties et non cylindriques , même quand on les examine au microscope, et à leur irritabilité des plus prononcées. Les muscles de l'épine des poissons offrent une disposition tout-à-fait spéciale. Au lieu d'êtr« situés au-devant et en arrière des vertèbres, ils occupent les côtés du rachis, dont les mouvemens deviennent latéraux, et c'est là ce qui pro- duit l'action de nager. Le mouvement de l'épine du côté du ventre ou du dos, est au contraire presque nul. Les fibres charnues qui composent ces muscles, sont entre- lacées d'une manière si compliquée, qu'on ne peut guère les distinguer que par plans. Celui de ces plans qui se présente immédiatement au-des- sous des écailles et de la peau, est une masse charnue dont le corps est composé de fibres réunies en petits trousseaux parallèles, longitudinaux, disposés en arcs, dont la convexité regarde la tête. Tous ces arcs sont reçus les uns dans les au- tres, et la ligne d'intersection qui les distingue paroît pro- duite par une aponévrose que soutient une arête plus ou moins flexible, ainsi qu'on l'observe très-facilement dans la carpe et la morue. Aux extrémités de ces arcs viennent se joindre , du côté du dos et du ventre, d'autres fibres musculaires, à direction différente , tellement que les supérieures se joignent en forme de V ou d'angle, dont l'ouverture regarde la tête, pendant que les inférieures semblent représenter des petits muscles in- tercostaux. i53 POI C'est à l'ensemble de tous ces petits corps charnus qu^on a donné le nom de muscle latéral. Lorsqu'il se contracte de l'un des côtés du corps seulement, la queue est rapprochée de la tête dans le même sens, et ainsi fléchie latéralement, elle ne peut être ramenée à sa rectitude naturelle que par le raccourcissement des fibres du côté opposé. Dans l'intervulle que laissent entre eux les deux muscles latéraux, on trouve, du côté de la carène dorsale, des muscles très-grêles et très-longs, dont le nombre varie avec celui des nageoires dorsales, et dont on ne trouve qu'une seule paire dans les gymnonotes, qui sont privés de ces nageoires, tandis qu'il y en a deux paires dans les carpes, les tanches, les loches, qui ont une nageoire dorsale unique, et trois dans le muge et le poisson Saint -Pierre, qui ont deux nageoires de cette espèce. On observe sous la carène du ventre des muscles absolu- ment semblables à ceux-ci. Ils ont été décrits en particulier avec soin dans la carpe. Les nageoires dorsale, anale et caudale ont aussi de pe- tits muscles particuliers destinés à les étendre et à les plier. La direction et les attaches de ceux de la nageoire caudale varient beaucoup. Les plus longs vienYient communément des trois avant- dernières vertèbres de la queue et se terminent aux cinq ou six rayons externes de chaque côté. Enfin , il y a à la base des rayons même, deux muscles obli- ques, à fibres courtes, qui se terminent sur chacun d'eux par autant de digîtations. Ils sei'vent à fermer la nageoire que les premiers ont ouverte et épanouie. Les poissons osseux n'ont point de muscles particuliers pour mouvoir leur tête. Les muscles latéraux du corps qui s'y in- sèrent lui impriment des mouvemens peu sensibles. Les raies seules font à cet égard une exception; car elles ont au-dessus du corps et de la cavité des branchies, un muscle particulier attaché à la colonne vertébrale et à la portion de l'arc osseux qui soutient les grandes ailes, et inséré d'autre part à l'extré- mité postérieure de la tête , qu'il relève sur le tronc. Le même poisson possède en outre deux autres muscles , consacrés à re- lever et à abaisser le bout du museau. L'un, supérieur, vient aussi de la portion antérieure de la ceinture pectorale, et str POI i5g change en Uii tendon grélc et cylindrique , reçu dans une gaine muqueuse, pour se glisser au-dessus des branchies et se porter à la base du museau , qu'il relève. L'autre , inférieur, situé au-dessous du corps, dans la cavité des branchies, s'at- tache sur les premiers cartilages de la colonne vertébrale, et s'insère à la base du bec, qu'il fléchit du côlé du ventre. I.es nageoires pectorales, dans les poissons osseux, sont mises en mouvement par différens muscles. Deux de ceux-ci s'attachent à la partie inférieure de l'os qui correspond à l'o- moplate, et s'insèrent à l'extrémité élargie de l'os qui soutient la langue. Ce sont les analogues des sttrno-hjoïdiens. Un autre muscle, séparant, comme le diaphragme, la ca- vité des branchies de celle de l'abdomen, s'insère d'une part à la pointe de Tos qui soutient les branchies, et de l'autre se termine à la crête interne de la base de l'omoplate. Mais la nageoire est mue, à proprement parler, par d'autres muscles de deux ordres; les uns situés à la face externe et inférieure, et les autres à la face interne ou supérieure, et tous disposés par couches. Parmi les muscles externes, le pre- mier, plus étendu que ses congénères, occupe la partie anté- rieure de la fosse sous-épineuse, et s'insère par un grand nom- bre de digitations tendineuses à chacune des éminences des rayons de la nageoire. Il écarte la nageoire du flanc , et la porte en devant, en lui faisant couper l'eau. Deux autres, sur un même plan plus profond et se terminant par de petites languettes aux éminences de chacun des rayons, abaissent la nageoire, la rapprochent de sa correspondante, et la rendent presque verticale. Un dernier, enfin, large à son origine et se rétrécissant en approchant delà nageoire, aux rayons les plus externes de laquelle il se termine, éloigne cet organe du corps et le porte vers la tête en lui faisant frapper l'eau. Parmi les muscles internes, le plus long et le plus superficiel s'étend depuis l'épine scapulo-occipitale, jusqu'à la base des rayons de la nageoire, qu'il éloigne du corps. Il en recouvre un autre, composé d'un plus grand nombre de fibres et ayant le même oflice. Des fibres musculaires sont en outre atta- chées à la base des rayons pour les écarter ou les rapprocher de manière à épanouir ou à fermer l'espèce d'éventail qu'ils constituent. iGo POI Quant aux catopes, ils se meuvent de haut en bas et de dedans en dehors, à l'aide de muscles abaisseurs situés à la face inférieure du bassin et de muscles élévateurs couchés sur la face supérieure de cette partie du squelette. Il n'existe ordinairement qu'un seul muscle abaisseur, qui occupe toute la face inférieure de l'os pelvien, et qui, dans les poissons jugulaires et les poissons thoraciques, s'étend même jusque sur la clavicule. Il se termine par plusieurs languettes tendi- neuses, qui se fixent sur les osselets et sur la base des rayons. Les élévateurs sont au nombre de deux; le plus voisin de la ligne médiane est pyramidal et porte par sa base sur toute la longueur des osselets qui soutiennent les rayons; l'autre, recouvert en partie par le précédent, est beaucoup plus large que lui, et se porte vers le bord interne du catope, qu'il ramène en dehors, en même temps qu'il le porte en arrière. Dans les cycloptères ils sont unis à l'aide d'une membrane qui leur fait représenter une sorte d'entonnoir au-dessous des nageoires pectorales. Dans les gobies , les deux catopes ne forment qu'une seule nageoire, placée au-devant de l'anus. A l'aide des organes dont nous avons tâché de donner une idée danâ les paragraphes précédens, les poissons nagent dans l'eau comme les mammifères sautent à la surface de la terre, comme les oiseaux volent dans l'air; et, malgré le volume auquel ils peuvent atteindre, la plupart se meuvent avec une excessive facilité. Ceux d'entre eux qui s'acquittent le mieux de cette fonction, ceux qui changent le plus rapidement de place au milieu de l'eau qu'ils habitent, sont ceux qui ont le corps un peu alongé et médiocrement comprimé, la peau lisse et glissante, le museau pointu, et les nageoires pecto- rales bien développées. La natation peut s'opérer dans un plan horizontal, ou dans des directions plus ou moins obliques vers tous les points de l'horizon. Dans le premier cas, le poisson, supposé en équi- libre avec l'eau et voulant se porter en avant, ploie sa queue en deux sens difFéreiis, et pour ainsi dire en S, par le moyen des muscles latéraux de l'épine , étend ses nageoires du dos, de l'anus et de la queue, et déploie ensuite sa queue POI iGi avec une si granfîe vitesse, que la résistance du fluide, en absorbant une partie de la vitesse, tient lieu d'un a()pui so- lide qui oblige l'animal à se lancer en avant avec le reste de la vitesse, et d'autant plus facilement qiie sa queue, ce puissant gouvernail, étant redevenue droite, il ne j résente plus au fluide qui résiste, que la largeur la moins considérable de son corps. Comme la queue doit être de nouveau ployée pour fjap- per un second coup, une résistance en sens contraire, égale à l'excès de la vitesse imprimée, anéantiroit le mouvement, si les surfaces restoient les mêmes; mais, pour obvier à cet inconvénient , les nageoires du dos et de l'anus se couchent contre le corps, comme autant de rames et d'avirons utiles à propos; tandis que celle de la queue se serre et se rétié- cit, et la flexion s'opère ninsi avec beaucoup plus de lenteur que le développement, qui est subit et violent. Ce n'est qu'a- près avoir passé par la ligne droite, que la queue se ploie une seconde fois et précisément en sens contraire, en sorte que l'impulsion instantanée qui en résulte, ayant une obli- quité égale mais opposée à celle qui a résulté du premier coup, la direction du corps demeure droite. En frappant plus fort dans un sens que dans l'autre, en variant adroiteuient l'acùon de cette rame si mobile, en la repliant, en la débandant comme un ressort, le poisson se dirige à droite ou à gauche, tourne horizontalement, accroît la vitesse de sa course, accélère ou retarde son mouvement, change de direction, s'élève, s'élance au-dessus du fluide au- quel il appartient, franchit les cataractes et saute dans l'at- mosphère à une assez grande hauteur. Mais les animaux de la classe de ceux dont nous faisons l'histoire en ce moment, peuvent aussi monter et descendre dans le liquide qu'ils habitent. Ces niouvemens d'un nouvel ordre dépendent, chez la plupart d'entre eux, de l'exislence d'un organe particulier, auquel on donne le nom de vessie natatoire ou de vésicule aérostatique, et qui est situé dans l'ab- domen, non loin du rachis. Cette vessie, sur laquelle nous aurons occasion de revenir bientôt, plus ou moins grande, tantôt simple, tantôt double, communiquant le plus souvent avec l'œsophage ou l'estomac , toujours remplie d'un ga?. 43, 2 i l62 POI élastique, donne au dos de l'animal la légèreté convenable pour qu'il demeure en haut et, dans son état de plus grande extension, rend son corps entier assez léger pour qu'il puisse surnager naturellement; quelquefois même, dans certaines es- pèces, la chaleur la dilate tellement que l'animal, après être resté à la surface de l'eau exposé aux rayons du soleil, ne peut plus la resserrer assez pour redescendre. Dans l'état ordi- naire, tout poisson peut, du reste, par un mécanisme très- simple , qui se détruit quand on perce les parois de cette vessie , la comprimer précisément au degré nécessaire pour être en équilibre avec l'eau, s'il veut demeurer dans un plan hori- zontal; tandis qu'il la comprime davantage quand il veut s'en- foncer, et la dilate s'il prétend remonter sans efforts. Cette compression a lieu au moyen des muscles latéraux du corps, qui tendent à rétrécir ce réservoir en alongeant ses parois, en sorte que, sous une surface égale, il présente moins de capacité, et cela par le fait même qu'il s'éloigne de la figure de la sphère. (Voyez Vésicule natatoire.) Certaines espèces de poissons, comme les balistes et les té- trodons, jouissent d'une propriété très-remarquable à laquelle ils doivent pareillement la facilité de s'élever ou de s'abaisser au milieu du fluide qu'ils habitent : ils peuvent, en effet, à leur volonté, gonfler la partie inférieure de leur ventre, y introduire un gaz plus léger que l'eau, et donner ainsi à l'en- semble de leur corps un accroissement de volume qui diminue d'autant leur pesanteur spécifique. Quant aux poissons que la nature n'a point pourvus d'une vessie aérostatique, ils sont, peuplades terrestres de la mer, bien peu favorablement organisés pour changer leur hauteur dans l'eau, ce qui fait que la plupart d'entre eux restent au fond, à moins que, comme le font les raies, ils ne soient doués de la faculté» de voler dans Veau, c'est-à-dire de frapper ce fluide de haut en bas avec beaucoup de force à l'aide de vastes nageoires pectorales, qu'avec raison on a universelle- ment comparées à des ailes; à moins qu'encore la disposi- tion de leur corps, telle qu'elle se présente chez les soles, les turbots, les carrelets, les plies, les achires, les barbues, les limandes et autres pleuronectes, ne leur permette de frapper le liquide dans le même sens par leur côté et de ne point POI i6d nager dans la position ordinaire, le ventre en bas et le dos en haut. En pareil cas, pour conserver au total une position boiizontale, les poissons ainsi organisés, vérit il.les oiseaux de l'empire de Neptune, so.it ojliges d'exécuter une suite de sauls, en frappant plus forte'nent vers le bas avec leur queue, ce qui les élève un peu. Cette sorte de mouvement, en se combinant avec la pesanteur, les ramène par une courbe près de la ligne horizontale, d'où ils s'écartent de nouveau par un autre saut, absolument comme l'oiseau qui plane dans les vastes plaines de latmosphère. D'après les recherches de Prietsley, de Fourcroy, de F. De- là roche et de M. Biot, les gaz contenus dans la vessie nata- toire des poissons, sont de l'oxigène, de l'azote et un peu d'acide carbonique. La proportion du premitfr aux deux au- tres est d'autant plus considérable que l'animal habite à de plus grandes profondeurs, et le docteur Francis Rigby Brod- belt, de la Jamaïque, n'a même reconnu dans la vessie d'un xiphias espadon que de l'oxigène très-pur. Ce fdit est consigné dans les Annales de chimie publiées en Angleterre par le doc- teur Dunkan. Les nageoires pectorales et les catopes ne paroissent point être d'un grand secours aux poissons pour le mouvement progressif; ces organes servent seulement cà les tenir en équi- libre et en repos, à corriger les vacillations par leur exten- sion ; ils contribuent également aux légères inflexions du mouvement progressif et les empêchent de tomber sur le côté en nageant. Les espèces dont la vie se passe dans de longs voyages, qui se transportent d'un continent à l'autre, qui parcourent dans tous les sens la vaste étendue d'eau au milieu de laquelle la nature les a placées , les poissons pélagiens qui animent les flots de la haute mer, comme les saumons, les characins, les truites, les coryphènes, les gades, les clupécs, les thons, les maquereaux, les zées, les spares , les sciènes et une foule d'autres, sont pourvus de grandes et fortes nageoires, surtout au dos, tandis que les poissons littoraux et la plupart des espèces d'eau douce, comme les goujons, bs barbeaux, les silures, les pleuronectes, les tanches, les équilles, etc., ont des nageoires plus foibles et plus petites , parce qu'ils ont i64 POI moins à lutter contre la fureur des flots agités par la tem- pête, contre la violence des courans rapides. Certains poissons qui ne font qu'effleurer les sommités des vagues de l'Océan, qui ne font que nager à la surface des ondes, portent sur le dos une sorte de voile des plus éten- dues, et à l'aide de laquelle ils prennent le vent pour se di- riger et s'aider dans leur course. D'autres, et les exocets du tropique , les dactyloptéres , cer- taines trigles, sont dans ce cas, et ont des nageoires pecto- rales tellement développées, qu'en s'élançant au-dessus de l'eau, ils semblent voler quelques instans dans l'air. Il en est aussi qui, au lieu de nageoires pectorales, mon- trent des sortes de bras, soutenus par des os analogues au cubitus et à l'humérus, et terminés par des rayons dactyloïdes. Plusieurs baudroies, chironectes et malthées sont ainsi con- formées. Ceux qui ont une tête volumineuse ont, pour mieux sup- porter le poids de cette partie, les catopes implantés tout près de la gorge. Les uranoscopes, les morues, les vives, les cal- lionymes, les chabots, les trigles, peuvent être cités ici en exemples d'une disposition dont le contraire est présenté par les poissons à petite tête qui, comme les carpes, les tanches, les muges, les harengs, les saumons, les truites, les corégones, les silures, ont ces nageoires attachées sous l'abdomen. Com- munément encore ces organes n'existent point chez les pois- sons anguilliformes, qui , à la manière des murènes, des gym- nonotes, des trichiures, des donzelles, des fierasfers, des am- modytes, semblent plutôt ramper dans la fange qu'exécuter de légères et brillantes évolutions au sein d'une eau limpide. Nous serions forcés d'entrer dans une foule de détails sura- bondans et dont nous avons déjà eu plus d'une fois occasion de nous occuper en divers endroits de ce Dictionnaire, si nous voulions spécifier les divers caractères, les différences infinies des nageoires des poissons dans chaque classe, chaque ordre, chaque famille, chaque genre et même chaque es- pèce, relativement à la figure, à la position, à l'étendue, à la direction, à la structure, au nombre de ces organes (voyez Nageoire); car, outre les nageoires pectorales, qui tiennent lieu des membres thoraciques , outre les catopes qui rem- POI i65 placent les pieds, outre les nageoires qui garnissent le plus ordinairement l'extrémité de la queue, les environs de l'anus et le haut du dos, nous aurions encore à décrire des nageoires fausses, comme dans les scombres et beaucoup d'autres genres de la famille des atractosomes ; des nageoires adipeuses ou sans rayons, comme dans les saumons, les truites, les piabuques, les éperlans , les corégones; des nageoires réunies en disque, comme dans les cycloptères, les cyclogastres , les lépadogas- tères, Jes liparis, les gobies, les gobioïdes, etc. Au reste, la faculté de se mouvoir avec une inconcevable rapidité et une persévérance extraordinaire, distingue les pois- sons, sans pourtant que cette continuelle mobilité paroisse exiger un emploi considérable de forces et un développement notable d'efforts , et entraîner à sa suite une fatigue marquée. La forme de leur corps; la densité, partout égale, du liquide au sein duquel ils sont plongés et qui ne leur oppose jamais «ne très-forte résistance, favorisent tellement l'action de leurs muscles, qu'on a vu des requins suivre jusqu'en Amérique des vaisseaux sortis de nos ports, faisant, en se jouant chaque jour autour d'eux , cent circuits qui augmentoient la lon- gueur de la route, et souvent, à la fin de la course, les de- vançant encore avec la rapidité de la flèche lancée par le bras le plus vigoureux. Le vol de l'aigle, si impétueux, si rapide, si soutenu , ne sauroit être comparé à l'agile natation du thon , de la dorade, du saumon surtout, qui peut parcourir quatre- vingt-six mille quatre cents pieds par heure et vingt-quatre pieds par seconde , ce qui lui permettroit de faire en quelques semaines le tour du monde entier. Malgré des moyens d'agir si bien combinés, les poissons semblent être en proie à une sorte de somnolence habituelle» tant que le besoin de manger, celui non moins impérieux de la reproduction et la crainte des ennemis, ne les excitent pas au mouvement. C'est en étudiant leur organisation sous le rapport de la sensibilité que nous pourrons apprécier la cause d'un état de stupeur qui ne les laisse jouir que des facultés de l'égoïsme, celles qui sont strictement nécessaires à la con- servation et à la propagation. i66 POI §. 2. Des Oy^ganes de la Sensibilité en. général chez les Poissons. Les poissons ne sont doués que d'une sensibilité évidem- ment peu profonde; on diroitque disséuiinant, dépensant une portion de ce précieux attribut de l'organisme par des mou- A^emens continuels, il ne leur en demeure que peu pour l'exer- cice intérieur des sens et du sentiment; le reste, à l'exception de l'appétit grossier de la nourriture et du désir vénérien ma- tériel, semble s'être évaporé pendant l'action musculaire;*un brutal instinct , les penchans physiques seuls sont encore écou- tés par eux; et la physionomie, les yeux amortis de ces ani- maux, décèlent à l'abord la basse et lourde stupidité qui les opprime et dont l'imperfection évidente d'un système nerveux mal développé suffit pour rendre raison, en même temps que l'uniformité de leur Aàe, la facilité avec laquelle sont satisfaits leurs besoins naturels, expliquent comment, ainsi que les herbes des campagnes incultes, leurs générations se succèdent sans amélioration aucune depuis le commencement des âges. En général, le Crâne, chez les poissons, ne forme qu'une très-petite partie de la tête, qui varie plus pour la forme que celle d'aucune autre classe d'animaux, et qui cependant se laisse presque toujours diviser dans le nriême nombre d'os, comme si la Nature , tout en employant constamment les mêmes matériaux, exerçoit son génie à en varier uniquement les formes; comme si, soumise à de premières données, l'or- ganisation des animaux tendoit toujours à reproduire les mêmes élémens, en même nombre, dans les mêmes circonstances et avec les mêmes connexions , comme si uue loi commune ra- menoit au même point des conformations que la première ap- parence pouvoit faire juger extrêmement diverses. C'est ce dont il ne nous est nidlement permis de douter, sans courir le risque d'être accusés de tomber dans les théories de cette métaphysique idéaliste que ies Allemands panthéistiques ap- pellent la Philosophie de la Nature. Cepeudant, comme les os du crâne des poissons se soudent de très-bonne heure, et comme les sutures qui les unissent entre eux sont squameuses, il devient difficile de les discer- ner les uns des autres au premier coup d'oeil, et il faut avoir POI 167 soumis à ses investigations de jeunes individus, pour recon- noître que chez ces animaux le frontal est composé de six pièces; le pariétal de trois; l'occipital de cinq, et que le sphé- noïde fournit cinq de ses pièces à la composition des parois de la cavité à laquelle, d'ailleurs, contribue pour deux pièces, chacun des temporaux. Mais l'examen auquel on vient de se livrer, a démontré que, jusqu'à un certain point, les poissons dans leur premier âge correspondent, eu égard à leur dévelop- pement, aux mammifères dans leur état de fœtus, ainsi qu'il conste des savantes recherches des professeurs Cuvier et Geof- froy Saint-Hilaire , et de celles de MM. Oken , Spix, Ulrich, Bojanus, etc. Quoi qu'il en soit , le crâne des poissons , véritable charpente à jour , où les pièces sont plutôt arc-boutées par leurs sommets que juxtaposées par toute l'étendue de leurs bords, et dont les vides sont fermés par des membranes et par des cartilages, fixé à l'extrémité antérieure de leur colonne vertébrale, varie beaucoup pour sa figure extérieure; mais comme il n'est re- couvert que de la peau , ses formes se manifestent au-dehors assez clairement pour que, dans plus d'un cas, elles aient servi de base à l'établissement d'un caractère générique ou spéci- fique de la part des ichthyologistes. A l'intérieur il circons- crit toujours une cavité dans les parois de laquelle existent deux autres cavités plus petites, contenant l'organe de l'au- dition, mais que l'on ne peut point, ainsi que dans l'homme et les autres mammifères, considérer comme une boîte régu- lièrement fermée par des parois percées seulement pour le passage des vaisseaux et des nerfs. Comme le cerveau ne remplit pas entièrement la cavité du crâne, celle-ci n'est pas exactement modelée sur les éminences de ce viscère, et les divers enfoncemens qu'on y remarque ne sont point séparés par des arêtes vives. La base en est com- munément plane, à l'exception d'une dépression qui se trouve dans quelques espèces à la place correspondante à la fosse basilaire des mammifères, mais qui est destinée à supporter tout le cerveau. Le crâne des poissons osseux s'élargit entre les oreilles. On observe le contraire dans les chondroptérygiens. Souvent aussi , dans la même classe d'animaux . la partie i68 POI antérieure du crâne, au lieu d'être fermée, offre un grand espace vide, au travers duquel passent les nerfs olfactifs. C'est ce -^ui arrive en particulier dans le brochet et dans l'anar- hique ou loup de mer. D'autres fois, comme daus les raies, les (orpilles, les aiguillais, les requins, les myliobates , les humanlins, il existe deux trous olfactifs fort éloignés l'un de l'autre. Dans certains poissons, et spécialement dans le brochet, les Irons optiques sont écartés l'un de l'autre, et une petite tra- verse osseuse les sépare uniquement du grand trou qui est au- devant du crâne. Dans l'anarbique et dans le plus grand nombre des espèces, ces trous, encore plus éloignés l'un de l'autre, sont percés aux côtés du crâne. Il n'existe, chez aucun poisson, de fente sphénoïdale et les petits nerfs qui vont se distribuer aux organes moteurs de l'œil, passent chacun par un trou particulier. Communément on n'observe à droite et à gauche qu'un seul pertuis pour les trois branches de la cinquième paire, et ce pertuis, qui est subdivisé en trois dans la carpe seule- pient, tient lieu par conséquent, du trou rond, du trou ovale et d'une partie de la fente sphénoïdale tout à la fois. Le trou auditif interne ou labyrinthique ne se rencontre que dans les poissons chondroptérygiens , puisque chez les autres la cavité de l'oreille est réunie à celle du crâne. L'ouverture par laquelle passe la huitième paire de nerfs est très-considérable et n'admet point les vaisseaux veineux, comme dans les mammifères et les oiseaux. A quelques exceptions près, toutes les parties constituantes du crâne et de la face, sont les mêmes, par les usages et par la position, dans les mammifères, depuis l'homme jusqu'à la baleine, et l'on sait généralement aujourd'hui, qu'en prenant l'animal près de sa naissance, qu'en remontant même au fœtus, on trouve chez eux un nombre normal d'os, à peu près le même pour toutes les espèces. Les recherches con- cernant cette analogie, ont été poursuivies dans les autres classes d'animaux vertébrés, et ont démontré que, dans plus d'un cas, les différences que celles-ci présentent ne dépen- dent que (les époques où leurs os se soudent, et qu'on peut regarder, à cet égard, les animaux qui les composent, comme POI 1% des mammifères dans un état analogue à celui de foetus. Mais, ainsi qu'il arrive trop communément, les succès obtenus sur plusieurs points de ce curieux problème par des esprits supé- rieurs, ont porté la foule des imitateurs à des analogies fausses ou exa<^érées, et l'on a vu des anatomistes donner à tel ou tel os dans les poissons un nom que peut-être, sans cela, ils n'auroient point songé à lui donner, et appliquer à des os voisins la dénomination de celui qui manquoit dans le sujet soumis à leurs investigations; admettant ainsi, comme le dit l'éloquent professeur Cuvier , des transports singuliers, des retournemens, des conversions plus ou moins complètes , sans penser à Timmensité d'organes et de parties molles qu'il fau- droit déplacer et agencer autrement, pour faire passer un seul os d'une place dans une place voisine ; comme si les os de la fête , sous le rapport de leur existence ou de leur absence , ne se trouvoient pas, ainsi que tout le reste de l'économie, sous la dépendance de quelque phénomène sensitif ou orga- nique. Or, les poissons, ayant l'encéphale très-petit et réduit à un petit nombre de parties, ont un crâne nécessairement peu compliqué, comme nous venons de le voir, et composé d'un moindre nombre de pièces. Il n'en est pas de même de leur face ; sa complication est grande, et cependant, ainsi que chez tous les vertébrés ovipares, les fosses nasales sont très -simples ou paroissent même man- quer, et les orbites ne sont séparées que par une lame osseuse du sphénoïde, ou que par une cloison membraneuse. Mais des appareils destinés a des fonctions étrangères à celle que rem- plit, chez les mammifères, cette portion du squelette, vien- nent s'y joindre accessoirement; et cela devoitêtre, puisque, chez eux , le mécanisme de la respiration semble , comme nous le verrons bientôt, confondu avec celui de la déglutition. Plusieurs groupes distincts d'os pairs forment chacun les deux moitiés de leur face et sont, séparément, plus ou moins mobiles sur une longue et forte lige solide, que constituent l'ethmoïde , le vomer et le sphénoïde. Les os inter- maxillaires forment , dans le plus grand nom- bre des poissons, les bords de la mâchoire supérieure, et ont derrière eux les maxillaires, qu'on appelle aussi os labiaux ou lyo POI mystaces. lis sont fixés par des ligamens à la pointe formée au bout du museau par le vomer en bas, et par l'ethmoide en haut, qui a une position plus antérieure que dans les autres classes, et qui repose fort peu sur le sphénoïde. Ces os ont souvent deux branches distinctes et quelquefois séparée^ , l'une frontale ou ascendante, et l'autre palatine ou horizontale. Dans certains poissons, où la mâchoire supérieure est très- protractile , ils sont presque de la longueur de la tête , et , dans Fétat de repos, portent leur pointe jusque sur le bord anté- rieur de l'occipital supérieur, après avoir glissé sur la crête de l'ethmoide, puis dans une coulisse présentée par les fron- taux et les pariétaux. Tel est le cas du poisson de Saint-Pierre {zeus faber) , du filou [epibulus insidiator) , des sublets, etc., chez lesquels un observateur moderne, le docteur Desmou- lins, me paroît, sans trop de justesse, avoir nié l'existence à part des os nasaux et des cornets inférieurs, pour faire de ces os un démembrement des os inter-maxillaires. Ceux-ci, qui représentent, comme nous venons de le dire, le cadre supé- rieur de la bouche, en tout, comme chez les murènes, ou en partie seulement, comme chez la plupart des acanthoptéry- giens, sont souvent armés de dents, présentent des formes très- variables, suivant la famille où on les examine, et man- quent même dans tous les chondroptérygiens, en particulier dans les lamproies et les myxines, comme nous avons eu soin de le noter à nos articles Cvclostomes et PétrOxMyzon, ou n'existent qu'en vestiges dans les sélaciens ou plagiostomes , comme les raies, les torpilles, les carcharias , les milandres , les pèlerins, les céphaloptères , etc. Le plus communément, les os inter-maxillaires des pois- sons, comme cela se voit dans les saumons, les truites, les serrasalmes, Thydrocin du Brésil, les scopèles , les aulopes , les chirocentres , les lépisostées, les brochets, les stomias , les orphies, les mormyres , les échenéis, sont munis de dents, et leur forme varie considérablement; leurs dimensions dif- fèrent de la manière la plus marquée, selon les familles dans lesquelles on les examine. Dans les lamproies, par exemple, ils paroissent remplacés par une plaque transverse, au-dessns de laquelle est suspendu un anneau maxillaire, armé de fortes dents. Dans l'esturgeon FOI ï7' ils exîstent en vestige au milieu de Tépaîsseur des lèvres. Chez les plectognathes , comme les tétrodons , les diodons , les moles les balistes , etc., ils forment seuls la mâchoire et sont soudés aux os maxillaires par le côté; chez les microstomes et les brochets ils sont très-petits, courts, triangulaires et aplatis; on observe la même disposition dans les chétodons , leséphippus, les héniochus, lesplatax, etc.; dansTanarhique, au contraire, ils sont très -gros et fort solides; les gomphoses et les orphies, ainsi que les fistulaires, les centrisques et les anostomes, les ont d'une longueur et d'une ténuité extraordi- naires; il en est de même des scombrésoces et des demi-becs ou hémiramphes : dans les castagnoles ils sont remarquables par leur extrême brièveté; dans les silures ils sont suspen- dus sous l'ethmoïde et non protractiles; dans les chromis et dans les callionymes ils sont protracliles à un haut degré, et dans les loricaires ils paroissent attachés sous le museau ; celui du côté où les yeux existent est beaucoup moins déve- loppé que l'autre, dans les pleuronectes; dans les rasons, leur branche montante, unie à l'ethmoïde, descend subitement vers la bouche par une ligne tranchante et presque verticale; dans les scares ils sont convexes, arrondis, garnis de dents disposées comme des écailles sur leur bord et leur surface an- térieure; dans les picarels ils sont supportés par de longs pé- dicules, ce qui contribue à faire une sorte de tube des mâ- choires extensibles de ces poissons; il en est à peu près de même des athérines; ils sont étroits et très-alongés en arrière dans les merlans , les perches , les vives; soudés ensemble et avec les os maxillaires et l'ethmoïde, chez les espadons, ils contribuent à former un museau semblable à une lame d'épée ou à un épieu. Les os maxillaires supérieurs des poissons ne portent que rarement des dents, quoiqu'ils en soient armés dans les sau- mons et les truites, dans quelques hydrocins, dans les chiro- centres, les échenéis; ils s'articulent ou sur le côté du vomer ou sur le devant des palatins, quelquefois même sur les inter- maxillaires, comme chez les murènes, par exemple. Leur extrémité postérieure s'articule sur le post-mandibulaire du maxillaire inférieur, ou reste libre. Ces os manquent ou n'existent qu'en vestiges dans les chondroptérygiens , et leurs 172 POï fonctions sont remplies par les os analogues aux palatins et quelquefois même par le vomer. Dans les sturioniens ils sont ^ou(^és aux palatins ; dans les plectognathes ils sont attachés fixement sur les côtés des inter-maxillaires, et, comme l'ar- cade palatine , s'engrènent par suture avec le crâne ; dans les serrasalmes de Lacépède ils sont sans dents et traversent obliquement sur les commissures; les tétragonoptères d'Artédi et les citharines de M. Cuvier sont dans le même cas; les hy- drocins de ce dernier savant ont des maxillaires qui com- mencent près ou en avant des yeux; les aulopes en ont qui sont grands et sans dents; les harengs et les élopes ont ces os divist's en trois pièces ; dans les th risses ils sont bien dentés et se prolongent en pointes libres au-delà de la mâchoire infé- rieure; dans les odontognathes , où la même disposition se retrouve , ils jouissent d'une si grande mobilité , qu'ils peuvent faire presque un demi -cercle et portent alors leurs pointes en avant , romme deux cornes; chez les ésoces, ils sont logés dans l'épaisseur des lèvres; chez les silures, ils sont réduits à de simples vestiges ou alongés en barbillons ; chez quelques agénéioses, ils se redressent chacun en une corne dentelée, tandis que chez d'autres espèces du même genre ils ne font aucune saillie et restent cachés sous la peau ; dans les filous, ils sont susceptibles d'un mouvement de bascule , qui trans- forme subitement la bouche en une sorte de tube; ceux des picarels opèrent également un mouvement de bascule, et il en est de même des subletsj ceux des polyprions sont revêtus d'écaillés durement ciliées. Le vomer est une sorte de tige osseuse, canaliculée , qui se porte vers le bout du museau, oij elle se soude en s'élar- gissant. Il est fort alongé dans le merlan et le turbot. Dans beaucoup de genres son extrémité antérieure, représentant une sorte de disque , porte en dessous des dents , que leur po- sition a fait nommer vomériennes. Les morues, les merlans, les merluches , les lottes, les brosmes, les phycis, les brochets, les truites, les éperlans, les argentines, sont, en particulier, dans ce cas. C'est , au reste, sur le contour antérieur de cette sorte de disque que s'appuie, pendant le repos, l'arc den- taire des os inter-maxillaires dans les poissons où il est pro- tractile. POI 173 Une arcade palatine ou ptérygo - palatine , composée de l'os palatin , des deux os ptérygoïdiens, du jugal, de la caisse et de l'écailleux ou préopercule, souvent aplatie et rejelée sur la partie latérale de la bouche, comme dans le zée for- geron et le merlan , ou cylindrique dans sa région moyenne et occupant le milieu de la bouche , comme chez Tanarhique , fait, dans la plupart des poissons osseux, ainsi que dans les oiseaux et les serpens, une sorte de mâchoire intérieure, et confribue en arrière à l'articulation de la mâchoire inférieure. Dans les chondroptérygiens , ces pièces sont réduites à de moindres nombres. Comme dans les oiseaux, ces arcades sont soutenues de chaque côté du crâne par un grand os mobile, qui supporte aussi le plus souvent la mâchoire inférieure et l'opercule des branchies. Au lieu d'être quadrilatère, ainsi que Vos carré proprement dit des oiseaux, il est alongé, aplati et courbé sur sa longueur, de manière à présenter en devant son tranchant concave , et en arrière ou aux branchies le tran- chant convexe. Cet os est excessivement large dans les pleu- Tonectes; il reçoit des lames accessoires dans la perche, le brochet et beaucoup d'autres poissons. Les os du palais sont , en général , petits ; c'est sur eux qu'est reçue l'extrémité antérieure du vomer, et ils sont garnis de dents dans un grand nombre d'espèces. Un intei'valle plus ou moins grand existe entre eux et la quille osseuse du crâne. L'os ptérygoïdien externe existe plus constamment que l'in- terne, qui le porte, quand il existe; il est toujours aussi plus développé. Ni l'un ni l'autre ne sont munis de dents. L'os jugal sert souvent d'arc-boufant , soit seul, soit avec le préopercule, à l'arcade palatine, et forme, avec la caisse et le temporal , un panneau mobile appuyé sur le pariétal , et quelquefois soudé avec l'arcade palatine , comme chez les silures, où la face est presque immobile. Deux os, et même quelquefois quatre, s'étendent de la par- tie antérieure des frontaux antérieurs jusqu'à l'extrémité la plus avancée du vomer et recouvrent les nerfs de la pre- mière paire. On peut croire qu'ils représentent les os propres du nez des mammifères. Ils laissent entre eux un petit inter- valle libre dans le pimélode casqué. 174 POI Les arcades, qu'on peut appeler zygomatiques, descendent obliquement de devant en arrière entre Textiémité du mu- seau, les os inter-maxillaires et la partie moyenne ou pos- térieure de la mâchoire inférieure. Souvent leur extrémité n'atteint pas l'os carré, et alors, ainsi que cela se voit dans la perche, le hareng, la vive, la plie, la sole et le brochet, elle reste libre dans les chairs. Jamais ces arcades zygoma- tiques ne portent de dents. Les orbites sont situées tout- à- fait latéralement, de sorte que leurs axes sont en général sur le prolongement d'une mt'me ligne droite, comme dans les oiseaux. Chez les uranos- copes et quelques autres, cependant, elles sont tournées vers le ciel et les pleuronectcs n'en ont qu'une de parfaite. On peut à peine, dans leur squelette, discerner la seconde , parce que, extrêmement petite et difforme, elle est transportée du même côté que l'autre. Très-souvent ces cavités de la face ne sont circonscrites supérieurement que par l'érhancrure des os frontaux; mais, outre les apophyses orbitaires, anté- rieure et postérieure, que constitue la région correspondante du crâne, il existe communément au-dessous d'elles une chaîne de cinq à huit ou dix petites lames osseuses, articulées Tune avec l'autre, comme celles de la mentonnière d'un casque, décrivant un demi-cercle entre le frontal antérieur en avant, et l'apophyse orbitaire du frontal postérieur en arrière , et paroissant analogues aux os lacrymaux. Ces osselets manquent au simulacre d'orbite qui se trouve sur un des côtés de la tête des pleuronectes, La face des chondroptérygiens, quoique assez semblable, par sa composition, à celle des autres poisson*, en diffère cependant, parce qu'elle n'est articulée avec le crâne qu'au moyen de l'os analogue à l'os carré des oiseaux. (Voyez Carti- lagineux.) Les fosses nasales, dans la plupart des poissons, ne sont osseuses qu'en partie et sont complétées par des membranes. Dans les raies, les torpilles, les requins, les aiguillats et, en général, dans les poissons de la famille des plagiostomes, ce ne sont que de simples cavités creusées dans le cartilage et ne communiquant point avec la bouche. 11 en est de même dans les trigles. POI 175 Il n'existe jamais de séparation osseuse entre les orbites et les fosses temporales et palatines; aussi n'y a-t-il point de fente sphéno - maxillaire. Les trous orbitaires internes n'existent point. Il en est de même du trou incisif, et cela se conçoit facile- ment, puisqu'il n'y a point de cavité nasale proprement diie. Le trou sous-orbitaire manque également. Quant à ce qui concerne les opercules que l'on remarque sur Us cAtés de la tête , dans les animaux de cette classe, nous nous en occuperons d'une manière spéciale, en traitant de ce qui a rapport à leur respiration. Nous ne devons parler en. ce moment que de ce qui concerne leur système nerveux. Il n'en est point des poissons comme des reptiles, où les dissemblances que l'on observe dans le cerveau des diverses espèces , sont toujours peu importantes et n'altèrent jamais les caractères fondamentaux de l'organe. Les élémens du cerveau des poissons sont , au contraire , dans une oscillation conti- nuelle. En premier lieu , l'encéphale des poissons cartilagineux n'est point le même que celui des poissons osseux. Les formes gé- nérales sont tellement éloignées les unes des autres dans les êtres de ces deux séries, que souvent des parties principales, des parties de la plus haute importance, deviennent tout-à- fait méconnoissables. Il nous faut convenir aussi que , chez les poissons, l'encé- phale varie , non -seulement de famille à famille, mais il pré- sente encore les difierences les plus grandes d'un genre à l'autre, d'une espèce à l'espèce la plus voisine; les individus seuls de la même espèce sont identiques pour la composition de leur encéphale; et ces variations ne consistent pas seule- ment dans des changemens de forme, de position ou de rap- port des mêmes élémens, car des parties entières se trans- forment, disparoissent , se reproduisent même. Il en est absolument de même de tout le système cérébro- spinal, comme nous allons le voir en en passant successive- pient en revue les diverses dépendances. En général, la moelle épinière des poissons occupe toute la longueur du canal vertébral , et celui-ci s'étend d'un bout du rachis à l'autre. Le calibre de ce cordon médullaire, que 176 POI parcourt un sinus profond le long de sa face dorsale et dont la face abdominale présente un simple sillon très-superticiel, diminue d'une manière marquée au-delà de la nageoire anale et prés de la caudale, si ce n'est pourtant chez la baudroie, où, comme Ta constaté Arsaki , dans sa dissertation De P15- cium ccrebro et medullà spinali , imprimée in-folio, à Halle, en i8i3, où le rétrécissement a lieu au-delà de la troisième vertèbre, et où l'organe a même totalement disparu avant la huitième, en sorte que, de cette vertèbre à la fin du canal vertébral, que Ton trouve vers la trente-deuxième, il n'existe plus qu'un faisceau de filets nerveux , enveloppés par des mé- ninges, accolés à l'aide d'un tissu filamenteux très-fin et divisé en deux grands faisceaux , composés chacun de soixante-quatre filets, représentant les deux racines de trente-desix nerfs. Dans les tétrodons et les orthagorisques , la moelle semble manquerentièrementetse terminer au pourtour du quatrième ventricule, à une demi -ligne en arrière duquel on voit les deux cordons latéraux de cet organe finir en un petit cylifl-i dre à extrémité arrondie, autour duquel se pressenties filets d'origine des nerfs; filets d'une ténuité presque capillaire. Il est assez remarquable de voir que la baudroie et l'or- thagorisque, pourvus d'une si forte masse de muscles parmi les poissons, présenter seulement un rudiment de moelle épi- nière. Dans les lamproies, celle-ci est, dans toute sa longueur, d'une teinte d'opale et offre l'apparence d'une gelée homo- gène et demi-transparente, formant un ruban horizontale- ment aplati et à bords lisses et arrondis, sans sillons latéraux ou médians, sans rainures, sans canal central, sans aucune démarcation de substances liétérogènes. Dans tous les poissons , à l'exception néanmoins des raies , des torpilles, des pastenagues, des myliobates et autres genres voisins, le calibre de la moelle est régulièrement le même sur les cinq sixièmes antérieurs de sa longueur; il ne devient conique que dans le dernier sixième, vers la queue. Le lieu de l'implantation des nageoires pectorales et des catopes ne change rien à ce calibre, qui n'oflre aucune trace de renflement dans le point d'origine des nerfs, qui vont se* distribuer à ces espèces d'ailes. L'exocet volant lui-même, POI 177 <îont les nageoires pectorales sont si développées, peut être cité ici en preuve. Le cerveau des poissons est constamment très -petit à pra- portion de leur corps et ne remplit jamais entièrement la cavilé du crâne. Les différens lobes et tubercules qui le com- posent sont placés à la iile les uns des autres , de manière que l'ensemble, au lieu de présenter une masse commune d'une forme plus ou moins ovoïde, offre l'aspect d'une sorte de double chapelet, et cela d'autant mieux, que, dans la plu- part des espèces, ces lobes et ces tubercuks sont plu^ multi- pliés que chez les autres animaux vertébrés. Il seroit peu raisonnable de chercher d€s ressemblances frap- pantes, des analogies irrécusables entre un encéphale aussi simple en apparence que celui des poissons , et l'appareil si compliqué qui remplit le crâne des mammifères adultes et des oiseaux complètement développés. Aux proportions près, ces ressemblances peuvent être saisies chez les mammifères comparés à l'homme, et dans les diverses familles dont cette classe se compose; il n'est constamment que la répétition de lui-même. Mais, en arrivant aux poissons, la chaîne est rom- pue ; les anatomistes , qui abordent cette étude avec des idées déjà formées, sont arrêtés dès les premiers cas dans la déter- mination des parties. Rien ne peut plus être ici dénommé comme chez l'homme , et , pour faire cesser cette confusion , il faut, à l'exemple de MM. Cuvier, Geoffroy Sainf-Hilaire , J. F. Meckel, Latreille, Serres, Carus, et autres, examiner le cerveau dans la série de ses développemens chez Tembryon : •qui ne voit, en effet, au premier abord, que l'encéphale des poissons est, en quelque sorte, l'état embryonal permanent des classes supérieures? Ce n'est qu'en suivant cette idée si riche en résultats d'ana- tomie philosophique, qu'en remontant des formes jjrimitives de l'encéphale dans toutes les classes d'animaux vertébrés, qu'on peut parvenir à la détermination et à la nomenclature des diverses parties constituantes de l'appareil cérébro-spinal. Passons aux preuves. Il est de fait que, chez tous lés poissons, le calibre de la moelle vertébrale se renfle entre les origines des nerfs des huitième et cinquième paires, et l'accroissement de volume, 42% 12 17^ POI dû spécialement à rëcarlement des deux cordons qui la consti- tuent et qui laissent là entre eux un espace vide, est d'autant plus grand que l'une de ces deux paires de nerfs, ou toutes deux ensemble , ont plus de développement. Dans les orphies et les trigles, par exemple, où les nerfs dont il s'agit ont de fort petites dimensions, aucun changement de diamètre ne se manifeste en cet endroit; les deux cordons restent presque en contact, tandis que dans l'universalité des autres espèces ils sont plus ou moins éloignés l'un de l'autre , comme dans les roussettes, les milandres, les torpilles, les aiguillais, les raies, les myliobates , les esturgeons, où ces deux cordons, d'ailleurs, vers leur face dorsale, se relèvent en bords plus ou moins épais, décrivent des courbes et dessinent des replis plus ou moins amples. C'est là ce qui constitue le lobe du quatrième ventricule, qui se termine, comme on le sait, au même lieu chez les mammifères, par le calamus scriptorius , dont l'existence coïncide pourtant avec l'absence de la véri- table moelle épinière dans Vorthagoriscus mola. Au-delà de la commissure du quatrième ventricule, les deux cordons de la moelle , sans qu'il existe de protubérance annulaire, se jettent dans le cervelet, dont ils forment les pédoncules extérieurs ou latéraux. Ce cervelet, constamment impair, est plus grand à pro- portion que dans les animaux à sang chaud. Il conserve habi- tuellement, comme on peut s'en assurer en examinant une perche, un brochet ou un merlan, la forme d'une languette triangulaire , couchée sur le quatrième ventricule , en arrière des autres parties de l'encéphale, et dépourvue de toute espèce de sillon et même de rainure, dans les poissons osseux du moins; car, dans les raies, les roussettes, les torpilles et la plupart des espèces de la famille des plagiostomes, il est bosselé par des circonvolutions entre lesquelles sont creusées des anfractuosités notables. Or, on observe, chez les oiseaux jusqu'au milieu de l'incubation, chez les embryons des mam- mifères et même dans le fétus de l'homme, tout-à-fait en arrière des hémisphères du cerveau, un corps particulier, triangulaire aussi, et qui, d'abord très-simple, se développe par une série de transformations, subit une multitude de mé- tamorphoses, se complique de plus en plus et devient, enfin, POI 179 le cervelet si composé de ces animaux, preuve évidente d^ l'analogie des formes primitives dans les poissons et les autres animaux vertébrés ; preuve appuyée d'ailleurs par ce qui arrive dans la plupart des reptiles adultes, les ophidiens, les batraciens, les chéloniens et les sauriens, où le cervelet n'est qu'une lame lisse , dépourvue de rainures ; dans l'embryon des oiseaux, où le même organe, primitivement lisse, ne commence à être sillonné que vers la fin du huitième jour de l'incubation; dans celui du chien , du veau, du chat, du loup, du lapin, du singe, du mouton, où sa surface reste unie jusqu'au milieu de la gestation ; et dans celui de l'homme , enfin, où l'on observe la même disposition dans les premiers jours du cinquième mois encore. Dans les plagiostomes, le cervelet se projette presque au- tant au-dessus des lobes optiques en avant, qu'il se porte en arrière au-dessus du quatrième ventricule. Chez le silure il est aussi gros à proportion que le cerveau dans l'homme, ainsi que l'a noté le docteur Weber, dans une dissertation imprimée à Leipsic en 1820, Sa consistance est toujours des plus mollasses. Dans les poissons qui appartiennent aux grands genres Raja et Squalus de Linnaeus, il est creusé d'une cavité qui s'étend jusqu'à la superficie des circonvolutions, qui est tapissée, comme le fond du quatrième ventricule, par une lame de substance blanche , et qui s'ouvre dans le canal général de l'axe cérébro- spinal, en communiquant par conséquent avec le quatrième ventricule. Dans la raie, cette cavité cérébelleuse se bifurque antérieurement et postérieurement, et se prolonge dans les quatre processus de l'organe. Dans les poissons à squelette osseux , jamais non plus le cervelet n'est entièrement solide, mais sa cavité est tapissée par de la substance grise, et offre les mêmes voies de com- munication en arrière. Le quatrième ventricule de l'encéphale des poissons, pra- tiqué, comme nous l'avons vu, dans un lobule particulier, est fort développé dans la raie bouclée, la torpille, le chat de mer, l'esturgeon, et autres chondroptérygiens. Chez ce dernier, spécialement, il est fermé par une valvule de subs- tance grise très-vasculaire , et, dans les chiens de mes, sob. i8o POl fond est surmonté de six ou sept paires de petits tubercules à droite et à gauche de la ligne médiane. On voit, dans le barbeau et la carpe, un tubercule impair, volumineux, saillir du même lieu. Dans les poissons osseux, la carpe seule paroît offrir un développement considérable du lobule du quatrième ventri- cule. Chez le surmulet les bords de cette cavité sont mamme- lonnés sur tout leur pourtour, et une valvule la recouvre en forme de couvercle. En général aussi, une ou plusieurs des racines du nerf de ]a cinquième paire ont des connexions évidentes avec les parois du quatrième ventricule, comme on peut le recon- noitre, au premier coup d'œil, sur la raie bouclée, sur la roussette, sur la lotte, sur les muges, etc. Celles, beaucoup plus nombreuses, du nerf de la huitième paire, trouvent aussi des insertions sur la moitié postérieure des parois extérieures du quatrième ventricule. Dans les lamproies , ces parois semblent résulter de l'adosse- ment de deux feuillets contenus l'un dans l'autre. En avant du cervelet, l'encéphale des poissons présente immédiatement deux lobes arrondis, que l'on a pris long- temps pour les couches optiques. Ces lobes, très -développés et sphériques dans la perche, un peu aplatis en dedans et moins volumineux dans le merlan, alongés évidemment dans le brochet, semblent correspondre aux tubercules quadriju- meaux des classes supérieures et se retrouvent , en effet , en avant du cervelet et avec la même forme , dans les embryons du mouton et du veau à l'époque du second mois; dans celui de l'homme à la cinquième semaine: dans le poulet, jusqu'au douzième jour environ de l'incubation; dans les reptiles adultes, où d'ailleurs, comme dans les Grenouilles, les Cra- pauds, les Orvets, les Crocodiles, les vipères, les tortues, les chélonées, ils sont, ainsi que cela a lieu chez les poissons, situés à la face supérieure de l'encéphale. Les tubercules ou lobes dont il s'agit sont creusés d'un ven- tricule très- étendu, comme chez les embryons des mammi- fères et dès oiseaux; leur intérieur est occupé par une cavité, tant qu'ils conservent la forme lobulaire. Ce caractère , du reste, est commun encore aux poissons, avec les oiseaux et POI 181 les reptiles. Il faut remarquer aussi que la quatrième paire des nerfs s'implante, chez les poissons, de même que dans les mammifères, les oiseaux et les reptiles, entre le cervelet, qui est en arrière, et les tubercules quacirijumeaux , qui sont en avant. La position de deux tubercuLs, en avant des éminences quadrijunielles, nous indique qu'ils sont les représentans des hémisphères cérébraux dans les classes supérieures du Règne animal, et, cependant, chez beaucoup de poissons, dans le brochet entre autres , ils sont extrêmement peu développés , et chez la perche même, ils égalent à peine le quart des tu- bercules quadijumeaux. Mais nous savons à n'en plus douter que les rapports de volume, de largeur ou de longueur des organes, n'Impliquent rien contre leur détermination sur l'échelle zoologique. La preuve en est que, chez les deux poissons, dont il vient d'être question , les tubercules quadri- jumeaux ayant acquis de grandes dimensions, les lobes céré- braux ont dû nécessairement se trouver presque atrophiés; tandis que chez le merlan, au contraire, ceux-ci paroissent avoir gagné en volume, ce que les autres ont perdu. Leurs dimensions surpassent en effet de beaucoup celles des lobes antécédens. Or, dans l'encéphale de l'embryon humain, vers la cinquième semaine , les tubercules quacirijumeaux , comme chez le Brochet et la Perche . ont un volume double des lobes cérébraux, qui sont en avant, et qui, au troisième mois, sont pourtant déjà plus développés, et ont, en volume, chez le mouton un tiers, et chez le veau, la moitié de plus. Autre preuve : chez les oiseaux, et en général, plus on descend dans l'échelle zoologique, plus on observe que les embryons des animaux vertébrés persistent long-temps dans les formes primitives de l'encéphale. Il est facile de reconnoitre que, du troisième au sixième et même au neuvième jour de l'incuba- lion , une disproportion frappante de volume existe entre les lobes cérébraux et les tubercules quadrijumeaux, et elle per- sistcroit jusqu'au dix-huitième, si ceux-ci ne se déplaçoient et ne quittoient la face supérieure de l'encéphale pour venir se placer sur les côtés et à la base du même organe. Dans les raies et dans les squales, les hémisphères cérébraux sont formés à l'extérieur de matière blanche, et en dedans, î82 POI pour l'épaisseur d'un cinquième seulement, de matière grise. Dans l'esturgeon, ils sont creux; dans la torpille, ils parois- sent entièrement solides : la plupart des poissons osseux sont entièrement dans le cas de l'esturgeon , et offrent de même, dans une cavité moyenne, commune aux deux hémisphères, «ne proéminence plus ou moins marquée des pédoncules an- téri .urs du cervelet, au-devant desquelles existe, dans le fond même, un infundihulum qui conduit au corps pituitaire et que bornent, en avant et en arrière, deux tractus médul- laires transversaux , et considérés par Arsaki comme deux commissures. Le plancher des cavités latérales dont l'union forme cette cavité moyenne, offre une saillie analogue au corps cannelé du cerveau des mammifères. Si la forme extéri( ure des tubercules quadrijumeaux de l'encéphale des poissons varie beaucoup, si très-peu déve- loppés dans la lamproie , ils acquièrent un volume remar- quable chez l'esturgeon, les hémisphères dont nous parlons, n'offrent pas moins de différences. Tantôt ils sont entièrement distincts l'un de l'autre, comme chez les poissons osseux: tantôt ils ne constituent qu'une sorte de masse en apparence unique, quadrilatère, irrégulière, comme chez la raie ronce, où elle est profondément divisée par un sillon médian en deux parties symétriques ou ovoïdes, et partagées par un sillon transversal coupé par une espèce de raphé longitudinal, ainsi que cela a lieu chez le requin , où l'ovoïde, du reste, est plus étroit en arrière qu'en avant, et offre une petite échancrure au milieu de la face supérieure ; chez la raie bouclée les deux hémisphères sont tout-à-fait semblables à ce qu'ils sont chez la raie rousse-, mais ils ont une position diffé- rente, car on trouve entre eux et les tubercules quadrijumeaux deux petites éminences séparées par une légère dépression. Dans les lamproies enfin , les hémisphères sont doubles, ovoïdes, plus larges en arrière qu'en avant , séparés des tubercules quadrijumeaux par des lobules intermédiaires, sur le plateau desquels on aperçoit la glande pinéale ou le conarium. Enfin , au devant des lobes cérébraux et ne leur adhérant que peu ou point, on trouve chez presque tous les poissons une autre paire de lobes solides et formés de matière grise. Ce sont les lobes olfactifs. POI i83 Tout- <à- fait en avant, l'eDcéphale des poissons est terminé par deux lobules, deux rentlemens, deux nœuds, qui signa- lent l'origine des nerfs olfactifs, qui souvent stint assez volu- mineux pour que certains auteurs les aient pris pour le vé- ritable cerveau , qui n'acihérent que peu ou point aux lobes cérébraux, qui sont solides , et que forme de la matière grise. Ce sont les Lobes ou Lobules olfactifs, qui sont énormes dans plusieurs Squales en particulier. Sous ce rapport les poissons sont dans des conditions sem- blables à celles des reptiles; car chez quelques-uns d'entre eux, comme la trigle, le congre et l'anguille, le lobule ol- factif succède immédiatement au lobe cérélvral, et lui est en quelque sorte adossé de la même manière que chez la Gre- nouille, le Crapaud et la Tortue franche : chez d'autres, au contraire, comme chez la plupart des plagiostomes que J'ai examinés, ce lobule est, ainsi que chez la tortue grecque, la Vipère , le Lézard et l'Orvet, attaclié au lobe cérébral par un pédicule plus ou moins étendu et plus ou moins fort. C'est ce qu'on observe surtout très - distinctement dans le Careharias vulgaris ou Requin , où ce pédicule est court et très -gros, tandis que dans la raie bouclée il est grêle et alongé. Dans VOrthagoriscus mola ou Poisson lune il n'existe qu'un rudiment capillaire de nerf olfactif, mais dont la longueur égale cependant trois fois celle de tout le système cérébro- spinal. Les lobes olfactifs semblent, en conséquence, man- quer chez ce poisson, et le nerf lui-même n'a des rapports qu'avec la commissure des hémisphères. Remarquons encore que , dans tous les poissons , il est de règle que les lobes dont il s'agit grandissent ou diminuent constamment comme les nerfs olfactifs eux-mêmes. Dans la Raie ronce, les lobules olfactifs, en raison de leur éloignement de ceux-ci, ont un pédicule intermédiaire très- long et très- grêle, ce qui a lieu également pour la Squatine ou Ange de mer, pour l'Aiguillât et pour l'Esturgeon. Il faut noter encore ici que c'est dans les plagiostomes en général, les aiguillais, les centrines , les humanlins, les requins, les émissoles, les raies, les céphaloptères , les myliobates, les pastenagues, etc. , que les lobes olfactifs parviennent au plus 184 POI grand développement connu chez fous les animaux à ver- tèbres. Dans les Raies, en effet, quoique soudés en une seule niasse et solides, ils représentent à peu près le tiers de la masse encéphalique, et dans les Squales ils ont encore un volume proportionnel plus grand. Dans la Roussette spécia- lement ils sont sillonnes de nombreuses et profondes cir- convolutions; dans le Requin, le Chien de mer gris, il en est de même, et ils répondent à peu près à la moitié de tout l'encéphale pour le volume ; ceux du Marteau ont encore de plus grandes dimensions , au dire d'Arsaki. Dans le Cycloptère et le Télrodon lune ils sont ovales et plus petits que les hémisphères. Dans les M. .rues et les Mer- lans, ils sont simples et arrondis. Dans les Carpes, les Bar- beaux, les Tanches, les Labres, ils paroissent légèrement ré- niformes. Dans les Turbots, les soles, les barbues, les ha- rengs, les brochets, les truites, les saumons, les perches, les épcrlans , on en compte dLMix paires, dont l'antérieure est plus petite que l'autre. Dans les anguilles il en existe même trois, ce qui fait que l'encéphale présente dix tubercules en avant du cervelet. Ainsi donc, vu en dessus, l'encéphale des poissons est com- posé d'arrière en avant : du cervelet, des tubercules quadri- jumeaux, des lobes optiques et cérébraux, et des lobules ol- factifs. On y reconnoit aussi, en le renversant, à l'extrémité céphalique de la tnoelle, les éminences pyramidales, les émi- nences olivaires, qui sont souvent représentées par des cor- dons aplatis, les corps restiformes et les pédoncules céré- braux. Mais il y a absence du mésolobe ou corps calleux, du mésocéphale ou pont de Varoli , du trigone et de leurs dépendances. Vu par la base , l'encéphale des poissons offre , en arrière ije la jonction des nerfs optiques, un tubercule analogue, selon le docteur Serres, à la masse de matière grise qui existe chez l'homme au même point, et selon d'autres aux tubercules mamillaires. Dans la Lamproie, où l'encéphale est d'un fort petit vo- lume, les lobes cérébraux offrent des formes très-arrêiées , et qui semblent les rapprocher des animaux vertébrés des classes supérieures, mieux que ne le font celles des hémi- POI i85 sphères correspondans des chondroptérygiens. Ils sont réunis en arrière par une petite lame de matière grise; ils ont une ligure ovoïde , et leur grosse extrémité est tournée en ar- rière. Entre eux et les lobes optiques, on trouve, comme dans l'Aiguillât et la Raie ronce, deux tubercules , sur le pla- teau desquels est placée la glande pinéale ou le conarium. Celle-ci, superposée aux renflemens des couches opti- ques, leur adhère par deux petits pédoncules, l'un droit et l'autre gauche , comme dans les oiseaux et les mam- mifères. Les nerfs olfactifs ne sont que la continuation des nœuds, placés en avant des hémisphères. Chez les poissons osseux, on peut en suivre l'implantation jusqu'aux pédoncules du cer- veau. Chez la Baudroie, leurs racines sont la continuation d'un cordon pyramidal qui se dégage des lobes optiques, et se divise en deux branches, dont l'externe se porte dans la profondeur du lobe cérébral , tandis que l'interne va se rendre dans la chambre olfactive. Chez la Morue, il en est à peu près de même de l'origine de ces nerfs, qui, dans la Tanche, sont, en outre, unis par une commissure transversale avant leur sortie des hémisphères cérébraux. On doit se rappeler que les poissons cartilagineux diffèrent des poissons osseux, comme il a été dit plus haut, sous le rapport de la composition de l'encéphale; chez quelques-uns d'entre eux on peut cependant suivre l'insertion du nerf olfactif jusque sur le pédoncule cérébral , et c'est ce qui arrive, dit le docteur Serres, dans l'Esturgeon et la Lamproie en particulier, tandis que chez les plagiostomes on n'aper- çoit les racines de ce nerf qu'à la superficie seulement de l'hémisphère. Nous savons déjà aussi que l'encéphale des poissons est re- marquable encore par l'origine des nerfs optiques, pour les- quels il existe un lobe particulier. Ces nerfs ont. un volume considérable, ei paroissent sortir des pédoncules cérébraux, auxquels ils adhèrent beaucoup, quoiqu'en réalité on puisse, avec du soin , les isoler et les suivre jusque dans les lobes optiques et dans l'épaisseur des tubercules quadrijumeaux , dont ils sont la continuation. Ils reçoivent quelques filets blanchâtres d'un corps particulier, situé à la base de l'encé- j86 POI phale, et semblent composés de quatre couches superposées : une blanche extérieure, une grise, une blanche encore- et une grise intérieure : couches qui peuvent être regardées comme la continuation de celles qui forment les parois des lobes optiques. La Trigle, la Morue , le Merlan , la Raie bou- clée, la Roussette offrent cette disposition au premier coup d'oeil. Quelquefois l'origine des nerfs optiques, la seule partie de leur histoire que nous ayons à traiter en ce moment, est si rapprochée de celle des nerfs olfactifs, qu'elle paroît con- fondue avec elle, et que plusieurs observateurs ont cru que les uns et les autres prenoient naissance dans le même tuber- cule. C'est une circonstance que Pallas a notée, en faisant l'anatomie du Cycloptère glutineux, et qui se remarque aussi chez le Lump et l'jEglefin. Après leur sortie des lobes optiques , les nerfs du même nom s'entrecroisent, en sorte que celui de droite passe à gauche et réciproquement, et cela sans qu'on puisse dire qu'ils se confondent. 