DICTIONNAIRE i m DES SCIEJ'^CES NATURELLES DA^S LEQUEL ON TRAITE Ji4fH0DIQUEMENT DE3 DIFFÉRENS ÊTRES CE tA NATURE, CONSIDÉRÉ: SOIT EN EUX-MÊMEs" d'aPRÈS l'bTAT ACTUEL DE NOS CONN013SA,CE3, SOIT RELATIVEMENT A l'uTILITÉ QXj'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE., l'aGRICOLTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin dn Roi et des principales Ixoles de Paris. TOME CINQUANTE-HUITIÈME, VERT-VY. F. G. LeviUtjlt, Éditeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N.*^ 81, à PARIS. Le Norm-\nt, rue de Seine, N. 8, à PARIS, LIBRARY OF Ie85_l056 DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES. TOME LVIIL VERT = VY. Le nomhre d'exemplaires prescrit par la loi a été déposé. Tous les exemplaires sont reuêius de la signature de r éditeur. DICTIONNAIRE DES SCIENCES NATURELLES, DANS LEQUEL ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE, CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈS l'ÉTAT ACTUEL DE NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A l' UTILITÉ Qu'eN PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE ET LES ARTS. SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES NATURALISTES. Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commerçans, aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt à connoître les productions de la nature, leurs caractères génériques et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages. PAR Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi, et des principales Ecoles de Paris. TOME CINQUANTE-HUITIÈME, F. G. Levrault, Editeur, à STRASBOURG, et rue de la Harpe, N.° 8t, à PARIS. Lb Normaht, rue de Seine, N.** 8, à PARIS. 1829. Liste des Auteurs par ordre de Matières. Physique générale. M. LACROIX, membre de l'Acaddinie des Sciences tt professeur au Collège de France. ( L- ) Chimie. m. OHEVREUL, Membre de rAcadémie des sciences, professeur au Coll«^ge royal de Cliarlemagne. (Ce.) Minéralogie et Géologie. M. Alexand. BRONGNIART, membre de l'Académie royale des Sciences, professeur de Minéralogie au Jardin du Roi. ( B. ) M. BROCHANT DE VILriERS, membre de rAcndémle des Sciences. ( B. de V, ) M. DEF RANGE, membre de plusieurs Sociétés savantes. ( D. F.) Botanique. M. DESFONTAINES, membre de l'Académie des Sciences. (Uesh.) Zoologie générale, ^natomie et Physiologie. M. G. CUVIER, membre et secrétaire per- pétuel de l'Académie des Sciences, prof.au Jardin du Roi, etc. ( G. C. ou CV. ou C.) M. FLOURENS. (F.) Mammifères. M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardia du Roi. ( G. ) Oiseaux. libre de l'Ara Jardin du Uc (J.) 'Académie d i Faculté des DUMONT PE S. lusieurs Sociétés CROIX, membre de lantes. ( Cb. D.) M. DE JUSSIEU, meii des Sciences, prof, au M. MlRr.EL, membre Sciences , professeur Sciences. (B. ÏVl.) M. HENRI CASSINI, associé libre de l'Aca- démie des Sciences, membre étranger de la Société Linnéeuue de Londres. (H. Cass.) M. LEISLiN , membre de la Société philo- matique de Paris. (Lem.) M. LOISELELR DESLONGCHAMPS, Docteur eu médecine , membre de plusieurs Sociétés savantes. ( L. D. ) M. MASSEY. ( Mass. ) M. POIRET, membre de plusieurs Sociét-s savantes et littéraires, continuateur de FEncycIopédie botanique. (Poir.) Reptiles et Poissons. M. DE LACÉPÈDE , membre de l'Académie des Sciences , prof, au Jardin du Roi. (L. L.) M. DUMÉRIL, membre de l'Académie des Sciences , professeur au Jardin du Roi et à l'École de médecine. ( C. D.) M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H.C) Insectes. M. DLlMÉRIL , membre de l'Ac-idémie des Sciences , professeur au Jardin du Roi et à l'École de médecine. (CD.) Crustacés. M. W. E. LEACH , membre de la Société roy. de Londres, Correspond, du Muséum d'his- loiie naturelle de France. (W. E. L.) M. A. G. DESMAREST, membre tilnlaire de l'Académie royale de médecine, profes- seur à l'école royale vétérinaire d'Alfort, membre correspondant de l'Académie des Mollusques, Vers et Zoophytes. SI. DK BLAINVILLE, membre de l'Académi des Sciences , professeur Sciences. (Dii B.) la Faculté des M. TURPIN, naturaliste, est chargé de xécution des dessins et de la direction de M. DE TUSSAC, membre de plnsieui Sociétés savantes, auteur de la Flore de Antilles. (De T.) MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objet, r.ouveaux qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus particulièrement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse. M. PRÉVÔT a donné l'article Océan; M. VALENCIEIVNES plusieurs articles d'Orni- Ibologie; M. DESPORTES l'article Pigeon domestique, et M. LESSON l'article P/wi-ier. M. F. CUVIEK, membre de l'Académie des sciences, est cbargé de la direction géné- rale de l'ouvrage, et il coopérera auj articles généraux de joologie et à l'histoire des mammifères. (F. C.) DICTIONNAIRE DES . SCIENCES NATURELLES. VER Vert. (Ichthyol.) Nom spécifique d'un Crénilabre, d'un ScARE et d'une Girelle. Voyez ces mots. (H. G.) VERT. ( Erpétol. ) Nom spécifique d'un Lézard. Voyez ce mot. (H. C.) VERT ANTIQUE. {Min.) C'est un marbre composé de calcaire compacte en morceaux anguleux, de calcaire spa- thique en veines et de serpentine. Voyez Ophicalce veinée. (B.) VERT-BLANC. (Ichtliyol.) Voyez Galiléen. (H. C.) VERT- DES -BOIS. (Bot.) Champignon ainsi nommé par Paulet (Traité des champ., 2 , p. i5i, pi. 67, fig. 3 et 4), de la famille qu'il désigne par les retroussés. Il a une taille de cinq à six pouces: son chapeau est vert en dessus, avec les feuilles et son stipe blancs. On le trouve dans les bois. Il a une saveur acre. ( Lem. ) VERT-BRUNET. (Omith.) Espèce d'oiseau du genre Frin- gille. (Desm.) VERT CAMPAN. (Mm.) Marbre composé de parties amyg- dalaires de calcaire compacte , réunies par un reseau de ser- pentine. Voyez Ophicalce réticulée. (B. ) VERT DE CORSE ou VERDE-DI-CORSICA. (Min.) Roche polissable, composée de jade ou de felspath compacte et de diallage smaragdite. Voyez Euphotxde à l'article Roches ', tome XLVI, page 76. (B.) 68. X ^ VER VERT DE CUIVRE. {Min.) Cuivre malachite soyeux. Voye^ Cuivre. ( B. ) VERT DES DAMES. [Bot.) Paulet désigne ainsi ïagaricus viridis de Schseffer. (Lem.) VERT- DORÉ. {Entom.) Nom donné par Geoffroy à une sorte de lépidoptère noctuelle, qu'il a décrite sous le n." 81 , tom. 11 , pag. 149- (CD.) VERT-DORÉ. {Ichthyol.) Voyez Macropode. (H. C.) VERT-DORÉ. (Ornith.) Nom spécifique d'un colibri et d'une grive. (Desm.) VERT D'EGYPTE. {Min.) Voyez Ophicalce veinée. (B.) VERT-DE-GRIS. {Chim.) C'est un mélange d'hydrate de deutoxidede cuivre et d'acétate de ce même oxide. M. Proust nie que ce soit, ainsi qu'on le pense assez généralement, un sous-acétate. Il se fonde sur ce que celui-ci , délayé dans l'eau, n'éprouve aucun changement de la part de Facide car- bonique qu'on y fait passer; sur ce que l'eau froide, appli- quée au vert-de-gris, se colore, et sur ce que la partie qui reste en suspension, est convertie par l'acide carbonique en carbonate. (Ch.) VERT-MAMER. {Ornith.) En Picardie le martin-pêcheur est ainsi nommé. ( Ch. D. et L. ) VERT DE MER. {Min.) Voyez Ophicalce veinée. (B.) VERT DE MONTAGNE. ( Min. ) C'est le cuivre carbonate impur, tantôt compacte, tantôt terreux. Voyez Cuivre. (B. ) VERT - MONTANT. {Ornith.) Espèce du genre Bruant, (Ch. D. et L.) VERT OCELLÉ. {Erpétol.) Nom spécifique d'un Lézard.- Voyez ce mot. (H. C. ) VERT DES ORTIES. (Bof.) Paulet (Traité des champ., 2, p. 248, pi, 120) donne ce nom à un agancws de la famille des mamelonnés de couleur. Il a deux pouces et demi de haut : son chapeau est humide , glaireux , d'un beau vert naissant, avec les feuillets roux foncé ; le stipe , d'abord lavé de vert, devient roux. Cette espèce croît au milieu des orties, dans le bois de Boulogne , près Paris. (Lem.) VERT-PERLE. {Ornith.) Espèce du genre Colibri. (Desm.) VEUT-PLEIN. {Ornith.) Nom donné à une variété du chardonneret, (Desm.) VER 3 VERT DE SCHÉELE. (Chim.) Cette couleur, employée pour la peinture des papiers et même pour la peinture à l'huile, est essentiellement formée d'acide arsenieux , de dcu- toxide de cuivre et d'eau probablement. Pour la préparer, on fait dissoudre à chaud i'" 7""" 2°""' jyS"'"' de sulfate de cuivre dans i6| pintes d'eau : on fait dissoudre à chaud , d'une autre part, i '" 7°"*^ 2°'°' iyS""°* de potasse blanche et jponc jgros j ggr.ins (j'a^idc arscuieux dans 5^ pintes d'eau. On filtre la liqueur, puis on y ajoute la solution de sul ate de cuivre encore chaude, peu à peu , et on remue continuelle- ment avec une spatule de bois. On laisse ensuite reposer pendant quelques heures : le vert de Schéele se précipite. On décante la liqueur surnageante et on lave le résidu avec quel- ques pintes d'eau chaude : on fait deux ou trois lavages, puis on jette la couleur sur une toile , pour qu'elle s'égoutte : on la met en trochisques, et on la fait sécher sur du papier gris. La quantité de vert de Schéele est de 1'"' 1°"' 7'''" 22^'^'°'. (Ch.) VERT DE SCHWEINFURT, VERT DE MILIS, VERT DE VIENNE. {Chim.) La. préparation de cette couleur, qu'on fabrique en Allemagne et qu'on emploie aujourd'hui de pré- férence au vert de Schéele, a occupé plusieurs chimistes, le docteur Liebig , MM. Braconnot et Vauquelin. Le pro-cédé du docteur Liebig est très-simple. On dissout à chaud, dans une chaudière de cuivre, 1 partie de vert-de- gris dans du vinaigre pur; on y ajoute une solution aqueuse de 1 partie d'acide arsenieux. S'il se forme un précipité d'un vert sale, il faut le redissoudre dans du vinaigre. On fait bouillir le mélange : il dépose après quelque temps une matière cristalline, grenue, du plus beau vert. On filtre, on lave la matière et on la fait sécher. Si la liqueur contient un excès de cuivre, on y ajoute de l'acide arsenieux ; si elle contient, au contraire, de l'acide arsenieux , on y ajoute de l'acétate de cuivre. Ce vert tire sur le bleu. Si on veut qu'il tire sur le jaune il suffit de chaufferie vert dans de l'eau contenant une quan- tité de sous-carbonate de potasse égale à y"- du poids du vert. Si on faisoit bouillir trop long-temps , la couleur ressemble- roit au vert de Schéele. 4 VER Le vert de Schweinfurt est surtout employé pour le» pa- piers peints. (Ch.) VERT DE SUZE. (Min.) Voyez Ophicalce veinée. (B.) VERT DE VESSIE. (C/zim.) On donne ce nom à une cou- leur peu solide que l'on emploie en peinture. On la préparc en versant de l'alun dans le suc des baies de nerprun : on y ajoute de la chaux; on fait évaporer à siccité ; puis on ren- ferme le résidu dans des vessies .- de là le nom de cette pré- paration. ( Ch. ) VERT VIOLET. {Ichtli.yol.) Nom d'un poisson des eaux de la Chine, qui doit être rapporté au genre des Carves. Voyez ce mo(. (H. C.) VERTAGUS. {Mamm.) Dénomination latine de la race de chien connue sous le nom de bassets. (Desm.) VEKIE. {Ichth.) Nom spécifique d'une Couleuvre. Voyez ce mot. (H. C.) VERTE ET BLEUE. (Erpét.) Nom spécifique d'une cou- leuvre décrite précédemment, tom. XI, p. 214, (H. C. ) VERTE ET JAUNE. (Erpét.) Nom spécifique d'une cou- leuvre décrite dans ce Dictionnaire , tom. XI , page 174. (H. C.) VERTE-LONGUE. (Bot.) C'est une variété de poire. (L. D.) VERTE -LONGUE PANACHÉE ou SUISSE. (Bot.) C'est une variété de poire qui a beaucoup de rapports avec la pré- cédente. (L. D.) VERTEBRARIA. {Bot.) Roussel (Fi. du Calv.) avoit pro- posé d'établir sous ce nom un genre pour placer le Conferva flu^iatilis, Linn., devenu depuis le type du genre Lemanea , établi par Bory de Saint- Vincent et adopté par les botanistes. Voyez Lemanea. (Lem.) VERTÈBRES. {Anat. comp.) Voyez Squelette. (H. C.) VERTÉBRÉS. (Zool.) Voyez Animal, Squelette, Zoologie. (H. C) VERTÉBRITES. (Foss.) On a désigné par ce nom , tantôt de vraies vertèbres d'animaux pétrifiés, tantôt des articula- tions séparées de moules de certaines coquilles cloisonnées, telles que des baculites, des ammonites, et plus souvent encore des portions séparées des tiges d'entroques. (Desm.) VERTET. (JSo^) En Vivarais et dans le ci-devant Rouergue VER 5 en donne ce nom à la grande coulemelle, agaricus procerus , Fers., excellente espèce de champignons. Voyez l'article FONGE. ( LeM.) VERTEX. (Entom.) On nomme ainsi dans les insectes le sommet ou la partie supérieure de la tête, qui se trouve pla- cée entre les antennes et le haut de la bouche : c'est sur le ver- tex que sont situés les stemmates ou yeux lisses. ( C. D.) VERTICILLARIA. [Bot.) Même genre que le Chloromy- RON. Voyez ce mot. (Poir.) VERTICILLE. {Bot.) Ensemble de parties (rameaux, feuilles, fleurs), naissant au nombre de trois au moins, en anneau, autour de leur support. (Mass.) VERTICILLE. ( Dot. ) Disposé en verticille ; exemples : branches et rameaux de Vabies picea, du pinu s slrobus ; feuilles du convallaria verticillata, du lilium niartagon; cotylédons du cèdre, du pin; camares du fruit de la pivoine, du semper- viVum; cloisons du fruit des rhodoracées, etc. (Mass.) VERTICILLIFLORE [Épi.] (Bot.) Composé de verticilles; exemples: lythrum salicaria , mentha rotundi/olia , viyriophjllum spicatuin , etc. ( Mass. ) VERTICILLITE. (i'osi.) On trouve dans une couche crayeuse et pétrifiée , à Néhou, département de la Manche, des mor- ceaux d'un polypier qui ne paroit pouvoir se rapporter à aucun des genres de cette famille connus et décrits. Quelques morceaux ont trois pouces de longueur ; mais étant brisés aux deux bouts, ils ont dû nécessairement en avoir davan- tage. Ceux-ci ont près de deux pouces de diamètre; mais on en trouve d'une dimension et d'un diamètre moins grands. Ce polypier est fascicule , subdendroïde , subcylindrique et tronqué à ses sommets. 11 porte à son centre un axe an- nelé circulairement, et de cet axe il sort des expansions cir- culaires qui se renversent extérieurement en s'appuyant les unes sur les autres. Ces expansions sont couvertes de petits points enfoncés, distribués irrégulièrement. Je propose de donner à ce polypier le nom de verticHlite , et à l'espèce qu'on trouve à Néhou, celui de verticiUites cre- taceus. On trouve une figure de ce polypier dans les planches des fossiles de ce Dictionnaire. On trouve dans le troisième Mémoire de Guetlard,pl. 14, Cg. 1 et 2 , les figures d'un polypier qui pourroif avoir quel- ques rapports avec celui ci-dessus décrit, mais il devrolt dans ce cas dépendre d'une autre espèce , à cause de sa forme éva- sée. Ce polypier a été trouvé à Mézières , et Guettard lui a donné le nom de porite à grand chapeau et à pédicule feuille. (D.F.) VERTICILLIUM. (Bot.) Genre de la famille des champi- gnons, de l'ordre des mucédinées , fondé par Nées, adopté par Ehrenberg et Link. 11 comprend deux espèces, placées depuis dans les hotrj'fis par Persoon. Les caractères du genre sont ceux-ci : Champignon filamenteux, à filamens réunis en touffes, droits , rameux , tous cloisonnés ; sporidies simples, point cloisonnées , placées à l'extrémité redressée des ra- meaux et intérieurement; les rameaux verticillés , d'où vient au genre le nom de Verticillium , que lui a imposé Nées d'Lscnbeck. Les champignons de ce genre ont le port des moisissures et sont très-voisins de VAcrewonium de Link, dont ils se dis- tinguent très-peu, et principalement par les filamens redressés. 1. Le Verticillium fluet: Verticillium tenerurn , Nées', Fung., page 57, fîg. 55; Link, in Willd., Sp., pag. G, part, s, pag. 75; Botrjytis tenera, Pers. , Mj/c. eur. , 1 , page 38; Bolrytis elegans ? Spreng. , Sjst., 4, part. 2. page 65 1. En forme de couche , qui , à l'œil nu , paroit farineuse , composée de filamens floconneux, sp^oridifères , agrégés, d'un rouge grisâtre, ayant leurs rameaux ternes et étalés ; les sporidies sont glo- buleuses et blanches. On trouve cette espèce sur les tiges des plantes desséchées yers la fin de l'automne. Nées l'a observée sur la rose trcmière [alcea rosea , Linn.) , et si le rapproche- ment de Curt Sprengel est juste, elle se rencontreroit aussi sur les bouses de vaches. 2. Le Verticillium en tète : Verticillium capitatum , Ehr. , Syst. mycol. , pag. i3 et 25 ; Link. hc. cit. ; Botrjtis capitata , Pers., Myc, loc. cit. Filamens ou flocons sporidifères , dis- posés en coussinets blancs: les rameaux rassemblés vers les extrémités ; sporidies globuleuses. Cette espèce a été observée par Ehrenberg ayx environs de Berlin, sur les troncs d'arbres pourris et sur des excrémens de larve. Curt Sprengel la donne avec doute pourune variété de son hotrytis sparsa. (Lem.) VER 7 VERTIGO. (Malàcoz.) Sous ce nom Muller a formé un fcnre très-voisin de celui des maillots, et dont l'animal n'est pourvu que de deux tentacules. Ce genre a été réuni à celui des Maillots. Voyez ce mot et l'article Mollusques, t. XXXII, page 1. (Desm.) VERTOR. (Ichthjol.) Nom spécifique d'un Spabe. Voyeï ce mot. (H. C. ) VERTU BLANC. {Omith.) Martinet a décrit sous ce nom, f. 4 , p. 12 de son Histoire des oiseaux, un figuier. (Ch. D. et L.) VERTU BLEU GRAND et PETIT. (Entom.) Ce sont les noms par lesquels Geoffroy a désigné de belles espèces de <;hrysomèles à élytres dorés et à bandes bleuâtres; telles que celles dites du grainen et fastueuse. (C. D. ) VÉRULAME, Verulamia. (Bot,) Genre de plantes dicoty^ lédones, à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille des ruhiacées , de la télrandrie monogjnie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel: Un calice campanule, à quatre divisions; une corolle infundibuliforme; le tube barbu à son orifice; le limbe à quatre lobes; quatre étamines insérées à l'orifice du tube; les anthères saillantes , torses après la fécon- dation; un ovaire supérieur; un style; un stigmate simple; une baie sèche à deux loges; une semence dans chaque loge; le périspcrme cartilagineux; l'embryon droit , cylindrique. VÉRULAiME A CORYMPBS : VcTulamia corjmhosa , Dec, Mém* du Mus., tab. 1 ; Toir. , Encycl. Arbrisseau chargé de ra- meaux opposés ou alternes, glabres, cylindriques. Les feuilles sont un peu pétiolées , opposées en croix, glabres , elliptiques, entières, acuminées à leurs deux extrémités, longues de six ou sept pouces, larges de deux ; deux stipules courtes, entières, adhérentes par leur base , persistantes. Les fleurs sont termina- les, disposées en un corymbe ramifié; les ramifications oppo- sées, plusieurs fois trichotomes; les pédicellcs uniflores; point de bractées ; les stipules supérieures en prennent la forme à la base des corymbes. Le calice est campanule, plus ample et plus court que le tube de la corolle, à quatre divisions très- obtuses , un peu membraneuses à leurs bords ; la corolle pourvue d'un tube court , barbu à son orifice : le limbe à quatre lobes oblongs; les filamens courts, les anthères droites. 8 VER linéaires, torses après la fécondation; l'ovaire presque glo- buleux , ombiliqué au sommet; le style de la longueur de.s étamines. Le fruit est une baie de la forme et de la grosseuj' d'un pois, un peu comprimée, à deux loges; dans chaque loge une semence hémisphérique, luisante, noirâtre. Celte plante croit en Afrique, proche Sierra-Leona. (Poir.) VERUTINE, Verutina. [Bot.) Ce genre de plantes, que nous avons déjà indiqué dans ce Dictionnaire ( tom. XLIV , page 38) , appartient à l'ordre des Synanthérées , à la tribu naturelle des Ccntauriées , à la section des Centauriées-Pro- tofypes, à la sous-section des Calcitrapées , et au groupe des Calcitrapées vraies, dans lequel nous l'avons placé entre les deux genres Mf.socentron et Triplocenfron. (Voyez notre ta- bleau des Centauriées , tome L, page 247.) Voici les caractères génériques du Verutina. Calathide discoïde : disque multiflore , obringentiflore , an- drogyniflore ; couronne unisériée , ambignïflore , neutriflore. Péricline ovoïde , très-supérieur aux fleurs par ses appen- dices , inférieur sans eux; formé de squames régulièrement imbriquées, interdilatées, appliquées, coriaces; les intermé- diaires ovales , surmontées, derrière le sommet, par un ap- pendice bien distinct, extrêmement long, très - étalé , très- droit, très roide , spiniforme , subconié, demi-cylindrique inférieurement , cylindrique supérieurement, parfaitement simple à sa base, muni de deux (rarement quatre) petites épines latérales , ordinairement alternes , mais rapprochées, situées vers le milieu de sa longueur. Clinanthe planiuscule, épais, charnu, garni de timbrilles nombreuses, libres, lon- gues , inégales, liliformes-laminées. Fleurs du disque: Ovaire couvert de poilsfins, et portant une aigrette normale , double , mais dont Tintérieure est peu distincte de l'extérieure. Co- rc-lie obringcnfe. Etamines à filets papilles; appendices api- ciiaires des anthères très-longs, aigus. Style à deux stigma- tophores longs et entregreffés. Fleurs de la couronne: Faux- ovaire gréîe , presque inaigretté. Corolle ambiguë, presque analogue à celle des fleurs du disque , mais ne contenant point d'organes sexuels; à limbe divisé en quatre ou cinq la- nières longues, linéaires- aiguës. Mous ne connoissons qu'une seule espèce de ce genre. VER 9 Vj^rutine a feuilles dissemblables ! Verutina heterophylla , H. Cass. ; Centaurea verutum , Linn. , Spec.pl., pag. 1299. C'est une plante herbacée , dont la tige, haute d'environ deux pieds et demi , est dressée , rameuse , striée , glabre , ailée par les décurrences des feuilles , à ailes entières ; les feuilles sont alternes , étalées , glabriuscules , d'un vert glauque , un peu charnues; les inférieures peu décurrentes , subpétiolées, lyrées-pinnatifides; les supérieures graduellement moins gran- des, très- décurrentes , sessiles, oblongues- lancéolées , aiguës au sommet, entières sur les bords; les calathides, composées de fleurs jaunes , sont grandes et solitaires au sommet de la lige et des rameaux ; leur péricline est épais , subglobuleux, un peu tomenteux , armé de très-grands appendices, longs d'environ un pouce et demi, jaunâtres, noirâtres à la base. Nous avons fait celte description spécifique , et celle des caractères génériques , sur des individus vivans , cultivés au Jardin du Roi , où ils fleurissoient en Juillet. Cette plante est, dit -on , annuelle et originaire du Levant. Le genre Verutina se distingue bien des autres genres de Calcitrapées , par la structure des appendices de son péri- cline. Le mot latin veru signifie broche ou dard ; on en a dérivé le substantif i;cru/wm , qui signifie petit dard, et l'adjectif «e- rutus , a , um , qui signifie armé d'un dard. Nous avons cru devoir modifier la terminaison du mot verutum , pour en faire un nom générique de plantes. Ce changement nous semble d'autant plus convenable, qu'il préviendra toute con- fusion avec le Verutum de M. Persoon, qui n'a aucun rapport avec notre Verutina. La description exacte et complète des vrais caractères du genre Centaurium n'ayant pas encore été donnée dans ce Dictionnaire, nous devons l'insérer ici. Centaurium. Calathide discoïde ou quasi -radiée : disque multiflore , subrégulariflore , androgyniflore intérieurement , masculiflore extérieurement; couronne unisériée , inamplia- tiflore , neutriflore. Péricline ovoïde , très -inférieur aux fleurs , formé de squames régulièrement imbriquées , appli- quées , interdilatées , obtuses , inappendiculées , coriaces , membraneuses sur les bords; les extérieures ovales, les in- VER tcrieures oblongues. Clinanthe planiuscule , épais , charnu , garni de fimbrilles nombreuses . libres, longues, inégales, Suliiiliformes. Fleurs du disque: Ovaire des fleurs intérieures ohlong, comprimé bilatéralement, très-glabre, portant une aigrette normale, avec une petite aigrette intérieure. Faux- ovaire des fleurs extérieures petit, glabre, inaigretté, stérile. Corolle subréguliére ou un peu obringente , portant quel- quefois de longs poils capillaires disposés en forme de colle- rette autour de la base du limbe. Étamines à filets poilus; appendices apicilaircs des anthères longs, aigus. Style à deux stigmatophores longs et entregreffés. Fleurs de la couronne: Faux-ovaire grêle, glabre, inaigretté. Corolle aussi longue ou un peu plus longue que celle des fleurs du disque , à tube grêle, à limbe non amplifié, divisé jusqu'à sa base en trois ou cinq lanières à peu près égales, longues, étroites, linéaires, divergentes. Nous avons fait cette description générique sur les Centau- rea centauriuni , ruthenica et africana, que nous nommons Cen- taurium nffcinale , ruthenicum et africanum. Dans le C. officinale le disque offre plusieurs rangs exté- rieurs de fleurs, qu'il faut considérer comme mâles, puisque leur ovaire est petit, semi-avorté , inovulé, stérile; la cou- ronne n'est composée que d'environ trois fleurs neutres, qui ne sont pas plus longues que celles du disque, et dont la co- rolle n'a que trois lanières; les corolles du disque ne sont pas sensiblement obringenles , et elles portent autour de la base du limbe une collerette de poils. Dans le C. ruthenicum les fleurs extérieures du disque pa- roissent être mâles par imperfection de l'ovaire , qui est petit, inaigretté, analogue aux faux-ovaires de la couronne; la ca- lathide est quasi-radiée , les fleurs de la couronne étant plus longues que celles du disque ; leur corolle est divisée en cinq ou six lanières très-étalées' et elle offre quelquefois des ru- dimens d'étamines; les corolles du disque sont subrégulières, et ne portent aucun poil. Dans le C. africanum. le disque ne présente qu'un seul rang extérieur de fleurs mâles, à ovaire petit , inaigretté, proba- blement stérile , quoiqu'il contienne un ovule, et que le stig- mate paroisse presque aussi bien conformé que dans les fleurs " VER 11 inférieures ; les corolles de la couronne sont un peu plus lon- gues que celles du disque, et divisées en cinq lanières très- étalées en forme de roue. Les principaux caractères du genre Centaurium sont d'avoir les corolles de la couronne non amplifiées , les fleurs exté- rieures du disque stériles, les squames du péricline absolu- ment privées d'appendices et obtuses au sommet , l'ovaire très-glabre et portant une aigrette normale avec petite air grette intérieure. On peut nommer ce genre Centaurium, comme les anciens botanistes, comme Tournefort, comme M. De Candolle ( Ann. du Mus., tom. 16, p. i58); ou Centauria, comme Linné le nommoit dans les premières éditions de son Gênera plantarum ; au Centaurea, comme il l'a nommé depuis: le choix du nom est fort indifférent ; mais il importe de remarquer que notre genre Centaurium est loin de correspondre exactement, par ses caractères et sa composition , aux genres précédemment nommés Centaurium , Centauria ou Centaurea. Ainsi, M. De Candolle , qui caractérise son genre Centaurium par les squa- mes du péricline inermcs , obtuses , ordinairement marces- centes , au moins sur les bords, y admet non-seulement nos Centaurium , mais encore nos Chrjseis , Chartolepis , Phalolepis, etc. Il suffit d'insister ici sur la distinction des deux genres Cen- tauzium et Oiryseis , qui, vus superficiellement, ne semblent pas pouvoir être distingués. Notre genre Chrjseis , fondé sur le Centaurea suaveolens , "Willd. , se distingue très-bien du vrai genre Centaurium , par les corolles de la couronne amplifiées , par les ovaires très- velus , et par leur aigrette composée de squamellules paléi- formes , non barbellées , et ne recelant point au milieu d'elles une petite aigrette intérieure. Les Centaurea moschata et glauca , quoique absolument pri- vés d'aigrettes, doivent certainement être rapportés au genre Chrjseis , et non au genre Centaurium , puisque les corolles de Teur couronne sont amplifiées , et que leurs ovaires sont très- velus. C'est ce que nous avons plus amplement démontré dans nos Observations sur le genre Clirjseis et sur le Centaurea mO' schata , insérés dans le Bulletin des science,s de Septembre 12 VER 1820 (pag. 140) > et dont nous empruntons les considérations suivantes. Dans la tribu des Centauriées l'ovaire est presque tou- jours aigrette ; mais souvent l'aigrette est réduite à un état de foiblesse qui dénote évidemment un avortoment incomplet , et quelquefois elle disparoît sans laisser aucun vestige de son existence. Remarquez que les espèces dépourvues d'aigrette sont infiniment analogues , sous tous les autres rapports , avec d'autres espèces pourvues d'aigrette. 11 faut en conclure que, dans la tribu des Centauriées, l'absence de l'aigrette doit être attribuée à un avortement complet de cette partie ; d'où il résulte que ce caractère ne peut pas être élevé , dans cette tribu , au rang des caractères génériques, et qu'il doit y être considéré seulement comme un caractère spécifique. La struc- ture de l'aigrette , au contraire , fournit d'excellens carac- tères génériques. Mais comment rapporter à un genre carac- térisé par la structure de l'aigrette, une espèce qui n'a point d'aigrette P Comment peut-on connoître la structure d'une partie qui n'existe point P Comment deviner quelle seroit la conformation de cette partie, si elle n'étoit point complète- ment avortée? Cela paroit absurde, cela paroît contraire à ce principe : prias est esse quàm esse taie. Nous répondons à ces objections que le principe dont il s'agit n'est pas généra- lement exact en histoire naturelle , et surtout en botanique. iSîous pourrions nous appuyer sur une foule d'exemples, mais il suffira d'en citer un bien connu : La Cuscute n'a point de cotylédons, et cependant les botanistes n'hésitent pas à classer cette plante parmi les dicotylédones, parce qu'ils attribuent à un avortement l'absence des cotylédons dans la Cuscute , et qu'ils sont convaincus, par les analogies , que si les coty- lédons de cette plante n'étoient point avortés , ils seroient au nombre de deux , et opposés l'un à l'autre. C'est par des motifs de la même nature que nous nous sommes déterminé à rapporter les Centaurea moschala et gîauca au genre Chry- seis , quoique ce genre soit principalement caractérisé par la structure de l'aigrette, et que les deux espèces en question soient dépourvues d"aigrette. Pour faire apprécier les analo- gies sur lesquelles nous nous sommes fondé, nous renvoyons nos lecteurs au Mémoire cité ci-dessus , dans lequel nous VER i5 aVons décrit successivement la calathide de l'espèce qui a servi de type au genre Chrjseis , et celle des deux espèces que nous avons cru pouvoir associer à la première, malgré l'anomalie qu'elles présentent. (H, Cass.) VERUTUM. (Bot.) Voyez Veltis. (J.) VERVEINE; Verbena, Linn. (Bot.) Genre déplantes di- cotylédones monopétales , qui a donné son nom à la famille des verbénacées , Juss. , et qui appartient à la didjnamie angio- spermie du Système sexuel. Ses principaux caractères sont d'avoir: un calice monophylle , tubulé, à cinq dents, dont une un peu plus courte que les autres; une corolle monopé- tale , courbée , infondibuliforme , ayant son limbe partagé en cinq lobes irréguliers; quatre étamines didynames, à 61a- mens courts , portant de petites anthères non saillantes ? un ovaire supère , tétragone , à style simple , filiforme , ter- miné par un stigmate obtus ; quatre graines oblongues, eovi- tonnées dans leur jeunesse par un tissu utriculaire qui se rompt de bonne heure, de manière qu'à la maturité le fruit paroît composé de quatre graines nues. Les verveines sont des plantes dont les tiges sont ordinair rement quadrangiilaires , herbacées, quelquefois ligneuses; leurs feuilles sont opposées , et leurs fleurs forment des épis souvent disposés en panicule. On en connoît maintenant une cinquantaine d'espèces, parmi lesquelles deux seulement crois- sent en Europe. Plusieurs autres plantes ont d'ailleurs été séparées de ce genre , dont elles s'écartoient par quelques-uns de leurs caractères , et elles ont été placées dans d'autres genres ou ont servi à en former de nouveaux. C'est dans les genres Lippia , Priva , Stachytarpheta , Tamonea et Zapania qu'il faut aujourd'hui chercher ces espèces. * Feuilles entières. Verveine paniculée; Verbena paniculala, Lamk. , III. gen.^ 1, p. 67. Ses tiges sont droites, striées, brunâtres, presque glabres , divisées en rameaux opposés, garnies de feuilles pé- tiolées , lancéolées, acuminées , rudes au toucher, bordées de dentelures assez larges. Ses fleurs sont petites , sessiles , nombreuses, très-rapprochées, accompagnées de bractées su- tulées , disposées en épis grêles , filiformes et formant une 14 VER panicule au sommet des tiges et des rameaux. Cette plante croit naturellement dans la Caroline et la Virginie. Verveine de Caroline ; Verbena caroliniana , Linn., Spec. 29. Ses tiges sont droites , cannelées , très-velues , rameuses , hautes de deux à trois pieds , garnies de feuilles ovales-lan- céolées, pétiolées, dentées en scie , presque glabres en dessus, légèrement pubescentes en dessous. Ses fleurs sont d'un rouge clair, très-petites, disposées sur des épis très-grêles, rappro- chés en faisceau au sommet de la tige et des rameaux , et presque paniculés. Cette espèce croît dans les États-Unis d'Amérique et principalement dans la Caroline. Verveine de Bubnos-Ayres ; Verbena bonariensis , Linn. , Spec. 28. Ses tiges sont droites, striées, rameuses, rudes au toucher, hautes de cinq à six pieds, garnies de feuilles lan- céolées, sessiles , amplexicaules, disposées par paires éloignées les unes des autres, ridées, velues surtout en dessous et den- tées en. leurs bords. Ses fleurs sont bleues, petites, munies de bractées lancéolées , presque aussi longues que le calice ; elles forment au sommet des tiges et des rameaux plusieurs épis courts, épais, presque disposés en faisceau. Cette espèce est originaire des environs de Buénos-Ayres ; on la cultive au Jardin du Roi à Paris. '^^ Feuilles tr'ifides. Verveine a massue; Verbena clavala, Ruiz et Pav. , FI. pe- ruv. , 1 , p. 21 , tab. 33, fig. JB. Ses tiges sont cylindriques, droites, ligneuses , velues , blanchâtres, divisées en rameaux nombreux, garnis de feuilles verticillées par cinq à six en- semble, les unes entières et linéaires-lancéolées, les autres bifides ou trifides, médiocrement velues et un peu ciliées. Ses fleurs sont d'un rouge pourpre, sessiles , munies d'une ou deux bractées linéaires , et disposées en tête ou en ombelle terminale ; leurs anthères sont sagittées , surmontées d'un petit filet terminé en massue. Cette espèce croit naturellement au Pérou. ■ Verveine hispide; Verheftn hispida , Ruiz et Pav., FI. peruv. , 1, p. 22 , tab, 04, fig. A. Ses tiges sont herbacées, hispides , hautes d'un pied ou environ , étalées , rameuses , garnies de feuilles opposées ou ternées , semi-amplexicaules , ovales- VER 15 oblongues et entières, ou trilides , ridées, bordées de dente- lures inégales. Ses fleurs sont purpurines , mêlées de bleu , accompagnées chacune d'une bractée ciliée et plus longue q\ic le calice , très-serrées et disposées sur des épis épais , cylin- driques, droits, ordinairement au nombre de trois au som- met de chaque rameau. Cette plante croit au Pérou. ^■>:-=f- JT'euilles laciniées ou multifides. Verveine cunéiforme; Verhena cuneiformis , Ruiz et Pav. , Fl.peruv., 1 , p. 22 , tab. 62, fig. A. Ses tiges sont herbacées, droites, hispides, hautes de deux pieds, rameuses dans leup partie supérieure , garnies de feuilles sessiles , rétrécics en coin dans leur partie inférieure, et divisées jusque vers leur milieu en trois lobes oblongs , incisés et dentés. Ses fleurs sont bleues, munies de bractées lancéolées , ciliées et disposées en épis courts, épais, communément au nombre de trois au sommet des rameaux ; les lobes de leur corolle sont échan- crés. Cette espèce croît au Pérou , dans les terrains sablonneux. Verveine officinale , vulgairement Verveine cOxMmune , Herbe sacrée: Verhena ojflcinalis , Linn. , Spec.^ 29 ; Bull. , Herb. , t. 21 5. Sa racine est fibreuse , vivace; elle produit une ou plusieurs tiges effilées, tétragones, rudes en leurs angles, hautes d'un à deux pieds, simples inférieurement , souvent rameuses dans leur partie supérieure, garnies de feuilles ovales - oblongues , rétrécies en pétiole à leur base, les inférieures simplement dentées , les moyennes et les supé- rieures profondément incisées et même pinnatifides. Ses fleurs sont petites, d'un blanc tirant sur le violet, presque sessiles , alternes , disposées dans la partie supérieure des tiges et des rameaux , en longs épis filiformes. Cette plante croît sur les bords des champs et des chemins en France , dans toute l'Europe et dans le nord de l'Afrique. Elle fleurit de- puis le mois de Juin jusqu'à la fin de Tété. La verveine étoit chez les anciens une plante recomman- dable, à cause de l'emploi qu'on en faisoit dans certaines pratiques de la religion. Elle figuroit avec le gui dans les cé- rémonies religieuses des Celtes. Leurs druides s'en servoient pour prédire Pavenir. Chez les P^omiiins elle servoit à faire les aspersions d'eau lustrale et pour purifier les autels ayaut i6 VER les sacrifices -, l'eau dans laquelle elle avoit été trempée , répandue dans les salles de festin, animoit la gaieté des con- vives; à la guerre, les héraults envoyés à l'ennemi , portoient la verveine comme un signe de paix ; les jeunes mariés croyoient assurer leur bonheur en marchant à l'autel avec un bouquet de verveine caché sous leur robe. On la suspendoit aux lits et aux portes des maisons pour dissiper ou prévenir les ma- ladies, écarter les enchantemens et chasser les génies mal- faisans. Mais pour que la verveine pût jouir de ces vertus merveilleuses , il falloit la cueillir avec certaines pratiques particulières. Les sorciers du moyen âge n'ont pas négligé cette plante plus que ceux de l'antiquité, et ils l'ont employée de même dans leurs prétendus charmes. Ils la faisoient surtout entrer dans les philtres qu'ils donnoient comme propres à rallumer les feux d'un amour prêt à s'éteindre, et c'est de cette propriété que lui attribuoit la superstition , que lui est venu , selon quelques auteurs, le nom de Veneris vena, veine de Vénus , d'où on a fait le mot verbena. D'autres , au contraire , pensent que ce dernier mot vient de verrere , balayer , parce qu'on l'employoit à cet usage pour nettoyer les autels. Une plante consacrée par la religion et la superstition , ne pouvoit manquer d'avoir des propriétés en médecine ; aussi les médecins avoient-ils mis la verveine au nombre des plantes salutaires. Entre autres propriétés qu'on lui attribuoit , on la regardoit comme astringente, fébrifuge , céphalique , réso- lutive , vulnéraire , etc. , et on en conseilloit l'usage dans les maux de gor«e , les fièvres intermittentes, les vapeurs, les coliques, la chlorose, l'ictère, l'hydropisie. Aujourd'hui que la verveine est reconnue pour être une plante inodore, à peine araère, on ne croît plus qu'elle puisse avoir les pro- priétés qu'on lui supposoit autrefois, et les médecins en ont généralement abandonné l'usage. Cependant les feuilles de verveine, écrasées et appliquées contre les douleurs pleuré- tiques, sont un remède populaire dans lequel le vulgaire a beaucoup de confiance. Comme le suc de la plante teint les linges et la peau d'une couleur rougeâtre , on s'imagine que le sang est attiré au debors par la vertu de cette appli- cation , et on ne manque jamais de la regarder comme la VES 17 cause de îa guérison lorsqu'elle arrive h la suite. L'eau dis- tillée de verveine, qu'on regardoit jadis comme utile dans les maladies des yeux, est maintenant tombée en désuétude ainsi que quelques compositions officinales dans lesquelles en- troit cette plante. Verveine couchée; Verhena supina , lànn. , Spec. , 20. Sa racine, qui est annuelle , produit plusieurs liges pubescentes, très-rameuses, couchées et étalées sur la terre, «garnies de feuilles d'un vert blanchâtre , profondément découpées ou presque deux fois pinnatifides. Ses fleurs sont petites, bleuâ- tres, disposées sur des épis simples, solitaires, situés à l'ex- trémité des rameaux. Cette espèce croît naturellement dans le midi de la France et de l'Europe. ( L. D. ) VERVEINE PUANTE. {Bot.) C'est le petweria alliacea , Linn, (Lem.) VERVEX. (Mamm.) Nom latin du bélier. (Desm.) VERZELLE. [Bot.) Voyez Trougne. (J.) VERZELLINO. [Mamm.) Nom du venturon aux environs de Rome. (Desm.) VESCE; Vicia, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylé- dones polypéfales, de la famille des Légumineuses, Juss. , et de la diadelphie décandrie ., Linn., dont les principaux carac- tères sont les suivans : Calice monophylle , lubuleux, à cinq; dents, dont les deux supérieures plus courtes et conniventes ; corolle papilionacée , à étendard ovale, muni d'un onglet alongé, et à limbe échancré, rabattu sur les côtés; les ailes droites, oblongues, plus courtes que l'étendard, mais plus longues que la carène longuement unguiculée et p<:rtagée en deux; dix étamines diadelphes; un ovaire alongé, supère, surmonté d'un style filiforme, velu supérieurement et en dessous vers le sommet, formant un angle droit avec l'ovaire, terminé par un stigmate obtus; une gousse obiongue, à deuK valves, à une seule loge, contenant plusieurs graines arron- dies, dont l'ombilic est latéral, ovale ou linéaire. Les vesces sont des plantes le plus souvent herbacées, à tiges droites ou grimpantes, à feuilles ailées, munies de sti- pules, et ayant leur pétiole terminé par une vrille simple ou rameuse; leurs fleurs sont axillaires, portées plusieurs en- semble sur un pédoncule plus ou moins long, et disposées en 58. a ^8 VES grappes, ou presque sessiles et peu nombreuses. On en con- noit quatre -vingts et quelques espèces, dont la plus grande partie croit naturellement en Europe ou dans l'ancien con- tinent; dix seulement viennent en Amérique; parmi les es- pèces européennes , trente-deux se trouvent en France. ■*' Fleurs portées sur un pédoncule alongé. Vesce fisiforme : Vicia pisiformis , Linn., Sp., io34 ; Jacq. , Fl.Ausl., t. 364. Sa tige est glabre, striée, rameuse, grim- pante, haute d'un pied et demi à deux pieds, garnie de feuilles ailées, composées de six à huit folioles ovales, par- faitement glabres. Ses fleurs sont d'une grandeur médiocre, d'i?n blanc JHunùtre, disposées, au nombre de trente au plus, en grappe serrée et portée sur un pédoncule plus court que les feuilles. Les gousses qui leur succèdent sont ohlongiirs, comprimées, glabres, et elles renferment chacune cinq à huit graines. Cetie plante est vivace ; elle croit dans les bois en France et dans le midi de l'Europe. Vesce des buissons.; Vicia dumetorum , Linn., Spec. , io35. Cette espèce , au premier aspect , ressemble assez à la précé- dente; mais elle en diffère parce que les pédoncules sont en général plus longs que les feuilles, parce que les grappes qu'ils portent ne sont composées que de dix à douze fleurs , et parce que leur calice est membraneux en son bord. Ses fleurs sont plus souvent violettes que blanches. Cette vesce croît dans les buissons et les forêts des pays montagneux. Vesce des bois ; Vicia sjlvatica, Linn. , Sp. , io35. Ses tiges sont anguleuses, glabres, rameuses, grimpantes, hautes de trois pieds et plus, garnies de feuilles ailées, composées de douze à seize folioles ovales, mucronées à leur sommet. Ses fleurs sont mélangées de bleu et de blanc , disposées en grappe, au nombre de dix à vingt ensemble, sur un pédoncule axil- laire plus long que les feuilles. Les dents de leur calice sont menues et alongées. Cette espèce est vivace; elle croit dans les bois des montagnes en France et dans plusieurs autres parties de l'Europe. Vesce de Provence; Vicia gallo - provincialis , Poir. , Dict. , Suppl. , 5, p, 47 a, Ses tiges sont droites, anguleuses, velues ; VES 19 hautes de deux à trois pieds et plus, garnies de feuilles ai- lées, composées de vingt à trente folioles lancéolées, velues de même que les tiges, et acuminées à leur sommet. Les sti- pules, placées à la base des feuilles, sont semi-sagittées et très- entières. Ses fleurs sont bleuâtres, disposées, au nombre de vingt-cinq à tr^te et même plus, en grappes axillaires , de la longueur des feuilles ou à peu près. Cette plante croît dans les prés et les bois en Dauphiné, en Provence, en Langue- doc, en Piémont, en Allemagne, etc. Vesce cracca; Vicia cracca, Linn. , Spec. , ]o35. Ses tiges sont anguleuses, foibles , rameuses, légèrement velues ou pubescentes, hautes de deux à trois pieds, quelquefois plus, garnies de feuilles ailées, composées de seize a vin;s,'t- quatre folioles oblongues, ou linéaires pubescentes. Le péiiole est accompagné à sa base de stipules semi-sagittées, linéaires, entières. Ses fleurs sont d'un bleu clair, quelquefois violettes et assez rarement blanches, disposées, au nombre de vingt ou davantage, en grappes ordinairement plus longues que les feuilles. Cette plante est commune dans les prés. les bois et les buissons. M. Bosc pense qu'elle pourroit être avantageuse à cultiver pour fourrage. Vesce noire-fourpre ; Vicia atro-purpurea, DesÙ , Atl., 2, p. 164. Ses tiges sont striées, rameuses, velues, ainsi que toute la plante, foibles, hautes d'un pied à un pied et demi, garnies de feuilles composées de douze à dix-huit folioles ob- longues ou lancéolées , terminées par une pointe particulière. Les stipules sont ovales-lancéolées, munies à leur base d'une oreillette étroite. Les fleurs sont d'un pourpre foncé, dispo- sées, au nombre de six à dix, en une grappe ordinairement plus courte que les feuilles. Il leur succède des légumes très- velus. Cette espèce croît naturellement en Provence, aux îles d'Hières et en Barbarie. Vesce ligneuse; Vicia frulicosa, 'Willd., Spec. , 3, p. 1102. Ses tiges sont ligneuses, hautes de deux pieds, divisées en rameaux nombreux, cotonneux, comme toute la plante, garnis de feuilles ailées, dépourvues de vrilles, composées de quarante petites folioles ou environ, ovales, blanchâtres, rapprochées les unes des autres. Les fleurs sont jaunes, por- tées une ou deux ensemble sur des pédoncules axillaires, VES filiformes, beaucoup plus courts que les feuilles. Cette espèce- croit naturellement au Pérou. Vesce GRÊr.E ; Vicia gracilis. Lois., FI. GalL, p. 460, t. 12. Sa racine est annuelle, fibreuse; elle produit une ou plu- sieurs tiges grêles, foibles , redressées, grimpantes, hautes d'un pied cà dix-huit pouces, glabres ou presque glabres, garnies de feuilles terminées par une vrille simple, et com- posées de six à dix folioles linéaires - lancéolées , aiguës. Ses fleurs sont d'un bleu clair ou purpurines, petites, portées une à quatre ensemble au sommet d'un pédoncule plus long que les feuilles. Cette espèce croît dans les moissons et les lieux cultivés en France et dans plusieurs parties de l'Europe. * * Fleurs axillaires , sessiles ou presque sessiles. Vesce Oe Hongrie; Vicia pannonica. Jacq. , FI. Aust. , t. 34- Sa tige est droite, striée, pubescente, haute d'un pied à dix- huit pouces, assez simple, garnie de feuilles composées de dix à seize folioles oblongues, tronquées ou échancrées à leur sommet, avec une pointe particulière dans le milieu de l'échancrure. Les stipules sont lancéolées, marquées d'une tache noire à leur base. Ses fleurs sont jaunes ou purpurines, pendantes, portées deux à trois ensemble sur un pédoncule très-court. Leur étendard est velu en dehors. Cette espèce croit dans les moissons et les champs cultivés dans le midi de la France , en Hongrie , en Autriche , etc. Vesce cultivée; Vicia sativa , Linn., Spec. , loSy. Ses tiges sont droites, grimpantes, plus ou moins glabres, striées, hautes d'un à deux pieds, garnies de feuilles composées de huit à douze folioles ovales-oblongues , tronquées ou échan- crées, avec une pointe particulière. Les stipules sont den- tées, marquées d'une grande tache noire. Ses fleurs sont d'un pourpre violet , quelquefois blanches, droites, assez grandes, presque sessiles, solitaires ou deux à trois ensemble dans les aisselles des feuilles; leur calice a le tube un peu alongé, ter- miné par cinq dents lancéidées. Les gousses sont alongées, étroites, couiprimées, à peine velues; elles contiennent des graines arrondies, légèrement comprimées, non chagrinées ni tuberculeuses. Cette plante est commune en France et en VES Europe dans les champs et les moissons; on la trouve aussi sur les côtes de Barbarie. On cultive deux variétés de vesce sous le rapport de la «raine; l'une grise , qu'on sème ordinairement avant l'hiver, et la noire, qui réussit mieux quand on ne la sème qu'au printemps. Cependant on peut sans inconvénient, selon M. Bosc , intervertir les époques auxquelles on est dans l'habi- tude de les confier à la terre, en semant avant l'hiver celle du printemps, et en ne le faisant qu'après l'hiver pour celle qu'on est dans l'usage de semer avant cette saison. La vesce n'est pas délicate sur la nature du terrain ; il suffit que le sol ne soit ni tout-à-fait marécageux, ni par trop aride. Elle prospère d'ailleurs davantage dans les expositions sèches et chaudes, et elle aime surtout un sol où le calcaire domine. Dans les fonds légers un seul labour suffit pour semer de la vesce; dans les terres fortes il faut en donner deux. Rare- ment on répand des engrais sur les terres destinées à recevoir de la vesce. Dans le climat de Paris, l'époque la plus favo- rable à faire les semis de cette plante est le mois de Novembre , et lorsque les vesces semées ainsi avant l'hiver n'ont pas souf- fert par l'effet de trop fortes gelées, elles donnent, à la ré- colte, un tiers et même moitié plus de produit que celles qui ont été semées au printemps. On coupe la vesce à plusieurs époques de sa végétation. Premièrement au moment où elle commence à fleurir, et c'est alors pour la donner à manger en vert aux bestiaux , ou bien on la leur laisse paître sur place. Secondement, lorsque la moitié de ses graines est prête à mûrir, et dans ce cas c'est pour en faire du fourrage sec que l'on conserve pour être donné pendant l'automne, l'hiver et en général comme les autres fourrages secs. Troisièmement, enfin, lorsque la plus grande partie des graines est arrivée à sa maturité, et cette dernière récolte est faite seulement dans le but de récolter les graines, qui servent, soit pour être données à manger aux bestiaux, soit à toute espèce de volailles , et surtoui, aux pi- geons qu'on en nourrit le plus souvent exclusivement pen- dant toute l'année. Dans ce dernier cas, la fane, devenue dure , n'est plus guère propre qu'à faire de la litière. La VES vesce couple dans le second ë!nf est un lion fourrage, que tous les bestiaux aiment beaucoup , surtout les bœufs et les vaches. Il esi d'observation que les récoltes des céréales ou autres plantes qu'on fait succéder à la culture de la vesce, sont plus abo. danti-s après cette espèce qu'après toute autre. Quelques cultivateurs sèment la graine de vesce pour faire enterrer à la charrue les tiges qu'elle donne au moment où elles com- mencent à porter des fleurs, et les faire ainsi servir d'en- grais. Les avantages de cette espèce d'engrais étoient déjà connus des agronomes grecs et romains, qui en ont parlé. Vesce fausse-gesse; Vicia lathyroides ^ Linn., Sp. , loSy. Ses tiges sont rameuses dès leur base , grêles, foibles , le plus sou- vent couchées , longues de six à huit pouces, garnies de feuilles composées de deux a six folioles ovales ou presque en cœur dansles inférieures, etlinéaires-oblongues dans les supérieures. Les stipules sont entières , non tachées. Les fleurs sont petites , d'un pourpre bleuâtre, solitaires et sessiles dans les aisselles des feuilles. Ses gousses sont glabres et renferment des graines arrondies, chagrinées de petitspoints tuberculeux. Cette plante est commune dans les lieux sablonneux. Les poules, les pi- geons et autres oiseaux sont très -friands de ses graines. La vesce fausse-gesse est, selon M. Bosc , très-précieuse pour cer- tains cantons de pâturages. Ainsi les habitans de la Sologne, qui sont exposés à manquer de fourrage à la fin de l'hiver, lui doivent souvent la conservation de leurs moutons. Vesce a double fruit; Vicia amphicarpos , Gouan , Herb. de Montp., p. 48. Ses racines sont fibreuses, blanchâtres, fili- formes; elles produisent près de leur extrémité inférieure une ou plus rarement deux fleurs souterraines, dans lesquelleson peut reconnoître un calice et une corolle de couleur blanchâ- tre , mais dans lesquels je n'ai point vu d'étamines. Quelquefois l'extrémité de ces racines, au lieu de rester en terre, se relève pour paroîfre à la lumière, et elle se change alors en tiges qui ne diffèrent pas de celles qui sortent du collet de la ra- cine. Celles-ci sont le plus souvent rameuses dès leur base , foibles, plus ou moins couchées, anguleuses, légèrement pu- hescentes , longues de six à huit pouces, garnies de feuilles composées de deux à dix et même douze folioles , disposées VES 23 par paires. Dans les feuilles inférieures , ces folioles, d'abord au nombre de deux sur les parties les plus basses des tiges, puis de quatre, puis de six , sont en cœur renversé, et leur pétiole commun est dépourvu de vrille, ou n'en porte qu'une très-petite. Dans les feuilles supérieures le pétiole est tou- jours terminé par une vrille simple, en partie roulée sur elle- même, et les folioles, au nombre de six à huit, plus rare- ment de dix à douze, sont étroites, linéaires, aiguës, ou tronquées et mucronées; elles paroissent d'ailleurs suscepti- bles de varier beaucoup , car j'en ai des échantillons sur les- quels elles sont ovales-oblongues , rétrécies en coin à leur base, échancrées en cœur à leur sommet, et chargées d'une pointe particulière en forme d'arête. Les stipules sont scmi- sagittées, entières dans les échantillons qui ont les folioles très-étroites, et dentées dans ceux qui les ont ovales-oblon- gues. Les fleurs sont d'un pourpre bleuâtre, assez grandes, solitaires et portées sur de très-courts pédoncules. Les gousses sont alongécs, un peu comprimées, presque cylindriques, acuminées; elles renferment six à neuf graines globuleuses, légèrement comprimées, parfaitement lisses, d'un jaune bru- nâtre , avec des taches plus claires. Aux fleurs souterraines, dont il a été parlé plus haut, succèdent des légumes ovales ou ovales-oblongs, selon qu'ils ne renferment qu'une ou deux graines plus grosses que les premières et noirâtres. Cette sin- gulière plante croit dans les lieux incultes et pierreux du Languedoc et de la Provence; elle fleurit en Avril. Vesce jaune; Vicia lutea, Linn. , Spec. , loSy. Sa racine est annuelle, fibreuse; elle produit une tige souvent rameuse dès sa base , anguleuse , foible , légèrement pubescente , hante de quinze à vingt pouces, garnie de feuilles composées de huit à douze folioles oblongues. mucronées , légèrement velues, dont celles de la partie inférieure des tiges sont tronquées. Ses stipules sont entières, marquées d'une tache noirâtre. Ses fleurs sont jaunes, solitaires et presque sessilts dans les ais- selles des feuilles; leur étendard est glabre. 11 leur succède des gousses comprimées, réfléchies et hérissées de poils. Cette espèce croit sur les bords des champs, dans les haies et les. buissons, en France et dans le midi de l'Europe. Quelques essais faits par la Société d'agriculture de Ver- 24 VES sailles prouvent, dit M, Bosc (Nom>eau cours complet d'agri' culture, vol. 16, p. 191), que la culture de cette espèce est plus avantageuse que celle de la vesce ordinaire , principa- lement parce que ses tiges peuvent être coupées jusqu'à trois fois dans le courant de Télé, et encore fournir un pâturage abondant pour l'hiver; saison pendant laquelle cette plante végète et même fleurit. Vesce des haies; Vicia sepium , Linn,, 5pee. , io38. Ses ra- cines sont vivacs, fibreuses; elles produisent ordinairement plusieurs tiges anguleuses, droites, hautes de deux à trois pieds, presque glabres, garnies de feuilles composées de dix à quatorze folioles ovales- oblongues ou ovales- lancéolées , mucroiiées. légèrement velues. Les stipules sont dentées. Les fleurs yont d'un pourpre violet, portées deux à quatre en- semble sur des pédoncules axillaires et très- courts. 11 leur succède des légumes oblongs, noirâtres, glabres, contei.ant cinq à dix graines d'un brun noirâtre, avec des taches de la même couleur, mais un peu plus claire. Cette vesce croît fré- quemment dans les bois et les buissons en France et dans le reste de l'Europe. Jusqu'à présent elle n'est point cultivée; mais, d'après quelques expériences faites par MM. Swaine et Thouin , il paroitroit qu'on peut en retirer un grand produit. (L. D.) VESCE NOIRE. {Bot.) Nom vulgaire de la lentille ervilie. (L. D.) VESEl,. (i\/flmm.)Nom delà belette en Danemarck. (Desm.) VÉSICAIRE; Vesicaria, Lamk. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones poly pétales, de la famille des crucifères , Juss., et de la tétradyna>nie siliculeuse du système sexuel, dont les principaux caractères sont les suivans : Calice de quatre fo- lioles ovab s -oblongues, conniventes; corolle de quatre pé- tales opposés en croix , à onglets de la longueur du calice et à limbe obtus ou un peu échancré; six étamines , dont deux, opposées,, plu s courtes que les autres; un ovaire supère, ovale, surmonté d'un style simple, à stigmate obtus; une silicule globuleuse, renflée, non échancrée , à deux valves hémi- sphériques , divisée en deux loges par une cloison membra- ïicuse , parallèle aux valves et contenant dans chaque loge quatre à six graines arrondies , comprimées. VES 25 Les vësicairessont des plantes herbacées ou suffrutescentes à leur base, à feuilles oblongues ou linéaires, entières ou un peu sinuées; leurs fleurs sont jaunes, pédonculées, dé- pourvues de bractées et disposées en grappe terminale. On en connoit maintenant une douzaine d'espèces, dont la plus grande partie croît dans l'ancien continent. Vésicaireutriclilée : Vesicaria utrîculata, Lamk,, IIL, t. ôôg, fig. 1 ; Aljssum ufrculatum , Linn., Mant., 92. Le collet de la racine , qui est dur , ligneux , produit plusieurs tiges droites, cylindriques, presque ligneuses à leur base , herba- cées dans leur parliesupérieure. hautes d'un pied ou environ, glabres, le plus souvent simples, garnies de feuilles oblon- gues, très- entières, éparses ; les inférieures presque spathu- lées , ciliées en leurs bords; les supérieures oblongues -li- néaires, aiguës, glabres, sessiles. Les fleurs sont d'un jaune clair, assez semblables à celles de la giroflée de muraille, d'abord resserrées en corymbe et s'alongeant ensuite en grappe, cà mesure que la floraison s'avance. La silicule est membraneuse, glabre , globuleuse , surmontée d'un style droit, persistant; elle renferme dans chacune de ses loges quatre à six graines comprimées, roussàtres, membraneuses en leurs bords, légèrement échancrées à leur base. Celte espèce croit naturellement dans le midi de la France, dans les parties méridionales de l'Europe et en Orient. Vésicaire de Crète; Vesicaria cretica, Poir., Dict. , 8 , pag. 670. Sa tige est ligneuse, haute d'un pied ou environ, di- visée en rameaux difï'us, blanchâtres, garnis de feuilles éparses, laiÉcéolées, obtuses ou arrondies à leur sommet, entières ou légèrement dentées, pubescentes et d'un blanc argenté. Ses fleurs sont jaunes, disposées, à l'extrémité des rameaux, en petites grappes étalées. Les silicules sont ovoïdes , légèrement pubescentes, à valves épaisses, coriaces ; elles renferment des graines comprimées, d'un brun noirâtre, entourées d'un re- bord membraneux. Ce petit arbrisseau croît dans l'île de Crète et en Espagne. ( L. D.) VÉSICANS ou ÉPISPASTIQUES. (Enlom,) Nom donné par nous cà une famille d'insectes coléoptères hétéromérés , qui comprend les cantharides, les mylabres , les méloës , les céro- comes, etc. Voyez ÉpisPASTiyuEs. (C. D.) ^^ VES VESICARIA. (Bot.) On a donné ce nom ancien à des plantes dont le calice est renflé en forme de vessie, telles que le car- diospernium , le piijsalis alkekengi. Le vesicaria de Tournefort, donné à une plante crucifère dont la silicule est renflée , avoit été réuni à Valj'ssum par Linnaeus. MM. de Lamarck et De Candolle l'ont rétabli en y ajoutant quelques espèces. (J.) VESICARIA. (Enfuz.) Schrank a donné ce nom aux vers intestinaux, appelés par Goëze , polycéphales , et par M. Ru- dolpiii, cœnure. (Desm.) VÉSICUI.AIRES [Glandes]. (Bot.) Vésicules sphériques , remplies d'huile volatile , disséminée dans le parenchyme des feuilles, des fleurs, des fruits, de la plupart des aurantiacées, du myrte, etc. (Mass.) VESICULARIUS. (Bot.) Roussel (FI. du Calv.) a proposé de faire sous ce nom un genre des Fucus qui sont munis de vésicules aériennes , comme les fucus spiralis, serratus. Ce genre ne diffère pas assez par ce caractère pour mériter d'être adopté. (Lem. ) VÉSICULE AÉRIENNE. (Ichth^ol.) Voyez Vessie aérienne. (H. C.) VÉSICULES. (Bot.) Renflemens pleins d'air, qu'on observe, par exemple, sur certains yi/cus , dans le pétiole du Irapa na- tans , etc. Vésicule est aussi synonyme de cellule. (Mass.) VÉSICULEUX. (Eiitom.) M. Latreille nomme ainsi une tribu d'insectes diptères, dont le ventre est comme rempli d'air. 11 y rapporte en particulier les cyrtes , les ocgodes. (C. D.) VÉSlïARSES ou PHYS APODES. (Entom.) Noms sous les- quels nous avons désigné la petite famille des hémiptères, qui comprend les thrips. Voyez aussi Particle Physapoues. (C. D.) VESLINGIA. (Bot.) Heister et Adanson donnoient ce nom à la languette, aizoon canariense de Linnaeus. (J.) VESME. (Bot.) Un des noms arabes du pastel, isatis, cités par Daléchamps. (J.) VESO. {Mamm.) Nom du putois en espagnol. (Desm.) VESPARIA. [Ornith.) Aldrovandi avoit adopté ce nom pour désigner le genre Guêpier, Merops , des auteurs actuels. (Ch.D. etL.) VESPE. {Entom.) Ancien nom de la guêpe , du latin vespa, (CD.) VES 27 VESPERTILIO INGENS. (Mamm.) Dénomination d'une es- pèce de roussette, selon Clusius. (Desm.) VEvSPERTlLION, Vespertilio. (Mamm.) Genre de mammi- fères carnassiers de la famille des chéiroptères. Le genre Vespertilio de Linné comprenoit d'abord toutes les espèces de mammifères pourvues de membranes alaires et qui peuvent voler, c'est-à-dire toutes celles qui portent vulgairement en françois le nom de chauve- souris. Brisson divisa ensuite ce genre en deux, qu'il nomma Chauve- souris, Vespertilio , et Roussette, Pteropus, lesquels restèrent intacts pendant long - temps , c'est-à-dire jusqu'à l'époque où M. Geoffroy entreprit, dans les Annales du Muséum, de faire une revue générale de tous les animaux de cette famille, en les partageant en un certain nombre de genres nouveaux, auxquels il donna les noms de Céphalote, Phvllostome, Rhi- KOLOPHE, Mégaderme, Sténoderme, Molosse, Taphien, Myop- tère, Noctiuon , Nvctinome, Nyctère, Rhinopome, Vesfer- tilion et Oreillard. Plus tard le même zoologiste proposa l'établissement des genres Vampire et Glossophage , qu'il forma, le premier de plusieurs espèces de ses roussettes, et le deuxième de quelques-uns de ses phyllostomes. Le nombre de ces genres a été ensuite augmenté par di- vers naturalistes, parmi lesquels nous citerons Illiger et MM. Rafinesquc, Leach et Frédéric Cuvier. Illiger créa le genre Harpyia; m. Rafinesque les genres Nycticeus , Atalapha et Hypexodon ;M. Leach, les genres Artib^eus, Monophyllus, Mor- Mops, Nyctophyllus, Œllo , Cel^no et Scotophyllus ; enfin, c'est à M. F. Cuvier qu'on doit la fondation des genres Ma- croglosse, Cynoptère, Dysope et Furie, et à M. S^vi celle du genre Dikops. Tous ces genres composent actuellement la famille des chéi- roptères, qui peut être considérée comme correspondante au genre Vespertilio de Linné, si ce n'est qu'elle renferme de plus les Galéopithèques de Pallas, qui ont été considérés par quelques anciens voyageurs comme de véritables chauve- souris, bien que leur organisation les éloigne beaucoup de ces animaux et les rapproche de ceux de l'ordre des quadru- manes qui composent la famille des makis. Le mot Vespertilion , considéré comme nom de genre, se ^3 VES' trouve avoir maintenant rapport à un nombre assez restreint de chéiroptères, bien qu'il se rattache encore à plus de trente espèces, et c'est sous cet état de restriction que nous en trai- terons dans cet article , en y joignant toutefois ce qui est re- latif aux genres appelés Oreillard , Plecotus, par M. GeofTroy, et Furie, Furia , par M. F. Cuvier , parce que ces genres sont ceux qui présentent le plus d'analogie avec celui des vrais vespertilions. Nous allons exposer leurs caractères, en renvoyant, pour ce qui concerne l'organisation générale des animaux qu'ils comprennent, au mot Chkiroptéres, où l'on trouvera tous les renseignemens nécessaires à cet égard '. Nous nous borne- rons à remarquer ici que ces trois genres comprennent des es- pèces à molaires garnies de pointes aiguës; à incisives foibles, au nombre de six ta la mâchoire inférieure et de quatre ou de deux à la supérieure; et enfin , à face velue et dépourvue de feuilles cartilagineuses et de bourrelets sur le chanfrein, ou de fossettes plus ou moins profondes sur cette partie; nous ferons aussi remarquer que tous ces animaux ont les mem- branes très- étendues, le doigt index de l'aile formé d'une seule phalange , la membrane interfémorale très-ample et com- prenant la queue dans toute sa longueur. Genre Vespertilion; T^espertilio , GcofF. Ce genre comprend toutes les chauve-souris d'Europe, si l'on en excepte l'oreillard, le dinops. de Savi et les rliinolophes , et il renferme autsi un assez grand nombre d'espèces étran- gères. Quant à celles de notre pays, c'est Daubenton qui, le premier, a signalé les différences caractéristiques de cinq d'entre elles, et plus tard Bechstein, MM. Geoffroy, Leisler, 1 Nous devons ni'aiiuioins rapporter ici une jolie observation qui a été puhliée par M. Isiilore Geoffroy Saint-Hilaire dans le Bulletin des sciences naturelles, 1827; c est celle de l'existence, dans les cliéiroptères, d'une rotule antérieure extrêmement petite et seulement sous la forme d'un petit osselet caché dans le tendon de l'extenseur de l'avant-bras (ou triceps brachial), iv.anquant chez les vespertilions, tandis que dans toutes les autres chauve-souris, soit frugivores, soit insectivores, cette rotule est bjea développée et nu'me asstz grosse. VES ^3 jyatterer, Kuhl , Leach et Brehin , ont fait connoître les autres. Les incisives sont le plus ordinairement au nombre de quatre à la mâchoire supérieure, mais aussi quelquefois on n'en compte que deux (vespertilions de lile de Bourbon, de Java, lasiure et de New-York). A la mâchoire inférieure il y en a toujours six ; celles d'en haut sont séparées par paires , quand i! y en a quatre, ou très-écartées l'une de l'autre, quand il n'y en a que deux; celles d'en bas sont très-rapprochées, à tran- chant bilobé, couchées et dirigées en avant. Les canines, qui sont au nombre de deux à chaque mâchoire, une de chaque côté, sont médiocres, de façon que celle d'un côté ne touche pas sa correspondante par sa base, comme cela se remarque dans les phyllostomes. Les molaires présentent quelques va- riétés dans leur nombre-, savoir : six de chaque côté en haut et en bas (dans les vespertilions murin , à moustache, de Bcchstein, et émarginé) ; cinq en haut et cinq en bas de chaque côté (dans les vespertilions noctule, pipitrcUe, lasiure, de New-York et de Leisler); quatre en haut et cinq en bas de chaque côté (dans les vespertilions de Bourbon, de Java, sérotine et de la Caroline ) : le nombre des vraies molaires est toujours de trois de chaque côté, de sorte que les va- riations ont lieu dans les fausses molaires, parmi lesquelles il y en a toujours une normale. Les fausses molaires sont simplement coniques, et les vraies ont la couronne large, hé- rissée de pointes; les inférieures sont sillonnées sur les côtés , et les supérieures, deux fois larges comme celles-ci , ont une couronne à tranchant oblique. Le nez est dépourvu de feuilles membraneuses, telles que celles qu'on voit chez les phyllos- tomes, les mégadermes et les glossophages ; la lèvre n'a pas de bourrelet en fer à cheval, comme celle des rhinolophcs; les narines ne sont pas bouchées par des opercules, comme dans les rhinopomes et les nyctères, et le chanfrein n'est pas tel que celui de ces derniers chéiroptères , creusé par une gouttière longitudinale profonde. La gueule est très-fendue, et comme les lèvres sont fort mobiles, les dents sont presque toujours très-apparentes ; les joues, plus ou moins renllées et velues, portent quelquefois de petites verrues; le mufïle est nu , assez petit et légèrement échancré en dessus; les yeux 3o VES sont très-petits, noirs et brillans, placés tout-à-fait latérale- ment; les oreilles sont plus ou moins grandes, mais moins longues que la tête, pourvues d'un oreillon bien distinct, arrondies dans leurs contours, placées aux côtés de la tête et n'étant pas réunies sur le front par un prolongement de leurs membranes. Des glandes sébacées, de forme différente, selon les espèces , se trouvent placées sous la peau de la face. La langue est lisse, moyenne, non protractile. Les ailes sont très- grandes et soutenues par les os métacarpiens, fort alon- gés, et par les phalanges , dont on compte une seule à l'in- dex, trois au médius et deux à l'annulaire et au petit doigt; le pouce, qui est séparé, court et assez robuste, est terminé par un ongle crochu. La membrane interfémorale, très-grande, enveloppe la queue de toute part , depuis sa base jusqu'à sa pointe. Le poil est doux , généralement de couleur brune, tirant tantôt sur le gris et tantôt sur le roux. Les membranes des ailes et de la queue, et les oreilles, sont à peu près nues, si l'on excepte une espèce (le vespertilion lasiure), dont la membrane interfémorale est couverte en dessus d'un poil abondant, particulièrement au voisinage du corps. Les ma- melles, qui sont au nombre de deux , sont placées sur la poitrine. Nous avons dit que les espèces de ce genre étoient fort nombreuses; nous devons ajouter qu'elles sont fort difficiles à distinguer, et que souvent on est obligé, pour les détermi- ner, d'avoir égard aux différences que présente le nombre des dents de diverses sortes, ou à des caractères anatomiques, tels, par exemple, que celui que fournit l'examen des for- mes qu'affectent les glandes sébacées, qui sont placées sous la peau de la face. Les vespertiliojis ont été observés en Europe, en Asie et en Amérique. Certaines espèces sont propres aux contrées inter- tropicales, mais la plupart habitent les zones plus élevées, et c'est parmi elles que l'on trouve les chéiroptères, qui vivent sous les latitudes les plus septentrionales. Ces animaux , émi- nemment nocturnes, ne sortent de leur retraite qu'au crépus- cule du soir pour y rentrer au crépuscule du matin, et c'est pendant la nuit qu'ils se livrent à la recherche de leur nour- riture, qui consiste en petits insectes, et surtout en phalènes, en noctuelles et autres lépidoptères nocturnes. Les uns vol- VES 3i usent en troupes, les autres isolément; leur vol est irrégu- lier, incertain et peu élevé. Pendant le jour, selon les espèces, ils se retirent dans les cavités des vieux arbres des forêts, dans les parties les moins accessibles des anciens édifices, dans les trous de rochers. Souvent ils sont en nombre dans le même gîte, surtout pendant la saison d'hiver, qu'ils passent dans un état complet d'engourdissement, pour ne reparoître qu'aux premiers beaux jours du printemps. Lorsqu'ils sont isolps sous des voûtes souterraines ou dans des cavités de rochers, ils se suspendent, la tête en bas, accrochés, par les pieds de der- rière, aux anfractuosités des parois de ces lieux, et envelop- pés par les membranes de leurs ailes, qui leur font comme i'oftice d'un manteau. Les femelles ne produisent à chaque portée que peu de petits , qui naissent totalement nus et aveugles ; ils sont soignés bien tendrement par leur mère , qui les transporte suspendus par la mamelle qu'ils sucent, et for- tement attachés à son corps au moyen des crochets qui gar- nissent leurs pouces. Quelquefois plusieurs femelles se réunis- sent dans le mênie trou pour déposer leur progéniture ei pour l'y élever, et si on enlève leurs petits pour les placer dans un lieu où elles puissent se rendre sans danger, on les voit bientôt y voler pour les allaiter. Les sens des vespertilions, et principalement ceux du tact et de l'ouïe, paroissent jouir d'une grande perfection, du moins c'est ce qu'ont prouvé les expériences de Spallanzani , toutes faites sur des animaux de ce genre. Lorsqu'on saisit ces animaux , ils se défendent avec un grand courage et cherchent à mordre. §. 1." Espèces européennes. Vespertilion murin : Vespertilio murinus, Linn. ; la Chadve- 30URIS, Daubent., Mém. de l'Acad. , 1769; la Chauve-souris, Buffon. 11 a quinze à seize pouces d'envergure, mesuré de l'extrémité d'une aile à l'autre. Ses oreilles sont ovales, de la longueur de la tête; ses oreillons sont falciformes; le pe- lage des adultes est d'un brun roussâtre en dessus, d'un gris blanc en dessous; celui des jeunes est généralement d'un gris cendré. La face est presque entièrement nue; le frojït très -velu; s^ VES les narines ont leur bord renflé: les yeux sont grands; les oreilles sont fortement inclinées en arrière, avec la pointe dirigée en avant, à bords simples et un peu velus; l'oreillon est falciforme , avec le bord extérieur terminé par un petit lobe lisse. Les glandes sébacées de la face sont indiquées par M. Kuhl comme étant d'un jaune citmn , ovales, appliquées des deux côtés du museau, ne dépassant pas b s yeux el ne les entourant pas. Dans l'état de repos et les ailes p liées , le carpe dépasse un peu le museau. Les animaux de cette espèce habitent les vieux édifices très- êlevés, tels que les tours et les clochers. Ils se tiennent écartés des autres espèces et même quelquefois les combattent. Lors- qu'on en place plusieurs dans une cage, ils se déchirent mu- tuellement et se brisent les os des ailes et des jambes. Leur espèce habite l'Europe centrale , et est plus commune en Allemagne qu'en France. Vespertilion de Bechstein : Vespertilio Bechsteinii, Leisler ; Kuhl, Deutsch. Flederm., p. 22 , pi, 22. Celte espèce a moins de vol que la précédente, aussi son envergure h"est que de onze pouces. Ses oreilles sont arrondies à l'extrémité et plus longues que la tête, avec l'oreillon falciforme, un peu courbé en de- hors vers sa pointe; le dessus du corps est d'un gris roux ou d'un gris fauve , et le dessous blanc. Les ailes sont aussi larges , mais moins étendues et d'un brun plus foncé, que celles du vespertilion murin; ses pouces sont plus grêles et son pelage est plus blanc inférieurement. Le museau est long et conique; le nez est assez étroit, déprimé au milieu; les yeux sont petits et noirs; les glandes sébacées de la face sont linguiformes, et s'étendent jusqu'au front , en remontant de chaque côté depuis le museau et s'éloignant des yeux. Cette espèce , qui a de la ressemblance avec celle de Nat- terer, en diffère par le manque total des festons à la mem- brane interféniorale. On la trouve en Allemagne, particuliè- rement dans la Thuringe et la Wcttéravie. Elle habite par troupes, d'une douzaine environ, les creux des vieux arbres des forêts. VESPEaTiLiONDENATTERER; VespertilioNatte7^eri,Kuhï, Deutsch. Flederm., pag. 25 , pi. 25. Il a neuf pouces et demi d'enyer- VES 33 gure. Sa tête est petite, son umseau mince; sa face, excepté le tour des 3 eux, est couverte d'un poil laineux, parsemé de quelques soies plus longues. Ses oreilles sont ovales, assez larges, un peu plus longues que la têîe , avec l'oreillon lan- céolé, très-mince, attaché sur une protubérance de la conque. Son pelage est d'un gris fauve en dessus, blanc en dessous, et les poils du tour du cou sont plus longs que ceux des autres parties du corps. Les yeux sont petits et entourés de jaune, à cause du voisinage de la glande sébacée; la partie supé- rieure des oreilles est d'un gris brunâtre, et l'inférieure jau- nâtre ; la bouche est moins fendue que dans les espèces pré- cédentes. Le bord de la membrane interfémorale est festonné. Cette espèce, établie par Kuhl, a été observée près du Laacher-Sée. Vesfertilion NOCTur.E : Vespertilio noctula, Gmel., Erxl. ; la NocTULE, Daub., Mém. de l'Ac. des se. de Paris, 1769, p. 3 80, tab. i5, fig. 1; Vespertilio proterus, Kuhl, Deutsche Flederm., p. 33 , esp. 5 ; Vespertilio lasiopterus , Schveb. , Sâugthiere , pi. 58. L'envergure de cette espèce est de quinze pouces environ. Sa iéte est forte et large ; son museau court, épais et relevé; son front plat et très -velu; le reste de sa face nu ; ses oreilles sont ovales, triangulaires, réniformes, plus courtes que la tête, avec Toreillou arqué et à tête large et arrondie; sa langue a une proéminence épineuse à sa base ; les glandes sé- bacées de sa face, petites et peu remarquables, sont situées en avant et de chaque côté du museau. Le pelage de la noctule est très-doux au toucher et épais, et les poils qui le composent sont d'un roux- fauve très-égal depuis leur base jusqu'à leur pointe; seulement ceux des par- ties inférieures sont d'une nuance plus claire que ceux des parties supérieures. Les membranes sont d'un brun très-obs- cur, et sur celles des ailes on remarque le le, g du bras et de l'avant-bras une partie velue, qui a fait donner par Schreber à cette espèce le nom de vespertilio lasiopterus. Selon Kuhl, la noctule présente dans la région du dos un corps glanduleux qui manque aux autres espèces. Les mâles ne diffèrent des femelles qu'en ce que celles-ci sont plus sveltes. Cette espèce sort de sa retraite avant toutes les autres, ce 68. 5 34 VES qui l'ii fait nommer vespertilio proterus par Kuhl (dès cinq heures du soir en été, et lorsque le soleil 'est encore fort élevé sur l'horizon). Tant que le jour est plein , elle se tient très-haut dans les airs et ne se rapproche de terre, et parti- culièrement de la surface des eaux, que vers le crépuscule. Ses troupes sont composées d'une vingtaine d'individus, qui se retirent, pendant le jour et lorsqu'il fait trop de vent, dans les vieilles tours et les clochers de villages, et également dans les trous des vieux arbres. Selon M. Kuhl , les chauve-souris de cette espèce se rassem- blent par milliers en hiver, afin de se tenir chaud mutuel- lement, et passent ainsi la saison rigoureuse. Les glandes sé- bacées qui sont situées près de la commissure de leurs lèvres, sont très-développées, et laissent suinter à travers la peau une liqueur d'une odeur très-désagréable. Cette espèce est commune en Europe et plus encore en Allemagne qu'en France. VesFERTiLioN sÉROTiNE : VespertlUo serotinus, Gmel. ; la Séro- TiNE, Daubent., Mém. de l'Acad. des se. de Paris, 1769, pag. 58o, pi. 2 . fig. 1. La sérotine a beaucoup de ressemblance, par ses formes et sa taille, avec la noctule, et a quelquefois été confondue avec elle. Son envergure est de treize à quatorze pouces. Sa face est presque nue, avec la lèvre supérieure très -ren- flée et garnie de verrues, desquelles sortent quelques poils; son museau est court, épais, large et rentlé; son front est très-velu; ses yeux sont petits; ses oreilles ovales, triangu- laires, plus courtes que la tête, avec les oreillons en demi- cœur. La couleur générale du pelage du mâle est d'un brun- chàtain foncé, qui passe en dessous au jaunâtre et au gris, et les femelles diffèrent des vieux mâles, en ce que les cou- leurs de leur pelage sont beaucoup jnoins foncées. La forme de l'ort-illon et la couleur plus brune du pelage sont les traits qui distinguent principalciiie.;t cette espèce de la précédente. Mais si elle s'en rapproche beaucoup par les, formes , elle en diffère notablement par les habitudes natu- relles. La sérotine ne paroit que très-tard au printemps, et il y a Heu de croire que son sommeil est plus profond que celui des VES 35 autres espèces. Elle vit isolée ou par paire , et ne produit qu'un petit vers la fin du mois de Mai. Elle fait sa demeure ha- bituelle dans les creux des arbres des forêts et de la cam- pagne, ou bien dans les piles de bois des chantiers, le plus souvent au voisinage des eaux. Chaque soir elle sort plus tard que la noctule et fait entendre sa voix, qui est très-sifflante. Son odeur est fade. La sérotine est commune en France et en Allemagne. Vespertii.ion DE Leislek; Vespertilio Leisleri ^Kuhl, Deufsch. Flederm., pag. 38, esp. 6. Cette espèce, qui a encore de la ressemblance avec les deux précédentes, n'a que onze pouces d'envergure. Sa tête est courte et plate, mais beaucoup moins forte que celle de la nodule; ses narines sont lunul^es. ses lèvres renflées; son front est trés-velu; ses yeux sont fort pe- tits et cachés dans le poil , entourés de glandes sébacées pe- tites et jaunâtres. Ses oreilles sont ovales-triangulaires, courtes, avec un oreillon terminé par une partie arrondie; la bouche est médiocrement fendue , et il existe près des commissures des lèvres une forte glande blanche ; le pelage est composé de longs poils de couleur marron à Textrémité tt d'un brun foncé à la base; une bande poilue s'étend le long des bras, sur la face inférieure de l'aile; les uieuibranes sont d'un noir bru- nâtre. Dans cette espèce, les jeunesindividus sont dune cou- leur plus foncée que les atiultes et les vieux. Cette espèce a été trouvée en Allemagne par Leisler. Elle habite en troupes nombreuses les creux des vieux arbres qui sont situés aux environs des marcs ou des étangs. Vespertilion deSchreibers : Vespertilio Sclireibersii, Natterer; Kuhl, Deutsche Flederm., page 47, esp. 7. Son envergure est de dix à onze pouces; sa tête çst petite; son front élevé; ses yeux sont petits et enfoncés; son museau est épais, et sa lèvre supérieure renflée; ses oreilles sont petites, plus courtes que la tête, larges, droites, triangulaires, arrondies aux an- gles, avec un rebord interne velu, et leur oreillon est lan- céolé, droit dabord, puis recourbé en dedans vers l'extré- mité. Son pelage est d'un gris cendré, plus pâle en dessous qu'en dessus, et souvent mêlé de blanc jaunâtre. Ce vespertilion a été trouvé par M. Schreibers dans les cavités souterraines du banaat de Temeswar, 56 VE8 Vesfertilion DiscoLOR : VesperliUo discolor, Natterer ; Kuhl t Deutsche Fledermâuse , pag. 43, pi. 26, fig. 2. Ce vespertilion a dix ou onze pouces d'envergure. 