,m'^^^w^. wmmmmM DICTIONNAIPvE DES m SCIENCES NATURELLES DAIVS LEQUEL ON TRAITK MÉrrtODIQUEMENT DES DK-KI^RENS AtrES PE LA NATURE, CONSiniiRÉS SOIT EN El X- AIlï.ME.S, d'aPRES l'i^-XAT ACTUEL DE NOS CONNOI3SANCE3, SOIT RELAl J VE.MENX A l'ltIDTR Qu'eN PEUVENT BEïlKEil LA MÉDECINE, l'aGIUCULTURT; , LE COMMERCE ET LE3 ARTS. SUI\1 D"UNE BIOGRAPJIIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. m 0, • ^ Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi et des principale? Ecoles de Paiis. TOME QUAIÎ AN TE- CINQUIÈME. RE-ROCHER, F. G. Lr^nAt-LT, Éditeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N." 81, à PARUS. Le NoiiMAAT, rue de Seine, N." 8, à PARIS, 1827. LIBRARY OF 1085- IQ56 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME XL F. REPROCHER. Le nombre d'exemplaires prescrit par la loi a été déposé. Tous les exemplaires sont revêtus de la signature de r éditeur. ^/^' ^Ù<^2:^^^^^^^^^j DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL ON TRAITE MéTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITB Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aCRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux coinmercans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt à connoître les productions de la nature, leurs caractères génériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales Ecoles de Paris. TOME QUARANTE-CINQUIÈME. F. G. Levrault, Editeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N.° 81, à PARIS. Le NofvMAnt, rue de Seine, N.** 8, à PARIS. 1827. Liste lies auteurs par ordre de Matières. Physique générale. M. LACROIX, membre de rAcadémie des Sciences et professeur au Collège de France. (L.) Chimie. M. CHEVBEUL, professeur au Collège royal de Charlemagne. CCb.) Minéralogie et Géologie. M. BKONGNIART, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté des Sciences. ( B. ) M. BROCHANT DE VILLIERS, membre de l'Académie des Sciences. ( B. de V.) M. DEFRANCE, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( D. F.) Botanique. M. DESFONTAINES, membre de l'.\cadémie des Sciences. (Desf. ) M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (J.) M. MIRBEL, membre de l'Académie des Sciences, professeur à la Faculté des Science». (B. M.) M. HENRI CASSINI, membre de la Société pliilomatique de Paris. (H. Ciss. ) M. LEMAN , membre de la Société philo- matique de Paris. (Lem, ) M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS, Docteur en médecine, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( L. D. ) M. MASSEY. ( Miss. ) M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés savantes et littéraires , continaatcùr de l'Encyclopédie botanique. (Poir.) M. DE TUSSAC, membre de plusieurs Sociétés savantes, auteur de la Flore des Antilles. (De T.) MM. DE HUMBOLDT Zoologie générale, jinatamie et Physiologie. M. G. CUVIER, membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin du Roi , etc. ( G. C. ou CV. ou C.) M. FLOURENS. (F.) Mammifères. M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin duRoi. (G.) Oiseaux. M. DUMONT DE s." CROIX, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( Cb. D.) Reptiles et Poissons. M. DE LACÉPÈDE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin du Roi. (L.L.) M. DUMERIL, membre de l'Académie des Sciences, professeur à l'Ecole de méde- cine. (C. D.) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H. C.) Insectes. M. DUMERIL , membre de l'Académie des Sciences, professeur à l'Ecole de médecine. (C. D.) Crustacés. M. W. E. LEACH , membre de la Société roy. de Londres, Correspond, du Muséum d'bis- toire naturelle de France. ( W, E. L.) M. A. G DESMAREST, membre titulaire de l'Académie royale de médecine, professeur à l'école royale, vétérluaire d'Alfort, etc. Mollusques , Vers et Zoophjtes. M. DE BLAINVILLE, professeur i la Faculté des Sciences. ( De B.) M. TURPIN, naturalii l'exécution des dessins et la gravure. RAMOND donneront quelques articb te , est chargé de de la direction de nouveaux qu'ils ont observés d, plus particulièrement occupé; M. PRÉVÔT a donné l'aj thologie; M, DESPORTES 1 objets leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont( M. DE CANDOLLE nous a fait la même prome cle Océan; M. VALENCIENNES plusieurs articl cle Pigeon dômes tii] ue , et M. LESSON M. F. CUVIER est chargé de la direction générale de l'ouvrage, et U coopt articles généraux de zoologie et « l'bistoire des mammifères. (F. C, ) r les objets t ils se sont^ romesse. \ licles d'Orni- \ de Plwier. \ )opérera aui ^ DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. REA Re de QUAGLIE. (Ornith.) C'est, en Italie, le râle de terre, rallus crex , Linn. (Ch.D.) RE D'IPIVJ. {Ornith.) Suivant le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, on nomme ainsi , en Piémont, le martinet à ventre blanc , hirundo melba, Linn. , et cjpselus melba, Vieill., qui porte en Savoie le nom de jacobin. ( Ch. D.) RE DI ROSSIGNEUI. (Ornith.) Nom de la rousseroUe , turdus arundinaceus , Linn., en Piémont. (Ch.D.) RE DI SIEPE. [Ornith.) Nom italien du troglodyte, mota- cilla troglodytes , Linn. (Ch. D.) REACTIF. {Chim.) En bornant ce nom à ce qu'il a de spé- cial, on peut dire qu'un réactif est un corps qui produit avec un autre corps un phénomène facile à constater; d'où il suit que, si un réactif produit avec une matière dont on ignore la com- position , un phénomène que l'on sait être le résultat de l'action de ce réactif sur un corps A, par exemple, on en concluera la présence de ^ dans la matière dont on cherche à connoîf re la nature. Mais, pour que cette conclusion soit justifiée, il est toujours nécessaire de faire plusieurs autres expériences, propres à servir de contrôle à la première. En général, plus la matière qu'on essaie par un réactif, est compliquée , et plus l'action de celui-ci présente d'incertitude, et les livres que l'on a composés sur l'emploi des réactifs, sont loin d'indiquer le moyen de lever ces incertitudes; cependant ce seroit là 2 REA l'utilité spéciale de ces sortes d'ouvrages, et publier des traé- tés d'analyse, sous le titre de traité des réactifs, c'est évidem- ment s'éloigner du but. Voyez, au mot Principes iMMiiDiAxs ORGANKjuEs, quelques réflexions sur l'usage des réactifs dans l'analyse organique immédiate. ( Ch. ) REA LE. (Ornith.) Espèce de faisan du Mexique, dont il est fait mention, dans l'Abrégé des voyages, par Laharpe , tom. 1 1 , pag. 333 , et qui est huppée. ( Ch. D. ) RÉALGAL ou RÉALGAR. {Min.) C'est le nom d'une es- pèce d'ARsENic SULFURÉ ( voycz ce mot). On peut donner à cette espèce ou le nom d'arsenic sulfuré rouge, ou plus sim- plement celui d'arsenic réalgar , en faisant connoître en quoi il diffère de l'autre espèce, qui est Vorpiment. (B.) REALGARERA. {Bot.) Voyez Permenton. (J.) KEARMOUSE. {Mamm.) C'est l'un des noms anglois em- ployés pour désigner la chauve-souris. (Desm.) REATIN. {Ornith.) Nom du pouillot ou chantre, niotacilia trochilus , Liun. , dans le Boulonnois. (Ch. D.) REATTINO. {Ornith.) C'est le nom italien du troglodyte , motacilla troi^lodjtes, Linn. ( Ch. D.) RÉAUMURE, Reaumuria. {Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, ])olypétalées , de la famille des ficoïdes, de la potjandrie pentaajnie de Linnaeus, distingué comme genre par un calice persistant, à cinq divisions, en- vironné d'un involucre à plusieurs folioles linéaires ; cinq pétales, munis chacun à leur base de deux appendices ciliés^ un grand nombre d'étamines insérées sur le réceptacle; un ovaire supérieur; cinq styles; une capsule supérieure, à cinq valves, à cinq loges polyspermes; les semences oblongues et sojeuses.- Réaumure vERMicuLAiRE : Reauiiiuria vermiculatiis , Linn. ; Lamck., lll. gen., tab. 489, tig. 1 ; Boccon., Sic, tab. 4 , lig. G; Moris. , 3 , §. 1 2 , tab. 12, fig. 6 ; Lob. , 7c. , 3 80. Plante d'en- viron un pied de haut, dont la tige est presque ligneuse, droite, glabre, cylindrique; l'écorce blanchâtre; les rameaux alternes les feuilles glauques, charnues, éparses , nombreuses, à i emi cylindriques, linéaires, subulées. I-es fleurs sont soli- taires, situées le long dts rameaux; les pédoncules courts, garnis vers leur sommet de folioles nombreuses , imbriquées; REB 5 les découpures du calice ovales, aiguës; la corolle est blanche, pluslonguequele calice, à pcHalcs elliptiques, obtus; la capsule est lisse, ovale, peutagorie, un peu plus longue que le calice, «'ouvrant au sommet en cinq valves : souvent, en perdant les cloisons qui les séparent, il ne paroit qu'une seule loge. Cette plante croît sur les côtes maritimes, en Egypte, dans la Bar- barie , la Sicile , etc. Le Reaumuria hj'pericoides , Linn. (Lamk. , lll. geii. . fab. /i8g , fig. 2), n'est, pour Marschall , qu'une variété de la précé- dente. C'est, pour M. de L.abillardière, son hjpericum alier- nifolium. Willdenow en a formé un genre particulier sous le nom de leauinalix hypcricoides. (PoiR.) REBBE HUAL. (A/amm.) M. de Lacépède a rapporté ce nom norwégien à l'espèce de la baléinoptère museau pointu, (Desji.) REBBES. (Dot.) Dans l'Anjou et le Poitou on nomme ainsi la betterave rouge. ( L. D. ) REBÈTRE. (Ornitli.) Dans plusieurs cantons des départe- mens qui formoient la Normandie, le troglodyte, tnotacilla troglodytes, Linn., est ainsi nommé. On l'appelle ailleurs re- betrin et rebenel. (Ch. D. ) REBHUHN. (Orniih.) Nom allemand de la perdrix grise , tetrao perdix , Linn. ( Ch. D. ) RÉBLE ou RIEBLE. ( ^o^ ) C'est le gaillet accrochant. Voyez RiÈBLE. ( L. D. ) REBLETTE. [Ornith.) Ce nom et celui de reJ/o£ sont vul- gairement donnés, près de B.iyonne, au troglodyte, tnotacilla troglodytes, Linn. (Ch. D.) REBOULLIA. (Bot.) Genre fondé par Raddi {Oputc. Bol, 2, pag. 557) sur le marchantia Jiemispherica , Linn., décrit dans ce Dictionnaire à l'article Marchantia. Il le caractérise ainsi : Pédoncule femelle portant à son som- met un réceptacle commun, convexe, sexangulaire, s'ouvrant en dessous par six sillons aboutissant aux angles du réceptacle; dans Pintérieur de chacun est un sporangium ou co/iceptacle nu, ovale, sessile, s'ouvrant irrégulièrement ou plutôt se dé- chirant pour donner issue aux séminules. Les soies ou filamens, articulés, comprimés, situés au point d'insertion du pédon- cule avec le réceptacle commun, sont présumés être des an- 4 REC tlières par Raddi. Ce naturaliste a dédié ce genre à M. Reboui , botaniste instruit d'Aix en Provence. (Lem.) REBOULO ou HEliOlJLETO. {Mamm.) Nom que l'on donne en Languedoc à la caillette ou quatrième estomac des veaux, employé pour faire prendre ou cailler le lait. (De^m.) REBROUSSÉE [Radiccik]. {Bot.) Lorsque la radicule au lieu d'être droite, comme dans les conifères, se recourbe et rap- proche sa pointe du hjle, on la dit recourbée; exemple: genisla hispanica. Lorsque la pointe, au contraire, s'éloigne du hile, on la dit rebroussée; exemple : cornucopiœ cucuLlatum. (Mass.) REBROUSSES. (BoL) Voyez Faneurs de Sotré. (Lem.) RÉCALISSI. (Bot.) Suivant Garidel , les Provençaux don- nent ce nom à la réglisse, glfc^rhiza, et ils nomment récalissi fer, l'astragalus glycjph} //os, qui est la réglisse sauvage. ( J. ) RECAMA. {Bof.) Nom de la salsepareille, suivant Clusius , dans la partie du Portugal qui avoisine l'Andalousie. (J.) RECCHIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones à fleurs complètes. j)olypétalées , de la famille des dilleniacëes . de la décandrie de Linnaeus, distingué comme genre par : Son ca- lice de cinq pièces ou sépales ovales, égales, ouvertes; sa corolle il cin({ pétales oblongs, alternes, avec les pièces du calice plus longues, atténués à la base, un peu denticulés à leur extrémité; ses dix étamines ; ses deux ovaires globuleux glabres; ses styles filiformes, courts, terminés par des stig- mates en tête, mais élargis transversalement. Le fruit est in- connu. Ce g'jure, adopté par M. De Candolle et établi par Sessé, ne contient qu'une espèce, qui croît au Mexique, c'est le R. mexicana,, Séssé et Moc. , FI. mex. ined. icon. wed.; Decand., Syst. nat., i , p. /|ii. C'est un arbrisseau rameux, à rameaux tortueux, anguleux dans leur jeune âge ; à feuilles alternes, ovales, oblongues; à fleurs disposées, le long des rameaux supérieurs, en petites grappes, courtement pédicel- lées, à peine garnies de bractées , et à pétales jaunes. Ce genre paroit avoir de l'affinité avec le curatella, dont il diffère par le pori, les étamines au nombre de dix, et nullement en nombre indéfini: par les stigmates dilatés et les ovaires gla- bres. ( Lkm. ) REC 5 RÉCEPTACLE. [Bot.) On nomme réceptacle des fleurs, le clinanthe, partie évasée d'un pédoncule qui porte plusieurs ileurs ; exemples : synantliérées, âorsienia, etc. Le réceptacle de la fleur est la partie du végétal qui sert de point d'aitache aux orgaïus de la génération. Le réceptacle des graines est la partie du péricarpe où elles sont attachées (voyez Placenta, Placentaire). Le réceptacle des lichens, des hépatiques, etc.,^ est le conceptacle dans lequel sont renfermés les organes re- producteurs de ces végétaux , et qui prend des noms par- ticuliers suivant les diverses formes qu'il affecte ( voyez CoNCEPTACtE ). Les réceptacles ou réservoirs des sucs pro- pres sont des caxités qui contiennent des sucs huileux, ré- sineux, etc., propres à certaines espèces de plantes, et mé- nagées çà et là dans le tissu cellulaire des écorces , de la moelle, des feuilles, etc. Voyez à l'article Vaisseaux pkopres. (iMass.) RÉCEPTACULAIRE [Style]. (Bot.) Attaché sur le réceptacle au lieu d'être attaché sur l'ovaire; exemples : bourrache, sym- phytum, etc. (Mass.) RÉCEPTACULITE. (Foss.) Lorsqu'on écrit sur les corps or- ganisés fossiles, on est souvent exposé à dire des choses peu lumineuses sur certains objets, et cependant on ne peut se dispenser de parler de ceux qui peuvent présenter quelque intérêt, lors même qu'après en avoir parlé, ils ne cesseroient pas d'être énigmatiques. Tel est le fossile dont il est ici ques- tion ; c'est un corps qui affecte différentes formes et dont je possède plusieurs individus. L'un , qui est conique et assez pointu, a deux pouces de hauteur et an pouce et demi de diamètre à sa base. Un autre, qui a la forme d'un mamelon, a environ un pouce d'élévation à son centre et deux pouces et demi de diamètre à la base. Enfin, un troisième, encore moins épais , a son centre à un pouce du bord , et , en prenant . son accroissement, s'est étendu jusqu'cà trois pouces du point central, en sorte qu'il a quatre pouces dans son plus grand diamètre et trois pouces dans l'autre. Ces corps ont été trou- vés, dans des couches très-anciennes, aux environs de Chimay dans les Pays-Bas. Leur base, et probablement leurintérieur, est un schiste verdàtre , très- compacte, qui prend un assez beau poli. On pourroit douter s'ils sont des corps marins , si, <î REC en dessous, l'un de ces morceaux ne confenolt des portions de tiges d'encrinitcs. Le premier des morceaux ci-dessiis décrits est couvert de pe- tites a-pérités disposées en lignes régulières, qui tournent et se croisent, et d'une croûte qui ne paroit pas plus épaisse qu'une feuille de papier. La surface extérieure du second présente des protubérances rhomboidales qui par leur disposition imi- tent très-bien relK^ d'un cône de pin. Une grande partie du Iroisièuic offre , du côté du sommet, des trous ronds, peu profonds, d'une ligne de diamètre, disposés en rangées cour- bes et qui s'entrecroisent, comme celles des graines du tour- nesol, dans leur réceptacle. La partie la plus éloignée du centre présente des compartimens rliomboidaux, comme ceux qui, couvrent le second morceau, et il y a lieu de croire que celle où se trouvent les petits trous a perdu une sorte d'épiderme qui les cachoit. Deux autres morceaux que je possède, démontrent que ce corps étoit encroûtant et que son épaisseur varioit depuis moins d'une ligne jusqu'à près de trois. Ils sont de couleur grise et ne présentent aucune contexture fibreuse. Celui qui est le plus épais est couvert en dessus .de petites lignes qui se croisent en tournant, et forment des losanges d'une ligne et demie de largeur environ, et à chacun des endroits où ces lignes se coupent, il se trouve un de ces trous ronds dont il a été question ci-dessus. Ils sont un peu plus larges à la partie supérieure qu'à leur base, et s'étendent jusqu'à la partie infé- rieure du morceau. Chacun d'eux se trouve rempli par une matière qui paroit être de lu même nature que celle dans la- quelle elle est contenue, mais qui est de couleur brune. Ces deux matières font effervescence avec les acides. Le dessous du morceau, présenfe de petits cadres en losanges, au milieu desquels répondent les trous et la matière brune qui les rem- plit. D'après la description ci-dessus on voit qu'il est difficile de rapporter ces corps à quelque chose qui soit déjà connu. Il sembleroit cependant qu'ils pouvoient appartenir à l'ordre des polypiers plutôt qu'a tout autre; mais ils sont si loin de res- sembler à ceux qu'on connoit déjà , que je n'ose affirmer qu'ils en dépendent. REC 7 J'ai donné à ce corps le nom de réceptaciilite, et à l'espèce celui de recepfncul.es Neptuni. On voit des figures de ces mor- ceaux dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. foss. (D. F.) RECHAD. {Bot.) Nom arabe, suivant M. Delile , du cres- son alénois , lepidiuin sativum , et du cochlearia nilotica. Le re- chad el-bahr est l'isatis pinnata de Forskal, ou cakile maritima de Tournefort. Le même nom est donné au raphanus Ijtg' tus de Forskal, raphanus recurvatus de M. Persoon , qui croit dans l'Egypte auprès des Pyramides. Le recliad-gebely est le lunaria pan'ijlora de M. Delile. (J.) KECHTE 13RACH-V0GEL. (Ornith.) L'oiseau que Frisch désigne par cette dénomination, est le pluvier doré, cliara- drius plui'ialis, Linn. (Ch. D. ) RÉCIPIENT. (Chim.) Vaisseau destiné à recevoir les pro- duits volatils qui se dégagent d'une opération. (Ch.) RÉCIPIENT FLORENTIN. {Chim.) Lorsqu'on distille avec de l'eau des substances végétales qui contiennent des huiles volatiles, légères, et en une proportion plus grande que celle qui peut être dissoute par l'eau volatilisée, on se sert du récipient florentin pour recueillir ce produit volatil. Ce récipient a la forme d'une poire. La partie renflée est en bas. De quelques lignes au-dessus du fond part un tiibe , qui s'élève verticalement à un pouce au-dessous de Fouverture du récipient. Ce tube est courbé à sa partie supérieure. A mesure que le récipient se remplit, Phuile qui est en excès à la quantité que l'eau peut dissoudre, s'élève au-dessus de ce liquide. 11 arrive dès-lors que, tant que Peau recouvre l'ori- fice inférieur du tube droit, il ne peut s'écouler par Porifîce supérieur du même tube que de Peau, et toute l'huile reste dans le récipient. (Ch.) RECISE. {Bot. ) Un des noms, cités par Chomel, de la be- noîte, geum urhanum , plante usuelle. (J.) RECKOLTER-VOGEL. (Ormf/i.) L'oiseau qu'on désigne en Suisse par cette dénomination, est, suivant Gesner et Al- drovande, cités par Brisson, la litorne ou tourdelle, tardas pilaris, Linn. (Ch. D.) RÉCLAME. {Faucon, et Avicept.) Ce terme s'emploie, en fauconnerie, pour exprimer Faction de rappeler l'oiseau de proie sur le poing , eu lui montrant le leurre, et en avicep- 8 REC tologie il désigne les appeaux dont se servent les oiseleurs. (Ch.D. ) RÉCLAMEUR. ( Ornith.) I,'oiseau ainsi nommé par Levail- lant, qui l'a figuré pi. 104 de son Ornithologie d'Afrique, est un merle, que M. Vieillot a appelé turdus reclamalor. (Ch.D.) RECLUS [Embryon]. {Bot.) Renfermé dans le périsperme; exemples .- anaf^altis , canipanula, saxi/raga, galiuni. (Mass.) RECLUS MARIN. {Malacoz.) L'abbé Dicquemare a parlé sous ce nom, dans le Journal de physique, année 1777, tome 2 , page 356 , d'une espètc d'ascidie des mers du Nord, que Gmelin a nommée A. mentuia. (De B.) RÉCOLLET. ( Oinith.) Suivant Salerne on donne, à Qué- bec, ce nomaujaseur, ampe/fs, Linn. , et tomft^c«Vora,ïemm., à cause de la ressemblance que sa huppe a paru offrir avec le capuchon d'un récollet. (Ch. D.) RECOURBÉ. (Bot.) Une graine est recourbée, lorsqu'elle est courbée de telle sorte que ses deux bouts sont très-voisins; exemple : potamogeton. Une radicule est recourbée, lorsqu'é- tant courbée sur elle-même, sa pointe se rapproche du hile; exemple : genista hispanica. Un embryon est recourbé, lors- qu'étant courbé sur lui-même, le sommet des cotylédons vient presque toucher la radicule; exemple: mirabilis jalappa. (Mass.) RECTIDENT. {Bot.) Nom François proposé par Bridel pour le genre Okiiiopon (voyez ce mot), dans la famille des mous- ses. Bridel avoit dabord rejeté ce genre , indiqué par Bory de Sciint- Vincent; mais à présent, se rangeant au sentiment de Schwaegrichen, il l'adopte et le décrit dans sa Bryologie universelle, 1, pag. :j3i , et le caractérise ainsi : Péristome simple, à huit dents solitaires, droites, obscurément rayées; coiffe mitriforme , quelquefois fendue à sa base, pilifère ; capsule égale , ayant à sa base une sorte d'apophyse. La seule espèce qui compose ce genre, ïorlhodon serrât us, Bory (Sch.vœg. , Suppl. , 2 , tab. )o6;Brid., Bryol. univ. , 1 , pag. 232), est Voctoblepharum denté ^ décrit dans ce Dictionnaire à l'article Octoblkfharum (voyez ce mot). C'est dans ce genre que Bridel et Hooker l'avoient d'abord placée. (Lbm.) RECTIFICATION. {Chim.) Distillation par laquelle on ob- tient, à l'état de pureté ou à un état qui en est voisin, un REC 9 liquide qui étoit uni avec un autre moins volatil que lui. (Ch.) RECTILIGNE [RAnicui.F.]. {Bot.) Suivant sans dév'atioM la direction de l'axe des cotylédons; exemples : coniftires, sviiàii- thérées. (Mass.) RECTINERVÉE [ FF.i)ii.r.El. (Bot.) Dont les nervures se pro- longent en ligne droite: exemples : figus castanea , cariiinus hctulus. (Mass. ) RECÏRICES. (Ornith.) Les plumes qui forment la qunie sont pour les oiseaux une sorte de gouvernail, qui sert a lus diriger dans leur vol; on les nonuiie rectrices ou pennes cau- dales. Ces pennes sont toujours en nombre pair , mais ce nombre varie dans hs divers oiseaux. La queue a huit pennes dans le calao des Philippines; dix dans les toucans, les anis, les pics, les torcols , les colibris, les coucous; douze dans les passereaux et beaucoup d'autres; quatorze dans le coq et les poules, le lagopède , le cormoran , les fous, et dans plusieurs espèces de canards; seize dans la gelinotte, le macareux, le grand pingouin, la piette, le llammant, et dans plusieurs espèces de canards et d'oies; dix-huit dans les iétras, les per- drix et des espèces de harles; vingt dans l'outarde, les plon- geons . le pélican , etc. Les rectrices, considérées relativement à leur structure, sont roides chez les pics et le grimpereau familier; molics chez le torcol , le grimpereau de muraille , la sitteilc; droites dans un grand nombre d'oiseaux; frisées en boucles dans le canard musqué . arrondies à l'exlrémifé chez divers oiseaux; pointues dans plusieurs espèces de canards; fourchues dans les pics; entièrement dénuées de barbes par le bout et ter- minées en pointe dans les hirondelles et l'engoulevent acu- tipennes, les sarcelles à queue épineuse et a longue queue, le talapiot, le picucule ; aplalits par les côtés et relevées dans les poules; aplaties par les côtés, les deux intermé- diaires beaucoup plus longues, reouurbéi^s en arc, dans le coq ; aplaties en dessus et recourbées en dehors à Textréniiié, dans le petit tétras à queue fourchue; voûtées dans le faisan ordinaire et le faisan doré; larges dans les pigeons; étroites dans le grimpereau familier: coupées cariéuient dans le coq de roche ou rupicole, les pitpits, les uiauakins , etc. REG Les pennes latérales de la queue diffèrent chez beau- coup d'oiseaux des pennes intermédiaires. Celles-ci sont, en général, plus étroites et plus aiguës que les latérales, qui sont plus larges et plus arrondies à l'extrémité. La première et la seconde de ces dernières sont souvent marquées dans une partie de leur longueuf, sur le bord interne , d'une tache colorée qui offre des caractères pour les espèces. Lorsqu'on veut compter les pennes de la queue, on com- mence par les latérales , et l'on continue jusqu'à celles du mi- lieu ; on prend ensuite la plume intermédiaire qui touche celle à laquelle on s'tst arrêté, en recommençant par un. (Ch. D.) RECTUM. (Anat.) Voyez Systèvie digesiif. (F.) RECUIT. {Chim.) Opération que l'on fait subir aux métaux ductiles quand on les a battus au marteau et qu'ils ont acquis trop de dureté. Elle consiste à faire rougir ces métaux et à les laisser refroidir lenteuient, si toutefois ces métaux ne sont pas dans la catégorie des alliages de cuivre et d'étain , qui ont besoin d'être refroidis brusquement pour être ductiles. (Ch.) RECURE DE CRAPAUD. {Bot.) C'est l'élatine verticillé. (L.D.) RÉCURVIROSTRA. (OmiU.)Nom générique des avocettes. (Ch.D.) RED-COD. [Ichthjol.) Nom de pays d'une Morue, dont nous avons parlé dans ce Dictionnaire, tom. XXXIII , pag. 5o. (H. C.) RED-DEER. {Mamw.) Nom anglois du cerf. (Desm.) RED -LEGGED- CRANE. (Ornith.) Les Anglois de la Ja- maïque appellent ainsi l'échasse, himantopus. (Ch.D.) REDGA!\Œ. (Ornitli.) C'est en anglois le nom du ganga ou attagns, leirao alchata, Linn. (Ch. D.) REDIF. (Bot.) Nom arabe, suivant Forskal , d'un petit arbre à feuilles opposées et à fleurs disposées en panicule ter- minale, qu'il nomme cissus arborea , nom que Vahl reporte au sahadora pcrsica de Linnaeus, auquel M. Delile conserve le nom de Rak (voyez ce mot). Forskal dit qu'on mange ses baies, que les feuilles sont appliquées avec succès sur les tu- jneurs et les bubons, et surtout que c'est un contre- poison éprouvé. Ce sahadora est aussi nommé rak chez les Arabes, RED II suivant M. Delile. Forskal cite encore le nom redif [)onr son capparls oblongifolia. (J.) KEDLARKE. (Ornith.) Ce nom désigne, dans la Zoologie britannique, l'alouette aux joues brunes de la Pensjlvanie. (.Ch. D. ) REDOU, REDOUL ou RÉDOUX; Coriaria , Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones apétales, qui appartient à la dioécie decandrie du Système sexuel, et dont M. de Jussieu n'a pas assigné la place dans l'ordre des familles naturelles, mais que M. De CandoUe vient de prendre pour type d'un ordre particulier, sous le nom de Coiiariées , rangé par lui à la fin de sa division des thalamifores, et que d'ailleurs M. Desvaux, con- sidère comme ne devant p.is être éloigné des malpighiacécs. 11 offre pour caractères : Des fleurs hermaphrodites, ou mo- noïques, ou dioïques, ayant un calice très-court de cinq fo- lioles ovales, concaves; une corolle de cinq pétales très-pe- tifs, glanduliformes , placés entre les ovaires. Dix élamines insérées au réceptacle, à fîlamens filiformes, portant des an- thères oblongues à deux loges; un ovaire supère , à cinq angles , dépourvu de style et terminé par cinq stigmates alongés , subulés ; cinq capsules rapprochées, monospermes, indéhiscentes, imitant un fruit bacciforme, parce qu'elles sont recouvertes par les pétales glanduleux , peu apparens dans la fleur , mais qui prennent de Taccroissernent et de- viennent un peu charnus après la floraison. Les rédoux sont des arbrisseaux à rameaux et à feuilles op- posées, dont les fleurs sont disposées en grappes terminales. On en connoît sept espèces, dont une seule appartient à l'an- cien continent. Rédoo a fecilles de myrte; Coriaria mjrHfolia, Linn., Sp., 1/467. Ses tiges sont ligneuses, rameuses; elles s'élèvent en buisson à la hauteur de cinq à six pieds ; ses feuilles sont ovales, presque sessiies; et ses fleurs sont assez petites, ver- dàtres, disposées en petites grappes garnies de bractées. Cet arbrisseau croit dans les haies et les buissons du Midi de la France et de l'Europe ; on le trouve aussi dans le JN'ord de l'Afrique. Ses fruits sont vénéneux : plusieurs militaires fran- çois en ayant mangé pendant qu'ils étoient en Espagne , deux d'entre eux périrent dans les premières viugt-quatre heures- RED avant d'avoir pu recevoir des secours; les autres furent sau- vés, princip.'ilement ( n prenant l'émétique qui leur fil rendre parle vomissement une grande quantité de baies non digérées. Dans les pays où ôet arbrisseau est commun, on emploie ses rameaux et ses feuilles pour le tannage des cuirs, et les fruits servent à teindre en noir. ( L. D.) RÉDOUTÉE. {Bot.) Voyes Redutea. ( Lem. ) REDOYEL. (Ornith.) Nom du troglodyte, motacilla troglo- dytes, en Savoie. (Ch. D.) REDSTART. (Orailh.) Nom anglois du rossignol de mu- raille, motacilla pluenicurus , Linn. (Ch.D.) RÉDUCTION. (Cliim.) Opération par laquelle on sépare en générai Toxigène d'un métal oxigéné. (Ch.) REDUTEA, Redoutée. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, monadelphes, de la famille des malvacées , de la mona- delphie polyandrie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un calice double, persistant; l'extérieur à plusieurs folioles; l'intérieur à cinq divisions; une corolle à cinq pétales ongui- culés, rcnnivensavcc la base du tube des étamines; lesfilamens nombreux, réunis en tube à leur partie inférieure, libres et râmeux à leur partie supérieure ; un ovaire supérieur ; un style surmonté de trois stigmates; une capsule à trois valves, sépa- rées par des cloisons adhérentes au milieu des valves, à trois loges, renfermant chacune six ou huit semences, envelop- pées d'un duvet lanugineux, attachées sur trois placenta fixés au fond de la capsule, alternes avec ses valves, droits et li- néaires. Ce genre, dit Ventenat, se distingue des hibiscus par son stigmate à trois divisions et par ses capsules à trois loges; des gossjpium , par son calice extérieur à plusieurs folioles; du fugosia , par le nombre et la disposition des étamines, par ses trois stigmates, par son fruit polysperme et par ses se- mences laineuses; enfin, de toutes les malvacées connues, par ses trois placenta alternes avec les valves. Ventenat, l'au- teur de ce genre, l'a dédié à M. Redouté, artiste très -dis- tingué , et un de ceux qui ont le plus contribué à la perfection des divers ouvrages publiés avec figures sur la botanique. Reduteà hétéro?hyli.e ; Kedutea heterophylla , Vent. , Jard. de Cels. 5 tab. ii. Plante herbacée, annuelle, parsemée sur RED i3 toutes ses parties de petites écaiiles frangées et blanchâtres. Sa racine est pivotante; sa tige droite, fongueuse, hante d'en- viron un pied et demi; ses feuilles sont alternes , pétiolées, ovales, simples ou trilobées, d'un vert foncé; les pétioles coudés et comme articulés à leur insertion avec les feuilles. Les fleurs sont solitaires, axillaires , terminales, d'un beau jaune de soufre, tachées et rayées à leur base interne, d'un violet pourpre; les pédoncules dilatés à leur sommet, trian- gulaires, munis sur chaque angle d'une glande concave. Les pétales sont arrondis, un peu ondulés au sommet, rétrécis en un onglet très -court; les étamines d'un pourpre violet. Cette plante a été recueillie pai Riedlé , à l'île de Saint-Tho- mas. La beauté de ses fleurs, l'élégance de son feuillage, lui inérilent une place distinguée parmi les plantes qui ornent nos parterres. (Poir.) RÉDUVE, Hedin'ius. (Enlom.) Genre d'insectes hémiptères à ailes coriaces et croisées; à antennes longues, en soie, et par conséquent de la famille des sanguisuges ou zoadelges. Ce genre, établi par Fabricius, a tiré son nom d'une p;ir- ticularité que nous ferons connoitre avec plus de détails, mais qui consiste en ce que les larves de plusieurs espères , et même les nymphes, se masquent et déguisent leur existence sous des corps étrangers qu'elles collent et font adhérer à leur surface, du mot latin reduviœ, dont ces insectes se dé- pouillent. Les caractères essentiels de ce genre sont : Antennes lon- gues, de quatre articles, dont le dernier plus grêle, séparées à leur insertion par un bec arqué, paroissant naître du front; tête dégagée, comme portée sur un col, à yeux globuleux, saillans; corps plat, large en dessus, caréné en dessous. D'après ces notes, il est facile de distinguer les réduves , dont nous avons fait figurer une espèce sur la pi. 3?, n.° 3, de l'atlas de ce Dictioniiaire, d'avec les quatre autres genres compris dans la même famille des zoadelges. D'abord , dans les punaises des lits et les mirides, le bec est plié et couché entre les pattes dans l'état de repos, ensuite ceux-ci ont la tête comme sessile ou engagée dans le corse- let; les ploières et les hydromètres ont, à la vérité, le bec arqué, non coudé; mais dans ces deux genres, les pattes sont ^4 RED excessivement alongées, et le corps est linéaire ou dix fois plus alongé qu'il n'est large. Ces caractères, coaiuie on voit, sont tout-à-fait disfinclifs. On connoit peu d'espèces de réduves en France, cependant ce genre en renferme beaucoup. Dans le Systema rliyngoiorum de Fabricius, il en est rapporté soixante-douze espèces; une quarantaine d'autres, qu'il a rangés dans le genre Zelus, qu'il eu a séparé à cause de l'inserliork des antennes, non sur le front, mais à la base du bec : ce sont d'ailleurs des espèces étrangères, la plupart d'Amérique. Parmi les espèces de France nous citerons les suivantes. 1." Le Réduve .masqué, Redui>ius personalus. C'est la pu- naise-mouche, décrite par Geofï'roy, tome i , p. 456, n." 4, et figurée pi. IX, n.° 5. Car. Velu, d'un brun noirâtre; ailes noires. Cette espèce se trouve assez souvent dans nos demeures; elle est nocturne, et souvent le soir elle vole vers la lumière. Lorsqu'on la saisit, elle porte de l'odeur, et en se défendant elle pique avec sa trompe; cette piqûre est très-douloureuse, presque autant que celle de l'abeille. 11 est probable que Fin- secte insère, en même temps qu'il pique, un venin destiné à paralyser les insectes, qu'il suce pour s'en nourrir. On sait, en effet, que sous les trois états de larve, de nymphe mobile et de perfection, il est constamment à la recherche des in- sectes et surtoutdes punaises de lits, qu'il nous rend le service de détruire. Sous la forme de larve et de nymphe, le réduve emploie la ruse pour se procurer plus facilement sa nourri- ture. Peu agile et lent dans ses mouvemens, il marche en tous sens, à la manière des crabes; mais, comme nous Favons dit, il est couvert d'ordures, de poussière, de poils, de laine et autres matières qu'il a rassemblées de toutes parts, ce qui le rend tout-à-fait méconnoissable sous ce déguisement, que Fin- secte emprunte aux corps voisins. C'est t^iutôt de la farine, du plâtre, de la poussière de bois vermoulu, des poils, des fils d'araignées qui servent à son travestissement, ce qui aug- mente son volume quelquefois de plus des deux tiers. 11 chemine alors par soubresauts; il s'arrête et reste immobile, puis il avance d'une manière ambiguë vers les araignées, les punaises et les autres insectes mous qu'il a trompés sous ce de^ REE i5 gulsement; mais il n'emploie ces moyens cjne pendant \ine époque de son exisleiicc! car, lorsqu'il a pris des ailes et ([u'il peut échapper aux dangers et subvenir lacileuient à tous ses besoins, il quitte le froc et resse son manège : il est-alors dé- pouillé de ces ordures, qui embarrasseroient son vol et qui lui sont désormais inutile. Lorsqu'on saisit l'insecte à cette épo- que, il produit un son très-distinct, qui provient du mouve- ment alternatif de frottement qu'il imprime à sou corselet et qui vibre sur la base de son abdomen. •2° Réddve annei.é, i\eà. annulatus. C'est l'espèce que nous avons fait représenter dans l'atlas de ce Dirliounaire, pi. ny, n.° 3, et la punaise rouge à pattes rouges, de Geoffroy, t. i, pag. 457, n." 5. Car. Noir; à pattes et à abdomen rouges, variés ou tache- lés de noir. On trouve principalement cette espèce dans les bois et sur le tronc des arbres vermoulus. Sa larve est le plus souvent couverte de cette poussière de bois. 5." Réduve stridule, Red. stridulus. Car. Noir, à élytres rouges, bords de l'abdomen gris, ponc- tués de noir. On le trouve aux environs de Paris et à Montpellier. 4." Réduve gouttelette, lied, gullula. Car. Noir lisse; élytres et pattes rouges, et un point blanc sur l'aile. 5.° Rlduve aptère, Red. apterus. Car. Gris; abdomen noir, à taches rouges sur les bords. Ces deux espèces ne sont pas rares aux environs de Paris. (CD.) REE-BOCK. (Mamrn.) Ce nom, qu'on prononce r/V-iocfc, et qui signifie pelage de bouc, est donné par les habitans du cap de Bonne-Espérance à une espèce d'ANiiLOPE. Voyez ce mot. ( De3M. ) REED-SPARROW. (Orwth.) Nom anglois de l'ortolan ou bruant des roseaux, emberiza schaniclus , Linn. 'Ch.D.) REEDSU. (Bot.) Noifi japonois, suivant M. Thunberg, de son dolichos lincatus. (J. ) REEM. ( Mamm.) Animal, dont il est parlé dans la Bible, et que les commentateurs de ce livre saint ont gêné- î6 REE ralcment rapporté à une espèce de rhinocéros. ( Dësm. ) REEVE. ( Ornitli.) Les Anglois désignent par ce nom la fe- melle du combattant, tringn piignax , Linn. (Ch.D. ) REFAIT. {Mamm.) Les chasseurs nomment ainsi les bois de cerf, de daim ou de chevreuil, lorsqu'ils viennent de re- pousser. ( Desm. ) RÉFLÉCHI. {Bot.) Fléchi en dehors, de manière que la pointe regarde la terre et la courbure le ciel; exemples : ra- mification de Vequisetum sylvalicum ; feuilles du dracœna reflexa, de Yiniila pulicaria; involucre de Vathamantha Ubanotis; divi- sions ilu c.Tlicedu prunus cerasu s, du ranunculusjlammula ; limbe de la corolle du solanum dulcamara , de Vasclepias; pétales de Varaiia urborea ; lèvre supérieure de la corolle du plectranthu s; lèvre inférieure de la corolle du chelone barhata; style du rumex scutatus, du nigdla; étamincs de la pariétaire, de l'ortie. On dit les colvlédons réfléchis, lorsque, se recourbant, ils rap- prochent leur sommet de la radicule; exemple: nyctaginées. (Mass.) RÉFLEXINE ou ADOSSETTE ; Anacampton, Bridel. [Bot.) Genre de la famille des mousses, caractérisé par son péristome double, l'extérieur à seize dents pyramidales, se réfléchissant en dehors et finissant par s'appliquer sur l'urne; l'intérieur également à seize dents, mais alternes, avec autant de cils capillaires, beaucoup plus courts, infléchis en dedans et hori- zontaux; coiffe conique, glabre, fendue à la base. Ce genre, que Bridel a fait connoitre en 1819, ne com- prend qu'une espèce, c' est Vanacanip ton splachnoides de Bridel, qui l'avoit d'abord placé dans le genre Orthotrichum , et qui, d'après Schwaegrichen , seroit une espèce de neckera. Vanacamf'on splachnoides est une mousse qu'on trouve aux environs d'F^lnangen en Souabe , et, dit-on , dans diverses parties de FAUemagne. Elle croît en forme de petits gazons sur les écorces du sapin, en y adhérant tellement qu'il est difficile de Fen détacher. Sa tige est rampante, rameuse, longue de six à douze lignes au plus, garnie à sa partie infé- rieure d'un grand nombre de petites racines; ses feuilles sont denses, ovales, lancéolées, pointues; ses capsules oblongues, lont'uement pédicellées, munies d'un opercule conique, un peu obtus, terminé en bec. (Lem.) REG î7 RÉFLEXION DE LA LUMIÈRE. {Phj^s.) Voyez à Partîcle Lu.MiÈRE, tom. XXVII, pag. 296. (L.) RÉFLEXION DES CORPS ÉLASTIQUES. {Phjs.) Voyez à l'article Ressort. (L.) RÉFRACTAIRE. ( Chim, ) Épithète qui s'applique à un corps qui est infusible ou qui ne fond qu'aux températures les plus élevées. (Ch.) RÉFRACTION DE LA LUMIÈRE. {Phjs.) Voyez à l'article Lumière, tom. XXVII, pag. 299. (L.) RÉFRIGÉRANT. {Ckim.) C'est la partie d'un appareil dis* tillatoire où l'on condense en liquide la vapeur produite dans la capacité de cet appareil , qui est- exposée à l'action du feu. Le réfrigérant se compose de deux capacités; l'une, où pé- nétre la vapeur, l'autre qui environne la première et qui en est séparée par une paroi mince ; celle-ci est remplie , soit d'eau froide, soit de glace ou de neige. On conçoit d'après cela que la paroi qui sépare ces deux capacités étant ainsi re- froidie, la vapeur qui viendra la toucher devra se condenser. Une fois condensée en liquide, elle s'écoule dans le réci- pient qui est placé au-dessous du réfrigérant. (Ch.) RÉGAGNON. (Bot.) Variété de froment cultivée dans les Hautes-Alpes, et dont le grain est gros, suivant M. Poiret. (J.) REGAIN. ( Bot. ) On donne ce nom à la seconde et à la troi- sième coupe d'herbe que l'on fait dans les prairies. ( L. D. ) REGALBULO. (Ornith.) Nom italien du loriot d'Europe, orîolus galbula, Linn. , qu'on écrit aussi regalbero. ( Ch. D.) RÉGALEC, Regalecus. (IchthyoL) Le naturaliste Ascagne, le premier, a créé sous ce nom un genre de poissons, qui appartient à la famille des péroptères parmi les holobranches apodes , et que l'on peut reconnoître aux caractères suivans - Catopes nuls ou plutôt remplacés par de très - longs Jilets tlio- raciques; nageoire de Vanus nulle aussi; deux nageoires dorsales, la première peu étendue, la seconde régnant sur presque tout le corps; nageoires pectorales petites ; une nageoire caudale. Il devient ainsi facile de distinguer les Régalecs des Af- TÉRiCHTHEs, qjii n'ont aucune nageoire; des Ophisckes, des NoTOPTÈREs, des Leptocéphales , des Trichiures , des Carafes ^ des Gymnonotes, qui n'ont point de nageoire caudale; des ApréRONOTEs, qui sont privés de celle du dos; des Gymnètres; 45. X a ■a KEG qui n'ont qu'une seule dorsale. (Voyez ces différens noms de genres et Péroptères. ) Le Régai.ec GLEs^E ou le Roi des harengs dd Nord : Rega- lecus glesne , Ascag. ; Gymnetrus remipes , Schneid. Filamens thoraciques, terminés chacun par un disque membraneux; seconde dorsale réunie à la caudale; corps et queue trés- alongés et comprimés ; mâchoires armées de dents nom- breuses; teinte générale argentée, avec de petits points noirs, disposés en raies longitudinales; trois bandes brunes trans- versales sur la partie postérieure de la queue. On rencontre souvent ce poisson au milieu des innombra- bles légions de harengs, ce qui l'a fait regarder par les pê- cheurs norwégiens comme le roi de ces derniers, d'où son nom de régalée (rex halecum). Si, comme le pense M. Cuvier, il est le même animal que le gymnetrus Grjllii , dont il est question dans les Noui>eaux mémoires de Stockholm pour 1798, il atteindroit une longueur de dix- huit pieds. Le Régalec lancéolé ; Regalecus lanceolatus , Lacépède. Na- geoire de la queue lancéolée; corps alongé et serpentiforme. Cette espèce a été établie par de Lacépède , d'après un dessin chinois. Elle paroît être d'une teinte d'or, mêlée de brun. Le RÉGALEC DES Indes : Regalecus Russelii; Gymnetrus Russe- lii , Shaw. Filamens thoraciques en fils simples; première dorsale élevée; un filament au bout de la queue. (H. C. ) REGALIOLUS. ( Ornith. ) Le roitelet est désigné par ce nom et par ceux deregillus, orchillus , dans plusieurs auteurs. (Ch.D.) RÉGALUSSIA. (Bot.) Gouan cite ce nom languedocien de la réglisse. ( J. ) REGARDEZ-MOI. {Bot.) La scabieuse noire-pourpre a été quelquefois désignée ainsi. ( L. D.) REGENPFEIFFER. ( Ornù/i. ) Nom allemand des pluviers. (Ch.D.) REGENVOGEL. (Ornith.) Les Allemands nomment ainsi le courlis commun, scolopax arcuata, Linn., qui est le regen spaaer des Danois. (Ch. D.) REGEYO. (Ornith.) C'est un des noms que reçoit le lo- riot en Italie. (Desm.) REGHAT. (Bot.) Nom arabe du stachjs palœsliaa, selon M. Delile. (J.) R.EGILLO. (Ornith.) Ce nom et celui de reillo désignent en italien le roitelet , qui est le regillus de Rzaczynski. (Ch.D.) REGIME. (Bot.) On donne ce nom au spadix des palmiers et d'autres arbres. Le régime est simple ou rameux, et porte plusieurs fruits. (Lem.) REGINA AURARUM.(0rm7Jî.)Le roi des vautours, vultur papa, Linn., est ainsi désigné par plusieurs auteurs. (Ch.D.) REGIO. (OrfiifJi.) C'est , à Parme, le nom de l'alouette des champs, alauda an'ensis , Linn. (Ch. D.) RÉGISTEL. (Bot.) Nom languedocien delà garance, rubia tincforia , cité par Gouan. (J.) RÉGLISSE; Glfcyrrhiza, Linn. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones polypélales, de la famille des légumineuses , Juss., et de la diadelphie décandrie du Système sexuel , dont les principaux caractères sont les suivans : Calice monophylle, tubuleux, à deux lèvres, dont la supérieure à quatre dents inégales, et l'inférieure à une seule; corolle papilionacée , ayant l'étendard droit , les ailes oblongucs , semblables à la carène, mais plus courtes; dix étamines, une libre, et les neuf autres réunies par leurs filamens; un ovaire snpère, plus court que le calice, surmonté d'un style subulé, à stigmate obtus; une gousse ovale ou oblongue, à une seule loge, contenant une à six graines réniformes. Les réglisses sont des herbes à racines vivaces, à feuilles ai- lées, munies de stipules séparées des pétioles, et dont les fleurs sont disposées en épis ou en tête. On en connoit huit espèces, dont sept croissent naturellement dans l'ancien continent, et une en Amérique. Réglisse hérissée; Glycjrrhiza echinata, Linn., Sp., 1046. Ses tiges sont hautes de quatre à six pieds, striées, rameuses, glabres, garnies de feuilles alternes, ailées, composées de neuf à onze folioles ovales-oblongues, glabres. Ses fleurs sont réunies en une tête épaisse, à l'extrémité de pédoncules axil- laires, épais, plus courts que les feuilles. Il leur succède des gousses ovales, comprimées, mucronées, hérissées de pointes épineuses , et contenant une à deux graines. Cette plante croît REG en Kalie, dans le Levant et en Tartarie ; on la cultive au Jardin du Roi. Réglisse fétide; Gljcjrrhiza fatida, Desf., FI. Atl., 2, pag. 170, tab. 199. Ses tiges sont droites, striées, hautes de deux à trois pieds, rameuses, garnies de feuilles ailées, composées de neuf à onze folioles ovales-lancéolées, mucronées, char- gées en dessous de points cendrés. Ses fleurs sont d'un jaune pùle, disposées en épis axillaires, au moins aussi longs que les feuilles. Les gousses qui leur succèdent sont ovales-oblongues, i^érissées de poils roides, et elles contiennent deux à trois graines. Cette espèce croit naturellement en Barbarie; elle est cultivée au Jardin du Roi. Réglisse glabre, Réglisse commune, Réglisse officinale oh tout simplement la Réglisse; Glycjrrhiza glabra, Linn., Sp,, 1046. Ses racines sont cylindriques, de la grosseur du petit doigt ou environ , traçantes , ligneuses , roussàtres extérieu- rcinent, jaunes intérieurement, un peu succulentes et d'une saveur douce; elles produisent ça et là des tiges droites, un peu rameuses, hautes de trois à quatre pieds, garnies de ieuilles ailées, composées de treize à quinze folioles ovales, glabres, un peu visqueuses. Ses fleurs sont petites, rougeâtres, disposées en épis portés sur des pédoncules axillaires. Les gousses sont oblongues, glabres, aiguës, et elles contiennent trois à quatre graines. Cette plante fleurit en Juillet et Août; elle croit naturellement dans le Midi de la France, en Es- pagne , en Italie , etc. On la cultive dans quelques cantons pour récolter ses racines, qui sont d'un usage fréquent en médecine. C'est en terre sablonneuse et un peu substantielle que cette culture réussit le mieux. On ne sème point la réglisse , on préfère la multiplier en réservant, pour les jjlanter, les bour- geons qu'on retire des pieds qu'on vient d'arracher lorsqu'on fait la récolte des racines, seule partie qui soit en usage. C'est ordinairement à la fin de l'hiver qu'on en fait la plantation dans un terrain rendu aussi meuble que possible par un pro- fond labour, fait de préférence à la bêche ou à la houe, plu- tôt qu'à la charrue. Chaque éclat de racine, garni d'un ou plusieurs bourgeons, est mis en terre dans un trou fait à la pioche, en laissant entre tous les plants dix- huit pouces ou environ de distance, en tous sens. REG aï La première année de la plantation les pieds de réglisse ne font guère que reprendre et poussent peu ; il faut leur donner au moins deux binages dans le courant du printemps et de l'été, pour les débarrasser des mauvaises herbes. Pen- dant l'hiver suivant on fume, on laboure la plantation, et pendant la belle saison de la seconde et de la troisième an- née on lui donne les mêmes façons que la première. A la fin de la troisième année on fait la récolte, en arrachant toutes les racines, lorsque les tiges sont desséchées : ces dernières, que Ton coupe d'ailleurs chaque automne quand elles com- mencent à jaunir, servent, quand elles sont bien sèches, à chauffer les fours. Les racines de réglisse sont adoucissantes et pectorales. On les emploie beaucoup en médecine , principalement pour édulcorer toutes les tisanes communes en guise de sucre ou de miel. On prépare aussi, avec les racines de réglisse, un extrait qu'on trouve dans le commerce à l'état solide et sous forme de cylindres un peu comprimés, longs d'environ six pouces, noirâtres, enveloppés dans des feuilles de laurier. Cet extrait, connu sous le nom de suc ou jus de réglisse, a une saveur douce et en même temps un peu amère : il doit son amertume à ce qu'il est préparé à trop grand feu et brûlé. La majeure partie de celui qu'on trouve dans le commerce , nous vient de l'Espagne et de la Sicile; il est d'un usage jour- nalier et populaire dans les rhumes et les affections catar- rhales. Les pharmaciens le rendent plus agréable en le faisant dissoudre dans de l'eau distillée , en filtrant la dissolution , pour la débarrasser des corps étranfrrs qui y sont mêlés, et en la faisant évaporer au bain-marie , pour lui donner de nouveau la consistance nécessaire. Lorsqu'elle est assez épaisse , ils l'aro- matisent avec l'huile essentielle d'anis, et la coulent aussitôt sur une table de marbre légèrement enduite d'huile d'aman- des douces, et sur laquelle ils retendent en plaques minces en la pressant légèrement avec un rouleau. Enfin, lorsque le nouvel extrait est refroidi et a pris suffisamment de consis- tance, ils le coupent avec des ciseaux en fragmens menus. D'un grand nombre de préparations pharmaceutiques dans lesquelles la réglisse entroit autrefois, il ne reste plus guère REG aujourd'hui que cet extrait et la pâte de réglisse, qui se fait avec la décoction et mieux avec l'infusion des racines, de la gomme arabique et du sucre. Celte pâte s'emploie dans les affections catarrhales et inflammatoires de la poitrine. Réduite en poudre, la racine même sert dans les pharmacies pour fa- ciliter la composition des pilules de toutes sortes, qu'on roule dans cette poudre, soit pour leur donner de la consistance, soit pour les empêcher d'adhérer ensemble. A Paris et dans d'autres grandes villes , l'infusion aqueuse de réglisse se vend, sur les places et dans les promenades pu- bliques, au peuple, qui la prend comme boisson rafraîchis- sante. (L. D.) RÉGLISSE [Racine de]. (Chim.) Suivant M. Robiquet cette racin-e est formée : i.° d'amidon; 2.° à^albumine; 5.° d'une matière sucrée particulière, qu'on peut appeler glj^cyrrhize; 4." d'une matière oléo- résineuse; 5.° d'une matière organique cristallisable , qui a quelques propriétés communes avec l'as- paragine; 6° de ligneux; 7.° de phosphate de magnésie; 8." de malate de magnésie. De la GLyCYRRHIZE. Elle est incristallisable , colorée en jaune sale. La saveur en est sucrée et légèrement astringente. C'est elle qui donne à la racine de réglisse, ainsi qu'à l'ex- trait qu'on en retire, et qui est connu sous le nom de jus de réglisse, la saveur douce qui les fait rechercher. L'eau froide ne dissout qu'une très-foible quantité de glycyrrhize desséchée. L'eau bouillante la dissout assez faci- lement, et parle refroidissement elle se prend en une gelée transparente et consistante. L'alcool la dissout bien, même à froid. La solution con- centrée est sirupeuse et d'une couleur citrine foncée. Quand cette solution est évaporée spontanément , la glycyrrhize s'en sépare sous la forme de plaques minces , élastiques. Mise en contact avec l'eau et la levure, elle n'éprouve pas la fermentation alcoolique. La glycyrrhize précipite la gélatine ; mais il ne scroit pas impossible qu'elle dût cette propriété à un reste d'acide qui REG .5 a servi à la prëcipiter, car l'infusion de racine de réglisse ne trouble pas le même réactif. L'acide nitrique convertit la glycyrrhize en matière rési- neuse jaune, en amer de Welter. 11 ne paroit pas se pro- duire d'acide oxalique dans la réaction des corps. La glycyrrhize, mise sur les charbons ardens, répand une odeur aromatique résineuse. Préparation. On fait une décoction de racine de réglisse. On verse dans la liqueur filtrée et refroidie un peu d'a- cide acétique. La glycyrrhize, unie à un peu d'albumine et d'acide , se précipite à l'état d'une gelée qu'on sépare : après l'avoir lavée et desséchée , on la soumet à l'action de l'al- cool, qui ne dissout pas l'albumine. La solution, filtrée et évaporée, donne la glycyrrhize, probablement unie à un peu d'acide acétique. La décoction de racine de réglisse , concentrée sufiîsam- ment , se prend spontanément en gelée , quand on l'abandonne vingt- quatre heures à elle-même. C'est en précipitant par l'acétate de plomb la décoction de réglisse filtrée, après qu'elle s'est prise en gelée par l'ad- dition de l'acide acétique ; c'est en précipitant l'excès de plomb par l'acide hydrosulfurique, faisant évaporer la li- queur filtrée, qu'on obtient la matière organique cristallisahle ^ sous la forme d'octaèdres rectangulaires, dont les deux arêtes les plus courtes sont remplacées par des facettes. Ces cristaux sont presque insipides. Quand on les jette sur un charbon ardent , ils se boursouf- flent et laissent dégager de l'ammoniaque. L'eau froide n'en dissout qu'une très-foible proportion. Cette solution n'est précipitée par aucun réactif. Quand on les broie avec de la potasse, ils laissent dégager de l'ammoniaque au bout d'un certain temps. L'acide sulfurique les dissout sans les noircir. (Ch.) RÉGLISSE FAUSSE. {Bot.) Nom vulgaire de ïastragalus gljcyphyllos. (J.) RÉGLISSE DE MONTAGNE. {Bot.) Nom vulgaire du trèfle des Alpes. ( L. D. ) M REG RÉGLISSE SAUVAGE. ( Bot. ) C'est l'astragale réglisse. (L.D.) REGOR. (Mamm.) En Languedoc, les agneaux qui naissent en automne portent ce nom. (Desm. ) RÉGULE. (Chim.) Les alchimistes, dans le principe, don- noient ce nom au métal obtenu au moyen de la fusion d'une mine , qu'ils considéroient comme étant celle d'un demi- métal. Régule signitioit petit roi, par allusion à l'or, qui étoit le métal par excellence, le roi des métaux. (Ch.) RÉGULE D'ANTIMOINE. (Chim.) Les anciens désignoient par cette expression l'antimoine à l'état de pureté, et ils dé- çignoient le sulfure d'antimoine par le nom d'antimoine. (Ch.) RÉGULE D'ANTIMOINE MARTIAL. (Chim.) C'étoit l'an- timoine séparé du sulfure au moyen du fer. L'antimoine ob- tenu par ce moyen n'est pas pur, il retient une portion du métal qui a servi à le désulfurer. (Ch.) RÉGULE D'ARSENIC, {Chim.) Les anciens désignoient par cette expression l'arsenic métallique. ( Ch. ) RÉGULE DE COBALT. {Chim.) Les anciens donnoient ce nom à la matière métallique fixe qu'ils obtenoient de lamine de cobalt; mais cette matière étoit un cobalt très -impur, (Ch.) RÉGULE JOVIAL. {Chim.) Les anciens donnoient ce nom à l'alliage d'antimoine et d'étain , obtenu en fondant le sul- fure d'antimoine avec l'étain. (Ch.) RÉGULE MARTIAL. {Chim.) C'étoit, pour les anciens, l'antimoine provenant du sulfure d'antimoine décomposé par le fer. L'antimoine ainsi préparé contient du fer. (Ch.) RÉGULE DE VÉNUS. {Chim.) Les anciens donnoient ce nom à l'alliage violet d'antimoine et de cuivre que l'on ob- tient en fondant le sulfure d'antimoine avec le cuivre, qu'ils appeloient venus. (Ch.) RÉGULIER. {Bot.) Un calice, une corolle sont réguliers, lorsque leurs parties correspondantes sont parfaitement sem- blables quelle que soit leur forme ; exemples : calice du borrago officinaLis , du tormentilla; corolle du borrago ojjlcinalis, du Valmia, de Yaquilegia, de la rose. Un corymbe est régulier, lorsque les pédoncules sont alongés eu telle proportion que toutes les flpurs forment, par leur rapprochement, une sur» REI 25 face ëgale, plane ou convexe; exemple: achillea millefoUum. Le tissu cellulaire des végétaux est régulier, lorsque les cellules qui le composent, au lieu d'être alongées, sont toutes à peu près hexaèdres; c'est ce qu'on observe dans la moelle, l'é- corce, les cotylédons épais, les racines charnues, les fruits pulpeux, etc. (Mass.) REGULUS. ( Ornith. ) Nom latin moderne du roitelet. (Desm.) REHGEISS et REISS. (Bot.) Deux noms de la chante^ relie, espèce de champignon, aux environs de Ratisbonne. (Lem.) REHUSAK. (OrmU.) Cet oiseau est le tétras ou la gelinotte de Laponie, tetrao lapponicus , Lath. (Ch. D. ) REICHARDIA. (Bot.) Roth et Mœnch donnoient ce nom, en mémoire de Reichard , éditeur d'une des éditions du Species de Linnaeus, au picridiam de M. Desfontaines, qui renferme les scorzonera'tingitana et picroides, auparavant reportés succes- sivement au crépis et au sonchus. Un autre rcichardia , établi encore par Roth, est celui que Cavanilles nomme usteria et qui est maintenant le maurandia de Jacquin et de Willdenow. (J.) REICHELIA.(Bo/.)Schreber et Willdenow nomment ainsi le sagonea d'Aublet , genre de la famille des convolvulacées. (J.) REICHEMBACHIA. {Bot.) D'après M. Fée, ce genre de Sprengel est le même que le genre Usnea, dans la famille des lichens. (Lem.) REIDER. {Mamm.) Nom lappon de la baléinoptère gibbar, selon M. de Lacépède. (Desm.) REIDUR. {Ichthjol.) Nom spécifique d'un salmone de Nor- wége. Voyez Salmone. (H. C.) REIGER. (Ornith.) Le héron commun, ardea major et ci- nerea, Linn., qu'on nomme ainsi en Suisse, est appelé Keiger en Hollande, Reiher en Allemagne , et Reigher en Flaûdre. (Ch.D.) REIMARIA. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs glumacées , de la famille des graminées, de la triandrie digjnie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel: Des fleurs disposées en épis digités; un calice uniflore , à une ^6 REI seule valve ; une corolle bivalve , persistante sur les semences; trois et souvent deux étamines; deux styles. Reimaria a fleurs blanches : Reimaria candida , Flugg. , Pasp., 214; Paspalum candidum , Kunth in Humb. et Bonpl., ]Sov. gen. , 1 , tab. 2 5. Cette plante a des tiges hautes de deux pieds et plus , pubescentes sur les nœuds. Les feuilles sont planes, linéaires -lancéolées , pubescentes à leurs deux faces; leur gaine est glabre , avec une membrane saillante à l'orifice ; les épis, au nombre de vingt à trente, sont serrés, presque longs d'un pouce, solitaires ou géminés; les inférieurs, ternes ou quaternés, portent huit à seize épillets oblongs, obtus, d'un blanc de lait, disposés sur un aeul rang; le rachis est une fois plus long que les épillets, pubescent à sa base; les pé- dicelles sont très-courts ; la valve du calice est glabre , à trois nervures, appliquée contre la corolle et de même longueur; celle-ci a ses deux valves égales , l'intérieure convexe; la se- mence est plane, un peu convexe, recouverte par la corolle. Cette plante croît dans l'Amérique méridionale. ReIiMaria élégante : Reimaria elegans, Flugg., loc. cit.; Pas- palum pu Ichelluw , Kunth in Humb. et Bonpl., loc. oit. , tab. 26. Petite plante, haute d'environ six pouces, dont les tiges sont droites, simples, filiformes, nues à leur moitié supérieure, un peu pubescentes sur les nœuds ; les feuilles sont étroites, linéaires, pileuses, roulées à leurs bords; les gaines pubes- centes, plus courtes que les entre-nœuds (la supérieure très- longue, presque glabre), avec une membrane à peine sen- sible à l'orifice; les épis, au nombre de deux ou trois, sont alternes, rapprochés, longs d'un pouce et demi; le rachis est plane, lisse, un peu flexueux au sommet, barbu à sa base, de la largeur des épillets ; les pédicelles sont très -courts; les épillets ovales, obtus, imbriqués sur deux rangs; la valve du calice est d'un beau rouge, à cinq nervures ; celle de la corolle lisse, d'un jaune de cire, de la longueur du ca- lice. Cette plante croît à Cumana , dans l'Amérique méri- dionale. Reimaria aiguë : Reimaria acuta, Flugg., loc. cit.; Kunth in Humb. et Bonpl., loc. cit., tab. 21. Sa tige est haute de huit à neuf pouces , souvent géniculée à sa base, très-rameuse, tombante, pubescente, radicante à ses nœuds inférieurs; les REI ' 27 feuilles sont étroites, linéaires, un peu pubescentes, roulées cisaillantes en carène; les gaînes lâches, plus courtes que les entre -nœuds, barbues à leur orifice ; les inférieures pileuses. Cette plante a quatre ou cinq épis alternes, longs d'un pouce et plus; le rachis trigone, une fois plus étroit que les épil- lets , un peu denté, cilié à ses bords; sur chaque épi sept à dix épillets un peu distans, linéaires- lancéolés, très-acumi- nés; la valve du calice blanche ou verdàtre, à trois nervures, pileuse , ciliée à ses bords; deux étamines. Cette plante croît dans l'Amérique méridionale. (Poir.) REIN, REINTHIERS - GESCHLECHT. (Mflmm.) Noms du renne, espèce de cerf, dans divers dialectes du Nord. (Desm.) REINDEER. (Mamm.) Dénomination du renne en Angle- terre. (Desm.) REINE ou ROI DES ABEILLES. (Entom.) C'est la femelle, ordinairement unique , qui se trouve dans les ruches des abeilles à miel. Voyez Abeille. (C. D.) REINE DES BOIS. (Bot.) Nom vulgaire de l'aspérule odo- rante. (L. D. ) REINE DES CARPES. (IclUhjoL) Nom donné à un grand cyprin carpe, lequel est caractérisé par le manque presque général d'écaillés sur son corps, à l'exception de quelques parties, où il en existe de très-larges, mais en petit nombre. (Desm.) REINE-CLAUDE. (Bot.) C'est une variété de prune. (L.D.) REINE-MARGUERITE. {Bot.) C'est V aster chinensis de Lin- naeus, dont M. de Cassini a fait un genre distinct sous le nom de Calislemma , qui n'a pas encore été adopté. On la connoît en France depuis que le père d'Incarville , jésuite missionnaire , en envoya les graines, en 1742, à Bernard de Jussieu : elle étoit d'abord simple et peu recherchée; mais lorsque, semée sur couche, elle donna des fleurs doubles, sa culture fut bientôt répandue, et elle devint l'ornement des jardins dans la saison de l'automne. (J.) REINE- PAPILLON. {Entom.) On a nommé ainsi le papilio io, Preil-de-paon ou le paon-du-jour. (C. D.) REINE DES PRÉS. {Bot.) Nom vulgaire de la spirée ul- maire. ( L. D. ) REINE DES SERPENS , Epgina serpenfum. {IchtJijol.) Scha. ^5 REI a donné ce nom à un ophidien du Brésil, remarquable par l'éclat de ses couleurs. ( H. C. ) REINERIA. (Bof.) Sous ce nom Mœnch fait un genre du galega stricta de Willdenow , auquel il attribue un calice à deux lèvres ; un étendard évasé , des ailes conniventes , une carène beaucoup plus courte , un légume linéaire , non noueux , un peu comprimé. Voyez Téphrosie. (J.) REINETTE. ( Bo^) Variété de pommes très-cultivées à cause de la bonté de leur fruit , que l'on emploie de préférence pour faire des gelées, des sirops, des tisanes et autres préparations utiles en médecine. Voyez Pommier. (J.) REINS. (Anat.) Voyez SÉCRÉmoNs. (H. C.) REINS DES REPTILES. (Erpét.) Voyez Reptiles. (H. C.) REINWARDTIA, {Bot.) Sous ce nom le lin u m tri gy nu m a été séparé du genre Linum par M. Dumortier , parce que son ovaire n'est terminé que par trois styles, au lieu de cinq, observés dans la plupart des autres espèces. Ce genre n'a pas encore été adopté. (J. ) REÏOFRICON.(Bo^) Nom arabe du millepertuis ordinaire , selon Daléchamps. (J.) REISCHE. (Bot.) Voyez Reisk. (Lem.) REISJUN. {Bot.) Nom japonois du coquelicot, papaver rhœas, cité par Thunberg. (J. ) REISK et REISCHE. {Bot.) Noms de Vagaricus deliciosus , Linn. (voyez à l'article Fonge) en Saxe, en Silésie et dans la Thuringe. (Lem.) REISS. {Bot.) Voyez Rehgeiss. (Lem.) REISVOGEL. (Ornith.) L'oiseau ainsi nommé par les Alle- mands est le gros-bec padda. ( Ch. D.) REIX-PAOUS. {Ornith.) C'est, d'après le Nouveau Diction- naire d'histoire naturelle , le nom languedocien du roi-elet, motacillaregulus, Linn. (Ch. D.) REJET, REJETON. {Bot.) On donne ces noms aux pousses des arbres, des arbrisseaux ou des plantes vivaces qui sortent des racines et forment de nouvelle s tiges. (L. D.) REJET. (Chasse.) On donne ce nom et celui de rejettoir à un piège destiné à prendre divers oiseaux et surtout des bé- casses, et qui, réduit à sa plus grande simplicité, consiste en une baguette de bois vert courbée , au bout de laquelle on REL ag attache un lacet; ce lacet, par son ressort, en serre le nœud coulant, et enlève l'oiseau. Une grande partie des bécasses qui se vendent à Paris ont été prises avec cet instrument. Quand on a reconnu, par la fiente blanche de ces oiseaux, qui se nomme miroir, les endroits où leurs passages sont fréquens > et où elles se plaisent à suivre la même raie, si elles ne trou- vent pas d'obstacles, on y tend , de douze en douze pas, et avant la chute du jour, les rejets, dont les bécasses ne sont pas effrayées, et dont l'auteur de l'aviceptologie Françoise a donné des figures, pi. 26 et 27. (Ch.D.) REKOTTYE-FA. (Bof.) Voyez Keto-fiz. (J.) REKRAK. (Bot.) Nom arabe du melilotus indica, cité par Forskal. (J.) RELBUM. (Bot.) Nom que porte au Chili une espèce de garance, rubia chiloensis de WiUdenow, mentionnée par Feuillée , laquelle a les feuilles verticillées quatre à quatre ; sa racine est rouge et donne une teinture de même couleur. (J.) RELHAMIA de Gmelin , Syst. nat. {Bot.) C'est le même genre que le Curtisia des botanistes. ( Lem.) RELHANIE , Relhania. ( Bot. ) Ce genre de plantes , établi en 1788 par l'Hérifier, appartient à l'ordre des Synanthérées , à notre tribu naturelle des Inulées, et à la section des Inulées- Gnaphaliées , au commencement de laquelle nous l'avons placé, (Voyez noire Tableau des Inulées, tom. XXllI , pag. 56o.) Le genre ReZ/iania comprend, selon nous, deux sous-genres, dont le premier, fondé sur la, Leysera paleacea de Linné, doit conserverie nom de Relhania, et dont le second, institué par Banks et Gaertner, doit se nommer Eclopes. 1. Relhanie , Relhania. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, andro-> gyniflore ; couronne unisériée , liguliflore, féminiflore. Péri- cline hémisphérique, supérieur aux fleurs du disque; formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées, ovales, coriaces, SHrmontées d'un appendice arrondi, scarieux. Cli- nantheplan, garni de squamelles linéaires, un peu supérieures aux fleurs. Ovaires du disque et delà couronne parfaitement uniformes, longs, grêles, très-glabres, su bcylindracés, un peu anguleux; aigrette stéphanoïde, coriace-meœferaneuse, très- 3o REL haute,, fubuleuse , indivise, dentée seulement au sommet (rarement fendue). Anthères munies d'appendices basilaires sétiformes. Stiginatophores d'Inulée-Gnaphaliëe. Relhanie fausse-bruyère : Relhania ericoides , H. Cass. ; Relha- nia paleacea , l'Hérit.: Leysera paleacea , Gœrtn., Linn. ; Lej'sera ericoides, Berg. C'est un arbuste du cap de Bonne-Espérance , dont les jeunes rameaux sont grêles, tomenteux et garnis de petites feuilles sessiles, linéaires, à sommet tantôt arrondi , tantôt mucroné et recourbé, très-entières sur les bords, épais- ses, subtriquètres, coriaces-charnues, uninervées, à nervure saillante en dessous, glabres sur la face externe convexe et sur les bords de la face interne, tomenteuses seulement sur le milieu de la face interne ou supérieure, qui est concave; les calathides, larges d'environ six lignes, sont solitaires au sommet des rameaux, dont la partie supérieure n'est point pédonculiforme; le péricline est campanule , glabre, luisant, roussâtre. Nous avons fait cette description spécifique, et celle des caractères génériques , sur un échantillon sec de l'herbier de M. Desfontaines. Le nom spécifique de paleacea, qui étoit convenablement appliqué à cette plante , quand on la rapportoit au genre Ley- sera, forme aujourd'hui une sorte de pléonasme, et doit être remplacé, comme nous le proposons, par celui à'' ericoides ., déjà employé par Bergius. II. ÉcLOPE, Eclopes. Calathide radiée: disque multiflore, régulariflore, andro- gyniflore; couronne unisériée, liguliflore, féminiflore. Péri- cline campanule, supérieur aux fleurs du disque, formé de squames régulièrement imbriquées , appliquées ; les extérieures larges, ovales, coriaces, à large bordure scarieuse; les in- térieures étroites, oblongues , surmontées d'un long appen- dice étalé, presque radiant, oblong, scarieux, roussâtre. Cli- nanthe planiuscule ou un peu convexe, garni de squamelles inférieures aux fleurs, embrassantes, canaliculées, carénées, linéaires-subulées, coriaces, diaphanes. FZeurs du disque: Ovaire comprimé bilatéralement, oblong, glabre, bordé d'un bour- relet sur chacune de ses deux arêtes 5 extérieure et intérieure j REL 3i aigrette stëphanoïde, continue ou interrompue, courte, mem- braneuse , très-profondément et irrégulièrement découpée. Corolle articulée sur l'ovaire, à tube long, à limbe divisé au sommet en cinq lobes courts. Anthères munies de longs ap- pendices basilaires membra;neux , découpés. Stigmatophores point tronqués au sommet. F/<2Hrs de lacouronne: Ovaire oblong, triquètre , hispide, aigrette comme celui des fleurs du dis- que. Corolle articulée sur l'ovaire, à tube long , à languette oblongue , plurinervée, là peine bi-tridentée au sommet. Ces caractères génériques ont été observés par nous sur les trois espèces que nous allons décrire, et notamment sur la première ( E. subpungens) que nous avons prise pour type. EcLOPE A FEUiLi.Ks PIQUANTES.: Eclopcs subpungens, H. Cass. , Relhania pungens, l'Hérit. La tigeest ligneuse, grêle, rameuse ; les rameaux sont longs , simples , pubescens , garnis de feuilles d'un bout à l'autre; les feuilles sont alternes, rapprochées, sessiles ou presque sessiles, longues d'environ sept lignes, li- néaires-lancéolées, étrécies vers la base, aiguës et un peu pi- quantes au sommet, très-entières sur les bords, glabriuscules en dessus, pubescentes en dessous, trinervées, comme striées, bordées d'un bourrelet formé par une sorte de nervure marginale; les calathides , composées de fleurs jaunes , sont solitaires au sommet des rameaux , et ont le péricline glabre ; les squamelles du clinanthe sontliinéaires-subulées; les ovaires du disque sont entièrement glabres; leur aigrette est très- courte , stéphanoïde, interrompue, très-irréguliére, membra- neuse, lacérée; celle des ovaires de la couronne est si pro- fondément divisée , qu'elle semble composée de plusieurs squamellules paléiformes , souvent plus ou moins entregreffées à la base. Les caractères génériques sont d'ailleurs conformes à ceux décrits ci-dessus. Nous avons fait cette description sur un individu vivant, cultivé au Jardin du Roi. Ses feuilles exhalent, quand on les froisse, une odeur aromatique assez analogue à celle de la lavande. EcLOPE A FEUILLES EN AIGUILLE; Eclopcs ucicularis , H. Cass. X.es jeunes rameaux sont cylindriques, tomenteux , garnis de feuilles jusqu'au sommet ; les feuilles sont alternes , sessiles , longues d'environ huit lignes, très-étroites, coriaces, dures, roides, subulées, canaliculées , ayant la partie supérieure spi- 32 REL niforrae, très-piquante; leur face externe ou inférieure est convexe, plurinervée, striée, glabre, un peu laineuse seule- ment vers la base; la face interne ou supérieure est concave et tomenteuse; les calathides sont très-grandes, solitaires, ses- siles au sommet des rameaux ; leur péricline est égal aux fleurs de la couronne, glabre, luisant, roussàtre, accompagné à sa base d'écaillés imbriquées, analogues aux vraies squames de ce péricline, et qui semblent lui appartenir, mais qui sont insérées bien plus basque la face extérieure, inférieure ou basilaire du clinanthe; les corolles sont jaunes, mais elles noircissent en séchant, comme celles de la Relhania ericoides ; le clinanthe est plan, garni de squamelles égales aux fleurs du disque, étroites, linéaires-subulées , très-aiguës, un peu piquantes; les ovaires de la couronne sont trigones, hispidesj ceux du disque sont très-comprimés bilatéralement, obovales- oblongs, ciliés sur l'arête intérieure, glabres du reste; l'ai- grefte est assez courte, stéphanoïde, membraneuse, très-pro- fondément et irrégulièrement découpée en trois, quatre ou cinq parties; les anthères sont pourvues d'appendices basi- laires sétiformes ; les stigraatophores ne sont point tronqués au sommet, ce qui est une anomalie dans les Gnaphaliées, et ce qui rapproche les Eclopes des Buphlhalmum. Nous avons fait cette description sur un échantillon sec de l'herbier de M. Desfontaines, où il étoit étiqueté Relhania acicularis. ÉcLOPE A FEUILLES poNCTtTÉES : Eclopes punctatu , H. Cass. ; An? Relhania genislifolia, l'Hér. La tige est ligneuse ; les jeunes rameaux sont simples, grêles, roides, cylindriques, un peu striés, glabres, garnis de feuilles jusqu'au sommet; les feuilles sont alternes, très-peu distantes, sessiles, longues d'environ deux lignes et demie, larges d'environ une demi -ligne, oblongues, un peu élargies de bas en haut, très-entières sur les bofds, à sommet épaissi, mucroné et recourbé en dessous; elles sont planes, vertes et glabriuscules sur les deux faces, munies d'une seule nervure saillante en dessous, parsemée» d'une multitude de petits points glanduleux ; chaque rameau se termine par un fascicule d'environ cinq petites calathides, portées chacune sur un pédoncule long d'environ deux lignes , presque filiforme, simple, nu, pubescent ; les calathides, composées de fleurs jaunes assez peu nombreuses, sont oblon- REL 33 gués, hautes de deux lignes et demie, courtement radiées, les fleurs de la couronne étant à peine plus longues que celles du disque; le péricline est inférieur aux fleurs du disque, ovoïde - cylindracé , très-glabre , luisant , roussâtre , formé de squames arrondies, coriaces, les intérieures ayant la partie supérieure scarieuse et appendiciforme; les squamelles du «linanthe sont très-inférieures aux fleurs , spatulées, à partie inférieure longue, étroite, presque linéaire, canaliculée , coriace, à partie supérieure courte, large, ovale , scarieuse, demi-transparente, roussâtre; les ovaires de la couronne sont oblongs et tout hérissés de longs poils; ceux du disque sont glabres, longs, étroits, minces, tétragones, et paroissant un peu comprimés bilatéralement; l'aigrette est courte, stépha- noïde, membraneuse, diaphane, très-profondément laciniée^ à lanières nombreuses , étroites, subulées; les anthères ont de longs appendices basilaires sétiformes ; les stigmatophores sont analogues à ceux des Inulées-Gnaphaliées; les languettes de la couronne sont très-entières au sommet. Nous avons fait cette description sur un échantillon sec de l'herbier de M. de Jus- sieu. Cette plante ressemble beaucoup par son port à VEclopes mscida, figurée par Gaertner ( tab. i6g, fig. 2); mais, outre que la plante de ce botaniste doit être visqueuse, et que la nôtre ne paroit pas l'être, Gaertner dit que les squamelles du clinanthe sont linéaires-oblongues , aiguës, que les fruits sont uniformes, comprimés, oblongs, un peu velus, et que leur aigrette est composée de cinq folioles paléacées, distinctes, acuminées ; caractères qui ne conviennent point à notre Eclopes punctata. L'aigrette de trois ou quatre paillettes très- courtes , attribuée par Gairtner à son Eclopes huxifolia , con- vient encore moins à notre espèce. Quoi qu'il en soit , ÏEclopes punctata s'éloigne par son port, par ses caractères spécifiques, et même par quelques caractères génériques , des Eclopes subpungens et acicularis. Les ovaires du disque se rapprochent de ceux de la RelJiania ericoides, et nous serions presque tenté de croire qu'ils sont stériles, auquel cas les fleurs du disque seroient mâles, et la plante dont il s'agit pourroit constituer un troisième sous-genre dans le genre Relhania. Les deux sous-genres que nous y admettons diffèrent essen- tiellement en ce que, dans le vrai U.dhania, les ovaires du ^5. 3 h REL disque et de la couronne sont parfaitement uniformes, longs 7 grêles, très-glabres, subcylimiracés , un peu anguleux, sur- montés d'une aigrette stéphanoïde , très-haute, tubuleuse, indivise, dentée seulement au sommet (rarement fendue ) ; tandis que, dans les Eclopes , les ovaires de la couronne , fort différens de ceux du disque, sont triquètres , hispides, que ceux du disque sont comprimés bilatéralement, glabres ou seulement ciliés sur l'arête intérieure, et que l'aigrette est courte, très-profondément et irrégulièrement découpée. Gaertner , auteur de YEclopes, nommoit Lejsera le vrai Rcl- hania; et il rangeoit ces deux sous-genres fort loin l'un de l'autre, sans même paroître soupçonner leur affinité, parce que sa classification , tout-à-fait artificielle , admettoit une di- vision caractérisée par l'aigrette stéphanoïde {pappomarginatoi aut cotyloidc), dans laquelle il plaçoit le vrai Relhania, et une autre division, caractérisée par l'aigrette de plusieurs squa- mellules paléiformes (pappo phj'Uode aut paleaceo) , dans la- quelle il plaçoit VEclopes. Cependant, s'il avoit soigneusement observé l'aigrette de VEclopes, il auroit reconnu qu'elle est stéphanoïde , comme celle du vrai Relhania, et qu'elle n'en diffère que parce qu'elle est plus courte et plus profondément divisée. Gaertner a probablement commis encore une autre erreur , en attribuant à son £cZop« des fruits uniformes , tous comprimés et un peu velus: l'analogie nous persuade que les deux espèces observées par ce botaniste ont, comme les trois nôtres, des fruits dissemblables , ceux de la couronne tri- quètres, hispides, ceux du disque comprimés et glabres ou ciliés. Gaertner prétend que VEclopes est immédiatement voisin de VAthanasia, et qu'il n'en diffère que par la présence d'une couronne de fleurs femelles ligulées: mais nous avons démontré ( tom. XXVll , pag. 1 68 ) que les vraies Athanasia offrent dans leur aigrette une structure très-singulière, et qui assurément n'a aucune analogie avec celle de l'aigrette des £c/ope5; d'ail- leurs VAthanasia et VEclopes ne sont point de la même tribu •naturelle, ce qui est surtout clairement établi par les appen- dices basilaires des anthères, très-manifestes dans l'Ec/opes, nuls dans V Athanasia, La Relhania ericoides et ÏEclo^ei acieularis ont les feuilles REM SS concaves et tomenteuses en dessus, convexes et glabres en dessous: c'est un caractère très-remarquable, mais qui leur est commun avec plusieurs autres plantes de la tribu des Inulées, et notamment de la section des Gnaphaliées. Voyez dans notre article Métalasie (tom. XXX, pag. 226) nos ob- servations sur ce phénomène. Conformément aux idées que nous avons émises dans cet article, nous sommes très-porté à croire que si, dans les deux plantes dont il s'agit, les feuilles ne sont point retournées sens dessus dessous, comme dans les Metalasia, c'est que leur face tomenteuse est probablement appliquée contre le rameau , ce qu'il faudroit vérifier sur des individus vivans. (H. Cass.) RELIGIEUSE. (Entom.) Nom vulgaire de la mante, insecte orthoptère. (CD.) RELIGIEUSE. (Ornith.) Ce nom est donné à plusieurs oi- seaux , tels que Vhirondelle de fenêtre , la sarcelle blanche et noire de l'Amérique septentrionale, la bernache , la corneille man- telée, le pluvier à collier. La. religieuse d'Abjssinie est le merle moloxita. (Voyez, pour ce dernier oiseau, le Loriot rieur, tom. XXVII du Dictionnaire des sciences naturelles, pag. 2i3 et 214. (Ch. D.) RELIGIEUSES et PETITES RELIGIEUSES. (Bot.) Espèce de champignons connus des botanistes sous le nom dlieh'ella ma* nacella, Linn. Voyez Helvelle. (Lem.) RELL ou RELLMOUSE. {Mamm.) Noms anglois du loir, qui s'appelle Rellmaus en allemand. (Desm.) REMBERTIA. (Bot.) Adanson désigne sous ce nom le dia- pensia de Linnaeus. (J.) REMBUS. (Entom.) M. Latreille a employé ce nom de genre pour y ranger deux espèces de carabes des Indes orientales. (C. D.)^ REML. (Bot.) Nom sous lequel Adanson désigne le trian- Ùiema de Linnaeus. Voyez Raba. (J.) REMIGES, {Ornith.) Les pennes des ailes, faisant l'ofiRcede rames , ont été nommées rémiges. Elles se divisent en primaires et secondaires , ou grandes et moyennes. Les grandes pennes, c est-à-dire les plus extérieures, ordinairement au nombre de dix , sont implantées sur l'os du carpe , et les moyennes , dont le pombre e^t variable, le sont sur l'avant-brasj les plumes 56 REM qui suivent et qui sont attachées au bras, ne différent presque point de celles qui couvrent le reste du corps : on les appelle grandes couiertures des ailes. Les rémiges sont plus ou moins longues et larges, et diffé- remment échancrées dans diverses espèces d'oiseaux, sans que leur volume , plus ou moins considérable , soit en proportion relative avec la grosseur du corps; mais leur longueur et la manière dont elles sont figurées ont une grande influen(;e sur le vol. Leurs barbes sont plus longues du côté du corps, plus courtes à l'extérieur, et légèrement tournées en bas à leur pointe. De cette manière, lorsque l'aile est étendue et que l'oiseau fend l'air, ce fluide, divisé parle tranchant de l'aile, glisse le long des barbes externes, et s'insinue entre leurs lames, à travers desquelles il s'échappe ; mais, comme l'observe Mauduyt, qu ind l'oiseau, pour s'élever ou s'élancer, baisse l'aile et en frappe Tair qu'il retient dessous, le fluide, en réagissant, applique, du côté du corps, les lames les unes contre les autres, les presse en sens contraire à leur cour- bure, et empêche l'air qui est sous laile de s'échapper, de sorte que la force de l'aile agit sur la colonne d'air perpen- diculaire. Les barbes vont en décroissant de longueur, de la base de la plume à sa pointe. Chaque penne s'arrondit à son extrémité, du côté du corps, et forme une lame coupante et aiguë; ce qui facilite à l'aile , quand elle s'élève , les moyens de fendre et diviser l'air. Tantôt les barbes des pennes forment un tout continu qui décroît insensiblement, tantôt elles se raccour- cissent subitement: ce qui les fait paroitre échancrées. Les ci-- seaux qui s'élèvent très-haut , qui forcent le vent et se soutien- nent long-temps en l'air, ont toutes les pennes entières, et ceux qui volent bas, qui ne peuvent forcer le vent et dont le vol est court, ont les pennes plus ou moins échancrées: quand l'aile de ces derniers s'abaisse pour frapper l'air, une partie s'échappe par le vide que les échancrures laissent d'une penne à l'autre , et l'aile n'appuie que par une base entrecoupée. En terme de fauconnerie la première des pennes primaire» de î'aile s'appelle cerceau, et les pennes secondaires se nom- ment î;fl7ine3(/x. Le nombre des pennes alaires est variable, et il n'est pa» REM 37 constaté si ce nombre est toujours pair, comme celui des pennes caudales, ou s'il est tantôt pair et tantôt impair. Les rémiges se comptent dans chaque espèce d'après l'examen de« deux ailes, et non pas d'une seule, comme on le fait pour les rectrices. (Ch. D.) RÉMIPÈDE, Rewipes. {Crusf.) Genre de crustacés déca- podes macroures, dont nous avons décrit les caractères et fait connoitre les principales espèces dans l'article Malacos- TRACÉs, tomeXXVlII, page 285. (Desm.) REMIPEDE. (Fo5s.) Voyez Ranine. (D. F.) RÉMIPÈDES ou HYDROCORÉES. (Entow.) Noms sous les- quels nous avons désigné la famille des insectes hémiptères, vul- gairement appelés punaises d'eau , tels que les naucores, noto- nectes, nèpes, ranatres et sigares. Voyez Hydrocorées. (CD.) RÉMIRE, Remirea. (Bot.) Genre de plantes monocotylé- dones, à fleurs glumacées, de la famille des graminées, de la triandrie monogjnie , ayant pour caractère essentiel : Une balle uniflore , à deux valves inégales ; celles de la corolle plus petites, aiguës, inégales; trois étamines; un long style terminé par trois stigmates; une semence oblongue, à trois faces, enveloppée par les valves de la corolle. Rémire maritime : Remirea maritima , Aubl., Guian., 1 , tab. iG; Lamk. , ///. gen., tab. 87; Pal. Beauv., FI. d'Ow. et Ben., tab. 75. Cetteplante estpourvue de longues racines noueuses, cylindriques et traçantes , produisant, à chaque nœud, un grand nombre de fibres capillaires, rouss^tres; il s'en élève des chaumes droits et fermes , qui se ramifient , vers leur extrémité, en rameaux alternes, étalés, au nombre de trois à sept. Les feuilles sont nombreuses, imbriquées, très- rap- prochées, courtes, aiguës, finement denticuléesà leurs bords. Les fleurs sont disposées en panicules touffues, très -serrées à l'extrémité de chaque rameau, presque sessiles, et en partie enveloppées par les feuilles supérieures. Ces fleurs sont pe- tites; leur calice est à une seule valve concave , aigë; celles de la corolle sont très-minces, inégales: les filamens des éta- mines très-longs ; les anthères oblongues ; les stigmates de cou- leur purpurine. Cette plante croît dans le sable, sur le bord de la mer, dans la Guiane et à Cayenne. Ses racines ont une pdeur argmatique assez agréable. Lorsqu'on les tient dans la 5« REM bouche, elles font sur la langue une impression désagréable. On les regarde, prises en tisane, comme très-propres pour exciter les sueurs et faire couler les urines. (Poir.) RÉMITARSES ou NECTOPODES. (Entom.) Famille d'in- sectes coléoptères pentamérés , dont les tarses sont aplatis en forme de rames, tels que les dytiques, les haliples , les hyphydres , les tourniqets. Voyez à Particle Nectopodes. (CD.) RÉMIZ. {Ornilli.) Cet oiseau , dont le nom s'écrit aussi ré- misch ou rémitscli en polonois, et remessof en langue russe, forme, dans le genre Mésange, Parus, une section qui se dis- tingue des mésanges ordinaires par uti bec plus grêle et plus pointu, et par plus d'art dans la construction du nid. C'est le Parus pendulinus , Linn., dont la description se trouve au tome XXX de ce Dictionnaire, p. 196. Voyez aussi Pendl'line. (Ch. D.) RÉMORA. {Ichthyol.) Voyez Échénéide. (H. C.) REMORA. {Conchyl.) Mutien , d'après Pline, avoit donné ce nom à une coquille que l'on suppose du genre Porcelaine des zoologistes modernes, parce qu'un grand nombre s'étant attaché à la carène d'un vaisseu que Périandre, tyran de Corinthe envoyoit , portant l'ordre de mutiler trois cents enfans nobles de Corcyre, ce vaisseau ne put jamais avancer, malgré la faveur du vent. De là cette coquille fut aussi nom- mée conque de Vénus. C'est sans doute cette dénomination qui aura fait choisir les porcelaines , auxquelles elle a aussi été donnée, par une tout autre raison, pour l'application de cette histoire, et cela sans probabilité; car les espèces de ce genre sont fort rares dans la Méditerranée ; elles n'ont pas l'habitude de s'attacher ainsi. On auroit mieux réussi en sup- posant que c'étoit une espèce de balane ou d'anatife, qui peuvent réellement , en s'accumulant sur les flancs d'un vais- seau , ralentir considérablement sa marche. (DeB.) REMORARATRI. (Bot.) Les anciens auteurs ont désigné par ce nom, qui signifie rémora de la charrue, la bugrane ou arrête- bœuf, dont les racines, entrelacées et rampantes, opposent de la résistance à la charrue. (Le:.i.) REMORE, REMORS ou REMORS DU DIABLE. (Bol.) Noms donnés à une scabieuse , scabiosa succisa, dont l'ex- REN H Irémité de la racine est coupée comme si un animal sous terre en avoit enlevé une partie. (J.) REMPEUR. {îchthjoL) Voyez Rampeur.. (H. C.) REMUE- QUEUE ou REMUE-CU. { Ornith.) Noms vul- gaires donnés aux bergeronnettes. (Ch. D.) REN. (Bot.) Nom arabe du sida cordifolia de Forskal , qui est le sida indien, selon Vahl. (J.) REN , HATSIS. (Bot.) Noms japonois du nelumlo , plante aquatique, suivant M. Thunberg et Kaempfer : ce dernier dit que cette plante est sacrée pour les payens et qu'ils ornent de ses fleurs les autels de leurs dieux. (J. ) RENAIRE. {Bof.) Plan et dont la circonscription ressemble à celle du rein; exemple : feuilles de Yazarum europœum; sti- pules du salix caprœa. On emploie le mot réniforme lorsque l'objet n'est point plan; exemples : pepon de Velaterium ; car- cérule de Vanacardium occidentale ; graines de Vhedysarum ono' Irychis; anthères de la digitale, de la lavande; pollen du com- jnelina tuberosa. (Mass.) RÉNANTHÈRE, Renanthera. (Bot.) Genre de plantes mo- nocotylédones, à fleurs irrégulières, de la famille des orclii' dées , de la gynandrie monogjnie de Linnaeus , olfrant pour caractère essentiel : Une corolle à cinq pétales oblongs ; les deux supérieurs obtus, ondulés; les trois inférieurs plans; linéaires - lancéolés ; un sixième, inférieur, à deux lèvres, l'intérieure oblongue, entière; l'extérieure à trois lobes; une anthère operculée, à deux lobes réniformes, divergens. RÉNANTHÈRE ÉCARLATE ; Renanthera coccinea , Lour. , FI. Coch. , 2, p. 657. Cette plante a des racines composées de bulbes linéaires, oblongues , latérales et radicantes. Elles produisent une tige cylindrique, presque simple, longue de cinq pieds, garnie de feuilles vaginales à leur base, épaisses, planes, ovales, oblongues. Les fleurs sont grandes, fort élégantes, d'un rouge écarlate , disposées en longues grappes terminales ; chaque fleur est accompagnée d'une bractée arrondie, per- sistante ; le filament court , inséré au sommet de la lèvre infé- rieure ; l'anthère grande, à deux lobes distans s'ouvrant laté- ralement ; l'ovaire inférieur, droit, linéaire, cannelé; le style pUin, courbé, adhérent avec l'étamine. Cette plante croît dans les forêts, à la Cochinchine , rampante sur les arbres. (Poir.) 40 REN RENARD. ( Mamm. ) Espèce de quadrupède carnassier, qui se rapporte au genre des Chiexs (voyez ce mot). Selon quelques auteurs, les renards d'Afrique seroient plus gros que ceux d'Europe, et auroient le poil plus jaunâtre avec les oreilles noires : mais cette distinction n"a pas encore été suf- fisamment prouvée. Plusieurs autres espèces du genre des Chiens ont aussi reçu le nom de renards, et constituent dans ce genre une petite famille, caractérisée par la forme de la pupille, qui est elliptique et non pas ronde comme celle des loups, des chiens proprement dits et des chacals. De ce nombre sont le renard antarctique , le renard argenté ou le renard noir, le renard bleu ou Visatis, qui n'est aussi que le renard liane, le renard croisé , le renard d'Egypte, le renard tri-, color ou gris de Brisson , le renard rouge et le renard de Virginie. Une variété du renard d'Europe, remarquable par la teinte noire qu'on observe sur plusieurs parties de son pelage, est considérée comme une espèce particulière par plusieurs zoo-> logistes sous le nom de renard charbonnier. Le renard châtain est une espèce à peu près inconnue, qui habite le Kamt- schatka, et dont Sonnini dit la fourrure précieuse. Le renard du Cap est une espèce particulière de chacal, ainsi que le renard jaune ou corsac et le renard haragan. Le chien crabier d'Amérique a été quelquefois appelé re- nard crabier. Enfin, le canis thous de Linné et Erxieben , se rapporte à une espèce inconnue qui n'est peut-être que le renard cra« hier, et que l'on a désignée sous le nom de renard de Su- rinam. Voyez l'article Chien. (Desm.) RENARD. (Conchjl.) C'est le nom vulgaire d'une espèce de cône, C. vulpinus. (De B.) RENARD. (Ichthjol.) C'est le nom d'une espèce de squale. (Desm.) RENARD MARIN et RENARD DE MER. ( Ichthjol. ) Noms vulgaires d'un Carcharias et d'un Synode. Voyez ces. mots. (H. C.) RENARD VOLANT. (Mamm.) L'un des noms donnés par les voyageurs au galéopithèque roux. ( Des.m. ) RENARDE. {Mamm.) Nom de la femelle du renard,, (Desm.) REN 41 RENARDEAU. (Mamm.) C'est le nom du jeune renard, (Desm. ) REND ANC, (Bot.) Voyez Carandas. (J.) RENDENA. {Ornith.) Nom italien des hirondelles. (Ch.D.) RENÉ. {Ornilh.) Ce nom, qui a élé donné par des Euro- péens à l'oiseau -mouche, vient probablement de ce que cet oiseau est le même que le vicicili du Mexique, ou lomineios du Pérou, dénomination qui signifie ressuscité, d'après l'opi-. nion où sont les Indiens, qu'il s'endortau mois d'Octobre pour se reveiller en Avril , principale saison des fleurs. Voyez l'His- toire générale des voyages, tom. 12 , in-A-", p. 626. (Ch.D.) RENÉ. {Ichtliyol.) Nom spécifique d'un poisson de Lor- raine , qui paroît appartenir au genre Salmone. Voyez ce mot. (H. C.) RENEALMIA. (Boi.) Ce nom avoit d'abord été donné par Plumier à un genre que Linnaeus a ensuite réuni à. son til- landsia, appartenant à la famille des Broméliacées: Feuillée le donnoit aussi à une plante voisine de la précédente dans l'ordre naturel, et qui est devenue le genre Puja de Molina, reproduit plus tard dans la Flore du Pérou sous le nom de pourreLia , non adopté. Linnaeus fils avoit encore nommé reneaZ- mia le catimban de l'Inde , genre de plantes amomées dont son père faisoit auparavant une espèce de globha, et que nous avons cité dans le Gênera sous le nom de catimbium. Il con- viendra peut-être dans la suite de diviser en deux le genre Tillandsia , et de restituer le nom de renealmia aux espèces dont le calice est divisé jusqu'à sa base. Il faut citer encore le renealmia de Houttouyne , qui n'est autre que le villarsia de Gmelin , et fondé sur le menjyanthes ovala, "Willd. Voyez Rénéaulme. (j.) RÉNÉAULME, Renealmia. {Bot.) Genre de plantes mono^ cotylédones, à fleurs monopétales, irrégulières, de la famille des amomées, de la monandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice tubulé, à deux ou trois dents; une corolle tubulée;le limbe à trois découpures; muni en dedans à sa base d'un appendice à deux dents, trois lobes à son sommet; la troisième découpure inférieure chargée de l'anthère ; une seule étamine sessile ; l'anthère longue , linéaire ; un ovaire inférieur; un style; un stigmate pelté; une baie 4^ REN charnue, à trois sillons, à trois loges; plusieurs semences. Rénéaulme élevé : Renealmia exaltala, Linn. , Suppl. ; Amo- miim renealmia , Lamk., lll. gère. ,n.° 3 ; Catimhiuin , Juss. , Geiu, 62. Arbre qui s'élève au moins à vingt pieds de haut sur un tronc droit, simple, cylindrique, garni de feuilles alternes, dont les pétioles engaînent les tiges glabres, étroites, lan- céolées, longues de cinq à six pieds, rélrécies à leur base, acuminées au sommet. Les fleurs sont disposées en grappes pendantes, munies de bractées alternes, lancéolées, canali- culées, glabres, nerveuses, caduques; les pédoncules courts, solitaires , recourbés , puhescens , situés dans l'aisselle des bractées, terminés par une spathe d'une seule pièce, s'ou- vrant à son sommet , où elle se divise en deux ou trois décou- pures, d'où sortent deux ou trois fleurs. Le calice ressemble à cette spathe : les fruits pendent en longues grappes; ils ont la grosseur et la forme de ceux du womordica elaterium ; ce sont des baies rougeâtres , très- charnues, divisées intérieure- ment en trois loges, séparées par des cloisons molles, mem- braneuses, contenant des semences noires, petites, très-gla- bres. Cette plante croît aux Indes et à Surinam. Les habitans aiment beaucoup ses fruits préparés convenablement. (Poir.) RENEBRÉ. ( Bot. ) Nom languedocien d'une patience , ru- mex acutus , cité par Gouan. (J.) RENÉGAT. (Ornith.) Voyez Arnéat. (Ch. D.) RENETTE. {Erpét.) Voyez, Raine et Rainette. (Desm.) RENGE-SO. (Bot.) Nom japonois du sedum anacampseros , suivant Thunberg. (J.) RENGIO. {Bot.) Nom japonois, suivant Thunberg , de son Sjrinf>f- Pleurs jaunes ; fçuilles entières ou simplement dentées. Renoncule GRAMiNéE: Ranunculus gramineu s , Linn.,Sp., 770; Bull., Herb., t. i23. Sa racine est vivace , composée d'une sorte de renflement bulbiforme , de la base duquel sort un faisceau de grosses fibres charnues, et son collet est enve- loppé d'un tissu filamenteux, formé des débris de la base des anciennes feuilles. Ses tiges sont droites, hautes de six pouces à un pied, très-glabres , peu garnies de feuilles; celles-ci sont presque toutes radicales, au nombre de six à dix, lancéolées- linéaires , très-entières, chargées de quelques poils en leurs bords. Ses fleurs sont d'un beau jaune , larges de douze à quinze lignes, solitaires au sommet delà tige ou de chaque rameau. Cette espèce fleurit en Mai et Juin ; elle croit dans REN 55 les pâturages secs des montagnes, en France, en Suisse, en Italie, en Espagne , en Portugal. Renoncule flammule, vulgairement petite Douve: Ranun^ culus Jlammuia, Linn., Sp., Tj 2; Bull., Herb. , t. i5. Sa racine est vivace, composée de fibres longues, simples, réunies en faisceau ; elle produit une tige longue d'un pied ou environ, redressée ou couchée , quelquefois même radicante à ses ar- ticulations. Ses feuilles sont alternes, glabres, entières ou munies de quelques dents écartées; les inférieures ovales ou ovales-lancéolées, pétiolées, les supérieures lancéolées ou lan- céolées-linéaires. Ses fleurs sont d'un jaune d'or brillant, lar- ges de quatre à cinq lignes, portées à l'extrémité des tiges sur des pédoncules souvent géminés. Cette espèce fleurit en Mai, Juin et pendant une partie de l'été; elle croît dans les prés marécageux en France et dans le reste de l'Europe, ainsi que dans plusieurs contrées de l'Asie, de l'Afrique fet de l'Amé- rique. L'abondance de cette renoncule dans les prés humides est nuisible aux bestiaux qu'on y met paître; cependant le plus souvent ces animaux ne la mangent pas, et on voit ordinai- rement ses touffes s'élever intactes dans les pâturages dont tout le reste a été brouté. Elle ne paroît d'ailleurs vénéneuse pour ces animaux que lorsqu'ils en ont mangé trop abondam- ment au défaut d'autres herbes; car quelques agronomes as- surent que, prise seulement en petite quantité, elle agit comme stimulant et facilite leur digestion. Quoiqu'il en soit, elle fait, dit on, enfler les chevaux, et leur cause l'inflammation et la gangrène des viscères du bas-ventre. Certains auteurs de matière médicale ont vanté l'eau dis- tillée de cette renoncule comme un bon émétique, et les pay- sans allemands employoient autrefois son infusion dans le vin contre le scorbut. Renoncule langue, vulgairement grande Douve: Ranun- culus lingua, Linn. , Spec, 775; FI. Dan., t. 755. Sa racine est vivace, horizontale , garnie de fibres nombreuses à ses ar- ticulations. Sa tige est cylindrique , fistuleuse , redressée , feuillée, un peu rameuse dans sa partie supérieure, glabre ou légèrement velue , haute de trois à quatre pieds. Ses feuilles sont alternes , étroites, lancéolées, presque tout-à-fait glabres, ^ô , . REN longues de six à neuf pouées, bordées de quelques dents écar- tées et peu marquées, rétrécies à leur base en un court pétiole semi-amplexicaule. Ses fleurs sont larges de seize à dix-huit lignes, d'un jaune d'or luisant, portées sur des pédoncules souvent bifurques au sommet de la tige et des rameaux. Cette plante fleurit en Juin , Juillet et Août; elle croit dans les marais, en France, en Europe, en Sibérie et dans l'Amérique septentrionale. Renoncule nodiflore; Ranunculus nodijlorus, Linn. , Spec. 770. Sa racine est fibreuse, annuelle; elle produit une tige haute de trois à six pouces, partagée le plus souvent dès la base en ramifications dichotomes, étalées; quelquefois pres- que simple , garnie de feuilles glabres, comme toute la plante; les inférieures ovales ou ovales-lancéolées, longuement pétio- lées; les supérieures étroites, lancéolées, opposées sous les bi- furcations des tiges; alternes quand les ramifications restent simples. Ses fleurs sont jaunes, très-petites , sessiles ou pres- que sessiles dans les bifurcations des tiges, ou opposées aux feuilles lorsque la tige est simple. Cette espèce fleurit en Mai et Juin; elle se trouve autour des mares et dans les lieux inondés pendant l'hiver, à Fontainebleau, en Anjou et en Hongrie. Renoncule grumeleuse; Ranunculus h ullatu s , Linn., Sp., 'jjl\. Sa racine est vivace, formée d"un grand nombre de petits tubercules alongés, réunis en faisceau. Ses feuilles sont ovales , pétiolées , léi;érement velues, bordées de crénelures ou de dents un peu aiguës , ioutes radicales. Du milieu de ces feuilles s'élève une himpe simple, haute de trois à six pouces, pu- bescente, terxninée par une seule fleur jaune, large d'un pouce ou environ , et composée de cinq à huit pétales. Cette plante fleurit en automne, et elle croît en Corse j'en Espagne, en Portugal, en Sicile, en Crète, en Barbarie. Renoncule thora : Ranunculus thora, Linn., Spec, yjS; Jacq. , FL Ausl. , t. 442. Sa racine est vivace , composée de petits tubercules fusiformes, réunis en faisceau ; elle donne naissance à une tige striée, glabre, nue à sa base, haute de quatre à six pouces, munie vers sa partie moyenne d'une seule feuille réniforme , sessile, crénelée : quelquefois une se- conde feuille se trouve placée plus haut sur la tige , et elle est REN 57 toujours beaucoup plus petite, de forme variable, entière et lancéolée, ou à trois lobes. Les fleurs sont d'un jaune brillant, larges de six à huit lignes, solitaires au sommet de la tige, ou au nombre de deux , lorsque celle-ci se bifurque. Cette re- noncule fleurit en Mai, Juin et Juillet ; elle croit sur les hautes montagnes^ en France, en Suisse, en Italie, etc. Le thora étoit regardé autrefois comme un poison très-vio- lent. Les chasseurs des Alpes et des Pyrénées, avant de faire usage du fusil et de la poudre, employoient son suc pour y tremper leurs flèches et en rendre l'efTet plus sûr. Gesner ef Lobel disent que de leur temps on vendoit encoje le suc de thora renfermé dans des vessies ou dans des cornes de bœuf, pour l'usage des chasseurs. Ce suc étoit préférable recueilli au printemps ou en automne, que pendant la floraison. On s'en servoit aussi pour empoisonner les loups et les renards, mai;» il ne proxluisoit pas des effets aussi certains étant donné à l'i^^rieur que lorsqu'il étoit introduit dans une plaie. Dalé- cjHjtps et J. Bauhin rapportent qu'un animal blessé d'une flèche trempée dans le suc de thora périssoit en moins d'une demi-heure, et qu'une grenouille ou un pigeon expiroient presque tout de suite pour avoir été seulement piqués avec une aiguille imbue de ce poison. Cependant plusieurs auteurs recommandables, parmi lesquels il faut citer Haller , ne croient pas que le suc de thora puisse produire des effets aussi délétères. j!-if«-!f- jriguj,^ jaunes ; feuilles découpées. Renoncule scélérate: Ranunculus sceleratus, Linn., 5p., 776 ; Ranunculus sjUestris primus, Dod. , Pernpt. . 426. Sa racine est annuelle , composée de fibres menues, nombreuses; elle pro- duit une tige droite, cylindrique, épaisse , feuillée , glabre, rameuse dans sa partie supérieure , haute d'un pied à un pied et demi. Ses feuilles inférieures sont pétiolées, partagées jus- qu'aux deux tiers en trois à cinq divisions , elles-njêmes deux fois découpées en lobes arrondis ; les supérieures sont scssiles, incisées en lanières linéaires et comme digitées. Ses fleurs sont jaunes, petites, pédonculées, très-nombreuses, disposées en bouquet à l'extrémité de la tige et des rameaux ; elles ont leur calice un peu velu. Cette plante fleurit en Mai, Juin et une 68 REN partie de l'été; elle se trouve dans les lieux marécageux et aux bords des eaux , dans toute l'Europe et dans plusieurs parties de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique. La renoncule scélérate, comme nous l'avons déjà dit, est une des plus acres de toutes ses congénères. Ses seules éma- nations peuvent produire l'éternument et faire couler abon- damment les larmes. D'après les expériences de Krapf, les fleurs et les ovaires, avant leur maturité, sont les parties les plus vénéneuses de la plante. Ayant fait sur lui-même des ex- périences pour s'assurer des effets de cette espèce de renon- cule, il éprouva des douleurs très-vives et des mouvemens convulsifs dans l'intérieur du bas-ventre, pour avoir pris une seule fleur qu'il avoit avalée broyée: deux gouttes du suc ex- primé de cette plante lui occasionèrent, outre les symptômes énoncés , une douleur brûlante et convulsive dans toute lu longueur de l'œsophage. Enfin , dans une troisième expérience , ayant mâché les feuilles les plus épaisses et les plus siiCMi- lentes de cette espèce , sa bouche se remplit de salive , salflpi'- gue s'enflamma , les papilles en étoient élevées, d'un rouge vif; elle étoit crevassée au bout; il ne distinguoit plus les sa- veurs; ses dents, agacées , éprouvoient de temps en temps des tiraillemens; les gencives étoient fort rouges et saignoient au plus léger attouchement. Cependant le suc de la renoncule scélérate, à la dose d\in demi-gros, et mclé dans six onces d'eau , peut sans inconvé- nient être ingéré dans l'estomac, selon le même expérimen- tateur. Réduit en extrait par l'évaporation , il lui a paru cle même ne produire aucun accident. Un des symptômes de l'empoisonnement par la renoncule scélérate est, dit-on, une sorte de rire produit par la con- traction spasmodique des muscles de la bouche et des joues. Les anciens ont donné à ce rire apparent le nom de sardoni- que , parce qu'il étoit surtout causé par une plante commune en Sardaigne , qu'il appeloient herha sardoa, et que quelques auteurs ont cru reconnoitre dans la renoncule scélérate. Renoncule acre, vulgairement Bouton d'or , Grenouillette; Ranunculus acris , Linn., Spec, 779. Sa racine est horizontale, rampante, garnie en dessous d'une grande quantité de fibres; elle produit une tige cylincjrique, plus ou moins velue, ain^ REN 69 que les feuilles, un peu rameuse dans sa partie supérieure, haute de deux pieds ou environ. Ses feuilles radicales et celles du bas de la tige sont pétiolées, partagées presque jusqu'à la base en trois divisions, dont les deux latérales sont elles-mêmes bifides, ce qui fait que chaque feuille paroît être à cinq di- visions , qui se partagent encore en lobes anguleux et dentés. Ses fleurs sont assez grandes, d'un jaune luisant, portées sur des pédoncules cylindriques, non sillonnés. Cette espèce fleurit en Mai, Juin et Juillet; elle est commune dans les prés, les pâturages et aux bords des champs, dans toute l'Europe, la Sibérie et dans plusieurs parties de l'Amérique septentrionale. On en cultive dans les jardins une variété à fleurs trés-doubles, à laquelle les jardiniers donnent particulièrement le nom de bouton d'or. Elle forme des touffes d'un joli aspect. La plante a besoin d'un terrain un peu frais; on la multiplie par les éclats de ses racines. La renoncule acre est , comme l'indique son nom , une des espèces dont le suc a le plus d'àcreté. M. Orfila a fait des ex- périences en introduisant, soit le suc de cette plante dans l'es- tomac d'un chien, soit en appliquant son extrait sur le tissu cellulaire de la cuisse d'un autre chien, et ces animaux sont morts douze et quatorze heures après. Dans ces deux expé- riences les parties du corps qui avoient principalement éprouvé l'influence immédiate du suc ou de l'extrait de la renoncule acre, présentoient des traces d'une inflammation évidente, d'où M. Ortila croit pouvoir conclure que le danger des re- noncules dépend de l'inflammation locale et violente qu'elles produisent. Renoncule lanugineuse ; Ranunculus lanuginosus , Linn. , Sp. , 779. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente ; mais sa racine non rampante, composée de fibres fasciculées , et la saveur de toute la plante, qui n'est pas sensiblement acre, la distinguent suffisamment. Renoncule bulbeuse : Ranunculus lulbosus, Linn. ,Sp., 778; Bull., Herb., t. 27. Sa racine est formée d'un renflement ar- rondi, bulbiforme, garni en dessous de fibres nombreuses ; elle produit une ou plusieurs tiges droites, cylindriques, ra- meuses, hautes d'un pied ou un peu moins. Ses feuilles infé- rieures sont pétiolées, un peu velues, ainsi que le resie de la Go REN plante, partagées jusqu'au pétiole en trois divisions trîfides et incisées ; les supérieures sont sessiles et découpées en lanières linéaires. Ses fleurs sont d'un jaune brillant, larges d'environ un pouce , portées sur de longs pédoncules et solitaires ou deux à deux à l'extrémité de la tige et des rameaux; les di- visions de leur calice sont entièrement réfléchies sur le pé- doncule. Cette plante fleurit en Avril , Mai et Juin ; elle croît dans les pâturages, les buissons et les bords des bois de toute l'Europe et de l'Amérique septentrionale. La racine de celte renoncule est un poison mortel pour les rats, et en général la plante entière a une grande àcreté. Cependant, par une préparation particulière de cette racine, on peut en retirer une fécule douce et nutritive. La renoncule bulbeuse offre une variété à fleurs doubles qu'on cultive comme plante d'or- nement dans quelques jardins. Renoncule rampante, vulgairement Bassinet, Pied-poo , PiED-DE-pouLE : Ran^tnculus repens, Linn. , Sp. , 779; FI. Dan., t. 795. Cette espèce ne diffère guère de la précédente par ses feuilles et ses fleurs; mais elle s'en distingue toujours par sa racine fibreuse, par ses tiges moins élevées, de la base des- quelles naissent des rejets couchés sur la terre et prenant ra- cine à chaque nœud formé par l'insertion des feuilles; enfin, par les folioles du calice , qui sont simplement ouvertes et non réfléchies. Elle fleurit depuis le mois de Mai jusqu'à la fin de l'été; on la trouve communément dans les pâturages elles lieux cultivés, dans toute l'Europe, en Sibérie et dans le Nord de l'Amérique. Cette renoncule se multiplie avec upe rapidité si prodi- gieuse, tant par ses graines que par ses rejets rampans, qu'il n'est pas rare de voir des champs laissés en jachère , des vignes. et des jardins qu'on a négligé de faire labourer pendant l'été , en être complètement couverts à la fin de l'automne, surtout lorsque le terrain est un peu humide ou que la saison a été pluvieuse. Ce n'est que par des binages multipliés en été qu'on peut se débarrasser de cette plante importune et qui nuit aux cultures. Les chèvres et les moutons la mangent, mais les autres bestiaux n'en veulent point lorsqu'elle est fraîche ; elle paroît cependant avoir moins d'àcreté que la renoncule bulbeuse. Ses fleurs peuvent doubler par la cul- REN 6i ture ; mais ses rejets rampans la rendent incommode dans un jarrjin. Renoncule cerfedil; Ranunculus chœrophyllos, Linn.,Sp., 780. Sa racine est vivace, composée de tubercules alongés , réunis en faisceau ; elle produit une tige droite , souvent simple, divisée quelquefois en un ou deux rameaux, un peu velue comme toute la plante, cylindrique, haute de quatre à huit pouces, chargée vers le milieu de sa hauteur d'une seule feuille simple ou découpée en trois lanières linéaires. Ses feuilles radicales sont pctiolées et de deux sortes: les premières, qu'on ne trouve que rarement lorsque la végétation de la plante est im peu avancée, sont entières, simplement dé- coupées en cinq à sept lobes; les autres se partagent jusqu'au pétiole en trois divisions, elles-mêmes plus ou moins découpées en lanières profondes et linéaires. Ses fleurs sont jaunes, lar- ges d'environ un pouce, solitaires au sommet de la tige ou de chaque rameau. Le calice est simplement ouvert et non réfléchi. Cette plante fleurit en Mai et Juin ; elle se trouve dans les bois secs et montueux , sur les collines, en France, dans les parties méridionales de l'Europe et le iNord de l'A- frique. Renoncule de Montpellier : Ranunculus monspeliacus , Linn., Sp., 778; Decand. , Je. rar., t. 5o. Cette plante a beaucoup de caractères communs avec la renoncule cerfeuil; sa racine est de même composée de tubercules alongés, réunis en fais- ceau. Sa tige a le même port, mais elle est très-velue , plus ou moins couverte de poils courts, soyeux et blanchâtres; ses feuilles sont composées de folioles plus larges; enfin , ses fleurs sont plus grandes et plus nombreuses. Cette renoncule se trouve dans les champs incultes et sur les montagnes, dans le Midi de la France et de l'Europe. Renoncule asiatique; Ranunculus asiaticus, Linn., Sp.jjjj. Sa racine est vivace , composée de plusieurs petits tubercules alongés , réunis en faisceau ; les jardiniers lui donnent le nom de griffe : elle produit une tige cylindrique, droite, pubes- ceiitc , simple ou peu rameuse, haute d'environ un pied. Ses feuilles radicales sont pétiolées, simples, lobées ou incisées, pubescentes , particulièrement en dessous; celles de la tige sont alternes, ternées ou presque deux fois ailées , à folioles c^ REN ordinairement pétiolées, partagées plus ou moÎTis profondé- irient en trois lobes, eux-mêmes divisés en découpures lancéo- lées, aiguës ou obtuses. Ses fleurs sont terminales , de couleur jaune dans l'état de nature, et variant de mille nuances ou couleurs différentes dans la plante cultivée. Cette plante est originaire du Levant et du Nord de l'Afrique. On en cultive dans les jardins de nombreuses variétés à fleurs doubles et semi-doubles, parmi lesquelles on distingue deux races par- ticulières. La première comprend les renoncules pii'oines , dont les fleurs sont larges de deux pouces à deux pouces et demi , entièrement doubles ou pleines, toutes les étamines étant changées en pétales , et les ovaires élant le plus souvent avortés ou changés en une sorte de bouton foliacé et pétaloïde. Dans cette race les fleurs ne varient de couleur que du rouge foncé au jaune ou à l'orangé. Les plantes de la seconde race, nom- mées semi- doubles par les jardiniers, parce que leurs fleurs ne sont jamais entièrement pleines, ont les pétales plus ou moins multipliés; mais il reste toujours assez d'étamines pour que les ovaires puissent être fécondés et se changer en graines, par le moyen desquelles on peut multiplier les variétés à l'infini. C'est ainsi qu'on a obtenu parles semis des graines de semi-doubles , des fleurs de presque toutes les couleurs pos- sibles. On en a de blanches, de jaunes, d'orangées, de rouges, de violettes , de pourpre plus ou moins foncées , de noirâtres : M. Féburier assure même en avoir obtenu de vertes; enfin on en a qui sont panachées ou nuancées de deux, trois, ou plu- sieurs couleurs à la fois. Il n'y a que la couleur bleue que la nature ait jusqu'à présent refusée à ces fleurs. Les premières plantes de la renoncule asiatique furent, dit-on, apportées en Europe par des croisés; mais elles ne s'y multiplièrent pas beaucoup, et ce ne fut que sous le règne de Mahomet IV, sultan des Turcs, que les belles variété» commencèrent à se répandre dans nos jardins. Ce prince, renommé par sa passion pour la chasse , prit aussi le goût des fleurs, qui lui fut inspiré par son visir Cara Mustapha, qui vint, en i683, mettre le siège devant Vienne. Devenu amateur de fleurs, il fit bientôt rassembler dans les jardins du sérail tout ce que Candie, Chypre, Rhodes et Damas pos- sédoient de plus beau et de plus curieux en renoncules. REN 65 Celles-ci y furent pendant assez long- temps exclusivement renfermées, parce que Mahomet les faisoit garder presque avec le même soin que ses femmes; mais des ambassadeurs et de riches négncians trouvèrent moyen, à force d'or, de corrompre la fidélité des Bostangis , et de se procurer plu- sieurs de ces belles fleurs, dont le sultan se montroit si jaloux. Les premiers envoyèrent leurs griffes de renoncules pour les jardins des princes qu'ils représentoient ; les autres en firent part à leurs amis , et Marseille dut à sa position de devenir le premier entrepôt des renoncules. C'est ainsi que ces plantes se sont répandues de proche en proche: les amateurs en ont multiplié , par les semis, les variétés à l'inHni, et le patient et laborieux Hollandois en a fait le premier, ainsi que de plusieurs autres fleurs, une branche de commerce. Les variétés des renoncules semi- doubles n'ont pas tardé à devenir si nombreuses, qu'il eût été impossible de les dé- signer d'après les caractères qu'elles présentent , lesquels échappent à l'observateur. Leurs couleurs même se nuancent à un tel point, que cela nepourroit suffire pour les distinguer. Ces considérations ont sans doute engagé les amateurs et les fleuristes à donner des noms de fantaisie à toutesleurs variétés , et ces noms sont tirés de ceux des dieux ou personnages de la fable , des rois, des hommes célèbres de tous les temps, et s'ils font servir la couleur des fleurs aux dénominations qu'ils leur donnent , ils ajoutent presque toujours à celles-ci une épi- thète plus ou moins pompeuse et même souvent emphatique; ainsi telle renoncule d'une couleur très- foncée est le velours noir, le roi des noires, Vaigle noir; telle autre, d'une cou- leur plus claire, est le diadème du pourpre, la rose superbe, la toison d'or , le soleil d'or, la couronne des roses , etc. Pour exemple des dénominations tirées de la fable, etc., on peut citer des renoncules qui portent les noms d'Hector, d'HercuZe, de Jules-César, du grand Pompée, du sultan Achmet, de la reine de France, du roi de la Grande-Bretagne, du maréchal de Villars, etc. Les renoncules pivoines et les semi- doubles ne se plantent pas habituellement mêlées avec les autres fleurs dans la lon- gueur des plates-bandes ordinaires des jardins. Les amateurs et les fleuristes leur réservent toujours des plates-bandes à 64 REN part , ou planches larges de quatre ou cinq pieds , et plus ou moins longues, selon le plan général du jardin; quelquefois ils en font des massifs arrondis ou ovales. Ces plantes ont be- soin d'une terre un peu légère, mais en même temps assez substantielle et fraîche. Si le terrain qu'on leur destine con- tient beaucoup de pierres, il faut le faire passer à la claie; lorsqu'il est au contraire naturellement assez bon par lui- même, il faut seulement, quelques mois avant de faire la plantation des renoncules, le labourer et le fumer avec des engrais bien consommés, et au moment même de planter les griffes, on fait faire un nouveau labour, afin de rendre la terre aussi meuble que possible. Quelle que soit la forme du terrain dans lequel on plante les renoncules, on fait tou- jours en sorte de disposer la plantation d'une manière régu- lière, en plaçant les pieds en carré ou en quinconce. Si la plantation se fait dans une longue plate-bande , on trace au cordeau des lignes longitudinales et d'autres transversales, à quatre, cinq ou six pouces les unes des autres, selon que la terre est plus substantielle ou plus légère. Lorsque les lignes sont tracées sur chaque planche, on place, à tous les points d'intersection des lignes, une griffe que l'on enfonce dans un trou fait au plantoir et à deux pouces de profondeur, en ayant le soin de la tenir entre les doigts en l'enfonçant, afin qu'elle se trouve placée perpendiculairement, l'œil en dessus, et que les petits tubercules dont elle est composée ne se rompent pas. Lorsque toutes les griffes ont été placées , on recouvre la plate-bande avec du terreau bien consommé, et on finit par unir le terrain, en y passant le râteau. , Les amateurs de renoncules qui en possèdent des variétés nombreuses et choisies , prennent le soin de disposer leurs plantes dans les plates-bandes de parade, en sorte que, lors- qu'elles seront fleuries, leurs couleurs soient mélangées de manière à en faire ressortir les différentes nuances le plus qu'il est possible, et à cet eïïet ils ont la précaution de pla- cer à côté l'une de l'autre les variétés dont les couleurs contrastent le plus entre elles. Ces mêmes amateurs ont le soin, pour prolonger la durée des fleurs de leurs renoncules, de faire étendre par-dessus leurs planches des toiles d'un tissu assez serré pour les dé- REN 65 fendre contre les rayons d'un soleil brûlant qui les passeroit promptenient, ou contre les grandes pluies qui les sriliroient et les renverseroient. Pour la même raison , lorsque ces plantes ont besoin d'arroseraens quand elles sont en fleurs, on ne les leur donne qu'avec un arrosoir à goulot long et étroit, avec lequel on peut diriger l'eau sur le pied de la plante sans en faire tomber sur la fleur. On plante les renoncules et les semi- doubles depuis le mois d'Octobre jusqu'en Juillet , et même jusqu'au com- mencement d'Août. En les mettant ainsi en terre , à des époques difTérentes , on peut jouir des fleurs de ces plantes depuis le milieu du printemps jusqu'à la fin de l'été. On peut même s'en procurer pendant touî l'hiver, en plantant, dans des pots, des griffes en automne, et en les rentrant pendant la mauvaise saison dans la serre chaude , ou en les plaçant sous des châssis jusqu'au moment de la fleur ; alors on les porte dans les appartemens. Les plantations faites avant l'hiver ont besoin d'être garanties des gelées par le moyen de paille de litière , dont on couvre les planches , et qu'on relève dès que les froids ne sont plus à craindre, et dans le jour toutes les fois qu'il ne gèle pas. Mais, pour éviter ces peines, beau- coup de personnes dans le climat de Paris, et surtout ceux qui sont encore plus au Nord, ne plantent leurs renoncules qu'à la fin de Février ou même en Mars, lorsqu'il n'y a plus de fortes gelées à redouter. Dans ce cas il est bon de faire tremper les griffes pendant vingt-quatre heures dans l'eau; cela hâte beaucoup leur végétation. Les renoncules plantées avant l'hiver fleurissent de la mi- Avril à la fin de ce mois, selon que le printemps a fait sentir plus tôt ou plus tard sa douce influence. Comme ces plantes aiment un terrain frais, il faut avoir soin de les arroser avant la fleur, si le terrain est sec, léger, et qu'il ne pleuve pas ou trop peu pendant les mois de Mars et d'Avril. Les renoncules plantées en Mars et Avril ne fleurissent qu'en Mai et Juin, et ainsi des autres qui ont encore été plantées plus tard. Lorsque les feuilles des re- noncules commencent à sortir de terre, il faut encore avoir soin de les faire débarrasser de toutes les mauvaises herbes qui pourroient les embarrasser. Les tiges et les feuilles ne tar- dent pas à sécher peu après que la fleur est passée ; il faut alors 45. 