11 est certains Gades où cette disposi- tion n'e:t pourtant pas visible, et elle est peu distincte dans les chondroptéF3rgiens, comme les Raies et les Chiens de mer, chez lesquels il faut disséquer les nerfs pour apercevoir les faisceaux croisés. Il en est de même dans la Baudroie, la Tanche , la Morue et la Trigle. Dans les Murènes , les Carpes , les Congres, les Tanches, les Barbeaux, les Soles, les Plies, les Turbots, le croisement se fait sans mélange de la matière des nerfs. Chez le Merlan , il n'y a même que simple super- position du nerf droit sur le gauche, de même que dans l'An- guille de nos rivières et le Brochet. Les nerfs de la quatrième paire sont insérés chez les pla- giosfomes entre les lobes optiques et le cervelet, et leurs filets d'insertion sont presque contigus sur la ligne médiane. 11 en est à peu près de même dans la plupart des autres poissons. Les nerfs trijumeaux ou de la cinquième paire ont leur origine si rapprochée de celle des nerfs acoustiques, surtout chez les poissons osseux , et spécialement dans le Brochet^ qu'ils semblent ne former avec eux qu'une seule et même paire. Chez quelques cartilagineux et chez la Morue, pour- POI 187 tant, cette origine est isolée, et dans la Raie bouclée elle est aussi distincte que dans aucun mammifère. Le plus habi- tuellement ces nerfs s'échappent d'un renflement très-pro- ■noncé à l'origine de la moelle, et d'un volume considérable, surtout chez le Gymnonote, le Silure électrique et le Tétro- don électrique. Leur volume, du reste, est très- fort dans la Morue, le Brochet et la plupart des poissons osseux ; il surpasse de èeaucoup, chez quelques cartilagineux, celui qu'ils offrent dans les autres classes des animaux vertébrés, ce qu'a déjà noté M. Treviranus, et ce qu'on observe dans les Raies, les Requins, les Squatines , les Aiguillais. L'existence d'un organe particulier, que M. Jacobson con- sidère comme destiné à une sensation nouvelle , coïncide avec ce prodigieux développement des nerfs trijumeaux. Les nerfs de la sixième paire ont un fort petit volume, surtout quand on compare celui-ci à ce que nous offrent en ce genre les oiseaux , les reptiles et les mammifères qui sont pourvus d'une troisième paupière. L'origine du nerf facial est souvent tout-à-fait distincte de celle du nerf acoustique. L'une et l'autre ont lieu sur des renflemens qui semblent oblitérer le quatrième ventricule, et visibles surtout chez la Carpe. Quelquefois elles sont con- fondues entre elles,- comme dans le Brochet et le Turbot. Le volume du nerf acoustique est en général énorme, et chez l'Esturgeon ce nerf résulte de la réunion de nombreux faisceaux de filets, auprès desquels, sur le plancher du qua- trième ventricule , il en existe d'autres qui se joignent à l'origine du pneumo- gastrique. Ces faisceaux sortent primi- tivement des parties latérales du corps restiforme. Chez les poissons osseux, le diamètre du nerf facial est à peu près égal à celui du nerf acoustique ; mais dans les chon- droptérygiens il est beaucoup moindre. Chez ces derniers, encore plus que chez les autres, le volume des nerfs pneumo -gastriques est hors de toute pro- portion avec ce qu'il est dans les animaux vertébrés des classes supérieures , ainsi qu'on peut s'en convaincre en disséquant la Carpe, le Requin, la Squatine et surtout l'Es- turgeon, i88 POI Le nerf accessoire de Willis paroit manquer dans les poissons. JI en est de même des nerfs hypoglosses. L'encéphale des animaux que nous étudions, et chez les^ quels les lobes optiques sont l'élément dominateur, tandis que les hémisphères semblent presque atrophiés, est, comme celui des autres vertébrés, recouvert de méninges , mais avec une disposition particulière. La dure-mère, par exemple, est constamment adhérente à la paroi intérieure des os du crâne, et est séparée de la pulpe cérébrale par une humeur muqueuse ou huileuse, plus ou moins consistante, et ren- fermée dans la cavité de Tarachnoïde. On n'observe aucun des replis que la dure-mère présente chez les mammifères et les oiseaux; mais l'humeur grasse dont nous venons de par- ler, et qui, dans la Carpe et le Saumon, ressemble h une écume, est suspendue dans une cellulosité lâche. La pie -mère forme chez les poissons des cordons analogues aux plexus choroïdes des oiseaux ; mais ces corps adhèrent aux parois des ventricules, et ne flottent pas dans l'intérieur de leur cavité. Dans les Poissons en général , et spécialement dans les Chondroptérygiens, les artères de l'encéphale proviennent de deux troncs récurrens de la première paire des veines bran- chiales, qui remontent en devant vers le crâne, le perT;ent en dessous vers l'articulation céphalo-rachidienne, parvien- nent dans sa cavité, se partagent chacun en trois rameaux. L'un de ceux-ci descend dans le canal vertébral, pour s'unir à son correspondant et à un petit rameau moyen , ce qui donne naissance à une grosse artère qui longe la moelle épi- nière en dessous, et qui semble analogue à l'artère spinale de l'Homme. Beaucoup de ramuscules s'en détachent pour accompagner les nerfs dans leur trajet. Le second rameau de cette artère vertébrale se porte obliquement en avant au- dessous de la moelle, et rencontre là le tronc moyen et le rameau correspondant de l'autre côté. Son troisième rameau, enfin , ou le plus antérieur , parvenu à l'origine de la moelle , émet deux ramuscules, qui se rendent à un anneau vasculaire produit par le vaisseau moyen qui passe au travers, de ma- nière à former une espèce de ^, accompagné de deux moiliés POI 189 de cercle accolées en sens opposés )$(. Le rameau, dit M. Cuvier, auquel nous empruntons la plupart de ces détails, continue encore de se porter en avant à la hauteur des nerfs de la huitième paire, et là il s'en détache de nouveau deux troncs qui, venant à se rejoindre, font le commencement du vaisseau moyen qui représente l'artère spinale. Conti- nuant de se porter en avant, le rameau antérieur fournit beaucoup de petites artérioles au cerveau, passe sous l'ori- gine du nerf trijumeau , arrive sous le tubercule olfactif, sy épanouit en patte d'oie , et l'environne de toutes parts. Les vaisseaux veineux de l'encéphale des poissons ne sont pas moins nombreux , et rampent dans la graisse dont est enveloppé le cerveau. Ils ont été peu étudiés encore. Nous nous occuperons de ce qui concerne les nerfs des fosses nasales et ceux de l'œil , en traitant des organes des sensations spéciales chez les poissons. Disons seulement ici quelques mots sur les paires de nerfs suivantes : On retrouve dans le nerf trijumeau ou de la cinquième paire , les trois branches dont il est composé chez l'homme. L'ophthalmique s'élève dans le crâne, et pénètre oblique- ment dans l'orbite par la partie postérieure de cette cavité, dans laquelle elle se subdivise d'une manière variable, sui- vant la nature des espèces qui servent à nos recherches; car, dans la Carpe , le Barbeau , le Saumon , la Truite , le Meunier, la Morue , le Merlan , cette branche fournit alors trois ra- meaux principaux, tandis que dans la Raie elle ne se par- tage ainsi qu'au-delà de l'orbite. Le premier des rameaux de l'ophthalmique, grêle et in- terne, va se terminer au pourtour de la cavité des narines. Le deuxième, plus considérable, se bifurque et se perd d'une part dans les parties charnues de la lèvre supérieure, de l'autre dans celle de la commissure. Dans les Raies, c'est la continuation du tronc qui tient lieu de ce rameau. Dans la Scie , il se porte au- dessus du bulbe de l'œil, et se dirige en avant d;ins une rainure pratiquée au-dessus du bec, où il se divise, du côté externe, en une infinité de filamens Téticulés, dont les ramifications semblent destinées aux cro- chets qui arment le bec. ^9o POI . Le troisième rameau se distribue dans les parties latérales de la face et aux muscles des mâchoires. Il manque dans la Raie; mais, dans la Scie, il est très -distinct et très-gros. Le ueiT maxillaire supérieur se glisse au-dessous du nerf optique vers !a partie moyenne et inférieure du crâne, et, parvenu an -dessous âes narines, se divise en deux, trois ou plusiei)i\s rameaux, dont les uns gagnent la commissure de la bouche et les barbillons, quand ils existent; tandis que les autres se portent vers la partie moyenne, où ils se distri- buent dans l'épaisseur des lèvres. Dans la Scie, le nerf maxillaire supérieur , dont il est ici q estion, se divise, à sa sortie du crâne et au-dessous de ror!)ite, en trois branches principales, dont l'une, très-grosse, passe au-dessous des muscles de l'œil, auxquels elle donne quelques filets avant de passer à la face inférieure du bec, pour pénétrer dans le même canal qui loge le nerf ophthal- mique , et dont les deux autres vont d'une part se distribuer aux muscles de la bouche , et de l'autre à la peau des lèvres. Il en est à peu près de même dans la Raie et dans la plu- part des poissons chondroptérygiens. Le nerf maxillaire inférieur , arrivé vers l'angle de la mâchoire, se perd dans les os qui forment celle-ci chez les poissons osseux. Dans les chondroptérygiens il se porte beau- coup plus en arrière, et se distribue aux muscles de la mâ- choire inférieure. Dans les poissons de ce dernier ordre le nerf facial est très -considérable, et se sépare en deux rameaux dans la ca- vité même du crâne : l'un remonte en dessus et perce le crâne par un trou particulier , pour se distribuer sous la peau; l'autre, plus gros, se dirige horizontalement vers la cavité de l'oreille, pénètre dans son intérieur, se porte sous la vésicule qui contient la matière calcaire amylacée de l'ap- pareil auditif, s'unit au filet acoustique de la cinquième paire, se porte au dehors, et se distribue par un grand nombre de ramifications aux parties molles qui enveloppent la tête. Quant au nerf pneumo-gastrique , il présente dans les pois- sons une disposition toute particulière et dépendante de la na- ture des organes de la respiration, placés au-dessous du crâne. POI 191 Parmi les branches de ce nerf les antérieures, plus grosses et au nombre de quatre ordinairement de chaque côté, sont deslinces aux brancJiies, vers lesquelles elles se portent, en divergeant après être sorties du crâne par un trou commun. Avant d'y parvenir, elles se bifurquent, et Fun des rameaux de la bifurcation va se glisser dans la gouttière qui règne le long de la convexité de l'os qui soutient la branchie, à la- quelle il fournit d'ailleurs une quantité considérable de ra- muscules. Le rameau antérieur se porte dans la gouttière semblable, pratiquée dans la concavité du même osselet, et s'y divise de la même manière. Le rameau antérieur de la première de ces branches rentre dans le crâne , et paroît se porter dans l'oreille. Les branches moyennes du nerf pneumo-gastrique , sortant le plus souvent du même tronc que les précédentes, se di- visent en deux ou trois rameaux, dont l'un se distribue aux muscles moteurs des branchies et des dents palatines, tandis que le second, plus volumineux, marche le long de l'œso- phage, et se perd sur l'estomac, et que le troisième s'unit aux nerfs cervicaux qui se portent à l'épaule ou à la na- geoire pectorale. La dernière branche du nerf pneumo-gastrique, chez les poissons, paroît particulière à ces animaux et n'offre rien d'analogue avec ce que l'on rencontre dans les vertébrés des classes supérieures. Postérieure aux précédens, au lieu de des- cendre vers le pharynx, elle se porte presque horizontalement en arrière et en dehors, et devient presque superficielle, pour, tout en conservant le même volume à peu près dans toute sa longueur, suivre , sans s'anastomoser avec aucun autre nerf, le trajet de la ligne latérale du corps, au-dessous de la peau et au milieu d'un tissu cellulaire qui lui permet quel- ques sinuosités. Arrivée vers la queue, elle émet une foule de filets, qui vont, en rayonnant, se distribuer sur les rayons de la nageoire de cette partie. Dans les chondroptérygiens, ce nerf de la ligne latérale çst beaucoup plus voisin du dos et plus rapproché de son ana- logue que dans les poissons osseux, et le nerf pneumo-gastri- que lui-même est plus alongé; il ne forme, d'ailleurs, qu'un tronc unique . dont les rameaux ne s'échappent qu'au moment Ï92 POI où il arrive à chacun des organes auxquels il doit en distri» buer. Le nerf glosso -pharyngien et le nerf hypoglosse manquent, comme nous l'avons dit déjà, dans les poissons. Nous savons, d'après ce qui a été dit précédemment, que dans les poissons on ne peut point tracer une ligne positive de démarcation entre les vertèbres cervicales et dorsales; il de- vient donc très -difficile de faire connoitre les particularités relatives à la distribution des nerfs cervicaux, et tout ce que l'on peut affirmer, c'est qu'il n'y en a Jamais plus de quatre paires qui paroissent mériter ce nom, et que souvent même il n'y en a point du tout. Quand les nerfs cervicaux existent, ils se distribuent dans le voisinage de la gorge ou se portent sur la nageoire pecto- rale. Il ne se trouve aucun vestige de nerf diaphragmatique dans les poissons. Les nerfs dorsaux ne présentent rien qui mérite d'être noté spécialement chez ces mêmes animaux. Les nerfs sacrés ne sont pas distincts non plus chez eux. Les nerfs de la nageoire pectorale, qu'on pourroit compa- rer à ceux du plexus brachial chez l'homme, proviennent des deux premières paires rachidiennes, à une assez grande dis- tance l'un de l'autre, et traversent le premier muscle qui se porte de la colonne vertébrale sur la première côte et qui semble remplacer le scolène. Dans le Saumon, en particulier, le premier de ces nerfs est si rapproché du pneumo- gastri- que, qu'on pourroit le prendre pour une des branches de celui-ci, si l'on ne reconnoissoit qu'il sort du crâne par un trou isolé; mais dans la Carpe il en est séparé par le dernier des os branchiaux. La seconde paire des nerfs cervicaux , des- tinée à l'épaule, est située plus en arrière et plus près de la ligne moyenne du corps derrière l'œsophage : toutes deux, du reste, se portent directement en bas vers la lame interne de l'os de l'épaule, chez le même animal; là, elles se réunis- sent sans se confondre , et la première se partage en deux cordons, dont les filets, réunis à ceux de la seconde, consti- tuent une sorte de plexus et se distribuent aux muscles ad- ducteurs de la nageoire. Il en naît, au reste, deux troncs POI 195 brachiaux, qui passent par le trou pratiqué au-devant et au- dehors de l'articulation de la nageoire avec l'épaule, s'unis- sent, forment une sorte de plexus, envoient des filets dans les muscles de la région scapulaire externe, dans la capsule articulaire des osselets du carpe et sous la peau qui fornie la membrane des rayons. Dans les Raies, la distribution de ces nerfs brachiaux est tout autre : Un canal cartilagineux, placé derrière la cavité des branchies, reçoit les vingt premières de leurs paires, qui s'unissent en cet endroit et forment un gros cordon unique, qui se jette vers la partie antérieure de la nageoire , en traver- sant la barre cartilagineuse sur laquelle s'articulent les rayons. Les quatre ou cinq paires de nerfs qui suivent les vingt premières, se réunissent de même en un gros cordon, qui se subdivise ensuite en sept ou huit filets pour les rayons moyens de la nageoire, et qui sont presque perpendiculaires à la moelle rachidienne. Les paires suivantes, jusqu'à la quarante- quatrième environ, s'unissent deux à deux, et forment un cordon qui va percer la barre cartilagineuse de la partie pos- térieure de la nageoire. Dans les poissons cartilagineux , comme la Raie , les catopes sont animés directement par huit à neuf paires de nerfs, dont les quatre ou cinq premières se réunissent en un seul tronc , qui passe par un trou particulier, dont est percé le cartilage qui soutient les rayons. Le nerf grand sympathique des poissons est excessivement grêle, et semble ne consister qu'en un simple filet, situé dans la cavité abdominale de l'un et de l'autre côté de la colonne épinière. Il envoie dans le péritoine des filamens qui suivent le trajet des artères qui vont se rendre aux intestins. Il communique aussi avec les paires vertébrales par autant de filets distincts ; mais on n'observe aucune trace de ganglion à l'endroit de cette communication. §. 3. Des Organes des Sensations spéciales dans les Poissons. a. Organes de la Vision. Comme tous les animaux vertébrés sans exception , les poissons ont tous deux yeux mobiles, logés dans des cavités 42. i3 194 POI de la tête appelées orbites , et composés des mêmes parties essentielles que ceux de l'homme, des quadrupèdes, des oi- seaux et des reptiles à peu près. Aucun d'eux n'en a ni plus ni moins, et l'Anablcps de Surinam, auquel on a cru en re- connoitre quatre, n'offre sous ce rapport qu'une exception apparente -, car cette disposition dépend de ce que chaque œil a deux pupilles. Dans les classes supérieures des animaux vertébrés un très- grand œil est le plus souvent un signe de la faculté qu'a l'animal de voir dans l'obscurité. Les poissons semblent jus- tifier cette règle; la plupart d'entre eux ont de grands yeux, et le milieu qu'ils habitent est moins perméable que fatmo- sphère aux rayons de la lumière. Ces organes, du reste, ne sont point dans toutes les espèces situés de la même manière; tantôt ils sont tout-à-fait dirigés vers le ciel, comme dans l'Uranoscope ; tantôt ils sont obli- quement tournés en haut, comme dans les Raies et les Callio- nymes: dans les Pleuronectes ils sont tous les deux placés d'un même côté du corps: parfois ils sont très -rapprochés sur le sommet de la tête, mais le plus ^^^ouvent ils sont fort écartés, et occupent les faces latérales de celle-ci, comme dans les Requins, les Balistes, les Aiguillats, les Carpes, les Chipées, les Saumons, les Truites, etc. En raison même de la nécessité oii ils sont de vivre dans l'eau, les poissons ont, en général, la portion antérieure du globe de l'œil aplatie; ce qui fait que cet organe représente une demi- sphère, dont la partie plane est en avant et la partie convexe en arrière. La Raie offre de plus un aplatis- sement à la partie supérieure, en sorte que son œil est, comme un quart de sphère, coupé par deux grands cercles, perpendiculaires l'un à l'autre. Certaines espèces néanmoins, la Lotfe en particulier, ont la cornée très-convexe. Comme habituellement la convexité du crystallin est en raison inverse de celle de la cornée, chez les poissons ce corps est presque sphérique et même tout-à-fait sphérique, en sorte qu'il fait saillie au travers de la pupille, et ne laisse presque point de place pour l'humeur aqueuse. Son axe est, par exemple, en effet, à son diamètre, dans le Saumon, comme 9 est à 10; dans l'Espadon, comme 25 est à 26 ; dans POI 195 le Hareng, l'Alose et le Barbeau, comme 10 est cà 1 1 ; dans le Brochet et la Carpe, comme i 4 -est à 1 5 ; dans le Maque- reau, comme 12 esta i3; dans la Tanche, comme 7 est a 8. On sait que chez l'homme, les mammifères, les oiseaux, beaucoup de reptiles, l'œil est protégé par des voiles membra- neux, formés par des replis de la peau qui recouvrent cet or- gane dans l'état de repos, qui nettoient sa surface par leurs mouvemens, etc. C'est ce qu'on nomme les paupières. On ne trouve aucune apparence de leur existence dans la plupart des poissons. Chez quelques-uns, comme l'Anguille , la peau passe même au-devant de l'œil sans former aucun repli; chez d'autres il n'y a que des petites saillies tégumentaires, des espèces de sourcils, plutôt que des paupières. La plupart des poissons osseux ont à chaque angle de l'or- bite un voile vertical et immobile, qui n'en couvre qu'une petite partie, ainsi qu'on peut s'en assurer sur la Truite, le Maquereau, la Carpe, en particulier. L'Orthagorisque-lune , seul parmi les poissons, a l'œil en- tièrement couvert par une paupière percée circulairement et mise en mouvement par un véritable sphincter, dont l'ac- tion est contre -balancée par cinq muscles disposés en rayons et nés du fond de l'orbite. La glande lacrymale n'existe point dans les poissons. Il en est de même de la conjonctive. Leur sclérotique est cartilagineuse , homogène, demi-trans- parente, élastique et ferme, quoique souvent assez mince. Dans la Raie en particulier elle offre postérieurement un tubercule, à l'aide duquel l'œil semble comme articulé sur l'extrémité d'une tige cartilagineuse, qui s'articule elle-même dans le fond de l'orbite. 11 en est de même dans les Emissoles, lesCar- charias,les Grisets, les Pèlerins, les Roussettes, et autres pois- sons rapportés par Linnœus à son grand genre Squalus. Dans l'Esturgeon, celte même membrane est plus ép;iisse que n'a d'étendue le diamètre de la cavité de l'œil , ce qui fait qu'elle représente pour ainsi dire une sphère cartilagineuse, dans une partie de laquelle seroit creusée une petite cavité tapis- sée par les autres membranes. Chez le Saumon elle est épaisse d'une ligne en arrière et aussi dure qu'un os en avant. La cornée transparente des poissons est composée de lames ii)6 POI minces, pellucides, collées ensemble par une cellulosilé sei- rée comme dans les autres animauxvertébrés. et formant , par le fait même de leur suj^^erposilion , une sorte de ménisque d'une plus grande épaisseur au centre que sur les bords. Gé- néralement cette membrane est fort aplatie en avant et con- cave en arrière. Dans le Milandre elle est plus distincte de la sclérotique que dans aucun autre animal, non -seulenient par sa couleur jaunâtre, qui se détache sur la teinte blanche de celle-ci, mais encore par la coupe en biseau de sa cir- conférence. Ce dernier poisson offre seul dans sa classe encore un cercle et des procès ciliaires très-marqués, et dont les lames, presque aussi prononcées que dans les oiseaux, se continuent avec les stries de l'uvée, après avoir touché par une courte pointe à la capsule du crystallin. On retrouve encore dans quelques espèces une sorte de ligament ciliaire au point de réunion de liris avec la chorioïde; mais il est constamment peu prononcé, même dans le Chéilodiplère aigle. La chorioïde, pendant long- temps, n'a offert de couleurs éclatantes, de /apis, comme le disent les zoolomistes, que chez les Raies seulement, dont le fond de l'œil est d'une belle cou- leur d'argent, ainsi que l'a noté le professeur Cuvier. Il pa- roîtroit que, récemment , M. Detm. Wilh. Sœmmering, dans sa Dissertation DeOcul. hom. et animal, sect. horizont., Gœtt. , i8i8, in-folio, a trouvé que FAiguillat étoit dans le même cas, et que d'autres observateurs ont noté que la Roussette, le Requin bleu, le Milandre, n'en différoient point sous ce rapport, et que même leur chorioïde entière étoit argentée. La Lamproie , la Torpille et tous les poissons osseux sur lesquels jusqu'à présent les anatomistes ont porté leurs investigations, ont le fond de l'œil d'une parfaite obscurité, la ruyschienne uniformément noirâtre et enduite partout, et plus particu- lièrement au fond, de mucosité; mais l'Esturgeon a toute la concavité de cette timique d'un éclat nacré ou polie comme un miroir de zinc plutôt que d'argent. En général, au con- traire, chez presque tous les poissons osseux, la convexité de la chorioïde brille de couleurs métalliques plus ou moins écla- tantes. Cette disposition ue sauroit nous étonner, puisque , chez POI 197 les poissons, la ruyschienne et la chorloïde forment deux membranes distinctes et faciles à séparer l'une de l'autre. C'est donc la première qui est noire : un lacis de vaisseaux innom- brables la compose; c'est la deuxième qui est ou blanche ou argentée, ou dorée : elle est mince et peu vasculeuse. Entre ces deux tuniques existe un corps particulier, un organe spécial, que l'on a nommé, sans trop savoir pourquoi, glande chorioïdienne ou glande chorioïde. Ce corps forme le plus ordinairement une sorte d'anneau cylindrique et plus ou moins entier autour de l'entrée du nerf optique dans le bulbe de l'œil. Il est communément d'un rouge vif, d'une apparence éminemment vasculaire , non fibreuse, et d'une consistance molle. Il est composé de deux parties , qui s'inscrivent; l'une, interne, est un large sinus veineux dans lequel se déchargent des veines et qui en émet plusieurs autres; l'autre est une por- tion de cercle plus ou moins étendue et de l'apparence du cruor. On remarque très-bien surtout cette disposition sur la Dorée. Dans le Loup-de-mer (Perça lahrax) ce corps est comv posé de deux pièces, une de chaque côté du nerf optique; dans le Saumon et dans l'Orthagorisque-lune, ainsi que dans la Morue, il est courbé irrégulièrement et non point roulé en cercle , comme dans la Carpe et la plupart des autres poissons. Le corps chorioïde n'existe point dans les chondroptérygiens. Les physiologistes qui pensent que l'œil est forcé de chan- ger de figure à mesure que varie la distance de l'objet à voir , ont imaginé que ce corps étoit un muscle destiné à pro- duire cet effet en contractant la chorioïde. Mais sa texture vasculaire, en le faisant rentrer dans la classe des organes à tissu caverneux, expliqueroit également ce phénomène, en supposant qu'il ait réellement lieu. Quoi qu'il en soit, outre les vaisseaux qui semblent le com- poser presque en entier, et qui sotht blancs, fins, très - tor- tueux, comme dans le Loup -de-mer et la Lune, ou gros et anostomosés fréquemment ensemble au milieu d'une mucosité albumineuse , comme dans la Morue, ce corps, cette espèce de ganglion vasculaire chorioïdien , suivant l'expression du pro- fesseur Ducrotay de Blainville, reçoit de l'ophthalmique des nerfs dont le tronc marche durant quelque temps dans une gaine commune avec le nerf optique. 198 POI L'iris est formé par une membrane si fine, que l'on voit l'uvée au travers, et celle-ci, par son éclat doré ou argenté, prouve évidemment qu'elle est la continuation de la chorioidc. Il est peu vasculaire et par conséquent peu contractile; il n'offre des stries postérieurement que chez les grands Squales, comme le Milandre et le Requin. La figure de la pupille varie beaucoup suivant les espèces, et la Raie offre en cela une particularité bien notable. Le bord supérieur de sa pupille se prolonge en plusieurs lanières étroites , disposées en rayons et représentant ensemble une palmette, dorée en dehors et noire eu dedans, qui , dans l'état ordinaire, est reployée entre le bord supérieur de la pupille et le corps vitré , mais qui, lorsqu'on presse le haut de l'œil avec le doigt, se développe et Aàent fermer la pupille comme une jalousie. On retrouve la même particularité dans la Torpille; mais aucun antre poisson, pas même pcirmi les Squales, n'a rien offert de semblable. Dans l'œil des poissons il n'en est pas comme dans celui de l'homme et de beaucoup de mammifères, tels que le chien, où le nerf optique s'insère, vis-à-vis de la pupille , au pc/e même de l'organe, comme le disoit Th. "VYillis ; chez eux Tinst-rtion a lieu sur le côté, et la connexion de ce nerf avec la rétine, la structure de celle-ci et du nerf lui-même , sont des points d'anatomie comparative assez importans à étudier pour que nous nous y arrêtions quelques instans. Chez les poissons dont l'appareil optique n'est pas des plus développés, comme les Turbots, les Soles, les Raies, les Estur- geons, les Plies, les Merlans, les Barbues, les Pimélodes, les Silures, la longueur du nerf optique excède plusieurs fois le diamètre de Tœil , et son propre calibre est d'autant plus petit que sa longueur est plus considérable. Il faut remarquer en- core que l'épaisseur du névrilemme croit en raison directe de la diminution du diamètre et de l'augmentation de la lon- gueur, ensorte que la quantité de matière médullaire devient de plus en plus petite. Chez la Murène on observe très-bien ce fait, et encore mieux sur l'Esturgeon , où, sur un individu de la taille de quatre pieds , le nerf optique n'a pas trois quarts de ligne de diamètre, et où le filet médullaire qu'il renferme est presque capillaire. POI 199 Dans ce dernier poisson, le nerf ne paroît point se termi- ner à l'orifice antérieur du trou de la sclérotique, et l'on diroit que, parvenu dans cet organe, il se réfléchit en bas, entre la chorioïde et la rétine, pour se diriger vers l'iris. Dans cette dernière partie de son trajet, il est dur, couvert de pigmentum , mais dépouillé de névrilcmme. On prétend aussi que, dans les Ammocètcs , il n'existe pas .du tout de nerf optique, malgré la présence d'un bulbe ru- dimentaire de l'œil. Je n'ai pu encore vérifier cette assertion. Dans la Lamproie, entre le névrilemme et la pulpe du nerf optique , il existe une couche cylindrique d'un pigmentum nigrum analogue à celui de la chorioïde. Ce même enduit ne se voit que dans les trois quarts antérieurs du nerf seule- ment dans les Raies, et à l'extrémité oculaire seulement dans la Carpe et l'Esturgeon , poisson chez lequel le nerf optique s'appose à une rétine plissée et plus épaisse que dans les au- tres animaux de la même classe. Dans les Raies, les Torpilles , les Myliobates , les Aiguiliats, les Émissoles , les Milandres, les Renards marins, les Carpes, les Barbeaux, les Tanches, les Meuniers, etc. , le nerf optique traverse les membranes de l'œil directement et par un trou rond, comme dans les mam- mifères, mais dans la Raie, en particulier, il forme à l'in- térieur de l'organe un tubercule mamelonné. Tout le monde sait, sans doute, que le nerf optique des mammifères est partagé intérieurement par le névrilemme en un grand nombre de canaux longitudinaux qui contiennent la substance médullaire, et qui lui donnent l'aspect d'un de ces rotangs que l'on nous apporte des Indes. C'est une parti- cularité que beaucoup d'anatomistes ont signalée dans ces der- niers temps , et que nous avons fat connoitre en détail, pour notre espèce , dans le Traité d'Anatomie spéciale de l'Homme, dont nous venons de publier la troisième édition dans le cou- rant de l'année dernière. Mais, dans les poissons, la sépara- tion de ces filets est beaucoup plus éviden te encore : ils y sont communément aplatis, et quelquefois même ils paroissent formés par une lame médullaire très- mince, plissée plusieurs fois sur elle-même et resserrée en manière de cordon, ou plutôt comme la feuille d'un éventail fermé. C'est ce qu'il est facile de voir dans le Haren-r, l'Alose, l'Hirondelle de mer. 200 POI le Grondin , l'Orphie , l'Exocet, la Scorpène, le Muge , le pois- son de Saint-Pierre, la Vive. Dans cette dernière, par exemple, où le diamètre du nerf est d'environ une ligne, il n'existe pas moins de neuf à dix plis, ce qui donne à la lame dont il s'agit dix -huit ou vingt lignes de largeur. Dans le Chat-ro- cbieretleGriset, parmi les Squales, au contraire, cette même membrane n'oflFre que trois plis uniquement. Ce plissement est pratiqué sur toute la longueur du nerf jusqu'au lobe optique dans beaucoup d'espèces : on peut facilement le dé- montrer dans toute sa portion crânienne , là où il n'y a point encore de névrilemme, dans la Dorée et la Scorpène, entre autres, où les plis sont simplement juxtaposés, sans aucune adhérence. D'autres fois les surfaces de ces plis tiennent les unes aux autres, non par soudure, mais bien par de très-fines intersections, par des filamens plus ou moins nombreux , et, pour cela, l'ensemble du faisceau ne fait point corps lui- même avec la gaîne névrilemmatique , qu'on peut fendre et écarter facilement à droite et à gauche : tel est le cas du Mi- landre et de la Roussette. Quelquefois , comme dans le Chéilodiplère aigle , par exemple , le nerf optique est partagé en plusieurs parties. La rétine des poissons est fort épaisse et est bornée à la circonférence de l'uvée par un rebord assez prononcé. Elle semble évidemment composée de deux membranes concen- triques; l'une intérieure, molle, grisâtre, comme pulpeuse et tenant, sans aucun doute, au nerfoptique; l'autre extérieure, rugueuse, comme sèche et plissée dans tous les sens. Dans aucune autre classe la ruyschienne et l'arachnoïde de l'œil ne sont plus distinctes que dans les poissons en général. Lorsque, comme dans les Carpes, les Raies, les Pastenagues, les Roussettes, le nerfoptique forme un tubercule au point de son entrée dans Pœil, il naît du contour de ce disque des fibres rayonnantes, beaucoup plus marquées que dans la plu- part des mammifères. Chez beaucoup d'autres poissons la con- nexion de la rétine avec le nerf optique semble être à peu près la même que dans les oiseaux, c'est-à-dire que celui-ci, élargi en forme de membrane et plissé sur lui-même, se dé- veloppe , après avoir percé les tuniques de l'organe, s'épa- nouit Je plus souvent en deux longues queues blanches, qui POI SOI suivent le contour delà ruyschienne. parallèles l'une à l'autre , mais non conliguës, et donnant, par leurs irradiations, nais- sance à la rétine. Tel est le cas des Saumons , ces Lavarets , des Ombres, des Truites, des Maquereaux, des Aloses, des Ha- rengs, des Sardines, des Perches, des Merlans, des Loups-de- mer, des Morues, des Dorées , de l'Orthagoriscus-lune , etc. Dans toutes les espèces où des brides filamenteuses ne re- tiennent pas en contact les plis de la lame médullaire du nerf optique , tout le pourtour de la rétine est plissé sur lui-même , de manière que les bords des plis , couchés l'un sur l'autre , représentent lesméridiens d'un globe de géographie, quoique le pôle de la sphère de l'œil soit toujours , comme nous l'avons fait pressentir plus haut et comme Willis et de Haller l'ont judicieusement noté , en déclinaison manifeste, c'est-à-dire plus ou moins éloigné de la ligne d'insertion du nerf optique à la rétine. Ces plis déterminent, pour conséquence nécessaire, une étendue plus grande dans la sphère représentée par la rétine que dans celle de l'œil lui-même. Noirs et vasculeux, comme le reste de la membrane , ils vont s'attacher par leur extré- mité à un côté de la capsule du crystallin , absolument comme le peigne des oiseaux. Ils sont plus nombreux dans la Dorée, dans le Thon, dans le Maquereau , dans le Mugil, que dans toutes les autres espèces. Dans les Spares , les Vives et les Trigles , où le nerf optique est très-plissé, la rétine est, par suite, considérablement éten- due en conséquence de ses plis multipliés. Lorsque les plis du nerf sont bridés par des filamens , la rétine, nullement plissée , est lisse et tendue comme chez l'homme. C'est ce que l'on voit dans les Harengs , les Sardines, les Aloses, les Milandres , les Roussettes, etc. Dans l'Esturgeon le nerf optique se termine à une rétine plissée, plus épaisse que dans les autres poissons, mais dont les plis ne divergent point à partir du point d'insertion du nerf, et sont disposés des deux côtés d'un sillon pratiqué entre le trou de la sclérotique et l'iris. L'humeur aqueuse est nulle ou presque nulle dans les ani- maux dont nous faisons l'histoire , tant la cornée est plate et le crystallin sphérique. aoi POI Celuî-cî, en effet, remplit presque tout le bulbe de l'œil et présente des fibres qui se dirigent de son pôle postérieur à l'antérieur. Une sorte de peigne ou de bride s'attache à sa capsule, et, d'après ce qui a été dit plus haut au sujet de lu rétine, on conçoit d'abord que l'organe dont il s'agit est pro- duit par cette dernière membrane. Cette production, connue l'a dit M. de Blainville, dont j'ai eu occasion trois ou quatre fois de vérifier les assertions à ce sujet, est courte, conique, blanche ; le plus communément, née de l'origine de la rétine , elle se fixe d'abord au côté inférieur et externe de l'uvée , pour aller de là obliquement se terminer au bord interne et inférieur du crystalliu. C'est cette disposition que l'on observe sur les Muges, lesïrigles, les Perches marines ; tandis que sur les Truites, les Zées, les Brochets, on trouve en outre une se- conde bride supérieure. La membrane hyaloide est proportionnément plus épaisse, plus dense, plus résistante que dans les mammifères et les oiseaux ; mais l'ensemble du corps vitré est peu considérable, en raison même du volume extrême du crystallin. L'organe de la vision, chez tous les poissons, est suspendu, dans une cavité orbitaire plus ou moins profonde , par six mus- cles , quatre droits, disposés comme chez les autres animaux ver- tébrés, mais inégaux , l'externe étant beaucoup plus court que l'interne, et deux obliques, fort longs, nés presque du même point de la partie la plu.s profonde de l'orbite , et se termi- nant, l'un en dessus, l'autre en dessous du globe, sans que le supérieur traverse une poulie cartilagineuse comme dans les mammifères. Dans aucune espèce de poisson il n'existe de ganglion ner- veux ophthalmique , et les yeux de tous ne reçoivent pas des nerfs accessoires en même proportion que dans les autres ani- maux vertébrés. Dans les Pimélodes, les Silures, les Anguilks , les Congres, les Roussettes,, les Requins, etc., aucun lilet des troisième et cinquième paires de nerfs ne pénètre dans l'or- gane. Il n'en est pas de même des poissons qui ont un corps chorioïdien; ceux-ci, comme nous l'avons dit, ont une brandie considérable du nerf ophthalmique destinée cà cette sorte de ganglion vasculaire. Dans la Raie, oîi la pupille offre une par- ticularité si notable, l'iris est animé en partie par un lilet POl io5 de la troisième paire, et dans les Pleuronectes , où une petitç langtietle analogue, en quelque sorte, à la paîmette des raies, tombe du haut de la pupille, il entre dans l'œil des filets pro- venant des rieux paires de nerCs indiquées. Il n'y a de nerfs ciliaires dans aucun |:oisson, dans aucun Squale même. Le nerf de la quatrième paire se rencontre dans les Raies, dans les Squales, darts les Cycloptères, les Téfrodons, les Lo- phies, les Esturgeons , etc., et il se rend toujours au muscle rotateur ou oblique supérieur de l'œil. Celui de la sixième paire est d'une petitesse extrême, tan- dis que dans les oiseaux , au contraire, il est fort volumineux , étant destiné à animer le muscle abducteur de l'œil et le muscle de la troisième paupière , qui manque chez les poissons. Telle est, présentée d'une manière générale , la disposi- tion de l'organe de la vision dans les poissons; mais cet appa- reil si compliqué offre un grand nombre de différences, sui- vant les espèces où on l'examine , suivant la profondeur a laquelle elles se tiennent habituellement , suivant la nature ou la densité du liquide dans lequel elles sont plongées, sui- vant le genre d'alimens dentelles se nourrissent même, les plus voraees, qui attaquent et poursuivent les autres animaux aquatiques, devant avoir le sens de la vue plus délicat, plus développé, plus parfait que les autres, etc. En général, les poissons voyageurs et pélagiens ont les yeux; très-grands , tandis que les espèces sédentaires et littorales offrent une disposition contraire. Pour se convaincre de cette vérité, il suffit d'examiner les Maquereaux, les Cabliaux , les Harengs, les Merlans, les Saumons, les Dorades, qui sont dans le premier cas; et les Plies, les Soles, les Turbots, les Lam- proies, les Myxines, les Ammocœtes, qui sont dans le second. Ce fait, important en physiologie comparative, acquiert en- core plus de valeur quand on vient a se rappeler que les poissons qui demeurent plongés dans la vase qui lésa vu naî- tre, et, par conséquent, dans des lieux où la lumière ne sau- roit pénétrer, ont communément un appareil de vision moins développé que ceux qui exécutent leurs rapides évolutions au sein d'une eau vive et transparente, ou qui demeurent habituellement à la surface du liquide qui les nourrit. Deux espèces de poissons seulement sont privées d'yeux, et .04 POI toutes les deux restent plongées au fond des eaux bourbeuses; l'une est la Myxine, l'autre est l'Aptérichtlie de M. Duméril (voyez Aftérichthe, dans le Supplément du tome I." de ce Dictionnaire, et Myxine). M. de Blainville, qui paroît avoir disséqué avec un soin tout particulier la première de ces es- pèces, n'a pas trouvé le moindre indice d'œil au-dessous de peau chez elle, et a reconnu que le petit renflement coloré, saillant à l'extérieur, à l'endroit où cet organe devroit exis- ter, n'est qu'un amas de granulations glanduleuses, vers les- quelles arrivent des filamens nerveux et des ramuscules vas- culaires. Les poissons qui, comme les Raies, les Soles, les Plies, les Turbots, etc., ont les yeux placés tout-à-fait à plat sur le des- sus ou sur une des faces latérales de la tête seulement, sont mieux partagés à cet égard; mais comme ils ont à redouter l'action trop vive des rayons lumineux, une simple saillie de l'iris ou une palmette découpée, dont nous avons déjà parlé, obvient à cet inconvénient. D'autres espèces présentent des anomalies plus ou moins Jiotables; l'Anableps de Surinam, en particulier, est dans ce cas. Ses yeux, placés au sommet de la tête, rapprochés l'un de l'autre, et fort saillans quoique petits, ont une cornée transparente, divisée par une barre transversale, opaque, à laquelle adhère l'iris, en deux moitiés, une supérieure et l'autre inférieure, ayant chacune une courbure différente, et répondant chacune à un iris et à une pupille, quoiqu'il n'y ait pourtant en réalité, comme l'a fait observer le comte de Lacépède, qu'un seul œil de chaque côté, puisqu'il n'y a, à droite comme à gauche, qu'un crystallin et qu'un nerf op-' tique. Dans les Pleuronectes, comme les Soles, les Achires , les Plies, les Turbots, les Limandes, les Barbues, les Carrelets, les Limandelles, les Monochires, etc., les deux yeux ne sont plus symétriquement placés de chacun des côtés de la ligne mé- diane; ils existent tous les deux d'un même côté de la tête. Dans le Styléphore, d'après la figure et la description pu- bliées par Shaw, les yeux sont pédoncules et portés à l'ex- trémité d'une colonne cylindrique. M. de Blainville affirme que cette disposition singulière n'existe réellement point. POI 205 b. Organes de l'Audition dans les Poissons. Il est certain que les animaux dont nous faisons en ce mo- ment l'histoire, ont la faculté de percevoir les vibrations trans- mises immédiatement au fluide dans lequel ils sont plongés par les corps extérieurs produisant actuellement un bruit ou un son. L'appareil à l'aide duquel s'exerce cette faculté est, en gé- néral, fort développé, et consiste essentiellement en un sac qui représente le vestibule et contient en suspension des osse- lets le plus souvent lithoïdes, et en trois canaux demi-circu- laires, membraneux, plutôt situés dans la cavité du crâne qu'engagés dans l'épaisseur de ses parois. L'ensemble de ces parties est logé sur les parties latérales et inférieure de la tête, se trouve à peine séparé de la cavité cérébrale par une membrane, et n'a jamais de communication médiate ou immédiate avec l'extérieur. Le vestibule, de forme variable, mais représentant ordi- nairement un ovoïde alongé, se prolonge en avant et en ar- rière; il s'élargit dans le premier sens, et vers sa face encé- phalique : il est constamment, même chez les Pétromyzons où il existe seul, percé d'un orifice pour le passage du nerf acoustique, A sa partie interne et inférieure existe un sac accessoire, de ligure ovale et de grande dimension, dirigé d'arrière en avant, logé dans une excavation de l'occipital et du sphénoïde, tenant au vestibule par une sorte de pédicule plus ou moins large, toujours pourvu en arrière d'un petit sinus et prolongé souvent dans le corps de l'occipital posté- rieur jusque dans le voisinage de l'articulation atloïdo-cépha- lique. Dans le plus grand nombre des poissons osseux ce sac est, par uii étranglement, partagé en deux portions, dont l'une, ou le sinus, est en rapport avec les canaux demi-circu- laires, tandis que l'autre est le vestibule proprement dit. Le sinus est habituellement mince et alongé d'avant en ai'- rière, et le vestibule repose sur le plancher même du crâne, de manière à être fréquemment très-rapproché de celui du côté opposé. Parfois aussi il est logé dans une cavité spéciale de ce plancher. Le Brochet seuj, parmi les poissons, semble présenter une 206 POI troisième division du sac : c'est un petit appendice creux, tenant à la partie postérieure du sinus par un canal très-mince et se fixant par son autre extrémité au crâne, tout près du trou occipital. Dans les poissons à branchies fixes, le sac du vestibule est à peu près horizontalement placé et offre une figure triangu- laire; un de ses angles, le cérébral, se prolonge en un canal qui perce le crâne et va jusqu'aux tégumens communs, où la cavité de ce conduit n'est fermée que par une membrane mince, qui forme un léger enfoncement près de la nuque: un autre de ses angles, ]e postérieur , arrondi, ovale, contient la plus grosse des concrétions lithoïdes; le troisième est dirigé en avanf et ( n dehors : c'est vers lui que sont placées les deux petites pierres. Les trois canaux demi-circulaires sont situés en dessus du vestibule; l'un est horizontal, et les deux autres, d'un volume remarquable, sont verticaux : ils décrivent souvent une courbe bien plus grande que !e demi-cercle, et quoique cylindriques et grêles dans la p'us grande partie de leur étendue, ils se renflent à une de leurs extrémités en une ampoule des plus apparentes. Deux d'entre eux se réunissent par une de leurs extrémités en un seul canal avant de s'ouvrir dans le sac; toutes leurs autres ouvertures sont indépendantes les unes des autres. En général, dans les poissons osseux ils sont moins longs que dans les chondroptérygiens. Dans VOrthagoriscus mola, la Baudroie et l'Esturgeon, ils paroissent .nvoir acquis'le maxi- mum de la longueur et de la ténuité. Dans le Brochet et le Thon , ils ont des dimensions plus grandes que dans les Carpes, les Anguilles, les Saumons, les Truites, etc. Il paroîtroit en- core, d'après certains observateurs modernes, que dans plu- sieurs Raies et quelques Squales les canaux demi-circulaires verticaux d'un cftté communiquent , sur le milieu de la nuque, avec les canaux de l'autre côté. Tout le labyrinthe de l'oreille des poissons est tapissé im- médiatement par une première membrane fibreuse, présen- tant quelques différences dans le vestibule et dans les canaux demi-circulaires, oii elle scmblcroit cartilagineuse. Sur cette membrane en est étendue une autre, plus molle et vasculaire , et celle-ci est en contact, dans le sac vestibulaire, avec une POI 207 innsse de subslance gclalineuse, translucide, et dans les ca- naux demi-circulaires, avec une humeur plus fluide et plus ténue. La substance pulpo-géiatineuse du vestibule reçoit une prande quantité de nerfs, qui s'épanouissent en une mem- brane médullaire à sa surface, et elle renferme dans sa masse un, deux ou trois osselets, de forme et de proportion va- riables , qui y sont suspendus par un grand nombre de fibrilles. Le tissu de ces osselets ne peut être comparé à celui d'au- cun autre os; très-blancs, d'un grain très-fin, dépourvus de périoste , ils sont , dans les poissons osseux , d'une dureté égale à celle de la pierre. Leur forme, souvent bizarre et singu- lière, est propre à chaque espèce. L'Orthagoriscus n'offre , au lieu de ces osselets , par exemple, que quelques grumeaux d'un mucus condensé. L'Esturgeon n"a qu'un seul osselet, qui est triangulaire, et dont le noyau, dur, est enveloppé en partie d'une matière crétacée. Dans les poissons osseux et dans quelques chondroptéry- giensméme, comme dans la Baudroie, les osselets dont il s'agit sont au nombre de trois. Le premier est dans le sinus anté- rieur du vestibule; le second, ordinairement beaucoup plus volumineux que les autres, occupe presque tout le sac, et le dernier est contenu dans le sinus postérieur de celui-ci. Le plus grand est, pour l'ordinaire, oblong d'avant en ar- rière, dirigé obliquement, convexe du côté interne, et con- cave du côté externe. Sa face interne est lisse et creusée d'un sillon; l'externe est couverte d'aspérités, son bord supérieur est dentelé, et son extrémité antérieure offre souvent des tu- bercules ou des avances, au nombre de deux chez le Brochet, le Hareng, le Maquereau ; de trois chez la Carpe, où la saillie moyenne est styloïde. Cette même extrémité d'ailleurs est quelquefois arrondie et sans pointes, comme dans les Morues, les Merlans , les Colins, les Dorschs, les Rougets et les Labres. Le volume proportionnel de cet osselet varie beaucoup; petit dans l'Anguille , le Congre, l'Uranoscope, le Turbot, la Sole, la Dorée, la Plie, la Limande, le Brochet; médiocre dans le Hareng et l'Alose, il est considérable dans la Morue, le Merlan, la Carpe, le Barbeau, etc. Sa forme générale n'est pas exposée à moins de variétés: ovale dans la Morue, le Ca- ao8 POI pelan, Je Dorsch , le Merlan ; presque ronde, avec un angle rentrant dans la Carpe, la Brème, la Tanche , la Rosse, les Si- lures; elle est irrégulièrement triangulaire dans le Brochet, le Saumon, la Truite, l'Esturgeon, l'Ombre, le Lavaret , etc. Le sillon, dont cet osselet est marqué, est ordinairement longitudinal, mais parfois il a la courbure d'un 1er à cheval, et dans la Carpe il est presque circulaire; dans la Morue il est même remplacé par une côte saillante. Des stries trans- versales, destinées à loger de nombreux filets nerveux, nais- sent de ses bords pour aller gagner ceux de l'osselet : cette disposition est particulièrement marquée chez la Carpe, où les stries sont même rangées en rayons. Dans la Morue et dans cette dernière, les dentelures du bord sont à peu près égales; mais dans celle-ci elles sont pointues, dans celle-là elles sont mousses. Le Congre n'en offre que trois, et elles sont placées au bord supérieur, et le Saumon, la Truite, l'Éperlan, la Perche, le Loup-de-mer, en présentent d'un côlé et à un bout seulement. Le second des osselets dont nous parlons est communément en arrière du précédent et un peu plus en dehors. Sa figure est le plus souvent semi-lunaire et sa concavité est tournée en avant; mais dans la Carpe il est semblable à un fer de lance. Toujours plus petit que le premier, sa grandeur varie cependant beaucoup. Le troisième est quelquefois si voisin du grand qu'il de- vient, au premier coup d'œil, difficile de les distinguer l'un de l'autre. Il est triangulaire dans la Morue, le Maquereau , le Thon, le Merlan; lenticulaire dans les Trigles; arrondi et inégal dans le Brochet; âpre et dentelé sur son bord dans la Carpe. Dans les poissons chondroptérygiens , les concrétions li- thoïdes contenues dans le vestibule sont, en général, d'une dureté beaucoup moindre que celles des poissons osseux. Jul. Casserio, qui, le premier, a décrit les organes de l'au- dition chez les poissons, regardoit les osselets dont nous ve- nons de parler comme les analogues du marteau , de l'enclume, de l'osselet lenticulaire et de l'étrier des mammifères. Plus récemment, quelques anatomistes de renom, P. Camper en- ti'e autres, ont montré que ces masses, que M. de Blainville POI S09 regarde comme uii dépôt inorganique, suspendues dans une gelée tremblante et pouvant être ébranlées par les moindres vibrations extérieures, communiquent l'ébranlement dont elles sont le siège, aux nombreuses fibres du nerf acoustique avec lesquelles elles sont en rapport. Tout nouvellement, enlin, M. le professeur Geoffroy Saint-Hilaire a repoussé toute espèce de ressemblance, d'analogie, entre ces concrétions et les véritables osselets de l'oreille des mammifères, qu'il a cru retrouver dans les différentes pièces de l'opercule des pois- sons, l'opercule proprement dite répondant, selon lui, à l'é- trier, l'inter-opercule au marteau, et les deux pièces du sub- opercule à l'osselet lenticulaire et à l'enclume; le préoper- cule n'étant d'ailleurs autre chose que le cadre du tympan. Dans les Lamproies, l'oreille est beaucoup plus simple que dans les autres poissons et le sac vestibulaire ne renferme aucune concrétion de matière crétacée. Dans la Myxine, selon M. de Blainville , il n'existe même aucune trace de ca- naux demi-circulaires. En général, dans les poissons, le nerf acoustique est bien supérieur à ce qu'il est chez les autres animaux, mais sa struc- ture ne diffère en rien de celle des autres animaux. C'est sur- tout dans le Merlan, dans la Morue et dans les autres Gades que leur excès de développement est manifeste. Du reste, chacun des rameaux du nerf s'épanouit dans l'ampoule en une patte d'oie, mais ne projette aucun filet dans les canaux demi- circulaires. c. Organes de l'Olfaction. Les émanations d'un grand nombre de corps attirent les poissons ; on en trouve des exemples dans les appâts usités pour la pêche , comme la résure d'œufs de Maquereau et de Morue, la chair grillée ou corrompue de certains animaux, le vieux fromage et autres matières fort odorantes et en même temps sapides. Aristote connoissoit ces faits, il les rap- porte dans le 8.*^ chapitre du 4.