11 a le museau long, large et renflé; le nez épais et très -large; les lèvres très- renflées; les yeux très -petits; les oreilles courtes, arrondies, ovales, recourbées en dehors, avec un lobe arrondi très-saillant au bord interne et près de la tête, leur moitié inférieure étant velue; les oreillons presque aussi larges en haut qu'en bas, opaques et nus. Le pelage est soyeux et composé de poils bruns et terminés de blanc sur le dos, ce qui donne à cette partie une teinte variée et comme marbrée; le venfrc est couvert de poils gris et terminés de blanc, et ceux de la gorge et du dessous du rou sont blanchâtres et quelquefois très- légèrement teints de roux. Cette espèce, de l'AUeniagne australe, et qui est assez rare en Autriche, se tient dans les granges et les habitations, et jamais dans les cavités des vieux arbres. Elle vole le soir de très-bonne heure, comme la noctule. Vespertilion pipistrelle: Vespertilio pipistrellus, Gmel. ; la Pipistrelle, Daubent., Mém. de ÏA^'. des se. de Paris, lySg, pag. 38 1 , fig. 3. C'est la plus petite espèce d'Europe et une des plus communes aux environs de Paris. Son envergure est de six pouces et demi. Ses formes ont de l'analogie avec celles de la noctule. Sa tête est large, convexe; son occiput arrondi , el son nez large et déprimé. Les oreilles sont ovales , triangulaires, plus courtes que la tête, échancrées sur le bord extérieur au-dessous de l'extrémité; les oreillons sont presque droits et terminés par une tCte arrondie ; la queue est com- parativement beaucoup plus longue que celle des autres es- pèces. Le pelage est doux et soyeux , et les poils surtout sont longs : leur couleur est le bt-un noirâtre , ceux du dessous du corps étant d'un brun fauve. M. Geoffroy Saint- Hilaire a rapporté d'Egypte une variété de cette espèce, qui est par- ticulièrement caractérisée en ce que les poils bruns du dos ont la pointe cendiée. La pipistrelle est commune en France, en Allemagne et en Italie. Elle se tient sous les coLibles des habitations ru- rales et y dépose ses petits , au nombre de trois à quatre par portée. A Pépoque du part, les femelles se réunissent pour VES 37 mettre bas ensemble, et paroissent soigner leur progénîlure en commun. En i8:^3, une nichée de douze jeunes pipis- trelles ayant été prise et déposée dans un pot de ferre, à quelque distance de la maison où elle avoit été trouvée, les mères, au nombre de quatre, qui ^d'iibord s'étoient envolées, «attirées par les cris des petits, vinrent les rejoindre dans la nuit suivante pour les allaiter, et se laissèrent prendre sur eux sans chercher à se sauver. Ves FER Ti LION ÉCHANCRÉ : VespertiHo emarginatus , GeofTr. , Ann, du Mus., tom. 8, pag. 198, pi. 46 et 48; Vespertilio murinus , Leisler. Cette espèce, trouvée en Angleterre et aux environs d'Abbeville en France, a neuf pouces d'envergure. Sa tête est assez semblable à celle de la pipistrelle. Ses oreilles, oblongues, sont de la longueur de la tête et présentent une échancrure peu large, mais profonde , à leur l)ord extérieur; l'oreillon , qui est subulé , a environ la moitié de la longueur de l'oreille. Le pelage a beaticoup de rapports avec celui du vespertilion murin . en ce qu'il est d'un gris roussàtre sur les parties supérieures du corps, et d'un cendré blanchâtre sur les inférieures ; tous les poils de ces parties ayant leur base brune. Vespertilion a moustaches : Vespertilio mjslaclnus , Leisler; Kuhl, Deutsch.e Flederniduse , png. SQ , esp. 14. Cette jolie espèce n'a que sept à huit pouces d'envergure. Elle a la tête petite; le nez renflé, avec une fissure au milieu, qui se perd vers le front, sous les poils; les oreilles, assez grandes, sont oblon- gues, arrondies au sommet, arquées sur le bord interne, replées et pourvues d'une échancrure large et peu profonde au bord extérieur; l'oreillon subulé, de moitié moins long que l'oreille; la face velue, avec des poils doux, laineux, assez longs, formant de chaque c6té une sorte de moustache sur la lèvre supérieure, qui est renflée. Le pelage, très-fourni et laineux, est d'un brun lavé de marron en dessus, les ex- trémités des poils étant de cette couleur ; d'un gris blanchâtre en dessous, et tirant au jaunâtre sous le cou, tous les poils de ces parties inférieures ayant leur base brune. La femelle a des teintes moins foncées que le mâle, mais du reste lui ressemble entièrement. Cette espèce a c!i' trouvée en Allemagne, où elle paroît 38 VES être rare. Elle vit indifféremment dans les lieux habités par l'homme et dans les trous des vieux arbres , mais au voisinage des eaux. Son vol est rapide et très-rapproché de terre. Au printemps elle sort plus tôt de sa retraite que ne le font les autres espèces. Vespertii.ion de Kuhl : Vesperlilio Kithlii , Natterer; Kuhl, Deutsche Flcdermâuse , p. 55, esp. i3. Cette chauve -souris, trouvée à Trieste , a huit pouces huit lignes d'envergure. Sa tête est large, épaisse ; son museau arrondi, obtus; son front cou- vert de poils laineux ; les yeux sont peu cachés par ces poils ; les oreilles sont très-simples, presque triangulaires, sans échan- crures ou replis remarquahlts , et leur ore.illon , large , obtus et velu, est en forme d'arc recourbé en dedans; un faisceau de longs poils soyeux et roides se voit au-dessus des yeux, et il y a une ligne de poils sur la lèvre supérieure. Pelage long, doux, laintux, d'un brun-roux clair en dessus, d'un brun fauve en dessous, ce qui est dû à ce que les poils de ces parties, bruns à leur base, sont terminés de roux ou de fauve; la première moitié de la face supérieure de la membrane inter-fémorale est très- velue. Vespertilion de Daubenton : Vesperlilio Dauhentonii , Leis- 1er; Kuhl, Deutsche Flcdermâuse, pag. 5i , tab. 5i, fig. i. Leisler a dédié à Daubenton cette chauve -souris , qu'il a trouvée à Hanau en VA'elléravie, et que Natlerer a aussi ren- contrée dans le midi de l'Allemagne. Elle a neuf pouces à neuf pouces et demi d'envergure, la tête petite, le front élevé et très-velu ; le museau renflé, mais déprimé dans le milieu et rentré en dessous; les lèvres très- renflées et garnies de poils roides avec une barbe; les glandes sébacées de la face blanches, faisant une protubérance au- dessus des yeux; les oreilles petites, presque ovales, avec une légère échancrnre à leur bord extérieur, nues, ayant à leur bord interne et inférieur un repli fort large et garni de poils rares; les oreillons lancéolés, très-petits et minces. Les poils du dos sont serrés, courts et doux, d'un brun noir à leur base et d'un brun rougeàtre légèrement mêlé de gris à leur pointe; ceux du dessous du corps noirs à leur base et d'un blanc sale à leur extrémité ; les poils de la base des oreilles et des oreillons sont jaunâtres; les sriffessont blanches, vEs ^ La femelle est plus petite que le mâle, et les couleurs de son pelage sont moins foncées que celles du sien. Ce vesperlilion vole très-bas, et fort souvent à la surface des eaux stagnantes. Toutes les espèces dont nous avons donné la description jusqu'à présent, au nombre de treize, ont été observées en Europe et distinguées par des zoologistes de l'exactlliide des- quels on ne sauroit douter. Récemment un des plus habiles naturalistes de l'Allemagne en a joint cinq autres, dont nous n'avons encore pu examiner aucun individu ; mais qui, sans doute, devront prendre un rang assuré dans le catalogue des espèces animales. Ce sont : Vespertilion suemurin ; Vespertilio suhmurinus, Brehm. , confondu jusqu'ici avec le Vesperlilion murin. 11 a dix-sept à dix -huit pouces d'envergure; les ailes larges; les oreilles beaucoup plus courtes que la tête ; le dessus du corps d'un brun foncé tirant un peu au brun grisâtre; le dessous d'un gris tirant au blanchâtre; le museau, les membranes et les oreilles d'un gris noirâtre. Dans ceite espèce les canines supérieures n'ont point leur face postérieure marquée d'une arête, en sorte que la première fausse molaire est libre; la seconde fausse molaire supérieure est fort différente de la première; les deux premières fausses molaires inférieures sont assez longues et très-pointues. Cette espèce rare habite dans les creux des arbres fruitiers. Vespertilion de Wied ; Vespertilio T'Viedii, Brehm. Espèce qid a quinze pouces et demi à seize pouces d'envergure. Le dessus du corps est couvert d'un long po'il doux, d'un gris brunâtre ; le dessous d'un gris clair; le museau d'un noir gri- sâtre; les membranes sont gris noirâtre, et les oreilles noirâ- tres : mais ses caractères essentiels consistent dans des oreilles fort petites, dans le prolongement de la queue de deux lignes et demie au-delà de la membrane interfémorale, et dans la largeur médiocre de la membrane de ses ailes. Elle est rare en Alleiuagne , et présente des habitudes naturelles très-analogues à celles du vesperlilion murin. Vespertilion de Oken ; Vespertilio Okcnii , Brehm. Espèce plus petite que la précédente et qui n'a que quatorze pouces et demi à quinze pouces d'envergure. Ses oreilles sont petites; 40 VES ses dents grandes; sa queue dopasse de trois lignes la mem- brane interfémorale; ses ai'es hont d'une largeur médiocre; son pelage est médiocrement long et doux, d'un brun noir sur le dos et d'un gris- ferreux foncé sous le ventre. Vespertilion FERRtGiNEOv ; Vesperti'Ao ferruginciis , Brehm. Cette espèce est voisine de la noctule , mais de moitié plus grande, et elle a son pelage plus foncé. Ses oreilles sont courtes et réniformcs ; son poil est court et de couleur de rouille. Son envergure est de quinze pouces à quinze pouces et demi; ses ailes sont fort étroites. Vespertimon de Schinz; Vesperlilio Schinzii , Brehm. Son envergure est de neuf pouces deux tiers à dix pouces. Son peiage est d'un brun noir sur le dos, et d'un gris noirâtre mêlé de bLmchàlre sous le ventre. Il a les oreilles longues de six lignes et de deux lignes plus courtes que la tête; les oreillons longs et lancéolés ; la queue dépassant d'une demi- ligne la membrane interfémorale: les ailes larges, et le poil doux, sous lequel le museau, assez court, est presque en- tièrement caché. Cette espèce est rare en Allemagne, où elle se cache pendant le jour sous le toit des habitations. Nous terminerons la description des vespertilions euro- péens par l'espèce suivante, dont on trouve la description dans le Zoological Journal. Vespertilion pygmée; Vesperlilio pj'gmœus , Leach , loc. eit. Cette espèce, qui est la plus petite du genre, est d'une cou- leur brun foncé passant au gris en dessous ; les oreilles sont plus courtes que la têle , à oreillon simple et linéaire; la queue est longue, nue à la pointe, et dépasse un ptu la mem- brane interfémorale. Elle est très- commune, selon M. Leach, dans la forêt de Dartmoor en Angleterre. M. Lesson pense qu'elle pourroit ne pas différer spécifiquement d'une espèce qui a été décrite dans les Transactions delà Société linnéerne de Londres, par Montagu, sous le nom de Vesperlilio murinus. §. 2. Espèces d' Afrique. Vespertilion deNigritie: Vesperlilio nigrita, Gmel., Geoff. ; la Marmotte volante, Daub. , Mcm. de l'Ac. des se, lySg, p. 585; Chauve-souris étrangère, Buff. , tom. lo, pi. i8. Il a VES 41 âix-huit pouces d'envergure ; la tête alongëe ; le museau large et aros; les lèvres longues, non renflées, ni variqueuses; le chan- frein busqué; les oreilles ovales, triangulaires, très-courtes, du tiers de la longueur de la tête , avec Toreillon long et ter- miné en pointe ; la membrane interfémorale dépassée par la queue de la longueur des deux dernières vertèbres de celle- ci ; le pelage d'un brun fauve en dessus et d'un fauve foncé en dessous; les membranes des ailes et les oreilles de couleur noirâtre. Cette espèce a é(é rapportée du Sénégal par Adanson. Les caractères que présente son système dentaire, pourroient la faire séparer du genre Vespertilion , ainsi que l'espèce sui- vante. Vespertilion de l'île Bourbon ; Vesperfilio Borhonicus , Geotf. , Ann. du Mus., tom. 8 , pag. 201 , pi. 4C. Cette espèce a été trouvée à l'île Bourbon par le voyageur Macé. Elle est assez voisine de la sérotine d'Europe , mais néanmoins d'une taille plus considérable. Ses oreilles sont ovales-triangulaires, de moitié plus courtes que la tête, pour- vues d'un oreillon long et en forme de demi -cœur; sa tête est courte, large, son museau renflé: son nez saillant; l'ongle du pouce de ses ailes très-foible. Son pelage est doux et lui- sant, roux en dessus et blanchâtre en dessous; enfin, les membranes sont d'un brun foncé. §. 3. Espèce asiatique. Vespertilion KiRivouL.A. : Vespertilio ternatanus , Seha ; Ves- pertilio pictus , Linn. , Pallas ; Mi scardin volant , Daubent., Mém. de l'Acad. des se. de Paris, lySg, pag. 388. Ce chéiroptère a deux pouces environ de longueur; sa queue, un pouce huit lignes, et son envergure est de sept pouces. Ses oreilles sont grandes, quoique plus courtes que la tête, plus larges que hautes et avancc-es sur les yeux , très- légèrement échancrées sur le bord extérieur, un peu au-des- sous de l'extrémité, qui est un peu recourbée en dehors; l'oreillon est très-alongé et subulé. Le pelage est d'un jaune- roux très-vif sur les parties supérieures et d'un jaune terne sous le ventre. Les membranes des ailes sont d'un brun marron, et marquées d'une bande jaunâtre qui suit le corps elle bras. 42 VES pour se diviser, à partir du poignet, en quatre bandes pa- reilles, dont chacune suit un doigt jusqu'à son extrémité. On trouve cetle espèce dans l'Inde, et Seba lïndique comme Jiabifant Ternate. La tête osseuse du kirivoula a beaucoup de ressemblance avec celle de la furie liérissée , que nous décrirons d'après M. Fiéderic Cuvier, bien que l'angle que forment les frontaux et toutes les parties postérieures de la têle sur les os propres du nez, soit beaucoup plus ouvert. Par le même caractère, cette tête diffère beamonp de celles de la noctule et de la sérofine, qui ont les os propres du nez, les frontaux, les pa- riétaux et l'occipital sur une ligne droite, médiocrement inclinée. (Voyez plus loin, page 55, la partie de cet article qui est relative au genre Furie.) §. 4. Espèces de l'Ainérique méridionale. Vesvehtiiion grande sérotine: Vespertilio maximus, Desm., Mamm. , 218; grande Séroiine de la Guiane , Buffon , Hist. nat., Suppl. , 7, pi. 73; Vespertilio nasutus , Shavv. Le chéi- roptère décrit par BulLm sous le nom de grande Sérotine de la Guiane, a dix-huit pouces d'envergure; les oreilles ovales, plus courtes que la tête ; l'oieillon subulé: le museau long et pointu ; les poils du dos, longs de quatre lignes et d'un brun marron; ceux du dessous du corps plus courts, d'un jaune clair sur les flancs et d'un blanc sale j^ous le ventre; les membranes de couleur noirâtre, et les ongles blancs et crochus. Cette espèce, dont l'existence n'est pas suffisamment éta- blie, vole, dit-on, le soir par troupes très-nombreuses, au- dessus des prairies de la Guiane. Vesi'Ertilion de Buenos - Ayres : Vespertilio honariensis , Lesson et Garnot, Zool. de la Coq., pi. 2, fig. 1 , pag. i35 ; Lesson , Manuel de Mamm., n.° 21 3. Celui-ci, trouvé f,\\r les rives de la Plata, et particulièrement aux environs deBuéiios- Ayres, a les oreilles courtes et ovalaires; les poils du dos d'un jaune piqueté de jaune plus clair; ceux du museau fauves et ceux du ventre d'un jaune brun; les membrunes d'un rouge noirâtre , Vinterfémorale très-velue en dessus et îîue en dessous, VES 45 Par ce dernier caractère, celte espèce a de la ressemblance avec le vespeitilion à queue velue de TAmérique septen- trionale. Vesfertimon du Brésil : VespertiHo brasiliensis , Desm. , Mamffi.; Vespertilio H ilarii , Isidore Geoff. Saint-Plilaire, Ann. des se. natur. , toni. 3, Décembre 1824, pag. 441, n." 222. Cette espèce, que nous avons décrite d'après des individus rapportés du Brésil par M. Auguste Saint-Hilaire, a onze ou douze pouces (824 millimètres) d'envergure; le corps est un peu plus long que le bras et Tavant-bras réunis. Elle a les oreilles médiocres, de forme alongée , triangulaires et velues à leur base, très-légèrement échancrées sur leur bord externe, et leurs membranes sont ridées transversalement; les oreillons sont de forme alongée; les incisives très-petites; la face est nue latéralement; les membranes sont très-étroites et noires; la queue presque aussi longue que le corps, est en- veloppée en entier dans la membrane interfémorale , qui n'est pas velue; le pelage très-doux et soyeux, d'un brun obscur, lavé de marron. Ce vespertilion, qui est le même que celui que M. Isidore Geoffroy a décrit plus tard sous le nom de Vespertilio Hilarii, est le plus grand du Brésil, et a été trouvé dans la capitai- nerie de Goyar et la province des Missions. Vespertilion polythrice ; Vesperlilio poljthrix, liidore Geof- froy Saint-Hilaire, Ann. des se. nat. , tom. 3, Décembre, pag. 340. Cette espèce est d'une taille un peu supérieure à celle de la pipistrelle d'Europe, et son envergure est de deux: cent cinquante -quatre millimètres. Son caractère essentiel consiste dans la forme de ses oreilles, qui sont assez petites, moins larges que longues, échancrées à leur bord extérieur; dans la longueur du corps, à peu près égale à celle du bras et de l'avant-bras réunis; dans celle de la queue, qui est seulement égale à celle de l'avant-bras; dans la légère villo- sité de la partie supérieure de la membrane interfémorale, et enlin dans l'abondance des poils qui couvrent la face. Cette espèce se dislingue de l'espèce précédente, 1.° par les poils qui se remarquent sur la membrane interfémorale dans la portion qui avoisine le corps; 2." par des poiîs tres^ longs et Irès-abondansj qui couvrent également et toutes les M VES parties n^ëdianes et foutes les parlies latéraîes de la face , l'extrémifé du mustau étant presque la seule partie qui soit nue; enfin, 3.° par se.s oreilles, dont le bord extérieur est lar- gement échancré. l.a face très-velue de cette chauve-souris lui donne une physionomie toul-à-fait hideuse. Sa couleur est toujours d'un brun-marron très-foncé en dessus et d'un brun- marron tirant sur le grisâtre en dessous. Les poils de la mem- brane interfémor.ile sont souvent très- rares. Elle a été trouvée par M. Auguste Saint - Hilaire dans la capitainerie de Rio Grande et dans celle des Mines. Vespertimon léger ; Vespertilio lœi'is, Isid. Geoffr. Saint- Hilaire. Ann. des se. nat. . tom. 3, Décembre 1824, p. 444. l/envergure des ailes de ce vespertiliun est de deux cent cinquante-quatre millimètres. Ses oreilles sont longues; son corps est moins long que le bras et l'avant -bras réunis; sa queue est aussi longue que son corps ; sa membrane inlerfé- morale porte quelques poils en dessus; sa face est en partie nue. Cette espèce est remarquable par la petitesse de sa taille, encore moindre que celle de la précédente et de la pipis- trelle d'Europe, et par le grand développement de toutes ses membranes. Ses oreilles sont presque doubles de celles du vespertilion polythrice , quoique la taille de celui-ci soit su- périeure à la sienne, et ses oreillons sont alongés dans le mente rapport : du reste, les oreilles du vespertilion léger ressemblent pour la forme à celles du vespertilion polythrice; la membrane interfémorale est très -peu velue. Les couleurs de son pelage sont les mêmes que dans l'espèce précédente. Le vespertilion léger a été rapporté du Brésil par M. Au- guste Saii.t-Hilaire. Vespertilion a long nez; Vespertilio naso , Pr. Maximilien de Neuwied, Voy. au Brésil. Dans cette espèce on remarque uu singtilier caractère, qui consiste dans l'alongement du nez, qui est tel qu'il dépasse d'une ligne la mâchoire. Les oreilles sont petites et très-pointues ; le pelage est d'un gris brun en dessus et d'un gris jaunâtre en dessous. Sa patrie est le Brésil. A ces espèces de l'Amérique méridionale nous ajouterons les trois suivantes , qui ont été décrites par d'Azara ; mais peut- VES 45 être pas avec assez de détail pour qu'on soit assuré du genre dans lequel elles doivent être détinitiveuient placées. Vespertimon Tf.Ès- VELU : VespertiUo riliosissiinus , Geoff. , Desm., Mainm., n.°2i9; Chauve souris septième, ou Chauve- souris eauN-BLANCHATRE, d'Azara , Es^aisnrlesquacir. du Parag., tom. 2 , pag. 284. Son envergure est de onze pouces. II a les oreilles un peu aiguës à la pointe, longues de sept lignes et demie, ouvertes en avant, un peu inclinées vers le Iront; les oreillons aigus, en forme d'épée ; le museau obtus et pou- vant se retrousser facilement; les canines fort longues; les incisives très-petites; le poil extrêmement doux, fort long , d'un brun très-pàle; la membrane interfémorale delà même couleur et velue en dessus, excepté dans sa bordure, les vertèbres de la queue très-longues et très-minces. Il habite le Paraguay. Vespertilion rouge : VespertiUo ruber , Gcoffr. , Desm., Mamm., 220; Chauve-souris onzième ou Chauve-souris can- nelle, d'Azara, Essai sur les quadr. du Parag., tome 2 , page 292. Son envergure est de neuf pouces deux lignes. Selon d'Azara, il n'a que deux très-petites incisives à chaque mâ- choire , ce qui devroit , si ce caractère étoit constant, le faire placer dans un genre différent. Ses oreilles sont très-aigucs ; ses oreillons étroits , aigus, comme des pointions ; son mi^seau est un peu pointu; son poil est court, de couleur cannelle sur les parties supérieures, et fauve dessous les inférieures. Cette espèce est aussi du Paraguay. Vespertilion poudré : VespertiUo albescens, Geoffr. , Desm., Mamm. , n." 221 ; Chauve-souris douzième ou Chauve-souris BRUN orscur, d'Azara, Essai sur l'histoire naturelle des qua- drupèdes du Paraguay, tom. 2, pag. 29'!. Ce troisième ves- pertilion du Paraguay a huit pouces dix lignes d'envejgure; le museau un peu aplati et semblable a celui d'un ciiien dogue; la mâchoire supérieure paroissanl pourvue de quatre incisives, et celles de la mâchoire opposée si petiies qu'on ne peut les apercevoir; les oreilles semblables à cellf^s d'un rat, avec leur pointe assez aiguë , et l'oreillou très- pointu; le pelige des parties supérieures d'un brun presque noir, et celui des inférieures obscur, m;.is piqueié de blanc, ,'arce que les poils de celte partie sont terminés de cette couleur. 46 VES Une variété a le pelage d'un brun obscur en dessus et d'un brun qui blanchit en dessous. Vespertilion queue velue: Vesperlilio lasitirus , Schreb. , tab. 62, B; Gmel., Desm., 2i5; Chauve- souris a grosse queue. Rough taiied bat, Penn., Shaw , Encycl. , pi. 3i , fig. 4* Cette espèce, dont le corps et la tête ont un pouce dix lignes et demie de longueur totale, et dont la taille est à peu près égale à celle du vespertilion échanrré, a la uienibrane inter- fémorale velue en dessus; les oreilles ovales, plus courtes que la tête; l'oreillon étroit et en demi-cœur; la couleur générale dos parties supérieures du corps rousse, légèrement variée de gris jaunâtre , qui est celle des poils à leur base ; les parties inférieures jaunâtres, et les poils qui les couvrent d'un cendré foncé à leur base : des rayures d'un gris brun partent du corps et s'étendent le long des doigts de l'aile. Cette espèce, qui a la plus granle analogie avec le vespertilion de New- York, a deux incisives supérieures et six inférieures, selon M. F. Cu- vier. Elle est de Cayenne. §. 5. espèces de V Amérique septejitrionale. Vespertilion de la Caroline; Vespertilio caroliniensis , GeoflTr., Ann. du Mus., tom. 8, pi. ;^J. Il a neuf pouces sept lignes d'envergure, et ressemble assez au vespertilion de Bechstein. Son chanfrein est plus large et plus court que celui du V. znurin ; ses oreilles, oblongues, sont de la grandeur de la tête , sans replis sur leur bord interne, et ont la base de leur face postérieure velue ; l'oreillon est presque en cœur; le pelage est d'un brun marron , moins obscur que celui du vespertilion pipistrelle en dessus et jaunâtre en dessous; la queue dépasse de bien peu la membrane interfémorale. Le seul individu qui ait été observé et sur lequel l'espèce est fondée, a été trouvé dans la Caroline du sud, auprès de Charlestown. Vespertilion de New - York ; Vespertilio Novehoracensis , Penn., Erxleb., Gmel. Cette espèce , dont M. Lesueur nous a fait parvenir un individu, est de la taille de la noctule ; c'est, sans contredit, le plus joli mammifère de tout le genre et même de toute la famille. Sa tête est courte et large, très- velue partout, excepté sur les oreilles et sur le bout du mu- VES 47 seau, qui est assez fartement échancré dans son lûilieu. Ses oreilles sont médiocres, plus courtes que la tête, de forme ovale, et leur oreillori , qui est de nioilié moins long, est aminci vers le bout, droit à son bord interne, large à sa base extérieurement, et en totalité sa figure est celle d'un demi-cœur renversé; ses yeux sont très- petits et cachés par Je poil, qui est fort long; sa membrane interfémonile, de moitié aussi longue que le corps et la tête réunis , envelop- pant la queue jusqu'à son extrémité, est velue comme le dos en dessus, et totalement nue en dessous; le bras et lavant- bras, à la face inférieure de l'aile, sont garnis dans foute leur longueur d'une bande de poils lins et serrés, qui forment un prolongement le long du métacarpien du doigt médius. Le pelage de toutes les parties du corps est d'un joli jaune roux , plus foncé supérieurement qu'inférieurement , et chaque poil , aussi partout, est de trois couleurs, noir à la base , jaune dans la plus grande partie de sa longueur et roux vif à la pointe; une tache transverse , d'un blanc jaunâtre , est de chaque côté sur la poitrine , à la base de l'aile , et varie un peu la couleur de cette région; ici les poils, au lieu d'être terminés de roux, le sont de blanc, les poils de la face supérieure de la mem- brane interfémorale sont plus laineux que ceux des autres parties du corps; les membranes des ailes sont d'un brun noir, et les oreilles sont beaucoup plus claires; le pouce d( s ailes est long et grêle; les ongles sont noirs. Les couleurs que nous venons de décrire ne s'accordent pas avec celles que Pennant donne au vespertilio JSovtboracensis, quant au fond du pelage, qu'il dit être d'un brun pâle et que nous avons vu d'un jaune roux; mais, comme nous, il signale la tache blanche de la base de chaque aile, qui est caractéristique. Nous avons examiné les dents de notre indi- vidu, et quelle qu'ait été notre attention, nous n'avons pu découvrir d'incisives supérieures, quoique M. Fréd. Cuvier, dans le tableau qu'il donne du système dentaire des vespef- tilions, en reeonnoisse deux à cette espèce, ainsi qu'au ves- pertilion queue -velue. Cette diliérence d'observation n'est pas la première que nous remarquions dans le nombre des incisives des chéiroptères; aussi sommes-nous très-portés à considérer comme à peu près 48 YES nuls les caractères que ces dents peuvent fournir. On a rap- porté cette chauve -souris au genre Atalaphe de M. Rafines- qiie , quoique le caractère de celui-ci soit de n'avoir pas d'in- cisives, ni en haut ni en bas; mais nous pouvons assurer qu'elle possède six incisives inférieures bien apparentes, et particidièrement caractérisées par leur extrémité, qui offre des mamelons mousses, comme la couronne d'une molaire de mammifère omnivore , parce quelle est divisée par des sillons transversaux assez profonds. Les intermédiaires de ces inci- sives sont plus petites que les latérales. Nous allons maintenant rapporter les notes sur lesquelles M. Ralinesque Schmallz appuie la distinction de plusieurs es- pèces de vcspt rtilions des États-Unis, dont nous ne pouvons reconnoître définiiivemcnt l'existence, n'ayant eu l'occasion d'en voir aucune, et dont les descriptions ne sont pas assez complètes pour qu'il soit possible d'établir entre elles et les espèces admises une comparaison suffisamment exacte. Vespertilion Ai.'X AILES BLEUES; FesperliUo cyanopterus , Rafin. Son envergure est de dix pouces; sa queue est égale à la moitié de la longueur du corps; les incisives supérieures sont au nombre de deux, et on en compte six inférieures; ses oreilles sont plus longues que la tête; son pelage est d'un gris foncé en dessus et d'un gris- cendré tirant sur le bleu en dessous; les membranes de ses ailes sont d'un gris-bleuàtre foncé, avec les doigts noirs. Vespertilion a DOS noir; Vespertilio mdanotus , Rafin. Son envergure est de douze pouces et demi; ses oreilles sont mu- nies d'un oreillon de forme arrondie ; son pelage est noirâtre en dessus et blanchâtre en dessous ; la queue a en longueur la moitié de celle du corps ; les membranes sont d'un gris -foncé, avec les doigts noirs. "Vespertilion moine, Vespertilio monaclius. Il a la taille et l'envergure du précédent; mais sa queue est plus courte, car elle n'a qu'un tiers de la longueur totale de l'animal, au lieu de la moitié; le dessus de sa membrane interfémorale est velu sur la queue, qu'elle renferme en entier ; les oreilles sont petites et entièrement cachées dans le poil , qui est très- long ; le pelage est d'un fauve-rouge foncé en dessus et fauve en dessous; les pattes de derrière sont noires; les membranes y ES 43 de ses ailes d'un gris foncé, et ses doigts, ainsi que son nez, de couleur de rose. Vespertiuon a face noire; Vesperfilio phaiops , Rîifin. Son envergure est de treize pouces; la longueur de son corps est de quatre pouces et demi, et celle de sa queue de deux pouces trois lignes. Cette partie dépasse un peu la membrane interfémorale a son extrémité ; les incisivessupérieuressontau nombre de quatre , et les inférieures de six ; le pelage est d'un brun -bai obscur en dessus, et plus pâle en dessous; la face, les oreilles et les membranes, sont noires. Vesi'Ertilion ÉPERONNÉ; VespertiUo calcaratus, Rafin. Celte espèce, sur l'existence de laquelle nous partageons les doutes que nous ont inspirées les précédentes, est, selon M. Rafî- nesque, principalement caractérisée par une sorte d'éperon à la partie interne de la première phalange (sans indication des membres où cet éperon existe, quoique ce soit proba- blement aux postérieurs, où toutes les espèces de ce genre présentent un prolongement osseux de cette sorte, sur lequel s'attache la membrane interfémorale). Le pelage est d'un brun noirâtre en dessus et d'un fauve foncé en dessous; les ailes sont noires, avec les doigts roses, et les pieds de der- rière sont noirs. M. Say a aussi fait connoitre trois espèces de vespertilions dans la Zoologie de l'expédition du major Long ; savoir : les V. pruinosus, arquatus et subulatus. Nous ne saurions affirmer qu'elles diffèrent toutes de celles qui ont été signalées par M. Ratinesque-Schuialtz ; car les unes et les autres sont décrites trop brièvement pour que la comparaison en puisse être faite. Vespertiuon prdineux ; VespertiUo pruinosus, Say. Cette es- pèce, de la Pensylvanie, a les oreilles plus courtes que la tête. Les oreillons arqués et très- obtus à la pointe; le pe- lage d'un brun noirâtre sur le dos et piqueté de blanc; d'un ferrugineux foncé vers le bas du dos et d'un blanc -jaunâtre terne sous la gorge. Vespertiuon arqué; VespertiUo arcuatus , Say. Des états de l'Ouest. Il a les oreilles plus courtes que la tête, marquées de deux petites échancrures obtuses à leur bord postérieur, avec l'oreillon arqué et obtus à la pointe ; sa membrane in- lerfémorale est nue. 58. 4 fio VES Vbspertilion subdlb ; Vespertilio suhulatus , Say. Des mon- tagnes rocheuses {Mountain rockj). Il a les oreilles plus lon- gues que larges, et à peu près aussi longues que la tête; les poils de son pelage sont brunâtres à la base et cendrés à leur pointe sur le dos, noirs à la base et terminés de blanc jaunâtre sur le ventre ; la membrane interfémorale est velue en dessus "près du corps, et un peu dépassée par la queue à son extrémité. Cette partie a un peu plus du tiers de la lon- gueur totale du corps et de la tête. Genre Oreillard; Plecotus, Geoffr. Les oreillards de M. Geoffroy ont la plus grande ressem- blance avec les vespertilions , sous les rapports du sj-^stèmc dentaire, des formes des membres et de la disposition de la qvicue dans la membrane interfémorale; mais chez eux les oreilles sont toujours très-grandes ou énormes, et liées entre elles par un prolongement de leur bord interne, qui traverse le front vers son milieu. M. Fréd. Cuvier a compté dans l'oreillard commun quatre incisives supérieures ; six inférieures ; deux canines à chaque mâchoire; cinq molaires de chaque côté en haut et six en bas. Les habitudes naturelles de ces animaux ne diffèrent pa:î de celles des vespertilions. Oreillard d'Ecrope : Plecotus vulgaris , Geoffr. ; Vespertilion auritus, Gmel.; I'Oreillard , Buff.; Daub., Mém.del'Ac.dessc. de Par., lyfig, p. ^jG et 379, pi. 1 , fig. 2. L'oreillard est la plus petite espèce de chauve-souris des environs de Paris et de France. Sa longueur totale est d"un pouce neuf lignes, et son envergure est de dix pouces cinq lignes. Sa tête est aplatie; son museau conique, très-renflé des deux côtés et derrière les narines, échancré au milieu; les yeux sont petits; les sourcils épais; les oreilles sont excessivement grandes (un pouce six lignes), rabattues sur le corps, ayant en largeur les deux tiers de leur longueur, marquées d'un repli longi- tudinal et saillant en avant sur le bord interne et d'un repli plus petit sur le bord externe ; elles sont réunies par leur base; l'oreillon est long, pointu , plat , proportionné aroreille; les glandes sébacées de la face sont jaunes et placées devant les yeux; la queue est très-grande; les membranes sont très- VES 51 amples; le pelage est d'une couleur mêlée de noirâtre et de gris roussâtre en dessus, et d'une teinte moins foncée en dessous; la base de tous les poils est noire; les oreilles et les oreillons sont d'un gris mêlé de brun. Une variété d'Egypte a le pelage plus roux, et une petite partie de la queue hors de la membrane interfémorale. Une seconde variété, qui se trouve en Autriche, est un peu plus grande que l'oreillard de France et son pelage a des teintes plus foncées. L'oreillard proprement dit habite les vieux édifices. Oreillard barbastelle : Ptecotus barhastellus, Geoffr. ; Ves^ pertilio barbastellus , Gmel. ; la Barbastelle, BufF, ; Daubenton, Mém. de l'Acad. des se, 1769, page 382 , pi. 2 , fîg. 3> La barbastelle a dix pouces et demi d'envergure, et son corps a plus de taille que celui de l'oreillard commun. Son aspect est remarquable à cause de la forme de ses oreilles , qui , beaucoup moins ainples que celles de l'espèce précédente, sont de forme triangulaire, se touchent à leur base et ont le bord extérieur fortement échancré; leur oreillon est très- large à son origine et terminé en pointe. Le museau de cette chauve-souris est comme tronqué. Les joues sont renflées; le chanfrein est enfoncé et dégarni de poils; les glandes sébacées de la face sont triangulaires, avec une de leurs pointes au-dessus des yeux; la gueule est très- fendue; le pelage est très-doux et très-fourni de poils, sur- tout sur la tête et sur la nuque, partout d'un brun noir, avec leur petite pointe fauve; les membranes des ailes sont d'un brun obscur et assez pourvues de poils au voisinage du corps; la membrane interfémorale est très -velue en dessus jusqu'à la moitié de sa longueur. On trouve aussi cette espèce dans les édifices, où elle vit en société et hiverne avec le vespertilion pipistrelle. Son odeur est très-désagréable : elle n'est pas commune. Oreillard cornu ; Plecotus cornulus , Faber, Isis, 1^26. Cette nouvelle espèce, observée, il y a quelques années, dans le Jutland, par M. Faber, a les oreilles aussi longues que le corps (un pouce sept lignes) , et réunies sur le front à leur base. Les oreillons sont plus longs que la moitié des oreilles et ont l'apparence de cornes sur les côtés de la tête de l'ani- 5^ VES mal. Le dessus du corps est d'un noir lavé de brun , et le dessous est d'un noir bleuâtre , mêlé de blanc grisâtre sur le ventre et sur la gorge. Oreillard de Macgé , Plecotus Maugei. Nous avons décrit pour la première fois ( Nouv. Dict. et Mamm. , n.° 2 26 ) cette espèce de Porto-Rico, très-voisine de la barbastelle : elle est de la même taille; son museau est court , mince et pointu; son nez est assez large; ses oreilles sont grandes, très-larges; réunies, échancrées extérieurement vers la pointe, qui est arrondie ; les oreillons sont pointus et n'atteignent pas la moitié de la hauteur des oreilles; le pelage est long, soyeux, d'un brun noirâtre en dessus et plus clair en dessous, parti- culièrement dans le voisinage de la membrane interfémorale, où il devient presque blanc ; la queue est à peu près aussi longue que le corps; les membranes sont d'un gris obscur. Oreillard voilé; Plecotus velatus , Isidore Geoffroy Saint- Hilaire , Ann. des sciences natur. Cette nouvelle espèce d'oreillard est de la taille du vespertilion murin. Son enver- gure est de trois cent vingt-quatre millimètres; son pelage est brun ou marron en dessus, biun plus ou moins grisâtre en dessous; les poils, toujours noirâtres à l'origine, quelle que soit leur couleur à l'extrémité, sont moelleux, doux et abon- dans; la queue est de la longueur du corps et entièrement enveloppée dans la membrane interfémorale; les oreilles sont aussi longues et plus larges que celles du vespertilion murin; on y remarque deux replis longitudinaux, dont l'un , interne, va de la base de l'oreille à sa ]. Le Vibrio anser , id. , ibid.y fig. 7 — 11; Enc. méth., ibid., fig. 7 — 11. Le Vibrio olor , id. . ibid., fig. 1^ — i5; Enc. méth., ibid., fig. 12 — j5. Le Vibrio strictus, id., ibid., fig. 1 et 2 ; Enc. méth., ibid., fig. I et 2. Corps ovale, déprimé, convexe en dessus, plan en dessous , prolongé en arrière en un petit appendice caudiforme , et en avant par une sorte de col très - extensible , quelquefois linéaire, renflé ou non à son extrémité. Couleur blanche et transparente. Cet animal, que nous avons rencontré plusieurs fois dans les eaux de marais ou d'étangs, rampe en glissant sur la partie élargie de son corps, portant à droite et à gauche dans tous les sens son extréuiité antérieure, dont la forme et la lon- gueur sont extrêmement variables. Nous réunissons les cinq espèces citées de Muller en une, parce qu'il est évident que les caractères donnés par cet au- teur sont loin d'être suflisans. Le Vibrio faix, Muller, /. c. , tab. 10, fig. 16 — 18. Le Vibrio intermedius , id,, ibid., fig. 19 et 20. VIB 75 Le Vihrio coljmhus, id. , ibid. , fig. 16 et 17. Le Vibrio fasciola , id,, ibid., fig. 18 — 20. Corps ovale, alongé , déprimé, plus convexe en dessus, aplati en dessous, et plus ou moins prolongé en avant en une partie transparente diversiforme. Nous avons également observé plusieurs variétés de cette espèce : elle varie beaucoup par la longueur de la partie colliforme. Elle se meut quelquefois en glissant la partie postérieure ; mais quelquefois elle nage par l'action de cette même partie. Le Vibrio linler, Muller , 9 , fig. 12 — 1 4 ; Enc. méth. , pi. 4 , lig. 37. Le Vihrio utriculus , id. , fig. i5; Enc. méth., ibid., fig. aH. Corps ovale, ventru, cylindrique, prolongé en avant en une sorte de col extensible. Des eaux douces, où il se meut en voguant et en portant ça et là son espèce de col. Le Vibrio acus , id. , 8 , fig. 9 et 1 o ; Enc. méth. , pi. 4 , fig. 8. Le Vibrio sagitta,id. , 8 , fig. 11 et 12 ; Enc. méth., pi. 4, fig. 8. Corps alongé, linéaire, atténué en une pointe très-fine en arrière, et prolongé en avant en une sorte de col un peu renûé à son extrémité. Jsous réunissons ces deux espèces, quoique l'une soit d'eau douce et l'autre de mer, et peut-être à tort, parce que Muller, qui les distingue par la forme tronquée ou obtuse du col, dit que l'une se meut comme les planaires et l'autre sans flexion de son corps. D. Espèces cylindriques ou fusiformes , également obtuses aux deux extrémités, solides, hyalines. Le Vihrio bipunctatus , Muller, tab. 7, fig. i; Enc. méth., pi. 5 , fig. 14. Corps linéaire , droit, cylindrique, également obtus aux deux extrémités , avec deux globules plus ou moins rapprochés du tiers médian. Ce corps organisé, que l'on trouve communément dans les eaux de marais , est souvent immobile , mais quelquefois il est en mouvement d'avancement rectiligne ou anguleux, qui né ressemble à inen de ce qu'on remarque dans aucun animal. iNous avons dit , à l'article des huîtrçs , que M. Gaillon attri- 1^ VIB biioit la verdure dont elles sont susceptibles , à la péiiétralion dans leur tissu de ce corps organisé. Nous avons souvent observé ce prétendu vibrion ; mais nous ne pouvons encore dire ce que c'est, si ce n'est qu'on a con- fondu souvent avec lui une espèce d'enchélide. Le Vibrio tripunctalus , Mull., tab. 7, iig. 2; Enc. méth. , pi. 3, fig. î5. Corps linéaire, fusiforme , également atténué et arrondi aux extrémités, et contenant trois globules inté- rieurs, dont les extrêmes sont les plus petits. Ce corps organisé, qui se trouve aussi fréquemment que le précédent dans les eaux de marais, offre aussi le même genre de mouvement. Il est quelquefois entièrement rempli de ma- tière verte. Le Vihrio paxilllfer , Muller , tab. 7 , fig. 5 — 7 ; Enc. méth. , pi. 3. fig. 16 — 20. Corps linéaire, droit, cylindrique, également atténué et arrondi aux deux extrémités, contenant dans l'intérieur deux ou trois globules pellucides, se réunis- sant souvent en quantités plus ou moins considérables, soit parallèlement, soit obliquement, et presque bout à bout en longue ligne. » Ce corps organisé, que l'on trouve communément dans les eaux de la mer sur Vulva latissima , a beaucoup de rapports avec le V. bipunctatus , car il se trouve aussi solitaire. Le Vibrio lunula , Muller, tab. 7, fig. 8 — i5; Enc. méth., pi. 3, fig. 21 — 27. Corps assez gros, arqué, semi-lunaire, renflé au milieu, également obtus aux deux extrémités, ordi- nairement de couleurverte , avec une série de globules hyalins. C'est aussi un corps commun dans toutes les eaux de ma- rais, mais dont les mouvemens sont encore plus obscurs que dans les V. bipunctatus et tripunctalus. Muller dit cependant positivement qu'il en a vu un de rotation sur une des ex- trémités appuyée sur le fond du vase. Nous avons bien vu aussi ce mouvement, mais c'est encore quelque chose de tout particulier, qui n'a rien d'animal, Muller dit en note , pag. 62 , que ces quatre espèces, très- rapprochées des conferves, font le passage des animaux aux végétaux ; quelques auteurs modernes, sans nous en rien dire davantage que lui , en ont fait des genres nouveaux, ce qui étoit plus aisé que d'en avancer la connoissance. VIB 77 LeVibrio baccillus , Muller, /. c, tab. 6 , fig. 3; Enc. méth., pi. 3, fig. 4. Corps linéaire, extrêmement fin, également tronqué aux deux extrémités, gélatineux, hyalin. Cette espèce , que nous n'avons jamais vue , est d'eau douce ; son mouvement est rectiligne , languissant et avec une tlexion seulement dans le milieu du corps. Nous terminerons cet article en avouant que, malgré des observations nombreuses sur les êtres de ce genre, de même qie sur beaucoup d'autres êtres microscopiques, nous sommes encore assez loin de pouvoir assurer ce que nous avens vu. (De B.) VIBRISS^. {Ornith.) On nomme ainsi les soies qui gar- nissent la base du bec d'un très-grand nombre d'oiseaux. (CH.D.et L.) VIBRISSEA. (Bot.) Genre établi par Pries dans la famille descl.ampignons, voisin du 7,eo/ia et du Verpa, dans le groupe des helvelles. 11 est caractérisé ainsi : Chapeau ou réceptacle en forme de tête, fixé par le centre à un pédicule ou stipe , y adhérant d'abord par son contour et s'en détachant bien- tôt ; hyménium couvrant la surface du chapeau, lisse, nu, persistant, prenant ensuite un aspect velouté , dû aux graines et à leurs paraphyses, qui se sont détachés et soulevés. Ce genre ne comprend que deux espèces, qui se font remar- quer par leur stipe alongé et la petitesse de leur chapeau ; on les a comparées à un petit clou pour la forme et la grandeur. Le ViBRissEA DES TRONCS : Vibrisseci truncorum , Pries, S^st. w/ycoL, 2, pag. 3i ; Leotia truncorum , Alb. etSchw. , Consp. fung., p. 297 , pi. 3 , fig. 2; Pers., Mj'col. eur. , 1, pag. 199. Stipe simple, cylindrique, d'un noir glauque; chapeau orbi- culaire, jaune d'or. Ce petit champignon croit en touffes sur le bois, les branches pourries, exposées dans les lieux hu- mides. Il a été observé en Allemagne et dans l'Amérique sep- tentrionale. Pries en donne une description assez étendue. Son stipe n'a généralement que quatre à cinq lignes de long; mais lorsqu'il est enfoncé dans une base meuble , il acquiert un pouce; le chapeau n'a qu'une ou deux lignes de largeur. Pries pense que le leotia clavus , Fers. , Mj'col. eur., 1 , pag. 200, pi. 11 , fig. 9, doit rentrer dans l'espèce précédente. Ce même naturaliste décrit une seconde espèce de ce genre , 78 VIB le vibrissea riinarum ^ observé dans les fentes du vieux bois de construction , au Kamtschatka. Ce champignon a un pouce de hauteur; il est jaunâtre, avec le chapeau et le stipe com- primés. (Lem.) VJBURNUM. (Bot.) Nom latin de la viorne mancienne et de ses congénères, cité par Matthiole et adopté par Tourne- fort et Linnœus : c'est aussi le viurna gallorum de Ruellius et de Lobel, suivant C. Bauhin, différent du vibumum gallorum Belloni , mentionné par le même, lequel est, selon lui, la clématite ordinaire. Voyez Viorne. (J. ) VICE-AMIRAL. ( Conch.yi.) Nom vulgaire d'une espèce de cône. (De B. ) VICE-ROI. [Ornith.) Nom que l'on donne dans la Bresse à une espèce de canard , qui paroit être le chipeau. (Desm.) VICHET. {Malacoz.) Bosc dit que c'est le nom de l'ascidie sillonnée. (De B. ) VICHO. {Bot.) Nom américain d'une plante amarantacée, croissant sur le bord de la mer, près de Cumana, qui est le gomplirena aggregata de Wilîdenow, congénère du Philoxerus de M. R. Brown , suivant M. Kunlh. Le vicho menudito des mêmes lieux est son achj'ranthes canescens. Un troisième Viclio, du même canton, est son talinum revolutum. (J. ) vicia: {Bot.) Voyez Vesce. (L. D.) VICICILIN. {Ornith.) Nom par lequel Gomara désigne les oiseaux-mouches dans son Histoire des Indes occidentales. (Ch. D. et L.) VICIOIDES. {Bot.) Mœnch , sous ce nom, séparoit du Vicia les espèces à calice simplement denté. (J.) VIGOGNE ou VIGOGNE. {Mamm.) Voyez l'article Lama. (Desm.) VICTORIALIS. (Bof.) Les anciensdistinguoient deux plantes de ce nom : le victorialis rotunda est le glayeul ordinaire , gladiolus communis ; le victorialis longa est un ail, allium vic- torialis de Linnseus. (J. ) VICT0UNETA.(0rnj7h.) Nom piémontois, suivant M. Vieil- lot, au falco palumbarius , L. (Ch. D. et L. ) VICUNA. {Mamm.) C'est le nom de la vigogne au Pérou. (Desm. ) VIDALTA. {Bot.) Voyez Volukilaria. (Lem.) VIE 79 VIDARA. (Bof.) C'est sous ce nom malais que Rumph cite le ziziphus napeca. (J.) VIDE. (Bot.) Nom brésilien ou portugais de la vigne, cité par Vandelli. (J.) VIDECOQ. (Ornith.) Belon cite ce nom, encore usité en Normandie , comme étant celui de la bécasse. (Ch.D. etL.) VIDI-MARAM. {Bot.) Nom malabare, mentionné par Rhéede , du sébestier, cordia myxa, (J. ) VID-KIEFT. {Ichthjol.) Voyez Soe-Scorpion. (H. C. ) VIDNI. {Bot.) C'est sous ce nom que Ton cnltive dans les jardins de l't.gypte, suivant Forskal, son cotjdedon deficiens, que Vahl reporte au cotylédon nndicaulis. Il croit naturelle- ment sur le mont Melhar en Arabie, oîi on le nomme odejn. (J-) VIDORICK. {Bot.) Nom malais du Vidoricum de Rumph, regardé comme une espèce de vomiquier, sfrichnos. (J.) VIDORICUM. {Bot.) Rumphius décrit, dans son Herbier d'Amboine, deux arbres sous ce nom : l'un paroît être le vo- miquier {strychnos nux vomie a , Linn.) , selon Burmann, et le second, le vidoricum sylvestre, seroit l'illipe {bassia longifolia, Linn.), d'après Gaertner. (Lem.) VIDRA ou WIDRA. {Mamm.) Nom de la loutre d'Europe en Hongrie. (Desm. ) VIDRO. {Bot.) A Cumana, en Amérique, on nomme ainsi, selon Lœfling, le sesuvium portulacastrum , qui est brûlé et employé comme la soude. M. Runth le cite sur les rives ma- ritimes du Pérou, sous le nom de Vidrio. (J.) VIDUNDER-FISKEN. {Ichthjol.) Un des noms suédois de de la chimère arctique. Voyez Chimère. ( H. C.) V!E. [Physiologie.) Pour s'élever à l'idée abstraite de la vie, la plus exacte à la fois et la plus complète que possible, dans l'état actuel de la science, il faudroit en observer et en décrire tous les phénomènes et toutes les conditions dans les êtres qui en jouissent. Un tableau régulier de ces phénomènes , une juste appréciation de ces conditions, auroient été bien placés à la lin de ce Dictionnaire , où l'on traite de tous les êtres vivans. Les bornes assignées à cet article nous obligent de remplacer ce tableau par une simple esquisse, qui n'en comprendra que les principaux traits ; mais nous aurons soin 8o VIE de renvoyer, pour les détails, aux mots qui ont rapport aux phénomènes généraux de la vie, en citant ces articles dans l'ordre que le lecteur devra suivre pour en prendre connois- sance. Tous les corps qui sont du domaine de l'histoire naturelle ne jouissent pas de la vie. Ceux qui en sont privés restent entièrement soumis aux forces générales de la nature, qui déterminent uniquement les combinaisons de leurs atomes , la réunion de leurs molécules et leur cohésion. Ils ne se pré- sentent jamais à nous que dans un seul état de solides , de liquides ou de fluides aériformes, suivant que le calorique écarte plus ou moins leurs atomes ou leurs molécules. Cet agent peut les faire passer d'un état à l'autre, sans changer leur nature: l'eau à l'état liquide, de glace ou de vapeur, est toujours de l'eau. Ces corps, qu'on est convenu d'appeler hruts , sont le plus ordinairement des masses informes dont on ne peut assigner positivement le commencement ni la fin. Quand ils s'offrent à nous sous des formes régulières, celles- ci se terminent toujours par des lignes droites, soit que l'on considère le cristal le plus compliqué, soit qu'on cherche à le décomposer, autant que possible, dans sa molécule intégrante. Leur composition chimique peut être simple ou formée de plusieurs élémens. C'est elle qui constitue leur nature, qui sert conséquemment à déterminer les espèces minérales; et nullement leur volume, qui peut varier, dans la même es- pèce, depuis la plus petite molécule jusqu'à la plus grande masse.; ni leur forme, qui présente rarement une figure ré- gulière, que peuvent d'ailleurs affecter plusieurs espèces congénères. Leur accroissement, enfin, a lieu indéfiniment au moyen de molécules qui viennent, par l'effet de l'attrac- tion, se juxtaposer à la surface de ces corps, et y adhérer aussi long-temps que les agens extérieurs ne détruisent pas cette cohésion; elle forme pour chaque minéral une véritable agrégation de molécules similaires. ( Voyez les mots Corps , Cristal, Minéralogie.) Si nous opposons à ces caractères des corps bruts, ceux que nous présentent les corps vivans, nous en tirerons l'idée la plus générale que nous puissions concevoir de la vie. Les forces qui combinent les atomes de ces derniers, qui rappro- VIE 8i chent leurs molécules elles maintiennent réunies, semblent, par leurs effets, de tout autre nature que les affinités chi- miques: celles-ci font entrer les molécules organiques dans de nouvelles combinaisons , après les avoir décomposées dans leurs élémens, dès que ces molécules ne sont plus soumises^ l'ac- tion de la vie. Elles sont arrangées dans les corps vivans de manière à intercepter des cellules ou des vaisseaux, dans les- quels se meut uii liquide ou un fluide à l'état de vapeur ou de gaz, destiné à pénétrer dans toutes les parties et à les ac- croître par développement du dedans en dehors ou par intus- susception. Ces mêmes molécules , d'après les observations mic^'oscopiques les plus exactes, ont constamment une forme arrondie, qui semble avoir avec la forme générale des corps vivans, que Ton voit constamment terminée par des lignes courbes, un rapport analogue à celui qui existe entre la forme anguleuse d'un cristal et celui de sa molécule intégrante. L'arrangement des molécules des corps vivans constitue leur organisation et détermine leur nature. Les formes in- térieures et extérieures qui en résultent , servent à en dis- tinguer les espèces, et non la composition chimique, qui con- siste, pour tous, dans les mêmes élémens, au nombre de trois au moins, ou de quatre au plus. Tout corps vivant a une existence bornée, qui commence à sa naissance et finit à sa mort , et dont la durée semble évidemment en rapport avec son organisation. Ce n'est d'a- bord qu'un germe ou qu'un abrégé de ce corps, qui se dé- veloppe dans un être semblable à lui, et s'en détache pouf avoir une existence individuelle et séparée , ou qui lui reste attaché, comme cela a lieu dans les plantes qui se multiplient par bourgeom et dans beaucoup de zoophytes , pour former un agrégat vivant. Il résulte de cette comparaison que la vie est le résultat d'une force simple ou compliquée , opposée aux lois géné- rales de la matière morte, source de tous les mouvemens ex- térieurs ou intérieurs que nous présentent les corps organisés, qui les fait naître de corps semblables à eux, qui les fait croître, se développer et durer avec des formes individuelles bien déterminées; formes qui disparoissent par la dislocation générale de toutes les molécules de ces corps, bientôt après 5^. 6 82 VIE que cette force a cessé d'agir et que la mort a arrêté le mou- ■vement de la vie. L'organisation en est la première condition. Ces formes in- térieures et extérieures qui la constituent, se composent de parties plus ou moins nombreuses, plus ou moins distinctes, qu'on appelle organes. Les organes sont les instrumens de la vie ; ce sont les moyens mécaniques que chaque individu vivant emploie pour exercer les actions plus ou moins mul- tipliées par lesquelles se manifeste son existence. Ces actions, qu'on désigne sous le nom àe fonctions , autant qu'on les rap- porte à tel ou tel ordre de phénomènes de la vie, ont pour but l'accroissement et la conservation des individus paj' la nutrition , ou la conservation des espèces par la génération. Les relations plus ou moins multipliées qu'une partie seule- ment des corps vivans exerce, par les sens et les organes du mouvement, avec le monde extérieur, forment, pour les animaux , les seuls êtres doués des facultés de sentir et de se mouvoir , un ordre supérieur de phénomènes vitaux , qui leur donne des mo3'ens extraordinaires de remplir les deux fonctions essentielles de la vie,. celles de se nourrir et de se propager. Avant de jeter un coup d'œil rapide sur les principaux phénomènes que présentent ces fonctions, cherchons à saisir les traits essentiels de cette organisation, première condition de l'existence. Des vésicules arrondies , globuleuses ou de forme plus ou moins alongée, composent les tissus vivans de tous les corps organisés; mais la molécule élémentaire de leurs tissus inertes peut être à facettes, comme cela se voit dans les parties ter- reuses des animaux. Ces vésicules en forment d'autres, qui, par leur rapprochement , par la compression variée qu'elles exercent les unes sur les autres, prennent différentes figures. Tel est le premier degré de l'organisation de ces tissus. Lorsque ces cellules forment des membranes roulées sur elles-mêmes pour figurer des tubes ou des vaisseaux, il en résulte une complication , une perfection d'organisation , qui distingue, dans les deux règnes, les animaux et les végétaux les plus simples, de ceux dont l'organisation , plus compliquée, nous paroît plus parfaite. Les végétaux cellulaires, dont les VIE B3 tissus n'ont point de vaisseaux , forment une série nombreuse, dans laquelle la plupart des familles sont agarnes, c'est-à dire qu'elles n'ont pas d'organes sexuels distincts ; et les autres cryptogarnes, c'est-à-dire que l'usage de leurs organes présumés sexuels n'a pu être Jusqu'ici bien déterminé; tandis que dans l'autre série des végétaux plus parfaits, qui ont le tissu cellu- laire entremêlé partout avec le tissu vasculaire, il y a généra- lement une distinction évidente des organes sexuels et une plus grande complication de ceux de la nutrition. On pour- roit de même distinguer les animaux cellulaires des animaux vasculaires, et trouver dans cette comparaison des différences analogues à celles que nous venonS d'énoncer pour le règne végétal. Nous y reviendrons en comparant les fonctions. Ajoutons encore à ces circonstances, les plus générales de l'organisation, que les principaux vaisseaux des plantes dans lesquels circule le fluide nourricier commun , sont cloisonnés; tandis que dans les animaux ils forment des tubes continus. Nous en verrons la raison en parlant du mouvement du fluide nourricier. La nature des tissus organiques paroit dépendre de deux causes, de l'arrangement des globules dans ces divers tissus et de la nature chimique ou de celle des atomes qui entrent dans la composition de la molécule élémentaire." C'est dans ces deux causes qu'il faudroit chercher les carac- tères fondamentaux des deux séries dans lesquelles on sépare les êtres vivans. C'est la proportion différente des élémens contractiles ou inertes, dont les uns sont particulièrement propres aux animaux et les autres aux végétaux, qui nous paroît constituer la nature des uns et des autres. Ainsi la pro- position que la forme des corps organisés leur est plus essen- tielle que leur matière, n'est incontestable, à notre avis, que lorsqu'on compare entre eux les êtres d'un même règne; elle n'est p.eut-être plus aussi fondée , si l'on oppose les ani- ihaux aux végétaux: elle auroit besoin d'être étendue à la forme même de la molécule organique , si l'on, prend l'en- semble de tous les êtres doués de la vie. Encore pourroit-on soutenir que la nature de cette molécule est aussi importante 1, Voy. Dutrochci, Structure des animaux et des végétaux. 84 VIE que sa forme et que son arrangement en tissus et en organes, pour constituer un corps vivant. Ce tissu aréolaire ou cellulaire, ce tissu vasculaire, les li- quides ou les fluides qui se meuvent dans ces différentes ca- vités, la nature différente des élémens organiques ou chimi- ques qui entrent dans la composition des uns et des autres, constituent essentiellement toute l'organisation de chaque être vivant. Mais cette organisation , très-hoinogène dans les êtres les plus simples des deux règnes, se complique et se divise en un nombre d'organes ou d'inslrumens de la vie d'autant plus grand , que celle-ci doit se composer d'actions plus variées. Plus elle est simple , plus* l'organisation est semblable dans toutes ses parties; plus elle est multipliée, plus cette organi- sation est compliquée, plus il y a de parties ou d'organes, dont chacun- remplit un but qui concourt à l'existence. S'il y a , eu égard à l'uniformité de l'organisation , un grand rapprochement entre les végétaux et les animaux les plus simples, si les tissus des uns et des autres paroissent partout homogènes, si toutes leurs parties semblent également pro- pres à la nutrition , également propres à servir de moule aux germes, qui s'en détachent ou paroissent à la surface de leur corps sous la forme de gemmules , comme dans les polypes , les animaux s'éloignent rapidement des végétaux par la dis- tinction , la complication des organes et la multiplicité des tissus, à mesure que l'on monte l'échelle de ce règne; tandis que le tissu végétal reste à peu près le même, et que les or- ganes se multiplient et se compliquent beaucoup moins, la vie végétale étant bornée à la nutrition et à la propagation. Les animaux dont l'organisation est plus parfaite, ont de plus des instrumens distincts pour sentir et pour agir. La plus importante fonction des êtres vivans, celle pour laquelle les forces de la vie réunissent toute leur énergie et se consument en plus grande quantité , au point qu'un- grand nombre d'animaux, et peut-être un plus grand nombre de végétaux, meurent après l'avoir accomplie , est sans contredit la fonction de la génération. Elle s'opère, soit par le concours des organes sexuels, qui peuvent être réunis dans le même individu ou bien être pla- cés dans des individus différens ; soit sans le concours de ces VIE S5 organes et par TefiTet de la force assimilatrice qui préside au développement de toutes les parties. Les végétaux , comme les animaux les plus simples, n'ont que cette dernière manière de se propager. Elle se voit encore dans les végétaux qui ont des organes sexuels, au moyen desquels ils se multiplient par graine, mais qui peuvent de plus faire sortir des germes, qu'on appelle bourgeons , de différens points de la surface de leur corps, et former ainsi des agrégations d'individus. Dans la trujf'e comestible, par exemple, toute l'épaisseur de son tissu peut se remplir de vésicules reproductrices, qui s'y développent et prennent tous les caractères des jeunes truffes. (Voyez la planche de ce Dictionnaire qui la représente.) Les vésicules de différentes ligures des végétaux élémentaires microscopiques (voyez les planches de ce Dictionnaire), qui se groupent entre elles de tant de manières, mais qui s'articu- lent le plus souvent en fiiamens simples ou ramifiés, ne sem- blent exister que pour se remplir de germes, qui rompent , lorsqu'ils ont atteint un certain degré de développement, les parois de ces vésicules, et deviennent bientôt semblables à elles, en acquérant leur volume et leur forme cylindrique , ovale, globuleuse ou aplaiie. Une circonstance bien singulière et qui a beaucoup em- barrassé les naturalistes, est celle que ces germes ou ces vési- cules reproductrices, une fois détachées de leur mère, qui appartiennent toutcsàdes végétaux de la famille desconfervcs, exercent de suite après leur naissance, pendant peu de temps à la vérité, dans l'eau où ils doivent passer leur vie, des mouvemens qui paroissent spontanés, mais qu'ils perdent dès qu'ils commencent à prendre la forme ramifiée des végétaux, qu'ils doivent conserver le reste de leur vie; ce qui a fait dire à plusieurs observateurs qu'ils passoient successivement de la vie animale à la vie végétale. (Voyez les Annales des sciences naturelles, Avril 1828, et les mots Matière verte, Némazoaires , PsYCHODiAiREs et ZoocARPÉs , de ce Dictionnaire.) Les séminules ou les corps reproducteurs des autres végé- taux, 011 l'on n'a pas trouvé d'organes sexuels bien distincts, peuvent être concentrés dans des réceptacles particuliers , comme cela a lieu dans les mousses, les lichens, une partie des champignons; ce qui sembleroit indiquer que, chez eux, 86 VIE certaines parties, douées de plus de vie, sont plus particuliè- rement destinées à la donner au germe. Dans le corps gélatineux et transparent du polype à bras, on remarque des grains un peu opaques, espèces de germes qui se portent à la surfare du corps sous forme de gemmules, s'y développent et s'en séparent par une sorte de déchirement spontané. Dans les polypes à polypiers et dans le reste des animaux qui n'ont point de sexes, les œufs sont généralement rassem- bles dans un réceptacle particulier, où les germes se moulent , pour ainsi dire, et prennent une vie propre, sans fécondation apparente. Ils trouvent réunies, dans ce réceptacle, toutes les circonstances qui sont séparées dans des organes diEféreas, lorsque les sexes sont distincts. Ce dernier cas est celui des végétaux et des animaux plus parfaits. Ils ont, d^un côté, les réceptacles des œufs ou les ovaires, qui sont attribués au sexe féminin, et, de l'autre, les oPganes sécréteurs de la poussière ou de la liqueur fécon- dante, attributs du sexe masculin. Ces organes peuvent être réunis dans le même individu, ou bien ils restent séparés dans des individus différens. Dans les végétaux, celle séparation n'indique aucune perfection d'organisation de plus. Mais, pour les animaux, il n'y a que les plus complètement orga- nisés chez lesquels les sexes soient distincts. 11 faut, dans ce cas, que la poussière fécondante des organes mâles, ou la liqueur prolifique, soit portée sur le germe pour lui donner la vie. Les venls rendent ce service aux plantes dioïques, tandis que l'eau se charge de la laite des poissons. Le plus souvent Torgane mâle est rapproché de l'organe femelle pour produire dans l'un et l'autre règne cette opération mysté- rieuse qu'on appelle fécondalion. Mais quel est le rôle que chaque organe, que chaque sexe joue dans cet acte de la vie ? De zélés scrutateurs de la nature ont cherché tout récemment à le découvrir par de nouvelles re- cherches, qui otfrent, malgré les efforts nombreux qui avoient été lentes avant eux dans le même but, le plus grand intérêt. On sait depuis long-temps que la liqueur séminale (voyez au mol Speiîme) contient de petits corps alongés de différentes VIE 87 dans tous les individus d'une mcme espèce, qui se meuvent avec agilité, qui ne se montrent pas encore dans la semence des jeunes individus, inhabiles à la génération; qui disparois- scntdans les vieux animaux, lorsqu'ils sont devenus inféconds: dont les mouvemens s'arrêtent par l'elFet de Tétincelle élec- trique; qui font perdre à la liqueur spermalique sa vertu fé- condante , lorsqu'on les en sépare par des filtres. Ces corps, que les naturalistes ont classés pa^rai les infusoires, sous le nom de cercaires , qu'on appelle communément animalcules spcrmati- ques , seroient , suivant MM. Dumas et Prévost, les premiers linéamens du système nerveux: c'est aussi l'opinion de Ro- lando. L'un et l'autre de ces physiologistes pensent que dans l'acte de la fécondation un seul de ces prétendus animalcules iroit se greffer dans l'ovule; de sorte que le mâle fourniroit le système nerveux et la femelle le système vasculaire. Cette hypothèse est appuyée d'observations et de raisonnemens qui lui donnent une apparence de fondement dont la science ne peut que profiter, si elle provoque des recherches ultérieures. ' 11 résulte de celles d'Adolphe Brongniartsur la fécondation et le développement de l'embryon dans les végétaux phané- rogames^, que chaque grain de la poussière des étamines est une vésicule qui contient un certain nombre de granules sper- raatiques de formes différentes, suivant les espèces; dont la grandeur varie, sans être proportionnée k celle de la plante, puisci^u'ils n'ont qu'un sept-centième de millimètre dans le cèdre* du Liban , qui les a globuleux; tandis que les granules ovales de Vhjbiscus syridcus ont leur plus grand diamètre d'un cent-vingt-sixième de cette mesure. Ces granules , qui pénè- trent par le stigmate dans l'ovule, paroissent, à l'auteur, jouer dans la fécondation le même rôle que les prétendus animalcules spermatiques. Ils ont avec ces derniers ce singu- lier rapport, qu'ils manifestent au bout de quelque temps, lorsqu'on les place dans un liquide, des mouvemens qui pa- roissent spontanés, que GJeichen avoit déjà observés, et qui luiavoient fait croire que la poussière des étamines se trans- formoit en animalcules infusoires. I "Noyez Annales des sciences naturelles, tom. 2 et 3. ■2 3Icnics Annales, Oclobie et Novemljre 1827, et Février 1826. 88 VIE Si nous rapprochons ces mouvemens des granules sperma- tiques des végétaux, ceux beaucoup plus marqués, plus cons- tans et plus durables, du sperme des animaux, avec les mou- vemens dont nous avons déjà parié des corpuscules produc- teurs de beaucoup de conferves , qui sont proprement leurs œufs éclos: avec ceux des œufs non encore éclos des éponges et de plusieurs zoophytes observés par Grant, dont la surface est couverte de cils contractiles , qm nagent dans toutes les direc- tions, au moyen de ces cils, jusqu'à ce qu'ils aient trouvé un lieu convenable, où le polype éclot, se fixe d'abord par ses racines, pousse ensuite le tronc et les branches qui le com- posent; on ne pourra s'empêcher de trouver que c'est dans lacté de la génération et à l'origine des corps organisés, que le mouvement de la vie se montre avec le plus d'énergie, même chez ceux qui ne doivent jouir de la mobilité que dans ces premiers momens de leur existence. Les granules spermatiques concourent à la formation de l'embryon végétal, suivant M. A- Brongniart, comme les cor- puscules spermatiques de la semence servent à composer l'em- bryon animal. L'une et l'autre hypothèses expliquent beaucoup de faits qui restent incompréhensibles avec le système de l'emboitement et de la préexistence des germes , défendu , entre autres , avec tant de persévérance par le célèbre Bonnet. Mais la vie, une fois acquise, une fois commencée par l'acte de la génération, se continue dans les corps organisés par une autie fonction tout aussi nécessaire, celle par la- quelle ils se nourrissent. On pourroit même dire que dans les végétaux, comme dans les animaux les plus simples, la nutrition et la génération se confondent dans une seule et même fonction , puisque les corps reproducteurs de ces êtres se forment et se moulent dans toute l'étendue de leur tissu ho- mogène , et que leur force de propagatioji ne paroît être diffé- rente de la force d'assimilation qui nourrit toutes leurs parties. Considérée de celte manière, la nutrition seroit même une fonction encore plus générale que la génération, qui ne de- vroit prendrece nom que lorsque l'organisation se complique et acquiert des organes particuliers pour être les instrumens spéciaux de la yropagalion. VIE 89 Une vapeur., un gaz ou un liquide, remplit les mailles, les cellules ou les «aisseaux des corps organisés, s'y meut avec plus ou moins de vitesse , et pénètre successivement dans toutes leurs parties, qui en séparent les molécules nécessaires pour réparer leurs pertes et pour leur accroissement, et se les as- similent par une force d'affinité vitale', qui produit l'agréga- tion organique, comme l'affinité chimique et l'attraction pro- duisent l'agrégation des corps inorganiques. Mais la nature du liquide ou du fluide nourricier commun , la forme des cavités dans lesquelles il se meut , la cause de ce mouvement, la ma- nière dont il se forme , se renouvelle et s'élabore, la matière qui sert de nourriture au corps organisé, varient extrêmement. La nature du liquide ou du fluide nourricier est toujours analogue à celle des organes qui doivent y trouver des élé- mens semblables à ceux dont ils sont composés. Elle nous paroît avoir, dans les animaux et dans les végétaux, des ca- ractères distinctifs importans; du moins je ne sache pas qu'on ait trouvé dans la sève des végétaux ces globules qui entrent dans la composition des fluides animaux. Toutes les fois que le fluide nourricier se ineut dans des tubes ou des canaux continus, il reçoit l'impulsion d'un organe contractile. Cette circonstance d'organisation , qui n'est don- née qu'à un certain nombre d'animaux , plus complètement organisés à cet égard , rend le mouvement du fluide nour- ricier plus indépendant des milieux dans lesquels ils vivent cl de leur température. Chaque fois qu'elle manque, ce qui a lieu dans les animaux les plus simplement organisés et dans tout le règne végétal , alors le fluide nourricier filtre de cel- lule en cellule , par une force qui paroît être dans une grande dépendance de la température extérieure.* Si le corps organisé absorbe sa nourriture sous forme mo- léculaire (et c'est le cas de tous les végétaux et de quelques- uns des animaux les plus simples, entre autres de la famille des méduses ), le fluide nourricier commun est puisé immédiate- 1 Voyez, pour celtç expression et l'idée que j'y attache, mes héf-exions sur les corps organisés , publiées, en 1799, Jaiis le Magasin eticjrclopé' ditjue de Millin. 2 Voy. l'ouvrage de Dutrorhot, intitulé L'agent immédiat du mouve- ment vital chez les végétaux et chez les animaux. Paiis, jSzô. 90 VIE ment par absorption dans le milieu où se trbuve plongé le corps organisé, dont toute la surface seuiblg propre à rem- plir celte fonction par les pores dont elle est criblée. Si c'est un animal, ce milieu est toujours de l'eau ; tandis que le plus grand nombre des végétaux semble se mieux trouver dans l'air, pourvu que leurs racines soient plongées dans la terre humide. L'immense majorité des animaux peut réduire, parla digestion, sa nourriture sous forme moléculaire. Cette opération , à la fois mécanique et chimique, se compose de moyens infiniment variés, départis aux animaux pour saisir leur nourriture, la porter à leur bouche , la réduire en par- celles propres à être ramollies, dissoutes par les différens sucs digestifs. Le sac, ou le canal alimentaire, dans lequel se passent ces différentes opérations, absorbe les alimens ainsi préparés, et les verse, médiatement ou immédiatement, dans les réservoirs du suc nourricier. Mais , avant d'être propre à entretenir la vie, il subit gé- néralement, dans tous les corps organisés, une élaboration par 1 influence de l'air atmosphérique ou de l'air combiné à l'eau, qu'on appelle respiration. Cette fonction, dans les vé- gétaux, a des résultats tout opposés à ceux qu'elle offre dans les animaux, et sous ce rapport, comme sous celui de la di- gestion , qui n'a pas lieu dans les végétaux, il y a une im- mense différence entre les uns et les autres. Les végétaux vasculaires ont des organes particuliers de respiration; ce sont leurs feuilles. Les végétaux cellulaires respirent par toute la surface de leur corps. C'est aussi le cas des animaux les plus simples. D'autres ont des canaux, d;îns lesquels pénètie le fluide ambiant pour aller chercher le fluide nourricier et le modifier: tels sont les échinodermes et les insectes. Tous les autres animaux, dans lesquels ce fluide circule dans des vaisseaux, ont des branchies ou des pou- mons, où, soit l'air pur, soit l'air mélangé à l'eau , se ren- contre avec le sang et s'y combine. Ce fluide éprouve encore, dans les animaux plus parfaiîs. d'autres élaborations ou dépurations, qui ont pour effet de le maintenir dans les proportions et les qualités convenables pour nourrir les parties; telles sont les sécrétions des urines et celles dont les tégumens sont les organes plus ou moins actifs. VIE 9' Pour ce qui tst de la matière propre à entretenir la vie des corps organisés, en réparant les quantités du fluide nourri- cier qu'ils perdent, soit par l'assimilation qui s'en fait dans les organes, soit par les sécrétions des sucs particuliers aux- quels il fournit, soit par l'exhalation qui a lieu à la surface du corps , elle nous paroit essentiellement différente dans les deux règnes. Les végétaux semblent destinés, dans l'éco- nomie générale de la nature, à commencer l'organisation de la matière inerte, à lui donner une première élaboration, qui la rend propre à être assimilée plus tard au règne animal, dont la vie se manifeste par des fonctions plus relevées. L'air atmosphérique et l'eau suffisent pour entretenir la vie Végétale , qui est surtout alimentée par l'acide carbonique ou par l'oxide de carbone, que le végétal puise dans l'air ou qu'il absorbe dans l'eau ou dans la terre humide. C'est par )e car- bone qu'ils contiennent que les débris des végétaux qui for- ment les dilférens engrais, sont convenables à la végétation, tandis que c'est leur fécule, partie la plus organisée, la plus vitale, si je puis m'exprimer ainsi, de leurs élémens consti- tuans, qui est la plus propre à l'animalisation. Les animaux ne peuvent vivre que des débris organiques de l'un ou de l'autre règne. Les végétaux leur fournissent principalement cette fécule, si remarquable parla forme glo- buleuse et la composition de ses molécules, d'après les belles observations de M. Raspail, que Dutrochet re'garde comrrie les analogues des globules nerveux des animaux. Il est à pré- sumer que la mer, qui semble le séjour fécond de la vie ani- male, dans laquelle elle se piultipiie sous toutes les formes au-delà de toute expression, mais où l'organisation animale la plus simple semble plus particulièrement se plaire, n'est si propre au séjour des innombrables mollusques ou zoophytes qui y pullulent, que parce qu'elle tient en dissolution les dé- bris de ceux de ces animaux qui y terminent à chaque ins- tant leur existence. La vie ne consiste, nous l'avons dit en commençant, pour _ un grand nombre de corps organisés, que dans les seules fonctions de propagation et de nutrition, dont nous avons cherché à donner l'idée la plus générale. C'est dans l'accom- plissement de ces deux fonctions que semble se borner toute 9^ VIE la vie végétale; mais la vie animale, plus étendue, exerce sur le monde extérieur des actions, elle en reçoit des impres- sions qu'il nous reste à examiner. Pour que les unes et les autres distinguassent nettement la vie animale, ilfaudroit, à la vérité, que ces actions fus- sent volontaires et que ces impressions fussent des sensa- tions; on est loin de pouvoir l'assurer des animaux les plus bas dans l'échelle , dont les mouvemens pourroient bien ne différer que par le degré et non par la nature , de ceux qu'exécutent certains végétaux. On sait que ceux-ci ne man- quent pas d'agir aussi sur le monde extérieur. Leurs racines pénétrent avec une apparence de choix dans toutes les parties où elles peuvent se fixer et puiser quelque nourri- ture. Les végétaux grimpeurs cherchent et trouvent l'appui dont ils ont besoin pour s'élever, et s'y attachent; les fleurs s'épanouissent ou se ferment sous l'influence du soleil; un certain nombre suit évidemment la direction de cet astre sur l'horizon; les feuilles se rapprochent de leur tige ou s'é- talent par la présence ou l'absence du jour; les étamines, à l'instant de la fécondation, s'inclinent vers l'ovaire et le stig- mate, dans lequel les granules spermatiques pénétrent par un mouvement de progression très-remarquable. Des stimu- lus extérieurs peuvent quelquefois exciter ce mouvement avec autant de célérité que la contraction d'un muscle , comme cela a lieu dans les étamines de Tépine-vinette , etc. Tout le monde connoît les phénomènes que présentent dans ce genre la sensitive, Vliedjysarum girans , la dionœa muscipula. y a-t-il une grande différence entre ces mouvemens qu'offrent les végétaux et ceux des animaux les plus simples , sinon dans le degré de contractilité des uns et des autres , et dans la proportion différente de l'élément organique contractile dont leurs parties sont composées? Ainsi, même à légard de la motilité , les deux règnes ne peuvent être distingués d'une manière absolue, mais seule- , ment par le degré. Au reste , cette faculté est si générale dans les animaux, et si restreinte dans les végétaux, qu'on peut cependant fonder leur séparation en deux règnes dis- tincts , sur sa présence ou son absence. Les actions des animaux dont la motilité est le moyen VIE 95 pour être appréciés à leur juste valeur, doivent être distin- guées en actions sensoriales et en actions non sensoriales ; celles-là viennent évidemment d'un centre de volonté, où le moi perçoit des sensations et d'où il rétigit sur les organes du mouvement. Les actions non sensoriales ont lieu dans les animaux sans nerfs visibles et conséquemment sans rentle- ment médullaire qui puisse être considéré comme le centre des sensations. Cette classe de mouvemrins, comparables aux contractions involontaires de notre cœur, de nos intestins, ou mieux encore, d'un muscle séparé du corps, qui se con- tracte par l'effet du fluide galvanique ou de tout autre sti- mulus, ne suppose ni une sensation préalable ni une volonté, un moi qui la détermine. Je pense qu'il faut y rapporter les contractions obscures du tissu gélatineux dont se composent les éponges , les mou- vemens très-remarquables de leurs oeufs et des œufs de plu- sieurs zoophytes observés par Grant ; les actions de tous les zoophytes qui n'ont pas de nerfs, actions qui prouvent que leur tissu est impressionnable et susceptible d'être stimulé par les agens extérieurs, mais qui ne supposent ni les sensations ni la volonté. Il faut encore réunir à cette classe les mou- vemens qu'on a observés dans les granules de la poussière des examines , ceux que manifestent les corps reproducteurs des conferves, ceux enfin que présentent quelques végétaux à cotylédons dans leurs feuilles et dans leurs fleurs. Cette dis- tinction nécessaire me paroit lever bien des difficultés qui rendroient sans cela inexplicables, sous le rapport du prin- cipe de leurs actions, l'histoire des animaux inférieurs. Ceux qui sont plus élevés dans l'échelle ont tous des ac- tions sensoriales ; mais ces actions doivent encore être distin- guées en instinctives. et en intellectuelles. Les premières sont celles auxquelles les animaux sont nécessairement portés. Eiles prouvent l'effet des modifications opérées dans le centre des sensations par celles qu'ont éprouvées les autres organes. Ce sont les actions instinctives simples que déterminent la faim, le besoin de l'amour, etc. Lorsque ces actions sont très- compliquées et qu'elles supposeroient une suite de raison- nemens plus, ou moins difficiles de la part des animaux qui les exécutent, on ne peut les expliquer que par des images 94 VIE qui existent dans leur cerveau , sans impressions préalables sur les organes des sens , images qui les dirigeroient dans leurs actions si remarquables. En s' élevant encore plus haut dans réchclle , on arrive aux animaux dont Torganisation est la plus parfaite, lesquels manifestent, entre les actions instinctives simples ou compliquées , des actions intellec- tuelles, suite d'un jugement qu'ils ont porté des sensations qu'ils ont reçues, jugement qui les a déterminé à agir. Enfin, l'homme seul a des actions morales, c'est-à-dire des actions entièrement libres et indépendantes des impressions intérieures ou extérieures , qu'il fait avec réflexion après avoir eu le libre choix d'agir ou de ne pas agir , et dont il est responsable. C'est surtout à l'égard des facultés de sentir et de se mou- voir , que la vie , dont le mouvement est Timage , montre toute sa puissance et fait admirer les merveilles de la créa- tion, depuis l'instinct compliqué de l'abeille ouvrière, qui la porte à construire ses cellules polygones de différentes di- mensions , suivant un but déterminé , et à y déposer son miel ; jusqu'à celui du castor , qui met dans l'établissement de ses digues et de sa demeure toute la prudence, toute la pré- voyance d'un architecte. L'histoire de la vie des animaux, si nous entrions dans plus de détails à ce sujet, nous ehtrai- ncroit dans le domaine de l'histoire naturelle proprement dite , et nous éloigneroit de notre but, qui est purement phy^ siologique. Avant de terminer la revue, bien générale sans doute, que nous venons de faire des principales fonctions qui rem- plissent tonte la vie des êtres organisés , nous ferons remar- quer que des fluides en sont pour nos sens, ou en paroissent à notre raison les premiers mobiles. Ainsi nous voyons le fluide nourricier commun pénétrer dans toutes les parties et y porter la vie ; la liqueur spermatique , dans les animaux du moins qui ont des sexes, la communique aux germes, et la vie de relation est sous l'influence plus spéciale de l'ac- tion nerveuse, qu'on attribue également à un fluide. Mais, à en juger par l'effet que l'exercice immodéré de l'une ou l'autre fonction , que la consommation extraordi- naire de tel ou tel de ces fluides a sur toutes les forces de la VIE 95 vie . il semble que, dans les animaux élevés dans l'échelle, ces fonctions dépendent d'une cause unique , d'un Huide impondérable, par exemple, répandu dans toutes leurs par- ties, qui se consommeroit par Faction successive ou simulta- née de tous leurs organes, qui se répareroit par le repos, que cette action, poussée à l'excès par des stimiilans, aci^u- muleroit dans certaines parties pour en priver d'autres. Les animaux auroient en eux-mêmes, mais à des degrés bien différens , les moyens de l'entretenir dans les proportions nécessaires à leur existence, tandis que les végétaux seroient à. cet égard bien davantage, ou même entièrement, sous l'influence des agens ph}/siques, de la lumière, de la cha- leur , de l'électricité , avec lesquels l'agent immédiat de leur mouvement vital se confondroit , suivant les recherches ingénieuses de Dutrochet. Le premier moteur de la vie, animant telle ou telle fonc- tion , tel ou tel tissu , produiroit , dans les fonctions de la res- piration et des sécrétions du système capillaire, les phéno- mènes du développement de la chaleur; dans la fibre cellu- leusc , dans la fibre musculaire, dans la substance nerveuse, ceux de la contractilité , de l'irritabilité ou de la sensibilité; sans qu'on puisse attribuer ces phénomènes, qui sont abso- lument dépendans de certaines fonctions ou de certains mo- des d'organisation , à des propriétés vitales particulières, telles que l'irritabilité de Haller, la sensibilité organique et animale de Bichat, la caloricité de Chaussier. Nous ne remonterons pas plus haut dans l'examen du prin- cipe de la vie des divers corps organisés. Ce souffle divin, qui au commencement des siècles, a donné le premier mouvement à la matière que la main toute- puissante du Créateur venoit d'organiser, échappera sans doute toujours aux investigations expérimentales de l'homme, ■ quelque effort qu'il fasse pour s'en emparer ; et la fiction in- génieuse de Prométhée dérobant au ciel le feu de la vie, restera toujours une fable. Après avoir mis en regard, en commençant cet article, la nature morte avec la nature vivante, afin de donner , par cette comparaison, une première idée de la vie, nous avons parlé d'abord de sa première condition, de l'organisation. Il 9^ VIE nous resleroit encore , pour achever noire tâche , à faire une courte mention de plusieurs autres conditions de l'existence. Nous finirons en disant quelque chose de sa durée, de sa sus- pension , de son terme et de ses nionumens. Les agens physiques, la chaleur, la lumière, l'air atmo- sphérique et l'eau, tiennent plus ou moins la vie dans leur dépendance, et favorisent ou contrarient le développement des formes sous lesquelles elle se manifeste. Voilà pourquoi ces formes varient tant dans les différens climats , qui se com- posent, comme l'on sait, de la latitude, de l'élévation et de l'exposition des lieux. Le mouvement des liquides dans les solides organiques qui entretient la vie , ne pourroit continuer dans un milieu dont la température baisseroit au degré de la congélation , si les corps organisés n'avoient pas en eux-mêmes, et par l'effet de leur organisation , les moyens de maintenir leurs fluides et leurs solides à un degré de chaleur plus élevé que la tem- pérature extérieure. C'est une condition essentielle de la vie dans les climats froids. Dans les climats chauds, leur organi- sation doit pouvoir s'opposer à l'action d'une température trop élevée , qui produiroit l'évaporation complète de leurs li- quides, et dessécheroit leurs solides. Mais si la vie maintient dans chaque corps organisé une température qui lui est propre, qui paroît à la fois le résultat de sa composition chimique, de sa composition organique, de la manière dont il exerce ses fonctions et de leur activité^ cette température peut être plus ou moins en rapport avec le milieu dans lequel la vie est soutenue, suivant l'intensité ou la foiblesse de ces différens moyens et l'étendue des va- riations de température de ce milieu. Les corps organisés qui vivent dans l'air, dont le degré de chaleur est si différent dans les différentes saisons, et varie tant suivant l'élévation des lieux et leurs latitudes, sont, tou- tes choses égales d'ailleurs, beaucoup plus sous l'influence de la température extérieure que ceux qui vivent dans l'eau de la mer, dont le degré de chaleur varie très-peu. La grande quantité de carbone qui entre dans la composi- tion du corps ligneux, de l'écorce des arbres dicotylédones, des écailles de leurs bourgeons, fait que ces organes qui en- VIE 97 veloppent de toutes parts ou qui recouvrent seulement leurs parties tendres, préservent les vaisseaux et les cellules qui y sont intercalés ou qu'ils entourent , d'un trop gran I abais- sement de la température extérieure , et empêchent, en gé- néral, celle-ci de se mettre en équilibre avec la température intérieure de ces arbres. Mais comment acquièrent - ils ua degré de chaleur nécessaire à la conservation de leur vie? Il paroît qu'en hiver, lorsque l'atmosphère se refroidit et que la terre conserve une température plus élevée , le calo- rique monte de celle-ci, par les racines, dans l'intérieur de chaque végétal , en suivant la direction des sucs nourriciers.' On peut très-bien concevoir cette marche du calorique dans les végétaux ligneux, même à l'époque où le mouvement de la sève et la nutrition sont suspendus par le froid. Eux seuls, à peu d'exceptions près, peuvent braver l'hiver de nos cli- mats, et conservent même leurs feuilles, lorsque la résine, dont toutes leurs parties sont pénétrées, les rend moins ac- cessibles à la soustraction du calorique ; tandis que les vé- gétaux herbacés périssent, en général, s'ils sont exposés aux rigueurs de nos hivers. Lorsque le froid est excessif et que la mauvaise saison se prolonge, comme cela a lieu dans les latitudes plus septentrionales , les végétaux ligneux se rapetissent, parce que le temps où la chaleur extérieure est assez forte pour les faire végéter, pour ranimer et entretenir le mouvement de la sève, est trop court: ils disparoissent même entièrement à des latitudes encore plus froides. La vie végétale se réduit alors à des mousses, à des lichens, à un petit nombre de plantes herbacées, qui forment par-ci par-là un gazon couvert de neige pendant neuf mois de l'année , et dont les premières fleurs, analogues à cellfs.de nos prin- temps, se développent au commencement de Juillet , immé- diatement après que ces neiges se sont fondues. Il y a à cet égard une grande ressemblance entre les hautes montagnes des latitudes méridionales et les climats des latitudes septentrio- nales. Telle est, entre autres, la végétation du Pic-du-Midi, dans les Pyrénées, élevé de i5oû toises au-dessus du niveau I Voy. (toni. XVin, pag. 363 , de ce Dictionnaire) l'article de M. De CandoUe sur la géographie des plantes- 58. 