5 66 REN cesser les arrosemens, excepté pour les pieds qu'on veut ré- server pour graine, et aussitôt que les parties herbacées des plantes sont suflisamir.ent sèches , on relève les griffes de terre , on les débarrasse des débris des tiges et des feuilles qui y tiennent encore, et on les serre enfin dans un lieu sec, jusqu'au moment de les replanter Tannée suivante : elles peu- vent même se conserver pendant deux ans hors de terre. Les personnes qui disposent, dans leurs plates-bandes, les renoncules en suivant un ordre selon la couleur de leurs co- rolles , ont des espèces de casiers numérotés, dont les divi- sions correspondent aux numéros de chaque plante dans la plate-bande, et ils conservent facilement l'ordre de leur plan- tation, en plaçant dans la case correspondante chaque griffe aussitôt qu'elle est retirée de terre; mais cela, comme on le pense bien, complique beaucoup le travail. Pour qu'une renoncule soit belle aux yeux d'un amateur, il faut que son feuillage soit bien découpé et d'un beau vertj que ses tiges soient droites, hautes, fermes, et qu'elles soutien- nent une fleur grosse, bombée, composée d'un grand nombre de pétales étoffés, larges, arrondis, de couleurs franches et vives. Quant aux semi-doubles, que l'éclat ou la bizarrerie de leurs couleurs fait admettre, les personnes qui se piquent de bon goût veulent en :ore que les panachures soient en coiileurs tranchantes, quelcsfieurs, aussi doubles qu'elles peuvent l'être, laissent peu apercevoir ce bouton noir qui est au centre, et qui est formé de l'assemblage des pistils et des étaniines; quel- quefois ce bouton noir donne à des fleurs stériles l'apparence de la fécondité , d'autres fois il est trop visible et gâte les fleurs, qu'alors les jardiniers appellent trivialement gueules noires. Les renoncules- pivoines ne donnent point de graines; on n'a d'autre moyen de les multiplier que les jeuues griffes qui se forment à côté des anciennes, et qu'on en détache toutes les fois qu'on relire celles-ci de terre ou seulement au mo- ment de les replanter. Quant aux semi-doubles, elles produi- sent une grande quantité de graines , par le moyen desquelles on peut les multiplier autant qu'on le désire. N'ayant jamais fait de semis de semi-doubles, je vais indiquer, d'après Mor- dant de Luunay, la méthode qu'on doit suivre dans celic es- pèce de culture. REN 67 t.^;r- piçups le plus souvent axillaires ; huit étamines. Renolée maritime; Polj'gonumwarUimum, Linn. , Sp. , 619. Sa tige estsufTrutescente, couchée, très-rameuse, longue de six à douze pouces et plus, garnie de feuilles lancéolées, glauques, toujours vertes, à gaines membraneuses, un peu obtuses. Ses fleurs sont d'un pourpre clair, axillaires, pédon- culées et trois à cinq ensemble. Cette plante croît sur les plages sablonneuses de l'Océan et de la Méditerranée ; elle fleurit en Mai , Juin et pendant tout l'été. Renodée des oiseaux, vulgairement Centinode , Renouée, Traînasse; Folygonum aviculare , Linn. Sa racine est annuelle; elle produit une tige couchée, très-rameuse, longue de six pou- ces à un pied et plus, garnie de feuilles linéaires-lancéolées, plus longues ou plus courtes, à gaines scarieuses, courtes. Ses fleurs sont d'un rose clair, axillaires , solitaires ou deux en- semble, brièvement pédicellées. Cette plante est sujette à va- rier beaucoup selon la nature du terrain et de l'exposition. Elle fleurit pendant fout l'été, et elle est commune dans les champs après la moisson, sur les bords des chemins, en France, dans toute l'Europe, dans une grande partie de l'Asie et dans l'Amé- rique septentrionale. Tous les bestiaux la mangent, et les pe- tits oiseaux granivores recherchent ses graines. On la dit dé- tersivp , astringente et vulnéraire; mais, quoique Tournefort l'estimât beaucoup sous ce dernier rapport, on n'en fait plus maintenait que peu ou point d'usage en médecine. Renouée hes sabi.es; Po'.jgoniim arenarium , "NValdst. , PL Hung., ] , tab. 67. Ses tiges sont herbacées, diffuses, un peu redressées, hautes de dix à quinze pouces, garnies de feuilles lancéolées ou lancéolées-linéaires, à gaines membraneuses et lacérées. Ses fleurs sont d'un rouge très-clair, géminées, dis- posées dans le haut des rameaux en épi lâche; elles paroissent pendant tout l'été. Cette espèce croit en Hongrie, et elle a REN 75 été retrouvée en France , aux environs de Toulon , par M. G. Robert. Renouée BQUisÉTiFORMEj Polygonum equisetiforme , Smith, Prod. Flor. Grœc, 1 , p. 267. Sa tige est suffrutescente, divisée en rameaux nombreux, très-grêles, longs de deux à trois pieds, garnis, seulement dans leur jeunesse, de feuilles ovales, très-petites, et à gaines scarieuses ; nus dans Tàge adulte. Ses fleurs sont blanchâtres ou purpurines, axillaires, deuxatrois ensemble, l'une mâle, les autres femelles. Cette espèce fleurit depuis le mois de Mai jusqu'en Octobre. Elle croit en Egypte, dans Tile de Crète, et a été retrouvée en Corse par MM. So- leiroi et de Pouzolz. yr^i}- f'i^uys gji grappe, en corymbe ou en panicide ; huit étamines; trois styles. Renouée des Alpes ; Polygonum alpinuin , AU. , FI. Ped. , n." 2o4g, t. 68, fig. 1. Sa racine est vivace ; elle produit une tige droite , rameuse , haute de deux à trois pieds , garnie de feuilles ovales-lancéolées, presque glabres , ciliées en leurs Lords. Ses fleurs sont d'un blanc tirant sur le rose, et dispo- sées en une panicule large et terminale. Cette plante fleurit en Juillet et Août dans les prairies des Alpes de la Suisse , de ritalie , et dans les Pyrénées. Renouée sarrasin, vulgairement Blé noir, Sarrasin; Po- lygonum fagopyrum, Linn. , Sp., 622. Sa racine est fibreuse, annuelle; elle produit une tige droite, glabre comme toute la plante, rameuse, haute d'un pied à dix-huit pouces, gar- nie de feuilles cordiformes, les inférieures pétiolées, les supé- rieures sessiles. Ses fleurs sont d'un pourpre clair ou presque blanches, disposées en corymbe au sommet de la tige et des rameaux. Les graines sont triangulaires. Cette plante est ori- ginaire de l'Asie , mais transportée depuis long-temps en Eu- rope, où elle est cultivée pour ses usages économiques, elle y est aujourd'hui naturalisée et elle s'y multiplie souvent comme spontanément. Elle fleurit en Juillet, Août et Sep- tembre. Il est peu de provinces en France où l'on ne voie le sarrasin , et dans quelques-unes, surtout celles situées au Midi, il est l'objet d'une culture assez considérable. Il aime principalement 76 REN les terres sablonneuses et légères. Il se sème à deux époques : ou au printemps, lorsque les froids ne sont plus à craindre, car la plus petite gelée lui fait un tort irréparable; ou à la fin de l'été, sur des terres qui ont déjà rapporté une première ré- colte. Les semis du printemps se font pour récolter les graines; ceux de l'été ou de l'automne n'ont pour objet que de se pro- curer du fourrage, ou d'être employés comme engrais en en- terrant les tiges avec la charrue, au moment où elles com- mencent à fleurir. Lorsqu'on cultive le sarrasin pour en ré- colter les graines, il faut le semer clair, parce qu'il se ramiiie alors davantage et produit plus de fleurs et par conséquent plus de graines. Mais lorsqu'on a l'intention de l'enterrer pour servir d'engrais, il faut le semer épais. C'est généralement à la volée qu'on répand ses semences: cependant quelques cul- tivateurs le mettent en rayons , afin de pouvoir le biner et le butter. Il donne ses productions en moins de trois mois; mais comme il fleurit pendant long- temps, il en résulte que ses premières graines sont mûres lorsque les dernières ne font que commencer à se former ; et comme elles tombent aussitôt après leur maturité, il y en a toujours une partie de' perdue. La plante entière de sarrasin , soit fraîche, soit sèche, peut être donnée pour fourrage aux bestiaux. En la brûlant lors- qu'elle est sèche, elle fournit beaucoup de potasse. La farine faite avec ses graines est assez blanche et a une saveur qui n'est pas désagréable ; on ne peut en faire du pain qu'en la mêlant avec une certaine quantité de farine de seigle ou de blé; mais on en l'ait des gâteaux très-nourrissans et de bonne bouillie. La consommation en est considérable, sous ce dernier rapport, dans certains cantons, particulièrement dans l'ancienne Bretagne. Tous les oiseaux de basse-cour aiment la graine de sarrasin, et il est des pays où les cultivateurs en donnent à leurs che- vaux en place d'avoine, ou seulement mêlée avec cette der- nière. Elle est très-bonne pour engraisser les bœufs, \es co- chons et les moutons, surtout lorsqu'elle est réduite en farine et qu'on en fait une espèce de bouillie , qu'on donne à ces animaux , chaude et un peu salée. Renoube de Tartarif. : Poljgonum lataricum , Linn., Sp. ,621; REN 77 Gmel. , FI. Sih. , 3 , p. 64 , t. 1 3 , fig. i . Cette espèce diffère de la précédente, parce que ses fleurs sont verdàtres, disposées en épis lâches, presque simples, et parce que ses graines sont un peu bossues et à angles obtus. Elle est origiiiaire de Tar- tarie; on la cultive dans quelques cantons, de même que le sarrasin. On la dit préférable à ce dernier, dont elle a d'ail- leurs toutes les propriétés, parce qu'elle supporte beaucoup mieux le froid , parce que son grain est plus gros et qu'il mûrit plus tôt. Renouée liseron , vulgairement Vrillée bâtarde ; Polygo- num convolvulus , Linn., Sp. , 622. Sa tige est volubile, angu- leuse, haute de dix à quinze pouces ou plus, garnie de feuilles en cœur, sagittées. Ses fleurs sont d'un blanc sale , à anthères violettes, pour la plupart axillaires et obtusément carénées. Cette espèce croît dans les champs et les lieux cultivés, en Europe , en Sibérie. Elle est annuelle. Renoube des buissons , vulgairement grande Vrillée bâ- tarde : Polygonum dumetorum , Linn., Spec. 622; FI. Dan., t. 766. Sa tige est volubile , lisse , haute de deux à trois pieds, garnie de feuilles en cœur, sagittées. Ses fleurs, d'un blanc sale, à anthères blanches, sont ramassées en paquets axillaires ou disposées en épis lâches. Cette plante fleurit en Août et Septembre; on la trouve dans les haies, les buissons et les bois, en France et dans le reste de l'Europe. Tous les bestiaux , surtout les vaches et les moutons, pa- roissent aimer ces deux renouées. Elles produisent une grande quantité de graines, qui ont la même propriété que celles du sarrasin, mais qui sont plus petites; les petits oiseaux et les volailles les recherchent. (L. D. ) RENOUÉE ARGENTÉE. {Bot.) C'est la paronique en fête. (L.D.) RENOUILLE. {Erpét.) Voyez Grenouille. (Desm.) RENTRANTES [Valves]. {Bot.) Se recourbant et s'enfon- çant par leurs bords dans l'intérieur du péricarpe; exemples: colchique, rhododendrum. (Mass.) RÉNULITE ou RÉNULINE. (Foss.) A ma connoissance, oa n'a rencontré ce petit corps que dans la couche du calcaire grossier de Grignon , département de Seine-et-Oise, et il est tellement fragile, qu'il n'a pu se conserver que lorsqu'il s'est 78 RE?^ trouvé dans des coquilles univalves qui l'ont protégé. Il res- remble si peu à une coquille, que je ne suis pas persuadé qu'il en soit une. Voici cependant ce que l'auteur des Ani- maux sans vertèbres en dit : « En regardant cette coquille, « on croit voir un opercule mince, fragile, très-aplati, semi- « lunaire et dont la surface est chargée de sillons arqués et Q pamllèles à son bord arrondi; mais, en l'examinant bien, « on s'aperçoit qu'elle est composée de deux tables opposées « l'une à l'autre, et creusées, en leur face interne, de sillons « arqués et contigus. Dans le rapprochement de ces deux « tables, les sillons opposés complètent autant de loges bien « séparées les unes des autres. Ce n'est point la structure d'un « opercule quelconque. ^^ Si ce corps est une coquille, elle doit nécessairement avoir été intérieure, vu sa grande fragilité. On ne connoit que l'es- pèce suivante. RÉNruTE OPERCULAIRE : RenuHtes opercularis, Lamk. , Anim. sans vert. , tom. 7 , p. 606 ; Renulitcs opercularia , Ann. du Mus. , tom. 5 , pag. 354 , et tom. 9 , pi. 17, fig. 6 ; Encycl. , pi. 465 , fig. 8. Coquille semi-lunaire, très-plate, à sillons courbés et concentriques. Largeur, une ligne. (D. F.) RENVERSÉ , Rcs.'/pmatus. (Bot.) La corolle bilabiée est dite renversée, lorsque la lèvre supérieure semble avoir pris la place de l'inférieure; exemples : basilic ,p/ecirara^/iws. La cupule du calybion est renversée, lorsque son orifice, au lieu de re- garder le point opposé à la base de son support (exemple : laxus), regarde au contraire la base du support; exemple: podocarpus. La graine considérée dans le fruit est également dite renversée , lorsque le hile situé au-dessous du placenta est la partie la plus élevée de la graine dans la loge du péricarpe; exemple : asclepias , frêne, etc. (Mass.) RÉOPHAGE, Reophax. ( Conclij^l. ) Denys de Montfort ( Conchyl. syst. , tom. 1 , pag. 53 1 ) a établi sous ce nom un genre qu'il regarde comme polythalame et qu'il délinit : Coquille libre, univalve, cloisonnée, droite, sinuée et in- sectée , ou offrant plusieurs étranglemens ; les concaméra- tions augmentant de volume avec l'âge : bouche arrondie, terminale ; siphon central. Mais on peut dire que presque tous ces caractères sont tirés de l'imagination de l'auteur ; car la REP 79 figure de Soldani {Test., pi. 162, fig. K) n'indique rien de tout cela, mais seulement un empilement de six petites masses polygonales, irrégulières, croissant de la première à la dernière, et même dont il ne m'a pas été possible de trouver de description dans le texte. Denys de Monlfort nomme ce corps, duquel il n'y a réellement rien à dire, si ce n'est qu'on ne peut savoir ce que c'est, le R. queue-de- scoRHiON , R. scorpiurus , en ajoutant qu'il se trouve dans les sables de la mer Adriatique, et que, lorsqu'il est frais, sa couleur est orangée , et se change en ochracée par l'exposi- tion au soleil. (De B.) RÉOPHAX. ( ConchjL ) Nom latin du genre Réofhage, Voyez ce mot. (De B. ) RÉPARÉE. (Bot.) Un des noms vulgaires de la poirée ou bette. (J.) RÉPENELLE. (Chasse.) Sorte de piège à ressort pour pren- dre les petits oiseaux et qui porte divers noms , tel que rejet, répuce ^ sauterelle, raquette, etc. On en trouve la descriptioa et la figure dansVAviceptologiefrançoise. Lorsque cette chasse a pour objet les merles, les geais, elle se fait à la fin des vendanges. (Ch. D.) REPERIT. (Ornith.) L'un des noms languedociens du roi- telet. (Desm.) REPLIEE [Graine]. (Bot.) Pliée en deux de manière que les deux moitiés sont appliquées l'une contre l'autre ; exemples : alisma plantago, sagittaria. L'embryon de ces graines est éga- lement replié. (Mass.) RÉPONCE. (Bot.) Voyez Raiponce (L. D.) REPOUNCHOUS. ( Bot. ) La raiponce , campanula Tapun- eu lu s , est ainsi nommée vulgairement dans le Languedoc, «elon Gouan. (J.) REPRISE. ( Bof.) Nom vulgaire de l'orpin , «edum telephium. (J.) REPRODUCTION DES POISSONS. (Ichthyol.) Ainsi que dans toutes les autres classes d'animaux, les espèces se per- pétuent par l'acte de la génération dans celle des poissons, où l'on voit les pélagiens, qui sont répandus indifféremment dans Pimmensité des mers des deux mondes; les littoraux, qui ne peuyeat vivre qu'auprès dçs côtesj ceux que la ISature 8o ÎIEP a relégués dans des parages particuliers; ceux qui, chaque année, remontent le cours des fleuves et des rivières; ceux qui ne quittent jamais l'eau douce des lacs ou des ruisseaux; ceux qui vivent de proie, comme ceux qui se contentent des débris des corps organisés que la fange qu'ils habitent offre à leur appétit grossier; ceux qui restent solitaires, comme ceux qui parcourent en légions innombrables un Océan dont les bornes semblent se reculer pour eux; tous, en un mot, se reproduire avec une énergie dont les mam- mifères , les oiseaux et les reptiles ne nous offrent point d'exemple, et participer à l'étonnante fécondité dont sont pourvues la plupart des autres races aquatiques. Mais un sang glacé circule dans leurs vaisseaux : si la Nature a répandu sur eux le souffle de la vie, elle leur a refusé le feu du sen- timent. Chez eux , nul attachement d'un sexe pour l'autre : ils ne cèdent qu'à un besoin du moment, qu'à un appétit grossier, qu'aune jouissance aussi peu partagée que fugitive; ils ne connoissent ni mère qui les surveille dans leur pre- mier âge ; ni compagne qui les aide plus tard dans leurs re- cherches, qui les secoure dans leure dangers, qui partage avec eux les soins de la famille; ni petits qu'ils aient à pré- server de la dent cruelle de leurs ennemis. On chercheroit en vain au sein des mers cet amour sans partage, cette ten- dresse si vive, cette fidélité conjugale, ce dévouement ma- ternel sans bornes, dans l'exercice desquels tant d'oiseaux, tant de quadrupèdes, deviennent pour l'homme même des modèles sans cesse renouvelés de vertus et de félicité, et qui àistinguint éminemment les fourmis, les termites et les abeilles, qu'il admire sous ce rapport, et même ces viles arai- gnées, qu'il méprise à tant d'autres égards. Ici nulle commu- nauté de plaisirs, de besoins et d'affections tendres; nulle apparence de ces relations mutuelles qui se perpétuent par des soins réciproques. Dans leurs amours, les poissons ne tendent qu'à un but, et ce but est matériel; la fécondation des œufs : la Nature paroît ne rien exiger de plus, et les deux sexes restent presque étrangers l'un à l'autre. On se tromperoit cependant si l'on pensoit que cette mère commune des ttres animés a complètement disgracié les pois- sons sous le rapport de l'accomplissement d'un acte aussi JlËP ai important que celui de la Reproduction des espèces. Lorsqu'à l'époque du frai, époque variable suivant les latitudes et ces espèces elles-mêmes , l'influence d'une nouvelle force se déploie en eux et les oblige d'obéir à une impulsion renovatrice et irrésistible , ils semblent se couvrir d'une Livrée d'amour^ L'é- clat des couleurs dont ils brillent ordinairement devient plus vif; alors les banderoUes des chétodons se dessinent plus nettement ; le vêtement d'or des zées paroît plus riche; le manteau de pourpre des rougets Se colore d^une teinte plus intense; les rubis, les hyacinthes , les saphirs , les émeraudes, les topazes, qui scintillent habituellement sur la robe des coryphènes, desspares, des labres, répandent de nouveaux feux; le poli des plaques d'or, d'ar^^ent et des antres mé-^ taux précieux, qui décorent tant de familles aquatiques j est plus resplendissant, offre des reflets plus variés, plus chan- geans, plus multipliés. Alors aussi, d'autres modifications peuvent être signalées dans plus d'un point de leur économie^ et, par exemple, les muscles des saumons prennent une ieirte plus roUge; le corps des pighos mâles se couvre de tu= hercules comme varioleux. Chez tous, en général, les mou- vemens deviennent plus actifs, plus rapprochés les uns des autres; une sorte d'inquiétude semble les diriger* Or, tous ces changemens, toutes ces modifications diverses tiennent au développement, au gonflement, à l'extension périodique des organes de la génération, qui ^ quoique dis- posés pour une fécondité presque sans pareille , n'en sont pas moins très-simples chez les poissons* On a rencontré dans cette classe d'animaux plusieurs es- pèces qui semblent réunir les deux sexes dans un seul indi- vidu, et que l'on peut regarder, par conséquent, Comme hermaphrodites, tels sont les carpeaux du Rhône ^ si estimés des amateurs de la bonne chère* On a observé aussi cette particularité, mais accidentellement j dans les merlans et dans les carpes. M. El* Bloch , de Berlin, conservoit dans sa collection une de ces dernières qui étoit dans le cas dont il s'agit* Le plus ordinairement cependant on trcmve, dans chacjue espèce, des individus mâles et des individus femelles, et il paroit même que souvent le nombre des premiers est douhl^ 4§« 6 s^ REP de relui des secoruls. Quand le confriiire a lieu , c'est p.ir une sorte d'exception; mais aussi cette exception est quel- quefois poussée si loin, qu'on a cru que certaines espèces, comme les syngnathes et la fistulaire paradoxale de Linnaeus (voyez Soi.énostome) n'avoient que le sexe féminin, et que Pallas , dans le huitième ftiscicule de ses Spicilegia zoologica, a supposé qu'elles se reproduisoient à la manière des puce- rons et de certaines phalènes, qui, dit-on, poncent parfois des œufs féconds sans l'intervention du mâle. Les testicules des poissons ont une structure bien diffé- rente de celle qui appartient aux testicules des animaux ver- tébrés des classes supérieures à la leur , et peuvent être rangés dans deux sections, suivant qu'ils appartiennent aux raies, aux squales et aux autres genres de la famille des chondroptérygiens plagiostomes , ou aux autres poissons car- tilagineux ou osseux. Ceux de la première section, assez semblables en appa- rence aux testicules des batraciens anoures, sont grands, alongés , larges, plats et éîendus sous le rachis au-dessus du canal intestinal et de l'estomac. Ils sont formés, en grande partie, d'une agglomération de tubercules de la grosseur d'un pois , pressés les uns contre les autres, creusés chacun d'un petit enfoncement au centre de leur face externe, réunis entre eux par des lilamens très-forts et par une mem- brane ténue qui les enveloppe , et ne paroissant composes que d'une multitude de très-petits grains ronds, et ils of- frent, en second lieu, en arrière, une masse glanduleuse, homogène, mince, étendue sous toute la face inférieure de la portion tuberculeuse. Les testicules des autres poissons , de ceux de la seconde sec- tion , nommés généralement et d'une manière collective laite et laitance, se présentent sous l'aspect de deux grands sacs, en partie membraneux, en partie glanduleux, de forme ré- gulière, cylindriques, coniques ou divisés en lobes, dort le volume augmente singulièrement dans le temps du frai , et par conséquent à des retours périodiques, et qui sont remplis, dans la saison des amours, d'une matière blanchâtre, opaque et laiteuse. Ils ne paroissent essentiellement composés que de cellules, d'autant plus distinctes qu'elles se rapprochent da- REP 85 vantage de la queue , et dont les parois , formées d'une mem- brane des plus déliées, sécrètent le fluide séuiinal, qui les gonfle et les distend. Réunis par leur extrémité postérieure, ils s'ouvrent au dehors par un orifice commun , situé au- près de celui de l'anus, par lequel sort également l'urine, et qui est la terminaison de deux longs canaux qui parcou- rent la plus grande partie de chacun d'eux. Examinée au microscope, la laitance de ces poissons paroît composée de myriades de globules arrondis et d'une telle quantité d'animalcules , que l'infatigable micrographe Leu- v/enhœck a estimé que celle d'une seule morue en conte- noit 1 5o, 000,000,000 , vivans et différens de ceux qui animent le sperme des autres poissons. La double laitance de beaucoup de poissons a souvent, comme dans la carpe, par exemple, des dimensions consi- dérables eu égard au volume absolu du corps, et est, cons- tamment ou à peu près, placée le long du dos, de manière à ce qve chacun de ses deux lobes égale presque la lon^^ueur de l'abdomen. Pour être plus simples en apparence que les testicules des autres animaux vertébrés, ceux des poissons n'en ont pas moins une influence remarquable sur toute l'économie. Comme par la castration on rend plus délicate la chair des mammifères et des oiseaux, de même, en enlevant la lai- tance aux poissons, on les engraisse et on communique à leur chair une saveur plus délicate. C'est une opération qu'a imaginée un pêcheur anglois , nommé Samuel Tull , et s-ur laquelle le président de la société royale de Londres , Hans Sloane, a consigné des détails importans dans les Transactions philosophiques. Quoique , dès le temps de Gesner et dès celui de Willughby, on sût que l'on pouvoit ouvrir le ventre du brochet et de quelques autres poissons sans leur donner la mort et même sans leur causer une longue incommodité, la soustraction des organes génitaux dans ces animaux n'a été pratiquée d'abord qu'à l'époque que nous venons de si- gnaler, et il est facile de concevoir toutes les conséquences d'une semblable opération, tant chez les mâles que chez les femelles, quand on vient h réfléchir sur la tuméfaction de ces organes au moment du frai, tuméfaction qui doit, en concenfranl sur eux les forces de la vie. eu accumulant dans leur intérieur les produits de la nutrition presque tout entiers, enchaîner une partie des forces des poissons, émousser quelques-unes de leurs facultés, diminuer la masse des autres organes de leur économie. Toute la partie de leur substance qui se porte ordinairement sans obstacle vers leur laitance ou vers leurs ovaires, et qui y donnoit naissance ou à des centaines de milliers d'œufs, ou à des quantités considérables de sperme, reflue dans le tissu cellulaire et s'y accumule sous l'apparence de graisse. N'oublions pas non plus que certains poissons, ou au moins des animaux rangés par l'universalité des naturalistes parmi les poissons, n'ont point encore offert de laitance aux yeux des observateurs. Sans un fait particulier , communiqué, il y a quelques années, à l'académie royale des sciences, par les docteurs Desmoulins et Magendie , on ne connoîtroil pas encore, par exemple, le mâle de la lamproie. (Voyez Pétro- ÏIVZON.) L'épididyme des plagiostomes est très -gros et alongé. Il îie tient au testicule que par un prolongement mince que celui-ci lui envoie de son bord externe et antérieur, et dans lequel sa dernière portion paroît se continuer. Il n'est, au ïeste, qu'un canal assez gros, mille et mille fois replié sur lui-même, et qui, manifestement dilaté vers son extrémité postérieure, ne fait plus que des zigzags qui se touchent, jus- qu'au moment où , cessant d'être ainsi flexueux , il marche le long du bord interne du rein de son côté, contre lequel il est collé, et sous le gros bout duquel il aboutit dans une vésicule ou plutôt dans une dilatation de ses propres parois, dont l'entrée et la sortie sont un peu anfractueuses et qui s'ouvre, avec celle du côté opposé, au milieu d'une papille cylindrique que renferme le cloaque. (Voyez Raie, Squale.) Il n'y a chez les poissons aucune trace , ni de vésicules sé- minales proprement dites , ni de vésicules accessoires. Tous les poissons osseux femelles, à l'exception de quel- ques espèces vivipares, ont des ovaires d'une structure fort simple, au nombre de deux, le plus habituellement, et oc- cupant dans l'abdomen une place analogue , pour l'étendue et pour les connexions; à celle que les laites y occupent REP èB dans les mâles. Ces ovaires sont composés des œufs visibles, tous du même volume, et destinés à sortir tous à la même époque, et d'une membrane mince, délicate, translucide, formant un long et ample sac , cloisonné ou partagé en cel- lules par des replis frangés et fournissant des points d'attache aux œufs qui y sont renfermés. Ceux-ci, fort petits par rapport à la grandeur des ani- maux qui les produisent, semblent généralement disposés par couches transversales et parallèles , et tiennent les uns aux autres par de nombreux vaisseaux sanguins. Ils ont, en arrière de l'anus, une issue commune aux deux ovaires , dont ils s'échappent immédiatement sans traverser un oviducte. Leur forme est arrondie. Leur nombre est immense et surpasse souvent l'énorme quantité de 200,000. Il est cependant facile de l'apprécier par le procédé suivant, né de l'observation que l'on a faite que ces œufs sont tous à peu près égaux, quand ils sont ar- rivés au même degré de développement, et qu'ils sont égale- ment serrés les uns contre les autres. On pèse la totalité d'un ovaire ; on pèse ensuite à part une petite portion de cet organe ; on compte les œufs que cette petite portion renferme, et on multiplie le nombre trouvé par le quotient de la masse entière, divisée par la petite portion. C'est ainsi que Leuvvenhœck a trouvé jusqu'à 9,344,000 a^ufs dans une seule morue ; qu'on s'assure qu'un hareng , de taille médiocre, en possède bien 10,000; que Petit en a compté 262,224 dans une carpe de quatorze pouces de longueur, et 542,144 dans une autre, qui avoit seize pouces; M. Rousseau, le père, 1,467,856 dans un esturgeon du poids de cent soixante livres; 129,200 dans un maquereau d'une livre trois onces ; 69.216 dans une perche d'une livre deux onces; 167,400 dans une carpe de deux livres cinq onces; 166,400 dans un brochet de vingt livres; qu'un autre observateur a estimé à 7, 653, 200 la quantité des œufs pondus par une seule femelle d'estur- geon, dont le poids total de l'ovaire étoit de cent dix-neuf livres. Certes , de pareils résultats sont effrayans quand on se donne la peine de supputer combien de millions de morues 86 jlEp pondent , chaque année , autant d'reufs que Leuwenhœck en a observé dans celle qui fut soumise à ses recherches; com- bien de millions de femelles de chacune des espèces de pois- sons qui peuplent les mers multiplient dans des proportions analogues. Cette inépuisable fécondité de la Nature auroit fini par entraîner à sa suite les inconvéniens les plus graves , si cette bonne mère n'avoit trouvé elle-même le moyen de mettre des bornes à cette inconcevable profusion. Les pois- sons eux-mêmes dévorent une grande partie du frai les uns des autres et même du leur propre. Les hommes , les mammi- fères aquatiques, les oiseaux de rivage, les palmipèdes, n'en détruisent pas moins; souvent il demeure à sec sur une plage aride; souvent aussi les courans, les tempêtes le dispersent au loin , et c'est ainsi que des quantités incalculables des œufs dont nous parlons se trouvent anéanties sans ressource. D'un autre côté, riche en moyens, la Nature n'a pas voulu que la quantité seule de ces œufs compensât la consomma- tion qui s'en fait dans l'ordre immuable de l'univers : elle a donné a quelques-uns d'entre eux des qualités qui les met- tent à l'abri de la destruction. Ceux du barbeau et du bro- chet, par exemple, sont manifestement indigestes et purga- tifs : ce qui fait que les animaux, qui, tels que les canards, les grèbes et les oies, les avalent, les rendent dans l'état où ils les ont pris, et même favorisent la multiplication des es- pèces, en transportant ainsi, sans altération, les germes au loin, à peu près comme on dit que les grives disséminent les baies du gui. En outre, lorsque les étangs et les mares, habités par des poissons, viennent à se dessécher durant les chaleurs de l'été, ceux-ci périssent tous; mais, chose re- marquable, leurs œufs fécondés se conservent sans pourrir dans la boue, même privée d'humidité; aussi, à défaut d'ale- vin, on peut empoissonner les étangs avec des œufs fécondés de poissons, qu'on place dans des endroits favorables, et où les petits, nouvellement éclos, puissent être abrités du froid et trouver une nourriture convenable et une pâture suffi- sante. ' I Dans des notes envojées à Buffoii en \y58 par J. L. Jacobi , lieu- tenant des miliciens du comté de Lippe - Detmold en VTestphalic, oa REP 87 Quoi qu'il en soit, à mesure que les laites se tuméfient chez le mâle, les œufs, renfermés dans les ovaires, crois- sent de leur côté chez la femelle, dont, en grossissant, ils compriment chaque jour davantage les organes intérieurs, et qu'ils surchargent d'un poids de plus en plus fort succes- sivement. Bientôt cette pression et la gêne qui en dépend sont portées à leur comble : il survient du mal-aise , peut-être même de la douleur, et, par des efforts rapprochés, l'ani- mal se débarrasse en une seule fois d'un fardeau incom- mode. Que, si la sortie des œufs n'est point déterminée assez efB- cacement par ces efforts intérieurs, le poisson en travail se procure le secours d'un frottement extérieur, et souvent, au moment du frai, on voit les femelles d'un grand nombre d'espèces se froisser l'abdomen contre le gravier du fond des ruisseaux , sur Its rochers sous-marins ou sur les autres corps durs qui sont à leur portée: ce que font fréquemment aussi les mâles pour faciliter l'écoulement de la liqueur prolifique qui distend leurs laites. Dans ce moment les poissons , occupés uniquement de l'acte qu'ils sont appelés à accomplir, opposent à leurs en- nemis moins de ruse, d'adresse et de courage, et sont plus faciles à prendre; tous cherchent, et des abris plus sûrs et une température plus convenable à leur organisation , une nourriture plus abondante, des fonds plus commodes, une eau plus adaptée à leur état. Ceux qui habitent la haute-mer s'approchent des rivages; d'au très remontent les grands fleuves; quelques-uns quittent les lacs pour se rapprocher des sources des rivières et des ruisseaux; certains descendent, au con- traire , vers les côtes maritimes ; les carpes cherchent les fonds herbus; la tanche, l'anguille et la barbotte préfèrent trouve des observations qui prouvent que les œufs fécondés depuis plu- sieurs jours se corrompent et pourrissent, quand ils sont mis en con- tact avec des matières altérées, et d'autres, au contraire, qui démon- trent que des œufs non fécondés ne perdent point la faculté de l'être par un séjour de quatre ou cinq jours dans le corps d'une femelle morte. Cet expérimentateur, au reste, ayant pris les œufs murs d'une truite morte depuis quatre jours et déjà puante , les arrosa de la liqueur «l'un mâle vivant, et les vit dclorc en leur temps. B« REP la vase et les eaux dormantes: les truites , les corègones, le» perches, les goujons, les loches , aiment les eaux vives et coulant sur le gravier, etc. A peine, au reste, les femelles se sont-elles déchargées du fardeau qui leur étoit confié, ce qui a lieu pour les grosses espèces en général avant les petites, pour la lotte pendant l'hiver, pour la plupart des autres poissons au printemps, que quelques-unes avalent une partie des œufs qu'elhs viennent de ponrire. et c'est la ce qui a donné lieu de croire qu'une sorte de sollicitude maternelle les portoit à couver ces œufs dans leur gueule ou dans leur estomac. Mais le plus grand nombre d'entre elles les abandonnent dès qu'elles en sont délivrées . et vont , plus libres dans leurs mouvemens , ré- parer leurs pertes et ranimer leurs forces par de nouvelles chasses. Alors, attirés de très-loin et sans doute par des émanation? qui échappent à nos sens, les mâles arrivent auprès des œufs abandonnés ainsi par les femelles, et dont ils se nourrissent quelquefois, au lieu de chercher à leur donner la vie. Mais le plus habituellement ils passent et repassent au-dessus de la masse que ces œufs, couverts d'une gelée glaireuse, for-r ment par leur agglomération , et ils laissent enfin échapper de leur« laites pressées le principe qui va communiquer le jnouvement à ces globules organisés et les animer. Très-rarement les œufs ainsi arrosés de la liqueur prob% fique du mâle demeurent infécondés , parce que la plus petite gouttelette de cette humeur laiteuse suffit pour donner la vie à une grande multitude d'entre eux à la fois. Remar-r quons aussi que presque toujours, d'ailleurs, les produits d'une même ponte sont l'objet des empressemens successifs ou simultanés de plusieurs mâles. Ce mode de fécondation est donc à peu près semblable à pelui des batraciens anoures, comme les crapauds et les gre-f pouille«. Pans les poissons, de même que chez ceux-ci, Ip sperme se mêle à l'eau pour pénétrer dans les œufs, La connoissance de ces particularités a engagé plus d'un ç^fp^rimentateur à féconder artiliciellement les œufs des pois- §pns, et Jaçgbi , en particulier, a réussi dans ce genre de f^ÇQ^datipii sur ceux de la (ryite et du çaumput Spuvent| REP B9 fie celte manière, on obtient des monstres, tels que des poissons à deux têtes, à deux queues, etc. Comme il arrive que le sperme d'un poisson mâle tombe quelquefois sur des œufs d'une autre espèce que la sienne, il peut se former des variétés nombreuses et des races de métis ou de mulets, si cette espèce n'est pas très- éloignée de la sienne. C'est ainsi que le characin et la gibèle produi- sent ensemble des métis plus gros. Il n'y a donc point d'accouplement dans la très-grande généralité des poissons ; car les Raies, les Carcharias , les My- liobates, les Rhina , les Émissoles et quelques autres genres font seuls exception, comme nous le verrons bientôt. Lors- que, vers les approches de la ponte, on voit, chez certains poissons osseux , les mâles se mêler avec les femelles , exécuter divers mouvemens autour d'elles, ce n'est que dans le but de se débarrasser plus tôt de la surabondance de leur laite sur le paquet que celles-ci vont mettre bas. Ainsi qu'elles, ils compriment leur ventre contre les cailloux, le gravier et le sable. Il est aussi une erreur qu'il convient d'autant plus de signaler qu'elle a été accréditée par des hommes de mérite : c'est celle qui veut que les poissons femelles soient fécondés par la bouche, parce que souvent on leur voit avaler avec avidité la liqueur laiteuse que les mâles répandent sur les œufs déjà déposés. Il est facile, d'après ce que nous venons de dire, que rien n'est plus faux que cette opinion. Nous n'avons pas besoin non plus de réfuter une autre er- reur, non moins singulière : c'est celle dans laquelle sont tombés plusieurs naturalistes, et en particulier Rondelet, quand ils ont cru que de l'eau seule pouvoit engendrer des poissons, parce qu'on en a trouvé dans des pièces d'eau où l'on n'avoit porté aucun de ces animaux , où l'on n'avoit jeté aucun œuf, et qui n'avoient de communication ni avec la mer, ni avec aucun lac ou étang, ni avec aucune rivière. Ne pourroit-on pas expliquer ce fait par la facilité avec la- quelle les oiseaux palmipèdes peuvent transporter du frai de poisson fécondé sur les membranes de leurs larges pattes P On reconnoît les œufs fécondés en ce qu'ils sont moins pp&quçs et un peu n;oins épais que ceux qui ne Ip sont 90 REP point. JacoM assure aussi qu'au microscope on y aperçoit Irés-distinctement une petite ouverture, qui n'existoit point avant la fécondation. Le temps qui s'écoule depuis le moment où les œufs, dé- posés par la femelle, sont fécondés par le mâle, jusqu'à celui où les petits se débarrassent de leur prison, est, aux diffé- rences près qu'y apportent les variations dans les degrés de chaleur ou de froid , à peu près le même pour les gros et pour les petits poissons , et ne varie que suivant les es- pèces. Quelquefois de quarante à cinquante jours, il n'est, le plus communément, que de huit à neuf. La chaleur des rayons du soleil hâte toujours le terme de développement. Dans tout œuf de poisson on trouve un blanc et un jaune, et au milieu une petite place transparente , en forme de croissant, laquelle est le germe. Dès le second jour du con- tact avec le sperme , on voit un petit point animé se montrer entre le blanc et le jaune; le lendemain on distingue le cœur et ses pulsations; le corps, qui est attaché au jaune, et la queue , qui est libre. Vers le sixième jour, au travers des parties molles de l'embryon, qui sont transparentes, on aper- çoit la colonne vertébrale et les arêtes costiformes qui s'y rapportent. Au septième jour les yeux paroissent sous l'ap- pareoce de deux points noirs, et la queue est repliée en raison du défaut d'espace. Le fœtus s'agite avec vivacité , tourne sur lui-même en entraînant le jaune qui tient à son ventre et en étendant ses nageoires pectorales, qui naissent avant les autres. Le neuvième jour, enfin, un elTort de la queue déchire la membrane de l'œuf, parvenu à son plus haut point d'extension et de maturité, et l'animal sort, la queue la première , dégage sa tête , aspire l'eau dans ses cavités branchiales. En même temps le sang qui circule dans ses vaisseaux acquiert un mouvement beaucoup plus rapide, et cela d'une manière instantanée, puisqu'on ne compte que quarante pulsations du cœur tant que les enveloppes de l'œuf ne sont point déchirées, et que le nombre en monte à soixante aussitôt que leur rupture a eu lieu. Dans plusieurs espèces le petit poisson nouvellement éclos conserve une partie du jaune dans une poche formée par la région inférieure de sou abdomen , et tire pendant plu- REP 91 sieurs jours sa subsistance de cette matière. En même temps que celle-ci s'épuise, la bourse, qui la contient, s'affaisse et s'oblitère. L'animal grandit ensuite avec plus ou moins de vitesse, selon la famille à laquelle il appartient ; mais constamment dans les premières heures qui suivent sa sortie de l'œuf, il croît presque autant que pendant les quinze ou vingt jours qui les suivent. Lorsqu'il est parvenu au dernier terme de son développe- ment, lorsqu'il a atteint, par exemple, comme certaines espèces gigantesques, la taille de vingt-cinq à trente pieds, si l'on vient à comparer son poids, son volume et sa figure actuels, avec ceux qu'il a présentés à sa sortie de l'œuf, on voit qu'il possède dans son économie seize mille fois plus de matière, et que sa dimension la plus étendue est cent fois plus considérable. Telle est l'histoire de la fécondation des œufs dans le plus grand nombre des poissons. Mais dans cette classe d'ani- maux il est certaines espèces qui présentent, dans leur re- production, des phénomènes bien differens. On trouve, par exemple, des poissons vivipares, ou plutôt, ovo - vivipares , parmi ceux à squelette osseux, et parmi les chondroptérygiens, où ils sont plus nombreux. Ici les œufs, d'une forme très-particulière et d'une taille toujours de beau- coup supérieure à celle des œufs des autres poissons, sont fécondés, parcourent toutes les périodes de leur développe- ment et éclosent même dans l'intérieur du corps de la fe- melle. La liqueur prolifique du mâle doit donc parvenir aux ovaires de celle-ci, et, pour cela, un accouplement est né- cessaire. Les Raies , les Squatines , les Requins, les Renards de mer, les Aigles de mer, sont, en particulier, dans ce cas, et, dans toutes ces espèces, on voit les mâles rechercher les femelles , être attirés vers elles par une puissante impul- sion, s'unir étroitement à elles de la manièce la plus favo- rable à un véritable accouplement, qui se prolonge plus ou moins long- temps et au moyen d'organes d'une nature spé- ciale , que nous avons décrits avec soin , de même que les phénomènes du développement des œufs, dans la Raie bâtis en particulier (voyez tome XLIV , pages 58 1 et suivantes). 92 PlEP Les femelles , comme nous l'avons déjà dit aussi au sujet de la Raie bouclée (même tome, pages 874 et âyô), pré- sentent dans leurs ovaires nne disposition propre à elles, et qui distingue immédiatement leur appareil génital de celui des autres espèces, chez lesquelles les œufs ne subissent point une véritable incubation dans le sein maternel. Parmi les poissons osseux, les Blennits, les Pholis, les Sala- rias, les Clines, les Gonnelles présentent plusieurs espèces ovo- vivipares comme les plagiostomes, et dans lesquelles les mâles coffrent aucune apparence de verge. Dans lAnableps de Su- rinam , au contraire, lequel est également ovo-vivipare, il paroit que la nageoire anale du mâle, disposée en tube, fait l'office de pénis, et conduit le sperme dans les ovaires de la femelle. On a souvent parlé, comme d'un phénomène singulier, de la manière dont les œufs du prétendu silure ascite n'éclo- sent. pour ainsi dire, ni tout-a-fait dans le corps, ni tout-à- fait hors du corps de la femelle, et de la grosseur considé- rable à laquelle ils parviennent. On a dit qu'à mesure qu'ils se développent, le ventre se gonfle, ses tégumens se disfen- dent , s'amincissent et, enfin, se déchirent longitudinale- inent; qu'alors les œufs, détachés de l'ovaire, et dépourvus de blanc et d'enveloppe membraneuse, se rapprochent de l'ou- verture ventrale, et que le plus avancé d'entre eux se fend à l'endroit qui répond à la tête de l'embryon ; que la mem- brane qui en forme l'enveloppe se retire ; que l'on aperçoit le jeune animal recourbé et attaché sur le jaune par une sorte de cordon ombilical vasculaire, jusqu'au moment où ce jaune, suffisamment diminué, s'échappe lui-même par l'ouverture et soit suivi d'un second œuf. et ainsi successive- ment; qu'il se faisait là naturellement une véritable opération césarienne. Il paroit, malheureusement pour une si curieuse série de faits extraordinaires , que le siLurus ascila, figuré par Linnaeus [Mus, Ad. Frid., pi. xxx , fig. 2,2), n'est qu'un pi- mélode ordinaire, sortant de l'œuf, et dont le jaune n'est pas encore tout-à-fait rentré dans l'abdomen. Le célèbre profes- seur d'Upsal a pris ce jaune pour un ovaire , et son erreur a été paraphrasée par Bloch. dit M. Cuvier. Enfin, la génération des syngnathes présente cela de par- REP ç,î ticulier , que leurs œufs se glissent et éclosent dans une poche qui se forme par une boursouflure de la peau, dans les uns sous le ventre , dans les autres sous la base de la queue, et qui se fend pour laisser sortir les petits. (H. C.) REPTANTIA. {Manun.) Nom donné par llliger à une fa- mille de mammifères qui correspond à celle des monotrème» de M. Geoffroy. Il y ajoute un animal qui, mentionné danâ l'ouvrage de Boiitius, paroît être une tortue. Cet animal, qui forme le genre Panphractus d'illiger , doit disparoître des mé- thodes. (Desm.) REPTILES, RepLilia. {Erpét.) Dans l'histoire de la Nature, histoire immense, inépuisable comme son objet, variée à l'in- fini comme la multitude prodigieuse des œuvres qu'elle a à examiner, il est un point qui peut, durant de longues années , occuper un véritable ami de la science avec un intérêt sans cesse renaissant , et qui ne porte pourtant que sur des animaux méprisés du vulgaire, repoussés avec une horreur involontaire par la plupart des hommes, dans tous les temps et dans tous les lieux, en apparence justement flétrie par l'opinion publi- que , et généralement redoutés comme des êtres malfaisans, ou condamnés pour leur stupidité. Mais, à l'œil du sage , que font les vaines opinions et les préventions absurdes ? Le pouvoir de la Nature brille avec autant d'éclat dans ces vils objets d'une animadversion universelle, que chez ces créatures fa- vorisées, que notre admiration poursuit, que notre intérêt cherche à captiver et essaie de s'approprier. Il s'y développe avec une énergie tout aussi étonnante. Peu d'êtres , en effet, plus que les Reptiles si généralement proscrits, si impitoyablement poursuivis, et à l'histoire des- quels nous consacrons les pages suivantes, sont dignes de toute l'attention des observateurs. Si, planant dans l'espace, le vaste génie des naturalistes nous frappe par le riche tableau, par la peinture élégante des mammifères et des oiseaux , par l'ex- posé fidèle de leurs mœurs , il ne nous surprend pas moins toutes les fois que, descendant des hautes régions où il s'étoit d'abord élevé, il nous aide à pénétrer dans les sombres re- traites habitées par ces animaux au sein de la terre, derrière les masses anfractueuses des rochers , sous les débris épar* des végétaux gigantesques; nous fait suivre leurs évolutions à 9^ REP la surface paisible des lacs, des canaux et des fleuves; nous met à même de développer les longs replis par lesquels ils s'attachent aux branches : nous dévoile le mécanisme qui leur permet de ramper, de grimper, de marcher, de courir, de nager, de sauter, de voler même; offre à nos yeux les admira- bles images des divers actes de leur vie; nous peint leurs mœurs {si curieuses, leurs habitudes si remarquables, leur industrie si incompréhensible, leur instinct si merveilleux, leur orga- nisation si variée, leur coloris si éclatant, leur parure souvent si magnifique, leurs formes si fréquemment bizarres ou fan- tastiques, leurs armes si terribles. C'est sur eux que nous allons tâcher de diriger les rayons du flambeau delà science. En réunissant dans ce cadre rétréci la somme des faits intéressans que présente l'histoire de cha- cun d'eux en particulier, nous espérons convaincre nos lec- teurs, s'ils ne le sont déjà d'avance, de la justice qu'il y a à accorder des soins, à juger dignes d'un examen approfondi, ces habifans des eaux, de l'air et de la terre tout à la fois, quifournissent des matériaux à notre industrie , des ressources à nos besoins, des remèdes à nos maux, des aliniens à notre commerce , qui nous ouvrent une source inépuisable d'instruc- tion , qui nous présentent des sujets de recherches aussi inté- ressans que fréquemment renouvelés. De quelle importance, de quelle utilité, d'ailleurs, n'est point leur étude pour l'homme qui a consacré sa vie au soulagement des maux qui affligent ses semblables! Par leur histoire il apprend à tirer parti des uns sous ce rapport lui-même : à éloigner tels au- tres, qui se rendent redoutables par leurs armes offensives; enfin, à combattre les poisons mortels que certaines espèces distillent dans la plaie qu'elles ont faite, et qui circulent, avec le sang, dans l'intérieur de nos organes, troublant et altérant l'exercice de leurs fonctions. Il est des peuples pour lesquels les reptiles sont un aliment habituel, et voilà pourquoi autrefois on reconnoissoit une na- tion de chélonophages , ou mangeurs de tortues, et une nation d''ophiophages , ou mangeurs de serpens. L'usage de la chair de plusieurs de ces animaux est recommandé par les médecins contre plus d'une maladie , et souvent, dans des voyages, dans des temps difliciles, on savoure avec délices celle des iguanes REP 95 et des tortues, ou l'on est forcé de se contenter de celle des serpens , des lézards, des crapauds : elle soutient le coura- geux guerrier qui défend ses foyers; elle ranime le malelot intrépide, que des courses longues et périlleuses ont épuisé. Que de motifs donc se réunissent ici pour faire surmonter à l'ami de la vérité les dégoûts inséparables de l'étude d'êtres dont le nom sert si habituellement à caractériser la basse en- vie de ceux chez qui le bonheur mérité d'autrui excite les convulsions du désespoir et les accès de la rage, ou à peindre l'orgueil cynique des obscurs ennemis du talent et de la vertu , et l'atrocité ignoble de ces hommes sans ame, qui préparent et sèment dans l'ombre les traits empoisonnés d'une lâche et perfide calomnie ! Il nous faut donc ici, comme nous l'avons fait naguère pour les poissons, considérer les reptiles sous le point de vue de leur organisation , de leurs facultés, de leur manière de vivre et de leurs habitudes; de leur utilité sous le triple rapport de la bromatologie, des arts et de l'industrie; des moyens qu'ils ont de nuire, enfin. On apprendra ainsi à estimer à sa juste valeur tel animal dont on a fait l'emblème de la diiformité morale et de la lai- deur physique , qu'on redoute partout à cause de l'affreux venin , qu'on lui accorde gratuitement la puissance de distiller , quand on saura qu'il est parfaitement innocent du mal dont on l'accuse ; qu'il est intéressant à étudier à cause de la foule de faits curieux que présentent ses mœurs; qu'enfin, sa chair, en apparence si répugnante, a pu être servie dans des repas dont on n'a point dédaigné de prendre sa part. (Voy. Crapaud.) §. 1." Idée générale de l'Oi^ganisation des Reptiles. Il est indispensable que nous fassions connoitre ici d'une manière générale les principaux traits de l'organisation des Reptiles. Rien n'est plus propre à faciliter l'intelligence de ce que nous disons dans cet ouvrage de chaque espèce en particulier, que le tableau, tracé à grands coups, des diversi- tés de formes, des degrés de composition , des combinaisons de forces, des nuances de la vie, qui se succèdent chez ces animaux dans un nombre presque infini de directions diffé- rentes; tableau où, aussi bien que dans celui des plus grandes 95 RËP l-aces d'êtres Vivans , on peut voir la Nature déployer sa sagesse < sa puissance et sa magnificence. L'histoire générale des Reptiles, dont l'étude porte le nom spécial d"ERPÉTor.oGiE, en tant qu'elle nous les fait connoitre collectivement , ou plutôt qu'elle les met en opposition les uns avec les autres, de manière à rendre leur comparaison facile et à les faire distinguer promptement et avec certitude, re^ monte , nous le savons déjà , à une haute antiquité , et est liée de la manière la plus intime à celle de la zoologie et même de l'histoire naturelle tout entière. La science qui traite de leur organisation . qui apprend à comparer les instrumens de leur vie à ceux que nous ofirent les autres animaux, est, au contraire, d'une création moderne; car, depuis peu de temps seulement, l'anatomiste a forcé tous les êtres organisés de ren- trer dans son domaine et a fait valoir sur les reptiles des droits non moins bien établis que ceux que revendique le na- turaliste. On sait généralement que les mammifères offrent tant de différences dans leur conformation et dans leur manière dé vivre , qu'il est presque impossible d'en généraliser l'histoire anatomique, etl'on est obligé d'entrer dans les détails à chaque espèce en particulier; tandis qu'il n'en est nullement ainsi des oiseaux, rattachés les uns aux autres par des rapports multipliés, qui font que toutes les espèces se ressemblent , et qui permettent de se livrer à des considérations plus vastes . plus étendues. Les reptiles rejettent l'erpétologîste dans le même embarras que celui où se trouve le mammalogiste à l'égard des mam-» mifères. Si, en effet, tous les animaux de cette classe se ressemblent en cela, qu'ils respirent L'air par des poumons , qu'ils ont le sang rouge et froid, que jamais la totalité de ce liquide ne passe à la fois dans ces organes, qu'ils manquent de diaphragme , qu'ils sont dépourvus de poils ou de plumes . qu'ils sont ovipares, qu'il» ne couvent jamais leurs œufs et qu'ils ne portent point de ma-- melles, il y a parmi eux des espèces qui marchent et qui ram-« peut, d'autres qui nagent, et quelques-unes qui volent ou qui peuvent au moins se soutenir dans l'air pour quelque temps. Les uns n'ont pas de queue du tout; chez quelque» REt> 9^ autres, qui en ont une, elle paroît inutile, et il en est qui se servent de cet organe comme d'une main ou d'une nageoire; on en voit qui sont totalement privés de membres, tandis que d'autres en offrent deux très -courts, ou quatre plus ou moins longs et en forme de pattes ou de nageoires; enfin, la quan- tité de leur respiration n'est pas fixe, comme celle des mam- mifères et des oiseaux.: elle varie avec la proportion du dia- mètre de l'artère pulmonaire comparé à celui de l'aorte, et de là des différences d'énergie et de sensibilité plus grandes que celles qui existent entre un oiseau et un autre oiseau, entre un mammifère et un autre mammifère ; de là des va- riétés sans nombre dans les formes, les mouvemens et tout l'organisme; de là des modifications dans tous les sens au plan général que la Nature a suivi dans la formation des ani- maux vertébrés, et spécialement dans ceux qui constituent les ordres des ovipares. Il n'est donc pas très -étonnant que les naturalistes aient éprouvé une véritable difficulté quand il s'est agi d'assigner un nom à une classe d'animaux qui renferme des espèces si diverses. Le célèbre professeur d'Upsal et ses nombreux disciples avoient rassemblé les Reptiles sous la dénomination collective d'' Amphibies , dénomination équivoque et peu précise; puis- que, ainsi que le remarquait l'exact et scrupuleux Dauben- ton , si l'on prend pour amphibies des animaux aquatiques qui peuvent vivre pendant quelque temps sur terre, ou des animaux terrestres qui peuvent rester durant quelque temps dans l'eau, tous les animaux , même l'homme, sont amphibies. Or, il est des reptiles qui ne se plongent jamais dans l'eau , et il en est qui n'abandonnent jamais le sein de ce fluide. Sans être beaucoup plus heureux que Linnaeus, Dauben- lon, partageant les Reptiles en deux grandes divisions, avait appelé les uns Quadrupèdes ovipares, et les autres S^pens; déno- minations qu'adopta plus tard l'illustre comte de Lacépède, auquel l'erpétologie a d'immenses obligations. Ce dernier , cependant, tout en admettant les deux classes de Daubenton, intercala entre elles celle des bipèdes; tandis que le profes- seur Hermann, de Strasbourg, dans ses Tabulée ajjfinitatum ani- malium , vouloit qu'on changeât le nom d'amphibies en celui 45. 7 98 REP de cryèroses , lequel est tiré du grec et signifie /ro/i, dégoû- tant et livide. Aujourd'hui le nom de Reptiles a prévalu manifestement. Quoi qu'il en soit, l'anatomie de ces animaux nous offre présentement un grand nombre de matériaux à mettre en œuvre, et beaucoup d'auteurs nous ont laissé des détails d'un haut intérêt sur ces êtres, dont l'organisation et la conforma- tion ressemblent si peu à celles de l'homme. Parmi les traités et les mémoires dont nous avons eu à profiter, nous signale- rons avec reconnoissance ceux de Hcinrich Sander, de George Seger, de Geoffro}-^, d'Emmanuel Weiss, de Gabriel Brunelli, de François Pourfour-Dupetit , de William Hewson , de J. Gottl. Schneider, de Robert Townson , de F. G. Cuvier, de L. Jacobson , d'Ét. Geoffroy Saint-Hilaire, de Giovanni Cal- desi, de Guichard- Joseph Duvernoy, de Jean Méry,de Paul Bussières, de George Ent , de James Parsons , de Giuseppe Bonvicini , de Christoph Gottwaldt , de François de la Roche , d'Ulrich, de Gothofredus Voigt, de ClaudePerrault, de L. von Hammen,de Ben.Hopfer, de Jos. Fr.de Jacquin , de B. Hus- sem , de A. E. V. Braam-Houckgeest, de P. Camper, de F. Tiedemann , de J. B. Hodierna, de Bald. Aug. Abbalius, de Moïse Charas, d'Engelbert Kaempfer , d'Edw. Tyson, de John Bartram, de Jos. Lanzon,de HansSloane, de M. F. C. Duméril, d'Oligenis Jacoba[-us, d'Aug. Ouir. Rivinus, de Guettard, de Demours le père, de Rusconi , de J. Spix , de Lazaro Spal- lanzani, de Charles Bonnet, de C. G. Carus , d'An t. de Heyde, de Christ. Fr. PauUini , de J. Swammerdam , de M. Troja , de Frid. Menzio , de P. L. Moreau de Maupertuis, de Ch. Fr. de Cistemay du Fay , de William Molyneux , de Richard Wal- 1er, de Karl Aug. à Bergen , de Frid. Wilh. Korch , de Vi- cenzo Ignazio Platereti , de Jos. Verotti , de Graberg, de Phil. Fermin, de Murray , de FJoriano Caldani, deC. G. KIoëtcke, d'Edwards, de Vesling, de Plumier, de Grew, d'Oken , de J. F. Meckel , de Bojanus, de Wiedemann , de Breyer , de Steffen, de Benj. Smith Barton , de Patrick Russel , de Van Hasselt, de Dncrotay de Blainville, d'E. R. A. Serres, et.de beaucoup d'autres, parmi lesquels nous pourrions citer encore notre frère Jules Cloquet, MM. Gall, Spurzheim, Latreille, Desmarest, etc. REP 9^ A. Du Sfjuelelte et des Organes de la Locomotion en général dans les ReptUes. Dans les mammifères, malgré les proportions variées des os, malgré la singularité des formes extérieures qui en résultent souvent, on peut saisir sans beaucoup de peine les rapports ostéologiques qui lient telle espèce avec telle et telle autre; il existe pour tous un plan commun, une composition à peu près pareille , qui permettent de reconnoître chacune des pièces du squelette et par sa position et par ses usages; elle a beau subir une foule de métamorphoses, grandir, se rape- tisser, elle ne sanroit échapper à l'œil investigateur de l'ana- tomistc ; toujours il sait la distinguer et semble se jouer des efforts que la Nature fait pour la déguiser. A quelques excep- tions près, depuis rhomme jusqu'à l'ornithorhynque, au cacha- lot et à la baleine , on peut suivre la série des os qui composent la charpente du corps. M. Cuvier nous en fournit une preuve irrécusable dans les premiers volumes de son bel Ouvrage sur les Ossemens fossiles. Il n'en est point de même pour les Reptiles; l'analogie ne se soutient plus entre eux et les mammifères et les oiseaux, sous le rapport du squelette , que si l'on prend, pour terme de comparaison, le système osseux d'un des premiers avant l'époque de la naissance, chez le fœtus. Alors toutes les pièces constituantes des os sont encore distinctes; leur nombre nor- mal peut être, jusqu'à un certain point, considéré comme le même dans toutes les classes, et l'on pourroit soutenir avec quelque chance de réussite , que les différences ne dépen- dent que des époques variables pour telle ou telle espèce, où. les os se soudent les uns avec les autres. Il résulteroit donc de là que les reptiles qui conservent , par exemple, toujours à la tête beaucoup plus de sutures que les mammifères, sont, à cet égard, des mammifères à l'état de fœtus, tout comme les oiseaux qui, dans leur premier âg«, en ont autant que les reptiles, et qui, dans l'âge adulte, en offrent moins que les mammifères, seroient, au contraire, comme le dit le professeur Cuvier, des mammifères passant plus rapidement d'un état à l'autre. C'est un sujet que MM. Geoffroy Saint-Hilaire , G. Cuvier, ïoo REP C. Duméril, J. Spix, Gken , Ulrich ,Roscnlhal, Bojanns, etc., ont traité avec beaucoup de succès, mais dans ces derniers temps seulement ; car auparavant on n'avoit aucunement pensé à approfondir ce point de doctrine. Au reste, nous sommes conduits à indiquer ici un nouvel ordre de théories : plusieurs de ces anatomistes célèbres à si juste titre, ont non-seulement cherché à assigner à chaque os , dans les animaux vertébrés ovipares, sa correspondance avec un os ou une partie d'os dans les mammifères, ils ont encore voulu , conformément aux principes panthéistiques de cette philosophie de la nature , qui jouit aujourd'hui d'une si grande faveur dans le Nord de l'Europe, retrouver dans la tête une représentation de la totalité du corps, vu que, dans la métaphysique idéaliste de cette prétendue philosophie , chaque partie , et chaque partie de partie, doit constamment repré- senter le tout. L'ostéologie des Reptiles a partout servi de base , de fonde- ment à une manière de voir aussi éloignée des idées générale- ment reçues, séparée encore des faits par une si grande dis- tance, et a fourni un grand nombre de prétendues preuves à ceux qui l'ont adoptée, et qui ont suivi, pour arriver à des résultats du même genre, des routes aussi différentes que le point dont ils parloient, admettant même souvent des trans- ports singuliers d'os ou de parties d'os, des retournemens, des renverscmens plus ou moins complets, aimant mieux, suivant l'expression du professeur Cuvier, qu'il faut si sou- vent citer quand il s'agit d'anatomie comparative, oublier rimmensité d'organes et de parties molles, qu'il seroit impos- sible de ne pasdéulacer, pour faire passer un seul os d'un lieu dans un lieu voisin, que de ne point prétendre contraindre la Nature à se plier à leurs idées systématiques. Au reste, et ceci est en manifeste opposition avec leur doc- trine, les os des autres parties du corps, loin d'être composés de pièces multijjliées, comme ceux delà tête, n'ont pas même toujours dans la jeunesse les épiphyses des extrémités. Dans les tortues, les chélonées, les émydes, les gavials, les crocodiles, les caïmans, les extrémités des os longs et leurs principales éminences sont encroûtées d'un cartilage plus ou moins mince, qui dux'cit et s'ossifie avec l'âge, mais dans le- REP loi quel il ne se forme point , comme cela a lieu dans les mam- mifères et les oiseaux , de ces noyaux osseux isolés par une suture de la diaphyse jusqu'à un certain âge, et connus gêné- - ralement sons le nom d'épiplvyses. Cette circonstance est d'au- tant plus singulière que les sauriens , et spécialement les mo- nitors, ont a leurs os longs des épiphyses très-marquées. I-es os des reptiles ont, en général , un tissu beaucoup plus homogène que ceux des oiseaux, qui semblent formés de lames collées les unes sur les autres; la matière calcaire est, chez eux, plus uniformément répandue dans le parenchyme gélatineux. Les os longs de beaucoup de reptiles sont dépourvus de canal médullaire; les tortues, par exemple, sont dans ce cas, ainsi que 1 ont remarqué Giov. Caldesi et le professeur Cu- vier, qui en a cependant reconnu un très-prononcé dans les os longs du crocodile. Souvent aussi , le squelette des reptiles mérite de fixer notre attention par la manière dont sont articulées entre elles les pièces qui le composent. On sait que chez l'homme et les au- tres mammifères les os du crâne et de la face sont les seuls qui soient unis par suture; mais, dans les tortues, les côtes, extrêmement élargies , s'engrainent entre elles et avec les ver- tèbres du dos, pour fornier la carapace, ce qui a induit en erreur certains oryctologistes , qui ont pris pour des fragmens de crânes de géans , des fragmens fossiles de carapace de tor- tues. Les diverses pièces du sternum sont, dans les mêmes reptiles, unies entre elles aussi par des sutures dentées, de manière à former le plastron sur un plan analogue à celui suivant lequel est construite la carapace. Le squelette des reptiles présente de grandes différences dans sa structure, selon les genres dont il provient, et offre des caractères spéciaux dans chacun des quatre grands ordres de la classe , soit sous le rapport du nombre et du volume proportionnel des os, soit sous celui de leur conformation et même de leur structure. C'est ce que nous démontreront manifestement les faits exposés dans les paragraphes suivans , où nous verrons les vertèbres ne manquer jamais ; le sternum ne point exister chez les serpens ; les côtes être réduites à rien dans les gre- 'o- REP nouilles , les crapauds et tous les batraciens en général , et ne pouvoir êfre distinguées en vraies et en fciusses dans les ophi- diens, qui sont privés de sternum ; dans les crocodiles, où il est de ces os qui tiennent au sternum sans aller jusqu'au rachis, et dans le caméléon, où les côtes qui viennent des vertèbres s'unissent en avant à la côte correspondante , sans que le ster- num existe entre elles : la mâchoire supérieure être immobile dans les chéloniens et le crocodile, et pouvoir exécuter des mouvemens dans les serpens ; la clavicule être double dans les tortues, les grenouilles et plusieurs lézards, etc. Rien n'est plus important , en anatomie comparative, que l'examen des os de la tête dans les diverses classes des ani- maux vertébrés. Celte partie du squelette ne nous intéresse que légèrement, à la vérité, sous le rapport delà masse, des mouvemens qu'elle est appelée à exécuter, des muscles qui agissent sur elle; mais rien dans l'économie animale peut-il lui être opposé, quand il s'agit des variétés et de la compli- cation , des usages et des connexions? L'encéphale, les prin- cipaux nerfs, les organes de la vision, de l'audition, de l'ol- faction et de la gustation, ceux de la manducation , de la déglutition, de le respiration, delà voix, ne lui appartien- nent-ils pas en tout, ou au moins en partie? Si nous la rapprochons de celle des mammifères et des oi- seaux, nous serons conduits aux résultats les plus extraordi- naires et en même temps les plus utiles pour la physiologie comparative, sans que, pour cela, nous soyons obligés de chercher à faire voiries chos^autrcment qu'elles ne sont, de prétendre que les os de la tête soient absolument les mêmes dans tous les genres , de nous plier à une opinion théorique conçue d'avance. Parmi les Chéloniens, les Tortues proprement dites, telles que la grande Tortue indienne , ont une tête ovale , obtuse en avant , et l'intervalle qui sépare leurs orbites est large et bombé, si ce n'est pourtant dans la tortue grecque, qui fait exception à cet égard. Le sphénoïde antérieur manque en- tièrement. Dans les Emydes, ou Tortues d'eau douce, la tête est plus aplatie, et la région basilaire ne forme qu'un seul plan avec la palatine. Le museau est court. REP io5 Dans les Tiionyx , ou Tortues molles , la lête est déprimée, alongée de l'arriére, terminée en avant par un museau pointu ou court, et arrondi suivant les espèces. Dans les Chélonées, ou Tortues marines, une lame du pa- riétal, le frontal postérieur, le temporal et le jugal s'unissent entre eux, et avec la caisse, par des sutures, et recouvrent toute la région de la tempe d'une sorte de toit osseux , qui donne à la tête de ces animaux un aspect tout-à-fait particulier , et d'autant plus remarquable, que leur museau est très-court etleui's fosses orbitaires fort grandes. La tête de la Matamata , Cheljs fimhriata , est encore plus hétéroclite ; extraordinairement large et plate , elle semble avoir été écrasée, et ses orbites sont tout près du museau. Les fosses temporales sont larges, horizontales, nullement recou- vertes, si ce n'est postérieurement, par l'union de l'angle pos- térieur du pariétal avec le mastoïdien ; elles ne sont point non plus encadrées en dehors, parce qu'il n'existe point de temporal osseux dans ce chélonien. Parmi les Sauriens , le Crocodile , qui se présente d'abord , a cela d'avantageux à l'étude de son ostéologie , que ses sutures ne s'effacent point. M. Cuvier les a toutes retrouvées sur les plus vieilles têtes qu'il a eues à sa disposition. Son museau est alongé et déprimé. Entre le lacrymal et le frontal existe en outre, chez ce reptile, un os particulier, que, dans ses Leçons d'anatomie comparée, M. Cuvier avoit d'abord consi- déré comme un second lacrymal, mais que depuis il a appelé frontal antérieur, avec d'autant plus de raison, qu'il sufïit de placer une tête de mammifère , de bœuf, de chèvre ou de cerf, par exemple, à côté d'une tête de crocodile, pour s'as- surer qu'il s'est fait chez celui-ci un démembrement du frontal, puisque , sans rien déranger , il devient facile de dessiner sur cet os, dans le mammifère, la suture qui existe dans le cro- codile, et de détacher ainsi , dans le premier, un frontal anté- rieur, qui auroit la même position , presque la même figure et absolument le même emploi que dans le second, et qui cor- respond roi t exactement à l'flpop/îjscortiVaireiafej-ne de l'homme, ou à ïapophjse antorhitaire des quadrupèdes. Aussi M. Geof- froy Saint-Hilaire, qui d'abord avoit regarde cet os comme l'analogue du cornet supérieur de l'ethmoïde , a-t-il fini par îo4 REP adopter cette détermination , que M. Ulrich a également re- connue, qui me paroif sans réplique aucune ; mais contre la- quelle se sont élevés, d'une part, M. Oken, qui prononce que cette pièce répond à l'os planum de Tethmoide , et de l'autre , M. J. Spix , qui la considère comme le lacrymal. En arrière de l'orbite , chez le crocodile également, on voit encore un os qui complète le cadre de cette cavité, en allant, par une apophyse, rencontrer une apophyse correspondante du jugal. Cet os répond à la partie du frontal qui donne Va- pophjse post-orbitaire, chez les mammifères, dans une famille desquels, celle des ruminans , il offre d'ailleurs les mêmes connexions avec le jugal. C'est lui que M. Cuvier a nommé frontal postérieur, tandis que M. Geoffroy Saint-Hilaire en fait It frontal proprement dit , que M. Oken en fait , tantôt la partie écailleuse du temporal , ou la fourchette du membre supérieur de la tête, tantôt les apophyses de la grande aile du sphénoïde, et que M. J. Spix le regarde comme la partie postérieure du jugal , ou Vomoplate du membre supérieur de la tète. Comme dans un grand nombre de mammifères , chez le crocodile encore , les ailes internes des apophyses ptérygoïdes du sphénoïde demeurent distinctes du reste de l'os, et cons- tituent de véritables Os pfe'r|goïdiens , qui viennent se réunir l'un à l'autre sous le corps de l'os. Enfin , dans le crocodile , comme dans presque fous les rep- tiles , il existe un os spécial, quon ne trouve séparé ni dans les mammifères, ni dans les oiseaux, qui offre trois branches , et qui se porte de l'os ptérygoïdicn interne à la réunion du jugal, du maxillaire et du frontal postérieur. C'est cet os que M. Cuvier a nommé Os transverse, que M. Geoffroy prend pour la grande aile temporale , et que M. Oken appelle jugal antérieur ou radius du membre supérieur de la tête , tandis que M. Spix n'en fait que le correspondant de l'humérus de la même partie. II faut aussi remarquer que, dans le même saurien , le tem- poral est représenté par cinq os isolés, une caisse, un rocher , un tjmpanique ou os carré, un temporal écailleux et uu mastoï- dien; il existe des inter-maxillaires ; les grandes ailes du sphé- noïde demeurent constamment séparées du corps de cet os; l'ethmoïde reste en grande partie cartilagineux; le frontal REP loJ occupe la même place et les mêmes fonctions que dans les mammifères; Toccipital se trouve divisé en quatre parties, comme dans les fœtus de ces derniers; le corps du sphénoïde n'est point séparé du sphénoïde antérieur; la partie zygoma- tique du temporal et l'apophyse ptérygoïde externe sont re- présentées par des os entièrement isolés. Dans les sauriens de la famille des lézards, la partie posté-» rieure du crâne est fermée par un anneau composé de quatre occipitaux, en avant desquels sont le sphénoïde, inférieure- ment, et le rocher, latéralement: le pariétal couvrant le tout comme un toit. Le sphénoïde est visible par toute sa face in- férieure , et n'a de rapports avec les ptérygoidiens que par un seul point uniquement ; la paroi latérale et antérieure du crâne, depuis le rocher jusqu'à la cloison inter-orbitaire , est membraneuse , et contient seulement de chaque côté un os diversement configuré, suivant les espèces, et qui repré- sente l'aile temporale et l'aile orbitaire du sphénoïde. La voûte de cette cavité est soutenue par une tige osseuse que M. Cu- vier a proposé de nommer Columelle , et qui constitue encore un os particulier. L'os transverse se comporte comme chez le crocodile. Il existe également des frontaux antérieurs et pos- térieurs. Du reste, la famille des lézards est partagée, comme nous avons déjà eu occasion de le dire dans plus d'un endroit de ce Dictionnaire, en deux sections, sous le rapport même de la composition de la tête. Celle des monitors de l'Ancien Con- tinent, qui n'ont qu'un seul os du nez, et dont le frontal propre est partagé en deux, et celle des sauve-gardes du Nou- veau Monde, où il y a deux os du nez et un frontal seule- ment. Dans les premiers, la tête est en cône alongé, déprimé, à pointe mousse, à régions frontale et pariétale antérieures planes: ils offrent un os particulier qu'on peut nommer surcilier. Les seconds ont la tête plus courte et moins déprimée , le museau plus relevé. On ne leur voit qu'un seul inter-maxil- laire;ros surcilier ou surorbitaire leur manque, et le frontal postérieur est divisé par une suture en deux os distincts. Dans les lézards proprement dits, comme le lézard vert de io6 REP nos campagnes, le frontal principal est divisé en deux os, et l'on observe au-dessus de l'orbite de petites squames osseuses arrondies. 11 existe aussi chez eux un large surorbitaire. Dans les stellions fouette-queue, la tête est déprimée et élargie par la direction en dehors et la grandeur des jugaux. Dans l'agame umbre , agama umhra de Merrem, le jugal s'é- largit de manière à couvrir une bonne partie de la tempe et de la joue; le museau est court et plat. Les marbrés de M. Cuvier ont le museau court , large et aplati. Les anolis ont, comme les sauve-gardes, la tête alongée et déprimée; et le basilic ne diffère de ceux-ci que par un mu- seau un peu plus court. Les iguanes , et spécialement l'iguane cornu , ont le museau renflé et bombé, le front plat, la voûte du crâne percée par un trou dans la suture transverse , qui unit le frontal au pa- riétal. Les geckos ont le museau plus ou moins alongé selon les espèces. La tête du caméléon est des plus bizarres. Le casque de son occiput est soutenu par trois arêtes, dont l'une appartient au pariétal, et les deux autres aux temporaux. Son frontal an- térieur et son frontal postérieur se joignent pour former en dessus le cadre de l'orbite et l'espèce de crête dentelée que ce singulier reptile porte en cet endroit. Dans les scinques à grosse queue le frontal postérieur, uni au pariétal et au temporal , couvre tout le dessus de la tempe , excepté un très-petit trou en arrière. La tète de l'orvet ressemble à celle du scinque. Son frontal postérieur est divisé. Dans l'ordre des Ophidiens, on distingue d'abord ceux de la tribu des doubles marcheurs à leur tête, qui est tout d'une venue avec le reste du corps, et qui porte la mâchoire in- férieure à l'aide d'un os tympanique, immédiatement articulé sur le crâne, auquel se trouvent fixées aussi très-solidement les branches de la mâchoire supérieure. Les dt ux branches de la mâchoire inférieure étant d'ailleurs soudées pareillement entre elles, il en résulte que leur gueule n'est point dilatable, Les typhlops et les amphisbènes sont dans ce cas. REP 107 Mais les Serpens proprement dits , qui semblent former une tribu à part dans le même ordre, ont Tes tympanique, ou le pédicule de la mâchoire inférieure, mobile, et presque tou- jours suspendu lui-même à un autre os, analogue au mastoï- dien et attaché sur le crâne par des muscles et des ligamens qui lui laissent de la mobilité. Les branches de cette mâchoire ne sont point d'ailleurs unies entre elles , et celles de la su- périeure ne tiennent à l'os inter-maxillaire que par des liga- mens, en sorte qu'elles peuvent grandement s'écarter, ce qui donne à ces animaux la faculté de dilater leur gueule au point d'avaler des corps plus gros qu'eux. Parmi ces serpens, il en est quelques-uns qui , tels que les rouleaux, ont les os mastoïdiens compris dans le crâne, et d'autres qui , comme les boas et les couleuvres, ont ces mêmes os détachés. Dans les Batraciens anoures, la composition delà tête se simplifie beaucoup. Il n'y a plus chez eux que les deux occipitaux latérau.£. sans tasilaire et sans occipital supérieur; qu'un seul sphénoïde dépourvu d'ailes; qu'un seul os pour représenter tout à la fois le frontal principal et l'ethmoïde : les frontaux postérieurs manquent totalement, quoique les frontaux antérieurs, les pariétaux et les rochers existent. L'os transverse d'ailleurs ne fait qu'un seul os avec le ptérygoïdien ; l'os temporal est uni avec le tympanique , et , s'il y a deux vomers , il n'y a point , de mastoïdien. Le tube du crâne est formé en avant par un seul os annulaire disposé en forme de ceinture. C'est ce qui arrive constamment dans tous les anoures , c'est-à-dire les grenouilles, les rainettes, les crapauds et les pipas. Dans ces derniers, la partie antérieure de la tête est écrasée et mince comme une carte. Dans la grenouille verte, Rana esculenta, la tête est dépri- mée , à cause de l'écartement des maxillaires et des jugaux, de la grandeur des orbites, et de la situation presque hori- zontale de leur plan. Le contour extérieur, formé par les inter-maxillaires , les maxillaires et les jugaux, et terminé, de chaque côté, par l'extrémité postérieure des tympaniques, est à peu près para- bolique. io6 RFP Il n'en est point toiit-à-fait de même dans les Urodèles, et, en particulier, dans la Salamandre terrestre, où la composition de la tête, qui ressemble à celle des grenouilles pour Tarrière et le dessous du crâne, en diffère étonnamment sous d'autres rapports, et , par exemple, le crâne n'offre point d'os en ceiri' lure à. sa partie antérieure. 11 n'y a, d'ailleurs, comme dans les autres batraciens, que deux occipitaux , mais chacun d'eux s'unit intimement avec la partie analogue au rocher. Ainsi que dans les grenouilles, les vomers sont au nombre de deux. A la paroi antérieure et interne de l'orbite est un grand es- pace membraneux, entre le maxillaire, le frontal antérieur et le vomer, du côté correspondant. Les salamandres aquatiques de nos contrées diffèrent de la salamandre terrestre, parce que l'ensemble de la tête est plus oblong. La sirène se rapproche beaucoup de celles-là sous ce rapport: on ne trouve, d'ailleurs, chez elle, ni mastoïdien," ni ptérygoïdien , ni occipital supérieur, ni basilaire. Le protée seroit comme la sirène , pour ce qui est de la dis- position de sa tête, si celle-ci n'étoit pas plus déprimée et pourvue de ptérygoïdiens. Dans les reptiles, comme dans les poissons, le crâne est placé presque entièrement en arrière de la face , et sa cavité , quoique petite, n'est environ qu'à moitié remplie par le cer- veau , ce qui fait qu'il est moins important que diins les mam- mifères de tenir compte et de sa forme et de sa grandeur, et que les indications qui résultent de son examen , méritent une moindre confiance. La forme générale de cette cavité, à l'intérieur, est oblongue dans tous les reptiles; sa largeur est à peu près la même dans toute son étendue, et ne diminue qu'entre les oreilles. ïrès- souvent sa partie antérieure n'est que membraneuse ou car- tilagineuse, et n'est point fermée par des os. Mais les variétés de détail qu'elle offre, tant au dehors qu'au dedans, dans chacun des ordres, des familles et souvent même des genres de cette classe, sont innombrables, et leur exposition nous forceroit à sortir des bornes prescrites par la nature de cet ouvrage, si nous ne prenions point le parti de les grouper d'une manière systématique et suivant la division admise par les naturalistes. REP log Convenons néanmoins qu'on se feroit du crâne de la plu- part des animaux dont nous parlons, une bien fausse idée, si on le supposoit, tel qu'est celui de l'homme, une boîte régu- lièrement fermée par des parois percées seulement de trous pour le passage des vaisseaux et des nerfs. Le plus communé- ment il n'est qu'une sorte de charpente à jour, où les pièces, -en se rencontrant par leurs extrémités, ne se touchent point par toute l'étendue de leurs bords, et ont leurs intervalles complétés par des membranes, des cartilages , etc. Parmi les Chéloniens, les tortues de terre ou les tortues pro- prement dites ont en arrièrela région pariétale du crâne alongée en une grande épine occipitale très-saillante, et ont de chaque côté deux très-grandes fosses temporales, sous lesquelles sont deux énormes caisses. Derrière celles-ci , et un peu en dessus , on observe deux grosses protubérances mastoïdiennes, et, sous elles, les apophyses, qui servent à l'articulation de la mâchoire inférieure , et qui descendent verticalement sans se porter en arrière, comme cela a lieu dans le crocodile. En dessous , la région basilaire est plane. La région occipitale paroît coupée verticalement dans son ensemble, quoique l'é- pine occipitale , les protubérances mastoïdiennes et lecondyle articulaire de la tête, qui est un tubercule très -saillant, la rendent fort inégale. A l'intérieur, dans les mêmes tortues de terre, le crâne offre une cavité plus haute que large, à fond très-uni, pa- rallèle au palais, et creusé en avant, dans le sphénoïde, d'une fossette profonde , d'une sorte de selle turcique, destinée à loger le corps pituitaire, et des côtés de laquelle naissent des cloisons cartilagineuses, qui, jointes à une cloison anté- cérébrale du frontal , ferment en avant la cavité du crâne , soutiennent toute la partie antérieure de l'encéphale , et sem- blent remplacer la lame criblée de l'ethmoïde , le sphénoïde antérieur et la plus grande partie des ailes temporales. Ses parois latérales sont presque verticales. Le passage des nerfs olfactifs et optiques est pratiqué au travers de cet assemblage de cloisons cartilagineuses du crâne; on ne voit pas par conséquent, dans le squelette osseux, les trous par lesquels il s'effectue chez les autres animaux. Il en est de même de celui des nerfs des troisième et qua- no REP trième paires ; maïs ceux de la sixième s'échappent du crâne par un petit canal qui traverse le corps du sphénoïde. Lcnerf Irifacial sort de la cavité encéphalique par un grand trou, divisé en deux à l'extérieur, et placé entre le rocher et l'aile temporale. Dans les chélonées ou tortues de mer, ce trou , qui représente à la fois une partie de la fente sphénoï- dale et les trous maxillaires supérieur et inférieur, est ovale, très-grand , et pratiqué entre la partie descendante du parié- tal, le ptérygoïdien et le rocher. Du reste, ces dernières res- semblent exactement , pour l'intérieur du crâne, aux tortues de terre , et ont , comme elles, ainsi que les émydes et les chélydes, les quatre apophyses clinoïdes dirigées en avant. Parmi les Sauriens , dans le crocodile, au-dessus de la cloi- son inter-orbitaire, on voit l'espace vide, dont nous avons déjà parié, et qui est borné ici latéralement par les ailes tem- porales, supérieurement par le frontal, et inférieurement par une lame verticale tronquée du sphénoïde. C'est par le haut de cet espace, au milieu duquel, dans l'état frais, aboutit, en se bifurquant, pour le fermer, la cloison inter- orbitaire membraneuse et cartilagineuse, que passent les nerfs olfactifs , tandis que les nerfs optiques traversent sa partie moyenne. Quant aux parties latérales de la tête, elles ne re- couvrent, comme dans la tortue, que les fosses temporales. Des deux côtés de la lame verticale osseuse du sphénoïde passent des vaisseaux , tandis que les nerfs des troisième , quatrième, et la première branche de la cinquième paire, sortent par des trous particuliers de l'aile temporale, et que ceux de la sixième traversent un canal creusé dans le corps du sphénoïde. C'est entre la grande aile temporale et la caisse qu'est percé le trou destiné au passage de la cinquième paire de nerfs. Du reste , la petitesse de la cavité du crâne , relativement au volume extérieur de la tête, est plus marquée dans le cro- codile que dans aucun autre reptile, car le pouce y est à 'îcine admis , dans un individu de plus de douze pieds de lon- gueur, et l'aire de la coupe du crâne ne représente pas la vingtième partie de celle de toute la tête. La 6gure de cette coupe est d'ailleurs oblongue, un peu plus large par devant -, elle descend en arrière. REP m Dans le même saurien , la fosse pituîtaire est considérable, et la cavité cérébrale n'est pas plus large que haute. Dans les autres sauriens , en faisant abstraction des croco- diles , l'anneau qui entoure l'encéphale en arrière et que com- posent les quatre occipitaux , représente parfaitement, surtout chez le caméléon , la forme générale des vertèbres. Dans les grenouilles , qui appartiennent à l'ordre des Ba- traciens . le crâne , situé entre les orbites, et de la figure d'un parallélipipède alongé, s'élargit en arrière en deux bras trans- verses, qui contiennent les oreilles internes, et qui, par le moyen des tympaniques , s'unissent à l'angle postérieur ex- terne de la parabole que forme la tête entière. Il est, d'ailleurs , formé en avant par un os prismatique, triangulaire, dont une face est supérieure, dont les deux autres faces sont latérales, et dont l'arête inférieure repose sur le prolongement antérieur du sphénoïde. Cet os, évasé antérieurement, est creusé dans le sens de deux cavités co- noïdes qui servent de fond aux narines, et par la pointe des- quelles passent les nerfs olfactifs, à côté d'un pertuis que tra- verse le filet nasal de l'ophthalmique de Willis. 11 entoure complètement, en forme d'anneau ou de ceinture, la partie antérieure du crâne, dont la région postérieure est formée par les deux occipitaux latéraux, qui ont chacun un condyle articulaire. Il n'y a, comme nous l'avons déjà dit, ni occipital supé- rieur, ni basilaire. Chez le Pipa, de la même famille des batraciens anoures, l'os en ceinture dont nous venons de parler est remplacé par deux os qui représentent les frontaux principaux, et que sé- pare l'un de l'autre une partie avancée du pariétal. Le des- sous du crâne est formé spécialement par le sphénoïde , et sa partie postérieure est complétée par les branches rentrantes des os ptérygoïdiens et par les occipitaux latéraux. L'aplatisse- ment excessif du crâne fait d'ailleurs ici que ses côtés , creusés d'un sillon profond, sont fort peu élevés. Enfin, entre le pariétal et le sphénoïde, sans qu'on puisse affirmer qu'elle appartienne à l'un plutôt qu'à l'autre , existe une cellulosité os- seuse que traverse le nerf olfactif avant de sortir de la cavité encéphalique. Le nerf optique s'engage dans un très-petit trou 112 REP de la partie du côté du crâne qui appartient au frontal. Les petits nerfs de l'œil et la plus grande partie du nerf trifacial passent par un grand trou situé entre cette partie du frontal et le rocher. Dans la salamandre terrestre, le crâne, presque cylindri- que, est élargi en avant vers la face, qui représente un demi- cercle , et en arrière pour deux branches disposées eu croix et contenant les oreilles internes. Il n'y a, du reste point d'os en ceinture, comme dans les grenouilles et les crapauds, et les deux occipitaux latéraux, les seuls qui exis- tent , sont unis intimement avec la partie analogue au rocher. Dans les tortues de terre, les frontaux principaux sont au nombre de deux, c'est-à-dire que la suture, qui n'existe chez rhomme que dans les premiers âges de la vie, est per- sistante chez ces reptiles. Ils laissent entre eux une large ou- verture , fermée dans le frais par un cartilage qui laisse passer les filets du nerf olfactif. Ils sont fort courts et ne forment que la voûte des orbites, entre lesquelles ne passe point le crâne. Leur ensemble représente une losange plus large que longue. Dans les tortues d'eau douce ou émydes, les frontaux prin- cipaux, au nombre de deux aussi, n'atteignent pas toujours le bord de l'orbite. C'est ce que l'on remarque surtout dans Yem^ys europœa. Dans les trionyx ou tortues molles les mêmes os forment presque un carré et atteignent le bord de l'orbite. Dans la matamata , les frontaux principaux s'avancent entre les frontaux antérieurs jusqu'au bord des narines ex- ternes. Dans le crocodile il n'y a qu'un seul frontal principal , qui, comme dans les mammifères, couvre l'intervalle des orbites, leur fournit un plafond ou plutôt un bord interne, et descend presque jusqu'à la racine des os du nez. Dans les jeunes individus de cette espèce, et surtout chez ceux qui sortent de l'œuf, l'os dont il s'agit offre la trace de la su- ture longitudinale que l'on observe dans les mammifères ; .mais elle s'efface promptement. Il ne descend pas d'ailleurs dans l'orbite sous forme osseuse , et tout l'espace entre lui et le palatin jusqu'au sphénoïde est simplement cartilagi- REP ,,s tieuK ou même membraneux dans l'état frais; ce qui le laisse entièrement vide dans le squelette sec; disposition dont on retrouve déjà quelques traces dans certains mammifères chez le saïmiri et chez plusieurs chevrotains, par exemple, où la cloison inter-orbitaire, réduite à une simple lame, offre des espaces membraneux. L'apophyse orbitaire interne est remplacée ici par un os particulier , par le frontal antérieur. L'externe l'est pareillement par un autre os, le frontal pos- térieur. La même disposition a lieu chez les tortues. Dans le crocodile, d'ailleurs, comme dans tous les rep- tiles, il n'y a aucune trace de sinus frontaux. Dans les autres Sauriens, le frontal principal est analogue à ce qu'il est dans le crocodile et les chéloniens. Seulement, dans les Monitors de l'Ancien Continent, une suture le par- tage en deux os distincts , tandis que dans la famille des sauve-gardes du Nouveau Monde il demeure entier et unique. Dans l'ouaran des Arabes , ou grand monitor du Nil , en particulier, les deux frontaux occupent leur place ordinaire entre les orbites, et ont en dessous chacun une lame qui s'unit à sa correspondante pour compléter le canal des nerfs olfactifs. Les Lézards proprement dits , tels que le Lacerta agilis de Linnaeus , ont leur frontal principal divisé longifudinalement en deux os. Dans les Stellions fouette-queues ile^t fort étroit, et très -court dans le Stellion ordinaire et le Dragon. Celui de l'Iguane cornu est plat; celui des Geckos est large, surtout en arrière, et légèrement concave. Dans le Caméléon il n'y a qu'un frontal principal, bordé, de chaque côté et au-dessus de l'orbite , par les frontaux an- térieur et postérieur. Dans les Ophidiens, les frontaux principaux, au nombre de deux, sont presque carrés. Dans les Batraciens un seul os paroîf remplacer à la fois le frontal principal etl'ethmoïde, et peut prétendre également à l'un et à l'autre de ces noms. Cet os, en forme d'anneau, dans la grenouille commune , et entourant entièrement la partie antérieure du tube du crâne, représente très-bien les deux frontaux des serpens réunis , et n'est jamais divisé, mêmr .45, « J14 REP dans de très-jeunes individus. Nous en avons déjà parlé avec quelque détail. Dans la grenouille mugissante d'Amérique ( Rana boans , Linn.), la cloison mitoyenne de cet os, entre les deux cônes, se porte si avant dans les narines qu'elle y forme une cloi- son osseuse. Quant à ses parties latérales, elles se portent tellement en arrière, que l'espace membraneux des côtés du crâne est très -petit. Dans le crapaud calamité, le frontal est très -découvert eu dessus. Dans le pipa de Surinam, au lieu d'un os en ceinture, il existe deux frontaux principaux , séparés l'un de l'autre par une partie avancée du pariétal, triangulaires et engagés, par leur angle postérieur, chacun dans une échancrure du même os. Dans les salamandres terrestres, reptiles de la famille des Urodèles, la partie antérieure des frontaux s'articule avec les os du nez en avant et latéralement avec les frontaux an- térieurs. Dans la salamandre gigantesque des monts Alleghanys, les frontaux principaux sont plus étroits et plus alongés que dans les salamandres terrestres et aquatiques de nos contrées. Ils pénètrent postérieurement en pointe entre les pariétaux, et antérieurement ils se portent jusque sur l'ouverture externe des narines. Dans les reptiles, jamais l'os frontal ne porte de cornes, ni creuses, ni pleines et solides. Daubenton cependant a nommé le cornu, un ophidien qu'Hasselquist, Linnasus, Schneider, ont appelé angwii- ceraifes. Ces dénominations sembleroient de- voir porter à penser que cet animal , qui est VErjx turcicus de Daudin , et le Boa turc d'Olivier, et que le professeur Duméril confond à juste titre avec l'érix javelot , est effectivement pourvu de cornes. Il n'en est pourtant point ainsi. Les appeii- dices cornées, qui s'élèvent au-dessus de sa tête et que cer- tains auteurs ont considérées comme des dents très- longues traversant la mâchoire supérieure , sont le résultat d'un effet de Tart. Pour les produire, on -implante, sous la peau de la tête au-dessus de l'œil, un ongle d'oiseau récemment coupé avec sa phalau^^'C : il se fait uue suite d'culc ou de ijrelTe ani- REP ii5 maie analogue à celle qu'on produit en France sur les cha- pons : cet ongle continue de pousser. Hasselquist a consigné le fait dans les Ad es d'Upsal; mais il ne s'en est plus souvenu en écrivant le Supplément de son Voyage. (Voyez Lrix. ) M. Cuvier a donné le nom d'os surcillier ou surorbitaire à un os particulier qui existe, non point dans tous les reptiles en général , mais bien dans quelques sauriens seulement et qu'on retrouve dans les oiseaux. Cet os, dans la tribu desmo> nitors de l'Ancien Continent et en particulier dans Vouaran des Arabes , s'articule pur une partie alongée au bord orbi^ taire du frontal antérieur et protège en arrière une apophyse pointue qui protège le dessus de l'œil. Cet os manque dans la tribu des sauve -gardes d'Amérique. Il est, au contraire, très-large et divisible en plusieurs pièces dans les lézards proprement dits, où il s'unit à la fois au frontal principal, au frontal antérieur et au frontal posté- rieur, pour couvrir le dessus de l'orbite. Nous avons déjà dit que le frontal antérieur, véritable dé- membrement du frontal proprement dit , représente l'apo* physe orbitaire interne de celui-ci chez l'homme, ou son apo- physe antorbitaire chez les mammifères. Propre à la plupart des reptiles, il se trouve communément interposé entre le la- crymal et le frontal principal, et descend de l'orbite au nez. Parmi les Chéloniens , dans les tortues de terre, cet os oc- cupe une place dans le cadre de l'orbite , s'articule avec l'apo- physe antorbitaire du maxillaire, descend en dedans de l'or- bite, forme la cloison antérieure qui sépare celle-ci du nez, et s'articule encore inférieurement avec le palatin et le vo- mer, laissant, entre ces deux os et le maxillaire et lui, un trou oblong, qui donne dans les arriére -narines. Dans les trionyx , les frontaux antérieurs avancent, en dessus, entre les maxillaires, et tiennent ainsi exactement la place des os propres du nez, sans qu'aucune suture les dis- tingue. Ils viennent même former une pointe sur l'ouverture extérieure des narines , comme souvent les os du nez le font dans les mammifères. Dans la matamata, les frontaux antérieurs forment, avec les postérieurs, le dessus de l'orbite. Chez le crocodile, de l'ordre des Sauriens, c'est entre les ii6 REP frontaux antérieurs que les nerfs olfactifs sortent du crâne après s'être renflés en ganglions et divisés en de nombreux filets. Dans les lézards, en général, la disposition du frontal an- térieur est analogue à ce qu'elle est dans les crocodiles et les tortues. Dans l'ouaran des Arabes et dans toute la section des mo- ni tors de l'ancien continent, il offre une partie frontale et une partie orbitaire qui sert de cloison postérieure à la cavité nasale. Chez les sauve -gardes d'Amérique, la pointe du bord de l'orbite appartient au frontal îjntérieur. Chez les lézards proprement dits, cet os descend peu dans l'orbite où le lacrymal tient beaucoup de place. Dans le stellion ordinaire , son angle antérieur est fort saillant. Dans l'iguane cornu, il est large sur la joue et a un tu- bercule au-devant de l'orbite. Chez les geckos, il borde presque tout le dessus de l'or- bite, sans atteindre cependant le frontal postérieur. Dans le caméléon, il se joint à celui-ci, pour former en dessus le cadre de l'orbite, et en même temps l'espèce de crête dentelée que le reptile dont il s'agit porte en cet endroit. Dans le caméléon à museau fourchu , ce sont les frontaux antérieurs qui, joints aux maxillaires supérieurs, produisent les branches de la fourche ou ses tubercules. Chez les Ophidiens, les frontaux antérieurs existent comme dans tous les reptiles précédens, ainsi qu'on peut s'en con- vaincre sur la cécilie, sur l'amphisbène, sur le grand python de Java, sur le crotale. Dans les grenouilles, les crapauds, les pipas, et, en géné- ral, dans tous les batraciens anoures, les frontaux antérieurs sont très -grands , triangulaires, plus larges que longs, et prolongés par leur angle externe pour s'articuler avec la mâchoire et limiter l'orbite en avant. M. Cuvier a nommé os frontal postérieur une pièce osseuse distincte, et qui, comme la précédente, se retrouve dans un grand nombre de reptiles, avec des modifications diverses de REP M7 forme, de simplicité, de volume, d'étendue, de régularité, quoique toujours évidemment le résultat d'un démembre- ment de frontal proprement dit. Dans les émydes, cet os est beaucoup plus large que dans les tortues d'eau douce. Dans les chélonées ou tortues de mer , il concourt avec le temporal, le pariétal et le jugal, à former l'espèce de toit qui recouvre la tempe. Fort étroit, il offre une partie qui descend dans la tempe et qui s'unit à une portion montante du palatin et à une portion rentrante du jugal , de manière à former une cloison qui sépare l'orbite de la fosse tem- porale. Dans l'émyde serpentine , il s'élargit pour s'unir au pariétal et au jugal; mais le toit sus-temporal , qu'il concourt à former ainsi, est beaucoup moins étendu que dans les chélonées. Dans les trionyx , il est aussi large dans le haut qu'il est élevé. Dans la matamata, il s'articule avec le ptérygoïdien par son angle postérieur externe. Le reste de son bord postérieur est libre et se continue avec celui du pariétal pour couvrir un canal de communication large et plat, allant de la tempe à l'orbite et formé en dessous par le ptérygoïdien et le pa- latin. Chez les crocodiles , la plus légère inspection sufRt pour démontrer que cet os correspond parfaitement à la partie du frontal qui, chez les mammifères, donne naissance à l'apo- physe post-orbitaire. II complète, en effet, le cadre de l'or- bite, en allant, par une apophyse, rencontrer une avance osseuse du jugal ; il est placé au devant de la fosse temporale et du crotaphite , sur la jonction du frontal et du pariétal. Dans les autres sauriens, ce même os ressemble d'une ma- nière générale à ce qu'il est dans les tortues et les croco- diles. Dans le monitor du Nil, il est articulé à l'extrémité de la ligne d'union des frontaux avec le pariétal, moitié sur celui- ci, moitié sur le frontal. Il donne une apophyse orbitaire ef envoie en arrière une autre apophyse, grêle, pointue, qui s'unit obliquement au temporal pour former l'arcade zygo- matique. ii8 REP Dans les sauve- gardes d'Amérique, le frontal postérieur est, par une suture oblique, divisé en deux os, dont 1 un ne tient qu'au frontal et au pariétal, et l'autre au jugal et au temporal. Dans les lézards proprement dits, le frontal postérieur, chargé à son bord postérieur de petites écailles osseuses dans le gf'nre de celles qui sont sur l'orbite, s'unit au parii^lal pour couvrir le dessus de la tempe, comme cela a lieu chez ]e cordyle. Dans les fouette- queues, il est, ainsi que le frontal anté- rieur, fort petit et non divisé. Il présente un angle saillant dans les marbrés. Il n'est point divisé dans le b;isilii'. Dans l'iguane cornu, il est partagé en deux parties; une qui fait un tubercule en arrière ve l'orbite, et l'autre qui descend pour en compléter le cadre et s'élargit vers le bas pour joindre le jugal et le temporal. Dans l'ophisaure , il est divisé, ainsi que dans le scinque à longue queue du Levani et rlans l'orvet de nos campagnes ; mais dans les grands scinques à grosse queue il s'unit au pariétal et au temporal pour couvrir le dessus de la tempe, excepté un petit trou en arrière. Il n'existe point dans la grenouille et les autres reptiles de la famille des anoures. Dans la grande tortue indienne les os pariétaux forment ensemble un pentagone, dont l'angle le plus aigu va s'unir à l'épine occipitale. Ils couvrent plus de la moitié de la boîte cérébrale et se reportent en arrière, en s'unissant, par suture squameuse, avec l'occipital et le rocher. De chaque côté ils descendent très-bas dans la fosse temporale. Dans les chélonées , et en particulier dans la tortue fran- che , chaque pariétal donne naissance à une lame osseuse, qui se réunit au frontal postérieur, au mastoïdien, au tem- poral, au jugal et à la caisse, par le moyen de sutures, et qui couvre toute la région de la tempe d'un toit osseux, qui n'offre aucune solution de continuité. Dans la matamata, où ils forment à eux seuls presque tout le toit du crâne, ils représentent en dessus un grand rectangle, et s'unissent, par leurs parties descendantes, aux REP 319 palalîns, aux ptérygoïdiens, aux rochers et aux occipitaux supérieurs. Il s'en faut de beaucoup qu'il en soit de môme dans le crocodile, même au sortir de l'œuf. Ici, derrière le frontal principal et les deux frontaux antérieurs, on trouve un grand os impair qui recouvre tout le milieu et l'arrière du crâne, et donne, par ses cAfés, attache à une partie du cro- faphite. Il est évident que cet os unique est le représentant des deux pariétaux de l'homme confondus l'un avec l'autre, et qui sont pareillement joints entre eux chez beaucoup de mammifères adultes. M. Geoffroy prétend que cet os unique du crocodile n'est que Vinferpariétal, parce qu'il regarde les mastoïdiens comme les vrais pariétaux. Dans les gavials, le pariétal laisse, de chaque côté, entre lui, le frontal postérieur et le mastoïdien, un énorme trou, plus grand même que l'orbite, et beaucoup plus large que long dans l'adulte , ce qui rétrécit à proportion la région pa- riétale du crâne. Dans les autres Sauriens, les pariétaux sont réunis et ne forment de même qu'une seule pièce, qui couvre comme un toit le dessus du crâne. Chez ceux de ces reptiles qui appartiennent à la famille des monitors de l'ancien continent, chez l'ouaran d« Nil, par exemple, ce pariétal, unique, peltiforme , élargi en avant, creusé sur les cAtés des deux fosses temporales, four- chu en arrière, se divise en deux longues apophyses qui s'é- cartent pour aller, avec le temporal, le jugal et une saillie de l'occipital latéral, donner un point de suspension à l'os tympanique. Dans ce reptile et chez beaucoup d'autressauriens en outre, il existe un trou vers le milieu du pariétal. C'est dans la bifurcation postérieure de cet os que se trouve fixé l'occipital supérieur à l'aide d'un ligament rond et sans l'intermède d'une suture. Dans les animaux de la famille des sauve -gardes d'Amé- rique, il n'y a point de trou au pariétal, comme chez les monitors. Dans la dragonne, il offre une partie temporale ou descendante assez considérable et qui rappelle ce qui a 1.0 REP lieu dans la tortue. Dans les fouette -queues, ses branches postérieures sont extraordinairement longues : son bord anté- rieur, dans l'endroit où il se joint au frontal, est échancré par un large trou que ferme une simple membrane. Chez les anolis, ses crêtes temporales se réunissent postérieurement en une seule et sont très-saillantes, tandis que ses branches forment une crête demi-circulaire, assez semblable à la crête occipitale de certains mammifères. Dans les geckos , il existe deux pariétaux comme chez l'homme, et chacun d'eux envoie en arrière une branche sur la jonction de Toccipital latéral et du tympanique. Le pariétal du caméléon, fort étroit et unique, au lieu de se bifurquer pour envoyer des branches aux temporaux, s'élève en pointe comme un sabre, dont l'extrémité se joint à des arêtes pointues, qui montent pareillement des tempo- raux. Encadré par le front.;l et l'occipital supérieur, en- tièrement superposé à ce dernier os, il se prolonge en ar- rière comme une longue épine au-dessus du cou. Dans les Oj'hidiens, comme l'Amphisbène, l'Ophisaure, le gnind Python de Java, le Crotale, le pariétal est unique et forme, en se repliant en bas jusqu'au sphénoïde, la paroi latérale du crâne. Dans la Cétilie seule, parmi les reptiles de cet ordre, on observe deux pariétaux séparés l'un de l'autre. Dans la grenouille commune, le dessus du crâne est formé par deux pariétaux, qui se soudent de bonne heure l'un avec l'autre, pour ne plus en former qu'un seul os de figure rec- tangulaire , qui règne depuis le dessus des occipitaux jusque sur l'os en ceinture, sur la partie postérieure et supérieure duquel il s'étend par une avance squameuse. En arrière il s'élargit pour s'unir aux rochers et aux occipitaux. Sur les côtés il se replie un peu en dessous, mais pas assez pour descendre jusqu'au sphénoïde, comme le fait l'os en cein- ture. Dans les très-jeunes Batraciens anoures, et même dans la rainette et le crapaud sonneur à l'état adulte , les deux pièces du pariétal sont séparées par un intervalle longitudinal que ferme une membrane. D^ns la Grenouille m.ugissantç d'Amérique (Raria ioûns , L.) REP 121 le pariétal est surmonté de deux crêtes , une sagittale et une occipitale. Dans le Crapaud calamité ses deux crêtes temporales s'unis- sent en arrière par une crête transversale, tandis que dans un crapaud de la Caroline, observé par le professeur Cuvier , elles se terminent chacune par un gros tubercule sur le bord postérieur de chaque orbite. Chez le Pipa de Surinam le pariétal s'avance depuis la crête occipitale jusqu'entre les frontaux antérieurs, où il se pro- longe en pointe. Dans les Salamandres terrestres il existe deux pariétaux qui, chez la sirène lacertine, occupent la plus grande partie du dessus du crâne, et ont, en avant, chacun une pointe qui s'écarte pour loger entre elles deux la partie postérieure des frontaux principaux. Dans la plupart des Reptiles l'occipital est partagé en quatre et mêofe quelquefois en six pièces, absolument comme dans les jeunes mammifères. Quand il n'existe que quatre de ces pièces, deux, Voccipi- tal supérieur et le lasilaire , sont situées sur la ligne moyenne ; deux autres, les occipitaux latéraux, sont placées sur les côtés. Tel est le cas du Crocodile. Quand on compte six de ces pièces, les deux qui accroissent le nombre ordinaire, sont dites occipitaux extérieurs. Les Chéloniens , qui n'ont qu'un seul condyle occipital, offrent cette disposition , au moins durant les premières pé- riodes de leur vie. Dans la Tortue de terre, dont le condyle est prolongé et di- visé en deux, les occipitaux extérieurs ne sont qu'un véritable démembrement des occipitaux latéraux ordinaires, et chacun d'eux est inséré entre l'oecipital supérieur, le mastoïdien , la caisse et le rocher , avec lequel il contribue à la formation de la fenêtre ronde. Dans les Chélonées le condyle occipital offre trois facettes articulaires en forme de trèfle. Chez les Crocodiles les occipitaux, au nombre de quatre, sont situés à la même place et remplissent les mêmes fonc- tions que les quatre pièces de l'occipital du fœtus des mammi- fères , seulement le condyle articulaire unique, placé au-des- »" UEP sous du grand trou occipital, appartient presque entièrement au basilaire , tandis que les occipitaux latéraux et l'occipital supérieur sont creusés de cavités pour 1 oreille interne, à la- quelle le rocher est loin de pouvoir suffire. Dans les autres Sauriens les quatre occipitaux forment une sorte d'anneau qui entoure l'encéphale en arrière, comme chez les Crocodiles; les occipitaux extérieurs manquent et le condyle articulaire est unique. Dans les Ophidiens, pour la plupart, l'anneau occipital de la tête est formé du même nombre de pièces que dans les sau- riens : en général aussi, chez eux, le condyle occipital est formé par trois facettes disposées en trèfle et rapprochées en un tubercule au-dessous du trou occipital. Les Amphisbènes n'ont qu'un occipital unique, et, comme Jes Cécilies , offrent deux condyles articulaires très -écartés l'un de l'autre. Dans les Batraciens on n'observe plus que les deux occipi- taux latéraux, sans occipital supérieur et sans basilaire. Les deux condyles sont très- séparés l'un de l'autre et placés de chaque côté du trou occipital. De même que l'Occipital, dans la plupart des Reptiles, le Temporal est divisé en plusieurs pièces distinctes. Nous devons faire d'abord connoitre la manière dont il 5e comporte dans le Crocodile, oii il est composé d'une Ci'isse et de trois autres os, dont deux sont extérieurs au Crâne, tandis que l'autre paroît tout-à-fait intérieur, a. La Caisse , dont l'intérieur ne renferme pas à beaucoup près, toute la cavité auditive, donne attache à la Membrane du Tympan et loge l'Osselet de l'Ouie. En dehors elle offre une surface concave qui s'articule avec le sphértoïde, le pté- rygoïdien et la grande aile temporale. Son bord postérieur, libre, fait saillie en arrière et porte presque en entier la fa- cette articulaire sur laquelle vient poser la mâchoire infé- rieure ; comme on voit dans beaucoup de Mammifères l'os de la caisse, et, chez l'Homme même, la paroi inférieure du tympan, contribuer déjà à former la paroi postérieure de la cavité glénoïde temporo -maxillaire. Cet os remplit ici les fonctions dont est chargé , chez les Oiseaux, l'os carré, qui ne s'en distingue que par sa mobi- BEP ,2- Vite , comme l'a fait observer M. Schneider, le premier ; mais son analogie avec l'os de la caisse des Mammifères a été mise hors de doute par les professeurs Geoffroy Saint- Hilaire et G. Cuvier. h. Le Rocher se reconnoît chez le Crocodile à sa position intérieure, en ce qu'il loge en grande partie le Labyrinthe, en ce qu'il contribue essentiellement à la formation de la Fenêtre ovale. c. La Portion squameuse ou le Temporal écailleux est un os lamelleux , séparé du crâne et inséré entre la caisse et le jugal. d. Le Mastoïdien , qui est triangulaire, adhère au crâne, couvre en partie les cellules mastoïdiennes et s'avance jus- qu'au frontal postérieur. Dans les Tortues de terre les caisses sont énormes et les pro- tubérances mastoïdiennes fort grosses. La portion squameuse du temporal forme à elle seule l'arcade zygomatique, comme chez beaucoup de cétacés. Dans les Émydes les tubercules mastoïdiens sont déprimés et terminés par une pointe. Dans les Trionyx la portion squameuse ne fait qu'une très- petite partie de l'arcade zygomatique. Dans les Chélonées le mastoïdien et le temporal écailleux s'unissent au pariétal, au frontal postérieur, au jugal et à la caisse par des sutures, et forment ainsi une sorte de toit osseux qui règne sur la tempe. Dans le Caméléon il s'élève des temporaux des arêtes poin- tues, qui vont unir leur sommet à celui de la lame pariétale ensiforme, et qui contribuent ainsi à soutenir le casque de l'occipuf. Dans les Batraciens anoures il n'y a point de mastoïdien, et le temporal ne fait qu'un seul et même os avec le tympa- nique , qui a trois branches dans la grenouille commune. Dans la Salamandre terrestre le rocher et l'occipital laté- ral sont représentés par un seul os. Dans le Protée anguillard il n'y a ni temporal écailleux ni mastoïdien. Dans la plupart des Reptiles le sphénoïde, cet os fonda- mental du crâne, est composé, comme les précédens, d'un plus ou moins grand nombre de pièces distinctes. 