* livre de son Histoire des Ani- maux, et nous les avons consignés avec détail dans le Traité complet d'Osphrésiologie que nous avons publié en i8iii , et qu'on nous a fait depuis l'honneur de traduire en allemand. Les pêcheurs ont tous les joux's occasion de les vérifier au su- /,2. J4 ^lO POI jet du Barbeau (voyez Barbeau, dans le Supplément du tome IV de ce Dictionnaire). On ne peut guère non plus se re- fuser de croire à l'assertion de plusieurs voyageurs, qui as- surent que lorsque des Blancs et des Noirs se baignent en- semble dans des lieux fréquentés par des Requins, les Noirs, dont les émanations sont plus actives que celles des Blancs, sont plus exposés à la féroce avidité de ces redoutables tyrans des mers , et sont assez constamment immolés les premiers. On prétend même que ces chondroptérygiens sont attirés à la distance de cinq ou six lieues par l'etfet de lambeaux de chair en putréfaction, et qu'ils suivent les vaisseaux où quelqu'un est sur le point de mourir. C'est ainsi que l'ambition et l'a- varice prennent soin de fournir de la pâture à ces monstres et les arrachent à leurs profondes retraites. Or, les odeurs comme les saveurs ont besoin d'un corps dissolvant pour être perçues : le dissolvant des dernières est un liquide; celui des premières est un gaz. D'après cela, les odeurs sont à l'air ce que les saveurs sont aux liquides; il faut qu'il y ait dissolution pour l'exercice de l'olfaction comme pour celui de la gustation, d'oii l'on peut conclure en outre que sans corps volatilisable il ne peut y avoir d'olfaction. C'est en partant de ce dernier principe que notre savant maître et excellent ami le professeur Duméril a établi une théorie satisfaisante sur le sens de l'odorat dans les poissons: théorie contraire à l'opinion adoptée jusqu'à lui par tous les naturalistes et les physiologistes. Fort des connoissances ac- tuelles de physique et d'anatomie comparative, il n'a point craint d'avancer que l'odorat n'existe pas dans les poissons que les organes qu'on avoit cru lui être destinés remplacent ceux de la gustation, que le mode môme de la respiration exclut nécessairement de l'intérieur de la bouche. Et com- ment effectivement pourroit-il en être autrement, puisqu'il ne doit point y avoir d'odeurs pour un animal plongé habi- tuellement dans un liquide qui ne peut tenir en dissolution que des particules sapides? Cette assertion acquiert encore de nouvelles forces, si l'on vient à considérer, comme l'a fait ce célèbre anatomiste, que les poissons sont privés du nerf hypoglosse-, que l'inté- TÎeur de leur bouche est tapissé d'une membrane lisse, dure^ POI 2H Jiolie et sèche, sans papilles ni glandes; que leur langue est rarement mobile et qu'elle est soutenue par un os ; que les odeurs et les saveurs ont entre elles beaucoup de rapports sous le point de vue de leur action , qui paroît chimique ; que l'eau chargée de particules sapides doit agir sur leur mem- brane pituitaire comme elle le feroit sur leur langue , si celle- ci étoit disposée pour cela. Il paroît donc que, par une lé- gère modification des organes, les nerfs olfactifs des poissons sont destinés à leur faire connoître les saveurs. Et, en efl'ct, tout animal qui respire l'eau est, par cela même, privé du sens de l'olfaction, de même que celui qui doit habiter à de grandes profondeurs et dans une obscurité parfaite n'a point d'yeux; car le milieu au sein duquel la vie parcourt ses périodes, modifie tout- à-fait les organes. Est-il plus étonnant, au reste, de voir l'olfaction manquer chez les poissons, que la vision ne point exister chez les animaux soustraits à l'influence de la lumière par une cause quelconque, comme l'AVTraAa^ d'Aristote, décrit par Pallas sous le nom de Mus tj'phliis, et par Olivier sous celui de Zemmi, comme le Protœus anguinus de Scopoli et de Laureoti, qui n'habite que les lacs souterrains de la Carniole (voyez Aspalax, Pro- TÉE, Rat, Rongeurs, Vce. Zemmi). La plupart des larves d'in- sectes, comme celles des abeilles, des ichneumons, dessphex, des mouches, etc., sont dans le même cas, ainsi que tous les helminthes entozoaires et les mollusques acéphales, comme les huîtres, les moules, les anodonles, les tellincs, les jam- bonneaux, etc. Or, ces animaux ne sont point soumis à l'ac- tion de la lumière, soit par le fait même de leur habitation, soit parce que habituellement ils sont enveloppés d'un test dur et opaque. Pourquoi l'odorat seroit-il plus privilégié que la vueP Et, puisque les particules sapides sont seules solubles dans les liquides, pourquoi n'admettrions-nous pas que les organes qui lui paroissent destinés donnent une autre sensa-' tion chez les animaux qui vivent ordinairement dans l'eau ? Pourquoi, par exemple, ne dirions-nous pas que les poissons goûtent réellement quand ils nous semblent seulement odorrr? Ne perdons jamais de vue, d'ailleurs, une vérité d'une haute importance en physiologie générale : le* nerfs qui se distribuent dans les divers organes des sens, sont tous de POi même nature, ils ne diffèrent que parleurs divisions ])lns ou moins grandes; ils feroient naître les mêmes sensations s'ils éfoient également déliés et placés de manière à être ébranlés par la présence de tel ou tel agent extérieur. Nous ne voyons par l'œil et n'entendons par l'oreille, au lieu de voir par l'oreille et d'entendre par l'œil, que parce que le nerf op- tique est placé au fond d'une sorte de lunette qui écarte les rayons inutiles, réunit ceux qui forment l'image de l'objet, proportionne la vivacité de la lumière à la délicatesse des filets nerveux, et que parce que le nerf acoustique se déve- loppe dans un appareil qui donne aux vibrations sonores le degré de netteté et de force le plus analogue à la ténuité des expansions de ce même nerf. Quoi qu'il en soit, le caractère distinctifde ce que l'on est convenu d'appeler l'organe de l'odorat dans les poissons, est de former une poche membraneuse, plus ou moins étendue, souvent interposée entre les os de la face; ouverte par un orifice simple ou double à l'extérieur, mais jamais à l'inté- rieur. Dans les chondroptérygiens , comme les Raies, les Re- quins, les Roussettes, lesGrisets, les Emissoles, les Pèlerins, les Torpilles, les Rhinobates, les Céphaloptères, les Pastena- gues, les Marteaux, où les fosses nasales, très- larges, sont étendues en travers, etc., la membrane pituitaire forme une multitude de petites lames parallèles, flottantes, dues à sa duplicature et disposées, comme l'a noté l'excellent observa- teur Antonio Scarpa, régulièrement des deux côtés d'un li- gament longitudinal. On sent combien la surface se trouve augmentée par-là, surfout quand on voit que chacune des faces de ces memhranules est elle-même hérissée, pour ainsi dire, de replis seconflaires très-fins qui vont se rendre en rayonnant vers le ligament commun. Dans les poissons osseux , excepté la Carpe et l'Anguille, on voit au fond de la préten- due cavité nasale un point blanc auquel la membrane adhère fortement et qui remplace le ligament longitudinal des chon- droptérygiens; de ce point partent, en divergeant, les du- plicatures de la membrane. Chez les deux ordres de ces pois- sons, d'ailleurs, cette membrane muqueuse pituitaire est im- médiatement appliquée sur une membrane fibreuse. Considéré sous le rapport de sa position générale, Porgane POI ai3 dont il s'agit, est, chez les poissons, placé le plus souvent en dessus, mais quelquefois en dessous du umseau , et ouvert au- dehors, soit par un seul, soit par deux orifices distincts de chaque côte et dont les grandeurs relatives sont excessive- ment variables. Buffbn l'a remarqué il y a déjà long-temps: le nez et sa position plus avancée que celle de toutes les autres parties de la face, sont propres à l'espèce humaine; dans aucun autre animal, dit-il, le nez ne fait un trait élevé et avancé. Les poissons justifient l'assertion de ce grand natu- raliste; une seule espèce pourroit peut-être passer pour faire exception à la règle, c'est la Baudroie, balrachus piscatorius de Klein, qui appartient à la famille des chisniopnés du pro- fesseur Duméril , et dont les narines font, au-dessus de la tête, une saillie marquée et de la forme d'une cupule ou d'un verre à patte; mais l'usage qu'elles sont destinées à remplir les fait totalement différer de celles de l'homme, quand bien même leur apparence, signalée par les professeurs Scarpa , Cuvier et Duméril, et observée par moi après eux , ne seroit point aussi singulière qu'elle l'est. Dans les Brochets , les deux orifices de chaque narine, presque égaux, sont séparés par une bride cutanée. Chez les Saumons, ils sont fort rapprochés l'un de l'autre, de même que dans les Carpes, où ils sont très-grands et où l'antérieur est percé dans une sorte d'opercule. Dans les Harengs , les Sardines, les Anchois , les Aloses, les Feintes, il n'y a qu'un seul orifice, mais il est très-développé ; et dans les Cobites, où il en existe deux également, le postérieur surtout a des dimensions énormes pour de si petits poissons. Dans les Amies, l'ouverture nasale antérieure est prolon- gée en un long tube, ce qui se remarque aussi dans les Co- bites, les Anguilles, les Gymnonotes , etc. Les Pleuronectes ont leurs narines disposées, une à droite et l'autre à gauche, mais sans être symétriques, celle du côté des yeux étant beaucoup plus basse que l'autre. Dans le Marteau , l'ouverture de la narine est prati- quée au bord antérieur et externe de l'élargissement de la tête. Dans les Raies, les Torpilles , les Chimères, elle existe à la face inférieure du museau, plus ou moins en avant de la bouche, et est comme partagée en deux par une sorte d'o- 214 POI percule cutanée, qui, dans les Roussettes en particulier, est prolongée en un tentacule. Un réseau vasculaire ordinairement rouge, mais quelque- fois aussi noir, notamment dans le Brochet, occupe toute rétendue de la membrane pituitaire des poissons. Dans ses mailles et entre les replis il existe un grand nombre de fol- licules muqueux qui séparent un fluide visqueux , beaucoup plus abondant chez les Raies et chez les Squales que dans les autres espèces, et continuant de se produire abondamment pendant plusieurs jours après la mort. Dans rOrlhagoriscus, la narine est fort petite et sa cavité est tapissée par la peau épaisse d'environ six lignes, qui re- vêt le reste du corps, sans aucune apparence ou de papilles ou de lames saiUantes. Morgagni et Haller ont pensé que dans les poissons le nerf olfactif étoit le seul qui pénétrât dans les narines; mais MM. Scarpa et Cuvipr nous ont fait remarquer l'erreur dans la- quelle sont tombés ces deux savans anatoniistes. En effet, dans le Brochet, par exemple, un rameau ou nerf trifacial, accompagné d'une petite branche de l'artère carotide interne , passe sous forbite et se perd dans les fosses nasales. Les nerfs olfactifs provenus, comme nous l'avons dit, des tubercules dont ils portent le nom, ont une longueur et une disp silion qui varient beaucoup suivant les espèces. INous avons déjà noté (tom. VII, p, 174) comment assez souvent ils changent de direction au moment de sortir du crâne; nous rappellerons simplement ici que , dans les Raies , chacun de ces nerfs constitue sur toute ^a longueur un tronc unique et solide, qui se renfle à son extrémité en une sorte de crois- sant, de la concavité duquel s échappent les filets, et qui ressemble ass/z bien, pour la blanch;ur et la structure, à ce qui existe à cet égard dans l'homne. Dans le Cycloptère lump , le nerf olfactif est un faisceau cylindrique de filets parallèles, pourvus de névrilemme et renfermés dans une gaine commune. Dans le Congre, l'An- guille , la Myre , il existe de chaque côté , deux troncs olfactifs superposés dans leur trajet, d'abord grisâtres, et en- suite d'un rouge d'autant plus vif et plus intense qu'on les examine plus autérieurement. Par leur côté externe , ils se TOI 2i5 subdivisent en branches bientôt ramifiées elles-mêmes. Dans les Squales, le lobe olfactif, creux, communique avec une cavité qui parcourt le nerf jusqu'<à la narine, où il s'épanouit en un croissant de même que chez les Raies, Dans l'Orthago- riscus, le nerf olfactif est presque capillaire. d. Organes de la Gustation. Nous ne répéterons point, au sujet de la sensation consi- dérée en elle-même, ce que nous avons dit ci-dessus au sujet de l'olfaction; nous rappellerons seulement que dans les pois- sons chondroptérygiens il n'y a aucune apparence de langue, le dessous et le dessus de la gueule étant également lisses. Dans d'autres, où l'appareil hyoïdien, par sa dernière pièce médiane, vient faire une saillie à la partie inférieure de la eavité buccale, il existe en ce lieu un renflement revêtu d'une peau que gonfle un tissu cellulaire sous-jacenl, assez abon- tlant; c'est là ce que communément on appelle la langue des poissons : tel est le cas de la Carpe, du Saumon, du Barbeau, de la Morue, de l'^glelin, du Thon, du Maquereau. Cette prétendue langue n'est jamais papilleuse, elle est même sou- vent garnie de granulations ou d'épines cornées, comme le reste des tégunicns : c'est ce qu'on peut voir surtout dans les Squales. Chez certaines Raies elle porte une plaque dentaire manifeste. Nous reviendrons sur cette disposition en traitant de la mastication. Nous savons déjà que le nerf hypoglosse manque. Il devient donc clair que le véritable organe de la gusta- tion n'existe point dans cette classe entière d'animaux verté- brés , et que la peau qui en occupe la place ne sauroit repré- senter une membrane gustative. c. Organes de la Taction. Quoique, au premier coup d'œil, les poissons semblent peu favorisés de la nature par rapport au développement de leur toucher, le dessous du ventre et l'extrémité du museau sont cependant des parties d'une assez grande sensibilité, chez des êtres d'ailleurs couverts entièrement d'écaillés ou d'une peau épaisse et gluante. Il faut convenir néanmoins que les impres- sions perçues ainsi doivent être fort incomplètes , si ce n'est 2)6 POI pourtant dans les espèces dont le corps alongé, serpentiforrne , alépidote, peut s'appliquer sur les corps étrangers en décri- vant une ou plusieurs circonvolutions. Quant aux extrémités des membres ou des nageoires, quoique formées d'un grand nombre de doigts, quoique composées d'une multitude d'ar- ticulations, jamais elles ne peuvent embrasser les objets exté- rieurs, et elles reçoivent d'ailleurs fort peu de nerfs. Les pois- sons dont les catopes sont supportés par des appendices plus ou moins charnus ou réunis en forme de disque , comme les Lophies, les Baudroies, les Cycloptéres, les Lépadogastères, ou ceux dont les nageoires pectorales sont accompagnées ou représentées par des rayons libres, comme les Trigles et les Polynèmes, doivent être mieux partagés que les autres en ce genre, et probablement aussi que ceux dont le tour du mu- seau et de la tête est muni de barbillons possèdent dans ces prolongemens cutanés un organe de taction plus fin, plus délicat. Cela paroît d'autant plus vraisemblable que cette disposition se rencontre principalement chez les espèces qui vivent sédentaires dans la vase, où elles attendent leur proie, attirée souvent vers ces appendices comme vers des vermis- seaux : les Silures, les Loches, les Pimélodes, les Bagres, les Baudroies, les Esturgeons et beaucoup d'autres sont dans ce cas. Chez ces derniers, le volume du nerf de chacun des bar- billons est vraiment considérable. Peut-être aussi que les pro- ductions molles, les papilles qui s'élèvent sur la tête des Blennies , des Pholis et de quelques genres de la même famille , ont un usage analogue. N'est-il point probable aussi que les poissons qui fréquen- tent habituellement les bas-fonds où règne une obscurité pro- fonde, doivent posséder quelque moyen de pressentir l'ap- proche des corps qui peuvent les blesser ou le voisinage de ceux qui peuvent servir à leur nourriture? Tout cuirassés, tout emprisonnés même qu'ils sont sous leur peau écailleuse, à la vérité, mais non tellement résistante qu'elle puisse gêner leursmouvemens d'une manière marquée, puisque nous avons vu qu'ils savent tous aisément bondir , avancer , reculer, descendre, monter, se recourber, se redresser, fendre l'onde dans toutes les directions, les poissons possèdent une agilité si remarquable qu'elle est passée en proverbe, et conservent une POI 2'7 irritabilité organique si considérable qu'elle survit de plusieurs heures à l'existence de l'animal, et que des anguilles, des carpes, taillées, déchirées, coupées par tronçons, se contrac- tent, sautillent encore et palpitent fort long-temps. Jusqu'à quel point cette irritabilité , que les mammifères et les oiseaux perdent avec la chaleur de la vie, est-elle indépendante de la sensibilité générale et par suite de celle qui nous donne les sensations de taction P Jusqu'à quel point un Requin, auquel le harpon de fer d'un pêcheur expérimenté a arraché un lam- beau de chair, a détaché les tégumens dans une grande éten- due, et qui pourtant paroît si peu souffrir, qu'il poursuit encore sa proie , alors même que son sang s'épuise avec sa vie, est-il insensible aux sensations dont nous parlons? Peut- on dire même qu'elles soient exclues par l'espèce d'insen- sibilité que manifestent tous les êtres de sa classe, lors des blessures cruelles qu'ils se font entre eux dans leurs guerres à mort et qui ne sauroient suspendre la fureur des combattans , comme si la Nature, toujours prévoyante, avoit décidé que des animaux toujours en péril ne ressentissent pas trop dou- loureusement les atteintes de la destruction qui les menace sans cesse. Quoi qu'il en soit, la taction qui dans les poissons semble subordonnée aux autres sensations spéciales, a son siège dans l'enveloppe générale du corps , qui diffère beaucoup de ce qu'elle est dans les autres animaux vertébrés. Nous devons donc faire connoître cette membrane et ses diverses couches avec quelque détail, et, en conséquence, nous prions le lec- teur de consulter notre article Téglmens des poissons. L'habitation des poissons ne paroit point, du reste, sans quelque influence sur la nature de leur peau, qui est ordi- nairement nue et visqueuse chez ceux qui vivent plongés dans la vase, comme les Anguilles, les Lamproies, et que recou- vrent presque constamment, ou des épines multipliées, ou de larges écailles chez les espèces péiagiennes ou obligées à de longs voyages. C'est ici le lieu de dire quelques mots des couleurs, souvent si belles, si agréables, si vives, si éclatantt.'s, si admirable- ment contrastées, distribuées avec tant de symétrie, qui parent la peau des poissons, qui présentent toutes les espèces .18 |>0î de nuances et de mélanges, et qui sont tellement fugaces qu'elles changent beaucoup , se fanent ou disparoissent quaad l'animal perd la vie, ou quand seulement il est sorti de l'eau. Aucune classe parmi les vertébrés n'a été plus favorisée, n'a reçu une parure, et plus élégante, et plus variée et plus riche, où bi-illent à la fois, les feux du diamant, l'éclat cha- toyant des plumes du paon et du colibri, les reflets étincelans des pierres précieuses de l'Inde , la splendeur de For le mieux poli , le moiré argentin de la nacre la plus pure , la tranquille et douce clarté de l'arc d'Iris, en larges surfaces, en plaques, en bandes, en taches, en gouttelettes, en rayons, en lignes, etc. Que peut-on comparer, par exemple, à l'admirable spec- tacle que donnent en ce genre, les Zées, les Chétodons, les Epiphus, lesSpares, les Labres, lesBodians, quand leur robe réfléchit, à la surface d'une eau tranquille, les rayons du so- leil des tropiques, quand ils se jouent en nageant dans ces plages où l'astre du jour verse la lumière par torrens, et où ils participent à la magnificence générale de la nature. Constamment les parties supérieures du corps dans les ani- maux dont nous faisons l'histoire, sont plus vivement colo- rées que les inférieures: celles-ci sont le plus souvent blanches, et cette règle est si peu sujette à l'exception, que dans les Turbots, les Plies, les Soles, les Carrelets, les Limandes, les Flétans, les Achirrs, et autres Pleuronectes qui nagent sur un des cAtés, c'est celui de ceux-ci qui est exposé à la lu- mière qui se trouve le plus coloré. N'oublions pas non plus de dire que, si une mucosité vis- queuse souvent renouvelée empêche l'eau de filtrer au tra- vers des téguuicns du poisson, une graisse huileuse pénètre toutes les parties de son corps, se mêle au vernis qui en en- duit la surface, le rend plus souple, le fait plus facilement glisser au sein du liquide élément, et contribue probable- ment au développement de la phosphorescence dont il jouit quelquefois pendant sa vie et surtout dans les mers équato- riales. Tout le monde sait qu'au Sénégal le savant Adanson a vu des poissons se revêtir, pendant la nuit, d'une couche de feu, qui répandoit au loin un éclat tranquille et doux, une lueur blanchâtre, que Borda a vu, d'autre part, se ma- nifester chez des poissons qui nageoient à vingt- deux pieds de profondeur. POI 2^9 §. 4. Des Organes de la Digestion dans les Poissons. Doués d'un appétit violent pour la cliair , toujours animes d'une insatiable avidité, tourmentés par un besoin constant de nourriture animale, cherchant sans cesse des victimes à leur voracité, à la faim dévorante qui les consume; féroces et gan^uinaires par instinct, quelquefois cruels même envers leurs semblables, n'épargnant pas même leurs petits dans plus d'un cas; la plupart des poissons, joignant la plus grande agi- lité à des armes terribles, semblent nés pour porter l'épou- vante, pour répandre la terreur et la mort parmi les races timides de l'empire des eaux, et leurs dents fortes et acérées, leur estomac robuste, leurs intestins vastes, justifient d'avance l'opinion qu'on en conçoit sous ce rapport, expliquent la cause irrésistible qui maintient dans un état de guerre per- pétuel leurs nombreuses légions, et leur fait convertir en un champ de bataille et de funérailles la vaste étendue des mers, des lacs, des fleuves et des rivières. Si les Brochets, les Saumons, les Thons, les Morues, les Coryphènes, les Dorades, les Requins, nous étonnent par leur incroyable gloutonnerie, par la férocité et la hardiesse qui caractérisent toutes leurs actions; les Perches, les Aloses, les Anguilles, les Raies, les Maquereaux , les Congres , moins redoutables , ne sont pas moins remarquables par la grande quantité de nourriture qu'ils peuvent avaler dans un temps très-court, et. toujours cette nourriture est une proie proportionnée à leur volume: si les premiers détruisent les êtres de leur propre classe, si un requin, péché à Marseille à l'époque où Brunnich étudioit dans cette ville, contenoit dans ses viscères deux thons et un homme tout habillé ;. si un autre requin , dont parle Rondelet , avoit dans le ventre un guerrier tout armé, et si, au rapport du P. Feuillée, un de ces féroces tyrans de l'Océan dévora une dame qui se baignoit à l'embouchure d'un fleuve; Ici seconds font rentrer dans le néant les mollusques, les ann<- lides, les crustacées, les zoophytes de toutes les espèces que nourrit le sein fertile de l'Océan, et les larves d'insectes, les myriades de phryganes , d'éphémères, de moucherons, de papillons , qui, à certaines époques de l'année . viennent périr à la surface des eaux douces. On a dit et redit que certains poissons vii>oient de limon : la vérité est qu'en barbotant dans la fange impure, ils y cher- chent les vermisseaux et les débris des corps animaux. Ces espèces paroissent dépourvues de dents et souvent ne portent que quelques aspérités sur les mâchoires, au palais ou vers la gorge. Quelques autres espèces se contentent, au moins assez souvent, d'algues et d'autres plantes marines; celles-ci, parmi lesquelles ou peut ranger une partie des Spares, des Pagres, des Labres et des Scares, et certains poissons auxquels on at- tribuoit anciennement la faculté de ruminer cpmme la plu- part des bestiaux nourris dans nos pâturages, ont souvent des lèvres fortes et charnues, propres à détacher des rochers les matériaux de leur nourriture. Il est aussi , dit-on , des poissons qui ont un goût très-vif pour les graines et les autres parties des végétaux terrestres ou fluviatiles ; c'est une rare exception, et qui ne se rencontre guère que parmi les individus de la famille des Cyprins, les moins carnassiers de tous les poissons. En général, quoique ordinairement pourvu d'un appareil dentaire compliqué, ces animaux ne mâchent point leurs ali- mens, ne savourent pas le sang de la proie qu'ils avalent, et ne jouissent aucunement du sens de la gustation, tel que nous le concevons habituellement. Leur langue épaisse , dure, comme cornée, leur palais cartilagineux, sont peu sensibles aux saveurs, et l'eau qui sans cesse traverse leur bouche pour fournir aux branchies les principes de la respiration, émous- seroit la sensation , en supposant qu'elle existât. C'est sur cette obtusion des sens, c'est sur la voracité dégoûtante dont nous avons parlé plus haut, que se trouve fondée la théorie de la pêche à la ligne et aux hameçons : jamais, en effet, le poisson ne se défie de l'aliment qui lui est offert, et les requins n'exa- minent même point le corps qui se présente à eux et qu'ils avalent; car on trouve souvent dans leur estomac des objets incapables de les nourrir et qu'ils ont avalés. Comme tous les autres animaux vertébrés, du reste, les poissons n'ont jamais plus de deux mâchoires , et toujours elles sont placées l'une au-dessus de l'autre : généralement leur mâchoire inférieure a la forme d'un arc ou de deux bran- ches plus ou moins épaisses , réunies à angle aigu et articu- lées, beaucoup plus en avant que dans les oiseaux et la plu- POI 221 part des reptiles. Celle de beaucoup d'entre eux, et l'on peut ranger dans cette classe les Raies, les Squales, les Syngnathes, les Balistes, les Alutéres, les Triacanthes, les Anguilles, les Tétrodons , les Clupées , les Clapanodons, les Saumons, les Truites, etc., n'a qu'une seule pièce à chaque branche. Dans la Baudroie et plusieurs autres ehondroptérygiens, dans les Vives, les Morues, les Merluches, les Mustèles et beaucoup d'autres poissons jugulaires ou abdominaux , les deux branches ont chacune deux pièces réunies par une suture. Le Polyp- tère Bichir, cet habitant singulier du Nil, en a même trois, une pour les dents, doublée par une seconde, qui forme l'a- pophyse coronoïde, et une troisième postérieure supportant la fossette articulaire. Ordinairement, à mesure qu'elles se rapprochent, ces bran- ches de la mâchoire inférieure s'amincissent et forment un arc très-ouvert, surtout dans les Raies, les Myliobates, les Torpilles, les Aiguillats, les Roussettes, les Requins, les Emis- soles , les Milandres, et cependant fermé quelquefois d'une manière notable, ainsi quç cela se voit dans l'Alose et dans le Saumon, et même prolongé en un long bec aigu, comme dans l'Orphie et le Brochet du Brésil. Les Filoux ou Epibulus , les Dorées, les Picarels , les Sublets, les Poulains, les Chel- mons, les Toxotès et autres, offrent une disposition organique analogue. Jamais la mâchoire inférieure ne présente chez les pois- sons rien que l'on puisse comparer à la portion ascendante dans la plupart des mammifères, et néanmoins dans la géné- ralité des Plagiostomes l'articulation de cet os se fait au-dessus de son extrémité. Il existe même des espèces qui ne vivent qu'en suçant, et dont les mâchoires, soudées de manière à former un anneau permanent , servent , non plus à fermer la bouche et à la déglutition de corps plus ou moins volumineux, mais seule- ment à s'attacher à divers corps. I,es Lamproies, les Ammo- cœtes, les Pricka,les Myxines, sont dans ce cas. (Voyez Cyclos- TOMK et Pétromyzon.) En général, cependant, et particulièrement dans les Squa- les, les deux mâchoires sont fort mobiles. Les deux branches de l'inférieure sont même mobiles dans 222 POl leur symphyse chez ceux-ci, et cet os s'articule en arriéré avec trois cartilages, l'un qui descend du crâne comme pour remplacer l'os carré des oiseaux; le second, qui est la mâ- choire supérieure, et le troisième qui appartient à l'appareil qui soutient les branchies. Cette disposition fait qu'ici les mouvemens latéraux sont très-gênés. Chez l'Esturgeon, la face, prolongée en une pointe aiguë, recouvre complètement la bouche, à peu près comme dans les Raies. Les cartilages qui remplacent les os maxillaires supé- rieurs sont très -étroits en devant: mais ils se prolongent en arrière et en haut, où ils s'étendent et s'unissent en une large plaque qui forme la voûte du palais. Les deux branches de la mâchoire inférieure sont plates et presque transverses; elles s'articulent en arrière avec la mâchoire supérieure et avec un cartilage inter-articulaire destiné à opérer un mouve- ment de bascule. Les muscles destinés à mouvoir les mâchoires, sont en plus grand nombre dans les chondroptérygiens que dans les pois- sons à squelette osseux. Ils sont surtout très-compliqués dans les Raies. Comme ces mâchoires, du reste, exécutent leurs rnouvemens sur le cartilage analogue à l'os carré des oiseaux, lequel tient au crâne par une articulation mobile, deux paires de muscles consacrées à celui-ci agissent de plus d'une ma- nière médiate sur elles, dans la plupart des espèces de chon- droptérygiens. Dans les Balistes, les Alutères, les Diodons,lesSyngnathes, les os de la face , très-prolongés, forment un long museau , sous le- quel s'avancent les os carrés , qui sont très-grands. C'est au bout de ce museau que s'articulent et se meuvent les deux mâchoires. Dans les poissons à squelette osseux, les muscles des mâ- choires ont quelque rapport avec ceux que nous offrent les serpens à mâchoires dilatables et protractiles. Le Crotaphite, ordinairement partagé dans son milieu par une intersection aponévrotique, est très-volumineux, surtout dans la Truite et le Saumon, et occupe la partie latérale et extérieure du crâne, au-delà des yeux. 11 se termine sur la partie interne de la mâchoire inférieure au-devant de son articulation : dans l'Anguille et dans la Carpe, mais non chez 1« Brochet, la Truite et le Saumon, ce muscle recouvre deux POI 225 pJans de fibres charnues qui s'insèrent à peu près au même point de la mâchoire inférieure et servent à la relever. Un muscle impair l'abaisse et la lire en arriérer ses fibres ilabel- liformes occupent toute l'étendue de la concavité de l'os et se terminent à la pièce qui soutient l'appareil branchial. On distin , fig. 2. Il est douteux que ce fossile de Vérone soit iden- tique avec l'aiguille ; son museau est plus long proportion- nellement, et semble être élargi vers l'extrémité, ce qui n'a pas lieu dans la véritable aiguille. Longueur, six pouces. Esox spret, Esox spliyrœna, Le. cit., tab. 24, fig. 1 — 3. Empreinte fort belle, qni paroit parfaitement analogue au Spret de la Méditerranée. Longueur, un pied. Fossile de Vérone. L'empreinte que M. Volta rapporte à Vesox vuJpes n'a au- cun rapport avec ce poisson, elle paroit plus rapprochée de certains clupœa, ou mieux de son saimo murœna. Esox f aie atus , loc. cit., tab. Sy. C'est une empreinte îrés- embrouillée, n'ayant presque aucune partie du squelette, indiquant un poisson cylindrique, tiès-alongé. La tête est fort courte, et surtout les mâchoires, qui sont égales et ar- mées, suivant M. Volta, de dents robustes et granuleuses. Les rayons branchiostèges, fort robustes, paroissf nt au nombre de six; les nageoires pectorales sont très-petites. On voit au- delà du milieu une nageoire pelvienne de huit rayons; une anale de dix-sept, à laquelle est opposée une uageo-re dor- sale unique de dix-neuf; enfin, après un pédicule caudal assez long, vient une nageoire terminale, fort gfaiide et pro- POI 257 fondement bifiirquée. On ne connoît rien qui puisse se rap- porter a ce fossile de Vérone, qui a trois pieds et demi de longueur» Esox sauras, Ion. cit., tab. 5o , fig. 5. Ce fossile, du même lit'u, qui a neuf pouces de longueur, paroit n'avoir aucun rapport avf'C le véritable scombrésoce; il se pourroit qu'il en eût davantage avec le genre Ammodyte. Eso.T macropterus , de Blainv. Ce savant regarde comme ap- partenant à ce genre, un très-bel ichthyolite conservé au Muséum, qui peut avoir vingt pouces de long sur trois à quatre de haut. Son corps, de forme normale, est atténué aux deux extrémités. La tête, petite, est terminée' par une bouche peu fendue et sans traces de dents. La queue est assez pointue; le pédicule long, étroit, portant une nageoire bi- furquée à trente -six rayons. Le nombre des vertèbres dépasse peut- être soixa;ite-quinze, dont trente-quatre caudales. La cavité abdominale est fort grande , et les cfttes sont très fines. Les rayons branchiostèges visibles, au nombre de dix, sont extrêmement fins. Les nageoires pectorales sont très-longues, étroites: les pelviennes , un peu au-delà delà moitié du corps, sont très-petites. 11 n'y a qu'une seule nageoire dorsale, très- basse, correspondante à l'anale, qui a absolument la même forme. Ce fossile est de Vérone. Esox lucius , Knorr, loc, cit. , tom. i , tab. 26 ; et Scheuchzer, Pisc. querel., tab. 1. La figure de Knorr indique bien évidem- ment un brochet : la forme de la tête, la position des na- geoires ventrales, et surtout les dorsales et l'anale fort recu^ lées, ne permettent pas de douter que ce soit un brochet; mais il est douteux que ce soit notre brochet ordinaire. Ce fossile vient d'Œningen. Genre Callionvme, Callionymust Callionymus Vpstenœ , Icht. véron.,pag. 140, tab. 32, fig. 2, Ce fossile de Vérone, qui à six pouces de longueur, paroit ne pas dépendre du genre Callionyme. Il diffère peu du Si- lurus bagre. Genre Ccecilie, Ccecilid. On trouve figurés dans l'icht. véron. , tab. 23^ fig* 1 et 2 ; tab. 53 , fig. 2 , et tab. 55 , fig. 1 , sous les noms de murœno- 4a. 17 ^5« POI phis, de murœna caca et de sjmhranchus immaculalus , des pois- sons qui paroissent plutôt appartenir au genre Cœcilie, ou au genre Aptérichte, qu'à tout autre. Genre Caranxomore, Caranxomorus. Scomler pelagicus, loc. cit., tab. iG, Quoique ce fossile de Vérone ait appartenu à une espèce du genre Scombre, il seroit trop hardi d'assurer que c'est le scomber pelagicus. Lon- gueur, treize pouces. Scomber chloris , loc. cit., tab. Go, fig. i. C'est encore frès- probablement une espèce de scombre, qui pourroit même avoir des rapports avec le scomber c'idoris, mais elle en diHere à quelques égards. Fossile de Vérone. Longueur, six pouces. Genre Centrisque , Centriscus. Centriscus longirostris , de Biainv. ; Centriscus velitaris , loc. cit., tab. 63, fig. 2. C'est bien certainement une espèce de ce genre, fort rapprochée du velitaris de Pallas; mais qui en diffère par la longueur du museau. Le premier aiguillon de la première dorsale est en outre beaucoup plus long. Lon- gueur, près de trois pouces. Fossile de Vérone. Centriscus aculeatus , de Biainv.; IJranoscopus rostrum, loc. cit., tab. 5 , fig. 4. Volta, l'auteur de Tlchthyologie véronoise, avoit cru pouvoir rapporter ce fossile à une espèce perdue du genre Uranoscopus; mais il suffit de rapprocher la figure citée avec le centriscus scolopax, qui se trouve dans la Méditerranée, pour s'apercevoir que c'est une espèce au moins fort voisine, qui , cependant, doit en être séparée par la forme de la tête , surtout parce que le grand aiguillon de la première dorsale est beaucoup plus long et plus antérieur, sans trace d'aucun autre, et que les pelviennes sont plus rapprochées de la tête. Genre Coryphène, Corjphœna. Feu de Lacépêde et Faujas ont cru pouvoir rapporter au genre Coryphène un ichthyolite qui a été trouvé dans les carrières de Nanterre, près de Paris, à dix-sept pieds de profondeur; mais il paroît qu'il se rapproche beaucoup plus c! une espèce de spare , ou mieux délabre. L'empreinte montre ■un poisson évidemment normal, fusiforuie, n'offrant qu'une seule nageoire dorsale , qui paroît avoir trente rayons. Le POI 259 nombre des vertèbres n'est que de vingt-quatre à vingt-cinq. La tête est grande, les orbites sont médiocres; ropercwle est grand, trés-fendu. On ne voit les traces que d'un membre, qui pourroit bien être pelvien. Comme sa poitrine est assez antérieure, ce seroit un poisson subthoracique. D'après Darluc, on trouveroit la grande dorade, cory- phœna hippurus, dans les plâtrières d'Aix en Provence. Genre Cyprin. On petit rapporter au genre Cyprin , plutôt qu'à tout autre . de petits poissons fossiles qu'on trouve à Scapezzano , à trois milles de Sinigaglia, entre des bancs de gypse. Il existe dans le cabinet de M* Gillet-Laumont , un ichthyo- iile sans tête, de onze lignes de longueur, trouvé dans le Val- di-Noto, qui a beaucoup de rapports avec le C amarus. Cyprinus sqiianwsseus , de Blainv. Il existe dans la collection de M. de Drée deux empreintes de cet ichthyolite, qui ont été trouvées dans les plâtrières d'Aix. Elles indiquent un pois- son dont le corps étoit assez alongé et assez peu élevé vers son milieu; les vertèbres paroissent être au nombre de quarante, vingt-six pour la queue, et quatorze pour la cavité viscérale. Le nombre des côtes est donc de quatorze. La tête est tron- quéti dans toute sa partie antérieure. Il ne reste que l'opercule presque tout entier. La largeur des pièces, leur épaisseur et mêuiL" leur forme ont plus de rapports avec les carpes qu'avec les autres genres de poissons abdominaux; mais, d'après quel- ques autres caractères, peut-être devroit-on en faire un genre distinct. On a trouvé dans les carrières à plâtre d'Argenteuil l'ex- trémité postérieure d'un poisson, dans laquelle on ne voie que huit à neuf vertèbres, et des apophyses fort larges,- tout porte à croire que cet ichthyolite, qui est dans la collection de M. de Drée^ est l'analogue du C. squamosseus , mais on ne peut l'atlirmer. Cyprinus minutus , de Blainv. On voit dans la colleetioft de M. de Drée, dans une marne gypseuse trouvée à Monimartre, le squelette d'un très-petit poisson de vingt-une ligres de long sur trois ou quatre de haut, dont la forme génépale est nor- a6o POI znale. La colonne vertébrale contient trente-deux vertèbres, dont moitié au moins sont costifères. La tête est très-fruste, surtout antérieurement, et paroît avoir été fort grande, ainsi que l'opercule. Les membres pelviens sont évidemment au milieu de la longueur de l'abdomen , et fort petits. Ne pourroit-on pas rapporter à cette espèce les petits pois- sons de trois pouces de longueur sur un pouce de hauteur, dont les empreintes se trouvent dans la formation marine su- périeure a celle du gypse, et dont parle Faujas dans ses Essais de géologie P Cj'prirtus jeses, le Meunier. On trouve dans l'ouvrage de Scheuchzer, Fisc, querel. , tab. 3, une fort bonne figure de cet ichthyolite, qu'il a nommé capito , et qui paroît certaine- ment appartenir ;iu genre Carpe, et très -probablement au meunier. Fossile d'Œningcn. Dans le même ouvrage on voit encore, sous le nom de ca- pito , tab. 2 , une espèce de carpe très-différente de la précé- dente. Fossile du même endroit. Cjprinus hipunctatus ? Il existe dans la collection de M. Brongniart un ichthyolite de seize lignes de longueur sur six lignes de hauteur, qui a été trouvé à Œningen, et qui a beaucoup de rapports avec le C. hipunctatus et la dorade de la Chine. Faujas à regardé comme tout- à- fait analogue avec le cj- prinus idus , les petits poissons fossiles qu'il a trouvés à une lieue de Privas. 11 paroît que ce petit poisson abdominal a beaucoup de rapports avec les petites espèces de cyprins; mais on ne peut afïiraier que ce soit le C. idus. On voit dans la collection d;^ M. de Drce un ichthyolite qui a été trouvé aux environs de Cadix, dont la forme gmérale, la position et le nombre des nageoites, ainsi que les lutres caractères, indiquent qu'il a appartenu au genre Carpe, et même qu'il pourroit être très- voisin de la tanche, C. tinea , ou de la vaudoise. C. leuciscuA. Cjpriniis elvensis , de Blainv. On a trouvé à Elves, près de Villefranche, département de l'Aveyron . une empreinte d'un poisson qui a un peu la 'orme d'une grosse car|.e fort courte. Sa longueur est de 0,471 millimètres sur une h-iuteur de 0,170 millimètres. Le dos et le ventre 'sont assez bombés j la POI ^61 fête, qui a 0,127 millimètres, et le pédicule de la queue, sont au contraire un peu acuminés. Toute la surface du corps est couverte de très-grosses écailles rhomboïdales , disposées à peu près comme dans la carpe. M. de Blainville range provisoirement ce poisson parmi les carpes, et trouve qu'il a beaucoup de rapports avec le mo- noplerus gigas de Voila (Ichth. véron.)- Genre Diodon, Diodon. Diodon reticulatus? Icht. véron., tab. 20, tig. 3. 11 est très- douteux que le poisson de Vérone, d- zeri. Clupœa Lametherii , de Blainv. La profonde bifurcation de la queue de cet ichthyolite, qui existoit dans la collection de M. de Lamétherie, a fait croire à M. de Blainville qu'il dé- pendoit du genre Clupœa. Le corps, d'une forme assez nor- male, a cent quatre-vingts millimètres de longueur sur qua- rante-huit de hauteur. Les membres pectoraux sont terminés par une nageoire de dix-huit rayons ; les pelviens sont extrê- mement petits, et n'ont que cinq rayons; la nageoire dor- sale a quinze rayons environ; et l'anale, occupant le milieu de l'espace qui sépare les pelviennes de la racine de la cau- dale, a dix à douze rayons. La ligne ventrale offre, dans une sorte de bourrelet épais qui la borde, un indice de ce qui a lieu dans les harengs, et toute la surface est partagée en petites losanges obliques qui marquent la place des écailles. Cet ichthyolite vient d'Eisleben. Clupœa murœnoides , de Blainv.; 5aimo murœna, Icht.véron, tab. 48, fig. 2. Cette empreinte de Vestena-nuova de huit pouces de long sur deux pouces et demi de haut , paroit avoir appartenu à un poisson bien normal et un peu comprimé. On n'y aperçoit rien qui puisse caractériser un saumon. La gran- deur de l'opercule, la profonde bifurcation de la queue, la brièveté du corps, semblent indiquer une espèce de hareng. Clupœa cjprinoides , de Blainv. ; Salmo cjprinoides , toc. cit., tab. 52. Empreinte de Vestena-nuova, qui paroit avoir tout- 264 POI à-fait la forme des aloses; l'ouverfiire de l'opercule semble avoir été très-grandr. Les nageoires pectorales sont placées immédiatement après; les pelviennes sont exactement oppo- sées à la dors-rle, qui est unique, étroite, assez haute, arquée en faux; mais qui n'a pas, comme le salmo cjprinoides , son pre- mier rayon très-prolongé; la nageoire caudale est remarquable par sa grandeur, sa profonde bifurcation et la forme aiguë de ses lobes. Longueur, quatorze pouces. Clupœa thrissoides, de Blainv. ; Clupœa tlirissa, loc. cit., pi. 2 5, fig. 1 . et C. cjprinoides , fig. 2. 11 se pourroit que ces deux empreintes de Vestena-nuova , qui paroisseut dépendre de la même espèce, ne différassent pas beaucoup du C. miirœ- noides • cependant le dernier rayon de la nageoire dorsale paroit prolongé, quoique bien moins que dans le C, tJirissa , ce qui feroit croire que, quoiqu'elle fût fort rapprochée de ce te espèce, elle ne fût pas identique avec elle. Longueur, sept pouces et demi. Cette empreinte est très -commune à Vestena-nuova, et M. de Blainville n'a pas vu dans les individus qui existent au Muséum , et qui proviennent cependant de la collection du comte de Gazzola , que le dernier rayon de la nageoire dorsale [ùt pius prolongé que les autres. Clupœa e^olans , de Blainv. ; Exocetus et'olans , loc. cit. , iah. a2, fig. 2. Quoique, au premier aspect, cette empreinte de Vestena-nuova puisse présenter quelque ressemblance avec un exocet, à cause de l'étendue de ses nageoires pectorales, on ne tient pas à cette idée après un examen réfléchi; les nageoires sont bien loin d'être aussi grandes que dans ce pois^- son. La tête paroît avoir été trop grosse, et surtout la na- geoire caudale ne présente pas le caractère singulier de ce genre-dans le côté inférieur, p'us long que le supérieur. Lon- gueur, quatre pouces et demi. Clupœa sprat lifarmi s, de Blainv, Cette espèce, qu'on trouve à Pappenheiui et a Solenhofen , est la plus commune dans les cabinets dt Paris, et appartient évidemmen au genre Ha- reng. M. de Blainvilley rapporte les figures données parKnorr, tome 1 , tab. 23, fjg. -2 el 0 ; tab. 260, fig. 1 — 4, le n.° 3 de la pi. 28, qui représente un très-grand nombre de très- petits individus dans toutes les positions possibles; eniin, les fig. 2, POI 265 3 et 4 de la pi. 29. C'est un petit poisson abdominal, de quatre à cinq pouces de long. La tête est médiocre; les yeux Bont grands. L'opercule est très-fendu; les nageoires pecto- rales ont leurs rayons très -fins, au nombre de dix; les na- geoires pelviennes en ont quatorze à quinze, et à leur base une sorte d'écaillé alongée, comme dans certains harengs. La na^^eoire dorsale, formée de dix à douze rayons, est unique et opposée aux pelviennes. La nageoire anale est petite et composée de dix rayons; enfin , la queue est terminée par une nageoire à rayons très -fins et profondément bifurquée. Clupœa diihia, de Blainv. Cette espèce a les plus grands rapports avec la précédente, et se trouve figurée dans Knorr, tome 1 , pi. 2/| , et pi. 27 , fig. 1 et 2. Elle paroit être un peu plus grande; elle a six à sept rayons brachiostèges. Sa forme est celle de la feinte, espèce de hareng de l'embouchure des- rivières. Longueur, six pouces et demi, à sept pouces. Fos- sile de Pappenhciin. Clupœa Knorrii, de Blainv. Celte espèce, qui provient de la même localité, est encore fort rapprochée des deux précé- dentes. Elle est figurée dans Knorr, tome 1, pi. 3o , fig. 2; et paroît n'en différer que parce que la nageoire dorsale est plus reculée, et, au lieu de correspondre exactement aux nageoires pelviennes, occupe l'espace compris entre celle- ci et l'anale; et comme il n'y a aucune trace de dents, M. de Blainville pense que c'étoit une espèce d'alose. Clupœa salmonea, de Blainv. Cette espèce, qui se trouve dans Knorr, tome 1, pi. 3i, fig. 1, paroit devoir être dis- tinguée des précédentes, parce qu'elle est plus alongée qu'elles, et il semble que la nageoire dorsale est exactement opposée à l'anale. Longueur, sept à huit pouces. Fossile de Pappen- heim. Clupœa Davilei , de Blainv. Cet ichthyolite, qui existe dans la collection de M. de Drée, a été figuré dans le Catalogue de Davila, n.° 276. Il est en relief dans sa moitié antérieure, et en très- grande partie en creux dans le reste. Il se trouve dans une pierre dure, pesante, qu'on suppose provenir de Pappenheim. Ce poisson a dû être assez gros et assez court. La tête, médiocre, n'a pas d'écaillés ; les pièces de l'operculç sont fort larges; les rayons branchiostèges sont grêles et au •26^ POI nombre de sepi à neuf. Les vertèbres sont au moins au nombre de soixante-quatre. La cavité abdominale est longue et formée par un grand nombre de côtes fines. Les nageoires pectorales sont grandes, placées trè.s-b«s. Les pelviennes, au milieu de l'abdomen, ont neuf rayons, dimt le premier, fort gros, paroit simple; la nageoire dorsale est grande, arquée en ar- ïiere, commençant bien avant les pelviennes et se prolon- geant presque jusqu'à l'anale : elle a vingt-cinq rayons. La na- geoire anale est aussi très-élevée, mais moins longue, et n'a que sept rayons ; le pédicule de la queue, qui paroit gros et court, est terminé par une nageoire très -simple et profondément bifurquée. Toute la partie antérieure du corps est couverte d'écaillés grandes et arrondies. Clupœa dentex, de Blainv. On voit dans la collection de M. Regley un poisson fossile qui est indiqué comme provenant de Murazzo Struziano, et dont la pierre a beaucoup d'ana- logie avec celle de Monte -Bolca. Il a trois pouces de long sur neuf lignes de haut; sa colonne vertébrale est formée de trente-six ou de trente-huit vertèbres, dont dix-huit por- tent des côtes. La tête est petite; la bouche est armée de dents très-fortes aux deux mâchoires. Les nageoires pecto- rales sont médianes, pointues; les pelviennes sont au milieu du corps; la dorsale est unique, formée de douze rayons, et l'anale semble n'en avoir que cinq à six; la caudale est pro- fondément bifurquée. Cette espèce paroît appartenir au genre Clupœa; mais la grosseur de ses dents paroît devoir la faire distinguer d'une manière tranchée. Clupœa hre^'issima , de Blainv. Cet ichthyolite du mont Li- ban est assez court pour sa hauteur. La colonne vertébrale est composée de trente-une à trente-deux vertèbres, pourvues d'apophyses épineuses ; la tête , y compris l'opercule, a vingt-six millimètres de longueur; la bouche est grande , très-fenduej la mâchoire inférieure un peu plus longue que la supérieure, est sans apparence de dents; il y a au moins huit rayons bran- chiostèges. Les nageoires pectorales ont douze à quinze raypns ; les pelviennes en ont six à sept; ils sont un peu en avant iç la moitié du corps. La nageoire dorsale est basse , formée POI 267 de seize rayons diminuant graduellement de longueur. La cavité abdominale est médiocre et formée par quinze à seize cAtes ; la nageoire anale est fort basse et composée de vingt- sept à vingt-huit rayons. La nageoire caudale est composée de dix-huit rayons terminaux, et de trpis de chaque côté, accessoires formés par les apophyses des trois ou quatre der- nières vertèbres. Clupœa Beurardi, de Blainv. Cette espèce , qui est de la même Jocalité, est évidemment plus alongée que la précédente. La colonne vertébrale est composée de trente-six vertèbres; les (Côtes, au nombre de vingt-deux à vingt-quatre au moins, sont très- fines. La queue est plus longue que l'abdomen ; les nageoires pectorales n'ont laissé aucu«e trace ; les pelviennes sont fort petites , et ont six à sept rayons. La nageoire dorsale, fort basse, a douze à treize rayons peu élevés. L'anale com- mence bien au-delà delà fin de fci dorsale, en sorte que la ca- vité abdominale est très-grande; elle n'est formée que de huit à dix rayons. La nageoire caudale est à peu près comme la précédente. Les empreintes des deux espèces précédentes se trouvent dans Ja collection de M. Beurard. M. de Blainville rapporte, quoique avec doute, au C. Beu- rardi, un ichthyolite qui se trouvoit dans la collection de M, Faujas, et provenait de Saint-Jean d'Acre, d'où il avoit été envoyé à M. de Maurepas. II a cinq pouces de long sur deux de haut. La nageoire dorsale, placée au milieu du dos, 4 treize rayons; les pelviennes sont très-petites et ont dix rayons. L'anale est beaucoup plus reculée que la dorsale, et prolon.- gée presque jusqu'à la caudale. Le corps est encore couvert, en certains endroits, de grosses écailles rougeàtres. Mi de Blainville croit que les ichthyoliîes d'Islande, dont il n'a vu qu'une seule espèce dans les collections , appar- tiennent évidemment au genre Hareng, et très-probablement au clupœa spratus, ou la sardine. S'il faut en croire le catalogue publié par de Saussure, on trouve à Œningen l'alose, clupœa alosa, et le hareng, clupœa harengus. Genre Holocentre, Holocentrus, flolocentrus çalcarifer , Icht. yéron,, lab. 17, fig. 3. Il pa- â68 POI roît que l'ichthyolite de Vestena-nuova , dont la figure vient d'être citée, a beaucoup plus de rapports avec le genre Lutjan , et avec l'espèce figurée , loc. cit. , tab. 56 , fîg. 4 , qu'avec l'/ioZo- oentrus calcarifer. Longueur, cinq pouces. Genre Kurte, Kurtus. Kurtus velifer, loc. cit., tab. 7, fig. 1. C'est le ohœtodon velifer. Genre Labre, Lahrus. Il paroit que l'ichthyolite trouvé à Nanterre pourroit appartenir à ce genre. (Voyez Coryphène. ) Lahrus merula, Icht. véron,, tcib. By. Cette empreinte, de Vérone, est tellement fruste que, quoiqu'elle indique un peu la forme des labres , il est impossible de l'assurer. Lon- gueur, neuf pouces. Labrus turdus , loc. cit., tab. 49. Cette empreinte, du même lieu, indique un poisson de cette famille, assez alongé , ce qui convient assez à l'espèce. La tête est remarquable par sa longueur , et surtout par la protraction du museau , qui n'offre aucune trace de dents ; les écailles étoient très-grandes, et il y en avoit sur les opercules; la nageoire de la queue étoit fort épaisse. 11 y a quelques raisons de croire qu'il y a iden- tité de cette empreinte avec le L. turdus. Longueur, quatorze pouces. Labrus punctatus, loc. cit., tab. 46. C'est encore très -pro- bablement une espèce de ce genre, remarquable par la gros- seur et la brièveté de son corps. La nageoire dorsale, unique, commence à la nuque; elle est composée de sept rayons épi- neux , et de quatorze à quinze autres non épineux. L'anale pa- roit n'avoir qu'un seul rayon épineux. La nageoire caudale est grande et entière : le nombre des vertèbres est de vingt- trois à vingt- quatre. C'est bien probablement une espèce de ce genre, mais qui n'a aucune trace du rayon des nageoires pelviennes, prolongé en un long filament, comme dans le labre ponctué. Longueur, treize pouces. Hauteur, cinq pouces. Fossile de Vérone. Labrus rectifrons, de Blainv. ; Labrus ciliaris , Icht. véron., tab. 66, et Sparus bolcanus, tab. 69. 11 faut rapprocher de POI aSg l'espèce précédente ces deux ichlhyoHtes, qui paroissent dé- pendre de ta nit-uie espèce, quoiqu'ils aient été placés dani deux genres différens. La nageoire dorsale commence plus près de la nuque qve dans l'espèce précédente. Le nombre des rayons épineux est plus considérable, puisqu'on eu peut compter jusqu'à dix. Il semble aussi qu'il y en a deux au devant de lanale. La tête a une autre forme, et se termine par une bouche fort petite. Longueur, onze pouces. Hau- teur, cinq pouces. Fossile de Vérone. Labrus inalapterus, loc. cit., tab. 55, fig. 3. Ce petit fossile de Vérone a deux pouces de longueur, et est trop incomplet pour qu'il soit possible d'assurer que ce soit un labre. Genre Lamproie, Petromyzon, PetromyzonfuyialHis. De Saussure croit avoir reconnu cette espèce dans les ichtli3iolitesd'Œningen, du cabinet de Lavater. Genre Loche, Cohitis. Cohitis tœnia et Cchilis barbùtula. D'après de Saussure, ces espèces se sont trouvées faire partie de celle du même lieu, qui se trouvoitnt dans le même cabinet. Genre Loricaire , Loricaria. Dans richthyologie véronnise oi. trouve indiquée, comme appartenant à ce genre, une empreinte de Vérone figurée loc. cit., pL 20, fig. 4; mais elle provient plutAt d'un poissoa à grosse tête et à corps déprimé, que d'un loricaire. Lon- gueur, trois pouces. Genre Lutjan , Lutjanus. Lutjanus lutjanus, loc. cit.^ tab. 54. Il y a lieu de croire que cette empreinte est la même espèce que le scomb-r cor- djla, tab. 28, fig. 1. La colonne vertébrale est composée de vingt-quatre à vingt- cinq vertèbres fort grandes, et termi- née par une nageoire caudale grande et profondément bifur- quée ; n'appartitndroit-elle pas à une espèce de scombre? ce qui le feroit croire, c'est qu'il n'y a aucun aiguillon aux nageoires. Ce poisson paroît avoir été couvert d'écaillés assez grandes , et avoir eu les dents assez fortes. Longueur, un pied. Fossile de Vérone, 270 POI Lutjanus epTiippium , loc. cit, , tab. 5(3, fig. 4. Ce poisson de Vcstena-nuova a la gueule armée de très* fortes dents, dont les deux antérieures sont plus grandes. La tête e*t très-longue ) la colonne vertébrale est composée de vitigt-quatre à vingt- cinq vertèbres, dont dix au plus abdominales. La nageoire dorsale est fort longue; l'anale est grande, avec deux ou trois rayons épineux; la caudale est grande et arrondie; enfin ^ l'analogie indiquée est assez probable. Longueur, sept pouces* Genre Monoptî:re, Monopterus. Monopterus gigas, Icht. véron., tab. 47. Ce genre est établi d'après un ichthyolite assez fruste , d'environ un pied de long sur six pouces de haut. La tête s'élève pour atteindre le dos, qui est extrêmement bombé et couvert de quelques traces de petites écailles. On voit seulement la nageoire dor- sale assez reculée, arrondie, médiocre; l'anale lui est opposée et un peu échancrée en arrière, les premiers rayons étant plus longs que lesautres. Le premier rayon de cette nageoiresemble très-fort, très-épais et comme cannelé transversalement; la nageoire caudale, à la suite d'un pédicule assez long et co- nique, est remarquable par la longueur et l'étroitesse de se& lobes et sa profonde échancrure. Un gros rayon, comme partant de la bouche et analogue au premier de l'anale, appartenoit très-probablement à une nageoire pelvienne. Bloch a pensé que ce poisson étoit une espèce de Cyprin* Genre Muge^ Mugil. Mugil Ireyis , de Blainv. ; Poiynemus quinquinarius ; Ichth.r véron. , tab. 36. Cette empreinte de Vérone a dix pouceS' de longueur. Elle a deux nageoires dorsale, séparées, ce qui la rapproche des muges, et par conséquent du po'.jnemus;- mais il n'est rien moins que certain que ce soit une espèce de ce dernier genre. Mugil cephalus. M. de Blainville ne doute guère de Tid^'n- tité de cet ichthyolite des piàtrières d'Aix en 1 rovencv . 'iont il existe des empreintes dans la collection de M. de Drée, et dans celle de M. Menard-de-ia-Groye,. avec le mugù ce- POI 271 ■phalus , qui se trouve en abondance dans la Méditerranée à l'état vivant. Genre Mulet, Mullus. Darluc annonce que dans ces mêmes plàtriéres on trouve des empreintes de mulets barbus, mullus larhatus. Genre Murène , , Murœna. Mureena conger, Ichth. véron., tab. 23 , fig. 3. Cette figure représente très- probablement une espèce de ce genre; mais il est absolument impossible de déterminer laquelle. Elle paroît avoir plus de rapports avec l'anguille ordinaire qu'avec le congre. M. de Blainville y rapporte aussi la figure 2 de la planche 38. Murœna anguilla. On dit qu'on en trouve des traces plus ou moins complètes à Œnin.ctii. On trouve à Eisleben quelques restes de poissons dont la peau est lisse comme celle des poissons de ce genre. Genre Ophidie , Opliidium. Ophidium harbatum, Ichth. véron., tab. 38, fig. 1. Cette empreinte, de Vcsfena-nuova , est très-remarquable par les taches brunes dont tout le corps du poisson qui s'y trouve est parsemé. Il est anguillifornie, avec la têie fort petite; le dos garni dans toute son étendue, depuis la nuque, d'une na- geoire à rayons fort nombreux , et qui vont, en augmentant, d'avant en arrière; l'anale, delà même forme, commeiiçant vers la moitié de l'animal et se réunissant a l'extrémité du corps à la dorsale, en s'arrondissaut, le qui est très- différent de ce qui a lieu dans l'O. barbatum, chez lequel, en outre, la nageoire dorsale commence bien après la nuque. Longueur, quatorze ou quinze pouces. Genre Ostracion. (Voyez le genre Diodon.) Genre PœcIlie, Pacilia. Pacilia duhia, de Bl. Il existe dans le cabinet de M. de Drée une empreinte qu'on croit venir d'Anspach, et que M. de Blainville a cru devoir rapporter gu genre Pœcilie. Elle est extérieure et ne laisse voir aucune trace de squelette, mais seulement des espèces de loiauges, indice de l'insertioa ^7^ POI des écailles, et toutes les nageoires. C'est un poisson court ^ assez gros, ayant la bouche sans dents; les membres pectoraux médiocres, à dix ou douze rayons; les pelviens méfliaux avec le même nombre de rayons; la dorsale, assez incomplète, ne monirant que six rayons, presque opposée aux nageoires pel- viennes. L'anale est un peu au-delà du milieu de l'espace qui sépare celle-ci de la caudale, qui est grande, probablement bifurquée, mais incomplète. M. de Blainville soupçonne que cette pierre pourrait être un calcaire d'eau douce. Pacilia Lametherii , de Blainv. ; Cuv. , Oss. foss. de Paris, fig. 12. M. de La Métherie, dans le cabinet duquel existoit cette empreinte trouvée dans les plâtrières de Montmartre , l'avoit regardée comme provenant d'un brochet, opinion que M. Cuvier n'a pas adoptée. Elle indique un poisson dont la nageoire dorsale postérieure étoit opposée à l'anale, qui occupoit toute la longueur de la queue, et c'est presque à cela seul que se bornent les raisons sur lesquelles on peut le regarder comme un brochet. Il ne paroit pas prouvé que ce soit un poisson abdominal, et la brièveté du tronc, con- sidéré en général, pourroit faire penser que ce seroit un tho- racique; le grand nombre des vertèbres l'éloigné encore dés brochets : aussi M. Cuvier le regarde comme une espèce dé mormyre ou comme le pacilia viyipara (du Syst. ichth. de Bloch), qui est de Surinam. Genre Palœohalistum, Palceohalistum orliculatum , de Blainv.; Diodon orhlcularls , Ichth. véron., tab. 40. Cette empreinte, de Vestena-nuova et mal terminée , a quatorze pouces de longuenr sur huit pouces de hauteur, et ne représente nullement un diudon. Ce seroit plutôt une espèce de baliste, comme l'a pensé Faujas, qui l'a représentée dans ses Essais de géologie, toui. 1, pi. G, comme une espèce de ce genre. M. de Blainville * roit que ce poisson doit former un petit genre distinct, à cause de la forme de ses dent», qui rappellent les bufonites beaucoup mieux que les anarrichas ou les spares. Genre Palœoniscum, Palœoniscum Freieslebense , de Blainv. M. de Blainville a cru que cette empreinte, d'Eisleben et de Mansfeld , devoit former POI 273 un genre distinct, peut-être rapproché des esturgeons. Ce poisson a un peu la forme d'un petit dauphin, par la partie antérieure de son corps et de sa tête. Il est évidemment ab- dominal ; les nageoires pelviennes sont fort rapprochées de Tanus. On voit une seule nageoire dorsale très-grande, in- termédiaire à la ventrale et à l'anale, et portée sur une es- pèce de pédicule comme celle des esturgeons ; enfin , la queue , fort courte, mais très-large, est terminée par une nageoire très- grande, dont le lobe supérieur, plus long que l'infé- rieur, paroit avoir été garni d'écaillés. Toutes ces nageoires sont composées d'un très- grand nombre de rayons extrême- ment fins et non divisés, comme dans les esturgeons. La surface de cette empreinte offre de petites losanges obliquement disposées. Genre Pal^orhynque, Palœorh^nchum. Palœorlijncl'.iim glarisianum , de Blainv. On trouvé dans les mêmes localités un poisson à museau fort alongé ei très-pointu , que Gesner et Scheuchzer ont regardé comme appartenant à l'aiguille, et que V^olta (tchth. véron.) pense être analogue à son genre Blochius, quoique cet ichthyolite ne soit connu que par la figure de la partie antérieure, donnée par Scheuchzer dans VHerbarium àiluvianum, tab. g, lig. 6. M. de Blainville propose de le placer dans un genre distinct, sous le nom de Paléorhynque de Glaris. Genre Palceothrissum, PalœoihrU$um macrocephalum , de Blainv. Cette espèce de poisson, du comté de Mansfeld , est évidemment abdominal. Elle n'a qu'une seule nageoire dorsale , intermédiaire aux ventrales et à la nageoire an^ile ; la queue est bifurquée, et ses deux lobes sont presque égaux. La distance qui se trouve entre les deux paires de membres est à peu près de la lon- gueur de la tête, qui est fort grosse. Palœothrissum înagnum, de Blainv. Cet ichthyolite d'Eisleben, qui se trouve dans la collection de M. Brongniart, a au moins dix- huit pouces de longueur. Du reste il est presque en tout semblable au précédent; le corps est plus alongé; le bord antérieur de la nageoire anale, qui est fort grande et de 4^. 18 -74 POI vingt-six à vingt- huit rayons très-fins, ainsi que rinlérieur de la caudale, sont garnis d'un rang de très-petites écailles pointues. , Palœothrissum inœquilohum, de Blainv. C'est une petite es- pèce, dont il existe des restes plus ou moins complets dans la collection de M. Brongniart, qui indique un poisson de six pouces de longueur sur trois de hauteur. Le lobe de la queue est fort aigu; du reste ce sont à peu près les mêmes caractères que les précédens. Fossile d'Autun. Palœothrissum parvum, de Blainv. Il a beaucoup de rapports avec le P. magnum, mais sa tête est beaucoup moins grosse. Fossile d'Eisleben. Genre Perche , Perça. ■ Perça formosa , Linn. ; P. americana , Ichth. véron., tab. 17, fig. 2. Cette empreinte de Vestena-nuova , à laquelle on ne voit jamais de nageoires pelviennes, a quelques rapports avec la forme générale des perches. 11 n'y a qu'une seule nageoire dorsale, qui se trouve au milieu ; mais on ne voit pas qu'elle soit à aiguillon. Il n'y a pas de certitude pour l'espèce, ni même pour le genre. Perça radula, Linn. , loc. cit. , tab. 3 1 , fig. 1. Paroît ne dif- férer en rien du sparus brama, qui est très- probablement le même poisson que le salmo sargus du même ouvrage. Lon- gueur, quatre pouces et demi. Fossile de Vérone. Perça arabica ou œgjptiaca , loc. cit., tab. 63. Paroit appar- tenir à quelque espèce de Scombre. Fossile de Vérone. Lon- gueur, cinq pouces et demi. Perça punctata, loc. cit., tab. 5i , fig. 1. Ne paroît pas à M. de Blainville appartenir au genre Perche. Fossile de Vé- rone. Perça minuta, de Blainv. On trouve à Aix, en Provence, un petit ichthyolite de la famille des perches, et ordinairement de deux à trois pouces de longueur. On ne voit aucune écaille. Le corps est court; le nombre des vertèbres est de vingt- trois, dont neuf seulement sont costifères; la tête est grande ; la bouche pourvue de dents, du moins à la mâchoire supérieure; l'opercule est très-grand, sans épines, ni dente- POI 275 iures il sa pièce principale; mais le préopercule ou oszygoma- tique est dentelé dans tout son bord postérieur. On compte six rayons branchiostèges ; les membres pectoraux ont dix rayons ; les pelviens sont thoraciques; la nageoire dorsale est profondément divisée en deux parties; l'antérieure est formée de sept rayons épineux, dont le second est souvent assez long; la deuxième n'en a que sept à huit; l'anale, qui est assez grande, paroit formée de neuf rayons, dont les deux premiers, très-forts, sont épineux. Le pédicule de la queue est fort épais; celle-ci est terminée par une nageoire profon- dément bifurquée et formée de dix-huit rayons terminaux. Perça ? Il existoit dans le cabinet de M. de La Métherie une empreinte de poisson provenant des carrières de Montmartre, au milieu du plâtre et dans la couclie que les ouvriers ap- pellent la première masse. Elle est représentée dans l'ouvrage de M. Cuvier, Foss. de Paris, Rept. et Poissons, Cg. 16 et 17. Elle a appartenu à un poisson acanthoptérygien thoracique. Elle a des dents aux mâchoires: la nageoire anale est de six rayons, dont les deux ou trois premiers sont épineux et très- forts ; les rayons branchiostèges, imbriqués, paroissent au nombre de cinq : les dents antérieures sont fortes, crochues et pointues; les postérieures sont plates et ovales; il se pourroit même qu'il y en eût de telles au palais. MM. de Blainville. Bosc et de La Métherie ont pensé que c'étoit un spare. M. Cuvier croit, au contraire, que c'est une perche. Perça, de Blainv. ; Oyprinodon ? Cuvier, loc. cit., flg. 14. M. Cuvier regarde comme ayant appartenu à un cyprinodon , la portion antérieure d'un poisson, trouvé à Montmartre, dont la tête, assez grosse, termine un corps court. La forme de la tête, du corps, la brièveté de la cavité viscérale, ont fait penser à M. de Blainville que c'est un poisson thoracique, ce qui semble appuyé par la position de la nageoire posté- rieure, et même par les deux premiers rayons de la nageoire anale, qui paroissent épineux. Genre Pleuronectk , Pleuronectes. Pleuronectes , Burt. , Oryct. , pi. 6. Cet ichthyolite, qui a été trouvé avec des coquilles marines à Woluwe-Saint-Etienne dans une pierre à chaux qu'on peut soupçonner être de for* 275 POI mation craieuse , est en relief de ronde -bosse, de la moitié de son épaisseur; c'est un squelette presque complet, dont la partie antérieure de la tête seule manque. Il paroit que c'est un véritable pleuronecte qui se rapproche du pleuronectes maxiinus ou turbot. Pleuronectes platessa , Tchth. véron. , tab. 44; Pleuronectes quadratulus, toc. cit., tab. 65, fig. 5. Ces empreintes fossiles de Vestena-nuova paroissent appartenir à la même espèce du genre Pleuronectes , et approchent beaucoup du poisson figuré par Belon sous le nom de pleuronectes quadratulus. Longueur, cinq pouces. Genre Raie, Raia. Trjgonohatus vulgaris? La pastenague ordinaire, R. mur.'ca^a, Ichth. véron. , tab. g. Tous les caractères sont réunis dans cette empreinte de Vestena-nuova pour faire croire qu'elle appartient à une sorte de paslenague ou de trygonobate ; mais c'est à tort quedansTlchthyologie véronoiseon laregarde comme l'analogue de la raie Sephen de Forskal , qui est en- tièrement différente; il semble qu'elle ait plus de rapports avec l'aireba de Marcgrave. Longueur, près de deux pieds, dans laquelle celle de la queue entre pour environ moitié. Trjgonohatus crassicaudatus , de Blainv. Il existe au Muséum d'histoire naturelle une empreinte de Vestena-nuova , dont la forme générale du corps, la disposition des nageoires pec- torales et les autres caractères dénotent que cet ichthyolije a appartenu à ce sous- genre. Le corps a quinze pouces de long sur seize de large; la queue, qui paroit être tronquée, est très- forte et très- large à sa base; aux deux tiers environ est l'indice d'un aiguillon. JSarkobatus giganteus , de Blainv. ; Raia torpédo , Ichth. vé- ron., tab. 6i. Cette empreinte de Vestena-nuova représente une torpille. La forme générale du corps, et surtout celle de de la queue , indique qu'elle dépend d'un poisson de ce genre ; mais elle est remarquable par sa grande taille, qui est infini- ment supérieure à celle de toutes les espèces qu'on connoit maintenant. Longueur, plus de quatre pieds; largeur, quinze pouces. POI 277 On trouve des denfs des raies - aigles ou à^aétolates à l'état fossile dans des localités et dans des terrains difl'érens. M. de Jussieu en a figuré, dans les Mémoires de rAcadémie pour l'année 1708, un palais tout entier, venant des environs de Montpellier. M. Burtin, dans son Oryctographie de Bruxelles, pi. 2, fig. 7, en a figuré aussi un palais presque entier, qui paroît diflTérer peu de notre raie -aigle commune. On a trouvé, dans les environs d'Aigu esmortes , dans un banc de terre marneuse, un aiguillon ayant appartenu a ua poisson du genre Trygonobate ou de celui des Aëtobates. Il a huit pouces de long sur dix lignes de large à la base, et M. Faujas l'a fuit figurer dans les Annales, tom. 14, pi. 24, fig. 1 — 3. Il diffère de celui de la pastenague ordinaire, en ce que les dents qui bordent les deux côtés de l'aiguillon sont elles-mêmes finement dentelées. Il en a été trouvé aussi dans la montagne craieuse de Saint-Pierre de Maëstricht. M. Burtin en a fait figurer un , toc. cit., pi. 2 , lettre 1, qui ne paroît pas différer de celui de la pastenague commune;" et un autre, même planche, lettre H, qui a cela de singulier, qu'étant terminé obtusément, peut-être cependant par accident, il n'est garni de dentelures, qui sont très-fortes, que dans la moitié supérieure de sa longueur. Genre Saumon, Salmo, On trouve figuré dans les Essais de géologie par Faujas , tom. 1 , tab. 8 , et dans l'Oryctologie de d'Argcnville , pi. 18, un ichthyolite trouvé à Grammont, à quatre lieues de Beaune, dans une pierre calcaire, dure, qui paroît avoir fait partie du calcaire ancien , contenant des gryphites et des bélemuites. Ce poisson est normal, squameux et très- probablement ab- dominal; le corps est fusiforme , épais; la tête médiocre; les mâchoires sont armées de dents très- fines. Il y a au moins quarante- cinq rayons branchiostèges. Les membres pectoraux sont longs et en forme de faux. On n'aperçoit pas de nageoire dorsale , mais seulement quelques rayons hors de place. I,a nageoire anale est assez petite , fort reculée et de sept rayons; la nageoire caudale, très -grande, est semilunaire. Ce fossile paroît se rapprocher de quelques .75 POl espèces de saumons, et surtout des Elops du Système ich- thyologique de Bloch. M. de Blainville Fa nommé elops ma- cropterus. M. Cuvier a cru reconnoître, pour appartenir au genre Salmo, une portion extrêmement fruste de la tête d'un pois- son fossile de Montmartre, qu'il a figurée dans son ouvrage ci-dessus cité, fig. 1 1 , et que M. de Blainville a nommé anormurus maerolepidotus. Cette espèce paroit fort voisine de notre truite. D'après le catalogue des empreintes qui se trouvent dans le cabinet de Lavater, publié par de Saussure, il paroîtroit qu'il y auroit reconnu la truite, salmo fario. Genre Scie. On trouve dans différentes collections, et entre autres dans celle de M. de Drée et dans la mienne, des espèces de dents qui ont jusquà sept à huit pouces de longueur, un peu courbées en arrière , avec un léger sillon à leur bord postérieur, qui paroissent dépendre du bec d'une scie, et probablement de la scie à museau alongé. Genre ScXvENE, Sciœna. Sciœna jaculatrix , Ichth. véron., tab. 46 , fig. 1. Cette em- preinte, extrêmement incomplète , paroît se rapporter au Lutjanus epMppium du même ouvrage. (Voyez ce genre.) Sciœna Plumieri, loc. cit., tab. 4^, fig. 2. Fossile de Vérone, de quatre pouces de longueur, qui a beaucoup de rapports avec le genre Sciaene. La tête est petite; les dents paroissent fortes ; les mâchoires sont égales; le corps est médiocrement alongé; les vertèbres sont au nombre de vingt -quatre à vingt-cinq, dont douze seulement thoraciques. Le dos a deux nageoires presque égales, dont la première a sept aiguillons, et la dernière à peu près autant de rayons ramifiés. La na- geoire anale, plus petite, a un seul rayon épineux; les pec- torales paroissent grandes ; la caudale est à peine semilu- naire. L'identité avec la S. Plumieri est loin d'être prouvée. Sciœna undecimalis, loc. cit., tab. 53, fig. 1. Cette espèce ' paroît ne pas différer beaucoup de celle qui précède» POI 279 Genre Scombéroïde , Scomleroides. Scomler orcjnus Jchih. véron., tab. 55, fig. o, La forme géné- rale et l'ensemble des parties de ce fossile de Vérone indi- quent bien un scombre , et même très- probablement le scomber orcymis de Rondelet, en ce qu'il a une seule na- geoire dorsale assez courte, mais élevée; une anale presque correspondante et huit pinnules en dessus comme en dessous. Longueur , neuf pouces. Genre Scombre, Scomher. Scomber pelamis , loc. cit., tab. 14, fig. 2. Empreinte de Vérone, de dix pouces de long, assez complète pour qu'on y trouve la forme d'une espèce de ce genre, mais non suffi- sante pour déterminer V espèce Scomber alatunga , loc. cit., tab. 29, fig. 1. La grande longueur des nageoires pectorales peut faire admettre cette analogie. Longueur, neuf pouces. Scomber thj'nnus , loc. cit., tab. 27. Belle empreinte de vingt- huit pouces , qui a beaucoup du thon dans le faciès géné- ral. Fossile de Vestena-nuova , où il est très- commun. Scomber cordyla, loc. cit. , tab. 28. On voit encore beaucoup de rapports dans cette empreinte du même lieu avec le scomber cordyla; mais cependant la première nageoire dor- sale et le corps sont plus alongés. Longueur, onze pouces. Scomber trachurus , loc. cit., tab. 2g, fig. 2. Cette empreinte représente plutôt un scombre à corps étroit et alongé comme le scomber pneumatophorus de Laroche. Longueur, neuf pouces. Scomher Kleinii , loc ci7. ,tab. 64, fig. 5. Cette empreinte, de Vestena-nuova, est assez bien conservée pour qu'on soit assuré qu'elle dépende de ce genre ; mais il est douteux que ce soit le S. Kleinii. Longueur, cinq pouces. Scomber ignobilis , loc. cit., tab. 14, fig. 1. On ne trouve dans la forme générale de cet ichthyolite du même lieu rien de bien analogue avec les espèces de ce genre. Le ventre est très-convexe; la tête fort petite; les nageoires pelviennes sont extrêmement grandes , ainsi que la première nageoire dorsale , qui est évidemment plus élevée que l'autre. Longueur, un pouce et demi. Scomher speciosus , loc. cit., tab. 41. Il est très-probable que cette belle empreinte a appartenu à ce genre; mais il ne = 8o POI l'est pas du tout que ce soit le scowber speciosus -. celui-ci n'a pas de dents, tandis que le fossile en a de petites. Le nombre des rayons dans les deux nageoires dorsales est le même, et en outre les écailles ont dû être assez grandes dans ce fossile, peut-être comme dans le scomber speciosus, qui vit dans la mer Rouge, Longueur, quinze pouces. Fossile de Vestena-nuova- Scomber glaucus, Ichlh. véron., tab. 21. Cette empreinte, du même lieu, paroît représenter la même espèce que. la précé- dente, et non le scombre glauque. Elle étoit couverte d'é- caillés assez considérables. Longueur, deux pieds. Genre Scorpèse , Scorpœna. Scorpœna scrofa , loc.cit., tab. 54. Cette empreinte, de Vcs- tena-nuova, est extrêmement fruste et paroit plutôtse rappro- cher de certaines espèces de labres que des scorpènes. Lon- gueur , un pied. Genre Silure, Silurus. Silurus hagre, loc. cit., tab. 14, fig. 5. Cette empreinte, du même lieu, paroit ne point appartenir à ce genre; outre que l'aspect général est différent, elle n'offre aucun iridice de la première nageoire dorsale si longue, ni du barbillon. Lon- gueur, quatre pouces. Silurus eataphractus , loc. cit., tab. o5, fig. 5. On peut douter que cette empreinte, du même lieu, soit un silure, quoiqu'on voie de chaque côté de la bouche comme des barbillons. Lon- gueur, un pouce, Silurus catus, loc. cit., tab. 09, fig. 2. Cette empreinte est 5I incomplète qu'on ne peut savoir à quel genre elle a appar- tenu. Longueur, deux pouces. Silurus ascita, loc. cit., pi. 48 , fig. 3. Cet ichthyolite de Ves- tena-nuova indique un poisson abdominal : mais sa forme générale n'a guère de rapports avec celle de cette espèce de silure. Longueur, un pouce et demi. Genre Spare, 5prt?