7 98 VIE de la mer, que Ramond compare et trouve tout-à-fait ana- logue à celle de l'ile Melville, située dans le fond de la baie de BafTin , sous le 74.* degré de latitude nord. Ainsi, la composition chimique des végétaux et l'arrange- ment organique de leurs parties nousparoissent les deux prin- cipaux moyens qu'ils ont de résister à la congélation. Sans doute que le mouvement général de la sève, que les difiTé- rentes sécrétions qu'opère la vie végétale , que le passage de l'état de gaz ou de fluide à l'état solide des différentes subs- tances qui servent à les nourrir, doivent contribuer, en déga- geant le calorique latent, ou en absorbant le calorique libre, à la température particulière de chaque végétal. Malgré toutes ces causes, cette température est singulière- ment dépendante de la température extérieure, et ce n'est qu'à une certaine élévation de celle-ci que la vie végétale se manifeste au dehors, que la sève se meut, que les feuilles se développent, que la nutrition, l'accroissement et surtout la reproduction des végétaux , qui exige encore un degré de plus d'activité, peuvent avpir lieu. Mais comment la vie végétale se conserve-t-elle au milieu des chaleurs excessives des climats équatoriaux, quelquefois sur des rochers brûlans ou sur un sable desséché, qui ne peu- vent servir que de points d'appui aux racines qui y sont ad- hérentes? Les formes singulières des végétaux qui vivent au milieu de circonstances aussi défavorables, annoncent qu'ils doivent ce privilège à une organisation particulière. On pré- sume que les pores absorbans de leur surface l'emportent de beaucoup sur les pores exhalans. C'est d'ailleurs la seule ex- plication que nous puissions donner de ce singulier phéno- mène que présentent les plantes grasses, dont toute la sur- face puise dans l'air, par absorption, la nourriture qui leur est nécessaire. La vie animale nous paroït en général beaucoup moins sous l'influence de la température extérieure que la vie végétale, parce que l'organisation des animaux et la plus grande acti- vité de leur vie leur donnent beaucoup plus de moyens de se rendre indépendans de cette température , d'en avoir une qui leur soit propre et de la maintenir la même, nonobstant les variations de celles du milieu où ils vivent. VIE 99 Il y a cependant à cet égard de très-grandes dissemblances entre les animaux des difl'érentes classes, qui sont l'elfet , à notre avis, de leur composition organique. Ceux dont l'organisation est la plus simple, dont tout le corps ne forme qu'une gelée uniformément conti-actile , vi- A'ent tous dans l'eau, et surtout dans la mer, où ils trouvent le moyen de se soustraire à un grand froid, et où leur vie n'est pas exposée aux variations de température qu'elle ne supporteroit pas. Il paroît même que les mers des pays chauds sont nécessaires à la multiplication des polypes coralli"ènes qui recouvrent les rochers sous -marins à de grandes distan- ces , et qui étalent près de la surface des eaux les plus écla- tantes couleurs. La respiration est, pour les animaux des classes plus éle- vées, la source principale de leur chaleur. Le fluide nourri- cier qui a respiré la porte dans toutes les parties du corps, où les différentes sécrétions jlleuvéhit encore développer le calorique latei^/. Aussi leur température est -elle d'autant plus élevée que leur respiration est plus complète , c'est-à- dire qu'une plus grande quantité de sang est exposée, dans un temps donné, à une plus grande quantité d'air atmosphé- rique. Les oiseaux et les mammifères sont, à cet égard, les mieux partagés de tous les animaux. Lorqu'à ces circons- tances favorables au développement de la chaleur animale, se joignent des tégumens mauvais conducteurs du calorique, qui empêchent celui du corps de se mettre en équilibre avec le calorique extérieur, alors la vie animale peut se soutenir dans les climats les plus froids , même dans ceux où toute végétation a disparu, pourvu que les animaux aient de quoi se sustenter. Les cétacés et les phoques affrontent les glaces des deux pôles : les premiers couverts d'un cuir très -dense, ceux-ci de leur fourrure; les uns et les autres au moyen de la couche épaisse de graisse ou d'huile qu'ils ont sous leur peau. L'ours polaire, le glouton, les martes, etc., doivent à leurs longs poils serrés, mêlés de poils courts, lins et laineux, la faculté de supporter les hivers du nord. Les plumes qui recouvrent les oiseaux sont également pour eux un excellent moyen de rendre leur températu/e inté- aoo VIE rieure indépendante de la température extérieure; aussi leur vie est -elle active dans tous les climats. Les reptiles et les poissons n'ont pas les mêmes moyens d'avoir une température indépendante de celle du milieu dans lequel ils virent. D'un côté leur respiration est incom- plète, à cause de la petite quantité de sang qui circule dans les poumons des reptiles, ou de la petite quantité d'air que respirent dans l'éau les branchies des poissons. De l'autre, leurs tégumens sont de nature à permettre au calorique inté- rieur de s'échapper facilement de leur corps, ou au calorique extérieur à le pénétrer. Ces circonstances expliquent le peu de chaleur de leur sang, et , pour les reptiles en particulier, leur sommeil d'hiver dans les climats froids, le petit nombre d'espèces qui y vivent, les petites dimensions auxquelles elles sont réduites ; tandis que les climats chauds pullulent en reptiles de toute espèce, dont plusieurs atteignent de très- grandes dimensions. • * Quant aux poissons, ils ont l'avantage dg vivre ^ans un milieu dont la température varie peu. L'activité de leur cir- culation suffit pour conserver le peu de calorique qui est indispensable à leur existence. Les insectes ne supportent pas plus que les reptiles l'hiver de nos cliqiats; leurs larves s'enfoncent, durant cette saison , dans la terre, le bois, ou se cachent sous les eaux. Les plus grands et les plus nombreux vivent dans les climats les plus chauds. Ces circonstances de leur vie prouvent qu'elle est sou- mise, comme celle des reptiles, à la température extérieure, et que celle-ci doit être élevée pour que leurs fonctions s'exer- cent complètement et sans obstacle. La chaleur singulière d'une ruche d'abeilles, au milieu de laquelle le thermomètre de Réaumur s'élève de 28 à 3o°, nous semble une exception en faveur des Insectes qui A'ivent en société ( voyez ce mot, p. 463, tom. XXIII, de ce Dictionnaire). Les petites tipules, dont on voit voler dans l'air des myriades , dans nos beaux jours d'hiver, auroient-ellcs, comme les abeilles , une tempé- rature intérieure plus indépenrlante P Quoique moins essentielle a la vie que la chaleur, la lu- mière paroit jouer un rôle important dans les fonctions des corps organisés. VIE loi Ce n'est que pendant le jour que la sève s'élabore dans les feuilles , qu'elles exhalent de l'oxigéne , qu'elles retien- nent le carbone, que la décomposition de l'eau a lieu, et que se préparent les matériaux qui doivent colorer les plantes et leur donner les différentes saveurs qui les distinguent. Ce sont les végétaux qui vivent exposés à la brillante lumière des pays équatoriaux , dont les propriétés sont les plus ac- tives; entre autres le cannellier, le giroflier et cet upas tieuté , dont le suc porte une mort si prompte dans le sang des ani- maux ; tandis que les plantes privées de lumière perdent en général leur couleur et deviennent insipides. Les fucus reti- rés des profondeurs de la mer feroient, suivant Lamouroux, exception à cette règle , puisqu'ils sont aussi fortement co- lorés et d'un tissu aussi dense que sur le rivage. ' Les mêmes influences et les mêmes exceptions s'observent pour le règne animal. Mais il est peut-être plus difficile de distinguer dans ce concours des différens agens physiques ce qui appartient à la chaleur de ce qui doit être attribué à la lumière. En général , les tégumens des animaux sont plus colorés lorsqu'ils sont plus long-temps exposés à une lumière plus intense. Le pelage des mammifères, le plumage des oiseaux et les écailles des reptiles et des poissons des pays inter- tropicaux brillent des couleurs les plus vives. 11 en est de même des insectes et des autres animaux des classes infé- rieures. Les méduses de la zone torride montrent dans toutes leurs parties les plus belles nuances , tandis que celles des mers froides sont ordinairement ternes et décolorées. Cepen- dant les chrysochlores , qui vivent habituellement sous terre, ont des couleurs métalliques remarquables, et des poissons péchés dans les profondeurs des mers, où l'on prétend qu'ils se tiennent habituellement loin de la lumière, ont offert des teintes vives et tranchées. L'eau , l'air et la chaleur sont les trois principaux agens physiques qui entretiennent la vie. Lorsqu'ils agissent à la fois sur les corps organisés avec une grande intensité, comme I Voyez son beau travail sur la Gtîograpliie des plantes marines, ^înnales des sciences naturelles, Janvier, 1826. VIE dans les parties basses des ferres ëquatorialcs. Ils favorisent d'une manière étonnante la multiplication de la vie sous foutes les formes. L'eau , en particulier, est le séjour des animaux pliitAt que des végétaux. Tous les animaux fixés au sol, et qui ne jouis- sent que de mouvemens partiels de leurs parties ; tous ceux des classes inférieures qui, comme les méduses, se nourris- sent par absorption; ceux, en un mot, dont tout le corps ne semble former qu'une gelée contractile; beaucoup de vers; les échinodermes ; la plupart des mollusques et beaucoup de crustacés, ne vivent que dans l'eau. Ce liquide apparemment pouvoit seul tenir en suspension ou en dissolution les molé- cules alimentaires qu'une partie de ces animaux absorbe pour se nourrir. Sa température, variant peu, est plus favorable à toutes les existences que celle de l'air. On a cru long- temps que la végétation étoit à peu près nulle au fond des mers. Les recherches de Lamouronx ont prouvé que les fucus ne se frouvoient pas seulement sur les côtes à de foibles profondeurs, mais qu'on pouvoit en dé- couvrir loin des rivages, à la profondeur de mille pieds. (]es végétaux marins se bornent au reste à une seule famille: celle des algues, dont l'organisation est très-simple. Les con- ferves vivent généralement dans les eaux douces. La mer est surtout peuplée d'espèces innombrables d'anî^ maux. Quand les anciens faisoient naître la fécondité de Vé-^ cume de la mer, ils l'avoient bien observée- C'est dans ses immenses réservoirs que l'on voit à la fois l'organisation la plus simple et l'une des plus compliquées , depuis l'éponge et le polype coralligène jusqu'à la baleine. L'eau et l'air sont deux agens physiques également essen-» fiels à la vie. II est probable que la plupart des animaux qui vivent dans la mer ont besoin de l'influence de l'air, qui se combine à l'eau; comme l'eau liquide ou en vapeur est néces- saire pour l'entretien de la vie des végétaux et des animaux qui vivent dans l'air. Qn pourra voir dans les belles expé^ l'iences de Milne Edwards' jusqu'à quel point l'air est néces- saire a la vie et contribue à la soutenir. Des reptiles auxquelsi i Di- l'inilupnce dps agciis pliysirjues sur îa vie; Paris, 18241 VIE io5 il avoit arraché le cœur, ont vécu plus long-temps dans l'air que dans l'eau ; dans une eau aérée que dans une eau privée d'air; dans le plâtre, qui laisse passer l'air, que dans l'eau. Il a fait vivre des grenouilles pendant l'espace de trente à qua- rante jours, après leur avoir extirpé les poumons , mais en laissant leur peau exposée au contact de l'air. Bien entendu qu'il est question ici d'air atmosphérique, composé en par- tie d'oxigène, de cet agent puissant qui paroît être plus par- ticulièrement la source de la chaleur et de l'irritabilité dans les animaux qui ont des organes particuliers de respiration, puisque leur chaleur intérieure et leur force motrice sont, toutes choses égales d'ailleurs, en raison de la quantité qu'ils en absorbent dans cette fonction. Au moyen des agens physiques et d'une nourriture appro- priée à sa nature, le germe de chaque corps organisé, une fois détaché de sa mère , parcourt le cercle de sa vie dans un temps qui est assez généralement proportionné à la durée de son accroissement, c'est-à-dire qu'il est d'autant plus long que son accroissement est plus lent. Buffon , qui établit cette loi, remarque encore que les petits animaux, ayant beaucoup moins à croître que les grands, ont, en général, atteint beau- coup plus tôt le terme de leur existence. Cela tient , je pense , au mouvement plus rapide de leurs fluides et à lapins grande activité de la vie, qui remue plus facilement les petits corps que les grandes masses, et qui semble devoir faire plus d'ef- forts, toutes choses d'ailleurs égales, pour animer celles-ci. En ne considérant que l'accroissement en hauteur, l'homme et les mammifères seroient destinés à vivre quatre à cinq fois le temps qu'il leur faut pour en atteindre le terme. "Mais, si l'on passe des mammifères aux oiseaux et de ceux-ci aux rep- tiles et aux poissons , les observations manquent pour faire une application aussi précise de la loi de Buffon. Dans tous les corps organisés qui ont des parties dures, dont l'accroissement se fait par intus-susception , le temps de l'accroissement et même la durée de la vie, sont limi- tés par l'excès de proportion des molécules inertes sur les molécules organiques. Les os des animaux vertébrés , par exemple, sont composés de molécules de phosphate calcaire, - que la nutrition dépose dans le réseau gélatineux, qui en est ao4 VIE pour ainsi dire le moule. Aussi long-temps que ces molécules terreuses y sont dans une foible proportion , l'accroissement continue avec le développement de ce réseau. C'est ainsi qu'on explique la longue durée de l'accroissement dans les poissons, particulièrement chez ceux dont les vertèbres et les arêtes restent cartilagineuses. Mais lorsque la quantité de molécules ferreuses encombre dans tous les sens, si je puis m'exprimer ainsi, le moule vivant dans lequel elles se préci- pitent, ses mailles ne trouvent plus le moyen de s'étendre, et l'accroissement cesse. Malgré cela, le tissu osseux continue d'admettre de nouvelles molécules terreuses; leur proportion ne cesse pas d'augmenter avec l'âge; ce tissu en devient de plus en plus dense, comme on le remarque dans les os des vieux animaux, jusqu'à ce qu'enfin il ne peut plus en recevoir, ou qu'il n'en reçoit qu'une très-petite quantité comparative- ment à celles que contient habituellement le fluide nourri- cier, et qui ne sont pas rejetées par les excrétions. Alors ces molécules se déposent dans les organes mous, qui durcis- sent à leur tour et perdent leurs facultés vitales. Les tendons, les ligamens, les parois artérielles, les valvules du cœur, etc., s'ossifient; le tissu dé tous les organes devient moins per- méable au fluide vivifiant; le cœur ne lui donne plus qu'une foible impulsion , en perdant peu à peu son irritabilité; ses eflbrts ne j^euvent plus suffire à ce mouvement; il cesse, en- fin, et la mort naturelle a lieu, comme résultat nécessaire des changemens successifs amenés dans les organes par la nutrition. L'autre fonction , commune à tous les corps organisés , la pro- pagation , nous paroît , avec la nutrition , avoir la plus grande influence sur la durée de la vie. En effet, un très-grand nom- bre de corps vivans périt dès qu'ils l'ont une fois accomplie. 11 semble qu'ils ne puissent communiquer la vie aux germes que par un effort qui consume la leur propre, et borne- sa du- rée à l'époque où l'accroissement a donné à leurs organes le développement et la force nécessaires pour la génération. Tel nous paroît être le cas de la plupart des animaux des classes inférieures, qui se propagent et meurent aussitôt qu'ils ont atteint le dernier degré de leur accroissement; tel est aussi celui des végétaux herbacés. Quand ils ont des parties dures et ligueuses, alors la durée de leur vie semble rentrer sous VIE ïo5 l'einpire de la loi de Buffon, que nous qyons expliquée par la disproportion des molécules inorganiques qui forment ces parties dures et finissent par envahir les parties molles , gê- ner et même en arrêter tout-à-fait le mouvement. C'est , entre autres, ce qui nous paroît avoir lieu , quoique bien legtement, dans les arbres dicotylédons, chez lesquels les rayons médul- laires, qui jouent un rôle si important dans la nutrition", doivent faire place au duramen ou à la partie ligneuse. On ne concevroit pas, sans cela, le terme naturel de la vie de ces arbres, qui s'enveloppent chaque année d'une nouvelle couche de bois, dont l'épaisseurnous paroît diminuer à me- sure qu'ils vieillissent et que la sève élaborée trouve moins d'issues à travers les rayons médullaires pour pénétrer sous leur écorce et y déposer le cambium, qui se change succes- sivement en liber, en aubier et en bois. Ce sujet, de la durée de la vie, seroit susceptible de bien grands développemens et d'importantes considérations, si les ouvrages des naturalistes n'étoient pas aussi pauvres en ob- servations faites dans le but de connoitre le terme de l'exis- tence de chaque espèce, dont ils ne donnent le plus souvent qu'une incomplète histoire, et d'en expliquer la cause natu- relle. Nous ne le quitterons pas cependant, sans dire quel- ques mots de la suspension apparente de la vie ou des mani- festations extérieures du mouvement vital. Le mouvement de la vie n'a pas la même activité pendant toute la durée de l'existence. Dans les animaux dont l'orga- nisation est la plus compliquée, le cœur seul et les poumons sont les organes dont l'action commence avec la vie et ne s'arrête qu'avec elle*. Les autres organes ont, dans leur vie propre, une alternative d'activité et de repos; alternative qui permet au principe qui les anime d'employer successive- ment ses forces dans les différens points de l'organisme. Ainsi l'estomac digère et se repose; la pâte alimentaire qu'il verse 1 Dutrochet, l'Agent immédiat du mouvement vital; Paris, 1826. 2 Aussi le nœud vital, le premier moteur de la vie, cst-il, dans les animaux vertébrés, à l'origine de la Viuiticiiie paire, qui, comme l'on sait, donne la vie aux poumons. Dès que ce nœud se trouve rompu, la vie s'arrête. (Voyez les nouvelles csporicnctî^s sur le s)'Stèm« nerveux, par M, F. Flourens. ) io6 VIE dans rinte^tin^ subit l'action successive des dîfférens points de ce canal et des organes accessoires de la digestion, tels que le foie et le pancréas, qui sont appelés à y concourir. Cette alternative est surtout remarquable dans la vie de relation,, dont l'activité et l'inactivité caractérisent la veille et le sommeil. L'un et l'autre ont lieu plus ou moins régu- lièrement pendant la révolution diurne, de manière que l'é- poque du sommeil des animaux correspond tantôt aux mo- mens de la journée où le soleil est levé sur le point de l'ho- rizon qu'ils occupent, tantôt à celui où il est couché. Beaucoup d'animaux des classes inférieures, un certain nombre des classes supérieures des pays tempérés ou même des pay« froids, éprouvent, à l'approche de la mauvaise sai- son et lorsque l'atmosphère se refroidit , un besoin de dormir, et se retirent, par instinct, dans un abri obscur, où la tem- pérature ne baisse pas au-dessous de zéro et ne s'élève pas au-dessus de 20°. Ils tombent alors dans un engourdissement profond , qui dure pendant tout l'hiver et dont ils ne se ré- veillent qu'au printemps. Durant cette asphyxie incomplète, comme l'appelle le professeur Prunelle', ces fonctions de re- lation sont entièrement suspendues , tout sentiment paroit éteint; l'animal est immobile, roulé en boule, si c'est un quadrupède, avec les membres roides et les muscles contrac- tes. En même temps ses fonctions de nutrition sont singuliè- rement alToiblies. La digestion a cessé avec la suspension de tout mouvement. Le sang n'est plus renouvelé et entretenu que par les molécules de graisse que les vaisseaux absorbans appor- tent dans les veines. La circulation et la respiration ne se font plus qu'avec une lenteur extrême; les sécrétions de même. La chaleur du corps baisse beaucoup et ne s'élève que de 2 degrés au-dessus de celle du milieu où l'animal s'est retiré, et ne conserve plus, comme l'on voit, qu'un reste d'activité vitale; mais cette foible lueur est susceptible de se ranimer avec la chaleur du printemps et de reprendre toute son énergie. Cette espèce de léthargie n'attaque pas au même degré tous les mammifères qui se choisissent une retraite pendant la mauvaise saison. L'ours en est parfois réveillé par le ?enti- 1 Voyez Annales Ju Mu^t'iini 1/,'" annô.;, 11."* 9 et 10, VIE >o7 ment de la faim. Les hérissons , les loirs , les marmottes , quel- ques autres rongeurs du nord de l'Asie, observés par Pallas , y sont soumis. Suivant plusieurs observateurs, une espèce d'Iiirondelle , parmi les oiseaux, en éprouve les effels dans nos climats. Ils sont plus universels sur les reptiles et sur cette quantité innombrable d'animaux articulés des climats tem- pérés ou des pays plus froids, qui se cachent, à l'état impar- fait de larve, quand ils sont sujets à des métamorphoses, sous toutes sortes d'abris, où ils attendent l'influence vivilîante de la belle saison , pour recommencer leur vie et l'achever en se propageant. Une circonstance remarquable dans la vie des animaux, c'e^ que cet engourdissement atteint plus généralement ceux qui respirent l'air élastique que ceux qui vivent dans l'eau, sans doute à cause des variations plus grandes de tempéra- ture de ce premier milieu. Les oiseaux , à la vérité , font une grande exception à cette règle: mais leurs tégumens sont si propres à les préserver du froid , leur abondante respiration est pour eux une source si riche de chaleur, qu'-ils peuvent braver impunément les plus grandes rigueurs, sans en res- sentir une mauvaise influence ; ils ont d'ailleurs dans leurs ailes un moyen si facile de se transporter en peu d'heures, à travers les régions de l'air, dans des climats plus doux, que beaucoup d'entre eux quittent les latitudes septentrionales à l'approche de l'hiver, plutôt encore pour chercher dans d'autres climats une nourriture qui leur manque, que pour se soustraire aux effets du froid sur leur vie. Les animaux des autres classes, qui n'ont ni les moyens ni l'instinct de quitter le climat où ils sont nés , sont forcés d'en subir toutes les con- séquences. Ceux qui sont essentiellement aquatiques ne peu- vent pas même tous s'exempter de ce sommeil léthargique. Suivant MM. Quoy et Gaimard, les méduses des mers froides restent probablement engourdies au fond des eaux pendant la mauvaise saison. L'hiver des climats froids étend encore plus son influence délétère sur la vie végétale que sur la vie animale. Ces forêts d'où la plupart des oiseaux ont di-^paru ; qui ne sont plus habitées que par quelques quadrupèdes; qui présentoient , peu de temps auparavant .. l'image de la vie sou? tant de formes io8 VIE diverses, semblent étertre, p. 3ia, désigne ainsi «ne espèce de canard dont parle d'Azara , tom. 4 , pag. 317. (Ch. D. et L. ) VIGNA. {Bot.) Genre de plantes légumineuses, fait sur le doUchcs luteolus de Linnaeus , parM. Savi, qui, trouvant le dolichos trop nombreux en espèces, le divise en plusieurs genres, d'après des caractères de peu de valeur. Ces genres ont été en parlie adoptés par M. De Candolle, dans son grand travail sur les légumineuses : il est indécis sur l'admission do V.^na. (J.) ii8 VIG VIGNE ; Vith , Linn. [Bot.) Genre rie plantes dicotylédones polypétales, de la famille des vinifères, Juss., et de la pen.'an- drie monogjnie , Linn. , dont les principaux caractères sontlçs suivans : Calice très-petit, à cinq dents ; corolle de cinq pé- tales se séparant par leur base , mais restant adhcrens par le haut en forme de coifle et tombant ensemble; cinq éta- mines opposées aux pétales, à filamens subulés, étalés, ter- minés par des anthères simples ; un ovaire supère, à stigmate sessile; une baie arrondie ou ovoïde, à une seule loge con- tenant une à cinq graines. Les vignes sont des arbrisseaux sarmenteux, h feuilles al- ternes, et à fleurs disposées en grappes opposées aux feuilles. On en connoit une vingtaine d'espèces, dont à peu près la moitié appartient à l'ancien continent , et le reste au nou- veau. Parmi les premières, la vigne cultivée présente un grand intérêt à cause de ses produits. Vigne a FEuiLr.Es cn cceur ; Vitis cordifolia , Mich. , FI. bor, amer., 2, p. 25i. Sa tige se divise en rameaux nombreux, sarmenteux, cylindriques, glabres , dont ceux de l'année sont garnis de feuilles alternes, cordiformes, glabres des deux côtés, portées sur des pétioles de la longueur de leur limbe qui est bordé de dents inégales çt très-aigucs. Les fleurs sont verdàtres, disposées un grand nomi)re ensemble sur des grap- pes lâches et Jatérales; il leur succède des baies très-petites, qui mûrissent tard. Cette vigne croît naturellement dans l'Amérique septentrionale , depuis la Floride jusqu'en Pec- sylvanie. Elle est cultivée au Jardin du Roi , à Paris. ViCKE DE Virginie; Vitis virginiana, Desf., Hort. par., éd. 2 , p. 1 64. Ses liges se divisent en longs rameaux sarmenteux , glabres, un peu roussàtres , dont les plus jeunes sont garnis de feuilles longuement pétiolées, très-grandes, un peu co- riaces, luisantes, glabres en dessus et en dessous, ovales-cor- diformes, divisées profondément en cinq lobes inégaux , presque arrondis et bordes de crénelures inégales. Les fleurs sont disposées en grappes presque simples et opposées aux feuilles. Cet arbrisseay est originaire de la Virginie, On le cultive depuis assez long-temps au Jardin du Roi, à Paris. \"iGNE HKDÉRACKE, Vulgairement ViGNE vierge: P'itis liede- racea, \Yiltd. , S^., 1, p, 11825 Hedera quinç^uefolia , Linn,, VIG .10 .S^. , iiQî ; Ampélopsis quinquefulia , ]\lich., FI. hor. amer., i, p. 160. La tige de cette vigne se divise presque dès sa base en rameaux nombreux , sarmenteux , radicans, susceptibles dt; s'élever à. une grande hauteur, en s'attachant siir le tronc des arbres ou sur les murailles, et atteignant quelquelois j)Iiis dfe> vingt pieds de longueur dans une seule année. Ses l'euilles sont composées de trois et le plus souvent de cinq folioles ovales, glabres, coriaces, dentées en leurs bords, pédicellées et réunies au. même point d'insertion à l'extrémité d'un pé- tiole commun. Les fleurs sont petites, verdàtres , disposées au sommet des rameaux en grappes étalées, rameuses, et formant des espèces de panicules. Il leur succède des baies contenant quatre à cinq graines. Cet arbrisseau croit natu- rellement dans l'Amérique septentrionale, depuis la Virginie jusqu'en Canada. On le cultive depuis long-temps en Europe. On l'emploie dans les jardins à couvrir des berceaux, et sur- tout pour cacher la nudité des murs exposés au nord. La faculté qu'ont ses rameaux de s'attacher comme le lierre, le rend très-propre à cet usage. VjGNE ARBORESCENTE; Vitis avîwrca , Linn., SysL veg,, 244. Sa tige se divise en rameaux cylindriques , glabres , un peu roiigeàtres, garnis de feuilles deux ou trois fois ailées, pé- tiolées , composées de folioles ovales-oblongues, incisées ou grossièrement dentées en leurs bords, glabres, pédicellées et opposées les unes aux autres. Les fleurs sont petites, d'un blanc verdàtre, disposées en grappes rameuses et opposées aux feuilles. Il leur succède des baies de la grosseur d'un graiu de groseille et d'un blanc jaunâtre. Celte vigne croît natu- rellement dans la Virginie et les Carolincs. On la cultive au Jardin du Roi. Vigne DE RENARD ; l'itis vulpina. Linn., Sp., 295. Sa tige se divise en plusieurs rameaux sarmenteux, glabres , garnis de feuilles péliolées, grandes, largement échancrées en cœur à leur base, d'un vert luisant en dessus , plus pales en dessous, glabres, divisées en leurs bords d'une manière très-variable, tantôt incisées ou dentées, le plus souvent par(agées en trois H cinq lobes aigus. Les fleurs sont petites, d'un jaune ver- dàtre. disposées en longues grappes, placées en opposition avec les feuilles. Il leur succède de petites baies globuleuses 120 VIG et noirâtres. Cet arbrisseau croît naturellement dans la Vir- ginie. On le cultive au Jardin du Roi. Vigne A SEPT feiîilles-, Vitis heplaplijlla, Linn., Mant., 212. Ses figes se divisent, comme dans les espèces précédentes , en rameaux sarmenteux , grimpans, garnis de feuilles lon- guement péliolées , composées de cinq à huit, et le plus or- dinairement de sept folioles ovales-oblongues, pédicellées , d'une consistance un peu coriace, glabres, très-entières, ter- minées par une pointe aiguë. Les Heurs sorit sessiles , ramas- sées en petits verticilles distans , et disposées au sommet des rameaux sur plusieurs épis simples , formant dans leur en- semble une grappe très-ample. Cette vigne croit dans les Indes orient;tles. Vigne du Japon; Vitis japonica, Thunh. , FL. Jap., 104. Sa tige se divise en rameaux anguleux, presque herbacés, foibles, glabres, garnis de feuilles pétiolées, composées de cinq fo- lioles pédicellées, glabres , dentées en scie. Ses fleurs sont disposées en une panicule axillaire très-rameuse. Le calice n'a que quatre dents, et la corolle que quatre pétales. Cette plante croit naturellement au Japon. Vigne cultivée: Vitis vinifera, Linn., Sp. , 293 ; Lois., Nouv. Duham., 8, p. 211, t. 61 à 72. La vigne cultivée est un arbrisseau dont la tige acquiert quelquefois, avec les an- nées, la grosseur d'un petit et même d'un moyen arbre , et qui se divise en nombreux rameaux sarmenteux, longs, souples, munis de nœuds, s'altachant aux corps qui les avoisinent au moyen de vrilles fourchues, qui se contournent en spirale, et s'élevant par ce moyen jusqu'à surpasser les plus grands arbres. Ses jeunes rameaux sont garnis de feuilles alternes, pétiolées, échancrées en cœur à leur base , ordinairement partagées en trois à cinq lobes assez profonds , quelquefois à peine ou peu sensiblement divisées, d'un beau vert et souvent glabres en dessus , plus ordinairement chargées en dessous d'un duvet cotonneux. Les vrilles, qui sont opposées aux feuilles, ne paroissent être que les pédoncules des fleurs avortées, car elles occupent la même place que ceux-ci, et elles les rem- placent dans la plus grande partie des rameaux où il n'existe point de fleurs. Celles-ci sont nombreuses, disposées en grap- pes rameuses, toujours opposées aux feuilles et placées une VIG à une à chaque nœud et au nombre d'une à qualre dans la partie inférieure de chaque rameau nouvellement développé. Il succède à chaque fleur une baie de forme, de grosseur, de couleur et de saveur différentes, suivant la variété, et ne contenant le plus souvent qu'une à deux graines ou pé- pins par l'avorlement des autres. La vigne laciniée , connue sous les noms de Ciotat, Raisin d'Autriciie, 'vilis laciniosa, Linn. , Sp. , 290 , ne me paroît être qu'une variété de la vigne cultivée , quelle que soit d'ailleurs la différence qu'elle présente dans son feuillage. Ses ftuillcs sont palmées, découpées jusqu'à leur base en cinq lobes prin- cipaux, eux-mêmes divisés assez profondément en plusieurs découpures et bordés de dents. Quant à ses fruits, ils ont beaucoup de ressemblance avec ceux du chasselas doré; sa grappe est seulement un peu plus petite, et ses grains sont moins ronds: au reste, sa couleur, sa chair, son goût, sont absolument les mêmes, ainsi que le temps delà maturité. La vigne sauvage, qui croit aujourd'hui et depuis plusieurs siècles dans les départeraens du midi de la France et dans les pays méridionaux de l'Europe, ne diffère de celle qui est cultivée que parce que ses feuilles sont en général moins grandes , mais plus cotonneuses , et surtout parce que ses fruits sont bien plus petits , d'une saveur moins douce et moins sucrée. Celte vigne sauvage, que les anciens désignoient sous le nom de lubrusca , est encore connue maintenant, dans les départemens méridionaux de la France , sous les noms de lambrusco et de lambresquiero , qui ont beaucoup d'a- najogie avec l'ancien nom latin. Les petits oiseaux, et surtout les becs-iigues, sont très-friands de ses fruits : ce qui est en opposition avec ce que dit Pline, que, pour donner du dé- goût des raisins aux oiseaux, il falloit mêler des grains de lambruche dans leur nourriture ordinaire. Aucun arbre fruitier n'a donné autant de variétés que la vigne. Déjà au temps de Virgile et de Pline on regardoit comme impossible de déterminer le nombre de toutes les vignes et d'en dire exactement tous les noms. « Que celui « qui voudra connoitre le nombre et le nom de toutes les <, espaces de vignes, dit Virgile , veuille aussi connoitre le « nombre des grains de sable que le vent soulève sur les 122 YIQ « bords de la mer de Libye, ou combien de flots viennent « se briser contre les rivages de la mer Ionienne agitée par « le vent d'est. » ~ oed neque quam multœ species , nec nomina qtiœ sint , Est numerusj neque enim numéro comprenJere rcfcrt. Quem qui scire velit, Lihyci vclit cequoris ide.n Discere quam multœ Zepliyro lurbenlur a rente ; Aut ubi nai'igiis violcntior incidit Eurus , Di'osse quot lonii reniant ad liltora Jluclus. Vir.c, Géorg. Il, vers io3. « Démocrite est le seul, dit Pline (liv. 14, cb. 2), qui ait c< cru qu'on pouvoit réduire à un certain nombre les diffé- « rentes espèces de vignes, et il se vantoit de connoître <( toutes celles de la Grèce. D'autres ont pensé que les diffé- « rentes espèces étoient innombrables, infinies; opinion qui «'semble bies appuyée sur la diversité des vins. Il y a , dit « encore Pline dans un autre chapitre, une quantité innom- « brable d'espèces de vignes, qui diffèrent entre elles par la « grosseur, la couleur, le goût, la forme des grains et par la « qualité de leur vin: dans les unes, les raisins sont pour- 'ï rlélés seroit encore bien plus consi îérable, car chaque semis en profhiit de nouvelles. Cependant, non -seulement dans les différentes contrées où la vigne est cultivée , mais en- core dans chaque pays ou même dans chaque pays vignoble, on rencontre des variétés de raisin qui y sont particulières et qui ne sont point connues ailleurs. Ainsi, pour ne parler que des pays de lEurope qui sont les plus propres à la culture delà vigne , comme la France, l'Espagne, le Portugal, Tltalie, la Hongrie, la Grèce , chacune de ces contrées nourrit des variétés de raisin qui leur sont particulières. Mais, dans ces mêmes contrées, chaque province, et dans chaque province les différens cantons vignobles , possèdent presque toujours un plus ou moins grand nombre de raisins qui ne sont point connus dans la province voisine ou dans le canton limitrophe. . Pour donner un exemple combien dans tous les pays les variétés de vignes peuvent être nombreuses , rien que dans une province ou dans un canton assez circonscrit, je citerai seulement quelques auteurs, qui ont donné Pénumération ou la description des vignes cultivées dans leur proA'ince ou dans le canton qu'ils habitoient. Cupani, en 1696, a donné la des- cription de quarante-huit variétés de vignes cultivées en Sicile, dans le jardin botanique du prince Catolica , à Misilmeri; Ga- ridel, en 1716, a caractérisé, dans son Histoire des plantes des environs d'Aix , quarante-six sortes de vignes; en ly^'Q, Langley a donné la description de vingt-trois, cultivées dans les serres d'Angleterre; en 1792 , Garcia delà Lena, Espagnol, cite trente-trois variétés comme cultivées dans les vignes de Malaga; et enfin, Don Simon Roxas Clémente a donné peu après une description très-exacte de cent vingt variétés qu'il a observées dans la seule province d'Andalousie. Bosc , que les sciences naturelles et l'agriculture viennent de perdre, avoit été chargé par le Gouvernement, il y a en- viron vingt -cinq ans, de l'étude et de la nomenclature de toutes les variétés de vignes cultivées en France, et il en avoit réuni près de mille quatre cents dans la pépinière du Luxem- bourg. 11 est vrai que la dilïérence des noms que portent sou- vent les mêmes cépages, et qui varie quelquefois d'un vigno- ble à l'autre, a bien pu donner lieu à ce nombre, qui pa- rpitra extraordinaire, et dans lequel i! y a probablement beau- 124 VIG coup de doubles emplois. J'ignore si Bosc a laissé un travail pour classer une si prodigieuse quantité de variélés et pour en dé- brouiller la nomenclature; elle seroit d'ailleurs beaucoup trop longue pour être rapportée ici. Cependant, comme il peut être agréable à quelques lecteurs de connoitre les noms d'un certain nombre de raisins, je rapporterai ici une liste de deux cent soixante-dix variétés, que M. Audibert cultive dans ses belles pépinières de Tonelle , près de Tarascon, d.éparteinent des Bouches-du-Rhône. Je suivrai les divisions étabLies paj cet habile cultivateur , e' d'après lui je distinguerai par le signe * les variétés qui sont les meilleures comme raisins de table. §. 1.^' Raisins à Alexandrie noire. Alicante. Almandis. Aramon noir. Arrouya. Baclan. Balavri. Balsamina. Biron. Blanc-Madame. Bordelais. Bourdoulenque noire, Bouteillan. Calitor noir. Camarau rouge. Canut noir. Chailloche. Claveric rouge. Coda di Volpe. Cornet. Cortese nera. Courbu, Croq. Dégoûtant. Dolceto. orains 7ioirs ronds. Doucinelle noire. Epicier. Espar. Folle noire. François noir. Carnet noir. Grenache. Grignoli. Gros-noir. Grosse-serine. Gruselle. Iragnan noir. Jacobin. Lambrusquat. Lard au. Lignage. Magdeleine noire. Malvoisie rouge. Maclon. Mansein noir. Maroc ou raisin turc* Marroquin ou Espagnin. * Marseillois, Materot. Melon. VIG 125 Merveillat. Meunier. Morillon hàtif.* Morillon noir. Monzac noir. Moulan. Mounesten. Moustardié. Muscat noir.* Negret. Narre. Panpegat. Pascal noir. Pernan. Peyran noir. * Picardan (gros). Picardnn noir. Pied de perdrix. Pineau franc. Pineau noir. Piquepoule sorbier. Piqiiepoule noir. Plant droit. Plant sauvasje. Raisin noir. Raisin rouge. Raisin suisse. Raisin prune. ^' Rive d'alte. Roch(.-lle noire. Rothe Hintsche. Saint-Jean rouge. S.inmoireau. Sirodino. Sparce tirassante. Sparce menue. Teinturier. Terré moureau noir.* Terré de barri noir. * Tibouren. Tinte. Touzan. Tripier. Trompe-chambrière. Trousseau. ligne noire. * Verjus. §. 2. Raisins à grains ovales noirs. Asctate-saume. Asjjirant. * Augibtrt noir. Burbera noir. Bourdalcs. Bourdelas. Bourguignon noir. Bouteillant. Brune. Carignan. Chulianc. Charge-mulet. Grand-Guillaume. * Liverdun bon vin. Malaga. Merbregie. Merlet d'Espagne. Muscat violet. * Navarre. Olivette noire.* Ouliven. * Plant de malin. 126 VI Perloselfe. Pineau ileuri. Pineau de Coulange. Pineau noir. Pulsare. Raisin perlé. Raisin noir de Pagez. * §. 3. Raisins à gi Blanque(te violette. Clarette rose. *'' Damas violet. * Fedlinger. §. 4. Raisins à grains Auvergnat gris. Chasselas violet. Chasselas royal. * Fedlinger. Grec rose. * Gromier viole-t. Marroquin gris. §. 5. Raisins à grains Aramon blanc. Bon blanc. Bourre t. Boulinoux. Bourgelas. Califor blanc* Cecan. Chalosse. Chencin. Clarette blanche.* Columbaii.* Cornichon blanc,* Dure-peau.''* G Raisin rouge. Raisin rouge espagnoh Rochelle noire. Servant noir. Teinturier. UUiade. =•■ Ulliade rouge. gris ou violeLs ovales. Gentil-brun. Martinen. "" Piquepoule gris. Très-dur ou de poche.* Pins ou violets ronds, o Marvoisin. Muiler-Reben. Muscat gris. * Pineau gris. Plant de la barre rouge. * Raisin de Gênes. Ugne de Marseille.* blancs ou dorés ovales. Folle blanche. Galet blanc. * Gamau. Gros Orléans. Grosse perle. Jacobin. Joannen blanc* Malvasie. Malvoisie. Muscat d'Alexandrie.* Olivette blanche.* Panse commune.* Panse musquée. * l'iquant-Paul. Piqucpoule. Picardan.'-' Pied-sain. Plant Pascal. Plant de Salés. Plant vert. Raisin blanc de Pages.' VIG Raisin des daines.* Raisin perlé. Rajoulen. Sauvignon blanc. Trompe-chambrière. Verdat. Vicane. Weissklefner. 127 §. 6. Raisins à grains blancs ou dorés ronds. Aligoté. Arbois. Assadoule. Augibert blanc. ^ Auvernat. Blanc doux. Bourguignon blanc. Burger. Cammarau blanc. Cascarolo blanc. Chasselas doré."' Chasselas de Toméry. Chasselas de la Magdeleine. * Chasselas musqué.* Chopine. Ciotat.* Clairette ronde.* Claverie. Corinthe sans pépins. Dammery blanc. Doucet. Doucinelle. * Fié jaune. Fié vert. Forte-queue. Fourraenté. Gouais jaune. Gouais petit. Granache blanc. Grec blanc. Gros blanc. Guillandons. Guillemot blanc. Gulard. Hennant blanc. Herbasque. Joli blanc. Kniperlé. Latrut. Lourdaut. Marmot. Mélier blanc. Merle blanc. Muscat blanc. * Nebiolo commun. Pineau blanc. Piquepoule. Plant de demoiselle. Plant de Languedoc. Printannier. Prunyéral. Raisin blanc. Raisin de crapaud. Raisin de Notre-Dame. * Î28 yiG Raisin vert. Riscliling. Rivesalte. Rochelle blanche. Rougeasse. Sainte jaune. Saint-Pierre blanc. Saint-Rabier blanc. Sauvignon blanc. Semillon. . Servinien cendré. Ugne blanche.''' ligne lombarde. * Ugne de malade.* Valentin blanc. La grosseur des grains de raisin et le volume des grappes sont extrêmement variables, et ces deux choses, avec la sa- veur, le parfum, la consistance, la forme et la couleur, sont à considérer dans la détermination des diverses variétés. Les grains des vignes sauvages ne sont pas plus gros que des grains de groseille; dans certains raisins des pays méridionaux ils égalent de petites prunes en grosseur. Certaines grappes dans le Nord , celles du morillon hâtif, par exemple, ne pèsent pas plus d'une once et demie à deux onces, et dans le midi de la France on trouve du muscat d'Alexandrie , du gros Guillaume et autres dont les grappes pèsent quelquefois de six à dix li- vres. L'auteur d'un Voyage à la Terre sainte cite un canton de cette contrée oii il y a des grappes de dix à douze livres. Pline dit qu'en Afrique on en voit qui sont grosses comme des enfans. Enfin , on trouve dans la Bible , que lorsque Moïse envoya reconnoître la terre promise, ses émissaires coupèrent une branche de vigne avec sa grappe, que deux hommes por- tèrent sur un levier. (Nomb., chap. i5, v. 2'(.) La connoissance de la vigne, sa culture et l'art de faire du vin avec ses fruits, sont si anciens, que ce qu'on trouve à ce sujet dans Phistoire remonte aux premiers temps dont les hommes aient conservé le souvenir. On lit dans la Bible que peu après le déluge le patriarche Noé planta la vigne, qu'il exprima le jus de son fruit pour en faire du vin, et qu'en ayant bu il s'enivra. {Capitque Noe, vir agricola, exercere ter- l'am , et plantavit vineam ; bibensque vinum inebriatus est. Gènes., chap. 9, vers. 20 et 21.) Selon les historiens de Pantiquité, ce fut Osyris , que les Grecs ont nommé Bacchus, qui trouva la vigne dans les en- virons de Nysa , ville de PArabie heureuse , la cultiva le pre- VIG i^D mier et la iit transporter dans tous les pays qu'il soumit à ses conquêtes , conquêtes qui lui furent d'autant plus faciles qu'elles avoient moins pour but d'imposer des lois aux peu- ples vaincus, que de liur a})prendre la culture de la vigne. Quoi qu'il en soit , il paroit hors de doute que l'Europe est redevable de la vigne à l'Asie, comme elle lui doit aussi le blé qui la nourrit aujourd'hui, plusieurs de ses plantes po- tagères et de ses fruits. Les Phéniciens, qui voyagèrent de bonne heure sur les côtes de la Méditerranée, introduisifent la culture de la vigne dans les îles de l'Archipel, dans la Grèce, la Sicile, l'Italie, l'Espagne et les Gaules. Dans cette dernière contrée ce fut sans doute le territoire de Marseille, dans lequel les Phocéens avoient fondé, vers 600 ans avant l'ère vulgaire, la ville de ce nom, qui posséda les premiers plants de vignes, et c'est de là, qu'après avoir été suffisam- ment multipliés, ils furent transportés par des routes diverses dans une grande partie des provinces de la Gaule oîi ils pu- rent être cultivés avec succès et oii ils existent encore au- jourd'hui. La culture de la vigne n'avoit encore fait que peu de pro- grès en Italie lors de la fondalion de Rome et sous ses pre- miers rois. On trouve dans Pline que Romulus faisoit ses li- bations avec du lait et non avec du vin. Selon le même au- teur, la loi Poslumia du roi Numa défendoit d'arroser de vin le bûcher des morts, et il n'y a pas de doute, ajoute Pline, que cette défense n'avoit pour cause que la rareté du vin. La même loi défendoit aussi de faire des libations aux dieux avec du vin provenant d'une vigne qui n'auroit pas été taillée, et cela probablement pour faire de la taille des vignes une obligation pour les cultivateurs. Ces défenses n'avoienl d'ail- leurs lieu que pour Rome et du temps de ses rois; car l'his- toire atteste que chez les autres peuples du Latium, et dans les plus anciens âges connus, Pusage d'employer le vin dans les sacrilices et dans les libations des funérailles étoit com- mun. Ces aspersions se pratiquoieut de toute antiquité parmi les Grecs. Aux funérailles de Patrocle , Achille fait répandre du vin sur les cendres brûlantes du bûcher ( Homère, Iliade, 2 5). Virgile (Enéide, 6) transporte ces mêmes usages a u-x Phry- giens, lorsqu'Énée fait rendre les derniers devoirs à Misène. i3o YIG « Anciennement , à Rome , il nVtoll pas permis aux femmes « de boire du vin. On (roiive dans l'histoire qu'Egnatius Me- « cenius tua lui-même sa femme , qu'il avoit trouvée buvant « à même le tonneau , et qu'il fut absous de ce meurtre par « Romulus. Caton dit que la liberté qu'avoient les Romaius « de donner un baiser à leurs parentes, avoit pour motif de r< s'assurer si elles nesentoient pas le vin. Un juge condamna « u^e dame romaine à la perte de sa dot pour avoir bu , à « l'insçu de son mari, plus de vin qu'elle n'en avoit besoin « pour sa santé. Les Romains pendant long-temps ne firent « que peu d'usage du vin. Lucius Papirius, commandant Tar- « mée romaine, fit vœu, en allant combattre les Samnitcs , « d'offrir à Jupiter une petite coupe de vin s'il remportoit « la victoire. Marcus Varron nous apprend que L. Lucullus, « étant enfant, ne vit jamais servir plus d'une fois du vin « grec à la table de son père, quelque magnifique que fût « le festin. Mais, à son retour d'Asie, le même Lurullus en « fit de grandes largesses au peuple, car il en distribua plus « de cent mille pièces. Mais que dirons- nous du dictateur « César, qui, dans le festin qu'il donna pour son triomphe, c< fit servir à chaque banquet des amphores de Falerne et des « pièces de vin de Chic, et qui, dans celui qu'il donna pour « son troisième consulat, fit servir du vin de Falerne, de « Chio, de Lesbos et de Messine; et ce fut la première fois « qu'on vit donner dans un même repas quatre sortes de vins. *^ (Pline, liv. 14, ch. 14, i5.) La culture de la vigne, qui, du temps de Romulus et de Numa, paroît avoir été assez rare aux environs de Rome , fit par la suite des progrès , et il y a lieu de croire qu'elle s'étoit étendue dans la haute Italie , l'an de Rome 365 , 387 ans avant Jésus-Christ, puisque des Gaulois, qui, 200 ans aupa- ravant , étoient venus s'établir en Italie et qui y avoient fondé Milan, Bresce, Vérone, et plusieurs autres villes, cultivoient la vigne. Ce fut de cette partie de l'Italie, selon Tite-Live et Plutarque , qu'un nommé Aruns , qui se vouloit venger d'un affront qu'il avoit reçu de ses concitoyens, appela dans sa patrie les Gaulois d'au-delà des Alpes , en leur portant du vin , et la saveur agréable qu'ils trouvèrent à cette liqueur jusque-là inconnue pour eux, ne contribua pas peu à leur VIG 1^1 faire entreprendre le voyage et à leur faire passer les Alpes. On sait ce qui arriva de cette éruption des Gaulois en Italie, et que par elle Rome fut bien près de sa perte. Quoique cet(e invasion ait failli causer la ruine de sa patrie, Pline (liv. 12, chap. i) excuse les Gaulois, en disant que s'il y a eu jamais une guerre pardonnable, c'est celle que ces peu- ples entreprirent pour s'assurer la possession d'un pays où venoient d'aussi excellentes choses que le vin, les ligues et l'huile; car le naturaliste latin dit que ce furent ces trois ob- jets qui déterminèrent les Gaulois à se jeter sur l'Italie. Lorsque Jules César fît la conquête des Gaules , les habi- tans de la république marseilloise et ceux de la Gaule nar- bonnoisc possédoient déjà une grande quantité de vignobles productifs. Plus tard la culture de la vigne avoit encore fait de plus grands progrès dans les Gaules, puisque Pline parle des vins d'Auvergne et des pays de Vienne et de Sens, et qu'il dit en général qu'on recherchoit le vin de la Gaule eu Italie. Mais cet état de prospérité de la vigne dans notre patrie fut de courte durée, car Domitien , quelques années après (Pan 92 de Père vulgaire), soit par ignorance, soit par foi- blcsse , comme dit Montesquieu, ordonna, à la suite d'une année où la récolte des vignes avoit été aussi abondante que celle des blés chétive et misérable , d'arracher impitoyable- ment toutes les vignes qui étoient cultivées dans les Gaules. Cette proscription de la vigne dura près de deux siècles : ce ne fut qu'en 281 que le sage et vaillant empereur Probus, après avoir donné la paix à Perapire par s^s nombreuses vic- toires , rendit aux Gaulois la liberté de replanter la vigne. Le souvenir de sa culture et des avantage's qu'elle avoit pro- duits ne s'étoient point encore effacés de leur mémoire; la tra- dition avoit même conservé parmi eux les détails les plus essentiels de Part du vigneron. Probablement même que quel- ques pieds de vigne avoient échappé au désastre général , en étant abandonnés à la nature, et qu'elles avoient continué à croître à demi sauvages dans les lieux écartés ou dans le voisinage des forêts. Quoi qu'il en soit , les plants apportés de nouveau de Pltalie , de la Sicile, de la Grèce, des côtes d'Afrique, etc., devinrent le type de ces innombrables va- riétés de cépages qui couvreat encore aujourd'hui les divers ^53 yiG vignobles de la France. «Ce fut un spectacle ravissant, dît « Dunod (Histoire des Séquanois), de voir la foule des hom- « mes, des femmes et dts enfans, s'empresser, se livrer à « l'envi et presque spontanément à cette grande et belle res- « tauralion. Tous, en effet, ])ouvoient y prendre part; caria « culture de la vigne a cela de particulier et d'intéressant, « qu'elle offre dans ses détails des occupations proportion- « nées à la force des deux sexes, à celle de tout âge. Tandis « que les uns brisoient les rochers, ouvroient la terre, en « extirpoient d'antiques et inutiles souches, creusoient des « fosses, les autres apportoient, dressoient et assujettissoient «: les plants. Les vieillards répandus dans les campagnes, dé- « signoient , d'après les renseignemens qu'ils avoient reçus « dans leur jeunesse, les coteaux les plus propres à la vigne: « ivres d'une joie fondée sur l'espoir de- partager encore avec « leurs enfans la jouissance de ses produits, ils lesconsacroient « religieusement au dieu du vin , élevoient même sur leur « cime des temples agrestes en son honneur. ^^ Ce qui favorisa beaucoup la culture de la vigne en France, c'est que les grands propriétaires ne dédaignèrent pas de s'en occuper eux-mêmes. Saint-Martin avoit fait planter des vignes dans la Touraine avant la tin du quatrième siècle, et Saint- Remi , qui vivoit sur la fin du cinquième, laissa par testa- ment à diverses églises les vignes qu'il possédoit dans les ter- ritoires de Reims et de Laon , avec les esclaves qu'il employoit à les façonner. Les souverains même ne furent pas étrangers à cette partie de l'agriculture. LescapitulaircsdeCharlemagne fournissent la preuve que cette culture étoit encouragée et que les rois de Ffance l'avoient introduite dans leurs do- maines. On voit que des vignobles étoient attachés à chacun des palais de nos rois, avec un pressoir et les instrumens né- cessaires à la fabrication du vin. L'enclos du Louvre, comme les autres maisons royales, a renfermé des vignes. En i 160, le roi Louis-le-jeune fit don au chapelain de Saint -Nicolas du Palais , de six muids de vin par an , du crû de l'île aux Treilles. Cette île étoit au milieu de Paris et l'une des deux îles à l'extrémité desquelles fut commencé la construction du Pont- Neuf, en 1578. Il y a encore dans les environs de Vendôme un clos de vigne qu'on appelle Clos de Henri IV, parce qu'il VIG 153 d tait partie du patrimoine de ce prince. Ce clos étoit planté d'une espèce de raisin que, dans le pays, on appelle Suren, qui produit un vin blanc très-agréable a boire, que les gour- mets conservent avec soin , parce qu'il devient meilleur en vieillissant. Henri IV faisoit venir de \^e vin à la cour; il le trouvoit très -bon. C'en fut assez pour qu'il parût délicieux aux courtisans, et l'on but pendant le règne de ce monarque du vin de Suren. Mais Louis Xlll n'ayant pas pour le Suren la prédilection du roi son père , ce vin passa de mode et per- dit sa renommée. Dans la suite on crut que c'étoit le village de Surêne près de Paris qui avoit produit le vin qu'on buvoit à la cour de Henri IV. On donne généralement dans les vignobles le nom de cep à un pied de vigne; quelquefois aussi le mot souche a la même signification. Les rameaux qu'émet ce cep se nomment sar- rnens, lorsqu'après la vendange ils ont acquis la consistance li- gneuse ou sont aoûtés, comme disent les vignerons. « C'est avec raison, dit Pline ( liv. 14, ch. i ), que les an- « ciens, considérant la hauteur à laquelle s'élève la vigne et « la grosseur qu'elle est susceptible d'acquérir, l'ont mise au « rang des arbres. On voyoit dans la ville de Populonium, « en Toscane, une statue de Jupiter faite d'un seul cep de « vigne et qui duroit depuis des siècles. A Métapont, toutes « les colonnes du temple de Junon étoient de bois de vigne. « A Éphèse, on montoit sur le temple de Diane au moyen ^< d'un escalier fait d'un seul cep de vigne de l'île de Chypre, ,. car les vignes de cette ile deviennent d'une gro-seur ex- ,< traordinaire. A Rome , dans les porticjues de Livie , il y « avoit une treille sous laquelle on se promcnoit à l'ombre « et qui donnoit par an jusqu'à douze amphores de viu (eu^ « viron un muid et demi). ^> Des pieds de vigne de cette force et de cette fécondité ont dû être rares dans tous les temps; cependant je puis encore citer deux exemples qui en approchent beaucoup , et qui appartiennent à notre époque. M. Audibert , de Tonnelle, près de Tarascon, m'a communiqué, il y a quelques années, qu'il exis(oit près de Cornillou , village du département du Gard, sur les bords de la rivière de Cèze , au lieu dit la Vé- rune. sur le chemin de Barjac et auprès d'uije fontaine, une '34 VIG vigne dont le tronc avoit acquis la grosseur d'un homme , et dont les rameaux , a3'ant grimpé sur un grand chêne , s'étoiciit étendus sur toutes ses branches. Cette seule vigne a produit, il y a quelques années, trois cent cinquante bouteilles d'un vin fort agréable à boire. Voici le second exemple qui ne paroîtra pas moins extra- ordinaire : dans le jardin royal de Hampton- Court , près de Londres, il y avoit encore, il y a quelques années, un cep de vigne qui occupoit à lui seul une serre tout entière, et qui , dans les bonnes années, rapportoit plus de quatre mille grap- pes. Un jour que 1( s acteurs de Drury-Lane s'étoient attiré d'une manière particulière l'approbation du roi George III, l'un d'eux se permit de demander à ce monarque, pour lui et ?es camarades, quelques douzaines de raisins de ce cep ; le roi lui en accorda cent douzaines, si son jardinier pouvoit les lui trouver. Celui-ci coupa non-seulement cette quantité, mais il fit aussi savoir au roi qu'il pouvoit encore en faire couper autant sans dépouiller le cep. Si l'on jugeoit des produits ordinaires des vignes par les exemples de fécondité que je viens de citer, on se trompe- roit étrangement. Les vignes proprement dites sont bien loin de donner des récoltes qu'on puisse comparer avec celles vrai- ment extraordinaires des vignes plantées en treille, dont on laisse, pour ainsi dire , s"étendre les rameaux autant qu'ils le veulent. Ce genre de culture ne conviendroit pas en général à la plus grande partie de la France, dont le climat n'est pas assez chaud pour que les raisins puissent mûrir suffisam- ment pour en faire ;,du vin, et surtout de bon vin. M. Bosc fait observer , au contraire, que « de toutes les natures de « biens, la vigne passe pour être la moins avantageuse; et, c en effet , on voit une population extrêmement pauvre AT dans presque tons les pays de vignobles, et les proprié- « laires qui n'ont que dts vignes sont presque tous dans une « gène continuelle. Ces résultats tiennent et à la nature « mêirte de ce bien, et à des causes politiques, et à des er- « rcurs de culture, et à la position du propriétaire. A la « nature du bien : parce que !a vigne est sujette à des acci- « dons nombreux , qui la rendent souvent improductive pen- ç dant plusieurs années consécutives , et qn'i! faut cepen- VIG i35 (^ diint lui donner Jes mêmes façons que si elle avoil payé it au soleil, après les avoir trempés dans une espèce de lessive alcaline. Il y en a de plusieurs sortes, selon l'espèce de raisi.n qui a servi à les préparer. Les plus beaux et les meilleurs sont ceux qui sont faits avec le mus- cat d'Alexandrie. Ceux de Corinthe sont les plus petits. Plus sucrés que les raisins frais, les raisins secs sont surtout adou- cissans et relàf^hans. On prescrit souvent en médecine leur décoction, principalement dans les maladies de poitrine et les affections catarrhales. Les raisins secs figurent aussi sur nos tables; ils servent dans les d(sserts, surtoiit l'hiver. Eu les faisant fermenter avec de l'eau, on peut en obtenir un vin assez agréable, et depuis quelques années il se fait en Angleterre une assez grande consommation de cette sorte de vin , que certains brasseurs anglois fabriquent très en grand , en euiployant jiour le 'aire une bière douce et légère, dans laquelle ils mettent fermenter des raisins de Corinthe, qu'ils vont acheter à bon marché dans les îles de l'Archipel. Le verius ou suc du raisin encore vert est fortement acide et astringent ; il a quelquefois été employé en gargarisme dans les maux de gorge. Une variété de raisin , qui reste presque toujours acide et ne mûrit que rarement dans le climat de Paris, est plus particulièrement connue sous le nom de verjus, et employée dans la saison comme assaisonnement piquant pour relever la saveur de certains mets. On fait avec ses grains coiiHfs entiers dans du sirop de sucre, mais en en ôtant seulement les pépins, une confiture délicieuse. J'ai parlé des inteznpéries des saisons et des variations de l'atmosphère qui peuvent être plus on moins funestes pour la vigne, et qui (rop souvent détruisent en quelques instans tout espoir de récolte-, mais ce ne sont pas là les seuls ennemis qu'elle ait à redouter. Beaucoup d'insectes et d'animaux de VIG 175 toute espèce , quoique ne causant pas d'aussi grands doin- ma'^es, peuvent encore exercer sur elle une influence nui- sible et diminuer ses produils. Parmi les insectes qui vivent aux dépens de la vigne , ou a surtout remarqué les suivaus : la larve du hanneton , connue sous les noms de ver blanc, de man', de turc, ronge ses ra- cines et fait périr beaucoup de ceps , particulièrement dans les nouvelles plantations et dans les terrains un peu légers. Le charansori gris mange Texlrémité des bourgeons , quand ils commencent à pousser , et il empêche par là leur com])Ict développement, ce qui premièrement peut diminijcr le nom- bre des grappes, et par la suite les empêcher de grossir. Cet insecte n'est pas très-commun dans les vignes du nord de la France, mais il paroit l'être beaucoup plus dans cellcsdu midi. L'cumolpe de la vigne, nommé vulgairement coupe-hourgeon et Lisette, coupe les bourgeons encore tendres pour s'en nour- rir; il vit aussi des grains du raisin. Les larves de deux es- pèces d'attélabes, appelées vulgairement wrte^ et becmare , coupent les pétioles ries feuilles et les font faner; c'est prin- cipalement dans les pays méridionaux qu'ils exercent leurs ravages. La larve de la pyrale de la vigne vit aux dépens de ses feuilles, et elle coupe leur pétiole, ainsi que le pédoncule des grappes; elle est quelquefois commune aux environs de Paris , et y commet d'assez grands dégâts : c'est Bosc qui l'a fait connoître aux naturalistes. Les larves du sphinx de la vigne et de deux autres espèces du même genre vivent des feuilles de la vigne: elles en consomment beaucoup, et elles pourroient être très-nuisibles, parce qu'elles finissent par de- venir grosses comme le petit doigt; mais, comme elles sont en général rares, le mal qu'elles font se réduit à peu de chose. La larve de la teigne de la grappe, connue dans les vignobles sous le nom de ver de la vi^^ne, vit dans l'intérieur des grains du raisin , et elle passe de Pun à Pautre en se filant une galerie de soie; les grains qu'elle attaque deviennent nuls pour le produit, et même la détérioration qu'ils éprouvent peut avoir de l'influence sur la qualité du vin et nuire à sa bonté. Enfin, les raisins mûrs sont attaqués et mangés par les frelons, les guêpes, les abeilles et les mouches de l)eaucoup d'espèces, qui en sont très-friands. Dans les vignes propre- 17S ViG ment dites souvent on ne s'aperçoit pas beaucoup de la dé- vastation que ces différens insecles peuvent commettre ; mais , dans les jardins, les raisins des treilles en espalier seroient fréquemment complètement dévorés, si l'on ne prenoit des précautions pour les soultraire à leur voracité par des filets dont on couvre les grappes, ou par des sacs dans lesquels on les renferme. Les vignes qui sont voisines des forêts sont exposées à ce que les blaireaux et les renards viennent en manger les fruits, quand ils sont mûrs. Il faut d'ailleurs avoir bien soin de dé- fendre ces vignes par de bonnes haies ou de fortes palissades , pour les mettre à l'abri de la dent des bêtes fauves, qui en aiment beaucoup les feuilles et qui pourroient y faire de grands ravages, si elles venoient à y entrer. On doit aussi éloigner des vignes tous les animaux domestiques , qui en sont Irès-avides, particulièrement les vaches, les (hèvreset les moutons. Lorsqu'x)n retranche, en été, les sommités des jeunes rameaux ou qu'on les ébourgeonne, on a soin de ré- server toute cette verdure pour la doniltr comme nourriture aux vache». Dans quelques cantons même les sommités de la vigne se mangent cuites et diversement assaisonnées , de même que les épinards. Au nombre des animaux nuisibles pour les vignes, il faut mettre beaucoup d'oiseaux , qui se jettent avec avidité sur les raisins et les dévorent : les principaux sont les grives, les merles, les étourneaux, les loriots, les fciuvettes et les moi- neaux. Dans les pays où l'on ne vendange que tard, pour lais- ser acquérir aux raisins une maturité plus parfaite , les grives surtout font de grands dégâts dans les vignes. La chasse à coups de fusil est le meilleur moyen de les éloigner. Après de longs et pénibles travaux, après une suite non in- terrompue d'espérances et de craintes, arrive enfin pour le vî.ijneron l'époque de la vendange. Dans tous les temps cette époque a toujours été consacrée au plaisir et à la joie. Homère (Iliade 18), en parlant du bouclier d'Achille, forgé par Vul- cain, dit qu'on y voyoit représentée une vigne, dont on fai- soit la vendange, et à ce sujet il fait la peinture de cette vigne, pliant sous le poids des grappes dont elle est chargée. Il parle des vendangeurs qui viennent la dépouiller de ses pro- VIG 377 duîts : « De jeunes filles et de jeunes garçons , dit-il , se livrent « à une joie folâtre en recueillant dans des corbeilles de jonc « ses fruits aussi doux que le miel : au milieu d'eux , un en- « fant tire des sons agréables d'une lyre harmonieuse, et « chante d'une foible voix en pinçant les cordes sonores ; « ses compagnons lui répondent et le suivent en frappant la « terre en cadence. >^ Des passages de Théocrite , de Diodore de Sicile, et de Théophraste, attestent encore que, chez les Grecs, la mois- son et la vendange ctt^ient accompagnées et terminées par des fêtes. Le blé étant regardé comme le bienfait d'une déesse qui pourvoit aux besoins de l'homme, on montroit, dans les fêtes pour la moisson, une joie vive, mais tempérée; tandis que le vin étant le présent d'un dieu qui l'a donné pour le plaisir, les réjouissances en l'honneur de Bacchus se manifes- toient par une joie plus hfuyante et par tous les transports du délire. On sait que, chez les Grecs et les Romains, les fêtes en l'honneur du dieu du vin se nommoient bacchanales. Dans ces fêtes, les prêtresses du dieu , appelées bacchantes , couroient toutes échevelées, portant un thyrse à la main , et faisant retentir l'air de leurs hurlemens et du bruit d'un tambour. Les temps ne sont pas éloignés où , dans presque tous les pays vignobles , l'époque des vendanges étoit annoncée par des fêles publiques. Les magistrats, accompagnés des agricul- teurs les plus expérimentés, se transportoient dans les divers cantons vignobles pour juger de la maturité des raisins , et nul n'avoit le droit de les couper que lorsque la permission en étoit solennellement proclamée: on appeloit cela le ban de vendange. Quelque temps avant que la récolte des raisins commence, il faut s'y préparer par la revue du pressoir, des cuves, des hottes, des tonneaux et autres ustensiles nécessaires; on fait enfin tout ce qui est convenable pour recevoir la grappe et la liqueur qui doit en être exprimée, afin d'éviter le plus léger retard, qui pourroit devenir plus ou moins préjudi- ciable dans le moment où l'on seroit occupé à faire la ré- colte. Il n'est pas possible de fixer positivement l'époque de la 58. 12 i7« VIG vendange, parce qu'elle est soumise à Irop d'influenceâ qui peuvent la faire varier. Ainsi , le climat , la nature du sol , l'exposition, le mode de culture, un printemps et un été secs et chauds, ou des saisons froides et humides, peuvent avan- cer ou retarder les vendanges de six semaines à deux mois, et, en France, elles peuvent se faire, quand tout a été favo- rable , dans les premiers jours de Septembre, et, dans le cas contraire, être retardées jusqu'au commencement de Novem- bre. En général , toutes choses étant d'ailleurs dans le meilleur état, il est plus avantageux, pour avoir de bon vin, d'atten- dre la parfaite maturité du raisin, que de se presser et de le cueillir lorsqu'il n'a pas encore acquis cette saveur sucrée sans laquelle on ne peut rien faire de bien. Pline dit que pour faire de meilleur vin, il faut tordre la queue de la grappe quelques jours avant la vendange, ce qui augmente la maturité du raisip. Jl ne paroit pas que cette pratique, qui doit rendre la dépense de la récolte un peu plus considérable, soit usitée en France, et effectivement elle ne pourroit être n^ise en usage qu'autant que la qualité du vin en seroit assez sensiblement augmentée pour donner au vin un prix plus considérable, et c'est ce qui paroit avoir lieu dans les pays oîi cette manière de faire est usitée. Ainsi les vins renommés de Candie , de Chypre , n'acquièrent les bonnes qualités qui les font estimer que parce que, dans ces îles, on laisse les raisins se dessécher en partie sur le cep avant de les cueillir. On obtient aussi le même résultat en cueillant les grappes et en les laissant exposées pendant quelque temps sur de la paille, et c'est de cette manière que se prépare le fameux viu c'e ïokai. Ce vin , qui, même dans son pays, est fort rare , doit en partie ses excellentes qualités au sol , qui n'est qu'une sorte de poussière brune et légère , et en partie au soin qu'on a de cueillir d'avance les premiers raisins mûrs , de les sécher et d'en extraire une sorte de sirop épais, sem- blable au miel pour le goût et à la thériaque pour la couleur, ou d'un l'ouge brun. C'est en mêlant ce sirop au vin ordinaire du centon qu'on produit le véritable vin de Tokai , si rare , si recherché et si che.^ C'est, dit-on, aux soins du roi Bêla IV que la Hongrie doit ce fameux vignoble. Ce prince en fit Ycnir, en 1241 , les premiers plants, qui avoient été choisis VIG 179 parmi les meilleurs de l'Italie et de la Grèce. Une espèce, qu'on nomme encore /ormini , descend, à ce qu'on assure, de ces fameuses collines de Formies qui , selon Horace, four- nissoient la table de Mécène. Il y a aussi de l'avantage à vendanger le même vignoble à plusieui's reprises, quoique cela occasionne une augmentation de dépense; mais cette dépense est amplement recouvrée par les qualités supérieures que le vin acquiert , qualités qu'on ne peut obtenir par le mélange de grappes à divers degrés de maturité. Dans les bons vignobles de la Champagne et dans ceux de Malaga en Espagne, on vendange à trois reprises différentes, et les trois sortes de vin qui en résultent sont toutes très-estimées. Chaque vendangeur doit avoir un panier ou un seau en bois léger, dans lequel il met les grappes à mesure qu'il les cueille; ce sont ordinairement des femmes, des jeunes gens, ou même des enfans qu'on emploie pour couper les grappes, tandis que des hommes forts, en plus petit nombre et propor- tionnellement à ce qu'il y a de vendangeurs et à la distance où il faut transporter la vendange, ayant sur le dos des hottes faites pour cet usage, vont de temps en temps recevoir dans ces hottes ce que les vendangeurs ont cueilli, et ils le por- tent au bout de la vigne, où sont ordinairement des tonneaux défoncés par un bout, ou de petites cuves, dans lesquels le raisin est reçu pour être de là transporté à la maison dans une voiture. Dans cette manière de faire, le raisin est tou- jours plus ou moins écrasé avant d'être rendu à la maison , parce qu'on le presse souvent dans les hottes et dans les ton- neaux pour en faire tenir davantage; mais, dans certains vi- gnobles, comme en Champagne , par exemple, le raisin est mis dans les paniers, sans y être écrasé ni pressé, et trans- porté doucement à la maison sur le dos d'ânes ou de chevaux, pour n'être foulé que sous le pressoir. Autant que cela est possible, il faut choisir un beau temps pour faire la vendange , afin que les raisins soient bien secs. Lorsqu'on les cueille par un temps pluvieux, l'eau dont les grappes sont couvertes afiFoiblit d'autant le vin. C'est encore un désavantage de vendanger pendant la rosée, lorsqu'on veut avoir du vin de bonne qualité, puisque la rosée ne dif- j8o VIG fère pas des pluies par ses ell'ets. Ce précepte nesl pas d'ailleurs d'une application générale; car, en Champagne, ou commence à vendanger avant le lever du soleil , et l'on suspend les tra- vaux vers les neuf heures du matin, et cependant ce n'est que par ces soins qu'on y obtient ces vins blancs mousseux si estimés. C'est le plus souvent d'une serpette que le vendangeur se sert pour séparer la grappe du cep ; les ciseaux sont un ins- trument beaucoup moins commode. Dans le pays de Vaud on ne se sert que de l'ongle du pouce droit, mais cette pra- tique doit rendre la cueillette plus difficile. Le vendangeur doit avoir soin, lorsqu'il y a des grains gâtés ou pourris, de les ôter, en se servant pour cela de la pointe de sa serpette, qu'il introduit entre les grains sains et ceux qui sont gâtés, parce que ces grains altérés ne peuvent qu'être nuisibles à la bonne qualité du vin. Beaucoup d'agronomes ont été divisés d'opinion sur l'avan- tage qu'il peut y avoir à enlever la grappe du raisin ou à la laisser. On a remarqué que dans l'Orléanois les vins tournoient plus facilement au gras après l'égrappage , faute de cette lé- gère àpreté de la grappe , avantageuse pour corriger la foi- blesse de certains vins. Dans les environs de Bordeaux on égrappe plus ou moins scrupuleusement. En général, la pré- sence de la grappe rend le vin plus fort, tandis que son ab- sence le rend plus doux. L'instrument qu'on emploie le plus ordinairement pour l'égrappage est une espèce de fourche en bois et à trois dents, qu'un ouvrier fait tourner circulaire- inent entre ses mains dans la cuve qui contient les raisins. Il y a un bien plus grand nombre de vignobles dans lesquels on laisse la grappe, qu'il n'y en a où on l'enlève. Mais que cela se fasse ou ne se fasse pas, il faut toujours procéder au foulage des raisins. Cette opération est à peu près la même partout. Dans les grands vignobles, elle s'exécute ordinairement dans une caisse carrée, ouverte par le haut et d'environ cinq à six pieds de largeur ; les quatre côtés et le fond sont formés de planches de bois, qui ne laissent pas entre elles assez d'intervalle pour que les grains de raisin puissent y passer. Cette caisse est placée au-dessus de la cuve, et elle est soutenue par deux petites VIG i8i poutres, postfcs sur les bords de la cuve elle-même. On verse la vendange dans la capacité de la caisse à mesure qu'elle arrive, et ensuite un ouvrier la foule fortement et également par le moyen de gros sabots qu'il porte à ses pieds. Le suc exprimé coule dans la cuve; et lorsque tout est passé, le fou- leur lève une planche, qui forme une partie d'un des côtés de la caisse, et il pousse le marc avec les pieds dans la cuve : ensuite il renouvelle cette première opération autant de fois qu'il est nécessaire, jusqu'cà ce que la vendange soit entière- ment terminée. En général , les cftves sont carrées et cons- truites en pierre de taille; mais dans les pays où il n'y a que de petits vignobles, les cuves sont plus souvent en bois et cir- culaires, comme tous les vases de tonnelerie. Dans ces der- nières, dont la capacité est foujours moins considérable que celles en pierre ou en maçonnerie, et qui ne tiennent sou- vent que quatre à douze muids, le Couleur ou les fouleurs y entrent après s'être dépouillés des vêtemens qui couvrent leurs membres inférieurs, et ils foulent le raisin. Dans ce cas on a d'ailleurs la précaution de soutirer préalablement avant que les fouleurs entrent dans la cuve, tout le vin déjà liquide, et le soutirage continue jusqu'à ce que la vendange soit entiè- rement foulée , et alors tout le vin est reversé dans la cuve. Dans certains cantons vignobles on verse la vendange dans la cuve à mesure qu'elle est apportée de la vigne , et dès que la fermentation commence à s'y établir, on retire le moût provenant de la pression incomplète qui a eu lieu pendant le transport , pour le mettre dans des tonneaux, oîi il achève de fermenter. Le résidu est ensuite porté sous le pressoir, pour y être exprimé, et le vin qui en provient est généralement beaucoup plus coloré, mais moins parfumé que le premier. Quelle que soit d'ailleurs la manière dont on s'y prenne pour fouler le raisin, il faut toujours, par une pression convenable, en extraire le suc pour le soumettre à l'action des causes qui déterminent la fermentation vineuse, et cette opération sera d'autant plus parfaite que tous les grains auront été également pressés; car sans cela la fermentation ne pourroit avoir lieu d'une manière uniforme. C'est par suite de cela qu'il est pré- férable de remplir la cuve en un jour ou deux, que de ne le i8. VIG faire qu'en plusieurs jours. Lorsqu'on met trop long-temps à remplir la cuve, cela a le grave inconvénient de déterminer une suite de fermentations successives, qui, par cela seul, sont toutes imparfaites. Le moût est à peine dans la cuve, qu'il entre en fermen- tation. Déjà celui qui s'écoule des raisins par la pression ou les secousses qu'ils éprouvent dans le transport, commence à Louillir et à fermenter dans les vaisseaux qui le contiennent. Ce phénomène est surtout remarquable dans les climats cliauds ou dans les pays du Nord , lorsque la vendange se fait par des jours de chaleur. Les anciens avoient le soin de séparer le premier suc, qui coule naturellement par l'effet de la moindre pression, et qui provient toujours des raisins les plus mûrs. Ils le faisoient fermenter à part, et ils en obtenoient une boisson délicieuse, qu'ils appeloient propolum ou muslum spontè dejlueus. Quelques particuliers préparent encore ainsi un vin peu coloré et très- délicat; mais en général on mêle cette première liqueur avec le reste du produit du foulage, pour faire fermenter le tout ensemble. Les conditions nécessaires pour que la fermentation vineuse s'établisse dans le moût et suive ses périodes d'une manière régulière, sont : premièrement, un certain degré de chaleur ; secondement, le contact del'air, et troisièmement, Texisience d'un principe doux et sucré dans le raisin. Le dixième degré au thermomètre de Réaumur est généralement considéré comme la température la plus favorable à la fermentation vineuse; au-dessous de ce degré elle devient languissante, et elle est d'autant plus lente que la température est plus froide ; au-dessous de zéro elle ne peut même avoir lieu. Si la tem- pérature est au contraire plus élevée que dix degrés, la fer- mentation est plus prompte; elle devient même d'autant plus accélérée et tumultueuse que la chaleur est plus forte. D'après cela les cuves doivent être placées dans des lieux couverts, à l'abri du froid et de l'humidité. Il est bon aussi de choisir un jour chaud pour recueillir les raisins, et lorsque cela n'est pas possible, il convient de réchauffer la masse de la vendange, en y mêlant du moût bouillant. Toutes choses égales d'ailleurs , l'activité de la fermertation est proportionnée VIG 183 à la masse de vendange, et elle est d'autant plus prompte, plus tumultueuse et plus complète que celle-ci est réunie en plus grande quantité dans la même cuve. La durée de la fer- mentation étant donc soumise à tant d'influences, ne peut pas être déterminée d'une manière absolue : en général, elle varie de quatre à douze jours, et la chaleur qui se développe est de dix-sept à vingt-sept degrés, selon que la masse en fer- mentation est moins ou plus considérable. L'introduction du sucre dans la cuve est avantageuse aux vins blancs, et surtout lorsque la maturité n'a p;is été com- plète; mais elle est presque toujours nuisible aux vins rouges, en les colorant trop, en leur ôîant leur bouquet et en dimi- nuant leur durée. C'est une vérité que l'air est favorable à la fermentation; car sans son contact le moût se conserve plus ou moins long- temps sans changement et sans altération; mais il est égale- ment hors de doute que, quoique renfermé dans des vases bien clos, le moût y subit toujours, quoique plus lentement, les phénomènes de la fermentation, et celle-ci ne s'en ter- mine pas moins à la longue, et dans ce cas le vin qui en ré- sulte n'en est que plus généreux. Dans toutes les expériences que M. le comte Chaptal, au- quel j'ai emprunté beaucoup de choses dans le courant de cet article, a tentées sur la fermentation; il n'a jamais vu que l'air fût absorbé. Il n'entre , selon ce savant chimiste , ni comme principe dans le produit, ni comme élément dans la composition. Il est chassé hors des vaisseaux avec l'acide car- bonique, qui est le premier résultat de la fermentation. L'activité delà fermentation, comme il a été dit plus haut, est en proportion de la masse de la vendange ; mais on ne doit pas en conclure qu'il y ait toujours de l'avantage à ce que les raisins soient réunis en plus grande quantité, et que le vin provenant de la fermentation établie dans les plus grandes cuves soit toujours le meilleur. M. Chaptal ne pense pas qu'il soit possible de déterminer d'une manière positive quel est le volume le plus favorable à la fermentation ; il pense qu'il doit varier selon la nature du vin et le but qu'on se propose. Ainsi la fermentation doit s'opérer en plus petites masses, si l'on désire principalement i84 VIG conserver raroine du vin, et en pins grand volume, s'il s'agit de développer toute la partie spirilueuse pour fabriquer des vins propres à la distillation. Le gaz acide carbonique qui se dégage de la vendange et ses effets nuisibles à la respiration sont connus depuis qtie la fermentation est connue elle-uiême, et il est tellement dangereux, que toute personne qui s'expose imprudemment dans son atmosphère, y est aussitôt asphyxiée. Des accidens de celte nature sont arrivés plusieurs fois , et ils sont à craindre lorsque les cuves dans lesquelles est déposée la vendange sont placées dans des lieux bas et étroits , où l'air n'est pas renou- velé. Ce gaz acide carbonique, plus pesant qtie l'air atmo- sphérique, déplace celui-ci et finit par occuper tout l'inté- rieur du cellier. La meilleure ji récaution qu'on puisse prendre contre ses funestes effets, afin de s'assurer quil n'y a pas de risque à courir en entrant dans un lieu où il y a une cer- taine quantité de vendange en fermentation, est de porter devant soi une chandelle allumée : tant que cette lumière brû- lera bien , il n'y aura pas de danger; mais si on la voit s"af- foiblirou s'éteindre , il Aiutse retirer promptement. Cepen- dant ce gaz, retenu dans le vin par tous les moyens que l'on peut opposer à son évaporation-, contribue à lui conserver l'arôme et une portion d'alcool, qui s'exhale avec lui. Les vins mousseux ne doivent la propriété de mousser qu'à ce qu'ils ont été mis en bouteille avant qu'ils aient complété leur fermentation. Les raisins rouges ou noirs, dont on exprime le suc par la simple pression, fournissent du vin blanc toutes les fois qu'on j)e met pas le moi'it à fermenter avec le marc. Le vin prend d'autant plus de couleur que le raisin est plus mûr et qu'il reste plus long-temps en fermentation. Les vins du Midi, sur- tout ceux qui se récoltent dans les lieux les plus exposés au soleil, sont toujours plus fortement colorés que les vins du Nord. Les vins rouges ne se font qu'avec des raisins de cette cou- leur ou noirs, et lorsqu'on en mêle quelques blancs, ce ne peut être qu'en petite quantité. Quant aux vins blancs, ils se font indifféremment avec des raisins colorés ou avec des blancs; mais ceux pour lesquels on n'emploie que la pre- VIG i85 mîèrc sorte de raisins, sont beaucoup plus estimés et suscep- tibles d'iin^ plus longue conservation. En Champagne, par exemple, les vins blancs se soutiennent bien mieux depuis qu'on a pris soin d'arracher dans les vignes tous les ceps de raisins blancs. Pour faire ces vins, les raisins noirs sont cueil- lis, comme il a déjà été dit , avec beaucoup de précaution, transportés de même à la maison sans être écrasés. Comme on tient que le brouillard , aussi bien que la rosée , contribuent beaucoup à la blancheur du vin, on fait tout ce qu'on peut pour les conserver à la surface des grappes, et lorsque le so- leil est un peu trop vif, on étend des toiles mouillées sur les paniers qui contiennent le raisin, parce que, s'ilvenoitcà s'é- chauffer, la liqueur pourroit en prendre un teinte rouge. Dès que les raisins sont arrivés à la maison , on les met sur le pressoir et on les presse. Le vin qui coule de cette première presse est le meilleur et le plus estimé; on Je met à part. En- suite , avec une grande pelle tranchante, on taille carrément les extrémités de la masse de raisins; on rejette par-dessus tout ce qui a été taillé des côtés, et on presse de 'nouveau. Cette opération se renouvelle successivement plusieurs fois, et les produits qu'on en retire, sont dits vins de la première taille, de la seconde, de la troisième, de la quatrième, etc. Les vins de taille vont toujours en rougissant par degré, parce que l'action du pressoir se fait sentir de plus en plus sur la pellicule qui enveloppe le grain. La qualité du vin est plus ou moins bonne, selon que la liqueur est le produit des pre- mières ou des dernières tailles. On met dans des tonneaux différens les produits de chaque taille , ou Ion réunit souvent le produit de deux tailles, faites l'une après l'autre; celui des dernières se joint ordinairement aux vins rouges ordinaires. Certains agriculteurs ont voulu déterminer la durée posi- tive de la fermentation, et fixer d'après cela le moment favo- rable pour le décuvage du vin; mais, comme on l'a vu plus haut, ce terme peut varier selon la température, la nature du raisin, la quantité de la vendange, etc. Le moment conve- nable pour décuver le vin est celui où la fermentation cesse, ce que Ton reconnoit à plusieurs signes. Le marc qui, pen- dant l'acte de la fermentation, sétoit élevé au-dessus de la liqueur, tend à s'affaisser : en enfonçant la main dans ce marc, i8G VIG on juge à l'odeur de l'état de la cuve ; îi l'odeur est douce, on laisse encore fermenter; si elle est forte, on'd^cuve. Eu recevant du A'in dans un verre, on juge qu'il est suffisamment fait à sa couleur foncée , et à ce qu'il ne se fait plus que peu de mousse et de bulles d'air à sa surface, et qu'elles se dissi- pent promptement. Les tonneaux propres à recevoir le vin doivent avoir été préparés d'avance , de manière qu'ils soient tout prêts au mo- ment du décuvage. Ceux en bois de chêne sont le plus gé- néralement employés en France et dans une grande partie des vignobles de l'Europe ; cependant, dans les pays du Midi, où l'on cultive beaucoup le mûrier, on en fait aussi avec son bois. Dans beaucoup de parties de l'Espagne et de la Grèce on met le vin dans des outres , ce qui lui fait con- tracter une saveur particulière peu agréable pour ceux qui n'y sont pas accoutumés. Quant aux tonneaux , s'ils sont neufs, le bois dont ils sont formés conserve souvent une cer- taine astriction et une certaine amertume qui pourroient se communiquer au vin. On corrige ces défauts en rinçant à plusieurs reprises ces futailles avec de l'eau chaude et même de l'eau chaude salée. Lorsque les tonneaux ont déjà servi, on les défonce et on enlève, avec un instrument propre à cela, la couche de tartre qui tapisse leurs parois, et l'on y passe ensuite de l'eau chaude ou du moût qui fermente: on peut encore employer une décoction de feuilles de pêcher. C'est dans des tonneaux ainsi convenablement préparés et placés par rangées parallèles dans le même cellier, qu'on in- troduit le vin dès qu'on juge que la vendange a suffisamment cuvé; à cet effet on ouvre la concile de la cuve, qui est placée à une certaine distance du sol, et on fait couler le vin dans un réservoir pratiqué en dessous, ou dans un cu- vier qu'on y place pour le recevoir, et le vin , puisé avec des seaux, est porté successivement dans chaque tonneau, où on l'introduit au moyen d'un grand entonnoir fait exprès pour cet usage. Lorsqu'on a tiré tout le vin que la cuve peut contenir, il ne reste plus que le marc formé par les rafles , la pellicule des grains et les semences que ceux-ci pouvoient renfermer. Ce marc contient encore une quantité assez considérable de VIG 18; vin qu'on en extrait en le soumettant au pressoir; mais on a soin auparavant d'en séparer le chapeau ou la partie su- périeure , qui, ayant été en contact avec l'air atmosphérique, a contracté plus ou moins d'acidité, selon que la vendange a cuvé plus ou moins long-temps, et le vin qu'on en retire s'emploie pour faire du vinaigre. Le vin qui découle par la pression du premier marc sous le pressoir est plus coloré, plus épais que le vin qui s'est écoulé de la cuve : il vaut mieux le mettre à part que de le mêler à celui-ci, parce qu'il est trouble et qu'il a une saveur âpre, surtout celui qui provient de la seconde et de la troisième presse : car le marc est taillé, remué avec des pelles et soumis à trois pressions successives. Lorsque le marc a été ainsi fortement exprimé, il prend presque la dureté de la pierre. On peut cependant encore l'employer à divers usages. Dans certains pays on se sert du marc pour la nourriture des bestiaux, en le conservant dans des tonneaux pour l'hi- ver, et en le leur mêlant avec du son , de la paille, des na- vets, des pommes de terre, etc. Dans d'autres on le distille pour en retirer l'eau -de -vie qui est connue sous le nom d'eau-de-vie de marc ou d'eau -de-vie d'aisne , et qui est toujours très-inférieure à Teau-de-vie ordinaire. Aux environs de Montpellier, le marc mis dans des tonneaux est employé par des procédés particuliers à la fabrication du vert- de -gris. Dans quelques cantons on le fait aigrir en l'exposant à l'air et en l'humectant un peu avec de l'eau; on en extrait en- suite du vinaigre en le soumettant h une forte pression. Le marc desséché peut encore être brûlé pour en retirer de l'al- cali. Enfin, les pépins peuvent servir à nourrir la volaille, et si on les broyoit et les soumettoit à une forte pression, on pourroit en retirer de l'huile. Dans plusieurs vignobles du Nord, et surtout lorsque la récolte a été peu abondante, les vignerons , au lieu de sou- mettre le marc à l'action du pressoir, le laissent dans la cuve, et versent dessus-une certaine quantité d'eau; il s établit une nouvelle fermentation, et au bout de quelques jours ils re- tirent une liqueur assez colorée, d'une saveur ]>^gèrement vi- neuse, mais un peu aigrelette, et qui n'est pas désagréable 3 88 VIG au goût. Cette espèce de piquette, mise dans des tonneaux- se conserve bonne à boire jusqu'à la fin du printemps , et même quelquefois jusqu'à la vendange; c'est une boisson fort saine. D'autres font encore cette boisson plus écono- miquement : ils introduisent une certaine quantité de marc dans un tonneau, le remplissent ensuite d'eau, et lorsque la piquette est suffisamment faite, ils en tirent journelle- ment pour leur boisson ordinaire, et ils remplissent chaque fois le tonneau d'autant d'eau , afin de le tenir tonjours plein , et souvent par ce mo} en d'un seul tonneau ils en font deux ; mais cette piquette n'est pas aussi bonne que la première , surtout à mesure qu'elle avance : elle finiroit par devenir très- fade, si elle ne prenoit pas plus d'acidité avec le temps. Le marc, tel qu'il est en sortant de la cuve, acquiert quelque- fois, étant laissé en certaine quantité, une température de trente degrés ou plus ; dans cet état il est assez souvent em- ployé avec succès, dans les campagnes des pays vignobles, pour guérir les rhumatismes, la paralysie, la sciatique. On y plonge la partie affectée, comme dans un bain, pendant une heure ou deux. Le vin introduit dans les tonneaux n'a -pas encore acquis le degré d'élaboration désirable , il est plus ou moins trouble et fermente encore; mais comme le mouvement en est moins tumultueux, c'est ce qu'on appelle la fermentation insensible. Dans les premiers jours il dégage encore des bulles de gaz acide carboniqi>e, et il se forme à la partie supérieure du tonneau une écume qui s'échappe par l'ouverture du bondon. Pour faciliter la sortie de cette écume, on a soin de tenir toujours le tonneau plein, et au lieu de le fermer exactement avec une bonde, on en recouvre seulement l'ouverture avec une feuille de vigne, assujettie avec un morceau de tuile ou une pierre plate. A mesure que la fermentation diminue , la masse du liquide s'affaisse, et il faut continuer à ouiller , comme on le dit ordinairement, c'est- à dire à remplir le tonneau toutes les fois qu'on s'aperçoit d'une diminution sen- sible. Il y a des endroits, dans lesquels on remplit tous les jours pendant le premier mois, tous les quatre jours pendant le second, et ensuite tous les huit jours jusqu'au moment du soutirage. Mais dés que la fermentation est ralentie dans les VIG '89 tonneaux, on les bouche d'un bondon, et on perce, auprès de celui-ci, un petit trou qu'on ferme avec une cheA'ille de bois qu'on appelle fausset. Cette cheville est retirée de temps en temps pour laisser évaporer le reste du gaz. Lorsque la seconde fermentation ou la fermentation in- sensible est apaisée et que le vin est conservé dans un repos parfait, la clarification s'opère d'elle-même par le temps et le repos. 11 se fait alors peu à peu sur les parois du ton- jicau, et surtout dans sa partie inférieure, un dépôt formé de tout ce qui n'étoit qu'imparfaitement dissous dans le vin, ou qui y étoit en excès. Ce dépôt, auquel on donne le nom de lie, est un mélange confus de tartre, de matière colorante et de principes très-analogues à la fibre. Comme ces matières précipitées du vin et déposées dans le fond des tonneaux sont nuisibles à sa qualité , comme elles peuvent le rendre trouble et lui imprimer un nouveau mouvement de fermentation , par l'agitation, le changement de température et autres causes, on transvase ou soutire au clair le vin à différentes époques, en ayant soin d'en séparer toute la lie. C'est ordinairement cinq à six mois après la vendange que se fait le soutirage des vins, en Février et Mars, et ensuite tous les ans à la même époque, jusqu'à ce qu'ils soient livrés à la consommation. Chaque pays vignoble a d'ailleurs des temps marqués dans l'année pour le soutirage de ses vins; mais, en général, on choisit de préférence un temps sec et froid, et on évite de le faire les jours pluvieux et lorsque le vent est au midi. Les vins traités de cette manière sont beaucoup moins su^ jets à tourner que ceux pour lesquels on néglige le soutirage, ce qui est assez ordinaire dans les vignobles où le vin a peu de qualité, est peu susceptible de conservation, et se con- somme ordinairement dans le pa)'S. On a imaginé plusieurs autres opérations pour purifier les vins et les purger entièrement de toutes les matières qui pour- roient encore s'y trouver dans une dissolution incomplète , afin de les rendre par là susceptibles d'être conservés plus long-temps. La première de ces opérations consiste à soufrer ou muter les vins. Elle se fait en brûlant une ou plusieurs mèches sou- frées dan^ le tonneau vide avant que d'y introduire la liqueur fgo VIG soutirée. Le soufrage a l'avantage de prévenir la dégénération acéteuse du vin , qui se trouble d'abord après qu'elle est faite, mais qui revient bientôt à son état naturel. La seconde opération pour enlever les dernières impuretés qui peuvent rester encore suspendues dans le liquide, est la clarification au moyen du collage. La colle de poisson, pré- parée convenablement et délayée dans suffisante quantité de vin , en est le seul agent. On jette cette dissolution dans le tonneau, on l'agite pendant quelques instans, et au bout de quelques jours, on soutire le vin au fond duquel la colle s'est précipitée avec les impuretés qu'elle a entraînées. On peut remplacer la colle de poisson par des blancs d'œufs; il en faut dix à dotfze pour un muid. Lorsque Its vins sont complètement clarifiés, on peut les conserver dans des tonneaux ou dans des bouteilles, et le temps qu'ils peuvent être gardés varie infiniment, selon leur différente nature. Certains vins peuvent se conserver plus de cent ans : tels sont ceux dits du Rhin. Pline parle du vin fait l'an 633 de la fondation de Rome, dont on avolt encore de son temps, environ deux cents ans après. D'autres vins, au contraire , ne peuvent être gardés que quelques années ; il y en a même qu'il faut consommer entre deux récoltes. Pour qu'un vin se conserve et s'améliore, il faut le mettre dans des yases et dans des lieux convenables. Les vases de terre ou de verre sont les plus favorables, parce que non- seulement ils ne présentent aucun principe soluble dans le vin, mais ils le mettent encore à l'abri du contact de l'air, de l'humidité et des principales variations de Patmosphére. Ces vases ou bouteilles doivent être exactement fermés avec de bons bouchons de liège , et couchés sur le côté de manière à ce que le bouchon ne puisse pas se dessécher et faciliter Paccès à Pair, Pour plus de sûreté on recouvre la partie saillante du bouchon et le haut du goulot d'une sorte de cire pré- parée exprès, ou d'un mélange fondu de cire, de résine et de poix. Celte cire ou ce mastic s'applique avec un pinceau ou en trempant le haut du goulot, en le tenant un instant ♦ *î"enversé dans la matière rendue liquide par un degré con- venable de chaleur. N'importe dans quels vaisseaux le vin soit contenu, il faui VIG î