124 REP Dans les Tortues terrestres , et spécialement dans la grande Tortue des Indes, il n'y a aucune trace de sphénoïde antérieur, et ce que feu J. Spix et M. Ulrich nomment ainsi, n'est qu'une portion du corps du sphénoïde, saillante au-dessous et en avant de la fosse pituitaire, et qui donne attache à la cloison interorbitaire. Jamais cette partie n'est détachée du reste de l'os, et d'ailleurs, comme le remarque M. Cuvier, elle ne remplit nullement les fonctions du sphénoïde anté- rieur. L'aile temporale de l'os est, en outre, réduite à une très- petite pièce, qui s'unit, d'une part, à la partie descen- dante du pariétal; de l'autre, au palatin, à l'os ptérygoïde interne, au corps du sphénoïde, à la caisse.au rocher, et que M. "Wiedemann a décrit pour la partie écailleuse du tem- poral. Dans la Tortue franche, oii M. Geoffroy Saint-Hilaire l'a prise pour l'analogue de l'os trarisverse des Crocodiles , qui manque dans les Chéloniens , cette dernière pièce est encore plus petite et se trouve couchée sur la suture de la portion descendante du pariétal. Elle n'existe point dans le Caret et dans la Caouane. Les apophyses ptérygoïdes sont, dans les Chéloniens, dé- tachées et isolées, et restent distinctes du corps de l'os jusqu'à un âge avancé, comme chez beaucoup de mammifères et chez la plupart des autres reptiles. Elles constituent ce que les anatomistes modernes ont appelé os ptérygoïdiens. Ces os, dans les Tortues de terre , entourent les palatins en arrière et en dehors, et, s'éteudant le long de leur bord ex- térieur jusqu'aux maxillaires, après avoir couve, t la face inférieure du crâne, entre les deux caisses et les leux ailes temporales, laissent voir, en arrière seulement, ane petite partie triangulaire du corps du sphénoïde. Dans certaines Émydes, comme dans VEmjsexpansa, le sphé- noïde occupe, en dessous du crâne, une surface beaucoup plus large que dans les Tortues de terre. Dans les Trionyx ou Tortues molles, le corps de l'os par- vient aux palatins, en marchant entre deux os ptérygoïdiens, qui ne s'unissent point l'un à l'autre, et qui arrivent de l'oc- cipitayatéral jusqu'aux maxillaires, en passant entre les caisses et le basilaire. REP 125 Il n'y a aucune trace ni du sphénoïde antérieur, ni de ses ailes. Une membrane assez mince en tient lieu , et ferme de chaque côté le devant de la cavité cérébrale. L'aile tempo- rale est placée au-dessous et en avant du grand trou de la cin- quième paire; elle entre mieux dans la composition du crâne et se fait mieux reconnoître pour ce qu'elle est que dans les autres Chéloniens. Dans la Matamata les os ptérygoïdiens sont énormes, et for- ment la plus grande partie de la base du crâne et du fond de la tempe. Leur bord externe est recourbé dans sa partie an- térieure, pour se continuer avec le bord libre du frontal postérieur. Il n'y a, du reste, ni ailes orbitaires , ni Jîles temporales. (Voyez Chélyde. ) Chez les Crocodii.es on reconnoît aisément les grandes ailes ou ailes temporales du sphénoïde dans deux os distincts, qui les représentent exactement pour la position, pour la figure et pour la fonction de porter les lobes moyens du cerveau , et qui offrent une grande analogie avec ce que l'on observe chez les fœtus des mammifères avant leur réunion au corps. Ces deux os, que M. Geoffroy Saint-Hilaire a négligés dans son analyse de la tête du Crocodile , mais que MM. Oken , J. Spix, et G. Cuvier ont, à juste titre, déterminés et décrits , doivent renfermer dans leur masse une grande partie de l'aile d'In- grassias; car les nerfs des troisième , quatrième et sixième paires, ainsi que la première branche de la cinquième, pas- sent par des trous pratiqués sur leur corps même, et dont l'ensemble paroît remplacer la fente sphénoïdale de l'homme.. ■ Dans les mêmes reptiles, les os ptérygoïdiens, réunis, dès le fœtus, l'un à l'autre sous le corps du sphénoïde, forment d'une part le plafond des arrière-narines, et de l'autre, cons- tituent le plancher du tube nasal, divisé lui-même en deux par une arête qui de son plafond descend vers un autre, qui monte de son plancher. Ils s'étendent d'ailleurs horizontale- ment en une grande aile, à laquelle s'insèrent supérieurement les muscles ptérygoïdiens, et que double inférieurement la membrane du palais. Leur lame supérieure se dirige en ayant sous la forme de deux demi-cylindres. Quant au corps du sphénoïde, il est placé, chez les Croco- diles encore, au centre du plancher du crâne. Légèrement 126 REP concave et soutenant la partie du cerveau située derrière les tubercules optiques, il s'articule par ses côtés, en avant, avec les ailes temporales , en arrière , avec les rochers; par son ex- trémité postérieure , avec l'occipital inférieur. Il ne se montre à l'extérieur qu'au-dessous de celui-ci, et par une très-petite surface, où l'on voit l'orifice d'un canal qui le traverse dans toute son étendue , et s'ouvre antérieurement , par deux bran- ches, dans un vaste entonnoir où est logé le corps pituitaire, et en avant duquel le sphénoïde émet une lame verticale tronquée, qui entre dans la composition de la cloison inter- Orbitaire, qui en est la seule partie osseuse, et dans laquelle seullrment on pourroit chercher un représentant osseux du sphénoïde antérieur, quoiqu'aucune suture, même dans les fœtus, ne la fasse distinguer du reste de l'os. Dans la plupart des autres Sauriens, dans les Lézards en particulier, le sphénoïde, placé en avant des occipitaux, est visible , par toute sa face inférieure, à l'extérieur du crâne. Les os ptérygoidiens , semblant former une simple continuation des os palatins, se prolongent jusqu'au bord interne des caisses, ne touchant au sphénoïde que par une tubérosité latérale de cet os, et ne s'unissant point entre eux. Un os particulier, et que l'on nomme transverse, les joint aux os jugaux et maxillaires, tandis qu'une tige osseuse, for- mant un os propre également à ces animaux , et que M. Cuvier appelle coLumeLle, monte d'une fossette articulaire de leur bord supérieur jusqu'au bord latéral du pariétal. C'est de la colu- melle que M. Bojanus a parlé sous le nom de tjmp unique. Le sphénoïde, du reste, chez ces animaux, se prolonge eh avant, sous la face, en une tige cartilagineuse sur laquelle s'élève la cloison inter-orbitaire. Un os, diversement confi- guré selon les espèces , est logé de chaque côté dans la paroi latérale et antérieure du crâne , et représente les ailes tem- porales et orbitaires tout à la fois; ailes en grande partie, d'ailleurs, membraneuses. Certaines familles, certains genres offrent encore sous ce rapport des particularités à noter. C'est ainsi, par exemple, que les Lézards proprement dits, tels que le Lacerta agilis et les Anolis, ont, de chaque côté, près du bord interne de leurs os ptérygoidiens et vers le milieu de la longueur de ceux-ci, REP 1.7 une rangée de petites dents-, que l'Iguane cornu a un sphé- noïde très- concave en dessous, et des ailes orbitaires four- chues dans la cloison antérieure du crâne. Dans les Ophidiens ou Serpens , la quille du sphénoïde se prolonge toujours très-loin en arrière. ChezlesGrenouilles, les Rainettes, les Crapauds et les Pipas, en un mot, chez les Reptiles batraciens anoures, le sphénoïde, au moins dans les plus jeunes sujets , est semblable à une croix dont la branche impaire, la plus courte, s'étend sous la suture moyenne qui unit les occipitaux avec les rochers, et dont la tige se porte en avant, au-dessous de l'os en ceinture. Les ex- trémités de ses branches transverses portent les rochers. Les os ptérygoïdiens existent à part chez ces animaux comme dans les aufres reptiles en général. Dans le Pipa en particulier le sphénoïde est très-grand , plat et presque rectangulaire. Il envoie en avant une pointe qui répond au dessous de celle du pariétal, avec lequel, d'ail- leurs, il s'unit de bonne heure très-intimement par ses côtés. L'ethmoïde est peu reconnoissable dans un grand nombre de reptiles. Dans les Chéi-oniens, par exemple, il est presque tout cartilagineux, malgré l'assertion de M. Bojanus, qui, dans son Anatomie de la Tortue d'eau douce d'Europe, a pris pour lui le frontal antérieur. Dans la Tortue de terre, sa lame criblée est représentée, au fond de le cavité du nez et entre les frontaux principaux , par un cartilage que tra- versent les filets du nerf olfactif, et l'on trouve l'analogue de l'os pLanum plus bas et latéralement entre le frontal, le frontal antérieur et le vomer, dans une continuation de ce même cartilage. Dans le Crocodile, les filets du nerf olfactif traversent uu crible cartilagineux placé entre les deux frontaux antérieurs, que M. Oken prend pour les 055a plana. Ses masses latérales, ses cornets supérieurs , sa lame verticale , restent de même en grande partie cartilagineux. Une grande portion de sei anfractuosités supérieures est formée par des pièces particu- lières. Chez les autres Sauriens on trouve dans la cloison inter- orbitaire divers points d'ossifîcalioin qui appartiennent à l'eth- moïde. 128 REP La composition de la face varie dans chacun des ordres qui composent la classe des Reptiles. Chez eux , règle générale cependant, jamais la fosse orbital re n'est séparée delà fosse temporale par une cloison: une simple branche osseuse, qui, encore, n'est complète que dans les Lézards et les Tortues, semble seulement les isoler. La fente sphéno-maxillaire man- que par conséquent. Il en est de même des trous orbitaîres internes. Les trous sous- orbitaîres n'existent point non plus, et cela en raison de l'absence des lèvres. Le canal sphéno- palatin est remplacé par un simple trou percé dans l'o* du palais. Dans les Chéloniens, le premier de ces ordres, la face est arrondie en devant et bombée de toutes parts; les os qui la composent se recouvrent en général , les uns les autres, par leurs bords taillés en lames minces, et il devient fort difficile d'en apercevoir les sutures. Dans l'état frais, les narines os- seuses extérieures ou les orifices antérieurs des fosses nasale» sont rétrécis par des lames cartilagineuses qui représentent les os du nez; mais sur le squelette on trouve le frontal an- térieur immédiatement à leur bord supérieur. Ce dernier os, après avoir pris ici sa place ordinaire dans le cadre de l'or- bite, s'être articulé à l'apophyse antorbitaire du maxillaire, descend en dedans de cette cavité pour former la cloison an- térieure qui la sépare du nez , et s'articule inférieuremenf avec le palatin et le vomer, laissant entre lai, le maxillaire et le palatin , un trou oblong qui conduit dans les arrière- narines. Le plan des bords de l'orbite est îatéraL Dans les Tortues de terre, la grande étendue des frontaux, antérieurs et l'absence des os du nez font que les premiers, articulés l'un avec l'autre , s'étendent au-dessus de l'orbite et en dehors des frontaux principaux jusqu'aux frontaux postérieurs, ou au moins très-près d'eux, suivant les espèces. Les inter-maxillaires forment, comme de coutume, le bout du museau , et marchent en arrière dans le palais jusqu'au vomer. Ils se soudent de bonne heure avec les maxillaires. Les arrière-narines sont deux larges ouvertures percées de chaque côté, au milieu du plancher de la cavité nasale, entre les maxillaires, les inter-maxillaires, le vomer et les frontaux antérieurs. REP 129 Latëralement on observe entre le frontal , le frontal anté- rieur et le vomer , un assez grand espace fermé dans l'état frais par un cartilage qui représente l'os planum. Il n'y a point ou presque point de cloison interorbitaire cartilagineuse simple, et les orbites elles-mêmes sont grandes, arrondies, encadrées de toutes parts et dirigées de côté et un peu en avant. En regardant la face dans ces reptiles^ par-dessous , on voit derrière les maxillaires et les frontaux postérieurs , des deux côtés du vomer, les palatins entourés en arrière et en dehors par les os ptérygoidiens, qui eux-mêmes s'étendent jusqu'aux maxillaires, et couvrent la face inférieure du crâne entre les deux caisses et les deux ailes temporales , ne laissant voir pos- térieurement qu'une très-petite partie du corps du sphénoïde. La région basilaire est plane, et la palatine est concave. Dans les Émydes ou Tortues d'eau douce la région basilaire et la région palatine sont sur un même plan , les palatins n'é- tant pas même concaves. Chez VErnys expansa, qui manque de vomer osseux, les ar- rière-narines n'ont qu'un seul orifice dans le squelette. Dans les diverses espèces de ce genre la tempe est, comme chez les Chélonées, recouverte par le pariétal, le temporal, le jugal et le frontal postérieur. L'os ptérygoïdien s'unit en avant au palatin et au jugal, et non au maxillaire, qui ne va pas jus- que-là en arrière. Dans ÏEinyde serpentine les trous ptérygo- palatins sont fort développés. Dans lesTaioNYx ou Tortues molles la face forme quelque- fois un museau pointu, comme dans celui du Nil, ou arrondi et court, comme dans quelques autres espèces. Les intermaxil- laires sont très-petits, et n'ont ni apophyse palatine, ni apo- physe nasale. On observe derrière eux un grand trou incisif. Les maxillaires s'unissent entre eux, dans le palais, sur un assez long espace, ce qui repousse l'orifice des arrière-narines plus loin que dans les Tortues de terre. Les palatins ne se réunissent point en dessous pour prolon- ger le palais; ils sont antérieurement creusés en demi-canal et moins étendus aussi que chez celles-ci. ' Les os ptérygoidiens ne s'unissent point l'un à l'autre, mais 4^. 9 i3o REP se portent depuis roccipital latéral , entre les caisses et le basilaire, jusqu'aux palatins et aux maxillaires, ce qui rend toute la région basilaire et palatine large et plate. En s'avançant entre les maxillaires, les frontaux antérieurs tiennent exactement la place des os propres du nez, et vien- nent même, ainsi que ceux-ci le font dans beaucoup de niam- mifères , former une pointe sur l'ouverture extérieure des fosses nasales. Les Chélonées ou Tortues marines, outre le toit osseux qui recouvre chez elles toute la région de la tempe, se reconnois- sent encore, sous le rapport de la construction de leur face, à leur museau plus court que dans les autres espèces; à la grandeur de leurs orbites, telle que les fosses nasales, aussi hautes et aussi larges que longues, ont des dimensions sensi- blement rétrécies, en même temps que l'espace interorbi- taire membraneux ou cartilagineux est plus étendu. Dans la Matamata, au contraire, les orbites sont remar- quables par leur petitesse et par leur rapprochement de l'extrémité du museau. Les deux maxillaires forment ensemble un arc transversal, au milieu duquel, en dessous, est un interpariétal unique, et en dessus, l'ouverture extérieure des narines, laquelle, chez l'animal frais , est surmontée d'une petite trompe charnue. En dessous, les deux palatins et le vomer remplissent la Concavité de cet arc, et ont en avant les deux arrière -na- rines bien séparées, mais non entourées inférieuremeut par les palatins. Le trou ptérygo-palatin , pratiqué sur le bord postérieur de l'os palatin, est grand. En dessous, la tête de ce chélonien, lisse et presque plane, présente comme une sorte de compartiment régulier , formé, d'avant en arrière, par les intcriuaxiHaircs, les maxillaires , le Vomer, les Palatins, les Ptci-vgoïdiens , le Sf^hénoïde, les Kochers, les Caisses, le Basilaire, les Occipitaux latéraux et les Occipitaux extérieurs. Dans les Crocodiles, parmi les Saurjens, la face ressemble à une moitié de cône irrégulièrement aplatie à sa face convexe. Le museau est alongé et déprimé i l'ouvexture ex- REP i5i lérieure des narines, placée près de son extrémité, est diri- gée en dessus, à peu près comme dans le lamantin, et en- tourée d'une manière annulaire parles deux intermaxillaires. Comme chez ce mammifère encore , il n'existe qu'un seul trou incisif, parce que les intermaxillaires n'ont pas d'apo- physes mitoyennes; mais il est considérable. Les fosses na- sales se continuent, d'ailleurs, en un tuyau long et étroit, jusque sous le trou occipital. Entre une apophyse qui descend du frontal antérieur vers le palatin, et ce dernier d'une part, et le maxillaire de l'autre, au-dessous du lacrymal, est une grande ouverture, qui pénètre dans la cavité nasale et tient lieu tout à la fois de canal sous-orbitaire et des trous ptérygo- et sphéno-pala- tins. Dans l'état frais elle est remplie par des muscles mo- teurs de la mâchoire inférieure, propres aux vertébrés ovi- pares. La fosse temporale ne communique au dehors que par un trou plus petit que l'orbite. Le plan des bords de l'orbite est dirigé vers le ciel. Dans les autres sauriens, où les os du palais n'ont point de lame palatine, les ouvertures postérieures des narines sont, sur le squelette , de grands trous, pratiqués dans la partie antérieure de la voûte du palais, entre les maxillaires, les vomers et les palatins. Les ouvertures extérieures de ces mêmes narines sont toujours séparées par une apophyse de l'os intermaxillaire et quelquefois du maxillaire. Dans foute la tribu des Monitors de l'Ancien Continent on n'observe qu'un seul os du nez ; ce qui donne à la face de ces animaux un aspect tout -à- fait particulier. Dans l'Ouaran des Arabes , les orbites ont une figure ronde et occupent à peu près le milieu de chacun des côtés de la tête. Les ouvertures extérieures des fosses nasales re- montent presque jusqu'à leur hauteur. Il existe, de chaque côté du palais, entre le maxillaire et l'intermaxillaire , ua trou incisif fort apparent. Les Sauve- gardes d'Amérique ont le museau un peu plus relevé que les Monitors. Ils ont deux grands os propres du nez, et les ouvertures antérieures de leurs fossc& aasales sont 132 REP frès-petifes et situées fort eïi avant. Ils ont un trou lacrymal unique, qui est pratiqué entre le frontal antérieur et le la- crymal, et au-dessous duquel on voit un trou ptérygo-palatin ou sous-orbilaire postérieur, percé entre le frontal antérieur, le palatin, le maxillaire et le lacrymal. En dessous, les os intermaxillaires présentent en arrière une échancrure dans laquelle entrent les pointes des maxillaires et des vomers. Les trous incisifs sont excessivement petits et les fosses na- sales, fort élroites par suite du transport des palatins plus en avant, se continuent sous ceux-ci dans une concavité de leur surface. Dans la cloison inlerorbitaire on trouve des lamelles ossi- fiées et distribuées de manière à laisser libre un trou com- mun à cette cloison et à celle du cerveau, pour le passage des nerfs optiques. Derrière les ailes temporales et en avant du point vis-à- vis duquel est la columelle, passent les nerfs de la troisième, de la quatrième et de la sixième paire , ainsi que le nerf ophthalmique de Willis; et derrière cette même columelle, dans une échancrure du rocher qui répond aux trous grand, rond et ovale tout à la fois, passe le reste de la cinquième paire. La Dragonne , sous.ces divers rapports , a la plus grande res- semblance avec la Sauve -garde, de laquelle se rapprochent pourtant encore davantage le Lézardet {Lacerta bicarinata, Linn.) et l'Améiva (^Lacerta ameiva^ Linn.). 11 en est de même des Lézards proprement dits, tels que le Lézard vert des campagnes et le Lézard gris des murailles, lesquels, ainsi que les Cordyles , ont, sur la tempe et sur l'orbite, une voûte osseuse, formée par le frontal posté- rieur et le surorbitaire. Dans les Stellions fouette - queues les joues sont saillantes , même dans l'état frais, en raison de la direction et de la grandeur des os jugaux. L'ouverture extérieure des narines et les orbites sont remarquables par leurs dimensions consi- dérables ; ce que l'on n'observe point au même degré dans le Stellion ordinaire, ni dans le Dragon. Certains Agames , tels que l'Umbre, ont une bonne par- tie de la tempe et de la joue couverte par l'os jugal. Leur REP i33 museau est court et aplati ; leurs narines sont petites. Les Iguanes, comme l'Iguane cornu, ont le museau renflé et bombé. Les Geckos diffèrent beaucoup des autres Sauriens par la petitesse extrême de Ifur jugal. Leur museau est plus ou moins alorigé ou déprimé, suivant les espèces et les os du nez , et les mâchoires s'accommodent, chez eux, àces variétés. Leurs orbites sont vastes, rondes et incomplètes du côté de la tempe. Chez le Caméléon, par suite d'une exception notable, c'est dans le maxillaire que sont percées les ouvertures extérieures des fosses nasales, une de chaque côté. En dessous, les ori- fices postérieurs des mêmes cavités sont fort en avant. La face est, du reste, concave supérieurement et bordée dans tout son pourtour par nue arête dentelée. On y voit deux trous qui communiquent avec les orbites, et deux autres trous ovalaircs qui répondent aux incisifs de la face palatine. Le plan des bords de l'orbite est latéral. La face des Serpens est arrondie, à peu près comme celle des Lézards : elle manque d'os jugaux; mais on y distingue assez bien les deux os du nez, les deux maxillaires supérieurs, l'intermaxillaire, des arcades palatines garnies de dents et analogues à celles des oiseaux, enfin, deux os particuliers qui unissent ces arcades à l'os maxillaire supérieur. Le plan des bords de l'orbite est d'ailleurs latéral. Il existe de plus, dans les espèces à crochets venimeux , comme les Vipères, les Trigonocéphales et les Crotales ou Serpens à sonnettes, deux petits os particuliers qui suppor- tent ces dents et qui sont situés sur les os intermaxillaires et sur l'extrémité antérieure de la branche qui joint le maxillaire supérieur à l'arcade palatine. Dans les Batraciens anoures, c'est-à-dire, dans les Gre- nouilles, les Crapauds, les Rainettes et les Pipas, la face est singulièrement élargie par l'écarlement des maxillaires et des jugaux, et dans le Crapaud commun spécialement son contour décrit à peu près un demi-cercle. Les orbites chest ces animaux sont en outre fort grandes, et le plan de leurs bords, tourné vers le ciel, paroit presque horizontal ; enfin les os du nez et les intermaxillaires, très- courts, sont plus larges que longs. ï34 REP Il n'y a point de lacrymal chez ces reptiles ; l'espace que cet os devroit occuper à la partie antérieure de l'orbite est occupé par une membrane. Le trou lacrymal manque également. Il existe deux vomers échancrés en avant pour les orifices postérieurs ou internes des fosses nasales, lesquels sont ainsi antérieurs aux palatins. La face du Pipa est mince, aplatie et comme écrasée. Formée d'abord en dessus par les deux frontaux antérieurs, au-dessous desquels sont comme collés les deux intermaxil- laircs, et, plus extérieurement, les maxillaires, elle porte, entre les uns et les autres, les os propres du nez, sembla- bles à un filet aplati, courbé en forme d\S et ne laissant d'entrée aux narines qu'un très- petit trou vers le bout du inuseau. Dans la Salamandre terrestre les ouvertures extérieures des narines sont très-écartées ; ce qui tient à la largeur des apophyses montantes des intermaxillaires , et il existe , comme dans les Grenouilles, deux vomers, à la partie anté- rieure desquels, au-delà des inlermaxillaires , on découvre un large espace ovale, qui est rempli par la membrane du palais. Chez elle encore, à la paroi antérieure de l'orbite, est un grand espace membraneux, au bas duquel, entre le maxillaire, le frontal antérieur et le vomer, est percé, de chaque côté, l'orifice po^érieur de la fosse nasale corres- pondante. La cavité orbitaire, d'ailleurs, n'ayant point de plancher, communique librement avec la fosse palatine, et le canal des fosses nasales est très-court. Le fond de la pre- mière, entre le frontal et le pariétal d'une part, et le vo- mer et le sphénoïde de l'autre, est occupé par un os oblong qui traverse le trou optique et qui remplace évidemment l'aile d'Ingrassias. Cet os est, chez la Grenouille, représenté par une cloison membraneuse, qui manque même dans les Ophidiens, où cette partie est suppléée par le pariétal et le frontal , chacun pour moitié. Diins los Salamandres aquatiques de notre pays les ori- fices extérieurs des fosses nasales sont plus rapprochés. L'es- pace vide qui existe entre les vomers n'est qu'un fort petit trou. REP i35 Dans la Sirène le museau est des plus rétrécis en avant, à cause de l'excessive réduction des maxillaires, qui ne re- présentent qu'un petit point osseux. A son extrémité est une ouverture qui n'est point celle des narines et qui est fermée dans l'animal frais, où la narine est percée de chaque côté en dehors de l'intermaxillaire , comme l'a démontré le professeur Cuvier. Tout le dessous du crâne et de la face à la fois est composé d'un grand et large sphénoïde , qui s'étend jusqu'aux intermaxillaires depuis le trou occipital. Au palais, sous la partie antérieure et latérale du sphénoïde, sont collées deux plaques minces, toutes hérissées de dents crochues, et qu'on pourroit prendre pour des vestiges de vomers et de palatins, ou de palatins et de ptérygoïdiens. Dans le Protée anguillard les os propres du nez sont ré- duits presque à rien. Il n'y a ni maxillaires, ni palatins, ou , du moins, ces os sont réduits à des vestiges cartilagineux ou membraneux. Dans les Tortues de terre, parmi les Chi'xoniexs , la partie palatine des os maxillaires est évidée jusqu'au quart anté- rieur du museau; ils concourent, d'ailleurs, à la formation des fosses nasales. Chez les Trionyx ces os s'unissent entre eux, dans le pa-. lais, sur un assez long espace; ce qui fait que l'ouverture postérieure des fosses nasales est ici repoussée plus en ar- rière que dans les tortues proprement dites. Dans la Matamata , ainsi que nous l'avons déjà dit, ils for- ment ensemble un arc transversal. Chez les Crocodiles, de chaque côté, l'os maxillaire, par un prolongement spécial, supporte en arrière lejugal, et con- tribue, avec son semblable, les intermaxillaires et les pala- tins, à la formation du plafond de la bouche. Il laisse, d'ail- leurs, entre ces derniers os et les prolongemens qu'il envoie vers le jugal, un vide qui sert au passage du muscle cro- taphyte. Dans les Gavials l'os maxillaire entre pour les deux tiers dans l'énorme prolongement du museau qui caractérise ces animaux. Dans rOuaran du Nil et dans la plupart des espèces de la famille des Monitors, les os maxillaires embrassent en avant. 136 REP par une partie déprimée, la portion élargie de l'intermaxil- laire , et forment les bords du palais, ainsi que les côlés du museau ou les joues. Ils se terminent en se dilatant vers l'or- bite , dont ils sont séparés par le frontal antérieur , le lacrymal et le jugal. Leur disposition est à peu près la même dans les Sauve- gardes , dans la Dragonne , dans le Lézard et et dans TAméiva. Le museau du Caméléon est formé par les os dont il s'agit ici, et entre lesquels, chez ce reptile, on rencontre un fort petit intermaxillaire. C'est dans leur épaisseur que sont per- cées les ouvertures antérieures des fosses nasales, une de chaque côté, et à l'exclusion , par conséquent, des os propres du nez. Dans les Caméléons à museau fourchu ils concourent, avec les frontaux antérieurs, à la production des branches ou des tubercules de la fourche. Parmi les Ophidiens, ceux qui appartiennent à la tribu des DoubLe-marcheiirs , comme les Amphisbènes et les Typhlops , ont l'os maxillaire supérieur fixé au crâne et à l'os inter- maxillaire, ce qui empêche leur gueule de se dilater comme dans la tribu des Vrais Serpens , où , ainsi que cela a lieu dans les Boa, les Couleuvres, les Érix , les Pythons, les Crotales , les Vipères, les Trigonocéphales, les branches des os maxil- laires ne sont unies à l'intermaxillaire que par des ligamens, et peuvent s'écarter plus ou moins, ce qui donne à ces ani- maux la faculté d'avaler des corps plus gros qu'eux. Dans la Grenouille, parmi les Batraciens, les os maxil- laires sont très-grêles. Chez le Pipa ils joignent la branche antérieure des plérygoïdiens et se collent dessous sans la dé- passer. Dans la Salamandre terrestre leur partie dentaire se porte en arrière, mais ne se joint ni au ptérygoïdien , ni au jugal. Dans la Sirène ils sont réduits à l'état d'un très-petit point osseux, suspendu dans les chairs, au-dessous de l'ouver- ture extérieure des fosses nasales et sans aucun vestige de dents. Ils manquent tout-à-fait dans le Protée anguillard. Les os intermaxillaircs existent, au nombre de deux, dans presque tous les Reptiles; (quelques espèces cependant n'en offrent qu'un seul, placé sur la ligne moyenne. Leurs variétés de formes , de dimensions , etc. , sont , du reste , presque infinies. REP i37 Dans les Tortues de terre, par exemple, ils concourent à la formation de la partie osseuse du bout du museau et de la cavité du nez, et n'ont point d'apophyse montante. Ils mar- chent en arrière dans le palais , entre les maxillaires et même entre les arrière -narines jusqu'au vomer. Dans les Trionyx ils sont fort petits et n'ont d'apophyse ni nasale ni palatine. Ils sont arrondis, mousses, et beaucoup plus volumineux dans les Chélonées. Dans la Matamata il n'y a qu'un os intermaxillaire, uni- que, et placé en dessous du milieu de l'arc transversal formé par les deux maxillaires. Dans les Crocodiles , et en particulier dans le Crocodile à lozanges , si bien décrit par M. Cuvier, les os intermaxillaires entourent les orifices antérieurs des fosses nasales , excepté dans un endroit fort étroit où la pointe des os propres du nez se glisse entre eux. Nous savons déjà que beaucoup de mam- mifères sont à peu près dans ce cas. Dans le grand Monitor du Nil il n'y a qu'un seul inter- maxillaire élargi en avant , où il porte quatre dents de chaque côté, montant, par une grande apophyse comprimée, jusque vers le milieu des narines, pour sunir à une apophyse sem- blable de l'os du nez. Sa partie élargie est embrassée par les maxillaires. Chez la Sauve-garde d'Amérique il n'y a également qu'un intermaxillaire impair, mais dont l'apophyse nasale est beau- coup plus courte, et qui est échancré inférieurement en arriére , pour recevoir les pointes des maxillaires et des vo- mers. Dans les Stellions fouette-queues le bord de l'infermaxil- laire saille entre les dents maxillaires, sans porter lui-même aucune dent, tandis qu'il est armé de deux de ces ostéides dans le Stellion ordinaire. L'intermaxillaire impair du Caméléon est extrêmement petit. Dans le Scinque commun des boutiques il forme une pe- tite corne en avant. Parmi les Ophidiens il n'y a de même qu'un seul os inter- maxillaire impair dans l'Amphisbène, dans le grand Python de Java, dans le Crotale. La plupart des autres espèces oat j38 REP ùeux os infermaxillaires , qui, chez la Cécilie, sont unis aux os propres du nez. Dans la Grenouille les os inlermaxillaires complètent le pourtour des mâchoires par leur partie dentaire, et ont cha- cun une apophyse montante , courte, étroite, qui n'atteint pas le frontal antérieur, et qui ne touche point à sa corres- pondante. Dans la Sirène ils sont grêles et pointus en arrière; ils des- cendent des c6tés des os du nez . en s'élargissant pour soulever le boi'd antérieur de la mâchoire. Ils ne portent point de dents, mais leur bord est tranchant et garni, dans l'animal frais, dit M. Cuvier, d'une gaîne presque cornée qui se dé- tache aisément de la gencive, et qui a son analogue dans les têtards de la grenouille. Enfin , en remontant jusqu'au frontal , ils rendent les os du nez entièrement étrangers au cadre àc l'ouverture extérieure des fosses nasales , qui , comme dans tous les Reptiles, à l'exception du Crocodile, est percée en dehors de leur apophyse montante. Dans le Protée anguillard les os intermaxillaires ont de longues apophyses montantes, entre lesquelles se glissent de fort petits os du nez. Leur bord est garni d'une rangée de huit ou dix dents pour chacun. Les os de la pommette et les os jugaux n'existent point dans tous les Reptiles. Dans les Tortues de terre, parmi les Chéloniens, comme la grande Tortue des Indes, l'os jugal s'articule avec l'angle ex- terne et postérieur de l'os maxillaire. Il est étroit et règne sous l'orbite, en arrière de laquelle il rencontre le frontal postérieur et le temporal écailleux. Dans les Émydes il concourt, avec le pariétal , le temporal et le frontal postérieur , à la formation du toit osseux qui recouvre la tempe. Il s'unit en arrière à l'os ptérygoïdien. Dans les Trionyx il forme une partie du bord postérieur et inférieur de l'orbite et presque toute l'arcade zygomatique, dont le temporal écailleux fait seulement une petite partie en avant de la caisse. Dans les Chélonées ou Tortues marines il concourt, comme chez les Ëmydes, et encore plus, à la composition du toit sus- temporal. REP 139 Dans la Malamata cet os s'étend depuis l'angle postérieur de l'orbite, entre le maxillaire et le frontal postérieur , qu'il ne dépasse point, et concourt à former la branche osseuse qui sépare l'orbite de la fosse temporale. Chez les Crocodiles l'os jugal, qui forme le bord extérieur de l'orbite, est supporté en avant par le maxillaire, et s'unit par une apophyse à une saillie correspondante du frontal postérieur, que M. Spix regarde même comme la partie pos- térieure du jugal, ou Vomoplate du membre supérieur de la tète. Dans rOuaran du Nil et dans les Monitors de l'Ancien Con- tinent, l'os jugal touche au lacrymal, au palatin et au trans- verse; il a la forme d'un stylet arqué et pointu, et n'atteint ni le frontal postérieur, ni le temporal, en sorte que Tor- bite demeure incomplète, ce qui , parmi les Sauriens, ne se retrouve que dans les Geckos. Dans les Sauve-gardes du Nouveau Monde ce même os va rejoindre le frontal postérieur et dot l'orbite. Il en est de même de la Dragonne. Dans les Stellions fouette -queues il est très-large et très- bombé. Chez certains Agames, tels que TUmbre, il s'étend au point de couvrir une grande partie de la tempe et de la joue. Dans les Anolis il est étroit et peu saillant. Dans le Basilic il est, au contraire, large et court. Dans les Geckos il est fort petit et s'attache au bord infé- rieur de l'orbite, sur l'angle postérieur du maxillaire, et est bien éloigné d'atteindre le frontal postérieur. Chez le Caméléon il remonte pour s'unir au frontal posté- rieur et au temporal. Dans le Bipède de la Nouvelle -Hollande, Pjgopus lepldo- pus , de Merrem, l'os jugal ne s'ossifie point. On retrouve des os jugaux dans TOphisaure, mais les Ophi- diens proprement dits en sont dépourvus. Dans la Grenouille l'os jugal est une tige courte et grêle, allant depuis la pointe postérieure du maxillaire jusqu'à la facette articulaire, qui lui appartient presque entièrement, le tympanique ne faisant que s'appuyer sur sa face externe. En cela la Grenouille a une analogie évidente avec le« Oi- seaux, et surtout avec les Poissons. ï4o REP Dans le Pipa de Surinam l'os jugal est des plus petits et n'occupe que la place de l'articulation. Daiisles Salamandres c'est à un os qui remplace à la fois l'occipital et le rocher, et entre le ptérygoïdieii et le tympa- nique, que ce même os supporte aussi, que s'attache le jugal, lequel est placé transversalement sur le ptérygoïdien , n'est uni que par un ligament à la pointe postérieure du maxil- laire et offre seul la facette pour l'articulation de la mâchoire. La Sirène n'offre aucune trace d'os jugaux. Il paroit en être de même du Protée anguillard. Les os du palais, de même que les os jugaux, n'existent- point dans certains Reptiles, en particulier chez le Protée anguillard. Dans les Tortues de terre, spécialement dans la grande Tortue des Indes , ils n'ont point de plancher palatin et offrent un point d'articulation avec le frontal antérieur. Entourés en arrière des os plérygoïdiens, ils sont logés aux deux côtés du vomer et n'ont absolument que leur partie supérieure, celle qui , chez les Mammifères , sépare les fosses nasales des or- bites; ils manquent aussi de cette partie recourbée qui pro- longe le plancher du palais en arrière des maxillaires. Dans les Émydes ou Tortues d'eau douce les os du palais ne sont nullement concaves. Ceux de VEmjs expansa en par- ticulier manquent de partie palatine. 11 en est de même dans la Tortue serpentine, qui est certainement une émyde. Chez les Trionyx ils ne se réunissent point en dessous pour prolonger le palais; creusés en demi-canal en avant, ils sont moins étendus qu'aux Tortues de terre. Ils ont des connexions avec le corps du sphénoïde entre les os ptérygoïdiens. Dans les Chélonées ou Tortues de mer la portion palatine, la lame inférieure des os dont il s'agit, reparoit évidemment t*t contribue à la formation du plancher des fosses nasales. Dans la Matamatales deux os palatins sont situés en dessous dans la concavité de l'arc formé par la réunion transversale des deux os maxillaires. A leur bord postérieur est un assez grand trou ptérygo-palatin. Dans le Crocodile les os palatins prolongent le plafond fourni à la bouche par les intermaxillaires et par les maxil- laires; mais ils le prolongent en le rétrécissant en raison du REP 141 Vide qu'ils laissent entre eux et les processut des maxillaires qui portent les jugaux. Dans les Caïmans ils avancent plus dans le palais et s'élar- gissent en avant. Dans les Gavials ils se prolongent dans le palais en une pointe qui n'entre dans la composition du museau que pour un sixième de la longueur. Dans les autres Sauriens les os du palais n'ont point de lame palatine , ou du moins ces lames ne sont pas assez étendues pour s'unir. Parmi eux, dans l'Ouaran des Arabes et les Monitors de l'Ancien Continent, ces os sont courts, concaves en avant pour conduire aux arrière-narines. Ils forment une partie du plan- cher de l'orbite, laissent entre eux un grand vide, et s'unis- sent aux vomers, aux frontaux antérieurs, aux maxillaires > aux trajisverses et aux ptérygoïdiens. Ils sont percés chacun d'un pertuis analogue au trou ptérygo-palatin. (Voyez Moni- TOR.) Dans les Sauve-gardes d'Amérique ce trou est pratiqué entre le frontal antérieur, le palatin, le maxillaire et le lacrymal. Les os du palais eux-mêmes se portent plus en avant, s'écar- tent moins l'un de l'autre et contribuent au prolongement des arrière-narines par une concavité de leur surface. Dans les Anolis ces os sont remarquablement élargis. Dans le Caméléon, le canal qu'ils forment est presque trans- verse. Dans rOphisaure ils sont armés de dents, et leurs branches sont aplaties verticalement. Dans l'Orvet on ne remarque point les petites dents pala- tines qui existent dans lOphisaure. (Voyez Orvet.) Dans la tribu des Serpens proprement dits, parmi les Ophi- diens, les os palatins forment des arcades analogues à celles que l'on observe dans les oiseaux , qui participent à la mobilité des branches de la mâchoire supérieure, et qui sont armées de dents aiguës et recourbées en arrière, mais fixes et non percées. (Voyez Ophidiens.) Dans la Grenouille, parmi les Batraciens, les analogues des os du palais, situés sous la partie antérieure et évasée de l'os en ceinture, en avant de la partie du sphénoïde, ont la figure 142 REP d'une branche transversale ou d'un secteur de cercle qui va se joindre a l'os maxillaire , sous l'endroit d'où cet os donne •une petite apophyse montante qui va s'unir à l'angle latéral du frontal antérieur. Leur circonférence est munie de dents pointues, qui manquent dans les Crapauds. Le Pipa manque d'os palatins, comme de jugal. Leur existence est douteuse dans la Sirène , à moins que l'on ne prenne pour eux deux plaques minces, dont nous avons déjà parlé et qui sont toutes hérissées de dents en crochets.- (Voyez Sirène.) Dans le Protée ils sont réduits à de simples vestiges mem- braneux ou cartilagineux , ou même manquent totalement. (Voyez Protée.) Les os lacrymaux n'existent point dans les reptiles de l'ordre des Chéloniens , quoique M. Ulrich ait cru voir leur union avec les os du nez dans les frontaux antérieurs. Chez le Crocodile les os lacrymaux occupent sur la joue un espace oblong entre le nasal, le maxillaire et le jugal de chaque côté. Ils rentrent dans les orbites par un plan continu à ces deux derniers, et dans lequel est percé le canal lacry- mal. Dans les Caïmans ils descendent beaucoup moins sur le mu- seau que dans les crocodiles proprement dits. Dans les Gavials ils se prolongent le long des os du nez en une pointe aiguë, qui se porte beaucoup au-delà du frontal antérieur. (Voyez Gavial.) Dans rOuaran des Arabes, parmi les Sauriens, le lacrymal est en partie sur la joue , en partie dans l'orbite; il a une pointe saillante au bord de celle-ci et un trou lacrymal en de- dans; il laisse un autre trou assez grand entre lui et le frontal antérieur. Chez les Sauve-gardes d'Amérique il est fort étroit et non percé. La pointe du bord de l'orbite, au lieu de lui apparte- nir , dépend du frontal antérieur. Le trou lacrymal est pra- tiqué entre les deux os. Dans les Grenouilles, parmi les Batraciens, il n'y a point d'os lacrymal , et une membrane semble occuper sa place na-- turellc. Le trou lacrymal n'existe pareillement point. Chez les Salamandres terrestres, de la famille des urodèles , REP 148 on rencontre un très-petit lacrymal à l'angle externe du fron- tal antérieur. Uii des caractères distinctifs des Chéloniens , en général, est de manquer des os propres du nez. (Voyez Tortue.) Dans le Crocodile la pointe de ces os vient se loger entre les intermaxillaires. Dans les Gavials les os du nez sont bien éloignés d'aboutir à l'ouverture des narines. Us se terminent en pointe vers le quart de la longueur du museau. Dans les Monitors de l'ancien monde , dans l'Ouaran en particulier, il n'existe qu'un seul os du nez, impair et sur kl ligue médiane, quoiqu'il y ait deux frontaux, auxquels il se joint vers le haut en se bifurquant. Dans les Sauve -gardes de l'Amérique les os propres du nez, au nombre de deux, sont grands et recouvrent la plus grande partie de la cavité nasale , ce qui rétrécit d'autant les orifices extérieurs des narines et les repousse vers le bout du museau. Le frontal principal est ici, au contraire, unique. Il en est de même dans les Lézards ordinaires. Dans l'Iguane cornu ces mêmes os sont renflés et bombés. Dans les Geckos ils sont plus ou moins alongés et aplatis, suivant les espèces. Dans le Caméléon leur petitesse est extrême et ils sont en- tourés de toutes parts par le frontal principal , les frontaux antérieurs et les maxillaires. Dans les Scinques leur forme est à peu près celle que pré- sentent ceux des Iguanes , seulement ils sont moins larges. Dans les Ophidiens on distingue assez bien les deux os du nez. Dans la Grenouille commune , parmi les Batraciens, et en général dans tous les Reptiles de la famille des anoures, il n'existe qu'un vestige d'os nasal. C'est une très- petite pièce osseuse, dentelée, suspendue, en dehors du trou de la narine extérieure et près de la pointe des apophyses montantes des os inlermaxillaires , dans la membrane qui représente les quatre ailes du sphénoïde. M. Cuvier a très -exactement dé- crit cette disposition; mais M. Bojanus , faute de l'avoir con- nue, a transporté le nom d'os nasal au véritable frontal anté- rieur. ï44 REP Dans le Pipa de Surinam les os nasaux , semblables à un filet aplati , sont courbés en manière de S. Les os du nez chez la Salamandre terrestre forment une voûte au-dessus de chacune des fosses nasales, fort écartées l'une de l'autre. Dans le Triton Gesneri ils laissent entre eux, sur le devant du museau , un fort petit trou. Dans la Sirène ils semblent représentés par deux os grêles , prolongés postérieurement en une pointe logée dans une rai- nure des frontaux principaux. Ils marchent à côté l'un de l'autre jusqu'au bout du museau. Dans le Protée anguillard ils sont réduits presque à rien. (Voyez Protée.) Les Chélomens, les Batraciens, les Ophidiens, sont privés des cornets inférieurs des fosses nasales. Il paroît en être de même dans les Crocodiles, parmi les Sauriens. (Voyez ce mot. ) Mais dans POuaran et dans les Monitors, qui appartiennent a la même famille ou plutôt au même ordre , ils ont une figure cochléariforme, et, concaves en arrière et convexes en avant, ils occupent toute la partie antérieure et inférieure de chaque fosse nasale. On les retrouve également à l'état osseux dans les Sauve- gardes, oîi ils sont pourtant moins apparens et oix les os du nez les recouvrent. Chez l'Homme et dans la plupart des autres animaux ver- tébrés on ne trouve qu'un seul vomer. Il est des Reptiles chez lesquels cet os manque totalement; il en est aussi oii il est double. Dans la grande Tortue indienne il s'articule supérieurement avec le frontal antérieur, concourt à la formation de la cavité osseuse du nez et de l'ouverture postérieure des fosses nasales. 11 n'existe aucunement à l'état osseux dans l'Emj's expansa. Dans la Matamata il est situé entre les deux os palatins. Chez les Caïmans on l'aperçoit en partie dans le palais, entre les intermaxillaires et les maxillaires. Dans les Monitors de PAncien Continent les vomers, au nombre de deux, forment le milieu du dessous du palais. Creusés chacun antérieurement en un petit canal, ils s'éten- dent de Pintermaxillaire aux os du palais. REP ,45 Dans les Sauve -gardes ces vomers sont plus courts, plus larges et non creusés. Dans le Basilic ils sont larges et concaves. Dans le Caméléon ils paroissent étroits et courts. Dans la Grenouille ils sont piafs et occupent l'espace trian- gulaire situé entre les deux palatins et le bord antérieur des mâchoires du côté du palais. Du côté externe ils offrent trois pointes et deux éohancrures ; et c'est dans leur échancrure postérieure et en avant du palatin qu'est percée la narine in- terne. Du bord par lequel ils se touchent , naît sur chacun une lame verticale, souvent cartilagineuse, adossée à son ana- logue et formant avec elle la cloison des narines. Prés de leur articulation avec le palatin ils portent chacun une rangée transversale de petites dents pointues, qui man- quent dans les Crapauds en général, excepté dans le Crapaud sonneur, dont, pour cette raison, on devroit faire une véri- table Grenouille. ( Voyez Crapaud.) Dans le Pipa on ne trouve pas plus de vomer que de pa- latins et de jugaux. Dans les salamandres, les vomers, larges et triangulaires, forment le plancher des fosses nasales . et donnent chacun une apophyse grêle. Ces deux apophyses marchent parallèle- ment en arriére et portent, comme les vomers eux-mêmes, des dents palatines, malgré l'assertion contraire de M. Rus- coni, dans ses Amours des salamandres. Dans la Salamandre gigantesque des Monts Alleghanys les deux vomers portent leurs dents, non pas longitudinalement , mais bien en travers à leur bord antérieur et parallèlement aux dents des intermaxillaires et des maxillaires. Chez les Larves des Salamandres aquatiques les vomers sont moins fixés à la base des narines que dans les individus adultes, et, au lieu d'une seule série de dents, ils en ont leur surface toute garnie. (Voyez Salamandre et Urodèles.) Dans la Sirène, Pexistence de ces os n'est point encore clairement démontrée. Chez le Protêt ils semblent représentés par des plaques qui garnissent en dessous la partie antérieure du museau , et dont il ne se rencontre que des vestiges plus ou moins re- connoissables dans la Sirène. Chacune de ces plaques a 45. JO U6 REP vingt-quatre dents dans sa rangée et se continue en arrière avec une branche qui porte aussi quelques dents, et qui va s'attacher au bord interne du tympanique. De même que dans la plupart des autres animaux verté- brés, la mâchoire inférieure dans les Reptiles a généralement la forme d'un arc, dont le contour supérieur est communé- ment semblable, dans sa plus grande étendue, au contour inférieur de la mâchoire opposée. Habituellement aussi , re- lativement à celle-ci, sa longueur est plus considérable, parce qu'elle s'articule très en arrière et se prolonge même au-delà de son articulation. Elle s'alonge d'ailleurs ou se raccourcit avec le museau , et son épaisseur dépend beaucoup du nombre, de la figure et du volume des dents qu'elle supporte ou de l'absence de celles-ci. Nulle part, en outre, sa composition ne paroît aussi com- pliquée que dans les Reptiles. Dans les Mammifères, même à Tétat de fœtus, aussitôt que la mâchoire inférieure a pris quelque consistance, elle n'offre plus qu'un os de chaque côté : ce n'est que dans de très- petits embryons que l'on peut encore en séparer les groupes de fibres. Dans les Rep- tiles on voit, au contraire, ceux-ci former des os distincts et unis par des sutures. La mâchoire inférieure, dans les Chbiokiexs, varie pour sa forme générale. Pointue dans les ïrionyx et le Caret, ob- tuse et parabolique dans la Tortue franche et les Tortues de terre, elle devient Hemi- circulaire en avant des apophyses coronoïdes dans la Matamata. Elle est creusée d'un sillon étroit, profond, également large, dans les Tortues de terre ; s'élargissant et s'approfon- dissant vers la symphyse , dans la chélonée mydas. Ce sillon manque entièrement dans les Trionyx et le Caret. Quoi qu'il en soit, la mâchoire inférieure des reptiles de cet ordre est formée d'un moins grand nombre de pièces que dans les Crocodiles et les Sauriens en général. Son corps, dépourvu de toute apparence de symphyse, même dans le jeune âge, n'offre qu'un seul os en arc et analogue aux deux dentaires du Crocodile, au moins dans les Chélo- REP 147 nées , les Trionyx , les Émydes , les Tortues de terre ; car dans la Mafamata , à toutes les époques de la vie on observe la trace d'une division à la partie antérieure de cet os. De chaque côté des branches de cet are sont surajoutées cinq pièces osseuses, plus ou moins distinctes, selon les es- pèces, et de nature à lier les chéloniens , d'une part aux Oiseaux, de l'autre aux Sauriens. L'une des pièces dont il s'agit, est Voperculaire , placé, comme chez le Crocodile, à la face interne de la mâchoire, mais reporté plus en arrière. 11 atteint jusqu'à l'extrémité postérieure. Une seconde, Vanguîaire, placée au - dessous , fait le bord inférieur de la màchoire.- Plus haut, au contraire, est le surangulaire, qui occupe la face externe de cette partie de la mâchoire, et va aussi jusqu'à l'extrémité postérieure , en ne touchant l'angulaire que tout-à-fait en arrière , et en demeurant séparé antérieu- rement par une longue pointe du dentaire. En dessus encore et en arrière , entre l'operculaire et le surangulaire , on trouve Varticulaire , comme dans les Oi- seaux, mais réduit à de plus petites dimensions. Il ne sert absolument qu'à l'articulation et à l'insertion du muscle abaisseur. Quant à Vapophyse coronoïde, elle semble former ici un os isolé et situé entre le dentaire , l'operculaire et le suran- gulaire en avant de l'orifice du canal maxillaire inférieur, lequel se trouve au bord Supérieur , au lieu d'être pratiqué sur la face interne. Dans VEmjs expansa, M. Cuvier a vu le surangulaire, l'o- perculaire et Tarticulaire , soudés ensemble , leurs sutures étant effacées à une époque où toutes les autres étoient en- core visibles. Dans la mâchoire inférieure des Crocodiles on compte six pièces osseuses de chaque cAté; savoir : a. Le dentaire, dans lequel sont creusés les alvéoles de toutes les dents : il s'articule seul en avant avec son sem- blable pour former l'angle antérieur ou la symphyse. b. Voperculaire, qui couvre toute la face inîerae, excepté tout en avant, au niveau du dentaire, sur lequel pourtant 148 REP il repose par une lame mince dans une grande étendue. c et d. Vangulaire et le surangulaire, places au-dessus l'un de l'autre, étendus jusqu'à l'extrémité postérieure, laissant entre eux, en avant, un espace occupé par la lin du dentaire et terminé par un grand trou ovale. Le premier de ces deux os forme l'angle postérieur de la mâchoire et se recourbe en dessous pour venir occuper un espace à sa face interne. Entre lui et Toperculaire , à cette même face, est un petit trou ovale, surmonté d'un grand vide. Le second ne se recourbe pas, comme le précédent, vers la face interne. Il donne attache, par une petite crête, au muscle crotaphyte, et c'est là ce qui lui a valu autrefois le nom d'os coronoïdien. e. Le coinplémeniaire , qui remplit la pointe du vide que Liissent entre eux l'operculaire et l'angulaire. Il est petit et en forme de croissant. /. V articulaire , auquel appartiennent le condyle , toute la face supérieure de l'apophyse postérieure qui donne attache à l'analogue du muscle digaslrique, et toute la face interne de cette partie. Les mâchoires inférieures des Crocodiles proprement dits ne diffèrent entre elles que par leur plus ou moins grand pro- longement, qui lui-même correspond à celui du museau. Celle du Gavial, outre son excessif alongement , a cela de particulier que sa symphyse régne jusqu'auprès de la dernière dent , en sorte que l'operculaire concourt pour un tiers en longueur, à peu près, à la formation de cette suture. Le sur- angulaire, l'angulaire, l'articulaire et le complémentaire y sont comme dans les vrais Crocodiles. Il en est de même de l'articulation , des deux trous ovales, du grand vide de la face interne et de l'apophyse postérieure. De même que celle des Tortues et des Crocodiles, la mâ- choire inférieure de la plupart des Saurieils est composée de six os de chaque côté; mais ces os sont un peu autrement dis- posés, et ils donnent lieu à une forme générale différente, ce qui tient surtout à ce que l'apophyse coronoïde est plus saillante et plus en devant , à ce que l'angle inférieur est aussi plus en avant, et, enfin, à ce que la partie dentaire est plus courte à proportion. REP 149 L'os dentaire ne porte pas, comme dans le Crocodile , les dentsdansdes alvéoles; ces ostéides adhèrent à sa face interne tandis que l'externe s'unit en arrière , par suture squameuse , à celle du complémentaire, du surangulaire et de l'angulaire. La partie de la face interne du dentaire que, chez ces ani- maux, l'operculaire couvre au-dessous et en arrière des dents, varie beaucoup en étendue selon les genres. L'operculaire s'adapte en arrière à la face interne du complémentaire, de l'articulaire et de l'angulaire, et souvent à celle du suran- gulaire. Le complémentaire forme seul l'apophyse coronoïde, en avant de laquelle il s'étend sur le bord supérieur de la mâ- choire, tandis qu'en arrière il descend à la face interne, où il traverse le surangulaire pour s'unir dessus, est close et complète, et ne fait point corps avec les plaques du bouclier dorsal qui suivent celle de la onzième vertèbre. Leur corps est concave en avant , convexe eu arrière. Dans les Crocodiles les vertèbres sacrées , au nombre de deux aussi, ont de fortes apophyses prismatiques, qui s'élar- gissent en dehors pour porter l'os coxal. Ces apophyses appar- tiennent au corps de l'os , et non à la partie annulaire , comme les apophyses transverses ordinaires, qui ici semblent réduite? à rien. La suture qui sépare la partie annulaire passe sur la racine de ces grosses apophyses, qui, dans les jeunes individus, sont même complètement isolées du corps par une suture spéciale. Dans tous les autres Sauriens, les Monitors, les Lézards, les Scinques, les Geckos, les Caméléons, les Dragons, les Dra- gonnes, lesSlellions, les Cordyles, les Agames, les Basilics, les Iguanes, les Marbrés , les Sauve -gardes , etc., ces vertèbres sont également au nombre de deux. La première, au lieu d"un petit tubercule, a une grosse apophyse renttée ea dehors et présentant à l'es coxal une fa- Ï72 REP cette articulaire échancrée en arrière et en forme de fer à cheval. La deuxième a aussi une grande apophyse , mais simple- ment élargie et aplatie horizontalement. Les Ophidiens, ne présentant point de bassin, sont, par conséquent, dépourvus de l'os sacrum ou des vertèbres qui en tiennent la place. Il eu est de même de la Sirène parmi les Batraciens lhodèles. (Voyez Urodèles. ) Dans les Batraciens anoures, comme la Grenouille et le Crapaud, la dernière vertèbre, qu'on peut considérer comme remplaçant le sacrum , a de grandes et larges apophyses transverses, ^auxquelles sont suspendus les os coxaux , et en arrière elle offre deux tubercules, qui s'articulent dans deux facettes d'un os unique, qui s'étend jusqu'au-dessus de l'anus et qui semble être l'analogue du coccyx. (Voyez Crapaud.) Les apophyses transverse* de la vertèbre sacrée sont plus larges dans les Crapauds que dans les autres genres de la famille des Anoures. Dans le Pipa, cet os est soudé au coccyx. Ses apophyses transverses sont remarquables par leur évasemenf. C'est une chose singulière , remarque M. Cuvier, que la variété des points où le bassin s'attache a l'épine chez les Salamandres. Ce savant professeur po>jède des individus de la Salamandre terrestre où il est suspendu à la quinzième vertèbre, et d'autres où il tient à la seizième. M. Schultze , dans les Arcliis'es physiologiques de Meckel, dit avoir vu le squelette d'un de ces reptiles, où il tenoit d'un côté à la seizième et de l'autre a la dix-septième. Dans le Triton palinatus et le Triton alpestris le bassin est constamment suspendu à la quatorzième \ ertèbrc. Dans les Triton punctatus et Triton Gesrœii il tient à la quin- zième, et dans le Triton cristatus il tient à lu dix-septième ou à la dix- huitième. Ainsi donc la position numérique de la vertèbre sacrée varie beaucoup dans tes Urodèles que nous venons de citer; mais sa figure est semblable à la figure de celles qui la précèdent. Elle offre même de chaque côté une petite côte , à l'extrémité de laquelle l'os des îles est suspendu par un ligament. REP 175 Dans le Protée anguillard les deux vertèbres, auxquelles sont attachés les vestiges cartilagineux du bassin, ne pré- sentent rien de particulier. Elles sont ossifiées, comme celles qui les précèdent. Dans les Chéloniens les vertèbres coccygiennes sont libres, comme celles du cou , en sorte que, dans le bouclier dorsal, les plaques de la série longitudinale, qui suivent la dixième, n'adhèrent point à des vertèbres. Ces vertèbres ont chacune un corps concave en avant, convexe en arrière; une partie annulaire aplatie carrément et sans épine en dessus; des apo- pliyses articulaires antérieures embrassant par- dessous les pos- térieures de la vertèbre précédente, et deux apophyses trans- verses courtes , arliculéts de chaque côté sur la suture qui joint le corps à la partie annulaire. Dans plusieurs tortues de terre, en particulier dans les Tortues grecque et indienne, on compte vingt-trois ver- tèbres caariales. II en existe vingt -sept dans le Tesludo ra- diata, et dix-huit seulement dans la Tortue géométrique. LesChélonées etlesÉmydesn'en ont également que dix-huit. Dans les Crocodiles, parmi les Sauriens, les vertèbres cau- dales, au nombre de quarante-deux et composées des mêmes parties que les lombaires , ont leur corps de plus en plus mince et comprimé ; leurs apophyses articulaires verticales jusqu'à la seizième ou dix-septième, au-delà desquelles deux postérieures se réunissent en un plan obliq,ue et échancré au milieu , lequel appuie dans une échancrure plus large de la vertèbre suivante; leurs apophyses transverses de plus en plus petites jusqu'à la seizième ou dix-septième, et ensuite manquant tout- à -fait; les apophyses épineuses rétrécies et alongées jusqu'à la vingt- deuxième ou vingt - troisième , et ensuite de plus en plus petites, jusqu'à ce qu'à la fin elles disparoissent complètement. A compter de la seconde, leur corps offre en dessous, à son bord postérieur, deux facettes pour porter un os mobile à deux branches et en forme de chevron, qui représente une espèce d'apophyse épineuse inférieure. M. Cuvier a vu la série de ces os se prolonger jusqu'aux dernières vertèbres de cette région ; mais ils vont en se raccourcissant et leur pointe en se dilatant dans le sens de la longueur de l'animal. in REP Dans le Monifor du Nil, où l'on compte quatre -vingt et quelques vertèbres caudales, et dans celui de Java, qui en a jusqu'à cent dix-sept, ces os ont leurs apophyses éi)incuses et transverscs longues et étroites, et leurs apophyses arficu- laires presque verticales , l'antérieure regardant en dedans et la postérieure en dehors. Ils offrent, d'ailleurs, à la partie postérieure de leur face inférieure, deux petits tubercules pour porter l'os en chevron. Comme chez tous les Sauriens , en général , leur face anté- rieure est concave et la postérieure se trouve convexe. Leur volume diminue aussi à mesure qu'on approche de Textrémité de la queue ; toutes leurs éminences finissent même par s'y réduire à rien , ou à peu près à rien. Dans la Sauve-garde d'Amérique, qui possède vingt-six de ces os, les crêtes inférieures de celle-ci se montrent comme des osselets particuliers attachés sur l'articulation de deux vertèbres et en forme de chevron. Dans l'Iguane ordinaire, où l'on compte vingt -quatre de ces vertèbres, et dans l'fguane ardoisé, où il y en a cinquante- cinq, leurs corps sont très-alongés, en sorte qu'avec un moin- dre nombre elles forment encore une plus grande longueur. Leurs apophyses épineuses décroissent fort rapidement. Dans les Basilics, et spécialement dans le Basilic à crête, où l'on ne Compte que vingt-quatre vertèbres caudales, ces dernières apophyses sont plus hautes et plus étroites, au moins sur une partie de la queue. Une grande partie des vertèbres caudales des Lézards or- dinaires, où leur nombre varie de cinquante à soixante en- viron, sont divisées verticalement dans leur milieu en deux portions, qui se séparent fort aisément, parce que le périoste seul les maintient en rapport. C'est probablement à cause de cette particularité, si peu d'accord, comme le remarque le professeur Cuvier, avec aucun système sur la correspondance dans le nombre des pièces osseuses, que la queue des Lézards se rompt si facilement. Il paroit en être de même dans les Iguanes et les AnoHs. Parmi ceux-ci, le Grand Anolis noir- bleuâtre n'offre, au reste, que seize vertèbres caudales. Dans les Ophidiens ces vertèbres ne sont distinctes des REP 175 autres que parce qu'elles ne portent point de côtes, et que leurs épines, tant abdominales que dorsales, sont doubles et constituent deux rangées de tubercules. Leur nombre, du reste, est habituellement considérable. On en trouve plus de cinquante dans la plupart des espèces, et la Couleuvre à collier en présente cent douze. Dans les Batraciens anoures, qui manquent de queue, le coccyx est représenté par un os unique, qui s'étend depuis la vertèbre sacrée jusqu'au-dessus de l'anus, et qui, très-long et terminé par un appendice cartilagineux pointu, est relevé, tout le long de la face dorsale, d'une crête, dans la base de laquelle le canal vertébral se termine en se rétrécissant beau- coup. Tel est le cas de la Grenouille, du Crapaud, des Rainet- tes, du Pipa. (Voyez Anoures.) Dans c,e dernier même, le coccyx est intimement soudé avec la vertèbre sacrée. (Voyez Pipa.) Au nombre de vingt-cinq ou vingt-six dans la Salamandre terrestre, les vertèbres de la queue ont des crêtes et des apo- physes transverses comme celles du dos, mais celles-ci de- viennent de plus en plus petites, et, à compter de la troi- sième caudale , il y a sous le corps une lame transverse diri- gée obliquement en arrière, et percée d'un trou à sa base, qui remplace les os en chevron des Sauriens. Dans les Triton alpestris et cristatus, parmi les Salamandres aquatiques de nos contrées, on compte trente-trois vertèbres caudales; il y en a trente -quatre dans le Triton Gesneri et trente -six dans le Triton punctatus. Cette circonstance suffit pour faire distinguer, au premier abord, les Batraciens de la famille des Urodèles de ceux de la famille des Anoures. Dans ceux-là, au reste, les vertèbres dont il s'agit for- ment une queue aplatie latéralement, comprimée de droite à gauche, à cause de l'élévation des crêtes supérieures et in- férieures. Dans l'Axolotl du Mexique, qui a des cotes à toutes les vertèbres, excepté à l'atlas, la queue est composée de vingt- trois os^ comme l'ont reconnu sir Everard Home et M. G. Cuvier. Dans la Sirène , les apophyses transverses des vertèbres ^7^ REP caudales, primitivement assez petites, dîsparoissent promp- tement, et leurs apophyses articulaires diminuent progres- sivement. Le corps de ces os prend une forme très -comprimée, et donne en dessous deux petites lames, qui interceptent ua canal pour les vaisseaux , comme les os en chevron des Lé" zards. Dans le Protée anguillard il existe vingt-cinq vertèbres de- puis le bassin jusqu'au bout de la queue : excepté les der- nières, elles sont bien ossifiées. Elles manquent d'apophyses ou de crêtes épineuses , et à mesure qu'on arrive vers l'ex- trémité , elles deviennent de plus en plus comprimées , per- dent de leurs crêtes latérales, et prennent en dessous des apophyses qui tiennent lieu d'os en chevron. Le bassin n'existe point dans tous les Reptiles. Les Ophi- diens , par exemple, en sont privés, et dans le Protée an- guillard, parmi les Batraciens, il est tellement peu ossifié qu'à peine trouve-t-on quelque chose de durci dans le car- tilage qui répond à l'os coxal. Dans les Chéloniens le bassin se compose constamment de trois os distincts, dont deux contribuent, comme dans les Quadrupèdes, à la composition de la fosse cotyloïde, et ne sont fixés au plastron que par des ligamens dans les Chélo- nées, dans les Émydes et dans les Tortues de terre, tandis que, dans les Chélydes, ils se joignent par de larges surfaces à lui et au bouclier dorsal. Dans les Chéloniens les os coxaux ou innominés sont com- posés chacun de trois pièces, un ilium alongé, un ischium dilaté , pour aller rejoindre son semblable et le plastroff, et un pubis, qui se porte en s'élargissant vers celui-ci, et s'y réunit de même à son semblable. A Fendroit , où ils s'unissent pour former la cavité coty- loïde , chaque os a trois faces; une pour chacun des deux autres, et une pour la cavité. Sur le reste de sa longueur l'os coxal est oblong dans sa portion iliaque ; l'ischion va en s'élargissant directement vers la symphyse et le pubis, après s'être d'abord porté en avant, se courbe vers la symphyse aussi et s'élargit également pour y arriver. REP 177 Dans les Tortues de terre ce dernier donne de l'angle , où il se courbe une apophyse pointue , qui se dirige vers le plastron. Dans les Émydes cette apophyse, aplatie et dirigée latéra- lement, est souvent tronquée ou ari'oedie. Mais, ainsi que chez les précédentes , les pubis vont ensemble s'unir aux ischions, en laissant de chaque côté un trou ovalaire. Dans les Chélonées et les Trionyx les pubis et les ischions ne s'unissent au milieu que par un cartilage, en sorte qu'une seule ouverture très-grande semble remplacer les deux trous ovalaires ou sous-pubiens. Autre particularité non moins singulière encore , dans les Chéloniens, l'ilium et par conséquent la masse entière du bassin auquel cet os est soudé, se meut sur le rachis. Dans la grande Tortue marine c'est la partie de l'os coxal qui correspond au pubis qui est la plus considérable. Elle vient de la cavité cotyloïde , par une portion qui se porte en avant et s'élargit en une lame mince et plate, divisée en deux parties: l'une ,qui se porte vers la ligne moyenne, par laquelle les deux os correspondans se joignent; l'autre , libre et dirigée du côté externe. La portion qui est analogue à l'ischion se porte en arrière et en bas et forme le véritable cercle osseux du bassin, tandis que l'ilium, court, étroit et épais, appuie sur le test et se joint au sacrum. D'après cette conformation sî singulière il sembleroit , comme le dit M. Cuvier , que le bassin de cette tortue, vu hors de sa position naturelle, pourroit très-aisément être con- fondu dans ses parties; car les pubis ressemblent aux iliums, et ceux-ci aux ischions. Dans les Tortues, les Émydes, les Chélonées et les Trionyx le bassin n'est soudé au .plastron que par des ligamens; dans les Chélydes il s'engraine plus solidement avec lui et avec le bouclier dorsal; l'ilium s'articulant par une large surface à la huitième côte dilatée , et l'ischion et le pubis à la dernière pièce du plastron. La position de cette partie du squelette est toujours telle que l'ilium se porte obliquement d'arrière en avant et vers le plastron , que la surface commune des pubis et des ischions est parallèle au sternum, et que la fosse cotyloïde regarde de côté. 45. 32 '78 REP Dans les Trionyx et les Chélonées le pubis est simplement dilaté en éventail à sa partie antérieure et légèrement divisé par un arc rentrant en deux lobes, dont l'interne va former la symphyse. L'ischion des Chélonées est simplement oblong ; tandis que dans les Trionyx et les Émydes, il s'élargît carrément du côté de la symphyse, ce qui fait que son bord postérieur offre un angle saillant, qui devient, au reste, pointu dans les Tor- tues proprement dites. Dans les Crocodiles, parmi les Sauriens, l'os des îles est placé presque verticalement : concave en dehors, il est con- vexe en dedans, où il reçoit les apophyses transverses des vertèbres sacrées; son bord antérieur et supérieur forme les deux tiers d'un demi -cercle. Son angle antérieur est émoussé et offre une sorte de facette articulaire : le postérieur est aigu; la facette qui fait partie de la fosse cotyloïde est en croissant. Les pubis reçoivent les côtes ventrales. L'ischion est fait à peu près comme l'os coracoïdien. La facette par laquelle il se joint à son semblable est plane et de la figure d'un triangle isocèle. Son col est épais et sa tête encore plus. Elle offre deux facettes : une rugueuse, qui s'u- nit à l'ilium, et une lisse , qui concourt à la formation de la cavité cotyloïde. Une apophyse plane, qui supporte le pubis, s'élève de son col en avant et un peu en dehors. Le bassin dans la plupart des Sauriens de la famille des Lézards, dans le Monitor en particulier, est composé de trois os, qui. comme chez les Mammifères, concourent à la com- position de la fosse cotyloïde, laquelle est ici peu profonde. L'ilium en prend la moitié supérieure ; son col est large et court; sa portion spinale, au lieu de se diriger en avant, comme dans les vivipares, ou de s'arrondir , comme dans le crocodile, se porte obliquement en arrière en forme de bande étroite, et il n"a en avant qu'une petite pointe- Le pubis et l'ischion s'unissent chacun à son opposé dans la ligne moyenne inférieure; mais le pubis ne s'articule point avec l'ischion, et lt court, large et plat; celui du pubis est percé d'un trou assez grand , et son bord an- térieur produit une pointe qui se recourbe au bas et en dehors. REP 2?9 Dans les Mônitors la symphyse du pubis §e fait par une troncature large , qui est moins apparente dans les Sauve- gardes et dans les Lézards, les Dragons , les Stellions, etc., par une pointe étroite. Celle de l'ischion a toujours lieu par une large troncature. Le Cauiéléon se distingue de tous les autres Sauriens par l'étroitesse de son ilium, qui va directement s'attacher à l'épine, et qui , comme l'omoplate, porte à sa partie supérieure un cartilage triangulaire. La symphyse de son pubis, dépourvue de pointe latérale, se fait par une troncature. Ses ischions forment, parleur réunion, une crête saillante. Dans l'Ophisaure et dans l'Orvet il subsiste encore des ves- tiges de bassin , qui consistent dans un petit ilium avec une trace d'ischion , mais sans apophyse, et que M. Cuvier n'a pu découvrir dans le Bimane. Dans les Batraciens de la famille des Anoures les pubis et les ischions, manifestement raccourcis, sont soudés en un disque solide vertical, qui se bifurque en dessus pour les os des îles. Dans le Pipa les ailes de ces derniers deviennent horizon- tales en avant et s'attachent sous les énormes apophyses trans- verses du sacrum. La suture de séparation des os des îles, dans les Anoures, traverse directement de l'angle postérieur du disque à son bord antérieur, en divisant en deux la cavité cotyloïde. Leur aile est très -longue , rétrécie immédiatement au -dessus de celle-ci, puis un peu dilatée , et ensuite se rétrécissant peu à peu jusqu'au sommet, qui est creux et rempli par un car- tilage qui le suspend à l'apophyse transverse de la dernière vertèbre. Le bord supérieur de cette partie alongée de l'os est tranchant; l'inférieur est mousse et arrondi. Nous avons déjà dit combien, dans les Salamandres , est grande la variété des points où le bassin s'attache à l'épine. Ce bassin est, d'ailleurs, tout autrement fait que celui des Grenouilles: la vertèbre qui le porte a, comme celles qui la précèdent, une petite côte de chaque côté, et c'est à l'extré- mité de celle-ci que l'ilium est attaché par un ligament. Ce dernier os est cylindrique et s'élargit un peu en arrivant à la i8o REP cavité cotyloïde. Le pubis et l'ischion se soudent ensemble et forment av<'C ceux de l'autre côté, dont ils demeurent dis- tincts, un grand disque, concave en dessus, plat en dessous, coupé carrément en avant, échantré latéralement, rétréci derrière les fosses cofyloïdes, el terminé en arrière en arc concave. Le pubis est bien plus long-temps cartilagineux que l'ischion, avec lequel il s'unit par une suture qui '"ait une croix avec la symphyse. En avant de celle-ci est un cartilage en forme d'Y, qui est plongé dans les muscles et qui repré- sente assez bien les os marsupiaux des Didelphes. Dans la Sirène il n'y a aucun vestige de bassin. Le Thorax des Reptiles varie beaucoup sous le rapport de sa composition. Les Grenouilles, les Crapauds, les Raines, par exemple, ont un sternum et sont privés de côtes. Les Ophidiens possèdent des côtes sans sternum. Chez les Chéfoniens les côtes sontsoudées avec les vertèbres dans le bouclier dorsal, et le sternum est confondu dans le plastï"on. Les Sauriens , dont les côtes sont parfaites, ont un sternum en grande parfie cartilagineux. Ces différences d'organisation ne sauroient nous étonner, puisque les Reptiles diffèrent beaucoup entre eux par la quan- tité de respiration qui leur est propre. Nous savons déjà que tous les Ophidiens sont privés de l'ap- pareil sternal. Dans les Chéloniens, en général , le sternum paroît être une des pièces les plus importantes du squelette; on diroit, sui- vant l'expression ingénieuse d'un anatomiste moderne, et tant tout le reste de l'organisation lui est subordonné, qu'il est le caractère dominant , le grand caractère de cet ordre du Règne animal. Il est modelé, en effet, sur des dimensions ex- traordinaires; car, établi sur une échelle des plus grandes, il ne se borne pas à couvrir, à protéger la région de la poi- trine uniquement : il abrite toute la surface inférieure du corps. C"est à lui que les zoologistes oîit donné le nom de plastron. Constamment ici le sternum est composé de neuf pièces, desquelles huit sont paires, dont la neuvième, placée entre les REP i8i quatre anlërieures, est impaire, et dont la figure varie in- tiniment selon les genres et les espèces. Dans les Tortues proprement dites, les Emydes et les Ché- lydes, ces diverses pièces du sternum ne laissent de vides entre elles que dans le premier âge seulement, où elles sont formées de rayons osseux , dirigés en divers sens dans le dis- que encore cartilagineux du plastron ; plus tard elles se joi- gnent de toutes parts et constituent une plaque compacte , unie à la carapace dans une plus ou moins grande étendue de chaque cAté. Dans les Tiionyx et les Chëlonées ces expansions rayon- nantes laissent entre elles toutes, et, de chaque côté, entre elles et le bouclier dorsal , de grands espaces bouchés par un tissu carlilagin»mx uniquement. Dans les véritables Tortues, les Tortues terrestres, la pre- mière paire de ces plaques sternales forme une avance diver- sement configurée sous le cou de l'animal, et dont la face su- périeure donne, en arrière, une pointe qui rentre vers la poitrine. La quatrième et dernière forme une proéminence , sous le ventre et sous la queue de l'animal. La deuxième et la troisième forment, en commun, une échancrure pour le passage des pieds de devant. Une apophyse de cette dernière constitue, avec la septième pièce marginale , une autre échan- crure, moins profonde, pour le passage despieds de derrière. La pièce impaire est ovale à l'extérieur et paroît triangu- laire en dedans. Elle est pointue en arrière. C'est surtout aux dépens des pièces de la deuxième paire qu'est pratiquée sa place. Dans les Emydes à boite, comme VEmjs suhnigra, VEmj^s clausa, VErnjs odorata , etc., qui devroient, comme dans plus d'une occasion déjà nous avons eu sujet de le dire, former peut-être un genre à part dans l'ordre des Chéloniens , le ster- num , oblong et mobile, est divisé en deux battans par une articulation en charnière. La portion mobile de ce plastron est demi-ovale et composée des cinq premières pièces de l'ap- pareil siernal, dont l'impaire est fort grande. La portion fixe, plus grande et pareillement semi-elliptique, est formée parles quatre autres pièces. Ce sternum n'oflVe aucune échancrure, et il n'existe, pour loger les pieds , d'autres vides que ceux. i8> " REP qui résultent de la courbure relevée des bords latéraux du bouclier dorsal. D'autres Émydes, comme la Tortue de nos eaux douces (Emjs europœa) , ressemblent, ainsi que l'ont observé MM. Bojanus et Cuvier, aux précédentes par un peu de mobilité dans la partie antérieure de leur plastron. Cette partie dans lesChélydes, au contraire, présente, avec le bouclier dorsal, une articulation des plus fortes, qui 6e fait par des processus des deuxième et troisième paires , unies aux quatrième, cinquième, sixième, et même sep- tième pièces marginales , ainsi qu'aux première et qua- trième des côtes élargies. La dernière paire de ces pièces est unie très-solidement aux huitième et neuvième côtes par l'intermédiaire dion de mâchoire qui confient six dents en- tières et qui a appartenu à un gavial. Une dent qui a été dtéposée par M. Cuvier au Cabinet du Roi, et qui vient du même pays, semble annoncer un individu de trente pieds au moins. Enfin, dans la commune de Chaufour, près du Mans, on a trouvé dans une pierre calcaire coquilllère une partie de mâchoire et une énorme vertèbre de crocodile. Les squelettes de crocodiles, qu'on a presque toujours pris pour des squelettes humiins, ne sont pas très-rares dans les couches secondaires anciennes. Les connoissaiices sur ce genre prouvent que les crocodiles ont subi la même loi que les mam- mifères, et que leurs espèces n'ont point résisté aux catastro- phes qui ont bouleversé la croûte extérieure du globe; mais ce qu'elles ont surtout de bien remarquable, c'est qu'elles apprennent que les diverses classes d'animaux vertébrés ne datent pas de la même époque, et que les reptiles, en par- ticulier, sont de beaucoup antérieurs aux mammifères. Les crocodiles paroissent dans les premiers terrains secon- daires; les monitors des schistes cuivreux les précèdent seuls dans le temps; mais il se montrent immédiatement après dans le Lias des Anglois et dans le banc Heu des Normands, ou dans une marne calcaire bleuâtre et pyriteuse qui a tant d'analo- gie avec le schiste cuivreux. Depuis lors, jusqu'à l'avant-dernière époque, il en a sub- sisté toujours quelques espèces; à ceux de la formation du Jura succèdent ceux de la craie. 11 y en a au-dessus de cette dernière substance. Il s'en trouve au-dessus du calcaire gros- sier, et l'on peut soupçonner qu'il s'en trouve dans les couches meubles et superficielles où sont enfouis tant de cadavres d'é- léphans et d'autres grands quadrupèdes. Des Sc4ujnens du genre des Monitors. Dans presque toutes les parties de la Thuringe et du Voigtland, dans les portions limitrophes de la Hesse , et jus- qu'en Franconie et en Bavière, il règne une couche de schiste marneux et bitumineux qui a rarement plus de deux pieds d'épaisseur et souvent pas plus de dfux pouces; elle repose REP sur un grès rouge qui contient de la houille en divers endroits. Au-dessus du schiste cuivreux sont des couches qui contien- nent des coquilles, des bélemnites, des encrines, des anornies et autres. Le gypse accompagné de sel gemme surmonte ce calcaire, et est surmonté à sou tour par des grès que recouvre une seconde sorte de gypse, dépourvu de sel et surmonté par un autre calcaire analogue à celui du Jura. Dans cette couche de schiste bitumineux , l'une des plus anciennes parmi celles qui contiennent des débris de corps organisés, on trouve une foule de poissons dont il a été fait mention a l'article Poissons fossiles. L'opinion générale est que ce sont des poissons d'eau douce , et l'examen qu'en a fait M. Cuvier ne prouve précisémi nt ni pour ni contre cette opinion. Parmi ces poissons on trouve des débris de quadrupèdes ovipares que quelques auteurs ont pris pour des crocodiles, d'autres (Swedenborg) les ont regardés comme des débris de guenon ou de sapajou, et c'est sous ce titre qu'une empreinte de ce genre, trouvée, en lySS, dans les mines de Gliicksbrunn près d'Altenstein , dans le pays de Meinungen , a été citée dans la plupart des traités sur les pétrifications et notamment dans les ouvrages de d'Argenville et de Knorr. La longueur de cet animal devoit approcher de celle de trois pieds , et il doit évidemment être placé parmi les mo- nitors ou tupinambis. On voit des figures de ces squelettes dans l'ouvrage de M. Cuvier, ci-dessus cité, pi. 26, fig. 1 et 2. Du grand Saurien de Ma'êstricht. Dans la montagne de formation crayeuse de Saint- Pierre de Maëstricht on a trouvé dans les collines, dont le côté gauche ou occidental de la vallée de la Meuse est bordé, dès débris d'un grand saurien, qui ont été pris pnr Faujas pour ceux d'un crocodile (Hist. nat. de la mont, de Saint- Pierre de Maëstricht), mais que M. Cuvier regarde comme devant être placé entre les monitors et les iguanes, dont la longueur devoit être de vingt-quatre pieds trois pouces ou à peu près. M. Conybeare lui a donné le nom de mosasaurus. Une iè\.?: de cet animal, qui se trouve déposée au Muséum d'histoire REP naturelle, a été figurée dans plusieurs tnivrages, et entre autres dans celui de M. Cuvier, ci -dessus cité, pi. 18, fig. 1. D'un g? and reptile des environs de Monheim. On a trouvé dans le canton dît Meulenhardt, près de Mon- heim, à dix pieds de profondeur et à quelques pas du croco- dile auquel M. Sœmmering a donné le nom de crocodilus priscus, dont il a été parlé ci -dessus, les restes d'un grand reptile, que M. Cuvier considère comme un nouveau sous- genre intermédiaire entre les crocodiles et les monitors, et auquel il a donné le nom de geosaurus. Ils étoient enveloppés dans un banc plus marneux que ce- lui où le crocodile étoit incrusté; ils étoient moins bien con- servés, et ce n'est qu'avec peine que Ton a pu en dégager assez certaines parties pour en reconnoître les caractères. Ces précieux débris ont été publiés par M. Sœmmering dans les Mémoires de Munich, pour 1816, avec une belle litho- graphie, dont M. Cuvier donne une copie réduite, loc. cit., pi. 21 , lig. 2 — 8. Cet animal pouvoit avoir douze à treize pieds de longueur. Du Mégalosaurus. On a découvert à Stonesfield, lieu de l'Oxfordshire, à douze milles d'Oxford, en Angleterre, dans un banc de schiste cal- caire qui devient sablonneux en quelques endroits, des os d'un grand reptile d'une espèce fort voisine de celle qui pré- cède, et qui paroit tenir des sauriens et des crocodiles, et auquel on a donné le nom de mégalosaurus. Son seul fémur, long de trente-deux pouces anglois, annonceroit, en lui sup- posant les proportions d'un monltor, une longueur totale de plus de quarante-cinq pieds, et même, s'il y avoit de ces fé- murs, comme on l'a annoncé, qui ont plus de quatre pieds, sa longueur seroit encore bien plus considérable; mais il est probable que sa queue n'est pas si longue à proportion : en le comparant seulement au crocodile, il doit avoir plus de trente pieds. C'est M. Buckland qui a fait cette belle décou- verte. La pierre oîi l'on trouve ces débris e^st placée un peu au- REP 225 dessous de la région moyenne des couches oolithiques et au- dessus du lias. Tout ce qui accompagne ces débris dans les carrières où ils sont ensevelis, annonce que cet animal étoit marin. On y voit des nautiles, des ammonites, des trigonies, des bélem- nites, des dents de squales, des os de poissons et des crus- tacés. On y a aussi trouvé quelques os longs qui paroissent venir d'oiseaux de Tordre des échassiers, et même, ce qu'on assure, deux fragmens de mâchoires qui ressemblent beaucoup à celles des sarigues. M. Mantell a trouvé dans le sable ferrugineux de la forêt de Tilgate en Angleterre , des os de mégalosaurus d'une dimen- sion énorme, ainsi que des dents du même animal. On voit des figures de ces débris dans l'ouvrage de M. Cuvier, ci-dessus cité, pi. 21 , fig. 9 — 27. M. Mantell a aussi trouvé, avec ces os de mégalosaurus, de» débris de crocodiles, de tortues, de plésiosaurus, de cétacés, d'oiseaux, et d'autres, dont il n'est pas possible d'assigner le genre. Du nombre de ces derniers se trouvent des dents (représentées, même pi., fîg. 28 — 32) qui peuvent venir d'un poisson , mais que M. Cuvier croit pouvoir provenir d'un saurien encore plus extraordinaire que tous ceux dont on a connoissance. Du Saurien des environs de Lunéville. On a trouvé dans les carrières de Réhainvilliers et de Monts, à une lieue au sud de Lunéville, dans une pierre composée de coquilles de moules, de térébratules , d'huîtres, de gry- phées et d'ammonites, des débris d'un reptile inconnu, très- probablement d'un genre intermédiaire entre les crocodiles et les sauriens. Ces débris consistent en une vertèbre, un côté de mâchoire inférieure, quelques côtes et des os de l'épaule et du bassin. Avec ces débris on a rencontré des corps remarquables, qui offrent des rapports avec des becs de sèche, mais d'une espèce qui auroit le bec de nature testacée et non pas cornée; on y a trouvé aussi des dents de squales et des os qui paroissent appartenir à des tortues de mer. 224 REP Des Ichtyosaurus. Les ichtyosaurus et les plésiosaurus, dont on trouve des dé- bris dans les couchesanciennes, depuis le nouveau grès rouge, en montant jusqu'au sable vert qui est immédiatement sous la craie, sont de tous les reptiles et peut-être de tous les ani- maux fossiles, ceux qui ressemblent le moins à ce que l'on connoit. Les premiers offrent un museau de dauphin, des dents de crocodile, une tête et un sternum de lézard, des pattes de cétacé, mais au nombre de quatre, enfin des vertèbres de poissons. On n'en trouve que dans les bancs de pierres mar- neuses ou de marbres grisâtres remplis de pyrites et d'ammo- nites, ou dans les oolithes; tous terrains du même ordre que la chaîne du Jura. C'est en Angleterre surtout que ces débris paroissent être abondans , car on en a rencontré dans le comté de Sommerset, de Glocester et de Leicester, prés de Bath, dans la vallée de l'Avon et sur la côte du comté de Dorset» où les falaises d'entre Lymes et Charmouth paroissent en être des carrières inépuisables, dans lesquelles on trouve les ich- tyosaurus à peu près comme dans nos plàtrières de Mont- martre on trouve les palœothériums, et leurs os y sont gé- néralement entourés de quantité de petites ammonites. Ces os sont jusqu'à ce jour beaucoup plus rares sur le continent; mais cependant on en a trouvé à Honfleur, à Condat en Agé- nois, à Ranguy près Corbigny, département de la Nièvre. Il y en a aussi en Allemagne, et notamment dans des carrières de marbre gris, semblable au lias des environs d'Alforf, où l'on trouve des crocodiles. Ou en a trouvé un squelette presque entier à BoU, dans le Wurtemberg, avec des crocodiles et d'autres fossiles, dans un schiste calcaire analogue à celui de Solenhofen. Le nombre de leurs dents s'élève de trente h. quarante-cinq de chaque côté, à chaque mâchoire. MM. de la Bêche et Conybeare ont trouvé assez de diffé- rence parmi ces dents pour en déduire les caractères de quatre espèces distinctes, ssvoir : L^I. communis, dont les dents ont la couronne conique, mé- diocrement aiguë, légèrement arquée et profondément striée. Cette espèce est généralement grande, et c'est à elle qu'ap- REP 225 partiennent les individus les plus gigantesques qui ont jusqu'à vingt-six pieds de longueur. Vîchtyosnurus platjodon, où cette couronne est comprimée et offre de chaque côté une arête tranchante. Les individus de cette espèce varient en longueur de cinq à quinze pieds. VI. tenuirostris , où les dents sont plus grêles, et qui , en outre, a le museau plus long et plus mince. Enfin VI. interrnedius , à dents plus aiguës et moins pro- fondément striées que celles du communis, moins grêles que dans le tenuirostris. Les deux dernières espèces n'atteignent pas plus de moitié de la taille à laquelle Y J. communis peut parvenir. L'ichtyosaurus étoit un reptile à queue médiocre et à long museau, pointu, armé de dents aiguës; deux yeux d'une gros- seur énorme dévoient donner à sa tête un aspect tout-à-faif extraordinaire et lui faciliter la vision pendant la nuit. Il n'avoit probablement aucune oreille extérieure, et la peau passoit sur le tympanique, comme dans le caméléon, la sala- mandre ou le pipa, même sans s'y amincir. Il respiroit l'air en nature , et non pas l'eau , comme les pois- sons ; ainsi il devoit revenir souvent à la surface de l'eau. Néanmoins ses membres courts, plats, non divisés, ne lui per- mettoient que de nager, et il y a grande apparence qu'il ne pouvoit pas même ramper sur le rivage autant que les pho- ques; mais que, s'il avoit le malheur d'y échouer, il y demeu- roit immobile, comme les baleines et les dauphins. Il vivoit dans une mer où habitoient avec lui les mollus- ques qui nous ont laissé les cornes d'ammon, des térébratules, diverses espèces d'huîtres. M. Cuvier a donné les figures des différens débris de ces reptiles dans son ouvrage ci-dessus cité, tom. 5, 2.'' part., pi. 28 , 29 et 00. On a trouvé dans les carrières d'Œningen, avec des sque- lettes de poissons semblaMes à ceux de nos eaux douces, les débris d'une salamandre aquatique de taille gigantesque et d'une espèce inconnue , que quelques auteurs ont regardés comme provenant d'un silure , et que Scheuchzer a décrit comme ceux d'un homme, dans les Transactions philosophiques pour 1726 (tom. 34, p, 38); il reproduisit cette description dans sa Phjf' 45. i5^ .26 REP sique sacrée, pi. 4g, assurant ( pag. 66) « qu'il est indubitable « — et qu'il contient une moitié, ou peu s'en faut, du sque- „ lette d'un homme: — que la substance même des os, et qui « plus est, des chairs et des parties encore plus molles que « les chairs, y sont incorporées dans la pierre; — en un mot, « que c'est une des reliques les plus rares que nous ayons de « cette race maudite qui fut ensevelie sous les eaux. >^ Cet auteur, qui étoit médecin et qui, sans une sorte d'a- veuglement d'esprit, n'auroit pas dû se tromper si grossière- ment en prenant ces débris pour des squelettes humains, en fit l'obiet d'une dissertation particulière intitulée l'Homme témoin du déluge {Homo diluvii lestis). On voit des figures de ces débris dans l'ouvrage de M. Cu- vier, ci-dessus cité, pi. 26, et dans TOryctologie de d'Argen- ville, pi. 17, fig- 1. On a encore trouvé, dans les mêmes carrières, un animal du genre de la grenouille, qui étoit dans le cabinet de La- vater, à Zurich, et dont on voit une figure réduite de moitié dans l'ouvrage de M. Cuvier, ci-dessus cité, pi. 25, fig. 5. Dans la première édition de cet ouvrage, ce savant avoit annoncé qu'il ne doutoit pas que ce fût un crapaud différent de tous ceux que nous connoissons. A l'égard des ptérodactyles, des plésiosaurus et des tortues qu'on a trouvés à l'état fossile , voyez aux mots Ptérodac- TVLE, Plésiosaurus et Tortues fossiles. (D. F.) REPTITATRIX. ( Ornith. ) Turner désigne par cette déno- mination le grimpereau d'Europe, certhia familiaris , Linn. (Ch. D.) RÉPUBLICAIN. ( Ornith.) Levaillant a ainsi appelé des oi- seaux de l'ordre djes passereaux, qu'il a trouvés en Afrique, et qui sont de la taille du gros- bec ordinaire. Cette dénomi- nation a été motivée sur la forme de leur nid commun, qui présente une suite de cellules qu'on pourroit , jusqu'à un cer- tain point, comparer à une ruche, et dont la description se trouve dans le second Voyage de cet auteur en Afrique, tom. 2, in-4.°, p. 622. Le mode de construction de ces nids est bien différent de celui qu'offrent les nids des tisserins ou tisserands proprement dits, puisque ceux-ci ne présentent qi^e des sortes de bourses artistement travaillées et suspeu- REQ 227 dues isolément à des branches d'arbres ; mais les républicains, comme les tisserins, annoncent également des mœurs sociales, puisqu'on voit souvent des centaines de leurs nids sur un même arbre: et cette circonstance, jointe à d'autres considé- rations tirées des caractères génériques, a sans doute déter- miné Daudin et M. Cuvier à les réunir. C'est le loxia soda de Daudin et de Latham, le coccothraustes socia de M. Vieillot, et le ploceus socius de M. Cuvier. Voyez Tisserin. (Ch. D.) REPUCE. (Chasse.) Voyez , pour la construction de ce piège , les mots Rejet et Repenelle. (Ch. D.) RÉPULSION. (Phjs.) Voyez aux articles Électricité, tom. XIV, pag. 297; Magnétisme, tom. XXVIII, pag. 45, et l'ar- ticle TUEES CAPir.r.AIRES. (L.) REQRAQ. (Bo^) Voyez Nasal. (J.) REQUIEM. (Ichthfol.) Voyez Requin. (Desm.) RÉQUIENIA. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, papilionacées, de la famille des légumineuses , de la diadelphie décandrie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à cinq divisions un peu iné- gales, aiguës, point renflé après la floraison; une corolle pa- pilionacée; les pétales libres; la carène obtuse; dix étamines réunies en unegaîne fendue au sommet; un ovaire supérieurj le style filiforme, à peine courbé: une gousse ovale, com- primée, monosperme, courbée en crochet au sommet par la base du style. Ce genre , très-différent des podalyria , avec lesquels il avoit été confondu , se rapproche davantage , d'après M. De Can- dolle, qui l'a établi , des anthyllis, des hallia, etc. Il renferme dessous-arbrisseaux, originaires du cap de Bonne-Espérance, à feuilles simples, en cœur renversé, mucronées, à nervures en aile, munies de deux stipules. Les fleurs sont fort petites, presque sessiles , ramassées par paquets dans l'aisselle des feuilles. M. De Candolle y rapporte , sous le nom de requienia sphœrosperma, une plante découverte au cap de Bonne-Espé- rance, par M. Burchell. Les stipules sont plus courtes que le calice ; les gousses pubescentes , rétrécies à leur base ; lés semences sphériques. Il y ajoute Le Réouienia en cœur : Requienia obcordata , Dec. , Ann. àe% se. nat., vol. 4 , p. 91 ; Podâljria obcordata, Poir. , Enc, aas REQ 5, p. 445 ; Lamk., III. gen., tab. 027, fig. 5. Arbrisseau dont les branches sont droites, (Ailées, à peine rameuses, blan- châtres, pubcscentes, garnies de feuilles nombreuses, éparse» ou alternes , très -rapprochées , presque sessiles , entières, ou en ovale renversé, quelquefois échancrées au sommet, sou- vent munies d'une petite pointe particulière, rétrécies à leur base, petites, blanchâtres, pubescentes et soyeuses à leurs deux faces , les anciennes presque glabres , à nervures sail- lantes tant en dessus qu'en dessous, accompagnées de petites bractées velues et subulées. Les fleurs sont nombreuses, soli- taires, sessiles dans l'aisselle des feuilles, le long des rameaux. Le calice est divisé en cinq découpures profondes, inégales, velues, linéaires. I-e fruit est une gousse assez petite, très- velue, ovale , ne contenant qu'une semence ovale. Cette plante croît au Sénégal. (Poir.) REQUIN. {Ichthjyol.) Voyez Carcharias et Squale. (H. C.) REQUIN [Dents de]. [Foss.) Voyez Glossopètre. (Desm.) REREMOULY. (Bol.) Nom caraïbe de la grifiFe-de-chat, iignonia unguis cati , cité par Nicolson. (J.) RÉSEAU. {Erpét.) Un serpent du genre Orvet ou Anguis porte ce nom. (Desm.) RÉSEAU, Rete. {Spong.) Petiver (Gaz., tab. 32, fig. 1) figure sous cette espèce de nom générique une singulière espèce d'épongé, roide , llabelliforme , à réseau composé de fibres grossières et larges, le sp. JlabeUiformis de Linné et Gfiielin. ( De B. ) RÉSEAU BLANC ou CAME BLANCHE A RÉSEAU DE L'AMÉRIQUE. (Conclijl.) Nom marchand d'une espèce de venus de Linné, venus tigerina, faisant maintenant partie des cythérées de M. de Lamarck. (De B.) RÉSEAU CORNET. ( Conchv!. ) C'est le nom vulgaire du conus mercator, Linn. , le cône marchand de Bruguière. (De B.) RÉSÉDA; Reseda, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones polypétales, que M. deJussieu regardoit comme ayant de l'arïinité avec les capparidées , et dont M. De CandoUe fait maintenant le type d'une famille particulière ; il appartient d'ailleurs à Yicosandrie trigjnie du Système sexuel , et ses ca- ractères sont les suivans : Calice monophylle , partagé en RES ?29 quatre ou six divisions persistantes; corolle de quatre à six pétales inégaux, irréguliers, les uns frangés ou divisés, les autres entiers; douze à vingt étamines , ayant leurs filamens insérés au-dessous et autour de la base de l'ovaire , et portant des anthères ovales; un ovaire supère, élevé au dedans du calice sur un pédicule court, épais, et surmonté de trois à cinq styles, quelquefois immédiatement terminé par autant de stigmates sessiles; une capsule ovale-oblongue, s'ouvrant à son sommet et contenant plusieurs graines attachées à ses pa- rois. Dans une espèce la capsule est étoilée , à trois ou cinq rayons ne s'ouvrant que par leur séparation , et contenant chacun une seule graine. Les résédas sont des plantes herbacées , annuelles ou vi- vaccs, a. feuilles alternes, entières ou découpées; leurs fleurs sont disposées en épi terminal. On en connoît aujourd'hui une vingtaine d'espèces qui croissent toutes dans l'ancien conti- nent, et parmi lesquelles quatre croissent naturellement en France. ''' Feuilles entlèi^es. Réséda étoile; Reseda sesamoides, Linn., Sp., 644' Sa racine est fibreuse, annuelle; elle produit une tige divisée, dès sa- base, en plusieurs rameaux simples ou presque simples, cou- chés inférieurement , ensuite redressés, longs de six pouces à un pied, garnis de feuilles linéaires, sessiles, les inférieures un peu plus larges et disposées en rosette à la base des ra- meaux. Ses fleurs sont brièvement pédicellées, d'abord rap- prochées les unes des autres en épi serré; mais cet épi s'a- longe à mesure que la floraison avance , et, en fruit, il a souvent plus de six pouces de longueur. Le calice est à quatre divisions, et la corolle à cinq pétales, dont quatre digités et un entier, oblong. Les étamines sont au nombre de douze. La capsule est à trois ou cinq rayons obtus, qui s'ouvrent entra- vers et en autant de parties par la séparation totale des rayons, et de l'ouverture de chaque rayon il s'échappe une seule graine. La forme toute particulière du fruit de cette espèce avoit engagé Tournefort à en faire un genre , sous le nom de Sesamoides. Ce réséda croît dans les lieux sablonneux en France et dans le Midi de l'Europe 5 il fleurit en Mai,' Juin et Juillet, a3o RES RésÉDA DES TEINTURIERS, vulgairement Gaude, Herbe A jAir* Nir: Reseda luteola, Linn. , 5p., 640 ; F/. Dan., t. 864. Sa ra- cine est pivotante, annuelle; elle produit une tige droite, roide, effilée, simple ou peu rameuse, haute d'un pied et demi à trois pieds, et ayant quelquefois jusqu'à six pieds. Ses feuilles sont linéaires-lancéolées, un peu obtuses, légèrement ondulées, surtout dans leur jeunesse, glabres comme toute la plante. Ses fleurs sont petites, verdàtres, portées sur de courts pédoncules, et disposées en grand nombre en un long épi ter- minal. Le calice est quadrifide, et la corolle à quatre pétales blanchâtres et de forme très-irrégulière. La capsule est irré- gulièrement arrondie, surmontée de trois pointes, et à une seule loge. Cette espèce fleurit en Mai, Juin et Juillet; elle est commune dans les lieux pierreux, sur les bords des che- mins et même dans les bois, en France et dans le reste de l'Europe. La décoction de lu gaude dans de l'eau donne une belle couleur jaune, qui est employée pour teindre les étoffes, et, sous ce rapport, la consommation de cette plante est assez considérable pour qu'on en fasse, dans quelques cantons, l'ob- jet d'une culture particulière. La gaude n'est pas difficile sur la nature du sol ; elle réussit dans les plus mauvaises terres , et il n'est pas rare d'en trouver de très-beaux pieds qui sont venus naturellement dans les dé- combres. Dans un sol fertile et profond elle s'élève davantage , mai;; elle fournit coip.parativement moins de matière tincto- riale; dans les terrains secs et sablonneux elle s'élève moins , et elle est plus riche en principe colorant. On sème Lt gaude à l'automne ou au printemps. Les semis faits avant l'hiver sont toujours plus bcaiix. La graine étant très-petite, il faut, pour la semer, la mcler avec une certaine quantité do sable , et cependant la répandre assez drue, parce que , lorsque les pieds sont trop espacés, ils se ramifient da- vantage , et que , dans le commerce , on estime , au contraire , d'autint plus la gaude que ses tiges sont simples ou au moins peu rameuses. Lorsque le serais est levé et que les feuilles forment déjà une rosette large de deux pouces ou environ, on le débar- rasse des mauvaises herbes qui s'y trouvent toujours mêlées, RES 2S1 soit par un sarclage , soit par un binage; après cela la gaude n'a plus besoin d'autres soins jusqu'à la récolte, dont l'époque s'annonce par la maturité des premières graines, qui tombent alors à terre, et par la teinte jaunâtre que prend toute la plante. Cette récolte se fait d'ailleurs plus tôt ou plus tard , en Juillet ou en Août, selon le climat et selon qu'on a semé à l'aulomne ou seulement au printemps. On ne coupe pas la gaude à la faucille ou autrement , parce qu'on la veut dans le commerce avec sa racine ; mais on l'arrache brin à brin , et on en fait de petites bottes ou poignées, qu'on laisse sécher sur le champ si le temps est beau, et qu'on transporte à la maison si le temps est incertain ou pluvieux, afin de pouvoir mieux en soigner la parfaite dessiccation , en étalant les plantes contre les murs des maisons ou des jardins et au long des haies f à l'exposition du soleil. Lorsque la dessiccation de la gaude est complète, ce qui arrive en peu de jours par un beau temps , on en recueille la graine en secouant les tiges dans un tonneau ou sur des draps. Ensuite on remet la gaude en bottes qu'on peut faire de la grosseur qu'on veut, et qui peut dès-lors se garder plusieurs années sans altération , en ayant soin de la placer sous des hangars ou dans des greniers suffisamment aérés. Quelques agronomes ont dit que la gaude pouvoit être cul- tivée pour être donnée à manger en vert aux bestiaux: IVT. Bosc doute qu'elle puisse être utile sous ce rapport, parce que les bestiaux laissent presque toujours sans les brouter les pieds qui croissent naturellement dans les pâturages ou sur les bords des chemins. Les graines de la gaude, traitées par expression, pour- roient servir à donner de l'huile; mais, comme ces graines ne mûrissent que succecsivement, c'est un obstacle à ce que leur récolte puisse être profitable sous ce rapport. Les tiges sèches peuvent être incinérées pour en retirer delà potasse. ** Feuilles divisées, pinnées ou pinnatijîdes. Réséda jaune: Hcseda lutta, Linn., Sf., 64^; Bull. Herb. , t. 28 1 . Sa racine est vivace , un peu ligneuse ; elle donne nais- sance à une tige cylindrique, légèrement striée, rameuse, haute de huit à quinze pouces, hérissée de quelques poils a32 RES courfs, et garnie de feuilles d'une forme très-variable; les ra- dicales sont ovales-oblongues, entières; les suivantes trifides , et enfin les caulinaircs sont pinnatifides et même bipinnati- fides. Ses fleurs sont jau.iàtres, nombreuses, disposées en un épi d'abord assez serré, mais qui s'alonge à mesure que la floraison avance. Leur caiice esta six divisions, et la corolle à six pétales irrégulif.rs, les quatre supérieurs découpés, elles deux inférieurs simples ; les étainines sont au nombre de quinze à dix-huit. Celte plante fleurit depuis le mois de Mai jusqu'en Août; on la trouve assez communément sur les bords des champs, dans les lieux pierreux et dans les fentes des vieux murs. Réséda raiponce: Reseda phjleuma , Linn.,Sp., 6/ii ; 3acq.^ FI. Aust., t. 1 32. Sa racine est annuelle , pivotante ; elle pro- duit une tige cylindrique, un peu anguleuse, rameuse, étalée, hérissée, ainsi que les pédoncules et les calices, de poils très- courts. Ses feuilles sont ovales-oblongues, entières ou divisées en trois ou cinq lobes. Ses fleurs sont blanchâtres , moins nom- ireuses que dans l'espèce précédente , disposées , à cause de la longueur de leur pédoncule , plu tôt en grappe qu'en épi. Leur calice est à six divisions linéaires, plus grandes que les pé- tales, au nombre de six et de forme différente , les uns frangés, les autres simples. Les étamines , au nombre de vingt ou en- viron , ont leurs anthères d'un jaune rougeàtre. Cette espèce fleurit depuis le mois de Mai jusqu'<à la lin de l'été; elle croît dans les champs du Midi de la France et de l'Europe. Réséda odorant; Rescda odorata, Linn., Sp. , 646. Sa racine est vivace ; elle produit une tige naturellement divisée dès sa base en rameaux étalés , glabres , hauts de huit à dix pouces , garnis de feuilles lancéoiées, obtuses, simples ou divisées en deux ou trois lobes. Ses fleurs sont d'un blanc verdâtre, dis- posées en épi, ayant peu d'apparence, mais douées d'un par- fuii. tres-agreable. Cette espèce est originaire de l'Egypte et de xa Barbarie; on la cultive dans les jardins depuis près de quatre- vingts ans , à cause de l'odeur suave de ses fleurs. Quoi- que Tjvace dans sun pays^atal, on la traite habituellement coinnie plante annuelle, en la semant au printemps, soit en place, soit sui' coische , ppur la repiquer dans des pots; elle donne alors se!» fleurs depuis le mois de Juin jusqu'aux gelées. RES 233 On peut en faire une sorte d'arbuste qui dure six à huit ans et peut-être plus, en ne lui laissant qu'une seule tige, qu'on soutient au moyen d'un tuteur, et en lui formant une tête à la hauteur d'un pied à dix-huit pouces. Ces arbustes seront char- mans dans la serre ou dans les appartemens, où ils continue- ront à donner des fleurs pendant tout l'hiver. (L. D. ) RÉSÉDA DE MER ou MARIN, Reseda marina. [Zoophyt.) Quelques auteurs anciens, et même Pallas, ont désigné ainsi une espèce de gorgone, la G. lepadifera de Gmelin , type du genre Primnoa de Lamouroux. (De B.) RÉSÉGAL et RÉSIGAL. (Min.) Synonymes de Réalgar. (B.) RÉSIDU. (Chim.) Nom générique par lequel on désigne, a.° la matière fixe, obtenue, soit de l'évaporation d'un li- quide, soit d'une distillation; 2.° la portion insoluble qu'on sépare d'une matière, traitée par un liquide, qui dissout l'autre portion de cette matière. (Ch.) RESINARIA. (Bot.) Commerson avoit fait sous ce nom un genre de l'arbre résineux de l'Isle- de-France, nommé bien- joint , parce que son bois est dur et compacte , et par cor- ruption benjoin; ce qui a induit en erreur quelques auteurs, qui, trompés d'ailleurs à cause de la résine qui en découle, le prenoient pour le vrai benjoin , en méconnoissant que c'est une espèce de badamier. C'est \e lerminalialenzoïn de Linnaeus fils, le terminalia angustifolia de Jacquin. (J. ) RÉSINE ANIMÉE ou GOMME ANIMÉE. [Bot.) On en connoit deux sortes : l'une d'Amérique , produite par le courbaril ; l'autre d'Orient et d'Ethiopie , beaucoup plus rare , et dont l'arbre qui la produit est encore inconnu aux bo- tanistes, ( Lem. ) RÉSINE DE LA BILE. {Chim.) En 1824 je démontrai que ce qu'on a appelé résine de la bile (voyez Bile, t. IV, p. 100), n'est point un principe immédiat pur, mais une réunion de plusieurs de ces principes. Les résines de la bile de bœuf, de la bile humaine, de la bile d'ours, etc., sont principalement formées d'acides oléique et margarique (et probablement d'acide stéarique), de cholesterine et de principes colorans, qui ne s'y trouvent que dans une très-foible proportion. La résine de la bile de porc, outre ces principes immédiat», en **34 RES contient un autre fort remarquable, doué d'une saveur amère et de l'acidité. Il me paroît probable que cette substance se trouve dans la plupart des biles, et qu'elle contribue à leur donner de l'amertume; mais jusqu'ici je ne l'ai trouvée en /quantité notable que dans la bile de porc. (Ch.) RÉSINE DE CACHIBOU. (Bot.) Elle est produite par une espèce de gomart. (Lem.) RÉSINE COPAL ou GOMME COPAL. {Bot.) Elle est re- cueillie sur le ganitre copalifere. Voyez Ganitre. (Lem.) RÉSINE COPAL FOSSILE. (Min.) C'est une dénomination mauvaise en tout: car, si ce combustible fossile n'est pas dif- férent du succin , il faut lui en conserver le nom. Si c'est une espèce distincte de toutes les autres, il faudra le désigner par un nom particulier, et dans tous les cas éviter de lui en don- ner un qui , comme celui-ci , établisse une identité de ce fossile avec un corps d'origine végétale actuelle et avec une espèce particulière de ce corps, le copal, dont il diffère essentielle- ment. En effet, le corps combustible fossile auquel on a donné ce nom, n'a aucun des caractères réels de la résine copal : il est d'un jaune pâle ou brunâtre, presque opaque, quelque- fois brun, extrêmement fragile, ayant une cassure conchoïde à éclat entièrement résineux. Il n'est point soluble dans Pal- cool , contient à peine quelques atomes d'acide succinique et diffère en cela du vrai succin ; mais il se trouve comme lui dans les argiles plastiques supérieures à la craie, à Highgate près Londres, etc.; il se rencontre aussi dans le lignite de l'ile d'Aix, inférieur à cette roche. Nous reviendrons sur cette substance, dont la nature n'est pas très -bien connue, à l'article du Succin. (B.) RÉSINE ÉLASTIQUE. (Bot.) Synonyme de gomme élas- tique. Voyez Hévb. (Lem.) RÉSINE ÉLÉMI ou GOMME ÉLÉMI. (Bol.) Elle est pro- duite par Vamyris elemifera, arbre d'Amérique. On apporte aussi d'Egypte une résine élémi, dont Parbre qui la produit n'est pas connu; elle a une odeur de fenouil, et s'exporte en morceaux du poids de deux livres. (Lem.) RÉSINE ÉPINETTE du Canada. (Bo^) C'est le baume de Canada. (Lem.) RES a^5 RÉSINE JAUNE ou GALIPOT. {Bot.) Voyez Pin et Ré- sines. (LEiM.) RÉSINE LIQUIDE de la Nouvelle - Espagne. {Bot.) C'est la même chose que le baume de Copahu. Voyez ce mot. (Lem.) RÉSINE OLAMPI. {Bot.) Cette résine, qu'on apportoit autrefois d'Amérique, paroît être la même que la résine ani- mée. (Lem.) RÉSINE TACAMAQUE. {Bot.) Elle découle d'une espèce de peuplier, le populus balsamifera; il y a encore deux au- tres résines tacamaques ou tacamahaca : l'une, plus connue sous le nom de baume vert, se trouve à Bourbon et Mada- gascar ; l'autre est le baume focot ou faux tacamaca ; elle dé- coule d'une espèce de peuplier , qui croît au Mexique. (Lem.) RÉSINE DE L'URINE. {Chim.) Lorsqu'on mêle de l'acide sulfurique à de l'urine épaissie, qu'on distille doucement et qu'on ajoute de l'eau à la liqueur concentrée, il se précipite peu à peu, suivant Proust, une résine, qui est molle et qui finit par durcir. Cette matière est d'un rouge brun. Proust lui attribue l'odeur et la couleur de Purine. Elle est soluble dans l'alcool, d'où elle est précipitée par l'eau, Proust la considère comme de la résine de la bile, dont la nature a été modifiée par les organes urinaires. Cette matière est certai- nement composée de plusieurs principes immédiats, dont quelques-uns peuvent avoir été plus ou moins altérés. (Ch.) RÉSINE DE VERNIS. {Bot.) C'est la sandaraque. Voyez Résines. (Lem.) RÉSINES. {Chim.) On a donné généralement le nom de résines à des matières organiques, végétales, solides, cas- santes, rarement molles, moins fusibles que la cire, plus ou moins odorantes, insolubles dans Peau , solubles dans Palcool et dans Péther, brûlant avec une flamme alongée, en ré- pandant beaucoup de noir de fumée, et s'élecirisant par le frottement avec une grande facilité. Le nom de résine a été ensuite appliqué à des matières organiques, animales, douées de propriétés plus ou moins analogues à celles que nous venons d'énoncer. On a dit que les résines étoient des huiles volatiles , épais- *36 RES sies par l'oxigène. L'on s'est fondé sur ce que quelques-unes de ces huiles, et notamment celle de tërébenlhine , expo- pées à Fair, en absorbent l'oxigène, se solidifient et prennent Jes propriéiés des résines. Mais ce seroit devancer l'observa- tion que de conclure que toutes les résines , indistinctement, proviennent d'une huile volatile, et les grandes différences que présentent les huiles volatiles qu'on a analysées, sont loin d'être conformes à cette conclusion. On ignore encore si les huiles volatiles qui se résinifient sous l'influence de l'oxigène, le font en s'assimilant l'oxigène qu'elles absorbent, ou en éprouvant un changement dans la proportion de leur carbone à leur hydrogène. Il suffit de parcourir l'histoire chimique des résines pour voir que ces substances ne constituent point un genre d"«* pèces définies; qu'elles n'offrent qu'une réunion de matières qui sont évidemment composées, au moins pour la plupart, de plusieurs espèces de principes immédiats, lesquels ne pa- roissent point assujettis entre eux à des proportions définies. J'ai fait l'analyse de plusieurs résines et j'en ai retiré un acide, des principes colorans , une huile volatile et un principe solide , soluble dans l'alcool , et Télher hydraté insoluble dans l'eau , brûlant avec une flamme alongée et en répandant du noir de fumée. L'analyse du liège m'a offert une résine que j'ai réduite en cérine, en une manière grasse plus fusible que la résine, en un acide organique, en un principe colorant jaune et en un principe colorant rouge. Si nous consacrons un article spécial aux résines, c'est que plusieurs des substances auxquelles on a donné ce nom sont employées dans les arts, et conséquemment , par la même raison que nous avons décrit les huiles fixes, les huiles vo" latiles, les gommes résines, nous devons décrire les princi-- pales résines. Résine animée. Elle découle de Vliymenœa courharil. Elle est solide, friable, d'un jaune légèrement verdâtre. Elle a une odeur forte, qu'elle doit à une huile volatile qu'on en obtient en la distillant avec de l'eau. Elle est assez soluble dans ralcool : c'est ce qui peut la RES à57 faire distinguer du copal , qui ne s'y dissout que très -peu. Elle est employée en médecine et dans la préparation des vernis. Baume de la Mecque. II découle de Vamjris opohalsamum. Il est sous la forme d'un liquide visqueux, blanc, ou frés- légèrement coloré en jaune. Il est plus léger que l'eau. Il a Une odeur de citron et une saveur aromatique, amére et astringente. C'est à une huile volatile qu'il doit son odeur. Il s'épaissit à l'air. Il est très -rare de se procurer en Europe le baume qui découle de l'arbre. Les Orientaux y attachent un grand prix. Celui qui se trouve dans le commerce a été obtenu en mettant dans l'eau bouillante la feuille et les rameaux de Yamjris opohalsamum. Il est employé comme A'ulnéraire et antiseptique. Baume de copahu. Il coule des incisions que l'on a faites au copaifera officinalis. Il est d'un blanc jaunâtre, visqueux. Il a une saveur acre, amère, et une odeur forte. Sa densité est de 0,96. Il s'épaissit à l'air. 11 est employé aux mêmes usages que le précédent, mais il est moins estimé. Résine copal, Copal, Gomme copal. On la retire du rhus eopalinum, qui croît dans l'Amérique septentrionale. 