-//5. On trouve à l'ouest de Castellamare, à Stabia, dans un lieu appelé la tour de Roland , des ichlhyolites renfermés dans un calcaire grossièrement fissile, fétide, et d'un gris tirant sur POI ^81 ie bleuâtre. Ils sont d'une seule espèce et à Naples on la re- garde comme l'analogue du spams quaircicinus; mais M. Menard- de-la-Groye, qui a rapporté de ces iciithyolites, ainsi que des S.quatraciniis, a démontré qu'il n'y avoit point d'identité entre ces espèces. M. de Blainville pense que celle qui est fossile est très-rapprochée du corjphœna apoda de l'Ichtliyologie véro- noise. Spams vulgaris, de li\.; Spams dentex , Ichtlu véron., tab. i5 , fig. 1 ; Sparus sargus, loc. c. , tab. 27, fig. 1 , et Sparus macroph- talmus, loc. cit., tab. 60, fig. 2. Ilparoît que ces trois empreintes, de Vestena-nuovu , appartiennent à la même espèce. La tête est grande, couverte d'écaillés ; l'opercule est grand; la bouche garnie de dents cnochues et aiguës-, la colonne vertébrale est composer' de vingt -quatre vertèbres à apophyses épineuses fortes, dont neuf sont abdominales. La nageoire caudale pst très- grande et un peu semilunaire. Les nageoires pectorales sont attachées assez haut et petites; les pelviennes sont presque abdominales; la nageoire dorsale est formée de dix-sept rayons, dont neuf aiguillonnés; l'anale est de neuf rayons, dontlesdeux ou trois premiers sont aiguillonnés. Longueur, neuf pouces. La proportion des parties ne permet pas de regarder ce fossile comme l'analogue du sparus dentex. Le sparus chromis , repré- senté tab. 32 , fig. 1 , dans le même ouvrage, en paroiîroit pluii rapproché-, mais il est plus alongé, les rayons épineux sont bien moins marqués et la queue est bien plus profondément échancrée. Sparus brama, loc, cit,, tab. 46, fig. 3. Cette empreinte est trop imparfaite pour faire ce rapprochement, il semble que ce soit encore le spa,rus vulgaris ci-dessus. Sparus bolcanus, loc. cit., tab. Sg. Il semble que ce soit le labrus ciliaris. (Voyez le genre Labre.) Sparus salpa . loc. cit., tab. 56, fig. 1. Ce n'est encore pro- bablement que le sparus vulgaris. Il en est de même du spa- rus macrophtalmus , tab. 60 , fig. 2 , et le sparus erythrinus , fab. 60 , fig. 3 5 qui doivent être également rapportés au S. vulgaris. 11 paroît que les dents orbiculaires hémisphériques que l'on trouve fossiles, proviennent de poissons du genre des Spares. .>8. POI Genre Squale , Squalus. Squalus? Serpent de mer, Burtin , Oryct., pi. 2, A. Dans une carrière de pierre à chaux des environs de Melsbrock on a trouvé une série de vertèbres jointes ensemble au nombre de trente-huit et formant un tout de cinq pieds, qui ne di- minue dans cette longueur que de trois lignes au plus sur son diamètre. Il n'y a aucune trace d'apophyses. M. Burtin re- garde cet ichthyolite comme appartenant à un serpent de mer; mais il est très -probable qu'il provient plutôt d'une grande espèce de squale. Le Squale innominé .- Squalus innominalus , de Bl. ; Squalus carcharias , Ichth. véron., tab. 3. Cette empreinte de Vestena- nuova ne porte aucune trace de dents, ni nageoire dorsale, ni même la terminaison de la queue; cependant la forme de la tête, le museau peu prolongé, la forme des nageoires pec- torales , celle des nageoires ventrales et Tenscmble des parties, font croire que ce reste fossile a appartenu au S. innominatus , qui se trouve dans la Méditerranée. Longueur, deux pieds. Squale glauque , Squalus glaucus. D'après une belle em- preinte de Vestena-nuova, M. de Blainville croit que cette espèce existe fossile dans cette localité. {Lettre à M. Faujas, etc., tab. 1.) Les dents sont visibles, triangulaires, pointues, à peine dentelées, échancrées ou courbées sur le bord pos- térieur; eu outre la forme du museau, des nageoires pecto-; raies et de la queue, lui paroît devoir rapprocher ce fossile du squale glauque, ou d'une espèce très-voisine, qui se trouvent l'une et l'autre dans la Méditerranée. Squalus catulus? Ichth. véron. , tab 67. Cette empreinte, de Vestena-nuova, indique bien que c'est une espèce du genre Squale, etmême très-probablement de la division des roussettes, quoique la nageoire pectorale qui reste soit assez différente; mais M. de Blainville croit qu'elle appartient plutôt à cette division qu'au squalus cirrhatus de Bloch, qui vit dans l'Inde. On trouve dans l'île de Malte des quantités considérables de dents de squale; il en existe aussi dans la Touraine, à Grignon , à Meudon , à Doué en Anjou et dans beaucoup d'autres endroits. On a trouvé des dents du squalus cornulicus en Sicile (Scilla) , POI ^83 aux environs de Bruxelles (Burtin), dans les environs de Mont- pellier. On en trouve aux mêmes lieux et en Angleterre, qu'on croit avoir appartenu au squale féroce. (Voyez au mot Gi.os- SOPÈTRES.) Genre Stromatée, Stromateus. On trouve dans la Hesse, à ce qu'il paroi tassez fréquemment, un iohthyolite dont la forme, très- haute, très - comprimée , a beaucoup d'analogie avec les zeus ou les chœtodon. Il paroit que la figure de Knorr, tab. 20, fig. 1, tom. 1, appartient à cette espèce. Longueur , neuf pouces ; hauteur, quatre pouces et demi. Stromateus gibbosus , de Bl. ; Rhomhus minor , Scheuchzer , Fisc, querellœ , tab. 14. Cette espèce paroit devoir être dis- tinguée de la précédente : elle indique un poisson d'une forme Irès-élevée, comprimé, offrant les traces d'une tête assez grande, d'un opercule bien marqué et fort ouvert; mais au- cun reste de nageoires pectorales, une petite nageoire dor- sale , bien avant l'anale. Le pédicule de la queue est court et la nageoire profondément bifurquée. Fossile d'Eisleben. Stromateus hcxagonus , de Blainv. On trouve une très- belle empreinte figurée dans Knorr, tom. 1, pi. 22, fig. 1, que M. de Blainville rapporte au genre Stromatée. Elle indique un poisson extrêmement comprimé, ayant la ligne dorsale aussi bombée que la ventrale; la tête médiocre; une nageoire ter- minale, à pédicule fort court et très-étroit, fortement échan- crée et à lobes égaux ; une seule nageoire dorsale, opposée à une anale de même forme. Longueur, sept pouces; hauteur, quatre pouces. Knorr n'indique pas où cet ichthyolite a été trouvé; mais il y a lieu de croire qu'il vient de Pappcnheim. Une pareille empreitite, que possède l'école des mines, pro- vient de Siebel. Genre Synbrachus (Voyez le genre C^cilie.) Genre Syngnathe , Sjngnatlius. Sjngnathus tjphle, Ichth. véron., tab. 58, fig. 1. Empreinte de Vestena-nuova, dans laquelle on ne voit aucune trace de nageoires, si ce n'est la caudale, qui a bien tous les caractères du genre. C'est très- probablement le syngnathe typhie qui vit dans la Méditerranée. Jense , Linn. , Sp. , 60; Jacq. , FLAust., t. 365. Sa racine est annuelle ; elle produit une tige divisée dés sa base en rameaux nombreux, pubescens , couchés et étalés par terre, longs de six pouces à un pied, garnis de feuilles alternes, subulées, roides, piquantes, très -rapprochées les unes des autres, pr.sqne appliquées contre les tiges. Ses fleurs, blanchâtres ei à anthères purpurines, sont solitaires, axil- laires, sessiîes. Les calices sont plus longs que les capsules, qui sont enveloppées et cachées presque en entier par la base des feuilles. Cette espèce est assez commune dans les champs secs et sablonneux, en France, en Allemagne, en Italie, etc. PoLYCNÈME A FEUILLES RECOURBÉES; Poljcnemum rccurvum , Lois., note i5i. Cette espèce se distingue de la précédente en ce qu'elle est moitié plus petite dans toutes ses parties; mais surtout parce que ses feuilles , un peu recourbées, sont ouvertes, plus distantes, et qu'elles lai.'-sent à découvert les capsules, qui sont aussi grandes que h s calices. Elle a été dé- couverte à Martigny, dans le Valais, par M. Thomas; peut- être se trouve- 1- elle aussi en Savoie et en Dauphiné. (L. D.) POLYCNEMON. {Bot.) La plante que Dioscoride nomme ainsi, est, selon lui , un peu ligneuse, à feuilles d'origr.n , à tige de pouliut, marquée de plusieurs nœuds par intervalles , terminée par un corymbe; tlle a une odeur agréable et forte. Cette description convient assez au menha arvensis , qu est le poljcnemon de Lobel. Selun Ruellius la plante de Dioscoride perte aussi les noms de cUnopodium et de echeo- nymos. On ne sait à quelle plante rapporter un antre polj- cnemon, figuré par Daléchamps. Ce nom est employé mainte- nant par Liniaeus pour un genre très - différent , rapporté aux atriplicéis. ^ J.1 POLYCOMA. {Bot,) Nom qu'avoit proposé Palisot de Beau- 33o POL vois pour désigner le genre Thorea , avant qu'il n'eût été publié par M. Bory de Saint-Vincent. Voyez Thorea. (Lem.) VOLYCOl^QUES, Polyconchacea. (ConchjL) M. de Blain- ville a quelque temps employé cette dénomination pour dé- signer les animaux du sous-type qu'il a désigné depuis par la dénomination de Polyplaxh'hores. (De B. ) PO LYCOQUE [Fruit]. (Bof.) Composé de plusieurs coques; loges closes d'un péricarpe, qui se sépj'rent les unes des au- tres à la maturité; exemples : régiuate du hura crepitans , dié- résile de Valisma plantago, etc. (Mass.) POLYCOTYLÉDON \Bot.) -. dontl'imbryon a plusieurs co- tylédons. Ces cotylédons sont disposés en verticille ; exemples : pin, sapin, cèdre, ceratophyllum , etc. (Mass.) POLYCYCLE, Poljcjcius. { Malacoz.) Genre établi par M. de Lamarck (Anim. sans vert., t. 3 , p. io5) parmi les asci- dies agrégées, pour une espèce de botrylle de la mer Adria- tique, décrite par M. Renieri (Lettre à Olivi, p. i , tab. i , fig. 1-12), et qui ne diffère des véritables botrylles qu'en ce que la cavité artificielle dans laquelle les individus sont réunis en espèces d'étoiles, est plus profonde, parce que ceux- ci se superposent en un petit nombre d'orbes, d'où résulte une masse gélatineuse, plus épaisse. Celte ascidie, que M. de Lamarck aomme P. de Renieri, P. Renieri, figurée loc. cit., forme une masse convexe, alongée , atténuée aux deux extré- mités, de couleur jaune, avec le système stelliforme couleur d'azur. De la mer Adriatique. Voyez Pollicitohe. (De B.) POLYDACTYLE, Polydactylus. {Ichthjol.) Feu le comte de Lacépède a établi sous ce nom , tiré du grec ttoavi; , beau- coup, et S'AyClvXoç -, doigt, un genre de poissons, qui appar- tient à la famille des dimérèdes du professeur Duméril , dans le sous-ordre des abdominaux de Tordre des holobranches. On le reconnoît aux caractères suivans : Catopes sous l'abdomen; corps conique; nageoire dorsale double; nageoires pectorales à plusieurs rayons libres isolés; tête alépidoie. Ce genre est facilement distingué des Polynèmes, qui ont la tête couverte d'écaillés, et des Cheilodactvx.es, ainsi que des CiRRHiTES, qui n'ont qu'une nageoire du dos. (Voyez ces mots et Dimérèdes.) Il ne renferme encore qu'une espèce , c'est POL 33 1 Le PoLYDACTYLE Plcmier , Polydacfylus Plumerii. Nageoire caudale fourchue; six rayons libres auprès de chaque na- geoire pectorale; museau saillant; mâchoire supérieure plus avancée; teinte générale argentée. Il a été observé par Plumier dans la mer des Antilles. (H. Cl POLYDESME, Polydesmus. {Enfom.) Nom d'un genre d'in- sectes aptères de la famille des niillepieds ou myriapodes, c'est-à-dire ayant des mâchoires et des pattes à tous les an- neaux du corps, qui sont à peu près semblables les uns aux autres, sans distinction de corselet ni d'abdomen. Ce genre, établi par M. Latreille, a tiré son nom de deux mots grecs, dont l'un ,7roAt)ç, signifie beaucoup, et l'autre, S'iç- fxoç-, correspond à nœud, étranglement, connexion. Il indique en effet le grand nombre d'articulations dont le corps de ces insectes est formé. Ils sont particulièrement distingués des espèces de la même famille , par leurs antennes courtes, bri- sées, terminées en une sorte de petite masse ou d'article plus gros, et par l'existence de deux paires de pattes à chaque anneau du corps, qui est aplati et le plus souvent quadran- gulaire. On distingue aisément ce genre, ainsi qu'on peut le voir à Particle Myriapodes, et dans le tableau inséré tom.XWIV, page 47, d'abord des scolopendres, des lithobies et des scu- tigères, qui n'ont qu'une seule paire de pattes à chaque an- neau; ensuite des glomérides, qui ont le corps court, ovale et se roulant en boule, comme leur nom l'indique; des iules, qui ont le corps formé d'articr.lations et d'anneaux . enfin , des polyxènes, dont la queue se termine par un bouquet de poils. D'ailleurs, les mœurs et la conformation des polydesmes sont les mêmes que celles des Iules (voyez ce mot), avec lesquels la plupart des auteurs les avoient rangés. Ils recher- chent les lieux humides et l'obscurité, et se nourrissent de débris de végétaux et d'animaux. I,es mâles, d'après les ob- servations de M. Latreille, ont les organes sexuels situés ious le septième anneau ; ils sont terminés par deux crochets. Il croit que les ouvertures qui , chez les femelles, reçoivent les organes mâles, sont placées sous le troisième anneau. Les 33. POL deuxsexes,dansraccouplement, sont placësparallèlementrun à l'autre, appliqués ventre rentre ventre et couchés sur le côté. Les femelles pon'Ient leurs œufs dans la terre. Les pe- tits qui en proviennent n'ont, suivant Degéer, que six, huit ou dix anneaux. Les principales espèces rapporteras à ce genre sont : 1.° Le PoLYDESME APLATI , Polydcsmus cowplanatus. C'est l'espèce que nous avons fait figurer sous le n." 2 de la planche 67 de. l'atlas de ce Dictionnaire. Car. Pattes au nombre de soixante ou de soixante-deux, sui- vant les sexes; partie supérieure ou dos de chaque anneau comme chagriné. 2." Le PoLYDESME DÉPRIMÉ, P. dcprCSSUS. C'est une très -grande espèce de la côte de Coromandel, qui est huit fois plus longue et plus grosse que la précédente. Il y a beaucoup d'autres espèces des Indes. ( C. D. ) POLYDONTE, Poljdonta.[Conchjl.)M. Schumacher, dans son Nouveau système de conchyliologie , constitue sous ce nom. une division des toupies pour les espèces qui ont le bord assez profondément denticulé par la terminaison des cannelures décurrentes, comme le trochus maculatus, Linn. (De B.) POLYDONTUS. (Conchjl.) Nom latin du genre Polidonte de Denys de Montforf. Voyez ce mot. (De B.) POLYDORE, Pol-ydorus. {Chétopod.) Genre de néréidées, établi par M. Bosc dans son Histoire naturelle des vers pour une espèce observée sur les côtes de la Caroline , et q\ii seroit réellement bien singulière , si elle avoit l'extrémiié posté- rieure de son corps terminée par une ventouse, comme les sangsues : sans ce caractère elle seroit fort rapprochée du genre Spio, à cause de la grosseur de ses appendices tenta- culaires. C'est ce qui lui a valu le nom de P. cornue, P. cor' nuta. Voyez Néréide. (De B. ) POLYERGUE, Poljergus. (Entom.) Nom de genre donné par M. Latreille à des fourmis, telle que celle dite roussàtre, dont les antennes sont insérées plus près de la bouche, et dont les mandibules sont étroites, arquées ou très-crochues. Telle est aussi la fourmi amazone de M. Huber. Voyez dans ce Dictionnaire, tom. XVII, page 011 , premier alinéa. (C. D.) ÇOLYGALA; Polygala, Linn. {Bot.) Genre de plantes po- POL 333 lypérales, de la famille des polygalées , Juss. , et de la diadelphie octiindrie, Linn.. dont les principaux caractères sont les sui- vans : Calice persistant, à cinq folioles, dont deux intérieures plus grandes, pétaliformes, it trois extérieures plus petites; corolle irrégulière, formée de trois à cinq pétales, réunis le plus souveni à leur base au moyen du tube stauiinifère, plus rarement distincts; huit étamiues à filamens réunis inférieure- ment en un seul corps avec les pétales, divisés supérieure- ment en deux paquets opposés, terminés par des anthères à une seule loge; un ovaire supère , sTzrmonté d'un style simple, terminé par un stigmate iufundibulifornie ou à deux lobes ; une capsule à deux loges monospermes. Les polygalas sont des plantes herbacées ou des arbustes à feuilles entières, le plus souvent alternes, dont les fleurs sont disposées en grappes terminales. On en connoit plus de cent soixante espèces, dont un petit nombre seulement croît en Europe; les autres se trouvent en Asie, en Afrique ou en Amérique. "■ Division inférieure de la corolle frangée. PoiYGALA COMMUN, Vulgairement Herbe a lait, Poi,YGAr.ON: Poljgala vulgaris, Linn., 5p., 986; Bull., Herb. , t. 177. Sa racine est dure, menue, blanchâtre, vivace; elle produit plusieurs tiges assez simples, grêles, étalées à leur base, un peu redressées dans leur partie supérieure, longues de six à dix pouces, garnies de feuilles alternes, lancéolées- linéaires. Ses fleurs sont petites, bleues, rougeàtres ou blanches, dis- posées au sommet des tiges en une grappe serrée et d'un assez joli aspect. Les ailes calicinalt-s sont oval< s , marquées de plu- sieurs nervures et à peu près de la longueur de la corolle. Cette plante croît en France et en Europe dans les bois et les pâturages secs, sur les collines; elle fleurit en Mai, Juin et Juillet. Sa racine a une saveur légèrement amère ; elle passe pour être sudoritique, béchique, légèrement émétique ei purga- tive. Le sénéka , autre espèce de ce genre, ayant été pré- conisé dans la pleurésie et la péripneunomie , on a voulu expérimenter en France si notre polygala indigène n'avoit pas des propriétés semblables à celles de la plante exotique, 354 POL et quelques expériences parurent d'abord confirmer cette opinion; mais, comme on s'aperçut bientôt que c'étoit plu- tôt au traitement employé en même temps que le polygala, comme aux saignées et aux boissons émollientes, mucilagi- neuses , qu'il falloit attribuer les succès qu'on avoit voulu mettre sur le compte du polygala, l'usage de cette plante ne se répandit pas dans la pratique, et il est tout -à -fait tombé maintenant dans l'oubli. Polygala amer : Poljgala amara , Linn. , Sp., 987; Jacq., FI. Aust., t. 412. Cette espèce a beaucoup de ressemblance avec la précédente; mais elle en diflFère parce qu'elle est plus petite djins toutes SCS parties; parce que ses tiges sont couchée» et presque rampantes à leur base; parce que ses feuilles radicales sont ovales, obtuses, beaucoup plus larges que celles des tiges. et enfin , parce que les ailes calicinales . ordinairement à trois nervures, sont souvent un peu plus courtes que la corolle; ses fleurs sont bleues, plus rarement blanches. Cette plante croit en France et dans une partie de l'Europe , sur les coteaux découverts et sur les pelouses exposées au soleil. La racine de cette espèce a une amertume beaucoup plus prononcée que celle du polygala commun, et une saveur un peu balsamique est jointe à cette amertume. D'après ces qua» lités, quelques médecins allemands avoient cru pouvoir l'em- ployer dans la phthisie pulmonaire, Collin surtout l'a beau- coup préconisée dans cette maladif; mais des observations plus exactes ont prouvé non -seulement son insuttisance dans ce cas, mais encore qu'elle pouvoit être nuisible. Polygala d'Autriche : Polygala ausiriaca, Cranîz, Aust. ^ p. 409, t. 2 , n.° 4. Sa racine est vivace , fibreuse; elle pro- duit plusieurs tiges étalées et couchées à leur base, a peine redressées dans leur partie supérieure, longues de trois à cinq pouces, garnies à leur base de feuilles ovales, et d,>ns le reste de leur étendue, de feuilles ovales- lancéolées ou ob- longues. Les fleurs sont petites, d'un blanc verdàtre , quel- quefois blevàtres, et disposées, au somme» de« tiges, en pe- tites grappes rameuses a leur base. Cette plante croit sur les collines et sur les pelouses, en France, en Italie, en Au- triche . etc. Polygala de Montpellier ; Polygala Monspeliaca , Linn. , 5p., POL 335 987. Sa racine est annuelle; elle produit une tige redressée, simple ou peu rameuse, haute de trois à quatre pouces, gar- nie de feuilles linéaires- lancéolées, aiguës. Ses Heurs sont petites, bleuâtres, disposées en grappe terminale. Les ailes calicinales sont aiguës, plus longues que la corolle. Cette espèce croit naturellement dans le Midi de la France et en Italie. PoLYGALA GRÊLE : Pol/ygala exiUs , Decand. , Catal. Hort. Monsp. , i33; Toly gala par vijlova, Lois., note 104. Sa racine est annuelle; elle produit une lige droite, grêle, rameuse, garnie de feuilles linéaires un peu charnues. Ses fleurs sont hlanchàtres, disposées en grappes lâches dans la partie supé- rieure des tiges et des rameaux. Les ailes calicinales sont ovales, à une seule nervure, obtuses, plus longues que la corolle. Cette plante a été trouvée par M. Requin sur les bords de la Durance, dans les environs d'Avignon. Elle croît aussi en Espagne. PoLYGALA MAJEUR; Polygola major, Jacq. , FLAust., t. 4i3. Sa racine est vivace; elle produit plusieurs tiges redressées, hautes de six pouces à un pied, garnies de feuilles, les unes ovales- lancéolées, les autres lancéolées- linéaires. Les fleurs sont purpurines, assez grandes, disposées en une jolie grappe terminale. Les ailes calicinales sont plus courtes que la corolle, et l'ovaire est [ orté sur un pédicelle pariiculier. Cette espèce croit dans les prés montueux en Autriche, en Italie et dans l'Orient. PoLYGALA DES ROCHERS : Poljgala saxatiHs , Desf. , FI. atlant. , 2, p. 128, t. 175. Sa tige es( ligneuse inféric-urement, divi- sée en rameaux grêles, redressés, longs de trois a six pouces, garnis de feuilles lancéolées, mucrouées. Ses fleurs sont blan- châtres ou bleuâtres, portées, deux a trois ensemble, sur des pédoncules latéraux. Cette espèce croît dans les fentes des rochers, en Languedoc, en Provence, en Espagne et sur les côtes de Barbarie. PoLYGALA A BELLES FLEURS ; Poljgala spcciosa , Curt. , Bot.Mag,, n.°et t. 1780. Sa tige est cylindrique, frutescente, haute de quatre a six pieds, divisée en rameaux grêles, garnis de feuilles éparses, linéaires-lancéolées, glabres, luisantes, d'un beau vert, et portées sur de très- courts pétioles. Ses fleurs 536 POL sont grandes, d'un rouge violet, disposées au nombre de douze à quinze, et même plus, en une grappe terminale d'un joli aspect. La corolle est partagée en cinq lobes, dont deux la- téraux assez courts, deux autres intermédiaires plus grands, et le cinquième, plus long que tous les autres, est découpé en lanières multifides, filiformes et comme frangées. Cette espèce est originaire du cap de Bonne - Espérance , et elle a été introduite en France , dans les jardins, il y a environ dix ans. On la plante en pot ou en caisse, dans du terreau de bruyère , et on la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver : elle fleurit depuis le mois d'Avril jusqu'en Juillet. PoLYGALA A FEUILLES DE MYRTE; Polygalu mjrtifoHa, Liun., Aman., 2, p. i58. Cette espèce est un arbrisseau dont la tige s'élève à quatre ou cinq pieds de hauteur et se divise en ra- meaux étalés, garnis de feuilles sessiles , éparses, ovales-ob- longues, un peu mucronées. Ses fleurs sont blanches en dedans, d'un pourpre brillant en dehors, réunies vers l'extrémité des branches en petits bouquets axillaires. Les ailes calicinales sont ovales - lancéolées , grandes. Cette plante est originaire du cap de Bonne-Espérance. On la cultive pour l'ornement des jardins, et on la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver. PoLYGALA A FEUILLES OPPOSÉES; Polj'galu oppositifoUa , Liun., Mant. , 269. Ses tiges sont ligneuses, hautes de trois pieds, divisées en rameaux effilés, très-ouverts, garjis de feuilles ovales, aiguës, presque en cœur à leur base, opposées, irès- brièvemenf pétiolées. Ses fleurs sont purpurines, mêlées de blanc, pédonculécs et disposées au sommet des rameaux en grappes peu garnies. Cette espèce, originaire du cap de Bonne - Espérance , est cultivée dans les jardins depuis assez long- temps; on la rentre dans l'orangerie pendant l'hiver, PoLYGALA BRACTÉOLÉ ; Poljgalu bracteoliita , Linn. , Syst, plant., 3, page 385. Ses tiges sont frutescentes, divisées en rameaux presque simples, garnis de feuilles nombreuses , li- néaires-lancéolées. Les fleurs sont purpurines, violettes ou blanchâtres, disposées en grappes axillaires ou terminales; chacune d'elles est accompagnée de trois bractées lancéolées, plus courtes que le pédoncule. Cette espèce croît naturelle- ment au cap de Bonne -Espérance ; on la cultive dans les jar- dins, de même que les trois précédentes. POL 337 PoLYGALA DES TEINTURIERS; Puljgala t'uictoria, Vahl. , Syrnl.t 1, page 5o. Ses tiges sont frutescentes, divisées en rameaux effilés, garnis de feuilles ovales, velues. Les fleurs sont dis- posées en grappes axillaires et terminales; leur calice est pu- bescent. Cette plante croît naturellement dans les montagnes de l'Arabie heureuse. On peut , selon Forskal , en retirer une couleur propre à teindre en bleu. PoLYGAi.A vénéneux; Polygala venenosa , Juss. in Poir. , Dict. eue, 5, pag. 4g 1. Cette espèce est un arbrisseau de deux à trois pieds de hauteur, dont la tige est un peu tortueuse, divisée en rameaux garnis de feuilles ovales -lancéolées, pé- tiolées , acuminées , glabres. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires, longues de deux à trois pouces; les deux ailes cali- cinales sont ouvertes, étendues ; la corolle a sa lèvre supé- rieure partagée en deux divisions, et l'inférieure en deux lobes munis d'un appendice en forme de crête. Cette plante croît naturellement dans l'île de Java. Elle paroît être très- vénéneuse ; elle occasiona à Commerson, qui étoit prévenu sur le danger qu'il y avoit à la toucher, un long éternue- ment et des maux de cœur, quoiqu'il l'eût cueillie avec pré- caution. ''"^ Division inférieure de la corolle non frangée. Polygala faux-buis; Polygala chamœhuxus , Linn,, Sp., 2, p. 989. Ses tiges sont dures, presque ligneuses, couchées, longues de six à dix pouces, rameuses, garnies de feuilles ovales- oblongucs , coriaces, glabres, luisantes, acuminées à leur sommet, brièvement pétiolées. Les fleurs sont jaunâtres, solitaires ou géminées sur des pédoncules axillaires. Cette plante croit naturellement sur les montagnes, en France, en Suisse, en Italie, en Allemagne, etc. Polygala sénéka : Polygala senega , Linn., Sp., 990 ; Aman, acad. , 2 , p. 1 5 g, t. 2. Sa racine est vivace, formée de grosses fibres charnues, tortueuses; elle produit plusieurs tiges un peu couchées à leur base , ensuite redressées , hautes d'un pied ou environ, pubescentes, garnies de feuilles alternes, ovales- lancéolées, sessiles, glabres. Les fleurs sont blanchâtres, tache- tées d'un peu de rouge, disposées en grappe lâche à l'extré- 42. 22 358 POL mité des rameaux. Celte plante croît dans les lieux sablonneux de la Caroline, de la Virginie, du Maryland , etc. Tennent, médecin écossois , ayant observé que les indigènes de l'Amérique septentrionale se servoient avec succès de la racine de cette plante contre la morsure des serpens à son- nette , et qu'<à la suite de cetle morsure ils éprouvoient les mêmes accidcns que dans la fluxion de poitrine, crut que cette racine pourroit également avoir de l'eflicacité dans les péripneumonies ordinaires. Elfeclivement il se mit à traiter ces maladies par le moyen de la racine de sénéka , et fit connoître plusieurs observations sur l'avantage de ce nouveau médica- ment. Quelques médecins François ne tardèrent pas à l'imi- ter, et Bouvart publia, en 1744, dans les Mémoires de l'Aca- démie des sciences de Paris, de nouvelles observations, qui firent regarder cette racine comme une découverte heureuse, et qui la mirent en vogue. Cependant le sénéka n'a pu sou- tenir depuis la réputation qu'il avoit d'abord acquise, et on le regarde même à présent comme pouvant plutôt être nui- sible qu'utile dans les véritables inflammations du poumon, et s'il ne faut pas révoquer en doute toutes les observations des premiers médecins qui l'ont préconisé , il y a du moins tout lieu de croire que c'est qu'ils ont plutôt eu à traiter de simples catarrhes pulmonaires que de véritables péripneumo- nies. Cette racine n'est donc plus employée maintenant dans les inflammations aiguës du poumon , parce qu'appréciant mieux son action sur cet organe, on croit que sa véritable propriété est de lui donner du ton; et si quelques praticiens la prescrivent encore , c'est seulement dans les affections ca- tarrhales chroniques, lorsqu'il n'y a point de fièvre, lorsque les fonctions du poumon sont affoiblies, lorsque ce viscère est infiltré par de la sérosité, ou des mucosllés, ou encore dans les convalescences de certaines péripneumonies, où un état très-prononcé de débilité succède à un état inflammatoire. La racine de sénéka a une saveur acre et piquante; elle pro- voque la salivation lorsqu'on la mâche. On l'a conseillée en décoction depuis un gros jusqu'à une demi -once pour une pinte d'eau. A cette dernière dose elle provoque souvent le vomissement, lorsqu'elle agit immédiatement sur l'estomac, et des évacuations alvineS; si son action se porte sur le canal POL 339^ Intestinal. Pour en obtenir de bons effets sur l'organe pul- monaire, dans les cas spécifiés plus haut, il ne faut pas pres- crire cette racine à plus d'un gros en décoction dans une pinte d'eau, à prendre dans vingt-quatre heures; alors elle porte un effet tonique sur le poumon et facilite l'expecto-^ ration. PoLYGALA sÉTACÉ; Polygalu setuceu , Mich., Flor. amer. , 2, p. 02. Ses tiges sont presque simples, droites, grêles , divisées seulement dans leiir partie supérieure en quelques rameaux alongés, qui n'ont pour feuilles que quelques petites écailles courtes, étroites, aiguës, appliquées. Les fleurs sont rougeâtres, fort petites, rapprochées en grappe courte et serrée. Cette espèce croît dans l'Amérique septentrionale, en Caroline. PoLYGALA VERTiciLLÉ; Polygala verlicUlata , Linn. , Aman* acad., 2, p. iSg. Ses tiges sont foibles, grêles, anguleuses, divisées en rameaux filiformes et garnies de feuilles linéaires, aiguës, disposées quatre ensemble par verticilles écartés. Lesi fleurs sont portées sur de courts pédicelles, et disposées au sommet des tiges et des rameaux en une grappe courte, ovale. Cette espèce croit naturellement dans la Virginie et la Caro- line; elle est annuelle. - Polygala théezans; Polygala theezans, Linn* , Mant., 260^ Ses tiges sont frutescentes, couvertes inférieurement d'une écorce blanchâtre, divisée, dans sa partie supérieure, en rameaux épars^ grêles, garnis de feuilles alternes, lancéolées, quelquefoispresque opposées, glabres. Ses fleurs sont bleuâtres, axillaires, portées sur des pédoncules capillaires. Ce polygala croît au Japon et dans l'Ile de Java. (L. D.) POLYGALÉES. {Bot.) Le genre Polygala, qui donne son tiom à cette famille nouvelle de plantes, avoit été regardé par nous et par tous ceux qui nous ont précédé, comme mo-^ nopétale ; et en conséquence il avoit été rapporté aux classes qui ont ce caractère. Dans le jardin de Trianon il étoit placé près de la véronique et des pédiculaires , et nous avions maintenu cette disposition. Un nouvel examen a changé les idées sur ses véritables affinités. Gaertner avoit remarqué à l'ombilic de ses graines un corps glanduleux et trilobé, qu'il nomme caroncule. Richard , dans son Dictionnaire de bota- nique, regarde ce corps comme une véritable arille, qui, 540 POL selon lui 5 est un épanouissement du cordon ombilical sur la partie de la graine voisine de l'ombilic; et d'après une ob- servation générale, il affirme qu'aucune plante monopétale n'est munie de cette arille. Dès -lors le polygala rentre dans les polypétales, et on doit regarder, comme composée de deux pétales liés ensemble, sa corolle bilobée d'un côté et fendue dans toute sa longueur du côté opposé. On est encore déterminé à adopter cette opinion, parce qu'il a la plus grande aflinité avec plusieurs genres nouveaux , véritablement poly- pétales, qui peuvent faire avec lui partie d'une même famille, dont nous avons annoncé l'existence dans les Annales du Mu- séum, et qui a été aussi indiquée par M. Labillardière dans la description de quelques genres voisins du pol-ygala. C'est M. R. Brown qui, dans ses General remarhs, en a tracé le premier un caractère détaillé. Très -peu de temps après nous avons publié sur la même famille, dans le premier volume des Mémoires du Muséum, une Dissertation spéciale, qui présente le même caractère général avec de légères diffé- rences, auquel est joint celui des genres qui en font partie, avec des observations finales , telles qu'on en trouve dans le Gênera, à la fin de chaque famille. Le caractère général qui suit est extrait de cette Dissertation. Un calice à trois ou quatre, ou plus souvent cinq divisions profondes, tantôt égales, tantôt plus ordinairement inégales , deux étant plus grandes et souvent colorées, et les trois autres plus petites et vertes. Pétales insérés sous l'ovaire, au nombre de cinq à trois distincts, ou plus souvent de deux seule- ment, unis ensemble par un de leurs côtés, et formant ainsi une corolle faussement mouopétale, bilobée d'un côté et fen- due dans toute sa longueur du côté opposé; étamines portées sur les pétales au nombre de trois à cinq, ou plus ordinairement de huit, séparées en deux paquets égaux; anthères le plus souvent uniloculaires (s'ouvrant par un pore terminal, sui- vant M. Brown) ; un ovaire, simple et libre, surmonlé d'un style et d'un stigmate, et ordinairement biloculaire, conte- nant un à trois ovules, attachés au sommet de chaque loge. Fruit drupacé ou capsulaire ; le drupe recouvre un noyau uni- ou biloculaire, à loges monospermes; la capsule bilo- culaire j à loges également monospermes, s'ouvre en deux POL 34t valves dans un sens contraire à la cloison qui sépare les loges; les graines, munies le plus souvent d'une arille à leur ombilic, sont renversées comme les ovules, et pendantes au sommet des loges; l'embryon dicotylédone , à radicule mon- tante,-est renfermé dans un périsperme charnu. Les tiges sont frutescentes ou herbacées; les feuilles sans stipules et ordinairement alternes. Les fleurs sont rarement axillaires , solidaires, plus ordinairement terminales, en épis lâches ou serrés, accompagnées chacune d'une petite bractée. On peut diviser cette famille en deux sections, caracté- risées par le fruit capsulaire ou drupacé. Dans celle à fruits capsulaires, sont le rnuralfa de Necker {poljgalaHeisteria de Linnaeus), le pol^ygala, le comesperma de M. Labillardière ; le baderia de M. De Candolle , dont le polygala pencea de Linnasus fait partie. Celle des fruits drupacés réunit le bre- demejera de Willdenow, Vhebeandra de M. Bonpland , réuni au suivant par MM. Kunth et De Candolle ; le monnina de la Flore du Pérou, dont les auteurs soupçonnent que le po- lygala spinosa de Ijnnaeus peut être congénère, à raison de son fruit drupacé. M. Kunth fait de ce polygala un genre distinct, sous le nom de Mundia, qui doit rester dans la même section. Deux autres genres, le Tetraiheca de M. Smith, et le Tre- mandra de M. Brown , ont beaucoup d'affinité avec la pre- mière section. Mais M. Brown en forme sa nouvel|e famille des tremandrées ( Gêner, remarks , page 12), qu'il distingue surtout par ses anthères à deux ou quatre loges, et ses graines non arillées. Nous citerons encore comme voisins des polygalées, des genres non assez connus, tels que le Salomonia de Loureiro , le Soulamea de M. de Lamarck, et peut-être le Krameria de Lœfling. Mais nous continuerons, malgré quelques rapports extérieurs, à en éloigner le Securidaca de Linnaeus, diffé- rant par la périgynie des étamines , leur monadelphie avec une fente dorsale, l'unité de loge dans l'ovaire, la graine non arillée, et l'absence d'un périsperme. Cependant, de nou- velles observations pourront changer cette détermination. Les polygalées appartiennent évidemment à la classe des hypopétalées , et nous avons indiqué leur place près des vio- 542 POL lacées dont le genre lonidium leur ressemble beaucoup par son port, et des rutacées, offrant quelque affinité parleurs genres Diosma et Ewplevrum. Ces rapprochemens ont été adoptés en partie par quelques auteurs, mais avec des mo- difications et même avec l'interposition d'autres familles nou- velles : ils méritent conséquemment d'être soumis à un nou- vel examen. (J.) POLYGALOÏDES. {Bot.) Sous ce nom Haller faisoit un genre du polj gala chamœhuxus, qui a une tige ligneuse et la corolle non munie d'appendices, comme beaucoup d'autres espèces. ( J. ) POLYGALON. {Bot.) Au rapport de J. Bauhin , Gesner nommoit ainsi un sainfoin , et Cortusus une coronille. C. Bauhin, qui donne les mêmes citations, ajoute celle de Cor- dus pour un astragale, et il mentionne aussi le nom poljgala pour plusieurs plantes légumineuses, congénères ou voisines des précédentes. (J.) POLYGAMIE. {Entom.) La plupart des insectes sont poly- games, c'est-à-dire que les mâles ou les femelles s'accouplent souvent et successivement avec différens individus d'un autre sexe. Il est rare que plusieurs femelles aient un seul mâle, comme cela arrive chez plusieurs espèces d'oiseaux gallinacés et chez un grand nombre de mammifères carnassiers. Mais on voit une seule femelle avoir beaucoup de mâles, qu'elle reçoit successivement, comme les abeilles, les fourmis; c'est alors une polyandrie. Le cas inverse est rare, ce seroit une polygynie. C'est cependant ce qui arrive très-probablement aux lampyres, à plusieurs bombyces , à plusieurs cochenilles, chez lesquels les mâles inconstans , après avoir fécondé une femelle, s'envolent et s'unissent successivement à plusieurs autres. Voyez l'article Accouplement, tome L", page i23. (CD.) POLYGAMIE. {Bot.) Vingt- troisième classe du système sexuel, dans laquelle Linné a réuni les plantes qui portent des fleurs tantôt mâles, tantôt femelles ou hermaphrodites sur un individu, ou sur deux individus, ou sur trois individus. Cette classe, n'étant fondée que sur la séparation des sexes dans des fleurs différentes, a été supprimée par quelques auteurs comme trop défectueuse. Le valantia, le diosj^jros, POL S43 Vatrlple.r, le frêne, le gleditsia, le ceratonia, etc., sont des plantes polygames. (Mass.) POLYGASTER. (Bot.) Ce genre a été établi par Pries qui y ramène le champignon que Loureiro a fait connoitre sous le nom de lycoperdon glomeralum , et Rumphius sous celui de lu- her sainpadarium; c'est entre les genres Rhizopogon et Endogone , très-près des truffes ( tuber) qu'il est placé. Ses caractères sont, ceux-ci : Péridium presque rond, sessile, floconneux et tuber- culeux, se déchirant avec la maturité et laissant voir à Tinté- rieur une substance charnue, celluleuse, formée par un amas ou agrégat de sporanges presque globuleuses, assez grandes, dans lesquelles est un amas de séminules ou sporidies. Ces ca- ractères ne sont point établis seulement d'après ce qu'ont dit Rumphius et Loureii'o de leurs plantes; mais aussi sur un cham- pignon recueilli dans les Indes orientales, par Kœnig, et qui pourroit peut-être se trouver différent. Le Por.YGASTERSAMPADARiuM: Fr'ies, Syst. mjcoL, 2, pag. 296; Tuber sampadarium , Rumph.,^m&. , 11, ch. 18, pag. 18; Ly- coperdon glomeratum, Lour. j Coch. édit. Willd., 2, pag. 856. C'est un champignon presque rond , d'un pouce et demi, brun fauve en dehors, blanc en dedans, sessile, farineux; il semble une agglomération d'un grand nombre d'individus; sa base est garnie de fibrilles. Rumphius l'a observé dans les Indes orientales, et Loureiro en Cochinchine, sur les racines des vieux arbres. (Lem.) POLYGINGLYMES. ( Conchyliol. ) Quelques auteurs an- ciens de conchyliologie ont employé ce terme pour indi- quer le système d'engrenage des Arches et genres voisins. (DeB.) ' POLYGLOTTE ou POLYGLOTTA AVIS. (Ornith.) Nom donné par plusieurs auteurs au moqueur, turdus polyglottus ^ Linn. (Ch. D.) POLYGNATHES ou QUADRICORNES. {Entom.) Famille d'insectes aptères, caractérisée parla présence des mâchoires en grand nombre, Pabdomen peu distinct des autres articu- lations, et par sept paires de pattes. Cette famille, dont le nom grec, indiqué par Fabricius, fait connoitre le caractère essentiel, peut être considérée comme le passage de la classe des insectes à celles des crusta- S44 POL ces. Cet auteur les aA'oit rangés avec les idotées, les cymo- thoës, les ligies et les monocles. Le nom de polygnathes est composé des mo(s ttoXvç-, qui signifie beaucoup^ et de yvcthç , mâchoires. Depuis, on leur a donné aussi la dénomination de tétracères, qui signifie à quatre cornes ou antennes. M. Desniarest a rangé les animaux de cette famille dans la seconde subdivision des isopodes parmi les Maiacostracés, ( voyez ce mot ) , et il a disposé les genres ainsi qu'il suit : Tous ont des appendices au nombre de quatre à la queue, dont les externes ont deux articles dans les uns; le corps ne peut se rouler en boule , et ceux-ci ont tantôt les antennes exté- rieures composées de huit articles, tels sont les geores Phi- loscie ou cloporte des mousses, les cloportes proprement dits; tantôt les antennes extérieures n'ont que sept articles, tels sont les Porcellions ; vient ensuite le genre des Armadilles , dont le corps peut se rouler en boule. Nous n'avons indiqué que trois genres dans la division que jious avons présentée comme une soixantième et dernière fa- mille à l'article Méthode entomologique : voici le tableau sy- noptique de leur arrangement. (sur une même ligne; corps plat, alongê. i. Physodes. ^. . . - sur deux lignes; (étendu; anus à slilets. 2. Cloporte. ( corps ovale, | en boule ; anus arrondi. 3. Armabille. Voyez pour les mœurs les articles indiqués. Les figures d'une espèce de chacun de ces trois genres se trouvent au bas de la planche 58 de l'atlas de ce Diction- naire. (C. D.) POLYGONASTRUM. {Bot.) Mœnch désigne sous ce nom générique le convallaria japonica de Linnaeus fils, qui est le slateria de M. Desvaux. M. Richard l'avoit séparé des pre- miers sous le nom de Jluggea; mais, avant qu'il l'imprimât, il avoit paru sous le même nom un autre genre de la fa- mille des euphorbiacées. (J.) POLYGONATES, Polygonata. {Crust.) L'ordre, formé sous ce nom par Fabricius, comprend les genres : Oniscus , Ligia, Jdotea et Monoculus , conséquemment des animaux, placés dans Tordre des isopodes delà sous-classe des malacostracés. POL 5i5 et dans les divers ordres de celle des Entomostracés. Il est fondé sur ce caractère, qu'on retrouve dans beaucoup d'au- tres crustacés, non compris dans cet ordre, et qui manque à plusieurs qui y sont renfermes : plusieurs mâchoires au- dessous de la lèvre, recouvertes par elle. ^ Ce nom de polygonate resuite évidemment d'une faute typographique. Fabricius a voulu écrire polygnathcs, polj- gnatha [plusieurs mâchoires]. (Desm.) POLYGONATUM. [Bot.) Ce nom latin du seau- de-Salo- Bion, donné par beaucoup d'auteurs anciens, avoit été con- servé comme générique par Tournefort et Adanson ; mais Linnœus avoit cru devoir ensuite réunir ce genre au conval- laria, quoiqu'il eût un calice non en grelot, mais en tube. Mœnch et M. Desfontaines l'ont rétabli, et il est resté séparé. On trouve ce même nom , donné anciennement à deux um- laria, à une saponaire, saponaria vaccaria, et au behen blanc, cucubalus helien. ( J.) POLYGONE, Polj'gonum. {Conchjl.) Genre proposé par M. Schumacher dans son Nouveau système de conchyliologie, pour les espèces de turbinelles, qui sont évidemment turri- culées et côtelées d'une manière assez remarquable, comme la turbinelle étroite , T. infundihulum. Voyez ïcrbinelle. (DeB.) ' POLYGONÉES. {Bol.) Famille de plantes très - naturelle , qui tire son nom du poljgonum, un de ses principaux genres. Elle appartient à la classe des péri -staminées ou dicotylé- dones apétales, à étamines insérées au calice. Son caractère général est formé de la réunion des suivans : Un calice d'une seule pièce , divisé en plusieurs lobes , qui, avant de s'épanouir, se recouvrent mutuellement par un de leurs côtés. Des étamines en nombre défini, insérées au fond du calice; filets distincts; anthères biloculaires ar- rondies .s'ouvrant longitudinalement ; ovaire simple , non ad- hérent au calice, contenant un seul ovule, inséré au bas de sa loge; plusieurs styles, lesquels manquent quelquefois; plusieurs stigmates simples ou divisés; une seule graine re- couverte d"un tégument extérieur ferme (cariopse des bota- nistes modernes) et indéhiscent, tenant lieu de capsule, re- couverte entièrement par le calice sans lui adhérer. L'inté- 3ff^ POL rieur de cette graine, rempli par un corps farineux, sur le côté duquel est appliqué, plus ou moins profondément, un embryon dicotylédone , à radicule dirigée supérieurement. Tige herbacée ou plus rarement ligneuse; feuilles alternes, roulées en dessous des bords latéraux à la côte moyenne avant leur développement; leur pétiole élargi à sa base et formant une gaine autour de la tige, ou adhérent simplement à une gaine distincte. Fleurs axillaires ou terminales. Ce doTible caractère, de tige engainée et de feuilles rou- lées avant leur développement, suffit pour faire reconnoître une polygonée, sans avoir besoin de recourir à ceux de la lleur et du fruit : ce qui prouve que cette famille est une des plus naturelles. On y rapporte les genres Coccoloba , Atraphaxis , Brunnichia de Gaertner; Polygonum , qui réunit les Fagopyrum, Persicaria et Bistorta de Tournefort ; Polygonella de Michaux et Tra- gopyrum deMarshal, tous deux peut-être également congé- nères du Pol-y'goninn; Rheum : Huniex, qui comprend le Lapa- thum et VAcetosa de Tournefort, et dont le Rumex digynus a été détaché par Miller sous le nom à'Oxyria, par M. Brown sous celui de Donia; Eriogonum de Michaux ; Espinosa de M. Lagasca , qui dilfère peu du précédent; Triplaris; Podopterus de M. Kunth ; CaUigonum , et Pallasia son congénère; Kani- gia. (J.) POLYGONELLE, Polygonella. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs incomplètes, dioïques, de la famille des poljgonées , de la dioécie octandrie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs dioïques ; un calice pétaliforme, à cinq divisions; point de corolle; huit étamines; un ovaire trigone surmonté de trois stigmates; une capsule monosperme, indéhiscente , enveloppée par trois des divisions agrandies du calice. PoLYGONELr.E A PEiiTES FEUir.LES ; Polygonella parvifolia, Mich., Flor. bor. amer. , 2,pag.24i. Cette plante a des tiges droites, roides, médiocrement ligneuses, ramifiées. Les feuilles sont fort petites, alternes, linéaires, presque en coin , accompa- gnées de stipules vaginales; les fleurs sont disposées en épis à l'extrémité des jeunes rameaux; chaque fleur est petite, mé- rliocrement pédicellée, munie de trois petites bractées vagi- POL Ô47 nales, uniflores, presque imbriquées. Le calice est à cinq découpures étalées, ovales, presque égales. Les fleurs inàles ont huit, quelquefois sept étamines ; les filamens subulés, étalés, insérés au fond du calice, et de la même longueur; les anthères arrondies; un ovaire trigone, alongé, avorté, surmonté de trois stigmates stériles. Les fleurs femelles onj un ovaire supérieur, ovale, trigone, réti-éci au sommet, terminé par trois stigmates courts, obtus, presque en massue, point d'étamines. Le fruit est une capsule alongée, trigone, monosperme , indéhiscente , recouverte par trois des divisions agrandies du calice. Cette plante croît dans la Caroline, aux lieux arides. (Poir.) POLYGONIFOLIA. (Bot.) Ce nom, donné par J. Bauhin à un genre de plantes , a été changé par Linngeus en celui de corrigiola. (J.) POLYGONOÏDES. (Bot.) Tournefort nommoit ainsi un de ses genres, observé dans le Levant, qui est maintenant le Calligonum de Linnaeus. (J.) POLYGONOTE, Polygonotus, (Crust.) Gronow a donné ce nom au pycnogonum des baleines. (Desm. ) POLYGONUM. ( Bot. ) Ce nom de Dioscoride étoit donné à des plantes dont les tiges étoient garnies de beaucoup de nœuds, surtout à celle qui est nommée pour cette raison re- nouée, et à ses congénères. Linnaeus lui a réuni plusieurs genres de Tournefort, qui ont à peu près la même fructifi- cation , tels que le Sarrazin, la Bistorte , la Persicaire. Ils ont été séparés de nouveau par quelques modernes. C. Bauhin lui associoit le Sclérante, la Turquetfe et quelques lUecebrum. VOsjris alba étoit un Polfgonum de Daléchamps. Clusius donnoit le même nom à VEphedra, et Thalius au Reaumuria , suivant C. Bauhin. Voyez Renouée. (J.) POLYGRAMME ou POLYGRAMMES. (Min.) C'est, sui- vant Pline, un jaspe vert, traversé de plusieurs lignes blanches. On dit aussi qu'on a appliqué ce nom à un jaspe rouge, taché de blanc. (B. ) POLYGYNIE. (Bot.) Ordre qui, dans un certain nombre de classes du système sexuel, réunit les plantes dont les pis- tils (styles ou stigmates) sont au nombre de vingt ou davan- ?48 POL tage. Le mjosvrus , Valisma, la rose, Tanémone, etc.; par exemple, sont des fleurs polygynes. (Mass.) POLYGYRE, Potysi^yra.{Concïijl.) M. Say (Journ. deTacad. des sciences nalur. de Phil. , tome i) établit sons ce nom un genre pour quelques espèces d'hélices ouibiiiquées , plus ou moins carénéos, à ouverture plus longue que large, et dont les bords sont dentés. Les trois espèces qu'il renferme, et qui sont des côtes de la Floride, doivent sans doute se rapporter au genre Caracolle de M. de Lamarck, qui rentre lui-même dansles cochlodontes deM.de Férussac. Voyez Hémck. (De B.) POLYHALITE. (Min.) M. Stromeyer ayant analysé un mi- néral qui paroit homogène , et qui se trouve dans les mines de selmarin , et y ayant reconnu un assez grand nombre de sels différens, l'a nommé poljh alite. Ce sel mélangé est ordinairement rougeàtre, translucide, lamellaire, fibreux ou presque compacte. Sa pesanteur spé- cifique est de 2,76 ; il est plus dur que le calcaire , peu so- luble, ayant une saveur salée et amère , et ne renferme point d'eau ou n'en renferme que très- peu. On a de ce mélange les analyses suivantes : Karstétiite. 'O'I's" Potasse sulfatée Magnésie sulfatée anhydre. Soude iijurialée Fer oxidé Soude sulfatée Eau Par Stromeyer Par John Par Berthier. d'iscbe! en AulricLe. Dense, du ra- bii.pl de . Vienne. Ronge crsl,-.!. Une, deV.e. pa.te.'deVic. 22,36 28,74 27,46 20,1 1 0,32 53,38 20. 20. 0,21 6. 40. 40. 5 '5,4 . 4,5 37,6 >7,fi 4,3 29.4 8. Il se trouve dans beaucoup de mines de selmarin ru- pestre , notamment à Berchtesgaden en Bavière, à Ischel en Autriche, à Vie dans le département de la Meurthe. On Fa pris pendant long-temps pour une variété de kar- sténite (gypse anhydre). Celte substance ne s'étant pas encore montrée sous une forme cristalline déterminabîe , en ne peut savoir si elle doit POL 3z,9 conslituer une espèce minérale particulière, résultant d'une combinaison en proportion définie de plusieurs dts subs- tances que l'analyse y fait reconnoitre, ou si elle devra se rapporter à l'une de ces substances, associée avec des sels isomorphes. (B.) POLYIDES. (Bot.) Genre de la famille des algues, établi par Agardh, et voisin du Ptilota et du DIgsncu du même auteur. Il est caractérisé par sa fructification composée de verrues nues, spongieuses , formées par des fibres fastigiées qui servent de réceptacles aux globules séniiniféres. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce marine. Le Por.YiDES lombrical : P. lumlricalis , Agardh, Sp. alg., pag. 192; Fucus rotundus', Gmel., Fuc. , pi. 6, fîg. 3; ïurn. , Hist., pi. 5; Engl. bot., i738,Stackh.,A'er..pl. 6; F/or. Dan., pi. 5/,4. Plante de sept à huit pouces de longueur; fronde filiforme; dichotome, de l'épaisseur d'une plume de corbeau à sa base, d'un brun purpurin, et presque diaphane, fixée par une ra- cine semblable à une rondelle ou à un écusson. La fructifi- cation recouvre la fronde dans ces diverses parties indistinc- tement. Les verrues forment de petits amas, et sont absolu- ment privées d'épiderme et irrégulières. Leurs fibres, immé- diatement fixées sur la fronde, sont horizontales, dichotomes, fastigiées, hyalines, articulées : entre elles sont des globules roses, pyriformes, soutenus sur un pédiccUe composé d'une réunion de fibres. Les séminules-, ovales ou elliptiques, sont placées en abondance sur ces fibres , comme sur des placentas. Cette structure delà fructification du polyides lombrical avoit déjà été observée par Turner , et Agardh la trouve exacte. Cet auteur voit quelque analogie entre cette plante et les plantes phanérogames, tant à cause de la structure des verrues qu'il compare à des fleurs, que par le tissu de la substance delà fronde, qu'il trouve composée : 1.° d'une sorte de moelle intérieure; 2° d'une espèce de tissu cellulaire composé de fibres horizontales rameuses, qui partent de la moelle, et rayon- nent à leur extrémité; 3." d'une écorce qui n'est qu'un tissu plus compacte, formé parles dernières divisions des fibres du tissu cellulaire. Cette écorce, dans les parties où la fructi- fication est fixée , offre des fibrilles remplies d'une masse pulvérulente qui semblent être leur prolongement et leur 35o POL servir de racine. La poussière des masses pulvérulentes, vue au microscope, présente des corpuscules ponctiformes, qui, en laissant macérer la plante, se détachent et se dispersent. Le polyides lombrical se trouve dans l'Océan, depuis les côtes de France jusque dans le Nord; on le trouve fixé sur les rochers ou rejeté sur la plage. Il offre deux variétés : l'une, commune partout et dans la mer Baltique, a la fronde grêle et noirâtre : c'est le fuscus fastigiatus, Esp. , Fuc, pi. 16; et un autre, dont la fronde est sétacée, c'est \e fucus fastigiatus ^ Wulf. in Jacq. , Coll., pi. 14, observé dans l'Adriatique et en Suède. Les algologues ont été assez embarrassé de savoir à quel genre on devoit rapporter le polyides lombrical : Lainouroux en a fait son Gigartina rotunda; Lyngbye, une espèce de furcel- laria; et Agardh lui-même une espèce de son genre Chor- daria. (LEiM.) POLYLEPIS. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs incomplètes, de la famille des rosacées, de ïicosandrie mono^ gj'iiie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel -. Un calice persistant; le tube turbiné, à trois ou quatre angles, resserré et muni à son orifice de plusieurs dents en forme d'épines; point de corolle; cinq à vingtétamines etplus, attachées à l'ori- fice du calice: les anthères velues; un ovaire renfermé dans le calice, surmonté d'un style court et d'un stigmate à plusieurs divisions; la semence est recouverte par le tube endurci du calice , épineux au sommet, couronné parle limbe persistant ; la radicule supérieure. PoLYLEPis ELANCHATaE; Poljlepis încatia, Kunth in Humb. ef Bonpl., Nov. gen., 6, pag. 227. Arbrisseau de deux ou trois pieds, très-rameux, à rameaux cylindriques; dont l'écorce est brune , fragile ; les plus jeunes chargés de stipules et de pé- tioles persistans. Les feuilles sont pétiolées, alternes, ternées; les folioles oblongues, lancéolées, arrondies et échancrées au sommet, en coin à leur base, crénelées, glabres en dessus ef un peu visqueuses, médiocrement blanchâtres et tomenteuses' en dessous, inégales; la foliole du milieu est pédicellée, longue de six ou huit lignes, large de deux et demi. Les stipules sont géminées, membraneuses, soudées à la base du pétiole; le» pédoncules axillaires , de la longueur des feuilles, pubcscens^ POL 35t chargés de trois à quatre fleurs alternes, sessiles, munies de bractées oblongues , lancéolées , pubescentes. l,e calice est légè- rement tomentfux et blanchâtre. Cette plante croît proche Guachucal, sur la rive de Rio-blando. Pot.VLEPis velu; Poljlepis villosa, Kunth ire Hnmb. , /oc. cit. Arbre de vingt à vingt- cinq pieds, dont le bois est très-dur. Les rameaux sont glabres; les feuilles pétiolées, alternes, ter- nées ; les folioles oblongues, crénelées, réfrécies en coin à leur base, arrondies au sommet, veinées, réticulées, coriaces, vertes et un peu glabres en dessus, légèrement velues et blan- châtres en dessous, particulièrement dans leur jeunesse, arti- culées sur le pétiole commun , longues de dix-huit à dix-neuf lignes, larges de six, munies de deux stipules à la base du pé- tiole, fortement appliquées contre les rameaux, à peine ve- lues. Les fleurs, disposées vers l'extrémité des rameaux, en grappes axillaires solitaires , médiocrement pédonculées, sont sessiles, opposées, alternes ou ternées, accompagnées de brac- tées lancéolées , acuminées, un peu velues. Elles oirrent envi- ron vingt étamines insérées à l'orilice du calice; les anthères velues; un stigmate presque pelle, à plusieurs divisions. Le calice des fleurs femelles est médiocrement velu, un peu co- riace, à six ou huit angles, resserré à son orifice: le limbe a trois ou quatre divisions réfléchies, avec des dents épineuses qui terminent les angles, dont trois alternes plus larges. Cette plante croit au Pérou, proche Caxamarca. PoLYLEPis LANUGINEUX; Poljlepis lanuginosa, Kunth in Humb., loc. cit., pag. 228. Cet arbre a des rameaux alternes, cylin- driques, très -rapprochés, revêtus d'une écorce fragile, char- gés dans leur jeunesse de pétioles et de stipules persistans. Les feuilles sont alternes, pétiolées, ailées avec une impaire; les pé- tioles longs de deux pouces et plus, avec deux ou trois paires de folioles opposées , sessiles , la terminale pédicellée, oblongue , arrondie à ses deux extrémités, un peu échancrée , presque entière ou un peu crénelée, coriace, veinée, glabre, verte et luisante en dessus, soyeuse, lanugineuse et argentée en dessous ; les stipules sont entièrement soudées avec le pétiole , soyeuses, très -serrées contre les rameaux. La longueur des folioles est de huit à neuf lignes. Les fleurs sont disposées en grappes axilkires, solitaires, vers l'cxtrémilé des rameaux; ^^52 POL ces fleurs sont sesslles, alternes, accompagnées de bractées ovales, acuminées, concaves, soyeuses; le calice est lanugineux et argenté; le tube triangulaire, muni de plusieurs dents épi- neuses; l'orifice resserré; le limbe à trois divisions profondes, étalées, planes, ovales, un peu aiguës, presque de la longueur du tube. Cette plante croit au pied de la montagne de Chim- boraço, proche Calpi. PoLYLEPis A grappes; Polj'lcpis racemosa, Ruiz etPav., Syst. veget. Flor. per. , pag. 109. Cette plante est un arbre d'en- viron soixante pieds de haut, son bois est très-dur, employé à divers usages économiques : ses feuilles sont alternes, ai- lées avec une impaire; les folioles alongées, ou en ovale ren- versé, crénelées à leurs bords, échancrées à leur sommet; les fleurs disposées en grappes. Le limbe du calice est partagé en trois découpures profondes; les étaminessont nombreuses; les anthères lanugineuses; les stigmates en pinceau. Le fruit est en forme de massue, à trois ou quatre angles inégaux, couronné par le limbe du calice. Cette espèce croit sur le bord des rivières, au Pérou. (Poir. ) POLYMÉRIE, Poljmeria. [Bol.) Genre de plantes dicoty- ^ lédones, à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille des convolvulacées , de la pcntandrie monogYnie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions profondes ; une corolle en entonnoir, plissée ; cinq étamines; un ovaire supérieur à deux loges monospermes; un style; quatre ou six stigmates aigus ; une capsule unilocu- laire, à une ou deux semences. Ce genre, établi par M. Rob. Brown , est très-voisin des liserons; il en diffère par le nombre de ses stigmates; par les loges de l'ovaire monospermes: celles des liserons renferment deux ovules. Les polyméries sont des plantes à tiges étalées ou rampantes, point laiteuses; les pédoncules axillaires, pourvus de deux bractées. M. Brown a mentionné les es- pèces suivantes. P01.VMÉRIE CALiciNALE ; Po'ymeria calicina , Rob. Brown , Nov. Holl. , 1, pag. 688. Cette plante a des tiges garnies de feuilles alternes, pétiolées , oblongues , obtuses, presque glabres; dans uiTe variété elles sont alongées, linéaires, légèrement pubescentes ; le calice est divisé en cinq folioles POL 355 uiëgaies , les extérieures en cœur à leur base; les semences glabres. Dans le polymeria piisilia les folioles du calice sont toute: égales; les feuilles ovales, obtuses ou I)ien linéaires , presque hastées dans une variété ; les semences un peu ve- lues. Ces deux plantes croissent a la Nouvelle- Hollande. PoLYMÉKiE A yiiATRE VALVES ; Poljymeria quadrivaUU , Rob. Br,)\vn, loc. ci^. Dans cette espèce les feuilles sont en cceur, obtuses à leur soaimei, glabres à leur face supérieure, tra- versées en dessous de nervure'- un peu pubescentes ; les pé- doncules sont uniflores; le calice a cinq folioles é_:^a!es; les capsules si partagent en quatre valves: elles renferment deux seaicnces iomenteuses. Dans le polymer'a lanata les feuilk-s sont en cœur, obtuses et un peu mucronées à leur sommet, lanu- gineuses à leurs deux faces, ainsi que les semences. Dans le pol/ymeria ambigua les feuilles sont oblongues, en cœur, ob- tuses et mucronées, presque glabr, s en dessus, lanugineuses en dessous, les pédoncules chargés d'une ou de trois fleurs j toutes les folioles du calice égales. Ces plantes croissent sur les cfitvs de la Nouvelle-HoUand* . (Poia.) POIAMLROSOMATES, Poijmerosomata. (Entom.) Ordre d'insectes aptères, fondé par M. Leach , auquel il donne pour caractères : Corps formé d'une série d'anneaux, et ter- miné par un abdomen sessile ; des mandibules didactyles et des mâchoires; six à huit yeux; huit pattes. Cet ordre comprend les genres Siron , Obisie , Buthus, Scorpion, Tliélvphone et Tarantule; ce dernier se rappor- tant au genre Phryne de M. Latreille. (Desm.) POLYMIGMTE. (Mm.) M. Berzelius vient de décrire et de faire connoitre sous ce nom un minéidl très-composé, qu'il a trouvé dans la syénite zirconienne de Friderichswern , en Norvvége. 