  • lonneux, sur le revers des montagnes volcaniques du Mexique. ViLFA coucHé ; Vil/a humifusa, Kunth , loc. cit. Dans celte espèce, les tiges sont couchées, puis ascendantes, simples, glabres, longues de trois ou quatre pouces. Les feuilles sont planes, roides, linéaires, glabres en dessous, rudes à leur face supérieure ; les gaines plus courtes que les entre-nœuds; une languette courte, arrondie, ciliée, un peu lanugineuse. La panicule est simple , en forme d'épi, longue d'un pouce; le rachis glabre; les valves du calice blanchâtres, presque glabres, inégales; celles de la corolle blanches, plus longues que le calice; les semences roussàtres. Cette plante croît aux lieux chauds et découverts , dans les environs de Cumana. ViLFA ÉLÉGANT, VHfa elegans. Cette plante a des tiges sim- ples, ascendantes, longues d'un ou deux pieds, glabres, pu- bescentes à leur partie inférieure, radicantes à leurs nœuds inférieurs. Les feuilles sont planes, étroites, linéaires , rudes en dessus, ])resque glabres en dessous : les gaines glabres, presque de la longueur des entre-nœuds; une languette très- longue et fendue. La panicule est diffuse, très-rameuse, ver- tioillée, longue d'un demi-pied; les rameaux rudes ; le ra- chis glabre; les valves du calice sont lancéolées, acuminées, presque égales, relevées en carène, rudes et ciliées sur le dos : celles de la corolle presque égales , glabres, plus courtes que le calice ; l'inférieure tridentée , à quatre nervures; la supérieure obscurément bideutée ; 1' s anthères et les stigmates blancs. Cette plante croît dans la plaine de Cachapamba , au royaume de Quito. (Poir.) VILLANOVA. {Bot.) Voyez Parthemum. (Poir.) VILLARÉSIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , de la, pentandrie nionogynie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel : Un calice fort pe- tit, à cinq folioles caduques; cinq pétales onguiculés; cinq étamines insérées sur le réceptacle ; les anthères à deux loges; un ovaire supérieur; un style très-court; un stigmate tron- qué ; un drupe uniloculaire , renfermant une noix ovale, monosperme. VIL ="7 ViLLARÉsiA MUCRONÉ ; ViUai'sLi mucronata , Ruiz et Pav. , J 7. per., 3, tab. 23 i , fig. B. Cet arbre a presque le port d"iiu citronnier. Son tronc est droit, épais, cylindrique; ses ra- meaux; glabres, légèrement anguleux dans leur jeunesse , gar- nis de feuilles éparses, nombreuses, médiocreineni péfiolées , coriaces, ovales-oblongues, très-entières, mucronéesau som- met, luisantes en dessus, plus pâles à leur partie inférieure , légèrement dentées, presque épineuses dans leur première jeunesse. Les fleurs sont disposées en grappes terminales, solitaires, médiocrement paniculées , un peu pubescentes, longues d'environ deux: pouces. Les pédoncules sont courts; ils supportent deux à quatre fleurs sessiles, accompagnées de bractées ovales, concaves, fort petites. Ces fleurs répandent une odeur très- agréable, approchant de celle du seringat. Le calice est jaune, pubescent , à cinq folioles concaves, presque rondes ; les pétales ouverts, oblongs , d'un blanc jau- nâtre, quatre fois plus longs que le calice; les étamines pres- que aussi longues que la corolle; les anthères droites, un peu en cœur; l'ovaire ovale, fort petit ; le style très-court, subulé, incliné ; le stigmate tronqué, en forme de tête. Le fruit est un drupe ovale, de la grosseur de celui du laurier commun. Cette plante croît dans les forêts, au Chili. On fait avec son bois des planches et d'excellentes poutres employées à divers usages. Cet arbre est très-propre à décorer agréablement les allées et les promenades, qu'il égaie par sa belle verdure , et ombrage par sa cime épaisse et touffue. (Poir.) VILLARIA. (Bot.) Guettard nommoit ainsi Vonopurdon la- tifolium d'Allioni, d(mt Villars faisoit son genre Berardia. Nous lu lavons restitué celui d'arctium , donné par Daléchamps , en observant que la bardane, à laquelle Liunœus avoit trans- porté ce dernier nom, devoit conserver celui de happa, sous le- quel elle étoit désignée par Tournefort et tous ses prédéces- seurs. (J.) VILLARSIA. {Bot.) Necker avoit substitué ce nom à celui du Cabomba d'Aublet. 11 a été appliqué plus récemment au T^jmphoides de Tournefort, détaché du Menjanthes , auquel Linnaeus l'avoit réuni, et placé à la suite des gentiances. (J.) VILLARSIE ; Villarsia, Gmel. (Bot.) Genre de plantes di- cotylédones monopélales, delà famille des genlianées, Juss. , ao8 VIL et de la pentandrie monogjnie , Linn. , dont les principaux ca- ractères sont lessuivans : Calice monophylle, à cinq divisions: corolle monopétale, en roue, à limbe divisé en cinq lobes ciliés en leurs bords: cinq étamines insérées sur la corolle: un ovaire supère , surmonté d'un st3'le court, terminé par un stigmate à deux lobes ; une capsule à une seule loge conte- nant des graines nombreuses, entourées d'un rebord mem- braneux et disposées longitudinalement sur les deux bords de chaque valve. Les villarsies diffèrent du genre Menyanlhes , auquel Linné les avoit réunies, par leur corolle en roue, leur style court, et surtout par leurs graines comprimées , munies d'un rebord membraneux, portées sur des placentas qui n'adhèrent point au milieu des valves , mais qui sont placés sur leurs bords. On en connoit une douzaine d'espèces , dont une seule est indigène. Ces plantes sont des herbes à feuilles ovales ou ar- rondies, et à fleurs axillaires ou terminales; elles croissent dans les marais ou dans les eaux. Ce genre a été dédié par Gmelin à Villars, auteur de l'Histoire des plantes du Dau- phiné, et mort en 1B14, doyen de l'école de médecine de Strasbourg. * Capsules unhahes , non ouvertes. Vir.tARS[E NVMPHOÏDE, Vulgairement Nympheau : Villarsia njmplioides , Vent., Choix de plant., n.° 9 , p. 2 ; Menyanthes nymphoides , Linn., Sp,, 207. Ses racines sont vivaces , fibreu- ses, fixées au fond des eaux; elles produisent des tiges cy- lindriques , glabres, sarmenteuses, plongées dans l'eau , garnies de feuilles alternes, arrondies, cordiformes à leur base, d'un vert gai , très-lisses, luisantes, portées sur des pétioles élargis, canaliculés à leur base et amplexicaules. Dans la partie su- périeure des tiges les feuilles sont souvent très -rapprochées les unes des autres, et elles forment des espèces de rosettes qui nagent à la surface des eaux. Les fleurs, qui sont flot- tantes sur l'eau, de même que les feuilles, sont d'un beau jaune-clair, larges de deux pouces ou environ , pédonculées, réunies comme en faisceau dans les aisselles des feuilles et six à dix ensemble. Leur calice est moitié plus court que la co- rolle ; celle-ci a ses divisions frangées en leur bord, et elle VIL ao9 est barbue à la partie inférieure des filamens des étamines, qui sont insérés à la base d«'s échancrures de la corolle. Les graines sont aplaties , ovales, bordées de cils. Cctle espèce croît en France et dans d'autres contrées de l'Europe, dans les étangs et les eaux tranquilles des rivières. Ses feuilles ont une saveur amère. Elle est très-propre à orner les pièces d'eau dans les jardins paysagers. ViLLARsiF. SARMENTEUSE : ViLlursia sartneiitosa, Spren". , Syst, veg., i , p. 582 ; Menjanthes sarmentosa , Sims , Bot. Magaz., V. et t. i528. Les tiges de cette espèce sont sarmenteuses, et elles nagent dans les eaux, de même que celles de la précé- dente; elles sont garnies de feuilles presque orbiculaires, cchancrées en cœur à leur base, glabres, sinuées en leurs bords, portées sur de longs pétioles. Ses fleurs sont d'un beau jaune, disposées en panicule sur des pédoncules opposés aux feuillis. Cette plante est originaire de la Nouvelle-Hollande , où elle croît dans les eaux. '^* Capsules à deux valves. Vir-LARsiE LACUNEusE : VUlarsiu lacunosa^Vent., Choix de plant., p. lo ; Menyanthes trachjsperma , Mich. , FI. bor. amer., \, p. 126. Ses tiges et ses feuilles flottent à la surface des eaux, comme celles des deux espèces précédentes; ses feuilles sont réniformes , presque peltées , un peu inégales en leur contour, glabres en dessus et en dessous, lacuneuses eu cette dernière partie. Ses fleurs, portées par les pétioles, ont la corolle glabre, à lobes entiers, et à appendices du tube sail- lans. Les capsules renferment des graines vésiculewses, ovales- alongées, un peu rudes. Celte plante croît dans les eaux des États-Unis d'Amérique. ViLLARsiE ÉLEVÉE; VUlursia ercelsa, Lois., Herb. de l'amat. , n. et t. 292. Ses racines, qui sont fibreuses, vivaces, produi- sent plusieurs feuilles ovales- lancéolées, un peu échancrées en cœur à leur base, glabres et lisses des deux côtés, bordées de quelques dents écartées et peu profondes, portées sur de longs pétioles cylindriques , un peu canaliculés en dessous. Du milieu de ces feuilles s'élève une tij^e haute de quinze à vingt pouces, le plus souvent nue inférieurement , divisée 58. 14 210 VIL dans sa partie supérieure en trois ou quatre rameaux, munis a leur base d'une petite feuille ovale -lancéolée ou étroite-lan- céolée. Les Heurs sont d'un jaune clair, portées sur des pé- doncules rameux , et disposées, au nombre de dix à douze ou un peu plus, en corymbes placés à l'extrémité de la tige ^u des rameaux. Leur corolle est presque campanulée , à cinq divisions étalées en roue et ondulées en leurs bords, moitié plus longues que le calice, et garnies à leur base de plusieurs rangs de cils de la même couleur que la corolle elle- même. Les étamines ont leurs filamens courts , alternes avec les divisions de la corolle, terminés par des anthères cordi- formes et presque sagittées. L'ovaire, supère, adhérant un peu dans sa partie inférieure avec la base du calice , est surmonté d'un style simple, à deux stigmates divergens. La capsule est à deux valves et renferme des graines convexes d'un côté. Je ne connois pas le lieu natal de cette plante; je l'ai vue chez M. Cels , qui la cultive depuis environ vingt ans, en la te- nant en pot dans la terre de bruyère et en lui donnant de fré- quens arrosemens. ( L. D.) VILLEBREQUIN. ( ConchjL) Nom que les marchands don- nent encore quelquefois aux coquilles du genre Vermet, et surtout au V. lombrical, qui ressemble en effet le plus à un tire-bouchon. { De B. ) VILLÉE, (But.) Voyez Vrillée. (J.) VILLORITA. {Bot.) Voyez Merenderas, tora. XXX, pag. 107. (J.) VILONITE. (A/m.) Voyez Wilonite. (B.) VILPESTRELLO. {Mamm.) C'est un des noms employés en Italie pour désigner les chauve-souris. (Desm.) VIMBE. ( Ichthjol. ) Nom d'une espèce de Brème. Voyez ce mot. (H. C.) VIMINARIA. {Bot.) Ce genre a été établi par Smith sur le Daviesia denudata, Vent. , différent des autres espèces par son calice anguleux, à cinq dents; par l'ovaire alongé, à style capillaire et stigmate simple; par le légume ovale, sans valve, renfermant des semences non couronnées. Cette plante, figu- rée dans le Botanical Magazin de Curtis , pi. ligo, est le daviesia juncea, Pers. ; le pultenœa junceay Willd. , et le 50- phora juncea, Schrad. et Wendl. (Lem.) VIN VIN. (Chim.) Ce nom s'applique en général à toute liqueur sucrée d'origine organique, qui a éprouvé la fermentation alcoolique. II s'applique en particulier au suc de raisin fer- menté. D'après cette définition, on voit que ce qui carac- térise une liqueur vineuse, c'est la présence de l'alcool ; mais on se tromperoit beaucoup, si l'on pensoit que la qualité du vin est en raison de la quantité d'alcool : en effet, les acide* acétique, tartriquc et carbonique, les principes aromatiques non acides, qui accompagnent l'alcool dans les liqueurs vi- neuses , et la petite quantité de sucre qui p' u.^ y rester , con- tribuent beaucoup à leur donner des propriétés différente» de celles qu'elles tiennent de l'alcool. (Ch.) VIN BLANC. ^C/iim.) Vin qu'on obtient avec le raisia blanc , ou même avec le raisin rouge , lorsque le suc de ce der- nier a fermenté sans être en contact avec les pellicules qui contiennent le principe colorant. Voyez Vigme. (Ch.) VIN CUIT. (Chim.) Vin provenant d'un suc de raisin qui a été concentré par la chaleur avant de fermenter. (Ch.) VIN GRAS. {Chim.) C'est un vin qu'on dit malade. 1! doit son aspect gras et sa propriété filante à un dépôt de matière dont une partie du moins est azotée. On a conseillé, pour le rétablir, d'y ajouter du bitartrate de potasse. (Ch.) VIN DE LIQUEUR. {Chim.) Vin de qualité supérieure qui a été préparé avec du raisin muscat ou encore avec du suc qu'on a fait concentrer et dont on a neutralisé , au moyen d'une matière alcaline, une partie deTacide en excès. (Ch.) VIN MOUSSEUX. {Chim. ) Un vin est mousseux toutes les fois qu'il contient une quantité de gaz acide carbonique plus grande que celle qui peut y rester en dissolution sous la simple pression de l'atmosphère. II en résulte que, si l'on dé- bouche une bouteille de vin mousseux , tout l'acide carbo- nique qui est en excès s'en dégagera sous la forme de bulles, qui produiront une ébullition ; et, comme le vin a une cer- taine viscosité, les bulles qui resteront à sa surface empri- sonnées sous une couche très-mince de ce liquide, produiront la mousse. Il y a plusieurs moyens de préparer les vins mous- seux. (Ch.) VINAGO. {Ornith.) Nom scientifique, qui primitivement a VIN désigné un pigeon sauvage, appliqué aujourd'hui à un so\ïs- genre proposé dans le genre Colombe pour isoler les colom- bars ou vinago de M. Cuvier. (Ch. D. et L.) VINAIGRE. {Chim.) On donne en général ce nom à toute liqueur ordinairement alcoolique, qui s'est convertie spon- tanément en acide acétique. On donne spécialement le nom de vinaigre au vin de raisin aigri. ( Ch. ) VINAIGRE DE BIÈRE, VINAIGRE DE CIDRE. {Chim.) Vinaigres provenant de la bière et du cidre aigris. Ils se dis- tinguent principalement du vinaigre du vin en ce qu'ils ne contiennent pas de bitartrate de potasse. (Ch.) VINAIGRE BLANC. {Lhim.) C'est le vinaigre qui a été préparé avec du vin blanc. (Ch.) « VINAIGRE DE BOIS. ( Chim. ) C'est l'acide acétique foible qui provient de la distillation du bois. (Ch.) VINAIGRE DISTILLÉ. {Chim.) On donne ce nom au pro- duit de la distillation du vinaigre. Ce produit est un acide acétique très-foible , contenant en outre quelques-uns des principes volatils du liquide d'où il provient, et presque tou- jours une matière empyreumatique. (Ch.) VINAIGRE ROUGE. {Chim.) C'est le vinaigre provenant du vin rouge. II est coloré par les mêmes principes que le vin rouge. (Ch. ) VINAIGRE DE SATURNE. ( Chim. ) C'est du vinaigre dis- tillé, dans lequel on a fait dissoudre de l'oxide de plomb. (Ch.) VINAIGRIER. {Bot.) C'est le sumac des corroyeurs. (L.D.) VINAIGRIER. {Entom.) "On nomme vulgairement ainsi les carabes dorés, qui courent dans les jardins et qui exhalent, au moment où on les saisit, une odeur très- acide, qu'ils* lancent quelquefois par l'anus. ( C. D.) VINCA. {Bot.) Voyez à l'article Pervenche, tom. XXXIX, pag. 166. (L.D.) VINCEROLLE, Borja. {Bol.) Genre de plantes monocoty- lédones , à fleurs glumacées , de la famille des joncées , de Vhexandrie monogynie de Linuffus, qui présente pour carac- tère essentiel : Pour cijiice. deux écailles oblongues; l'anté- rieure entière ^ la postérieure a deux ou trois dents ; quelques autres inférieures stériles; une corolle (calice, Juss.) tubu- VIN »iS lëe; le lube grêle; le limbe à six divisions; six ^famines in- sérées à l'orifice du tube de la corolle ; les anthères à deux loges; un ovaire supérieur; un style; un stigmate en tê^e ; une capsule à trois valves; à trois loges séparées par des cloi- sons; plusieurs semences. ViNCERor.LE luisante; Borya lucens, LabiU. , ]Soy. Uoll., i, pag. 8i , tab. 107. Plante herbacée, haute de six ou huit pouces et plus. Ses tiges sont cylindriques, fermes, couchées en partie, très-glabres, rameuses, qui, ainsi que les rameaux, produisent des racines simples, alongées , épaisses, cylindri- ques, revêtues d'une écorce fongueuse, très-glabre, luisante, qui se détruit facilement. Les feuilles sont nombreuses, trés- rapprochées, presque subulées , dilatées et en game à leur base, trigones à leur partie supérieure, longues d'un pouce et plus, un peu denticulées , terminées par une pointe dure. Les fleurs sont terminales, réunies en une tête ovale, accom- pagnée à sa base de trois ou six bractées en forme d'involu- cre, assez semblables aux feuilles. Le pédoncule est aloiigé , un peu strié : chaque fleur a pour calice deux écailles oblon- gues, inégales, et au-dessous plusieurs autres imbriquées, sté- riles. La corolle est monopétale, tubulée; le tube grêle, cylin- drique, dilaté à sa base ; les divisions du limbe sont ouvertes , lancéolées, plus courtes que le tube; les étamines à peine de la longueur de la corolle. L'ovaire est ovale- oblong, très- glabre; le style à peine plus long que les étamines; le stig- mate en tête. Le fruit est une capsule ovale , trigone , un peu arrondie, un peu rétrécie à sa base, à trois loges, à trois valves, renfermant plusieurs semences ovales, un peu ridées, convexes en dessus , anguleuses à leur côté opposé. Celte plante a été découverte par M. de Labillardière dans la Nou- velle-Hollande, à la terre Van-Leuwin , dans les sols sablon- neux. (PoiR.) VINCETOXICUM. {Bot.) Matthiole , Dodoëns et d'autres anciens, donnoient à un asclepias ce nom , adopté par Linnaeus comme nom spécifique de cette espèce, qui est le dompte- venin des François. Le même nom est cité par Césalpin pour le gentiana asclepiadea. (J. ) VINCIBOSCUM. (Bot.) Césalpin cite ce nom vulgaire en Toscane du chèvre -feuille des jardins, caprifolium. (J. ) si4 VIN VINCO. {Ornith.) Nom désignant parfois le pinson ordi- naire , fringilla ccelebs , Linn. (Ch. D. et L.) VfNCULAIRE. (Fo5s.' Nous avons donné le nom générique de vinculaire à de petits corps quadrangiilaires, qui sont à peine de la grosseur d'un crin de cheval et qu'on trouve dans la couche nu calcaire grossier des environs de Paris, Ils ont de deux à trois lignes de longueur; mais, ne paroissant ja- mais être entiers à leurs bouts, ils ont dû en avoir eu davantage. Ils sont garnis sur les quatre côtés de petits enfoncemens ovales, à l'un des bouts desquels on voit une sorte de très- petit trou. Nous croyons que Ces petits corps pourroient avoir beaucoup de rapports avec les flustres. L'espèce , qu'on trouve à Grignon et à Fontenai Saint-Pères, département de Seine- et-Oise, ainsi qu'à Hauleville, département de la Manche, et à laquelle nous avons donné le nom de vinculaire fragile, vincularia fragilîs , a été figurée dans les Vélins du Muséum, vélin n.° ,^8 , fîg. 26, et dans les planches des fossiles de ce Dictionnaire. (D. F.) VINDICTA. 'Bot.) Suivant Ruellius et Mentzel , les Romains nommoient ainsi Vepimedium de Dioscoride, qui est Vosmunda lunaria de Linnaeus , hotrjchium lunaria de Swartz. ( J.) VINDITA. (Ornith.) Nom espagnol du canard à tête blanche , anas viduala , décrit par d'Azara , tom. 4 5 P^ig- 558. (Ch. D. et L.) VINELIA AVIS. {Ornith.) Nom du pinson ,/nngi7Za calehs, dans Albert le grand , suivant Sonnini. (Ch. D. et L. ) VINETTE. {Bot.) Dans l'Anjou on donne ce nom vulgaire à l'oseille, suivant M. Desvaux. La petite oseille des champs, Tumex acetosella, y est aussi nommée sarcille, sarcillèfe. (J. ) VINETTE. {Ornith.) On donne parfois ce nom au jaseur, iomhjcilla. { Ch. D. et L. ) VINETTIER ou ÉPINE-VINETTE ; Berheris , Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones polypétales , de la famille des lerbéridées, Juss. , et de Vhexandrie monogjnie , Linn., dont les principaux caractères sont d'avoir un calice de six folioles ovales, caduques, disposées sur deux rangs, et muni exté- rieurement de deux, trois ou plusieurs petites écailles; une corolle de six pétales ayant deux glandes à leur base ; six éta- znines à fîlamens opposés aux pétales, portant dans leur partie VIN 2,5 supérieure les anthères adnées par leur face externe, et s'ou- vrant de la base au sommet par une petite valve; un ovaire supère, cylindrique, de la longueur des étamines, surmonté d'un stigmate sessile, large, orbiculaire, persistant; une baie ovale , presque cylindrique , à une seule loge contenant deux , trois ou quatre graines attachées au fond de la loge. Les vinettiers sont des arbrisseaux la plupart épineux, à feuilles alternes, ou souvent fascicuJées, et à fleurs axillaires, souvent disposées en grappes, plus rarement solitaires. Ou en connoît maintenant trente et quelques espèces : dans toutes, les fleurs sont jaunes. * Fleurs disposées en grappes. ViNETTiER COMMUN, Vulgairement Epine- vinette: Berheris vulgaris, Linn. , Sp. , 471 ; Nouv. Duham., 4, p. 1 1 , t. 4. Ses racines sont jaunâtres, rampantes; elles produisent une ou plus ordinairement plusieurs tiges ligneuses, hautes de six à dix pieds, divisées en branches rameuses, armées d'épines très-acérées , simples ou tripartites. Ses feuilles sont ovales ou ovales-oblongues, rétrécies en pétiole à leur base, glabres, d'un vert gai en dessus, plus pâles eu dessous, bordées de dents très-aiguës et presque épineuses. Ses fleurs sont dispo- sées, au nombre de quinze à vingt ensemble, en grappes simples , pédonculées , placées à l'aisselle des feuilles de l'année précédente , et entourées à leur base d'une rosette de huit à dix feuilles fasciculées et d'inégale grandeur: elles ont une odeur peu agréable et comme spermatique. Les fila- mens des étamines sont un peu élargis à leur sommet, où ils portent une anthère à deux loges séparées l'une de l'autre. Lors de l'acte de la fécondation , les étamines , qui sont d'abord cachées sous le rebord interne des pétales, devant le- quel elles sont placées, se dégagent l'une après l'autre de ce re- bord, pour venir répandre leur pollen sur la marge du stig- mate. Ce vinettier fleurit au mois de Mai: il se trouve dans les bois, les haies et les buissons de toute l'Europe et d'une partie de l'Asie. On en cultive plusieurs variétés, qui se dis- tinguent principalement à la couleur de leurs fruits blancs, rouges ou violets : une autre a ses fruits sans pépins. 216 VIN Les fruits de l'épine -vinette sont très -acides, mais d'une acidité agréable : on les emploie cà faire des confitures, des conserves, des sirops. On en obtient, par la fermentation, une sorte de vin acide. Le suc de ces fruits, lorsqu'ils sont frais, mêlé avec une certaine quantité d'eau et du sucre, peut servir à faire une espèce de limonade , qui s'emploie en médecine, ainsi que leur conserve, leur sirop, ou leur dé- coction, lorsqu'ils sont secs. Ces différentes préparations ont été conseillées comme rafraîchissantes , astringentes, antiscor- butiques et antiputrides. L'écorce de la racine d'épine-vi- nette est amère , stiptique , et Clusius dit que son infusion est purgative. Les teinturiers se servent de cette écorce et du bois pour teindre en jaune. En Pologne , on en fait usage pour donner cette couleur aux cuirs. Le bois est assez recherché des tourneurs et des ébénistes, à cause de sa couleur; mais il est assez rare d'en trouver des morceaux qui soient assez gros pour être travaillés. Le plus souvent ce bois ne sert, dans les campagnes, que pour chaufferie four. Les bestiaux sont friands des feuilles vertes et des jeunes pousses, qui ont une saveur acide : dans quelques cantons même on les mange préparées en guise d'oseille. L'épine-vinette n'est point difficile sur la nature du ter- rain ; elle vient bien dans les litux les plus arides et les plus pierreux. Il y a des pays où on la cultive assez généralement pour en faire des confitures. Celles qui se font à Dijon jouis- sent depuis long-temps d'une certaine célébrité. Ailleurs, cet arbrisseau se plante dans les haies et dans les grands jardins paysagers. On le multiplie de graines et de drageons enra- cinés, qui se trouvent assez abondamment autour des vieux pieds. C'est une opinion accréditée dans beaucoup de cantons, parmi les cultivateurs, que les émanations provenant du poil' n des fleurs de l'épine-vinette produisent la rouille et même la carie des fromens, des seigles et des autres céréales qui se trouvent dans le voisinage de cet arbrisseau; et, par suite, les cultivateurs ont le soin de n'en laisser croître aucun pied dans les haies ou les buissons qui sont près de leurs mois- sons , et même l'autorité judiciaire force à les arracher, lorsqu'il y a des plaintes faites à ce sujet. Les naturalistes VIN «'7 se sont long- temps refusés à croire à ces influences malfai- santes de l'épine -vinette sur les céréales; mais, d'après un Mémoire de M. Yvart , lu à l'académie des sciences en 181 5, et d'après les recherches et les expériences de MM. Bosc, Sageret et Vilmorin, il paroit prouvé que cette opinion est fondée. VlNËTTiER DE LA Chine : Bcrberis sincnsis , Desf. , Catal. hort. Par.; Lois., Herb. de l'amat. , n. et t. /(Sy. Arbrisseau de quatre à six pieds de hauteur, dont les rameaux sont etlilés, d'un rouge brunâtre , munis d'épines subulées, simples ou trifi- des. Les feuilles sont oblongues, glabres, d'un vert gai, rétré- cies en coin dans leur partie inférieure , entières ou garnies de quelques dénis écartées dans leur contour; ces feuilles sont éparses et solitaires sur les jeunes rameaux, disposées en fais- ceau à l'aisselle des épines sur les rameaux de l'année précé- dente. Les fleurs sont jaunes, légèrement et peu agréablement odorantes , r.^.unies, à la base de leur pédicelle, d'une petite bractée linéaire, et disposées, au nombre de quinze à vingt ou même plus, en grappes pendantes ou plus ou inoins ar- quées, ordinairement simples et environ deux fois plus lon- gues que le faisceau de feuilles qui esta leur base. Leur calice, composé de six folioles ovales colorées, dont trois extérieures plus courtes, est accompagné à sa base de cinq à six petites bractées. La corolle est formée de six pétales ovales, conca- ves, à peine plus grands que le calice , chargés à leur base de deux petites glandes ovales. Les étamines ont leur filament droit, cylindrique inférieurement, comprimé dans le haut, portant l'anthère adnée sur le côté de sa partie supérieure; chaque loge des anthères s'ouvre par une petite valve , qui r.'ste relevée sur les côtés de la partie supérieure de cha- que filament. L'ovaire , cylindrique et de la longueur des étamines, est surmonté d'un stigmate sessile et orbiculaire. Les fruits sont des baies d'un violet noirâtre, contenant une ou deux graines. Cette espèce croit naturellement en Chine. On la cultive en pleine terre dans les jardins; elle fleurit au mois de Mai. * ViNETTiER DE CrÈte; Berberis cretica , Linn., Spec, 472. La tige de cet arbrisseau s'élève à cinq ou six pieds de hauteur, en se divisant en rameaux glabres, rougeàlres dans leur jeu- si8 VIN liesse et devenant cendres en vieillissant : ils sont munis d'épine» élargies à leur base et ordinairement trifides. Les feuilles sont ovales-oblongues, rétrécies à leur base, obtuses à leur som- met, entières ou légèrement dentées en leurs bords, d'un vert luisant, alternes sur les jeunes rameaux, disposées en faisceau, trois à quatre ensemble, aux aisselles, sur les ra- meaux de l'année précédente. Les fleurs sont d'un jaune clair, portées sur de courts pédicelles et rapprochées, trois à six en- semble, en grappes courtes, à peine aussi longues que les feuilles qui sont a leur base. Cette espèce croît dans l'île de Crète et dans plusieurs autres îles du Levant. M. Requien l'a trouvée dans l'ile de Corse. ** Pédoncules unijlores. ViNETTiER A FEUILLES DE BUIS; Berbcris buxifolia , Lam. , III. gen., t. 253, fig. 3. Cette espèce est un petit arbrisseau à rameaux tortueux, garnis d'épines profondément trifides. Ses feuilles sont ovales ou ovales-lancéolées, très-entières en leurs bords, terminées à leur sommet par une petite pointe épi- neuse, rétrécies à leur base en un pétiole très-court, et ra- inassées, plusieurs ensemble, en fascicules alternes. Ses fleurs sont solitaires, portées sur des pédoncules simples. 11 leur succède des baies ovoïdes ou presque globuleuses, d'un pour- pre bleuâtre, contenant quatre graines. ViNETTiER DE SiBÉRiE ; Beiberis sibirica, Pall., FI. ross., s , p. 42, t. 67. Cet arbrisseau est d'une hauteur médiocre, di- visé en rameaux grêles, diffus, munis d'épines à base très- large, divisées en trois, cinq, neuf et même dix pointes. Ses feuilles sont ovales ou ovales-lancéolées, garnies en leurs bords de trois à sept dents épineuses. Ses fleurs sont pédon- culées , portées sur des pédoncules simples, qui sortent, un ou deux ensemble, du milieu d'un faisceau de feuilles. Ce vinettier est originaire des montagnes de la Sibérie. On le cultive en pleine terre au Jardin du Roi , à Paris. * * * Espèce dont la fleur n est pas connue, ViNETTiER ARTICULÉ ; Bcrbens articulata , Lois. Quoique je ne possède de cette plante qu'un rameau dépourvu de fleurs , VIN 215 les caractères qu'il présente sont si prononcés, qu'il me pa- roit devoir appartenir à une espèce non encore décrite. Les rameaux de ce vinettier sont cylindriques, grisâtres, armés d'épines divisées en trois à sept pointes. Les feuilles sont ovales, glabres, luisantes, munies en leurs bords de dents nombreuses, très -pointues et très- aiguës; ces feuilles sont portées sur des pétioles très-inégaux; les uns longs de deux pouces ou environ, les autres moitié plus courts, et d'autres enfin n'ayant que quelques lignes. Mais ce qui caractérise cette espèce d'une manière particulière , c'est qu'on remarque toujours sur les pétioles une articulation, tantôt assez rap- prochée du limbe de la feuille, quelquefois plus voisine de la base du pétiole. Les feuilles sont , d'ailleurs, comme dans les autres espèces , disposées, quatre à six ensemble, en fais- ceaux axillaires. J'ai reçu cette plante sous le nom de berberis creiica , en 1806, de feu "Willemet , auteur de la Flore de Lorraine; mais, comme je reconnus bientôt qu'elle n'appar- tenoit pas à cette espèce, je supprimai celle-ci de ma Flora gallica, dans laquelle je l'avois introduite sur la foi de feu "Willemet ; et la mort de celui-ci , arrivée en 1 807 , l'empêcha de me donner sur cette plante les renseignemens que je lui avois demandés. Depuis ce temps, je n'ai vu ce vinettier dans aucun herbier, et je ne l'ai trouvé décrit dans aucun ou- vrage. Je le croyois exotique et cultivé dans quelque jardin, où il avoit péri depuis Willemet, car M. Mougeot, qui con- noit parfaitement bien toutes les plantes de la Lorraine, ne put, après AVillemet, m'en donner aucune nouvelle, lors- qu'au mois de Septembre de cette année ( 1828), M. Soyer- Willemet, petit-fils de l'auteur de la Flore de Lorraine, m'a écrit pour me demander des renseignemens sur la plante qui m'avoit été donnée par son aïeul, et pour m'apprendre qu'elle venoit d'être retrouvée par un jeune botaniste de sa province, mais encore sans fleurs. Ce seroit alors une espèce à ajouter à la Flore de France. (L. D.) VINEUX HUILÉ ou le ROUGEATRE. (Bot.) Ce sont, dans le Traité des champignons du docteur Paulet, les noms d'un agar/c«s rougeâtre ou plutôt d'un gris légèrement nuance d'une couleur lie de vin claire; ses feuillets sont blancs, re- couverts dun voile également blanc ; il offre des pellicules «20 VIN blanchâtres, nombreuses, dispersées à sa surface, et qui lui donnent l'aspect grivelé ou truite. On trouve ce cbampignoa au bois de Boulogne. Il a une od^ur de^sagréablt' ; est fade au goût et laisse un se/itinient d'asfriction et d'àcrefé a la gorge, lorsqu'on le niàche ; ce qui suflil pour éviter d'en faire usage comme aliment. (Llm.) VINGEON. {Ornith.) Nom employé* dans l'Encyclopédie comme synonyme vulgaire , usité dans le départexuerît de l'Ain, pour le canard sifîleur. (Ch. D. et L.) VINGUM. (Bot.) Théophraste, Ilv. i. ohap. 1 1 , parlant des racines bonnes à manger, dit que les Égyptiens donnent ce nom à une racine qui est longue , et dont la plante a de grandes feuilles et un petit fruit, sans autre indication qui puisse faire reconnoître son genre. (J.) VINI. (Ornith.) Nom taitien du psitlaeula taitcnsis , que Commerson a nommé ari-manou ou oiseau de cocotier, et que partout on a écrit arimanon , par suite d'une faute typo- graphique des Œuvres de Buffon , copiée par tous les auteurs. Les Taïtiens ajoutent fréquemment devant ce nom la parti- cule E. (Ch. D. et L.) VINIFÈRES. ( Bot.) Nous avons désigné depuis long-temps sous ce nom la famille de plantes contenant le Vitis et le Cissus , dont toutes les espèces ont leurs fruits remplis d'un suc, plus ou moins abondant, susceptible de se changer en vin après avoir subi une fermentation spiritueuse ; lesquelles sont conséquemment vinifères. Ce nom, tiré, comme l'on voit, d'un produit commun, a été substitué à celui de vîtes, les vignes, qui ne se prêtoit pas aune terminaison adjective, non applicable à d'autres familles. Il est préférable à celui de sarmenteuses, parce que ce caractère des tiges de toutes les vignes se retrouve également dans celles de beaucoup d'autres plantes , d'ailleurs très-différentes. On a plus récem- ment donné à cette famille le nom d'arnpélidées, tiré du mot ampelos , sous lequel les Grecs désignoient la vigne. Nous conserverons ici celui de vinifères, adopté antérieurement. Ces plantes appartiennent à la classe des hypopétalées ou dicotylédones polypétales, à étamines insérées au support de l'ovaire. Leur caractère général est foraié de la réunion des suivans. VIN "» Un calice d'une seule pièce, non adhérent à l'ovaîre, très- court, à limbe presque entier ou à peine denté. Pétales à large onglet, au nombre de quatre ou cinq (rarement six), insérés autour de la base d'un disque central, quelquefois réunis ensemble par le haut, à floraison valvaire. Etamines en nombre égal, portées sur le même disque et opposées aux pétales; filets distincts; anthères petites, ovales, biloculairesi ovaire simple, non adhérent, porté sur un disque légèrement renflé au-dessous de sa base; style unique ou nul; stigmate simple; baie petite, sphérique ou alongée, remplie de suc, uni- ou biloculaire, à loges dispermes ; graines connues sous le nom de pépins (dont souvent quelques-unes avortent), attachées au bas de leur loge , recouvertes d'un tégument os- seux , de forme souvent irrégulière et contenant un péri- sperme charnu, au bas duquel est un petit embryon dicoty- lédon , à radicule dirigée vers le point d'attache, et consé- quemment descendante. Les plantes de cette famille sont des arbrisseaux à tiges sarmenteuses et grimpantes. Les feuilles sont stipulées, al- ternes, simples ou composées; à plusieurs des feuilles supé- rieures sont opposés des pédoncules solitaires ou ramifiés; les pédoncules inférieurs portent des petites fleurs disposées en grappes; les pédoncules supérieurs sont ordinairement nus et stériles. Connus alors sous le nom de vrilles, ils servent quel- quefois à accrocher les rameaux aux supports les plus voisins, autour desquels ils s'entortillent. En Europe on ne trouve dans cette famille que des fleurs hermaphrodites, dont un des or- ganes sexuels peut avorter quelquefois. Dans l'Amérique sep- tentrionale, suivant l'observation de Michaux, toutes les es- pèces de vignes sont dioïques. Les genres appartenant à cette famille et réunissant les ca- ractères indiqués, sont d'abord le Cissus , qui a quatre eta- mines et quatre pétales séparés par le haut, et le Vitis , qui a cinq etamines et cinq pétales réunis par le haut; tous deux contenant beaucoup d'espèces; ensuite V Ampélopsis de Mi- chaux, dififérent du Vitis seulement par ses pétales non réu- nis supérieurement. Il est cependant adopté par M. De Caa- dolie, qui lui associe comme congénère le Bolria de Lou- reiro, distinct par son fruit monosperme. :îî2' VIN Nous avions proposé d'ajouter à cette série le Lasîanthera , établi par Beauvois dans sa Flore d'Oware, tab. 5i , sur un mauvais échantillon , qui ne présente que des boutons de très-petites fleurs, portées sur des pédoncules solitaires, op- posés aux feuilles simples et alternes. L'auteur lui attribuoit une corolle monopétale, à cinq divisions, auxquelles étoient opposées cinq éfamines , et il le rapprochoit de YAmbelaria, dans les apocinées. L'opposition, soit des étamines avec les divisions de la corolle, soit_ des pédoncules floraux avec les feuilles, nous avoit fait présumer que ce genre auroit plus de rapport avec les vinifères. Cependant, suivant un nouvel examen sur d'autres boutons de fleurs, les étamines ont paru plutôt alterner avec les divisions de la corolle, d'ailleurs si petite dans le bouton qu'on ne pouvoit déterminer si elle étoit monopétale ou polypétale. L'incertitude résultant de cet examen et de la non-connoissance des autres parties de la fructification , force de suspendre tout jugement sur l'exis- tence de ce genre et sur sa place dans l'ordre naturel. Un autre genre, VAquilicia de Linnaeus, avoit été primi- tivement mis près du Melia, à la fin des méliacées, comme servant de transition de cette famille aux vinifères. Il a, comme ces dernières, un petit embryon droit, oblong, placé à la base d'un périsperme volumineux près l'ombilic de la graine, en quoi il diffère du Melia et des autres méliacées périspermées , qui ont un embryon plus grand, plus long, entouré d'un périsperme très-mince, suivant l'observation de Gaertner; mais d'une autre part il diffère des vinifères et se rapproche des méliacées par ses pédoncules floraux, ordinai- rement axillaires, non opposés aux feuilles, et par l'exis- tence d'un godet, adhérent au support de l'ovaire, inter- médiaire entre lui et les pétales, divisé à son limbe en cinq lobes fourchus, alternes avec les pétales, et portant extérieu- rement cinq filets, alternes avec ces lobes et munis chacun d'une anthère fertile. Ce godet peut être considéré comme une réunion des filets d'étamines, dont cinq seroient fertiles et cinq stériles , conformés en languettes fourchues. Cette opinion sera fortifiée par la comparaison avec le melia et les autres méliacées,. qui ont également les filets réunis, portant des anthères en nombre double de celui des pétales. Le ca- VIN 220 ractére tiré de l'intérieur de la graine a plus de valeur que celui qui provient des étamines monadelphes et en nombre double des pétales. Il en faut conclure avec MM. Brown et De Candolle, que VaquiUcia a au moins un degré d'afiinité de plus avec les viniféres qu'avec les méliacées, et nous aurions dans le temps tiré uue conséquence pareille, si nous eussions connu cette structure intérieure des graines de ces plantes; mais il restera vrai que VaquiUcia est le type d'une nouvelle famille des aquiliciées, intermédiaire entre les deux préci- tées, et que, jusqu'à ce qu'elh' soit élablie, il devra rester à la suite de celle des deux qui précédera l'autre dans la série. Une circonstance particulière peut cependant contrarier cette disposition. Nous avons considéré ici VaquiUcia comme polypéfale , quoiqu'il soit regardé comme monopétale par les auteurs modernes et associé par eux au genre Leœa de Royen, indiqué par l'auteur comme certainement monopétale. Ce caractère est constaté dans un dessin au crayon, fait ancien- nement sur un individu du leœa crispa , vivant alors au Jardin du Roi. La corolle de VaquiUcia ^ divisée plus profondément, paroît être plutôt l'assemblage de cinq pétales, soudés par un large onglet contre la base extérieure du godet, portant les étamines. Il y a quelque conformité entre les deux plantes dans la disposition des rameaux, des feuilles et des fleurs, très-différente de celle des viniféres et un peu moins de celle du meUa. Leur affinité sera pins confirmée lorsqu'on con- noitra parfaitement le fruit et les graines du Leœa, et qu'on aura vérifié la situation respective de ses organes sexuels. Ce genre, d'après le caractère indiqué par Royen, avoitété placé par nous, avec beaucoup d'incertitude, comme monopétale, à la suite des sapotées , loin de VaquiUcia. Ils doivent cer- tainement être rapprochés l'un de l'autre, soit en un seul, soit en deux genres voisins, d'après une connoissance plus précise et une comparaison nouvelle de leurs caractères prin- cipaux , qui contribueront aussi à assigner leur véritable place dans l'ordre naturel. Dans ce Dictionnaire on a décrit deux genres sous les noms de ColumeUe et Columellea , et on a omis un troisième Colu- mella de Loureiro, caj-rat-loupg des Cochinchinois, que l'au- «4 viiy leur assimile au Cissus, et qui , par suite, sembleroit appar- . tenir à la famille dont il est ici question. Cette omission et cette assimilation motivent le rappel de ce genre à la suite des vinifères, pour vérifier si le rapport indiqué est fondé. Le nom donné par Loureiro , déjà appliqué ailleurs , ne pouvant subsister ici, nous avions proposé de lui substituer celui de cayratia. Il a, selon l'auteur, un calice d'une seule pièce, persistant, tronqué sur les bords; quatre pétales courbés en dedans à leur sommet; un nectaire élevé, marqué de quatre sillons; quatre étaraines à filets courts, portées sur le» Lords du calice, pressées contre les sillons du nectaire, ayant la même inflexion que les pétales; des anthères biloculaires et arrondies; un ovaire calicinal , arrondi ; un style épais; un stigmate simple; une baie calicinale, sphérique , biloculaire , disperme -, des graines convexes d'un cAté, anguleuses de l'autre. Ce végétal est un arbrisseau à tige grimpante, ra- meuse, longue, lisse et vrillée; ses feuilles sont pédées , pe- data; ses fleurs disposées en grappes latérales , planes et di- cbotomes. Il n'est point dit quelle est la situation respective des pétales et des étamines, des feuilles et des fleurs, ni celle des graines dans le fruit, ni quelle est leur structure inté- rieure. D'ailleurs Tinsertion des étamines et l'expression de baie calicinale, qui indique son adhérence au calice, éloi- gnent ce genre du Cissus, et le rapprocheroient plutôt des rhamnées. On doit donc, en le mentionnant ici, suspendre tout jugement sur ses affinités , jusqu'à ce qu'on l'ait examiné de nouveau dans l'herbier de Loureiro, resté en Portugal. (J.) VINOUS. {Bot.) L'un des noms qu'on donne, en Langue- doc, au champignon de couche {agaricus edulis , Bull.). Voyez FoNGE , n.° 17. (Lem.) VINTAN. [Bot.) Suivant des échantillons d'herbier, le ca- laba, calophyUum calaba, estainsi nommé à Madagascar. Dans une collection de fruits du même pays, donnée par Poivre, il est inscrit vintango. (J.) VINTSl. {Ornith.) Nom cité comme désignant le martin- pêcheur huppé, alcedo eristata. ( Ch. D. et L. ) VINULE. (Bot.) Voyez à l'article Lomandra, tom. XXVII, pag. 149. (PoxR.) VIO 225 VINULE. (Entom.) C'est le nom de la chenille du bom- hjce à queue fourchue, que nous avons décrite ù l'article Bo.MBVcE, tom. V, pag. iSg, sous le n.° 55 , et figurée dans Fadas de ce Dlctionniiire, pi. 45, sous les n."' 2 et 2 a. (C. D.) VI-NVISCH. [Mamm.) Selon M. de Lacépède , les Hollan- dois emploient ce mot pour désigner la baléinoptère gibbar. (Desm.) VIOCHE. [Bot.) Voyez Vienne. (J.) VIOLA. (Bot.) Ce nom est donné à beaucoup de plantes différentes dans les anciens auteurs de botanique. Nous pen- sons que le lecteur nous saura gré de les rapporter ici, d'a- près Tarticle étendu que nous en avons donné dans le Nou- veau Dictionnaire d'histoire naturelle, vol. 36 , p. 70, où l'on trouvera aussi un aperçu sur les viola des anciens Grecs et des Latins. Viola agrestis de Tragus ; saponaire, saponaria officinalis, Li nn. Vio:.A AiBA de Tragus et Fuchsins : Leucoium vernum , Linn., ou la galanthème de Lobel, Césalpin; giroflée blanche, chei- ranthus incanus , et la julienne blanche, hesperis matronalis , Linn. Viola alpina de C. Bauhin ; les Viola pinnata , calcarata et biflora, Linn. Viola alsiola de Tragus, espèce de giroflée, cheiranthus annuus, Linn. Viola aquatilis de Dodonée; c^est Vhottonîa palustris , Linn. Viola arvensis. Sous ce nom on a connu les viola arvensis et tricolor (la pensée); les campanula spéculum, veneris et hy- Irida, Linn., sont des viola arvensis de Tabernaemontanus. Viola barbata de Daléchamps, divers œillets; dianthus ar^ meria et barhatus , ou l'œillet des poètes. Viola calathiana de Pline, rapportée au digitalis purpurea par Daléchamps ; au gentiana pneurnonanthe, Linn., par Ges- ner, Dodonée et Thalius ; aux gentiana ciliata et pannonica, Linn. Viola candida de Tragus, ou la giroflée à fleurs blanches, cheiranthus incanus, Linn. Viola damascena de Swert et Lobel, ou notre julienne, hesperis matronalis. 58. - li 226 VIO Viola dasypodium , Gerhard; c'est la violette ordinaire, que cet auteur nomme aussi dasjphyllum malum. Viola demaria de Dodonée, qui désigne les dentaria pin- nata et pentaphjylla . Linn. Viola domestica d'Anguillara , ou notre giroflée ro'uge , cheiranlhus incanus. Viola elatior ou erecta de Clusius, Camerarius , etc., ou viola montana, Linn. Viola flammea de Fuchsius , ou tagetes patula , Linn., de Gesner; Toeillet ordinaire de couleur rouge de Daléchamps, Clusius, Dodonée, Césalpin ; les viola grandijlora et tricolor . parce qii'ils les donnent pour le viola Jlammea de Pline. Viola HUiMiDA de Lobel ; le pinguicula palustris , Linn. Viola inodora de Dodonée , ou le viola canina , Linn., d'Her- mann; la capucine, tropœolum majus, Linn. Viola latifolia de plusieurs botanistes , ou lunaria redivi\'a, Linn. Viola lunaria ou lunaris de Tabernaemontanus, Dodonée, Clusius, etc.; les lunaires. Viola lutea de Lobel, Césalpin ; le viola lutea, Linn. , de Tragus, Daléchamps, Dodonée; le cheiranlhus cheiri , Linn., ou giroflée jaune; le cheiranthus fruticulosus, Linn., et ïerj- simum cheranthoides. Viola mariana de C. Bauhin , ou michauxia campanuloi'des , Vent., de Gesner, Dodonée, Clusius, etc. ; le campanula mc' dium , Linn., de Barrelier ; le campanula mollis, Linn. Viola martia de C. Bauhin, désigne les violettes communes, viola odorata , canina, hirta , etc. Viola matronalis de C. Bauhin, etc., ou la julienne, hes- péris matronalis , Linn. ; les giroflées rouges [cheir. incanus et annuus, Linn.) sont les viola matronalis de Fuchsius, Dodo- née, Lobel, Césalpin, etc. Viola montana de Clusius, désigne les viola hljlora, calca- rata, grandijlora et arborescens , Linn.; le viola montana, h. , n'y étant pas compris. Viola nigra; c'étoit la violette vraie {V. odorata) à fleurs pourpre- noir. Viola pallstris de Daléchamps, ou ïhottonia palustris de Gesner; le pinguicula vulgaris. VIO 227 Viola pentagonia de Tabernaernontanus; les campanula spc euluni veneris et hj'brida. Viola PEauviANA. La belle-de-nult , mirabilis jalapa, est ainsi désignée par Taberncemontaniis. Viola petr.€a , Taberngemonfaniis , ou les giroflées jaunes, cheiranthus cheiri et fruticulosus , Linn. Viola puhi'urea. Ce nom est donné au viola odorata ou la violette, par Tabernœmontanus; par Tragus à d'autres vio- lettes : il l'applique aussi , ainsi que Lobel , à la giroQée rouge, et Fuchsius, Daléchamps , à la julienne. Viola sativa de Brunfels, est la violette ordinaire. Viola sylvestris. Césalpin désigne ainsi les hesperis matro- nalis et trisLis sauvages; chez Lobel c'est le viola tricolor; dans Gesner, le viola odorata , et dans Tabernaernontanus, le viola monfana, L. Viola tricolor , ou les pensées, qui comprennent les viola tricolor, Linn.; viola arvensis et gr andijlor a , hmn. Viola trinitatis de Tabernaernontanus , est la grande pen- sée. (Lem.) VIOLA. {ïchthyol.) C'est le nom portugais de la toxpille. (H.C.) VIOLACÉES. {Bot.) A la suite des cistées, dans le Gênera plantarurn, avoient été placés le Viola et quelques autres genres, annoncés comme devant former dans la suite une nouvelle famille, différente des cistées par le nombre défini des étamines, et ayant avec elles quelque rapport, soit par un embryon périspermé, soit par une capsule dont les trois valves sont munies d'un placentaire pariétal , comme celles de l'hélianthème. Cette famille a été adoptée sous le nom de violées par M. Brown , dans son Mémoire sur les plantes du Congo, de violacées par M. De Candolle dans la Flore Fran- çoise, et M. de Gingins dans une Monographie, et plus ré- cemment sous celui de violaires par M. De Candolle dans son Prodromus. Nous lui conservons celui de violacées, consacré aussi par M. de Saint -Hilaire. Elle continue à appartenir à la classe des hypopétalées ou dicotylédones polypétales et à étamines hypogynes , et elle est fondée sur la réunion de$ caractères suivans: Un calice persistant, non adhérent à l'ovaire, à cinq divi- .28' VIO sions très-profondes, égales ou inégales, quelquefois appen- diculées à leur base, imbriquées dans la préfloraison. Cinq pétales hypogynes , alternes avec les divisions, égaux ou plus souvent inégaux. Cinq étamines alternes avec les pétales, ayant la même insertion; filets tantôt distincts, tantôt plus rarement réunis à leur base ou appliqués intérieurement contre un godet {urceolus) hypogyne , auquel les pétales ad- hérent extérieurement : anthères biloculaires, appliquées con- tre l'extrémité des filets, tantôt distinctes, tantôt réunies en un tube traversé par le style. Ovaire simple, non adhérent au calice, uniloculaire , contenant ordinairement plusieurs ovules; style unique; stigmate ordinairement simple. Capsule uniloculaire, s'ouvrant dans sa longueur en trois valves, mu- nies chacune dans son milieu d'un placentaire pariétal chargé de graines , dont l'ombilic est souvent renflé , imitant un com- mencement d'arille. Embryon droit, à radicule dirigée vers le point d'attache, occupant l'axe d'un périsperme charnu. Tiges herbacées ou ligneuses, basses. Feuilles stipulées, simples, ordinairement alternes, involutées avant leur dé- veloppement. Pédoncules axillaires, solitaires, uni- ou pluri- flores. Les caractères de fleurs régulières ou pétales égaux, et de fleurs irrégulières ou pétales inégaux , ont été indiqués , d'a- bord par M. Brown , et ensuite par MM. Kunth , De Candolle et Gingins, comme propres à distinguer dans la famille deux sections principales. Ces deux derniers auteurs placent dans la section des vio- lacées proprement dites, qui ont les fleurs irrégulières, à filets d'étamines ordinairement distincts, les genres Caljp- Irion de M. Gingins ou Corjnostjlis de M. Martius, dont le Viola lijhanthus d'Aublet fait partie; Noisettiade M. Kunth, qui seroit mieux nommé Nusettia; Glossarhea de M. Martius ou Schweiggera de M. Sprengel ; Viola, composé seul de plus de cent espèces ; Solea de M. Gingins; Pigea de M. De Can- dolle; lonid/i/TO de Ventenat, Pombalia de Vandelli , et Hy- hanthus deJacquin, tous deux congénères du précédent, selon M. de Saint-Hilaire, qui ajoute à cette série son Spathularia, observé au Brésil, servant de transition à la suivante par si\ pétales presque égaux. VIO 2.9 Dans la section des Alsodinées , caractérisée par des fleurs régulières et des filets d'étamines réunis à leur base ou ap- pliqués intérieurement contre un godet hypogyne, auquil adhèrent extérieurement les pétales, on rapporte les genres Conoria ou Conohoria d'Aublet , dont le Passouiu et le Riana du même sont regardés comme congénères ^ Rinorea du même , que quelques auteurs confondent encore avec le précédent; Alsodeia de M. du Petit-Thouars; Ceranthera deBcauvois, que M. Brown croit être la Passalia de Banks ; Pentaloba de Lou- reiro , Phjsiphora de Salander, Hjperanthera de Banks et de M. Brown ; La^radia de Vellozo et Vandelli, repoussé à une autre ftimille par M. de Saint-Hilaire. MM. Kunth, De Candolle et Gingins, forment dans cett^ famille une troisième section, dite des Sauvagées, contenant le seul genre Saumgesia, distingué des violacées surtout par des étamines opposées aux pétales, et par les placentaires portés, non sur le milieu, mais sur les bords des valves. Ce dernier caractère lui est commun avec la famille des Fran- keniées, avec laquelle ces auteurs indiquent aussi son affinité ; et c'est peut-être ce même motif qui détermine M. de Saint- Hilaire à repousser ce genre dans cette famille, à laquelle il associe aussi le Lavradia cité plus haut. Avant d'adopter une de ces classifications, il faudra vérifier dans ces deux genres, ainsi que dans les Frankeniées, la situation respective des pétales et des étamines, et celle des graines dans le fruit. La véritable place de ces genres dans Tordre naturel n'est pas encore assez déterminée , quoiqu'ils aient été l'objet de gratuis travaux; et ils restent classés ici avec doute, ainsi que le Piperea d'Aublet, associé cependant par M. Kunth au Co- noria. Dans la série des familles, les violacées sont mises par nous entre les cistées et les polygalées ; mais on ne peut re- garder cette disposition comme délinitive, puisqu'entre ces familles d'autres plus nouvelles ont été récemment interpo- sées. (J.) VIOLARUM MATER (5o?.) , de Daléchamps, est le viola montana, Linn. (Lem.) VIOLE NOIRE. {îcMijol.) Au Canada on appelle ainsi le verca ocellata de Liaiiseus, Voyez Persèqle. (H. C.) 23o VIO VIOLET. (IchthyoL) M. Schneider a décrit sous le nom de labre violet, celui dont nous avons parlé sous la dénomi- nation de Crénilabre de Linke, tom, XI, pag. Sgi de ce Dic- tionnaire. (H. C.) VIOLET [ÉCAILLEUX]. (Entom.) Geoffroy nomme ainsi, écailleux violet, le petit hanneton qui a été décrit par Linné sous le nom de melolontha farinosa- ( C. D.) VIOLET D'ÉTÉ. {Bot,) On donne ce nom dans les jardinjs à une espèce de giroflée. (L. D.) VIOLET ÉVÉQUE. (Bot.) Il y a deux champignons de ce nom , savoir : 1. Le Violet bvêque proprement dit. Ce champignon, ainsi nommé par Paulet (Traité des champignons, 2, page 180, pi. 77, fig. 1), a quatre pouces de haut. Il est d'une belle couleur violette, excepté sur les feuillets, qui sont d'un rouge foncé. Mais en les examinant on reconnoît qu'ils sont formés de deux lames, dont l'entre -deux est violet, et pour peu que l'on touche ces feuillets ils prennent aussitôt la teinte violette. Cette plante a une odeur et une saveur agréables et n'a point de mauvaise qualité. On la trouve en automnç dans la forêt de Senart. 2. Le Violet ÉVÉQUE [Petit] de Paulet (Trait., 2, p, 181 , pi. 77 , lig. 2) est aussi son petit bleu ou le plateau de Sainte- Lucie. Cette espèce d'agaricus est voisine du violet évéque ci-dessus, mais plus petite, n'ayant pas plus de deux pouces de haut. Son chapeau est d"un violet terne; ses feuillets sont roux ; sa tige est un peu lavée de violet , comme torse. Ce champignon répand une odeur décidée de bois de Sainte- Lucie très -agréable. Lorsqu'on le coupe, sa chair change de couleur , comme dans le violet évéque proprement dit. Ses feuillets changent également de couleur lorsqu'on les touche. Ces deux champignons appartiennent à la famille des pla- teaux queue torse de Paulet. ( Lem.) VIOLET ÉVÉQUE. ( Entom. ) Nom vulgaire du papillon Mars ou Iris changeant , décrit à l'article Papillon , t. XXXVII , pag. 416, n."" 122 et laS. (CD.) VIOLET POURPRE. {Bot.) Champignon décrit par Paulet, Trait, des champ. , 2 , pag. 202, pi. gS, fig. 3. 11 est violet foncé, avec une nuance purpurine, mais le& feuillets ont VIO a5i une légère teinte rousse et sont distincts du chapeau de ma- nière à pouvoir en être détachés sans s'endommager mutuel- lement. Cette espèce, de taille moyenne, a une odeur suave qui approche de celle de la rose et la saveur des meilleurs champignons. On la trouve dans les bois et les jardins de Vil- lers-Coterets et de Versailles, sur les feuilles pourries des marroniers et d'autres arbres. Paulet la rapporte à Vagari' eus violaceus , Linn., Schaeff. , Fung. Bav., pi. 3. (Lem.) VIOLETTE; Viola, Linn. [Bot.) Genre déplantes dicoty- lédones polypétaîes, qui a donné son nom à la famille des violées ou violacées, Juss. , et qui appartient à la pentandrie monogjnie , Linn. Ses principaux caractères sont d'avoir un calice de cinq folioles un peu inégales, ovales-oblongues, pro- longées au-dessous de leur base ; une corolle de cinq pétales inégaux; l'inférieur plus grand, plus ou moins prolongé en éperon à sa base; cinq étamines insérées au réceptacle, ayant leurs anthères rapprochées ou serrées, mais non soudées entre elles; un ovaire supère , surmonté d'un style filiforme, ter- miné par un stigmate simple et réfléchi, ou droit et infundi- buliforme; une capsule ovale, trigone, à une seule loge, et à trois valves s'ouvrant avec élasticité lors de la maturité du fruit; graines nombreuses, attachées le long du milieu des valves. Les violettes sont pour la plupart des herbes vivaces, très- rarement annuelles, à tiges très-courtes et presque nulles, ou à tiges distinctes et quelquefois un peu ligneuses; leurs feuilles sont alternes, garnies de stipules, et leurs fleurs sont portées sur des pédoncules axillaires. On en connoit aujourd'hui une centaine d'espèces, qui appartiennent en général aux climats tempérés et septentrionaux des deux continens: quelques-unes ont aussi été trouvées dans l'Amérique méridionale et à la j^îouvelle-Hollande. 11 y en a vingt qui croissent naturelle- ment en France. * Tiges milles ,* feuilles divisées. Violette pinnée; Viola pinnata , Linn., Spec. , losS. Sa ra- cine est une petite souche alongée , cylindrique, garnie de fibres inférieurement. Elle produit trois à quatre feuilles gla- 232 VIO bres, longuement pétioîées, partagées en trois à cinq lobes eux-mêmes découpés jusqu'à leur base en lanières étroites, linéaires, souvent incisées. Du milieu de ces feuilles s'élèvent un ou plusieurs pédoncules, souvent moitié plus courts que les pétioles, quelquefois presque de la même longueur, niunis, dans leur partie supérieure , de deux bractées linéaires, et ter- minés chacun par une seule fleur de couleur violette, assez petite et penchée, dont l'éperon est un peu crochu. Le fruit est une capsule grande, ovale, à trois valves en forme de ca- rène, contenant plusieurs graines globuleuses et d'un rouge brun. Cette espèce croît dans les Alpes du Dauphiné, du Piémont et de quelques autres parties de l'Europe. Violette PALMÉE ; Viola palmata, Linn. , Spec. , lojo. Sa ra- cine est épaisse, fibreuse; elle produit de son collet plusieurs feuilles pétioîées, légèrement pubescentes , cordiformes, le plus souvent partagées en trois à cinq lobes plus ou moins profonds, légèrement dentelées ou crénelées, quelquefois en- tières et nullement divisées. Du milieu de ces feuilles s'élè- vent un ou plusieurs pédoncules grêles, pubescens, striés, terminés par une tleur assez grande, bleue ou blanchâtre et un peu inclinée , dont les pétales sont barbus dans leur partie inférieure; l'éperon du pétale inlérieur est court et obtus. Cette plante croît dans l'Amérique septentrionale ; on la cul- tive dans les jardins de botanique. '"'''''' Tiges nulles; feuilles entières. Violette odorante: Viola odorata , Linn., .Spec, i5:i4i t'î. Dan. , t. Sog. Ses racines sont cylindriques, horizontales, mu- nies de fibres menues; elles poussent de leur collet plusieurs rejets traçans, assez semblables à de petites liges couchées , garnis, à leur extrémité supérieure , de plusieurs feuilles pétio- îées, cordiformes, glabres, crénelées en leurs bords, plutôt obtuses qu'aiguës. Les fleurs naissent immédiatement des ra- cines ou des rejets; elles sont portées chacune par un pé- doncule grêle, glabre, plus long que les feuilles ; leur cou- leur est d"un bleu violet, quelquefois blanche, et elles exha- lent une odeur fort agréable. Des variétés de ces deux cou- leurs et à fleurs doubles se culti^ ent dans 1rs jardins. La vio- VIO "5 Icfte odorante croît naturellement dans les bois et les buissons; eile fleurit depuis le mois de Février jusqu'en Avril. On eu cultive aussi une variété qui fleurit plusieurs fois l'année. « Fiol,a était souvent employé chez les anciens comme un « nom générique assez indéterminé, sous lequel ils compre- « noient, avec les violettes proprement dites, diverses autres nrc , établi par M. Blume, renferme des arbrisseaux la plupart parasites, à feuilles éparses; lessupérieures souvent verticillies, très-entières, coriaces , écailleuses et ponctuées à leur partie inférieure; les fleurs réunies en faisceau à l'ex- trémité des rameaux. ""•' Corolle pi^esque campanulée. ViHEYA RE Java; F"jreya J«^'an/ca. , Blume, Vlor. javarùca, fasc. i5, pag. 864. Arbrisseau fort élégant, dont les tiges sont garnies de feuilles alternes, éparses, oblongues , lancéolées, très-entières, couvertes en dessous de points très-fins, de cou- leur ferrugineuse. Les fleurs sont trts-belles, disposées à fex- tréraité des rameaux en fascicules ; la corolle est presque VIR 275 campanulée , d'un jaune-orangé foncé. Il en existe une va- riété à fleurs plus petites, d'un jaune-clair citron. Cette plante croît dans l'île de Java, au pied du mont Sidak : elle fleurit en tout temps. Son nom de pays est gaja tnirha. Le vireja alba du mêaie auteur a des fleurs blanches, d'une grandeur médiocre; ses feuilles sont lancéolées, couvertes en dessous d'un grand nombre d'écaillés ferrugineuses. Cette espèce croit sur les arbres, dans les mêmes lieux. "^^ Corolle infundihiiliforme. ViREYA A LONG tube; Vireja tuhflor a , là\ume ^ FI. jayanica, loc. cit. Cet arbrisseau a ses tiges garnies de feuilles alternes, simples, entières, lancéolées, couvertes vers leur base d'é- cailies ferrugineuses très -nombreuses. Les fleurs sont d'une belle couleur rouge écarlate ; la corolle a la forme d'un en- tonnoir, pourvue d'un long tube, divisée en cinq lobes à son limbe. Cette plante croit dans les grandes forêts , a l'île de Java ; elle fleurit pendant toute l'année. Le vireya celebica (Blume, loc. cit.) a des feuilles lancéolées, élargies, entières, couvertes en dessous de points très-fins, ferrugineux. Sesileurs sont rouges. Elle croit darts les iles Célèbes , dans les forêts des montagnes. On la trouve en fleurs en tout temps. Dans le vireya retusa ( Blume , loc. cit. ) , les rameaux sont chargés d'as- pérités; les feuilles en spatule, émoussées au sommet, recour- bées à leurs bords, parsemées en dessous de points ferrugi- neux. Les Heurs sont rouges. Cette plante croît sur les hautes montagnes , dans la partie occidentale de l'île de Java. (Poir.) VIRGA. [Bot.) Ce nom latin, suivi d'un adjectif, a été donné à diverses plantes. Lobel , Dodoëns, Daléchamps donnoient celui de virga atirea, adopté ensuite par Tournefort , à des plantes composées, nommées en françois verge d'or, auquel Liiinaeus a substitué celui de solidago , emprunté de Tragus et de Fuchs , et appartenant plutôt à son senecio sarracenicus , d'après les citations de C. Bauhin. Le virga regia àe Césalpin est maintenant le digitalis purpurea de Linnaeus; le virga san- guinea de Pline est le cornus sanguinea ; le virga pastoris est le dipsacas pilosus; le virga aiirea de Vlukenet {Alm., pi. 236, fig. G) est le tournefortia volubilis, Linn. ; 1« virga aurea de Sloane {Jarn., pi. 14, fig. ib-^) est le calea lohata, Linn. (J.) ayfi VIR VIRGADELLA. {Ichthyol.) A Narbonne on appelle ainsi la Saupe. Voyez ce mot. (H. C.) VIRGADELLE. (Zc?i%'o/.) Voyez Vergapelle. (H. C.) VIRGARIA. {Bot.) Genre de la fiimille des champignons, voisin du verticillium et surtout du botrylis , dans l'ordre des mucédinées, La plupart des botanistes jugent qu'on ne sauroit le distinguer du hotiytis ; de ce nombre sont Link, Persoop , Pries et Curf Sprengel. Ce genre avoit pour caractères de présenter ses filamens droits, rameux , presque dichotomes, avec les rameaux divergens , redressés, plusieurs fois divisés, offrant aux extrémités de leur ramification des sporidies glo- buleuses, éparses ou réunies. Le virgaria nigra , Nées, Fung., pi. 54, lig. 62 , forme sur les troncs et les rameaux des arbres morts de longues et lar- ges touffes ou couches denses, veloutées, noires; c'est. le ho- Irytis nigra , Linn. , Pers. , C. Spreng. 11 a été observé aux environs de Rostock par Ditmar, et en Franconie par Nées et Martius. ( Lem.) VIRGILIA. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées, irrégulières, de la famille des légu- mineuses, de la décandrie monogynie de Liiinaeus, ùffrant pour caractère essentiel : Un calice persistant, d'une seule pièce, à cinq dents, presque labié; une corolle papilionacée; dix étamines libres ; un ovaire supérieur, oblong, comprimé; un stigmate obtus; une gousse oblique, comprimée, point arti- culée, renfermant plusieurs semences. ViRGiLiA DU Cap : Virgilia capensis , Lamk. , III. gen., tab, 326, lig. 2; Poir., Encycl. ; Sophora capensis, Linn., Mant., 6j ; Sopkora oroboides, Berg. , PL cap., 142 : Podalyria capen- sis, Willd., Spec, 2, pag. 5oi. Arbrisseau peu élevé, qui a le port d'un amorpha , et dont les rameaux sont cylindriques, alternes, un peu anguleux, pubescens dans leur jeunesse, raboteux après la chute des feuilles, glabres dans leur vieil- lesse. Les feuilles sout alternes , ailées avec une impaire , com- posées d'environ vingt- trois folioles opposées, presque ses- siles , étroites, lancéolées, longues d'un à deux pouces, lar- ges de deux ou trois lignes, luisantes en dessus , glauques en dessous et un peu tomenteuses, aiguës à leurs deux extré- mités; deux stipules courtes, velues, presque subulées. Les VIR 377 fleurs sont disposées en grappes simples, axillaires, munies d'une petite bractée lancéolée. Le calicfe est ventru, à cinq dents inégales, presque à deux lèvres; la corolle blanche: l'étendard élargi, en ovale renversé, onguiculé; les deux ailes sont à demi sagittées, à onglets linéaires; la carène est un peu plus courte que les ailes, à deux pétales aigus, en forme de croissant, onguiculés; les étamines sont un peu velues; 1k style est glabre, un peu comprimé, plus long que les étamines. Le fruit est une gousse oblongue, comprimée, velue, aiguë au sommet, longue de deux pouces, renfermant de trois à six semences très-dures, ovales concaves. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance. ViRGiLiA A FLEURS d'or: VirgUia aurea, Lamk. , lll. gen. , tab. 5-26, fig. 1 ;Poir. , Encycl.; Robinia subdecandra, l'Hérit. , Stirp. nov., 1 , tab. 76; Sophora aurea, Ait., Hort. Kew.; Poda- lyria aurea, Willd., Spec. Cet arbrisseau a des rameaux gla- bres, cylindriques, garnis de feuilles alternes, ailées, com- posées de vingt-trois à vingt-neuf folioles opposées , ovales, elliptiques, pédicel'ées, très-entières, glabres, vertes en des- sus, presque glauques en dessous , obtuses à leurs deux ex- trémités, quelquefois mucronées. Les fleurs sont disposées en grappes simples, axillaires, latérales, à peu près aussi lon- gues que les feuilles. Chaque Heur est munie d'un long pédi- celle, accompagné d'une petite bractée aiguë, en forme d'é- caille. Le calice est glabre, renflé, un peu resserré à sa base, relevé en bosse en dessus, à cinq dents courtes, inégales; la corolle blanche; l'étendard plus long que les ailes ; celles-ci sont obtuses; la carène est composée de deux pétales conni- vens ; les étamines sont libres, mais rapprochées en faisceau. Les gousses sont planes, comprimées, (rès-glabres, réirécies a leur base , aiguës au sommet, longues de deux ou trois pou- ces, contenant plusieurs semences arrondies, un peu com- primées. Celte plante croit dans l'Abyssinie. ViRGiMA JAUNE; ï^irgiUa tutca , Mich. lils, Arbr. de l'Amer., 3 , pag. 266 , tab. 5. Ce bel arbre s'élève à la hauteur de qua- rante pieds et plus sur environ un pied de diamètre. Son bois est tendre, d'un grain fin, le cœur parfaitement jaune. Son écorce est unie, verdàtre , point gercée. Ses feuilles sont al- ternes, médiocrement pétiolées, longues de six ou huit pou- 27» VIR ces et plus, ailées avec une impaire; les folioles au nombre deneufà onze, alternes, pédicellécs, ovales, presque rondes," vertes, très -entières, glabres à. leurs deux faces, niédiocre- meiit acuminées, longues d'un pouce. Les bourgeons sont , comme dans le platane, renfermés dans la base du péliole , et ne peuvent être aperçus qu'en arrachant les feuilles. Les fleurs sont disposées en grappes pendantes. La corolle est jau- nâtre; les gousses comprimées, lancéolées, aiguës à leurs deux extrémités, longues d'environ deux pouces, larges de six lignes, renfermant plusieurs semences de la grosseur d'une lentille. Cette plante croît sur les coteaux , à Tennessee , dans l'Amérique septentrionale. Le cœur de son bois donne une belle teinture jaune , mais qu'on n'a pas encore pu fixer. (Poia.) VIRGILIA. (Bot.) Ce nom, qui appartient maintenant à un genre de plantes légumineuses, détaché du sopiiora par M. de Lamarck , avoit été donné par l'Héritier au galardia, qui appartient à la classe des composées. Voyez plus haut VlRGlLIA. ( J.) VIRGINIEN. [Ichthjol.) Nom spécifique d'un Phtstipome, décrit dans ce Dictionnaire, tome XLllI , p. 3.17. (IL C.) VIRGOULEUSE. (Bot.) C'est une variété de poire. (L. D.) VIRGULAIRE, Virgularia. (Zoophytes.) Division établie par M. de Lamarck. dans le genre Pcnnatule de Linné, pour les espèces dont le rachis, ou partie commune, est très-long, filiforme, soutenu par un axe pierreux, de même forme, et qui porte dans une partie de son étendue des polypes rangés sur de petites pinnules nombreuses, distiques et transverses. C'est la forme de l'axe calcaire qui a valu le nom qu'il porte à ce genre, qui diffère, dit-on, surtout des pennatules proprement dites, parce que les virgulaires ne sont pas libres et vagantes dans l'intérieur des eaux, comme celles-ci ; mais qu'elles sont en partie enfoncées dans le limon ou dans le sable, la partie polypifère s'élevant seule dans l'eau : c'est ce dont on peut encore douter. Quoi qu'il en soit, M. de Lamarck définit trois espèces de virgulaires , tout en convenant qu'il est assez difficile d'en débrouiller la synonymie. La V. A AILES LACHES; V. mirahUis , Muller, Zool. Dan.