11 y a des personnes qui prétendent qu'on en retire dans l'Amérique espagnole de plusieurs espèces d'ar- bres, qui est d'une qualité supérieure à celle de la résine qui provient du rhus eopalinum. La résine copal est jaune ; il y en a d'incolore. Elle est presque toujours transparente ; cependant il y en a des échan- tillons qui sont opaques : dans cet état ils sont blanchâtres ou colorés en brun. Sa densité est de 1,046 à JjiSg. «5* RES Elle est foiblement odorante. Elle se fond par la chaleur ; mais à la température de 40 elle est encore friable. Aussi , quand on la met dans la bouche, on peut la broyer avec les dents. Sous la pression ordinaire , l'alcool bouillant n'en dissout qu'une très-petite quantité. Je me suis assuré qu'on en dis- sout une quantité très-notable en augmentant la température de l'alcool au moyen de la pression. L'huile volatile de térébenthine se comporte à la manière de l'alcool. En opérant dans un vase ouvert, on ne dissout que très-peu de copal dans l'huile de térébenthine; tandis qu'on en dissout davantage si on met les corps dans un ma- tras fermé avec un bouchon de liège. Une dissolution faite de cette manière, à laquelle on ajoute de l'huile de pavot, donne un beau vernis. Résine élémi. Elle provient de Vamyris elemifera, auquel on a fait des in- cisions. Elle est sous forme de gâteaux. Sa couleur est le jaune-verdàtre léger. Son odeur est forte. Elle doit cette propriété à une huile volatile , qu'on en retire lorsqu'on la distille avec de l'eau. Elle est employée comme antiseptique, fondante et dé- tersive. Mastic. Il s'écoule des incisions que l'on a faites au pistacia lentiscus. II est en grains jaunâtres et cassans. II n'a qu'une très -légère odeur, qui est due à une foible quantité d'une huile volatile. Il est presque insipide. Quand on le mâche, il se ramollit et devient légèrement ductile. Mathews dit que l'alcool en sépare 0,20 de 'son poids d'une matière analogue au caoutchouc. Nous croyons d'au- tant moins à cette analogie, que Brand dit que cette matière devient cassante par son exposition à l'air, Sandaraque. Elle provient du juniperus communis. Elle en exsude spontanément. RES 2Î9 Elle est en larmes arrondies, de couleur jaune, semblables au mastic; mais ce qui la distingue de ce dernier, c'est qu'au Heu de se ramollir dans la bouche, elle se réduit en poudce quand on la presse entre les dents. Elle ne laisse qu'un foible résidu lorsqu'on la traite par l'alcool : 8 parties de ce liquide dissolvent 1 partie de san- daraque. Elle est dissoute par les alcalis et les acides qui dissolvent le gallpot. Elle entre dans la composition du vernis. Lorsqu'on veut écrire de nouveau sur du papier dont on a enlevé l'écriture au moyen d'un grattoir, on imprègne le papier de poudre de sandaraque, pour l'empêcher de boire l'encre des nouveaux caractères qu'on y tracera. Térébenthine de Chio. Il découle du pistacia terebinthus une matière liquide qui acquiert à l'air de la viscosité : c'est la térébenthine de Chio. Si on la soumet à la distillation, on en retire de l'huile vola- tile de térébenthine , et il reste une matière résineuse. Térébenthine de Venise. Elle découle du mélèze. C'est cette térébenthine qui est particulièrement employée en médecine. Térébenthine de Strasbourg. Elle découle du sapin qui croît dans les montagnes de la Suisse. Térébenthine du pinus maritima. Nous allons décrire la préparation de plusieurs produits du pinus maritima, d'après les renseignemens de Darracq, qui en a amélioré beaucoup la qualité. Du mois de Février au mois d'Octobre on fait sur des pins âgés de trente à quarante ans, des incisions de o^joS de largeur et de o'",oi4 de hauteur, qui pénètrent ju,squ'au bois. On commence à inciser près du pied ; on nettoie au couteau les incisions une ou deux fois par semaine ; on les continue de bas en haut jusqu'à la hauteur de 2™,59 à 2'",92 ; ce qui demande qjuatD& ans eovir-on. C'est alors qu-'on- MO RES pratique deux nouvelles incisions du côté opposé à celui par lequel on a commencé, et on les continue de la même ma- nière : quand ces incisions sont à la hauteur des premières, on en recommence de nouvelles, et ainsi de suite tout autour de l'arbre. Lorsque les plus anciennes incisions se sont cica- trisées, on peut en faire sur leurs bords. . En suivant cette marche, l'exploitation d'un seul arbre peut durer soixante ans. La matière qui s'écoule des bords des incisions se présente sous deux formes différentes : à l'état de térébenthine brute, elle est molle, visqueuse; elle tombe dans une cavité que l'on a creusée, pour la recueillir, dans une des grosses racines de l'arbre : cette cavité a une capacité telle , qu'elle peut contenir tout ce qui s'écoule pendant un mois. A l'état de barras ou galipot , elle est solide; on la détache en hiver de la surface des incisions où elle s'est figée. Préparation de la tét^éhenthine fine et de la térébenthine commune. Pour préparer de la térébenthine fine , susceptible de remplacer la térébenthine de Chio , on met la térébenthine brute dans des barriques dont un des fonds est percé de petits trous. Ces barriques exposées au soleil , en reçoivent assez de chaleur pour que la térébenthine coule au travers des trous. Pour préparer la térébenthine commune, on fond la térében- thine brute et on la verse ensuite doucement sur un filtre de paille. Préparation de l'huile essentielle de térébenthine et du hrai sec ou colophane. On distille la térébenthine commune dans des alambics. L'huile essentielle se volatilise et le résidu refroidi se fige en une matière sèche, friable, appelée hrai sec ou colophane. 25 Parties de térébenthine commune donnent 22 parties de colophane et 3 parties d'huile volatile. RES 241 P^réparûtion de la résine proprement dite. La résint commune se prépare en fondant environ 1 partie de galipot et 3 parties de brai sec, en passant le tout dans un filtre de paille et projetant sur la matière, qui a été reçue dans un auge et qui est encore fluide, une certaine quantité d'eau. La plus grande partie de ce liquide se réduit brusquement en vapeur, en entraînant de l'huile de térében- thine, tandis que l'autre partie reste dans la résine. L'addition de l'eau change la couleur brune du produit en une couleur jaune d'or. La résine des boutiques se prépare comme la précédente ; mais on ne mêle au galipot qu'une proporlion très-foible de brai sec. C'est l'eau retenue dans la résine qui lui donne la pro- priété de pétiller quand on la brûle par l'intermédiaire d'une mèche. Préparation de la poix grasse. Elle se prépare avec les matières résineuses qui restent at- tachées à la paille dans laquelle on a filtrée la térébenthine brute et la résine. Pour cela on lui fait subir une sorte de distillation per descensum dans un four d'une forme ovale, de 3 à 4 mètres de hauteur et dont le plus grand diamètre en largeur est de i'^,8. Ce four a deux ouvertures très- inégaies : c'est par la plus grande , placée dans la partie supérieure du four, qu'on introduit la paille qu'on veut brûler : elle doit avoir été préalablement divisée par paquets, dont on ne brûle qu'un seul à la fois. C'est par la plus petite ouverture du four, pratiquée au milieu du carrelage , que la matière résineuse, qui s'est liquéfiée, s'écoule dans un petit réservoir carré: de ce réservoir, qui a une ouverture à son fond , elle est conduite par une gouttière verticale dans une cuve. La matière recueillie est soumise à l'action de la chaleur dans une chaudière de fonte jusqu'à ce que les parties qui donnoient de la mollesse au produit en aient été volatilisées. On cesse de chauffer lorsque le résidu se prend en masse par le refroidissement. A cette époque on le coule dans des moules de terre. Cette matière porte le nom de 45. i6 M2 RES poix grasse et àe pègle grasse dans le département des Landes. Une distillation dure quinze jours. Préparation du goudron. Du i5 Septembre au i."" Novembre on abat les vieux pins, dont on ne peut plus extraire de résine. On choisit ceux qui en retiennent le plus , pour la préparation du goudron, et on ne prend de ces arbres qu'une longueur de i" à 5", 5 à partir de la racine. Les vieilles souches, qui sont restées sur pied pendant six à onze ans, donnent un gou- dron de première qualité. On coupe cette partie de l'arbre en deux parties égales. Au commencement du printemps, lorsque le bois a le de- gré de sécheresse convenable, on le distille après avoir coupé les bûches en deux , puis avoir divisé longitudinalement chaque moitié en billeltes. Le four dans lequel se fait la distillation , se compose de Y aire, d'une gouttière, d'une cave servant de récipient. L'aire est concave; sa circonférence est de lo à i5 mètres; elle s'é- lève de 2 mètres environ au-dessus du terrain environnant; le centre est carrelé jusqu'aux y, de l'étendue de l'aire. L'es- pace qui est au-delà est garni d'argile battue, formant une ceinture large de o'",66 environ autour de la partie car- relée. Au centre de Taire il y a une ouverture correspondante à la gouttière, destinée à conduire le goudron dans la cave. La cave est une fosse , dont la forme est celle d'un carré long, qui a i mètre de profondeur et une capacité corres- pondante à celle du four. Elle est garnie dans l'intérieur de madriers équarris et parfaitement joints entre eux. Elle est recouverte par de forts madriers chargés de terre et posés longitudinalement suivant l'inclinaison de l'aire du four, dont cette couverture soutient une partie. La gouttière à l'ouverture de l'aire est dans cette partie construite en briques. Eniin , le reste de la gouttière se compose de deux pièces de bois perforées, dont la supérieure est verticale et l'inférieure est inclinée. Cette dernière tra- verse les madriers de la voûte de la cave et les dépasse de G™,! 5 environ. L'ouverture de cette pièce est de 0^,06 a o'",o7 de diamètre. Une perche mobile, adaptée à cette ouverture, RES 243 permet delà fermer ou deladécouvrirà volonté. Pour chart^er le four, on implante à l'orifice supérieur de la gouttière une perche verticale; puis on dispose tout autour les bil- lettes sur l'aire , de façon que leur axe soit dirigé de la cir- conférence de l'aire à son centre. Quand le bûcher est achevé, il a environ 3 mètres de hauteur et la forme d'un cône. On le laisse pendant quelques jours lasser sous son propre poids; puis on le chaperonne avec du gazon. On mé- nage au rez de l'aire, tout autour du bûcher, des ouvertures d'environ un tiers de mètre carré. Vingt-quatre heures après que le bûcher a été chaperonné, on débouche une des ou- vertures et on met le feu aux billettes avec des copeaux résineux secs. Quand le feu est bien vif, on ferme l'ouver- ture avec le gazon, qu'on en avoit enlevé et on met le feu à l'ouverture suivante , et ainsi de suite , en ayant soin de n'avoir jamais qu'une seule ouverture débouchée. Après quatre ou cinq jours d'un feu concentré, on débouche la gouttière pour la première fois, et pendant un moment seule- ment. On l'ouvre ensuite deux ou trois fois les jours suivans. La raison pourquoi on ne débouche la gouttière qu'après cinq jours, est la suivante : les produits liquides, rassemblés sur l'aire du four, sont de la résine, de l'huile volatile et de l'eau acide. Pour que ce produit se convertisse en gou- dron, il faut qu'il perde la plus grande partie de l'eau et de l'huile volatile , et en outre que la résine éprouve une cer- taine altération ; de là la nécessité qu'il soit exposé quelque temps à l'action de la chaleur. Comme l'eau séparée du bois est plus abondante dans les premiers temps de l'opération que dans les suivans , il en résulte qu'après quatre à cinq jours il n'y a plus de néoessité de laisser le produit si long- temps exposé à la chaleur. On augmente la qualité de certains goudrons en y ajou- tant de l'huile essentielle de térébenthine. Préparation du brai gras. Elle est très-simple, puisqu'elle ne consiste qu'à fondre ensemble parties égales de goudron , de brai sec et de poix grasse. On met la matière dans des tonneaux, ou on la coule dans des moules. 344 RES Préparation de la poix hâlarde. La poix bâtarde ne diffère du brai gras que par une pro- portion plus forte de brai sec. Préparation du noir de fumée. On met les matières résineuses qu'on veut brûler dans des vases de terre ou de fonte; on les allume après les avoir placées dans une chambre faite avec du bois de sapin et garnie intérieurement de grosses toiles. On ferme la porte delà chambre, et on ne l'ouvre qu'après la combustion. Dans cette opération il se forme beaucoup de noir de fumée, qui se dépose sur la toile, tandis que les produits aériformes se dégagent au travers. Propriétés du galipot. Il a une coiileur jaune, tirant plus ou moins sur le brun. Il est translucide. Il retient un peu d'huile volatile, qu'on peut en séparer en le chauffant, et en faisant arriver un courant de vapeur d'eau dans la matière fondue. En perdant de l'huile, il a perdu de son odeur et est devenu moins fusible. L'eau ne le dissout pas; mais le gali|)ot fondu, sur lequel on jette de l'eau, en relient une petite quantité, qui lui donne de l'opacité et une couleur jaune plus prononcée. L'alcool et l'éther hydratique le dissolvent bien. La pre- mière solution est précipitée par l'eau; la seconde n'est pré- cipitée par ce liquide qu'après qu'on la étendue d'alcool. Beaucoup d'huiles fixes et l'huile volatile de térébenthine la dissolvent. Le galipot, chauffé avec une petite quantité d'huile de té- rébenthine, l'absorbe et forme un composé plus fusible que le galipot. L'acide acétique dissout le galipot sans l'altérer. La solu- tion est précipitée par l'eau. L'acide hydrochlnrique le dissout. L'acide sulfurique concentré le dissout à froid. La disso- lution est transparente, d'un brun jaunâtre, visqueuse. Lors- RE s 245 qu'on y verse de l'eau , le galipot s'en précipite sans avoir éprouvé d'altérariou bien sensible. Si l'on fait chauffer la dissolution sulfurique de galipot, il se dégage du gaz acirîe sulfureux -. la matière noircit. Si, lorsque la matière commence à noircir, on la précipite par Tcau, on trouvera dans la liqueur de l'acide hypo-sulfurique, uni à une matière organique, et si on traite le précipité par l'alcool, qu'on filtre, qu'on distille la liqueur et qu'on mêle le résidu avec de l'eau, celle-ci dissoudra une matière qui a la propriété de précipiter la gélatine et qui a été appelée tannin artifciel par M. Hatchett, qui l'a obtenue le premier. Si cette matière est analogue au tannin artificiel qu'on prépare avec le camphre et l'acide sulfurique, elle doit contenir de l'a- cide hypo-sulfurique. Le galipot, traité par l'acide nitrique d'une depsité de 1,58, s'y dissout sans éprouver d'abord une grande altéra- tion, comme on peut s'en convaincre en le précipitant par l'eau; mais si l'on continue à faire bouillir les matières pen- dant un temps suffisant, on finira par obtenir de l'acide oxalique et une sorte de tannin artificiel, suivant l'observa- tion de M. Hatchett. L'ammoniaque ne paroît pas avoir d'action sur le galipot, au moins dans l'espace de quelques Jours. Il n'en est pas de même de l'eau de potasse et de soude et de leurs sous- car- bonates. Ces dissolutions sont orangées. Quand on les con- serve pendant quelque temps étendues d'eau , il s'en dépose une matière pulvérulente, légèrement acide au tournesol. Cette matière retient une quantité sensible d'alcali en com- binaison. 11 est probable que dans la solution alcaline de la résine il se passe quelque chose d'analogue à ce qu'on ob- serve dans les solutions de savon formées d'acide margarique et oléique. La baryte, la strontiane, la chaux, paroissent susceptibles de s'incorporer et de contracter une véritable union chimi- que avec le galipot. Le galipot chauffé dans une cornue, donne de l'eau, une liqueur épaisse, acide, beaucoup de gaz inflammable, et un peu de charbon. Le galipot, chauflfé suffisamment avec le contact de l'air , 24S RES prend feu et brûle avec une flamme rougeâtre en répandant beaucoup de noir de fumée. Des Vernis. Les vernis sont des substances liquides, qui ont la pro- priété de laisser un enduit solide à la surface des corps sur lesquels on les applique , afin de préserver ces corps de l'ac- tion de Tatmosphère , ou, plus généralement, du contact d'agens extérieurs qui pourroient les altérer. Il existe un grand nombre de vernis. Dans l'impossibilité de les décrire tous, nous nous bornerons à citer ceux qu'on emploie le plus fréquemment. Vernis à Valcool. On pixnd 6 parties de mastic et 3 parties de sandaraque,* réduites en poudre fine : on les introduit dans un matras aver 4 parties de verre pilé grossièrement; on verse sur le matras 5^ parties d'alcool concentré; on plonge le matras dans un bain d'eau , dont on élève la température de 80 à 90*^ ; on remue fréquemment la matière avec un tube de verre: 1'/ heure après, on verse dans le matras 3 parties de téré- benthine de Venise, bien pure; on fait chauffer encore pendant '/, heure; puis on laisse refroidir : au bout de 24 heures on verse doucement la liqueur sur un filtre de coton. Le vernis à l'alcool est employé pour des boîtes , des étuis en carton, des découpures, etc. Penns à F essence. On met dans un matras 12 parties de mastic en poudre, '/j partie de camphre en morceaux, 6 parties de verre gros- sièrement pilé et 56 parties d'huile essentielle de térében- thine. On fait chauffer ces corps pour obtenir une dissolution ; puis on ajoute '/, partie de térébenthine de Venise. Ce vernis est employé pour les tableaux à l'huile. Vernis gras. On fait fondre dans un matras de verre 2 parties de co- pal, réduiîes en poudre. On verse dessus 1 partie d'huile de lin , presque bouillante , qui a été préalablement rendue sic- RES 247 catlve au moyen de la lltharge. Quand la température des matières n'est plus que de 80 à yo'' , on verse dans le ballon 2 parties d'huile essentielle de térébenthine chaude ; on verse le tout sur un linge et on conserve le vernis dans un vase à large orifice , qui ferme exactement. Au lieu des proportions précédentes, on emploie encore 4 parties decopal, 1 partie d'huile de lin et 5 parties d'huile volatile de térébenthine. Ce vernis est employé pour les voitures, pour les ou- vrages précieux en bois, pour des vases, des instrumens de fer, de cuivre, de cuivre jaune, de fer-blanc, etc. (Ch.) RÉSINIER D'AMÉRIQUE. (Bot.) Voyez Gomart. (Lem.) RÉSINITE. (Min.) C'est une expression qualificative qu'on a donnée à une variété principale de silex qui diffère des autres par son éclat résineux, par la présence de l'eau, etc. (Voyez Silex résinite. ) Mais à l'article Fechstein de ce Dictionnaire on a renvoyé à ce mot, comme nom scientifique du pechstein fusible des Allemands. C'est une faute typograpHique , on doit lire Ré- TiNiTE, qui est le nom sous lequel on décrira les pierres fu- sibles, nommées pechstein par les minéralogistes allemands. (B.) RESOLU. ( Bot.) Suivant Richard, on nomme ainsi, à la Martinique, le rondeletia hirsuta, plante rubiacée. (J.) RESPIRATION, Respiratio. {Phjsiol. générale.') La respira- tion est une fonction propre aux animaux, qui consiste dans une élaboration nouvelle de la substance destinée essentiel- lement à nourrir, et qui est l'effet du contact de l'air avec cette substance. Quelle que soit la forme de l'organe consacré à son accomplissement, quel que soit le mécanisme de ce contact, le phénomène est constamment le même. Les pou- mons, les branchies des vertébrés, les houppes, les pana- ches, les franges et toutes les parties destinées à la respira- tion dans les animaux des classes inférieures, ne sont que des moyens employés par la Nature pour étaler l'air et le liquide en circulation sur de plus grandes surfaces, pour multiplier les points de contact. La respiration n'est donc que l'action intime et réciproque qu'exercent l'un sur l'autre, le fluide ambiant et le liquide nourricier. Toujours, quand elle s'ac- ^5 RES complit, le sang ou le fluide qui le remplace, après avoir circulé dans tout le corps et reçu des matériaux réparateurs, vient acquérir de nouvelles qualités dans un appareil orga- nique particulier. C'est dans ce but que, chez les mammifères et daqs les oiseaux, ainsi que dans la plupart des Reptiles, l'air est in- troduit dans le thorax pour en être expulsé ensuite, et c'est là ce qui constitue V inspiration et V expiration. Chez eux, au reste, comme dans tous les autres animaux, la respiration tient essentiellement à la vie, qui cesse par suite de son interruption un peu prolongée : elle est une de ces fonc- tions que les anciens appeloieut vitales , parce que leur abolition entraine nécessairement la mort. La respiration est donc une action physiologique de la plus haute importance. Aucune , peut-être, dans l'économie animale , n'est plus essentielle, plus remarquable. Elle existe même chez les insectes et chez les zoophytes , où il n'y a point de véritable circulation. Son étendue est constamment en rapport avec l'énejjgie des mouvemens et des sensations, qui paruissent sous sa dépendance jusqu'à un certain point. Les oiseaux, si vifs, si sensibles, ayant le sang si chaud, ont des surfa* es respiratoires d'une immense étendue. Il est d'ailleurs évident que l'excitation normale de tous les or- ganes est due à l'état dans lequel l'exercice de la respiration ^ mis le liquide en circulation. Aucune fonction ne s'exerce plus dès que l'influence de l'air sur le sang a cessé d'avoir lieu. Chez les individus asphyxiés et où tous les tissus de l'écononiie sont gorgés de sang noir, les sécrétions sont évi-r demment ralenties, par exemple. §. 1.*' De la Respiration dans FHomjne et dans les Mammifères. Dans notre espèce en particulier, et dans tous les animaux à poumons, en général, la respiration commence à l'instant de la naissance par une inspiration, se continue jusqu'à l'heure de la mort et finit par une expiration. La série dç ses phénonièvies, le jeu de ses organes, la nalure de ses ré' sultats, son» ks mêmes dans l'homme et dans les mammifères, Oo a toujours été d'accord à ce sujet} mais les opinions dei« RES 249 physiologistes ont beaucoup varié , toutes les fois qu'il s'est ôgi d'établir la véritable nature de la ^fonction. Les anciens, Hippocrate et Galien entre autres, ont pensé qu'elle servoit à introduire dans le sang certains principes spéciaux, ce certain pabulum vitœ , plus subtil que l'air même, lequel se portoit au cœur au moyen des nerfs ou des vaisseaux, et y rafraichissoit le sang échauffé par les actes de la vie. Après bien des siècles, quand on découvrit le mécanisme de la circulation, on imagina que la respiration étoit faîte pour le favoriser, et une expérience de Hoock, semble le démontrer; mais les conséquences en furent beaucoup trop exagérées, Cet anatomiste , ayant ouvert la poitrine d'un mammifère, vit que ses poumons s'affaissoient et que la cir- culaiion cessoit en même temps que la respiration, mais que la première de ces functions recommençoit dès qu'on in- siiffloit de l'air dans les poumons. On a cru encore qu'en se divi'^ant dans les poumons , le sang veineux diminiioit de volume, tandis que la forme de ses molécules étoit changée; ce qui devoit favoriser le mé^ lange des principes hétérogènes qu'il contient. Un seul fait contredit celte assertion. Les phénomènes chimiques de la respiration ne sont point le résultat d'un simple mélange, en effet, Helvétius a enseigné, d'autre part, que la respiration ra- fraichissoit le sang échauffé par son frottement contre les pa- rois des vaisseaux qu'il parcouroiî. La base de sa théorie consistoit à faire l'artère pulmonaire d'un calibre bien supé- rieur à celui des quatre veines du même nom. Haies , Haller, Santorini, Dumas, ont plus ou moins partagé cette dernière opinion, qui est pourtant contraire à ce que l'expérience démontre journellement, tant dans l'homme que dans les mammifères. Enfin, Priestley, prétendit que le sang, dans les poumons, enlevoit à l'air une portion de son phlogistique. Quoi qu'il en soit, il demeure constant aux yeux des ohr servateurs, que, dans les classes supérieures des apimaux, la respiration a pour instrument le thorax et les poumons ; iju'elle a pour a^en$^ l'air et le sang; qu'elle présente des *5o RES phénomènes mécaniques et des phénomènes chimiques, et qu'elle a pour effet immédiat de changer le sang veineux en sang artériel, le sang noir en sang rouge. Tel est le résultat évi- dent des observations, des recherches, des expériences faites avec plus ou moins de bonheur par les physiologistes et les chimistes de ces derniers temps, entre autres par Chaussier, Dumas, Richerand , Brande , Éverard Home, Contanceau , Nysten , Goodwyn, Davy , J. Hunter, Craw- ford, etc. Ce n'est point ici le lieu de décrire les organes à l'aide desquels la respiration s'effectue ; nous n'exposerons point non plus ici le tableau des diverses théories physiologiques de cette fonction, fondées sur la structure des poumons et sur la capacité des bronches. Nous dirons seulement qu'on se demande souvent encore aujourd'hui par quels genres de propriétés vitales sont animés les poumons, si, dans la res- piration, ils sont actifs ou simplement passifs et subordonnés à l'action des parois du thorax. La question est assez difficile à décider, car ses élémens sont fréquemment en opposition les uns avec les autres. Ayant cru reconnoître que, dans certaines plaies de poitrine, la portion sortie des poumons, se contracte et se dilate, Galien et Sennert les ont regardés comme actifs, et Brémont, d'après une expérience contraire dans ses résultats à toutes celles que l'on a tentées depuis, partagea cette manière de voir. Mais il paroît assez bien prouvé que les poumons sont dépourvus de la faculté de se resserrer sur eux-mêmes d'une manière active, et les expé- rimentateurs sont d'accord sur ce point, depuis surtout que Haller a fait voir qu'aucun réactif ne pouvoit y développer des signes d'irritabilité. Les phénomènes mécaniques de la respiration sont au reste de deux sortes : les uns ont pour but l'arrivée du sang dans les poumons; les autres déterminent l'abord de l'air dans les mêmes organes, par la dilatation de la poitrine, qui le chasse ensuite en venant à se resserrer. Ce sont cette dilatation et ce resserrement alternatifs que l'on nomme proprement inspira- tion et expiration. Le premier de ces actes, l'inspiration, est une dilatation du thorax dont les parois s'éloignent de l'axe, et qui, dans RES a5i un homme tranquille, se répète de seize à vingt fois par mi- nute, de manière à répondre à quatre battemens du pouls. Le mouvement en vertu duquel le thorax se dilate pour cet acte, n'est qu'en partie soumis aux lois de la volonté, et il est impossible de le suspendre au-delà d'un temps fort court. Aussi faut-il ranger au nombre des fables ce que l'on a dit de ces esclaves désespérés, qui se faisoient mourir en cessant volontairement de respirer. Chaque cinquième inspiration est d'ailleurs plus profonde que les quatre qui la précèdent ou la suivent immédiatement. Il est d'observation encore qu'il y a une égalité assez cons- tante entre les deux temps de la respiration , si l'individu est en santé. Une foule de causes cependant ne laissent point que d'avoir une influence très-marquée sur eux. L'âge doit né- cessairement , par exemple, lesmodifier, puisqu'ils sontsubor- donnés à la fréquence plus ou moins grande du pouls; aussi remarque-t-on que, chez l'enfant et chez la femme, ils sont plus rapprochés que chez l'homme adulte. Les exercices du corps ont un effet évident sur eux aussi, et il suffit d'avoir couru ou sauté pour êîre convaincu de cette vérité. Pendant le sommeil ils se ralentissent sans aucun doute, et ils devien- nent moins faciles au moment de la digestion. Chez les petites espèces de mammifères et chez les carni- vores ils sont plus précipités aussi que dans les gros quadru- pèdes et chez les phytophages. L'inspiration, d'ailleurs, dans toutes les conditions de la vie, peut être plus ou moins étendue, et, sous ce rapport, elle présente trois degrés distincts, que nous allons examiner dans notre espèce comme type des mammifères. Quelquefois , et c'est ce qui a lieu le plus habituellement chez l'homme en repos et sain, elle est douce, tranquille, sans efforts. Elle est le résultat d'un agrandissement delà poi- trine dans son diamètre vertical par l'action du diaphragme, qui, après avoir pris son point fixe aux piliers, s'abaisse vers le ventre, qui cède. Chez les vieillards, dont les cartilages sterno -costaux sont ossifiés, cette sorte d'inspiration est la seule qui puisse avoir lieu. Lors d'une inspiration plus profonde, les côtes, en prenant 253 RES leur point fixe sûr la première d'entre elles, élevée elle» même et maintenue en place par les scalènes contractés, s'élè- vent et s'écartent transversalement et successivement de haut en bas, depuis la deuxième jusqu'à la dernière. Les muscles intercostaux, internes et externes, et les surcostaux , leur impriment simultanément, à leur élévation , un mouvement de rotation qui, vu l'obliquité de ces os par rapport au rachis, les éloigne de ceux du côté opposé, en portant leur bord in- férieur en dehors, et cela d'une manière d'autant plus mar- quée qu'on les observe plus inférieurement, où ils ont plus de longueur et plus de mobilité. En outre, le diaphragme s'abaisse aussi , quoiqu'à un moindre degré que précédem- ment. Les muscles intercostaux et surcostaux sont les agens principaux de l'élévation des côtes dans ce cas. C'est une vérité sur laquelle on n'a pas toujours été du même avis, et qui a été un sujet de grandes et longues controverses, de dis- cussions plus ou moins vives, spécialement entre Hamberger et Haller , le premier regardant les intercostaux internes comme des muscles expirateurs , et le dernier professant l'opinion que nous avons émise et qui est la plus généralement suivie aujourd'hui. On a demandé aussi si, dans l'élévation des côtes, les es- paces qui séparent ces os étoient agrandis ou diminués : mais le fait est facile à décider; car, comme le bord supérieurde la côte, qui se tord en s'élevant, se porte en dedans, il ne sauroit y avoir rapprochement des deux bords contigus, puisque le bord inférieur de la côte qui lui correspond se porte en dehors, et, d'ailleurs, quand, sur un homme qui respire, on étend un fil de la clavicule à l'hypocondre , on observe qu'il devient trop court au moment de l'inspi- ration, pour occuper l'espace qu'il mesuroit durant l'expi- ration. Dans un troisième degré de l'inspiration la poitrine s'agran- dit autant que possible, suivant tous ses diamètres. Le ster- num se porte en avant par suite de la torsion des côtes, qui se communique aux cartilages slerno-costaux , et conséquem- inent les dimensions du diamètre antéro-postérieur sont aug- mentés, surtout en bas; car ce changement de direction ne -sauroit avoir lieu sans que l'on éprouve simultanément un RES 255 ïnouvement de bascule , et cela en raison de la longueur diffé- rente des cMes. Lorsque cette inspiration très-profonde s'exécute, de nou- velles puissances musculaires joignent leur action au dia- phragme , aux intercostaux , aux surcostaux , etc. , et l'on voit se contracter , pour Fopérer , les muscles scalènes , souclaviers , grands et petits pectoraux , grands dentelés, petits dentelés, postérieurs et supérieurs, grands dorsaux. Le mouvement opposé à l'inspiration, dans l'acte de la res- piration, est l'expiration , qui offre de même trois degrés dif- férens d'intensité. Dans le premier degré, simple résultat du relâchement du diaphragme qui avoit été mis en contraction pourl'inspiration , le diamètre vertical du thorax diminue, et les viscères abdo- minaux , repoussés par l'élasticité des parois distendues du bas -ventre, refoulent en effet ce muscle vers le haut. Dans le second degré les côtes présentent successivement plusieurs ordres de mouvemens inverses à ceux par lesquels elles se sont élevées; mais ces mouvemens s'opèrent d'une manière passive. Les espaces intercostaux se rétrécissent; la torsion des côtes cesse d'avOir lieu par l'effet de l'élasticité des cartilages, qui devient alors une véritable puissance motrice. Dans le troisième degré on observe les mêmes phénomènes que dans les deux degrés précédens ; mais, de plus, le ster- num s'abaisse et se rapproche du rachis , surtout inférienre- ment. Ici , plusieurs muscles ;igissent d'une manière spéciale. Le carré lombaire, par exemple, tixe la dernière côte, comme les scalènes avoient iixé la première lors de l'inspiration, et, sur cet os, devenu solide ainsi, les intercostaux, en se con- tractant progressivement de bas en haut, abaissent les côtes supérieures, en même temps que les transverses et les mus- cles grands et petits obliques de l'abdomen. Pendant l'inspiration les poumons sont manifestement di- latés; ils sont resserrés sur eux-mêmes, au contraire, durant l'expiration , mais sans que cela tienne à une force propre de leur tissu, car on anéantit constamment la respiration d'un animal lorsqu'on vient à lui ouvrir la poitrine. Si l'on a mis la plèvre à découvert, on observe à travers cette membrane, à laquelle il reste toujours contigu , ces deux états différens 254 RES et passifs du poumon; et c'est ce qui a conduit Mayow à comparer le thorax à un soufflet à l'ame duquel auroit été adaptée une vessie. C'est, en effet, par suite seulement de l'arrivée de l'air dans les bronches que la dilatation des pou- mons s'opère , et cet abord de Tair est lui-même déterminé par la tendance qu'il a à se mettre sans cesse en équilibre avec lui-même. Il ne faut voir en cela qu'un simple phénomène d'hydrostatique, et les viscères mous et spongieux de l'inté- rieur suivent récartement des parois de la cavité qui les ren- ferme. Le fluide atmosphérique, d'ailleurs, ne stagne pas très- longtemps dans les voies de la respiration ; il ne tarde pas à en être expulsé, d'une manière purement mécanique, parle resserrement des parois du thorax , lors de l'expiration. Mais durant ce court séjour il donne naissance à certains phénomènes, dont les uns ont lui-même pour sujet, et dont les autres appartiennent au sang qui pénètre les poumons , qui s'étale dans les mailles du tissu vasculaire épanoui à la surface de la membrane muqueuse des bronches et de leurs subdivisions, non point comme dans un simple récipient chi- mique, mais bien comme dans un appareil vivant et doué d'une force propre aie modifier, à le digérer même, pour ainsi dire- Ces phénomènes avoient été signalés en partie à l'attention des anciens par Willis , Lower, Mayow, et notés plus ré- cemment par Priestley , Schéele et Bergmann ; mais Fontane paroît être le premier qui ait tenté des expériences à cet égard et qui ait reconnu qu'il y avoit diminution dans le volume de l'air inspiré. Les résultats qu'il avoit obtenus fu- rent confirmés par Lavoisier lors de la naissance de la nou- velle chimie; mais cet illustre savant démontra, en outre, dans l'air expiré, la présence de l'eau et du gaz acide carbo- nique et une privation presque totale de gaz oxigène : ce qui le conduisit à conclure que ce dernier principe, appelé dès- lors air vital, servoit essentiellement à l'exercice de la res- piration. Un peu plus tard , Goodwin estima les variations qu'éprouvoient , pendant l'acte dont il s'agit, les principes d'une quantité donnée d'air, et reconnut qu'au lieu de 0,18 d'oxigène, on n'en trouvoit plus que o,o5; que l'azote restoit RES aSS en même proportion , et qu'au lieu de 0,02 de gaz acide carbonique, il y en avoit 0,1 3. L'influence de ces mutations sur le sang est des plus pronon- cées aussi. Sans penser, avec la plupart des anciens, que le fluide des artères est aussi différent de celui des veines que l'air l'est du sang , on ne peut s'empêcher d'admettre entre eux de nombreuses sources de dissemblances, ainsi que l'ont fait, depuis nombre d'années déjà, Willis, Mayow et Lower, et caiitradictoirementà l'assertion émise par Haller, qui, chose étousante, a prétendu que le sang conteiiu dans les veines pul- monaires étoit le même que celui renfermé dans l'artère du même nom, quand le plus simple examen suffit pour prouver la fausseté de ce qu'il avance. I-a couleur seule, en efïét, suf- firoit déjà pour autoriser à les distinguer, quand bien même une expérience concluante de Bichat ne déuiontreroit point le fait d'une manière incontestable, en même temps qu'elle ne laisse aucun doute sur l'action qu'a l'air sur le san» vei- neux en circulation dans les poumons. Ce célèbre physiolo- giste, après avoir ajusté un tube à robinet à la trachée-artère d'un chien, suspendoit et rétablissoit à volonté l'exercice de la respiration chez cet animal, et put s'assurer ainsi, que le sang s'échappoit noir des artères comme des veines pendant l'occlusion du tube ; tandis qu'il devenoit rutilant dans les ar- tères, tout en restant noir dans les veines, dès, qu'en ouvrant celui-ci , on rétablissoit le libre abord de l'air dans les pou- mons. Le sang rouge, d'ailleurs, fait monter le thermomètre de deux ou trois degrés plus haut que le sang noir, peut-être parce quil faut lui supposer une capacité plus grande pour le calorique, comme l'ont fait Crawford et Séguin. On assure en oulre que le premier, naturellement écumeux, a une pe- santeur spécifique moins grande que celle du dernier; mais, ce qui est incontestable, c'est qu'il est éminemment plus con- crescible et surtout plus homogène dans ses diverses parties, et il en doit être ainsi, puisque le système veineux est le réser- voir commun de tous les fluides absorbés dixns l'économie, à la surface du corps et à celle des membranes muqueuses, du chyle et de la lymphe, par exemple : aussi, quand on pra- tique l'opération de la phlébotomie peu de temps après le re- pas , on voit le chyle nager sur le produit de la saignée. Enfin , 256 RES suivant quelques chimistes, il paroitroit aussi que le sang noir contient encore plus de carbone et d'hydrogène que le rouge , qui, de plus, est écumeux et laisse séparer moins de sérum. Lavoisier, créateur de la théorie chimique de la respira- tion, théorie qui explique cette fonction comme le phéno- mène de la combustion , a pensé que, dans cet acte, l'oxigène de l'air entrait en combinaison immédiatement avec une par- tie du carbone du sang noir, d'une part, ce qui donnoit nais- sance au gaz acide carbonique expiré, et de l'autre oxidoit une portion de l'hydrogène du même liquide , ce qui démontre naturellement la formation de l'eau expirée égalenunt. Il vouloit aussi qu'une troisième portion de cet oxigène circulât avec le sang artériel pour se combiner lentement avec loi, et c'est ainsi que le développement de la chaleur animale trou- voit une explication plausible. Le poumon étoit ainsi uu vé- ritable foyer de calorique, qui servoit tant à augmenter la température du sang rouge , qu'à produire la gazéification de l'eau et de l'acide carbonique formés, et cela avec une vrai- semblance d'autant plus grande que , dans les animaux des diverses classes, la température du corps est d'autant plus élevée que les moyens respiratoires sont plus grands et plus vastes, comme on l'observe entre autres dans les oiseaux et dans les mammifères. Cette théorie, si inattaquable en apparence, a cependant été l'objet d'une foule d'objections, non-seulement de la part des physiologistes vitalistes, mais même de celle des chimistes, dont les calculs n'ont point toujours, à cet égard, été d'ac- cord. On a demandé aussi comment , en l'admettant, on pourroit rendre raison de ce qui arrive lorsque l'on plonge un thermomètre dans les poumons d'un animal vivant. Si toutes les combinaisons dont il s'agit avoient lieu dans ce vis- cère, il en devroit résulter une gnnde quantité de calorique à l'état libre, et le mercure ne monte pas plus haut dans le tube de l'instrument, que si celui-ci étoit introduit dans toute autre cavité splanchnique. Ne paroit-il pas très-probable aussi d'ailleurs, que, dans ce cas particulier, l'eau produite est le fruit d'une exhalation de la membrane muqueuse des bron- ches, qui ne différeroit pas ainsi des autres membranes mu- queuses de réconomie? RES 257 Au reste, en substituant leurs idées à la théorie des chi- mistes, en croyant que le gaz acide carbonique existoit tout formé dans le sang noir et étoit le résultat d'une exhalation, en ne voulant point que Toxigénation du sang fût analogue à l'oxidation des métaux, la plupart des physiologistes se sont plutôt appliqués à détruire l'édifice élevé qu'à réédifier. Quel- ques-uns d'entre eux cependant nous ont donné une idée du rôle que jouoient les propriétés vitales dans cette importante fonction. Ce rôle ne sauroit en effet être mis en doute par ceux qui ont observé que , chez les asthmatiques , l'air qui a pénétré dans les conduits des poumons en ressort souvent sans avoir subi aucune altération sensible; que , quand un animal est ar- rivé au dernier degré d'aflbiblissement , l'air et le sang, mis en rapport sur la surface bronchique, restent sans action l'un sur l'autre , malgré l'exercice entier des motivemens du dia- phragme, des côtes et du sternum; que, pendant la fièvre , après la digestion, dans toutfs les circonstances, en un mot, où il y a accélération des tnouvemens du cœur et du thorax, il y a , comme Ta noté Jurine, plus de gaz acide carbonique produit et plus d'oxigène absorbé; enfin que, dans le frisson , dans les hémorrhagies , etc., dans toutes les circonstances d'une nature opposée aux précédentes, Tair inspiré souffroit peu d'altération. L'influence des propriétés vitales des poumons sur l'acte de la respiration est encore démontrée d'une manière incontes- table par une foule d'expériences. VVillis avoit causé une mort prompte par la section des nerfs de la huitième paire chez un animal. Baglivi avoit remarqué seulement dans ce cas une gêne de la respiration; mais ni l'un ni l'autre n'avoient suffi- samment expliqué ce fait: il étoit réservé àBichat, à Dumas et à MM. Dupuytren , Provençal, de Blainville , de Hum- boldt , de démontrer que les nerfs pneumo-gastriques agis- soient sur les poumons; et le fait est aujourd'hui hors de tout doute. Si on ne lie que le tronc de ï"un d'eux, on voit la res- piration, d'abord un peu gênée, reprendre ensuite son pre- mier état; si on le coupe, il en est de même: si, après quel- que temps, on opère la section de celui du côté opposé, la respiration devient pénible, ses phénomènes chimiques s'in- terrompent, le sang sort noir des artères, tous les symptômes 45. ^^ 258 RES d'une asphyxie se déclarent , et la mort survient après que , id.iiis les derniers mouiens, l'air a été expiré comme il ëtoit entré dans les bronches , et que l'hématose a cessé d'avoir lieu. Tels sont les phénomènes principaux qui caractérisent la respiration chez l'Homme et chez les Mammifères. Voyons niaintenant ce qu'elle est dans les Oiseaux. § 2. De la liespii^ation dans les Oiseaux. Tout animal entretient avec l'air des communications né- cessaires et indispensables à l'exercice, à l'entretien de sa vie. Chaque individu, dans chaque espèce, possède un appareil or- ganique plus ou moins compliqué, mais toujours disposé de manière à mettre en contact les liquides de sou économie avec les fluides atmosphériques ; cet appareil , quel qu'il soit, ne peut suspendre l'exécution de ses fonctions sans que la mort arrive presque immédiatement, en raison de la ces- sation des combinaisons réciproques que détermine la respi- ration ; mais sa structure et, par suite, l'étendue de l'acte auquel il préside, sont bien différentes entre les diverses classes des animaux. Nous le connoissons déjà chez l'Horame et les Mammifères, où le système de la respiration a dû nous paroitre fort complexe, et cependant, il faut l'avouer, dût l'orgueil de notre espèce en être offensé, considérés sous le rapport dont il s'agit, les Oiseaux tiennent évidemment le premier rang parmi les êtres animés. Rien plus que l'éten- due de la respiration ne distingue d'une manière tranchée leur classe de toutes celles que renferme le cadre zoologique. Celte fonction, qui domine toutes les autres chez ces habitans des airs, imprime son énergie à toute leur constitution; la grande extension de leurs j.oumons, l'absence d'un diaphragme, Texistence de cellules s.icciformts , d'appendices membra- neuses, de réservoirs supplémentaires a ces viscères et de con- duils propr«-s a distribuerfair dans toute l'habitude du corps, dans lintérieur méiiiC des os, dans le tissu celiulaire, sous la peau, dans les plumes même, conduits si bien vus et décrits par p. C mper, par Huntt-r , par Malaoarne , par Michèle Gerardi , par Mérv , par M. Cuvier et par uuefoule d'autres anatomistes, peuvent faire dire d'eux à juste titre qu'ils sont embrasés et RES a% comme consumés du feu de la vie dans toute leur organisa- tion. L'oxigéue pénètre de toutes parts dans leurs tissus, il entre, pour ainsi dire, par torrens dans leurs voies respira- toires et, par une sorte de perpétuelle combustion vitale, y de- vient le foyer qui entretient l'énergie dont ils sont habituel- lement animés. II est facile de concevoir d'après cela, c'est-à-dire d'après l'excessive activité de la fonction, proportionnée d'ailleurs à une telle grandeur du réceptacle pneumatique, comment, de tous les animaux, les oiseaux sont ceux qui développent le plus de chaleur et consomment le plus d'oxigène. La tem- pérature de leur corps est constamment supérieure à celle des autres êtres vivans ; par exemple, elle surpasse toujours de deux ou trois degrés, et , suivant quelques observateurs ,même de dix, celle de l'homme. La main qui, dans les mêmes cir- constances, saisit un oiseau ou une grenouille, apprécie ai- sément l'énorme différence qui existe entre la température de ces deux sortes d'êtres. C'est d'après cette double raison que l'on peut expliquer encore pourquoi, durant Ihi ver , les Chinois s'échauffent les mains au moyen de cailles ou de per- drix vivantes qu'ils tiennent au lieu de manchons, et pour- quoi, placé sous un récipient pneumatique de capacité égale, un oiseau meurt beaucoup plus promptement par défaut d'air vital, qu'un reptile de même volume et de même poids. C'est aussi par la même cause qu'on voit les plus -petites espèces, comme le roitelet, résister aux froids rigoureux de la mauvaise saison de nos climats septentrionaux. Enfin, rien non plus ne pourroit subvenir à l'étonnante dé- pense d'énergie musculaire qui caractérise les oiseaux, si ce n'étoit cette flamme continuelle de la respiration. Comment, sans elle^ l'aigle, en s'élançant au-dessus des nuages, ponrroit- il passer tout à coup de l'orage dans le «aime, et jouir, en planant dans la plaine éthérée, d'un ciel serein et d'une lu- mière pure, tandis que les autres animaux dans l'ombre sont battus de la tempête? Comment, sans elle, s'entretiendroient cette aptitude au mouvement qui paroît leur êtie plus natu- relle que le reposp cette continuité de contractions muscu- laires si nécessaire aux oiseux de paradis, qui ne s'arrêtent que par instans; aux mouettes et aux martius- pêcheurs, qui 26o RES se l'oignent, se choquent, semblent s'unir dans l'air, saisiisent et dévorent leur proie tout en volant et sans se détourner? Cette rapidité dans la succession de ces mêmes contractions, qui permet à un milan qui s'éloigne, à un aigle qui s'élève et qui présente en étendue une surface de plus de quatre pieds de diamètre, d'être hors de la portée de la vue en moins de trois minutes, ce qui suppose la faculté de parcou- rir plus de st'pt cent cinquante toises par minute ou vingt lienes dans une heure, tandis que le cerf, le renne et l'élan, obligés de prendre des points d'appui et des momens de re- pos, n'en peuvent faire que quarante en un jour entier. Maintenant, que nous connoissons les causes des effets éton- nans de la respiration dans les oiseaux , examinons avec quel- que attention le mécanisme à l'aide duquel cet acte s'exécute chez eux. D'après la disposition des vastes cellules aériennes, doet nous avons indiqué l'existence, qui communiquent avec l'ex- térieur des bronches; qui servent à conduire l'air dans toutes les parties du corps, à le mettre une seconde fois en contact, plus ou moins immédiat , avec le fluide nourricier autour du foie, du cœur, du larynx inférieur, des intestins, le long de la colonne cervicale, de la moelle rachidienne, dans tous les os des parois du thorax, dans ceux des ailes et des cuisses, dans les tuyaux des plumes; qui, véritables poumons supplé- mentaires, opèrent une seconde respiration, propre à aug- menter a un haut degré les qualités que le sang acqu'!ert par la première; il devient évident que chez les oiseaux, l'air ambiant baigne non -seulement la surface des vaisseaux pul- monaires, mais encore celle d'une infinité de vaisseaux du reste du corps. Ainsi donc, à certains égards, ces animaux respirent par les rameaux de l'aorte comme par ceux de l'artère pulmo- naire; l'énergie de leur respiration est ainsi expliquée. On conçoit ainsi comment deux moineaux francs consomment autant d'air qu'un cochon d'Inde, comme l'ont clairement démontré les expériences dont Lavoisier a consigi\é les résul- tats dans le tosne i." de sts Mémoires de Chimie, et comme on peut ie présumer d'après ce quj a été dit ci-dessus. Remarquoiis encore, d'ailleurs, que dans les animaux qui RES a6i .nous occupent, la situation reculée des poumons, qui sont enfoncés dans les intervalles des côtes , à droite et à gauche de la colonne vertébrale, et, par conséquent, près de la por- tion des parois du thorax, qui ne jouit presque d'aucune mo- bilité pour les aider à se dilater ou à se resserrer, a dû em- pêcher que chez eux la respiration eût pour principal agent un diaphragme semblable à celui des mammifères , et qui n'auroit jamais pu dilater à la fois et les poumons et les gran- des cellules dans lesquelles ces viscères s'ouvrent. Cependant l'inspiration étant, dans les oiseaux comme chez les mammifères, une suite delà dilatation des cavités aérien- nes, il a fallu que des puissances situées hors de celles-ci, pussent déterminer cette dilatation. Ces puissances appartiennent, d'une part, aux poumons eux-mêmes; de l'autre, aux cellules qui en dépendent. Dans le premier cas sont des muscles qu'on a nommés pul- monaires, et qui, relativement aux poumons, remplissent à peu près les usages que le diaphragme est appelé à remplir chez les mammifères. Dans l'Autruche et dans le Casoar ces muscles, plus forts que dans aucune autre espèce, s'attachent chacun inférieu- reuient aux côtes par cinq portions distinctes, larges, apla- ties, qui remontent en dedans de la poitrine jusqu'à la face inférieure des poumons, sous lesquels les fibres qui les com- posent s'épanouissent sur une large aponévrose qui tapisse la paroi de la cellule qui répond à leur face inférieure, et va, vers le rachis, se confondre avec celle du côté opposé. Dans les autres oiseaux les portions constituantes de ces muscles restent constamment séparées les unes des autres, et forment quatre ou cinq petits muscles distincts, comme dans l'aigle, par exemple. Ces muscles pulmonaires sont le seul agent qui produise immédiatement la dilatation des poumons; car, dans la partie qui touche à ces viscères, les parois thoraciques sont trop peu mobiles pour avoir la moindre influence en cela. Cependant la dilatation de ces parois, dans le reste de leur étendue, n'est point inutile à l'acte de l'inspiration , elle sert puissam- ment à dilater les grandes cellules, et, en déterminant par là l'air à se précipiter dans la cavité de celles-ci, elle l'oblige à 202 RES s'introduire dans les poumons et à traverser leur masse pa- renchymateuse. N'oublions point non plus de faire remarquer que dans ces animaux la disposition des côtes favorise sin-- gulièrement la dilatation et le resserrement de la cavité tho- raciqiie , par l'articulation mobile qui réunit les deux portions de celles qui vont se porter au sternum. L'angle que forment ces deux portions, s'ouvre en effet dans l'inspiration, ce qui écarte le sternum de la colonne dorsale et augmente considé- rablement le diamètre sterno-rachidien de la cavité, en même temps que les côtes se portent en dehors et augmentent le dia- mètre transversal. Pendant l'expiration, au contraire, l'angle de ces os se ferme comme il s'étoit ouvert lors du premier mouvement. Ainsi donc, dans l'exercice" de ces deux actes, le sternum des oiseaux est comparable au côté d'un soufflet dont les côtes représenteroient le cuir, et dont l'autre côté seroit à peu près immobile. Ce soufflet est plus particulièrement mis en jeu par les mus- cles de l'abdomen qui soulèvent le sternum et diminuent I'out verture de l'angle des côtes. Quant à la portion du fluide atmosphérique qui a pénétré dans les cellules des os, elle n'en peut ressortir facilement par suite du travail de l'expi- ration; elle ne s'en échappe que par l'impulsion que commu- niquent les cellules extérieures, et en vertu des changemens de température. §. 3. De la Respiration des Jxeptiles. Les Reptiles ont le cœur disposé de manière qu'à chaque contraclion il n'envoie dans le poumon qu'une seule portion du sang qu'il a reçu des diverses parties du corps, et que le reste de ce fluide retourne aux organes sans avoir passé par le poumon , et sans avoir éprouvé l'influence des phénomènes chimiques de la Respiration. Il résulte de là que l'action de Toxigène sur le fluide pour- ricier est moindre que dans les mammifères, et surtout que dans les oiseaux, en sorte que si la quantité de respiration de ceux-ci, où tout le sang est contraint de traverser les poumons avant de retourner au reste du corps, est exprimée, par l'unité, la quantité de respiration des rtfptiles ne pourra RES 2 63 être représentée que par une fraction de cette unité, d'au- tant plus petite d'ailleurs que la portion de sang qui se rend au poumon à chaque contraction du cœur sera moindre. Or, comme létendtie de la respiration non-seulement donne la mesure de la chaleur dont les divers animaux sont pénétrés, mais encore se trouve en proportion avec l'activité des autres fonctions, le reptile, dont le poumon vésiciileux ne reçoit que peu de sang a la fois , dont les inspirations se font à des intervalles prolongés, et peuvent même être en- tièrement suspendues pendant un certain temps, a le sang froid , l'énergie musculaire moins développée que les mam- mifères, les habitudes généralement paresseuses, la diges- tion excessivement lente et les sensations obtuses , au point que dans les pays froids ou tempérés il reste engourdi et sans mouvement durant des saisons tout entières, et qu'il sup- porte sans peine de longs jeûnes. C'est la petitesse des vaisseaux pulmonaires qui permet aux reptiles de suspendre leur respiration sans arrêter le cours du sang ; c'est à cette circonstance qu'ils doivent aussi la fa- cilité de plonger plus long-temps et mieux que les mammi- fères et les oiseaux. La respiration est donc moins nécessaire à ces animaux qu'à ceux des deux classes supérieures; l'irritabilité muscu- laire chez eux s'épuise d'autant moins vite qu'il y a moins de moyens de la réparer, et de là la faculté dont jouit leur chair, de conserver son irritabilité bien long -temps après avoir été séparée du reste du corps; leur cœur bat encore plusieurs heures après avoir été arraché du thorax, et sa perte n'empêche point le corps de se mouvoir encore long- temps. {Voyez Rei'tiles.) La quantité de respiration des Reptiles n'est pas fixée, comme celle des Mammifères et des Oiseaux; elle varie avec la proportion du diamètre de l'artère pulmonaire comparé à celui de l'aorte. C'est ainsi que les Chéloniens et les Sau- riens respirent beaucoup plus que les Batraciens, et c'est ainsi encore que l'on peut expliquer comment de tel à tel reptile il existe des différences d'énergie et de sensibilité beaucoup plus grandes qu'il ne peut en exister d'un mammifère à un autre, d'un oiseau à un autre. On trouvera la preuve de ce ^H RES fait important dans l'histoire de la physiologie générale à nos articles Anoures, Batraciens, Crapaud, Chéloniens , Gre- nouille, Ophidiens, Sauriens, Tortue. Remarquons encore que le mécanisme de la respiration varie beaucoup dans chacune des quatre grandes sections qui se partagent la classe des reptiles , et que dans toutes les espèces où le poumon pénètre dans l'abdomen, et le cro- codile est le seul où cela ne soit point, ce viscère est enve- loppé, comme les intestins , par un prolongement spécial du péritoine. Dans les Chéloniens, par exemple, malgré la grande éten- due des pouujons, le thorax étant le plus communément im- mobile, c'est par le jeu de la bouche que s'opère l'inspira- tion ; toute tortue qui respire , en effet, tient les mâchoires bien fermées , et abaisse et élève alternativement l'os hyoïde : le premier mouvement fait entrer l'air par les narines, et la langue fermant ensuite leur ouverture intérieure, le second mouvement contraint cet air à pénétrer dans les voies pul- monaires. (Voyez Chéloniens , Tortue.) Dans les Sauriens le poumon s'étend plus ou moins loin vers l'arrière du corps et pénètre souvent fort avant dans l'abdomen, tandis que d'autre part les muscles transverses de celui-ci se glissent sous les côtes et jusque vers le cou pour l'embrasser, Cliez eux , la respiration est plus particulière- ment ventrale. Parmi eux on remarque le caméléon, dont le poumon est si vaste que, quand il est gonflé, son corps paroît transpa- rent, ce qui a fait dire aux anciens qu'il se ncurrissoit d'air. C'est le volume de ce viscère qui donne à l'animal la pro- priété de changer de couleur, non pas, comme on l'a cru, selon les corps sur lesquels il se trouve , mais bien selon les besoins qu'il ressent et les passions dont il est agité. Son poumon, en effet, le rend plus ou moins transparent, con- traint plus ou moins le sang à refluer vers la peau , colore même ce fluide plus ou moins vivement , selon qu'il se rem- plit ou se vide d'air. Il ne faut point oublier non plus, dans cette famille des Sauriens, les Dnigons, qui, au premier coup d'œil , se dis- tinguent de tous les autres Reptiles, parce que leurs six pre- RES 265 mîères fausse-côtes, au lieu de se contourner autour de l'ab- douien, s'étendent en droite ligne et soutiennent une pro- duction de la peau, qui forme une espèce d'aile comparable à celle des chauve-souris, en sorte que ces os sont tout-à-fait, chez eux, étrangers à l'acte de la respiration. Quant aux Batraciens , qui n'ont au cœur qu'une seule oreillette et un seul ventricule, leur respiration varie aux différentes époques de la vie; car ils respirent, dans leur état adulte, par deux poumons, auxquels , dans le premier âge, se joignent deux branchies plus ou moins analogues à celles des poissons et portées aux deux côtés du cou par des arceaux cartilagineux qui tiennent à l'os hyoïde. La plupart perdent ces branchies et l'appareil qui les supporte , en arrivant à l'état parfait. Les Sirènes et les Profées sont les seuls de ces reptiles chez lesquels elles soient persistantes. Dans les Grenouilles, en particulier, qui sont entièrement dépourvues de côtes, et cela de même que dans les Crapauds et les Rainettes, qui offrent la même disposition, l'inspiration de l'air ne se fait que par les mouvemens des muscles de la gorge, laquelle, en se dilatant, reçoit de l'air parles narines, et en se contractant, pendant que celles-ci sont fermées au moyen de la langue , oblige cet air à passer dans les poumons. L'expiration , au contraire, s'opère par l'action des muscles abdominaux. ( Voyez Anoures et Batraciens.) Voilà pourquoi , quand on ouvre le ventre de ces animaux vivans, on voit leurs poumons se dilater sans pouvoir s'affais- ser, et quand on leur tient la bouche ouverte de force, on les asphyxie. Dans ce dernier cas, en effet, ils ne sauroient renouveler l'air de leurs poumons. Ces faits sur le mode de respiration de Batraciens anoures ont été constatés nombre de fois parle docteur Townson , par les professeurs Heroldt et Rafn de Copenhague , et Cu- vier et Duméril de Paris, dont les recherches sont consignées dans le Bulletin des sciences de la Société philomatique pour l'an 7. §. 4« De la Respiration dans les Poissons. De même que les Reptiles, les Poissons ne voient point la température de leur corps accrue par l'accomplissement de 266 RES la Respiration; mais , chez eux , cette fonction s'opère iiniqne- nient par Tintermède de l'eau et à l'aide d'un appareil parti- culier placé aux deux côtés dii cou et consistant en feuillets suspendus à des arceaux qui tiennent eux-mêmes à l'os hyoïde, et composés chacun d'une foule de lames séparées à la Hle et recouvertes d'un réseau délicat de vaisseaux sanguins aussi remarquables par leur nombre incalculable que par la ténuité de leurs parois. (Voyez Branchies et Poissons. ) Dans cet acte, l'eau que le poisson avale s'échappe entre ces lames et sort par des ouvertures nommées ouïes, ay-rès avoir, au moyen de la petite quantité d'air qu'elle contient, agi sur le sang continuellement envoyé aux branchies on à l'appareil que nous venons de décrire par le cœur, qui ne représente que l'oreillette et le ventricule droits des animaux a sang chaud. (Voyez Sanguificaiion. ) Ainsi donc dans cette classe si nombreuse d'animaux à sang rouge et froid les branchies tiennent la place des poumons. Elles sont protégées par un couvercle mobile auquel les ich- thyologistes ont donné le nom d'operctz/e; et la preuve qu'elles ne vivifient uniquement, comme l'ont déjà reconnu Priestley et Spallanzani, et comme l'a démontré depuis M. le baron de Humboldt, le sang pulmonaire qu'à l'aide de l'air dissous dans l'eau, c'est qu'on asphyxie un poisson, quoique plongé dans ce dernier liquide, si l'on bouche exactement le vase dans lequel il est renfermé, et qu'on arrive au même résultat en plaçant le bocal sous le récipient de la machine pneumatique , où l'on opère ensuite le vide. Les poissons meurent également dans les eaux saturées d'a- cide carbonique ou d'un autre gaz non respirable , tandis que des carpes sont conservées vivantes dans de la mousse humide, preuve nouvelle qu'il suffit d'empê* her leurs branchies de se dessécher pour qu'elles puissent remplir leurs fonctions et agir sur l'air atmosphérique, §. 5. De la Respiration dans les Animaux invertébrés. La position, la structure et la nature même des organes consacrés à cette fonction varient autant que possible dans les diverses familles de cette grande classe du Règne animal, où RES 267 le plus habituellement la chimie comparative , ranal)'se des liquides organiques, laissent l'observateur dans l'embarras, et où l'on se trouve forcé de ne mettre en parallèle que des machines organisées, actuellement vivantes, où toute com- paraison entre la nature morte et la nature animée peut me- ner à des résultats erronés. Et, en commençant par les Mollusques , quel défaut d'uni-, formité dans l'exercice de la fonction ! quelles variétés frap- pantes dans la série d'organes qui lui sont consacrés! quelle différence dans l'agent extérieur qui est appelé à modifier plus ou moins profondément le liquide nourricier ! Les uns, en effet, ne respirent- ils pas l'air élastique, et les autres, l'eau douce ou salée? Les céphalopodes ont deux branchies placées dans leur sac, une de chaque côté et en forme de feuille de fougère très- compliquée. Aussi chez eux la Respiration se fait par l'eau qui entre dans le sac et qui en sort au travers de l'entonnoir, II paroît, en outre , qu'elle peut également pénétrer dans deux cavités du péritoine que les veines caves traversent ea se rendant aux branchies, et qu'elle peut agir sur le sang veineux par le moyen d'appareils glanduleux attachés à ces veines. (Voyez Cé?halopodes, Mollusques et Seiche.) Dans les Clios, parmi les ptéropodes, les nageoires sont chargées d'un réseau vasculaire qui tient lieu de branchies, tandis que dans les pneumodermes , de la même section , celles- ci sont attachées à la surface du corps. Parmi les Gastéropodes on voit les Nudibranches porter à pu des branchies sur telle ou telle partie de leur dos; les In- FÉROBRANCHEs Ics cachcrsous les rebords de leur manteau ; les Tectibranches les présenter au-dessous d'une lame spéciale de ce manteau; les Pulmonks respirer l'air en nature dans une cavité dont ils ouvrent et ferment à volonté l'étroite ouver- ture ; les Pectinibranches respirer l'eau par des branchies l'enfermées dans une cavité dorsale largement ouverte au- dessus de la tête; les Scutibranches offrir la même disposition ; les Cyclobranches avoir leur pied tout entouré de branchies. (Voyez ces divers mots et Gastéropodes. ) Dans les Acéphales les branchies sont presque toujours tle grands feuillets couverts d'un résçau vasculaire , sur ou 2S3 RES entre lesquels passe l'eau pour l'exercice de la Respiration-* On trouvera avec détail tout ce qui concerne la Respiration DES Insectes aux pages 460 et suivantes du tome XXUI de ce Dictionnaire. La matière a été épuisée par notre savant ami et collaborateur , M. Duméril. Les Crustacés respirent par des branchies situées sur les côtés du corps ou sous sa partie postérieure. (Voyez tome XXVIII, l'article Malacostracés de M. Desœarest , page 189 et suivantes.) Les Annélides ont des organes respiratoires qui tantôt se développent au dehors et tantôt restent à la surface de la peau. Quelques Arachnides respirent par de vrais poumons qui s'ouvrent aux deux côtés de l'abdomen , tandis que d'autres reçoivent l'air par des trachées, comme les insectes. Les uns et les autres ont, au reste, des ouvertures latérales, de vrais stigmates. On ne connoît point d'organes respirateurs chez les Ento- zoaires. Les Acai-Èphes sont dans le même cas, ainsi que les Polypes et les Infusoires. Voyez ces divers mots, et Radiaires et Zoo- 3PHYTES. ( H. C.) RESPORCHI. (Mamm.) Dénomination du hérisson dans le Brescian. (Desm. ) RESSORT. (Phys.) Ce mot exprime la propriété qu'ont beaucoup de corps, de reprendre , plus ou moins exactement , leur première forme, après en avoir changé par l'effet d'une compression ou d'une extension. Dans ce sens le ressort est la même chose que Vélasticité , en sorte que les expressions corps élastiques et corps à ressort sont synonymes. Dans les arts, on donne le nom de ressort à des lames, le plus com- munément d'acier, au moyen desquelles l'on entretient ou l'on règle les mouvemens. Nous avons déjà exposé (art. Mouvement, tome XXXIII, page 248) ce qui se passeroit dans le choc de deux corps parfaitement élastiques , c'est à - dire susceptibles de re- prendre exactement la forme qu'ils avoient avant le choc. L'élasticité suppose évidemment la Porosité (voyez ce mot) ; mais de plus elle indique, entre les molécules, une réaction RES 36^ de forces întërieures qui ramène les choses dans l'état pri- mitif. Cette dernière circonstance n'a point lieu pour les corps mous. Quand ils le sont au plus haut degré, ils con- servent la forme qu'ils ont prise en vertu de la pression ou de l'extension qu'ils ont subie. Leurs molécules restent en équilibre, dans leur nouvel arrangement comme dans l'état primitif. Les corps que l'on connoît pour les plus élastiques, ne le sont pas parfait'.ment ; ils ne reprennent pas avec une exactitude rigoureuse, et après une compression ou une ex- tension quelconque , la forme qu'ils avoient auparavant,- mais celle dans laquelle ils s'arrêtent, n'en diffère pas sensi- blement, lorsque la force perturbatrice est renfermée dans certaines limites. Je dis la figure dans laquelle ces corps s'arrêtent, parce qu'at)rès la compression ou l'extension , les molécules prennent un mouvtm nt qui s'accélère et les porte au-delà de leur position priii.ifive, par rapport à celle qu'ils quittent, ainsi que cela arrive dans l'oscillation (tomeXXXIIl, page 2 53). Par exemple, qu.inl on frappe un anneau circulaire d'une matière élastique, on le voit s'alonger dans le sens perpen- diculaire à celui du choc, se rétrécir dans ce dernier, et prendre une forme elliptique ,- mais ensuite les extrémités du grand diamètre se rapprochent, pendant que le point choqué, et celui qui lui est direct; ment opposé, s'éloignent, et il en résulte un nouvel alorigeu»ent de l'anneau, dans le se- s perpendiculaire a celui du premier. Ces alternatives se répètent avec une étendue de plus en plus petite, jusqu'à ce que l'anneau soit redevenu circulaire. Elles se nomment vibrations (tome XXXIII, page 264), et dans certaines cir- constances il en résuite des Sons (voyez ce mot). Les cloches, lorsqu'on les frappe , ofl'rent dans leur circonférence des changemens analogues. Pour prouver l'aplatissement d'une bille d'ivoire qu'on laisse tomber sur un plan de marbre, on enduit d'abord sa surface d'huile, et après le choc il reste sur le marbre une tache qui montre l'étendue dans laquelle s'est effectué le contact. Tout le monde connoît ce qui se passe dans les vibrations des cordes sonores, La compression qui met en jeu l'élasticité d'un corps, rap- proche les molécules dans certaines parties, et les éloigne a7o RES dans d'autres. La réaction qui a lieu dans le premier cas, agissant en sens contraire de l'attraction réciproque des mo- lécules du corps, paroît indiquer entre ces molécules une force répulsive, au moins dans des circonstances particu- lières. Quelques physiciens ont attribué cette force au Calo- «iQUE (voyez ce mot) j mais dans le fait on n'a encore donné aucune explication complètement satisfaisante des phéno- mènes de l'élasticité. Il y a lieu de croire qu'elle dépend aussi de l'arrangement des molécules, puisque la trempe augmente beaucoup celle de l'acier, et qu'il la perd quand ou le chauffe. Cet arrangement paroît être altéré aussi , quand la pression est trop forte ou trop long-temps ( onti- nuée ; car les meilleurs ressorts , lorsqu'ils ont beaucoup servi , ne reviennent plus à leur première forme. L'air et les gaz sont des fluides élastiques dont les molé- cules paroissent animées seulement de forces répulsives, puis- qu'ils tendent toujours à se dilater. Ils souffient de grandes réductions de volume , et reprennent ensuite celui qu'ils avoient d'abord , lorsqu'ils se trouvent dans les mêmes cir- constances de pression et de température , mais cependanf avec certaines limites ; car on a trouvé des pressions qui en ra- mènent quelques-uns à l'état liquide. Voyez Gaz, tum. XVIII , pag. 2 12; les Annales de chimie et de phjsique, tome xxiv , page 399; le Bulletin des sciences, publié par M. Férussac , i.'" sect. , tom. VI, pag. 3o4; et pour les forces attractives et répulsives, Tcbes capillaires. (L. C.) RESTENCLÉ. {Bot.) Le lentisque, pistacia lentiscus, est connu sous ce nom vulgaire dans le Languedoc, selon Gouan. (J.) RESTIACEES. {Bot.) Cette famille nouvelle de plantes, établie par M. R. Brown, tire son nom du restio , qui , réuni auparavant à celle des joncées, dont il continue à rester voi- sin, est devenu ainsi le type d'un ordre distinct. Cet ordre est placé à la tête de la classe desmonopérigyues ou monoco- tylédones, à élamines insérées au caliie, et il sert de transi- tion à la classe précédente des monohypogynes , terminée par les Cypéracées , avec lesquelles il a qut Ique conformité dans le port et dans l'organisation. Ses limites précisas ne sont peut-être pas encore sutiisamment déteriuinées , de RES 271 sorte qu'on y rapporte des genres qui pourront en être séparés. La plupart sont dîoïques, plusieurs sont hermaphrodites, quelques-uns monoïques. Le calice est ordinairement à six divisions, dont trois plus intérieures, quelquefois à quatre, dont deux intérieures, rareaiexit à deux ou même à une seule. Il y a ordinairement, selon le nombre de ces divisions, trois ou deux étamlnes insérées au bas des divisions intérieures; dans quelques genres il n'y a qu'une étamine, dans deux ou trois on en compte six opposées aux six divisions du calice. Un ovaire simple et Lbre, à une ou à trois loges monospermes (polyspermes dans le .Tjris), est surmonté d'un style terminé par un à trois stigmates, ou de deux à trois styles et d'autant de stigmates. 11 devient un fruit ca|sulaire contenant une à trois loges, ou osseux et uniloculaire , dont les graines sont pendantes , attat-hées au sommet des loges. Elles sont remplies par un périspernie creusé supérieurement d'une fossette, dans laquelle est niché un petit embryon lenticulaire monocotylé- done, à radicule montante. Les tiges sont herbacées, ou rarement ligneuses formant des sous-arbrisseaux. Les feuilles sont simples, très- étroites, formant à leur base autour des tiges une gaine fendue jusqu'à sa naissance; quelquefois la seule gaine subsiste et on ne voit point de feuilles. Les fleurs sont souvent rassemblées en tête et séparées par- des bractées ou petites écailles propres. On peut diviser r-eite famille en plusieurs sections, quipeut- étre deviendront dans la suite des ordres distincts. La première, qui paroit constituer la famille des vérita- bles restiacées , est caractérisée par des fleurs dioiques, un calice à six ou plus rarement quatre divisions, dont deux ou trois alternativement intérieures , portant chacune à leur base une étamine. On y rapporte les genres Thamnochortus de Bergius; Loxocarya de M. R. Brown, peu différent du précé- dent; Chœtanthusdu même .qui ontunstyle terminépar un seul stigmate; Restio; TVillienowia, de Thunberg( voyez RESTior.E); Leptanthus de M. Brown, et Schœnodum mas, son congénère, suivant cet auteur, (.ont le style est couronné par deux stig- mates; Schœnodum {fcemina) de M. Labillardiere, diiiorent du précédent et caractérisé par un style muni de trois stigmates. 272 RES Dans la même section viennent les genres suivans, dlstingviés par deux ou plus souvent trois styles : HypoUma de M. Brown ; Elegia de Thunberg; Lepirodia et Anarthria de M. Brown, presque congénères du précédent; Calopsis de Beauvois; Chon- dopetalum de RottboU ; Lyginia de M. Brown. A la suite de ces genres, tous munis ordinairement de trois ou rarement de deux étamines, il paroît qu'on doit laisser le Calorophus de M. Labillardiére, que l'auteur dit également dioïque, mais muni de six étamines. Dans une seconde section, caractérisée par des fleurs her- maphrodites, aj-ant également trois ou plus rarement deux étamines, se placent les genres Xfris, Abolboda de M. Kunth , Johnsonia de M. Kunth , qui ont trois étamines, et Caiinarda de M. Gaudichaud , qui n'en a que deux. On laissera dans une troisième section les genres Eriocaulon et Tonina d'Aublet ou Hyphjdra de Schreber, peut-être con- génères et distingués par des fleurs monoïques , dont les mâles portent quatre ou six étamines. Une dernière section, dont M. Desvaux faisoit sa famille des centrolépidées et que M. Brown a ramenée aux restiacées , se distingue par des fleurs hermaphrodites, un calice nul ou n'ayant qu'un ou deux lobes, une seule étamine (hypogyne et à anthère simple, selon M. Desvaux); un pistil composé de plusieurs ovaires, munis chacun de leur style et devenant autant de capsules ou utrîcules monospermes. On doit y rap- porter les genres Alepjrum de M. Brown ; Devauxia du même , qui cite le centrolepis de M. Labillardiére comme son con- génère ; Tristycha de M. du Petit- Thouars , et peut-être YAplielia de M. Brown, ^ui diifère cependant par un ovaire simple. La diff"érence observée dans ces diverses sections semble prouver que cette famille devra être soumise à un nouvel examen et probablement subdivisée en plusieurs. (J.) RESTIARIA. {Bot.) Rumphius, dans son Herbier d'Am- boine, vol. 3, donne ce nom a deux arbres, dont un, le il. alba (pi. 119), est donné par 1 orster pour son Commersonia echinata. Le second, le fi. mgra (pi. 120), paroit être la même plante que le Kestiaria cordata, Loureiro. Ce genre Kesùaria de Loureiro est lui-même peu connu, RES 275 et parolt voisin du butonica. Il ne comprend que l'espèce que nous venons de citer. C'est un grand arbrisseau à ra- meaux grimpans, ayant des feuilles opposées, cordiformes, rugueuses, velues et entières. Les fleurs sont dioïques, ea panicules axillaires : on ne connoit que les fleurs femelles; elles ont un calice oblong, partagé en cinq parties lancéolées, qui entourent un ovaire oblong, inférieur, couronné d'un style sessile et concave. On n'a point observé de corolle. Le fruit est une capsule formée par le calice épaissi, ovale- ob- longue , à cinq nervures, velue, biloculaire, bivalve, con- tenant plusieurs graines comprimées, rondes, munies d'une aile membraneuse. Cet arbrisseau croit dans les forêts de la Cochinchine; on fait avec son écorce fibreuse et tenace des cordes, semblables aux mèches à canon , dont on se sert pour conserver et transporter le feu, et à plusieurs autres usages. (Lem.) - RESTIO. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs dioïques , de la famille des restiacées , de la dioécie triandrie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel: Des fleurs dioïques; des épis composés d'écaillés imbriquées, uniflores; une corolle glumacée, à quatre ou six pétales (calice, Juss.) quelquefois inégaux ; deux ou trois étamines. Dans les fleurs femelles un ovaire supérieur, trois styles bifides, persistans, quelquefois un ou deux; une capsule à deux ou trois loges monospermes, s'ouvrant par les angles. Ce genre , composé d'abord de très-peu d'espèces , a été con- sidérablement augmenté parles découvertes modernes de plu- sieurs voyageurs. Kœnig , Thunberg et Sonnerat en ont ob- servé un assez grand nombre au cap de Bonne-Espérance; Rottboll nous a fait connoître les espèces de Kœnig; Thun- berg a publié les siennes : un bien plus grand nombre, de la Nouvelle-Hollande, a été découvert et publié par M. Robert Brown. Ce genre a beaucoup de rapports avec les scirpes. M de Jussieu avoit cru devoir le rapporter à la famille des joncées, ayant pour fruit une capsule à deux ou trois loges. Un caractère commun à toutes les espèces de ce genre, est d'avoir sur les tiges et les rameaux, au lieu de feuilles, des gaines en forme de spathe, ordinairement cylindriques, tu- 45. j8 274 RES Luiées, terminées quelquefois par un prolongement subnlé, écarté de la tige ou appliqué contre elle. Les plus remar- quables des espèces sont .• '"*■ Tiges simples. Restio 4. GROS ÉPiLLETs : Reslio spicigerus , Lamk. , III. gen,, lab. 804, lîg. 2; Thunb., Diss.de rest., pag. 3o6, n.° 6. Plante dont la tige simple est un peu cylindrique , droite , glabre , articulée, haute de deux pieds et plus, garnie à chaque ar- ticulation d'une gaîne cylindrique , longue d'environ un pouce, soutenant, depuis son milieu jusqu'au sommet, des épillets oblongs , disposés en ombelles presque paniculées, nombreuses, étalées, un peu pendantes; chaque épillet garni d'écaillés imbriquées sur six rangs, élargies à leur sommet, concaves, lancéolées, acuminées, de couleur brune; six pé- tales comprimés; les deux extérieurs plus grands, ovales, lan- céolés; trois étamines; les filamens très-courts. Dans les fleurs femelles les épillets sont plus gros, presque en grappe; les écailles larges, lancéolées, aiguës, disposées sur six rangs. Cette plante croît au cap de Bonne- Espérance. Rob, Brown a fait de cette espèce un genre particulier sous le nom de lliamno- eortus , à cause du style entier et des pétales extérieurs ailés sur leur carène; le fruit est une noix monosperme. Restio des toits : Jîes//o tectorum, Linn., Supp.; Thunb., loc. cit.' Chondropetalum deustum, Hottb., PL desc, tab. 3, fig. 2. Des racines simples, fusiformes et tomenteuses, produisant plusieurs rejets cylindriques, horizontaux, couverts d'écaillés jmbriquéts , brunes, ovales: de chaque nœud s'élèvent des tiges droites, fasciculées , presque nues; les gaines sont ter- minées par un filament roide, subulé; les inférieures luisantes, d'un pourpre noir; les tiges se terminent par des épis droits, unilatéraux; de chaque spathe sortent deux épis, un inférieur presque sessile, un supérieur pédoncule. Les épillets sont pe- tits, garnis d'écailles noirâtres ; les péîales coriaces, de même longueur; les anthères naviculaires de la longueur des pétales. Cette plante croit dans les plaines sablonneuses, au cap de Bonne-Espérance. Restio acu:îiné : Reslio acuminatus , Thunb., loc. cit.; Chon," dropetalum nudum , Rottb. , P/. desc, tab. 3, iig. 3. Les tig«* RES i)5 sont droites, comprimées, grisâtres, très - lisses , munies de gaînes un peu renflées, noirâtres, caduques, terminées par uqf pointe roide , sétacée. Les fleurs sont disposées en une petite panicule terminale ; les pédoncules sont courts, dépour- vus de spathe ; les épillets agglomérés , petits , ovales ^ les fleurs peu nombreuses : les écailles très -noires , concaves, un peu arrondies; les trois pétales extérieurs, oblongs, lancéolés , dont deux concaves, comprimés , le troisième plan, ovale, obtus: les trois intérieurs une fois plus longs; dans les fleurs mâles tous les pétales sont égaux; l'ovaire est comprimé, à trois faces, surmonté de trois styles divergens , à stigmates plumeux. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. Restio a grappes : Restio racemosus, Lamk., Ill.gen., tab. 804 > fig. 4; Poir. , EncycK, n." 55. Celte plante a une tige droite, glabre, à demi cylindrique, canaliculée à une de ses faces j les gaînes un peu renflées, oblongues, scarieuses à leur som- met; les fleurs en petites grappes fasciculées dans les aisselles de plusieurs spathes alternes, fort amples, presque planes ^ ovales, obtuses, dont les supérieures sont aiguës, d'un brun Sombre , longues d'environ un pouce , plus longues que les grappes: celles-ci sont droites, médiocrement ramiflées , char- gées de petits épillets de couleur marron; les écailles ovales, obtuses, un peu blanchâtres et membraneuses à leurs bordsj. le fruit est une capsule à trois angles, à trois loges, renfer- mant chacune une semence ovale , tronquée au sommet. Cette plante a été recueillie au cap de Bonne-Espérance. Restio en thyrse : Restio ikjrsifer, Rotlb., Descr. pL, p. 8,, tab. 3, fig. 4; Lamk., III. gen, tab. 804, fig. 3; Elegia juncea, Linn., Mant., 297. Sa tige est cylindrique, haute d'enviroa quatre pieds , d'un brun verdàtre ; les gaines sont rares, brunes ,, caduques, un peu mucronées : il n'en reste qu'un anneau, noir un peu proéminent. Les fleurs sont disposées en thyrse sur une longueur de sept à huit pouces et plus; elles forment de petits épis, à peine rameux, droits, serrés, longs d'envi- ron un pouce, dans l'aisselle d'une large spathe ovale, ob-» longue, concave, quelquefois déchirée, comme iobée, d'un roux clair en dehors, d'un blanc argenté et luisant en dedans; les épillets sont agglomérés, presque sessiles, chaque paquet est muni d'une spathe particulière ^ oyftiej aiguë j les écailles des 276 RES épillefs sont lancéolées , presqu e subulées ; l'ovaire est relevé en bosse, asseî gros, surmonté de deux ou trois stigmates épais, réfléchis, pubescens. Cette plante croît au cap de Bonne-Es- pérance. *■■'' Tiges j^anieuses. Restio a quatre FOLIOLES; Restio letraphjUus, Labill., Nov. tiolL, 2, tab. 226, 227. Cette plante est pourvue d'une sou- che épaisse, horizontale, couverte d'écaillés ovales, striées, revêtues d'un duvet touffu, lanugineux, d'où s'élèvent plu- sieurs tiges cylindriques, hautes de trois ou quatre pieds, di- visées en rameaux dichotomes, comprimés, trigones à leur base, munis de gaines coriaces, un peu acuminées, avec une touffe de poils lanugineux , placés sous chacune d'elles. Les fleurs sont dioïques, disposées en une très-longue panicule un peu serrée ; les pédoncules ramifiés , accompagnés d'é- cailles ovales, imbriquées, acuminées; les épillets mâles pres- que globuleux, munis d'écaillés uniflores; les épillets femelles ovales, alongés; les écailles quelquefois biflores, une fois plus larges que celles des mâles; leur corolle n'est composée que de quatre pétales égaux, alongés, aigus; les deux styles sont velus. Cette plante a été découverte par M. de Labillardière au cap Van-Diémen à la Nouvelle- Hollande. Restio a longs rameaux : Keslio vimiaeus, Rottb. , Descr. pi. , pag. 4, tab. 2, fig. 1 ; Schanus capensis^ Linn., Spec; Equisetum junceum, etc., Breyn., Cent., tab. 91 ; Petiv., Gazoph., tab. 7, fig. 5. Ses tiges sont glabres, cylindriques, couchées ou re- dressées; les rameaux très-longs, filiformes, fascicules au som- met; les gaînes terminées par une longue pointe subulée, mucronée , un peu réfléchie; celles des rameaux fertiles, ovales, aiguës, plus courtes. Les fleurs sont réunies en un épi solitaire, simple, quelquefois un peu rameux à sa base, composé de quatre ou huit épillets, les uns sessiles, d'autres pédicellés, droits, glabres, ovales, alternes, un peu alongés; les écailles sont scarieuses à leurs bords; les pétales inégaux; les anthères brunes et ovales. Cette plante, qui offre plusieurs variétés, croit sur les collines, le revers des montagnes, au cap de Bonne-Espérance. Restio paniccléj Restio paniculatus, Rottb., Descr. pi., 4, RES 277 tab. 2 , fig. 3. Cette plante a des tiges flexueuses , très-élevées , eanaliculées à une de leurs faces , anguleuses à la face oppo- sée; les rameaux alternes : les inférieurs simples, les supé- rieurs ramifiés, garnis, à l'origine de chaque rameau, de gaines courtes, d'un brun noir. Les fleurs forment une pani- cule alongée, resserrée, trés-rameuse, longue d'un pied et demi, composée d'épillets alternes, presque sessiles, ovales, oblongs, d'un brun noirâtre; les écailles ovales, naviculaires, entourées d'un rebord membraneux , d'un blanc argenté. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Restio effilé; Restio virgatus, Rottb., loc.cit., tab. 1 , fig. 2. Cette espèce se distingue par ses rameaux stériles, dichoto- mes, plus longs que la tige principale, qui seule porte des fleurs disposées en petites grappes agglomérées. Les tiges sont hautes de deux pouces, de la grosseur d'une plume de cygne; les rameaux nombreux, presque filiformes; les gaines striées, ponctuées en noir, enveloppant la base des rameaux, termi- nées par une pointe subulée, presque épineuse. Les épillets sont placés sur un rachis plane, rameux, flexueux , muni de petites bractées ovales et caduques; les écailles sont ovales, concaves, mucronées , blanchâtres et scarieuses à leurs bords; les filamens membraneux, dilatés à leur base, de la longueur de la corolle. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. Restio comprimé; Restio compressas, Rottb., loc.cit., tab. 2, fig. 4. Cette plante a des tiges droites, épaisses, un peu com- primées, légèrement ponctuées, ramifiées, garnies de feuilles vagirjales , spathacées , un peu renflées , longues d'environ quatre pouces, écartées de la tige à leur sommet, terminées par une pointe recourbée ; les inférieures très-rapprochées. Les fleurs forment un épi terminal, composé de quelques épillets alternes, longs d'environ un demi-pouce, garnis d'é- cailles lancéolées, très-aiguès; le rachis comprimé, articulé, souvent recouvert d'un duvet tomenteux , un peu rougeâtre. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. Restio élégant; Restio elegans , Poir. , Encycl. , n.° 16. Cette plante est une des plus belles espèces de ce genre. Elle se rapproche, par la disposition de ses fleurs, du restio racemo- sus , très-remarquable d'ailleurs par ses belles panicules pana- chées de rouge et de blanc , et par la disposition de ses ra- 9f8 RES meaux. Ses (îges sont fortes, à demi cylindriques, garnies âe deux ou trois gaînes assez grandes, desquelles sortent un grand nombre de rameaux fascicules : toutes ces jiaines sont d'un gris brun, ponctuées, mucronées et subulées à leur sommei. IjCS fleurs sont disposées en petites panicules , dans une lon- gueur de huit à dix pouces; chacune d'elle sort du sein d'une spathe lancéolée, large, jaunâtre, ponctuée, subulée au som- met, presque aussi longue que la panicule; une autre spathe, beaucoup plus petite, accompagne chaque division , elle est blanche et membraneuse. Les épillets sont luisans ; les écailles ovales, aiguës, rougeâtres, bordées d'un liséré blanc; les pé- dicelles courts, capillaires, inégaux. Cette espèce croit au cap de Bonne-Espérance. (Poir.) RESTIOLE, IVillienowa. (Bot.) Genre de plantes mono- cotylédones, à fleurs dioïques, de la famille des resliacées , de la dioécie trigjnie, offrant pour caractère essentiel: Des fleurs dioïques ; dans les mâles, un calice composé d'écaillés im- briquées; une corolle à six pétales; un appendice charnu , à six lobes, entourant la corolle; trois étamines; dans les fleurs femelles, un ovaire supérieur ; un style surmonté de deux ou trois stigmates plumeux ; un drupe ou une noix dure, à une seule loge monosperme. Restiolecyi-Indkique: J^T^'illdenowia teres,'Ihunh., Act. Holm., 3790, pag. 27, tab. 2, fig. a ; Willd,, Spec, 4 , pag. 7 1 7 ; Poir., Encycl., 6, pag. 178. Cette plante, découverte au cap de Bonne-Espérance, a des tiges droites, lisses, cylindriques, rameuses, très-dures, articulées, un peu canaliculées du côté où s'appliquent les rameaux, munis dégaines spathacées, im- briquées, tronquées obliquement à leur orifice , terminées par une pointe subulée. Les pédoncules sont anguleux , épais , fascicules, terminés chacun par un épillet ovale, composé d'écaillés d'un brun clair , coriaces, blanchâtres à leurs bords, surmontées, d'une pointe subulée; les pétales sont courts, ovales, obtus; l'ovaire est tronqué au sommet ; le style court, terminé par deux stigmates plumeux. Le fruit est une petite noix dure, ovale, tronquée, à une seule loge, enveloppée par la corolle persistante. Cette plante croît au cap de Bonne- Espérance. A cette espèce Thunberg en a ajouté deux autres: ï.° la RES 379 Restioi.e coMPRiMéE ; PVilldenowia compressa , Thunb. , loc. cit. , tab. 2 , fig. 1 , très-rapprocliée de la précédente: elle ne s'en distingue que par ses rameaux comprimés, les tiges étant d*8rneurs très-lisses, feuillées et presque cylindriques; 2." lit, JB.ESTIOLE STRIEE ; fVilldenoa-ia striala , Thunb. , loc. cit. , tab. 2 , fig. 3. Cette espèce a des tiges striées et cylindriques, tandis qu'elles sont très-lisses dans les deux espèces précédentes. Toutes deux croissent dans les terrains sablonneux, au cap de Bonne-Espérance. (Poir.) RESTRÉPIE, Restrepia. {Bot.) Genre de plantes monocoty- lédones , à fleurs incomplètes, irrégulières, de la famille des orchidées, de la gynandrie diandrie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Une corolle à six divisions très-profondes, étalées : trois extérieures; les deux latérales, concaves, ob- longues, conniventcs ; la supérieure concave, très-rétrécie à son sommet; les deux divisions intérieures et latérales li- néaires, lancéolées, rétrécies au sommet; la troisième libre ^ en forme de lèvre, plane, étroite, non éperonnée, dilatée à sa base, avec deux prolongemens filiformes; une anthère terminale, à deux loges; le poHcn distribué en quatre paquets. Restbépie ANTENrai"ÉKE : Rcstrcpia antennifera , Kunth. in Humb. et Bonpl. , No^. gen. , 1 , pag. 567, tab. 94; Poir., IlL gen. , tab. 991. Cette plante a des tiges simples, un peu an- guleuses, longues de six à sept pouces, pourvues de gaines membraneuses, en carène, parsemées vers leur base de glandes purpurines fort petites: ces tiges sont radicantes; de chaque nœud, sortent des petites racines et deux feuilles, l'une infé- rieure, Pautre terminale, planes, elliptiques , ovales, aiguës, striées, arrondies à leur base, longues de deux pouces et demi, larges de six lignes; les pédoncules , plus longs qmî les feuilles , sortant de leur base , solitaire? ou réunies au nombre de trois ou quatre, glabres, comprimés, uniflorcs. Les fleurs sont longues d'un pouce et demi , accompagnées d'une bractée très-courte; le pétaie supérieur est rouge, avec des nervures écarlates; les pétales latéraux sont rougeàtres, d'un jaune brun en dedans ; les intérieurs plus courts ; la lèvre est trois fois plus courte que les pétales extérieurs. Celte plante croit sur le tronc des vieux arbres , au revers des Andes du Paraguay. (Poir.) '280 RES RESUPINATUS. (Bot.) On trouve décrit dans les genres de champignons suivans, Dœdalea, Polyporus , Hjdnum et Thele- phora, des espèces qui sont fixées par la partie stipérieurp,de leur chapeau de telle sorte que la partie fructifère se trouve en dessus, c'est-à-dire dans une situation opposée à celle dans laquelle elle s'observe dans les autres espèces. Ou en a donc fait, dans chacun de ces genres, un sous-genre, dont le nom de resupinatus rappelle la distinction. (Lem.) RÉSURE. {Ichthjol.) On donne ce nom et ceux de Rave et de Roque a une préparation d'oeufs de poissons, qu'on fa- brique dans le Nord, et qui est employée comme appât pour la pêche des maquereaux et des sardines. (Desm.) RETAMA. {Bot. ) Les Espagnols nomment ainsi le spartium monospermum, au rapport de Clusius. C'est le retam de M. De- lile , le rœtœn heliam de Forskal , qui le nomme genista rœlam, mais que Vahl, possesseur de son herbier, a reporté au 5par- lium désigné plus haut. Voyez R/Et^n. (J.) RETAMA CIMARRONA. ( Bot.) Voyez Taucca-taucca. (J.) RETAMILLA. {Bot.) La plante ainsi nommée dans l'her- bier du Pérou, de Dombey, est le colletia ephedra de Vente- nat; le rétama du même herbier est le colletia horrida de WiU- denow, nommé junco marino dans l'herbier de Joseph de Jussieu. (J.) RETAN. {Conchjl.) Adanson, Sénég. , page 181 , pi. 12 , fig. 2 , décrit et figure une espèce de toupie, Irochus labio , Linn., Gmel., espèce du genre Monodonte de M. de Lamarck, le Monodonte double- bouche. (De B.) RETEIRO. {Ornith.) C'est le nom provençal du grimpereau commun, certlâa familiaris , Linn. (Ch. D.) RÉTELET. {Ornith.) Un des noms vulgaires du troglodyte, motacilla troglodytes, Linn. (Ch. D. ) RÉTÉPORE, Retepora. {Poljp.) M. de Lamarck (Système des anim. sans vert. , tome 2, page 180) établit sous ce nom un genre particulier de polypiers subpierreux pour un cer- tain nombre d'espèces que Linné, ainsi que Solander et Ellis , plaçoient parmi les millepores. Ce genre peut être ca- racti-risé ainsi : Polypes inconnus, contenus dans des cellules éparses à l'une des surfaces seulement, d'expansions apla- ties, minces, fragiles, libres ou anastomosées en réseau, dont RET 281 l'ensemble constitue un polypier pierreux, celluleux, cas- sant dans l'état sec, mais mollasse et même flexible, surtout dan^ies parties supérieures, quand il est frais. Dans la com- position de ce genre, M. de Lamarck, n'ayant eu égard abso- lument qu'à la forme du polypier et à la position des cel- lules, sans considérer la forme de celles-ci et encore moins les polypes qu'elles peuvent contenir, a nécessairement formé un genre artificiel et dont les espèces sont souvent très -peu congénères. Ou en trouve dans toutes les mers des pays chauds, et même dans la Méditerranée. Le Rétépore réticulé : Jl. reticulata; Mill. reliculata, Linn., Gmel.,p. 3786, n.°2o;Esp., vol. 1 -^Millep.^t. 2. Polypier formé d'expansions grossièrement réticulées, très- rameuses, irré- gulièrement contournées en cornet ou en coupe lisse d'un côté, très -poreuse et verruqueuse de l'autre. De la mer Méditerranée, et même de celle du Groenland, d'après Othon Fabricius. Le R. DENTELLE DE MER : R. cellulosa ; Millep. cellulosa , Linn. , Gmel. , page 6787, n.° 21; Ellis , Corail,, tab. 25, fig. d, D, F, vulgairement la Manchette de Nevtune. Poly- pier composé d'expansions submembraneuses, minces, fenes- trées en réseau par des trous elliptiques, turbinées, évasées supérieurement, rétrécies et subtubuleuses inférieurement; la surface interne poreuse; l'externe lisse. Couleur blanche, fauve, ou même rose. De- la Méditerranée et de l'océan Indien. Cette jolie espèce de rétépore n'atteint guère plus de trois pouces de hauteur; elle vit adhérente aux rochers, aux fucus et même aux gorgones et à d'autres polypiers dans la Mé- diterranée. MM. Pérou et Lesueur en ont rapporté de l'Inde de jolies variétés, «oit sous le rapport de la couleur, qui est quelquefois pourpre , soit sous celui delà forme, qui est tantôt turbiuée, prolifère, tubuleuse, et tantôt à tubes ra- meux et dichotomes. Le R. FRONDicuLÉ : il./ro«djcu/afa; Mill. lichenoides, , Linn., Gmel., page 0785, n." 11; Ellis, Corail., tab. 35, Cg. b, B. Polypier dendroide, finement ramiBé , à ramifications fla- belliformes, irrégulièrement contournées, scabres et subépi- 282 RET Denses à leur face interne, lisses et linëées par des fissures en dehors. Couleur blanche. Cette espèce, qui diffère des précédentes par la foriçe dç ses ramitications, le défaut d'anastomose et la forme des' cel- lules, qui sont tuhuleuses, n'atteint guère au-delà d'un à deux pouces de hauteur. Elle se trouve dans la Méditerranée et dans les mers de Norwége, d'après Othon Fabricius, qui ajoute qi!f les tubes de la face interne sont disposés au nombre de quatre ou cinq par séries. Le Rétéi'ore versifalme; R. versipalma, de Lamk. , loc. cit., ii.°4. Très-petit polypier, très-rameux, à rameaux subpalmés, courts, dirigés en tout sens, hérissés intérieurement de pores un peu saillans et lisses ou à peu près lisses en dehors. Des mers Australes. Le R. RAYONNANT; R. radians, id, , ibid. , n.° 5. Polypier encore plus petit que le précédent, à rameaux dichotomes, s'étalant de la base en une sorte d'étoile rameuse, épineux et celluleux à la surface supérieure. Couleur rougeàtre ou tleuâtre. Des mers de la Nouvelle-Hollande, comme la précédente, dont elle n'est probablement qu'une variété. Le R. ambigu; R. ambigua, id. , ibid., n.° 6. Polypier mem- ■braneux , concave, irrégulier, fenestré en réseau par des trous assez grands et arrondis, creusé à sa surface interne par de grands pores disposés en quinconce , bosselé et très- finement poreux en dehors. Cette singulière espèce , qui provient du voyage de MM. Pérou et Lesueur, contient en certains temps, à sa surface interne, un très- grand nombre de grains oviformes, que M, de Lamarck regarde comme étant probablement des gemmes reproducteurs. (De B. ) RÉïi'.PORE. {Foss.) Les espèces de ce genre ne se trouvent ordinairement que dans les couches crayeuses et dans celles qui sont plus nouvelles ; mais cependant j'ai trouvé dans le inarbre ancien de Valognes un petit polypier qui sera décrit pi-après et qui paroît appartenir à ce genre. Rbtépore FRLSTOLÉi Rettpora frustuUitu, Lamk., Anim. sans vert., tom. 2 , pag. 184. Polypier à expansions irrégulièrement contournées en cornet, ou en coupe, ou en éventail, et RET 283 percées de trous assez réguliers. II a de très-grands rapports avec le rétépore dentelle-de-mer. On trouve cette espèce aux jnvirbns d'Angers et dans la Touraine. *Î{etéi ORE d'Eli.is ; Retepora ELlisiana , Def. Je possède de cette espèce un morceau d'un pouce environ de largeur, et qui présente une expansion plate, percée de trous arrondis, anastomosés en réseau, et qui diffèrent de ceux de l'espèce ci-dessus ; les pores sont très-peu apparens sur la surface qui en est couverte, et celle de dessous en est dépourvue. Cette espèce se trouve à Orglandes, département de la Manche, dans une couche analogue à celle de la montagne de Saint- Pierre de Maëstricht. Rétépore? A:\ieue-, Retepora? Ameliana, Def. Ce polypier a beaucoup d'analogie avec les rétépores; mais il n'en a pas tous les caractères et pourroit dépendre d'un autre genre. Ses ra- meaux sont anostomosés en filet, dont les mailles sont rhom- boïdales; l'une des surfaces est dépourvue de pores: les mailles sont composées de lames plates, tranchantes sur les bords op- posés à la surface dépourvue de pores , et garnies de petits sillons transverses, granulés, et sur lesquels je n'ai pu décou- vrir aucun pore. Ce polypier, qui a été trouvé à Orglandes, dans la même couche ci -dessus, paroît avoir des rapports, pour la forme des mailles, avec celui représenté dans l'His- toire naturelle de la montagne de Saint-Pierre de Maè'stricht, par Faujas, pi. 09 , fig. 3. Rétépore très-ancien ; Retepora antiquissima, Def. J'ai trouvé dans l.e marbre ancien de Valognes deux petits morceaux de cette espèce , qui est très-remarquable , en ce que Pune des sur- faces est anastomosée en réseau à petites mailles, tandis que l'autre, qui est celle qui paroît dépourvue de pores, est dif visée en rameaux bifurques. Rétépore? ramedx : Retepora? ramosa , Def.; Fauj., loc. cit., pi. 55, fig. 5 et 6. Ce polypier s'est présenté en rameaux d'un pouce de longueur sur une ligne environ de diamètre. L'une de ses surfaces est couverte de pores, et Pautre en paroit dé- pourvue. Ses tiges sont garnies, sur les côtés, d'une dentelure composée de rameaux courts qui ont la forme de bourgeons un peu alongés. On trouve cette espèce dans la montagne de Saint-Pierre de Maè'stricht. 284 RET Rétépore? de Solanrer; Betepora? Solanderi, Def. Ce poly- pier raraeux est un peu aplati , tant sur sa tige que par la disposition de ses rameaux, qui s'anastomosent quelqi(efois. J'en possède des débris qui ont deux pouces de longueur 'tt dont la tige a trois à quatre lignes de largeur. 1,'une de ses surfaces est poreuse, et l'autre est couverte de petites lignes longitudinales. Ces morceaux ressemblent beaucoup aux fos- siles qui existent à Doué en Anjou, mais je ne suis pas cer- tain s'ils y ont été trouvés. On rencontre à Grignon, département de Seine-et-Oise, et à Thorigné près d'Angers, des débris de polypiers branchus dont les tiges arrondies sont poreuses sur une de leurs sur- fac.es. On voit qu'ils ont appartenu au genre que nous venons de traiter; mais ces débris présentent trop peu de caractères pour en déterminer l'espèce. (D. F.) RETEPORITE. (Foss.) C'est le nom qui a été donné par M. Rose au genre que, depuis, M. de Lamarck a nommé Dac- tylopore , et c'est encore celui qui lui a été conservé par Lamouroux dans l'Exposition méthodique des polypiers. M. de Lamarck n'a pas cru sans doute devoir conserver ce nom, parce que, ayant reconnu que, les dactylopores ne pouvant entrer dans le genre des Rétépores, le nom de rétéporite, qui exprime le rétépore à l'état fossile, pouvoit faire naître des erreurs. Voyez au mot Dactvlopore. (D. F.) RETICULA. {Bot.) Adanson, en établissant ce genre dans sa famille des byssus , le définit ainsi : Réseau en toile ou en tuyau, formé de mailles anguleuses, dont les filets sont.cylin- driques, d'une substance herbacée ou charnue solide; graines Il donne pour exemples : i.° le conferva, n.° i4> de Dillen., Musc, pi. 4, qui est le conferva reficulata, Linn., et le genre Hjdrodjction des algologues modernes. 2.° Les agaricuin , n."2o, 21,22, de Michéli , Gêner. , p. 126 , dont l'espèce n.°2o, figurée pi. 66 , fig. 3, est le rhizomorpha suhcorticalis , Fers., et celle n.°22, qui paroit être la plante figurée dans Marsigli, Defung., pi. 10, laquelle a bien la forme d'un rïnzoïnorpha , et non ses caractères ni sa manière de végéter. On peut conclure de ce qui précède, que le genre Reticula d'Adanson est on ne peut plus artificiel; qu'il réunit des plan- RET 285 tes, non-seulement de genres différens, mais encore de plu- sieurs familles, et qu'il est rejeté avec raison. ^ Da^s l'une des tables de VEnglish fung. de Sowerby on lit rfficula pour Reticularia ; voyez ce mot. (LeiM.) RÉTICULAIRE. {Iclithjol.) Nom spécifique d'une Murène, que nous avons décrite dans ce Dictionnaire, tome XXXIll, page 322. (H. C.) RÉTICULAIRE. (Foss.) Quelques auteurs anciens ont donné le nom de pierre réticulaire à des fragmens de pierre plate, dont la face supérieure est marquée ou de stries profondes, ou de pores plus ou moins grands, plus ou moins profonds, et plus ou moins fréquens, qui lui donnent la figure d'un filet. Il paroit qu'elle a été placée par eux dans la classe des poly- piers pierreux, mais on ne sait de quel genre ils ont voulu parler. Scheuchzer, dans son Herb. diluy., a rangé ces pierres dans les champignons. (D. F.) RETICULARIA, Réticulaire. {Bot.) Genre de la famille des champignons, de l'ordre des champignons vrais, établi par Bulliard et caractérisé ainsi par lui : Champignons mollasses dans leur jeunesse, plus fermes dans un âge plus avancé, et friables après la dessiccation; semences pulvérulentes, fines, retenues dans l'intérieur de la plante par des cloisons mem- braneuses, ou par un réseau chevelu, ou dans des étuis co- riaces. Les espèces vivent à la surface des végétaux ou sur des matières végétales pourries, rarement à terre; elles sont ornées de couleurs vives. Gmelin, Sj'st. nat., adopte ce genre très- artificiel, caractérisé ainsi qu'il est dit, et y ramène seize es- pèces. M. Persoon l'a considérablement réduit, et des espèces prin- cipales a fait le genre Fuligo, que Pries propose de nommer Fuligia ou Fuligoria, auquel M. De CandoIIe rendoit avec rai- son le nom de Reticularia. Les autres espèces sont dispersées dans les genres Spumaria, Piiysarum, Diderma, Lycogala, Ly- coperdon , Vredo, yEgerita, etc. Les caractères du Reticularia modifié ou du Fuligo sont dé- crits à ce dernier mot. Nous ajouterons ici que l'espèce principale, la Fleur nu TAN, Mucor septicus, Linn.; Reticulariahortensis, Bull., Champ., pi. 424, fig. 2 ; Fuligo vaporaria, Fers., est le genre ^thalium î86 RET de Link, qui est le Fuligo encore plus restreint, caractérisé ainsi qu'il est dit à Tarticle Mycologie, tom. XXXIll, p. 662, et qui est considéré comnae formé d'un double péridium( Linjf lui rapporte, comme variété, le reticularia lutea de Bulliafh, pi. 58o , champignon remarquable par sa belle couleur jaune, sa consistance gélatineuse, un peu gluante, et ses séminules noires. La plante entière se réduit en poussière par l'effet de la sécheresse. M. Vallot croit y voir le mel aereum des anciens. Les autres espèces forment, pour la plupart, le genre Re- ticularia de Pries, que cet auteur donne pour celui de Bul- lîard , et qu'il décrit ainsi : Péridium de forme indétermi- née, simple, membraneux, se déchirant; sporidies rassemblées en tas, renfermées et contenues dans des filamens floconneux , rameux, adhérens par leur base et entrelacés. Pries {Sj'st. orb. veget.) veut qu'on porte dans ce genre le lycogala argenteuni; le strongjlium , Ditlm.: le diphtherium de Ehrenberg, le //gnidii/m de Link . les /w/igo lisses, et plusieurs autres espèces de reticularia qu'il a fait connoître. Baumgarten avoit donné le nom de reticularia au lichen pul- monarius. Ce lichen est marqué en dessous de veines ou ner- vures en réseau. ( Lem. ) RÉTICULÉE [Graine]. {Bot.) Marquée de lignes en réseau.- exemple : géranium rotundifolium. (Mass.) RÉTICULÉE-VEINÉE [Pécule]. [Bol.) Dont les veines s'a- nastomosent de toutes parts en réseau; exemples : arhutus al- pina, salix reticulata. (Mass.) RÉTIFÈRES, Retifera. {Malacoz.) Nom d'une famille de malacozoaires, de l'ordre des ccrvicobranches, dans le sys- tème malacologique de M. de Blainville , établi pour placer le grand genre Patelle , dans lequel l'appareil respiratoire est composé, suivant lui, par un organe en réseau et aérien, et non, comme on la dit, par les plis qui existent tout au- tour du rebord du manteau. Voyez Patelle et Mollusques. (De B.) RÉTINARIA. (Bot.) Fruit que Gaertner (De/rucf. , t. 120) a décrit comme devant former un genre particulier, qui pa- roit devoir être réuni au Gouaniu. Ce fruit est composé de trois capsules conniventes, à trois ailes arrondies; chaque capsule renferme une semence dure , ovale, luisante, un peu com- RET 287 primée. Celte plante croit à Tlsle - de - France. ( Poir. ) RÉTINASPHALTE. {Min.) C'est le nom un peu trop com- posé et un peu trop long que M. Hatchett a donné à une âifcsiTere bitumineuse fossile, qui lui a paru différer de tous les combustibles fossiles connus ; aussi a-t-on voulu le changer en lui donnant le nom de rétinite, déjà pris pour désigner une pierre d'aspect résineux. Il faut désirer et espérer que le nom de rétinasphalte restera, malgré ses défauts, puisqu'il a pour lui M. Hatchett (qui l'a découvert, et qui seul avoit le droit de lui imposer un nom), MM. Jameson , Aikin , Phillips, Hausmann et Beudant. M. Breilhaupt paroît être le premier qui ait voulu changer son nom, en l'appelant rétinite. M. Leonhard a suivi son exemple. Le rétinasphalte est un fossile bitumineux , d'un jaune brunâtre, tirant quelquefois sur la Couleur de l'ocre ou de la rouille de fer: il est opaque: ia texture est vitro-rési- neuse ; son aspect est terreux, prenant par le frottement ou la rupture un éclat résineux : sa cassure est imparfaitement conchoïde; il est tendre, se laissant entamer par l'ongle; sa pesanteur spécifique est de 1,1 3. C'est surtout par ses propriétés chimiques et par sa com- position que ce bitume résineux diffère des autres espèces* Il fond à une très -basse température, brûle très -facilement par le simple contact avec la flamme d'une bougie , et en ré- pandant une odeur très-forte et beaucoup de fumée. L'alcool le dissout en partie et à la manière des résines, et la potasse dissout l'autre partie à la manière des bitumes, et c'est ce caractère qui établit la différence essentielle. M. Hatchett, qui a fait l'analyse du rétinasphalte de Bo- vey, le considère comme étant composé : De matière résineuse 55 De bitume asphalte 4i Le reste se compose de corps étrangers terreux 3 Et de la perte • . • . 1. M. Troost , docteur en médecine , a fait connoître un bi- tume fossile du Marj'land qui paroît appartenir au rétinas- phalte par sa composition. 288 RET Matière résineuse 42,6 Bitume 55,5 Fer et alumine i,5 r Perte 5,5. ^ . ' Sa pesanteur spécifique est de 0,97 à 1,04. Le rétinasphalte de Hatchett s'est trouvé dans le terrain de lignite de Bovey-Tracey en Devonshire. Il s'y rencontre en masses pugillaires isolées, disséminées, en partie enve- loppées de gypse sélénite et en partie accompagnées de no- dules de fer pyriteux. Il se trouve aussi en lits d'environ deux millimètres d'épaisseur, dans la formation de houille de la partie sud du Staffordshire. Ces lits sont parallèles à ceux de la houille. (Phillips.) On croit pouvoir rapporter à cette espèce , mais avec des degrés de certitude bien différens , d'abord : Le rétinasphalte découvert au cap Sable , rivière Ma- goshy, comté d'Arundel en Maryland. Sa composition, qu'on a fait connoître plus haut, laisse peu de doutes à ce sujet. II est opaque ou légèrement translucide sur les bords; ses cou- leurs varient du jaune au gris et sont disposées en couches concentriques; sa cassure, facile, est parfaitement conchoïde; néanmoins il a quelquefois assez de dureté pour recevoir le poli. Il a quelquefois aussi la texture poreuse, l'aspect ter- reux, et alors il est friable. Le rétinasphalte du cap Sable se présente en nodules, qui varient de la grosseur d'un pois à celle d'une noix, accompagnés de pyrites. Viennent ensuite les bitumes regardés comme .rétinas- phalte, et qu'on cite à Mertendorf, près la saline de Rosen, aux environs de Naumburg en Thuringe, à Langenbogen , Seeben , etc., aux environs de Halle sur la Saale , dans le terrain de lignite de ce canton. La composition de celui-ci l'éloigné cependant beaucoup des précédens; il contient, suivant Bucholz : Résine particulière gi Matière bitumineuse 9. Près de Salzachstrome, dans le voisinage du château de "Wildshut en Autriche. — A Uttigshof en Moravie: dans l'argile schisteuse de "Welkow et de Litezko dans le Bannat. — - RET 289 A Iset près Kamensk en Sibérie ; dans le Groenland. (Leok- HARD. ) * .Et jjeut-être , suivant "Wagner , le bitume nommé succi- iVsphalte, qui se trouve dans les lits de minerai de fer argi- leux grenu dans le Weidvviese des montagnes de Bavière, et, suivant Emmerling, le fossile qui se présente en nids dans les couches de lignite de Oberwollstadt dans les envi- rons de Friedberg en Wettéravie appartiennent-ils aussi à ce combustible fossile ? M. Léman y rapporte avec beaucoup de vraisemblance le minéral bitumineux décrit par Voigt sous le nom de graue bituminose Holzerde , qui se trouve à Alsdorff et à Hel- bra, comté de Mansfeld , dans un lignite terreux, en mor- ceaux pugillaires mous , lorsqu'ils sont encore humides , friables, lorsqu'ils sont desséchés. (B.) RÉTINE. (Anat.) Voyez Sens [Organes des]. (Desm.) RÉTINIPHYLLE , Retinjphjllum. (Bot.) Genre déplantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des rubiacées, de la pentandrie monogynie de Linnaeus, très- voisin du nonatelia, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, entouré de bractées à sa base, tubuleux- cam- panule, à cinq dents; une corolle en soucoupe; le limbe à cinq divisions étalées; cinq étamines saillantes, insérées à l'orifice du tube de la corolle ; un ovaire inférieur; un style; un stigmate simple. Le fruit est une baie globuleuse, striée, couronnée par le calice, contenant cinq osselets monos- permes. R^iNiPHYLLE A FLEURS UNILATÉRALES : Retiniphjyllum secundi- Jlorum, Humb. et Bonpl. , P/. o'gi/m. , j,pag. 86, tab. aS; Poir., lll. gen. , tab. 9^2. Arbrisseau d'environ douze pieds. Son tronc est droit, épais de quatre jjouces; le bois blanc, très-léger; l'écorce d'un gris cendré; les rameaux sont opposés en croix, enduits, ainsi que les feuilles, d'une substance résineuse et jaunâtre , chargés vers leur sommet de feuilles pétiolées, op- posées , ovales, entières, échancrées au sommet, lisses, co- riaces , d'un beau vert , blanchâtres en dessous, longues de deux ou trois pouces; les stipules courtes, entières, vaginales. Les fleurs sont couleur de chair, disposées en grappes unilatérales, presque en épi , avec qu»itre ou cinq bractées subulées , for- 45. J9 S90 RET mant une sorte d'involucre à la base du calice, colorées, per- sistantes, un peu pileuses, ainsi que le calice: celui-ci est pro- longé en tube au-dessus de Tovaire; les divisions de son limbe sont droites, subulées; la corolle est couverte de poils aVgen< tés; le tube deux fois plus long que le calice: les divisions du limbe sont de la longueur du tube; les anthères versatiles, à deux loges, d'une belle couleur rose; l'ovaire est sphérique ; le drupe rougeàtre, de la grosseur d'un pois, à plusieurs stries longitudinales. Cette plante croit dans l'Amérique méridio- nale. ( PoiR.) RÉTINITE. {Min.) La ressemblance frappante que la plu- part des variétés qui appartiennent à cette espèce ont avec la résine, ressemblance d'éclat, de cassure, de translucidité, de couleur, est un caractère tranché de la pierre à laquelle on a donné , dans presque toutes les langues , le nom de pierre de poix '. Cependant, comme des minéraux d'une couleur très-différente présentent ce même aspect, il faut avoir re- cours à d'autres caractères que les propriétés extérieures, pour les distinguer, et c'est ce que Dolomieu a fait le pre- mier. Le caractère essentiel du rétinite est de fondre au chalu- meau avec assez de facilité, d'abord en une masse boursouf- flée, qui se résout ensuite en un émail grisâtre ou jaunâtre. Il ne présente aucune structure qui puisse indiquer une forme régulière, ni par conséquent un état cristallin. Sa texture est serrée; il est néanmoins très -facile à casser : sa cassure est vitreuse, avec l'éclnt résineux, quelquefois cette cassure, toujours vitreuse eu dernière analyse, c'est-a-dire , dans les petits fragmens, divise les masses en grains irrégu- liers, à surface lisse, à arêtes arrondies; la dureté est foible, inférieure à celle du felspath et à celle de l'acier ordinaire, mais supérieure à celle de la chaux phosphatée. Sa pesanteur spécifique s'étend de 2, i g à 2,38. (Hoffmann.) * 1 Pechslein , Hofftu. — Pitchstune , i km. , Vn\i.i.. — Felspath rési- nile, H.viiY. — Rétinite, De la Méth. — On a indiqué au mot Pech- STEiK, dans ce Dictionnaire, les deux espèces de minéraux, auxquelles ce nom avoit été donne. 