11 se présente dissémine sous forme de petits prismes rectangulaires, noirs et brillans, et est composé d'acide titanique 46,3 de zircone.. izi,4 d'oxide de fer . , 12,2 d'y tria 1 1,5 d'oxide de cérium 5 de chaux.. . . » 4,2 d'oxide de manganèse . a, 7 42. 2 3 354 POL avec des tr<)ces de silice , d'oxide , d'étdîn , de potasse et de magnésie. (B.) POLYMNE. (Ichthyol.) Voyez Amphiprion dans le Supplé- ment du tome II de ce Dictionnaire et Ldtjan. (H. C. ) POLYMNIE, Polymnia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à Heurs composées, de la famille des corjmbifères , de la sjngénésie polygamie nécessaire de Linnseus, offrant pour caractère essentiel : Un calice double ; l'extérieur à quatre ou cinq folioles étalées; l'intérieur à plusieurs folioles con- caves; les fleurs radiées; les demi-fleurons de la circonférence femelles; les fleurons du centre mâles; le réceptacle garni de paillettes, les semences nues au sommet, quelquefois couron- nées d'une membrane denticulée. Ce genre a éprouvé plusieurs réformes , d'après des diff"é- rences observées dans plusieurs parties de la fructification, dans le calice simple ou double, dans le réceptacle nu ou garni de paillettes, dans les semences couronnées par une membrane denticulée, par les fleurs du centre hermaphro- dites et fertiles, celles de la circonférence femelles et stériles, d'où résulte le genre IVedelia, pour le polymnia wedelia, (voyez Wedelia). Ailleurs le calice est d'une seule pièce, à quatre divisions élargies ; le réceptacle garni de paillettes; les semences nues au sommet ; les fleurs du centre hermaphro- dites; celles de la circonférence femelles, toutes fertiles, d'où le ^enre Tetragonotheca, établi par l'Héritier pourle Po^^mraia tetragonotheca, Linn. (voyez Tetragonotheca). PoLVMNiE DU Canada : Polymnia canadensis , Linn., Spec; Lanik. , m. gen. , tab. 711, fig. 1 , Gaertn. , Defruct, , tab. 1 74 , Amxcn. acad. ^ 3 , tab. 1 , fig. 5. Cette phinte a des tiges droites, rudes, velues, longues de cinq à six pieds; ses rameaux sont inégaux, étalés, alternes, les supérieurs beaucoup plus longs; les feuilles amples , alternes, pétiolées , avec des sinuosités très- profondes, garnies à leurs bords de petites dents aiguës; velues en dessous, particulièrement le long des principales nervures et sur les pétioles, qui sont quelquefois un peu ailées vers leur partie supérieure; les feuilles des rameaux supérieurs sont hastées , triangulaires , médiocrement den- tées ; les dernières presque linéaires. Les fleurs, un peu globu- leuses, forment, au sommet des rameaux, de petits corymbes. POL ' 355 Le calice extérieur est à cinq folioles lancéolées, aiguës; l'in- térieur plus court; les folioles ovales, concaves, un peu acu- minées , que Gœrfner considère comme les paillettes exté- rieures du réceptacle. Cette plante croît au Canada, dans les foçéts, sur les terrains gras et en pente. PoLYMNiE véDALiE : Polymuia wedalia, Linn., Spec; Lamk. , ///. gen., tab.71 1 , tig. 2 ; Pluken. , Alm> , tab. 83 , fig. 5 ; Moris. , Hist., 3, §.6, tab. 7, fîg. 55. Cette espèce a une tige très- élevée , î-ude, anguleuse, divisée en rameaux étalés. Les feuilles sont opposées, pétiolées; celles du bas très- amples , anguleuses, profondément sinuées , d'un vert clair, rudes, particulièrement à leur face inférieure ; les feuilles supé- rieures sont moins divisées, à lobes anguleux, moins pro- fonds, quelquefois trilobées. Les fleurs sont terminales, réu- nies en paquets asez rapprochés. Le calice extérieur est composé de cinq fol-oies étalées, ovales, obtuses, beaucoup plus larges que celles du calice intérieur. Ces dernières sont alongées, linéaires, un peu aiguës; la corolle jaune. Cette plan le croît dans la Virginie. On la cultive au Jardin du Roi* PoLYMNiE v^AhYSsiî^iiK; Polymnia abyssinica , Linn. fils, SuppL, 383. Plante herba<ée, dont les tiges sont hautes d'environ huit pieds, cyl'ndriques, de li grosseur du doigt, rudes, chargées de points ovales, convexes, roussàtres, divisées en rameaux à leur partie supérieure. Les feuilles sont opposées, sessiles, amplexicaules , entières, lancéo'ées , élargies à leur base, dentées en scie à leurs bords , glabres à leurs deux faces, ai- guës. Les fleurs sont solitaires, terminales, portées sur des pédoncules nus , droits et alongés. Leur calice est composé de cinq^randes folioles ovales, ouvertes, en cœur, un peu den- tées, bâillantes à la hase. La corolle est jaune; les demi-fleu- rons de la circonférence sont larges, obtus, à trois dents au sommet, pubescens à leur base; les fleurons du centre sont saillans, hermaphrodites; les semences nues et oblongues, sur tin réceptacle convexe, garni de paillettes. Cette plante croît dans PAbyssinie. PoLYMNiE DES RIVAGES; Pcilymnxa riparia, Kunth in Hiirab. et Bonpl. , Nov. gen. , vol. ^. pag. :j82. Cette plante a des tiges droites, herbacées , rampantes, comprimées, fisluleuses, les rameaux glabres. Les feuilles sont opposées, pétiolées, S56 POL presque ovales, sinuées , à angles acuminés, un peu en cœur à leur base, dentées, courantes sur le pétiole, légèrement hispides à leurs deux faces, à trois nervures saillantes, longues d'environ six pouces, larges; les feuilles supérieures plus petites, presque sessiles, ovales, acuminées^ en coin ^ leur base; les pédoncules terminaux, munis de quelques fleurs pé- dicellées, opposées; les supérieures alternes; les pédicelles hérissés; le calice extérieur est plus grand, à cinq folioles hé- rissées, un peu arrondies; les folioles du calice intérieur sont lancéolées, linéaires, concaves, avec des poils glanduleux; les paillettes du réceptacle linéaires, lancéolées; les corolles jaunes; les semences glabres, comprimées, nues au sommet. Cette plante croit sur les rives du fleuve de la Magdeleine, à la Nouvelle- Grenade. PotYMNiE MACULÉE: Polymnia maculata, Willd., Enum. , 2, pag. g34 ; Cavan., le rar., 3, tab. 227. Ses tiges sont droites, longues de sept pieds, cannelées, hérissées de poils courts; les rameaux opposés, parsemés, ainsi que les pétioles et les tiges, de taches nombreuses d'un pourpre sombre; les feuilles sont molles, opposées, réunies à leur base; les inférieures en cœur, larges de six pouces, à neuf angles dentés; les supé- rieures hastées, inégalement dentées, velues, courantes sur le pétiole. Les flc-urs sont réunies en un corymbe terminal, soutenues par des pédoncules courts, épais. Le calice est composé de sept folioles disposées sur deux rangs, ovales, aiguës, striées, un peu pileuses. La corolle est jaune, assez grande; le réceptacle garni de paillettes velues, ovales, ai- guës; les semences sont glabres, ovales, nues au sommet. Cette plante rroit à la Nouvelle -Espagne. (Poir.) POLYMNITE. {Min.) Reuss, dans son Vocabulaire, dit que c'est une pierre sur laquelle on voit des espèces de dessin en manganèse , qui représentent comme des marais : il ne dit pas d'où il a tiré ce mot. (B.) POLYMORPHA. [Bot.) Fronde d'une substance roide, car- tilagineuse, très-glabre, dichotome . déchiquefée ou laciniée, ayant ses dernières divisions fourchues. Fructification tuber- culée, orbiculaire, enfoncée dans la substance de la fronde. Tels sont les caractères que Stackhouse attribue à ce genre de la famille des algues, que les botanistes n'ont pas adopté. POL 357 Agardh en a disperse les espèces dans ses genres Sphœrococcu.^, Sporochnus, Chondrtis et Hatvmenia; déjà Lamouroux ks avoit placées dans ses genres Chondrtis, Delcsscria, Fucus. (Lem.) POLYMORPHES, Puiyniorpha. (Conchj^l.) Soldani , dans sa Testacéographie mitiroscopique, fatigué sans doute delà forme exlréuienient variée des coquilles uiicroscopiques vivantes ou fossiles qu'il a observées, a fini par comprendre sous ce nom vague toutes les espèces qu'il n'a pu rapporter à quelque forme un peu connue. C'est dans ce groupe surtout que De- nys de Montfort , aidé de son imagination, a puisé pour réta- blissement d'un grand nombre de ses genres. (De B. ) POLYMORPHUM. (Bot.) Genre établi par M. Chevalier, et décrit par lui dans le Journal de physique, 1822, pag. 24. M. Fée a cru convenable de changer son nom générique en celui de heterograp'ia, qui en effet est plus conforme aux lois consacrées pour la dénomination des genres; Meyer, d'une autre part, semble douter si Vheterographa de Fée ne stroit point une espèce de phacidium, ce qui a lieu de nous étonner, puisque cet auteur et M. Chevalier fondent positivement leur genre sur les opegraphafaginea et quercina de Persoon , De Can- dolle, etc., que tout le monde convient appartenir à la fa- mille des lichens et non à celle des champignons. Pries, Syst, veget., 1, page 108, nomme oe genre Dicuena, et annonce qu'il contient beaucoup d'espèces, particulières à l'Amérique boréale (voyez PyRÉNOMYCÈTES ). Voici les caractères de ce genre d'après M. Chevallier. Conceptacles ou apothec um noirs, très-variables dans leur forme, sessiles dans leur jeune âge ; ils sont elliptiques, dila- tés, en forme de cupules, ou seulement avec une fente en dessus, se mettant à jour en déchirant Pépiderme de la plante qui les recouvre ; ensuite amorphées et agrégées de manfère À ne plus former que des taches noires; les conceptacles sont situés sur un talus à peine sensible ou nul. Le PoLYMORPHUM DU CHÊNE (P. quercinum) n'offre point de croûte sensible; il est d'un noir mat, et forme des taches noires arrondies ou irrégulières, assez rapprochées, entremê- lées de quelques débris d'épidermes ou de lacunes blanchâtres. Il croît sur les branches du chêne. C'est Vopegrapha quercina, Fers., De Cand., etc. 358 POL Le Poi-YMORPHUM DU HÊTRE [P. fagineum). Son falus est un peu plus apparent; les apothéciums forment des taches très- étendues, d'un noir décidé, et sans lacunes ou presque point de Ictciines blanchâtres; les conceptacles ne sont guère dis- tinct s que sur les b^irds. 11 n'est pas rare sur l'écorce du hêtre. C'est Vopegrapha faginea, Fers.; mais Acharins n'a pas hésité à réunir sous le nom àe opegrapha macularis (Syn. lich., p. 72) les deux espèces ci-dess!is, Yopegrapha conghmerata , Pers. , et son opegrapha epiphega , qu'il avoit cependant reconnu anté- rieurement. Nous renvoyons le lecteur au Mémoire de M. Chevallier, il trouvera une description détaillée du développement des espèces qu'il a décrites, et qui autorisent aies regarder comme distinctes. TLem.) POLYMORPHUS. (Bot.) Naumburg fait sous ce nom un genre du peziza inquinans , Pers., qui est déjà le type du bur- cardia de Schmiedel, et du bulgaria de Pries. Ce dernier au» teur l'établit et le caractérise ainsi qu'il suit : Champignon ventru et un peu en forme de toupie, avec un rebord sail- lant, d'abord clos, puis s'ouvrant bientôt en s'aplanissant un peu, glutineux à Pintérienr , rugueux à Pextérieur ; ayant l'hyménium persistant, lisse, nu, glabr , disroïde. Dans la substance de Ihyméniura sont plongés des amas de sporidies entremêlées de filets ou paraphyses persistans : ces sporidies, lors de la maturité, s'échappent élastiquement en lançant les sporules ou séminules qu'elles renferment. Les bulgaria ont un voile très -fugace ; ils sont gélatineux comme les tremelles, épais, et d'une consistance élastique. Pries s'excuse d'avoir changé le nom de Burcardia^ donné autrefois à ce genre, attendu que ce nom est demeuré à un autre grnre de plantes phanérogames. Celvii de bulgaria fait allusion a la for/ne de ces champignons qui ressemble assez à celle d'un petit sac. Les espèces du Bulgaria sont peu nombreuses, inodores, insipii/es, pri' ées de racines, molles, assez persistantes; elles paroissent à la fin de Pautomne et en hiver, surfout lorsque ces s.iisons sont douces et favora: les à leur multiplication. Elles croissent la plupart cv petits groupes sur les troncs d'arbres morts et sur le bois coupé, elle plus souvent sont obligées POL 35g de déchirer l'écorce pour se développer. Elles forment de petites touffes. Une seule espèce est terrestre. S, i," Espèces JUh globuleuses et terrestres. BuLGARiA GLOBULEUX : Bulgurla globosa. Pries, Syst. myc, 2, pag. i56; Burcardia, Schm., Anal., pag. 261 , pi. 69; Ljcoper- dum truncâtum, Linn. ; Peziza Burcardia, Fers. Champignon presque sphérique ou ovale, ventru, couleur de terre d'om- Jbre, rugueux en dessous, à disque plan. Sa grosseur varie entre celle d'une prune et celle du poing. Il est plissé longi- tudinalement en dehors, avec des rides transversales; il est encore revêtu d'un duvet très-fin et imperceptiblement gra- nuleux; son intérieur est un peu celluleux, et distendu par une humeur gélatineuse, limpide. Son disque, d'abord fermé, puis concave, se développe extrêmement ensuite en s'aplanis- sant un peu. Ce champignon croît sur la terre humide et ar- gileuse, dans les forêts de pins en Suède, auprès d'Erlaug, etc. , pendant les saisons indiquées plus haut , et aussi au printemps. §. 2. Espèces en forme de toupie, ou turblnées , et llgnatiles. BuLGARiA NOIR : Bulgaria inquinans , Pries, Syst, wj'coL; Peziza, Hall., Hel^., 3, pi. 48, fig. 8; Peziza poljmorpha, FI. Dan., pi. 464; Elvella pulla , Schœff. , Fiing., pi. 168 ; Peziza hrunnea, Batsch , Elench.. fig. 5o; Burcardia turhinata, Schm., An,, pi. 70; Octospora elastica, Iledw., Musc, 2, tab. 6, fig. 6; Peziza nigra , Bull., Champ., tab. 460, fig. 1 ; Sowerb., Fung.. tab. 428; Peziza inquinans, Pers. ; Polymorphus tremclloides, Naumb., Dissert., 1782, pag. 28: Peau de morille brune , Puni. . t, 2, part. 2 , pag. 407, pi. 188, fig. 1 et 2. Champignon sessile, turbiné ou en forme de cône renversé et tronqué, ferme, élastique, à surface inférieure ridée et peluchée ; à surface supérieure aplanie ou légèrement convexe , couverte d'une poussière abondante, noire, tachante et séminulifère. Cette espèce offre deux variétés: l'une d'un brun noirâtre, et l'autre noire en dessus, couleur de rouille en dessous. Ce champignon, qui a deux pouces de diamètre sur douze à quinze lignes de hauteur, croit sur les bois morts, sur les arbres abattus, exposés à l'air et à l'humidité; dans nos chan- 36o POL tiers on remarque qu'il ne se rencontre pas sur les bois flottés. On !;■ trouve du reste, sur beaucoup d'espèces d'arbres, mais plus fréquemment sur 'u chêne et le hêtre, à la fin de l'au- tomne, en hiver et ;iu printenij'S. Couiu^e il est très-commun, on a c.'ierché à en tirer parti, mais sans succès; selon Millier, on peut en préparer une bonne colle; selon Paulet, il n'in- com>i!Ofle pas les animaux auxquels on en fait manger. Pries rapporte encore à ce genre : les Pezizapellucens. Schum., tremel'uidea, Bi;Uia:d, pura, Persoon , et avec doute le Peziza fuscohadia de Rebentisch. (Lem.) POI-YNEME, Poljnemus. {Ichthjol.) On donne ce nom à un genre de poissons, qui appartient à la famille des dimé- rèdes, et au soiu-ordre des abdominaux dans l'ordre des ho- lobranches. On le reconnoît aux caractères suivans : Catopes sôusl ubdomen ; corps conique; nageoire dorsale douhle; nas(eoir-s pectorales à plusieurs rayons libres, isolés; tête couverte à' écailles; mu-pau bombé ; préopercule dentelé; dents en velours. On séfjiiriMa aisément les Polynèmes des Polvdactyles, qui ont la tête alépidofe, et des Cirrhites, ainsi que des Chéilo- DACTVLEs, qui u'out qu'une seule nageoire du dos. (Voyez ces mots et DiMÉRÈDEs.) Parmi les esjjèces que renferme ce genre , et qu'on appelle vulgairement Paissons mangues ou Poissons de Paradis, nous citei-ons : Le Poi-YNÈME ÉMOI, Poljnemus émoi. Cinq rayons libres au- près de chaque nageoire pectorale; yeux grands et couverts d'une membrane : mâchoire supérieure plus avancée que celle d'en bas: ligne latérale droite, une grande partie des na- geoires écailleuse ; teinte générale argentée; dos cendré; na- geoires ;>e lorales brunes, et parsemées , ainsi que le bord des anties nageoires, de points très -foncés.. Taille de quatre pieds environ. Ce sont les labitans d'Otaiti qui ont donné le nom d'émoi à ce poisson, qui Fréquente aussi les côtes de l'île Tanna, les rivages de l'Amérique méridionale et les eaux du golfe de Bengale. Les habilans de Tranquebar et de Malabar le re- cherchent comme un de leurs meilleurs poissons, et a la côte de Coromandel, principalement sur les bords du Goda-f POL 36i veri et du Krisenha, on le marine, on le sèche, on le sale, afin d'en manger toute l'année. On le pêche au filet ou à Thameçon. LePoLYNÈMEPENTADACTYi-E; Polynemus quînqiiarius , Linnaens. Cinq rayons libres auprès de chaque nageoire pectorale. Il fréquente les eaux de l'Amérique, et a été figuré par Séba, 5 , xxvir ,2. Le FoLYNÈMF. paradis; Polynemus paradiseiis, Linnseus. Sept rayons 'ibres auprès de chaque nageoire pectorale; dos bliu; flancs et venire argentins; nageoires grises; queue fourchue. Ce poison, dont la chair est exquise, a pour patrie les parages de Surinam, des Antilles et de la Caroline. I-e l'OLYNEME c-\Mus ! PoljTiemus decadacfjlus , Bloch. Dix rayons libres auprès de chaque nageoire pectorale ; écailles grandes et molles; côtés argentins; dos brun; nageoires et bordure de chaque écaille brunes auss«. Ce polynème , bon à manger également, habite la mer de Guinée. Le PoLYNÈME MANGO ; Polynemus virginicus , Linnaeus. Na- geoire caudale lancéolée, large; opercules dentelées; sept rayions libres auprès de chaque nagedire pectorale. Des eaux de l'Amérique. M. Cuvier soupçonne que cette dernière espèce pourroit bien n'être que le piracoaba ou paradiseus de Bloch, qui au- roit été décrit d'après un individu à queue mutilée. 11 pense aussi que le Polynemus niloticus de M. Schneider résulte de la confusion, faite par Bruce, d'un dessin de polynème pris dans la mer Rouge , avec des notes relatives au binuy du Nil. (H. C.) POLYNEVRON, PROBATION. (Bot.) Noms grecs anciens du plantain, cités par Ruellius. (J. ) POLYNOÉ , Polynoe. ( Chétopod. ) Subdivision générique établie par M. Savigny et adoptée par M. de Lamarck parmi les aphrodites, pour les espèces qui ont des écailles dorsales visibles, cinq cirrhcs tentaculaires , deux paires d'yeux, des mâchoires et des tentacules simples, couronnant l'orifice de la trompe, ce qui correspond exactement au genre que M. le docteur Leach avoit désigné sous le nom de Lépidote. Outre l'aphrodite écaillcuse, qui appartient à ce genre et qui 362 POL a été décrite à son article, M. Savigny en fait connoître cinq autres espèces, qu'il divise en deux sections, suivant qu'il n'y a ni cirrhe tentaculaire médian , ni cirrhes filamenteux près l'anus, ou que ces deux parties existent. Dans la pre- mière section se trouve : La P. ÉPINEUSE-, p. muricata. De l'Isle-de-France. Elle est ovale, déprimée , et ses écailles, brunes, réticulées, avec une ligne longitudinale noirâtre, sont épineuses en arrière. Dans la s conde section sont, avec l'aphrodite écailleuse: La P. HouppEUSE; P.Jloccosa.Sav. Oblongue, aiguë et rétré- cie en arrière, avec les soies des fascicules supérieurs tomen- teuses : couleur cendrée violàtre. Côtes de France? La p. feuillke ; P.foliosa, Sav. Corps oblong- linéaire, sub- déprimé , n'étant pas recouvert par les écailles dans le milieu du dos. Côtes de ISice. La P. VÉS1CULEUSE; P. impatiens, Sav. Corps oblong, avec douze paires d'écaillés dorsales molles , voûtées et subvési- culeuses: couleur d'un blanc bleuâtre. Mer Rouge. La P. très-soyeuse; P. setosissima , Sav. Corps oblong, plus étroit en arrière qu'en avant; côtés de la tête renflés; soies longues, d'un blanc doré; couleur générale d'un gris fauve, avec des reflets nacrés. Patrie inconnue. Voyez Vers, pour le système général. (De B.) POLYODON. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs glumacées, de la famille des graminées , de li Iriandrie digjnie de Linnœus , très-voisin des dinebra , auxquels il pourroit être réuni. Le caractère essentiel de ce gfnre consiste dans des fleurs unilatérales, disposées en plusieurs épis sessiles, réunis en une grappe terminale; des épillets à deux fleurs, l'une sessile, hermaphrodite; l'autre pédicellée, mâle ou sté- rile ; le calice à deux valves sans arête : dans les fleurs her- maphrodites, la valve inférieure de la corolle à cinq dents; les deux latérales et celle du milieu munies d'arêtes: dans les fleurs mâles , la valve inférieure de la corolle à sept dents pourvue d'arêtes ; trois étamines; deux styles. PoLYODON DISTIQUE ; Poljodon distichum, Kunth in Humb. et Bonpl., Not-. gen. , i, pag. 176, tab. 55. Celte plante a des tiges droites, glabres, rameuses, cylindriques, longues de six osi sept pouces. Les feuilles sont planes, linéaires, POL S63 presque glabres, un peu pileuses à leur base, rudes à leurs bords; les gaines sont légèrement velues, munies à leur orifice d'une membrane courte et ciliée. Les fleurs sont disposées en un épi ou plutôt en une grappe terminale, composée de quinze à seize épis partiels, alternes, sessiles, distans, un peu réfléchis, placés sur deux rangs opposés, longs d'un pouce et demi, contenant trois ou quatre épillets sessiles, alternes, lancéolés, tournés du même cAté, à deux fleurs; Tune her- maphrodite , sessile; l'autre mâle ou stérile, pédicellée ; le rachis rude, comprimé, strié; les valves du calice rudes sur leur dos: celles de la corolle glabres. Cette plante croît sur les hautes nionlagnçs, dans la province de Quito. (PoiR.) POLYODON, Spatularia. [IchthjoL) Feu le comte de La- cépède, que la mort, qui ne respecte rien, n'a pu faire ou- blier aux amis des sciences et de la vertu, a donné ce nom à un genre de poissois chondroptérygiens de l'ordre et delà famille des éleuthéropomes, et reconnoissable aux caractères suivans : Catopes abdominaux ; squelette, cartilagineux ; branchies h oper- cules sans mem'Tiines; corps nu; des dents aux mâchoires et au palais; museau aussi long que le corps j à bords élargis et comme phjylloïde. On distinguera facilement les Polyodons des Pégases et des Esturgeons, qui ont le corps protégé par des écussons osseux. (Voyez ces deux noms de genre et Eleuïhérofomes.) Le genre Polyodon ne renferme encore qu'une espèce ; c'est Le Polyodon feuille: Polyodon folium , Lacép. ; Spatularia, Shaw ; Squulus spotula, Mauduyt; Chien de mer feuille, Bou- naterre. Ouverture de la bouche arrondie en devant, et si- tuée au-dessous de la tête; deux rangs de dents fortes, ser- rées et crochues à la mâchoire supérieure; une seule rangée à l'inférieure : position des nageoires et forme générale des esturgeons; ouïes très - ouvertes et à opercules prolongées en une pointe membraneuse, qui règne jusque sur le milieu du corps; rachis en forme de corde comme chez la lam- proie; une vessie natatoire ; une valvule en spirale dans l'intestin. Ce poisson , qui ne parvient guère qu'à la taille de dix à cnze pouces, et dont la gueule est très -fendue, est d'une 564 TOL couleur grise uniforme , avec une ligne latérale , et une na- geoire caudale bilobée. On ne sait rien sur ses mœurs, ses habitudes et sa manière de vivre. II habite le Mississipi. (H. C.) POLYODONTES , Po/>'oio;ifa. (Malacoz.) Nom de famille sous lequel Mcgerle et M. de Blainville réunissent les subdivi- sions établies dans le genre Arche de Linné. Voyez l'article MOLLUSQIES. (De B.) POLYOMMATE, Polfommatus. (Entom.) Ce nom est tout- à fait grec, TroXuofXfjLctroç , et signifie qui a beaucoup d'yeux, oculatissimus ; c'est l'un des surnoms d'Argus. Fabricius la em- ployé pour désigner un genre qu'il a établi parmi les papillons, et qui comprend les pt tites espèces, telles que l'argus bleu et autres , qui ont beaucoup de taches œillées sous les ailes. Voyez l'article Papillon, tome XXXVII, page 071. (CD.) POLYONYMON. (Bot.) Voyez Hklxike. (J.) POLYORCHIS. (Bot.) Pétiver a donné ce nom à deux or- chidées, que Willdenow rapporte à son serapias oryglottis. (Lem.) POLYOZE, Poljozus. (Bot.) Genre déplantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des rubiacées , de la tétrandrie monogynie de Linnœus, oifrant pour carac- tère essentiel : Un calice à quatre dents; une corolle mono- pétale ; le tube court ; le limbe à quatre lobes réfléchis ; quatre étamines non saillantes: un ovaire inférieur; un style; un stigmate assez grand, cylindrique, échancré au sommet; le fruit est une baie charnue, à une seule loge, contenant deux semences. PoLYOZE BIPJNNÉ; Poljozus hipinnuta , Lour. , Flor, Coch,, 1 , pag. 94. Grand arbre très-ranieux ; les rameaux étalés; les feuilles deux fois ailées, composées de petites folioles ovales, luisantes, acuminées , très- entières. Les fleurs sont petites, d'un vert jaunâtre, assez nombreuses, disposées en grappes courtes, axillaires, sur lesquelles on observe quelques fleurs neutres. Le calice est court, tubulé, à quatre dents; les fila- mens sont adhérens au tube de la corolle; les anthères alon- gées, immobiles; l'ovaire est arrondi; le style plus long que la corolle. Cette plante croit dans les forêts de la Cochinchine. Son bois est pesant, blanchâtre, de longue durée; il n'est POL 365 attaqué ni par les vers, nî par l'humidité. On l'emploie dans la consiructîon des ponts. PoLvozE LANCÉOLÉ j Poljozus loTiceolata , Lour., loc. cit. Ar- brisseau qui s'élève à la iiauteur fie quatre pieds, sur une tige droite, divisée en rameaux diffus, garnis de feuilles simples, opposées, pétiolées, lancéolées, très-en lières , glabres à leurs deux faces. Les fleurs sont rougeàtres, disposées en grappes terminales et rameuses. Leur calice est tubulé, à quatre dents; la corolle en forme d'entonnoir; le limbe, de la lon- gueur du tube, lanugineux à l'intérieur de l'orifice; le stig- mate échancré ; la baie fort petite, arrondie, à une seule loge, à deux semences. Cetie plante croît en Chine, aux environs de Canton. (Poir.) POLYPARA. (Bot.) Ce genre de Loureiro est regardé par lui-même comme très- voisin du genre Houttuynia dans les Aroides et probablement congénère. Voyez Houttuynia. (J.) POLYPE D'EAU DOUCE. {Acùnoz.) C'est le nom sous lequel Trembley a fait connoitre IfS animaux dont LLiiné a fait le genre Hydpe. Voyez ce mot. (De B.) POLYPERA {Bot.) de Persoon. Voyez Polysaccum. (Lem.) POLYPES. Poijpa. (Actinoz.) Cette dénomination , tirée du grec, imaginée par Aristole et adoptée par tous les auteurs grecs et latins, qui Pont suivi, même depuis la renaissance des lettres, n'étoit employée par lui que pour désigner les animaux que nous coinoissons aujourd'hui sous le nom de poulpes, mot qui n'est réells^ment qu'une contraction de celui de polype, et cela parce que ces animaux semblent avoir plusieurs pieds ; mais les observateurs qui , les premiers, ont étudié les Hydres (voyez ce mot) , Payant fait sans consi- dérer Pétat de la science à l'époque où ils écrivoient, et ayant remarqué qu'ils avoiint autour de la bouche des organes qu'ils regardoient comme analogues des bras ou pieds des polypes d'Aristote, ils crurent devoir les désigner par le nom de polypes; en sorte que, à mesure qu'ils en décou- vroient de nouvelles espèces, ils employèrent cette dénomi- nation comme générique , d'où vinrent les noms de polypes en bouquet, d'eau douce, à panaches. L'analogie qu'il y a entre ces animaux et ceux des coraux des madrépores, ayant, fait en- suite étendre ce nom de polype a ceux- ci, il en résulta que 266 POL ce nom devint presque classique et qu'on s'en servit pour réunir tous ces animaux; mais, quand on vint ensuite aies comparer avec les polypes des anciens , on s'aperçut aisé- ment qu'il n'y avoit presque aucun rapport entre ces deux groupes d'animaux, et alors on consacra définitivement le nom contracté de poulpe aux polypes des anciens, et celui de polype fut réservé pour les animaux qu'ils ne connoissoient pas. Enfin Ifs zoologistes systématiques ayant eu besoin de mettre quelque ordre parmi ces nouveaux polypes, ce nom fut abandonné comme indiquant le genre distinct, auquel on l'avoit appliqué d'abord, c'est-à-dire celui des hydres, et c'est maintenant un nom d'ordre ou de classe , qui com- prend tous les animaux que Linné a renfermés dans sa classe des zoophytes, sauf les pennatules, c'est à- dire les genres Tubipore, Madrépore, Millepore , Cellépore, Isis, Antipathe, Gorgone, Alcyon, Eponge, Flustre , Tubulaire, Coralline, Sertulaire , Hydre, et, par conséquent, toutes les subdi- visions nombreuses que les zoologistes modernes , et entre autres MM. de Lamarck et Lamouroux ont introduites dans la plupart de ces genres. Nous n'entrerons pas ici dans plus de détails sur la manière dont MM. de Lamarck , G. Cuvier, Oken , de Blainville, etc., ont défini et ont sub- divisé cette classe d'animaux , afin d'éviter un double em- ploi ; nous proposant d'en faire l'analyse à l'article Zoo- phytes , où nous donnerons pour ce type d'animaux un con- spectus général comme nous l'avons fait pour les mollusijues. (De B.) POLYPES AMORPHES. {înfus.) M. de Lamarck, dans la première édition de son ouvrage sur les Animaux si:ns ver- tèbres, emploie cette dénouiiuaiion pour désigner les êtres microscopiques, sans forme déterminée, sans organes évi- dens, qui font partie de la classe des infusoires de Linné, Il n'admet plus cette dénomination dans la seconde édition de son ouvrage. (DeB.) POLYPES A BOUQUETS ou EN BOUQUETS. [Actinoz.) On a désigné pendant quelque temps ainsi les animaux qui constituent le genre Vorlicelle de Linné, a cause de la ma- nière dont ils se réunissent souvent en formant des espèces de bouquets. (De 3.) POL 367 • POLYPES A BRAS. (Jctinoz.) Dénomination sous laquelle les premiers auteurs qui ont étudié les hydres , ont désigné les espèces de ce genre, et qui a encore été conservée par M. Cuvier comme nom Trançois de ce genre. (De B.) POLYPES A CELLULES. (Aclinoz.) M. Cuvier intitule, ainsi la troisième famille de son ordre des polypes à polypiers, dans laquelle il range les genres Cellulaire, Fldstre, Cellé- PORE et TuBOLiPORE. Voyez ces mots et Zoophytes. (De B.) POLYPES CILIÉS. {Infiis.) Premier ordre, établi par M. de Lamarck, dans sa classe des polypes, pour les animaux microscopiques, infusoires, qui ont auprès de la bouche ou à son orifice des cils vibratoires ou des organes ciliés et rota- toires, sans cirrhes tentaculaires, comme dans les véritables polypes. Il les divise en deux sections, suivant les organes de la bouche, les vibratiles pour les genres Ratdle , Tricho- CERQUE et Vaginicole, et les rotifères, pour les genres Fol- liculine, Brachion, Furculaire, Urcéolaire, Vorticelle et ToBicoLAiRE. Voyez ces différens mots et Zoophytes. (De B.) POLYPES COttALLIGÈlNES. [Polyp-] Quelques auteurs ont désigné sous ce nom les genres de polypes qui produisent les coraux et les madrépores, i DeB.) POLYPES CORTICAUX. {Ac'inoz.) M. G. Curier (Règne anim., tom. 4, pag. 8) désigne ainsi la troisièu.e famille du second ordre de sa classe des polypes, dans laquelle il com- prend quatre tribus, les Cératophytes , les Lithophytes, les Pennatules et les Alcyons. Voyez ces mots et Zoophytes. (DeB.) POLYPES FLOTTANS, P. natanfes. [Actinoz.) M. de La- marck indique sous ce nom le quatrième ordre de sa classe des Polypes, comprenant le genre Pennatule de Linné et les subdivisions qu'on y a introduites. Voyez ce mot et Zoophytes. (De b.) POLYPES NAGEURS. (Actinoz.) Dénomination substituée par M. G. Cuvier à celle de P. flottans emplojée par M. de Lamarck et pour le même genre Pennatule. (De B.) POLYPES NUS , P. denudati. (Actinoz.) M. de Lamarck dé- signe ainsi un ordre des polypes qui ne se créent pas de poly- piers, et qui comprend les genres Hydre, Corine , Pédicel- laire et Zoanthe. M. G. Cuvier çtablit le même ordre sous 3G8 POL le même nom ; mais il y place, outre les trois premiers genres, celui des Vorticelles en place des Zoanthes , qui sont en effet de véritables actinies. (De B. ) POLYPES A PANACHE. (Actinoz.) Nom que l'on trouve employé quelquefois dans des auteurs du dernier siècle pour quelques vorticelles. (De B. ) POLYPES A POLYPIERS. {Actinoz.) M. G. Cuvier désigne ainsi le second ordre de sa classe des polypes, par opposition avec le premier, que forment les polypes nus. (DeB.) POLYPES ÏUBIPERES. {Actinoz.) M. de Lamarck avoit cru devoir former sous ce nom un ordre particulier pour le genre Alcyon de Linné, subdivisé par M. Savigny , comme nous rapprenons de M. Bosc (Nouveau Dictionnaire d'his- toire naturelle); mais il ne l'a pas conservé dans sa nou- velle édition des animaux sans vertèbres, ce genre faisant partie de ses polypiers empâtés. (De B. ) POLYPES A TUYAUX. {Actinoz.^ Dénomination employée par M. G. Cuvier pour désigner la première' famille de son ordre des polypes à polypiers, et qui comprend les genres Tubipore, Tubulaire, Sertulaire de Linné. (De B. ) POLYPÉTALE [Corolle]. {Bot.) Composée de plusieurs segmens ou pétales distincts, qui tombent séparément ou qu'on peut arrarher un a un. Voyez Corolle. (Mass.) POLYPHACUM. {Bot.) Agardh nomme ainsi le genre Osmln- DARiA de Lamouroux. Voyez ce mot. (Lem.) POLYPHAGE. (Ornitii.) Ce terme est employé, en zoolo- gie, pour désigner les oiseaux ou autres animaux qui , comme les avesjjicfl', se nourrissent d'insectes, de charognes, de fruits, de semences gerniées, qu'ils ne brisent pas et qu'ils ne mangent qu'après qu'elles ont été attendries par la germination , etc. (Ch. D.) POLYPHAGE. {Entom.^ Nom donné à une chenille qui mange les feuilles de plusieurs plantes différentes, telle est en particulier celle du Bombyce de la ronce, que nous avons décrite sous le n.° 5, tom. V, page 1:^0. (CD.) POLYPHEMyV. ( Bot. ) Ce genre de Loureiro rentre dans VArtocarpus, genre de la famille des urticées. Voyez Jaquier. (J.) POLYPHÈME, PolypJiemus. {Crust.) Le nom de polyphème POL 369 a été donné par Muller à un genre d'entomostracés voisin des daphnies, lequel a été appelé Céphalocle, Cephaloculus, par M. de Lamarck. Préalablement ce savant naturaliste avoit jugé à propos de transporter le nom de Polyphéme au Li- mule de Fabricius. Voyez l'article Malacosiracés, t. XXVIII, p. 5y2 et 3g8. (Desm.) POLYPHÉME, Poljphemus. (Conchjl.) Genre établi par Denys de Montfort ( Conchyl. System., tome ii , page 4i5) pour un assez petit nombre de Bulimes de Bruguiéres , d'Agathines de M. de Lamarck, et par conséquent d'Hélices de Linnapus, qui, avec la troncature de la columelle , carac- tère distinctif des Agathines de M. de Lamarck, sont beau- coup plus étroites, plus alongées, et ont le dernier tour dé- primé et atténué en avant, avec Pouverture étroite et la co- lumelle arquée à sa partie antérieure. Ce genre, qui n'a pas été adopté par M. de Lamarck, mais qui pourroit l'être aussi bien que tant d'autres, fait partie delà division des Cochli- copes de M. de Férussac (voyez à Particle Hélice) : il a pour type PAgathine gland, Agath. glans , de M. de Lamarck, que Denys de Montfort nomme le Polyphéme gland , Poljy- phemus glans. C'est une assez belle coquille lisse ou à stries d'accroissement peu marquées, recouverte par un épiderme couleur feuille morte , qui vient de Pintérieur de la Loui- siane. (De B.) POLYPHRAGMON. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille des ruhiacées, de la décandrie monogjnie de Linnasus , offrant pour caractère essentiel: Un calice persistant, cylindrique, entier ou couronné par cinq dents; une corolie lubulée, velue de toutes parts; le limbe à six divisions; dix étamines attachées au milieu du tube, alternes avec les lobes de la corolle; les filamens très- courts; les anthères linéaires; un ovaire infé- rieur, surmonté d'un style cannelé, terminé par six stigmates ou plus, recourbés au sommet. Le fruit est une baie globu- leuse, ombiliquéf, à vingt loges environ, séparées par des cloisons longitudinales, polyspermes; les semences petites, surmontées d'une petite pointe en aiguille , disposées sur un seul rang dans chaque loge, presque imbriquées, séparées par de petites cloisons transversales, couvertes d'un double 42. 34 370 POL tégument (rextérieur osseux), attaché au sommet d'un pla- centa central et charnu. Ce genre, établi par M. Desfontaines, paroîtse rapprocher de Yerithalis unijlora de Gœrtnerfils, Carpologia, tab. 196, fig. 4. PoLYPHRACMON soYEvx; Poljphragmon sericeuTTi , Desf. , Mém. du Mus. de Paris, vol. 6, pag. 6, tab. 2. Arbrisseau d'environ dix pieds, dont les rameaux sont opposés, noueux, velus, particulièrement vers leur sommet, garnis de feuilles oppo- sées, pétiolées, ovales, lancéolées, acuminées, velues à leur face inférieure, persistantes, très -entières, longues de deux pouces; les pétioles très- courts, velus, accompagnés de sti- pules caduques ; les fleurs sont supportées par des pédoncules courts, solitaires , uniflores, situés dans l'aisselle des feuilles. Cette plante croît dans l'ile de Timor. (Poir.) POLYPKYLLE. [Bot.) Composé de plusieurs pièces. La «pathe du corjpha , l'involucre du leonlodon taraxacum, par exemple, sont polyphylles. (Mass.) POLYPHYSA. {Bot.) Ce genre que M. de Lamarck et La- mouroux placent parmi les polypiers flexibles, est ramené par Agardh a la famille des algues, et placé par lui comme un passage de cette famille aux zoophytes : rapprochement qui jious paroit assez singulier , et que la nature calcaire de la plante seule détruit. (Voyez dans ce Dictionnaire l'article PoLYPHYsE, Polrp.) Cependant on doit faire remarquer que le polypliysa aspergiUoia, Lamx. , a quelque ressemblance avec le caulerpa, et que c'est le fucus peniculus de Turner. VAmphfbolis du même auteur est un autre genre très-am- bigu, bon caractère est d'avoir des stipes qui partent d'une base formée par quelques écailles osseuses. Les stipes filiformes, cornés, solides, articulés, émettant, de leurs géniculations, des feuilles très-entières, linéaires, étroites, veinées longitu- dinalement, de la consistance de celles des zostera, mais plus fermes et d'un vert jaune. Ce genre, par ses stipes cornées, s'éloigne des plantes pha- nérogames, tandis qu'il s'en rapproche par la nature de ses feuilles. On ne connoît pas sa fructification. Agardh en décrit deux espèces: Vamphibolis bicornis, Sp. alg., pag. 474, dont les feuilles sont POL 371 imbriquées, linéaires, avec l'extrémité émarginée et bicorne. L amphibolis zusterctfolia , dont le sti} e est très court et garni de feuilles embriquées, linéaires, ligulées et entières. Ces deux plantes, recueillies sur les para^-es de la Nouvelle- Hol- lande, ont été observées par Agardh dans les hei-biers du Mu- séum d'histoire naturelle de Paris. ([,em.) POLYPHYSE , Poîyphjza, {CoralUn.) Genre établi par M. de Latnar.k (Anini. sans vert., tom. 2, pag. i5i) pour une nou- velle espèce de corps organisés de la famille des Coralliues, qui se rapproche beaucouj» des Acétabilles {Tubularia acela- bidum, Linn., Gmel.), et dont elle ne diffère que parce cjue la masse qui termine'la tige, au li< u d'être en plateau, est formée de petites vessies subglobuleuses, inégales et ramassées en capitule. Il ne renferme qu'une espèce, qui a été parfai- tement décrite par M. Dawson Turner, qui en a fait une espèce de Fucus, sous le nom de Fucus penniculus , Hist. fuc. , tom. 4 , pag. 77 , tab. -22^ , fig. a, b , c , d , e. M. âe Lamarck Ta nommée la P. aisiralf. , P. auslralis , dénomination que M. Laaiouroux, qui a adopté ce genre, a cru devoir changer en P. GOUPILLON , P. a^pergillosa. Cette polyphyse est com- posée d'une tige fistuleuse, filiforme, simple, fragile, séta- cée. de quatre centimètres environ de hauteur , à l'extrémité de laquelle existe un capitule formé de huit à douze corps pyrilbrmes, Hstuleux, de deux millimètres de long, devenant par la de^^siccat-on assez semblables à de petites fossettes con- caves d'un côté et conve.xes de l'autre. Sa couleur est d'un vert brillant dans l'état frais; elle devient blani he par la dessiccation, qui rend aussi la polyph\se tassante, de flexible et membraneuse (qu'elle étoil. U paroit en effet qu'elle pro- duit une légère effervescence avec les acides. M. Lamtuiroux, qui voyoit des polypfs partout, regardoit des petils grains blanchâtres sphériques, qu'il avoit trouvés dans les vésicules, comme des débris desséchés du corps de l'animal, ce qui est complètement imprcbahh'. (De B. ) POI.YPIAIRES, Polyparia. (Actinoz.) Dénomination em- ployée par M. de Blaiuville dans son Système de Zoologie et de nomenclature pour désigner une classe du type des Acti- nozoaires , q\ii renferme tous les polypes simples ou simple- ment agrégés des autres zoologistes. Les polypes qui sout 372 POL réunis sur une partie vivante commune , constituent sa classe des ZoOPHVTAlRES. VoyPZ ZOOPHYTES. (De B.) POLYPIER, Polyparium. (Actinoz.) En employant la déno- mination classique de polypes pour tous les animaux qui constituent les genres Madrépore, Tubipore , Eschare , Pias- tre, Cell.iire, Sertulaire, Isis et Pennatule , on a été néces- sairement conduit à donner le nom de polypier aux corps plus ou moins solides avec lesquels ces animaux se trouvent, sans avoir égard à la nature de ces corps , et encore moins à leur forme et à la manière dont les polypes les pronuisent et y sont disposés. Ce nom, qui me semble avoir été à peu près créé par M. de Lamarck, est synonyme des mots Corail, Corallium et Stirps, employés par Pallas et Linné, le premier pour les polypiers pierreux ou lithopliytes, et le second pour les polypiers flexibles ou cornés, les cératophytes. M. d,e Lamarck. définit un polypier : Une enveloppe fixe, plus ou moins solide , calcaire ou cornée, dans laquelle habite un polype, et qui est le résultat évident d'une transsudation de sou corps, d'une excrétion par certains pores de sa peau de matières assez composées pour former par leur rapproche- ment un corps concret plus ou moins solide et toul-à-fait in- organique. Cette définition n'est réellement applicable qu'aux madrépori'S de Linné, ainsi qu'à ses eschares; à peine peut- elle l'être aux Sertulaires , et surtout aux Cellaires, et cer- tainement elle ne l'est pas aux Isis, Corail et Gorgone; aussi M. fie Lamarck lui-même est- il obligé de revenir à l'em- ploi des termes de Stirps, Axis, Rachis ou Tige, pour le ■ corps à la fois charnu et solide, qui se trouve former la par- tie commune des pennatules , quoiqu'il y ait les plus grands raujiorts entre ce corps et celui qui constitue la partie so- lide des Isis, des Gorgones et du Corail, Ainsi donc, si l'on veut persister à généraliser le nom de polypier à la ma- nière de M. de Lamarck, il faudra le définir u) corps so- lide, calcaire ou corné, résidu d'un ou de plusi€(. ; Guettard, loc. cit., tab. 45, fig. 4? Bourguet, loc. cit., tab. 4, fig. 26. Ce polypier porte des étoiles rondes, de deux à trois lignes de diamètre, et garnies de vingt- quatre rayons environ. L'in- tervalle qui les sépare est assez grand, sans être poreux. Guet- tard annonce qu'on le trouve aux environs de Besançon. Il existe aux environs de Dijon, dans les couches antérieures à la craie, une espèce dont les étoiles sont plus rapprochées, mais qui a beaucoup de rapports avec celle-ci. AsTRÉE DE Lucas : Astrea lucasiana , Def. ; Guettard, même pi. , fig. 2. Polypier non poreux, couvert d'étoiles rondes de deux lignes de diamètre, portées sur des mamelons; l'intervalle qui les sépare est couvert de petites côtes, qui viennent joindre les lames des étoiles. Un échantillon de cette espèce que je possède, et qui est de la grosseur du pouce, a été rapporté d'Italie par Lucas fils. Guettard annonce qu'on trouve aux environs de Besançon celui qu'il a fait figurer. AsTRÉE ÉTOiLÉE : Astrca stellata , Def.; Bourguet, loc. cit. , tab. 4 , fig. 26 ; Guettard , loc. cit. , pi. 46 , fig. 2 P Cette espèce POL 38i est couverte d'étoiles de trois à quatre lignes de diamètre, garnies de vingt-quatre rayons. Quelques- unes sont un peu enfoncées, les autres sont à la surface du polypier, qui n'est pas poreux. J'en possède un morceau plus gros que le poing, et qui est indiqué provenir du Vicentin. Un autre, que je possède également, et qui a les plus grands rapports avec cette espèce, provient des couches anciennes des environs de Nevers. AsTHÉE ihhégulière; Astrea irregularis , Def. Astroïte circu- laire, à surfaces plates, à étoiles polygones irrégulières, d'une, deux, trois et quatre lignes de diamètre et à rayons simples. Guettard, toc. cit., pi. 48 , fig. 1. La forme des étoiles de ce polypier est extrêmement variée : les unes ont cinq côtés, mais beaucoup d'autres sont à six, sept et huit; ces côtés sont inégaux et cette inégalité vient de la position où une étoile s'est trouvée par rapport à ses voisines. Le nombre des rayons de chaque étoile est en raison desa grandeur. Entre de grands rayons qui la traversent, il s'en trouve de petits, qui ne la traversent pas. La masse de ce polypier est poreuse: il se présente en plaques qui ont jusqu'à six pouces de dia- mètre sur dix-huit lignes d'ép;iisseur: les deux surfaces por- tent des étoiles, et Guettard affirme que les étoiles de l'une répondent à celle de l'autre. Ou troave cette espèce à Saint- Paul , près de Dax. AsTRÉE RAMEUSE : Astrca ramosa, Def.; Knorr, loc. cit., tab. 90, fig. 3 ? Cette espèce est très- remarquable à cause de sa division en rameaux: j'en possède un échantillon de quatre pouces de longueur sur plus d'un- pouce de diamètre, et qui présente les restes de six embranchemens. Toute sa surface est couverte d'étoiles à cinq et à six pans, de quatre lignes de diamètre, et garnies de douze rayons, qui vont jusqu'au centre- elles sont séparées entre elle par un intervalle très -mince. Dans certains endroits, cet intervalle a plus d'une li^ne et ce sont probablemf^nt ceux qui ont été plus exposés au frot- tement. Le morceau figuré par Knorr a été trouvé à Pfef- fingen ; mais j'ignore où a été rencontré celui que je possède: il est d'une substance blanche, non pétrifiée, et doit provenir d'une couche de sable quarzeux. AsTiiÉE PUSTULEUSE : Astrcii ptistulûsa , Def. ; Knorr , loc. cit. 382 POL pi. 186, fig. 2. Cette espèce, en masse pétrifiée, arrondie et de la grosseur de deux poings réunis, est couverte d'étoiles rondes, saillantes, éloignées les unes des autres, et dont l'intervalle qui les sépare est strié. J'ignore où ce morceau a été trouvé; mais il paroit provenir d'une couche très- an- cienne. AsTRÉE d'Ellis; Astrea ellisiana, Def. Cette espèce se présente en lobes, dont quelques-uns ont trois pouces de longueur sur un pouce et demi de largeur, et sont couverts de tous côtés d'étoiles rondes d'une ligne de diamètre, garnies de six rayons, qui vont jusqu'au centre s'appuyer sur un petit axe; d'autres petits rayons, qui garnissent l'intérieur des étoiies, ne vont pas jusqu'au centre. L'intervalle qui sépare les étoiles est lamelleux et leur bord est un peu saillant. Un échan- tillon de cette espèce, que je possède, est indiqué provenir de Dax. Un autre morceau, qui provient très- probablement d'une autre localité, ne diffère de celui ci -dessus, que parce que les étoiles sont un peu moins grandes et qu'elles ne portent pas un axe dans leur milieu. AsTRÉE sphérique: Aslrca sphœrica, Def., Champignon sphé- RiQUE ÉTOILE , Bourguet , loc. cit., tab. 7, fig. 56. Ce polypier se présente sous une forme sphérique et avec le volume d'une grosse noix. Il est garni d'étoiles rondes, de deux à trois lignes de diamètre, munies d'environ vingt- quatre rayons, qui pa- roissent s'étendre jusqu'au centre. Bourguet n'indique pas où l'on trouve cette espèce. AsTRÉE GENTILLE; Astrea pulcliclla , Def. On trouve à Or- glandes , département de la Manche, dans une couclie de calcaire grossier, des morceaux cylindriques de cette espèce, qui ont neuf à dix lignes de longueur sur deux lignes de diamètre; leur surface est couverte de pi'tites éioiles rondes, qui ont à peine une demi -ligne de diamètre, et qui sont garnies de douze ra^^ons qui s'élèvent au-dessus de l'éioile , et dont six seulement s'étendent jusqu'au centre, l/intervalle qui sépare les étoiles, est rempli de petits points élevés, agréa- blement distribués. On voit à la hase de ces petits polypiers des traces de leur adhérence sur d autres corps. AiTRÉE d'Italie; Aslrea itaiica , Def. Cette espèce présente POL 583 des morceaux qui ont jusqu'à trois pouces d'épaisseur, et qui dévoient être fort grands. Ils sont couverts à leur surface , ainsi qu'au-dessous , d'étoiles pentagones, qui ne laissent aucun intervalle entre elles, et sont remplies d'un grand nombre de rayons : ces étoiles ont trois lignes de diamètre. On trouve ce polypier dans le Plaisantin. AsTRÉE TOILE- d'araignée; Astrcu aranea, Def. Ce polypier poreux est couvert d'étoiles à cinq et à six pans, et qui ont jusqu'à sept lignes de diamètre. Elles contiennent environ trente -six rayons, qui présentent entre eux de petites cel- lules formées par de très- minces cloisons concentriques, qui imitent assez bien les toiles de certaines araignées des jar- dins; l'intervalle qui sépare les étoiles a une demi -ligne d'épaisseur. Je possède un morceau de cette espèce qui a cinq pouces et demi de diamètre sur deux pouces et demi d'épaisseur ; mais j'ignore où il a été trouvé. AsTRBE FLEURIE; Astrca floTida , Def. Je ne connois de cette astrée que le morceau que je possède , et qui n'est pas aussi gros que le poing : il est changé en une matière quarzeuse qui lui a laissé des formes très- remarquables; mais je crains que la pétrification ne les ait miuliliées. Il est couvert d'un côté d'étoiles à quatre , à cinq et à six pans , de trois à six lignes de diamètre : ces étoiles sont enfoncées, et l'intervalle qui les sépare est mince et élevé au-dessus d'elles; elles sont garnies environ de trente rayons , qui ne s'avancent pas jus- qu'au centre, où il se trouve un petit pivot de la grosseur d'un grain de blé. J'ignore où ce morceau a été trouvé; mais il paroît provenir de très- anciennes couches. Astrée arachnoïde : Astrea arachnoïdes , Def. ; Guettard , loc. cit., pi. 52, fig. 2; Parkinson , Org. rem., tom. 2 , pi. 5 , fîg. 1. Celîe espèce, à masse compacte, tst couverte d'étoiles pentagones ou hexagones d'un demi -pouce de diamètre, qui ont plus ou moins de quarante rayons, qui ont dû être celluleux comme ceux de ïastrea aranea avant sa pétrification. Au Uiilieu de chacune des étoiles se trouve un trou rond de trois à quatre lignes de diamètre, et de plus d'une ligne;, de profondeur, dans lequel les rayons vont s'enfoncer. L'in- tervulle qui sépare les étoiles est occupé par une lame extrê- mement mince. Guettard annonce que le morceau qu'il a 384 POL fait figurer, et qui diifère de celui que je possède en ce que le trou du milieu de chaque étoile n'est pas exprimé, a été trouvé àChauraont près d'Anvillers, à trois lieues de Verdun. Ce morceau, dont la surface paroît avoir été détruite, pré- sente, ainsi que le dit Guettard, un couvercle au milieu de chacune des étoiles ; mais ce couvercle n'est autre chose qu'un axe qui, ayant présenté plus de solidité que les rayons, se trouve élevé un peu au-dessus d'eux. On trouve à Valognes (Manche), dans les couches anciennes, une varrété de cette espèce, qui ne diffère de celle-ci que parce que les étoiles sont de moitié plus petites, et ne contiennent que vingt- quatre rayons environ. AsTRÉE LOBÉE : Astrca lolata, Def. ; Guettard, l. c, tab. /17, fig. 9 p Je possède un morceau de ce polypier qui a trois pouces de longueur sur une largeur à peu près pareille, et sur six lignes d'épaisseur, et qui a fait partie d'un plus grand morceau. Il est g;irni sur ses deux surfaces et sur un de ses côtés , d'étoiles d'une ligne de diamètre, striées intérieurement , et au milieu desquelles il se trouve une sorte d'axe lamel- leux. L'intervalle qui sépare les étoiles, et qui a d'une à deux lignes de diamètre, est couvert de petits pores. La masse de ce polypier est compacte , et il est indiqué avoir été trouvé à Dax. AsTRÉE TUBULAiRE : Astrcd tuhulafu , Dcf. Astroitc tubulaire à étoiles d'une ligne de diamètre, à six rayons en cœur, qui tapissent intérieurement les côtés des tuyaux; Gut^ttard, ioc. cit., pi. 65, fig. 1 — 3. Cet auteur, n'ayant pas soupçonné que le polypier qu'il a décrit avoit été dissous, a cru que les étoiles qu'il voyoit tapisser l'intérieur des tubes, appartc- noient au polypier ; mais il s'est trompé. Nous avons sous les yeux des moules extérieures de polypiers pareils , et il est aisé de voir que tout ce qui est en saillie aujourd'hui, n'est que la matière de la couche qui s'est moulée dans les vides qu'elle a trouvés avant la dissolution du polypier. Ces morceaux ont été trouvés sur le chemin qui conduit du Mel- leraut à Mortagne, et dans la vallée de la Touque, près de Lisieux. AsTRÉE A^\ÛLIF.■, As trea ameliana, Def. Cette espèce est une de celles qui paroit se lier avec celles de la section suivante. POL 385 Quoique les étoiles en soient distinctes, elles ne paroissent pas séparées les unes des autres par une paroi, comme toutes les espèces qui précèdent, et les rayons ne vont pas non plus se confondre avec ceux des étoiles qui sont voisines, mais se terminent seulement distinctement quand ils se rencon- trent. Le seul échantillon de cette espèce que je possède, est presque sphérique, sans qu'on puisse apercevoir la trace de l'endroit par où il auroit pu adhérer, quoiqu'il soit parfai- tement conservé. Il a six à sept lignes de diamètre, et ne paroit pas spongieux; toute sa surface est couverte d'étoiles un peu enfoncées, de quatre à sept pans, remplies de trente à quarante rayons granulés. J'ignore oii ce joli morceau a été trouvé; mais il provient sans doute d'une couche meuble de calcaire grossier ou de grès. On trouve à Grignon , département de Seine-et-Oise, à Hauteville et à Orglandes, département de la Manche, dans le calcaire grossier, uneastrée qui peut être regardée comme une variété de celle ci -dessus, et qui n'en diffère que parce qu'elle est un peu spongieuse. Souvent elle est cylindrique et porte au centre la trace de corps cylindriques aussi , qui ont disparu. On la trouve quelquefois attachée sur le cerithium cornucopia ; elle a été figurée dans les Vélins du Muséum, n.°48,fig. 20. Astrées dont les étoiles sont contiguës. AsTR^B hérisson: Aslrea hystrix. Cette espèce, qui est fort commune à Grignon, se présente sous différentes formes : elle est quelquefois cylindrique, et porte au centre un trou où se trouvoit le corps sur lequel elle a été attachée. Les étoiles dont elle est couverte, sont contiguës ; elles ont environ une demi-ligne de diamètre, et portent intérieurement six à huit rayons peu visibles. Le milieu est occupé par un petit axe et les bords sont garnis de pointes cannelées; quelques-uns de ces morceaux cylindriques ont plus d'un pouce de lon- gueur sur quatre à cinq lignes de diamètre. Ce polypier se présente quelquefois sous une forme de petit champignon pédicule, dont le dessous porte de petits cercles concen- triques, et dont le dessus seulement est garni d'étoiles. On voit la figure de ce polypier dans les Vélins du Muséum , 42. itS 386 POL vélin n." 48 , Cg. 28. Cette espèce a des rapports avec l'astrée maigrine ; mais , comme on les trouve ensemble , elle en diffère assez pour faire croire qu'elles constituent chacune une espèce différente. AsTRÉE digitbe; Astreu digitata, Def. On trouve dans une couche à oolithes blancs, des environs de Caen , cette petite espèce , qui se présente en morceaux cylindriques et com- pactes. J'en possède deux qui ont environ un pouce de lon- gueur sur trois lignes de diamètre, et l'un d'eux, qui est entier par l'un de ses bouts , se termine par une pointe mousse. Ils sont couverts de petites étoiles d'une demi-ligne de diamètre, contiguës, peu enfoncées et garnies de vingt-quatre à vingt-six myons. AsTHÉE MAIGRINE ; Astreu emarciatd, Lamk. , Anira. sans vert. , tom. 2 , pag. 2GG , n.° 29. Quoique cet auteur ait placé cette espèce dans cette section, nous pensons qu'elle auroit pu l'être dans celle qui contient les espèces à étoiles séparées; car les rayons ne vont point se confondre avec ceux des étoiles voisines, comme dans les espèces ci-après. Celle-ci affecte différentes formes : elle est quelquefois sphérique, très- souvent elle est cylindrique, et r.orte au centre la trace du corps qui la soutenoit; elle s'attache aussi sur les grosses co- quilles. Toute sa surface est couverte d'étoiles à quatre , à cinq ou à six pans, garnies de huit rayons qui vont s'appuyer sur un petit axe qui se trouve au milieu. L'intervalle qui les sépare est composé de lames minces, au-dessus desquelles il s'élève d'espace en espace, au point de la réunion des angles de quatre à cinq étoiles, un axe cannelé qui a quelquefois quatre à cinq li,:^nes de longueur. On trouve cette espèce à Grignon et à Hauteville dans la couche du calcaire grossier. AsTRÉE DE Dei.uc ; Astrco. Delucii, Def. Cette petite espèce se trouve au mont Salève , près de Genève, dans une couche d'oolithes blancs. Elle est couverte de petites étoiles qui n'ont pas une ligne de diamètre, et dont les rayons touchent aux étoiles voisines. La matière calcaire en laquelle ce po- lypier est changé, peut recevoir un beau poli. AsTRÉE coKCENTRiyiiE : Asirea concentrica, Def.; Guetlard , loc. cit., pi. 20, tig, 2 ? pi. 25 , fig. 5 , et pi. 62 , fig. 3 , /;, c» Cette espèce, qu'on trouve en Suisse, près de Rhétel et au- POL 387 près de Gray dans la Franche -Comté, est hémisphérique; les étoiles dont le dessus est couvert, sont contigucs, et le dessous laisse apercevoir beaucoup de couches concentriques. Quelques-uns de ces morceaux ont plus de huit pouces de diamètre sur trois à quatre pouces d'élévation au centre, et sont calcédonieux. AsiRBE PE Faujas : Astreci Fuuj usU , Def. ; Guettard , !oc. cit., pi. /|0 , fîg. 1 ; Faujas, loc. cit., pi. 41 , fig. 5; pî. oj , fig. 5 , et pi. 36, fig. 3 ; Knorr, loc. cit., pi. 90, fig. 1 , et pi. io3, fig. 6 et 7 ; et Bourguet, toc cit., pi. 3, fig. 23. Cette espèce a de si grands rapports avec la précédente, qu'il est très-possible qu'elle n'en soit qu'une variété; ce- pendant un morceau que je possède présente un aplatisse- ment avec des stries à sa partie inférieure, qui diffère essen- tiellement de l'autre. Je ne connois pas le lieu où ce mor- ceau a été trouvé, mais il paroît provenir des couches an- térieures à la craie : celui qui se trouve figuré par Knorr, pi. 90, est en marbre et provient du canton de Bàle ; mais à l'égard des autres, ils proviennent de la couche craieuse de ia montagne de Saint- Pierre de Maëstricht, et ne sont que des empreintes de la surface supérieure du polypier. .Te possède une empreinte de ce polypier, qui vientde Nancy, et un morceau de la substance de la même espèce, qui vient de Saint-Paul-Trois-Chàteaux dans le Dauphiiié. AsTRÉE coisnQVE ; Astrea conica, Def. Héliolite conique , à étoiles de trois lignes de diamètre et à plus de douze rayons; Guettard, loc. cit. , pi. 63 , fig. 2. Ce polypier, à rayons con- centriques inférieurement , a deux pouces de diamètre à sa base, sur une élévation pareille. Les étoiles sont contiguës et portent un petit axe à leur milieu. On le trouve à Saint- Paul-Trois-Chàteaux. AsTRÉE RUSTIQUE; Astrca rustica, Def. Je possède une em- preinte bien conservée d'un morceau de cette espèce, dont les étoiles, contiguës, ont un pouce de diamètre, et contien- nent environ soixante rayons qui répondent à ceux des étoiles voisines. Ce morceau a quatre pouces en tous sens; il pa- roit provenir de couches très -anciennes, mais j'ignore où il a été trouvé. AsTRÉE genevoise; Astrea geneyensis , Def. Je possède des 388 POL morceaux de celte espèce qui sont de la grosseur d'un œuf de poule , et qui ont été trouvés dans une couche d'oolithes blancs au mont Salève près de Genève. Ils présentent des étoiles contiguësde trois lignes de diamètre, et dont le centre est un peu enfoncé. Ils sont susceptibles de recevoir un beau poli, et en cet état leurs étoiles présentent, à la grandeur près, beaucoup d'analogie avec celles de ïastrea Faujasii. AsTRÉE cisTÈLE ; Astrea cistela , Def. Je possède de jolis polypiers a couches concentriques, en dessous en cône tron- qué, et à étoiles contiguës en dessus. Quelques-uns ont un pouce et demi de diamètre sur huit à neuf lignes d'élévation. Ils ont cela de particulier, que le centre seulement porte des étoiles au milieu, et que sur une largeur de quatre lignes des rayons partent des étoiles et vont se terminer au bord. Il est difficile d'être assuré si cette espèce ne devient pas plus grande, ou si ces polypiers ne seroient pas de jeunes astrées coniques. J'ignore d'où ils proviennent ; mais la couleur ferrugineuse de quelques-uns indiqueroit qu'ils auroient été trouvés à Saint-Paul -Trois- Châteaux. Dans la supposition qu'ils constituent une espèce , je leur ai donné le nom d^A. cistela. AsTRÉE DENDROÏDE; Astrea dendroidea, Lamx., Exp.méth.des polyp., tab. 78, fig. 6. On trouve dans la couche à polypiers des environs de Caen , un polypier que Lamouroux a regardé comme une astrée, et auquel il a asssigné les caractères sui- vans : Polypier fossile en forme de tronc d'arbre très-court, à ra- meaux tronqués; étoiles contiguës, ou se confondant entre elles; le centre presque au même niveau que les lames; grandeur, environ quatre centimètres; diamètre des étoiles , quatre millimètres au plus. Cet auteur ajoute qu'ayant regardé cette astrée comme en- croûtant un autre polypier, il s'est assuré qu'elle formoit une masse de même nature , qu'elle se rapprochoit de Vastrea galaxea par les étoiles, et qu'elle différoit de toutes celles que l'on connoît de ce genre nombreux. Depuis la publication de l'ouvrage de M. Lamouroux, M. Lesauvage, docteur- médecin à Caen, a fait la découverte, dans la falaise de Berneville (Calvados), d'une masse considé- rable de ce polypier de plusieurs pieds de hauteur. Dans le volume des Mémoires de l'Acad. roy. des se. de Caen pour POL 589 1825, M. Lesauvage dit que «cette singulière production est « formée d'un faisceau considérable de tiges rameuses , sim- « plement contiguës, de dix à quinze lignes de diamètre, et « présenlant sur toute leur longueur une suite assez régulière « de dilatations arrondies et de rétrécissemens circulaires. Les f( rameaux sont terminés en pointes mousses à des hauteurs « inégales, et toute leur surface est couverte d'étoiles lamel- « leuses, arrondies, contiguè's et presque superficielles. Si « l'on examine la coupe transversale d'une tige, on voit que « son intérieur est formé de lames nombreuses, qui laissent « entre elles des espaces anguleux et affectent la forme étoi- « lée. La coupe longitudinale laisse apercevoir une suite de « cavités , quelquefois régulièrement espacées , ce qui sem- « bleroil indiquer que l'intérieur des rameaux étoit cloisonné; « mais ces cavités paroissent être dues , au moins en grande « partie, aune sorte de retrait résultant d'une cristallisation « confuse du calcaire d'organisation. « Ce calcaire offre une couleur rouge-sombre, qui contraste « avec la blancheur de celui qui encroûte la masse. D'après « la belle conservation d'un polypier d'une taille si prodi- ge gieuse , on doit être porté à croire qu'il n'a subi aucun dé- « placement, et qu'il aura été saisi par la matière calcaire « qui l'entoure dans le lieu qui l'avoit vu naître. eronnier. (Ch. D.) POLYPODE, Polf podium. {Bot.) Très-beau genre de la fa- mille des fougères, qui forme dans cette famille le noyau d'un groupe particulier, celui des po!