^ p. VI R =79 3 1 , tab. 11. Tige filiforme à sa base et portant sur le reste de son étendue des pinnules transverses, arquées, lâches ou peu serrées, disposées d'une manière disti(|ue. Des mers de Norwégc, dans les anses des côtes, où elle a été observée et figurée par l'auteur de la Zoologie danoise. La ViRGULAiRE joncoi'de; V.juncea, Esper, Supp! . , 2, tab. 4 , fig. 1 , 2 , 3 , 4, 5 et 6. Tige filiforme , arroudie, très- longue, vermiforme et plus épaisse à la base, portant sur le rachis des pinnules éparses, très- peu saillantes, enferme de simples rugosités, obliquement transverses et très - nom- breuses. Cette espèce , qui habite les mers d'Europe, n'a été bien caractérisée que par M. de Lamarck, contradictoirement avec la précédente, qui est toujours plus courte et qui a ses pin- nules plus grandes, plus lâches et inouïs nouibrcuses. M. de Lamarck doute que ce soit la. pennatula mirabilis àe Linné. La V. AUSTRALE : V. aiistralis , de Lamk., Anim. sans vert., loin. 7 , p. 452, n." 3; Sagitta marina alla, Rumph., Mus. , p. 43 , n." 1 , et Amh. , 6 , p. 2 56 ; Séba , Mus. , 5 , t. 1 1 4 , fig. ■2; P. juncea, Pallas , Elenchus , p. 071 , n." 217. Animal in- connu ; axe pierreux, cylindrico-subulé, très -long, droit, luisant et tronqué à son extrémité la plus épaisse. De l'océan des grandes Indes, où on le trouve, dit-on, fi^cé verticalement dans le sable, la pointe en bas; et cependant Séba représente cot axe comme fixé sur une pierre, la pointe en haut. Pallas suppose que cette dernière position est artifi- cielle; il se pourroit qu'il en fût de même de la première, (DeB.) VIRGULAIRE. (Fcss.) On trouve dans la montagne crayeuse de Saint-Pierre de Maëstricht des petits corps calcaires droits, cylindriques, brisés aux deux bouts, et dont les plus grands n'ont pas un pouce de longueur sur une demi-ligne de dia- mètre; nous croyons jusqu'à présent qu-'on ne peut les rap- porter qu'à la tige osseuse de quelque espèce de virgulaire. (D. F.) VIRGULARIA. (Bot.) Genre déplantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées , irrégulières, de la famille des personées , de la didjnamie angiospermie de Linnaîus, of- frant pour caractère essentiel : Un calice persistant, campa- = 8o VIR nulé, presque à deux lèvres; une corolle monopétale, irré- gulière; le tube un peu courbé ; l'orilice ventru ; le limbe à cinq lobes arrondis, inégaux; quatre élamines didynanies ; les anthères sagittées; un ovaire supérieur; un style; un stigmate bifide; la division supérieure enveloppée par Tinférieurc; une capsule à deux loges, renfermant des semences nombreuses. VinGULARiA A FEUILLES LANCÉOLÉES ; Vïrgularïa lanceolala , Ruiz et Pav. , Sy^f. veg., FL per. , pag. 161. Arbrisseau très- peu élevé , chargé de rameaux nombreux , effilés en baguettes , garnis de feuilles opposées, planes, lancéolées. Le calice est campanule , presque à deux lèvres, à dix angles, à cinq dents aiguës, réfléchies: les deux inférieures sont plus écartées; la corolle est monopétale, presque campanulée; le tube un peu courbé; l'orifice renflé; le limbe à cinq lobes arrondis , con- caves, dont les deux supérieurs relevés et plus courts; les trois inférieurs sont étalés; celui du milieu est plus étroit; les fila- mens des étamines sont velus à leur base, insérés sur le tube de la corolle; les anthères inclinées, sagittées, à deux loges. L'ovaire est en ovale renversé, surmonté d'un style subulé, terminé par un stigmate oblong, comprimé, à deux divisions; la supérieure canaliculée, engainant l'inférieure à moitié. Le fruit est une capsule ovale, obtuse, enveloppée par le calice persistant, à deux sillons, surmontée du style persistant, à deux loges, à deux valves; chaque valve est bifide ; la cloison opposée aux valves. Les semences sont très-petites, nombreu- ses, attachées à un réceptacle convexe, attenant de chaque côté à la cloison. Le virgularia re^'oluta des mêmes auteurs a les feuilles oblon- gues , obtuses, roulées à leurs bords; le calice est tubulé , strié , étalé. Ces deux plantes croissent au Pérou , sur les col- lines arides et froides, (Poir.) VIRGULINE. (Foss.) Dans le Tableau méthodique de la classe des céphalopodes , M. d'Orbigny a donné le nom de Vir- guline à un genre de coquilles cloisonnées, dont toutes les loges sont alternantes et dont l'ouverture est virgulaire et dét'urrente à la partie supérieure de la dernière loge. Ce na- turaliste signale sous le nom de virgulina squamosa une espèce de ce genre qu'on trouve fossile aux environs de Sienne^ (D. F.) VIS 2Sa VIROLA. (Bot.) L'arbre ainsi nomme à Sinamari dans la Guiane, constitue sous ce même nom un genre d'Aublel qui a été réuni depuis long-temps au muscadier, myrislica. On le nomme voirouchi à Oyapok, dans une autre partie de cette région , et reaicanadou à Cayenne. C'est de ses graines que l'on tire un suif jaunâtre , employé dans le pays pour faire des chandelles. ( J.) VIROLLE. {Bot.) Un des noms vuigi'ires de la chanterelle, espèce de champignon. ( Lem. ) VIRSOÏDE. (Bot.) Voyez Vibson. (Lem.) VIRSON. (Bot.) Adanson donne ce nom à un genre de la famille des algues, et il cite pour exemple levirsoide décrit par Donati . Hist. nat. de la mer Adr. , p. 5 i , pi. 4 , qui n'est qu'une variété du fucus vesiculosus , Linn. ; le fucus vesiculosus , Sher., d'Agardh, Sp.alg., i,p. go. Le i^j'rsored' Adanson se distin- guoit du fucus du même auteur par les graines attachées à un placenta feutrai , dans une capsule ou cavité sphérique, d'oi*! sort un faisceau de filets. Ce genre rentre eutiéi ement dans le Fucus des botanistes modernes, et par conséquent le nom de virson a été abandonné avec raison. (Lem.) , VIS. {Bot.) Voyez Ri-juu. (J.) VIS, Terebra. {Malacoz.) Genre établi par Adanson et en- suite par Bruguière parmi les coquilles turriculées , confon- dues par Linné avec les buccins, et qui en diffèrent essen- tiellement, et seulement peut-être par leur forme générale; car il est certain que l'animal est aussi bien pourvu d'un oper- cule corné que celui de ce dernier genre, quoi qu'Adanson ait dit de son mirna. C'étoit sur celte absence d'opercule dans cette espèce et sur son existence bien prononcée dans les vis proprement dites , que nous avons été conduits à établir le genre Alêne, Suhula , pour les espèces operculées; mais comme M. Deshaies s'est assuré que le miran d'Adan- son est certainement un buccin {buccinum politum , de Lamk.) , qui manquoit sans doute d'opercule par accident, le genre Vis restera ce qu'il étoit, et pourra être caractérisé ainsi: Animal spiral très-élevé ; pied court, arrondi; tête avec des tentacules très-petits , triangulaires et portant les yeux au som^ met; trompe labiale fort longue et sans crochets, au fond de laquelle est la bouche, également inerme. Coquille «on épi- ■A^ VIS- dermée, furriculée, aspire trés-pointue , composée de fours lisses, rubannés et bifides; ouverture petite, ovale, large- ment échancrée en avant ; le bord externe mince et tranchant; l'interne ou columellaire chargé d'un bourrelet oblique à son extrémité. Opercule ovale, corné, à élémens lamelleux, comme imbriqués. Nous avons observé l'animal de la vis maculée, conservé dans l'esprit de vin et rapporté par MM. Quoy et Gaymard de l'expédition de la Coquille; mais nous ne connoissons pas davantage les mœurs et les habitudes des animaux de ce genre. Elles ne doivent sans doute pas différer beaucoup de celles des buccins "ordinaires. On doit remarquer que de toutes ï^s espèces vivantes de ce genre il n'y en a encore aucune de connue dans nos mers. La Vis tachetée: T. maculala; Buccinum maculatum , Linn., Gmel. , p. 3^99 , n." i3o; Martini, Conch., 4, t. i55 , fig. 1440, et Encycl. méthod. , pi. 402, fig. \ ^ a,h, pour la coquille; et Tallas du Voyage de M. de Freycinet, pour l'animal. Co- quille conique^ subulée , épaisse, très-solide, parfaitement lisse, à tours de spire assez aplatis ; de couleur blanche, mar- quée de taches d'un brun bleuâtre ou ferrugineux, un peu disposées en séries. Longueur , quatre pouces neuf à dix lignes. Cette espèce, fort remarquable par la densité et la soli- dité de son têt , surtout vers le sommet, qui est entièrement plein, se trouve, à ce qu'il paroil , communément dans l'o- céan des Moluques et dans l'océan Pacifique. La V. FLAMBÉE : T. Jlammea, de Lamk. , Anim. sans vert., 7, p. 284, n." 2; Martini, Conch., 4, t. 164, fig. 1446. Co- quille turrito-subulée , très-longue , striée dans sa longueur, à tours de spire un peu convexes et partagés en deux par un sillon: couleur blanche, peinte de flammes longitudinales d'un brun rougeàtre. Cette espèce, qui vient de l'océan des Grandes-Indes, pour- roit bien n'être qu'un individu mâle de la précédente. La V. crénelée: T. crenulata; Buccinum crenulatum, Linn., Gmel. , p. 35oo, n.° i32; Martini, Conch., 4, t. 164 , fig. 1445 , et Encycl. méth., pi. 402 , fig. 3 , a, b. Coquille turrito-subu- lée, lisse, à tours de spire crénelés à leur bord supérieur et VIS =53 divisés en deux par un sillon décurrent : couleur blanche , peinte de points roux sur deux séries. De l'océan des grandes Indes. La Vis polie : T. dimidiata ; Buccinum diniidiatum, Linn. , Gmel. , pag. 55oi , n." \^8 -, Martini, Conch. , 4 ? t* i ^4 5 ^Ç* i4Zi4. Coquille turrito-subulée, lisse, à fours de spire pla- nulés , striés pour les supérieurs et partagés en deux par un sillon décurrent : couleur d'un jaune de corne, ornée de taches blanches, longitudinales , ondées et subbifides. De l'océan des grandes Indes et des Moiuques. La V. MOUCHETÉE : T. muscaria, de Lamk. , loc. cit., p. 286 , n." 5; Martini, Conch., 4, tab. i55, fig. 14Z11 ; Terebra subu- lata, Encycl. méth., pi. 402, fig. 2, a, b. Coquille turrito- subulée, lisse, à tours despire glanulés et divisés supérieure- ment par un sillon décurrent.- couleur blanche, avec trois séries inégales de taches d'un brun roux. De l'océan des grandes Indes. La V. TIGRÉE : T. suhulala, Linn., Gmel., p. 0499, n." i5i ; Gualt. , Test., tab. 56; fig.fi. Coquille longue, grêle, efiilée, ;ï tours de spire un peu convexes; l'inférieur non ventru et les supérieurs avec un sillon décurrent: couleur blanche, ornée de taches carrées d'un brun roux sur deux séries. De l'océan des grandes Indes. La V. ocuLÉE : T. oculala , de Lamk., loc. cit., p. 286 , n." 7 ; Martini, Concli., 4, t. lÔD, fig. 1442. Coquille turrito-subu- lée, très-aiguë", lisse, à tours*de spire convexes en dessus, presque inarginés, aplatis en dessous- couleur d'un fauve pâle, ornée d'iine seule série de taches rondes , blanches au-dessous de la suture. De l'océan des grandes Indes. La V. TRESSÉE : T. duplicata; Buccinum duplicalum, Lînn., Gmel., p. 55oi , n." i36: Martini, Conch., 4, t. i55, fig. i455. Coquille turrito-subulée, striée longitudinalement . à tours de spire planulés, presque partagés en deux par un sillon su- périeur-, couleur d'un cendré bleuâtre, ornée d'une bande blanche à la base, avec des taches noires, carrées, au bord supérieur. De l'océan Indien. La V. TOUR. DE Babel: T. Babjlonia, de Lamk., loc. cit. ^ •284 VIS p. 287 , n." g ; Encycl. méthod. , pi. 40::; , fig. 5. Coquille tur- rito-subulëe , à tours de spire convexes dans leur partie supé- rieure, jiplatis à l'inférieure , striés transversalement et plissés verticalement; couleur générale jaune, avec les plis blancs. ♦ Patrie inconnue. La Vis fkoncée; T. corrugata, ici., ibid. , n." 20. Coquille turrito-subulée, à tours de spire divisés supérieurement par un sillon décurrent, aplatis à leur partie inférieure, avec un bourrelet frangé à la suture : couleur d'un jaune fauve, avec deux séries décurrentes de points plus foncés. Patrie inconnue. La V. DU Sénégal; T. sencgalensis , id. , ibid., n.° 11. Co- quille turrito-subulée, striée verticalement, à tours de spire un peu convexes, avec un sUlon décurrent supérieur: cou- leur d'un rouge châtain à la partie supérieure et d'un roux jaunâtre à l'inférieure. Longueur, deux pouces et demi. Du Sénégal. La V. BLEUATRE: T. cœrulesccns , id. , ibid., n.° 12. Coquille turriculée, lisse, à tours de spire aplatis, sans sillon, sub- confondus, marqués de stries d'accroissement ondes: couleur bleuâtre ou variée de bleu et de blanc. De la Nouvelle-Hollande. La V. STRiATOLE: T. slriatula , id., ibid., n.° i3 ; Martini, Conch., 4, t. 164, fig. 1447. Coquille turriculée, à tours de spire assez convexes, divisés par un sillon décurrent , verti- calement et obliquement striés : couleur d'un blanc sale ou fauve pâle avec des taches d'un brun bleuâtre. Longueur, deux pouces et demi. Patrie inconnue. La V. CHLORiQUE : T. clilorata, id., ibid., n." i4; Bue. hec- ticum? Gme]., p. 35oo, n." i55. Coquille turriculée, lisse, à tours de spire un peu convexes et partagés par un sillon à leur partie supérieure , aplatis au-dessous de la suture: cou- leur d'un blanc sale, peinte de taches et de veines jaunâtres. Patrie inconnue. La V. cÉRiTHiNE; T. cerithina , id., ibid., n.° i5. Coquille turriculée, lisse inférieurement , striée longitudinalement dans sa partie supérieure, à tours de spire convexo-plans, di- yisés par un silloa décurrent et marginés au-dessous de la VIS ■ 285 suture: couleur d'un blanc sale, peinte de lignes longitudi- nales d'un jaune pâle. Des mers de Timor. La Vis petite-hâve ; T. raphanula , id. , ibid. , n." i G. Coquille turrito-subulée, glabre, assez luisante, à tours despire un peu convexes, partagés par un sillon décurreut, avec les sutures subcordonnées; le cordon plan et lisse : couleur blanche. La V. cingulifère; T. cingulifera , id,, ihid. Coquille tur- rito-subulée , striée verticalement , à tours de spire assez con- vexes, niarginés vers la suture, avec un sillon décurrent su- périeur et trois stries plus foibles au-dessous : couleur blan- châtre. Longueur, deux pouces huit lignes. Patrie inconnue. La V. QDEUE-DE-RAT : T. mjyosurus ; Buccinum strigillatum , Linn. , Gmel. , p. 55oi , n." i35 ; Martini, Conch. , 4 , t. i55 , iig. 1476; vulgairement I'Aiguille. Coquille turrito-subulée, grêle, très- étroite , très-aiguë, striée verticalement et obli- quement, à tours de spire assez plans, trisillonnés, subtreil- lissés, bimarginés sous les sutures : couleur d'un roux brunâtre uniforme. Longueur, deux pouces un quart. De l'océan des grandes Indes et des Moluques. La V. sCABaELLE; T. scahrella , de Lamk. , loc. cil., p. 289, n." 19. Coquille turrito-subulée, étroite, un peu scabre , finement striée verticalement et sillonnée en travers ou sub- treillissée; tours de spire convexo-plans , à suture bimarginée; les cordons chargés d'aspérités: couleur d'un blanc cendré, peinte de flammuies brunes. Cette espèce , très-voisine de la précédente , habite les mers de la Nouvelle-Hollande. La V. forêt: t. strigillosa , Linn., 2 , p. 1206, n.° 484; Born , Mus., t. 10, fig. lo. Coquille turrito-subulée, luisante, striée obliquement dans sa longueur, à tours de spire piano- convexes, de couleur cendré-bleuàrtre dans le jeune âge, et jaune-brunâtre dans l'état adulte, 'avec une bande blanche , parsemée de taches carrées proche la suture. De l'océan des grandes Indes. La V. LiNÉOLÉE : T. lanccuta, Linn., Gmel., pag. 35oi , n.° 167 ; Martini, Conch., 4 , t. 164 , fig. 1460. Coquille turrito- subulée , très- glabre, pellucide, à tours de spire entiers, 286 VIS aplatis, lisses; les supérieurs striés verticalement: couleur blanche, peinte de lignes jaunes longitudinales, distantes. De l'océan des Moluques. La Vis AiGiirrj.EriK : T. cinerea , Linn., Gmel., pag. 35o5 , n." 167; d'après B-trn, Mus., tab. 10, fig. 11 et 12; T. acicii- lina, de Lamk.., \oc. cit., n." 22. Coquille turrilo-subulée , glabre, pellucide, à tours de spire indivis, aplatis, stHés verticalement, surtout vers les sutures: de couleur blanc- cendré. La V. granuleuse; T. granulosa , de Lamk. , loc. cit., pag. 29! , n.°23. Coquille conique, aiguë, subtiirriculée , à tours de spire convexes , avec deux séries de granules vers la suture, et des stries distantes , décurrentes : couleur d'un cendré jau- nâtre ou bleuâtre. Des mers du Sénégal. LaV, BUCCiNÉE: T. vittata ; Buccinum vittatuni , Linn. , Gmel., pag. 35oo , n." i34;Marlini, Conch. , 4, t. i55, fig. 1461 et 1 4()2 ; Encycl. méth. , pi. 402 , fig. 4 , a, h. Coquille conique , aiguë, subtiirriculée, à tours despire convexes, avec des stries décurrentes, éloignées, et deux cordons granuleux vers la suture: couleur dun blanc de corne ou d'un cendré bleuâtre. Longueur, deux lignes deux pouces. De l'océan Indien. (DeB.) Le nom de vis a encore été donné à quelques coquilles qui n'appartiennent pas à ce genre, notamment à : la vis étoilée ou fuseau de Ternate, qui est une rostellaire ; la vis de ma- rais, qui paroit être une polaniide; hi vi/noueuse ou rabo- teuse, qui est un rocher, murex granulatus , Linn.; la vis-de- pressoir, qui est un turbo; la vis-à-tanibotir , qui est une tur- ritelle et un turbo; la vis tronquée, qui est le bulime décollé ou hélix decollata , Linn. Quelques vraies vis ont aussi reçu des épithètes particu- lières, par exemple: la' vis effilée est la vis linéolée, etc. (Desm.) VIS. {Foss.) Les coquilles fossiles de ce genre ne se sont ren- contrées jusqu'à présent que dans les couches plus nouvelles que la craie. Voici les espèces que nous connoissons à cet état. Vis plicatule; Terebra plicatula, Lamk., Ann. du Mus., vol. 2 , p. 166, n.* 1 , et vol. 6, pi. 44, fig. i5. Coquille su- VIS '^^7 bulée, à (ours plissés longiludinalement; longueur, un pouce, l'ossile de Grignon , département de Seine -et- Oise , d'Or- glandes, département de la Manche; de Sauçais, de Léognan et deDax. Vis scAtARiNE : Terehra scalarina , Lamk.: Vélins du Mus., n."45, fig. 5; Ann., ibid. , n.° 2. Coquille conique, couverte de côtes longitudinales parallèles et distantes, striée trans- versalement au sommet et à la base ; à tours convexes. Son sommet est en mamelon lisse. Longueur, plus d'un pouce. Fos- sile de Parues, département de TOisc. La masse raccourcie de celte coquille, ses côtes longitudinales et le mamelon de son sommet, pourroient éloigner cette espèce de toutes les autres du même genre. Vis PLissÉE; Terehra pHcaria, de Basterot, Mém. géol. sur les envir. de Bordeaux, p. 62 , pi. 3 , fig. 4. Coquille à suture rubantée, couverte de légers plis longitudinaux dans les tours supérieurs. Longueur, trois pouces. Fossile de Saucats et de Léognan, près de Bordeaux. Il paroit que l'analogue vivante se trouve au Muséum sous le nom que M. de Basterot lui a conservé, et qu'elle est voisine de la T. duplicata. On trouve dans le Plaisantin des vis qui ont les plus grands rapports avec la vis plissée. Vis CENDRÉE : Terehra ci nerea, de Basf. , loc. cit., même pi., fig. 14; Buccinum cinereum , Gmel. , page 35o5^ Born , Mus., t. 10, fig. 11 et 12; Brocchi , pag. 546; Terehra aciculina , I,amk., Anim. sans vert., tom. 7 , p. 290. Coquille subulée et dont le haut de chaque tour seulement est plissé. Longueur, dix-huit lignes. Fossile de Léognan , de Saucats et du Piémont. Elle a beaucoup de rapports avec la T. plicatula. Vis STRIÉE; Terehra slriata , de Bast., loc. cit., même pi., fig. 16. Coquille subulée, couverte de légères stries longitu- dinales, et qui sont plus fortes contre la suture. Longueur, quatorze lignes. Fossile de Saucats. L'analogue à l'état vivant se trouve sous le même nom au Muséum d'histoire naturelle. Vis doublée: Terehra duplicata, de Bast., loc. cit., p. 53, n.° f> ; Linn., Gmel. , n." i36 , p. 35oi , Brocchi, p. 047. Co- quille turriculée, à suture rubantée, couverte de plis lon- gitudinaux et de stries transverses. Fossile de Saucats, de Léognan, des environs de Sienne et du Piémont. Son ana- 168 VIS logue vivant se trouve dans l'océan Indien. ( Lamarck. ) Vis PERCitE; Terehra perlusa, de Bast. , loc. cit., même pi., fig. 9. Coquille turriculée, à tours nombreux et mbantés, couveris de plis longitudinaux. Longueur, dix- huit lignes. Fossile de Saucats. L'analogue vivant se trouve au Muséum d'histoire nat'-relle . sous le nom de T. pertusa, var. /2. V.s SOURIS : l'rrebra murina, de Baster, , loc. cit., même pi., fig. 7- Coquille subulée , a suture élevée et garnie d'une dou- iie rangée de petits tubercules et couverte de stries trans- verses. Longueur, quatorze lignes. Fossile de Dax. Cette es- pèce est très- voisine de la T. mjuros (Lam.), dont on voit l'analogue vivant au Muséum d'histoire naturelle. Vis MODESTE; Terehra modesta , Tristan, Manusc. Coquille turriculée, à suture simple, couverte de légères stries longi- tudinales. LoHgueur, trois pouces et demi. Fossile de la Tou- raine. Vis de Lamarck : Terehra Lamarckii , Def. CoquilVe à suture sans rubans, couverte de plis un peu obliques, très-marqués. Longueur, six lignes. Fossile de Thorigné , près d'Angers. Vis de Vulcain; Terehra Vulcani, Alex. Brongn. , Terr. du Vicent. , pi. 67, pi. 3, lig. 11. Coquille conique, couverte de côtes longitudinales, dont les tours de spire sont rubanlés contre la suture. C'est à ce seul caractère que M. Brongniarl a jugé que cette coquille dépendoit du genre Vis, n"ayanl pu en voir l'ouverture. Longueur, quinze lignes. Fossile du Vicentin. (D. F.) VIS-A-DIX-LAMES. (Foss.) Corps marin fossile, figuré par Knorr, qui a des rapports avec les orthocératites, et auquel Denys de Montfort a donné le nom générique de chrisaore. (Desm.) VIS-DEPRESSOIR. (Foss.) On a donné autrefois ce nom aux moules intérieures des tiges d'encrinites dont le têt a disparu. (D. F.) VISA. {Bot.) C. Bauhin cite sous ce nom une graine du Bengale, laquelle, suivant Acoste et Clusius, est semblable à la graine de l'épurge , euphorbia latjris , mais il est incer- tain si elle est congénère. (J.) VISCACHE. {Mamm.) Plusieurs voyageurs en Amérique ont désigné sous le nom de viscacha un animal qui n'a pas VIS ^85 encore été apporté en Europe, et dont les dépouilles man- quent par conséquent dans toutes les collections. Le père Feuillée et Molina en ont parlé comme d'un lièvre à longue queue, et, d'après cette manière devoir, Gmelin l'a placé dans le Sjstema naturœ sous le nom de lepas viscaccia. D'Azara seul en a donné une description assez complète, et Moreau de Saint-Mery , son traducteur, s'est efforcé , mais sans motifs plausibles, de retrouver dans ce quadrupède l'acouchy de Buffon ou ca^ia acuschj' de Gmelin. Nous'ne parlerons pas de l'opinion de Sonnini , qui a prétendu que le viscache étoll une espèce de carnassier du genre des Martes; la description de d'Azara , dont nous allons donner un extrait, la réfute com- plètement. Le viscache a le corps et la tête, ensemble, longs de vingt- deux pouces, et la queue en a huit. La tête est grosse, apla- tie en dessus, et a les joues très-grosses. Les oreilles, qui sont droites, elliptiques, un peu pointues à l'extrémité, ont deux pouces et demi de longueur; le museau est très-court et velu ; la bouche et les dents sont conformées comme celles du câ- blai ; le cou est court et le corps gros. Les patles de devant sont terminées par quatre doigts armés d'ongles propres à fouiller la terre , et les pieds postérieurs n'ont que trois doigts; ce qui offre une combinaison de nombre semblable à celle qu'on trouve dans le cochon d'Inde ou cobaye. Le doigt du milieu de ces pieds de derrière est le plus grand, et il est pourvu, du côté interne , d'une série de poils roides et assez courts, qui forment comme une petite brosse semblable à celle qui existe dans le cliincilla, dont le genre nous paroît être le même que celui du viscache. La plante du pied appuie sur la terre jusqu'au talon. Les moustaches sont longues et roides ; le poil du corps est long et doux. La tête, en dessus, est d'un noir foncé, avec une large bande blanchâtre de chaque côté, s'élendant depuis le museau , qui est brun , jusque derrière l'œil ; le des- sous de la tête et du corps est blanc , et le reste de la robe mé- langé de brun et de blanc , parce que les poils y sont ou entiè- rement de l'une de ces couleurs ou mélangés : ceux de la queue, qui est comprimée sur les côtés, sont courts et bruns en dessus, dans une longueur d'un pouce et demi, et les in- férieurs sont plus longs et plus obscurs. La femelle ne diffère 58. 19 25*> VIS du mâle que par une teinte plus claire dans les diverses par- ties de son pelage. Le viscache de d'Azara habite le pays de plaines compris entre Buenos-Ayres et la terre des Patagons. L'animal décrit sous le même nom par Nieremberg , mais qui sans doute est d'espèi^e différente, puisqu'il a le poil assez doux et soyeux pour être filé, se trouve au Pérou. Enfin , le lepus viscaccia de Moliiia est du Chili. D'Azara dit de son viscache qu'il vit par petites troupes et se creuse des terriers profonds et compliqués dans leurs gale- ries, qui sont désignées parle nom de viscach.ères ; que les es- paces qu'il a ainsi minés sont dangereux pour les personnes qui voyagent à cheval , parce qu'elles risquent d'y fa'ire des ehules: que c'est pendant la nuit que cet animal sort de sa retraite pour rechercher sa nourriture, qui est toute végé- tale; que lorsqu'il est poursuivi , il court avec moins de vé- locité que le lapin et s'empresse de regagner son terrier, dont il ne cherche pas à sortir, si on en bouche toutes les issues; que sa chair, quand il est jeune, est blanche et de bon goût, etc. Molina rapporte de son lepus viscaccia qu'il se creuse des terriers à deux étages qui communiquent par des escaliers en vis, et que, demeurant dans l'étage inférieur, il amasse ses provisions d'hiver dans le supérieur; que sa chair est meil- leure que celles du lapin et du lièvre, et que son poil est employé dans la fabrication des chapeaux, elc. (Desm.) VISCACHERES. (Mamm.) Nom qu'on donne, en Amérique , aux terriers qui sont habités par les viscaches. (Desm.) VISCAGO. {Bot.) Ce nom latin , donné d'abord par Césal- pin et Camerarius à des lychnis de C. Bauhin et de Tournefort, dont un est le cucubalus otites de Linna-us, a été ensuite em- ployé par Dillenius pour désigner quelques plantes de la même famille, que Linnseus a réunies à son silène. H y a rapporté également la vaccaria de Tabernœmontanus , nommée, de mêuje que les premiers, viscago , parce que ces plantes sont un peu visqueuses. On trouve le nom viscaria donné an- ciennement a quelques plantes des mêmes genres, et par- ticulièrement au Lj'chnis viscaria de Linnasus. ( J. ) Mœuch donne ce nom à un genre de la famille des cruci- VIS 291 fères , où il ramène les cucubalus italicus , tartaricus , catholi- cus , ainsi que les silène chlorantha , Willd. , et gigantea, Linn. Il le caractérise ainsi : Calice fubuleux , strié, à cinq dents j cinq pétales onguiculés, à limbe nu ; ovaire pédicellé; dix étaniines; trois styles; capsule presque triloculaire, s'ouvrant au sommet, et polyspermes à réceptacle, libre au sommet. Haller, en réunissant les genres Cucubalus et Silène^ les désigne par le nom de viscago. (Lem.) VISCERES. (Anat. comp.) On appelle ainsi, dans le corps dés animaux , et plus spécialement dans celui des animaux vertébrés, les organes composés de plusieurs tissus et qui coli- courent à l'accomplissement des grandes fonctions de la vie j tels sont : l'estomac, les reins, le foie, la rate, le pancréas, les intestins, la vessie urinaire, les poumons, le clDeur, etc. (H. G.) VISCOIDES. (Bot.) La plante que Plumier nommoit ainsi et que Burmann père a figurée, t. 268, a été réunie parSwartz au Psjchotria, genre de Rubiacées; un autre viscoides de Jac- quin , dont Adanson avoit fait son Vedela , doit être refondu dans VArdisia de Swartz , type de la famille des ardisiacées. (J-) VISCUM. {Bot.) Ce nom latin , qui appartient spécialement au Gui, genre de plantes parasites, a été aussi donné, soit à des espèces de genres de la même famille, telles que des loranthus , soit à des tillandsia et desangrecs, epidendrum , qui sont aussi parasites. (J. ) VISELA. (Mamm.) L'un des noms employés par les anciens auteurs, et notamment par Agricola , pour désigner la marte. (Desm.) VISEN. (Mamm.) Nom que les anciens Germains donnoient à l'aurochs, et dont les Latins avoient fait bison. (Desm.) VISIBLES [Radicule, Plumule , Tigelle]. (Bot.) Pouvant être aperçues dans la graine par la dissection avant la germina- tion; exemples : radicule du faba; plumule dnfaba, de Vœscu- lus hippocastanum, du nelumbo ; tigelle du faba , du neluinbo, du Iropœolum majus , etc. (Mass.) VISMEA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, polypétalées , régulières, de la famille des hj'pé- ricéçs , de la potyadelphie penlagjnie de Linnasus, offrant pour 292 VIS caractère essentiel : Un calice persistant, à cinq divisions presque égales, profondes; cinq pétales alternes avec les di- visions du calice, velus en dedans; des étamines nombreuses, distribuées en cinq paquets opposés aux pétales; cinq écailles alternes avec les paquets des étamines ; un ovaire supérieur; cinq styles; les stigmates presque peltés; une baie ovale, mé- diocrement pentagone, terminée par les styles, entourée par le calice, à cinq loges polyspermes. ViSMEA ACUMINÉ : Vismca acuminata, Pers. , Synops., i , pag. 86; Hfpericum acuminatum , Lamk. , Encycl. Arbre d'environ vingt-cinq pieds de haut, chargé de rameaux opposés, cylin- driques, de couleur cendrée. Les feuilles sont opposées, ob- longues, pétiolées, acuminées, aiguës à leur base, fermes, glabres, entières, parsemées de points glanduleux, longues de trois pouces , larges de seize lignes. Les fleurs sont petites, pédicellées, disposées en panicules terminales, un peu tomen- teuses; les ramifications opposées; les boutons de fleurs ovales avant leur épanouissement. Le calice est un peu velu; ses divisions ovales, oblongues, aiguës; les pétales plus longs que le calice, lanugineux en dedans; l'ovaire velu vers sa base. Cette plante croît dans la Guiane , proche Carichana, sur les bords de l'Orénoque. ViSMEA ROussATRE : Vismeu rufescens , Pers., Synops,, loc. cit.; Hypericum rufescens, Lamk., Encycl. Arbrisseau d'envi- ron douze pieds de haut, qui laisse écouler de son écorce un suc jaunâtre. Les rameaux sont lisses, presque tétragones, un peu comprimés. Les feuilles sont opposées, pétiolées, elliptiques , acuminées , glabres , entières. Les fleurs sont disposées en cimes axillaires ; les ramifications opposées ; le bouton des fleurs globuleux; les divisions du calice ovales- oblongues, aiguës; les pétales très -lanugineux en dedans; l'ovaire glabre, ovale; les stigmates velus ; les capsules pres- que en baie , glabres , oblongues; les semences luisantes, d'un brun noirâtre. Cette plante croît aux lieux humides, dans l'Amérique méridionale, proche la ville d'Angostura. ViSMEA BLANCHATRE; Vistnea dealhata , Runth , in Humb. et Bonpl. , Aûv-. gcn., 5, pag. 18/4, tab. 464. Ses rameaux sont tétragones, fomenteux et blanchâtres. Les feuilles sont oppo- sées, pétiolées, ovales, acuminées, arrondies à leur base, VIS 295 glabres en dessus, légèrement tomenteuses en dessous, avec des points glanduleux, transparens, longues de quatre ou cinq pouces ; les boutons axillaires , pédicellés, presque en tête de clou, velus, toinenteux, ferrugineux. Les tleurs presque ternées, au sommet des rameaux, pédicellées, to- menteuses, ferrugineuses. Les panicules sont terminales, pé- donculées, ramifiées en cime ; le calice est couvert en dehors d'un duvet ferrugineux, à cinq divisions oblongues, un peu aiguës i les pétales sont onguiculés, plus longs que le calice; l'ovaire est ovale, presque globuleux, à cinq loges; les styles filiformes, étalés; les stigmates simples. Cette plante croît dîins l'Amérique , sur les bords du fleuve Noir. VisMEA DE Cayenne : VisTTiea cayennensis, Pers. , loc. cit.; Hypericum cayennense , Lamk. , Encycl. Cette espèce a des rameaux glabres, ligneux, cylindriques ou un peu tétragones et rougeàtres vers le sommet. Les feuilles sont opposées, pé- tiolées, ovales, acuminées, glabres, entières, longues d'en- viron trois pouces, larges de dix-huit ou vingt lignes, rou- geàtres en dessus, d'un vert pâle en dessous, ponctuées. Les fleurs sont disposées en panicules lâches, terminales, moins longues que les feuilles supérieures; le bouton des fleurs est globuleux; les divisions du calice sont ovales, oblongues, un peu obtuses , à peine striées ; la corolle est très-lanugineuse en dehors; les pétales ovales-oblongs; les filamens sont velus; l'ovaire est glabre. Cette plante croit à Cayenne. VisMEA VISQUEUX : Vismca gultifcra, Pers., loc. cit.;Hjype- ricum bacciferum, Lamk., Encycl.; Coaopia , Pis., Bras., 124. Arbrisseau d'environ dix-huit pieds, dont la tige est droite, les rameaux triangulaires. Les feuilles sont opposées, ovales, acuminées, très-entières, blanches en dessous, longues d'en- viron sept poucts; les pétioles courts. Les fleurs sont jaunes, un peu pédicellées, disposées en panicules terminales; les folioles du calice ovales, aiguës, scarieuses sur les bords; les pétales ouverts, presque ovales; les filamens capillaires; les anthères rondes. Le fruit est une baie ovale, acurainée, un peu pentagone, à cinq loges; les semences sont oblongues, nombreuses, disposées sur deux rangs. Cette espèce croît au Mexique et à Surinam. Elle est remplie d'un suc jaune , vis- queux , tenace, qu'on emploie contre les maladies de la 294 VIS peau : il est épais et constitue la gomme-gufte d'Amérique. VisMEA A LARGES FEUILLES ; Vismcu lutifoUa, Kunth , loc. cit. Arbre dont les rameaux sont lisses, glabres, comprimés, légèrement pubescens dans leur jeunesse. Les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales-elliptiques, acuminées , arrondies à leur base, presque en cœur, très-entières glabres en des- sus, vertes, luisantes, ponctuées en dessous et couvertes d"un duvet tomenteux, ferrugineux, longiies de quatre ou cinq pouces, larges de deux ou trois; le pétiole est long d'un demi- pouce, un peu pubescent. Les fleurs sont disposées en panl- cules terminales, courtes, simples, solitaires, pédonculées; les pédoncules, ainsi que les pédicelles, anguleux, chargés d'un duvet ferrugineux; le calice est pubescent, à cinq divi- sions profondes, ovalcs-oblongucs , un peu aiguës, coriaces, membraneuses à leurs bords ; la corolle glabre ; les pétales sont arrondis ou en ovale renversé, velus en dedans; l'ovaire est glabre et ovale. Cette plante croit en Amérique sur les bords du fleuve Cassiquiare. (Poik. ) VISNAGA. (Bot.) Gaertner faisoit sous ce nom un genre distinct du Daucus visnaga de Linnacus, dont le fruit est lisse, non chargé d'aspérités, qui doivent caractériser le daucus. Cette espèce a été reportée par M. de Lamarck au genre Ammi. (J.) VISNEA. (Bot.) Le genre décrit sous ce nom par Linnaeus fils, et nommé plus récemment mocanera , avoit été d'abord associé aux onagraires; mais, mieux connu, il rentre dans la famille des ébénacées. Voyez Mocanère. (J. ) VISON. (Mamm.) Nom spécifique d'un mammifère carnas- sier du genre Marte. Voyez ce mot- (Desm.) VISQUEUSE. {Ichthfoi.) Nom spécifique de la myxine. (H. C.) VISQUEUSE. (Erpét,) Nom spécifique d'une cécilie. (H. C.) VISSADALI. (Bol.) Nom du Knoxia, genre de rubiacées, dans l'île de Ceilan , cité par Hermann et adopté par Adan- son. (J. ) VISSUX. ( Ichtlij'ol. ) Nom japonois de l'appât de vase. Voyez Ammodyte. (H. C.) VISTNU-CLANDI. (Bot.) Nom malabare de Vevoli'ulus aliinoides , qui est nommé vvoesf-naganthi sur la côte de Coro^ VIT 295 mandel , suivant Burmann. C'est le Vistnu d'Adanson , le cam- denia de Scopoli. ( J. ) VIT-DE-CHIEN ou DE PRÊTRE. {Bot.) Ancien nom vul- gaire de l'arum commun. ( L. D. ) VIT-DE-COQ. (Ornilh.) Voyez Videcoq. (Desm.) VITALBA. (Bot.) Nom sous lequel Dodoëns désigne la clé- matite ordinaire , que Linnaeus emploie comme nom spéci- fique de cette espèce. (J.) VITALIANA. (Bot.) Sesler a donné ce nom, qui rappelle celui de Vitaliano Donati , naturalisle , à une plante qu'il a fait connoître, et dont Linné a fait son primulavitaliana, que quelques botanistes veulent mettre dans le genre Arelia. (Lem.) VITALIS. [Bot.) Apulée, cité par Daléchamps , donnoit ce nom à la grande joubarbe, sempervivum ; elle a été aussi nommée Jovis herla , d'où lui vient peut-être son nom fraiiçois. Dans quelques pays de l'Allemagne, suivant Daléchamps, un préjugé populaire fait croire que la chaumière sur le toit de laquelle croît cette plante, est à l'abri delà foudre. (J.) VITELLARIA. [Bot.) Espèce de caïmîtier {ehrjsophjllum) , qui est le chrysopliyUum macrophrllum , Poir. , Encycl. , Suppl. , dont Richard et Gaertner fils avoient fait un nouveau genre. (Poir.) VITELLUS. {Phys.) Le jaune de l'œuf est ainsi désigné en latin. (Desm.) VITEX. {Bot.) Voyez Gatilier et Vinettier. (Poir.) VITICELLA. {Bot.) Césalpin ci toit ce nom pour le clema- tis Jlammula. Linnaeus l'a appliqué comme spécifique à un autre clemaiis. Mitchcll l'employoit pour désigner un genre que Linnaeus a adopté sous celui de Galax. (J. ) VITICES. {Bot.) La famille des plantes qui portoit primi- tivement ce nom latin et celui de gatiliers en françois, est maintenant plus connue sous celui de verbénacées. (J. ) VITIFLORA. (Bot.) Gaza désigne ainsi Vccnanlhe fistulosa, parce que ses ombelles en fleur exhalent une odeur de vin. (Lem.) VITIFLORA. {Ornith.) Nom donné au motteux, saxicola ananthe. (Ch. D. et L. ) VITIFOLIA de Lobel. (Bo^) C'est le staphysaigre, espèce de dauphinelle. (Lem.) agè VIT VITIS. (Bot.) Ce nom latin , qui appartient exclusivement à la vigne qui produit le raisin, a été aussi donné par plu- sieurs anciens à d'autres plantes sarmenteuses ou grimpantes, qujls distiiiguoient par des surnoms adjectifs. Le brjonia alla étoit nommé vilis alba et vitis nigra. Ce dernier nom étoit encore donné au clematis vitalba et au tamus communis. Ce tamus étoit aussi le vitis sylvestris de Dodoé'ns. Suivant Lobel , le vitis precia de Pline est un groseiller , ribes uva crispa, mais Daléchamps ne partage pas cette opinion. Le même nomme vitis septentrionalium , le houblon; le vitis cana- densis de Muntingius est le rlius toxicodendron ; le vitis alba indica de Runiph est le bryonia cordifolia de Linnaeus. Le vitis trifolia de Plumier, cissus acida de Linnœus, est la seule de toutes ces plantes qui ait de l'affinité avec le vitis vinifera. Dans ce dénombrement, il ne faut pas oublier le vitis idœa de Thalius et de Gesner, formant un genre composé de plu- sieurs espèces, adopté sous ce nom par Tournefort, et sous celui de vaccinium par Linnaeus, d'après Dodoé'ns, qui nom- moit ces espèces vaccinia, Clusius nommoit aussi vitis idœa la busscrole, arbutus uva-ursi, et il donnoit le même nom à l'amelanchier mespilus de Linnaeus, sorbus de Crantz, cra- tœgus de M. de Lamarck , pjrus de Willdenow, aronia de M. Persoon, amelanchier de Mœnch. (J.) VITIS SYLVESTRIS. [Bot.) Les anciens botanistes ont dé- signé sous ce nom tantôt la douce-amère, solanum dulcamara , tantôt le clematis alba. ( Lem. ) VITMANNIA. (Bot.) C'est sous ce nom que Turner désigne le genre Oxjbaplius de l'Héritier et AVilldenow, appartenant à la famille des nyctagynées. Il a été aussi donné par Vahl et Willdenow au samadera de Gaertner , faisant partie des simaroubées réunies aux rutacées. Voyez Locandi, Niota. (J.) VITRE CHINOISE. [ConchjL) Les marchands d'objets d'his- toire naturelle, et même encore quelques amateurs, désignent sous ce nom la placune ordinaire, parce qu'elle est employée, à cause de sa minceur et de sa légère transparence, à former des vitres chez les Chinois. (De B. ) VITREC. {Ornith.) Nom sous lequel le motteux , sflifia ananthe , Lath. , est très-connu. ( Ch. D. etL. ) VITRINE, Vitrina. {Malacoz.) C'est le nom sous lequel VIT 297 Draparnaud a adopté le genre des Limacines que M. d'Aude- bert de Férussac avoit établi avant lui sous la dénomination d'HÉLicoLiMACE. ( Voyez ce mot.) MM. de Lamarck et Cuvier ont cependant conservé le nom de Vitrine dans le Système des animaux sans vertèbres et dans Je Règne animal. (De B. ) VITRIOL. ( CJiim. ) Les chimistes qui nommoient acide vi- triolique,V acide sulfurique, donnoient le nom générique de vitriols aux sulfates de fer, de cuivre et de zinc. Macquer a proposé d'étendre ce nom à tous les sulfates. (Ch.) VITRIOL BLANC. (C/um.) Ancien nom du sulfate de zinc. (Ch.) VITRIOL BLEU, VITRIOL DE CHYPRE. {Cliim.) Anciens noms du sulfate de deutoxide de cuivre. (Ch.) VITRIOL VÉGÉTAL. (Bot.) L'un des noms vulgaires du nostoc commun. Voyez Nosroc. ( Lem. ) VITRIOL VERT. (Chim.) Ancien nom du sulfate de pro- toxide de fer. (Ch.) VITRIOLA. (Bot.) Un des noms anciens de la pariétaire, cité par C. Bauhin, d'après Lobel. (J.) VITRIOLO. (Ornith.) M. Sonnini dit que c'est ainsi que se nomme le martin-pécheur sur les bords du Lac majeur. (Ch. D. et Lesson.) VITTARIA. (Bot.) Genre de la famille des fougères, ins- titué par Smith et depuis adopté par les botanistes. Il se dis- tingue par ses fructifications ou sores disposés en lignes con- tinues, longitudinales, placées sur le disque ou sur le bord de la fronde; chaque ligne recouverte par un double indu« sium ou enveloppe, dont un s'ouvre de dehors en dedans, et l'autre de dedans en dehors. Ce genre a pour type une fougère placée dans les pteris par Linnaeus et est rapprochée du pteris par Willdenow; mais il s'en éloigne beaucoup par son port et surtout par son indusium double. Curt Sprengcl ne décrit que dix espèces de ce genre : elles sont toutes exotiques et se rencontrent dans les Indes orientales, dans les îles de la côte orientale de l'Afrique et dans l'Amérique méridionale. Elles ont toutes les frondes simples, linéaires et souvent linéaires- filiformes. Nous ferons remarquer les deux suivantes; on peut consulter agi VIT pour les autres espèces lé Species de Wllldenow et le Sjystema- de Sprengel. 1. Le ViTTARiA LINÉAIRE : VUturia lineata, Swartz, Synops., 109, et ISiov. act. soc. nat. scrut. leroL, 2, p. i32; Schkuhr, Crjpt., 93, pi. 101 , b; Pteris lineata, Linn. ; Lingua cervina , Plum., Amer., 21 , pi. 48, et Filic, i^S, pi. 143 ; Phjlittis , Petiv. , 12G, pi. 14, fig. 3. Frondes linéaires, très -longues, pendantes, très-entières; sores placés dans le bord même de la fronde. On trouve cette fougère en Amérique , dans la Géorgie, à la Jamaïque et à Saint-Domingue. 2. Le ViTTARiA A FEUILLES d'isoëte : Vitturia isoetifolia, Bory , Voy. en Afr., 2, p. 025 ; Willd., Sp., pi. 5, p.4o5. Fronde li- néaire-filiforme , pointue, canaliculée à l'extrémité, pendante et roide; sores solitaires et marginaux. Cette fougère a été observée par Bory de Saint- Vincent sur les vieux arbres à l'île Bourbon. Ses frondes ont dix- huit pouces de long et tien- nent à une souche recouverte de nombreuses écailles brunes, lancéolées et sétacées à leur extrémité. (Lem.) VITTEAU. (Ornith.) Nom que porte en Picardie la buse rousse. (Desm.) VITTERTJE. (Ichtliyol.) Nom hollandois de la vandoxse (H. C.) VITU. (Bot.) Suivant les auteurs de la Flore du Pérou, on nomme ainsi dans ce pays leur genipa oblongifolia. (J. ) VIUDITA. (Mamm.) Nom donné par les Espagnols de l'A- mérique méridionale à un petit singe du genre des Sagoins. (Desm.) VIUDITA. (Ornith.) Nom espagnol d'une espèce de canard. (Desm.) VIVACES [Plantes]. (Bot.) Vivant plus de deux années. Les plantes vivaces herbacées ne le sont que par la racine; les tiges meurent tous les ans; exemples: stragon , houblon ,. asperge officinale, etc. (Mass.) VlVANEï. {IchJhj'ol.) Nom spécifique d'un Bodian. Voyez ce mot. (H. C.) VIVANO FRANCO. (Ichthyol.) Dans certains ports de mer on appelle ainsi un spare, imparfaitement connu des natu- ralistes, et dont il est difficile de déterminer l'espèce. (H. C.) VIVASECA. {Bot.) Dans le voisinage de Carthagène eu VIV 299 Amérique on nomme ainsi , selon Jacquin , son Diphysa, genre de plantes légumineuses. (J.) VIVE, Trachinus. { Ichthjol.) On appelle ainsi un genre de poissons osseux liolobranches jugulaires, de la famille des auchënoptères , et reconnoissable aux caractères suivans: Catopes jugulaires , insérés au-devant des nageoires pectorales , et soutenus chacun par six rajons au moins; corps comprimé, alongé ; nageoire anale unique; tète comprimée latéralement ; jeux rapprochés vers le haut; une forte épine à l'opercule et deux petites devant chacun des yeux; os de'Vépaule dentelés , point de vessie aérienne; écailles petites. On distinguera donc sans peine les Vives des Percis, qui ont la tête déprimée; des Morues et des Merlans, qui ont deux nageoires anales ; desPHYcis, des Mukénoides, des Ougopores, des B1.ENNIES , des Salarias, des Ciinus, des Gonnelles, des OrxsTOGNATHEs , qui n'ont aux catopes qu'un, deux ou quatre rayons au plus; des Calliomores , dont le corps est déprimé vers la queue; des Chrvsostromes et des Kurtes, où il est ovale. (Voyez ces divers noms de genres et Auchénoi-tères.) Nous parlerons ici avec quelque détail de La Vive ordinaire : Trachinus draco , Linn.; Draco wari- nus, Pline. Mâchoire inférieure plus avancée que la supé- rieure; tête garnie par places de petites aspérités; ouverture de la bouche grande ; langue pointue; dents maxillaires trés- aiguës ; cinq rayons seulement à la première nageoire dorsale, fous les cinq, du reste, non articulés, forts et pointus; écailles arrondies et peu adhérentes. Ce poisson, ordinairement long d'un pied, a le dos d'un jaune brun; les côtés et le ventre argentés et marqués de raies transA'ersales ou obliques , brunâtres et fréquemment dorées; enfin, la première nageoire dorsale d'une couleur noire. Il habite l'Océan et la Méditerranée tout à la fois, enfoncé habituellement dans le sable ou la vase , où il a l'art de se creuser un asile, surtout vers la fin du printemps et au com- mencement de l'été, époque à laquelle il s'approche des ri- vages pour frayer, et où on le prend dans les tilets employés pour la pêche des maquereaux ou à la drège. Sa chair est blanche, ferme, feuilletée, sèche, d'une sa- ^o VIV veur excellente, et quoiqu'on en fasse peu de cas à Paris généralement, elle mérite pourtant quelque attention, sur- tout de la part des convalescens, qui la trouvent de facile digestion. La recherche de ce poisson si brillant, si vif, si richement décoré, n'est pourtant point sans quelque danger, et, par suite de cette alliance singulière que toutes les mythologiesont faite , dans la création de leurs êtres fantastiques, d'une beauté signalée avec une puissance nuisible, il a mérité dans tous les temps et presque dès l'origine des sociétés le nom redoutable de dragon de mer; nom qu'Aristofe et JEXien , parmi les Grecs, nous ont conservé {ApctHov &ctXst(T(riov , ApcLKMv) , et que Pline nous apprend avoir été en usage chez les anciens Romains {draco marinus).\l peut, en effet, causer des blessures cruelles avec les piquans de sa première nageoire dorsale, qui ne sont pourtant point venimetix, comme Piine, Aldrovandi, Santés de Ardoynis, ^lien, Rondelet, Schoneveldt, Gesner, Ambroise Paré, Van den Bossche, et une foule d'autres Pont affirmé, et qui, semblables à Paiguillon de la queue de l'aigle de mer et de la pastenague (voyez Mvliobate et Pastenague), n'agis- sent que d'une manière purement mécanique. Telle est, au reste , Pépouvante que ce genre de blessure cause commu- nément, qu'il existe, sur nos côtes, des réglemens de police qui enjoignent aux pêcheurs d'enlever aux vives les aiguillons dont elles sont armées avant de les mettre en vente, et que dans les îhs de l'Archipel de la Grèce on leur fracasse la tête immédiatement à leur sortie de l'eau. Les ichthyologistes ont, du reste, distingué, dans cette espèce, plusieurs variétés dépendantes de la taille et de la dis- position des couleurs. La Vive ocellée; Traciiinus lineatus , Bloch. Dos convexe; des taches ocellées brunes sur le corps; dessus de l'occiput très-rugueux; six rayons à la première nageoire du dos. Ce poisson, de la même taille que le précédent, paroit propre à la Méditerranée. 11 a été, conjointement avec la vive ordinaire , observé à Iviça par François de la Roche. La Vive Osbeck ; Trachinus Osheck, Lacép. Les deux mâ- choires également avancées; nageoire de la queue rectiligne. Cette vive est blanche, avec des taches noires. Le voyageur VIV 3oi Osbeck l'a observée dans l'océan Atlantique, non loin rie l'ile de l'Ascension. (H. C.) VIVELLE. (IchthyoL) Un des noms par lesquels la scie est désignée dans Rondelet. Voyez Scie. (H. C. ) VIVER. ( Jchthjoi.) C'est un des noms vulgaires de la vive. Voyez Trachine. (H. C. ) VIVÈRE. ( Ichthjol. ) Voyez Vive. ( H. C. ) VIVERRA. (Mamm.) Linné a employé ce nom pour un genre de mammifères carnassiers, qui comprenoit principa- lement ceux que l'on a désignés en François sous les noms de civettes et de mangoustes ; mais il renfermoit encore plusieurs espèces qui ont dû être rapportées aux martes, mustela, ou à d'autres groupes génériques qui ont été distingués dans ces derniers temps. Ainsi les mangoustes ont été appelées Viverra Ichneumon^ Mungo, cafra, Suricata, etc. , et la désignation générique de her- pestes leur a été appliquée par llliger. Le suricate , qui est de- venu pour nous le type d'un genre particulier, adopté par llli- ger sous le nom deRyzœna, ne comprend qu'une seule espèce, décrite par Buffon (le suricate); mais indiquée par Gmelin sous les deux dénominations spécifiques de viverra zenik et tetradac- tjyla. Les coatis, qui forment maintenant le genre iSasua^ sont les viverra nasua et narcia de Gmelin. Différentes mouffettes ou méphitis sont désignées par le même auteur sous les noms de viverra pulorius , conepatl , vulpecula, mapuritaet quasje. Une espèce du genre Glouton de M. Cuvier, le taira, est le viverra vittata de Gmelin. Le Ratel, dont M. F. Cuvier forme un genre particulier, est le viverra mellivora , auquel il faut réunir le viverra capensis. Le kinkajou ou Potto est le viverra caudivol- vula , etc. he viverra zejlanica , Schreb., Sâugth., 3 , p. 461 , qui peut- être ne diffère pas du martes philippinensis , est un animal in- connu des naturalistes modernes, dont les caractères n'ont pas été indiqués avec assez de détail pour qu'on puisse s'en faire une idée suffisante. Il a la taille et la forme générale de la marte , tous les pieds à cinq doigts, les ongles acérés, la langue verruqueuse , le pelage d'un cendré mêlé de brun en dessus et blanc en dessous; enfin la queue longue comme le corps et épaisse à sa base. Ce dernier caractère pourroit faire soup- 302 VI V çonner que l'animal dont il s'agit appartient au genre Para- doxure. Le nom de viverra, considéré comme générique, est main- tenant appliqué aux seuls animaux du genre des Civette5 (voyez ce mot) , tels que la civette, V. civetta; le zibeth, V. zibetha ; la Fossane , V. fossa; la genette , V. genelta }le Vàa- sire , V. galera. ( Desmw ) VIVI. (Entom.) A Otaïti on donne ce nom à un truxale. (Lesson.) VIVIANA. [Bot.) Ce genre de Cavanilles, cité par C. Spren- gel {Syst., vol. 2 ,, p. 53i ) , est placé par lui dans la décandrie monogjnie, et caractérisé ainsi : Calice à cinq sépales; cinq pétales; étamines alternes, insérées sur des écailles nectari- fères ; trois stigmates ; capsules à cinq loges. Famille inconnue. Le Vii'lana marifolia, Cav. , seule espèce de ce genre, croît à Acapulco. ( Lem. ) VIVIANITE. {Min.) Nom donné, en l'honneur de M. Vi- viani , professeur de Gênes, à un fer phosphaté bleu, lami- naire. Voyez Fer azuré. (B.) VIVIPARE. {Ichthjol.) Le poisson appelé blenni us viyipa- rus par Linnaeus est le type du genre Zoarces de M. Cuvier. Voyez ce mot. (H. C. ) VIVIPARE À BANDES. {Malacoz,) Nom sous lequel Geof- froy, dans son petit Traité des coquilles des environs de Paris, désigne l'animal dont Linné a fait son hélix viviparis , et M. de Lamarck, sa paludine vivipare. Voyez Paludine. (De B.) VIVIPARE. (Foss.) Denys de Monlfort avoit donné ce nom générique aux Paludines. Voyez ce mot. (D. F.) VIVIPARES [Insectes]. (Entom.) On nomme ainsi les es- pèces dont les œufs éclosetit dans le corps et qui sont réel- lement ovovivipares; tels sont les pucerons, les hippobos- ques, les mouches bleues de la viande, etc. ( C. D.) VIVIPAROUS BLENNY. {Ichthj/ol.) Nom anglois du zoar- ces. (H. C.) VIZCHACA et VISCACHA. [Mamm.) Voyez Viscache. (Desm.) VIZSLA et WISCHLA. {Mamm.) Nom du chien barbetou caniche en Hongrie. (Desm.) VLEDERMUIS et VLEERMUS. {Mamm.) Voyez Flfdkr- MAUS. ( DesM.) VLIEGENDE HARDER. { Ichthfol.) Nom hollandois de Vexocet sauteur. Voyez Exocet. (H. C.) VLIEGENDE VISCH. {Ichthyol.) Nom hollandois de Vexo- cet volant. Voyez Exocet. (H. C.) VOACANGA (Bot.); Pet. Th., Nov. gen. madag., pag. lo. Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes, monopé- talées, de la famille des apocinées, de ]a pentandrie monogynie de Linnaeus, établi par M. du Petit-Thouars pour un arbre de Madagascar, caractérisé par un calice à cinq folioles rou- lées; une corolle infundibuliforme-, le limbe tors, étalé, à cinq lobes élargis; cinq anthères sessiles, sagittées, insérées à Pori- fice de la corolle ; le réceptacle charnu; un ovaire double; un style court; un stigmate pelté au-dessous, à trois lobes, muni de deux tubercules au sommet ; deux grandes baies sphériques; des semences nombreuses, charaues, éparses dans la pulpe. Cet arbre est garni de grandes feuilles opposées. Les fleurs sont disposées en panicules; les fruits panachés, tubercules. Les habitans en retirent une sorte de gui; ils le nomment voa-acanga (fruit pintade) , à cause des taches de ses baies (POIR.) VOACHITS. [Bot.) C'est, selon Flaccourt , le fruit de la vigne dite achith à Madagascar. Il est gros comme le fruit du verjus de France, et son goût est semblable. Il est aussi nom- mé voalambou. (J.) VOADOUROU, VOAFOUTSI. (Bot.) A Madagascar on nomme ainsi, selon Flaccourt, le fruit de ce qu'il appelle un balisier, ayant les feuilles larges de deux pieds et longues de quatre à dix pieds , portées sur une longue queue et dispo- sées en éventail, employées comme nappes dans les repas et sous le nom de rafles; lorsqu'elles sont sèches, bonnes pour couvrir les maisons, dont on forme les parois avec les queues très- longues et dures, nommées /û/asscs. Le fruit renferme beaucoup de graines enveloppées d'un tégument blanc, les- quelles, réduites en farine, sont mangées dans du lait. Ces diverses indications semblent prouver que le végétal qui pro- duit ce fruit est le rarenala de la famille des musac^es. (J.) 5o4 VOA VOAE. (Bot.) Cossigny, dans son Voyage à Canton, men- tionne sous ce nom une liane sarmenteuse de Madagascar, qui rampe sur la terre ou s'accroche aux arbres voisins. Ses tiges atteignent la grosseur du bras; les feuilles sont oppo- sées, épaisses, portées sur un pétiole court. Les fleurs, odo- rantes, disposées en bouquets, imitant celles du jasmin, ont une corolle monopétale tubulée , à cinq lobes et munie de cinq étamines: un pistil simple, qui devient un fruit de la forme et de la grosseur d'une poire de bon-chrétien, nommé toaene dans le pays. L'écorce de ce fruit est comme chagrinée , plus épaisse que celle de la grenade; l'intérieur est rempli dun grand nombre de graines de forme et de grosseur inégales, en- veloppées chacune d'une pulpe et d'une pellicule; leur subs- tance, farineuse dans l'état de fraîcheur, acquiert beaucoup de dureté en se desséchant. Cossigny croit que c'est, selon son exprefision , le calice qui devient le fruit, et probable- ment il se trompe en ce point. Il ajoute que l'on extrait de cette plante, comme du caoutchouc, sjphonia, une subs- tance gommo- résineuse, jouissant des mêmes propriétés que la gomme élastique. Ce végétal paroit être une apocinée appartenant à la sec- tion des fruits simples, et probablement il est identique avec la vahea, également originaire de Madagascar, figuré dans les Illustrations de M. de Lamarck, omis dans son texte, dont la description ne se trouve que dans le Supplément du Dic- tionnaire encyclopédique par M. Poiret. Cette description , dans laquelle manque celle du fruit, est d'ailleurs semblable à celle du voaé, et elle annonce aussi un produit de gomme élas- tique. Si l'identité est reconnue, l'indication de Cossigny ai- deroit à compléter le caractère du vahea et ne permettroit pas de TassimiJer à Vurceola elastica de Roxburgh , originaire de l'Asie, différant par un godet ou appendice cylindrique entourant l'ovaire, et par le fruit composé de deux follicules distincts. Voyez Urcéole, Vahea et Voanane. (J.) VOACHEMBE. (Bot.) Flaccourt dit qu'on nomme ainsi à Madagascar une espèce de fève ou haricot, bonne à manger avant sa maturité. Il parle aussi de petits pois nommés voand- sourou , que l'on mange comme nos pois verts , et dont la plante rapporte sept ans de suite. Celle-ci est probablement le ca- VGA 3o5 jan de l'Inde, cajaniis , nommé aussi pois de sept ans, poi» d'AngoIc. (J. ) VOAKOA. (Bof.) Voyez Maixora. (J.) VOALACALACA. (Bot.) Nom d'un arbre de Madagascar, cité par Flaccourt, dont le fruit , semblable au poivre, sans en avoir le goût, est recherché par les pigeons ramiers et les tourterelles. ( J. ) VOALELATS. (Bot.) Fruit de Madagascar, qui, au rap- port de Flaccourt, a les mêmes forme et couleur que celui du mûrier blanc , mais dont la saveur est si aigre qu'elle écorche ]a langue et fait saigner les gencives. Le feuillage est aussi différent. (J.) VOAMANGUE. (Bot.) Voyez Voatave. f J.) VOAMÈNE. [Bot.) A Madagascar, suivant Flaccourt, on nomme ainsi un petit pois de couleur rouge, produit par une plante grimpante et nommée condure dans les grandes Indes. Cette indication convient à Vadenanlhera , piaule légu- mineuse qui a les graines également rouges et nommées con- dori ou condorin par les^ Malais, suivant Rumph. (Voyez Con- noRi). Flaccourt ajoute, et Rumph répète, que la farine de ces graines, mêlée à du suc de citron, est employée pour souder l'or. Ce suc devient visqueux, (J. ) VOAMITSA. (Bot.) Voyez Houmimes. (J.) VOANANEl. (Bot.) Flaccourt cite sous ce nom un fruit de Madagascar d'un demi-pied de long, ayant le goût d'une poire bien pierreuse et se partageant en quatre quartiers. Voyez VoAÉ. (J.) VOANDSOU. {Bot.) Nom malgache du voandseia de M. du Petit-Thouars, glycine suhterranea de I-innaeus. (J.) VOANDSOUROU. {Bot.) Voyez Voaghêmbe. (J.) VOANDZAIA. (Bof.) Voyez Glycine. (Poir.) VOANGHA. {Bot.) Dans File de Madagascar on nomme ainsi, selon Flaccourt, plusieurs espèces d'oranges. L'espèce dite voanoissaye , du volume d'une grosse prune, d'une belle couleur orangée, vient par bouquets de dix ou douze, dont l'arbre est surchargé, et sa chair a le goût de raisin muscat. (J.) VOANG SHIRA. {Mamm.) Nom que porte à Madagascar une espèce de la famille des mangoustes, le vansire , dont 58. 20 3o6 VOA M. Frëd. Cuvier a fait le sous-genre Atilax, pour la considé- ration d'un moindre nombre de fausses molaires qu'aux man- goustes et l'absence de poche à l'anus. (Desm.) VOANOUNQUE. (Bot.) Fruit d'une espèce de figuier nommé nounoue à Madagascar, lequel a , suivant Flaocourt, le goût et la forme des ligues de Marseille. Des ramt aux de cet arbre, qui est laiteux et trcs-élevé, partent des jets qui descendent jusqu'à (erre, où ils prennent racine et forment de nouveaux troncs. C'est peut-être la nitme espèce que le figuier des pagodes, /c«s religiosa, commun dans l'Inde et poussant des jets pareils. ( J. ) VOANTAC. {Bot.) Voyez Vontaca, (J.) VOANTSILAN. {Bol.) L'arbre épineux de ce nom à Ma- dagascar ne porte des feuilles qu'à son sommet, suivant Ro- chon. Cest peut-être une espèce à'aralia. C'est probablement le même qu'il nomme ailleurs vaan-silan, également épineux et présentant la même disposition de feuilles, dont les pigeons aiment beaucoup le fruit. Le voangtsilan delà Collection des fruits de Madagascar , donnée par Poivre, ressemble beaucoup au fruit àufolium polypi de Rumph , Amh,, 4 , t. Z|3, que M. de Lamarck a nommé aialiapalmata, nom mentionné par Will- denow. (J. ) VOARAVENSARA. (Bot.) Voyez Ravensara aromatiqi.'e. (J.) VOA ROMANI. {Bol.) Nom de la grenade à Madagascar , suivant Flaccourt. (J. ) VOAROTS. {Bot.) Fruit d'un grand arbre de Madagascar, mentionné par Flaccourt, qui a la grosseur et un peu le goût de la cerise. Son noyau est gros et sa chair conséquemment mince. Sa queue est courte; il vient par bouquets, et son feuillage approche de celui de Folivi. r. C'est ou un cerisier, ou peut-être une espèce de wa'pi^'-ia. (J.) VOASARA. {Bot.) Nom d« ciiron a Madagascar , cité par Flaccourt. 11 y en a de plusieurs sortes: le voasaremani est gros et doux; le voasecats, de la gr-osseui- d'une prune, est aigie; le voatou^ong est long et musqué; le voatrimona unejirosse écorcc et atteint le volume de la tf^te d'un enfant. (J.) VOASATRE. Bot.) Fruit d'un palmier de Madagascar non déterminé, d'après l'indication incomplète de Flaccourt. (J.) VOC 3o7 VOASOUTRE. (Bot.) C'est, dit Flaccom t, un petit fruit de &Iad;igascar, gros comme une poire de muscat, qui, rôti ou bouilli, a le goût d'une châtaigne. Le végétal qui le produit a un bois très-dur et susceptible d'un beau poli; les feuilles, dentées, portent sur chaque dentelure une fleur à laquelle succède le fruit. Cette description pourroit s'appliquer au genre XjlophjUa de Linnaeus, dont les rameaux, aplatii, imitant des feuilles, sont bordés de fleurs; mais il diffère par son fruit capsulaire. C'est peut-être plutôt un cactus dans la section des opuntia, dont les rameaux, aplatis et portant des fleurs, ont été pris pour des feuilles. (J.) VOATAVE. (Bot.) Nom de la grande citrouille à Mada- gascar, cité par Flaccourt. Le melon est nommé voatangue ; le melon d'eau ou pastègue , voamangue. ( J. ) VOATOLALACA. (Bot.) Graines lie l'arbrisseau épineux nommé bassy à Madagascar, suivant Flaccourt, lequel porte des gousses également couvertes d'épines, contenant plusieurs de ces graines. C'est un cniquier, guilandina , dont les graines ont la couleur et presque la dureté d'une petite pierre. (J.) VOAVALOUTS. (J5o^) Nom du durion des Indes a Mada- gascar, suivant Flaccourt. (J. ) VOCHI ou VOQUI. (Bot.) Dans la Flore du Pérou et du Chili on lit que ce nom est donné, par les habitans du Chili, au Cissus striata de cette Flore, genre de la famille des vi- nifères, et les auteurs ajoutent qu'on nomme ainsi toutes les plantes grimpantes. C'est probablement pour cela qu'on trouve parmi lesplantes du Chili, citées et figurées par Feuillée , un vochi , dont la lige paroît grimpante , garnie de feuilles ternées et portant des fleurs semblables à celles du lis, suivant l'auteur, com- posées de six pétales, six étamines, et dont le fruit, charnu, alongé, cylindrique, renferme cinq loges et cinq rangs de graines: celui-ci n'est jusqu'à présent rapporté à aucun genre. Un troisième Vochj est un arbre de la Guiane, dont Au- blet a fait un genre, en lui conservant son nom galibi, que nous avons latinisé. C'est notre vochisia, le vochja de Van- dclli, le salmonea de Scopoli , le cucullaria de Schreber. Il est le type de la nouvelle famille des Vochisiées. \'oyez ce mot. (J.) 5o8 VOC VOCHISfA. (Bot.) Genre déplantes dicotylédones, à fleur* complètes, polypétalées, de la famille des vochisiées, de la monandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour caraclère es- sentiel : Un calice court, à quatre lobes inégaux; quatre pé- tales insérés sur le calice , inégaux, alternes avec ses lobes; le supérieur plus grand, muni à sa base d'une longue et ample corne; l'inférieur grand, sans corne ; les deux latéraux plus petits; un seul filament inséré au fond du calice, large, membraneux, concave au sommet , contenant dans celte ca- vité deux anthères parallèles, oblongues, sesiles ; un ovaire supérieur, trigone ; un long style charnu; un stigmate con- vexe d'un côté, plan de l'autre; une capsule à trois loges monospermes, dont deux avortent souvent. VocHisiA DE LA GuiANE : VocUisia guianensis , Aubl. , Guian. , 1, tab. 6; Lamk. , lU. gen., t. 1 1 ; Cucullaria excelsa , Willd. , Spec; Vahl, Enum. , i , pag. 4. Grand arbre de soixante à quatre-vingts pieds de haut, revêtu d'une écorce lisse, d'un vert grisâtre. Son bois est dur, d'un vert jaunâtre. Les bran- ches se divisent en rameaux tétragones , garnis de feuilles opposées, médiocrement pétiolées, ovales-lancéolées , longues de deux à quatre pouces, larges d'un pouce et demi et plus, lisses, vertes en dessus , d'un jaune doré luisant et légère- ment pubescentes en dessous; deux stipules courtes, sétaTjçes. Les fleurs sont disposées en longues grappes partielles trè$- courtes; chacune est soutenue par un pédicelle long d'en>- viron un demi-pouce, muni de deux petites bractées en forme d'écaillés. Le calice est petit, d'une seule pièce, un peu velu, divisé à son bord en quatre lobes ciliés. La co- rolle est d'un jaune doré, d'une odeur agréable , à quatre pétales; le supérieur, plus grand, enveloppe les autres avant l'épanouissement; le filament linéaire, velu , est rétréci à sa base, relevé en carène par une nervure longitudinale qui divise l'anthère en deux; l'ovaire est ovale, à trois sillons; le style recourbé, serré contre le pétale supérieur. Cet arbre croit dans les grandes forets de la Guiane. VocHisiA A GRAPPES; V(jc}iisia racemosa , Poir. , Encycl. Ses rameaux sont glabres, élancés, cylindriques, cendrés à leur partie intérieure, noirâtres et tétragones vers le sommet. Les feuilles sont opposées, uu peu pétiolées, ovaies-lancéo- VOC 5o9 Ices , entières , glabres, membraneuses, très-aîguè's, un peu rétrécles à leur base, longues d'environ six pouces, larges de deux ; les principales nervures noirâtres , ainsi que les pétioles des feuilles supérieures. Les fleurs sont disposées en petites grappes latérales, sessiles , axillaires , très-courtes, divisées dès leur base en quelques ramifications opposées, munies de bractées courtes, en forme d'écaillés ovales, ai- guës. Le fruit consiste en une capsule globuleuse, de la gros- seur d'un pois, glabre, noirâtre, divisée intérieurement en trois loges, dont deux avortent souvent; une semence dans chaque loge, assez grosse, lisse, ovale, en cœur, d'un brun noirâtre. Cette plante croît à l'Ile de Cayenne. VocHisiA A FEUILLES ÉcBANCRÉES : Vochisia cmarginata , PoÎT. , Encycl. ; CucuUaria emarginata , Vahl , Enum. , i , pag. 5 ; Vocliya,Viind., Flor. lus. et bras. , Spec. in Rœm. Script.de pi. hisp., tab. 6, fig. 1. Cette plante a des rameaux glabres, opposés, cylindriques à leur partie inférieure, tétragones vers le sommet. Les feuilles sont opposées, pétiolées, oblongues, glabres, entières, un peu coriaces, rétrécies à leur base, échancrées et obtuses au sommet ; les pétioles de couleur brune. Les fleurs sont disposées en grappes droites, termi- nales-, les pédicelles biflores; les deux pétales intérieurs plus courts que l'étamine et le style; le filament est très- court, terminé par une anthère trois fois plus longue ; le style as- cendant, de la longueur du filament. Le fruit est une capsule triangulaire, à trois valves, renfermant une semence dans chaque valve. Celte plante croît au Brésil. ( Pom. ) VOCHISIÉES. {Bot.) Deux genres, observés par Aublet dans la Guiane, Qualea et Vochy ou Vochisia, dont le carac- tère du fruit étoit inconnu et quelques autres caractères éfoient inexacts, avoient été laissés parmi ceux dont on ne pouvoit déterminer l'afiinité ni la place dans l'ordre naturel. M. Auguste deSaint-Hilaire , qui, dans son Voyage au Brésil, a eu occasion de les observer vivans , de rectifier le carac- tère de la fleur et d'analyser le fruit, en a formé une nou- velle famille des vochisiées , à laquelle il a ajouté un nouveau genre, et il a consigné ce travail dans le sixième volume des Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, p. 255, où l'on trouve tracé le caractère de la famille et celui des trois genres 3io- voc admis, vsans indication des espèces nouvelles observées. M. Mar- tius , dans son bel ouvrage sur les plantes du Brésil, adoptant cette famille sans en retracer le caraclère, y ajoute plusieurs espèces nouvelles, deux genres nouveaux, et y rapporte Verisma de M. Rudge. M. De Candolle, dans le troisième volume de son Prodromus , publié plus récemment, réunissant les travaux de ces deux auteurs, retrace le caractère général de la famille avec quelques modifications nécessitées par l'in- troduction des nouveaux genres. Ce caractère est formé de la réunion des suivans. Un calice, le plus souvent non adhérent à l'ovaire, divisé profondément en cinq lobes (rarement quatre) inégaux, dont le supérieur, muni d'un éperon à sa base, avoit été regardé pri- mitivement comme un pétale. Corolle inséréeau fond du calice, composée d'un pétale opposé à sa division supérieure, ou de trois de cinq, inégaux et alternes avec le calice. Dans les co- rolles r.nipétalées une seule étamine fcrlile, alterne avec le pé- tale unique el insérée au même point, supportant une anthère droite, oblongue, quadrllocuJaire , à loges bigéminées; dans les corolles tripétalées ou pentapétalées , trois filets alternes ou opposés aux pétales , dont l'intermédiaire fertile et les deux latéraux stériles (quelquefois deux autres stériles, ajou- tés aux précédens); ovaire libre ou rarement adhérent, sur- monté d'un style et d'un stigmate simple, divisé en trois loges, contenant chacune un ou plusieurs ovules attachés à son an- gle antérieur. Capsule libre (ou rarement adhérente par sa base au calice), triloculaire , «'ouvrant en trois valves, quel- quefois nues intérieurement , plus ordinairement munies dans leur milieu d'une cloison prolongée jusqu'au réceptacle an- guleux qui occupe l'axe du fruit. Une ou plusieurs graines dans chaque loge, attachées aux faces du réceptacle central. Embryon droit, sans périsperme , à radicule courte et mon- tante, à lobes foliacés et plissés irrégulièrement. Tige arborescente, à rameaux opposés; feuilles stipulées, simples, externes, à nervures parallèles ; elles sont opposées ou plus rarement verh'cillées, quelquefois alternes à l'extré- mité des rameaux non florifères; pédoncules uni- ou pluri- Hores, tantôt axillaires, tantôt plus souvent terminaux et dis- posés en épis ou en panicules. VOC ' 5.1 M. De Candolle divise cette famille en deux sections, et dans la première, caractérisée par un ovaire libre, avec un calice à cinq divisions, il rapporte les genres Callistene de M. Martius, Amphilochia du même, Vochisia d'Aublet ou Cucul- laria de Schreher , Sal^'ertia de M. S. Hilaire, Qua/ro d'Aublet. La seconde, distinguée par un ovaire adhérent au calice et un calice qui n'a quelquefois que quatre divisions, pré- sente le seul genre Emma, de M. Rudge, nommé Debrœa par Rœmer et Ditmaria par M. Sprengel , différant de la fa- mille, non -seulement par l'adhérence de l'ovaire, mais en- core par l'unité de sa loge et probablement par la structure du fruit, lorsqu'il sera connu : ce qui laisse des doutes sur la véritable afiinité de ce genre. Nous laisserons, comme l'auteur, avec doute à la suite de cette famille les genres Lozania de Mutis, jigardhia de M. Sprengel , et Scluveiggcria du même, qui ne sont pas encore suflisamment connus. La structure intérieure du fruit dans cette famille a peut- être besoin d'être soumise à un nouvel examen. M. deSaint-Hi- laire le dit dans le Qualea et le Sahertia divisé en trois valves , portant une cloison dans leur milieu , et il suppose dans le Vochisia la même organisation , qu'il n'a pas eu occasion d'ob- server. M. Martius l'admet également dans le Qualea; mais il n'a pas été à même de la vérifier dans le Salvcrtia et l'Em- ma, ni même dans dix espèces de vochisia, qu'il décrit, et dont il n'a eu que les ovaires ou les fruits non parvenus à matu- rité. Son genre Callistene est indiqué avec des valves nues et sans faire mention de la situation des cloisons. D'après la des- cription de son amphilochia, il paroîtroit que la partie corti- cale du fruit s'ouvre par le haut en trois valves nues et se détache d'une capsule intérieure moins solide (identique avec l'endocarpe des botanistes modernes), dont les valves, alter- nes avec les extérieures, forment chacune leur propre loge par leurs bords rentrans prolongés jusqu'à l'axe du fruit. Ces bords, rentrans de chaque valve, rapprochés de ceux des valves voisines , constituent les cloisons, formées ainsi de deux feuillets, qui se séparent à l'époque de la maturité : ce qu'ex- prime le terme de valves septicides, employé ici par l'auteur. La déhiscence du fruit et la disposition respective de ses 3i2 voc parties n'étant pas uniformes dans les genres décrits, nous devons attendre de nouvelles observations, pour tracer avec plus de précision le caractère général de la famille et pour assigner dans l'ordre naturel sa véritable place, qui ne l'éloi' gnera peut-être pas beaucoup de celle des onagraires ou des Ijthraires. (J.) VOCHY. {Bot.) Voyez Vochisia. (Poir.) VOCIFER. (Ornith.) Levaillant (Afr., t. i , p. ii ) a donné le nom de vocifer à une espèce de pygargue. (Ch.D. et L. ) VODOU. {Bot.) Nom brame, cité par Rhéede, de ïhandir- alou du Malabar .Jiciis septica de Rumph et de Burmann. (J.) VODO-VELE. {Bot.) Voyez Tsjf.ru-tsjureu (J. ) VŒSEL. {Mainm.) Les Danois se servent de ce mot pour désigner la belette, (Desm. ) VOGÈLE, Vogelia. {Bot.). Genre de plantes dicotylédones, à fleurs complètes , monopétalées , de la famille des plum- haginées , de la peatandrie monogynie de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : un calice <à cinq folioles pliécs , ondulées, sillonnées transversalement; une corolle lubuleuse, plissée , à cinq lobes très-courts ; cinq étamines non sail- lantes, insérées au fond de la corolle; les anthères droites, ovales; un ovaire supérieur; un style; un stigmate à cinq découpures ou en pinceau; une capsule à une loge P On trouve dans la Flore de la Caroline, de Waltherius , un genre particulier, sous le nom de Vogelia , qui est le Tripterella de Michaux. Médicus a également employé le nom de Vogelia pour un genre établi sur le Mjagrum pani- culatum, Linn. , que M. Desvaux a nommé Neslia, VoGÈLE d'Afrique : T'^ogelia africana , Lamk., III. gen., lab. 149; Poir., Encycl., Suppl. Petit arbrisseau peu élevé, dont les tiges grêles se divisent en rameaux glabres , alternes, menus, striés, presque quadrangulaires, de couleur cendrée. l,es feuilles sont distantes, glabres, petites, alternes, agréa- blement striées, presque sessiles, en cœur renversé, rétrécies à leur base, entières , échancrées au sommet, avec une pe- tite pointe au milieu de Péchancrure, couvertes à leurs deux faces de petits points tubercules. Les tleurs sont terminales, disposées en épis alongés, serrés, longs d'environ deux pouces, cemposés de bractées imbriquées, semblables aux feuilles; VOH 5i5 chaque fleur sessile ou à peine pédicellée. Le calice est à cinq grandes folioles ovales, entières, aiguës ou mucronées , glabres, striées transversalement; la corolle, grêle, tubuleuse, plissée dans sa longueur, a cinq dents courtes, qui sortent du milieu de l'échancrure d'autant de petits lobes; les éta- mines sont environ d'un tiers plus courtes que le tube. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance, bien avant dans les terres. (Poir.) VOGELIA. (Bot.) On a fait sous ce nom trois genres diffé- rcns. Celui de Gmelin est le même que le Tripterella de Mi- chaux, réuni maintenant au Burmannia décrit ci-dessus. Celui de Medicus, fait sur le Mjagrum paniculatum de Linna'us, est le iSeslia de M. Desvaux , adopté par M. De Candolle. On a conservé le Vogelia de M. de Lamarck, genre de la famille des plumbaginées. (J.) VOGMARE. (Ichthjol.) Voyez Bogmare, dans le Supplé- ment du tome V de ce Dictionnaire, (H. C.) VOGNIN D'OSONG. (Bot.) Nom donné, suivant Rochon, à une plante parasite de Madagascar, espèce d'angrec, epi- dendrum , dont la floraison annonce le temps propre à la pêche de la baleine; aussi les barques destinées à cette pêche sont ornées de ses fleurs. (J.) VOHANG SHIRA. (Mamm.) Voyez Voang shira. (Desm.) VOniRIA. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à Heurs complètes, monopétalées , régulières, de la famille des gen- tianées , de la pentandrie monogjnie de LinnsBus, offrant pour caractère essentiel : Un calice court, turbiné, à cinq divi- sions; une corolle hypocratériforme; le tube très-long, renflé à la base et au sommet; le limbe à cinq lobes ovales ; cinq élamines attachées à l'orifice du tube; les filamens très-courts; les anthères oblongues ; un ovaire supérieur; un style; un stigmate en tête; une capsule oblongue, bivalve, à une seule loge, renfermant des semences nombreuses, attachées aux bords des valves- VoHiRiA rose: Vohiria rosea, Aubl. , Guian. , i, tab. 85, fîg. i; Lamk. , III. gen., tab. 109; Lita rosea, W ill d. , Spec. Cette plante a pour racines un tubercule charau , garni de fibres: il produit une tige noueuse, anguleuse, en partie cachée dans la terre , qui se divise , à sa sortie , en quel- 3.4 VOII ques rameaux très-courîs, munis à chaque noeud de deux petites écailles opposées, conniventcs à leur hase, un peu charnues , aiguës au sommet. Ces écailles tiennent lieu de feuilles: elles sont glabres, petites, très-rapprochées. Chaque rameau est terminé par deux fleurs, quelquefois une seule. Le calice est court, à cinq dents aiguës, environné à sa base de deux ou trois écailles semblables à celles des rameaux; la corolle d'un rose tendre; le tube, renflé par le bas, di- minue ensuite, s'alonge d'un pouce et demi, se renfle de nouveau au sommet, et se dilate, au-dessus d'un étrangle- ment court, en un limbe à cinq lobes aigus. Les anthères sont oblongues, creusées d'un sillon, presque sessiles ; l'ovaire est oblong, entouré à sa partie inférieure par un petit disque et parla base de la corolle; le style grêle; le stigmate large , évasé. Le fruit est une capsule à deux valves, contenant des semences fort menues. Cette plante croît dans les forêts de haute futaie à la Guiane , aux environs d'Aroura. Les Gari- pous mangent la racine de cette plante cuite sous la braise .- sa saveur diff'ère peu de celle des pommes de terre : elle est de la grosseur du poing, de forme irrégulière, couverte d'une peau roussâtre , blanche en dedans. VoHiniA Br.EUE : Vohiria cœrulea , Aubl. , loc. cit. , tab. 83, fig. 2 ; Lila cœrulea, "\Villd. Cette plante se dislingue de la précédente par ses rameaux plus nombreux, couverts d'é- cailles plus rapprochées , presque imbriquées. Le calice est plus grand ; ses divisions sont plus longues et plus étroites. Les fleurs sont géminées sur les rameaux. La corolle est bleue, un peu plus épaisse ; le limbe plus grand , plus,évasé, à cinq larges découpures ovales, arrondies, obtuses : quelquefois il y a six découpures et autant d'étamines. Cette espèce croît dans la Guiane, parmi des forêts de palmiers, qui se trouvent depuis la source de la crique des Galibis , jusqu'à la rivière de Sinémari. Vohiria spathacée : Vohiria spatliacea , Poir. , Encycl. ; Lamk., III. gen. , n." 2249. Cette espèce est rapprochée de la précédente. On l'en distingue par ses rameaux chargés d'un plus grand nombre de Heurs. Les tiges sont droites, un peu couchées à leur base, hautes de quelqiîes pouces, simples, glabres, un peu cannelées: les feuilles sessiles, opposées. YOI 3.Î5 courtes, ovales, aiguës, en forme d'écaillés, fort distantes. Les fleurs sont situées à rextrémité des tiges, rapprochées, médiocrement pédonculées, accompagnées de bractées alon- gées, en forme de spathe, un peu coriaces, minces, très- glabres , longues de six ou douze lignes. Le calice est fort court; la corolle munie d'un tube grêle, cylindrique , long d'environ deux pouces , renflé, en entonnoir vers le sommet ; le limbe divisé en cinq découpures oblongues, lancéolées, un peu courbées en dehors; les étaminessont plus courtes que la corolle. Cette plante croît dans la Guiane. VoHiRiA A FLEDRS COURTES : Voliiriu hrevijlora . Poir. , Encycl. ; Lamk., lll. gen. , n.° 2260. Petite plante qui s'élève à peine à la hauteur de deux pouces sur une tige simple , droite, glabre , presque filiforme , garnie de très-petites feuilles ses- siles, opposées, semblables à de petites écailles ovales, très- glabres , entières, aiguës, distantes, très- peu nombreuses. Chaque tige se termine par une ou trois fleurs à peine pédon- culées, de couleur jaunâtre; la corolle est tubulée, d'environ six à sept lignes au plus; le tube droit, cylindrique, renflé à sa moitié inférieure, deux fois plus long que le calice; le limbe à cinq lobes courts, étroits, un peu aigus. Cette es- pèce a été recueillie dans la Guiane. (Poir.) VOICE. (Bot.) Dans l'Anjou, suivant M. Desvaux, ce nom vulgaire est donné a la vesce cultivée, vicia. (J. ) VOIE SÈCHE et VOIE HUMIDE. (Cfu'm.) Les anciens appli- quoient le premier nom à toutes les opérations que l'on faisoit en exposant les corps à leurs actions réciproques , sans l'in- termède d'un liquide. Ils les distinguoient ainsi des opérations faites par la voie humide, où les corps agissoient au milieu d'un liquide. (Ch. ) VOIES BILIAIRES. {Anal.cowp.) On appelle ainsi, dans les animaux, la série des canaux qui conduisent la bile du foie vers l'intestin, et celle des réservoirs où cette humeur peut séjourner durant un temps plus ou moins long. Dans les animaux les plus parfaits, les plus compliqués , les voies biliaires se composent des pores biliaires, des conduits hépatiques , des conduits hépato-cj'sliques , de la vésicule du fiel ^ du canal cjstique et du canal cholédoque. (H. C.) VOIES DE LA GÉNÉRATION. {Anat. camp.) Les zooto- 5,6 YOI niistes ont de^signë par ces mots l'ensemble des organes de la génération dans les animaux. Chez le mâle, les voies de la génération, dans les espèces les plus composées , offrent successivement les conduits sperma- tiijurs , dont l'assemblage constitue les testicules, Vépididjme^ le canal déférent, les vésicules spermatiques , les vésicules acces- soires, les ciinaux éjaculateurs^ les follicules prostatiques, leurs conduits et le canal de l'urètre, renfermé dans la verge. Dans la femelle, elles sont formées par les ovaires, les trompes, V utérus , le vagin. (H. C.) VOIES LACRYMALES. {Anat. comp.) On nomme ainsi la collection des organes destinés à la sécrétion et à l'excrétion des larmes. Ces organes manquent dans les poissons. Dans l'homme, les mammifères et les oiseaux, ainsi que dans beaucoup de reptiles , on les voit exister. Dans leur état de complication la plus grande, ils se com- posent successivement de la glande lacrymale , de ses conduits excréteurs, de la gouttière palpébrale , des points lacrjymaux , des conduits du même nom , du sac lacrymal et du canal nasal. Voyez Oiseaux , Ophidiens, Zoologie. (H. C.) VOIES URINAIRES. [Anat. comp.) Ce nom collectix" sert à désigner l'assemblage des organes destinés à la sécrétion et à l'excrétion de l'urine, comme les reins, les uretères, la vessie et le canal de l'urètre. (H. C. ) VOIGTIA. {Bot.) Ce genre de M. Roth , dans la famille des chicoracées, est devenu le Jîoiîiza de Schreber. Voy. Voitia. (J.) VOILE. [Actinoz.) Synonyme de vellèle. (Desm.) VOILE DÉPLOYÉE. [Conchjl.) Nom vulgaire d'une co- quille du genre Strombe , slromhus epidromis. (Desm.) VOILE ROULÉE. (Conc/i.) C'est aussi le nom d'un strombe, strombus vitlatus. (Dt:.sM.) VOILIER. {Idith.) Voyez Istiovhore et Acanthure. (H. C.) VOILIER ou VOILE LATINE. {Malacoz.) On trouve quel- quefois ce nom pour indiquer le poulpe parasite des argo- nautes, parce qu'on admet qu'il peut voguer dans sa coquille, servant de bateau, à l'aide de ses bras palmés ou des bords de son mantea'u , servant de voile. Voyez l'article Poulpe, où ce mode de locomotion a été analysé. (De B.) VOI ^n VOILIERS. {OniiLh,) On donne le nom de voiliers aux oiseaux dont le vol est étendu. Ainsi les marlinels, qui ne se posent presque jamais à terre , sont de bons voiliers. Mais on a plus particulièrement appelés grands voiliers, les oiseaux de haute mer, tels que les albatros et les pétrels, et M. Cti- vier en a fait une famille dans son Règne animal. Voyez Rameurs. (Ch. D. et L. ) VOIRANE. {Bot.) Voyez Vouarana. (Poir.) VOIROUCHI. {Bot.) Voyez Ieaieamadou et Vi:\or.A. (J.) VOISIENTÉ. {Bot.) On nomme ainsi à la Nouvelle-Guinée une variété de banane, dont le fruit est très-long. Le bana- nier y est nommé imhieffe : une variété à très-petits fruits, et à saveur délicieuse , y est nommée rohesenare. ( Lesson. ) VOISIEU et VOUSIEU. { Mamm.) Dénomination patoise du lerot dans la Bourgogne. Voyez l'article Loir. (Desm.) VOITIA, Brise -pied. {Bot.) Genre de plantes de la fa- mille des mousses, très-voisin du Phascum , et qui, comme lui, est essentiellement caractérisé par sa capsule toujours close par suite de ce que l'urne est soudée à son opercule. Il en diffère par sa coiffe cuculiforme, de la longueur de la capsule, qui persiste le plus souvent fort long-temps; et par sa capsule, qui est caduque avec son pédicelle. Ce genre, établi par Hornschuch, a été adopté par les bota- nistes. 11 comprend deux espèces: ce sont de grandes mousses, d"un bel aspect, fermes, croissant en touffes et en gazons, dont les tiges sont droites, rameuses, garnies de feuilles mar- quées d'une nervure continue; la capsule est longuement pé- dicellée, droite, collée, jusqu'à sa maturité, avec sa coiffe. On trouve ces mousses a. terre ou sur les bouses de vaches, sur les montagnes élevées et dans les régions les plus froides en Europe et en Amérique. 