2 On donne aussi 2,64, d'après Rlaproth ( Ann. de cliim., tome 4$, page 16, et Mém. de chini., par Klaprolh, traO. de Tassaert, tome 2; RET 391 mais il a une trans- Le rétiiiite n est jamais transparent '. lucidité gélatineuse , qui varie beaucoup en approchant tan- ^î^f'^tAt -Je la transparence, tantôt, et plus ordinairement, de 'i'op&cité. Il est néanmoins toujours translucide dans les par- ties minces. Son éclat est constamment résineux, quelquefois cependant un peu gras. Nous avons parlé de l'action du feu du chalumeau sur ce minéral .- mais elle est variable. 11 y a des rétinites qui fon- dent assez difiicilement (telle est la variété rouge des environs de Meissen en Saxe), et d'autres qui se boursoufflent à peine et fondent promptement. Le degré de fusion de ces pierres varie , suivant Kirwan^ «depuis 5o jusqu'à iGd*^ du pyromètre de Wedgvvood. Mais un autre caractère du rétinite, qui sert à le distin- guer des obsidiennes, est pris de la quantité assez considé- rable d'eau qu'il renferme, et qui se manifeste très-aisément au moyen du tube ou petit matras de verre. La composition du rétinite, comme celle de tous les mi- néraux qui, n'étant pas transparens , ne paroissent pas par- faitement purs ou homogènes , est difficile à établir d'une manière précise. De Cersehacli près Meissen en Saxe. . Le niêiiie De Plànilz en Saxe. . Du Cantal(Auvergne) DeiXewryen Irlande. lu F,pi, 0 = et i. r c 0 < .,7^ 8,5o nie. 1,10 73 73 10,8^ .,48 9,40 — i,qo 'j4 59 .8,5 3 8 — 3,5 4 78 3 3 7 — 2 4,5 72,80 M,50 2,85 — 8,3o 3,o3 1,12 Klaproth. Duiiiénil. M. Bergœaan. Idem. Knox. C'est à M. Knox, de Dublin, que l'on doit la découverte du bitume dans le rétinite de Newry. Ce bitume se rapproche du naphte. Quoique l'auteur n'ait pu en déterminer la pro- portion exacte, il paroît que la quantité peut être évaluée à 5 p. 7„. Il présume que cette substance se trouve égale- ment, mais dans de moindres proportions, dans le rétinite page 400); mais on peut présumer qu'il y a erreur dans celte évalua- tion. M. HotTuianu émet le même doute. ^y2 rb:t d'Arran et même dans celui de Meissen, et que c'est à sa présence qu'est due la fausse supposition que cette pierre ren- ferme du manganèse. M. Knox n"a pu en trouver dans relui' de Newry , et il a été sur le point de prendre le bitume pour ce métal. Le bitume s'obtient par la simple distillation des rétinites à une chaleur rouge. Suivant M. Berzelius il y a un peu de potasse unie à la soude dans le rétinite de Saxe ; mais il n'y a point de lithine. On a regardé le rétinite comme une modification du felspath. D'après cette idée, qui ne me paroit pas être suflisamment fondée, on l'a placé parmi les variétés de celte espèce sous le nom de felspath résinite. • Le rétinite présente une grande variété de couleurs , quel- ques-unes de structure, de texture et d'éclat; mais, en gé- néral, ces différences sont trop peu tranchées pour fonder des variétés réelles. Les principales variétés de couleurs qu'on peut y distinguer , sont : Le vert olivâtre, brunâtre ou même noirâtre, plus ou moins translucide. Le jaune sale , tirant sur le brun ou le verdàtre. Le rouge sale, tirant sur le brun. Le grisâtre , fort rare. Le noirâtre presque toujours avec une nuance de vert, ou même quelquefois de bleuâtre. Plusieurs variétés de couleurs se trouvent dans le même lieu; elles sont même quelquefois mélangées dans le même morceau par veines ou taches ; mais cette circonstance est plus rare. La structure est souvent nulle, c'est-à-dire que le minéral est homogène, dense, sans aucune fissure; quelquefois il y a des joints nombreux , qui divisent les masses en une multi- tude de parallélogrammes irréguHers. ( Celui de Newry en Irlande.) Les météores atmosphériques altèrent le rétinite et lui font perdre sa solidité, son éclat, sa couleur et une partie de son eau. M. Knox attribue cette altération à l'action de l'air sur le bitume et sur l'eau renfermés dans cette pierre. RET 29-5 ^^r7;p«s Le rëtinite est maintenant reconnu dans un grand nombre r^^^^le Jjeux; mais sa position géognostique est souvent difficile V déterminer, et sou origine aqueuse ou ignée a été le sujet I de beaucoup de controverses entre les géologues. Tantôt le rétinite se présente en masse sans stratification , comme épanché à la surface du sol , faisant la base ou la pâte d'une roche mélangée, qui a la texture porphyroïdc et qui renferme disséminé des petits cristaux de felspatJi , des petits grains d'amphibole et même de quarz , et quelque- fois du mica. C'est la roche que les géognostes allemands appellent Pechstein-Porphjr , et que nous avons nommée stig- mite : c'est la manière d"être de la plupart des rétinites de Saxe , de Hongrie , d'Auvergne. *• Tantôt il est engagé sous forme de filons ou même de couches puissantes dans des eu ri tes , dans des porphyres, dans des trappites, desvakites, des spilites , et même dans du granité. Les rétinites d'Irlande et des îles d'Ecosse offrent des exemples de cette disposition. En France, on en trouve près du lieu nommé les Chazes , au Puy-Griou, département du Cantal, une variété d'un vert de poireau , translucide et renfermant un assez grand nombre de petits grains de felspath. Sa structure en grand est pres- que schistoïde. Ce rétinite se rencontre d'abord en morceaux épars et se montre ensuite dans sa position originaire. C'est une espèce de filon ou de couche, à fissures nombreuses et ver- ticales, encaissé dans une roche de trachyte ou d'argilophyre , désignée sous le nom de porphyre, d'une nature très-problé- matique, et qui forme une masse puissante dans cette mon- tagne d'origine ignée. On en connoît de brun presque noir, dans quelques autres parties de l'Auvergne. On en cite aussi à Saint-Banzile dans le département de l'Ardèche. En Espagne, dans le Guipuscoa. A Ténériffe : il se présente, on comme base d'un stigmite , semblable à celui de Meissen (De Humboldt), ou en mor- ceaux, avec du pyroxène , dans la coulée d'obsidienne de la Guancha. (L. de Buch.) En Italie, dans les moflts Eusancens, où il est gris, ver- '94 RET dâtre. Il passe à l'obsidienne perlée par des nuances si in- sensibles, qu'on ne sait comment établir ici la distinçtiojp réelle de ces deux pierres. — Dans le Monte-Gioso, au nordy ouest de Bassano en Vicentin , il est presque noir et sert de base à un stiguiite. — Dans la vallée de Grantola, sur le lac Majeur, fai.^ant partie de la formation de grès rouge, qui remplit cette vallée, et qui passe lui-même a Targilo- phyre. (Beudant). — Dans l'ile d'Ischia. — Dans le Palatinat : on connoît dans les environs d'Oberslein un rétinite d'un vert-noirâtre très-foncé, presque opaque, à cassure rabo- teuse. En Saxe, dans un assez grand nombre de lieux, mais tous peu éloignés de Meissen ; savoir : entre Korbiz et Gersebach , et dans la vallée de Triebisch, où le rétinite j^ résente les ca- ractères les plus tranchés et les couleurs les /plus variées. Il renferme quelquefois des lamelles de mica. On ne connoit pas bien clairement sa position géologique, llparoit être mêlé avec un argilophyre et reposer sur une eurite porpliyroïde brune, passant à la syénite, et alternant lui-même avec cette roche. — Auprès de Freiberg, avec le gneiss qui renferme un ré- tinite absolument semblable au précédent, qui est traversé par des filons métallifères. — A Mohorn et près de Her- zogswald, dans un argilolite avec des fragmens de gneiss et d'autres roches primitives. — A Spechtshausen et à Brauns- dorf, entre Dresde et Freil- erg; prèsDittersdorf, entre Œderan et Fr^mkenberg. ( Hoffmann ). — A Planitz près Zwickau ; il est noirâtre, passant au vert-foncé brunâtre et forme une masse entière sans stratification. C'est dans cette variété qu'on observe des parties d'un noir brillant, fibreuses, très- dures, incombustibles, qu'on a prises pour du charbon et qu'on a nommées Kohlenhurnhlende. En effet , cette substance renferme une quantité assez notable de carbone, quoiqu'elle appartienne, comme on l'a reconnu, à l'espèce de l'am- phibole. M. Beudant présume que les rétinites de la Saxe appartiennent à la formation du grès rouge. Dans le Thuringerwald, au milieu des montagnes porphy- riques de ce pays. (Voigt.) En Hongrie, dans les montagnes entre Kremnitz et Schcm- jiitz, principalement dans la vallée de Glashûtte , où il forme RET «95 ,Ja base rl'une roche porphyrique. (Beudant). — Près de Hod- ,ijritz. • — Dans la contrée de Tokay, etc. r. Les rétinites sont très- abondans en Ecosse, dans les îles écossoises et en Irlande. On citera en Ecosse celui d'Eskdalemnîr, dans les monta- gnes de Dumfriesshire , d'Ardnaniiirchan dans l'Argylesliire, et des cheviot- hills traversant en filons des roches trap- péennes et de transition; celui du sommet de la montagne de Cairngorm, observé par M. Macculloch est dans le gra- nité. Dans les iles écossoises on remarquera celui d'Arran , qui renferme du bitume et qui traverse le granité et le grès rouge en filons puissans , taudis que le rétinite des iles de MuU , de Canna et de Skye se trouve en veines dans les roches de trappite plus récentes. ( Jameson.) En Irlande, le rétinite deNewry, dansle comté deDnvvn, observé d'abord par M. Joy , est devenu célèbre par le bi- tume que M. Knox y a découvert. 11 est d'un vert porreau, plus ou moins paie , divisible en pièces rhomboïdales et répandant une odeur huileuse; il se désagrège très-facile- ment. Le docteur Fitton dit qu'il forme un filon traversant un granité gris, peu solide, passant même à la lithomarge, et traversé plus loin par un filon de basalte. Le filon de rétinite a environ 2 '/^ pieds de puissance. Au point de contact les deux roches sont désagrégées; le rétinite y est presque argileux et devient d'autant plus dur qu'il approche de l'axe du filon. Il n'y a pas deux morceaux absolument semblables. Il est tantôt homogène et tantôt mêlé de cristaux de fcîspath et de quelques grains de quarz. Les fissures sont perpendicu- laires à l'horizon et aussi aux parois du filon. Il y a en outre d'autres fissures presque verticales et perpendiculaires aux premières. On trouve aussi des rétinites : En Islande 5 dans des trappites? En Sibérie, à Kolywane, près de Mursinsk, dans les monts Ourals. En Amérique , dans le Mexique. Dans le Pérou , entre Gua- manga et Couzco ; aux environs de Quito, de Popayan , etc., vdans des argilophyres. »d6 RET Dans les Étals -Unis d'Amérique, à Barehills près Balti- more, dans une serpentine, et près de New-Heave» daiu le Connecticut. (Sii.liman. ) Annotations. Le rétinite des environs de Meissen est quel- quefois employé comme pierre de construction , mais pres- que uniquement dans la campagne. Il se laisse très -difficile- ment et très -mal tailler. On connoît le rétinite depuis environ cinquante ans. C'est à un minéralogiste de Dresde, nommé Schulz , et quinze ans plus tard, à M. Pohsch , qu'on en doit la connoissance. (Hoffmann.) ( B. ) RÉTIPÈDES. (Ornith.) On appelle ainsi les oiseaux qui ont la peau des tarses réticulée, c'est-à-dire couverte d'écailles en réseaux. Voyez -en des exemples au tome XXXVI de ce Dictionnaire, p. 387, oix ce mot est, par erreur, écrit rété- pède. ( Ch. D. ) RETIRA. {Bot.) Un des noms arabes de Vastragalus traga- eanlha, cité par Rauwolf. (J.) RETON. {Ichlhyol.) C'est la raie lisse. (Desm.) RETORTE. ( Chim. } Les anciens auteurs employoient ce nom au lieu de celui de cornue. ( Ch. ) RETORTUNO. {Bot.) Nom péruvien de Vacacia stromluli- fera de Willdenow , dont la gousse est jaune, contournée en spirale en forme de tire-bouchon. (J.) RÉTRACTÉE [Radicule]. (Bot.) Au lieu de se prolonger au- dessoqs du point d'attache des cotylédons, comme dans le eheiranthus , par exemple, elle se laisse déborder par eiix.de façon qu'elle semble s'être retirée en arrière; exemples : quer- cus, corylus, etc. (Mass.) RÉTROFLÉCHI. {Bo'.) Courbé brusquement en arrière; exemples .- rameaux de ïasparagus retrofractus, du solanum re- trofractum; pédoncules du cerastium aquaticum , du spei-gula art'ensis. (Mass.) RETROUSSES. (Bot.) Champignons du genre Agaricus dont Paulet fait une petite famille , remarquables par leur irré- gularité, leur stipe aminci du bas, et leur chapeau, dont les bords sont relevés et retroussés de telle manière que la surface, avec celle ^es feuillets, représente un plateau. Trois espèces suspectes composent ce groupe, ce sont : le RET 297 '^^^ — ^ampignon-lîe de vin, le vert des hois et le mousseron sauvacre. >:77^i. Le Champignon lie de vin, Paul., Trait., 2, pag. i5o, *^'' " VI. Sj , fig. 1 et 2 , est d'un rose foncé ou lie de vin, plus in- tense au milieu du chapeau, et colorant seulement la tranche des feuillets. Il a été trouvé dans la forêt de Sénart. Il incom- mode les animaux à qui on en fait manger. 2. Le Vert des bois, Paul., lac. cit., pi. 67, fig. 3 et 4, est un agaric de la taille de cinq à six pouces; son chapeau est de couleur verte en dessus, et les feuillets sont blancs, ainsi que le stipe. Cette plante est un peu acre au goût. 3. Le Mousseron sauvage, Paul., loc. cit., pi. 68, fig. 1 — 4, Cette espèce est très-commune au printemps et en automne, selon Paulet, dans les bois aux environs de Paris, et surtout à Vincennes. Elle ressemble, en naissant, au mousseron de bonne qualité; elle est toute blanche, haute de quatre à cinq pouces ; sa saveur est fade , et son odetir celle de terre humide et presque vireuse. Ce champignon, que l'on confond avec le véritable mousseron , est porté quelquefois comme tel dans nos marchés, d'où il doit être sévèrement exclu, à cause des effets graves qu'il produit sur les personnes qui en ont mangé. (Lem.) RETS -SAILLANT. (Chasse.) Cette sorte de filet, qui sert à prendre des pluviers , des canards et de plus petits oiseaux , est toujours composée de mailles à losanges et ne diffère que par les dimensions , la force du fil , délié ou retors , et la gran- deur des mailles. (Ch. D.) RETUSE [Feuille]. (Bot.) Terminé par un sirrus peu pro- fond; exemples : vaccinium vitis idœa , amaranthus lividus, fran- kenia puLyerulenta. (Mass.) RETZ MARIN. (Ma/aco-.) M. Bosc dit dans le Nouveau Dic- tionnaire d'histoire naturelle de Détcrville, que l'on donne vulgairement ce nom aux masses de coques d'œufs de mol- lusques, rejetées par la mer, et qui, en effet, présentent, a cause de l'ouverture de chacune d'elles , une sorte de réseau. (De B.) RETZ DES PHILIPPINES. {Actm.) Nom vulgaire donné à Féponge flabelliforme. (Desm.) RETZIE, Retzia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, delà famille des conyolvula- =o8 HET cdcs, de la pentandrie monoaynie de Lînnseus, offrant pour ca- ractère essentiel : Un calice à cinq divisions; une corolle ty.- bulée , velue en dehors; le limbe très-court, à cinq lohe^/ cinq étamines; un ovaire supérieur; un style; un stigmate Liîide. Le fruit est une capsule à deux loges polyspermes. Retzie du Cap : Relzia spicata, Thunb., Act. Lond. , i , p. 55, tab. 1 , fig. 2 : Lamk., lll. gen. , tab. io3 ; Retzia spicata, WiHd., Sp. , 1, pag. 840. Petit arbrisseau d'environ quatre pieds de haut, divisé en rameaux roides , peu nombreux, courts, épais, inégaux, médiocrement velns, garnis de feuilles nom- breuses, très- rapprochées , quatre par quatre, presque verti- cillées, sessiles, lancéolées, droites, linéaires , obtuses, mar- quées, à leur face supérieure, d'un sillon formé par une suite de petits points, et à leur face inférieure, d'un double sillon. Les fleurs sont latérales vers l'extrémité des rameaux , droites, sessiles, rapprochées, souvent cachées par les feuilles, ac- compagnées de bractées lancéolées , velues, élargies à leur base, aiguës au sommet, plus longues que le calice: celui-ci est au moins d'un tiers plus court que la corolle, velue , à cinq divisions ciliées à leurs bords; la corolle d'un brun roussâtre, cylindrique, un peu rétrécie à sa base : les lobes sont obtus, velus en dehors; les filamens très-courts, attachés au sommet du tube; les anthères presque en cœur; l'ovaire est petit et co- nique ; la capsule oblongue , aiguë , à deux sillons , à deux valves ; les semences fort petites. Cette plante croit sur les montagnes, au cap de Bonne-Espérance. (Foir.) REUSSIN'. (Min.) On a confondu sous ce nom unîvoque deux sels qui paroissent appartenir à deux espèces différent' s. M. Leonhard les a réunis sous la dénomination de sulfate de natron , et nous l'avons imite , en les désignant dans le tableau des espèces minérales sous celui de reussin; il paroît conve- nable de les séparer. Le sulfate de soude aquifère , ou Soude hydho-st-T-fatée, formera une espèce qu'on décrira sous ce nom. Le reussin en formera une autre, dont on va prtsenter l'histoire. Ce sel est sapide; sa saveur est salée et amère. Il est très-so- luble dans Teau ; sa dissolution précipite par l'ammoniaque. 1 Reussinc , Deubakt, et Pieu'.sile, Jamesoh. REU m r-^ Ses cristaux dérivent d'un prisme rhomboïdal homoédrique ~^^t oblique, Beudant). 4 On n'y conçoit pas de clivage et sa cassure est conchoïde. Son éclat est vitreux. Il est incolore , limpide ou blanc. Sa composition est le caractère essentiel qui le distingue du sulfate de soude. Le reussin, analysé par Reuss , a donné les principes sui- vans : Soude sulfatée 66,04 Magnésie sulfatée 3i,35 Magnésie muriatée 2,19 Chaux sulfatée 0,42. Ce sel est rarement pur, et accompagne assez ordinaire- ment le sulfate de soude. Il paroît en efflorescence au prin- temps dans le marais de Serpina , dans la contrée de Sedlitz et de Saicîschutz , prés Billin. Il se trouve aussi à Pilln près Briix en Bohème. Jl est présumable que beaucoup de lieux, qui sont indiqués comme se couvrant à certaines époques d'efflorescences de soude sulfatée, donnent aussi du reussin. (B. ) REUSSINE [Beudant]. (Min.) Voyez Reussin. (B.) REUSSITE [Jameson]. {Min.) Voyez Reussin. (B.) REUTMAUS. (Mamm.) Nom allemand désignant les musa- raignes et le campagnol vulgaire. (Desm.) RÉVEIL-MATIN. {Bot.) Nom vulgaire d'une espèce d"'eu- phorbe. (L. D.) RÉVEIL-MATIN. {Ornith.) On appelle ainsi une espèce de caille qui se trouve dans les bois de l'île de Java , et qui jette des cris au lever du soleil. C'est le teLrao suscitator de Gmelin , et le perdix uscitator de Latham. ( Ch. D.) RÉVEILLEUR. {Ornith.) Espèce de cassican à laquelle ce nom a été donné parce qu'elle ne cesse de s'agiter pendant la nuit , et de jeter des cris qui interrompent le sommeil des hommes et des animaux. Cet oiseau, qui est très-commun à File de Norfolk, est le coracias strepera de Latham, et le cracticus streperus de M. Vieillot. ( Ch. D.) RÉVÉLONGA. {Ichthjol.) Voyez Poisson de notre Sei- gneur. ( H. C.) 3oo REV REVEftBÈRE. (Chasse.) C'est le nom qui a été donné p une chasse qu'on fait pendant la nuit aux canards. (Ch. J^] REVERBERE. (Chim.) On donne ce nom aux parois d'i^Ti fourneau, destinées à réfléchir la chaleur rayonnante qui émane du fo3er sur la matière qu'on veut chauH'er. (Ch.) REVERSUS. {Ichthjol.) Rondelet, et Gesner d'après lui, disent que les Indiens appellent ainsi un beau poisson qui a Id docilité de l'éléphant, dont la chair est bonne, et qui sert aux naturels du pays à prendre d'autres poissons. Peut-être est-ce un être fabuleux, comme il en existe tant dans les récits des anciens naturalistes. (H. C.) REVEZOL. (Ornith.) Nom italien du rossignol de muraille, motacilla phœnicurus , Linn. (Ch. D.) REVIROMENU. {Bot.) Nom provençal du dompte- venin, asctepias vincetoxicum , cité par Garidel. (J. ) RÉVIVIFICATION. {Chim.) Opération par laquelle on ré- duit un oxide à l'état métallique. (Ch.) REVOLUTÉ. {Bot.) Roulé en dehors; exemples : le bord des feuilles du rom^irin; celui des feuilles des polygonées, du tussilage, etc., avant leur développement; les divisions du périîinthe des protéacées, du sterculia platanifolia; le limbe de la corolli' du cestrum cauUJlorum ; le stigmate du saururus, de la campanule. (Mass.) REX AVIUM. {Ornith.) Nom du roitelet, motacilla régu- las, Linn., dans Aristote et dans Pline. Le manucode ou roi des oiseaux de paradis, paradisea regia, Linn., est aussi dési- gné sous la dénomination de rex a^^ium paradisearum. Le roi des vautours, vultur papa, Linn., est le rex warivouwarum de Klein {Ordo avium, p. 46); etiefalcinellus rex Jlorum du même , pag. 107, est le colibri des Indes, poljtmus indicus , Brisson. (Ch. D.) REX SIMIORUM. {Mamm.) Ce nom est donné à l'alouatte roux par quelques anciens auteurs. ( Dksm. ) REY- PETIT. {Ornith.) Nom catalan, suivant Barrère , du troglodyte, motacilla troglodytes, Linn., que l'on appelle rc- zeto en Savoie. (Ch. D.) REYAN. {Bot.) Nom donné dans le Mexique au mjrtus xalapensis de M. Kunth. (J.) -REYNAUBY. {Ornith.) Nom que porte, dans les environ* RHA 3oi de Nîmes , le cul-blanc roussàtre ou motteux à gorge blanche, •v/ fyio acillahispanica, Linn., et ananthe gutturalis , VieilI.(CH D.) ^tTfkREYNOUTHRIA. (PoL) Genre qui , d'après Guielin , Sjst. tig.^ offre un calice à cinq folioles; point de corolle; dix étaniines; les filamens très-courls; un ovaire trigone. (Poir.) REZETO. (Ornith.) Voyez Rey- petit. (Ch. D.) RHA, RHACOMA, RHECOMA. (Bot.) La plante citée sous CCS noms par Pline, est, selon Dodoëns et C. Bauhin, la même que le rhaponticum de Lacuna , le centaurea rhapon- tica de Linnœiis. Il existe aussi un autre rlia ou rheum de Dioscoride , mentionné par C. Bauhin et qu'il rapproche de la rhubarbe. (J.) RHAA. (Bot.) Flacourt cite sous ce nom l'arbre de Mada- gascar de Pécorce duquel, lorsqu'elle est entamée, suinte une résine rouge comme du sang , qui l'a fait nonimer l'arbre du sang-dragon. Il est probable que c'est le pterocarpus draco. (J.) RHAAD. {Ornith.) Petite outarde huppée d'Afrique, dont il est question dans les Voyages de Shaw en Barbarie , p. 3^6 du premier volume de la traduction françoise. Voyez-en la description dans ce Dictionnaire, tome !XXXVII, p. 112 et 110. (Ch. d.) RHABARBARUM. {Bot.) Tournefort donnoit à la rhubarbe ce nom latin , qui a été changé par Linnaeus en celui de rlieum. (J.) RHABDOCHLOA. {Bot.) Ce genre de graminées, fait par Beauvqis, a été réuni par M. Trino au Lcptochloa du même auteur, dont il ne difiére que par une des paillettes de la fleur surmontée d'une soie. ( J.) RHACOMA. (Bot.) Ce genre de Linnœus a été réuni par M. Smith au Mjginda , dont il ne diffère que par ses pé- tales soudés à la base et ses quatre styles réunis par le bas. •Adanson désigne aussi sous le nom de rhacoma le centaurea conifera de Linnaeus , dont M. De CandoUe fait également ua genre distinct sous le nom de Leuzea. Voyez aussi Rha. (J.) RHJEB\JS.{Entom.) M.Fischer, de Moscou, a désigné sous ce nom grec PottCoç, qui signifie à cuisses courbes, un genre d'in- sectes coléoptères voisin des bruches, au moins par les mœurs, m,ais (jue M. Schœnherr regarde plutôt comme appartenant 3o2 RHA à la famille des phytophages, près des chrysomèles. (C. D.) RHAGADIOLE, Hhagadiolus. {Bot,) Ce genre de plantes-^ établi en 169/1 par Tournefort, appartient à l'ordre des Synj«ï-J^ thérëes, à la tribu naturelle des Lactucées, et à notre section des Lactucées- Crépidées , dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Lampsana et Koelpinia, (Voyez notre ta- bleau des Lactucées, toni. XXV, pag. 6i.) Les deux espèces qui composent le genre Rhagadiolus nous ont offert les caractères génériques suivans : Calathide incouronnée, radiatiforme, biscriée, pauciflore (6 à 11), fissiflore, androgyniflore. Péricline inférieur aux fleurs extérieures, formé de cinq à huit squames unisériées , contiguës, égales, appliquées, embrassantes, oblongues, con- caves ou canaliculées, foliacées, uninervées, membraneuses sur les bords; la base du péricline entourée d'environ cinq squamules surnuméraires, appliquées, courtes, larges, ovales. Clinanthc petit, plan, nu. Ovaires en fleuraison oblongs, ob- comprimés, glabres, lisses (les intérieurs quelquefois hérissés de papilles cylindriques), un peu amincis au sommet en un col court et gros, peu distinct, privé d'aigrette. Fruits mûrs très-longs, cylindracés, amincis de la ba«e au sommet, plus ou moins arqués, ayant l'aréole basilaire très-large et très- adhérente au clinanthe; les extérieurs étalés, presque entiè- rement enveloppés par les squames du péricline, qui se sont prodigieusement alongées comme eux après la fécondation , et qui deviennent presque ligneuses. Corolles entièrement glabres. On connoit deux espèces de ce genre : 1.° le Rhagàdiolus stellatus, dont la calathide est composée d'environ onze fleurs, dont le péricline est formé de huit squames carénées sur le dos, et garnies sur la carène de gros poils coniques, charnus, enfin, dont les ovaires intérieurs sont lisses et sans papilles, comme les extérieurs; 2.° le Rhagàdiolus edulis, dont la cala- thide est composée de six à neuf fleurs, dont le péricline est formé de cinq ou six squames dénuées de poils, et dont les fruits intérieurs sont tout hérissés de poils et arqués en de- dans, tandis que les extérieurs sont glabres et étalés horizon- talement. Les botanistes attribuent encore au genre Rhagàdiolus une RÎÎA 5o5 troisième espèce, qui est le Kalpinia de Palhis; mais cette plante mérite, selon nous, d'être eonsidérée comme un genre, en au moins comme un sous-genre distinct. (Voyez notre ar- ticle KcELPiNiE, fom. XXIV, pag. 482.) L'ovaire ou le fruit des Rhcgadiolus est particulièrement remarquable en ce que son aréole basilaire est très -large, orbiculaire, absolument continue par toute sa surface avec le clinanthe. Après la fleuraisoji, l'ovaire ne grossit presque pas, mais il s'alonge prodigieusement et s'arque souvent en dedans; il contient une graine très-longue, très-élroite, cy- lindracée, amincie de bas en haut, qui n'occupe que la par- tie inférieure de sa cavité, en sorte que la partie supérieure, restant vide, doit être considérée comme un col. (H. Cass. ) KHAGADIOLOÏDES. {But.) Vaillant nommoit ainsi le genre Hedjphois, de Tournefort, dans la famille des chicora- cées , que Linnaeus a réuni à VHyoseris , et que nous avons cru devoir rétablir. Il est également adopté par M. Cassini. (J.) RHAGIE, Rhagium. (Entom.) Genre d'insectes coléoptères tétramérés, à antennes longues, en soie, non portées sur un bec, de la famille des lignivores ou xylophages, caractérisé par le peu de longueur relative des antennes, qui atteigo'^nt au plus la moitié du corps, et qui sont insérées entre les yeux et très-rapprochéesà leur base; par la forme de la tête, qui est large , mais qui se rétrécit en arrière oîi elle forme une sorte de col; par la forme du corselet, qui est comme étrnnglé, chiffonné, et qui porte une épintr ou un tubercule de chaque côté; 'par les élytres, qui sont rétrécis à la pointe ou à l'ex- trémité libre. Ces divers caractères distinguent facilement les espèces de ce genre d'avec toutes celles qui peuvent être rapportées à la même famille des xylophages, comme le lecteur pourra s'en assurer en comparant les huit figures de la planche 1 8 de l'atlas de ce Dictionnaire, et en consultant le tableau analytique qui sera inséré à l'article de cette famille. En effet, les élytres ne sont véritablement bien rétrécis à la pointe que dans les seuls genres Lepture et Rhagie , et dans le premier de ces deux genres le corselet n'est pas garni d'épines sur ses côtés. Dans tous les autres, les élytres sont peu rétrécis à la pointe, et So4 RHA dans lessaperdes, les callidies et les molorques, il n'y a point d'épines au corselet; d'ailleurs, dans les deux derniers le cor- selet est globuleux ou presque aussi large que long, et datis les saperdes il est cylindrique etalongé, et dans les priones, les capricornes et les lamies, le corselet étant épineux, les élytres sont à peu près de même largeur dans toute leur éten- due, et les antennes sont autrement insérées sur la tête. Le nom de Rhagie a été imaginé par Fabricius ; il est pro- bable qu'emprunté du grec ^nytov, qui signifie rupture, l'au- teur aura voulu indiquer l'espèce de brisure que présente le corselet. Malheureusement cette dénomination avoit trop de rapport avec les noms de Rhingie et de Rhagion, qui ont été donnés à deux genres de diptères; d'ailleurs Geoffroy avoit, avant Fabricius , rangé la plupart de ces insectes dans le genre qu'il avoit appelé Stencore , Stcnocorus , voulant indiquer par là le rétrécissement de l'extrémité libre de l'élytre : le mot ^evoyucoç , signifiant resserré, angu status , cuarctatus , rendu étroit. Olivier et M. Latrcille ont supprimé le nom de Rha- gie pour adopter celui de Stencore ; cependant ils n'ont admis dans ce genre que les espèces de rhagie de Fabricius. Les mœurs desrhagies paroissent être à peu près semblables à celles des lignivores. Sous la forme de larves, ils se creusent des galeries sous les écorces des arbres, et ils s'y métamorpho- sent à peu près comme les CALLiDii:s (voyez tom. VI, p. ■i/\^). Sous la forme d'insectes parfaits, les rhagies ont un port et une démarche tout-à-fait singuliers; au moindre bruit, au plus petit mouvement qui s'opère auprès d'eux, ils s'arrêtent subitement, les antennes portées parallèlement en avant comme les Donacies : ils restent ainsi tout-à-fait immobiles, tant qu'ils craignent le danger, probablement pour se soustraire ainsi au bec des oiseaux, et surtout des pics, qui les recherchent sous les deux périodes de leur existence. Leurs pattes sont munies, sous les tarses, de pelottcs veloutées et de crochets acérés, qui les font adhérer fortement aux écorces ou aux feuilles sur lesquelles ils s'attachent. Les principales espèces Je ce genre sont les suivantes : 1. Rhagie mordant, Rliagium mordar. C'est celui que nous avons fait représenter sur la pi. 1 8 de la tlas de ce Dictionnaire , ii.° 1. RHA So$ Car. Gris-foncé, tacheté de jaune velouté, offrant quelques bandes transversales sur les élytres. ^On le trouve dans les bois, principalement sur les souches des chênes qu'on réserve pour obtenir des balivaux. 2. Rhagie inquisiteur. R/i. irujuisitor. C'est le stencore noir, velouté de jaune, de Geoffroy. Car. Il est noir, à taches grises ou jaunâtres, formées par des poils rapprochés et comme veloutés. 5. Rhagie a deux bandes, Rh, bifdsciatum. Il est probable que c'est l'espèce que Geoffroy a décrite comme le stencore lisse à bandes jaunes. Car. Noir , à duvet gris ; élytres noirs , luisans . à deux grandes taches jaunes, dont une grande à la base, l'autre à la pointe. Il se trouve, ainsi que les deux précédens. dans les bois des environs de Paris. 4. Rhagie dd saule, Rh. sallcîs. Car. D'un rouge fauve; à élytres concolores ou noirs. Le mâle diffère de la femelle parce qu'il a les élytres noirs. On trouve ces insectes sur les vieux maronniers d'Inde ca- riés. sur l'orme et sur les saules. (C. D.) RHAGION, Rhagio. (Entom.) jSom d'un genre d'insectes à deux ailes, à antennes sans poil latéral, à bouche formée d'une trompe rétractile. reçue dans une cavité du front; par con- séquent de la famille des aplocères ou simplicicornes. Ce nom de Rhagio est indiqué par Fabricius dans sa Philo- sophie entomologique comme ayant une étymologie grecque, mais obscure, le mot pa^ /ot- signifiant en effet un petit grain de raisin, parlas acinus. Quoique le nom soit mal trouvé, le genre est bien établi, et peut être ainsi caractérisé : Antennes courtes de trois articles arrondis, le dernier por- tant un poil terminal simple; tùte de la largeur du corselet, qui est un peu convexe; abdomen alongé. glabre, conique; ailes longues, écartées; à ailerons courts; balanciers longs; pattes longues. A l'aide de ces caractères, comme on peut s'en assurer en consultant l'article Aplockres, dans le Supplément du tome II de ce Dictionnaire, pa^e 101 , où le genre Rhagion est iiidi- 45. 20 ioè RHA que sous le nom de leplis, par une raison que nous ferons con- noître plus bas. Parmi les aplocères, un grand nombre de genres n'ont pas de soie isolée aux antennes; tels sont en particulier les Stra- tyomes ou mouches armées, les Némotèles et les Siques, dont l'abdomen est aplati; les Mjdas et les Certes, dont le ventre est alongé-arrondi. Parmi les genres qui ont un poil terminal, les Hj'poléons , les Anthrax et les Ocgodes ont l'abdomen ob- tus, tandis qu'il est coniqife dans les Bibions , qui lont en même temps velu , et qu'il est sans poils dans les lihagions ou Leptis. Fabricius, dans son Système des Antliates, publié en iSoS , a changé le nom de Rhagion en Leptis (voyez ce mot), vou- lant éviter la confusion qui pourroit naître des deux noms de genres llhagiuin et Rhagio. Comme il n'y a pas en François le même inconvénient à cause de la terminaison , nous con- servons le nom de Rhagion, quoique MM. Latreille et Cuvier aient adopté celui de Leptis, dont le genre féminin a exigé le changement de terminaison des espèces du genre Rhagion, qui étoit masculine. Les espèces, rapprochées par les caractères que nous ve- nons d'indiquer, ont entre elles beaucoup d'analogie pour les formes ; mais les habitudes de la plupart ne sont pas connues. On a étudié les mœurs de quelques-unes, et il est présumable qu'elles sont semblables chez les autres. Nous avons fait représenter, sous le n.° i de la planche 48, des insectes que renferme l'atlas de ce Dictionnaire, l'espèce suivante, qui est 1. Le Rhagion bécasse, Rhagio scolopaceus. C'étoit une né- motèle de Degéer. Réaumur l'a indiqué dans le tome 4 de ses Mémoires, et l'a représenté pi. 10, fig. 5 et 6. Car. Cendré, abdomen jaunâtre, avec trois lignes ou bandes de points noirs; pattes jaunes; ailes tachetées de brun avec une grande tache à l'extrémité. La larve de cette espèce vit et se développe dans la terre. 2. Rhagion vanneau, Rh. Iringarius. Car. Cendré, abdomen à trois lignes de points noirs ; ailes sans taches. C'est peut-être une variété de sexe de l'espèce précédente. RHA 5o7 3. Rhagion ver-mon, Rh. vermi-leo. Car. Cendré, abdomen à trois lignes de points noirs; cor- selet tacheté. Réauniur en a fait connoître l'histoire dans les Mémoires de l'Académie des sciences, dp Paris, pour l'année 1763, pag. 402, et l'y a fait figurer sur la pi. 17. Car. Corselet jaunâtre avec deux lignes latérales noires ; ab- domen à troislignesde points noirs; ailes transparentes; pattes de devant jaunes: les autres brunes et plus longues. Cette espèce est de moitié plus petite que la bécasse; elle provient d'une Jarve apode qui creuse dans le sable des sortes d'entonnoirs ou de fosses, comme celle du fourmilion : elle suce les insectes qui y tombent. Elle se meut avec facilité, en se débandant comme la mouche du fromage. (C. D.) RHAGIOMDES. (Entow.) M. Latreille avoit ainsi nommé la tribu des insectes qui comprenoit le genre Rhagion ; il a depuis indiqué d'autres genres, comme appartenant à cette tribu , qu'il a nommée Leptides ; il n'y rapporte plus les genres Théréve et Anthrax, mais ceux des Leptis, Athérix et Clino- cére. (CD.) RHAGODIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes , polygames, de la famille des atriplicées, de la polfgamie monoécie de Linnasus, offrant pour carac- tère essentiel : Des fleurs polygames -. un calice à cinq divi- sions; point de corolle; cinq étamines, quelquefois moins* un style bifide; une baie formée par le calice; une semence comprimée. Ce 'genre, d'après les observations de M. Rob. Brown, ne diffère des Chenopodium (Ansérine) que par ses fleurs poly- games, par son calice, qui devient charnu à mesure que les semences mûrissent. C'est séparer, d'après de bien foibles caractères, des espèces de leur genre naturel, qui auroient pu y être rattachées par une simple sul)division. Il faut y rap- porter le Chenopodium baccatum de M. de Labillardière, avec raison , plus sévère pour la formation de nouveaux genres. Rhacodia de Labillardière : Rkagodia Billardieri , Rob. Brown, Nov. Hall., 1, page 408; Chenopodium baccatum, Labill., JVo»'. HolL, 1 , p. 71 , tab. 96. Arbrisseau de quatrç à cinq pieds et plus, dont les rameaux sont striés ; les feuilles 3o8 RHA alternes, pëtiolées, entières, lancéolées, pulvérulentes^ glauques en dessous , sans nervures apparentes. Les fleurs sont polygames; les hermaphrodites ramassées par paquets avec des fleurs màles ou femelles, formant par leur réunion des grappes terminales, ramiCées, presque dépourvues de feuilles. Le calice est à cinq découpures ovales; les filamens sont des étamines élargis, subulés, barbus vers leur base, in- sérés au fond du calice , opposés à ses divisions ; les anthères à deux loges, à deux lobes, un peu globuleuses; l'ovaire est libre, presque orbiculaire; le style à deux, rarement à trois divisions. Le fi^uit est une baie un peu comprimée, pul- peuse, orbiculaire, à une loge, à moitié entourée par le calice , renfermant une semence lenticulaire , luisante et noirâtre. Cette plante croît au cap Van-Diémen. Rhagchia a fedilles grasses; Rhagodia crassifolia , Rob. Brown, loc. cit. Arbrisseau à tige droite, dont les rameaux sont dépourvus d'épines, garnis de feuilles entières, char- nues, ovales ou oblongucs, linéaires, convexes en dessous, pulvérulentes. Les fleurs sont disposées en épis rameux dans le Rhagodia linifolia, Rob. Brown. Les tiges sont tombantes, à peine ligneuses; les feuilles planes, linéaires, lancéolées, très-entières. Les fleurs ne renferment qu'une ou deux éta- mines. Le Rhagodia hastata, Rob. Brown , a une tige droite, peu ligneuse; les rameaux étalés, les feuilles presque oppo- sées, rhomboïdales, presque en fer de pique, glabres, en- tières; les épis terminaux, point acompagnés de feuilles. Rhagodia parabolique; Rhagodia parabolica, Rob. Brown, loc. cit. Arbrisseau dont la tige est droite , divisée en rameaux non épineux, garnis de feuilles triangulaires, obtuses, pul- vérulentes. Les fleurs disposées en un épi rameux. Le il/ia- godia spinescens, Rob. Brown, est un arbrisseau à tige droite, pourvue de rameaux épineux, garnis de feuilles alternes ou opposées, hastées, rhomboïdales, très- entières, blanchâtres et pulvérulentes à leurs deux faces. Les fleurs sont disposées en épis non ramifiés. Dans le Rhagodia nutans, Rob. Brown , la tige est herbacée, couchée; les rameaux sont fertiles, ascendans, inclinés à leur sommet; les feuilles opposées, hastées, lancéolées, aiguës. Ces plantes croissent à la Nou- velle-Hollande. (PoiR.) RHA 3o9 RHAGROSTIS. ( Bot, ) Nom donné par Buxbaum au com- permum squarrosum de Linnreus. (J.) KHAMNÉES. [Bot.) Cette lamille de plantes, qui tire son nom du nerprun, rhamnus , un de ses genres, et que l'on pourroit aussi nommer les nerprunées, avoit été primitive- ment indiquée par Bernard de Jussieu dans son Catalogue du jardin de Trianon. Nous l'avons retracée dans le Gênera plan- tarum en la divisant en deux sections principales, caracté- risées par les étamines, alternes avec les pétales dans la pre- mière, opposées à ces pétales dans la seconde. M. R. Brown, adoptant ces divisions, trouva le caractère énoncé suffisant pour former deux familles distinctes, mais toujours voisines, et laissant à la dernière le nom de rhamnées , il donne à l'autre celui de célastrinées. Cette séparation a été suivie par M, De Candolle, qui a complété le travail dans le se- cond volume de son Prodromus . en donnant le caractère détaillé des deux familles et de tous les genres et espèces qui leur appartiennent. Comme , dans les principes de l'ordre naturel, il est à peu près indifiFérent que deux groupes de plantes, liés ensemble par une masse de caractères, forment deux sections dans une même famille, ou deux familles voi- sines, nous n'hésitons pas à adopter ces nouvelles dispositions, en observant néanmoins que, comme la famille des célastri- nées, trop récente, n'a pu être mentionnée à sa lettre alpha- bétique dans les premiers volumes de ce Dictionnaire, nous sommes forcés de la rappeler ici pour rendre ce recueil plus complet. Ainsi nous reproduirons ici la famille des rham- nées, conime composée encore des deux sections, en ajou- tant à chacune les genres nouveaux , et retranchant ceux qui, mis d'abord à la suite, ne doivent plus en être rapprochés. Les rhamnées avoient été placées à la fin de la classe des péripétalées ou dicotylédones polypétales à étamines insérées au calice, pour servir de transition à la classe des diclines, commençant parles euphorbiacées , avec lesquelles cette famille a plusieurs points de contact. Son caractère général est formé de la réunion des suivans : Un calice d'une seule pièce, ordinairement à cinq divi- sions, quelquefois à quatue ou à six. Pétales en nombre égal (rarement nuls), insérés au calice ou autour d'un disque 3x« RHA calicinal, à onglet tanlôt élargi, tantôt rëtrëci. Etamîne* en nombre égal aux pétales, insérées au calice ou sous son disque, alternes avec les pétales à base élargie, opposées à ceux qui ont un onglet rétréci ; filets distincts ; anthères arron- dies , biloculaires ; ovaire simple , libre , ou adhérent au calice en tout ou plus souvent en partie; style simple ou multiple, ainsi que le stigmate, ou presque nul. Fruit à plusieurs loges mono- ou polyspermes , dans plusieurs genres capsu- laire, et s'ouvrant en plusieurs valves munies d'une cloison dans leur milieu; dans d'autres charnu, contenant plusieurs graines ou coques osseuses monospermes, attachées au bas des loges. Graines contenant un embryon dicotylédone , droit, à lobes planes et à radicule descendante, entouré d'un péri- sperme charnu. Gaertner, et par suite d'autres, n'admettent pas de péri- sperme dans le Staphjdea, le Ziziphus , le Paliurus et le Cea- nothus: ce qui sembleroit établir une grande différence entre des genres très-voisins et diminueroit beaucoup l'importance du périsperme; mais après un nouvel examen nous avons reconnu l'existence d'un périsperme mince, à la vérité , dans le yjphus , le Paliurus et le Ceanothus, beaucoup plus gros, mais de la même couleur que l'embryon dans le btaphjlea. Les plantes de la famille des rhamnées sont des arbres ou des arbrisseaux. Les feuilles sont opposées ou plus souvent alternes , simples ou rarement composées , accompagnées souvent de stipules. La disposition des fleurs n'est pas uni- forme. Dans quelques-unes l'un des organes sexuels avorte. Nous avons dit que cette famille étoit séparée en deux grandes sections, changées en famille dans les ouvrages mo- dernes. La première, qui constitue la famille des célastrinées de MM. Brown et De Candolle , est caractérisée par une pré- floraison imbriquée du calice, des pétales à large onglet al- ternes avec les étamines, un ovaire toujours libre, conte- nant dans ses loges un ou plusieurs ovules. Nous la divisions en deux sous -sections. Dan» l'une étoient placés les genres à fruit capsulaire : Sta- phjlea; Ttirpinia de Vcntenat ou Daliympelea de Roxburg; Evonymus ; F oly cardia ; Cclaslrus; Majlenus de Molina , qui RHA 5it en diffère peu , ainsi que le Catha de Forskal, le Hanhea, de Ruiz et Pavon, et peut-être ÏAlzatea des mêmes et le Mappia de Jacquin. Une autre sous -section réunit les genres à fruit charnu: Ptelidium de M. Du Petit -Thouars ; Curtisia de M. Aiton i Mj'ginda; Hartogia de ïhunbcrg ; Penotelia de M. Kunth; Elœodendrum de Jacquin , ou Rubcnlia de Commerson , dont le Purtenschlagia deTrattenik est congénère; Tralliana de Lou- reiro ; Nernopanthes de M. Rafinesque; Cassine ; llex et ses congénères ; Paltoria de la Flore du Pérou, et Macoucoua d'Aublt't ; Prinos. M. De CandoUe y ajoute le Skimmia de Thunberg et le Lepta de Loureiro ; mais il en retranche le Schœfferia de Jacquin et le Goupia d'Aublet, qu'il reporte à la section suivante, quoique, suivant ces auteurs, ils aient les étamines alternes avec les pétales. La seconde section , qui renferme les vraies rhamnées de MM. Brown et De Candolle , présente pour caractères dis- tiijctifs un calice à préfloraison valvaire ; des pétales à onglet rétréci, opposés aux étamines ; un ovaire tantôt libre, tan- tôt adhérent au calice en tout ou en partie, contenant dans chaque loge un seul ovule. On peut également établir ici deux sous-sections. Celle des fruits renflés en baie ou en drupe contient lei genres Rhamnus; Ziziphus, dont le Condalia de Cavanilles et le Berchemia de Necker diffèrent peu ; Paliurus et son con- génère Auhletia de Loureiro; Ventilago de Gaertner, dont le fruit, "coriace, indéhiscent, monosperme par avortement, équivaut à un drupe. Nous ajoutons ici le Samara, omis par M. De Candolle; le Mayepea, qu'il reporte avec M. Brown aux Oléinées ou Jasminées, quoique, suivant Aublet, il ait quatre étamines alternes avec les pétales ; VOpUia de Rox- burg, qu'il reporte aux Ardisiacées , auxquelles il appartient cependant, si son embryon est transversal dans le périspermej VOlinia de Thunberg , qu'il laisse avec doute à la suite des rhamnées, et peut-être le Carpodetus de Forster , qui, cependant, suivant la description manuscrite de l'auteur, a un réceptacle central qui s'élève au milieu des loges du fruit. Dans la seconde sous-section viennent les genres à fruit capsulaire, Colletia; Ceanothus; Pomaderis de M. Labillar- 3ï= RHA dière; Hofenia deThunbeTg; Phj'lica ; Cryplandra de Swartz. Nous supprimons ici d'autres genres que nous avions placés avec doute à la suite des Rhamnées , comme ayant avec elles quelque affinité, mais qui sont trop peu connus ou appar- tiennent à d'autres familles. ( J. ) RHAMNOIDES. (Bot.) Tournefort nommoit ainsi l'arbris- seau que Columna croyoit être le hippophaes de Dioscoride , et que Matthiole et d'autres anciens prenoient pour un ner- prun, rharnnus. Linnaeus , reconnoissant, comme Tournefort , que c'étoit un genre distinct, et n'adoptant pas les finales de genre en oides, l'a conservé sous le nom de Dioscoride. Comme on lui attribuoit un ovaire adhérent au calice , il avoit d'abord été associé à Vosyris et à ses congénères. Mais la connoissance de son ovaire libre l'a fait placer avec ïelœa- gnus dans une famille distincte, à laquelle ce dernier donne son nom. (J.) RHAMiNUS. (Bot.) Nom latin du genre Nerprun. (L. D.) RHAMPHAbTOS. {Ornith.) Nom latin, tiré du grec, donné par Linné aux oiseaux du genre Toucan. (Desm.) RHAMPHE. {Entom.) Voyez Ramphe. (CD.) RHANGIUM. (Bot.) Voyez Forsythia. (Lem.) RHANTERIUM. {Bot.) Ce genre de plantes, établi en 1798, par M. Desfontaines, dans sa Flore atlantique, appartient à l'ordre des Synanthérées, à notre tribu naturelle des Inulées, et à la section des Inulées- Prototypes, dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Iphiona et Cjlindrocline, (Voyez notre tableau des Inulées, tom. XXIIl, pag. 565, ) M. Desfontaines ayant bien voulu nous permettre d'analy- ser deux calathides de Rhanterium , prises sur un échantillon de son herbier, nous pouvons décrire ici les caractères de ce genre , d'après nos propres observations. Caiathide radiée : disque pluriflore, régulariflore, andro- gyniflore; couronne unisériée, liguliflore, féuiiniflore. Péri- cline ovoïde, à peu près égal aux fleurs du disque; formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées, lancéolées, coriaces, surmontées d'un appendice étalé, arqué en dehors, subulé, subtriquètre, corné, spinescent ; les squames inté- rieures envelopj)ant les ovaires extérieurs. Clinanthe plan, muni de squamelles inférieuz*es aux fleurs, demi-embrassan- RHA 5i3 tes, linéaires -lancéolées, membraneuses sur les bords. Fleurs du disque : Ovaire oblong, subpenfagone, glabre, muni d'un petit bourrelet basilaire; aigrette composée de cinq squamel- lules égales, unisériées, distancées, persistantes, continues à l'ovaire, filiformes, nues inférieurement, garnies supérie^ire- ment de deux rangées latérales de barbelles immédiatement contiguè's, presque entregreffées, offrant l'apparence de deux bordures membraneuses. Corolle très-glabre, à cinq divisions très-aiguës. Anthères munies d'appendices apicilaires très-ai- gus et d'appendices basilaires membraneux. Stigmatophores d'inulée-prototype, un peu aigus au sommet. Fleurs de la cou- ronne : Ovaire entièrement ou presque entièrement enveloppé par une squame intérieure du péricline , qui se moule sur lui ; aigrette nulle, presque nulle, rudimentaire, ou réduite à une seule squamellule située sur la face intérieure. Corolle à lan- guette oblongue, un peu élargie de bas en haut, terminée par trois grandes dents aiguës. On ne connoit qu'une seule espèce de ce genre. Le Rhanterium suaveolens , Desf,, aune tige ligneuse, droite, rameuse, et des feuilles alternes, lancéolées, dentées; ses der- - niers rameaux sont cylindriques, cotonneux, blanchâtres, grêles, roides, un peu tortueux, très-divergens, munis de pe- tites feuilles alternes, sessUes, lancéolées, très-pointues et un peu recourbées au sommet, un peu concaves, épaisses, co- riaces, roides, très-entières sur les bords, glabres en dessus, pubescentes en dessous; les calathides, composées de fleurs jaunes, sont petites, terminales, solitaires; leur péricline est très-glabre, lisse, presque luisant. Cette plante a été décou- verte par M. Desfontaines, en Barbarie, sur les sables mari- times du pays de Tunis. M. Jaunie Saint-Hilaire, dans son Exposition des familles naturelles ( tom. i , pag. 420), place le Rhanterium avec l'It'a, Je Clibadium, le Parthenium, dans une section comprenant, selon lui, les Corymbifères anomales, à anthères non réunies, mais seulement rapprochées, et à calice monoïque. Il seroit superflu de réfuter des erreurs aussi palpables. Le Rhanterium e&t évidemment une inulée- prototype, voisine des ïphiona, Pentanema , etc. Nous avons remarqué que la corolle des fleurs femelles étoit quelquefois biligulée , ayant une languette in- 5*4 RHA térieure, étroite, linéaire. Cette observation est précieuse, en ce qu'elle peut fournir un argument à l'appui de nos con- jectures sur le Denekia de Thunberg, que nous n'avons point vu, et que nous avons rangé avec doute parmi les inulées- prototypes, auprès des Columeliea, Penlanema, Iphiona, etc. Les fleurs les plus extérieures du disque, qui se trouvent in- terposées entre celles de la couronne, ont, comme celles-ci, l'ovaire enveloppé et l'aigrette avortée. L'avortement de l'ai- grette résulte de ce qu'elle n'a pas pu se développer sous la squame qui l'enveloppe. (H. Cass. ) RHANTHIER. (Mamm.) L'un des noms que le renne a reçus chez les peuples du Nord de l'Europe. (Desm. ) RHAOU. (Bol.) Nom caraïbe du laurus borbonia , cité par Surian. (J.) RHAPEION. {Bot.) Voyez L^ontopétalon. (J. ) RHAPHIOLEPIS. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones y à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des rosacées^ de Vicosandrie digjnie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel : Un calice inférieur, surmonté d'un limbe caduc, infundibuliforme; une corolle à cinq pétales, des étamines nombreuses, insérées sur le calice; les filamens iiliformes; un ovaire inférieur, à deux loges ; deux styles. Le fruit est une baie à deux loges, fermée par le disque épaissi, cou- vert d'une écorce cartilagineuse; deux semences en bosse, couvertes d'un test coriace, très- épais. Rhaphiolepis des Indes : Rhaphiolepis indica , Lindl. , Trans. lînn., i3, page io5 ; Cratœgus indica, Linn., Spec. Grand arbre des Indes orientales, dont les rameaux sont glabres, cylindriques, dépourvus d'épines, garnis de feuilles presque opposées, pétiolées, élargies, lancéolées ou ovales, aiguës, glabres à leurs deux faces, foiblement dentées en scie. Les fleurs sont disposées en corymbes à l'extrémité des rameaux,- les pédoncules écailleux ; les bractées subulées ; le calice est un peu coloré ; la corolle blanche; les pétales sont ovales , obtus. Rhaphiolepis a fruits rouges : Rhaphiolepis rubra, Lindl., loc. cit.- Cratœgus rubra, Lour. , FI. Coch., i, page Sgi ; Mespilus sinensis , Poir. , Enc. , Supp. Cette espèce a le port d'un grand arbre dépourvu d'épines, chargé de rameaux étalés, garnis de feuilles alternes, réuni» par paquets à l'ex- RHA 3i5 trémité des rameaux , glabres, ovales, crénelées, rétrécies à leur base, presque en forme de coin. Les fleurs sont dis- posées, vers le sommet des rameaux, en grappes courtes, médiocrement ramifiées ; leur calice est rougeàfre, pileux, campaniforme, à cinq divisions alongées , subulées, éialées, caduques; environ vingt filamens inégaux, sont insérés sur le calice, plus courts que la corolle; les anthères arrondies; deux styles filiformes, de la longueur des étamines; les stig- mates un peu épais. Le fruit est une baie rouge, arrondie, à deux loges, bonne à manger. Les semences sont ovales. Cette plante croît en Chine, aux environs de Canton. (Poir.) RHAPHIUS. (Mamm.) Voyez Raphius. (Desm.) RHAPIS. [Bot.) Ce genre de palmier, f;iit par Linnœus fils et adopté par l'Héritier, contient deux espèces, dont l'une est reportée au sabal d'Adanson , l'autre au chamœrops ; une troisième espèce, rhapis arundinum d'Alton, remarquable par ses feuilles simplement bilobéesy suivant la description, est reportée par M. Poiret au corypha, mais elle est con- servée par M. Steudel. Un examen de la plante et de ses vrais caractères décidera la question. Voyez Coryphe. (J.) RHAPONTIC, Rhaponticutn. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones, à fleurs complètes, de la famille des composées Jlos- culeiises, de la sjngénésie poljgamie égale de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Un involucre très-grand , composé d'écaillés scarieuses, imbriquées, arrondies au sommet, sans épines; des fleurons tous hermaphrodites, égaux; cinq éta- mines syngénèses; les semences couronnées par une aigrette à poils simples, inégau'x ; les paillettes du réceptacle divisées en lanières capillaires. Ce genre, rangé d'abord parmi les Centaurées par Lin- nœus, sous le nom de Centaurea rhaponlica, avait été ensuite placé parmi les Serratula , dont, en effet, il est très -voisin par ses fleurons tons hermaphrodites , par le caractère de ses aigrettes; mais dont il diffère par son involucre, par les pail" lettcs du réceptacle, divisées en filets capillaires : considéra- tions qui ont déterminé M. De Candolle à conserver le genre Khaponticum, établi par Vaillant, conservé par MM. de Jus- sieu et de Lamarck. Rhapontic scARiETJx : Rhaponticuni scariosum , Dec, Ann. Si6 RHA Mus., 16, page 188; Centaurea rhapontica, Linn. , Spec; ScT' ratula rhapontica, Dec, FI. fr, , vol. 4, page 87 ; Lohel, Icon., 288, fig. 1; Daléch., Hisf., 1700. Belle espèce, dont la ra- cine est épaisse, aromatique, presque fusiforme , munie de quelques libres simples, alongées. Sa tige est droite, presque simple, haute d'environ deux pieds, garnie de feuilles al- ternes, amples, pétiolées, alongées, un peu en cœur à la base, médiocrement dentées, chargées en dessous d'uu duvet blanc, cotonneux ; les feuilles supérieures moins pétiolées, alongées, plus étroites. La tige se termine par une grande fleur solitaire ; les folioles de l'involucre sont arrondies au sommet, scarieuses ou desséchées, déchirées en leurs bords; la corolle est purpurine; tous les fleurons égaux, hermaphro- dites; les spmences alongées, surmontées d'une aigrette ses.- sile , à poils roides, simples, jaunâtres, inégaux; Tombilic fies semences non latéral, comme dans les centaurées, mais placé immédiatement sous la graine. Cette plante croît dans les Alpes, en Provence, dans le Dauphiné , etc. Bellardi en distingue une variété dont les feuilles radif cales sont en lyre; celles des tiges pinnatifides. Haller rapr porte encore à la même plante, comme variété à feuilles plus étroites, le rhaponticum, figuré par Lobel, Jcora. , 288, fig. 5, et Daléch., Hist. , a , page 1701. R.HAPONTIC UNiFLORE : Rhaponticum imijlorum, Dec, Ann, du Mus., vol. 16, page 188; Cnicus unijlorus, Linn., Manl., 672; Gn^el. , Sibir. , 2, page 86, tab. 38, benè. Cette plante a l'aspect d'une centaurée. Sa tige est droite, haute d'environ deux pieds, légèrement anguleuse, de la grosseur du petit doigt, un peu lanugineuse, garnie de feuilles alternes, sesr siles , pinnatifides , un peu blanchâtres , à découpures alternes} les feuilles supérieures sont beaucoup plus petites, trèsT entières; les radicales fort grandes, pétiolées, laciniées, g. lobes lancéolés, dentés en scie. U n'existe qu'une seule fleur, située à Textréniité des tiges. Le calice est grand, globuleux, composé d'ëcailles imbriquées, scarieuses, lâches, ovales, velues, de couleur grisâtre; la corolle est grande, violette, uniquement formée de fleurons tous hermaphrodites , di^ visés au sommet en six découpures linéaires, aiguës; les étar mines sont blanches, plus longues que la corolle; le style RHA 3ir filiforme est violet, plus long que les étamînes; les semences sont surmontées d'une aigrette sessile , plumeuse ; le récep- tacle est garni de paillettes partagées en filets sétacés. Cette plante croit dans la Sibérie. (PoiR.) RHAPONTICA. {Bot.) Nom de la jusquiame chez les an- ciens. ( Lem. ) RHAPONTICOÏDES. (Bot.) Vaillant faisoit sous ce nom un genre des centaurées dont les écailles du périanthe ou péricline sont entières et simplement obtuses, et il nommoit rhaponticum, celles dont les écailles sont arides et scarieuses* Les unes et les autres sont maintenant réunies sous le nom de cenlaurea. (J.) RHAPONTICUM. (Bot.) Prosper Alpin cite sous ce nom le rhapontic, espèce de rhubarbe, rlieum rhaponticum de Lin- naeus. Un autre rhaponticum est celui de Vaillant, donné à des centaurées. Voyez Rhapontic et Rhaponticoïdes. (J.) RHAPONTIQUE DES ALPES. {Bot.) C'est la patience des Alpes. (L. D.) RHAPTOSTVLE, Rhap'oitflum. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des rhamnées , de la décandrie trigjnie de Linnasus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions; cinq pétales; dix étamines insérées sur le réceptacle; les filaraens dilatés , subulés, adhérens par la base, entre eux et les pé- tales; cinq plus courts opposés aux pétales; les anthères à deux loges, s'ouvrant dans leur longueur; un ovaire supé- rieur, à trois loges; dans chaque loge un ovule pendant; un stign\ate sessile, à trois lobes. Le fruit n'a point été observé. Rhaftostyle acuminé : Rhaptostjlum acuminatum , Humb. et Bonpl. , Plant, œquin. , 2 , page log, tab. isS; Poir. , lU.gen.f tab. 967; Kunth ira Humb. , 7 , page 78. Arbrisseau d'environ douze pieds, chargé de rameaux alterjties, pendans, flexibles, striés, d'un brun grisâtre, garnis de feuilles alternes, mé- diocrement pétiolées, ovales, oblongues, aiguës, luisantes, très-entières, glabres à leurs deux faces, longues de quatre à cinq pouces, larges d'un pouce et demi. Les fleurs sont fort petites, axillaires , réunies six à huit sur un pédoncule commun , en une grappe plus courte que les pétioles. Le calice est glabre, campanule, à cinq divisions égales, alon- 3iô RHA gées, aiguës; la corolle blanche, trois fois plus longue que le calice , à pétales étalés, elliptiques, obtus ; les étaminessont plus courtes que la corolle; l'ovaire est grand, sessile , glabre, conique, à trois loges : point de style; le stigmate sessile, à trois lobes. Cette plante croit sur les montagais de la Nou- velle-Grenade, proche la ville de Popayan. ( Poir. ) RHAZUT, RUxMIGI. (Bot.) Noms sous lesquels les Maures dési^^nent Varistolochia Maurorum, suivant Rauwolf. (J.) RHEA. (Bot.) Il est dit dans le Voyage dans le Darfour, par Brown, que dans ce royaume de l'intérieur de l'Afrique on nomme rhea, une mousse qu'on y transporte de la Turquie européenne, et qu'on y mange ou qu'on emploie comme par- fum. Elle nous est inconnue. (Lem.) RHEA. { Ornith. ) Nom, en latin moderne, du genre Touyou , qui est le sLruthio rhea, Linn. , ou autruche d'Amé- rique, originairement confondu avec le struthio camelus , ou autruche de l'ancien continent. (Ch. D.) RHEAS. {Bot.) Nom spécifique d'une espèce de pavot, RHEE. (Bot.) Un des noms de la rave, brassia râpa, cite dans le Dictionnaire économique. ( J.) RHÉE. ( Mamm. ) Désignation hollandoise du chevreuil mâle, dont la femelle porte dans le même idiome le nom de zeeg et le jeune celui de rheetje. (Desm.) RHEEDIA. {Bol.) Voyez Cyroyer. (Poir.) RHEIN-SCHWALBE. {Ornith.) Ce nom allemand désigne, suivant Aldrovande , l'hirondelle de rivage, drepanis ou hi- rundo riparia, l-inn. (Ch.D.) RHEINÉ. {Bot.) C'est au Sénégal le nom que les naturels donnent au sesuvium, dont ils emploient la cendre à la con- fection de l'indigo. { Lem. ) RHEN, RHENNE. {Mamm.) Quelques auteurs allemands et françois ont écrit de cette manière le nom du renne, es- pèce de cerf. (Desm.) RHESUS. ( Mamm. ) Nom donné par Audebert à une es- pèce de singe du genre des Macaques. (Desm.) RHÉTIZITE. (M/n.) Werner a désigné sous ce nom, et en la considérant comme une espèce, une variété blanche de disthène, qui avoit été regardée jusque-la comme une variété RHI 3i9 de grammatite (trdmolite) vitreuse. M. Breithaupt, dans la suite qu'il a faite au Traité de minéralogie de Hoffmann, a admis cette distinction; mais elle ne s'est pas soutenue plus long-temps: lui-même, dans sa Caractéristique du système de minéralogie, M. Léonhard , etc., ont réuni cette pierre avec le disthène. Cette variété se trouve à Pfirtsch en Tyrol, ou dans la Rhétie ; de là son nom. Elle est engagée dans du quarz avec du mica. Voyez Disthène. (B.) RHEUM. {Bot.) Voyez Rhubarbe. (Poir.) RHEXIA. {Bot.) Voyez Quadrette. (Poir.) RHIGUS. (Entom.) Nom d'un genre de coléoptères de la di- vision des charansons, établi par les professeurs Dalman et Germar, et conservé par M. Schœnherr pour y réunir les es- pèces à antennes brisées en masse; à bec court, dilaté en de- hors. Le nom est emprunté du grec ^lyoç, raideur. (C. D.) RHIN A , Rhina. {Ichtliyol. ) M. Schneider a fait de ce mot le nom d'un genre de poissons chondroptérygiens , apparte- nant à l'ordre des trématopnés et à la famille des plagios- tomes. Ce genre, formé aux dépens de celui des Raies de Linnœus et de la plupart des autres ichthyologistes, est reconnoissable aux caractères suivans : Squelette cartilagineux; ni opercule , ni membrane aux branchies, qui s'ouvrent par des trous arrondis en dessous; catopes distincts; bouche large , située en travers sous le museau , qui est obtus, court, large et arrondi ; queue longue, très-grosse à la base , charnue et garnie de deux nageoires dorsales et d'une nageoire terminale bien distinctes ; dents serrées en quinconce comme de petits pavés plais. Il est donc aisé de distinguer les Rhina des Rhinobates , qui ont le museau pointu ; dts Raies, des Myliobates, des Cépha- LOPTÈREs, qui ont la base de la queue étroite ; des Torpilles , qui ont la queue courte ; des S^uatines, des Roussettes, des Carcharias , des Marteaux, des Milandres , des Grisets , des Emissoles, des Cestracions , des Aigdillats , des Humantins, des Leiches, des Pèlerins, des Aodons , qui ont les trous des branchies latéraux. (Voyez ces divers noms de genres et Pla- GIOSTOMES.) Le poisson qui fait le type de ce genre a été nommé par M. Schneider Rhina ancjclostomus. 320 RHI On a aussi rapporté au même genre, Le Rhina chinois, Rhina sinensis. Forme des dents non con* nue; corps un peu ovale ; trois aiguillons derrière chaque œil; plusieurs aiguillons sur le dos; deux rangées d'aiguillons sur la queue; dessus du corps d'un brun jaunâtre; dessous d'un rose blanchâtre; nageoire terminale de la queue bilobée. Feu de Lacépède, le premier, d'après un dessin chinois, a fait connoitre aux naturalistes, sous le nom de Raie chinoise, ce poisson que M. Cuvier regarde comme plus voisin des Tor- pilles. Sonnini a pensé qu'on pouvoit lui rapporter ce que Gemelli Carreri et d'autres voyageurs ont raconté de ces raies extrêmement grandes des mers du Japon, et dont les peaux sont très-estimées dans le pays pour faire des fourreaux de cimeterre. ( H. C. ) RHINA. {Entom.) Nom latin du genre Rhine. (CD.) RHINACTINA. (Bot.) Genre de plante composée, fait par Willdenow et réuni par M. Kunth au Dumerilia de M. De Candolle, qui seroit peut-être mieux nommé Merilia. (J.) RHINANTHEES. {Bot.) Nous avons préféré ce nom pour la famille de plantes qu'il désigne, à celui de pédiculaires, qu'il portoit auparavant, parce qu'il exprime mieux un de ses caractères les plus importans. Elle tire son nom du Rhi- nanthus , un de ses genres, et fait partie de la classe des hypo-coroUées ou dicotylédones à corolle monopétale, in- sérée sous le pistil. Elle présente les caractères suivans : Un calice d'une seule pièce, divisé à son limbe plus ou moins profondément; une corolle monopétale, irrégulière, le plus souvent tubùlce, à limbe divisé souvent en deux lèvres, insérée sous le pistil; étamines insérées au tube de la corolle, le plus souvent au nombre de quatre, didynames, c'est-à-dire deux plus grandes et deux plus petites, quelquefois réduites à deux ou s' éle- vant jusqu'à huit; un ovaire simple. et libre , surmonté d'un style, terminé par un ou deux stigmates; une capsule bi- valve, à deux loges polyspermes, séparées pur une cloison transversale, attachée sur le milieu des deux valves, qui s'ouvrent dans chaque loge en deux demi-valves; graines portées sur des placentaires appliqués au fond des loges sur chaque face de la cloison; embryon dicotylédone , presque RHI 321 cylindrique, plus ou moins long, occupant le centre d'un pé- iisperuiC charnu, et à radicule dirigée vers l'ombilic de la graine. Les tiges sont ordinairement herbacées ; les feuilles alternes ou opposées; les fleurs également opposées ou alternes, di- versement disposées et accompagnées chacune d'une bractée. Cette f imille étoit d'abord divisée en trois sections. On en a plus récemment détaché la troisième, qui constitue la fa- mille des orobanchées. On a aussi retranché dans la pre- mière le polygala , qui est le type d'une autre famille très- ëloignée , placée parmi les hypo-pétalées. Les deux sections qui restent, sont distinguées principalement par le nombre et la proportion de leurs élamines. On met dans la première les genres Microcarpœa de M. R. Brown ; Veronica; Leptandra de M. Nuttal, qui en a été détaché ; Sibtliorpia et Disandra qui ont deux étamines ou quatre à huit, mais non didynames, et dont le calice est divisé profondément, ainsi que la corolle, dont les lobes sont inégaux. Cette section pourra dans la suite faire partie d'une famille distincte. La seconde, qui comprend les vraies rhinanthées, présente un calice plus tubulé, à limbe plus court, une corolle éga- lement plus tubulée , à limbe irrégulier, divisée souvent en deux lèvres et quatre étamines didynames. Elle réunit les genres Ourisia; Erinus; Manulea; Casfillei^i ; Bartsia; Eucroma de M. Nuttal; Escobedia de Ruiz et Pavon ; Mimulus, dont Wvedalia de M. Brown est très- voisin ; Lamourouri'a de M. Kunth ; Gjmnandra de Pallas ou Lagotis de Gaertner ; Eiiplirasia; Buchnera, auquel Swiirtz réunit le Piripea d'Au- blet, Centranthera de M. Brown; Pedicularis ; Rhmanlhus ; Melampjrum; Mazus de Loureirb ; Lafuentea de M. Lagasca. M. De Candolle y ajoute le Tozz'ia, quoique sa capsule soit uniioculaire, monosperme, peut-êire par suite de l'avorte- ment d'une seconde loge que M. Desvaux dit avoir observée un SLule fois dans un fruit non mûr. Nous ne laisserons p, s ignorer que M. Brown , dans son Prodromus , a supprimé cette famille pour la réunir aux scrophularinées , qui en diffèrent principalement par la cloison de la capsule, qui est parallèle aux valvts, au lieu 45. ai "^■^-^ RHI de leur être opposée. Il attache moins d'importance à cette différence, que nous continuons à regarder comme ayant une valeur sutlisante pour laisser les deux familles très-distinctes- (J.) RHINANTHOIDES. {Bot.) Synonyme de rhinanthées. (Lem.) RHINANTHUS. ( Bo/.) Voyez Cocrète. ( L. D.) RHINAPTÈRES ou PARASITES. {Entom.) M. Cuvier avoit donné ce nom, et nous l'avons adopté, comme propre à indi- quer une famille d'insectes aptères, caractérisés par le défaut des mâchoires qui sont remplacées par une sorte de bec ou de suçoir, et parce que leur tête et leur corselet sont distincts. Le nom de Rhinaptères est tiré du grec et des mots ^]v -, qui signifie nez, et d^a.7/]ipa., sans ailes; tandis que le nom de para- sites, adopté par les Latins et par la plupart des peuples, sert à indiquer des êtres qui vivent aux dépens des autres. Cette famille diffère de toutes ceiles que renferme l'ordre des insectes aptères, par ce caractère essentiel du défaut de mâchoires, et par la présence d'un bec ou suçoir, et parce que leur tête est moI)ile et distincte du reste du corps. Les six genres rapportés à cette famille, quoique réunis par les caractères précédens, diffèrent cependant beaucoup entre eux, et par les mœurs, et par leur conformation générale. Ces genres sont ceux des Pous, des Puces, des Smaridies, des Tiques ou Ixodes, des Leptes et des Sarcoptes, que nous avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire, sur les planches 62 et 53. Il est impossible de donner d'autres caractères gé- néraux à ces insectes, dont chacun des genres offre, dans la conformation et les mœurs, des particularités remarquables. Nous renverrons à chacun de leur nom les détails qu'ils peu- vent présenter, nous n'en ferons connoltre ici que la classifi- cation, et nous la présenterons sous la forme d'un tableau analytique, après en avoir indiqué rapidement la méthode. Ainsi, il est deux genres qui ont huit pattes, ce sont les Sarcoptes et les Ixodes. Les premiers ont les pattes écartées les unes des autres et terminées par de petites vésicules; ils vivent dans les pustules de la gale. Les Ixodes ou les tiques des chiens ont bs pattes très-cour(es , rapprochées. Parmi les espèces a six pattes, le seul genre des Pous les a égales en lon- gueur; dans les trois autres genres, il y a une différence no- Pattes au nombre de. huit.. RHI 323 fable dans la longueur : ainsi les sinaridies ont les antérieures beaucoup plus alongées; les leptes ou rougets ont celles du mi« lieu ou les intermédiaires plus longues ; tandis que dans les puces ce sont celles de derrière qui ont acquis plus de déve- loppement, et qui ont fourni à ces insectes le moyen de sau- ter à une hauteur prodigieuse relativement à leur grosseur. Voici le tableau de cette classification des Rhinaptères. f égales en longueur 2. Pou. ^sis I inégales ; plus antérieures. . 5. Smaridie. longues les. . . moyennes ... 4. Lepte. postérieures.. 1. Poce. rapprocliées , très - courtes 3. Tique. écartées, longues 6. Sarcopte. (CD.) REIN ASTE, Rhinaslus. (Entom.) Nom donné par M. Schœn- lierr à un genre de charansons ou de rhinocéres à antennes brisées et en masse. Voyez Rhinocéres , genre i5o. ( C. D.) RHINCH^NE. (Entom.) Voyez Rhynchène. (C. D.) RHINCHITES. (Entom.) Voyez Rhynchites. (C. D.) RHINCHOPHORES ou PORTE- BEC. (Entom.) C'est ainsi que se trouve indiquée, dans le Règne animal de M. Cuvier, et dans les ouvrages postérieurs de M. Latreille , la famille des rhinocéres ou rostricorncs, dont le nom devoit être, d'a- près l'étymologie, rynchophoreSj de pvy;)f^oç, nez, et non de ^/V. (CD.) RHINCOLITHE. (Foss.) On a donné ce nom à divers corps fossiles. Selon Bertrand , il est appliqué par Aldro- van'de à des pointes d'oursins. Nous avons vu des pétrifica- tions qu'on pouvoit comparer à la base des os de sèches, et qui avoient été ainsi dénommées. (Desm.) RHINCOLUS. (Entom.) Voyez Ryncholus. (C D.) RHI NE, Rhina. (Entom.) Nom d'un genre de Charansons, proposé par M. Latreille et adopté par Olivier et lUiger. Le nom de Rhina avoit déjà été donné à un genre de poissons cartilagineux plagiostomes. Voyez l'article Rhinocer.es, dans l'extrait de M. Schœnherr, genre i8(j. (CD.) RHINGIE, Rhingia. (Entom.) Genre d'insectes à deux ailes, à suçoir saillant, corné, et de la famille des haustellés ou sclérostomes. 324 RHI Ce genre , établi par Scopoli , dans son Entomologie de la Carniole, peut être ainsi caractérisé : Antennes en palette, à poil latéral simple; suçoir saillant, presque horizontal, reçu et protégé par un prolongement corné de la face; ab- domen ovale, obtus. Le nom de ce genre paroît être tiré du mot grec Pvyyjc , qui signilie un museau de cochon, un groin- mais l'orthographe en seroit mauvaise. Il est facile de distinguer ce genre de tous ceux de la même famille par les considérations suivantes. D'abord , il n'y a que trois genres chez lesquels les antennes offrent un poil isolé , mais H est terminal dans les Hippobosques, plumeux dans les Stomoxes; et dans les Myopes, qui l'ont simple, l'abdomen est alongé, arrondi presque en masse : tandis qu'il est court, plat et obtus dans les Rhingies. Tous les autres genres ont des an- tennes munies d'un poil isolé; elles sont en fuseau dans les Conops, en fil dans les Asiles et les Cousins; en fer d'alêne dans les Bombyles, les Empides , les Taons et les Chrysopsides. On connoit très-peu l'histoire et les mœurs des Rhingies; on n'en a même reconnu qu'une seule espèce en France. Réau- mur dit, dans ses Mémoires, qu'il présume que la larve se développe dans les bouses, car il en a observé un individu qui étoit né dans un poudrier, où il avoit déposé d'autres larves avec le résidu des alimens de la vache; mais peut-être cet insecte vit-il en parasite dans le corps d'une autre espèce.? Nous avons fait figurer la seule espèce qui se trouve en France, sur la planche 47 et sous le n." 7 de l'atlas entomo- logique de ce Dictionnaire: c'est La Rhingie a bec , Rhingia roslrala. Degéer l'a figurée, dans le 6.*^ volume de ses Mémoires, pi. 7, n.°^ 21 et 22, sous le nom de uîouche à bec, n.° 10, pag. iSki. C'est la volucelle à ventre jaunâtre de Geoffroy qui l'a ainsi rangée avec les Cé- nogastres. Car. La tête, l'abdomen et les pattes sont d'un jaune rou- geàfre ou fauve ; les yeux et le corselet sont bruns; les ailes sont transparentes, avec une teinle jaunâtre. Cet insecte se trouve dans les bois humides et de basse fu- taie, aux environs âe Paris: il n'y est pas rare; on le prend quelquefois sur les Heurs du panicaut. (C. D.) RHl 325 RHINIUM. (Bot.) Schreber nomme ainsi le Tigarea d'Au- blet, genre maintenant supprimé et reconnu comme espèce du Tetracera de Linnœus , dont il ne diffère que par l'avor- tement de quelques parties de la fructification, et notamment de quelques ovaires. Le Tetracera, auparavant mal rapporté aux rosacées, a été rangé par M. De Candolle dans sa famille des dilléniacées. Voyez Tigaré. ( J. ) RHINOBxA.TE.( En.fom.) Ce nom a été donné par M. Germar à un genre de Charansons. Voyez Rhinocéres, extrait de M. Schœnherr, genre 19. (CD.) RHINOBATE, Rhinohatus. (Iclithyol.) D'après le mot grec VivôCoCJoç, que Gaza a traduit par Squati no-raja, M, Schneider a ainsi appelé un genre de poissons chondroptérygiens, de l'ordre des trématopnés et de la famille des plagiostomes, et reconnoissable aux caractères suivans : Squelette cartilagineux; ni opercule, ni membrane aux bran- chies, qui s'ouvrent en dessous; catopes distincts; bouche large, située en traders sous le museau, qui est pointu; queue longue, très-grosse à la base, charnue et garnie de deux nageoires dor- sales et d'une nageoire terminale, bien évidentes; dents serrées en. quinconce , comme de petits pavés. Il est facile, à l'aide de ces notes et du tableau synoptique que nous avons fait imprimer à Tarticle Plagiostomes, de distinguer les Rhinobates des Rhina , qui ont le museau ob- tus ; des Myliobates , des Raies, des Céfhaloptères , qui ont la base de la queue grêle et étroite; des Squatines , des Roussettes, des Carcharias, des Emissoles, des Marteaux, des AoDONs, des Aiguillats, des Leiches, des Cestracions, des Pèlerins, des Humantins, qui ont les trous des branchies ouverts latéralement ; des Torpilles , dont la queue est courte. (Voyez ces divers noms de genres et Plagiostomes.) Parmi Us espèces de ce genre nous citerons : Le Rhinobate bohkat : Rhinobatus dsjiddensis ; Raja dsjid~ densis, Forskal. Trois r^ings d'aiguillons sur la partie anté- rieure du dos; la première nageoire dorsale située au-dessus des catopes ; dos d'un crndré pâle et parsemé de taches ovales blanchâtres; dessous du corps d'un blanchâtre plus ou moins clair, avec quelques raies inégales brunes et blanches auprès de l'anus ; nag-kal a décrite dans sa Faune d'A^ rabie, ne paroît point distincte du rhinobate, et hraiethouin de Lacépède semble, selon M. Cuvier, n'en être qu'une simple variété. Le Rhinobate électrique: Rhinobatus electricus , Schn, ; Marcgrave, i52. Cette espèce, qui participe aux propriétés de la torpille , a la première nageoire dorsale fort en ar- ïière. Elle vient du Brésil. (H. C.) RHINOBATOS. {Ichthjol.) Mot grec, PtvpCotloç, Voyez Rhinobate. (H. C.) RHINOCARFE, Rhinocarpus. {Bot.) Genre de plantes di- RHI 527 cofylédones, à fleurs polygames , de la famille des térébin- ihacées , de la polygamie monoécie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs polygames; un calice caduc, à cinq divisions; cinq pétales insérés sur le calice, ainsi que les dix étamines plus courtes, inégales, dont deux ou quatre au plus sont pourvues d'anthères; le;, autres stériles et plus courtes; les filamens connivens à leur base et soudés avec les pétales par un de leur côté; un ovaire supérieur, à une loge , un ovule; un style presque latéral. Le fruit, peu connu , est oblong , comprimé, indéhiscent, monosperme, soutenu par un pédicelle charnu. Rhinocarpe élevé : Rhinocarpus excelsa, Bertero et Balbis, Mss., Kunth in Humb. et Bonpl., Nov. gen. , 7, pag. 6, tab. 601. Arbre de cent quarante pieds et plus, dont les feuilles sonÇ grandes, simples, éparscs , pétiolées, oblongues, arrondies au sommet, en coin à leur base, courantes sur le pétiole, glabres, coriaces, très-entières, longues de dix pouces et plus, larges de quatre; les pétioles longs d'un pouce n'ont point de stipules. Les fleurs sont disposées en corymbes paniculés ; les ramifications éparses, anguleuses, étalées , presque dicho- tomes au sommet ; les dernières ramifications presque fasci- culées , tomenteuses , ferrugineuses; toutes les fleurs sont pédicellées; ordinairement il n'en existe qu'une seule her- maphrodite dans chaque faisceau ; les autres sont mâles. Les divisions du calice sont profondes , ovales, un peu arrondies, obtuses, inégales, deux intérieures un peu plus grandes; les pétale* une fois plus longs que le calice, égaux, oblongs, lancéolés, obtus, très-étalés, recouverts d'un duvet ferrugi- neux; les anthères elliptiques, obtuses, cchancrées en cœur à leur base, glabres, à deux loges, s'ouvrant dans leur lon- gueur. Cette plante croît proche Turbaco, sur les rives du fleuve de la Magdeleine, dans la Nouvelle-Grenade. (Poir.) RHINOCÈRES ou ROSTKICORNES. {Entom.) Noms sous lesquels nous avons désigné, il y a plus de vingt- six ans, en 1799, une famille très- naturelle parmi les insectes co- léoptères, à quatre articles à tous les tarses ou létramérés, correspondans au genre Charanson ou Curculio de Linnaeus. Cette famille est caractérisée essentiellement, ainsi que ses ;noms l'indiquent, par l'insertion des antennes qui sont p or- 328 RHI tées sur un bec, une sorte de nez ou de prolongement du front; le premier nom étant composé des mots grecs Pîj/- piVoç, qui signifie nez, et de ksdolç ■, qui indique la corne ou Yan'enne, comme l'autre expression (roslricornes) tirée des deux noms latins rostrum et cornu. La plupart des auteurs qui ont distribué les insectes en familles, ont désigné celle qui nous occupe, tantôt sous le nom de charansonites ou charansonides ( curculionites vel curculionoides) , tantôt sous celui de rhynchophores, comme s'ils avoient craint d'adopter l'expression plus générale et plus sonore que nous avions proposée, même en adoptant l'idée qu'elle représente. Les deux derniers auteurs qui aient traité d'une manière générale des insectes rapportés aux différens genres de cette famille, sont : M. Latreille, en 1825, dans son ouvrage, intitulé : Familles naturelles du règne animal, et, en i8-'6, M. Schœriherr, de Stockholm, dans son Prodrome à la syno- nymie des insectes, part. 4.^, publié en latin, à Leipzic, sous le titre de Curculionidum dispositio methodica cum generuni caracteribus , etc. Nous nous proposons de donner à la fin de cet article un extrait fort détaillé de ce dernier ouvrage, dans lequel Tauteur a présenté un système complet de distribution pour cette famille qu'il a partagée en ordres , en sections di- verses, et qu'il a enfin divisée en cent quatre-vingt-quatorze genres, ;iu\quels il suppose qu'on pourra rapporter les deux mille espèces qu'il a cru reconnoître, tandis que Linnœus en avoit distingué cent au plus; Olivier sept cents; Fabncius entre sept à ituit cents, et que lui-même, M. Schœnherr, en a pu examiner plus de dix -sept cents. M. Latreille caractérise la famille des rliynchophores par leur museau prolongé en trompe , qu'il nomme proèosciros/re, avec une bouche terminale. Leurs antennes sont insérées sous ce uiuseau -trompe et elles sont en massue chez le plus grand nombre. Leur abdomen est grand; l'avant -dernier article de leurs tarses est presque toujours bilobé ; tous sont phyiophagfs ou rongeurs; leurs larves sont apodes ou elles n'ont que de petits mamelons à la place des pieds. A la première division générale il rapporte les genres RHI S29 chez lesquels les antennes ne sont pas coudées ; chez lesquels le labre et les palpes sont plus ou moins apparens. et ces der- niers en fil ou un peu plus gros a leur extrémité, et dont le museau-trompe est court, un peu alongé , aplati, élargi et arrondi à l'extrémité. Il y distingue deux tribus, i." celle des BRUcnii/.Es, et 2.' celle des ANtHRiBiDEs. 1." Les Brdchèles ont les antennes en fil ou graduellement plus grosses vers le bout, quelquefois dentées en scie ou en peigne, à articles aussi larges ou presque aussi larges que longs; le labre occupe toute la largeur du bord antérieur de la tête; les yeux, ordinairement en croissant, sont tou- jours oblongs, transversaux; le troisième article des tarses est dégagé ou très-distinct du précédent; le corselet est lobé postérieurement; l'abdomen est grand, carré, avec l'anus découvert; le menton est en forme de carré transversal. I,es larves se nourrissent à l'intérieur des graines, où elles se tiennent cachées et où elles suivissent leur métamorphose. M. Latreille rapporte deux genres à cette famille, les Pa- chj'mères , qui ont les cuisses postérieures très-grosses; les jambes très-arquées, et les Brucîies , qui n'ojit pas les cuisses aussi grosses et dont les jambes sont droitis, triangulaires. 2.° Les Anthribides, dont les antennes sont formées d'ar- ticles généralement alongés, terminées en masse formée par les trois derniers, différent souvent en longueur, suivant les sexes; le labre petit et souvent caché dans une échancrure du ijicnton ; les yeux globuleux ou ovales: l'abdomen est en carré long, et la courbure postérieure des élytres est plus brusque que dans la tribu précédente ; les pattes postérieures diffèrent peu des autres; l'avant-dernier article des tarses est souvent engagé dans le précédent et semble en faire partie; le menton est souvent grand, lunule et encadre la languette. Leurs larves vivent pour la plupart dans le bois. M. Latreille les partage, d'après le nombre des articles aux tarses, en Tétramérés et en Hétéromérés. La première de ces divisions est subdivisée d'après la forme des antennes, et il rapporte les genres dont les noms suivent : Xj'iinade, insecte de Java, Anthribe , Platjrhine, 53o RHI Vrodon, Rhinomacre. Deux autres genres sont hétéromérës s ce sont ceux qu'il nomme Rhinosime et Salpinsue. Les rhynchophores, à antennes le plus souvent coudées, n'ont pas de labre apparent; leurs palpes sont si petits qu'ils échappent à la simple" vue ; le museau -trompe est générale- ment plus long et plus étroit que dans les précédens; ils sont partagés en trois tribus , nommées Attélabides , Brentides et Charansonites. 3.° Les Attélabides ont toujours l'avant -dernier article des tarses bilobé; les antennes, droites, terminées en massue formée par le dernier article ou par les trois derniers, sont insérées sur le museau- trompe , mais non dans une fossette; le corps est ovalaire ou ovoide, rétréci en avant. Cette tribu se partage en deux groupes, d'après le nombre des articles qui forment la masse des antennes. Il n'y a qu'un seul dans le genre Cjias, et trois dans ceux des genres dont les noms suivent : Rhinaire , Eurhine, Apodère , Attélabe, Rhjnchite et Apion, 4.° Les Brentides ont aussi l'avant - dernier article des tarses bilobé; leurs antennes sont droites et insérées sur le museau -trompe ; elles sont formées de onze articles, qui sont filiformes ou grossissent insensiblement. Ce museau- trompe, toujours avancé, est souvent très-long, de même que le corps, qui est linéaire. M. Latreille partage cette tribu d'après la forme et la structure du museau- trompe et des mandibules qu'il sup- porte , d'après la forme et le mode d'articulation de la, tête et d'après la forme des antennes. Les genres qu'il y rap- porte sont les suivans : Arrhénode, Eutrachèles , Brente et Urop- tère, Némocéphale, Bélorhjynque , Cladione, Rhinotie. S." Les Charansonites, dont l'avant- dernier article des tarses est souvent entier ou peu bilobé, dont les antennes sont ordinairement coudées, presque toujours terminées en massue , avec le premier article reçu dans une fossette du mu- seau-trompe, qui est le plus souvent incliné ou fléchi en dessous. Les uns, qui correspondent aux genres Curculio etBrachj- eerus de Fabricius, ont les antennes insérées près du bout d'un museau -trompe, court et épais. Ils sont bréviroslres , RHI 33, et n'ont pas les pattes disposées de manière à sauter. Dans la subdivision des genres dont les espèces sont ailées et les antennes courtes, sont rangés ceux dont voici les noms: charanson, rhigus , cjphus , cenchrome, chlorime, clo- rophane, tanjmechus , sitone , hjpsonote , eustalis, gastrodore, poljdruse, métallite; ceux dont les antennes sont longues, sont : phjllobie, polj'die et leptocère. Parmi les non -ailés : les liophlées et les herpistiques ont un écusson distinct, qui ne se voit pas dans les genres Hjphante, Brachjrhine, Péritèle , Eusome, Sjzygops , qui ont les antennes plus longues que le corselet, et dans les genres Ornias , Ba- rjnote, Thjlac'Ue , Trachjphlée , Trachode , Pachjrhjnque , Psallidie , dont les antennes égalent au plus la longueur du corselet. Le seul genre Brachjcère offre des antennes droites , com- posées de neuf articles, dont le dernier forme une masse et dont les articles des tarses sont entiers. Tous les cjutres genres de la tribu des charansonites de M. Latreille, ont les anfennes inséi'ées à une distance assez no- table de l'extrémité libre du museau-trompe, le plus souvent dans son milieu et quelquefois entre les yeux. Ce museau- trompe est ordinairement long; plusieurs ont les pattes pro- pres au saut , et alors les cuisses postérieures sont plus grosses. Ces genres correspondent à quelques espèces du genre CurcuUo de Fabricius ; mais surtout à celles des genres qu'il nomme Rliynclurnus et Lixus. Cette sous- tribu nombreuse, que M. Latreille divise' et subdivise d'après des considérations diverses , tirées du nombre des articles aux antennes, de la forme des pattes postérieures, de la direction et de la manière dont se fléchit en dessous le museau- trompe, etc., comprend les genres dont les noms suivent et se trouvent indiqués comme rapprochés quand leur série n'est pas séparée par un trait. Bronchus , Plinthe — Lipare — Lixe , Lepire, Hylobie , Chry- solope, Sicinie, Bradjbate , Tanjsphjre — Heilipe, Pissode , Ba- gous, Hjpère, Tj'chie , Magdalis , ISotaris , Aspis , Baris — Dio- nychus, Ameris, Cholus, Poecilme , Anthonome, Dorjtome — Ba- laninus — Eccopte , CrjpLorhynque, Macrorhine, Orohitis , Mo- jionycUws — Mécine, DrjophLhore — Cione — Anople, Rhjn^ 332 RIÏI cJiène , Ramphe — Oxyrhynque — Calandre, Rhine, Cossone, Rhj^ncole et Hjylurge , en tout quatre-vingt-dix-huit genres, rapportés à deux grandes sous- familles et à cinq tribus. Nous n'avons pas cru devoir adopter tous ces genres dans un ouvrage tel que celui-ci. Nous nous sommes tenus à faire connoitre les principaux , comme devant constituer la famille des rhinocères. Tous proviennent de larves molles qui vivent à l'abri, soit dans l'intérieur des tiges de certaines familles de plantes et d'arbres à tronc et à rameaux ligneux, soit sous les écorces, soit dans les fruits et les semences les plus dures et les plus cornées, quelques-uns même dans l'intérieur du corps des insectes. Sous l'état parfait les rhinocères se nourrissent des diverses parties de plantes, mais surtout des feuilles et des pétales des fleurs. Le tableau suivant, que nous allons extraire de la Zoologî» analytique, donnera une idée des onze genres principaux, dont nous avons présenté l'histoire dans ce Dictionnaire, et la planche i6 de l'atlas en montrera les figures. Famille des Rostricornes ou Rhinocères. Coléoptères tétramérés, à antennes portées sur un bec ou sur un prolongement du front. • r renflées; anten-| entre les jeux. 9. Ramphe. briséesjcuis- „es insérées (au milieu du bec 8. Orchestes. ses poste- { , , , rieures j non renflées; a j très -prolonges. 10. Lixe. ( élytres {courts, obtus.. 7. Charaksow. droites; tar- (entier; corps rugueux 4. Brachycère. carré ; i long 5. Attélabe. "^*^ (plat, court. 3. Akthrise. ové ; bec en alèue... 6. Oxystome. grossissant insensiblement ... 1. Bruche. ,„,.. , , (très-longue. 11. BBE^TE. t filiformes; a tête < (très-courte. 2. Becmare. Ainsi que nous l'avons annoncé, nous terminerons cet ar- ticle de la famille des rhinocères par l'extrait de l'ouvrage de M. Schœnherr. SCS à article | bilobé,à pénultième ( ventre non en masse RHI 533 Extrait de l'ouvrage de M. Schœnherr sur l'arran- gement méthodique des Curculionoïdes. Caractères essentiels des insectes de cette famille: Tarses de quatre articles; tête prolongée en bec, portant la bouche à son extrémité, avec des mandibules petites, mais solides, des palpes et d'autres parties très-peu développées et cachées; à antennes insérées sur le bec , le plus souvent en masse à l'ex- trémité ; à corps dur et solide dans le plus grand nombre. Deux ordres partagent cette famille, suivant que les an- tennes sont droites ou non coudées, les Orthocères ; et suivant qu'elles sont brisées ou coudées , les Gonatocères. Le premier ordre, les ORTHOCÈRES. qui n'ont pas les an- tennes coudées, c'est-à-dire dont le second article n'est point brisé et dont le premier n'est pas alongé, comprend les espèces rapportées par les auteurs aux genres Bruche, Anthribe, Af- télabe, Rhinomacre, Apion, Ramphe, Brachycère , et autres moins connus, qui sont devenus autant de chefs dégroupes ou de divisions, au nombre de douze, comme nous allons les indiquer, et divisés en deux sections, d'après le nombre des articles aux antennes, 1." Section. §. 1." antennes à onze ou douze articles. i." Groupe. Les Bruchides. Bec large , fléchi ; antennes den- telées ou pectinées, grossissant inst nsiblement , insérées dans l'angle des yeux , plus longues que la moitié du corps ; avant-dernier article des tarses bilobé. 1. Genre Bruche, Tel est la bruche du pois ou my labre à croix blanche, de Geoffroy. ;;. Genre Rhœhus. Genre nouveau décrit par M. Fischer, de Moscou. 3. Genre Urodon, établi par l'auteur , dont le type seroit VAnthribus sericeus de Fabricius et le Bruchus suturalis du même auteur. II.* Groupe. Les Anthrieides. Bec large , fléchi ; antennes en masse , de onze articles; élytres ne cachant pas entière- 334 RHI aient l'abdomen; les quatre articles des tarses peu distincts: le second recevant et cachant ainsi le plus ordinairement le troisième. Trois sous-groupes ou cohortes, d'après la forme et la composition de la masse des antennes. 4. Genre Anthribus des auteurs, tels que Valbinus des au- teurs, distribué en douze sous-genres. A. Pldcetragus. B. Pty- choderes. C. Platjrhinus. D. Tropideres. E. Euparius. F. Phleo- lius. G. Phœnithon. H. Gjmnognathus. I. Brachjtarsus. K. Ste- nocerus. L. Corrhecerus. M. Arœcerus. 5. Genre Eucorjnus, dont le type estrAnthribe crassicorne de Fabricius. m.* Groupe. Les Attélabides , qui ont le bec arrondi, fléchi, filiforme ou dilaté à l'extrémité, la tête prolongée après les yeux; les antennes en masse de onze ou douze articles ; les élytres presque en carré alongé ; l'extrémité du ventre (pjgidium) a nu. 6. Genre Apoderes. C'est l'attélabe du coudrier. 7. Genre AUelabus. Le type est ÏAttelabus curculronoides. 8. Genre Rhynchites. Tels sont l'attélabe du peuplier , le bacchus, le becmare doré de Geoffroy. IV.' Groupe. Les Rhinomacérides, dont le bec, alongé, le plus souvent dilaté à la pointe, est ordinairement cylindrique; la tête courte, plus large que longue; les antennes en masse de onze articles; les élytres alongés, à peu près li- néaires; l'extrémité du ventre presque cachée. 9. Genre Rfemomacer. Tels sont les rhinomacer attelaboides et lepturoides de Fabricius. 10. Genre Aulefes. Genre nouveau, établi d'abord, mais sans caractères, par M. le comte Dejean , dans son Catalogue, sous le nom de tubici^nus, pag. 7 y. v.*^ Groupe. Les Ahonides , à bec ou rostre avancé , cylin- drique ou légèrement conique, mais pointu a l'extrémité; antennes en masse de onze articles , insérées a la base du bec, en dessous et au milieu; tête prolongée après les yeux; élytres couvrant Fanus. RHI 555 11. Genre Apion. Ce genre correspond à nos oxystomes de la Zoologie analytique, tels que VaUelabus craecœ, pomonœ . maU'œ, etc. Ti.* Groupe. Les Ramphides, à bec alongé, courbé en dessous; antennes en masse, à onze articles, insérées sur le haut du front; pattes postérieures propres au saut. 12. Genre Ramphus. Ce genre, établi par Clairville dans rEnfomologie helvétique, comprend de très-petites espèces, telle est celle que nous avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. i6, n.° g. \ii.^ Groupe. Les TnAMNOPHiLinEs , à bec alongé , arrondi , fléchi; antennes en masse, arquées, de douze articles, in- sérées dans un sillon au milieu du bec ; tête non prolongée en arrière des yeux; partie postérieure du tronc ( pjgi- dium) à nu. 1 3. Genre Lcemosaccus. Tel est le rhynchaenus plagiatus de Fabricius. i4. Genre Thamnophilus, qui comprend les rhynchènes du prunier et le violet de Fabricius. viii." Groupe. Les Ithycérides, à bec court, rond ou anguleux, droit; à antennes courtes, en masse de douze articles. i5. Genre Chlorophanus de Dalman et de Germar, qui com- prend les curculio viridis ,Jlavescens , poUmosus. i6. Genre Ithjcerus de Dalman, dont le nom grec indique la direction du bec, qui n'est pas courbé, et auquel l'auteur ne rapporte encore que l'espèce nouimée rhjnchites curculio- noides de Herbst. 17. Genre Mecapsis. Ce nom, qui signifie grand écusson, ne comprend encore que le lixus palmatus d'Olivier. 18. Genre Fachjcerus , auquel l'auteur rapporte le lixus madidus d'Olivier et le curculio varius de Herbst. 19. Genre Rhinocyllus ou Rhinobatus du comte Dejean: il comprend , entre autres espèces, le curculio thaumalurgus de Rossi, le lixus antiodontalgicus dlUiger. 20. Genre Lac/inc^u5 , auquel l'auteur ne rapporte encore qu'une nouvelle espèce du Caucase. 336 RHI 2 1. Genre Nerthops . il ne comprend aussi qu'une eapèce , nommée par Wiedemann rliynchites multigultatus. •22. Genre Oxj'ops , établi par Dnlman, qui n'y rapporte qu'une espèce du Brésil, observée dans le cabinet de l'Aca- démie des sciences de Stockholm. 23. Genre Tanaos , pour y placer un insecte rapporté des Indes par Thunberg. 24. Genre Stenocorjnus , auquel hauteur rapporte le curculio crenulatus de Fabricius. ix/ Groupe. Les Cryptosides, dont le bec, court, épais, est un peu infléchi; dont les antennes, courtes, grêles, ar- quées en masse, sont composées de douze articles; dont le corselet est profondément sillonné, pour recevoir le bec, chez lesquels il n'y a point d'écusson et dont les tarses sont resserrés et velus. 26. Genre Crjptops .- il comprend des espèces du cap de Bonne-Espérance, et celles que Wiedemann nomme brachy- céres carré et spinicolle. X.* Groupe. Les Antliarhinides , dont le bec est avancé, les antennes en masse étroite de trois pièces, et de onze ar- ticles en tout, à écussnn distinct, à corps aplati. 26. Genre Antliarhinus, Tel est le Rhjnchœnus haustellatus de Fabricius. xr.^ Groupe. Les Brenthides. A bec avancé, dirigé dans le sens du tronc; à antennes de onze articles non en masse, à col distinct; sans écusson ; les premier et deuxième an- neaux de l'abdomen très-Iongs; a corps dur, c)'lindrique, alongé. 27. Genre Brenthus. Ce genre, qui comprend la plupart des espèces qui portoient ce nom dans les Éleuthérates de Fabri- cius, est divisé par notre auteur en trois sous-genres, qu'il noaime Hormocerus , Arrlienudes. ISemorhinus. 28. Genre Taphroderes. Tel est le Brenthus foveatus de Fa- bricius. xii/ Groupe. Les Bélides. A bec un peu avancé; à antennes non en masse, de onze articles; à col a peine distinct; à RHI 337 écusson manifeste; à abdomen à cinq segmens égaux; à corps étroit, mollasse, en bateau. 29. Genre Belus. Tel est le Lixus semi-punctatus d'Olivier et de Fabricius. 2.* Section. §. II. ^ antennes de neuf ou dix articles. xiii." Groupe. LcsCylades. A bec avancé; à antennes en masse de dix articles, très-alongée , d'une seule pièce, de même largeur. 30. Genre Cylas. Ce genre, formé par M. Latreille , a été adopté par les auteurs, en particulier par Olivier, qui a dé- crit une espèce sous le nom de formicarius. xiv." Groupe. Les Ulocbrides. A bec avancé, un peu pointu; à antennes courtes, grosses, de neuf articles, en masse petite, un peu solide; a corps presque cylindrique, étroit. 3i. Genre Ulocerus, établi par M. Dalmann: il ne diffère de celui des brenthes que par le nombre des articles aux antennes. XV.* Groupe. Les Oxyrhynchides. A bec alongé, fléchi, fili- forme; à antennes grosses, dressées , courtt^s, de sept ar- ticles avant la masse , qui est solide et comme spongieuse à son sommet, où peut-être elle couvre des articles peu distincts ; tarses élargis, spongieux; corps oblong, dur. 32. Genre ,0.iyrlijncus. Telle est la calandra discors, Fabr. xv!.*" Groupe. Les Buachycérides , dont le bec, court, épais, varie pour la courbure; antennes fortes, courtes, de sept à huit articles avant la masse, qui est comme tron- quée, peut-être spongieuse à son sommet; tarses étran- glés, velus, non spongieux; corps court, ovale, dur, aptère. 33. Genre Episus, de Billberg : il comprend le brachycerus rosfratus des auteurs. 04. (Dernier genre de l'ordre.) Brachycerus des auteurs, tel que Vohesus en particulier. 45. aa 338 ÎIHI Le second ordre des curculionoïdes porte le nom de GO- NATOCERES, parce que les antennes sont coudées; l'article de la base étant trés-alongé et le plus ordinairement reçu et caché dans un sillon latéral du bec ; tous ont les antennes en masse formée d'articles très -rapprochés. L'auteur les di- vise en plusieurs légions, et celles-ci en phalanges, puis en autres coupes et sous -divisions. Les légions, au nombre de deux , portent les noms de Bra- CHYRHiNCHi et de Mécorhvnchi. Les Brachyrhinghi correspondent aux charansons de Fa- bricius , curculiones , dont le bec, court, peu arqué, est irré- gulier; les antennes, de douze articles, sont insérées très-près de l'extrémité du bec ou de la bouche; ils se divisent en deux phalanges. La première phalange se distingue parce que tous les genres qu'on y rapporte ont le sillon qui porte l'antenne situé sous l'œil, et qu'il est courbé ou oblique : elle se partage en neuf groupes. 1.^' Groupe. Les Entimides. A bec court, courbé, arrondi, très-gros et fort épaissi en dehors :il se subdivise en genres ailés et en aptères. * Ailés, à épaules élarj^ics, anguleuses, saillanles; à corselet lobé. 55. Genre Rliigus. Ce genre , établi par Dalman et Ger- mar, comprend le curculio tribuloides de Pallas, et plusieurs espèces nouvelles. 36. Genre Poljdius. On n'y a rapporté qu'une nouvelle espèce du Brésil. 37. Genre Entimus. Le charanson impérial est le type de ce genre, ainsi que le sumpluosus, le splendidus de Fabricius ; le nobilis d'Olivier. **■ Aptères à corps alongé, à épaules arrondies. 38. Genre Hipporhinus. Genre nombreux, divisé en deux sous-gcnres, auxquels on rapporte les curculio nommés par Fabricius piZu/arÏHs, spectrurii , globifer , etc., et les verrucosus , capensis , etc. 39. Genre Epirhj/nclius. Tel est le curculio argus de Spar- raann, seule espèce qui ait été rapportée à ce genre. RHI 339 ^o. Genre Ptypnus , auquel l'auteur assigne une nouvelle espèce de FAustralasic , et le curculio porculus de Sparmann, qui l'a décrite dans les actes de Stockholm. Il," Groupe. Les PACHVRHTNCHinEs. A bec très -court, épais, fléchi, le plussouvent anguleux, à peine élargi à la pointe; épaules non anguleuses; corps sans ailes : ils sont divisés en deux cohortes. * Corselet lobé. 41. Genre Cherrus. L'auteur, qui l'avoit auparavant nommé psapharus , y range le curculio plebeius , et peut-être Vinfaustus d'Olivier. 42. Genre Deracanlhus , dont le corselet est épineux: il com- prend le curculio spinifera de Fabricius , et linderiensis de Pallas et d'Olivier. ** A corselet non lobé. 43. Genre Pachjrliynchus de Germar : il ne comprend encore que l'espèce décrite par cet auteur sous le nom de monili- ferus. 44« Genre Psalidium , d'après lUiger , qui est le curculio maxillosus de Fabricius. 45. Genre Sjzjgops , dont les yeux, ainsi que le nom l'in- dique , sont comme rapproches et confondus, désigne une espèce de l'ile Bourbon , que M. Schœnherr décrit sous le nom de cjclops. ui.^ 'Groupe. Les Brachvcérides. A bec presque horizontal et de la largeur de la tête, souvent plat en dessus, rare- ment arrondi, variable pour la longueur. Ce groupe est subdivisé en deux autres, auxquels l'auteur croit devoir rapporter près de trente genres, partagés eux- mêmes en plusieurs sous- genres. I.''* Subdivision. 46. Genre Thylacites. Tels sont les curculio roJinfœ d'Herbst. et les C. fritillum, pilosus , de Fabricius. Il y a six sous-genres sous des noms différens , tels que cneorhinus , strophosomus , sciaphilus, brachjsomus , blosjrus , platjcopes. 340 RHT 47. Genre Herpisùcus de Germar, dont l'aufeiir ne cite que l'espèce décrite par celui qui a établi le genre. 48. Genre Brachjdercs , dont le type est le curculio incanus des auteurs, le lusilanicus de Fabricius , etc. 2/ Subdii/ision. 49. Genre Leptocerus. Tel est le curculio longimanus de Fa- bricius, le rivulosus, etc. 50. Genre C rph us ,. comme les curculio gibber , sexdecim- punctalus de Fabricius. Ce genre comprend trois sous-genres , dont voici les noms: Platj'svmus , comme le curculio niveus de Fabricius; Compsus, comme le curculio elegans d'Olivier; Clarus de Fabricius; euûn ^ Oxjderces , tel que le curculio cretaceus de Fabricius. 5i. Genre Hadropus, qui ne comprend encore qu'une es- pèce du Brésil. 52. Genre Phœdropus , qui est le curculio candidus de Fabri- cius , le tomentosus d'Olivier. 53. Genre Eustales , tel que le curculio religiosus d'Olivier. 54. Genre Exophthalmus , comme le curculio quadrivittatus d'Olivier. 55. Genre Diaprepes. Là sont rapportés les curculio Speng- leri, Rohrii , affinis de Fabricius; le quadrilineatus d'Olivier. 56. Genre Plilopus , comme les curculio aurifer , cur^'ipes , valgus, dont les pattes sont longues, les jambes courbées , ciliées. 67. Genre Cratopus, tels que les curculio ilriga, roralis , de Fabricius. 58. Genre Pachnœus. L'auteur y rapporte une espèce que lui a fait connoître M. Bosc sous le nom d'opahis. 59. Genre Callizonus , qui comprend le curculio regalis , le sexdecimpunctatus de Fabricius. 60. Genre Hjpomeus. Ce sont les espèces de charansons décriies par Fabricius sous les noms de squammosus, pulyeru- lentus, unicolor. 61. Genre Ancemerus. C'est le curculio tomentosus de Fabricius. 62. Genre Tanjmecus. L'auteur, qui subdivise ce genre, y range les curculio palliatus , griseus, rusticus de Fabricius. 63. Genre Asiycus, pour la seule espèce décrite par Oli- vier comme curculio adultus. RHI 541 64. Genre Lissorhînus; espèce nouvelle de Sierra Leone, qui diffère des lixus par son bec. qui n'est pas sillonné. 65, Genre Protenomus, espèce du Mongol. GG. Genre Arlipus , espèce unique décrite par M. le profes- seur Sahlberg, de Finlande, sous le nom trivial de corjcœus, 67. Genre Sitona, comme les curcuLio gressorius , lineatus, caniniis, tibialis , hispidiilus. 68. Genre Promecops, qui ne réunit que deux espèces, dont l'une décrite par le professeur Sahlberg. 6g. Genre Hadromerus. C'est le curculio sagittarius du Sé- négal , d'Olivier. 70. Genre Poï-ydrusus , tels sont les curculio undatus ,fulyicor- nis, picus , rnicans , cervinus, de Fabricius. 71. Genre Metaliites , comme les curculio iris, atomarius^ d'Olivier. 72. Genre Entyus , tels sont les remlus auricinctus de Ger- mar et une autre espèce, que M. Schrenherr nomme albicinctus. 75. Genre Prosfomus. C'est le curculio scutellaris de Fabricius et d'Olivier. 74. Genre Lep^osomi;5. C'est le curculio acuminatus des mêmes auteurs. IV." Croupe. Les Ciéonides , dont le bec, un peu long et gros, est fléchi ou courbé, le plus souvent arrondi, rarement un peu anguleux, et le plus ordinairement épaissi en de- hors. Il se subdivise en espèces ailées et en aptères. * Corps aile le plus souvent. 76. Genre Cleonus, Tels sont les charansons, sulcirostris , marmoratus , perlatus , costatus, de Fabricius et d'Olivier, et Yalhidus des auteurs, dont M. Schœnherr a fait, avec plusieurs autres espèces, un sous -genre sous le nom de Bothjnoderes , qu'il a subdivisé encore en plusieurs races. 76. Genre Chrjsolopus. C'est le curculio spectahilis de Fa- bricius. 77. Genre Rhytideres. C'est le curculio plicaius d'Olivier. 78. Genre Hjpsonotus , divisé eu trois sous -genres sous les noms d'eurjlobus, lordops et lasiopus. 79. Genre Lepropj/s. C'est peut-être le curculio lateralis de Fabricius. 542 RHI 80. Genre Aterpus. Ce sont les curculio cultratus et hicriata' tus (îe Fabricius. 81. Genre Gronops. L'auteur y rapporte la seule espèce, que Fabricius a décrite comme curculio lunatus. 82. Genre Listroderes. Espèce nouvelle du Brésil, de Gyl- lenhall. ** A corps toujours sans ailts. 83. Genre Lioplilœus, C'est le curculio nuhilus de Fabricius. 84. Genre Geophilus, qui comprend le curculio octotubercu- latus de Fabricius. 85. Genre Hhjtirrhinus. Cestlc curculio inœqualis du même. 86. Genre Minyops. Le curculio variolouis de Fabricius, le liparus carinatuA d'Olivier. 87. Genre Barjnotus. C'est le curculio ohscurus de Fabricius, ainsi que l'espèce qu'il nomme mercurialis. 88. Genre Alophus , dont le type est le curculio triguttatus de Fabricius. V.* Groupe. Les Molytides. A bec alongé, fléchi, cylindrique, un peu arqué , le plus souvent peu épais. * Les jambes armées à la pointe d'un ongle solirlc; ailés. 8g. Genre Lepyrus. C'est le rhjnchœnus colon de Fabricius, et son curculio binotatus. go. Genre Tanjsphjrus. C'est le rhjnchœnus lemnœ de Fa- bricius. 91 . Genre Hylohius. Ce sont les rhjnch. pineti, ahietis , etc. ** Corps aptère ; les élytres échancrés en Kaut et en dedans; pattes à jambes munies d'un ongle. 92. Genre Moljtes. Ce sont les curculio germanus , fusco ma- culatus, glabratus . de Fabricius; le liparus bajulus d'Olivier. §5. Genre Plinlhus. Ce sont : le curculio Megerli, le rhyn- chœnus porculus , et le lixus caliginosus de Fabjicius. *** Toutes les jambes sans épines; corps le plus souvent ailé. 94. Genre P/)^toraomu5. Tels sont les rhjnchènes de Fabricius, nommés rumicis , polygoni , j^ollux, viciœ , arundinis , plantaginis , qu'on trouve sur ces plantes. RHI 34Ï gS. Genre Coniatus. M. Schœnherr rapporte à ce genre les espèces dont Fabricius avoit fait des curculiones sous les noms de tamarisci, répandus, splendidulus. La seconde phalange des gonafocères comprend les genres chez lesquels le sillon de la trompe, où sont insérées les an- tennes , est presque droit, ou quand il remonte directement sous l'œil. Cette phalange a quatre groupes , que l'auteur nomme PhjUohides , Qyclomides , Otiorliynchides et Tanjrhjn- chides. vi.° Groupe. Les Phyllobides ont le bec court, presque hori- zontal, un peu épais, le plus souvent rond, quelquefois cependant un peu épaissi; le corps alongé et les épaules obtusément anguleuses. Cinq genres appartiennent à ce groupe. 96. Genre Mjllocerus. Ce sontliis curculio cun'icornis, den- tifer, viridanus de Fabricius. 97. Genre Macrocorjnus. C'est le curculio discoideus d'Oli- vier, et peut-être le dorsalis de Fabricius. 98. Genre Phjllobius. On rapporte à ce genre les curculio pyri de Linnœus , argentatus , parvulus , viridicollis. On les trouve sur les feuilles, dont ils se nourrissent. 99. Genre Cjphicerus. Ce sont des espèces de charansons étrangères, dont une du Bengale. 100. Genre Ambljrhinu s. L'auteur n'y rapporte qu'une seule espèce de Tranquebar, qu'il nomme pon'co//(5. VII.* Groupe. Les Cyclomides. A bec court, plus ou moins épais, de même largeur, plus souvent rond , mais quelquefois un peu anguleux à la pointe, variable pour l'inflexion; à corps court, ovoïde , sans ailes; épaules arrondies ou obtuses. 101. Genre Ep(somu5. M.Schœnherr, qui a établi ce genre, y rapporte le curculio avarus de Fabricius, ïechinus et le pau- peratus du même auteur, et le curculio lacerta d'Olivier. 102. Genre Pholicodes. Nouvelle espèce non décrite du Caucase. ?o3. Genre Ptochus, correspondant au genre Omias du ca- 344 RHI talogue du général Dejean ; l'auteur y rapporte une espèce de Tauride qu'il nomme porcellus. 104. Genre Slomoaes. Nouvelle espèce de la Tauride. io5. Genre Trachjyhlceus, qui comprend les citrculio sca- hriculus des auteurs, et Verinaceus de Fabricius. 106. Genre Omias. Gf-nre nombreux enesjièces, que l'au- teur subdivise en quatre sous-genres ou races. C est là qu'il rapporte les curculio rotundatus , holosericeus de Fabricius; le gracilipes de Panzer et plusieurs autres. 107. Genre Peritelus, que l'auteur partage en quatre sous- genres sous les noms d'kolcoritinus, pjctoderes , oosomus, phljc- tinus , qui tous comprennent des insectes exotiques. 108. Genre Cosmorhinus , pour une espèce du Cap. loy. Genre Sciohius , qui réunit deux espèces de charan- sons d'Afrique, décrites par Sparmann dans les actes de Stock- holm sous les noms de curculio loltits e\ pullus. 1 10. Genre Cyclomus. Espèces du cap de Bonne-Espérance, décrite par notre auteur, avec lesquelles il range comme sous -genre, sous le nom à'epichlhomus , une autre espèce du même pays, décrite par Wiedemann sous le nom de curculio simus. 111. Genre Eremnus. Autres espèces du cap et de Téné- riffe. 112. GenTC Amjcterus. Espèce unique de la Nouvelle-Hol- lande, décrite par Rirby dans les Transactions linnéennes, dont les formes sont tout- à- fait bizarres. VIII.* Groupe. Les Otiorhynchides. A bec court, épais, pres- que horizontal, dilaté et épaissi à l'extrémité, aplati en dessus, à pointes des ailes écartées j support des antennes étendu en arrière des yeux. ii3. Genre Otiorhynchus. Genre nombreux en espèces et subdivisé en un grand nombre de coupes, parmi lesquelles l'auteur rapporte les espèces suivantes : Les curculio Gccrzensis , planatus, lœvigalus , gemmatus , or^ iicularis , picipes , ligustici, Fabr. 114. Genic Tyloàeres. L'auteur n'y rapporte que respèce de charanson décrite par Herbst sous le nom de chrjysops. RHI 345 11 5. Genre Hyphanlhus. Espèce unique, décrite par M. Germar. 116. Genre Elytrodon. Nouvelles espèces de Tauride et de Hongrie, décrites par MM. Steven et Sturm. 117. Genre Phytoscaphus. Nouvelle espèce du Bengale. L'auteur en rapproche, comme formant un sous-genre , sous le nom de chloebius , une autre espèce du Caucase. IX.* Groupe. Les Tanyrhynchides. A bec vertical, alongé , li- néaire; support des antennes toujours avancé sur les yeux. 118. Genre Tanjrhynchus. Espèce unique du Cap. 1 19. Genre Mjorhinus. Rapporté du Caucase par M. Sfeven. La seconde légion des Gonatocères porte le nom de Me- coRHVNCHi, par opposition aux BRACHyRHiNCHi, dont l'exposi- tion couimence avec le 55. *■ genre de M. Schœnherr. Ils sont caractérisés par un bec cylindrique ou filiforme, plus ou moins alongé; les antennes sont insérées à peu près vers le milieu du bec et non près de la bouche. Cette légion se partage en sections au nombre de deux , d'après le nombre des articles qui forment les antennes ou leur masse. La première comprend les genres qui ont douze ou quinze articles à leurs antennes et quatre à leur masse. Elle se divise en trois groupes , qui portent le nom , 1.° d'ériihinides , 2° cho- lides , 3.° cryptorh^nchides. La seconde section réunit les espèces dont les antennes n'ont que neuf ou dix articles, dont cinq forment le support de la masse. Ils se partagent en groupes, qui sont nommés, 4.° cionites , 5.° calandrcoides , 6.° cossonides , 7.° dryophtho- rides. §. 1." Mecorhynchi. a antennes de onze à douze articles, dont la masse n'est composée que de quatre. 1. Groupe. Les Erirhinides. Pattes antérieures rapprochées à leur base. Genres ailés, à écusson plus ou moins distinct. 