/}podiacées. Il est carac- térisé par sa fructification dorsale, composée de capsules dis- posées sans ordre en sores ou paquets arrondis, épars, nus, c'est-à-dire point recouverts par une membrane ou indusium. POL 399 Ge genre a été fondé par Tournefort et caractérisé par Adan- son; mais Linnasus, dont le coup d'œil étoit cependant si péné- trant, en l'adoptant, y ramena une foule d'espèces dont les sores sont recouverts par des induslums ou tégumens propres. Ce caractère ofïroif assez de valeur pour mériter d'être pris en considération ; aussi Roth , Swartz , Bernhardi , Smith , De Can- dolle, Willdenow, etc., s'empressèrent les premiers à intro- duire une réforme nécessaire dans le genre Polypodiuin, Linn., et la création desgenressuivans estle résultat de leurs trai-^aux; Aspidium, Athjrium et Polystichum , Roth; Aspidium, Swartz, Willd.; C)'a£/iea, Smith; Mertensia, Willd.; Dicksonia, l'Hér.; Cheilantlies, Swartz; Graminitis, Swartz; Meniscium, Schreb.; Nephrodiuiii, Rich. ; Allantodia, R. Br. ; Alsophila, f'Voodsia, R. Br. , etc. On peut encore citer les nouveaux genres Nevro- nia, Peranema et Leptoslegia de Don (Proh., Flor. nepauL); le Pinonia et VAdenophorus (voy. Pinonia) de M. Gaudichaud; le Lastrea de M. Bory de Saint -Vincent (voyez Polystichum), Monogramma et Gjmnogramma , Desv. Ainsi le genre Polypodiuin est établi avec son caractère pri- mitif, un peu modifié, celui d'offrir des sores dorsaux nus ou sans tégumens , composés de capsules disposées sans ordre fixe. Ce caractère, très-simple et facile à saisir, sera sans doute mo- difié par l'obligation de mettre plus de clarté dans la descrip- tion et le groupement des nombreuses espèces qui rentrent dans ce genre, et qui déjà s'élèvent à deux cents et quelques: peut-être trouvera-t-on quelque bon caractère dans la posi- tion des sores, et pourra-t-on établir ainsi des sous-genres ou même des genres distincts, et comme exemples nous citerons le A/arginorfa, Bory de Saint-Vincent, dont les sores sont mar- ginaux; le sous-genre Diynaria du même auteur, mentionné plus bas -,10 dryopteris , Adans. (Voy. Polypode, n." 16, plus bas.) Nous ne devons pas oublier de faire remarquer que VAn- giopteris, HofTm., éfoit autrefois au nombre des polypodes à sores nus, ainsi que le Candollea , Mirb. , ou Cjclophorus , Desv., Pyrrosia, Mirb. Après tous les changemens et toutes les réformes introduits dans le genre Polypodium , nous avons dit qu'il renfermoit en- core plus de deux cents espèces, et chaque jour on voit aug- menter ce nombre. Presque tout«s les espèces sont exotiques^ 400 POL à peine quatre ou cinq croissent en Europe; elles sont amies des contrées équatoriales et australes, elles font l'ornement des bois, des forêts et des roches de ces pays. L'Amérique méridionale en offre une très -grande quantité, la Nouvelle- Hollaiide et l'Asie une partie du reste; et l'Afrique, surtout ses îles orientales , en présentent de remarquables parleur beauté. La diversité entre les espèces est grande : il en est d'une très- petite stature, et d'autres qui s'élèvent comme de petits ar- bres, couronnés par des frondes très-amples, très -délicates , ordinairement très -découpées. Nous rappellerons à ce sujet que le bt;au polypodium arboreum, Linn., n'est plus une espèce de polypode , mais une de celles du genre Cjatkea. Les frondes des polypodes sont ou simples, entières, lobées, sinuées, ou ailées et plusieurs fois découpées ; les frondes stériles sont celles qui se développent le plus complètement : les frondes fertiles sont ordinairement différentes des stériles, plus étroi- tes, moins étendues, et quelquefois leur surface inférieure est couverte d'un nombre considérable de sores. Les frondes varient dans la grandeur, depuis un pouce ou deux de lon- gueur, jusqu'à celle de deux pieds et même plus. Depuis que la médecine a repoussé cette multitude de médicameos dont on faisoit usage autrefois, les polypodes sont tombés en discrédit, et l'espèce vulgaire, polypodium vulgare , ne conserve qu'une célébrité qu'on ne met plus à profit. Cependant quelques espèces exotiques, particulières à rinne et aux iles de la mer du Sud , offrent quelques usages: on les emploie dans les cérémonies religieuses ; dans les temps de disette on mange leurs jeunes pousses et les côtes des frondes. La description de quelques espèces prises dans les principales divisions, donnera mieux l'idée de ce genre, et nous choisirons de préférence celles qui se rencontrent le plus habituellement dans nos herbiers, ou qui peuvent offrir un certain degré d'intérêt. J. I. Frondes simples , entières ; les stériles différentes des fertiles. 1. Polypode rampant : Pofypodium adnascens , Svvartz, Syn. , pi. 2, fig. 2; Acrostichum heterophyUum , Linn., Aman, acad., 1, fig. 2; Maletla-mala-marayara, Rhéed., Mal., 12. pag. 67, POL 401 tab. 2g. Frondes stériles ovales- oblongues, obtuses ; les fer- tiles linéaires, atténuées à la base, fructifères à leur extré- mité; sores entassés et enfoncés dans un duvet mince et rous- sàfre; souche filiforme, écailleuse , radicante. Cette espèce croit dans Tlnde , sur les troncs d'arbres ; elle rampe et yrimpe à leur surface parmi la mousse. Ses frondes ont deux à quatre pouces de longueur; les stériles offrent çà et là quelques poils rares, étoiles. 2. PoLYPODE HÉTBROPHYLLE : Pol. JieterophfUum, Linn.^Swartz; Lingua cervina, Plum., Fil., pi. 120; Filix , Petlv., pi. i5 , fîg. 4. Frondes stériles arrondies, un peu elliptiques, obtuses, cré- nelécfS, sessiJes; les fertiles lancéolées, infiniment plus lon- gues, à grandes dents; sores solitaires; souche filiforme, cou- verte d'écaillés soyeuses, radicantes. Cette fougère croît à Haïti dans les lieux humides et ombragés; elle grimpe après les arbres. §. IL Frondes simples, entières , uniformes» 3. PoLYiODE marginaire; Toi. marginale, Willd. Fronde li- néaire, lancéolée, atténuée à ses deux extrémités, garnie en dessous de points écailleux; sores solitaires, presque margi- naux; souche rampante, filiforme et écailleuse, brune. Cette espèce rampe sur les arbres morts. On la trouve à l'île Bour- bon. Ses frondes ont trois à quatre pouces de longueur. 4. PoLYPODE LYCOPODioÏDE : Pol. Ifcopodioides, Linn., Willd. - Lingua cervina, Plum., Fil., pi. 9; Pliyllitis , ejusd., Amer., ■pi. H2.; Filix, Petiv., fils, pi. 4,fig. i5; Pluk., Alm.,pl. 190, ijg. 5. Frondes lancéolées, entières, glabres; un seul sore sur chaque fronde; souche filiforme, rampante, couverte d'écailles soyeuses. Cette fougère, commune dans les Antilles, à Haïti, se trouve aussi à l'ile Maurice, en Afrique. Elle a quelque ressemblance avec un Ijcopodium , par son port, ses écailles qui couvrent sa tige rampante, et par ses frondes fructifères, qui par leur enroulement sur les bords imitent, jusqu'à uû certain point, les épis des lycopodes. §. III. Frondes simples, lobées ou découpées. 5. PoLYPODE MULTiFiDE; PoL mu lUjidum, Sw'dvtz , Borv , Voy. , • 5 pag. 19, tab. 20, fig. 2. Frondes liiiéaires- lancéolées, très* A2. i^G Ao^ POL entières sur les bords, simples ou bifides et trifides; sorcs so-* litaires au sommet des frondes. Cette belle espèce a été obser- vée par M. Bory de Saint -Vincent , à Tile Bourbon, sur les branches des arbres. Elle a quelque rapport avec le polj'po' dium lineare de Thunberg (Icon., pi. 7, ap. Dec, 2, pi. 19). §. IV. Frondes pinnat'ifides. 6. PoLYPODE PHYMATODE : Vo\. plijmatodes , Linn. , Jacq. , Ic^ rar., 3, pi. 657; Schkuhr, Crjpt., 10, pi. 9 et 17; Poljp., Burm., ZejL, pi. 86; Filix, ?]uk. , Pliyt., 404, fig. 5. Frondes simples, trilobées ou pinnatifides, à découpures lancéolées, acuminées, opposées; sores épars, enfoncés dans la fronde; souche rampante, d'abord couverte d'écaillés soyeuses, puis nues. Cette belle fougère croît dans les Indes orientales et même dans les îles de la mer du Sud. M. Durville, qui l'a ob- servée à Taïti , rapporte que dans les temps de disette les Taïtiens utilisent cette plante comme celle qu'ils nomment nehai : fougère que les botanistesont nommée angioptcris evectai Dans les temps de disette ils mangent les rejetons et les côtes encore tendres de leur élégante nehai. Ils avoient en outre remarqué que ses folioles, broyées, exhaloient une odeur agréable , et ils s'en servoient pour parfumer Ihuile de coco, dont ils avoient coutume de se frotter. Les plus jeunes feuilles du poljpodium phjmatodes remplissoient le même but, et en outre jouoient un rôle important dans toutes leurs cérémonies religieuses, ce qui leur avoit fait don- ner le nom même d'Oro , la plus puissante de leurs divinités. (Durv., Dist.foug., pag. 10,) 7. PoLYPODE DORÉ : Po/. flj/re£/?n, Linn. ; Plum., Amer, 25, pi. 25; Filix, pi. 76, Frondes glaucescentes, profondément pin- natifides, à découpures ou lanières lancéolées, acuminées, très-entières, la terminale beaucoup plus longue; sores des découpures inférieures épars ; ceux delà découpure terminale solitaires. Cette fougère croît sur les troncs d'arbres à la Ja- maïque et dans d'autres endroits de l'Amérique, On la cul- tive dans nos jardins botaniques. Ses frondes ont jusqu'à deux pieds et demi de longueur, y compris le pétiole; elles ont un rachis très - lisse ; les découpures sont glabres , quelquefois glauques, linéaires; les inférieures longues de sept à neuf POL 4o3 pouces, entières sur les bords, rarement un peu ondulées, presque distinctes entre elles, alternes, rarement opposées, traversées par une nervure médiane, analogue au rachis , à droite et à gauche de laquelle se trouve la fructification en points disposés sur chaque cAté en une ou deux lignes, ou série longitudinale interrompue , ou rarement épars. Les jeunes pousses de ce polypode sont d'un beau jaune doré, d'où lui vient son nom. 8. Polypode a feuilles de chêne : Pol. quercifolium, Linn.J Pol. (drjnaria) Linnœi , Bory, m Ann. desscienc, iSsS, pi. 12 ; Pol. sjlvaticum , Schkuhr, Fil., pag. 21, tab. 8, l; Pol. indi- curn, Rumph. , Amb., G, pag. 78, tab. 36. Frondes stériles, ovales, profondément sinuées, presque pinnatifides, entières sur les bords; frondes fertiles beaucoup plus grandes, pinna- tifides, décurrentes, lancéolées, linéaires, acuminées et poin- tues ; sores nombreux , épars et sans ordre. Cette fougère se trouve dans l'Inde, aux Philippines, etc. Ses frondes fertiles ont deux pieds de longueur; le stipe est nu, dur, ailé près-' que dès sa base; la fronde stérile imite, en quelque sorte, une feuille de chêne, d'où vient le nom de cette espèce. M. Bory de Saint-Vincent a démontré que les botanistes ont confondu plusieurs espèces de fougères sous le nom de poljpodium quercifolium ; tels sont : i.^le polypodium quercifo- lium, Schkuhr, Brown; 2.°le polypodium quercifolium , Willd.; deux fougères dont M. Bory fait ses deux espèces, Polypo- dium Schhuhrii et Polypodium TVilldenowii. La première croît à la Nouvelle -Hollande et dans Tlnde; la seconde, aux îles de France, de Mascareigne et de Madagascar. M. Bory forme aussi avec ces fougères un sous-genre dry- noria ^ composé de polypodes à tiges rampantes, appliquées, produisant des frondes d'une nature particulière , membra- neuses , fortement réticulées ; les stériles plus courtes que les fertiles, à nervures et aspect tout- à -fait différens; les sores sont ou dispersés sur toute la surface inférieure de la fronde, ou disposés sérialement, tels que dans les Polypodium Schkuhrii et IViUdenowii : on ne les connoît pas dans le poly^ podium {drjnaria) Gaudichaudii, Bory, loc. cit., pi. 14. 9. Polypode commun : Po/. vulgare, Linn., Blackw., pi. 2i5," Bull., Herh. pi.; Schkuhr, CrypL, p. aa, pi. ij ; Plum., fi/.j 404 . POL 27, pi. A, fig. 2, vulgairement Polypode de chêne. Fronde* profondément pinnatifides, à découpures linéaires, lancée* lées, obtuses, crénelées, très-rapprochées; les supérieures plus courtes ; sorcs solitaires , disposés en deux séries longitudinales; stipe écailleux. Cette plante célèbre est commune en Europe, et se rencontre aussi dans l'Amérique boréale. Elle vit dans les fentes des rochers, sur les vieux murs, sur les troncs des arbres, dans les bois à l'ombre. Sa racine, épaisse, couverte d'écaillps brunes et garnie de fibres noires, pousse des frondes pétiolées, longues de trois à douze pouces, et même un peu plus. Dans une variété, les frondes ont leurs découpures ou pinnules garnies à la base d'une petite expansion en manière d'oreillette; dans une autre, ces frondes sont plus grandes et bien dentées; enfin, dans une autre, dont Linnagus avoit fait son polypodium camhricum, les frondes ont les découpures très- élargies, presque pinnatifides, dentées et quelquefois comme frisées et laciniées. Cette plante, qui passe pour être le Polypodion mentionne par Dioscoride et les anciens auteurs grecs, auroit été nommée ainsi à cause des nodosités, de la grosseur du doigt , qu'offre sa racine ou plutôt son stipe rampant, nodosités qu'on avoit comparées à des excrescenccs polypeuses ou bien à de petits pieds. Il est possible que \e Jilicula des Latins ait été le poly- pode vulgaire; cependant il faut remarquer que cette fougère est rare et même ne se trouve point dans certaines contrées de l'Europe méridionale. Les Grecs faisoient usage du polj" podion comme plante laxative , et l'administroient dans cer- tains mets comme assaisonnement, ils en mangeoient avec la mauve, la bette, le poisson, etc.; la plante infusée dans de l'eau miellée, donnoit à cette eau la propriété d'être cal- mante; enfin, grillée et appliquée sur les dislocations et sur les crevasses qui viennent entre les doigts, elle en opéroit la guénson. On préféroit surtout pour l'usage le polypodion qui avoit été recueilli aux pieds des chênes dans les vieilles forêts. Maintenant le polypode vulgaire a perdu de la célé- brité qu'il avoit conservé presque jusqu'à nous. Sa racine, conntie dans quelques endroits sous le nom de réglisse des hois , a un goût sucré et herbacé, qui plait assez. Elle passe pour être apéritive, pectorale, un peu laxative et vermifuge. POL 4o5 M. Bosc fait observer que les murs sur lesquels croît cette plante, se conservent plus long-temps; il pense donc qu'elle peut être utilement employée à consolider les murs de clôture de campagne qui sont ombragés et sur lesquels on ne veut pas faire la dépense de mettre des tuiles; d'ailleurs ses belles feuilles font ornement. §. V. Frondes ternées. 10. PoLYFODE anguleux; Vol. angulatum, Willd. Fronde ter- née; frondule intermédiaire pédicellée, rhomboïdale-lrilobée, acuminée; frondules latérales sessilcs, acuminéc-s, anguleuses, subbilobées ; sores agrégés ou rapprochés en groupes. Cette fougère se trouve à Java. Ses frondes , longues de quatre pouces, font bouquet au sommet d'ua stipe de cinq pouces de hauteur. §. VI. Frondes ailées. 1 1. PoLYPODE RAMPANT : Po/. reptuns , Swartz , "VVilld; Pol. ra- dicans, Lamk. ; Lonchitis, Sloan., Jam., 16, Hist. 1 , pag. 76, tab. 3o, fig. 1 ; Adiantum , Pluk., Alm. , 9, tab. 253, fig. 4. Rampant ; frondes ailées ; frondules pétiolées , ovales , ob- tuses , tronquées, cordiformes à la base, un peu auriculées, ayant le bord largement et grossièrement denté ; frondule terminale filiforme, très-longue, pendante et s"enracinant en. terre; sores solitaires. Cette grande fougère, très- curieuse par la manière dont elle se propage par les extrémités de ses frondes, qui se fixent à la terre en poussant des racines, croît dans l'intérieur de la Jamaïque, sur les pentes des ro- chers calcaires. §. VII. Frondes presque deux fois ailées ou deux fois ailées. 12. PoLYPODE ?hi5goptère: PoI. phegopteris , Lîiii'.; Schkuhr, Crypt., 17, p!. 20. Frondes bipinnatifîdes ; les deux frondules inférieures infléchies ou pendantes; découpures linéaires lan- céolées, obtuses, très-en (ières, ciliées; les inférieures soudées entre elles, décurrentes, formant, avec celles qui leur sont opposées, des espèces de rhombes; veines velues; sores &o- 4o5 POL lifaires, situés sur le bord delà fronde et privés de tégumens. Cette fougère a huit à dix pouces de longueur; elle est molle et d'un vert agréable. Elle croit dans les montagnes des Vosges, de l'Auvergne, de la Suisse, mais surtout dans le Nord; elle se plaît dans les bois et les lieux humides. §. VIII. Fj ondes rameuses, plusieurs fois décomposées. 13. PoLYPODE ÉLEVÉ; Pol. proccrinii , "Willd. Fronde supra- décomposée et bipinnée; frondules pinnatifides, à découpures ovales, un peu dentées à l'extrémité; sorcs marginaux; stipe inerme, arborescent. Cette fougère, observée au Brésil par M. le comte de Hoffmannsegg , est un petit arbre dont le tronc , de douze pieds de hauteur, inerme et glabre, se couronne de grandes frondes bipinnées, dont les frondules seules ont un pied et demi de longueur. 14. Por.YPODE piquant; Pol. pungenSf'WilId, Frondes plusieurs fois décomposées, bipinnées; frondules pinnatifides, à décou- pures ovales, très-entières; sores marginaux, stipe glabre, épineux. Cette fougère, également du Brésil, est un petit arbre dont le stipe, glabre, luisant, armé d'épines courtes et fortes, se couronne de frondes, chacune de quatre pieds de longueur, i5. PoLVPODE dryoptère : Pol. drj'opteris , Linn. ; Schkuhr, Crjpt,, 19, pi. 25; Filix, Tabern., 79g; Moris., Hist., 3, 14, pi. 4, fig. 19, Frondes ternées, deux fois ailées, étalées et in- clinées ou penchées vers la terre, à frondules dernières ob-. tuses , presque entières; sores marginaux; pétioles grêles, presque filiformes; racine filiforme. Cette jolie fougère, remar- quable par sa délicatesse et sa débilité, forme des touffes d'un vert tendre, hautes de huit à dix pouces et même d'un pied. Ces touffes croissent dans les creux des rochers et le long des, routes, dans les bois des montagnes alpines ou subalpines. On rencontre cette fougère partout dans le Nord de FEurope, en Sibérie, en Angleteri^e, et en France dans les Pyrénées et îe Jura. On en distingue une variété beaucoup plus grande, plus mollette , qui exhale une odeur analogue à celle du géranium roherlianum , auquel même cette variété ressemble beaucoup, selon Willdeuow. Richard, dans la Flore de Michaux, indique ctiie fougère POL 407 au Canada; mais, comme il en fait une espèce de son genre Nephrodium (Neph. dryopteris , Rich.), qui ne contient que des fougères à fructilication réniforme et tégumentée, nous pen- sons que l'on peut encore douter de l'exactitude de ce rap- prochement. Willdenow rapporte cette fougère d'Amérique à l'espèce suivante, mais ne détruit pas nos doutes. 16. PoLYPODE DO CALCAIRE : PoL calcarcum , Smith, \Villd.; Pol. dryopteris, Boit., Fil., 53, tab. a. Fronde ternée, deux fois ailée, droite, roide, à frondules un peu obtuses, presque entières; sores marginaux, d'abord distincts, puis coufluens. Cette fougère, long-temps confondue avec la précédente, en diffère beaucoup par sa petite stature, ne s'élevant guère au- delà de six pouces; par sa rnideur; par sa couleur d'un vert foncé ou grisâtre; par ses pétioles roides, et quoique longs, moins cependant que dans l'espèce précédente. Elle en diffère encore par son habitat; car elle croît dans les plaines et les parties basses des montagnes, souvent à l'exposition du soleil le plus ardent ; elle végète dans les fentes des murailles et des rochers, qu'elle couvre souvent en assez grande quantité. Smith l'a observée en Angleterre, nous l'avons trouvée en abon- dance le long des murs et des quais qui bordent la Seine, à Marly-la-machine, près Paris : nous l'avons recueillie également dans Paris sur le mur d'enceinte des Tuileries, du côté du quai ; mais depuis, les réparations qu'on y a faites, ont détruit cette plante : elle se rencontre aussi dans d'autres endroits en France; on l'indique en Allemagne, etc. Cette plante est le dryopteris de ïragus, qui pensoit que c'étoit là le dryopteris de Dioscoride; mais nous avons dit à l'article dryopteris que ce rapprochement étoit douteux. Nous y avons fait voir aussi que le genre Dryopteris d'Adanson re- présentoit le genre Aspidium des modernes , et nous ajoute- rons ici qu'il ne faut donc pas y ramener les PoL dryopteris et calcareum. (Le.m.) POLYPODE. {Entom.) Ce nom, qui signifie beaucoup de pieds, a été donné à quelques espèces d'insectes, entre autres à une lépisme dont on a fait depuis le genre Machile. (C. D.) POLYPODE BAROMEZ ou BAROMEïZ. {Bot.) Voyez Barometz et Poljstichum , n". 10, à Farticle Polystichum. (Lem.) 4«8 POL POLYPODE DE CHÊNE. (Bot.) Voyez Pox-vpode vulgaire et PoLYPODE DRvoPTÈRE à Tarticie Polypode , n.°' 9 et i5. (Lem.) POLYPODE FEMELLE. {Bot.) Voyez Athyrium, tom. III, Suppl., pag. 78. (Lem.) POLYPODE MALE. (Bot.) C'est le Polystidium filix mas. Voyez à l'article Polystichum , n." 9. (Lem.) POLYPODIACÉES. [Bot.) On désigne ainsi, dans la famille des fougères, le groupe dont le genre Poljpodium est le type, et qui se fait remarquer par la fructification munie d'anneaux disposes en paquets arrondis, dorsaux, tantôt nus, tantôt té- gumentés. Ce sont les fi lices de Willdenow, c'est-à-dire les vraies fougères dont les frondes naissantes sont roulées en fa- çon de crosse. Voyez Fougère. (Lem.) POLYPODIONDE DIOSCORIDE. (Bot.) Voyez Polypode vulgaire, ii.° 9, à l'article Polypode. (Lem.) POLYPODIUM. {Bot.) Voyez Polypode. (Le.m.) POLYPOGONj Poljpogon, Desf. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones, de la famille des graminées, Juss. , et de la triandrie monogynie , Linn., dont les principaux caractères sont d'avoir : Un calice glumacé , uniflore, à deux valves égales, écliancrées, munies d'une arête au milieu de leuréchancrure; une corolle ou balle à deux valves beaucoup plus petites que le calice, et dont l'extérieure est terminée par une arête très- courte ; trois étamines; un ovaire supère, surmonté de deux styles; une graine renfermée dans la balle. Les polypogons sont des plantes herbacées, à feuilles sim- ples, engainantes à leur base; à tige articulée et à fleurs dis- posées en panicule resserrée en forme d'épi. On en connoît une dixaine d'espèces , dont aucune ne présente d'intérêt ; les deux suivantes croissent naturellement en France. PoLYPOGON DE MONTPELLIER : Poljpogon Monspelietise , Desf., FI. atl. , J, p. 67; Alopeciirus Monspeliensis , Linn,, Sp. , 89^ Ses chaumes naissent souvent plusieurs ensemble , réunis en gazon, et ils s'élèvent à un ou deux pieds, ou seulement à deux ou quatre pouces, dans une variété qui ne diffère d'ail- leurs qu'en ce qu'elle est plus petite dans toutes ses par- ties. Ses fleurs sont d'un vert clair, quelquefois légèrement rougeâtres, très- nombreuses et très-pressées les unes contre POL ^i"9 les autres, disposf?es en une panicule oblongiie, resserrée, droile et terminale. Cette plante croît naturelleinenf. dans les lieux humidrs et inarilimes du Midi de la France et de l'Europe; en Barbarie. Elle est annuelle. PoLYPOGON MARITIME : Poljpogoïi mùritimiim , A"\'illd. in Act. nov. SGC. nat. Berolin. , vol. 5 ; Pers. , Syn. , i , pag. 80. Je regarde comme fort douteux que cette plante diffère essentiellement de la variété naine de l'espèce précédente, et qu'elle mérite d'être considérée comme espèce distincte. On lui donne pour caractère d'avoir les valves de ses glumes fendues en deux par- ties jusqu'au milieu de leur longueur et non simplement échancrées, et d'avoir leur arête partant du fond de la fissure, au lieu d'être placée près du sommet delà valve. 11 m'a paru, en examinant un grand nombre d'échantillons, que ces carac- tères étoient sujets à varier, et que beaucoup de fleurs offroient des nuances intermédiaires qui les rapprochoietit de la première espèce. Les poils ou les cils plus ou moins nombreux, dont les valves sont chargées, ne présentent de même qu'un caractère très - variable. Quoi qu'il en soit, cette plante se trouve dans les mêmes lieux que la précé- dente. (L. D.) POLYPORES. {Bot.) Polypores coQticr.ERs. Groupe de cham- pignons établi par Paulet, pour placer deux espèces de cham- pignons du .genre Boletus, Linn., et de celui plus récemment nommé Polyporus par Pries , Persoon , etc. Paulet désignoit aussi ce groupe par demi-cliampignons poreux ou coquillers; c'est à ce dernier nom que nous l'avons fait connoître. Les deux espèces qui le composent sont le coquiller à bouquet ou pol') parus frondosus^ Pries (voyez à notre article Poi-ypq- Rus, Pespèce n. 6), et le coquiller en plateau , qui en est très- voisip. Paulet nomme encore Polypores , des champignons qu'il désigne plus spécialement par Cèpes poljpores (voyez ce mot à notre article Cèpe). Il y comprend un petit rhauipignon, son pelit poljpore sec , qui est le boLetus perennis , Linn. (Polyporus, espèce n," 12.) Il y a encore dans Paulet les espèces suivantes : Le Polypore treillageur, figuré dans Michéli, pi. 72, fig, a, comme lyie espèce de son genre Polf parus. C'est une espèce 4'^« PO.L curieuse par son stipe central, velu et écallleux; par son cha- peau marqué de rides, réticulé, à larges mailles, et par sa surface inférieure garnie de pores larges, irréguliers. C'est le polyporiis tessulatus, Pries, Pers. , qui croît dans les mon- tagnes de la Toscane; il appartient à la première division du genre Poljporus. Les PoLYPORES BRUNS. Paulct rapproche sous ce nom les deux poljporus ûgurés dans Michéli, pi. 70, fig. 2, 3. M. Persoon les rapproche du polyporus subsquamosus , et Pries en fait deux variétés de cette espèce, qu'il nomme poljporus répandus et leu- comelas. Le Polyporus répandus est représenté dans Michéli, fig. 2 : il sert d'aliment en Italie , et est appelé scopetino; il est très-petit. Le Poljporus leucomelas (Michéli, fig. 5) est \e porcelet hrun de Paulet, Trait., 2, pag. 36 1, pi. 164, fig. 5 et 4, le carho- naio des Florentins, et se trouic décrit à ce nom. Il est éga- lement d'usage dans les cuisines d'Italie. Le PoLYPORE DE l'aune est le Polyporus de Michéli, pi. 70, fig. 1 , considéré par Scopoli comme une variété du boletus perennis, Linn. {Polyporus, Pries, Pers.); mais dont on fait maintenant une espèce particulière, le poljporus Scliweinitzii , Pries. (Lem. ) POLYPORUS , Poljpore. (Bot.) Genre de la famille des cham- pignons, de l'ordre des champignons proprement dits. Il fai- soit partie autrefois du genre Boletus, I,irin. ; mais il en diffère par les caractères suivans , d'après MM. Persoon et pries : Chapeau coriace ou subéreux , quelquefois membra- neux et cotonneux, garni d'une couche poreuse, adhérente, et dont les pores, la plupart entiers, sont séparés par des cloisons simples, très-minces; séminules infiniment petites , et agglomérés en petits amas. Ce genre diffère du Boletus, parce que dans celui-ci la partie poreuse est formée par des tubes distincts , légèrement contigus au chapeau , ne fai- sant pas corps avec lui, accolés l'un contre l'autre, et du Dce- dalea, par cette même partie qui dans ce genre est formée par des lames contournées qui s'anastomosent en différens sens et composent ainsi un réseau à mailles flexueuses, très-^ irrégulières. Ces trois genres constituoient le genre Boletus ^ Linn. POL 411 Michéli est Tauteur du genre Poljporus; il nommoit Suillus le Boletus actuel. Adanson, Haller et plusieurs autres bota- nistes conservèrent ces genres, malgré l'autorité de Linnaeus, Adanson a été plus loin, car il a encore créé ses genres Mi- son, Agaricon et Poria, Brown , Hoifm. , sur des bolelus de Linnaeus. Le genre Po//Kpon/5 , tel que nous l'adoptons avec Fersoon , Pries , etc. , contient plus de cent quatre-vingts espèces. M. Per- soon, auteur qui a donné la monographie la plus récente de ce genre, en décrit cent quatre-vingt-sept , et ce nombre a été augmenté depuis de quelques autres. Ces champignons se pré» sentent sous des aspects assez différens pour qu'on puisse les diviser en groupes naturels, que quelques naturalistes ont cru pouvoir donner pour des genres : tels sont les Favolus et Mi- croporus, Beauvois. Il y a des espèces sessiles et des espèces stipitées : les pre- mières sont les plus communes, elles se fixent par un de leurs côtés, et sont ainsi ce qu'on nomme dimidiées ou latérales^ d'autres sont soutenues par un stipe qui s'insère tantôt au centre, tantôt sur le bord du chapeau. Dans quelques espèces le chapeau est ramcux et peut être considéré quelquefois comme une greffe de plusieurs individus: enfin, il en est qui sont renversées, c'est-à-dire que la surface supérieure du cha- peau adhère au corps qui lui sert de soutien, et qu'ainsi la partie poreuse est à l'extérieur, apparence trompeuse, dont on a déjà des exemples dans d'autres genres de la n)ême fa- mille , et qu'il est bcn de faire observer, pour bien comprendre les descriptions de ces espèces. Les espèces, à un petit nombre près, sont européennes; ce n'est pas que ce genre ne puisse offrir de nombreux repré- sentans dans les autres contrées , mais bien parce qu'elles n'ont pas été recherchées par les voyageurs. Les espèces exotiques que l'on en connoit, croissent principalement aux Etats-Unis. Un grand nombre d'espèces mériteroient d'être décrites ici; cependant on s'est borné à l'indication des suivantes, et quoi- que leur nombre puisse paroitre considérable, il est cepen- dant fort limité. 4ï2 POL §. I. Plaïyporus. Chapeau le plus souvent dimidié; pores amples, anguleux, carrés ou hexagones, et imitant très-bien un gâteau d'abeille {Fat^olus , Beauv. ; AWeolaria , ejusd.; Hexagonia, Raffin-i Phorima, ejusd.). Voyez Guêpier. 2VB. Cette division comprend une douzaine d'espèces, qui pour la plupart croissent dans les zones tempérées ou chaudes d'Europe, d'A- frique et d'Amérique : elle fait le passage du genre Dœdalea au Polj- poriis. 1. PoLYPORus FRANÇOIS: P. galUcus , Frles , Sjst. mycol. , i , p. 346; Nées, Syst., pi. 29 a, fig. 222; Boletusfavus , Bull., Ch., pi. 421. Coriace, subéreux , scssile, étalé-réfléchi, d'un brun fuligineux en dessus', avec des peluchures laciniées, épaisses, et un peu roides; pores de la partie inférieure très-amples, profonds, arrondis, imitant bien un guêpier, et d'un brun pâle. Cette espèce a été observée par Bulliard dans les lieux humides, sur les troncs d'arbres morts ou languissans, et le plus souvent sur les poutres en bois de pin. Il ne faut pas la ccafondre avec le Bol. favus , Linn., dont elle est voisine, et qui croît en Chine, qui a le chapeau hérissé de toutes parts de soies droites, comprimées, brunes, comme cela s'observe dans le lichen rangiferinus , Linn. (voyez Cladonia), et des pores plus anguleux. 2. P. piED-DE-CHÈvRE : P.pes caproE , Pers., Champ, comest., pag. 241, pi. 3; Mjcol., 2, pag. By. En touffes de plusieurs individus; chapeau dimidié, à bords presque entiers, réfléchis et ondulés; stipe latéral, court, épais, simple ou divisé, vert- jaunâtre, portant un ou plusieurs chapeaux: pores grands, aigus, de même couleur que le stipe. Cette espèce croît à terre dans les bois de pins et de sapins, dans les Vosges, au^ tour de Bruyères. On le mange dans le pays, et il y porte le nom de pied-de^mouton noir, pour le faire reconnoitre de VJvyd- niim repandum, Linn., qui est le pied -de -mouton blanc. Ce champignon acquiert un assez grand volume; son stipe, haut de deux à trois pouces, porte un ou plusieurs chapeaux larges de trois à cinq pouces; la chair ne se noircit pas à l'air. On doit la connoissance de cette espèce à M. Mougeot, habile cryptogamiste et médecin à Bruyères. POL 4i3 0. p. DU NOYER : P. jwg/andis, Pers. , Mjcol.eur., 2, pag. 38; J^oletus juglandis et Polymorphus , Bull. , Chamj). , pi. 1901144; Boletus squamosus , Huds. ; Boit., pi. 77; FI. Dan., pi. 1196; Schœff. , F^ng•.Ba^'., pi. 101 et 102 ; Oreille-de-Malchus. Paul,, Tr. champ.; Steerb., pi. i3 et i4; Batt., pi. Zj, A, B; Poljp. squamosus, Pries, Sj^sf. mjc, 1, p. 343 ; Boletus platyporus , Vers. , Syn. fung.; vulgairement Mielun, Lan g ou. Oreille -d'orme, Oreille etBoLET du noyer. Grand , solitaire ou en touffe imbri- quée; chapeau coriace, un peu mollet, d'un jaune ochracé , couvert d'écaillés brunâtres ou noirâtres ; pores grands , llexueux;stipe horizontal, latéral et noirâtre. Ce champignon, qu'on pourroit rapprocher du précédent, en diffère cepen- dant par les caractères que nous venons d'exposer et par sa manière de croître : il ne se trouve point à terre, mais sur les troncs des arbres et principalement sur les noyers; il vit aussi sur le frêne, le peuplier, le hêtre, le chêne, le saule, l'orme, Pérable , le tilleul, le marronier d'Inde, d'où Pou voit que son nom vulgaire de bolet ou poljpore du nojyer n'est rien moins qu'exact. Il ne faut pas non plus le confondre avec VOreille du noyer de Paulet (voyez ce Dictionnaire, tome XXXVI, pag. 321), qui est une espèce d'agaric. Ce poljporus atteint jusqu'à deux pieds et plus de diamètre ; il est tantôt simple, tantôt composé d'un amas de chapeaux imbriqués. Dans la première jeunesse il imite une grosse tu- iérosité informe. On le mange dans quelques pays , bien qu'il exhale une odeur forte et stupéfiante, et que sa chair blanche et compacte paroisse devoir être d'une difficile di- gestion. M. Ocken cite une variété ou plutôt une monstruosité men- tionnée aussi dans Weigl, FI. Pom.; Boit. , Fung., pi. i58; Sowerb., Engl. fung., pi. 266; Blackst. , Specim., pi. 1. Dans cette variété le stipe est devenu difforme, très-rameux, au point de ressembler au dadonia rangiferina, espèce de li- chen , et le plus souvent stérile, c'est-à-dire sans chapeau. Elle se rencontre , dans les caves et les souterrains, attachée aux poutres de bois. Sowerby en cite une autre variété à stipe central et à cha- peau très-entier en ses bords. Cette division offre encore le P. mori, qui croît au mont 4ï4 POL Baldo dans le Véronais, et dont Pollini a fuit son genre Hexa- gonia, parce que les pores sont hexagones. Le P. Michelii, Pries (Mich., pi. 61 . fig. 2), formé par plu* sieurs chapeaux empilés les uns au-dessus des autres, et que Michéli plaçoit dans ses agaricus (ou boletus), mais à tort. Les P. tessulatus et arcularius. Pries ; espèces qui croissent en Italie, et types du genre Poljporus de Michéli. Les P. scobinaceus et laurinus , Pers.; espèces piémontoises. Les P. tenuiculus et liirtus, observés en Afrique par P. Beau- vois. Le P. villosus, observé à la Jamaïque par Swartz. Enfin , le P.alveolarius, que M. Bosc a rapporté de la Caro^ line, dont on a voulu faire un genre distinct Alveolinus. §. II. MicROPORUS (Beauv.). Poires presque ronds, petits^ et même très-pelits. A. Chapeau entier, un peu charnu ou subéreux; stipecentraL Poljp. microp. Mesopus, Pries. 4. Le PoLYPORUsÉCAiLLEUx : P. sitlsquaniosus , Pries, Pers.; Bo- letus subsquamosus , Linn., Wulf. in Jacq., Coll., 1 , p. 342; Bol. carinthiacus, Pers., Sjn.; le Cèpe ei.anc, Paul., Tr., pi. i , pag. 667. Chapeau charnu, souple, blanchâtre, le plus sou- vent fendu ou déchiré, écailleux; pores flexueux, d'un blanc de neige; stipe épais. Ce champignon est très^commun en Autriche, en Carinthie, dans les.bois de pins, et même en Italie. On le mange partout, et on le regarde comme excel- lent aliment. Il est en si grande estime en Carinthie, qu'on lui donne le nom de Herrenschwamm, champignon de monsieur ou de seigneur. Son stipe a six lignes et plus de longueur; il est épais, glabre, blanchâtre ou grisâtre, et porte un cha^ peau large de deux à cinq pouces, garni en dessous de pores infiniment petits. C'est près de cette espèce qu'on doit placer les polyporui de Michéli, pi. 70, fig. 25, qui se rencontrent dans les bruyères de la Toscane. (Voyez Poljpores bruns a Particle Polypores. ) 5. Le PoLVPORiJs TUBÉRASTRE : P. tubcrastcr , Mi'.-h. , Gen. , pag. i3i , pi. 71 , fig. i5 ; Nées, Sjsf., fig. 2 1 1 ; Pries, Boletus tuberasLsr, Jacq., Coll., SuppL, pi. 8 et 9; Pers., Synops.; Tw tje}Uster,Boccon. ^Mus., -pl.ooo; 3att.,Hist.,Tp\. 24 B; la Truffe ou Pierre a champignon, Paul., Trait., 2, pag. 36i, pi. i65 et 166. Chapeau charnu, un peu en entonnoir, Jaunâtre, inégalement sinué sur le bord, à surface garnie de quelques écailles; pores très-petits, arrondis, d'une couleur plus pâle; stipe couleur de paille , un peu flexueux. Ce champignon , fort célèbre, croit en Italie, et particulièrement dans le royaume de Naples et dans les États romains, où l'on en fait une grande consommation. Sa manière de se propager a été le sujet des observations d'un grand nombre d'auteurs, tels que Cardan, Scaliger, Mercati, Avantio, Porta, Matthiole, Césalpin , Mi- chéli, Battara, Seguin , etc., parmi les anciens; et par de Borch, Salis-Maschlins, Secondât, Guettard, Paulet, Persooa, Pries; etc. , dans les temps modernes. On croyoit que ce champignon , très-recherché comme aliment par les propriétés qu'on lui attribuoit, se reproduisoit de lui-même sur la pierre qui Pa- voit vu naître ; mais pour bien comprendre ceci, il faut expli- quer comment est cette prétendue pierre , et développer plus amplement les caractères de l'espèce. Sa racine est une tubé- rosité considérable, ayant Jusqu'à un pied ou dix-huit pouces de diamètre, irrégulière, raboteuse, inégale, spongieuse (v. Mich., pi. 71, fig. 1), d'une consistance et d'une couleur noire, analogue à celle de la truffe ordinaire, un peu caver- neuse, qui se développe dans un terrain meuble, s'emplit et s'amalgame avec la terre, les piei'res et les autres corps qui l'entourent, et forme ainsi un tout qui par la sécheresse, devient compacte, dur comme de la pierre, mais perméable à l'hu- midité. De cette racine partent des tronçons coralloïdes, simples ou rameux, qui produisent quantité de pédicules ou stipes cylindriques et pointus , les uns stériles et sans chapeaux , et d'autres se développant en champignons parfaits. Ces pé- dicules ou stipes naissans ressemblent à de Jeunes pousses d'asperges. Les chapeaux sont, dans leur jeunesse, d'un roux doré tendre et très-veloutés ; bientôt ils perdent leur velours et se couvrent d'écaillés couchées, d'une couleur plus foncée que la substance charnue, qui est blanche : alors la partie po- reuse et blanche se montre , et le stipe prend la consistance du liège avec une teinte de roux plus foncée. Le chapeau achève ?on entier développement et acquiert la dimension de huit à 4i6 POL neuf jjouces de diamètre sur cinq lignes d'épaisseur, selon Guettard et PauJef. En Itaiie on enlève ces pierres, on les met dans des lieux humides et chauds, dans des caves ou des souterrains; on les arrose de lenips en temps, et on obtient ainsi et très-pfomp- tement, du jour au lendemain, d'amples récoltes de cham- pignons, qui se répètent pendant fort long^temps, c'est-à-dire pendant plusieurs années. Le gastronome peut avoir ainsi sous sa main ou mieux dans sa cave, des pierres aussi précieuses pour lui. Ces pierres se vendent fort cher en Italie, et peu- vent s'exporter au loin en Europe. M. Gadd , Suédois, en avoit transporté en Suède, où il a pu jouir du plaisir de voir naître et se développer ce singulier polyporus. Il en est venu plusieurs fois à Paris; on peut citer les pierres apportées par Héron, ancien conseiller au parlement, et celle du marquis de Neslc, dont Paulet a donné la figure. Pour conserver celle-ci et même pour tâcher de la naturaliser, elle fut en- terrée dans du terreau et placée dans une caisse exposée à une chaleur artificielle de quinze à vingt degrés Réaum.; on l'arrosa la veille avec de l'eau tiède, et le lendemain les champignons commencèrent à se montrer. On pourroit peut- être conserver plus long -temps ces pierres productives . en les mettant dans une serre et dans une terre convenable. De Borch dit avoir obtenu en quantité ce champignon sur une pierre qu'il avoit composée artiliciellement. 11 lit broyer de la vraio^ pierre à champignon , et la mit en mélange avec un tiers de bon terreau de jai'din ; il arrosa ce mélange pendant une quinzaine de jours. Battara a donné aussi une manière d'élever ce champignon; mais quoi qu'on fasse, en Italie même, les pierres à champignons finissent par ne plus rien produire. Cette plante a la saveur et l'odeur de notre champignon de couche. On la mange cuite dans du lait, ou bien on la fait fiire au beurre ou à l'huile; on ne fait usage que du chapeau ; le stipe est rejeté , parce qu'il est coriace. Les lieux où on la trouve le plus fréquemment, sont Monte -Vir- gine , au mont Vésuve et à Sorento près Waples, au mont Saint-Ange, en Pouille, à Vellétri dans les États romains. Les anciens, frappés par la singularité de croître de ce champi- gnon, ont attribué à sa pierre des propriétés qu'elle n'a point, POL 417 entre autres d'être llthontriptique, c'est-à-dire de briser les calculs comme l'avance B. Porta. On lui a supposé encore une origine bizarre, celle d'être produite par l'urine congelée ou pétrifiée du lynx. Il paroît qu'on trouve en Chine une espèce de champignon qui a du rapport avec celui qui nous occupe. (Voyez Fo-lim et Lait de tigre.) B. Chapeaux charnus, le plus souvent très-nombreux, imbri- qués, presque toujours dimidiés; à slipes rameux, tant<>t latéraux, tantôt insérés au centre; sorel^ci'^currens [Meris- ma, Pries; Polypores coquillers, Paulet). Ces champignons se font remarquer par leur grand volume; ils naissent en larges touffes. On en connoît sept espèces. 6. PoLYPORUs A BOUQUET : P. frondosus , Pries, Syst., 1 , pag. 355; Pers., Mjcol., 2, pag. 46; Boietus frondosus, Flor. Dan., pi. 952; Boletus ramosissimus , Schœff. , pi. 127 — 129; Sow. , pi. 87; Bocc, Musc, pi. 004, fig. 1 ; Barr. , Je, 1272 ; Steerb., pi. 28.; CoQuiLLER A BOUQUET, Paul. Stipc très-ramcux; cha- peaux dimidiés, imbriqués, rugueux, d'un gris brun; pores blancs. Ce Poljporus croît au pied des vieux chênes; il forme des touffes qui ont jusqu'à un pied et demi de diamètre, et un de hauteur; ces touffes sont formées par la réunion d'une multitude de chapeaux imbriqués les uns sur les autres, de deux pouces de diamètre, ridés ou tuberculeux et d'un brun grisâtre. Ce champignon croît dans les grandes forêts au pied des vieux chênes, en Septembre et Octobre. On le trouve dans toute l'Allemagne , en Hongrie , en Italie , en Prance , etc. Il offre diverses variétés, que quelques auteurs croient devoir considérer comme des espèces; toutes sont remarquables par le volume énorme qu'elles atteignent, et leur poids, qui s'élève quelquefois à quarante livres et plus. On en fait usage comme aliment , et un seul pied peut servir à la nourriture de plusieurs individus. Suivant M. Persoon . cette espèce est l'orcùio et le barbesino des Italiens, et lâpoule- de-bois ou couveuse des habitans des Vosges. M. Persoon est porté à considérer comme une espèce dis- tincte de celle-ci, la variété blanche que M. Pico mentionne dans ses melethemata, qui est appelée orgione en Piémont, très 4^'. .7 418 POL en usage en Italie, qui croît au pied des chàîaigniers et dont la pesanteur égale quelquefois quarante à cinquante livres. Plusieurs autres espèces de polyporus de cette division sont employées ou peuvent être employées aux mêuies usagvs que le polyporus à bouquet, avec lequel elles rivalisent encore par leur volume. Ce sont en peu de mots: 7. Le Polyporus umbellatus, Pries, Pers. {Bol. ramos'Sfimus, Jacq., Âust., pi. 172; SchaeflT. , pi. 265 et 266,) Il est fort ra- meux; à chapeaux entiers, ombiliqués, bruns ou jaunâtres; à pores et sfipts'blancs. Il croit, en automne, aux pieds des arbres, et particulièrement des hêtres. 8. Le Polyporus giganteus; Pries, Pers. {Bol. mesentericus ., Schapff., pi. 267; Bol. acanthoïdes, Bull., pi. 48G.) Il forme des toufffs ou buissons d'un à deux pieds et plus de largeur; ses siipes, très-rameux, portent des chapeaux dimidiés, très- larges, imbriqués d'un rouge de brique, zones en dessus, plus pâl"s en dessous, avec k'S pores inégaux. Ce champignon, mollasse et fragile croît sur les souches du hêtre. g. Le PoLVPORUs imbric^tus. Pries, Pers.; Bol. imlricatus, Bull., Ch., pi. 366. 11 est coriace, fragile, d'un jaune fauve très-pâle sur le bord, divisé en une multitude de chapeaux presque sessiles , très-larges, un peu sinueux, qui se recou- vrent les uns les autres; garni en dessous de pores d'une cou- leur plus pâle ou roussàtre. Ce champignon croit sur le tronc des vieux chênes, des frênes, etc., en Suéde, en Danemarck, en Allemagne et en France : il prend quelquefois un dévelop- pement considérable. Bulliard en a observé un sur un chêne à Fontainebleau, il étoit à une élévation de quarante pieds, et de là ressembloit à un rocher; son poids étoit de trente livres : il avoit une chair très-mollasse, une saveur amère et répandoit une odeur forte de racine de gentiane. C. Chapeaux charnus ou un peu coriaces, simples, moins ou peu imbriqués; stipes latéraux quelquefois nuls. {Apus, Pries. ) lo. Le PoLYPORtTs DU BOULEAU : P. hetuUnus , Pries, Pers.; Bol. letulinus, BuU., Champ., pi. 3i2; Bol ., ,d. 169; bowerb., pi. 212; FI. Dan., pi. i2 5/|. Coriace, glabre; chapeau convexe, POL 419 réniforme, brun- rougeâtre en dessus, gai'ni en dessous de pores inégaux et blancs; stipe nul ou très- court. On trouve ce champignon, en été, sur les arbres, et particulièremejit sur le bouleau ; il est solitaire; son chapeau lisse , dans la jeu- nesse, devient pelucheux dans la vieillesse. 11. Le PoLYPORUs' BLANC : P. candidus , Pers., Mycol. europ., 2, pag. 5i, pi. i5, fig. 4 et 5, F. Petit, mollasse, solitaire ou associé deux ou trois ensemble; chapeau blanc, charnu, con- vexe, glabre, irrégulier dans son contour, aminci latérale- ment en un stipe très-court. 12. Le PoLYPORUs VARIÉ : P. vorius , Pries, var. A; Bol. ele~ gans , Bull., pl.46; Bo/.perenni5, Batsch , E/., tab. 25 , lig. 12g ; le PETIT PoLvpoDE SEC , Paul. , Tr. , 2, pag. 36i , pi. 164, fig. 1 et 2. Cette espèce vivace se rencontre sur les troncs d'arbres; elle offre plusieurs variétés. Le holetus calceolus, Bull., pL 45 et 060, fig. 1 , en est une, dont le chapeau est brun -marron ou jaunâtre et un peu rayé. Pries et Persoon en indiquent plusieurs autres. i3. Le PoLYPORUs OBLIQUE : P. laccatus , Pers.; P. lucidus, Pries; Bol. lucidus, Pers., Sjn. ; Curt., Lond. , pi. 224; Sow. , pi. \ l\'j ; Agaricus -pieudoholetus et ^. rug-osws, Jacq. , ^«sf. , pi. 41 et 169; Bol. obliquatus, Bull., pi. 7 et 46 9 ; Bol. variegatus, Schceff. , pi. 265; Bol. nitens, Batsch, fig. 226; Bel. laccatus, Timm.; Bol. dimidiatus, ïhunb. , Jap., pi. 5g; Bol. vernicosus, Berg. , Ph-yt., 1 , pi. gg ; Truelle de ramoneur ou Agaric à tige; Agaric- amadou en truelle; Truelle vernie, Paul., Tr. des champ., 1, p. 57g et 2 , pag. g5i , pi. 10, fig. 1 et 2. Champignon glabre, luisant, comme vernissé, d'abord blanc -jaunâtre, puis l'ou- geàtre, et enfin brun-marron avec des zones parallèles; cha- peau arrondi, sinueux, horizontal; stipe latéral simple, quel- quefois rameux à la base, long de deux à six pouces; pores très-petits, ronds, d'abord blanchâtres, mais prenant avec Page une couleur semblable à celle de la laque. Ce champignon remarquable croît dans les bois secs et les taillis, sur les vieilles souches. On le rencontre à peu près partout en Eu- rope; on Pa observé en Asie : Thunberg le met au nombre de ceux qui croissent au Japon; enfin il est indiqué par Swarfz dans PAmérique septentrionale. On Iç trouve en été. à20 POL D. Chapeau dîmidié, horizontal, quelquefois étalé et irré- gulier, un peu réHéchi; stipe nul. * Cette division comprend un très-grand nombre d'espèces, qu'on peut diviser en quatre grouj>es, ainsi qu'il suit. '•■ Substance presque charnue ou peu coriace. (Apts, Pries.) 14. Le PoLVPORUs DESTRL'CTELR : P. desfructor,Tries, Fers. ; Bo- letus destructor, Schrad., Pers. , Syn. Blanchâtre; chapeau iné- gal, ruaueux, glabre; pores arrondis et obtus Ce ciiarnpignon varie beaucoup dans sa forme, il prend plus ou moins d'éten- due : dans la fraîcheur il est mollasse ei fibreux; desséché, il devient friable; il répand une odeur forte, qui n'est pas désagréable. H croît sur les troncs humides des pins, sur le bois mouillé, et les détruit promptement. Il végète pendant toute l'année. On le trouve en Europe et dans l'Amérique septentrionale. 19. Le PoLYPORUS DES SAPINS : P. aureolus , Pers., Mj'col. eur., 2, p. Go; P. amorphus, Pries; Boletus ahietinus, Dicks. , Crjpt., 3, pi. 9, fig. g. Chapeaux charnus, coriaces, tenaces, imbri- qués, étendus irrégulièrement, réfléchis en leurs bords, soyeux, sensiblement zones, blanchâtres; pores très-petits, d'un beau j une, quelquefois orangé; couverts dans leur jeu- nesse d'une rosée glaucjue blanchâtre. Ce champignon croît, à la lin de l'automne, sur ks pins et les sapins. Dans sa pre- mière jeunesse il est api)liqué sur le bois par le dos; bientôt ses bords se relèvent et forment un chapeau sessile. *•"* Substance coriace ^ point succulente. ]6. Le PoLYFORUs odorant: p. suaveolens. Pries, Pers.; Bo- letus suaveolens, Linn., Decand., FI. franc., n." 3i2; Sowerb., Ent^l.fung., pl. 228; Ensl., Dijf. cum. icon.; Bol. suberosus, Boit., pl. 162 :^garzcws, Steerb., Theat., pl. 27, fig. D; Agaric BLANC A ODEUR d'iris, Paul. ,Tr. , i , pag. 543, et 2,, pag. 106, pl. 19. Chapeau charnu et subéreux, blanc, sans aucune zone, velu ; pores assez grands et brunâtres. On rencontre cette espèce sur lessauks, particulièrement sur le marcean (sa'ix caprœa) et sur le saule blanc {salir alba), bien avant dans f au- tomne et en hiver. Il exhale une odeur d'anis très-agréable. Son POL 421 ehapeau, le plus souvent solitaire, acquiert quatre pouces de diamètre. En 1786, J. C. Enslin, médecin d'Erlang, a publié une dissertation sur cette plante, qu'il nomme Agaric odorant du saule, et il expose diverses expériences chimiques aux- quelles il l'a soumise; l'eau avec laquelle ou la distille s'em- pare de l'odeur, qui est assez analogue à celle de l'iris de Flo- rence. L'auteur prcfend en avoir tiré, par la distill ition , une concrétion qui se forme dans le goulot de la cornue , et qu'il donne pour du soufre. Nous n'exposerons pas ici les résultats des analyses faites par Enslin» et qu'il est impossible de rendre en langage chimique moderne; seulement nous ferons remar- quer qu'il pensoit qu'on pourroil employer ce champignon en médecine avec quelques succès , et , comme Schmiedel et Wendt, en faire usage avec avantage dans la ph'thisie pul- monaire , l'asthme , etc. , en l'administrant , à très-petite dose , en poudre ou en électuaire. Les Samoïèdes portent cette plante sur eux pour se rendre plus agréables cà leurs maîtresses : Linnaeus, en rapportant ce fait, reproche en quelque sorte ce léger luxe à ce peuple si maltraité par la nature. Ce cha^npignon ne sauroit être employé comme aliment; des expériences faites par Paulet prouvent, qu'à la dose seu- lement d'une demi-once et frais, il tourmente beaucoup les animaux. Il a une saveur douce quoique un peu amère et un peu acide, et son odeur agréable finit par se dissiper. Paulet a observé cette plante dans les environs de Paris; il faut peut-être y rapporter comme une variété, le Boletus saticmus (Bull., pi. 433, lig. 1 ; Sowerh. , Engl. fung. , pi. 227), inodore, plus mollasse et dont les tubes sont roussàtres. 17. Le PoLYPORUs officinal: p. ojficinalis , Pries, Syst. mjc, 1 , pag. 565; Pers. , MjcoL, 2, ptig. 67; Boletus laricis, Jacq. , Mise. , 2 , 164 — 210, pi. 20 et 21 ; Bull. , Champ., pi. 353 ; Agaricum, C. Bauh.; Steerb. , Th.fiing., fig. 27, C; Mich., Gen., pag. 119, pi. 6 1 , tig. 1 , Steerb. ; Agaric du mélèze , purgatif ou médicin.il, Paul., Trait., 2, pag. io3, pi. 17, fig. 1 — 4; Agaric des boutiques, Pal. Beauv., Dictionn. des scienc. nat,, t. I , p. 280. Chapeau sessile , d'une consistance subéreuse^ charnue, glabre, brun avec des zones jaunâtres; partie po- reuse de couleur jaune. On trouve ce polypore dans les mon- 4=^ POL fagnes alpines de l'Europe australe , et sur les troncs du mélèze encore sur pied ou abattus: il a dans sa jeunesse une forme ovoïde ou alongée , mais il devient ensuite oblong, et assez crili- nairement il ressemble à un sabot de cheval. Il exhale Fodcur de farine fraîchement moulue. Il est variable dans sa gran- deur, mais ordinairement il a quatre à cinq pouces de hau- teur, et la partie poreuse n'occupe guère que le septième ou le huitième de l'épaisseur. Frais, il est mou et coriace; mai^ étant desséché il devient spongieux, friable et subéreux : sa chair jaunâtre, devient blanche par la sécheresse; la partie poreuse passe au brun. Ce polypore est d'usage en médecine, particulièrement en Italie, en Autriche, en Suisse, dans le Midi delà France, où il se rencontre plus particulièrement ; administré à petite dose , c'est un purgatif doux, hydragogue, employé autrefois dans les maladies pituiteuses du cou , de la gorge, de latêtc; dans l'engorgement chronique des glandes; pour arrêter les sueurs colîiquatives, etc.; il entre dans la composition de divers médicamens, notamment de la thériaque. Dans les Alpes, les bergers s'en servent pour mcdicamenter leur bestiaux. On ne fait usage que de ia chair, et à cet effet, en cueillanf ce cham- pignon, on le débarrasse de son érorce , ainsi que de sa partie poreuse, on coupe la chair en lambeaux et on la livre au commerce après l'avoir fait sécher. Carlheuser a donné une analyse de ce champignon (voyez Agaric, tom. I, pag. ^88), ainsi que Boulduc. ( Mém. de l'Acad. desscienc. , 1714.) Les naturalistes ne doutent pas que ce poljporus ne soit Va-^ garikon dont il est parlé dans Dioscoride, Galien , etc. (voyez Agaric des boutiques, tom. I, pag. 280), qui jouissoit d'une très-grande célébrité chez les anciens et qu'on employoit aux mêmes usages. Long-temps les naturalistes ont méconnus cette plante; Jacquin , le premier, en a donné une bonne descrip- tion et de bonnes figures. Ici se présente une observation que nous ne devons pas omettre, c'est celle du reproche fait, avec raison, à Linaœus d'avoir été consacrer un nom, celui d''agariciis, alfecté de tous temps à un champignon porcTix en dessous, à un genre de champignons qui porte des feuillets, et, par un contraste bi- zarrr-, avoir été placer l'ancien agaricus au milieu d'un autre POL 423 genre, qu'il a désigné aussi par un nom, Boletus, enlevé à la morille, à laquelle il avoit été consacré jusque-là. Il en est ré- sulté une confusion qui nous a dérobé en grande partie Tin- telligence des ouvrages des anciens auteurs concernant ces champignons. Adanson voulut rétablir les choses, mais sans succès; on trouve chez lui un genre Agarikon qui contient tous les boletus de Linnaeus, dont le chapeau est sessile et latc- téral; dans le poria il met les espèces à stipe latéral; dans son polyporus , les espèces coriaces ou subéreuses, à stipe cen- tral; enfin, dans le suillus , les espèces charnues ou molles, à stipe central. M. Palisot-Beauvois a fait connoitre à -rarticle Agaric de ce Dictionnaire (tom. I, pag. 282) le genre Bolelus, Linn., modifié par lui, mais qui ne répond plus au genre BqIcLus , tel que Pries et Persoon l'ont établi ; des espèces de polyporus de ces auteurs faisant partie du genre de Beauvois , et par- ticulièrement les amadouviers et autres espèces voisines qu'il a décrit en partie. 18. Le Pof.vpoRUs BIGARRÉ: P. versicolor , Pries, Sj'st.; Pers., Mycol. eur.; Boletus versicolor , Linn.; Schaeff., Fung., pi. 268; Boit., pi. 81; Bull., Champ., pag. 367, pi. 86; FI. Dan., pi. i554; Sowerb. , pi. 229, 587, fig. 7. Chapeau très-mince, coriace, sessile, latéral, arrondi, sinueux, à surface velue, soyeuse*, marquée de zones brunes, rougeàtres , jaunes et bleu d'urdoise sur un fond gris ; partie poreuse peu épaisse, blanche, luisante. Cette jolie espèce est commune partout en Europe, en Asie et en Amérique; elle croît en été et en au- tomne sur les arbres morts, les poutres, le bois exposé à l'humidité, etc. Ces chapeaux naissent en touffes et forment assez souvent des rosettes de plusieurs pouces de diamètre, agréables par leurs couleurs variées et zonées. M. Persoon en indique trois variétés, dont une, qui croit sur les oliviers, est peut-être une espèce. Son chapeau acquiert quatre à cinq pouces de longueur et trois de largeur; ses pores sont à peine visibles. .^i POL ***' Suhdance sèche, presque ligneuse, très-dure; pores lafini^ ment petits {glauques le plus souvent dans leur naissance), disposés en plusieures couches. (Espèces sessiles, peu nom- breuses , vivaces : vulg. Amadouviers , Agarics et Bof.ets Amadouviers. ) 19. l,e PoLYPORUs ANNULÉ : P. odoratus, Pries, Sjst., t , pag. 373 ; Boletus annulatus , Schaeff., Fung., pi. 106. Dur, odorant, de forme variable; chapeau rugueux, couleur de rouille, zone légèrement, noirâtre dans la partie qui lui sert d'at- tache, couleur de cannelle sur le bord; pores presque carrés, d'abord d'un blanc, givreux , puis jaunâtre ou ferrugineux. Ce champignon croit en Allemagne et en Suède , dans les montagnes, sur les troncs des sapins; il a une odeur anisée très -agréable. On lui rapporte, comme une variété mons- trueuse, le holetus ceratophora , Hoffm. , Crjpt., 1 , pi. 1 — 5, qui est le ceratophora Fribergensis, Humb. , Frib., pag. 112, pi. 1. On le trouve sur les poutres dans les mines dePreiberg, en Saxe; il est brun et corniculé. Le boletus polj'inorphus d'Hoffmann est une seconde variété, qui se trouve également dans les mines , et qui est plus étendue , gibbeuse , tomenteuse , d'un brun jaune , avec les pores perpendiculaires et comme déchirés. 20. Le PoLYPORUs ONGULiFORME : P. fomentarius , Fries^ P^rs.; Boletus fomentarius, Linn., Sowerh., Engl. fung., pi. i35; Bo- letus ungulatus , Bull., Champ., pi. 491; Ignarii , Tournef., Inst., pi, 33o; Batt. , Fung., pi. 07 E; vulg. Boula, Agaric femelle, Agaric de chêne. Demi-orbiculaire ou presque trian- gulaire, ayant la forme d'un sabot de cheval, de couleur tan- née, à chair d'abord molle et filandeuse , puis dure comme du bois; pores infiniment petits, d'un glauque pâle, puis couleur de rouille. Cette espèce, dont il a été dit quelques mots à l'article Agaric ungulé, tom. 1, pag. 287, croît partout dans les bois, sur les troncs des chênes et des hêtres : cueilli jeune et préparé, on en obtient un amadou très-bon pour arrêter les hémorrhagies; il est excellent aussi employé en fomenta- tion. La manière dont ce champignon croît, en s'ajoutant annuel- lement une couche nouvelle , est assez remarquable et se POL 425 trouve signalé à l'arlicle Agaric ungulé, déjà cité. Les couches annuelles se trouvent séparées les unes des autres par un sillon annulaire, profond, que l'on distingue aisément des zones brunes, propres au champignon. En coupant verticalement celui-ci, on peut savoir son âge. 11 offre plusieurs variétés. 2 1. Le PoLYPORUs amadoi]vier:P. igfifani/5, Frics, Pers. ; Bo- lelus igniarius , Linn., Bull., pi. 454, fig. B D; Sowerb., pi. j52; liolt., pi. 80; Bnletus obtusus , Decand. , FI. fr. , n.° oog; Agaricus ignarius, Batt. , pi. 07; Marsigl., Diss., pi. 24; Aga- ric AMADOUviER, Bcauv., Dict. des scienc. nat. , tom. I, pag. 287. Très-dur, en forme de sabot de cheval, épais, obtus, presque lisse, brun, avec les bords de couleur de cannelle; partie inférieure ou poreuse convexe, d'une teinte encore pl'js pâle; pores infiniment petits. Ce champignon croît sur les saules, les frênes, les cerisiers, les pruniers, etc. Il e?t intiniment dur : les paysans s'en servent pour transporter le feu ; c'est leur boula, liCS teinturiers le nomment cliampignon ou agaric de chêne, parce qu'ils l'emploient, comme le véritable agaric de chêne et autres espèces voisines, pour en tirer une couleur noire. On tire de bon amadou de ce poljporus : on peut voir à l'ar- ticle Amadou les préparations qu'il doit subir avant de pou- voir être mis en usage. 22. Le PoLYPORUs DU chêne: p. drjadeus, Pries, Pers.; Bo- letiis pseudo- ignarius, Bull., pi. 458. Chapeau aplani, mou, tuberculeux, presque couleur de cannelle, plus pâle sur les bords; ceux-ci renflés; pores petits, blanchâtres d'abord, puis fauves. Cette espèce, confondue avec la précédente, n'a guère plus de trois pouces de large sur un pouce d'épais- seur ; quelquefois elle est composée , comme les espèces précédentes, de plusieurs individus greffés les uns contre les autres. Elle a une odeur un peu piquante, et se trouve sur les troncs du chêne et d'autres arbres; elle n'y persiste qu'un ou deux ans, rarement plus ,v et n'offre presque pas de couches de tubes superposés. *"*=!• Chapeau charnu en grande partie, retourné ou très- dilaté à sa base, puis à bords réjlécliis. 2.O. Le PoryroRUs des souterrains : P. crjptarum, Pries, Ter?. ■. 4'^6 POL Boletus crypf arum, Bull., pi. 478; Nées, .Sjif., fig. 222. Coriace, quoique un peu mou et spongieux, sessile, d'un brun fauve, ayant les bords réfléchis et rapprochés en façon de lèvres ; tubes ou pores très-alongés. Ce champignon a été observé par Bulliard dans les souterrains et dans les caves, sur les poutres, les solives, etc.; il y forme quelquefois de larges plaques. Schumacher et xAcharius ont observé, en Danemarck, un champignon analogue, qui en est peut-être une variété; c'est le holefus epiphegus crjptarum, Schum. Il croit dans les creux des troncs de hêtres en automne. §. III. PoRiA. Chai7ipignon à chapeau indistinct , épars et retourné , la partie poreuse étant en dessus. (J^ov^is^^ Dill.jAdans., Hoffm.; Myson, Adans.; P. iîesupinatus, Frics. Division nombreuse en espèces.) * Substance coriace, abords circonscrits, quelquefois tomcnteux. 24. Le PoLYPORCs A GRANDS PORES : P. mpgaloporus, Pcrs., Mycol. eur. 2, pag. 8g. Large, rubigineux, unicolore ; base (subiculum) très-mince ; tubes très-longs , à ouvertures ou pores égaux, un peu fimbriés. Ce champignon forme, sur les poutres et les portes dans les souterrains, des plaques d'un pied de Lirge, d'une consistance coriace et compacte, et d'une épais- seur totale de six lignes; la base elle-même a une à deux lignes. Ce champignon a été obsjervé dans les Vosges et en Picardie; on le trouve dans les caves, les souterrains, etc. 2 5. Le PoLTPORUS INCARNAT : P. incarnatus, Pries ; P. cruenlus, Fers., Mjcol. eur., 2, pag. 92, pi. 16, ûg, /^ ; Boletus incarnatus , Decand. , FI. fr., 6, page 40, n.