1. Le VoiTiA DES neiges: Voitia nivalis , Hornsch., De Voit, et Sjstjl., p. 5 , pi. I ; Hook. , Musc, exot., a , pi. 97 ; Sch\va?g. , Suppi., 2 , pL 101 ; Funck, Moostasch., p. 3 , pi. i ; Bridel , Bryol. univ. , 1 , pag. 64. Tige longue d'un à deux pouces, droite, rameuse, revêtue, dans toute sa partie inférieure, de touffes de radicules d'un brun noirâtre; feuilles éparses, im!)riquées, droites et un peu ouvertes, oblongues, longue- Eaent terminées en pointe, très-entières ; pédicelles longs d'un 3.8 VOI pouce et plus, purpurins; capsules ovales, amincies en une pointe un peu oblique, d'un brun pâle , conservant leur coiffe jusqu'à la maturité. Celte mousse croit au sommet des mon- tagnes les plus élevées de la Carinthie, aux limites des neiges éternelles, sur les monts Glockner et Pasterz ; elle végète sur les bouses de vaches et fructifie en Août. 2. Le VorriA hyperborée : Voilia hj-pcrborea, Grev. et Arn. , New. arrang. Moss. in Alem. soc. fVern. Edimb. , 4, p. 109, pi. 7; Schwaeg., SuppL, 2, pi. 126. Tige alongée , peu rameuse; feuilles denses, larges, ovales, concaves, terminées en pointe: pédicelle terminal long de douze à dix -huit lignes, droit, tordu , fauve ; capsule ovale , globuleuse , anguleuse à sa base; coiffe campanulée, subulée , fendue sur le côté, à peine per- sistante. Cette mousse a élé découverte, dans l'ile Melville , lors du voyage du capitaine Parry dans le nord de l'Amé- rique septentrionale. (Lem.) VOIX, Vax. {Phjsiol. générale.) On appelle ainsi les sons que l'homme et les animaux font entendre en chassant l'air de'l'intérieur de leurs poumons. Les animaux qui possèdent ces viscères ont donc seuls une voix; mais, dans l'ordre universel des êtres, ce n'étoit point assez pour l'homme de percevoir des impressions, de s'en res- souvenir, de les comparer, d'avoir des désirs et des volontés ; la Nature, en répandant sur lui toute sa majesté, a voulu qu'il sortît du cercle invariable de ses besoins physiques ; — 0,0; — 1/ , ou f — eu. Dans leur prononciation . le son dépend évidemment de la manière dont la bouche est ouverte au moment de l'émission de la voix. Les lettres vocales labiales nécessitent, pour être bien pro- noncées, l'action des lèvres : tels sont le b et lep, que cer- tains peuples de l'Amérique n'emploient jamais , par suite de la coutume où ils sont de porter un anneau suspendu à leurs lèvres. Les dentales s'articulent contre les dents; le d et le t sont dans ce cas. Aussi les enfans et les vieillards ont-ils beaucoup de peine à les prononcer. Il n'y a qu'une seule lettre vocale palatale : c'est l'Z, qui est formée par la langue contre le palais. Les lettres vocales gutturales sont le g et le le. Elles sont ar- ticulées dans Tarrière-bouche. Les nasales sont m et n. Pour rendre le son auquel elles équivalent, l'air doit traverser les fosses nasales. Dans la prononciation de toutes ces lettres, le son est ins- tantané, et sa nature ne dépend que du degré d'ouverture de la bouche. Il n'en est point de même dans les lettres buccales, qui sont presque toutes sifflantes et que produit le frottement de l'air contre les parois de la bouche , en sorte que l'on peut en pro- longer la prononciation autant que dure la sortie de l'air des poumons. Parmi ces lettres, /et v exigent, dans la prononciation , le concours des lèvres, et sont labiales; x , 5, :: , exigent celui des dents et de la langue, et sont dentales; le f/ie des Anglois est dans le même cas; j , h, r, sont gutturales; le y des Grecs l'est aussi. C'est l'articulation de ces lettres qui constitue ce qu'on est convenu d'appeler prononciation. Celle des voyelles se fait san^ 328 VOI aucun effort; aussi les enfans les prononcent-ils en général fort bien. Quant aux consonnes , qui ne sont destinées qu'à lier les voyelles les unes aux autres, elles exigent plus de peine. De la combinaison des lettres les unes avec les autres résul- tent les mots, qui eux-mêmes composent les langues, dont nous avons indiqué la puissance et les beaux privilèges. Il flous suffira de rappeler ici que pour nous les langues les plus harmonieuses sont celles dont les mofs présentent le plus de voyelles. La langue grecque est , en particulier , dans ce cas: Graiis dédit ore rotundo Musa loqui Telles sont encore les langues des peuples d'Olaïli et celles de tous ces heureux insulaires de la mer du Sud, qui vivent sous un ciel où rien n'inspire des pensées sombres et des idées lugubres, La plupart des langues septentrionales, au contraire, nous paroissent âpres et dures : en comparant celle des Eskimaux, celle des hordes sauvages du Labrador, à celles des Péruviens, des Mexicains, etc., nous reconnoissons bientôt cette vérité. Mais qu"est-il besoin , pour cela , de sortir de notre propre Eu- rope P Ecoutons parler un Italien et un Allemand. Le premier, dans ses phrases, pour nous harmonieuses et coulantes, accu- mule les voyelles'; le second , dans des sons qui nous paroissenfc inharmoniques, fait que les consonnes s'entrechoquent en dés- ordre à nos oreilles. Quoi de plus dur pour notre ouïe, de plus difficile à prononcer pour nous , par exemple , que le nom de l'ancien doyen d'une faculté d'Allemagne , le savant Kalt- $clLmid[ , auteur de plusieurs Dissertations estimées? Comment viendrions -nous à bout de prononcer Schngder , autre mot d'une langue du Nord P Aucune de ces difficultés n'existe pour l'allemand. Nous devons dire encore que les sons articulés par le larynx sont plus ou moins forts, quoique pouvant être représentés par les mêmes signes. Ainsi l'on peut parler à voix basse. Nous devons rappeler aussi qu'ils peuvent passer du grave à Vaigu et réciproquement , en parcourant tous les tons intermé- diaires. Dans ce cas , la voix est modulée ; les sons qu'elle pro- duit sont»appr^'ciat/c5; souvent aussi, mais non nécessairement, ils sont articulés. C'est en cela que consiste le chant, qui , VOI 329 comme la parole, suppose l'exercice de l'intelligence et de l'ouïe, et sert spécialement à peindre les passions et les divers états de l'esprit. Sous le rapport du chant , la voix est ou grave ou aiguë. C'est là la division physiologique la plys naturelle; mais les musiciens reconnoissent ici un grand nombre d'autres variétés et admettent des voix douces , fortes , Jlutées , aigres ,JlexibLes ^ fausses , etc. La voix varie beaucoup avec l'âge. Non capable encore d'articuler des sons, l'enfant nouveau-né ne fait que pousser des cris, indices des premières douleurs qui signalent la car- rière dans laquelle il entre; mais bientôt sa voix, quoique douce et foible, commence à se former, pour prendre chez l'homme, à l'époque de la puberté, cet^accent qui décèle une mâle vigueur. J'ai indiqué ici l'homme d'une manière spéciale; car chez la femme la voix conserve toujours sa douceur et sa flexibilité. Vers la fin de la vie, les sons rendus par le larynx deviennent aigres et cassés, et s'accordent bien avec les plaintes et les regrets qui échappent sans cesse à un vieillard , laudator temporis acti. La voix des mammifères , celle des oiseaux , se trouvent examinées dans trop d'endroits de ce Dictionnaire , pour que nous nous y arrêtions ici. Nous devons nous occuper plus spécialement de celle des reptiles. Comme la plupart des animaux pourvus de poumons, de trachée-artère et de larynx, les reptiles ont une voix. Mais que cette voix est différente du chant des oiseaux, qui con- fient aux échos des campagnes et leurs plaisirs et leurs cha- grins! qu'elle ressemble peu à ces mugissemens innocens des animaux herbivores, qui annoncent la vie au sein des an- tiques forêts, qui l'appellent au milieu dis steppes abandon- nées de nos grands continensi qu'elle démontre moins de force, moins de noblesse, que les rugissemens terribles de ces lions, qui effraient le. voyageur avantureux et comme perdu , la nuit, dans les plaines sablonneuses de l'Afrique! Tantôt criarde, rauque et discordante, comme chez les grenouilles et les rainettes, elle n'a d'autre effet que de blesser l'oreille même la moins délicate , et de troubler le calme , le silence , 53o y 01 qui font le charme des belles nuits de l'été. TanlAt, comme dans certains crapauds, flûtée et d'un timbre métiillique, elle rappelle le son monotone de la cloche villageoise, mise en branle pour une cérémonie funèbre. D'autres fois, aiguë, grt'le , entrecoupée , saccadée , comme dans le tockaie et quel- ques autres sauriens , elle fait frissonner le chasseur qui foule aux pieds les buissons des collines sauvages de Siam et de Java; ou , sourde et soupirante, comme dans les tortues, elle semble inspirée par l'ennui et la mélancolie ; tandis que, bruyante et retentissante, chez les caïmans et les crocodiles, elle répand au loin la terreur, et que, bassement sifflante chez les odieux serpens, elle paroît le signal d'une lâche fu- reur et le précurseur d'une mort funeste et imminente. Tou- jours lugubre, gïlipissanle ou retentissante, jamais elle ne paroit participer à l'harmonie ravissante qui marque le réveil de la nature; jamais, comme dans l'hymne de guerre du sou- verain des airs , elle n'éclate en brillantes acclamations, apa- nage de la puissance dominatrice; jamais , comme dansles can- tiques d'amour de la légère alouette, les roucoulemens de la timifle tourterelle, le hennissement du noble coursier, elle ne réveille l'idée de la tendresse maternelle , delà fidélité conju- gale, d'un glorieux triomphe; jamais elle ne s'exhale en gé- missemens touchans, comme celle des scolopaces de nos ma- rais; en fredons qui se marient cà la chanson du roitelet sur le vieux chêne, et du loriot sur le merisier, ou au gloussement des gallinacés dansles plaines fertiles.- en intonations fières, comiMe celle du héron qui se précipite sur le poisson à la surface d'un étang; en éclats sonores et dignes de rivaliser avec le bruit de la tempête, comme celle des goélands , qui sem- blent se plaire au sein des tourmentes, des mers irritées, des autans déchaînés , au milieu des roulemens de la foudre et du bouleversement des élémcns. Entrons, à ce sujet, dans quelques détails et parlons d'a- bord des Chkloniens. Il paroit démontré que les tortues marines et terrestres peuvent , lorsqu'elles sont affectées pyr la douleur et par quelque vive passion , faire entendre un sifflement plus ou moins fort, et même des géuiisseuiens et des cris. C'est ainsi, au rapport de l'ingénieur de Lafont, qu'une chélonée luth, VOI 5:)! prise dans les filets, vers l'embouchure de la Loire, en 172g, poussa des hurlemens dont le bruit parvcnoit à plus d'un quart de lieue, plusieurs observateurs et voyageurs, tant an- oicns que modernes, ont aussi prétendu que les tortues, cap- tives et renversées sur le dos, jettent, en se débattant, des cris plus ou moins aigus; et Pline nous assure qu'on eu a en- tendu ronfler, endormies et flottantes à la surface des eaux. Rondelet, enfin, a nourri chez lui une caouane, qui faisoit entendre par intervalles un murmure confus et de légers soupirs, ce qui est contraire à l'assertion des membres de l'ancienne Académie royale des sciences, qui^ veulent que les tortues soient absolument muettes. Selon le voyageur Bariram, les crocodiles d'Amérique ou caïmans poussent d'affreux rugissemens. Le son en est terrible, surtout au printemps, saison de l'accouplement pour ces re- doutables Sauriens. Ébranlant et faisant retentir au loin toute la contrée, on le prendroit pour le bruit d'un tonnerre éloi- gné, surtout si, comme cela arrive quelquefois, il est dû à un rassemblement de plusieurs milliers d'individus. Parmi les Sauriens encore , les grandes espèces d'iguanes poussent, du haut des arbres, sur les branches desquels ils semblent glisser, des sifflemcns aigus et fort sonores. Quant aux Ophidien's, le son de leur voix est uniquement une sorte de souffJcmcnt, dont la force est proportionnée à ia taille des individus. Il faut bien se garder de confondre avec la voix le bruit des grelots cornés qui annoncent l'approche des crotales dans les solitudes du Nouveau-Monde. Quant à ce qui concerne la voix des Batraciens . nous avons dit tout ce que nous en savons à nos articles CR^rAUD » Grenouille et Rainette. Nous engageons le lecteur à y re- courir, de même qu'à prendre de plus amples renseignemens aux articles Cigale, Criquet, Grillon, Insectes, Oiseaux. Sauterelle, Zoor.ociE. (H. C.) VOIX DANS LES INSECTES. (Entom.) Les sons que pro- duisent ces petits animaux sont rarement formés par la sortie de l'air de leur corps, quoiqu'il y ait cependant quel- ques motifs à penser que dans certaines circonstances le bruit et les murmures qu'ils font entendre puifsent être le résultat de cette issue brusque des gaz que renferment leurs trachées S52 VOI et qui sortiroient par les stigmates. (Voyez Bourdonnement, à l'article Abeille.) Les bruits produits par les insectes sont déterminés par diverses parties de leur corps ; tantôt par le frottement de la tête sur le corselet ou de cette partie sur la base des ély- Ires : c'est ce qui arrive chez les criocères et dans un grand nombre de coléoptères xylophages, comme chez les capri- cornes, les lamies, les leptures, lescallidies, etc.; tantôt, comme dans les trox , les scarabées, c'est l'abdomen qui se meut sur l'extrémité libre des élytres, qui vibrent par l'effet de cette friction. Dans les blaps on voit sous les premiers anneaux de l'abdomen un pinceau de poils roides, qui fait l'effet d'une brosse, que l'insecte vient à mouvoir rapidement sur les corps sonores. Chez les vrillettes , qu'on a nommées sonicépliales , l'insecte frappe vivement avec la tête le bois sur lequel il s'accroche fortement avec les pattes, afin de produire un ébranlement rapide par un mo'uvement répété de va et vient. Les taupins ou maréchaux se servent d'un moyen analogue, en débandant vivement leur corselet, qui imprime un mouvement rapide à la tête. Les grillons, les sauterelles et les autres espèces de la même famille , font tantôt vibrer des élytres concaves , en forme de cymbales, les unes sur les autres, tantôt à l'aide des ru- gosités dont sont garnies leurs longues jambes, ils font mou- voir leurs élytres , dont les nervures , faisant l'office de cordes vibrantes, sont mises en action par les frottemens qu'elles éprouvent sur cette sorte d'archet. Dans les cigales chanteuses, ce qu'on nomme le chant, est le produit d'un mouvement rapide, imprimé à une sorte de cylindre, qui se meut comme celui d'une vielle sur une lame concave qu'il fait vibrer. Dans les cousins, les syrphes et plusieurs autres diptères, on attribue le sifflement à l'action vibratile des balanciers, qui se meuvent rapidement dans lair, qu'ils déplacent, et dont le son aigu semble être en raison de la rapidité plus grande des mouvemens. Au reste, c'est un sujet de recherches curieuses que cette étude des bruits ou des sons produits par les insectes dans les diverses circonstances de leur vie , la plupart étant etK VOL 333 rapport avec l'époque où ces animaux deviennent aptes à reproduire leur race. (C. D.) VOJET. (Conchyl.) Nom sous lequel Adanson (Sénégal, p. 118, pi. 8 , fîg. 5) décrit et figure une belle espèce de ma- lacozoaire conchylifère , qui doit entrer dans le genre Triton ouRanelle de M. de Lamarck. Gmelln la rapporte en effet, mais avec doute, à son murex pileare , qui est le triton bouche sanguine de M. de Lamarck; mais ce dernier n'a pas admis ce rapprochement, et a passé sous silence le Vojet d'Adanson. (De B.) VOKKES. {Bot.) Nom arabe de Vachyranthes aspera de Forskal. (J.) VOL. {Phj'siol. génér.) On nomme ainsi l'acte, par lequel presque tous les oiseaux , quelques mammifères , un petit nombre de reptiles, la plupart des insectes, se soutiennent dans l'atmosphère, et y suivent une direction déterminée par leur volonté. Voyez Chéiroptères, Dragon, Ecdreuil, Insec- tes, Oiseaux, Polatouche, Trigle, Vespertilion. (H. C.) VOLADOR. (Bot.) Nom espagnol, donné, près de Cartha- gène en Amérique , au gjrocarpus americanus de Jacquin. (J.) VOLANDOR. {Ichthjyol.) Nom espagnol de Vexocet volant. Voyez Exocet. (H. C.) VOLANOS. {Ornith.) M. Vieillot suppose que l'oiseau très- commun connu sous ce nom à Luçon est le pigeon vert de Sonnerat. (Ch. D. et L. ) VOLANT; Volans, Evolans. {Ichthjol.) On applique gé- néralement cette épithète à tous les poissons, qui, ayant la faculté de sauter hors de l'eau , se soutiennent plus ou moins long-temps dans l'atmosphère , en déployant leurs larges na- geoires pectorales , qu'on a comparées à des ailes. Voyez Dactyloptère, Exocet, Pégase, Scopène , Trigle, etc. (H. C.) VOLANT DORÉ. {Entom.) Geoffroy a nommé ainsi une espèce de lépidoptère nocturne, qui est la noctuelle dorée, que nous avons décrite dans ce Dictionnaire , à l'article Noc- tuelle, tom. XXXV , pag. 120 , sous le n.° 4. (C. D.) VOLANT D'EAU. (Bot.) Nom françois vulgaire du My- RiOFLE OU MvRioPHYLLE ( voyez ce mot), placé d'abord avec 'doute dans la famille des naiades, mais reporté ensuite dans 354 VOL les cercodicnnes, prés des onagraires, lorsquel'on eulrcconiiu que l'embryon de sa graine est dicotylédone. (J.) VOLANT DES ÉTANGS. (BoL.) Nom vulgaire du nym- phéa blanc. ( L. D.) VOLANTE. {Ichthjol.) Voyez plus haut l'article Volan- DOR. (H.C.) VOLATILISATION. {Càm.) Opération qui consiste à ré- duire un corps en fluide aériforme par l'action de la chaleur. (Ch.) VOLCANS. (Min.) Ce nom , pris dans son acception rigou- reuse et restreinte, ne devroit s'appliquer qu'aux montagnes ou collines qui , comme le Vésuve , l'Etna, l'Hécla, etc. , font voir les phénomènes ignés qu'on nomme volcaniques. Mais, passant du phénomène et du soi où il se manifeste à l'examen de ce sol, à celui des roches qui ont été produites par les phénomènes volcaniques, et de celles qui, dans le même lieu, leur ressemblent complètement, on a réuni sous le titre de volcans l'histoire du phénomène actuel, de ses productions présentes et des productions anciennes, qui, par leur complèfe ressemblance avec les nouvelles, montrent évi- demment qu'elles sont dues à la miîme cause. Ainsi le mot .Volcan indique déjà l'histoire du phénomène et du sol où il se manifeste. Pendant très -longtemps en effet l'histoire des volcans s'est bornée à celle des volcans en acti- vité; on a ensuite reconnu la ressemblance évidente des ro- ches produites sous nos yeux par le feu des volcans actuels, avec des'roches composant des montagnes semblables aux vol- cans en ignition; eniin, de proche en proche on a reconnu, dans des terrains qui ne présentoient plus aucune des formes extérieures des volcans, et au milieu de roches très-diS'érentes décolles des volcans actuels, des masses minérales qui ressem- bloient à quelques-unes des roches d'origine volcanique cer- taine; alors le nom et les idées qui s'y sont associés, ont pris encore plus d'extension , et maintenant, sous le nom de Voi.^ CANs . on s'attend à trouver l'histoire des phénomènes et celle de tous les terrains qui parcissent dus à la même cause. C'est donc sous cette acception que nous présenterons l'his- toire des volcans. Ce ne sera pas seulement celle des phéno- mènes volcaniques, mais ce sera aussi celle de tous les ter- YOL 355 rains volcaniques, quelles que soient leur époque et la nutuie dominante de lenrs roches. Mais, pour y lier ainsi des roches et des terrains dont les termes éloignés présentent des différences si grandes qu'on ne pourroit, sans les intermédiaires, les rapporter à la même cause, il faut définir ce que nous entendons par volcans et terrains volcaniques. Nous avons déjà présenté cette défini- tion, mais d'une manière Irès-concise , à l'article Théoiwe df.s terrains: il s'agit maintenant de la développer sans lui ôter de sa précision. Nous avons nommé terrains pjrogcnes et pjroïdes tous les terrains composés essentiellement de roches qui portent des signes évidens de l'action, soit liquéfiante, soit simplement altérante, du feu. Sous ce titre général sont placés les terrains que nous avons désignés par les expressions très-semblables de volcaniques et de viilcaniques, parce qu'en effet ils se ressemblent tellement, dans beaucoup de circonstances, qu'on ne peut que très-dilij- cilement les distinguer. La première expression, celle de vol- caniques, indique les volcans actuels ou joviens; la seconde , les volcans anciens ou saturniens. Nous en réunissons l'histoire sous le nom de Volcans. II faut maintenant définir et limiter cette expression. DisiKïTiON CARACTÉRISTIQUE. J'enteuds par ^^0I.CANs tout terrain évidemment formé par l'action ignée, incandescente et li- quéfiante, du phénomène naturel nommé volcanique ^ dont lefujer est inférieur aux terrains ahjssiques. Les caractères de ce phénomène , qui ne peuvent pas s'ex- primer en une seule phrase, ainsi qu'il en est toujours des caractères naturels, seront développés plus bas. On voit néan- moins que je restreins l'acception de ce mot à une série bien déterminée de phénomènes que les naturalistes ont toujours eue en vue quand ils ont parlé de volcans. J'exclus par cette définition les terrains pluloniqucs com- posés de roches qui indiquent quelquefois l'action du feu, mais point du feu liquéfiant; car les résinites et les sligniites qu'ils renferment ne sont point des verres. Cependant on verra qu'il n'est pas possible de'séparer nettement les basa- 336 VOL nites des trachytes et des phonolites , ceux-ci des eurites et des porphyres , et ces derniers des granités. On voit que , si l'on ne vouloit que des séparations précises , il faudroit tout englober sous un titre quelconque. II faut donc , comme on vient de le dire, prendre les caractères dans les milieux, et n'être pas arrêté par la transition des derniers termes. Les roches dominantes des terrains plutoniques sont les trachytes, les phonolites, les porphyres , avec peu de basanite. Les roches dominantes des terrains vulcaniques sont les trappites, les basanites, les laves, avec des trachytes, des phonolites, etc., subordonnés. ' J'exclus aussi par cette définition, et d'une manière plus complète et plus naturelle, les prétendus volcans d'air, où il y a à peine chaleur ; les prétendus volcans de boue et d'eau salée , nommés salses^ ( il y a chaleur, mais elle est loin de l'incandescence); les dégagemens gazeux et vaporeux avec chaleur, mais sans combustion , phénomènes dont les lagonis font partie; les feux de gaz hydrogène, de quelque manière qu'ils sortent de la terre, où il y a chaleur, même incandes- cence, mais sans liquéfaction, ce qui est un caractère de la petitesse du phénomène. Cette définition n'est ni arbitraire, ni artificielle; elle tient au contraire à l'essence des phénomènes; car, dans lessalses, les fumachi , les lagonis , les causes sont bien différentes de celles des phénomènes volcaniques. Cette difiFérence est mani- festée non-seulement par la grandeur de l'action, mais encore par celle des effets. Le foyer de ces petits phénomènes est très- certainement placé dans une tout autre partie de l'écorce du globe que celui des volcans, soit dans des couches moins pro- fondes , soit dans des couches différentes. Enfin le caractère de position du foyer des volcans au-dessous des terrains abys- siques, exclut les' terrains phlogosiques ou pseudo-volcani- i M. deHumboldt a déjà insisté sur ces rapports, ces transitions, ces liaisons, dans son article intitule IwdÉpekdawce des fobmatioks. 2 Je ne puis partager à cet égard l'opinion de M. Przystanowski , qui associe ces petits phénomènes aux phénomènes volcaniques. On a vu à l'article Théorie des terraiks les difficultés chimiques qui s'élè- vent contre ce rapprochement. VOL 337 ques, où il y a d'ailleurs action ignée, incandescence et fusion même; mais où le foyer est dans une position connue au mi- lieu de ces terrains.' Les volcans étant ainsi définis et limités, leur histoire se composera des considérations ou parties suivantes : 1.° Leur terrain, considéré dans tous les rapports sous les- quels nous avons présenté les caractères des autres terrains, c'est-à-dire sous celui de sa position, de ses formes, limites, roches et minéraux et de ses divisions en raison de la nature des roches. 2.° Les phénomènes connus de leur formation; ceux qui la précèdent, l'accouipagnent , la suivent : notions que ne nous offre aucun autre terrain, excepté quelques calcaires con- crétionnés el quelques calcaires lacustres. 3." La rlistribulion géographique des terrains volcaniques, et les particularités des p.lus remarquables d'entre eux. 4.° Leur théorie, c'est-à-dire la recherche de la position de leur foyer dans l'intérieur de la terre , de l'aliment de leurs phénomènes, de la manière d'agir de cet aliment dans ses rapports avec les autres corps qu'on connoit à la surface ou dans l'écorce de la terre, et avec ceux qu'on *peut présumer au-dessous de cette écorce. ARTICLE PREMIER, DES TERRAINS VOLCANIQUES. Les terrains volcaniques, tels que nous les avons définis, présentent les caractères , les propriétés et les particularités que nous allons développer. §. 1" Caractères et limites géognostiques des terrains volcaniques. Texture. Ils sont composés de roches non stratifiées, parmi lesquelles il y en a toujours quelques-unes qui montrent une texture poreuse; quelquefois les pores, cellules ou cavités sont tellement nombreuses , qu'il y a dans ces roches plus de vide que de plein : on les nomme alors scories. Les roches fondamentales des terrains volcaniques ne pré- i La plupart de ces pTiénoiuènes pyroïdes ont été traités séparément aux articles Hydrogène, Lagoni, Météorite, Salues. ( Voyez ces mots- ) 58. 22 338 VOL sentent aucun indice de formation mécanique ou sédimen- feuse : elles font voii' , au contraire, par leur texture, ou vitreuse, ou compacte, ou même cristalline, un mode de formation chimique par voie de fusion ignée et de refroidis- sement ou rapide ou lent. La nature de ces roches est généralement pyroxénique , argilo- ferrugineuse, quelquefois amphibolique , souvent fel- spathique , jamais calcaire; et, malgré la silice qu'elles ren^- ferment, les roches quarzeuses n'y dominent jamais: elles s'y montrent même très-rarement. La couleur dominante des terrains volcaniques est le noir, le gris foncé , le brun rougeâtre et ferrugineux. Structure. Leur structure en grand est massive et par coulée. La structure massive i)résente des divisions quelquefois frag- mentaires, quelquefois prismatoïdes, ou même sphéroïdales. (Voyez Basalte. ) La structure par coulée {Laufen-Strbme) , sans être absolu- ment propre aux terrains volcaniques, y est cependant si dominante, qu'elle doit être décrite particulièrement. On appelle généralement Laves (voyez ce mot), les roches vol- caniques qui se présentent avec cette structure et disposition extériei.-re. On euiend par coulée, un terrain sans stratification, ayant pour orme extérieure celle que doit prendre une matière pâteuse qui sort par une ouverture déterminée, et qui, en se répandant sur des surfaces de différentes formes, y prend un as,.ect et des formes différentes. On peut y reconnoitre et y désigner, par des expressions appropriées, les dispositions suivantes: Coulée fongiforme , qui, partant d'une ouverture et s'épan- chant sur un terrain horizontal, bombé ou conique, s'y ré- pand à peu près circulairement et également, à partir de son point de départ. Celui-ci est tantôt visible et encore ou- vert au milieu de la coulée fongiforme, tantôt caché et placé sous la surface inférieure de cette sorte de coulée. (C'est le cas des laves qui débordent les cratères des volcans et s'épan- chent de tous côtés sur leurs flancs. ) Coulée lacrjymiforme , qui part d'une ouverture placée sur un VOL 33g terrain à peu près plat ou un peu bombé, mais en pente, et qui s'épanche d'un seul côté en s'élargissant. (C'est le cas le plu^ ordinaire des laves sortant des flancs des cônes volca- niques; on les appelle aussi coulée en forme de nappe.) Coulée lingotiforme. C'est celle qui, en partant d'une ouver- lure placée dans un vallon, à son origine ou sur ses bords, s'épanche en se moulant sur le fond de ce vallon. (C'est ce que présentent un grand nombre de coulées de laves d'Au- vergne. ) On dit qu'une coulée est interrompue ou coupée, lorsque sa continuité a été interceptée par une fente transversale ou par un vallon qui a été ouvert transversalement dans la coulée après sa consolidation; celte disposition est très-sensibie en Auvergne. Les Baranco de Ténériffe , décrits par M. de Buch , sont de véritables vallées d'interruption dans les coulées de lave ancienne; elle est continue, lorsqu'elle ne présente au- cune coupure ni interruption. (C'est une considération faite pour la première fois par Desmarcst, et qui est fort impor- tante pour établir différentes époques de formation dans les volcans d'une même contrée.) Tantôt la surface d'une coulée est sensiblement unie, tantôt elle est raboteuse, hérissée même de plis, de crêtes et de pointes. Elle est aussi tantôt dénudée ^ n'étant recouverte par rien et offrant une surface aussi nette qu'au moment où elle a été formée. Tantôt elle est recouverte ou de terrains de sédiment, ce qui est une circonstance peut-être inconnue , tantôt par des terrains alluviens, ce qui est encore assez rare (dans les terrains volcaniques-laviques les pliis anciens), tantôt enfin elle est frutescente , lorsqu'elle est couverte de végétaux ligneux. Les terrains volcaniques, soit massifs, soit en coulées, ne renferment pas de filons proprement dits, mais ils sont sou- vent divisés par des fentes et déchirures profondes; d'assez grandes cavités, en forme de cavernes, s'y présentent aussi quelquefois. Quant au rapport des terrains volcaniques, soit massifs soit en coulées, avec les autres terrains , ils sont toujours en strati- fication discordante et même transgressive , lorsqu'ils sont étendus sur des terrains stratifiés. 340 VOL Souvent aussi ils les traversent en masses droites, en puis- sans filons, ou très-réguliers, ou grossièrement ramifiés: cette disposition est fréquente dans les terrains volcaniques massifs à roches compactes; elle est rare au contraire dans les terrains en coulées à roches poreuses. Forme extérieube. La forme extérieure des terrains volca- niques est assez bien déterminée et assez constante. Ils pré- sentent très-ordinairement des montagnes coniques, soit iso- lées, soit réunies plutôt en groupes qu'en chaînes et attei- gnant une grande élévation. Ces montagnes sont souvent creusées vers leur sommet d'une cavité conique ou en forme de bassin ou de coupe, qu'on nomme cratère, dans lesquels on distingue des bords ou orles et un fond qui, dans les vol- cans éteints depuis long- temps, présente ou une espèce de plaine assez étendue et couverte de végétation , ou quelque- fois un bassin rempli d'eau et prenant le nom de lac. Quelques cratères sont ouverts, d'autres sont entourés comme d'un mur circulaire : dans les premiers le cône con- serve sa forme régulière jusqu'à la cime; la pente est cou- verte de masses vomies , et quand on parvient à la cime, on aperçoit l'intérieur du cratère. Les autres, au contraire, portent une sorte de rempart circulaire qui renferme le cratère, et qui de loin ressemble à un cylindre placé sur un cône tronqué; c'est à cette disposition queDeluc a donné le nom de couronne volcanique. Cette forme particulière s'observe sur le Cotopaxi déjà à une distance de 4000 mètres. Sur le pic de Ténériffe l'approche du cratère seroit défendue par ce rempart, s"il n'étoit ouvert du côté de l'ouest par une forte crevasse. La grandeur des cratères varie beaucoup et n'est pas tou- jours en proportion avec la hauteur des volcans : les volcans des Andes n'ont que des ouvertures petites par rapport à leur grande élévation, et l'on pourroit supposer que les plus hauts volcans possèdent sur leurs cimes les plus petits cratères, si le Pichincha et le Cotopaxi ne présentoient des exemples du contraire. Le Vésuve, de i5oo mètres de haut, a un cratère de 5oo mètres; le pic de Ténériffe, mesuré par M. de Humboldt,de VOL 341 58oo mètres, a un cratère de 100 mètres de diamètre; le Pichincha, de 5ooo mètres de hauteur, a un cratère dont le circuit est de 56oo mptres. L'Etna, haut de 33oo mètres, a un cratère dont le circuit est de 400 mètres. Stromboli , haut de 200 mètres, a un cratère qui a à peine 16 mètres de dia- mètre. La profondeur du cratère varie dans les volcans dont la cime est en activité.' Les terrains volcaniques se présentent aussi sous forme de plateaux élevés à bords coupés à pic , ou parfaitement plans, ou bombés dans leur milieu , ou, ce qui est plus ordi- naire , légèrement déprimés. Cette disposition est parti- culière aux terrains vulcaniques trappéens. Les volcaniques ne l'offrent pas. Les uns et les autres prennent quelquefois la forme de collines à crêtes aiguës, tantôt disposées en ligne droite, tantôt courbées en arc de cercle: ces collines sont presque toujours dentelées à leurs crêtes et déchirées sur leurs flancs par des sillons ou petits vallons profonds en forme de ravins, qu'il ne faut pas confondre avec les ravins creusés par les eaux. Hauteur et proportion. On trouve des volcans qui ne s'élè- vent que de 200 mètres au-dessus du niveau de la mer (Stromboli ) ; d'autres qui ont 6460 mètres de hauteur , comme le Capac-Urcu, qui, avant son écroulement, surpassoit en hauteur le Chimborazo , qui a 6700 mètres. En comparant la hauteur au circuit, on trouve les pro- portions suivantes : le circuit du pic de Ténériffe est à sa hauteur comme 28 est à 1 ; celui du Vésuve, comme 35 à 1 ; celui de TEtna, comme 04 à 1. En comparant la hauteur des cônes à la hauteur totale des volcans , on trouve les proportions suivantes : le Vésuve, haut de 1 180 mètres, a un cône de 400 mètres ; la proportion du cône à la hauteur absolue est donc un tiers. La hauteur du pic de Ténériffe = 38oo mètres, celle du cône — 168, donc '/,, de la hauteur totale. Le Pichincha a 4980 mètres de hauteur, le. cône en a 480; la proportion du cône à la hau- 1 La plupart de ces rapports, les hauteurs données dans la table sui- vante et plusieurs autres faits, sont tirés de l'ouvrage de M. UngerQ- dternherg, qui sera mentionné plus bas. 342 VOL teur totale est donc '/,„. Si l'on considère la hauteur des vol- cans suivant leur situation géographique, il en résulte que les volcans les moins élevés sont situas en Europe, les plus hauts en Amérique. La table ci-dessous présente diverses me- sures des hauteurs des volcans les plus connus. ÏTAI>iïE. Hauteurs en nnml-.res ronds. VÉSUVE, par de Humboldt (en i8o5=i 1 81 m.) 1180 met. Strombom , par Borck 85o s VoLCANO , par Borck 800 = Etna , par de Saussure 3/^io s ISLANDE» Hécla , par Povelsen io5o s Snœfials - JoKULL , par Povelsen 1600 = RAMTSCHATKA. Kamtschatkaja , par Lamanon 0000 : Awatscha, par Darmeskiold 5400 s. AFRIQUE. Tenériffe : Pic de Tejde, par de Humboldt 58oo ; Vot-CAN DE l'île Bourbon , par Lacaille . . 0700 = Pic DES AçoRESj par Fleurieu 2200 = AMÉRIQUE. Mexique, Popocaïepetl (volcan grande de Mexico et Puebla), par de Humboldt 6600 ^ Pic d'Orizaba (Citlaltepetl) par de Humboldt 55oo = Jorullo, par de Humboldt i55o ; Gri^nade. Puracé , par de Humboldt 4600 = Qujto. Chimborazo , par de Humboldt 6700 s Antisana , par de Humboldt 6000 ; P1CHINCHA (sommet de Tablahuma) , par de Humboldt 4700 = Sangay, par de Humboldt 655o = Pérou . Caxamarca , par de Humboldt 280c r M1CUIPAMPA, par de Humboldt 3gop ? l,A Solfatare de la Guadeloupe , par Dupuget 1600 è VOL 345 DisposiTioy des terrains volconiqiies. Les terrains volcaniques ne forment jamais de plaines; ils ne constituent même jamais à eux seuls ni des chaînes, ni des groupes de montagnes très^ étendus. Ils sont p'us ordinairement isolés, et lorsqu'ils en- trent dans la composit'ou de chaînes ou de groupes , on re-. marque qu'ils sont toujours associés avec des terrains vulca- niques et avec des terrains plutoniques. Dans ce dernier cas on remarque également que les montagnes coniques de l'une et l'autre époque sont disposées sur une ligne droite ou peu sinueuse, et que, vues de loin , ou sur une carte topographi- que bien faite, ils figurent comme des ouvertiires ignivomcs, placées sur une longue et large zone, Eavx. Les terrains vulcaniques, les seuls qui présentent des roches réellement compactes sur une grande étendue, sont aussi les seuls qui soutiennent des petits lacs et des marécages , et qui donnent naissance à des cours d'eau : les terrains vol- caniques, toujours poreux, sont aussi toujours dénués d'eau , soit courante , soit même stagnante, LiiïiTES GÈoGNosTiQUES dcs terrains vulcaniques et volcaniques. Les terrains volcaniques étant clairement déterminés par les caractères précédens, il s'agit maintenant d'en établir la posi- tion et,les limites. Nous l'avons déjà fait à l'article Théorie des TERRAINS, en donnant les caractères de ceux-ci. On a vu que la limite supérieure des terrains volcaniques proprement dits ou joviens étoit celle de la surface actuelle du globe, et leur limite inférieure, les parties de cette même surface quiétoient à nu au moment de leur formation; qu'au- cun terrain, excepté quelques roches alluviennes, ne s'étoit interposé entre ces deux limites. La limite des terrains vulcaniques ou saturniens n'est pas aussi facile à déterminer exactement. La supérieure est évi- demment inférieure aux terrains alluviens . quoique leur sur- face, dans un très- grand nombre de cas, .oit r; stée décou- verte et dénudée comme au moment de leur formation. Il ne parott pas que Jeur limite inférieure soit placée plus bas qu'au-dessous des terrains thalassiques , pas même pour les roches des terrains vulcaniques, qu'on considère comme 544 VOL les plus anciens (le basanite); mais il n'est pas sûr que les roches de ces terrains ne se soient pas épanchées à des époques plus anciennes. C'est une question théorique sur laquelle on reviendra en examinant la position la moins inférieure qu'on puisse attribuer au foyer des terrains volcaniques. Les limites qu'on vient d'indiquer sont celles de toute la classe des terrains pyrogènes volcaniques et volcaniques. Mais il y a dans cette classe , comme dans tous les grands groupes de terrains, des époques de formation différentes ou des sous -groupes dont les limites et les caractères doivent être assignés particulièrement, et qui sont aussi diliiciles à re- connoître dans les terrains pyrogènes si réceus, que dans les terrains neptuniens la plupart si anciens. Nous allons d'abord les établir d'après les observations et l'opinion des géognostes qui ont le plus étudié ces terrains; parce qu'en donnant l'énumération des roches et des miné- raux qui constituent les terrains volcaniques ou qui leur ap- partiennent, nous aurons les moyens d'indiquer à quelle for- mation ou époque elles appartiennent , et de corroborer ainsi les caractères distinctifs de ces époques. §. 2. Divisioji des terrains vulcaniques et volcaniques. On a divisé les terrains pyrogènes volcaniques en différens groupes, suivant le point de vue sous lequel on les a exa- minés , et avant de les étudier dans l'ordre que nous aurons adopté, il faut faire connoître les principes d'après lesquels on a établi ces divisions. Le premier est la division en volcans en activité et volcans éteints; il répond assez bien, comme on le verra, à la divi- sion de chronologie géologique que nous suivons dans l'étude de la structure de l'écorce du globe. On a poussé cette division plus loin, etDesmarest a fondé, en 1779 , le classement chronologique des volcans éteints de l'Auvergne sur des caractères qui non-seulement sont remar- quables pour le temps où il a émis cette idée, mais qui peu- vent encore s'appliquer à beaucoup d'autres terrains volca^ piques 5 (juand on les examinera sons ce point de vuet II les VOL 345 a divisés en trois époques ou âges, sans égard à leur nature niinëraiogique, c'est-à-dire sans distinguer les terrains volca- niques trachiliqucs des terrains trappécns et laviques; mais ce qui prouve la justesse de son point de vue, c'est qu'il lui a permis de suivre cette distinction sans l'exprimer. Les volcans de la plus ancienne époque offrent des pics sans cratère; ils ne présentent aucune lave ni coulée ; ils sont composés de roches porphyroides rudes au toucher, qui semblent avoir été chauffées, mais qui n'ont point été fon- dues; ils alternent avec des lits de calcaire coquillier. Des- marest avoit regardé ces calcaires comme marins, ce qui lui a fait dire que les volcans de cette époque ont été faits et consolidés non -seulement avant la présence de la mer, au- dessus d'eux, mais aussi pendant son séjour. Je crois avoir été le premier à faire remarquer que ces calcaires étoient lacustres et qu'il n'y avoit aucun terrain d'origine marine : ce sont en général, comme on le voit, toutes les roches de tra- chyte, de domite , etc. , des terrains typhoniens et plutoniques. La seconde époque, ou l'époque moyenne, réunit les ter- rains volcaniques à montagnes coniques avec ou sans cratères conservés, ayant donné des coulées de laves très -étendues, qui ont quelquefois la compacité des basaltes et ne présen- tent jamais de scorie. Le caractère chronologique le plus re- marquable de ces coulées anciennes, c'est d'avoir leur con- tinuité interrompue par des vallées qui les ont coupées et sé- parées du lieu de leur origine depuis leur consolidation. La troisième et dernière époque, qui réunit les terrains volcaniques les plus modernes, qu'ils soient éteints ou qu'ils soient en activité, est celle des montagnes ou collines à cra- tère visible, qui ont donné naissance à des courans de laves poreuses, souvent même très-scoriacées, et dont la continuité n'a point été interrompue. On verra que ces trois divisions peuvent très-bien s'accor- der avec la division plus simple que nous avons suivie , et que nous n'avons suivie que parce que nous n avons pas des don- nées suffisantes pour appliquer ct-lle de Desmarest à tous les terrains volcitniques du globe. La subdivision que nous avons établie dans les groupes laviques n'est pas uniquement fondée sur la considération purement chronologique des temps anciens S4« VOL et des temps historiques; on verra qu'elle est caractérisée par des propriétés tirées de la nature même des roches volcani» ques formées à ces deux époques. Une autre division des terrains pyrogènes est celle que M. de Buch a reconnue et développée dans ces derniers temps. Elle est fondée sur un caractère entièrement géologique, puisqu'il résulte de la manière dont ces terrains ont été pous- sés ou formés à la surface du globe, par conséquent de leur forme, des roches qui les composent essentiellement et de celles qui y sont dominantes; mais cette classification plus sa- vante et liée à une théorie, n'étant pas en rapport précis avec Tordre chronologique que nous avons tâché de suivre dans toute la géologie, nous ne l'emploirons que pour faire con- noîfre les différentes sortes de terrains volcaniques envisagés sous ce point de vue aussi philosophique que profond. M. de Buch a considéré les forces et les modes qui ont élevé les terrains volcaniques , et les a divisés sous ce rapport en ter- rains ou cratères volcaniques de soulèvement, et terrains ou cratères volcaniques d'éruption. Les premiers, ou les terrains volcaniques de soulèvement, sont formés par des masses pyrogènes, plutôt solides que molles, qui ont été soulevées par des forces expansives très-puissantes ; elles se sont élevées à la surface du sol ou au sein des mers, sous forme de plateaux , dcdômes ou de cônes. Ces trois sortes de masses de soulèvement sont sans stratification, mais ordi- nairement divisées par des fissures ou de larges fentes presque verticales. Les cônes sont tantôt entiers et très-élevés, tantôt tronqués et creusés à leur sommet en forme de cratère, dont les orles, semblables à un rempart, sont coupés par de pro- fondes fissures. Le cirque d'Orotava est le reste de la paroi intérieure d'un cratère de soulèvement. Le cratère d'éruption de Ténériffe s'est élevé dans cette cavité. La Caldera dePalma est encore un immense cratère de soulèvement, dont les mu- railles se sont fendues par suite de l'extension qu'a produit le soulèvement. Ces cratères de soulèvement, ordinairement peu élevés, ne vomissent presque jamais de laves, parce que la masse soulevée est retombée dans l'ouverture et l'a bou- chée. Lorsque cette sorte de terrain volcanique se répand, c'est par des ouvertures ou des fissures qui s'ouvrent, ou sur • VOL 347 les pentes du cône ou vers sa base, et quelquefois même à une assez grande distance de cette base. Lorsque c'est par une fente ou une simple ouverture , c'est encore une ou- verture ou cratère de soulèvement. Les cônes, dômes et plateaux à cratère de soulèvement ont presque toujours des trachy tes ou des basanites pour roches fondamentales. M. de Buch semble vouloir restreindre le nom ou plutôt les fonctions de volcans aux seuls cônes trachy tiques, presque isolés, souvent très-élevés , qui donnent constamment igsue, par leurs nombreuses fissures , aux vapeurs et gaz développés dans l'intérieur de la terre à leur base. Les seconds, ou les terrains, cônes et cratères d'éruption, ont été produits par un tout autre mode ; ils sont le résultat, les uns de coulées ou de matières de transport aérien ou aqueux, et les autres, de l'accumulation en amas de forme conique, de toutes les matières liquéfiées ou pulvérulentes, chassées par la continuation de la force expansive et de l'ac- tion volcanique, dont le premier effet avoit été de produire le terrain pyrogène de soulèvement et d'y ouvrir le cratère d'e même origine. Cette ingénieuse distinction explique très-bien comment presque tous les volcans ou cratères d'éruption, si ce n'est tous , ont pour base des trachytes ou des basanites ; comment ils se sont élevés du sein de ces roches et les ont couvertes quelquefois presque entièrement de leurs produits et terrains d'éruption. Outre ces caractères généraux qui divisent les terrains vol- caniques en deux grandes classes, sous le rapport du mode de leur formation , M. de Buch fait ressortir quelques autres généralités propres à chacune de ces classes. Ainsi dans les terrains pyrogènes de soulèvement, chaque cratère, quelque part qu'il soit, est ordinairemeut continué à travers une fente. Dans les cralères d'éruption, le côté sur lequel le torrent de lave est sorti, est toujours ou enlevé ou plus bas que les autres bords : c'est un procédé sûr pour trouver les tor- rens de laves : cela s'observe partout, même sur les bords du Rhin, entre Coblentz et Andçrnach, 348 VOL M. de Buch a soin de faire distinguer dans un terrain vol- canique ce qu'on doit regarder comme le volcan lui-même ou le foyer principal, et ce qui ne doit être considéré que comme les bouches diverses, quelquefois assez distantes, de ce même foyer. Aussi Bocçhe-Nuove au Vésuve, et Monte- Rosso à J'Etna, ne sont que des bouches de ces deux volcans. Les volciins de Quimar et de Carachico à Ténériffe, ne sont que des bouches du pic, etc. Enfin, suivant que les bouches ou même les volcans sont réunis en une sorte de groupe ou disposés sur une ligne, il les distingue sous les noms de volcans centraux et de volcans en série. Les premiers forment toujours le centre d'une grande quantité d'éruptions , qui agissent d'une manière presque uni- forme autour de ce centre. Les seconds sont situés en série, les uns après les autres, cependant à peu de distance l'un de l'autre , comm# des foyers sur une grande fente. Cette disposition est quelquefois remarquable par sa régularité dans les cratères qui se sont ouverts à la suite de la montagne de feu , dans l'île de Lancerote. Quant à la division des volcans en terrestres et en sous- marins, elle ne peut être suivie dans une classification géo- logique : c'est une circonstance assez remarquable de quel- ques foyers volcaniques, qui ne peut être le fondement d'une division géognostique naturelle. L'ordre que nous suivrons pour présenter l'histoire des ter- rains volcaniques, sera fondé sur deux considérations, qui, sans être essentiellement liées, vont assez bien d'accord. La première, qui sera plutôt présentée comme point de vue géognostique, aura pour base la chronologie géognosti- que; considération qui a toujours été et est toujours, pour les géognostes, de première valeur, puisque toutes les classi- fications des terrains ont pour objet de les placer dans l'ordre de leur formation successive. 11 n'y a pas de motif d'aban- donner ici entièrement cette marche, quoiqu'elle soit d'une application plus difficile, à cause du mode de formation et de la structure non stratifiée de ces terrains; aussi ne sera-t-elle présentée que comme un point de vue géognostique auquel )e tâcherai de tout rapporter, terrains, roches, minéraux^ VOL 34c, phénomènes, mais que je ne suivrai pas dans les détails d'ap- plication , à cause des difficultés de cette application. Cette considération sépare l'es terrains pyrogènes en deux grandes divisions ou périodes, telles que nous avons tâché de les reconnoître et de les suivre dans tous les terrains qui com- posent l'écorce du globe; ce sont: Les terrains pyrogènes de la période Saturnienne ou les vulcaniques antédiluviens, et les terrains pyrogènes de la pé- riode JoviENNE ou les volcaniques postdiluviens. La seconde considération, qui est celle que nous adopte- rons, est prise de la nature et même de la structure des roches dominantes. Elle n'est pas plus absolue qu'aucune de celles qu'on voudroit lui préférer; mais elle présente l'heu- reuse circonstance d'être plus limitable , plus déterminable que l'ordre chronologique, sans cependant rompre cet ordre dans ce qu'il a de saillant; car, en classant les groupes de roches dans l'ordre présumable ou le plus ordinaire de leur formation, on suit aussi j à peu d'exceptions près, l'ordre d'an- cienneté des terrains pyrogènes plutoniques et vulcaniques. On reconnoît dans ces terrains trois groupes de roches do- minantes. 1.° Le Groupe trachytique; 2.° Le Groupe trappéen ; 3."* Le Groupe lavique. Maintenant, si nous voulons reprendre la division par pé- riodes et chercher à y appliquer les groupes de roches que nous venons d'indiquer, nous aurons le tableau suivant. I." PÉRIODE. SATURNIENNE ou ANTÉDILUVIENNE. 1. TERR. TYPHONIENS TRACHVTIQUES. 2. TERR. PLUTONIQUES TRAPPÉENS. 3. TERR. VULCANIQUES LAVIQUES. II.' PiRioDE. JOTIENNE ou POSTDILUVIENNE. 1. TERR. VOLCANIQUES LAVIQUES. Avant de passer à l'étude de ces groupes en particulier, nous allons examiner les caractères communs à chacune de ces périodes, et les subdivisions qu'on pourroit y établir en raison de leur position ou de leurs autres particularité* géo- gnostiques. 35o VOL ]." PÉR. TERRAINS VULCANIQUES SATURNIENS. Ce sont ceux dont l'activité *gnée et les éjections sont an- térieures aux temps historiques. Ces volcans ont des roches et des minéraux qui leur sont propres f mais, comme ils en ont aussi qui leur sont communs avec les volcans joviens, leur seul caractère général et essen- tiel est fondé sur deux circonstances malheureusement toutes deux négatives: la première est l'absence de toute indication d'activité depuis les temps historiques les plus reculés ; la seconde est l'absence , sous leurs laves ou dans leurs laves et autres éjections propres, de tout débris organique ou in- dustriel, indiquant la présence de l'homme. Une troisième circonstance caractéristique est positive, mais moins précise et beaucoup moins générale : c'est la liaison de leurs roches laviques, semblables à celles des volcans actuels, avec des ro- ches compactes et laviques, notablement différentes de celles des volcans actuels. Cette période volcanique ainsi caractérisée, nous ne pous- serons pas plus loin les points de vue généraux qu'elle offre, parce qu'ils seroient trop souvent susceptibles d'exception , et que nous serions obligés de les répéter en examinant les for- mations ou groupes principaux qui les composent. Le groupe lavique de cette période présente une subdivi- sion fort remarquable, signalée , comme on l'a dit plus haut, par M. Desmarest. Tantôt le terrain lavique est interrompu par des vallons qui y ont été ouverts postérieurement à sa for- mation ( c'est le plus ancien); tantôt il est continu (c'est le plus nouveau); et il ne diffère alors du groupe ou terrain lavique jovien que par l'ensemble des caractères que nous venons d'exposer. 2." PÉR. TERRAINS VOLCANIQUES JOVIENS. Les terrains de cette époque sont déterminés par des ca- ractères positifs, exprimés plus haut négativement. L'époque de leur formation est évidemment placée dans la période de repos où se trouvent nos continens actuels, soit qu'on en connoisse la date, soit que des débris de l'industrie humaine, enveloppés dans leur masse, prouvent que cette VOL 55i masse est de formation postérieure à la présence de l'espèce humaine sur la surface du globe. Leurs roches sont postérieures à toutes les autres et ne peu- vent être recouvertes ou alterner qu'avec des roches de for- mation moderne ou de transport, d'alluvion ou même de précipitation , telles que certains calcaires travertins , soit compactes, soit oolilhiques comme à Ténériffe. Les terrains volcaniques ne fournissent aucun moyen pré- cis de subdivision en groupe ou formation ; tout au plus pour- roit-on y distinguer les volcans joviens éteints, différens des volcans éteints saturniens, parce qu'on a connoissance histo- rique de l'activité des premiers (tels sont le Monte- Nuovo près Naples, l'île Santorin , etc.); tandis qu'on n'a aucun fait qui établisse que les seconds aient brûlé depuis la présence de l'homme sur la terre. Mais cette division, purement histo- rique , ne doit pas être admise dans l'histoire géognostique des volcans ; car une suspension , peut-être momentanée , d'ac- tion ou de phénomène, ne suffit pas pour établir une période géognostique. Il y a quelques points d'incertitude sur les limites précises de cette période, et cet/e incertitude pourroit Servir à la subdiviser. Je suis disposé à en exclure tous les volcans éteints de l'intérieur des terres, sut l'action desquels on n'a aucune notion historique. Mais M. Daubeny, en divisant les volcans d'Auvergne en antédiluviens et postdiluviens , admettroit , pour ceux-ci, une activité postérieure au derni("r cataclysme qui a donné à nos- continens la forme qu'ils présentent, et à la mer le niveau qu'on lui connoît depuis les temps les plus plus reculés. En second lieu , M. l'abbé Mazzola a fait , sur les terrains de la Campanie, qui renferment des tombeaux oîi se trou- vent ces beaux vases grecs qu'on nomme étrusques , une ob- servation qui sembleroit indiquer une éruption ou dépôt al- luvien de matières pulvérulentes volcaniques, postérieure au creusement de ces tombeaux , et par conséquent de beaucoup postérieure à l'existence des hommes sur la terre. 11 dit qu'au- dessous de la terre végétale actuelle, dans les environs deNola, etc., on trouve un lit de lapilli ponceux dur, impénétrable àl'.eau, nommé terra maschia, et qui est absolument stérile. 352 VOL Ce dépôt recouvre un autre lit de terre végétale noire, et c'est au-dessous de ces dépôts, qui ont environ 26 décimètres d'épaisseur, que se rencontrent les sépultures et les vases en question. La division par leurs produits dominansseroit beaucoup plus naturelle; mais nous ne possédons pas de données assez pré- cises pour y trouver des caractères suIRsans. On a déjà tenté de le faire en distinguant les volcans à laves felspathiques des volcans à laves vitreuses. M. Mesnard-Lagroye a cru remar- quer que certains volcans donnoient abondamment de l'acide muriatique, que d'autres ne produisoient presque que de l'acide sulfureux, et que ces productions offroient quelques rapports avec la nature des laves, etc. ARTICLE II. MINÉRALOGIE VOLCANIQUE. Les caractères des terrains pyrogènes, considérés sous le point de vue de leur époque de formation , étant suflisam- ment établis, nous abandonnons cette considération, pour étudier dans ces terrains les formations ou groupes de roches qui les composent. La position que chacun de ces groupes nous fera voir, et leurs autres particularités, nous feront connoître à laquelle des deux périodes, saturnienne ou jo- yienne, ils peuvent être rapportés. L'examen des roches qui composent ces groupes, et des minéraux qu'on y trouve , constitue ce que je désigne sous le nom de Minéralogie volcanique. ' * Je comprendrai sous ce titre la description ou au moins rénumération des roches et des substances minérales qu'on observe dans les terrains pyrogènes volcaniques, soit qu'elles fassent partie essentielle de leur composition, soit qu'elles se bornent à s'y rencontrer comme accidentelles ou subor- données. On doit considérer ces roches et minéraux sous deux rap- ports : celui de leur position respective, quand elle présente quelque règle, et celui de leur origine. Sous le premier rapport se rangent les roches qui consti- tuent ces terrains, c'est-à-dire, qui doivent leur origine à une action ignée , immédiate ou médiate. VOL 353 Sous le second rapport se présentent des roches, et surtout des espèces minércilcs , d'origine très- différente. Nous ne voyons p.'is qu'il y ait, à leur égard, d'autres changemens à introduire aux principes de classification naturelle et philo- sophique établie autrefois par Dolomieu , que d'en simplifier un peu l'application. Ce seroit néanmoins considérer ce sujet d'un point de vue peu géologique , si on donnoit sous chacun de ces titres l'énu- inération de tous les minéraux qui se rencontrent dans les roches volcaniques; on ne pourroit faire distinguer que difïi- cilement et imparfaitement les minéraux qui sont propres à certaines roches et à certaines époques ; considération cu- rieuse et très- importante pour la science géognostique. 11 est donc à propos de donner, non pas pour chaque roche, mais au moins pour chaque groupe et chaque sous-groupe , les minéraux qui leur sont propres, ou qui, du moins, s'y rencontrent plus spécialement, en les rapportant à chacune des divisions ou considérations précédentes. Les roches qui composent les terrains typhoniens, plutoni- ques et vulcaniques, peuvent se diviser, comme on l'a dit, en trois groupes principaux: le Tïiachytique, le Trappéen et le Lavique. Cette division n'est absolue ni minéralogiquement , ni géo- gnostiquement ; mais cependant chaque groupe présente une prédominance de caractères dans sa nature, sa structure et sa position. Ces trois sortes de groupes ont été indiqués ou décrits dans le tableau des terrains qui les renferment, au mot Théorie des terrains , savoir le groupe trachytique au 4.' groupe de la 8/ classe , et les groupes trappéens et laviques, dans la 9.^ classe. Ce sont ces deux derniers seulement que nous examinerons ici avec quelques détails, comme apparte- nant évidemment aux terrains de fusion ou volcaniques. Comme les roches qui entrent dans chacun de ces groupes n'y présentent pas un ordre de superposition constant, noiis ne pouvons pas suivre rigoureusement cet ordre , si essen- tiellement géognostique. La considération minéralogique de nature et de structure doit avoir ici une grande influence sur l'ordre dans lequel nous présenterons et nous étudierons les roches et minéraux des terrains pyrogènes. 53. 23 354 VOL Nous examinerons donc dans chaque groupe les roches et minéraux qui le composent ou qui y entrent, et nous les considérerons sous les points de vue de leur nature, de leur structure et de leur origine, sans cependant omettre, sous chacune de ces considérations, celle de leur position habi- tuelle, et nous aurons le tableau suivant des roches et miné- raux des terrains pyrogènes. Les roches y sont placées dans leur ordre de superposition ou plutôt d'apparition chronolo- gique le plus habituel, en allant des plus anciennes au plus modernes, ou au moins au plus superficielles. Si cet ordre est diflicile a suivre pour les roches de cris- tallisation, il l'est encore bien davantage pour les roches d'a- grégation , qui accompagnent ou suivent presque toujours l'émission des premières, et doivent par conséquent être po- sées entre leurs couches, comme elles le sont en effet. Tableau de la minéralogie tjphoiiienne , pluto- nique et vulcanique, ROCHES. GR. TRACaYTlQLE. GR. TRAPPEEN. GR. LAVIQUE, Roches de ois/allisation par action ignée. I. Tracbyres divers. Doniite. Argilolite. Alunite. Puniite et Ponce, a. Stigniite peilaire. Bétinite. 3. Enrite porpLyrique. Porphyre molaire. Roches d'agrégation par transports. Conglomérats. 4. Brèche trachitique, Brecciole pumique. Roches de cristallisation par action i^née. 1. Basanite et Basalte. Mélaphyre. Trachyle. Eurite. 2. Spilite. 3. Dolérile. Roches d'agrégation par sé- dir?ient ou tranrport. 4. Vakite. 5. Pépérine. 6. Brecciole. 7. Maine trappéenne. Roches de cris allisation pa fusion eu ac lion ignte. I. Leucostine. 2, Téphrine. 3. Stigmite et Obsidienne. Pumite et Pouce. Roches d'agrégation par sé- diment ou tra?isport , soir iii/jieu.T , soit aérien. 4. Pépérine. 5. Brecciole voleaniqiie(trass). Brecciole d'alunite. 6. Brèche volcanique (lufa). 7. Pouzzolane (rapilli, ccn- di'es). 8. Moya. VOL MINÉRAUX. 555 i." Considéianon. Miner, formés , cris- tallisés et disséminés dans les roches vol- caniques lors de leui ciat de fusioû. S.'' Considération. Bliuéraux et roches étrangères engagés dans les roches vol- caniques de cristal- lisation ou de trans- port. 4.* Considéialion. Roches hors du ter- rain volcanique ai- lérées par le contact ou par l'influence de l'action volcanique. 2.^ Considération, Miner, formés, cris- tallisés et rassem- Iilés dans les couches des roches volcani- ques au moment ou après leur consolida- tion : Par exudation , Par infiltration , Par sublimation. t." Gr. GROUPE TRACHYTIQUE. Nous ne reviendrons pas en détail sur le groupe trachyti- que ; ce que nous en avons dit ailleurs et ce que nous en di- rons de nouveau en parlant de plusieurs de ses parties comme roches subordonnées au groupe trappéen , complétera ce qu'il y a à savoir d'essentiel sur ce groupe si remarquable , consi- déré comme groupe principal dans l'ordre du terrain typho- nien plutonique et comme roche subordonnée dans les ter- rains typhoniens vulcaniques. D'ailleurs, ce sujet a été traité avec tous les développe- mens et l'intérêt scientifique qu'il comporte, à l'article Indé- pendance DES FORMATIONS. Tous les géologues s'accordent à le regarder romme la base ou le noyau de la plupart des terrains vulcaniques. Suivant M. de Buch , le Vésuve seul semble faire exception à cette règle. Néanmoins les laves ne sortent pas toujours immédia- tement du terrain de trachyte; elles traversent plus souvent le groupe basaltique , et prennent dans ces deux circonstances des caractères que nous indiquerons au groupe lavique. Nous ne rappelons ici le groupe trachytique que comme base des terrains volcaniques, et pour faire remarquer de nouveau que les volcans actuels ou joviens n'ont donné nulle part de véritables trachytes. M. de Buch, cet ingénieux et profond observateur des terrains volcaniques, qui est une si grande autorité dans une question géologique de cette im- portance, avertit de ne pas confondre les laves felspathiques avec les vrais trachytes. 356 VOL M. de Humboldt, dont l'opinion n'a pas moins d'autorité, dit dans ce Dictionnaire qu'il ne faut pas confondre le vrai trachyte du Drachenfels, du Chimborazo (il auroit pu ajou- ter, du Montdor , des monts Euganéens, de Hongrie, etc.), avec les laves leucostiniques, qui ont coulé par bandes étroi- tes, etc. 2.' Gr. CROUPE TRAPPÉEN. Il se compose, comme roches principales et fondamentales, de basanite et de toutes ses variétés, de dolérite , de vakite; et comme roches subordonnées , despilite, d'eurite, de leu- costine , de trachyte, de péperines diverses. Dans les terrains vulcaniques il est généralement placé au- dessous des roches du groupe lavique , et paroît par consé- quent arriver à la limite géologique la plus inférieure de ces terrains. Son mode de formation est entièrement chimique et de fusion. Quant à ses roches fondamentales , ce n'est que dans quelques ro(hes subordonnées qu'on trouve le mode de for- mation par voie mécanique de sédiment ou de transport (dans les péperines, breccioles et brèches). Quoique susceptible de présenter des divisions très-uéttes, très-variées, très-remarquables, même tabulaires et presque horizontales, il ne montre nulle part aucun caractère de vraie stratification; mais il n'offre pas non plus la forme de coulée qui appartient au groupe lavique. C'est en généra! un terrain massif, sans divisions ou à divisions fragmentaires, colum- naires , prismatoïdes, globulaires, tabulaires, etc. Les formes extérieures de ces terrains sont des plus remar- quables. Ce sont presque toujours des plateaux élevés, -dé- nudés, un peu concaves dans leur milieu, à coupures absolu- ment verticales. Ces plateaux se présentent souvent en assez grand nombre dans une même contrée. Ils sont généralement noirs, com- posés de parties prismatoïdes dues à la division de la masse. Ils sont ordinairement posés sur la cime de collines ou de montagnes souvent stratifiées , séparés les uns des autres par des vallées larges et profondes, qui semblent les avoir enta- més. Comme ils sont rarement parfaitement horizontaux, on remarque que leur inclinaison indique une continuité de VOL 557 penfe commune à tous les plateaux. Cette disposition, jointe aux circonstances de même aspect, de même couleur, de même nature, ne peut guère laisser douter que ces plateaux séparés ne soient les parties d'une grande coulée eu forme de nappes divisées par des causes postérieures et inappréciables pour nous, qui ont produit les fentes, les vallons étroits et profonds ou même les grandes vallées qui les séparent. Ces plateaux, ainsi séparés, offrent un des exemples les plus tranchés de ce qu'on appelle une formation morcelée, §. 1." Hoc/ies' et minéraux du groupe Irappéen. " Hoches de crisiallisation par action ignée. 1. Le BASANITE et le Basalte' base de cette roclie, es- sentiellement composée de cette base et de pyroxène. C'est 1 Nous ne décriron"! pas ces roches. En général, on ne doit, en géo- gnosie , décrire aucune roche, Ga genre de notion, lout-à-fail spécial, doit avoir été donné ailleurs; nous devons supposer toutes ces roclies et minéraux définis et connus : il ne s agit ici que d'fxaminer quel* rôle elles jouent dans les terrains que nous décrirons gcognosliquemcnt. Par conséquent il doit suffire de les noninirr, en l'aisant remarquer seulement les cliangcmens et les particularités que l urs rapports géo- guostiqiies peuvent leur donner. On doit donc recourir aux ouvrages de minéralogie, qui renferuicnt la description des minéraux simples et des masses minérales homogènes ou hétérogènes pour acquérir, si on ne la possède pas , une connoissance des caractères minJrulogigues de ces corps. J'ai suivi, pour la désignation des minéraux, la spéclficalioii et la nomenclature univoque que M. Beudant a mis en usage dans sou Traité de minéralogie, et pour les roches, la spécification et la uouicii- clalure que j'ai exposées dans ma Classification mincralogiijiie d:s ro- ches, publiée en 1827. 2 Voyez Basante, Dict, des spienc, nat., tom. IV, p, 100, et Basalte et BaSAKite (Classification minéralogique des roches), au mot Rocue et dans le Traité séparé, pag. 64, esp. 47, et pag. 102, esp- 27. 11 y a néanmoins dans l'article du Diciionnaire des sciCnces nalu^ relies, fait il y a vingt-trois ans(en i8o5), heaucoup de propositions qui doivent être maintenant exposées et considéré'S d'une tout autre ma- nière. Ain.si le prétendu Grïtnsteiii qui recouvie le basalte, est de la do- lérite; la houille qu'on cite comme alternant nos moindres chaînes ou groupes de montagnes à couches inclinées ou brisées ; mais ils suffisent pour nous donner une idée de ce que peut être et peut faire ce genre de force, et d'où a pu venir celui qui , dans les premiers âges du monde, a produit des effets proportionnels à la vigueur des forces physiques et naturelles de cette époque. « Ceux de ces changemens qui sont pour nous les plus re- marquables et les plus instructifs, appartiennent à la série de phénomènes d'où résultent des élévations de sol sur la terre et des récifs ou îles nouvelles dans la mer. Mous pré- sentons d'après la source où nous avons dit que nous puisions la plupart de nos exemples, ceux que nous avons à rapporter pour faire connoitre les diverses particularités de cette classe de phénomène. ^ ^9' VOL Élévation de la surface de la terre. Pendant un tremblement de terre arrivé le 24 Mai 17^0 dans les Pyrénées, un rocher entouré de terre et peu élevé fut lancé à plusieurs pas, et Pespace en fut comblé par le sol, qui s'éleva à sa place. Un des phénomènes de ce genre, le plus remarquable par son étendue et la gnuide échelle sous laquelle il s'est mani- festé à une époque très- récente , est celui du Malpais du volcan /le Jorullo. Dans la province de Valladolid (Nouvelle-Espagne), le 29 Septembre 175g. une plaine de quatre lieues carrées futélevée en forme de vessie p^r des forces volcaniques. La convexité du sol est en quelques endroits de i56 mètres; dans d'autres de 180 mètres. ' Des élévations semblables furent produites en 1796 et 1797, dans l'Amérique méridionale, par des tremblemens de terre, L'élasîicité des ga/. paroît avoir formé d'une manière analogue des cavernes dans le trachyfe. Des auteurs anciens et modernes affirment que pendant de violens tremblemens de terre des masses de rochers ont été élevées hors des crevasses de la terre. Pendant le tremblement déterre arrivé dans la Campanie en 1 538, et qui , le 29 Septembre , produisit le Monte-Nuovo , du rapillo et des masses énormes de rochers furent lancées d'une crevasse de la terre. ^ Suivant les rapports qu'on trouve dans les Mission* du Le- vant, en Juillet 1707 soixante rochers s'élevèrent de la nier, dans le voisinage de Santorin, au milieu d'éruptions volca- niques. M, de Humboldt rapporte que, pendant les éruptions vol- caniques à Lancerote, le i.*' Septembre 17^0, près de Chi- inanfaya, des rochers pyramidaux s'élevèrent de la mer, augmentèrent en grandeur, et bientôt s'unirent à Pile. Islcs nouvelles dans la mer. Les aufeurs de l'antiquité parlent souvent d'iles qui furent 1 Voyez l'article Ikdépendaivce des formations , toni. XXIIl, p. 362, la description trè<;-complète et très-pi lloresque du nouveau volcan de Jorullo et du Malpais au Mexiijue,par M, de Huimboldt> VOL 3ç)3 élevées du sein d'es mers de la Grèce. Pline dit : « la ferre nouvelle se forme aussi d'une autre manière; elle s'élève quelquefois subitemenr de la mer : ain.--i TOcéan rend à la terre ce qu'en d'autres lieux son abimea englouti avidement. Délos et Rhodes, dtux îles depuis long-tenius célèbres, se sont, dit-on, ainsi formées, et après elles encore qmdques- unes plus petites, Anaphé. derrière Mélon et ]Séa. entre Lemnos et l'Hellespont. Ainsi se forma aussi Halone, entre Lébédus et Téon ; de même Théra et Thérasie, deux des Cy- clades, l'an Z| de la i Sr.'" olympiade; i5o tms plus tnrd , Hiéra et Automate, encore deux Cyclades, s'élevèrent entre les pré- cédentes , à douze stades de la. Cent dix années plus lard, sous le consulat de M. J. Silanus et L. Balbus , le huitième jour avant les ides de Juillet, l'île de Chio apparut. Avant notre ère, une ile s'éleva de la mer à cAté de l'Italie, entre les lies Ioniennes et une autre grande ile de i5oo pas près de Crête. » Soulèi'emeat de sol. Strabon dit expressément que Hiéra s'éleva au milieu des flamn,es. Plutarque et Justin rapportent que son élévation fut précédée d un bouillonnement avec des flammes et d'ondula- tions violentes de la mer. De tels phénomènes se sont renouvelés depuis dans ces mers à dififérentes époques. Il paroît qu'en 726 l'île de Hiéra reçut une nouvel accroissement, et qu'en 1467 (ou ^ijS), encore dans le golfe, de Théra, et pendant des éruptions volcaniques, un petite île nouvelle se forma dans le même endroit où, sous le consulat de Silanus, Thia avoit paru, mais avoit dis- paru plus tard. Enfin , au commencement du siècle dernier (en 1707), encore une île nouvelle s'est formée au militu de celles qui existoient déjà. Parmi les formations d'îles nouvelles^, une des plus célèbres, des mieux constatées par les descriptions contemporaines qui nous ont éié transmises, est celle des petites îles du golfe de Santorin : c'est pour ce motif que nous rapportons ce phé- nomène avec plus de détails que les autres, quoique le récit en ait été inséré dans un grand nombre d'ouvrages. Le 25 Mai 1707, au lever du soleil, on vit dans la mer, à une lieue de la côte de vSantorin, un rocher flottant. Des 394 VOL matelots, le prenant pour un vaisseau qui se seroit brisé, s'en approchèrent : ayant vu ce que c"étoit, ils y montèrent, et en rapportèrent de la pierre ponce et quelques huîtres qui y avoient été attachées. Le rocher n'étoit qu'une grande masse de pierre ponce, que le tremblement de terre, arrivé deux jours auparavant, avoit détaché du fond de la mer. Quelques jours après le rocher, s'étantfixé, forma une petite île, dont la grandeur augmenta chaque jour. Le 14 Juin il avoit 800 mètres de circuit et 7 à 8 de hauteur; il étoit rond et formé d'une masse blanche et légère (pierre ponce et pé- périne). A cette époque la mer commençoit à s'agiter, et la chaleur dans File en empêchoit l'approche. • Pendant près d'un an des rochers s'élevèrent du fond de la mer et s'agrégèrent. Celle-ci fut presque toujours agitée et comme bouillonnante; des fumées, des flammes même en sortirent fréquemment , et les terres , élevées au-dessus de sa surface , chaudes jusqu'à l'incandescence , n'étoient pas abordables. Cependant le i5 Juillet 1708, par conséquent quatorze mois après le premier paroxisme, le père Gorré , ayant débarqué sur la grande Camène ( Hiéra ) , put exa- miner sans danger l'ile nouvelle : elle étoit haute d'environ 70 mètres ; elle en avoit plus de 000 dans sa plus grande largeur et environ 1600 de circuit; lorsqu'on aborda à San- torin , les marins remarquèrent que la grande chaleur avoit fondu presque toute la poix de leurs barques. M. de Choiseul , qui visita cette ile en 1776 , dit que, pen- dant dix ans après sa formation , le volcan nouvellement formé a eu plusieurs éruptions, mais qu'il est maintenant tout-à-fait dans l'inajction. «L'eau, dit-il, n'est plus chaude « en aucune place : on n'y remarque pas même de dégage- « mens de vapeurs^ seulement dans quelques endroits on voit « une grande quantité de bitume et de soufre qui surnagent.^^ L'ile de Santorin , dont la superficie est à peu près de huit lieues carrées , présente un vaste golfe demi-circulaire ayant quatre lieues de di-amétre, et dont le fond n'a encore pu être atteint par aucune sonde ; le cercle complet passeroit par l'île de Thérasie (aujourd'hui Aspronysi), qui en suit la cour- bure : au milieu se trouvent trois petites îles qu'on appelle Camènes, c'est-à-dire brûlées. Les roches qui bordent le golfe VOL 395 sont noires, vitreuses et de la nature de l'obsidienne : elles s'élèvent de plus de 200 mètres au-dessus de la surface de Teau; le reste de l'ile est de la pierre calcaire. 11 paroît donc que le golfe n'est qu'un ancien cratère énorme, dont une partie s'est écroulée dans la mer, que Tliérasie est un reste de ses bords, que le volcan auquel il appartient brûle en- core au fond de la mer, et que par ses grandes éruptions il a produit au milieu les trois petites îles. L'archipel des îles Açores a souvent présenté les mêmes phénomènes. En i638, une île peu éloignée de Saint -Michel parut et disparut. En 1719, pendant un violent tremblement de terre, il se forma encore une ile nouvelle entre Tercère et Saint -Mi- chel : elle jeta beaucoup de fumée et on trouva le fond de la mer très-chaud dans le voisinage. En 1812 cette île parut pour la troisième fois : le capitaine Tillard la visita et en donna une description détaillée. Ce volcan étoit devenu une ile nouvelle, dont le milieu s'élevoit de plus de 120 mètres environ au-dessus de la mer. Il y a quelques années, une nouvelle île s'est formée sur les côtes de Kamtschatka. Le 10 Mai 1S14, par un temps calme et serein , on entendit tout à coup dans la mer un bruit considérable, et l'on vit, à environ 400 mètres du ri- vage , au milieu d'explosions dont le fracas ressembloit à celui des canons, s'élever des flammes et des nuages épais de vapeurs. Des masses prodigieuses de terre et de grandes masses de pierres furent lancées en l'air : cet état dura jus- qu'au soir; alors on vit paroître un îlot qui jefoit du bitume par plusieurs ouvertures. Dix jours après on lâcha d'y péné- trer; d'abord on trouva quelques difficultés à cause du bi- tume durci qui entouroit l'îlot. Le sol s'élevoit à environ trois mètres au-dessus de la mer et étoit tout couvert d'une masse blanchâtre et pierreuse. Le nombre d'îles ainsi élevées dans différens parages est fort grand. Ces exemples, pris de lieux très- éloignés, suffisent pour donner une idée de la marcIie générale du phénomène. Les exemples d'ouvertures de gouffre et d'engloutissemens de ter- h^ VOL rains. de villes, d'édifices, de montagnes même, sont en- core plus fréquens. Nous nous contentons d'indiquer les sui- vans : Suivant Kircher , la ville d'Euphémie fut engloutie en 1 638 pendant un tremblement de terre violent. En 1678, pendant un tremblement de terre, une ville près du port de Pisco, au Pérou, fut engloutie. Suivant Spallanzani , le Mole , près de Messine , fut englouti pendant le tremblement de terre de 1780. Lorsque Caraccas fut ruinée par un tremblement de terre, la caserne près du castel de San -Carlo disparut presque en- tièrement. Un régiment, qui étoit sous les armes, fut en- glouti sous les décombres, à peu d'hommes près, qui se sau- vèrent. Pendant le tremblement de terre arrivé en 1692 à la Ja- maïque, la plus haute montagne de l'ile s'écroula et fut remplacée par un lac. L'iIe volcanique de Sorca n'existe plus ; et il y a peu d'an- nées que, par l'effet d'une violente éruption d'un volcan de l'île de Java, un espace d'environ i5 milles de long sur 6 de large, et sur lequel étoient bâtis quarante villages, a été englouti. Fentes et crevasses dans la supei-ficie de la terre. Pendant presque toutes les commotions violentes de la terre, il se forme à sa surface des fentes et des crevasses,, par où les forces volcaniques manifestent leur activité. Ces déchirures sont semblables à celles que l'on observe dans les volcans, et donnent naissance, comme on le dira dans la suite, aux montagnes ignivomcs et aux cratères d'éruption. Ulloa remarque que, pendant le tremblement de terre de 1746, qui ruina Lima, il se forma dans le terrain une cre- vasse large de cinq pieds et longue d'une lieue. Pendant le tremblement qui ruina Messine, le 5 Février 1785, la terre se fendit depuis l'entrée du détroit jusqu'à Messine; des fentes semblables dans les terrains furent remarquées pen- dant les trembleniens de terre de Lisbonne, de Cumana, de Caraccas, et en d'autres endroits. VOL 397 3. Changemens et phénomènes dans les eaux courantes, dans les sources et dans les eaux de la mer. L'influence des tremblemens de terre et de l'action volca- nique sur les eaux de source a été remarquée depuis long- temps. Pline rapporte que Phérécide, le Syrien, maitre de Pythagore, prédit un tremblement de terre, dans un lieu, sur l'inspection des eaux d'un certain pufts de Samos. Pendant celui qui arriva dans les Pyrénées, en 1678, il apparut des sources d'eaux acidulés. Lors de celui qui , le 1 3 Janvier 1824, agita la Bohème , des sources taries depuis des années devinrent abondantes en eau , et des puits desséchés en reçurent une grande abondance. Le Strok d'Islande, qui, comme le Geyser, jette périodi- quement des colonnes d'eau , apparut , suivant le rapport d'Olafsen, pendant un violent tremblement de terre, en 1784. Suivant Barrow , en 1206 , toutes les sources de Pile de Java furent troublées pendant un tremblement de terre. On observa le même phénomène dans la Suisse, en 1765, pen- dant celui de Lisbonne. En 1 563 , par un violent tremblement , dans la Sicile , tou- tes les sources furent salées. Pendant le tremblement de terre, de Lisbonne, la température des sources chaudes de Chaude- fontaine , près de Liège, fut considérablement élevée. Dans les mines de plomb du Missouri, suivant Schoolkraft, une source, pendant un tremblement de terre, en 1812, devint tout à coup chaude et trouble, et tarit quelques jours après. Lors du tremblement de terre arrivé, le 21 Juin 1660, dans les Pyrénées, les eaux de Bagnères devinrent, suivant Falassou, tout à coup si froides, que ceux qui en faisoient usage les quittèrent. Pendant celui de Caraccas, l'eau du lac Maracaibo dimi- nua sensiblement. Lorsque Raguse , en 1667, fut ruiné par des tremblemens de terre, toutes ses sources tarirent. 4. Éruptions de diverses matières par les ouvertures DES terrains volcaniques. Nous avons dit qu'on donnoit le nom de cratère à une es- 5cj3 VOL pèce d'ouverture caractérisée par sa forme et par sa position; mais, ainsi qu'on l'a vu à l'article de la division des terrains volcaniques, on a entendu la signification de ce nom en le donnant à toutes les §ortes d'ouvertures par où sortent les matières diverses, et notamment les laves, dont les phéno- mènes précédens semblent avoir annoncé l'éruption. Parmi les volcans qui sont pourvus d'un vrai cratère, les uns ont un cratère permanent; d'autres n'en ont, pour ainsi dire, que momentanément. Dans quelques-uns, le cratère est sur la cime; dans d'autres il est latéral; ou bien ils en ont un sur la cime et un autre latéral , ou enfin deux sur la cime . etc. : d'autres encore , dont les éruptions sont connues , ne pré- sentent aucune trace de vrai cratère. Stromboli a sur la cime un seul cratère continuellement en action ; le Vésuve et l'Etna ont sur la cime un cratère qui se montre actif en même temps que les éruptions latérales; le pic de Ténériffe a sur sa cime un cratère éteint , et rentre ainsi dans la classe des volcans dont le cratère est comme transitoire : sa dernière éruption étoit latérale. Le mont Coléma , au Mexique , a sur la cime deux cratères qui vomissent en même temps de la fumée et des laves. I/Antisana, dont les éruptions sont connues, n'a point de cratère sur la cime; l'Yana-Urcu , dont les érup- tions sont également connues , ne présente aucune trace de cratère. Sur la cime du Keffer, situé dans l'intendance de Véracruz , on ne voit point de trace de cratère ; mais les coulées de laves qu'on remarque entre le petit village de las Vigas et Hoya , paroissent être les effets d'une éruption très- ancienne. Sur l'Epomco , nommé aujourd'hui Tripéta, on ne remarque pas non plus de traces de cratère: l'éruption qui, en )5o2, dévasta une partie de l'ile, eut lieu aupied de la montagne. Souvent , sur le penchant des collines qui ont des érup- tions latérales, il se forme des cratères d'éruption, ce qui produit des collines d'une hauteur considérable. Ainsi se for- mèrent sur l'Etna le Monte-Negro, en i556, et le Monte- Rosso , en 1669. Suivant Breislak, en 1794, quatre cratères d'éruption s'élevèrent sur le Vésuve. Il se forme aussi des ou- vertures d'éruption, comme au pic de Ténériffe , à l'Époméo . au Vésuve et à d'autres volcans. Ou bien des cratères pro- VOL J99 fonds se forment et surpassent en grandeur l'ouverture de la cime comme la Chahorra àTénériffc, qui est cinq fois plus «grande que le cratère de la cime du pic. Plus ces ouvertures d'éruption s'éloignent du sommet de la montagne, plus la lave jaillit près du pied, et plus la ra- pidité sera grande (p), de même que la surface sur laquelle elle se répand. La coulée de lave qui , en 1794 , détruisit Torre del Greco , fut une des plus grandes qu'on eût jamais aperçue au Vé- suve, et le cratère d'éruption d'où elle sortoit, se trouvoit dans la profondeur. Ces fentes ne se forment jamais dans une autre direction que celle qui suit exactement la pente du cône, depuis le sommet jusqu'au pied. Jamais on n'a vu d'ouvertures dans une direction parallèle au diamètre ou à la circonférence de la montagne; on a vu, au contraire, des ouvertures ou fentes longitudinales si considérables , qu'elles avoient comme divisé certains volcans en deux parties distinctes, même en deux volcans, ainsi que cela a eu lieu au volcan deMachiaii, dans l'une des Moluqaes, en 1646. Ces fissures se bouchent bientôt parla consolidation de la lave à laquelle elles donnent passage, et c'est ainsi que se produisent ces grands filons en forme de mur qu'on nomme dyfces; tels sont ceux qu'on ob- serve en si grand nombre à la Somma , et qui la parcourent dans tous les sens. (Poulett- Scrope.) Les matières liquides que les éruptions rejettent par ces diverses sortes d'ouvertures, sont des laves, des eaux pures ou vaseuses , des bitumes. Les laves sont les matières que fournissent le plus grand nombre des volcans. Outre les phénomènes généraux qui précèdent et annon- cent les éruptions de ces matières, il en est quelques-uns de spéciaux. Ainsi l'élévation du sol dans l'intérieur d'un cratère, peut être donnée pour une marque certaine d'une prochaine éruption, comme M. de Buch l'a observé dans le Vésuve. Nous avons décrit, à l'article Laves, la manière dont elles sortent, leur genre de liquidité, leur mode d'écoule- ment et tous les phénomènes secondaires qui accompagnent ce phénomène principal. (Voyez Laves.) 400 YOL Le mot de Lave, comme on l'a déjà dit à cet article, ne désigne pas une roclie particulière, mais une manière d'être commune à plusieurs roches fondues par raction volcanique. C'est maintenant l'idée juste que s"en font plusieurs géolo- gues. MM. Cordier, Ungern-Sternberg, Poulett-Scrope , etc. Nous avons traité ailleurs (au mot Lave) la question si dé- battue de la chaleur des laves, et nous avons tâché de faire voir qu'aucune observation précise ne pouvoit nous conduire à penser que l'incandescence et la liquéfaction de ces ma- tières minérales suivissent d'autres règles que celles qui dé- terminent cet état. Cependant nu observateur des terrains volcaniques et d^cs volcans, aussi expérimenté quingétiieux , paroit porté à croire que ce n'est pas à la chaleur seule que les laves doivent leur état de fluidité, et il i'attrihue, même lorsqu'elles sont incandescentes , à la vaporisation des petites portions d'eau interposées entre les lames des cristaux qui composent ces masses d'une fluidité pâteuse. Les cristaux des laves paroissent en général plus gros à l'origine des courans que vers leur extrémité. Il est plusieurs montagnes volcaniques qui , possédant tous les caractères de cette sorte de terrain et rejetant du gaz, des pierres, etc., ne produisent cependant aucune lave. On remarque que cette propriété appartient principalement aux volcans très-élevés. Beaucoup des montagnes colossales des Cordillères, telles que le Rucu- Pichincha (49^10 mètr. ) , le Capac-Urcu (0460 mètr.), etc., n'ont jamais lancé de laves en coulée; pas plus que le Stromboli , montagne qui atteint à peine 200 mètres de hauteur au contraire, d'autres volcans de hauteur considérable, comme le Poi^oratepetl (5542 met.) et le pic de Ténériffof ( 38()8 mètres), ont eu des écoulemens latéraux. Selon M. de Humboldt, ce ne sont pas les volcans et les cratères d'éiuption seuls qui répandent de la lave et de la vase; mais, a Quito, ces matières sont lancées des crevasses de la terre pendant de violentes commotions. Le 4 Février 1797 , un rocher de frachyte s'entr'ouvrit dans les environs de Péliléo et les couvrit d'une masse boueuse nommée moja. qui sortit en même ttmj>s de terre près de Rio-Bamba, et y forma des collines coniques. Ce moya, qui détruisit alors le VOL 401 village de Pëlil^o, sortit du rocher trachytique à une hauteur de 400 mètres. Les étouleniens de vase de quelques volcans de l'Amérique sont remarquables : le pic de Carguiza a vomi, le 19 Juin 1698 , et llmbabiiru, en 1691 , de l'eau, de la vase et des poissons {preaodillas , pimelodes cjciopum). Ce qui est le plus rare, ce sont les écoulemens d'eau : sou- vent ou les confond avec les inondations causées par la fonte des neiges sur la cime des volcans. Ce fut probablement la cause des torrens d'eau qui accompagnèrent l'éruption du Vésuve, en io34, et celle de l'Etna, en lySS. En 1744, le Cotopaxi a eu des écoulemens d'eau considé- rables, et Lacondamine préfend qu'ils furent causés par la fonte des neiges; mais M. de Humboldt les attribue aux érup- tions de la montagne. Pendant le tremblement de terre de Cumana, arrivé le 14 Septembre 1797 , il s'écoula de plusieurs crevasses de l'eau et du bitume. Dans une plaine qui s'étend vers Cassany , à deux lieues au sud de Cariaco , la terre s'entr'ouvrit et lança, de ses cre- vasses, de l'eau chargée d'acide sulfurique. Pendant le tremble ment de terre de Caraccas , la terre s'en- tr'ouvrit près de Valicillo, à quelques lieues de Valence, et lança une si grande quantité d'eau, qu'il s'en forma un nou- veau fleuve. Le même événement fut observé à Porto- Ca- bello. A l'ouest de la Sierra de Meapire , on trouve un ter- rain creux ducjuel fut lancé du bitume pendant le tremble- ment de terre de 17C6, qni ruina Cumana. 