120. Genre Lixus. Ainsi nommé par la plupart des auteurs. Tel est le paraplectique , que nous avons fait figurer sous le ?46 RHI D-^io de la planche 16 de l'atlas joint à ce Dictionnaire. Telles sont les espèces dites ascanii , cjlindricus, algirus , filiformis , hardance , lii'idus , etc. 121. Genre Pacliolenus. Deux nouvelles espèces du Brésil, dont les pattes antérieures sont armées sur les cuisses d'une forte saillie. 122. Genre Brûc/ypu5. Nouvelle espèce, que l'auteur nomme lixoides , et dont il n'indique pas la partie. 125. Genre Larm//s. Ce genre, établi par MM. Schupp et Germar, réunit les espèces de rhyncliènes que Fabricius nommoit cjnarœ , jacece , onopordinis , et un sous-genre sous le nom d'ileomus, qui rapproche le Uxns pulverulcntus d'Olivier, le roreus de Fabricius et le curciiUo cafer de Sparmann. 124. Genre Heilipus. de Germar: il correspond aux espèces de rhynchènes nommées clayipcs et muUiguttatus par Fabri- cius, à celle qu'Olivier appelle apiatus. 125. Genre Orlhorkinus. M. Schœnherr n'y rapporte que le rlijncha-nus cjlindrirostris , Fabr. 126. Genre Paramccops. C'est le curculio farinosus de "VVie- demann. 127. Genre Pislodes. C'est le rliynchœnus pini des auteurs (Et autres espèces qui habitent le tronc des arbres résineux, d'où leur nom est tiré. 128. Genre PenesLes. C'est le rhjnckœnus tigris de Fabri- cius. 12C). Genre Euderes. Nouvelle espèce du Cap, décrite par Wiedemann. i5c. Genre Erirhinus. Ce genre nombreux comprend la plupart des espèces de rhjnchœnes des auteurs, tels que les R. œthiops, vorax , tremula, torlrix , featucœ. L'auteur y com- prend un sous-genre, avec le nom de grjpidius , ou à nez aquilin , comme le rhynchène de la prêle. i3i- Genre Hydronomus. C'est le rh^ncliœnus de Valisma, ou plantain d'eau , ainsi nommé par Gyllenhal. i32. Genre Brachonyx. Nouvelle espèce décrite par le même sous le nom de rhynchène indigène. i33. Genre Bradjbatus. Une seule espèce est décrite par Germar sous ce nom de genre, qu'il désigne par l'épilhète de Creutzer, RHI 347 334. Genre Derelomus. C'est le rh-ynchœnus chamœropis de Fabricius. i55. Genre Anthonomus. M. Germar , qui a établi ce genre, y range les rhynchœnus dniparum , ai-arus, pomorum, varians , qui rongent les fleurs. i56. Genre Erodiscus. Tel est le lixus attenualus de Fabri- cius, le rhyncha-nus disjacalus d'Olivier. iSy. Genre Balaninus. C'est le charanson des noisettes , rhynchœnus nucum , crux , etc. 1 58. Genre Amalus. Une seule espèce , décrite par Gyllenhal comme rhj'nchœnus scortilluw. lÔQ. Genre Cnrrjssomerus. Autre espèce dn même genre, décrite par Beck. sous le nom de capucinus. 140. Genre Hjydaticus. Autre espèce du même, sous le nom de velatus. L'auteur y rapporte aussi le rhjnchœnus myrio- phjlli de Gyllenhal, ainsi que le quadri-nodosus et le camari. 141. Genre Anoplus. C'est le fhjnchœnus plantons de Gyl- lenhal. 142. Genre Tjchius. Genre nombreux , qui comprend beaucoup de rhynchènes des auteurs, tels que les quinque- punctatus, venusliis , picirostris , carpini , de Gyllenhal. 143. Genre Sibynes. Il renferme le rhynchœnus viscariœ des auteurs, le sibinia potenidlœ et vittata de Germar. 144. Genre Accalopistus. Espèce unique de ïranquebar. 145. Genre Endacus. Nouvelle espèce de Sierra Leone. 146 et 147. Genres Sternechus et Tylomui. Ces deux genres ont Qté établis d'après celui de Vorobitis de Germar et sur deux espèces. 148. Genre Orchestes. Établi par llliger, très-naturel, dont nous avons fait représenter une espèce sous le n.° 8 de la planche 16 de l'atlas de ce Dictionnaire, qui est celui de l'aulne. Il comprend aussi les O.viminalis, lonicerœ , fagi , etc. L'auteur forine, sous le nom de tachjerges , un sous-genre, auquel il rapporte les rhjnchœnus, salicis , saliceli, etc. ** Erirhinides sans ailes et sans écusson. i49' Genre Solenorhinus. C'est le curculio porifer, décrit par Sparmann dans les Actes de Stockholm. i5o. Genre A}ichor.us. L'auteur rapporte à ce genre les 548 RHI yhjnchœnes décrits par Fabricius sous les noms de suHlus et siibspinosus. i5i. Genre Styphlus. Nouvelle espèce, décrite par notre auteur, d'après un individu conservé dans le Muséum de l'Académie des sciences de Stockholm et (ju'il croit provenir de la France méridionale : il le twmmc peniciUus. 162. Genre Trachodes. D'après Germar, qui y rapporte le curculio hispidus de Liuna;us. ai/ Groupe. Les Cholides , dont les pattes antérieures sont éloignées à leur base , où l'on voit saillir un sternum plat. i55. Genre Rhinaslus. C'est le cholus sternicornis de Germar et le rhinaslus pertusus de Dahnan. 164. Genre Cholus. Genre établi par Germar pour y ranger les espèces que Fabricius nomme rhynchœnus ranu , annula- tus. M. Schœnherr distingue sous le nom de caliinotus , comme un sous -genre, une espèce du Brésil, qu'il nomme prcefectus, i55. Genre Dionjclius, de Germar. C'est le rhjnchœnus miliaris de Fabricius et son calandra indus, dont l'auteur forme un sous -genre, qu'il appelle Homulinotus. i56. Genre Amerhinus. Ce genre renferme quatre espèces nouvelles, indiquées comme non décrites encore, plus le rhynchœnus Dufresnii de Kirby et le pardalis de Dalman. Le nom signifie nez en faucille. jSy, Genre Solenopus. Nouveau genre, établi sur deux in- sectes décrits l'un sous le nom d'ontoderes cacicus par Sahl- berg , l'autre sous celui de dionychus granicolUsiiarM. Germar. i58. Genre Nettarhinus. Espèce nouvelle du Brésil, que l'auteur désigne sous le nom d'Anthribiforme. 169. Genre Alcides. C'est le lixus Irilobus de Fabricius, et ses rhjnchœnus subcatulus , dentipes , buho , etc. 160. Genre Platjonjx. C'est le baris ornalus du Catalogue du comte Dejean. 161. Genre Madarus. M. Schœnherr distingue sous ce nom la calandra corvina de Fabricius , et il en rapprqche une autre espèce, qu'il appelle pecfora/îs. 162. Genre Baridius. Là se groupent les calandra nitens , saba, rhjnchœnus chloris ,famulus , de Fabricius, et deu^ sous- RHI 349 genres sous le nom de Cj'phirhinus , décrits sous le nom de baridius par Gyllenhal , et de Solenosternus , nouvelle espèce de l'Amérique méridionale, que M. Schœnherr nomme punc- licollis. m.' Groupe. Les Cryptorhyinchioes à bec courbé en dessous, reçu dans un canal sous- pectoral. Pattes antérieures distantes à la base le plus souvent. i65. Genre Cratosomus. Genre nouveau, qui comprend plusieurs espèces de crjptorhjncus de Germar et de rhyn- chœnus de Fabricius, tels que les R. taurus, vaginalis , scuber et son lixus ditbitts. 164. Genre Cryplorhynchus d'Illiger, tels que le Khynchœnus, piger, mangifera , hemorrhois , hebes , palpebra, calidus , de Fa- bricius, et plusieurs autres, qui forment des sous-genres sous les noms de Mecocorjnus , Camptorhinus, Cœlosternus. i65. Genre Macromerus. Tel que le Rhjynchœnus chimaris de Fabricius. 166. Genre Arthrostenus , établi sur trois espèces , dont une avoit été indiquée par Bœb comme rhjnchœnus-fullo. jGy et i68. Genres Lybrus et Bagous. Ces deux genres sont établis aussi sur quelques espèces de rhynchénes. 169. Genre Scleropterus. Espèce unique, décrite par Ger- mar sous le nom de cryptorhynque dentelée. 170. Genre Tapinotus. Nouvelle espèce d'Europe. 171. Genre VLosomus. D'après une espèce del'ile de Saint- Barthélémy. 172. Genre Tjlodes, Trois espèces non décrites. Une autre appelée armadillo par Sahlberg. 173. Genre Centorlijnchus. Genre nombreux auquel M. Schœnherr rapporte les Rhjnchœnus quercus , umbraculatus , didjmiis , sisjmbrii , assimilis , erysimi , echii , castor, gra- mineus, etc. 174. Genre Mononyclius, C'est le rhjnchœnus pseudo-acori , vulpeculus des auteurs. 17.5. Genre Zjgops. Tel est le Rhjnchœnus strix de Fabri- cius ; le Lamella du même auteur, dont M. Schœnherr fait le sous-genre Coptorus ; le Pleuronecles , qui fait aussi un sous- S5o RHI genre Piazorus , et enfin un troisième sous-genre, Corjssopus, avec une. espèce de Sierra Leone. J76. Geni-e Mecopus. D'une seule espèce, qui est le rliyn- chœnus bispinosus de Fabricius. 177. Genre Lecliriops , qui se compose d'une espèce voi- sine de celle que Fabricius nomme rhjncha'nus sciurus. 178. Genre Pinarus , correspondant au Poelcima spiculum de Germar et au Ciyptorhjncus squalidus du comte Dejean. 179. Genre Centrinus , qui comprend le Rhynchœnus quadri- vittatus de Fabricius et plusieurs autres. 180. Genre Diorjmerus , qui est le Khjncliœnus gagates de Fabricius. 181. Genre EurUinus, qui est le Rhj^nchœnus festivus du même. 182. Genre Orohitis , qui est le Rhyncliœnus et YAttelabus glolosus de Fabricius; Curculio cjaneus de Linnœus. i83. Genre Cleogonus , qui est le Rhyncliœnus rubetra de Fabricius. 184. Genre Ocladius , qui est le Rhynchène de la salicorne d'Olivier. §. II. Mecorhvnchi. a antennes de dix ou de neuf articles seulement, dont le support est de cinq constamment. iv.*" Groupe. Les Cionides. A antennes courtes. i85. Genre Cionus. Genre établi par M. Clairville et adopté par la plupart des auteurs. Il comprend ceux de la scrophulaire, du bouillon-blanc, du ihapsus, de lablattaire, du frêne, du solanum. 186. Genre Gj'ninœtron : il comprend d'autres espèces de cionus, tels que ceux appelés du beccabunga, de la véroni- que, de la campanule, de la linaire , du muHier, etc. 187. Genre Mecinus. Établi par MM. Germar et Dejean, pour y ranger avec trois autres espèces le rjnchœnus seini- cjylindricus de Gyllenhal. 188. Genre JSanodes. Sous ce nom M. Schœnherr rapporte le Rhjnchcenus Ijthri des auteurs, YOrobitis tamarisci de M. Dejean. RHI 35ï §. III. Mecorhvnchi. a antennes de sept, huit, neuf ou dix articles, dont le support est de six, sept ou huit. v.*" Groupe. Les Calandr^ides. Antennes moyennes ; support de six articles, masse à un ou deux articles; bec saillant ou fléchi. * Crjptopy gi ^ dont les élytres cacht-nt le bout de l'abdomen. i8g. Genre Rhina d'Olivier et de Latreille; tel que le larhiroatris. lyo. Genre Sipalus. C'est la Calandra granulala de Fabri- cius. ** Gymnopygi , dont les élytres ne couvrent p.ns l'extrémité du ventre. 191. Genre RhjnchopJiorus. Tel est la Calandra palmarum. et la granaria des auteurs, dont M. Schœnherr fait un sous- genre avec celles nommées Frumenti , Orjzœ\ etc. vi.'^ Groupe. Les Cossonides. Antennes courtes, à support de sept articles, à masse solide ou de deux articles, bec fléchi ; élytres couvrant le bout de l'abdomen. 192. Genre ^morpJiocen/s. Nouvelle espèce du cap de Bonne -Espérance, que l'auteur décrit sous le nom de talpa. ig5. Genre Cossonus. Tel est le Cossonus linearis des au- teurs et plusieurs autres, parmi lesquels M. Schœnherr éta- blit le sous -genre Klijncolus. vu." et dernier Groupe. Les DRVorHTHORinEs. A antennes courtes, supportées par quatre articles; bec fléchi; élytres couvrant tout l'abdomen. 194. (Dernier Genre). DrjoplUhorns. Tel est le lixus Ij- mexyloti de Fabricius. (G. D.) RHINOCÉROS, Rhinocéros. (Mamm.) Les quadrupèdes pachydermes, à doigts impairs et sans trompe, qui portent ce nom, composent un genre maintenant formé de quatre espèces vivantes et de quatre espècts fossiles. Les caractères les plus apparens des animaux qu'il com- prend, consistenten des formes lourdes et massives; une peau sèche, rugueuse, presque sans poils, extrêmement épaiise 552 ^ RHI et formant comme une cuirasse; une tête courte, triangu- laire, à chanfrein droit ou plutôt concave, et occiput re- levé, dont les yeux sont très- petits et latéraux; les oreilles en cornet, pointues et très-mobiles; le museau court et tron- qué, toujours surmonté en aviint et dans son milieu d'une corne pleine, qui est quelquefois suivie d'une seconde beau- coup plus courte ' ; trois sabots courts et arrondis, indiquant seuls le nombre des doigts à chaque pied; une queue mé- diocrement longue et grêle. Tous les animaux de ce genre sont de grande dimension; deux d'entre eux prennent immé- diatement rang après les éléphans, pour la taille et la force, parmi les quadrupèdes terrestres. Les rhinocéros vivent ou ont vécu de végétaux. Leur sys- tème dentaire, approprié à ce genre de nourriture, est, pour ainsi dire, intermédiaire à celui des chevaux et celui des ruminans, et il a de l'analogie avec ceux du, daman, des palaeothériums0"et des tapirs ; mais il présente néanmoins avec ceux-ci des difierences notables. Le nombre total des dents est de trente -quatre , trente -deux ou trente, selon les espèces. Tantôt il n'y a pas d'incisives supérieures, tantôt elles existent, et dans ce dei'nier cas ces dents sont, ou au nombre de deux, très-développées, ou au nombre de quatre, deux fortes et obtuses occupant presque en entier les os intermaxillaires, et deux très- petites , latérales et placées une à droite et une à gauche des mitoyennes. Quelquefois aussi il y a des incisives inférieures, et d'autres fois elles manquent; et lorsqu'elles existent, il y en a tantôt quatre, dont deux intermédiaires, beaucoup plus petites que les latérales, et tantôt deux fortes seulement. Des mà- chelièrcs supérieures, la cinquième et la sixième sont les plus grosses, et les antérieures croissent successivement à mesure qu'elles sont placées plus proche de celles-ci; depuis la troi- sième jusqu'à la sixième elles ont leur couronne de forme carrée et marquée d'une colline d'émail très - saillante , qui borde leur face externe, et de laquelle partent, pour se porter transversalement en dedans, deux autres lignes sail- lantes, dont la postérieure ligure un crochet : la première 1 Leur nom vient de £h,ne5f eimfnç, corne- RHI 353 molaire est simplement triangulaire et mousse à sa couronne ; la seconde n'a qu'une ligne transv^-rsale d'émail et la bor- dure extérieure ; enfin . dans la septième , cette bordure disparoi f et la dent prend une forme triangulaire. Les mà- chelières inférieures croissent successivement depuis la pre- mière jusqu'à la dernière, et, comme dans les anoptothé- riums , les palccothériums et les damans , les six dernières sont formées de deux croissans émailleux, simples, placés l'un au bout de l'autre, avec la convexité en dehors, et réunis complètement dans les dents très -usées; la première est comme rudimeutaire. L'ouverture de la bouche, qui ren- ferme ce système dentaire, est petite, relativement au vo- lume de ces animaux, et elle est close supérieurement par une lèvre pendante, terminée en pointe dans son milieu et douée d'une mobilité assez grande; la langue est lisse; le bout du museau, sans mufle ou partie nue et muqueuse, est plat et comme tronqué perpendiculairement au-dessus de la bouche; les narines sont placées sur ses côtés et ont de la ressemblance avec celles du cheval; les yeux, latéraux et très -petits, à pupille ronde , sont situés à une distance à peu près égale du bout du museau et des oreilles, qui ont la forme de cornet et sont mobiles aussi, comme celles du cheval; des replis d'une peau fort épaisse, plus ou moins saillans, forment en arrière de l'occiput comme une sorte de collier. En général, la tête est assez petite, relativement au corps, courte, de forme triangulaire, dont l'occiput est très- élevé et le front et le chanfrein plats ou légèrement concaves. Le cou est très-court ; le corps est assez élevé sur ses jambes , si on le compare surtout à celui de l'hippopotame et de l'élé- phant; le ventre est assez gros dans son milieu; le garrot est un peu plus élevé que la croupe, qui est arrondie et ter- minée par une queue assez mince , qui ne descend pas jusqu'au talon, et qui est comprimée; les jambes, moins épaisses et plus longues relativement que celles de l'éléphant, ont les angles de leurs articulations plus sentis, c'est-à-dire que leur genou et leur talon font plus de saillie, et les pieds sont plus courts et moins larges; les doigts , qui y sont au nombre de trois, ne sont apparens au dehors de la peau que par leurs 45. 23 354 llHl ongles, dont la forme est arrondie et la position presque verticale. La peau, fort semblable à celle de Télcphant par sa nature, offre des plis plus ou moins marqués dans des en- droits déterminés et principalement derrière la tête, sur la région des épaules et sur celle de la croupe. Dans l'espèce où la peau est le plus lâche, on en voit encore sous le cou et en travers du haut des membres; dans celles qui ont celte peau plus serrée, les plis des épaules et de la croupe ne sont plus qu'indiqués sur les côtés; enBn , dans le plus petit des rhinocéros, celui des iles de la Sonde, les épaules ont deux plis assez distans l'un de l'autre, et l'épidcrme de la peau est divisé en petits cotnpartimens polygones, qui lui donnent un aspect tout particulier. 11 n'y a que deux ma- melles inguinales. La verge du mâle est terminée par un gland en forme de fleur de lis. L'attribut le plus remarquable des rhinocéros consiste dans la présence d'une corne solide , conique, plus ou moins grande, légèrement recourbée en arrière, fixée à la peau sur une voûte rugueuse, résultant de la réunion des os propres du nez au-dessus des fosses nasales, et qui est, dans une espèce fossile, consolidée par une cloison perpendicu- laire à son plan. Cette corne , dont la nature n'est pas os- seuse, comme celle des cerfs, est persistante comme celle des bœufs et autres ruminans; mais elle n'entoure point une cheville osseuse. Sa structure est fibreuse et paroît résulter d'une agglutination de poils par la matière cornée. Sa lon- gueur est plus ou moins considérable, selon les espèces, et l'on en connoit qui ont jusqu'à trois el quatre pieds de lon- gueur, tandis que d'autres ne forment qu'un tubercule à peine saillant d'un pouce. Deux espèces de rhinocéros, l'une d'Asie et l'autre des iles de la Sonde, ont cette corne simple; mais deux autres, les rhinocéros d'Afrique et de Sumatra , ont une seconde corne, beaucoup plus petite et comprimée, placée en arrière de la première et sur le commencement des os du front. Dans les rhinocéros on compte dix- neuf vertèbres dor- sales, trois lombaires, cinq sacrées et vingt- deux coccy- giennes; et dix-neuf paires de côtes, dont sept vraies. L'hu- mérus et le fémur ont des crêtes et des apophyses très- sail- RHI. 355 lanfes; les deux os de l'avant-bras et ceux de la jambe sont distincts, mais dans une position fixe; l'omoplate est très- alongée. Les intestins ont une grande longueur; l'estomac est simple et fort grand; le cœcum est très - développé ; il n'y a point de vésicule du fiel, etc. Tels sont les traits principaux de l'organisation et des formes extérieures des rhinocéros, dont on connoit aujour- d'hui quatre espèces , qui habitent les contrées les plus chaudes de l'ancien continent, généralement dans les lieux où vivent aussi les éléphans. La nature de leurs tégumens les porte à rechercher de préférence les lieux hiimides et ombragés, et ils se vautrent à la manière des hippopotames et des cochons pour assouplir leur cuir. Leur intelligence paroît fort bornée , et leur«aaturel est farouche et indomp- table. Ils ont pour ennemis principaux les tigres, les lions et autres grands animaux du genre des Chats ou F élis , et, suivant quelques auteurs, les éléphans ; ils se défendent avec leur corne et cherchent surtout à éventrer leurs adversaires , après quoi ils les foulent aux pieds. Leur nourriture consiste en feuilles et en branchages, qu'ils arrachent au moyen de leur lèvre supérieure mobile, et l'on assure aussi qu'ils la- bourent la terre avec leur corne pour en tirer les racines, dont ils se nourrissent également. Les rhinocéros appartiennent à cet ordre de quadrupèdes à sabots et non ruminans , qui paroît avoir anciennement peuplé la terre presque exclusivement, et dont le? débris se rencontrent de toute part dans les alluvions les plus superfi- cielles; aussi avoient-ils leurs représentans dans ce monde antérieur au nôtre, ce qui a été constaté d'une manière irré- fragable par Pallas et par M. Cuvier, dont les recherches nous ont révélé l'ancienne existence de quatre de leurs espèces, dont une étoit plus grande que le rhinocéros qui vit mainte- nant dans les forêts de l'Afrique , et une autre à peine de la taille de nos cochons domestiques. Les deux espèces vivantes qui ont été les plus ancienne- ment connues, sont d'abord le rhinocéros des Indes, et en- suite le rhinocéros d'Afrique; les deux autres n'ont été dis- tinguées que depuis une vingtaine d'années, l'une par M. W- Bell et l'autre par M. Cuvier. 556 RHI Le Rhinockros des Indes {Rhinocéros indicus, Cuv.; RhinO' ceros unicornis , Linn. ; Rhinocéros, Buff. , tom. ii, pi. 7) est le plus grand de tous. Ses caractères consistent principale- fiaent dans l'eMstencf d'une seule corne sur le nez; dans les plis très- profonds que forme sa peau, sur les épaules , sur les lombes, ainsi qu'en travers du haut des membres antérieurs, en arrière des membres postérieurs et sous le cou; enlin , dans le nombre des incisives , qui est de quatre à chaque mâchoire, deux grosses et deux petites latérales à celle d'en haut, et deux grosses avec deux petites intermédiaires à celle d'en bas. Les proportions de ses diverses parties (mesurées sur l'individu conservé dans la galerie du Muséum ) sont les suivantes : Hauteur du corps au garrot, cinq pieds; du ventre au-dessus de terre, un pied deux^pouces;» longueur delà tête, deux pieds huit pouces; de l'occiput au pli de l'épaule, sur le haut du dos, deux pieds deux pouces ; du pli de l'épaule à celui de la croupe, trois pieds quatre pouces; du pli de la croupe à la base de la queue, un pied sept pouces; longueur de la queue, deux pieds; de la corne, deux pieds quatre pouces; distance du museau à l'œil, un pied un pouce; de l'œil à la base de l'oreille, un pied deux pouces; longueur de l'oreille, dix pouces; hauteur du genou de devant, un pied ; du talon des jambes de derrière, un pied un pouce; diamètre antéro-postérieur de la plante du pied, neuf pouces. I.a peau, très- rugueuse , est épaisse d'un pouce et demi et l'enfoncement de ses plis a une profondeur égale; sous le cou elle paroît assez lâche pour y former deux ou trois grosses rides ou bourrelets transverses. Les poils, courts et usés, sont extrêmement rares, mais moins cependant sur les jambes qu'ailleurs. Cet animal, qui paroît avoir été inconnu d'Aristote, ne se trouve mentionné pour la première fois que dans les ouvrages d'Athénée, rie Pline, de Strabon. Le premier individu de son espèce dont il soit fait mention dans i'hisloire , dit M. Cuvier , fut et lui qui parut à la fête célèbre de Ptolémée Philadelphe: le premier que vit l'Europe parut aux jeux de Pompée. Au- guste en fit combattre un avec un hippopotame, dans ie cirque, lorsqu'il triompha de Cléopatre. Antonin , Héliogabale et Gor- dius III ont fait également voir des rhinocéros: mais il n'est RHI 557 pas certain que ceux-ci appartinssent à l'espèce qui nous occupe. Dans les temps modernes on cite seulement le rhi- nocéros unicorne , qui fut envoyé des Indes, en i5i2 , à Em- manuel, roi de Portugal, et dont Albert Durer a fait une figure, très- longtemps recopiée dans tous les ouvrages d'his- toire naturelle ; celui qui fut amené en Angleterre, en i685 ; ceux qui furent promenés en divers états de l'Europe, en 1759 et 1741 , qui, selon M. Cuvier, donnèrent vraisembla- blementmatière aux descriptions etaux figures que publièrent le peintre Oudry et les naturalistes et anatomistes Edwards, Albinus, Daubenton et Meckel. Un cinquième vécut entre J771 et 1790 (c'est-à-dire vingt-deux ans) , soit à la ménagerie de Versailles, soit à celle du Muséum, et c'est de lui dont il est fait mention dans les Supplémens à l'Histoire naturelle de Buffon, tom. 3. Un sixième, destiné pour la ménagerie de l'empereur d'Allemagne, est mort à Londres en 1800; enfin, un septième a éfé montré en France et dans les pays étran- gers, il y a environ dix à douze ans. Quelques voyageurs ont aussi vu cette espèce d'animal dans son pays nalal et en ont donné des descriptions plus ou moins complètes. Les individus que l'on a élevés dans les ménageries, et dont on n'a pu étudier les mœurs que très-imparfaitement, étoient des animaux d"un naturel assez doux pour l'ordinaire, mais donnant de temps à autre des marques d'impatience et se livrant parfois à des actes de fureurs. Leur regard étoit stu- pide et leur vue paroissoit médiocrement bonne; mais leurs oreilles, toujours en mouvement, sembloient indiquer chez eux une grande finesse du sens de l'ouie. Leur voix avoit de l'analogie avec celle du sanglier, c'est-à-dire que c'étoit une sorte de grognement qui se transformoit en tons aigus, lors- que ces animaux étoient irrités; leurs excrémens resseni- bloient à ceux du cheval, etc. On assure qu"à l'état de liberté , la femelle du rhinocéros de l'Inde ne fait qu'un petit à la fois et que ses portées sont de neuf mois. En naissant, le jeune est pourvu d'un très-petit rudiment de corne, qui se développe ensuite avec l'âge; sa taille est, assure-t-on, à peu près égale à celle d'un de nos cochons domestiques. Dans l'Inde la corne de rhinocéros est très-employée pour îl58 RHI faire des vases, que l'on prétend avoir la propriété d'anéan- tir la qualité vénéneuse des liqueurs empoisonnéts qu'on y verse. Ces vases ont souvent beaucoup de prix, à cause des orneinens trés-délicats dont ils sont surchargés et qui sont mé- nagés dans la substance même de la corne. Cette matière est aussi mise en us :ge pour fabriquer des poignées de sabres, des mamhes de poignards, des tabatières, etc. La peau du rhi- nocéros sert aussi , dit-on, à faire des manches de fouets. L'espèce que nous venons de décrire est particulière au continent asiatique et se trouve surtout dans les contrées qui sont situées au-delà du Gange. 11 est très -probable que le rhinocéros unicorne, que le voyageur Chardin dit avoir vu à Ispahan et qu'on assuroit être d'Ethiopie, ne lui apparte- noit pas. Le Rhinocéros d'Afrique : Rhinocéros africanus , Cuv. ; le Rhinocéros d'Afrique, Buff. , Suppl. , 6, pi. 6; Rhinocéros bicorne, Camper. Il résulte des recherches de M. G. Cuvier que les anciens Romains ont eu connoissance de cette espèce, mais ne l'ont jamais introduite en Europe , et que les modernes ne Font jamais possédée non plus. Pausanias parie du rhino- céros bicorne, sous le nom de taureau d'Ethiopie. Du temps de Domitien on frappa <à Rome des médailles sur le revers desquelles étoii gravé un animal de cttte espèce. Cosmas et Aldrovande en ont parlé. Parson , dans le dernier siècle , cherclia a établir que le rhinocéros unicorne est toujours d'Asie et le bicorne d'Afrique. Le major Gordon fut celui qui donna la première description un peu complète de ce dernier animal. Enfin ce fut Camper qui le Ht connoiire le mieux. Le rhinocéros d'Afrique , à peu près de la taille de celui de rinde, décrit ci-dessus, en diffère par quatre caractères in>- portans: i." il a derrière la grande corne que supporte son nez une seconde corne beaucoup plus petite, conique et com- primée; a." sa pciiu n'a presque pas de plis sur le dos, et l'on voit seulement en arrière des bras et en avant des cuisses deux légères indications de ceux qui sont si prononcés dans le rhinocéros d'Asie : les plis transversaux des membres et ce- lui du dessous du cou manquent complètement; 3.° il n'y a point d'incisives du tout, soit à la mâchoire supérieure , soit à l'inférieure; A." sur les os frontaux on reconnoit une sur- RHI 35g face au-dessus de laquelle la seconde corne est atlachée à la peau. Voici les dimensions de l'individu conservé dans la galerie du Muséum: Hauteur du corps au garrot, quatre pieds neuf pouces; hauteur du ventre au-dessus de la terre, un pied neuf pouces; longueur de la tête, deux pieds trois pouces; de la première corne, un pied deux pouces, et de la seconde, six pouces; du museau à l'œil, un pied; de l'œil à lahasedel'c- reille , onze pouces; longueur de l'oreille, six pouces et demi; longueur du pii de l'occiput à la base de la queue, six pieds dix pouces; de la queue, deux pieds deux pouces; hauteur du genou de devant au-dessus de terre, onze pouces ; du talon des pieds de derrière, un pied un pouce ; diamètre aiitéro- postérieur des pieds, sept à huit pouces. La peau est rugueuse, nue comme celle du rhinocéros d'Asie; mais elle paroit plus mince, parce que l'absence des plis ne permet pas d'en ap- précier l'épaisseur. Ce rhinocéros habite les forêts de la contrée africaine qui est terminée au sud par le cap de Bonne- Espérance. Il ne quitte pas le voisinage des fleuves et se nourrit de char- dons, de genêts, et particulièrement des petites branches d'un arbuste qui ressemble à nos genévriers d'Europe et que les hahitans du Cap nomment arbrisseau du rhinocéros. Sait dit avoir trouvé le rhinocéros bicorne en Abyssinie; et M. de Blainville pense que si des cornes d'un rhinocéros de ce pays, conservées au Muséum des chirurgiens à Londres, ont été recueillies par ce voyageur, il se pourroit qu'elles dus- sent être rapportées aune espèce particulière, caractérisée par ïextréme compression de la seconde corne. D'un autre côté, si celle que Bruce assure exister dans cette contrée avoit des grands plis à la peau et ne différoit pas de celle de Sait, cette espèce unique seroit bien distinguée de toutes les autres par les mêmes caractères que nous avons soulignés ; néanmoins nous ne la croyons pas différente de celle du Cap. Le major Gordon, en parlant du rhinocéros de ce dernier pays, dit qu'il a vingt-quatre molaires en tout (six de chaque côté), et deux incisives a chaque mâchoire; ce caractère en feroit une espèce particulière, s'il étoit bien observé : ce dont M. Cuvicr doute. 36o RHI Dans ces dernières années, le voyageur Burchell a donne une notice sur un rhinocéros trouvé par lui aussi en Afrique, et qu'il dit différer de l'espèce à deux cornes du Cap par une taille plus grande , par sa tête beaucoup plus longue à pro- portion, et aussi par la forme des lèvres et du nez, qui sont très-élargis et comme tronqués; d'où il a tiré le nom de rhi- nocéros simus qu'il a appliqué à cet animal. M. de Blainville croit qu'il se pourroit que celui-ci se rapportât à l'espèce dont le major Gordon a donné une description. Pour nous, l'exis- tence de cette espèce reste encore douteuse. Le Rhinocéros de Sumatra: Rhinocéros sumatrensis , Cuv. ; Sumatran rhinocéros, W. Bell, Trans. phil. , 1793 ; Shaw , Gen. zooL, vol. 1 , part. 2 ; Cuv. , Oss. foss. , tom. 2 , part. 1 , pi. 94 (squelette). C'est le troisième en grosseur. Sa taille est à peu près celle d'un petit bœuf. Sa tête est alongée et son nez et son front supportent deux cornes dont la première est médiocrement longue ei la seconde comme rudimentaire. La peau présente un pli tres-prononcé derrière l'épaule, tandis que celui des cuisses n est marqué que sur les côtés du corps, et même assez légèrement. Les incisives sont seulement au nombre de deux a chaque mâchoire, et elles sont fort larges. L'individu de la collection du Muséum nous a présenté les dimensions suivantes: Longueur de la tête ( beaucoup plus considéiable , relativement à la taille dans cette espèce , que dans les autres), deux pieds; longueur de l'occiput au pli des épaules, deux pieds; de celui-ci a la hase de la queue, trois pieds quatre pouces; longueur de la queue, un pied dix pouces; des oreilles, cinq pouces et demi; longueur du bout du museau à Toeil, neuf pouces; de l'œil à la base de l'oreille, huit pouces et demi; longueur de la première corne, huit pouces ; de la seconde, deux pou'îes et demi; hauteur de l'animal au garrot, quatre pieds; hauteur du ventre au-dessus de terre, un pied cinq pouces; du talon au-dessus du sol , un pied; du genou des pieds de devant, dix pouces aussi au-dessus de la terre; diamètre antéro-postérieur des pieds, sept pouces. Dans cette espèce, que W. Bell a fait connoître le pre- mier, et dont M. Cuvier a décrit en détail l'ostéologie , la femelle ne diffère du mâle qu'en ce que ses cornes sont moins RHI 36i fortes et les plis de sa peau encore moins apparens. Sa patrie est l'île de Sumatra. Ses mœurs sont inconnues. Le Rhinocéros des îi.es de x.a Sonde: Rhinocéros sondaicus, Cuv. ; Rallies; Rhinocéros unicorne de Java, Camper. C'est le plus petit. D'une taille moindre que le rhinocéros de l'Inde , il en a, dit M. Cuvier , toute la physionomie; son cuir est également partagé par de grands plis en compartimens sem- blables à des pièces de cuirasse; ses dents sont pareilles, et c'est par les détails de son ostéologie qu'il se distingue le mieux. La femelle diffère sensiblement du mâle par sa corne, qui est réduite à une tubérosité demi-ovoïde. La peau de tout le corps est couverte d'un épiderme un peu luisant et divisé en petites plaques polyédriques de plusieurs lignes de diamètre, formant une sorte de mosaïque, donnant chacune naissance à un poil court, roide et brun, qui sort d'une petite dépression centrale? la tête est courte, triangulaire, à chanfrein arqué en creux ; les yeux sont très-petits ; les oreilles peu évasées, sont garnies en dehors et sur les bords de leur extrémité de poils d'un brun roux assez roides; il n'y a point de grands plis sur la peau de la tête, qui est rugueuse et recouverte d'un épiderme di- visé en petites plaques anguleuses, comme celui de la peau du corps; un pli derrière l'occiput est assez rapproché de la tête; un autre , transversal (qui n'existe pas dans l'espèce d'Asie) , en forme de collet, se voit sur le haut et le milieu de la région des épaules, et se rapproche de chaque côté du cou pour se continuer en dessous; un second pli, qui ceint le corps, est situe derrière les épaules; un pli transversal existe sur la jambe de devant, mais il n'y a point de pli dans le sens de l'épine, comme dans le rhinocéros de l'Inde ; un grand pli est sur la région de la croupe et passe de chaque côté en avant des cuisses ; une légère dépression longitudinale sur les lombes , part à droite et à gauche de la base de la queue, et indique un pli très-foiblement marqué; un pli transversal sur la jambe se réunit à celui de la croupe, et remonte en arrière en bordant le périnée jusqu'à la base de la queue. (Desm. , Mamm. , 627.) C'est de cette espèce que M. F. Cuvier a dé- crit le système dentaire dans son ouvrage sur les dents; bien qu'il n'ait pas fait mention des petites incisives externes supérieures et mitoyennes inférieures, qui manquoient, par 5^i RHI un accident rare, dans le sujet qu'il a eu sous les yeux. Le jeune individu femelle delà collection du Muséum, qui a été envoyé de Java par MM. Duvaucel et Diard, pré- sente les proportions suivantes dans ses diverses parties: Lon- gueur totale, mesurée depuis le milieu de la troncature du museau jusqu'à l'origine de la queue, cinq pieds cinq pouces et demi; longueur de la tête, un pied trois pouces; de l'oc- ciput au premier pli de l'épaule, huit pouces et demi; de celui-ci au second pli, dix pouces; du second pli de l'épaule à celui de la croupe, un pied dix pouces; de ce dernier à l'origine de la queue, dix pouces; longueur de la queue, un pied deux pouces ; distance de l'angle antérieur de l'œil au milieu du museau, sept pouces; des yeux entre eux , neuf pouces; de l'angle externe de l'œil à la base de i'oreille , neuf pouces un quart; hauteur de la corne, trois quarts de pouce; hauteur de l'animal au garrot et à la croupe, trois pieds; hauteur du talon des pieds de derrière au-dessus du sol , un pied ; diamètre antéro-pnstérieur du pied , cinq pouces et demi. Ce rhinocéros , sur lequel MM. Diard et Duvaucel ont; composé un mémoire non publié , n'a encore été trouvé que dans l'île de Java. 11 porte, en langue malaise , le nom, de badak, d'où M. Cuvier présune qu'est dérivé le nom d'a- hada, donné au rhinocéi'os par beaucoup d'auteurs. Le l'(etus, dans cette espèce, a, dès le ventre de sa mère, les mêmes plis à la peau que l'adulte. Nous renvoyons pour la description ostéologique de ce rhi- nocéros à l'ouvrage de M. Cuvier sur les ossemens fossiles. Le squelette de cet animal s'y trouve soigneusement comparé à celui de l'espèce la plus voisine par ses formes extérieures, celle de l'Inde. Les espèces fossiles dont les ossemens ont été recueillis jus- qu'à ce jour , sont au nombre de quatre. Nous n'entreprendrons pas d'exposer ici les caractères qui leur sont propres, car il faudroit entrer dans des détails anatomiques peu suscep- tibles d'être extraits, de manière à bien faire sentir les diffé- rences d'organisation que présentent ces espèces. Le Rhinocéros DE Pallas, Rhinocéros Paiiasn, est celui dont les dépouilles ont d'abord été sign;ilées et décrites par le c-é- RHI 365 lébre Pallas, dans les Commentaires de l'académie de Péters- bourg ( 1773), et que M. Cuvier a ensuite examinées avec un nouveau soin. C'est le Rhinocéros fossile de Sibérie, Rhino- céros tichorhinus , de ce dernierauteur. Ses ossemens sont ex- trêmement abondans dans les terrains d'alluvion de la Sibérie, et accompagnent presque toujours ceux de l'éléphant mam- mouth. Un des faits les plus curieux que l'histoire de la terre présente , est celui de la découverte du cadavre d'un rhino- céros de cette espèce, trouvé avec sa peau, sa chair et ses poils en Décembre 1771 , enseveli dans le sable, sur les bords du Wiluji , rivière qui se jette dans la Lena, au-dessjous d'Iakoutsk, par le 64.' degré de latitude boréale. Ce fait, ainsi que celui de la trouvaille d'un éléphant mammouth , dans des circonstances à peu près pareilles , ont donné lieu à M. Cuvier de présumer que très-probablement ces animaux ont habité et vécu dans les endroits où l'on trouve aujourd'hui leurs ossemens, et qu'ils ont dû disparoître par l'effet d'une révolution subite qui a fait périr tous les individus existant alors, ou par un changement de climat qui les a empêchés de s'y propager. La fourrure longue et épaisse dont ils étoient revêtus , appuie fortement cette supposition , et donne lieu de penser aussi qu'ils pouvoieut vivre dans un climat froid. Le rhinocéros de Pallas étoit d'une taille plus considérable que l'espèce à deux cornes d'Afrique. Sa tête, très-alongée, a dû supporter deux cornes fort longues, dont l'antérieure étoit placée sur une vaste voûte formée par les os du nez , et consolidée par une cloison osseuse, verticale et moyenne qui manque aux espèces vivantes; il n'y avoit point d'incisives aux mâchoires; le poil qui recouvroit le corps étoit de cou- leur brune, et particulièrement abondant sur les membres. Les ossemens de cette espèce ont été rencontrés, non-seu- lement en Sibérie, mais encore en Allemagne, en Angleterre et en France : ils y sont seulement beaucoup plus rares. Le Rhinocéros de Cuvier, Rhinocéros Cuvieri (nommé par ce savant, dans la dernière édition de son ouvrage. Rhinocéros ptorhinus) est celui dont les dépouilles abondent en Italie, et principalement dans le val d'Arno en Toscane, au Monte Pulgnasco et dans la vallée du Pô, en Lombardie, etc., mê- lées avec des ossemens d'éléphans et d'hippopotames. Il por- 364 RHI toit deux cornes sur le nez, n'avoit point d'incisives et *s narines n'étoient point cloisonnées : caractères qui sont tous propres au rhinocéros bicorne d'Afrique; mais il avolt les na- rines, à proportion , beaucoup plus grêles et les os propres du nez plus minces. Le Rhinocéros a dents incisives, d'Allemagne [Rhinocéros incisii'us, Cuv. ), est une espèce fondé*^ uniquement sur la dé- couverte d'incisives de rhinocéros que Camper fit en Alle- magne, lesquelles, par leurs dimensions, n'ont pu appartenir qu'à un rhinocéros aussi grand que les deux espèces fossiles dont nous avons parlé d'abord, mais qui sont absolument dé- pourvues de cette sorte de dents. Enfin, le RHiNocÉaos petit [Rhinoccms minutas, Cuv.), étoit aussi une espèce fossile pourvue d'incisives, mais sa taille ne devoit pas excéder de beaucoup celle (Ju cochon, ou le tiers de celle des rhinocéros ordinaires, ainsi que M. Cuvier a pu le déterminer d'après les proportions lu volume des dents, et des divers ossemens d'individus adultes et même vieux, qui furent trouvés en 1821 , à Saint-Laurent, près de la ville de Moissac, département deTaru-et-Garonne , sur un des coteaux les plus élevés de ce canton , à peu près a soixante-douze pieds de profondeur, après avoir percé successivement la terre vé- gétale, une marne forte et compacte, un banc de gravier, un banc de grés et plusieurs autres de sable et de gravier. La couche qui les renfermoit avoit Tappareuf e du gravier de nos rivières, et contenoit aussi des ossemens de crocodiles et de tortues, et divers débris de rhinocéros adultes, les uns de grandeur ordinaire, et les autres des deux tiers ou même de la moitié de cette grandeur. L'état de ces os a donné lieu à M. Cuvier de penser qu'ils pourroicnt appartenir à plusieurs espèces différentes entre elles, non-seulement par la taille, mais encore par plusieurs caractères qu'il indique. (Desm.) RHINOCÉROS. (Entom.) Ce nom, qui signifie nez cornu, a été donné à plusieurs insectes qui ofirenl quelques prolon- gemens cornés sur la tête ou sur le chaperon. Tels sont \esca- rabée nasicorne et le géotrupe rhinocéros, insectes d'Asie, figurés par Olivier , pi. 1 8 , n.° 1 66. ( C. D. ) RHINOCÉROS. {Conchj'l.) Les auteurs de catalogues de RHI 565 coquilles désignent quelquefois sous ce nom une espèce de rocher, le murex fémorale , Linn. (De B. ) RHINOCÉROS AVIS. (Ornith.) Ce nom a été donné, par divers auteurs, à plusieurs espèces de calaos, buceros , Linn. (Ch. D.) RHINOCÉROS DE MER. {Ichthjol.) Voyez Licorne [Pe- tite] et LicoaNET. (H. C.) RHINOCÉROS DE MER ou LICORNE DEMER.{Mamm.) Ces noms ont été appliqués au narwhaj. ( Desm. ) RHINOCURE, Khinocurus. {Concbjl.) Genre de coquilles polythalames, établi par Denys de Montfort dans sa Concliy- liologie systématique, t. i, page 235, pour une esj)èce de nautile microscopique qui rentre dans le genrf Lenticu- linede M. de Lamarck, et qui a pour caractères principaux, de n'être pas onibiliqué, mais mamelonné; d'avoir le dos garni d'une carène digitée , et la cloison, fermant l'ouver- ture, pourvue d'une rimule ovale, plis.sée en forme de sphincter. L'espèce qui sert de ty^e à ce genre et que Denys de Montfort nomme le R. aranéeux, R. araneosus, est figurée dans Soldani , Testac, tab. 68, v. 191 , h, h. C'est une coquille de plus d'une ligne de diamètre, qui se trouve dans la mer Adriatique. (De B.) RHINOCURE. {Foss.) Denys de Montfort annonce qu'on trouve à l'état fossile, à la Coroncine, le rbinocure aranéeux (indiqué ci-dessus). 11 dit que cette coquille, que nous regar- dons comme une cristellaire, est munie d'une bouche oblon- gue, arrondie, recouverte par un diaphragme qui porte à son extrémité extérieure une rimule ovale, plissée en forme de sphincter, fendue dans sa longueur; cette fente se prolonge jus- qu'au retour de la spire, qui est reçue dans le milieu du dia- phragme. Nous avons fait ce que nous avons pu pour découvrir la rimule dont il est question ci- dessus, mais nous n'avons jamais eu le bonheur de l'apercevoir. (D. F.) RHINOCYLLUS. {Eiitom.) Nom d'un genre de Coléoptères de la famiile des charansons , dont le nom, tiré du grec, signifie nez courbé. Voyez Rhinocères, extrait de M. Schœn- herr, genre 19. (C. D.) RHINODES. (Eutom.) M. le comte Dejean indique sous ce nom, dans son Catalogue des Coléoptères, pag. 98 , un genre 366 RHI de la famille des charansons, qu'il annonce avoir été établi par M. Schœnherr; mais c" dernier auteur, dans sa Disposi- tion systématique des insectes de cette famille, n'a pas con- servé ce nom. (C. D.) RHINOLOPHE , Rhinolophus. (Mamm.) Genre de mammi- fères de l'ordre des chéiroptères, fondé par M. Geoffroy. Les chauve-souris, renfermées dans ce genre, ont beaucoup de ressemblance avec les vcspertilions de notre pays par les formes et l'étendue des membranes qui composent leurs ailes, et par la disposition de celle qui joint leurs deux membres postérieurs, laquelle comprend la queue tout entière ou en partie dans son étendue. Les doigts des ailes sont aussi con- formés, à peu près, comme ceux des mêmes aniuiaux, c'est- à-dire qu'outre le petit pouce séparé et onguiculé, placé près du poignet, les quatre doigts suivans sont formés d'osselets très-grêles: à l'indicateur il n'y a qu'un métacarpien sans pha- lange; les autres doigts en ont une ou deux, et aucun n'est pourvu d'ongle. La gueule, bien fendue, renferme trente dents en totalité; savoir, vingt molaires, cinq de chaque côté en haut et en bas, toutes hérissées de pointes aiguës à leur couronne; deux canines supérieures et deux! ini'érieures mé- diocrement fortes ; quatre incisives inférieures bien rangées et à tranchant bilobé, cl deux supérieures très-petites, sou- vent caduques, et qui (dans les espèces d'Europe ) sont im- plantées sur des lames osseuses mobiles que l'on doit consi- dérer comme des intermaxillaires rudimentaires non articulés aux autres os de la tête. Les oreilles sont de moyenne gran- deur , membraneuses, presque nues, sans orelllon , et pla- cées sur les cAtés de la tête. Mais ce qui forme le caractère principal de ces animaux et leur a valu le nom générique qu'ils portent, c'est que leur nez est constamment armé de crêtes membraneuses, dont l'une, ou la supérieure, figure un fer de lance placé à plat sur le bas du front, et la seconde, bordant la lèvre supérieure, ressemble plus ou moins à un croissant ou à un fer à cheval : c'est entre ces deux parties que s'ouvrent de chaque côté les orifices des narines. Une particularité que l'on a cru long-temps exister dans nos rhinolophes d'Europe, c'est d"être, parmi les chéiroptères, les seuls qui aient quatre mamelles i mais M. Kuhl, il y a dix RIÏl SC; îiMS, a reconnu qu'il n'y avoit chez eux que deux mamelles pectorales, comme à l'ordinaire , et que les deux autres corps que l'on avoil pris pour des mamelles inguinales , ne sont que des verrues de la peau , au-dessous desquelles il n'existe rien de semblable à des glandes maui maires. On n"a encore trouvé les espèces de re genre que dans l'an- cien continent. Une d'entre elles, connue depuis long-temps sous le nom de fer-à-cheval, habite l'Europe; et les autres sont particulières aux climats chauds de l'Egypte, de Timor et de Madagascar. Leur manière de vivre ne diffère pas di celle des chauve-souris, c'est-a-dire qu'elles sont nocturnes et vivent d'insectes. Le RHiisor-OPHE grand fer-a-cheval : RhinoJophus unihastatus, Geoff. ; Vespertilio ferrum equinum, var. A, Linn.; Vespertilio hippocrepis, Hermann; le Fer-a-cheval, Buff., fom. 8, pi. 20, fig. 1 et 2. 11 a environ quatorze pouces d'envergure, sur deux pouces deux tiers de longueur totale pgur le corps et la tête ensemble , et sa queue a environ deux pouces. Sa face est pourvue d'une membrane nue, en forme de fer à cheval , qui borde la lèvre supérieure et entoure les narines , et au-dessus est une seconde crête, dont la partie inférieure s'avance ver^ ticalement sous forme d'une plaque à peu près carrée, et la supérieure, assez grande, est applatie et en fer de lance. Son poil est très-doux, d'une couleur mêlée de cendré clair et de roux en dessus et d'un gris teint de jaunâtre en dessous; ses membranes sont d'un brun très-obscnr ou même noirâtres. Cette espèce est assez commune en France. Aux environs de Paris, elle passe l'hiver engourdie dans les carrières aban- données. Ce sont aussi les lieux qui lui servent de refuge pen- dant le jour dans les autres saisons de l'année. Elle ne produit ordinairement que deux petits par portée et souvent même elle n'en a qu'un. Le Rhinolophe petit fer-a-cheval: Rliinolophus hiiiaslatus, Geoff.; Vespertilio ferrum equinum , var. B, Linn.; Fesp. hip' posideros, Bechst., et Vesp. rninutus, Montagu. Il est des trois huitièmes plus petit que le précédent ; et c'est même cette différence dans la taille qui Ta fait d'abord distinguer par Daiibento^. D'ailleurs, il lui ressemble beaucoup, si ce nest que la feuille du front est formée de deux pièces en 368 RHI forme de fer de lance, placées au-dessus l'une de l'autre, tandis que dans le grand fcr-à-cheval , l'inférieure est en lame verticale carrée. Les oreilles de cette petite espèce sont aussi plus sinueuses. On trouve le petit fer-à-cheval en France et en Angleterre: il y est plus rare que le grand. Le Rhinolophe trident { Wiinolophus tridens, Geoff. , Ann. du Mus., tome 20, page 260, et Ouvrage de la commission d'Egypte, pi. 2 , n.° 1), habite les cavernes et les tombeaux en Egypte. Il est presque de moitié plus petit que le grand fer-à-cheval, puisqu'il n'a que huit pouces d'envergure. Son corps et sa tête ensemble mesurent deux pouces, et sa tête a dix lignes de longueur. Outre la feuille en fer à cheval qui borde la lèvre supérieure, il en a une seconde, simple au-dessus des narines, laquelle est en forme de languette trifurquée à l'extrémité: la queue dépasse d'un tiers la mem- brane inlerfémorale, qui est carrée, etc. Le RiiisoLOPHE CRUMENiFÈRE, Péron et Lesueur (R/;/no/o- phus speoris , Schneid.; lihinoloplius marsupialis, Geoff.), est de Timor. Sa taille est de bien peu supérieure à celle du petit fer-à-cheval; son pelage est d'un gris plus roux que celui des deux espèces d'Europe ; mais ce qui le caractérise principalement, c'est la forme de son nez : sa feuille nasale est simple, avec le bord arrondi, et placée au-dessus d'une bourse ou cavité sans issue, située sur le front. Cette bourse a ses parois nues en avant et garnies d'un bourrelet, qui forme le fer à cheval antérieur, de chaque côté des branches duquel se remarquent trois plis du derme. Le Rhinolofhe DiADiiME {Riiinolophusdiadema, Geoff., Ann. du Mus., tom. 20, page 265), est le plus grand de tous les rhinolophes , l'envergure de ses ailes étant d'environ un pied , et la longueur de son corps et de sa tête ensemble étant de quatre pouces. La feuille de la base de son front, trois fois plus large que haute, est à bord arrondi, et enroulée sur elle-même de dehors en dedans ; elle forme, avec le bour- relet en fer à cheval de la lèvre supérieure, comme une es- pèce de couronne ou de diadème qui entoure les ouvertures des narines. La membrane interfémorale forme un angle saillant. Le pelage est d'un roux vif et comme dore. 4 RHI 369 Ce rhînolophe a été rapporté de l'ile de Timor par MM. Péron et Lesueur. Le Rhînolophe de Commebson, Rhinoloplius Commersonii . Geoff. , Ann. du Mus., tom. 20, page 265. Cette dernière espèce a été trouvée aux environs du fort Dauphin a Mada- gascar par Commerson.Sa taille n'est pas de beaucoup moindre de celle du rhinoloplie diadème; mais sa feuille est d'un tiers moins large que celle de cet animal : elle est simple, à bord terminal arrondi, et n'a point de bourse à sa base. I-a queue est assez co:irte, et la membrane interfémorale qui l'enveloppe, forme un angle rentrant. (Desm.) RHINOMACER, RHINOMACRE ou BECMARE. {Entom.) Nom d'un genre de Coléoptères tétramérés, de la famille des rostricornes ou rhinocères, dont le nom a été inventé par Geoffroy pour réunir les attélabes , les oxystomcs, les an- thribes et les rhinosimes; mais ce nom a depuis été détourné par Fabricius , qui l'a appliqué à d'autres insectes, dont Clairville a fait le genre Mjctère. Le genre Rhinomacre peut être ainsi caractérisé: Antennes longues, non coudées, insérées au milieu de la trompe dilatée ou aplatie à son extrémité libre; corps en poire, plat ea dessus. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre sous le n.° 2 de la planche 16 de l'atlas de ce Dictionnaire. Le nom de Rhinomacer est tiré du grec, P/v, qui signifie nez, et de y.AK^oç -, long. Quant à celui de becmare, il nous paroit fort mal composé du mot françois bec , et de l'abbré- viation de macre, qui est l'altération du mot grec. Il règne la plus grande confusion dans les auteurs, relati- vement à ce nom , qui a été donné très-arbitrairement à des insectes fort diftcrens de la même famille des Rh;nocères, tels qu'à des anthribes , des attélabes et autres genres voisins. Voici les caractères auxquels nous nous attachons pour dis- tinguer ce genre, en le comparant à ceux de la même fa- mille: D'abord les antennes, non coudées et tiliformts, les éloignent des Ramphes, des Cha:ansoiJS et des R)uchenes, qui les ont en masse et brisées; puis, des Brachycères, des Attélabes, des Anthribes et des Oxystomes, qui offrent à l'ex- trémité de leurs antennes une masse globuleuse. Dans les Bru- 45. 24 370 RHI ches les antennes, non brisées, ne sont pas en masse, mais grossissant insensiblement, elles sont dentelées on en peigne; et dans les Bi entes la tête , la trompe et le corps sont excessi- vement alongés et presque filiformes. On connoît peu l'histoire des insectes de ce genre, auquel on n'a rapporté qu'une seule espèce, qui se trouve rarement aux environs de Paris, et que nous avons fait figurer: c'est Le Rhinomacre ou Becmare curculionoïde , Khinomacer curculionoides. C'est le Mycterus griseus de Clairville, dont il a donné une figure dans son Entomologie de la Suisse, pi. 16, avec beau- coup de détails. Car. Noir, velouté de gris-jaunàtre en dessus, argentésous le corps; antennes et pattes noires. (C. D.) RHINOPOME , Rhinopoma. (Mamm.) Sous ce nom M. Geoffroy Saint- Hilaire a établi un genre nouveau de mam- mifères chéiroptères, ainsi caractérisé : Deux incisives supé- rieures écartées l'une de l'autre ,- quatre incisives inférieures; deux canines médiocres à chaque mâchoire ; quatre mo- laires supérieures et cinq inférieures, à couronne hérissée de pointes aiguës, de chaque côté; nez long, conique, coupé carrément à l'extrémité, et surmonté d'une petite feuille ,- ouvertures nasales étroites, transversales et munies d'un petit lobe en forme d'opercule ; chanfrein large et concave ; oreilles grandes, réunies et couchées sur la face, pourvues d'un oreillon extérieur; membrane inlerfémorale étroite, coupée carrément et enveloppant seulement la base de la queue. Une première espèce , que Brunnich a indiquée sous le nom de Vespertilio microphjllus , et dont Bcion s fait mention sous celui de Chauve -souris d'Egypte, reçoit de M. Geoffroy la dénomination de Rhinopome microphylie, Rhinopoma micro- phjllus. C'est une petite chauve-souris, dont les ailes ont sept pouces quatre lignes d'envergure, dont la queue, très- longue et grêle , dépasse de beaucoup la membrane interfémo- rale , qui est très-courte, et dont le pelage, long et touffu, est d'un gris cendré. Son appareil olfactif a été décrit avec détail par M. Geoffroy. 11 est remarquable par la grande lar- geur des fosses nasales, qui cause un renflement considérable des os maxillaires ; mais surtout par l'existence de petits RHI S71 opercules, qui peuvent, à la volonté de l'animal, bouchei* les ouvertures de ses narines. Ce rhinopome, qui a été observé en Egypte, a générale- ment les mêmes habitudes ijue les chauve-souris de notre pays, si ce n'est qu'il fait continuellement mouvoir ses na- rines, les dilatant et ensuite les contractant, de manière à ne laisser voir aucune trace de l'ouverture, qui, de plus, est recouverte par l'opercule membraneux. Il habite les souterrains des pyramides près du Caire. Le Rhinopome de la Caroline, Rhinopoma caroUnensis , est une seconde espèce, qui n'est pas regardée sans quelque doute comme particulière aux États-Unis du Sud, et qui n'est que de bien peu plus grande que la première. Son pe- lage est brun ; les oreilles sont moins grandes que celles du rhinopome microphylle et plus séparées: sa queue, assez longue et épaisse, n'est engagée par la membrane interfé- moraJe que dans la moitié de sa longueur seulement; les membranes des ailes et du corps sont obscures. (Desm.) RHINOSIME , Rhinosimus. (Entom.) Ce nom, qui signifie nez camus, a été employé par M. Latrcille pour désigner ua genre d'insectes coléoptères qu'il a constitué avec l'espèce d'anthribe que Fabricius nommoit planirostre , et qu'il re- garde comme voisin des bruches. Ils vivent sous les écorces. (CD.) RHINOSTOMES ou FRONTIROSTRES. {Entom.) Nom d'une famille d'insectes hémiptères, dont les élytres croisés sont à demi, coriaces ou opaques, dont le bec ou le rostre paroit être un prolongement du front, dont les antennes sont lon- gues et non en soie, et chez lesquels les tarses sont constam- ment pjsypres à la marche. Ces noms sont tirés, le premier du grec PîV-p/Voç, qui si- gnifie nez, et de I'^d/jla , synonyme de boucJie; le second est emprunté de deux mots latins /rons,/ro«ffs , du front, et de roslrum, qui signifie bec. Les caractères que nous venons d'indiquer suffisent pour séparer cette famille de tous les autres hémiptères. Ainsi les phytadelgcs , tels que les pucerons , les cochenilles et les auchénorhynques, comme les cigales , les fulgores, les membraces, etc., ont les élytres d'égale consistance et non 37^ RHI croisés; les physapodes, comme les thripsf ont les tarses ve'- siculeux ; les hydrocorées ou les naucores et les noto- nectes , etc. , ont les antennes courtes , en soie , et les pattes à tarses aplatis, ciliés, propres à la natation ; enfin, les zoadel- ges, comme les punaises des lits, les réduves, etc., ont les antennes terminées par une soie : donc les rhinostomes for- ment une famille bien distincte. Les mœurs de ces insectes sont absolument les mêmes chez tous : ils sont suceurs de végétaux, sur lesquels on les trouve et auxquels la forme de leurs tarses leur permet d'adhérer fortement. Ils en sucent la sève et le suc de fruits, sous les trois états, de larves, de nymphes agiles et d'insectes parfaits. Beaucoup portent de lodeur; aussi les désigne-t-on vulgaire- ment sous le nom de punaises de bois. La forme des antennes a permis de les distinguer en genres très -naturels. Les uns les ont terminées par une petite masse, ce sont les podicères et les Corées; cliez les autres elles sont en til, mais alors le nom- bre des articles aux tarses sert à les distinguer; les penta- lomes et les scutellaires en ont cinq , tandis qu'il n"y en a que quatre dans les genres Gerre, AcanLhie et L^'ge'e; c'est ce qu'in- dique le tableau suivant. Famille des Frontirostres ou RhinostoJîes. Hémiptères à élytres demi -coriaces; à bec paroissant naître du front; à antennes longues, non en soie, et à tarses pro- pres à marcher. f cinq; | large , couvrant le dos 2. Scoteu.aire. Jffil; articles \ <^cusson I f,g couvrant pas tout le dos. 1. Pehtatome „\au nombre^ ( très • longues 6. Gerre. Si de I quatre; ° , , S y f paitcs < mcdiocres, a au- I courtes . 4. Acaktiîie. I j ( tennes (longues. 5. I.ycee. *f I très- éiroit, linéaire, très-alongé. . 7. Podicèri -< V. masse ; corps < , , !• . • -,/-.. (large, en bateau, non linéaire... 3. Corée. M. Latreille a désigné cette famille sous le nom de géoco- TÏses longilahres ; mais il n'y range pas les acanthies qui fré- quentent 1. s lieux aquatiques. Il partage également les genres en groupes, d'abord d'après le nombre des articles aux antennes : ceux qui en ont cinq, sont les scutellères (comme il les nomme) ; le canopus (espèce RHI 375 unique, très- petite, de l'Amérique méridionale, que Fabri- cius a cru devoir retirer du genre précédent, qu'il nomme tetjra) ; Valia, qui comprend entre autres espèces le cimex acuminatus de Linnseus; lecjdnus, auquel se rapporte en par- ticulier le cimex morio du même auteur; Yedessa, qui com- prend des espèces des Indes et d'Amérique, tels qu« les cimex cervus,taurus; le pentatoma, qui comprend les cimeT proprement dits de Fabricius; les halys, espèces étrangères de la Chine, du Cap et de la Guinée; enfin, les hétéri)sciies. Une seconde division comprend un genre qui n'a que trois articles aux an- tennes et qu'il nomme, d'après MM. de Saint-Fargean et Ser- ville , Phlœa. Parmi les genres qui ont quatre articles aux antennes, M. t.atreillc distingue !e tessaratome, qui est Vedessa papilLosa de F"abricius, ou le cimex sinensis de Thunberg ; les genres Corée, Gonocère et Sjzomaste , qui ont les derniers ar- ticles des antennes plus gros ou aplatis; les genres Hothymé- nie, Pachlj'de , Anisocèle et Nématpe , qui ont les antennes en [\\; le genre Slénoccphale, qui a de plus la tête rétrécie en devant; les alydes ttles leptocorises , qui ont les antennes droites ou point coudées, et les néides , correspondant à nos podicères^ qui ont les antennes coudées, ou aux bérytes de Fabricius; viennent ensuite les genres Lj-gée , Salde , tels que l'iwan- thia zosterœ , littoralis ; le genre Mjodoque , qui a la tête ré- trécie en arrière; enfin, plusieurs genres voisins des miiides, et par conséquent de notre famille des zoadelges, qui ont les antennes sétacées , tels que les capsus de Fabricius, dont il a séparé quelques espèces pour former les deux derniers genres, dont il nomme l'un Astemme et Fautre Hétcrotome, qui com- prend en particulier le capsus spissicornis , etc. Au reste, nous avons soin, dans les articles des genres qui correspondent à ceux qu'indique le tableau, de faire con- noître la plupart de ces variations qu'ont éprouvées dans leur nom les espèces qui se rapportent à ges sept genres principaux. (CD.) RHIPICÈRE, Rhipicera. (Entom.) M. Latreille a désigné ainsi un genre d'insectes coléoptères penfamérés , de la famille des sternoxes, pour y ranger quelques espèces étrangères de cébrions, dont M. Dalman a fait le genre Poljtomus. (CD.) RHIPIDODENDRUM. (Bot.) C'est un des genres détachés »74 RHI de l'aloés par Willdcnow, lequel est caractérisé, selon lui, parles Irois divisions extérieures du calice, unies et necla- riféres a la base , et les trois intérieures distinctes, auxquelles il donne le nom de pétales. Ces genres n'ont pas été admis. (J.) RllIPIPHORE, Rhipiphorus. (Entom.) MM. Bosc et Fabricius ont établi sous le nom de ripiphorus , mais sans la lettre h après IV, un genre parmi les insectes coléoptères hétéromérés de la famille des angustipennes ou sténoptères , voisin des mor- delles, avi c lesquelles on les avoit d'abord confondus. Le nom de rhipipliore vient du mot grec p/V/ç-c»~/ ; Mangiuin minus, Rumph. , Amh. , 3, tab. 69. Arbrisseau qui s'élève à quinze ou dix -huit pieds, dont les rameaux sont peu nom- breux, garnis de feuilles opposées, médiocrement pétiolées , ovales, glabres, entières, aiguës à leurs deux extrémités, rétrécies à leur base en un pétiole court. Les fleurs sont Litérales, presque solitaires, quelquefois géminées, réunies sur un pédoncule bifide. La corolle est blanche , ordinaii-ement à huit pétales réfléchis; les fruits sont C)lindriques, obtus j de la grosseur et de la longueur du petit doigt. Cette plante croît dans les Indes, aux lieux humides et marécageux. Rhuophore CANDEL : Kki^ophova candel; Linn.jb^ec; Tsicu- RHI 389 roU'Canàel, Rhéed. , Malah., 6, tab. 35. Arbrisseau d'environ sept pieds de haut, divisé en rameaux garnis de Feuilles op- posées ou géminées, pétiolées, ovales, oblongues, entières, gla- bres, obtuses; les pétioles sont plus longs que les feuilles, sou- vent divisés en deux à leur moitié supérieure ; chaque divi- sion est terminée par une feuille. Les fleurs sont presque en grappes latérales; la corolle est blanche, à cinq pétales étroits , épais, charnus, finéaires , un peu aigus, très -ouverts et même recourbés en dehors. Les filamens sont nombreux, crépus, très -fins et même rameux, d'après la figure et la description de Rhéede. Les fruits subulés, assez semblables à ceux du rhizoplwra mangle. Cette plante croit au Malabar et dans les Indes, aux lieux aqueux et salés. (Poir.) RHIZOPHORÉES. (Bot.) Lorsque, dans le douzième vo- lume des Annales du Muséum, nous avons séparé de la famille des caprifoliées , sous le nom de loranthées, sa seconde sec- tion, distinguée des autres par l'opposition des étamines aux divisions de la corolle, cette section ou nouvelle famille ne contenoit que les genres Loranthus , Viscum et Rhizophora. Plus récemment elle en a acquis de nouveaux , qui ont été mentionnés dans Particle Loranthées de ce Dictionnaire. Mais, peu avant cette dernière publication, M. R. Brown , adoptant cette première séparation dans ses General remarks, a pensé que le rhizoplwra devoit encore être détaché des lo- ranthées pour devenir le type d'une autre famille, à laquelle il ajoutoit un nouveau genre, qu'il nommoit Caraltla , et le Bruguieraâc l'Héritier, auparavant llhizophora ajmnandra de Linnseus. Il dontioità cette famille pour caractères distinctifs : l'insertion périgyne des étamines, l'absence d'un périsperme dans la graine et le prolongement de la radicule hors du fruit, avant que ce fruit fut détaché de son rameau. De plus, éloignant cette famille des loranthées, il lui trouvoit une plus grande affinité avec les cunoniacées. Avant d'adopter ce retranchement et ce transport éloigné, nous ferons les observations suivantes , qui , si elles sont exactes, pourroient s'opposer à ce double changement. ]." Les cunoniacées étoient primitivement pour nous une section des saxifragées , dont elles diffèrent peu , surtout après la soustraction de Vîljdrangea , reporté ailleurs. Elles 39° RHI ont les ëtamînes insérées au calice, en nombre double de ce- lui des pétales, dont la moitié leur est opposée et l'autre al- terne; leur ovaire est de plus libre, dégagé du calice. Dans les rhizophorées , au contraire, il lui est adhérent, et les éta- mines, en nombre soit égal soit double , sont toujours opposées aux pétales. Le seul motif de rapprochement seroit tiré de la përigynie des étamines, si elle existe réellement; mais, en la supposant vraie, il faudroit examiner leur insertion ou celle de la corolle dans les loraqthées, et s'assurer si elle n'est pas conforme. 2.° L'opposition des étamines aux pétales ou aux divisions de la corolle rapproche certainement les rhizophorées des loranthées, ainsi que l'adhérence de l'ovaire au calice et l'unité de graine dans le fruit ; unité qui les éloigne encore des cunoniacées , dont le fruit est à plusieurs loges poly^ spermes. 3." L'existence d'un périsperme dans les loranthées et sa non-existence dans les rhizopliorées, indiquée par M, Brown, établiroient une ditféren^'e remarquable entre les deux fa- piilles, Mais, suivant Gaertner, il existe dans la graine du Loranthus , ainsi que du Rhizophora, autour de l'embryon pres- que cylindrique, un péri>perme charnu, percé par le haut, pour donner ouverture à la radicule qui se prolonge hors de la graine, et il ajoute que, dans ce dernier, les cotylé- dons de l'embryon sont foliacés, ou veloutés et repliés, et la radicule montante. Il a vu également dans le Viscum un pé^. risperme autour d'un embryon cylindrique, à lobes simple- ment comprimés et se touchant par le côté; mais il ix'y in^ dique point d'ouverture supérieure, ni la sortie dune radi- cule. Cependant, d'après nos observations et celles de Rir chard, consignées dans les Annales du Muséum, cette OU'^ verture existe dans le Viscum, et l'on y aperçoit la radiculç non dégagée, mais prête à sortir. Ce caractère d'existence du périsperme, de son ouverture supérieure, de la sortie plus ou moins prompte de la radicule, est encore confirmé par le témoignage de Jacquip, qui a vu, dans le fruit dy Loranthus , la radicule sortie hors de la graine, au milieu d'yne substance visqueuse. Le caractère de radicule , prolongcç hors du fruit, ne paroît donc pas suffisant pour séparer les RHI 391 rhizophores des loranthées; celui qui est tiré de l'absence du périsperme dans le Rhizophora , est également contredit par Gserfner. On peut seulement supposer que le prolonge- ment excessif de sa radicule a été opéré aux dépens du pé- risperme, qui a été successivement absorbé, et que l'analyse faite par M. Brown a eu lieu à cette époque. De ces observations, que nous soumettons à ce savant, pour lequel on connoît notre profonde estime, ne peut-on pas conclure presque avec certitude, qu'il y a dans les carac- tères de l'opposition des étamines aux pétales ou aux divi- sions de la corolle , du fruit adhérent et monosperme , de la structure et situation de la graine, du périsperme existant et percé supérieurement, de la disposition précoce delà ra- dicule à se prolonger au dehors, une grande conformité entre les deux familles? Ne peut- on pas ajouter que cette confor- mité est telle qu'on doit par analogie la supposer égale dans l'insertion épigyne ou périgyne des étamines , et que ces familles, soit distinctes, soit rapprochées en simples sections, ont plus d'afiinité entre elles qu'avec les cunoniacées ? ( J.) RHIZOPHYLLUM. (Bot.) Ce genre , établi par Beauvois, n'est qu'une division du genre Jungermanma (voyez tom. XXIV, p. 277); il le nomme RhjzophyUum (voy. FI. d'Owar., p. 22), et il nous prévient que c'est le Marsilea de Michéli, et que- dans ce genre les fleurs femelles ou semences sont éparses sous l'épiderme, tantôt à l'extrémité des lobes des frondes, tantôt dans toute leur longueur. Ce qui justilie le nom de Rhizophfllum (feuille et racine en grec), c'est que dans ces plantes les frondes elles-mêmes portent les racines. (Lem.) RHIZOPHYSE, Rhizopiiysa. {Actinoz.?) Genre trés-incom- plétement connu, proposé par MM. Pérou et Lesueur dans l'atlas de leur Voyage aux terres australes, adopté et ca- ractérisé par M. de Lamarck dans son Système des animaux sans vertèbres, t. 2, page 477, pour des animaux extrême- ment singuliers, que Forskal, qui, le premier, les a fiiit connoître dans sa Faune arabique , a rangés dans son genre Physsophore , très - probablement avec raison. Voici les ca- ractères que M. de Lamarck. a assignés à ce genre, d'après les descriptions et les figures de Forskal ; car il convient né 3f)2 RHÎ pas avoir vu ces animaux : Corps libre, transparent, ver^ tical , alongé ou raccourci , terminé supérieurement par une vessie aérienne; plusieurs lohes latéraux, oblongs ou folii- formes, disposés, soit en série, soit tn rosette; une ou plu- sieurs soies tentaculaires, pendantes en dessous : d'où l'on voit qu'il doit renfermer des animaux assez différens entre eux et réellement rapprochés des ph^sophores. Ce genre ne renferme que deux espèces, que nous allons décrire d'après Forskal. La Rhizophyse filiforme : R.fliformis; Phjssoph. fliformis, Forsk., Faun. arab.,ji. i 20, et Jean., tab. 35 , fig. F, copiée dans l'Enc. méth. pi. 89, fig. 12. Corps ovale, obtus, de la gros- seur d'un grain de riz , contenant une bulle aérienne oblongue, à la partie inférieure duquel pend un très-long filament, de lii grosseur d'un fil, entièrement hyalin, gélatineux, portant dans sa longueur, et attachés le plus souvent d'un seul côté, des corps ovales, sessiles, pendans, glandiformes d'abord, puis, peu à peu plus grands inférieurement. Quoi- que Forskal ait vu cet animal vivant , puisqu'il dit qu'il peut s'enfoncer sous Feau, quoique son corps soit plein d'air, pro- bablement en le comprimant, il ajoute qu'il est d'une telle mollesse, qu'il est bien rare d'en trouver d'entier, et , en effet, il dit qu'il n'a jamais vu Fextrémité inférieure du long fila- ment tentaculaire. Il parle aussi d'une longue soie latérale, qu'il a vue souvent, en sorte que je ne serois pas éloigné de croire que l'individu observé fût incomplet. MM. Pérou et Lesueur, qui paroissent Favoir observé , puisqu'ils en donnent une figure, pi. 29, fig. 3, de leur "Voyage , n'en ont malheureusement pas laissé de descrip- tion. La R. ROSACÉE : R. rosacea; Physsoph. rosacea, Forsk., loc. cit. , p. 1 ao , n." 46 , pi. 43 , fig. B , h , et Eue. méth. , pi. 89 , fig. ]o et 11. Corps ovale, obtus, roussàtre , vésiculeux, portant à sa partie inférieure une couronne radiée d'organes foliacés, oblongs, obtus, plans, un peu recourbés, sur plu- sieurs rangs serrés, et sessiles, et, en outre, quelques tenta- cules filiformes, brunâtres, extensibles, quelquefois plus longs que les organes foliacés. Forskal se borne à ajouter à cette description que cette espèce , qui a la forme d'une fleur RHI 393 radiée d'un pouce de diamètre , perd ses folioles quand on la conserve dans l'esprit de vin. La forme de cet animal diffère tellement de celle de l'es- pèce précédente , qu'on pourroit en faire un genre avec autant de raison que l'on en a de séparer celle-ci des physso- phores. Voyez le mot Physale, car je crois ces animaux fort rapprochés. (De B. ) RHIZOPOGON. ( Bot. ) Genre de la famille des champi- gnons , autrefois compris dans celui des truffes, tuber , et qui en a été séparé par Pries, sur la considération que les tuber- cules qu'ils forment sont radicifères, irréguliers, et se crèvent à la maturité , tandis que dans les truffes ils sont nus et restent entiers; de plus , que dans le rhizopogon les veines qui forment leur réseau intérieur portent des sporidies sessiles, distinctes, et très- visibles , pendant que dans les truffes les sporidies sont pédicellées et obscurément visibles. Malgré ces différences, les genres Rhizopogon et Tuber ont une grande analogie; mais il y a aussi beaucoup de rapports entre le Rhi- zopogon et le Sclerotium. Les espèces de rhizopogon sont de gros ou moyens cham- pignons souterrains, comme les truffes, et qui se trouvent dans le Nord : elles sont privés d'odeur, ou bien en exhalent une nauséabonde ; elles sont de peu d'usage comme aliment. On les prendroit pour des pommes de terre par leur forme. Leur surface ou leur base est garnie ou couverte de fibres réticu- laires , ce qui a fait donner au genre son nom de Rhizopogon , formé de deux mots grecs, qui signifient racine et barbe, c'est- à dire racine barbue. Ces fibres sont disposées en corymbes et radicantes. Pries compte quatre espèces dans ce genre , dont la suivante est la plus connue. 1. Le Rhizopogon blanc : Rhizopogon albus, Pries, Sjyst. mjcoL, 2 , p. 2C)3 ; Tuber album, Bull., Champ. , pi. 404; Pers. , Sjn. ; Ljcoperdon gibbosum , Dicks. Presque rond ou oblong, légèrement floconneux , d'un blanc roussàtre à Pextérieur, intérieurement blanc, avec des lignes ou veines rousses, mais rougissant par le contact de Pair et faction de la séche- resse ; muni à sa base de fibres radicales ; surface exté- rieure quelquefois un peu sillonnée ou inégale. On trouve 394 RHI cette plante en Europe et en Caroline, dans les endroits sa- blonneux, mon !u eux et couver's de bruyère. Elle a une odeur un peu nauséabonde; en n.ni>^'^^ant elle est blanche ea dehors comuie en dedans. Les sangliers la recherchent avec avidité et la déterrent aisément, car elle se trouve près de la surface du sol. 2. Le Rhizopogon jaunâtre : Rhizopogon luteolus , Pries ; Tubera, Mentz. . Fung. rar., pi. 6, fig. i ? Oblong, arrondi ou réniforme , jaunâtre , ayant quelques fibrilles radicales , lâches, et un duvet éfendu et appliqué sur le tubercule. Cette espèce a une odeur et une saveur nauséabondes; elle est tantôt éparse , tantôt en groupe de plusieurs individus. Sa grosseur varie depuis celle de la noix jusqu'à celle de la pomme. Elle est livide intérieurement ou d'un gris pâle. On la trouve dans les terrains sablonneux plantés de pins , dans le Nord de l'Allemagne et surtout en Suède, en été et en automne. Mentzel a fait connoître une plante, qu'il dérouvrit fixée à des racines de graminées, dans des lieux où la truffe crois- soit, aux environs de Furstenwalde dans le Brandebourg; ce qui le frappa singulièrement, c'est la forme testiculaire qu'elle affecte, et sa couleur inferne d'un brun verdâtre, qui le conduisirent à la comparer au lycoperdon ou vesse-loup. C'est sous l'autorité de Pries que nous l'avons réunie au rlii- zop^gon luteolus , mais il nous semble qu'elle a plus de rap- ports avec le rhizopogon virens du uîême auteur , qui est le luber virens , Alb. et Schvv. , observé dans de semblables cir- constances le long des routes en Lusace et en Caroline. ( Lem. ) RHIZOPUS. {Bot.) Pries, Link , etc., sont d'avis que ce genre, établi par Ehrenberg, ne doit pas être séparé du mu- cor, où Ehrenberg lui-même avoit d'abord placé Punique espèce qui le compose , savoir, le Ji. «/gricans, Ehrenb. , Nok'. act, acad. Leopold. , lo, p. i, pag, 198, pi. 11 : c'est le Mucor stolonifer du même auteur, Syh. rnjcoL , Link, in Willd., 6 , p. 1 , pag. 92. Il peut désigner dans les mucor le groupe des espèces à filamens rampans. On trouve l'espèce citée, sur les feuilles de vigne tombées et sur les rameaux du bouleau : elle y forme des moisissures blanchâtres, floconneuses, dont les filamens fructifères naissent par bouquets j les filamens ra- RHI SgS meux, qui forment la base, sont simples, droits et garnis de sporidies d'un vert- olive noirâtre. (Lem.) RHIZORE , Rhizorus. ( Conchyl. ) Genre de coquilles mi- croscopiques, univalves, monothalames , établi par Denys de Montfort dans sa Conchyliologie systématique, t. 2, page 339, pour une très-petite espèce de bulle ou de buUée, à sommet ombiliqué , complètement involvée , et dont l'ou- verture , étroite , est beaucoup plus longue que le corps de la coquille elle-même, par une avance assez considérable en avant comme en arrière du bord externe. L'espèce type de ce genre, que Denys de Montfort nomme le R. d'Adèle, R. Adclaidis, est figurée dans Soldani , Testac, t. 1, tab. 1, fig. c, var. 2. Elle est de la grandeur d'un grain de millet, subverdàtre ou subroussàtre, avec quelques taches quand elle est fraîche; blanche dans le cas contraire. Elle a été trouvée dans le sable du rivage de Toscane. (De B. ) RHIZOSPERMES ( Bol. ) : Rhizospermœ , Roth , Decand. ; Rhizocarpa , Roth; Radie alla , Hoffm.; Pilulariœ et Salviniœ , Mirb. ; Marsileaceœ, R. Brown; Carpanthœ , Rafin. (Voyez le cahier n." 16 de l'atlas de ce Dictionnaire). Famille de plantes crypiogames, autrefois réunie à celle des fougères, et dont elle est fort distincte par ses caractères et ses habitudes. Nous lui avons conservé le nom que Roth lui a imposé le premier, et que M. De CandoUe, en établissant cette famille, lui a con- sacré; il convient mieux que les autres dénominations à ces plantes, qui offrent constamment leur fructification près des racines. Les rhizospermes sont de petites plantes aquatiques ou qui vivent dans les lieux inondés. Leur tige ou racine principale est rampante, rameuse, quelquefois nageante; elle pousse des radicules fibreuses et des feuilles simples, droites ou planes, quelquefois longuement pétiolées, et composées de plusieurs folioles ; la fructification consiste en des globules ou invo- lucres, ou indusium membraneux ou coriaces, capsuliformes, sessiles ou pédoncules, solitaires ou portés plusieurs sur un luênie pédoncule, qui s'insère dans les aisselles des ramifica- tions de la racine ou sur les pétioles à leur base; ces invo- lucres sont indéhiscens ou s^ouvrent en plusieurs pièces; ils sont uniloculaires ou divisés en plusieurs loges par des cloi- %s RHI sons, et renferment des corps de deux sortes mélangées oti distinctes, si)it dans le même involucre, soit dans des invo- lucres dilférens. Ces cor; s sont, les uns membraneux, trans- parens, géldtineux, insérés sur les parois internes de l'invo- lucre , ils enveloppent chacun un corps dur, coriace, consi- déré comme la graine, offrant un point brun; indice de la place occupée, sans doute, par l'embrvon : ces corps sont considérés comme les ovaires ou sont pris pour les graines. Les autres corps méJés à ceux-ci, ou quelquefois séparés dans le même involucre, sont plus nombreux, pins pefits, insérés également sur les parois, ovales, vésiculeux, gélatineux inté- rieurement et remplis de petites graines sphénques : on veut voir en eux des anthères et du pollen. Ces deux sortes d'organes, mâle et femelle, sont cepen- dant loin de pouvoir être donnés pour tels; car, par suite d'expériences contradictoirement faites, on a avancé que les grains des prétendus anthères se sont parfaitement développés en plantes, contre le sentiment de ceux qui ont voulu y voir un organe différent de celui des corps doniiés pour les graines, et dont ie développement est parfai(ement constaté. Ces deux sortes d'organes sont quelquefois séparés et con- tenus dans des involucres diflfcrens, les uns mâles et les autres femelles. Dans les premiers, c'est-a-dire les involucres mâles, on voit les grains sphériques attachés par des liU ts à un pla- centa central: dans les seconds on observe une grappe com- posée de grains, lesquels offrent un seul embryon ou plusieurs, selon Tespèce de plante. On observe encore quelques carac- tères dans la natu-e et la position de ses organes, considérés dans les deux groupes ou sous-lamilles qui composent les rhi- zospermes, et que nous croyons inutile de répéter ici, ayant été indiqués dans les articles des genres. Nous avons exposé à l'article Azolla, et d'après R. Brown, la description très-curieuse de la structure des invoh-.cres de cette plante, qui donne une excellente idée de la nouvelle manière de considérer les fonctions des organ- s qui s'obser- vent dans ces végétaux. Comme dans ces plantes il n'y a pas de fécondation extérieure apparente , on a lieu de douter encore des véritables fonctions des divers corpuscules qui s'observent dans les involucres, RHI 5y7 (l'autaiil plus que les nombreuses e( intéressantes observations faites par Bernard de Jussieu , Robert Brown, Mirbel, Savi, Vauoher, etc., n'ont pas détruit pleinement nos doutes. Les rhizos|iermes sont peu nombreuses en espèces; on en compte une quinzaine environ , dont trois seulement croissent en Europe; toutes aiment les marécages et les lieux aquatiques, ]a plupart flottent à la surface des eaux. Elles forment plu- sieurs genres, qui constituent deux divisions ou sous-familles assez remarquables, savoir : I. MaRSII.ÉACÉES ou PiLULARIÉES. Involucres coriaces, divisés en plusieurs loges, contenant les deux sortes d'organes; feuilles roulées en crosse a leur naissance, simples ou pétiolées , et terminées par plusieurs frondules analogues à celle de certaines fougères par leur structure. 1.° Marsilea, Juss. 2.° Pilularia, Linn. II. Salviniées. Involucres membraneux, hermaphrodites ou plus ordinai- rement monoïques; feuilles planes, non roulées en crosse. 3." Salvinia, Mich. 4." Azolla, Lamk. Genres douteux. 5.° Carpanthus, Rafin. Schmaltz. Ce genre paroit faire le passage des marsiléacées aux salviniées , et appartient sûre- ment à cette famille. 6." Isoetes, Linn. Ce genre, rapporté aux rhizospermes par quelques botanistes, a été placé avec doute dans celui des lycopodiacées, par M. De Candolle, où il est effectivement mieux; examiné de nouveau, il pourra offrir des caractères suffisans pour en faire une nouvelle famille , intermédiaire entre les deux que nous venons de citer. Willdenow réunit, sous le nom commun dlvydroptéridées , les rhizospermes et les prêles; mais il suffit de l'examen le plus léger pour démontrer combien ce rapprochement est peu satisfaisant. Les rhizospermes. les équisétacécs, les fougères, ont long- 398 RHI temps été unis en une seule famille , celle des fougères , Juss. ; mais elle en forme trois aussi bien limitées qu'on peut le dé- sirer, par la considération de la structure de leurs organes fructifères et par leur forme. Quelques rhizospermes se rap- prochent des fougères par leurs feuilles roulées en crosse et leur organisation. (Lem.) RHIZOSPERMUM. (Bot.) Le genre décrit et figuré sous ce nom par M. Gaertner fils, avoit été établi auparavant par Ventenat sous celui de Notelœa, dans la famille des jasmi- nées. Voyez Notrlée. (J.) RHIZOSTOME, Rhizostoma. (Actinoz.) Cette dénomina- tion, qui signifie bouches en racines ou radiculaires, a été employée par M. Cuvierpour désigner un genre de Méduses, qu'il a établi avec une grande espèce de nos mers, que Réau- mur a fait connoîtrc sous le nom de Gelée de mer ( Mém. de l'Acad. des se. , 1710, page 478). MM. Péron et Lesueur, dans le Prodrome de leur grand travail sur les méduses, ont con- servé ce genre, quoiqu'ils n'aient pas admis que les divisions qui terminent le pédoncule pussent être regardées comme des radicules buccales, et qu'ils aient au contraire montré que dans ces espèces de méduses la bouche , située comme à l'ordi- naire, étoit quadruple, ou mieux, divisée en quatre par la manière dont s'attache à l'ombrelle le pédoncule, car elle est réellement unique, comme nous nous en sommes assurés. Ce- pendant M. Cuvier, dans son Règne anim., t. 4, p. 67, a étendu le nom de rhizostome à toutes les espèces de méduses qui n'ont pas de bouche ouverte au centre, et qui, dit-H, pa- roissent se nourrir, tantôt par la succion des ramifications de leur pédicule, tantôt par celle des petits filamens dis- posés à leur surface inférieure, tantôt, enfin , parles simples pores de leur surface : ce qui comprend les genres Céphée, Cassiopée, Geronyie, Lymnorée, Favonie , Orythie, Bérénice, Eudore et Carybdée, c'est-à-dire, des genres dont l'ombrelle est pourvue en dessous d'une masse pédonculaire et tentacu- laire très-considérable, avec une cavité très-grande à la base, et des genres dans lesquels l'ombrelle la plus simple possible n'est qu'un disque sans cavité, et, par conséquent, sans ouver- ture pour y conduire. Quoi qu'il en soit de cette confusion inadmissible, le type des véritables rhiïostomes est le R. bleu , RHI 399 Cuv., Journ. de phys, t. 49 , p. l\ZG; le R. Cuvierit , Péron et Lesueur, Annal. , vol. 14, p. 362 la CÉPHÉERHizosroMEde M. de Laniarck, car cet auteur réunit les rhizostomes de M. Péron à ses céphées, sous <'e dernier nom. C'est une tiès-grande méduse, très- commune sur les côtes de la Manche, et dont l'ombrelle atteint quelquefois près de deux pieds de diamètre. Elle est de couleur bleuâtre. Sa circonférence est pourvue d'auricules plus foncées, et son pédicule, attaché par quatre racines , ce qui partagt^ Porifice en quatre ouvertures semi- lunaires, se divise inférieurement en huit bras fourchus et dentelés, chaque dent étant uniporée. Il piroît que cette méduse se trouve aussi dans la Méditerranée, et que c'est le poumon marin d'Aldrovande, Zoop/îj^, liv. 4, p. Syô, et de Gmel., Macri, Polm. mar. I. En effet, M. Eysei,h;irdt , qui l'a disséquée avt^c soin , paroit s'en être assuré et avoir reconnu aussi que cet animal n'a qu'une seule bouche , comme il nous Ta dit dans une lettre du 16 Octobre 18] g. M. Péron en a distingué, sous le nom de R. d'Aldrovande, K. Aldro^'undi , la méduse, dont cet auteur a parlé sous la dénomination italienne àe Pot ta marina, Zooph., liv. 4 , p. 676, et dont les bras, égale- ment au nombre de huit, sont plus courts à la pointe. Enlin une troisième espèce, qu'il nomme le R. de Forskal, R. Fors- Icalii ; Médusa coronala, Forsk., Faun, arab., p. 107 , auroit pour caractères, d'après eet auteur, les huit brasrameux, bilobés à Pextrémité et dentés de chaque côté à la base; en outre elle est marquée par une croix bleue en dessus. Elle provient de la mer Rouge. (De B. ) RHIZOSTOMOS. {Bot.) C. Bauhin soupçonne que la plante désignée sous ce nom est notre iris gerrnanica. (J.) RHIZOSTROMA. {Bot.) Pries {Nov. FI. Suec, 5, pag. 79) a formé ce genre sur les rhizomorpha xylostroma et corticata ; il le caractérise ainsi: Plantes rampantes dans des directions opposées, couchées, rameuses, dilatées aux extrémités, inté- rieurement compactes et denses comme de l'étoupe , re- couvertes à l'extérieur d'un duvet formé de HLrilles rameuses; des tubercules homogènes , contenus dans la substance; spo- ridies disséminées sur les extrémités. Ce genre n'est point mentionné dans le Sjstema orbis vegetabilis de Pries, publié ré- cemment, d'où Ton peut croire que Pauteur Va supprimé. (Lem.) 4oo RHO RHODACfNA. {Bot.) Aetius désignoît sous ce nom une variété de pêches à chair ferme et d'un blanc rougeàtre. (J.) RHODEA. (Bot.) VOronlium japonicum de Thunberg a été distingué par Roth sous ce nom générique , qui n'a pas encore été adopté. (J.) RHODIA. (Bot.) Adanson et Crantz nomment ainsi le RJio- diola de Linnœus. (J.) RHODIOLE; Rhodiola, Linn. {Bot.) Genre de plantes dico- tylédones polypétales, de la famille des crassulées (Juss.), et de la dioeciv octandrie, Linn., dont les sexes sont séparés sur des individus différens, et dont les principaux caractères sont d'avoir : Un calice divisé profondément en quatre décou- pures obtuses, persistantes; une corolle de quatre pétales, une fois plus longs que le calice dans les fleurs mâles, à peine sensibles dans les femelles, munis à leur base interne , dans les unes et les autres, de quatre petites languettes; huit étamines à filamens plus longs que la corolle , et terminés par des an- thères simples; quatre ovaires oblongs, dépourvus de styles et de stigmates, et stériles dans les fleurs mâles, surmontés, dans les femelles, de chacun un style droit, terminé par un stigmate obtus; quatre capsules corniculées, s'ouvrant par leur^ côté interne , et contenant chacune plusieurs graines. Ce genre ne comprend qu'une seule espèce. Rhodiole rose: R/iodjoiarosea, Linn., Sp., 1465 ; FI. Dan., tab. i83. Ses racines sont épaisses, charnues, vivaces, d'une odeur agréable, ayant quelque rapport avec celles de la rose; elle produit plusieurs tiges simples, cylindriques, hautes de six à huit pouces, garnies, dans toute leur longueur, de feuilles éparses, nombreuses, lancéolées, un peu charnues, dentées en leurs bords, glabres et d'un vert gl luque. Ses fleurs sont jaunâtres ou rougeàtres, disposées, au sommet des tiges, en corymbe serré : elles paroissent en Mai et Juin. Celte espèce croit dans les fentes des rochers des Alpes, en France, en Suisse, en Allemagne, en Laponie, etc. Sa racine a passé pour anodine et résolutive, elle con»munique son odeur de rose à l'eau qu'on distille dessus. Les Islandois et les Lapons mangent cette racine. (L. D.) RHODITE, {Foss.) Gesner et d'autres auteurs anciens ont RHO 401 désigné sous ce nom des pierres marquées de roses ou d'é- toiles à plus de cinq rayons, qui dépendoient sans doute de la famille des polypiers; mais, d'après une telle description, il est dilFiclle de déterminer le genre. Aldrovande a décrit sous ce nom une sorte d'échinite. (D. F.) RHODITIS. (Min.) C'est le nom que Forster a proposé de donner au quarz hyalin rose. Voyez Quarz. (B.) RHODIUM. {Chim.) Corps simple, compris dans la cin- quième section des métaux. Voyez Corps , tome , X , pag. 5 1 1 . Propriétés physiques. Il est solide. Sa densité, d'après quelques essais, excéde- roit un peu 1 1,000. Parce qu'il forme des alliages ductiles avec plusieurs mé- taux , quelques chimistes ont pensé qu'il devoit être ductile. M. Vauquelin a dit au contraire qu'il est cassant. C'est un des métaux les moins fusibles. M. Vauquelin l'a fondu en employant le borax. 11 n'a pu y parvenir sans l'addition de ce corps, lors même qu'il dirigeoit un courant d'oxigène sur un charbon embrasé, où le métal étoit placé: dans ce cas il n'a obtenu qu'une simple agglutination dans les parties de rhodium qui se touchoient. M. Wollaston est parvenu à le fondre en l'exposant à la flamme d'un mélange de vapeur d'alcool et d'oxigène. 11 est d'un blanc analogue à celui du palladium. Propriétés chimiques. M. Berzelius prétend que le rhodium, réduit en poudre fine, s'oxide lorsqu'il est chauffé peu à peu jusqu'au rouge. A froid, l'air et l'oxigène n'ont pas d'action sur lui. 11 en est de même de l'eau , lors même qu'elle est en contact avec l'air. Le soufre se combine facilement au rhodium par la fu- sion. La plupart des métaux s'y allient. Le mercure ne s'y amalgame pas- Les acides sulfurique , nitrique et hydrochlorique , con- centrés et bouillans, n'ont pas d'action sur ce métal. Il est remai'quable que l'eau régale n'en a'pas davantage. 45. aS i02 RHO Lorsqu'on veut dissoudre le rhodium , on l'allie avec trois fois son poids de plomb. On met l'alliage dans un mélange de 2 mesures d'acide hydrochlorique et de i mesure d'acide nitrique, qu'on porte peu à peu à lébullition. Quand la dissolution est opérée, on fait évaporer doucement la liqueur à siccité ; puis, en reprenant le résidu avec une petite quan- tité d'eau , on dissout le chlorure de rhodium à l'exclusion du ciilorure de plomb. Oxide5 de rhodium. Suivant M. Berzelius il existe trois oxides de rhodium. Protoxide de rhodium. Berzelius. Oxigène 6,66 Rhodium loo. On le prépare en chauffant peu à peu jusqu'au rouge et avec le contact de l'air, le rhodium réduit en poudre fine. Il est brun ; et M. Berzelius dit qu'il produit une foible dé- tonation quand on le chauffe après l'avoir mêlé avec du sucre ou du suif. Dedtoxide de rhodium. Berzelius. Oxigène i3,32 Rhodium loo. M. Berzelius le prépare en chauffant dans un creuset de platine un mélange de rhodium pulvérisé, de potasse et d'une petite quantité de nitrate de potasse. Il lave le résidu calciné,, d'abord avec un peu d'eau chaude, puis avec de l'eau aci- dulée d'acide sulfurique. Cet oxide s'unit avec les alcalis et ne sature pas les acides. M. Berzelius le considère sous ce rapport comme électro- négatif. Peroxide de rhodilai. Oxigène i9jdouze à seize , sont de la longueur de la corolle -. le style a trois ou six divisions et les stigmates aigus et velus. Le fruit est une baie blanche, arrondie, transparente, visqueuse en dedans; les semences sont petites, oblongues, noiçàtres , luisantes. Gartner a formé de cette plante un genre particulier, à cause de ses semences pourvues d'un périsperme farineux et de l'embryon presque en spirale. Elle croît à la Jamaïque sur les rameaux des plus grands arbres. (Poir.) RHYSODE. {Ent.) M. Latreille indique ce nom comme propre à faire connoitre un genre de coléoptères, voisin des lymexylons : il n'y rapporte qu'une espèce qu'il range prés du Cupès. (C. D.) 4S. »8 434 RHY RHYTELMINTHE, Rhjtelminthus. (Entoz.) C'est le nom sous lequel Zeder a, le premier, séparé des véritables tae- nias les espèces de vers déprimés, articulés, dont la plu- part ont passé depuis dans le genre Bothriocéphale de Ru- dolphi; mais comme il y confondoit les tricuspidaires , ef que la dénomination de rhytelminthe , qui veut dire lom- bric ridé, n'étoit pas convenable : ce genre, tel qu'il l'avoit établi, n'a plus été admis. Zeder y comprenoit trois espèces seulement, le K. anguillœ , B. claviceps, Rud. ; le R. cjprini , Tœnia lorulosa, Rud. , dont Zeder a fait depuis une espèce de son genre Halysis , et le R. lucii , type du genre Tricus- pioAiRE deRudoIphi. Voyez ces différens mots. (De B.) RHYTIDÈRES. {Entom.) M. Schœnherr donne ce nom de genre au charanson plissé, d'Olivier, soiis le n.° 77. Ce nom vient des mots grecs (iut/c, qui signifie pli, enfoncement, et de JVp», cou, et exprimeroit cou rugueux. (C. D.) RHYTIPHL.î:A. (BoI.) voyez Rvtiphl^a. (Lem.) RHYTIRRHINE, ilh7/j>r/im«5.(En^om.) Des mots grecs §ur)ç, pli, enfoncé, et de ûiv, nez. Genre de charanson établi, sous le n.° 85, par M. Schœnherr pour y placer le curculio inœqualis de Fabricius. (C. D.) RHYTIS. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, polygames, de la polygamie dioccie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs polygames, dioï- ques; un calice à trois ou six découpures; point de corolle; trois étamines insérées sur le réceptacle ; un ovaire supérieur; trois stigmates scssiles , bifides; une baie à une seule loge, ri- dée, renfermant trois semences. -- Rhytis ligneux; Rhjlis frulicosa, Lour. , F/or. Cochin., 2, page 812. Arbrisseau dont la tige est droite, haute de six pieds, divisée en rameaux étalés, garnis de feuilles alternes, ovales 'Oblongues, presque acuminées, glabres, très-entières. Les fleurs sont terminales, disposées en longs épis grêles, ser- rés; les fleurs, hermaphrodites, offrent un calice à trois ou six découpures profondes , obtuses , étalées ; point de corolle ; trois filamens droits, filiformes, plus longs que le calice; les anthères à deux lobes; l'ovaire alongé; point de style; trois stigmates bifides, réfléchis. Le fruit est une baie comprimée, molle , ovale, ridée , à une seule loge, contenant trois petites RHY 435 semences ovales. Les fleurs femelles sont placées sur des in- dividus séparés; elles n'ont point d'étamines: leur calice est à plusieurs découpures lancéolées, pileuses, étalées: les autres parties sont comme dans les fleurs hermaphrodites. Cette plante croît dans les forêts, à la Cochinchine. ( Poir. ) RHYTIS. {Entoz.) Zeder , dans son Histoire naturelle des vers intestinaux {Naturgeschichle , page 290), a proposé ce nom pour celui de rhytclminthe , qu'il avoit employé dans ses JSachlrœge; mais, en outre, il rectiiSa son genre, en re- tira le R. lorulosa , et le caractérisa ainsi : Ver alongé , plat ou déprimé; tête à plusieurs côtés, tronquée en avant; deux ou quatre lèvres oblongues, disposées par paires sup ses côtés : en sorte qu'il correspond presque exactement au genre Bothriocéphale de M. Rudolphi, dont le nom a ce- pendant prévalu. Il renferme en effet dix espèces de véri- tables bothriocéphales, et, par conséquent, d'après les règles reçues, M. Rudolphi auroit eu tort de ne pas admettre la dénomination de son prédécesseur , et même quelquefois de changer les noms d'espèces; il en donne cependant pourrai- son qu'il y a un genre de plante établi par Loureiro , dans sa Flore de la Cochinchine, sous le nom de Rhytis. (De B.) RHYTIS. (Entoz.) M. Oken (Manuel d'hist. zool. , page 160) emploie ce nom , imaginé par Zeder, pour un nouveau genre, qu'il forme avec deux espèces de bothriocéphale , les B. no- dosus et solidus, et auquel il donne pour caractères .• Corps articulé, épais, plat; un pore à chaque articulation; deux fossettes céphaliques , divisées chacune en deux par une ligne élevée; point de cavité ni d'intestin; ovaires noueux ou en longues lignes sinueuses. Voyez Bothriocéphale. (DeB.) RHYTISMA. ( Bot. ) Genre de la famille des hypoxylées, très-voisin du phacidiu m .il est constitué par des plantes com- posées de petits péridiums noirs , difformes , enfoncés dans l'épiderme des branches et des feuilles des arbres qui leur sert de base, s'ouvrant par une fente flcxueuse ou en lanières transversales, distinctes d'un noyau interne submulliloculaire, charnu, persistant, qui fait les fonctions d'un placenta sur lequel sont des parties presque en forme de massues droites, qui sont composées de sporidies placées en série et mêlées avec des naraphyses. Ces caractères sont ceux que Fries a 456 RHY fixé à son genre Rhytisma , dans son nouvel ouvrage intitulé Sj'stemaorbis vegetahilis, excepté que nous y avons ajouté aussi, d'après Pries, Sjst. wjycoL , 2, p. 565, le caractère donné par la structure du noyau intérieur. Pries, dans ce dernier ouvrage, a fait connoitre les espèces de ce genre ; mais, depuis (Sysf. orh.) il divise le Rhjtisnia en deux genres, dont un est le Clioslomum, qui comprend une seule espèce de l'ancien rh_y- tisma, le rh-ytisma corrugatum, Pries, placé dans les lichens par presque tous les botanistes ; c'est le limboriu corrugata, Ach. , le lichen graniformis de VEnglish botany , pi. /jG. Son périthécium est arrondi, entier, marqué de plis transversaux, d'abord fortement clos, puis s'ouvrant. En considérant le genre Rhjtiswa tel qu'il a été d'abord établi, il se compose d'une vingtaine d'espèces, dont la plu- part sont des espèces de xyloma et de sphœria des auteurs. Le genre Placuntium d'Ehrenberg représente le rhylisma mo- difié. Voici quelques espèces remarquables de ce genre. 1. Le Rhytisjia LARGE; Rh_ytiswa maximum, Pries, Syst. myc. Il forme sur les rameaux de saules vivans des plaques hui- leuses, d'un à trois pouces de large, d'une demi -ligne d'épais- seur, inégales, un peu lobées dans leur contour, d'une cou- leur livide et pâle au milieu. 2. Le Bhytisma géant : Rliytisma giganteum , Fries iXyloma, Rebent. , FI. Neom., pi. 2, fig. 8. Plane, orbiculaire, grand, brun , s'ouvrant par une fente en deux lèvres laciniées, blan- châtres. Cette espèce , dont le périthécium a un pouce de largeur, se trouve sur les feuilles de chou; il est facile de l'en détacher lorsqu'il est sec. 3. Le Rhytisma des érables : Rhjtisma acerinum, Pries, loc. cit.; Mucor granulosus , Bull., Champ., pi. 5o4, fig. i^;Xy- loma acerinum, Fers.; Dec, Mém. du Mus., 3, pi. 3, fig. 9"; Nées, Sj'st., fig. 21. 11 croit sur les feuilles et y forme des taches un peu enfoncées, difformes, confluentes , rugueuses, s'ou- vrant par une fente flexueuse très- irrégulière , rameuse; ces taches sont d'une couleur pâle dans le centre , et blanchâtre à l'intérieur; mais dans une variété [xyloma pseudo -platani , Dec. ) elles sont limitées de jaunâtre; dans une autre, qui vit sur Vacer ruhrum, la bordure est rouge; enfin, dans une troi- RIA 437 sième , propre â Vacer Negundo, elle est jauuàtre. Ces difFé- rences de teinte coïncident avec celle de i'épidcrme dessécha des plantes qui produisent ces variétés. On peut voir dans Pries {Syst, mjc.) la description de beau- coup d'autres espèces. (Lem.) RHYZOCARPIENS [Végétaux]. {Bol.) M. De CandoUc nomme caulocarpiens, les végétaux dont la tige porte fruit plusieurs fois, et rhyzocarpiens, ceux dont la tige est mono- carpienne, c'est-à-dire ne porte fruit qu'une fois, mais dont la racine repro;luit de nouvelles tiges fructifères; exemples : nsLer Novœ Anglia', spiriva, ulmaria, bananier. (Mass.) BHYZOPHAGE. (£»ifom.) Nom d'un genre de petits coléop- tères, voisin des Bostriches, parmi les coléoptères tétramérés, établi par Herbst, et adopté par MM. Latreille et Dejean : tel est le Ij'ctus politus de Fabricius. Ce nom devroit, d'après son étymologie, être ainsi ortho- graphié : Rhizofhace, mangeur de acines. (C. D.) RHYZOPHORE. {Entom.) Nous trouvons ce nom cité par Fabricius, dans son Sytèmedes éleuthérates, tom. 2, pag. 56 1 , n." 4, comme celui d'un genre établi par Herbst [Coleopt., 5, pi. 45, fig. 10) pour y ranger le lyctus , que Fabricius nomme hipustulatus, et que Paykull appelle dispar. (C. D.) RHYZOPHYLLUM. (Bot.) Voyez Rhizophyllum. (Lem.) RI. [Bot.) Cet arbre japonois est, selon Thunberg, le prunus domestica. Le même nom est donné au pyrus commuais , suivant Kaempfer. On trouve dans ce dernier auteur les noms de ri etsjo, cités pour le mûrier à papier. (J.) RIAM. ( Bot. ) Dans une partie de l'Arabie on nomme ainsi, suivant Forskal , une campanule dont la racine est bonne à manger, campanula edulis. (J.) RIANA. {Bot.) Nous avions placé à la suite des berbéri- dées ce genre, ainsi que le Passura, le Conoria et le Rinorea, tous quatre de la Guiane, établis par Aublef. Richard et M. De CandoUe les ont réunis en un seul , sous le nom de Cono- ria, qu'ils ont reporté à la famille des violacées, à laquelle il convient mieux. (J.) RI ANE, Kiana. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des violacées, de la pentandrie motiogjnie de Linnaeus , offrant pour carac- m RiB tère : Un calice à cinq divisions; dix pétales, les extéricui*s plus grands , connivens à leur base , alternes avec les inté- rieurs ; cinq étamincs à la base des pétales intérieurs ; un ovaire supérieur à cinq côtes: un style en massue. Le fruit est une capsule oblongue, à une seule loge, à trois valves comprimées; trois semences. (Voyez ci-dessus l'article Riana.) RiANE DE LA GuiANE : Riuna guianensis, Aubl. , Guian. , i , page aSy, lab. 94; Juss. , Gen. ; Lamk. , III. gen. , tah. i35, £g. 1. Arbrisseau de huit à dix pieds, dont la tige a trois ou quatre pouces de diamètre : il pousse dès sa base des rameaux droits, ramifiés , garnis de feuilles opposées en croix, pétio- lées , fermes, lisses, ovales, vertes et glabres à leurs deux faces, longues de six à sept pouces, larges de deux, dentées en scie à leurs bords, terminées par une longue pointe, sup- portées par un pétiole court, convexe en dessous, canaliculé en dessus, muni à sa base d'une petite stipule ovale, aiguë, caduque. Les deurs sont alternes, pédicellées, disposées en épis à l'extrémité des branches et des rameaux; leur calice est divisé en cinq découpures aiguës: la corolle blanche; les pé- tales extérieurs sont alongés, terminés en pointe, rapprochés à leur partie supérieure en forme de grelot ; les filamens très- courls; les anthères jaunes, à deux loges. L'ovaire est velu, à cinq côtes, surmonté d'un style charnu et d'un stigmate bbtus et renflé. Le fruit est une capsule uniloculaire , à trois valves ; une semence sous chaque valve. Cette plante croît à la Guiane, dans les forets d'Avoura. (Poir.) RIBARD. ( Bot.) Le nénuphar jaune porte ce nom dans quelques cantons. (L. D. ) RIBAIJDET. (Ornith.) Nom vulgaire du pluvier à collier, eharadiiiis hiaticula, Linn., dans Tancienne Picardie. (Ch. D.) RIBBAN. (Bot.) Le basilic, ocimum, est ainsi nommé chez les Arabes, suivant Forskal. (J. ) RIBEIROU. (Ornith.) Nom provençal de l'hirondelle de rivage, hirundo riparia, Linn. (Ch. D. ) RIBÉLIER. [Bot.) Voyez Embéuer. (Poir.) RIBES. ( Bot. ) Le vrai ribes des Arabes et des anciens est le rheum ribes, plante acide comme l'oseille, et pouvant être employée aux mêmes usages, laquelle croît dans plusieurs pays du Levant. Llnnaeu» a transporté ce nom au groseiiler. RIC /^^ grossularia de Tournefort et d'autres anciens. C'est le ribesium de Dillen. Voyez Groseillier. (J. ) RIBÉSIÉES. [Bol.) Quelques auteurs, voulant séparer de la laniille des nopalées, opuntiaccr , le groseiller, grossularia, de Tournefort, ribes de Linnasus, qui lui étoit associé dans une section distincte, ont proposé d'en faire une famille nou- velle sous le nom de Ribésiées. Si, malgré la grande affinité qui existe entre ces deux sections par l'intermède de quel- ques genres , affinité rappelée dans l'article Nopalbes de ce recueil, on persiste à vouloir former deux familles voisiniez (ce qui est indifférent dans l'ordre naturel), il sera peut- être convenable de donner à la nouvelle famille le nom de grossulariées, qui ne peut convenir qu'à elle, et que nous avons proposé , plutôt que celui de ribésiées qui rappelle aussi le vrai ribes des anciens , espèce de rheum dans la fa- mille des polygonées. (J.) RIBESIOIDES. (Sof. ) L'arbre que Linnasus nommoit ainsi dans son EL Zejd. , est VEmbelia de Burmann , genre rapporté maintenant à la famille des ardisiacées. (J. ) RIBESIUM. (BoL) Voyez Ribes. (Lem.) RIBET. ( Bot. ) C'est le groseillier rouge. ( L. D. ) RIBOULICHI. ( Bot.) Nom caraïbe, cité par Surian, d'une espèce d'acaljpha, décrite et figurée dans les manuscrits de Plumier sous le nom de Ricinoides, vol. 4 , t. i32. (J. ) RICACO. {Bot.) Dans le Pérou on donne ce nom aux di- verses espèces d'Alansoa de la Flore du Pérou, genre de la famille des personées, voisin de la digitale. ( J. ) RICARDIA. (Bot.) Houston et Adanson donnent ce nom au genre Richardia , Linn. Voyez Richarde. (Lem.) RICCIA. [Bot.) Genre de plantes cryptogames, de la famille des hépatiques, établi par Michéli, adopté par les naturalistes , et caractérisé ainsi : Capsules ou sporanges presque globuleuses, plus ou moins complètement renfer- mées dans la substance de la fronde, prolongée chacune en un tube ou style plus ou moins proéminent , perforé à l'ex- trémité : sporidies presque rondes, libres, privées de toutes espèces de filamens. On observe en outre sur les frondes quelques corpuscules , considérés comme des organes mâles, blanchâtres, coniques, sessiles, saillans, grenus à l'intérieur. 44o RIC Ces petites plantes sont formées par une fronde herbacée, de la n.iture de celle des murchantia, lancéolées ou bifur- quées, disposées sans ordre, ou le plus souvent semblables à de petites étoiles planes , appliquées sur la terre grasse ou na- geantes sur les eaux. Ces plantes sont tantôt glal)res, tantôt ciliées. Presque toutes les espères connues ont été observées en Europe. Michéli en a donné, le premier, une monogra- phie. Il en porte les espèces à neuf. Ch. Raddi , en 1818, publia une nouvelle description des espèces de riccia de la Toscane , et il en compte également neuf. Cependant la principale espèce de Michéli n'y est pas comprise : elle est le type du genre Corsinia, Rad., nommé depuis Guentheria (voyez ce mot) par Treviranus. On doit à Villars , Gmelin, Hoffmann, Dickson, Muller, Poiret , De Candolle, la con- noi^sance de quelques autres autres espèces. On a rejeté de ce genre i." le riccia araclmoidea , Flor. Dan., pi. 898, fig. 2, reconnu par Lyngbye pour son raucheria terrestris , qui est le vaucheria Dillivynii , Agardh . Sfnops.; 2.° le riccia Jluitans , Flor. Dan, (non Linn.), qui est le chœtopliora elongata y Agardh. Dans le nombre des espèces il en est deux, le ric- cia canaliculata, Hoffm. , etle/tuitans, Linn., qui s'éloignent des autres p.ir leur port et leur fructiâcalion différente ou inconnue. Elles forment le ricciella , Braun. * Capsules saillantes hofs de la fronde. j. Riccia pybamidée : Riccia pjramidata , \'\'illd., Raddi, Opusc. bot., 2 , page 35o, pi. i5 , fig. 1 ; Riccia média, Mich., Géra. , pi. 67, fig. 'j. Frondes simples ou bifurquées, disposées en rosette d'un pouce et plus de diamètre, chacune canali- culée, presque triangulaire, ciliée ou un peu velue en des- sous , portant dans leur milieu des capsules pyramidales, assez nombreuses. Cette plante croit appliquée contre terre, aux environs de Florence. *"' Capsules contenues dans la substance de la fronde, 2. Riccia chistallin : Riccia cristallina, Linn., Raddi, lac. cit., pi. 16, fig. 6; Riccia minima, Rlich., Gen., pi. 67 , fig. 3; D'il., Musc, pi. 78, fig. 12. Fronde en forme de rosette, arrondie , ayant quatre à cinq rayons charnus, cunéiformes, RIC 441 et obfusëment lobés. Cette espèce croît dans les bois, le long des ruisseaux; sa surface est couverte de petits trous, plein d'humidité, qui lui donne l'aspect cristallin. On ne doit pas confondre cette espèce avec le riccia cavemosa , Hoffmann, (Schmied. , ïcon. , pi. ^S , fig. 5 ; Mich. , /oc. cit., fig. 7 ; Raddi , loc. cit. , fig. 1 ), dont les rosettes sont plus petites , plus divisées , dichotomes, planes, à extrémités à peine dilatées et émar- ginées, et dont la surface est couverte d'un nombre infini de petits trous. Celte plante croit dans les mêmes lieux que la précédente. 3. RicciA GLAUQUE : Riccia glauca, Linn.. Hedw. , Theor. , pi. 5i; Raddi, Opusc, loc. cit., pi. 16, fig. Zi;Sow., Ln^l. Bot., pi. 2649. En rosettes de quatre à cinq lignes de dia- mètre, arrondies, d'un vert glauque; frondes une ou deux fois bifurquées, réticulées, ponctuées, un peu obtuses et canaliculées à l'extrémité. On trouve cette espèce autour des étangs, en Italie, en France, en Angleterre, etc. 4. Riccia bifurqué : Riccia hifitrcata, Hoffm. , Decand. ; Ric- cia lamellosa , Raddi, loc. cit., fig. 2; Mich., Géra., pi. 67, fig. 4. En rosette de douze à dix -huit lignes de diamètre, à frondes bifurquées une ou plusieurs fois, étroites, concaves en dessus, à surface unie. Elle croit dans, les lieux humides, dans les bois, le long des chemins, dans les jardins, etc. 5. Riccia nageant : Riccia natans, Linn., Schmied., Icon., pi. 74; Sow. , Engl. Bot., pi. 252; Dill. , Musc, pi. 78, fig. 18. Fronde plane, nageante, cordiforme ou arrondie, ou lobée, ou bien, disposée en petites rosettes, garnies en dessous d'un grand nombre de longs cils verdàtres, com- primés, foliacés, qui, vus au microscope, présentent un tissu réticulaire, analogue à celui des feuilles des mousses. La surface des frondes est lisse , mais légèrement réticulée. On ne connoît point la fructification de cette plante, qui croît sur les eaux stagnantes dans les bois, en France, en Angle- terre , etc. Nous l'avons recueillie en abondance à l'étang de la chasse, à Montmorency. Les cils de la circonférence brunissent avec l'âge, et cette couleur brune qui fait con- traste avec le vert des frondes, donne à la vieille plante un aspect différent de celui qu'elle a dans sa jeunesse. Elle res- semble aux lentilles d'eau. 4«i RIC 6. RicciA FioTTANT : Ricciu Jlutlans , Linn., Schmied., pi. 74; Sovv., EngL Bot., pi, 261 ; Ul^a palustris, Rai, jMich. , Gen., pi. 4, fig. 6; Dill., Musc, pi. 74, fig. 47. Frondes d'un vert clair, planes, nageantes, linéaires, plusieurs fois bifurqnées, à divisions écartées, avec les dernières divergentes, obtuses, «n peu calleuses à l'extrémité, transparentes et celluleuses. Cette plante végète et flotte sur les eaux stagnantes, dans les étangs et les rivières tranquilles. On soupçonne que les corpuscules jaunâtres qu'on obseive dans son intérieur, for- ment sa fructificiition. Elle s'éloigne des autres espèces de ce genre par son port assez semblable à celui du iungermannia furcata, autre plante hépatique mais terrestre ou parasite sur les écorces des arbres, à fructification bien connue, mais qui cependant, privée de celle-ci, a beaucouj) d'analogie avec le ricciajluitans , et encore plus avec le riccia nodosa de MM. Boucher et De Candolle, qui ne diffère de celui-ci que par sa fronde un peu convexe, marquée de distance en dis- tance de lobes noueux, et qui croit à Abbéville. Raddi rap- proche le riccia f.uitans , qui est pour lui une espèce douteuse, à fructification inconnue, du marsiiea , -pi. 4, fig. 5, de Michéli, plante terrestre et probablement une espèce du genre Blan- dowia, Willd. (Voyez Marsilea , tome XXIX, page 199.) Nous avons dit plus haut que le ricciajluitans formoit avec l'espèce suivante le genre Ricciella, Braun. 