° 299*, excl. synon. Fers. Epais, glabre, un peu dur, d'un rouge presque pourpre, à surface ondulée avec interruption ; tubes obliques, très-longs ou inégaux , à ouvertures arrondies. Cette espèce forme, sur les bois privés d'écorce, des croûtes ou plaques de cinq à six pouces: sa partie tuberculeuse constitue la presque-totalité de l'épaisseur du champignon, qui est d'un pouce environ. 26. Le PoLYPORCs STALACTITE : P. stulactites, Pers. ; Poria sia- laclites, Hoffm., Veget. hercjn. suhst., pag. 16, pi. 11 , fig. 7- Très-grand, tuberculeux, en masse conglomérée, blanchâtre, FOL h-n roussàtre, brunâtre, ferrugineux, offrant çà et là des groupes de tubes de couleur de sang; tubes, les uns horizontaux , les autres perpendiculaires. Ce champignon se trouve dans les profon- deurs des mines du Harz. Il forme, sur les poutres et les solives pourries, des masses qui ressemblent à des stalactites, sorte de concrétion calcaire. Ces masses sont composées , par Tagglo- mération au-dessus les uns des autres, de tubercules globu- leux, et hérissés de tubes de toutes parts. Près de cette espèce il faut ranger le poriœ cerea d'Hoffmann , loc. cit., fig. 5, qui se trouve à raille pieds et plus, de pro- fondeur, dans les mines du Harz, sur' le bois presque en- tièrement pourri; il forme de grandes masses, d'abord blan- châtres, puis d'un jaune indécis. 2j. Le PoLYPORUs MiF, DB VAi:^ : p. mediila panis, Pers. , Frics ; Bolefus, .Tacq. , Mise, i , pi. ii; Boletus proteus , Boit., Fung., pi. 166, fig. A et B. En plaques longitudinales, coriaces, un peu épaisses, marginées, entièrement glabres et blanches, cou- vertes de pores très-petits et égaux. Cette espèce, qui, par sa consistance et son aspect, a mérité d'être comparée à de la mie de pain, croit sur les planches pourries et en général sur le bois façonné. Les plaques sont dirigées dans le sens du fil du bois; elles ont trois à quatre pouces de longueur sur un de large et trois lignes d'épaisseur ; lorsqu'elles commencent à naître, les parties poreuses sont toutes couvertes dune matière fongueuse , sans structure visible, et on prend roit alors ce champignon pour une couche de chaux ou de craie. Une va- riété qui ressemble à de la craie , est le holetus versicolor , Sow., pi. 587 , fig. 7 : elle se trouve en Angleterre, dans les étuves, sur les tables de bois, etc. On doit faire remarquer ici que les botanistes ont confon- du beaucoup d'espèces avec le vrai P. medula panis , et entre autres celle nommée P. vulgaris par Persoon, qui est en effet commune et dont les bords sont velus. ** Base ou partie adhérente entièrement tomenteuse ou presque indistincte ou oblitérée; quelques espèces n'offrant qu'une surface simplement ponctuée (Poiysticta, Pries). 28. Le Por.YPonus polysticte : P. polrslictiis, Pers., Mjcoh, 2, pag. 111; P. (poiysticta) corlicola, Pries, Sj'st. mjcoL, ij A28 POL pag. 585. Etalé sans ordre, blanc, glabre, solide; pores pone- tiformes, entassés, nus. Fries Ta observée: i.° sur Fécorce pour- rie du peuplier, en petites plaques disposées en séries alon- gées , confluentes, plus épaisses, adhérentes, tuberculeuses, pâles , le fort bord velu . renflé , et des pores arrondis , égaux; 2.° sur Fécorce, éi,'alement pourrie, du hêtre, en larges plaques adhérentes, très -minces, lisses, blanches, avec des bords affaissés, et à pointillures entières. 29. Le PoLYPoaus laineux; P. lanœus, Fers., Mycol. eur. , 2, pag. 112, tab. 17, fig. 2. En plaques arrondies ou lobées, d'un blanc de neige, ayant leur base comme du velours; pores, la plupart naissant par intervalles, horizontaux. Il croit sur les ëcorcesde sapin, dans les Vosges; il a Faspect d'un bossus d'un beau blanc. 30. Le PoLYPORUS de Vaillant: P. Vaillantii, Fries, Fers.; Boletns Vailiantii, Decand., FI. franc., 6, pag. 38; Agaricus crjptarum, Pal. Beauv. , Ann. du Mus., 8, pag. 3^,6, pi. 67, fig, 2 et 3 (Vaill., Bot,, pi. 8, fig. 1). C'est. une membrane éten- due, sans forme déterminée, très-mince, blanche, byssolde, relevée par des côtes , offrant çà tt là et sur les côtés des amas irréguliers, ainsi que des pores oblongs et irréguliers d'un blanc roussâtre, assez grands. On rencontre ce champignon dans les caves, les celliers, les mines, sur le vieux bois. Pa- lisot de Beauvois, qui en a donné une figure et une descrip- tion , avance que l'expansion cotonneuse est uu véritable byssus, et qu'ainsi les byssus doivent être considérés comme jdes champignons plus parfaits pris à leur naissance ; cependant Fexamen de la partie filamenteuse de ce poly.pore et de celui des byssus, ne permet pas, quant à présent, d'admettre une pareille opinion. 5. IV. Espèces douteuses , la plupart .cT'olssant dans les mines et dans les souterrains , et qui n'ocrent point de formes décidées. * Espèces étalées, sans ordre ou en forme de coussinets, poreuses à leur partie supéi'ieure. KB. On doit à M. le baron de HunibolJt la connoissance de la plupart des espèces de cette section. Il les a observées dans les mines de la Sa^t- . 3i. Le PoLYFoaus corallin : P. corallinus, Fers.; Boleius coral- POL 429 linus, Humb., FI. Frib., pi. 3, fîg. 2. Infiniment petit, glabre, blanc : c'est de toutes les espèces du genre la plus petite; elle n'a que deux à trois lignes de grandeur, et se trouve sur le rhizomorpha subterranea, dont elle entoure les rameaux, rap- pelant ainsi certaines plantes ou polypiers phytoïdes marins, rerouverts de polypiers crustacés. 32. Le PoLvpoRUs encéphale; p. enceplalum, Vers., Hoffm. , Veg. subt., pag. 18, pi. 1 2. Grand, convexe et gibbeux, d'une couleur mélangée de blanc et de brun. On le trouve dans les mines du Harz; il forme, sur le bois à demi pourri, des masses qui ont de un à douze pouces de hauteur, imitant, jusqu'à un certain point, une cervelle; dans sa naissance il est plat comme un beignet, il s'enfle bientôt, et il se développe en tubercules qui s'entassent et forment des sillons diversement fléchis. ** Chapeau dîmidié, toujours de même forme, poreux ea dessous; stipe quelquefois latéral. 53. Le PoLYPORus de Scopoli : P.Scopolii, Pers.; Poi^ia mem- hranacea , Scop., pag. 106 , pi. 28, fig. 2. Grand, un peu membraneux, lobé, poreux, à bords sinués, lobés, avec un péliole latéral foliacé ou dilaté en membrane. Ce champignon est simple ou imbriqué; ses pores sont irréguliers et ne se voient qu'à la partie inférieure des individus pleinement dé- veloppés. Scopoli l'indique en Italie, dans la mine dite de Saint-Antoine de Padoue. *''* Espèces irrégulières, sans forme déterminée, lobées et compliquées. 34. Le PoLYPORUs FOLIACÉ : P. foUaccus, Pers.; Porta foliacea, Scop., pag. 104, pi. 2i!, fig. 1. Assez grand, lobé, à lobes ascendans, velus en dessous; stipe latéral très-court. Ce cham- pignon, assez volumineux, est d'un blanc roussàtre en dessus, et d'un jaune pâle en dessous; le bord est blanc. §. V. Gladoi'orus. Chapeau charnu-coriace , rameux et lobé, confondu avec une espèce de tige, poreux de toutes- parts. 35. Le PoLYroRUs rajjeux ■ P. ramosus, Pers., Sjn,; Bolelus 4"o POL ramosus, Bull,, pi. 41 S. Fragile, jaunâtre, composé de nom* brcuses tiges renflées, se terminant en plusieurs lobes, et cou- vertes de toutes parts de pores ponctiformes assez réguliers. On le trouve dans les souterrains, les carrières, etc., sur le bois pourri. Il acquiert un pied de hauteur; sa chair est blanche. Les botanistes doutent si ce champignon ne seroit pas une variété des P. imhricafns ou citrinus, deux espèces qui croissent sur les arbres. (Lkv. ) POLYPRÈME , Polrpreinuin. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des personnées , de la didj'namie angiospermie de Linnœus offrant pour caractère essentiel : Un calice à quatre folioles persistant; une corolle en roue; le limbe partagé en quatre lobes en cœur; quatre étamines attachées à l'orifice du tube un ovaire supérieur; le style court; le stigmate tronqué. Le fruit est une capsule comprimée, à deux loges polyspermes les semences anguleuses. PoLYPRÈME COUCHÉ : Polyprcmum procumlcns , Linn. ; Lamk. III. gen. , tab. 7 1 ; Linitm carolinianum , Petiv. , Gaz. , g , tab. 5 fig. 6. Plante basse, herbacée, rampante, dont les tiges sont couchées sur la terre, anguleuses, striées, un peu tétragones lisses, rameuses, garnies de feuilles opposées et non verticil lées, glabres, linéaires, très- étroites , subulées, aiguës. Ion gués de sept à huit lignes : les jeunes rameaux non deve ioppés, qui naissent dans les aisselles des feuilles, les font paroître verticillées. Les fleurs sont petites, presque sessiles solitaires, situées dans l'aisselle des feuilles et dans la bifur cation des derniers rameaux. Les folioles du calice sont très aiguës, un peu plus longues que la corolle, membraneuses à leurs bords. La capsule paroît couronnée par quatre cornes, à cause du calice persistant. Cette plante croît à la Caroline et dans la Virginie. fPoia.) POLYPREMON. {Bol.) Ce nom avoit été cité par Dalé- champs comme appliqué anciennement à la mâche, valeria- nclla de Tournefort, réuni postérieurement au valeriana par Linnaeus. Adanson , n'adoptant pas celte réunion, avoit ré- tabli ce genre sous le nom de polyprcmum; mais hUench, M. De CandoUe et d'autres l'ont conservé aussi sous celui adopté par Tournefort. Avant le rappel de ce genre, Linnaeus avoit POL 45i déjà employé le nom de poljpremum pour un autre genre, qui l'a conservé. (J.) POLYPRION, Poljprion. (Ichthjol.) M. Cuvier a formé sous ce nom un genre de poissons, dont le type est Vamphi- prion americanus de Schneider. Il lui donne pour caractères: Le corps, la tête et jusqu'aux maxillaires, revêtus d'écaillés durement ciliées, des dentelures aux sous-orbitaires , aux préopercules, à toutes les pièces de l'opercule, et à une forte écaille sur l'os de l'épaule; une forte arête dentelée, terminée par deux ou trois pointes sous l'opercule ; l'épine des ventrales dentelée; les dents en velours ou en carde aux deux mâchoires, au vomer , aux palatins et sur la base de la langue. ( Desm. ) POLYPTÈRE , Poljpterus. {Ichthjol.) M. Geoffroy Saînt- Hilaire a donné ce nom à un genre de poissons malacopté- rygiens abdominaux de la famille des siagonotes, dans le grand ordre des holobranches , sous -ordre des abdominaux. Ou le reconnoît aux caractères suiyans : Un seul rayon aplati à la membrane des branchies; opercules lisses; catopes abdominaux ; seize à dix-huit nageoires dorsales; deux évents , écailles lilhoïdes, comme celle des lépisos'ées ; na- geoires pectorales à rayons réunis et portées sur un bras écailleux; dents coniques autour des mâchoires, et en velours postérieure- ment. Les Polyptères se distinguent aisément de tous les autres Poissons par le grand nombre de leurs nageoires dorsales. (\^oyez Siagonotes.) Ce genre ne renferme encore qu'une seule espèce; c'est le BiCHiR ; Poljpterus bichir , Geoffroy. Tête recouverte d'une grande plaque , composée de six pièces articulées les unes avec les autres; deux petits barbillons a la lèvre inférieure; langue mobile, charnue et lisse; teinte générale d'un vert le mer, avec quelques taches noires, irrégulières, plus nombreuses vers la queue que vers la tête. Taille de dix- huit pouces en- viron. Le bichir vit dans les eaux du Nil , mais il est fort rare, (H. C.) POLYRRHIZON. (Bot.) Voyez Prodiorna. (J.) POLYRRHIZOS. {Bot.) Voyez Pistolochia. (J.) tnoiis- 432 POL POLYSACCUM. {But.) Genre delà famille des champigr très-voisin des Lycoperdons; il en diffère par la structure in- térieure de son péridium, qui est formé par une multitude de petits péridiums ou cellules qui le remplissent entièrement, et qui contiennent une poussière séminulifère entremêlée de lilamens. Ce genre établi presqu'en même temps par De Candolle sous le nom de Po[>'5accz/m, et par Albcrtini etSchweinitz sous celui de Pisolithus , est encore le Pisocarpium de Link, le Polypera de Persoon , et le Pisomjces d'autres auteurs. Ces derniers noms font allusion au volume des petits péridiums ou pé- ridioles de la plante , semblables à de petits pois, et nous semblent peu juste, puisque la grandeur d'un organe ne peut être admise dans un genre à plusieurs espèces , comme la base (l'un nom générique. Cependant les naturalistes ont gé- néralement adopté le nom de Pisocarpium. VEndacinus de Hafinesque paroit encore être le même que ce genre. C'est eucore le Ljcoperdoides de Michéli, qui l'a parfaitement ca- ractérisé ; on y ramène aussi quelques espèces du Ljcoper- dastrum de Michéli. II comprend un très - petit nombre d'espèces, comprises, avant l'établissement du genre, parmi les Ljcoperddns et le Scleroderma. Elles ont le port de nos lycoperdons , c'est-à-dire que leur péridium est oblong ou arrondi , et porté sur un stipe, ou pied épais qui n'en est que la continuité, et dont la base est garnie de radi- cules. Le PoLYSACCUM A GROS STIPE: P. cvassipcs , Decand., FL fr., Suppl. , vol. 6, pag. io3; Pisocarpium clavatum, INées, Syst., p. iSy, pi. i5; Poljpera clavata , Pers., Ch. comest. , p. 116; Ljcoperdoides, Mich., Gen., pi. 98, fig. 1. Champignon d'un blanc cendré, puis brun, oblong ,- porté sur un stipe épais, charnu , de quatre à huit pouces de hauteur. Les petits péri- diums intérieurs sont d'un jaune sulfurin (Pers.), et la pous- sière brune. M. De Candolle indique cette plante en Fiance dans les bruyères sablonneuses aux environs du Mans, et Michéli comme assez répandue en Toscane , en automne; d'après l'épithète qu'il lui donne, Lycoperdoides linctorium , il paroit qu'on l'emploie dans la teinture. Nous avons dit à l'ar- ticle Endacinus, que cet usage existe en Sicile pour l'espèce POL 453 de ce genre, qui pourroit bien être la même plante que celle de Michéli. Le PoLYSACCUM sKssiLE : Poljsaccuni acauie, Decand.. loc. cit.; Ljcoperdastrum , Mich., pi. 99, fig. 1 ; Pisotithus arenarius, Alb. et Schw., Nish., pi. i,fig. 3; Polfpera arenaria, Pers. , Champ, comest., p. 116. Champignon roussàtre ou brunâtre, globu- leux, un peu déprimé, sans stipe ou en ayant un infiniment court, garni de fibres radicales, ramifiées; cellules ou petits péridiums de la grandeur de petits pois, contenant une pous- sière d'abord jaune, puis brune. Ce champignon a deux à trois pouces de diamètre; il est dur et ferme. Il croît sur le sable. Michéli l'indique en Toscane; il a été retrouvé en Allemagne par Albertini et Schweinitz; en Gascogne par ïhore : enfin, Liiik le décrit sur un échantillon qu'il avoit reçu de Portugal. On rapporte encore à ce genre les scleroderma tinctorium , arrhizuni et spadiceum, Pers. (I.em.) POLYSCIAS (Bot.) : Forst. , Austr. , fab. 02 ; Lamk. , ///. gen., tab. 520. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des araliacées , de Voctandric mono- gjnie de Linnaeus, dont le caractère essentiel consiste dans un calice à cinq ou huit dents; huit pétales, quelquefois cinq ou sept ; un ovaire inférieur; point de style; quatre stig- mates, quelquefois trois ou cinq ; une baie globuleuse, à qua- tre loges; des semences triangulaires. Ce genre, établi par Forster, ne nous est encore qu'im- parfaitement connu. Il renferme des arbres ou arbustes, dont les feuilles sont ailées ; les fleurs disposées en une ombelle Irès-ample, ou en verticilles prolifères; les ombellules ter- minales sont composées d'un grand nombre de rayons. Le calice est persistant, d'une seule pièce, denté à son orifice; les pétales sont très-ouverts; les filamens supportent des an- thères tétragones , à quatre sillons; Povaire est globuleux, surmonté de plusieurs stigmates sessiles. Le fruit est une baie globuleuse , couronnée par le calice et les stigmates persistans, divisée ordinairement en quatre loges , contenant des semences à trois côtés. Cette plante croit dans les iles de la mer du Sud. (Poiii.) POLYSÉPAI,E [Camce]. (Dot.) Composé de plusieurs sé- pales (phylles, folioles) distincts les unes des autres, et qui 4^. 28 .34 ' POL tombent séparément; exemples: chou, pavot, etc. (Mass.) POLYSPERMA, Polyspermes. (Bot.) Le Conferm Jlu^latilis, Linn., suivi dans son développement par J. Vaucher, lui a paru offrir des caractères suffisans pour être séparé des autres conferves et former un genre particulier, qui peut être carac- térisé ainsi : Plante confervoïde, filanienteuse, rameuse, cloi- sonnée, c'est-à-dire divisée par des endophragnies, renfer- mant dans chaque loge une multitude de petits corpuscules ou séminulcs ovoïdes, qui, au bout d'un certain temps, se ré- pandent au dehors par suite de l'ouverture ou la déchirure des tubes qui les contiennent, et produisent par leur déve- loppement de nouveaux individus. Ces séminules germent aussi dans l'intérieur des loges et produisent des petites houppes de filets, qui couvrent les filamens et leurs rameaux. Les corpuscules ou graines, rendus libres et flottans, poussent à l'une de leurs extrémités, quelquefois à leurs deux bouts, un ou deux filamens cloisonnés, qui s'augmentent bientôt et se ra- mifient, la graine s'étant fixée. Dans la jeunesse , les tubes ou loges offrent un double filet qui en occupe la longueur. C'est peut-être, comme le dit Vaucher, une sorte de cordon om- bilical qui sert de point d'attache aux graines; celles-ci for- ment alors des petits chapelets composés de grains, qui finissent par se détacher. Cette conferve, lorsqu'elle est sèche, a une couleur noirâtre , et ressemble en quelque sorte à des antennes d'insectes, par l'effet de la contraction des tubes et les saillies des endophragmes. Vaucher rapporte encore à son genre le conferva glomerata . Linn.: mais, comme il n'a pas suivi le développement de cette plante, on ne peut être certain de la justesse de ce rappro- chement. Les genres Polysperma et Proliféra (voyez ce dernier mot) ont été réunis en un seul par M. De Candolle qui le nomme Chantransia. Cette réunion n'a pas eu l'assentiment des bota- nistes, et l'on voit le poljsperma reparoître sous le nom de Lsmanea , que lui a fixé M. Bory de Saint- Vincent et que les naturalistes ont adopté, notamment Agardh , et M. Bonne- maison qui en donne une définition assez conforme à celle donnée par Vaucher. C'est le nodularia et le gonycladon , Link. Dans ce moment où une bonne partie des plantes de la POL 435 ïainille des algues articulées ou conferves sont considérées comme des êtres végétaux-animaux , on doit faire observer que le polysperma se trouveroit placé sur les limites du règne végétal. Voyez Chantransia, Lemanea, Proliféra, etc. (Lem.) POLYSPERME [Fruit]. {Bot.) Contenant plusieurs graines dont on ne détermine pas le nombre; exemples : capsule du lis, carcérule du grenadier, Iégume»de la casse, baie de l'arbousier, pyxide du pourpier, etc. (Mass.) POLYSPERMON de Lobel. (Bot.) C'est la même plante que le Polysvoron. Voyez ce mot. ( Lem. ) POLYSPORON. {Bot.) Anguillara, cité par Daléchamps , nommoit po/j^'sporon Cassiani une espèce d'anserine, chenopo- dium polyspermum. (J.) POLYSTEMA. {Bot.) Nous ne cormoissons que de nom ce genre de champignons, établi par Rafinesque , qui le place près du diderma et des trichies. (Lem.) POLYSTICHUM. {Bot.) A l'exemple de Roth, M. De Can- doUe a séparé du genre Polypodium , Linn., "dans la famille des fougères un certain nombre d'espèces, et notamment le Poly- podium filix-mas , Linn., pour établir le Polysticlium, essentiel- lement caractérisé par sa fructification éparse à la surface in- férieure de la fronde, sous forme de petits paquets ou sores arrondis, composés chacun d'un groupe de capsules (annu- lées, placées sans ordre), et recouverts par un tégument ou hyménium , ou indusium attaché tantôt par son bord, tantôt par son centre. Ces caractères sont précisément ceux affectés par Swartz et "Willdenowà leur genre ^spidium, généralement admis. Cepen- dant il faut remarquer : i ." que Swartz a confondu avec l'as- pidiuin le genre Athjrium de Roth, qui a pour type le polypo- diumfilix-famina , Linn., dont le tégument, en forme de crois- sant, naît latéralement d'une nervure secondaire (voyez Athy- RiDM, tom. in,Suppl., pag. 77); 2." que Yaspidium, Decand. {cistopteris,Desv., inéd.) quia pour type les polypodium fra^ gile, Linn., et montanum, Lamk., en diffère par ses tégumens qui se fendent longitudinalement de deux côtés, en se soule- vant du sommet à la base et présentant alors la forme d'une lanière plus longue que le sore auquel elie appartient; 5.° que le Pleopeltis, Humb. etBonpl.. nesauroity être réuni, puisque /.5C POL ses sores offrent chacun non un tégument seul, mais un grand nombre; 4.° que le tectaria et Voleandra deCavanilles rentrent dans le polrstichum , dont ils ne diffèrent pas essentiellement; 5.° que Va$pidium fVallichii de Hooker, constitue le genre Neurona de Don ; 6° enfin, que le pinonia est encore pour nous différent du poljstichum. Il résulte de ces observations que le poljstichum n'estrautre que Vaspidium de Swartz, Will- denow, duquel on a séparé quelques espèces. Comme nous n'avons fait connoître à l'article Asfidium que le genre de Roth, nous allons donner une idée de celui de Swartz, en adoptant le nom de Polystichum et ayant égard aux modifica- tions indiquées plus haut. Ce genre, comme celui des Pol/ypodium , se fait remarquer par le nombre considérable d'espèces qu'il contient, par leurs grandes variétés, et surtout par la grande difficulté que l'on éprouve à les bien caractériser : on peut aujourd'hui en por- ter la totalité à deux cents. On n'en trouve en Europe qu'une douzaine, toutes les autres sont exotiques et répandues par toute la terre, mais particulièrement dans les parties chaudes. Elles se plaisent généralement dans les bois, soit à l'ombre des arbres et à leur pied, ou même sur leur tronc, et dans les lieux humides et tourbeux. Leur fronde est rarement simple, quelquefois ternée, mais généralement ailée ou très-décou- pée. Elles offrent des espèces d'une grande élégance par la grandeur et la beauté de leur feuillage, ordinairement disposé en touffe. On les divise en plusieurs sections , que voici, avec rinclication d'un très-petit nombre d'espèces, suffisant cepen- dant pour donner une idée des autres qui ne sont guère con- nues que dans les herbiers ou par des figures. Ces plantes étant, comme (outes les fougères, de culture difficile, ne se voient pas souvent dans nos serres, où elles végètent languissamment. §. 1. Frondes simples. 1. Polystichum ARTicuiii; ; Aspidium arliculalum , Swartz, "VVilld. Frondes simples , lancéolées-oblongues, acuminécs; sores solitaires, irrégulièrement disposées; stipe articulé écail- leux , partant d'une souche rampante , écailleuse , velue. Cette fougère, haute de six à neuf pouces, vient en touffes sur les troncs d'arbres, dans l'ile Maurice. POL 437 §. 2. Frondes ternées. 2. PoLYsriCHUM TRiFOLiK : Aspidium Irifoliatum, Sw. , Willd., Schkuhr, Crypf., pi. 28; Polypedium trifoliatum, Linn. ; Jacq., le. rar., 5, pi. 658; Fetiv., fils, 18, pi. 7, fig. 3: Plum., Amer., p.'ig. 22, pi. 02; EjusdfiL, 127, pi. 148. Froade ternée, à fron- dules oblongues, aciuninées, glabres sur les bords; les deux latérales auriculées à leur base et comme bifides, celle du milieu, pétiolée , plus grande, largement sinuée ou lobée, quelquefois tritide. Cette grande et belle fougère' croît à la Jamaïque, à la Martinique, à Haïti, et dans d'autres iles de l'Amérique méridionale. On la voit fréquemment dans les herbiers. §. 3. Frondes ailées. 5. PoLYSTiCHUJi A FEUILLES RADICANTES; Aspidiuin l'hizoph^llum , Sw., FI. Ind., 3, pag. 1667. Frondes ailées, à frondules ovales- arrondies, cunéiformes, obtuses, crénelées, presque auricu- lées à leur base, du côté du rachis; frondules du haut sou- dées entre elles, se terminant en une languette fructifère qui pousse des radicules; sores solitaires; stipe écailleux. Cette fougère, dont les frondes sont couchées et s'enracinent par leur extrémité, est remarquable par ce mode de propagation. Elle a été découverte dans les bois montueux de la Jamaïque. 4. PoLYSTiCHUM LoxcHiTE : Poljstichum Lonchitis , Koth , De- cand. ; Aspidium Lonchitis, Willd.; Poljpodium Lonchitis, Linn., FI. Dan., pi. 497 ; Boit. , Fil., pi. 19; Pluk. , Alm. , pi. 179, fig. C; Lonchitis aspera, C. Bauh. ; Moris., Hist. , 5, sect. 14, pi. 2, fig. 1; Barr. , Icon., 1121. Frondes ailées, à frondules lan- céolées, courbées en croissant, pointues, ciliées et dentées sur les bords, ayant la partie supérieure de leur base munie d'une oreillette, et le côté opposé cunéiforme; frondule supérieure fructifère ; stipe et rachis écailleux en dessous ; sores solitaires et marginaux. Cette fougère, une des plus jolies de nos climats, se présente en touffes de plusieurs frondes, hautes d'un pied, bien garnies, dans presque toute leur longueur, de frondules nombreuses et serrées. On rencontre cette plante dans les bois montagneux des Alpes, des Vosges, etc., et presque partout en Europe. 6. PoLYSTicHUM TL'BÉREUx; Aspidium [uberosum, Bory, "VVilld. 438 POL Frondes ailées, àfrondules oblongues, obtuses, dentelées à l'ex- trémité, sessiles, cordiformes et amplexicaules, munies d'une oreillette à l'angle supérieur de la base; sores solitaires, mar- ginaux; stipe et rachis écailleux. Cette fougère croît sur les arbres, à l'île Bourbon. Ses frondes ont un pied et demi, et sont garnies, sur leur rachis, d'un grand nombre de tubercules vivipares de la grandeur d'une noisette , et couverts d'écaillés. §. 4. Frondes presque deux fois ailées ; tégumens dirnidiés et réniforrnes. 7. PoLYSTiCHUM ORÉOFfÈRE : V oly stichum monlanum , Roth , Decand. ; Arpidium oreopteris, "VVilld. , Swartz , Schkuhr, Crjpt. , pi. 35 et 56; Poljpodium oreopteris, Ehrh., Hoffm., Engl. bât., 1019; FI. Dan., pi. 1121; Poljpodium theljpteris , Hedw. , Theor., 44, pi. G; Boit., Fil., 40, pi. 22, fîg. 1 et 2. Frondes ailées, à frondules lancéolées, glabres, couvertes en dessous de points glanduleux et résineux , pinnatilides , à découpures lan- céolées, obtuses, entières; celles du bas un peu plus longues; sores marginaux. Cette fougère , remarquable par la surface in- férieure de ses frondes, recouvertes comme d'un léger enduit résineux , se plaît dans les bois des montagnes , et se rencontre presque partout en Europe. Ses frondes, d'un vert agréable, ont un pied et demi de longueur environ. En France on cite les Alpes , les Pyrénées et la Normandie pour les lieux où l'on trouve cette plante. hes polystichum oreopteris et thelypteris , qui sont àes poljpo- dium de Linnaeus , ou des aspidium pour Swartz et Willde- now, sont, ainsi que Vaspidium unitum, Swartz, Willd., les types du genre Lastrea, créé par Bory de Saint-Vincent pour placer les espèces de ce genre qui ont la fructification termi- nale à l'extrémité d'une nervure destinée à porter chaque sore et qui ne l'outrepasse point. !§. 5. Frondes deux ou trois fois ailées; tégumens dirnidiés et réniforrnes. 8. Polystichum AiGOiLLONNé : PoZj^sifchum. aculeatum, Roth, Decand.; Aspidium aculeatum, Swartz, Willd. j Poljpodium acu- leatum, Linn., Boit., Fil., 48 , pi. 26 ; Aspidium lobatum Schkuhr, Crjpt., 42, pi. 40; Félix Pluk., Alm.^ pi. 180, fig. 1. Frondes POL 439 deux fois ailées, à dernières découpures ovales- pointues, un peu arquées en fer de faux, dentelées, à dents pointues et ai- guës, ayant l'iingle supérieur de leur base tronqué, et l'opposé raccourci et cunéiforme; frondules supérieures seules fructi- fères; stipe et rachis écailleux. On trouve cette plante par- tout en Europe, djns les bois montueux et à l'ombre. M. Des- fontaines l'a retrouvée en Afrique, et, si l'on ne confond plu- sieurs espèces, elle existeroit encore au cap de Bonne-Espé- Tunce. Cette fougère offre une racine fibreuse, noire, d'où partent des frondes bien garnies dans presque toute leur lon- gueur, ayaiitun pied etmême un pied et demi de long. Quelques auteurs la considèrent comme une variété du Potjstichum Lon- chilis : elle est plus diflicile à distinguer du poljypodium lohatum, Smith, ou polystichum lohatum, qui se trouve aussi dans les mêmes pays. Le polystichum aculeatum a les mêmes qualités que Je polystichum filix -màs , décrit ci -après; il est employé dans les mêmes circonstances. y. FoLYsiiCHVTki FOVGÈRE MAIE : Polystichum Jilix~mas, Roth, Dccand.; Aspidiu m JiUx-mas , Swartz, Willd., Schkuhr, Crypt., 45, pi. /^/ijPolypodiumJilix-mas, Linn., Blackw. , pi. 32 3; Boit., Fil.,/\^, pi. 24; Filix-mas, Fuchs , Hist., 594;Tabern., 5gi. Frondes grandes, larges, longues d'un pied et demi, plus ou moins lancéolées, deux fois ailées, à petites frondules ou pin- nules oblongues, obtuses et même arrondies à l'extrémité, dentées, à dents molles et sans pointes dures; sores disposés le long de la nervure médiane, rapprochés, de couleur jau- nâtre d'abord , puis bleuâtre et brune ; stipe et rachis écailleux. Cette fougère, une des plus célèbres de nos contrées, offre des variétés qu'il est difficile de bien déterminer, et dont même quelques auteurs ont fait des espèces distinctes : tels sont les aspidium erosum et dcpastum de Schkuhr, Crjpt. , pi. 46 et 5i. Elle est fort commune dans nos bois humides, le long des fos- sés et dans les marécages; elle croît partout en Europe, on la retrouve en Asie et dans l'Afrique septentrionale. . Cette fougère a été long-temps préconisée en médecine, et vantée par Dioscoride , Galien , Oribase , ^tius, Dodonée, Matthiole , Daléchamps, Geoffroy, etc.; sa racine, blanche eu dedans, noire en dehors, est administrée comme purgative, cmménagogue , astringente , et comme un anthelmintique pro- 44P POL pre à chasser les vers, particulièrement le taenia, quoique ra- rement avec succès. D'autres végétaux l'ont remplacée dans ces cas avec beaucoup plus de succès, leur propriété vermifuge ou leur principe amer étant beaucoup plus exalté : les quinqui- nas, par exemple. On adminisfroit aussi en médecine la fronde comme adoucissante, béchique , légèrement aromatique, mu- cilagineuse, un peu tonique, etc. La racine , ou plutôt le siipe -ou tige souterraine de la fougère mâle, a une saveur amère, visqueuse, astringente, dont le suc précipite en noir le sul- fate de fer : on en retire une grande quantité de mucilage, qui s'épaissit à consistance du 4niel, et qui exhale une odeur nauséabonde. On en prépare , ainsi qu'avec les pétioles , la pou- dre anthelmintique de fougères; à cet effet, après les avoir nettoyés et les avoir fait bien sécher, onlespulvérise. La plante entière, incinérée, produit une grande abondance de potasse. Toutes ces propriétés sont communes à presque toutes les fougères de nos climats, seulement elles sont ici plus développées; toutefois Ja médecine fait peu d'usage actuellement de cette fougère. Le Polyslichum spinulosum , Decand. [Aspidium ,^\'iï]d.), est une espèce voisine de la précédente, commune dans les bois; elle jouit des mêmes vertus, ainsi que Vaspidium dilalatum , Willd., également très-répandu : leurs frondules sont beau- coup plus découpées. lo. PoLYSTiCHUM Baromez : Aspidium Baromez, WilId. ; Poly- podium Baromez, Linn. , Lour. Cette fougère présente des frondes de six pieds : elles ont le pétiole ou leur base nue, d'un pied ou un pied et demi, glabre, naissant d'une souche ou racine couchée, épaisse, couverte de poils nombreux, qui forment une espèce de toison dense, très-douillette, d"un jaune foncé; les frondes sont glabres, deux fois ailées, à fo- lioles pinnatifides , lancéolées et dentées. Cette plante croît en Cochinchine. en Chine, en Bucharie, en Tartarie. Sa racine, que l'on dispose exprès de certaine manière, prend des formés bizarres et fantastiques au gré de l'amateur, et imite alors ou desagntaux ou des monstruosités, dont les amateurs chinois et autres font grand cas, et auxquelles le vulgaire crédule et superstitieux avoit attaché des propriétés. On rencontre quel- <}uefois, chez nos amateurs, de ces racines figurées. Celles de la fougère en question ont été très-célèbres autrefois sous le POL 441 nom d^agneau de Scytliic on de Tarlarie. (Voyez Baromez). La fructification de cette plante ii'é(ant pas bien connue, il est hazardeux d'assurer qu'on doive la placer dans le genre que nous venons de décrire. (Lem.) POLYSTICTA. {Bot.) Sous-genre ou division du genre Po- Ijporus de Pries, dont nous avons donné le caractère à notre article Polyporus, §. 3, dans le titre de la 2/ section. Pries n'eu indique que deux espèces. (T-em.) POLYSTJGMA. {But.) Genre de la famille des hypoxylées, établi par M. Persoon , adopté par M. De Cundolle, et qui comprend des espèces placées jusqu'alors parmi les xjloma. Il a pour caractère d'offrir un disque plan ou peu convexe, de couleur orangée ou rouge ( jamais noir), et percé de trous infiniment petits, orifices d'autant de loges séminulifères con- tenues dans une substance peu épaisse et peu charnue. Le Polystigma est maintenant réuni au Dothidea de Frits, avec lequel il a en effet beaucoup de rapports. C'est dans ce genre que l'on doit ranger les Polystigma rubrum et Tjphi- num, Decand., Fulvum, Pers., etc.; toutes plantes en forme de pustules, qui croissent sur les feuilles vivantes en y formant des taches visibles sur les deux surfaces. (Voyez Sph/Eria et XVLOMA. ) • Le Poljstigma rubrum, Decand., PI. franc., G , n.° 821 , ou Xjloma rubrum, Vers., Dec, PI. franc., 2, pag. 699, se trouve sur les feuilles du prunier domestique et sur le prunier épi- neux; il y forme des taches rouges, arrondies, visibles sur les deux surfaces de la feuille; la face supérieure est lisse, peu élevée; l'inférieure plane, avec des points enfoncés. On pour- roit prendre ces taches pour la base d'un jeune œcidium , et même pour le travail d'un insecte. (Lem.) POI-YSTOME, Poljstoma. {Entomoz.) Cette dénomination, qui signifie animal à plusieurs bouches, a d'abord été em- ployée par Zeder et Goëze pour désigner un genre de vers intestinaux qui avoit été formé auparavant sous le nom de Linguatule par Prohlich , nom qui a été conservé par MM. de Lamarck et de Blainville ; d'abord parce que, quoiqu'il ne convienne pas à toutes les espèces, il induit moins en erreur que celui de Polystome , ces animaux n'ayant réelle- ment pas plusieurs bouches, et ensuite parce qu'il est plu» 442 POL ancien. M. de Lamarck , pour ne pas adopter ce nom de l'olystome pour les Lingnatules, pense, avec juste raison, que l'animal dont M. Delaroche a fait un genre sous cette dénomination de Polystome, ne devoit pas être confondu avec les Foiystomcs de Zeder. Cependaiit M. Rudolphi a em- ployé le nom de Polystome comme Zeder, et M. Cuvier y réunit l'animal de M. Delaroche, qui est une véritable sang- sue, ou au moins un animal de cette famille. (De B. ) POLYSTOME, Polvstoma. (Entomoz.) Genre établi par De- laroche ( JVouveau Bulletin de la Société philomatique . ann. 1811) pour un animal trouvé sur les branchies du thon , près Majorque, et qu'il caractérise ainsi : Corps alongé, étranglé, déprimé ; six trous sur un seul rang à son extré- mité antérieure, dont deux paroissent être des bouches; un anus à 1 extrémité postérieure. Caractéristique erronée d'un bout à l'autre; l'animal ayant été examiné à l'envers, ce qu on dit Panus étant la bouche, et les six trous, dont deux servent de bouche, étant des pores à doubles crochets de la ventouse senii- circulaire qui termine le corps : Panus réel est en dessus, comme dans les sangsues, et la terminaison des orgcines de la génération, dont il n'est pas parlé, est en dessous vers le milieu du corjîs. Voyez Sangsues , où nous exposerons tout le système des espèces qui constituent ce grand genre linnéen. (De B. ) POLYSTROMA. {Bot.) Genre fort douteux, admis dans la famille des lichens, par Acharius, et qui demande à être exa- miné de nouveau. Il a été fondé par Clémente sur une plante lichénoïde trouvée en Espagne. On en établit ainsi les carac- tères : Thallus crustacé, cartilagineux, étendu, plan, uni- forme, adhérent; conceptacle ou apothécium formé de plu- sieurs couches proligères, superposées et séparées par d'autres couches de la nature du thallus. LePoLYSTROMA Fernandezii, Clém., seule espèce de ce genre, n'est peut-être qu'une monstruosité de quelque espèce con- nue; autrement elle formeroit un genre fort remarquable, que Acharius place provisoirement entre Vurceolaria et le sa- gedia.. Ce lichen, décrit par Clémente (En-^ajo sobre vid. comm. in add. , p. 299.), a le thallus subcartilagineux, membraneux, mince, lisse, d'un brun cendré, blanc à l'intérieur; les apo- POL 44? Ihéciums recouverts d'une couche cartilagineuse, pulvéru- lente, blanchâtre ou grise dans la jeunesse. Ils sont simples, c'est-à-dire une production du thallus, scutelliforme , con- cave, ou un peu convexe, ou même hémisphérique, soute- nant une couche proligère, simple, à bords infléchis: avec l'âge elles deviennent des verrues planes, composées d'une série de scutelles implantées les unes sur les autres, à la ma- nière des pyxides et entremêlées de membranes proligères, également situées les Unes sur les autres. (Lem.) POLYTHALAME , Poljthalamus. {Conch/}4.) Soldani paroît avoir établi sous ce nom une division parmi le grand nombre de coquilles qu'il a observées, et l'on conçoit qu'il y com- prend toutes les espèces cloisonnées. Dcnys de Montfort s'est emparé de ce genre et en a fait un grand nombre d'autres, au point que chacun d'eux ne renferme à peu près qu'une espèce. (De B. ) POLYTHALAMES. {Conchyl.) Polythalama ou Poljthalamce, suivant qu'on envisage les animaux ou leurs coquilles. Nom imaginé par Breyn dans sa Dissertation De Poljthalamiis nova testaceorum classe, pour désigner un certain nombre de co- quilles qui offrent constamment ce singulier caractère, que la plus grande partie de leur longueur est partagée en loges décroissantes , en allant de la base au sommet de la coquille, formée par autant de cloisons plus ou moins complètes et de forme un peu différente ; mais il faut convenir qu'on l'a étendu sans beaucoup de raison à un assez grand nombre de corps crétacés, qui n'offrent en aucune manière le même mode de concamération. En effet, dans les véritables Poly-p thalames, comme nous en pouvons juger par le nautile et la spirule, ce qu'on nomme loges n'est nullement habité par l'animal: ce sont des indices de son accroissement, c'est-à-dire, qu'à mesure qu'il grossit , il s'avance dans sa coquille, et alors il crée une cloison pour séparer ce qui est habité de ce qui ne l'est pas. On trouve des univalves ordinaires, et surtout des espèces turriculées, qui produisent ainsi de véritables cloisons dans le fond de leur coquille , à mesure qu'ils l'aban- donnent , et tous le sont plus ou moins. Dans les polythalames véritables il n'y a donc d'habité que ce qu'on nomme la der- nière loge, et il est probable que. lorsque l'animal est par- 444 POL venu à son état complet d'accroissement, il ne produit plus de cloisons, mais il forme les bords de son ouverture d'une manière délinitive. Les ouvertures d'ammonites, que M. De- france a fait figurer dans une de ses planches de fossiles, en sont une preuve évidente. La quantité dont se déplace Je mollusque dans le fond de sa coquille , détermine la dis- tance des cloisons et l'étendue des logos. Si le déplacement est graduel , tout le fond de la coquille se remplit : c'est ce qui existe dans le corps des bélemhites et dans beaucoup de coquilles turriculées, dont le sommet est plein et solide. Mais aussitôt que le déplacement se fait par sauts, alors, à chacun d'eux, la partie postérieure de l'enveloppe de l'ani- mal , plus épaisse sans douîe qiiC dans les espèces qui n'ont pas de coquilles cloisonnées, produit une cloison. C'est ce qu'on voit aussi fort bien dans la cavité de la bélemniie, d'où ré- sulte en pétrification ce qu'on nomme leur alvéole. On voit donc qu'il peut exister des coquilles polythalamcs dans dos genres que l'on regarde comme étant toujours mo- nothalames : l'on peut aussi concevoir le cas contraire, c'est- à-dire des coquilles entièrement monothalames parmi celles qu'on croit devoir toujours être polylhalames. C'est ainsi, ce me semble, qu'on peut concevoir des bélemnites pleines, et des bélemnites dont la cavité seroit unique et sans cloi- sons, comme il semble que le sont toujours les différentes espèces de la craie. Quant à beaucoup d'autres corps crétacés, en général mi- croscopiques, dont nous devons les figures plus que les des- criptions à Soldani, Von Fichtel et Von Moll, il faut con- venir qu'il y en a beaucoup dont on ne peut concevoir la formation, peut-être parce que nous ne les avons jamais entières, et dont la structure est toute différente. L'animal en tout ou en partie n'est plus dans sa coquille, mais il la contient et la forme tout différemment, puisqu'il en résulte des cellules, un peu, peut-être, comme dans la partie cly- péacée d'un os de sèche. C'est ce qui a porté M. de Blaîn- ville à établir un ordre particulier pour ce genre de corps protecteur, sous le nom de Cellulacées, Cellulacea, réservant la dénomination de Polvthalames , Poljthalamacea , à toutes celles dans lesquelles l'animal à dû avoir quelque partie de POL 445 son corps logé dans une excavation de sa coquille. (De B.) POLYTHRINCIUM. {Bot.) Genre de la famille des champi- gnons, de Tordie des hyphomycetes de la nouvelle division de Link. Ce genre compi-end des plantes byssoides, constituées par des filaniens simples, droits, moniliformes, dont les spo- ridies, éparses à la surface, sont didynies ou divisées en deux par une cloison médiane. Le PoLYTHRiNciuM DU TREKrE : Poiyt. IrifolU , Kunz, MycoL, 1, pag. i3, fig. 8; Link in Willd., Sp. pL, 6, pag. 45. C'est la seule espèce de ce genre; elle forme à la surface inférieure des feuilles vivantes du Trifolium pratense, du Tr. alpestre et du Tr. fragiferum , de petites moisissures granuleuses , sem- blables à des taches noires, bordées de jaunâtre. Les flocons sontroides, un peu diaphanes, fortement adhérens à la feuille , plus épais à leur extrémité; leurs articulations sont quadran- gulaires, excepté la dernière, qui est ovale. C'est à la base de ces flocons que sont les sporidics, également de couleur noi- râtre et semi-diaphanes. Ce champignon, que Link place près des genres Œdemiutn, Cladosporium, et Arthrinium a été observe près de Leipzig par Kunze, et près de Berlin par Ehrenberg, Link , etc. Les plantes sur lesquelles il se rencontre étant com- munes, il tst probable qu'il est beaucoup plus répandu. (Lem.) POLYTMUS. (Ornith.) Nom générique donné par Brisscn aux colihris. (Ch. D.) POL^TRIC DES BOUTIQUES, Polytrichum officinarum , C Bauh.(Bo/.) C'est VAsplenium tricltomanes , Linn. , décrit à l'ar- ticle Aspi.ENHjM. Voyez ce mot. (Lem.) POLYTRIC DORÉ. (BoL) Voyez Poljtrichum commun à l'ar- ticle Poi.YTHicHUM. (Lem.) POLYTRICHA. {Bot.) Belon dit que dans Pile de Crète on a sous ce nom une espèce d'asperge, différente de l'asperge sauvage, nommée corruda. C. Bauhin la rapporte à ïaspa- ragus alhiis des botanistes. fJ. ) "POLYTRICHE et POLYTRIC. {Bot.) V. Pox-ytrichum. (Lem.) POLYTRICHUM, POLYTRIC et POLYTRICHE. {Bot.) Genre de la famille des mousses, qui appartient à l'ordre des genres à péristome simple. Il est caractérisé par son urne ou capsule pédicellée, avec ou sans apophyse à sa base, ovalc- oblong ou quadrangulaire, muni d'un opercule et d'un péris- 446 l^OL tome simple à 52 — 64 dents également écartées, inclinées en dedans et réunies au sommet par une membrane horizon- tale ( épistome ou épiphragme) qui bouche l'ouverture; par une très-petite coiffe diinidiée, cachée dans un tissu filamen- teux très-ample qui revêt toute la capsule. Les fleurs mâles terminales, et placées sur des pieds distincts, forment des gem- mules ou rosettes, grandes, composées d'écaillés ou folioles larges, coriaces, imbriquées, dans le centre desquelles se trouve un faisceau de petits filets dont les uns (anthères?) sont simples, cylindroïdes , et s'ouvrent à leur sommet pour lancer une poussière (pollen) impalpable; les autres (para- physes), capillaires, articulés, hyalins. Les Polylrichums sont de jolies mousses à tige droite, assez, souvent rameuse vers le haut, garnie de feuilles linéaires, lancéolées, assez roidcs, d'un vert rembruni, et disposées de manière à imiter les jeunes rameaux et les premières pousses des genévriers; les pédicelles sont ordinairement terminaux, quelquefois latéraux, généralement longs et grêles, et portent les capsules: leur base est contenue dans une vaginule ou petit tube ou gaîne , tantôt nue , tantôt entourée d'un pé- richèze; la capsule est terminale. Dans le très- jeune âge elle s'offre comme un cône soyeux, très-long et pointu; mais après le développement de la plante elle se présente à l'extrémité d'un long pédicelle grêle, filiforme, assez roide et rougeâtre; elle se compose alors d'une coiffe extérieure, soyeuse, blan- châtre, ou dorée, ou fauve, pointue, frangée à la base et qui enveloppe complètement la capsule : celte coifFe enlevée, on trouve une urne qnadrangulalre ou oblongue , portée sou- vent sur une apophyse ou sur une sorte d'étranglement; à son sommet est une véritable et très- petite coiffe dimidiéc. Cette urne est en outre surmontée d'un opercule assez obtus et mucroné, lequel étant enlevé, montre l'épiphragme qui bouche l'ouverture; celui-ci étant enlevé, laisse voir une columelle cruciforme. Les rosettes, ou gemmules, ou fleurs mâles sont terminales et situées, comme il a été dit, sur des pieds distincts; il part souvent de leur milieu une nouvelle tige, qui produit à son tour une nouvelle rosette, puis une nouvelle tige, et ainsi plusieurs fois de suite, de sorte que ces accroissemens an- POL 447 liuels peuvent donner l'âge de la plante : ces tiges prolifères ont dans l'espèce la plus commune jusqu'à huit et neuf pouces de longueur. Tel est canicférisé le genre Poljtrichum admis à présent par la généralité des botanistes; mais il a éprouvé depuis sa création divers changemens , que nous exposerons en peu de mots. Dillenius, en l'établissant, y plaçoit des mousses qu'un léger examen a suffi pour démojitrer appartenir à plusieurs genres distincts; Linnaîiis en fit passer quelques-uns à péris- tome double dans son Brjum : par exemple, le bryum sfrialum et ses variétés, qui devinrent, i.° le Dorcadium d'Adanson, plus tard admis et nommé Orthotrichum par Hedwig, Bridel, Palisot-Beauvois, etc.; 2.° le Blankara, aussi d'Adanson, mais non adopté, qui comprenoit le hyum crispum, Linn. (Or/Zio- trichum, Hedw.), dont le péristome est double, et le poZy- trichum urnigerurn , Linn., qui a un péristome simple. Linnaeus plaça d'autres espèces parmi ses mnium , comme son mnium polytrichoides et ses variétés. Les botanistes mo- dernes ont jugés , que ces dernières espèces dévoient être reportées de nouveau dans le genre Polytrichum, et revenir ainsi au sentiment de Dillenius, qui étoit aussi celui d'A- danson. Hedwig, le plus Jiabile muscologne qu'on puisse citer, en reconnoi.ssant ce genre, a cru devoir lui rappor- ter des mousses à coiffe simple , placées jusque-là dans les Bryum, Linn. (ex. bryum undulatum ) , et dont Eiirharfc avoit cru devoir faire son genre Catharinca, depuis nommé Atricliium par Beauvois, Oligotrichum par M. De Candollc, Callibryum par Wieber, et que l'on trouve. dans les auteurs tantôt réuni au Polytrichum (voyez Hooker^ Muscol. brit.) , tantôtséparé (voyez Bridel, Muscol., Suppl., 4). Palisot-Brau- vois jugeant que les espèces du Polytrichum d'Hcdwig ofTroient des élémens propres à trois genres, le divisa donc en trois: i.° VAtrichium ci- dessus nommé; 2.° le Pogonatum, dont les espèces privées de périchèze ont l'urne oblongue, sans apo- physe; exemple : le mnium polytrichoides , Linn., et ses varié- tés; le polytrichum urnigerurn, Linn.; S." le Polytrichum vrai, qui se compose d'espèces munies d'un périchèze et dont l'urne est ordinairement quadrangulaire, garnie dune apophyse à sa base. Ce Polytrichum, Beauv. , est le geare de Linnaus, dé- 448 POL garni des espèces qui forment lePogonatuni, et les deux: lorment le genre Polytrichum , Bridel, que nous avons adopté ici, sans avoir égard à d'autres légers changemens proposés autrefois par Necker et d'autres botanistes. On peut porter jusqu'à soixante-cinq les espèces de polj- trichum. Bridel en indique quarante-quatre, Hooker a aug- menté ce nombre d'une dixaine d'espèces exotiques, décrites dans sa Muséologie exotique, et dans sa Chloris melvilliana. Quelques autres, propres au Brésil, recueillies par M. Cha- niisso, ont été décrites par Hornschuh dans les Borœ phjsica: Berolinenses. L'Europe présente vingt-cinq espèces environ, les autres se rencontrent principalement dans l'Amérique septentrio- nale, aux Antilies, au Brésil et aux terres Magellaniques ; un très-petit nombre se rencontre aux îles de France et de Bour- bon , ainsi que dans les Indes : une seule se rencontre , dit-on , par toute la terre, c'est le polytrichum commun. Ces plantes aiment en général les landes et les bois secs et ombragés, on les rencontre dans les endroitsarides, sablonneux, sur les rochers au milieu des lichens et des mousses, et encore dans les endroits humides ; quelques exemples feront mieux: connoître leurs habitudes. §. j. Capsule portée sur une apophyse. (Polytrichum, Palisot-Beauvois.) A. Feuilles lancéolées-linéaires, entières: Polytrichums gené- vriers. 1 . Polytrichum genévrier : P.juniperinum , Hedw. , Sp. musc. , pi. 18, fig. 6 — 10; Mentz. , Trans. Linn. Lond., 4, pi. 6, fig. 4; Engl. bot,, pi. 1 200 et 2435 ; P. alpestre, Schwapg. , Suppl., pi. 97. Tronc ou tige, droit, simple; feuilles linéaires-lancéo- lées, très-entières, ayant leur carène scabre , et les bords re- pliés en dedans; capsule quadrangulaire; opercule conique, avec une pointe très-courte et oblique. Cette mousse, confon- due avec \e polytrichum commun, en est très-distincte. Ses tiges forment des gazons : elles ont un à deux pouces de hauteur; elles portent des pédicelles de même longueur, rougeàtres, qui se terminent par une apophyse discoïde et arrondie, sur POL 449 laquelle est la capsule, recouverte d'une coiffe externe, fila-^ menteuse, bleu jaunâtre ou brunâtre. Cette espèce croît par- tout en Europe, dans les pâturages des bois, les bruyères, les lieux montueiix; elle se trouve, en Europe, jusqu'aux li-^ mites les plus boréales de la végétation: elle a été recueillie au cap Nord daûs sa partie la plus élevée, là, où aucune autre plante tte peut exister. D'une autre part Seezen l'a recueillie sur le mont Olympe dans l'Asie mineure ; Menzies , dans l'Amérique septentrionale, et on la cite à Saint-Domingue. Elle se rencontre aux environs de Paris. On la confond aisé- ment avec le polylrichum commun^ dont elle est différente par sa taille plus petite , plus grêle , et par ses feuilles entières ou légèrement dentelées en leur pointe. Hooker ra- mène à cette espèce le polj'trichum strictum des auteurs, ob^ serve à Fontainebleau, dans le Jura, en Suède, en Angle- terre. Seulement sa tige est rameuse. 2. PoLYTRiCHUM pilifère : P. piliferuTii , Bridel, Hook., Musc^ Irit., pi. io;P. commune, var. B, Linn.; DilL, Musc, pi. 64, fig. 3 ; Vaill. , Bot. , pi. 23 , fig. 7. Tige courte , simple ; feuilles linéaires-lancéolées ou subulées, entières, terminées par un poil blanc; capsule quadrangulaire. On trouve cette espèce presque partout en Europe, dans les lieux secs et montueux. Elle est plus petite que la précédente , et se fait aisément reconnoltre à ^es poils blancs, ses pédicelles plus roides et se* capsules brunes, penchées à la maturité. B. Feuilles dentées en scie : Polytrichum a feuilles DE YUCCA. 3. PoLYTRiCHUM COMMUN : P. communc , Lifln. , var. A; Hedw. , Frond., 1 , pi. 9, fig. 62 —64; 2, pi. 7, fig. 37; Hook., Musc. Irit., pi. lo (voyez le cahier n.° 6 des planches de ce Dic- tionnaire); Erigl. bot., pi. 1197; Dill. , Musc, pi. 54, £g. 1 ■ Vaill., Par., pi. 23 , fig, 8; vulg. Polytric , Polytric doré, PoLYTRicHE, Perce-neige , Perce-mousse. Tige droite, simple longue d'un à dix pouces (selon les lieux 011 elle croit), rare- ment divisée à sa base en deux ou trois branches; feuilles linéaires -lancéolées, planes, dentées à dents aiguës : les pé- richétiales sétacées; capsule droite, munie d'une apophyse distincte, couverte par un opercule plat, mueroné; coiffe /42« 29 45o POL externe, longue, soyeuse, jaunâtre ou rougeatre. Cette espèce, vivace comme presque toutes les espèces de ce genre, est commune partout en Europe, dans les bruyères et les bois inoutueux secs ou humides.- elle croît aussi dans les tourbières; elle se rencontre encore dans les bois de sapins des parties boréales les plus froides de l'Amérique et de l'Asie septentrio- nales. Buxbaum l'a observée aux environs du Bosphore. Dans les endroits secs elle est fort petite et atteint à peine deux pouces; elle forme d(^s gazons quelquefois assez étendus; dans les lieux humides, elle prend un grand développement , sur- tout les pieds mâles, ceux qui produisent les gemmules ou rosettes, d"où part souvent une nouvelle tige. Hooker regarde le polytrichum formosum de Hedwig et des auteurs comme une simple variété de notre plante , plus grande, à fenilUs plus courtes et apophyse peu distincte. Le poiyfric/ii/mcommwn, lorsqu'il est vivant et humide, forme des gazons ou des touffes d'un beau vert foncé; ses feuilles, dirigées en tous sens, rappellent les jeunes pousses de pins; par la sécheresse ces feuilles se replientsur la tige, et surtout celles du sommet qui se rejettent du même côté; celles de la base sont brunes ou rousses comme la tige. C'est à cause du grand nombre de ses feuilles et de leur finesse, que ce genre a tiré sou nom de 'noXvTPiyov , qui signifie en grec plusieurs ç'te:'euT. Ce poljtrichum mérite d'être signalé: c'est lui qui a pu per- mettre aux muscologes d'observer l'organisation curieuse des pari'es fructifères des mousses, et de s'en rendre une idée plus compune; il a servi aux expériences d'Hedwig et de beaucoup d'autres botanistes célèbres, sur la germination des HMiusses. Kécemment, M. Dnimmond a vu de jeunes racines du polv'hckum commun, exposées a l'air avec leur motte, pro- duire des filamens articulés et des mousses, en moins df temps i^;!o les graines; il a pu constaler que les m'.usses peuvent rtrsîer ainsi dans un état de confcrve plus ou ujoins de temps, temps qu'il fixe à deux moi> pour le poly'richum a/oides, dé- crit ci-après, et il prétend que ces rilamens producteurs sont ce q'ie les naturalistes ont nommé hyssus vehitina avec Dill vvine. Le poljtrichum commun est encore une mousse signalée de- puis fort long-temps par les auteurs; elle rentre dans le poly- POL 45> trichum doré, polytrichum aureum de C. Bauhîn et des natura- listes de son temps, qui y comprenoient encore le polytrichum jtmiperinum. Lonicerus pensoitque cette dernière espèce étoit le polytrichum d'Apulée; opinion qui n'est pas celle de C. Bau- hin, puisque, selon lui, ceseroit une fougère, son trichomanes ou pol-vtriclium officinarum {asplenium trichomanes , Linn.), et que chez les anciens, Polytrichum étoit synonyme d'adiantum et de trichomanes. Ce même naturaliste nous instruit que de son temps on apportoit de Moravie des pieds de polj'trichum commun de la longueur d'une coudée que les charlatans ven- doient parmi leurs autres drogues, en promettant des monts d'or, tant ils leur attribuoient de vertus. En effet, à l'époque des Bauhin , comme jusqu'à ces derniers temps, l'on a em- ployé le polytric doré en médecine, comme un sudorifique puissant, utile dans les pleurésies ; maintenant il n'est plus d'usage. Je lis dans Durand (Flore de Bourgogne) qu'on s'en sert pour faire des balais et de brosses, qui certainement ne sauroient être d'une longue durée à cause du peu de consistance de cette plante. §. II. Capsule sans apophyse à sa base. A. Tige rameuse, feuille^ droites. 4. Polytrichum urnigèke .- P. urnigerum, Linn.; Hedw. , Sp. musc, pi. 22, fig. 6 j ; Engl. bât., pi. 1218; Hook. , Musc. hrii., pi. 11 ; Dill., Musc, pi. 55, fig. 5; Vaill., Bot., pi. 28, fig. lo.Tige très-rameuse, alongée; feuilles lancéolées, poin- tues, à bords plans, dentées; capsule droite, cylindrique, un peu rétrécie au-dessous du sommet; opercule conique, acuminé, un peu arqué. Cette mousse forme des touffes d'un à trois pouces de hauteur; ses pédicelles, qui sont latéraux, sont longs d'un pouce environ , et terminés chacun par une capsule brune , qui , par l'effet de son resserrement vers le haut, imite une petite urne. Cette mousse croît dans les bois montueux , presque partout en Europe; on l'indique aux envi- rons de Paris. Elle se dislingue par son péristome à trente- deux dents; M. De Candolle fait observer que ses pédicelles, quoique axillaires , sont dans le principe terminaux; mais ils 452 POL sont devenus latéraux, parce que de leur point d'insertion, la tige se prolonge de nouveau. B. Feuilles droites; tige simple : Pogonatdm, P. B. 5. FoLYTRiCHt'M NAIN : P. nanum , Hedw. , Musc, frond., pi. i3; Polytrichoides, var. A, Linn.; Hook. , Musc, hrit., pi. u , Mnium, Dili., Musc, pi. 65, fig. 6 G , L. Petite mousse; tige très-simple, fort courte, feuUles linéaires-lancéolées, obscu- rément dentées, obtuses; péJicelles sf.litaires eu géminés; cap- sule presque ronde, penchée; opercule épais, teriin'né par un bec crochu : !.■ coifï'e conique, fendue latéralement. Cette mousse n'a guère plus de six à huit lignes de longueur; les feuilles forment au sommet comme des rosettes, d'entre les- quelles percent les pédicelles; ceux-f i ont de quatre à dix lignes de longueur; leur couli ur est le ronge brunâtre. Cette plante est viva e et se rencontre dans les bois humides, les bruyères, les lieux plantés de pins, aux bords des routes, en Europe et dans TAménque septentrionale; elle a été observée dans les îles Féroé. Le poljtrichum subrolundam, Hed-w. , est une autre espèce de ce genre, très-voisine du poljtrichum nain, et même M. Hoo- ker assure qu'elle ne doit pas en être séparée, ayant observé des états intermédiaires qui dissipent les doutes: cette variété est b. aucoup plus commune que l'espèce que nous décrivons. 6. PoLvxRicHUM A FEUILLES d'aloës : P. aloides , Hedw., Musc, 1, pi. 14; Menz., Trans. Linn., 4, pi. 7, fig. 3; Engl. bot., pi. 1649; P.ruhellum , Engl. bot., pi. igSg; Vaill., Bot., pi. ■20^ , fig. 1 1 : Dill. , Musc. , pi. 55 , fig. 7. Tige très-courte, simple ou peu rameuse-, feuilles linéaires -lancéolées, obtuses, à bords pla. .s, fortement dentées, surtout à l'extrémité; capsule pres- que droite, cylindrique; opercule muni d'un bec crochu. Cette mousse croît dans les bois avec la précédente; sa tige est longue de deux a sept lignes; ses pédicelles ont cinq à sept lignes; la capsule est cylindrique, un peu oblique, et mu- nie d'une coiffe velue, rousse, conique, etc. C. Feuillts tortillées; tige alongée. (Les espèces de celte tlivisii n sont toutes exotiques.) 7. PoLYTRiCHUM ENROULÉ: P. convolutum , Liiin. fils, Meth. POL 453 musc, pi. 4, fg. 3; Brid., Suppl., 4? pag- 74; Pogonatum con- volu^um f P.il. Beaiiv. , Prodrom, , pag. 85. Tige simple, très- longue, entièrement girnie de feuilles subulées, sétacées , à bords membraneux et dentés, qui par la séi heresse s'enroulent en dedans; coiffe velue. Cette plante élégante, est probable- ment la plus grande du genre , puisque l'échantillon décrit par Bridel a presque un pied de longueur. Cette espèce croît dans les bois humides de l'ile Bourbon, d'où elle a été rapportée par Commerson et Bory de Saint- Vincent: Swartz en indique une variété de moitié plus petite qui croit au cap de Bonne- Espérance. ( Lkm.) POLYTRICHUM DES ANCIENS. {Bot.) Voyez Polytrichum commun à l'article Polytrichum. (Lem.) POLYTRYPE. ( Foss.) On trouve dans les couches du cal- caire grossier, et dans celles dti grès marin supérieur des environs de Paris , de jolis petits polypiers qui paroissent avoir été libres, et dont les plus grands u'ont que cinq lignes de longueur. Ils sont cylindriques , creux et percés aux deux bouts, et leur surface extérieure est couverte de très -petits pores qui pénètrent jusque dans l'intérieur. Ces petits corps assez communs, n'ayant été, à ma connoissance , signalés par aucun auteur, et paroissant former un genre distinct dans l'ordre drs polypiers à réseau, je propose de donner à ce genre le nom de polytrype, auquel paroitroient convenir les caractères suivans : Polypier pierreux , libre? simple , cjlindracé , un peu en massue , h tige Jistuleuse percée aux deux bouts ; surface extérieure couverte de très -petits pores. On ne voit aucune trace qui puisse indiquer que ce po- lypier ai; été adhérent, et l'on ne conçoit pas comment il a pu en être autrement, ainsi que pour les dactylopores, les larvaires et les ovulites, eu supposant que ces derniers soient des polypiers. Ces petits corps varient suivant les localités; ceux que l'on trouve à Grignon , département de Seine-et-Oise, ont jusqu'à ciiiq lignes de longueur , sur environ une ligne de diamètre. Ils ont servi de type au genre, et j'ai donné à cette espèce le nom de polytrype aîongé, polytrypes elongatus. Ceux qu'on trouve à Orglandes, département de la Manche, sont 454 POL près de moitié plus gros et moins longs; d'autres, qu'on ren- contre à Villiers, près de Grignon, ont à peine une ligne de longueur; enfin, d'autres qu'on trouve à Mortefontaine , département de l'Oise , dans la couche du grès marin supé- rieur, ont quatre lignes de longueur, et n'ont pas une demi- ligne de diamètre. 11 y a lieu de croire que ce sont des variétés de la même espèce. On voit une figure de ce polypier dans l'atlas de ce Dic- tionnaire, PI. foss. (D. F.) POLYXÈNE, Poljxenus. {Entom.) Nom donné par M. La- treille à un petit genre d'insectes aptères de la famille des myriapodes ou millepieds, qui ne comprend encore qu'une seule espèce . rapportée par Geoffroy aux scolopendres. C'est un très- petit insecte dont le corps est mou , formé d'une suite d'articulations égales , au nombre de huit, garnies latéralement et à l'extrémité de pinceaux de poils, et dont les antennes sont courtes et en fil. Le nom de polyxène est emprunté du grec ttdXv^uvoç, et signifie qui vit en troupe et en grande compagnie; parce qu'en effet on trouve ordinairement ces insectes, qui ont tout au plus une ligne de longueur, réunis en grand nombre sous les écorces des arbres et sur les murailles humides. Degéer a observé et décrit leur structure avec beaucoup rie soin. 11 a reconnu que, suivant l'âge de ces petits insectes, le nombre des anneaux qui composent leur corps, varioit de trois à huit, de sorte que les paires de pattes, qui sont ordi- nairement de douze chez les adultes , varioient de six à vingt- quatre , ainsi que les pinceaux de poils. La seule espèce connue est le Polyxène a i'inceaux , Pol. iagurus, décrit par Geoff. , t. 2 , p. 677 , et figurée pi. 22 , n.° 4. Nous avons fait figurer ces insectes, considérablement gros- sis, sous le n.° 7 de la planche 58 de latlas de ce Dictionnaire. Il est facile de les distinguer de tous ceux de la même famille, comme cela est évident, en consultant le tableau synoptique qui termine l'article Myriatopes. (C. D.) POLYXÈNE. {Foss.) Dans la Conchyliologie systématique , Denysde Montfort a signalé sous ce nom un genre de coquilles iossiles, auxquelles il assigne les caractères suivans : Coquille lihre, univalve, cloisonnée , à somme! et à hase omhiliqués , roulée POL A!