5. Éjections diverses de matières pulvérulentes j de pierres, de rocher* j etc. Ces éjections sont très-différentes, et par la nature des corps qui sont lancés au loin , et par la force qu'il faut admettre pour produire des effets quelquefois prodigieux. On distingue en général, dans les corps ainsi lancés, les matières pulvéru- lentes improprement nommées cendres; les petites pierrailles, débrisde laves et des parois du cratère qu'on nomme rapilli} les blocs ou bombes de laves fondues, incandescentes même, et qui prennent ces formes dans les airs; les blocs solides, 58. 26 4o2 VOL d'un volume quelquefois très - considérable , de naiure lavî- que, mais arrachés aux entrailles des volcans, aux parois et aux bords du cratère; et enfin, des débris, des blocs même, de roches étrangères aux terrains volcaniques. Nous allons donner des exemples de ces différentes classes d'éjections. Les matières pulvérulentes dont nous avons déjà parlé plus haut en général, se présentent dans presque toutes les érup- tions volcaniques ; on les appelle cendre et sable. Elles ne tombent pas toujours sèches sur le sol, mais fréquemment pénétrées de vapeurs aqueuses et entremêlées de petites sco- ries : dans cet état elles ont la propriété de s'unir et de for- mer à la surface de la terre les masses solides. A l'éruption du Cotopaxi , le 4 Avril 1768, la pluie de cendres fut si forte qu'à Saint-Ambato et à Tacuaga les habi- tans marchoient dans les rues pendant le jour avec des lan- ternes. Souvent ces cendres se répandent à plusieurs lieues de distance : celles du Vésuve furent portées à Constantinople, en 473 ; celles de l'Etna à Malte, en iSag; celles de l'Hékla se répandirent à 5o lieues, en 1766. Après les tremblemens de terre de Caraccas on trouva dans les montagnes d'Aros une terre blanche, semblable à de la cendre , qui avoit été lancée dçs crevasses et qui couvroit la contrée. Des nuages de poussière obscurcirent l'air à Caraccas et formèrent, lorsqu'elles furent tombées sur les décombres des édifices ruinés, une couche terreuse. Les masses de rochers que lancent les monts ignivomes et les cratères d'éruption, sont ou des pierres volcaniques, des ponces, dfs scories, des fragmens de lave, des verres, des masses vitrifiées, des cristaux amoncelés, des brèches, ou ce sont des roches d'autre formation. Lorsque ces déjections n'ont la grosseur que de quelques lignes, on les appelle rapilli. Lesrapillis, qu'on trouve à toutes les éruptions volcaniques, consistent en scories ou en ponces .- les premières sont noires et ressemblent aux scories des fourneaux; les secondes, blanches ou grises, fréquemment en petites déjections, sont vitrifiées ou vitreuses ; quelquefois elles forment de petites boules (larmes volcaniques, amandes volcaniques). Éruption du Vé- suve de i8i3. (Menard de la Groye.) Les scories sont tantôt légères, tantôt pesantes j on en trouve VOL 4o3 d'une grosseur considérable : uinsi Menard de la Groye cite une scorie de Téruption du Vésuve de i8i3, qui pesoit 12 livres. Les masses de lave qui sont lancées forment des boules, des bombes ou des blocs: ces bombes sont rondes, souvent couvertes ou enveloppées d'une croûte scoriforme qu'on peut en détacher; il n'est pas rare qu'on les trouve vitrifiées, sou- vent creuses , quelquefois composées de plusieurs couches, dont quelques-unes sont pierreuses, les autres vitreuses. Ces bombes sont ordinairement aplaties, rarement sphériques ou ovales. Les masses de lave projetées en blocs tombent fréquem- ment amollies sur la terre, de sorte qu'elles prennent l'em- preinte des obiets sur lesquels elles tombent: elles sont de grandeur considérable, ayant plusieurs toises de circonférence ; tels sont les blocs que, selon Lacondamine , le Cotopaxi a lancés ; ceux de la plaine Grcnez au pic de Ténérilfe, etc. Ces blocs sont d'ordinaire arrondis: au pic de Ténériffe , ils consistent en obsidienne avec du felspath et du silex résinite ( DE Humboldt); à l'Etna, ils sont composés de diverses laves semblables à celles des anciens courans , leur surface est vitrifiée. (Ferrara.) Des masses prodigieuses sont ordinairement lancées par les volcans élevés : le Cotopaxi a lancé en i553 des rochers de 3 à 4 mètres de diamètre; tandis que les volcans moins éle- vés, comme le StromboU, ne lancent ordinairement que des fragmens de rochers de quelques centimètres de diamètre. Les masses sont quelquefois lancées à une hauteur consi- dérable par ces éruptions : les pierres que lança le Vésuve en 1779, restèrent en l'air pendant 25 secondes : l'Etna, en j66g et en 1819, lança de grandes masses de pierres jusqu'à une lieue de distance. Le Cotopaxi , en i533 , a lancé à trois lieues des rochers de 10 mètres cubes, et des masses prodigieuses d'obsidienne ont été jetées en l'air par le pic de Ténérifi'e. Parmi les phénomènes rares , il faut placer les déjections de roches primitives. Ferrara soutient qu'il a trouvé sur l'Etna du granité lancé par ce volcan (de Huîiboldt, t. 1 , p. 388). Le Vésuve a aussi lancé du granité et du micachisfe , et. selon Giœnei , de la diorite et du grès. 4o4 VOL 6. DÉ&AGEMENS DIVERS DE VAPEURS ET SUBLIMATIONS. Dégagemens gazeux. « Ils sont de nature très-différente , et les phénomènes qu'ils in;mi!Vstent, ainsi que les effets qu'ils produisent , sont aussi très- variés. « Les vapeurs aqueuses forment la plus grande partie des dégagemens de fluides aériformes. Ces vapeurs, visibles de très-loin, mêlées presque toujours de matières pulvérulentes, forment ces colonnes et nuages noirâtres qu'on a pris souvent pour de la fumée, et qui, en se condensant, produisent les météores atmosphériques dont nous parlerons plus bas. « Ces vapeurs, éclairées par les matières incandescentes qui remplissent les cratères ou en garnissent les parois, ont sou- vent été prises pour des flammes. Ainsi on vit se former au- dessus du cratère du Vésuve, en i63i , lySy et 1779, des colonnes de feu qui s'élevèrent à une hauteur prodigieuse. Le dernier phénomène, arrivé le 3 Août à 9 heures du soir, a été décrit par Délia Torre. La girandole atteignit une hauteur qui surpassa trois fois celle de la montagne. Un spec- tacle semblable fut observé sur l'Etna le 18 Juillet 1787 à onze heures du soir. Pendant l'éruption du Cotopaxi, en 1758, la colonne qui paroissoit enflammée, s'éleva à près de douze cents mètres; mais cette illusion a été combattue par un grand nombre d'observateurs (M. Poulett-Scrope , etc.), qui ont affirmé qu'il ne sortoit jamais aucune véritable flamme des cratères des volcans. « Cependant il se dégage des volcans , dans certains momens et dans certaines éruptions, du gaz hydrogène qui n'est ja- mais pur, mais qui est toujours plus ou moins chargé de S')ufre en dissolution, et qui appartient par conséquent à ce gaz particulier qu'on nomme gaz hydrogène sulfuré ou acide h^drosulfurique. „ Quoique ce gaz exige une assez haute température pour êire enflammé, il paroit que celle des volcans ou de l'intérieur de la terre est, dans quelques circonstances et à une cer- ta ut' profondeur, suffisante pour l'enflammer, et qu'il peut être considéré comme La vraie source de flammes observées VOL 4-5 et décrites de manière à ce qu'il soit difficile qu'on se soit mépris sur ce phénomène. » A Cumana on remarqna, une demi-heure avant la grande catastrophe du 14 Décembre 1797 , une odeur forte de soufre dans le voisinage du couvent de San-Francesco , précisément dans cette contrée où le bruit souterrain, qui du sud -ouest se répandoit vers le nord-est, étoit le plus violent; en même temps on vit des flammes s'élever sur les bords du Rio-Man- zaïiares, dans le voisinage du couvent des capucins. Des phé- nomènes semblables furent aperçus dans le golfe de Cariaco , non loin de Mariquita. Pendant le tremblement de terre qui arriva le 26 Juillet 1 80 5 aux environs de Naples, on vit s'élever, dans une étendue de plusieurs lieues, des flammes de la terre. Des phénomènes semblables furent observés pendant la commotion qui rufna Lisbonne. A une distance de sept lieues on vit des flammes et une colonne de fumée épaisse sortir des ouvertures laté- rales des rochers d'Alvedras. La fumée dura plusieurs jours et augmentoit à mesure que le feu souterrain s'embrasoit davantage. On vit des colonnes de fumée semblables s'élever de la mer. « Le gaz acide sulfureux, le gaz acide muriatique, dont la présence presque habituelle dans la plupart des volcans pro- duit les colorations et décolorations des laves et ces alté- rations si communes et si variées qu'on y remarque , se dégagent avec une grande abondance des cratères et fis- sures volcaniques, tantôt presque constamment, tantôt avant, au moment ou après les éruptions. « Le gaz acide sulfureux est très-abondant à l'Etna et presque dominant; il est au contraire rare au Vésuve, où le déga- gement d'acide muriatique est si constantqueM.de Gimbernat, profitant de son mélange avec des vapeurs aqueuses conden- sables, avoit établi près du sommet de ce volcan une sorte d'appareil, qui le recueilloit et le rassembloit dans des vases. « L'acide carbonique se dégage aussi en grande abondance de plusieurs terrains volcaniques; mais on l'a observé vers le pied des montagnes volcaniques , dans les plaines sur les- quelles elles s'élèvent et après les éruptions, plutôt que sur les sommets et dans les paroxismes. 4o6 VOL « L'azote est plus rare; mais sa présence dans les cavités deu terrains volcaniques a été constatée.*' SuhlimaLions, « Les vapeurs ou gaz qui se dégagent dans les éruptions tien- nent souvent en dissolution différens minéraux , qu'elles dé- posent dai;s les fissures des montagnes volcaniques, dans les soufflures des laves ou sur les parois des cratères. Nous avons déjà parlé de ces corps à l'article des Minéraux produits par sublimation; ce sont : l'acide borique ( 5 toriques, il ne s'est formé , élevé ou seulement ouvert, aucun nou- veau volcan. II faut bien s'entendre sur la valeur de ce mot et le prendre dans l'acception que lui a donnée M. L. de Buch. Il signifie ici sjstème volcanique , et non pas bouche ou mamelon, volcanique. Cela veut dire qu'on ne peut citer aucun exemple authen- tique que d'un terrain situé, soit dans l'intérieur des terres, soit sur les côtes maritimes, soit même au milieu de la mer, et qui ne présentoit aucune trace de roches volcaniques ou qui en étoit seulement à la distance de quelques kilomètres, il se soit, non pas formé un volcan, mais même ouvert un cratère ou de soulèvement ou d'éruption. Tous les nouveaux cratères qui se sont ouverts, toutes les nouvelles roches vol- caniques qui se sont élevées au-dessus des eaux de la mer, se sont constamment montrés non-seulement dans le voisinage, mais dans la dépendance d'un système volcanique existant de- puis un temps immémorial, et même plutôt dans un système volcanique dont quelques parties étoient en activité, que dans un système entièrement éteint. Nous répéterions les noms de lieux que nous avons si souvent cités et que nous allons encore citer , si nous vou- lions appuyer cette proposition par des exemples. Il suffira, pour se convaincre de la réalité de cette règle, de relire ce que nous avons rapporté , à l'article III , Des phénomènes vol- ganiques , sur les îles nouvelles et les soulèvemens de sol, et ce que nous allons rapporter , à l'article qui va suivre, sur les nouveaux volcans des Açores, de l'archipel grec, de l'Islande, des archipels indien et japonois, du Kamtschatka , etc. On peut même poursuivre plus loin la considération qui conduit à conclure qu'il ne se forme, à notre connoissance , aucun des terrains que nous avons rapportés à la période sa- turnienne ou antéliistorique, et faire remarquer que ces îles et collines nouvelles, sorties de la terre ou du sein des mers, sont toujours composées de roches laviques, et n'ont jamais montré ni vrai trachyte , ni vrai basalte. Ce seroit donc éta- blir une hypothèse tout -à-fait gratuite, c'est-à-dire dénuée de toute présomption, que de dire qu'il peut se former h notre insçu dans le sein des mers des terrains volcaniques composés des roches ^ue nous venons de nommer, puisque 4U VOL les échantillons du sol sous-marin qui ont été amenés au jour par Faction volcanique, ne nous ont jamais montré aucune de ces roches. ARTICLE V. GÉOGRAPHIE VOLCANIQUE. ' §. 1."^ Liste des principaux Volcaivs actuels ou de la PÉRIODE JOYIENNE. f'olcans d'Europe et des îles adjacentes. Le Vésuve. Sa première éruption est rapportée à Tan 79. C'est dans cette éruption qu'Herculanum , Pompeia et Stabia furent ensevelis, « non pas sous des laves, mais sous des éjec- tions et transports, tant aériens qu'aqueux, de matières pul- vérulentes, de péperine, de brecciole , etc. Les matières pul- vérulentes que rejette actuellement le Vésuve sont, d'après l'observation de M. Gimbernat, très-différentes de celles qui ont enseveli ces villes. >^ Avant cette époque , il est probable que les éruptions avoient lieu par le cratère central de la Somma, qui formoit une montagne conique isolée. Ce volcan a éprouvé depuis une grande variété de phases, et durant une période de près de ûew^ siècles, c'est-à-dire depuis 1 109 jusqu'en i5o6, il est demeuré dans un état complet d'inactivité. Le cratère con- tenoit en ce temps des bois et quelques petits lacs. Après l'année i558 il y eut de nouveau un siècle de repos absolu, qui fut interrompu par la violente éruption de i63i. En 1 760 , des éruptions éclatèrent à la fois de quinze points d'une fissure , qui s'ouvrit du sommet à la base de la mon- 1 11 y a Lien des listes des volcans en activité; mais, comme mon oLjct n'est pas d'en présenter une complète, j'ai préféré donner la tra- duction de celle qui est à la fin de l'ouvrage de M. Poulett-Scropc , parce qu'elle m'a paru, par sa dimension et sa forme, remplir très-bien mon objet, et que je n'aurois pas espéré en faire une meilleure: je me suis contenté d'ajouter quelques notes, et d'y faire quelques addi- tions. Je n'ai pas pu établir une distinction précise entre les additions et le texte de l'auteur que j'ai suivi ; mais lorsque je les jugerai de quel- que importance, je les ferai distinguer par des guillemets, placés au commencement et la fin de l'addition , ainsi que je l'ai fait plus liant. VOL 4»9 tagne : chacune de ces ouvertures vomissoit delà lave et des scories. Pendant long-temps les laves de ce volcan ne con- fiistoienl qu'en téphrine amphigéiiique , et les anciennes, sui- vant les observations de M. Moricand , sont plus riches en amphigène que les modernes; mais il est probable, d'après la quantité de ponce qui existe dans la couche de conglomé- rats de la Somma , que ces laves étoient autrefois d'une nature felspathique ou trachytique. Cette opinion est appuyée par la considération que la masse principale de la lave de la Somma est elle-même trachytique, et que les volcans éteints des champs phlégréens , dans le voisinage immédiat du Vésuve , ont presque uniformément produit des laves trachytiques. « Le Vésuve, quoique tranquille depuis un temps considé- rable avant la funeste éruption de 79 , avoit cependant autre- foi.-; vomi des laves et des matières terreuses. La ville de Pom- peïa étoit pavée de lave et bâtie en partie de roches volca- niques: on trouve sous ce pavé plusieurs lits ou courans de lave. M. Lippi a publié une dissertation très-profonde sur les matières qui ont enseveli Pompeïa. Il paroit les considérer en général comme des matières volcaniques délayées; et, mal- gré les objections qui lui ont été opposées avec non moins de science et d'érudition , je suis porté, d'après ce que j'ai vu, et ainsi que je l'ai dit plus haut, à admettre qu'une grande partie des matières qui ont recouvert Pompeia, qui ont pé- nétré dans ses caves et ses temples, et qui ont comme moulé ses statues, étoient à Pétat d'une matière terreuse humide et même délayée. « Le Vésuve, outre le selmarin qui tapisse les fissures de ses laves , a rejeté quelquefois des masses considérables de ce sel. Une des plus grosses est celle qui a été lancée par Péruption de 1 82 2 , et qui a présenté un mélange de substances terreuses et ferrugineuses volcaniques et de selmarin assez impur. M. Laugier , qui Pa analysée , y a trouvé les matières suivantes ; Selmarin 62,9 Muriate de potasse. . . 10 Silice Il Fer 4 Alumine 3 Chaux 1 9159- 4i6 VOL « Le Vésuve, ou plutôt la Somma, offre la réunion la plus nombreuse et la plus remarquable d'espèces minéralogiques. M. Monticelli , dans un ouvrage intitulé Orjctographie du Vésuve, en a publié l'énumération et la description. Nous en donnons ici la liste : histe des principales espèces minérales qui se trouvent dans les roches laviques du Vésuve, et dans celles qui, ayant été rejetées par ce volcan , font partie de son ancienne masse ou des débris accumulés au pied de cette masse, nommée la Somma , princi- palement dans le lieu dit Fossa-Grande. D'après MM. T. Monticelli et E. di N. Covelli. Soufre. Acide sulfureux. Acide sulfurique. Acide muriatique. Gaz azote. Acide boracique. Séléijiure de soufre. Acide carbonique. Eau. Hydrogène sulfuré. Arsenic sulfuré. Quarz. Plomb sulfuré. Plomb muriaté (cotunnia). Cuivre pyriteux. Cuivre sulfaté. Cuivre muriaté. Pyrite ( dans les cavités de la lave amphygénique et py- roxénique). Fer oligiste. Fer oxidulé. Fer oxidulé titanifère. Fer sulfaté. Fer permuriaté. Manganèses sulfatés. Manganèses muriatés. Zircon. Sous-sulfate d'alumine. Néphéline. Topaze. Magnésie sulfatée. Magnésie muriatée. Condrodite. Serpentine. Péridot. Talc. Spinelle. Gypse. Fluor. Calcaires divers. Dolomie. Arragonite. Chaux phosphatée. Sphéne. Wollastonite. Amphibole. Pyroxène. Épidote. Thomsonite de Brook. Stilbite ? Grenats. Idocrase. Gisinondine. Tourmaline? Gehlénite. Mélflite. Selmarin. Muriate de potasse. Miiriate d'ammoniaque. Soude sulfatée. Sodalite. Lazulite. Analcime. Potasse sulfatée. VOL Alun. Amphigène. Meionite. Felspath. Hauyne. Mica. Bieislakite. Huniboîdtilite. Zurlile. Davyne. Cavolinite? Christianite. Biotine. ^^ 417 Le Monte~Ntioi>o , dans le golfe de Baies , s'étant élevé par une éruption au milieu des champs phlégréens, en l'année i558 , doit être regardé comme le siège d'un foyer volcanique ré- cemujent en activité. On sent encore au fond du cratère une chaleur considérable , et des vapeurs s'échappent de quel- ques-unes de ses crevasses. Le cratère de la Sol/atare est supposé avoir été en éruption au commencement du 12.* siècle. «Cependant on n'en a au- cune notion précise', et ses roches, aussi de nature trachy- tique , ont éprouvé et éprouvent encore une altéiation très- sensible. Les pyrites qu'on y observe ne paroissent pas s'y |;ro- duire, mais plutôt exister dans le trac!iyfe\ Les roches des environs ont subi le mt-me genre d'ait; ration ; elles sont de- venues blanches , ce qui leur avoit fait donner par les anciens le nom de colles leucogei. « Le son creux que produit le sol de la Solfatare, lorsqu'on frappe dessus, ne peut pas être attribué à une vaste cavité qui seroit au-dessous; mais, comme l'observe très-bien M. Dau- beny, à la multitude de fissures qui traversent ce soJ. " Etna^ Montagne volcanique considérable et d'une grande régularité. Ce volcan a été constamment en activité depuis 1 Vojez la note ci -dessus, pag. 409. 2 Voyez ce qui a été dit à ce sujet à l'article des niinéraus volca- niques, p. 38i et 384. 58. 37 4»8 VOL les premiers siècles Iiisloriques : pltis de soixante-dix c6nes parasites se sont foriftés sur ses flancs par les explosions laté- rales. Ses laves sont un basanite felspatheux passant quelque- fois au dolérite par l'abondance du felspath. Elles présentent peu de variétés. « M. Ferrara assure que l'Etna n'a jamais produit de vriii basalte depuis les temps historiques. On remarque à la base de l'Etna des alternances de calcaire et de roches volcani- ques, qui ont conduit plusieurs géologues à penser que l'Etna avoit soulevé un terrain calcaire marin, et qu'après l'avoir percé, il s'étoit répandu par-dessus lui (Ferrara). On assure que ce volcan a lancé, dans quelques-unes de ses éruptions, des blocs de granité. ^^ Isles Lipari : Stromholi, « Cette île consiste en une seule montagne conique, sur un des côtés de laquelle on voit plu- sieurs petits cratères, dont un en activité; le reste est éteint. Le volcan offre cette particularité que , quoiqu'il ait rarement des périodes d'activité très-intense, il jouit plus rarement en- core d'intervalles de repos, puisqu'on n'a remarqué aucune lacune dans ses opérations, qui sont décrites par des écri- vains antérieurs à l'ère chrétienne, en termes qui convien- droient encore à son état actuel. Elles consistent en éjections répétées à intervalles très - rapprochés , de pierres et de cendres, qui retombent dans le cratère ou sont portées dans telle ou telle direction, selon celle du vent. Le cratère ce- pendant étant placé sur le penchant du précipice, et non sur son sommet, les matières qui en sortent ne contribuent que peu à accroître l'accumulation de substances dans son voisinage immédiat , et sont pour la plupart emportées dans la mer. Néanmoins il a cela de très -remarquable qu'il est dans une activité continuelle depuis un temps immémorial, et que, malgré cela, on ne cite aucune éruption dans la- quelle il ait donné des coulées délave. « Les autres parties de l'île sont composées d'une roche vol- canique d'agrégation (tuf ou tufa), dont les cavités sont re- vêtues de fer oligisfe spéculaire, et qui est traversée de filons {dykcs) qui ont beaucoup de rcsse?nblance avec le trechyte. ^* Vulcano [une autre des ilcs Lipari). « Les époques de ses VOL 4tg éruptions connues sont les années 1444 (où de grands frag- ïnens ont été, dit-on , lancés à une distance de six milles), i55o, 1759. '77^? 1780 et 1786. La partie supramarine de ce volcan présente un cAne de petite dimension , pourvu d'un cratère central (maintenant à l'état de solfatare), s'éle- vant de la cavité d'un cratère plus ancien et très -étendu ^ creusé par une violente éruption dans une montagne conique, qui lui étoit proportionnée. ^^ Cette solfatare fournit main- tenant beaucoup d'alun; mais, suivant l'observation de M. Daubeny, il est produit ici par le gaz acide sulfureux, tan- dis que celui de la solfatare du Pouzzole seroit dû au gaz hy- drogène sulfuré. Outre les sels résultant de l'action des vapeurs du sol sur les roches de Vulcano , les vapeurs du cratère donnent des produits très-remarquables, qui, s'ils ne sont pas uniquement propres à ce volcan ,. s'y présentent avec une grande abon- dance. Ce sont : 1." l'acide boracique, qui revêt en un enduit épais, mais léger, spongieux et cristallin, les parois des ca- vités de ce cratère; 2.° du borate d'ammoniaque et du selam- moniac ; 5.° du sélénium, avec le soufre, qui s'y présente aussi sublimé et qui paroit avoir été volatilisé avec l'hydrogène. Les opérations de ce volcan paroissent donc et très-actives et très-variées ; M. Daubeny en donne une description pitto- resque, que nous croyons devoir r;ipportcr ici textuellement. «Je ne saurois me représenter, dit-il, un spectacle d'une « grandeur plus solennelle que celui que présente son inté- /< rieur, ni concevoir un lieu plus propre à exciter , dans un /ç siècle superstitieux, cette terreur religieuse que causoit « l'ile , considérée comme consacrée à Vulcain, et les ca- << vernes. résidincis particulières de ce dieu. « J'avoue, quant à moi, que les elTels réunis du silence f, et de la solitude de ce lieu, la profondeur de sa cavité olvulus ; au smilax aspera. (J. ) VOLUCELLA. (Mamm.) Pallas et Gmelin nomment 5Ci«ri;s volucella le polatouche de Sibérie. (Desm.) VOLUCELLE, Volucella. (Entom.) Ce nom a été donné par Geoffroy à un genre d'insectes diptères. Fabricius ne l'avuit pas d'abord adopté; il avoit laissé les insectes ainsi désignés par notre auteur François dans le genre des syr- phes, dont il avoit fait une division ; mais reprenant ensuite le nom de volucelle, il l'applique à des insectes tout- à- fait différens, en particulier à quelques espèces du genre Usie de M. Latreille. Pour éviter toute confusion à cet égard, nous avions rétabli le genre Volucelle sous le nom de Cé- NOGASTRE, article dans lequel nous sommes entré dans beau- coup de détails k ce sujet et auquel nous prions le lecteur de recourir. ( C. D. ) VOLUCRIS AKBOREx\. {Ornith.) Dénomination qui a été attribuée à la bernache par quelques auteurs. (Desm.) VOLUPIE. (Foss.) On trouve à Hauteviile, département de la Manche, dans une couche de calcaire grossier, une espèce de petite coquille bivalve, dont les caractères parois- sent ne pouvoir se rapporter aux genres déjà connus. Elle n'a que deux lignes et demie de longueur, sur deux lignes de largeur; ses sommets sont pointus, recourbes et portés sur l'un des côtés ; elle est équivalve et inéquilatérale , et sur chaque valve il se trouve sept à huit gros bourrelets trans- verses, coupés par un enfoncement qui descend du sommet sur le côté où ce dernier porte sa courbure ; la charnière est composée de trois dents, dont l'une est bifide, qui sont plutôt convergentes que divergentes et qui paroissent s'im- planter dans des trous qui sont sur la valve opposée. Les ca- ractères de cette petite espèce, qui est rare, ne se rappor- tent à aucun des genres connus, et, quoique peut-être il y ait déjà trop de genres signalés, je propose d'en former un pour elle sous le nom de Volupie , et de donner à l'espèce le nom de volupie rugueuse , volupia ruQosa. On en voit des figures dans les planches des fossiles de ce Dictionnaire. (D. F.) VOLUTARELLE, Volutarella. {Bot.) Ce genre de plantes, 452 VOL que nous avons proposé dans le Bulletin des sciences de Dé- cembre 1816 (pag. 200), appartient à l'ordre des Synanthé- rées, à la tribu naturelle des Centauriées , à la section des Centauriées-Chryséidées , et à la sous-section des Chryséidées vraies, dans laquelle nous l'avons placé entre les deux genres Coniocaulon et Cyanopsis. (Voyez notre tableau des Centau- riées, tom. XLIV , pag. 36 et 5g ; tom. L, pag. 247 et 256. ) Voici les caractères du genre Volutarella , tels que nous les avons observés sur les deux espèces nommées Lippii et bicolor, et principalement sur la première , qui est le type de ce genre. Calathide très-radiée : disque multiflore, régulariflore, an- drogyniflore; couronne unisériée, ampliatiflore, neutriflore. Péricline égal ou supérieur aux fleurs du disque, ovoïde-cam- panulé, formé de squames régulièrement imbriquées, appli- quées , coriaces, trinervées ; les intermédiaires ovales, ayant leur partie supérieure munie , sur les deux côtés , d'une bor- dure membraneuse , scarieuse, noirâtre, et terminée au som- met par un appendice plus ou moins distinct, plus ou moins étalé, plus ou moins grand, mais toujours demi -lancéolé , membraneux-scarieux , large, décurrent, c'est-à-dire con- fondu par sa base avec la bordure, et jamais spiniforme ou aristiforme. Clinanthe plan, garni de fimbrilles nombreuses, libres , longues , inégales, laminées, membraneuses, linéai- res-subulées. Fleurs du disque: Ovaire comprimé, obovoïde- oblong , multinervé , hérissé de longs poils soyeux , ayant l'aréole basilaire très-oblique-intérieure, et l'aréole apicilaire entourée, en dehors de l'aigrette, par un bourrelet coroni- forme , denticulé; aigrette simple (point double), composée de squamellules nombreuses, plurisériées, régulièrement im- briquées, étagées, laminées-paléiformes, linéaires- spatulées ou oblongues- lancéolées , coriaces -membraneuses , roides, denticulées sur les bords, les intérieures graduellement plus longues et plus larges ; point de petite aigrette intérieure. Corolle régulière , point obringente , tantôt toute glabre , tantôt hérissée de longs poils fins et simples, sur le tube et sur la partie indivise du limbe, à cinq lanières longues, linéai- res, toujours glabres et roulées en dedans de haut en bas en forme de volute. Étamines à filets papilles; appendices VOL 455 apicilaîres des anthères aigus. Sfyle à deux stigmatophores libres presque jusqu'à la base , divergens, arqués en dehors, ayant la face interne ou supérieure canaliculée et les bords ondulés. Fleurs de la couronne : Faux-ovaire glabre, presque inaigre(té. Corolle (contenant quelquefois des rudimens de style et d'étamines) à tube long et large, à limbe un peu amplifié, divisé jusqu'<à sa base en quatre lanières à peu près égales , longues , oblongues-lancéolées. Nous avons fait cette description générique sur des indi- vidus vivans de Vol. Lippii, cultivés au Jardin du Roi, et sur un échantillon sec , en très-mauvais état , de Vol- hicolor ^ con- servé dans l'herbier de M. Desfontaines. Dans le Vol. Lippii, les corolles du disque ont le tube et la partie indivise du limbe hérissés de longs poils fins; et les ap- pendices du péricline sont grands, et bien distincts des squames proprement dites qui les portent. Dans le Vol. bicolor , les corolles du disque sont entièrement glabres ; et les appendi- ces du péricline sont petits, et confondus avec la bordure des squames proprement dites qui les portent. Du reste, les ca- ractères génériques sont parfaitement analogues dans ces deux espèces. Nous rapportons au genre Volutarella les trois espèces sui- vantes. VoLUTARELLE DE Lippi : Volutarclla Lippii , H. Cass. ; Centau- reaLippii, Linn., Sp.pl., pag. 1286. C'est une plante d'Egypte et de Barbarie, herbacée, annuelle suivant les uns , vivace suivant les autres; sa tige, haute d'environ un pied ou beau- coup plus courte, est grêle et très-rameuse; ses feuilles sont sessiles, quelquefois un peu décurrentes, lyrées , à divisions anguleuses, dentées; les calathides sont terminales, pédon- culées, assez petites; leur péricline est velu , et ses appendi- ces sont grands , roussàtres, noirâtres à la base ; le disque est composé de douze à quinze fleurs; la couronne en a huit ou neuf; les corolles du disque et de la couronne sont purpu- rines. VoLCTARELLE A FEUILLES DE ROQUETTE : Volutarclla? erucifoUa , H. Cass.; Centaurea erucifolia , Linn., Sp.pL, pag. 1286. C'est avec doute et par conjecture que nous attribuons au genre Volutarella cette plante, que nous ne connoissons point du 454 VOL tout , et sur laquelle nous ne trouvons presque aucun rensei- gnement dans les livres de botanique. 11 paroit que c'est une grande plante herbacée, à racine vivace, dont la patrie est inconnue, qui auroit les feuilles lancéolées, un peu dentées ( à dents spinuliformes) , molles, lanugineuses, ressemblant à ceîles de la roquette , et qui auroit beaucoup d'analogie avec l'espèce précédente. VoLDTARELLE BICOLORE: VolularcUa bicolor, H. Cass.; Cen- taurea cnipinoides . Desf. , FI. atl., tom. 2 , pag. 2g3 ; Lacellia libj'ca, Viv. , FL lih. spec, pag. 58, tab. 22, fig. 2. Cette jolie plante , découverte par M. Desfontaines dans les dé- serts de la Barbarie, où elle fleurissoit au mois de Mars, et retrouvée depuis sur les montagnes de la Cyrénaïque , par le docteur Délia Cella, est une herbe annuelle , haute d'en- viron un pied , à tige dressée, grêle, cylindrique , simple ou peu rameuse , parsemée de poils courts; les feuilles sont pin- nées, glabres, à divisions distantes, alternes ou presque op- posées, un peu décurrentes sur leur support commun; celles des feuilles radicales lancéolées, un peu obtuses, dentées; celles des feuilles caulinaires linéaires, aiguës, denticulées ; les calathides sont solitaires sur de longs pédoncules filifor- mes , nus, terminaux et axillaires ; le péricline est velu, et ses squames sont munies d'une bordure noire; les corolles de la couronne sont bleues, tandis que celles du disque sont de couleur jaune-safran. Cette description spécifique est empruntée à MM. Desfon- taines et Viviani; mais voici ce que nous avons observé nous- même sur une calathide en mauvais état. La calaJhide est radiée , composée d'un disque safrané et d'une couronne bleue. Le péricline est velu, très-supérieur aux fleurs du disque, presque égal aux fleurs de la couronne, formé de squames régulièrement imbriquées , appliquées , presque uniformes; les intermédiaires lancéolées', trinervées, munies sur les deux côtés de leur partie supérieure d'une bordure scarieuse, noirâtre, formant, par son prolongement au-dessus du sommet de la squame, un petit appendice peu distinct, décurrent, inappliqué, demi -lancéolé , scarieux , noir. Le clinanthe est garni de fimbrilles très-inégales, mem- braneuses , laminées, linéaires -subulécs. Les ovaires sont VOL 455 oblongs, tout couverts de longs poils, et munis d'un bourrelet apicilaire saillant, coroniforme, glabre, cartilagineux, cré- nelé; leur aigrette est longue, composée de squiunellules nombreuses, plurisériées , régulièrement imbriquées , éta- gées, paléiformes , scarieuses , presque uniformes; les inté- rieures graduellement plus grandes, oblongues-spatulées, denticulées sur les bords ; il n'y a point de petite aigret'e in- térieure. Les corolles du disque sont glabres, à limbe orangé ou safrané, régulier, divisé en cinq lanières longues, linéai- res, qui se roulent en dedans en volute. Les blets des éta- mines sont un peu papilles; leurs anthères sont exsertes , un peu noirâtres, munies d'appendices apicilaires aigus. Les stig- matophores sont inclus, médiocrement longs, libres à l'ex- ception de leur partie inférieure. Les corolles de la couronne ont le tube long, le limbe bleu, un peu amplifié, divisé jus- qu'à sa base en quatre lanières un peu inégales , longues , oblongues-lancéolées; elles ne nous ont offert aucun rudiment de style ni d'élamines. Vaillant proposa, en 1718, un genre Amberboi , qu'il ca- ractérisoit en ces terrées : « Fleur à couronne de fleurons « neutres ; ovaires velus à tête nue ou bien couronnée à « l'antique; placenta à poils; calice sans piquans, à pureau « des écailles entier, ou bien à pureau becqué d'une languette « mollasse, entière. » Ces caractères, exprimés en style obs- cur et barbare, n'en sont pas moins dignes d'attention pour leur parfaite exactitude. L'auteur comprenoit dans ce genre quati'e espèces, que Tournefort avoit rapportées au Cjanus ou au Jacea, et dont les deux premières paroissent être deux: variétés du Centaurea moschata, distinguées seulement par la couleur des fleurs , incarnate dans la première, purpurine dans la seconde: sa troisième espèce est le Centaurea eruci- folia; la quatrième est le Centaurea Lippii , qui fut décrit et figuré, l'année suivante, par Danti d'Isnard , dans les Mé- moires de l'Académie des sciences, sous le nom que Vaillant lui avoit donné. Linné , mauvais appréciateur des distinctions exactes et judicieuses de Vaillant , confondit le genre Amberboi, avec beaucoup d'autres , dans son Centaurea. Adanson reproduisit, en 1765, le genre Amberboi, mais en 456 VOL n'y admettant que le Centaurea Lippii , et en rejetant le Ceu' taurea moscfiMa dans son genre Rhaponticum , dont , suivant lui , VAmherboi se distingue par le péricline formé de feuilles poin'ues (an lieu de feuilles terminées par une écaille ob- tuse, entière), et par l'aigrette composée d'écaillés courtes, ciliées au sommet (au lieu d'être dentée, longue ou courte). Necker a proposé, en 1791 , un genre Antaurea, caracté- risé par les squames du péricline inermes , lisses , sèches et scarieuses, et par l'aigrette paléacée. On peut conjecturer que ce genre correspond plus ou moins exactement, soit à V Amberboi de Vaillant , soit à celui d'Adanson ; mais il est impossible de l'affirmer , parce que l'auteur , suivant son usage, n'a point indiqué l'espèce ou les espèct^s sur. lesquelles son genre est fondé, et que nous ne connoissons aucune Cen- tauriée à aigrette vraiment paléacée, dont le péricline soit formé de squames entièrement sèches et scarieuses, en appa- rence. Nous disons en apparence , parce qu'aucun péricline de Synanthérée n'est ni ne peut être formé de squames enliè" renient sèches et scarieuses: mais pour un observateur aussi superficiel que Necker, les squames sont entièrement sèches et scarieuses quand leur partie inférieure verte et vivante se trouve complètement cachée, comme il arrive fort souvent. Dans le Bulletin des sciences de Décembre 1816, nous avons proposé le genre Volutaria, en disant qu'il a pour type le Centaurea Lippii de Linné, et qu'il diffère des autres genres de la tribu des Centauriées par la corolle hérissée de longs poils et dont les lobes sont roulés en dediins en volute, et par l'aigrette composée desquamellules paléiformes, courtes, spatulées. Bientôt après, nous proposâmes, dans le Bulletin des sciences de Février 1817 , un autre genre, nommé Chry- seis, ayant pour type le Centaurea Amberboi, Lam. (ou sua-' veolens , W'illd.), et que nous distinguâmes du Volutaria ipar la corolle des fleurs hermaphrodites, dont les lobes ne sont point roulés, et par la corolle des fleurs neutres, à limbe ob- conique, mullidenté, et non pas divisé jusqu'à sa base en trois ou quatre longues lanières ligiiliformes. Depuis lors, nous avons aliribué {Bull, de Sept. 1820 , p. 140 ) à ce même genre Chryseis les Centaurea moschata et glauca , qui n'ont point d"aigrette; nous avons caractérisé avec plus de préci- VOL 457 sîon (tom. XLIV, pag. 39) notre genre Volutaria ; et nous avons en même temps modifié la désinence de son nom , pour le mieux différencier d'avec le nom d'un genre de mollus- ques; enfin nous avons rapporté ( tom. L , pag. 266) à ce genre Volutarella le Centaurea crupinoides de M. Desfontaines, quoi- que sa corolle soit glabre. II résulte de ce qui précède que nos deux genres Voluta' relia et Chrjseis correspondent l'un et l'autre au genre Am- herhoi de Vaillant , qui les comprend tous les deux ; que notre Volutarella paroît correspondre exactement a VAmberboi d'A- danson , fort mal caractérisé par cet auteur; et que notre Chrjseis correspond à une partie du Rhaponticum d'Adanson, genre qui n'est pas mieux caractérisé que son Amherboi. M. Viviani a présenté, en 1824, dans son Florœ lihycœ spécimen^ un genre Lacellia , qu'il caractérise ainsi : « Récep- « tacle paléacé-séteux; corolle radiée par des fleurons tubu- « leux, alongés, filiformes, quinquéfides, stériles; fleurons « hermaphrodites, tubuleux , quinquédentés, dans le disque; « graines denficulées au sommet, et couronnées par une « aigrette paléacée, polyphylle. » Ce genre, que M. Viviani a dédié au Docteur Délia Cella , en le nommant Lacellia, est fondé par lui sur une seule espèce , que l'auteur considère comme une plante nouvelle, ignorant qu'elle a été décrite et publiée, vingt-six ans avant lui, par M. Desfontaines, sous le nom de Centaurea crupinoides. Il ignore aussi que son genre Lacellia, qu'il croit être nouveau, n'est pas autre chose que le genre Volutarella , proposé par nous huit ans auparavant. Suivant M. Viviani, les fleurs de la couronne seroient pour- vues d'étamines, qui ne différeroient de celles du disque que par la couleur. Nous croyons cette observation inexacte, 1." parce que l'échantillon que nous avons examiné ne nous a offert aucun vestige d'étamines dans les fleurs de la cou- ronne ; 2.° parce qu'il est sans exemple que les fleurs de la couronne d'une Centauriée soient mâles, c'est-à-dire pour- vues d'étamines parfaites , à anthères réunies en tube , comme le dit M. Viviani. Le Voiut. Lippii nous a présenté quelque- fois des rudimens de style et d'étamines dans les fleurs de sa couronne : il est probable que ces rudimens existent aussi quelquefois dans le Vol, bieolor , et que M. Viviani les a pris 458 VOL pour des étamines parfaites. Ce bofanlsle a commis encore une erreur, en disant que les corolles du disque ont leurs divisions réfléchies [denlibus reflexis) , c'est-à-dire courbées en dehors : la vérité est qu'elles sont au contraire roulées en dedans, comme celles du Volut, Lippii , ce qui est un des ca- ractères essentiellement distinctifs de notre genre Volutarella, et le plus remarquable de tous, puisqu'il ne se retrouve dans aucun autre genre de Centauriées, ni même de Synanthérées. M. Sprengel , dans le troisième volume de son Sjstewa ve- getabilium, publié en 18:^6, considère les Centaurea muricata, Lippii, erucœfolia, puhigera , Broussonnetii , comme ne formant qu'une seule et même espèce , qu'il nomme Centaurea muri- cata. Il est bien inutile de réfuter une opinion aussi évidem- ment erronnée. Notre geure Volutarella, ainsi nommé parce que les divi- sions de sa corolle sont roulées en volute, nous paroit bien distinct des autres genres composant avec lui la sous-section des Chryséidées vraies. En effet, on ne peut pas le confondre avec les genres Alophium etSpilacron, qui ont le péricline ou dénué d'appendices, ou autrement appendiculé que le Vo- lutarella, les squamellules intérieures de l'aigrette presque filiformes , les divisions de la corolle droites ; ni avec le Go- niocaulon , qui a la calathide incouronnée, le péricline inap- pendiculé , l'ovaire glabre , les divisions de la corolle droites. Il a sans doute la plus grande analogie avec le Cyanopsis ou Oyanastrum', qui pourtant s'en distingue suffisamment par les appendices subulés et spiniformes de son péricline, dont les squames n'offrent aucune nervure , ainsi que par les di- visions droites ou non roulées de sa corolle , qui d'ailleurs n'est point régulière, mais obringentc. Enfin, le Volutarella diffère manifestement du Chryseis , qui a la corolle des fleurs neutres à limbe très - amplifié, obconique, multidenté, la corolle des fleurs hermaphrodites à divisions droites , les 1 Quoique notre genre Cyanopsis^ publié en i8i6, soit beaucoup plus ancien que le Cyamopsis de M. De Candolle, publié en i825, si l'on jugeoit que les deux noms génériques, très -différens par leurs étymo- logies , se ressemblent trop pour l'œil et pour l'oreille, nous consenti- rions à cbanger celui de Cyanopsis en Cyanastrum. VOL 455 squames du péricline absolument privées d'appendice et ob- tuses au sommet. Ainsi, les caractères essentiellement distinctifs du genre Volutarella sont : les squames du péricline trinervées, et mu- nies d'un appendice décurrent, large, demi-lancéolé, mem- braneux-scarieux, non spiniforme; les ovaires velus; leur ai- grette manifestement paléacée , ayant les squamellules inté- rieures plus longues et plus larges que les extérieures; les corolles du disque régulières, et à divisions roulées en de- dans: celles de la couronne divisées jusqu'à la base du limbe en quatre lanières oblongues- lancéolées. Puisque le sujet de cet article nous a fourni l'occasion de parler de l'ouvrage de M. Viviani , nous devons peut-être ici dire quelques mots sur un genre de Synanthérées , proposé par l'auteur sous le nom d''Apatanthus , et dont nous n'avons pas encore fait mention dans ce Dictionnaire. M. Viviani attribue à son genre Apatanthus les caractères suivans : «Réceptacle paléacé ; aigretlesessile, pileuse; toutes « les corolles hermaphrodites ; celles du rayon ligulées; celles « du disque tubuleuses, à tube filiforme inférieurement , ^^ élargi supérieurement en cylindre, tronqué au sommet.** Ce botaniste déclare que ï Apatanthus doit être rangé, dans Tordre naturel, parmi les Corymbifères radiées. Il convient pourtant que sa plante a tout-à-fait le port d'un Hieracium : mais elle offre à ses yeux une structure fort singulière, en ce que sa fleur est, dit-il, radiée, à rayon composé de demi- fleurons hermaphrodites. C'est pourquoi il a donné à ca genre le nom d^ Apatanthus , qui signifie /îewr trompeuse. Ce nom nous paroît d'autant plus convenable que, selon nous, M. Viviani, en observant sa plante, s'est laissé abuser d'une étrange manière par de fausses apparences. Quoique sa description soit probablement peu exacte , et que la figure qui l'accompagne puisse rivaliser avec les plus mauvaises qu'on connoisse, il nous est facile de deviner que Y Apatanthus ap- partient à la tribu naturelle des Lactucées, et à notre section des Lactucécs-Hiéraciées , dans laquelle il est voisin des genres Hispidella, Rolhia, Andrjala. Pour expliquer l'erreur de M. Viviani, il suffit de supposer que, dans Péchantillon sec ob- servé par lui , les corolles centrales de la calathide n'étoieut 4Co VOL pas épanouies, ou qu'elles étoient altérées, soit par la rfes- sication , soit par le ravage des insectes, ou qu'enfin elles étoient déformées par quelque variation accidentelle et mons- trueuse, analogue à celle d'un Hieracium cultivé au Jardin du Roi, dont les corolles semblent tubuleuses. Quoi qu'il en soit , M. Sprengel n'a pas fait la moindre difficulté d'admettre le genre Jpatanthus , tel qu'il est pré- senté par son auteur , et de le ranger entre le Doronicum et le Balbisia , dans sa tribu des Radiées , qu'il croit sans doute fort naturelle. (H. Cass.) VOLUTE , Voluta. ( Malacoz. ) Genre de coquilles établi par Linné pour un assez grand nombre de belles espèces, qui font l'ornement des collections , et dont le caractère principal étoit , pour lui , d'avoir des plis à la columelle; en sorte qu'il y confondoit des espèces de familles toutes différentes : ainsi les auricules, qui ont l'ouverture entière, les fasciolaires et les turbinelles, chez lesquelles elle est canaliculée, et même quelques buccins, qui l'ont échancrée, toutes ces coquilles étoient réunies sous la même dénomination, d'où il résultoit une grande confusion. Adanson , le premier, en envisageant l'animal et la coquille, établit convenablement ce genre sous le nom d'Yet , Yetus. Bruguière ensuite commença à en sépa- rer toutes les espèces dont l'ouverture n'est pas échancrée; mais c'est surtout M. de Lamarck qui a porté la réforme le plus loin, en séparant du genre Volutade Linné les espèces qui cons- tituent les genres Mitre, Marginelle, Cancellaire,Turbinelle et Fasciolaire, et cela sur des caractères souvent assez tranchés, mais aussi quelquefois assez peu importans. Dans l'état actuel de la conchyliologie on réserve donc le nom de Volute aux animaux et aux coquilles qui offrent les caractères suivans : Animal ovale, involvé, pourvu d'un pied fort large, débor- dant de toutes parts la coquille et se ployant longitudinale- ment pour y rentrer; tête assez distincte, portant des tenta- cules courts ou triangulaires , des yeux grands, sessiles , situés un peu en arrière de ceux-ci , et une trompe épaisse , garnie de denlicules ou crochets à son extrémité; deux branchies pectiniformes ; anus non tubuleux. Coquille lisse, ovale, plus ou moins A'cntrue , à sommet mamelonné; ouverture en gé- néral beaucoup plus longue que large, fortement et oblique- VOL 461 ment ëchancrée en avant; bord externe un peu convexe en dehors, entier et mousse; bord columellaire également excavé et muni de grands plis plus ou moins obliques ( les plus grands en avant) et un peu variables en nombre avec l'âge; opercule nul. Ce genre, ainsi circonscrit, renferme encore un assez grand nombre de belles espèces de coquilles fort recherchées dans les collections d'amateurs, et dont plusieurs sont encore fort chères et fort rares. Elles sont en général d'un volume assez considérable, et remarquables par la beauté et la vivacité de leur coloration , qui paroît n'être jamais cachée par un épi- derme corné ou par un drap marin. Adanson nous a donné des détails extrêmement curieux sur l'animal de la volute éthiopienne, qu'il nomme j'et. La tête est grande, semi-lunaire et de moitié aussi large que la co- quille, plane en dessous , convexe en dessus : elle est tran- chante sur les bords ; ses tentacules ont la forme de languettes triangulaires, aplaties , trois fois plus courtes que la tète et attachées à une assez grande distance des bords ; les yeux sont placés à peu près au milieu de la tête, vers le côté extérieur des tentacules; ils sont médiocrement grands, noirs et arron- dis. La bouche est à l'extrémité d'une longue trompe, que l'animal sort souvent: elle est cylindrique, égale à la longueur de la tête, percée et garnie à son extrémité de petites dents en forme de crochets. L'animal s'en sert pour percer la co- quille d'autres mollusques et en sucer la chair. Le pied est la partie la plus considérable; il est si monstrueux, que la coquille en cache à peine la quatrième partie ; il se replie en deux dans toute sa longueur, de manière à former un long canal dans son milieu. Quand il est étendu pour marcher, il a la figure d'une ellipse, plus obtuse en avant, où il s'étend assez pour dépasser toute la tête. Son épaisseur est considé- rable, surtout dans la partie postérieure, où il est relevé d'une sorte de carène comme sillonnée et coupée de rides très- profondes. Tout le corps de l'yet est d'un brun presque noir. C'est en Avril et en Mai que l'on peut observer les petits, encore contenus dans le corps de leur mère. Adanson sup- pose que c'est un animal hermaphrodite, sans doute à tort et parce qu'il aura rencontré beaucoup de femelles et peut- 4<Î2 VOL être point de mâles. Ce qu'il y a de certain , c'est qu'il est vivipare et que ses petits , en sortant , portent des coquilles qui ont déjà un pouce de long. A cette époque, le pied des petits peut rentrer entièrement dans la coquille, et la mère les recueille dans le pli de son pied. L'yet atteint une très-grande taille, puisqu'Adanson dit en avoir vu qui pesoient sept à huit livres. Sa chair , surtout celle du pied , est coriace et d'une grande dureté. Les habitans du Sénégal la recherchent cependant, la boucannent ou la font sécher au soleil pour s'en nourrir en temps de disette ou pour aller la vendre dans l'intérieur des terres : dans ces lieux on la fait cuire avec de l'eau de riz pour la ramollir. Les volutes proviennent toutes d'animaux marins et très- probablement carnassiers. Toutes viennent des pays chauds ou des mers du Sud. On n'en connoit encore aucune sur nos côtes , quoiqu'on y ait déjà rencontré quelques petites espèces de mitres et de vol- vaires. Cependant les personnes qui s'occupent des corps or- ganisés fossiles, en ont déjà distingué plus de quarante es- pèces, trouvées dans des terrains européens, et surtout en France. M. Risso décrit bien trois ou quatre espèces de volutes comme de la Méditerranée ; mais la plupart sont des volvaires, et il y a bien des doutes sur sa volute gondole; aucun auteur n'en a parlé comme de la Méditerranée. La distinction des espèces de ce genre n'est peut-être pas encore établie sur des bases un peu certaines, parce qu'on ne connoît pas bien les différences dépendantes du sexe et de l'âge; et, d'ailleurs, comme ce sont en général des coquilles fort recherchées dans les coUeclions d'amateurs, il est arrivé ici ce qui a eu lieu aussi pour les cAnes, que les espèces ont été établies sur des caractères presque de nulle valeur, comme sur la coloration. M. de Lamarck les a partagées en quatre groupes assez na- turels, que nous avons adoptés, d'après la considération de la forme générale de la coquille. M. Broderip, dans une mo- nographie qu'il prépare de ce genre de coquilles, dont il possède une suite magnifique dans sa collection et dont il a donné une idée dans l'article Volute du Gênera of shells de VOL 465 M. Sowerby, paroit devoir admettre une autre distribution, qui nous a semblé préférable et que nous regrettons de ne pas pouvoir suivre dans cet article. A. Espèces alongées , subturriculées et un peu fusi- f ormes, ( Les Fusoïdes ; Fusoideœ , de Lare k.) La Volute mageli.anique : V. magellanica, Chemn.j Conch., lo , tab. 148 , fig. i383 et 1 384 ; de Lamk. , Anim. sans vert, , 7, p. 343 , n.° 34; Encycl. méthod., pi. 385 , fig. 1 , a, b. Co- quille ovale-oblongue, à spire conique, exserte , avec la co- lumelle comme tronquée en avant et munie de quatre et quel- quefois de cinq plis très-rapprochés : couleur blanchâtre, ornée de flammes rousses, étroites, longitudinales et ondées. Longueur, trois ou quatre pouces. Du détroit de Magellan. La V. SUBNOUEUSE; V. subnodosa, Leach , Miscellan. , 1 , p. 24, tab. 8. Coquille ovale - alongée , à spire assez saillante, avec des nodosités peu marquées et un peu plissées au dernier tour .- couleur d'un fauve roussàtre, ornée de lignes ferrugineuses, flexueuses et irrégulières. Longueur, quatre pouces. Patrie inconnue. Cette espèce pourroit bien ne pas différer beaucoup du V. magellanica ou du V . festiva. La V. PARÉE : V. fesliva, de Lamk., Anim. sans vert. , 7, p. 347 , n.° 42, et Ann. du Mus., vol. 17 , p. 71 , n." 40. Co- quille fusiforme , ventrue, côtelée dans sa longueur, avec trois plis à la columelle : couleur de chair , maculée de fauve , avec des séries décurrentes de petites lignes et de points fauves. Longueur, vingt-sept lignes. Des mers de l'Amérique méridionale, à ce que l'on sup- pose. Cette espèce est encore fort rare. La V. ANCiLLE : V. ancilla , Solander ; V. spectabilis , Linn., Gmel., p. 3468 , n." 142 ; V. ancilla, de Lamk. , ihid. , p. 543 , n.° 33; Eucycl. méth., pi. 385 , fig. 5. Coquille ovale-oblon- gue, un peu ventrue, à spire conoïdale , un peu exserte ; la suture des tours subplissée; trois plis à la columelle : couleur blanchâtre ou d'un fauve pâle, quelquefois peinte de flam- mes rousses, étroites, longitudinales et ondées. Longueur, cinq à six pouces. 464 VOL Du détroit de Magellan. La Volute émaillée: V. magnifica, Chemn., Conch., 1 1 , t. 174, fig. 1693, et tab. 175, fîg. 1694; de Lamk. , ibid. , n.° 02. Coquille ovale-oblongiie^ ventrue , à spire conoïdale et un peu exserte, avec quatre plis à la columelle, élégamment et vive- ment peinte de trois larges bandes décurrentes , de couleur orangé -marron, maculée de blanc et de brun sur un fond Isabelle ou fauve pâle. Longueur, sept à huit pouces. Des mers de la Nouvelle-Hollande. La V. ROBE-TURQUE : V. pacijica , Soland. , Chemn., Conch., 11, tab. 178, fig. 1713 et 1714; V. arabica, Linn. , Gmel. , p. 3462, n.° 144. Coquille ovale, fusiforme, à tours de spire couronnés de nodules tuberculeux sur le dernier; cinq plis à la columelle : couleur d'un fauve pâle ou presque rosée, or- née de trois bandes décurrentes, composées de taches irré- gulières brunes ou marron , se rembrunissant encore avec l'âge. Longueur, trois pouces et demi. Cette belle coquille , fort rare et fort recherchée dans les collections, habite les côtes de la Nouvelle-Zélande. La V. FOUDROYÉE : V . fulniinata , Martini, Conch., 3, t. 98, fig. 9^1 et 942 ; V. rupestris, Linn., Gmel., p. 3464, n.° 106. Coquille fusiforme, à tours de spire striés dans la décurrence; le dernier traversé par des côtes bien marquées; columelle à neuf plis : couleur de chair, ornée de raies longitudinales , ondées en zigzag, d'un rougebrun. Longueur, trois pouces une ligne. On ignore la patrie de cette espèce , qui est encore fort rare et fort recherchée dans les collections. La V. QUEUE-DE-PAON ; V.junoniu , Chcmu. , Couch. , 2, t. 177, fig. 1703 et 1704. Coquille ovale-alongée, subfusiforme, lisse, striée vers sa base , cancellée vers le sommet de la spire, avec sept plis à la columelle : couleur d'un blanc jaunâtre, tesselée par des taches subcarrées, de couleur rouge et sé- riales. Longueur trois pouces huit à neuf lignes. C'est encore une espèce extrêmement rare et précieuse dans les collections, mais dont on ignore la patrie. La V. ONDULÉE; V. undulata, de Lamk., Ann. du Mus., 5, p. 167, pi. 12, fig. \ , a, b, et vol. 17 , p. 71 , n.° 36. Coquille ovale, fusiforme, lisse, avec quatre plis principaux à la co- VOL 465 lumelle : couleur d'un blanc jaunâtre, nuée de taches fauves ou violettes, avec des lignes flexueuses, nombreuses, jaunâ- tres, longitudinales. Longueur, trois pouces environ. Des côtes de la Nouvelle-Hollande, au détroit de 13ass et à Tile Maria, d'où elle a été rapportée par MM. Péron et Le- sucur. Elle est encore assez rare dans les collections; mais elle l'éfoit beaucoup plus avant le voyage de ces naturalistes. La VoLL'TE roNCTiciiLÉE : V. Uiponica, Linn.,Gmel., p. 3460, n.° io5 ; Martini, Conch. , 5 , tab. 89 , fig. 872 — 876, et tab. g5, fig. 920 et 921. Coquille subfijsiforme, lisse, striée trans- versalement en avant et longitudinalement sous le sommet , qui semble acuminé; columelle à sept plis, dont les deux supérieurs sont les plus petits: couleur blanche, nuée de fauve, avec des séries très-nombreuses etdécurrentes de points et de linéoles fauves. Longueur, deux pouces huit lignes et au-delà. De l'océan des grandes Indes. La V. PAVILLON : V.vexiilum, Linn. , Gmel., p. 34G4, n.° lo/j ; Chemn., Conch., 10 , p. i 56 , vign. 20, fig. A, B , et Encycl. méthod., pi. 58 1, fig. 1, a, b; vulgairement le Pavillon d'Orange. Coquille ovale, subfusifornie, lisse, luisante, à spire conique, obscurément noduleuse; le dernier tour cou- ronné de tubercules comprimés, éloignés; columelle à six ou huit plis, dont les trois supérieurs sont les plus petits: cou- leur blanchâtre , avec des rubans décurrens d'un rouge-orangé vif. Longueur, deux à trois pouces. Cette jolie coquille, encore fort recherchée dans les collec- tions , à cause de la vivacité de sa coloration , qui la fait com- parer à un pavillon, habite l'océan des grandes Indes. La V. voLVACÉE : V. volvacea , de Lamk. ; V. flavicans, Linn., Gmel., pag. 3464, n." io5 ; V,volva, Chemn., Conch,, 10, t. 148, fig. 1089 et iSgo; Linn., Gmel., p. 3467, n.° 126. Coquille ovale-oblongue , subpyriforme , lisse , aspire courte; columelle à quatre plis: couleur d'un blanc jaunâtre, nuée de brun sous les sutures, ainsi qu'auprès de la columelle. Longueur, vingt-sept lignes. Cette espèce , qui ressemble un peu aux marginelles et qui est fort rare, habite les côtes de Guinée, La V. MiTRÉE ; V. mitTccformis , de Lamk., Ann. du Mus. , 58. 3f» 466 VOL ibid., n." 41 , et Anim. sans vert., 7, p. 347, n.* 43. Coquille Gvale, fiisiforme, aspire presque pointue et traversée par des côtes nombreuses et serrées; columelle mulliplissée, les plis inférieurs plus grands: couleur blanchâtre, maculée de brun et de linéoles rougeàtres, qui croisent les côtes. Longueur , vingt-une lignes. Cette espèce vient des mers de Java et de celles de la Nou- velle-Hollande. La VoLDTE noyau: F. nueleus, Lamk., itii., n.° 42 , et Anim. sans vert., 7 , p. 348 , n.° 44. Coquille ovale, à spire courte, traversée par des côtes peu nombreuses ; columelle à plusieurs plis, dont les deux inférieurs sont les plus grands: couleur fauve, tachée de blanc et de châtain. Longueur, neuf lignes et demie. Celte petite espèce, qui a beaucoup de ressemblance avec une petite harpe, habite peut-être les mers du Sud. B. Espèces ovales et plus ou moins tuberculeuses. (Les MuRîciNEs, Mui'icinœ , de Lamarck; G. Turbi>ellEj Olien. ) La V. IMPÉRIALE : V. imperiaUs , de Lamk., ihid., 7, p. 355 ; n.° lô; Martini, Conch. , 3,tab. 97 , fig. 954 et g55, et Enc. méthod., pi. 582, fig. 1. Coquille épaisse, turbinée, aspire très-courte, couronnée d'épines longues, relevées et un peu courbées en dedans au sommet; columelle à quatre plis: cou- leur de chair, ornée de nombreuses lignes en zigzag et de taches angulaires d'un rouge brun; celles-ci un peu disposées en deux zones. Longueur, six pouces. Cette coquille, fort rare dans les collections, et l'une des plus précieuses de ce genre, se trouve dans l'océan oriental des grandes Indes. La V. FEAD-DE-sERPENT : V. pcUis serpcntis, id., ibid. , n.° 16 j Encycl. méth,, pi. 078 , fig. 1, a , b. Coquille ovale-oblongue, à siiire conique, hérissée de tubercules aigus et courts, plus noueux et plissés sur l'angle du dernier tour; columelle à quatre plis: couleur de chair pâle, ornée de nébulosités fines et de tach..'s rousses. Longueur, quatre pouces et demi. De l'océan des grandes Indes. Cette espèce avoit été confondue avec la suivante, dont VOL 467 elle diffère surtout parce que le bord externe ne forme pas d'angle ou de pli dans sa partie supérieure. La Volute CHAUVE -SOURIS : V, vespertilio , Linn. , Gmel. , p. 3462, n."97; Mart. , ConchjL, 5 , t. g8 , fig. gSy — gSg; Enc. znéthod., pi. ojS, fig. 2, a, b. Coquille turbinée , à spire muriquée et année de tubercules très forts, distans et aigus sur le dernier tour; bord externe pourvu d'un sinus à sa par- tie postérieure; colunielle à quatre plis: couleur blanchâtre ou d'un gris fauve, peinte de lignes angulo-Hexueuses et de taches angulaires d'un brun roux. Longueur, trois ou quatre pouces. Cette espèce, qui habite l'océan Indien, les Moluques et la Nouvelle-Hollande, offre un grand nombre de variétés, qui portent essentiellement sur la disposition des couleurs. L'une est plus courte ( Martini , Conch. , 5 , t. 97 , tig. Scjb ) ; une se- conde e>t ornée dune large bande blanche transversale (Chemn., Conch., 10, t. 1^9 , fig. 1699 et 1400); une troi- sième (st traversée par deux bandes blanchâtres, maculées de fauve ou de brun (Chemn,, Conch., 11, t. 96, tig. 1699 et 1700); une quatrièuie est d'un châtain uniforme (Chemn., Conclu, 20, tab. 149, hg. 1397 et iSgS); enfin, une cin- quième est peinte d'un réticule arachnoïdien (l^etiver, Gaz., tab. 70 , 6g. lo ). La V. BoucE : V.mitis, de Lamk. , ihià. , n." 18; Martini, Conch., 3 , t. 98, lig. (.)4o. Coquille ovale-oblongiie, Kubfur- bitiée, à spire simplement noduleuse; le dernier tour entiè- r'îment mutique; columelle à quatre plis : couleur d'un jaune fauve , ornée de flammes anguleuses d'un fauve ventre de biche. Longueur, deux ou trois pouces. Celte espèce, qui vient des mers de la Nouvelle-Hollande et des grandes Indes, offre une variété plus courte , tantôt dextre et tantôt sénestre , dont les flammes sont brunes et confluenfes. La V. neigeuse; F. raiVosa , de Lamk. , Ann. du Mus., vol. 5, p. i58 , pi. 12, tig. 2 , a, i, et Anim, sans vert, , 7 , pag. 357 > n.° 19. Coquille ovale, mutique ou à peine tuberculée sur les premiers tours de la spire, et quelquefois anguleuse et tube;- culeuse même sur le dernier; columelle à quatre plis: cou- leur générale fauve ou un peu rosée , parsemée de taches 468 VOL blanches ., avec deux bandes transverses , formées de linéoles brunes. Longueur, deux ou trois pouces. Des côtes de la Nouvelle-Hollande. La Volute SERPENTINE; V. serpentina , id. , ib., vol. 17, p. 65, n." jg. Coquille cylindro-fusiforme , à spire courte , légère- ment tuberculeuse; columelle à quatre plis, avec un cordon oblique, granuleux, à la base : couleur blanche, peinte de lignes fauves, longitudinales, flexueuses. Longueur, deux pouces et quelques lignes. De l'océan des grandes Indes. C. Espèces ovales , turbino'ides , suhtuherculeuses. (Les Musiques.) La V. pied-de-biche: V. scapha , Linn. , Gmel., p. 3468 , n.° 121 ; Martini , Concli. , 5 , t. 72 , fig. 774? et t. jS , fîg. 775 et 776 ; Encycl. méthod. , pi. 892 , fig. a , b. Coquille épaisse , pesante , ventrue , turbinée , à tours de spire subcarinés , quel- quefois noduleux postérieurement; le dernier comme ailé à l'endroit de la terminaison de la carène, formant sinus; quatre plis à la columelle: couleur blanchâtre, peinte de lignes lon- gitudinales, angulo-flexueuses, brunes ou fauves. Longueur, six pouces. Des mers du cap de Bonne-Espérance et des côtes de Java. La coquille de cette dernières localité a le fond rose et les lignes ondées d'un rouge brun : elle est en outre subnodu- leuse. La V. BOis-VEiNÉ : V. hebrœa, Linn., Gmel., p. 3461 , n.°g8 : Martini , Conch., 3 , t. 96 , fig. 924 et 926 ; Encycl. méthod. , pi. 38o, fig. 2. Coquille épaisse, ovale, turbinée, à spire co- nique, un peu tuberculeuse; le dernier tour couronné de grands tubercules non piquans ; columelle à cinq plis infé- rieurs plus grands que les supérieurs : couleur d'un blanc fauve, entourée de lignes fauves, ondées, vermiformes, en faisceaux serrés. Longueur, quatre pouces quelques lignes. De l'océan Indien et des Antilles. La V. musique: V. musica , Linn., Gmel., p. 3460 , n." 96; Martini, Conch., 3, t. 96, fig. 927 et 92g; Encycl. méthod., pi. 38o, fig. \ , a, b. Coquille ovale, turbinée , à tours de spire couronnés par une série décurrente de tubercules assez VOL 469 forfs et costiformes sur le dernier; columelleà cinq ou six plis, les inférieurs plus grands que les autres : couleur blanchâtre , ornée de bandes transverses, les unes formées de lignes bru- nes, les autres de points bruns ou de taches noires plus grandes sur les bords. Longueur, deux à trois pouces. Coquille commune de l'océan des Antilles. La Volute chlorosine; V. clilorosina, de Lamk. , Ann. du Mus., ibid. , n.° 22. Coquille ovale, turbinée, à tours de spire tubercules; columelle à dix plis, dont les antérieurs sont les plus grands: couleur d'un blanc jaunâtre, ornée de fascies d'un brun fauve , interrompues, et de points fmives rares. Longueur , deux pouces. Celle espèce, dont on ignore la patrie , ne diffère guère de la précédente que par la disposition si variable des couleurs. La V. THiARELLE : V. tliiarella , id. , ibid., n.° 23 ; Chemn. , Conch., 10, t. 149 , fig. 1401 et i '102; Encycl. méthod., pi. 3 80, fig. 3, a, b. Coquille ovale-oblongue, non turbinée; la spire armée de tubercules; dix ou douze plis à la columelle, dont les supérieurs sont les plus petits : couleur blanchâtre, avec quatre bandes transverses, alternativement formées de lignes parallèles ou de points articules de blanc et de brun vers les bords. Longueur, deux à trois pouces. C'est encore très- probablement une simple variété de la V. musique, dont elle ne diffère que par sa forme plus alon- gée, ce qui fait présumer qu'elle provient d'individus mâles. La V. carnéolée: V. cameolata ,id. , ibid., n.° 24; Chemn, > Conch., 3, t. 96, lig. g3o et 931 , et Enc)fcl. méth., pi. 079. fig. 4, a, t. Coquille ovale , mutique: le dernier tour traversé par des côtes épaisses et obtuses; columelleà dix plis, dont les supérieurs sont les plus petits • couleur d'un blanc juunâtre ou rose , snfrauce ou même rouge-brun , avec des bandes de lignes de points ou de taches brunes. Longueur, un pouce et demi. C'est encore une espèce de cabinet plus que rf-elle et dont en ignore la patrie. La V. DE Guinée: P'. giiiniica, id., ibid., n." 20-, Voliita musica guineenns , Chemn., Conch., 11, t. 178, fig. 1717 et 1718; vulgairement la MusiiiuE de Giunék. Coquille ovale, tuberculée, moins élargie que la V. musique, à cohunelle. 470 VOL garnie de qHafre plis , dont les supérieurs plus petits : couleur blan.chàlre , nuée de violet, avec des bandes de lignes brunes et d'autrfsde points bruns. Longueur, deux pouces quatre lignes. Des côtes de Guinée. La Volute lisse : V. lœvigala, id., ih. , n.° 26; Enc. méth., pi. 379, fîg- 2, a, h; vulgairement la MrsiQcE lisse. Coquille ovale, mutique, à pc^ine noduleuse sur la tranche des tours de spire, à coluuielle à huit plis : couleur blanchâtre, nuée de viokt , ornée de bandes ponctuées de brun et de lignes brunes croisées. Longueur, deux pouces. Patrie inconnue. La V. POLYZONALE : V. polj'zonalis , id. , ibid. , n." 27 ; Martini , Conch., 5, t. 97, fig. 952 et 953; Encycl. méth., pi. 37g, ûg. 1 , a, b; vulgairement la Mlisiqur verte. Coquille ovale, turbinée, à spire conique, aiguë, dont le dernier tour est couronné par une rangée de tubercules aigus; culumelle à douze plis, dont les supérieurs plus petits.- couleur d'un cen- dré verdâtre , parsemée de points rouge-bruns, avec des taches brunes ou noirâtres, écartées, et cinq ou six bandes transverses d'un blanc de lait. Longueur, deux pouces deux lignes. De l'océan Indien. C'est une belle coquille fort rare et estimée. La V. FAUVE : V.fulya, id., ibid., n." 28; Encycl. méthod., pi. 082 , fig. 0 , a , b. Coquille ovale , turbinée, striée , à spire conique , courte , noduleuse ; le dernier tour anguleux et couronné de tubercules sur son angle; columelle à douze ou quatorze plis : couleur d'un rouge fauve, avec quatre bandes blanchâtres transverses et quelques points colorés en avant. Longueur, un peu au-dessous de deux pouces. De l'océan Indien. Cette espèce diffère-t-elie réellement de la précédente au- trement que par la couleur ? La V. sillonnée: V. sulcata , id. , ibid., n." 00; Chemn. , Conch., 10, t. 149. fig. i4o3 et 1/104. Coquille ovale , scabre, aspire obtuse, sillonnée en travers, avec des côtes longitu- dinales o!)tuses : couleur safrauée en dedans. Patrie inconnue. VOL 471 La Volute noduleuse; V. nodulosa, id., Anim. sans vert. ,7, p. 342, n.° 3i. Coquille ovale, côtelée et noduleuse, avec sept plis à fa columelle .- couleur d'un blanc fauve , avec deux séries de taches irréguliéres d'un roux brun. D. espèces ovales , bombées et ventrues. ( Les Gon- DOLiÈREs ; genre Cymbium, Monf.) La V. nautique: V. nautica, de Lamk., ibid. , p. 629, n.* i ; Martini, Conch, , 3 , t. 76 , fig. 786 ; Encycl. méthod. , pi. 387 , fig. 2. Coquille extrêmement ventrue , renflée, à spire très- courte, couronnée d'épines courtes, entièrement recourbées vers le sommet , et à columelle marquée de trois plis : couleur uniforme d'un fauve roussàtre. Longueur, sept à huit pouces. De la mer des Indes. La V. niADÈjiE : V. diadema, de Lamarck , Ann. du Mus., vol. 17, p. 67, n.° 1 ; Martini, Conch., 1, t. 74, fig. 780; Encycl. méthod., pi. 388, fig. 2. Coquille ventrue, à spire courte, couronnée d'épines voûtées, pointues, presque droites, avec trois plis à la columelle : couleur d'un fauve orangé, quelquefois marbrée de blanc. Longueur, sept pouces. De l'océan Asiatique. La V. ARMÉE : y. armata , id. , ibid. , n." 2 ; Martini , Conch., 3 , t. 76, fig. 787 — 788; Encycl. méthod., pi. 388, fig. 1. Co- quille ventrue, atténuée un peu supérieurement, couron- née d'épines droites et très-longues , avec trois plis à la columelle : couleur uniforme d'un jaune orangé. Des mers du cap de Bonne-Espérance. La V. pucale; V. ducalis , id., ibid., n." 3. Coquille cylin- dre-ventrue, à spire commençant par un mamelon très- saillant et très-renflé, et couronnée d'épines très-courtes, avec quatre plis à la columelle : couleur blanchâtre, subré- ticulée de veines rousses, flexueuses, coupées à angle droit par des taches châtaines irrégulières, formant deux séries. Longueur , deux à trois pouces. De l'océan Indien. La V. MOUCHETÉE : F. tesseUata, id., ibid., n.° 5 ; Martini, Conch., 3, t. 74, fig. 781. Coquille ventrue, couronnée d"épines courtes et un peu inclinées vers l'axe de la spire, avec quatre plis à la columelle: couleur d'un blanc un peu 472 VOL jaune de soufre , avec deux rangées de (aches brunâtres , presque carrées. Longueur, trois pouces. Patrie inconnue, mais probablement de l'océan d'Afrique comme la précédente, dont elle n'esl sans doutequ"une variété, La Volute ÉTHIOPIENNE: V. œthiopica,Linn., Gmel., p. 3465, n.° ii3; Martini, Conclu, 3, t. 76 , lig. 784, et tab. 73, lig. 777 — 779, et t. 74, fig. 782; Encycl. méthod., 1, pi. 087 , lig. 1 , et 388, lig. 5; vulgairement la Couronne d'Ethiopie. Coquille ovale, ventrue , couronnée d'épines voûtées, courtes, nombreuses et assez droites, avec trois ou quatre plis à la columelle : couleur jaune orangée , immaculée ou avec une bande transversale blanche , ou mémeavec deuxbandesbruneSf Longueur, quatre à cinq pouces. De l'océan d'Afrique et du golfe Persique. Le V. melon: V.melo, Soland.; Voluta indica, Linn., Gmcl.^ p. 3467 , n.° ] 20 ; Martini, Conch., 3 , t. 72 , fig. 772et775, et Encycl, méthod., pi. 089, fig. 2. Coquille ovoïde, très- ventrue, bombée, à spire ti'ès-resserrée vers le sommet et presque cachée, avec quatre plis à la columelle : couleur d'un blanc jaunâtre , avec des taches brunes, rares, et dis- posées à peu près sur trois séries. Longueur, un demi-pied. De l'océan Indien. La V. DE Neptune: V. Nepluni, Linn., Gmel. , p. 0467, n,° 1 17 , et V. navicula, p.3467,n.°ii8; Martini, Conch. , 3, t. 72 , fig. 767 — 771 ; Encycl. méthod., pi. 386 , fig. 1 ; vul- gairement la Tasse de Neptune. Coquille ovale , renflée , ventrue, à spire entièrement cachée, carinée, avec quatre plis à la columelle: couleur d'un roux brunâtre, plus foncé avec l'âge. Longueur, sept pouces. De Focéan d'Afrique et du golfe de Perse. La V. gondole: V. cjmbium , Linn., Gmel., p. o^GG, n.° ii4; Martini, Conch., 3, t. 70, fig. 762 et 765 ; Encycl. méthod., pi. 386, fig. 3 , a,b; vulgairement le Char-de-Nep- tune; PYet, Adanson , Sénégal, p. 43 , pi. 3 , fig. 7. Coquille ovale , un peu alongée , à tours de spire carinés supérieu- rement, et formant ainsi un canal vers la suture; le sommet mamelonné, visible ; quatre à six plis à la columelle : cou- leur marbrée de blanc et de roux. Longueur, cinq à six pouces. De iocéan Atlantique et des côtes de Provence, suivant VOL 473 RI. Risso : mais il faut avouer que cela est fort douteux ; car cet auteur dit que la volute gondole n'a que deux plis à la columelle; que sa couleur est uniforme, d'un jaune sa- fran , et qu'elle n'a que trois pouces de long. Il y a là sans doute quelque erreur. La Volute bouton : V. olla , Linn. , Gmel. , p. 5466 , n." 1 1 5 ; Martini, Conch,, 5, t. 7 1 , fig. 766; Enc. , méth., pi. 385, fig. 2. Coquille ovale, un peu alongée , dilatée, ou un peu ventrue, à tours de spire subcarinés, et formant une gouttière vers la suture; mamelon terminal alongé, glandiforme , exserte ; deux ou trois plis à la columelle : couleur d'un fauve pâle, immaculé. Longueur, quatre pouces. De l'océan des grandes Indes, La V. PROBOsciDALE : V. proboscidalis , de Lamarck , ihid., n.° 10; Lister, Conch., t. 800, fig. 7 ; Enc. méth., pi. 089, fig. 2. Coquille ovale, alongée, ventricoso - cylindrique , à tours de spire carinés ; la carène élevée et dépassant le som- met, mamelonné, peu marqué; deux lignes élevées et peu marquées, décurrentes sur le dernier tour; quatre plis à la columelle : couleur d'un fauve pâle. Longueur, dix à onze pouces. De la mer des Philippines. La V. PORCINE : V. porcina, id. , ihid., n." 11 ; Martini, Conch., 5, t. 70, fig. 764 et 765 ; Encycl. méthod., pi. 386, n." 2 ; vulgairement la Cuiller-de-Neptune. Coquille ovale , alongée, subcylindrique, atours despire presque cachés par la carène du dernier, formant une sorte d'excavation au sommet ; trois ou quatre plis à la columelle : couleur blanchâtre. Longueur, cinq à six pouces. De l'océan d'Afrique. Il y a sans doute encore plusieurs autres espèces de volutes, soit déjà décrites, soit inédites dans les collections; mais elles sont, probablement pour la plupart, dans le cas d'un assez grand nombre des précédentes, tlablies sur des caractères de couleur ou de forme peu importans, et provenant des difi"é- rens sexes. Nous terminerons en faisant observer que ce genre passe insensiblement aux mitres d'un côté, et aux marginelles de l'autre. En cfl'ct, M. le docteur Leach a décrit et figure 474 VOL une jolie coquille, tab. 12, fig. 1 , dans ses Miscellanea, sous le nom de voluta zébra, qui est pour M. de Lamarck une mar- ginellc: elle semble cependant avoir le sommet mamelonné. M. Risso a aussi décrit comme une volute, une véritable volvaire; car sa voluta mitrella, p. a3o , n." 661, fig. iZjS, n'est rien autre chose que la volvaire grain de blé de M. de Lamarck: il est probable que sa voluta nitidula, p. 249, n." GGo, est aussi une volvaire; mais je ne sais laquelle. (DeB.) VOLUTE. {Foss,) Ce n'est que dans les couches plus nou- velles que la craie que, jusqu'à présent , on a rencontré des espèces fossiles de ce genre. Voici celles que nous connoissons à cet état : Volute harpe ; Voluta citliara, Lamk. , Anim. sans vert., tom. 7, p. 343; Voluta harpa ejusd., Ann. du Mus., vol. 1 , p. 476, et vol. 17, p. 74, n.° 1 ; Vélins du Mus., n.° 2 , fig. 1 1 ; Encycl., pi. 384, fig- 1. Coquille ventrue, sillonnée trans- versalement à sa base, couverte de côtes longitudinales qui portent deux rangées d'épines à la partie supérieure de cha- que tour; coliîmeîle garnie de cinq à six plis. Longueur, quatre pouces. Fossile de Grignon , département de Seiue-et- Oise , et des autres couches du calcaire grossier des environs de Paris. Volute épineuse: Voluta spinosa, Lamk., Vélins du Mus., n.° 2 , fig. 12; Strombus spinosus , Linn. ; Voluta spinosa, Ann. du Mus., voî. 1 , p. 477 , n.° 2 ; Sowerby, Min. conch., tab. ii5, fig. 2, 3 et 4, et tab. 099, fig. 1. Coquille turbinée , sillonnée transversalement à la base, portant sur chaque tour neuf à dix côtes longitudinales, épineuses à leur partie supé- rieure et presque nulles à l'inférieure. Longueur, dix-neuf lignes. Cette espèce se rencontre avec la précédente. On en trouve quelques individus qui sont rayés transversalement par des lignes jaunes. Nous sommes portés à regarder comme des variétés de cette espèce des coquilles plus ventrues, qu'on trouve à Barton- clifFen Angleterre, ainsi que d'autres plus alongées, qui sont couvertes de stries qui suivent les tours, et que l'on trouve au même lieu, à Acy, département de l'Oise, et à Ronca en Italie. On voit une figure de ces dernières dans l'ouvrage de Brander sur les fossiles du Hamsphire, fig. 69. Cet auteur VOL A75 leur a donné le nom de stromlus amhiguus, et M. de Lamarck celui de voluta ambigua, Ann. du Mus., vol. 17, p. 77 . n.° 12. Volute musicale: Voluta musicalis , Lamk. , Ann. du Mus., vol. 1 , p. 477, et vol. 6, pi. 43, fîg. 7; Strombus luctator, Brander, fig. 64;Sowerby, loc. cit. , tab. ii5, fig. 1, et (ab. 097; Encyclop., pi. 892, fîg. 4. Coquille ovale- pointue , à spire conique et muriquée, son dernier tour, un peu tur- biné, est muni de côtes longitudinales qui se terminent à leur sommet par autant de tubercules épineux; en outre il est finement strié longituriinalement el en même temps treil- li.ssé par des rides écartées et transverses. Longueur, trois pouces. Fossile de Grignon , de Courtagnon , près de Reims, et du Hampshire. MM. de Lamarck et Sowerby ont regardé la F. musicalis comme identique avec la V. luctator; mais il y a entre les coquilles de cette espèce qu'on trouve en France et celles d'Angleterre des différences assez marquées : le nombre des rides transverses des premières varie de huit à douze ; elles ont quatre et quelquefois cinq plis à la columelle, et leur boj-d n'est pas stiié intérieurement, tandis que sur les autres le nombre des snies transverses s'élève de vingt à vingt-cinq, qu'il ne se trouve que trois plis à la columelle, et que le bord est strié intérieurement. Comme en Angleterre on ne trouve pas notre Voluta musicalis, il est extrêmement pro- bable qu'elle y est remplacée par la Voluta luctator, que nous ne trouvons pas en France. Volute HÉrÉROci.iTE; Voluta heteroclita , Lamk., Ann. du Mus., vol. 17, p. 73, n.° Z|. Coquille ovale, lisse à la partie inférieure, à spire courte, cfttelée et un peu tuberculeuse. Longueur, deux pouces et demi. Fossile de Betz, département de l'Oise. Cette coquille, qui ne diffère de celle qui précède que parce qu'elle n'est pas striée transversalement, paroit n'en être qu'une variété. VoLUiE MuiuciNE : Volufa muricina, Lamk., Ann. du Mus., vol. 1, p. 47'', n.°4i et vol. 17, p. yS , n." 5; Favanne, Conch., pi. 66, fig. Il; Encyclop., pi. 583, fig. 1. Coquille oviile-fusiforme , à base effilée et lisse, à spire composée de six à sept tours, couverte de côtes longitudinales portant de grands tubercules épineux à leur partie supérieure ; le pli 476 VOL le plus inférieur de la columelle étant grand et séparé des au- tres par un sillon assez large. Longueur, plus de trois pouces. Fossile de Courtagnon , d'Épernay et de Grignon. Volute cÔTEs-DOLi ces: Voluta costaria, Lamk., Ann.du Mus., vol. 1, p. 477, n." 5; Encyclop. , pi. 383, fig. 7. Coquille fiisiforme , turriculée , effilée à la base , portant sur chacun des tours huit côtes longitudinales séparées, un peu plus éle- vées et comme comprimées dans leur partie supérieure , lisses et douces. Longueur, deux pouces et demi. Fossile de Gri- gnon , Courtagnon et des autres localités du calcaire grossier des environs de Paris. La variété b est moins alongée et porte un petit tuber- cule court sur chaque côte. Cette variété semble lier cette espèce à la volute muricine. Volute pointue; Voluta acuta , Def. Cette coquille a de irès-grands rapports avec la V. costaria (var. b) ; mais elle est beaucoup plus alongée et sa spire commence par un très- petit mamelon, ce qui n'a pas lieu pour les deux espèces qui précédent immédiatement. Longueur, dix-neuf lignes. Nous ne savons où a vécu cette espèce, qui pourroit n'être qu'une variété de la V. costaria. Volute couronne-double: Voluta licorona . Lamk., Ann. du Mus., vol. 1 , p. 478, n.° 7 ; Encyclop., pi. 084, lig. 6. Coquille ovale-pointue, couverte de stries transverses et de dix-huit côtes longitudinales qui portent une double rangée d'épines à leur partie supérieure. Longueur, deux pouces. Fossile de Mouchy-le-Chatel , de Chaumont et de Cuise-la- Mothe, département de l'Oise. Des coquilles qu'on trouve à Betz, même département, et qui paroissent appartenir à la même espèce, ne portent de stries transverses qu'à la base et ont la spire beaucoup moins épineuse; d'autres, qu'on trouve à Parnes, et qui ne portent que dix à onze côtes longitudinales, ont les stries transverses peu marquées, la spire moins épineuse, et sont plus ventrues. Volute côtes-crénelées: Voluta crenulata, Lamk., Ann. du Mus. , vol. 1 , p. 478 , n." 8 ; Brand. , fig. 7 1 ? Encyclop. , pi. 084, fig. 5. Coquille ovale-pointue, couverte de stries trans- verses et de côtes longitudinales serrées et crénelées. La su- VOL 477 tare est accompagnée de deux stries profondes. Longueur, vingt lignes. Fossile de Courtagnon , de Parnes, du val San- gonini , et de Hordwel dans le Hampshirc. Celte espèce pré- sente, dans chacun de ces endroits, de très -légères diffé- rences; c'est à celle de Hordwel que la volute d'Italie res- semble le plus. (Brong.) Volute petit-dé : Volula digitalina, Lamk., Ann. du Mus., vol. 1 7 , p. 77 , n.° I G ; Buccinum scabriculum , Brand. , fig. 7 1 ; Volula lima, Sow, , pi. 398, fig. 2. Cette coquille, qui n'a: qu'un pouce de longueur, ressemble parfaitement à celle qui précède, dont elle n'est probablement qu'une variété modi-^ fiée par la localité. Fossile de Monncvillc, département de l'Oise, et du Hampshire. Volute treillissée : Volula clathrata^ t.amk., Ann., ibid.f n.° 1 1 ; Murex suspensus , Brand. , fig. 70. Cette espèce est très-voisine des précédentes par ses rapports, et nous sommes porté à croire qu'elle n'en est qu'une variété, quoiqu'elle soit éminemment treillissée, même entre ses côtes, qui sont bien séparées. Longueur, dix-huit lignes. Fossile de Courtagnon. Volute petite-harpe : Volula harpula, Lamk. , Ann. du Mus.^ vol. 1, pag. 478, n.° 9; Encycl., pi. 585, fig. 8. Coquille ovale-fusiforme , couverte de côtes longitudinales assez ser- rées, à suture simple et bien marquée ; portant beaucoup de plis à la columelle, mais dont les trois inférieurs sont les plus gros et l'avant-dcFuier le plus élevé. Longueur des plus grands individus, quatorze lignes. Fossile de Grignon , de Hauteville et de Dax. Volute de Brander ; Voluta Branderi , Def. On trouve à Monneville cette espèce, qui a de très-grands rapports avec celîe ci-dessus, mais qui en diffère cependant, parce que ses côtes longitudinales sont moins nombreuses et plus grosses, et parce que le mamelon de son sommet est beaucoup plus petit. Les individus qu'on trouve à Monneville n'ont que onze lignes de longueur; mais d'autres, dont la localité nous est inconnue, ont jusqu'à dix -neuf lignes, et ne présentent que trois plis à la columelle. Cette espèce n'est peut-être qu'une variété de la précédente. Volute labrelle : Volula labrella, Lamk., Ann. du Mus., vol, 1 , p. 478 , n.° 10 j Enc, pi. 084 , fig. 3. Coquille épaisse. 47» VOL ovale- turbinée, ventrue, sillonnée transversalement, angu- leuse à la partie supérieure des derniers tours, qui sont aplatis en dessus- à spire courte, pointue et striée au sommet. Les plis de la columelie varient de trois à six. Longueur, près de deux pouces. Fossile de la couche du grès marin su- périeur d'Acy , de Monneville, de Laehapelle, près de Paris et d'Armeiitières. Nous pensons qu'on ne la trouve pas à Gri- gnon. VoLiTE FicfLiNE : Voluta ficiiHii d ^ Lamk. , Ann. du Mus., vol. 17, p. 79,n.° i5; Voluta depressa , Ann., vol. 1, p. 479, n.° 12. Coquille ovale-turbinée, couverte de stries transverses, dont le dernier tour est couronné d'épines; aspire courte et pointue; à bord épais, marginé extérieurement et strié à l'in- térieur. Quelques individus de cette espèce ont le boi'd gauche appliqué sur la columelie en expansion. Longueur, vingt-six ligues. Fossile des environs de Bordeaux. On trouve à Abbe- court et à Bracheux, près de Beauvais, dans une couche de sable quarzeux, des coquilles qui ont de très- grands rapports avec cette espèce. VoLïTE RARE-ÉPINE : Volutu rarhpina, Larnk,, Ann. du Mus., vol. 17, pag. 79, n." 16; Encycl., pi. 384, ^g- ^; '^^ Bast. , Mém. géol. sur les envir. de Bordeaux, pi. 11, fig. 2. Cette espèce a de tels rapports avec l'espèce précédente, que M. de Basterot ne l"a regardée que comme une variélé de celle-ci; nous sommes également disposés aie croire, mais nous remar- quons que celles de ces coquilles qu'on trouve à Dax diffè- rent de celles des environs de Bordeaux, en ce que le bord gauche est très-calleux, et en ce que quelques-unes ne por- tent pas d'épines. 11 est très-possible que la localité où elles ont vécu soit la cause de cette différence. Volute délaissée; Folula decerta, Def. Coquille ovale-tur- binée, transversalement strice et couveiMe de petites côtes longitudinales. La columelie porte sept a huit petits plis, dont ' l'inférieur est le plus gros. Longueur, un pouce. Fossile de Dax. Volute A bourrelet: Volula variculosa, Lamk., Ann. du Mus., vol. 1 , p. 479 , n.° i3 , et vol. 17 , p. 79, n.° 17; Vél. du Mus.. n.° 2, tig. 10. Coquille obloiigue, subfusiforme, lisse, portant une varice sur le dos et quatre plis à la colu- melie. Longueur, huit lignes. Fossile de Grignon. VOL 479 Volute MiTnéoLE : Voluta mitreola , Lamk. , Ann, , ihid. , n.