7. Riccia canaliculée ; Riccia canaliculata, Hoffm. , Dec. Frondes rampantes, s'entrecroisant en tous sens, dichoto- mes, linéaires, obtuses, à bords relevés, canaliculées dans leur milieu, foliacées, vertes, sans nervures longitudinales, munies en dessous de petites fibrilles radicales, blanchâtres. Cette plante a été observée en petits tapis vert- clair et sans fructification par M. De Candolle, sur la terre humide, au bord de la rivière d'Èdre / près Nantes. Elle rappelle les jungermannia encore mieux que la précédente. Weber et Mohr ne la considèrent que comme une variété du riccia Jluitans. ( Lem. ) RICCIELLA, {Bot.) Ce nom , diminutif de celui de riccia^ est celui du genre formé par Braun sur les riccia Jluitans et canaliculata , dont la fructification n'est pas reconnue ou constituée par des corpuscules ou tubercules, sans organi- RIC 443 sation , et înnës dans la fronde. Voyez ci -dessus Riccia. (Lem.) RICCIO. {Mamm. et Ichthyol.) Riccio est le nom italien du hérisson, et riccio marino, hérisson marin, celui de quel- ques poissons couverts de pointes : tels le tétrodon et le dio- don épineux. (Desm.) RICE-BIRD. (Ornith.) Catesby désigne par cette dénomi- nation l'agripenne ou ortolan de riz , emberiza oryzivora , Linn., dont M. Vieillot a fait une passerine. (Ch. D.) RICH^IA. {Bot.) Ce genre, fait par M. du Petit-Thouars sur un arbre de Madagascar, doit être réuni, dans la famille des salicariées, au cassipurea d'Aublet, dont il ne diffère que par sa capsule un peu charnue, dont les loges contiennent quelquefois deux graines au lieu d'une seule. Voyez Richeia. (J.) RICHARD. (Entom.) Geoffroy avoit décrit, sous ce nom fran- çois, le genre d'insectes coléoptères que Linnaeus, Fabricius, et par suite la plupart des auteurs, ont désigné sous le nom de Bupreste, Buprestis en latin. Voyez ce mot. (C. D. ) RICHARD. (Ornith.) Un des noms vulgaires du geai d'Eu- rope, corvits glandarius , Linn. (Ch. D.) RICHARDE, Richardia. {Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, de la famille àes ruhiacées , de Vhexandriemonogjnie de Linnaeus, offrant pour caractère es- sentiel : Un calice persistant, à cinq, six ou huit divisions égales, une corolle infundibuliforme , divisée en son limbe eh lobes égaux ; six ou huit ctamines saillantes ; un ovaire infé- rieur à trois loges; un style; trois stigmates oblongs en tête; une capsule à trois coques monospermes , couronnée par le calice. Richarde velue : Richardia pilosa, Ruiz et Pav. , l'ior. Per., 3, page 5o, tab. 27g, fig. B; Richardsonia pilosa, Kunth in Humb. et Bonpl., Nov. gen. et Spec, 3 , pag. 35o, tab. 27g. Cette plante a une racine perpendiculaire; elle produit des tiges herbacées , fortement velues, droites ou renversées, lon- gues de cinq à six pouces, garnies de feuilles pétiolées, op- posées, oblongues, aiguës, rétrécies à leur base, entières, rudes à leurs deux faces, velues particulièrement sur leurs bords, d'un vert blanchâtre, longues d'environ un pouce, 44A RIC larges de trois ou quatre lignes ; les stipules sont vaginales, dé- coupées à leur sommet en tîlamens sétacés. Les lleurs sont disposées en petites têtes sessiles au sommet des rameaux, en- tourées de feuilles florales sessiles, opposées ou quaternées, les deux extérieures plus grandes; les divisions du calice sont oblongues, hispides , lancéolées, acuminécs , une fois plus courtes que la corolle: celle-ci est blanche, avec les divisions du limbe ovales, oblongues, aiguës, toutes égales, hispides au sommet; les six éîamines attacliées «i l'orince du tube ; Tovaire est scabre et pileux; les stigmates sont en tête, globuleux et pubescens ; le fruit est de la grosseur d'un grain de chenevis, à trois coques presque turbinées. Cette plante croit au Pérou, dans les moissons et les lieux incultes , aux environs de Lima. Richarde a feuilles rudes : 'Ricliardia scahra^ Linn. , Spec; Lamk. , lll. , tab. 264. Cette plante a des tiges assez élevées, très-rameuses , médiocrement articulées, à quatre faces , hé- rissées de poils roides , épars, réfléchis, garnies de feuilles presque sessiles, ovales, lancéolées, très- entières , rudes à leur superficie , marquées de nervures alternes. Les fleurs sont réunies en petites têtes terminales, accompagnées de quatre feuilles, quelquefois plifs, ouvertes en étoile; les alternes plus petites, sessiles, aiguës, ciliées à leurs bords; d'autres fleurs sont réunies en verticilles autour des rameaux. Le calice est presque campanule, au moins une fois plus court que la co- rolle; celle-ci est petite; son tube s'élargit en forme d'en- tonnoir, et se divise à son orifice en six petits lobes courts, prtsque droits, aigus; la capsule a trois coques conniventes. Cette plante croît à la Véra-Cruz. (Poir.) RICHARDIA. (Bot.) Voyez Richarde, Richardsoma et CULHARIA. (J.) RICHARDSONIA. (Bot.) M. Kunth désiroit consacrer un genre spécialement à Richard , que son Analj'se du fruit et ses divers mémoires sur les graminées, les potamées, les ba- lanaphorées et d'autres familles, ont placé sur la première ligne des botanistes. Il a voulu auparavant donner au Ricliar- dia de Linnaeus, genre de rubiacées, le nom qu'il auroit dû recevoir primitivement, pour conserver la mémoire de Ri- chardson, botaniste anglois. Ensuite, regardant le calla œthio- RIC 4A5 pica comme assez différent du calla paluslris , pour devenir un genre distinct, très- remarquable par sa grande spathe blanche, contournée en cornet, il Ta nommée Richardia. Ce nouveau genre peut mériter d'être adopté , mais ce sera peut- être sous un autre nom, à moins que le Richardia de Lin- naeus ne soit détruit et réuni au spermacoce dont il est très- voisin. Voyez Richarde. (J. ) RICHARD30NIA. (Bot.) Ce genre de Necker n'est qu'une division du Jungermannia de Linnaeus; il n'a pas été admis. (Lem.) RICHE. (Mamm.) C'est le nom d'une variété du lapin do- mestique. (Desm.) RICHE-DÉPOUILLE. (Bo^) Variété du citronnier oranger. (L.D.) RICHE- PRIEUR. (Ornith.) C'est un des noms qu'on donne vulgairement au pinson ordinaire, fringilla cœlebs , Linn. (Ch. D.) RICHEA. (Bot.) Genre de plantes de la famille des éricinées^ Juss. , des epacridées , Rob. Brow., de la pentandrie mono^^ynie de Linnseus . offrant pour caractère essentiel : Un calice mem- braneux , dépourvu de bractées ; une corolle fermée , en forme décoiffe, s'ouvrant transversalement, la partie inférieure per- sistante ; cinq étamines persistantes , placées sur le réceptacle , qui reçoit .également cinq petites écailles; un ovaire supé- rieur; un style. Le fruit est une capsule dans laquelle les pla- centas sont libres, suspendus au sommet d'une colonne cen- trale. M. Rob. Brown a reconnu que le genre Richea de M. La- billardière étoit le même que le Craspedia de Forster, plante à peine indiquée par cet auteur, qui nous a été très- bien décrite par M. de Labillardière , et qui, sous ce rapport, de- voit rester sous le nom qu'il lui a donné, n'ayant pas eu, comme M. Brown, l'occasion de voir en herbier le genre de Forster : c'est donc à tort qu'il a plu à M. Brown de suppri- mer un nom sous lequel elle étoit beaucoup mieux connue, pour en rappeler un qui ne nous a presque rien appris. Le nom de richea est appliqué ici à une autre plante. La seule espèce, appartenant à ce genre, est le richea dra- Mophjlla, arbrisseau variable dans son port, à tige basse, à 446 RIC peine haute d'un pied et demi; lorsqu'il croît sur les hautes montagnes, parvenant à la hauteur d'environ dix pieds, dans les forêts et sur le revers des montagnes , à la Nouvelle-Hol- lande. 11 a, par son port, des rapports avec le dracophyllum, et par sa corolle avec le cyrthante. (Poir.) RICHEIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, établi par M. du Petit -Thouars, de Vicosandrie monogjnie de Lin- naeus, dont la famille naturelle n'a pas encore pu être recon- nue. 11 ne renferme qu'une seule espèce, richeia madagasca- riensis, Pet. Th., JSov. gen. , n.° 84. Cette plante se présente sous la forme d'un arbrisseau, à tige droite , garnie de feuilles opposées, à peine pétiolées , légèrement dentées à leur con- tour. Les fleurs sont axillaires; le pédoncule unitlore, entouré à sa base d'une bractée en forme d'urcéole. Chaque fleur offre un calice campanule, profondément di- visé en cinq découpures. La corolle est composée de cinq pé- tales rétrécis à leur base, frangés au sommet, plus courts que le calice, insérés à sa base, ainsi que les étamines en grand nombre. L'ovaire est hémisphérique, occupant le fond du ca- lice, marqué de cinq sillons, surmonté d'un style plus long que les étamines. Le calice est persistant, étalé; il renferme une capsule en forme de baie, rétrécie à sa base, a trois sil- lons, à trois valves , à trois loges; chaque loge renferme une ou deux semences, attachées par le sommet, pendantes, à demi - arillées à leur base, munies d'un périsperme charnu. L'embryon est renversé; la radicule alongée ; les cotylédons plans. Cette plante croit à l'île de Madagascar. (Poir.) RICHÉRIE , Richeria. ( Bot. ) Genre de plantes dicotylé- dones , à fleurs incomplètes, de la famille des euphorbiace.es , de la polygamie dioécie de Linna>us , oflrant pour caractère essentiel: Des fleurs polygames dioïqucs; dans les hermaphro- drites un calice à quatre ou cinq divisions ; quatre ou cinq péfales , autant d'étamines, autant de glandes placées à la base de l'ovaire ; point de style. Dans les fleurs femelles le calice et la corolle comme dans les fleurs hermaphrodites; un disque entourant la base de l'ovaire; un style très-court; trois stigmates roulés; une capsule couverte d'une écorce, à trois loges, à trois valves, s'ouvrant à sa base; chaque loge renfernUrt une semence. RIC 447 RicH^RiE A GRANDES FEUILLES; Richeria grandis, Vahl, Eg/., î ,p. 3o, tab. 4. Arbre très-élevé, dont les rameaux sont garni» de feuilles alternes, pétiolécs , alongées, glabres, coriaces, veinées, très -entières, aiguës au sommet, très-rétrécics à leur hase, longues de six à sept pouces. Les fleurs sont situées dans l'aisselle des feuilles, disposées en épis solitaires, plus longs que les pédoncules. Cette plante croît à la Guadeloupe et au mont Serrât. (Pom.) RICHNOPHORA. {Bot.) Genre de la famille des champi- gnons, établi par Persoon dans sa Mycologie européenne. Il Fépond en quelque sorte au phlebia de Pries , mais il en dif- fère un peu. Il a, comme lui, des rapports avec les telephora. M. Persoon le caractérise ainsi : Chapeau charnu, trémel- loïde, renversé ou retourné; hyménium nigueux, plissé, à plis simples, crétés ou tuberculeux. Pries {\^jst. orb., 1, page 3^2 ) semble ne vouloir point admettre ce genre. Une seule espèce est décrite par M. Persoon. Le RiCHNOFHORA COULEUR. DE CHAIR; Riclinopliora carnea, Pers. , Mj'col. eur., 2, page 7, pi. 18, fig. 5. Elle croît ap- pliquée sur le bois et les écorces ; elle s'étale inégalement ; sa couleur est d'un rouge de chair foncé. Sa surface est lisse et son bord presque nuancé de jaune et fimbrié. Ce champi- gnon a été trouvé dans les Vosges, sur le mont Jura et dans les bois; il croit sur l'écorce et le bois du chêne. (Lem.) RICIN, Ricinus. {Bot,) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, monoïques, de la famille des euphorbia- cées , de la monoécie monadelphle de Linnaeus, offrant pour ca- ractère essentiel : Des fleurs monoïq^ues; dans les fleurs mâles, un calice à cinq divisions; point de corolle; des étamines très- nombreuses; les filamens réunis en plusieurs faisceaux rami- fiés. Dans les fleurs femelles, un calice partagé en trois; ua ovaire supérieur; trois styles bifides; une capsule à trois coques, à trois loges; dans chaque loge une semence lisse, luisante, oblongue , ayant l'ombilic placé au sommet. Ricin commun : Ricinus communis , Linn., Spec. ;Lamk., Ill, gen., tab. 792 ; Jacq. , Te. rar., 1 , tab. 27 ; Camer., Epi7. gSg; Ricinus albus, Rumph.,^m&. , 3 , tab. 41 : on lui donne le nom vulgaire de palma Christi. Cette plante ^ originaire de Barba- rie, est un arbre assez fort, de vingt à vingt -cinq pieds de 448 RIC haut; il produit un très -bel effet par ses feuilles amples ef palmées. Cultivé dans nos climats, ce ricin n'est plus qu'une plante annuelle qui fleurit et fructifie dans la même saison. Sa tige est droite , haute de six à huit pieds , fistuleuse , c) lin- drique, de couleur glauque ou un peu purpurine, rameuse, garnie de feuilles très -amples, alternes, pétiolées, ptltées, lisses à leurs deux faces, divisées en six ou neuf lobes iné- gaux , lancéolés, aigus, dentés à leurs bords-, les pétioles cy- lindriques, glanduleux, accompagnésà leur base d'une stipule embrassante, concave, membraneuse, caduque. Les fleurs occupent la partie supérieure des tiges et des ra- meaux , disposées en un long épi ramifié, accompagnées de petites bractées membraneuses. Les fleurs mâles occupent la partie inférieure; leur calice est d'un vert glauque; les éta- mines forment un gros paquet presque globuleux; les filamens sont réunis à leur base et ramifiés vers le sommet, chaque branche munie d'une petite anthère à deux lobes. Les fleurs femelles sont nombreuses, s tuées à la partie supérieure de l'épi : disposition remarquable dans les plantes monoïques, dont les fleurs mâles, quand elles sont sur le même chaton, occupent ordinairement la partie supérieure, ce qui facilite l'émission du pollen sur le stigmate, tandis qu'ici c'est finverse. Les fleurs femelles sont pourvues d'un ovaire surmonté de trois styles et d'autant de stigmates bifides, de couleur pur- purine. Le fruit consiste en trois coques conniventes, ovales, hérissées de pointes subulées ; chaque coque renferme une semence ombiliquée au sommet et surmontée d'ui.e caron- cule, marquée de taches inégales; l'embryon placé au milieu d'un périspernie oléagineux. Le ricin en arbre n'est point une espèce distincte. Les in- dividus que j'en ai observés en Barbarie ne diff'éroient de notre ricin herbacé et annuel que par sa tige ligneuse , arbo- rescente, piirses fruits un peu plus petits, presque L;labres ou bien moins garnis de pointes. Au reste, comme l'observe M. DesToiitaines, si Ton abrite le ricin tnnuel dans l'orarge- rie ou dans la serre chaude, la tige persiste et devient ligueiihe : il est donc évident que notre ricin n'est une plante herbacée que parce que la tige et les racines périssent vers la fin de l'automne ou au commencement de l'hiver, et comme il est RI G 449 de nature à fleurir et à fructifier dés la première année, on le propage de graines. Les semences du ricin sont composées d'une substance blanche, ferme, de nature émulsive , analogue à celle des amandes; elles récèlent surtout une grande quantité d'huile grasse et douce, qu'on retire facilement, soit par expression, soit par infusion dans l'eau bouillante; mais il est à remarquer que les qualités émulsives, oléagineuses et adoucissantes de ces semences appartiennent exclusivement au périsperme, et que leurs qualités acres, irritantes et nauséeuses paroissent uniquement résider dans l'embryon , de sorte qu'elles jouissent de propriétés médicales très - différentes , selon qu'elles con- servent cet organe central, ou qu'elles en sont privées; or- gane essentiellement vénéneux, auquel elles doivent la pro- priété d'exciter le vomissement, de provoquer une violente purgation , d'enflammer et d'ulcérer différentes parties de la membrane muqueuse qui recouvre l'appareil digestif. Les simences entières, lorsqu'elles sont avalées, même en très- petite quantité, à la dose de deux ou trois, ou même d'une seule, excitent des vomissemens , d'abondantes évacua- tions alvines, et même une violente superpurgation, avec tran- chées, écoulement de silng par l'anus, et un sentiment de chaleur brûlante le long de l'œsophage, dans l'estomac et au rectum. Des observateurs dignes de foi attestent en avoir vu résulter les accidens les plus funestes, et même la mort chez des sujets qui en avoient avalé deux ou trois. L'huile grasse que l'on retire de ces semences, connue de- puis long -temps et employée par les anciens sous le nom d'o/eum ricinum , jouit de qualités opposées et de propriétés très- différentes , selon qu'elle a été fournie par le périsperme seul et séparé de son embryon, ou bien par l'amande entière. Dans le premier cas elle est douce , d'un goût agréable , adou- cissante , lubréfiante, émoUiente , relâchante; elle constitue un purgatif très-doux, et jouit de toutes les propriétés des autres huiles douces : dans le second cas elle est acre et plus ou moins nauséeuse; elle excite l'inflammation du pharynx, provoque le vomissement, enflamme l'estomac , irrite l'intes- tin, produit des superpurgations et autres accidens funestes, quelquefois mortels : mais comme l'huile de l'embryon sort 45. 39 45o RIC avec beaucoup plus de difijculté qi^e celle du përîsperme, et exige une beaucoup plus forte pression , il arrive qu'en sou- mettant les semences entières de ricin a une pression modé- rée, ou bien en les plongeant dans l'eau chaude, pour ob- tenir leur huile, qui vient alors nager à la surface du liquide, on a une huile très -douce, en tout semblable à celle des autressubstances émulsives; tandis que si on presse fortement, l'embryon, forcé de céder ses principes acres et vénéneux , coramunique à cette huile son àcreté et ses propriétés corro- sives, d'où résulte un des purgatifs les plus violens et les plus dangereux que l'on connoisse. Cette huile , lorsqu'elle est exempte d'àcreté, a été recom- mandée comme un purgatif très- avantageux dans un grand nombre de maladies, soit aiguës, soit chroniques. On loue ses bons effets dans les hernies étranglées, les embarras intesti- naux, les constipations opiniâtres, et presque toutes les co- liques; mais, de toutes les maladies contre lesquelles on a plus ou moins vanté l'emploi de l'huile douce de ricin , les affections vermineuscs sont celles où elle a été le plus souvent administrée, et contre lesquelles elle a eu le plus de succès. Un grand nombre d'observations prouvent en effet qu'elle est un des médicamens les plus certains que nous possédions contre les ascarides et contre les taenias. On peut l'administrer de- puis trente -deux jusqu'à cent trente grammes (une à quatre onces) et au-delà. Pour plus de sûreté on la fait prendre à la dose de demi -once chez les adultes, et d'un ou deux gros chez les enfans, toutes les demi -heures ou toutes les heures, jusqu'à ce qu'elle produise son effet. On peut la prendre, soit seule , soit associée avec le sucre ou un sirop , avec le suc de citron ou toute autre substance aromatique agréable. Sou- vent on l'unit avec le quart ou la moitié de son poids de jaune d'œuf ou de gomme arabique, et on en fait une émul- sion que l'on édulcore et aromatise convenablement. On peut l'administrer en lavement et même en onctions sur le ventre. D'une autre part , les feuilles paroissent jouir de qualités émol- lientcs, relâchantes et adoucissantes. Lorsqu'elles sont fraîches ou légèrement fanées, on les applique quelquefois sur les ar- ticulations pour calmer les douleurs de la goutte, sur la tête pour la migraine, sur le ventre pour la cessation des coliques. RIC 45i On brûle aussi l'huile de ricin dans les lampes, et Rumphius dît que dans l'Inde on la mêle avec de la chaux éteinte pour en faire un ciment qui sert à enduire les maisons, les vais- seaux et les bois exposés à l'air ; il ajoute que ce ciment est employé, dans la construction des citernes et des bassinsdesti- nés a contenir de l'eau, et qu'il devient avec les années aussi dur que de la pierre. Ricin vert : Ricinus viridis, Willd., Horf. her., tab. 4g ; /l/x cinus ruber, Rumph., Amh., 4, tab. 41 ; Pandi avanacu , Rhéed. , Malah., 2, pag. 60. Cette plante ressemble beaucoup au ricin commun ; mais ses tiges s'élèvent plus haut. Ses feuilles sont plus grandes, moins profondément palmées; les lobes alongés et dentés; celui du milieu assez souvent divisé en trois autres petits lobes; les stigmates divisés jusqu'à leur base en découpures d'un rouge de brique sale , et non de couleur pur- purine ; les capsules hérissées de pointes aiguës; les semences plus grandes. Celte plante croit dans les Indes orientales. Ricin a feuilles entières; Ricinus integrifolius , Willd., Spec, 4, p. 567. Arbrisseau dont la tige se divise en rameaux gla- bres, cylindriques , de couleur brune , divisés en d'autres beaucoup plus petits, comprimes, garnis de feuilles glabres, coriaces, ovales, acuminées. très-entières, longues de quatre pouces, soutenues par des pétioles canaliculés, longs de deux ou trois pouces. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires. Les fruits n'ont point été observés. Cette plante croit à l'ile Maurice. Ricin A feuilles coniques : Ricinus apelta, Lour. , FI. Coch. , 2 , p. 1 18. Cet arbrisseau s'élève à la hauteur d'environ quatre pieds. 11 est très-rameux, garni de feuilles éparses, point peltées, glabres, arrondies à leur base, de forme conique , très -entières, blanchâtres en dessous, soutenues par de très- longs pétioles. Les fleurs sont monoïques, les unes et les au- tres réunies sur une même grappe terminale. Les fleurs mâles renferment un grand nombre d'étamines. Les fleurs femelles ont le calice partagé en trois divisions profondes; elles con- tiennent trois stigmates presque sessiles , entiers, lanugineux, réfléchis. Le fruit est une capsule très-velue , à trois coques raonospermes. Cette plante croit en Chine., dans les champs, aux environs de Canton. 45^' RIC . Ricin TANARE : Ricinus lanarius , Linn., Spec, Tanarius mi- nor , Ruraph. , Amh., vol. 5, tab. 121. Arbrisseau peu élevé, dont la tige se divise vers son sommet en rameaux opposés, garnis de feuilles peltées, alternes, pétiolées, d'une grandeur médiocre, ovales, aiguës à leur sommet, médiocrement échan- crées ou sinuées à leur contour, même un peu denticulées dans leur jeunesse, glauques à leurs deux faces, munies à la base de leur pétiole de deux stipules écailleuses, et dentées à leurs bords. Les fleurs sont disposées en grappes latérales, qui portent des fruits rougeàtres à l'époque de leur maturité, et chargées de pointes un peu courbées. Cette plante croît à l'île d'Amboine , dans les campagnes et sur le bord des forêts* (PoiR.) RICIN. {Entom.) Voyez Ricins, ci-après, page 458. (Des:-.) RICINELLE, Jcaljpha. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs incomplètes, monoïques ou dioiques, de la famille des euphorhianées , de la monoécie monadelphie de Lin- naeus, offrant pour caractère essentiel : Des fleurs monoïques; dans les fleurs mâles un calice à quatre divisions profondes, point de corolle, huit ou seize étamines monadelphes à leur base ; dans les fleurs femelles, un calice à trois divisions pro- fondes, un ovaire surmonté de trois styles laciniés, les stig- mates rameux, une capsule à trois coques, à trois loges, une semence dans chaque loge. RiciNELLE A FEUILLES DE CHARME : Acaljplia carpinifoUa, ?oir, , Êncycl. ; Burm., ^mer. , i^5, tab. 172, fig. 1. Plante ligneuse, dont les branches sont glabres, noueuses; les rameaux alter- nes , effilés , garnis de feuilles assez semblables à celles du charme , pétiolées, alternes, lancéolées, plus ou moins larges? les supérieures étroites, glabres, acuminées, dentées en scie à leurs bords, à nervures latérales, obliques; les pétioles courts et droits. Lesfleurs mâles sont disposées en épis grêles , presque filiformes, axillaires, latéraux, chargés de très-petites fleurs* Plumier dit que les fleurs femelles sont placées sur des épis Solitaires, terminaux, entre deux rameaux opposés et bifur- ques, tandis que les autres sont alternes. Ces fleurs sont mu- nies de bractées palmées. Cette plante croît à l'île de Saint- Domingue. RiciNELLE TUBULÉE: Acalypha c or émis , Jacq. ^ Stirp. amer^^ RIC 453 pag. 254, fab. 161. Arbrisseau de cinq à six pieds, dont la tige est droite, glabre, striée, garnie de feuilles ovales, ob- longues , alternes , acuminécs , dentées à leurs bords , glabres à leurs deux faces, longues de deux ou trois pouces, à nervures saillantes, presque parallèles; les pétioles sont très - courte. Les fleurs mâles sont disposées sur des épis droits, solitaires, axillaires, longs d'un pouce, la plupart des fleurs munies à leur base d'un involucre tubulé, entier, quelquefois envelop- pant trois à quatre fleurs pédicellées. Le calice renferme huit étamines. I.es fleurs femelles sont réunies sur un épi séparé, terminal, épais et court; leur calice est à cinq découpures profondes, et renferme trois styles bifides, persislans. Les se- mences sont anguleuses. Cette plante croît à Saint-Domingue et à- la Martinique; elle est commune sur le bord des forêts. RiciNELLE VELUE : Acalj^pha vUlosa , Linn. fils, Suppl.; Jacq., Horl. vind., 3, tab. 47. Cette espèce a des tiges foibles, li- gneuses, un peu sarmenteuses, soutenues par les plantes qui les avoisinent, souvent hautes d'environ quinze pieds, divi- sées en rameaux cylindriques, velus dans leur jeunesse, gla- bres et ligneux en vieillissant. Les feuilles sont alternes, pu- bescentes à leur face inférieure, ovales, dentées en scie, lon- gues de trois ou quatre pouces; les pétioles longs de deux au plus. Les épismàles sont axillaires, épais, cylindriques, droits, solitaires, longs d'environ un pouce et demi; ceux des fe-!- melles sont lâches, axillaires, sur des rameaux différens. Leur calice est à cinq divisions; les bractées sont petites, dentées et velues. RiciNELLE EFFILÉE : Acaljpha virgata , Linn., Aman. acad. , 5 , pag. 410; Brown, ]am.y 346 , tab. 56 , fîg. 1. Cette plante a des tiges glabres, cylindriques, médiocrement rameuses. Les feuilles sont alternes, assez larges, un peu pétiolées, glabres, lancéolées, obtuses, dentées en scie; les pétioles à peine longs d'un demi-pouce. Les fleurs sont disposées en épis solitaires, axillaires, les uns ne portant que des fleurs mâles, d'autres des fleurs femelles. Les premiers sont grêles, filiformes, nus; les autres garnis dans toute leur longueur de bractées alternes, échancrées en cœur, incisées ou dentées en scie. Cette plante croît à la Jamaïque. RiciKELLE A LONGS ÉPIS : Acalyj^}ia spicijlora, Burm. , Flor. Ind., 454 RIC fab. 61 ,i]g. 2; Lamk. , Jll.gen., lab. 89, fig. 3 ; Pluk. , Amalth,, fab. 449 , lig. 5; Durni., Zejl. , tab. go , lig. 1. Une tige glabre et cylindrique supporte des feuilles alternes . pétiolces, rudes , comme chagrinées à leurs deux faces, ovales, lancéolées, à grosses crénelures , acuniinées et comme rongées au sommet; les pétioles sont courts; les épis mâles plus longs, sans bractées, réunissant, en paquets interrompus , des fleurs sessiles et dis- tantes; les épis femelles sont plus courts, à fleurs plus rappro- chées , garnies de bractées embrassantes, concaves, aiguës, crénelées. Cette plante croit dans les Indes et à l'ile de Bourbon. RiciNELLE DE Virginie : Acaljpha virginica , Linn. , Spec. ; Lamk., lll., tab. 789, fig. 2; Pluken., Phjt., lab. 99. fig. 4. Cette plante a des tiges herbacées, divisées en rameaux nom- breux, glabres, alternes, striés, garnis de feuilles pétiolées, alternes, ovales, oblongues, quelquefois lancéolées, vertes, minces, rudes à leurs deux faces, à larges crénelures, rare- ment aiguës ; les pétioles sont grêles, un peu pendans, à peine de la longueur des feuilles. Les fieurs sont disposées en petites grappes ou en épis axillaires, droits, fort grêles, sur lesquels les fleurs femelles, au nombre de trois ou quatre, occupent la partie inférieure, et sont accompagnées à leur base d'une bractée assez grande, ovale, incisée ou dentée. Les fleurs mâles sont fort petites, verdàtres , sessiles, rapprochées; elles terminent l'épi. Cette plante croit dans la Virginie et à l'ile de Ceilan. RiciNELLE DES IxDEs : Acal.)'pha irulica, Linn., Herm., Lugd., Bat. , tab. 687 ; Cupameni , Rhéed. , Malnh., 10, tab. 81 ? an po- ilus, ÏJ'allia cupameni? tab. 85. Plante herbacée, dont la tige est droite, cylindrique, presque glabre, divisée en rameaux alternes. Les feuilles sont pétiolées, vertes, glabres, alternes, ovales ou un peu arrondies , finement dentées en scie , un peu rétrëcics vers leur base; les pétioles un peu plus longs que les feuilles. Les fleur» sont disposées en longs épis grêles, axil- laires; leur partie inférieure est chargée de six à huit fieurs femelles, accompagiiées à leur base de bractées ovales, embras- santes, échancrées en cœur, légèrement crénelées, les fleurs mâles, grêles, sessiles, trés-serrées, terminent l'épi. Cette plante croit dans les Indes. RiciNELLE QUEUE- DE -renard; Acaljpha alopecuroiàcs , Jacq., RIC 455 Icon. rar., 3, lab. 620. Ses racines produisent plusieurs tiges hautes d'environ un pied et plus, très -rameuses, velues, un peu anguleuses à. leur partie supérieure; les feuilles sont al- ternes, pétiolées, ovales, en cœur, un peu rudes, velues à leurs deux faces, dentées en scie, longues d'environ deux pouces: les pétioles courts et velus. Les épis sont épais, soli- taires; les mâles plus grêles, axillaires, longs d'un pouce; les épis femelles droits, terminaux, cylindriques. Quelquefois du centre de leur sommet sort un pédoncule droit, filiforme, terminé par un ou deux corpuscules ovales, velus. Toutes les fleurs sont petites , verdàtres , nombreuses , munies d'une brac- tée concave, soyeuse , à trois divisions terminées par un long filet sétacé. Cette plante croît dans l'Amérique. RiciNELLÉ ciuÉE; Acaljplia ciliata, Vahl, Sjmh., 1 , tab. 20. Ses tiges sont herbacées, hautes d'un à deux pieds, droites, rameuses, velues, cylindriques, garnies à leur partie supé- rieure de feuilles alternes, péliolées, ovales, acuminces, la plupart aussi longues que le pétiole, crénelées, pubesccntes, parsemées en dessus de quelques poils courts. Les épis sont axillaires, quelquefois géminés dans chaque aisselle, droits, longs d'environ un pouce; les fleurs femelles occupent la par- tie inférieure ; elles sont enveloppées à leur base par une bractée concave, connivente , munie à ses bords de trés-longs cils. Le calice est peu apparent; les fleurs mates occupent la partie supérieure de lépi ; elles sont nombreuses , fort petites. Leur calice est tétragonc , à quatre divisions; les anthères blanches. Le fruit est une capsule à trois valves, à trois loges mouospermes. Cette plante croit parmi les moissons, dans l'Yémen , au pied des montagnes. RiciNELLE cusPiDÉE : Acalyphu cuspidala, "VYilld. , Spec; Jaoq., Hort. Schanhr., 1, tab. 24?. Arbrisseau très-ramcux , haut d'environ dix pieds; les rameaux sont un peu velus dans leur Jeunesse; les feuilles alternes, ovales, en cn>ur, cuspidées, den- tées en scie , longues d'environ quatre pouces, à nervures rou- geàtres, ainsi que les pétioles , un peu velues à leurs deux faces; les stipules petites etsubulées. Les épis mâles sont soli- taires, grêles, axillaires , longs d'un pouce; le calice a quatre folioles ovales, étalées, d'un blanc jaunâtre; les femelles sont sessiles, axillaires, solitaires ou placées de chaque côté de 456 RIC l'épi mâle; leur calice a trois folioles droites, ovales, aiguës, hérissées; l'ovaire est velu. Cette plante croit aux environs de Caracas. RiciNEf.LE PILEUSE ; Acùlypha pilosa , Cavan. , le. rar. , 6 , tab, 668 , fig. 2. Cette plante a des tiges filiformes, grêles etsimples , hautes de trois à quatre pouces , chargées de poils blancs. Les feuilles sont alternes, plus longues que les pétioles, pileuses, ovales, aiguts, dentées en scie, longues de six à huit lignes; les stipules très- courtes , subulécs, caduques. Les épis sont axillaires, géminés, plus courts que les feuilles; les mâles très- grêles; leur calice fort petit, à trois ou quatre folioles velues , ovales , aiguës : les épis femelles épais , plus courts ; l'involucre concave, à peine long d'une demi-ligne, à sept dents ; l'ovaire velu , globuleux: trois styles capillaires, trifides ; les semences glabres, noires, très-petites. Cette plante croit à l'isthme de Panama. RiciNELr.E ERRA-NTE ; Acalj plia vagans, Cavan., Icoii. rar., 6, tab. 669 , fig. 1 . Sa tige est droite , grêle , élancée , haute d'en- viron trois pieds, garnie de feuilles alternes, ovales, lancéo- lées, longues d'un pouce et demi, larges de huit lignes , den- tées en scie et ciliées; les supérieures sont plus étroites; les sti- pules courtes, lancéolées; les épis solitaires axillaires; les fe- melles sessiles, longs de trois pouces et plus; les épis mâles pédoncules, plus courts; leur calice a trois petites folioles ovales, aiguës; un involucre en cœur, plus large que long, plissé, cilié sur ses dents, renferme deux fleurs sessiles; la capsule est arrondie, velue , à trois coques. Cette plante croit à Acapulco. RiciNELLE A UN SEUL t?i; AcaljpUa rnonostachya, Cavan., Je. rar., 6, tab. 568, fig. 3. Plante herbacée, dont les tiges sont velues, cylindriques, hautes de six pouces, terminées par un épi mâle , presque long de deux pouces* Les feuilles sont alternes, pélioléts, rapprochées, un peu arrondies, crénelées, velues, larges de trois on quatre lignes: les stipules fort pe- tites, subulces. Les fleurs femelles sont sessiles, réunies deux ou trois dans i'aisseîle des feuilles , munies d'un involucre à sept dents ovales , aiguës. Leur calice est à quatre folioles ciliées; le calice des fleurs mâles a trois folioles velues, ovales, aiguës. Cette plante croît au Mexique. (Pojr.) RIC 497 RICINOCARPE , Ricinocarpus. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des euphorhia- cées , de la monoécie monadelphie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Des fleurs monoïques ; un calice à cinq divisions profondes; cinq pétales; des étamines nombreuses réunies en un cylindre entouré à la base de cinq petites glandes. Dans les fleurs femelles, un ovaire supérieur , entouré à sa base de cinq petites glandes : trois styles bifurques presque jusqu'à la base ; une capsule hérissée de nombreux aiguillons, à trois valves, à trois loges monospermes. RiciNOCARPE A FEUILLES DE PIN; Ricinocarpus pinifoUa , Desf. , Mém. du Mus., vol. 5, cum icon. Arbrisseau très-voisin du croton, dont la tige s'élève à la hauteur de deux ou trois pieds. Ses feuilles sont médiocrement pétiolées , glabres , éparses, rapprochées, linéaires, entières, persistantes, à bords roulés en dessus, longues d'environ un pouce sur une demi- ligne de large, terminées par une petite pointe. Les fleurs sont monoïques, disposées en petits corymbcs entourés à leur base d'écaillés aiguës, fort petites , soutenues chacune par un pédicelle filiforme. Le calice est partagé en cinq divisions pro- fondes , ovales, un peu aiguës, légèrement ciliées sur les bords, appliquées contre les pétales; la corolle composée de cinq pétales ouverts, étroits, en spatule, obtus au sommet, plus longs que le calice , alternes avec ses divisions, at- tachés sur le réceptacle; les étamines sont nombreuses, réu- nies en un cylindre entouré à sa base de cinq petites glandes, couvert dans toute sa longueur depetites anthèrespédicellées, globuleuses, à deux loges, s'ouvrant dans leur longueur par leur face extérieure. Dans les fleurs femelles, le calice et la corolle sont comme dans les fleurs màlcs ; mais leur pédoncule est plus épais, renflé delà base au sommet; l'ovaire est ar- rondi, couvert de petits mamelons très-serrés , accompagné à sa base de cinq petites glandes , et porte trois styles , partagés presque jusqu'à la base en deux divisions grêles, aiguës. Le fruit est une capsule globuleuse, à trois sillons, à trois valves, à trois loges monospermes, couvertes d'un très-grand nombre de pointes non piquantes, comme celles du ricin. Les semences sont oblongues, convexes d'un côté, lisses, obtuses, parsen»ées de taches brunes. Cette plante croit au port Jackson. (Poir. ) 45a RIC RICINOCARPOS. {Bot.) Ce nom a été donné par Boer- haave, soit au Solandra capensis de Linnaeus , genre d'om- bellifère, réuni à Vhj'drocotjle , soit au croton ricinocarpos, de la famille des euphorbiacées ; par Burmann , pour le tragia involucrata de la même fiimille. M. Desfontaines l'a employé récemment pour un autre genre d'euphorbiacécs, qui le con- servera probablement. (J. ) RICINOÏDES. [Bot.) Le genre delà famille des euphor- biacées que Tournefort nommoit ainsi , est maintenant le croton de V. Browne et de Linnaeus, dont les espèces nom- breuses offrent, dans leur fructification, des différences qui ont déterminé quelques auteurs à le subdiviser. (J. ) RICINS ou ORNITHOMYZES. {Entom.) Nous avons désigné sous ces noms une famille d'insectes aptères et parasites, qu'on appelle vulgairement les poux des oiseaux. Quant aux noms, celui de Ricinus donne lieu a beaucoup de confusion; d'abord, c'est le même, en latin et en françois , que celui par lequel on désigne un genre de plantes euphoF- biacées dont la graine, il est vrai, imite parfaitement le corps de certains insectes qui s'attachent sur les oreilles des chiens de chasse et qui y grossissent, que l'on appelle desTnjUEs, en latin Crotoiius, et que l'on a nommé aussi Ixodes et Cyno- rhaestes. (Voyez Lxode et Cynorh^tes, et surtout le premier). C'est Varron, parmi les Latins, qui avoit indiqué ce mot de Bicinus dans ce sens. L'expression d'Ornilliomjzes est tout-à-fait nouvelle dans ce sens qu'elle indique des insectes qui sucent les oiseaux : des mots grecs opviôoç, oiseau, et de fxvt,xM, je suce. Il paroît que c'est à Degéer qu'on doit attribuer Tapplica- lion particulière du nom de Ricins au genre qui comprend les poux des oiseaux. Le docteur Leach n'a pas cru devoir adopter cette innovation; mais, en employant le nom de JVir- mits, il a aussi détourné le sens que Hermann fils avoit affecté à cette expression. Les ricins constituent tout à la fois une famille et un genre faciles à distinguer de tous les autres aptères par les considé- rations suivantes : D'abord, leur abdomen est distinct du corselet, ce en quoi ils diffèrent des myriapodes, comme des scolopendres et des TlIC 459 polygnathes, tels que les cloportes; ensuite ils ont des anten- nes évidentes, ce en quoi ils se distinguent des acères, comme les araignées; enlin, leur abdomen ne se termine pas, comme dans les podures et autres nématoures, par des soies ou lila- mens plus ou moins alongés ; mais le caractère qui les distin- gue mieux des poux, des cirons, des puces et de tous les rhinaptères, c'est que ceux-ci ont constamment un suçoir à l'aide duquel ils piquent les animaux j et que les ricins ont de véritables mâchoires. Ces insectes paroissent se nourrir sur les plumes des oiseaux, soit de la matière cornée même , soit du suint ou de la matière grasse qui s'y attache et qui les garantit de l'action de l'eau. Ce genre est nombreux en espèces; quoiqu'elles n'aient pas été décrites chez tous les oiseaux, on sait que la plupart en nourrissent quelquefois de deux sortes souvent fort différentes l'une de l'autre. Rédia donné des figures grossières, mais exactes, d'un grand nombre d'espèces. Panzer, dans sa Faune d'Allemagne, en a présenté de plus exactes; nous avons fait figurer nous- même une espèce de ce genre pour l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 54 , n." 4, c'est le 1. Ricin du paon, Ricinus pavonis. Car. Sa tête est très -large; l'abdomen est ovale, à bords dentelés et légèrement marqués de brun-rougcàtre. 2. Ricin du pigeon. II. columhœ. Car. Corps très -étroit, très-alongé; abdomen un peu en masse : il a tout au plus une ligne de longueur. 3. Ricin de la pocle, K. gallinœ. Car. Il ressemble au pou de l'homme, mais sa fcte est plus large, moins distincte du corselet. (C. D.) RICINULE, Ricinula. [ConclijL) Genre de coquilles, établi par M. de Lamarck dans son Système des animaux sans ver- tèbres , t. 7, page 23o, pour quelques espèces de murex de Linné, qu'il n'a pu trouver à ranger convenablement parmi ses pourpres, et qu'il est rcelleuicnt assez difiicile de carac- tériser autrement que par leur forme ovale ou subglobu- leuse , les tubercules ou épines dont elles sont hérissées, et; surtout parce que le bord columellaire est plus ou moins denté, ou au moins bombé dans son milieu, au lieu d'être 46o RIC lisse et excavé. Voici les caractères que M. de Lamarck as- signe à ce genre : Coquille ovale , le plus souvent tubercu- leuse ou épineuse en dehors; ouverture oblongue, offrant antérieurement un demi -canal recourbé vers le dos et ter- miné par une échancrure oblique ; des dents inégales sur la columelle et sur la paroi interne du bord droit , rétrécissant en général l'ouverture. Dans la caractéristique donnée par M. de Blainville à l'article Mollusques, on voit que ces co- quilles, en général petites, n'ont réellement pas le demi- çanal recourbé; que l'animal est tout semblable à celui des buccins et des pourpres; les tentacules portant les yeux au milieu de leur côté externe, et que l'opercule est ovale, transverse, à élémens un peu imbriqués. Des neuf espèces de coquilles que M. de Lamarck rapporte à ce genre , celles dont on connoit la patrie, viennent de la mer des Indes. A. Espèces à canal évident en avant comme en arrière de l'ouverture. La RiciNULE DiGiTÉE : K, digitata, de Lamk. , loc. cit. , n.° 5 ; Enc. mélh. , pi. SgS, fig. 7, a, b. Petite coquille ovale, dé- primée, ombiliquée , à spire très- courte ; les tours transver- salement subtuberculeux ; ouverture ovale par l'excavation du bord columellaire lisse, prolongée en avant par un canal droit, et en arrière par un canal oblique, encore plus long ; bord droit digité en dehors, denté en dedans. Couleur jau- nâtre en dehors, jaune en dedans. Cette coquille, dont on ignore la patrie, a réellement peu des caractères de ce genre. B. Espèces sans canal et hé}'issées de tubercules épineux. La R. MURlQUi^.E : R. horrida; Murex neritoideus , Linn., Guiel. , pag. 3537, n.° 40, vulgairement la Muke. Coquille épaisse, solide, ovale, subhémisphérique, a spire aplatie, mucronée, hérissée par plusieurs rangées décurrentes de gros tubercules épineux, courts et épais; ouverture très-rétrécie, grimaçante par deux ou trois plis transverses au milieu de la columelle , et des dents plus nombreuses au côté in. RIG 461 terne du bord droit. Couleur blanche avec les tubercules noirs en dehors , violacée en dedans. De l'océan Indien. La RrciNutE arachnoïde: R. ârachnoidea, de Lamk., /. c. , n." 4; Enc. méth., pi. SgS, fig. 3 , a, h. Coquille obovale, à spire très- courte, hérissée d'épines un peu subulées, iné- gales et beaucoup plus longues et plus aiguës au bord droit; ouverture comme dans l'espèce précédente* Couleur d'un blanc jaunâtre , avec des taches noires à la base des épines, en dehors, blanche, tachetée de jaune, en dedans. De l'océan Indien. Je ne serois pas éloigné de "broire que c'est essentiellement cette espèce que Gmelin , Syst. nat.^ page 3537, n." 41, a nommée murex ricinus ; du moins elle ressemble bien à la figure qu'il cite de Gualtiéri, pi. 28, fig. N. La R. DOUCETTE : K. miticula , de Lamk. , loc, cit., n." 2. Coquille obovale, hérissée de tubercules oblongs , obtus, disposés en cinq séries; spire très- courte, obtuse; des plis à la columelle ; le bord droit denté. Couleur d'un gris rou- geâtre en dehors, violette en dedans. Patrie inconnue* La R. GAUFRÉE : R. clathrata, id. ^ ibid., n.° 5 ; Enc. méth., pi. 595, fig. S, a, b. Coquille ovale, hérissée par quatre séries de tubercules épineux , canaliculés, disposés en outre le long de grosses côtes longitudinales ; ouverture assez large ; columelle tortueuse et un peu rugueuse; le bord droit for- tement denté en dedans. Couleur d'un jaune orangé. Patrie inconnue. Je ne serois pas étonné quand ces trois dernières espèces ne seroient que des variétés de la R. muriquée. C. Espèces sans canaî et tuberculeuses. Genre Sistre (Denys de Montfort). La R. raboteuse; R. aspera, id. ihid.; EnC. méth*, pi. SgS, fig. 4, a, b. Petite coquille ovale , sillonnée en travers, assez aiguë aux deux extrémités, un peu scabre , avec cinq à six carènes transverses, décurrentes, coupant en travers des côtes longitudinales peu marquées et se prononçant forte- ment au bord droit; ouverture rétrécie par de fortes dents. 463 RIC Couleur cendrée, avec des bandes longitudinales noires et les carènes blanches ; l'ouverture violelte. Patrie inconnue. La RiciNOLE MURE : R. morus , id. ibid. ; R. nodus, Enc.méth. , pi. 395, fig. 6, a, h. Coquille épaisse, solide, ovale, un peu obtuse aux deux extrémités, couvertes de huit ou neuf sé- ries décurrentes de tubercules noduleux; ouverture rétrécie par de fortes dents. Couleur blanche, avec les tubercules noirs en dehors ; l'ouverture violacée. Des mers de l'Isle- de -France. D. espèces sans canal et mutiques. La R. MUTiQUE : R, mutica , id. ibid.; Enc. méth., pi. 3g5 , fig. 2, a,b. Petite coquille ovale, subglobuleuse, très-solide, très -épaisse, aspire très -obtuse, striée en travers; ouver- ture fortement rétrécie par les dents du bord droit, fort épais. Couleur d'un brun noirâtre en dehors, d'un blanc' violacé en dedans. Patrie inconnue. La R. pisoLiNE ; R. pisolina , id. , ibid., n.° 9. Petite coquille subglobuleuse, striée en travers, aspire courte, aiguë; ou- verture à bord droit denté à l'intérieur. Couleur brunâtre, linéolée de noir en dehors, violacée à l'entrée. Des mers de l'Isle de -France. Qu'est-ce que le murex nodus de Gmelin , Syst. nat., p. 5557 s n.° 42? C'est très -probablement une espèce de ricinule. Cependant elle est bien grande (trois pouces et demi J. M. Schumacher, dans son Nouveau système de conchy- liologie, partage les espèces de ce genre en deux, les mo- rules et les ricinelles. ( De B. ) RICINUS. [Bot.) Voyez Ricin. (Lem.) RICINUS. {Foss.) Luid a donné ce nom à une dent fossile recourbée, faite en cosse de pois ou de haricot. Luid, Lit. Brit., n." i4o3. (D. F.) RICOPHORA. {Bot.) Plukenet, cité parLinnaeus, désigne sous ce nom quelques ignames, dioscorea. Il ne faut pas les confondre avec les mangliers ou palétuviers , dont le nom latin est rhizophora. (J.) . RICOTIE, Ricotia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones . RIC 463 à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des crucifères, de la tétradynamie siliqiieuse de Linnaeus, offrant ponr carac- tère essentiel: Un calice à quatre folioles droites 5 deux bosses à sa base; quatre pétales onguiculés, échancrés au sommet; six étamines tétradynames; un ovaire à quatre ovules , de la longueur des étamines; un stigmate aigu, presque sessile; une silique oblonguc, comprimée, à une seule loge dans sa ma- turité, à deux valves planes ; environ quatre semences orbicu- lairts, dont trois avortent très -souvent. RicOTiE d'Egypte : Ri'cofm fpgjypfiaca , Linn., Spec; Lamk,, Ill.gen., tab. 56i ; Lunaria ricotia, Gaert. , Defruct., tab. 142. Plante glabre, herbacée. Sa tige est cylindrique et rameuse; les feuilles sont alternes, pétiolées, presque ailées, à trois ou quatre lobes à chaque bord, avec un impaire, oblongs, si- nués, anguleux, rétrécis en pétiole. Les fleurs sont disposées en grappes lâches , terminales, un peu flexueuses ; les pédi- celles d'abord ù peine plus longs que la corolle. Les folioles du calice sont droites, glabres, serrées, linéaires, un peu ob- tuses, les deux latérales en bosse saillante à leur base; la co- rolle droite, les pétales pourvus d'un onglet blanc, de la longueur du calice; la lame de couleur lilas, étalée, échan- crée en cœur au sommet. L'ovaire est linéaire , divisé en deux loges par une cloison très-mince, qui se détruit: il lui succède une silique ovale , lancéolée , aiguë. Cette plante croît dans l'Egypte. RicoTiE A FEUILLES MENUES : Ricotia tcnuifolia, Sibthorp , F/. grœc, tab. 63o, et Smith., Prodr., 2, pag. 17; Dccand., Syst. , 2 , pag. 285. Cette plante a des tiges élancées , glabres, cylindriques, presque dichotomes, très-rameuses, garnies de feuilles presque deux fois ailées; les divisions, principalement les supérieures , sont linéaires , très-menues , presque filiformes. Les fleurs sont disposées en grappes alongées ; les pédicelles fili- formes, dépourvus de bractées. Les siliques sontpjanes, com- primées , obtuses , en ovale renversé : elles ne renferment qu'une seule semence, grande, comprimée, roussàtre, sans échancrure. Cette plante croît dans la Cilicie. RicoTiE DE Camton : Kicotia cantoniensis , Lour. , FL Cocliin., 2 , pag. 482 ; Lunaria ricotia, Desv. , J^urn. bot. , 3 , pag, 174. De ses racines s'élèvent plusieurs tiges droites , glabres , can- 4^4 RIC nelées, longues à peine d'un pied , garnies de petitesfeuîlles glabres, sessiles, oblongues, ailées, incisées. Les fleurs sont jaunes, solitaires; le calice à quatre folioles médiocrement étalées; la corolle est composée de quatre pétales ouverts, en cœur renversé; la silique grêle, presque sessile, alongée , comprimée, à une seule loge, cà deux valves, renferme plu- sieurs semences ovales. Cette plante croit aux environs de Canton et dans la Chine, aux lieux incultes. ( Poir.) RICTRHEEBOCK. (Mamm.) Ce nom hoUandois et celui de Rithock^ sont appliqués par les habitans de Bonne- Espérance à une espèce d'antilope qui habite l'extrémité méridionale de l'Afrique. (Desji. ) filDAN. {Bot.) Sous ce nom Adanson fait un genre du coreopsis alternifolia de Linnaeus, qui a les feuilles alternes et décurrentes sur la tige. (J. ) RIDÉ. [Bot.) Exemples : feuilles du inarrubium rugosum., du salvia officinalis ; fruit du melilotus officinalis; graines de l'aco* nit, de Vantirrhinum cymballaria. (Mass.) RIDÉ. (Mamm.) Vicq-d'Azyr a donné cette désignation spécifique à un phoque à trompe qui habite les côtes des îles Malouines, lequel est communément désigné par le nom d'éléphant marin. (Desm.) RIDÉE. {Chass.) Pour cette chasse, que l'on fait en hiver aux alouettes, les deux nappes du filet ordinaire se réunis- sent et se tendent avec trois guides. Le filet étant tendu, on passe le cordeau qui sert à le faire tourner, dans une poulie attachée à un piquet solidement fiché en terre, et lorsque tout est préparé, plusieurs personnes vont faire lever les alouettes et tacher de les amener vers le piège, dans le- quel elles ne donneraient pas, si ce n'était la saison où elles ont l'habitude de voler très -bas. (Ch. D.) RIDEH. {Bot.) Nom arabe de Vasclepias stipitacea de Fors* kal, dont on mange les sommités sans danger. (J. ) RIDELLE. ( Ornith. ) Ce nom et celui de Ridenne sont donnés dans le département de la Somme au canard chipeau, anas strepera, Linn. (Ch. D.) RIDJLE. {Bot.) Nom arabe du pourpier ordinaire, por- tulaca oleracea, suivant Forskal. M. Delile le nomme kigleli, et il dit que c'est le segdtemam des Nubiens. (J.) RIE 465 RIDJLET-EL-CHRAB. {Bot.) Nom arabe d'une chélidoine, chelidonium dodecandrum de Forskal , laquelle croît dans les déserts voisins du Caire. M. Delile la reporte au chelidonium hybridum de Linnaeus , maintenant glaucium. (J.) RIEBLE. {Bot.) Un des noms vulgaires du gratteron , ga- lium aparine , cité par Chomel. Il est aussi nommé reble, sui- vant M. Poiret. (J.) RIÈBRE. [Bot.) Variété de rave, cultivée dans la Vendée, citée par M. Poiret. ( J. ) RIEDLEA. {Bot.) Genre de la famille des fougères, proposé par M. Mirbel, pour placer une plante qui, par ses caractères difiiciles à déterminer, a été portée aussi dans plusieurs genres différens : c'est ïosmunda crispa , Linn. , regardé comme un onoclea par Roth et HofiFmann ; maintenant c'est une espèce du genre Pteris. Une seconde espèce de ce genre est Vonoclea sensibilis. Le caractère essentiel du Riedlea est donné par sa fructification qui couvre toute la superficie des frondes rou- lées par leurs bords adhérens à la nervure longitudinale. D'après ces caractères il est présumable que Vonoclea sensi- bilis cité ici, n'est point Vonoclea sensibilis de Linnaeus, et, d'après les caractères génériques de Vonoclea par Swartz , Will- denow et Bernhardi (qui fait son genre Caljpterium de Vono- clea sensibilis); il est présumable que deux plantes dififérentes sont confondues sous le même nom. Vonoclea sensibilis, Mirb., est représentée pi. 2 du cahier 26 des planches qui accom- pagnent ce Dictionnaire, f Lem.) RIEDLÉE, Riedlea. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille deshermanniées^ de la monadelphie pentandrie de Linnœus, offrant pour carac- tère essentiel: Un calice double, persistant: l'extérieur à trois folioles très-étroites ; Pintérieur plus court, campanule, à cinq dents; cinq pétales; cinq filamens réunis en un tube cy- lindrique; un ovaire supérieur; un style à cinq divisions; une capsule à cinq valves, à cinq lobes monospermes; un récep- tacle central. RiEDLÉE DENTÉE; Riedlea serrata. Vent., Choix de pi., tab. 37. Plante vivace, herbacée, assez semblable, par son port, au melochia hirsuta. Ses tiges sont droites, velues, rameuses , hautes de deux ou trois pieds j ses rameaux alternes, garnis 45. 5o hOG rie de feuilles pétiolées , alternes, ovales, eh cœur, aiguës, lon- gues d'environ quatre pouces, larges de deux et plus, très- velues, inégalement dentées en scie ; les stipules étroites, lan- céolées , ciliées , velues en dessous. Les tleurs sont solitaires ou presque verticillées , presque sessiles , disposées en un épi ter- minal, alongé, interrompu ; les bractées opposées, semblables aux stipules. Les calices sont velus : l'extérieur a trois folioles étroites, linéaires; l'intérieur est plus court, campanule, à cinq dents; les pétales sont onguiculés ; les onglets jaunâtres, de la longueur du calice; les lames jaunâtres, parsemées de veines nombreuses; les étamines plus courtes que la corolle; les anthères ovales, à deux loges; le style a cinq découpures pubescentcs; la capsule est brune, très-velue, de la grosseur d'un pois, à cinq valves bifides, à cinq loges monospermes; le placenta est central , pentagone à sa base. Cette plante croit à Porto-Ricco. (Poui.) RIEGERLE. (Ornith.) Nom allemand de la glaréole ou perdrix de mer, glareola austriaca, Gmel. , que quelques auteurs appellent aussi giarole. (Ch. D.) RIEGHER. {Ornilh.) Nom flamand du héron commun, ardea major et cinerea, Linn., que les Allemands appellent reiger et les Hollandois reigher. (Ch. D.) RIEMANNITE. (Min.) On a proposé de donner ce nom à l'allophane , minéral suffisamment bien dénommé, si c'est une espèce, et de le consacrer à M. Riemann , qui le premier l'a fait connoître. ( B. ) RIEMEN-REIN. {Ornith.) Ce nom, dans Sibbald , désigne l'échasse, charadrius himantopus , Linn. (Ch. D.) RIEMENSTEIN ou RIEMENTALK. (Mm.) Nom univoque pour les minéralogistes allemands, qui veut dii-e pierre can- nelée, et qui a été donné au disthène , mais seulement dans quelques ouvrages allemands. (B. ) RIENCOURTE, Riencourlia. {Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Mai 1818 (pag. 76), appartient à l'ordre des Synanthérées, à la tribu naturelle des Hélianthées, et à noire section des Hélian- thées-Millériées, dans laquelle il est voisin du genre Mi7/er/a. Voici les caractères génériques du Riencourtia , tels qu'ils ré- sultent de nos observations sur deux espèces de ce genre. RIE 467 Calathide subcylindracée , demi-couronnée, discoïde : dis* que tri-sexflore, régulariflore. inasculifli)re.: demi- couronne uniflore, tubuliflore, féminiflore. Péricline oblong, inférieur aux fleurs du disque; formé de quatre squames bisériées à la base, unisériées au sommet, égales et semblables, appliquées, ovales-oblongues, coriaces, uninervées. Clinanthe petit, nu. Fleurs du disque (s'épanouissant successivement) : Faux-ovaire très-long, étroit, linéaire, presque filiforme, membraneux, privé d'aigrette. Corolle à tube court, à limbe grand , à quatre ou cinq divisions surmontées d'une houppe de longs poils mem- braneux. Quatre ou cinq étamines, à anthères entregrelFées, noires. Style masculin simple, exsert. Fleur (unique) de la cou- ronne : Ovaire obcomprimé, obovale ou orbiculaire, glabre, privé d'aigrette. Corolle longue, étroite, tubuleuse, cylin- drique, tridentée au sommet. Style féminin, à deux stigma- tophores munis de bourrelets stigmatiques. Nous connoissons deux espèces de Riencourtia. RiENCouRTE A ÉPH.LETS : Ricncourtia spicuUfera , H. Cass. , Bull. Soc. philom., Mai 1818, pag. 76. C'est une plante herbacée, haute de plus d'un pied et demi (sur l'échantillon incom- plet que nous décrivons), munie sur toutes ses parties de poils roides, épars; la tige, qui est dressée, offre sous chaque ar- ticulation un nœud épais et arrondi; les branches sont oppo- sées, divariquées, et elles forment une sorte de panicule à la partie supérieure de la plante; les feuilles, opposées, cour- tement pétiolées, sont longues de deux pouces, étroites, ob- longues-lancéolées-aiguës , trinervées , munies de quelques petites dents rares, très-distancées; les derniers rameaux sont simples, nus, longs, très-grêles, pédonculiformts, droits, terminés chacun au sommet par environ cinq épis verticillés, à peu près égaux, courts, arqués; chaque épi est formé d'un axe filiforme, denté, hispide, qui porte plusieurs calathides très-rapprochées, disposées alternativement sur deux rangs, sur le côté intérieur de l'axe, et accompagnées de bractées squamiformes, imbriquées, alternes sur deux rangs, situées sur le côté extérieur du mêma axe: ces bractées sont ovales- lancéolées, uninervées, bordées de quelques longs cils; chaque calathide est composée de trois ou quatre (leurs mâles, qui ne s'épanouissent que successivement, et d'une seule fleur fe- 468 RIE tnelle; les quatre squames du péricline sont subbisériées à la base, deux opposées embrassant à la base les deux autres, qui sont aussi opposées et qui croisent les précédentes; elles sont ovales-oblongues, et terminées au sommet par une petite corne calleuse; il y a souvent en outre une cinquième squame plus petite, située en dedans; l'ovaire de la fleur femelle est obovale; la corolle des fleurs mâles a le limbe long, divisé en cinq lobes bordés de longues papilles sur leur face interne et munis au sommet de longs filets membraneux. Nous avons fait cette description sur un échantillon sec en mauvais état, qui se trou voit parmi les Synanthérées innom- mées et non classées de l'herbier de M. de Jussieu , sans au- cune indication sur son origine. RiENcouRTE AGGLOMÉRÉE; Riencourtia glomerata , H. Cass. Plante herbacée, à tige dressée, rameuse, haute de plus d'un pied, droite, striée, plus ou moins garnie de longs poils; rameaux longs, dressés, droits, presque simples; feuilles op- posées, distantes, longues de plus de deux pouces, larges de quatre à cinq lignes, à pétiole très-court, à limbe lancéolé, aigu, trinervé, à peine denté en scie; la face supérieure hé- rissée de lougs poils, l'inférieure garnie de poils très -longs sur les trois nervures, courts sur le reste de la surface; les calathides sont rassemblées en groupes capituli formes, larges d'environ deux à trois lignes, subglobuleux, irréguliers, his- pides; ces petits groupes sont solitaires au sommet de longs pédoncules grêles, filiformes, nus, très- hispides , peu nom- breux; il y a ordinairement trois pédoncules, dont lun ter- mine un rameau pédonculiforme, très-long, tiès-gréle, pres- que nu, et dont les deux autn^s sont latéraux, alternes, nés chacun dans l'aisselle d'une petite feuille longue , étroite, li- néaire ; chaque groupe capituliforme est composé de cala- thides nombreuses, immédiatement ou presque immédiate- ment rapprochées, accompagnées de bractées squamiformes, ovales, comme imbriquées, hérissées de longs [joils roides sur leur partie supérieure; la calathide est petite, composée de quatre, cinq ou six fleurs mâle^ et d'une seule fleur femelle, qui est extérieure ou marginale; le péricline esl plus court que les fleurs mâles, obovoïde-oblong, formé de quatre squa- mes égales et semblables, bisériées à la base, unisérices au RIE 469 sommet, les deux extérieures, opposéesl'une à l'autre, ne re- couvrant en haut que les bords des intérieures, qui sont éga- lement opposées; ces quatre squames sont obovales-oblongues, concaves, uninervées, coriaces- foliacées, membraneuses sur les bords, hérissées de longs poils roides sur leur partie supé- rieure ; le clinanthe est petit et absolument nu; cependant nous croyons avoir trouvé dans une calathide quelques squa- melles linéaires, membraneuses; les fleurs mâles n"ont que quatre étamines, à anthères noires et entregrefifées; leur co- rolle a le tube court, et le limbe large, campanule, à quatre divisions ovales, arquées en dehors, surmontées d'une houppe de longs poils membraneux: la fleur femelle a l'ovaire court, large, orbiculaire, et la corolle longue, étroite, tubulense , cylindrique. Nous avons fait cette description sur un échantillon sec, en mauvais état , recueilli dans la Guiane françoise . par M. Poi- teau, et qui se trouve dans l'herbier de M. Gay, où il étoit étiqueté Telrantha suaveolens, Poit. Il faut croire, d'après cette étiquette, que la plante vivante exhale une odeur agréable. 'Quant au nom générique de Telrantha, il ne peut, sous au- cun rapport, être adopté, 1.° parce que la plante de M. Poi- leau appartient indubitablement à notre geni'e Riencourtia . publié en 1818; 2.° parce qu'il existe un genre Telranthus clr Swartz , fort diflTérent de celui-ci; 5." parce que le nom de Telrantha, qui signifie quatre Jleurs, est inapplicable à la plante dont il s'agit, et prouve que M. Poiteau ne l'a pas soigneuse- ment observée. C'est pour ces motifs que, dans notre article Pronacre (tome XLIII, page Syo), nous avons proposé de nommer la plante de M. Poiteau Riencourtia glomerata. Elle diffère de la Riencourlia spiculifera prin< ipalement en ce que ses calathides sont rassemblées en petits groupes capituli- formes , subglobuleux , irréguliers , solitaires , terminaux. (H. Cass.) RlET-Hx\HN. (Ornith.) L'oiseau auquel on donne, en. Souabe et en Ecosse, ce nom, qui signifie coq de marais, est le tétras ou grand coq de bruyère, telrao urogallus , Linn. (Ch. D.) RIETSCHE. (Bot.) Voyez Ruiic. (Lem.) RIEUR. (Ornith.) Ce nom a été donné au tacco ou qua- 470 RIF pactol, espèce de coucou, dont le cri ressemble à un éclat de rire. (Ch. D.) RIFET. (Condijl.) Adanson, Sénégal, page 172, pi. 12, fig. 4, décrit et figure une très -petite coquille du genre Turbo, que Gmelin noniuie turbo afer. J'ignore pourquoi Brugiiière, dans sa Traduction des principes de testacéologie de Murray , la rapporte au turbo cimex de Guielin. (De B.) RIGAOU. (Ornith.) Ce nom et celui de rii^aud, sont vul- gairement donnés au rouge- gorge, motacilla rubecula , Linn. (Ch. D.) RIGETO. (Ornith.) Nom italien du loriot, oriolus galbula, Linn., qu'on appelle aussi, dans la même langue, rigejo , re- galbulo , reigalbero , galbedro , et en Sardaigne , rigogolo. (Ch. d.) RIGL-EL HERBAYEH. {Bot,) Voyez Naym - el-salyb. (J.) RIGNOCHE. (Bot,) Voyez Hjdnum sinué , à l'article Hyd- NUM. (Lem.) RIGOCARPUS, (Bot.) Necker donne ce nom au pastèque, anguria de C. Bauhin et Tournefort, cucurbita cilruUus de Linnasus, qu'il veut rétablir comme genre à cause de son fruit hérissé et rempli d'une pulpe aqueuse. (J.) RIITZ, KURI. (Bot.) Kœmpfer cite ces noms japonois du châtaignier cultivé. (J.) RIJIK. (But.) Selon Pallas, les habitans de Mourom , en Russie, donnent ce nom à Vagaricus deliciosus, Linn. (voyez Fonge), dont ils font une grande consommation. Ce cham- pignon est aussi d'un grand usage en Bohême , 011 on le nomme rizek; c'est le rizih ou rjzik des Hongrois et des Polonois, f.e ritzke ou rietsche de Kœnigsberg , en Prusse, est le même champignon , partout estimé ; il est encore appelé Hodling ou Rudling dans diverses parties de l'Allemagne, bien que ces noms soient particulièrement ceux de la chantrelle. (Lem.) RI-JUU. (Bot.) Nom japonois de la màcre ou châtaigne d'eau, trapa , suivant Kaempfer , qui cite aussi le nom vis, écrit Ji s par Thunberg. (J.) RIKEBEH. (Bot.) Nom arabe du panicum numidianum de M. de Lamarck, suivant M. Dclile. (J.) RIM 471 RIKINTCHIR. (Ornith.) Nom kourîle de l'alouette. (Ch. D.) RIKOURS. (Mamm.) Quelques anciens voyageurs ont dé- signé par ce nom un singe des Indes, qu'on ne sauroit rap- procher d'aucune espèce maintenant connue ; on dit seule- ment qu'il est sans barbe. Pourroit-on le regarder comme le même que le rillow de Ceilan , qui paroit être le macaque bonnet chinois P (Desm.) RILLA. {Bot.) Nom donné dans l'île de Ceilan à plusieurs fougères, selon Hermann. (J. ) RILLE , Killa. {Ichlhyol. ) Nom spécifique d'un poisson du genre Salmone. Voyez ce mot. ( H. C. ) RILLOW. {Mamm.) Voyez Rikours. (Desm.) RIM. {Ichthyol.) Nom arabe d'un poisson qui paroît appar- tenir au genre Sériole. Voyez ce mot. ( H. C. ) RIMA. {Bot.) Dans la Nouvelle-Guinée, suivant Sonnerat, c'est sous ce nom qu'on connoit l'arbre qui porte le fruit à pain, arlocarpus incisa. (J. ) RIMARINA. {Bot.) Nom péruvien du Masdevallia , genre d'orchidée, mentionné dans la Flore du Pérou. (J. ) RIMBOT. {Bot.) Nom donné dans le Sénégal, suivant Adanson, à un arbre qui est ÏOncoba de Forskal , genre de la famille des tiliacées. (J. ) RIMELLA. {Bot.) Champignon voisin du Ijcoperdon , établi en genre par Rafînesque : il est terrestre , sessile , sans volva ni épiderme , homogène, tubéreux ; il a supérieurement une fente en sillon entouré d'un rebord ; la fructification est pul- vérulente et s'échappe par cette fente. Pries place ce genre près du tulostoma , c'est-à-dire dans les lycoperdacées ou vesse- loups. Le Rimella ohovalis , Rafîn., Journ. de phys. , Août 1819 , p. 106, est brunâtre extérieurement, blanc intérieurement, obovale , obtus, lisse, comprimé, semi-agrégé, à fente ob- longue , obtuse. 11 croit en Virginie sur les rives de POhio. ( Lem. ) RIMNON. {Bot.) Celsius , dans son Hierobofanicon , cite sous ce nom le grenadier, punica. ( J. ) RIMULAIRE ou RIMULE. {Foss.) J'ai trouvé dans le sable du calcaire grossier de Hauteville, déparlement delà Man- che , deux e.sjièoes de très-petites coquilles qui se rappro- 47^ RIN èhent du genre Fissurelle, mais qui portent un caractère par- ticulier. Leur sommet est marginal comme dans quelques espèces de ce genre, mais leur entaille ne s'étend pas jusque dans le bord. Comme ce caractère n'appartient à aucun des genres déjà signalés, je propose de placer ces deux espèces dans un nouveau, qui porteroit le nom de Rimule, et au- quel j'assigne les caractères suivans : Coquille ovale-conique, à sommet incliné sur un de ses bords, à cavité simple, ayant une entaille longitudinale et médiane. L'animal des émarginules, en augmentant sa coquille échan- crée antérieurement, porte de la matière calcaire pour bou- cher l'entaille par le bout opposé au bord, ainsi que le fait celui des pleurotonies ; mais celui des rimules doit alonger l'entaille à mesure que le bord de la coquille augmente. On pourroit cependant supposer que l'entaille s'étendoit jusque dans le bord de la coquille, quand celle-ci n'avoit point en- core acquis toute sa grandeur. J'ai cru distinguer deux espèces de ce genre : l'une, à la- quelle j'ai donné le nom de rimula Blainvillii , porte son en- taille entre le sommet et le bord , et l'autre , que j'ai nommée Timulafragitis, est entaillée depuis la pointe du sommet jus- qu'à une certaine distance du bord. Ces coquilles n'ont pas une ligne de longueur et sont figurées dans l'atlas de ce Dic- tionnaire, pi. foss. (D. F.) RINCHAON. (Bot.) Nom portugais ou brésilien de Verysi- mum officinale, cité par Vandelli. (J. ) RIND. (Mamm.) Nom allemand du bœuf. (Desm.) RINDEN. (Ornith.) Ce nom et celui de Rinnenklacher dési- gnent en allemand le grimpereau commun, certliia familiaris , Linn. , qui s'écrit aussi rinderkleber. (Ch. D.) RINDERA. (Boi.) Genre de Pallas réuni aux cynoglosses , qui n'en diffère que par ses semences planes et lisses. ( Poir. ) RINDERSTAR. (Ornith.) Nom allemand de l'étourneau commun, slurnus vulgaris, Linn. (Ch. D. ) RINDILL. {Ornith.) Nom islandois du roitelet, motacilla regulus, Linn., suivant Muller , n." 280. (Ch. D.) RING-AMSEL. (Ornith.) Ce nom désigne, en allemand, le merle à collier , turdus torquatus , Linn., et il s'écrit en anglois ring-amzel. (Ch. D.) RIN 473 HING-DOVE. (Ornith.) Nom anglois du ramier, columha palumbus, Linn. , qui se nomme en suédois ring-dufa-a, en hollandois ring-duve, et en allemand Ringe.l-Taube. (Ch. D.) RING-GANS. (Ornith.) Un des noms que le tadorne, anas tadorna, Linn., porte en Norwége. (Ch. D.) RING-OUZEL. {Ornith.) Un des noms anglois du merle à collier, tardas torquatas , Linn. ( Ch. D.) RING-SWALA. (Ornith.) Nom suédois du martinet noir, hirundo apus , Linn. , qui s'écrit ring-swale en norwégien. (Ch. D.) RING-TAIL-EAGLE. (Ornith.) C'est, dans la Zoologie britannique, l'aigle commun , falco fulvus, Gmel. (Ch. D.) RINGAN-RINGAN. ( J5of. ) Suivant Burmann , on nomme ainsi à Java Vhedjsarum strobiliferam de Linnaeus, qui est l'os- trjodium de M. Desvaux, le moghania de M. Jaumes. (J.) RINGAU. (Ornith.) Nom picard du tadorne commun, anas tadorna, Linn. (Ch. D. ) RlNGEL-BvER. (Mamm.) L'un des noms allemands de l'ours. (Desm.) RINGEL-SPATZ. (Ornith.) Les Allemands donnent ce nom et celui de Ringel-Sperling au moineau friquet, fringilla montana, Linn. (Ch. D.) - RINGENTE [Corolle]. (Bot.) Corolle dont les deux lèvres, écartées, imitent assez bien la gueule ouverte d'un animal; exemples : salvia ojficinalis , lamium album, dracocephalum. (Mass.) RINGHŒK. ( Ornith. ) Ce nom suédois est indiqué par Retzius comme correspondant au f aie o rusticolus , Linn., ou collared falcon , Pennant , Aret. zoolog., tome 2, page 222'. (Ch. D.) RINGUIA. (Ornith.) Nom islandois, employé comme épi- thète par Brunnich, dans son Ornithologie boréale, pour désigner l'espèce de guillemot indiquée sous le n.° 111, uria ringuia. (Ch. D.) • RINODINA. (Bot.) Acharius donne ce nom à la première division de son genre Lecanora de la famille des lichens. Elle comprend les espèces dont le thallus , uniforme, adhé- rent, porte des scutelles ou apothéciums à disque constam- ment noir et nu. Pries fait usage du même nom pour dési- 474 RI]V gner des divisions dans les genres Biatora , Lecidea , etc. (Lem.) RINOREA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, de la famille dt-s berbéridées (des vio- lacées, Dec), de la pentandrie monogynie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel: Un calice à cinq divisions ; dix pé- tales: les intérieurs plus petits, opposés aux extérieurs; cinq étamines insérées sur les onglets des pétales: un ovaire supé- rieur; un style ; un stigmate obtus. Le fruit n'a point été ob- servé. (Voyez l'article Riana.) RiNORE DE LA Guiane: Rinoreu guianeusis , Aubl., Guian., i , tab. 90; Lamk. , IlL gen., tab. i34. Arbre de moyenne gran- deur, élevé à six ou sept pieds de haut, sur un tronc de huit pouces de diamètre. Son écorce est lisse et grisâtre; son bois blanc, peu compacte. Il produit à son sommet des branches droites, divisées en rameaux alJerncs, grêles, cassans , garnis de feuilles pétiolées, alternes, ovales, lisses et vertes à leurs deux faces, terminées par une longue pointe, denticulées à leur contour; les pétioles sont courts, accompagnés a la base de deux stipules caduques. Les fleurs sont disposées en longues grappes axillaires , terminales, dont les premières divisions sont distantes, alternes; chaque division est munie a sa base de deux petites écailles ovales. Le calice est velu, à divi- sions oblongues , aiguës, courtes, élargies à leur base. La corolle est blanche, à pétales ovales, oblongs , concaves : les extérieurs plus grands, les intérieurs plus petits, opposés aux extérieurs; les lilamens sont courts; les anthèies sagittées , s'ouvrant de bas en haut; l'ovaire est velu , arrondi, sur- monté d'un style velu. Cette plante croit à la Guiane. ( POIR.) RINTSJO. {Bot.) Voyez Rantsjoce. (J.) RiO-TADE. (Bot.) Nom japonois du polygonum harbatum, suivant Kaempfer. (J. ) RIOTSJO. {Bot.) L'arbrisseau grimpant, indiqué sous ce nom par Kaempfer, est le bignonia grandijlora de Thunberg. (J.) RIPA. (Ornith.) Nom suédois de la gelinotte blanche ou lagopède ordinaire, tetrao lagopus, Linn. , qu'on appelle aussi snoe-ripa. Voyez Ricpa. ( Ch. D.) RIP 475 RTPARÎOLA. (Ornilh.) Ce nom et ceux de drepanis et de falcula, sont donnés à l'hirondelle de rivage, hirundo riparia, Linn. (Ch. D. ) RIPIDIUM. (Bot.) Genre delà famille des fougères, établi par Bernhardi sur la considération que les capsules, groupées sur une ligne, sont nues, sans anneaux, presque turbinées, «triées concentriquement en dessus, et s'ouvrant par une rai- nure latérale. Ces caractères sont, à très-peu de chose près, ceux du Schizœa de Swartz, genre définitivement adopté, et auquel on réunit ïeripidium; celui-ci ne contient qu'une es- pèce, le ripidium dichotomum , Bernh. in Schrad. , Diar. bot., 1 802 , 2 , p. 1 27 , pi. 2 , fig. 3 , fougère des îles de la Société , qui est Vacrostichum dichotomum, Forst., le schizœa F orsteri de Sprengel, et le schizcra crisfata de Willdenow. (Lem.) RIPIDIUM. (Bot.) Vandropogon strictum de Host, plante graminée , a été séparé sous ce nom par M. Trinnius, comme genre nouveau, qui nous paroît devoir être adopté. (J.) RIPIPHORE. (Entom.) Voyez Rhipiphore. (CD.) RIPOGONE, Ripogonum. (Bot.) Genre de plantes monoco- tylédones, à fleurs incomplètes , de la famille des asparaginées, de Vhexandrie monogynie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Des fleurs hermaphrodites ; un calice accompagné de deux bractées, à six divisions profondes; point de co- rolle; six étamines ; les filamens très-courfs; un ovaire su- périeur; un style; un stigmate obtus; une baie globuleuse à trois loges; une semence. RiPOGONE GRIMPANTE : Ripogonum scandens, Forst., Gen. , tab. 25. Lamk., IIL, tab. 254. Cette plante a des tiges presque li- gneuses, grimpantes, qui s'élèvent quelquefois jusqu'au som- met des plus hauts arbres: elles sont tenaces, cylindriques, articulées , noueuses aux articulations; les nœuds distans les uns des autres d'environ un pied; les branches sont lisses, cylindriques, peu nombreuses, d'un brun verdâtre; les ra- meaux diff'us, munis à leur base de deux écailles vaginales et opposées; les feuilles pétiolées, opposées, ovales, lancéolées, acuminées, lisses, très-entières, longues de trois pouces, à cinq nervures; les pétioles longs d'un demi-pouce. Les fleurs sont disposées en grappes droites, composées, longues d'un pied : les ramifications opposées, étalées; chaque fleur est sou- 476 RIP tenue par un pédicelle court, muni à sa base d'une glande axîUaire. Le calice est fort petit, à six divisions aiguës. Il n'y a point de corolle. Les étamines sont presque sessiles; les an- thères vertes, très-longues. Les fruits sont de petites baies rouges, globuleuses, à deux loges: dans chaque loge est une semence blanche, convexe d'un côté, plane de l'autre. Cette plante croît dans les îles delà mer du Sud: elle est radicante à ses articulations, d'où il résulte qu'elle recouvre souvent une vaste étendue de terrain. RiPOGONE blanche; Ripogonum alhum, Rob. Brown., Nov, HolL, 29b. Cette espèce est remarquable par ses tiges pour- vues d jigiiillons , mais qui n'existent pas sur les rameaux. Les feuilles sont alternes, opposées ou ternées, veinées, ré- ticulées, soutenues par des pétioles tors. Les fleurs sont dis- posées en grappes axillaires, terminales, très-simples. Le calice est à six divisions égales, étalées, caduques, accompagnées en dehors de deux bractées. Les anthères sont un peu plus courtes que les divisions du calice. Cette plante croît à la Nouvelle- Hollande. (Poni.) RIPOTON. {Ornith.) Un des noms vulgaires du petit plon- geon ou castagneux, coljmbus minor, Gmel. (Ch. D.) RIQUET. (Entom.) On donne, dit-on, ce nom au cri-cri ou grillon des fours, peut-être comme diminutif du mot criquet. (C. D.) RIQUEURIE, B.iqueuria. (Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, polypétalées, delà tétrandrie tétra^ gynie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel: Un triple calice persistant; quatre pétales: autant d'étamines; un ovaire supérieur; quatre styles courts; une capsule à quatre faces, à quatre valves, à quatre loges, couronnée par le st^le, con- tenant des semences nombreuses. RiQUEURiE DO Pérou, Riqueuria avenia, Ruizet Pav. , F/. Per. , 1 ■) P^g- 7°' Ar])risseau d'environ quinze pieds, donf la tige se divise en rameaux nus à leur partie inférieure, garnis vers leur sommet de feuillçs opposées, péliolées, glabres, oblon- gues, très-entières, sans nervures. Les fleurs sont disposées en grappes courtes, terminales; les pédicelles rameux , à trois fleurs. Leur calice est triple: les deux extérieurs sont d'une seule pièce, à deux divisions; Tintérieur à deux divisions RIS 477 droites, concaves, arrondies. La corolle est composée de quatre pétales droits, concaves, presque ronds; les filamens sont des étamines comprimés-, les antiières ovales; l'ovaire est ovale; la capsule ovale. Cette plante croît au Pérou , dans les forêts de Auchao et de Cuchero. (Pom.) RIRJO. (Bot,) La plante de ce nom au Japon est Voron- tium japonicum de Thunberg, que Kaempfer décrit sous celui d'arum acre. ( J. ) RIS. (Bot.) Voyez Riz. (Lem.) RIS SAOUVAGÉ. {Bot.) Gouan cite ce nom vulgaire de la trique, sedum album, dans le Languedoc. (J. ) RISAGON. (Bot.) Voyez Cassumuniar. (J.) RISKA. {Ornith.) Nom suédois du gros-bec à gorge rousse ou de montagne de M. ïemminck, /rmgiZ/a montium , Gmel. (Ch. D.) RISPENFARN. (Bot.) Willdenow donne ce nom allemand aux fougères du genre Polyhotrja. (Lem.) RISSOA. (Foss.) Voyez Rissoaire [fossile]. (D. F.) RISSOAJRE, Rissoaria. (Conchyl.) Genre de coquilles, établi par MM. de Freminville et Desmarest, dans le Bulletin par la Société philomatique, pour un certain nombre de pe- tites coquilles qu'il étoit assez difficile de placer d'une ma- nière absolument convenable dans aucun des genres établis par M. de Lamarck , quoiqu'on ne puisse nier qu'elles n'aient un grand nombre de rapports avec les phasianelles; aussi est- ce un genre intermédiaire à ces phasianelles, aux sabots à opercule corné et aux paludines à ouverture ovale. Voici les caractères qu'on peut assigner à ce genre : Animal spiral ; pied trachélien court, arrondi en avant comme en arrière; tenta- cules coniques, latéraux et disfans, portant les yeux au côté externe de la base; un mufle proboscidiforme. Coquille ob- longue outurriculée, non ombiliquée, le plus souvent garnie de côtes longitudinales; ouverture entière, ovale, oblique, évasée, sans canal, ni dents, ni plis; les deux bords réunis ou presque réunis; le droit renflé et non réfléchi; opercule calcaire ou corné, rentrant profondément, unispiré, à spire latérale. On connoît déjà dix ou douze espèces de ce genre. Toutes sont petites, marines, littorales et la plupart de la 478 RIS Méditerranée. On peut les partager en trois ou quatre sec- tions, d'après leur forme générale. A. Espèces turriculées et côtelées. La RissoAiRE AIGUË ; R. acufa, Freminv. , Monog. nouv. Bull, par la Société phil. , tome 4, n.° 76 , pi. 1 , fig. 4. Petite coquille turriculée , aiguë, à côtes longitudinales, interrom- pues, de couleur d'un gris sale. Des côtes de la Méditerranée. B. Espèces suh turriculées et côtelées^ La R. A côtes; jR.. costata , id. , ibid. , fig. 1. Petite coquille ovale -alongée ou subturriculée , avec des côtes longitudi- nales sur tous les tours de spire , si ce n'est sur le dos du dernier, qui est à peu près lisse; ouverture grande, évasée. Couleur d'un blanc roussâtre. Des côtes de la Méditerranée. La R. OBLONGUE : R. oblonga , id., ibid, fig. 3. Coquille de uiéme grandeur et de même forme que la précédente, mais dont les côtes du dernier tour s'arrêtent dans la moitié de sa longueur en dessus comme en dessous. Des mêmes mers. Ce n'est très- probablement qu'une variété de la précé- dente. La R. ventrue; R, ventricosa, id. , ibid., fig. 2. Petite co- quille ovale, un peu ventrue, à spire assez pointue, éjialant le dernier tour; des côtes sur toute la spire et sur la moitié du dernier tour en dessous. De la mer Méditerranée. Cette espèce pourroit bien n'être qu'un individu femelle de la R. à côtes. La R. violette; R. violacea, id. , ibid., n.° 7. Coquille ovale, un peu aiguë, à spire proportionnellement encore plus courte, comparativeuient avec le dernier tour, qui est côtelé comme elle dans la plus grande partie de son étendue; ouverture large et évasée. Couleur violacée. Des mêmes mers. RIS 479 C Espèces subturriculées, parfaitement lisses. La RissOAiRE HYALTNE ; R. hjalîna, id., ilid., fig. 6. Petite co- quille ovale , un peu ventrue , à spire à peine turriculée , éga- lant à peu près le dernier tour, parfaitement lisse, mince et hyaline ; ouverture grande , à bord droit un peu rebordé. De la mer Méditerranée. D. Espèces subglobideiises. La R. CANCELLÉE; R. cancellata, id., ilid., fig. 5. Petite co- quille subglobuleuse, ventrue, à spire un peu pointue, can- cellée par des sillons décurrens bien marqués , traversés par des stries d'accroissement moins sensibles ;- ouverture grande, à columeile courte, un peu tordue. Couleur presque noire en dehors, blanche en dedans. De la Méditerranée. (De B.) RISSOAIRE ou RISSOA. {Foss.) Les coquUles fossiles de ce genre ne se rencontrent que dans des couches plus nouvelles que la craie. Nous avions dit, p. 469, tom. XXIX de ce Dict., à l'article Mélanie [fossile], C{ut nous pensions que la melania cochlea- rella, Lamk. , pouvoit dépendre du genre Rissoa plutôt que de celui des Mélanies, et plusieurs conchyliologistes se sont trouvés de cet avis. Dans son Mémoire sur les fossiles des en- virons de Bordeaux , M. de Basterot a rangé cette espèce dans le premier de ces genres, en annonçant qu'on la trouve à Mé- rignac , et il ajoute qu'une variété à côtes plus grosses se trouve aux environs de Dax. RissoAiRE PL'NAiSE : Pùssoa cimex , de Bast. , loc. cit. , pag. 37 ; Turbo cimex , Brocc, Concli. foss. subapp,, pag. 363, pi. 6, fig. 3. Coquille courte , cannelée , portant un bourrelet au bord gauche .- longueur, deux lignes. On trouve cette espèce fossile à Monte- Biancano près Bologne, dans l'île d'Ischia (Brocc), àMérignac, et à Crignon, département de Seinc- et-Oise. On en a recueilli des variétés à Dax et à Thorigné près d'Angers. Il existe sur les côtes d'Angleterre une espèce à l'état vivant qui a les plus grands rapports avec celle-ci. À?:» RIS Rissoins TAEî^rsrx : Kis^acM raricoi*, de BasL. loe. cit,, pi. i.fi». i. Coquille turricutèe, couverte de stries transrerses et de cMk ioB^itBàiaales variqueuses, à bord droit, denté ùtériflurBcat : kw^ear, trois lignes. Elle a été découverte à litiiyc et à Thorîgaé. RisoAisE es GiATZxacr; Rûm« Grmt^oi^ij de Bast . Le., ■lêae pL, fie. 5. Coquille ventrue, couverte de côtes longi- tadisalcs et » bords épais : longueur, àx lignes. Elle provient du gisement de Mérigaac RissoAiiE AïoNGE: Risse* doMfiztii. Def. On trouve cette espèce à Grigaon, à Hauteville . département de la Manche, et à FoBtetiai-Saints-Peres prés de Mantes. Elle n'a qae trois lignes de longueur, mais elle a beaucoup de rapports avec lertssod coekiesreU-a . dont elle n'est peut-être qu'une variété. Rlssoable TTEîrvs , Ruse* tmrUmMtM. Cette espèce est la même qui a ete décrite, soas le mmi de hii'.injis lUThruUss, dans le tome V de ce Dieu . SuppL. pag. ii5. On la trouve a Ftmtchatlraia près de VersaiUes. On en rencontre une va* nêtr ■■ pc« piBS raccourcie à Leognan près de Bordeaux, à l\«rigaê et daas la Touraine. Une espèce qui vit daas nos ^ds a de UÎA-giands rapports arec ceUe-cL Ksso^mE porTErs Rjsfm daica, Def.; Mdaùm.dmhie. Lamk., Akb. dm Mus., toa. 4. Vëlias. a.* 9. fiv. 1. Coquille orale- ifCitc de c^tes longitudinales et de très- fines et à ouverture un peu canaliculée : lon- g«e«r. cinq I^bcs. On trouve cette espèce a Fontchartraia pBÈs de Versailles. M. de Lamarck. qui n'a pas reconnu le JMiiirr ^ aroit pUcé cette espèce dans les mélanies, iiwjH— HJBl qu'elle poavoit appartenir a celai des n semlile qu'elle doive plutôt entrer dans celui ces q[ae dans toot autre. B»^f«i«T«r irifAVT: Bisse* mibdM. Def. Cette espèce, qui n'a q«etnRslignes de longuenr. a beaucoup de rapports avec le rissoa eiameata; ^ois eOe est tisse et luisante. On la trouve à HanteriRe, oà eRe est rare. Oa mcoBtre assâ dams ce dernier endroit une coqni'Ie q«î a les pi» «raads rapports avec le rû»oiz oostetc \ De m. , qui se trovre à Tétat vivant sur les côtes de Cberboui^. RIV 481 RISL'Af. (Bot.) Nom latin du riz. (Lem.; RITA. (Bot.) Voyez Pala. ( J. ) RITBOCK. {Mamm.) Ntwn d'une espèce de mammifère du genre des Antilopes. \'oyez ce mot. (Di^M.} RITINOPHORA. (Bot.) Nom donné par Necker au genre Icica d'Aublet. (J.) RITO. (Ornith.) Nom languedocien du canard, dont là femelle ou la cane s'appelle rite. (Desm.) RITREBOCK on RITBOCK. (Mamm.) Voyez l'article Ax- TILOPE. (De5M. ) RITRO. (Bot.) La plante citée sous ce nom par Tobel. appartient à la famille des cinarocéphales ou rarduacées, ou peut-être à une famille nouvelle. C'est une espèce d'échinope, echinops rilro de Linnaeus. qui est aussi le ruihrum de Théo- phraste. Ces deux noms sont encore donnés a l'echinops sphce- rocephalus. (J. ) RITTERA. (Bot.) Schreber, et après lui Vabl et Svrartz. ont substitué ce nom générique à relui de possira . donné par Aublet à Tun de ses genres dans la famille des légumineuses. C'est le S^artzia. de Willdeno-.v. (J. ) RITL'R. (Ornith..; Ce nom est donné, en Islande, à Tespéce de mouette appelée par I.innaeus larus rma. ^Ce. D. 1 RITZKE. (Bot.) Voyez Ruik. (Lem.) RIU, AUJAKL (Bot.) Nom japonois . suivant ThuEberj. du salix japonica. (J.) RIUNO-FIGE, MONDO. (Bot.) Noms japonois . suivant Kaempfer et Thunberg . du con^aUaria j'apcr.ica de nos jar- dins, dont M. Desvaux a fait un genre distinct sous celui de slateria. (J.) RIUPA. (Ornith.) Ce nom est donné, dans le Voyage en Islande d'Olufsen et Povelsen , comme étant celui de la ge- linotte des bois, tetrao lagopus , Linn. ( Ca. D.) RIVACHE. (Bot.) Nom donné au selinum paiustre , sui- vant M. Poiret. (J. ; RIVERAINS. (Ornith.) Ce terme, qui peut être employé comme traduction du mot g ml Uv de Linné, désigne les oi- seaux de rivage, dont les principaux caractères sont d'avoir les jambes hautes, grêles , dégarnies de plumes au-dessus du talon, les doigts séparés, et le bec long en général. Le 45. â. 482 KIV corps est petit; le cou est alongé et la tèle coinprlmce ; le» pltanes sont grandes et peu touffues; la queue est courte; l'œsopliage est susceptible d'une grande dilatation : l'estoniac . quoique nîusruleux, est grand, et ses parois sont nsinces. I.e vol des grandes espèces est léger, élevé et long -temps sou- tenu; ces oiseaux ne nagent point, mais ils vont à gué dans les marécages, où ils cherchent des poissons et des mollus- ques. La plupart sont monogames et font leur nid dans ks endroits marécageux. On peut diviser cet ordre d'oiseaux en plusieurs familles, dont la première contiendroit ceux qui ont le bec fort, plus mince à son extrémité et plus long que la tête. Les oiseaux de cette fauiille, dont le cou et les jambes sont très- longs et dont les ailes ont une grande envergure , volent très- haut et tiennent les pattes dirigées en arrière. La tra- chée - artère des mâles forme plusieurs circonvolutions à son entrée dans le sternum , et leur voix est forte. Tels sont le kamicl.i, la spatule, le savacou, le jabiru , le héron, i'ibis. Dans la seconde famille seroient les riverains d'une taille plus petite, à bec grêle, cylindrique, plus long que la tête, dont le vol est moins élevé et plus court, qui cherchent des vers au fond de la vase et fout leur ponte dans les marais. Ce sont les genres Avocette , Courlis, Bécasse. Dans la troisième famille se trouveroient les riverains à bec co«rt, pointu, quelquefois un peu renflé à son extré- mité, dont les doigts sont courts et qui sont pourvus d'une queue, caractères qu'offrent les genres V^anneau, Pluvier, Glarcole, Huitrier. On formeroit la quatrième famille des rivcr;iins casqués, dont le bec est moyen, pointu, la queue presque nulle, et dont les doigts sont très-longs, souvent bordés. Ces oiseaux, qui diffèrent surtout de ceux des autres familles par leur peau grasse et épaisse; leur cou mince et leurs ailes courtes, qui leur donnent des rapports avec les palmipèdes, vivent dans les marais , nagent et plongent ; ils font un grand nombre d'œufs, et leurs petits courent peu après leur naissance. Cette famille renferme le jacana, le râle, la poule d'eau ou gal- linule, la foulque. (Ch. D.) RIV 485 RIVIER-PAARD ou CHEVAL DE RIVIÈRE. { Mamm.) Nom donné à l'hippopotame par les Hollaudois du cap de Ronne-Espérance. (Desm.) RIVIÈRES. (Géognos.) En continuant à considérer Teau comme espèce minérale , il en résulte que tous les amas et tous les courans d'eau doivent être décrits à la manière des amas, des couches, des bancs et des filons des autres substan- ces minérales, quoique cette espèce diffère essentiellement des autres par son état habituel de fluidité et par la plus grande abondance avec laquelle on la trouve répandue à la surface du globe terrestre, soit à l'état pur ou mélangé, soit à l'état stagnant ou mobile. Les rivières font partie des gisemens mobiles et tiennent le milieu entre les ruisseaux et les fleuves qui sont d'autres courans d'eau; les premiers sont plusfoibles que les rivières, et les seconds plus imporlans qu'elles, tant par leur volume que par le long trajet de leurs cours. En géographie, le fleuve dif- fère de la rivière en ce que le fleuve porte ses eaux directe- ment à la mer, après avoir parcouru un grand espace de ter- rain sans changer de nom; tandis que la rivière se jette dans le fleuve, en perdant son nom, et avant d'avoir traversé un aussi grand développement de pays. On sent, au reste, com- bien il seroit difficile d'assigner des limites précises à l'accep- tion de ces mots, et combien il seroit embarassant de décider irrévocablement si tel grand courant d'eau est un fleuve ou une rivière, si tel autre est un ruisseau ou un torrent, si tel filet est une source ou une fontaine, etc. Heureusement ces distinctions ont fort peu d'importance, même en géographie, et à plus forte raison en géognosie; ce seroit donc sous de« rapports d'un ordre plus relevé que nous nous occuperions des rivières, si tout ce qui tient k leur action mécanique, à leur pente, à leurs chutes, à leurs débordemens périodiques, à leur lit, à leur fond, à leurs rives, au sable, au gravier et au limon qu'elles charrient à leur embouchiîre dans les fleuves ou dans la mer, aux barres et aux atferrissemens qu'elles y forment, à leur disparution partielle, totale, entière ou mo- mentanée, et, en un mot, à tout ce qui a trait au rôle que ces courans d'eau remplissent par rapport à l'état actuel de la surface du globe terrestre, n'avoit été décrit de la manière 484 RIV la plus satisfaisante et la plus complète à l'artice Eau, qui commence le tome XIV de ce Dictionnaire, et auquel nous renvoyons. (13rard.) RIVIERES. (Géognos.) On appelle rivières, dans certaines parties de la France, des vallées étroites et sinueuses dont le fond est généralement occupé par des prairies, mais où il ne coule plus d'eau, si ce n'est quelques foiblcs sources qui s'é- chappent du pied des montagnes qui les bordent de droite et de gauche. Ces petites vallées ont en effet tous les caractères de l'an- cien lit d'une rivière qui auroit cessé de couler, les angles rentrans correspondent exactement aux angles saillans du bord opposé. Les bancs calcaires, au milieu desquels on observe le plus ordinairemejit ces espèces de lits sinueux, semblent avoir été corrodés à différentes hauteurs, et paroîtroient porter les traces successives de la retraite des eaux; mais quand on exa- mine ces préfendues traces de la rivière desséchée , on s'a- perçoit qu'elles ne sont autre chose que l'effet de la gelée sur les lits ou les bancs qui n'ont pu résister à son action, et qui se sont creusés h. la longue: tandis que les autres, plus compactes et plus solides ont résisté et font saillie. On ne peut aflirnier que les pelites vallées, dont il est ici question, n'aient pas réellementservi de litv à des rivières antiques , mais il paroit à peu près certain que leur disparution remonte à une époque antérieure aux temps historiques. La partie calcaire du département du Lot et de la Dor- dogne, présente [ilusieurs exemples de ces rivières sèches, parmi lesquels je citerai celle qui renferme les ruines pitto- resques du grand château de Caumarc. (Brard.) RIVINE, Rivina. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs incomplètes, de la famille des atriplicées, dehd tétrandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un calice persistant, à quatre divisions; point de corolle; quatre, huit ou douze étamines; les lilamens persistans; un ovaire su- périeur ; un style court; une baie à une seule semence. RiviNE velue: Fdvina huinilis, Luin.,Spec.; Laink. ,111. gen., tab. 8i , lig. 1 ; Gaertn., De f met. , tab. 77 ; Conimel. , Hort.^ 1 , tab. 66. Plante peu élevée, presque ligneuse. Sa tige est cylindrique, pubesceute ; les rameaux alternes, velus, très- RIV 485 ouverts; les feuilles alternes, pétiolées. épaisses , pubescentes, ovales, entières, acuminées. Les Heurs sont disposées en épis alternes , alongës , un peu arqués , sur lesquels les fleurs sont éparses, pérlicellées , velues, un peu pendantes. Le calice est pubesceiit, d'un vert jaunâtre en dehors, un peu blanchâtre en dedans, à quatre divisions obtuses, rétiéchies à la base des fruits. Le fruit est une petite baie ronge, presque globuleuse, renfermant une seule semence un peu pubescenle. Cette plante croit dans plusieurs contrées de l'Amérique, à la Ja- maïque, aux Antilles, etc. RiviNE LISSE : Rivina levis, Linn., Mant.; Lamk., lll. gen. , tab. 8i , fig. 2; Botan. Magaz., tab. 178 i . Toute cette plante est glabre; ses tiges peu élevées; les feuilles minces, alternes, pétiolées, un peu rudes au loucher, entières, ovales, acu- minées, quelquefois un peu purpurines à leurs bords. Les grappes ou é[)is sont droits, axillaires, obliques; les fleurs al- ternes, pédicellées, munies, à la base des pédicelles, de pe- tites bractées courtes , subulées, caduques. Le calice est glabre, vert ou un peu rouge en dehors, blanc en dedans, à quatre divisions concaves, obtuses; les étamines sont au nombre de quatre; les baies sont petites et globuleuses. Cette plante croît aux Antilles. RiviNE A HUIT étamines: Rivina octanclra, Linn., Amœn, ; Browu. , lam. , tab. 23 , fig. 2 ; Jacq. , Ohi., 1 , tab. 2 ; Plum., Amer., tab. 241 ; Rivina dodecandra , Lamk., lU. , i , n." iSgg, vulgairement Liane a baril. Ses tiges sont ligneuses , longues, flexibles, grimpantes, rameuses; les feuilles nombreuses , al- ternes, pétiolées, glabres, ovales, lancéolées, acuminées, très- entières, quelquefois longues au moins d'un demi-pied ; les pétioles de moitié plus courts; les grappes droites , simples, presque terminales; les fleurs pédicellées; leur calice est par- tagé en quatre découpures ovales, concaves, obtuses, de cou- leur purpurine à la maturité des fruits; les étamines sont au nombre de huit ou douze. L'ovaire est surmonté d'un stigmate presque sessile, en forme de pinceau : il lui succède une petite baie d'un pourpre foncé, de la grosseur d'un petit pois, pul- peuse, renfermant une semence noirâtre. Cette plante croit dans les contrées méridionales de l'Amérique, parmi les brous- sailles , sur les revers des montagnes. Ses rameaux, souples et 48S RIV coriaces, servent, dans plusieurs contrées, à faire des liens et des cercles de tonneau. RiviNE DU Brésil, tiivina brasiliensis , Willd. , Spec, i, p. %5. Cette plante a des tiges droites, ligneuses, longues, gla- bres , cannelées, divisées en rameaux alternes, garnis de grandes feuilles ovales, alternes, pétiolées, glabres à leurs deux faces, médiocrement échancrées en cœur à leur base, ondulées et ridées. Les fleurs forment des grappes ou plutôt des. épis très-siinples , axillaires; chaque fleur est pédicellée et renferme quatre étamines. Les baies sont remarquables par leur grosseur. Cette plante croit dans l'Amérique. RiviNE A LARGES PEiJiLLEs ; RUina lati/oUci , Poir., EncycL, n." 5 ; Lamic. , IIL , i , pag. 324. Espèce remarquable par ses grandes et larges feuilles , par ses baies bien moins succulentes quedansles autres espèces. Ses tiges sont fistuleuses, herbacées, verdâlres, rameuses , presque cylindriques, garnies de feuilles alternes , pétiolées, glabres, ovales, acuminées, très-larges, entières, vertes à leurs deux faces; les pétioles presque de la longueur des feuilles. Les épis sont axillaires, grêles, simples, un peu plus courts que les feuilles; le calice est court, d'un brun pourpre, à quatre divisions ovales, un peu aiguës; il ren- ferme quatre étamines, un style très-court, auquel succède u-ne baie globuleuse, presque sèche. Cette plante croit à l'ile de Madagascar. RiviNE A FLEURS UNILATÉRALES; Rwina sccunda, Ruiz et Pav. , FL fer., 1 , tab, 102, lig. 2. Ses tiges sont droites, ligneuses, hautes de deux pieds, un peu pubescen tes vers leur sommet. Les feuilles sont alternes, pétiolées, ovales, oblongues, très- entières, glabres, acuminées, denticulées,- les pétioles un peu pubescens, de couleur purpurine. Les grappes sont solitaires, axillaires, terminales, simples, courtes et lâches. Les fleurs, d'abord éparses , deviennent ensuite unilatérales; les pédi- eelles munis à leur base d'une bractée concave, subulée. Le calice est blanchâtre, à quatre divisions: la supérieure plus courte, entière; les ^trois inférieures ovales, inégales: celle du milieu plus longue. Quatre étamines. L'ovaire a la forme dfiîne lentille : il lui succède un petit fruit sec, noirâtre, farineux. Cette plante croît au Pérou , dans les forêts des Andes. RIV i^% RiviNE ACUMiNi^E; Kivina acuminata, Kunth. în Humb. et BonpI. , Noi'. gen. , 2 , p. i 84. Sa tige est ligneuse , très- glabre , rauieuse, haute de deux ou quatre pieds; les feuil!<;s sont pétiolées, ellipliques, terminées par une longue pointe, ar- rondies à leur base, glabres, membraneuses, un peu pubes- ccntessur leurs nervures inférieures, longues de trois à quatre pouces, larges d'un pouce et demi; les pétioles pubescens, longs d'environ deux pouces. Les épis sont grêles, latéraux, inclinés, longs de trois pouces; les fleurs accompagnées à la base des pédicelles de bractées linéaires, ciliées. Le calice est glahre et blanchâtre ; il renferme quatre étamines. Cette plante croit à la Nouvelle-Grenade. RiviNE PUBESCENTE; l\ivina puherula, Kunth, loc. cif. Arbris- seau de deux ou (rois pieds, divisé en rameaux glabres, al- ternes, cylindriques, cannelés : les plus jeunes pubescens. Les feuilles sont pétiolées, ovales, acuminées , membraneuses, arrondies à leur base, veinées, réticulées, à crénelures irrégulières, pubescentes à leurs deux faces, longues de deux pouces et plus, larges d'un pouce et demi. Les épis sont un peu inclinés, longs de deux ou trois pouces; les pé- doncules et les pédicelles pubescens; les bractées linéaires, pubescentes. Le calice est un peu velu, pourpre on blan- châtre; il renferme quatre étamines. L'ovaire est glabre, ovale; le style court; le stigmate en tête. Les baies sont glabres , sè- ches, globuleuses, de la grosseur d'un grain de chenevis, ac- conij)agnées du calice persistant. Cette plante croît dans les environs de Cumana , aux lieux découverts. RiviNE glabre; Rivina glabrata, Kunth, loc. cit. Cet arbris- seau est glabre , à tige cannelée. Les feuilles sont pétiolées, ovales, acuminées, un peu tronquées et inégales à leur base, très-glabres, membraneuses, à crénelures irrégulières, vei- nées, réticulées, longues d'un pouce et demi sur un de large; les pétioles pubescens en dessus, canaliculés, longs de quinze à dix-huit lignes et plus. Les épis sont droits, pédoncules, axillaires, longs de deux pouces et plus; les fleurs munies, sur leur pédicelle, de bractées linéaires , ciliées, acuminées: le ca- lice est glabre , de couleur purpurine , renfermant quatre éta- mines. Les baies sont sèches, glabres, globuleuses , verdàtres, entourées par le calice, de la grosseur d'un grain de chenevis. 488 RIV Cette plante croît dans les plaines, au royaume de la Nou- velle-Espagne. ( POIR. ) KIVULARIA, RivuLAiRE. (Bot.) Genre de cryplogames, de la famille des algues, institué par Roth , pour y placer des plantes confondues jusque-là dans les genres Tremella et U/t'fl , mais qui se conviennent par leur nature mem- brano cartilagineuse, parleur forme diversement lobée, par l'enduit gélatineux qui les revêt, et par l'absence dégelée ou de filamens intérieurs. L'examen attentif des espèces mentionnées par Roth fait reconnoitre qu'une grande partie d'entre elles sont des es- pèces de nostocs {Linc^ia^ Mich., non Lyng.), de chœtophoraj Agardh, à^alcjonidium , I,amx. Les autres espèces, assez nom- breuses , que les auteurs y ont ramenées, appartiennent aussi à d'autres genres voisins, ou même très-éloigoés. Ces rapports, trop longs à exposer ici, seront saisis en un coup d'œil dans le ]S omenclator hotanicus , de Steudel , vol. 2, article Ri^ii- laria. 11 ne reste qu'un très-petit nombre d'espèces dans ce genre. Le R'wularia est maintenant placé près du nostoc, et se trouve caractérisé ainsi par Agardh, Pries, etc.: Plantes sub- globuleijses, gélatineuses et solides, formées de filamens qui naissent d'un même point central, rayonnans, continus, an- nulés intérieurement, tenant par la base à un globule distinct, et ayant à leur extrémité une pointe hyaline. Dans le chœto- phora , Schrank, Agardh, etc., les filamens partent d'une base commune, mais ils sont étalés, cloisonnés et alternes à l'extrémité. Lyngbye nomme le rivularia, linckia; mais ce n'est pas celui de Michéli( voyez Nostoc ), chez lequel les caractères sont donnés par les filamens moniliformes et entremêlés, qui sont dans la substance gélatineuse interne de la plante. MM. Bonnemaison et Bory de Saint-Vincent ont adopté le nom imposé par Lyngbye. M. Bory fait remarquer que, dans ce genre, la matière colorante des filamens ne forme point des globules, mais comme des taches carrées ou confuses. Toutes ces plantes se rencontrent dans les terrains marécageux , sur les bords des rivières et des ruisseaux, dans la mer ou sur ses bords, attachées à la ferre, aux pierres, au bois ou à d'autres corps, ou même flottantes. Les rivularia ont des formes ar- RIV 489 rondies, presque globuleuses; ils sont gélatineux, d'une cou- leur olive ou olive foncé, quelquefois presque noirs. On i\e connoit rien sur leur manière de se propager. I-eur structure et leur analogie avec les nostocs et les genres voisins, annon- cent qu'ils appartiennent au même groupe , à celui qui paroit devoir unir le règne animal au règne végétal ; mais cependant moins bien que certains genres de conferves , et les oscillatoi- res, etc., avec lesquels leurs filamens , au reste, ont delà ressemblance. 1. Le RivuLARiA anguleux: Kivularia angulosa , Roth, Catal. hot.; Tremella nafans , Hedw. , Theor., pi. 36, fi g. 7 — 10; Linckia nalans , Lyngb. , Hjdr., p. 196, fig. 67; Vl\'a pruni- formis, Engl. Bot., pi. 968. Sa fronde est globuleuse, de dix à douze lignes de diamètre, creuse ou solide, bossue, iné- gale, olivâtre. On trouve cette singulière espèce, qui res- semble par sa forme et sa couleur à certaines prunes, sur les plantes aquatiques, dans les fossés, et aussi dans la mer, sur le fucus vesiculosus ; ses filamens intérieurs sont vert-jau- nâtre. 2. Le Kivularia noir : Rivularia alra , Roth, Catal., 3, p. 540; Engl. Bot. , pi. 179 ; Batracliospermum hemisphœricum ^ Decand.; Linckia atra , Lyngb., Tent. hjdr., tab. 67 ; Tremella hernisphœrica ; Linn.,'Weigl , Obs.bot. , 5c) , pi. 2, fig. 3. Petite plante hémisphérique, d'une ligne au plus de diamètre, soli- taire , rapprochée; fronde dure, luisante, d'un vert noir; filamens intérieurs très-denses, fascicules à la base, verdâtres, hyalins, concentriques. Cette espèce croit sur les bords de la mer , sur les varecs et sur les pierres. Nous terminerons cet article en faisant observer: 1." Que le rivularia lubrica, Decand., est maintenant un iilya; que le rivularia tuhulosa , Decand. {ulva gelatinosa, Vau- cher) , est le tetraspora de Desv.; que le ri'.'ulariafcclida, Dec. , est le bangiafatida de Lyngbye; enfin, qu'on y a ramené beau- coup de plantes rameuses, qui sont des espèces de gi::artina et de batracliospermum, comme, par exemple, le gigantina opuntia, Valcjonidium vermiculatum , les batracliospermum ver- ticillalum , fasciculatum ( Conf. incrassala , Bosc ) ; 2.° Que le rivularia calcarea, Engl. Bot., pi. 1799, s'éloigne de ce genre par ses filamens, qui ne partent point d'unpoint 49« RIV central commun , mais d'une base étendue, ce qui le ramène au genre Chœlophora ; 3.° Que le rivularia natans , Roth , est le linckia natans de iLyngbye ( Tent. hydrop. , pl.Gj ,a), et le gaillardotella natans, Bory, Dict. clats. 11 se distingue génériquement par ses fila- mens simples, atténués en cils, muqueux, divergens, munis à leur base d'une sorte de bulbe ou d'article globuleux. Sa gros- seur est celle d'un pois ou d'une Jivcline. 11 croit au fond des eaux, sur la terre et les plante^ submergées, d'où ilse détache avec l'âge , et vient flotter à la surface de l'eau , eu présentant l'apparence d'une trémelle. 4." Le rivularia tuberiformis , Eni^l. Bot. , pi. 1 966, est formé par une fronde fuberculiforme , creuse, s'ouvrant au sommet par un déchirement. Une coupe perpendiculaire de cette fronde, vue à la loupe, s'est montrée formée par un amas de filamens entremêlés à leur bese, mais parallèles en leur partie supé- rieure seulement, et se terminant au même niveau à la sur- face. L'extrémité de chaque filament contient trois ou quatre séminules ou grains bruns, disposés à la suite les uns des au- tres. Ces caractères, différens de ceux du rivularia. et des genres voisins, paroissent autoriser à faire de cette plante un genre nouveriu qu'on pourroit nommer Leaf/isa , en l'honneur de M. G. R. Leathes, qui découvrit cette plante sur les côtes de l'île de Wight , et la communiqua à MM. Turncr et Sowerby. Cette plante, lorsqu'elle est très-jtune, ressemble, pour la forme et la couleur, à des pommes de terre naissantes. Elle est vert-jaunâtre ou brune dans son parfait développement, et de huit à douze lignes de diamètre. Elle ci'oït en groupes ou solitaire, sur les rochers submergés et les plantes ma- rines , sur les côtes du Cornouailles et aux îles Hébrydes. (Lem.) RIVULINEES, Rivuliniœ. {Bot.) Rafînesque nomme ainsi un groupe de la famille des algues, où il rapporte les genres Rivularia , Nosfocus , Endosperma , Sclcrnax , Pexisperma et Sper- mipole; son laconisme ne nous permet pas de juger de l'exac- titude dr ces rap])rochemcns. ( Lkm.) RIVURALES, Kivarales. {Coyickyl.) Denys de Montfort , dans son Système de conchyliologie, a proposé de désigner par cette dénomination les coquillages qui habitent les plages RIZ . /<9i et les bords de la mer et des rivières, par opposition sans doute aux espèces pélagiennes. (De B.) RIZ, Oiyza. [Bot.) Genre de plantes monocotylédones , à lleurs glumacées, de la famille des graminées, de Vhexandrie digynie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel : Une halle calicinale fort petite, bivalve, uniflore ; une balle corol- laire, à deux valves naviculaires: l'extérieure cannelée, ter- minée par une longue arête; deux petites écailles caduques à la base de l'ovaire; six étamines ; un ovaire surmonté de deux styles; les stigmates plumeux , en massue: une semence comprimée , striée , enveloppée par la balle. Riz CULTIVÉ: Oryzasativa, Linn., Spec; Lamk., IlL, t. 2C4; Lobel., Icon., 33 , lig. 2. Le rix est une de ces intéressantes graminées que l'industrie a multipliées dans tous les climats dont la température et le sol en permettent la culture. Ses ra- cines sont fibreuses, capillaires et touffues: elles produisent plusieurs chaumes droits, épais, cylindriques, hauts de trois à quatre pieds. Les feuilles sont larges, fermes, très-longues, assez semblables à celles de nos roseaux; leur gaine cylin- drique, finement striée . très-longue, munie à son orifice d'une large membrane ferme, glabre, entière ou bifide. Les tleurs forment une ample et belle panicule terminale, fort longue, un peu serrée , pendante à l'époque de la maturité. Les ramifications ou les rachis sont rudes, comprimés , an- guleux, un peu flexueux. Chaque fleur est supportée par un pédicelle court, renflé au sommet; les valves du calice blan- châtres ;. celles de la corolle bien plus grandes: l'extérieure terminée par une longue arête. Les semences sont blanches, oblorigues et varient par leur forme, leur grosseur, et four- nissent un assez grand nombre de variétés. Que d'immenses contrées seroient restées en partie incultes, abandonnées , si la nature n'eût pas accordé à une simple gra- minée la faculté de croître exclusivement dans les terrains couverts d'eau ou très-humides! Ces belles contrées delà Chine et des Indes, aujourd'hui si populeuses, seroient réduites à un très-petit nombre d'habitans , sans la culture du riz. Il y oc- cupe de vastes plages inondées, et offre à ces peuples les mêmes ressources alimentaires que le seigle et le froment aux kabitans de l'Europe. On ne peut douter que ce ne soit à cette 492 RIZ précieuse graminëe que celle parlie de l'ancien continent doive sa très-ancienne civilisation: aussi est-il impossible de pouvoir fixer, d'après aucune tradition historique, d'après aucun monument, J'époque de cette heureuse découverte. Le riz, dés la plus haute antiquité, étoit connu dans les Indes, dont il est originaire, bien long-temps avant qu'il le fût dans l'Egypte et la Grèce. Il est, «à la vérité, mentionné dans Théophraste, Pline, Dioscoride; mais, d'après le peu qu'en disent ces auteurs, il paroît que, dès leur temps, le riz étoit peu cultivé, qu'ils le tiroient de l'Inde, qu'il étoit plutôt employé en tisane ou en gruau que comme comestible ; ils n'ignoroient pas cependant l'usage qu'en faisoierit les Indiens. Par la suite, il fut introduit en Egypte, en Grèce, dans plu- sieurs provinces de rAfiique,en Amérique, puis en Europe, dans les contrées que l'on jugea assez chaudes pour le con- duire à maturité, (el que dans le royaume de Valence en Espagne, dans le Piémont, où croît le meilleur, le plus es- timé. Les Grecs donnoient au riz le nom d'oruza: les Latins, celui d'oiyza, qui s'est conservé jusqu'à nos jours. Son étymo- logie est très-obscure. M. Detheis croit qu'elle vient du mot arabe cruas. Quelques auteurs pensent que Voij'ra et Vorjza des anciens désignoient la même plante ; mais il est plus pro- bable que ro/>ra étoit une espèce d"épeautre. On ne connoit qu'une seule espèce de riz, qui produit plu- sieurs variétés très-remarquables. Ces variétés consistent par- ticulièrement dans la f'oraie du grain: on distingue le riz avec ou sans arête; à grains longs et plats, à grains longs et ronds, à grains rouges, etc. ; enfin le riz barbu et vivace. Ce der- nier, dont quclquesauteursont voulu faire une espèce, pousse des drageons avant la maturité de ses graines, qui prennent racine , se conservent jusqu'à l'année suivante , et peuvent servir à le multiplier. H a été apporté de la Cochinchine à risle-de-France par M. Poivre ; mais il est peu cultivé. Son grain est pe'it, alongé, couvert d'une pellicule brune; il ne réussit que dans l'eau. On a beaucoup parlé du riz sec ou riz de montagne , trans- porté également par M. Poivre de la Cochinchine à l'isle-de- France. On considéroit cette découverte comme d'autant plus précieuse, qu'on avoit Pespoir que ce riz pourroit prospérer RIZ 495 sans irrigation: mais on ne taisait pas attention que, prove- nant des hautes montagnes situées entre les tropiques, ces montagnes étoient tous les jours inondées de torrensde pluies pendant l'été; que ce riz exigeoit, comme les autres variétés, un sol inondé, surtout lorsqu'il commence à croître , et une chaleur suffisante pour mûrir le grain. D'ailleurs il est bon d'observer que le riz n'est pas une plante des marais, mais seulement des lieux bas , sujets aux inondations pendant l'été , d'où il résulte que partout où la chaleur est suffisante, le riz est susceptible d'être cultivé, non-seulement dans les terrains qu'on peut inonder par des saignées faites aux étangs , aux ri- vières ; mais encore dans tous ceux où l'on peut conduire de l'eau par des machines , ainsi que dans ceux où il pleut beau- coup. A la Chine on le cultive même au milieu des rivières et des lacs, au moyen de radeaux de bambou couverts de terre. Il seroit bien important d'avoir des notions exactes sur les nombreuses variétés du riz, afin de pouvoir choisir celles qui conviennent le mieux aux terrains et aux localités. Les unes sont prérérables à raison de la grosseur ou de la bonté de leurs grains; les autres à cause de leur plus grand produit ou de leur précocité, de leur plus ou moins grande délicatesse au froid , à la sécheresse, etc. Les peuples qui se sont le plus ap- pliqués à la culture du riz, sont les Indiens , les Malaies , les Chinois et les habitans des îles voisines. La quantité qu'on en récolte chaque année dans ces pays est immense. Lorsqu'il manque, la famine y exerce ses ravages: quelquefois plusieurs milliers d'hommes en sont les victimes dans le court espace de quelques mois. « Le riz, dit Hasselsquist , est une des principales denrées « de l'Egypte, et fait pur conséquent la plus grande richesse « de ses habitans. Il ne croit que dans les environs de Damiette « et de Rosette , à cause de la facilité qu'il y a à les inonder, îf II y a toute apparence que les Egyptiens ont appris la ma- « nière de le cultiver du tempsdes califes; car ce fut sous leur « règne qu'on y apporta, par la voie de la mer Rouge, quan- « tité de plantes utiles, qui aujourd'hui y croissent naturel- « leraent et enrichissent cette contrée. '' Le riz croit presque dans toute espèce de terre , pourvu 494 mz que le sol soit humide , ou au moins susceptible d'être inondé à volonté: il ne peut être cultivé avec profit que dans les climats chauds et tempérés. On a essayé diverses fois d'eu introduire la culture dans les contrées méridionales de la France; mais on a été obligé d'y renoncer , à cause des vapeurs malfaisantes et meurtrières quis'élevoient des rizières, et qui en rendoient le voisinage dangereux. On avoit établi des rizières en Au- vergne, sous le cardinal Fleury ; mais le gouvernement fut forcé de les interdire, parce qu'elles infectoient l'air, et cau- soient des épidémies. Il y en a eu , pendant quelques années, dans le Roussillon , que l'on a été également obligé de détruire. En Espagne il est défendu d'établir des rizières , à moins qu'elles ne soient à plus d'une lieue de distance des villes. Quoique cette culture existe toujours dans le Piémont aux environs de Navarre et d'Alexandrie , elle y offre les mêmes inconvéniens; les fièvres intermittentes et malignes y sont très-fréquentes, pour ne pas dire continuelles. Dans l'Inde, à la Chine et en Egypte , les rizières n'exhalent point de vapeurs malfaisantes. On a cru que cela provenoit de la chaleur du climat, qui occasionoit une prompte éva- poration: il paroit plutôt que la véritable cause est dans la situation des rizières, et dans la manière dont on les dirige. En Europe elles sont toujours placées dans des terrains bas et naturellement marécageux; Teau que l'on y fait entrer n'est pas assez souvent renouvelée ; elle est stagnante et se putréfie : il faudroit qu'elle ftlt, pour ainsi dire, courante, et que le terrain fût tellement disposé , qu'on pût le mettre entièrement à sec à volonté en peu de jours , dès qu'on auroit supprimé l'eau. Dans l'Inde elle est courante, ou très-souvent renou- velée pendant la croissance du riz. Dès que le grain est formé, on ne met plus d'eau, on la laisse écouler, et l'on fait des- sécher les rizières; la chaleur fait évaporer promptement Thii- midité de la terre: d'où il résulte que, lorsque le grain est mûr, le champ est desséché; alors on fait la récolte à sec , et, lorsqu'elle est faite, on arrache les chaumes avec leur ra- cine , on les expose à l'air et au soleil , et ensuite on les brille pour engraisser le terrain. Dans les pays où les rizières infec- tent l'air, on laisse l'eau dans les champs, ou bien elle ne s'écoule pas en totalité, et le terrain n'est pas mis entièrement RIZ hv à sec: on y fait même assez souvent la moisson, les pieds et les jambes dans l'eau ; il en résulte que la paille, les racines pourrissent, et que les miasmes putrides qui s'en exhalent, corrompent l'air. Le riz est uu aliment très-sain; mais comme il se digère facilement et donne peu de forces, seul, il ne poiirroit con- venir aux personnes dont les travaux exigent lacfion de leurs corps. 11 adoucit l'àcreté du sang, et modère le cours de ventre. On en fait une décoction qui est pectorale et astringente. Le grain du riz manquant de gluten, on ne peut en fabriquer un pain semblable à celui de froment; mais on en forme, après qu'il a été cuit, des masses qui se conservent deux ou trois jours, et qui se coupent par morceaux. Sa farine, mêlée avec celle de froment, lorsqu'elle n'y est que pour la moHié, donne un pain très-agréabie au goût, et qui reste frais plus long-temps. Le tIz réduit en fnrine cuit bien plus promptement que lorsqu'il est en grain. On le donne ainsi aux malades et aux convalescens, comme plus facile à digérer. En Chine on fait fermenter le riz en le mettant dans l'eau avec quelque substance sucrée ; on en tire, par la distillation , une liqueur alcoolique, qu'on appelle arrak ou rah. Cette liqueur y rem- place notre eau-de-vie; elle enivre très-promptement ; on la charge de sucre et de divers aromates. Dans ce même pays on fait usage de la farine de riz en guise d'amidon , et même on en compose, en la comprimant dans des moules , après qu'elle a été cuite , des ouvrages de sculpture d'une grande dureté et d'une grande blancheur. Chacun connoit la plupart des opérations que l'on faitsubir au riz de commerce, dont le grain, dépouillé de son enve- loppe, est blanc, très-dur. Je me bornerai à en citer quel- ques-unes moins connues, et qui abrègent beaucoup le tra- vail nécessaire pour le convertir en aliment. La première mé- thode fournit le moyen d'en avoir toujours de tout prêt à employer dans du bouillon ou du lait. On met ou riz dans ni; sac de toile que l'on coud exactement: on le fait crcA^er et cuire dans l'eau ; on le retire , et on le laisse égoutter pendant quatre ou cinq heures; puis on ouvre le sac et on étend le iizsur une nappe blanche ou sur une table, pour le faire sé- eher au même au poict où il étoit en premier lieu : il acquiert 496 RIZ un goût plus fin , plus agréable. Lorsqu'il est bien sec, on le ramasse et on le serre; en cet état il se conserve très -long- temps. 