^5 sur elle-même; louche linéale contre le retour Je la spire; cloisons unie.'i. Cet auteur présente pour espèc servant de type au genre, le Polyxéne criblé, Poljxenes cribratus , Naulilus fcirctus, Test, microsc, par £-eo von Fichtel et J. P. C. von Moil , tab. 9 , fig. g, h, i. Coquille dont la base est aplatie et le sommet non relevé ; chaque concamération est arrondie en dôme ; la bouche est entièrement criblée de pores, qui sont à jour. Denys de Montfort suppose que ces trous permettoient le pas- sage à autant de bras, qui, comme ceux des polypes, saisis- soient leur proie à l'instant où elle s'approchoit. Diamètre, une demi-ligne. Fossile de Sienne. Nous ne connoissons aucune coquille qui puisse se rap- porter à la description et à la mauvaise figure données par Denys de Montfort; nous ne voyons que les discorbes qui puissent s'en rapprocher, mais ils ne sont pas criblés de pores comme le polyxéne. Nous soupçonnons que cette coquille , examinée plus at- tentivement qu'elle ne l'ii été par Denys de Montfort, ne pré- sentera pas tous les caractères qu'il lui assigne, et surtout ceux de sa houche et de ses pores. (D. F.) POLYXÉNE. (Min.) C'est le nom que M. Hausmann donne à la variété Je platine natif, qu'il regarde comme beaucoup plus mélangée de d/lferens métaux que le platine natif pro- prement di(. (B.) POLYZONITE. (Mm.) De Lamétherie, qui a multiplié sans aucun principe les espèces, et qui a cru les établir en leur donnant des noms particuliers, a nommé ainsi une variété de schiste à zones de couleurs différentes. Il en a fait la quatrième espèce de son genre des Alumino-silicites. Il est vrai qu'il semble prendr: pour appui dans le cas actuel, l'au- torité de Wc.llérius, en avançant que Wallérius a donné le nom de potjzonias a un schiste rubané. Il nous a été impos- sible de trouver dans la Minéralogie de Wallérius, édition latine de 1772, le nom de poljzonias , appliqué ni au jaspe, ni au silex corné (corneus), ni à aucun schiste. C'est dans Pline que De I,amélherie aura pris ce nom , que le naturaliste romain applique a une pierre noire, marquée d'un grand nombre de zones blanches. (B. ) 456 POL POLZEVERA. (Afin,.) C'est une roche composée de ser- pentine et de calcaire tacheté de vert et de rouge , et veiné comme synonyme de son plautus pinguis ou pinguin, an.5er mao'e//anict/s, de Clusius ; et il dit, dans le même article, que la dénomination de pinguin vient de ce que cet oiseau vatdè pinguescit, (Ch. D.) PONNA, PONNA-MARAM.(Boi.) Noms malabares, suivant Rhéede, du Calophjllum inophjllum , genre de la famille des guttifères. Dans un herbier de Coromandel on trouve, sous le nom de ponne ou perom-ponne , un échantillon incomplet, 5io POj\ qui paroît être la mcine espèce, el un autre sous celui de ■pinnay : le même est nommé tsjaw-poelatig li Java; un autre, pareil, des Philippines, est nommé palo- maria. Voyez Ca- LABA. (J.) PONNAÇA - PEQUENA. (Bof.) Les Portugais de la côte malabare nomment ainsi le Calaba à fruiîs alongcs. Voyez ce mot. (J.) PONNAGAM. (Bot.) Voyez Benissa. (J.) PONNAI-CALl. {Bot.) Nom de ïipomœa Jlos [igridis dans un herbier de Pondichéry , communiqué à Commerson ; dans un autre , c'est le dolichos pruriens. Vœrua javanica y est nommé ponnat-pou , et une casse, cassia occidentalis , est le ponna-avarai ■ le pentapetes phanicea est le ponnaks-ldraij le corchorus oUtoritis cstle ponnake-poundou ■ un ciienopodium est le ponna-Ukiraj. (J.) PONNAMPOU-MARAVARA. {Bol.) Nom malabare de ï -!pidendrum spatiilatum , qui est le souanna-pouspa (fleur dorée) des Brames. (J. ) PONNAM-TOUGERx\. (Bot.) Nom malabare du cassia so- phora de Linnœus. (J.) fONNANDUKY. {Ornith.) Ce nom et celui âe ponnunky pitta, sont donnés, dans les Indes, à l'oiseau que Queneau de Montbeillard désigne sous celui de brève de Ceilan , cori>us bengalensis , Lath. (Ch. D.) PONNAY, PONNAI. {Bot.) Nom indien àeVoleaemarginala de M. de Lamarck , dont Stadmann et M. du Petit-Thouars ont fait un genre distinct sous le nom de Noronhia. (J. ) PONNEL MOURONGUE. {Bot.) Dans un herbier envoyé de Pondichéry à Commerson, étoit une plante de ce nom, qu'il croyoit être un lotus ou un ar-,palal]ius. (J. ) PONNEVARAGUPILLE. {Bot.) Nom malabare , suivant Plukenet {Mant.^ V^?>^ ^4' *• ^^'^if'^- "It.) , de son Grameii paniceum distacliyophonim . . . . , dont Linnaeus rapporte la phrase à son panicum distachyon , et la iîgure à son panicum dissectum, maintenant paspalum dissectum de "\Villdeno\v. Il y a probablement erreur dans cette double citation; mais la îigure représente certainement un paspalum. (J.) PONŒA. {But.) Schreber et Willdenow donnent ce nom au touitcia d' Al! blet. Voye?. Touucia. (J.) PON 5ii PONOPINITO. (But,) On nomme ainsi, près de Cumana en Amérique, suivant les auteurs de la Flore cquinoxiale, VeupJiorbia tilhjmaloides de Linnasus , maintenant pedilanthus de M. Poiteau. (J.) PONOSSOU. (Bot.) Voyez l'iiAU. (J.) POJNTAIL. (Ornith.) Vaîmont de Bomare , dans son Dic- tionnaire d'histoire naturelle , tom. 5, pag. 284 de l'édilion en i5 vol. in -8°, donne ce nom comme synonyme de canard à duvet ou aider, anas mollissima , Linn. (Ch. D.) PONTE. (Ornith.) Quoique le mot Oiseaux, tome XXXV de ce Dictionnaire, contienne, à la page 5i6, des observa- tions générales sur la ponte, on croit devoir ajouter ici Pana- lyse des notesrecueillies particulièrement par M. J.C.Lapierre, sur la ponte des oiseaux de Pouest de la France, et qui sont insérées au 60.*' volume de Pédition de Bufïon, publiée p^r Sonnini. Ces observations sont appliquées aux oiseaux distri- bués suivant le système de Linné, et si la proposition de les faire entrer, ainsi que les nids, comme caractères dans une classification méthodique, ne semble pas de nature à être adoptée avant que ces remarques soient appuyées sur un plus grand nombre de faits, elles paroisscnt dès à présent assez intéressantes pour les consigner dans un ouvrage tel que celui-ci. Chez les rapaces diurnes M. Lapierre a observé que les œufs étoient en général de couleur blanchâtre et tachetés de rou^e ou rouges tachetés de bî-un , et que les teintes de ceux qui tirent sur le rouge diminuent d'intensité après la ponte. Leur forme est un sphéroïde dont le petit bout est peu sensible; leur coquille , fort dure, est peu lisse; leur nombre n'excède pas deux pour les grandes espèces, et il est de trois ou quatre pour les plus petites. Ces dernières seules font quelquefois deux pontes par année. Ces oiseaux construisent, dans des trous de rocher ou sur les arbres les plus élevés, un nid com- posé de simples bûchettes, ou tissu de jeunes branches et de libres, dont la forme est ample, peu concave, et qui quel- quefois est garni de laine, de poil et de mousse. Les rapaces nocturnes déposent à nu , dans un trou de mur , un creux d'arbre, ou dans le nid d'un autre oiseau, deux ou qu-itre œufs, de couleur blanche ou blanchâtre et sans ni2 POIS taches, dont la forme est arrondie, ïa coquille dure el peu lisse. Leur ponte se borne presque toujours à une chaque année , à moins que des accidens arrivés à la première ne les mettent, comme cela arrive aux autres oiseaux, dans la né- cessité de la renouveler. Les œufs des pie- grièches sont chargés, sur ua fond blanc et particulièrement au gros bout, de taches rouges et bleuàtresj leur coque, un peu dure, est lisse; ils sont au nombre de six à huit, et la ponte se renouvelle deux et souvent trois fois. Les nids sont pratiqués dans les haies ou sur les arbres et consistent dans un tissu extérieur de plantes graminées et de libres , avec une garniture de laine , de plumes, d'étoupes , de mousse et d'aigrettes de plantes syngénèses. La forme en est arrondie et assez concave. L&s oiseaux , compris par Linné dans son ordre àesaves picœ, et qui sont susceptibles de deux divisions, nichent les uns dans des cavités, les autres dans les bifurcations des branches: ils font, chaque année, deux pontes, et les œufs qui, dans la première section, affectent la couleur blanche, ont, en général, dans la seconde , un fond vert; les uns et les autres sont souvent mouchetés; leur coque est unie et peu dure. Les oiseaux nageurs, qui sont polygames, ne font chaque année qu'une seule ponte, mais souvent elle est considérable, et la coque, solide, est tantôt blanche ou blanchâtre, tantôt verdàtre avec des mouchetures: dans le premier cas, les œufs sont courts, arrondis, très- obtus; dans le second ils sont fort alongés. L'incubation, très- longue en général, dure jusqu'à six semaines pour quelques espèces. Le nid , placé quelque- fois sur des rochers, l'est souvent sur l'herbe, et n'est alors composé que de plantes graminées, réunies sans art; d'auîres espèces le font sur les arbres, avec des bûchettes recouvertes d'herbes et de mousse; et quelques-unes le construisent sur l'eau même, avec des chaumes et des roseaux. L'intérieur de ces nids est souvent tapissé de plumes que ces oiseaux s'arrachent sous le ventre. L'auteur, examinant ensuite, i. "pourquoi les jeunes canards et les gallinacés ont la faculté de chercher eux-mêmes leur nourriture, 2." pourquoi la gestation est si longue chez ces oiseaux , fait observer , sur la première question . que les PON 5i3 père et mère ne pourroient suffire à pi'ocurer des alimens à un si grand nombre de petits; et sur la seconde, que la loi d'après laquelle la durée de la gestation est plus longue chez Jes plus gros et les plus lourds des mammifères, en raison du temps nécessaire au développement et au perfectionnement de leurs organes , doit s'appliquer aux canards et aux galli- nacés, qui ont un corps gros, massif et épais. Les œufs des gralles ou échassiers et oiseaux de rivage, ont un fond tantôt gris, tantôt jaune, vert, verdàtre ou bleuâtre, et ils sont le plus souvent mouchetés; leur forme, alongée et rarement sphéroïde , diminue assez rapidement depuis le gros bout; la coque est assez dure; les plus grosses espèces ne pon- dent que deux œufs, mais ce nombre va jusqu'à seize pour les plus petites, et leur nid, aplati et sans art, flotte sur l'eau ou est placé sur l'herbe, sur la terre et rarement sur les arbres. L'auteur fait observer que si les oiseaux rivei-ains pratiquent des nids si simples, ou n'en font point du tout, c'est parce qu'ayant les jambes très -hautes, ils couvent ac- croupis ; qu'ils seroient gênés dans un nid circulaire et pro- fond, et que s'ils pondent à découvert, tandis que les autres oiseaux cherchent tous les moyens de se cacher, c'est pour être à portée de distinguer , à l'aide de leur long cou , ce qui se passe autour d'eux. Les gallinacés font des œufs ordinairement blancs, mais quelquefois verts, verdàtres ou jaunâtres et tachetés, dont la coque est dure, peu lisse, la forme obtuse et le nombre très-grand. Leur nid, nul ou presque nul et sans art, est toujours sur la terre. Les œufs des passereaux, dont le fond est blanc ou blan- châtre, bleu ou verdàtre, portent ordinairement des taches de couleur foncée, comme le rouge , le brun et le noir; leur nombre varie de deux à dix-huit ou vingt; ils sont plutôt courts qu'alongés, mais le petit bout est assez distinct ; leur coque est lisse et tendre , et il y a deux à quatre pontes par an. Les nids, construits avec beaucoup d'art, très- concaves, d'un tissu régulier et serré, sont placés sur les arbres, les buis- sons, les haies, dans l'herbe, sur la terre, ou dans des trous de muraille ou de rivage. Les petits passereaux donnent à leur nid beaucoup de solidité par un tissu serré et leur revê- 42. 33 5i4 PON tement intérieur et extérieur; le nid des insectivores ne manque pas de régularité . mais il est sans revêtement et d'un tissu plus lâche. M. Lapierre. troiivanl beaucoup d'analogie dans le nid des oiseaux avec le péricarpe et le réceptacle de la plante, et dans l'œuf avec la graine, pense qu'on pourroit tirer de ces considérations des caractères génériques ou spécifiques, ou au moins des sous- divisions naturelles dans un genre, et peut-être des moyens pour en constituer de nouveaux; il cite même des exemples à l'appui de ses aperçus. On trouve, dans un ouvrage de Frédéric-Chrétien Gunter, gravé et publié en format in-folio , par Wirsing, avec figures coloriées , Nuremberg, 1777 , une table indicative de la cou- leur des œufs d'un grand nombre d'oiseaux et de leur gran- deur respective. (Ch. D.) PONTE DANS LES INSECTES (Entom.), Omtio , Quorum partus- depositio, aaa/xoç -acTo;i)ac.. On nomme ainsi toutes les circonstances de soins et de précautions que prennent les in- sectes a l'époque où ils déposent leur œufs. J'abricius, dans sa Philosopliie entomologique . a consacré ■un chapitre pour indiquer quelques-unes de ces particularités. Nous nous proposons depuis long-temps de traiter ce sujet, qui prés< nte beaucoup de faits curieux , que nous avons re- cueillis dans les auteurs ou observés nous-même. Voici . en attendant que nous puissions traiter d'une manière spéciale ce poiîit de l'économie des insectes , une traduction libre du passage de l'ouvrage de Fabricius. Les femelles des insectes apportent les plus grands soins à la ponte des œufs, tandis que les mâles qui, en général, ne s'attachent pas aux femelles et sont polygames, ne s'en occu- pent pas du tout. Les soins que l'instinct semble exiger des insectes pour la conservation de leurs œufs, sont véritablement singuliers et admirables. Quoiqu'ils ne les couvent jamais, ils ont la précaution, de bien choisir les lieux où ils les déposent, afin que les larves qui en naîtront, y trouvent à l'instant même non -seulement leur nourriture , mais aussi toute la sécurité nécessaire. Les bousiers et les ateuches em^eloppent chacun de leurs PON 5i5 itufs clans une sorte de pilule qu'ils font avec les matières stcrcorales : ils les roulent et les ensevelissent dans lu terre. Les nécrophores creusent autour des petits cadavres d'ani- maux, des fosses dans lesquelles ils les poussent et les enter- rent, après y avoir déposé leurs œufs. Les mantes et quel- ques sauterelles recouvrent leurs œufs d'une sorte de mucilage qtii se durcit et se condense par FelTet de la chaleur; les courtillières et les truxales creusent sous la terre des galeries tortueuses, qui aboutissent à une sorte de nid où sont disposés leurs œufs. Les sauterelles se servent d'une sorte de pondoir qui termine leur abdomen , pour creuser la terre et y déposer leurs œufs fécondés. Plusieurs femelles de bombyces , telles que la Disparate , la Chrysorrhée , le Flux d'or et plusieurs autres, pondent leurs œufs en masse et les recouvrent des . poils de leurs corps. Celle de l'Annulaire dispose les siens autour de branches en forme d'anneaux, qui ressemblent à des por- tions de peaux de lézards ou de serpens. Olles du Cossus ligni- perde et de l'Apparent recouvrent lesJeurs d'une sorte de ma- tière gommeuse et tenace. Celle de la teigne des grains agglutine des semences autour de chacun des œufs qu'elle pond. L'attélabe du noisetier roule les feuilles de cet arbrisseau pour en faire un cylindre fermé aux deux extrémités, après y avoir déposé un œuf qui produit une larve qui peut ainsi se nourrira l'abri. Les demoiselles plongent la pointe de leur abdomen sous l'eau, pour y pondre leurs œufs dans une po- sition presque verticale du corps. C'est en volant que les agrions et les tipules baignent l'extrémité de leur ventre à la surface de l'eau, pour y placer un a'uf chaque fois. La mouche à scie entame, avec sa tarière dentelée, les branches encore vertes des arbres, pour placer un ou plusieurs œufs dans la plaie qu'elle y fait. C'est dans les boutons des feuilles et des fleurs que les cynips et les diplolèpes introduisent, à l'aide d'une sorte de vrille cachée dans leur abdomen , et qui leur sert de pondoir, l'œuf qui doit produire les galles. Les ichneumoiis femelles, au contraire, ont un aiguillon saillant et visible, à l'aide duquel ils piquent les insectes mous et surtout les chenilles, les larves et les chrysalides nouvelle- ment formées, pour introduire leurs œufs sous leur peau. D'autres ichneumons, privés de cet instrument, se contentent 5i6 PON de coller rapidement, sur la peau des chenilles et des larves, Tœuf dont proviendra bientôt un petit être qui s'introduira lui- même dans leur corps. Les sphéges et les pompiles creusent la terre avec leurs pattes antérieures, ils y percent un trou dans lequel ils font entrer une ou plusieurs chenilles ou arai- gnées, auxquelles ils ont attaché leurs œufs; puis ils en ferment exactement l'orifice avec de la terre ou de l'argile. La gniêpe cartonière et plusieurs autres construisent avec une sorte de pajjierformé de particules ligneuses, un nid en forme de cloche, supporté par un pédicule, pour y déposer leurs œufs. L'abeille empileuse découpe les feuilles du rosier en rondelles , les emporte en volant sous la terre, où elle construit un nid cy- lindrique, dans lequel elle dépose une pâtée sucrée auprès de ses œufs, et ferme le tout avec un opercule composé des mêmes feuilles très-régulièrement arrondies. Les abeilles à miel construisent avec la cire qu'elles sécrètent, des alvéoles pris- matiques à six pans, pour y déposer leurs œufs et le miel des- tiné à la nourriture des larves qui en proviennent. Les four- mis déposent et conservent leurs œufs dans des amas de dé- bris de végétaux. L'oestre suit les troupeaux de bœufs, pour déposer sur leurs poils les œufs qui doivent vivre dans leur intérieur. L'hémorrhoïdal en particulier vient s'introduire sous la queue du cheval, afin de déposer dans son anus l'œuf dont la larve pénètre dans le rectum de cet animal. Plusieurs espèces d'araignées placent dans un sac d'une toile serrée les œufs, qu'elles transportent partout avec elles. Les cloportes portent, comme les écrevisses, leurs œufs sous le ventre , mais dans une poche qui les protège; c'est le corps même de la cochenille femelle qui, quand elle meurt, sert d'enveloppe aux œufs qu'il protège. (C. D.) PONTÉDAIRE, Pontederia. [Bot.) Genre de plantes mo- nocotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des nar- cissées , de Vliexandrie monosjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Une corolle monopétale, à six divisions, presque à deux lèvres; point de calice; six étamines; trois insérées au sommet du tube de la corolle , trois autres vers son milieu; un ovaire oblong , presque inférieur; un style simple; un stigmate épais; une capsule à trois loges. PojsTÉDAiRE EN CŒUR : Fontedena cordata , Linn. , 5pcc. ; PON 5i7 Lamk. , m. gen.,- iah. 22 5; Moris. , Hisf., 3, §. i5, tab. 4, fig. 8; Pluken., Mant., tah. ô/iÇ) , Ji g. iilt. Celte plan(e, haute d'environ un pied, a des tiges droites, épaisses, cylindriques, garnies à leur base de feuilles à longs pétioles, ovales, for- tement échancrées, en cœur à leur base, obtuses, longues de quatre à cinq pouces, larges de deux ou trois; très -glabres, épaisses, un peu crénelées; la feuille caulinaire a son pétiole en gaîne jusqu'à sa moitié et plus; il enveloppe la tige, et imite une spathe; cette feuille est rarement crénelée, quel- quefois divisée en plusieures lanières. Les fleurs sont dispo- sées en un épi serré, cylindrique, obtus, long de deux ou trois pouces, sortant d'une spathe courte, aiguë. La corolle est d'un beau bleu , et présente Tapparence d'une fleur la- biée, dont la lèvre supérieure offre intérieurement une belle tache jaune. Les trois étamines supérieures sont saillantes en dehors, ainsi que le pistil. L'ovaire est petit, enveloppé par La base du tube de la corolle, faisant presque corps avec lui. Cette plante croit aux lieux inondés de la Virginie. PoNTÉDAiRE A FEUILLES RONDES ; PontederiarotundifoUa , Linn., Suppl. , ic)2. Plante de Surinam, dont les feuilles radicale* sont pétiolées, orbiculaires , en cœur ou réniformes, obtuses, sans nervures apparentes; la feuille caulinaire s'ouvre vers le milieu de son pétiole, dont la base est en gaîne et laisse sor- tir, comme d'une spathe, unpédoncule à demi-cylindrique, long de deux pouces, qui supporte un épi ovale, très-court, en forme de tête, composé de fleurs pédicellées, presque imbriquées , munies à leurs bases d'une spathe propre , mono- pliylle , persistante. La corolle est à six divisions inégales ; elle ressemble aux fleurons stériles du bluet par sa forme et sa grandeur: elle renferme six étamines et un ovaire supérieur, à trois côtés; le pédoncule est velu à l'insertion des feuilles. PoNTÉDAiRE HASTEE : Ponlederia hastata, I-inn., Spec.- Pluk., Jim., tab. 220, fig. 8; Moris., Hist., 3, §. i5, lab. 4 , fig. 7. Cette espèce s'élève à la hauteur de deux pieds et plus. Ses hampes sont engaînées en totalité par la partie inférieure des pétioles, qui s'ouvrent, vers les trois quarts de leur longueur, en une sorte de spathe pour donner passage aux fleurs qui terminent la hampe : elles sont nombreuses, portées sur de longs pédoncules simples , fascicules, insérés au même point;. 5,8 PON la spathe propre est alongée, lancéolée, aiguë à son sommet. Les fleurs sont inclinées après la floraison ; les divisions de la corolle profondes; les étamines toutes insérées à sa base; un desfilamens, éperonné vers le sommet, d'après "V\'illde- novv , est plus long que les autres. Les feuilles sont amples, sagittées à leur base, dont chaque côté se prolonge en deux oreillettes un peu aiguës, étalées presque horixontalement. Cette plante croît dans les Indes et à l'Ile de Java. PoNïÉDAiRE VAGINALE : Pontederia vaginalis, Linn., Sjst.pl.; Pluken. , Almag. , tab. 2i5, lig. 4; Otus palustre, Rumph., Amb., 6, tab. yS, fig. i ; Carimgola , Rhéed. , Malab., ii , tab. 44. Espèce remarquable par ses fleurs latérales , bien plus courtes que les feuilles, inclinées après la floraison , et dispo- sées en grappes ; elles sortent de la base d'un pétiole en forme de spathe, qui s'alonge ensuite plus ou moins et s'épanouit en une feuille ovale , aiguë , longue d'un à tleux pouces , sur un pouce de largeur, entière à ses bords, à nervures arquées, dirigées vers le sommet. Les feuilles, toutes radicales, sont portées sur de très-longs pétioles, élargis à leur inser- tion, qui entourent et cachent les hampes qu'ellesjaissent sortir pour la floraison. La corolle est d'un bleu tendre ou blanchâtre, ainsi que les filamens des étamines; les anthères sont jaunes ; la grappe de fleurs est munie d'une spathe parti- culière ovale, un peu lancéolée, aiguë; l'ovaire supérieur; le style en massue. Cette plante croît dans les Indes orien- tales, aux lieux aquatiques. PoNTÉDAiRE NAGEANTE; PoTitederici nalans , Pal. Beauv. , J7. Oiv. et Bénin., 2 , tab. 68. Cette espèce se distingue par sa dé- licatesse ; ses tiges sont grêles, cylindriques, alongées; ses feuilles petites, alternes, à peine longues d'un pouce, échau- crées en cœur au sommet, ovales, pétiolées , obtuses, glabres, entières ; du milieu des pétioles sort une fleur presque sessile , accompagnée d'une spathe étroite, lancéolée, aiguë; le lube delà corolle est très-étroit, long de plus d'un pouce; le limbe court, à six divisions inégales , lancéolées , aiguës ; les six éta- mines, de longueur inégale , sont insérées sur le tube. Le fruit est une capsule alongée , lancéolée, polysperme , à trois loges. Cette plante croît en Afrique, sur les bords de l'île Formose; çUe flotte au-dessus des eaux. PON 5iç) PoNTÉDAiRE DILATÉE: Poiitcderia dUcitala , Ait., Hort. Kew.; Andr., Bot. repos., tab. 490. Cette plante a des titres droites, glabres, épaisses , garnies à leur base de feuilles toutes ra- dicales, un peu plus courtes que les tiges, à longs pétioles, sagittées, très -aiguës, quelquefois obtuses, glabres à leurs deux liices; les deux lobes inférieurs lancéolés, aigus. La tige se termine par unespathe ample, à deux valves concaves, un peu sinuées à leurs bords, l'une aiguë, l'autre prolongée sou- vent en une feuille semblable aux radicales. Les fleurs sont d'un beau bleu vif, nombreuses, réunies en un corymbe pres- que en ombelle; les pédoncules touffus, plus longs que la spathe ; les divisions de la corolle ovales, obtuses; l'ovaire est supérieur; les étamines sont beaucoup plus courtes que la corolle, insérées à sa base. Cette plante croit dans les Indes orientales. (Poir.) PONTHIEVA {Bot.); Ait., Hort. Ke^\, édit. 2 , vol. 5 , p. 199. Ce genre, établi par M. Rob. Brown pour le Ncottia, glandulosa , ne diffère du Neotlia que par de très-foibles ca- ractères. Sa corolle est irrégulière; la lèvre inférieure insérée avec les pétales inférieurs sur la colonne des organes sexuels. Le pollen est farineux. Voyez Neottia. (Poir.) POJNTL^NE. (Bol.) C'est un des anciens noms du tabac. ( Lem. ) PONTLY et POÏDKA. (Iclith-yol.) Deux des noms hongrois de la Carpe. Voyez ce mot. (H. C) PONTOBDELLE, Pontohdella. {Entomoz. Apod.) Genre établi par M. le docteur Leach , et adopté par MM. de La- marck et de Blainville, pour placer quelques espèces de sangsues qui vivent constamment dans la mer , comme l'in- dique ce nom. Les caractères principaux de ce gen.e con- sistent dans la distinction et l'éiat tuberculeux des anneaux, la forme cylindrique du corps, l'élargissement des lèvres en disque préhenseur, sans dents. L'espèce qui sert de type à ce genre, est la sangsue des poissons, H. pisciurn, Linn. Voyez Sangsue. (De B.) PONTOPHILUS. (Crust.) M. Leach a donné ce nom à un genre de crustacés décapodes macroures, voisin de celui des crangons. M. Risso l'ayant établi précédemment sous la dé- Homination d'Egéon. C'est sous celle-ci que nous avons ex- 5^0 PON posé ses caraclères. Voyez à l'article Malacostracés , tome XXVIJT , page 3 i 4. ( Desm. ) PONTOPIDANA. (Bot.) Scopoli a substitué ce nom à celui de Couroupila ou Curupitu , un des genres d'Aublet. Le même ëtoit nommé Elsholtzia piir Necker. (J. ) POA'VO. (Bot.) Nom brame du tsjana-lcua du Malabar , Coatus arahiciis , genre de la famille des amomées. (J. ) POOAH. [Bot.) Nom du cardamome dans l'île de Sumatra, suivant Marsden; il dit qu'il en existe plusieurs variétés, et principalement le pooah-lalco. (J.) POOA-NÉE. (Ornith,) Ce nom est donné, dans les iles de la Société, à un petit râle noir tacheté. (Ch. D,) POO-BOOK, (Ornith.) Cet engoulevent de la Nouvelle- Galles du Sud est le caprimulgus gracilis, Lath. (Ch. D.) POOL-SNIPE, (Ornith.) L'oiseau ainsi nommé dans Ed- wards est le chevalier blanc de Buffon, totanus candidus de Brisson. (Ch. D. ) POONI. (Ornith.) Voyez 3 A-MBOO et Pigeon. (Ch. D.) POOPO-AROWRO. (Ornith.) Nom d'un coucou de la Nouvelle-Zélande. (Ch, D.) POOPOO. (Ornith.) L'oiseau qui pprte ce nom et celui dç whouroo-roa, à la Nouvelle-Zélande, est le même dont parle Sonnini, au tome 56, pag. 225, de son édition de Buffon, 50US la dénomination de koato-o- 00 , qui lui est donnée aux îles des Amis. Latham le regarde comme une variété de l'û/" cedo sacra, ou martin- pêcheur des mers du Sud, (Ch. D.) POOUMOULO. (Bot.) Voyez Palmoulo, ( J, ) POPA. (Ornith.) Nom portugais de la huppe, upupa epops ^ Linn. (Ch. D.) POPAGIO. (Ornith.) Nom espagnol des perroquets. (Ch. D.) POPE. (Ornith.) Ce nom est donné, dans la province an* gloise de Cornouailles, au macareux, alca arctica, Linn., et labradora, Gmel, (Ch. D.) POPE. (Mamm.) Ce mot de la langue des habitans du Pa- raguay est employé comme adjectif pour désigner les ani-^ maux , dont la taille est forte. Un jaguar , plus bas sur jambes que le jaguar ordinaire , et ayant la tête et les jambes plus grosses, a notamment reçu cette dénomination depopc\ {Dksm.) POP 521 POPEK. (Ornith.) Nom polonois du bouvreuil ordinaire, loria pyrrhula, Linn. (Ch. D.) POPEL. {Conchjl.) Adanson (Sénég. , p. i 5a , pi. lo) décrit et ligure sous ce nom une véritable Cérithe , le C. radul.a, de Bruguiéres et de M. de Lamarck, et dont Gmelin a fait, on ne sait trop pourquoi, un Strombe, sous le nom de S. acu- leaLus. (DeB.) POPETUÉ. (Ornith.) Cet engoulevent de l'Amérique sep- tentrionale est le caprimiilgus popetue de M. Vieillot. (Ch. D.) POPLAR. (Bol.) Les habilans des contrées de l'ouest dans l'Amérique septentrionale nomment ainsi le tulipier , lirio- dendrum , suivant M. Michaux fils, qui l'indique comme un des plus grands arbres du Kentucky, ayant quelquefois un tronc de quinze à dix- huit pieds de circonférence. (J.) POPLIENKJ. {Mainm.) Selon Sonnini, ce nom est donné, dans les pays du Nord, à la fourrure de l'écureuil petit-gris d'Europe, lorsque sa nuance est très-foncée. (Desm.) POPPINJAY. (Ornith,) Ce mot, qui s'écrit aussi poppingej , est un nom anglois du perroquet. (Ch. D.) POPPYA. (Bot,) C'est sous ce nom que Rumph et ensuite Necker désignent le momordica trifoliata de Linnaeus , dont le fruit est hérissé, et, selon Rumph, à six loges, et les feuilles ternées, (J.) POPULACE; Caltha, Linn. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones polypétales, de la famille des renonculacées , Juss. , etde la polyandrie polygi nie, Ijnn. , dont les principaux carac- tères sont les suivans : Calice nul: corolle de cinq pétales ou plus, ovales, ouverts, caducs; étamines nombreuses, à fila- mens filiformes, terminés par des anthères comprimées, ob- tuses, droites; ovaires au nombre de cinq à douze, supères, dépourvus de styles, terminés par des stigmates simples; cinq à douze capsules courtes, comprimées, pointues, «'ou- vrant par leur côté intérieur, renfermant chacune plusieurs graines arrondies, attachées à la suture supérieure. Les populages sont des plantes herbacées, à feuilles entières, et à fleurs terminales. On en connoît onze espèces, parmi lesquelles deux sont indigènes de l'Europe. Populace des marais, vulgairement Souci d'eau. Souci de» WARAis : CaWia palustris , Linn., Sp. , 784; FI. Dan., t. 608, POP Sa racine est vivace, composée de fibres nombreuses, bi-u- nàties; elle produit plusieurs feuilles arrondies, très-échan- crées en cœur à leur base, presque réniformes, plus ou moins crénelées, plutôtque dentelées, portées sur delongs pétioles, glabres comme tout le reste de la plante; elle donne aussi naissance à une ou plusieurs tiges cylindriques, droites, peu rameuses, hautes de huit à douze pouces, chargées de deux à quatre feuilles, dont les supérieures sont sessilcs. Ses fleurs sont assez grandes, d'un beau jaune d'or, pédonculées, au nombre de deux à trois à l'extrémité de la tige et de chaque rameau. Les capsules sont divergentes, terminées par une pointe un peu courbée en crochet. Cette plante croît dans les prés humides, marécageux, et sur les bords des eaux; elle fleurit en Mars et Avril. On fait venir le mot caltha du grec ^uXct'joa-, en latin cala-' thùs, qui signifie quelquefois coupe, et plus ordinairement corbeille^ mais notre caltha, dont les fleurs ont en effet quel- que ressemblance avec une coupe , n'es t point celui des anciens , qui paroît être le souci, calendula. Les" touffes du populage.des marais, dont les fleurs dorées se détachent sur le vert luisant de ses larges feuilles, embel- lissent, dès les premiers jours du printemps, les prairies et le bord des ruisseaux. Linné a remarqué que ses premières fleurs s'épanouissent dans le même temps que le coucou com- mence à faire entendre son chant. Suivant Camerarius on voit quelquefois, en Angleterre et ailleurs, les fleurs du souci d'eau doubler d'elles-mêmes dans les prairies, d'oîi on a transporté cette variété dans les jar- dins ; elle demande un lieu frais , humide , analogue à son ha- bitation naturelle. Elle convient , comme l'espèce simple , autour des eaux dans les jardins paysagers. Ces plantes fleu- rissent souvent une seconde fois en automne. Le souci d'eau a une saveur acre; employé autrefois dans les pharmacies sous le nom de populago , il étoit regardé comme purgatif, antiscorbutif, etc. 11 est aujourd'hui entièrement tombé en désuétude. Ses boutons à fleur, recueillis avant leur développement et confits dans le vinaigre à la manière dea câpres, en tiennent lieu dans quelques contrées du Nord; ils ne doivent cependant être qu'un assaisonnement assez peu &a- POR 523 lubre. Les chèvres et les moutons, qui sont les moins difii- ciles de nos animaux domestiques, paroissent les seuls qui mangent le populage. C'est à tort qu'on attrihne, pendant le printemps, la couleur jaune du beurre aux fleurs de celte plante, puisque les vaches ne les mangent pas ordinairement. Les pétales préparés avec de l'alun donnent d'ailleurs une couleur jaune. PoPULAGE RAMPANT; CalfJia radicans , Yovst. , in Trans. Linn. soc, 8 , p. 32 1 , t. 17. Cette espèce diffère de la précédente par sa tige rampante à sa base, ensuite redressée et pauciflore; par ses feuilles presque triangulaires, dont les angles infé- rieurs sont obtus et le terminal aigu; enfin, par les folioles calicinales un peu plus petites et un peu plus oblongues. Cette plante croit en Ecosse , aux bords des lacs et des ruis- seaux. PoPULAGE NAGEANT : Caltha ïialans , Pall., Itin., éd. min., 3, p. 248; Willd,, Sp., 2, p. 1339. Cette plante a presque tous les caractères du popnlage des marais; mais sa tige est flot- tante à la surface de l'eau ; elle est plus petite dans toutes ses parties; ses pétales sont arrondis, verts en dehors, blanchâtres en dedans, bordés de rouge, et les capsules sont à trois côtés. Cette espèce croit en Sibérie. (L. D.) POPULAGO. (Bot.) Tabernœmontanus donnoit au souci des marais ce nom, adopté ensuite par Toufnefort et Adan- son , auquel Linnœus a substitué celui de caltha, employé plus généralement par les anciens, ^^oyez Poillage. (J.) POPULUS. (Bot.) Voyez Peuplier. ( L. D. ) POQUIL. (Bot.) Feuillée cite sous ce nom une plante d^i Chili, qu'il compare à une santoline , et dont les tiges, gar- nies de quelques feuilles linéaires, alternes, sont terminées par une tête de fleurs à fleurons, de couleur jaune, aux- quelles succèdent des graines couronnées par cinq Languettes. Leshabitans ramassent les feuilles à la fin du printemps, et après les avoir fait sécher, ils s'en servent pour teindre leurs étoffes en jaune. (J.) PORANE, Porana. (Bot.) Genre de plantes à fleurs com- plètes, monopétalées, de la famille des convoWiilacées, de la pentandrie nwnogjnie de Linnéeus , olirant pour caractère es- sentiel: Un calice persistant, à cinq divisions, qui s'agrandit 5=4 POR sur le fruit; une corolle campanulée, à demi partagée en cinq découpures; cinq étamines non saillantes; un ovaire su- périeur; un style bifide, persistant; les stigmates globuleux: le fruit est une capsule à deux valves. PoRANE GRIMPANTE : Poruiia volubUis, WJlld., Spec; Burm. , Ind., tab. 21 , fig. i; Lamck., III. gen., tab. 186. Cette plante s'élève en forme d'arbrisseau sur une tige glabre, souple et grimpante, garnie de feuilles distantes, lisses, alternes, pétio- lées, ovales, presque en cœur, entières ou à peine dentées en scie , acuminées ; les pétioles sont d'une grandeur médiocre , filiformes, un peu élargis à leur base; les fleurs forment, à l'extrémité des tiges, des panicules fines, étalées, dont les principales ramifications sortent de l'aisselle des feuilles; le ca- lice est une fois plus court que la corolle , à cinq divisions pro- fondes, lancéolées, ouvertes, dont celles de la corolle aiguës; les étamines sont placées entre les découpures de la corolle ; l'o- vaire est arrondi ; le style sétacé , de la longueur des étamines , persistant sur le fruit. Cette plante croit à File de Java. PoRANE ACUMiNÉE; Poruna acuminata. Pal. Beauv. , FI. d'Ow. et Bénin, 1. tab. og. Cette plante diffère de la précédente par ses feuilles ovales, entières, non en cœur, longues de deux ou trois pouces, larges d'un pouce et demi, avec une pointe très-longue; les tiges sont ligneuses et grimpantes; les Heurs disposées en une panicule droite , axillaire et terminale, divisées en rameaux simples, alternes, en grappes; chaque fleur est pédicellée; le calice glabre, à cinq divisions obtuses, accompagnées de deux bractées. La corolle, une fois plus longue que le calice, a cinq lobes ovales, un peu aigus; deux styles; la capsule offre deux loges; les semences sont peu nombreuses. Quelques fleurs sont privées d'étamines. Cette plante croît au royaume d'Oware, dans l'intérieur des terres. (Poir.) PORANTHÈRE, Poranlhera. (Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs polypétalées, de la pentandrie digynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un involucre à huit folioles; point de calice; cinq pétales, autaat d'étamines; trois ovaires supérieurs; trois styles ; trois capsules polyspermes. PoRANTHÈRE A FEUILLES DE BRUYERE j Poranthcra ericifoUa , Rudg., Traits, linn., 10, pag. 5o2 , tab. 22, fig. 2. Arbris- seau dont la tige se divise en rameaux étalés, cylindriques. POR 525 garnis de feuilles nombreuses, linéaires, subulées, fortement imbriquées, glabres, longues de trois ou quatre lignes, à peine larges d'un quart de ligne; les fleurs sont disposées en petits corymbes terminaux, composées d'un involucre à huit folioles; elles n'ont point de calice, mais cinq pétales ovales, alongés, très-entiers; cinq filamens une fois plus longs que les pétales, plus ou moins courbés à leur sommet ; les anthères à quatre loges, chacune ouverte au sommet par un pore; trois ovaires supérieurs; trois styles; autant de capsules linéaires, lancéolées, polyspermes , rétrécies à leur base. Cette plante croit au port Jackson, dans la Nouvelle-Hollande. (Poir.) PORAQUÈBE, Poraqueiba. {Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones , à fleurs complètes, de la pentandrie monogjnie de Linnseus , offrant pour caractère essentiel : Un calice fort petit, à cinq dents; une corolle à cinq divisions profondes, munies de cinq fossettes à leur face supérieure ; cinq éta- mines, opposées aux découpures de la corolle, placées dans chaque fossette; les filamens élargis , échancrés; les anthères à quatre pans; un ovaire supérieur, un style; trois stigmates. Le fruit n'a point été observé. PoRAQUÈBE DE LA GuiANE: Poraquciba guianensis, Aubl. , Guian., i,tab. 47; Lamck., lit. gen. , tab. i5^; Barreria theobro- mœfolia, "WiHd., Spec. D'après Aublet , le tronc de cet arbre s'élève à quarante ou cinquante pieds sur deux et demi de dia- mètre; son écorce est cendrée; son bois dur, roussàtre et compacte j il se divise à son sommet en un grand nombre de branches étalées, garnies de feuilles alternes, fermes, lisses, vertes, ovales, longues de six à sept pouces sur deux de large , terminées par une longue pointe ; leur pétiole est court ; les fleurs sortent de l'aisselle des feuilles, elles sont petites, presque sessiles, et forment une grappe courte, à peine ra- meuse ; leur calice est fort petit, à cinq dents aiguës; la corolle blanche, à cinq découpures oblongues, aiguè's, très- profondes, convexes en dessous, concaves en dessus; chacune munie d'une double cavité, la supérieure divisée en deux, l'inférieure en trois divisions ; les filamens des étamines sont linéaires, élargis à leur partie supérieure, épais; les anthères droites, oblongues, à quatre faces réunies, comme ailées, imitant presque une roue de mouli^ à eauj l'ovaire 6.r, POP, est arrondi; le style court, terminé ptir trois stigmates. Cette plante croît dans les grandes forêis de la Guiane , vers les bords de 1» rivière Sincmari. (Poih. ) PORAQUEIBA. {Bot.) Ce nom galibi , d'un genre de plante de la Guiane, établi par Aublet, lui a été conservé par cet auteur. C'est le barreria de Scopoli et de Schreber. Voyez P0RAQt3ÈBE. (J.) PORC. (Mainni.) Un des noms vulgaires du cociion. (F. C.) P.0RC-ÉP1C. (Mamm.) Ce nom, qui a d'abord été donné aune espèce de rongeur, surtout à cause des longues et fortes épines dont son corps est revêtu , est devenu ensuite commun à tous les autres rongeurs qui présentoient le même caractère; et les naturalistes réunissaient sous ce nom générique des ani- maux qui, pour avoir entre eux quelque ressemblance par leurs organes de la manducation et par leurs tégumens, dif- féroient cependant par des modiiications organiques assez nom- breuses et assez importantes, pour qu'on dût les considérer comme n'étant point de nature identique, et comme devant former des groupes particuliers, aussi distincts Pun de Pautre que le sont la plupart des autres groupes génériques dans l'ordre des rongeurs. La queue prenante, qui distinguoit un de ces porc -épies, avoit déjà déterminé feu de Lacepède à en faire le type d'un genre particulier : mais cette indication n'avoit pas même été généralement suivie, et c'est là où l'on en étoit sur les porc- épics, lorsqu'après en avoir fait une étude spéciale, je fus conduit à les diviser en cinq groupes génériques, dont je fis çonnoître les caractères dans le tome 9, p. 4i3, des Mé- moires du Muséum d'histeire naturelle. Ces groupes y sont désignés par les noms de Porc-epic, d''Acanthion, d'Eréthi- zon ^ de Sinéthère et de Spliiggure. C'est de Pextrait de ce travail que je formerai cet article. 1. PoRC-ÉPics, Hjstrix. Le type de ce groupe nous est présenté par le porc -épie d'Italie, la seule espèce qui nous soit bien connue. Ses carac- tères principaux, outre les deux incisives communes à tous les rongeurs, consistent en quatre màchelières de chaque côté des doux mâchoires, à peu près d'égale grandeur, circulaires POR 527 vt divisées par des é.ohancrures transverses qui, en s'effaçant, laissent au milieu de la dent des rubans plus ou moins longs, irréguliers, dessinés par l'émail. Les incisives supérieures, unies et arrondies en devant, naissent de la partie antérieure et inférieure des maxillaires^ et les inférieures, semblablesaux supérieures par la forme, naissent à quelques lignes au-des- sous du condyle. Les organes du mouvement consistent dans les quatre pieds, la queue étant nidimentaire , et par conséquent non pre- nante. Les pieds de devant ont cinq doigts, mais le pouce est très-court ; il ne se montre à l'extérieur que par son ongle , et est tout-à-fait inutile à l'animal. Les pieds de derrière ont cinq doigts réguliers. Ces doigts, à tous les pieds, mais Surtout à ceux de deri'ière, sont courts, épais et garnis d'on- gles fouisseurs. La marche de l'animal est plantigrade, et la plante des quatre pieds est nue et tuberculeuse. Les organes des sens paroissent être assez peu développés. L'œil est très-petit, à deux paupières seulement, et à pupille ronde: l'oreille est peu étendue , arrondie, et ne présente que quelques légers tubercules, qui ne peuvent exercer qu'une très- foible influence sur l'ouie; les narines consistent en deux ou- vertures longues, étroites, qui s'étendent en se recourbant légèrement sur les côtés du museau, et qui se réunissent au- dessus de la lèvre supérieure, en apparence du moins, d'où résulte qu'elle forme une ligne continue, dont la figure est celle d'un grand arc de cercle; mais les véritables narines sont aux deux extrémités de cette ligne. Ces narines sont entou- rées d'une peau nue, épaisse et non glanduleuse. La langue est courte, épaisse, couverte de papilles cornées, larges dans sa partie moyenne, et aiguë sur ses bords; et la lèvre supé- rieure est fendue jusqu'aux narines. La bouche est petite, et ne contient point d'abajoues; le pelage consiste en de longues épines sur toutes les parties supérieures du corps, qui ont la faculté de se redresser par l'effet des muscles sous- cutanés. Les poils du dessous du corps sont courts, et bien moins épais et épineux que les autres; les côtés du museau, ainsi que le dessus des yeux, sont garnis d'épaisses et longues moustaches, et l'on trouve de longues soies minces et flexibles répandues entre les longues épines du dos. 528 POU La verge se dirige en arrière , les tes-ticuieS ne sont pf(» apparens; le vagin est simple, et les mamelles, au nombre de trois de chaque coté, ne sont point placées le long de l'abdomen, mais tout-à-fait sur les flancs. Le PoRC-ÉPic d'Italie : Hjstrix cristata, Linn.; Buffbn, vol. 12, pi. 5i ; Hist. nat. des mamm. , 34." livraison, Novem- bre, 1821. Cet animal est une des plus grandes espèces de l'ordre des rongeurs. Sa longueur, dès l'origine de la queue, est de plus de deux pieds; sa tête, de l'oreille au bout du museau, a près de six pouces, et sa queue en a quatre. Sa hau- teur, au train de derrière, est de seize pouces, et de onze au train de devant; enfin, la largeur de sa tête, prise entré les deux oreilles, est de cinq pouces. Sa physionomie est grossière, ses formes épaisses et sa démarche lourde. La tête et le cou sont garnis de très -longs poils, que l'animal peut relever comme une aigrette ou un panache. Le museau, les côtés du cou, la gorge, la partie antérieure des épaules, les membres, la poitrine, le ventre, ne sont couverts que de poils courts ; et les épines revêtent la partie postérieure des épaules, le dos, les côtés du corps, les cuisses et la croupe. Les plus grandes sont sur les côtés et la partie antérieure du dos; celles qui garnissent les cuisses et la croupe, sont plus courtes, mais de même nature que les premières, et celles qui entourent la queue, sont des tubes ouverts par l'extré- mité libre, et attachés à la peau , comme toutes les autres épines, par un pédicule mince et dur. Toutes les parties de La peau couvertes de poils, sont noires ; les épines pleines sont couvertes d'anneaux alternativement blancs et noirs, et les tubes sont tout- à- fait blancs. Les poils soyeux sont rous- sâtres, de sorte qu'au total les couleurs du porc-épic sont sombres et tristes. Cet animal fuit les lieux habités, et se choisit pour retraite les coteaux pierreux et arides exposés au sud- est et au midi, sur le penchant desquels il se creuse des terriers pro- fonds et à plusieurs issues, où il vit dans une profonde so- litude et une grande sécurité. 11 passe le jour caché au fond de son gîte, et ne s'occupe de pourvoir à ses besoins que pendant la nuit. Sa nourriture principale consiste en baies, fruits, bourgeons, racines, etc. L'hiver est pour ce porc-épic POR 529 un temps de sommeil 5 mais sa léthargie ne paroit pas être profonde, car aux premiers beaux jours il reparoît. C'est le mois de Mai, qui est pour le porc- épie le temps des amours, et l'accouplement a lieu comme chez tous les autres mammi- fères, quoiqu'on ait dit le contraire , et c'est au mois d'Août que les petits naissent. Les jeunes porc-épics ont, en venant au monde, les yeux ouverts, et ils sont couverts de poils épi- neux, mais qui n'ont encore que six à sept lignes de lon- gueur; et la taille de ces jeunes animaux est d'environ neuf pouces. On a cru long-temps que les porc-épics avoient la faculté de lancer leurs épines; mais on a reconnu qu'elles ne se détachent quelquefois de leur peau qu'accidentellement , et par l'efiFet de la secousse que l'animal leur imprime , en les relevant pour se mettre en défense. Cette espèce se rencontre principalement dans le royaume de Naples et dans les parties méridionales des États romains. On a rapporté, d'après Agricola, qu'elle a été introduite en Italie de l'Inde et de l'Afrique, et cependant nous avons lieu de croire que tous les porc-épics propres à ces contrées, ne lui appartiennent pas. Peut-être y réunira* t- on celui du cap de Bonne -Espérance, que les colons nomment, suivant Barrow, cochon de fer, et celui que Buffon a publié sous le nom de porc-épic de l'Inde (tom. 12, pi. 62); encore n'est- ce qu'une conjecture assez peu fondée. 2.° ACANTHIONS. Les caractères de ce genre n'ont encore pu être tirés que des parties osseuses des deux espèces que nous réunissons, de celle de Java et de celle de Daubenton ; mais si, comme nous le conjecturons, cette dernière est la même que celle qui a été décrite par Perrault dans les Mémoires pour servir à l'histoire naturelle des animaux, p. 256, nous donnerons pour type de ce genre l'animal figuré dans la planche de cet ouvrage. Son système de dentition est absolument semblable à celui des porc-épics, et il en est sans doute de même des or- ganes du mouvement, et peut-être de ceux des sens et de la génération; mais les formes delà tête sont si différentes, qu'où ne pourroit réunir les acanthions aux porc-épics , qu'en vio- 42. 34 550 POR lant foutes les analogies. En efiFet, les porc-épics ont le chan- frein extrêmement arqué, tandis que les acanthionsTontpres- que droit. Chez les premiers, les os du nez représentent un ovale bien arrondi à res extrémités; et chez les seconds, ils forment un parallélogramme alongé. Les uns ont des sinus frontaux très-étendus, les autres les ont fort restreints; et les acanthions ont des pariétaux beaucoup plus grands , et une plus grande capacité cérébrale que les porc-épics, etc. AcANTHioN DE Java , A. javanicitm , Mém. du Mus. d'hist. nat., tom. 9, p. 424 et 45i , pi. 20 his, fig. 3 et 4 de la tête. Cette espèce ne nous est connue que parla tête osseuse dont nous citons la figure. Elle vient de Java, d'oîi elle a été rap- portée par Leschenault. AcANTHioN DE Daubenton , A. Dauhentonii. Cette espèce, comme la précédente, n'a été établie que sur une tête osseuse, qui nous a fait voir qu'elle est moins effilée que celle de l'acanthion de Java, à cause de la moindre largeur de ses os du nez; que sa partie frontale est plus aplatie, et que sa ca- pacité cérébrale est un peu plus étendue d'avant en arrière. 3." Eréthizon. C'est surleporc-épic de l'Amérique septentrionale, surTUr- son, que ce genre repose principalement. Il s'éloigne beau- coup plus des acanthions que ceux-ci ne le font des porc- épics. Il y a en effet une distinction fort tranchée entre les espèces de l'ancien monde et celles du nouveau, que l'on réunissoit auparavant sous la même dénomination générique. Les dents des éréthizons diffèrent de celles des porc - épic3 par plus de simplicité et des contours plus anguleux. (Des dents considérées comme caractères zoologiques, pi. 68, pag. 178.) La têle, vue de profil, au lieu de présenter dans sa partie supérieure un arc de cercle, otTre une ligne presque droite, interrompue par l'élévation des crêtes orbitaires du frontal. Les os du nez sont courts, et par conséquent4e mu- seau, et les arcades zygomatiques sont très-saillantes; ce qui donne à la tête de l'urson une physionomie particulière. Les organes du mouvement ne sont pas moins remarqua- bles : les pieds de devant ont quatre doigts, et ceux de der- rière cinq, et tous sont armés d'ongles longs et crochus assez POR 53i ëpais. La paume et la plante, entièrement nues, sont garnies de papilles très -petites, pressées les unes contre les autres en pre- nant la forme générale de pentagone. La plante est en outre susceptible de se ployer de manière à étreindre les corps, c'est-à-dire, que la moitié du côté interne se rapproche de la moitié externe, et fait Teffet d'un doigt opposable ; et c'est cette structure qui donne h i'urson et à tous les autres porc- ëpics d'Amérique la faculté de se percher, ce que ne peu- vent faire les porc -épies de l'ancien monde. La queue n'est point prenante. Quant aux organes des sens et ceux de la génération , il paroît que ces animaux présentent peu de différences avec les porc-épics, du moins ne sont- elles pas appréciables dans les descriptions qui en ont été données. Deux espèces forment ce genre. 1/ Urson ; E. dorsatum, Buffon , tom. i 2 , pi. 55 , p. 426. Cet animal a deux pieds de longueur, du bout du museau à l'ori- gine de la queue, et celle-ci a huit pouces. Quoique plu- sieurs auteurs en aient parlé, il n'est encore qu'imparfaite- ment connu. Il est généralement revêtu de poils épais d'un brun sombre, au travers desquels percent ses épines. Le plus grand nombre de celles-ci se trouvent sur la croupe et la queue, et leur couleur est alternativement jaune, blanche et noire ou brun foncé. Les plus longues de ces épines ont de deux à trois pouces, et elles sont barbellées sur leur côté comprimé en arête. Le corps est immédiatement recouvert par un duvet gris-brun. C'est un animal très-lent dans ses mouvemens, qui vit dans les forêts de pins, dont il mange l'écorce ; il se tient sur les arbres d'oîi il descend rarement , et comme sa chair est assez délicate, il est très-recherché par les naturels. Les bles- sures qu'il fait aux autres animaux par ses épines, deviennent dangereuses à cause des barbellures dont ces épines sont chargées, et qui les font pénétrer dans la chair par les mou- veiiiens même que les animaux peuvent faire pour s'en dé- barrasser. Nous réunissons à ce genre, mais avec doute, l'animal que Buffon a nommé par erreur Coëndou , Buffon, tome 12, pi. 5/j, p. 454. Sa longueur est de seize à dix -sept pouces, 552 POR du bout du museau à l'origine de la queue, et la queue en a neuf. Le bout du museau, les jambes et les pieds sont cou- verts de poils semblables à du crin de couleur brune. Toutes les parties supérieures du corps sont revêtues d'épines blan- ches dans toute leur longueur, excepté à leur pointe; ce qui donne une teinte généralement blanchâtre à cet animal; de longs poils bruns étoient entremêlés parmi ces épines. Cette espèce n'est encore connue que par la peau bourrée qui a servi à la figure que Buffon en a donnée , et à la des- cription que Daubenton en a faite; et cette peau se trouve encore dans les galeries du Muséum. 4.° SiNÉTHÈRES. Le porc-épic à queue prenante, plus généralement connu sous le nom de Cocociou, est le type de ce genre, qui se lie par quelques particularités des organes du mouvement et par le système dentaire au genre précédent. Ce système consiste en quatre màchelières supérieures et quatre inférieures, qui vont, en diminuant de grandeur, de la première à la dernière, et toutes présentent une échancrure interne et une externe, précédées et suivies, sur les dents à demi usées, d'un ellipse figuré par un ruban d'émail qui, à la naissance de la dent, n'étoit encore qu'une échancrure. Les molaires des acanthions donnent de celles-ci une idée assez juste. Les incisives sont lisses antérieurement: les supérieures naissent de la partie antérieure et inférieure des maxillaires, et les inférieures de îa partie postérieure de leur mâchoire. Les sens paroissent généralement obtus : les yeux sont petits, saillans, à pupille ronde, et à très-étroites paupières; les narines s'ouvrent par des orifices simples et circulaires, très-rapprochés l'un de l'autre dans une surface large, plate, couverte d'une peau lisse et non glanduleuse. L'oreille est d'une très-grande simplicité, et très-petite; la boucTie est remarquable par sa petitesse; la lèvre supérieure est entière; la langue douce, et il n'y a point d'abajoues. Le pelage est presque entièrement formé d'épines tenant à la peau par un pédicule très-mince; aussi s'en déJachent-ellcs avec une extrême facilité. On ne trouve de poils que sur une portion POR «35 de la queue et aux parties inférieures du corps. D'épaisses nioustaclies garnissent les côtés du museau. Les organes du mouvement différent peu de ceux des éréthi- 7ons, seulement les pieds de derrière n'ont que quatre doigts, mais le tubercule que nous avons vu dans ceux-ci faire Tcffet de pouce opposable, existe, et ses effets sont les mêmes; les ongles sont minces, aigus, et propres à grimper. Les or- ganes de la génération ne sont point connus. Ces animaux vivent sur les arbres, dont ils mangent Técorce, les feuilles ou les fruits. Ils sont d'un naturel solitaire, et tous leurs mouvemens sont lents ; ce n'est qu'au crépuscule qu'ils sortent de leur retraite, et toutes leurs démarches annoncent la plus grande circonspection. Ils n'ont encore été rencontrés q\je dans l'Amérique méridionale. On n'en connoit exacte- ment qu'une espèce. Le CoËNDou : S. prehensilis, Hist. nat. des Mamm., livr. de Décembre, 1824; Coëndou a longue queue, Suppl. 7, pag. 3o5, pi. 7/,. Sa longueur, du bout du mnseau à l'origine de la queue, est de quatorze pouces, celle-ci en a douze, et la tête en a quatre. Les épines sont généralement blanches jaunâtres à leur orig-ine, noires dans leur milieu etblanchesà leur extrémité. Les plus épaisses sont aux parties supérieures du corps, et les plus longues sur le dos ; celles-ci ont jusqu'cà trois pouces de longueur. Sur les membres, les côtés de la tête, les côtés de la première moitié de la queue, elles sont plus minces et plus courtes: enfin, elles se réduisent en véritables poils, dont la couleur est le brun -noir sur toutes les parties inférieures du corps et sur la moitié postérieure de la qiieue. Le mu- seau et le dessous des pattes sont nus. Le HoiTZTLACuATziN de Hernandez (chap. 12, p. 322) est peut-être une seconde espèce de ce genre, qui se distingue- roit par des épines dont l'extrémité seroit noire. 5. S PHIGGURES. Le type de ce cinquième et dernier genre est l'animal décrit par d'Azara sous le nom de Couï. Par les organes de la dentition des sens et du mouvement, les sphiggures res- semblent aux SiNÉTHÈREs: mais les formes de la tête sont si 534 POR différenfcs, que sous ce rapport il n'y a plus d'analogie entre ces animaux. En effet, autant les parties antérieures de la tête de ces derniers sont proéminentes, autant celles des premiers sont déprimées. 11 y a entre eux la même différence qu'entre le porc -épie et les acanthions. Nous avons donné un dessin de toutes ces têtes dans le mémoire dont nous fai- sons l'extrait, et que nous avons cité au commencement de cet article. Ce genre renferme deux espèces, qui sont également de l'Amérique méridionale, et à peu près nouvelles. Le Couï, S. spinosa. 11 a environ un pied du bout du mu- seau à l'origine de la queue, et celle- ci a dix pouces. Toutes les parties supérieures du corps sont revêtues d'épines atta- chées à la peau par un pédicule très-mince, et terminées par une pointe fort aiguë; les plus grandes ont de dix-huit lignes à deux pouces de longueur. Celles de la tête sont blanches à leur base, noires à leur milieu, et marron clair à leur extrémité. Celles qui viennent après, depuis la naissance du cou jusque vers la croupe, ont leur base d'un jaune soufre, et celles qui garnissent la croupe, comme celles qui se trou- vent sur le premier tiers supérieur de la queue, ont leur ex- trémité entièrement noire, c'est-à-dire, qu'elles ne sont que jaunes et noires. Parmi toutes ces épines, très-serrées les unes contre les autres, s'aperçoivent quelques poils longs et fins , mais très -rares. De petites épines , analogues à celles que nous venons de décrire , se montrent encore sur les membres et sur les parties inférieures du corps, qui sont principale- ment revêtues d'un pelage grisâtre, d'apparence laineuse; les parties supérieures;^ de la queue sont garnies d'épines, cou- vertes d'un poil dur et noir, excepté dans la longueur de deux à trois pouces en dessus à l'extrémité, où cet organe est nu. L'Orico , S. villosa, a quatorze pouces du bout du museau à l'origine de la queue, qui a la longueur du corps. Elle dif- fère surtout de la précédente par les poils très- longs et très- épais qui le recouvrent extérieurement , et sous lesquelles ses épines sont tout- à -fait cachées. Ces poils ont jusqu'à cinq pouces de longueur ; ils sont blanchâtres à leur origine , noirs dans l'étendue de deux à trois pouces , et blonds ou d'un mar- ron très-clair à leur extrémité. La queue est de cette dernière POR 535 couleur dans sa première moitié, et noire dans le reste. Les épines sont, surles différentes parties, distribuées et colorées comme celles du couï. Les jeunes, sous ces difl'érens rap- ports, ressemblent aux adultes. Nous terminerons cet article par la description de deux rongeurs épineux, qui ont été considérés par quelques au- teurs comme des porc-épics , mais qui ne sont point assez connus pour qu'on puisse en déterminer le genre. PORC-ÉI'IC SINGULIER DES InDES ORIENTALES OU PoRC-KPIC A lONGUE QDEUE. Ou a décrit sous le nom de porc -épie cet animal figuré par Séba, Thés., i , page 84, pi. 62 , comme une espèce des Indes orientales : MM. de Blainville et Des- marest le regardent comme un rat. Ne connoissant point ses caractères génériques , nous nous bornerons à copier Séba : Museau très-épais; yeux grands et brillans; oreilles petites et rondes , nues intérieurement; corps couvert de piquans très- aigus; queue longue, diminuant insensiblement de grosseur^ hérissée de poils piquans, et terminée par un épi de poils qui paroissent composés de nœuds arangés à la suite les uns des autres, à peu près comme les grains de riz dans leur capsule, chacun d'eux n'étant pas de la même grosseur. Ces poils ont un éclat argentin. PORC-ÉPIC DE MaLACCA , BuffoU , Suppl. 7, p. 3o3, pi. 77. MM. de Blainville et Desmarest ne regardent encore cet ani- mal que comme un rat, et comme nous ne connoissons pas plus ses caractères génériques que ceux de l'espèce précé- dente, nous en donnerons les caractères sous le nom que lui a donné Buffon , qui l'a vu et fait dessiner vivant. Le corps de cet animal a seize pouces, et la queue cinq ou six. Son museau est plus alongé que celui du porc-épic ordinaire, et ses oreilles sont courtes et arrondies; le dessus du corps et les flancs sont revêtus d'épines aplaties, partagées dans leur longueur par un sillon, blanches à leur pointe et noires dans leur milieu, et plusieurs sont noires en dessus et-blanches en dessous. Les parties inférieures du corps sont blanches; le museau et les pattes sont noirs, et la queue n'a qu'un pinceau blanc de poils en lanières à son extrémité; les pattes de devant ont quatre doigts avec un rudiment de pouce, et ceux de derrière en ont cinq, et tous sont réunis 556 POR par une membraue plus étendue aux pieds de devant qu'à ceux de derrière. M. Raffles conjecture que ces deux animaux n'appartiennent qu'à une seule espèce. (F. C.) PORC-ÉPIC. (Conchyl.) Nom marchand du Murex tabulas, Linn. , le Rocher forte-épine de M. de Lamarck. (De B.) PORC DE GUINÉE. {Mamm.) Variété dans Pespèce du co- chon. (Desm. ) PORC A LARGE GROIN. (Mamm.) C'est le phascochére africain. (Des:.î.) PORC MARI. (Ornith.) Nom catalan, suivant Barrère, de la poule sultane ordinaire. (Ch. D.) PORC -MARIN. {Ichth-yol.) Un des noms vulgaires du ba- listes capriscus. Voyez Balisie. (H. C.) PORC -MARIN ou PORC DE MER. {Mamm.) Ces noms sont la traduction de celui de Marsouin et de Meerschwein. ( Desm. ) PORC DE RIVIÈRE. (Mamm.) Le cabiai a reçu ce nom. (Desm.) PORC -SANGLIER. (Mamm.) On trouvé dans le Voyage de Flaccourt l'indication d'un animal qu'Erxleben a rapporté à Pespèce du phascochére d'Afrique. (Desm.) PORC SAUVAGE. {Mamm.) C'est le sanglier. (Desm.) FIN DU QUARANTE-DEUXIEME VOLUME. STRASBOURG, Je l'inipriiuerie île F G. LEVRAOtr, impr. du Roi. Z.P. gmiiMipiri OUVRAGES NOUVEAUX Qui Von trouve chez les lannes libraires à Strashour^ et à Pa TRAITÉ TiimmQZZ IT PRATIQUE DE LA COIySTF-UG- TION D:-S BATTîIRîES, pr^r M. J. Ravichio o£ Peukisogr.- , Maréi h-îj'tlu-c.iojp d artillerie iionoraire, Chevalier cî ;5 ordr<>s royaux , ^Archiviste pour la partie technique et scieolilirjue ôes armes de l'artillerie et du gcnie au nainistère delà guerre etc-i et A. P. F. N.\scr , Chef de bataillon d'artillerie, Chevalier des ordres rojaux, ancien Elève de rÉcole polytechnique, etc.; i vol. iri-8.", avec un atlas de nZ planches in-folio. CHIMIE DU FER d'après BEftzELiT;s. tr:ului; ;;ar ic Ch." HervÉ, capitaine au corps royal de Fariilh rie ; i vol. in - 8.° LA STÉINOGRAPHIF, ou Fart d'écrire aus.^i vite que l'on parle^ suivie de la Chirologie ou Fart d; converser avec les mains, par C. PetiTpoisson ^ -j." édition, in -8' EXCURSIONS DANS LES ISLES DE MADÈRE ET DE PORTO- SANTO , faites dans l'automne de x8^.3, pendant .«on Iroi^it-mc voyage en Afrique j par feu T. E. Buwdtch , écuyer, clitf de l'ambassade anglaise au pays d'Ashanlie, etc. ; Suivies i.** du récit de F.irrivéc de I*.l. Bowdich en Afrique, et des cirfcoostPncei (*;•.» out accompagné »a mori , 'i.'' «l'une descripliou des é.ablissemeas anglais sur la Gambie; 3." d uu appendice contenant des observa- lions relatives à la zooloj|;ie ci à la botanique, et un ciioi-i de j'. morceaux traduits de Faïahe, j.i'.f ]\î -- mÎN LITERAlL.v Dl^K DE'JFiiCHEîN; vou E. Sn.E.i; a; ia-^I" aVmLA ; RE1\É; DEU LETZIE DER ABENCERAGEN ; drei 'TJomaiie von lïrn. \''cointe von CHATEACBRtAftu , aus dem Fran- zôsiiicLen ùberseut von Ehrewfcied Stobuer ; » vol. in-ia.