° 14 et n." 18; Vél. du Mus., Suppl. , fig. 8. Coquille ovale- pointue, lisse, portant trois plis à la columeile et une pe- tite dent au bord droit. Longueur, cinq lignes. Fossile de Grignon. Volute fusiforme; Voluta fustformis, Defr. Coquille très- alongée, portant cinq à six tours bombés, couverte de pe- tites côtes longitudinales et de légères stries transverses. Lon- gueur, six lignes. Fossile de Hauteville. VoLTJTE DE Lambert : Voluta Lamherlii , Sow. , pi. 129; Vo- luta of Hanvicli , Park. , Org. rem., vol. 3, pag. 26, tab. 5, fig. i3. Coquille lisse, alongée à la base, portant un très-gros mamelon au sommet et quatre plis à la columeile. Longueur, quatre et quelquefois sept pouces. Fossile de Holliwel, de Bavvdsey et d'Alborougli , dans le comté de Suffolk, de la Touraine et des environs d'Angers. M. de Basterot dit que son analogue vit clans la mer du Sud. Voluta subspiiiosa , Brong., Vicent. , pi. 3, Cg. 5. Coquille ovale, courte, couverte de grosses cAtes longitudinales épi- neuses à leur partie supérieure; à base effilée, plissée, et à spire courte. Longueur, quinze lignes. Fossile de Ronca. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la V. spinosa et avec la V. ajjinis ci-après. Voluta citharella, Brong., loc. cit., pi. 6, fig. 9. Coquille fusiforme, couverte de côtes longitudinales, arrondies, dont l'intervalle est strié transversalement, et portant deux ou trois plis à la columeile. Longueur, onze lignes. Fossile de la montagne de Turin. Cette espèce a beaucoup de rapports avec la voluta harpula et avec la voluta fusiformis. Voluta affinis , Brocc. , p. 3o6 , pi. i5, fig. 8; an Voluta geminata? Sow., pi. 098 , fig. 1. Coquille ovale, portant des côtes longitudinales , obtuses à leur partie supérieure , à spire conique, noduleuse, et à base striée transversalement. Lon- gueur, vingt lignes. Fossile de Belfort, ancien département de Montenotte. Dans son Mémoire sur les terrains du Vicentin, M. Bron- gniart a cité cette espèce comme se trouvant à Ronca et dans la montagne de Turin , et il en a donné une ligure, pi. 5, fig. 6, mais il y a peut-être une erreur; car cette figure pa- 48o VOL roît se rapporter à la roluta coronata de Brocclu. M. de Bas- terot [loc. cit.) a fait une erreur en rapportant à la fig. 7 de la pi. i5 de l'ouvrage de Brocchi la voluta ajfinis qui s'y trouve fig. 8 , et il a cite, comme M. Brongniart, la fig. G au lieu de la fig. 5 de l'ouvrage de ce dernier. A l'égard des caractères ils se rapportent beaucoup plus à la volula coronala ci-après qu'<à toute autre espèce. Voluta coronata, Brocc. , p. 5o7 , tab. 16, fig. 7; Brongn., loc. cit., pi. 3, fig. 6. Coquille ovale, couverte de profondes stries transverses et de côtes longitudinales obtuses à leur partie supérieure; cà spire conique et noduleuse , et portant six plis à la columelle. Longueur, dix -sept lignes. Brocchi n'a pas su d'où celte coquille provenoit ; mais il paroît que M. Brongniart l'a trouvée à Ronca et dans la montagne de Turin. Voluta majorum, Brocc, loc. cit., pi. 4 , Cg. 2; Voluta cos- lata et Volula mayorum, Sovv. , Miri. conch., pi. 290. Coquille fusiforme, lisse, couverte de côtes longitudinales obtuses, à columelle garnie de beaucoup de plis, dont les inférieurs sont les plus gros. Longueur, près de deux pouces. Fossile de Belfort, de Barton en Angleterre. VoLLTE A GROS MAMELON; Voluta mammosa , Defr. Ilestdifli- rile de donner tous les caractères de cette espèce, dont nous n'avons vu qu'un jeune individu entier et des débris d'autres plus âgés. Un mamelon de la grosseur d'un pois se trouve au haut de la spire; la coquille est couverte de légères stries transverses et de côtes longitudinales épineuses à leur partie supérieure. La columelle est chargée de quatre plis. Nous pré- sumons que cette coquille a deux pouces de longueur, fos- sile de Lautevillc, département de la Manche. Volute peinte; Voluta picta , Def. Coquille ovale-turbinée, lisse, couverte de lignes jaunes transverses; portant deux ou trois plis à la columelle. Longueur, près de deux pouces. Fos- sile des environs de Paris. Cette espèce devra peut-être en- trer dans le genre Fasciolaire. Voluta athleta, Sow. , loc. cit., pi. 096, fig. 1 , 2 et 3 ; Strom- bus athleta, Brand., loc. cit., fig. 6G. Coquille rhomboïdale , ventrue, à spire pointue, couverte de côtes longitudinales, qui se terminent à leur partie supérieure par des épines ; à VOL 48i base striée transversalement et portant trois plis à la colu- melle. Longueur, deux pouces et demi. Fossile de Barton. Voluta depauperata , Sow. , loc. cit. , même pi. , fig. 4; Strom- lus tuctator, Brand., fig. 67. Coquille ovale - rhomboïdale , à spire poinlue , couverte de côtes longitudinales, qui se ter- minent à leur partie supérieure par des épines droites; à base striée transversalement. Longueur, quinze ligues, ro sile de Barton. No.us regardons ctlte coquille comme une variété de celle qui précède immédiatement. Voluta nodosa , Sow., loc. ci'., pi. 399, fig. 2. Coquille ovalé-pointue , couverte destries transverses et de cAtes lon- gitudinales noduleusesà leur partie supérieure, à spire nodu- leuse et portant trois plis à la columelle. Longueur, vingt- deux lignes. Fossile de Barton. Volute ponctuée; Voluta punclata , Risso, Hist. natur. des princip. product. de l'Europe mérid. , tom. 4, pag. 260. Co- quille ovale, un peu épaisse, couverte de lignes transverses et de longitudinales. L'ouverture a deux plis au bord droit et est denticulée à gauche. Longueur, 0,006. Se trouve sub- fossile aux environs de Nice. Volute aiguë; Voluta acuta , Risso, loc. cit. Coquille un peu épaisse, opaque, couverte de stries transverses , dont les quatre tours postérieurs sont granulés. L'ouverture est munie d'un pli. Longueur, 0,016. Se trouve subtossile aux environs de Nice. Volute ANCYLOÏDE ; Voluta ancjloides , Risso, loc. cit,,^. 26 1. Coquille très-lisse, luisante, translucide, à six tours de spire, à suture étroite, très -profonde. L'ouverture est munie de cinq plis. Longueur, 0,010. Fossile de Magnan près de Nice. (D. F.) VOLUTE CONIQUE. {Conchyl.) Dénomination que l'on a quelquefois donnée aux cônes. (Desm.) VOLUTE COURONNE D'ETHIOPIE. {Conchjl.) Coquille du genre Volute qui, pour Denys de Montfort, est le type d'un genre particulier, auquel il a donné le nom de cymbe, cjmhium. (Desm.) VOLUTE GLABRE. ( Conckjl. ) Cette coquille ou voluta glabrella, Linn., est le type du genre Marginelle. Voyez ce mot. (Desm. ) 58. 3i 482 VOL VOLUTE MARCHANDE. {Conchjl.) C'esl une colombclle pour M. de Lainarck. (Desm. ) VOLUTE OREILLE-DE- JUDAS. (Conchjl.) Ce nom mar- chand s'applique à une coquille du genre Auricule. Voyez ce mot. (Desm. ) VOLUTE PORPHYRE. (Conchjl.) Synonyme vulgaire de l'olive de Panama. (Desm.) VOLUTE RÉTICULÉE. {Conchjl.) Le genre Cancellaire a pour type la coquille qui portoit anciennement ce nom , et qui est le roluta cancellata de Linné. (Desm.) VOLUTE T0RNAT1LE. {Conchjl.) Coquille du genre Vo- lute qui est le type du genre Actéon de Denys de Montfort. (Desm.) VOLUTELLA. [Bot.) Ce genre de Forskal a été réuni de- puis long-temps, par Vahl, au Cassytha de Linnaeus, qui ap- partient aux laurinées. (J.) VOLUTELLA. (Bot.) Genre de la famille des champignons, établi parTode, très-voisin du Peziza. Il comprend des cham- pignons très-petits, en forme de soucoupe ou de vase sti- pité, dont la surface supérieure est ponctuée ou percée de trous, et le bord enroulé seulement dans le premier âge. Pries, qui admet ce genre sans connoitre les plantes qu'y ramène Tode, a modiKé un peu ses caractères : il a ajouté celui donné par la présence d'un voile partiel qui recouvre le champignon, et d'un hyménium d'une consistance grasse, cireuse d'abord, qui se coagule ensuite et ressemble à de la résine. Il fait observer que ce genre est intermédiaire entre le Ditiola et le Tjmpanis. Le VoLUTELLA NU : Volutella nuda, Pries , Syst. mjcol. , i , p. 173; Volutella vol^'ata, Tode, Fung. MeckL , 1 , pag. 28, pi. 5, fig. 45. Épars, de couleur blanche, puis jaunâtre, et enfin d'un jaune brun ou noirâtre, en forme de soucoupe de moins d'une ligne de diamètre, recouvert d'un voile blanc, qui se déchire par les bords ; hyménium d'une consis- tance cireuse, puis résineuse, qui sort de la cupule et se détruit. Cette espèce offre un stipe très- court; elle croit sur les rameaux desséchés du prunellier (^prunus spinosa , Linn.), en Septembre, pendant les pluies. Le volulella nuda de Tode {toc. cit., fig. 44) est une petite VOL ^85 espèce différente, très- fugace, qui croît cparsc et flont la forme est celle d'une coupe nue, plane, puis discoïcîe. C'est la peziza volutella, pries ; elle a aussi beaucoup de rapports avec le peziza amenti, Batsch , Elench. , i , pi. 148 ; Pers., etc. (Lem.) VOLOTELLE. (Bot.) Nom françois dorné par Bridel à un genre de mousse, le Schlotheijiia. Voyez ce mot, t. XLVIII, p. 89. ( Lem. ) VOLVA. (Bot.) Adanson réunissoit sous ce nom générique les champignons du genre Jgaricus qui offrent un vol^a. Il cite pour exemple les fungus, Michéli , Gen., pi. 76, fig. 1 et 2 , qui représentent les agaricus vnginalus et bomhjcinui de Pries, placés (!ans le genre Amanita par MM. de I.amarck et Persoon. Le voWa d'Adanson répond donc au genre Amanita, Voyez Amanite et Ponge. ( Lem.) VOLV^. {¥oss.) On a quelquefois donné ce nom aux ar- ticulations ou portions de tiges des encrinites. (D. F.) VOLVAIRE. Vol^aria. (Conclifl.) Genre établi par M. de Lamarck pour un certain nombre de petites coquilles que lànné comprenait dans son grand genre Volute, Adanson dans son genre Porcelaine, et dont M. de Blainvillc ne f.àt qu'une simple section du genre Marginelle de M. rie Lamarck, et éga- lement du nombre des volutes de Linné; ses caractères sont: Coquille lisse , polie, fortement involvée, à spire presque sans saillie; ouverture très-étroite, aussi longue que la coquille, avec deux ou trois plis à la partie antérieure de la columelle; le bord externe assez mince et non rebordé; opercule nul. L'animal, d'après Adanson, est presque semblable à celui des porcelaines. Les coquilles qui entrent dans ce genre, sont foutes marines et en général fort petites ; elles se trouvent dans les mers des pays chauds et n'offrent rien de remarquable que leur jolie forme et même leur couleur et leur poli, qui les a fait com- parer à des perles; aussi quelqtjes-unes sont-elles employées par les sauvages à faire des colliers. La distinction des espèces porte sur le nombre des plis de la columelle et sur la couleur; celle-ci est variable : est- il certain qu'il n'en soit pas de même du nombre des plis? La V. A collier; V. monilis, Linn. , Gmel., p. Sà^o , n.° 27. 484 VOL Petite coquille ovale, subcylindrique, opaque , luisante, à spire à peine visible, et avec cinq plis à la columelle: couleur d'un blanc de lait. Longueur, quatre à cinq lignes. Des mers du Sénégal et de celles de la Chine, d'après Linné. Cette jolie petite coquille est, comme l'indique son nom, employée à faire des colliers ; c'est presque une marginelle, car son bord droit est souvent un peu épaissi. La Volvaire hyaline: V. pallida , Linn., Gmel., p. 344Z| , n.°3o; Mart. , Conch. , tab. 42 , fig. 426. Petite coquille mince , pellucide, ovale-oblongue, cylindracée , à spire à peine proé- minente, obtuse, avec quatre plis à la columelle, qui est un peu courbée en avant : couleur d'un blanc de corne, quel- quefois fasciée de fauve. Longueur , cinq à six lignes. • Des mers du Sénégal. La V.GRAiN-DE-BLÉ: V. triUcca , deLamk., Anim. sans vert., 7, p. 363, n.° 3; Volula exilis , Linn., Gmel., p. 6444, n.° 28; le SiMÉRi, Adanson , Sénégal, pi. 5, fig. 3. Petite coquille ovale-oblonguc, subcylindrique, à spire subproérainente, avec le bord externe déprimé vers son milieu , la columelle à quatre plis ; M. Risso dit trois, mais sans doute par erreur: couleur blanchâtre, fasciée quelquefois de fauve. Longueur, quatre à cinq lignes. Des mers du Sénégal et de la Méditerranée. Comme Adanson dit positivement que son siméri est em- ployé par les Nègres à faire des colliers, il est très-probable que c'est la même que le V. moniiis. La V. GRAIN -DE- RIZ : V. oriza, de Lamarck , ihid. , n." 4; Encycl. méthod. , pi. 074 , fig. 6 , a, h. Petite coquille obovale, à spire à peine proéminente , avec une columelle droite, à quatre plis : couleur blanche, avec une large zone fauve, et quelquefois toute blanche. En supposant que ce soit le stipon d'Adanson , ce qui est extrêmement probable, cette coquille viendroit des mers du Sénégal. La V. GRAiN-DE-MiL : V. miUacea , id., ihid., n.° 5; Voluta miliaria, Linn., Gmel., p. 3443, n." 6; Payraudeau, Corse, p. 168 , pi. 8 , fig. 28 et 29. Très-petite coquille subpellucide , subovale, à spire à peine apparente, avec cinq plis à la columelle , qui est droite : couleur d'un blanc de neige. VOL 485 De ia Méditerranée. La Volvaire a six plis • V. sexplicata , Risso , Hisf. nat. de l'Europe mérid., 4, p. 164. Très-petite coquille, lisse, avec six plis à la columelle , et de couleur blanche , laiteuse , ornée de deux bandes transverses, ferrugineuses sur le dernier tour, outre un de même couleur à la spire. J,ongueur, trois lignes. Des bords de la Méditerranée. Cette espèce est- elle distincte de la volvaire grain-de-mil de M. de Lamarck? je n'ose l'assurer. Je ferai cependant l'ob- servation que je possède dans ma collection plusieurs indi- vidus qui ont les caractères assignes par M. Risso à sa V. à six plis, et chez lesquels le bord externe est finement den- ticulé en dedans; caractère qui a également lieu dans la V. grain-de-mil. M. Risso parle encore d'une V. biplissée , V.hiplicata, p. 164, n.° 611, qui n'auroit que deux plis à la columelle : je ne l'ai jamais vue. Il décrit aussi uneV. à sept plis, V. septemplicata , p. 234, n.° 614. C'est probablement une simple variété de sa V. à six plis. Quant à sa V. à quatre plis, V.quadriplicata , p. 2 33 , n.° 612 , il est fort probable que c'est le F. oriza , de M. de Lamarck - ou son V. grain-de-blé. (De B. ) VOLVAIRE. [Foss.) Nous ne connoissons à l'état fossile qu'une espèce de ce genre, qu'on trouve dans la couche du calcaire grossier de Grignon. Volvaire bulloïde : Volyarid hulloides, Lamk, , Vélins du Mus. , n.° 19, fig. 14 ; Annales du Mus. , vol. 5 , p. 29 , n." 1 , et vol. 8 , pi. 60, fig 12 ; Encyel., pi. 384, f'g. 4* Coquille cylindrique , couverte de stries qui suivent les tours , ces stries offrant des points enfoncés qui sont le produit de stries longitudinales moins apparentes. La spire, comme en- foncée dans l'extrémité supérieure de la coquille, se termine par une petite pointe particulière à peine en saillie. A la base de la columelle on remarque quatre plis obliques. Lon- gueur, dix à onze lignes. Dans l'Histoire naturelle des principales productions de lEurope méridionale, M. Risso annonce qu'aux environs de 486 VOL Nice on (rouve à l'état subfossile les espèces ci-après, qui vivent dans la Méditerranée. Volvaire biplissée; Voharia biplicata,RïSSo. Coquille lisse, luisante, à quatre tours de spire, munie de deux plis sur la columelie. Longueur, o,oo5. Volvaire a quatre plis ; Volvaria quadriplicata , Rîsso. Co- quille lisse, luisante, à cinq tours de spire, ayant la columelie munie de quatre plis. Longueur, 0,006. Volvaire a six pus; Volvaria sexpticala , Risso. Coquille lisse , luisante, composée de cinq tours de spire, avec la co- lumelie munie de six plis très-inégaux. Longueur, 0,007. Volvaire a sept pms ; Volvaria septemplicata, Risso. Coquille opaque, luisante, à quatre fours de spire; ayant la columelie munie de sept plis très-inégaux. Longueur, o,oo5. (D. F.) VOLVx\RlA. {Bot.) C'est sous ce nom que M. De Can- dolle avoit établi, dans la Flore Françoise, un genre de la fa- mille des lichens , qu'il a reconnu être le même que celui nommé ensuite Thelotrema (voyez ce mot) par Acharius. Ra- finesque avoit donné ce même nom à un genre de champi- gnons, qu'il a désigné ensuite par Volvycium (voyez ce mot). Enfin, ce nom est, dans le Sjslema mjycologicum de Fries, celui d'une série d'espèces dans le genre Agaricus, où sont rangés une partie des agaricus des auteurs munis d'un volva. Voyez VotvYciuM. (Le.m.) VOLVOCE, VoUox. [Amorphoi.) Genre d'êtres microsco- piques, fort incomplètement observés , à cause de leur extrême petitesse, et cependant établi et caractérisé par Muller , par ïa phrase suivante : Vcrmis inconspicuus sinipLicissimus , peilu- cidus , sphericus , en y ajoutant que ces corpuscules sphériques , pellucides, très-simples et invisibles, offrent des mouvemens de rotation sur eux-mêmes, ce qui a déterminé le nom du genre. .Fai plusieurs fois observé, dans le coursde mes recherches sur les êtres appelés microscopiques, des corps sphériques en- traînés dans un mouvement plus ou moins évident de rotation ; mais je n'ai pu encore avoir une idée arrêtée sur ce qu'ils sont définitivement; aussi je vais me borner à extraire de Muller ce que je puis dire sur Jes volvoces. II en définit douze espèces. VOL 487 Le VoLVOcE POINT : V. punctum, Mull.,In/*. , p. 12, n," i3, pi. 3 , lig. 1 et 2. Corps globuleux , dont une moitié est opaque et noire, et l'autre moitié pellucide et cristalline. On le trouve à la surface de l'eau de mer fétide. C'est dans la partie noire que se remarque le mouvement lorsque le petit animal nage; la partie transparente est échan- crée et comme composée de deux points lucides. Le V. GRAIN ; V. granum , id, , ibid. , fig. 3. Corps sphérique , de couleur verte, avec la périphérie hyaline. Dans cette espèce, qui a été observée dans de l'eau de marais au mois de Juin , le mouvement était fort lent. Le V. globule; V. globulus, id. , ibid., fig. 4. Corps glo- buleux , quelquefois ovalaire, contenant à rintcrieur des vésicules transparentes et subobscur en arrière. Dans une infusion végétale. Les mouvemens sont lents , et quelquefois plus vifs. Le V. pilule; F. pilula, id. , ibid., n.° 16, tab. 3, fig. 5. Corpuscule sphérique, pellucide, avec l'intérieur vert et im- mobile: mouvement rotatoire lent et quelquefois un peu plus vif. Commun, au mois de Décembre, dans l'eau où croît la lentille d'eau. Le V. grêle; V. grandinella, id. , ibid., n.° 17, fig. 6 et 7, Corpuscule sphérique, opaque, marqué de linéoles circulaires, variées, avec l'intérieur immobile et non moléculaire. Trouvé, aux mois d'Août et d'Octobre, dans les eaux où croît la lentille polyrhize. Le V. SOCIAL; V. socialis, id., ibid., n." 18, fig. 8 et 9. Cor- puscule sphérique, composé à sa circonférence d'un nombre plus ou moins considérable de molécules cristallines, égales et distantes : mouvemens de foute la sphère de droite à gauche et quelquefois en tournant. Trouvé dans une eau dans laquelle on avoit conservé pen- dant un mois du chara vulgaris. Le V. sphérule; V. Sphœrula , id., ibid., n." ig, fig. 10. Cor- puscule sphérique , composé de molécules ou points pellu- cides, homogènes, de différentes grandeurs : mouvemens lents de droite à gauche et de gauche à droite, dans l'étendue d'un quart de cercle au plus. 488 VOL Dans les eaux d'ëtang en automne. Le VoLvocE lunule; V. lunula, id. , ib., n." 20 , fig. 1 1. Cor- puscule hémisphérique, hyalin , composé d'une quantité innom- brable de molécules homogènes, pcllucides, ayant la forme d'un quartier lunaire : mouvement continuel et de deux sortes; l'un, rotatoire, de toute la masse entière; lautre , plus vif, de chaque molécule. Dans l'eau de marais au premier printemps. Il me paroît extrêmement probable que c'est une agglorac- ration de très-jeunes animaux. Le V. GLOBULEUX : V. globator , id. , ihid. , n.° 21 , fig. 12 et i5; Voh'OT globosus, Linn. Corpuscule sphérique , diaphane, vert, rempli de globules plus petits d'un vert très-foncé, devenant blanchâtre ou orangé avec l'âge. Ce corpuscule , qui est cependant assez gros pour être aperçu à l'œil nu, paroît être formé d'une membrane pellu- cide , recouverte à sa surface de molécules , qui la rendent comme hérissée et velue. On peut en enlever ces molécules sans détruire la membrane. C'est sur lui qu'on a remarqué une sorte d'accouchement, dans lequel la membrane se crève et des globules plus petits sortent par la fente, celle-là se flétris- sant et se détruisant. Ses mouvemens paroiss&nt être excessivement lents. Leuwenhoeck est le premier qui ait observé ce volvoce et qui en ait donné une bonne histoire et une figure. II a été trouvé dans les eaux stagnantes des aulnaies. Le V. MÛRE ; V. morum, id. , ibid. , n° 22 , fig. 14 — 16. Cor- puscule membraneux, orbiculaire, rempli d'un grand nombre de molécules sphériques, vertes, transparentes: mouvement rotatoire fort lent. Dans des eaux où croît la lentille aquatique , aux mois d'Oc- tobre et de Décembre. Le V. raisin; V. uwa, id. , ib. , n.° 20 , fig. 17 — 21. Corpus- suie globuleux, composé de molécules sphériques, verdâtres, nues ou non, contenues dans une membrane commune, avec un point pellucide dans chacune d'elles : mouvement de toute la masse de droite à gauche, mais imperceptible dans chaque molécule. Dans de l'eau où étoit du lemna poIjHiiza, aux mois d'Août VOM 4^9 et de Décembre. Muller dit avoir observé quelquefois les molécules sphériques solitaires. Le VoLVOCE végétant; V. végétons, id. , ih,, n.°24, fig. 22 a 2 5. Corpuscule composé de ramuscules simples et dichotomcs, terminés par une petite rose globuleuse. Muller, qui a observé ce singulier être, qu'il regarda d'a- bord comme une serlulaire microscopique d'eau douce, dans de l'eau de rivière , aux mois de Novembre 1779 et 1780, ajoute qu'ayant vu les globules qui constituent la rosette ter- minale se séparer et se mouvoir lentement à part, il a été conduit à penser que c'étoient des monades réunies en société autour des ramuscules et pouvant passer de la vie sédentaire à la vie libre et errante. (De B.) VOLVOXIS. {Entom.) Kugellan a formé sous ce nom un petit genre d'inseetes tétramérés, qui se rapporte au genre Agafiiidium d'illiger. (Desm. ) VOLVULUS. {Conchjl.) C'est le nom que M. Oken a pro- posé ( Manuel d'iiisf. nat., Zool. , t. 1 , p. 5i3 ) pour les genres Clal'silie et Maillot de Draparnaud. Voyez ces mots. (DeB.) VOLVYCIUM. (Bo^) Rafinesque-Schmaltz a désigné ainsi un genre de champignons qui lui paroît voisin du Lj'cogala et du Diderma , et qu'il caractérise ainsi : Volva entourant un péridium globuleux , gélatineux , dans le centre duquel sont les graines attachées à des veines capillaires, qui s'éten- dent jusqu'à la circonférence. Une seule espèce est indiquée dans ce genre, que RaH- nesque avoit d'abord nommé J'oU'aria; c'est: Le volvjcium coccineum, Rafin. Schm. , Medic. repos., t. 20. Il est pisiforme, de couleur écarlate, avec le volva raboteux et la surface du péridium unie. On le trouve sur les troncs d'arbres, dans le Maryland, aux États-Unis. (LexM.) VOMER , Vomer. (IchtlijoL) M. Cuvier a ainsi appelé un genre de poissons susceptible lui-même d'être subdivisé et ayant pour type le zeus vomer de Linnaeus et de Blocli. Ce genre, qui appartient à la famille des leptosomcs, est reconnoissable aux caractères suivans : Corps très-cornprimë , aussi ou plus haut que long; écailles à peine sensibles , si ce n'est sur la ligne latérale; front tranchant et extrêmement éle^'é ; mâchoires peu ouvertes et peu cxl''nsihles; dénis 490 VOM Irès-Jînes , larges, difficilement visibles; lord inférieur du corpS caréné ; anus avancé sous les catopes; une seule ou deux nageoires dorsales. Le genre Vomf.r , ainsi défini, renferme les SÉLÈNEs,les Gals, les Argyréioses, de feu de Lacépède, et les Vomers pro- prement dits de M. G. Cuvier. Ceux-ci offrent les caractères spéciaux suivans : Toutes les nageoires courtes et sans prolongemens , surtout la première dorsale et les catopes, qu'on a peine à distinguer; dents non crénelées ; bouche dépourvue de soupape membraneuse. On isolera donc sans peine les Vomers proprement difs des Chrysostoses et des Capros, qui n'ont point de dents; des HoLACANTHEs, des Premnades , dcs Énoi'loses , des Pomacanthes, des Anabas , des Amphiprions, des Pomacentkes, des Pomada- SYS, des AcANTHiNioNs, dcs Ephippus , des Heniochcs, des Pt.A- TAx , des Chelmons et des Chétodiptères , qui ont les dents rondes et fines; des Aspisures, des Prionures, des Acanthures, des Archers, des Glyphisodons et des Acanthopodes , dont les dents sont crénelées; des Nasons , des Sidjans , des Zées, des Poulains, des Ahcyréioses, des Gals et des Ciliaires , qui ont la bouche munie d'une soupape membraneuse: des Sélènes , enfin, dont les nageoires sont très-apparentes. (Voyez ces di- vers noms de genres et Leptosomes.) Le nom de vomer, qui , en latin , signifie soc de charrue , a été donné aux poissons qui constituent le genre dont nous parlons, en raison de la forme tranchante de leur front. Parmi eux, nous citerons : Le Vomer pe Browne : Vomer Brownei , Cuv. ; Rhomboidea major, alepidota . etc., Browne; Zeus sctapinnis , Mi tchill. Na- geoire caudale fourchue; deux aiguillons au devant de cha- cune des nageoires dorsale et anale; robe d'une couleur ar- gentine éclatante; nageoires d'un beau bleu. Il vient de l'Amérique méridionale , et ne parvient pas au-delà delà taille de cinq à six pouces. Sa chair passe pour être de facile digestion et pour avoir une saveur agréable. On le pêcht- au filet et à l'hameçon. (H. C.) VOMIER. (Bot.) M.Poiret, dans le Supplément du Diction- naire encyclopédique, rappelle sous ce nom le genre £rios- VOR 491' temon de Smilh, voisin et peut-être congénère du Croweaj dans le grouj/e des rutacées. Voyez Eriostemon. (J.) VOMIQUE et VOMIQUIER. (Bot.) Voyez Caniram. (Poir.) VONCONDRE. (Ichthjol.) Nom spécllique d'une tanche. (H. C.) VOND. (Mamm.) Les noms de vond et de muldvarp sont employés, en Norwége , pour désigner la taupe d'Europe. (Desm.) VOND-SIRA et VOANG-SHIRA. ( Mamm.) Noms du van- sire, espèce de mangouste, à Madagascar. (Desm.) VONGO. [Bot.) A Madagascar on donne ce nom, suivant Poivre, à quelques espèces du genre Clusia , dont on extrait une résine employée à calfater les barques. Rochon dit que le fruit d'une de ces espèces est nommé vanssou-voura. (J.) VONTACA. (Bot.) Fruit de Madagascar, gros comme un coing, renfermant sous une coque dure des graines sembla- bles à celles de la noix vomique, mais plus petites: suivant Flacourt, l'arbre qui le fournit est certainement une autre espèce de vomiquier, strychnos , nommée aussi roantac et vontac. I J. ) VOODFORDIA. (Bot.) Genre de plantes, établi par Cur- tis {Bot. Mag.), pour placer le salicaria fruteseens, Linn. : il ne diffère pas du Grœvilka de Roxburg. (Lem.) VOODSIA. {Bot.) Voyez Woopsia. (Lem.) VOODWARDIA. {Bot.) Voyez Woodwardia. (Lem.) VOOGINOS. {Bot.) C'est Bruce qui, dans son Voyage en Abyssinie, a recueilli les graines de l'arbre de ce nom, re- gardé dans le pays comme un bon antidysentérique. Ces graines ont levé en Europe, et cet arbre est devenu un genre, nommé Brucea par Miller, appartenant à la section des zanthoxylées , dans le groupe des rutacées. (J.) VOQUL {Bot.) Voyez Vochi. (J.) VORATOR [Magnus]. {Mamm.) Dénomination que d'an- ciens auteurs, au rapport de Klein , ont appliquée à la hyène. (Desm.) VORDRE. {Bot. ) Nom du saule marceau dans la Cham- pagne, suivant M. Poiret. (J.) VORGE. {Bot.) M. Poiret cite ce nom vulgaire de Pivraie. (J.) ^r- VOR VORMIA. (Bot.) Nom sous lequel Adanson désigne le se- lago de Linnasus, en donnant ce dernier nom au polycnernum du même auteur. (J. ) VORMIELA. ( Mamm.) Désignation du hamster d'Europe , selon Agricola. (Desm.) VOROUDOL. {Ornith.) Nom de l'orfraie, mentionné dans le tome 8, p. 606 , de l'Histoire des voy:iges. (Ch. D. et L.) VORTEX. [Conchjl.) Division générique établie par M. Oken (Man. d'hist. nat., Zool., t. 1, p.3i4 ) , dans le genre He- lix, Linn. , pour les espèces déprimées et dont l'ouverture est circonscrite par un bord tranchant. Cette division contient non- seulement celles que M. de Lamarcka séparées sous le nom de Carocolle, mais beaucoup d'autres, comme les H. algira , car- tusiana, lactea , ohvoluta , zonaria , partagées en deux sections, suivant qu'elles sont carénées ou non. Voyez Hélice. (De B.) VORïlCELLE , Vorlicella. ( Poljp.? ) Genre établi par Mul- 1er [Infus., p. 214) pour un très-grand nombre d'animaux gé- néralement fort petits, auxquels il trouvoit pour caractères communs d'être nus , contractiles , pourvus d'organes rota- toires et qui présentent réellement des différences énormes; les uns étant des animaux binaires, appendiculés , fort com- plexes; les autres paroissant radiaires et très-simples. Aussi M. de Lamarck a-t-il établi dans les vorticelles de Muller plusieurs coupes génériques, qui ont été adoptées. M. Bory de Saint- Vincent en a aussi proposé quelques-unes de nouvelles. Malheureusement ces genres ne sont guère établis et même caractérisés que d'après les ligures et les descriptions de Mul- ler, et non sur des observations nouvelles, qui manquent à la science, mais qui sont d'une très-grande difliculté. Nous nous sommes déjcà beaucoup occupé de l'étude des vorticelles ; mais, quoique nous croyons être déjà arrivé à quelques ré- sultats, nous sommes encore trop loin d'être pleinement sa- tisfait de nos recherches pour en parler. Nous allons donc nous borner à copier Muller, comme l'ont fait, depuis lui, tous les zoologistes. M. de Lamarck a formé, aux dépens des animaux rassem- blés par Muller sous la dénomination de vorticelles , les genres FuRciiLAiRE, Ukcéolaire et TuBULAiRE ( voycz ces mots) , et il n'a conservé dans ses vorticelles que les espèces dont le corps. VOR , 493 nu cf contractile, se lermine en arrière par un pédoncule plus ou moins long, susceptible de se fixer, et en avant par une ouverture buccale fort ample et garnie de cils rotatoires. L'organisation des vorticelles ainsi définie est beaucoup plus simple que celle des espèces qui en ont été retranchées par M. deLamarck,à l'exception cependant des urcéolaires, qui n'en diffèrent que parce que le corps n'est pas terminé par un pédoncule. En effet, les vorticelles ressemblent tout- à-fait à une fleur de muguet portée sur un long filament. Ce filament est cylindrique et un peu élargi à sa partie terminale. Le corps lui-même est en forme de petite bourse ou de fleur monopétale, ayant ses bords évasés et pourvus de deux grou- pes de cils courts, très-fins, opposés latéralement : ainsi , sous ce rapport , les vorticelles seroient des animaux pairs ou bi- naires. Lorsque ces petits animaux sont dans leur état de dé- veloppement complet, on les voit attachés à quelques corps submergés par l'extrémité du pédoncule, cette partie extrê- mement tendue , ainsi que le corps, au bord antérieur duquel s'agitent avec une grande vitesse les deux faisceaux de cils. Il en résulte alors une sorte de double tourbillon, qui écarte ou rejette en dehors les molécules extrêmement fines qui se trouvent dans le fluide ambiant , et que l'on regarde cepen- dant comme servant à diriger la proie vers la cavité buccale. Au moindre choc, ces petits animaux se contractent rapide- ment, en ondulant leur pédoncule, qui, fixé, leur sert depoiat d'appui : d'autres fois on les voit se détacher spontanément et nager en traînant après eux leur pédoncule tendu en ligne droite. Enfin j'en ai vu quelquefois se fixer parla partie élar- gie de leur corps et sembler se mouvoir au moyen de leurs appendices. Cela s'observe surtout chez les individus dont le pédoncule est court ou même nul, ce qui en fait alors de véritables urcéolaires. Je suis porté à penser, en elTet, que ces deux genres n'en doivent former qu'un. Il paroit qu'il y a des vorticelles qui s'attachent les unes sur les autres, de manière à ce qu'elles semblent constituer des animaux composés. C'est ce que Trembley a nommé des polypes à panaches ou à bouquets. Je n'ai pas encore eu l'occa- sion d'en observer de cette espèce. Les vorticelles proprement dites se multiplient par sections 494 VOR naturelles, le corps se divisant peu à peu par le milieu , mais de manière que le pédoncule reste cependant à un seul in- dividu. La promptitude avec laquelle se fait cette scission est proportionnelle avec la température; en sorte que, dans les temps chauds, la multiplication de ces animaux se fait avec «ne grande rapidité. Aux approches de l'hiver, on dit qu'ils produisent des gem- mes ou bourgeons oviformes , qui se conservent dans l'eau pendant toute cette saison, pojir se développer an printemps. Les vorlicelles vivent essentiellement dans les eaux douces et stagnantes, fixées sur tous les corps qui s'y trouvent. Les espèces que MuUer a distinguées sont encore assez nom-» breuscs; mais il me semble qu'il y en a plusieurs de vérita- blement nominales. M. de Lamarck les divise en deux sec- tions, suivant qu'elles sont simples ou ramifiées. A. Espèces simples. La VoRTicELr.E trompette : V. stenlorea , Mull. , Inf. , p. 002 , n.° 33o, tab. 43 , fig. 6 — 12 ; Enc. méth. , pi. 23 , fig. 6 — 12. Corps pellucide , conique, alongé , tubiforme, terminé par un élargissement dont le limbe est cilié et souvent échancré : couleur blanche. En faisant l'observation que Mullcr dit de ce petit animal, trouvé dans une eau de fossé, que son corps est traversé par un filament d'une extrémité a l'autre; que, dans sa plus grande extension , l'extrémité de la queue semble formée de trois filamens, et enfin, qu'il en a trouvé trois individus dans un tissu cellulaire , muqueux, transparent, d'où ils pouvoient sortir et y rentrer , et Je plus souvent fixés par des crochets , il paroîtra fort probable qu'il s'agit ici d'un animal voisin des furculaires. M. Bory de Saint-Vincent a fait de cette espèce un genrç sous le nom de Stentor. La V. sociale; î". socialis, id,, ihid., p. 3o4, n.° 55 1 , fig. 3 3 — i5. Corps en forme de cupule, terminé par un pédon- cule étroit et à disque supérieur oblique. Des eaux de marais. La V. FLOscijLEUSE; V. flosculosa , id. , ibid., n.° 552 , fig. 16 — 20. Corps ovale-oblong , terminé par un long pédoncule à VOR 495 disque dilaté, pellucide, et s'agrégeant en nombre variable. Cette espèce, qui oHVe un peu la distinction d'une tête , d'un abdomen et d'une queue double de celui-ci , a été trou- vée dans de l'eau de marais. La VoRTicELLE criRiNE : V. citrina , id., ib., n.''533 , tab. 54 , fîg. 1 — 7 ; Eue. méth. , pi. aS , fig. 21 — 27. Corps simple , multiforme, terminé d'un côté par un pédoncule court, et de l'autre par un orifice fort grand et contractile. De l'eau des étangs. La V. PVRiFORME ; V. pjriformis , id. , ibid., n." 534. Corps simple , obovale , avec un pédicelle extrêmement petit et rétractile. Trouvée adhérente sur des daphnies. La V. tubéreuse: V. tuberosa , id., ibid. , fig. 8 et 9 ; Enc. niéthod., pi. ^5, fig. :i8 et 29. Corps simple, lurbiné, divisé en deux tubercules à sa partie élargie. Dans les eaux de marais. La V. CA1.ICÉE : V. ringens , id. , ibid., fig. 10; Enc. méth., pi. 23 , fig. 3o. Corps simple , obovale , à pédoncule très-court et à ouverture contractile. Sur les naïdes. La V. INCLINÉE : V. inclinans , id., ibid., fig. 1 1 ; Enc. méth., pi. 20, fig. 3 1 . Corps pellucide , incliné et tronqué en avant, avec un pédoncule deux fois plus court que lui. Sur les naïdes. La V. URNULE : V. cjyathina , id. , ibid. , n.° SSg ; Zoo/. Dan. , Jcon., tab. 35, fig. 1 ; Encycl. méth., pi. 24, fig. 1 — 5. Corps simple, cratériforme , terminé par un pédicule en spirale. Dans de l'eau de mer gardée. La V. globulaire : V. globularis , id. , ibid. , n." 342 , fig. 1 4 ; Encycl. méthod. , pi. 24, fig. 6. Corps simple, sphérique , ter- miné par un pédoncule à peine quatre fois plus long que lui et rétractile en spirale. Sur le cyclope quadricorne. Lu V. puante: V. putrina, id. , ibid., n.° 340; Enc. méth., pi. 24, fig. 7 — II ; MuU., ZooL Dan., tab. 35 , fig. 2. Corps simple, rétractile à son sommet antérieur, et à pédoncule roide. Dans de l'eau de mer extrêmement fétide. 1,0,0 VOll La VoRTiCEr.LF. parasol; V. patelima, iJ., ih. , n.** o4i ; Mull. . Zoo/. Dan. , tab. 35 , fig. 5 ; Enc. méth. , pi. 24 , fig. i a — i?- Corps simple, en forme de parasol, à pédoncule contractile en spirale. Dans de l'eau de mer conservée depuis long-temps. La V. HÉMISPHÉRIQUE : V. luiians , id. , ibid. , fig. i5 ; EncycL méfhod. , pi. 24, fig. 18. Corps simple, hémisphérique ou cratériforme, à ouverture semi-lunaire , à pédoncule rétrac- tile en spirale et huit ou dix fois plus long que lui. Sur la lentille d'eau. La V. muguet: V. caiwallaria, id., ibid., fig. i6;Encycl. méthod., pi. 24, fig. 19. Corps simple, campanule, en forme de tleur de muguet et terminé par un pédoncule sétacé, ex- trêmement long et rétractile en spirale. Sur les coquilles fluviatiles. La V. nutante: V. nutans, id. , ibid. , n." 045, fig. 17 i Enc. inéth,, pi. 24, fig. 20. Corps simple, turbiné, terminé par un pédoncule rétractile en spirale. Sur des coquilles fluviatiles. La V. NÉBULEUSE : V. nebulifera, id., ibid., n." 046, t. 4» , fig. 1; EncycL méthod., pi. 24, fig. 1. Corps simple, ovale , terminé par un pédoncule sétacé, pellucide, se rétractant vers le milieu sans former de spire. Sur les conferves de la mer Baltique. La V. ANNELÉE : V. annularis,id., ibid. , n." 347 , fig. 2 et 3 ; EncycL méth. , pi. 24, fig. 23 et 24. Corps simple, visible à l'œil nu , tronqué au sommet et terminé par un pédoncule très-long , roide , rétractile en spirale seulement à son origine. Sur les planorbes. La V. baie: V. acinosa, id., ibid., n." 348 , fig. 4 ; Encycl. méthod., pL 24, fig. ■2'2. Corpssimple, globuleux, offrant des granules noirâtres et un pédicule rigide. Des eaux stagnantes. La V. pelotonnée: V, fasciculata , id. , ibid., n.° 349 , fig. 5 et 6; Encycl. méthod., pi. 24, fig. 26 et 26. Corps simple, campanule, à bords réfléchis, de couleur verte , avec un pé- doncule très-long et rétractile en spirale. Sur des conferves fluviatiles au premier printemps. La V. ciTRiFORME : V. hiuns , id., ibid., n." 35o, fig. 7 ; Enc, VOR 49/ méth., pi. 24, fig. 29. Corps simple, en forme de cîtron, ouvert par une fente , terminé par un long pédicule rétractile en spirale. Dans des eaux d'infusions anciennes. B. Espèces composées. I,a VoRTiCELLE CONJUGALE : V. pjraria, id.,ib., n.'SSS, fig, 1 — 4; Eue, méth., pi. 26, fig. i — A- Corps étroit, alongé, cya- thiformc, géminé à l'extrémité du pédoncule rameux. Sur le cératophylle. La V. ROSE r>E Jéricho: V. anastatica , id. , ibid. , n.°354, fig. 5; Encycl. méth., pi. 26, Cg. 5. Corps oblong, tronqué obliquement, porté sur un pédoncule roide , arborescent, et couvert de petites écailles. Sur les animaux et les végétaux fluviatiles. La V. DIGITALE : V. digitalis , id., ibid., n.° 355 , fig. 6 ; Enc. méth., pi. 25, fig. 6. Corps cylindrique, cristallin, tronqué et fendu au sommet, et terminé par un pédoncule fistuleux et rameux. Sur le cyclope quadricorne. La V. POI.YFINE : V. polypina , id., ibid., n." 356, fig. 7 — g; Encycl. méth., pi. 25, fig. 7 — 9. Corps ovale, tronqué, porté sur un pédoncule subflexible et très-rameux. Sur les fucus de la mer Baltique. La V. ŒUVBE : V. ovifera , Brug. ; Encycl. méthod. , id., pi. 26, fig. 10 — i5 , ex Spallanzani. Corps inversement conique, tronqué, porté sur un pédoncule roide, fistuleux et rameux ; les ramules ovifères conglomérés. Des eaux douces stagnantes. La V. EN GRAPPE : V. Tacemosa , MuUer , Infus., pag. 33o , n.° 387, tab. 46, fig. 10 et 11 ; Encycl. méthod., pi. aS, fig. 16 et 17. Corps ovale, porté par un pédicule roide, composé de pédicelles très-nombreux et très-longs. Des eaux stagnantes et des ruisseaux. Muller a observé sur cette espèce que le mode de géné- ration est tout particulier. Voici comme il le décrit : Un individu adulte se fixe sur un corps quelconque ; alors de son corps ou à sa base germent huit corps semblables, qui en peu d'heures s'élèvent sur leurs pédoncules propres. Eu 58. 32 498 VOS peu de temps chacun de ces nouveaux corps donne naissance à huit autres, qui, pourvus à leur tour de leurs pédoncules, vont ensuite se propager de la même manière. Pendant ce temps les pédoncules du premier et du second ordre crois- sent à la manière des rameaux d'un végétal; quant au pé- doncule de la vorticelle mère, et qui soutient tous les au- tres, il conserve la même longueur. La Vorticelle EN ombelle: V. umbellaria, Roësel , Ins., 5, t. ICO; Encycl. méthod., pi. 26, fig. 1 — 7. Corps globuleux, porté sur des pédoncules formant par leur disposition une sorte d'ombelle. Dans les eaux stagnantes. La V. oPERcuLAiftE : V. opercularis , Roësel, Ins., tom. 5, tab. 99 , fig. 5 et 6 ; Encycl. méthod. , pi. 2G , lig. 8 et 9. Corps ovale-oblong , donnant issue à un opercule cilié, porté sur des pédoncules subarticulés et extrêmement rameux. Des eaux d'étangs. La V. BERBÉRiNE : V. herhcrina , id., ibid. , fig. 5 — 10 ; Enc. méth., pi. 26, fig. 10 — 17. Corps ovale-oblong, porté sur des pédicelles dilatés supérieurement. Des ruisseaux et fontaines. (.De B.) VOS. {Mamm.) C'est la dénomination hollandoise du re- nard. ( Desm. ) VOSACAN. {Bot.) Adanson a adopté ce nom indien pour désigner le corona solis de Tournefort, helianthus de Linnaeus. (J.) VOSACY. (Ornith.) Dans l'Histoire générale des voyages, t. 5 , p. 587 , ce nom désigne le perroquet gris d'Afrique ou jaco. (Ch. D. et L.) VOSMAER. {Ichthfol.) Nom spécifique d'un Lutjan décrit dans ce Dictionnaire, tome XXVII, p. 071. (H. C.) VOSMAR GRUNT. (Ichthjol.) Nom anglois du lutjan vos- maer. (H. C. ) VOSMARCHE ROTHLING. ( Ic7i%oi. ) Nom allemand du lutjan vosmaer. (H. C.) VOSSE. (Mamm.) Voyez l'article Mangouste, espèce du vansire. { Desm. ) VOSSIA. {Bot.) Adanson , séparant le ficoïde, mesemhrjan- Ihemum, en quatre genres, avoit donné ce nom à celui qu'il VOU 499 caractérîsoît par un nombre indéfini d'étamines et huit à quinze styles. C'est Vabryantliemum de Necker. ( J. ) VOTAMITA. (Bot.) Voyez Glossoma. ( Poir. ) VOUA-AZFGNÉ. {Bot.) Nom, cité par Rochon, d'un très- grand arbre de Madagascar, dont le bois, jaune, dur et pesant, est employé à la construction des maisons et des quilles des grandes pirogues. Il en découle une résine iaune, gluante et sans odeur. L'auteur ajoute qu'on en retire aussi (probable- ment du fruit) une huile très-claire et d'une odeur agréable lorsqu'elle est fraîche, laquelle, mêlée au riz, rend cet ali- ment plus délicat. On pourroit présumer, d'après ces indica- tions, que ce végétal appartient à la famille des gutliferes et a de l'atlinité avec le calaba. (J. ) VOUAC. (Bot.) Deux espèces de talernœmontana , plantes apocinées, sont ainsi nommées par les Galibis de la Guiane, suivant Aublet. (J.) VOUA-CAPOUA. {Bot.) Nom gulibi d'un arbre de la Guiane, qui est présenté par Aublet comme genre avec sa dénomination de pays et avec une description incomplète. U le nomme an- gelin de la Guiane et le regarde comme le même que I undira ou angelin du Brésil, mentionné par Marcgrave et Pison , le- quel a beaucoup d'atHnité avec le geoffrœa dans la famille des légumineuses. Son bois, fort dur. est employé pour des cons- tructions et pour la fabrication de divers meubles. ( J.) VOUACNE. {Bot.) C'est l'urcéole de Madagascar, d'après Cossigny. (Lem.) VOUx\-FATRE. {Bol.) Nous possédons sous ce nom des échantillons en herbier et des fruits de Madagascar, donnés par Poivre, d'un arbre ou arbrisseau dont nous avons fait le genre Fatrœa dans la famille des myrobolanées , qui a beau- coup d'afHnité avec le terminalia. Roihon le cite comme une espèce de buis, dont il a un peu le port. (J. ) VOUA-HINÏCHI. {Bot.) Nom du fruit d'un arbre de Ma- dagascar, cité par Poivre et Rochon, qui est le courbaril, hymemea. (J.) VOUA-HONDA. {Bot.) Rochon cite sous ce nom à Mada- gascar un fruit oblong, cylindrique, ramifié, de bonne odeur, porté sur un arbre qui a les feuilles opposées. Nous possédons sous le même nom une feuille tirée de l'herbier de Poivre, 5oo VOU laquelle paroît appartenir à un plumeria, et des fruits aussi donnés par lui, presque semblables pour la forme alongée à des petits concombres de sept centimètres ou deux pouces et demi de longueur, de substance coriace ou presque ligneuse, rétrécis et un peu contournés à leur base; ce qui peut faire présumer que le même support eu portoit deux, et que ces fruits, ainsi que la feuille, appartiennent à une apocince voi- sine du plumeria ou du lahernœmontana. On ajoutera que ces fruits sont biloculaires et que leurs graines , en partie détruites ou avortées, ne paroissent pas ailées. ( J. ) VOUA-HUA. {Bot.) Une nouvelle espèce d'eupatoire est ainsi nommée dans un herbier de Madagascar , donné par Poivre. (J.) VOUA-LOMBA. {Bot.) Dans un herbier de Madagascar, donné par Poivre, on trouve sous ce nom une vigne qui approche du vitis vulpina. Rochon dit que les Européens pré- fèrent son fruit à celui des autres espèces, quoiqu'il ait un goût un peu acre. Il ajoute qu'elle meurt tous les ans et que sa racine est tubéreuse comme celle de l'igname. (J.) VOUA-MANDHOUCOU. {Bot.) Nom d'une espèce de sa- potillier à Madagascar, cité par Rochon. (J. ) VOUA-MENA. {Bof.) Dans un herbier de Madagascar, donné par Poivre, on trouve sous ce nom une espèce de justicia non déterminée. (J.) VOUANG-TITIRANG. {Bot.) Suivant Rochon, c'est une espèce de noix de Madagascar dont le brou est jaune et velu. (J.) VOUAPA. {Bot.) Voyez Macrolobe hyménoide. (J.) VOUAPA-TABACA. {Bot.) Veperua d'Aublet, genre de légumineuses, est ainsi nommé par les Galibis de la Guiane. (J.) VOUARANA. (Bot.) Le petit arbre de la Guiane qu'Aublet a mentionné sous ce nom galibi , a les feuilles pennées , à fo- lioles alternes. 11 n'a point vu ses fleurs; son fruit est une petite capsule biloculaire , s'ouvrant en deux valves coriaces et contenant une seule graine dans chaque loge. Nous avons pensé que, d'après son port et son fruit, cet arbre appartenoit à la famille des sapindées et pouvoit être rapproché de l'or- nitrophe. (J.) VOU Soi VOUARANA. (Bot.) Voyez Voirane. (Poir.) VOUA-RONGNOU. (Bot.) On frouve sous ce nom, dans une collection de fruits de Madagascar, recueillis par Poivre, un fruit appartenant au genre Carapa d'Aublet ou XyLjcarpus de Schreber, dont une espèce est décrite et figurée dans VHerb. Amboin. de Rumph sous le nom de sranatum littoreum. (J.) VOUA-SEVERANTOU. (Bot.) Rochon cite sous ce nom un arbuste de Madagascar de six à sept pieds de hauteur, qui croit dans le sable. C'est probablement le même que le Seva- RANTOu de l'herbier de Poivre. Voyez ce mot. (J. ) VOUA-SOURINDI. {Bot.) Rochon cite sous ce nom un grand arbre de Madagascar qui porte, dit-il, une petite fleur ronge à grand bouquet. L'herbier fait par Poivre pour cette île , contient sous le même nom un échantillon à feuilles alternes et simples, à fleurs en épis, avec des fruits séparés, dont le caractère le rapproche de la famille des homalinées de M. Brown , et surtout du njsa de M. Du Petit -Thouars, parce qu'il a de même l'ovaire demi -infère, cinq à six divi- sions au calice, autant de pétales et d'étamines , avec trois styles. On ajoute que le fruit, au commencement de sa matu- rité, est uniloculaire , polysperme, et que le port est celui du llakwellia. M. Du Petit-Thouars décrit un autre sourindi ou sorindeia de Madagascar, qu'il place, ainsi que M. De Can- doUe, dans la famille des térébinthacées, dont les feuilles sont pennées, avec impaire, les fleurs rouges en panicules termi- nales ou axillaires, hermaphrodites sur un pied, mâles sur un autre, ayant cinq divisions au calice, cinq pétales, cinq étamint s et trois stigmates sessiles ; mais dont l'ovaire devient un drupe contenant un noyau monosperme et un embryon non périspermé. Ces descriptions prouvent que ces végétaux sont differens et qu'il y a erreur au moins sur l'un des deux. (J.) VOUA-TANCASSOU. (Bot.) Voyez Tancessou. (J.) VOUA-VIROUCA. (Bot.) Les Garipons de la Guiane nom- ment ainsi le cojf'ea panicutata d'Aublet. (J-) VOUAY. (Bof. ) Aublet, dans le Supplément de ses Plantes de la Guiane, mentionne sous ce nom trois petits palmiers, dont la tige, simple, basse et menue, comme les cannes de 502 VOU bambou, et garnie de nœuds très -rapprochés, porte à son sommet une touffe de feuilles que l'on emploie pour des cou- vertures de cases, et de très-petits fruits sphériques, qui ne sont d'aucun usage. (.T.) VOUAYARA, VOYARA. {Bot.) Aublet cite sous ce nom donné par les Garipons de la Guiane, un grand arbre à bois très dur, à écorce raboteuse, à feuilles simples et alternes, qu'il n'a trouvé qu'en fruit dans les forêts voisines de Sina- mari. Ce fruit est une coque cassante, de la grosseur et forme d'un cornichon, contenant quelques graines, entourée d'une pulpe gélatineuse, douce et bonne à manger. (J.) VOUPl ( Bot. ) Voyez Vouacné. ( Lem. ) VOUEDE. [Bot.) Adanson cite ce nom vulgaire du pastel, isatis, nommé aussi la guède. (J.) VOUHOPA. (Bot.) Arbre inconnu résineux de Madagas- car. ( Lem.) VOULIBOHITS. {Bot.) Herbe de Madagascar, qui est la même que le Fionouts, décrit précédemment. Voyez ce mot. (J.) VOULIVASA. {Bot.) Arbrisseau de Madagascar, dont le fruit, suivant Flacourt , est gros comme une pomme et bon à manger. Sa fleur, comparée à celle du jasmin, mais beau- coup plus grande , réunit l'odeur de jasmin , de fleurs d'orange et de diverses espèces, et elle la conserve étant flétrie. Il est probable que c'est une espèce de gardénia. (J.) VOULONGOZA. {Bot.) Espèce de cardamomum , Linn. (Lem.) VOULOU. {Bot.) Voyez Vadlu. (J.) VOULOUCOULONE. {Ornith.) Espèce d'aigle pêcheur inentif)nné par Flacourt sur les côtes de Madagascar. (Ck. D.) VOULFU. {Bot.) Voyez Bambod. (Poir.) VOU-NOUTZ. {Bot.) Palmier de Madagascar qui donne du Caire. ( Lem.) VOUPRISTI. {Entom.) Du temps de Belon, ce nom, qui a la plus grande analogie avec le mot huprestis , étoit donné, en Grèce, par les Caloyers à un insecte coléoptère semblable à la cantharide, mais jaune, plus gros et fort puant, qu'on trouvoit sur les ronces, les chicorées, les conises, etc., du mont Alhos, et qui faisoit périr les bœufs et les chevaux qui y ou 5o3 en mangeoient avec Therbe. M. Latreille suppose avec beau- coup de vraisemblance que cet insecte appartient au genre Mylabre. (Desm.) VOURON. (Ornith,) Nom malgache, synonyme de celui d'oiseau , d'après Flacourt, p. i63. (Ch.D. et I..) VOURON- AMBOUA. {Ornith.) Sorte de strix , que Fla- court se borne à indiquer comme un oiseau d'un pronostic malheureux, et criant la nuit comme un petit chien. (Ch.D. et L.) VOURON-CHONTSI. (OrniiM Nom malgache que Flacourt cite comme étant celui d'un oiseau blanc qui suit les bœufs et qui paroit être un héron blanc ou même l'aigrette. (Ch. D. etL.) VOURON-COBO. {Ornith.) Flacourt, dans sa Description de Madagascar , se borne à dire que cet oiseau est grand comme un pigeon et a les plumes rouges et blanches, ( Ch. D. et L.) VOURON-DOULE. {Ornith.) Flacourt, page 164 de son Histoire de Madagascar, mentionne sous ce nom une espèce de chouette, que les Madécasses regardent comme de mau- vais augure. Le nom de vouron-doule signifie oiseau de mort. « Cet oiseau sent de loin quelque homme moribond ou atté- « nué de longue maladie , il vient faire des cris auprès ou « au-dessus de la case où il est , et ainsi étonne ces gens-ci, « ainsi qu'en France l'orfraye. *^ (Ch. D. et L.) VOURON-FANG-HARAC-VOHAA. ( Ornith. ) On pense que sous ces termes on entend une sorte de cormoran des rivages de Madagascar. (Ch. D. et L. ) VOURON-GONDROU. {Ornith.) Nom de la spatule dans l'île de Madagascar. « C'est l'espatule , dit Flacourt, d'au- « tant qu'il a le becq comme un espatule de chirurgien. ** (Ch. d. et L.) VOURON-SAMBÉ. ( Ornith.) Nom usité à Madagascar pour un oiseau de rivage inconnu , et que Flacourt indique très- mal, peut-être est-ce une sterne? (Ch. D. et L. ) VOUROU. (Ornji?i.) Ce mot, dans la langue madécasse, si- gnifieroit oiseau, si l'on s'en rapportoit à une citation de l'His- toire générale des voyages , t. 8 , p. 60G, Flacourt et Lacroix écrivent vouron. (Ch. D. et L.) 5o4 VOU VOUROUDRIOU. {Ornith.) Les Madécasses nomment Vouroudriou une grande espèce de coucou qui habite Ma- dagascar, et qui diffère assez pour que Levaillant l'ait dis- tinguée des coucous ordinaires par le nom de courol . con- tracté des mots coucou et rolle , par analogie aux formes des oiseaux de ces deux genres que le Vouroudriou pré- sente. M. Vieillot, dans son Analyse élémentaire d'ornitho- logie , adopta le nom de vouroudriou comme nom françois du genre qu'il créa, et auquel il imposa le nom scientifique de leptosomus, en lui donnant pour caractères d'avoir: un bec plus long que la tête, robuste, comprimé sur les côtés, un peu trigone, à dos étroit, à mandibule supérieure cro- chue et échancrée vers le bout; à narines oblongues, à bords saillans, et placées vers le milieu du bec; quatre doigts , deux en avant réunis à leur base, deux en arrière; les ailes poin- tues, à première et seconde rémiges les plus longues; les rectrices au nombre de douze. On ne connoît que deux espèces de ce genre, qui sont toutes deux de la grande île de Madagascar, et nommées la première vouroudriou , ou [tlatôt vourong-driou , et la seconde eromb. Le V^ouROCDRiou Courol: Leptosomus viridis , Vieill., Dict. , t. 36, p, 261; Cuculus afcr, Lath., Sjnops. , esp. 34; le gkand Coucou MALE DE Madagascar , Buffon , Enlum., 687; Levaill., Afriq., pi. 226. Cet oiseau a environ quinze pouces de longueur totale. Son bec est noir, et ses pieds sont couleur de chair; une calotte brune avec des reflets bronzés couvre l'occiput ; un trait noir va de la commissure de la bouche , et se rend à l'œil; les joues, la gorge, le cou en entier, jusqu'au haut de la poitrine, sont d'un gris ardoisé tendre; la poitrine, le ven- tre et les couvertures inférieures sont d'un blanc plus ou moins mêlé de gris clair. Le dos est d'un vert glacé avec des teintes de cuivre de rosette, qui s'étendent sur les moyennes rémiges; les grandes sont d'un noir teinté de verdâtre. Le vouroudriou a été regardé à tort par plusieurs auteurs comme l'individu mâle de l'espèce suivante. Le Vouroudriou cromb : Leptosomus crombus ; Leptosomus viridis , fam. , YieïW. ; Cuculus afer , Lath., esp. 3 i^ , famina ; VOU 5o5 la femelle du grand Coucou de Madagascar, BufT. pi. 583. Il paroîf que Buffon a pris par erreur cet oiseau pour l'individu femelle de l'espèce précédente, dont il n'a aucun des caractères propres, hormis ceux du genre. La taille du cromj, ainsi nommé par les Madécasses, est presque double; son corps est largement développé; le bec est plus épais et plus long proportionnellement, les tarses sont plus courts, et la queue est un peu moins longue; ses formes plus lourdes et plus massives ; son plumage est d'un roux assez vif sur l'oc- ciput, et rayé sur la ttte et sur le cou de brun disposé par raies fines et légères; tout le dessus du corps est d'un brun roux tacheté de brun; tout le dessous est d'un roux clair, varié de noirâtre, chaque plume étant terminée par un bord noir: les petites couvertures alaires sont brunes et œil- lées de roux; les rémiges secondaires sont brunâtres et bor- dées de roux; les primaires sont d'un brun verdàtre lustré; les rémiges sont égales et d'un brun roux uniforme. Plusieurs beaux individus de cet oiseau se trouvent au Muséum , et proviennent de Madagascar. L'ancien genre Coucou , Cuculus de Linné , se trouve donc aujourd'hui divisé en plusieurs genres, qui sont : les Cuculus , Coccjzus , Saurothera , Centropus , Leptosomus , Indi- cator, Monasa et Eudjnamis. Ce dernier, récemment proposé par MM. Horsfield et Vigors, a pour type deux espèces an- ciennement connues des Indes, et une récemment découverte à la Nouvelle- Hollande. EUDVNAMIS. Ce genre a reçu son nom du grec w, hien, et S'uvs.fxiç, puissance, et a été établi t. i5, p. 3o3, des Transactions de la société linnéenne de Londres. Ses caractères sont : Bec épais, assez alongé , arrondi sur son arête, à base arquée, à côtés comprimés; mandibule supérieure échancrce au som- met; narines assez grandes, ouvertes, ovalaires , disposées obliquement, en partie recouvertes d'une membrane; ailes assez courtes, arrondies; troisième, quatrième, cinquième rémiges très-longues et presque égales; la première courte, égale à la onzième ; celles du poignet entières; pieds robustes, nus ; métatarses en devant très-comprimés sur le côté c\ît: i.e , So6 VOU garnis de quaire grandes scutelles , comprîmes en arrière dans leur milieu , et divisés en plusieurs squamelles ; ailes alongées , ouvertes et arrondies. Ce genre ne renferme jusqu'à présent que trois espèces, qui sont: i.°le coucou tacheté des Indes orientales, Buffon, Enl., 771 ; 2.° le coucou des Indes orientales , Buffon , Enl. 274 , et 3.° ïeudjnamis Flindersii , de MM. Vigors et Horsfield. Le coucou de l'Enluminure 274, ou le cuculus orientalis de Gme- lin, a été décrit p. 117 du tome XI de ce Dictionnaire; voyez aussi l'article Courol, au mot Coucou. (Lesson. ) VOUROU-PATRA. (Ornith.) Sous ce nom imprimé dans la Description de Madagascar , par Flacourt , on indique une sorte d'autruche. ( Ch. D. et L. ) VOUSIEU. (Mamm.) Le lérot, mammifère du genre des loirs, porte ce nom en Bourgogne. (Desm.) VOVAN, (Conchjl.) Nom sous lequel Adanson , Sénégal, p. 264, pi. 18, fig. 10, a décrit et figuré une coquille du genre Pétoncle, de M. de Lamarck , Arca gljcimeris, Linn.^ Gmel. (De B. ) VOYÈRE. {Bot.) Voyez Vohiria. (Poir.) VOYRIA. {Bot.) Voyez Vohiria. (J.) VRAC , VRACQ. ( Ichthjol. ) Deux des noms qu'en Nor- mandie on donne à la Vieille. Voyez ce mot. (H. C. ) VRAIRO. {Bot.) C'est le vératre blanc. ( L. D. ) VRANG FLONDER. {Ichth.yol.) Un des noms norwégiens du Turbot. Voyez ce mot. (H. C.) VREILLE. {Bot.) Voyez Vrillée. (J.) VRILLÉE, VRILLIE, VILLÉE. {Bot.) Noms vulgaires du liseron dans l'Anjou , suivant M. Desvaux. Ils sont aussi donnés, ainsi que celui de vreille , au polj'gonum convolvulus. (J.) VRILLÉE BATARDE. {Bot.) Nom vulgaire de la renouée liseron et de la renouée des buissons. ( L. D.) VRILLÉE COMMUNE. {Bot.) C'est le liseron des champs. (L. D.) VRILLES. {Bot.) Filets simples ou rameux qui se roulent en spirale , et au moyen desquels plusieurs plantes foibles montent sur les corps voisins. Les vrilles naissent à l'aiselle des feuilles {passijlora, etc.), ou à l'opposé des feuilles (vi- VRI 5o7 gne), ou à l'exlrëmité des feuilles (pois, glorîoia superha) , ou à la place des stipules {swilax horrida). (Mass.) VRfLLETTE, Anobium. {Entom.) Genre d'irisecfes coléop- tères , à cinq articles à tous les tarses, à corps arrondi, alongé, à ëlytres durs, à antennes en fil, de la famille des perce-bois ou térédyles. Ce genre est en outre caractérisé par la disposition delà tête, qui est reçue dans un corselet creusé en capuchon , de la largeur de Tabdomen, et par les antennes, dont les trois derniers articles sont un peu plus gros et surtout plus alongés que les autres. Ce genre a été établi d'abord par Geoffroy sous le nom françois de vrillette ; mais en latin sous celui de byrrhus. Lin- naeus avoit rangé alors ces espèces parmi les dermestes. Dans les éditions qu'il a données ensuite , il adopta le nom de genre Byrrhus, mais pour l'appliquer aux insectes que Geoffroy avoit appelés cistèles; enfin, et comme pour augmenter la confusion, Linnœus appela cistèles d'autres coléoptères, que Geoffroy avoit placés dans sa seconde division ou famille des ténéBrions. Les vrillettes de Geoffroy furent rangées par Lin- nœus avec les espèces du genre Bruche, dont il changea le nom en celui de Pfinus. Degéer réunit les ptines et les vrillettes sous les mêmes noms de vrillette en françois , et de ptinus en latin. Enfin Fa- bricius, pour terminer le différent, introduisit le nom latin ({''anobium, par lequel il désigna les vrillettes, et il laissa dans le genre Ptinus les Bruches de Geoffroy. Le nom latin d'anobium a été adopté par tous les entomo- logistes de ces derniers temps. Il exprime, en effet, une des particularités qu'offrent ces insectes comme nous l'indi- quons plus bas, c'est de feindre la mort au moindre danger, et de rester dans la plus parfaite immobilité pendant des heures entières, afin que leurs mouvemens ne trahissent pas leur existence, de sorte qu'ils ont en apparence la fa- culté de ressusciter, de là leur nom tiré du grec Avà, sur- sum , derechef, de nouveau; ^loa , je vis, je me revivife, je res- suscite. Quant au nom françois de vrillette, c'est un diminutif de vrille, instrument propre à percer le bois et à y former un trou rond , comme avec une tarière. 11 a été imaginé par Geof- 5o8 VRI froy, ainsi qu'il le dit lui-même, à cause de la particularité suivante. On voit tous les jours les vieilles tables dans les maisons et les vieux meubles de bois, percés de trous ronds et tout vermoulus. Si l'on aperçoit à l'ouverture de l'un de ces petits trous un amas de poussière fine de bois, on peut con- jecturer que la larve de l'insecte est dans ce trou. Si on coupe peu à peu ce bois par lames, pour découvrir le fond de ce trou ou de ce canal que l'insecte a percé, on trouvera la larve , qui ressemble à un petit ver blanc , mou , à six pattes écailleuses , avec deux fortes mâchoires, dont elle se sert pour déchirer le bois, dont elle se nourrit et qu'elle rend ensuite par peti(s grains qui forment cette poussière de bois vermoulue dont nous avons parlé. Ce n'est pas seulement dans nos maisons que les bois sont percés par les vrillcttes, d'autres espèces attaquent les arbres verts et sur pied dans les campagnes et les jardins. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre sous le n.* 1 bis de la planche K de l'atlas de ce Dictionnaire, à laquelle nous renvoyons le lecteur pour comparer ce genre avec ceux de la même fumille des térédyles ou perce-bois. Ainsi les antennes, à peu près en fil, les distinguent des tilles, qui les ont presque en masse et dont le corselet est d'ailleurs plus étroit vers la base des élytres. Ces antennes ne sont pas pectinées, comme dans les melasis et les panaches; le corps n'est pas très-alongé, comme dans les Ijmexjlons; il est court, comme dans les ptmes • maïs ceux-ci ont le corselet étranglé vers les élytres , tandis qu'il est accolé dans les vrilleUes, Le genre des Vrillettes présente une particularité de mœurs que nous avons eu occasion de faire connoître dans un mé- moire particulier sur les moyens que les insectes emploient pour leur conservation. I,a plupart, d'une couleur terne, cherchent encore à dissimuler leur existence par l'instinct qu'elles ont de se contracter, de tomber et de rester im- mobiles au moindre danger; de sorte que les oiseaux, par exemple, ou les autres animaux qui A'oudroient en faire leur proie, ne trouvant qu'un corps sec, arrondi, inanimé, qui ressemble plutôt au résidu des alimens de quelque autre ani- mal qu'à un être vivant, ne cherchent pas à s'en nourrir. D'ailleurs, si l'on vient à les toucher, ces insectes, semblant VRI 5o9 doués d'uue crainte salutaire, gardent le repos le plus absolu ; ils tombent dans une catalepsie complète avec les membres fortement contractés. Degéer , et nous-mème , avons plu- sieurs fois répété la cruelle expérience de les placer dans Teau , de les exposer à l'action la plus vive de la chaleur, de la lumière, sans pouvoir parvenir à leur faire donner le moindre signe de vie; abandonnés à eux-mêmes et délivrés de la crainte par l'absence du mouvement, ces insectes se sont ensuite développés, et leurs membres étendus leur ont servi à s'échapper par une course rapide ou à se confier à leurs ailes pour s'élancer dans l'atmosphère. Une autre particularité, que nous avons consignée dans le premier volume de ce Dictionnaire, page 124, à l'article Accoui'Lement; c'est la faculté qu'ont ces insectes de produire un bruit très -singulier de tic et tac ou de va et vient très- rapide , analogue à celui d'une pendule dont l'échappement ne seroit pas retenu par le balancier. C'est en frappant vive- ment la tête contre le bois après s'être accroché fortement avec les pattes, que l'insecte produit ce mouvement; c'est ce qui l'a fait nommer par les anciens auteurs sonicéphale. Geof- froy avoit soupçonné que l'insecte produisoit ce bruit; mais nous nous sommes convaincu plusieurs fois et sur diverses espèces, dont quelques-unes même font ce mouvement dans l'intérieur des arbres creux et en particulier dans les saules excavés, que ce n'est pasavec leurs mandibulesquelesvrillettes produisent ce bruit , comme avoit cru l'observer M. Latreille, mais bien avec le vertex ou le sommet de la tête, qui est consolidée fortement dans son articulation en forme de ca- puchon dans le corselet, qui lui-même s'appuie sur l'abdo- men et les élytres. Il est évident que ce bruit est une sorte d'appel que fait l'un des sexes à l'autre , et qu'il remplace le chant d'amour des oiseaux ou la voix des mammifères. On voit en effet l'insecte le produire partout où il soupçonne qu'il pourra être entendu de l'iodividu qui lui est nécessaire pour propager sa race. Les métamorphoses des vrillettes ont lieu dans les mines qu'elles se sont pratiquées sous l'état de larves; mais celles-ci, à l'époque où elles doivent se métamorphoser en nymphes, se rapprochent des surfaces les plus voisines du dehors, afîa 5io VRO que l'insecte parfait qui en proviendra , puisse facilement briser la paroi de lu coque que l'insecte s'est faite avec le détritus de la poussière du bois. Fabricius a rapporté une quinzaine d'espèces à son genre Anobium. Les principales sont les suivantes : d'abord celle que nous avons fait figurer planche 8 , n." i his, qui est 1. La VaULETTE ENTÊréE, Anobium perLinax. C'est la vrillette fauve de Geoffroy, tom, i , p. 1 1 2 , n." 3. Car. D'un brun foncé; él^'tres striés à points enfoncés; cor- selet à quatre lignes élevées , deux en longueur et deux laté- rales obliques, et deux points jaunâtres à la base. Degéer a décrit , observé et figuré cette espèce , pi. 8 du tome 4 , tig. 24 et 25. Il a indiqué cette sorte d'opiniâtreté à ne pas se mou- voir dont nous avons parlé et qui lui a valu son nom. Fabricius dit que la larve de cette espèce est la pâture des tilles mu- tillaire et formicaire, qu'il nomme clerus. 2. La Vrillette marquetée, Anobium tesselatum. C'est la vrillette sa^-ojarde de Geoffroy, n.° 4. Car. Brune; ély très sans stries, à poils cendrés , disposés par groupes, qui lui donnent un aspect soyeux par places. 3. La Vrillette du pain, Anobium paniceum. C'est une petite espèce, qui se nourrit des matières fari- neuses, qui détruit ainsi les pains azymes, les morceaux de biscuits et de pains séchés. Beaucoup d'autres espèces attaquent les bois, les racines, les tiges des végétaux que les herboristes veulent conserver. (CD.) VROGNE. (Bot.) Nom vulgaire de l'aurone , artemisia àbrotanum, dans le Boulonnois, cité par M. Poiret. (J.) VRONCELLE. {Bot.) Nom vulgaire du liseron des champs dans le Boulonnois, cité par M. Poiret. (J. ) VROjNE. {Bot.) Voyez Vienne. (J.) VRUS. {Mamm.) Voyez Urus et Aurochs. (Desm.) VUA-MACALIONG. {Bot.) Le fruit cité sous ce nom par Rochon, et dont on tire de l'huile, est une espèce de ealaba. (J.) VUA-MISSA-VOI. {Bot.) Rochon dit que la plante ainsi nommée à Madagascar est un aster. C'est au moins une plante radiée. (J.) VUE 5n VUARD. (Bot.) Voyez Uard. (J.) VUA-SAO. (Bot.) Espèce de sagoutier de Madagascar , cité par Rochon. (J.) VUA-TCHIRIÉ. (Bot.) II paroît que le végétal de Mada- gascar, cité sous ce nom par Rochon , est une espèce de yacouà , pandanus. (J.) VUA-TOUTOUC. (Bot.) Espèce de mélastome de Mada- gascar, citée par Rochon, dont on mange le fruit, qui a le goût de la fraise. (J.) VUBA. {Bot.) Graminée du Brésil. Loureiro la rapproche de la plante de dix pieds de haut, qu'il désigne par sacoha- rum jaculatorum , qui est employée aux mêmes usages en Co- chinchine. Poiret et Romer placent cette dernière graminée dans le genre Imperata. ( Lem. ) VUB^ , TACOMARE. ( Bot. ) Marcgrave cite sous ces deux noms brésiliens la canne dont on tire le sucre ; elle est dans Pison sous ceux de vibi et tacomare. Ailleurs Marcgrave mentionne un vuba ou arundo sagittata , qu'il croit être le nastos des Grecs. Ce roseau a sa base presque ligneuse et épaisse de quatre à cinq doigts; sa tige, qui s'élève à treize ou quinze pieds, ne pousse qu'un ou deux rameaux, et se réduit supérieurement au diamètre d'un petit doigt. Il ne paroît pas que ce soit le bambou , nastos des anciens, qui est très-ligneux, Irès-rameux et plus élevé, ni notre nastus qui habite les Indes et se ramifie par paquets. Ce seroit plutôt, comme Font pensé Barrère et Aublet, le Kouroumarv de la Guiane (voyez ce mot), roseau à flèches, saccharum sagiltatum de ce dernier. (J.) VUDAH. {Bot.) Voyez Mudah. (J.) VUDDJEF. {Bot.) Nom arabe du loerliaavia diandra, sui- vant Forskal. (J.) VUDNE. {Bot.) Voyez Odejn. (.J.) VUE, ou mieux VISION, Visus. {Anat. et Pliys. génér.) On appelle ainsi Pun des sens spéciaux, celui dont l'œil est Porgane immédiat, celui par lequel on distingue les couleurs, et souvent la figure, la distance, le genre de mouvement de$ objets extérieurs. Tous les animaux qui ont des yeux, jouissent de Pexercice de ce seas. Voyez Animal, Aspalax, Cécilie, Homme, Iksec- 5i2 VUE TES, Mollusques , Oiseaux, Poissons , Reptiles , Vers, Zoologie et ZOOPHYTES. (H. C. ) VUE DANS LES INSECTES. {Enlow.) Voyez à l'arlicle Insectes, tom. XXIII, pag. 444. ( C. D.) VUELBLUD. (Mamm.) En Illyrie, selon Gesner, ce nom est employé pour désigner le chameau proprement dit ou à deux bosses. (Desm.) VUENDRANG. ( Bol. ) Nom d'une espèce de galanga a Madagascar, suivant Rochon. (J.) VUFVENGER-VISCH. {IchthjoL) Un des noms de pays de Vhémiptéronote cinq taches. Voyez Hémiptéronote. (H. C. ) VUIDECOQ. (Ornitli.) Nom anglois corrompu de la bé- casse. (Ch. D. et L. ) VUINTERGRUEN. {Bot.) Daléchamps cite ce nom aile- mand de la pyrole, lequel, dans sa vieille orthographe, si- gnifie verdure d'hiver, parce qu'elle conserve pendant l'hi- ver son feuillage vert. (J.) VULCAIN. {Entom.) Nom donné par Geoffroy à un pa- pillon du sous-genre Vanesse: c' est V Atalante , à l'article Pa- pillon, tom. XXXVII, pag. 414, n.° 117. (CD.) VULFENIA ou WULFENIA. [Bot.) Calice divisé en cinq parties ; corolle à deux lèvres , la supérieure courte , entière , l'inférieure, divisée en trois parties et velue à sa base; deux étamines; ovaire supérieur, surmonté d'un style, à un stig- mate en tête ; une capsule à deux loges. Le Vulfenia de Carinthie {Vulfenia carinthicea , Jacq.) est vivace, à feuilles radicales presque ovales, obtuses, créne- lées, glabres, à hampe un peu velue; ses fleurs sont bleues, pédonculées et accompagnées de bractées. Cette espèce est voisine des pasderotes, avec lesquels elle a été réunie par plu- sieurs botanistes. (Lem.) VULGAGO. (Bot.) Va des noms anciens du cabaret, asa- rum, cité par C. Bauhin. (J.) VULNÉRAIRE DES PAYSANS. {Bol.) Nom vulgaire de l'anthyllide vulnéraire. (L. D.) VULNÉRAIRES SUISSES. {Bol.) Voyez Falltrank. (L. D.) VULNERARIA. {Bot.) Suivant C. Bauhin, Durantez nom- moit ainsi une petite espèce de gentiane ; et ce nom avoit été adopté par Gesner pour une plante légumiiieuse à laquelle VUL 6i3 Tournefort l'avoif conservé en l'élablissant comme genre , auquel il ajoutoit d'autres espèces. C'est celui que Linnœus a nommé anthyllis. ( J. ) VULPANSER. {Ornith.) Ce nom signifie oie-renard et étoit donné à l'oie bernache, bien que Klein ait cité sous ce nom peut-être le canard tadorne. ( Ch. D. etL. ) VULPECULA. (Ichthjol.) Belon a appelé ainsi le Hum antin. Voyez ce mot. (H. C.) VULPECULA. (Mamm.) Plusieurs quadrupèdes carnassiers ont reçu de divers auteurs cette dénomination, qui sii'nifie petit renard. Une mangouste est Vichneumon seu vulpecula cej'lonica de Séba ; une mouffette est le conepatL seu vulpecula. puerilis d'Hernandez et de Jonston ; un autre animal du même genre est le jzquepatl seu vulpecula d'Hernandez, ou viverra vulpecula, Schreber ; le loup noir est désigné par Schaeffer {Lap., p. 340) sous le nom de vulpecula nigra; Visatis est le vulpecula cinerea du même auteur et aussi son vulpecula cruce notata. (Desm. ) VULPES. {Mamm.) Dénomination latine du renard, aussi appliquée a plusieurs animaux du genre des Chiens, qui ont effectivement plus de rapports avec le renard qu'avec les au- tres espèces de ce même genre. (Desm.) VULPI AFFINIS AMERICANA. {Mamm.) Dénomination composée, par laquelle Sloaue et Rai ont désigné le raton laveur. (Desm.) VULPIN; Alopecurus , Linn. (Bot.) Genre déplantes mo- nocotylédones, de la famille des graminées, Juss. , et de la triandrie digjnie , Linn., dont les principaux caractères sont ; Un calice glumacé, uniflore , à deux valves égales ; une co- rolle paléacée, à une seule valve, munie d'une arête à sa base; trois étamines à lilamens capillaires, terminés par des anthères fourchues à leurs deux extrémités ; un ovaire supère , surmonté de deux styles capillaires plus longs que le culice, terminés par deux stigmates velus; une graine enveloppée par la corolle, qui persiste, mais sans y être adhérente. Les vulpins sont des plantes herbacées , à feuilles linéaires et à fleurs disposées en panicule resseriée en épi cylindri- que et terminal. On en connoît une vingtaine d'espèces, parmi lesquelles les cinq suivantes croissent en France. h8. 33 5i4 VUL VuLPiN DES PRÉS; Alopccurus pratensis , Linn. , Spec. , 88; Engl. hoK, t. 769. Ses racines sont fibreuses, vivaces ; elles produisent un ou plus ordinairement plusieurs chaumes droits, hauts d'un pied et demi à deux pieds ou plus. Ses fleurs Sftnt blanchâtres, rayées de vert, disposées en panicule resserrée en épi alongé et cylindrique. Les glumes calicinales sont aiguës, connées dans leur partie inférieure et ciliées sur leur dos. Cette plante est commune dans les prés, en France et dans d'autres parties de l'Europe : on la trouve aussi dans plusieurs contrées de l'Asie et dans l'Amérique septentrionale. VuLPiN GENOUiLrjÉ ; Alopecurus geniculalus , Linn., Spec, 89; FI. Dan., t. 564. Ses chaumes sont rameux dés leur base, couchés et coudés, ensuite redressés et simples dans le reste de leur étendue, hauts de huit pouces à un pied. Ses fleurs sont blanchâtres, mêlées de vert, disposées en panicule res- serrée en épi alongé et cylindrique. Leurs glumes calicinales sont très-obtuses, distinctes à leur base, ciliées sur leur dos. L'arête de la paillette est sujette à varier; elle est tantôt plus courte que celle-ci, tantôt de la même longueur, mais ordinairement plus longue, et toutes ces variations se trou- vent souvent réunies sur le même épi. Cette espèce croît dans les prés humides, dans les fossés et sur les bords des eaux , en France et autres parties de l'Europe, et dans l'Amé- rique du Nord. Vui.piN bulbeux; Alopecurus lulbosus, Linn., Spec, i665. Cette espèce atout le port de la précédente; mais elle en diffère parce que la base de son chaume est renflée en forme de bulbe, et parce que ses glumes calicinales sont trcs-aiguè's. L'arête de la corolle est en général plus d'une fois aussi longue que celle-ci. Ce vulpin est vivace , de même que le précé- dent. Il croît dans les prés, en France et dans quelques autres contrées de FEurope. VuLPiN AGRESTE, Vulgairement Chien-dent, Queue-de-renard; Alopecurus agrestis , Linn., Spec, 89; FI. Dan., t. 697. Ses chaumes sont droits, hauts d'un à deux pieds; ses fleurs sont d'un blanc verdâtre, quelquefois tirant un peu sur le violet, disposées en panicule r. sserrée en épi alongé. cylindrique et aigu: ses glumes calicinales sont très-aiguës, glabres ou ])res- que glabres, connées dans la moitié de leur longueur ou VUL 5i5 plus. Cet£e espèce est commune dans les champs elles prés en France, dans d'autres contrées de l'Europe et plusieurs parties de l'Asie ; elle est annuelle , ainsi que la suivante. VuLPiN lthicli-b ; Alopecurus utriculatus , Schrad. , J7. Germ. , 1, pag. 174» Phalaris utriculata^ Linn., Spec, , 80. Son chaume est droit, grêle, haut de huit pouces à un pied , et la gaine de la feuille supérieure est renflée ou ventrue. Les fleurs sont hlanchàtres, panachées de vert, resserrées en un épi ovale; les glumes calicinales sont connées à leur base , dilatées et car- tilagineuses dans leur moitié inférieure, terminées en pointe aiguë. Cette plante se trouve dans les prés humides du midi de la France et de l'Europe. (L. D.) VULPINUS-TESTICULUS et TESTICULUS VULPINUS. {Bot.) Dénomination qui a été donnée par Lobel aux oplirjs nnodes, araneifera et apigera. (LeiM.) 'VULPISIMIA ou SIMI VULPA. {Mawm.) Ces noms, ap- pliqués aux quadrumanes du genre Maki par Aldrovande et Jonston , rendent assez bien l'idée de la forme de ces ani- maux , dont les pieds sont semblables à ceux des singes et dont la lête est terminée par un museau effilé, comme celui des mammifères carnassiers. (Desm. ) VULSELLE, Vuhella. (Malacoz.) Genre établi par M. de Lamarck pour un certain nombre de coquilles bivalves, de la famille des oslracés, de celle des margaritacés de M. de Blainville, et qu'il a caractérisé ainsi : Corps alongé, comprimé , enveloppé dans un manteau très-prolongé en arrière, et bordé de deux rangs de tubercules papillaires très- serrés ; pied abdominal médiocre, proboscidiforme , canali- culé, sansbyssus; bouche transverse, très-grande, pourvue d'appendices labiaux triangulaires , très-développés ; branchies étroites, très-longues, réunies dans presque toute leur étendue. Coquille libre et subnacrée, irrégulière, aplatie, alongée , subéquivalve , inéquilalérale, à sommets antérieurs dislans, recourbés en bas ; charnière ovale , édentule ; ligament indivis, épais, inséré dans une excavation arrondie, creusée dans une apophyse assez saillante de chaque valve; une im- pression musculaire subcentrale assez grande, et deux très- petites, tout-à-fait en avant. Quoique nous ayons observé un assez bel individu de la 5,6 VUL vulselle lingulée, rapporté par MM. Quoy et Gaymard , et que nous n'ayons pu y apercevoir de byssus , la forme ca- naliculée du pied et les bàillcmens qu'on remarque à la partie antérieure du bord inférieur de la coquille , pourroient faire présumer qu'il y en a un. Peut-être disparoit-il avec l'âge comme dans les lithodomes; et en effet plusieurs vulselles vivent renfermées dans les éponges. M. de Lamarck a caractérisé six espèces de vulselles vivantes ; mais sont-elles toutes bien certaines ? c'est ce que je ne voudrois pas assurer. Elles viennent toutes des mers de l'Inde ou de rhémisphcre austral; on en connoît cependant une fossde à Grignon , ce qui fait présumer que quelque jour on en trouvera de vivantes dans nos mers. La Vulselle ungulke : V. lingulata, Mja vulsella , Linn., Gm., p. ."2i9;Chemn., ConcJi. , 6 , tab. 3 , fig. 1 1 ; Enc.méth., pi. 178, tig. /). Coquille alongée, déprimée, striée vertica- lement, et peinte de lignes longitudinales, ondulées, colorées en brun sur un fond d'un blanc sale. Longueur, cinq pouces. De l'océan Indieu. C'est la plus grande espèce du genre. La V. hAiLLANTE : V. liians , de Lamarck, Anim. sans vert. , 7, p. 2,1 , n." 2; Chemn. , Concli. , 6, tab. 2, fig. 10. Coquille oblougue , renflée, subarquée, fortement bâillante sur les côtés , et surtout à l'antérieur : couleur d'un blanc sale , peinte de ligues longitudinales d'un roux pâle. Longueur, deux pouces et quelques lignes. De l'océan Indien ? La V. RIDÉE : V. rugosa, ÙL, itid., n.° o. Coquille oblongue, aplatie, subarquée à son bord antérieur, et comme treillissée par des rugosités longitudinales, croisées par des stries d'ac- croissement arquées. Longueur, deux pouces. Patrie inconnue. La V. DES ÉPONGES : V. spongiarum , id. , ihid., n.° 4 5 Chemn. , Conch., 6, t. 2, fig. 8 et 9 ? Encycl. méthod.,pl. 178, fig. 5. Coquille oblongue, droite, subatlénuée en avant, avec des stries lon;,'itudinales peu marquées, traversées par des rugo- âltés d'accroissement concentriques: couleur d'un gris jaunâtre. Cette espèce, qui vient des mers de Plnde ou de la mer P.ouge , vit dans les éponges. VUL 5.7 La VutsEtLE MYTitiNE : V. mytiUna , id,, ihid., n." 5. Grande coquille alongée, à valves convexes, atténuées et crochues ea avant, amincws et élargies en arrière, avec des stries d'ac- croissement concentriques fort marquées : de couleur blanche. Longueur, quatre à cinq pouces. Patrie inconnue. La V. ovale: V. ovalis , id., ibid. , n.** 6. Coquille subel- liptique ou ovale , nacrée à l'intérieur , un peu déprimée y avec des stries d'accroissement concentriques assez marquées; couleur violacée. Longueur , quinze à seize lignes. Des mers de la Nouvelle-Hollande. (De B.) VULSELLE. (Foss. ) On n'a trouvé jusqu'à présent des coquilles de ce genre à l'état fossile, que dans la couche du calcaire grossier. VoLSELLE PERDUE ; Vulscllu depcrdUa , Lamk. , Anîm. sans vert., tom. 6, part. 1.", page 222, n." 7 ; Vélins du Mus., n.° 56, fig. 5i6 et 5 17. Coquille oblongue, linguiforme, mince, transparente, déprimée, couverte de fines stries transverses. Longueur , deux pouces ; largeur , dix lignes. Fossile de Grignon , département de Seine-et-Oise. On trouve à Orglandes, département de la Manche, une espèce à laquelle M. de Gerville a donné le nom de vulsella sowerbiana, qui paroît avoir beaucoup de rapports avec celle ci-dessus, dont elle pourroit n'être qu'une variété. (D. F.) VULTUR. {Ornith.) Nom latin du genre Vautour. Voyez ce mot. (Ch. D. et L. ) VULTUR QUADRUPES. (Mamm.) Le nom de vultur qua- drupes, imaginé par Scaliger pour désigner l'hyène, fait con- noître le rapport qui existe dans les habitudes de ce quadru- pède carnassier et celles des vautours. (Desm.) VULTURIDÉES. {Ornith.) Nous nommons ainsi la famille des oiseaux de proie appelés vautourins par quelques auteurs ou les vautours par quelques autres. Cette famille comprend les genres Vautour, Sarcoramphe, Percnoptère , Catharte , Gypaëte et Iribin. (Ch. D. et L, ) VULTURINl. ( Ornith.) Nom adopté par Illiger , dans son Prodromu5 , pour désigner la famille des vautours, compre- nant les genres Vultur et Cathartes. Voyez Vautour. (Ch. D. et L,) Si8 VUL VULVAIRE. (Bot.) Nom spécifique d'une ansërine ou chë- nopode. MM. Lassaigne et Chevalier ont fait connoitre que l'odeur fétide de cette plante est due à une petite quantité de sous-carbonate d'ammoniaque et cinq parties et demie de potasse pour cent. ( L. D. ) VULVARIA. {Bot.) Des auteurs anciens ont donné ce nom à une ansërine, chenopodium , remarquable par son odeur trés-désagréable , et à laquelle il a été conservé comme nom spécifique par Linnaeus. (J.) VUPPI-PI. (Ornith.) Nom indien , dans Sonnerat, d'une es- pèce de jacana. ( Ch. D. et L. ) VUSAB, SCHUDJARET, SZIRR. {Bot.) Noms arabes d'un iasilic, ocimum tenuijlorum de Forskal. ( J.) VUSAR. {Dot.) Forskal cite ce nom arabe pour trois es- pèces de carmentine, indigènes dans l'Arabie, son justicia cœrulea, son justicia paniculata ou justicia Forskalii de Vahl, et son justicia trispinosa ou harleria Irispinosa de Vahl. Le vuzar, très-différent, est un sida. Voyez Socka. (J.) VY. {Bot.) C'est le nom que les Otaïtiens donnent au fruit du spondias dulcis , que M. Bougainville et plusieurs autres voyageurs mentionnent à tort sous celui à'e-vy , et encore plus mal sous celui d'^ie^vù Ce fruit est de la grosseur d'un citron et a une chair savoureuse. C'est, suivant moi , un des meilleurs fruits des tropiques. Les Otaïtiens pensent de même , car leur croyance religieuse attribue à cet arbre une origine céleste. Ils disent que le martin-pccheur otatoré ou sacré s'é- leva un jour dans la lune, qu'il y mangea de ces fruits, et qu'en revenant hfenoa nui ou la grande terre d'Otaïïi, il laissa tomber sur le sol une graine du v_y , qu'il en naquit un bel arbre , chargé de fruits délicieux, qui se multiplia à l'infini. Les Otaitiens recherchent encore dans les feuilles du vy l'acidité agréable de notre oseille. (Lesson.) VYLIA. {Bot.) Voyez Wylia. (Lem.) FIN DU CINQUANTE-HUITIÈME VOLUME. STRASBOURG, de l'imprimeri* de F. G. Levrault, impr. du Roi* OUVRAGES NOUVEAUX Que î'o'i troui'e chez les mhnes libraires à Strasbourg et à Paris NOUVELLE REVUE GERMANIQUE , Recueil liuérairc et scien- tiCque, publiJe par une société d'hommes de lettres français et étrangers. * Il paraîtra, à partir de la Cn de Janvier 1829, chaque mois un cahier Je 6 feuilles iu-8.° au moias {96 pages). JOURNAL DES SAVaNS. JI paraît chacjue mois un cahier de 8 feuilles 10-4." (G4 pages) qui forment un volume par an. TRAITÉ P'ANATOMIE PATHOLOGIQUE, par J. F. Lcbsteitt, professeur de clinique interne et d'analomie pathologique a la Faculté de mi-dedne de Strasbourg, directeur dé son musée ana- tomique, médecin- accoucheur à Thôpital civil, membre de plu- sieurs Sociétés savantes nationales et étrangères ; T. I." in-S.* Avec 16 planches lilhographiées et coloriées in-folio, sur grand Jésus vélin superfin , qui seront distribuées en trois livraisons, de mois en mois. L'ouvrage formera 3^4 volumes de texte, qu'on peut acqué- rir seuls sans les planches. 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Ouvrage utile but Électeurs, aux Ofli- cîers cn retraite,^ aux Docteurs et Licuncits des diverses Fa- cultés, aux Notaires, eic , < (c, : par C Marchaku, Avocat; i volume in-i8. NOTIONS DE THÉRAPEUTIQUE VÉTÉRINAIRE, faisantsuitc au Cours d'hippiatrique à l'usage des Officiers et Sous-officiers de cavalerie, par Mas. Jacqcemik; i volume in-3a, carlonaé. mm