11 suffit , pour s'en servir, de faire chauffer le bouillon ou le lait, et d'en mettre dedans la quantité que Ton juge à propos, en couvrant le vase pendant un quart d'heure. Quand on veut faire cuire le riz sans aucune préparation antécédente, au lieu de le faire bouillir au feu pendant plu- sieurs heures de suite , il suffira de le mettre dans une quantité de lait ou d'eau convenable , y ajoutant tout de suite les assai- sonnemens qu'on veut y faire entrer. Dès que le riz com- mence à bouillir, il faut enlever le vase, le bien fermer, et le placer entre deux matelas: de cette manière il achèvera de se crever sans aucun autre soin. Au bout de quelques heures il est bon à manger et très-délicat. Il faut avoir soin de ne mettre de liquide qu'autant que le riz en peut absorber. On fait encore avec le riz une boisson que les Nègres nom- ment déguet. On le fait cuire dans beaucoup d'eau, et on le laisse bouillir jusqu'à ce que l'eau soit toute évaporée: il se forme, au fond du vase, un grattin que l'on mange comme des galettes. On met alors ce riz cuit dans une grande cruche ou dans un pot contenant huit litres ; on y jette deux litres de riz; on y ajoute cinq bonnes poignées de farine de riz et un peu de levain; après quoi on remplit la cruche d'eau, et on la laisse ainsi trois ou quatre jours sans y toucher ni la couvrir. Le riz fermente , et bout comme le vin nouveau dans le ton- neau. La fermentation achevée, la liqueur est faite, et on peut la boire; elle a un goûtagréable et sucrée; elle rafraîchit, conforte l'estomac et engraisse. Le marc est aigrelet et sucré : il n'est point mauvais à manger. Lorsqu'une cruche a servi une fois à faire cette boisson , il n'est plus besoin, quand on la réitère, d'y mettre du levain: la première fois suffit pour toutes. Les matelots indiens préparent avec le riz une espèce de mets qu'ils nomment awols, et dont ils se servent à la place du biscuit. L'on met du nesly, c'est-à-dire du riz dépouillé de sa balle, tremper dans del'eau un peu tiède. Ily reste vingt-quatre heures: on l'étend ensuite à l'ombre sur des nattes, où on le laisse égoutter pendant une heure ou deux: on jette ensuite quelques poignées de ce nesly dans un vase de terre bien RIZ 497 chauffé sur un feu ardent; on l'y remue jusqu'à ce que la chaleur du feule fasse crever. Il faut aussitôt le retirer , et le piler pendant qu'il est encore chaud, non pas pour le ré- duire en farine, mais assez seulement pour faire détacher l'enveloppe du grain , et écraser celui-ci de façon qu'il de- meure aplati. Telle est la préparation des Uivols. Une poignée mise avec du sucre dans de l'eau , dans du lait chaud ou froid , renfle promptement, et fournit un aliment sain. Les Turcs préparent avec le riz un mets dont ils font conti- nuellement usage , qu'ils appellent pilau. Il consiste à faire cuire le riz avec de la volaille, d'y mêler du jus de viandes , de l'assaisonner avec du sel et du safran : c'est un mets très- vanté parmi tous les Orientaux. En Europe on ne consomme guère le riz que cuit avec du lait, soit en bouillie simple, soit en gâteau sucré et aromatisé, ou avec des viandes, des graisses, qui lui servent de condiment. Il remplace souvent le pain dans les potages. Les balles du riz se donnent aux chevaux , et les grains de déchet à la volaille. La longue paille ne sert qu'à faire de la litière , encore n'est-elle pas très-bonne pour cet objet , à cause de sa roideur. On assure que les terres à riz rendent six fois plus que les terres à froment: aussi établiroit-on des rizières partout où cela seroit possible, si les règlemens de police ne s'y opposoient pas. En Europe le riz n'est attaqué que par la rouille, que les Piémontois attribuent au vent qu'ils nomment sirocco; mais, ce qui nuit le plus à l'abondance des récoltes, c'est la coulure, espèce d'avortement du grain plus ou moins complet, que l'on nomme en Toscane annebiato ( retrait). Le riz emmagasiné est attaqué par un charançon qui ne diffère de celui du froment que parce qu'il est un peu plus petit, marqué d'une tache rouge sur chacun de ses élytres. 11 n'at- taque pas le grain quand celui-ci est pourvu de ses enveloppes; motif suffisant pour ne le dépouiller qu'à mesure que cela de- vient nécessaire. M. de Choiseul-GoufEer a inséré, dans les Mémoires de la société d'agriculture de Paris , année 178g, trimestre du printemps , un mémoire dans lequel il expose les détails de la culture employés dans le Piémont pour le riz, ainsi que les machines et les moulins nécessaires pour dépouiller le grain de son écorce, 45. 3a 498 RIZ et le rendre tel qu'on le voit dans le commerce. Nous y tett* voyons le lecteur, nous bornant à quelques détails généraux sur cet objet. Le riz n'est point une plante vorace ; elle ne consomme pas beaucoup de principes. Une terre quelconque en a toujours assez pour favoriser la végétation de cette plante, et la faire parvenir à parfaite maturité. Les terres légères lui sont propres, pourvu que la couche inférieure ne laisse point échapper des principes de végétation que les eaux dissolvent. Il faut que le terrain destiné à une rizière soit bien de niveau et exposé au soleil , afin qu'il retienne l'eau , et qu'on puisse , par une pente douce, la faire écouler chaque fois qu'on veut renouveler l'inondation. Les eaux de rivière sont préférables aux eaux de source; les eaux des mares et des étangs occu- pent le second rang; mais, si Ton n'avoit que de Teau de pluie ou de fontaine, il faudroit avoir l'attention de faire passer ces eaux à travers une fosse où l'on mettroitde la vase de rivière, une certaine quantité de fumier de cheval , et une égale quantité de crottin de mouton. Il faut bien labourer le terrain : plus la terre est ameublie , et plus elle est favorable à la végétation du riz; on la fume bien. On divise la rizière par espaces carrés , à peu prêt» comme les espaces des jardins ; on environne chaque espace d'une 'espèce de petite levée ou chaussée de terre , exhaussée de quinze pouces et épaisse de deux pieds. Cette chaussée est destinée à retenir l'eau dans la rizière : il faut qu'elle puisse soutenir un homme qui passe et repasse dessus pour l'arrose- ment. Ces compartimens doivent être arrosés si commodément que l'eau y découle avec facilité, et y séjourne sans s'extra- vaser par aucune crevasse. Il faut enfin qu'elle y soit retenue comme dans un petit étang. On voit par là qu'il n'y a que les plaines qui soient propres à former des rizières. On fait couler l'eau d'un espace à l'autre par de petites ouvertures, ou ce que Ton appelle clefs pour les étangs, de sorte que l'on peut y introduire l'eau et l'en faire sortir à volonté. On sème le riz au commencement d'Avril , à peu près aussi épais que le froment, et on le recouvre avec la charrue ou avec la herse. On observera surtout de faire tremper la se- mence dans l'eau pendant l'espace d'un jour ou deux , et de RIZ 499 ia répandue tttute humide sur le terrain > même quand elle commenceroit à germer; elle ne pousse que plus facilement iet plus vitCi On couvre le terroir d'eau à la hauteur de deux: doigtSi. On voit en peu de temps le riz is'élever au-dessus de ia surface de l'eau, et quelquefois si vigoureusement, qu'il verseroit si on n'y appôrtoit remède. Lorsque l'on s'aperçoit de cet inconvénient, on n'a qu'à lui ôter l'eau pendant quel- ques jours , jusqu'à ce que , faute d'humidité , il prenne plus de consistance, plus de nerf, et se remett& en bon état. Dès qu'on voit qu'il est fané par le soleil , on lui redonne de l'eau , mais en plus grande quantité qu'auparavant, c'est-à-dire au moins de quatre à cinq doigts , pour proportionner toujours l'eau au degré de l'accroissement de la plante ; on l'augmente lorsque l'on s'aperçoit qu'elle fleurit, et que par conséquent elle va commencer à grainer, étonne l'en ôtfe plus, tant pour favoriser son accroissement, que pour le préserver de la nielle, qui ne manqueroit pas de l'attaquer si on le privoît d'eau. On la fait écouler pour ne plus l'y remettre , lorsque les épis commencent à blanchir. Si le riz produit beaucoup , il de- mande aussi beaucoup d'attentions journalières* Le proprié- taire qui entreprend cette Culture doit aller visiter très-fré- quemment (ous les endroits de la rizière, examiner les chaus- sées, les aqueducs, les écluses, afin que l'eau ne manque point, et qu'elle ne s'échappe pas par quelques lézardes: il faut, au contraire -, qu'elle y séjourne continuellement à la même hailteUr; c'est pourquoi on en introduit tous les jours de nouvelle pour remplacer celle que la terre, l'évaporation et le riz consomment. Dès que le riz a acquis Sa maturité parfaite, ce qui arrive ordinairement au mois d'Août , et ce que l'on reconnoît à la couleur jaune de sa paille, on le coupe, après avoir toute- fois fait dessécher la rizière , pour donner au riz le temps de se dépouiller de son humidité. Quant aux moyens employés pour le moissonner, ils sont les mêmes que ceux des autres grains , avec cette diflFérence que dans certains cantons on coupe la paille aussi près de l'épi que faire se peut; il suffit qu'on puisse les lier en petites gerbes : elles donnent moins de peine à battre quand il s'agit d'en séparer le grain. On con- serve le ris dans les greniers comme Iç blé, pourvu qu'on ait 5oo RIZ soin de le faire sécher avant de le renfermer, et de le remuer de temps en tempsjusqu'à la moi tiède l'hiver, et plus, s'il est né- cessaire. Lorsque le grain est bien sec, on le porte au moulin, en tout semblable aux moulins à blé, à l'exception que la meule d'en bas est couverte de liège par dedans , c'est-à-dire entre les deux meules, afin qu'elles n'écrasent point les grains, et, pour cet effet, on hausse un peu celle de dessus jusqu'à ce qu'il y ait le vide nécessaire pour que le riz puisse bien s'é- corcer. En Piémont et en Espagne , la machine est différente; ce ne sont pas des meules , mais des pilons. Quelquefois on se sert de chevaux pour battre le riz: pour cela on fixe solide- ment un poteau au milieu de Taire, et on range autour des bottes bien serrées, les épis tournés en haut; puis on dispose huit à dix chevaux sur une file, dont le premier est attaché au poteau , et le dernier est dirigé par un homme qui les fait tous tourner. Lorsque la paille est bien brisée d'un côté , on retourne les bottes et on recommence. Quand les bottes sont entièrement égrainées, on retire les pailles , qu'on met en tas à part; puis on ramasse le grain , on le vanne, ensuite on le porte sous le hangar, et on Tétend pour le faire sécher. On le remue de temps en temps avec des râteaux. Quelque- fois , lorsque le temps est beau , on le fait sécher sur l'aire même, en le remuant également : on le passe plus tard par dilférens cribles, afin de le nettoyer entièrement. On a re- marqué, dans les pays où croît le riz, que celui qui étoit an- ciennement dépouillé avoit perdu de sa délicatesse. En con- séquence les personnes aisées le font dépouiller à mesure qu'elles en ont besoin pour leur consommation; cependant , même dépouillé, il se conserve un grand nombre d'années, pourvu qu'il soit tenu dans un lieu sec, et à l'abri des cha- Tansons et autres insectes qui vivent à ses dépens. Dans quel- ques lieux on sale le riz, soit pour augmenter ou conserver sa saveur, soit pour frauder sur le poids. (Poir. ) RIZ D'ALLEMAGNE. (Bot.) C'est l'orge faux-riz. ( L. D. ) RIZ DU CANADA. (Bol.) Selon M. Bosc , c'est la graine de la zizanie clavelluleuse. (Lem.) RIZ DU PÉROU. {Bot.) Graine d'une espèce d'anserine , chenopodium , qu'on mange au Pérou, et qui est plus connue sous le nom de Quinoa. (Lem.) ROB 561 RIZ SAUVAGE. ( Bot. ) Nom vulgaire de l'orpin blanc. (L.D.) RIZEK. (Bot.) Voyez Ruik. (Lem.) RIZIK. {Bot.) Voyez Ruik. (Lem.) RIZOA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopélalées, de la famille des labiées, de la di- djnamie gymnospermie de Linnœus, offrant pour caractère es- sentiel : Un calice persistant, tubulé, à cinq dents égales; une corolle labiée; le tube très-long; les lèvres courtes, égales ; la supérieure trifide, l'inférieure à deux lobes; quatre étamines didynames; un ovaire supérieur à quatre lobes; un style; deux stigmates sétacés, divergens; quatre semences ovales au fond du calice. RizoA A FEUiiLEs OVALES; KizoŒ ovatifoUa , Cavan., Icon. rar., 6, tab. 678. Plante herbacée, dont la tige est glabre , tétra- gone, haute d'un pied et demi, divisée en rameaux opposés, garnis de feuilles pétiolées, opposées, ovales, dentées en scie; les dentelures souvent obtuses et oblitérées, vertes à leur face supérieure, glauques en dessous, longues de douze à quinze lignes; les pétioles à peine longs de deux. Les fleurs sont dis- posées en petites panicules axillaires, opposées, solitaires ou deux à deux, ramifiées par dichotomies, munies à leur base de deux petites bractées subulées. Le calice est glabre; la co- rolle d'un rose clair, longue d'un pouce; les deux lèvres très- courtes : la supérieure droite, l'inférieure pendante; les fîla- mens et les anthères couleur de rose; les semences ovales. Cette plante croît au Chili. (Poia.) RIZOLE. {Bot.) Voyez Oryzopsis. (Poir.) RIZOLITHES. (Foss.) Des auteurs anciens ont donné ce nom a des racines pétrifiées, ou à ce qu'ils ont cru être des racines. (D. F.) RIZOPHORA. {Bot.) Voyez Rhizophora. (Lem.) HO. {Bot.) Suivant Kœmpfer le ipétasite , tussilago petasites , est ainsi nommé au Japon. (J.) ROALO. {Bot.) Suivant Garidel , les Provençaux donnent ce nom à la plante du coquelicot, papayer rhaas, et celui de mandiij à sa fleur. (J.) ROAZ. (Mamm.) Nom du marsouin en portugais. (Desm.) ROB. {Chim.) Nom qu'on donne aux extraits obtenus 5o2 R O B des sucs de presque tous les fruits , et particulièrement de ceux du suc de groseille et du suc des baies de suyeau, (Ch.) ROBAI. (Bot.) Voyez Obai. (J.) ROBB^JRE. ( Bot, ) Nom égyptien de Valsine proslrata , selon Forskal. (J.) ROBBE ou ROBBEKEN. {Mamm.) Noms hoUandoIs du lapin. (Desm.) ROBE. (Mamm.) Ce nom est employé pour désiguer le pelage d'un quadrupède. On l'eniploie surtout, lorsqu'il s"a-: git de décrire les couleurs de l'animal. (Desm.) ROBE. {Conchjl.) Quelques conchyliologistes, et entre aur très Dcnys de Montfort, ont employé ce nom pour désigner l'ensemble de la coloration des coquilles, comme cela a lieu quelquefois pour les mammifères. (De B.) ROBE BIGARRÉE. {ConchjL) Nom marchand d'une es- pèce de volute, voluta cjmhium , Linn. (De B.) ROBE DE PERSE. (Conchy^l,) C'est la dénomination que les marchands de coquilles donnent aussi à une espèce de fasciolaire, F, Irapezium de M. de Lamarck; murex trape- zium , Linn., sans doute à cause de sa coloration blanche ou roussàtre , bariolée de lignes rousses. (De B. ) ROBE PERSIENNE. {Conchjl.) C'est encore un nom mar- chand d'une espèce de cône, conus regius, mais raTemen^ employé. (De B.) ROBE DE SERGENT. {Bot.) Variété de prune cultivée c\ Toulouse et dans quelques parties du Midi de 1î^ France. ( L. D. ) ROBERGIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la famille des tcrébinthacées , de la décandrie pentagfnie àe Linnaeus, dont le caratère essentiel consiste dans un calice persisitant, à cinq divisions; cinq pér 4ales; dix étamines; un ovaire supérieur; cinq styles; un drupe à une semence revêtue d'une enveloppe fragile. RoBERGiA FRUTESCENTE ■.Robergiafrutesçens,Willd.,Spec,, 2, pag. 762; Rourea frutescens , Aubl., Guian., 1, tab. 187, Ar- brisseau dont la tige est tortueuse , haute de quatre à cinq pieds; l'écorce roussàtre; le bois dur, compacte et blanchâtre; elle produit des branches tortueuses ^ui se répandent sur Jes ROB 5o5 arbres voisins. Les feuilles sont alternes, pétiolëes, ailées avec une impaire, composées de sept à neuf folioles inégales, op- posées, ovales, lisses, entières, vertes en dessus, couvertes en dessous d'un duvet court et blanchâtre, munies à la base du pétiole commun de deux stipules caduques et coriaces. Les fleurs sont disposées en panicules axillaires , terminales, médiocrement étalées, plus courtes que les feuilles. Le calice est divisé en cinq folioles verdàtres, fermes et velues; la co- rolle blanche, à cinq pétales arrondis, d'une odeur très- agréable, plus douce que celle du lilas; les étamines sont fili» formes, un peu plus longues que la corolle; les anthères rondes, petites, à deux loges; l'ovaire arrondi; les cinq s,tyles de la longueur des étamines ; les stigmates oblongs , épais, sillonnés; un drupe ovale, noirâtre, renfermant une semence verdàtre. Cette plante croît dans les forêts de la Guiane. (Poih.) RoBERGiA GLABRE : Robcrgia glabra; Rourea glahra, Kunth in Humb., Noi>. gen., 7, pag. 41. Ses rameaux sont glabres, cy- lindriques, d'un pourpre noirâtre, couverts d'une poussière cendrée. Ses feuilles sont éparses, pétiolées, ailées avec une, impaire, composées de trois à cinq paires de folioles oblon- gues, acuminées , arrondies et un peu en cœur à leur base, très- entières, glabres, coriaces, un peu luisantes en dessus, longues, par gradation, d'un pouce à un pouce et demi, la terminale longue de trois pouces ; les panicules sont gé- minées, munies de petites bractées ovales, concaves, velues à leurs bords; les fleurs blanchâtres, pédicellées. Le calice est glabre, ses divisions sont ovales , arrondies, un peu aiguè's, frangées et velues à leurs bords; les pétales, en ovale ren- versé, arrondis et un peu concaves au sommet, sont insérés à la base du calice; des cinq ovaires, quatre avortent très- souvent; chaque ovaire offre deux ovules. Le fruit n'a point été observé. Cette plante croît sur les bords du fleuve de l'Orénoque. ( Poih.) ROBERT LE DIABLE. (Entom.) Nom donné par Geoffroy à un papillon de jour, qu'il appelle aussi gamma, et qui est une vanesse de Fabricius; nous l'avons décrit dans ce Diction- naire , tome XXXVII, page 41 1 , sous le n.° 1 iq. Voyez PAPit- i-ON. (C. D.) 5o4 ROB ROBERTIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs composées, de l'ordre des chicoracées, de la syngcnésie po- lygamie égale de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel: Un involucre composé de folioles égales, placées sur un seul rang; des demi-fleurons tous fertiles et hermaphrodites; cinq étamines syngénèses; le réceptacle garni de paillettes mem- braneuses, semblables aux folioles de Tinvolucre; les semences couronnées d'une aigrette sessile et plumeuse. RoBERïiA DENT-DE-uoN : Robcrtia taruxacoides , Decand., FI. franc. , SuppL, 453 ; Serio/a/araxflcoides, Lois., Fl.GalL, 53o, tab. 18. Cette plante, très-rapprochée des seriola, en diffère par son aigrette sessile et non pédicellée. Elle ressemble par son port à quelques variétés de la dent- de-lion. Sa tige est glabre, ainsi que toutes ses autres parties. Les feuilles naissent toutes inimédiatement de la racine; elles sont pétiolées, ron- gées; les lobes intérieurs étroits, aigus, recourbés du côté de la base, le lobe terminal plus grand, ovale, ou un peu échan- cré à sa base, de manière à former deux petites oreillettes ai- guës; les hampes sont longues de deux ou trois pouces , à demi étalées , nues ou chargées de deux folioles linéaires , très- petites; chaque hampe se termine par une fleur jaune, plus petite que dans la dent-de-lion; l'involucre n'est point imbri- qué, mais composé d'un seul rang de folioles. Cette plante croit dans l'île de Corse. (Poir.) ROBERTIA. ( Bot. ) Scopoli , sens ce nom , a voulu séparer du genre Sideroxylum les espèces qui ont dix étamines et une baie à trois ou cinq loges. Plus récemment M. Merat , dans sa Flore parisienne, a donné le même nom à Vhellehorus hje- malis , dont il fait un genre , caractérisé par une sixième par- tie ajoutée au calice et à la corolle . et par une feuille for- mant un involucre autour de la fleur. Ce genre avoit déjà été fait par Boerhaave et Adanson, sous le nom de helteboroides , et par M. Biria sous celui de kallea; mais il n'a pas encore été adopté. (J. ) ROBERTSONIA. (BoK) Genre de M. Havvorth , qui ne paroît pas différer assez du saxifraga. ( J. ) ROBERY. (Ornith.) Ce nom et celui de Rouble sont au nombre des dénominations vulgaires du troglodyte, motacUla troglodytes y Linn. (Ch. D.) ROB 5o5 ROBET. (Conchfl.) Adanson (Sénëg. , page 248, pi. 18, fig. 6) décrit et figure une coquille bivalve du genre Arche, que Gmelin a nommé A. senegalensis. (De B.) KOBGI. [Ichthyol.) Voyez Rabaji. (H. C.) ROBIN. {Ornith.) L'oiseau connu sous ce nom dans l'Amé- rique septentrionale, est la grive erratique ou litorne du Canada, turdus migratorius, Linn. , dont la description se trouve au tome XXX de ce Dictionnaire, p. 146. (Ch. D.) ROBINE. {Bot.) C'est une variété de poire. (L. D.) ROBINET. ( Bot* ) On donne ce nom , dans quelques cantons, à la lychnide dioïque. ( L. D. ) ROBINET DÉCHIRÉ. {Bot.) C'est la lychnide fleur de cou- cou. (L. D.) ROBINIA. {Bot.) Voyez Robinier. (Lem.) ROBINIER, Robinia. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones, à fleurs complètes, papilionacées, de la famille des légumineuses , de la diadelphie décandrie de Linneeus , of- frant pour caractère essentiel : Un calice fort petit, tronqué ou à quatre lobes peu marqués; une corolle papilionacée ; dix étamines diadelphes; l'ovaire oblong ; le stigmate velu antérieurement; une gousse oblongue, comprimée, à plu- sieurs semences. Parmi les nombreuses et belles espèces renfermées dans ce genre , on en trouvoit dont les gousses étoient renflées ou cylindriques et non comprimées , renfermant des semences presque globuleuses; un stigmate glabre. M. de Lamarck en a formé un genre particulier décrit dans cet ouvrage. (Voyez Caragan.) Robinier faux acacia : Rohinia pseudo-acacia, Linn., Spec; Duham., Arbr. , édit. nouv., 2, tab. 16; Mich., Arb. amer., 5, tab. 1. Grand et bel arbre de l'Amérique septentrionale, aujourd'hui généralement cultivé en Europe sous le nom vul- gaire d^acacia. Sa forme est très- élégante; ses rameaux sont armés, surtout dans leur jeunesse, de fortes épines; son feuil- lage est transparent et léger, il est composé de feuilles alter- nes, pétiolées, ailées avec une impaire, à quinze ou vingt- cinq folioles, glabres, pédicellées, presque opposées , ovales, entières, d'une verdure très- agréable. Les fleurs sont d'unfc blancheur de neige, d'une odeur très-agréable qui se répand 5o6 IIOB au loin ; elles s'épanouissent au printemps, et sont réunies en belles grappes nombreuses et pendantes; il leur succède des gousses planes, comprimées, relevées en bosse, contenant des semences un peu aplaties et en forme de rein. Le nom de robinia, appliqué à ce genre par Linné, est ce- lui de Jean Robin , auquel on doit l'introduction en France de cet arbre précieux. Il le cultiva, sous le règne de Henri IV, vers l'an 1600, de graines qu'il avoit reçues de l'Amérique : elles ont si bien réussi, qu'aujourd'hui cet arbre est devenu une acquisition assurée, et peut rivaliser avec plusieurs des arbres de nos forêts. «C'est, dit M. Desfontaines, un des plus « beaux que l'on puisse employer à l'ornement des jardins « et des bosquets. Les usages nombreux auxquels il peut sér- ie vir, lui assignent un des premiers rangs parmi les végétaux « utiles qui nous ont été apportés des pays étrangers. Les trou- ât peaux mangent avec avidité les feuilles du faux acacia nou- « vellement cueillies, et lorsqu'elles sont sèches, elles four- « nissent un excellent fourrage pour l'hiver. Ses fleurs sont « employées en médecine comme antispasmodiques; elles en- « trent dans la préparation d'un sirop agréable et rafraîchis- « sant que l'on boit délayé dans de l'eau pour se désaltérer. « On est aussi parvenu à en retirer une teinture jaune , par « un procédé dont M. François de Neufchàteau a donné la « description. Le bois du faux acacia est dur, pesant, d'un « grain serré, uni et susceptible d'un beau poli; on en fait « des meubles et des ouvrages de taur. Sa couleur est jaune, « veinée de bandes brunes tirant sur le vert. En Amérique « on l'emploie dans les constructions, et les Anglois le pré- « fèrent à tout autre bois pour des chevilles de vaisseaux. « Il résiste à l'humidité, et est très- bon pour des pilotis; « il est excellent pour le chauffage. M. d'Ambournai dit « qu'en le faisant bouillir avec les laines, il leur commu- « nique une couleur jaune à laquelle on peut donner diffé- « rens degrés d'intensité. On fait avec les jeunes branches « des cerceaux et des échalas d'une longue durée pour sou- « tenir la vigne. « Le faux acacia se multiplie de graines et de drageons. Od « sème les graines , en automne or. vers le commencement de « Mai, dans une terre légère et ombragée, que l'on arrose^ ROB 5o7 H de temps en temps si la saison est sèche. Lorsqu'on sème « au printemps, il est bon de laisser tremper la graine dans « l'eau pendant deux ou trois jours avant de la mettre en « terre, pour la ramollir et faciliter l'éruption du germe : on « abrite les jeunes plants des gelées de l'hiver en les couvrant « avec de la paille, et on peut les transplanter à demeure « lorsqu'ils ont deux ou trois ans. Si on veut multiplier le « faux acacia de rejets et s'en procurer une grande quantité, « il faut scier par la base de jeunes pieds, découvrir un peu « les racines, et leur faire de petites entailles d'espace en « espace; alors on verra paroître au printemps des forêts de if pousses nouvelles, qu'on pourra planter Tannée suivante. « Le faux acacia vient également isolé ou en massifs; il ne « craint pas le voisinage des autres arbres, et il réussit très- « bien au milieu de jeunes chênes et de châtaigniers, aux- « quels il sert d'abri contr-e l'ardeur du soleil. Son accroisse- « ment est très-rapide; on en a mesuré des jets d'une année « qui avoient jusqu'à deux mètres et plus de longueur. Quoi- « qu'il parvienne à une grande élévation , on peut cependant « le tailler et le tenir à la hauteur que l'on veut, et comme « il pousse un grand nombre de branches latérales armées « de for'es épines, il est très-propre à former des, clôtures. Il « ne faut pas le planter sur la lisière des champs cultivés, « parce que ses racines tracent à une grande distance. Lors- « qu'on veut en obtenir des cerceaux et des échalas, on lui « coupe la tête à l'âge de trois ou quatre ans. Je suis persuadé « que le faux acacia cultivé en taillis, seroit d'un grand pro- « rluit : il vient dans presque tous les terrains, mais il aime « fie préférence ceux qui sont légers et exposés au nord; peut- « être seroit-il possible d'employer cet arbre à fertiliser des « terrains sablonneux et incultes sur le bord de nos mers. « Les habitaos de l'Amérique septentrionale en font le plus « grand cas et le cultivent avec beaucoup de soins. 11 est « commun dans les forêts du Maryland , de New-York, delà « Pensylvanie, etc. On le regarde comme un des arbres les « plus précieux de ce continent. Les lecteurs qui désirent « avoir des détails plus étendus sur le faux acacia et sur sa *r culture, peuvent consulter le Mémoire intéressant de M. « Saint-Jean Crêve-Cœur, imprimé parmi ceux de la Société 5o8 ROB « d'agriculture de Paris, année 1786, et l'ouvrage de M. Fran- « çois de Neufchàteau , publié en 1 8o3 , sous le titre de Lettre « à un de ses amis sur le robinier; on y trouvera tout ce qu'il « importe de savoir relativement à cet arbre utile. On cul- te tive dans les jardins une variété de faux acacia, ou peut- « être même une espèce distincte qui n'a point d'épines, qui « s'élève beaucoup moins et qui est surtout remarquable par « ses rameaux inclinés et extrêmement touffus; elle est moins « avantageuse que l'autre, mais elle est propre à former des « ombrages impénétrables aux rayons du soleil. ^ (Desf. , Arbr. , 2 , pag. 3o4.) Robinier visqueux : Robinia viscosa , Vent., Jard. de Cels, fab. 4; Mich., Arb. amer., 3, tab. 2; Robinia glutinosa, Bot. Magaz., 56o. Cet arbre, par sa grandeur et sa force, ressemble beaucoup au précédent : il en diffère par ses fleurs nuancées de rose et sans odeur, par ses épines plus courtes, et surtout par une matière visqueuse qui abonde dans les jeunes ra- meaux. Son tronc s'élève à douze ou quinze mètres; ses jeunes rameaux sont velus; ses feuilles ailées avec une impaire, com- posées de dix -neuf à vingt -une folioles presque sessiles , ovales, obtuses, terminées par une petite pointe, d'un vert foncé en dessus, plus pâles en dessous, munies de quelques poils rares et couchés ; la base des pétioles est garnie de deux aiguillons ou stipules roides, piquantes, subulées , dont une seule à l'insertion de chaque pédicelle. Les fleurs sont disposées en grappes simples , solitaires , plus courtes que les feuilles. Les pédoncules sont pubescens etglanduleux;les calices rougeâtres, pubescens; les gousses oblongues, comprimées. Cet arbre est originaire des hautes montagnes delà Caroline, sur les monts Alleghanys et vers les sources de la rivière de Savanah , où il fut découvert par Michaux père. Il est aujourd'hui très-répandu dans les jardins; il mérite d'y être multiplié pour l'ornement des bosquets. On le greffe avec succès sur le faux acacia; on le multiplie de graines et de drageons enracinés. Son bois , peu différent du premier, pourra être employé aussi utile- ment. RoBiNMER HispiDE : Acacia hispida, Linn., Mant.; Duham., Arbr., éd. nouv., 2 , tab. 18 ; Bot. Magaz., tab. 5i 1; Schum., Arb., 1 , tab. 3i , vulgairement Acacia rose. Cette espèce est ROB 5o5 Ires-distinctc par ses belles et grandes fleurs, et par les poils roides dont sont garnis ses tiges et ses calices. Cet arbrisseau est assez fort, d'une grande élégance; il s'élève à la hauteur de six ou dix pieds, quelquefois de vingt et plus. Ses rameaux sont étales, un peu pendans , velus, rarement épineux; les feuilles ailées, composées de treize à quinze folioles alternes, pédicellées, larges, ovales, un peu arrondies, presque gla- bres, obtuses. Les grappes sont axillaires, presque simples, chargées de grandes et belles fleurs d'une couleur de rose très- éclatante , quelquefois mélangée de pourpre. Le calice est court, d'un brun roussâtre, très-hispide , ainsi que le pédon- cule , à cinq dents très-aiguës ; la corolle au moins une fois aussi grande que celle du faux acacia. Cet arbrisseau croit sur les hautes montagnes de la Caroline, C'est à Lemonnier, dit M. Desfontaines, que les amateurs des fleurs et des jardins doivent ce charmant arbrisseau, l'un des plus beaux ornemens de nos parterres, lorsqu'au retour du printemps il est paré de son feuillage et couvert de ses belles grappes de fleurs, qui sont inodores, mais qui brillent du plus vif éclat. Il est très-rare qu'il porte des graines dans nos cli- mats. On le grefl'e en fente ou en écusson sur le faux acacia; comme son bois est cassant, il faut le grefTer très-bas, recou- vrir la souche de terre et l'appuyer avec des tuteurs, ou bien l'abriter contre un mur, sans quoi il court risque d'être brisé par les vents, ou même par son propre poids quand il est chargé de fleurs. Robinier panacoco : Robinia panacoco, Aubl. , Guian., 2, tab. 3o7 ; Rohinia tomentosa, Willd., Spec. Il est douteux que cette espèce appartienne à ce genre. D'après Aublet , cet arbre est un des plus grands et des plus gros qu'il y ait dans la Guiane. Son tronc s'élève à soixante pieds et plus, sur environ trois pieds de diamètre, composé à sa base de sept à huit côtes réunies, tellement écartées à leur partie infé- rieure, qu'elles forment des cavités de six à huit pieds de profondeur sur autant de largeur, cavités entre lesquelles se retirent les bêtes fauves. L'écorce est brune et laisse écouler une résine rougeàtre, liquide, qui se dessèche et devient noi- râtre. Le bois est dur , compacte , rougeàtre .- il noircit en vieillissant; son aubier est blanc. Les branches sont trcs-fortes: »'o ROB les rameaux tortueux, tendres, moelleux, stries, courerts d'un duvet roussàtre. Les feuilles sont alternes, ailées, com- posées de onze à quinze folioles sessiles, opposées, de gran- deur inégale, ovales, ridées, glabres en dessus, revêtues en dessous d'un duvet cendré, entières à leurs bords, acumi- nées; les pétioles velus, munis de deux larges stipules, épais- ses , concaves , caduques , couvertes d'un duvet brun. Les grappes sont simples, terminales; le calice à cinq petites dents aiguës; la corolle rougeâtre; les étamines saillantes; les gousses comprimées, alongées, aiguës à leurs deux extrémités, ren- fermant quatre à cinq semences anguleuses. Cette plante croît dans l'ile de Cayenne. On emploie Técorce de cet arbre dans les tisanes sudorifî- ques. Son bois passe pour incorruptible. On s'en sert dans les constructions des bàtimens, et particulièrement pour les cases qui sont entourées de palissades, où il se conserve très-long- temps. Lorsqu'on fait quelques entailles à l'écorce de cet arbre, il en découle une liqueur balsamique et résineuse très-abon- dante. Les Indiens noiragues, venus du Para, appellent cet arbre palo-santo , nom que lui donnent les Portugais. Il est ap- pelé pauacoco par les Galibis , et bois-de-fer par les habitans eu- ropéens qui sont à Cayenne. Robinier nicou : Robinia nie ou , AubL, Guian., 2, tab^ 3o8; Robinia scandens , Willd. , Spec; Lonchocarpus nicou, Dec, Prodr. , 261. Arbrisseau dont la tige est épaisse de deux ou trois pouces , divisée en grosses branches sarmenfeuses et en rameaux qui s'étendent sur les arbres voisins et en cou- vrent la cime. Les feuilles sont ailées , composées de sept folioles oppQsées, pédicellées, lisses, vertes, entières, oVales, très-acuminées au sommet, fort grandes, réticulées, munies à leur base de deux petites stipules caduques. Les fleurs sont axillaires, disposées en épi; le calice est d'une seule pièce, à cinq dents aiguës, inégales; la corolle purpurine; l'ovaire un peu arqué : il lui succède une gousse plane, oblongue, étroite, aiguë à ses deux extrémités, renfermant trois ou quatre semences roussâtres. Cette plante croît dans la Guiane à Orapu. Elle est nommée nicou par les Galibis , et liane à enivrer les poissons par les habitans. Ils se servent des sarmens fendus, nouvellement coupés et mis en paquets, ROB 5.1 ^Our battre Teau des ruisseaux, ce qui occasionne une espèce d'engourdissement aux poissons qui s'y trouvent ; alors ceux-ci viennent au-dessus de l'eau et y restent immo- biles. Robinier des haies ; Robinia sepium , Jacq. , Amer., 211, tab. 179, fig. 101. Arbre d'environ trente pieds, dépourvu d'aiguillons, dont le port approche de celui du faux acacia. 11 se divise en rameaux étendus, alongés, cylindriques, gar- nis de feuilles composées de onze ou treize folioles ovales, obtuses, entières, rétrécies vers leur sommet, opposées, lui- santes à leurs deux faces, longues de deux pouces. Les fleurs sont disposées en grappes axillaires; le calice est campanule, à cinq petites dents, les deux supérieures plus rapprochées, la corolle inodore, couleur de rose; les gousses brunâtres, pla- nes, oblongues. Cette plante croît en Amérique, à Cartha- géne. On l'emploie, dans son pays natal, pour former les haies des jardins : elle croît par rejetons avec beaucoup de rapidité et résiste très-bien aux intempéries de l'air. Les na- turels l'appellent raton ou mata-raton. Robinier ambigu -.Robinia ambigua, Poir., Encycl., Suppl.; Robinia dubia , Foucault, Journ.bot., 4, pag. 204. Cet arbre , dit M. de Foucault , paroît être une espèce hybride , mi- toyenne entre le robinia viscosa elle pseudo-acacia; il n'affecte point la forme de buisson comme le robinia viscosa. Son tronc, revêtu d'une écorce d'un vert foncé, se divise en branches alternes; les jeunes rameaux, les pétioles sont manifestement glanduleux, mais très-rarement visqueux, même dans les plus grandes chaleurs. Les feuilles sont composées de quinze à dix- sept folioles ovales, arrondies, d'un vert un peu sombre, plus pâles en dessous, couvertes de quelques poils à peine sen- sibles; deux stipules courtes, épineuses, triangulaires. Les fleurs sont disposées en grappes simples, axillaires, lâches, pendantes, alongées , odorantes; les corolles couleur de rose; les pédicelles glanduleux; les calices rougeâtres, pubescens, à trois dents aiguës et une quatrième biiîde; les bractées colo- rées, concaves, un peu déchiquetées, terminées par une lon- gue pointe sétacée. Ce» arbre paroît être une espèce hybride. (PoiR.) ROBINSONIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à 5i2 ROB fleurs complètes , polypétalées, de Vicosandrie monogynie de Lin» naeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, à cinq dents; cinq pétales; des étamines nombreuses . insérées sur le calice: un ovaire adhérent avec le calice; un stigmate sessile ; une baie charnue, à deux loges, contenant chacune une semence couverte de poils. RoBiNSONiA A FEUILLES DE MÉLiANTHE : Robinsonia melianthifo- lia, Willd., Spec, 2 , pag. 99g; Touroulia guianensis, Aubl., Guian., 1, tab. 194; Lamk. , III. gen. , tab. 424. Grand arbre de quarante à cinquante pieds, d'un diamètre de deux pieds : le bois est roussàtre ; Técorce épaisse et ridée ; les branches sont très-étalées; les rameaux noueux, quadrangulaires, garnis à chaque nœud de deux feuilles opposées , pétiolées , ailées avec une impaire, composées d'environ quatre paires de fo- lioles sessiles, opposées, vertes, lancéolées, glabres, dentées, acuminées, longues de quatre à cinq pouces sur un pouce et demi de large , dont les nervures se terminent au bord des folioles en un filet aigu ; le pétiole commun est canaliculé, bordé entre les folioles d'une membrane courante, muni à sa base de deux petites stipules intermédiaires et caduques. Les fleurs sont presque sessiles, disposées en grappes termi- nales, paniculées; les ramifications opposées, munies de deux bractées courtes, concaves, jaunâtres; le calice est de forme conique; la corolle jaune, à cinq pétales arrondis, concaves, onguiculés; les étamines insérées sur le calice, plus courtes que la corolle; les anthères à deux loges divergentes. L'ovaire se convertit en une baie de la grosseur d'une cerise , rous- sàtre, striée, couronnée par les dents du calice, d'une sa- veur agréable, acidulée, bonne à manger, divisée en plusieurs loges, de deux à sept, séparées par des cloisons membraneu- ses. Chaque loge renferme une semence oblongue, comprimée à ses deux faces, revêtue d'un duvet roussàtre. Cet arbre croit dans les forêts désertes de la Guiane, proche la rivière de Sinémari. Les Galibis le nomment touroulia. (Poir.) ROBLE. (Bot.) Nom du chêne , quercus robur, dans les en- virons de Bayonne , suivant Clusius, in Aquitanià cantabris Jinitimà. ( J.) ROBLE ou ROBRE. (Bot.) On donne ces noms au chêne dans les Pyrénées orientales. ( L. D.) ROC 5i5 ROBLE DE DUELA. {Bot. ) Dans le Mexique , près de Xalapa, on donne ce nom à un chêne, quercus xalapensis , de la Flore éqiiinoxiale. ( J. ) KOBLOT. {Ichth^ol.) Un des noms vulgaires des petits MavJuereaux. Voyez ce motet Scombue. (H. C.) ROBOLO. {Ichth/yol.) Nom spécifique d'un Lépisostée, dé- crit dans ce Dictionnaire, tomeXXVI, page 56. ( H. C. ) ROBULE, liobulus. (Conchjl.) Denys de Montfort (Conch., syst. , t. 1, page 2i5) a établi sous ce nom un genre dis- tinct de coquilles polythalames , microscopiques, pour une espèce qui rentre dans le genre Lenticulinc de M. de I,à- marck, dont le dos est caréné et armé . les centres mamelon- nés, les cloisons simples et la dernière triangulaire étant percée à l'angle dorsal par une ouverture pyriforme. C'est peut-être une simple variété du nautilus calcar, figurée dans von Fichtel, t. i3, lig. e,f, g, et que Denys de Montfort nomme le R. tranchant, R. cullratus. Cette coquille, qui a trois quarts de ligne de diamètre , se trouve , dit celui-ci, à la Coroncine en Toscane. (De B.) ROBUR. {Bot.) Nom latin du chêne rouvre , çuercus robur, espèce la plus commune dans nos bois. Plusieurs autres sont citées sous le même nom par Clusius et C. Bauhin , et particu- lièrement celles qui sont chargées de galles ou excroissances produites par des piqûres d'insecte?. ( J. ) ROBUS. {Boi.) Columna et Dodoëns citent cenom comme appartenant au blé barbu. (J. ) ROC. ( Ornith. ) Cet oiseau , si fameux dans les contes arabes, qui est aussi appelé ruch par les Orientaux, est le condor, vultur gijplius , Linn. ( Ch. D.) ROCAIREUL. {Ornith.) C'est en Piémont un des noms du guêpier commun, merops apiaster , Linn. (Ch. D.) ROCAMA. {Bot.) Ce genre rie Forskal est le trianthema pentandra, qui a cinq étamines et deux styles. (J. ) ROCAMBOLE. {Bot.) Espèce d'ail, allium scorodoprasum ^ cultivée dans les potagers et mêlée dans les alimens. Voyez Ait. (J.) - ROC AME. (Bot.) Voyez TrJANTHÈME. (Poir.) ROCAR. {Ornith.) Le merle du cap de Bonne -Espérance, auquel Levaillant a donné ce nom , est le turdus rupesttis^^ 45. 33 5U ROC Vieill. , dont la description se trouve au tome XXX de ce Dictionnaire, page 167. (Ch. D.) ROCCARDIA. {Bot.) Le genre de composées, fait sous ce nom par Necker, étoit auparavant connu sous celui de «er- nonia, donné par Schreber, adopté par Michaux, Wiildenow et tous les modernes. (J.) ROCCELLA, Orseille. (Bot.) Genre de la famille des li- chens, établi par M. De CandoUe, adopté par Acharius et la plupart des botanistes, excepté Meyer, qui le réunit au Par- melia, genre où il en ramène beaucoup d'autres qui, cepen- dant, sont généralement admis (voyez Ramalina). Acharius aussi avoit été d'abord de cet avis. Le Roccella est distingué, 1." par son thallus coriace et car- tilagineux, divisé en tiges rameuses et découpées, à rameaux alongés, aplatis ou plans, quelquefois cylindriques , redressés ou pendans, pleins et cotonneux intérieurement; 2.° par les apothéciums ou sGutetles épaisses, sessiles, d'abord hémi- sphériques, puis planes, colorées, entourées par un rebord formé par le thallus lui-même, dans lequel les scutelles se trouvent logées; 5.° par des paquets épars sur le thallus, et formés d'une poussière blanche, comme on Tobserve dans le Physcia et autres genres; 4." par des tubercules noirs, épars et rares. Les espèces sont peu nombreuses , au nombre de six ou sept; elles se fonttremarquer par leur roideur , leur couleur généralement blanc -grisâtre ou verdàtre avec les scutelles noires, toujours glauques. Elles croissent sur les rochers, par- ticulièrement sur ceux maritimes : elles tirent même leur nom générique de cette manière de croître. 1. L'Orseille ues teinturiers: Roccella tinctoria, Decand., FI. fr. , n." 906 ; Acii. , Sjnops., p. 243 : Lichen Roccella. Linn.; Sowerb. , £rtg/. Bot., pi. 211 ; Dill. . Musc, pi. 17, fig. 5^ , vulgairement Orseili.e et Orceille , Orseille des Canaries. Thallus en tige redressée, cylindi'ique ou à peu près, blan- châtre ou d'un vei t glauque , simple ou peu rameuse; scutelles éparses, élevées, a disque plan, d'un noir bleuâtre ou noir, et comme givreux; tubercules noirâtres, épars. Cette plante croît sur les rochers des bords de la mer, partout dans l'Eu- rope méridionale , aux Açores , aux iles Canaries , à Bourbon. ROC 5i5 etc.; elle forme de petites touffes ou bouquets d'un à trois pouces de longueur, qui couvrent quelquefois les rochers. Cependant elle varie beaucoup , et il est possible que les bo- tanistes confondent en elle plusieurs espèces. Depuis long-temps celte plante est employée, dans l'art du teinturier, pour donner à la soie et à la laine diverses teintes roses ou purpurines. Ces teintes sont très-riches, mais fugaces, de sorte qu'elles sont peu en usage maintenant : ce- pendant on est parvenu à en fixer quelques-unes. Elle entre aussi dans les compositions q^i donnent la couleur nommée ■carmélite. 11 paroît que les Anglois teignent d'abord en orseille les laines qu'ils destinent à la cuve d'Inde, et que c'est delà que procède le chatoyant de leurs bleus foncés. {Voyez Dam- lourney , Traité des teint.) Les marbriers emploient l'orseille pour colorer le marbre blanc, el y faire des veines et des taches bleues agréables. l-'on recueille ces lichens et plusieurs autres espèces, en grattant les rochers, ensuite on les fait sécher, puis on les met dans des sacs ou des tonneaux, et on les livre au com- merce sous les noms cVorseille ou orceille, et d''orcelle, qui pa- roissent des dérivés de roccella, nom donné à cette plante, en Italie, sans doute parce qu'elle croît sur les rochers. L'orseille qu'on tire des Canaries est la plus estimée: on la prépare du reste comme la parelle, en la réduisant en poudre et en la faisant macérer dans l'urine. On en compose une pâte molle, rouge-violette, qui est proprement VorseilU d'herbe ou Vorseille des Canaries. On nomme orseille de terre ou d'Auvergne, la même pâte, préparée avec la paralle ou perelle. On a avancéque la pourpre des anciens avoit pu être donnée par l'orseille, mais celan'est pas ; cependant elle a pu être rem- placée quelquefois parla teinture d'orseille. On a attribué la même chose à quelques plantes marines, ou fucus, de la fa- mille des algues, encore employées en teinture; et ce sont elles qu'Imperato a nommées roccello. : il en a été question à l'article Ceramianïhemdm. Il ne faut pas les confondre, à cause de la similitude de leur nom de roccella , avec les lichens dont nous traitons. Toutes ces plantes croissent sur les rorhers, roccia et rocca, en italien, et elles ont reçu de là le nom de 5ï6 ROC roccella, qui leur a été donné bien avant qu'il fût appliqué à l'orseille. On trouve, au cap de Bonne-Espérance, une variété du roccella tinctoria, remarquable par son thalhis filiforme, cy- lindrique, très-long, presque simple, couché et pendant. 2. Le Roccella faux varec : Roccella phjcopsis , Achar.; Dill. , Musc, pi. 22, fig. 60. Celte espèce est cylindrique- comprimée, un peu anguleuse, d'un vert cendré, très - ra- meuse, à rameaux, et leurs divisions disposés presque en petits faisceaux; les scutelles sont éparses, à disque d'abord plan et givreux, puis nu, noir, avec un rebord irrégulier, qui finit par disparoître. Cette espèce croit communément sur les roches maritimes, en Angleten'e, en France, en Ita- lie, et, dit-on, dans les Indes orientales. Elle est d'une pe- tite stature, et a été souvent confondue avec l'espèce pré- cédeale. 3. Le Roccella VAREC : Roccella faciformis, Decand. , FI. fr. j Ach. , Lichen faciformis , Linn. ; Sowerb. , Eiigl. Bot., pi. 728 j Dill., Musc. , pi. 23 , fig. 6i , et pi. 22 , fig. 61. Thallus com- primé-plan , très-coriace, ferme, d'un grisou blanc cendré, glauque, couvert d'une poussière fine , ranieux, plusieurs fois dichotomes, à découpures linéaires ou lancéolées ; scutelles situées sur les bords tranchans du thallus hémisphérique , noirâtre. Cette espèce est plane, longue de deux à quatre pouces, et quelquefois plus; on la trouve sur les rochers, au •bord de la Méditerranée, de l'Océan, en France, en Angle- terre, et même dans les Indes orientales. Acharius indique une variété dont les découpures sont rétrécies , presque li- néaires, blanches ou glauques, bordées de tubercules fari- neux. Elle se trouve en Espagne et à Sumatra. Enfin, une variété d'une petite stature se trouve sur les écorees des arbres. Elle est indiquée par M. de Candolle. Nous ne ferons que citer ici le roccella Boryi , Delis. , Fée , Essai, p. 101 , pi. 2, fig. 25, trouvé, sur les rochers, aux îles de Bourbon et de Maurice, par Bory de Saint -Vincent. (Lem.) ROCELLA. (Bot.) Lu plante nommée ainsi par Cardan est, selon C. Bauhin , un groseiller épineux , ribes m-a crispa, L'or- •eille des Canaries; employé dans les teintures, espèce de lichen; ROC 5i7 est aussi nommé roccella parimperato etBauhin; c'est le lichen roccella de Linnaeiis. Voyez Roccella ci -dessus. (J. ) ROCH. {Ichthjol.) Nom hollandois de la raie bouclée. Voyez Raie. (H.C.) ROCilAM. (Ornith.) Nom arabe du percnoptère d'Egypte, vultur psrcnoptcrus , leucocephalus etfuscus, Gmel. (Ch.D.) ROCHASSIÈRE. {Ornith.) Magné de Marolles dit dans sa Chasse au fusil , page 523, qu'on connoît en Dauphiné trois espèces de perdrix rouges, dont la plus grosse est appelée perdrix de roche, et vulgairement rocliassière, parce qu'elle n'habite que les montagnes arides et escarpées, (Ch. D.) ROCHAU. {Ichthj^ol.) Un des noms vulgaires du spare elavière. Voyez Sfare. (H. C.) ROCHE. {Min.) Voyez Roches. ( B. ) ROCHEA, {Bot.) C'est sous ce nom ou sous celui de laro- chea, que quelques auteurs ont séparé du genre Crassula les espèces dont les pétales, réunis par le bas, forment un tube divisé par le haut en cinq lobes. Elles paroissent devoir appar- tenir au co/^'/edo», dont elles diffèrent cependant par le nombre dcsétamines, réduit à cinq au lieu de dix. (Voyez Laro- CHEA.) Il y a encore un Rochea de Scopoli, genre non admis, qui est le mantodda de VHort. Malab. ( J, ) ROCHEFORTE, Rochrforfia. {Bot.) Genre de plantes dicoty- lédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des rhamnées? de la pentandrie di^ynie de Linngeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions, une corolle infiindibuliforme ; le tube court; le limbe à cinq lobes; cinq étamines; un ovaire supérieur; deux styles; le fruit globuleux, à deux loges polyspermes, RocHEFORTE A FEUILLES EN COIN; Roclieforlia cuueata , Swartz, Fl.hid.occid., 552. Arbrisseau de trois ou quatre pieds, dont la lige est chargée de branches droites , divisées en rameaux flexueux, lisses, cylindriques, épineux; les épines sontsolitaires, proche l'insertion des pétioles. Les feuilles sont pétiolées, réu- nies par fascicules ordinairement au nombre de trois, ovales, presque cunéiformes, glabres, écliancrécs au sommet; les pé- tioles courts. Les fleurs sont petites, d'un vert blanchâtre, dis- posées en cimes plus courtes que les feuilles ; les pédoncules presque dicholomes. Le calice ^st d'une seule pièce, à cinq Si8 ROC divisions droites, ovales, pubescentes. La corolle est en en- tonnoir; le tube court , à cinq pouces ; le limbe à cinq décou- pures ouvertes, uvales, obiongues; les étamines soiil insérées à Torilice du tube de la corolle ; les anthères obiongues ; l'ovaire est supérieur, velu , à stigmates velus, presque plu- meux. Le fruit est arrondi, à (ieux loges, renrermant plu- sieurs semences petites, anguleuses. Cette plante croit sur les rochers arides, à la Jamaïque. RocHEFor.TEA FEL'iLLEs ov^MES; Rochefortia ovata, Swartz, loc. cit. Petit arbrisseau, dont les rameaux glabres, cylindriques, garnis de feuilles pétiolées, alternes, entières, ovales, échan- crées au sommet, un peu velues, longues d'un pouce; les pé- tioles courts. Les fleurs sont réunies deux à deux en petits co-: rymbes axillaires; le calice est divisé jusqu'à la base en cinq découpures ovales, droites, velues à leurs bords. La corolle a un tube campanule, ouvert, de la longueur du calice; le limbe a cinq di\ isions obiongues, obtuses, un peu plus lon- gues que le tube; les tilainens sont plus courts que les divi- sions du limbe; les anthères grosses, obiongues, un peu pen- dantes; Tovaire est glabre, comprimé, arrondi, surmonté de deux styles coniques, subulés, à stigmates aigus. Cette plante se trouve dans les buissons aux lieux pierreux, à la Jamaïque. (POIR.) ROCHELIA . [Bot.) MM. Piœmcr et Schultes ont , sous ce nom , séparé du myosotis les espèces à fruits charges d'aspérités. La même séparation avoit été faite , par d'autres , sous les noms de lappiila et echinospernuim qui de même n'ont pas encore été admis. ( J. ) ROCHER, Murex. {Conchyl.) Genre de coquilles établi par Linné d'une manière assez large pour renfermer la plupart des espèces que Ion comprend maintenant dans la famille des siphonostomes , mais qui a été successivement élagué , d'abord par Bruguière , qui ne comprenoit sous ce nom que les espèces qui offrent des bourrelets persistans, ce qui en éloignoit les fasciolaires. les fuseaux, les pyrules; ensuite par M. de Lamarck, qui en a retiré encore les espèces qui n'ont qu'un ou deux bourrelets, comme les struthiolaires , les ranelles et les tritons ; et surtout par Den^s de Montfort, Schumacher, et quelques autfes conchyliologistes, qui en ont ROC 5i$' retranché celles qui ont un canal fort long et droit, et qui même ont été jusqu'à former des genres d'après le nombre des varices. Quoiqu'on puisse sans inconvénient réunir dans ce genre toutes les espèces qjii ont des bourrelets, comme le faisoit Bruguière, nous adoptons la manière de voir de M. de Lamarck , comme facilitant davantage la connoissance des espèces , et nous définirons ce genre ainsi qu'il suit : Animal trachélipode, à manteau digité ou lobé au côté droit, pourvu d'un long canal respiratoire; la tête, avec deux tentacules, portant les yeux sur leur côté externe ; une trompe à la bouche; pied rond ou ovale , court, avec un opercule corné, rond ou elliptique, à élémens imbriqués, ayant le sommet à une extrémité; sexes séparés; l'organe excitateur mâle exserte. Coquille ordinairement ovale, quelquefois oblongue ou cla- viforme; la spire constamment assez peu élevée, hérissée de bourrelets longitudinaux ou de varices, au moins au nombre de trois; ouverture petite, ovale ou subarrondie, symétrique par l'excavation égale des deux bords, et terminée en avant par un canal plus ou moins long, quelquefois fermé; bord gauche formé par une lame calleuse, appliquée sur la colu- melle ; bord droit plus ou moins garni de varices. Ainsi , pour distinguer un rocher, suivant M. de Lamarck, il faut soigneu- sement considérer le nombre de ces varices ou bourrelets sur le dernier tour de la coquille. Quelquefois, par leur corres- pondance avec ceux des autres tours, il en résulte que la co*- quille est triquètre ou polygonale, tandis que dans les ra» nelles, qui n"en ont que deux bout à bout, cjle est couime par- tagée en dos et en ventre. Dans les tritons, qui n'en ont éga- lement que deux, comme ils ne se correspondent pas sur les tours despire, on distingue aisément ces coquilles des rochers véritables. Les struthiolaires s'en distinguent encore plus aisé- ment, parce qu'il n'y a de bourrelet qu'au bord droit. On connoît encore un assez grand nombre d'espèces de ro- chers ainsi définis .- il en existe dans toutes les mers; mais elles sont toujours plus grosses, plus rameuses, plus chico- racées dans les mers des pays chauds que dans les nôtres. Nous allons en donner la caractéristique en les distribuant, autant que nous pourrons, en sections correspondantes aux genres proposés par les conchyliologistes. 5^o ROC A. Espèces à liihe grêle . fort long et épineux. . Le RocHFR FOP.TK-ÉFi:.'E : MurcT crassispiiia , de Lamk., Anim. 59ns vert. , t. 7 . p. 167 . n.° 5 ; Murex fribulus , Linn., Gmel. , p^ 3525, n." 2; Martini, Conch.. 3 , t. 1 i3, fig. 1062 - 1034; vulgaireimnt la grande Bkca<-se kuneuse. Coquille un i^eu ventrue, aspire assez s;iillante, striée et sillonnée en travers; à canal très-long, garni dans toute sa longueur d'un triple rang d'épines longues, épaisses : couleur d'un iauve pâle. De l'océan des grandes Indes. Le R. fine-épine: M. tenuispina, de Lamk., /oc. cit., n." 4; M. tribulus , var. ^ ; Chemn. , Conch. ,11, tab. 1 8g , fig. 1821, et tab, 190, fig. 1822. Coquille de même forme que la pré- cédente, mais dont les épines sont beaucoup plus fines , plus longues, plus serrées, et formant des rangées plus élégantes. De l'océan des grandes Indes et des Moluques. Le R. RARE -ÉPINE : M. rarispina , id. , ibid., n." 5 ; Martini, Conch., 3, t. ii3, fig. io56. Coquille de même forme que les précédentes; sillons transverses, subinuriqués; épines an- térieures longues, rares et subcourbées, les autres plus courtes et inégales, nulles à l'extrémité grêle du canal : couleur d'un gris vioiàtre. Des mers de Saint-Domingue. Le R. TRivLE-ÉPiNE ; M. ternispina, id., ibid., n." 6. Coquille à spire courte, muriquée , à trois rangs d'épines, dont trois sont beaucoup plus grandes que les autres, qui sont sub- courbées : couleur blanche. Patrie inconnue. Le R. courte-épine; M. bre^ispina , àc Lumk., loc. cit.. p. i5g, j\.° 7. Coquille de même forme que les précédentes, trés-fine- ment striée en travers , à spire courte, muriquée, avec trois séries d'épines, toutes très-courtes, et deux rangées trans- versales de tubercules distans les uns des autres ; canal sub- épineux dans sa moitié antérieure seulement : couleur d'un blanc bleuâtre en dehors; ouverture rousse. Patrie inconnue. Je n'ai vu aucune de ces quatre dernières espèces de bé- casses épineuses qui faisoient partie de la riche collection de coquilles de M. de Lamarck , maintenant en la possession ROC S^' du fils du maréchal Masséna; mais je ne suis pas éloigné de penser que ce ne sont que des variétés du murex tribulus de Linné. B. Espèces à tuhe fort long et sans épines. ( Genre Bro^tk, Dcn. de Monlf.) Le Rocher tkte- de-hécasse : M. haustellum, Linn. , Gmcl., p. 35^4, n.°i; Martini, Conc/i., 5 , t. 1 1 5 , fig. io66 ; vulgaire- ment la Tète- DE-BÉCASSE. Coquille ronde ou ventrue, à spire courte, garnie de bourrelets mutiqucs et de trois séries de tubercules entre eux; canal très-long et grêle; ouverture mince, ronde, formée à gauche par une lame dépassant la columelle; couleur d'un fauve rougeàlre, linéé de bai- brun en dehors; l'entrée couleur de chair et sillonnée. De locéan des grandes Indes et des Moluqucs. Gmelin dit aussi qu'elle se trouve dans la mer Rouge et même dans les mers de l'Amérique méridionale. Le R. tête-de-bécassine; M . tenuiroslrum , de Lamk. , loc.cit.^ pag. iSg, ï\° 9. Coquille de même forme que la précédente; corps médiocre, entouré de stries transverses noduleuses; canal extrêmement long, fort grêle; ouverture à lame colu- mellaire peu relevée : couleur uniforme, d'un blanc jaunâtre en dehors, blanche en dedans. Patrie inconnut. C'est une espèce fort voisine de la précédente et peut-être une simple variété. C. A tube long et subit , et à trois varices. Le R. MOTACILLE : M. molacilla, Linn., Grael., pag. 353o, n." i65; Chemn., Conch., lo, p. 368, t. 1 63, fig. i663; vul- gairement le Hoche- QUEL' E. Coquille ventrue, submuriquée, garnie djinsson corps de plis longitudinaux, noueux, à canal nu, assez long, ascendant; bord droit crénelé et sillonné: couleur blanche, cerclée debiii-brun. De l'océan Indien. Chemnitz , dans la caractéristique qu'il donne de cette espèce, dit qu'elle est trianguhiire , noduleuse , à trois va- rices , et sillonnée en travers. 5^2 ROC D. Espèces multiépineuses ^ et à tuée long, droit et subit. Le RocHEn coRND : M. cornutus, Linn. , Gm. , p. 5025 , n." 3 ; Martini, Conch. , 5, t. iii^, fig. io57 ; vulgairement la grande Massue d'Hercule. Coquille subclaviforme , ventrue , striée en travers, à spire très-courte, hérissée de deux rangées de tu- bercules cornus , canaliculés , assez épais et courbes ; canal long, armé d'épines éparses : couleur blanchâtre, zonce de jaune ou de brun. De l'Océan des grandes Indes et des Moluques. Le R. DROITE- ÉPINE : M. brandaris , Linn., Gmel. , p. 3526, n." 4; Chemn., Conch. , lo, t. 64, fig. 1671 ; vulgairement la PETITE Massue. Coquille subclaviforme , ventrue , striée assez fortement en travers et hérissée de tubercules épineux , droits, canaliculés , sur un rang à la spire et sur trois au dernier tour, dont l'antérieur est à la racine du canal : couleur d'un jbrun cendré, plus souvent d'un brun marron en dehors, jaune en dedans. De la mer Méditerranée et de l'Adriatique. C'est cette espèce de murex qui fournissoit plus particu- lièrement la pourpre des anciens, suivant M. Cuvier. E. Espèces à tube médiocre, non subit, et à trois varices. Le R. CHICORÉE- RENFLÉE : M. injlatus , de Lamk. , loc. cit., n.' 11 , p. 160; Murex ramosus, Linn., Gmel., p. SSaS , n.° i3 ; Chemn. , Conch. , 3 , t. 102 , fig. 980, et t. io3 , fig. g8i. Co- quille ovale-oblongue, ventrue, sillonnée et striée en travers, hérissée de trois rangs de varices divisées en digitations grandes, courbes, canaliculées, incisées et serrées, sublaciniées et d'une rangée de tubercules entre les varices; ouverture arrondie, avec une lame relevée sur la columelle et un canal un peu recourbé : couleur nuée de brun et de blanc en dehors , rose sur la columelle. Des Indes orientales. Le R. cHicoRÉE-LONGLE; M. clongatus , id., ibid., n." 12. Co- quille fusifonne, alongéc , a stries transverses, rudes; trois rangs de varices, à digitations assez courtes, crépues, inci- sées 5 serrées et hérissées du côté du canal ; un tubercule assez ROC 523 gros entre chaque varice; point de lame sur la colnmelle : couleur d'un roux très- brun en dehors, blanche à l'entrée. De l'océan Indien. Cette espèce, qui paroit ne jamais atteindre tout-à- fait la taille de la précédente, est en général plus alongée , et ce- pendant avec des digitations plus courtes. Le Rocher palme de rosier : M . palrnarosa , id., ibid., n." i3; Bonnaui , Recr. ment., 3, (ig. 276. Coquille fusiforme , alon- gée, étroite, siriée en travers; les digitations des trois varices très,- courtes, crispées, dentées; les tubercules des interstices très- petits et inégaux : couleur fauve, raj'ée de brun, avec du rose violacé à l'extrémité des digitations; ouverture blanche. De l'océan Indien ? Le R. LAHUE- SANGUINE : M. hrevifrons , id., ibid., n." 14 ; Martini, Conch.,ô,t. io5, fig. 98 3, et t. 104, fig. 984-986. Coquille épaisse, pesante, subfusiforme, ventrue, sillonnée et striée en travers; digitations des trois varices courtes, avec un tubercule intermédiaire fort grand .- couleur quelquefois toute blanche, et plus souvent avec des lignes rouges, trans- verses. De l'océan Américain. % Le R. CHAUSSE- TRAPE : Af. calcitropa, id. ,ihid. , n.°i5;Mart., Conch. , 3, t. io3 , fig. 982. Coquille fusiforme, sillonnée en travers; digitations antérieures des trois varices très-longues, arquées au sommet , muriquées et dentées , avec des tuber- cules entre elles: couleur d'un jaune roussàlre , cerclé de lignes brunes; ouverture blanche. Patrie inconnue. Le R. CHicoRÉE-BRULÉE : M. adustus , id., ibid., n." 16 ; M. ra- mosus, Linn., Gmel. , var. B; Martini, Conch., 3, t. io5 ; fig. 990 et 991. Coquille épaisse , fusiforme, raccourcie, sub- ovale, ventrue, sillonnée en travers; digitations courtes, re- courbées, dentées, muriquées, avec un tubercule inlerstitial très -grand : couleur générale tris -noire, avec une raie blaiche étroite au côté gauche des trois varices; ouverture très -blanche; columelle teinte de jaune. De l'océan des grandes Indes. ■Le R. chicohée-rousse; M. riifus , id. ibid. , n." 17. Coquille ovale 5 subfusiforme , sillonnée et striée en travers ; les digi- 5^4 ROC talions des (rois varices grandes, droites, comprimées, les antérieures pins gran.les; tubercules intcrstitiaux médiocres.- couleur rousse en dehors, blanche en dedans. Patrie inconnue. Le RocMt.R BOIS d'axis : AL axicornis, id. . ibid. , n." i 8 ; Mart. , Conch., 3, t. io5. fig. 989. Coquille ovale, fnsiforme, striée en travers; digitations des trois varices écartées , menues, di- latées et subrameuscs à rextrémité; dcns. tubercules intcrsti- tiaux : couleur roussàtre en dehors, blanche en dedans. De l'océan des grandes Indes et des Moluques. Le R. BOIS DE CERF ; M. cervicornis , id. , ibid., n." 19. Co- quille assez petite (lylig.), ovale, striée en travers; ciigitations des trois varices étroites, droites, assez rares, bifurquées au fommel pour les antérieures; tubercules intcrstitiaux presque effacés : roiilcur d'un blanc jaunâtre en dehors, Idanche en dedans. De la Nouvelle-Hollande. C'est une espèce fort rare. Le R. A aiguillons; M. aculcatus , id. , ibid., n.° ;;o. Assez petite coquille oblongue , striée en travers; digitations des trois priées courtes, rameuses, aculéiformes au sommet; un tubercule interstitial, plissé en arrière: couleur blanche , rosée aux deux extrémités. Le R. PETITES feuilles: M. microphjllus , id. , ibid., n.° 21 ; Encycl. méth., pi. 4i5, fig. 5. Coquille subfusiforme, assez épaisse, sillonnée en travers, à spire saillante ; digitations des varices très- courtes ; les postérieures subrameuses; deux tu- bercules intcrstitiaux : couleur blanchâtre, linéée de brun. Patrie inconnue. Le R. CAi'LciN' : M. capuciiius, id., ibid. , n.° •22; Chcmn. , Conch.., 11 , tab.^192 , fig. 1849 et i85o , d'après un jeune ' individu. Coquille épaisse, pesante , alongée, fujiforme , tur- riculéc, sillonnée en travers; à trois varices subdéprimées , scabres; bord droit crénelé : couleur d'un brun roux en de- hors, blanche en dedans. Patrie inconnue. Le R. RABOTEUX : M. asperrimus ,id., ibid.; M.pomum , Linn. , Gmel., p. 3527 , n,° 6. Coquille assez grande (4 p. -j ligO ? ^"' siforme, très-ventrue, très-scabre, striée en travers, à trois ROC 525 varice» hérissées de lamelles compliquées et côurles: ouver- ture assez grande, à lamelle coluniellaire , droite, dentée et sillonnée au bord droit, et à canal large, aplati et ascen- dant ; couleur fauve ou roussàtre. De Focéan Atlantique. Le Rocher i'hylloptere: M.plijllopterus,id., ibid., n.''24. Co- quille oblongue, fusiforme, sillonnée en travers, à trois ailes membraneuses, larges, incisétset iîmbriées à leur bord ; deux petites côtes tuberculifcrcs dans les interstices; ouverture ovale, étroite, très-dentée à son bord droit, et à canal assez long et un peu relevé : couleur blanche, teintée de rose. Patrie inconnue. Cette coquille très-rare , dit M. de Lamarck , a été figurée dans les dessins posthum«îs et inédits de Chemnitz. Le R. acanthoptè;re : M. acanthopterus , id. , ibid., n.° 26; Enc. métJi. , pi. 417, fig. 2, a, b. Coquille oblongue, fusi- forme , sillonnée et striée en travers , à trois ailes membra- neuses, inciséesà leur bord, interrompues à chaque tour de la spire, qui sont anguleux; ouverture ovale, arrondie, créne- lée au bord droit : couleur blanche. Le R. TRii'TÈRE : M. tripleras, Linn., Gmel. , p. 553o, n." 21 ; Chemn., Conch., jo, tab. 161, fig. i558 et lôSg. Coquille oblongue, subfusiforme , sillonnée en travers, à trois ailes membraneuses, crénelées et incisées à leur bord , interrom- pues à chaque tour de spire; deux carènes interstitiales , chacune avec un seul tubercule : couleur blanche, avec une ou deux zones rousses, décurrentes. De Tocéan des grandes Indes. Gmelin, qui cite la même figure que M. de Lamarck , dit qu'elle est fossile en Cham* pagne. Le R. TRiGONULAiRE : Ai. trigoiiularis , de Lamk., loc. cit., n.° 17; Martini, Conch., 5, t. 110, fig. io5i et io32 ? Co- quille oblongue, subfusiforme, assez lisse, à trois ailes îoH étroites, continuées sur toute la coquille, avec deux tuber- cules interstitiaux; ouverture ovale : couleur blanc-jaunàtre. Océan Indien ? Le R. A CROCHETS : M. uncinarius , id. , ibid., n.° 28 ; Martini, Conch., 3 , t. 111, fig. io34 et io35 P Coquille ovale, triailée; les ailes latérales partagées en avant en divisions aiguës., re- 5^e ROC courbées en dessus ; ouverture ovale -arrondie : couleur d'un blanc fauve. Patrie inconnue. Le RoHER hémitriptère: M. hernitripterus, id., ibid. , n.° 29; Enc. méth., pi. 418, fîg. 4, a, h. Petite coquille oblongue , subclavi forme, sillonnée en travers, à spire courte, triailée sur son dernier tour seulement, pourvu décotes tuberculeuses interstitialcs : couleur d'un blauc sale. Patrie inconnue. Le R. GiBBEDX : Af. gibbosus , id., ibid., n.° 3o; M. satonus , Enc. méth. , pi. 418, fig. 1 , a , b; le Saxon , Adans. , Sénég. , pi. g, Cg. 21 ; vulgairement la Langue- de- moutox. Coquille ovale, trigone. triailée sur le dernier tour seulement ; la spire gibbeuse et calleuse; varices calleuses et assez obtuses ea avant; un tubercule interstitial assez grand : couleur rousse, avec les varices, les tubercules et l'ouverture de couleur blanche. Des mers du cap Vert. Le R. TRigoÈTRE : M. friquefer, de Born , Mus., t. 1 1 , fig. 1 et 2; M. h-lgonulus, Enc. méth.. pi. 417, fig. i^,a,b. Coquille oblongue, subfusiforme. trigone, sillonnée en travers, plissée dans sa longueur; varices mutiques, arrondies sur le dos ; ou- verture ovale-arrondie : couleur blanche, quelquefois tachée de rouge. De Focéan Indien ? Une variété plus petite (Enc. méth., pi. 417, fig. .'i.a, b) est plus ventrue, plus plissée et teinte de rouge. Le R. TRiGONTLE: j\/. trigonulus, de Lamk., loc. cit., n.° 32. Coquille oblongue, subfusiforme, plus étroite que la précé- dente, striée en travers, à peine plissée dans sa longueur; les trois varices subanguleuses : couleur nuée de blanc et de roux. Patrie inconnue. F. Espèces à tiihe médioc?^€ , non subit , et pourvues de plus de t/^ois varices ou èourre/ets. Le R. FEUILLE DE SCAROLE : M. saxafiUs , Linn., Gmel., p. oSaq. n.° 1 5 ; Martini , Concli. , 3 , t. 108. fig. 1011-1014; vulgaire- ment la PouRHBE DE (îoRÉE. Très- grande coquille f 7 p. 4 I.) subfusiforme, très- ventrue, striée et rugueuse en travers, ROC 527 avec six rangées de lames foliacées, assez droites, caiialicu- lées, non-laciniées et un peu ponctuées au sommet; canal ombiliqué et comprimé : couleur blanche, /.onée de rose ou de pourpre dans l'étiit adulte, d'un roux brun dans la jeu- nesse; ouverture grande, d'un rose pourpre. De l'océan des grandes Indes. Gmelin la dit aussi de la Mé- diterranée. Le Rocher pomme-i>e-ghoo ; M. hrassica, de Lamk., loc.cit.^ n.° 33. Coquille trés-ventrue, tuberculée et sillonnée en tra- vers; six rangées de varices aplaties, tombantes, lamelli- formes , quelquefois serrées; ouverture grande , à canal ombi- liqué , à bord droit, denté en scie : couleur blanche, rose sur les varices et aux bords de l'orifice. Longueur, six pouces deux lignes. Patrie inconnue. Ne seroit-ce pas une simple variété de la précédente? Le R. ENDIVE: M. endivia ; M. cichorium , Lmn. , GmeL , p. 355o , n.° 17 ; Martini, Conch. , 3 , t. 107 , fig, 1008; vul- gairement la Pourpre impériale. Coquille médiocre (3 p. 9I,), ovale, subglobuleuse, ventrue et sillonnée en travers, à six rangs de franges foliacées, un peu courtes, très-laciniées , niuriquécs ; canal déprimé et ascendant; bord droit denté: couleur blanche, quelquefois fasciée de brun , les franges presque noires. Patrie inconnue. Le R. HÉRISSON : M. radix , Linn. , Gmel. , p. 3 027. n.° 10, d'Argenv. , Append., pi. 2 , fig. K. Coquille ovale , globuleuse, arrondie, à spire très- courte, hérissée d'un grand nombre de ramifications foliacées, laciniées, muriquées, assez courtes; canal court et ombiliqué : couleur bLinche, les ramifications noires. De la mer Pacifique, sur les côtes d'Acapulco. Cette coquille paroit être fort rare. Le R.ÉCHiDNÉ : M. melanomathos , Linn. , Gmel. , pag. 55j7, n.° 9; Enc. méth. , pi. 418 , fig. 2, a, b. Coquille obovale , globuleuse, à spire courte, hérissée de six varices garnies d'épines simples, subfistuleuses et closes .- couleur blanche, varices noires. -. Patrie inconnue. 6^8 ROC Le Rocher scolopendre : M. hexagonus, de Lamk., /. c. , p. 1.63:, n." 38; Encycl. niéth., pi. 418, fig. 3,a, b. Coquille subfusi- iforme, sillonnée en travers, hexagone, à spire saillante, hé- -rissée de six r^ngs d'épines fines, simples, assez courtes et nombreuses : couleur blanchâtre ou fauve, les épines rousses. Patrie inconnue. Cette coquille paroit être extrêmement rare. Le R. SCORPION : M. scorpio , Linn., Gmel.,p. 5629, n.° 14; Martini, Conch. , 5, tab. 106, fig. 998-1005 ; vulgairement 1» Paite-de-crapaud. Coquille oblongue, aspire très-courte, subcapitée dans la partie antérieure de son dernier tour; la dernière suture étant très-rétrécie ; cinq rangs de varices fo- iiacées, subpalmécs, dilatées au sommet, dentées, surtout au bord droit : couleur d'un blanc roussàlre; les varices noires. De l'océan des grandes Indes et des Moluques. Le R. unilatéral; M. unilaleralis, de Lamk. , /oc. ciL, n.''4o. Coquille obovale, sillonnée en travers, à spire courte; la su- ture du dernier tour subrétrécie, comme dans l'espèce précé- dente; six rangées de varices, dont celle du bord droit beaucoup plus large que les autres; les ramifications simples, planes, serrées, non palmées à l'extrémité. Patrie inconnue. Est-ce une simple variété de la précédente? Le R. QUATERNÉ; M. qiiadrifrons , id., ibid, , n." 41. Coquille ovale, ventrue, sillonnée en travers, à spire saillante et rude; quati'e rangées de ramilications courtes, inégalement muri- quées , avec des tubercules interstitiaux obtus, subsolilaires; bord droit denté, à limbe interne crénelé : couleur rousse, ouverture très- blanche. Patrie inconnue. Le R. FASCiÉ : Ai. trunculus, Linn. , Gmel. , pag. 352G , n." 5 ; Martini 5 Conch., 5, tab. 109, fig. 1018-1020. Coquille sub- fusiforme, A'^enfrue, sillonnée et striée en travers, à spire saillante, muriquée; les tours anguleux et couronnés de tu- bercules sur leur angle; six varices peu prononcées; ouver- ture ample, à canal subombiliqué et subascendant : couleur zonée de blanc et de brun. De la Méditerranée et de l'océan Atlantique. C'est cette espèce, suivant F. Colunina, qui fournissoit la ROC 5a9 pourpre des anciens; en efifet, elle est très-commune , et l'ani- mal rend beaucoup de matière pourprée. Le Rocher turbiné; M. turhinatus , de Lamk. , /. c, n." 42. Coquille subturbinée, ventrue, sillonnée en travers, à spire courte, conique, couronnée: sept rangs de varices, terminés supérieurement par un tubercule aigu , compliqué, assezgrand: couleur blanche, cerclée de bannes brunes interrompues. Patrie inconnue. Le R. ANGUUFÈRE : M. anguliferus , id, , ibid., n." 44; M. coS' talus ^ Liun. , Gaiel., pag. 3649, n." 86, et M. senegalensis , p. 5557 5 "•" 4° > ^^ SivAT , Adans. , Sénég. , pi. 8 , fig. 1 g. Co- quille épaisse, pesante, fusiforme, racourcie, très- ventrue, striée en travers, subtrigone, à trois ou quatre varices, ter- minées antérieurement sur le dernier tour par un gros tuber- cule conique ; un grand tubercule interstitial , se terminant en pli en arrière ; spire pointue, muriquée; canal ascendant, également muriqué : couleur d'un blanc jaunâtre; ouverture rosée sur les bords. De l'océan Atlantique, sur les c6tes d'Afrique. Le R. CÔTE DE MEioN : M. melonulus , id.y ibid. , n." 46 ; M. ro- sarinus , Chemn., Cotich. , lo, t. 161, fig. lôaS et 1629. Co- quille ovale, subglobuleuse, ventrue, sillonnée en travers, à spire conoïde; sept varices noueuses, tuberculeuses en avant: couleur blanche , rose et ornée de larges taches carrées , noires sur les côtés. Patrie inconnue. Il paroît que cette espèce est fort rare. Le R. FEUILLETÉ : M. magellanicus , Linn. , Gmel., p. 3548, n." 8; Enc. méth., pi. 419 , fig. 4, a, b ; et M. peruvianus , ibid., fig. 5 , a , b; vulgairement le R. feuilleté. Coquille ovale , subfusiforme , ventrue, à tours de spire anguleux et aplatis en dessus, garnie d'un grand nombre de varices simples la- melliformes, i^nt les interstices sont striées; ouverture ample, à canal ombiliqué et ascendant, abord simple : couleur blan- châtre en dehors, à ouverture roussàtre. Du détroit de Magellan. Cette espèce de coquille a ses varices quelquefois extrême- ment étroites et constitue la variété figurée dans l'Encyclopé- die méthodique sous le nom de M. peruvianus. 45. 34 55o ROC Le Rocher foliacé: M.lamelLosus, Linn., Gmel., pag.S536, n.°i7/i; Chemn., Conch., n , 1. 190, fig. i 823 et 1824 ; vulgaire- ment le Buccin FEUILLETÉ. CoquiUc ovale, oblongue, mince, légère, à tours de spire anguleux à leur partie supérieure, garnis d'un grand nombre de varices lamelliformes, à peu prés droites, tronquées au sommet, subépineuses à leur angle externe, à intervalles lisses; canal assez court: couleur blanche, l'ouverture fauve roussàtre. Des îles Falkland ou Malouines. Cette espèce diffère- 1 -elle réellement de la précédente? J'en (^oute beaucoup. Un individu, que je dois à la générosité de M. LessoQ , de l'expédition du capitaine Duperey, et qui vient des îles Maiouines, a des stries Iransverses entre les va- rices, comme le rocher feuilleté. Je regarde aussi comme une simple variété un plus petit individu , provenant de la même expédition, et qui a tout-à- fait la même forme , la même couleur en dehors et en dedans , avec celte différence, que les stries décurrentes , alternative- ment plus grosses et plus fines, ne sont pas traversées par des varices , en sorte qu'on pourroit en faire un fuseau. Le R. ÉRiNACÉ : M. erinaceus, Linn., Gmel. , p. 353o , n." 1 g ; Encycl. méth., pi. 421 , fig. 1 , a, b, c: M. decitssatus, Linn., Gmel., p. 5527, n.° 7. Coquille ovale, subfusiforme , très- scabre, sillonnée en travers, avec quatre ou sept varices très- élevées, frondoso-muriquécs; la spire contabulée et échinée; canal court et fermé : couleur d'un blanc jaunâtre. Dans toutes les mers d'Europe. Cette espèce, très-commune dans la Manche, offre un grand nombre de variétés, M. de Lamarck en signale une plus petite et dont lés interstices des rugosités sont squameuses, imbriquées. Le R. DE Tarente; M. tarentinus, de Lamk. , loc. cit. n.° 49. Coquille ovale- oblongue , sillonnée transverj^lement , à six rangs de varices mutiques, noduleuses antérieurement; canal plus court que la spire, recourbé; bord droit, crénelé à l'intérieur ; couleur fauve roussàtre en dehors, blanche en dedans. Du golfe deTarente, dans la Méditerranée. Le R. SCABRE : M. scabcr , id. ibid., n.° 5o ; Encycl. méthod. , ROC S^t pi. 419, fig. 6 , a, h, et pi. 458, fig. 5, a, h. Petite coquille ovale -conique , ventrue, scabre , sillonnée en travers, à tours de spire anguleux supérieurement, à huit rangs de varices; canal assez court, subombiliqué : couleur grise en dehors, blanche en dedans. Patrie inconnue. Une variété est plus petite et moins scabre. Le Rocher costulaire: M. costularis, de Lamk. , l^c, n.° 5i ; Encycl. méth., pi. 419, fig. 8 , a, b. Coquilleassez petite (16 l.), ovale , ventrue en avant de son milieu , sillonnée profondément en travers, de manière à rendre le bord droit subdenté ; sept varices; spire plus longue que le canal : couleur grise en de- hors, violette dans l'ouverture. Patrie inconnue. Le B..TOLYOOTSVIE: M. polfgonulus, id. , ihid. , n." 52. Coquille ovale, subfusiforme, ventrue, sillonnée et striée en travers , à tours de spire anguleux et aplatis supérieurement , à spire proéminente et couronnée de tubercules; neuf varices; ou- verture grande et ovaLaire : couleur blanche. Patrie inconnue. Le R. RAPE : M. miliaris, Linn. , Gmel., pag. 3536, n.° 3.g ; M. vitulinus , de Lamk, y Enc. méth., pi. 419, fig. i,a,b,et fig. 7, a, b; vulgairement la Tête- de -veau. Coquille ovale- oblongue, ventrue, un peu scabre, aspire médiocre, émous- sée au sommet; sept varices obtuses , un peu rudes; canal étroit, subaigu: ouverture à bord droit, denté intérieure- ment : couleur blanche dans les intervalles des varices , qui sont d'un roux rougeàtre , l'intérieur blanc. Patrie inconnue. Le R. ANGULAIRE : M. augularis , de Lamk. , loc. cit., n.° 54; le CoFAR , Adans. , Sénég. , pi. 9, fig. ^2? Coquille ovale, très-ventrue, striée et sillonnée en travers; sept varices éle- vées, anguleuses , tuberculifères; ouverture arrondie , légère- ment crénelée en dedans , à canal assez court, subombiliquée: couleur blanche, dans les intervalles des varices, d'un rouge orangé. Patrie inconnue. Le R. CRISPÉ : M. crispatus, id., ibid.; Enc. méth. , pi. 419 , fig. 2 mauvaise. Coquille ovale, turriculée, ventrue en avant. 4î* ROC Kérissëe de rugosités transversales et de varices nombreuses, îamelleuses, caréniformes et crispées; canal très- court ; bord droit lisse : couleur d'un jaune roussàtre. ^ Cette espèce, dont on ignore la patrie, a le port d'une can- cellaire. Elle me paroît très-voisine du M, erinaceus. Le Rocher croisé: M.fenestratus, Chenin. , Conch., lo, t. i6i, fig4 i556 et 1557; vulgairement le Cll-de-dé. Coquille fusi- fprme, assez épaisse, cancellée par dessillons transverses et sppt varices, formant ainsi des aires carrées enfoncées; canal assez long; bord droit denté en dedans : couleur blanche sur les parties saillantes et rousse dans les creux. Patrie inconnue. C'est une espèce fort rare et très -précieuse. Le R. CERCLÉ; Ai. cingulatus , de Lamk. , loc, cit., n." 5y. Coquille ovale-aiguë, ventrue, cordonnée en travers, à tours de spire anguleux supérieurement, le dernier couronné de nodosités; huit varices; canal très- court, ombiliqué; bord droit très -sillonné en dedans : couleur d'un blanc fauve. Patrie inconnue. Le R. ciNGUUFÈRE ; M. cinguliferus , id., ibid., n.° 58. Co- quille ovale, fusiforme, subventrue, sillonnée en travers, à tours de spire anguleux en dessus, à six varices; canal court, clos: couleur rousse, avec une ligne blanche, décurrentesur l'angle des tours de spire. Patrie inconnue. Le R. suBCARiNÉ; M . subcarinatus , id. , ibid., n.'Sg. Coquille ovale, fusiforme, ventrue au milieu, sillonnée en travers, à tours de spire carénés à leur partie supérieure, aplatis; un sillon au-dessous de l'angle du dernier tour; neuf varices ; canal assez long, étroit; bord droit sillonné en dedans : cou- leur grise. Patrie inconnue. Le R. coRDONNÉ ■• M. torosus, id. , ibid., n.° 60; Enc. méth., pi. 441 , fig. 5, a , b; vulgairement le Faux cabestan. Coquille ovale, oblongue, ventrue au milieu, finement cordonnée, à^ tours de spire anguleux et noduleux dans leur partie supé- rieure, aplatie: interstices des cordons très- profonds ; sept varices; canal plus long que la spire : couleur rousse. . Patrie inconnue. ROC 535 LcRocHERTURRicuLÉ:M. hyratus, de Lamk., i. c, n.'ôi ; Enc, inéth.,pl.458, fig. 4, a, h. Coquille turriculée, fusiforme, mince, à tours de spire convexes, à varices nombreuses, minces, la- feielliformes, séparées par des interstices lisses; canal court; bord droit simple. Patrie inconnue. Le R. ENCHAÎNÉ : M. concatenatus , id., ihid,, n." 62 ; Martini , Conch., 4, lab. 124, fig. ii55-ii57. Coquille ovale, très- finement striée en travers, avec huit varices formées par au- tant de séries de tubercules, qui la rendent tuberculo-nodu' leuse; canal court; bord droit assez épais, denté en dedans: couleur jaune ou rougeàtre. Des mers de Tlsle- de-France. Le R. CHAGRINE : AL granarius, id,, ihid., n." 63 ; Martini, Conch., 4, t, 122, fig. 1124 et 1125? Coquille ovale, aiguë, avec des sillons en travers, croisant des varices nombreuses 4 séparées par des sillons nombreux et lisses; ouverture étroite, à bord droit épais, denté intérieurement , à canal assez court: couleur jaune orangée, les sillons blancs. Patrie inconnue. Le K. côtes-aiguës; M . fimlriatus , id., ibid. , n." 64. Coquille ovale, aiguë, scabre, sillonnée en travers, avec sept varices aiguës, subridées; canal très-court ; bord droit denticulé et sillonné en dedans : couleur cendrée, l'ouverture d'un rose violacé. Des mers de la Nouvelle -Hollande, port du roi George, Le R. élégant; M. pulchellus , id., ibid., n.° 65. Petite co- quille (6 lig.)j ovale, turriculée, striée en travers, avec un grand nombre de varices fines, à tours de spire convexes: couleur blanche, d'un brun roussâtre aux varices, le dernier tour avec une zone blanche. Patrie inconnue. Le R. ACicuLÉ; M. aciculatus, id., ihid., n.° 66. Petite co- quille (6 1.) étroite, turriculée, subaciculée , avec neuf ou dix varices fines et lisses ; ouverture étroite , à canal assez court : couleur de corne bleuâtre, linée transversalement. Des côtes de Bretagne. On trouve dans Gmeli^n un bien plus grand nombre d'espèces que dans M. de Lamarck, et en effet le nombre en est de ceni 534 ROC soixante- trois; mais, comme nous avons eu soin de le faire observer dans le commencement de cet article , cela tient à ce que le dernier en a retranché un très-grand nombre , pour éta- blir les genres Fasciolaire , Fuseau , Pyrule, Ricinule, Struthio- laire, Ranelle et Triton. Celui-là les gartage en sections, qui correspondent jusqu'à un certain point aux divisionsde celui-ci. La première renferme les espèces épineuses , à canal très- long: outre celles que nous avons caractérisées, il y joint Le Rocher a épines noires : M.melanomathos, p. 3527, "•°9> Martini, Conch., 5, tab. io8, fig. ici 5. Coquille raccourcie, striée transversalement, hérissée d'épines canaliculées, noires, sur huit rangs, dont la patrie est inconnue. Le R. BLANC : M. candidus, pag. oôaS, n.° ii; d'Argenv., Conch., t. i6, fig. G. Coquille de deux pouces de long, à ca- nal assez court, hérissée d'épines assez mal rangées : de cou- leur blanche, dont la patrie est également inconnue. Le R. FASciB : M.fasciatus , p. 5528 , n.° 1 2 ; Knorr , Vergn., 6, t. 40, fig. 6. Coquille à quatre tours de spire renflés, bien séparés, garnie d'épines disposées par séries, et fasciée de blanc et de brun, dont on ignore aussi la patrie. La seconde section contient les espèces chicoracées, à canal raccourci , auxquelles il dit qu'on donne vulgairement Ig nom de pourpres. (Ce ne sont cependant pas les espèces de coquilles que M. de Lamarck a nommées ainsi.) Les espèces que nous n'avons pas trouvées indiquées dans M. de Lamarck sont: Le R. FOLIACÉ : M.foliaceus , pag. 3529, n." 174; Martini , Vniv. Conch., 2 , t. 66. Coquille avec trois rangs de frondes , et une dent à l'ouverture. • Des rivages de l'Amérique septentrionale. Le R. diaphane: M. diaphanus , p. 553o, n.° 16; d'Argenv., Conch. , t. 16, fig. F. Coquille blanche diaphane , garnie de six rangs de frondes, noires au sommet. Patrie inconnue. Cette espèce , que je possède , m'a été donnée par M. Ha- chard , jeune chirurgien françois, qui l'a rapportée de l'Inde; mais elle n'a pas six rangs de frondes; elle n'en a que trois, comme l'indique la figure de d'Argenville , qui dit qu'on la ïiomme la rôtie. ( De B. ) ROC 555 ROCHER. (Conchyl.) Nom souvent employé par les anciens conchyliologisfes pour désigner, en y joignant une épithète plus ou moins complexe , non-seulement différentes coquilles, dont la plupart appartiennent réellement au genre Murex, Linn., Rocher en François, mais encore quelques genres voi- sins ou même assez éloignés ; ainsi ils entendoient par le nom de Rocher ailé , des espèces de strombes ; Rocher feuilleté ou Buccin de Magellan, le Murex magel- lanicus, type du genre Trophone de Denys de Montfort; Rocher frisé, le Rocher chicorée, M. ramosus , Linn., dont Denys de Montfort forme son genre Chicorée ; Rocher marbré a clavicule élevée ou R. de France, le Slrombus lucifer ; Rocher noir a dent de chien et a spires comprimées, le Vo- luta turbinellus , type du genre Turbinelle de M. de La- marck; Rocher lardé ou Coutil, le Murex melongena , Linn., fai- sant maintenant partie du genre Pyrule de M. de Lamarck. ; Rocher en cornet, le Strombus luhuanus , Linn.; Rocher a gauche, le Buccinum prœrorsuni , Linn., qui pa- roit être une espèce de mélanopside des conchyliologistes modernes ; Rocher petit ventre, le Buccinum avicularia, Linn.; Rocher peigne de Vénus , le Murex tribulus , plus connu sous le nom de bécasse épineuse ; Rocher trompette, le Murex Tritonis, Linn., type du genre Triton de Denys de Montfort et de M. de Lamarck; Rocher TUBiFÈRE , le Murex tubifer , Linn., coquille fossile, dont Denys de Montfort fait son genre Tvvnis ; Rocher a droite et Rocher a gauche, le Voluta capitellum , Linn., qui entre maintenant dans le genre Turbinelle de M. de Lamarck. (De B.) ROCHER. {Foss.) Les espèces de ce genre ne se rencontrent en général, à l'état fossile, que dans les couches plus nouvel- les que la craie, et je ne connois d'exception, à cet égard, que pour une petite espèce, dont il sera parlé ci-après, qu'on trouve à Blakdown, en Angleterre, dans le green sand , au- dessous de cette substance, ou plutôt dans une de ses couches inférieures. Il paroît que toutes les autres se rencontrent dans 556 ROC le calcaire grossier ou dans les couches qui le représentent. RocHEa TRiPTÉROÏDE : M urex Iripteroides , Laink. , Anim. sans vert., tom. 7, p. 177; Murex tripterus^ Ann. du Mus., t. 2, pag. 222, n.° 1, et tom. 6, pi. 46 , fig. 4; Enc. niéth., pi. 417, fig. 3. Coquille alongée , trigone , striée transversalement , portant sur chaque tour trois ailes membraneuses, entre cha- cune desquelles il se trouve un tubercule assez élevé. Quand la coquille est parvenue à toute sa grandeur, le bord droit est large, crénelé, et composé de dix à douze feuillets; maià il n'est pas denté intérieurement, comme M. de Lamarck l'a annoncé : longueur, plus de deux pouces. On trouve cette espèce à Grignon , déparlement de Seine-et-Oise. Ce savant avoit cru trouver beaucoup d'analogie entre elle et le murex tripterus, mais depuis il a reconnu qu'elles avoient des carac- tères différens. On trouve à Hautevilie , département de la Manche, de petites coquilles qui n'ont que huit à neuf lignes de longueur; le bord droit de leur ouverture est denté intérieurement, et du reste elles ressemblent à l'espèce ci-dessus, dont elles ne sont probablement qu'une variété modifiée par le lieu où elles ont vécu. Il semble que c'est cette variété qui se trouve re- présentée dans l'ouvrage de Brander {Foss. Haut., pi. 3 , fig. 79 et 80). Il est très-remarquable que se soit la seule espèce qui représente, dans la falunière de Hautevilie, le murex trip' teroides des environs de Paris. Rocher tricariné : Murex tricarinatus , Lamk. , Anim. sans vert., ibid,- Ann., ibid.; Enc. méth. , pi. 418., fig- 5j Murex asper? Brand., même pi., fig. 77 et 78; Sow. , Min. conch. y tab. 416, fig. 1. Coquille ovale-oblongue , trigone, transver- salement striée, portant sur chaque tour trois varices crépues et épineuses à leur partie supérieure, et à. bord droit un peu denté intérieurement. Ces coquilles, un peu plus raccourcies que le murex tripte- roides , et avec lequel on les rencontre, ont tant de rapports avec lui, que je soupçonne qu'elles dépendent de la même espèce et qu'elles peuvent être seulement de sexe différent, puisqu'il est reconnu que les animaux de ce genre sont dioi- gues : longueur, dix-huit lignes. On en trouve à Parnes, dé- partement de Seine-et-Oise, qui sont d'une taille un peu plus ROC "7 grande, et dont les stries transverses sont moins marquées. On rencontre à Valmondois, même département, une espèce de rocher qui a beaucoup de rapports avec celles qui pré-f cèdent : elle en diffère en ce que, au lieu d'un tubercule qui se trouve entre chaque varice, celle-ci porte une côte lon- gitudinale qui s'étend depuis la suture jusqu'à la base. M. Brongniart a trouvé dans les collines calcaréo-trap- péennes du Vicentin, une espèce qui a de si grands rapports avec le M. tricarinalus , qu'il n'a pas cru devoir les séparer. Les varices sont plus grosses et les sillons transverses sont moins nombreux (Brong. , Terr. du Vicent., p. 67). Les coquilles figurées par Brander et Sowerby , dont il est question ci-dessus, et qu'on trouve dans le Hampshire , por- tent une forte épine à la partie supérieure de chaque tour; mais, quoiqu'elles s'éloignent un peu de la forme de notre murex carinatus , je pense qu'elles en sont une variété, modifiée par la côte vaseuse où elle a vécu. On trouve à Thorigné, près d'Angers, une espèce qui se rapproche beaucoup du M. tricarinatus , mais les stries trans- verses sont moins nombreuses; les varices sont moins saillan- tes, et la spire est moins épineuse. Il existe, à l'état vivant, une espèce qui a les plus grands rapports avec elle. On rencontre au même lieu une petite espèce de rocher qui n'a que huit lignes de longueur, dont l'ouverture est ar- rondie, et qui a de très-grands rapports avec le murex hemi~ Iripterus figuré dans l'Enc. méth., pi. 418, fig. 4. On trouve dans la Touraine une petite espèce de rocher qui n'a que sept lignes de longueur, quoiqu'il paroisse être parvenu à toute sa grandeur. Il a beaucoup de ressemblance avec le rocher tricariné, dont il pourroit être une variété. Rocher frondiculé : Murex frondosus, Lamk., Anim. sans vert. , pag. 675 , n°. 4 ; Vélins du Mus. , n." 5 , fig. 4,5; Sow. , loc. cit., tab. 416, fig. 3; Ann. du Mus., ibid., n.° 6. Coquille ovale-oblongue, portant sur chaque tour sept à neuf bourre- lets élégamment feuilletés, plissés et comme crépus ou frisés, ainsi que toute sa superficie. Elle est couverte de rides trans- verses , et le canal de sa base est alongé. Les individus de cette espèce que j'ai trouvés à Grignon , n'ont pas plus de cinq lignes de longueur j cependant j'en possède un qui a 558 ROC quatorze lignes de longueur, et qu'on m'a assuré avoir été trouvé dans le Plaisantin; mais, ayant vu qu'il contenoit des ovulites, je pourrois affirmer qu'il provient d'une couche des environs de Paris. On trouve aussi cette espèce à Barton, en Angleterre. Rocher cAr.ciTRAPOÏDE : Murex calcitrapoides , Lamk. , Anim. sans vert., ibid. , n." 2; Vélins du Mus., n.° 6, fig. lo; Murex calcitrapa, Ann., ibid., n.° 4; an Murex cristatus? Sow. , loc. eit., tab. 200. Coquille ovale, portant sept à huit bourrelets très-minces et épineux à leur partie supérieure ; elle est ridée transversalement, et toute sa superficie est légèrement feuil- letée et crépue : longueur, quatorze lignes. On la trouve à Grignon et dans les couches du calcaire grossier des environs de Paris. Le murex cristatus , iiguréparM. Sowerby, se trouve à Highgate près de Londres, et acquiert jusqu'à deux pouces de longueur. Rocher crépu : Murex crispus , Lamk. , Anim. sans vertèb. , n." 5; Murex crispus, Ann. du Mus. , ibid., n.° 5; Vélins du Mus., n." 5, fig. 6. Cette coquille a de si grands rapports avec la précédente, que M. de Lamarck a cru qu'elle n'en ëtoit qu'une variété. Elle n'est presque pas épineuse; sa spire est plus alongée ; son ouverture est plus courte, ainsi que le canal de sa base , et elle devient un peu moins grande. Toutes ces différences ne proviennent peut-être que de celles du sexe. On la trouve à Grignon et à Orglandes, département de la Manche. Rocher grillé : Murex claihratus, Lamk., Anim. sans vert., ihid., n.° 5; Ann. du Mus., ibid., n." 7 ; Vélins, n.° 5, fig. 7. Coquille ovale, striée transversalement, à bord denté inté- rieurement et à canal court. Ce rocher avoisine les buccins par son aspect. 11 a sur chaque tour de spire dix à douze côtes longitudinales, entre lesquelles on voit des rides transverses qui le font paroitre grillé ou cancellé. Celles de ces coquilles que j'ai recueillies à Grignon , n'ont que quatre à cinq lignes de longueur; mais on en trouve à Néhou , département de la Manche, qui ont sept à huit ligues de longueur. Rocher subanguleux ; Murex subangulatus, Lamk., Anim. sans A-^ert. , ibid., n." 6. Coquille ovale - oblongue , subangu- leuse, couverte de rides transverses, écailleuscs et à canal ROC 539 fermé. Fossile de Courtagnon, où il estasses commun rr.,amk.). Il a quelques rapports aA^ec le murex craliculatus de Linné; mais il est moins grand, moins chargé de varices, et les in- terstices de ses rides transverses sont ëcailleux.ce qui l'en dis- tingue fortement. Longueur, un pouce et demi. Rocher striatule : Murexstriatulus, Lamk., Anim. sans vert., ibid., n.° 7; Vélins du Mus., n." 5, fîg. 2. Coquille oblongue, presque lisse, portant des stries transverses inégales, et quel- ques bourrelets longitudinaux rares et convexes. Le bord droit de son ouverture est denté intérieurement : longueur, neuf lignes. Fossile de Grignon. Rocher pyrastre : Murex pjraster, Lamk., Anim. sans vert., ibid. , n.° 8 ; Vélins du Mus. , n." 4 , JBg. 9. Coquille ovale , por- tant un assez long canal un peu retroussé, transversalement striée , couverte de côtes longitudinales un peu noduleuses et mal exprimées, et à ouverture arrondie. Ce rocher se rap- proche beaucoup du murex pyrum de Linné (triton pjrum) ; mais ses varices ne sont point alternativent interrompues. Fos- sile de Grignon : longueur, seize lignes. On trouve dans le Piémont une espèce qui a les plus grands rapports avec celle- ci, dont elle n'est peut-être qu'une A^ariété. Rocher TRICOTÉ : Murex textiliosus, Lamk., Anim. sans vert., ibid., n.° g; Vélins du Mus., n. 45, fig. 5. Coquille ovale-fusi- forme, portant huit à dix côtes longitudinales sur chaque tour, couverte de stries transverses, inégales et écailleuses. La columelle porte une dent à sa base : longueur, un pouce et demi. Fossile de Chaumont, département de FOise. Rocher réticdleux : Murex reticulosus, Lamk., Anim. sans vert., ibid., n." 11; Vélins du Mus., n." 46, fig. 8. Coquille ovale, pointue des deux bouts, réticulée, ayant de petites côtes longitudinales nombreuses, et des stries transverses qui se croisent avec ses côtes. Elle a des rapports avec le murex magellanicus de Gmelin; mais elle n'a que quatre lignes de longueur et pourroit être un jeune individu d'une plus grande espèce. Fossile de Grignon. Rocher tête- de- couleuvre. Nous croyons que cette espèce est du genre des Tritons, comme M. de Lamark Va soupçonné (voyez Triton fossile). Rocher tubifère : Murex tulifer, Lamk., Ann. du Mus., ihià,, «46 ROC n." 12; Murex pungens, Brand. , loc. cit., pi. 3, fig. 81 et 82 ; Murex Jistulosus? Brocc. , loc. cit., tab. 7 , fig. 12; Murex hor- ridusPBrocc, ibid. , même ipl. , fig. 17; Murex fistulosus , Sow., loc. cit., tab. 189, fig. 1 et 2; Murex tubifer, ibid., même pi., fig. 3—8; Murex tubifer , Brug, , Journ. d'hist. nat. , n." 1 , pag. 28, pi. 2, fig. 3 et 4; Tjpliis tubifer, de Bast. , Mém. géolog. sur les envir. de Bord. Coquille ovale , atténuée en pointe aux deux bouts, garnie de quatre rangées de bourre- lets épineux, à épines montantes, arquées et tktuleuses. Dans les interstices de ces bourrelets on voit, à la partie supérieure de chaque tour, des tubes courts, isolés dans chaque inter- valle, et dont le dernier seulement est ouvert. Quand cette coquille a acquis toute sa grandeur , elle présente trois ou- vertures, savoïF. : la bouche, qui est arrondie, la base ou le bout du canal, et le tube, qui se trouve entre le« deux der- niers bourrelets. Quelques-unes des coquilles de cette espèce, qu'on trouve à Grignon, ont jusqu'à un pouce de longueur. Celles auxquelles M. Brocchi u donné le nom de murex hor- ridus , et qui proviennent du Plaisantin , sont beaucoup plus raccourcies et ont l'ouverture plus ronde et plus petite. Je n'ai jamais vu celles qu'il a nommées murex Jistulosus, mais \e pense qu'elles ne sont que des variétés de la même espèce, modifiées par les localités où elles ont vécu. On les trouve aussi à l'état fossile à Barton , à Highgate , à Léognan (de Basterot) , et à Dax. 11 est surprenant qu'on ne trouve pas cette espèce à Haute- ville, dans la Touraine, dans l'Anjou et dans d'autres localités, Bruguière a annoncé que l'analogue à l'état frais de cette espèce existoit à Londres, dans le cabinet de M. Hunter. Rocher toaulaire ; Murex torularius , Lamk. , Anim. sans vert., ibid., n.° i5. Coquille ovale, épaisse, ventrue et élar- gie antérieurement comme celle des pyrules, à sept ou huit rangées de varices ; à spire déprimée , presque mutique et mucronée au centre ; le dernier tour offre supérieurement deux rangées de grands tubercules bien séparés et fort épais. La queue est un peu alongée, subombiliquée , hérissée de tu- bercules presque spiniformes. La surface de la coquille est sillonnée transversalement . longueur , deux pouces neuf lignes . Fossile du Piémont. ROC 541 Cette description pourroit convenir au murex Brandarîs, qu'on trouve fossile dans le Piémont , si cette espèce se rapporte, comme le dit M. de Lamarck , à la figure de d'Argenville , Zoomorph., pi. 4, fig. C, et à celle de Favannes, pi. 7i,fîg. N 1, mais non à celle du même auteur, pi. 38, fig. E 1 , qui a aussi été citée par M. de Lamarck, à moins quelle ne porte quel- quefois plus de deux rangées d'épines à la partie supérieure du dernier tour. Alurex coronatus, Sovv., loc. cil., tom. 3, pag. 52, tab. 200, fig. 3. Coquille oblongue , transversalement striée, portant sur chaque tour sept à huit varices feuilletées, terminées a leur partie supérieure par une épine dont la pointe est di- rigée du côté du sommet de la spire, à bord droit denté intérieurement, à spire et à canal courts : longueur, onze lignes. Fo$sile de Highgate en Angleterre. Murex carinella, Sovv., loc. cit., tom. 2, pag. 196, pi. 187, fig. 5 et 4. Coquille très-alongée , couverte de côtes longitu- dinales et de strîes transverses, dont une au milieu est plus grosse et plus élevée que les autres, à canal très- long et à ouverture ovale : longueur , plus de deux pouces et demi. Cette espèce, dont M. Sowerby n'indique pas la patrie, mais qui paroit avoir été trouvée à Barton-Clifif, a de très-grands rapports avec le murex craticulatus de Linné, figuré dans l'ou- vrage de Brocchi, tab. 7, fig. 14, et peut-être avec le murex polymorphus du même auteur, dont il sera parlé ci-après. M. Sowerby a donné, dans la même planche, la figure du murex regularis trouvé à Barton-CiifF, et du murex coniferus , trouvé à Highgate; mais nous croyons que ces coquilles pour- roient dépendre de la même espèce dont elles neseroient que des variétés ou des individus de sexes différens. Murex argustus , Sow. , loc. cit., tom. 4, pag. Scj, tab. 344; Murex argutus, Brand., loc. cit., n." i3. Coquille ovale-poin- tue, côtelée, couverte de stries transverses très-élevées et chargées de nœuds disposés par rangées longitudinales, à va- rices rares, à ouverture dentée et à canal retroussé: longueur, quinze lignes. Fossile de Barton-CliiF. Murex calcar , Sow., loc. cit., tom. 5, pag. 7, tab. 4 10, fig. 2. Coquille ovale-pointue, transversalement striée," por- tant des côtes longitudinales armées de deux ou trois pointas 542 ROC sur le milieu du dernier tour; à ouverture ronde et à canal un peu retroussé : longueur, dix lignes. On trouve cette es- pèce dans le sable vert à Blackdown en Angleterre, où elle est souvent changée en silex. Murex aheolatus, Sow. , loc, cit., tom. 5, pag. 9, tab. ^11, fig. 1. Coquille ovale-pointue, dont la surface est couverte de stries transverses et de côtes longitudinales qui se croisent et forment de petits enfoncemens quadrangulaires. L'ouverture est ovale et un peu dentée intérieurement sur le bord droit : longueur , un pouce et demi. On trouve cette espèce à Nor- folk et à Suffblk en Angleterre. Murex defossus, Sow., loc. cit., même pi., fig. 1. Cette es- pèce n'est pas aussi grande que la précédente , ses stries et ses côtes sont moins grosses, son ouverture est plus dentée; mais du reste elle paroîl avoir beaucoup de rapports avec elle. On la trouve à Hordwell en Angleterre. Murex sexdentatus , Sow., loc. cit., même pi., fig. 5. Co- quille ovale-pointue, portant sept à huit varices minces sur chaque tour; l'intervalle qui les sépare est rempli par des stries longitudinales, croisées par d'autres qui sont transverses; l'ou- verture est alongée et garnie de cinq à six dents sur le bord droit : longueur, dix lignes. On trouve cette espèce à Colwell- Bay, ile de Wight. Murex bispinosus, Sow., loc. cit., pi. /^iG, fig. 2. Coquille ovale- oblongue , portant trois varices foliacées sur chaque tour; au milieu de chacune d'elles il se trouve deux épines tistuleuses; le canal est droit : longueur, treize lignes. Fossile de Barton. Murex peruvianus, Sow., loc. cit. , pi. 434, fig. i. Cette co- quille, qui a été trouvée à Voodbridge, en Angleterre, paroit avoir les plus grands rapports avec le murex magellanicus qui vit dans les mers du Pérou. M. Brongniart en a rapporté de Udevalla- Gotheborg, et qui ont été recueillies à une très- grande hauteur au-dessus du niveau actuel de la mer. Elles parolssent être identiques avec celles qui sont figurées dans l'ouvrage de M. Sowerby. Murex tortuosus , Sow., loc. cit., même pi., fig. 2. Coquille turriculée, subfusiforme, portant trois varices foliacées et tor- tueuses sur chaque tour; la partie supérieure des tours est ROC 543 anguleuse : longueur, un pouce et demi. Cette espèce a été trouvée à Woodbridge, avec la précédente. Murex cristatus, BrocC. , loc. cit., pag. SgA? tab. 7, fig. i5. Coquille turriculée, portant sur le dernier tour sept varices écailleuses et crépues; couverte de stries transverses, muri- quées; à bouche ovale, dont le bord droit est denté : longueur, quinze lignes. Fossile du Plaisantin. Murex doliare , Brocc. , loc. cit., pag. 098; Murex doliaris , Brongn., Tcrr. du Vicent. , pag. 67, pi. 6, fig. 5; Knorr, Petrif., tom. 2, tab. C, II, fig. 5. Coquille épaisse, portant des stries transverses très-profondes et chargées de nœuds, à spire alongée, portant une seule varice au bord droit de l'ouver- ture, qui est dentée intérieurement, et à canal retroussé : lon- gueur, près de trois pouces. On trouve cette espèce dans le Plaisantin, à Sanèse dans la colline de Pise, et à Banyul-des- Aspres dans les Pyrénées orientales. Cette espèce, ne portant qu'une seule varice au bord droit, ne réunit pas tous les caractères assignés par M. de Lamarck au genre Rocher, qui doit avoir trois varices ou davantage. Une espèce qui a les plus grands rapports avec celle-ci , n'est pas rare à l'état vivant dans les collections. Murex intermedius , Brocc, loc. cit., tab. 7, fig. 10. Coquille ovale, striée transversalement, portant de légères côtes lon- gitudinales avec un bourrelet au côté droit de Pouverture j à bord denté intérieurement, et à canal droit : longueur, quatorze lignes. Fossile de la vallée d'Andone en Piémont. Murex heptagonus , Brocc. , loc. cit., tab. g, fig. 2. Coquille oblongue, couverte de stries transverses, crénelées, à tours prismatiques et distans, canaliculés à leur partie supérieure, à ouverture dentée, à canal retroussé et portant une varice au bord droit = longueur, un pouce et demi. Fossile des envi- rons de Parme. Cette espèce n'ayant qu'une varice , il est douteux qu'elle doive entrer dans le genre des Rochers. Murex scalaris, Brocc. , loc. cit. , tab. 9 , fig. 1 . Coquille ovale- oblongue, couverte de côtes longitudinales et de stries trans- verses , élevées, un peu crénelées, de deux grosseurs diffé- rentes alternant entre elles, à tours renflés, à bord droit sil- lonné intérieurement , à ouverture ovale, à canal court et S44 ROC clos dans sa longueur : longueur, dix lignes. Fossile de Saint- Miniato dans la Toscane. Murex fusulus, Brocc, loc. cit., tab. 8, fig. g. Coquille ob- longue, couverte de fines stries transverses et de petites côte; longitudinales, à tours carinés dans leur partie supérieure, où il se trouve de petites épines, à bord denté intérieurement, et à canal un peu alongé et retroussé : longueur, huit lignes. Fossile de la vallée d'Andone et d'autres lieux du Piémont. Murex angulosus, Brocc, loc. cit., tab. 7, fig. 16. Coquille oblongue, couverte de stries transverses et de côtes longitudi- nales noduleuses, à tours convexes, et à ouvertures dentées sur les deux côtés : longueur, deux pouces. M. Brocchi n'in- dique pas où cette espèce a été trouvée. Murex inflatus, Brocc. , loc. cit. , tab. g , fig. 6. Coquille ovale- pointue, portant des côtes longitudinales peu marquées, un peu épineuses vers le milieu des tours et des stries trans- verses, ayant le dernier tour épais et subglobuleux, à ouver- ture lisse et presque ronde, à columelle tortueuse, à cana' court : longueur, un pouce. Fossile du Plaisantin. Murex polymorphus, Brocc, loc. cit., tab. 8, fig. 4. CoquilU subfusiforme , portant sept à huit varices foliacées sur chaque tour, couverte de stries transverses fortes et écailleuses, dont une, plus grosse que les autres, est située à la partie supérieure de chaque tour; le bord droit est strié intérieurement, et le canal, assez long, est un peu retroussé : longueur, un pouce et demi. Fossile du Plaisantin et de la colline de Pise. M. Brocchi a annoncé que cette espèce devoit appartenir au genre des Fuseaux; mais nous croyons qu'elle dépend plutôJ de celui des rochers, et qu'elle a des rapports avec le mure:t earinella, dont il a été question ci-dessus. Cet auteur annonce dans l'ouvrage ci-dessus cité, que dan; le Plaisantin et le Piémont on trouve à Pétat fossile le murei cornutus de Linné, qui vit dans l'Océan africain ; le murex trun- culus, Linn., qui vit dans la Méditerranée et à la Jamaïque le murex decussatus, Linn., qui vit dans la mer d'Afrique; h murex ramosus, Linn., qui se trouve à l'état frais dans la œei de Russie, dans le golfe Persique, en Afrique et dans PAmé- rique australe; le murex saxatilis, Linn., qui vit dans la Mé- diterranée et dans la mer qui baigne PAsie méridionale j le ROC 545 murex tripterus , Linn. , qui habite, à l'état vivant, près de Batavia; le murex erinaceus, Linn., qu'on trouve vivant dans la Méditerranée (Linn.) et dans l'Adriatique; le murex pUeare, Linn., qui vit dans la Méditerranée; le murex lampas , Linn., qui vit dans les Indes; le murex reticularis, Linn., qui habite la Méditerranée; le murex cancellinus , Linn., qui vit dans l'O- céan austral; le murex plicatus, Linn., qui se trouve vivant aux Indes; le murex magellanicus^ Linn., qui habite prés du détroit de Magellan; le murex corneus, Linn., qu'on trouve vivant dans l'Océan septentrional et dans la mer Adriatique; le murex tritonis, Linn., qui se trouve à l'état vivant dans la Méditerranée, dans les Indes, etc. (Linn.), et le murex crali- eulatus, Linn., qui vit dans la Méditerranée (Linn.) et dans la mer Adriatique (Renieri). A l'égard de cette dernière es^ pèce, je trouve qu'il y a bien peu de rapports entre la figure que M. Brocchi en a donnée dans son ouvrage , tab. 7, fig. 1 4 , et celle de la variété figurée tab. 16, fîg. 5. Je possède ces deux coquilles, qui paroissent dépendre de deux espèces dif- férentes. Rocher incertain; Murex suhlavatus , de Bast., loc. cit., pag. 69, pi. 3 , fig. 23. Coquille ovale-oblongue, couverte de stries tranSverses et de côtes longitudinales peu saillantes, lamel- leuses et imbriquées, à ouverture un peu quadrangulaire et à bord droit, denté intérieurement : longueur, onze lignes. Fossile de Mérîgnac, de Léognan et de Saucats. Cette espèce a des rapports avec \e fusus excisus , Lamk. , le murex defossus de Sowerby, et avec lefusus lavatus de Brander. Rocher auRRiccLé; Murex reticulatus, Def. Cette espèce est beaucoup plus turriculée que la précédente; les stries trans- verses sont plus rares et plus grosses; la dernière varice est un peu crépue, du reste, elle a beaucoup de rapports avec elle: longueur, sept lignes. Fossile de Saint-Clément et deThorigné en Anjou. Rocher rustique; Murex rusticus , Def. Coquille ventrue, qui a encore beaucoup de rapports avec le murex suhlavatus ^ mais qui est plus grossièrement striée : longueur, dix lignes. Fossile de la Touraine. Rocher langue-de-bœuf; Murex lingua-bovis , de Bast., loc, cit., pi. 3, fig. 10. Coquille ovale, couverte de points élevés, 45. 55 ?46 ROC portant neuf à dix cotes longitudinales ou varices lamelleuses sur chaque tour, à columelle aplatie, à ouverture dilatée et un peu dentée : longueur, deux pouces. Fossile des environs de Bordeaux, Rocher héiusson; Murex suherinaceui ^ de Bast. , loc. cit., pi. 4, lig. i5. Coquille à côtes longitudinJiles arrondies, striée transversalement, portant un bourrelet au bord droit, qui est denté intérieurement : longueur, un poucç et demi. Fossile des environs de Bordeaux, M. de Basterot annonce [loc cit.) que dans les environs de Bordeaux, on trouve à l'état fossile le rocher pomme, murex pomum, Linn., Gmel, ; murex asperrimus , Lamk. , Anim. sans vert., qu'on trouve à l'état vivant dans l'océan Atlantique, dans la Méditerranée , l'Adriatique et les mers de l'Afrique occidentale. Mi Brocchi annonce également qu'on le trouve dans le Plaisantin. Nous ne connoissons aucun fossile qui puisse se rapporter à l'espèce décrite sous ces noms par MM. de La- marck et de Basterot, dont l'un des caraîctères est d'avoir trois varices sur chaque tour, et qui se trouve représentée dans l'ouvrage de Favannçs, pi, oj , lig. Ba (Lamk.); mais nous en possédons plusieurs, tant des environs de Bordeaux que du Plaisantin, des environs de Sienne et de laTouraine, qui ont de très-grands rapports avec une espèce de rocher qui vit dans la Méditerranée. Celle-ci est ventrue, chargée de fines stries transverses , granulées , et porte six à sept varices lamelliformes et noduleuses sur chaque tour; sa queue est aplatie, large et ascendante. Elle est si commune dans la Méditerranée, que nous cro}ons bien qu'elle a dû être décrite et nommée; mais nous n'avons vu aucune description ni aucune figure qui puisse s'y rapporter. Dans celles de ces coquilles qui sont fossiles, il règne des épines canaliculées sur chacune des varices, à la partie supérieure de chaque tour. Celles qu'on trouve aux environs de Bordeaux ont le plus de rapports avec Pespèce vivante; celles du Plaisantin sont les plus grosses et ont plus de trois pouces de longueur, sur plus de deux pouces et demi de diamètre; celles des envi- rons de Sienne ont les varices plus crépues et plus saillantes que celles du Plaisantin, Le murex Brandaris, Linn,, qui vit dans la Méditerranée et ROC 547 ians la mer Adriatique , se trouve aussi à l'état fossile dans le Plaisantin , à Sienne , à Rome et dans l'Anjou ; mais dans ce dernier endroit il est d'une taille bien moins grande que dans les autres localités. Murex angulosus, Brocc., loc. cit., pag. 41 1 , tab. 7, fig. 16, Coquille oblongue, transversalement striée , couverte de côtes longitudinales noduleuses, à tours convexes et à ouverture dentée des deux côtés : longueur, deux pouces; largeur, sept lignes. Fossile du Plaisantin. Une variété, qui difiFère peu de la coquille ci -dessus, a été trouvée, par M, Maraschini dans les collines du Vicentin; elle est plus petite, plus fu- siforme , et le canal est plus prolongé ( Brong., loc. cit., pag. 67). Rocher cordonné ; Murex f unie ulatus ^ Def. Coquille ovale, épaisse , striée transversalement , portant sur chaque tour cinq à six grosses côtes longitudinales, arrondies en cordons, à queue large et un peu ascendante; ouverture striée inté- rieurement sur le bord droit : longueur, deux pouces; lar- geur, treize lignes. Fossile de la Touraine. Ces coquilles pour- roient dépendre de l'espèce qu'on trouve en Touraine , dont nous avons parlé ci-dessus à l'article murex pomum, et dont elles ne seroient qu'une variété peut être dépendante du sexe. Rocher gentil; Murex pulcher, Def. Coquille subglobuleuse, portant cinq à six varices celluleuses sur chaque tour, à ou- verture arrondie et à canal court ; elle porte sept à huit stries transverses assez grosses , qui forment chacune dix à douze petites cellules en passant sur les varices. Cette espèce est remarquable et très-jolie : longueur , sept lignes. Fossile de Thorigné. Rocher raccourci; Murex abhreviutus, Def. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente , dont elle n'est peut- être qu'une variété modifiée par la localité; elle est un peu plus grossse et plus longue, et ses varices sont un peu épi- neuses. On la trouve dans le Plaisantin. Rocher frangé; Murex fimbriatus , Def. Coquille oblongue, couverte de stries transverses fines et granulées, portant quatre à cinq varices crépues sur chaque tour, et à bord droit siN 64B ROC lonné in lérijÉU rement : longueur, près d'un pouce. Fossile dé Thorigné. Cette espèce a quelques rapports avec le murex pulcher, qu'on trouve avec elle. (D. F.) ROCHERAIE. {Ornith.) Un des noms donnés au pigeon dC roche ou biset, columba livia, Linn. et Lath. (Cu. D.) FIN DU QtlARAUTE-CINQUlEME VOtnMB. STRASBOURG, 4e l'imprimerie de F. G. Leybabii, impr. du Roi. mmma m m m OUVRAGES NOUVEAUX Que Von trouve chez les mcmes Uhraires à Strasbourg et à Paris. MANUEL DES JEUNES ARTISTES F.T AMATF.URSEN PEIN- TURE; par M. P. L. Bouvier , peintre , meitibre de la Socielé des avis de Gent';vc et aucieu clùve de PAcadéiiiie de Paris. Un fort vol. in-S.", avec 7 planches lilbograj.hk'es. HISTOIRE NATURELLE DES PRINCIPALES PRODUCTIONS DE L'EUROPE MERIDIONALE, et panicnlièrement de celles des environs de Nice et des Alpes maiitinKs; par A. Risso , ancien professeur des sciences physiques et natinelles au lycée de Nice; membre de plusieurs Académies et de Sociétés savantes. L'ouvrage, composé de cinq volumes in-8.°, ornés de cinquante planches et de deux cartes géoto-j^iqucs, sera publié en trois livrai- sons. 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